/ 181
22. (1885) Archives de neurologie [Tome 10, n° 28-30] : revue des maladies nerveuses et mentales

« Une fille, âgée de huit ans, n'ayant dans sa famille d'autres parents nerveux que sa tante, qui était hystérique, a eu dans sa plus tendre enfance la coqueluche et des convulsions suivies d'un strabisme interne dont elle s'est débarrassée au bout de quelques mois. […] Le 5 décembre, les symptômes psychiques avec les accès épilep- tiformes et apoplectiformes se sont complètement passés, de sorte qu'on croyait le malade comme parfaitement rétabli, la famille était enchantée, mais malheureusement, je ne pouvais pas par- tager cette joie, car la maladie continuait, comme l'indiquaient parfaitement, le nystagmus, les paralysies associées des yeux, le regard vague, l'exaltation des réflexes, l'épilepsie spinale, et enfin n un certain degré de faiblesse parétique des membres inférieurs. L'avenir n'a pas tardé a dissipé les vaines espérances delà famille. […] Le jour de l'enterrement de son grand-père, elle a été prise de ce fou rire au milieu de sa famille qui pleurait. […] Cette existence lui devint si intolé- rable qu'elle demanda à être placée dans un établissement où on l'empêcherait de satisfaire son appétit; elle eut même, dans ces derniers temps des idées de suicide qui décidèrent sa famille à prendre cette résolution. « Voilà la cause de mon malheur,» dit- elle, chaque fois qu'elle voit un morceau de pain.

/ 181