(1881) Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie : Compte-rendu du service des épileptiques et des enfants idiots et arriérés de Bicêtre pendant l'année 1880
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(1881) Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie : Compte-rendu du service des épileptiques et des enfants idiots et arriérés de Bicêtre pendant l'année 1880

RECHERCHES

SUR

L'ÉPILEPSIE, L'HYSTÉRIE

ET ' - '

L'IDIOTIE

PUBLICATIONS DU PROGRÈS MÉDICAL

RECHERCHES

CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES

SUR

L'ÉPILEPSIE, L'HYSTéRIE

ET

L'IDIOTIE

COMPTE RENDU DU SERVICE DES ÉPILEPTIQUES

ET DES ENFANTS IDIOTS ET ARRIÉRÉS DE BICÊTRE

PENDANT L'ANNÉE 1880.

PAR

BOURNEVILLE

MÉDECIN DE D[CÉTHE

ET

H. D'OLIER

INTERNE DE SERVICE

PARIS

AUX BUREAUX DU

PROGRÈS MÉDICAL

6, rue des Écoles, G.

A. DELAHAYE & E. LECROSNIER

ÉDITEURS

Place de l'École de Médecine

1881

PREMIÈRE PARTIE

Historique; Statistique.

Le service des épileptiques adultes et des enfants idiots,

épileptiques et hystériques de Bicêtre.

I.

Le 8 octobre 1879, nous revenions, en qualité de chef

de service dans la 3e section de la division des aliénés de

Bicêtre, où nous avions débuté comme étudiant en mé-

decine au mois de janvier 1860. 'A cette époque, cette

section, consacrée aux épileptiques et aux enfants

idiots était dirigée, avec le plus grand dévouement, par

notre vénéré maître, M. Dnr.asrAUVE. Il s'intéressait

surtout, avec un zèle que ne fatiguait ni ne découra-

geait l'indifférence et qui est pis la mauvaise volonté de

l'Administration, des enfants idiots et épileptiques. Une

étude attentive du service l'avait amené à réclamer des

améliorations nombreuses et indispensables. Et il en

avait formulé le programme complet dans un mémoire

communiqué en 1857 à l'Académie de médeoine et publié

seulement en 1859. Les passages suivants montreront à

la fois sur quels principes ce remarquable travail s'ap-

puyait et quelle était la situation du service en 1859 (1).

« Asservie au commun préjugé, écrivait.M. Delasiauve,

l'Administration n'a point cessé de poursuivre, dans l'en-

(1) Delasiauve. - Des principes qui doivent présider à l'éduca-

lion des idiots.

BOURN. I.

VI HISTORIQUE.

seigncment de l'idiot, l'idéal de l'éducation ordinaire, c'est-

à-dire le perfectionnement de l'intellect par la lecture, l'é-

criture, le calcul, le dessin, etc. Sans dédaigner positive-

ment les autres éléments d'action, elle ne leur assigne

qu'une place accessoire et croit avoir amplement satisfait

à ses obligations en créant une école et en abandonnant à

l'instituteur, avec une classe passablement spacieuse, un

assez vaste matériel.....

« Un seul maître ne saurait suffire à un grand nombre

d'élèves, l'action préceptorale devant être immédiate, sou-

tenue, et en quelque sorte individualisée. Un emplacement

étendu, des locaux séparés et pourvus d'appareils diver-

sifiés, seraient, en outre, nécessaires pour favoriser la for-

mation de groupes en rapport avec l'extrême variété des

aptitudes et des exercices.

« Bicêtre n'offre ni l'un ni l'autre de ces avantages. Le

professeur, pour un chiffre moyen de 110 enfants, dont 85

au moins modifiables à différents degrés, n'a d'autres

auxiliaires qu'un certain nombre de moniteurs, choisis

parmi les malades, péniblement façonnés à leur rôle et

disparaissant souvent à l'heure où leur concours fructi-

fierait. Impossible d'ailleurs, dans une enceinte unique,

d'organiser les divisions cpnvenables et de les soumettre à

un fonctionnement profitable et régulier. L'incorrigibilité

de la plupart des idiots y mettrait obstacle, sans compter

même l'antagonisme des occupations. Force est, en effet,

d'éloigner de la classe tous ceux susceptibles d'y porter le

désordre par leur turbulence ou leurs cris.

« Beaucoup d'idiots demeurent ainsi livrés à l'abandon,

vaguant dans les cours ou encombrant les salles au préju-

dice de la salubrité générale. L'enseignement lui-même

n'est guère efficace que pour une moitié des individus,

pour les épileptiques plus ou moins lucides, quelques su-

jets arriérés ou demi-imbéciles.

« La plupart des exercices ne sont ni accessibles à la

masse, comme par exemple, la menuiserie et la cordonne-

rie, dont les moindres opérations supposent autant de ju-

gement que d'instinct mécanique, ou demeurent, de fait,

interdits aux faibles sous l'empire de cette prédilection na-

turelle pour les forts qu'engendre toute organisation vi-

cieuse. On néglige notamment les ressources qu'offriraient

à un apprentissage sérieux les occupations agricoles si,

ayant à remplir'une tâche d'exploitation, les préposés aux

brigades champêtres ne laissaient oisifs ou n'écartaient des

travaux les enfants inhabiles. Même remarque pour l'es-

crime, la danse, le gymnase.

STATISTIQUE. VII

« Les données exposées déjà, en ce qui concerne la

dimension, la répartition et l'aménagement des localités,

ainsi que le personnel éducateur et la considération des

aptitudes pouvant suffisamment éclairer les applications

particulières, nous nous bornerons, sans subir un ordre

méthodique, à fournir un spécimen des principaux exer-

cices nécessaires au perfectionnement des idiots.

« C'est d'abord la toilette. Parmi les sujets les plus dé-

gradés, il n'en est guère qui, stylés avec persévérance, ne

parviennent à satisfaire aux exigences élémentaires, à se

vêtir, à se laver le visage, les mains et les pieds, se peigner

les cheveux, se nettoyer les dents, les ongles, ajuster leur

costume, chemise, bas, jarretières, pantalon, gilet, veste,

cravate, robe, corset, souliers, etc. ; les nouer, boutonner,

brosser ou cirer. Ces mille et un soins devraient former la

matière d'une instruction coordonnée et suivie, dans la-

quelle on aurait pour moniteurs les plus avancés, pour

auxiliaires les serviteurs des salles.

« Même attention, même discipline pour la satisfaction

des besoins naturels. On apprendrait aux enfants à manger

seuls, avec lenteur et décence. On s'efforcerait de leur com-

muniquer des habitudes de propreté en les initiant aux

petites précautions qui la constituent, notamment en accom-

pagnant aux cabinets d'aisances ceux non encore désha-

bitués des souillures.

« Il serait utile, enfin, de solliciter d'eux une participa-

tion quelconque à certaines fonctions domestiques, de leur

apprendre, par exemple, à balayer les chambres, à frotter

les parquets, à.disposer les lits, à sécher ou plier le linge,

à porter des fardeaux, à ranger les ustensiles, à dresser ou

desservir les tables, à ouvrir ou fermer les portes et les

croisées.

Après avoir mis en relief les avantages d'une sem-

blable thérapeutique, M. Delasiauve ajoute que « ce serait

une excellente préparation pour des études d'un autre

ordre, au premier rang desquelles se placent les moyens

gymnastiques. » .

« Les plus simples, dit-il, doivent être ici préférés.

M. Séguin, en esprit juste, a bien compris cette vérité. Il y

aurait abus et inefficacité à se servir des appareils compli-

qués des gymnases pour des idiots, incapables de tours de

force réalisés par les enfants ordinaires, et chez lesquels

il s'agit seulement, dans un but d'hygiène, de rapprocher,

VIII HISTORIQUE.

suivant le degré accessible, le jeu des fonctions du niveau

commun. Sans sortir des exercices d'adoption vulgaire, et

pour ne citer que les nombreuses poses auxquelles il est

possible de plier le corps et les membres, la marche, la

course, le saut, les évolutions avec ou sans balancier, la

montée et la descente des escaliers, échelles ou escarpe-

ments, le soulèvement des poids, la danse, l'escrime, les

tirs au fusil et à l'arc, la balançoire, les barres, le ballon,

le tonneau, le palet, la toupie, les boules, les quilles, les

osselets, combien de ressources immédiates à l'instructeur

pour agir sur la constitution, régulariser les aptitudes,

amender les infirmités et les tendances vicieuses, procurer

l'animation, stimuler la volonté, remédier au défaut d'agi-

lité et de grâce, en un mot pour récréer chez des êtres à

l'état de mutilation ou d'ébauche, une sorte d'existence

matérielle et morale ! L'essentiel est d'en faire une applica-

tion méthodique et de ne pas se décourager d'une fructifi-

cation tardive...

« Disons-le, d'ailleurs, rien de spéculatif dans nos vues.

Elles ont les données même des faits pour base et plusieurs

essais entrepris par nous sur une échelle très restreinte

sont venus les confirmer. Pour qu'on n'en pût sérieuse-

ment contester les résultats, nous nous sommes adressé au

caput mortuum; les idiots délaissés comme impropres à

toute culture ont été nos sujets d'élection, et, malgré l'irré-

gularité des applications; leur durée quotidienne limitée,

enfin l'ensemble des efforts, circonscrit jusqu'à présent à

un court espace de quatre mois, les changements obtenus

ont pu nous convaincre que des soins méthodiquement

poursuivis ne demeureraient pas sans utilité. »

Puis, M. Delasiauve rapporte avec détails plusieurs

exemples d'idiots abandonnés chez lesquels, en appli-

quant les principes qu'il a développés, il a obtenu de

remarquables résultats. Nous ne pouvons insister plus

longuement et nous terminerons par une dernière cita-

tion : « au lieu, dit-il, de s'appliquer à former indivi-

duellement chez les embarrassants des aptitudes collec-

tives, on les abandonne deux, puis quatre, puis tous à

une inertie déplorable. »

Bien que tenue ainsi et sur tous les points au courant

de la situation, et alors que, à l'étranger, mettant à pro-

fit les essais tentés à l'hospice des Incurables et à Bicêtre,

STATISTIQUE. IX

on s'occupait activement du traitement médical et péda-

gogique des idiots, l'Administration de ^Assistance pu-

blique refusa tout concours à un homme qui n'avait

d'autre but que d'être utile à de malheureux enfants et.

d'organiser une institution honorable pour notre pays.

Depuis 1860 jusqu'à nos jours, plusieurs directeurs ont

été placés à la tête de l'Assistance publique : aucun d'eux

n'a songé à réaliser les réformes nécessaires. MM. A. Voi-

sin (août 1865 mars 1867) et J. Falret (1867 sep-

tembre 1879), chargés successivement du service n'ont

pas été plus heureux que M. Delasiauve.

IL

Les emprunts faits au mémoire de M. Delasiauve

nous ont donné une idée de ce qu'était, en 1858 et 1860,

la situation du service des épileptiques et des enfants

idiots. Nous devons indiquer maintenant les premières

tentatives faites pour l'améliorer, et dans ce but, nous

allons reproduire, malgré leur longueur et quelques ré-

pétitions, les passages de nos Rapports au Conseil géné-

ral de la Seine en 1878, 1879, 1880.

« L'école et le réfectoire des enfants (3e section de la

division des aliénés) de Bicêtre, écrivions-nous le 16 février

1878, leurs lavabos sont placés au rez-de-chaussée, à côté

des bains qui, dans cette section, sont relativement conve-

nables (1). Les dortoirs des enfants qui vont à l'école sont

propres, mais insuffisants, et, lors de la visite de votre Com-

mission, il y avait une vingtaine de lits supplémentaires.

Mais les dortoirs qui servent à la fois pour l'infirmerie et

pour les dégradés sont dans une situation indescriptible.

« Une réforme radicale est d'une extrême urgence : c'est

par là qu'il faudrait commencer. Votre Commission pense

qu'il conviendrait d'édifier une section pour les enfants sur

le terrain libre, contigu aux gymnases couvert et à plein

(1) Nous venions d'indiquer le mauvais état et l'insufiisance des

bains de la 1" et de la 2* section.

X HISTORIQUE.

champ. L'espace est tel qu'il sorait possible d'y mettre des

dortoirs, des réfectoires, des salles de réunion et une école

pour 200 enfants. La nouvelle construction donnerait,

d'une part, sur le gymnase découvert qui est très vaste ;

d'autre part, elle dominerait la vallée de la Bièvre et lais-

serait voir toute la rive gauche de Paris.

« Grâce à cette réforme, les salles occupées actuellement

par les enfants dans la section commune deviendraient

vacantes, et, tout en augmentant, s'il en est besoin, les lits

d'adultes, on parviendrait à avoir une section qui serait

assurément loin d'être parfaite, mais serait en somme,

dans des conditions satisfaisantes. On profiterait de ces

changements pour supprimer le dortoir situé sous les

combles et pour pourvoir le service de cellules qui

manquent complètement et sont instamment réclamées

depuis longtemps par M. J. Falret. Si ces propositions, que

l'humanité réclame, étaient acceptées, il y aurait lieu de

voir s'il ne conviendrait pas de confier la section des

adultes et celle des enfants à deux médecins. - La même

remarque s'applique à la Salpêtrière.

« 60 enfants seulement- sur 130 - fréquentent l'école.

La proportion devrait être beaucoup plus considérable si

le personnel était plus nombreux. Voici la composition de

celui-ci :

STATISTIQUE. XI

ployés, etc. ; - à Fauclusc, pour GO enfants, un personnel

de 20 employés, etc. (1). Notre colonie est très favorisée,

par comparaison avec les écoles de Bicêtre et de la Salpê-

trière ; son personnel est fixé en précision d'un nombre

double d'enfants : bien utilisé, bien appliqué à leur service,

il doit nous assurer de sérieux résultats.

« Il est à regretter que le personnel de nos deux autres

écoles soit aussi insuffisant, A l'étranger, on n'hésite pas à

pourvoir les Asiles consacrés aux idiots de tout le person-

nel nécessaire; c'est, en particulier, ce que nous avons pu

vérifier par nous-même, dans les visites que nous avons

faites à deux Asiles anglais : Earlswood et Clapton. Nous

ne dirons rien du premier, entretenu luxueusement par des

souscriptions, mais nous allons donner quelques rensei-

gnements sur le second, fondé par une taxe générale et dans

lequel l'entretien des enfants est à la charge de la paroisse

à laquelle ils appartiennent.

« 260 enfants sur 340 (filles et garçons) fréquentent la

classe ou les ateliers. Le personnel se compose de 50 per-

sonnes dont 45 femmes. Le médecin en chef a 10.000 fr. ; il

est logé. L'institutrice ou mieux la surintendante de l'école a

2,000 fr. (logée, chauffée, nourrie, etc.) ; 2 institutrices

ont chacune 875 fr. Il y a, en outre, une élève institutrice et

4 infirmières occupées sans cesse à la classe; enfin 3 chefs

d'ateliers (cordonnerie, menuiserie, couture). Les infir-

mières ont, à l'entrée, 375 fr. par an : elles arrivent à 625 fr.

par augmentation annuelle de 25 fr. Le traitement des trois

infirmières en chef s'élève progressivement de 625 à 875 fr.

Les infirmières qui aident à l'école ont 50 francs de plus

que les autres; au bout de dix ans, elles ont 725 fr. En

plus de leur traitement, les infirmières reçoivent une gra-

tification de 50 fr. par an.

« Ce rapide aperçu montre la différence qui existe entre

nos écoles d'idiots de Bicêtre et de la Salpêtrière et celle

de Clapton. C'est en France, pourtant, qu'a été sérieuse-

ment installé, pour la première fois, l'enseignement des

idiots. C'est l'enseignement de Bicêtre et de la Salpêtrière

qui a été imité en Angleterre ? et largement perfectionné.

(1) En voici l'énumération : 1 instituteur en chef; 1 instituteur

adjoint (emploi vacant) ; - 1 interne en médecine ; - 1 professeur de

chant; - 1 professeur de gymnastique ; 1 chef de culture; 1 sous-

' surveillant ; - 1 sous-surveillante ; - 1 sous-surveillant des ateliers

(emploi vacant) : -- 1 concierge; - 1 charretier laboureur; - 6 infir-

miers ; - 4 serviteurs dont 2 sont attachés à l'école comme garçons

de classe.

XII HISTORIQUE'

Aujourd'hui, nous devons faire des emprunts à nos voi-

sins (1). n

Le Conseil général invita l'Administration à prendre

en sérieuse considération les améliorations et les créa-

tions que nous venons d'énumérer, et, sur notre proposi-

tion, il vota une subvention de 2000 fr. pour Bicêtre, et

de 2000 fr. pour la Salpêtrière, afin d'améliorer la situa-

tion du personnel attaché aux enfants idiots et épilep-

tiques et d'augmenter ce personnel.

Le 26 novembre de la même année (1878), comme

rien n'avait été encore fait, nous sommes revenu sur

cette question dans les termes suivants :

« La classe et le dortoir des enfants qui vont à l'école sont

en assez bon état. quoique beaucoup trop petits pour le nom-

bre des enfants qui y sont accumulés en violation de toutes

les règles de l'hygiène. Mais, ainsi que nous l'avons déjà

dit dans notre Rapport sur le Budget des aliénés pour 1878

(p. 26), l'infirmerie et le dortoir des enfants les plus dégradés

sont dans une situation absolument indescriptible. Eh

bien, nous avons vu cette année, une partie de cette soc-

tion qui, en raison de sa position écartée, nous avait échappé

l'an dernier et qui exige impérieusement que nous agis-

sions sans retard : c'est une salle de refuge, servant, pen-

dant le jour, aux enfants idiots gâteux et, de plus, de par-

loir pour les familles des enfants les jours de visite(jeudi

et dimanche). C'est dans ce local qui mesure 6 m., 60 de

longueur, 5 m., 50 de largeur et 3 mètres de hauteur,

soit 109 m. c., et qui est situé sur un ancien puits aban-

donné dont l'orifice est couvert d'un plancher que se

réunissent chaque jour cinquante enfants, et c'est là que

les parents de tous les enfants viennent les voir ! Tous les

membres de votre 3e Commission, présents à la visite, ont

été péniblement impressionnés à l'exposé de ces faits et à

la vue de cette localité et nous ont chargé de vous signa-

ler énergiquement une situation aussi barbare.

« Voilà pour les enfants. Ce n'est pas tout. Leurs salles,

l'école, sont comprises, ce qui est mauvais, dans le même bâ-

timent que les dortoirs, l'infirmerie, le chauffoir des adultes.

Ceux-ci, d'ailleurs, ne sont pas mieux partagés, et l'un de

leurs dortoirs devrait être supprimé. Ajoutons enfin que,

(1) Rapport sur le budget des asiles d'aliénés pour 1878, p.26-28,

STATISTIQUE. XIII

malgré l'entassement des malades épileptiques, il en est un

certain nombre qui sont disséminés dans les deux autres

sections (1).

« Pour remédier à un état de choses aussi affligeant, votre

Commission pense, comme l'an dernier, qu'il faudrait édi-

fier une section pour les enfants, sur le terrain libre, con-

tigu aux gymnases couvert et à plein champ. L'espace est

tel qu'il serait possible d'y mettre des dortoirs, des réfec-

toires, des salles de réunion et une école pour 200 enfants.

La nouvelle construction donnerait d'une part, sur le

gymnase découvert qui est très vaste ; d'autre part, elle

dominerait la vallée de la Bièvre et laisserait voir toute la

rive gauche de Paris.

ce Grâce à cette réforme, les salles occupées actuellement

par les enfants, dans la section commune, deviendraient

vacantes, et on arriverait à ce résultat avantageux que,

tout en diminuant le nombre des lits dans les dortoirs

actuels des adultes, il y en aurait assez avec les nouvelles

salles pour recevoir les 81 épileptiques qui se trouvent dans

la 1 rq et dans la 2e section, lesquelles auraient des lits ren-

dus à l'usage des aliénés (2). »

On voit par ces citations que l'urgence de transfor-

mations radicales dans ce service avait été reconnue par

le Conseil général, et que l'Administration de l'Assistance

publique avait été invitée à en tenir un compte sérieux.

La troisième section de la division des aliénés com-

prend : 1° les épileptiques et les hystéro-épileptiques

adultes; 2° les enfants épileptiques ou hystériques,

et les enfants idiots, imbéciles ou arriérés.

Quand nous avons pris possession du service, les épi-

leptiques adultes étaient au nombre de 143, et les enfants

de toute catégorie au nombre de 125, soit en totalité

268 malades.

(1) Il y a 44 épileptiques dans la première section et 37 dans la

deuxième.

(2) Rapport sur le budget des asiles d'aliénés pour 1879, p. 31-32.

XIV HISTORIQUE.

III.

La section se compose : 1° d'un bâtiment principal

dont la construction est ancienne ; 2° d'un bâtiment

perpendiculaire au précédent, de construction relative-

ment récente; 3° d'un pavillon n'ayant qu'un rez-de-

chaussée, isolé des précédents à l'usage de réfectoire

pour les adultes. '

Le bâtiment principal, pavillon de la Forge

qui faisait partie autrefois de la prison de Bicêtre, com-

prend une partie centrale et un pavillon à chaque extré-

mité. Voici la distribution des salles :

STATISTIQUE. XV

XVI HISTORIQUE.

timents de la deuxième section se trouvent : a) le petit

pavillon dont nous avons parlé plus haut (p. xn) qui

recouvre un ancien puits ; - b) un long hangar, clos

complètement avec des chassis et dont la première par-

tie sert batelier de menuiserie et l'autre de parloir

pour les familles des enfants (1) et désigné sous le nom

de petit parloir (2).

Au mois d'octobre 1879, les 125 enfants étaient ainsi

répartis : 50 fréquentaient l'Ecole ; - 47 allaient plus

ou moins au petit parloir selon les conditions climatéri-

ques ; 28 restaient toujours à l'infirmerie.

Ecole. Nous avons déjà donné des indications sur

sa mauvaise disposition, l'insuffisance du personnel en-

seignant (voy. p. x) et du matériel. Les réformes ra-

dicales, nécessaires sous tous les rapports, n'étant pas

pour le moment réalisables, nous nous sommes borné

à augmenter les éléments d'instruction : cartes en relief

de la France, cartes du département de la Seine,deParis,

du canton de Villejuif, etc ? figures géométriques, etc.

L'incapacité et surtout la mauvaise volonté de l'institu-

teur qui s'est refusé à se servir de ces moyens d'ins-

truction, comme il avait toujours refusé de faire usage

du compendium métrique, nous ont conduit à tempo-

riser et à concentrer nos efforts sur les enfants délaissés,

c'est-à-dire sur la majorité (3).

(1) Ce parloir a été installé à la suite des réclamations du Conseil

général relatives à la situation déploiable du réduit affecté autrefois à

l'usage de parloir (Voy, p. xn).

(2) Par opposition au grand parloir où viennent les parents des

épileptiques adultes et des aliénés de la 1" et de la 21 section : ce

parloir n'est autre que l'Ecole des enfants. Il s'ensuit que le jeudi et

le dimanche, les enfants sont éloignés de l'école toute la journée et

qu'on est obligé de les parquer au gymnase. C'est là encore une

nouvelle preuve que l'organisation du service est déplorable.

(3) On ne saurait croire combien est grand le désordre qui existe

dans cette partie du service : il n'y a pas de local pour séparer des au-

tres les enfants en accès et leur permettre de se reposer ; les enfants

trop turbulents sont mis à la porte par l'instituteur et abandonnés

sans surveillance; ceux qui vont aux cabinets, rentrent ou vagabon-

STATISTIQUE. xvrr

Enfants délaissés. Nous les avons trouvés au nom-

bre de 75. A notre arrivée, 47 allaient au petit parloir.

Mais, ce chiffre est très variable, souvent il en reste à

l'infirmerie une proportion considérable, surtout dans

la mauvaise saison. Qu'en fait-on là ? Ils sont confiés à

deux infirmiers ( ? ) qui les gardent, les nettoient plus ou

moins, les empêchent de se battre... et c'est tout. La vie

commune avec ces malheureux est si pénible que les

infirmiers changent encore plus fréquemment que ceux

de l'Ecole. Et l'Administration, pour les 15 francs qu'elle

donne mensuellement à ces hommes, n'en trouverait

certes pas s'il n'y avait les pourboires que s'imposent les

familles. Ces enfants, qui couchent dans ce qu'on

appelle l'infirmerie, descendent au petit parloir le

matin à 8 heures, remontent à l'infirmerie qui sert de

réfectoire, à 10 heures; en redescendent à 11 heures 1/2,

puis retournent à 3 heures pour dîner et sont couchés

à 6 heures (1).

L'autre portion de ces 75 délaissés, comprenant les

paralytiques et les idiots qui ne marchent pas (2), ne

quittent pour ainsi dire jamais l'infirmerie. En été,

quelquefois, mais bien rarement, en raison de l'insuffi-

sance du personnel, on les descend et on les porte dans

la cour du petit parloir (autrefois appelée cour des gâ-

teux).

Les enfants qui composent ces deux catégories sont à

dent et se livrent, tout à leur aise à l'onanisme; ceux qui exigent un

peu trop de patience sont relégués dans un coin de l'école et on les

déclare inéducables. Les tables de l'école sont des tables de réfec-

toire, avec des bancs mobiles, sans dossier, l'instituteur vient à

9 heures, s'en va à 11, revient aune heure, et quitte définitivement

à 3 heures du soir. En dehors de ces heures, les enfants sont confiés à

des gardiens sans instruction, changeant plusieurs fois par année. Le

jeudi et le dimanche, il n'y a pas d'école; les enfants restent la jour-

née au gymnase, dans un désoeuvrement complet.

(1) Lorsque le temps le permet, on redescend encore une fois les

enfants les plus valides après le diner.

(2) Quelques-uns d'entre eux se traînent par la salle, la plupart

sont attachés sur une chaise percée, sans fond, revêtue d'une alèze

qui laisse écouler les matières sur le carreau.

BOURN. 11.

XVIII HISTORIQUE.

peu près tous gâteux. Leur réunion dans une même

salle, qui leur sert à la fois de dortoir et de réfectoire, et

qui, en outre, reçoit les enfants déboute classe, atteints

de maladies aiguës, de maladies contagieuses (rougeole,

croup, teignes, ophthalmies), font de ce local un foyer

d'infection dont l'aspect et l'odeur révoltent tous ceux

qui ont le courage de le visiter. « Chez nous, à Londres,

nous disait un jour M. le professeur West, on ne tolè-

rerait pas 24 heures un état de choses aussi révoltant. »

Ce n'est pas tout. Les cabinets d'aisance, à la turque,

sont dépourvus d'eau ; il n'y a pas de lavabos ; le pla-

fond est formé de poutres et solives apparentes dont les

intervalles servent de 'r éceptables à toutes sortes de

miasmes ; les murs sont tachés ; le sol de la salle est

pavé, humide par suite des lavages que l'on opère

tous les jours. Et, comme ces lavages sont impar-

faits, faute d'eau, il reste une couche gluante et infecte.

Le séjour permanent de 25 à 30 enfants gâteux et d'en-

fants ayant des affections graves rendent l'aération et la

ventilation difficiles en hiver, ce qui accroît encore l'hor-

reur de la situation.

Notre intention, dès le début, était d'essayer, dans la

mesure de nos forces, d'y porter remède. La tâche était

difficile et assurément nous n'aurions pas été plus heu-

reux que notre maître M. Delasiauve, que nos prédé-

cesseurs MM. A. Voisin et J. Falret, si nous n'avions

été assuré d'avoir l'appui du Conseil général et du Con-

seil municipal que nous avions éclairés.

Quelques jours après notre prise de possession du

service, nous avons demandé à l'Administration de rem-

placer l'un des deux infirmiers chargés de la garde des

enfants dégradés, par deux infirmières, choisies par-

mi les élèves les plus instruites de l'Ecole des infir-

mières de Bicêtre. Nous éprouvâmes une résistance sin-

gulière : on ne concevait pas au Chef-lieu qu'on pût

avoir une semblable idée. Nous insistâmes : on nous

prévint alors que l'infirmier serait remplacé par deux

STATISTIQUE. XIX

infirmières qui devraient avoir au moins une quarantaine

d'années. La concession qu'on nous faisait était insuf-

fisante. Nous voulions un personnel instruit, jeune, et

partant malléable, dont nous pourrions faire l'instruc-

tion et qui deviendrait capable de rendre pendant long-

temps des services à l'Administration. Après de nou-

veaux pourparlers, nous obtînmes gain de cause et l'Ad-

ministration consentit à mettre à notre disposition

Mesdemoiselles Agnus, filles du surveillant de la section.

Elles entrèrent en fonctions le 11 novembre 1879.

Il fallait faire leur instruction ; leur indiquer par le

menu les procédés d'enseignement à mettre à contri-

bution. Dans ce but, nous mîmes entre leurs mains le

livre si remarquable de Seguin, Traitement moral,

hygiène et éducation des idiots, etc., le Manuel de

Delon sur les Exercices et travaux pour les enfants,

selon la méthode de Pestallozzi et de Froebel ; une boîte

pour leçons de choses; des tableaux représentant des

animaux, des métiers, etc... Plus tard, nous fîmes fabri-

quer à Bicêtre des boites à compartiments renfermant

des fruits, des graines, des légumes, etc., etc. Avec le

modeste crédit voté par le Conseil général, on acheta des

bouliers, des cartons-alphabets, ayant des lettres aussi

grosses que possible, un cadran horaire, des jouets

divers (tonneau, quilles, ballons, billes, toupies, ra-

quettes, etc.).

Exercices de gymnastique. - On sait combien la

main des idiots est inerte, maladroite ; combien leurs

mouvements sont défectueux. Il était donc indispensa-

ble de songer à l'enseignement de la gymnastique.

Mais, à quel système recourir ? Les exercices du grand

gymnase de la section dépassaient les aptitudes de cette

classe d'enfants. Précisément, à cette époque, nous

fîmes la connaissance de M. Pichery, inventeur du sys-

tème connu sous le nom de gymnastique de l'oppo-

sant et qui désirait son introduction dans les écoles mu-

nicipales.

XX HISTORIQUE.

Ce système, qui n'exige que des échelles en corde et

des tubes à ressort, et permet de mettre en jeu successi-

vement et sans danger tous les muscles du corps, nous

parut devoir être accepté, sinon définitivement, au

moins à titre d'essai. Nous pensions y trouver le moyen

d'exercer la main des idiots, de corriger leurs mouve-

ments désordonnés, de développer et régulariser le sens

du toucher.

Les appareils en question furent installés dans l'ancien

petit parloir, situé au-dessus du puits, dont le plancherfut

recouvert d'un large paillasson. M. Pichery se mit gé-

néreusement à notre disposition, fit l'instruction de Mes-

demoiselles Agnus qui, aussitôt, donnèrent des leçons

aux enfants divisés en séries. Elles commencèrent par

sept enfants et, à la fin de 1880, 35 sur 66 avaient

profité, dans des proportions variables, de cet enseigne-

ment (1).

Réfectoire Nous avons dit précédemment que les

enfants dégradés remontaient à l'infirmerie pour déjeu-

ner, puis redescendaient au petit parloir jusqu'à l'heure

du dîner (3 h.), en descendaient de nouveau sauf les plus

inertes, jusqu'à la nuit et nous avons signalé les incon-

vénients d'une pratique aussi regrettable. Au mois de

novembre 1879, M. le directeur de Bicêtre mit à notre

disposition un réfectoire à l'usage des infirmiers, qui,

depuis quelque temps, était inoccupé. Bien que distant

d'environ 200 mètres du petit parloir, nous l'avons ac-

cepté avec empressement. De cette façon, l'infirmerie

était assainie et les enfants en traitement étaient astreints

à des exercices de marche pour aller prendre leurs repas.

Là, ont commencé de nouveaux.exercices. Lesenfants

ont été divisés par catégories, et on s'est mis à leur

(1) Dans le courant de l'année, après avoir fait constater par M. Ch.

(ncntin et par M. Vcntujol, directeur de Bicêtre, les résultats acquis,

nous avons obtenu que M. Pichery reçût le paiement des appareils

qu'il nous avait d'abord prêtés.

STATISTIQUE. XXI

montrer à se servir de la cuiller, de la fourchette, du

couteau, en un mot on a essayé de leur apprendre à

manger proprement. A partir du jour de l'installation

jusqu'à la fin de 1880, ce genre d'éducation a été fait

avec la plus grande régularité, et, de ce côté encore, nous

avons pu enregistrer de véritables succès (18 enfants

ont appris à se servir de la cuiller et de la fourchette, et

22 de la cuiller.)

Traitement du gâtisme. - A notre demande et sur

les indications fournies par nous, l'Administration de

l'Assistance publique a fait étudier par M. Gallois, archi-

tecte de Bicêtre, et soumis au Conseil municipal un pro-

jet relatif à l'installation des appareils nécessaires pour

le traitement du gâtisme. Ce projet, sur lequel le Con-

seil a émis un avis favorable dans sa séance du 18 mai

1880 (1), avait pour but d'installer dans une partie inoc-

cupée des ateliers de menuiserie contigus au nouveau

petit parloir, un système d'appareils d'aisances con-

sistant en un siège en bois, à dessus mobile et percé de

sept trous ou lunettes. Sous ce siège, une auge en ciment,

à double pente, amène les matières et les liquides en un

point central, muni d'une soupape qu'on ouvre et ferme

à volonté extérieurement, à l'aide d'un levier. Comme

une abondante provision d'eau est indispensable, une

conduite d'eau dessert cette auge qui peut être remplie

et lavée chaque fois qu'il le faut. Les matières et les li-

quides sont amenés dans une fosse fixe, établie au-des-

sous du siège. Le trop plein des liquides est dirigé de

cette fosse à l'égout, au moyen d'un tuyau Doulton, ce

qui dispense de recourir aux allèges, qui sont coûteuses

et offrent de graves inconvénients sous le rapport de la

salubrité.

Une baignoire, un bain de siège, et trois bidets, ali-

(1) Bourneville. - Rapports sur des travaux de construction et

de grosses réparations dans divers établissements de l'Assistance

publique.

XXII HISTORIQUE.

mentes d'eau froide et d'eau chaude à volonté, sont dis-

posés à côté des sièges. Enfin, un lavabo comprenant

sept cuvettes à bascule se déversant dans un réservoir

en zinc, complète ce système. Tous ces appareils sont

rattachés à l'égout par un tuyau Doulton. Le sol a été

fait en ciment. Enfin, on a disposé une armoire, claire-

voie, pour l'étendage des serviettes et pourvue de tiroirs

destinés à recevoir les brosses et les peignes (1).

Les travaux commencés le 26 mai ont été entièrement

terminés le 10 août, grâce à l'activité déployée par

M. Gallois et son aide, M. Bussy, inspecteur du service

d'architecture à Bicêtre, et ce service a fonctionné sans

discontinuer depuis le 12 août.

Voici comment on procède : quatre fois par jour, les

enfants gâteux sont mis par séries de sept sur les sièges

d'aisances, puis lavés, soit avec les bidets, soit avec

le bain de siège ou la baignoire s'ils se sont trop souillés.

Ainsi, d'une part, les enfants sont habitués à se tenir

propres, ce qui diminue les frais de blanchissage et rend

les soins à donner à ces malheureux moins répugnants,

et, d'autre part, on leur apprend à se laver la figure et

les mains, à se peigner, se brosser, cirer leurs souliers,

etc.. Il va de soi que nous avons voulu que chaque en-

fant eut sa serviette. Du jour de l'ouverture de ce service

au 31 décembre, 16 enfants gâteux ont été rendus

propres (2).

Photographies, moulages. - A la fin de 1879, nous

avons demandé au Conseil municipal un crédit pour le

Musée de la Salpêtrièro et de Bicêtre, estimant qu'il

était préférable de réunir toutes les pièces relatives aux

maladies des vieillards et aux maladies chroniques du

système nerveux dans un Musée unique à la Salpêtrière,

plus à proximité des médecins et des étudiants. Les ins-

(1) La dépense a été de 9,696 francs.

(2) De plus, nous tenons à ce que l'on apprenne aux enfants à net-

toyer les robinets, à cirer les sièges d'aisance, à balayer, etc.}

STATISTIQUE. XXIII

tallations que nous avions obtenues antérieurement, soit

du Conseil municipal, soit de l'Assistance publique (1),

nous semblaient rendre possible l'exécution par une seule

personne do tous les moulages et de toutes les photogra-

phies (2) intéressantes que peuvent réclamer les méde-

cins des deux grands hospices de vieillards et d'aliénés.

Il va de soi, aussi, que le crédit n'étant pas partagé,

l'artiste chargé do ces travaux est mieux rémunéré.

En ce qui concerne le service des épileptiques et des

enfants, nous désirions deux choses : 1° avoir la photo-

graphie de tous les enfants idiots présents, de tous. les

malades entrants, adultes et enfants; 2" le moulage des

cas intéressants, ou de quelques malformations. Nous

voulions, en un mot, faire d'une façon régulière, métho-

dique, ce que nous n'avons pu faire qu'incomplètement

depuis 12 ans, malgré tous nos efforts.

Le but que nous poursuivons en faisant photographier

les idiots et les imbéciles, à leur arrivée dans le service,

et en reprenant chaque année leur photographie, o'est

de mettre en relief, et d'une manière indiscutable, les

progrès réalisés par le traitement, par l'éducation. Nous

avons fait faire, à la Salpêtrière, par M. Loreau, en 1880,

la photographie de 5 adultes et de 90 enfants, L'an

prochain, nous espérons pouvoir donner quelques ren-

seignements sur cette application de la photographie à la

pathologie du système nerveux. '

A côté de ces améliorations d'ordre capital, nous avons

été assez houreux pour en faire réaliser d'autres d'un

ordre secondaire. Nous allons les indiquer sommaire-

ment pour chacune des catégories de malades,

(1) Installation du Musée et du laboratoire de photographie.

2) Avec le concours do notre ami, M. Regnard, il nous a été pos-

sible de publier trois volumes de l'Iconographie photographique de

la Salpêtrière, contenant 120 photographies et d'avoir la photographie

d'un grand nombre de malades. Il y a de cela déjà trois ou quatre

ans ; si l'on photographiait actuellement certaines de ces malades,

on mettrait en évidenco les modifications que l'épilepsie, par exemple.

a pu déterminer chez elles durant ce laps de temps.

XXIT HISTORIQUE.

A. Epileptiques (adultes). Augmentation de la quan-

tité de vin accordée aux malades et portée de 14 à 20

centilitres pour les adultes, de 8 à 14 centilitres pour les

enfants (1).

Les épileptiques, déments, paralytiques ou gâteux, sé-

journent ou à l'infirmerie (2) ou dans le chauffoir (voir

page xiv). Nous avons organisé, pour ces malades, quel-

ques promenades, soit dans le marais (vaste jardin ma-

raicher dépendant de l'hospice), soit dans les cours de la

maison. Ces promenades, excellentes à tous égards,

devraient avoir lieu chaque fois que le temps le permet.

Jusqu'alors, il n'était accordé de permissions de sortie

avec découcher qu'aux épileptiques simples, réputés

non aliénés, nous avons obtenu que la même faveur fut

accordée aux épileptiques aliénés.

Les épileptiques adultes ont reçu 2767 visites ; les

enfants 3186 et souvent les uns et les autres ont été

visités à la fois par plusieurs personnes, de telle sorte

que le nombre des visiteurs, en 1880, a été de 8141.

540 épileptiques adultes et enfants aliénés et 440 épi-

leptiques adultes et enfants, réputés non aliénés, sont

sortis en permission tantôt d'un jour (de 7 heures à

9 heures du soir), tantôt de deux jours.

Les idiots et imbéciles qui, en raison de leur âge

(18 ans), passent de la section des enfants (1) dans la

première ou la deuxième section des aliénés, n'avaient

plus droit de sortir au dehors, avec leurs parents. De là

des plaintes. Nous avons fait connaître cette situation

(1) Cette mesure a été prise conformément à un voeu du Conseil géné-

ral (Bourneville, Rapport sur le service des aliénés, 2 déc. 1879,

p. 51) et au vote du Conseil municipal (Bourneville, Rapp. sur le

budget de l'Assistance publique, pour 1880; déc. 1879, p. 21).

(2) Non seulement ils y couchent, mais encore ils y mangent, ce

qui est absolument déplorable sous le rapport de l'hygiène et très pré-

judiciable aux malades atteints d'affections aiguës. Pas plus que pour

les enfants, il n'y a de chambre d'isolement pour les maladies conta-

gieuses, ni de cellules pour les agités.

(3) En vertu des règlements administratifs, les idiots et imbéciles du

service, qui ont atteint l'âge de 18 ans, doivent passer dans les sections

des aliénés. On s'est basé, administrativement, sur l'âge et non sur la

STATISTIQUE. XXV

désavantageuse et non motivée à M. le Directeur de

l'Assistance publique qui a donné des ordres afin que

cette catégorie de malades conservât son droit de sortie.

A la suite d'un échange de lettres avec M. le Direc-

teur de l'Assistance publique et la Préfecture de police,

nous sommes arrivé (22 octobre 1880) à être autorisé

à accorder aux malades des congés d'une ou deux se-

maines, qui ont l'avantage de nous fournir un élément

sérieux d'appréciation, au point de vue de la guérison ou

de l'amélioration des malades et qui, pour quelques en-

fants, nous procurent un moyen d'action très-puissant.

Les visites reçues par les malades, qui communi-

quent en toute liberté avec leurs parents, les sorties ou

permissions, les congés temporaires, les promenades

quc;nous avons instituées ou multipliées, tendent toutes

au même but : améliorer la situation du malade, lui

accorder toute la somme de liberté compatible avec son

état mental et la sécurité publique ; rapprocher le plus

possible l'asile d'aliénés de l'hôpital. Ajoutons, enfin,

que ces communications des malades avec l'extérieur,

rendues de plus en plus fréquentes, sont une garantie

sérieuse au point de vue de la liberté individuelle et

qu'elles démontrent à tout homme sensé, d'une manière

éclatante, la sottise des gens qui qualifient les asiles

d'aliénés de la Seine de bastilles modernes. Les faits

que nous venons de citer mettent hors de doute la mau-

vaise foi des uns et l'ignorance des autres.

B. Enfants épileptiques, hystéro-épileptiques,

arriérés et idiots non gâteux. - Les lavabos, obtenus

avec tant de peine par M. Delasiauve (1864), composés

de deux auges en zinc disposées le long des murs de la

condition physiologique des malades; en effet, il est des malades

qui, à 18 ans, où même davantage ont encore l'aspect d'enfants. C'est

à cause de cela, et par une omission tacite de l'Administration, que

quelques-uns restent dans notre service. Quant à ceux qui, à 18 ans,

ont la taille et le développement génital correspondants, il est à

regretter qu'on ne s'en occupe plus.

XXVI HISTORIQUE.

petite salle voûtée du rez-de-chaussée, avec deux tuyaux

munis de robinets fournissant un misérable jet, étaient

très malpropre ; nous avons réclamé leur remplacement

par des lavabos un peu plus modernes, et, en attendant,

nous avons fait procéder à un nettoyage sérieux. Les

graves inconvénients de ce lavage dans une eau com-

mime étaient encore aggravés par la façon dont se faisait

l'essuyage : tous les enfants s'essuyaient dans la même

alèze ! Et comme beaucoup d'entre eux ont dos mala-

dies des yeux, il arrivait très souvent qu'elles se propa-

geaient à un nombre considérable d'enfants. Dès la fin

d'octobre, nous faisions donner une compresse à chaque

enfant et nous demandions des serviettes (1).

Promenades, distractions. -Nous avons rendu plus

fréquentes les promenades des enfants au dehors. Ilyen a

eu 15 aux environs de l'hospice, et, de plus, nous les avons

envoyés au Jardin des plantes, au Jardin d'acclima-

tation, au Bois de Boulogne, à Robinson, à la fête de

la place du Trône, et 26 sont allés au concours de gym-

nastique de Courbevoie (25 juillet), où ils ont obtenu

deux médailles, l'une en vermeil, l'autre en argent.

Il y a eu, dans l'année, un certain nombre d'exercices

de lanterne magique faits par M. Agnus (2).

C. Idiots qui ne peuvent marcher et restent'cons-

tamment à l'infirmerie. Un certain nombre de ces

enfants ont été exercés à la marche : tantôt avec le con-

cours du personnel du service, tantôt avec celui des en-

fants les plus raisonnables de l'école; pour d'autres,

capables de se tenir sur leurs jambes, nous avons eu

recours au charriot. Enfin, dans le but d'apprendre aux

plus infirmes à se tenir debout, nous avons fait établir

deux barres parrallèles maintenues par des supports

verticaux percés de trous qui permettent d'élever ou

(1) Elles ont été fournies en 1880.

(2) On a acheté 22 nouveaux tableaux pour la Lanterne magique.

STATISTIQUE. XXVII

d'abaisser les barres, et par des traverses également

percées de trous, qui consolident l'appareil et donnent

le moyen d'écarter ou de rapprocher les barres paral-

lèles.

Améliorations diverses. a) Nous avons introduit

les manchons, afin de réduire le plus possible l'emploi

de la camisole (1).

b) Tous les malades admis depuis un an ont été ? 'euac-

cinés (2) ; ils étaient au nombre de 81 (21 adultes et 60

enfants).

c) Quelques travaux ont été faits pour remédier à la

malpropreté du service : l'Administration a fait procéder

à la réfection des peintures du bureau du surveillant, de

la bibliothèque des malades, du dortoir des veilleurs,

de la 4e salle des épileptiques adultes valides, des deux

dortoirs des enfants valides. Enfin, tous les lits de ces

mêmes salles ont été repeints.

D. Médecin dentiste.-Tous les médecins saventdans

quel triste état est la bouche des enfants idiots, en même

temps si souvent scrofuleux. Nous avons signalé à

M. Michel Moring l'utilité d'un médecin dentiste qui

pourrait être à la fois chargé du service des enfants de

Bicêtre et de la Salpêtrière. Nous devons dire qu'il s'est

empressé de nous donner satisfaction et c'est avec plai-

sir que nous l'avons vu charger de ce service un de nos

amis, M. le docteur Cruet, ancien interne des hôpitaux

de Paris (mars 1880). La visite a lieu deux fois par mois;

les soins donnés avec régularité;ont produit les meilleurs

effets.

Personnel servant; petite école. -- Nous avons vu

(1) C'est tout à fait exceptionnellement que nous avons recours à ce

moyen; cependant, nous sommes obligé de nous en servir, dans cer-

tains cas, car la section ne possède pas une seule cellule d'isole-

ment,

(2) En 1878, à la suite de l'apparition de quelques cas de variole à

Bicêtre, il avait été procédé à la revaccination de tous les aliénés.

XXVIII HISTORIQUE.

que le Conseil général vote chaque année un crédit de

4,000 fr., dont une partie est destinée à encourager le

personnel du service des épileptiques et des enfants.

Malgré ces gratifications, les infirmiers ont souvent

changé : le chiffre régulier des infirmiers de 1" et de 2°

classes est de 22 ; eh bien ! il y a eu 26 mutations (1). Le

personnel des infirmières n'a pas changé. Dans des ser-

vices comme celui des aliénés, et plus encore peut-être

des épileptiques et des enfants, il est nécessaire de con-

server les mêmes agents, de les augmenter sur place,

au moins jusqu'au grade de sous-surveillant, au lieu de

les faire passer dans d'autres services chaque fois qu'on

leur donne une minime augmentation (2). Car, si l'on

veut éviter les querelles, les rixes, les violences de

toute nature qui se produisent dans ces services, il faut

que le personnel servant soit bien au courant du carac-

tère, des habitudes des malades ; connaisse les points

abordables, en profite pour arrêter le désordre dès le

début. Pour les enfants, ce maintien du même person-

nel est encore plus nécessaire ; il faut que l'infirmier

connaisse leurs défauts, leurs vices, afin de se rendre

compte du genre de surveillance qu'il doit exercer.

En ce qui concerne le petit parloir - ou mieux la pe-

tite école, - nous avons dit qu'elle avait été confiée à

Mlles Blanche et Joséphine Agnus et à un infirmier, ou

plutôt un gardien. Elles sont entrées à 20 fr. par mois.

Le dévouement dont elles n'ont pas cessé un instant de

faire preuve envers les enfants idiots gâteux ; les résul-

tats très remarquables qui ont été enregistrés et que

nous ferons connaitre dans le Compte rendu de l'an-

née 1881, nous faisaient un devoir d'améliorer leur

situation. Mlle B. Agnus d'abord (juillet 1880), puis

(1) Parmi les mutations, signalons : 3 pour ivresse, 1 pour pa-

resse, 1 pour brutalité, etc.

(2) C'est en vertu de cette réglementation bureaucratique, qui ne

tient aucun compte des faits, que l'Administration nous a enlevé le

meilleur infirmier que nous avions et qui était à l'infirmerie des

adultes.

STATISTIQUE. XXIX

Mlle J. Agnus (27 octobre 1880), ont été nommées infir-

mières de 1re classe (27 fr. 50). Nous avons le regret

de dire que nous n'avons obtenu ces promotions qu'avec

peine, le cadre administratif ne comportant pas ces

promotions sur place.

Nous désirions assurer à nos zélées collaboratrices un

nouvel avancement pour 1881 ; nous pressentîmes l'Ad-

ministration à ce sujet, et, comme on faisait toujours

valoir la nécessité de se conformer au cadre, et qu'on ne

s'engageait à rien, nous avons porté la question devant

le Conseil municipal et nous en avons obtenu le vote d'un

crédit nécessaire pour nommer l'une d'elles sous-surveil-

lante, l'autre suppléante et pour la création d'une place

d'infirmière.

Service balnéo-hydrothérapique. lia été construit,

en 1873, dans l'angle formé par le bâtiment principal du

service et le bâtiment de l'Ecole. C'est une construction

très simple, à rez-de-chaussée seulement , éclairée sur

deux côtés et par le toit. Elle contient huit baignoires

émaillées (6 grandes et 2 petites); un bain de siège et

deux appareils, l'un pour douche en pluie, et l'autre

pour douche en jet. Ces appareils sont fort mal dispo-

sée; en effet, le doucheur n'est maître que de la douche

en jet, un peu trop rapprochée de la douche en pluie;

celle-ci est commandée par un arrêt qui est placé devant

le malade, très loin du doucheur, ce qui exige une

deuxième personne pour l'administration des douches.

La faute qui a été commise, ici, démontre une fois de

plus la nécessité pour l'Administration de consulter les

médecins et d'inviter ses ingénieurs à s'enquérir des

progrès réalisés dans chacune des branches de leur ser-

vice (1).

Le couvercle de cuivre qui servait à maintenir les

malades agités dans les baignoires a été remplacé par

(1) Notons l'absence de bains de pieds qui se donnent plus ou

moins dans des seaux.

XXX 1 HISTORIQUE.

une toile qui, tout en s'opposant aussi bien à la sortie

du malade, a un aspect moins barbare.

Nous avons reçu deux appareils spéciaux, destinés à

maintenir convenablement les tout jeunes enfants dans

leurs baignoires et à empêcher qu'ils ne glissent au fond

de la baignoire (1).

Malgré l'insuffisance des baignoires, nous avons fait

augmenter, dans la mesure du possible, le nombre des

bains donnés chaque jour ; et, à partir de mars, nous

avons mis très largement à contribution le service

hydrothérapique. On peut en juger par le tableau sui-

vant (2) :

STATISTIQUE. XXXI

changements qui sont survenus, avec leurs causes, jus-

qu'à la fin de l'année.

5S\II HISTORIQUE.

Transferts. - Le 13 octobre, 16 enfants, désignés par

mon prédécesseur M. J. Falret, ont été transférés à

l'asile de Pont-1'Abbé (Manche), par suite de l'encom-

brement qui existait dans le service.

EntTr3es. - Elles comprennent : 20 enfants et 3 adultes.

Ces derniers sont tous épileptiques. Quant aux enfants,

ils se répartissent ainsi : 2 épileptiques; 7 épileptiques

et idiots ; 11 idiots.

1880,

Le 1er janvier, on comptait dans la section 144 adultes

et 118 enfants. Le tableau ci-dessous résume le mou-

vements de la population en 1880.

STATISTIQUE.

XXXIII

Sorties. - a) Adultes : 12, dont trois passés dans

les divisions des vieillards ; 1 transféré (Auge.); 8 sortis

librement.

b) Enfants. 21 : 4 transférés ; 1 envoyé aux enfants

assistés ; 2 devenus adultes et passés dans les services

d'aliénés; 14 rendus aux parents.

M

w

n

0

p

5

c

h7

STATISTIQUE. XXXV

Relevons brièvement quelques-unes des indications

fournies par ces deux derniers tableaux. C'est, en premier

lieu, la guérison de deux enfants atteints de manie, ce

qui montre que la folie proprement dite, dans sa forme

la plus accusée, n'épargne* pas l'enfance (1).

En second lieu, on voit que nous avons renvoyé un

certain nombre de malades qui n'avaient plus d'accès

d'épilepsie depuis un temps plus ou moins long. On ne

peut s'appuyer, pour ces sorties, sur une durée précise ;

on est obligé de tenir compte de diverses conditions :

l'âge du malade, son aptitude au travail, l'état de ses

facultés intellectuelles, la situation de famille, etc.

A partir du jour où les congés'ont été autorisés, au

lieu de signer le certificat de sortie, nous accordions au

malade un congé de convalescence, à l'expiration du-

quel l'exeat était donné s'il n'y avait pas eu d'accidents.

Dans le cas contraire, le malade était réintégré dans

le service, sans être astreint à aucune des démarches

exigées d'habitude.

f

Décès. - 17 enfants : 12 adultes. Le tableau suivant

fournit les principales indications.

(1) Ce sujet a été l'objet d'une thèse intéressante de la part de

M. le D' Le Paulmier, élève de M. Delasiauve.

XXXVI HISTORIQUE.

XXXVIII HISTORIQUE. - STATISTIQUE.

Le 31 décembre 1880, il restait dans le service 278 ma-.

lades ainsi répartis : ' '

72 épileptiques- adultes aliénés.

80 épileptiques non aliénés. 1

57 épileptiques enfants aliénées.

24 épileptiques non aliénés.

45 idiots épileptiques aliénés.

La seconde partie de ce compte rendu devait être beau-

coup plus complète et contenir l'observation de tous les

enfants qui ont succombé depuis notre arrivée jusqu'au

31 décembre 1880. Cette tâche n'a pu être accomplie.

Nous comptions sur l'active collaboration de notre'interne

de l'année, devenu notre ami, H. d'Olier. La mort nous

l'a enlevé le 20 février. Afin de rendre un dernier hom-

mage à la mémoire de notre infortuné ami, nous avons

cru utile néanmoins de rassembler et de compléter les

publications déjà faites.

DEUXIÈME PARTIE

Clinique.

I.

Note sur la maladie bleue. Température centrale (1) :

Par BonRfiVILLfi et d'OLIER.

Les exemples de malformation du coeur sont assez com-

muns et nous n'aurions pas publié le nôtre, s'il ne nous

fournissait l'occasion d'appeler l'attention sur un phénomène

clinique encore peu connu : la marche de la température

dans la maladie bleue.

Observation I. -- Anomalies du coruci : persistance du.

trou de Botal; communication intt')'1;enh'iculaire et ou-

ce1'fw'e de l'aorte dans les deux ventricules; rétrécis-

sement considérable de l'infundibulum pulmonaire du

ventricule droit.

l3ouu.... Georges, 4 ans, est entré, le 26 juin 1879, à Bi-

f;ctrc (service de M. Boun : OEYILLE).

Antécédents héréditaires. - Nuls du côté du père qui

ne présente ni alcoolisme, ni diathèses, ni névropathies.

Du côté de la mère, aucun antécédent névropathique direct;

elle aurait eu à plusieurs reprises des émotions vives pen-

sa grossesse et serait accouchée 3 semaines avant

terme. Un frère de 2 ans. intelligent, qui a marché à

11 mois et une soeur de 4 mois, bien portante.

Suivantsa mère, 13... ne présentait pas de cyanose au mo-.

ment de sa naissance ( ? ). - A 4 mois, il eut des convul-

sions tous les jours, pendant une huitaine de jours; elles

étaient surtout marquées du côté droit. - Puis, il y eut un

arrêt de 15 jours, et les convulsions reprirent ensuite à des

intervalles variables. La Ire dent a percé à 8 mois. - C'est

seulement à 2 ans que.B... a comencé à marcher seul.

Quant à la parole, il ne pouvait alors que prononcer la

(t) Cette note a été communiquée à la Société anatomique en 1880

et publiée dans le Progrès médical (1880, n, 9, p. 163.)

BOURN. 1

'2 MALADIE BLEUE.

syllabe « mam mam mam » qu'il répétait indéfiniment. Il;

n'a jamais su manger seul.

C'est seulement depuis l'âge de 18 mois que l'on a remar-

qué que l'enfant devenait bleu, comme il l'est aujourd'hui

au moment des accès; plus tard, la cyanose persista dans

les intervalles. Les accès étaient quelquefois si fréquents

qu'on en a compté jusqu'à 20 dans les 24 heures. Les plus

longues intermittences étaient de trois semaines. On n'a pas

remarqué d'étourdissements.

Cet enfant présentait, dès son entrée, une cyanose très-

prononcée des lèvres et de la face qui est pâle. Cette cya-

nose est plus marquée à certains moments et revient en

quelque sorte par accès. La langue est presque noire. Les

pieds et les mains sont violacés.

B... est très maigre; ses membres sont longs et grêles ;

les côtes sont saillantes, principalement les 3 ? 4e et 5e, au

niveau de leur attache sternale. Les testicules sont descen-

dus : la verge présente une malformation du prépuce qui

manque dans sa moitié inférieure, tandis qu'il est anorma-

lement développé dans sa moitié supérieure qui forme une

sorte de tablier. - Pas d'onanisme.

Ce malade ne parle pas, ne recconnaît pas ses parents et

ne manifeste de plaisir qu'à la vue des aliments ; il com-

mence seulement à saisir avec la main ce qu'on lui pré-

sente. Il est gâteux.

7 octobre. - L'enfant se tient difficilement sur les jam-

bes ; il est très oppressé dès qu'il fait quelques pas. L'aus-

cultation du coeur dénote un bruit de souffle rude au

premier temps et à la base. Il n'y a pas de frémissement.

C'est à peine si l'on voit battre la pointe du coeur. Pouls-

veineux bien marqué, à 140. Sommeil agité. L'enfant se

réveille quelquefois en criant. Traitement anti-scrofuleux;

exercer l'enfant à marcher.

. 22 novembre. - L'enfant est faible et très amaigri. Ce-

pendant il marche si on le tient par la main. Les extrémités

sont toujours cyanosées. Il tousse un peu. T. R. 37°,6.

30 déc. - B.... qui avait repris notablement, a beaucoup

maigri à cause des froids qui l'ont confiné à l'infirmerie, et

il s'est affaibli au point qu'on est obligé de le laisser couché

et de suspendre les exercices. T. R..37",4.

1880. 3 janvier. L'amaigrissement se prononce de plus

en plus. Les oreilles, les lèvres, la langue, les mains et les-

pieds sont fortement cyanosés. Il y a un érythème très pro-

noncé des bourses, des fesses, et des ulcérations au niveau

du sacrum et des trochanters. Les jambes ont une tendance'

TEMPÉRATURE CENTRALE. 3

à se placer dans la flexion ; l'enfant les remue d'ailleurs

aussi bien l'une que l'autre.

A l'auscultation, on trouve quelques râles fins en avant

au sommet droit : sous la clavicule gauche, le souffle car-

diaque couvre le bruit respiratoire; pas d'impulsion cardia-

que exagérée. En arrière, quelques râles sous-crépitants. Il

n'y a nulle part de matité. Toux grasse. - L'enfant mange

un peu, même de la viande; il ne vomit pas; garde-robes

normales. P. petit, régulier à 180; T. R. 38°,6. -Soir :

T. R. 38°,2.

4 janvier. - T. R. 38o,2. - Soir : T. R. 38°,8.

5 janvier. L'enfant décline de plus en plus. La peau

est légèrement chaude à la main. Les mains et les pieds sont

violacés sans être froids. Les lèvres et la face sont égale-

ment cyanosées. La respiration est très gênée. P. très petit,

à 128 ; T. R. 3G°,2. Soir : 3G°,8.

6 janvier. regard éteint; nystagmus à grandes oscilla-

tions. T. R. 3G°,4. Pas de convulsions, ni de contractures,

ni de paralysie. - Mort à midi.

Autopsie 40 heures après la mort. Cadavre extrême-

ment maigre. Ventre en bateau, nulle trace de rigidité ca-

davérique.

Cerveau. Poids 1030 L'artère communicante anté-

rieure est double. Les autres artères de la base sont normales

ainsi que le chiasma, les pédoncules, etc. L'hémisphère

droit pèse 40 gr. de plus que le gauche. (Les 2 hémisphères

étaient le siège de nombreuses altérations qui seront l'objet

d'une communication ultérieure.)

Intestin grêle normal. L'appendice ccecal est un peu plus

long que normalement (8 cent. 12). - La rate présente

plusieurs incisures ; poids, 42 gr. - Estomac, rien de par-

ticulier. Le foie présente à la face inférieure du loba droit,

près du bord postérieur, une scissure anormale limitant une

partie saillante. Il est très congestionné, la vésicule ne con-

tient pas de calculs. Poids, 460 gr. La veine porte est

très volumineuse.

Le thymus et le corps thy¡'o1'de ont leur volume normal.

Les reins se décortiquent facilement. Ils offrent à leur sur-

face plusieurs petites tumeurs d'un blanc jaunâtre présen-

tant à la coupe une forme conique. Poids, 50 gr.

Les poumons présentent tous deux, à la partie posté-

rieure du lobe inférieur, un foyer d'hépatisalion rouge assez

étendu.

Le péricarde ne contient pas de liquide. -- Le coeur est

il MALADIE BLEUE.

violacé. L'oreillette droite, très distendue, paraît ainsi que

le ventricule correspondant, beaucoup plus volumineuse

que les parties similaires gauches. L'oreillette droite étant

incisée parallèlement au sillon auriculo-ventriculaire, on

Xifl. f. - V. tr valvicie - V. dr. ventricule droit. .1. p p artère

pulmonuire. - B. 0)'illce itl/ëJ'ÙJUi'de ? t;fn(<iht<;muhi ! 0t)f<;) ? - 'f. trou

e Botal. - 0. der. oreillette droifc. - A. o. n''<o ? n«rft;.

TEMPÉRATURE CENTRALE.

constate sur la cloison inter-auriculaire, vers la partie an-

térieure de la fosse ovale, un orifice qui n'est autre que le

trou de Botal. Cet orifice peutadmettre une sonde de femme.

Sa direction est oblique, de droite à gauche et d'arrière en

avant, de manière que la lèvre postérieure de l'orifice

I)roéiiiiiie dans l'oreillette gauche et l'antérieure dans

l'oreillette droite

L'ouverture du ventricule droit y montre l'absence de

l'infundibulum de l'artère pulmonaire. Les parois de ce

ventricule sont épaisses de 10 à 12 millimètres vers la partie

moyenne, tandis que dans le ventricule gauche les parois,

Fig. c. - A. P artère pulnaonaire. - Br. g. la branche gauche . P. 9'. pa-

rois du ventricule droit incisées et écartées pour montrer le mode d'oblitération

de l'infundibulum.

6 MALADIE BLEUE.

mesurées au même niveau, n'ont guère plus de 5 à 6 milli-

mètres d'épaisseur (1).

Le septum cardiaque est incomplet IFig. 1). Vers la base

des ventricules, il présente une légère échancrure arrondie

et lisse au niveau de laquelle les deux cavités ventriculaires

communiquent. L'aorte, légèrement dilatée à son origine,

prend naissance directement au-dessus de l'espèce d'éperon

ainsi formé par la cloison, de sorte qu'elle s'ouvre à la fois

dans les deux ventricules. La circonférence de son orifice

est de 44 millimètres. Les valvules sigmoïdes aortiques pré-

sentent leur forme et leur nombre normaux et sont épaissies

au niveau de leur bord libre. Des altérations analogues,

mais encore plus marquées, existent sur le bord libre et la

face supérieure des trois valves de la tricuspide.

L'arfère pulmonaire est notablement rétrécie ainsi que

son orifice, qui présente seulement 35 millimètres de cir-

conférence, et est pourvu de 3 valvules sigmoïdes. Sur la

face inférieure de la valvule sigmoïde droite, s'insère un pe-

tit pilier charnu qui va se rattacher à la paroi ventricu-

laire (Fig. 2). Si on fend la paroi du ventricule droit en

suivant la direction du tronc artériel, on voit que celui-ci'

aboutit à un véritable cul-de-sac, en forme d'entonnoir, ne

communiquant avec la cavité vcntriculaire que par 3 ou 4

orifices étroits, situés entre les colonnes charnues de la pa-

roi antérieure. Ajoutons qu'à un centimètre environ au-

dessus de son orifice, l'artère pulmonaire se partage en

3 branches, deux à gauche et une à droite; cette dernière

passe au devant de la crcsse aortique.

Sur le bord droit du tronc pulmonaire, au niveau de sa

bifurcation ,se détache un petit cordon arrondi qui va s'amin-

cissant de plus en plus et représente vraisemblablement le

canal artériel, bien que sa dissection n'ai pu être pour-

suivie jusqu'à l'aorte. Au niveau de son insertion sur l'ar-

tère pulmonaire, on trouve dans la cavité du vaisseau un

orifice très petit qui peut encore admettre la pointe d'une

épingle, dans une étendue de 3 à 4 millimètres.

Dans le ventricule gauche, la valvule mitrale présente

sa disposition normale, mais ses bords et sa face supérieure

(1) D'après Rilliet et Darthez {Maladies des enfants, 1861, I, p. 56)

la mesure des parois ventriculaires, chez les enfants de 4 ans, don-

nerait comme moyenne pour l'épaisseur maximum : Ventricule droit

2 millimètres; ventricule gauche 7-9 millimètres. - Chez l'adnlte, la

moyenne de l'épaisseur de la paroi ventriculaire, mesurée près de la

base, serait 6 millimètres. (Dubrueil. Anomalies artérielles, p. 23.)

TEMPÉRATURE CENTRALE. à

sont épaissis et comme bourgeonnants par places. La cir-

conférence de l'orifice mitral est de 54 mill. Celle de l'ori-

fice auriculo-ventriculaire droit de 57 mill. (1). On aperçoit

facilement, en relevant la valve droite de la mitrale,

l'échancrure du septum qui fait communiquer les deux

ventricules. '

La crosse de l'aorte donne directement naissance, par

sa convexité, aux deux carotides primitives et aux deux

sous-clavières. Il n'y a pas de tronc brachio-céphalique.

Réflexions. Cette observation nous a paru intéres-

sante à divers titres. Les anomalies cardiaques que nous

avons décrites constituent tout d'abord un fait extrêmement

rare. Nous n'avons trouvé dans les auteurs qu'une ving-

taine de faits se rapprochant du nôtre, et encore n'est-ce

pas sans do sensibles différences, car on sait quelle infi-

nie variété présentent les malformations du coeur et des

gros vaisseaux de la base.

La disposition de l'aorte prenant naissance dans les deux

ventricules par suite d'un arrêt de développement de la

cloison, n'est pas un fait rare, et on le trouve relaté dans

un assez grand nombre de cas de cyanose. La persistance

du trou de Botal, normal ou rétréci, est peut-être encore

plus commune : la sténose de l'artère pulmonaire est plus

rare et cette anomalie coïncide presque toujours avec la

persistance du canal artériel. Enfin, c'est seulement dans

trois ou quatre cas qu'on a observé le rétrécissement de

l'orifice ventriculaire de l'infundibulum pulmonaire, dis-

position dans laquelle le cloisonnement du ventricule droit

constitue une cavité nouvelle, une sorte de ventricule sur-

numéraire (2).

Le mode d'oblitération de l'infundibulum pulmonaire

tel que nous l'avons décrit dans l'observation précédente,

nous paraît être un cas unique. Nous réunissons ici, comme

point de comparaison, les divers cas analogues que nous

avons trouvés dans les auteurs.

(1) Les chiffres donnés par lxilliet et 13artliez (loc. cit.) pour ces

orifices sont : Orifice auriculo-vent. droit 7 cent.

Orifice auriculo-vent, gauche.... G

Orifice aortique si

Orifice pulmonaire 4 ,1.7

(2) Cruveilhier. Anal, pat., II, 498. .

8 MALADIE BLEUE.

Comme le fait remarquer Cruveilhier (1) « le rétrécis- :

sement de l'orifice ventriculo-pulmonaire peut avoir lieu

dans divers points : 1° à l'origine même de l'artère pulmo-

naire ; 2° à la base de l'infundibulum ; 3° dans toute la

longueur de l'infundibulum ; 4° l'oblitération peut être

complète. »

Ajoutons que. dans une observation, l'artère pulmonaire

a été trouvée normale (2), et dans une autre, dilatée (3).

Nous énumérerons d'après cette division les diverses ob-

servations que nous allons citer, ne nous occupant natu-

rellement ici, que des cas où une de ces altérations de

l'orifice pulmonaire coïncide avec les autres anomalies re-

latées dans notre observation.

I. - Rétrécissements de l'artère pulmonaire

ou de son orifice.

Olis. 11 Cas cie Holst (de Christiania) (4). Aorte et artère

pulmonaire retrécies et naissant du ventricule droit ; com-

munication des deux ventricuies et des deux oreillettes.

Cas. III. Cas de Stenson (5). Rétrécissement de l'artère

pulmonaire avec, absence du canal artériel. Perforation

de la cloison interventriculaire et aorte naissant des deux

ventricules.

OBs. IV. Cas de Cailliot (G). Artère pulmonaire très ré-

trécie. - Aorte provenant des deux ventricules et présen-

tant une inversion des branches de la crosse. Oreillette

droite très développée, ventricule droit volumineux.

OBS. V. Cas d'Obet (7). Artère pulmonaire rétrécie. Canal

artériel offrant encore une petite ouverture. Aorte d'un

diamètre considérable provenant des deux ventricules et

offrant une transposition des branches de la crosse. La cloi-

son est perforée à sa partie supérieure. L'oreillette droite

est très développée ; la gauche très rétrécie.

(1) Cruveühier, loc. cit.

(2) Obs. de Sandifort. (Franck. - Pat. int., IV, 403).

(3) Obs. de Cooper, ibid.

(i) Comp. de Médecine, II, 600.

(5) Franck. Pathologie interne, IV, 403.

(ci Franck. - Pathologie interne, p. 401. ! 7) Franck. Pathologie interne, p. 404.

MALADIE BLEUE. 9

Cas. VI. (Hogdson) (1). Rétrécissement de l'artère pul-

monaire qui ne présente que deux valvules. Cloison inter-

ventriculaire perforée à sa base ; l'aorte très développée

naît des deux ventricules. Oreillette droite volumineuse,

la gauche rétrécie.

Ons. VII. (Cooper) (2,. Rétrécissement de l'artère pulmo-

naire avec oblitération du canal artériel. Perforation de la

cloison interventriculaire et aorte naissant des deux ven-

tricules.

Cas. VIII. (Haase) (3). Artère pulmonaire très rétrécie,

valvules adhérentes, trou de Botal largement ouvert ; aorte

naissant des deux ventricules, mais plutôt du droit.

Wus. IX (Farre) (4). Artère pulmonaire rétrécie, aorte

volumineuse naissant des deux ventricules. Ventricules très

développés surtout le droit.

Oiis. X. (Sandifort) (5). Orifice de l'artère pulmonaire ne

laissant passer qu'un stylet très fin et muni seulement de

deux valvules très petites, presque adhérentes entre elles.

L'artère pulmonaire est rétrécie jusqu'à la bifurcation.

Communication des deux oreillettes par un orifice admet-

tant un fort stylet; à la partie supérieure de la cloison

intervenlriculaire, échancrure capable de laisser pénétrer

le bout du doigt. Aorte située comme à cheval sur cette

échancrure. Ventricule droit plus épais que le gauche.

Oiss. XI. (Cailliot) (6). Enfant de 11 ans, rétrécissement

de l'artère pulmonaire et de son orifice qui ne présente

que deux valvules. Canal artériel oblitéré. Persistance du

trou do Botal (9 mm. de diam.), ouverture de la cloison

interventriculaire pouvant admettre le doigt, faisant com-

muniquer le ventricule droit avec le gauche et avec l'ori-

gine de l'aorte.

Oms. XII. (Cailliot) (7). Enfant de 3 ans. Rétrécissement

de l'orifice pulmonaire qui ne pouvait admettre qu'un sty-

(1) Franck. - Pathologie intel'11e, p. 404.

(2; Franck. Pathologie interne, p. 405.

(3) Franck, - Pathologie inlerne, p. 405.

(4) Franck. Pa<o ! og ! e interne, IV, 405.

(5) Cruveilhicr. - Anatomie pathologique ? 496.

(6) Bouillaud. - Maladies du coeu ? I. p. 676.

(7) Iiouillaud. maladies du coeu¡', p. 677.

10 MALADIE BLEUE.

let. Canal artériel oblitéré. Trou de Botal admettant une

sonde de femme; à la base de la cloison interventriculaire,

large ouverture faisant communiquer les deux ventricules

entre eux et avec l'aorte. Dilatation considérable de l'oreil-

lette droite. Ventricule droit hypertrophié.

IL-Rétrécissements de l'orifice ventriculo-pulmonaire

à la base de l'infundibulum.

Ons. XIII. (Lawrence) (1). Artère pulmonaire normale

naissant d'une espèce de troisième cavité. Aorte prove-

nant des deux ventricules.

Ocs. XIV. (Cruveilhier) (2). La base de l'infundibulum,

à 13 millimètres de l'origine de l'artère pulmonaire, pré-

sentait un pertuis capable de laisser passer seulement une

plume de corbeau. Entre ce pertuis et l'orifice de l'artère

pulmonaire, l'infundibulum constituait une sorte de pe-

tite poche ou de ventricule surnuméraire, de 2 cc ntimè-

tres de diamètre^ L'artère pulmonaire, ne présentant que

deux valvules, était d'ailleurs saine. Pas de canal artériel.

Cas. XV. (Rey) (3). Fille de 9 ans. L'artère pulmonaire,

née du ventricule droit, est très déviée à gauche et pres-

que complètement oblitérée au niveau de son embouchure

avec le ventricule. Les valvules sigmoïdes qui sont placées

au-dessus de ce rétrécissement sont tassées les unes sur

les autres. Pas de canal artériel ni de persistance du trou

de Botal. La cloison interventriculaire présente, à sa partie

supérieure, une ouverture ovalaire admettant l'extrémité

du doigt annulaire et faisant communiquer les deux ven-

tricules.

L'aorte naît de la région antéro-supérieurc du ventricule

droit. Le tronc brachio-céphalique est placé à ,gauche.-

Le ventricule droit présente des parois hypertrophiées me-

surant à la base 9 mill. d'épaisseur.

III. Rétrécissements de l'orifice oenlriculo-pulmonairc

occupant toute l'étendue de l'infundibulum.

Oas. XVI. (Ribes) (4). Enfantde G ans. Le ventricule droit,

(1) Franck. - Pathologie interne, IV. p 405.

(2) Cruveilhier. Analomie pathologique, I. 4115.

(3) Dubrueil. - Anomalies artérielles, 1817, p. 22.

(4) Houel. Catalogue des pièces du musée Dupuylren. Tome IV,

p. 14.

MALADIE BLEUE. 11

hypertrophié et plus volumineux que le gauche, est subdivisé

en 2 moitiés par une cloison formée par un double pilier de la

valvule tricuspide.En avant età gauche, ce ventricule donne

naissanceà l'aorte;-à à 2 cent. de l'originede l'aorte, existe une

petite ouverture de 0,005 mill.de diam.qui conduit. après un

trajet d'environ 3 centim. dans l'artère pulmonaire. Celle-ci,

quatre fois plus volumineuse que le conduit qui lui donne

naissance, est garnieà son origine de deux valvules sigmoïdes.

Entre l'origine de l'artère pulmonaire et de l'aorte,onteouve

une ouverture d'un cent. et demi de diamètre faisant com-

muniquer les deux ventricules.-Le trou de Botalnon obli-

téré représente une fente de 0,01 cent.de longueur. - Oreil-

lette droite très dilatée. - Ventricule gauche petit.

Orls. XVII. (Palois) (1). Enfant de ans.

Artère pulmonaire beaucoup plus petite qu'à l'état normal.

A la base du ventricule droit, large ouverture duc à une échan-

crure du septum faisant communiquer les deux ventricules et

conduisant dans l'aorte qui est volumineuse à son origine. Un

peu au-dessus et àgauche;seconde ouverture beaucoup plus

petite, à lèvres calleuses, conduisant dans l'artère pulmo-

naire qui présente seulement deux valvules.

Valvule tricuspideépaissie et comme calleuse au bord libre.

Communication des deux oreillettes en plusieurs points de la

fosse ovale. - Oreillette droite très distendue, oreillette

gauche petite.

IV. Oblitération complète de l'orifice rezlriculo-

pulmonaire.

Oss. XVIII. (Lediberder) (2).Coeur carré sans hypertrophie

des parois.-Cloison interventriculaire terminée en hautpar

un bord concave.de sorte qu'à la partie supérieure les deux

ventricules ne forment qu'une seule cavité du miiieu de la-

quelle s'élève l'aorte garnie de ses valvules et plus volumi-

neuse qu'à l'état normal. En avant, l'artère pulmonaire pré-

sente un calibre moitié moindre que celui de l'aorte. Elle se

termine, du côté du ventricule droit,par un cul-de-sac qui in-

tercepte toute communication avec la cavité de ce ventricule.

L'artère pulmonaire communique avec l'aorte par un

orifice qui remplace le canal artériel.

(1) Bouillaud. .Mal. du coeur, Tom. II, p. 672.

(2) Cruveilhier. - Anal, path., Tom. II, p. 496.

12 2 MALADIE BLEUE.

Les observations XIII, XIV. XV,X ? et XVII sont, comme

on le voit, celles qui se rapprochent le plus de la nôtre au

point de vue de la disposition de l'orifice ventriculo-pulmo-

naire. Nous ne reviendrons pas sur les autres lésions que nous

avons décrites. Ajoutons, cependant, que notre cas confirme

l'opinion de Cruveilhier, d'après lequel la communication

interventriculaire et le rétrécissement de l'orifice pulmonaire

seraient les deux anomalies coïncidant le plus fréquem-

ment (1).

Il semble bien y avoir un rapport de cause à effet dans la

disposition respective de ces orifices car, ainsi que l'a dit

Dubrueil (2), « une anomalie, une déviation en entraîne une

» autre et nous retrouvons une sorte de nécessité de rapport

» harmonique là où tout, au premier aspect, parait confusion

» et désordre. »

Températui e.-Nousprésenterons,à propos de la sympto-

matologie, quelques observations relatives à la marche de la

température chez les cyanotiques.On sait qu'on netrouve sur

ce point, dans les auteurs, que des indications vagues et

très incomplètes,

Cailliot, le premier(1807),nota la diminution de la chaleur

vitale et la sensibilité au froid comme des symptômes fré-

luents de la cyanose.Plustard,Gintrac et Laënnec confirmè-

rent cette opinion. Louis dit n'avoir observé le refroidisse-

ment que quatre fois sur sept, et encore n'aurait-il eu lieu que

pendant les accès de suffocation (3). A cette époque (1837) où

l'on considérait encore le poumon comme le foyer de la cha-

leur animale, il l'attribua ainsi que les auteurs du Compen-

dium à la gêne apportée aux fonctions pulmonaires par le

ralentissement de la circulation.

Ilolst aurait vu le côté gauche se refroidir d'une manière

plus sensible que le côté droit et les pulsations des artères

du bras gauche disparaître jusqu'au coude (4). Franck men-

tionne (5) « un sentiment continuel de froid appréciable au

toucher ».

(1) Cruveilhier, loc. cil.

(2) Anomalies artérielles, p. 3G.

(3) Comp. de Méd., II, 603.

(4) 7d.,II,60t. î.

(5) Path., int., 18,57, IV, p. 402.

TEMPERATURE CENTRALE. 13

D'après M. Bouchut (1), la température serait abaissée à

33 et 35° centigrades. CependantH. Gintrac (2)cite. d'après les

expériences de rarre,des températures de 36°,5 dans la paume

de la main et de 38° sous la langue, sans qu'il soit fait men-'

tion de maladie intercurrente. Il semble donc qu'il y ait

lassez grandes variations mai-

viduelles. Nous allons néan-

moins présenter le résumé de

quatre observations dans les-

quelles la marche de la tempé-

rature a offert quelques parti-

cularités intéressantes.

Observation XIX. (Bourne-

ville.) Treff., Marie, présente

dès le lendemain de sa naissance

une cyanose des pieds et des

mains presque continuelle, mais

plus marquée à certains mo-

ments où les lèvres, le pourtour

des narines deviennent viola-

cés. Les bruits du coeur sont à

peine perceptibles et on ne cons-

tate pas de souffle. Le 25 avril

(un mois après la naissance), la

faceprésente une cyanose persis-

tante : les mains et les pieds

sont bleuâtres. Le 27, la langue

est également cyanosée. Pouls

petit, difficile à compter. On ne

perçoit toujours aucun bruit

anormal au coeur. Le lende-

main, les pieds sont presque

noirs et froids ainsi que les

mains. Erythème à la face interne des cuisses, grand amai-

grissement. Pouls radial presque imperceptible. La respi-

ration très irrégulière présente, par moments, le type dit de

Cheyne Stokes. Plusieurs accès de cyanose se produisent

encore dans la journée. Mort le soir. L'autopsie montra une

persistance du trou de Botal et du canal artériel. -

(1) Mal. des nouueau-nés, p. 403.

() Diction, de mécl. et de chir. ])1'[11. Tom. X, p. 626...

Fig 3.

14 MALADIE BLEUE.

Les températures rectales prises le jour de la mort ont été :

le matin 32-, 4 ; le soir 31°.

Observation XX. (Bourneville.) X... nouveau-né (fille),

cyanose très marquée dès le lendemain de la naissance.

Mort dans la journée. (L'autopsie n'a pas été faite.) T. R.

32°,5. - Soir : T. R. 27°, 9 (la température de la salle étant

` ? 5° , 5' . i

3,0;.

Observation XXI. (Bourneville.) Lecap..., enfant du sexe*

masculin né à six mois et demi le 12 mai 1871. Poids :

1400 grammes. Début des accès de cyanose le lendemain

de la naissance. - Le 16 mai, le pouls est à 92, régulier et

sans intermittences. Les accès de -cyanose bien que plus

courts sont de plus en plus fréquents. Mort à 1 heure de

l'après-midi. - L'autopsie montre une persistance du trou

de Botal.Pas de persistance du canal artériel. La marche de

la température est indiquée par le tableau suivant (Fig. 3).

Cas. XXII. (Bourneville). Vach... Mathilde, née le 7 mai

1871. Cyanose des mains très marquée au niveau des ongles

dès le jour de la naissance. Les jours suivants, plusieurs

crises de cyanose durant lesquelles la peau des narines et

des lèvres devient bleuâtre. Le 11, cyanose persistante des

mains et des pieds. Le pouls très petit est impossible à comp-

ter à la radiale; au coeur, 132. On ne constate ni frémisse-

ment cataire ni souffle.

12 mai. Le pouls radial devient perceptible, 120. Pas de-

nouvel accès depuis hier soir. Les mains ne sont plus cya-

nosées. L'enfant tette beaucoup mieux que les premiers

jours.

13 mai. Pas de nouveaux accès. Très légère cyanose des

extrémités.

14 mai. Les mains présentent, à certains moments, une

teinte légèrement bleuâtre.

15 mai. Etat excellent. L'enfant tette très hien.

16 mai. On n'observe plus qu'une légère teinte cyanique

des mains quand elles restent exposées à l'air. (Fig. 4.)

19 mai et jours suivants. Tous les accidents ont disparu.

La température est devenue normale. On ne voit plus nulle

part aucune trace de cyanose. L'enfant tette hien, et tout

fait présumer qu'il n'existe plus de communications vascu-

laires anormales.

Ces diverses observations, ainsi que l'observation I, con-

firment, comme on le voit, la règle généralement admise

de l'abaissement de température dans la cyanose.

TEMPÉRATURE CENTRALE. 15

Mais il ressort en outre de ces observations, que la mar-

che de la température indique, jusqu'à un certain point,

celle des lésions cardiaques. C'est ainsi que dans les quatre

cas qui se sont terminés par la mort du sujet (obs. I, XIX,

XX, XXI), la température s'est progressivement abaissée

jusqu'à la mort. L'élévation thermique finale de l'obs. I ne

constitue qu'une exception apparente, car elle est due vrai-

semblablement aux lésions considérables de l'encéphale,

qu'aucun autre symptôme n'avait révélées pendant la vie.

Les observations XIX, XX, et XXI offrent des températures

ultimes inférieures, dans la première de 7°, dans la se-

conde de 10°, et dans la troisième de 8", à la température

normale.

L'observation malheureusement unique de terminaison

heureuse que nous avons rapportée plus haut (Obs. XXII)

paraît, d'autre part, nous autoriser à penser que : dans les

cas où les anomalies cardiaques produisant la cyanose,

marchent vers la guérison, la courbe thermique.corres-

pondante, éprouve peu à peu une sorte de redressement,

jusqu'à ce que la température devienne enfin tout fait t

normale. Ce n'est là, d'ailleurs, qu'une hypothèse dont la

discussion doit attendre de nouvelles observations (1).

(1) Nous avons recueilli ces observations à la Pitié, en 1871, dans le

service de 111, \Iolland. Quelques autres sont restées entre les mains

de notre maître et malheureusement nous n'avons pu nous les procu-

rer. (B.)

Fig. 4.

~ JI.

Note sur un cas de crétinisme avec myxoedème

(Cachexie pachydermique);

Par Bourneville et d'OLiER.

Les récentes publications de M. I-Iadden et ha M. Ballet

qui viennent de mettre à l'ordre du jour l'étude de la

cachexie pachydermique ou myxerdème, nous enga-

gent à présenter, dès maintenant, l'observation suivante

que nous détachons d'une note en préparation relative il

trois cas de crétinisme.

roi- Cette observation parait apporter dans la discussion

quelques faits nouveaux : le sujet est beaucoup plus jeune

que ceux des observations rapportées jusqu'ici ; l'état de

sa peau diffère un peu des descriptions qui ont été faites.

Enfin, le myxoedème ne se présente pas ici comme une

maladie autonome se développant et évoluant avec un

cortège symptomatique spécial chez un individu jusque-

là bien portant; il apparaît comme complication d'un état

préexistant : le crétinisme ; il semble en quelque sorte

remplacer le goitre absent. Ajoutons que le sujet appar-

tient au sexe masculin ce qui constitue encore une excep-

tion à la règle générale.

Les troubles de calorification, l'état des membres, de

la face, de l'intelligence, de la parole se rapportent d'ail-

leurs assez exactement aux descriptions précitées.

Deux autres crétineux de 20 et 21 ans qui se trouvent

actuellement à Bicêtre présentent, quoique à un degré

beaucoup moindre, un état analogue de certaines régions

CACHEXIE PACHYDERMIQUE. 17

de la peau et en particulier des paupières. Nous aurons

bientôt l'occasion de revenir sur ces observations.

Oss. I. - Idiotie et crétinisme.- Arrêt de développe-

ment. - Etat oedémateux et rénitent de la peau (ca-

chexie pachydermique) avec tumeurs myxomateuses

disséminées.

Thén..., Eugène, 19 ans, placé à plusieurs reprises par sa

mère à l'infirmerie des idiots de Bicêtre, est entré en

dernier lieu dans notre service le 16 juin 1879.

Cet enfant, difforme et très mal développé, présente en-

core, malgré son âge, l'habitude extérieure d'un enfant de

deux ans.

Sa taille n'est que de 90 centimètres ; son poids n'atteint

pas 20 kilog. L'histoire de cc malade peut être résumée de

la manière suivante.

Antécédents. On ne trouve dans les ascendants aucune

trace de névropathies ; pas d'aliénés, d'épileptiques, d'idiots,

de suicides, etc. Le père et le grand-père paternel seuls sont

morts d'apoplexie.

Pas de consanguinité; le père est né à Paris : la mère est

de Courancelle (Meuse). Elle ne porte aucune trace de goitre

et il ne paraît pas que le goitre ni le crétinisme soient endé ?

miques dans le pays. Un frère du malade est mort à l'âge

de 15 mois en nourrice, mais sans avoir eu de convulsions ;

une soeur, actuellement âgée de 18 ans, est bien développée,

intelligente et ne présente aucun accident nerveux.

Notre malade est né à terme. La mère n'indique pas

qu'aucun accident lui soit arrivé pendant sa grossesse : elle

était seulement triste parce qu'elle n'était pas encore mariée

à cette époque ; il n'y aurait jamais eu de scènes violentes

et elle n'aurait pas vu de crétins pendant qu'elle était en-

ceinte.

L'enfant était très-gros au moment de sa naissance. Il fut

confié jusqu'à un an à une nourrice de Rambouillet, qui

l'éleva dans des conditions hygiéniques déplorables (loge-

ment humide, etc.), et la mère soupçonne qu'il aurait eu

quelques convulsions. - Quoiqu'il en soit, elle le reprit chez

elle et, vers 15 mois, il commença à marcher ; il ressemblait

alors à tous les enfants de son il était affectueux, don-

nait quelques signes d'intelligence et prononçait un petit

nombre de mots. C'est à cette époque qu'il aurait fait une

chute dans un escalier et depuis lors, au dire de la mère,

il aurait complètement changé. Deux ans après cet acci-

BOURN. 2

18 IDIOTIE.

dent, il pouvait encore marcher convenablement et accom

pagnait sa mère dehors; aucune nouvelle attaque de con-

vulsions n'était survenue; néanmoins la parole n'avait fait

aucun progrès. C'est dans ces conditions que l'enfant lut

amené pour la première fois à Bicêtre où il fit un séjour d'un

mois (juillet-août 1865). La mère ne voulut pas le laisser da-

vantage, parce que, dit-elle, il s'ennuyait et que d'ailleurs,

il était devenu gâteux depuis son entrée. Il marchait aussi

moins bien, mais était toujours très affectueux. - La den-

tition se fit lentement. Elle n'était pas complète à 7 ans. En

1871, sa soeur lui fit par imprudence de fortes brûlures à la

figure et aux mains. Il fut alors ramené à Bicêtre, d'où il

ne sortit qu'en octobre 1878 poury rentrer l'année suivante,

comme il a été dit plus haut.

Cet enfant, qui estnéà Neuilly-sur-Seinè, n'a jamais quitté

Paris depuis qu'il est revenu de nourrice. Cette dernière n'é-

tait pas atteinte de goitre.

Etat actuel (1880). L'enfant reste pendant tout le jour

assis devant une table dans un état d'inertie et d'obtusion

intellectuelle complètes. Sa position habituelle à l'extrémité

de la table qu'il a l'air de présider, son regard indifférent

et son extrême apathie lui ont fait donner par les employés

et les malades le sobriquet de Pacha, sous lequel il est connu

dans la maison.

La tôle est volumineuse et irrégulière et sa forme rappelle

grossièrement celle d'un pain de sucre. L'occipital forme en

arrière une saillie notable du côté gauche ; en avant, on note

au contraire un développement plus considérable de la bosse

frontale droite. Vu d'en haut, le crâne présente ainsi une pla-

1 ! iocéphalie assez marquée. La partie postérieure du crâne est

très développée. Les sutures fronto-pariétales sont saillantes

et les dépressions sus-sourcilières très prononcées. Le cuir

chevelu est atteint d'une calvitie presque complète et pré-

sente sur toute son étendue une desquamation analogue à

celle du pityriasis capitis. Les cheveux sont courts, volu-

mineux, secs, presque noirs ; ce sont des cheveux d'adulte

et leur rareté contraste tristement avec la physionomie en-

fantine du malade.

Le visage est hideux; le front et la racine du nez sont

couverts de rides,les sillons naso-labiaux sont très accusés,

le nez est camard, très déprimé à sa racine comme chez la

plupart des petits enfants; sur toute l'étendue de la face, la

peau est mate, d'une couleur blanc jaunâtre et bouffie ; cette

bouffissure, surtout marquée au niveau des joues qui sont

pendantes, des lèvres et des paupières, contribue à accuser

es rides et donne à la physionomie un air vieillot, contras-

,'CACHEXIE PACHYDERMIQUE. 19

tant encore avec l'apparence fine et cireuse de la peau qu i

est absolument glabre ; les sourcils sont à peine marqués

et les cils rares ; les yeux restent constamment à demi-fer-

més et les paupières sont collées chaque matin par suite

d'une blépharite ciliaire double. - Ajoutons, pour termi-

ner ce portrait, qu'il existe sous le menton une vaste cica-

trice de brûlure s'étendant d'une oreille à l'autre, à la ma-

nière d'une jugulaire; la surface de cette cicatrice qui

présente une couleur violacée, est parsemée de brides dont

quelques-unes, insérées au niveau du pli mento-labial, pro-

duisent le renversement de la lèvre inférieure, l'écoulement

presque continuel de la salive et achèvent ainsi de donner

à la physionomie l'air bestial qui la caractérise. L'enfant

peut néanmoins fermer la bouche quand il le veut, mais un

effort paraît nécessaire pour cela et il ne ne le fait guère

qu'au moment de la déglutition. Pendant la mastication, la

lèvre inférieure reste pendante et laisse s'écouler au dehors

une partie de la salive et des aliments. Les dents sont pour

la plupart cariées et usées jusqu'au niveau des gencives; en

haut, les deux incisives médianes de lait persistent en avant

des dents définitives correspondantes. Il ne paraît pas exis-

ter d'asymétrie de la voûte palatine ni de malformation du

voile du palais. Les oreilles sont régulièrement ourlées, sy-

métriques et offrent un lobule bien développé; elles s'é-

cartent fortement de la tête en arrière.

La bouffissure de la face mentionnée ci-dessus ne parait

pas avoir existé toujours au même degré; il semble y avoir

eu un temps, d'après les renseignements fournis par la

mère, où la physionomie de l'enfant reflétait assez exacte-

ment ses sentiments : aujourd'hui, la face bouffie paraît

avoir perdu beaucoup de samobilité et les rares phrases qui

sont comprises n'excitent aucun jeu de physionomie; la joie

s'exprime par un sourire grossier et disgracieux. La dou-

leur et souvent une légère contrariété suffisent à provoquer

des larmes et des cris. La parole estréduiteà quelques mo-

nosyllabes : ajour pour bonjour, teau pour gâteau, ci pour

merci, et quelques autres. La voix est enrouée, nasillarde.

la prononciation confuse et ce n'est ordinairement qu'en

pressant l'enfant de questions ou en lui présentant le bonbon

attendu qu'on obtient une réponse lente à venir et comme

traînée.

L'habitus général du tronc et des membres est assez remar-

quable.0utre le défaut de taille déjà signalé, on remarque une

extrême brièveté du cou qui est en môme temps très élargi.

mais ne porte aucune trace de tumeur thyroïdienne. On sent

distinctement le larynx sur la ligne médiane, en plaçant la

20 IDIOTIE.

tête dans l'extension et en déprimant fortement les tégu-

ments, notablement épaissis il ce niveau. Tout au plus peut-

on sentir, sur le côté droit du cartilage thyroïde, quelques

nodules roulant sous le doigt et 'appartenant peut-être au

corps thyroïde.

La tête est légèrement fléchie sur le thorax. Sur toute

l'étendue du tronc, la peau est fine, d'un blanc mat, assez ré-

sistante sous le doigt, comme infiltrée et parait recouvrir

une épaisse couche de tissu cellulaire lâche ; au-devant du

thorax, elle est sillonnée de petites veines et de nombreux

capillaires. Ainsi que le faisait récemment remarquer

M. Iladdon, la transpiration est insensible et l'excrétion de

la matière sébacée paraît complètement suspendue.

Au niveau des régions sus-claviculaires. au-dessous des

aisselles et en divers points du thorax, on la trouve soulevée

par des tumeurs molles, tremhlotantes,d'apparence myxoe-

démateusc. Ailleurs, elle est tendue, résistante sous le doigt

et comme bouffie do graisse. On ne constate pas à la main

d'abaissement notable de la température. Le thermomètre

appliqué sur le devant de la poitrine, puis sur une des tu-

meurs cervicales a marqué successivement 35°, 6 et 36°, 2,

la température extérieure étant de 25°.

La température rectale, prise matin et soir pendant 8 jours

consécutifs, est restée invariablement à 37°, 2 le soir. Il pa-

raît donc exister un léger abaissement de la température cen

traie. Le ventre est volumineux.

Les membres sont gros, courts, empâtés, et la peau y pré-

sente les mêmes caractères que sur le tronc; toutefois, on y

observe un abaissement de température, sensible même

à la main; le thermomètre appliqué sur la face externe des

bras marque à droite 33°,8. à gauche 34°,1.

La main droite est déformée par une brûlure dont la ci-

catrice a produit la rétraction des trois derniers doigts.

La préhension est possible avec le pouce et l'index dont

le malade se sert encore assez adroitement pour saisir les

pièces de monnaie ou les bonbons qu'on lui présente. Sur

le dps de cette main, la peau, comme oedémateuse, forme une

pelote épaisse, mais ce gonflement résiste sous le doigt et

ne disparaît pas par la pression. La main gauche offre un

état analogue, bien qu'à un degré moins marqué.

Aux membres inférieurs, la bouffissure est surtout pro-

noncée aux jambes et aux pieds dont la peau est plus ou

moins cyanosée. Les deux membres sont de longueur égale.

La voûte plantaire est à peine marquée ; la marche est dif-

ficile, lourde, mais cependant possible lorsque l'enfant est

tenu parla main.

CACHEXIE PACHYDERMIQUE. 21

Il est intéressant de remarquer ici qu'il a fait à cet égard

de réels progrès depuis le mois d'octobre : tandis qu'il avait

alors beaucoup de peine à exécuter quelques pas, que. pour

cela, il restait confiné au lit une grande partie de la jour-

née, il parvient aujourd'hui, après avoir été exercé pendant

huit mois, à faire chaque jour le tour de la salle, à marcher

presque sans aide. Il peut également se ;tenir debout du-

rant un temps assez long en s'appuyant aux barreaux d'une

chaise ou d'un lit.

Les organes génitaux ne présentent pas de vice de con-

formation, mais un arrêt de développement complet ; la

peau y est épaisse et oedémateuse, comme dans les autres

régions ; les deux testicules sont dans les bourses et ont à

peine le volume d'une noisette. - Pas d'onanisme.

L'urine examinée à plusieurs reprises et avec soin par

M. Barré, interne en pharmacie du service, est claire, citrine

et ne contient ni albumine ni glycose. L'enfant est

grand gâteux et la difficulté où l'on se trouve de recueillir

isolément la quantité d'urine rendue dans les vingt-quatre

heures, n'a pas permis de doser l'urée éliminée de ce côté.

Sur le tronc et les membres, la peau est absolument gla-

bre, même aux aisselles et au pubis, bien que le malade soit

entré dans sa vingtième année. D'après les renseignements

recueillis dans le service, elle était l'année dernière le siège

d'une desquamation continuelle, analogue à celle qui per-

siste encore sur le cuir chevelu : cette desquamation, sur-

tout marquée aux membres, au tronc et à la face était

furfuracée. Elle a disparu sous l'influence de soins hygie-

niques mieux entendus et des bains salés, administrés deux

fois par semaine depuis octobre 1879.

La sensibilité générale est conservée et paraît un peu

émoussée; le chatouillement n'est généralement pas perçu.

La sensibilité aufroid est très marquée. Quantaux sensibi-

lités spéciales, la vue et l'ouïe paraissent égales ciels deux

côtés. Le goût semble intact : Thén... ne mange pas d'or-

dures et écarte les saletés qu'il rencontre dans son assiette.

Il mangc sa soupe seul, avec une cuiller qu'il tient de la

main gauche et les autres aliments avec ses doigts. Il boit

également seul en tenant le gobelet avec ses deux mains.

Rien de particulier à signaler du côté de l'appareil .11

gestif. Il n'existe ni vomissements après les repas, ni consti-

pation exagérée. Une chute du rectum, qui s'est produite il y

a quelques mois, a pu être réduite et maintenue par des cau-

térisations appropriées.

Nous avons déjà indiqué, chemin faisant, l'état de l'in-

telligence ; notons encore que Th .. reconnaît sa mère, sa

, '"2t -) CACHEXIE PACHYDERMIQUE.

soeur et les diverses personnes du service; parfois sa phy-

sionomie semble s'éveiller un moment à la vue de la nour-

riture ou des bonbons. Une poupée qu'il a eue pendant

quelques semaines paraissait lui procurer quelque plaisir.

Le sommeil est tranquille ; l'après-midi tout entière se

passe dans un état de demi-somnolence et d'immobilité. Ja-

mais depuis qu'il est à Bicêtre. cet enfant n'a présenté de

phénomènes d'excitation ni d'accès convulsifs.

Si l'on veut rapprocher notre observation de la des-

cription tracée par M. Hadden (no' 30, 31 du Progrès) et

du cas de M. Charcot, rapporté par M. Ballet (n° 30), on

verra de suite qu'il s'agit, chez Thén..., de la même

maladie. L'ensemble des symptômes notés du côté de la

peau, aujourd'hui moins marqués qu'il y a dix mois,

grâce à un traitement tonique et à une meilleure hygiène,

ne nous paraît laisser aucun doute à cet égard.

L'aspect de notre malade, qui ressemble à un crétin,

avait frappé M. W. Gull qui a décrit cette affection sous

le nom d'oedème crétinoïde. Parmi les autres symptô-

mes, nous relèverons simplement l'état de la tempéra-

ture qui est abaissée au-dessous du chiffre normal.

Jusqu'ici, nous ne connaissons que 17 cas de cachexie

pachydermique : 5 de M. W. Gull, 5 de M. Ord, 4 de

M. Charcot, 1 de MM. Charcot et Thaon, 1 de M. W.

Hammond, etle nôtre. Tous, sauf deux, ont été observés

chez des femmes (1). (Extrait du Progrès médical, 1880,

n° 36, p. 728.)

(1) Pour compléter l'historique, nous citerons; Thaon. De la ca-

chexie paclyclerni2ce [Revue mensuelle de mèd. et de chirurgie,

10 août 1880). W. Hammond. - On myxoedema, wilh spécial réfé-

rence to its cérébral and nervous symploms. (St-Louis Clin. Re-

cord, n" 4, 1880). Ireland. - On Idiocy.

III.

Un idiot jeûneur ; par BOURNEVILLE.

L'abstinence, plus ou moins prolongée, s'observe dans

des conditions bien diverses et sous l'influence de causes

très variées. Les mystiques en ont offert des exemples

nombreux, sinon toujours très authentiques ; nous cite-

rons, parmi les orthodoxes, François Barberon, plus

connu sous le nom de St. François d'Assises; -parmi

les jansénites, François de Pâris ou le diacre Pâris.

Les hystériques, saintes ou profanes, peuvent rester

un temps assez long sans manger; parfois, à la maladie

s'ajoute la supercherie; à ce groupe, appartiennent Louise

Lateau, la stigmatisée belge, Sarah Jacob, la jeûneuse

du pays de Galles, etc.

Les aliénés, atteints de stupidité ou de mélancolie

avec stupeur, refusent de manger et, durant des se-

maines, des mois, la vie n'est maintenue que par une

alimentation artificielle très souvent insuffisante.

. Le Dr Tanner, dont tout le monde s'occupe aujour-

d'hui, a inventé une nouvelle variété, qui probablement

n'est pas appelée à embrasser de nombreux cas : c'est ce

qu'on pourrait appeler l'abstinence expérimentale. Il

y a enfin l'abstinence forcée des naufragés, des per-

sonnes emprisonnées par des éboulements, etc.

Le fait que nous allons rapporter n'appartient à aucune

des catégories qui précèdent et, s'il n'est pas unique en

son genre, nous sommes porté à croire que les exemples

analogues sont très rares.

24 IDIOTIE ET ÉPILEPSIE.

Observation. Père alcoolique ? Frayeur au 5e mois

de la grossesse. Dents à la naissance. Convulsions

fréquentes à partir du 2e jour. Hernie. - Epilepsie.

Scrofule. - Troubles de la digestion pendant les

18 premiers mois. - Accès de jeûne variant de 3 à 28

jours : Szz2tûnzes; - Abaissement de la tempéra-

ture, etc. -Etat du malade en janvier 1880 et a la fin

d'août. Amélioration considérable sous l'influence

du traitement. - Disparition des accès de jeûne et

des accès d'épilepsie.

Duf... Arthur, est entré à Bicêtre le 4 septembre 1876. Il

est âgé actuellement de 12 ans.

Renseignements fournis par sa mère (2 avril 1880). --

Père, enfant naturel, 55 ans, peintre en voitures ; il est fort,

très grand, hien portant ; il a eu, étant soldat, des fièvres

intermittentes ; excès de boisson mensuels ; pas d'accidents

nerveux.

Mère, 45 ans, frangeusc, assez intelligente, est sujette à

des céphalalgies et à des éruptions eczémateuses. Elle est

nerveuse, mais n'a pas eu d'attaques de nerfs. [Père et

mère morts du choléra en 1849. - Soeur morte à G ans, elle

avait des accès d'épilepsie. Neveu sourd-muet, intelli-

gent.] Il va de soi qu'on ne heutinvoduer la consanguinité, le

père étant enfant trouvé de Paris et la mère étant née à

Metz.

6 enfants et une fausse couche à 4 mois : 1° Enfant mort-

né à 8 mois, après une chute ; 2° fille, 23 ans, intelligente

(Elle a eu 3 enfants, l'un, mort à 5 mois, ne semblait pas

intelligent; un autre a succombé à des convulsions, il

avait 15 jours : le dernier est intelligent); - 3° garçon mort

de diarrhée à 2 mois et demi : - 4° fille, 19 ans, bien por-

tante ; elle a eu des convulsions à l'époque de la denti-

tion ; 5° garçon, 17 ans, bien portant ;- 6° notre ma-

lade ; 7" garçon mort-né, à 8 mois.

Pendant qu'elle était enceinte de notre malade, sa mère

a eu, au 5" mois, une frayeur assez vive, étant dans la rue :

elle s'est sauvée, ne savait plus ce qu'elle faisait ; elle a eu

un étourdissement, une faiblesse, et on a dû la coucher.

Pendant quelques jours, elle était comme anéantie. - L'ac-

couchement a eu lieu à terme; il a été naturel.

A la naissance, D... était très petit : il avait une des inci-

sives inférieures (1); une autre a percé 16 jours plus tard.

(1) Un voit que, contrairement a un préjuge très répandu, u n a a

pas que les hommes de génie qui aient des dents à la naissance.

accès d'abstinence. ` 25

Dès le second jour, il a eu des convulsions qui ont duré

une heure et demie; pendant deux mois, les convulsions

ont continué tous les jours, ensuite elles se sont éloignées.

Vers le 8e jour, on a constaté une hernie dans l'aine gauche

et on l'a attribuée aux convulsions. A partir de 10 ou

il mois, jusqu'à 2 ans, D... n'a plus eu de convulsions. -

A 5 mois, fluxion de poitrine.

D... était élevé au sein par sa mère ; chaque fois qu'il

tétait, il vomissait, et il en a été ainsi jusqu'à 18 mois ; aussi

était-il très maigre. Puis, les vomissements sont devenus

plus rares. Il a été sevré à 22 mois.

La dentition a commencé, ou mieux a continué, à 6 mois ;

elle s'est faite régulièrement. (Les 2 premières dents sont

tombées à 6 ans).

A 2 ans, les convulsions ont reparu sous forme d'accès ;

il en avait quelquefois 3 ou 4 en 24 heures ; d'autres fois,

il y avait un répit de quelques semaines. A 6 ans, il a eu

une fièvre typhoïde à la suite de laquelle il est resté six

mois sans avoir d'accès. Durant la convalescence, il est

survenu une éruption d'impétigo sur tout le corps, la-

quelle a persisté 5 mois. Est-ce à cette dermatose ou à la

fièvre typhoïde qu'il faut attribuer la suspension des crises ? ' ?

D... était âgé d'un peu plus de 2 ans quand il a eu son

premier accès de jeûne : il est resté trois semaines sans

manger ; il ne prenait absolument que de l'eau ; tous les

moyens employés pour lui faire prendre des aliments

furent inutiles ; sa mère parvint toutefois à lui faire avaler

du bouillon de poulet sans sel : il le buvait, croyant que

c'était de l'eau.

Le second jeûne s'est produit à 7 ans. De 7 ans à 8 ans et

demi, il en aurait eu 4 ou 5 autres, se montrant préférable-

ment après des accès d'épilepsie qui étaient, d'ailleurs,

rares. Le plus long jeûne a duré vingt-huit jours. Durant

ce temps, il n'a pris que de l'eau et du bouillon de poulet,

sans sel, et n'aurait pas eu une seule garde-robe. Les urines

étaient très peu abondantes. Il n'y avait jamais de vomis-

sements. Les autres jeûnes ont varié entre 10 et 18 jours.

Dans tous ses jeûnes, il restait couché, ne paraissant avoir

ni fièvre, ni douleur. Dès que le jeûne était fini, il man-

geait de tout, hormis des mets sucrés ; on avait de la peine

à le rassasier; ses urines, étaient comme du plâtre ; les garde-

robes reparaissaient. Elles étaient, comme toujours, invo-

lontaires. Il n'avait pas d'incontinence nocturne des urines.

Il a eu la rougeole à 3 ans ; de l'impétigo du cuir che-

velu et de fréquentes ophthalmies. Ni vers, ni ona-

nisme.

zig IDIOTIE ET épilepsie.

D... est affectueux ; quand ses parents viennent le voir

avec des amis, il les embrasse d'abord ; dans le service, il

témoigne de l'affection à tous ceux qui s'occupent de lui.

Il n'est pas gourmand ; parfois, il refusait de boire du vin

rouge, puis, si on l'avait laissé libre, il en aurait bu plus

que de raison. Il aimait beaucoup à barbotter dans l'eau.

Il avait quelques petites manies : ainsi, il n'aimait pas en-

tendre le bruit des aliments qui bouillaient ; il soulevait le

couvercle et mettait de l'eau dans le vase. Il était inca-

pable de s'habiller.

1879. 13 octobre. - Au dire de M. Agnus, surveillant

du service, D... aurait eu de temps en temps des jeûnes qui

duraient une huitaine de jours. Le dernier a eu lieu il y

a trois semaines. On a remarqué que, quand ils étaient rap-

prochés, ils étaient plus courts.

14 octobre. - Hier soir, sans cause connue, D... refusé

de manger. (D'habitude, il mange beaucoup, surtout de la

viande.) Ce niatin, il n'a pas voulu se lever. Aux ques-

tion qu'on lui adresse, il répond par signes. Il a eu une

selle hier et une ce matin. Il ne boit que de l'eau. P. 80-

84 ; T. R. 36°,4. - Soir : T. R. 37°,2.

15 octobre. Nous essayons de lui faire prendre du lait,

il trempe le doigt dans le vase, le porte à sa bouche et re-

pousse le verrc avec une expression de dégoût. Caresses,

promesses ou menaces, ne peuvent vaincre sa résistance.

La langue est légèrement chargée ; on lui donne de

l'eau : il la regarde, prend le verre avec ses deux mains,

boit avec avidité : quand il a vidé le verre, sa physionomie

exprime la satisfaction. Pas de vomissements ni de selles.

L'examen des divers organes ne dénote rien d'anormal.

P. 80-84 ; T. R. 3G°,8. - Soir : T. R. 31n,4.

16 octobre. -Hier soir, D. a demandé de la viande, qu'il

a mangé avec une certaine voracité. Il est gai ; le som-

meil parait régulier. T. R. 37°. 6. -Soir : T.R.37°,6.

17 octobre. - T. R. 38°,4.

24 octobre. - Depuis le 16, D... avait mangé comme

d'ordinaire. Hier, à midi, il a refusé démanger : le soir, on

a pu lui faire avaler un peu de soupe. Il ne veut parler que

par signes. Physionomie triste; coloration violacée du nez ;

il se ratatine dans son lit ; les mains sont croisées en avant

du cou. T. R ? 3G°,G. - Soir : T. R. 37°,2.

25 octobre. - Refus absolu de manger. Il pesait20kilog.,

le 13 octobre : il ne pèse plus que 19 kilog. 2. - T. R. 3duo,6.

- Soir : T. R. 36°, 8.

accès d'abstinence. 27

26 octobre. -Même état. T. R. 36°,8. Soir : T.R. 37°.

Le jeûne a cessé aujourd'hui.

27 octobre. T. R. 37°,2. D... continue à manger.

28 octobre. Matin et soir : T. R. 38°.

29 octobre. T. R. 37°.6. Soir : T. I ? 38°.

30 octobre. T. R. 37°;2. -Soir : T.R. 38°.

Du 1 ? au 5 novembre, nouveau jeûne, offrant les mêmes

caractères. Nous avons essayé de faire boire à l'enfant du

vin blanc mélangé à l'eau : ce n'est que le dernier jour que

nous avons réussi. - D... a eu 3 accès d'épilepsie le 2 oc-

tobre et n'en a pas eu dans le reste du mois.

1880. Etat du malade. La tête est assez régulière-

ment conformée ; la bosse occipitale un peu saillante ; le

front, assez haut et bombé, est déprimé sur les côtés ; les

arcades surcilières sont assez saillantes. Le nez est petit,

régulier ; - les oreilles et les yeux ont une conformation

normale. Conjonctivite et blépharite ciliaire. La bouche est

assez large ; les lèvres ont une épaisseur moyenne. Les ar-

cades dentaires sont irrégulières en ce sens que les inci-

sives médianes sont implantées obliquement. - La voûte

palatine paraît symétrique; elle est profonde légèrement

ogivale.

Le tronc et les membres sont bien conformés. - Le

testicule droit n'est pas descendu. - Les cheveux châtains

sont assez abondants. - Les cils sont longs et blonds. -

Quelques glandes au cou ; pas d'éruption cutanée.

Il se sert d'une cuiller et ne sait pas manier la fourchette

et le couteau. Il ne veut pas boire de vin. - Il est gâteux,

malpropre, incapable de se laver les mains et le visage.

- D'ordinaire, il reste dans un coin, inerte, les mains

entrecroisées sur le cou. - La parole est à peu près nulle ;

D... ne prononce que quelques monosyllabes.

26 janvier. - L'enfant est envoyé à la petite gymnas-

tique que nous avons fait installer par M. Pichery.

Février-Mars. - D... est plus gai, plus actif. Il a perdu

son ancienne habitude de placer ses mains sur son cou. Il

est très obéissant, mais très curieux et se dérange souvent

dès qu'il entend du bruit au dehors. Il excite les autres en-

fants à travailler à la gymnastique et essaie de répéter les

commandements : en avant, en arrière, en position, etc.

Avril. D... ne gâte plus. Il répète les lettres de l'al-

phabet, trace des bâtons sur l'ardoise. Parfois, petits accès

de colère, quand ses camarades le taquinent; il n'est ni mé-

chant, ni grossier. Il boit maintenant du vin ; il a l'amour

de la propriété, ne veut se servir que de son gobelet et de la

28 IDIOTIE ET épilepsie.

balançoire qu'il a distinguée. Il prend du lait et des ali-

ments qu'il refusait autrefois.

Du 13 au 20 nai. - Broncho-pzetcnonie.

31 juillet. Impétigo développé autour d'une plaie de

la tempe droite.

Août. Il commence à se servir de la fourchette; au ré-

fectoire, il met la bavette aux autres enfants. - La parole

s'est améliorée; il dit : lerci pour merci ; - taté, pour café;

ola, pour chocolat ; - afitures, pour confitures ; - papa,

maman, pain, vin, bonjour, etc. Par signes, il sait expli-

quer beaucoup de choses. Voyant qu'il allait mieux et

qu'il était propre, ses parents le font sortir ; rentré, il essaie

de raconter ce qu'il a vu. Il y a un véritable réveil chez cet

enfant. - Il pesait 20 kilog. le 13 octobre; le 21 août, il

avait atteint le poids de 25 kilogr. 200. Sa taille, qui était

de 1m12, est maintenant de lmlG.

Il avait eu 118 accès d'épilepsie en 1877, et 76 en 1878;

il n'y en a eu que 34 en 1879, et à partir du jour où il a été

soumis au traitement (1), il n'en a plus eu, c'est-à-dire de-

puis dix mois.

Cet enfant s'est considérablement amélioré sous l'in-

fluence du traitement que nous avons institué. Il fait, à

la gymnastique Pichery, les exercices suivants : marche

en avant et en arrière, une échelle de corde tenue de

chaque main; extension du corps en avant et en arrière,

flexion du côté droit ou du côté gauche ; ascension

à l'échelle; - balançoire, etc. Les mouvements des

mains se sont régularisés ; la préhension s'effectue bien;

les membres sont devenus plus souples. Étant monté aux

échelles, les pieds dégagés, il se laisse tomber au signal.

Placé sur le vase à des heures régulières, 4 fois par

jour, il est devenu propre et on a pu remplacer la robe

de gâteux par un pantalon, ce qui l'a rendu très heureux.

Il sait se servir assez convenablement d'une cuiller et

d'une fourchette et il mange assez proprement.

Les points sur lesquels on a insisté sont les suivants :

assouplir les mouvements, exercer les mains, traiter le

gâtisme. De plus, on a cherché à perfectionner la pa-

(1) Il de plus, un traitement antiscrofuleux : huile de foie de mo-

rue, sirop d'iodure de fer et deux bains salés par semaine.

accès d'abstinence. 29

role, en lui faisant prononcer les lettres de l'alphabet,

dcs monosyllabes, puis des mots un peu plus compliqués.

Peu à peu, il a fait des progrès et cherche à expliquer ce

qu'il a vu dans des promenades qu'on lui a fait faire.

Notons que, grâce aux soins dont il est l'objet, les

accès d'épilepsie et les jeûnes ont disparu : il n'en a

pas eu un seul depuis dix mois.

Nous avons tenu à donner les détails qui précèdent

parce qu'ils démontrent d'une manière évidente l'effica-

cité d'un traitement méthodique de l'idiotie. Revenons

maintenant au jeûne.

Dès les premiers mois de la vie, cet enfant a présenté

des troubles de la digestion, consistant surtout en des

vomissements quotidiens. Le premier jeûne a eu lieu

vers 2 ans et demi, et, à partir de ce jour, D... en a eu

un certain nombre d'autres, qui ont varié de 3 à 28 jours.

Nous n'avons observé personnellement que des jeûnes

très courts et nous n'avons pu relever que quelques par-

ticularités, entre autres l'abaissement de la tempéra-

ture. L'examen des urines, le dosage de l'urée étaient

impossibles.

Quelle est la cause de ces singuliers jeûnes ? Nous

l'ignorons; mais, ce qu'il y a de certain, c'est que l'en-

fant n'offrait aucune maladie organique qui pût les

expliquer. et, en raison de l'idiotie, il est impossible

d'invoquer l'influence d'idées mystiques ou d'idées mé-

lancoliques (1). (Extrait du Progrès médical, 1880,

n° 3fi, p. 708.)

(1) Siméon de Provenchères, médecin du Roy, a publié à Sens, en

mi6, un petit volume écrit dans un style très-confus, intitulé : Histoire

de l'inappétence d'un enfant de Vaupro fonde près Sens, de son

désistement de boire et de manger quatre ans unze mois, et de sa

mort. Il croit à l'authenticité du cas ! Il s'agissait d'un enfant intelli-

gent et non d'un idiot.

IV. -

Note sur un cas d'hystéro-épilepsie;

Par BOURNEVILLE et d'OLIER.

Ayant eu l'occasion d'observer, cette année, à Bicêtre,

dans le service des épileptiques, un certain nombre de

malades, enfants et adultes, présentant des attaques

d'hystérie nettement caractérisée, nous avons le dessein

d'utiliser prochainement ces nouvelles observations dans

une étude d'ensemble sur l'hystérie chez l'homme.

On sait que l'existence de l'hystérie chez le sexe mas-

culin a été longtemps mise en doute; l'utérus étant

encore considéré au commencement de ce siècle comme

le point de départ incontestable des convulsions hysté-

riques, l'homme devait nécessairement en rester in-

demne. Landouzy fut un des derniers représentants de

cette théorie, qui, déjà sérieusement combattue par Bri-

quet, a été définitivement renversée par la série considé-

rabledes observations publiées, autant que par la doctrine

médicale contemporaine, qui ne permet plus de rapporter

les phénomènes encore sine maleria des névroses à

d'autres organes que ceux de l'appareil encéphalo-rachi-

dien.

Quoiqu'il en soit, s'il n'y a plus guère aujourd'hui qu'à

réunir les nombreux documents épars dans les recueils

pour constituer l'histoire de l'hystérie chez l'homme, il

faut bien dire aussi que la plupart des descriptions don-

nées par les auteurs sont très incomplètes, et l'on conçoit

facilement qu'elles aient paru jusqu'ici insuffisantes pour

HTSTRO-IsPILI : PSIl;. 31

assimiler absolument l'hystérie de l'homme à celle de la

femme. - Ainsi que nous le montrerons, il n'en est pas

de même pour nos malades, chez lesquels on peut suivre,

période par période, l'évolution des grandes attaques,

depuis longtemps décrites à la Salpêtrière, chez lesquels

aussi on retrouve les troubles de la sensibilité avec leurs

modifications par les agents esthésiogènes, etc. Il n'est

pas jusqu'à l'hyperesthésie ovarienne qui n'ait son ana-

logue au point de vue anatomique dans une hyperesthé-

sie testiculaire et au point de vue topographique dans

une zone hystérogène iliaque, dont la compression a

plus d'une fois suffi pour arrêter des attaques. On sait

que la compression du testicule a été aussi quelquefois

essayée avec succès. Au total, l'hystérie, sauf peut-être

pour les troubles particuliers de la sensibilité morale,

plus spéciaux à la femme, est la même dans les deux

sexes.

L'observation suivante, détachée de notre travail,

montre nettement l'identité des attaques et des troubles

de la sensibilité.

Observation. Antécédents névropathiques du côté du

père.-Scrofule;. séjour àBercJz et à la Roclze-Guyon.-

Frayeurs suivies de crises convulsives. - Entrée à Bi-

cêtre (Novembre 18 ï 9) .-Iézzianestlzésie droite portant

sur la sensibilité générale et spéciale : dyschromatopsie.

Zones hystérogènes multiples. - Description générale

des attaques : Prodromes et aura; Convulsions présen7

tant les trois périodes : épileptoïde, clonique et déli-

rante de l'hystéro-épilepsie; attaques spontanées et

provoquées : arrêt possible des attaques par la conzpres-

sion des zones hystérogènes. Absence d'élévation de la

température et intégrité de l'intelligence. Coïncidence

d'accès épileptiques ? Transfert de 1'liéîiiinestliésie

par les bracelets métalliques et les aizna7zts.- Influence

de la maladie sur le développement. - Guérison par

l'hydrothérapie.

Lam., Alfred, âgé de 13 ans, est entré à la section

des enfants épileptiques de Bicétre (service de M. Bour-

NVILLl;) le 26 novembre 1879, pour des « accès d'épilepsie»

32 IIYSTÉRO-ÉPIL.EPSIE.

Antécédents. (Renseignements fournis par le père et la

mère. Décembre 1879.)

Père, 46 ans, musicien ambulant ; devenu aveugle à l'âge

de 8 ans à la suite d'une ophthalmie purulente; est entré aux

Quinze-Vingts en 1874. Pas d'excès de boisson ni de maladies

de peau ; blennorrhagie à 18 ans. Il a été admis à Bicêtre

comme aveugle en 1854 et en est sorti parce qu'il s'ennuyait

beaucoup. - Très nerveux, violent et méchant. (Chez lui,

on l'appelait « mitaine » par abréviation de croduemitaine,

et ses enfants en avaient peur). Pas d'attaques de nerfs

ni de migraines, mais douleurs de têtes fréquentes. Il

aurait eu une fièvre typhoïde, un érysipèle et la teigne ;

intelligence moyenne. [Père mort d'une hernie étranglée;

pas d'excès. - Mère morte d'une attaque d'apoplexie en

7 ou 8 heures. Pas de frères.-Trois soeurs dont une morte

de péritonite puerpérale; une autre (Lam. Eugénie) est

morte iL la Salpêtrière en 1879 (1); la troisième est presque

aveugle par suite d'ophthalmics ; elle n'a pas d'attaques de

nerfs, mais elle est violente. Un oncle (Guillaume Lam.) est

depuis son enfance à l'asile de Dijon : il n'a jamais su se

guider seul. Pas d'autres épileptiques, ni de difformes,

ni de suicides dans la famille.)

Mère, 43 ans, fait des ménages depuis qu'elle n'a plus

son mari à conduire : peu intelligente ; il faut la guider

comme un enfant; n'a pu rien apprendre l'école. C'est son

mari qui lui a appris à lire à peu près en lui faisant épeler les

enseignes. Quand il l'a connue, un maçon avait déjà abusé

d'elle et lui avait « donné la maladie. » ( ? ) Elle avait des bou-

tons aux parties génitales et des pertes blanches, mais lui

serait toujours resté indemne ; elle aurait eu quelques

douleurs névralgiques dans les mâchoires, mais pas de

maladies de peau, d'adénites inguinales, de plaques mu-

queuses ni d'alopécie; mariée à 18 ans. [Père devenu

aveugle à 61 ans par suite d'ophthalmie purulente ;

sobre et doux, on l'appelait « le mouton»; il habite les

Quinze-Vingts]. Pas d'aliénés ni de difformes de ce côté.

Onze enfants : 1 Garçon, 23 ans, marié, intelligent, n'a

(1) Cette fille serait devenue épileptique à la suile d'une émotion

vive dans les circonstances suivantes : vers l'âge de 16 ans, comme

elle s'était un jour avisée de voler un sou à sa maîtresse, le fils de

celle-ci tenta d'abuser d'elle, la menaçant de la dénoncer si elle refu-

sait de céder à ses désirs. Rentrée chez elle, le soir, elle était très

préoccupée de cet incident, lorsqu'une voisine entra tout à coup dans

la chambre ; elle crut que c'était sa maîtresse et fut prise d'une vio-

lente frayeur ; néanmoins, elle n'eut pas encore d'accès ce jour-là ;

mais 15 jours après, en se levant, elle eut un vertige.

CHEZ UN JEUNE GARÇON. 3

jamais eu de convulsions; 2° Garçon, 17 ans, intelli-

gent ; pas de convulsions. Coxalgie double à la suite d'une

chute. - 3° Garçon, 15 ans, fièvre typhoïde à 3 ans, à la

suite de laquelle il aurait gardé un strabisme, opéré avec

succès par M. Fieuzal. Néanmoins, on n'a jamais pu rien

faire de cet enfant qui a été mis dans 18 apprentissages ;

son esprit était porté au mal : kleptomanie, violences, rixes

avec ses camarades. On l'a envoyé pendant 3 mois en

correction aux Douaires, près de Gaillon, et il s'y est beau-

coup amélioré : aujourd'hui, il travaille dans une impri-

merie où l'on est content de lui; 4° Notre malade.

5° et Go. Filles jumelles, toutes deux atteintes à 2 ans

d'une méningite à laquelle l'une a succombé; l'autre, qui a

aujourd'hui 5 ans est intelligente, mais s'est développée

lentement. Tous les autres enfants (filles), sont morts au-

dessous de deux ans et n'auraient pas eu de convulsions.

Notre malade. Grossesse bonne, accouchement facile à

terme; élevé au sein par sa mère jusqu'à 2 ans ; a marché

à 19 mois et parlé d'assez bonne heure; a été propre à

2 ans, mais jusqu'à 10 il a eu fréquemment de l'inconti-

nence nocturne d'urine. Impétigo du cuir chevelu ; adéni-

tes sous-maxillaires et cervicales abcédées pour lesquelles

il a fait un séjour de 15 mois à Berck. Notons en passant

qu'il eut plusieurs fois, cette époque, de grandes frayeurs la

nuit : Les religieuses de l'établissement pour empêcher

les enfants de bavarder dans les dortoirs y faisaient quel-

quefois passer un homme affublé d'un drap blanc, simu-

lant un fantôme. Ce renseignement fourni par l'enfant

explique, comme nous le verrons plus tard, diverses paro-

les qu'il prononce pendant la phase de délire, à la fin de[ses

attaques. Ophthalmies chroniques : il aurait été aveugle pen-

dant 8 mois; pas d'otites. Eczéma aux jambes depuis un an.

Rougeole à 4 ans, mais pas d'autres fièvres éruptives ; pas

de convulsions.

Cet enfant a toujours été très peureux; il fallait toujours

qu'on l'éclairât pour le faire coucher dans un cabinet contigu

au logement de ses parents ; il rêvait fréquemment, parlait

tout haut de ses camarades, de son patron (il est apprenti

cartonnier), etc. Depuis environ 2 ans, il se plaignait de

temps en temps de douleurs dans le côté gauche du ventre :

en même temps, il devenait pâle; toutefois, il n'avait ni

vertiges, ni pertes de connaissance. - Il a été envoyé de

Sainte-Eugénie à la Roche-Guyon pour le traitement de

son eczéma des jambes : c'est de là qu'il écrivit pour la

première fois à sa mère qu'il avait des crises nerveuses.

Pendant les mois de novembre et décembre 1879, il a eu

BOURN. S

34 HTSTRO-PILPPSIl's.

quotidiennement 3 attaques survenant ordinairement de

11 heures à 5 heures. Le passage à la préfecture a été très-

pénible : l'enfant à eu grand'peur, ne comprenant pas

pourquoi on le mettait en prison ; c'est là qu'il aurait eu

sa plus longue crise : deux heures. Au dire du garçon qui

l'a vu à ce moment, il ne prévient pas. se débat beaucoup

mais sans se blesser, et semble avoir des visions; il parle de

choses et d'autres notamment d'une religieuse qu'il n'aime

pas, parce qu'elle veut le mettre à la couche (punition qui

consiste à laisser l'enfant 8 jours au lit). Les crises se

terminent généralement par des pleurs. Pas de folie ; les

nuits sont calmes ; l'intelligence ne paraît pas s'être modifiée.

Pas de kleptomanie. Sentiments affectueux assez déve-

loppés.

Examen physique (11 février). Tête régulière, sans pré-

dominance des parties postérieures ; front assez haut et

large; oreilles bien conformées et symétriques. Rien de par-

ticulier du côté de la voûte palatine ni des arcades den-

taires.. Il n'existe pas d'asymétrie faciale appréciable. Lèvres

un peu volumineuses, surtout la supérieure qui est légè-

rement proéminente. Physionomie exprimant la douceur,

le contraire en quelque sorte du facies des épileptiques. '

Rien de spécial à noter du côté des appareils digestif,

respiratoire, circulatoire et génito-urinaire. Tous les orga-

nes paraissent normaux et les diverses fonctions s'accom-

plissent régulièrement.

Sensibilité. L'état actuel de la sensibilité s'est modifié à

plusieurs reprises sous l'influence des attaques et des divers

agents thérapeutiques employés.

A l'époque de la première exploration (27 janvier), on

observa une hémianesthésie droite. Le surlendemain 29,

après de nombreuses attaques, on constata que la fosse

iliaque gauche présentait une sensibilité particulière à la

pression, en même temps qu'il existait une hémianalgésio

gauche complète, avec des plaques d'anesthésie disséminées

du même côté. Ainsi, l'hémianesthésie s'était déplacée. A

cette époque, la perception des couleurs était à peu près

normale.

11 février. A un nouvel examen, on constate une

hémianesthésie droite : insensibilité au pincement, au cha-

touillement et au froid. Lorsqu'on explore la sensibilité

avec une épingle sur l'abdomen, on voit que l'anesthésie

dépasse un peu la ligne médiane du côté gauche en avant;

en arrière, elle y reste exactement limitée. On constate, en

outre, des zones d'hyperesthésie dans les points suivants :

ZONES HYSTÉ11OGi ? NES. 35

1° au niveau de la 5e apophyse épineuse dorsale; la douleur

à la pression est surtout marquée dans la gouttière verté-

brale à gauche de l'apophyse plutôt que sur l'os même ;

2° au niveau des 3e et 4° apophyses épineuses lombaires ; la

douleur est là encore plus marquée dans la gouttière du

côté gauche ; 3° dans la fosse iliaque gauche vers le milieu

d'une ligne qui joindrait l'ombilic au milieu de l'arcade

crurale.

Du côté des organes des sens, on observe que l'ouïe est

conservée des deux côtés, mais notablement diminuée à

droite ; la vue est également modifiée à droite où il existé

de la dyschromatopsie pour certaines couleurs ; ainsi pour

le vert qui est vu noir et pour le rose clair que le malade

prend pour du violet foncé. Les autres couleurs sont

perçues normalement. La conjonctive droite est sensible.

Le goût est aboli du côté droit; l'anesthésie porte sur la

moitié droite de la langue et de la muqueuse buccale.

L'odorat est également aboli à droite.

21 février. On découvre une nouvelle zone d'hyper-

esthésie située sur le crâne au niveau du bregma ; la

moindre pression et même le simple frôlement des cheveux,

à ce niveau, détermine les phénomènes de l'aura, puis une

attaque présentant tous les caractères de l'attaque spon-

tanée telle qu'elle sera décrite ci-dessous. Nous avons pu

ainsi en produire à plusieurs reprises et les arrêter à vo-

lonté en exerçant avec le doigt une forte compression sur

la zone hystérogène (clou hystérique).

Cet état do la sensibilité persista sans se modifier nota-

blement jusqu'au mois d'août. Les derniers renseignements

recueillis en juin sont les suivants : persistance de l'hémia-

nesthésie droite comprenant les muqueuses ; rien de nou-

veau du côté des organes des sens. ,

Zones hystérogènes.-Zones iliaques de la grandeur d'une

pièce de 5 fr. ; l'enfant dit que la pression en ces points lui

produit une sensation d'oppression etde constriction au cou;

la zone du flanc gauche (côté sensible) présente la dimen-

sion d'une pièce de 5 francs et est insensible ; au contraire,

la zone du flanc droit, de la largeur d'une pièce de 50 cen-

times, est sensible; la rachialgie persiste au niveau des

4e et 5'dorsales; mais son point maximum, qui était dans la

gouttière vertébrale gauche, est passé à droite de sorte qu'en

ce point et d'ailleurs dans presque toute la hauteur de la

colonne vertébrale l'hémianesthésie droite n'arrive plus tout

à fait jusqu'à la ligne médiane. Enfin, on constate deuxnou-

velles zones d'environ un centimètre de diamètre et placées

36 HYSTÉRO-ÉPILEPSIE. ,

symétriquement de chaque côté, dans le troisième espace in-

tercostal, au niveau d'une ligne verticale passant par le ma-

melon. Celle du côté droit (côté de l'hémianesthésie) est

insensible ; au niveau des autres, la peau a conservé sa sensi-

bilité. La pression sur un de ces points détermine une

douleur lancinante, s'irradiant transversalement vers le

point symétrique.

Nous reviendrons plus loin sur l'état de la sensibilité en

rendant compte des expériences que nous avons faites sur

ce malade avec divers agents esthésiogènes, bracelets métal-

liques, aimants, hydrothérapie, etc.

Nous trouvons dans les antécédents personnels de ce

jeune garçon une série de conditions analogues à celles

qu'on observe chez les jeunes filles devenues hysté-

riques : impressionnabilité très vive, troubles du som-

meil (1), etc. La douceur de sa physionomie forme un

contraste frappant avec la dureté d'expression de la plu-

part des épileptiques.

Avant de poursuivre l'exposé de l'observation, nous

devons signaler à l'attention du lecteur les symptômes

permanents de l'hystérie, à savoir : l'hénia2est)tésie,

intéressant à la fois la sensibilité générale et la sensibilité

spéciale; - les points ou zones hystél'ogènes, se pré-

sentant absolument avec les caractères que l'on ren-

contre chez les femmes hystériques (2).

Nous venons d'indiquer l'analogie qui existe entre

les symptômes permanents présentés par notre jeune

garçon et ceux que l'on rencontre chez les femmes hys-

tériques. Comme on va le voir, par la description des

attaques, l'analogie ne se borne pas à ces symptômes.

Description des attaques. - Nous avons pu observer

(1) Les troubles dn sommeil chez les hystériques ont etc décrits

minutieusement dans l'Iconographie photographique de la Salpê-

triére, t. III.

(2) M. Charcot a parlé maintes fois dans ses leçons des zones hys-

térôgènes. L'un de nous, utilisant l'enseignement de M. Charcot et y

ajoutant un certain nombre de faits nouveaux, a publié une sorte de

monographie sur ce sujet. (Iconogr. pkot. de la Salpêtrière, t. III,

p. 36-88 ; nov. 1879 - avril 1880).

DESCRIPTION DES ATTAQUES. 37

nous-mêmes un assez grand nombre d'attaques spontanées,

et quelques attaques provoquées, une note plus ou moins

complète a été, chaque fois, ajoutée à l'observation. Il

serait évidemment fastidieux de relater à la suite les unes

des autres les descriptions d'attaques qui, toutes, peuvent

être rapportées pour la marche, à un type invariable, et ne

diffèrent les unes des autres que par l'absence ou la pré-

sence de phénomènes d'importance secondaire et par la

durée des diverses périodes, parfois très fugaces et

presque insaisissables. Il nous a donc paru préférable,

pour fixer les idées et éviter les redites, de présenter d'a-

bord en un tableau général , sorte de synthèse de toutes les

descriptions partielles, la description de ce que pourrait être

une attaque complète. Nous pourrons ensuite rétablir

l'ordre naturel des faits en donnant la relation de quelques

attaques spontanées ou provoquées.

Prodromes et titra.- Les prodromes sont exceptionnels

et l'enfant ne peut jamais dire plusieurs heures d'avance

s'il va avoir une attaque, mais il lui est arrivé plusieurs

fois d'être obsédé de cauchemars pendant la nuit et d'être

réveillé à cinq heures du matin par une attaque.- Le plus

souvent, il est prévenu quelques secondes à l'avance par

une aura qui consiste en une douleur assez violente, sié-

geant vers la tempe droite et s'accompagnant de sifflements

dans les oreilles, surtout à droite; dans les premiers mois

desa maladie, l'enfant n'accusait pas d'autres phénomènes

prémonitoires : ni troubles de la vue, ni laryngisme, ni con-

striction épigastriquo; c'est en janvier qu'il a mentionné

pour la première fois la sensation d'une boule qui, se for-

mant derrière le rebord des fausses côtes gauches, remonte

jusqu'à la hauteur de la fourchette sternale où elle cause

une grande oppression; en même temps, la vue se brouille

et voit comme des flammes rouges, surtout de l'oeil

gauche; de plus, il éprouverait une sensation de brûlure

au niveau de la zone bregmatique. A ce moment, ses

oreilles sifflent, les idées se troublent, il ne voit plus, et,

s'il est debout, il tombe tantôt en avant, tantôt en arrière;

il ne s'estjamais blessé dans ses chutes; enfin, pendant la

durée très courte de l'aura, il ne peut parler et n'a jamais

le temps de prévenir.

Attaque. - 1° Elle débute invariablement par un état de

rigidité générale, par du trismus et par de petits mouve-

ments convulsifs limités à la face; les paupières clignent

rapidement et il existe du nystagmus ; dans d'autres cas, la

38 HYSTÉRO-ÉPILEPSIE.

face se dévie à droite et les yeux se trouvent dès le début

convulsés en haut du même côté ; quelquefois les pupilles

sont un peu dilatées.

Quelques instants plus tard, la rigidité augmente, la tête

se porte dans l'extension, les membres inférieurs sont éten-

dus et rigides, les membres supérieurs, en extension et

pronation forcées, se rapprochent de la ligne médiane. Les

mains déjà fermées, les pouces en dedans durant la phase

précédente sont violemment contractées.

Bientôt les mouvements des paupières augmentent d'éten-

due, la face devient grimaçante, les commissures labiales

sont à plusieurs reprises violemment attirées en arrière,

puis les convulsions se propagent aux membres où elles

sont ordinairement constituées par quelques petites se-

cousses tétaniformes d'un côté. Dès cette période de rigi-

dité, nous avons quelquefois vu le malade présenter un

opisthotonos assez marqué pour qu'on pût facilement passer

la main entre la colonne lombaire et le plan du lit. Cette

première période ne s'accompagne pas d'écume ni dc stertor.

La durée totale est d'une minute environ, puis elle est

suivie d'un repos très court pendant lequel la rigidité per-

siste à un degré suffisant pour qu'on ne puisse que diffici-

lement relever les bras qui restent appliqués le long du

corps. (Période épileptoïde) .

2° P. clonique (clownisme). Ensuite les grands mou-

vements commencent : ce sont d'abord des mouve-

ments de moulinet exécutés par les bras à plusieurs re-

prises : les poings, brusquement portés au-dessus de la tête,

vont frapper l'oreiller puis sont reportés le long du corps.

D'autres fois, le malade exécute rapidement une série de

mouvements d'extension et de flexion du tronc et des

jambes ; le tronc et la tête se redressent et s'inclinent en

avant ; simultanément, les membres inférieurs sont flé-

chis et les genoux ramenés sous le menton ; puis la tête,

violemment rejetée en arrière, va s'enfoncer dans l'oreiller

en même temps que les membres inférieurs s'étendent et

que les pieds vont frapper l'autre extrémité du lit secoué

par cette agitation désordonnée. C'est à ce moment que l'on

observe dans toutes les attaques un certain nombre d'arcs

de cercle plus ou moins complets. La tête et les pieds repo-

sant sur le lit, le corps se soulève en arc à une hauteur

variable que nous avons une fois trouvée supérieure

à 0.40 cent. (1). Quelquefois, il arrive que le malade ne garde

(1) La taille de l'enfant n'étant que de ]°27, cette hauteur est pro-

portionnellement considérable.

DESCRIPTION DES ATTAQUES. 39

pas l'équilibre dans cette situation et tombe de côté sur le

lit, mais sa position en arc n'en persiste pas moins ; elle

peut durer jusqu'à 10 ou 15 secondes et se reproduire plu-

sieurs fois avec des intervalles de grands mouvements.

3° P. de délire. Enfin, le malade retombe définitivement

sur le lit ; la rigidité a diminué mais existe encore aux

membres supérieurs. Tout à coup, L... pousse des cris vio-

lents : CI non, non ! ....» en môme temps que sa physionomie

exprime tour à tour la douleur, la joie ou la terreur; les

globes oculaires roulent dans les orbites, les lèvres sont

agitées d'une sorte de frémissement, la respiration est fré-

quente et bruyante ; l'enfant gémit, pousse des cris de rage,

se redresse, frappe le lit, puis retombe.-Dans une autre at-

taque, il s'écrie : « Maman, je veux me tuer, » puis il cherche

à se mordre, et un instant après : « Je le vois ! je le vois ! »

et il fait le geste du doigt. Ailleurs, gémissement sourd et

mâchonnement continuel entrecoupés de grands cris d'ef-

froi. Une autre fois, il parle de son frère « qui veut le tuer

avec une chaise » , ensuite d'une religieuse qui a un grand

voile blanc jeté sur la tête et veut lui faire peur (souvenir du

fait de Berck). Pas de visions d'animaux. A cette période,

l'enfant parait comprendre ce qu'on lui dit, mais il ne peut

répondre ; à la fin, toute rigidité a disparu, la face est vul-

tueuse.

Terminaison. Lorsqu'il s'agit de la del'l11ère attaque d'une

série, le délire est suivi de quelques instants de calme, puis

le malade ouvre les yeux, demande à boire et se plaint de

mal de tête. La résolution musculaire est complète ; il peut

avalor quelques gorgées d'eau et comprend ce qu'on lui

dit. Les pupilles sont légèrement dilatées. - T. R. 37°,2.

Généralement, après ce premier réveil, le malade s'endort

d'un sommeil très calme pendant environ un quart d'heure.

Il se lève ensuite et peut aussitôt marcher sans ressentir

autre chose que de la fatigue et quelquefois des sifflements

dans les oreilles. Reprise deux ou trois heures après l'atta-

que, la température ne dépasse pas 37°,5. Lorsqu'il est

tout à fait revenu à lui, l'enfant se souvient nettement de

ses rêves et les raconte.

Tel est le tableau général des attaques présentées par

notre malade. Il n'est pas besoin d'insister pour faire recon-

naître dans les trois périodes que nous venons de décrire,

les trois périodes épileptoide, clonique et délirante de la

grande attaque hystérique chez la femme (1). Il nous faut

(1) Consulter sur ce point les leçons de M. Charcot, (t. i, 4° édition).

40 III'STl'sIio-I : PILEPSII· : .

maintenant montrer en quoi les diverses attaques observées

se rapprochent ou diffèrent de la description précédente.

A. Attaques spontanées.-26 janvier. Série d'attaques se

succédant à environ une demi-minute d'intervalle : 1° Elles

débutent par des convulsions de la face qui s'étendent bien-

tôt au corps entier. Les bras sont ramenés près du tronc, les

avant-bras fléchis, et sont presque aussitôt portés au-dessus

de la tête pour exécuter un mouvement do moulinet. 2° Ce

mouvement précède immédiatement la position en arc de

cercle. Dans certaines attaques, le tronc est fléchi latérale-

ment.La compression successive des deux testicules, essayée

à plusieurs reprises, n'a pas eu d'action immédiate sur les

attaques ; néanmoins, elles ont cessé quelques instants

après. Les yeux n'ont présenté aucune direction fixe ; la

durée totale de la série a été de 35 minutes. 3° Pas de délire.

27 janv. Début des attaques à une heure de l'après-midi.

1 le période. Chute, puis rigidité générale, surtout mar-

quée aux membres supérieurs ; nystagmus et clignement

des paupières; pupilles un peu dilatées ; pouls fréquent et

dur. C'est ainsi qu'a débuté la première attaque de la série

et le même état se représente dans les intervalles des atta-

ques ; l'enfant paraît alors comprendre ce qu'on lui dit,

mais il ne répond pas. Au moment où une nouvelle attaque

commence, on voit les mouvements des globes oculaires et

des paupières devenir plus étendus et plus rapides ; si on

veut écarter les paupières, on éprouve une assez grande

résistance de la part de l'orbiculaire. Quelques instants

après, le corps tout entier est en état de rigidité complète;

les membres supérieurs sont allongés en extension et pro-

nation lorcée, les mains fermées, pouces en dedans. Cet

état de tétanisme généralisé dure environ une minute.

2e période. (Clownisme). Après un moment de calme

très court, commence une période de grands mouvements

pendant laquelle l'enfant agite ses membres d'une manière

désordonnée et fait des bonds sur son lit; la langue pend

au dehors de la bouche, mais elle n'est pas mordue.

3e période (Délire). Après ces contorsions, l'enfant exé-

cute une série de grimaces exprimant la joie ou la terreur.

Bientôt, commence une nouvelle attaque : de nouveau,

et l'Iconographie photographique de la Salpêtrière, t. i, n et tn

(1876-1879); Richer, thèse inaugurale, 1879. '

DESCRIPTION DES ATTAQUES. 41 l

les yeux sont agités, les lèvres et les ailes du nez animés de

mouvements continuels; enfin les mâchoires sont serrées

au point qu'il est impossible d'ouvrir la bouche. Ainsi nous

sommes ramenés à la première période (rigidité, cligne-

ments des paupières, etc.), et une nouvelle période clo-

nique ne tarde pas à se produire.

L'intervalle entre chaque attaque est ordinairement de

3 à 4 minutes. Cette série s'est terminée de la manière

suivante : à la fin de la dernière attaque, l'enfant a ouvert

les yeux, s'est plaint du mal de tête et a pu boire un peu

d'eau qu'on lui offrait. Toute rigidité avait alors disparu,

mais le pouls restait encore fréquent et dur. Pupilles un

peu dilatées. T. R. à ce moment 37°. ? . Après un quart

d'heure de sommeil calme, il s'est éveillé définitivement t

et s'est levé ne se plaignant plus que de quelques siffle-

ments d'oreilles.,Soir : T. R. 37°,2.

29 janvier. Attaques au moment de la visite. Rigidité

générale. Membres inférieurs et supérieurs dans l'extension

et un peu dans l'abduction. La tête dans l'extension forcée.

Paupières closes ; si on les écarte, on voit les globes ocu-

laires dirigés en haut et un peu à droite. A un moment

donné, la rigidité augmente, la face se porte vers la droite,

les lèvres sont comme pincées, les mâchoires plus serrées,

les bras, tout en restant dans l'extension, se rapprochent de

l'axe du corps, les mains continuent à rester fermées, les

pouces en dedans. Au bout de quelques secondes sur-

viennent des grimaces de la face, des mouvements rapides

des paupières, puis quelques petites secousses dans les

membres. Il n'y a pas d'écume ni de stertor.

Ainsi se trouve constituée la période épileptoïde, qui est

suivie d'un repos très court.

2° Période clonique, caractérisée par de grands mou-

vements dans lesquels le malade bat le lit : mouvements

violents et rapides de flexion et d'extension du tronc et des

membres inférieurs. Repos. La figure de l'enfant devient

souriante. '

- Dans une autre attaque avec période épileptoide éga-

lement suivie d'une période clonique à grands mouvements,

l'enfant exécute une série d'arcs de cercle dans lesquels

le tronc est soulevé directement en avant à une hauteur

d'au moins 0,40 cent. au-dessus du plan du lit et reste

quelques secondes dans cette position.

- Dans d'autres attaques, la période de délire est très net-

42 2 HI STÉRO-IsPILEPSIP.

ment indiquée : la physionomie exprime la douleur ; cris

de rage, d'effroi; mâchonnement; respiration accélérée.

Attitudes passionnelles variées : gestes, hallucinations,

interpellations et paroles entrecoupées.

Ces quelques citations, tirées textuellement des notes re-

recueillies au moment même des attaques, suffiraient à en

montrer le caractère ; toutefois nous rapporterons encore,

pour compléter cette description, la relation de deux

attaques provoquées.

21 février. Une attaque est déterminée involontairement

en portant la main sur la tête de l'enfant pour explorer la

zone d'hyperesthésie située au niveau du bregma ; à peine

les doigts ont-ils frôlé les cheveux en ce point, qu'un état

de rigidité générale se produit instantanément. La chute

est prévenue et l'enfant porté sur un lit. On observe alors

des battements des paupières et un état singulier de la lan-

gue qui exécute une série de mouvements de va-et-vient

d'avant en arrière et finit par se contracturcr dans la ré-

traction, la pointe touchant le palais et dirigée en arrière.

Quelques mouvements cloniques et des arcs de cercle se

montrent ensuite, puis le calme reparaît et tout se borne

à une seule attaque. Il n'y a pas eu de période de délire.

Une autre attaque produite dans les mômes conditions

a pu être arrêtée par la compression énergique de la zone

bregmatique (clou hystérique).

Après ses attaques, lorsque l'enfant est revenu à lui, il

rend parfaitement compte de ce qu'il a ressenti au moment

où la zone hystérogène a été excitée; il décrit alors les irra-

diations douloureuses, la sensation de boule et les autres

phénomènes prodromiques sur lesquels nous avons insisté

dans notre description générale.

Comme on le voit, les attaques provoquées ne diffèrent en

rien d'essentiel des attaques spontanées.

Il nous reste à parler de la marche qu'ont suivie ces

attaques et de 1'-épilepsie dont le malade était, croyait-on,

atteint concurremment (1). La durée des séries est très va-

riable et oscille entre une demi-heure et trois heures selon

(1) 011 sail, en effet, que chez un certain nombre de sujets, les deux

affections marchent pour ainsi dire de pair, les crises caractéristi-

ques de chacune d'elles se produisant alors isolément. Nous nous

proposons d'attirer prochainement l'attention sur ce point particu-

lier en ce qui concerne l'homme. Cette coïncidence a déjà été si-

MARCHE DES ATTAQUES. 43

le nombre des attaques qui peut aller jusqu'à 20 et plus.

Elles ont été surtout fréquentes dans les mois de janvier et

de février ; à cette époque, l'enfant ne passait guère deux

ou trois jours sans attaque. Peu à peu, elles ont diminué

de fréquence, vraisemblablement sous l'influence des di-

vers moyens thérapeutiques employés contre l'hémianes-

thésie. Depuis que celle-ci a disparu définitivement (2 sep-

tembre) aucune attaque ne s'est produite.

Quant aux attaques, voici la marche qu'elles auraient

suivie depuis l'entrée à Bicêtre, d'après le contrôle journa-

lier exercé par les infirmiers de service selon la coutume

de l'établissement : 4g|}

44 HYSTÉRO-ÉPILE1'SIE : lfi : TALLOSCOPIE.

prises le nitrite d'amyle pour faire cesser les attaques et ce

moyen a quelquefois réussi. C'est seulement au mois de

juin qu'a été commencé l'usage des agents esthésiogènes.

10 juin. Hémianesthésie droite. On applique à 10 heures

du matin un bracelet formé de plaques de cuivre sur la

jambe droite au niveau du mollet et un second bracelet

formé de plaques de zinc sur l'avant-bras droit. Au bout

d'un quart d'heure d'application, la sensibilité revient dans

toute l'étendue du côté droit mais inégalement ; elle est

très marquée au-dessous et autour des plaques métalliques;

au pied, au tronc et à la tête les piqûres sont nettement

senties mais à un degré moindre. La sensibilité au froid

est très marquée dans tout ce côté. Du côté gauche, la

sensibilité persiste bien qu'un peu diminuée; les réflexes

produits par le chatouillement de la plante du pied sont

aussi beaucoup moins intenses qu'à droite; en somme, le

transfert est resté incomplet. Les bracelets métalliques ayant

été enlevés après ces constatations (10 h. 15), on note à

10 h. 22 que la sensibilité est retournée à son état primitif ;

le côté droit est de nouveau absolument insensible, même

à une transfixion de la peau au niveau de la cuisse. A

10 h. 37, c'est-à-dire un quart d'heure après, aucun phéno-

mène nouveau n'est survenu; la sensibilité reste intacte à

gauche, abolie à droite. Les zones hystérogèncs n'ont paru

subir aucune modification pendant l'expérience. Aucune

oscillation ne s'est produite dans le transfert.- Cette expé-

rience a été répétée mais l'hémianesthésie est encore re-

venue droite dès qu'on a retiré les plaques zinc ou cuivre.

12 juin. Hémianesthésie droite complète. Les pôles d'un

aimant en fer à cheval de grande dimension sont appliqués

sur la partie externe de la cuisse droite à 10 h. 13 du ma-

tin ; à 10 h. 18, les piqûres d'épingle commencent à être

perçues aux environs de l'aimant tandis que la sensibilité

devient obtuse du côté gauche; à 10 h. 30, le transfert est

produit : hémianesthésie gauche complète. La transfixion

de la peau par une épingle, pratiquée en plusieurs points,

ne détermine non seulement aucune douleur mais même

aucune sensation, les yeux du malade étant tenus fermés.

A la langue, la sensibilité à également passé de gauche à

droite. Mêmes remarques pour la sensibilité à la tempéra-

ture. L'aimant étant alors retiré (10 h. 32), on constate dès

10 h. 35 que la sensibilité commence à devenir obtuse du

côté droit : quelques minutes plus tard l'hémianesthésie

est revenue et l'enfant se plaint des piqûres qu'on lui a

HYPNOTISME.

45

faites à la cuisse gauche pendant qu'elle était insensible.

Les troubles dans la vision des couleurs n'ont pas été re-

cherchés parce qu'il n'existait pas de dyschromatopsie bien

nette avant l'expérience.

Diverses tentatives ont été faites pour produire le som-

meil hypnotique par la fixation du regard : mais malgré

une grande persistance dans la durée des expériences

toutes sont restées infructueuses.

De nouvelles applications d'aimants ayant été faites sans

amener de modification durable dans l'état de la sensibilité,

l'enfant fut envoyé tous les matins à la douche à partir du

1 cr août; c'est vraisemblablement à l'influence de l'hydro-

thérapie qu'il faut attribuer la disparition définitive de

l'hémianesthésie qui fut constatée le 2 septembre. Ainsi

qu'on peut le voir dans le tableau que nous avons rapporté

plus haut, il n'y a pas eu trace d'attaque depuis le début de

ce traitement. Toutes les zones hystérogènes ont disparu et

on peut maintenant comprimer de toute sa force la zone

bregmatique sans déterminer aucune sensation anormale.

Les couleurs sont exactement perçues des deux côtés. -

L'enfant n'ayant eu aucune attaque en août, septembre,

ni octobre, quitte Bicêtre le .20 de ce mois en état de par-

faite santé. Pendant son séjour (Nov. 1879 à Oct. 1880) il a

grandi de 0,03 cent. (lm27-lm30) et son poids a augmenté de

300 gr. D'après les tables de Quetelet (Anthropométrie,

p. 177 et 418), l'accroissement de taille physiologique à cet

âge serait d'environ 46 millimètres et l'accroissement de

poids de 4 kilog. par an. (Ann. d'hygiène publique. Paris,

1833 ; tome X, p. 1;); ia maladie paraît donc avoir exercé

une influence assez fâcheuse sur la nutrition générale et le

développement.

Telle est la série des phénomènes cliniques observés

chez cet enfant. On voit que ses attaques, exactement

analysées, reproduisent tout à fait les diverses périodes

de l'attaque hystérique connue. Chez lui comme chez la

femme, l'attaque peut revêtir des modalités diverses :

tantôt complète, c'est-à-dire constituée par les trois pé-

riodes également accentuées ; tantôt réduite aux deux

premières ou même à la seule période épileptoïde main-

tcs fois enregistrée pour un accès d'épilepsie ordinaire.

Il est vraisemblable que certains malades doivent aussi

46 HYSTÉRO-ÉPILEPSIE : GUÉRISON.

présenter isolément des phases de délire plus ou moins

prolongées, ainsi que cela a été observé chez la

femme (1).

Comme on l'a vu également, les troubles de la sensi-

bilité générale et spéciale avec leurs modifications par

les agents esthésiogènes se retrouvent chez notre ma-

lade ; son hémianesthésie a disparu peu à peu et il a

recouvré complètement la sensibilité sous l'influence de

l'hydrothérapie. Nous ne croyons pas devoir nous arrê-

ter à l'objection de simulation tant de fois faite à l'anes-

thésie des hystériques. Comme M. Charcot l'a souvent

répété, lorsqu'on voit des malades subir la transfixion de

la peau sans qu'aucune modification appréciable se pro-

duise dans leur physionomie, et cela, bien que l'on

répète l'expérience à de nombreuses reprises, pendant

des mois entiers et en prenant les précautions les plus

minutieuses, il doit être permis de croire tout naïvement

à la réalité de l'anesthésie. Au reste, notre malade n'avait

jamais vu d'hystériques en attaque et n'avait aucun ca-

marade atteint de cette maladie, ce qui doit faire écarter

toute idée d'imitation.

De même que chez les femmes hystériques, nous avons

constaté dans ce cas la présence de zones hystérogènes

se comportant de la même façon. La plus active siégeait

un peu en avant du bregma {clou hystérique). Unepres-

sion légère provoquait une attaque que l'on arrêtait,

comme chez la femme, par une pression plus énergique.

- La compression des testicules a été de nul effet : -

celle des autres zones déterminait seulement quelques-

uns des phénomènes de l'aura.

Le sommeil hypnotique qui n'a pu être provoqué ne

constitue pas davantage une objection à l'identité de la

maladie dans les deux sexes, car on sait qu'il est un cer-

tain nombre de femmes hystériques chez lesquelles on

ne peut le produire.

(1) Voir Iconographie phot. de la Salpêtrière, t. I et II.

H7STÉRO-ÉPILEPSI1 : DANS LES DEUX SEXES. 47

Nous nous croyons donc autorisés à conclure que les

manifestations de l'hystérie sont identiques dans les

deux sexes. Tout au plus y aurait-il lieu, comme nous

le disions au début de cette note, de faire une légère res-

triction pour les troubles de la sensibilité morale qui em-

pruntent sans doute un caractère distinctif à la constitu-

tion particulière de la femme. (Extrait du Progrès rvécli-

cal, 1880, no" 47 et 48, p. 951 et 966).

V.

Recherches sur l'action physiologique et thérapeutique

du bromure d'Éthyle dans l'épilepsie ;

Par BOURNEVILLE et d'OnER.

Le bromure d'éthyle (CîH3Br) a été successivement

expérimenté comme anesthésique général par Nunne-

ley (1865), Turnbull (de Philadelphie) (1877), et Lewis

(1880). Récemment encore, M. le Dr Terrillon s'efforçait

de le faire entrer dans la pratique chirurgicale comme

exempt de la plupart des dangers inhérents au chloro-

forme ; selon lui, le bromure d'éthyle n'exposerait pas à

la syncope, n'entraînerait pas les vomissements si fré-

quents pendant ou après la chloroformisation; enfin, le

malade reviendrait rapidement à lui après l'anesthésie.

L'histoire du bromure d'éthyle et de son emploi comme

anesthésique a occupé assez longuement la presse médi-

cale, dans ces derniers temps, pour que nous ne croyions

pas devoir revenir sur les propriétés physiques et chi-

miques de ce médicament. Nous dirons seulement à ce

sujet, pour mettre en garde contre une cause d'erreur

fréquente, que le bromure d'éthyle du commerce est fré-

quemment impur et mélangé de dérivés bromes du bro-

mure d'éthyle donnant au mélange une odeur désagréa-

ble. C'est ce liquide qui est généralement usité pour

l'anesthésie locale, mais, lorsqu'on veut l'employer en

inhalations, les malades ne tardent pas à être pris de

toux, d'éternuement et de larmoiement qui obligent à

suspendre l'opération. Nous renvoyons d'ailleurs pour

tous les détails historiques et chimiques relatifs au bro-

TRAITEMENT DES CUISES ) : ONVULSIVES. 49

mure d'éthyle aux bulletins du Progrès médical du 19

juin (1) et du 28 août 1880 (2).

Il y a déjà plusieurs années que le chloroforme, le

nitrite d'amie (3), l'ester (4), les valéi'ates d'amyle

et d'éthyle sont employés pour combattre les accidents

convulsifs de l'hystérie et de l'épilepsie; malheureuse-

ment, si, grâce à ces médicaments, on parvient le plus

souvent à faire cesser ou avorter les attaques et quel-

quefois à enrayer des états de mal, les accès convulsifs

n'en sont pour cela ni plus ni moins fréquents, et la mar-

che de la maladie n'est que bien rarement modifiée.

Pensant que le nouvel agent anesthésique donnerait

peut-être de meilleurs résultats, nous avons entrepris, à

Bicêtre, durant une période de deux mois, une série

d'expériences sur des épileptiques et des hystériques

mâles. Dix épileptiques, dont cinq enfants et cinq adul-

tes, ont été soumis à des inhalations quotidiennes de

bromure d'éthyle ; chez, huit autres sujets, le médica-

ment a été administré à plusieurs reprises au moment

même d'attaques d'hystérie ou d'accès d'épilepsie. Ainsi

ont été réalisées environ cinq cents expériences dont

nous avons présenté à la Société de biologie les résul-

tats principaux (P''o. 2écl.; 7 août 1880). Les modifi-

cations des diverses fonctions physiologiques, respira-

tion, circulation, température, sécrétions ; enfin, les

accidents qui ont pu survenir ont été soigneusement no-

tés. Quant au mode d'administration, le médicament a

toujours été donné en inhalations au moyen d'une com-

presse, le malade étant dans le décubitus dorsal comme

pour l'anesthésie chirurgicale. Les doses n'ont guère

dépassé 10 ou 15 grammes versés sur la compresse, en

plusieurs fois.

(1) Ch. Voté. - L'anesthésie par le bromure d'éthyle.

(21 Yvon. - Le Bromure d'éthyle.

(3) Bourneville. - Rec. clin, et Hier, sur l'épilepsie et l'hysté-

rie. 1876.

('1) Bourneville et Hcgnard. Iconographie phot. de la Sallo-

Toiii. I, p. 154, t. II et III, passim.

BOURN. 4

50 BROMURE D'ÉTHYLE.

Nous établirons dans cet exposé la division suivante :

1° propriétés physiologiques du bromure d'éthyle ;

2° action sur les attaques d'hystérie ; 3° action sur les

accès d'épilepsie ; 4° action sur l'épilepsie.

I. Propriétés physiologiques. - L'action physiolo-

gique du bromure d'éthyle a été étudiée complètement

chez les animaux et ensuite chez l'homme par M. Terril-

Ion (Bull. gon.. thérap., avril et mai 1880) et, sauf pour

quelques points que nous allons indiquer, nos recher-

ches n'ont fait que confirmer les résultats précédemment

acquis. D'après M. Terrillon, dans l'anesthésie, par le

bromure d'éthyle, les pupilles seraient d'abord dilatées

sans aucune tendance au resserrement ; l'agent anes-

thésique ne provoquerait pas de toux ; il existerait une

période de convulsions toniques ; enfin, la résolution

musculaire surviendrait toujours au bout de quelques

minutes.

Ces divers phénomènes ne se sont pas toujours pro-

duits dans nos expériences. Les pupilles, quelquefois

fortement dilatées au début de l'inhalation, ont été, dans

d'autres cas, rétrécies; d'autres fois, une observation at-

tentive nous a fait assister à des états alternatifs de con-

traction et de resserrement de l'iris soumis ainsi à une

série d'oscillations de près d'un mill. ; il ne paraît donc

y avoir à cet égard rien de constant. - La toux s'est

montrée fréquemment, surtout chez les adultes, et môme

chez l'un d'eux elle ne se produisait pas à chaque inhala-

tion. Nous n'avons pas observé de phase de convulsions

toniques, à moins qu'onne désigne sous ce nom un certain

état de raideur des membres qui, dès le début des expé-

riences, offraient, en effet, une certaine résistance aux

mouvements communiqués ; mais cette raideur persis-

tait, le plus souvent, jusqu'au réveil, et ce n'est que très

exceptionnellement,même après des inhalations de 10 mi-

nutes et plus, que nos malades ont présenté une résolu-

tion musculaire complète. Ajoutons enfin que l'anesthé-

sie cutanée a été inconstante et fréquemment incomplète.

ACTION PHYSIOLOGIQUE. 51

Bien que les sujets de nos expériences fussent épilepti-

ques ou hystériques, et par conséquent dans des condi-

tions un peu différentes de ceux de M. Terrillon, nous

pensons qu'il doit être tenu compte de ces divergences.

La première observation de M. Terrillon concerne d'ail-

leurs également une hystérique.

Voici quelques autres modifications observées dans

l'état général et les différents appareils.

A. -Sur un total de plus de vingt séries

de températures, il a été observé, pendant l'inhalation, tan-

tôt une élévation (3 fois), tantôt un abaissement (3 fois)

de quelques dixièmes; mais ces variations n'ont jamais

dépassé un demi-degré. Immédiatement après, la tem-

pérature revenait au degré primitif et souvent elle n'a

pas varié pendant toute l'expérience. Au total, on doit

donc admettre que le bromure d'éthyle n'exerce pas d'in-

fluence notable sur la température.

B. Appareil circulatoire.-Rien de spécial n'a été

noté du côté du coeur. Le pouls chez tous les sujets et à

toutes les expériences, presque sans exception, a présenté

pendant l'inhalation une légère exacerbation : 5 fois

seulement, on a observé un ralentissement ne faisant

pas d'ailleurs une différence de dix pulsations. Quant

aux qualités du pouls, elles n'ont pas varié sensible-

ment ; il n'a été noté ni petitesse, ni irrégularité, ni in-

termittences. Une forte congestion de la face se produit

généralement au bout de 2 ou 3 minutes. La respira-

tion a presque toujours été, comme le pouls, un peu

accélérée à la même période ; jamais elle ne s'est trouvée

gênée notablement par des mucosités s'accumulant dans

le pharynx, comme cela a été plusieurs fois signalé.

C. Système nerveux .-Perte de connaissance au bout

de 1 à 3 minutes ; anesthésie au bout de 3 à 5 minutes,

s'accentuant à mesure que l'inhalation se prolonge,

mais devenant rarement absolue, -et, en tout cas, ne

52 BROMURE D'ÉTHYLE.

s'accompagnant presque jamais de résolution muscu-

laire complète.

D. Sécrétons.Larmoiement assez abondant chez la

plupart des malades. L'urine, dont la quantité n'a pas

paru varier 11'a jamais contenu ni sucre ni albumine.

Rien n'a été noté du côté de la sueur.

E. Etat général. Poids ? L'appétit s'est toujours con-

servé excellent et la nutrition générale parait n'avoir

aucunement souffert du traitement (une inhalation de 5

à 10 ou 15 minutes tous les matins pendant deux mois).

Au bout de ce temps, les 5 enfants en expérience qui

étaient gés dc 12 tt 1 ans, ont présenté une augmentation

de poids de 1 à 9 kil. Si, d'après Quételet(l), on admet

pour cet âge une augmentation de poids physiologique

d'environ 400 gr. par mois, on voit qu'il n'y a réellement

eu aucune entrave apportée au développement.

Signalons, en terminant ces considérations physiolo-

giques, le seul accident que nous ayons observé pendant

le cours de nos expériences. Sur les 10 malades en traite-

ment,2 ont présentédansles 1 derniers jours de la rigidité

des membres accompagnée de tremblement.A peine l'in-

halation était-elle commencée, qu'on voyait les membres

supérieurs d'abord, puis les membres inférieurs s'étendre,

se raidir et finalement être agités de tremblement ; ce

dernier était surtout marqué aux membres supérieurs et

atteignait également les deux côtés. A partir du jour où

il s'est présenté pour la première fois, ce phénomène s'est

invariablement reproduit chez les deux malades dans

toutes les expériences.

II. Action sur les attaques d'hijstérie. Le bromure

d'éthyle, administré à plusieurs reprises à 5 hystériques

mâles de Bicêtre et à des hystériques de la Salpêtrière, a

presque constamment amené la cessation des phénomè-

nes convulsifs et plusieurs fois, chez deux malades, le

(1) Sappey. - Anal. descriptive, t. I, p. 3'2.

ACTION SUR L'HYSTÉRIE ET L'ÉPILEPSIE. 53

passage rapide du clownisme au délire. Nous avons ob-

servé plusieurs fois ce fait à Bicêtre, chez des sujets en

proie à une série d'attaques hystériques (vagues abdo-

minales, strangulation, convulsions toniques et cloni-

ques, arcs de cercle, etc.); à peine la compresse était-elle

depuis quelques secondes sur la bouche du malade, alors

vigoureusement maintenu par des aides, qu'on voyait

survenir la résolution et bientôt la période du délire ; il

y avait eu,en définitive, avortement des phases convulsi-

ves. Tantôt alors la crise se terminait sans autre inci-

dent ; tantôt au contraire, après un répit de quelques

minutes, une nouvelle attaque se produisait avec phase

épileptoïde, grandes convulsions, etc., qui était enrayée,

de nouveau et qui, si elle était la dernière, se terminait gé-

néralement par des pleurs et des sanglots, plus rarement

par un rire inextinguible accompagnant le délire. Dix

minutes ou un quart d'heure après, le malade complè-

tement revenu à lui était capable de marcher seul.

III. Action sur les accès d'épilepsie. - L'adminis-

tration du bromure d'éthyle au moment même des accès,

n'a pu être essayée que sur un nombre de malades très

restreint, et les résultats obtenus ont été extrêmement

différents. L'inhalation commencée dès la période toni-

que a, dans trois cas, produit en quelques secondes la

résolution musculaire; dans d'autres cas, la durée et l'in-

tensité des convulsions ont paru diminuer; quelquefois

enfin, la médication n'a produit aucun effet appréciable :

à cette catégorie appartiennent, par exemple, les cas où

des malades en traitement ont été pris d'un accès d'épi-

lepsie au cours même de leur inhalation quotidienne; il

nous est arrivé plusieurs fois dans ces circonstances de

forcer la dose de bromure ; l'accès poursuivait sans la

moindre modification sa marche ordinaire.

IV. Action sur Sur 10 épileptiques,

dont 5 adultes et enfants, soumis pendant deux mois

(juin et juillet 1880) à une inhalation quotidienne pous-

54 BROMURE D'ÉTHYLE.

sée jusqu'à l'anesthésie et, dans plusieurs cas, prolongée-

jusqu'à 20 minutes, 5 ont présenté en juin une diminué-

tipn considérable du nombre des accès (4 à 41 accès de-

moins qu'en mai). Cette différence s'est encore accentuée

en juillet (12 à 11 accès de moins qu'en juin). Les com-

paraisons avec l'année précédente donnent des résultats

un peu moins favorables : ainsi, en juin 1880, 7 malades

sur 10 ont eu de 2 à 59 accès déplus qu'en juin 1879; 3

seulement de 21 à 39 accès en moins. Pour juillet 1880,

la proportion se trouve renversée ; 7 malades sur 10 ont

eu de 11 à 55 accès de moins qu'en juillet 79; les 3 au-

tres de 1 à 34 accès en plus. Malgré ces contradictions, il

ressort évidemment de ce chiffre que le bromure d'éthyle

exerce une action certaine sur la marche de l'épilepsie.

Nous devons en terminant cette note indiquer ce qu'il

est advenu des malades qui ont suivi ce traitement.

Quatre d'entr'eux, dont 3 enfants, sont morts en état

de mal épileptique, 2 en juillet (1), le 3° en août, le 4e en

septembre. Une autre, idiot épileptique, a été atteint en

juillet, dans le cours même du traitement, d'un affaiblis-

sement des membres inférieurs, en même temps, il y

avait de la lièvre, de l'inappétence, et, quelques jours plus

tard, on constatait une paraplégie complète. Aucune con-

vulsion n'a été notée; la paraplégie a diminué peu à peu,.

par l'exercice, et, actuellement (mars 1881), l'enfant se-

tient sur les jambes et marche, soutenu par les mains.

Son état général est d'ailleurs excellent ; il n'existe au-

cune déformation ni changement de volume des mem-

bres, qui sont très volumineux. Est-ce au bromure d'é-

thyle qu'il faut rapporter ces accidents en d'autres ter-

mes, s'agit-il là d'une paraplégie toxique ? Nous l'igno-

rons. Quoiqu'il en soit, nous devions mentionner cette

affection intercurrente. Quant aux cinq autres malades,

ils n'ont rien présenté de particulier.

(1) Voir l'observation de l'un d'eux à la page G ?

CONCLUSIONS. 55

En résumé, nous croyons pouvoir tirer de l'ensemble

de ces recherches les conclusions suivantes :

1° La dilatation pupillaire,au début des inhalations de

bromure d'éthyle, n'a rien de constant;

2° La résolution musculaire complète est exceptionnelle;

3° L'anesthésie se produit à des degrés très variables

suivant les sujets;

4° La température, les sécrétions, l'état général ne pa-

raissent subir aucune modification ;

5° Le pouls et la respiration sont légèrement accélé-

rés ;

6° Il peut se produire un tremblement plus ou moins

marqué des membres pendant l'inhalation, mais ne per-

sistant pas en dehors d'elle ;

7° Les attaques hystériques sont en général facilement

arrêtées avec le bromure d'éthyle ;

8° Les accès d'épilepsie peuvent quelquefois être en-

rayés en donnant le médicament dès la période tonique ;

le plus souvent l'inhalation reste sans effet ;

9° Dans l'épilepsie, l'emploi régulier du bromure

d'éthyle, administré en inhalations quotidiennes pendant

une période d'un à deux mois, diminue très notablement

la fréquence des accès.

VI.

Epilepsie, délire, idées de suicide; mort par érysipèle de

la face. Inégalité des hémisphères ; anomalies des cir-

convolutions ; par H. <]'0nnt ! , interne des hôpitaux.

Fontai..., César-Alexandre, 41 ans, est entré le 23 août

1875. W-31c : tre. division des épileptiques simples (service

de M. Bourneville).

Antécédents. Ce malade est né dans le Pas-de-Calais.

Il a fait en Afrique un congé de deux ans, pendant lequel

il aurait passé 1 mois à l'hôpital pour la dysenterie et les

fièvres. Il avoue lui-même qu'il était, à cette époque, grand

buveur d'absinthe. .

Pendant son enfance, il aurait eu de l'impétigo du cuir

chevelu jusqu'à 11 ans. Variole bénigne à 16 ans. Le père

a toujours été bien portant; la mère est morte à 72 ans,

paralysée, mais sans avoir jamais présenté auparavant de

troubles Le malade avait un frère et cinq soeurs,

dont deux sont mortes de la poitrine.

Les premiers accès épileptiques se seraient montrés vers

26 ans (18G0), à la suite de nombreux excès génitaux. Le

premier accès serait survenu, .sans aucun phénomène pré-

curseur, alors que le malade était à son travail. Il existait

déjà à cette époque un certain défaut d'équilibre dans

l'état mental; Fontai... dit lui-même «qu'il n'avait alors

aucune confiance en lui, qu'il se voyait abandonné par sn

famille, qu'il était désespéré. »

Au'début, les accès étaient faibles et assez fréquents;

peu à peu, ils s'espacèrent et devinrent plus violents. Au

moment de l'arrivée il Bicêtre (I : ans après le début), les

accès se renouvellent en moyenne 7 ou 8 fois par jour : le

malade tombe ordinairement sur la face; il est agité de

convulsions qui atteignent tous les membres, écume beau-

coup, se mord la langue et, souvent, urine sous lui ; puis,

la respiration devient fréquente et stertorcusc et l'accès

épilepsie; délire. 57

se termine au bout de 5 à 10 minutes, sans laisser aucun

souvenir.

L'état mental s'est profondément modifié depuis 15 ans.

En 1875, le malade présente fréquemment, dans l'intervalle

des accès, une agitation extrême, avec un délire caractérisé

par des idées politiques en faveur de la République ; il

veut que tout le monde soit heureux. De plus, il manifeste

des impulsions violentes et est en état de nuire aux per-

sonnes qui l'entourent. C'est ainsi que, le 31 septembre

1876, dans une période d'exaltation extrême, le malade se

lève furieux de son lit et se précipite sur le veilleur pour

l'étrangler. Cette agitation, accompagnée du délire habi-

tuel, persiste pendant trois jours pleins. Quand les accès

étaient séparés par un intervalle suffisant, le calme reve-

nait et le malade pouvait encore s'occuper ; il allait à la

Bibliothèque. Cependant dans le courant de 1877, la pré-

dominance du délire devint telle qu'on dut le faire passer

à la section des épileptiques aliénés.

C'est seulement en 1879 que se manifestèrent les idées

de suicide. Plusieurs fois, on l'a surpris se frappant la tête

le long des murs. En février 1880, ces tentatives devien-

nent si fréquentes qu'on est obligé de laisser le malade

constamment camisolé. Son délire est raisonné : il raconte

avec un air de profonde résignation que tout ce qu'il fait

lui est commandé par des voix, celle de Dieu notamment,

qui lui ordonnent de temps en temps à travers la muraille

de se donner la mort pour le bien de ses semblables. Dès

qu'il entend la voix, il tâche de se jeter hors du lit, de se

frapper, etc.

Avant d'en arrivera l'idée du suicide, le malade a pré-

senté à plusieurs reprises une sorte d'exaltation mystique.

C'est ainsi que, pendant l'été de 1879, il se mettait très

souvent à genoux clans la cour, un bandeau sur les yeux,

la face tournée vers le soleil, et restait parfois plusieurs

heurs dans cette position. D'autres fois, il restait agenouillé

devant les grilles, les bras étendus, marmottant des prières

et demandant des prêtres. Le lendemain, il trouvait qu'il

n'y en avait pas assez et demandait qu'on les coupât en

deux pour en doubler le nombre.

L'examen physique, au commencement de 1880, donnait

les renseignements suivants :

Tête irrégulière et face asymétrique; l'os malaire gauche

paraîtétresur un plan postérieur au droit. Le nez est comme

écrasé et un peu déjeté à droite, arcades sourcilières à peine

marquées.

Oreilles régulières, mais un peu asymétriques; l'ourlet

58 épilepsie; démence.

descend beaucoup moins bas à gauche qu'à droite. Le lo-

Mule est adhérent jusqu'à son extrémité, des deux côtés.

Lèvres volumineuses; la supérieure très épaisse paraît t

avoir été coupée à plusieures reprises., soit dans les chutes,

soit par dos morsures et présente des plis de cicatrices de

la muqueuse formant comme une série d'étages.

La voûte palatine, le voile du palais, les arcades dentaires

ne paraissent pas présenter d'asymétrie.

La physionomie présente une expression bestiale et an-

nonce un abêtissement profond. Les yeux sont petits,

presque constamment fermés ; le cuir chevelu et surtout le

front sont couturés de nombreuses cicatrices qui rendent

le visage hideux.

Les autres parties du corps, les membres, les organes

génitaux, ne présentent rien de particulier à noter. La

sensibilité générale et spéciale parait normale.

28 mars. Début d'un érysipèle de la face. Le pavillon de

l'oreille gauche est rouge et chaud ainsi que la joue cor-

respondante. Le malade ne peut ouvrir les yeux à cause

d'un oedème considérable des paupières de chaque côté,

T. R. 40°. - Soir : 37°,6. Trait. : Eau de Seddlitz. Compres-

ses d'eau de sureau.

29 mars. L'érysipèle a gagné le front et une partie du

cuir chevelu. T. R. 38 ,6. - Soir : T. R. 37°.

30 mars. La face est envahie complètement et présente

un gonflement énorme. Les paupières supérieures, tres

oedématiées, présentent des eschares superficielles, larges-

comme des pièces d'un franc. Du côté du cuir chevelu, la

rougeur ne paraît pas dépasser la région temporale. Il y a,

en plusieurs points, de petits abcès sous-cutanés qui exis-

taient avant l'apparition de l'érysipèle, et dont le plus vo-

lumineux, situé au niveau du sinciput s'est ouvert à l'exté-

rieur depuis 3 jours. T. R. 39°,4. - Soir : T. R. 39°.

31 mars. Même état. Il est impossible de tirer une ré-

ponse du malade qui marmotte continuellement des mots

incompréhensibles. T. R. 39°. - Soir : T. R. 39°,6.

le, avril. Mort à 6 heures du matin. T. R. une heure avant

la mort 39°,8.

Autopsie. - Cuir chevelu épais d'un centimètre et très

adhérent au crâne. Vaste décollement dans la région occi-

pitale, au niveau de l'abcès dont il a été parlé plus haut.

Le crâne n'a pas une épaisseur exagérée, mais présente

une asymétrie remarquable dont on se rend surtout compte

en examinant la face interne. La crête frontale et la protu-

bérance occipitale interne sont, en effet, notablement re-

ASYMÉTRIE DU CRANE ET DU CERVEAU. 59

portées vers la gauche, ainsi que la gouttière sagittale et la

suture interpariétale.

La demi-circonférence de la base du crâne, mesurée de

la suture sagittale à la protubérance occipitale externe, est,

droite de 285 mill. et à gauche seulement de 235. Diffé-

rence 5 centimètres. Enfin, lorsque tendant un fil de la

crête frontale à la protubérance occipitale interne, on me-

sure la distance qui sépare le milieu de ce fil des parois la-

térales du crâne, on trouve à droite 80 mill.; à gauche

57 mill. Différence : 23 mill. Les os du crâne sont soudés

sur plusieurs points des sutures pariéto-occipitales.

Dure-mère très épaissie, très adhérente sur les bords de

la scissure interhémisphérique, principalement en haut et

en arrière; ailleurs, on ne constate pas d'adhérence. Au

niveau des fosses sphénoïdales, elle présente un piqueté

rouge qui résiste au lavage et au grattage.

Les deux hémisphères cérébraux offrent une conges-

tion considérable à la base, surtout à gauche. Sur la partie

la plus élevée de la convexité, l'arachnoïde et la pie-mère

sont très épaissies et ont une teinte blanchâtre opales-

cente.

Artères de la base. Les vertébrales présententune grande

différence de volume, tandis que la gauche a une largeur

de 4 millimètres, la droite n'a que mill. 1/2. La cérébel-

leuse inférieure gauche est également plus volumineuse

que la droite, qui est filiforme.

Au niveau de l'hexagone, la communicante postérieure

gauche est beaucoup plus petite que la droite. Les deux céré-

brales antérieures sontlargement anastomosées par lacom-

municante antérieure. Enfin, les vertébrales, le tronc basi-

laire, les carotides sont parsemées de nombreuses plaques

d'athérome. Rien de particulier dans les tissus. Le poids

total de l'encéphale est de 1,480 gr. et se décompose ainsi :

Cerveau, 1,280 gr. (Hémisph. g. 560 gr., hémisph. droit

720 gr. Différence : 160 gr.)

Cervelet et isthme : 200 gr. (lobes cérébelleux droit et

gauche chacun, 85 gr. Bulbe et protubérance, 30.)

L'inégalité de volume des hémisphères cérébraux est très

apparente à la vue. Du côté gauche, la scissure de Sylvius

paraît se prolonger en arrière plus loin que sur l'hémis-

phère droit. On remarque, sur les deux hémisphères, que

le sillon de Rolando est très reporté en arrière, d'où il ré-

sulte que les circonvolutions frontales présentent une lon-

gueur notablement plus considérable qu'à l'habitude. On

60 ASYMÉTRIE DU CERVEAU.

trouve, en mesurant la distance qui sépare l'extrémité supé-

rieure du sillon de Rolando de la pointe du côté frontal de l'hé-

misphère droit 18cent., surl'hémisphère gauche 19 cent. 15,

alors que, sur la plupart des cerveaux, cette distance est en

moyenne 15 a 16 cent. D'autre part, on trouve, en mesurant

de l'extrémité supérieure du sillon de Rolando à la pointe

du côté occipital : adroite, 13 cent.; à gauche 8,5. Remar-

quons en passant que c'est l'hémisphère gauche, le plus

petit, qui présente le plus grand développement du lobe

frontal.

Outre cette première anomalie, le dédoublement normal

de la deuxième circonvolution frontale se trouve ici telle-

ment accentué, qu'on pourrait croire, au premier abord,

qu'il existe quatre circonvolutions frontales parallèles. Mais

on sait que la présence d'une frontale parallèle supplémen-

taire n'est admise par les auteurs qu'autant qu'il existe 4

points d'attache sur la frontale ascendante : or, il n'en existe

ici que trois.

Les longueurs des trois frontales de chaque côté, mesu-

rées d'une extrémité à l'autre sans tenir comptedes plis in-

termédiaires, sont les suivantes :

Côté droit : FI = 15 cent.; Il ! = l l, : i; F3 = 6,5.

Côté gauche : FI = 16,5; F2 == 11,5; I'3 : - 7,5.

Comme on le voit, chacune de ces circonvolutions at-

teint son plus grand développement sur le plus petit hé-

misphère.

Les circonvolutions occipitales et sphénoïdales ne pré-

sentent pas d'anomalies, mais on remarque, vers la face

inféro-interne du lobe sphénoïdal gaucho, que la pic-mère

est adhérente à la substance cérébrale sur une étendue de

4 ou 5 centimètres carrés.

Si l'on tient compte du piqueté de la dure-mère au même

niveau et de la congestion veineuse générale de la base de

l'encéphale, on voit qu'il y a là des lésions de méningite

récente, vraisemblablement suffisantes pour expliquer la

mort.

Réflexions. Nous n'insisterons pas sur les anomalies

des circonvolutions qui viennent d'être signalées. On

nous permettra seulement de remarquer combien est ar-

bitraire la manière de compter les circonvolutions fron-

tales, que nous avons mentionnées plus haut. Il paraît au

moins exagéré de persister à considérer comme une même

circonvolution, deux plis cérébraux parallèles, égaux en

LÉSIONS DE LA DÉMENCE. 61

volume, égaux aussi aux circonvolutions voisines et séparés

par un sillon aussi profond que les autressillons parallèles.

Les quatre circonvolutions frontales des cerveaux de cri-

minels, mentionnés par Benediclct et par M. Hanot, présen-

taient-elles quatre attaches à la frontale ascendante ? Ce

[joint n'est pas indiqué dans le compte rendu des communi-

cations et ne parait pas davantage confirmé par les figures

de l'atlas de Benedickt.

L'observation précédente est encore intéressante par

l'absence complète des lésions de méningite et de périen-

céphalito chroniques, qu'on aurait pu s'attendre à rencon-

trer la convexité des lobes frontaux. Ce résultat négatif

parait être en corrélation avec l'état symptomatique, dont

le phénomène principal était le délire. Sans doute, l'intelli-

gence avait progressivement baissé depuis une dizaine

d'années, mais le malade est resté capable, jusqu'aux der-

niers jours, de répondre aux questions qu'on lui adressait,

et même de raconter ses sensations. La démence, si elle a

existé, a donc été peu marquée. Toutefois, ce fait est plutôt

l'exception, et on observe inversement chez certains épilep-

tiques des états prolongés de démence et, quelquefois, une

déchéance intellectuelle rapide, se traduisant à l'autopsie

par des lésions de méningo-encéphalite plus ou moins

avancées. Enfin, un certain nombre d'observations parais-

sent prouver que, chez des épileptiques manifestement dé-

ments, on peut ne rencontrer à l'autopsie aucune lésion

corticale (Bourneville). Nous aurons, d'ailleurs, bientôt l'oc-

casion de revenir sur ces lésions corticales et méningées

qu'on observe chez les épileptiques, et qui paraissent se

rapprocher singulièrement de celles de la paralysie géné-

rale. En d'autres termes, suivant M. Bourneville, la démence

épileptique se traduit anatomiquement par des résultats

négatifs, dans certains cas, et, dans d'autres, par des lé-

sions offrant les plus grandes analogies avec celles de la

paralysie générale, bien que, clinidtr,entel2f, il n'y ait pas

eu de différences, jusqu'ici, appréciables.

VII.

Atrophie partielle de l'hémisphère cérébral gauche.

Hémiplégie droite. - Idiotie, épilepsie jacksonienne à

forme hémiplégique.- Mort en état de mal; par II. d'OLIER,

interne des hôpitaux.

Pass... Charles a été amené à l'Infirmerie des idiots de

Bicêtre. en 1871 (Service de M. BOURNEVILLE, alors dirigé

par M. Falret).

Antécédents. Le père et la mère, tous deux bien portants,

n'ont jamais présenté aucun accident nerveux ni fait

d'excès de boisson.-Pas de consanguinité. Une cousine de

l'enfant, du côté du père, est morte épileptique. Interrogée

sur la marche de sa grossesse, la mère raconte qu'elle n'a

subi à cette époque aucun traumatisme et qu'il ne lui est

arrivé aucun accident, sauf une frayeur qu'elle eut au

sixième mois parce que le feu avait failli prendre chez elle ;

elle n'y a d'ailleurs attaché d'importance qu'après la nais-

sance de l'enfant, en recherchant les causes de sa maladie.

L'accouchement a eu lieu à terme et sans difficulté ;

l'enfant paraissait fort, mais on aurait remarqué dès le

moment même de la naissance que le bras droit était cya-

nosé. Dix mois plus tard, l'enfant aurait présenté ses pre-

mières attaques do convulsions, elles auraient été très lé-

gères ; cependant, on aurait observé bientôt que l'enfant re-

muait moins bien le bras droit que le gauche. Une se-

conde attaque survint quatre mois plus tard.

A 2 ans, l'enfant marchait seul en traînant la jambe

droite. Il prononçait quelques mots « papa, maman, pro-

mener », il comptait jusqu'à 20. Il est toujours resté

gâteux; cependant on assure qu'il demandait quelquefois

le vase. C'est à cette époque qu'auraient débuté les vertiges

qui augmentèrent rapidement de fréquence. A 4 ans, ils

étaient très intenses : ils se produisaient tout à coup, sans

aucun signe précurseur, et duraient plusieurs secondes.

IDIOTIE ET épilepsie partielle. 63

D'autres fois, l'enfant présentait des accidents nerveux

singuliers : la physionomie s'altérait, il poussait des cris,

trépignait et brisait tout ce qu'il avait sous la main. Cet

état se prolongea une fois pendant une nuit entière. Le

caractère de l'enfant était d'ailleurs devenu de plus en

plus irascible et méchant ; il criait presque continuellement.

Les accès épileptiques., nettement caractérisés, auraient

débuté quelque temps après son arrivée à Bicêtre où il fut

placé l'âge de 6 ans.

Depuis cette époque, l'intelligence a baissé de plus en

plus, le peu qu'il savait a disparu. Au mois de mai 1880,

l'état de l'enfant était le suivant.

Etat mental. L'intelligence est presque nulle, P... ne re-

connaît ni son père, ni sa mère ; aucune parole. Il fre-

donne de temps en temps. Fréquemment, il a des accès

de colère, avec cris violents.

Etat des sens. Rien de particulier. Pas de strabisme.

Etat des membres. Hémiplégie droite incomplète ;

l'enfant ne peut marcher que soutenu et traîne la jambe.

Pied bot varus équin à droite.

Le malade reste habituellement assis dans un fauteuil

où il exécute quelquefois une sorte de balancement rhy-

thmique. Le bras droit est ordinairement collé au tronc,

l'avant-bras demi-fléchi, la main pendante à angle droit.

Poignet flasque ainsi que les doigts. L'épaule présente une

raideur qu'on a peine à vaincre lorsqu'on veut écarter le

bras. La jambe droite est étendue sans rigidité et cyanosée

dans sa partie inférieure.

Les membres du côté gauche sont un peu plus volumi-

neux et plus longs (d'un centimètre environ) que ceux du

côté paralysé.

Appareil digestif. L'appétit est bon. Pas de bave, de

vomissements, ni de salacité. Le malade est grand gâteux.

Les accès épileptiqnes reviennent deux et trois fois par

jour. Leur chiffre mensuel a oscillé depuis le commence-

ment de l'année entre 85 (mars) et 99 (janvier). Ces accès

généralement très courts et diurnes sont caractérisés par

des convulsions survenant sans cri initial et exclusive-

ment limités au côté paralysé (côté droit). Dans la plupart

des accès, les convulsions, qui débutent toujours par le

membre supérieur, s'étendent au membre inférieur; mais

il est rare d'observer une série d'accès sans en voir plu-

sieurs où les mouvements convulsifs restent limités au bras

seul. Durant l'accès, les paupières à demi fermées sont

64 état de NI;11. épileptique.

animées d'un mouvement de clignement rapide et peu

étendu. Ce mouvement ne parait pas prédominer spéciale-

ment d'un côté.

En même temps que les convulsions d'abord toniques, puis

cloniques, se produisent, on observe du côté gauche, prin-

cipalement dans le membre supérieur, des secousses plus

ou moins violentes et espacées de plusieurs secondes. Les

secousses paraissent avoir été absolument distinguées des

secousses du début de la phase clonique de l'épilepsie :

outre que le membre où elles se produisent n'a présenté

aucune raideur, elles sont faibles, peu étendues, séparées

par des intervalles de plusieurs secondes et ne sont pas

suivies de convulsions cloniques proprement dites. Nous

n'avons pu savoir si Pass.... avait présenté de ces se-

cousses en dehors des accès, mais il existe dans le même

service un certain nombre de malades qui sont dans ce

dernier cas. Nous ne faisons que signaler en passant ce

point sur lequel M. Bourneville a maintes fois appelé l'at-

tention dans ces dernières années et qui fera prochaine-

ment l'ohjet d'une étude spéciale.

Pendant toute la durée du mois de juin, Pass... fut sou-

mis à des inhalations quotidiennes de bromure d'éthyle

poussées jusqu'à l'anesthésie dans le but de modifier la

marche des accès épileptiques. Cette médication parut

avoir sur lui une influence marquée : il y eut en juin : 6 accès de moins que dans le mois précédent, et 3;) de

moins que dans le mois de juin 1879. Plusieurs fois des

accès d'épilepsie, survenus au moment des visites, avortèrent

grâce à l'emploi immédiat du bromure (l'dthule; d'autres

fois aussi, l'enfant fut pris d'accès dans le cours même

d'une inhalation, mais presque toujours ces accès restèrent

limités à la période tonique.

Il y avait, en somme, une amélioration notable de l'état

général, lorsque l'entant fut pris, le 5 juillet au soir, d'une

série d'accès de plus en plus rapprochés. Le G au matin, les

accès continuaient, les convulsions tétaniformes et clonillues

étant tcujours limitées au côté droit. On observait fréquem-

ment dans le membre supérieur gaucho des secousses du-

rant lesquelles l'enfant soulevait brusquement la main en

écartant les doigts. P. 1 ? G; T. li. 39°,4. Les yeux étaient

ternes, les dents fuligineuses, le faciès décomposé : la mort

paraissait imminente. Des applications de sinapismes aux

cuisses et de ventouses sèches sur la poitrine parurent faire

sortir un instant le malade de sa torpeur.

Dans le courant de la journée un seul accès se produisit

avec convulsions du côté droit ; il gauche, les secousses,

ASYMÉTRIE DU CRANE ET DU CERVEAU. 65

assez faibles, étaient devenues presque continuelles. A mi-

nuit, la température atteignit 39°,8. L'enfant succomba dans

la nuit. Température immédiatement après la mort : 41°,9.

Autopsie. - Crâne épais. La base du crâne est fortement

asymétrique ; tous ses étages sont manifestement plus

larges du côté droit. Au niveau de l'étage supérieur, la

saillie de la voûte orbitaire est plus marquée à gauche. Au

niveau de l'étage moyen, on trouve du côté gauche une

saillie osseuse de la grosseur d'une noisette et dépendant

de la face interne de l'écaille du temporal. Les fosses céré-

belleuses paraissent de dimensions égales. Pas de rétrécis-

sement notable du trou occipital. La moitié droite de la

voûte crânienne est beaucoup plus développée que la gauche

et la suture sagittale ne se trouve plus sur la ligne médiane.

Cerveau. Poids total : 650 gr. (Hémisphère droit, 415 gr.

Hémisphère gauche, 235 gr.) Ce dernier hémisphère est

heaucoup plus petit que l'autre. Il présente une longueur

de 13 centimètres, tandis qu'on trouve, pour le droit,

16 cent. 5.

Sur la face inférieure de l'encéphale, la pie-mère est injec-

tée. On observe également des plaques ecchymotiques sur

la face convexe des lobes frontaux, sur les lobes occipitaux

et sur le bord postérieur du cervelet.

Le lobe frontal gauche est situé en arrière de son congé-

nère d'environ un demi-centimètre, mais c'est surtout en

arrière que la différence de longueur devient évidente.

La décortication des hémisphères est très difficile ; on

doit même y renoncer, car on arrache en même temps

l'écorce grise sous-jacente. Sur l'hémisphère gauche, les

circonvolutions frontales sont moins longues qu'à droite et

offrent des inflexions et des plis de passage assez irré-

guliers. La deuxième circonvolution est très large et

présente en partie, vers son extrémité antérieure,son dédou-

blement habituel. La troisième circonvolution offre une

disposition anormale : elle est très raccourcie et son cap se

trouve confondu avec le pied de la frontale ascendante qui

est elle-même assez volumineuse, mais parait parfaitement

saine.Le groupe des circonvolutions frontales, ainsi consti-

tué, persiste seul sur la face convexe de cet hémisphère. Le

sillon de Rolando ne présente ainsi qu'un seul bord,l'anté-

rieur; en arrière, l'arachnoïde et la pie-mère se portent sur

toute l'étendue du lobe sphéno-occipital à la manière d'un

voile rosé, épais d'un peu plus d'un millimètre et paraît sil-

lonné de vaisseaux nombreux. Sur les. confins des lobes

occipital et sphénoidal, il existe un bourrelet volumineux

BOURN. 5

66 ASYMÉTRIE DU CRANE ET DU CERVEAU.

formé par les circonvolutions déformées et ratatinées des

bords de l'hémisphère. (Voir 2 aquarelles dans l'album de

la Soc. anat.) L'espace à peu près triangulaire limité par

ce bourrelet est comblé par l'espèce de vélum formé par les

méninges. Après l'ouverture du crâne et l'incision deladure-

mère, les membranes soulevées par le liquide céphalo-

rachidien simulaient un kyste. Elles constituent en réalité

une vaste poche qui communique largement avec la moitié

postérieure du ventricule latéral. L'épendyme parait être à ce

niveau directement adossé à la pie-mère et la substance cé-

rébrale a complètement disparu. Le doigt, introduit dans

le ventricule, soulève le sac membraneux qui en forme la

paroi externe.

Sur la face interne de cet hémisphère et sur l'hémisphère

droit, les circonvolutions paraissent normales. Le volume

des noyaux gris paraît un peu diminué du côté, gauche.

Cervelet. Pas d'atrophie ni d'induration. Les hémisphères

cérébelleux pèsent chacun 40 gr.-Isthme. La protubérance

et le bulbe sont symétriques. Pas d'atrophie des nerfs.

La moelle n'a pas été examinée.

Les poumons présentent une congestion intense et

même un certain degré de splénisation de leur lobe in-

férieur. Rate, 140 gr., volumineuse. - Foie, 850 gr.

sans congestion ni ecchymoses. - Reins, chacun 100 gr.

Le coeur ne présente rien de particulier.

RÉFLEXIONS.I. Cette observation nous a paru offrir quel-

que intérêt, surtout au point de vue de la forme qu'ont

affectée les symptômes de l'épilepsie considérés dans leurs

rapports avec la lésion. On admet généralement que, dans

les cas d'épilepsie partielle où il existe des lésions des centres

moteurs, les phénomènes convulsifs débutent par les

groupes musculaires correspondant à ces centres. (Grasset.)

Dans le cas actuel où la perte de substance intéressait toute

la région cérébrale, située en arrière du sillon de Rolando,

les convulsions débutaient par le membre supérieur auquel

elles restaient le plus souvent limitées. Or, le centre des

mouvements de ce membre ne paraissait point lésé. Enfin,

on a noté des mouvements du membre inférieur et des pau-

pières alors que toute trace de substance cérébrale avait

disparu au niveau des centres correspondants. L'intégrité

du lobe paracentral pourrait expliquer, cependant, deux des

phénomènes en question.

ASYMÉTRIE DU CRANE ET DU CERVEAU. 67

II. Au point de vue anatomique, l'observation précédente

n'apporte rien de nouveau à l'histoire de l'atrophie céré-

brale et se range à la suite des sept faits analogues rappor-

tés par M..Cotard sous le titre « Atrophie avec disparition

complète de la substance nerveuse. » La lésion remonte

selon toute probabilité à la vie intra-utérine. Quant à son

origine, elle ne paraît pas, d'après les renseignements

fournis par la mère, pouvoir être rapportée à une encépha-

lite traumatique; on se trouve donc ramené aux hypothèses

d'une hémorrhagie méningée ou d'une stéatose cérébrale

(Parrot), due elle-même à une cause actuellement impos-

sible à déterminer.

IV. Notons l'arrêt de développement des os du crâne à

gauche et des circonvolutions de l'hémisphère cérébral cor'

respondant, se traduisant par une différence de longueur

et de poids.

V. Ainsi que l'a fait remarquer M. Bourneville, l'épilep-

sie hémiplégique peut donner lieu , dans les premiers

temps, à un état de mal qui ne diffère pas notablement de

l'état de mal qui complique l'épilepsie vulgaire. Rappelons

aussi, avec notre maître, que les malades qui appartien-

nent à cette catégorie, ont une période difficile à passer,

dans laquelle les accès sont fréquents et que, à mesure

qu'ils avancent en âge, les accès s'éloignent de plus en

plus et finissent par disparaître (1), de telle sorte que les

malades quittent leur section pour passer dans les divi-

sions de l'hospice, en raison de leur infirmité.

(1) Bourneville. - Icollog1'. photogr. de la Salpêtrière. t. II, p.

i-90; Société anatomique, juillet 1876; Gaz. méd., 1876;

p. 595 et 610; Progrès médical, 1879, p. M9,et6.

68 ASYMÉTRIE DU CRANE ET DU CERVEAU.

VI. Les accès, chez ce malade, ont eu la marche sui-

vante :

VIII.

Idiotie. - Gâtisme. - Eruptions bulleuses sur les mem-

bres inférieurs. - Érysipèle. - Bronchopneumonie.

Mort. - Autopsie : Lésions pulmonaires et cérébrales;

- Pachyméningite généralisée; dispositions spéciales

de la néo-membrane; par II. D'OLIER, interne des hôpitaux.

Nér... Félix, âgé de 14 ans, est entré le 30 mai 1879, à Bi-

cêtre, à l'infirmerie des épileptiques (service de M. BOURNE-

VILLE).

Nous ne possédons aucun renseignement sur les antécé-

dents de cet enfant; nous savons seulement qu'il n'aurait

jamais été paralysé. Il a toujours été grand gâteux. Il

restait toujours confiné à l'infirmerie, à cause d'une fai-

blesse très grande, qui lui permettait à peine de mar-

cher, de son état de gâtisme et surtout parce qu'il portait

aux membres inférieurs des phlyctènes et des ulcérations

incessantes. Nous devons insister sur ces lésions qui nous

ont paru avoir un caractère assez spécial. Les membres in-

férieurs présentaient constamment un état de cyanose, et

les téguments en étaient d'un bleu violacé ; de plus, la tem-

pérature y était abaissée d'une manière évidente à la main.

Cet état s'accentuait de plus en plus au-dessous du genou,

et les pieds, outre leur coloration foncée, présentaient un

état oedémateux très net. C'est sur cette altération préa-

lable des téguments que venait se greffer, en quelque sorte,

la seconde lésion consistant en bulles plus ou moins volu-

mineuses, et atteignant, en général, le volume d'une grosse

noisette ou d'une noix. Leur production était très rapide :

là où il n'existait la veille qu'une tache violacée de la peau,

on constatait, le lendemain, la présence d'une grosse bulle

remplie d'un liquide roussatrc ; deux ou trois jours plus tard,

l'épiderme soulevé se rompait en laissant à nu le derme

macéré, ramolli, d'un brun noirâtre; au milieu de la tache

existait presque toujours une petite escharre, très superfi-

70 IDIOTIE. TROUBLES TROPHIQUES.

cielle, puisque la cicatrice consécutive était à peine dépri-

mée, mais s'éliminant avec une extrême lenteur. La cica-

trisation demandait trois à cinq semaines et il ne se pro-

duisait jamais de croûtes à la surface de la plaie. Si nous

insistons ainsi sur les lésions des membres inférieurs,

c'est que, peut-être, il y aurait lieu de les relier aux lésions

méningées révêlées par l'autopsie, au même titre que les

escharres fessière et sacrée, dont le processus anatomique

paraît être identique, sont'ni1àpportées aux lésions céré-

brales et médullaires. Divers traitements, entre autres

les douches locales, furent successivement employés pour

modifier la nutrition désastreuse : 'de.s-membréS)inJél"ieurs,

mais sans résultat. ' z

Quoi qu'il en soit, l'enfant resta 'pendant l'année entière

dans le même état, mangeant avec appétit, 'mais gardant

le lit. Intelligence très affaiblie ; idiotie incomplète; la pa-

role, quoique rare, existait cependant; on pouvait, lorsque

l'enfant était bien disposé, lui faire, prononcer quelques

phrases. .

Le 20 novembre, on vit apparaître autour d'une bulle

volumineuse siégeant au bord interne de la plante du pied

droit, une rougeur diffuse, qui, dès le lendemain, s'était

étendue à toute la jambe. De plus, la jambe gauche était

également prise, et toutes deux présentaient un gonflement

avec rougeur vive de la peau, limité par un bourrelet

nettement accentué à la partie supérieure ; il existait un

erysipèle symétrique, et, d'ailleurs, le thermomètre accusait t

40" dans le rectum. Les deux jambes furent couvertes de

collodion, et, fait intéressant à noter, la température tomba

dès le lendemain à 38°. L'érysipèle fut ainsi arrêté dans sa

marche, mais l'enfant s'affaiblit rapidement, et bien qu'on

ne constatât aucune lésion importante dans les divers appa-

reils (seulement quelques râles aux bases), l'enfant tomba

dès le 26 novembre dans un état sub-comateux dont il ne

sortit plus ; les yeux étaient ternes, fixes, la peau sans élas-

ticité, comme figée sur les parties sous-jacentes. -Mort le

28 novembre.

Autopsie, 40 heures après la mort. Les poumons pré-

sentent dans leurs lobes inférieurs quelques foyers de bron-

cho-pneumonie. Les autres viscères thoraco-abdominaux

sont sains : coeur, 140 gr. ; foie, 340 gr ? reins, chacun

80 gr. ; raie, 90 gr.

Crâne mince, sans adhérence exagérée avec les mé-

ninges, du moins au niveau de la voûte. Méninges : un flot

de liquide céphalo-rachidien s'échappe au moment où l'on

pachyméningite généralisée. 71 1

incise la dure-mère, dont la face interne présente des lésions

très importantes ; on la détache facilement du cerveau pour

la rabattre sur les parties latérales du crâne. Dans toute

l'étendue correspondant à l'hémisphère cérébral gauche,

elle est fortement épaissie, et doublée à sa face interne d'une

néo-membrane épaissie de 5 ou 6 millimètres au point maxi-

mum, c'est-à-dire vers le sommet de la voûte. Cette néo-

membrane, très adhérente, mais pouvant cependant être

décollée, est d'apparence gélatiniforme et tremblotante dans

ses parties les plus épaisses ; elle est limitée en dedans par

une mince membrane, lisse et transparente, qu'on prendrait

volontiers pour le feuillet pariétal de l'arachnoïde, si son

existence distincte n'était rejetée par les atanomistes ; on dis-

tingue sans peine à l'oeil nu, dans l'épaisseur de la néopla-

sie, une quantité considérable de capillaires dont quelques-

uns ont un diamètre de plus d'un demi-millimètre. Sur une

coupe de la néo-membrane, pratiquée au point le plus épais,

on s'assure facilement qu'elle est constituée par une série de

feuillets stratifiés, dont quatre au moins sont très apparents

et dans l'intervalle desquels existent des cavités irrégu-

lières remplies de sérosité citrine. Nous reviendrons tout

à l'heure sur ce point. Vers la base de l'hémisphère, on ne

constate sur la dure-mère qu'un feuillet de nouvelle forma-

tion, très mince ; il en est de même sur la face interne de la

fausse membrane cérébrale, qui présente néanmoins, après

qu'on a enlevé le produit pathologique, une injection très

vive ; cette injection augmente à mesure qu'on se porte en

arrière, et la congestion est intense dans tout le cul-de-sac

dure-mérien qui reçoit la pointe du lobe occipital. Dans

toute l'étendue de l'hémisphère droit, la dure-mère est

doublée d'une néo-membrane vasculaire, extrêmement

mince, qu'on enlève facilement par lambeaux.

Le cerveau, recouvert de l'arachnoïde et de la pie-mère

qu'on n'en peut détacher en aucun point, est fortement con-

gestionné dans toute l'étendue et surtout dans la partie

postérieure de l'hémisphère gauche, qui est couverte d'ar-

borisations vasculaires ; les veines sont gorgées de sang.

Dans leur partie antérieure, les deux hémisphères présentent

des lésions de méningite ancienne (opacité, épaississement

considérable de la pie-mère), qui prédominent surtout à

droite, c'est-à-dire du côté où la pachy-méningite est le

moins avancée. Il existe au niveau des divers sillons du

lobe frontal, du sillon de Rolando et sur le bord supérieur

de l'hémisphère, des traînées punctiformes d'un dépôt jau-

nâtre, opaque, situé sous l'arachnoïde ; ces petites plaques

minces, dont quelques-unes atteignent la dimension d'une

72 1',\CH"Drtxli\C : TE riÍ,;\,¡ ? i'.ALrSÍm.

lentille, paraissent situées de préférence sur le trajet des

vaisseaux.

Les masses centrales sont saines dans les deux hémis-

phères, et diverses coupes pratiquées sur chacun d'eux ne

révèlent aucune altération macroscopique de la substance

blanche.

PACHYMÉNINGITE GÉNÉRALISÉE. 73

Aussi croit-il que, dans les idioties, il convient de distinguer

une forme spéciale, ayant pour origine cette lésion des

méninges.

III. Les troubles trophiques consignés dans cette obser-

vation, et sur lesquels notre maître avait appelé maintes

fois notre attention, aideront peut : être un jour à poser le

diagnostic et à tracer une description précise de cette forme

de l'idiotie.

TRAVAUX PUBLIÉS EN 1880.

Mémoires

Bourneville. Contribution à l'étude de l'idiotie (Archives de

neurologie, t. I, p. 69.)

BOURNEVILLE et II. D'OLIER. - De la démence épileptique (Ibid.,

p. 213.) .

BOURNEVILLE et BRISSAUD. - Contribution à l'étude de l'idiotie

(Ibid., p. 391.)

D'OLIER (I-I.). - De la coexistence de l'hystérie et de l'épilepsie,

avec manifestations distinctes des deux névroses, considérée dans

les deux sexes et en particulier chez l'homme. Mém. qui a obtenu

le prix Esquirol. (Annales médico-psychol., sept. 1881 et bureaux

du Progrès médical).

Thèses

LEROY (A.). - De l'état de mal épileptique. In-8" de 92 pages.

SADRAIN (G.). - Étude sur le traitement des attaques d'hystérie

et des accès d'épilepsie. In-8" de 56 pages.

Séglas (J.).-De l'influence des maladies intercurrentes sur

la marche de l'épilepsie. In-8' de 56 pages.

Ces trois thèses ont été faites surtout à l'aide des observations re-

cueillies par M. Bourneville, soit dans son service de Bicétre, soit

dans le service de M. Charcot à la Salpêtrière.

TABLE DES MATIERES

PREMIERE PARTIE

PUBLICATIONS DU MÊME AUTEUR

BOURNEVILLE. Études cliniques et thermométriques sur les mala-

dies du système nerveux. Premier fascicule : Hémorrhagie et ramollis-

sement du cerveau. Paris, 1872. In-8 de 1G8 pages avec 22 fig : 3 fr. sou

Pour nos abonnés, 2 fr. 50. Deuxième fascicule : Urémie et éclampsie

puerpérale; épilepsie et hystérie. Paris, 1873. In-8 de 160 pages, avec

14 fig. Prix : 3 fr. 50. - Pour nos abonnés 2 fr. 50.

BOURNEVILLE. Le choléra à l'hôpital Cochin (Étude clinique). Paris,

1865. ln-8 de 48 pages, 1 fr. Pour nos abonnés 70 cent.

BOURNEVILLE. Mémoire sur la condition de la bouche chez les

idiots, suivi d'une étude sur la médecine légale des aliénés. Paris, 1863.

Gr. in-8 de 28 pages à deux colonnes. 1 fr. Pour nos abonnés, 70 cent.

BOURNEVILLE. Notes et observations cliniques et thermométriques

sur la fièvre typhoïde. In-8 compacte de 80 pages, avec 10 tracés en

chromo-lithographie. 3 fr. - Pour nos abonnés 2 fr.

BOURNEVILLE. Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilep-

sie et l'hystérie. In de 200 pages avec 5 fig. dans le texte et 3 plan-

ches. 4 fr. Pour nos abonnés 2 fr, 75.

BOURNEVILLE. Science et miracle : Louise Lateau ou la Stigmatisée

belge. In-8 de 72 pages avec 2 fig. dans le texte et une eau forte dessinées

Par P. Richer.-2° édition, revue, corrigée et augmentée.-Prix : 2 fr. 50.

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BOURNEVILLE et L. GUÉRARD. De la sclérose en plaques dissémi-

nées. Vol. gr. in-8 de 240 pages avec 10 fig. et 1 planche. 4 fr. 50.

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BOURNEVILLE et REGNARD. Iconographie photographique de la

Salpêtrière. Cet ouvrage a paru par livraisons de 16 pages de texte

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la folie au point de vue légal. Paris, 1865. In-8 de 16 pages. 0 fr. 50.

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BOE (J. B. F.). Essai sur l'aphasie consécutive aux maladies du coeur,

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BOUDET DE PARIS. Voir Debove.

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dies du système nerveux. Premier fascicule : Hémorrhagie et ramollis-

sement du cerveau. Paris, 1872. In-8 de 168 nages avec 22 fig. : 3 fr. : 0.-

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h la Salpêtrière, recueillies et publiées par BOURNEVILLE. Tome I : Troubles

trophiques; - Paralysie agitante; - Sclérose en plaques ; - Hystéro-épi-

lepsie. Paris, 1880. 4* édition. In-8 de 428 pages avec 25 figures et 10

planches en chromo-lithographie, 13 fr. - Pour nos abonnés... 10 fr.

CHARCOT (J.-M.). Leçons sur les maladies du système nerveux, faites

a la Salpêtrière, recueillies et publiées par BOURNEVILLE. Tome II : Des

anomalies de l'ataxie locomotrice - De la compression lente de la moelle

épinière (mal de Pott, cancer vertébral, etc.); -Des amyotrophies (paraly-

sie infantile, paralysie spinale de l'adulte, atrophie musculaire protopa-

thique, sclérose des cordons latéraux, etc.) ; - Tabès dorsal spasmodique;

- Hémichorée post-hémiplégique; Paraplégies urinaires; - Vertige de

Ménière ; Epilepsie partielle d'origine syphilitique;-Athétose;-Appen-

dice, etc. Paris, 1880. 3' édit.Vol. in-8° de 496 pages avec 33 figures dans

le texte et 10 planches en chromo-litographie. Prix : 14 fr, - Pour nos

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CHARCOT (J.-M.). Leçons sur les localisations dans les maladies de

la moelle épinière, recueillies et publiées par E. Brissaud. In-8 de

260 pages avec 45 figures dans le texte. - Prix : 6 fr. - Pour nos abon-

nées 4 fr.

CHARCOT (J.-M.). Leçons sur les localisations dans les maladies du

cerveau et de la moelle épinière, recueillies et publiées par BOURNB-

ville et E. BRISSAUD. ln-8 de G28 pages avec 87 figures dans le texte.

Prix : il f fr. - Pour nos abonnés 8 fr.

CHARCOT (J.-M.). Leçons sur les maladies du foie, des voies biliaires

et des reins, faites à la Faculté de médecine de Paris, recueillies et pu-

bliées par BOURNEVILLE et SEMESTRE. Un volume in-8 de 400 pages, orné

de figures et de 7 planches chromo-lithographiques.- Prix : 10 fr. Pour

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les maladies chroniques. Un fort volume in-8 de 310 pages avec figures

dans le texte et 3 planches en chromo-lithographie. - Prix cartonné il l'an-

glaise : 8 fr. - Four nos abonnés 7 fr.

CHARCOT (J.-M.). De l'anaphrodisie produite par l'usage prolongé

des préparations arsenicales. Paris, 1864. In-8. 0 fr. 50 cent. - Pour

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CHARCOT (J.-M.) et BOUCHARD (On.). Sur les variations de la tempé-

rature centrale qui s'observent dans certaines affections convul-

sives et sur la distinction qui doit être établie à ce point de vue

entre les convulsions toniques et les convulsions cloniques. Bro-

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CHARCOT (J.-M.) et GOMBAULT. Note sur un cas de lésions dissémi-

nées des centres nerveux observées chez une femme syphilitique.

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CHARPENTIER. (Voir La : vnoLr.)

CHOUPPE (H.). Recherches thérapeutiques et physiologiques sur

l'ipéca. Paris, 1873. In-8 de 40 pages, 1 fr. Pour nos abonnés, 70 cent.

CORNILLON (J,). Action physiologique des alcalins dans la glyco-

surie. - Prix : 60 cent. - Pour nos abonnés 40 cent.

CORNILLON (J ). De la contracture uréthrale dans les rétrécissements

périnéens. In-8 de 60 pages. 1 fr. 50.- Pour nos abonnés.... 1 fr.

CORNILLON (J.). La folie des grandeurs. In-8 de 60 pages. 2 fr. 50.

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CORNILLON (J.). Rapports du diabète avec l'arthritis et de la dys-

pepsie avec les maladies constitutionnelles. Un vol. in-8 de 48 pages.

Paris, 1878.- Prix : 1 fr. 50,-Pour nos abonnés 1 fr.

LE PROGRÈS MÉDICAL, 6, RUE DES ÉCOLES. 5

CUFFER. Des causes qui peuvent modifier les bruits de souffle in-

tra et extra-cardiaques, et en particulier de leurs modifications

sous l'influence des changements de la position des malades. Va-

leur séméiologiqce de ces modifications. - Prix : 1 fr. 50. - Pour nos

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miplégie saturnine et l'hémianesthésie d'origine alcoolique. Une

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DEBOVE (M.) Notes sur l'emploi des aimants dans les hémianesthé-

sies liées à une affection cérébrale ou à l'hystérie. Brochure in-8.

Prix 50 cent. Pour nos abonnés 25 cent.

DEBOVE et BOUDET DE PARIS. Recherches sur l'incoordination mo-

trice chez les ataxiques. Brochure in-8, de 16 pages. Prix : 60 c.-

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DEBOVE. Voir LIOUVILLE.

DEIIENNE (A.). Note sur une cause peu connue de l'érysipèle. Paris'

1874. In-8, 0 fr. 50. - Pour nos abonnés 35 cent.

DEJERINE (J). Recherches sur les lésions du système nerveux dans

la paralysie ascendante aiguë. Un volume in-8 de 66 pages. - Paris

1879.- Prix : 2 fr. - Pour nos abonnés. 1 fr. 50.

DELASIAUVE. De la clinique à domicile et de l'enseignement qui

s'y rattache, dans ses rapports avec l'Assistance publique. Paris, 1877,

in-8 de 16 p. Prix : 50 c. - Pournos abonnés ....... 35 cent.

DELASIAUVE. Du double caractère des phénomènes psychiques.

Prix : 50 cent. - Pour nos abonnés ............ 35 cent.

DELASIAUVE. Classification des maladies mentales ayant pour double

base la psychologie et la clinique. Paris, 1877. In-8 de 24 pages. -

Prix, pour nos abonnés 50 cent.

DELASIAUVE. Traité de l'épilepsie. Un gros volume in-8 de 560 p3ges.

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de vue médico psychologique, hygiénique, thérapeutique et légal, toutes

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étudiants en médecine, des jurisconsultes, des administrateurs et des

personnes qui se consacrent à l'enseignement. Dix volumes (1860-1870).

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pathologiques des tumeurs urineuses et des abcès urineux. In-8

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DU BASTY. De la piqûre des hyménoptères porte-aiguillon. Gr. in-8

de 48 pages, 1 fr. 25. - Pour nos abonnés 85 cent.

DUGUET et VEIL. Lymphadénome de la rate étendu au diaphragme, à la

plèvre, aux poumons et aux ganglions lymphatiques, sans leucémie. Pleuré-

sie cloisonnée. Cachexie. Brochure in-81 de 16 pages. - Prix, 60 cent.-

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taux de Saint-Louis et Saint-Antoine, recueillies et publiées par Duret et

Marot, internes des hôpitaux. In-8 de 180 pages. Prix : 3 fr. 50.

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DUPLAY (S.) Conférences de cliniques chirurgicales, faites a l'hôpital

Saint-Louis, recueillis et publiées par E. Golay et Cottin.In-8 de

150 pages, Prix : 3 fr. - Pour nos abonnés 1 fr.

DUPUY (L.-E.). Etude sur quelques lésions du mésentère dans les

hernies. In-8 de 16 pages, 50 cent. - Pour nos abonnés... 35 cent.

DURET (H.). Des contre-indications à l'anesthésie chirurgicale. Un

vol. in-8 de 280 pages. Prix : 5 fr. Pour nos abonnés 4 fr.

DURET (H.) Études expérimentales et cliniques sur les traumatismes

. cérébraux. Un volume in-8° de 330 pages, orné de 18 planches doubles en

chromo-lithographie et lithographie, et de 39 figures sur bois intercalées

dans le texte. Paris, 1878. Prix : 15 fr. - Pour nos abonnés. 10 fr.

DURET (11.). Étude générale de la localisation dans les centres ner-

veux, suivie d'une Etude critique sur les recherches de physiologie

des localisations en Allemagne. Vol. in-8° de 236 pages. Prix : 3 fr.

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DURET (H ). Sur la Synovite fibreuse et ses rapports avec la tu-

meur blanche. Brochure iu-8 avec deux planches. Prix : 1 fr.; pour nos

abonnés ........................ 75 cent.

DURET (H.). Voir DUPLAY. FEnItiEn.

DURAND-FARDEL . (M.) Considérations sur le caractère nosologique

qu'il convient d'attribuer au rhumatisme articulaire aigu ou fièvre

. arthritique. Brochure in-8 de 2U pages. 0 fr. 75.-Pour nos aborné. 50 c.

FÉRÉ. (Ch.). Etude expérimentale et clinique sur quelques fractu-

res du bassin, Brochure in-8 de 36 pages. - Prix : 1 fr. 25 Pour

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FÉRÉ (Ch.). Fractures par torsion de la partie inférieure du corps

du femur. Brochure in-8° de 8 pages avec 2 figures.- Prix : 30 cent. -

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FÉRÉ. (Ch.). Note pour servir à l'histoire des luxations et des frac-

tures du sternum. Brochure in-8. de 16 pages. - Prix : 0 fr. 60. -

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FERRIER. Recherches expérimentales sur la physiologie et la patho-

logie cérébrales. Traduction avec l'autorisation de l'auteur, par H.

DUHET. In-8 de 74 p. avec 11 fig. dans le texte, 2 fr. - Pour nos

abonnés 1 fr. 35

FOURNIER. (A.) De la pseudo-paralysie générale d'origine syphiliti-

que. Leçons recueillies par E. Brissaud. Paris, 1878. In-8 de 24 pages. z

Prix : i fr. - Pour nos abonnés ............... 65 cent.

GIRALDÈS (J.-A.) Recherches sur les kystes muqueux du sinus maxil-

laire. Prix : 1 fr. 50. - Pour nos abonnés 1 fr.

GIRALD);S(d.-A.) Etudes anatomiques ou recherches sur l'organisation

de l'oeil considéré chez l'homme et chez quelques animaux. Paris,

1866. In-4 de 83 pages avec 7 planches. Prix : 3 fr. 50. - Pour nos

abonnés .......................... 2 fr. 50

GIRALDÈS (J.-A.) Des luxations de la mâchoire. In-4 de 50 pages avec 2

planches. - Prix : 2 fr. - Pour nos abonnés 1 fr, 35

GIRALDÈS (J.-A.) De l'anatomie appliquée aux beaux-arts. Cours pro-

fessé a l'Athénée des Beaux-Arts. Compte rendu par Mlle Lina Jaunez.

Paris 1856. In-8 de 8 pages. - Prix : ............ 50 cent.

GIRALDÈS (J.-À.) Plan général d'un cours d'anatomie appliqué aux

beaux-arts. Parts 1857. In-8 de 8 pages. - Prix : ....... 50 cent-

GIRALDÈS (J.-A.) Recherches anatomiques sur le corps innominé.

. Paris 1861. In-8 de 12 pages avec 5 planches. Prix : 1 fr. 50. Pour nos

abonnés 1 fr.

GIRALDÈS (J.-A.) De la fève de Calabar. Note présentée au Congrès mé-

dico-chirurgical de France tenu Rouen le 30 septembre 1863. Paris 1864,

in-8 de 8 pages avec figures. - Prix : ............ 50 cent.

GIRALDÈS (J.-A.) Note sur les tumeurs dermoldes du crâne, Paris

1866. In-8 de 7 pages. Prix 40 cent.

LE PROGRES MÉDICAL, 6, RUE DES ÉCOLES. 7

31RALDÊS(J.-A.) Sur un point du traitement de la périostite phleg-

moneuse diffuse. Paris,.1874. In-8 de 12 pages. Prix 50 cent.

GOLAY E ) Des abcès douloureux des os. Un volume in-8 de 162 pages.

- Paris, 1879. - Prix : 3 fr. 50. Pour nos abonnés ....... 2 fr. 50

GOMBAULT. Etude sur la sclérose latérale amyotrophique. Prix : 2 fr.

- Pour nos abonnés 1 fr. 35

GUÉRIN. (A.). Du pansement ouaté ; résultats obtenus à l'Hôtel-Dieu pen-

dant l'année 1876. Brochure de 24 pages. - Prix : 0 fr, 75. - Pour nos

abonnés 50 cent.

HADDEN. Du myxoedème. Une petite plaquette in-8 de 16 pages. -

Prix : 0 fr. 60. - Pour nos abonnés 40 cent.

HAREM (G.). Leçons cliniques sur les manifestations cardiaques

de la fièvre typhoïde, recueillies par Boudet de Paris. In-8 de 88 pages

avec 5 figures.- Prix : 2 fr. 50. - Pour les abonnés 1 Ir. 70

HERAUD. (A.). Etude diagnostique sur deux cas de syphilome buc-

co-lingual. Uu vol. in-8 de 34 pages, 1 fr. 50. Pour nos abonnés.. 1 fr.

JOSIAS (A.). De la fièvre typhoïde chez les personnes âgées.Vo ? in-8°de

65 pages, avec trois courbes de température. Prix : 2 fr, - Pour nos

abonnés 1 fr. 35

KELSCH (A .). Les affections du foie en Algérie et les Variations de

l'urée. Brochure in-8' de 32 pages.- Prix : 1 fr.-l'our nos abonnés 75 c.

KELSCH (A.) Note pour servir à l'histoire de l'endocardite ulcé-

reuse. In-8 - Prix : 0 fr. 50. Pour nos abonnés 35 cent.

LANDOLT (F,.). Leçons sur le diagnostic des maladies des yeux, fai-

tes à l'École pratique de la Faculté de médecine de Paris pendant le

semestre d'été de J875, recueillies par CHARrENTIER. Paris 1877. In-8 de

204 pages. - Prix : 6 fr. -Pour nos abonnés 4 fr.

LANDOUZY(L.). De la déviation conjuguée des yeux et de la rotation

de la tête par excitation ou paralysie des 6' et 11» paires, leur va-

leur en séméiotique encéphalique, leur importance au point de vue

anatomique et physiologique, à propos d'une observation d'épilep-

sie hémiplégique débutant par les yeux et la tête (Déviation et rota-

tion conjuguées convulsives). Un volume in-8' avec une planche.- Prix :

2 fr. 50. Pour noe abonnés. Prix 1 fr. 50

LANDOUZY (L.). Trois observations de rage humaine; réflexions. In-8

de 16 pages, 50 cent. - Pour les abonnés 35 cent.

LAVERAN (A.). Un cas de myélite aiguë. 1876. In-8 de 13 p.. 30 cen.

LAYERAN (A). Tuberculose aiguë des synoviales 50 cent.

LELOIR. (H.). Contribution à l'étude du rhumatisme blennorrhagi-

que. Brochure grand in-8 de 24 pages. - Prix : 0 fr. 75. Pour nos

abonnés 50 cent.

LEROY (A.). De l'état de mal épileptique. Un volume in-8 de 92 pages.

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LIOUVILLE (H.). Contribution à l'étude de la paralysie générale pro-

gressive des aliénés. In-8, 50 cent. - Pour nos abonnés.... 35 cent.

LIOUVILLE (H.). Nouveaux exemples de lésions tuberculeuses dans

la moelle épinière. ln-8, 50 cent. - Pour nos abonnés.... 35 cent.

LIOUVILLE et DEBOVE. Note sur un cas de mutisme hystérique,

suivi de guérison. Paris 1876. In-8 30 cent.

LONGUET (F.-E.-M.). De l'influence des maladies du foie sur la

marche des traumatismes. In-8 de 124 pages, 4 fr. Pour nos

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MAGNAN. De la coexistence de plusieurs délires de nature différen-

te chez le même aliéné. In-8 de 20 pages. 0. 75. - Pour nos abon-

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MARCANO (G.).Des ulcères des jambes entretenus par une affection,

du coeur. In-8, 1 fr. 25. - Pour nos abonnés 85 cent.

MARCANO (G.). De l'étranglement herniaire par les anneaux de l'épi-

ploon. Paris, 1872. In-8 de 8 pages.- Prix 30 cent.

MARCANO (G.). Dé la psoïte traumatique, in-8 de 160 pages.- Prix : 3 fr

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MARCANO (G.). Notes pour servir à l'histoire des kystes de la rate.

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MARSAT (A.). Dés usages thérapeutiques du nitrite d'amyle. In-8

de 48 pages, 1 fr.25, - Pour nos abonnés 85 cent.

MAUNOURY (G.) Les hôpitaux -baraques et les pansements antisep-

tiques en Allemagne. Paris, 1877, in-8 de 20 pages. - Prix : 1 fr. -

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MIOT (C.) De la myringodectomie ou perforation artificielle du tym-

pan. ln-8 de 169 pages avec 16 figures intercalées dans le texte. -

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MIOT (C.) De la Ténotomie du muscle tenseur du tympan. Volume

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MONOD (E.) Étude clinique sur les indications de l'uréthrotomie,

externe. Un volume de 168 pages, avec un tableau. Prix : 3 fr.50.- Pour

nos abonnés 2 fr. 60

MONOD. (Voir Brissaud.)

ONIMUS, Des applications chirurgicales de l'électricité. Leçons re-

cueillies par Bonnefoy. In-8 de 16 pages avec figures, 60 c. Pour nos.

abonnés 40 cent.

ORY (E.) Maladies de la peau. Notes de thérapeutique, recueillies aux

cliniques dermatologiques de M. le professeur Hardy, à l'hôpital Saint-

Louis. Paris, 1877, in-8 de 40 pages. - Prix : 1 fr. Pour nos abon-

nés ............................ 70 cent.

OULMONT (P.) Etude clinique sur l'athétose. Paris, 1878, in-8 de 116

pages avec figures. - Prix : 3 francs. Pour nos abonnés 2 fr

PARROT. Clinique des maladies de l'enfance. Leçon inaugurale. Bro-

chure de 20 pages. - Prix 0 fr. 75. - Pour nos abonnés... 50 cent. *

PARROT. Cours d'histoire de la médecine. Leçon d'ouverture du 2t

novembre 1876. Paris, 1877, in-8 de 20 pages. Prix : 60 c. - Pour nos

abonnés - 40 cent. *

PASTURAUD (D.) Etude sur les cals douloureux. In-8 de 64 pages. 2 fr.

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LE PROGRÈS MÉDICAL, 6, RUE DES ÉCOLES. 9

.PATHAULT (L.) Des propriétés physiologiques du Bromure de Cam-

phre et de ses usages thérapeutiques. In-8 de 48 pages, 1 fr. 50. - Ponr

nos abonnés i fr.

,PELTIER (G.) De la triméthylamine et de son usage dans le traite-

ment du rhumatisme articulaire aigu. In-8 compacte de 34 pages,

60 cent. - Pour nos abonnés 40 cent !

'PELTIER (G.). Etude sur la cécité congénitale. Paris, 1869. In-8 de 36.

pages. -Prix 1 fr. - Pour nos : abonnés.. , 70 cent.

PELTIER (G.). L'Ambulance n° 5. Paris, 1871. In-8 de 110 pages. 1 fr.

PHILBERT. (E,). De la cure de l'obésité aux eaux de Brives-les-Bains

(Savoie). Brochure in-8 de 16 pages. - Prix : 0 fr. 60 - Pour nos abon-

nés 40 cent.

POINSOT (G.). Contribution à l'histoire clinique des tumeurs du

testicule. Brochure in-8 de 28 pages. Prix : 1 fr. - Pour nos abon-

nés 70 cent.

- QUESTIONNAIRE pour le 1" examen de doctorat. Recueil de. séries d'exa-

mens subis récemment (en 1876) à la Faculté de médecine de Paris, indi-

quant : 1° La composition du jury pour chaque série; 2° La préparation

anatomique de chaque candidat ; 3° Les questions orales auxquelles le

candidat a dû répondre ensuite ; 4° Enfin le résultat de l'examen dans

chaque série ; suivi de questions sur les accouchements, recueillies au cin-

quième examen de doctorat et aux examens de sage-femme. Paris, 1876.

ln-16 de 91 pages. - Prix : 1 fr. - Pour nos abonnés 70 cent.

RANVIER (L.) Leçons d'anatomie générale sur le système musculaire

recueillies par J. RENAUT. Un fort vol. orné de 99 fig. intercalées dans

le texte. - Prix : 12 fr. - Pour nos abonnés ........... 8 fr.

RANVIER (L.). Leçon d'ouverture du cours d'anatomie générale au

Collège de France. Paris, 1876. In-8 de 16 pages. Prix : 0 fr. 60,

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RAY111OND(c : ). Etude anatomique, physiologique et clinique sur l'hé-

michorée ,l'hèmianesthésie et les tremblements symptomatiques.

In-8 de 140 pages avec figures dans le texte et 3 planches. 3 fr. 50 -

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RAYMOND. De la puerpéralité. Volume in-8* de 258 pages. Paris, 1880.

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RECLUS (P.). De l'épithélioma térébrant du maxillaire supérieur.

Paris, 1876. In-8 de 4 pages. - Prix 20 cent.

RECLUS (P.). Des hyperostoses consécutives aux ulcères rebelles de

la jambe. Brochure in-8 de 24 pages. - Prix : 0 fr. 75. - Pour nos

abonnés 50 cent.

RECLUS. (P.) Des mesures propres à ménager le sang pendant les

opérations chirurgicales. Un vol in-8 de 144 pages. Prix : 3 fr. 50.

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RECLUS (P.). Des ophthalmies sympathiques. Un fort volume in-8 de

210 pages. Prix : 5 fr. pour nos abonnés 4 fr.

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RECLUS (P.). La fontaine d'Ahusquy, brochure in-8 de 30 pages. Prix :

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REGNARD (P.). Recherches expérimentales sur les variations patho-

logiques des combustions respiratoires. Un fort volume in-8 de 394

pages, enrichi de 100 gravures dans le texte. Paris, 1879, Prix : 10

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REGNARD. Voir BOURNEVILLE. ,

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RENAUT (J.). Note sur la structure des glandes Il mucus du duo-

dénum (glandes de Brunner). Brochure in-8 de 8 pages.- Prix 40 c.

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description d'un nouveau tube laryngien Un volume in-8 de 40 pa-

ges et 8 planches. - Paris, 1878. Prix : 3 fr. 50. - Pour nos abon-

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toxication saturnine lente. Paris, 1872. In-12 de 15 pagés. -

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les causes et le mécanisme de la circulation du foie. Un volume

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l'épilepsie. Un vol. in-8° de 60 pages. Paris, 1881.- Prix : 2 fr.- Pour

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SECOND. (P.). Note sur une observation de kyste hydatique développé

dans l'épaisseur du muscle grand pectoral. Brochure de 8 pages. -

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SEGOND. (P.). Recherches cliniques et expérimentales sur les épan-

chements sanguins du genou par entorse. Volume in-8 de 85 pages.

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SEGUIN (E. C.). Medical mathematisme. Brochure in-8° de 18 pages. -

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SEGUIN (E.-C). Registre memento d'observations, pour conserver toutes

les observations faites au lit du malade. Paris, 1878. - Prix. 60 cent.

SEVESTRE. Voir Charcot.

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des enfants ; un beau volume in-8° de 340 pages; prix : 8 fr.; pour nos

abonnés, prix ........................ 6 fr.

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aigus de l'adolescence. Un vol. in-8 de 44 pages. Prix : 1 fr. 50. -

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orné de gravures représentant les différents modes de castration employés

par ces fanatiques. - Prix : 1 fr. 50. - Pour nos abonnés... 1 fr.

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tuberculose. Grand in-8 de 112 pages, avec 2 planches en chromo-litho-

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THAON (L.) Clinique climatologique des maladies chroniques. - 1,

fascicule : -. 1 ? 111111,1U pulmonaire. Un volume grand in-8 de 161 pages, avec

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de la tuberculisation des organes urinaires chez la femme Bro-

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nes du coeur avec ou sans lésions correspondante des parois.

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TURNER. (E.). Histoire de la circulation du sang par Flourens. -

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par M. Chérean le 15 juillet 1879. Brochure in-8 de 16 pages. - Prix :

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VIDAL. Du pityriasis, leçon recueillie et rédigée par de BEURhinNN. in-8

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VILL. : RD (F.). De l'aphasie ou perte de la parole et de la locali-

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F. V ! ))ard. Un volume in-8 de 128 pages. Paris, 1870. Prix : 2 fr.- Pour

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