En outre, à la suite des piqûres ressenties par le malade sur le trajet du doigt amputé et répercutées par les centres de la substance corticale, j'ai vu apparaître au niveau de l'avant-bras des érythèmes, des empâtements du tissu cellulaire sous-cutané, des lymphangites partielles, etc. […] Alors, prenant une décision presque instinctive, tant l'habitude en est grande, il s'isole de ce qui peut exciter les sens et le cerveau, il évite le bruit, il se plonge dans les ténèbres, il s'allonge sur un lit moelleux pour amortir la pression des tissus et faciliter la circulation du sang, et, après avoir ainsi écarté toutes causes de distraction, il immobilise enfin, sans s'en expliquer le mécanisme, son attention accumulée sur l'idée fixe de reposer dont le besoin s'offre à lui. […] Cette impossibilité que Ton a, pendant le sommeil, de ne pouvoir, d'un côté, faire des efforts volontaires, se déterminer et agir,-est avec la propriété passive que, de l'autre côté, on a dans cet état de ramener, dans la distribution des forces, l'harmonie rompue par la réaction de l'idée de reposer sur tous les tissus, — est le phénomène le plus caractéristique et le plus culminant du sommeil. — Cette impuissance à vouloir, qui rend inerte le corps et l'esprit, a en outre le grand avantage de permettre aux fonctions végétatives de s'accomplir sans distraction, et elle a aussi pour autre effet une inertie mentale et organique telle, que le dormeur restant sans défense, peut devenir le jouet de toutes sortes de machinations, il est vrai, mais peut encore, grâce à cette même incapacité de vouloir, être dans la situation favorable de recevoir les incitations les plus utiles à son perfectionnement moral, à son développement physique et à Pentretien de sa santé. […] Si, chez les dormeurs, la pensée émotive peut se traduire en caractères empreints sur les tissus à un aussi haut degré que dans les cas précédents, rien n'empêche que, sous une action émotionnelle même moindre, il n'y ait en eux productions d'autres phénomènes physiologiques différents, plus faciles à obtenir, et tels qu'il en parait communément chez tout le monde ; phénomènes variant par leurs signes et leur intensité selon les idées qui sont à leur origine.
« Lorsqu'on examine, sur une coupe transversale assez étendue, des muscles striés de l'homme, on observe par places. dans l'épaisseur du tissu conjonctif qui sépare les faisceaux de fibres, de petits îlots plus ou moins régulièrement arrondis, d'un diamètre variant de 100 à 200 (1- environ, et constitués comme il suit : à la périphérie, une gaine de tissu conjonctif fortement colorée en rouge par le picro-carmin. se détachant nettement sur les parties avoisinantes, et présentant lastruc- ture des gaines lamelleuses des nerfs ; elle est, en effet, tout à lait 10 HISTOLOGIE NORMALE ET PHYSIOLOGIE. PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE semblable aux. gaines des petits troncs nerveux : qui sont contenus dans les mêmes travées de tissu conjonctif, avec cette seule différence qu'elle est généralement d'une épaisseur un peu plus grande. […] Ces peti- tes fibres musculaires sont séparées les unes des au très par des fibril- les de tissu conjonctif et de petites cellules fusi- formes. […] Dans d'autres îlots la structure est un peu plus complexe : de la face interne de la gaine se détachent des Imelles de tissu conjonctif qui viennent subdiviser la cavité de la gaine en deux ou trois zones secondaires, dont la principale est occu- pée par de petites fibres musculaires ; dans une des zones accessoires se trouve un tronc nerveux.