des facultés intellectuelles et morales : tout ce qui est frappé d'agenesiedu pouvoir inhibiteur de volition est une proie facile au morphinisme, comme il toute mauvaise ten- dancc. […] C'est cette contagion qu'a subie la famille de L..., dont nous rapportons l'histoire, celle-ci intimement liée d'ail- leurs il la vie morphinique d'un tiers, Léopold N..., qui fut le coupable propagateur xIe ses dangereuses habitu- des. z Orphelin de bonne heure, N... fut recueilli à (le trois uns par la famille L... qui vivait alors en Belgique, dans l'aisance d'un commerce prospère ; suivant le té- moignage de la mère adoptive, ce fut un enfant doux, in- telligent, facile à élever, sans mauvais instincts ; il sera cependant considéré plus tard comme un dégénéré héré- Mitetirc dans un rapport médico-légal motivé par quel- que délit ; comme stigmate physique, il avait un bec de lièvre qui nécessita deux opérations. […] Nos gens trouvèrent presque toujours auprès des phar- maciens, et tant en Belgiql1e qu'en France, de faciles complaisances : les médecins chez lesquels ils allaient, sous des prétextes divers, solliciter des prescriptions de morphine, les leur donnaient, ajoutant souvent la men- tion « à renouveler » : néanmoins, il arriva souvent il ces malheureux de truquer les ordonnances, d'en fabriquer de toutes pièces ; et la jeune fille, qui n'était pas la moins ardente il la morphine, n'était pas la moins l'xpel'Le il ('e jeu frauduleux. […] « Dans ces conditions il serait à souhaiter que la surveillance morale que l'Asile pouvait exercer sur son malade en congé pût être prise en charge par l'Administration à l'endroit du malade guéri ou amélioré, qu'il fût possible par exemple de limiter le périmètre où il serait facile de lui dénier pour un temps le droit de séjourner dans les débits ou d'acquérir des boissons alcooli- ques. […] Charon, tend de plus en plus il. être consi- déré comme ce qu'il doit être, comme un hôpital, et l'aliénation mentale pour ce qu'elle est, une maladie traitable et guérissable comme toutes les maladies organiques et dépourvues de tout caractère de fatalité et de surnaturel, et il n'est pas défendu d'es- pérer que lejour approche où l'on ne pourra plus entendre for- muler dans le public et encore moins dans les milieux éclairés, cette opinion facile mais absurde que « la folie est incurable », etque l'internement est « une tare morale indélébile ».