Terminons par quelques mots relatifs à la thérapeu- tique et au pronostic. […] Enfin il y a aussi ce principe qui s'ex- prime par vos lèvres et alors il y a un langage tout à fait arti- culé et parfois inintelligible. » Le malade se sent poussé à pro- noncer des mots dont il ne comprend pas le sens. […] Quoique, malheu- reusement, il ne donne la description du tableau microsco- pique de la cicatrice de la moelle, on peut supposer avec certitude que l'auteur en question ne put y découvrir d'élé- ments régénérés; cette supposition peut provenir de ce qu'il ne fait mention de la régénération, secondement, parce qu'il se sert tout bonnement du mot cicatrice, et enfin, puisqu'il s'appuyait sur une expérimentation de contrôle, il admet la voie des impulsions motrices vers l'extrémité qui avait été pa- ralysée dans la moitié opposée de la moelle épinière.
C'est bien l'idée, la représentation mentale auditive du mot, qui est effacée dans la surdité verbale, la sensation élémentaire des sons ou des bruits demeurant intacte. […] Si, en effet, comme l'admet Wernicke, les circonvolutions temporales sont les centres des images acoustiques des mots, on conçoit que, dans le cas de lésions destructives des T' et T2, la perte de ces images verbales, qui entrent dans la constitution si complexe de nos concepts, ne nous permet plus ni de comprendre la signification des mots entendus, ni d'exprimer nos propres idées au moyen de ces symboles ou images acoustiques verbales. […] Mais en est-il de même lorsqu'elles sont sous la dépendance d'un afflux artériel; alors aussi l'arrêt circulatoire qui les constitue résiderait-il exclusivement dans les ca- pillaires veineux; le sang noir, en un mot, comme le veut le médecin italien, serait-il en toute circonstance l'agent des congestions ? […] L'effet total est une plus grande masse du sang dans les tissus et les organes profondes ; on a en un mot, les congestions viscérales et leshypérémies dont parlent tous les auteurs » (p. 52). […] Or la clinique, à qui il faut toujours laisser dire le dernier mot, nous donne le droit de repousser la pré- sence de l'air dans les veines comme cause des accidents que nous traitons ici, et de considérer au contraire le dégagement de gaz dans les artères comme le seul facteur qui peut engendrer ces accidents.