1860
JOURNAL
DU
MAGNÉTISME
BËUIUt
Pai' : Société (le Maynétiseurs et de ülédccins
sous LA DIRBCTiOH
DE M. LE BARON DU POTET.
La vérUé, n’iinporic par quelle bouche; le bien, n'importe par queile^i mains.
-6©3—
TOME DIX-NEUVIEME.
«• SERlb.
PARIS.
BUREAUX ; nue de beaujolais, 6
(PALAIB-KOTAL)
18f.O
JOURNAL
DU
MAGNETISME.
----- ■ î
DE LA SITUATION DV IKAGNÉTISNE.
H Mon cher maître,
(( J’assistais dernièrement à l’une de vos séances expérimentales de magnétisme, et j’ai été frappé du ton d’amer découragement qui se faisait sentir dans l'allocution que vous adressiez à l’assistance avant de commencer les manipulations magnétiques.
Tom XIX. — NO 73. — i» Sîrib. — 10J»nvisii 1S80. t
H Quoi ! votre parole (»'cliimircmont cliaiulect color/-e avüit sembl^ sg rQfi'qidir. A votre cnt|iousiasme liabiiuçl ayez-vous laissé supcédef l'îjijattcpPiH? L’iinpi'cssion (|qi vous dominait au moment où vous improvisiez a sans tlout(' disparu, et vous seriez pi'ut-âlre Jjien embarrassi’i do \(ms on rendre compte ¡i vous-même. Cependant deux petits articles de vous, qui ont paru dans le journal, àpropos do vos f^ôances du mercredi, témoignent que vous êtes sous l’empire d'une préoccupation qui n’est pas tout à fait passagère.
n Chez !es êtres intuitifs, ces sortes d’émotions involontaires ont une valeur, et ce qu'on appelle chez eux pressentiment, divination, est presque toujours — pour ne pas parler d’une façon plus absolue — la déduction inconsciente de l’appréciation des circonstances extérieures qui préparent et doivent produire le fait pressenti.
« Je vous ai toujours considéré comme doué de ce mélange de sensibilité et ^e sagacjté prime-sautière qui constitue la faculté (i’iptuition. Y a-Ml^onclàqp pronostic fâcheux pour la cause m^gnôtisnf^e? Vpus, apôtre intrépide du magnétisme depi^is^^ârat(te vous vous lassez, vous vous découragez — pjre ^flci^re — ypus êtes triste.
«Lagij^re tiu puyerte que voua avez soutenue
toute votre yie semblait se calmer se ranime. Vous croyiez qu’après les çopbatsque vous avez livrés, le temps allait doucement et sans secousses faire triompher l’idée dont vous avez si longtemps tenu \e drapeau ; et vous voyez qu’il y a encore des luttes à soutenir. Vous regardez autour de vous, et ceux sur lesquels vous vouliez vous appuyer, vous les trouvez dispersés, divisés. — Vous êtes triste.
1 Ceux sur le dévouement desquels vous aviez le droit de compter, vous les trouvez hostiles. — Vous êtes triste.
ï Les grands instruments de propagande que vous avez largement contribué à créer, les sociétés magnétiques sont faibles et languissantes. — Vous êtes triste.
u Vous voyez le charlatanisme et l’avidité mêler leurs spéculations à nos efforts consciencieux et ternir de leur re/îet
impur la liimière (pie nous essayons de làire luire. — Vous êtes U'iste.
« Ceux - là qui restent ^l’oupés autour de vous sem-hlcm tièdes : eu ce niouicni môuio vous vous dites que la foi (le celui |ui vous écrit ces lignes n’est pas cette fol enthousiaste et sans hésitation qui a fait votre force et votre puissance, - et vous ètos triste.
(c En un mot, vous avez travaillé et sué ; votis avez labouré et semé ; voua ne voyez pas la récolte mûrir, — et vous fttes triste.
u N’est-ce pas cela, cher maître, et n’ai-je pas, mieux que vous peut-être, compris les causes de votre hésitation et de l’amertume qui déborde de vous eu ce moment?
« Et mol aussi, je crois être un peu intuitifet jevousle dis : le triomphe du magnétisme est prochain. 11 y a longtemps que cutte fol dans le triomphe de l’idée pour laquelle je combats, huoible soldat, me soutient dans la lutte ; mais aujourd’hui cc n’est plus chez moi un espoir vague, incertmu, éloigné. C’est la certltuile nette, précise de la victoire de l’idée magnétique, de sa victoire à courte échéance. Entendons-nous bien. Je dis la victoire de l’idée et non le triomphe de ses défenseurs. Avez-vous jamais cru qu’on se faisait apôtre comme oii se fait avocat d’une théorie officielle pour récolter des places ou des pensions? qu’on s'engageait comme volontaire militant parmi les novateurspour y gagner quelque bâton de maréchal ? Allons donc I Quand on se lance dans une pareille carrière, on doit s’attendre à récolter la raillerie, le dédain et pire. Le bâton de maréchal d’un apôtre ne peut être que la palme du martyre. C’est comme ça, et non autrement. Mon enthousiasme est froid et réfléchi,—vousme l’avez plusieurs fois reproché directement ou indirectement, —aussi je neme suis jamais fait d’illusion àcet égard, et je mesuis toujours dit que ceux qui craignent les ronces et les épines, qui ont peur des casse-cou et des précipices, n’ont qu’à suivre tout bêtement la grande route.
K Je me crois intuitif et j’écoute toujours cette voix Intérieure qui tend ii me faire conclure avant d’avoir raisonné.
mais je ne m’y fie qu’après examen, ot lorsque les déductions vélléchies et méditées sont venues la confirmer. Je n'accepte pas sans contrôle les intuitions des sujets qui m'ont donné des preuves indéniables de luciditô, et je suis loin, très-loin demecroii’e de première force en intuition ; je n’accepte pas à la légère mes i)etits talents de sorcier. Et si je vous dis : le triomphe du magnétisme est proche, croyez (jue ce n’est pas sans avoir bien pesé la force et la fail)lesse de la cause, sans avoir bien examitié les circonstances intérieures et extérieures. Voyez plutôt :
« Vous avez tout d’abord, pour amener à l)ien la cause magnétique, tenté la voie scientifique; c’était la bonne. Et vous avez échoué dans cette voie, parce que c’était la bonne. — Je fais du paradoxe, n’est-ce pas ? 11 y a deux sortes de vérités : la vérité reconnue, acceptée par tout le monde, rebattue, passée à l'état de lieu commun, et qui fait une réputation de penseur à celui qui la rebrasse pour la millième fois en l’habillant de mots vides et pompeux, en la revêtant de phrases creuses et sonores ; et puis la vérité à laquelle le public n’est pas habitué, et qui fait en général la sottise de se présenter simple et nue. Celle-là on lui crie : Fi, la vilaine ! va te cacher. Et on l’appelle paradoxe. — Je reprends. Vous avez échoué, et vous deviez échouer dans la voie scientifique, parce que c’était la bonne. Quelle est, en effet, la bonne méthode pour faire triompher une idée sinon d’amener sa reconnaissance parles savants compétents, chargés d’enregistrer le catalogue des connaissances humaines, et, — notez bien ceci,
— d’en conserver le trésor? Rien n’est plus fiuidique que la pensée, et ce n’est pas dans des vases poreux qu’on peut conserver les fluides. 11 faut un vase qui ne se laisse pas traverser. Donc, — et mon paradoxe va vous paraître tout à l’heure une vérité à la façon de M. Lapalisse,—donc les corps savants doivent être compactes, imperméables ; il faut qu’ils soient semblables à une.... à nn.... —c’est embarrassant, — à une amphore, — voilà un terme convenable — à une amphore qui ne se laisse pas pénétrer. Vous avez pour armoiries trois pots..., maisj’aiadoptélemot amphore, disonstrois amphores.
Eli l>i(în ! ](!s acadómics sont des ampliores de fer, et vous, si vous aviez continué à vous lieurter à elles, vous auriez été ranij)liore de leri-e, et vous vous seriez fêlé.
n Vous et les autres magnétiseurs, quand vous avez eu constató 1 imperméabilité des amphores académiques, vous vous êtes adressé.? à celui qui, selon Voltaire, aplus d'intelligence et d’esprit que les plus intelligents et les plus spirituels, k foui le vwndc, au public ; et le public, grâce nos efforts persévérants, sans s’occuper de théorie, sans raisonnement, frappé par l’évidence et la multiplicité des faits, le public, qui n’est ni amphore ni imperméable, s’est laissé pénétrer par l’idée. Elle est partout, elle n’est plus discutée, tout en est impregné. Théâtre, romans usent et abusent du magnétisme. Les maîtres en littérature, et, pour ne citer que des morts, Balzac, Eugène Sue, Frédéric Soulié, puis le fretin, les littérateurs à la suite, les journalistes sérieux et les chroniqueurs , parlent du magnétisme, non pas pour le discuter ou le propager, mais parce que c’est une chose du domaine public. L’idée est vulgarisée. Il ne lui manque plus que la consécration oITicielle, sa reconnaissance par les corps savants, qui doit, non pas conduire à son triomphe, mais l’enregistrer et le consacrer.
a L’amphore académique est plongée dans le milieu ambiant, dans le monde des idées courantes qui n'y entrent pas, parce que, comme je l'ai dit, elle est imperméable, et nulle idée nouvelle n’y pénètre i moins que son niveau ne s’élève et qu'elle ne passe par-dessus les bords. Tout est là. L’amphore est-elle débordée, ou va-t-elle l’être ?
«11 eût fallu, — et dans la limite de mes moyens qui étaient insuffisants, j'ai tant que j’ai pu poussé à la roue de ce cOté-Ià, — il eût fallu , pour hâter le moment, que les magnétiseurs fissent à temps une évolution, et, reprenant la voie scientique, cherchassent à élever le niveau de leurs connais-sances et de leui's travaux. Mais le magnétisme avait dû sc constituer pour la propagande populaire, et les éléments dirigeants, c'étaient le sentiment, l’enthousiasme, et, disons-le,
surtout l’amour du merveilleux , le? éléments les moins pi't-pres à la métIio'Je soienlifiquc.
«Lesêtrescollcclifs, les groupes, pas plus queles iiulividtis, ne peu\entse transformer, ac((uûrir de nouvelles aptitudes sans subir do crise. Le magnétisme subit eu ce moment celle qui doit le rendre fécond. Qu’est-ce qu’une crise en réalité, sinon le désaccord entre les parties constitutive? de l’ôtre en voie de transformation? Tel organe est déjà, régénéré, devenu apte à la fonction nouvelle; tel autre u a pas accompli encore son évolution. J)e là, les tiraillements intérieurs d’où résulte la souffrance. Vous aensitif, qui ressentez d’instinct tou8 les chocs et les contre-coups qui se produisent autour de vous , vous éprouvez personnellement la langueur de la cause qui s’est quasi-incarnée en vous-même. Gai', abandonnant votre première voie, voua vous étiez fait principalement l’apôtre du magnétisme d’eotbousiasme. De l’enthousiasme en magnétisme au mysticisme il n'y a qu’un pas ; aussi avez-vous un instant mis le pied dans cette région hasardeuse. Beaucoup de vos disciples y sont entrés à plein corps. Vous avez senti que la cause du magnétisme positif, scientifique, De devait pas être confondue avec celle du spiritualisme, et, sans reculer, vous n’avez pas voulu abandonuer le terrain que vous sentiez ferme sous vos pieds.
u La séparation des deux causes est accomplie. La liaison se refera plus tard, dans une synthèse supérieure. Les magnétiseurs enthousiastes, qui n’avaient pas voulu ou qui n’avaient pu l’étudier sérieusement au point de vue positif et scientifique, se sont rués à esprit perdu dans cette voie nuageuse. Je les plains pour la plupart sans les blâmer. 11 y a toujours quelque chose de grand ilans l’audace. Mais je les plains, parce que j’en ai déjà vu un certain nombre devenus complètement fous, et que plusieurs, trop d’entre eux, sans être encore arrivés àla folie caractérisée, ont, dans de certaines limites, vu s’aflaiblir leur faculté de raisonnement. 11 y a, dans l’esprit humain, une certaine tendance vers le merveilleux ; comme toutes les tendances, il est bon de la cultiver j mais si un exercice, trop considérable pai rapport à l’exer-
cice (Iti son contie-poids, le raisonnement, lui fait prendre lin développement exagéré, l’équilibre est rompu , et la raison périclite. Une chose remarquable, et que chaque page de l’histoire des luttes religieuses démontre surabondamment, c'est que le mysticisme est surtout dangereux pour la raison, quand il s’appuie sur la/i^jinc, au Heu de découler de I'amoub, vraie base de toute idée religieuse ; et pour me faire bien comprendre sans craindre la vulgarité de l'expression : malheur au cerveau dans lequel le mysticisme tourne à l’aigre.
( Nous tous, magnétiseurs qui n’avons pas voulu abandonner le terrain de l’observation positive et du raisonnement logique, veillons à ce que la cause du magnétisme reste distincte de celle du spiritualisme, toujours disposés à examiner froidement les phénomènes qui nous seraient présentés par les spiritualistes bienveillants, mais évitant avec soin le contact malsain des mystiques haineux et pleins de fiel.
KÂveo cette précaution, le magnétisme, devant la science, aura immensément gagné par la retraite de ses partisans ennemis du raisonnement et de l'examen réfléchi. Cen'estqu'en se concentrant que les substances acquièrent de la consis^ tance. Que les vapeurs qui se sont échappées s'évanouissent en fumée, ou qu’elles soient destinées à fournir une essence précieuse, la partie solide reste — conquête accomplie.
« Dégagé de ses éléments fugaces et insaisissables, le petit monde des magnétiseur qui, longtemps repoussé, avait pris l’habitude de se tenir comme en dehors des autres sciences, et, affectant des allures mystérieuses, semblait se réfugier dans l'obscurité des sciences occultes, ce microcosme v& prendre dans les sciences le rang qui lui appartient, constituer une branche des connaissances humaines, lien entre la physiologie et la psychologie qui ont tant de peine à s’accor> der ensemble. Le magnétisme ne sera pas touc, comme l'ont rêvé des enthousiastes, mais il sera quelque chote. Pas de vanité puérile, et faisons comme Mahomet. Si la montagne ne vient pas à nous, allons à la montagne. Oui, voici venir le triomphe de notre cause ; mais ce no sont pas les magnétiseurs qui auront conquis le monde. C'est le monde qui aura
conquis le magnétisme en s’assimilant pelii à petit les idées que nous avons propagées.
«Les magnétiseurs entbousiastes, liommes de sentiment avant tout, qui, dans la phase de vulgarisation, devaient, par la nature même de leur organisation, prendre la direction du mouvement, étaient, comme tous les hommes de foi, entiers et absolus, peu tolérants. Ils avaient fondé une sorte d'orthodoxie, de dogme doctrinal, et repoussaient volontiers le libre examen. Aussi ne faut-il pas s’étonner que la propagation idtlaissé en dehors de la hiérarchie quasi-ofllcielle du magnétisme presque tous les esprits sérieux.
« Individuellement les savants sont heauconp moins hostiles à leurs idées que ne le pensent les magnétiseurs. Les méde-dns instruits pour la plupart reconnaissent les piiocipes magnétiques, sans savoir au juste leur délimitation précise. — La connaissons-nous bien? Ce n’est guère entre eux et nous qu’une question de plus ou de moins assez mal définie.
XII dépend de ceux qui restent chargés de la cause du magnétisme de bâter son acceptation officielle en aidant seulement , en dirigeant à distance pour ainsi dire le mouvement qui se fait autour d'eux.
«Les apôtres du Christvouldentréformer lasociété, et cependant exclusifs, ils repoussaientles incirconcis. Saint Paul, un peu malgré eux, prêche la vocation des Gentils, et la civilisation est conquise, ouplutôlle monde civilisé, lentement infiltré de l’idée, se l'approprie en la modifiant, la fait sienne et se transforme. Le monde officiel était débordé. L'amphore académique l’est-elle en ce moment à son tour ?
«Assuréraentet de tous les côtés. M. Burq, avec l'autorisation des chefs de service, a pratiqué dans la plupart des hôpitaux de Paris des expériences magnétiques, relatées dans sa thèse doctorale.
« La société médico-psychologique a mis officiellement à l’étude les divers états magnétiques. M. Louis Figuier, dont le nom fail autorité dans la presse scientifique, fait par^tre en ce moment un ouvrage où, quelles que soient ses explications, il consacre la réalité des phénomènes du magnétisme.
Knlin M. Velpeau , qui présente l'électro-biologie, oul’hyp-uolisine, ou l’état de charuie comme une dôconverte toute neuve, vient de rendre compte officiellement à l’Acadéinle (les sciences d’une opération pendant l’insensibilité magnétique (1).
(( Ce n’est donc plus d’organiser un noyau de sectaires qu’il s’agit maintenant. Le mouvement doit prendre un caractère expansif.
«Tenez, cher maître, vous m’avez fait voiries gravures sur bois destinées i votre procliain ouvrage, et dont vous avez promis la piimem' aux abonués de votre journal. 11 en est une parmi elles qui serait très-bien placée ici, qui illustrerail, aiderait à comprendre ce qui me reste à vous dire.
ExOD£ , CÜ4P. XVII.
u 10. Josué fit ce que Moïse lui avait dit, et il combattit contre Amalec. Mais Moïse, Aaron et Uur montèrent sur le haut de la colline.
« 11. Et.lorsque Moïse tenait les mains élevées, Israël étiut victorieux ; mais lorsqu’il les abaissait un peu, Amalec avait l’avantage.
«12. Cependant les mains deMoïse étaient lasses et appesanties : c’est pourquoi ils prirent une pierre, et, l’ayant mise sous lui, il s’y assit, et Aaron et Hur lui soutenaient les mains des deux cotés. Aussi ses mains ne se lassèrent point jusqu’au coucher du soleil. »
(f ) Cet article devait paratke dans le numéro du 35 décembre 1S59, rouia M. Plérart a eu beMin !«> U place qui lui était destinée. Depulaque j'ai Écrit ccsligoes.l’iiypnolisme a fait beauooupde bruit. Des gens lirtwia ont écrit que t'iiypnollsme c’est lomagniliime.Si fhypuotisme, découvert en 18«, est le magnétisme, tout nalureilemont le magnétisme, connu depuis prÉs d'un siiclo, esl l'iiypnotisme, et alors le docteur Braid n’au* rüil découvert qu'un mot.
Holw tenait ses mains étendues,
Et Israël italt victorieux.
{Ouvrage de U. 1» baron (la Poul.)
«Pendant dès siècles, Vidée du magnétisrtifeét^trestéèen--rouîë dànà les ténèbres des sciences occultes, ôJjpl’lDiéë par les erreurs de la superstUion. Révélée à quelques adetjtes par Meaitiel', elle àttii-e d'abord l'attention pat des merveilles; pulis méconnue, sourdement persécutés, mais soutenue, diriè^ par quelqués grands coftura méconnus de la foule, Püÿbégur, Delteuie èl qüelque» autres, éllé prend conscience d’elle-même et veut conquérir sa place au soleil. Alors initié par ces grands esprits vous prenez la direction du mouvemeat pour conduire le magnétisme à la terre promise, e’est-îk-dire pour lui faire prendre rang dans la science. Vous rassemblez ce peuple autour de vous, et vous pârteî plein de foi, accomplissant des merveilles. Vous marchez devant vous, toujours guidé par l’idée lumineuse, et vous irouvee autour de vous le désert.
u Quarante anuéesvousluitez ei'rantdaosce désert, dis««
plinant à grand’poine cette fotile àl’eineiKlement dur, et dont la plèbe se toui ne si souvent vers l'adoriilioii du veati d’or.
Il Votre petit peuple est devenu une niultiiuile fjue vous connaissez à peine, tant les éléments s'en sont renouvelés depuis que vous avez quitté la terre d'Figy pie. Knfin, vous apercevez la terre promise. Vous sera-t-il donné d’y entrer? Pas de préoccupation personnelle. Ce qui importe eu ce moment, c’est de soutenir et de diriger l’effort de ceux qui pénètrent les rangs ennemis. Tenez hauts le cœur et les bi'as, et si, comme Moïse, vous sentez un instant de défaillance, comme Moïse, vous trouverez des disciples pour vous souteuirde leurs bras et de leui-s cœurs.
«Agréez, etc.
Paris ,*16 décembre 1859.
Il A. Petit D’OaMOV; »
Mon très-honorable collègue.
Oui, je suis U'iste, et ce que je vois est peu propre à me rendre gai. N’est-il pas vrai que le magnétisme présente dans son progrès une anomalie incroyable? Toutes les autres découvertes ont fait leur chemin plus ou moins rapidement, et les obstacles qui s'opposaient à leur marche ont tous été vaincus. Quant au nmgnélwne , les prêtres ne veulent point en eotendrepai'ler, bien que lui seul puisse donnei'la certitude d’une antre vie et d’une âmeimmoitelle, ce dont ils semblent peu soucieux.
Les philosophes le rejettent mal)(résoji utilité, car le ma-guétisme donne une clef pour péiiéti'er à travers les siècles et refaire l’histoire du inonde moral et du monde physique.
Les savants de nos jours sont tellement iffitora/iin des lois morales qu'ils repoussent le magnétisme, paixe que cet agent fait pénétrer dans le domaine de la vie et des idées et permet de déchiffi^er l’énigme de l’eiistence,
Les médecins ont horreur du magnétisme, parce que cette force, habilement dirigée, peut guérir beaucoup de maladies et donner lieu ii l'observiUion de phénomènes bien pro»
jires à détruire les physiologies nientenses des écoles et jetci' un joui' tout nouveau sur le i>eu de valeui' de leui' prétendue science. On peut dire à tous :
Vous vousvantez de vos arts, de vos sciences, de vutre philosophie, de votre religion, vous inspirez de lapilié àriiomjue aux sens rassis qui vous cxauiiiie et vous considèi'e ; et s'il n’y avait point aujourd’hui de lai'mes, de vertiges et de crimes comme onn’euvitjaniaisdanscettecomédieiiumaiuedontil est témoin, il soui'irait et croirait ([ue licn n’est séi'ieux. Non, il ne reste plus qu’un dévergondage d’opinions, qu’un amas de systèmes où le matérialisme a la j)lus large place. Allez donc jusqu'au bout, savinits de toutes les écoles, le magnétisme pouvait empêcher cette décrépitude et donner un immense élan à la pensée, car en lui est renlèrmù un élément nouveau propreàreconslituer la société sur des bases d'où la raison ne serait poiotbannie. Ah î vous viendrez ànousforcément, mais trop tard, lorsque vous aurez vu tout se flétrir autour de vous et qu’il n’y aura plus de croyances, niais seulement un dout« universel : temps plus proche qu’on ne pense, où la force remplacera la justice, où l'argot de la coulisse et des barrières sera le langage usuel et où nous aurons devant nous des Peaux-Rouges, le casse-tête et le couteau du sauvage.
II faut que le niveau des sciences morales soit descendu bien bas pour que de nos jours le magnétisme humais soit si peu compris, et que tant de phénomènes admirables qui dévoilent les facultés de l’âme ne soient vues par la foule que comme une chose curieuse seulement et propre un instant à distrure l’esprit: Robert Houdin, Bosco, etc., ne font-ils point aussi des tours charmants, et l'avantage est certaine-mentde leur côté. Le public, hébété par les ««iwii#, place sur la même ligne et les tours de gibecière et les merveilleux résultats de la puissance humaine.
Qui donc ose parler des sommités médicales de nos jours, de ces princes delà science moderne? Tous ces bâtards d'Es-culape ne comprennent rien à la vie et celui d’entre les humains qui se livre à leur faux instinct, court un risque certain. Si les hommes réfléchissaient un instant sur le peu de
valeur (b cet arl et sur ses tlangera constants, la peur les saisirait, et riicliafaudage de cette prétendue science s’écroulerait à l’instant.
Ai'rètons-iious ici. A quoi bon, d’ailleurs, signaler le péril? Les humains sont comme ces éphémères qui se précipitent sur la lumière d’une lampe, croyant que cette lumière est celle du soleil lui-raeme. Dans le moyeu âge, lorsque des cher-cheui'S comme moi étaient conduits au bûcher pour criuie de magie, la foule battait des mains, et tous les seigneurs de la cour, des princes de l’Eglise allaient en riant présider à ces sacrifices impies, et qui faisaient douter de Dieu, car ils montraient les lettrés plus altérés de sang, plus féroces que les tigres et les hyènes, et c’était au pied du Christ que ces scènes de Cannibales avaient lieu.
Aujourd’hui, on ne brûle plus, nos savants sont plus cléments que leurs pères, mais s’ils ont plus de tolérance,ils ne montrent pas plus de sens. Lorsque nous les primes pour juges, ils nous llétrirentautant qu’ils le purent et signalèrent au pouvoir les hommes inolFensifs et sincères qui leur avaient apporté la vérité. Ah I je sens qu’en ce moment la colère chez moi déborde et que la haine remplacera la pitié. J'ai honte de vivre et, comme ce personnage d’une comédie moderne. Je voudrais m’en ailer. Mais ce serait un tort de partir avant le temps; d’ailleurs, je suis moins malheureux que tous ces grands seigneurs de la science officielle; quoique non enru-bané, mes sens ont été plus i)ai'faits que les leurs ; et loraque, ayant subi la loi commune, j’aurai cessé d’être, la vérité que je défends survivra et suffira pour flétrir leur mémoire.
Baron du Potet.
CAS D'HYPNOTISME
BIEN AVAM' I.’lN\KNTION «ES ACADEMIES Action du principe divin.
El l'Eternel Dieu nt tanber un proroiid iommeii Sur Adam, ol il s’endormit..
(GtKÉiB.chnp. ï. V. âl.)
Nous avoDS demandé à un de nos collaborateui's [ui sait tout, comine on he cesst de le lui répétei', ce que c’est que l’hypnotisme, qui fait tant tle bruit en ce moment dans la presse. Voici ce qu’il nous répond :
« La glace est rompue, la médecine ofilcielle ouvre ses rangs au magnétisme animal et à la biologie, et c'est un de leurs plus rudes adversaires, le docteur Velpeau, qui leur sert d’introducteur dans le sancluaii'e, eu faisant ainsi la fraude stinsle savoir. 0 Bellei'opbou!
• Il eal vrai [ucces tlcux l'oiiiaiiaroseM se sont déguisés en gentilslioinines {çreca; mais gare qu'on ne les reconnaisse! M. Velpeau, qui est cxpétiitif, comme on sait, n’Jiésiterapas à leur enlever le pli et le surplis, pellexel super pelici: de prêtres d’Esciilape dont ils se sont allublés, dès qu’il apprendra que l'hypnotisme n’est que le magnétisme et le biologisme aQiëricain.
« Il est probable que ce sont les esprits de Mesmer, de Puysegur, de Deleuse et de Foissm- qui ont voulu se venger de l’Académie, en inspirant aux docteurs Jimes Braid, Paul Brocu et Aiunt, l’idée de travestir le somoiuubulisme en hypnobatase, les magnétiseurs en hypnobates, et les opérations saoglautes, sans douleur et sans chloroforme, en hyp-notomie,
« Le toilr est bon et l’hypaothérapie va prendre rang k côté de l’hydrothérapie, de rhoméopathie, en attendant la chromopathie et l’idéopathie.
o On ne dira plus je vais vous endormir, mais vous hypnotiser ou vous hypno$tiquer, cela n’effrayera plus les malades, qui tremblaient de se faire mf^nétiser« oataleptiser et paralyser. Grâces soient rendues à l’inventeur de Xhÿpno-morphisme, ou plutôt de\hypnosisme (du grec hypnos, sommeil, — des nerfs, ajoute Paul Broca), qui traite les mesmé-i-ates de charlatans et professe le plus profond mépris pour le magnétisme animai. O idem ! trois fois idem I Esculape vous hypnoüse et vous révèle ce que faisaient les ascléptades dans les hospices magnétiques de Home, où l'on n'avait pour toute pharmacopée quela»unu«Afiitvades carabins et des infirmiers 1
u What a do for Tiothinÿ à propos d'une opération sanglante faite à l’hôpital Necker sans douleur et sans chloroforme, et qui n’est que la répétition de celle que Jules Cio-quet a faite il y a vingt ans sur madame Planton, laquelle opération est parfaitement semblable ù des centaines que le docteur Esdaille a répétées à l’hôpital de Calcutta,suc les malades« que ses mombreux élèves endormaient et catalepti-saient d’avance, non pas toujours saut pi^ine, car il y a
des natures réfi'actaircs au Iluide magnétique et même au fluide galvanique; c’est ce qui ne tardera pas à se présenter dans les hôpitaux ofliciels, dûs demain pcut-ûtre. Nous ferions volontiers le pari qu'il ne s’écoulera pas un mois avant que le docteur Velpeau ne vienne avouer componctueusement qu'il a été victime d'une illusion et que Xhypnotisme n’existe plus, attendu qui! aura aiteiuiu plus d'une heure sans que le slrnbUme ait produit le moindre elTet; car il faut savoir loucher sur un point brillant 2>lac6 à quelques décimètres du nez, avant que la catalepsie se déclare. Piiilipps faisait tenir son disque magique dans la main gauche.
« Or, tous les sujets ne sont pas, comme tous les magné-tiseura le savent, également sensibles aux eflets des passes magnétiques ou de Yhypnobalisution, qui ne sont, nousTaf-firmons, qu’une seule et même chose. On aura beau crier : cher docteur, attendez; demain, aprës-demaiu, dans huit jours peut-être, nous réussiroDS. Le docteur ne fera qu’un bond de l’hôpital à l’Académie pour traiter les hypnobates comme le médecin Noir qui s’est permis de guérir M. Sax d’unlipôme cancroïde dont M. Velpeau n’osait pas le débarrasser, sachant que ce serat tuer une illustration très-retentissante.
1 L’abbé Moigno sera bien heureux de pouvoir crier alors : A bas les hypnothtes, les spiritistes, les tabulisles et les mé-üîanimites, et le Moniteur des sciences médicales et pharmaceutiques devra, par conlre-coup, décbii'er le rapport du docteur Dittmiv et de son confrère et compère Léon Gros, qu'il vient seulement de publier après six années d’hésitation, d’informations et de confirmations, sur un traitement magné-tico-somnambulique des plus extraordinaires, puisqu’il ne s'agissait de rien moins que de tirer du cer\'eau d’une jeune lille un grand insecte miriapode, qu’elle sentait et voyait circuler dans sa cervelle; ce qui fut fait à l’aide d’une incision cruciale pratiquée dans le cuir chevelu, à la place et au moment oCi l'insecte traversait la botte osseuse, eu suivant le conduit d’insertion d’une artèi-e, d'une veine et d’un nerf, qui pénètrent, comme on sait, du dehors au dedans du péri-
cn'ine. C.’Mt la patiente olle-même qui a arraclift avec ses doits une pat'tie du maudit ver, et les pinces iludocteur Gros qui ont attrapé le reste en trois temps. En voilà une paumée 1 vont s’écrier les diplômés. Pour le croire il faudrait le voir, et encore 1 Précisément comme ceux à qui l’on parle des invisibles, et qui vous répondent : faites-moi voir un invisible hic el nnnc! et comme le spiritiste ne peut pas, il est bien et dûment battu.
« Il n’y a pas de moyen plus sûr pour mettre au pied du mur les liypnobates que de se cnmper en face d’eux en leur disant ; bypnobatisez-moi; je vous en défiel Ergo, l’/iÿ;>-nobaiose, le biologiame, le mfsmérisme, le spiritime, ne sont que do charlatanisme, de l’illuaiinisine, de la démonomanie, delà pure folie enfin, dont on ne délivrera la terre qu’en rallumant les bûchers de feu Torquemada, seul procédé efficace contre la sorcellerie et la reviviscence de M. Doyère, Croirait-on qu'ils sont déjà plus d’un million en Amérique et qu’ils se multiplient d’une façon inquiétante sur le vieux continent? Il se fonde même de tous cütés des sociétés de magnétisme, de spiritualisme, de rûtiona/isme, ûebioiogime et A'eniran-sisme, et chaque jour voit paraître un livre nouveau, créer un journal pour propager ces dangereuses épidémies, sans que la police s’y oppose. Nous vous annonçons donc, avec certitude et sans être sorcier, que la fin du monde approche tous les jours de vingt-quatre heures.
K JODABD. »
(Extrait du Progr's international du 18 octobre 1859.)
On écrit de Montargis au Journal du Loiret :
Cl Les expériences de catalepsie et d’anesthésie du docteur Broca, communiquées à l’Académie des sciences par le docteur Velpeau et qui occupent en ce moment la presse ne sont pas sans danger. Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de s’abstenir de toute tentative, sans la présence d’un
médecin éclairé. Des phénomènes qu’ils ignorent, ites neci-lents graves peuvent se produire à la suite de ces expériences. C'est ce qui vient d’arriver à Montargis.
• Dimanche dernier, jour de Noôl, deux jeunes gens appartenant à la meilleure société, ayant toute l'instruction, toute l’espérience nécessaires, s’entretenaient de la nouvelle découverte dans une maison tierce. L’un admettait la poiisiijilité lies résultats annoncés, l’autre émettait des doutes.
« D’un commun accord, ou résolut de tenter l’expérience immédiatement. On prit une cuiller d’argent dont la parlie convexe, vivement éclairée, fut tenue dans une position fixe et un peu élevée. Celui qui avait confiance tint les yeux ilxéa sur cette cuiller, la tête un peu renversée en arrière. Au bout d'une minute et demie, il perdit connaissance et s’évavouit. On voulut lui rendre le sendmeot à l'aide des laoyena indiqués, mais bientôt les accidents nerveux les plus violenta se produisirent.
«Tout le monde était épouvanté.On courut chercher le doe teur Huette, qui heureusemeut ae trouvait chez lui. Les crises se succédaient avec l'apidité. Le docteur parvint à les calmer à l'aide d’une médication spéciale qui fit le plus grand bien au patient. Néanmoins, de nouvelles crises se produisirent en-cor« dans la soirée à des intervalles éloignés, et le malade eut une nuit fort agitée.
« Aujourd’hui, il est complètement rétabli et il ne ressent qu’une fatigue très-supportable; mais il se promet bien de ne plus risquer une expérience, avant que la science n’ait dit son dernier mot,
Il Qu’on se figure, en effet, un pareil accident survenant dansun cercle depersonnes inexpérimentées que la peur égare encore, loin des secours?... Le mieux est évidemment de s'abstenir. »
Abl« du lUdaeleur. — On ne tlult ni boire ni mvnger, II no faut poi même marclier sans une décision de l'Académie, parce r]u’on pciit Avoir nue indlgetUun et tu oas«r i^ jambe ; unit on doit voter une cuiller d’argent i U. Broco el 6 M. Velpeau puur avoir trvyvé on 1839 le lotntnsü nirvtux, inconnu avant eux uummc chacun Eait. t>.
Dli PIIUÉ\OLO-MAC\ÉTISME.
H Monsieur le baron,
(I Les quelques lignes que j’ai l’honneur le vous adresser anjourd’liui ne sout pas précisément une réponse \ l’article de M. A. Falaize sur ses essais raagiiético-plirénologiques , carjeii’aipoint l’intention d’analyser cet écrit cpii, du reste, n’est pas dépourvu d’intérêt, mais elles pourront servir à élucider une question dont ou ne s’est peut-être pas assez occupé, et qui mérite cependant toute l’attention des hommes sérieux. Quant à moi, jo crois l’avoir envisagée sous presque toutes ses faces ; et, si vous me le permettez , je vais vous faire part du résultat de mes propres expériences qui ont été assez nombreuses, et qui ont fini par me prouver que la phrénologie est à peu près nulle comme auxiliaire du magnétisme.
« Lorsque j’assistai, en 1845, aux séances de k Société du Mesmérisme, et que je vis les étonnants phénomènes qui se manifestaient par la simple apposition d'un doigt sur tel ou tel organe, représenté par telle ou telle protubérance du crâne, je fus émerveillé, et m'enthousiasmai d'autant plus que je suivais assidûment alors, à l'Athénée, le cours de phrénologie du célèbre professeur Chaales.
it Persuadé que j'élais donc qu’on pourrait obtenir de grands résultats en appelant â l'aide du magnétisme la belle science que Gall et Spurzheim nous ont léguée, je me mis à l'œuvre avec la plus grande ardeur, et mes peines furent couronnées d’un tel succès, ma conviction surtout devint si profonde, que j’eus un instant l’idée de créer une école toute spéciale, en la faisant reposer sur des bases qui me paraissaient bien solides, c'est-à-dire en lui donnant des lois que je regardais presque comme mathématiques. Mais, pour être encore plus sûr de mon fait, s’il était possible, je m’associai quelques zélés partisans de la piirénologle, auxquels je communiquai mes
idées, et ne doutant plus d’une entière réussite, SHrtout avcc de pareils auxiliaires, que j'avais préalablement initiés aux principaux mystères du magnétisme, notamment M. Bviaud, phrénologne distingué , qui m’a été d'un grand secours, je pénétrais déjà en imagiiwtion dans un monde à peu près inconnu jusqu’alors, et où j'allais enfin saisir quelques-uns des plus impénétrables secrets de la vie. J'étais transporté, je l’avoue; mais c’est qu’aussi de nouveaux phénomènes, plus concluants les uns que les auti'es, venaient chaque jour affermir de plus en plus nia foi, et m'exalter au plus liant point.
n Parmi un grand nombre de faits que je passerai sous silence, celui qui me convainquit le plus fut le suivant :
(I Pendant queje magnétisais une jeune dame pour un anévrisme, un vieillard, qui l'avait accompagnée, s’endormit profondément du sommeil magnétique. Comme c'était la première fois que, sous mon innuence, je voyais s’endormir un homme qui était pour le moins septuagénaire , le cas me parut intéressant. Aussi, après avoir terminé avec ma malade qui, par parenthèse, fut guérie en quinze ou seize jours (1), ainsi que deux médecins ont pu le constater, je fis quelques passes à mon dormeur qui parla aussitôt de lui-même. Mais, comme c’était dans le plus fort moment de mon enthousiasme pour les nouvelles expériences en question , je ne cherchai point à développer en lui la lucidité somnambulique, el me contentai de lui poser l'index sur l’organe de la biopkilic.
a Aussitôt ce bon vieillard se tâte le pouls, en apprécie par-fâtement l'état, se palpe , et, qui plus est, après s’être mis la poitrine à nu, se percute lui-même le thorax où il trouve le germe d'une maladie qui, dit-il, devait infailliblement le tuer, si on ne lui administrait au plus tôt tel et tel médicament qu’il nomma et qu'il voulut absolument qu’on se procurât à telle pharmacie. « Aii! monsieur, ajouta-t-il, de grâce, entreprenez mon traitement, car j’ai toute confiance en vous,
(1) Je la magnitisois régulièrement dcu* fois par jour et durant ono demi-heorc.
mais surtout ne changez rien à ma prescription : c'est la seule chose qui puisse me sauver, v En achevant ces mots, il verse un torrent de larmes, et s'écrie : Je veux vivre, oui, je veux 1-irre curorc!
u Après l’avoir tranquillisé sur son état et lui avoir promis de faire ce qu’il désirait, par quelques passes qui le réveillèrent à l’instant, je le fis rentrer lans la vie ordinaire.
(1 Ma conviction une fois bien arrêtée, comme je l’ai déjà dit, je ne pensai plus qu’à organiser mon école, pour laquelle j’eus bientôt dressé tous les statuts.
« Cependant, malgré mon enthousiasme pour la nouvelle découverte, je ne cessai point de me livrer à l'étude et à la pratique du magnétisme proprement dit, car j’avais alors beaucoup de malades à traiter, et si j’étais quelquefois obligé d’avoir recours à la médecine pour ceux de mes patients qui ne voulaient point entendre parler du mesmérisme, je n’en obtenais pas moins de belles cures, et en assez grand nombre par ce dernier mode de traitement. J’ajouterai même, à cette occasion, ce que me dit un jour l’un de mes somnambules qui, en généi'al, se faisait remarquer par une thérapeutique tout exceptionnelle : « Si vous voulez véritablement nous guérir, suivez et exécutez à la lettre ce que nous nous ordonnons, en oubliant pour nous et pour les malades qui nous consultent, les préceptes de l’école, préceptes sur lesquels vous êtes un peu trop à cheval, n Et cependant ce somnambule ne me connaissait point assez pour savoir que je faisais alors mon coure de médecine.
K Mais je reviens à mon sujet.
« Une fois qu’un de mes malades, éveillé, désirait entendre de la musique, ainsi qu’il se l’était prescrit en dormant, pour calmer une affection nerveuse qui cédait presque toujours sous l’influence musicale , mais momentanément, en diminuant de plus en plus toutefois d’intensité, je somnani-bulisai aussitôt une jeune virtuose qui était présente, et lui ordonnai mentalement de se mettre au piano, instrument duquel elle tirait dans son sommeil les sons les plus harmonieux. Mais à peine eus-je donné cet ordre mental et qu’il fut
exécuté à l'instant, comme cela avait lonjoui's lieu, iin rayon de lumière vint tout à cotip m'éclniier et opérer clans mon esprit une telle révolution, quojVn eus presque des vertiges.
pQuoil me «lis-je alors, me serais-je donc trompé? le plicénçilo-magnétisuie ne serait-il qu’une cliimóre? ciir enfin, par ma seule volonté, j’obtiens lu môuie résultat que si j’agissais surl’ovsane voulu, organe, ilegtvrai, l)iendé\eIoppé en mQH sujet, mais sur lequel je n’ai jamais eu la pensée d’agir pour opérer ce phénomène.
y Toutefois, pe voulant point voir s’écrouler en un instant un édifice qui m’avilit semblé si solicleiaent construit, et sous leq^ej je crmgnais néanmoins çl'ôtre écrasé, je l’avoue, je ne me décQHrageaj pas tout à fait encore, et cherchai, pai' nn riùson;}fiuent assez plausible , à prévenir ou au nioins à re-tai'jjer pour quelque temps une chute qui me paraissait cependant imminente.
(c Je n’ai point, on effet, immédiatement agi sur l’organe de la pusiqne, me disais-je ; mais ma pensée ne s'y est-elle pas directement portée d’elle-môme? ou plutôt n’y a-t-elle pas été attirée pai- une force dont nous ne saurions guère nous readre compte, maia qui peut fort bien résider en nous ? As* sez satisfait de ce raisonnement danslequel je me retranchai, mon esprit se rasséréna, si l’oq peut s'exprimer ainsi, et je me promis ds chercher la solution du problème dans de nouvelles expériences.
1 J’en ils plusieurs phrénologiquemçnt, en agissqi^t, par exemple, sur les organes de la deslrurtiviié , de la phitogf-n(«re, etc., et les répétai ensuite magnétiquement avec le môme succès. Si, dans l’un et l'autre cas, je ne réussissais pas toujours, c’est qu’il est diflicile de trouver des sujets assez sensibles pour cea sortea d’expériences. Mais dès que j’avais le bonheur d’en trouver un, je le soumettais à toutes les épreuves possibles pour tâcher de trancher définitivement le nœud gordien. Cle fut toujours vaineqient, hélas I puisque le résultat était toujours le même, soit d’uoe manière, soit d'une autre.
(( liai)' cntUi |>evjjlexit6, qui ne me laissait plus (le reiios, ¡Vus enfin l’idée île me faire remplacer par im de pies élèves qui ne couiiaisi^ait tuillomciit la plirùnologic ; et, nprès plusieurs essais infrucliieiix, il est vrai, il parvint aussi bieu que moi à (¡('Vflopper en mon sujet diiïérents sentiments dont je Ini nvais laissé le choix, el que je le priai même de ne point me dcisigner. afin d’étre plus sûr, moi présent, de n'exercer aucuiin influence sur la personne soumise à cette épreuve. Malgré toute la confiance que j’a\’ais en mon élèvp, les sep-timents à développer étaient écrits d’avance pour plps de sûreté.
ti fi partir îe ce moment, je vis avec quelque regret mon superbe édifice s’écrouler de fond on comble, et je ne pensai plus, comme on peut bien le croire, à la fondation de mon école. r.ai' si même la pensée se porte directemeot et à l’inçu de l’expérimentateur sur l’organe qu’pp yeut mettre ep action ; si, qui plus est, ainsi qu'oo vient de le voir, celui qui opère n’a aucune idée de la phrénologie et ne laisse cependant pas que de réussir, pourquoi appeler cette science et l’aid^du magnétisme, lorsque celui-ci, seul, a le même pouvoir?
(I Quoi qu’il en soit de mes remarques , dictées du reste par l’expérience, je ne veux cependant point trancher net la question, et je vous laisse, monsieur le baron, vous, qui êtes notre maître, à décider entre M. Falaize et moi.
i Je voudrais bien ajouter quelques mots au s^jet de la phrénolo-magnétisation intra-utérine ; mais je crois que ipes observations seraient superflues, au moins pour les physiologistes aussi bien que pour les phrénologues, qui savent que l^S organes en question pe sont alors à peine qu’à l’état rp-dimentaire ; qu’ils ne font saillie sur la boite osseuse qu’assez longtemp:? après la naissance, et qu’enfin, sans parler de l’éducation qui doit jiaturellement les modifier, ils ne parviennent à leur entier développement qu’après la puberté.
( Veuillez agréer, monsieur le baron, l'expression de ma considération la plus distinguée.
n Charles Pêbeyba. n
Varsovie, lo 24 novembra I8S8.
OIIROXIOIE AJIKRICAIXE.
Nous empruntons au Spinlnn/ Telegrnph (n' (Ju 2l no-vemLi'e) des nouvelles du spiriiualistne en l''rance.
« Saur Pierre, rarmiHitc et propMlen^e. — Il y a à Tours une religieuse connue sous le nom de Sœur Pierre, de la congrégation des Carmélites, ordre fondé par sainte Thérèse. Dès que cette sœur eut prononcé ses vœux dans cette congrégation, elle se trouva douée des facultés remarquables qui distinguèrent la fondatrice de son oi'dre. En 18/i3, elle eut des extases et des visions surprenantes, auxquelles on ne fit néanmoins que peu d’attention jusqu’à l'accomplissement de ses prédictions sur la révolution de 1848, fait qui appela sur elle l’examen des autorités ecclésiastiques. Elle prédit aussi, d’une manière très-circonstanciée, les inondations qui eurent lieu en France il y a deux ou trois ans, et qui désolèrent certmnes provinces ; et elle exerça ses facultés prophétiques sur différents autres sujets. Toutefois, on assure que les archevêques de Paris et de Tours défendirent expressément à la supérieure des carmélites de donner de la publicité à ces prophètes (1).
« Pour obéir à son impulsion prophétique et conformément à ses révélations, il a été établi unearchi-confrérie dans un but pieux, sous l’autorité et le pati'onnge du pape.
« Guérisom miraculeuses. — M. Dupont, demeurant à Tours, rue Saint-Etienne, est un des membres les plus zélés de cette archi-confréi'ic ; c’estun ancien magistrat, apparte-
(1) Nous comprenoDS los mollTs de prudence qui oat délermlni i tenir wcrètea cca prtdicllons BVent révâncment : Is publlcil" aurait pu troubler la paix du royaumo et «poser i des poursiiilcr. Mais on aurait pu les renfermer dans des enveloppes caclietécs et les déposer chez dca officiers publics, puis, après rivénement, pi'octklcr, en présence de témoirs, 6 la reconnaissance des caclicts et & l’ouverture du âipdt. On aurait ainsi ossurâ, d'uDO menièrc authentique, une date certsiiieaux prédictions dont le public aurait ensuite apprécié la conformité avec 1rs h il!'.
(iVote dt la rédarlion.)
naiU à une famille! honorable. Cliaquo jour, à midi, il prie pour les malades qui se réunissent chez lui, et il a obtenu ainsi (les guérisons qui l’ont fait surnommer le thaumaturge, et les paysans l’appellent le médecin du bon Dieu. Lady Gordon, qui nous transmet ces renseignements, nous écrit qu’elle a été témoin de faits extraorrlinaires en ce geni'e. Elle a suivi jusque chez elles des personnes qui avaient été instantaué-mcnt guéries sous ses yeux ; elle a voulu s’assurer si leur guérison persistait, et recueillir des attestations : ces personnes fournirent volontiers tous les éclaircissements demandés et dirent qu’il fallait les rendre publics, afin de convaincre plus de monde. Elle donne la copie d’un certificat du sieur Alexandre Maignon , coifTeur, qui déclare que, par suite d’un accident, il souffrait dans toute la partie gauche du corps, un de ses doigts était devemi roide et si douloureux qu’il lui était impossible de s'en servir : il fut guéri instantanément par les prières de M. Dupont, Le sieur Jean Allary certifie que, depuis vingt-neuf mois, il souffrait cruellement d'un mal de genou, causé par une chute, et qui l'obligeait à marcher avec des béquilles, il vint trouver M. Dupont qui pria pour lui ; il fut immédiatement guéri et laissa ses béquilles chez son bienfaiteur. Madame Cécile Berri, de Busanci, certifie qu'elle souffrait d'une maladie qui la forçait de rester alitée depuis six mois ; son mari alla chez M. Dupont et lui demanda de prier pour elle ; aussitôt elle se trouva assez bien pour ¡narcher avec des béquilles, et son mari la conduisit à Tours, chez \g médecin du bon Dieu. Aussitôt qu’il eut prié de nouveau pour elle, elle marcha seule et laissa chez lui ses béquilles.
tiAppariiiotii^.— M. Gérard nous écrit qu’un de ses amis, Stanislas Lesueur, qui appartient connue lui à l’escadron des Gent-Gardes, lui a certifié sur l’honneur les faits suivante : (I J’avMS un frère que j’aimais tendrement : j'eus le malheur de le perdre. Trois jours après sa mort, un soir que je me déshabillais dans ma chambre, j'entendis distinctement t:ne voix qui m'appelait : Stanislas, Stanislas I Reconnaissant celle voix pour celle de mon frère, je me retournai, et je le
vis à deux pas de moi : il avait le sourire sur les lèvres, et, d’une main, il me mnnü'a k cid. La vision disparut, mais je restai dans la même attitude et les yeux fixes, jusqu’à cc que quelqu’un, entrant dans la cliambre, détournât le cours de mes idées. Je sentis une oppreision sur la pnitrine, et je ne pus dormir de la nuit. Quelques années après (c'élaitl’au dernier), mon père fut à toute extrémité. J'eus un (iressenti-nient de sa mort, quoique je ne susse pas qu’il fût malade. J’obtins un congé, et j'arrivai le lendemain de son enterrement, Je demandai la faveiïr de passer la nuit dans là cliam-breoù il était mort. A peine (üs-je au lit, que mon père m’apparut. Il se tenait au pied de mon lit ; il éleva la njain vers le ciel; comme avait fait mon frbre, et ses lèvres entr’ouvertés lijiMèrent échapper ces mots que j’eüièiidis disliiictement : Avec noua. »
NÉCROLOGIE.
Le Jury magnétique vient de faire une perte bien regrettable dàris la personne de M. Germer lîaillièi'e : comme éditèur d’un grand nombre d’ouvrages de magu6lisme,:il f. ppi?,ïara-ment contribué au.guccès de la fause ; .il accueillait ayeç em^ prpssement tout ,ce qui. lui.ppiaissait propre à f?^vori8er lté progrès de la science. Sa loyauié, sa franciiisé, ses ëxcellërt-tes qualités liii ont concilié l’estime et rnUèciion de tous ceux qui le connaissaient. L’église Saint-Séverin était à peine assez vaste pour contenir la foule de ceux qui sont veuus rendre hommage à l’Loinmc de bit:u cl lui dire un dernier adieu.
BIBLIOGRAPHIE.
L’ouvrage de notre collaborateur M. A. S. Morin, intiniié,; Du Magiiélitttie.ct.det Stietires o«'iVi«,j,yientde paraître à ta librairie de Germer Baillière. 1 vol. in-8°. — Nous en doDneroas prochainement l’analyse.
linroii DU i’OTET, proin iéluire-gérant.
EXERCICE ILLÉGAL DE LA MÉDECINE.
DON DIVIN PtfNl DU DERNIER SÜPPIICECHEZ LES JUIFS.
Jaas gaériHant l’aveogle d« Jéricho.
1« CoiDme Jésaa pastait, il vit nn homme aveugla dè« sa oaigMOce..
2«......5».....*®.....
5» Pendant que je suis au monde, je »ois la lumière du rnoode.
6* Ayant dit cela, il cracba I terre, et de ta salive II flt de la bone, et il oignit de eette booe le» yeaz de l'aveugie.
Et il lui dit : Va, et to lave au réservoir de Silo (ce q«l signiâeen-voyé), et il y alla donc et se lava, et il en revint voyant clair.
[Evangile selon saint Jtaa, chap. IX.)
Si des guérisons se produîsaieQt aujourd’hui par ua nouveau Christ, notre Académie déclarerat que ce sont des œuvres de charlatanerie tombant sous le coup de la loi j et nos tribunaux correctionnels, éclairés par les savantsi voyant ToHK XIX. — K° 74. — 3* Seaie, — S5 Jauti» 1660. i
un délit, pourraient conilanincr Jésus à l’amende et à la prison.
Le pouvoir de guérir a toujours été dans les anciens temps l’apanage des prêtres ; c'était, selon eux, un don divin, une faveur du ciel: c’est qu'en effet il ne s’agissait point de l'emploi de remèdes. Les guérisons étaient promptes, instantanées, mais le jeu secret des organes et la puissance merveilleuse qui les faisaient i^ir demeuraient impénétrables.
Le magnétisme, en jetant une grande lumière sur les obscurités de l’histoire, et le pouvoir de l’âme mieux connu, vont préparer une grande révolution dans l’humanité ; et c’est justement au moment où l’humanité ue trouvant plus l’appui moral nécessaire pour gouverner les bommes et satisfaire à leur besoin de conn^lrc, c’est à ce moment suprême, disons-nous , que Dieu vient les rappeler aux vérités premières.
Baron uu Potüt.
J’ai promis de donner le texte d’une lettre que j’ai fait parvenir à S. M. l’Empereur des Français. J’ai voulu wnsi, en faisant cette démarche, répondre aux niagnétistes qui pensaient que l'avenir de la science magnétique me touchait fort peu. Je n’attendais point de réponse à une demande aussi délicate, le temps n’était pas venu encore ; mais il viendra bieutôt et la mesure que j’indique sera prise. Quoi qu’il eu soit, ma demande a une date et l’histoh-e du magnétisme la recueillera comme un des efforts de ma persévérance.
Voici cette pièce :
1 SlBE ,
(c Une découverte brillante comme le soleil, féconde comme la nature, se répand aujourd’hui dans le monde entier sans le concours des savants et malgré la ligue puissante qu'ils t)Pl organisée contre elle. Le Magn£ti9mEi car il s'agit de lui«
comme force médicatrice, n'a point d’égal ; comme agent de piiénomènes, il laisse bien loin derrière lui l’électricié et le galvanisme ; comme principe de science morale, nos connaissances actuelles n’ont rien de comparable à lui opposer. Eh bien ! Sire , qu’attendez-vous pour faire prévaloir la vérité sur le mensonge ? la sanction des savants? Vous ne l'aurez jamais de leur plein gré , car les faits nouveaux dérangent leurs calculs et contrarient la foi qu’ils ont dans les affirmations contraires par eux solennellement proclamées. Ils vous tromperont sur la valeur réelle du magnétisme comme iis ont trompé votre oncle, de glorieuse mémoire, sur celle de la vapeur.
oSiRE, la science de nos jours s’est faite industvie. Imprimez-lui un caractère moral, jetez au milieu du monde savant ce grand mot de magnétisme , proclamez la vérité de cette grande découverte, et vous ouvrirez à l’instant une ère nouvelle ; vous montrerez que vous n’êtes étranger h rien et que vous protégez tout ce qui peut être utile au bonheur des nations. Vous aurez à l’instant la sympathie du monde nouveau et marquerez dans l'histoire par ce seul fait plus que par une bataille gagnée.
oSiBE, je n'ai pour vous parler ainsi que ma droiture et ma sincérité, je n’ai que l’évidence de plus de cent mille faits produits par mes mains ; mais je suis l'écho de voix innombrables qui accusent de tous les coins du globe les savants de mauvais vouloir, et qni attendent de vous une de ces mesures que vous savez toujours prendre lorsque vous jugez qu’un bien peut se réaliser. Sibb, crée2 une guairk d’ensui-GNEMBNT POUR LE MAGNÉTISME.
c( Sire, pendant toute ma vie je n'ai travaillé qu’en vue du triomphe de la vérité :mes luttes avec les corps savants et les préjugésnésdel'ignorance ont été incessantes, mes travaux se résument en 8 volumes publiés qui ne renferment qu'tmepe-tite partie de ce que j’ai fait pour l'avancement des sciences. Je n’ai jamais sollicité d’aucun pouvoir la moindre marque d’encouragement, et en vous écrivant, Sire, je ne demande rien poi^r moi : une seule pensée sufil^ à celle d'avoir
été pour quelf[ue chose dans l’bistoire des actes mémorables qui illustreront votre règne.
(( Sire, je voua en supplie, faites quelque chose pour le magnétisme I
« Je suis avec le plus profond respect, Sibe,
De Votre Majesté,
Le ti'ës-bumbie et très>übéissant serviteur,
« Baron du Poibt. »
Paris, SO mars 1857.
CAISËRIËS SUR LE MAGNETISIHE.
LA PROVIDENCE.
Un hôtelier d’un faubourg de Paris avait sur son enseigne une barque ballotée par les flots en courroux, on y voyait un homme accroché à un m&t, il semblait implorer la clémence de Dieu et sa miséricorde. Sur celte enseigne on Usait ces mots : A iA Pbovidekce. L’hôtelier et sa digne comp^ne étaient des assassins ; on trouva dans la cave et dans le jardin de leur maison les squelettes de plusieurs malheureux qu’ils avaient égorgés : fiez-vous donc à la Providence l Tous les gens imprévoyants comptent sur elle- tous les prédicateurs en OQt sans cesse le mot à la bouche, au moins elle est ici une ombre de consolation, le malheureux attend, il attend jusqu’à ce qu’enfin l’idée lui vienne de chercher par le travail ce que la Providence ne cesse de lui refuser. Oter ce mot du langage serait un grand malheur, une perte regrettable ; mais la compensation viendrait un jour. Les hommes apprendraient enfin que lorsque la montagne ne vient point à eux, «V faut aller à la montagne ; leur intelligence s’éveillerait, ils ap -prendraient de bonne heure que cette terre n’est point encore un paradis où tout pousse sans cullure : beaucoup ne peu-
vent concevoir que le travail est «n devoir rigoureux sans doute, mais qui a ses charmes. Pour nous, voilà la Providence, la vraie : Iclravuilcl la connaissance de soi-m?me.
Maiiilenant voici la Providence de Dieu, elle est pour le pauvre et le riclie, elle est pour l'homme en bonne santé et pour celui qui souffre : le Magnétisme , raerveilleuse découverte qui occupera les bras et la pensée de bien des milliers d’ôires et qui apportera à l'humanité un bienfait suprême. Aux uns, il rendra la santé, trésor inestimable et préférable à la richesse ; aux autres, il révélera des facultés nouvelles, pour l’exercice desquelles des loisirs sont indispensables, et dont on pourra faire un aussi noble emploi que de la fortune.
Une profession nouvelle, unebranched’industrie, si l’on veut, va prendre naissance : on vendra, si l’on n’est pas assez riche pour donner, on vendra une portion de sa propre vitalité, de cette richesse inconnue qui se trouve pourtant dans le corps humain, et qui, dispensée avec un peu de sagesse, produit de si éclatantes guérisons ou soulage les maux qu'il est impossible de guérir. Découverte immense, qui n’a point de bornes dans son uülité I On fera mieux que guérir, on préviendra les maux ou on les attaquera alors qu'ils commenceront à se faire sentir.
Tous les médecins vont rire de ma prophétie et croire que je suis un de ces utopistes, un de ces enthousiastes qui puisent dans leurs rêves ce qu'ils débitent ensuite avec assurance ; ils verront, voilà tout ce que j’ai à leur dire pour le moment.
Mais là n'est pas encore tout entière la providence ma> gnétiqiie, la prévoyance est un des attributs de l’état qu'il fait naître ; mais passons sur celui-ci, il serait trop scabreux d’en parler maintenant.
Voici d’autres conséquences tirées des phénomènes nouveaux. S'ils sont vrais, il y a là une science nouvelle, une croyance au spiritualisme susceptible de démonstration, une philosophie plus avancée que celle des écoles, des principes de sagesse, et enfm la découverte d’une loi divine ; il y a là encore des règles de gouvernement fondées sur des vérités
qui, connues uu jour de tous, doivent rallier les hommes vers des centres communs; les divisions n’existeront plus pour lout ce qui tient au domaine moral. Les passions sont inséparables de rhoiiime et le magnétisme serait un mal s'il les delruisait ; mais il tempérera celles qui sont eu dehors des besoins de la civilisation et exaltera celles qui portent l’homme au bien, en lui faisant comprendre ses deslinées futures.
L liomme sera sapropreprovidence, c’est ce que Dieu a voulu. S il est malheureux, ses plaintes seront injustes ou chiméi'i-ques, elles n'auront pour justification qu’une organisation incomplète ou mal faite qui, il faut le dire, résulte trop souvent encore de ses propres vices ou de ceux de ses parents : DOS plaintes aujourd’hui ne sei'aieut point légitimes, mais bien celles de la nature dont nous nous sommes souvent plu à enfreindre les comuiandements, empêchant ainsi le complet développement des organes qu'elle voulait nous donner; et pourtant la plainte se fait entendre partout, presque tous les corps sont souffrants; celui-ci est trop gras, cet autre, trop maigre ; celui-là n’a point de jambes, il peut à peine marcher, cet autre s’est fait un mauvais estomac, cet autre encore ne peut rendre ses urines, il ne peut aller à la garde-robe ; ettouteune multitude d’autres maux que nous ne voulons poiut énumérer. Le nombre des professions deslinées à venir en aide à l’homme par des instruments, par des mécaniques, des organes artificiels, etc..., qui s’ajustent depuis les pieds jusqu’à la tête même, est si considérable qu’il exigeraitpoiir être décrit un livre tout entier. L’homme paye ainsi pour se conserver un ti’ibut qui dépasse peut-être celui que prélève
1 Etat sur la fortune publique. La Providence a fait ainsi les choses pour le plus grand hien-ôtre des médecins , chirurgiens, apothicaires, handagistes, dentistes, oculistes, pédicures, etc...
Et l’homme, dans son fonds de stupidité, trouve le moyen de placer à chaque instant la Providence dans tout ce qui lui arrive ; les écrivains même des feuilles publiques ont ce mot stéréotypé, Un homme se casse-t-il un bras, perd-il une jamhf’. la vie restjint sauve,... la Providence a permi« 'ju'i!
lie Alt pas tué roide ; — quelques individus survivent à une époiivaiiialilc catastrophe,... ia Providence a fait son œuvre;
— quelques-uns ont sun’écu sans doute... la Providence aurait dû empûclier l’événement, cela aurait bien mieux valu;... toujoure la Providence intervient dans le langage ou sous la plume, lorsque l’on a à déplorer des malheurs publics ou privés. 11 fait beau temps,... la Providence ; il pleut dans la saison des pluies,... la Providence ; et. Dieu me pardonne, je la fais souvent intervenir moi-même là où l’explication me manque, là où la science me fail défaut.
Est-ce à dire que la bonté de Dieu n’intervient nulle part pour adoucir ou faire cesser les maux de la condition humaine? Bien de semblable n’existe dans ma pensée. Je sais, au contraire, que l'âme humaine a des aifinités en dehoi-s du corps qu’elle régit; je sais que notre plainte peut-être entendue et jë vais même plus loin encore, je pense que l'homme a pouvoir sur les éléments et qu'il peut, jusqu’à un certain point, faire ilécbir les lois rigoureuses de la nature.
Je fort bien que l’homme peut, au dedans de lui comme en dehors, faire appel à des forces d'une nature inconnue, et que ces forces, ces agents, peuvent parfois le servir et lui faire obtenir, à ses risques et périls, ce qu'il demande , ce qui se trouve au pouvoir de la nature , je ne dis pas de Dieu, la raison fléchit devant des vérités trop profondes , trop grandes pour notre pauvre intelligence : c'est une étude à part; trop parler serait aller contre le but qu'on se propose, d'éclairer les esprits. Mais ce tte éducation faite, la Providence alors, la vraie Providence se révélera, les lois qui conservent et détruisent étant connues, la plainte n'aura plus de motif, on cessera d'être enfant, on deviendra philosophe, croyant e( résigné.
Baron dü Poïet.
HYPNOTISME.
AMPUTATION DE CÜISSE EXÉCDTÉB, SANS DOULEUR POUB l’OPÉBÉ , SOUS l’iNFLÜENCE DU SOMMEIL NERVEUX, — l’hYPSOTISMB CHEZ LES GALLINACÉS. — LA NOUVELLE PLAKÈIE DÉCOÜVEBTB ENTRE LE SOLEU. ET MERCURE,
La question du sommeil nerveux subit en ce moment un certain temps d’arrêt. Les médecins qui ont fait apparaître 8ur la scène scientifique ce pliénomène inattendu semblent inquiets de leurs propres œuvres. Ils redoutent d’ouvrir trop largement la carrière aux partisans des sciences occultes, et de fournir un aliment nouveau à îa passion du merveilleux, qu’ils se sout donné la mission d’écarter coDstarament de l'arène , et surtout de la profession médicale. Ces préoccupations nons semblent hors de propos. Une grande question est posée, et, puisque le public en a été saisi, on doit au public et à la science de ne pas abandonner un problème si intéressant à tant de titres, sans avoir tout tenté pour en fournir l'entière solution.
Quelle qu’en 6oit la cause, le temps d'arrêt que nous signalons se manifeste d’une manière significative. La Société de chirurgie, qui s’est, la première, occupée de la question du sommeil nerveux, après avoir consacré .plusieurs séances à cette étude, a brusquement suspendu l’enquôte commencée. On a résolu de ne point s’occuper jusqu’à nouvel ordre de l’hypnotisme, et l'on a confié à une commission ad hoc le soin de l'étudier à huis clos. Ce n’est qu’après le rapport de cette commission que la Sociélé de chirurgie pourra reprendre la discussion publique sur les nouveaux phénomènes que nous ont révélés MM. Azam et Broca. Mais combien de temps faudra-t-il attendre le rapport de cette commission , et n'est-ce pas là une manière par trop transparente d’enterrer la ques-
tion? Le huis-clos est un triste expédient en matière scienti* fique, et, par cette demi-reculade , la Société de chirurgie risque fort de perdre le bénéfice de la reconnaissance que lai avait vouée le rnoode savant pour l'iieuieuse iniliative qu’elle avait su prendre ici. D’un autre côté, l’Académie des sciences est restée muette, depuis un mois, sur ce même sujet, et l'A-cadémie de médecine n’a pas manqué d’imiter cette prudente abstention. La conduite des académies n’a ici, du reste, rien que de conforme aux traditions. L'histoire académique du ma* gnétisme animal est là pour nous dire que telle a été la règle uniforme et constante des corps savants en présence de tous les ardus problèmes de ce genre. Les académies n'ont rien gagné à suivre cette marche ; leur attitude indifférente ou hostile ne leur a jamais porté bonheur devant le public. Elles seraient mieux inspirées aujourd'hui si, considérant le progrès des temps et celui des idées, elles se décidaient à at>order résolument l'étude pbysiolc^ique du sommeil aer-veuï, problème qui, tel qu’il est posé, ne peut compromettre aucun intérêt, et ne saurait tourner qu'à Tavant^e commun des sciences, de la morale et de la philosophie.
Mais les académies et les sociétés savantes ont beau se dérober ou fermer l’oreille, les faits ne saveat point se plier aux convenances momentanées des savants, et la question du sommeil nerveux continue de s’instruire et de marcher, sinon eo dépit, du moins en dehors des corps académiques.
De tous les faits qui se sont produits depuis quinze jours, le plus frappant et le plus démonstratif est celui qui s'est passé le 19 décembre dernier à l'Hdtel-Dteu de Poitiers. On a vu, dans cet hdpital, la plus grave des opérations chirurgicales , une amputation de cuisse, exécutée sous l’inDuence du sommeil nerveux, sans que le malade ait ressenti la moindre douleur. Ainsi se trouvent confirmées les observations que nous avons rappelées ici, c'est-à-dire les opérations chirurgicales supportées sans douleur par dilTérents malades préalablement plongés dans le sommeil magnétique : telles sont les opérations de M. Esdaiîe exécutées dans les Indes et de celles d'un petit nombre de chirurgiens pratiquées dans
dilTércnts hôpitaux de l’Europe, grâce à l'action du soitinaiii* bulisme ai'lificiel. Ainsi se trouvent encore coiifiiinées ia célèbre opération pratiquée en l829 par M. Jules Cloqiict, sur une personne magnétisée, et celle que MM. Folliu et Broca ont exécutée à l’hospice Necker, au début de la question qui nous occupe.
L’observation qui vient d’être faite à l’IiOpilal de Poitiers est trop importante, elle est appelée à trop de retentissement pour que nous ne la fassions pas connaître dans tous ses détails. C’est dans l’excellent recueil rédigé parM, Dechambre, dans la Gazette hebdomadaire de médecine el de chirurgie du 30 décembre dernier, qu’on trouve le relevé de cette observation , rédigée par l’opérateur lui-même , M. le docteur Guérineau, professeur adjoint de clinique externe à l’école secondare de Poitiers. Il ne s’agit pas ici d’une femme impressionnable, douée d’un système neryeux facile à ébranler, mais bien d’un paysan, épuisé par une longue maladie, redoutant beaucoup la douleiu*, d’un tempérament lymphatique et fort peu enclin aux complications nerveuses. On ne saurait admettre que, pour complaire à l’assistance et favoriser un système de vues sdentifiques, ce bon villageois ait contenu ses plaintes pendant la longue et terrible opération qu’il avait à subii'. Mais rapportons, sans autre préambule, l’observation dont il s’agit.
K Jarrie (Georges), âgé de trente-quatre ans, du village de Mortbemer (département de la Vienne), enti'e à l’HOtel-Dien de Poitiers le 25 octobre 1859, dit M. le docteur Guérineau, pour y être traité d’une tumenr blanche du genou gauche. Ce malade, d'une constitution lymphatique, très-amaigri, ne parait nullement impressionnable-, fatigué pai- les privations de toute nature et par une maladie qui dure depuis deux ans, il réclame lui-même avec calme l’amputation de la cuisse. Cerialns symptômes fournis par l'auscultatiou faisant craindre la présence de tubercules, on prescrit pendant deux mois environ une nourriture substantielle, le vin de quinquina et l’huile dp foie de morue.
« Le 19décembre, l'étal s’élart beaucoup amélioré, jepro-
j)ose l’amputation, qui est acceptée sans hésitation pour le lendemain. 11 faut ajoutRr que, pcnlant le sé'jour à l’hôpital, |p genou gauche, qui présentait un volume d’un tiers au moins plus considérable que le droit, avait été traité localement , mais sans succès, par tous les moyens employés d’ordinaire contre les tumeurs blanches. Ce genou ¿tnit tellement douloureux que le moindre mouvement imprimé au membre arrac/uiit îles cris an malade. Ce dernier craignait la douleur à ce point qu'il a mieux aimé se traîner peu à peu lui-même jusqu’à la salle d’opérations que de s’y faire porter par les infirmiers; toutefois, épuisé de fatigue, il se trouve mal en arrivant.
(( Une heure environ après cette syncope, j’explore le pouls, qui était un peu faible; le malade, il est vrai, n’avait pas voulu prendre de nourriture depuis vingt-quatre heures.
H J’opérai en présence de MM. Poœonti, chirui'gien-major au 72' de ligne ; Delaunay, professeur adjoint ; Jallet, 'chef des travaux anatomiques, et des élèves de l’école de médecine de Poitiers. L'un d'eux place une spatule à deux décimètres environ de la racine du nez du malade couché dans la position horizontale, les jambes et les cuisses ne reposant pas sur le lit. Craignant les vives douleurs que le mciodre mouvement imprimé au genou faisait renaître, Jarrie soutenait sa jambe gauche avec la droite croisée audessous; un des élé-ves maintenait les deux membres dans cette position. Le strabisme convergent et en haut se produit promptement. Je veux alors séparer les deux jambes du malade ; il se pldnt beaucoup et s’y oppose. Je lui fais observer qu'il m’est impossible d’opérer dans la position qu’il occupe ; il se décide alors à laisser placer les deux cuisses dans l’abduction , malgré la vive douleur qu’il éprouve, et en poussant des gémissements.
n Cinq minutes s’étaient écoulées depuis que les yeux étaient fixés sur la spatule. J'élève le bras gauche au-dessus du lit, puis je l’abandonne; il y retombe aussitôt. Il n’y a point de catalepsie. Le malade me dit que je ne pourrai l’endormir par ce procédé. Je recommande aussitôt Iç plus grand
silence clans la salle, où de nombreuses conversations particulières s’établissaient déjà, et moi-mème je n’adresse plus la parole au ]ialient, qui regarde la spatule avec peisévé-rance.
u Après cinq minutes du plus profond silence, je pratique l’amputation à la parlie iiiféiieure de la cuisse, par la méthode à deux lambeaux. Pendant cette opération, qui dure une minute et demie, le malade ne profère aucune plainte el ve fait pas le moindre mouvement, bien qu’il soit à peine maintenu. Je lui adresse alors la parole et lui demande comment il se trouve ; il me répond qu’il se croit dans le paradis, saisit aussitôt ma main et la porte à ses lèvres.
K Pendant l'opéralion, les yeux étaient agités d’un mouve-oscillatoire ; ils avaient l’air de chercher à voir la spatule. L'un des élèves pinça la cuisse environ deux minutes aeant l’amputation et demanda au malade s'il éprouvait de la douleur :« Ohl je sens bien un peu, » répondit-il. Vers le même moment, un autre élève souleva le bras, qui retomba sur le lit; il ne parait point y avoir eu de catalepne. L’amputation terminée, le malade dit à l'élèvo : « J’ai senti ce qu’on m’a « fait, et, la preuve, c’est que ma cuisse a été coupée au mo-e mentoù vous me demandiez si j’éprouvais quelque douleur.» Or, ce n’est que deux minutes après cette interrogation que commença l’opération, et, pendant tout ce temps, les traits du visage n’oDt pas montré le moindre spasme ni la moindre contraction ; Jarrie semblait toujours chercher des yeux le corps brûlant.
u 11 est resté bien avéré pour tous les assistants que le malade n’avait pas éprouvé de douleur, car il n’a pas proféré la moindre plainte, tandis qu’auparavant il criait aussitôt qu’on imprimait le moindre mouvement au membre lésé. »
Cette observation peut se passer de tout commentaire. Sans vouloir en conclure, ce qui serait contraire à tout ce qui a été constaté jusqu'à ce moment, que l’hypnotisme soit appelé à remplacer, dans les opérations chiinirgicales, le chloroforme et l’éther, on peut du moins invoquer ce fait extraordinaire, entouré de toute l’authenticité désirable et qui «eu
poor témoin une assistance tout à In Ibis recommandable et compétente, pour proclamer hautement la réalité de l’exis-teoce du sommeil nerveux. Voilà toute la conséquence que nous voulons en tirer pour notre couipte, luais cette conséquence demein-era acquise d’une façou iüébranlable.
En rapportant dans la Gazelte hebdomadaire de mideciue le fait qui pi'écôde, M. le docteur Dechambre fait une remarque qui méj'ite pourtant d’ètre signalée, et qui a pour but d’établir, dans ce cas particulier, la supériorité du sommeil nerveux sur l’état analogue provoqué par le chloroforme ou l’é-ther, comme moyen anesthésique en chirui'gie. n En arrivant à l’amphithéâtre, dit M. Dechambre, Jarrie eut une syncope : or, un scrupule légitime aurait fait renoncer beaucoup de chirurgiens à l’emploi du chloroforme en présence de cet accident si menaçant dans l’anesthésie par inspiration. On aurait donc privé ce malheureux des bienfaits de l'insensibilité; l’hypnotisme, qui jusqu’ici a toujours joui d’une innocuité absolue, a donc remplacé avec avantage et sécurité la vapeur stupéfiante. C’est un fait que nous pouvons noter saos témoigner pour cela plus de confiance que de raison dans l'avenir chirurgical de l’hypnotisme.
Pour continuer ce précis des faits nouveaux observés depuis quinze jonre dans l’étude du sommeil nerveux , nous rapporterons des expériences qui ont été publiées dans la Gazette des hôpitaux par M. le docteur Michéa, et qui établissent avec plus de netteté qu’on n’avait pu le faire jusqu’ici, la possibilité de produire chez les animaux la catalepsie artiii-cielle. Les expériences qui ont pour but de produire l’état de sommeilnerveux chez les animaux présententsans doute moins d’intérêtque celles qui s’adressent ü l’homme ; mais, d’un autre côté, le phénomène est plus constant chez l’animal que dans notre espèce, il est plus facile à produire, et de nature par conséquent à faire naître une conviction plus formelle. Nous avons déjà parlé ici, d’après M. Azam, des effet« cataleptiques que certains bateleure de la Gironde savent provoquer chez es gallinacés (poules, coqs, etc.). Il importait de voir ces phénomènes de plus près et de leur donner une forme scien-
liilque. C’est ce qu'a fait le docteur Michéa, un de nos médecins les plus distingués. Voici un résumé des expéi'iences qu’on doit à cet observateur.
L’ne poule bien portante l'ut placée, dit M. Michéa, sur un banc de bois peint en vert, delà longueur d'un mètre et demi. L’animal, étant maintenu par un aide, qui avait aussi la précaution de lui fixer la tête, l’expérimentateur lira, avec un fragment de blanc d’Espagne, à partir de la racine du bec, dont l’extrémité touchait le banc de bois, une ligne droite qu’il jîrolongea sur toute la longueur du banc. Or, la poule , qui, avant avant l’opération, se roidissait fortement sur ses pattes et qui avait les yeux très-mobiles, commença, au bout d'environ deux minutes, à présenter de la fixité dans le regard, à clignoter les paupières ; elle ouvrit ensuite légèrement le bec, puis, s’affaissant peu à peu, elle se laissa tomber sur le côté droit. On lui piqua aussitôt avec une aiguille la tète, les pattes et les troncs, sans qu'elle poussât le plus léger cri. On lui tourna alors la tète à droite, à gauche, on lui enfonça le cou entre les ailes, et chacune de ces parties garda la position qu'on lui imprimait.
Au bout de trois minutes environ, la poule sortit spontanément de cet état de sommeil provoqué. Elle commença par remuer la tête; ensuite, se redressant brusquement, elle itgita de nouveau la tète plusieurs reprises, remua les yeux et se mit à courir. Keprise et maintenue de nouveau, mais cette fois .après l'avoir complètement débarrassée delà couche de blanc d’Espagne qui recouvrait son bec, et la ligne tracée sur le banc étant effacée, la poule témoigna constamment, soit par un mouvement, soit par un cri, la douleur que lui faisaient éprouver les piqûres d’aiguille.
Chez une autre poule, on tira également une ligne blanche avec du blanc d’Ëspagne, à partir de la racine du bec, dont la pointe reposait cette fois sur le carreau., en faisant toujours maintenir le bec de la poule dans l’axe de cette ligne. Deux minutes après, immobilité des globes oculaires, clignotement des paupières, relâchement graduel des muscles, chute sur le cOté gauche, insensibilité à la piqûre sur toutes les parties du
corps. La tète et le cou gardent les positions variées qu’on leur donne. Au bout de trois minutes, la poule, qui continue toujours à avoir le regard fixe, à clignoter les paupières et à rester couchée sur le flanc gauche, éprouve un tremblement général très-prononcé dans les extrémités inférieures ; ensuite elle pousse un léger cri, se redresse brusquement, et s’échappe bientôt des mains de la personne qui la tenait. Le réveil une fois opéré, elle réagit par des cria et des mouvements contre toutes les piqûres d’aiguiUe.
M. le docteur Micliéa rapporte quelques autres expériences du môme ordre qui établissent avec évidence l’exactitude des assertions de M. Braid et de M. Azam, concernant la facile production de l'état cataleptique chez les gallinacés. 11 restait à vérifier une autre assertion fort singulière des mêmes savants , à savoir que l’on peut faire disparaître presque instantanément l'état de sommeil nerveux, cliez les animaux comme chez l'homme, à l'aide d’un moyen qui parait tenir de l'enchantement, c’est-à-dire en se bornant à souffler sur les yeux du sujet endormi. M. Michéa a confirmé, par les expériences suivantes, l’entière vérité de celte dernière assertion.
Une des poules sur lesquelles on venait d'expérimenter fut de nouveau placée dans l'axe d'une ligne tirée à terre avec du blanc d’Espagne, son bec étant aussi blanchi avec la môme substance et touchant à cette ligne. L’hypnotisme le plus complet, accompagné de tous ses phénomènes, l'insensibiltté et la catalepsie survinrent au bout de deux minutes. On souffla alors légèrement sur l'œil droit, et immédiatement, d'immobile et de silencieuse qu'elle était, la poule se redressa vivement sur ses pattes, poussa un cri, et s'échappa des inuns de la personne qui cherchait à la retenir.
Une autre poule, sur laquelle on avait aussi déjà expérimenté, fut soumise au même procédé d'hypnolisation. Résolution musculaire complète au bout de trois minutes, insensibilité et catalepsie très-prononcées. On souffle alors surl’oiU gauche, et la poule se réveille aussitôt, se met à crier el à courir.
lin jeune coq est endormi promptement par le procédé ha-
biütel. On Rotiffle fortement sur sa crôte, sur ses ailes, sur ses pattes; immobilité corrplète, aucun indice de réveil. On souille alors sur ro3il liroit. et le coq se redresse aussilôl, secoue sa crête, crie et ciierche à s’échapppr.
NouB avons cru devoir rapporter les essais de M. le docteur Michéa, car les expériences faites sur les animaux dans le but de constater la réalité d’un état phyâologique ont une valeur particulière, toute connivence, toute participation volontaire ou non , toute impressionnabililé nerveuse, étant naturellement exclues quand on s’adresse à des animaux.
(Extnût de la Pres$e du 7 janvier 1860.)
EXPLICATION DE L’HYPNOS.
L88tr*bisme volontaire ou l’action de loucher pendant «n
certain temps, enregardantunpointbrillanltrès-rapprochédes
yeux, produit le sommeil artificiel des nerfs, ella catalepsie, de même que le sommeil naturel ou artificiel produit le Btra-bieme. Soulevez la patipière d’un dormeur ou d’un somnambule, veu8 trouverez les yeux convulsés en dedans et en haut; le réveil les ramène à leur place pour produire la vision qui n’a lieu que par une tension de la volonté, que le sommeil annihile en comprimant plus ou moins le nerf optique contre la paroi solide du trou du fond de l’œil. 11 en est de même de teus les nerfs de la sensibilité quand ils sont comprimés mécaniquement ; rinflux nerveux cessant de circuler, les nerfs se relâchent et s’endorment, les organes qu'ils dessei-vent tombent en catalepsie, puis en paralysie, si cette anesthésie se prolonge. Il est à remarquer que les nerfs de la volonté sont les seuls qui puissent être artificiellement endormis ; s’il en était autrement, si les nerfs de la respiration et de la eiroulation, delà spontanéité enfin, étaient susceptibles de catalepsie, l'bypnobatase amènerait la mort en irès-peu de mûutes.
L’œil éveillé qui examine quelque chose envoie l'image de ceitc chose an cenli-e du nerf optique qui la transmet au centre oval ou à la glande pinéale qu’elle impressionne en mettant en jeu la réllexion, la comparaison, le jugement et la mémoire qui n’est que la conlre-épreuve Immatérielle de l’image extérieure matérielle.
Toutes ces opérations en action tiennent l’homme éveillé j mais quand l’œil est convulsé, ou que le nerf optique est comprimé, le rayon visuel, au lieu de frapper la têt« du nerf, frappe à cdté, ne cause aucun ébranlement, aucune vibration au récepteur, lequel ne sentant aucun avertissement, n’a rien de mieux à faire que de se reposer et de s’endormir avec tout le personnel de son administration télégraphique, en attendant le coup de sonnette du réveil.
Les yeux bavards, mobiles, agités, sont le signe de l’ivresse ou de la folie. Ces yeux ne transmettent plus aux nerfs optiques que des images ou des âetisationS conftLsen, indé-' terminées, informes, fragmentaires, embrouillées, très-exactement répereutées pw les paroles ou les actions incohérentes et désordonnées qni constituent un dérangement cérébral.
L'idiotisme, au contraire, se reconnaît ftu párállélisme du regard qui ne se fixe sur rien. Ces yéUx ne voyatit rien que le vague ne peuvent refléter ni paroles, ni actions détérmin^. Le crétinisme estdoncun sommeil perpétuel del’appàreil de la pensée, une sorte de catalepsie cérébralediitnique. On tie peot attirer l'attention des idiots sur riën ; ils ont perdu la faculté d'arrêter leurs yeux sur quoi q«e ce soit; cette simple attention que les animaux les plus avancés en intelligence, possèdent à certain point, les fous et les sots ne la possèdent plus, llâ ont perdu leur propre frein, frenum ou phrenos; ù’est un vaisseau désemparé, sans gouvernail, qui rogue à l’aventure, ce qui s’exprime asanz bien par ces locutions : cet homme ne se possède plus, il n’est plus maître de lui, il est hors de lui.
Quand vous êtes en face d’un homme dont les yeux écar-quillés regardent vos deux oreilles au lieu de se diriger vers la racine du nez, il est inutile de lui parler raison, il parle,
lui, mais ne vous répond pas, parce qu’il ne vous écoule el ne vous comprend pas ; ne lui lisez rien, ne lui moiUrez rien, ne lui donnez surtout rien à lire, c'est peine perdue.
Ces hypnotisés à divers degrés sont trè-comniuns dans la société ; ils sont ou somnolents s'ils louchent en dedans, ou exaltés, hallucinés, écervelés, s'ils louchent en dehors; nous pensous qu’on en guérirait quelques-uns en les soumettant à une gymnastique oculaire qui les forcerait de fixer les objets , en ol)ligeaut leurs rayons visuels à converger vers un point placé à la distance qui convient à la saine vision, c’est-à-dire au delà de celle qui détermine l’hypnotisme.
Bien que la vue soit l’organe qui donne le plus d’occupation à l'iraagiDation, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher, ont également besoin d'être ménagés pour accélérer leselïets de i'hypootisme. Il doit être impossible de le produire sur les fous par le strabisme, mais seulement, quoique difTicilemeut, par les passes magnétiques qui eu ont guéri quelques-uns à noire connaissance.
L'image des objets extérieurs occupe un espace physique délermioé, qui va en se concentrant jusqu'au nerf optique où les rayons se croisent comme pour passer dans un oriûce infiniment petit. A dater de ce point, l'image renversée devient immatérielle ou métaphysique ; n'occupant plus d'espace, elle peut prendre toutes les dimensions imaginables, sans tenir de place matérielle. Voilà pourquoi le petit habitacle de l'âme peut recevoir l’image métaphysique de l'univers entier et de toutes ses parties, sans encombrement, et c'est ensuite par une sorte de galvanoplastie métaphysique de. tous ces atomes d'idées que se créent des images nouvelles qu’on appelle inventions; c'est quand le jugement est satisfait de ces fantúmes que la main les trace sur le papier par le dessin et récriture.
Quand rien n’est dtDi la lil«, il n’en peut ri«n sortir,
Lj main n'est r|u'un eulave et ne fait ¡u’ob¿lr.
JoBAsn,
Direcleur du musée rofal de l'industrie belge, officier do la Ligian d'honnrur.
DE LA SUGGESTION DE PENSEE.
ON JETEUR DE S0RT3.
Il est généralement admis, parmi les magnétistes, que l’action magnétique peut s’exercer à distance. Mais, quant à, la portée de cette action , les avis sont partagés. Les uns, n’employant le magnétisme que pour traiter les malades, et dédaignant les expériences de curiosité, magnétisent saos contact à une très-petite distance du sujet, ou tout au plus en se tenant dans une chambre voisine et en dirigeant leurs gestes vers le sujet dont la position est exactement connue. D'autres admettent la possibilité de l’action, même à une distance très-considérable, mais seulement sur les sujets habituels, accoutumés depuis longtemps à subir l’influence du magnélbeur, influence dont l’énergie s’est accrue par degrés. D’autres, allant plus loin, prétendent que cerlaips magnétiseurs puissants peuvent de très-loin actionner des personnes avec lesquelles ils n'ont eu préalablement aucun rapport. Ces dernières prétentions ont donné lieu à quelques individus de se dire obsédés par l’action continuelle et maléficiant« de magnétiseurs qui devenaient ^nsi leurs bourreaux invisibles.
Dans les campagnes où le nom de magnétisme est inconnu, on a cru longtemps et l’on croit encore au pouvoir terrible des jeteurs de îoz-î,'espèce de sorciers qui, par un art infernal , savent nuire à leurs ennemis, les atteignent à de gi'andes distances par leur pouvoir mystérieux, leur envoient des maladies, des infimités et même la mort ; on appelle /ioiiears d'aiguillettes ceux qui se contentent de frapper les inavis d’impuissance. On suppose assez souvent que ces hommes redoutables emploient des procédés magiques, prononcent des paroles cabalistiques ; mais comme on n'a qu’une idée vague de leurs affreux secrets, on admet toutaussi bien ffu'ils peuvent agir |)ar la seule force de leur volonté ou par
la verlii de leur regard ¡sinistre, ce qui les rapproche tout k fait des obiiesseurs niagDôliques.
11 est important que la science rcchcrclic ce qu’il peut y avoir de vrai dans ces traditions, dans ces systèmes, dans les faits allégués. Nous avons déjà traité cette question dans ce journal (1855, p. (530), à propos d’une brochure du docteur Emile Roy qui se croyait obsédé par trois magnétiseurs ambulants, et a fait une peinture lamentable des tourments que lui causaient ces ennemis acharnés. Nous avons démon • tré que le plus souvent la suggestion suffisait pour rendre raison des faits.
Cette question étant des plus ardues, il est bon de recueillir tout ce qui peut contribuer àl’éclairer. Voici ce que raconte M. le docteur Macario dans un excellent ouvrage dont nous nous proposons de rendre compte prochainement (1).
« Un terrain était à vendre judiciairement dans une commune des environs de Paris. Personne n’y mettait l’enchère, quoique la mise h, prix fût excessivement minime, parce que ce terrain était saisi au père G..., qui passe parmi les paysans pour un sorcier dangereux. Après une longue hésitation, un oiltivateur, nommé L..., séduit par le boa marché , se risqua et devint acquéreur du champ. Le lendemain matin, notre homme, la bêche sur l'épaule, se rendait en chantant à sa nouvelle propriété, quand un objet sinistre frappa ses regards. C’était une croix à laquelle était attaché un papier contenant ces mots ; Si tu mets la bècbe dans ce champ, un fantdme viendra te tourmenter la nuit. Le cultivateur renversa la croix et se mit à travailler la terre, mais il n’avùt pas grand courage ; il pensait, malgré lui, au fantOme qui lui était annoncé. 11 quitta l’ouvrage de bonne heure, rentra chez lui et se mit au lit ; mais ses nerfs étaient surexcités, il ne put dormir. A minuit, il vit une longue figure blanche se promener dans sa chambre et s'approcher de lui en murmurant : Rends-moi mon champ.
(1) Du Sommet/, iti Rfvet tt du Somnamiuliim« iani lllatde taïUi et 4t ma]ule. 1 vel. in-8,18S7.
K L’apparition se renouvela les nuits suivantes. Le cultiva-tnur fut saisi p;ir la fièvre. Au médecin qui l'intiirrogea sur la cause de sa maladie, il raconta la vision dont it était obsédé , et déclara que le père G... lui avait jeté uu aort. Le médecin lit venir cet liomme, et en présence du maire de la commune, il l'interrogea. Le sorcier avoua que, chaque nuil, à minuit, il se promenaitcliez lui, revêtu d’un drap blanc, afin de faire endéver l’acquéreur de son champ. Sur les menaces qui lui furent faites de le mettre eu état d’arrestation s’il continuait ses pratiques nocturnes, il se tint tranquille. Les appariUons cessèrent, et le cultivateur recouvra la santé.
« Comment ce sorcier, se promenant chez lui, pouvait-il être vu du paysan dont la demeure est à un kilomètre de distance ? Nous n’expliquerons pas ce phénomène ; nous dirons seulement que ce fait n’est pas sans précédents, et qu’il s'appuie sur une autorité iirécusable, celle du célèbre docteur Récamier (p. 07). n — L’auteur raconte ensuite une histoire arrivée à Récamier, et que nous avons rapportée et discutée dans notre article précité (p. 637). Piiis, il ajoute : « Dans les considéràtion.s dont il accompagne le récit de ce fait, M. Récamier l'attribue au pouvoir de la volonté dont on ne connaît pas toute l’énergie , et qui s'étât spontanément révélé à un paysan inculte. »
Nous noua rappelons avoir la, il y a ane dizaine d'années, ces deux anecdotes dans des journ&ui qui n'indiquaient ni les lieux ni les époques, et qui n’offraient ni garanties sérieuses d'authenticité, ni moyens de vérification. Malheureusement M. Macario, en les reproduisant, ne complète pas ces documents injparfwts, n'indique même pas lessources où il a puisé, de sorte que ces relations ne peuvent inspirer qu’une médiocre confiance. Il ne désigne pas non pins de quel ouvrage de Récamier il a extrait la narration et le jugement qu’il lui attribue : il serait intéressant de connaîtra textuellement l’opinion d’un savant aussi distingué et d’un esprit aussi positif sur une question qui se rattache au ma-
gnétisme dont il était adversaire déclaré, et au* sciences occultes dont il passait pour ne pas faire grand cas.
Toutefois, ces réserves faites, supposons parfaitement exact le récit que donne M. Macario, et voyons si les conséquences qu'il en lire sont fondées.
Les gens du village, nous dit-on , n’osaient pas mettre d’enchère, parce qu’ils redoutaient la vengeance du propriétaire saisi, qui passait pour sorcier et qu’on croyait capable d’exercer sur l’acquéreur sa puissance magique. Il se présente pourtant un enchérisseur que séduit le bon marché ; mais cet homme, chez lequel l'appât du g.-iin a lutté contie la crainte, est loin d’ètre exempt des croyances accréditées daBS le pays ; car on nous dit qu’après avoir renversé la croix menaçante et s'ètre mis à bêcher le champ, il n'avait pas grand courage, et qu'il pensait malgré lui au fantôme qui lui étaitanooDcé. Ici la suggestion était explicite etprécise : cen’é-tait pas un malheur vague qu'on lui annonçait, c'était un fantôme qui devait venir le tourmenter la nuit. Dès lors, cette menace est devenue une idée fixe qui s’est emparée de son esprit pour ne plus lui laisser un instant de repos. La terreur du malheureux a redoublé à l’approche de la nuit qui est l'élément essentiel des fantômes, et surtout de l’heure de minuit, moment solennel où les sorciers se rendent au sabbat, où s’accomplissent d’horribles mystères, où le pouvoir magique a le plus d'énergie. Quand minuit sonne, l'elîroi du paysan est à son comble, la pensée qui l’obsède prend un corps, ses sens sont troublés, et il croit voir le fantôme sous l’aspect traditionnel, c’est-à-dire un homme à figure lugubre et drapé d’un long manteau blanc. Comme il ne doute pas que ce spectre ne soit évoqué par son esnerai et destiné à servir d’instrument à sa vengeance, il croit ent«n-dre une voix terrible qui lui crie : Renüs-nioi mon champ, il y a hallucination de la vue et de l’ouïe. Mais comme l'halluciné croit à la réalité des objets dont il est impressionné, il ne doute pas de4’eiTieacité des menaces qui lui avaient été faites, il se regarde comme devenu désormais la proie du sorcier : chaque nuit, à la même heure, il verra le même fan>
tòme et entendra les mômes paroles. C’est un cauchemar périodique, par suite duquel iiisoiiinie, agitation fébrile, marasme et une foule d’accidents qui peuvent ameuer la mort. Tous ces résultats s’expliquent très-bien par le pouvoir de rimagination. Tout cela aurait jm se passer quand même le prétendu sorcier n’aurait employé aucunes manreaivres et n’aurait pas pris la peine de jouer au fantôme, seul, à huis clos : cet acte prouve seulement qu’il croyait à son art, ce qui importe peu quant à l’appréciation de la cause des effets produits.
Quand le paysan apprend que le sorcier a cessé les manœuvres auxquelles il attribuait son malheureux état, il se sent immédiatement soulagé du poids q«i l’accablait, il recouvre la» ti'anquillité, il ne voit plus de fantôme ; le sommeil revient, toutes les fonctions se rétablissent, et, au bout de quelque temps, il se retrouve en bonne santé. Ces résultats, aussi bien que les premiers, sout dus à l'action du moral sur le physique. Il n’y a rien là qui justifie l’opinion deM. Macario sur le pouvoir qu’aurait un homme d’en malêficier un autre à distance, sans agir sur ses sens par les moyens connus, et par le seul effort de sa volonté, de lui rendre visibles des images, de lui faire entendre des voix à une distance où, pour le commun des hommes, la voiï humaine ne peut être transmise.
Que faudrait-il donc pour donner raison à ce système? il faudrait qu’un homme pût agir sur un individu qui ne se douterait pas de cette tentative, il faudrait, en un mot, qu’il n’y eütaucune suggestion impliciteou explicite, et qu'il y eûtcon-cordaoce exacte entre les faits annoncés et ceux qui seraient obtenus. Par exemple, dans le cas dont il s’agit, au lieu de demander au sorcier la cessation immédiate de ses manœuvres, on se serait borné à une interruption d’un jour, en prenant des précautions pour que le paysan n’eiUpas connaissance de cette circonstance, et l'on aurait vérifié si, à minuit, il avait ses visions habituelles. Puis,on aurait fait l'opération inverse: le sorcier aurait fait ses maiiœavres de fantôme à une iieure différente, par exemple, à dix heures du soir ou à deux heu-
i'es du matin, et l’on se serait assuré si le paysan voyait son fantôme. et si, en changeant k volontô lc.4 heures rnins qu'il s en doufd/, les visions coïncidaient exactement avec les machinations du sorcier.
Dans les cas pareils à celui dont nous nous sommes occupé, on ne prend aucune des précautions que nous venons d’indiquer, et l'on s’empresse de déclarer niervoilleux des faits qui, observés avec soin , perdent lout leur prestige et ne révèlent aucune puissance mystérieuse, étrangère aux lois connues. Toutefois, comme nous ne connaissons pas les limites du possible, nous engageons ceux de nos lecteurs qui seraient à même d'être témoins de faits de sorcellerie, d'envoûtements ou d'autres actions à distance, à les étudier minutieusement, à multiplier les précautions pour discerner ce qui ne peut être dû â l'imagination, et ce qui ne peut être attribué qu’à d’autres causes : nous les invitons à nous communiquer le fruit de leurs recherches que nous avons intention d'utiliser dans l’intérêt de la science.
A. S. Moni».
L’article de M. Morin que nous donnons aujourd'hui à nos lecteurs sera le dernier. Des dissidences d’un caractère trop tranché, relativement àla manière d'envisager le magnétisme, ne nous permettent plus d’accepter un concours qui jusqu’à présent, nous devons le dire, avait eu pour nous des charmes. Mais il est des séparations, des divorces nécessaires, lorsque les principes ne sont plus les mêmes et que l'antagonisme vient briser l’harmonie qui s’était établie. C'est avec regret que nous annonçons celte rupture, et nos lecteurs sauront bientôt que M. Morin l’a rendue nécessaire.
Baron du Potet.
NOUVELLES DIVERSES
11 se produit en faveur du magnétisme, dans la presse et l’opinion publique, un mouvement U'ès-marqué, éveillé par la communication qui a été faite à l'Académie sur l’Lypno-tisme.No«s avons lu entre au très,dans le journal de Touloxidc, d'excellents articles de notre correspondant et ami, H. J. Bégué, médecin, en réponse à l’ua de ses confrères, le docteur J. Gourdon. Nous apprenons à l'instant que cette discussion a attiré assez vivement l'attention d’un certain nombre de membres de la faculté de Toulouse pour accepter l’offre que notre ami leur avait faite de se mettre à leur disposition.
Quelles que soient les dispositions présentes ou futures des savants, le public, qui ne partage point leur frayeur et n'épouse poiDt leurs intérêts, poursuivra, nous en sommes sûrs, la solution de questions qui l’intéressent au plus haut degré.
Un illustre général portugais, le maréchal duc de Saldanha, a publié un ouvrage intitulé ^/a médecine en 1868, oiiil déploie une immense érudition etfait voir que lessciences ne lui sont pas moins familières que l'art militaire. Il se déclare partisan du magnétisme, et le recommande surtout comme moyen de prévenir, par l’insensibilité du sujet, la douleur des opérations chirurgicales ; il compare ce moyen, qui ne peut nuire, avec l'emploi de l'éther et du chloroforme dont il signaleles dangers.—On voit que la cause du magnétisme pénètre dans toutes les contrées civilisées et recmte partout d'illustres prosélytes.
VARIÉTÉS.
PROPHÉTIES.
Le Journal des Débots, par l’oi^ane de l’un de ses rédacteurs, M. Pbilarète Chasles, dressait le catalogue des diver-sfis prophéties qui ont paru , depuis déjà plusieurs siècles, touchant l’Eglise et la papauté. M. PJiilarète Chasles ne leur donne que l'impoilance qu’elles ont, et ne les cite qu’afin de prouvei* comiiien les graves questions qui tiennent aujourd’hui le monde en suspens, l’ont de tout temps préoccupé.
u Que deviendra la papauté? Un abbé Michon, qui écrit et imprime un gros volume là-dessus, veut qu’elle se transporte vive en Orient et s’établisse à Jérusalem, John Fleming, en 1701, imprimait un autre petit livre où il prédisait sa chute pour l’an 1863, »
Le même John Fleming « affirme, page 60, que la France sera en pleine révolution l’an 1794, et qu’une autre révolution noa moins grave signalera notre année 1S48. 11 a eu raison : ces deux pi-édictions se sont accomplies. Voilà qui est au moins curieux. « C’est, dit-il, la lecture des Ecritures (I saintes qui m’a révélé ces deux fûtâ et ces deux épo> u ques.Il
« Une autre prophétie du chapelain de la prison d’Edimbourg, bonhomme qui s’appelait Lunn, et dont les prédictions, recueillies et imprimées en 18&2 seulement par le Mercure calédonien, datent de 1804. Celui-ci nous prédit pour 1863 la paix universelle ; les Hébreux réinstallés dans leur patrie ; d’ici là, une guerre incessante ; plus tard, la réunion de toutes les Eglises, non pas sous la suprématie de la papauté, mais constituées en république fédérative. » Après ces citalions, M. Philai éte Chasles cherche à prouver que cette dernière prophétie s’est jusqu’ici réalisée, et on .se
demande si ces sorciers étaient inspirés de Dieu ou du diable. Kti'ange question !
« L'n autre sorcier, dès le quinzième siècle, annonce la décadence de l’empire ottoman au profit de la croix, l'alliance d'? la France et de l’Angleterre, enfin la guerre d’Orient :
:i (Dans deux fois deux cents ans, l’ours (russe) attaquera le croissant (turc). Mais si le coq (gaulois) et le taureau (anglais) s’unissent, l’ours (russe) aura le dessous. Deux fois dix années encore et l’islam n’a qu’à bien se tenir. La croix restera debout ; le croissant s’effacera, puis il se dissoudra et finira par disparattre.)
« L'islam ou la Porte-Ottomane n’aurait donc plus que dix-sept ou dix-huit ans à vivre encore, selon le dernier de ces prophètes qui pourrait bien être apocryphe. Quant au prophète dont je vais parler, ses vers latins, imprimés en 1723 par le professeur allemand Lilienthal, ne laissent pas le moindre doute sur son compte. Moine du couvent de Leh-nin, le frère Hermann (c’est son nom), vivait en 1270, et ses prédictions relatives à notre époque coïncident tout à fait avec les prédictions de Lunn.
« Un autre de ces rêveurs, un paysan westphalien, nommé Jaspers, annonce, dès 1760, la vacance du siège pontifical pour 18B0 ; la division de la France en trois royaumes, et la réunion des principau^s d'Allemagne sous le sceptre d’un roi unique. En 178S, un dernier Allemand, nommé Spiel-bahii, devine les chemins de fer, et fait imprimer ces paroles expresses : «.A travers le monde entier, l'on verra hieniôl des voitures sans chevaux se précipiter comme iouragan el rouler de toutes parts dans les forêts. »
SOCIÉTÉ Dü MESMEBISME.
Paris,ît janvier 18G0.
«Monsieur et cher Président,
(t Interprète des sentiments du comité de la Société du Mesmérisme de Paris, auquel M. le docteur Léger vient de communiquer la lettre qu'il vous adresse, permeltez-moi de vous exprimer le désir que nous éprouvons de voir les colonnes de votre estimable journal s’ouvrir à un témoignage de gratitude si dignement formulé, qui honore tout à la fois celui qui en est l’objet et celui dont il émane.
((Cette profession de foi de notre Pi'ésident titulaire dit assez haut le but que se propose la Société duMesmérisnie,et elle jette une lumière suffisante pour faire apprécier que les rwsonsqui nous ont conduitsà renouveler te comité,à I expiration de notre mandat de fonctionnaire, sont légitimes et sont en tous points conformes à l’esprit des règlemenU de notre
Société. , . , ,
« Veuillez, cher Président, nous laisser espérer que notre appel est entendu, et qpi’un accueil favorable répondra à notre démarche.
Le bsrean «it ainsi compoté pour 1880 :
Président honoraire, M. le baron Dr Potet.
Président titidaire, M. le D' Léger.
Vice-Président, M, Vdiliermeddnand.
M. Bbissonnet.
Secrétaire, M. Badchb.
M. COÜRAGEÜX.
Secréta^res-ad}omts, ^ chrétien.
Censeur, M. Mesouii.iabd.
. E. Lambert.
Censeurs-adjomls, m. Sicard.
Bibliothécaire, M. Ogier.
j4rc/itt)tsfe, M. GatihEt.
Trésorier, M. Tbüvenin.
Tout & vous,
Th, Vuiuermedunand.
Saron d« POTET, propTiitaire-gérant.
NOTIGE
SUR
VALENTIN GREATRAKES.
Tandis que nos princes de la science s’amusent aux baga-telks dé la porte et se montrent surpris de l'existence d'un gommeil nerveuœ, nous allons montrer que l’ignorance de ces grands esprits touchant la vie et les facultés de l'âme n'est pas moins profonde que lorsqu’il s agit d expliquer les singuliers mystères que cache notre enveloppe. Nous allons montrer qu’il y a nou-seulement une vie mystérieuse, mais une médecine souveraine, et que celui qui s’y exerce peut, sans aucun poison et par des procédés différents de ceux que l’école enseigne, guérir les maladies les plus graves. Lema^né-{isrni, car il s'agit de lui ici, réparerait 4onc ainsi les erreurs fatales de nos antagonistes et seriût la vraie médecine. C’est un sujet grave à exanûner ; mais, quant à moi, je crois que nous tenons cette fois les Bouillaud, les Velpeau, les Dubois d’Amiens, etc., tous ces enfants terribles, qui cent fois nous jetèrent des bâtons daos les jambes, voulant absolument nous faire le plus de mal possible. Nous ne dironspasici yaeZiieu TomXlX. —K" î». — î* SSRig. — 10Fét*ikr 1860. 3
If- leur vfufie, mais qu’il les éclaire au coutrairo pour le plus grand bien de l’esjièce humaine.
Baron du Potet.
Valentio Greatra.kes, dit le ToucAeur irlandais, n&qii\t dans le comté de Waterford en 1628. Les personnages les plus hoüorables de l'époque s’accordent à le représenter comme UD homme simple, aimable, pieux et étranger à toute fourberie.
Voici comoient il fut conduit à faire usage de ses facultés curatives :
En 1662,11 crut éprouver une sorte d’inspiration, et entendre une voix lui dire qu'il avait reçu le don de guérir le« écrouelles. Fatigué plusieurs mois de cette idée, U en fit part à sa femme, qui pensa que c’était une maladie de l’imagination. Cependant un jour, ayant trouvé un écrouelleux, il le loucha et le guérit. 1! en chercha d'autres, et le succès qu’il
(ililliU lui donna de la confiance. Une fièvre épi.l(5mlqnc s’étant iéchréc dans le pays, la même voix i’avertit de nouveau.
Il se rendit dans les lieux où les malades étaient réunis, et il en guérit un grand nombre. Ces résultats inespérés l’amenèrent successivement à traiter des maladies de toute espèce, telles que la paralysie, la cécité, la surdité, l’hydropisie, la pleurésie,la sciatique, les tumeurs, les squirres,les cancers, etc., etc. Du reste, il était tellement étonné de sa puissance, qu’il allait quelquefois jusqu’à douter si tout ce qu'il croyait voirn’était pasune illusion; mais enfin, persuadé que Dieu lui avait accordé une faveur particulière, il se dévoua uniquement au soin des malades. Il est inutile d’ajouter qu’il les traitait toujours gruluilcment.
Ses procédés étaient des plus simples : l'application de sa main sur la partie souffrante et de légères frictions de haut en bas. Quand il avait guéri quelqu’un, il ne s’en glorifiait point et se bornait à lui dire : Que Dieu vous consérvala santé. SI on lui témoignait de la reconnaissance, il répondait sérieusement qu’il fallait seulement remercier Dieu. Il se plaisait surtout à donner scs soins aux matelots et aux soldats malades par suite des blessures qu’ils avaient reçues ou des fatigues qu'ils avaient éprouvées à la guerre.
Le célèbre médecin Astéllus, témoin de ses succès, trace le tableau suivant de sa manière d'opérer. «J’ai vu Greatrakes soulager à f instant les plus vives douleurs par l’application de sa main. Je l’ai vu faire descendre une douleur de l’épaule jusqu’aux pieds, d’où elle sortait enfin parles orteils. Une chose remarquable, c'est que lorsqu’il chassait ainsi le mal et qu’il était obligé de discontinuer, la douleur restait fixée à l’endroit où il s’arrêtait, et ne cessait que lorsque, par de nouveaux attouchements, il l’avait conduite jusqu’aux extrémités. Quand les douleurs étaient fixées dans la tête ou dans les viscères et qu’il les déplaçait, elles produisaient quelquefois des crises eiïayantes, et qui faisaient craindre pour la vie du malade ; mais peu peu elles passaient dans les membres, et il les enlevait entièrement. J’ai vu un enfant de douze ans tellement couvert de tumeurs scrofuleuses, qu’il ne pouvait
l'aire aucun mouvement : Grealrakes fit résoutlre la plupart de ces tumcur.s parla seule a])|iliciiiiün de sa niaiii; il ouvrit avec la lancette celles qui itaient les plus coiisidirables, et il guérit les plaies eu les touchaiU et en les inouillaiU quelquefois de sa salive, etc. a Le inèmc auteur lail vemaixiuei' '(ue lorsque (iivAti-akes avait excité l'action de la iiature, il se produisait des excrétioos de divers genres, comme sueurs, évacuations utérines, vomissements, etc.
On trouve dans une lettre adressée à Robert Boyle par GWatrakes la relation de tout ce que celui-ci a fait dans plusieurs villesd’Irlande et d’Angleterre. Pechlin avoue qu'il ne voit pas sur quel motif on pourrait se fonder pour attaquer cette relation. Les laits, dit-il, y sont accompagnés de toutes les circonstances, et il n’ y en a pas un qui ne soit attesté au moins par trois témoins dignes de foi. Ces témoins ne sont pas les mêmes dans les divers cas ; ils sont diiïérents pour chaque guérison, et ce sont presque toujours des hommes que leur profession, leurs préjugés, leur intérêt, devaient poi'ler à rejeter des faits extraordin^res (des théologiens, des médecins, des militaires, des grands seigneurs, etc.) Il faut ajouter à cela que la société royale de Londres a soutenu la réalité de ces faits, et que le célèbre Robert Boyle a défendu Greatrakes de l’impuMtion de magie.
Cest à l'époquede la publication de sa lettre à R. Boyle que Greatrakes se rendit à Londres, La cour l’appela à Witehal.
Il y fit des guérisons qui n’empêchèrent pas les courtisans de se moquer de lui. 11 se retira alors dans un quartier de cette ville, près d’un hôpital, où tous les jours il allait toucher les malades.
Le bruit qu'il avait fait en Irlande donna occasion à Saint-Evremont d’écrire une nouvelle, intitulée le Prophète «landais , dans laquelle il raille la crédulité du peuple et ï esprit de guperslilion. 11 est probable que c’est d'après ce document si ûdèle que Xhouret et ses dignes successeurs ont qualifié Greatrakes du titre de charlatan !
Le spiritualiste Saint-Evremoiit, comine tous les rieurs de
son temps, comme tous les écrivains de nos joui's qui ont écrit ou f|ui écrivent contre le magnétisme, n’a su dire autre ciiose que des I)analité8 où l’avengleraent le dispute à l’ignorance.
Baron dc Potet.
CAUSERIES SUR LE MAGNETISME.
(Suilc).
LA NATUBZ.
Le premier mot que le médecin prononce lorsqu’il recM»-natl l’ioeiûcacité de ses reuièdes, c'est celui-ci : la nature... lu nature fera sans doute ce ifue nous riuvon» ptu pu faire. La nature par-ci, la nature par-lÀ; ce mot est sans cessa dans la bouche des médecins qui en comprennent pari’aitemeat le sens sans pouvoir netlemwU le définir. Mais voilà certainement des malades bien avancés avec k consolation qu’on leur donne! Il est vrai que l’on vit souvent des m&lades abandonnés par les médecins revenir à la santé après que l’on eut cessé d’administrer des poisons sous le nom de renièdes ; alors la nature opprimée pouvait parfois reprendre ledessns. Sans doute encore, en nous est une force qui lutte jusqu’à la fin de la vie et fait sans cesse des efforts pour établir une sorte d'équilibre dans le jeudesoi'ganes : es fait est incontestable el nul ne le nie. Pour moi, cette force est môme douée d’intelligence; ou, s’il n’en est pas ainsi, elle reçoit du moins, comme instrument du principe immatériel qui est eonous, une foule de vertus et de qualités ; car ce qu’elle fait, tout ee qu*elle sait faire, est aiapreint du sceau d’un incomparable génie. Mais ce génie , cette organisateur, ce réparateur, a plus ou moins de puissance à son service, les instruments dont il se sert sont plus ou moins bien disposés, et ce qu’il fait n’est pas toujours bien appréciable.
Donc, quand on dit à un malade : nature zmis guérira.
nii lui (lit un mot ((ui sigtiilie : njvz cucorc de l'espoir, tout n'est pas perdu, un peu de vie rovs reste.
Dans un incendie, Iorsi(u'on croit le feu bien éteint par la quantité d’eau qiio l’on a jetée dessus, on le voit pourtant parfois se rallumer avee vigueur ot recominencerson œuvre île destruction. Il en est souvent de niûnic en nous, le feu reparaît petit à petit; mais, au lieu de détruire,il reconstruit, h moins toutefois qu’on ne l’étouffc de nouveau : c'est ainsi que, dans les maladies aiguës, lorsqu’on croit tout détruit, anéanti, perdu et que le malade est condamné, qu’on n'attend plus rien enfin même de la nature,... à la grande surprise de tous, il peut revenir k la vie. Ces exemples sont si nombreux qu’il n'est pas besoin de s’appesantir sur cette remarque. Mais si généralement le mot nature est employé pour consoler et tranquilHserun malade, il n’a de valeur réelle que dans un petit nombre de cas.
Les gens guéris, pour se soustraire à la reconnaissance, ne manquent pas non plus d’employer ce mot banal : c’est la mture qui a tout fait, c'est Irt nature qui m'a guéri. Si quelquefois ils ont raison, ils ont tort bien souvent; car il est évident qu’un purgatif ingéré, une saignée faite à temps et dans certains cas, que ces moyens simples et d’autres encore peuvent être d’un grand secours et sauver un malade de la mort ou tout au moins d’une maladie grave : la nature ici est aidée visiblement, et on en a la preuve immédiate dans le soulagement éprouvé. Il en serait de même pour tous les cas de maladies, si le médecin avait un remède sûr à opposer au cas qui s’olTre à son observation , la nature en développerait l’action, elle exalterait l’agent médicamenteux et couronnerait les elTorts tentés ; mais la variété des maladies est infinie, il n’y a pas deux cas où l’effet d’un médicament donné détermine identiquement les mêmes symptômes, aussi les anciens avaient-ils appelé les médecins devins, car ils doivent sana cesse deviner, et un médecin doit avoir en lui quelque chose des facultés somnambidiques.
Que pensent les magnétiseurs au sujet de la nature?lls ne nient point son action ; au contraire, elle est pour eux le iné-
decin iniérieur, le pliarmacien, le cliimisle, le pliyslcleii; c’est elle qui iiettoye les égouts, qui épure les liquides et les clarifie, qui les dirige en haut, en bas, r|ui expulse ceux qui sont impropres et fjui garde soigneusement ceux qui sont utiles à la vie ; mais, au lieu d’agir mécaniquement ou chimiquement comme le médecin des écoles, les magnétistes donnent à l’agent intérieur l’élément tout préparé dont il a besoin pour régulariser ses opérations ; ils lui donnent un auxiliaire puissant qui se met de suite à ses ordres, devient son serviteur et l'aide à l’instant. Ici, c’est bien évidemment la nature qui guérit le malade, la science du magnétiste y est pour peu de chose, c’est le principe de vie venant de lut-mème, dont il a disposé, qui a tiré d’embarras l'intelligent ouvrier qui organise et soutient noti’e édifice.
Voyez-vous cet homme qui se noye, il suffoque, il va disparaître,... rendez-lui la puissance qu’il a dépensée, aidez-le légèrement même, il surnagera et sera sauvé, Voyfz-vou9 cette lampe près de s'éteindre faute d’huile, mettez-en lanl soit peu, elle se rallumera sur l’heure. Ces exemples ne sont pas peut-être très-bien choisis , mais ils donnent suffisamment l’idée que je veux faire concevoir de la vérité. Aide-toi, le ciel t'aidera / quand la nature peut et veut, le magnétisme aide, ce sont deux natures au lieu d’une, ce sont deux forces vivantes qui se mettent à l’ouvrage et qui accomplissent à elles deux ce que celle qui défaillait tout à l’heure n'aurait pu accomplir seule.
Le magnétisme est donc bien véritablement l’auxiliaire de la nature ; le ministre de la santé est en nous-inême, mais souvent ses agents sont mauvais, viciés, il lui en faut d'autres; commeun général qui, sur le point de perdre une bataille, recevant un corps de renfort, redevient maître du terrain, unsi la nature, secourue par le magnétisme, se relèvera de sa faiblesse, victorieuse decequil'opprimait. Que l’on appelle, du reste, nature ou autrement ce que ce mot fait concevoir, le résultat n’en sera pas moins le même.
Que de richesses en nous, que de choses ignorées, que de messagers discrets portent et les remèdes et les pensées I Des
chemins sont partout, des canaux ?:onl creiisiis jusque dans les rochers ; les plus 6iroits sentiers, les plus pciits passages sont parcourus sans cesse ])ar un monde incoiuni. (’.onuue lans une forieresse, on y reticonire des ponls-jovis. dos chemins détournas; dessenlinelles qui veillent, donnent i’alunno et sonnent le tocsin; des jours ouverts .sur la plaine, une acousliqne parfaite qui apporte le bruit externe et inlerne jusque chez le commandant; ila moindre alerte, le cœur bat du tambour, nous entendons lebruit qu’il fnit. Tout ce qui est précieux dans cecbâteau-fort n’est pas en évidence; caché par des murailles épaisses, deiTière des retianchemeius , il faut pour y entrer, briser des contre-forts, disloquer des portes ou entrer dp plein-saut jusque dans le centre de la place.
Le médecin cherche à deviner l’énigme de la vie, en voyant d'un corps humajn la construction divine el pleine d'artifipe. Dans son orgueil, il dit : « Je ne 1’ens.se pas mieu'i bâti. » Ici coups de bélier ne feront rien, li'S déchirures seront peu de c^pse ; yn fer aigu, un projectile, doivent s’amortir dans ces tajus charnus ; plus haut ou plus bas, c’est différent, pour détruire la vieil faut que le hasard, l’habileté ou la ruse aient dirigé les co^ps.
Hi^üe hom'm? ! çljerclie dans ton génie à deviner celui de rinvçntetjr : au lieu de chercher l’âme, ton scalpel â la main, cherche à la voir de ton œil interne. Tu admires sans comprendre, alors tu admireras et tu comprendras, Mais puisqiie de ton vivant tu ne sais ou ne veux pénétrer cette chose, tu |a ven^ ^uand ta bouche sera close.
Ecoute bien, où il y a vie, il y a électricité ; où il y a électricité,ily a lumière, le corps en estrcmpli,illiirainé; la mort seule y produit la nujt, tous les flambeaux s’éteigiient à son approche ; et toi-même, médecin, (juant! ^u p^is, tu ^ens que cette lun}ière te manqtic ou vacille; mais, revenu de tes terreurs sans ^voir compris , tu es condamné à rester dans ton ignorwce.
Baron du Potet.
HYPNOTISME.
UTTRE A MADAME B’**.
■.Vous me demandez, Madame, des renseignements sur une science dont le nom, passablement étrange, Xhypnotisme, est arrivé jusqu’à votre oreille. L’hypnotisme n'est point une science, comme vous paraissez le croire ; c’est tout simplement un état de sommeil particulier, dans lequel oo peut placer l’iiomme ou la femme au moyen de certaines pratiques très-variables.
n Hypnotisme est dérivé du grec ej signifie sommeil : c'est un mot nouveau inventé pour exprimer une yieille chose, car il ne représente ni plus ni moins que le somirieil magnétique que vous connaissez, sans doute, au (noins pour e^ ayoir entendu parler.
« Le magnétisme, prudemment et iiahilepent p|-a{iqué et dirigé, produit, chez les individus qui y sont accessibles, de^s effets variés : les uns , qu’on peut considérer comme appartenant exclusivement à l’ordre matériel, c’est principalement l’inaeDsibilité avec tous les phénomènes qui eu dérivent; lea autres, qui .appartiendraient à l’ordre intellectuel, c’est le développement anormal des sens de la vue et de l'ouïe, d’où résultent la vue à grande distance ou i travers les corps flaques , la perception de sons assez faibles pour écliagper ans oreilles les plus fines et les plus délicates, etc.
« Depuis longues années, les académies et les corps savants repoussent, comme une jonglerie indigne d’examen, le sommeil magnétique et tous les pliéiiomènes plus ou m^ins extraordinaires dont il est parfois la source ou l’accon^pagne-ment;tels que l’insensibilité, le déplacement des sens, la vue des objets à distance ou travers les corps opaques, ptc.
Or. voici que tout récenimeul un do nos praticiens les plus habiles el les plus réputùs, M. Velpeau, est venu proclamer en pleine Académie des sciences la possiWIilé !e produire chez l'honnue un étal de sommeil cataleptique, Voù il résulte que l’insensibilité et une partie au moins des phénomènes lîu somnambulisme magnétique sont des faits désormais démontrés et hors de doute.
u 11 existe divers moyens de provoquer le sommeil magnétique.
« Mesmer, l'un des premiers magnétiseurs qui aient paru en France, produisait le somnambulisme au moyen d'un baquet , au centre duquel étaient disposés des fils conducteurs que tenaient dans leurs mains les malades ou les curieux soumis à l’expérimentalion. M. de Puységur déterminait le somnambulisme au moyen de diverses passes el de l'imposition des maiûs devant les yeux des magnétisés, sous un arbre disposé à cet efiet. Faria, autre magnétiseur célèbre, produisait le sommeil magnétique par une simple injonction de dormir adressée aux somnambules. D'autres moyens encore ont été employés avec succès. Celui qui a été le plus généralement adopté consiste dans les passes longitudinales faites devant les yeux du magnétisé.
a Aujourd’hui, le procédé employé par M. Velpeau et par d’autres savants, pour produire l’insensibilité ou l’iypno-üsme , consiste h faire mii-oiter pendant un temps plus oi> moins long, aux yeux des malades ou des individus qu’ils veulent endormir, un objet brillant, tel qu’une lame d’acier ou un disque poli de métal, en recommandant au patient de tenir constamment son attention fixée sur cet objet. Chez quelques sujets, après un temps dont la durée varie, le sommeil se produit, et tous les sens, ainsi que certaines facultés mentales, se développent dans des proportions inusitées.
1 Ce procédé n’est pas.d’ailleurs, le meilleur de ceux qu’on peut employer pour produire le somnambulisme. Celui des passes longitudinales et prolongées jusqu'aux pieds du magnétisé me semble préférable, par des motifs que j’aurai l’honneur de vous exposer dans une antre lettre.
La science a constató que, dans riiypnotiame, la sensibilité est déiruite ou singulièremeiu amoindrie. Des opérations cliiiurgic:iles ont pu ótre pratiquées sans que les opérés aient ressenti la moindre douleur, absolument comme dans le sommeil magnétique.
(I M. Broca, l'un de nos plus habiles médecins, dans sa pratique à l’hôpital Necker, et assisté par M. Follin , chirurgien de cet hôpital, a pu procéder à l’ouverture d'un abcès très-douloureux, sans que la malade ait eu conscience de l'opération. C’est môme à la suite de ce fait que, le 5 décembre dernier, M. Velpeau est venu exposer devant l’Acadétnie des sciences les résultats de l'hypnotisme.
Cl Les médecins donnent à cet état anormal de l’homme le nom de sommeil nerveux. 11 eût été aussi bien, ce me semble, de lui donner tout simplement son vrai nom de sommeil magnétique, d’autant plus qu’il paraît assez difficile de concevoir un sommeil quelconque auquel l’ensemble de l'appareil nerveux soit étranger.
«Je n’essayerai pas de tracerici l’historique de la découverte de l'hypnotisme ; il faudrait remonter juqu’à Paracelse et même beaucoup plus haut clans l'antiquité. Cependant il me parait très-utile de faire connaître sommairement la série d’ÎDcidents & la suite desquels la science officielle, qui depuis un siècle avait constamment repoussé même l'examen du magnétisme et anathématisé les magnétiseurs, s’est décidée subitement à rompre avec ses traditions et à accueillir le même phénomène sous le nom d’hypnotisme.
« 11 paraît que, vers 1855, un dictionnaire de médecine, publié par MM. Ch. Robin et Littré, mentionna le sommeil nerveux et quelques-uns de ses phénomènes, comme ayant été découverts par un médecin anglais, M. Braid, de Manchester, qui lui-même a publié sur cette matière un ouvrage assez étendu. Un médecin de Bordeaux, M. Azam, après avoir pris connaissance de l'ouvrage de M. Braid, qui date de 18Â3, expérimenta lui-même l'hypnotisme, et constata, chez les individus qu'il avait endormis, l'insensibilité aux piqûres et aux pinceuienls de la peau. M. Azam, dans un
voy;i{;u à Paiis, fit pari à M. Broca, son coiulisci|}le ot son ami, lies riiriuhals obtenus |)arlui. M. Broca c\])érinionialui-môme à son tour, ainsi (ue je l’ai ilii plus luut. Kl voilà comment, après «n siècle de nifus cl’examen, de discussions et de négations trop sonvent passionnées, le sommeil magné-titpie, traité de jonglerie par Bailly et la ptii^iart des savants oliiciels du dix-liuitièine siècle. est entré oriicicllcmcnl, en 1859, dans le monde scientifique, sons le nom d’hypnotisme par là grande porto de l'Acadéraie, ouverte à deux battants.
Beaucoup lÎ'lioinmes recoinmandables et véritablement in-siriiits ont voulu, depuis un siècle, exposer devant les corps savants les faits résultant dc la pratique du magnétisme : les corps savants les ont r'epuussés sans examen sérieux, en criant au chariatanisme. H y avait parti pris, et si nettement pi is , que M. Azam lui-même, après avoii' pai'faiicment constaté l’insensibilité 'des sbjels hypnotisés par tül, ne crut pas devoir rendre publics les faits qù’il avait observés. Lorsqu’on se rappelle la séné de déboires et les persécutions auxquels ont été soiimis les médecins magn'étiseurs les plus re-commandables, on ne peut blâitier M. Azam de n’avoir pas voulu s’exposer & partager leur soi'l. Mais on ne sàurait trop déplorer la persistance avec laqueile l’esprit le système fait repousser pendant tant d'ariiiées l'examen d’ùné découverte qui doit, en fin de conipte, profiter aux progrès de l’art de gü’érir, bu tout au moins fournir de nouvelles lumières à l,é-tudë dé là physiologie, et peut-être aussi de la psychologie.
u II esc vrai que la pratii[uuda magnétisme à été déplora-btëment exploitée par lé cliarlatanisme ; il est très-vrai que de faux gnérisséu'rs et des jongleurs s'en sont servis dans le séui but de vivre aux dépens dc la crédulité publique, qui leur a trop souvent prêté le collet ; mais à qui la faute, sinon aux corps savants eux-mémes? Ceux-ci, en se refusant ràéme au simple examen des faits les mieux établis, les mieux prouvés, ue laissaient-ils pas volontairement le champ libre à toutes les jongleries ?
c Le doute est le commencement de la sagfsse : nul ne conteste la vérité de cet ailage ; mais l'incréilulité sj stéma-
tique ¿i l’ôgard des faits déiuontrés, qu'est-ce autre chose que la déraison poussée à sa plusliauie puissance? Mallieureuso-ment la science, trop souvent, ne se borne pas à douter des faits qu elle ne peut expliquer, elle les nie absolument. Ce procédé est coinmode, sans doute, mais est-ii bien scientifique? 11 est pet'inis d'en douter. Si les hommes ne devaient admettre comme démontrés que les faits dont l'explication absolue et complèle peut être donnée parla science, il y aurait ken jîeu de vérités admissibles ; car pai'uii les faits les pliis simples, ceux que la science humaine explique couiplétemént sé réduisent k bien peu de chose.
n Après cette sortie contre le doute et les doulfeürs, peut-être me demanderez-vous, Madame, si je crois qu’il y ait dans le magnétisme, dans le somnambulisme qUblque chose de surnaturel ou de merveilleux. De mervfeilléûx, oui j de surnaturel, non. 'Tout est merveilleux dans l'uniVers. Le magnétisme et ses eltets constituent des uierveilies Hibliis connues, moins étudiées que les autres ■, c'est là ce ijui constiluè toute ieur supériorité, et c’est ce qui, depuis Ibrigtemps, aurait dù déterminer les hommes qui se jiifjuerit descie’nbéà s'en occuper et à étmliersérieuseiiieut. Cetle étiide lëür aurait probablement révélé l'existeface dans l'homme de facultés morales et pliysiques très-extraûrdinaires sans doute , iháís nullement surnaturelles. ^
(I Certains sujets acquièrent, dans l’état de somnambulisme, une perfection des sens^ soit du uct, soit dé l’ouïe, soit de là vue, qui leur permet 'de voir , d'entendre ou d’apprécier des choses qui leur éch;\ppent complètement dans l’état de veille. J'eu ai constaté moi-même d’assez nombreux exemples. Je n'ai pas coiiciu des faits extraordinaires qui se passaient sous mes yeux qu’ils eussent rlen^ de surnaturèl ; j'ai pensé seulement que chez certains individus exiètaieut, soit à l'état patent, soit à l'état latent, dés iWultés particulières qui j)euvent se développer sous l’influence de certaines pratiques, ou dans certains milieux qui nous sont inconnus, et que ces facultés appellent de la manière la plus sérieuse l'atteution et les études des vrais amis de la science.
« Non, je ne crois pas au surnaturel ; seulement je crois, avec Voltaire, ce grand doutpur des temps modernes, c qu’il H y a plus de choics possibles f/ii'on ne le croit commu-n nément. »
« Ce qui mo paraît presque surnaturel, c’est qu'en plein dix-neuvième siècîe, en ]iréseiice des merveilles scientifiques du télégraphe, derélectrn-magnétisme, de la vapeur, de l’optique, de la photographie, de l’astronomie et de tant d’autres mer\'eilles, des médecins, des savants honnêtes et consciencieux, en soient réduits à ne pas oser produire au grand jour une découverte médicale, anatomique, physiologique ou psychologique, ( de crainte de compromettre leur crédit médi-« cal en attachant leur nom i) des opérations trop étroitement ( liées en apparence aux pratiques des magnétiseurs. »
(( C’est là ce qui a vraiment quelque chose de surnaturel, et c’est ce qui m’explique pourquoi plusieurs docteurs de ma connaissance pratiquent sans bruit la médecine hanema-nieone, et cherchent, dans l’emploi des médicaments à doses infiDitésimales, et dans l’applicatioD de la formule homéopa* thique, similia similibus curanlur, la guérison de leurs malades, guérison qui ne leur fait pas toujours défaut.
« Vous voudrez savoir peut-être. Madame, s’il existe, comme raflirment beaucoup de magnétiseurs, un fluide particulier, très-délié, très-subtil, de l’émission duquel résultent le somnambulisme et tous les faits plus ou moins merveilleux qui en ressortent parfois. Sur ce point, Madame, je ne puis que confesser mon ignorance ; je n’en sais positivement rien. J’ai questionné à cet égard des somnambules ; j’en ai reçu des réponses toujours affirmatives quant au fait principal, mais variables dans les détails. Ainsi, un somnambule m’affirmait que le fluide émis par moi consistait en une vapeur d’un blanc éclatant mêlée d’une multitude d'étincelles brillantes; un autre somnambule dépeignait le même fluide une vapeur analogue à de la fumée de couleur grise, mêlée d’un petit nombre d'étincelles. Ces contradictions, ou si l’on veut ces divergences, empêchent pour moi toute certitude.
« Ce qui me paraît hors de Joute, et déjà les médecins convertis à l’hypnotisme ont pu le constater , c'est que tous les individus malades ou bien portants, ne sont pas également susceptibles d’éprouver le somtiambulisme ou l’hypnotisme, et que tous les praticiens no sont pas également aptes à déterminer l’hypnotisme, même en employant le miroitage d’un corps métallique brillant, comme l’ont indiqué le médecin anglais Braid, MM. Azam, Broca, Velpeau et quelques autres médecins ou chirurgiens. 11 paraît aussi que les expériences d’hypnotisation des malades réussissent généralement mieux lorsqu'on s’y livre en présence d'un petit nombre de personnes seulement que lorsqu'on les entreprend devant un grand concours de curieux. Ces divers faits établissent une simüitude de plus entre le somnambulisme magnétique et l’hypnotisme.
« Quoi qu'il en soit, aujourd’hui que la glace est rompue, la question va, sans nul doute, être étudiée à fond et sans passion par les jeunes médecins, devant lesquels eUe ouvre une vaste et féconde carrière. Hypnotisme ou somnambulisme m^étique (les noms ne changent rien au fond des choses) produiront, sous les yeux de ceux qui les pratiqueront avec la prudence que comporte le sujet, les phénomènes aujourd’hui connus des magnétiseurs seulement, et de l’observation desquels ne peuvent manquer de surgir dé nouveaux éléments de succès dans l’étude des maladies et dans l'art de les guérir.
n Agréez, Madame, etc.
u Charles Bëranger. n (Extrait âe la Patrie.)
DU ¡MAGNÉTISME.
POüHlifOI NE CROIT-ON PAS AD MAGNÉTISME ASIMAL?
Rien n’est plus éminemment ÜisuMe, rietl n'est plus ridicule rii {)lüs 'digne 'de mépris, que cette objebtion oiseuse dans lA bouché deiê incrédules :
Nous ne croyons pas au magnétisme ànimal, pài'ce iJUb 'celie scieiice, qui n'en est point une, n’e'ét embl-assée au-joürd’ljui que par des esprits malades avides de merveilles ; nous n’y croyons point, parce qiié l’élëctricité ailimale feSt une vraie ülbpiè dont Ips personnel ¿eilSéëS se rtiolijlieiit, jt’oüt èn plaignant ceiix qui clieibhent, &àis en vairt. à r'étl-liser îés rêves de leu'r imàginàlioii éiallé'è.
d'iiütres.unpeu plus amateurs de sciences physiques, IjÜi ont, sinon des connaissances solides, du moins quulqüei ÜO-tiohs des phéiiomônes de la nature, vous disent avec llii aplomb Itnpej'tiirbable, croyant sans doute, daas leur aveii-glement el dans leur présomption outrée, avoir péiiélrè dans tous les secrets de la création :
Nous pëi’isoiis, sans Xaffihner, qu'il existe uii (luide universel, mais isous nions toutes les propriétés que les iiiagné-tiseui's lui attribuent. 11 est très-possible que cc lluiite ait la vertu d'endormir ou plutôt d'eiigourdir un animal quelconque ; mais qu'il ait l'étrange vrrtu de nous faire entendre par les pieds et goûter par les oreilles, cela devient un peu plus difficile i croire. Qu'est-ce, en ellet, (juc celte vision siu’natu-lelle, et comment peut-on voir sans le secours des yeux? comment l'ûiuo peut-elle prévoir les choses futures?
11 est iiiJubitable (¡ne les jjartisans de Mesmer se trom-
peni, f|iic cc fluiile no peut avoir des propriétés si surnaturelles, et que la nouvelle doctrine qu’ils veulent fonder, n’est rien moins que subversive de tous les principes admis par tous les liomnies de science.
D'autres, ayant réellement des connaissances supérieures, croyant ou non à un fluide cosmique, n'admettent point Je magnétisme animal pour une raison bien simple : c’est qu’ils ont parfaitement compris que là est la véritable source de toutes nos connaissances futures, et que, ne voulant point profaner l'ancien système auquel ils doivent une position et un nom dans le inonde, ils refusent par un scepticisme endémique de croire et de prêter leur concours, de peur que le monde qui les a jugés savants ne leur ôte ce nom magique auquel ils tiennent tant. La source ¡Dcertaine à laquelle ils ont copieusemeat puisé toute leur science, et qui fait, à juste litre, toute leur gloire, ne les ayant malheureusement initiés dans aucun mystère de la vie,elli?s ayaut plutôt égarés daus de nombreux labyrinthes , ils cherchent en ^tonnant le fil d'Ariane, sans prévoir que le matérialisme qu’ilsont embrassé ne leur expliquera que très-imparfaitement et peut-être pas du tout, les phénomènes qui constituent l’homme immatériel. Jamais ils n’embrasseraient un système qui bouleverse toutes leurs opinions, jamais cet aveu sincère ne sortira de leur bouclie: Oui, nous étions dans l’erreur; nous marchions dans les ténèbres ; une science nouvelle va dorénavant guider nos pas chancelants à iravei» tontes les questions abstruses de la métaphysique.
Les savants à diplômes d'aujourd’hui, le diront-ils ? Jamais. Ceux de demain? Peut-être. Ceux de la génération future ? Oui. Alors la révolution scientifique sera opérée.
L’incrédulité systématique qui règne aujourd’liai dans tontes les classes de la société prouve, d’une nianièi'e certaine, que les hommes mettent un entêtement ridicule k repousser ce qui parait pour eux n’être d’aucune utilité; alors ils rejettent, d'un accord unanime, les faits les plus scientifiques, les plus palpables et les plus étonnants dans le domaine des fictions.
Notre propre intérêt, dit Pascal, est un merveilleux instrument pour nous crever agréablement les yeux.
Il semble du pretnior abord que nier un fait quelconqne, c'est faire preuve d’un grand savoir; mais lorsqu’on se inet sérieusement à penser que, malgré tout ce que les hommes ont fait jusqu'atijourd’hiii, ils ne sont que des atomes (pji végètent sur un atome de l’univers, on ne peut sentir que de la pitié pour ces malheureuses créatures qui, fortes dans leur ignorance et aveuglées par la présomption , rejettent, sans examen, ce qu’elles ne peuvent comprendre. Tout dans le domaine de la science n’a-t-il pas paru impossible au com-mencemenl? Les grands génies seuls, qui affrontent les préjugés de leur siècle, n'osent point prononcer ce mot qui dénote la faiblesse humaine , pour eux tout est possible, car hors l'absurde tout est possible k Dieu.
Il est évident que personne jusqu’aujourd’hui n’a pu nier, d'une manière certaine, les faits étonnants du magnétisme animal. Un grand nombre d’incrédules, tout en plaisantant et tout en voulant imiter les passes des magnétiseurs, sont parvenus à obtenir des résultats frappants. Les uns, tout effrayés et embarrassés devant la réalité du phénomène, n'osent trouver une solution , ils ne nient plus tout en doutant encore ; les esprits forts, ceux qui jugent la nature et Dieu dans la sphère étroite de leur intelligence, trouvent une explication toute prête, toute pédantesque, qui n’a qu’un seul et unique mérite, celui de prouver leur ignorance.
Ces esprits forts, ces demi-savants, si je puis m’exprimer ainsi, sont ceux qui tâchent le plus d’accabler de leurs sarcasmes et de leur méprb la vérité nouvelle qui pénètre dans le monde. Voulant sans doute imiter les sommités de la science, ils jappent contre les novateurs. Jamais leurs mains n’ont souillé les ouvrages des grands hommes c{ui se sont occupés de magnétisme; cependant, comment faire prévaloir la demi-science qu’ils possèdent? Rien ne les arrête : ils jugent Newton, Galilée, Mesmer, comme s’ils connaissaient plus que les noms de ces génies immortels. Us vous disent, tout Lilliputiens qu'ils sont ; Cela parait juste, cela n'est pas rai-
sonnable ; certahienieut Newton se trompail, comme Descaries, comme Mesmer, il n’y a point de Huide univei-sel, et si un fluide pareil existe, pourquoi veut-on qu’il y ait un magnétisme animal? Un magnétisme minéral ne suffit-il point?... Pauvres satellites ! voua circulez, mais en vain, autour de ces grands génies auxquels vous chci'cliez à trouver des erreurs; vous êtes à une si grande distance d’eux, que jamais un rayon de leur intelligence ne viendra éclairer la vdtre qui est dans les ténèbres.
Le magnétisme organique, dites-vous, est une invention d’imposteurs, bonne à tromper les sots. Les Mesmer, les Puységur, les Deleuze et tant d’autres n’étaient que des hallucinés ; les faits qu'ils relatent n'ont jamais existé que dans leur imagination exaltée. Une force pareille, ayant des propriétés si étranges, ne peut pas exister, cela est impossible.
Et pourquoi, s’il vous plaît, cela est-il impossible? Quelle» sont les preuves sur lesquelles vous vous basez pour soutenir le contraire ? Parce que vous ne comprenez point, devez-vous forcer le monde à devenir aveugle, lorsque la lumière lui ap ■ paraît ? Est-ce quelanature vous a choisis pour vous dire son dernier mot? Votre demi-science ne vous a-t-elle pas encore dit qu’il y a un intervalle immense, infini entre Dieu et l’homme matériel, que partout, à chaque pas que vous faites, il y a un mystère qui vous entoure, et que vivriez-vous ici-bas un million de siècles, vous ne parviendrez jamais à connaître que ce que vous auriez dû connaître depuis longtemps : à savoir, comme dit Socrate, que vous ne savez rien ?
Quel mal, à la (in, peuvent vous faire les apôtres de cette science nouvelle qui vous effraye tant, et contre laquelle vous versez journellement des flots d’injures? Est-ce pour rendre l’espèce bumaine plus malheureuse qu’ils cherchent à la répandre ? Fùt^ce pour soulager une seule souffrance, fût-ce même pour une simple consolation, devriez-vous pour cela la repousser, au lieu de l’embrasser comme un bien que Dieu nous envoie?
Cette force que vous méprisez tant, parce que vous ne la comprenez point, est aussi évidente que le soleil. C’est elle
qui forme tout. Ici-bas les trois W'p;iK'?i do la imiuro s’on sont emparés. Elle présiiln partout, les élémniits \ isililfs forinent |iar elle la matière visible. Vous le savez, fivoiisrliimisies, vous génlofiues, vous asirononios et vou"! médecin.«, el vous l'appelez attractinii, électriciti', magnétisme niiniral, que -sais-jc? Etpoxuïjuoi donc les Ôtres oi'ftanisé« feront-ils uiic e.\ceptioii à cette règle qui dnit fitre générale ? Par quel autre pliéuonièue expliquer, z-vous tant de plK'noniénes constatés dans l'organisme animal? Dites-nous coin ment s'opèrent le mouvement de la systole et de la diastole lu ctrur, la couiraction de l’estomac pour broyer les aliments, la tension des nerfs et des muscles par la seule volonté, et tous les mouvements péristaltiqiies. Plusieurs célèbres médecins moururent sans avoir cru à la circulation du sang; leurs confrères aujourd’liui ne veulent point croire à cette autre circulation du fluide univ ersel dans tout notre organisme. Non, personne n'y croit, mais qu’on tâche au moins de nous donner des explications. Qu’on nous fa.!8e comprendre, si on le peut, la cause 1e toutes les alTec-tions morales, des sympatliies etdes antipathies, des pressentiments de l’âme et de tout ce qui nous arrive journellement, et qu'on met si facilement au cornpte du basard. Personne ne le peut sans doute, car quelle est la science qui peut noua initier dans tant de mystères, si ce n’est celle qii'on repousse avec tant d’acharnement?
II est de par le inonde despersonnesqui, tout en ne croyant pas au magnéti.snie, deviennent crédules lii où ils doivent avoir au moins nne ombre de soupçon. Egarés par de.s préjugés absurdes, partisans acliarnés des causes finales, ils vous soutiennent que l'amas de boue sur lequel nous rampons est sans contredit le centre de l'iinivers.
L'asironomie et les matliémaliqu(‘S t[ui ont pesé el calculé les distances de taüt de mondes qui passent silencieux au-dessus de nos lêtes, leur paraissent des chimères, par cela sml que ces sciences dépa-ssont la portée de loijr intelligence. Les milliards de soleils, les ¡ilanètes avec leurs satellites, leur paraissent comme des jioinls suspendus au firmament pour éclairer leurs jours ot leurs nuils. Que doit-on ri’pondro :i de
semblables êtres, si ce ii'usl qiio iln leur souhaiter d'attendre paliciiuiH'tU le royaiiinc dos cifiu.x cjui leur est proipis?
Les cspriUs forls, ceux qui jwnchont plutôt à croire quo- le liasuni il tout produit, et qui nient le nniguétisnie dans le seul but de ravaler l'homitie spirituel au-dessous de la bête, nous soutiennent effronlimpiit que Dieu et l'âjne n’existent point, que la matière seiih' existe , et (fue ce serait une folie dc prôner une science qui s’occupe de choses aussi al>surdcs et aussi incuucevables. A ceux-ci, nous leur ri^pondoiis, tout spiritualistGs qu’ils sout, que la création n’est pas impossible, parce que uousvoyons en tout ot partout de l’intelligence, et que c’est retfe intelli{'ei)ce seule qui n’est pas créée. A supposer môme qu’elle le fût, il faut forcément recourir à une autre supérieure à la première, et qu’ainsi on arrive infailliblement à la sui>renie sagesse qui ne peut être qu’une et unique, à cette source éiernelle où toute créature a puisé le don de se connaître et d’aspirer à de plus hautes destinées.
Tout concourt à prouver aujourd’hui que la science magnétique n’est point une chimère. Ne prononçons jamais le mot impossible, car, dit un auteur, l’impossibilité est un arrêt de notre ignorance cassé par l’avenir ; ne repoussons point la vérité nouvelle qui, comme un phare immense, va tôt ou tard s’élever pour illuminer les nations, ne prenons pas en dérision ce qui est la base de tont bonheur, de toute morale, de toute religion, ce qui a été le seul mobile de toutes les conceptions philosophiques, de tout ce que l'antiquité a fait de grand et de merveilleux.
Voyez les générations passées, les Grecs, par exemple, eux qui ont plus de droit que les autres nations de nous étonner, et d’étonner peut-être toutes les générations à venir. Cette noble et grande nation qui a conquis le monde , non-seulement parles armes, mais p^r J’iptelljgencc, ^profondis-sait mieux que nous les sciences et les arts.
Les étonnants phénomèoes de l’électricité animale avaient fixé son attention, pi, piiJgré les coQvulsion.'i sociitîes et la barbarie qui ont détruit non-seulemcnt la civilisation d'alors, mais qni ne nous ont laissé que quelques restes des chefs-
d’œuvre illspaiiis dans tam de redoutables révolutions jui ont renversé des empires, malgré cela, dis-je, quelques monuments de sciences et d’ai't sont là pour attester que les Grecs non-seulement connaissaient le magnétisme animal, mais qu’ils l'ont étudié comme une science distincte, cl qu’ils ar-rivèreutàune perfection qui nous restera peul-ôtre à jamais inconnue.
Aujourd'hui même, au sein de nos académies, au milieu d'hommes les plus savanU, on s’extasie devant les chefs-d’œuvre que ce peuple nous a laissés. Qu’en serait-ce donc si nous possédions tout ce que cette grande nation a fait et a pensé? Où sont seulement toutes les tragédies de l’éloquent et pathétique Sophocle? Quel poëme jusqu’.'i nos jours a jamais pu se comparer à l’Iliade du chantre de l’ionie? quel est l’orateur qui a égalé Démosthène, quelle intelligence peut se comparer avec la vaste intelligence du Stagirite ? Où sont aujourd’hui les Socrate, les Platon, les Arcîiimède, les Euclide, les Hippocrate, les Phidias, les Appelles? S'il y en avait, on n’aurait plus parlé de ceux-ci, on aurait trouvé, dans nos écoles d'autres modèles de science et de philosophie.
Eh bien, si tant de génies inconcevables n'ont pu encore, après trois mille ans, trouver de rivaux , si tous ces grands hommes sont parvenus à atteindre une si haute perfection d^s toutes leurs œuvres qui les ont immortalisés, pourquoi n'en serait-il pas de même de ceux qui se sont occupés de sciences occultes?
Et comment expliquerions-nous la guérison des malades par les manipulations, dont Solon fait mention dans ses maximes :
Ti> ««kT{ ycistm nnù/icv» ijs’/iûivt Ti
R Touchant avec les mains celui qui était tourmenté par K des maladies dangereuses, il lui rendait aussitôt la santé. »
Les prescriptions des somnambules, dont parle Hi[)pocrate dans le temple d’Esculape àEpidaure, et dont Aristophane,
dans son P/uliin, nous dit qu’on envoyait quelquefois les ina-tailes coucher dans ce même temple :
Mà 0^, aU* Ôntfl Ttapifxvjat^oxf.v,
Kyù avtiv iig
Yfiirmév i9Xi,
« Non par Dieu, mais à bien penser, ce serait encore mieux « de le faire coucher dans le temple d’Esculape.
Les mystères de Cérès, ceux de l’antre de Trophonius, nous révèlent aujourd’hui toute la science des hiérophantes qui, croyant réellement en Dieu, étendaient avec ferveur et les yeux tournés vers le ciel leurs mains sacrées, où des flots de vie passaient dans les membres tremblants et amaigris des souiïrants.
Aujourd'hui leschoses sont bien changées, le matérialisme et l’insouciance ont envahi toutes les classes de la société. Mais cette apathie pour tout ce qui est grand et noble ne peut être permanente. Tout passe, et nos descendants, beaucoup plus éclairés que nous, ne repousseront point le magnétisme, car ils trouveront dans cette science assez de consolation pour être aussi beaucoup plus heureux que nous.
E. M. Rossi.
Smyrne, ce 18 décembre 1859.
VARIÉTÉS.
PRESSENTIMENT.
— On lit dans le Joitrmd de ht Nièvre : Un funeste accident est arrivé samedi dernier àla gare du chemin de fer. Un homme âgé de soixante-deux ans, le sieur Jardin, était atteint en sortant de la cour de l'embarcadère, parles brancards d’un tilbury, et, quelques heures après, il l'endait le dernier soupir.
La mort de cet homme a fait révéler in»« histoire des plus extraordinaires, et à laquelle nous ne voudrions pas ajouter foi si des témoins véridique» ne nous en avaient certifié l’authenticité. La voici telle qu’on nous l'a racontée :
« Jardin, avant d’être employé à l’entt epôt des tabacs de Nevers, habitait dans le Cher le bourg de Saint-Germain-des-Bois, où il exerçAÎt la profession de tailleur. Sa femme avait succombé depuis cinq ans dans ce Tülage aux atteintes d’une fluxion de poitrine, lorsqu'il y a huit ans il quitta Saint-Germain pour venir haliiter Nevers. Jardin, laborieux employé, était d’une grande piété, d’uue dévotion qu’il poussait jusqu’à l’exaltation ; il .se livrait avec ferveur aux pratiques de la religion ; il .avait dans sa chambre un prie-Dieu sur lequel il aimait souvent à s'agenouiller. Vendredi soir, se trouvant seul avec sa fille, il lui anuon(;a tout à coup (ju un secret pressentiment l’avertissait que sa fin était prochaine. — .1 Ecoule, lui dit-il, mes dei'nières volontés ; Quand je serai mort, tu remettras au sieur H.... la ciel de mon prie-Dieu pour qu'il en pnlève ce qu’il y trouvera et le dépos? diius mon cercueil. »
(. Elonnôe dc cctic bi us((uc rocommandalioii, la fille Jardin, ne sachiiiit trop si son père parlait sfrienscmenl, Ini de-iiiamUi ce que pouvait conlciiir sou pi'ie-Dieu. Il refusa d'a-boi d de lui répondre ; mais comme elle insistait, il lui fit cette (ilran^’C révélation, que cc qui sc trouvait dans le prie-Dicii c’étaient les restes de sa mère ! Il lui apprit que, avant de quitter Saint-Germain-de^-Bois, il s'était rendu pendant la nuit au cimeti6ra. Tout le monde dormait au village ; ae sentant bien seul, il s’était dirigé % ers la tombe de sa femme, et, armé d’une pioche, il avait cieusé la terre jusqu’au moment oit il atteignit la bière qui contenait les restes de celle qui avait été sa compagne. Ne voulant pas se séparer de cette précieuse dépouille, il avait recueilli les ossements et les avait déposés dans son prie-Dieu.
n A cette étrange coïncidence, la fille Jardin, uo peu effrayée, mais doutant toujours que son père parlâtsérieuse-ment, lui promit cependant de se conformer à ses dernières volontés, bien persuadée qu'il voulait s’amuser à ses dépens, et que le lendemain il lui donnerait le mot de cette fantasque énigme.
Il Le lendemain samedi. Jardin se rendit à son bureau comme de coutume. Vers une heure, il fut envoyé à la gare des marchandises pour y prendre livraison des isacs de tabac destinés à l'approvisionuemeut de l’entrepôt. A peine sortait-il de la gare, que les brancards d'un tilbury, qu’il n'avait pas aperçu au milieu de l’encooibrement des voitures qui stationnaient dans l’embarcadère, vinrent l’atteindre en pleine poitrine. Ses prcssentijncnts ne l’avaient dune pas trompé. Renversé parce choc violent, il fut rapporté chez lui privé de sentiment.
1 Les secours qui lui furent prodigués lui firent recouvrer les sens. On le pria alors de se laisser eulever les vêtements pour examiner ses blessures ; il s’y opposa vivement : oo insista, il s'y refusa encore. Mais comme, malgré sa résistance, on se disposait à lui ôter sou babit, il s’affaissa tout à coup sur lai-même; il était mort.
1 Son corps fut déposé sur un iit, mais quelle no fiil |ins l;i surprise des personnes présentes, Jorsqu’après avoir dépouillé Jardin de ses vêtements, on vit surson cœur un sac de peau, retenu par des liens attachés autour du corps ! Un coup de lancette donné par le médecin apjielé pour conslater le décès, sépara le sac en deux parties ; il s’eii échappa luic main desséchée I
K La fille Jardin se souvenant alors de ce que son père lui avait dit la veille, fit prévenir les sieurs B... et J,,,, menuisiers. Le prie-Dieu fut ouvert ; on en retira un schako de garde national. Dans le fond de ce schako se trouvait une tète de mort, encore garnie de ses cheveux; puis dans le fond du prie-Dieu on aperçut, rangés siii' les rayons, les os d’un squelette : c’étaient les restes de la femme de Jardin.
«Dimanche dernier, on conduisait dans saderalère de> meure la dépouille de Jardin. Pour sc conformer i. la volonté du sex^énaire, on avait mis dans son cercueil les restes de sa femme, et sur sa [poitrine la main desséchée qui, si nous pouvons nous exprimer ainsi, avait pendant huit ans senti battre son cœur. »
On lit dans le Journal de Snmt-Pélersbourg ;
« 11 existe en ce moment & Saint-Pétersbourg une petite merveille dont la gentillesse, non moins que la rare intelligence , va certainement passionner le public. Un charmant épagneul, qui répond au nom de ¿i/io et qui semble sui-passer tout ce que faisait d'analogue, il y a quelque quarante ans, le célèbre Munito, dont la réputation s’étendit dans toute l’Europe.
Nous avons assisté hier à une des séances de Leïio, et voici ce dont nous avons été témoin :
Un jeu de domino a été partagé entre l'épagneul et nous ; le hasard nous avait donné la pose. Le chien a fait domino le premier, après avoir siiccpssivement choisi dans son jeu
avec une sagacilé étourdissante chaque dé correspondaul à cehii que uous avions posé, et cela sans hésitation et avec une grande promptitude.
Une partie de whist a été ensuite organisée. Pas une fois l’intelligent animal ne s’est mépris sur les couleurs jouées, sur la carte h prendre avec une carte supérieure ou à couper avec de l'atout, de même que sui' les cartes basses à fournir.
Une série de chiffres de 0 à 0 avait été placée devant lui ; un enfant a dit son âge — lA ans — le cltien a formé immédiatement ce chiffre. Une personne lui a demandé d'en soustraire la moitié, il a remplacé le chiffre 14 par 7. lin autre enfant a dit son âge —10 ans — après l’avoir écrit avec autant d’exactitude que le premier, Lelio, si^' la demande d’additionner les deux âges, a écrit 24. Requis de doubler ce nombre, il a tracé ¿8 ! Enfin, sur une ardoise nous avions écrit lemillésime 1877. Après avoir attentivement regardé ce chiffre, Lelio a tiré successivement 1 — 8 — 7, mais comme la série de chiffres placés devant lui n'offrait pas un deuxième 7, il a hésité un instant. Toutefois, prenant bientôt son parti, il a tiré un â et un 3 , et a complété ainsi le nombre demandé.
Que ce chien obéisse à une direction occulte ou à des indications de son maitre, ce qui est peu probable, ou qu'une faculté particulière lui ait été départie par la nature, il n'en est pas moins vrai qu'on ne peut s'empêcherd’admirer le résultat obtenu, et certainement il est heureux pour Lelio de u'ètre pas né à une époque où le bûcher faisait justice de la sorcellerie. » ( Siècle.)
NOUVELLES ET FAITS DIVERS.
M. le docteur Philips, auteur d’un ouvrage sur rélectro-flynaniùoiif vital, ou il a consigné les résultats curieux de ses expériences cl développé; des considéi'atioiis physiologiques remarquables sur les phénomènes tlBÎ’Iiypnolision, se dispose à donner une exposition théorique et expérimentale sur celle question singulière maintenant à l’ordre du joiir. La première conférence, fixée au 8 février, a eu lieu dans les salons du Cercle delà Presse scientifique, rue Richelieu, 21.
Des cartes d’entrée, personnelles et gratuites, sont en dé-pdl chez M. J. B. Bailliére, éditeur, et au bureau du Cercle.
Avis à nos lecteors.
\ UOKSIEUR LE eARO.1 DU POTCT.
Moniieiirl« Baron,
M. le docteur Vandoni est mort à Milan; sa venve sc trouve dans une positiiin plus que modeste ; seulement elle possède une cnllcclion d’antiquité» de di>ers genres, la p)us importante, U seule impin'tantc mimu ne une collection de médailles romaines (environ 5,3001. i’.;ul-ùtre pour-riez-Tous savoir quel eslà Paris le meilleur moyen de les vendre; engagez voo'nombreui amis, dans tentes les classes de la soci¿(é et surtout dans la presse, à parler de cette collection.
Il yadsnsla ljibliiilii'quc du docteur plusieurs manuscrits sur le magnétisme i ne pourrait-on pas les publier à Paris et en tirer un produit?
Madame Vandoni mérite shus tous lesrappfrls qu’on s’occupe d’elle. Je me suis adressù à vous, .Monsieur le Haron; je suis certain c|ue vous ne lui ferez pas défaut.
Dniftncïagi écr, Monsieur le Baron, lossalulatiuns respectueuses et empressées de votre très-humble serviteur,
Eboi:*hp Pierre,
Avoc»t» 8i eonlr«(lo d«lla 6*1«. ~ Uü«a.
jêDiicr IMO»
Baron dd POTET, propriétatre-géranl.
A MONSIEIR A. MAURY, MEMBRE DE l’iXSTITüT .
Monsieur,
Je viens île lire à l’instan t, dans la fíevue des Deux-Mandet, un article de vous sur )e magnétisme. Comme vous avez rendu hommage à ma sincérité, je le ferai également à votre courage ; car vous abordez franchement, résolûraent cette question depuis si longtemps soulevée, ce que nul savant n’a osé faire. Votre exemple entraînera beaucoup d’esprils d’élite après vous, et ce sera voire gloire ; mais permettei-mol, Monsieur, de vous direqiie vous côtoyez seulement le magnétisme. Vous craignez le merveilleux parce qu’il éloigne de là science positive dont vous êtes un des plüs solides représentants { mû parles mêmes seutiments sans avoir le mêmemotifv j'ai partagé votre crainte et je l’ai avouée dans toutes me| œuvres ; mais la nature toute savante aussi a voulu que Ife merveilleux existât, ce n’est donc pas ma faute.
Monsieur, vous contestez l’existence d’un agent, sansvpne apercevoir que vous retombez ainsi dans le merveilleux que vous voulez éviter,—je n’avais moi-mème admis cette hypothèse, avant d’en avoir constaté la vérité, que pour rendre les faits plus accessibles à la critique ;—mais c’est une etreur de votre esprit, erreur bien naturelle, carrons pwaisBeE avoir peu vu et bien moins eiipérinienté. Eh bien I eachex-ls d6nc, on n’a besoin pour s’assurer de l’existence d’un agent que de magnétiser des êtres endormis, hommes, femmes, enfants, animaux mêmes : on troublera bientôt leur sommeil et on déterminera la production de phénomènes identiques à ceux obtenuspenilant la veille. On n’a pas besoin pour cela d’entrer en rapport ni de toucher les expérimentés, et l’on peut se
Tomï XIX. — N» T6. — 2* Sé«ie. — 85 Kéyrieii 1860. 4
placer pour agir ainsi ü plusieurs pas rie distance. Bertrand, que vous aimez à cilcr, l’a bien vu; mais cela dérangeait, sa théorie; ses ouvrages étant déjà publiés, il était trop tard pour en parler, et sa mort fut trop prompte pour qu'il pût rectifier ses erreurs.
J ai dans uu autre temps lu l'Académie des sciences, un petit mémoire dont la copie est jointe k cette lettre et que TOUS trouverez d’ailleurs dans les cartons de cette société savante. Une commission fut môme nommée pour examiner et vérifier les faits que je vous annonce. M. .Vlagendie en fut élu président. Magendie, ce croifue-niitainr des magnétiseurs, me laissa attendre six mois sans me donner signe de vie : je sus seulement par là que ma projwsition avait été mise au panier.
Je ne vous fais ici qu'une objection, Monsieur; que serait-ce si je vous parlais de la transmission de pensée, de la vue à distance, etc.,, etc., merveilles qui entreront bien certainement par la porte que vous venez d'ouvrir, dans le sein de l’Académie, mais après cent combats?
Ne parlez point de Mabru ; croyez-moi, faites peu de cas des antagonistes : si un lauréat écrivait contre la lumière du jour, vous amuseriez-vous à lire son ouvrage et à en discuter le mérite 7
Croyez, Monsieur, que je vous suis très-reconnaissant de l’appréciation que vous faites de mon caractère i quant à, mon peu d'esprit critique, si j’eusse eu celui d'un savant, je ne me serMS point arrêté à considérer des merveilles que les.savants en masse avaient rejetées ; je dois donc à ce dé/iiul de qua-/lï^Ies découvertes que j’ai faites qui sont dès aujourd’hui la récompense de mon long labeur.
Veuillez recevoir, Monsieur, l’assurance de ma parfaite considération.
Baron du Potet.
Paris, 15 février 1B60.
Messieurs,
Un des membres du corps célèbre auquel je m’adressea dit dans un de ses écrits : « Les véritées bien reconnues ne périssent jamais ; le temps ne les use ni ne les aiTaiblit. » La justesse de cet axiome s’applique parfaitement au magnétisme animal dont je vais vous entretenir un instant.
Entrevu partons les peuples, mais plus spécialement décrit dans les siècles derniers par un grand nombre de physiologistes, lemagnétisme animal ou plutôt la propriété qu’ont les corps organisés etvivaiits d’agir les uns sur les autres en vertu de lois qui ne sont pas encore bien connues, celte faculté, si évidente pour ceux qui ont cherché à la reconnaître, a toujours été combattue par les corps savants, et rejetée comme une chimère, malgré les efforts d'un grand nombre d’hommes de mérite qui cherchèrent & diriger les esprits vers l’étude d’nne découverte si importante.
Cependant, Messieurs, ceux qui agissaient ainsi à l’égard du magnétisme ont étudié avec ardeur les phénomènes de la lumière, ceux de l’électricité, du galvanisme; ils semblent avoir complètement approfondi la nature de tous ces fluides étrangers à la vitalité, et les effets surprenants du fluide vital continuent de leur être entièrement inconnus; tous ces phénomènes, quipeuventjeterde si grandes lumières sur la connaissance que nous avons de l’homme, ont été mises de côté comme ne méritant pas un sérieux examen, ou jugés avec une inconcevable prévention.
Vous vous rappelez tous, Messieurs, la grande querelle qoj eut lieu en 1784, lors de l’arrivéé de Mesmer à Paris et de la publication de son système. La plupart des savants de cettp époque se prononcèrent sur cette question ; l'Académie des sciences, l’Académie de médecine, furent appelées à examiner ce que Mesmer prétendait être une découverte, et à éclairer le gouvernement et le monde sur les effets résultant de l’application au traitement des maladies de ce qu’on ap-lait alors le mesmérisme.
Bailly, Lavoisiur. franklin, Jussieu et bcniicoiii) 1‘a'>tres savants illustres lurent cliargés tic celte mission.
Vous omiiaisseî, Alessieurs, le jni'Cinonl qu’ils portèrent sur le njagnétisme ; ils tixaminèrenl d’abonl lu Hystèine d« Mesmer dans tous ses points; ils roconiiurcnt son |)eu de solidité, leurs arguments se trouvèreot sans réplique, et dès lors le 9\ stèuie le Mesmer croula do tout«s parts.
I,«9 effets (le la magnétisation furent à leur tour examinés; après avoir reconnu qu’il n’y avait rien d'exaijéré dans le compte que l'on en rendait journellement, les commissaires portèrent sur Ipuf cause un jugement qui i'ut moins heureux dans ses résultats que celui porté sur le système, bien que ce jugement fût rempli de force, de logique et d’explications ingénieuses.
On reconnut bientôt qu'en se plaçant dans des conditions autres que celles qui avaient été admises comme nécessaires, on pouvait obtenir la manifestation d’effets aussi sensibles, et dès lors les nouvelles explications des commissaires ne furent plus regardées que comme des hypothèses que les faits mieux que lesraisonnementsrenversaient à leur tour.
Il n'y avait encore donc rien de résolu, mais toiU faisait espérer que la vérité ne tarderait point à être reconnue, car partout on multipliait les expériences, et les faits produits étaient défavorables aux oonclusions du rapport.
Vous le savez. Messieurs, une lutte bien autrement grande que celle qu’avilit causée le magnétisme survint en France ; on eut alors d’autres intérêts à défendre que ceux de la science, f^es partisans de la doctrine de Me?mer et ceux qui l’avaient jugée furent forcés par les circonstances de suspendre leurs travatix ; la science fut exilée pour un instant, mais cet instant apporta de grandes modifications dans la direction des esprits ; les questions changèrent avec les époques, et le magnétisme, qui avait remué profondément les corps savants, tomba, non pas dans 1edi.scrédit, mais dansun oubli forcé, car les personnes qui avaient acheté ;i Mesmer la faveur d'en ré-
paiidre la connaissance avaient disparu du sol qui les avait vues iiaiti'e.
Avec le temps la vérité se répandit de nouveau panni nous, la France iut une seconde lois saisie d’une question qui l’avait vivi-ment intéressée; et si l'enlliousiasme fut moins grand a cette seconde a))parition, il fnt aussi plus durable; on étudia mieux les effets du magnétisrae, parce qu'on les vil avec moins de prévention; de nouvelles découvertes appOT-térent aussi ilo grands changements dans la méthode que l’on employait pour faij c naître les i)héuoménes; dès lors l’étude du magnétisme n'eut plus rien de repoussant.
Cependant le plus grand nombre des savants anectèrent une très-grande indilTérence en présence des faits : forts des rapports dc leurs devanders, ils s'en servaient comme d'un bouclier, car des noms imposauts, des noms européens y étaient gravés.
Mais, Messieurs, que peut l’autorité des noms contre des faits réels? Que pouvait la condamnation de Galilée contre la sublime vérité qu’il dévoilait? Que pouvaientlesaiçuments de contradicteurs d’Harvey contre la circulation du sang qui ne cessa point de circuler ? Et s’il me fallait un exemple plus récent pour vous montrer combien de jugements ont été cassés par le temps, je vous dirais qu’ici même, au commencement du siècle, i 1 existait cent trente exemples de chutes de pierres suffisamment constatées, et cependant on contestait encore la réalité des aérolitbes que tant de preuves eussent dû établir d’une manière irréfragable.
Toutes les dénégations portées contre l’existflnce du magnétisme n'empêchent point que ses effet« ne se manifestent. Partout ceux qui voulurent s'assurer de sa réalité trouvèrent les moyens d'arriver à ce but. Mais, par une anomalie rare dans les sciences, ce fut chez les gens qui, par état et pw position, sont en gi'néral étrangers aux recherches scientifiques que la découverte du magnétisme trouva un asile et fut accueilli.
C est par ce canal que la vérité est remontée au foyer dont elle eût dû priuiitivenioni dascendiv, car si on compte au-
jourd huí un certain nombre de partisans du magnétisme dans les corps savants, ce fut cJicz d obscurs individus cju’ils puisèrent leurs croyances.
Vous accueillerez, Messieurs, je n’en doute pas, la vérité, lorsqu'elle vous sera dômonlrée ; et c’est pour vous faciliter les moyens d’arriver à ce but, que je viens vous proposer de vous rendre témoins de quelques expériences qui me semblent, par leur nature, ne devoir Cti'e sujettes à aucune contradiction.
Ainsi, Messieurs, ce n’est pas la question jugée queje vous propose d’examiner de nouveau ; ce ne sont plus des faits anciens que je veux soumettre à votre jugement ; il n’est nullement question de baquets, de crises et de somnambulisme. tTabandonne toutes les merveilles que l’on a cm reconnaître dans le magnétisme, et, tout en les adoptant et les tenant pour vrûes, je laisse à d’autres le soin de vous en convaincre.
Je viens solliciter votre examen sur des faits qui ne sortent en rien de l’ordre physique, des faits qui semblent se manifester de ta même manière que ceux produits par l’électricité, le galvanisme et le magnétisme minéral, mais qui ne sont dns à aucun de ces agents, car aucun d’eux n’est mis en jeu ; notre organisation seule les produit, sans le concours d’aucune combinaison et sans aucun contact.
Je vais m’expliquer plus clairement : si les nombreux phénomènes dont j’ai été témoin, et que j’ai fait naître, ne m'ont point trompé, ils fournissent la preuve que notre cerveau peut, par l’intermédiaire des nerfs, disposer d’une force physique qui n’a point encore été appréciée, et que cette force, dirigée par la volonté sur un individu organisé comme nous, peut produire dans son organisation des phénomènes physiques qui ne se manifestent que quand ta cause est mise en j eu, et qui cessent aussitôt que celle-ci cesse d’agir.
Cet agent m’a semblé produire une véritable saturation du système nerveux de l'individu qui Je reçoit, car les effets n’ont pas lieu instantanément ; il faut un certain temps pour les
produire ; ils se manifestent par des secousses qui, elles-mêmes, ne se renouvellent qu’à des intervalles plus ou moins longs.
Ces mouvements sont tout à fait autortiatiques ; celui qui les éprouve n’en a pas la conscience, il est entièrement étranger àleur manifestation ; la volonté ne saurait y jouer aucun rôle, et je n’admets, pour la réussite complète de cette expérience, qu’un état entièrement passif de la part du patient lorsqu'on agit sur lui.
Cette condition, Messieurs, est facile à rencontret; chaque instant nous pouvons l’observer; il ne peut y avoir aucun subterfuge de ma part, ni aucune méprise de la vôtre ; il ne peut s'élever aucune discussion, il s’agit de faits purement physiques, dont vous seuls apprécierez les causes. Que ce soit pour moi le magnétisme animal ou le fluide nerveux qui soit l’agent de ces phénomènes, peu importe quant à présent. 11 ne s’agit pour vous que de reconnaître si le phénomène existe, et s’il est produit par un agent tout k fait indépendant de l’imagination, de la chaleur animale et de l'é-réthisme de la peau, comme j’assure l’avoir reconnu et constaté.
Si je justifie ce que je vous annonce, nous aurons ouvert une nouvelle route aux observateurs, trouvé l’explication naturelle de phénomènes nombreux que l’on ne nie plus aujourd’hui, mais que l’on regarde comme produits par des causes accidentelles ; nous aurons justifié les aperçus de MM. de Humboldt, Bogros, Reil, Authenriett, et de beaucoup d’autres savants qui semblent admettre l’existence d’un fluide nerveux, et enfin enrichi la science d’une découverte dont l’importance est au-dessus de tout calcul.
La question que je vous propose d'examiner ne présente, je le répète, aucun obstacle ; les expériences peuvent se faire à toute heure du jour; les lieux où l’on peut les multiplier sont nombreux, car nous expérimenterons sur des enfants en bas âge , et dans des conditions que je vous ferai connaître ultérieurement.
Cet examen n’exige de vous, Messlcuvs, ni abandon de vos croyances, ni renonciation d’ancunc de vos opinions, ni mCme de sacrifice dc votre raison. 11 ne demande rjuc peu de temps pour être fait, pourrez-vous refuser d’examiner ?
Tel était le mémoire que je lusàl’Académie des sciences, le 8 août 1836.
DON DE GUÊRlRi — EXEBCtCE ILLÉfiAl DE H UÎDEClNÇ.
Saint Louis touchant les malades.
Nous sommes obligé d’aller chercher dans la religion des scènes de magnéUsme et des exemples frappants de guéri-SQDS : toutes ce{les-ci étaient approuvées et recevaient leur saDctloq du pouvoir sacerdotal ; elles étaient inscrites dans le livre d'or des saints personnages. Mais le même pouvoir de guérir existait au dehors des temples, et pouvait s'exercer aussi bien par des païens que par des chrétiens : l’histoire est là pour l’attester au besoin. Tous les toucheurs, les re-
bouteurs n’exerceiu oncore aujouid’hui qu’un magnétisme déguisé, et qui prou\e que la tradition a transmis cl’àgc eii ngn les laits et les pratiques des temps anciens. Si l’ignorance a remplacé le savoir, la faute en est toute à l’EgUse qui ne voulut jamais, et sous peine des bûchera, peimetti'e il la science vraie de s’établir.
Oui, nous convienilrons sans peine que la religion exaltant la charité el développant les facultés de l'âme, j)eul donner à l’homme un pouvoir divin ; mais nous pourrions acciiseï' de bien peu de vertus tous nos ministres, car il n’en est plus un seul qui soit capable aujourd'hui de guérir un malade par l’imposition des mains. Jésus avait pourtant dit : Bienheureux ceuT qui croiront, car ils imposeronl Ift niftiiin (ur les malades et les malades seront guéris. Nos princes de l’E-glise sont devenus rois de la terre, mais ils out perdu l’einpir« du ciel. Les erreurs de la médecine oITiciellc soiit aussi capir taies ; la décadence de cet art est venue se manifestei' pjjv le doute, l’éloigiiement et qualquefoii^ le méprjs. J’aj l’eSRfiir ([ue la science vraie revivra, et c’est ce qui îne soutient daiif la lutte de ciiaquQ jour.
Barou du Potbi.
ATTRACTION ET PRÉVISION MAGNÉTIQUE^
ATTRACTION A DISTANTE.
Et vous ne craigneü pas d’avancer, Monsieiir, que la ff^rcc d'attraction pnaguétiqtic gst i iHiissante, qu’oii peut, de loiji comme de prés, mais par des procédés din'érenls, faire venir à soi une personne tiui ne serait pas préalablement prévenu? de l’intention qu’op aurait de l’îitiirer? Et vous assurez môme avoir opéré plusieurs fois ce l)rpdige ! Pardonnez-moi, mais je nu puis croixi; que i'bpuime ait un tel empire
sur son semblable, quoique j’admette cependant, comme physiologiste, l’iniluence aiagnôtique qu’exercent les uns sur les autres tous les êtres organisés.
C’est ainsi que, dans un de nos grands salons où se trouvait une réunion nombreuse, s’exprimait un médecin qui venait de m’entendre parler du phénomène en question, et qui, par un raisonnement plus captieux que logique, cher-chait & me combattre, et i limiter une puissance à laquelle les magnétiseurs eux-mêmes ne pourraient assigner de bornes.
Une vive discussion s'engagea alors entie mon antagoniste et moi ; mais discussion inutile et vaine ; discussion dont on devrait toujours s’abstenir en pareille circonstance, puisque sans des faits, et des faits encore bien constatés, le plus beau raisonnement du monde ne saurait jamais convaincre personne.
Aussi, bien loin d'être convaincu, celui qui venait de me combattre, fier d'une victoire qu’il croyait avoir remportée, se redressait déjà avec oi^eil au milieu d'une vingtaine de personnes qui s’étaient rangées sous ses étendards, lorsque la maîtresse de la maison, femme de beaucoup d’esprit et initiée depuis longtemps aux mystères du magnétisme, assura qu’elle avait été plusieurs fois témoin du phénomène tellement contesté, et que d’ailleurs elle espérait, pour l'édification de chacun, qu'il pourrait se renouveler chez elle et peut-être même à l'instant.
Ne sachant nullement ce qu’elle voulait dire, et craignant en outre qu'elle ne se fût trop avancée, je la regardai d'un air de surprise et de doute qui ne lui échappa point, et qui, loin de la décontenancer, lui mit le sourire srir les lèvres. C'est qu’aussi elle étût à peu près sûre de son fait.
Alors, s’adressant à moi, elle me dit : oLajeune dame que vous avez magnétisée dernièrement ici et qui est si sensible à votre action, se trouve en ce moment chez les locataires du rez-de-chaussée où elle a été invitée à une soirée dausante. Essayez donc d'agir sur elle et de la faire monter.
En apprenant cette circonstance, que j'ignorais, je fus un peu l'assui'é et allai aussitôt m’asseoir à l’écart.
Nous étions au premier étage, et entendions assez distinctement la musique pour ótre sûrs qu’on dansait déjà, et que la personne en question , folle de la danse, et sans laquelle on n’aurait certainement pas commencé le bal, devait effectivement se trouver au-dessous de nous.
Quoique je ne me dissimulasse nullement la difficulté que présenterait une expérience de ce genre, vu l’état d’agitation dans lequel (levait naturellement être la personne qui m’avait été désignée, je ne balançai cependant point à en faire l'essiu. Je priai donc la société de rester un instant silencieuse ; et, me recueillant autant que possible, j’employai toutes les forces de ma volonté pour obtenir le résultat tant désiré, plus encore par la maîtresse de la maison que par moi-même, car, en général, je n’aime pas à tenter de pareilles expériences en public ; réussissent-elles, il y a compérage ; échouent-elles, on est bafoué.
Quoi qu’il en soit, je m'étais armé de courage et j’agiss^s fortement.
Quand je crus avoir suffisamment ^i (mon instinct ne me trompe presque jamais en ce cas), je remerciai la compagnie du silence qu'elle avait bien voulu observer, et parlai longuement, à dessein, de la personne que j'étais à peu près sûr d’avoir saturée de mon fluide.
Cependant un bon quart d’heure se passe et rien ne vient réaliser mes espérances. Je pensai alors, non sans raison, que l’enivrement et la danse, d’une part, et le croisement de tant de fluides divers, d'une autre, avaient dû neutraliser mon action, et que j’avais eu tort, grandement tort, de faire une pareille tentative, puisque je n’étais malheureusement point dans les conditions voulues.
Toutefois, malgré le doute dans lequel je flottais, et mal -gré même une conversation assez animée à laquelle je prenais part, ma pensée rayonnait toujours vers le même point ; et la tension de mon esprit augmentaot de plus en plus, j’eus
bientôt (lci=i vertiges, cnr tout commençait iWjà ;i tourner ftu-toiii' tic moi.
iVlais une lanio, ennuyée U’atlendie sans doute, s'ôtaiu alors mise au piano, me lira tout à coup i!c l'i^tat presque fébrile ilaiis lequel je me trouvais, et détourna en ratme temps l’attention des autres personnes, qui vinrent se grouper autour d’elle pour l’entendi-e.
Elle n’avait pas encore fini de prélutier, qn’un coup de sonnette relenüi à nos oreilles, mais un coup si sec et si précipité, qu’il nous cloua tous sur place, et que les doigts dc la piaiiiste restèrent comme pétrifiés sur le clavier qu’ils venaient de parcourir avec tant de prestesse !
—Madame une tellel annonce un laquais qui ouvre à deux battants la porte du salon, pour livrer passage à une dame en toilette de bal, et sur laquelle tous les yeux sûnt braqités h l’instant !
Troublée en voyant tant de monde, la nouvelle venue ne sait si elle doit avancer ou recaler ; mais la maîtresse de la maiso0, De fSouV&ot maîtriser sa joié, se pi'écipite au devant d’elle, la prend allèctucusemcnt par la main et la conduit dns uiie autre pièce, afin de la dérober aâx reg&rds trop cu-rietix de la foule commençait d^à à l'entourer.
Une féis r^ise de son trouble, elle m’appela auprès d’elle et lue iit de sanglants reproches de l’avoir contrainte à monter; «car,ajouta-t-elle, et assez haut pour qu’on pût l’en-ten(he âu salon, dont la porte était restée ouverte, je sentais fort bien que vous usiez de votre pouvoir sur moi ; et, malgré tous les efforts que je faisais pour vous résister, j’ai dû céder à la fin et faire ce que vous m’ordonniez si impérieusement. Mais qoe va-t-on penser de ma disparition ? On me cherche sans doute partout potir terminer rnie contredanse à laquelle je me suis soustraite avant la fm même de la troisième figure. G'est très-mal, Monsieur, de votre part, médit cett£ dame avec un certain dépit, et je ne Vous le pardonnerai jamais. »
Comme je vis qu’elle s’était fort animée en me di.sant ces
derniers mois, el que je connaissais d'ailleurs sa grande im-pressionnabililô et les acciitenls nerveux qui pouvaient on ótre la suite, je crus nécessaire de la caluier, et, à cette fin, je lui ordonnai de dormir.
Elle luLla un instant, ainsi qa'elle le faisait toujours en pareil cas; mais vains furent ses efforts, car à peine douze secondes s’élaient écoulées, qu’elle était déjà plongée dans le plus profond bomineil.
Alors, à mon grand déplaisir, la société afflua dans là cliambi'e où nous étions, et j'eus toutes les peines du monde à tenir les curieux à distance : cliacun voulant s’aasui’er si l’on ne jouait pas la comédie. Quant à celui qui m’av^t si vivement combattu au sujet du phénomène dont il était témoin, i) nedisait plus mot el semblait atterré. La maîtresse de la maison était rayonnante et se félicitait intérieorement d’avoir contribué à faire triomplier en partie une cause que, d’ailleurs, elle savait toujours si bieu plaider; et quelques-uns des assistants, plongés daus la stupéfaction, semblaient at(«udi'e qu’un nouveau phénomène se maniTestàt.
PaÉTlSION.
Cependant, comme je n’avais endormi cette dadK qtM pour la calmer, et que je savais en outre que sa clairvoyance habituelle aurait de la peine à se développer dans les condicioos où nous nous trouvions, c’esl-à-dire en présence de tant de personnes, dontquelques-uoes nous étaient desplus hostiles, et, du reste, satisfait du résultat que j’avais déjà obtenu en la forçant de quitter la danse pour venir à moi, je iie voulus point condescendre au désii' de la société qui me demandât de nouvelles expériences, et me disposai à réveiller bientôt ma dormeuse.
Quand je jugeai donc qu’elle avait suffisaminent dormi pour recouvrer le calme q;ui lui était nécessaire, j'allais lui dire simplement comme de coutume, réveiUcz vous, lorsqu’elle me prévint par un geste, qui sigfìiiìftit ti'ès-claireaieni qa’elle voulait dormir encorc.
Je m’assis alors ^^9-à-vis d’elle, et, après quelques instants, lui demandai ce qui la préoccupait, car ses sourcils se fronçaient de manière à me prouver qu'elle étaiten proie à quelque agitation intérieure.
— Ah I s’écria-t-elle aussitôt, je vois qne je tomberai aujourd’hui (il était déjà onze heures du soir), et que je me blesserai au genou droit.
— Eli bien, lui dis-je, cherclicz un moyen de prévenir votre cbute.
— C’est ce que je fais, me répondit-elle ; mais je n’en trouve aucun, car il n’y en a point.
— Cherchez mieux, et vous finirez peut-être par en trouver un.
Non, vous dis-je, non, je tomberai infailliblement, et rien ne saurait m’en empêcher, car c’est écrit (1).
Voyant qu’il était impossible de tranquilliser ma somnambule, que d’aüleurs le sang commençait à affluer vers la tête, les carotides se gonflant de plus en plus, et qu’il aurut pu en résnlter quelque accident fâcheux, je la réveillai aussitôt, ayant préalablement fait retirer tout le monde. Et, après quelques passes négatives qui la dégagèrent complètement, elle redeviüt, comme à son ordinaire, la plus aimable des femmes, en reprenant son caractère enjoué et même folâtre.
Comme elle demanda bientôt à reparaître dans sa société,
(1) Depuis que je la magnétisais, elle penchait beaucoup Te« le fatalisme. Elait-ce ea elle un reflet de mes propres idées? ie n'en sais rien ; mais je dois avouer que tout en admettanlle libre arbitre comme la plus raisonnabledesdoctrinesen philosophie,je ne puis cependant me défendre, ce qui, au premier abord, semblera impliquer contradiction, de croire qu'une parüe au moins des choses qui arrivent en ce monde est l'elTet de la nécessité. C’est qu'aussi j’ai longtemps vécu parmi les Turcs (qui ne sont pas aussi Turcs qu’on veut bien le croire dans notre Occident), et qu'en outre j’ai pu me convaincre par une longue et malheureuse expérience qu’il doit y avoir du vrai dans celte doctrine, regardée cependant comme alisurdepar la plupart des philosophes.Voltaire lui-même n’a-t-il pas dit : « Si le fatalisme éuit vrai, je ne voudrais pas d’une vérité aussi cruelle. »
et que notre Iiôtesse tenait beaiiconp à ce qu’elle ne tombât pas en descendant, je lui offris mou bras, Itii laissant croire que je ne le faisais que par pure politesse, et la reconduisis jusqn’à la porte du rez-de-cliaussée, où l’on dansait encore.
Dès que je lavis àpen près horsde danger, etque jefuspar conséquent plus tranquille sur son compte, je remontai et rentrai dans le salon que je venais dc quitter et où je m’aperçus que quelques personnes riaient sous cape de ce qui s'était passé en leur présence. Je n’eus pas l’air d’y faire attention s mais tout en m’efforçant de paraître indifférent à leui-s railleries, j’étais vivement comijattupardeux sentiments contraires: j’aurais bien désiré, d'une part, que la clairvoyance de ma somnambule fût pour cette fois en défaut, car je craignais que sa chute, si elle devait véritablement avoir lieu, n’eût de funestes suites; et, d'une autre part, je n'aurais cependant pas voulu, comme on peut bien le comprendre, que les incrédules eussent occasion dc repousser plus que jamais une vérité qui a déjà tant de peine à se faire jour, mais qui pourtant, il faut l’espérer, finira par triompher de l’incrédulité et de la mauvaise foi.
Tout en disant à part moi, tombera-t-elle, ne tombera-t-elle pas, je comptais les instants qui s’écoulaient et qui nous rapprochaient de minuit, en pensant toutefois que si la chute avait lieu, nous ne le saurions que le lendemain, et que par conséquent l'accomplissement de cette prophétie somnambu-lique, passant inaperçu, ne serut pas d'un grand poids pour convaincre non-seulement nos antagonistes, mais même ceux qui commençiùent déjà à ae rendre.
EnCn minuit sonne, et chacun pense déjà à se retirer. Quant à moi, je suis le premier à saluer la maîtresse de la maison pour m’esquiver au plus vite ; mais je n’avais pas encore franchi le seuil de la première porte, que, du rez-de-chaussée, on vient me chercher en toute hâte pour me prier de donner mes soins à une dame qui venait de tomber en valsant, et qui s’était grièvement blessée au genou !
Je laisse à penser quelle lut la stupéfaction de toute lacoin-IKkgtile 1
Je descends à l’instant et trouve étendue sur uii canapé la pei'sonnc avec laquelle on a déjà iuit connaissance, el qui avait envojé me chercher.
Pour satisfaire aux exigences des personnes présentes et qui n’ont foi qu’à la médecine, j’envoie prendre de la teinture d’arnica à la phai macie la plus proche ; mais en attendant, je magnétise la partie endolorie ; j’y applique ensuite des compresses d’eau magnétisée, et en moins d’une demi-heure toutes les douleurs disparaissent. La contusion cependant avait été forte, à en juger par l’ecchymose qui, malgré sa teinte déjà bleu noirâtre, disparut presque aussi vite que les douleurs. Ce dernier fât, c’est-à-dire l’écoulement si rapide d’un sang extravasé, paraîtra peut-être incroyable ; mais bien des téraoÎDs sont là pour l’attester; et je puis affirmer d’ailleurs qu’il n’est pas le seul de ce genre que j’aie eu à constater dans ma pratique. Quant à la fiole qui contenait l'arnica et qu’on avait attendue avec impatience, elle ne fut pas même décachetée.
comme ils’aglt bien moins ici de la thérapeutique ma-gfiétîquè qne d’nn phénomène psychologique Vfaiment admi-Mblé, jéliè m’arrête point au traitement qui, àu surplus, est deâ plus simples, et je demande en âignalnnt ée fait soninàm-Ëüliÿiâ qui 3è reproduit assez souvent, quel est le phénomène qtrl doit notis paraître le plus èsthioidinaire, de la vue ré-irbgpective oü de la prévision. En un mot, èst-il plas étonnant de vôlr lire dans l’avenir qiiè daiiè le Jiàifsé ?
Si nous posons cette question, c’est que iious èroyons être déjà à môme d'en donner une solution assez satisiiûsante ; mais comme ce n’est pourtant encore qu’en tremblant, nous préférons attendre que de plus habiles que noüs décident.
Charles Péreyba.
CORRESPONDANCE.
Briixclk's, lu ti r¿vi'ici' ISQCi.
A M, I.E BARON Dü Potet.
1 Clier MaUre,
(I Je vous l’avais bien dit : aussitôtque le savant abbé Moigno saura que Xhiipnolüme n'est que le magnHüme, il lui clier-chei-a querelle, ainsi que les académiciens. Son deriiier numéro du Cosmoa contient déjà un article sur les damjers de l’hypnolüme, à l’adresse des daines ; le galant abbé saie bien que quand il aura pour lui la plus belle moitié du genre humain, il est i5ûr de la victoire. 11 les prend d’ailleurs par leur cOté faible, la peur de dévoiler leurs secrets.
«Un plaisant a communiqué à la Gaietlemédicale\^i>[¡ux jolies anecdotes suivantes :
(I Madame N., de la ville de,.qu’on n’a pas pu réteiller, et madame X..., qu’on n’a pas pu empêcher de commettre les indiscrétions les plus compromettantes pour sa vertu, au point que tout le monde a dû sortir du salooj par respect pour les mœurs; heurwigement, ajoute M. 5iraud-Teuloi3, que personne n’y a rien compiis.
« Comment troûYez-voiis cela 7 Ce n’est pas mal effrayant, au moins pour ceux qui ne connaissent en rien le magnétisme ; mais tous tes magnétistes savent, par expérience, qn'une somnambule est infiniment plus discrète et plus prudente, pavee qu’elle esrt plus clairvoyante à l’état d’hjpirtrtisme qu’à l’état de veille, au point qu’elle se réveille auWtêment í elle-môine si vous insistez pour hii faire dire ou faire ce qu'eltè fte veut pas, car elle est en pleine jouissance de son libre arbitre, et lit dans vos intentions comme dans un livre ouvert. Dans tous les cas, une dame n’a qu’à se hypnotiser en
présence d'une personne de confiance. Les abus ne peuvent se produire qu'autant que la dame désire s’y exijoser, et cela 8’est viu
« Quant aux ignorants du magnétisme qui en usent sans savoir s’en servir, ils resseml)lent à des enfants qui manient des pistolets sans savoir s'il faut les tenir par la crosse ou par le canon.
« On connaît l'iiistoii'e de ce commis-voyageur de Douai, qni s'est enfui après avoir endormi un enfant qu’il ne savait pas réveiller, ce qui l’a fait condamner à 1,200 fr. dc dom-mages-intérèls. S'illui eût seulement ordonné de se réveiller, ou soufllé sur l’œil, tout était dit.
(i Quevoulez-vous que fasse un souffle, un rien? dira l’abbé, qui croit cependant à la devise du pape Colona : spiritus fiat ubi vult, quod vutt.
0 L’iiistoire du baron Greatrakes, car il était baron, qui date de 1628, est exactement semblable à celle du toucheur Drieske Nypers qui a guéri plusieurs milliers de personnes en Belgique et en Hollande, il y a quelques années i mais il a été poursuivi par nos tribunaux qui l’ont fait mourir de clia-grin, tandis que Greatrakes a été honoré et laissé libre, ce qui vous prouve que l’Angleterre est plus avancée que nons de 230 ans. C'est à peu près la même avance qu’elle a en industrie et en politique sur le continent, car sà loi de brevets date de 1622 et la nôtre de 1791. On n’a jamais brûlé, emprisonné et banni les inventeurs en Angleterre, au contraire, c’est ce qui a fait sa force et sa richesse ; à elle eût persécuté Watt, Arkwrigt, les deux Brunei et les deux Stephenson, elle ne serait pas plus avancée que la Turquie.
(I J’u bien peur qu'on ne demande bientôt la suppression des Académies, comme obstacles permanents au progrès; c:»r il n’est pas une découverte qu’elles n'aient repoussée ou enrayée depuis qu’elles existent : la circulation du sang, la vaccine, les pommes de terre, les bateaux à vapeur, les chemina de fer, le télégraphe électrique, le magnétisme animal, les pluies de grenouilles, les crapauds vivant dans des pierres, l'aslronomie d’Emmanuel, et des centaines A'et cœtera.
C'est cet esprit de stationarisme qui a donné naissance à la société d’encouragement, laquelle ayant gagné la même maladie, adonné naissance à VAcadémie nationale,à l'Académie
universelle, au Cercle de la presse, et ä une foule d’autres Sociétés scientifiques, aitisliques et industrielles qu’on devrait déclarer d’utilité publique ; on leur donne à toutes la m^iiue liberté.
Il Les jetons de présence paraisseut exercer une fâcheuse influence sur les Académies, comités et commissions oflicielles, sortes de tilbunaux sans appel, qui gouvernent autocratiquement le mouvement scientifique, industriel et littéraire d’un pays et semblent beaucoup plus préoccupés de l’arrêter que de l’activer.
h La prudence, la circonspection est naturelle aux vieillards qui veulent savoir sur quel terrain ils mettent le pied avant de faire un pas ; car ils pourraient tomber et se casser Je cou. Mais pourquoi donc soumetire les idées à ce régime tardi-grade ? quel danger y a-t-il de laisser voler les systèmes, les utopies et les rêves métaphysiques ou physiques ? Ceux qui n’auront pas d’ailes n’iront pas loin ; mais en leur rognant Indistinctementles plumes, vous paralysez les aigles et pouvez tuer le phénix.
( Si une utopie politique ou une hérésie religieuse présentent, selon vous, des dangers, les utopies scientifiques, artistiques,littéraires et industrielles ne sont pas dans le même cas.
u Le public est la meilleure académie, le meilleur juge et le plus impartial. Vous laissez bien publier des livres et des journaux absurdes, laissez la même latitude aux autres productions de l’imagination sans lui faire subir l’épreuve des vieux tamis des commissions, dont les mailles encombrées finissent par ne plus laisser passer que des atomes, que de la poussière d’idées, tandis que les bonnes, grandes et fortes idées sont jetées aux ordures.
« Vous savez tout cela, vous l’avez dit souvent, cher maître, et beaucoup d’autres choses encore, c’est pourquoi je finis mon discours par le point de sympathie exprimé par un cœur. » *
JOBABD,
L’HYPNOTISME ET LE MAGNÉTISME.
Les savants et les niétlocins ne voulant point avouer qu'ils ont ei7 grand tort c!e juger le magnétisme comme ils l’onl Jail et de calomnier d'honnêtes gens, cherchent aujourd’hui pardesmotsàaliuser le public età faire croiÆ au monde qu'ils viennent de faire une découverte nouvelle : l’bypnotisme ou le sommeil nei'veux. Ils espèrent ainsi tuer le magnétisme qui leur a fait tant de peur et donner par-là nn lustre, de plus à leur brillante école. Il y a vj-aiment de quoi poufier de rire : qui donc espèrent-ils tromper? Les magnétistes ; mais il n’en est pas un seul qui ne crie à l'instant au voleur; car le sommeil nerveux est un des premiers résultats du magnétisme. Quant à moi, je l’ai produit devant quarante médecins incrédules, il y a quarante ans, à l'Hôtel-Dieu de Paris; et pour en déterminer la vernie, je n’eus pas besoin d’employer un houciion de carafe, mais seulement mes mains et ma pensée. Il en fut de même encore quelque temps après à l’iiospice de la Salpétrière devant Esquirol; àlaPitié, au Val-de-Gràce devant toiisJesélèveij; et dans la suite eq centlieu^ diflijj'entg. C’est dçwc une puremo-qiierieaujpurd’huidedonnerpourdi|nouveauceqviétaitcp(inu et pratiqué depuis plus de quarante ans ; pratiqué fl’uqe manière plus habileet plus savante qu’on ne le fait actuellement. PQUr(£rtJt si pour entrer à l’Académie une vérité doit être masquée, acceptons cettecondition, on saura bien un jour soulever son voile et tous les déguisements de? hÿpmbatiscws tomberont à l’instant.
Ne serait-il pas plus honorable et plus sage d’avouer que le principe qu'on a méconnu, que la découverte que l'on a délaissée méritait une étude sérieu.se, qit'on n’eût pas di1 abandonner ce joyau et le laisser entre des mains qui ne pouvaient en coïinaîti-e toute la valeur ? Mais il y a ai peu de vertu, même àl’Acûdémie, qu'il nous faudra poumons faire rendre justicp justifier de notre acte de naissance et montrer les litres falsi-liés dont so servent nos grands hommes pour s’approprier la vérité.. Baron nu Potet.
HYPNOTISME.
Nous avons annoncô, dans notre dernier numéro, l’om er-Uirp des conférences sur l’iiypnotisme, par le docleur A. -J.-P. Pliilips, Nous extrayons dc la Presse srienlifiqne \c ïésataé de la conférence du 11 février :
Il Dans la séance à laquelle nous avons assisté hier, le jeune docteur a développé les principes sommaires que comportait son programme, et dont la Presse scientifique a donné un résumé dans son bulletin du 5 février dernier. 11 serait inutile de reproduire ici les considérations si exactement exposées dans ce résumé; mais nous devons rendre compte des aperçus lumineux et quelquefois éloquents que le savant docteur a présentés devant son auditoire.
« Toutes les sciencesvraimentdignes de ce nom et susceptibles d’être utiles, a dit M. Philips, ont eu pour berteâù les sanctuaires de la superstition, Depuis deux cents ans peine, les sciences s’efforcent de se dégager des latigcs du fanatisme ou du préjugé. Et souvent encore elles viennent s'ftheurter contre la barrière de nos théories préconçues. Les vérités les plus utiles sont repoussées comme dangereuses Une terreur systématique nous fait voir en elles des inventions plus audacieuses que légitimes ¡ mw» la lumière de l’analyse expérimentale aura bientôt dissipé les fantômes.
11 Le docteur Philips a tracé ici un rapide historique des phénomènes qui ont été l’objet des sciences occultes ou hermétiques. Il nous a montré ces faits que, hier encore, on croyait nouveaux ou controuvés, se produisant à toutes les époques de l’histoire : chez les ascètes de l’Inde qui croient s’unifier avec la Divinité par la contemplation perpétuelle du bout de leur nez ou de la cavité de leur nombril ; chez les derviches tourneurs, qui s’hypnotisent au mçyen de ces danses étranges que l’on retrouve sous une'forine analogtie chez les Aîssa-Ouhas de l’Afrique, où M. Philips a pu l’observer lui-même lors de son remarquable voyage dans cette contrée ; etenllncheztous les peuples, danstoutesles sectes religieuses,
les thérapeutes, les asclépiades, les mystiques d’Alexan • drie, etc., qui ont fait l’étude des Maxwel, des Cardan, des Paracelse, des Van Hehnont, et plus tard de Mesmer.
n M. PliiJipss’appIaudit de voirlasciencpolîicielleaccueillir enfin ces phénomènes quelle croyait indignes de scs graves études, et il félicite les hardis pionniers qui ont eu le courage d’en poursuivre l’investigation sans se laisser détourner par le sarcasme et le mépris des savants. Dans un éloquent mouvement oratoire, il s’écrie « Honneur aux habiles professeurs (1 qui ont eu le mérite de faire taire les préjugés de la science I u gloire aux enfants perdus du progrès qui, plus dévoués que « prudents, n’ont pas attendu que les chances du combat se u fussent prononcées pour entrer dans lalice et tirer des téaë-« bres des illusions de l’empirisme une vérité précieuse ! u >[ Quand la philosophie du xviii* siècle vint revendiquer les droits imprescriptibles de la raison et son domaine sans bornes, elle chercha enQn la raison logique et naturelle de tous les faits qui ont étonné et asservi les âges d'enfance de l’humanité. Mais, rencontrant dans l’histoire des phénomènes qui lui semblaient contraires à sa grande proposition et qu'elle croyait inexplicables, elle les nia. Cependant l’illustre fonda-teur de la méthode expérimentale moderne n'avait point échappé lui-mème à l’empire que les faits merveilleux exercent sur les esprits les plus sérieux. C'est qu’en effet il ne suffit point de méconnaître et de nier un fait, quel que soit l'aspect étrange sous lequel il se présente. Ce ne sont point les faits qui doivent s'abaisser et s’amoindrir pour passer sous le niveau des théories scientifiques, mais la science qui doit élever son point de vue jusqu'à ce qu'eUe puisse atteindre à l’intelligence des phénomènes de l’ordre le plus élevé. 11 appartenait à notre époque de ramener les procédés empiriques et superstitieux aux applications raisonnées des lois physiques et physiologiques. C’est ainsi quel’électricité, dont l'action terrible épouvantait nos pères, n'est plus, pour nous, qu’un phénomène expliqué et classé dans cette division de la science qui porte le nom de météorologie. C'est ainsi que
nous verrons les faits merveilleux se dépouiller des voiles du mysiicisme pour n'ôtro plus qii'une modification de la sensl-biliti, de la motrici(('- et fie la pensée. Tels sont les phénomènes que nous avons à ôludier ici.
« Le docteur Philips établit «nedifi'érence essentielle entre le mesmirhme, qui est une action de l'inllux nerveux projeté au delà de la périphérie de l’organisme de l'opérateur ou nia-gnétiste pour agir sur le sujet magnétisé, et Yhypnotisme, qui a un tout autre mode d’action.
(r Quelle est donc cette action, qu’est-ce que l’hypnotisme?
« En ISi'l. un Écossais antimesmériste, M. Braid, cherchant à prouver que la volonté el le fluide magnétique a’é-taient pour rien dans les faits produits, imagina d’attacher un bouchon de liège, au moyen d'un ruban, sur le front du sujet, qui dut le regarder fixement pendant quelques minutes, el, en efiet, la personne soumise à cette expérience ne tarda pas à tomber dans cet étai particulier qu’on nomme la catalepsie. Un Américain, îM. Grims, qui paraît avoir ignoré les expériences de M. Braid, découvrit les mêmes faits, à l’étude desquels il donna le nom ^Hertro-biologie. C’est à cette étude que le docteur Philips s’est consacré, mais il a poussé si loin cette science, qu’il se l’est en quelque sorte appropriée. Il en a exposé la théorie dans un livre remarquable qui a pour titre Electro-dynamisme vital.
« Le savant docteur est en possession d’un moyen si puissant, qu’il affirme pouvoir modifier profondément tous les effets de l’innervation dans l’organisme, c’est-à-dire toutes les fondions de la vie végétative et organique, tous les effets de la sensation, de la motricité et de l’intelligence. Selon lui, les hypnolistes français ont eu le tort d’attendre lout de la spontanéité des phénomènes qui se produisent sous l’influence hypnotique. C’est à tort qu'on a considéré l’état cataleptique et anesthésique comme caractérisant l’hypnotisme dont ils ne sont que des cas particuliers el accidentels.
« Vous comprenez. Messieurs, conclut le docteur, que si « nous sommes réellement en possession d’un tel agent, le
H problème se réduit à subslinii*i' ccl agent unique à la pln-H part des agents spécififjues, soit tliôrapeutiques, soit nio-« raux,., » Et. en effet, M. Pliilips nous a lu (¡udqucs extraits de son livre, constatant, p.ir des preuves autlienliques, que |)eut faire, insiantaiiémcnl, d'un liouunc. sain dc corps et d’esprit, un boiteux, iin aveugle, un maniaque, im idiot, un fou, ou un malade passager par tous les états pathologiciues imaginables.
(i Dans 1a .séance procliaine, le docteur nous expliquera cette tliéorie étrange qui serait bien effrayante, si elle ne nous faisait entrevoir la consolante perspective de la guérison dc toutes ces aberrations que le docteur ne produit que parce qu’il peut les combattre, théorie dont il n’a pu nous donner aujourd'hui qu’un aperçu sommaire.
« Disons en terminant que ceux qui ont l'honneur de connaître le docteur Philips ont pu craindre qu’il n’ait dû, pour ne pas manquer à son auditoire, surmonter une indisposition assez sérieuse, car il paraissait être obligé de faire effort pour émettre la parole. Peut-être cela n’était-il qu’un effet de son extrême modestie, augmentée encore par la pensée de se trouver en face de ce public parisien que les artistes les plus distingués n’abordent jamais sans émotion. S'il en était ainsi, nous dirions au docteur Philips qu’un homme tel que lui n'a rien à redouter des juges qui ne peuvent être, comme tous ses autres élèves, que les admirateurs d'un savoir aussi distingué.
(C Antonin Dopuv. »
Le père K.ircher, savant jésuite, d'une érudition immerse, a laissé vingt-deux volumes in-folio où il traito de toutes choses, de omni re sribili. M. Guerry, ce travailleur intrépide
3ue mes lecteurs connaissent, grand dénicheur de livres, re-outable aux bibliothèques, dont il ne laisse aucun coin inex-ploré, vient de découvrir que les effets dc l’hypnotisme ont été décrits, il y a deux cents ans, dans l'un de ces in~fc^io du père Kirclwr. intitulé : An vtagna htcis et iimbrit, jHiblié à Rome en lOAG.
Mais il l'aut que je dise ce f(iie c’est que l’hypnotisme avant de secoiiei' celle poussière bil)liofîi ap!iif|!ie, dont la valeur est bien connue des véritabli's chercheurs, de ceux qui ne poursuivent pas la sciouce l'acili', parce qu’ils en connaissent le danser |)our leur propi’e gloire; et le nùaiit pour tous.
Lorsqu’on place un objet brillant devant les yeux à une distanco d’environ 1 ’\ ceiitirnètres et qu’on se met à fixer cet objet, ou voit survenir, au bout de iiiieiques minutes, un 6tut singulier, les inpml>res deviennent liiseiisii)les ; si on les soulève, ils conservent, pendant un temjis assez long, tonies les positions qu'on leur donne, et l’individu tombe dans un état de toi'pcur et de véritable sommeil nen'eux.
En faisant connaître ces phénomènes à l’Académie des sciences, AI. Velpeau les a accompagnés du récit de plusieurs expériences laites dans les hôpitaux, ajoutant qu’on avait peut-êirc là un moyen anestliési'iue préférable aux autres, et, à conp sûr, plus maniable que l'éther et le chloroforme. M. Velpeau a ajouté encore, — et, en ceci, on ¡¡eut être cojn-plélement de son avis, — que ces phénomènes donnent la clef de certains succès du magnétisme , dont tout le monde sait que le sommeil est le seul fait réel et concluant, à beaucoup d’exceptions près néanmoins.
Pour que les deux yeux restent fixés sur un objet, il faut un effort de la part des muscles qui les desservent. Or, les nerfs moteurs de ces muscles tirent leur origine de la proturbé-rance annulaire, qui osl à la base du cerveau et qui relie le cerveau au cervelet. Ces muscles embrassent te g obc oculaire. D'autre part, les nerfs optiques qui sont le siège rtel de la vision, pénétrant daus le globe de l’œil où ils s'épanouissent en rétine , sout très-courts, et ils naissent du cerveau directement.
Ainsi, dans l’acte qui provoque l’hypnotisme, il y a intervention énergique d’un ensemble de nerfs dont les uns tirent leur origine du cerveau et les autres de la protubérance cé-i-ébrale, c’est-à-dire de cette partie émincinmenl centrale, et, par conséquent, très-près du point où M. Flourens a découvert le nœud vital.
Maintenant, quand on veut provoquer l’iiypnotisme, on dit : Regardez fixement, et l’on présente à Ttril une lame de couteau , une paire de ciseaux, un étui, un objet quelconque. L’expériencii est des plus faciles, surtout quand le patient n’est pas prévenu de l’eflet qu’on veut produire sur lui. De même, quand le m^néliseiir veut endormir son sujet, il lui dit ; bien, jw//■'/.r ,«i'r tes miens. Mors U's appa-
reils organiques dont je viens île parler pnirentrn action ; le globe (le IVil est comprini(5. les nerfs optiques, leur origine, ainsi que les racines des nerfs moteurs, se compriment de proche en proche et agissent nécessairement sur l’abonlissant généi-al de toutes les sensations, sur le ucrml nV//lui-mCme. La compression est réelle, mécanique ; car un ntuscie n’agit qu’en se raccourcissant, c’est-à-dire en rapprochant par la contraction ses deux points extrêmes d’attache. Pai- conséquent, l'objet compris entre ces deux |)oint.s est bien réellement et très-physiquement comprimé. Or, on sait que le résultat immédiat de toute compression nerveuse, c’est l’abolition de la sensibilité. Appuyez votre coude sur un corps dur, de manière à comprimer le oerf qui va distribuer la sensibilité au petit doigt de la main correspondante ; tout aussitôt votre doigt s’engourdira. Dans les plaies de tête, si le ceiTeau est mis à nu, il suffit de la compression de la substance cérébale pour plonger le malade dans une léthat^ie artificielle.
Telle est l’explication physiologique des phénomènes de ’hypnotisme et de ce qui constitue le fait réel du magnétisme animal.
Je reprends le travail de M. Guerry.
Voici, dit-il, comment s'exprime le père Kircher, p. \ 54-■155 de l’^rs magna : » Expérience merxeiUeuse sur la force d’imagination f une poule. Placez sur un parquet une poule dont les pattes sont attachées ; dès q^ue les eiTorts qu’elle fera en se débattant auront cessé et qu’elle sera immobile, tracez à la craie, sur le parquet et en figurant une corde, une ligne droite (mi, partant de l'œil de la poule, se prolonge en s’éloignant. Détachez ensuite les liens : la poule , devenue libre, ne cherche pas à s’envoler, quand bien même vous l’y exciteriez (etiamsi adavotandum instimuluveris). Plusieurs fois, ajoute le P. Kircher, j’ai répété cette expérience, et toujours à l’admiration des spectateurs. Je ne doute pas qu’elle ne dût réussir de même sur d’autres animaux. « Pour compléter sa description, le P. Kircher donne, dans le texte (p. 55), une gravure sur bois représentant les détails de l’expérience.
Un ouvrage anonyme, Joro-Seriorum naturœ el arlis,
1 vol. in-i“, sans date, mais publié à Rome vers 1(560 , cite la même expérience avec des circonstances qui marquent d’une manière plus précise encore l’élat anesthésique, les liens étant détachés, la poule restera immobile, elianisima-nibui et pedibus trudatur! » (Centurial, Prop. XXXI, p. 27).
Enfin, dans un antre ouvrage extrêmement rare : Ueliriai
physico-mathemalicw (1 vol. in-û, publié en un con-
temporain (lu savant jésuite , Daniel Schwentcr, (le Nuremberg. l'arlo aussi (le cette môme expérience avec des détails ([ui s’accordent parfaitement avec les précédents, k La poule, (lit-il, étant dégagée de ses liens, paraîtra dans une sorte d’étonnement ; elle restera immobile sur la table, et, les yeux dirigés vers la ligne de craie, elle ue cessera pas de la regarder fixement {allonila similem mansuram sine motu iii mensil, et oculix irretortis aspecturam lineam cre-tacemn, etc. »
Le texte de Daniel Schwenter a été reproduit ici d’après une citation du Joco-Scriorum, etc. L’ouvrage lui-même , qui est précieux pour l’iiistoire des sciences, n’existe ni à la Bibliolhèque impériale, ni dans celle de l’institut, ni dans aucune des bibliothètjues publiques de Paris. 11 est porté sur le catalogue de la bibliothèque de Sainte-Geneviéve. Mais malheureusement, depuis quelques années , il ne se trouve plus à son numéro, sur les rayons.
(Extrait de VUnion.)
CHRONIQUE.
A diverses reprises, les élèves de l’EcoIe polytechnique avaient assisté à mes séances de magnétisme ; il y a deux ans même, trente-quatre d’entre eux étaient venus un dimanche me prier d’exercer mon action sur leur personne, afin d’acquérir une conviction : je rendis compte, dans un des numéros de ce journal, des résultats extraordinaires que j’avais obtenus (résultats que le Figaro consigna dans une de ses feuilles), etde la conviction de mes jeunes et distingués auditeurs.
Dimanche dernier 1.9, une centiiiiiü d’élèves de la même école vinrent ensemble, à une heure après midi, me solliciter de vouloir bien opérer des faits dc ce magnétisme si controversé dans le monde. Cette démarche d’im corps aussi nombreux et éclairé était honorable pour moi, et à mes yeux elle honorait cette école. Ces jeunes gens me distinguaient de la foule, et le besoin de connaître les conduisait chez moi pour y chercher la vérité. Je crois que pas un d’entre eux n’est sorti de ma maison sans être convaincu, sans emporter dans son esprit l’évidence de cette puissance nouvelle, dont la
réalité saisissante venait de leur ótre démnntrt'p, .l'ai magnétisé sr,'ptdp ces jeunes gens, di'ux n'ont rit’n senti mi irès-peu de chose, trois ont éprotivé la sensation que produisent de légers courants électriques, mais les deux autres ont été soumis compléteuK'nt A la puissancf, magnétique ; ils ont été convulsés, entraînés sa»s contact et malgrô la résistance désespérée de l’un d’entre (u\ qui s’arc-boutait, fermait ses poings et s'opiuiàirait jusqu’i'i la colóre pour no pas obéir. Vains eflbrtsl il était comme, soulevé et jeté dan-smadirection, bien que trois mètres de distance nous .sóparassont. Placé derrière l’un d’eux, j'attirais sa tête pour montrer que ce n’était ni ma vue, ni mes mouvements qui avaient déterminé une première action. Plusieurs autres expériences ont été faites : je ne les décris pas, car tout compte rendu serait impuissant à rendre ces magiques effets. f.a séance ne dura pas plus d’une heure.
Je regarde comme un événement favoratile au magnétisme cette démonstration. J’étais seul contre un bataillon de jeunes gens résolus, lout rutilants de force et d’énergie, et ayant le savoir qui prépare les révolutions .scientifiques. Arrière donc tous les Mabruset les sceptiques de son école, tous ces retardataires des académies, tous ces lauréats impui.ssants qui ont des yeux dont le crislaijiii est dépoli et qui croient que leiirs livres vont être une barrière qui empêchera la vérité de se produire au grand jour! Que tous ces aveugles aillent trouver ces Jeunes gens, cWclient à les convaincre de leur illusloo et leur disent que tout est mensonge dans le magnétisme, ils pourront alors s’apercevoir de Ja fausse route qu’ils ont suivie et du tort qu iis ont fait à la science.
J’espère m’être créé de nombreux défenseurs et avoir fait faire un pas immense à la découverte qui m’a causé tant de tourments et a absorbé ma vie. Ma récompease, hélas ! ne viendra pas dans ce temps, ce fruit si doux d’un labeur sans exemple, les magnétistes à venir le savoureront quand j’au: ai cessé d’être !
Btii-oii DU Potet.
Baron du POTBT, propriétaire-gérant.
DON DE GUÉRIR LES ÜRALADES.
,1e ne doute nullemont (lu’un hommi', tjael qu’il soit, ayant en excès la puissance niagnéti{ue, ne puisse faire des miracles, j’entends parce mot des Œuvres au-dessus de celles que peut opérer la science avec l’emploi des innombrables moyens à sa disposition.
Le feu et l’électricité fondent les métaux, dissolvent, dés-agrègiintles corps les plus durs et les plus compactes; cet autre feu, celte autre électricité, le oiagnétisme, dissout, désagrège, transmue tous les matériaux déposés dansnosorganes et impropres à la vie : le feu ordinaire brûlera tout ce qu’il touchera, le magnétisme vivifiera tous les tissus qu’il parcourra ; il n’y a donc rien d’identique dans le mode d’action de ces agents, on neferajamaisavecl’unce que l’on feraavec l’autre, ils produisent chacun des fruits de leur nature.
S’il en est ainsi, et l’expérience le montre, notre agent peut guérir les maladies les plus graves et les plus rebelles, si les forces médicatrices tirées de leur assoupissement parviennent à le saisir, à se l’assimiler ou à le diriger. Ffure intervenir Dieu dans les œuvres produites ainsi, ce n'est pas toujours exact, car l’outil de la nature est là, on le voit fonctionner : cela ne diminue point la sublimité de l’ouvrage, la grandeur du cbef-d’œuvre de Dieu. Donc, lorsqu’il reste en nous un rayon de vie, que la chaleur humaine n’est point éteinte, pourquoi une addition de puissance ne pourrait-elle ranimer les tissus, imprimer aux forces restantes un mouvement favorable et faire revivre enfin ?
Une lampe ne jetant plus qu’une faible clarté peutàl'instant redonner sa lumière primitive si l’huile vient à point pour remplacer ce qui,en a été dépensé; de même le fluide magnétique ayant la vie en puissance, ses aflinilés avec les agents intelligents existant dans l’espace étant aujourd’hui presque prouvées , bien des choses devieiment possibles qui ne le paraissaient point ; que la raison dise non quand la nature dira oui, celle-ci n’en aurapas moins le dernier mot.
Baron du Potet.
ToheXIX__N“ 71. — 2* SERIE. — 10 MiK IStiU. «
EXERCICE ILIËGAL HE tA MÉDECINE.
Un abomination aux facultés. IS fr. d'amrndc, (iO fr. de frais! Notre code est trop doux, nos médecins trop philanthropes?
« Après cela il se mit sur renfant par trois fois en se me-•t suranl à son petit corps, et il cria au Seigneur et lui dit : • Seigneur, mon Dieu, fdies, je vous prie, que l’âme de ce « petit enfant rentre dans le corps ; et le Seigneur eiauça la « voix d’Elie ; l’âme de l’enfant rentra en lui et il recouvra la »vie.» (Bible, 1, Reg.,17, 21, 22, 33.)
CLINIQUE.
M. le docteur Charpignon veut bien nous communiquer les notes suivantes sur quelques faits pratiques, dans lesquels l’emploi tlu magnétisme lui a procuré des succès d’aulaut plus remarquables que les traitements classiques avaient échoué.
1. Monomanie el haliucinutions.
Une fille de vingt-six ans, et malade depuis quatre ans par suite d’affection scrofuleuse et cblorotique. Elle est devenue triste ; elle entend des voix qui l’empêchent de dormir et lui commandent d6- lire. Elle croit que ce sont des démons, et pour leur obéir, elle passe une partie des jours et des nuits à lire le même livre. Douleurs au crenx de l’estomac, perte d’appétit, digestions difficiles ; douleurs et affaiblissement des membres du côté gauche ; sensation d’un souille froid qui arrive surelle à différents moments.
Médication tonique et ferrugineuse. — Magnétisation sans effets physiologiques très-marqués. Mais la malade éprouve, pendant qu’elle est magnétisée, la cessation de tout brait et soufile hallucinant. Cette amélioration se prolonge après la séance, puis dure de plus en plus et finit au bout de deux mois, par être permanente. Guérison. — Suspension à plu-sieui-s reprises de la magnétisation pour juger de son utilité, et si l’amélioration est due aux médicaments. Mais, dès le lendemain, la malade la réclame, les bruits revenant de suite.
2. Accès conwUifs et paralysie incomplète, avec ¡rouble intellectuel.
Homme de quarante ans, violemment contusionné à la tête, malade depuis deux ans et demi. ~ Traité énergiquement dans plusieursvilles, sans aucun soulagement et déclaré incurable.
— Action magnétique très-intense. — Sommeil, secousses nerveuses très-fortes, provoquées et calmées à volonté. Douleurs et évacuations critiques. Guérison en duux mois.
3. Fièvre$ iiUcnnillenles rebcilet, affnibiisscment ghtfrnl.
— Digestions rifrungfes, ciilfrile r/iroiiiqiie , douleur.^
rAumatiimales arliculuires.
Femme de trente-six ans, santé délabrée par des fièvres rebelles aux traitements ordioaires (quinquina, hydrothérapie, toniques, voyages).
Huit magnétisations ramènent l’équilibre dans l'organisme. Chaleur développée par l’action magnétique et disparition de la fièvre après chaque séance.
à. Fièvret typhoides.
Dana des cas graves, plus de cent, le magnétisme, employé comme adjuvant, a calmé le délire, provoqué le sommeil , régularisé et ranimé les fonctions vitales et procuré la guérison.
Le magaétÎBCQC dans les fièvres graves, dites typhoïdes, est un des moyens les plus efficaces, à condition que son ac-tianne soit pas contrariée parunemédicaiion perturbatrice et systématique. Les succès nombreux que j'obtiens m’ont convaincu de la supériorité de ma méthode.
CAUSERIES SCR LE HAGiVÉTISME
(SalU).
La vérité est d’abord prise pour un rêve, mais ce rêve donne la fièvre, il ébranle le cerveau. L’iiorame qui le premier fit sortir du feu d’un caiUou dut rêver, j’imagine ; il eut besoin, j’en suis certain, de frapper de nouveau sur la pierre pour s’assurer que ses yeux ne l’avaient point trompé : ainsi chaque découverte nous saisit, nous transporte, nous met horsdesens. Et quipeutdire maintenant les émotions éprouvées devant une locomotive franchissant les distances, lorsque, pour la première fois, on assista ii un pareil spectacle ? Tous les magnétiseurs n’ont-ils pas éprouvé une sensation
indescriptible dwantlepromier ótre qu'il»virent fléchir aprèa quelques signes de la main ? Quand les magnétistes voudront se donner la peine do róflóchu-, ils verront que là esile poiut de départ de la science nouvelle, cai‘ déjà ce n’est plus l’action de la matièi'e sur la matière, mais celle de l'esprit sur son semblable. Ils découvriront, non plus les poi?sance3 mortes, mais la puissance vivante, active et pensante. On a’est souvent demandé si les miracles étaient possibles, s’ils ëtsûent vrais. Ici est leur vraie source à n’en pas pouvoir douter; et les hauts faits dont l’antiquité nous a conservé le souvenii-ne sont point imaginaii'es, bientôt même on produira dea au* vres plus grandes.
Qu’est cette grossière vapeur d'eau qui a à longtemps sou^ levé le couvercle des mai-mites, sans qu’oin songeât à sa puissance, près de cet agent qui est en nous, noua remue, n«ua convulse etbrise sonvent notre machine? Oui, là est le seeret de l’avenir des sciences ; la raison du savant de notjre tempe, dit non, mais chez la plupait des hommes la raisop est une girouette qui tourne à tous les vents : lorsque l’esprit soufflera sur le monde, la raison de nos sages tournera, et chez quelques-uns le temps, les frimas, la vieillesse auront rouillé son support, elle sera immobile. Ce phénomène s’accomplit chaque jour sous nos yeux, à chaque découverte nouvelle nous voyons les savants opposer leur raison. Pauvre raison, comme la girouette, elle s’est rouillée et ari'êtée, elle ne marque plus que le vent de la veille, une tempôte seule lui rendrût le mouvement! Cc sont scuUuAent queiLqws hommes, quelques grands esprits, qu conduisent les patioDü, ils sont les pilotee du vaisseau, l'équipage obéit : heureuses les nations quand il n'y a point de fausses manœuvrc^J 0« a dit que tout était le produit du liasai'd, cette asserüoB maa-quede vérité etde profondeur, elle ne soutient pas uaiostant l’examen : le mot hasard signifie seulentect ignorance des. causes.
Les peuples qui dans leurs croyances admirent de boas et de mauvais génies de l’air et dola torre étaient plus proches
que nous de la vérité. Les habiles de ce temps disent que cette croyance tenait à l’enfance de la société, ils savent sans doute comment le morde a commnncé, et quels furent ses précepteurs! Le premiur enliint eut ime nourrice sans doute, il sortit de quelque part!... Oui, ces générations d’hommes qui dorment sous les herbfts, dans ces contrées aujourd’hui désolées, autrefois /lorissantes, sur toutes les choses mystérieuses en savaient plus que nous. On est aujourd'hui pour l’éclosion spontanée, je le veux bien ; nous sommes sortis de l’œuf, mais qui donc l’avait pondu ?
Libres penseurs, auteurs de livres de philosophie, donnez-nous ou du très-nomeau, l’esprit qui parle en
vous a une trop courte vue ; vous ne représentez ni ce qui est, ni ce qui a été, ni ce qui sera ; vous ne lèverez point le voile qui cache les opérations de la nature, vous ne déchiffrerez point cette énigme.
Voyez-vous là-bas cet homme à tête de serpent, cet autre à tête de bœuf, de lion, de panthère, de chat, de chien, de singe, de grenouille, etc.,... tout ce qui est dans la création, l’homme le représente. La tendre fauvette, le doux rossignol, l’alouette, l’aigle, le faucon, la corneille et la pie, vous trouverez tous ces caractères divers dans l'homme et dans la femme. Le voleur, le brigand, l’assassin, lepoltron, lebrave, le rusé, l’égoïste, l’économe, le prodigue, le discret, le bavard peut-être suis-je moi-méme dans cette classe, tous ces types, la nature nous les offre dans l’animalité pure. Regardez bien ce goinfre, ce pourceau qui se vautre dans la fange et l’ordure; et ces gros oiseaux qui, immobiles sur le rivage, semblent mentalement résoudre quelques problèmes. En voici un qui est poëte et musicien, car il improvise et varie ses chants. Voyez-vous cette fourmilière qui vous offre l’image d’une cité bien réglée où chacun travaille au bien-être de tous. Et cet animal qui ne vit que pour manger et dormir, vous le l'etrou-vez dans quelques hommes ; il en est même qui ont en eux le venin de la vipère, d'autres ne savent que mordre et aboyer. D’autres, comme la mouche du coche, conseillent à tout ve-
nant, mais se garderaient bien de pousser à la roue. Et cet oiseau moqueur, et ce hibou que l’on voit dans les vidlle.? églises, vous le retrouverez oncorp dans l’homme si vmts examinez. Celui-ci grimpe, celui-là saute et semble fait pour rOpéra. En voici un qui bourdonne et cherche-à sucer le miel de la ruche voisine, vous le retrouverez parmi nous, car sur son dos il a une étiquette, il s'appelle pigue~nssiette. Et la mouche bleue qui dépose ses œufs sur les charognes, regar-dez-bien, le soir, dans les rues détournées, vous en verrez l’espèce. Voici l'oiseau pêcheur, il habite sur le bord du flenve, où il a construit sa maison, car il est architecte. Voici le loup-cervier, la faim l’a fait sortir du bois, tenez-vous sur vos gardes, car il est comme l’Arabe du désert: iis se rassemblent en troupes pour dévaliser les caravanes. Regardez, l'araignée a tendu ses filets avec un art digne d’éloges, elle prendratout à l’heure les mouches qui volent au hasard : c’est le financier, l'usurier, le prêteur sur gages, c’était le châtelain des anciens temps qui de son manoir fondait sur les pas* sants. Voici des hommes, âne ou cheval, ils portent conve~ nablement le bât : valets de tout le monde, une écurie, un peu de paille satisfait leurs besoins, ils n’ont point d’ambition, et le soir de leur dernière journée tout maigres, tout vieux, tout décharnés on les conduit en terre sans cérémonie ; si ou eût trouvé le moyen d’utiliser leur peau, on la leur eût prise pour la vendre. En voici qui dorment au soleil comme les huttres, iis ouvrent par instants leur coquille, hument l'air et se rendorment : ce sont les lazzaroni de l’espèce ; que leur importe le bruit du monde, quand ils ont un peu de pâture ? En voilà qui ne produisent absolument rien, mais on travaille beaucoup pour eux, on leur fournit tout ce dont ils ont besoin, et leur vie séculaire atteste le soinqu'oneut d’eux ; le champ du fermier fournit encore la dime et Dieu accorde tous ses biens à ceux qui font vœu d’être siens.
En voici de l'espèce perroquet, de bonnes âmes les grattent, car on est satisfait de leur bavardage ; à leui' mort souvent on les embaume, ce soutles plus heureux.
Voici des coqs, ils oiU leur sérai! ; une femmn sulTil à un seul (lenous,euxeiioiU plusieurs et parmi allas «les favorites. Dans quelques lieux, on laisse eu liberté coqiieter les puule», ailleursonleseinprisonnc.onineldcâeiitravés à leurs amours; maisc’eBtun soiiiiiiutile, U naturo est toujours la plus forte. Voici parmi vous le solitaire, it ne lui faut qu’un antre tle rocher, 11 méditera toute sa vie sur les destinées humaines, sur le ciel et l’enfer; un peud’aau, des herbes lui suffiBent, vous le retrouvereï parmi les échassiers. Voici wnir le paon des bissenwurs avec sa femelle, ils se pavanent tous los deux sur les boulevards et montrent à tou» les passants leur aigretta dorée aux couleurs ravissantes; pour eux la nature aété prodigue de ses dons, aussi se plaisent*ils à rappeler son ouvi'age eo conservant de longs ongles à leurs.... mains. Et cette piotade qui, dans son logia, chante toujours le même air, mal*-heur á son mari, à moins pourtant qu'il ne Bôit débonnaire. Cd caméléon qui à chaque inst^t cliaage de couleur, n’offre-t-il pas l'image de ces hommes toi^jours prêts à changer de drapeau 1
Choisissez votre rang, votre souche, jusque su)' votre peau vous porterez lecachetde ranimalité> En effet voici des peaux raboteuses ou unies, de noires et de cuivrées ; en voici de couleur de soufre ; lesblanches vous font envie« ceux qu'elles enveloppent sont les cygnes de l'espèce i ils aiment &ee mirer
et à se faire admirer.....Mais on ne peut tout pas«>er eu revue
tant la variété est infinie. Ceux-ci ont de longs nez, ceux-là sont camards, mais tous ont la folie de se croire superbes et font sans cesse la roue. Je m'arrête..... Nous avons tous en nous quelquechose de la bëte ; la nature l’a voulu, notre édifice n'est qu’un emprunt fait à tout ce qui nous environne; eu nous, tous les instincts des bêtes; en nous, le sentiment de notre supériorité ; en nous, l'âme qui peut tout connaître ; en nous, le rudiment parfait de toute la création.
Oh [ vos sciences morales me laissent dans le doute, je rêve autre chose, ma raison ne peut s'incliner devant le faux savoir ou la sottise bumaiae, le magnétisme vam'éclairer comme
un flanihpau, et je sonderai des profondeurs où nul de vous n’est descendu. Le magnétisme est le grand livre de la nature, nous apprenons à y lire, et nous vous dirons nos pensées. La forme peu sérieuse dc causeries notM permet de tout dire, de tout oser, et nons vous dirons pourquoi la mouche, lorsqu’elle est malade, ne va pas chercher l’araignée pour lui faire une saignée.
Baron dü Potet.
CORRESPONDANCE.
SOUNAUBDUSME. — FAIT DC LCCIOITÉ.
Le MSDS, 1S60.
1 Monsieur et trëS'Cber maître,
«Le magnétisme, comme tontes les docttines, emploie des moyens très-divers ponr servir sa cause. Les mis offrent de s&vantes dissertations, les antres accumulent des fiiits : et en magnétisnK, c’est, je crois, la marche la plus sûre pour arriver à la vérité, ou sinon à la conviction.
( A mon dernier vgyage à Paris, je me proposais de tous raooDter \«n fait qui m’est tout personnel. IlTi’anra rien de noovean pour les magnétistes, mus il fera nombre dans nos annales, et un jour l’humanité sera surprise et beurense de retrouver toute une science acquise et reniée par les gens auxquels on a ai longtemps donné le titre de savants.
a II y a deux ans, je fis visite àM. O.... afin d’obtenir trne consultation somnambnliqne de Mme 0....
« Mme Gautier était enceinte et très-souiTrante, je renais m’éclaireraur sa santé. Dans son état magnétique, MmeO.... vit très-bien ma femme, me donna son portrait physique, et moral, mf rassura sur sa santé, mais ajouta : « 3e vois aussi
«un bel enfant, bien constilué, et qui, cependant, nevi-1 vra pas. i
« Quelques mois après cette triste prédiction, Mme Gautier accoucha d’un gros garçon, bien portant, et bientôt, je l’avoue, je restai convaincu de voir grandir mon enfant.
«Dans les premiers jours d’août, ma femme et mon fils partirent pour la campagne, ayant l’intention d’y passer le reste de la belle saison. MaxitnilieD commençait à marcher, sa dentition se faisait assez bien, et plus que jamais nous faisions de beaux projets pour l’avenir, lorsque tout à coup il est atteint d’une maladie très-grave. Pendant quarante-huit heures, ses souffrances sont horribles, puis il meurt dans les bras de sa mère.
«Ne sachant quelles distractions donner à unchagrin aussi profond, nous partîmes pour Paris, me promettant bien cette fois de ne plus chercher de nouveau à sonder l’avenir.
«Je n’avais pas fait part à Mme Gautier de la consultation que m’avait donnée Mme 0.... ; mais souvent elle m’avait entendue vanter sa lucidité, et, poussée par sa douleur, elle fit comme moi, c’est-à-dire qu'à peine arrivée à Paris, elle
courut près de Mme O.....que son mari endormit aussitôt.
Alors Mme Gautier, qu’elle ne connaissait pas, lui présenta des cheveux de son fils, en lui demandant si elle voyait la personne à laquelle ils étaient.
H Oui, répondit-elle, les cheveux sont ceux d’un enfant, « tout jeune encore et mort voilà quelques semaines ; puis u elle s’arrête et semble réfléchir ; mais je connais le père de Kcet enfant, il est venu me consulter pendant votre grossesse; «je dis votre grossesse, car c’est vous, madame, qui êtes sa u mère ; je me rappelle même lui avoir dit qu’il n’èlève-
Il rait pas son enfant, que je vois naître, grandir, et enfin u mourir. »
a Alors, la lucidité de la somnambule semble encore augmenter ; elle prétend voir l’enfant près d’elle, parle de son physique avec une exactitude étonnante, donne des rensei-
gneinenls irès-vrais sur sa rnalailie ; puis enfin, s’apercevant du désespoir de la mère, elle se tourne vers elle et lui dit : «Consolez-vous, madame, ce fils que vous avez tant aimé vous u sera rendu ; le mois prochain vous commencerez une groa-«sesse. »
«Tout, jusqu’ici, justifie la lucidité de Mme 0...., sa dernière prédiction est également vraie, Mme Gautier a commencé une grossesse dans le mois indiqué.
B Nous avons, Monsieur du Potet, bien des faits semblables dans les annales du magnétisme, mais longtemps nous serons encore obligés de les produire avant de faire briller la vérité.
u Le magnétisme est, comme toutes les sciences nouvelles, soumis comme le novateur au milieu social dans lequel nous vivons.
a Nous qui savons si bien que l'humanité n'est point au bout de ses expériences, et combien est pénible la route du progrès, il nous incombe d'encour^er et d’aider les pèlerins qui la parcourent.
u Agréez, Monsieur, mes salutations empressées.
1 J. Gautieb V*. »
SOMNAUBDLISHE.
Observations sur la manière dont les questions doivanl être posées au somosinbule.
« Monsieurle baron,
« Votre journal est ouvei't à toutes les personnes qui s’occupent du magnétisme, et qui veulent faire profiter le public des observations que l’exercice de cette vaste science leur a permis de recueillir ; c’est pourquoi je vous prie de vouloir bien faire parvenir à la connaissance de vos abonnés les quelques réflexions que j'aurai l’honneur de vous adresser sur la pratique du magnétisme et du somnambulisme employés
comiiic moyens adjuvants de l’exercice de la luédecine. La pei-sonne qui m’a aidé dans les études nombreuses que j'ai faites sur les maladies est une sooinambule d'une grande réputation dans le pays qu’elle habite et qu’on vient consulter d'une foule de localités environnantes.
R Magnétisée depuis plus de quinze ans, elle a vu et étudié un grand nombre de malades, et son expérience est très-proütable pour observer et comparer des malades atteints de la môme direction qu'elle a rencontrés à diiTérentes époques, et dont elle a pu suivre les phases et les périodes ou de guérison ou de déclin. J’aurais un volume à publier s’il me fallait communiquer le journal de mes consultations. Je me bornerai à vous adresser les accidente qui me sont arrivés et qui ont arrêté ou modifié la lucidité de la voyante. On se demande pourquoi une personne, mise dans l'état magnétique, est aujourd'hui lucide et demain ne donne que des renseigne-meaiâ absurdes et indique des symptômes qui a’eùste&t pas, et par là d«s remèdes ioaignifiante.
r C’est précisément par des raisons que les ma^étiseurs non médecins ^Qorent, et ignoreront toujours tant qu'ils ne connaîtront pas les règles de la pathologie, l'inlluence cérébrale, les dérangements apportés par nn traitement antérieur ordonné par im médecin étranger au somnambulisme, les perturbations occasionnées par une maladie intercurrente, enfin les phénomènes que développe chez un somnambule la présence, au moment delacoosultatioo, d'individus malades, sdt «u physique, soit au moral. Je i-eviendr&i sur ce dernier fait, et je ne parle ici que des consultations médicales ; quant aux lois du magnétisme, elles sont soumises à des causes premières dont j'ai saisi un grand nombre, mais dont l'étude n'est pas communicable au siède où nous vivons.
u Je rappellerai, en passant, que madame Grison de Reims est une personne qui peut, sans magnétiseur, entrer dans l'étai des voyantes, soit pai' sa propre volonté, soit à l’aide d'un corps miprégné de fiuide ; cdui qu'elLe emploie de préférence est une bague d'acier. L’hypnotisme dans lequel
elle se met est alors un hypnotisme lucide qu’elle pratique ainsi depuis quinze ans, en suivant de» phases fatales que j'ai constatées cliaquc fois que je l’ai endormie. Or, il y a quelques années, le parquet do la ville do Reims a fait poursuivre la daine Gi ison et l’a fait condamner, non pour exercice illégal de lu médecine, non pas pour consultationa dans l’état de somnambulisme, mais parce qu'elle s’endormait autrement qu’on le pratique d’ordinaire, sans magnétiseur, et par les procédés de l'hypnotisme de 1869. C'était, suivant les juges, un hypnotisme qualifié d’escroquerie, et qu’on a condamné à troia mois de prison que M“" Grisou a eubi, après appel. Que diront aujourd'hui les juges qui ont condamné, le parquet qui a fait poursuivre î
Au mois de mars 185., un de mes amis, le vicante de X... jeune, officier de i'armée, demeurant passagèrement à Reims, vint me trouver pour me prier de l’acooropigner che* Mme Grisou. J'ignorws complètement de quelle nature devait être la consultation t je savais le vieomte amateur des sciences occultes, et j'attribuais sa démarche à la curiosité qui la portait à consulter une pei'sonne réputée fort lucide... J'insiste sur ce point pour montrer que la transmission dépensée a été complètement étrangère ànotre visite, et que je n’ai pu influencer la lucidité, pas pins que le consultant, comme on le vena plus loin.
Au jour convenu, U vint me trouver avec le médeoin de son régiment, le docteur L..., et je les conduisis che» Mme Grison, qui, après e'être mise dans l’état voulu, prit la main du jeune homme, et nous attendîmes. Le vicomte était un peu ému, ce qui fit qu'en corrélation avec la voyante, elle reconnut des battements de cœur légers : il avait ea un rhume peu de jours avant ; elle annonça des picotemwta aux amygdales ; enfin les questions adressées restèrent toutes sans réponse. Mme Grison prétendit que quelqu’un la gênait: ignorant toujours les motifs de la consultation, je demandai quelle était la personne, et, sur son indication, le docteur L... fut prié de se retirer de l’appartement. Après son départ,
nouvelles tentatives, nouvelles déceptions. Je réveillai Mme Grlson, et, après un instant dc repos, je la rais de nouveau en somnambulisme ; je ne savais comment diriger les c(uestions, et en faisant retourner dans le passé pour y découvrir quelque indice, elle vit M. deX... à la guerre, dans un camp, ce qui était vrai, mais c’était un passé trop lointain. Enfin, un peu contrarié du dérangement qui allait être inutile, je lui dis : «Si vous ne sentez rien, regardez bien mon-isieur... » Et, au lieu de chercher dans le fluide et les sensations qu’il pouvait détermine!-, elle dirigea l’organe de la vision sur le malade, et y vit ce qu'elle annonça bientôt, en disant : i Je vois bien ce que voua avez là, sous la clavicule droite, une plaie presque fermée, et dans l'intérieur un morceau de fer. » C'était là le motif de la consultation... M. de X... avait eu un duel quelques semaines auparavant. Son adversaire, blessé au bras, était entré à l’hôpital, et sachant que ce duel avait eu lieu, .je crus uu instant que M. de X... venait consnlter pour connaître la gravité de la blessure. Lai aussi avait été blessé; mais comme il n'avait pas gardé la chambre, je le croyais guéri, et ne m’attendais nullement àcette consultation. A l’issue du duel, le fleuret de son adversaire fût trouvé brisé en trois morceaux, on en recueillit un sur le terrain, un second fut extrait de la plaie située sous la clavicule droite. On ne put retrouver le troisième, et l’examen à la sonde n’avait pas permis au chirurgien de reconnaître s’il était dans la plaie. Mme Grison décrivit le morceau de fleuret, annonçant qu’enveloppé dans l’épaisseur du muscle sous-cUvier, il était retenu en place par sa pénétration à une extrémité dans le périoste de la clavicule; elle con-seiUa l’extraction dans la crainte d’un retentissement postérieur sur le tissu osseux.
M. le vicomte demeura convaincu et ne regretta qu’une chose, c’est l’absence du docteur L..., qui s’en rapporta du reste au récit de son malade.
L’aprèa-nùdi du même jour, je soumis M. de X... à l’examen d’une autre personne fort lucide et qui, comme Mme Gri-
son, assura positivement l'exislence d’un morceau de fer, indiqua le mode de fêlure qui le retenait dans les fibres musculaires et au contact de l'os, Elle conseilla d’extraire, en invitant toutefois à attendre, puisque le blessé ne ressentait au* cune douleur, et que la plaie était à moitié fermée.
Avant de décider l’opération, nous voulûmes, le docteur L... et moi, examiner d’une autre façon, et nous employâmes un mode d’examen qui n’est pas nouveau, mais de bonne pratique en pareille occasion. Je veux parler de l’aiguille aimantée. Suspendue soit au-dessus par un fil, ou supportée par un pivot en dessous, elle s'attachait le long de la clavicule et éprouvait des oscillations quand on la dérangeait de la position qu'elle prenait, alors que le malade bougeait ou changeait de place. Nous ne négligeâmes pas l'orientation, la direction naturelle de l'aiguille, et nous demeurâmes convaincus de l'existence du morceau de fer que l'introduction de la sonde révéla à son tour. L'incision devait être profonde, et le malade résolut d’attendre. Peu après il quitta Reims et je le perdis de vue ; mais je compte le retrouver un jour, pour savoir ce qu’est devenu le morceau de fer.
Ce que je me propose dans cette observation, ce n'est pas d’établir la lucidité de Mme Grison. Elle n’a pas besoin de ce fiât et de sa vérification pour être admise. Ce que je veux, c'est faire comprendre au lecteur, au praticien, au consultant, la différence qu’il y a entre voir et sentir. Dans un cas, l'organe de la sensibilité est mis en jeu ; dans le second, celui de la vision. Ces deux organes sont, comme les autres, sujets aux erreurs et aux hallucinations; mais l'un rend parfois compte de ce que l’autre n’a pu saisir. Que voulez-vous que fasse la sensibilité dans l'examen d’un morceau de fer qui ne provoque aucune douleur et qui est comme un corps étranger dans l’organisme? C’est â la vision qu’il faut s'adresser, et cette règle n’a pas été suivie par les plus iiabiles praticiens quand il s'est ^i de prouver la lucidité d’une somnambule. Consultez pour un homme qui a des maux d'estomac ou une gastrite chronique, et qui vient de se cas-
ser un membre, el présentez les cheveux du malade. La somnaraLuIe saisit les cheveux, et elle vous répond par des douleurs d’estomac, tandis que vous attendez le résultat de l’examen de la fracture. Si vous lui dites de regarder le malade, elle verra la fracture, écartera les maux internes. D’autres verront la fracture et no reconnaîtront pas I'airectioQ ancienne. Pourquoi cela? C'est ce que j’aurat l’honneur de vous développer plus amplement dans une autre observation.
E. Geukd,
Uxteur en nédeciue.
BËnEXIOns SÜB IBS DIVERS BAPPORTS ACADÉMIQUES SUB LE MAGNÉTISME.
Messieurs,
J'ai lu avec une grande attention le volume des Mémoires de r^démie des scieocea pour 1817.
Ce volume, commence par l’esposé des considéradoos générales sur la vie physique et sur ses principales manifestations, par A), J...M docteur. A la page S il est dit : u L’action du fluide électrique sur les êtres vivants est beaucoup .moine connue que celle de la ebaleur ; isiûs tout semble prouver qu’elleu'est pas aaos importance.
n Quant au magoétUme, et surtout au iDagaétisme animal, nom croyons que son action sur l’organisme s'est bornée jusqu’il présent à exploiter lacrédulité iiumaine et à faire towner Iß« tdtea«ocore plus que les tables, ceci soit dit sans aucune malice. «
11 est regrettable que rien n'indique la date du mémoire de M. U doetaur J...., afin de connaître précisément jusqu’à quälte époque cet auteur a pu croire que Ctiefion du magnétisme aniinai 4«r Carganimte »'était bornée à cx'plviter la crédulité publique.
On serait tenté de faire remonter une semblable aflinna-
tioli, qui ii-raii un anachronisme aujounl’liui, à l’une (le? années c[ui vinrent peu apnSs le c61t>bre rapport sur le magnétisme animal, que la coinraissiou nommée par le roi en 178A s’efforça(Venterrer àtoutjamais.
Il me tombe sous la main une letU'e fort curieuse dudocteur Frappnrt (du 6 novembre 1838). En voici un Iragmeut : c( Est-il juste, quand un homme est entré dans une carrière, qu’il s'arrête ou bon lui semble ?
0 Ici il y a une distinction à faire, ou la profession que l’on embrasse est de luxe, ou eUe est utile.
« Dans le premier cas, vous avea sans contredit droit de médiocrité : ainsi, vous pouvez êü-e à loiâr mauviûs poëte, mauvais grammairien, mauvais helléniste, mauvais peintre, mauvais danseur, mauvais musicien, sans que votre nullité tire à conséquence, parce qu’il est assez peu important pour l’humanité que vos vers Boient bons, que vous soyez un grammarien iiabile, uu helléniste distingué, un Raphaël, un Vestris, un Rossini.
n Mms dans le deuxième cas, au contraire, vous n'avez pas cette liberté et vous ôtes consciencieusement tenu de p()uaser le talent jusqu’aux dernières limites de votre possible.
B Ainsi vous n’avez pas le droit d’ôtre sciemment mauvais pilote, mauvais pharmacien, mauvais cocher, mauvais avoçat. mauvais médecin sans risquer de devenir coupable par v(>tre ignorance ; parce que si vous êtes mauvais pilote vous pourrez me faire échouerau port, mauvais pharmacienm’empoisoflner, mauvais cocher me casser bras et jambes, mauvais avocat aie ruiner, mauvais médecin me tuer,
(( En présence de ces démonstrations dont la palpable évidence doit frapper tous les esprits, je demande aux hommes, qui ne sont point tout à fait relégués au bas de l'échelle morale, s’il est permis à un médecin qui a la seniiinent de son devoir et de sa mission de ne pas vérifier toutes les découvertes qui viennent enrichir l’art de guérir et île ne pas les approprier. S’il lui est permis, par exemple, de ne pas étudier expérimentalement le magnétisme, lorsque le magné-
tisme est affirmé par des hommes tels que les Orfila, les Adelon, Husson, etc., etc., et une foule d’autres hommes d’une aussi grande valeur. «
Ces idées d’une justesse parfaite s’appliquent d’une manière plus spéciale, s’il est possible, aux métlecins surtout, parce qu’ils exercent leur art par privilège et sans contrôle aucun, ne devant compte de leurs œuvres qu’à leur conscience et à Dieu, et aussi parce qu’il s’agit de vie d'homme.
Un seul médecin devrait-il ignorer les célèbres débats que souleva, dans l’Académie royale de médecine de Paris, la proposition faite par un jeune médecin, M. Foissac, de soumettre à UD nouvel examen le magnétisme animal, que dans ta séance du 11 octobre 1826 «ne commission fut nommée pour faire un rapport sur la simple question de savoir s'il était possible que C Académie s'occupât du magnétisme animal; que le 13 décembre suivant un rapport fut fait par M. Husson, au nom de la conamission, concluant à ce que le magnétisme fût soumis à un nouvel examen ? Cette conclusion donna lieu à une discussion fort animée qui se prolongea pendant les séances des 10et2â janvier et 14 février 1826, et se termina par une brillante réplique de M. Husson, dans laquelle il repoussa wtorieusement toutes les objections faites contre son rapport, qui fut adopté au scrutin secret par 35 voix contre 25.
Le même jour, la section de médecine arrêta qu'une commission spéciale serait chargée d’examiner de nouveau les phénomènes du magnétisme animal, et le 28 février suivant une commission ad hoc de onze médecins fut nommée. Jamais commission plus nombreuse et composée d’hommes plus compétents. représentant d’ailleurs les opinions les plus diverses, n’avait été formée.
Apprès plus de cinq années de travaux et d’expériences, les 21 et 28 février 1831, la commission, par l’organe de
H. Husson, fit son rapport dont je transcris ici quelques passages (1).
(I) Voir rapports et diKUSSIooisar le magnétisme animal par M. Fois uc, p. 191 el sulv.
La commission a constaté l'existence du magnétisme animal, du somnambulisme et de certains phénomènes qu'il pri5sente. Dans l'art. 25 il est dit ;
„ 25. — Nous avons rencontré chez deux somnambules la faculté de prévoir les actes de l'organisme plus ou moins éloignés, plus ou moins compliqués.
K L'un d’eux o annoncé, jÀusieurs jours, plusieurs mois à l'avance, le jour, l'heure et la minute de l'invasion et du retour d'accès épileptiques, l’autre a indiqué l'époque de sa guérison. Leurs prévisions se sont idéalisées avec une ponctualité remarquable, elles ne nous ont paru s'appliquer qu’à des actes ou à des lésions de leur organisme.
„ 26. — Nous n’avons rencontré qu’une somnambule qui a indiqué les symptômes de la maladie de trois personnes avec lesquelles on l'avait mise en rapport.
n 28. — Quelqiies-uns des malades magnétisés n’ont ressenti aucun bien, d’autres ont éprouvé un soulagement plus ou moins marqué, savoir : La suspettsion de douUurs habituelles, l'autre le retard deplttsieurs mo»> dans l't^ariiion d'accès épileptiques, et le quatrième la guérison d’une paro-iysic proue et ancienne.
a 29. — Considéré comme moyen de phénomènes phy«o-logiques ou comme moyen thérapeutique, le magnétisme devrait trouver place dans le cadre des connaissances médicales, etc.
u 30. — La commission a recueilli et elle communiquedes faits assez importants pour quelle pense qne t Académie devrait encourager les recherches sur le magnétisme, comme une branche très-curieuse de physique et d’histoire naturelle (1).
« L’Académie resta ébahie aux récits de faits si surpre-nants; elle se livra à des discussions qui eurent pour résultat d’empêcher que ce rapport, si digne d’être publié, reçût les honneurs de l'impression, on se contenta d’en accorder l’au-tographie sur copie; et il fut enterré dans les cartons.
« Néanmoins, la victoire si éclatante remportée contre le (1) Traité d« lUagnélUme Aicord, 4841.
scepticisme eût pu certes accréditer ii tout jamais le m.i-giiélisme, si des cbaire» eiissent été ciééesdans nos facultés.»
Loin qu’iîenait été ainsi, postérieurement l’Acadéoue ne sollicita point l’établissement dc chaires de magnétisme, et en 1859, consultée par le ministre de l'instruction publique sur l’opportunité de la création de chaires nouvelles, la fa-cidté de médecine vient d’admettre à une grande majorité l’avis que la chaire d’histoire do la médecine fût rétablie. (Voir journal Constitutionnel, 27 mars 1859.)
Maia trop d'intérêts eussent été froissés.
Le docteur Vilieinain raconte (1) : « En 1826, je rencontrai le docteur Marc, avec qui j'avais eu quelques relations ; partisan du magnétisme, il avait été nommé, en 1820, membre de la commisûon qui devait faire le rapport. Je lui demandai quand il se ferait, voici sa réponse :
«¿a oommisiion ne fera point dt rapport; uoi« sentes bien, me di(-ti, que si nous disions tout ce que nous avons vu, culaferait uiw Wvoiufion dans le« sciences et surtout lians fart de guérir; nous ne devons point nous mettre io tête tfun fnouvemmt contraire à no» intéréls, il vaut mieux laisser faire au temps.
£h bien, voilà au moins de la franchise et de la bonne foir
D’après tout ce qui précède, o'a*t-on pas lieu de s’étonner de voir partir, même du fond de la province, et surtout de la bouche de médecins et en pleine Académie et en 1856 des dénégations sur l’existence du magnétisme »nimal et l’allé-gaüoD fiM «on (UttORfu«' i'of^aniÿtne s'ts/ bornée jusqu'à pré-esntàavploilerlaerédüi>/4humaineî.... Lorsque depuis 1831 le magoétisme a marché à pas de géant, lorsque les journaux spéciaux de tous pays sont replis de faits que des hommes de toutes coodition», et des médecins eucc-tnémes »'ont pas craint d’ÿ déposef^ lorsque la presse pénodiqae apporteausâ chaquejour«OQ contingent, «k>rs que des («-ocès nombreox retentissent Muvcnt daüsle sanctuaire de la justice et em-
(I) Journal du Maj/nilisme Itirard, t* anntc.
liarrassent ilnutant plus les juges que la science oITiclelle s'obstine h ne pas reconnaître co nouvel agent, dont l'empl ci n’est point l'églcmeiilé et reste sous le coup de lois insuffisantes, faites antérieurement à !a pratique ilu magnétisme animal. Lst-ce une preuve d’une ignoi'ance incroyable de faits aussi patents, ou biea du désir que nourrissent encotie certains hommes de laisser s'éteindre, sous le boisseau, la lumière que l’on crut y renfermer en 1784 et qu’ils supposent saDs doute y être restée depuis ?
Ou plntCt a'aindrait-on que le magnétisme appliqué directement comme agent tliérapeutiqiie, ne fasse évanouir, dès leur origine, une foule de maladies, qui en se développant plus tard, auraient demandé de longs traitements, trop son* vent, béks I alors infructueux ?
Craindrait-on (pie le magnétisme opposé à cles afTecllons déjà graves, ne parvienne à les faire disparaître paralytique du n’ 28 du rapport), ou du moins k les atténuer (épileptique même n* 28), et ne finisse même par triompher de cette horrible maladie, désespoir de la médecine, si jamais elle a éprouvé du désespoir de ses insuccès î
En astronomie, la plus avancée des sciences, lorsqu'on prédit Tkeure, ïa mmuie, la seconde à laquelle une étiipsé aufa lieu, que doil-on conclure ? Que l’astronomie n’a pu arriver à une telle certitude que par la combinaison et la connaîa* sance parfaite, et jusque dans ses moindres détails, des mouvements relatifs du soleil, de la lune et de la terre, et par l'appréciation la plus cxacte de toutes les forces qui agissent sur ces corps y compris même les causes perturbatrices quelles qu'elles soient. Pas un homme de sens n’élèvera le moindre doute à cet égard.
Eh bien, que conclure (voir n* 25 du rapport) d’une somnambule qui annonce l'époque précise de la guérison ; d'une autre qui prédit avec ia précision de l'astronwnie, (»mme lui, piu$ieur$ jours, plvsitws mois à/’aoo*ice, l’Iteure, îii «Hmifi, non d’une éclipse, mais do rinvasion Pt du retour d’accès épi-
leptique, et alors ajoute la commission, que leurs prévisions se sont avec ««le ponclualilf nmwquabk ?
Que conclure, dis-je, forcément et légalement de tels faits ?
C’est que dans l’état de somnambulisme, certains somnambules peuvent exaclement, comme l'astronomie, faire une appréciation exacte, avoir une connaissance parfaite, non dans la marche de.s ti'ois astres dont nous avons parlé, mais bien du jeu de leurs organes, des mouvements réguliers et normaux qui doivent animer les liquides et les fluides qui les parcourent dans l’état de santé et apprécier exactement eu outre et longtemps à l'avance, l'action des causes morbides perturbatrices et le résultat final qui doit en découler nécessairement et être produit.
Or, je le demande, une appréciation aussi merveilleuse, qui pourrait défier celle de toutes les facultés de médecine rénnies, ferait-elle craindre qu’elle n'entraîne, comme conséquence nécessaire, la connaissance des moyens d’amoindrir oa même de vaincre les cause« morbides, de rétablir l’barmo-nie vitale, de ramener la santé, en un mot de guérir ?
Oui, ce que la commission de 182S n’a peut-être pas osé dire et affirmer, parce qu’elle ne l'avait pas surabondamment observé, d’autres hommes, appartenant à toutes les classes de la société, savants et ignorants, placés plus favorablement qu’elle, ne craignent pas de le dire, de le répéter, de l’affirmer, de le proclamer hautement par tout le monde en embouchant la trompette de la vérité ! Oh», mille fois oui, il existe efiectivement des somnambules assez lucides pour reconnaître l'origine et les causes les plus cachées des mala-dies, et aussi, par unit permission divine, les remèdes les miexix appropriés pour les combattre, et cela ttvec une siireté (Tifistinct à laquelle rien, absolument rien de scientifique ne peut ilre comparé.
Malgré leur colossale réputation, les auteurs du fameux rapport de 1784 ne purent tuer une vérité, parce que toute vérité, par sa nature, est immortelle comme la source dont
elle émane, et des milliers de faits, des centaines de volumes, sont venus proclamer celle-ci des quatre coins de l'horizoD.
D’après cequipréctdc, peut-on supposer que des hommes d’un mérite aussi éminent, qu'un corps savant du premier ordre, que des gouvernements connus pour avoir su s’entourer de l’élite des médecins, aient pu, en différents lieux, à différentes époques, devenir les dupes de jongleurs et d’enüiou-siastes, et exécuter, propager, oi-donoer et favoriser des travaux tendant vers un but chimérique.
En tout cas si le magnétisme était une chimère, on aimerait presque k se tromper en si bonne compagnie et à partager la croyance de pareils hommes.
Bien coupables ont été ceux qui ont dit, redit sur tous les tons et publié que le magnétisme animal n'était que jonglerie et charlatanisme, el n'a snm jusqu'à ce jour qu'àexploiter la crédulité humaine. C'était précisément convier les charlatans de profession à s'en emparer, car alors il leur revenait de droit, c’était leur bien. Dieu sait s’ils ont fait défaut à cet ap* pel ; ils s’en sont emparés, ils l’exploitent tous les jours, à la honte de la médecine, et de la manière la plus scandaleuse, sur les tréteaux et dans les foires, et sous la terrible responsabilité qui pèse sur les hommes qui l'ont livré & de telles mains impures.
Aussi la postérité, toujours juste, marque du doigt le front de ces hommes qui ont obstinément et systématiquement voulu fermer les yeux à la lumière et repoussé la vérité.
Lerhibs.
BIBLIOGRAPHIE.
Rapports dü macnStisme avecla itRispnuDENCE etla médecine IÉ6ALE, parj, Chaipignon, docteur en médecine. Brochure in-8, chez Germer-Baillière, libraire, rue de l’Îcole-dG-Médecine, Paris.
M. le docteur Cliarpignon Tient de publier une lirochnre «»Irèmement InUmsante, nous n'en donnons aujourd'hui que la préface et les conclusions; malieeU «st dijk lutfleant pour faire connatlre l'importance de cet ouvrage. D.
Toutes les seienees, qnelles cpie soient leurs applications di?enes, sont des révélations de la grande nnité scientifique qui, eile-môoie, émane de la vérité. Il doit donc y avoir har-BiODÎeenti'e les principes et les applications de toute doctrine, aotre la loi religieuse et la loi civile, entre la science et l’art. S'il en est autrement, c'est qu’il y a erreur dans la doctrine on fausse interprétation du fait, et alors il y a un progrès à acoomplir.
Ce principe qne je pose est applicable à un grand phénomène que la fin du Tmr siècle a fait- connaître comme nouveau, mais que l'on suit parfaitement dans les âges précédents : ee phénomène est le magnétisme. Ensemble de phénomènes dof>t la réalité est incontestable, le magnétisme cherche À ee constituer science, et il n'y ]>eut parvenir. Tandis que les académies nient son existence et le repoussent comme une cbiméi-kfo« illusion, il produit des faits qui révèlent sa puissance, qui causent des accidentsou déterminent des eflets salutaires, et qui soulèvent les questions les plus élevées de la philosophie.
Quandia justice est saisie de plaintes à l’égard de ces faits, elle se trouve en opposition avec la science, carl’unc constate la réalité de ce que l’autre nie. Ilexistedonc sur la question du magnétis'iie une lacune k combler. Il faut, d'une part, que
la science reconnaisse les faits et leur donne une causalité, et, de l’autre, il est uécessaii'c que la jurisprudence subisse sur cette |ucstion certaines modifications et reçoive certaines additions pour réglementer un art nouveau.
I.e temps réalisera certainement ces perfectionnements, car, encore une fois, l’harmonie doit régner entre les principes et les faits, entre la science et la loi.
Convaincu «le la vérité du magnétisme et de sa port^ physiologique et philosophique, j'ai cherché à préparer, par divers ouvrages, le grand travail de la réconciliation scientifique.
Dans cet écrit, je veux présenter quelques considérations sur les ¡'apports du magoétisme avec la jurisprudence et la médecine légale. Ce travail m’a paru d’autant plus nécessaire que depuis quelques années les cas où les magistrats &on appelés à juger des faits de magnétisme deviennent plus fréquents, et qu'il semble que désormais ce soit la magistrature qui doive établir la réalité du magnétisme, forçant, avec la voix publique, les académies à reconnaître une science et un art dont elles ne soupçonnent encore ni la nature ni la portée.
Chapitre VIII. — Conclitsions de l'auteur. — Réglementation de C exercice du magnétisme. d“ Lemagnétisme, quelle que soit sa théorie pour expliquer les effets, et quel que soit le mode de ses applications : magnétisation sans sommeil 1 magnétisation avec sommeil ; somnam-biilisme; hypnotisme, e’est-i-^ire sommeil et somnambulisme provoqués par fascination,
Etant un moyen perturbateur de l’état normal, et pouvant, par conséquent, déterminer des effets physiques salutaires ou nuisibles, et avoir des conséquences morales avantageuses ou dangereuses,
Doit faire partie de l’art médical.
2» En conséquence, son emploi, envisagé toutefois comme exercice professionnel, doit être rési'i'vé aux nK^dncins, ou au
moins confié à leur suneillance etàleor direction, jusqu’à ce que, si l’expérience en démontre J'utilité, il soit créé un ordre de praticiens pour cette branche de l'art médical.
L'art médical comprend en effet des docteurs, des officiers de santé, des dentistes, des sages -femmes, sans compter les diverses spécialités qui se créent d'elles-mêmes. Pourquoi donc n'y aurait-il pas des magnétiseurs diplômés ? La multiplicité des applications de la médecine rend en effet très-difficile, pour le médecin, l'exercice du magnétisme, qui exige des aptitudes toutes particulières.
3* La concentration de l’exercice du magnétisme, dans les mains du médecin, entraîne l'obligation de k part de la Fa* culté de consacrer un enseignement spécial à cett« nouvelle branche de physiologie et de thérapeutique.
à° En dehors de l'enseignement médical, les rapports du magnétisme avec la philosophie, par ses phénomènes transcendants, nécessitent un enseignement particulier dans d'autres chaires.
5‘ L’exploitation publique du niagnéüsme, au point de vue expérimental, ne doitpas être tolérée.
0* L’exploitation des expériences du magnétisme simulé doit être poursuivie comme abus et tromperie, car ces expériences de prestidigitation prennent un nom qui ne leur appartient pas, faussent les idées et nuisent à la moralité de la chose réelle.
VARIÉTÉS.
MANIFESTATION DES ESPRrrS.
La Vigie de Dieppe publie une lettre qui lui est adressée de la localité des Grandes-Ventes. Ce seriut faire injure à nos lecteurs, en reproduisant cette àngulière pièce, que de les inviter à se tenir en garde contre les faits surnaturels qu’elle relate.
n Hier matin, M. Goubert, un des boulangers de notre bourg, son père, qui lui sert d’ouvrier, et un jeune apprenti de seize à dix-sept ans, allaient commencer leur travail ordinaire, quand ils s'aperçurent que plusieurs objets quittaient spontanément la place qui leur est assignée pour s'élancer dans le pétrin. C’est ainsi qu’ils eurent à débarrasser successivement la farine qa’ils travaillaient de plusieurs morceaux de charbon, de deux poids de différentes grosseurs, d’une pipe et d’une chandelle.
K Malgré leur extrême surprise, ils continuèrent leur besogne, et ils en étaient arrivés à tourner leur pain, quand tout à coup un morceau de pâte de 2 kilogrammes, échappant des mains du jeune mitron, s’élança à une distance de plusieurs mètres. Ce fut là le prélude et comme le signal du plus étrange désordre. 11 était alors neuf heures environ, et, jusqu’à midi, il fut positivement impossible de rester dans le four et dans la cave attenante.
« Tout fut bouleversé, renversé et brisé ; le pain, lancé au milieu de l'atelier avec les planches qui le soutenaient, parmi les débris de toutes sortes, fut complètement perdu ; plus de trente bouteilles pleines de vin se cassèrent successivement, et, pendant que le treuil de la citerne tournait seul avec une vitesse extrême, les braisiëres, les pelles, les tréteaux et les poids sautaient en l’air et exécutaient des évolutions du plus diabolique effet.
« Vers midi, le vacarme cessa peu à peu, et quelques heures après, quand tout fut rentré dans l’ordre et les ustensiles replacés, le chef dc la maison put reprendre ses travaux habituels.
a Voilà, nous le savons parfaitement, une histoire qui n'est pas trop de notre époque, et qui pourra bien scandaliser plus d'un des doctes lecteurs de la Vigie ; mais, tout invraisemblable qu'elle parait, elle n’en est pas moins vraie, et cent personnes pourraient au besoin en certifier l'exactitude. n
Extrait de {Opinion nationale du 14 février.
— Ala Châtre (Indre), im fait de somnambulismetr6s-malheuj'euxaeulieu chez une jeune fille. Le i-6cit qu’on en fait mérite d’attirer l’attention. C'est dans la nuit du '28 au 29 janvier, vers les deux heures du matin, à l’hôtel de la Pomme-d’Or, tenu par Mlles Bourdier, que le fail s’est produit.
La nommée Julie Roulin, âgée de 16 ans et demi, servante dans cet hOiel, étant en état de somnambulisme et sous l'impression d’un rêve fâcheux (car elle croyait entendre, a-t-elle dit, des voleurs dans le grenier), est tombée d’uoe fenêtre du troisième étage dans la cour, et s'est brisé, clans sa chute, les deux cuisses, la mâchoire et la clavicule de l'épaule gauche.
Cette malheuse fille a été transportée à l’hospice où, mal* gré les soins qui lui out été prodigués, elle est morte deux jours après.
Baron do POTET, pfopriéUirt-giratkt.
MÉDECINS NON DIPLÔMÉS.
Dnns l’empire turc, dans ce pays barbare, il n’y a donc point de lois, point de mœurs, point de sacerdoce ni de facultés de médecine, puisque le magüétisme est exercé libremcnl dans les rues ot sur les places publiques? Là il n’est point censuré par les prêtres, poursuivi par les médecins ni puni par les lois. Il est vrai que dans ce pays ce sont des demi-sowfs qui exercent le maguétisjne, des hamines religieux ou derviches ; ils ont des traditions, que les anciens leur ont transmis : il ne fauy|i^t oublia que les sciences occultes nous viennent de l’Cr^i.1^ 0 S PIC E
Nous devons ce dessin à un artiste de nos amjs, qui Ta pris sur nature dans une des rues de Constantiaople, ville où les pratiques magnétiques se sont conservées.
Tome XIX. — — 2* SSeiis. — Í860.
Nous sommes persuadé qu’en Cliine mfimc le magnétisme s’exerce également : n'est-il pas la raédecine iiaturello., celle que Dieu nous a donnée ? La médecine aamnle des pays civilisés n’en veut pas. ne veut pas même la reconnaître; il n’est pas nécessaire d’établir Ici les motlFs de ses répugnances, mais le temps approche où la vérité sera généralement connue, et les hommes apprendront alors que la nature oITre un moyen universel, c’est la devise do Mesmer, de guvrir cl de préserva' íes hommes. Mais pour que cette loi soit efficace, il ne faut pas attendre que l’allopathie ait avec ses poisons usé les ressorts de la machine humilue, que l’homéopathie, brochant sur le tout, rompant avec l’orthodoxie, ait sollicité les derniers recoins des organes, afin d’obtenir une réaction bienfaisante; car, après toutes ces tentatives, la nature devient muette, elle ne répond plus ou trop faiblement pour que l’espoir renaisse, L’être malade se trouve donc aujourd’hui entre deux sauveurs, l’un chargeant son espingole jusqu’à la
gueule avec du soufre, du fer, du mercure, du zinc, etc......
et ne croyant pas encore avoir assez fait pour tuer la maladie ; l’autre sauveur, ne mettant qu’un globule à peine perceptible dans son arme, assure avec un aplomb imperturbable que l’effet de ce projectile sera plus puissant que tout ce qui est sorti de l’arsenal de son savant confrère. J’avoue que j’al la tête trop faible potir arrêter longtemps mes Idées sur un pareil sujet, je serais pris bien vite d’un accès de sommeii nerveua:; j’imite l’Académie de médecine, je n’admire point, mais je me tais.
Baron du Potet.
CLINIQUE.
Le eoBipltr«o]Bi]ii'«ii Ht« b'4I4Ii polol d'ibo'd dMliait li pnlit!eii4, )'ai paiii |oo In fiiU de gntriioo qgl >>ir«seaieBtin>iiiioiiDÍi prartienl deieoir un eneoarageiuesl pose lei kommei qui caminencaot Inr urtitre migniiiiiee, Ca sbxoaiioiu, IraiiicciUt ici, «enmol JoBjeone lakooreor aifi, qui M plaii à «inplojM, tlmoejoof, qu«l(jiici-nDi
«le H i inslanis J» »oul«gpf ccoi qoi sftiíffVenl, tl, eoairoe on le tcîm. U y r4o»»U Kloiirtblr-m^nl Licii. Nous n'a?oni ncn eh«ngâ «a sljle el k l'ArrtDg«n)«nl tlo ceioémoir*; nofi* JonnrinaLaile pièce leDo qu'eUfl nous cil parvenue» B«rçn DoPottt.
A MOISSIEUR TBUnm.
Monsieur»
Voua m’avez demandé un résumé de mes cures magnétiques, je m’empresse de vous envoyer ce que ma mémoire me fournit à ce sujet.
Mon début, qui fut aussi mon premier succès, vous le connaissez : M. Vautrain était atteint, ainsi que vous l’avez reconnu vous-même, d’une iuflammation d'intestins, contrairement à l’opinion des médccius qui supposaient une maladie de poitrine. Sur votre conseil, je me bornai à magnétiser l’estomac et particulièrement les intestins. Les vésicatoii'es que le malade portait sur le dos ne tardèrent pas, sous l’inlluence de mes magnétisations, à se sécher; mais les selles, qui ne s'eiïectuaient auparavant qu’à l’aide de lavements devinrent sans ce dernier adjuvant régulières et abondantes; peu à peu le malade reprit l’appétit et le sommeil qu’il avait perdus depuis si longtemps. La mitladie enfin céda assez promptement à mes eiTorts, bien qu’elle eût déjà deux ans d’existence.
Les effets qui ae produisirent durant ce traitement affermirent de plus en plus ma croyance au magnétisme. J’eus plusieurs fois l’occasion de constater la réalité de l’action magnétique et la seusibilité de mon sujet : lorsque j’approchais mes mains du malade , je déterminais des contractions que je n’avais pas remarquées tout d’abord ; un jour même, voulant m'assurer de l’effet du magnétisme à distance, j’actionnai le malade de chez moi (j’eo étais éloigné d’environ un kilomètre) ; à l’heure convenue, le malade s'étant mis dans la situation accoutumée, il ressentit les mêmes effets que d’habitude, seulement avec moins de rapidité.
Telle fut ma première cure : un aussi heureux résultat ne pouvait que ui’enllammer pour une vérité si bieofaisante, et faire oaître eu moi l’irrésistible besoin de la répandre.
Peu après donc, ¡lyaiit nliangù le pays nt hravanl 1rs ro-proclies di’ parents ij;iioraiUs , le s:ircasnie îles iiicrùilulcs, je clierciiai un-' i)ou\elle occasion.
Mme Parnot fut l'objet de mu.s soin^^. (limite ((amo ôtait atteinte cl’nne maladie qu’olle disait icmonter à dix ans et ótre lasuited’unecouclie niallieureuso. Elle était rùduilc à ne pouvoir marcher qu’avec une extrême diiIicuUé : son corps ôtait tout courbé, sa voix brisée, d'iiilerminables crises entretenaient la faiblesse de la malade et mettaient sa vie en danger. Je la magnétisai, mais mes premières maguétisations n'amenèrent pas tous les bons effets que j’aurais désiré, je n'aperçus d’ailleurs aucun effet ostensible. Je ne perdis pas courage cependant, et j’eus raison, la malade ne larda pas i ressentii' vivement les effetsdu magnétisme, le sommeil survint, et enfin la lucidité se développa avec assez de promptitude. C’est alors que je me sentis fort, j’éprouvais uneextrfiinc joie, et cependant aussi une grande anxiété provoquée par cet état tout nouveau pour moi. J’interrogeai la malade qui toe donna les renseignements suivante sur son mal. Elle avait dans le corps, me dit-elle, une boule, formée de glaires, du volume à peu prés d’un œuf, qui se portait de droite à gauche, et sur des peaux qui étaient attachées à ses côtés ; le poimion gauche était envahi par du lait qui, à son dire, y était depuis le début de sa maladie. 11 existait en outre aux tempes un mal intérieur qui avait éié traité par les médecins ; mais, suivant elle, les médicaments employés au traitement de cette affection ayant été appliqués à côté du mal, n’auraient rien produit de bon.
Sur ces indications, je la magnétisai donc principalement siir l’abdomen et sur les tempes. Je ne tardai pas à être con-vwncu de sa lucidité pour elle-même : les crises qu’elle m'annonçait à l’avance avaient toujours lieu; elle ne se trompa jamais sur les effets provoqués par le magnétisme. D’après sa volonté, la magnétisation durait trente minutes et était partagée entre l'estomac, le ventre et les tempes. Dans ces crises, elle m’avait recommandé de k magnétiser les doigts en
pointe S'il' le ventre : ces crises salutaires n’avaient pieo de seoiblable aux crises produites par lus raouveraotits de la boule, elles amenaient toujours des selles considérablesTem-plies de morceaux do. cliilr et de glaires, des urines copieuses, é(»als.scs et jauuàti’es et quelquefois claires comme de l’eau, toutes remarquables par leur extrême abondance.
Plusieurs fois, pour ces crises, elle s'était ordonné un baiu magnétisé ¡leiidant une demi-heure et presque froid, bien que nous fussions au cœur de l’hiver. Ce bain de siège devait servir, selon elle, à provoquer des contractions propres à faciliter les selles. J'avais remarqué un développement énorme de l’abdomeUi développement qui i-eparut trois fois dans le cours du traiteotoiU et qui dura de huit à quinze jours, interrogée à CH sujet pendnnt son sommeil, elle répondit que qette distension élaic occasionnée par l’enSiire de la rate qui déterminait t;ns coHstipalion opiniltre : tous ces dérangements diapar^is^ient sous l’influence des crises aidées du bain.
Je pus constater aussi un écoulement de lait par le sein gauche ; cette expulsion avait üeu ordinairement par les pores de la pe^u, mais les boutons qui se développaient avec une vive inflammation autour du sein rentraient beaucoup trop vite pour que l’expulsion pût ainsi être complète ; le dos, vers la région du poumon, se couvrit d'une 8u«r froide. Elle éprouva d'auti-es effets auxquels, grâce à mon inexpérience, je n’attachais que peu d'importance, d’aiitres sans doute qui m'échappèreut pour la même raison, car je ne sus point diriger le somnambulisme, bien que je me crusse fort savant ^ofs, parce que j’arais lu une fois mon manuel. Je reconnais aujourd’hui que je perdis une ooeasion d’autant plus précieuse de compléter mes connaissances que le sujet était plus remarquable. Cependant, après otoq mo(s de magnétisation de ma part et de celle de son mari, qui la magné-lisait le matin, nous eûmes la satisfaction de voir lu malade vaquer à ses uffaices : la taille s'était redressée, I6s forces étaient revenues, la boule enfin avait diminué senslbiement.
lorsque, obligé de revenir aupi-ès de njoii père, je dus inter-rompreuDtrailementdoiula réussite paraissait très-prochaine.
Je ne lardai pas à entreprendre de nouvelles cures. Une petite fille âgée de neuf ans fui prise, dans le mois d’août dernier, de crises convulsives ; ses parents s’empressèrent d’abord d’aller clierciier le médecin, qui, voyant la malade dans un si triste état et croyant assurément à une fin prochaine, borna sa médication à quelques lotions d’eau mélangée d’éther, sur le front. Dès que j’eus connaissance de la maladie de cette enfant, je me rendis près d’elle, et voici l’état dans lequel je la trouvai ; étendue sur les bras de sa mère, elle avait la pâleur de la mort, ses yeux étaient immobiles, fixes, sa bouche se contractait du côté gauche et le bras et la jambe ganche étaieut agités convulsivement; quelquefois l’œil gauche se rapprochait de la bouche, qui se contractait du môme côté. En présence d’un si triste spectacle, j’eus presque le regretd'êtrevenu voir la malade ; je redoutais quel’on me priât de la magnétiser. Ce moment vint cependant, et je ne me sentis point le courage de refuser ;j’eus honte de reculer. J’entrepris donc le traitement, à la grande satisfaction de la famille éplorée. Je la fis étenclre sur un lit et me mis à la magnétiser malgré mon peu d’espoir ; une suenr froide ne tarda pas à couvrir tout son corps; ce fut le seul symptôme de mon action que je pus remarquer, mais les crises ne ralentirent pas pour cela, elles se succédèrent avec une rapidité effrayante, presque sans interruption tout le temps que je la magnétisai, c’est-à-dire trois quarts d'heure. L’amélioration ne fut sensible que le lendemain ; les crises qui reparurent furent bien plus faibles, elles ne reprirent un peu d’intensité que durant la magnétisation. Enfin, le troisième jour, la petite malade recouvra la parole et les crises disparurent entièrement. Je continuai par précaution à la magnétiser quatre ou cinq fois, et ce fut tout ; depuis elle n’a plus eu de crises semblables-
Une autre occasion d’employer le magnétisme ne tarda pas à s'offrir j cette fois on vint me chercher.
Une femme fut atteinte à la joue droite, au-dessous de l’œil.
d'un petic bout^'n ([ni, ayant pris assez rapidement des proportions assez gnives, devint un sujet d’inquiéfude pour les parenls de la malade, lisse déterminèrent à aller chercher le médecin, qui, ayant reconnu le charbon, fendit immédiatement le houloû en quatre et le brûla avec de l'eau forte. Malgré cette opération, le mal empirait rapidement et l'enflure atteignait déjà l’estomac, lorsqu’on se décida k venir me chercher. Je me rendis aux désirs qui me furent manifestés, sans espoir cependant de pouvoir combattre victorieusement un mal si prompt diins ses effets. Je magnétisai environ une heure, et duraut ce temps une sueur abondante se déclara, ia malade se plaignit d’une grande chaleur et de vives douleurs dans le côté droit, qui était le siège du mal. Ce résultat fut un encouragement pour moi. .le me rendis donc le lendemain de bonne heure, bien désireux de savoir si une amé-lioratioD notable était survenue en mon absence ; la malade s’était après mon départ plainte beaucoup,renilure elle-même avait quelque temps encore augmenté, mais elle avait diminué beaucoup à mon arrivée. Je la magnétisai de nouveau et crus pouvoir me promettre le succès le plus complet dans un avenir très-rapproché. En effet, au bout de quin2e jours de magnétisation, la malade était guérie, au grand étonhement de bien des gens, du médecin surtout.
Une foule d'autres personnes me doivent le soulagément de leurs douleurs, mais ces traitements n’ont point assez d'importance pour mériter d’être rapportés.
Parmi les malades que je traitais il y a peu de tëtnjjs, il était une jeune fille sourde, chez laquelle j'avais produit beaucoup d'amélioration dans l’auditioD, et qui, se Croyant guérie suffisamment, a abandonné 16 traitement ÿour se marier.
Un autre, dont vous avez constaté l’état maladif, est en voie de guérison, malgré l’opiniâtreté dü mal, cbntt« lequel je lutte depuis cinq mois« et contre lequel j’aurtll à lutter encoi-e peut-être autant de temps.
Auguste Giqeht.
CORRESPONDANCE.
2» lellre (I).
DES UtSES D’eRBEUBS DANS LE SOMNAMBULISME.
Monsieur le baron,
Dans ma première lettre, j’ai cherché à exposer une des causes qui peuvent modifier un instant la lucidité d’un somnambule, en faisant voir que ce dernier croyant trouver par la sensibilité les accidents d’une affection chirui^icate, n’a pu s’en rendre compte que par la vision, absolument comme un homme qui, fermant les yeux, voudrait par le toucher reconnaître des gaz colorés qu'on lui présenterait dans des flacons. 11 ne comprendrait ríen par le tact, mais s'il ouvre 1^ yeux, l'oi^ane de la vision fera parvenir à son intelligence les idées des couleurs que la peau n’aura pu transmettre.
Je vus continuer à vous indiquer d'autres accidents que j’ai rencontrés dansmes consultations, et, pour mettre de l'or-di-e dans l'exposition des faits, il' serait nécessaire d'établir une division; mais, dans l’état actuel de la science, c'est bien difficile de circonscrire la part à attribuer à chacun des éléments qui entrent en jeu dans la consultation, et de classer les faits en les rapportant à la somnambule, au magnétiseur, au consultant ou aux objets chargés de fluide destinés à établir le rapport qnand il est nécessaire. On ne s'aperçoit pas toujours des perturbations au moment où on travaille, et l’in-iluence n'est pas déterminée à l'instant, soit à cause des phénomènes atmosphériques, soit en raison de l'insuffisance des études médicales, ou magnétiques, etc.
En... 1859, je fus appelé, comme médecin , chez M. A., maître de gymnastique, pour le soigner d’un accès de goutte qui le retenût au Ut. Pendant les visites que je lui fis, j'eus l’occasion de faire deux observations curieuses, et tout à fait dignes d’attention. Le 20.....j'ét^ resté une demi-heure
(I) Voir 10 0 mers 1860, n*7T, p. 123 et saiT.
près du malade, et je m’étais immédiatement rendu chez madame Grison, dont la demeure n’est pas très-éloignée de celle de M. A., pour assister à une consultation dont j'avais assigné l'itenre. A peine arrivé, sans laisser le temps à madame Grison de se mettre complètement en équilibre de tem« pérature et de fluide, je commençai à la magnétiser, et je fus singulièrement surpris de produire chez madame Grison, avant toute espèce de mise en communication avec le malade, nn état analogue à celui de M. A. Elle accusait des douleurs dans les genoux et les épaules ; elle indiquait les organes internes qu’elle reconnaissait engorgés, et môme établissait les symptômes sur lesquels je n’aurais pas porté mon attention et dont j’utilisai la connaissance pour la cure de mon malade.
Ce n’était pas le but de ma visite , qui était une consultation pour un fou, qui ne présentiut nullement l’état constaté, et je n’avais pas encore mis les cheveux du malade dans la main de madame Grison. Il me fallut attendre au moins 40 minutes, dégager de la tête aux pieds, chasser en un mot tout le fluide que j’avais apporté avec moi, et introduit avec le mien avec trop de précipitation. Enfin, la consul-lation eut lieu, mais je constatai une certaine fatigue qui me fit remettre la suite au lendemain où je retrouvai la lucidité complète.
Or, que s’est-il passé en cette occasion ? Il est certain que j’avais amassé dans mon atmosphère propre une grande quantité du fluide du malade pendant mon séjour près de son lit. Je l’avais emporté avec moi et il avait déterminé chez un sujet sensible la production des mêmes accidenta que la maladie produisait chez M. A. C’était une véritable contagion, et les médecins connaitraient vite les lois de la contagion, s'ils voulaient s'occuper de magnétisme.... Si j’étais soni de chez un pestiféi'é ou de chez un cholérique j’aurais amené ces maladies, et c’est le même mécanisme qui préside à leur développement si rapide dans un moment où les corps sont aptes à absorber les miasmes ou plutôt les fluides. Il afallu, comme
nii l'a vil, pour arrêter l’arcideiu involontairement déterminé, avertir la somnambule de l'erreur qu'elle commettait, et la rlébarrasser du fiuiile que je portais, avant de provoquer la visiondumiilaile auquel la consultation était destinée, par le fluide qui était contenu dans les cheveux que m’avait remis un témoin derexpérieoceetqui ne présentait, lui aussi, aucuQ des symptômes de l'afl’ection goutteuse décrite pai-madame Grison.
Dans une autre consultation, j’observai qu’ayant été visiter un jeune enfant atteint d’une fièvre cérébrale qui a été mortelle, la préocupation que me donnait ce malade a suffi pour déranger l’étude que j’avais commencée. Je fus distrait ea attendant les réponses, et comme je pensais à ce malade, j’obtins par la transmission de pensée qui s'établit involon-IMremeDt, une consultation dans laquelle les symptômes me fui-enl décrits, et de plus le tenne fatal me fut prédit pour trorâ jours après. La prédiction fut réalisée.
J’avais été longtemps sans comprendre pourquoi madame Grison faisait attendre lesdients, soit près d’elle, soitdans une «hambre, avant de commeucer à s’hypnotiser. Je recoo-Ms qu’elle opérait ànsi d’instinct, de peur d’être envahie trop vite par les mauvais fluides que bien des gens portent BGftour d'eui, et moi, de mon côté, j'eus la précaution dans la suite, de ne jamais visiter de malades avant mes consul-tfttioos somnambuliques.
D' £. Gërasd.
( La sttHe au prochain num^o.)
DE LA TRANSPOSITION DES SENS.
IjüBSTIONS A RÉSOÜDBl, PbOR SERTIR A EXPLIQUER, S’H EST POSSIBLE, LE PflÉflOMlNË t»lT TRANSPOSITION DES SENS.
Avant de poser ces questions, que nous voulons souiaettiK à ceux de nos collègues qui sont plus capables que jious de
les résoudre, nous entrerons dans quelques considérations motivées par lo sujet inèn‘e, en assurant les personnes qui voudront bien nous lire attentivement, que la vérité seule est le but constant de nos rechtrcbes ; que nous n'avons jamaia eu la sotte prétention de nous croire infaillible, et qu'enfin uous nous inclinerons toujours profondément et avec reconnaissance devant tous ceux qui sauront noua prouver que noua avons tort. Mais aussi, noua demandons qu'on oons combatte comme il convient de le faire dans des discussions du genre de celles que nous avous l'habitude d’ouvrir pour nous éclairer.
Cela dit, et bien francitement, nous allons émettre quelques-unes des idées que notre esprit, aussi faible qu'il soit, nous a suggérées depuis longtemps déjà sur un phénomène dont le mode d'action est tellement controversé aujourd’hui.
Depuis que l’homme, commençant à faire usage de 9a raison, a cherché à se comprendre, il n’a cessé de discuter sur la nature et l’essence de l'âme ; cependant il n'est arrivé jusqu’ici, et n'arrivera probablement jamais & une solution satisfaisante. Rien ne prouve môme irréfraçablement l'exis-teoce de cette partie immatérielle de notre être. La pensée n'est pas matière, dit-on , donc il y a quelque chose d'iinmonel en nous. La pensée n’est pas matière, soit; mais ne pounait-elle pas fort bien en être une des facultés, une des qualités inhérentes, ainsi que le mouvement, la gravitation, etc. ? La mémoire est certainement UD phénomène admirable ; phéncunène qui, au premier abord, semble parler beaucoup en faveur des spiritualiates ; mais qu'on veuille faire attention que l’animal en est doué tout comme nous ; et qu’alors on veuille bien aussi, tout en comptant sur la bonté infinie de Celui qui nous a créés,- ne pas trancher la question avec autant d'assurance et de hardiesse. Qu’un espère : bien, très-bien ; mais qu'on n'alTirn>e point. L’idée de notre complet anéanlissement, noua dira-t-on, nous répugne trop pour ne pas croire à rÂaunçtrt^té.
C'est aussi pour cela que l'homme saisissant avec avidité la consolante hypothèse d’nne âme immoitelle, la translomie en une vérité qui se remplit d’espérance, et à l’aitlc de laquelle quelques-uns d’entre nous se vantent de pouvoir expliquer la plupart des phénomènes de la vie organique, môme ceux qui sont en dehors des lois ordinaires, et qui se fout particulièrement remarquer dans le somnambulisme artificiel.
Cerles, nous permettons à ces derniers «'expliquer psychiquement lesdits phénomènes; mais qu'ils nous permettent aussi de les expliquer physiquement. Nos adversaires sont peut-être dans le vrai, et nous dans la plus profonde erreur ; erreur de laquelle, au surplus, nous ne demandons pas mieux que de revenir, quand on nous l'aura fait reconnaître. Quoi qu'il en soit, nous ne croyons pas que notre théorie ne puisse soutenir la discussion: elle peut être combattue, anéantie même à la fin ; mus repose-t*elle véritablement, ainsi qu'on nous le donne à entendre, sur une base que le moindre souille pourrait faire écrouler ?
Comment, nous dit-on, le somnambule, par le toucher (dans lequel sont compris les autres sens), peut^ll percevoir le passé, prévoir et prédire l'avenir ?
S'il nous était possible, dans un simple article de journal, de développer notre théorie, dont nous n’avons dit ailleurs que quelques mots, nous prouverions peut-être qu'elle n'est pas aussi dénuée de fondement qu’on veut bien le croire. Mais puisque nous ne pouvons malheureusemeat lui donner ici tout le développement nécessaire, nous nous contenterons de demander à ceux qui croient devoir nous combattre quant à la perception du passé, d'abord, commeut ils aperçoivent une étoile qui a perdu sa lumière, ou qui même est anéantie depuis longtemps. Cela est ou ne peut plus simple, diront-ils : la lumière que cette étoile a projetée avant son obscurcissement ou son anéantissement, existe encore pour nous, et existera même éternellement quant à l’espace. Ce à quoi nous répondrons en quelques mots (1) : la lumière du fait
(i) Noua étendre davantage est impossible : l°parce que l'espace man-
passé, car U a été éclairé, existe également encore; et, par sa réflexion , doit le reproduire éternellement tel qu’il s’est primilivement déroulé. Que principe voyant, surexcité au degré voulu par le somuarabulisme, rencontre ce rayon de lumièi’C, et le fait en question ne peut manquer d’apparaître audit principe dans tous ses détails.
Bien, répliqueront nos adversaires, si, comme nous nous plaisons à le croire, ils aiment une discussion franche et loyale ; bien ; mais comment expliquerez-vous ensuite la perception d’un fait à venir?
Presque aussi facilement et encore en quelques mots, puisque nous ne pouvons nous étendre davantage.
Le même principe voyant, dans les conditions où nous l’avons mis tout à l’heure, vient à rencontrer également un rayon de lumière parcourant l’espace. Comme il n’y a rien de fortuit; que le hasard, dans l’idée qu'on s’en fait généralement, est un mot vide de sens, puisqu’il n'est autre chos! que l’effet connu d’une cause inconnue, ledit rayon doit nécessairement éclairer un fait, mais un fait qui lui est dévolu, et par conséquent en avoir la conscience; autrement, comment se dirigerait-il vers tel point plutôt que vers tel autre ? Dans cette hypothèse donc, le principe voyant doit participer de la faculté du rayon, et percevoir le fait à venir.
Ici l'on se récriera plus que jamais (1), en invoquant plus que jamais aussi contre notre assertion la seule jouissance de l’âme. Eh bien! nous serons plus condescendant que nos ad-
querait ; et qu'un article de ce genre, étant tronqué, perdrait beaucoup ; 2° parce que les' propositions que nous avancerions sont généralemetil trop peu connues, quoiqu’elles ne soient pas nouvelles, et qu’elles ne seraient probablement pas goûtées, comme il nous semble qu’elles mériten t de l’èlrej 3* parce que bien des lecteurs pourraient nous prendre pour maiériatisle, et que nous ne le sommes certainement pas; 4* eolin, parce que nous réservons celte thèse pour ud travail de plus longue haleine.
(J) Notre hypothèse est peut-être un peu trop hardie ; mais la lumièi '-ne pourrait-elle pas être l'âme du monde, par conséquent une intelligence T
\ersairea ; et, en admettant pour un moment avcc eux les fieux principes, matériel et immatériel, noua les prierons de Dous expliquer au moins, mais sans se contenter de vains mots, comment l’âme humaine, une fois son existence admise , peut percevoir le passé et l’avenir sans le secours des sens, auxquels seuls, qu’on veuille bien nous comprendre, nous n’accordons point cette faculté.
Maintenant, tenant à prouver que nous ne discutons point pom* discuter, mais pour nous instruire ; et, loin de croire que nous avons tranché le nœud gordien, nous nous adressons aux hommes graves qui voudraient bien nous éclairer de leurs lumières, en les priant de chercher à résoudre les questions suivantes:
1« Un corps opaque conserve-t-il son opacité pour le sens de la vue surexcité magnétiquement T
S’ S'il la conserve, comment certains somnambules peuvent-ils voir À travers ledit corps 7
8* S'il ne la conserve pas, c'est-à-dire si les molécules de ce corps, malgré leur plus grande aflinité et leur plus forte adhérence, peuvent encore livrer passage au rayon \isuel, pourquoi vouloir à toute force que ce phénomène soit purement psychiquet
A* Lorsqu’on introduit une certaine portion de fluide vital dans un organismeétranger, ce fluide, qui est matière, peut-il agir sur l’âme, substance immatérielle 7
6* Comment l’âme, substance immatérielle, peut-elle être unie & la matière : c'est-à-dire, comment peut-elle être dans notre corps sans le toucher?
6* Si, à la rigueur, on peut expliquer la rétrospection de la vue, comment expliquer la prévision ?
7° Si l'on donne, pour explication de ce dernier phénomène, la surexcitalion de l'âme, soit magnétique, soit spontanée, quel est l'agent qui a ce pouvoir sur elle 7
8’ Si, malgré l’occlusion des paupières et la convulsion du globe de l'œil, tel somnambule peut voir ce qu'on lui présente à l’épigastie, par exemple, ne doit-on attribuer ce phé-
nomètiequ'à une perception de l'âme? 8i oui. comment se l'ait-11 Jonc aloi's que lo inëitiu objet, présenté devant une autre partie lu corps, devient invisible?
9“ Comment se fait-il encore. quand il y a congestion au cerveau, que le somnambule ne peut plus rien distinguer? Cela ne prouverait-il pas suflisiiminent que l'âme est sous la dépendance de nos organes ?
10“ Si l’àme est véritablement sous la dépendance de nos organes, non-seulement dans les actes de la vie ordbiaire, mais même dans ceux de la vie qu’on pourrait appeler extatique, comment ne pas reconnaître que les detix principes , matériel et immatériel, ne peuvent rien l’un sans l'autre ? qu'en un mot, il y a action d'une part et réaction de l’autre?
Nous aurions encore bien d'autres questions à poser; mais nous nous contenterons pour aujourd'hui de la suivante, qui nous semble ne pas être tout à fait déplacée ici :
Comment quelques grains de tabac, placés sur un orteU, par exemple, peuventrils aflecter le nerf olfactif, et provoquer l'éternument t
Chabus Pêreyba.
Varsovie, le 24 février 1860.
P. S. Nous prions nos adversaires de vouloir bien soumettre & la clairvoyance somnambulique les deux principales propositions renfermées dans cet article, avant de les rejeter complètement.
CAUSERIES.
(Suite.)
RETEhS DE LA UÉDAUI.E.
« La de Vboœms ui ua eorabn p«r»^iiiftl, •'e»luo eliacnp renjill el nne pmbdsii«,
pl«iaele toi«or*. Qo«i oA tigoiUMx
pour échapper à Unt Ue (]«ng«r»^
Jeunes gens, pour vous toutes les carrières sont ouvertes,, l’avenir est devant vous, et vous avez pour compagne les il-
lusions de la jeunesse. Voulez-vous réussir dans le monde, croyez-moi, emboîtez le pas sur celui de votre papa, gardez-vous bien d'essayer d'ouvrir une route nouvelle et de marcher dans les sentiers inconnus. Si vous vous destinez à la médecine,. .. c est un grand arl, — l’.arl divin de gagner de l’argent : Ne le considérez pas autrement, croyez-moi, si vous voulez que la fortune ne vous soit point contraire. Si voire penchant vous porte vers l’étude de la cliiinie, travaillez pour les droguistes et les teinturiers ; voire fortune sera là. Si, par aventure,. .. l’astronomie vous plaît, sur les milliers de milliards de soleils et de planètes qui passeront aous vos yeux dans l’espace, tâchez d’apercevoir, au passage, un de ces mondes non décrits, il paraît même que cela n’est pas très-difficile, vous aurez les honneurs de rinstitut, et des places à votre choix. Soyez sans crainte, nul n’ira là-haut s’assurer si vous avez bien vu i vous n’aurez pas comme moi cent mille preuves à donner de votre sincérité, votre parole suffira. Si, prêtre,... votre vie sera plus tranquille, vous aurez pour vous la ti adi-tion : la foi est tout opposée à la science, car elle ne demande point de preuves ; votre père commun est infaillible, et de tout il répond; vous n’aurez pas même besoin de faire le plus petit miracle, votre parole suffira; vos fautes, si vous avez le malheur d’en commettre, votre père a le pouvoir de les absoudre etdevousrendreblancs comme neige. Si, soldat,...vous pouvez encore parvenir, plus vous tuerez d’hommes, plus votre mémoire en sera grande; la fortune encore peut ici vous servir. Que vous dirai-je des autres professions, toutes vous offriront des chances plus ou moins heureuses, mais priez Dieu sur-toutqu’U ne vous accorde qu’une dose secondaire d'intelligence ; qu’il ne s’avise point de faire de vous un homme de génie, afin que votre âme tranquille et quiète ne vous porte point vers les régions de la science où le génie ne suffit pas seul. Croyez-moi, la gloire est une chimère, et nous sommes dans un siècle trop positif pour nous arrêter un seul instant à en considérer les rayons éblouissants. Mieux vaut spéculer sur la sottise humaine.
Un graml esprit a trop à souffrir, partout il est déplacé ; les louanges qu’on lui adrusse sont bientôt empoisonnées ; sa vie n’est qu'un long combat. Voyez la différence dans les grandeurs, un tambour-major est obéi par tout un régiment, il règle son pas, et le conduit. Le mérite de cet homme est dans sa haute taille, chacun le regarde etl'admire,et l’institut môme, dans les fêtes publiques, marclierait à sa suite. Mais le grand génie est bien plus fragile, il se dégrade vite en s’abaissant, et s’il va jusqu’à se mettre à genoux pour ramasser des croix.il ne peut plusse relever. Cruel destin !... la fortune est le partage delà médiocrité !... Soyez médiocres,
Quandjelis l’histoire de l'antiquité, etque je voislapersécution toujourss’attacher au mérite,et la religion surtout poursuivre à outrance ceux que Dieu avait inspirés, je suis fier de mon ignorance et bénis le ciel de ne m’avoir point fait une faveur spéciale qui m’eût, à coup sûr, fait sortir de la foule de mes pareils pour me jeter je ne sais où. Pourtant j’avais une étincelledu feu divin, bien petite il est vrai, mais mon orgueil voulant la faire valoir m'a fait, par avant-goût, sentir les étreintes de tous les gens d'esprit. Je passai bientôt pour un sot, pour unfou, pour un charlatan, et pour un illuminé, et jeme disais : Pourquoi ne me suis-je point fait épicier, pharmacien, marchand debonaetsde coton? Là peut-être était pour moi la fortune, et avec la fortune la considération de tous les hommes. Vous le voyez, jeunes gens ; que mon triste sort vous serve d’exemple, ne m'imitez point; faites de Tépicerle avec les savants, ne parlez point du ciel avec les prêtres, delà médecine divine avec les médecins; ne faites enfin aucune œuvre qui puisse attirer sur vous la médisance publique.
Elle s'attache toujours à l'homme qui sort du champ où il est parqué et qui brise son licou !... Je l’ai trop éprouvé, maisTétincelle brille toujours. Je vois l'ignorance dicter partout ses lois, les misères morales ; je vois vos philosophes et vos médecins, vos prêtres et vos instituteurs se démenant dans une impasse et vous disant qu'ils sont dans le meilleur
des mondes, que nous sommes dans lositele des hnnièies; uiaisjeme garderai bien d'en coiitiüilire aucun, j'aurais trop peur de retomLer dans ma premièi'o faute et de ne pouvoir écli«j)per aux ennuis qui oui accompagné mes premiers pas. Dieu vous garde, jeunes gens, ne voyez rien en laid, la vie aura pour vous des chanues.etsi la soupaj« de votre cerveau vent s’ouvrii',prlez le premier médecin venu devousfaire une saignée, ce seia le moyen dc ne pas tomber dans une sainte folie ; car, vous le savez, selon nos sages, Socrate était un halluciné, Jésus, un halluciné, Galilée, un halluciné. Que ne leur pratiqua-t-on une saignée, ils eussent ainsi évité le martyre, l'inquisition et le blâme de leurs contemportûns. Rappelez-vous toujours que le Vatican renferme plusieurs milUei'S de maouscriis précieux qui ont coûté la vie à leurs auteurs, sans aucun profit ponr l'humanité. Ah I ce martyre de l’intelligence fait douter de la Providence : le génie humain a ses catacombes sur les débris des tombeaux chrétiens.
Rappelez-vous que nous avons cinq cents volumes déjà, et qu’ils contiennent ou renferment tout ce qu'il faut pour donner une base à une philosophie nouvel1e,età une pratique médicale misonnable, mais que philosophes et mélecins ss sont donné le mot poor repousser du pied tous nos travau;i précieux : nos philosophes écrivent l'histoire du demi-monde que le siècle dernier a produit, et nus médecins, fatigués de la stérilité de leur art, se livrent à l'industrie !
Sur ce, je vous salue,
Baron dit Potet.
Je iDMlrerai le beau cAtâ da la inâdaille dans an sulre numiro.
CONTROVERSES,
ENTKÉE DU MAGRÊTISHE A i’ACADÉMIE.
« SîTAcadémie s’approprie l’hypnotisme, voilà le corps médical tout entier forcé de se livrer au magnétisme. Mais on
ne fait pas un inaguiUiseuv comme ou iieut faire nn niéiiecin ! Tout avec iiii i)Cu U’iiitclliseiKC, l'argent.nécessaire
pour payer ses inscriptions et sal)vpiiir à st^s besoins (Utranl le temps de ses études, peut acquérir un dipiOnie. Pour être iiiagnôiiscnr et produire tics efFets salutaires, il faut une constilulion spéciale el vigoureuse. une volonté puissante, un désir ardent d'o))érer le bien, beaucoup de temps, de pa-lience et de perspicacité.
« Une des idées les plus absurdes propagées jusqu’ici, c’est que tout être humain peut magnétiser avec d'iieureux résultats son sumblablc. Les émanations fluirliques du crapaud, dirigées par son regard, portent k son ennemi un venin pestilentiel. Le l'egard du serpent slu})éfie sa proie en l'envahissant. Le jet de la pile voltaïque par son pôle négatif est nu fluide puissamment dissolvant.
(’ Le magnétisme humain occupe tous les degrés entre ie crapaud, le serpent el ia pile, et, chez certains hommes, il s'élève à une émission suprême à la fois dissolvante, épura-trice et fortifiante. Ces hommes sont les vrais mire, les nobles TisTE des vieu.T temps. Leur puissance est la perfection de l’organisme. Aussi, les anciens rois de France prouvaient-ils leur légitimité et l'excellence de ieur race, en guérissant par attouchement les écrouelles, au jour de leur sacre et de ieur exaltation. — Le magnétisme n’a point d’âge; dès qu’une plante a poussé sur la terre, les corps qui l'entouraient ont ressenti son influence. Dès que des races vivantes ont parcouru le monde, elles ae sont magnétisées. Les animaux, lorsqu’ils s’attaquent, cherchent tout d'abord à domi-aer l'adversaire par le regard ; il en est de même ties hommes. Cet arrêt instinctif, observé par les premiers sages, fut i’origine de la médication magnétique. En fixant le malade avec amour et dévouement, on parvint à soulager ses souffrances. Certains hommes puissamment magnétiques, se sentirent entraînés k imposer les mains, & opérer des pas&es. Alors ce moyen curatif se transforma en science. Les hommes moins bien doués, mais pui's, obsei'vèrcnt et notèrent les mou-
vements des inspirés, et en les répétant, produisirent d’heureux effets.
(1 Les bons magnétiseurs sont rares, les inspirés magnétistes bien plus rares encore ; en livrant le magnétisme aux docteurs, l'Académie croit-elle, avec le diplôme, leur octroyer la vertu nécessaire, ou bien pense-t-elle que les magnétiseurs viendront à l’appel du doctorat, comme venaient autrefois les barbiers pour saigner la pratique ? La force et le savoir ma-gnétiquessontl’apauage d’bommes, sur lesquels le corps médical a cherché à déverser le ridicule. Convaincus de l’excellence de leurs moyens et de leur puissance réelle, les magnétiseurs ont méprisé ces efforts méchants et persévéré dans leurs recherches
( Si le corps médical se croit omniscient et invulnérale, qu’il prouve sa foi en lui-même , en réclamant pour chaque citoyen le droit de faire soigner son corps à sa guise. L’homme tient & la vie : on ira , la chose est certaine , vers ceux qui gnériront le plus et le mieux. Que la médecine diplômée profite donc de la présentation de l’hypnotisme, pour proclamer la liberié de guérir ! Qu’on ne puisse plus dire ; L’in-quiaition, inventée jadis par la hiérarchie catholique, fut relevée par le corps médical pour protéger ses taxes et privilèges (1). Cb. Charpentier du Bayet. »
DOCTEl/B HENRI ROGER.
Dans le numéro du 2 mars dn Constitutionnel, il a paru un insolent article sur le magnétisme et l’hypnotisme. Cet article est intitulé : Revue scientifique et est écrit par M. le docteur Henri Roger, professeuragrégé de la Faculté. M. Roger imite ses devanciers ; c’est la même ignorance, la même faconde et la même mauvaise foi. Comme la chauve-souris, ils ont tous la vue trop faible pour regarder les rayons du
(t) Extrait du Moniltur du travail national, — journal belge.
soleil. Rien n’est changé pour ces messieurs ; ils ne veulent point s’éclairer, trompent le public et cherchent à détourner de l’étude de lail9 réels bien propres à soulager la misère humaine. M. Roger croit sans doute avoir fait beaucoup de mal au magnétisme, il se trompe. On ne tue pas la vérité ; et l'homme que! qu’il soit, qui s’opposeàson développementou à son progrès perd de sa considéj'ation, car tôt ou tard le public juge les hommes et les choses. Donc la page qu’a écrite Al. le docteur Roger restera, et on la lui placera sous les yeux pour sa plus grande confusion.
Baron du Potet.
SPIRITUALISME.
ÉCRITURE d’oUTRE-TOMBE.
Evagre, philosophe contemporain et ami de Synésius qui faisait tous ses efforts pour le convertir à la foi chrétienne, fit connaître enfin à son ami les dilficullés qui Tari^étaient. Nous ne citerons de ces dei-nières que celles qui se rattachent au fait que nous voulons mentionner. Il considérait, disait-il, comme une tromperie ce que les chrétiens affirment ; que celui qui fait la charité aux pauvres, prête à Dieu à intérêt ; que quiconque distribue son bien aux indigents et aux misérables, s’assure et 's’amasse des trésors dans le ciel, et qu’il recevra de Jésüs-Christ, dans la résurrection dernière, le centuple de ce qu’il aura donné, avec la vie étemelle. Synésius répondit que tous ces points de la foi étdent véritables, et il tâcha de le justifier par plusieurs preuves qu’il lui apporta.
« Enfin , après un long temps, la grâce opéra sur le cœur fl Evagre ; il se fit chrétien et fut baptisé, et avec lui ses enfants et ses domestiques. Quelque temps api-ès son baptême, ce pieux philosophe mit entre les mains du saint évêque trois cents pièces d'or, pour les employer au soulagement des pauvres, et lui dit; Kecevez cet or, distribuez-le aux pauvres, et
faites-moi uue promesse de votre main , par laquelle vous m’ttssurerea que Jésus-Clirist me rendra au siècle à venir la récompense tle celte aumône. L’évcque. ayant reçu l’or, lui fit sur-le-champ la promesse qu’il demandait. Le philosophe vécut encore quelques années, et enfin il devint malade et mourut. Mais, avant que de mourir, il oi'donna à ses enfants de lui mettre, après sa mort, cette promesse datis les mains, et de l’enseveür avec lui ; ce qui fut exécuté par ses enfants. Trois jours après qu’il eut été enterré, il apparaît à l’évêque Syuésius, la nuit, durant son sommeil, et lui dit ; Venez à mon tombeau pour retirer votre promesse, car il ne m’en est plus rien dù. Elle a été acquittée, et j’ai reçu tout ce que je devais recevoir. Vous en aurez l'assurance par la quittance même que j’en ai écrite de ma propre main. L’évêque ignorait que l’on eût enseveli cette promesse avec le corps. Le jour étant venu, il envoya cliercher les enfanls de son ami ; et leur ayant demandé s’ils avaient mis quelque chose dans le tombeau de leur père, eux, croyant qu’il entendait de l’argent, lui dirent qu’ils n’y avaient mis que les linceuls ordinaires ; mais,sur ce quel’évêque leur demanda s’ils n’avaient pas mis quelque papier, ils se souvinrent de cette promesse, et lui di-tiéilt que leur père leur avait donné un papier en mourant, et leur avait ordonné de le mettre en ses mains après sa mort, itttisque personne le sût. Alors l’évêqueleurraconta le songe qu'il avait eu la nuit; et, prenant avec lui les enfants du lùort, les ecclésiastiques de son église et quelques-uns des Jji-lncipaux dô la ville, il alla droit au tombeau du philosophe, fit ouvrir et trouva entre ses mains cette promesse qu’il lui avait donnée autrefois. Mais,quand on l'eut ouverte, on vit au pied même de la promesse quelques lignes, qui avaient été écrites depuis peu de la main du philosophe. Elles contenaient ces paroles : Moi, Evagre, philosophe, à vous, Mon-seigneitr l’Ev(que Synése, salut. J'ai reçu ce que Je devais r#ch>ojV, selon Jjii’il élail porté par celte promesse, écrite de Mire mnin ; j'en ai été satisfait eitliéremenl, et je n'ai plus d’irrtion contre vous pour (or que je vous ai donné, et que
fai donné par vous à Jhus-Christ, notre Dieu et notre Sauveur.
u Ceux qui furent présents i\ ce spectacle en furent dans l’admiration et dans rétoniicment, et en rendirent grâces à Dieu. On assure môme que cettc promesse où ces lignes avaient été écrites de la main de ce philosophe chrétien après sa mort, fut gardée pendant plusieurs siècles dans la sacristie de l’église de Cyrène, etque toutes les fois qu’un nouveau sacristain entrait en charge, en lui donnant les vases et les ornements sacrés, on lui confiait particulièrement cet écrit, pour le garder avec soin et le conserver de main en main à leurs successeurs. »
(Extrait de l’histoire de la philosophie hermétiifue, vol. in-12, année 17A2, tom. I, p, 50.)
Nota. Ceci prouve qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
VARIÉTÉS.
DE U CBOY&NCE A LA TRANSMIGRATION DES AMES.
Il est parlé dans le Pouranam des Indiens d’une multitude prodigieuse de transmigrations d’âmes dans le corps des bêtes. Voici une histoire qui y est donnée comme très-certaine :
Il Vieramurken, un des plus puissants rois des Tndes, &eu un historien qui rapporte qu’un ¡our un prince indien pria une déesse de lui enseigner le inandiram, c’est-à-dire une prière qui a la force de détacher l’âme du corps et de l’y faire revenir quand elle le souhaite. Il omint la gr^e qu’il demandait ; mais par malheur le domestique qui l’accompagnait entendit le roandiram, l’apprit par cœur et prit la résolution de s’en servir dans quelque conjoncture favorable. Il arrivait souvent que le prince se cachait dans un lieu écarté, d’où il donnait l’essor à son âme, après avoir recommandé h son domestique de garder soigneusement son corps jusqu’à ce que
son âme fût de retour. Il récitait donc tout bas sa prióre, et son âme se dégageant à l'inslant de son corps voltigeait çi» et là et revenait ensuit#!. Un jour que le domestique était eu sentinelle auprès du corps de sou maître, il s’avisa de réciter le mandiram; et aussitôt son âme s’étant dégagée de son corps, prit le j>arti d’entrer d ans celui du prince. La première chose que (it ce faux prince fut de trancher la lùte à son premier coips, afin qu’il ne prit jamais fantaisie à son maître de
1 animer. Ainsi l'ilme du véritable prince fut réduite à animer lecorpad’un perroquet avec lequel elle retourna dans son palàiSi »
M. Henri Ribadien, dans un volume rempli d’intéressantes recherches sur les Châteaux de ta Gironde, et à propos du castel de iiontaubaa, qui fut celui des quatre fils Aymon, reproduit la narration des vieux chroniqueurs sur le second siège de ce château par Charlemagne. Nous en extrayons le passage suivant, qui a fourni à l’auteur des réflexions qui accompagnent le récit et qu’il donne sous forme de note :
a L’armée de Charlemagne élalt campée devant le château des ^Mre fils Aymon. Le roi, voulaot surveiller ses ennemis de plus près, avait fait élever sa tsnte devant la porte laêve de la place.
u La sentinelle qui veillait sur la tour la plus avancée de Montauban vint trouver le cousin de Regnaud, l'enchanleur Haugis :
. « w Sachez, lui dit-elle, que le roi estarrivé avec son armée, et l’a iait camper devant la grande porte.
« — Ne vous inquiétei pas, dit Maugis i il dwrdie sa perte ; i) la trouvera plus tOt qu’il ne pense.
([ En même temps il s'en alla h l’écurie; détacha Bayard, le monta, sortit de Montaüban, etse rendit à la tente du roi, ([u’il endormit ou moyen d'an charme, ainsi qtie toas ceux de i’armée t il vint alors vers le roi, le pHt, remttiènft iians le château, et le coucha dans son lit.
B 11 alluma ensuite un (lambeau, qu’il mit au milieu de la cliambre de ilegnaucl.
B — Cousin, lui dit-il, que donneriez-vous à celui qui remettrait le roi entre vos mains ?
« — Par ma foi, réiiomiit Regnaud, il n’y a rien que je ne donnasse si on me le menait ici.
B — Cousin, dit Maugis, me proraeitez-vous qu’il ne souffrira aucun mal si je vous le fais voir ?
1 — Je vous le jnre.
B Alors Maugis le mena dans sa chambre, lui montfa le roi endormi, et lui dit de le bien garder. »
Puis un peu plus loin on nous montre la fin de la scène, n Charlemagne dormait si fort qn’on ne pouvait l’éveiller, n Cependant, comme les barons parlaient ensemble, l’enchantement passa. Le roi se dressa alors sur son séant, et commença à rcgai'der autour lîe lui ; quand il s’aperçut qu’il était au château de Montauban, entre les mains de Règoaud, il entra dans un tel accès de fut-eur, que tous crurent qu’il était devenu fou. Lorsqu’il fut tout à fait éveillé, il n’eUt pas de peine à reconnaître l’œuvre de Maugis, et jura que, tant qu’il vivrait, la paix ne se ferait pas, si on ne lui livrait pas l’enchanteur pour en faire à sa volonté. »
Note de l’auteur. ~ « Le magnétisme a maintenant ses adeptes et ses incrédules. Quoi qu’il en soit, il est assez cu-rièuj de trouver, dans les contes du xm' siècle, des incidents qui dénotent qu’à cette époque on avait déjà une confuse idée de la puissance du fluide et de la volonté sur certaines or^ànisations.
« L’enchanteur Maugis s’appelleraitaujourd’bui un magnétiseur, et l’empereur Charlemagne passerait pour un somnambule.
UNE EX-FEUUB SAUTA8B.
On lit dans le Droit : ’
Elle trônait dans la charrette d’un saltimbanque ; élle avalait des cailloux et dévaralt des poules vivantes avec leurs plumes; mais elle a fini par trouver cette nourriture un peu
creuse, elle a dit adieu aux arts et s’est lancée dans le commerce. Mallieurciisemont elle n’avait pas oublié les tours de passe-passe ; le Ciifé qu'elle vendait sur le carreau de la Halle ne valait pas mieux que les cailloux dont elle avait fait usage : ce n'était que de la modeste chicorée. Cet expédient n’apnt pu durer, elle a passé it d'autres exercices ; elle a pris le masque de Tartufe, s’introduisant près des peraonues pieuses et sollicitant d'elles des secours pour de prétcndusmalheureux.
Avec toutes ces ressources, cependant, Amélie Vanderha-gen n’arrivait à rien, à rien de bien du moins, et elle a essayé d'un autre Qiétier.
Voici à quelle occasion :
Mme Bourdiû est blancLisseuse, et elle fait modestement ses aiTaires, mais elle a trois enfants et un mari... Elle avait aussi des économies montant à 2,000 fr. Ua beau jour, son mari a disparu, emportant les 2,000 fr. et laissant les trois enfants. Qu’étaitril devenu ? où était-il allé ? Personne ne le savait ; il avait fui comme une ombre, sans dire, hélas : Je reviendrai.
— Oh 1 le monstre ! s’écriait la blanchisseuse ; si au moins il m’avait laissé mon argent, je prendrais mon parti, du reste ; mais, ne pouvant avoir l’un sans l’autre, je veux retrouver mon mari.
C’est alors qu’intervint l’ex-femme sauvage. — Vous ne savez pas ce qu’il faut faire, dit-elle à sa voisine, Mme Bour-din, il faut consulter une somnambule ; je vous en aurai une.
Elle en amène une, en effet, une somnambule de premier choix, qui s'endort à volonté, et le dialogue s’engage entre elle et la blanchisseuse :
— Oii est mon mari ?
— Dans un moulin.
— Cil ça?
— A onze kilomètres de Paris.
— Qu’est-ce qu’il y fait ?
— 11 cache son argent entre deux sacs de son.
— Ah ! le gueux 1 Y en a-t-il beaucoup ?
— Deux miUe francs.
— C’cfît bien ça! faut-il qu’elle soit lucide! Et comment pourrai-je le faire revenir ?
_Votre mari ?
_Non, l’argent, c’est*à-dire l’un portant l’autre.
— Il faut 25 fr.
— Tant que ça ?
— Plus 13 fr. pour faire dire des messes.
— Treize fraucs 1
— Et 9 fr. pour des cierges.
— Encore !
— Plus 3 fr. pour acheter une poule noire.
C’était 50 fr. à donner, mais il s’agissait d’en recouvrer 2,000. Mme Bourdin se laissa toucher, et les pièces blanches tombèrent dans les mains de la femme sauvage.
Ou exigea de plus de la blauchisseuse un serment terrible.
— Jurez,... lui dit la somnambule.
— Me prenez-vous pour un sapeur? je ne jure jamais.
Jurez tout de suite, ou je fais disparaître votre œari.
— Sac à papier I
— Ce n'est pas ça! Jurez, au nom de l’éternité, que vous ne révélerez à personne le secret que je vous dévoile ?
— Je le jure 1
— Allez maintenant, et souvenez-vous que l'obéissance est la porte du ciel.
Sur cette phrase, la somnambule se réveille comme par enchantement, et Mine Bourdin ne doute pas qu’elle ne revoie son mari le surlendemain.
Mais, dësle lendemain, Amélie Vanderhagen revient lavoir.
— La somnambule, lui dit-elle, a oublié de vous dire une chose. Votre mari reviendra, sans doute, mais il faut l'empêcher de repartir.
— Et comment s’y prend-on, pour ça?
— C’est bien simple : vous allez acheter des draps et des chemises de toile sympathique.
— Où que ça se trouve, ça?
— Je vous l’apporterai. Une fois dans cette chemise et dans ces draps-là, votre mari sera collé dans son ménage,
— Et les 2.000 fr. aus-si 7
— El les 2,000 fr. aussi.
La femme Bourcîiii n’eu doute pas, elle paye la toile sympathique, et elJe attend ; elle ne sc conlento même pas d'attendre, elle cherche son mari dans tout le rayon do la banlieue, à onze kilomètres du Paris, mais elle a beau faire, elle ne retrouve pas son ujntirc 6()oux, elle retrouve seulement la femme sauvage quelle accuse de l’avoir escroquée.
Ce n’est pas sans raison, et, malgré ses yeux baissés, son ton doucereux, Amélie Vaiiderliagen est condamnée à treize mois d’emprisonnement.
On lit dans le Phare de la Manche : u La grande marée de la pleine lune de ce mois, cotéé à 117 degrés, et devant être conséqwemmeot l’une des plus foites du siècle, n’a répondu par son élévation ni aux calculs astronomiques ni à l’attente du public. Elle ne s’est pas élevée à Cherbourg au-dessus du niveau des grandes marées de ayzygie ordmaires; elle n’a même pas atteint la hauteur à laquelle parvint la grande marée du 9 février, qui n’était cotée qu’à J 09 degrés. »
A'o2A.Le$ savants oQlciels avaient annoncé une marée au^ perbe, une marée comme on n’en voit guère, une marée comme on n’en voitn^. Le$ calçul^ de la science ont été dérangés par un vent léger venant Ton ne sait d’où. Tout le monde s est laissé prendre à l'annonce académique, et nul n’a murmuré CMttre lessarants, malgré laidéconvenue générale. Je;uppé«e maiptenantque de*} magnétisl£s. eussent annoncé un phéno* mène de vue sans le secours des yeux, une prévision quelcqnr que venant d'un ou d’une somnambule et qu’i{s eussent convoqué les savants poiir vérifier le fait avancé. S’il eût manqué quelque chose à sa rôalîsatidft, à l’instant les acclisations les
f)lus iii&uliautes eussent accablé ces pauvres magnétistes ; on' es eût à coup sûr traités de charlatans, car telle a été la cook dnitedes savants jusqu'icii c’^inae justice que noua nous plaisons à leur rendre.
Baron du Potet,
fiaroQ uo POTET, propHHaiTt-gir^nt.
FOUDRE HUMAINE.
FORCE IMGOKSOE DE MOS SAVANTS MODERNES.
Leur chandelleost morte.
Ils n'ont iilus de teu ;
Ouvrons leur la porte,
Pour l'amour de Dieo:
Le magnétisme leur o uvre cette porte, maia c’est à qd de ces j1/c««wî ne veut y passer le premier. Voilà poara^vite'' restent tous et volontairement dans une obscurité pifi^ride.
Anam'as frappi de mort par saint Pierre,
Pourquoi le célerions-nous? l'honitne renferme en lui c«tte électricité divine qui peut aller, dans ses effets, jusqu’à terras-TOMSXIX.19. — SiniE. — 10 Avril 1860. 7
ser un être humain sur dix et le laisser agonisant. Mais, pour qu’il puisse en êlre ainsi, il est besoin que les rayons de cette puissance soient rassemblés conioïc ceux du soleil, ce que sans nul doute la volonté, excitée par la passion, peut produire, aussi bien que par une connaissance profonde des lois de la vie.
Cettepuissancepeut donc, en dehors de nous, faire ce qu'elle fait en nous-mêmes ; car parfois elle brise notre machine, ou nous jette dans des convulsions, sans que les médecins, qui semblent avoir un emplâtre sur la vue, ait signalé au monde cette puissance sans pareille : une foule de maladies nerveuses la leur montrent à chaque instant, et certaines apoplexies ou morts subites en prouvent indubitablementl'existence. La vie est en elle, car c'est elle qui nous fait vivre et nous donne la faculté de nous mouvoir. Le magnétisme n’est pas autre chose qu’elle-môme, et cette vérité prouvée couvrira de confusion toutes nos Académies.
J’ai l’espoir fondé d'assister bientôt à ce curieux spectacle qui sera pour moi la récompense de mes travaux et la justification de toute ma vie. Tous les magnétistes seront, comme moi, fiers de ce triomphe et l’immanité leur devra un bienfait inexprimable; car si le magnétisme peut parfois aller jusqu’à tuer, son rôle est de guérir nos maux et de détinire dans leur source les fausses croyances et tous ces préjugés absurdes qui tiennent encore aujourd'hui les nations dans les langes de l’enfance. Courage et persévérance, magnétistes. Dieu est avec les hommes de vérité; il abandonne visiblement ceux qui dans l’antiquité avaient reçu ce dépôt sacré et qui,' par de faux calculs ou par ignorance, ne surent pas ou ne voulurent point éclairer les nations. Leur déchéance prépare une ère de grandeur sans pareille, et Sa Majesté Napoléon III, qui a déjà fait tant de grandes choses, peut, par une de ses paroles, hâter la venue de ce qui est prévu. Il n'a qu'à dire : Que lu lumière soit.
Et ce mot se dira pour la plus grande gloire de la France.
Paris, 23 mars 1830.
Baron du Potet.
CORRESPONDANCE.
SUItK (1).
Seasibllilédu maRnélisoiir C)i préwnce J individus, s iing ou maladfs, sous
l’influcncc do phénomènes pliysioIogUiucs, og d'un tr;iilemenléoci gfiiaO'
La seconde observation magnétique que me fournirent mes visites cliez M. A... n’appartient plus au somnambulisme et au cadre que je me suis tracé, mais au magnétisme pur, ou plutôt aux sensations que produit la pratique de cette science; elle se rattache à un ordre de faits que vous avez signalés à diverses reprises dans votre journal, et que peuvent observer les hommes qui pratiquent le magnétisme, surtotit pour guérir les malades : je veux parler du retentissement des douleurs du malade sur le magnétiseur, au moment où celui-ci fait les passes nécessaires, ou l’imposition des mains, suivant le mécanisme qu’il emploie pour arriver à la guérison. Vous m’avez vous-même avoué avoir éprouvé ces sensations singulières et inexpliquées, el ressenti une migraine ou des coliques, etc., suivant que le palieut auquel vous donniez vos soins avait telle ou telle aflection. J'avais depuis long, temps éprouvé ces douleurs spéciales lorsque je magnétisais ; si le malade avait des maux de tête, je prenais le mal de tête; si elle avait des douleurs dans un membre, je les ressentais. Devant un épileptique, qui avait une altération de la circulation iluidique du nerf radial amenant des soubresauts dans les bras, l'avant-bras et la main, j’éprouvais des convulsions dans le pouce et l’index de la main avec laquelle je touchais le malade, ou bien une douleur dans la main ; et la crise que j'amenais chez le malade par la magnétisation produisait une série de points douloureux que j’éprouvais quelques minutes avantlui. La moitié droite du corps était également envahie, et des convulsions très-violentes mettaient quelquefois en mouvement les bras, les jambes et le côté droit de la face. Je
. 1 ' \ air noire dernier numéro du 25 mars 1860, p. U8 et suivAntc?
dus auspenrlre Is inagnitisme [uclques semaines, à caii^e des douleurs et de raQ'aiblissenieiit notable de la moitié gauche de mon corps. Je dois dire que cet ellot ne s’est raonti-6 pour ce malade qu’après une magnétisation prolongée pendant six à dix mois. J’ai vu un niagnôtiscur tle profession essayer sur ses malades un procédé spécial, qu’il pratique toutefois sans en connaiii-e le mécanisme : il ressent les principaux symptômes lie la maladie absolument comme les médiums que j'appellerais télégraphes, qui donnent exactement la copie d’un état pathologique quelconque, dôsl’instant qu’ilssont en communication avec celui qui en est afiecté. Je m'étendrai davantage sur ce genre de somnambulisme trop peu connu et mal apprécié.
Les observations qui ont été publiées jusqu’ici portent sur des magnétiseurs en présence de magnétisés. Celle que je communique ici m’est personnelle, et lo fait s’est produit pendant des visites de médecine pure, où le magnétisme n’intervenait ni comme consultation, ni comme moyen de guérison. Vous avez toutefois consigné l'observation d’un médç-dn allernaud qui éprouvait les douleurs de ses maîadea, mais aucune interprétation o’aété donnée de ce fait: je me trouve absolument dans le même cas, et, de plus, j'ai ressenti non* seulement l’influence du malade, mais encore celle du traitement auquel il était soumis. Je soignais, comme je l’ai dit précédemment, M. A... pour une affection goutteuse que je combattais par le sirop de Boubée, purgatif assez énergique qui devait amener la cessation de l'étal bilieux compliquant la goutte, Je restai, dans une de mes visites, plus longtemps que de coutume : c'était en hiver, j’avais marché vile, la température était assez élevée dans la chambre du malade, ut je me trouvais dans les circonstances favorables à l’absorption. Je ressentis d’abord un malaise général et bientôt des coliques qui me forcèrent à quitter la maison : je ne fis pas attention à cette indisposition qui n'eut pas de suites ; mais, dans le même temps, d’autres faits me la rappelèrent, et j'acquis lacertitu'le de l’inlluence antérieure.
Un matin, je fus appelé chez une dame atteinte d’une
amygdalite. J'élais en train de prcscririi le remèile dans lequel j’avais confiance, lorsque je fus pris de coliques. Les aliments que j’avais mangés ce jour-là étaient ceux de tous les jours; rien ne pouvait justifier cette apparition, et je de-nianilai instinctivement à la dame : a Avez-vous pai'hasard lies coliques?» Elle m’avoua aussitôt qu’avant de me faire appeler, ci’oyant à un écliauilement intérieur, elle avait pris, quatre ou cinq heures auparavant, de l’aloès qui pro-duismt son effet; arrivé pendant l’action du remède, j’absorbai le fluide qui entourait la malade, et je ressentis les mêmes douleurs qu’elle, ou plutôt l’action de son traitement, intempestif du reste.
Comme vous le voyez, dans ces deux cas, l’influence a été U conséquence du traitement. En étudiant avec attention les sensations que j’ai éprouvées dans d’autres visites chez des malades, ou même dans un salon en présence d’individus atteints de douleurs spéciales, j’ai pu me convaincre de l’ap-litude de mon organisme à être impressionné par les fluides provenant non-seulement de médicaments, mais d’un ensemble de symptômes physiologiques et patliologiques.—-Bn présence d'individus atteints de palpitations de cœur, j'éprouvais des cliocs du cœur ; l’apparition deg menstrues m'était démontrée très-rapidement par des coliques lombaires, lorsque j'étais resté à causer dans un appartement où se trouvait une dame dans cette situation, et j’ai vérifié le fait plus d'une fois. Cet eflet s'est produit bien plus quand il s’agissait d’une personne que je magnétisais , et bien des magnétiseurs ont pu ressenlir ces symptômes, qui sont caractérisés par une congestion sanguine du bassin , pesanteur et même douleurs dans les reins , des mouvements dans les intestins , mouvements provoqués par la circulation du sang et du fluide, qui se traduisent par des gargouillements et dos coliques ; enfin , si on peut suivre ju.squ’à )a fin , on remarquera, pendant la défécation, l'évacuation du sang pw le rectum, comme si on avait des hémoirlioïdes.
Chez certains malades, ou près des femmes enceintes , je ressentais rémission du fluide par les pieds, et en même temps
de vives douleurs comme celles occasionnées pac les cors, à l’approche d’un orage, et à mes premières études, j'avais considéré cet effet comme d’un mauvais présage pour les malades, en ayant perdu plusieurs de ceux qui m’avaient fait éprouver ce phénomène. Je l’atiribne à une émission trop rapide, et partant pénible du fluide, lorsque les individus qui l’occasionnent en sont avides, partant avides de santé et de forces, comme la plupart îles malades en proie aux affections chroniques. Un symptôme que j’ai ressenti encore par la seule présence, c'est la sensation de la faim, d’un vide de la région épigastrique, lorsque je me suis trouvé en présence d'une diime que je magnétisais, et qui était restéeàjeun avant ma visite. Quand j'étais parti, son appétit était moindre ! c’était le fluide qu’elle m'avait pris qui l'avait nourrie, et cette remarque me conduisit à des expériences sur le mode d’action des aliments et des médicaments que j’énumérerai ailleurs.
J’ajouterai pour terminer que, dans uue consultation som-nambulique donnée ]>ar madame Grizon que j’avais endormie , et pour une personne que je magnétisais dans le but d’amener la guérison de douleurs dans le dos, les reins et les jambes, je reconnus qu'au fur et à mesure que le médium signalait les douleurs éprouvées par le malade, je ressentais depuis un instant des élancements dans les mêmes points qu’elle désignait, et madame Grizoa, dans son sommeil, in* diqua qu'elle avait été mise en rapport avec la malade, sans contact préalable, uniquement par mon intermédiaire, le fluide venant de la consultante vers moi, et de moi vers la somnambule. Peut-être cet effet s'est-il produit dans d'autres consultations, en présence d’individus que je ne magnétisais pas, je ne l'ai pas constaté.
Telles sont, monsieur le baron, les singulières sensations que m’a révélées le magnétisme appliqué seulement é, l’art de guérir, et auxquelles mon organisation si perméabilisée par la pratique depuis deux années n'avait pu participer auparavant : quelques-uns me diront que c’est un désavantage dans la condition d’im médecin qui se rend malade pour ses
clients, assurément; mais celte sensibilité exagérée n’est que passagère, et mon épidernie, mes cheveux, sont devenus impressionoables àdes frôlements quo je ne puis qu’indiquer, et qui appartiennent à une classe de faits que le vulgiûre ne saurait apprécier à sa juste valeur.
D' T. Gérard.
FAITS ET EXPÉRIENCES.
VSE SÉANCE DE MAGNÉTISME IMPROVISÉE.
LeB février dernier, M. A... B.... (1), propriétaire-négociant à la Voulte-sur-Rhône (Ardèclie), à l'occasion de la visite que devait lui faire dans la soirée son ami M. Manlius Salles, directeur de la Revue contemporaine des Sciences occultes et naturelles, avait invité une dizaine de personnes à un diner de famille. A la fin du dessert, la conversation s'engagea sur divers sujets entre les convives ; M. Manlins Salles, vaincu par la fatigue de la journée, se livrait paisiblement au repos que donne ou peut donner un instant de sommeil ; quelqu’un s'en étant aperçu, dit à haute voix : «L’endor-meur magnétiseur s’est endormi, il devrait bien nous donner, puisque nous sommes ici tranquilles, une séance de magnétisme.» M. Manlius s'étant éveillé en entendant parler de lui, consentit, non sans beaucoup de peine, à faire quelques petites expériences qu'il craignait de ne pouvoii- réussir ; il se trompait, car, d'une chose à l’autre, il arriva, d'après les on dit certifiés, à obtenir sur l'un de ses convives la production des plus curieux et des plus rares phénomènes.
11 débuta par la magnétisation de l’eau sans passes ni attouchements, et obtint que huit personnes sur dix reconnussent le changement de goût de l'eau magnétisée, qu'il rendait naturelle par la seule expression de sa volonté ; pour quelques-
(i1 M. Auguste Bard. 4
lins des convives, cettc eau acquérait le Roflt qiie M. Manlius ou tout autre vouîait lui cionner.
Ajirès celte expérience, qui dura environ cint} minutes, l'un des convives, M. *** (1) ayant consenti à se prêter à une expérimentalion complito, mais à ]a condition expresse que M. Manllus ne le toucherait pas du tout, fut en un instant, et sans l'aide d’aucune passe pratiquée ni de loin, ni de près, et rnùme sans qu’on exigeât de lui qu'il fermât les yeux, fut, disons-nous, selon qn’on nous l’a assuré, entièrement catalep-tls6 de tous scs membres. Il n’entendit plus, n'y vit plus et fut insensible à l’effet des piqûres, de la chaleur et de la lumière d’une forte lampe à chiste qu’on mit devant lui à un centimètre des yeux.
Ces effets se produisaient ou cessaient dès que M. Manlius Salles l'ordonnait avec le ton le moins énergique. Ce qui prouve, nous a dit notre initiateur, que les effets magnétiques ne sont nullement le résultat d’une force quelconque, autre que celle de la convic tion employée par un être sur un autre être.
M. •*’* était rendu à son état normal et remis en complet somnambulisme en moins de temps qu'il en faut pour le dire. Jamais il n'avait été magnétisé, ni même eu connaissance du magnétisme. C’éiaitun homme nouveau en pareille matière ; c’est ce qui contribua le plus à la réussile de ces expériences et à la croyance dans sa sincérité, que manifestèrent tous les témoins à cette séance. Une preuve non moins importante de cette sincérité, c'est le désir que M. **• a manifesté qu’on ne dit jamais qu’il avait été magnétisé. Déjà, le lendemain au matin, il avait, comme saint Pierre, nié et renié plus de trois fois peut-être, non pas seulement qu’on l’avait magnétisé, mais aussi qu’on s’était occupé de magnétisme dans cette soirée.
M.***étaitcompléiement éveillé quand quelqu’un demanda à M. Manlius de faire, sur le même sujet, une expérience de lucidité somnambulique. M. ’** regardait d’un air ébahi tous
1) M. Mi'HHnn,
ces convives, et trouvait fort élomiants tous les propos fpi’ils tenaienlsur son compte; lui ayant (IcinanJé de répéter ce qu’il avait dit pendant l’expérimentation, il prétendit n’avoir î'ien ditni rien fait; alors M. Manlius Itii ayant ordonné de s’en souvenir, il témnij?na le plus grand étonnement pour tout ce qu’il avait fait ou dit. Une minute après et sans aucun préparatif, M. •** avait encore perdu le souvenir des mômes faits et était replongé dans le plus profond sommeil magnétiiiue; sa lucidité en cette circonstance fut excellente, toutes les excursions qu’on lui fit faire dans les environs de la maison furent immédiatement vérifiées et reconnues exactes. On l’envoya même au dehors à près de 150 kilomètres, et tout ce qu’il dit dans cet autre cas fut encore exactement vrai.
Après cela, quelques convives ayant parlé de l’inlluence que pouvait exercer Yiltusionisme sur l'intelligence, sur la volonté, sur les actions, en un mot sur l’être en général de ceux qui lui sont soumis, M. Uanliusfit les expériences suivantes : après avoir soi-disant éveillé M. *•*, il lui proposa une parlie de plaisir, une course en voiture, ce que celui-ci accepta d'emblée; une seconde ne s'était pas écoulée que que M. se croyait et se voyait dans une joUe calèche emportée par deux magnifiques chevaux rouges; M. Manliusse plaignant alors de ce que le cocher les avait attachés au siège de la voiture, crainte, disait-il, que le cahotement les fit tomber. M. voulut, mais en vain, se relever, il étaitcollé à sa chaise, il ne voyait et u’eniendait que iM. Manlius, quoique ayant les deux yeux grand ouverts. A chaque relais, M. *** croyait boire et manger, et sa physionomie dénotait la Joie qu’il éprouvait de voyager ainsi eu grand seigneur.
Minuit sonna ; chacun se disposant à se retirer, M. Manlius éveilla cette fois pour tout de bon M. ***,et, pour la dernière expérience, lui rendit le souvenir complet de tout ce qui s'était passé. La satisfaction que témoignait M. *'* pour tout ce qu’il avait vu ou senti éiaitinexpiiraable, et rendait plus inexprimable encore l'étonnemeat de tous les assisiaiits, surtout quand il disait sentir encore, quoique éveille, la clialeur
ou le froid des boissons qu’il avait cru boire dans son voyage imaginaire. — Aujourd’hui, il a bean nier le fait, on n’ajoute pas foi à ses dénégations ; mais en revanche, s’il n’est pas cru, ses qualités soinnambuliqucs sont admirées, et nous dirons même enviées par les nouveaux convertis.
Voilà, chers lecteurs, le fait tel qu’il nous a élé raconté et certifié. Nous l’avons trouvé tellement extraordinaire, que nous avons cru vous être agréable en vous le communiquant, surtout sachant indirectement que nous sommes à la veille de voir s’ouvrir dans noire ville un cours de magnétisme expérimental, auquel pourront, sans diflîcuUés, assister tous ceux de nos concitoyens qui désireront étudier cette branche des sciences naturelies.
HYPNOTISME.
DERNIÈRE CONFÉRENCE DE M. PHILIPPS.
L’Académie de médecine, reconnaissant que l’hypnotisme est le très-proche parent dumesmérisme,est en train de le traiter scion la formule, et s’appi-êie par conséquent à l’enterrer. Mais une vérité ne s’enterre point comme un malade passé de vie à trépas; pour celui-ci on ne s’enquiert nullement du traitement qui a été suivi et des drogues qu’il a pu prendre. Pour une vérité, c’est bien différent ; on deuiande, on s’inquiète, et on finit par découvrir que ceux dont les in-lérêls particuliers devaient en souffrir ont trouvé avantageux de l'escamoter et de se comporter comme s’ils ne l’avaient pomt vue. Ce procédé commode ne réussira pas, k moins qu’il n’y ait dans ce corps respectable aucun homme de cœur, aucun ami de l’humanité. Mais n’en doutez point, lecteurs, ces ménies Jiommes aujourd’hui nieraient la vaccine et la
circulation du sang si on venait leur soumettre ces deux découvertes; ils sont de la même race que leurs devanciers. Je suis tenté parfois de les signaler au monde, uon pour le bien qu’ils ont fait, car leur conduile rend celui-ci contestable, mais pour le ma] qu’ils font à l'iiumanité par leur opiniâtre résistance, car le magnétisme est un présent du ciel.
Ce qui suit est extrait de la dernière conférence de M. Philipps :
Baron du Potet.
B On m’a reproché d’être tout à la fois idéaliste et matérialiste, vita]iste et organiciste. ün tel blâme est un éloge. La recherche philosophique, dans sa période empirique et rudimentaire, enfante des conceptions étroites, simplistes, exclusives et ennemies. Chacune d'elles, s’attachant à un seul cdté de la vérité, croit nous la montrer tout entière sous cette face de prédilection, et nie l’existence de ses autres aspects. C’est la mission d’une philosophie plus complète et plus éclairée de mettre un terme à la querelle, en coordonnant les principes vrais des systèmes rivaux, et en faisant de leurs antithèses les termes symétriques d’une synthèse supérieure. C’est donc pour le plus gi'and honneur de cet enseignement que le spiritualisme et le matérialisme, l'animisme et l'organicisme, s’y donnent fraternellement la main dans une réconciliation franche et définitive.
1 On m’accuse encore d’avoir parlé sans iiel et sans mépris de la phrénologie, du mesmérisme et de quelques autres hérésies physiologiques et médicales. Le délit est patent, et je suis réduit à plaider les circonstances atténuantes. L’avis que je me suis permis de porter sur ces irritantes questions n'est point un écho servile de l’opinion dominante, c’est le fruit d'un examen loyal, patient, laborieux, approfondi. Ceux qui nous blâment sont-ils bien sûrs de pouvoir se rendre à eux-mêmes un pareil témoignage?
B Je fais cas autant que personne des saines et fécondes lumières dont nos académies sont le brillant foyer, mais, quant à l'esprit de secte, quant aux préjugés aveugles et pas.
sionnés qui, Irompaiitla vigilance de scs gardiens, orl pinétré dans le sanctuaire de la science, se sont installés à ses cftt:-s et partagent avec elle l'eiiceas de ses adorateurs, ce sont là de faus.-ies divinités auxquelles ou nous verra Jamais sacrifier. Nous avons exprimé notre sentiment sur toutes choses, et nous entL-ndous l’exprimer toujours, avec la rare indépendance d’un humble cltprclieur de vé: ité qui ne s’est inféodé à aucune coterie, qui n'a juré llclélité à aucun credo, et qui n’a ni patrons ui clients à ménager.
i Le fait expérimental que je vous ai annoncé et que j’ai réussi à produire devant vous dans ma troisième conférence, n'a pas moins de peine à se faire accepter de certains esprits que la théorie à l’aide de laquelle nous avons cherché àsous l'expliquer. Le scepticisme a ses égarements tout comme la superstition, et l'évidence la plus éclatante ne suffit pas toujours pour dessiller les yeux qu’il a fermés. Ainsi, il est des savants, d'ailleurs très-dignes de ce nom, qui se montrent, à l'égard des phéDomènes de l’hypnotisme et de l’idéoplasiie, bien autrement incrédules que le saint incrédule de l'Evan-gile. Il ne leur sulTit pas de voir et de toucher j>our être convaincus d'une réalité qui leur répugne, ils exigent, en outre, qu'il leur soit démontré que leur répugnance est dénuée de tout fondement et qti’ils sont dupes d’une prévention toute gratuite. Nous allons essayer de les satisfaire.
a Préjugeant le fait en question, on l'a classé tout d'abord dans l’ordre du merveilleux et du surnaturel, c'est-à-dire dans l'ordre des illusions, des supercheries et des impossibilités. Ce fait a eu beau, depuis, s'attester aux cinq sens par les manifestations les plus matérielles, on l'a repoussé comme une décevante pliantasmagorie. Kt pourtant, messieurs, avec plus de calme et de réflexion, il était aisé de s'apercevoir que rien n'est moins prodigieux que cette merveille, que rien n'est moins merveilleux que ce prodige, que rien n'est pins raisonnable que cette absurdité, et qu'enftn, il n'est rien qui soit plus vulgaire, qui nous soit plus familier, et que nous observions à tous les instants du jour avec plusd'iudilTérence. J’ai avancé qu'une impression faite sur le moral d'une per-
sonne, qu’une idóo évoquée dans son espi'il, peut exercer, sur cli.iconc des fonctions de son économie, une influence spécifique dont une deuxième personne peut prendi e la direction et lui faire produire toute uae série d’cffels pliysiologiques au gré de sa volonté,.... et l'on s'est récrié. Mai» les agents ma-térieJs de la pharmacie ne donnent-ils donc pas le même pouvoir à la main qui le.s administre? inette puissance de modifier les opérations et les énergies de la vie, ou l'accorde sans mai'cbander à ce qu’on nomme la matii'rc iuerle, et on ne trouve l'ien que de naturel à ce qu’il en soit ainsi ; mais vouloir attribuer le même pouvoir sur la vie à la vie eile-même, vouloir attribuer le même pouvoir sur le mouvenient vital h la force inimitable qui met ce mouvement en branle, qui l'anime, qui le soutient et le pondère, c’est de l’extravagance, assure-t-on, c’est le comble de l’absurde....
K Messieurs, qu’il me soit permis de vous demander, à mon tour, pour quel usage vous entendez réserver la logique et le bon sens. Mais serait-il vrai que l’on aurait attendu nos expériences pour se douter que l'état moral puisse avoir une réaction sur l'état physique? Ignore-t-on que telle émotion sufiit pour changer inslantanément et de la façon la mieux accusée, l'activité sécrétoire de certaines glandes^ et les dispositions mécaniques de certains tissus et de cei'tains organes? A-t-on besoin d’apprendre que certaines formes delà peur déterminent une sécrétion extraordinaire de l'urine et altèrent la composition normale de ce produit? qu’une autre variété du même sentiment agit sur l'intestin de la même manière et avec la même efticacité que le purgatif drastique le plus matériil et le plus violent ? Ne sait-on pas que les neuf dixièmes au moins (les afi'ections du cœur sont causées par les peines morales ? Quelques heures dans les transes et les angoisses de la crainte n'ont-elles pas suffi quelquefois pour faire passer au blanc de neige les cheveux du noir le plus pur / Poisons plus subtils que l’acide prussique, trois mots, trois syllabes soufflées inopinément à l’oreille d'un homme, mainte fois ne l’ont-elles pas foudroyé, ne l’oiit-elles pas frappé sur-le-champ de mort ou de démence ?
Il Quel est le inédecin, quel est l’Lomme du monde, quel est l’ignorant qui oe soient instruits de tontes ces choses?
c La conscience de ceriaina se révolte fi penser que leur âme, parla suggestion d’une idée qni vient la surprendre, qui s’imposeàelle, qui s’empare de ses sens, de son intelligence et de ses passions, et les surexcite ou les étoulTe, puisse tomber à la merci de l'âme d'nne autre personne, de telle sorte que, pour employer le langage expressif de M. le docteur Azam, l’une puisse jouer avec les facultés de l'autre, comme on joue avec les touches d’un clalvecin. On nie la possibillcé d’un pareil outrage à la majesté de la natui'e Intmaine, d’un tel attentat à l'inviolabilité morale, d’une pareille violation du sanctuaire de lapei-sonnalilé et du libre arbitre, parce qu’elle exclurait la responsabilité individuelle, la morale et jusqu'à l’existence de Dieu. J'invite ces personnes à porter d’abord leur attention sur un fait dort elles se sont trop peu embarrassées, sur un fait que nul du reste ne songe à mettre en doute, et que chacun accepte sans murmure.
u Le suc de deux plantes, le pavot blanc et lecbanvre indien, a la propriété de fermer nos sens à toutes les perceptions, et de b'ainer notre imagination à travers les aberrations les plus honteuses de la folie ; un verre d'alcool renverse la raison de son trdne sublime et quelques minutes lui suffisent pour faire tomber le plus noble génie au-dessous de la brute. Certaines drogues bien connues, dont l'abus a été prévu par le Code pénal, ont le pouvoir sacrilège et exécrable de souiller la pureté de Lucrèce, de triompher de sa vertu et de jeter son cœur en pâture à toutes les flammes de Messaline. Si la majesté humaine, la liberté morale, la justice el Dieu peuvent rester intacts devant cet asservissement profond, devant cette profanation manifeste de l'esprit par la matière, comment ces grands principes seraient-ils donc renversés parce que l’esprit subirait l’influence de l’idée, c'est-à-dire de la plus noble de toutes les puissances et d'une puissance qui lui est congénère, qui est une émanation de lui-même?
1 La réduction en un système méthodique d’applications utiles de l'influence, on tous temps reconnue, de nos idées
sur notre état moral et sur notre état physique, est, sans doute, un résultat immense ; mais ce l'ésullat o’a rien qui doive surprendre, el, cc qui est digne d’étonnement, c’est qu’il n’ait pas été prévu et réalisé plus tôt. Mais un pouvoir aussi absolu de l'homme sur son semblable n'cst-il pas un formidable danger, et peut-il êlre envisagé sans les plus graves appréhensions? Certes, l’idéoplastie ne saurait échapper à cette double destinée de toutes les forces de la nature qui les rendit susceptibles de causer d’autant plus de mal qu’elleles fit plus puissantes à produire le bien. Les effets pernicieux par lesquels elles se révèlent le plus souvent à notre connaissance ne sont doncquelesigneetla mesure des avantages qu’il dépend de nous d’en tirer. Les premiei's sont imputables à notre ignorance ou à la perversion de nos désirs ; la science et la société nous font jouir des seconds.
B La flamme qui nous éclaire et nous réchauffe peut devenir snns doute une torche incendiaire, et le soc nourricier de la charrue peut se changer, lui aussi, en poignard d’assassin. Eh pourtant ! qui de nous songerait à proscrire le feu et le fer et voudrait se pri\ er de ces indispensables auxiliaires pour quelques tiahisons dont notre dépravation ou notre ineptie sont seules coupables ?
(1 Que V idéoplustie soit donc la bienvenue, car elle se présente aux hommes les mains pleines de vérités, de consolations et de tecours réparateurs. Mais, d’une part, aux médecins, et de l’autre h, ceux qui ont la haute mission de veiller au bien public, il incombe le devoir de diriger et de maintenir cette puissance nouvelle dans la voie de ses applications légitimes. Quels maux ne faudrait-il pas en attendre, si, méconnue des savants, ignorée de la société, la frivole curiosité s'en emparait comme d’un jouet innocent, et si le crime, plus éclairé que la vigilance sociale, allait découvrir là une sûre garantie d'impuuité!
(‘J'adjure la science, eten particulier la n)édecine que'cette question concerne de !a manière la plus directe, je l’adjure de reconnaître solennellement des faits qu'elle ne saurait plus longtemp.s nier sans léser de la façon la plus grave et la moins
pardonuabic les intérêts majeiii's de la société, cl sans CUQ~ somtDcr son propre disci'édii. Maisà cûié des faits quü je suis venu vous signaler, il se produit une multitude d'autres laits également importanis, plus iu>poi'tants peut-être, dont le bruit remplit déjà le monde, sans que les savants impassibles aient daigné jusqu’ici prêter l'oreille.,Tous ces faits, que notre ignorance qualifie de merveitleux, son! autant de manifestations, encore confuses, d'un ordre de propriétés de la vitalité humaine qui, de même que la circulatioa du sang, l’électricité, l’élecCro-magnétisme, la puissance de la vapeur, la sphéricité et le mouvement de la terre, a existé de tout temps, mais fort longtemps à notre insu. Tous ces phénomènes, si prodigieux que notre imagination se les représente, ne sont Déaomoins aulre chose que des problèmes de biologie, et c’est du médecin qu'ils relèvent. Mais qui sait, la vie humaine est peut-être un livre en deux tomes, dont le premier, jusqu’ici, a seul attiré l’attentiou du biologiste, et peut-être le second tome, celui qui renfermela conclusion de l’ouvrage et le dénoûment du mystérieux drame, s'entr'ouvre sous dos yeux dans les manifestations étranges dont je vou.s enti'e-tiens.
(I Que la sciencc étende hardiment sa main sur lui, qu'elle en brise les sceaux; à elle seule il appartient de l’interpréter. Au milieu des ruines des croyances niii'ves du passé dont elle travaille sans cesse àdémolir, pierreà pierre, l'éphémère édifice, c’est à la science d’éleversur les fondements éternels de l'expérience et de la raison, ces lempln serem de la vérité, où la déesse doit se montrer à nous sans voiles, d’oii les terreurs puériles de la superstition et les doutes rongeurs seront également bannis, et sur les portes desquels nous pourrons tracer, en forme de congratulation, ces paroles du poëte que je me plais à redire en attendant, pour exprimer mon plus ardent désir et mon plus ferme espoir :
Felixqulpoluitrerum cognoseerecausai,
Afque melus omnes et inexorablU fatum,
Sulÿecil ptdibus ¡Irepilitmiive ÀcherontU Avari.
Heureui qni îles effets a pénétré les causes, Escluve di' la cniiiilc, il vuit toniher ses fers;
El, (Ions raiTi'fusp niDVt qui frappe tnules clioses, U s'explique et bénit lu lui de l'iiiivcrs. o
CAUSERIES SUR LE MAGNÉTISME.
(Suite.)
lE REVERS DE U MËD.ULLE (1).
Jeunes gens, je vous ai signalé les rîiiBcultés qu’on rencontre toujours lorsqu’on veut s’ouvrir une carrière en ne suivant point les sentiers Ijattus : quand il s’agit de sciences, la peine est infinie. Arracher des ronces et des épines, défricher un cbatnp, se créer un domaine dans une forêt vierge, se peut par le labeur; percer une montagne, cela se voii; dé-tourcer un fleuve, on le peut ; tous les travaux d’Hercule sont possibles, l’homme y réussirait ; tout cela ne sort point du domaine de la science et n’est pas au-dessus du courage de l’homme résolu? Écoutez-moi donc bien :
Si l’un devons voyait tomber à ses pieds une pierre du ciel et qu’il fût le premier & constater ce phénomène, sa curiosité satisfaite, il se rendrait à l’institut pour y déposer sa trouvaille, croyant bonnement être bien accueilli. Quelle erreur ! on le déclarerait menteur, imposteur ou dupe; il serait accusé d’avoir voulu tromper un corps respectable qu’on nomme Académie! Eh bien! ce fait a eu lieu une fois, dix fois, cent qualre-viugta fois, avant que les savants aient consenti à examiner et à croire à l'existence de ce phénomène; il s’est écoulé plusieurs générations avant que justice ait été rendue : nul ne sait aujourd’hui même le nom des hommes qui constatèrent les premiers ce fait inouï.
C) Vuirlen. 78.
Ceci n’est qu’une petite peccadille des savants. Daignez toujours in’écouter. Ramus était opposé à la philosophie d’A-ristote; il avait la raison et la vérité pour lui, C'était dansun temps assez rapproché de nous, Arlstote alors était fort prisé par les savants. Qu’arriva-t-il? Ceux-ci ameutèrent îeuis écoliers contre Ranius, et ces braves jeunes gens jelèrent Ramus par les fenêtres de sa maison. Ce sont des savants qui ont laissé mourir Kepler dans la pauvreté, qui, montrant à Dos-cai'tes des bûchers allumés, l'ont contraint à soi tir de sa retraite pour aller sons un ciel rigoureux chercher la paix et ia liberté. Ce sont des savants qui, dans des temps plus reculés, ont préparé le poison destiné à Socrate, et forcé le philosophe de Stagyre à se soustraire par un exil volontaire à une destinée semblable.
Ah I j'ai hoDtede proclamer ces vérités! L'homme est donc bien méchant, s'il ne peut reconnaître que chez les morts la supériorité que donne parfois le génie!
Je méritai moins d'honneur que tous ces gens d'élite, et cependant je fus poursuivi par l'Université de Montpellier ; deux fois je parus devant un tribunal. Les savants voulaient absolument me chasser de la ville; u'étant pas le plus fort, j'égratiguai si bien tous ces faux philosophes, qu’ils finirent pour me laisser tranquille.
Vint alors dans cette ville le tour des prêtres. Dans quatre églises on prêcha contre moi, me signalant au peuple comme un suppôt de Satan ; et ce ne fut pas la faute des gens d’église si l’ignorance ne me fit point un mauvais parti. Hélas! celui qui défend sa peau et la vérité passe communément pour être un méchant homme.
Ceci n’est rien encore. Je pourrais multiplier h l'infini les exemples de mansuétude et d’aveuglement de ces bons hommes de savmils; car chaque nation a dans ses archives le martyrologe de génies persécutés; mais je m’arrête à Mesmer qui fut chassé de son pays, condamné en France par les savants et volé par son banquier (locpiel était à coup sûr un savant aussi, savant dans l’art de tromper, car les branches des connaissances humaines sont bien nombreuscs.1
Donc, jeunes gens, s’il vous prenait la fantaisie de déclarer et de soutenir que Mesmer était un grand homme, un puissant génie, et que vous, ayant reconnu l'exislence de la loi nouvelle qu'il apportait au monde, vous vous persuadiez qu'il est aisé de faire revenir des savants dc leur iniquité scientifique et de leur faux jugement, si, dis-je, vous entrepreniez de faire prévaloir ce qui est juste et raisonnable, vous poiiri iez bien vous préparer de cruelles insomnies et aller mourir à l’iiòpital.
Ceci n’est pas encore le beau cûté de la médaille ; vous verrez celui-ci tout h l’heure. Ayez la bonté de m’écouter, el que mon sort vous serve d’exemple. Si vous avez de grands parents, ils diront (jue vous êtes fou et qu’on devrait vous enfermer. J’ai des miens qui demandèrent sérieusement si l’on ne pourrait me contraindre à changer de nom, tant je jetais un mauvais vernis sur la famille et sur le blason. Comme c est flatteui’, n est-cc pascomme c’est encourageant I J’ai bien rencontré un riche propriétaire qui avait dans sa maison un appartement qui me convenait fort, et que je ne pusobte-nir de lui quand il sut que j’étais magnétiste. — Qu’est que c'est que cela ? dit-il ; je ne veux pas de ça dans ma maison ! Le maire d’une grande ville fit venir chez lui un magnétiste distingué qui avait l’intention de faire un cours, et il lui dit en propres termes : — Monsieur, avez-vous une permission pour Iravaiiler ici ? — comme s’il se fût agi d’avaler de la filasse et de casser des caillou* à coups de poings. Mais ce sont des bagatelles, des choses divertissantes, auxquelles un Iiomtne ne s’arrête point ; il en est de plus sérieuses. On trouve souvent parmi les ignorants des bêtes brutes, et comme pour prendre la défense de la vérité il faut beaucoup de sensibilité, on maudit l’espèce humaine, on envoie au diable cette engeance. Puis, quand la colère est passée, on réfléchit que sans ces luttes il n’y aurait point de vertus, que la diflîculté du triomphe donne .seule du prix à celui-ci.
Il y a des oiseaux qui se plaisent au milieu des tempêtes, qm braventles flotsen courroux,qui semblent nés pour montrer aux hommes une nature indomptable, qui même ne cè-
dent rien tous les éléments décliaînés. Parfois le plomb du chasseur tue ou blesse la courageuse bôte sans que le chasseur ait compris la leçon qu'elle voulait lui donner. Maudit soit celui qui tebksse, comme les savants par leurs calomnies, par leurs sarcasmes otit blessé à mort tant d’hommes d'éülc qui, s’étant élancés dans les régions de l’inconnti, étaient venus ensuite apporter à nos Académies les vérités d’en haut!
Mais je m’aperçois que ce n’est point encore le beau côté de la médaille; je le clierclie pourtant, mais son patin de vert-de-gris est diiiicile à enlever ; j’espère bientôt vous le montrer reluisant au soleil, et vous donner à lire les caractères sacrés qui s’y trouvent.
Baron du Pot£t.
11 vient de paraître un intéressant petit ouvrage, dont l'auteur a gardé l’anonyme , intitulé Magie materneUf-^ : nous en donnerons l’analyse dans un numéro prochain. Noos en extrayons aujourd’hui un chapitre qui nous a paril devoir être mis tout entier sous les yeux de nos lecteurs: c’est le Magnétisme maternel dans sa plus haute expression. Nous sommes persuadé qu’on le lira avec intérêt.
MAGIE MATERNELLE W.
« n fallait à ce livre qui, pour ainsi dire , ne commence réellement qu’aux approches de ia conclusion, des prodromes nourris de tout ce qui précède. Les superpositions de l’aubier traversées, nous allons pénétrer au cœur d’un sujet simplement équarri.
H Une puissante terre végétale nous portera seule désormais; nous en explorerons les richesses jusqu’au tuf.
(0 Volum« p«tll in-18, se vrnd dief M. P. Houin, libraire, pasugc Yivionns, üel 7. Prix, S fr. '>■6
« Sympatliiqnc-magiiéti()iie, — à un degré hors ligne, en général, au point fie vue particulier de Ja mateiiillé, l’cxu-bérancc magnéiicpie de la femme l’environne d’une almo-spliùro d'inf^pniiables attra''tions, visibles et occultes.
0 Les mystérieuses aaréolos i3e la doulenr et des joies prédestinées lui sacrent le front. Continuellement, à son insu , ad milieu de la variété des opérations, elle ne fait que du mngnflmnc maternel, dont la j>er|i6tuatlon établit le spécial, le sublime appareil, et (ses premiers jeux, où elle joue à Cenl(iiit\, l’universelle poupée, — à laquelle sa mobilité gardera tant d’années la fidélité, — trabit d'abord la mission. A quoi s'essayent la force, l'adresse o iissantes de petit-br.is ? A presser jalousement, contre une poitrine baietante et fière, l’emblème de l’humanité. Le grand effiuve a jailli. Il se régularisera , inextinguible. L’harmonie déterminera les limites aux coursdeses infranchissables niveaux. La /ot a parlé, elle ne se taira jamais : le dernier soupir de la mère exhalé, la maternité prie aux deux (1). De l’enfance , déjà maternelle, de la chrysalide des amours maternels de la poupée , révélateurs constants et passionnés, la jeune fille s’envole aux ailes d'un rêve. Le mari? Elle le croit. Le mariage ? Elle le croira. Non I non I L’éveil du prismatique instinct de maternité construisit le rëvc. Au fond, il y sourit. La jeune fille, à travers le diamant de son dé$ir, aspirant à l'horizon les arômes de l’incoimii pressenti, mugnéim C avenir, jusqu'à ce que, devenu le présent, f influence change de direction : le bien-aimé entrevu, — le Pire traduirait en prose le langage de la perpétuité, — il s'agit de le fixer, de l'enchainer à d’enthousiastes fiançailles.
fl C’est l'épouse 1 et le magnétisme conjugal Ini transmet le réseau de ses œuvres ingénieuses.
(I) 0 En quels termes, par quels acics pourrai-je tous remercier, mon Dieu ! pour m'avoir dimné cette fui consolante qui fait r[uc la viu de ma mfire nie sonrit au delà du tonitwau, à travers les ti'iuebres de la miirt? u Non. lu n'es pas loin de moi, ô ma mère ! Tnults 1rs splendeurs de la nature m’apportent un écho de ta voix l'Cirrellée. » (Louis Jourdan. — l.es PrUres de LHdovle.)
« Hosanna ! ! La perpétuité tressaille dans une promesse, H se réalisera-t-elle '! Garçon ou fille ? prince ou berger ? n Et l’excellencc, ma^Kétis.-ne conjugal do la prière , du l'ardent espoir, de l’idée unique, indivisible, afïlue au /)ésiW , l'inonde, l'appelle, l’anticipe, cLère vision !
«Elle s’oublie tout en //¿i; à lui le retour sur elle-même , si, accumulant, épurées, les réserves magnétiques, elle vfui se rendre /brfe pour l’iieui-e doufoureuse, délicieuse et triomphale pour l’auguste combat, — l’enfantement de sa propre chair.
0 l'ki.E a pu souffrir et combattre, puisque ¡'Homme, le Do-MiMATEUR (1), était à ce prix ; délices de la souffrance , couronne sacrée du combat héroïque et douce victoire , un mot en dit le poème : M£re.
a C’est LA Mère ! ! ! son Magnétisme bouillonne , Nil débordé , fécondant d'uii limon généreux l'enfance qui s’y plonge, mieux qu’Aciiilie aux eaux du Styx ?
« Que les jours et les nuits, la mère pense à qui, venant desenu'ailles se suspendre à la mamelle, contracta la dette d'une double existence ; qu’elle leíoucÁe, lai/mr/e, enpar/e, le regarde, le ríchaxifíe, ou le rafrokhisse d’un souffle qu'embaume la tendresse, que scelle le baiser ; qu’elle l'endonne à à son chant, au chant des sirènes et à ses carcBses ; que sa main prépare, que sa bouche goûte ce qu'il devra boire ou manger ; — quelle permanence d’active, de naturelle magnétisation ! — Quelques exemples encore, et arrêtons-nous; Elle ne s’arrête point. Grâce à d’instinctives frictions, les passes d'une inagnétologie innée, la Mère (qui d'instinct encore recourt à la vertu de la salive) guérira ou soulagera les parties endolories du corps de son enfant; il aj'we cette douce médication ; il lui accorde l’aveugle confiance, et l'augmente
(1) Il vient au monde la main fermée; le symbole en accompagne la raison matérielle. — espace économisé, Caiblesse des düigts que la position aussi (irolégc : rccourliéc en poiny, signe de force, la main domina-Irice auire, saisit, ombrasse, enserre, étreint, el la première fois qu'elle se montre, c'csl dans la légcrc conlraciion où sc dessinera une loi fundamentale tle la Dynastie humaine, l'oliligation de I'Effout.
de calorique, la tendance à la ti'anspiratioii, et le somvieil qu’ordinairement elle provoque, en confirmant rorlgine mes-mérique. La mère promène \e,doigi snr les gencives irritées; l’enfant sait que rien ne le calrae davantage, comme il saura qu’à leur miel les nectaires des lè\'res de la Maternité ajoutent dc soiivcruins dictâmes : dès qu'il aura du bobo, il accourra demaiuler qu'on le lui b(dse. Que ne lui parfutne, ne lui rend attractif, ne lui magnétise I’èmanation ultritive dc la Mère ! A moi'dre éms son pain, k se servir de sa four-chetle , de sa cuiller, à boire dans non verre, à se l’assimiler toute, k s'en imprégner, à l’absorber, à vivre d’ello, en elle, d'elle inassouvi, à l'entretenir, ou (soliloque du rêve, monologue de l’état de veille), à s’entretenir d’elle, l’enfant divulguera ses prédilections significatives,— iïdée fixe. Ses indispositions alTectioniient, malgré l’indication noiniale de la commodité, du repos d'un lit, l’apparente incommodité des genoux... maternels, pour lui aimantés. 11 y oubliera les heures souffrantes ; il s’y cramponne des mains, de la voix, d'un œil suppliant, de tout son poids, au moindre signe d’expulsion : du domaine de la fable restitué à l’allégorie hiératique, Antée s’agite au berceau.— Les évolutions multiples, interminables du satellite, l'enfance, retenues autour et daos le rayon de l'astre maternel, rappelant le phénomène de la vie diurne des végétaux, l’héliotropie, accusent un centre de gravité caractéristique, et fatigueraient le devoir séparé de la tendresse. La présence, Veffusion, la parole de la Maternité , qui ne se rassasie point de donner, ne se rassasient qu'à moitié les «//rnciioniinsatiables de l’enfant. Avide delà fréquence d'un contact de plus en plus direct, imitant lesro/z-poris lie la pratique mesmérienne rudimentaire, il touchera, sans cesse et comme sans motif, au siège, à la table, aux vêtements de la Mère, à ce quelle manie, — de préférence à elle-tnêinei'il s’y appuie, s'y abandonne, s’y soude; on dirait qu'il va rentrer aux flancs qui l'ont porté ou qu'il en sort.
« Pâle, dévorant ses pleurs, untî femme amène Hippocrate, Galien, aux côtés d’un jeune malade. L'oracle d’Epidaure, •I fatal, Il soupirait Milievoyo, incline leclief, invoque le Dieu,
prescrit....... L’homme croit à la médecinc ou au médecin,
on y tâche. L'enfant ne croit qu’à la Mère : il n’interroge que sa physionomie, tandis qu’anxieusement la désolée écoute les Énigmes palhologitjiies do la science officielle où il ne discernera que menaces à conjui'cr au sein matei'nel. « La vérité sort de la bouche dea enfanls. » Leur habituel effroi des médecins engage donc à attribuer le proverbe, non à la sagesse, mais à l'impertinence des nations, et justifiera celui-ci : « les enfants sont ingrats. »
• La Faculté observera le petit malade, enveloppée d'une indescriptible observation, qui revise les diplômes el se consume à la divination de la scieDcc ou du néant des docteurs : la Maternité les guide au labyrinthe de la physiologie, leur jette les mois pleins de lumières, trésors de son intuition, les
magnétise, les rend lucides.....
1 S'agit-il à'eæéculer les ordonnances, la haute Magnéti-8&tioD du Désir les seconde, ou les corrige : le Désir aulorité, superbe modificateur, transformateur non pareil, qui, au laboratoire d’ujie volonté persuadée, saturerait de propriétés pharmaceutiques jusqu'à l'eau des docies fontaine)) ou se désaltéré la science oflicielle ! Le Désir, toute la médecine spirituelle (en fait et en allégoi-ie) des écrits de Paracelse, Van HelmoDt.Guclénius, Maxwel,\Virdig,6antanelli, Biirgravius, Kircher, etc. 111 Oui, chaque molécule de ce que la lüëre rme, triture, applique, transmirée dans le bienfait de ses émanoiions surexcitées, condensées, s'agrégR un de ses vœux, fermente à ce levain ; qu3 l'angoisse y mêle la brûlante larme, l'une de ces larmes maternelles que recueillent les anges dans la coupe de Sapliir ; que le cuiur s'élève à Dieu, la pa^-nacée (1) ou médecine dorée des travaux hermétiques, et le
(Í) \a savanl P, Kircher donne, de XF.UrlrphUofopkique, ou médecine (torée, une descriptinn aussi aiti'.iyante que vague :
l.et Esyiiiicnn n’avaienl |xiitit en vue la prsiique de celte pierre, et s'ils tijurhent quelque chii»e de la firé|iaraii(in des luitaui. et qu'ils dé~ voilent le$ irènonleit plustecrelí des mintroux, Us n'eiitenditient pas piiur cela ce qnp IcsalchinilMes aiicii-ns et nuidenies entendent (AA bien! dilrs-iious donc cequ’ilt en/enc'aienl? ) ; mai» ilâ indiquaient une certaine substance du inunde inférieur, anaUi^ue au soleil, douée d'excellentes
calholifon légeiid&Ire, peuvent cesser d'appartenir à la fable, au mythe, h l'illusion, ou au ohavlatanisme de la phnnna-copéo. Oui, si faible, si désespéré, et ne vouluni pu» être ron-£o/', àlamortle l'enfant, sa propre agonie, souvent l’Athlète maternel le disputera victorieusement à la tombe, au moyen d'énei'gies foi^ées de la patience el de la foi des saints, douées de la clairvoyance de la $econde vue et du courage des lions.
V Le phare allumé sur la hauteur, inutile de prolonger l’examen, en puissance et en acte, du Magnétisme maternel, qui, latent ou d'une clarté éhloùissante, de ftnfame à C adolescence, se diversifie avec leurs besoins : que le lecteur regarde ; plutôt, qu’il se soutienne. »
TRIBUNAUX.
Le magnétisme peut-il eQlin être rangé parmi les sciences vraies et les arts utiles à rbumanité? Ne serait-il, au contraire, en réalité, qu’une doctrine occulte et par cela même dangereuse, propre seulement, entre les mains d’un charlatan habile, à exploiter la crédulité publique aux dépens des plus précieux des biens, la santé et la vie?... Au fond, telle est la question qui s’agitait, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Ferdinand Rouget y comparaissait, en effet, comme prévenu de diverses escroqueries qu’il anrait commises, suivant l'organe du ministère public, soit en prenant la fausse qualité de médecin, soit au moyen de celte thérapeutique mystérieuse d’attouchement et d’insufflation dont
vertu) et de propriété« si aurprenanles qu'elles sont fort au-dessus de ce que peut comprendre l'iptelligence humaine ; c'est-â dire une sence cachée dans Vius les mixtes, imprcgnée delà vertu de l’efprit universel du monde, que celui qui, inspiré de Dieu et éclairé de ses divines lumières, trouverait le mi>jcn d'ejlraire, deviendrait, paf son rnuyen, eiempt de toutes infirmités et mènerait une vie pleine de douceur el de satisfaction. »
les magnétiseurs sont si prodigues quand ils veulent, pour parler leur langue, exercer sur de pauvres patients l'influence médicalrice de$ fluides.
Du reste. Rouget, qui, d'après M. l'avocat impérial, se serait proclame faussement auteur de 500 guérisons de maladies chroniques ou réputées incurables, appliquait également à la découverte des trésors cachés ou des objets disparus le merveilleux phénomène de la vision magnétique. Et c’était là pi-écisément un des chefs principaui d’inculpation.
Les débats de cette affaire, qui avait attiré un nombre considérable d’auditeurs, on£ offert le plus vif intérêt.
La prévention a été soutenue par M. Auzies.
La défense a été présentée par M* Rumeau.
Le tribunal, présidé par M. Bressoles, vice-président, a renvoyé le prononcé du jugement à l’audience île mardi prochain. Nous en ferons connaître le résultat à nos lecteurs.
[Journalde Toulouse, lA mars 1860.)
Dans l’audience du mardi suivant, le tribunal, écartant la prévention d’escroquerie, a condamné le sieur Rouget à un mois de prison et 25 fr. d’amende.
VARIÉTÉS.
PRESSEnriUEKT.
Ud fait assez curieux, suivi d’une mort non moins singulière, s’est passé ces jours-ci au caravansérail des Issers, tenu pai- M. Bartbet.
Uu ouvrier qui travaillait au dessèchement de la plaine se présente au caravansérail, en disant au gardien : «Je sens que je n’ai pas longtemps à vivre ; je veux, avant ma mort, faire un dernier bon repas, préparez-moi tout ce que vous avez de meilleur, u
•M. Barthet, considérant cette manière d’exprimer un désir
comme une simple plaisanterie, allume ses l'échauds, met à cotilribution et la basse-cour et le verger, prépare enfin un repas (le Luculhis.
Notre homme se met à table. 11 boit, il mange, il félicite son hôte de l’excellence de sa cuisine et semble la digérer avec une satisfaction évidente.
Tout à coup, -sa langue reste muette, son regard fixe. Il était mort! (Akbkar.)
NECROLOGIE.
Il vient d’être prononcé sur la tombe de M' Bethmont, que le barrean tout entier regrette et pleure, de nobles et prophétiques paroles. La religion n'a su rien nous dire de certain sur la vie à venir el la science se tait. Le magnétisme donne, sur ce sujet, des données saisissantes et remplies d’espérances, mais nous avons beau appeler la science à l'étude du principe mystérieux qui nous anime, savants et médecins reculent épouvantés. Pour nous, nous continuerons de suivre la vie jusque dans lamort, jusqu'au jour où notre bouche fera entendre son dernier appel. Do Potet.
Fin du discours de M' Plocque et de M" Marie :
ti Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas le courage humain tout seul qni inspire et soutient de pareilles morts ; c’est surtout la conscience de bonnes actions, de nobles pensées, des travaux utiles accomplis en vue du bien ; c’est la ferme croyance que tout ne finit pns pour l’homme à la mort ; qu’il ne s’engloutit pas tout entier dans les abîmes du tombeau , mais qu'il appartient par la plus noble partie de lui-raôme à. une vie meilleure où l'attendent Dieu et l'immortalité.
« Et maintenant, adieu, Bethmont, glorieux bâtonnier, excellent confrère, adieu pour la dernière fois ! »
Marie :
n Non, il n’est pas possible que tant de richesses morales aimées, admirées en vous, ne soient que teiTe et cendre; non, il n’est pas possible que vices el vertus, grandeurs el misères, viennent se confondre el se perdre sans distinction et sans pr.vilége dans ce vaste réservoir de poussière que la morl amoncèle et que nous foulons aux pieds.
1 Je n’ai jamais franchi le seuil d'un cimetière sans sentir se raffermir en moi mes croyances et mes aspirations à l’ira-moitalité.
1 Est-ce éclair de raison, rêve du cœur, une révélation. C’est plus que tout cela, c’eit une espérance, une consolation donnée à ceux qui souffrent, et j’en ai besoin au moment où je di$ ie dernier adieu à l’ami qui noua r quittés «
Baron dd POTEÏ, proprliltin-girant.
L’EXTASE.
Un des produits du magnétisme, et saQS contredit le plus merveilleux, c’est l’extase, ou le ravissement de l’esprit. Toutes les pratiques religieuses peuvent, lorsqu’elles sont poussées à l’extrême, y conduire et la déterminer. Elle est une des fins de la vie ascétique promise aux élus, qu’ils soient mahométans, catholiques, boudhistes, etc. Devant ces phénomènes, le doute recule, et la foi demeure 1 L’individu tombé ou mis dans cet état par ses propres forces ou par une force étrangère appartient plus à Dieu qu’aux hommes, et il peut ainsi subir les plus grands tourments sans souffrir la moindre douleur : le martyre est impuissant sur l’âme. Le principe qui sent n’est plus dans les chairs, il est dans l’espace; le persécuteur et le bourreau en sont pour leurs frais : la torture, la flamme du bûcher est moins sentie qu’une égrati-gnure faite à l’état de veille.
Eh bien ! tout ce qui était le patrimoine de la sainteté et le résultat de la suprême vertu, peut être produit aujourd’hui artificiellement et d’une manière si complète, que l’on peut parfaitement s’y méprendre. Le magnétisme détermine le même jeu des forces vives, fait mouvoir les mômes ressorts et l’âme arrive au même déplacement et à la vision avec abolition de toute sensibilité.
Je constate ce résultat sans m’étendre sur les nouvelles facultés de l’âme, miûs elles doivent être les mêmes, la situation déterminée étant identique, soit que l’extase vienne du magnétisme, ou de la concentration des forces obtenues par des préceptes de religion.
La science ofTicielle avait un mot qui expliquait tout, elle appelait fanatiques ou foui tous ceux qui présentaient ce divin phénomène: leurs visions étaient des hallucinations lorsqu’elle n'appelait point fourberie ou imposture les choses révélées; la vue à distance, le don des langues, la divination était niée; et ceux qui portaient un semblable jugement, qui assumaient une pareille responsabilité, passwent
Ton» SIX. — s» »0. — a* SSBUI. — S5 Avait 186Ü. 8
pour des savants, jouissaient d’uii grand créilii, leur sagesse et leur Iiaule raison, étaient vantées ! La nature mentait, la vérité devenait méprisable pour la plus grande gloire de ces ignorants pourvus de diplômes, qui remplissent les hautes fonctions du professorat médical ou scientifique. 11 seracurieux un jour d’entendre l’acte d’accusationporté par les successeurs des savants actuels contre ceux partis ou qui s’en vont. On dira que le moyeu âge se terinlue, que les connaissances humaines viennent de faire uu grand pas et que les savants étaient bien aveugles, etc., etc. Ce qui n’empêchera poiut les juges nouveaux de prononcer des sentences hasardées ou injurieuses contre des nouveautés, car l’iiommc ne se dément point, il sera demain ce qu'il était hier : il n’y a de constant que les lois de la nature et Dieu,
Je remets en mémoireifdont noua avons parlé
tlans d’autres numéros, el pour inscriro dans nos aünales deux des plus belles pages sur le magnétisme, écrites par M. Henri Martin.
Les voici :
«11 existe dans l'iiumanité un ordre exceptionnel de faits moraux et physiques qui spuiblent déroger aux lois ordinaires de la nature, c’est l’état d’extase et de somnambulisme, soit spontané, soit artificiel, avec tous ses étonnants phénomènes de déplacemeqt des sens, d’insensibilité totale ou partielle du corps, d’exaltation de l’âme, de perceptions en dehors de toutes les conditions de la vie habituelle. Cette classe de faits a été jugée à des points de vue très-opposés. Les physiolo • gistes, voyant les rapports accoutumés des organes troublés ou déplacés, qualifient de maladie l’état extatique ou som-nainbulique, admettent la réalité de ceux des phénomènes qu’ils peuvent ramener à la pathologie, et nient tout le reste, c'est-à-dire tout ce qui paraît en dehors des lois constatées de la physique. La maladie devient même folie, à leurs yeux, lorsqu’au déplacement de l’action des organes se joignent des hallucinations des sens, des visionsd’objets qui n’existent que pour le visionnaire. Un physiologiste éminent a fort crûment établi que Socraie était fou, parce qu’il croyait converser avec son démon. Les mystiques répondent non-seulement en afiîrmant pour réels les phénomènes extraordinaires des perceptions magnétiques, question sur laquelle ils trouvent d’innombrables auxiliaires etd’innonibrables témoins en dehors du mysticisme, mais en soutenant que les visions des extatiques ont des objets réels, vus, il est vrai, non des yeux du corps, mais des yeux de l’esprit. L’extase est pour eux le pont jeté du monde visible au monde invisible, le moyen de communication de l’homme avec les êtres supérieurs, le souvenir et la promesse d’une existence meilleure, d’où nous sommes déchus et que nous devons reconquérir.
« Quel parti doivent prendre dans ce débat l’histoire et la philosophie ?
■ L’histoire ne saurait prétendi« k déterminer, avec précision , les limites ni la portée des phénomènes, ni des facultés
extatiques et somnambuliques ; mais elle constate qu'ils sont de tous les lenips et de tous les lieux ; que les hommes y nnt toujours cru, qu’ils ont exercé une actimi considérable sur les destinées du gcure humain, qu'ils se sont manifestés non pas seulement chez les contcmplaiifs, mais chez les génies les plus puissants et les plus actifs, chez la plupart des grands initiateurs; que, si déraisonnables que soient beaucoup d'extatiques, il n’y a rien de commun entre les divagations de la folie et les visinns de quelques-uns; que ces visions peuvent se ramener à de certaines lois ; (]ue les extatiques dc tous les pays et de tous les siècles ont ce qu’on peut nommer une langue commune, la langue des symboles, dont la langue de la poésie n’est qu’un dérivé, langue qui exprime à peu près constamment les mêmes idées et les mêmes sentiments, par les mêmes images.
« Il est plus téméraire peut-être d’essayer de conclure au nom de la philosophie ; pourtant le philosophe, après avoir reconnu l’importance morale de ces phénomènes, si obscurs qu’en soient pour nous la loi et le but ; après y avoir distingué deux degrés, l'un, inférieur, qui n’est qu’une extension étrange ou un déplacement inexplicable de l’action des oi^anes ; l’autre, supérieur, qui est une exaltation prodigieuse des puissances morales et intellectuelles, le philosophe pourrîut soutenir, h ce qu’il nous semble, que l’illusion de l'inspiré consiste à prendre pour une révélation apportée par des êti-es extérieurs, anges, saints ou génies, les révélations intérieures de cette personnalité infinie qui est en nous, et qui, parfois chez les meilleurs et les plus grands, manifeste, par éclairs, des forces latentes dépassant, presque sans mesure, les facultés de notre condition actuelle. En un mot, dans la langue de l’école, ce sont là, pour nous, des faU$ de subjeclivité ; dans la langue des anciennes pliilosophies mystiques et des religions les plus élevées, ce sont les révélations du férouer mazdéen, du bon démon (celui de Socrate), de l’ange gardien, de cet autre moi, qui n'est que le moi éternel en pleine possession de lui-iD&me, planant sur le moi enveloppé des ombres de cette vie,
c’est la ligure du magnifique symbole zoroastrien partout figuré il Persépolis et à Ninive, le fèroucr ailé ou le moi céleste planant sur la personoR terrestre.
1 Nier l'action d'êtres extérieurs sur riuspiré,ne voir dans leurs mftnif(‘stations prétendues que la forme donnée aux intuitions de l’exiaüque par les croyances de son temps et de son pays, cheiclipr la solution du problème dans les profondeurs de la personne humaine, ce n’est en aucune manière révoquer en doute l'intervention divine dans ces grands phénomènes et diins ces grandes existences. L'auteur et le soutien de toute vie, pour essentiellement indépendant qu il soit de chaque créature et de la création lout entière, pour distincte que soit de noti'e être contingent sa personnalité absolue, n’est point un être extérieur, c’est-à-dire étranger à nous, et ce n’est pas du dehors qu’il nous parle ; quand l’âme plonge en elle-même, elle l’y trouve, et, dans toute insplri-tioa salutaire, notre liberté s’associe à sa providence. 11 faut, ici comme partout, éviter le double écueil de l’incrédulité et de la piété mal éclairée : l’une ne voit qu’illusion et qu’im-pulsionspurement hummnes; l'autre refuse d’admettre aucune part d'illusion, d’ignorance ou d’imperfection là où elle voit le doigt de Dieu. Comme si les envoyés de Dieu cessaient d’être des hommes d’un certain temps et dun certaiu lieti, et comme si les éclaira sublimes qui leur traversent 1 âme, y déposaient la science universelle et la perfection absolue. Dans les inspirations les plusévidemmentprovidentielles, les erreurs qui viennent de l’homme se mêlent àla vérité qui vient de Dieu, L’Etre infaillible ne communique son infaillibilité à personne.
« Nous ne pensons pas que cette digression puisse paraître superflue ; nous avions à nous prononcer sur le caractère et sur l’œuvre de celle des inspirées qui a témoigné au plus haut degré les facultés extraoi-dinaires dont nous avons parlé tout à l'heure, et qui les a appliquées à la plus éclatante mission des âges modernes; il fallait donc essayer d exprimer une opinion parla catégorie d’ètres exceptionnels auxquels appartient Jeanne d’Arc. »
Le bûcher était surmonté d’un écriteau qui portait : n Jehanne, qui s’est fait nommer la pucelle, meiiteresse, pernicieuse, abuseresse de peuple, devineresse, superstitieuse, blaspbémeresse de Dieu, mal créant la ioi de Jésus-Christ, vanteresse, idolâtre, cruelle, dissolue, inventeresse de diable, schismatique et hérétique. »
CORRESPONDANCE.
Cher et honoré maître,
Encore une victoire pour le m^oétisme, un fleuron, pour sa couronne, à ajouter à ceux qui lui ouvrent la voie du progrès.
Dans un rapport adressé à la Société du mesmérisme, je Ils connaître les symptômes et le traitement employé pour arriver à un résultat plus heureux que tous ceux obtenus jusqu’alors sur la personne dont le nom suit.
A l’époque de ma déclaration, le mieux s’opérait sensiblement, et si je vous soumets cette note, c'est pour vous prouver une fois de plus que le maghétisme non-seulement soulage, mais encore guérit quelques maladies réputées incurables et abandonnées par la médecine ordinaire.
J'airive au fait :
Madame Simon nous dit avoir éprouvé pendant deux an* nées, une douleur intolérable dans le brasgauche,dans le dos surtout, et, ajouta-t-elle, par la suite ayant été obligée de porter un panier rempli de linge, la douleur s'aggrava et le mal se fixa entièrement dans ledit bras.
Nepouvnnt supporter les douleurs qu’elle endurait, elle alla consulter un médecin, qui lui ordonna un vésicatoire qui ne produisit aucun elïet sensible. Il lui fit appliquer une pommade sur le bras, un peu au-dessous de l'épaule; de quoi était-elle composée, c’est ce que je ne puis dire, toujours esl-il qu’avec la douleur une plaie se forma, et que par le froU'iiii^ui
ilo l’emplalie appliqué, soit en descfindant, soit en remonlaut la plaie s’élargit de plus en plus.
Ilcfusant de continuer ce traitement, elle vit plusieurs personnes aux conseils desquelles elle s’abandonna.
L’nne l’adi-essait à «ne personne qui, disaitron, pouvait la guérir, sa spécialité étant de faire passer les douleurs les plus aiguiis. Cette personne ayant vu cette plaie, défendit la pommade, et lui fit metu-e eu place de la viande crue (du veau), et lui promit que dans cinq jours elle serait guérie.
La plaie se sécha momentanément au bout des jours dits, pour reparaître quelque temps après avec plus de gravité. On lui indiqua de nouveau une autre personne qui lui demanda une somme de cinquante francs, sans lui garantir de la guérir.
Rebutée de tout, refusant toute consolation, son caractère, doux auparavant, devint acariâtre. Tout en un raot la fatiguait ; le sommeil même, ainsi que l'appétit étaientsuspendus. Lorsque, par hasard, M. Desmarest, membre de la Sociélé du mesmérisme de Paris, apprenant l’état do cette dame, lui fit demander un entretien. L’ayant obtenu, il visita son bras, lui conseilla de se soumettre au magnétisme. Elle accepta, mais sans aucune confiance, le moyen proposé. 11 n’est que la mort, dit-elle, qui pourra mettre un terme à mes souffrances. M. Desmarest se mit immédiatement à l’œuvre, et devant plusieurs personnes assemblées qui doutaient que ce simple moyen, employé sur une plaie, etit aucun résultat. On ne douta pas longtemps : Au bout de 50 minutes de magnétisation, un engourdissement survint et elle alla se reposer. Quel fut son étonnement de voir, à son réveil, qu’elle pouvait mettre son bras sur sa tête, ce qu’elle ne pouvait faire auparavant.
Confiante alors en ce moyen si simple, et voyant que par suite de la magnétisation et des compresses d’eau magnétisée, la plaie, de 10 à 11 centimètres de long sur 8 centimètres dc large se rétrécissait de jour en jour, et que plusieurs orifices d’où s’épanchait la matière se fermaient, le calme lui revint avec le sommeil et l’appétit; le braa
reprit de la force, la suppuration finit par cesser (1). Elle n'eut plus d'éloges que pour son sauveur, comme elle l'appelle, et des remerciments pour les membres d’une société qui se dévoue à une si iiol>le cauîc, celle de l'immanité: elle a offert, comme gage de sa gratituile, le certificat ci-joint, pour être déposé aux archives de notre Société.
Je, soussigné, déclare par le présent certificat qu’étant atteinte d’une maladie que tous les moyens employés jusqu’à ce jour avaient eu pour résultat d’aggraver (mon mal consistant en une douleur aiguë, et une espèce de tumeur au bras gauche et en une plaie dont la cliair était entièrement rongée jusqu’à l’os ), que ce n’est que par le magnétisme que j’ai été non seulement soulagée, mais encorc guérie.
En foi de quoi, j’ai délivré le présent certificat à M. Des-marest, membre de la Société du mesmérisme de Paris, pour le remercier de ses bons soins, et certifier que ma gué* risoD a été obtenue par le magnétisme.
Femme Simon, 7 rue Biset à Chaillot.
Veuillez, ciier maître, livrer àla publicité cette note, si vous le jugez convenable.
Recevez, mon cher maître, l’assurance de ma con^dëration distinguée.
Votre dévoué serviteur. J. Thuvenim,
Trésorier.
t avril ISSO.
ETUDE RATIONNELLE Dü HiGKÉTlSME ANIMAL,
Maître,
Voilà tantôt douze ans que je pratique l’hypnotisme et le mesmérisme proprement dit. J'ai étudié cette question uniquement au point de vue de la science. En d'autres termes, je me suis occupé spécialement des effets pfiysio/oÿù/uai. Je
(0 u dur«e du trail«ment fut la deux muis,
nomme ainsi ceux qui se présentent d’une manière régulière et permanente.
C.’est la seule voie qui me paraisse rationnelle, si l’on veut arriver à la vulgarisation du magnétisme animal, et à l’acceptation définitive de cette nouvelle branche des connaissances humaines par la généralité du public et principalement par ce qu’on est convenu d’appeler les corps savanls.
Je vous demanderai la permission de vous faijre part, au courant de la plume, de quelques observations que m’a suggérées ce sujet. Ces observations ont, à mes yeux, une importance réelle.
Chaque fois que j’ai eu affaire à des personnes non initiées à la science du mesmérisme, à des curieux, à des sceptiques, je me suis borné à répéter devant ces personnes deux ou trois expériences matérielles : 1* la constatation de l’insensibilité absolue à l’aide de tous les agents connus, et plus particulièrement de l’électricité (je mettais les incrédules en communication avec le sujet, et Je soumettais ce dernier b. un courant indirect ou à de fortes commotions) i 2* je paralysais les bras du sujet en croix, je suspendais à chaque main un poids de dix kilogrammes et j’obligeais le sceptique à répéter cette expérience de son côté 5 8* enfin je passais une serviette autour du corps de mes somnambules, lesquels étaient le plus souvent des adolescents ou des Jeanes filles naturellement débiles, j'invitais l’un des incrédules, celui qui me paraissait le plus doué de forces physiques, à lutter contre le sujet, j'opérais alors f attraction à distance et, au bout d’un certain laps de temps, le partenaire de mon somnambule s’avouait vaincu et, qui plus est, convaincu... Je renouvelais CCS diverses épreuves sur tous ceux qui paraissaient éprouver encore quelques doutes, et tous se retiraient avec la ferme conviction que les phénomènes du magnétisme animal n’étaient pas une pure illusion, une jonglerie, nne imposture.
Toutes mes pratiques magnétiques s’arrêtaient là, lorsque J'avais affaire à des étrangers, à des sceptiques, à Aessimptes curieux, en un mot. Ces personnes me demandaient presque toujours de tenter d’autres expiJrienccs, telles que lu irans-
ntüsion de sensation ou dépensées, (a vue à distancc, etc... Je résistais à toutes leurs prières et je me bornais à l'épcmdre ces quelques mots :—Je ne le puis, car je craindrais de compromettre l'avenir du magnétisme ; il ne faut pas s'obstiner à vouloir courir avant de savoir marclier. Nous verrons plus tard, lorsque les principes fondamentaux du mesmùrismc seront admis par tout le monde, lorsque vous serez mieux familiarisés avec ce nouvel ordre de faits...
— Mais nous sommes convaincus, me répondait-on, nous admettons parfaitement la manifestation des phénomènes que nous venons d'observer.
— Alors, c'est bien... Kacontez au dehors ce que vous avez vu ; et s'il se trouve des sceptiques parmi vos auditeurs, en-voyei-les*moi..,
— Mais que devons-nous penser des phénomènes transcendants du magnétisme, de la vue magnétique, de ht lucidité, de la clairvoyance, etc. ?
— Vous devez vous abstenir entièrement sur ce point et n'admettre que ce que vous avez vu par vous-mêmes, vu de vos propres yeux, jusqu'à ce qu’on vous fasse assister à de nouvelles expériences... Quand je croiriù le moment opportun pour vous initier à d'autres phénomènes, je vous préviendra. Je répéter^ devant vous des expériences concluantes; je vous ferai mettre /îj doigts dans les trous comme saint Thomas; je vous persuaderai ainsi que je l'ai fait aujourd'hui... Mais le moment n’esl pas encore venu... Prenez donc patience et attendez... Je vous le répète ; il jie faut pas s'obstiner à vouloir courir avant de savoir marcher ! Qui va piano va sano, dit le proverbe. J'ajouterai : celui qui va lentement est certain d’arriver au but... Faites donc comme moi, prenez patience, et surtout abstenez-vous de discourir sur des phénomènes que vous ne connaissez point. Un liomme sensé ne doit jamais formuler une opinion qu'avec connaissance de cause. Attendez et donnez le temps à la foule qui vous suit de vous rejoindre ; obligez-la, en quelque sorte, à j-égler son pas sur le vôtre. Ce qui a le plus nui à ia vulgaiisaiion du mesmérisme, c’est que les magnétiseurs ont voulu luarrlicr
beaucoup ti'op vile. En toutes choses il faut procéder avec oi'tlie et méthode ; on ne doit pas entamer une proposition avant d’avoir résolu la précédente. Les inesméristes sont loin d’avoir suivi cette marche; ils ont cherché à pousser les choses à l’extrême dés le début, au lieu de partir d’un principe unique, le plus simple de tous : la constitution du sommeil, par exemple, et d’avancer ensuite graduellement, ils sc sont occupés, tout d'abord, des phénomènes transcendants du magnétisme ; ils ont marché en avant sans se préoccuper si le vulgaire était ou non disposé à les suivre, et s'il était en mesure de pouvoir leur tenir pied ; ils sont arrivés au but seuls, et se sont alors aperçus qu’ils avaient prêché dans le désert. Tout esprit de critique ou de coterie à part, je suis persuadé que MM. Azam et Broca ont plus fait en faveur du magnétisme que tous les adeptes de Mesmer qui ont écrit sur ce sujet jusqu’à ce jour. Quand il s’agit de science, les faits les plus simples prouvent plus que les dissertations les mieux alambiquées. Attachons-nous donc à produire des faits matériels, palpables, irrécusables ; laissons de côté, jusqu’à nouvel ordre, les phénomènes extrêmes. Assurons-nous surtout que le vulgaire nous suit, qu’il est à notre niveau, qu’il nous comprend, qu’il nous soutient de ses sympathies; et les partisans de l'obscurantisme, les ennemis jurés de toute idée nouvelle, les corps savants, en un mot, seront entraînés malgré eux par la force seule des choses.
Le temps n’est pas encore venu de s’occuper de la vue magnétique, de la transmission de sensation ou de pensées, de !a sensitivité, de la dairvoyance ou lucidité. Faisons simplement de Xinsensibilité, de la paralysie, de la catalepsie, de Vextase, phénomènes essentiellement matériels qui se produisent à volonté et dans n’importe quelle condition.
Lorsque ces faits seront passés à l’état de vérités scientifiques, c’est-à-dire lorsqu’ils auront été acceptés par tout le inonde, comme le galvanisme, comme le magnétisme terrestre, alors, seulement, nous devrons marcher en avant. Prenons donc patience, et au lieu de récriminer contre les scep-lif(ueS; contre les aveugles, contre ceux qui font preuve de
mauvais vouloir, qui maiiifcsteiU «ne opposition systématique, allons à leur rencontre, picnotis-les par la main et obligeons-les à coutrôlcr nos expéi'ieiices, à s’assurer i)ai-eux-mômes de l'exactitude dos phénomènes éléraeataires que j’ai signalés plus haut. Attachons-nous surtout à convaincre les gens sérieux, ceux qui ont une position officielle dans le monde, ceux qui sont aptes à comprendre l’importance des faiCa que iious signalons à leur attention. Gardons-nous bien de tenter aucune épreuve magnétique pour saiisfaij'e un simple mouvement de curiosité ; agissons toujours dans un but essentiellement scientifique ; tâchons surtout d’obtenk les sympathies des médecins et des membres de l’Université, ces deux classes d’hommes peuvent beaucoup pour l’avenir du magnétisme. Faisons naître les occasions qui peuvent mettre en évidence les avantages que présente le mesmérisme; offrons notre concours pour les opérations chirui'gicales, pour le traitement des maladies nerveuses, pour toutes les affections qui peuvent être soulagées par les procédés magnétiques. Ne négligeons rien, enfin, pour vulgariser, autant qu’il est en notre pouvoir, la science admirable que nous a léguée Uesmer.
J’ose espérer, Maître, que vous daignerez bien accorder une place à ces lignes dans les colonnes de votre journal.
Veuillez agréer l'expression de mes sentiments respectueux et de mes sympathies les plus vives.
Li d’Abbaod.
INFICENCB SÜB LA CONSUITATION, DUE A LA PRÉSENCE D’UN TÉMOIN MALADE ET DE PIttS EN TRAITEMENT.
(3* Icitro. ) (i)
Monsieur le hai'on,
En ftvril 1859, je fus consulté par un artiste de mes amis,
(1) Voir, pour le» précidentes, 1c» n»’n, 78, 79, du Journal du lUaync-liime.
qui était atteint (l’une aiTection de l'estomac, présentant un caractère très-obscur, l'appareil tligestif fonctionnait mal; cerlains aliments étaient absorbés, d’autres rejetés sans cause bien connue, ou provoquaient une digestion pénible, accompagnée de mucosités remontant dans la bouche; enfirt des symptômes appartenant aux gastralgies clironiques, qu’il importe peu de noter ici, puisque ce n’est pas le tableau delà maladie que je veux exposer.
Les divers traitements auxquels il avait été soumis par son médecin n’ayant pas apporté d'amélioration notable, il me demanda mon avis, et comme mes yeux ne voient pas dans l’estomac de mes clients, j’eus recours au somnambulisme, et je fixai un jour et une heure pour la consultation.
Mon malade fut accompagné par un de ses amis, et tous deux complètement incrédules à la démarche que je conseillais, s'y prêtèrent néanmoins très-volontiers. Arrivés chez M“* Grison et le sommeil une fols déterminé, je fis toucher par le malade la main du médium, et j'attendis la vision interne ou la reproduction de l’état pathologique que je connaissais du reste. Je fus bien surpris en l'entendant énumérer une foule de symptômes qui n’avaient aucune relation avec ceux éprouvés par le malade. Elleaccusait des crachotometts muqueux, continuels, des picotements aux aroygdaleBj une sécrétion stomacale considérable, et un trouble intestinal qui n’était nullement ressenti par le consultant. J'adressai des questions pour remettre sur la voie, soit pur la vision, soit p»r la sensibilité. Les réponses étaient complètement opposées, et nousétionsdéroutès, le malade, la somnambule et moi, lorsque le témoin qui était assis dans le fond de la chambre lit à ua point de l'énumération des symptômes l’observation que lui ressentait les douleurs indiquées, et notre surprise n’eut plus lieu d’êti'e, lorsque la somnambule elle-même reconnut qu'elle n’observait pas celui que nous pensions, que le (luide du témoin venait vers elle en passant sur le consultant, se mëlaitau sien, et produisait chez elle un état pathologique qui, par la combinaison de l’un avec l'autre, était embrouillé, auquel il était impossible de rien eoniprendre et dont je ne pou-
vais démêler de ((uoi servir à l’iiistoire et à la mijiHcatloii du malade.
Or, voici ce qui s’était passé : il était onze heures du matin, et ce jour-là la personne qui nous accompagnait et qui venait de nous gêner avait pris, comme purgatif, une dose du remède de Leroy pour combattre une affection stomacale, caractérisée par une digestion pénible, des crachements glaireux continuels, maladie qui avait son siège dans le même appareil intestinal avec de grandes différences toutefois. Je n’étais pas son médecin, et quand je l'interrogeai, il retrouva des indications en rapport avec celles de M”" Grison ; et ce qui avait empêché une consultation exacte pour lui, c’était la présence de mon citent qui tenait la main da médium. Le purgatif agissait en outre par son fluide, et l’attraction, suivant la somnambule, se faisait sentir davantage d’eile au témoin dont le fluide, traversant l’organisme du consultant, venait provoquer un quiproquo et une obscurité complète jusqu’au moment où j’en découvris la raison. Elle reconnaissait les picotements du gosier, les crachements, et le trouble stomacal amené par le purgatif, symptômes que je ne devais pas ren-contier dans le véritable examen.
Mais il était tard, la consultation s'était prolongée avec fatigue, et, de plus, inutilement. La conviction n’avait gagné ni mon client, ni son ami qui voulait voir le résultat avant de consulter pour son compte. 11 eût fallu recommencer isolément pour chacun d'eux, Je renvoyai l’exploration à un autre jour; et, comme je n’avais obtenu la première fois que des erreurs, je n’ai pu déterminer les personnes qui avaient assisté à un accident qui a été une source de lumière pour moi, à chercher de nouveau du soulagement dans la thérapeutique somnambulique.
La morale de cette observation, c’est que lorsqu'on prend une consultation chez une somnambule, on peut avoir une cause d'erreurs dans la présence îles personnes qui vous accompagnent, si elles ne sont pas en bonne santé, et si en même temps elles sont sous l’influencc d’un traitement aussi récent que celui dont il s’agit ici. Si les consultants avaient
élé seuls, sans un médecin ou un magnétiseur, dont les questions ont provoqué l’aveu du téraohi, ils seraient partis, emportant dans leur esprit une fausse idée non-seulement sur la véracité de la science, mais encore sur la bonne foi de la somuarabiile, et peut-être aussi du médecin.
Que de fois cct accident a dû avoir lieu surtout dans les petites villes, où les clients aiTivent de la campagne avec leurs parents et amis, au noinbre desquels il peut se trouver souvent quelque importun, dont le fluide sourd écrase le cerveau de la voyante, comprime sa lucidité ; ou bien sous l'influence d’un état pathologique analogue ou différent, d’un traitement, ou d'un Huide apporté du lit d'un malade,comme cela m’est arrivé pour l’observation n. 2, qui amène une perturbation dans la sensibilité physique et morale.
L’esprit de doute, d'incrédulité de la part d’un client suffit déjà pour paralyser les moyens d’investigation du médium ; si vous y joignez celui des amis et connaissances du consultant, désireux d’assister au triomphe du magnétisme sur leur opposition quelquefois de bonne foi, quelquefois aussi de parti pris ; si à cette transmission de pensée vient s'ajouter un obstacle involontaire, comme des fluides physiques el des fluides médicamenteux, que doit-il-se passer? quel inextricable dédale de songes creux, d’indications mélangées? en un mot, quelle consultation?
Vous devez penser quel triste résultat sur le client pour le médecin qui est convaincu de la véracité du moyen qu'il emploie, qni se heurte à une pareille complication, prêt au contraire à tirer de cet obstacle un enseignement, une lumière à proclamer. Et enûn, quand, dans cette occasion, les consultants qui vous accompagnent sont des gens d’une intelligence peu développée, qui manifestent l'incrédulité par des paroles et des gestes de dédain, l'émotion gagne davantage le médium, et vous n’êtes plus capables d’en tirer un conseil salutaire.
Heureusement ici j’étais plutôt avec des amis qu’avec des clients. Leur coiifiance en moi était appuyée sur des garanties solides et sur des cures antérieures; je n'éprouvai aucun
dommage de cette cousultalion. Je pus, h des liommf'S intelligents, exposer les faits tels queje les avais reconnus, faire comprendre que l’accidont ùlait involontaire en en moütrant la cause, et par là repousser toute idée de charlatanisme. Mais je ue convainquis pas.
Docteur E. Gérard.
CAISERIES SUR LE MAGNÉTISME.
(SaiteO
Jeunes gens, je vous ai exposé les désagréments du savoir, non point de celui acquis dans les écoles, bien que des bacheliers, des licenciés, des docteurs èssciences meurent p&rfois de misère et de faim, ce qui est le pis des désagréments, mais je vous ai signalé l’inconvénient qu il y avait d’ôtre instruit avant tout le monde de certains mystères ou des lois particulières delà nature. lci,sur un terrain nouveau, on ne devrait rencontrer que des amis, puisque chacun désire, appelle leprogrès; quoique cette soif de connaltrepa-raisse générale, c’est le contraire qui a lieu. Les ennemis d’une vérité nouvelle sontnombreux, opiniâtres,féroces même parfois, et leur résistance va jusqu’à les rendre insensés. Chose bizarre, le mensonge n’oflénse point les mêmes hom-' mes, ils sont ordinairement pour lui cléments et doux : il semble que la vérité a le magique pouvoir de bouleverser l’entendement des savants, si bien que c’est à n’y rien com*' prendre.
La vérité magnétique a rencontré sur son chemin quatre puissants ennemis : le prêtre d’abord, le philosophe ensuite, puis le savant et le médecin. Comme vous le voyez, ce sont des lettrés, des mandarins de première classe, tous décorés de plusieurs boutons. Je ne pai’le point des ignorants, classe nombreuse, parce que,si l'on veut bien s’en donner la peine, on peut parvenir à l'éclairer. Pour le prêtrë, c'est dilTérent,
vous offensez son Dieu, car l.i vérité n’est pas toujours orthodoxe, elle blesse parfois certaines convenances, ou tout au moiu8 clioquu les croyances reçues. Vous aurez donc à compter avec lui el vous le trouverez partout, en Orient, en Occident, aux qualio points cardinaux ; la Providence a voulu qu’il en fût ainsi pour la plus grande gloire de Dieu. Ici soyez circonspcct, ce n’est pas assez de croire en Dieu et d’être convaincu de rimrnortalité de l’àine humaine, si vous voulez enseigner ; on exigera de vous un acte qui torture la vérité cl fasse mentir votre conscience. Mais passons sur ce chapitre, la civilisation exige des concessions, entre autres celle-là même que les Pères de la foi ont indiquée : une restriction mentale.
Vous rencontrerez les i>hilosophes, ceux qu’on appelle les voltairiens. Parmi ceux-ci il y a beaucoup de sots et quelques gens d’esprit} le doute s’est incarné en eu.'c tous. Voici un échantillon de leur langage, à toutes vos assertions ils répondent ceci : Je verrai que je ne croirai pas; ce que vout me racontez est impossible et contraire à la raison; vouipre-nez vosi'êves pour des réalités; ce n'est pointdans lesiécle des lumières que vous êtes ui, et vous nous prenez pour des enfants qu’on endort avec dis contes. N’offrez point de montrer des choses divines à ces hommes pleins d’orgueil et de vanité, votre temps serait perdu. Us vous l'ont dit, vous le savez : « Je verrai que je ne croirai point. » Telle est la maxime des sages de cette catégorie.
Vous vous trouverez en face* des savants, gens pour la plupart respectables ; mais leur l6te est remplie d’idées qui ne sont point les vôtres ; vous parlez une langue qu’ils ne connaissent point, de 1 iroquois sans doute; ils vous regarderont avec étonnement, vous serez bientôt pour ces messieurs une bête curieuse qui manque à la ménagerie du jardin des plantes. Ils vous fermeront la porte au nez, en recommandant à leur ménagèi'C de ne plus ouvrira de pareilsétrangers. Pourtant si vous insistez, si vous parlez du devoir des savants, des bienfaits que vous apportez, de l’utilité de votre découverte, votre persistance sera regardée comme une in-
suUe. (les mvuii/s écriront an r/omrrnemrn/ pom que l’on vous mette une muselière, car vous êtes des flres dangereux (historique).
Vous tombez des nues, n’est-ce-pas, vous êtes décontenancé, vous ne savez pins \ous-même si vous avez révé, si votre raison ne vous a point quittée et si vraimnnt vous ôtes dans votre propre pays, à Paris, dans cette ville qui donne le pas au monde entier et ofi brille de mille clartés le soleil de la science. La fièvre vous prendra, puis votre raison revenue. la vérité n’ayant rien perdu de sa grandeur dans votre esprit, vous vous direz; Qu'allais-je donc faire tUms cette galère?
Jusqu’à présent, jeunes gens, je ne vous ai fait voyager que dans un agréable parterre tout rempli de belles statues représentant des faunes, des satyres, des Bacchus et autres dieux de la fable ; vous y avez aperçu Mercure, le dieu dn trafic, idole de notre épof|ue ¡ tout ce qui enfin devait flatter votre vue et vous donner une haute idée de nos savauts. Qu’avez-vous recueilli? pas même les grandes vérités que cachent les fables.
Mais voici qui va vous réjouir plus encore, je vais pour un instant vous mettre en contact avec nos modernes Esculapes. Le magnétisme étant l'art de guérir sans remèdes la plus grande partie des infirmités humaines, cette persuasion étant entrée dans votre âme par vos propres œuvres, par le témoignage de vos sens, et ceux que vous avez guéris étant justement tes malades que la médecine des écoles avait le plus maltraités, ces malades, abandonnés sur le champ de bataille, vous les avez relevés, consolés, guéris ; pour cela nos Esculapes reconnaissants vont vous ouvrir leurs bras, et, saisis d’une douce émotion, vous allez regretter de ne point vous être adressé d’abord à de pareils philanthropes ! Remerciez-moi, c’est une surprise que je voulais vous ménager. Candides jeunes gens, avez-vous lu notre code ? Connaissez-vous nos lois ? Sachez d’abord que l’art de guérir les maladies, ce don divin que la nature accorde, ne peut s’exercer sans diplôme; sans ce parchemin,fussiez-vous saint Pierre
ou saint Paul, que dis-je, r)i«u liii-raûmc, nos tribunaux peuvent vous condamner à l’amende , à la prison, sans qu'aucuno cles observations que vous vous permettriez de faire l-ûI b moindre v.aleur : la loi est formelle. Vous vous écrieriez que vous fuites le contraire de ce que font les médecins ; que vous ne donnez point de remèdes ; que vous êtes simplement rinslriiment de la nature, et qu’en dehors de la loi et des corps pii\ ili'giés, il y a l’humanité qui vous fait un devoir de venir au secours de votre prochain et de lui tendre la main, si votre main peut le guérir par la vertu que Dieu a mise en elle ; vous vous adresseriez enfin au cœur des juges ¡mais ceux-ci n’obéissent qu’à la loi ; auriez-vous môme guéri plusieurs d’enii'e eux que vous seriez condamnés.
Ah ! je devine votre pensée, vous en appelleriez aux médecins eux-mômes, supposant sans doute qu’ils s’empresseraient de faire réformer cette loi. Quelle erreur de votre jugement ! Sachez donc qu’ils la trouvent beaucoup trop douce, que récemment ils ont fait des démarches près du chef de notre gouvernement pour qu’elles soient aggravées, que sans la sagesse de l’Empereur, qui refusa nettement d’acquiescer à cette barbare et abominable demande, nous serions aujourd'hui regardés comme criminels au premier chef. Ces philanthropes avaient coloré leur supplique ; ils parlaient de leur amour du bien public, des malheurs qu'il fallait prévoir, des abus criants qui résultaient toujours de l'homéopathie et du mngnéthme (1). La vertu s’était réfugiée chez les exposants ; ailleurs tout était charlatanisme et jonglerie : parodiant enfin le langage du renard de la fable, de ce maître en finesse et en ruses, qui dans un piège avait laissé son plus bel ornement, il fallait, sans plus larder, nous couper ce qui nous rend complets afin que nous n’ayons pas ce qui leur manque.
Malmenant, jeunes gens, vous sentez-vous le courage de bravei' tant de gens dont l’intérêt seul semble être le mobile et qui pour cela n’en sont que plus à plaindre? Vous
(1) Nous publierons ikns un numéro prochain une note carieuse.
senlez-Tous assez de foi'ce pour soutenir envers et conire tous la véi-ilé puissante du magnéiisme ? Voulez-vous concourir à son éfaWisscment en vous enrôlant dans cette milice qui niarclie à la conquête du monde , non avec des armes à la main, mais avec un flambeau ? Dans ce cas, venez avec nous.
Baron do Potet.
SOMNAIHIBULISME NATUREL
Nous donnons aujourd’liui une pièce qui était oubliée dans nos cartons ; il y a des détails intéressants qui mérilenl il'ê-tre lus ; ils nous viennent d’ailleurs d’une source d’où la vérité coule, et d’un homme habitué à bien observer.
Baron dd Potet.
Dans le B* e, 2* série du journal, on lisait les eï-cellentes observations de M. Jobard, de Bruxelles, relativement au moyen de guérir le somnambulisme naturel. Ce moyen, c’était la magnétisation pendant !a crise somuam-bulique. 11 est en eiïet facile d’étabJir un rapport avec le somnambule naturel, et dès lors on peut, comme le disait M. Jobard, amener l’individu à la guérison de cet état maladif du système nerveux. La lecture de cet article m’a remis en mémoire un fait analogue pour lequel un de mes amis me consultait au début de ma carrière. J'ai pensé que la communication de ces lettres offrirait de l’intérêt, et je les exhume de mes papiers.
(Docteur Chabpigkon, d'Orléans.)
Théodose Lefrançois était alors élève de l'Écolc polj--technique ; il en sortit ingénieur des mines et fut enlevé quelques années après à raffection de ses amis, Ces letlres dont il s'agit sont de lui.
Je vais te parler d’un phénomène intéressant pour toi, et te demander quelques conseils.
Je ne sais si je t'ai dit qu’à l'école nons couchons dans des salles séparées, renfermant chacune neuf ou dix élèves. Dans mon casernement se trouve, cette année, un jeune homme qui, déjà plusieurs fois pendant la nuit, nous a présenté le spcciacle, aussi curieux que nouveau pour nous, d’un somnambule natni'el. Les accès commencent toujours très-peu après qu’il est couché el durent une demi-lieure ou trois quarts d’heure. D'abord, il s’agita beaucoup dans son ]it; puis des sons inarticulés sortent pressés de sa boucbe, puis enfin il parle très-clairement. Ce sont des choses extravagantes, des pensées d’un autre monde; d'autrefois, au contraire, il est fortement préoccupé par sa passion pour une jeune fille de son pays, passion qu’il nous a dévoilée malgré nos efforts pour le faire taire. Jamais un seul accès n’a lieu sans qu’il ne se figure assister à un combat ; c’est ordinairement à Constantine que se pa^se l’action, el là il fait ou croit fiûre un épouvantable massacre dc Bédouins : en réalité il frappe à coups redoublés sur les murs dans l’angle desquels se trouve son lit ; el je ne puis concevoir comment il n’est pas réveillé par la douleur des meurtrissures qu’il se fait aux mains. (3ne fois il nous a dit : n Nous sommes au spectacle : attention, le ballet va commencer, » puis, au même instant, il se lève, s’accroche à la tringle de son rideau, gambade de la manière la plus grotesque, tourne avec une rapidité effrayante, se laisse quelquefois tomber, et tont cela sans se réveiller. Lorsqu’on le touche, même du bout du doigt, il se plaint, entre en furie, et veut nous tuer tous. Ce qu’il y a de particulier, c’est que quelquefois il nous entend parfailemenl et nous répond ; d’autres fois il est impossible de se faire entendre ; il saisitparfaitement bien le son d’une cloche voisine. Hier soir, un accès très-fort a eu lieu; il a cru qu’il était six heures du matin, il s’est habillé avec une rapidité incroyal)lP, s’est lavé à grande eau,
en se plaignant quelle fût brûlante (c’est loujoiu's l'elîet quelle lui produit), il a pris une cliemisc, l’a uioiiillije, a uu-vcrt la fenêtre, puis l'a étendue peur la séclier : puis, tout à coup, soit par l'iDipressiou de l’air froid, soit par l’elTet des luuiiôres du pont d'Aiisterlitz et des quais, il a été saisi de frayeur, et s’est précipité en arrière, a ôléses habits plus vite encore qu’il ne les avait mis, et s’est recouclié.
Je voudrais bien que tu m’indiquasses, si c'est possible, le moyen de le calmer. Quand on le regarde fixement, on exerce sur lui une certaine influence, la lumière le gôae beaucoup ; nous avons voulu une fois le tenir à deux ; mais nous ne l'aurions pu qu’en lui faisant du mal. II nous voit tous, il tu WH journal sam lumière, enfin il nous prédit deux fois que le 25 janvier il aurait uue esquinancic , qu'il irait à l'infinnerle : j'attends impatiemment ce jour-là.
Orléans, dicetnbre 1831.
Mon cher Lefraoçoia,
Ce que tu m’as écrit m'a fait un double plaisir, car, indépendamment d’un fait scientifique, j'y trouve pour toiet pour ceux qui l’ont observé une rare occasion d’acquérir la conviction de l'existence du magnétisme.
Je ne t’ai donc pas fait illusion en te rapportant ce que j'ai appris de la grandeur de l'homme, eten te montrant ce que beaucoup appelleront compérage.
Réfléchis et prie tes compagnons de réflécliir aussi sur l'absurde opiniâtreté et l’indigoe mauvaise foi des savants de l’époque qui s’acharnent à nier la possibilité des faits que nous avançons et qui, lorsqu’ils les voient, nous taxent d’impos-teiu-s 1 Mais je te l'ai dit, le magnétisme est une grande vérité qui changera un jour la face des sciences.
Dans la circonstance qui nous occupe, il faut te mettre à même d’en profiler, et pour cela, il faut que tu te pénètres bien des principes que j’extrais d’un travail que je prépare.
Pour magnétiser, il faut sans doute des précautions et de rhai)itu(le , mais sur un sujet déjà décomposé par la nature propre, il sufllt (te quelques minutes de passa magnétiques pour établir entre toi et lui un rapport intime, un perfectionnement de lucidité d’autant plus grand que ton moral aura plus de calme, de force, de patience et de concentration.
Tu m’as vu magnétiser, imite-moi, mais prends garde d’opérer devant des gens qui riront et te feront rire ; car ton esprit vacillant diminuera ta puissance, lu ne feras rien ou tu donneras des convulsions. — Ainsi, silence,— calme d’àme,
— concentration parfaite de volonté, pour produire de l’elTet.
Voilà ce qui arrivera : si tu magnétises pendant la crise naturelle, tu le calmeras , il ne t’entendra pas de suite ; continue toujours, demande-lui doucement s’il t'entend, il finira par là ; alors, prudence, ne questionne qu’avec méthode, car tu n'aurais rien de bon. — Parle d’abord de lui, de sa santé, des moyens de le guérir, s’il veut rester longtemps endormi. Questionne sur cette esquioancie, sur les moyens de la prévenir, et sur ceux de la guérir, si on la laisse venir, — ce qu’il faudra faire, —s’il n’y avait pas de danger. Ensuite, pour l’éveiller, c'est de soustraire le fluide que tu auras donné, dégageant les bras par les doigts, le corps par les jambes et de là par les pieds, et la tête en travers longtemps et surtout voulant fermement réveiller.
Il ne faudra pas lui causer de cela éveillé, et si, dans la journée, tu peux le magnétiser, fais-le , il tombera dans le sommeil magnétique. D’ailleurs, il dira quand il faut le faire.
J. Chabpignon.
Paris, janvier 1838.
Tu dois être curieux de connaître les l ésultats de tes conseils, les voici : ils sont tels que (u ne les attends pas, sans doute ; « Tu es trop rietir, dis-tu, je doute que lu réussises. >» Eh bien ! tu t’es trompé , au moins une fois : en effet, deux jours après avoir reçu ta réponse, nous étions tous couchés, et je dormais depuis quelques insiaiils, brsrpie les élèves vin-
rent me réveiller, en me disant qu’un acci^s était commencé depuis un moment, Je me lève imméiiiaiement, jp m'approche du lit, je concentro en moi le plus de volonté possible, je fais quelques passes devant la figure du malade , puis je l’appelle. Succès complet, ilme voit, il me répond,je lui dis d’ètre tranquille, il se calme ; je lui demande ce qu’il faut faire pour prévenir ces accès, il me répond qu'il faut l’empôchcr de se coucher avant que les lumières soient éteintes, qu'il faut le fatiguer le soir, et surtout l'enipêclier de penser k une per-sonnne (il a un amour, et il allait me racoriter tout, il me suppliait de le laisser tout me dire). Alors, je fis rapidement des passes horizontales ; je lui ordonne mentalement de se réveiller : succès inespéré ; il fait un cri, me saisit le bras, et d’une voix qui n’est plus altérée; « Qui est là? Pourquoi es-tu à côté de mon lit, Lefrançois ? que fais-tu? Ah Dieu ! lu m’as donné un coup de marteau sur la tête ! — Non , mon ami, je ne t’ai pas touché, tu commençais à être somnambule, et je t’ai réveillé.— Ah I mais couimeutas-tu fait? tu m’as certainement donné un coup sur la tête. — Non , dors. — U se couche tranquillement, tout le casernement est émerveillé, et je me couche aussi. — Qa’en dis-tu?
Après les succès, les revers. C’était le jour de Noël ; nona étions sortis, et l'un de nous (qui n’était pas moi) était rentré très-lancé. Au moment de se coucher, il va vers /mj , et lui donne de but en blanc une espèce de gifle : je t'ai dit combien il est emporté; il devient furieux, et ordonne àrûre de s’en aller; celui-ci s’obstine, irrite sa colère ; malgré nos cris, il l’excite, il attise le feu, si bien qu’enfin il s’opère une crise épouvantable ; le malheureux saute d’un seul bond par-dessus deux lits, et tombe étendu sur leplancher: il ne nous entendait plus; il était dans son sommeil magnétique; il proférait des hurlements. On le transporte sur son lit, et je le magnétise; mais, soit que je fusse ému par cette scène, soit que l’accès fût trop fort, j’ai beaucoup de mal à le calmer; cependant il œe voit, il m’entend; mais il veut toujours se battre contre l’insolent. Enfiu, au bout de quelque temps, je parviens à changer la direction de ses idées, mais je fais de vains efforts
nom- le révelllpr. 11 me dit, « Tu veuxm’éveiller. mais tu ne pourras pas, je suis lié par îles chaînes fjue tu ne poux rompre : je te suis supérieur-, » et cependant je ne lui avais pas dit que je voulais le réveiller. Enfin je cause avec lui; je lui demande des explirations sur le mot futigncr ; il élude, il me promet de rester tranquille, et nous dormons tous. Le lendemain il ne se souvenait de rien.
Enfin hier à trois heures, il reçoit une lettre d nn individu qui le traite fort mal, relativement & certains bavardages. Toute la journée il est agité ; je lui conseille de ne pas se coucher avant les lumières éteintes; il m’obéit, prend un livre, etnousfaitlalectureàhautevoix. Toutàcoup (jétsis au lil) sa voix s’éteint, il laise tomber le livre, et tombe lui-même;il ne voit, n’entend plus personne; on croitqu’ilaun coup de sang, on le porte sur son lit, on le frotte avec de! eau de Cologne; rien ne fait; il s’indigne contre son individu; enfin j’écarte les élèves, et je le magnétise : alors il se calme, il me conte tout basson affaire ; quand je veux l'en empêcher, il se plaint; puis de temps en lemps il divague, il me prie de le laisser dire des folles pendant un quart d’beure, puis il «ne dit : It Je vois bien que tu veux m’éveiller, mais tu ne pourras pas; tu ris, tiens, je te vois rire, tun’aspasme volonté assez forte. Cependant il me promet d’ètre tranquille, et je m en retourne ; un instant après, il parle haut, je vais près de lui. je lui fais des reproches : alors il me demande pardon, u pleure, me promet de ne plus faire de bruit, et me prie d’aller me coucher. «Tiens, dit-il, prends-moi la main,lesdoigtó entre les doigts ; serre, serre plus fort. » Ah ! Il pousse un cri, se couche et s’endort.
Voilà, mon cher ami, des faits qui tiennent du roman, mais qui sont vrais sur l’honneur...
VARIÉTÉS.
11 y a quelque six mois, il n’était brait dans la haute société de Cuença (république de l’Éqiiatear) que d’un certain comte Zanelti, seigneur napolitain, disait-on, en train de visiter le Nouveau-Monde et dont on disait merveilles. En effet, son esprit, sa tournure et ses imnienscR connaissances en faisment un homme extraordinaii'e; il avait la science de Mesmer, le talent d’Esculape, et pouvait même lire dans l’avenir. C’était une sorte de Cagliostro que cette société hispano-américainesedisputaità son passage, mais le seigneur Zanetti ne se prodiguait pas. Aussi, heureux et fier était dom R... de M... de posséder un pareil personnage à la soirée qu’il donnait le 28 octobre dans sa magnifique villa.
Le riche étranger était donc le héros delà fête, et déjà il avait plusieurs fois excité les bravos des invités par quelques tours de prestidigitation que l’on avat trouvés charmants, lorsqu’il annonça qu’il allait procéder à une grande expérience de somnambulisme sur son valet de chambre, sujet très-lu-cide. Inutile de dire que la curiosité était à son paroxysme I Ayant donc fait réunir tout le monde dans un vaste salon, il se fait apporter tme corbeille de jonc qu'il a vue dans l’office, en prenant un air moitié doctoral et moitié badin : > .Mesdames et messieurs, dit-il, que chacun de vous veuille bien envelopper et déposer dans cette corbeille uo objet quelconque, maître Bob, que je vais faire venir et que j’endormirai en votre présence, vous dira la valeur de chacun d'eux et à qui il appartient, n Or, l’expérience devait être d'autant plus curieuse, que le valet, élranger comme son maître, ne connaissait personne dans la ville, aussi la corbeille, ayant fût le tourdelasociété, revintlittéralementpleinede bijoux précieux; car que mettre en pareille circonstance, sinon un bijou? Le dormeur ne devait-il pas en dire lout haut la valeur? c’était un stimulant.
La corbeille une fois revenue aux mains du magnétiseur, celui-ci fait appeler son valet et lui dit : «Vous allez, maiti-e Boi>, rendre tout à l’heure chacun de ces objets à qui il appartient ; cela vous embaiTasse, n’est-ce pas ?—Moi ! mais ça ne m’embarrasse pas du tout, répond le nouveau personnage en se donnant l’air niais d’un pitre de la foire;peu m’importe à qui cela appartienne, je garde tout pour moi ! « Et ce disant, il prend la corbeille et sort d’un air lourdaud qui égayé les spectateurs. « Eh bien I maroufle ; eh bien ! drôle ; veux-tu venir ici? » Mais Bob n’a garde d’obéir, et son maître de courir après lut, et tout le monde de rire à se tenir les côtes.
Au bout de quelques minutes, pourtant les rires avalent cessé et les spectateurs commençaient à se regarder avec étonnement, car le seigneur Zanetii et son acolyte ne reparaissaient pas ; mais cet étonnement prit de bien autres proportions, lorsque, au moment où l’on allait sortir pour s’en informer, un nègre de la maison apporta ce mot écrit au crayon, et qu’avait jeté en passant celui dont on réclamait la présence : « Mesdames et messieurs, obligé de quitter la ville sur l’heure, j’emporte tous les objets que vous m’avez remis en main, comme souvenir de gens qui m’ont fait un si bienveillant accueil. » Le prétendu comte n’élait qu'un voleur habile qui venait d’opérer une razzia d'or, de perles et de pierreries.
AVIS.
Le bnnquet anniversaira do la uaiuance de Mesmer seia comme de coutume celCbré le 33 mai prochain. Tout geiublo se préparer pour quecetia fêle ne le cède en rien è sos aînées, on parle même d'unu réunion desdl-veriies écoles pour faire qus tou(e division disparaisse et que les msgné-listea no forment qu'au fal‘ceau.
Le numéro prochain donnera sans douto quelques délaüs nouveaux et importants sur CO sujol. Le jury magnétique aura avisé si cotle année il (toit y avoir distribution dc médailles et de récoin penyrs.
BIBLIOGRAPHIE.
Il vient de paraître un peiit roman intéressant inlilulé : Siiuou la Drttidtttt, ou U Sjtiriiudliiuii au ^umsièmB liécle, par M. Ctins»/ ïs L* Ca*vs. Vipiume in-IÎ.Se «ad à lu Librairie paritienm. Le fond de ce roman repose sur des faits de somnambulisme et d'extase.
iet MyitèTU du magnéliimt animal et i» la magie divoilie, ou la Virili tur le metmiriim«, le »omnomiuli»'»« dit magnilique, et pluiieuri pki-nomjnei a((riku« à rindmeMlon dei esprit«, dimontrée par i'Birno-
TIÍHS.
Par U. le D'L. Gisot-Sdiit (de Levroui).
Se vend chez Laiëj place de 1'Ecol»de-UëdeciDe, S3.
GettnMor nit bemcoop d« phiaoinicieB oupiiiiqDM il migi|UM| Diiii iliiu • U •dut,il I • d«jt da fooi ftin piür lamlM Htirui, Toula» le» »pluoioui >>>> née» pirl'tuleor »anual U «oorct d'ob «U«a 0eoal«at| do eceptici»»« Bédical.
ERRATA.
Daod rarlicle extrait de la Mtoia ii*iï»iiulî, fl a'est glissé quelque* fautes qui ocolrlbuent i rendre toute pensée de l'auleurpeu claire.
Page t89, ligne 1'*, I»x.' sympathique, — magniiliqae.
— 8», {>m.-dont ia perpétuation l'élablit.
Page 180, lignes*, Km; eU'ewellenco du magiiéliame de la prière.
— 31*,fiH2.’l'augmentdecalorique.
Page 191, ligne 37*. lins ; oe rassasient.
__32»^ aux vêlements do la mère, & ce qu’ello examlse,
É ce qa'elle manie.
Page t9S, ligne i‘, K>» : ou y ttclia.
— 2S*, Uiit ! Irituie, applique, transmue.
Baron ro POTET, pnpriilaire-gérani.
EXTRAIT DE RQ&ER BACON.
« J’ai lu bien des volumes dans ma vie, et des meilleurs auteurs ; j’ai pourtant trouvé, dans ce qui touche la physique, bien peu de chose à recueillir sur ce qui peut servir à la restauration de la chaleur naturelle, affaiblie par la dissolution de cet humide radical, également naturel, ou accrue par une autre, qui lui est étrangère; il est pourtant bien sùr que des sages ont, tacitement, fait mention de quelques remèdes qui y sont propres, et comparés avec celui qui sort de la mine du noble animal, dans lequel ils affirmiitit qu’il est une vertu assez forte pour restaurer, et, qui plus est, accroître cette même chaleur naturelle. Quant à ce qu’il est, en effet, ils le disent semblable à la jeunesse même, et d'une complexioii également tempérée; et quant aux marques extérieures de ceue complexion tempérée dans les hommes, c’est loi'sque leur teint est composé de blanc et de rouge, et lorsque leur chevelure est d’un blond approchant àtCardent. Si l’on consulta Pline, il vous dit que, lorsque la charnure est modérée, tant en qualité qu'en quantité, quand les songes sont agréables, la physionomie de l'homme est aussi gaie que préve-naatd, et que s’il se retient alors sur ses appétits, U est vraiment modéré. Or, il en est du remède dont il s’agit comme d’une complexion de cette espèce, car sa chaleur est modérée; les vapeurs qu'il exhale, aussi douces que tempérées, sont bienfaisantes pour qui les aspire, d'autant qu’elles tiennent du terroir quilesa produites. D'où il s'ensuit que ce remède, tempéré par lui-mème, qe restaure la chaleur que d’une façon tempérée. Et pourquoi reslaure-t-ellg 7 parce qu'elle part d'une source pure ; car si la personne est malade, il en résulte absolument le contraire.
« Quant aux infiripités d'une brute, souvent contagieuses pour ses semblables, elles s’étendent rarement jusqu'À l’homme« mais l'infirmité de l'homme passeà l'hnpime, aioai que la santé, en partant de la reesembiance des êtres.
Il Apprenez donc, très-gracieux seigneur, que de ceci dérive un grand secret : car (Jauen prétend que toijt ce qui
TonkXIX. — si. — i* — 10 .\lii 18G i. 9
est dissous par quelque chose, doit nécessairement lui être assimilé, ainsi (|ue dans les maladies qui passent de I un à l’autre : telles que la Caiblesse de la vue elles maladies pestilentielles. (ætte môme chose a, de plus, une propriété bien admirable ; car non-seulpmentclle préserve le corpshuni;iin de la corruption, mais les plantes mêmes de la putréfaction, dette chose est rarement trouvée, quoiqu’elle l’ait quelquefois été, mais ne peutl'ôtre aisément par tout le monde ; en place de laquelle le sage n’use des remèdes qui, dans les entrailles de la terre, se trouvent tout préparés, ainsi que de ceux que produit la mer, ce qui est la pierre carrée du noble animal, dont toutes les parties sont préservées de l’infection d’une autre; mais si cette pierre ne peut être acquise, que les autres éléments séparés, divisés, purifiés, soient destinés à son usage.
Or, quand cette chose est telle que sur la jeunesse d’une complexion tempérée, ses effets sont salutaires ; si sa température est meilleure encore, elle produit de plus grands effets ; quelquefois elle se trouve au plus haut degré de la perfection, c’est alors qu’elle a la propriété dont nous parlions tout à l’heure. Ceci diffère des autres remèdes et nourritures qui échauffent et rafraîchissent, après un certain usage tempéré, et qui sont bons pour la vieillesse. Car cette chaleur qui, chez les vieilles gens est ordinairement très-fîdble, acquiert, par son moyen, plus de force et plus de ressort. Si l’on en fait un emplâtre, et qu’on se l’applique sur l’estomac, il rafraîchit cet estomac, même excite un appétit qui fait renaître un vieillard, lui rend une espèce de jeunesse, et même moins de bile aux corps les plus vicieux et les complexions les plus dépravées.
« Plusieurs sages ont peu parlé de cette chose, bien moins d’une antre qui lui ressemble; ainsi que Galien, dans son doquième livre des remèdes simples, et Jean Dahascèhes, dans ses aphorismes; mais il faut observer que Vénus peut détruire, ou tout au moins affaiblir la puissance et la vertu de cette chose. Il est même probable que le fila du prince (1), |t) Fiat
dans son second canon des remèdes simples, en a voulu parler quandildit : Jle$tunccrlainremède,cachép{irlessages, danslii crainte que tim-onlinenl n'offense son crfalcur. 11 y a danscette chose autant de chaleur que dans un jeune homme de la meilleure complexion ; et si j'osais en révéler les propriétés, ce secret, jusqu’ici caché, serait bientôt universellement répandu, car cette chaleur ranime le paralytique, rend la vigueur et la force primitive que nous tenions de la nature, circule dans tous les membres et rajeunit agréablement le vieillard. »
On vient de voir avec quelle précaution les savants d'un autre âge parlaient du merveilleux principe du magnétisme, comme ils dissimulaient son existence, laissant à l'interpré-Ution le soin de le découvrir sous l’enveloppe qu'ils lui donnaient. Celte imE^e vous apprendra, lecteurs, comment on traitait les hommes qui parlaient avec franclûse.
On les brûlailbel et bien, en plein soleil, pour plaire à Dieu et à l’Égiise; car c’était oiïenser Dieu el l’ftglise que de publier ce que les génies liuraains découvraient des mystères de la nature.
Remercions la Providence de nous avoir fait naître dans un temps où l'inquisition a perdu sa puissance.
Baron bu Potet.
CONTROVERSE.
u 90MNAHBDL1SME ET l'hYPNOTISME DEVANT l'iSSTITÜT.
Nous avons eu le plaisir de lire, dans la Revue des Deux-Mondes du 1" février dernier, un article très-intéressant sur le somnambulisme naturel et l’hypnotisme.. L’àuteur, M. A. Maury, membre de l’institut, est le seul savant de nos jours qui ail cru qu’une dissertation sur le magnétisme animal ne serait point déplacée dans une des plus savantes Revues périodiques de l’Europe. Celle dissertaiion, toute judicieuse qu’elle est, laisse voir cependant que l’auteur a rarèment observé les phénomènes de l’électricité vitale. Son article n'étant pas entièrement en faveur de la science dont nous avons l’honneur d’être partisan, nous nous voyons obligé, et cela avec chagrin, de n'adhérer nullement à son opinion. Il est vrai que la question, lantdébattue dn m^nétisme animal est trop ardue pour qu’il soit facile d’en parier sciemment; ■nais lorsqu'un membre de l’institut ose prendre, le premier, pour sujet de ses méditations l’hypnotisme, qui n est autre que le magnétisme animal sousun nom différent, nous n’avons iju’à le remercier de tout noire cfenr, même si son opinion ne f^t encore que flotter, incertaine, entre le doute et la vérité.
M. Maury ne repousse point définitivement cette vérité comme ind^ne d’occuper les études sérietises des gavants, et c'est pour celte raison aussi que nous le félicitons sur son
courage, caí- il aborde fiaiicheinent cette question qui, depuis Mesmer, n’a pas cessé d’être prise en dérision par toutes les sociétés scientifiques de l'Europe, et aussi par beaucoup de personnes prétendument instruites. Si la compétence rigoureuse manque à M. Maury, la faute n’est pas eiclusive-ment à lui ; des raisons graves que les savants seuls connaissent, la fluctuation des opinions sur cette science, l'ont empêché jusqu’aujourd’hui d’en faire son étude favorite.
Les savants ont toujours eu la bizarre manie de ne vouloir point adhérer à l’hypothèse d’une électricité animale, ils l’ont toujours repoussée comme une véritable utopie. .Mais le tort le plus giand qu’on puisse leur reprocher, c’est qu’ils oct mêlé souvent, ce qui n'est point juste, les magnétiseurs consciencieux avec les charlatans qui exploitent le magnétisme, pour un misérable lucre, à buis clos ou sur les tréteaux des foires. Il est vrai alors que, dans les mains impures de ces malheureux, cette science perd toute son auréole divine et devient réellement une jonglerie.
C'est donc du fond d’un vieux coin de l’Asie que nous nous permettons de répondre à l’article de M. Maury. Nous n'avons pas la prétention que notre réponse aura toute la valeur sciebtifique ŸouTûé ; nous avouons que nous possédons bien peu de talent pour oser lutter contre ùn pareil adversaire ; maià lorsqu’il â'âgit de soutenir une vérité à laquèlle nous espérons consacrer tontè notre vie, fussions-nôus mêcne aux antipodes, nous nous ferons toujours un devoir de la défendre et de lui prêter, autant qu’il nous sera possible, Îe concours de nos faibles lumières.
I.
La multiplicité des phénomènes delanattreétant, ou fton, dos manifestations diverses des mêmes principes, n’en prouvent pas moins, lorsqu’ils apparaissent Ostensiblement à nos yeux, que les forces qui agissent en eux nous seront à jamais impénétrables,
Lorsque des hommes, choisis par Dieu, parviennent à pé-
nétrer le mystère il'une des innombrables merveilles de la nature, ils doivent, au nom de riiumanité et dc la science, consacrer leur vie à en prouver l’utilité. Aucun préjugé personnel ou scientifique ne doit les arrêter, car Dieu qui s’entend avec nous, non matériellement, mais spirituellement, veut quelquefois que des pensées vastes et pleines d’avenir viennent traverser notre esprit. Repousser une vérité qui nous vient directement du ciel, sous le puéril prétexte de la crainte du merveilleux, c'est pousser la déraison à sa plus liaute puissance, c’est presque commettre un crime envers l'humanité.
Mais, fatalité inexplicable ! les vérités toutes divines qu'elles sont pénètrent bien lentement dans toutes les intelligences ; à chaque progrès qu'elles font parmi nous, ^les trouvent des esprits prêts à leur opposer dessystèmes ; mais comme ces vérités ootpour apanage la sagesse, ellessaventattendrepatiemment que l'ignorance, les préjugés, les passions, les intérêts matérielegüsparaissent : alors posées à jamais sur des bases inébranlables, elles voient l'humanité tout entière venir brûler de l'encens à leur autel.
n en est ainsi du magnétisme animal. Jamais science n’eut à essuyer plus d'amères déceptions, mais aussi jamais science n'aura une plus éclatante victoire. En vain veut-on prouver son inanité par des arguments sans nombre, en vain la scieuce positive lui lance à la tête le ridicule el le mépris, elle passe calme et pleine de majesté, elle marche dans la voie que Dieu lui a tracée.
II est vrai qu’il n'y a point de fait isolé dans la nature, de fdt en désaccord avec l’ordre général. Une unité merveilleuse qui s'étend jusqu'aux choses les plus infimes de la création, existe, et tout ce qui émane de cette unité doit nécessairement êlre merveilleux. L'univers hii-tnôme est un composé de mystères ; ne vouloir admeltre que les faits dont l'explication peut, plus on moins, être donnée par la science, c’est assigner des bornes à la ruisoii buinainti. Mais comme le cercle oü se meut cette raison ne peut se restreindre, comme elle a
pour domaine l’immensité, elle brise d'une main ferme les entraves que la science positive veut lui opposer.
C.clui ù qui la nature obéit en esclave a voulu de toute éternité que la vie circulât partout. Cette vie qu’on connaît si peu, et pour laquelle des milliers de volumes furent écrits, prend sa source dans cc fluide universel répandu dans l’espace.
Peu de gens sont portés à croire à ce fluide, et leur incrédulité est basée, sans doute, sur des expériences décisives pour prouver que ce ne peut être qu'une franche absurdité. Nous ne voulons point discuter ici la rectitude de leur jugement, nous supposons même, pour un moment, que les expériences que nous avons faites ont pu être incertaines, mais écoutons parler Newion, l’iiomme le plus savant qui ait jamais existé. Son autorité, à ce que nous croyons, ne peut avoir besoin d’aucune espèce de commentaire. Voici ce qu'il dit dans son livre des principes mathématiques :
t Un esprit très-subtil pénètre à travers tous les corps ; fl caché dans leursubstance.ilattire par sa force et son action (1 les particules des corps aux plus grandes distances, et ellei u cohérent lorsqu'elles sont contiguës. C'est par lui que leà !c corps agissent à de grandes distances, tant pouf attirer que a pour repousser les corpuscules voisins. Toutes les sensa-u tions des animaux sont excitées, et leurs membres, quand (i leur volonté l'ordonne, sont mus par des vibrations de cette « substance spiritueuse. »
Un savant moderne, M. Babinet, a plusieurs fois dit dans ses articles insérés dans la lîevtie des Deux-Mondet :
K Tout l’organisme des plantes et des animaux fonctionne » par l’électricité.
« L’électricité est un des effets de ce fluide subtil, uni-« versel, dont la chaleur et la lumière démontrent mathé-u matiquement l'existence.
« Ce fluide constitue lo principe fondamental des êtres.
H L'électricité c’est tout. »
Arago, le grand astronome, avait assez de bon sens pour se laisser abuser par la vne d’une fille électrique. Sans avoir
besoin cependant d’examiner si Angélique CoUin possédait réellement celte étrange faculté, nous pouvons affirmer pourtant que la chose n’est pas du tout impossible.
EnlSâO.lavilleentièredeSniyrnefuttémoin d’unfaitpareil. On se rappelle encoie ces deux jeunes Grecques qui ne pouvaient se trouver un seul moment ensemble sans que tous les objets environnants ne se missent en mouvement- Les laWea sur lesquelles elles s'appuyaient craquaient, se balançaient et, peu après, un mouvement rotatoire sc déclarait, üans ta chambre où ellesi-ecevaientle inonde, curieux d’assister iiun pareil pliénomène, des secousses élecuiques semblalenl partir de tous les coins de l’appartement. Ou conseilla alors à ces deux jeunes filles d’aller en France; elles acceptèrent, car elles étaient pauvres, mais malheureusement l’une d'elles mourut pendant la traversée, et l’autre, ayant perdu ainsi la lien mystérieux qui l’unissait à son amie, fut forcée de retourner en arrière.
Si donc un savant comme Arago s'est laissé abuser, ce qui parait incroyable, une ville entière ne peut être trompée à c« point par deux enfants, qui, à coup sùr, n’avaient jama'ii entendu dire qu’une électricité animale existait pour qu’elles aient pu songer à a’en ser\ ir comme d’un moyen spéculatif.
L'existence de ce fluide étant démontrée mathématiquement, on ne peut objecter que celte force n’entre pour rien clan» la magnétisation. Ce fluide est la eeule cause de tous les phénomènes obtenus, c’est lui qui, à l’éut latent, circule dnns le corps de tout être organisé. Sécrété au dehors par une puissante volonté, U peut influencer des personnes endormies môme. Il a la vertu de changer leur sommeil naturel en uD coma étrange, où on voit paraître tous les phénomènes do l’anesihésie et de la catalepsie. Son appariüon a été même plusieurs fois constatée par des somnambules ; sa couleur est analogue fi celle du fluide électrique. La grande objection qn'on lance à la tète des magnétistes qui ne peuvent pas ob-lenir à volonté tel ou tel phénomène, est injuste.
Plusieurs causes physiques ou morales agissant dans le corps humain peuvent occasionner des répulsions mysté-
rieuses, sans que nous en ayons conscience. C'est cette raison seule qui fait que le magoétisme organique produit souvent (les perturbations analogues à celles que les oragea ma-gni^tiques produisent dans la marche horaire de l'aiguille aimantée.
Les causes donc qui peuvent souventrendre impuissante l'électricité vitale dans notre organisme peuvent être multiples, et si on n'est point parvenu encore à les bien connaître, les inagnétisüuis en cela ne.sont nullement coupables ; les progrès qu’ils l’ont dans cette science vont lentement, car ils sont peu nonkbreux pour lutter contre toutes les diflicultés qu'elle présente, mais la faute est aux corps savants, euï seuls sont coupables, car, s’ils avaient depuis longlfiinps embrassé cette science, ils noüs auraient secondé par leurs lu-mièi'es, et nous aurioDS pu arriver peut-être à obtenir à volonté le somnambulisme , ce phénomène presque surnaturel, le seul capable de nous initier aux mystères de la psychologie.
Le somnambulisme, voilà la pierre de touche, voilà ce que les hommes de science ont toujours négligé. Comment donc des personnes qui ne connaissaient le magnétisrae que par ouï-dire, ou dont le peu d’expériences qu’elles ont faites n’ont pu être que faiblement concluantes, comment, dis-je, ces personnes peuvent-elles être assez compétentes et croire qu’on ait dit le dernier mot sur le somnambulisme naturel ou artificiel!
M. Maury tombe dans une très-grave erreur lorsqu’il veut prouver que les somnambules ne voient pas sans l'intervention de l'organe visuel; il est impossible que cette assertion soit juste, car nous avons mille et mille preuves du contraire.
11 est certain que la compression du nerf optique contre la paroi du trou du fond de l’œil, paralysé momentanément par une cause quelconque, ne peut plus transmettre au cerveau aucune sensation de la lumière externe.
Celte paralysie se communique à tout le cerveau, l’influx neiTeux cessant alors de circuler, l'organe visuel ainsi que
tous les autres sens cessen nie fonctionner. Gomment adopter après cela que les somnambules naturels ou artificiels peuvent avoir la réline impressionnable comme celle des hiboux, des cliauvcs-souris, des rats, pour pouvoir distinguer netlemeiit les objets dans les ténèbres ? Si les somnambules acquéraient cette faculté comme plusieurs personnes atteintes de nyctalopie, alors ils ne verraient point intérieurement ce qui préoccupe leur imagination seulement; lisseraient affectés aussi par tous les objets environnants ; ils verraient, fût-ce même dans des milieux où la lumière est aussi peu in-tenseque possible, ce qui implique contradiction, car aloi's ils seraient réellement réveillés.
Les somnambules, à n’en pas douter, possèdent une vision intérieure et mystérieuse, autrement comment expliquer la vue à distance ou à travers les corps les plus opaques? Nous savons que MM. les membres de l’institut sont bien loin encore de croire à ce phénomène, mais ce n’est pas notre faute. Le fait existe, et on sait, comme dit Broussais, que rien n’est brutalement concluant comme un fait.
Examinons maintenant comment les somnambules perdent momentanément le sentiment de leur individualité.
La corrélation qui existe entre l’âme et le corps cesse d’avoir lieu pour les sens extérieurs ; les nerfs de la volonté, artificiellement endormis, ne transmettent plus au cerveau aucune impression du dehors ; mais la circulation et la res-pira'ion ne cessant pas de fonctionner, il n'y a point aussi de mort véritable : l’âme se sent unie au corps par ce seul lien. N'étant plus alors le jouet de l’imagination et des sens, elle possède la vision suprême, et, pour qu'elle acquière des perceptions exactes, elle fait, comme dit Platon, abstraction du corps etsoumet seule à son examen les objets qu’elle veut connaître.
Il est donc matériellement impossible que le moi de la veille, agissant par les sens extérieurs, se rappelle ce que le principe divin qui nous anime a puprèvoir et connaître à l’état de somnambulisme; il y a réellement onbli complet, car l’existence matérielle et l’existence spirituelle de t’honimp,
oui unies qu'elles peuvent être, n’ont pas moins entre elles liiiliui. Ainsi, après la mort, l'àme, qui s’aiTranchit tout à fait de ses liens terrestres, ne perd nullement le sentiment de son m-jividualité, car, si elle le perdait, elle serait anéantie.
II.
La vision à travers les corps opaques, l’intuition thérapeutique, la prévision des remèdes, passent encore pour de pures chimères, cependant ces faits, adoptés aujourd’lmi par un grand nombre depersonnes, ont été observés par tous les peuples. Hippocrate, le coryphée de la science médicale, a, bien avant nous, résumé les prescriptions des smninlores ou somnambules du temple d’Esculape à Epidaure.
Chez les Indiens, les Égyptiens, ainsi que cbez toutes les nations de l’antiquité, la magie ou science occulte était basée sur le magnétisme animal. Elle ne faisait point alors paitie, comme aujourd'hui, du domaine public i les hiérophantes et les philosophes seuls étaient initiés à ses mystères.
De nos jours, les amis de la sagesse se sont fourvoyés dans des systèmes qui ont pour hase et pour idole le matérialisme ; la plupart même, par des formules ab irato, rejettent, d’un coup de plume, tous les phénomènes du magnétisme dans le domaine de l’absurde.
On convient généralement cependant que les byslériques, les épileptiques, les aliénés peuvent prédire leurs accès, et que les animaux possèdent aussi le même instinct ; mais que peut avoir de commun la surexcitation d’un sens avec cette intuition vraiment miraculeuse des somnambules? Veut-on par cela que nous soyons de véritables machines, fatalement destinées ici-bas à traîner notre misérable existence, sans que le rayon divin qui constitue notre être, n’intervienne jamais seul, etparlui-même, pournous soulager dans nossouffraDces et dans nos malheurs ?
Après avoir nié, à priori, les principaux phénomènes du magnéiisme, et n’avoir accepté que ceux qui ont du rapport
avec toutes les affections épilepliformes, les savants de nos jours veulent le dépouiller tout à fait le son caractère merveilleux.
La jnéteithisie ou transposition des sens est nDÎse au nombre des faits incertains et illusoires. Cette action mystérieuse qui transpose Jes sens en d’autres parties du corps a soulevé souvent bien des objections; mais que peuvent les jugements des hommes contre l’évlUetice des faits ?
11 y a peu de magnétistes aujourd’hui qui n’aient pas été témoins de ce phénomène. Plusieurs savants mêmes, en dehors du magnétisme, ont constaté le fait. Il nepeut y avoir là aucune hypérestiésie des sens, car il arrive souvent que des somnambules auxquels on adresse une question ne perçoivent plus auctm son par le moyen du canal auditif, tandis que, si cette même question est faite tout près d'une autre partie de leur corps, ceux-ci répondent sans aucune difficulté.
Venons maintenant à la soi-disant nouvelle découverte de l’hypnotisme, et voyons si, comme le déclare M. Tlgri, dans sa note adressée récemment à l'Académie, les procédés mis en usage par les magnétiseurs ont les mêmes effets que l’hypnotisation. Si cela est ainsi, le magnétisme comme l’hypnotisme aura besoin, pour produire uu phénomène quelconque, qu'une hypérémie ou pléthore du cen’eau se déclare sans l'intervention du fluide vital, et, pour arriver à ce résultat, il sera strictement nécessaire d’avoir la foi pour être influencé. Toutes ces assertions ne prouvent que le peu d’observation de-ceux qui ne font que côtoyer le magnétisme î mais, comme nons l’avons déjà dit, lorsqu on peut jeter une personne endormie dans le sommeil magnétique, lorsqu’on peutobtenirsur cette mêmepersonne tons les phénomènes d&lacatalepsie et de l'insensibilité sans qu’on aitbesoin de lui commander la fixation du regard sur un point quelconque, ou de Ini placer entre les deux yeux un objet brillant, on est naturellement porté à croire qu’une sécrétion invisible du fluide électrique s’opère par les doigts du magnétiseur, et que ce fluide seul a le pouvoir d’opérer toutes ces merveilles.
Depuis donc que l'hypnotisme commence à être en faveur parmi les corps savants, ilepuis que l'Académie, par une contradiction vraiment étrange, a adopté le magnétisme sous un nom grecdiiïéi'ent, depuis lors, on ne cloute plus que l’anesthésie ou paralysie des sens peut êlre produite, comme par miracle, par une simple concentration de l'organe visuel sur un objet quelconque. Cependant, avant l'expérience décisive dü docteur Broca, la faculté de médecine aurait peut-être envoyé aux petites maisons celui qtii serait venu lui annoncer qu’un objet métallique, une lame d’acier, par exemple, placée à quelques centimètres loin des yetix, peut provoquer facilement un sommeil léthargique, suivi d’une paralysie complète des sens.
Le phénomène de l'insensibilité provoquée par lemagnétisme animal, bien constaté aujourd'hui par l’hypnotisation, prouve d’une manière certaine la supériorité de l'électricité vitale sur tous les anesthésiques, qut n’ont jamais en l'avantage de l’innocuité. Le magnétisme, en paralysant les sens, ne cesse cependant pas, en pénétrant dans notre oi^anisme, de vivifier, de donner du ton aux parties malades, tandis que le patient auquel on fait respirer de l’amylène ou de l'éther sulfurique, risque de perdre la vie.
Si, par l'inhalation des anesthésiques, des personnes sont tombées dans une sorle d'épilepsie, si pour porter du soulagement à ces personnes, on a eu recours à des moyens souvent plus pernicieux, je ne sache pas qu’aucune niïection épileptiforme soit jamais arrivée sous l’influence de l'action magnétique, sans qu’elle n’ait rendu à l’instant le caloie et le bien-être.
Lorsque l'homme plongé dans la méditation voit, comme à travers un mirage, toutes les merveilles de la création, lorsque son intelligence tâche de pénétrer un des innombrables mystères qui accablent sa raison, ne pouvant y parvenir par les sens, il dit ii son Ame : Toi, parcelle de la Divinité, vole vers l'immensité, cherche, et viens jeter sur mon cn-ur un baume régénérateur. Ohl savants, vous le savez bien; nos sens nous trompent, car ils sont imparfaits: ne négligez
doDC point la |)lu3 belle partie de notre être, étudiez-3a dans le somnambulisme, et elle vous dira, pent-étre, l'énigme de la vie. Ne vous faites pas illusion que les adeptes du magnétismes ont l'esprit ]ieu critique, au conlrairc, il faut les plaindre, car ils paiscnt leur vie à prom er les vérités de la plus étonnante des vérités, la seule qui puisse nous vappro cher de Dieu. Venez donc à nous, ou laissez-nous plutôt venir nous-mêmes vous soumettre toutes nos expériences^ tous nos vœui et toutes nos espérances, alors le magnétisme, posé sur des bases inébranlables, n’aura plus qu'à illuminer le monde.
E. M. llossv.
CORRESPONDANCE.
FAITS ET EXPÉMENCtS.
Monsieur le baron,
11 y a environ deux ans que le hasard fit tomber entre mes mains un volume de M. Ricard, sur le magnétisme auiinal, dont la lecture m’inspira le plus vif désir d’être initié à cette science, à ses prodiges. Ce désir augmenta bientôt quand j’eus pris connaissance du journal que vous dirigez si dignement et qui répand une si vive lumière sur îes ténèbres au milieu desquelles vit l’humanité. Je me mis donc avec ardeur et sans jamais avoir été témoin d’aucune expérience magnétique, à la pratique de la sublime science de Mesmer. A mesure que j’expérimentais, je me convainques davantage delà vérité et de l'importance de la découverte de cet homme immortel ; mais mon eiiibarras n’était pas moindre que ma surprise, car bon nombre de phénomènes que je produisais n'étaient point conformes à ceux que mentionnaient les auteurs que j’avais
luti. Permeltez-Hioi, monsieurle baron, de vous présenter rex|>osition, un peu décousue et prolixe pour mettre plus d’exactitude dans mou récit, de mes diverses expériences magnétiques.
Un jeuiie homme, R. C.,âgé de seize ans, fut le premier sur lequel j’essayai l'action du fluide magnétique. Après cinq magnétisations, il tomba dans un profond coma au sortir duquel il ne se rappelait presque rien de ce qui s’y était passé. Avec le nombre des magnétisations, sa sensibilité augmenta et, k la trentième, l'intention exprimée par un regard vif suffisait pour le plonger dans l’état magnétique, durant lequel ce jeune homme marchait, courait et parlait comme s’il avait été éveillé. Rappelé à son état ordinaire, par le même procédé, quoiqu'il eût les yeux fermés, il ne conservait plus aucun souvenir de ce qu’il avait fait ou dit. Dans l’état magnétique, ce jeune homme pouvait répondre à toutes les personnes qui voulaient lier conversation avec lui sans qu’il fût nécessaire de le mettre en contact avec elles ; mais, durant plus de soixante magnétisations, il ne manifesta aucune clairvoyance, en aorte que ponr un profane cet état semblait plus propre à exciter l'incrédulité, éveiller des doutes qu'à convaincre ; mais, pour moi, ainsi que pour les personnes qui ont de l'expérience en magnétisme, l'influence magnétique n'était point douteuse : l'oubli absolu au réveil du temps qui s'était écoulé en était une preuve d'une part, et de l’autre k possibilité de provoquer à volonté, sur quelque partie du corps que ce fût, la paralysie ou l’insensibilité.
Mon influence sur ce jeune homme augmenta à ce point que dans la suite il ne ressentit plus, étant éveillé, les souffrances qu’il accusait dans le commencement de ces expériences, quand il était démagnétisé, et dont il eût infailliblement souffert, si je ne l'avais rendu insensible.
Plus tard, il se magnétisait avec mon consentement quand et partout où il voulait.
Il m’est arrivé souvent d’oublier de le magnétiser et de le laisser dans cet état anormal pendant deux ou trois jours ; mais comme, dans ce cas, il ne présentait aucune différence
appréciable avec son état habituel (il avait ses yeux ouverts et les mouvait comme s'il eût été éveillé), ma responsabilité ne me paraissait courir aucun risque ; on voit par là que ce jeune homme aunait pu rester plusieurs jours dans l’état magnétique, et que si j'eusse voulu qu'il ne se souvînt tle rien, il n’aurait point eu conscience du temps qu'il aurait ainsi vécu.
L'idée me vint un jour de savoir si l’insensibilité provoquée par le magnétisme résisterait aux courants éIectro>iiiagnéti> ques. J'insensibilisai les bi'as du jeune homme et lui donnai à temps les deux conducteurs d’une machioe électrique ■, il ressentit dç très-faibles sensations, mais dès que ses bras furent remis à l’état normal, il sentit alors très-vivement l’action des courants qui les avaient traversés ; cette expérience m’a démontré que l’insensibilité magnétique ne résiste pas eutièrement aux courants électriques (1).
J'ai obtenu sur ce même jeune homme, et avec la plus grande facilité, la transposition de l’ou'ie. A ma volonté, il entendait parle pied, la main, etc..., et pour prouver que le déplacement de ce sens était réel, je m’approchais de son oreille et poussais un cri brusque et inattendu, observant s’il restait immobile ou s'il ne donnait aucun signe d’audition par l'oreille, puis je cherchais, en parlant à voix basse, à découvrir le point où ce sens s'était réfugié : ces deux épreuves, dont l'une est comme la contre-épreuve de l’autre, rendaient évidente la transposition de l'ouïe.
J'ai magnétisé ce jeune homme à distance et à travers les
(1) Celle conséquence, juste tout au plus pour ce cas-ci, siVinsensibi-lité a été rendue aussi profonde que possible, ne saurait £ire généralisée tans erreur ; et si l'auteur avait renouvelé cette eipérienee «ur d'autres suj«l*, il aurait cerlainetnent modirié sa croyance à cet égard. Mais il rapporte un fait bien curieux, si nutre traduction est exacte, c’est celui de la sensation qu'éprouve son sujet quand l'inEensilidité est détruite et qu'il n'est plus d'ailleurs en communication avec la mai:hine clecirique. Des courants électriques, ressrntisà peine pendant l'insensibilité, séjournant dans l'organisation pour se faire sentir plus tard avec beaucoup d'intensité, présentent un phénomène inaccoutumé et sur lequel l'auteur aurait dû s'appesantir. {/foie àf la rédaclton ]
corps opaques, sans qu'il en eût été prévenu. Pour faire cBUe expérience, uie concentrantforlement, je dirigeais sur lui, et avec énergie, mon inlention. Il était instantanément saisi, assez vivement parfois, pour tomber à terre; il ne s’est néaii-muiiis jamais fait de mat.
En appliquant ma main sur sa tête, j’éveillais en lui des sentiments correspondant aux divers organes cérébraux que j’influençais. Était-ce, par exemple, l’organe de Yamativité (nomenclature de Gall), ou celui de la ginérulivité (d’après Cubi), il donnait aussitôt des preuves non équiyoques d,e l’eïcitation que j’avais voulu produire; si, au contraire, je voulais éveiller tes sentiments religieux, il entrait bientôt dans le plus profond recueillement. On peut conclure de là que te magnétisme et la phrénotogie se complètent l'un par l’aulre (1).
Ce jeune homme est actuellement d'une extrême sensibilité magnétique. A ma volonté, Use voit planant dans les régions élevées de l'espace et conversant dvecles esprits, etc... Je lui Cs croire un jour qu’il était mourant : bientôt sa tête se pencha et lui-mème tomba à terre ; la décoloration de son visage, sa tristesse, tout offrait les signes d’uoe mort prochaine ; l’écume blanchâtre qui monta à sa bouche, son immobilité enfin, annonçaient le moment fatal. Quand je vis apparaitre cette écume, j'avoue que je fus épouvanté, et je me hâtai de le rappeler promptement à l'état normal. Je le démagnétisai donc avec le plus grand soin et lui demandai ce que cette expérience avait produit en lui. lime répondit qu’il n’aurait réellement pas tardé à mourir et m'engagea â ne plus renouveler mon essai si je ne voulais me créer des regrets.
Le jeune R. S., âgé de quatorze ans, fut le second sujet sur lequel je poursuivis mes expériences. 11 m’offrit presque tous les mêmes phénomènes que le précédent, avec cette différence qu'il jouissait d'une lucidité moyenne. Les yeux fer-
(0 Nous recommandons à l'attention do noire honorable correspondant un article de M. Ch. Piireyra sur Je Tphrénolo-magnclisme, qui a paru dans le numéro du janvier IKRO, pafrr 21 rt wiiv.inte».
[Sotede larédaciiou.)
més, il marchait très-bien sans se heurter nulle part ; il devinait la pensée des diverses personues qui l’entouraient, et, mis en contact avecl’une d’entre elles, il en révélait le caractère le plus souvent avec une extrême exactitude.
Quand je magnétisais quelqu’un, il m’avertissait, toujours les yeux fermés et sans avoir besoin de le toucher, des diverses phases que traversait le patient ; c’est assez dire qn’il m’annonçait le moment où la magnétisation devenait sufll-sante. A la question comment il voyait, il répondait : — par la pensée.
Il me donna dans l'état magnétique quelques conseils dont j’ai pu toujours apprécier la bonté : celui-ci entre autres, que, quand je magnétisais, je ne devais jamais demander au patient s'il dormait (ainsi que le veulent quelques auteurs), parce qu’il me répondrait presque toujours que non, car être endormi ou magnétisé ne sont pas même chose ; je ne devais pas non plus dans les premières magnétisatioas demander au sujet s’il était magnétisé, sa réponse devant aussi être négative daos le plus grand nombre de cas, car il en est bien peu, disait-il, qui, tombant pour la première fois dans cet état, aient une entière conscience de leur situation ; c’est au magnétiseur à reconnaître à certains signes si la magnétisation est sufGsante.
Ce jeune somnambule magnétisait lui-mème et les yeux fermés avec l’habileté du magnétiseur le plus expérimenté.
Voici ce que in’a offert de plus remarquable un autre jeune homme del’àgede treize ans : Écrivant un jour, en somnambulisme , une petite relation qu’il devait me laisser comme souvenir, il me pria de lui démagnétiser un peu les yeux qui lui faisaient mal ; dans ce but, j'y souillai légèrement dessus, aussitôt il les ouvrit démesurément et se mit à contempler, avec le regard et le sourire de la démence, le papier qu’il tenait devant lui, en prononçant quelques paroles confuses dont je ne pus saisir le sens : j'avoue que ce changement si étrange me surprit vivement et me remplit de crainte. Après l’avoir prié à deux ou trois reprises de me dire pourquoi il était ainsi, et pourquoi il ne continuait pas à écrire, il me ré-
pondit (avec la môme physionomie) : «Je suis dans tui état qui n’est ni l'état magnétique , ni l’état natnrel ou de veille, mais dans un étatparticiilier, «kj » Je cnmpi-is
alors que mon souffle l’avait à demi réveillé, et d’un regard je le fts retomber en somnambulisme. Le questionnant alors sur l’état précédent, il me recommanda de le démagnétiser une .autre fois avec plus d’attention, parce que l’état dans le-quel il était entré n’était pas sans danger.
Vous avez désiré, monsieur le barou , que je vous fisse le récit des divers phénomènes magnétiques que j’ai obtenus i si ceux que je vous adresse vous intéressent, quoiqu’écrits par «ne plume peu exercée, je me ferai un plaisir de vous en communiquer d'autres, parmi lesquels se trouveront quelques faits transcendants.
José serra é Iglesias.
CAtSE d'erreur provenant DE LA CONSULTATION A L’aIDE d’une mèche de cheveux d'une personne soumise a un
TRAITEMENT PROLONGÉ PAR LES NARCOTIQDES.
(4* lullrc.) (1)
Monsieur le baron.
En 1850, j’eus l’occasion de voir une malade âgée de cinquante-deux ans, alors traitée par deux autres médecins de la ville, et qui depuis trente-six ans avaient épuisé toutes les ressources de l'art. Elle avait dans sa seizième année, à une époque critique, éprouvé une frayeur extrême ; saisie par un idiot, elle avait failli être violée, et dès ce moment elle avait été prise d’une affection nerveuse qui dérouta tous les traitements, toutes les ordonnances des nombreux médecins qui la visitèrent. Une agitation presque perpétuelle, une insomnie de la plupart des nuits, des mou-
(1) Voir, pour les précédenles, l«a 78, T9 etSO Ou Journal du
Magnéliimt.
vements dans les membres, un besoin de marcher qui lui fait faire de longues courses, et qui la pousse sans cesse en avant, comme une personne qui serait toujoure sous l’influence de la peur, et d’une menace ; et avec cela, l'iinpossi-biiilé (le travailler, de subvenir à ses besoins, tel e« à peu |)rès le lableau des conséquences d’un accès de frayeur subit, et de la maladie dont je recueillis les détails. Celte dame est d’autant plus affligée qu’elle est pauvre el qu'elle n’a été souteDue dans sa malheureuse existence que par la ciiarité publique. Une des personnes secourables qui lui venaient en aide m’en parla un jour, et me procura l’occasion de la voir, el d’observer cette maladie complètement inconnue dans la science, et dont la cause, quoiqoe déterminée, ne peut faire apprécier les altérations pathologique. Le traitement qui lui procurait alors un peu de repos consistait dans des potions opiacées ou du laudanum. L’habilude avait usé le médicament, et à cette époque elle prenait cette liqueur k la dose de quarante gouttes environ chaque jour. Comme je m’occupais de somnambulisme et de recherches sur les maladies cérébrales, je demandai une mèche de cheveux, que cette dame enveloppa dans du papier blanc, selon l’usage, pour m’enoccuperà mon loisir. Huitjoursaprès,jeremiscettemèche à M“* Grison pendant une séance d'hypnotisme, et j’attendis la détermination des symptômes el la copie télégraphique de la maladie. Mais quel fut mon étonnement, lorsque, au lieu de voir accuser les phénomènes de surexcitation, de besoin de marcher, d’aller, de venir, comme cela devait être, je vis M“* Grison tomber dans un état de torpeur auquel succéda un sommeil profond, un abattement physique et rooi'al. A peine pus-je en tirer quelques paroles pour répondre à mes observations, où je lui représentais que ce n’étaieutpas là les symptômes de la maladie, et qu'elle se trompait. Puis, survinrent des nausées et un malaise général auquel je ne comprenais rien.
A cet instant, je me rappelai qne la malade dont j’avais apporté les cheveux subissait un traitement de longue date par les narcotiques, et je constatai dans l’état de M'"' Grison,
dans ses indications, tous les phénomènes de l’infoxication par l'opium, tous les symptômes que détermine l’emploi, et jn dirai presque l’abus du laudanum. Je fis remarquer aloi-8 à M"" Grison la cause de la perturbation qu’elle reconnut aussitôt, et je la priai dc chasser de son économie le (liiidc appartenant i la médication ; j’eidai par des passes longues sur Je corps et les membres à cette élimination, et je
1 invitai à rechercher dans la mèche de cheveux le fluide pathologique, qu’elle retrouva sans peine et à l'aide duquel elle me fit bientôt le tableau exact de la maladie, avec les indications sur le point du cerveau qui était aliéré, et dont le jeu dérangé et mal régularisé déterminait l'ensemble de cette affection incurable.
Ainsi vous voyez, monsieur le baron, quel enseignement j’ai tiré de cet accident, auquel j’ai heureusement assisté seul, et qui, s’il avait eu lieu en présence du client abandonné à son propre interrogatoire, aurait fait douter de la lucidité. J’ai signalé, dans des observations précédentes, la perturbation apportée par la présence d’un témoin malade, qui s’était purgé le matin même, et l’influence de la médication d’un malade que je venais de visiter. Ici c’est la même chose : c’est toujours au fluide qu’il faut rapporter la complication.
Je viens consulter une somnambule ; j’emploie les moyens oi-dinaires, connus de tout le monde, conseillés par tous les magnétistes, pour mettre le malade en rapport: la mèche de cheveux coupée et enveloppée par la malade. Je remets au médium celte mèche qui est restée huit jours dans mon porte-monnaie, elj'ai, au lieu du cortège de symptôtnes qu« j’ai droit d’attendre, l'énumération de l'empoisonnement par un traitement prolongé au delà desbomes ordinaires : le fluid« du médicament (et je prouverai ailleurs que les médicaments n’agissent que par leur fluide ou plutôt par le fluide universel modifié à leur contact), le fluide opiacé s'est conservé dans les cheveui, s’y est maintenu même quelques jours, et a déterminé, en dépit du fluide pathologique qui le doublait, des symptômes complètement opposét à ceux que la malade ressentait. Il en sera évidemment de même lorsque vous con-
sulterez pour des individus actuellement soumis à des traile-inents lents, tels que la strychnine, la liqueur arsenicale de Fowler, les préparations merciirielles, etc., produits vénéneux plus ou moins actifs. C’est par le même mécanisme que certains somnambules savent vous dire que le malade suit un traitement qui lui fait éprouver telle ou telle amélioration, telle ou telle aggravation, et quelquefois avec des détails qui sont inaperçus du malade lui-mêine.
De cette observation, je tire les conclusions suivantes : Lorsqu’on va consulter une sotnnambule de l’ordre de madame Grison, pourun état pathologique quelconque, il serait bon :
1* Que le malade fût vierge de tout traitement actuel, surtout violent : je dirai même de tout traitement de longue durée, antérieur, par certaines préparations dont l’élimination de l’organisme est lente, et je ferai connaître , dans un autre chapitre, un accident occasionné hors du somnambulisme.
2» Que le consultant fût médecin ou accompagné d’un médecin magnétiseur. Un autre qu’un homme de cette profession peut-il être au courant de tous le$ accidents déterminés par une maladie, des circonstances concomitantes, des maladies compliquant quelquefois celle qui est apparue en dernier lieu, et qu’on croit devoir considérer à tort ou à raison, comme la plus grave, tandis qu’il est bon de connaître le développement d’une aiïection antérieure pour apprécier la marche de la plus récente ?
Qu’il connût les traitements actuels et antérieurs à la consultation.
A* Qu’il examinât si ce traitement prolongé a pu déterminer une intoxicaüon lente.
ô‘ Que, dans le cas où il sentirait l'influence d’un traitement ou d’ua médicament de longue date , il en avertît la somnambule, et cherchât à la débarrasser d'un fluide nuisible, et à ramener la consultation sur son véritable terrain.
6° Qu’il eût connaissance de la jirofession du malade, qtii peut être également un obstacle.
Si j'avnis eu les climnx d’uti artisan qui respire habituel-
lement des vapeurs d’essence de téi'ébenthine, ou de sulfure de carbone, comme les ouvrière employés à la manipulalioa du caoutchouc, n’aurais-je pas pu rencontrer les symptômes des névroses auxquelles ces produits donnent parfois naissance? Si j’avais présenté ceux d'un peintre exposé aux émanations (te la céruse, et désirant consulter |>our une aiTection pulmonaire, n’aurais-je pas d’abord l’intoxication saturnine sans avoir la véritable maladie ? Cela pourrait ótre avantageux dans certains cas pour mettre en lumière les causes indéterminées et inconnues d'un état pathologique obscur; mais il faut en tenir compte en cas d’obstacle.
7° Un point que je recommande aux magnétiseurs et aux médecins qui ont à leur disposition des somnambules, c'est de ne jamais se charger d’une consultation en acceptant des cheveux sans savoir à qui ils appartiennent, à quel sexe , à quelle grande division de maladies, etc., il va avoir à fiûre.
11 est vrai que, sans ces conditions, si la consultation est exacte, il y a plus de gloire, plus de triomphe pour le magnétiseur et la somnambule ; mais ces idées sont un faible mobile pour l'homme consciencieux qui veut donner des soins à un malade selon la vérité, et avec tous les renseignements que Dieu lui permet d’obtenir, et à côté d’une petite vanité passagère, que ne l'isque-t-il pas? sa réputation, le doute de sa bonne foi; celam’est arrivé dans ma pratique chaque Jour, et bien à tort. Dans le cas que je consigne, si j'avais accepté dans de pareilles conditions, j’aurais répondu en renvoyant la consultation laudanisée, et je laisse à penser l'opinion qu'on aurait eue de mon observation et de ma méthode.—En exaltant la nécessité de la présence d'un médecin à la consultation faite par lui et pour ses malades, je suis loin de prétendre qu’un simple particulier ne puisse avoir une bonne consultation, livré à lui-même. 11 est possible qu'en face d’un de ces docteurs imbus des doctrines matérialistes de l’école actuelle, incrédules et de plus ignares sur les premières lois du magnétisme, Je somnambule soit troublé, et que des influences mor.iles, mèléf"« à d’autres causes pliysi-
ques, deviennent des obstacles de la part de celui qui serait appelé k venir en aide aux connaissances du médium.
Je ne dis pas non plus que ces accidents se développeront chez tous les somnambules poui les cas que j'ai déjà signalés ; c’est aux praticiens à observer afin de prévenir les reproches adressés aux consultations magnétiques et somnambuliques- Je dis ce que j'ai vu. Que le lecteur en fasse son profit.
D' E. Gérard.
SPIRITUALISME
LES ESPRITS, DANS CERTAINS CAS, PEDVERT-ILS VÎRITABLEUENT NOOS APPAEAlTRE, 00, AO MOINS, ENTRER COM.MUNICA-TION AVEC NOUS?
Cent qni ont pu lire ce qoe nous avons éirit au ffujet des Esprits, ont vu que, si nous n’en rejetons point l’existence. nous répugnons beaucoup, du moins, à admettre leur intervention dans les choses d’ict-bas. Nous ne rejetons donc point o» que nons avons dit plusieurs fois, et nous nous contenterons d’assurer le Iscteur que, loin de revenir sur notre manière de voir, nous pefsnstODS plus qné jiMiais, àu iontraire, à repousser oe qui nous paraît indigne d’une attention sérieuse.
Cependant, comme nous de somihespAè plusicrfaiHible en cette matière qu’en aucune autre, et que, par conséquent, nous pourrions nous tromper, malgré les preuves aSsez logiques,ilnous semble, que nous avons fournies contre cette doc-^iae qui, nous en demandons pardon à ses défenseurs, nous atoujours paru excessivement fragile, nous recueillons tous les faits de ce genre qui parviennent à notre connaissance, pour les soumettre à ceux qui sauront peut-être en tirer un meilleur parti que nous, et qui, s’ils ne se rebutent pas, finiront peut-être aussi pal- dissiper les ténèbres dans lesquelles nous sommes à peu près tous plongés. Nous le leur souhaitons bien siocèrement.
Voyons donc maintenant si le fait que nous allons rôlater, et qui nous aété communiqué par une personne digne de foi, pourra servir à élucider taot soit peu la question, àu point de vue des spiritualistes, dans la balance desquels il ne peut manquer d'ètre d’un certain poids.
Il s’agit de l’iniervenlion successive de deux Esprits, introduits dans une table (1).
Une dame fort instruite et s'occupant beaucoup de métaphysique écrivait un jour sous la dictée de son ange gardien qui, à l’aide d’une petite table, répondait aux questions les plus arduesqu’elle lui posait (2). Cependant, cette dame venant à l’interroger sur un certain point de théologie, il déclina aussitôt sa compétence, et appela un autre Esprhj qui, assura-t-il, répondrait parfaitement à toutes les questions qu’on lui ferait sur cette matière.
Ce second Esprit vint donc remplacer le premier, et montra le plus grand savoir en théologie.
Interrogé ensuite sur ce qu’il avait été ici-bas, il s* nomm* et répondit :
(I Après avoir achevé mes études à Erlangen, je fus envoyé à Halle, où je reçus les ordres. Là, m’étant bientôt fait remarquer comme prédicateur, on me donna une place, et je restai dans cette ville jusqu’à ma mort, qui arriva peu de temps après ma réformation. »
L’Esprit n’ayant pas voulu en éire davantage sur ce qui le concernait, on lui posad’autres questions. ,
Il parla encore pendant près d’un quart d’heure, et dit des choses tellement étonnantes, qu’on s'intéressa vivement i lui, et qu’on voulut savoir ensuite s'il avait, en effet, vécu parmi nous.
(1) Quant au phénomène dit d« a6iri lournantei, bous en av«j déjà assez parlé pour ne pas croire nécessaire d'y revenir ici.
(2) Nous possédons une copie exacte Je la plupart de ces réponses, qui De nous ont ceriainemonl point converti à la doctrine des Efprils, mais qui n'en sont pas moins dignes d'iutérit pour nous, car «lies semblent corroborer les explications que nous avons données dans le temps de cet étonnant phénomène.
Mais comment s’y prendre pour y parvenir? La dame 4 laquelle cet Esprit s’était communiqué ne connaissait personne de Halle, et ne savait en conséquence à qui s’adresser pour avoir les renseignements qu'ellc désirait. Mais elle fut bientôHtirée d’embarras par un ami, fort curieux lui-mème de découvrir la vérité, et qui lui promit, dans ce but, d'écrire immédiatement à un de ses parents, employé dans ladite ville, en le priant de faire toutes les recherches possibles à ce sujet.
Nous laissons à penser avec quelle impatience on attendit une réponse. Les partisans de la doctrine spirite triomphaient déjà, persuadés qu'ils allaient avoir une preuve de plus en leur faveui'i leurs antagonistes riaient sous cape, convaincus, eux, que toute démarche serait vaine, c’est-à-dire qu’on ne trouverait point, dans les archives des églises de Halle, le nom du fameux prédicateur.
Enfin la réponse arrive; mais, hélas! au grand désappointement des spiritualistes, elle était conçue en ces termes : * Jamais il n'a existé, à Halle, un prédicateur de ce nom. »
Ceux qai, comme nous, rejettent complètement, non pas l'existence des Esprits, mûs leur apparition en ce monde, se moquèrent plus que jamus des révélations faites par les tables ; et ils eurent tort, du moins eo ce cas.
Un an s’était écoulé, et l'on avait entièrement oublié le prétendu prédicateur de Halle, lorsqu’on reçut une lettre qui confondit les anti-spiritualistes (1).
Cette lettre était adressée par celui-là même dont les recherches avaient été infructueuses un an auparavant, et qui venait d'être envoyé en Westphalie pour les afi'aires de son gouvernement.
Pour se rendre au lieu de sa destination, le voyageur eut à traverser une petite ville où il n’avait nullement envie de s'arrêter; mais quand il apprit qu'ellc portait le nom de
{) QuaDt h nous, nou»ne fûmes point confundu comme «ux,car nous ne récusons point les faits de cc g:enrc, que nous ftUrih'iDns à une tt>ut aulre cauie que celle de rintcrvenliondes Ksppils. Comini’iil les rornuor, d'aillcur«. Inr'qu'Ü« so sont produits mainlp fni« sous nn« mains?
Halle, ainsi que sa ville natale, ud souvenir lui revint aussi-tôtà la mémoire: et, aujieu de continuer sa route, il se fit conduire à l’autierge. On comprend facilement dans quel but.
Le lendemain donc, s’éiant rendu à l'église, la seule qu'il y eût dans cette petite ville, il fit fouiller dans les archives, oû l’on trouva le nom du susdit prédicateur, et la date de sa mort, qui 6tait juste celle donnée par la table parlante, on, si l'on veut, par l’Esprit même de ce prêtre, au moyen de ladite table.
Il est aisé de se figurer ta sensation que produisit, dans une certaine sphère, la lettre qui relatùt ce fait étonnant, fait que je donne comme simple historien, mais que je ne commenterai point ici.
Je me Ixtrne à répéter la question que j’ai placée en tète de cet article : Les Esprits, dans certains fat,peuvent-ilt véri-tablement nous apparaître, ou, au moins, entrer en communication avec nous ?
Cbâbles Pébetba.
VtrtoTi«, l«SO avril liso.
Nota : Si je ne craignaisdeme brouiller avec tous les spiri-tualistes,jedirai3 qu’ils sont de mauvais interprétés des choses divines, et que nul d'entre eux ne sait la signification des faits qu’ils produisent, ou dont ils sont témoins. Ayant perdu de vue le magnétisme, cet aimant spirituel que la nature a créé pour ses relations mystiques et ces évocations mystérieuses et terribles, ils bâtissent eh l’air leur édifice, car, en . méconnaissant ce rayonnement puissant et le pouvoir delà volonté humaine, ils établissent une solution de continuité contraire aux lois de la nature. Pourtant, au risque de choquer des gens que nous estimons, nous dirons petit & petit ce qu’est à nos yeux le spiritualisme moderne.
Baron oü Potbt
Paris, le 24 avril 1840.
Nous recevons la lettre suivante s Mon cher maître,
Qoelques an}is i— de ran:^ amis probablemeot — m'engagent à faire ¡mpriœer en un petit recueil les pochades que j'ai chantées dans ces dernières années aux banqusts de Mesmer. Jeaieeuis laissé tenter par les suggestions deoes traîtres, — bien que le public ait autre chose à faire que ^ lii« des cbaDsoQs.
Sous peu de jours, Je vous prierai doiie dß vouloir bien accepter un ou deux exemplaires de mes douze enfants réur nis. Puissent-ils exciter votre iudulgeat sourire, nuMi cher m»itre ; c'est tout ce que peuvent attendre ces petites mou-cbes du co^e qui bourdonoent depuis i SA6 autour du char d« l&esmer, et dont plusieurs sont ¿closes sous votre prési-dence.
Il va sftas dire que je n’attache à ce petit recueil aucune idée de spéculation; il n'ira pa^^’ÿtalçrsous la vitrine des librûres et n’ambiüonne que te coin hospitalier de quelques amis; c'çst tPH^ßi j'psQ ef^érgt'Qouyrir fr»is d'jmjpresÿion.
^eoev^;, oflli cher ip.p09^eur du l’assurance dQ mes sgoilf^e^ts «Je r^pBCi ei ÿjiQecmçu?« considération.
Jules
. fü« ifCiMil est sous pre^.
AVIS.
^ qe fiut pas qiie l«s ipfgn^Us oublient i’^Mqu« op >U)U£ c«^broiu lÿ üùf 4$ M«s^er. Ellç )ieu, celte aoaée, comme dç çputum« ^3 mai, et parait devoir ¿tr^ splendide parla réunion désirée des ijifTérenles écoles magnétique«.
On donner^ ay lep renseigncmenU nécessaires.
B.ars.n 59 PQTËTi proprU/aire-yéram.
L’HYPNOTISME.
Nous envoyons à MM. Broca, Velpeau, et à Ja commis-sioQ que l’Académie de médecine a nommée pour l’exa-men de l'hypnotisme, l’extrait d’un ancien recueil où tous pourront puiser d’utiles renseignements.
LA MAIN DE GLOIRE.
DJS LA MUN DB GLOIBE DONT SE SERVENT LES SCÉLÉBA.TS VOLEURS POUR EHinE| MHS LES MAISONS DE NUIT SANS EMPCCHEUEHT.
« J'avoue que je n’ai jamais éprouvé le secret de ta maia de gloire, mus j’ai assisté trois fois au jugement définitif de TombXIX. — — â S£mB. — ii Mai 1860. 10
certains scélérats, qui confessèrent à la torture s’ètre servis de la main de gloire dans les vols qu’ils avaient faits; et, comme daus l’interrogatoire on leur demanda ce que c’était et comment ils l’avaient eue, et quel en était l’usage, ils répondirent, premièrement, que l’usage de la main de gloire était de stupéfier et rendre immobiles ceux à qui on la présentait, en sorte qu’ils ne pouvaient non plus branler que s’ils étaient morts; secondement, que c'était la main d’un pendu; troisièmement, qu’il fallait la préparer en la manière suivante : on prend la main droite ou 1h gauche d’un pendu exposé sur les grands chemins, on l’enveloppe dans un morceau de drap mortuaire dans lequel on la presse bien pour lui faire rendre le peu de sang qui pourrait être resté, puis on la met dans un vase de terre avec du zimat, du salpêtre, du sel et du poivre-long, le tout bien pulvérisé ; on la laisse quinze jours dans ce pot, puis, l’ayant tirée, on l’expose au grand soleil de la canicule jusqu’à ce qu'elle soit devenue bien sèche, et, si le soleil ne suffit pas, on la met dans un four qui soit chauffé avec de ia fougère et de la verveine, puis l’on compose une espèce de chandelle avec de la graisse de pendu, de la cire vierge et du sésame de Laponie, et l'on se sert de cette maio de gloire comme d'un chandelier pour y tenir cette chandelle allumée, et, dans tous les lieux oii l'on va avec ce funeste instrumeot, ceux qui y soat demeurent immobiles. »
iOTKE POtlB BENDBE UN HOMUE OU FEMME INSENSIBLE A LA TOBTCRE, EH SORTE Qu’OH NE POUBBA RIEN TIRER DE LEUR CONFESSION.
U A propos de ce que je viens de dire de la déclaration que les scélérats avaient faite étant exposés à la gêne, je rapporterai par le détail ce que j'ai appris du sieur Bamberge, fameux juge criminel d'Oxford. Il m.’a dit qu’il avait assisté plusieurs fois au jugement criminel de certains scélérats que l'on De pouvait presque pas convaincre que par leur déposition, attendu que leurs crimes avaient été commis si secrète-
ment et avec de telles précautions, qu’on ne leur pouvait produire suffisants témoins, quoiqu'il y eût de fortes présomptions contre eux, et que ces gens se fiaient si fort à des secrets qu’ils avaient de se rendre insensibles à la gêne, qu’ils se constituaient volontairement prisonniers pour se purger de ces prétendues présomptions : il y en a qui se servent de certaines paroles prononcées à voix basse, et d'autres de petits billets qu’ils cachent en quelque partie de leur corps. Voici trois vers qu’ils prononcent dans le temps qu’on les applique à la gène :
Imparlt«n«merUistria pandent Mrpora nimia.
Dlgman et gestas iti medio est divina poleslas.
Diaœaa docanatils,geg(aBad astra leTatur.
« Voici d’autres paroles qu’ils prononcent lorsqu’ils sont actuellement appliqués à la torture : Comme le lait de la benoîte et glorieuse Vierge Marie a été doux et souef à notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi celte torture et corde soit douce et souëve à mes membres. Le premier que je reconnus se servir de ces sortes de charmes nous surprit par sa constance, qui était au-dessus de nature ; car, après la première serre de la gêne qu’on lui eut donnée, il parut dormir aussi tranquillement que s’il eût été dans un bon lit, sans se lamenter, plaindre ni crier; et, quand on eut continué la serre deux ou trois fois, il demeura immobile comme une statue de marbre, ce qui nous fit soupçonner qu’il était muni de quelque enchantement, et, pour en être éclairci, on le fit dépouiller nn comme la main, et, après une exacte recherche, on ne trouva autre chose sur lui qu’un petit papier où était la figure des trois Rois avec ces paroles sur le revers : Belle étoile qui as délivré les Mages de la persécution dUérode, délivre-moi de tout tourment. Ce papier était fourré dans son oreille gauche : or, quoiqu’on lui eut ôté ce papier, il ne laissa pas d'être ou au moins de paraître insensible aux tourments, parce que, lorsqu’on l’y appliquait, il prononçait i voix basse entre ses dents certaines paroles qu’on ne pouvait entendre distinctement; et comme il persévéra constamment dans la
négation, on fut obligé de le renvoyer en prison j'usqn’à ce qu’on eût quelques plus fones preuves contre liil. On dit que l’on peut faire cesser l’eflet de ces paroles mystérieuses en prononçant quelques versets de rftcriture-Saintc, ou des heures canoniales, comme sont les suivants : Mon cerur a proféré chose bonne Je dirai toutes mes actions au lîoi et lui déclarerai mes cetivres. Le Seigneur oiirrirfl mes lètres, ma bouche annoncera la vérité. Que la méchanceté du pécheur toit confondue, tu perdras, Seigneur, tous ceux qui disent le mensonge. »
(Extrait des Secmtî hesvsillkui di la iiauik ïaiuiïi.le ïi ciiAitsriQCE toi. In-is publié k Lyon, clieï iM bérlHers de BeciDgos Fralre», à Ten-sciga« &Âgrippo, éa 18t9.)
La main de gloire dispenserait messsieurs les académiciens de l'emploi desdis^es de mètaj, des spatules, etc., etc. A défaut de la main d’un pendu qu’ils seraient obligés d’aller chercher trop loin, la main d’un de leurs malades décédés pourrait parikitement servir à condition que cette main de gloire serait tenue par une main vivante.
Quel que soit l’accueil réservé à cet extrait, il n’en aura pas moins prouvé que les scélérats d’un autre temps en sa-v^ent plus long que les honorables savants de ce tempsnii.
Baron du Poiet.
CORRESPONDANCE.
ÉTUDE RATIONNELLE Dü MAGNÉTISME ANIMAL
{*• Ullte.) (0
Mattre,
Encouragé par le bienveillant accueil que vous avez fait & ma première communication, je prends la liberté de vous adresser une secoade lettre.
(I) Voir poor la pfcmiéro lettre le N» Sti, 25 avril 1860, pages t05 «t «uivtnt«.
La Sagesse des nations a formulé cet aphorisme :
— Du choc des idées jaillit la vérité; ce qui peut encore se traduire ainsi : — La vérité naît de la discussion.
Partant de cet axiome, je vous demanderai la permission de discuter quelques-uns des principes fondamentaux du magnétisme animal.
Et d’abord je poserai cette question :
— Les faits qui sont désignés sous le nom de magnéllsine animal constituent-ils réellement une science exacte?
— Je répondrai affirmativement.
Qu’entend-on par une science exacte?
— Une série de faits matériels, de phénomèoeâ physiques, qui ont pour base un principe naturel, vrai, positif, évidODC, incODtestable, exact, en un mot.
— -Le magnétisme aolmal remplit-il ces conditions 7
Ouil...
Je vais essayer de démontrer l’exactitude de cette a8ser- tion.
Lorsqu’on cherche à pénétrer dans les arcanes de la science, on est sui'pris de la simplicité des moyens qu’emploie la nature pour produire les phénomènes les plus variés; aiDsi le calorique, la lumière, l'électricité, l’électro-magné-tisme, l’affinité chimique, l'attraction, k gravitation uni-« verselle, sont des d'un même élément : éther,
fluide impondérable, principe universel qui engendre toutes les forces naturelles, physiques, chimiques et animales,
’ U. le docteur Reichenbach donne encore à cet agent le nom d'od, c’est-à-dire qni pénètre tout.
L’éther ou od résume en lui-m6me tous les caractères qu! distinguent les impondérables ; il présente le phénomène de la polarisation ; il possède une lumière qui lui est propre ; il produit une impression de chalear, mais en sens inverse du calorique ; il se propage avec une grande rapidité ; il réagit k distance et à travers les corps opaques ; enfin II jouit encore d’un mouvement mbjectif({\û lui est particulier.
Cet agent existe partout dans des rapports équilibrés ; son»
cet aspect; ¡I constitue ce qu’ou noninie l'élai latent du calorique etde l’élüctncité.
Si une cause étrangère vient rompre cet équilibre, il se produit immédiatement une série de pliénomènes ; ces pliéno-mènes sont surtout appréciables daas la tourmaline, dans le verre, dans les résines...
Cette loi générale est également applicable aux êtres organisés de l’un et de l’autre règne.
Du Bois Reyniond a démontré que la contraction des muscles, chez l'homme, donnait lieu à un dégagement d'électricité. lin phénomène semblable se manifeste chez les plantes, principalement à l’époque de la fécondation. D’un autre côté, on connaît les propriétés de la torpille, des silures, des gymnotes. 11 résulte en outre des expériences que le docteur Rei-chenbach a faites, avec le concours de certains individus excessivement impressionnables, que le célèbre chimiste nomme dessensitifs, il résulte, dis-je, de ces expériences : que l’homme peut Don-seubment être assimilé à une espèce de pile, mais qu’il présente encore une grande analogie avec un aimant. Ainsi une personne placée dans les ténèbres brille aux yeux des sensitifs d’une lumière qui émane directement de l’individu. Cette lumière offre ceci de remarquable, que toute la portion droite du corps est d'une nuance bleuâtre, tandis que la gauche eüjaunerouge. Donc l'homme est vé-ritablement;»o^rij(’;la partie droite du corps correspond au pôlenord,ei\ii gauche au pôle $ud.
A. l’appui de ces faits, je signalerai encore : 1° les observations de MM. CombesetFlourens, sur la sensibilité récurrente, les mouvements réflexes et la circidaiion nerveuse ; 2" les recherches de M. Phipson sur les causes de la phosphorescence chez les animaux, les plantes et les corps inertes; 3° les études deM. Zantedeschi sur fo mesure des limites de lasensi-bililé nervo-musculaire chez l'homme, étudiée comparativement à sa force mxtsculaire.
Il ressort des travaux de M. Phipson que les phénomènes de phosphorescence ne peuvent être attribués ni à une cause chimique (combustion interne), ni à un effet électrique. Dans
une foule d’expériences faites sur des lombrics, des lucioles, des fulgures, du bois pourri, etc., jamais les instruments les plus subtils n’ont accusò le moindre dégagement de calorique ou d’électricité. On est donc forcé d'admettre qu’il y a ici un feu, un agent nouveau, un/ltode inconnu qui a éctiappé jusqu’à ce jour aux investigations de la science.
D'un autre côté, M. Zantedesclii affirme positivement que l'homme est une espèce de pile vivante isic).
Je poun-ais maintenant fournir un gi-and nombre de preuves matérielles tirées du magnétisme animal proprement dit, pour démontrer l'eccistence d’m fluide quelconque dans le corps humain. Je me bornerai à citer les phénomènes suivants :
1° Le somnambulisme produit à dislance et à l'insu du sujet.
2® Le sommeil provoqué par un objet qui a élé préalablement saturé de fluide.
3" L’anesthésie localisée sur telle ou telle partie du corps.
La mise en rapport avec les somnambules naturels ou artificiels.
Indépendamment de ces expériences, je crois devoir mentionner en outre une série de faits qui, bien que non encore expliqués, sont néanmoins acceptés par les savants. Ces faits ont une grande analogie avec les phénomènes qui nous occupent en ce moment.
Je signalerai tout particulièrement :
1“ Le sens de la vue chez les espèces nocturnes.
2” L’effet phosphorescent que produisent les yeux de certains animaux, principalement ceux de la race féline.
3° Le pouvoir fascinatem- et attractif qu'exercent certains individus du genre ophidien.
4” Enfin j'appellerai surtout l'attention des gens sérieux sur le phénomène des orOlutes, c’est-à-dire sur ces lueurs phosphorescentes qui se manifestent devant les yeux, dans l’obscurité, lorsqu’on se frotte les paupières, qu’on est pris d'une quinte de toux, qu’on éternue ou qu’on se mouche un peu fortement.
Jusqu'à présent, on a attribué ce phénomène, — si simple en apparence, mais gros de conséquences futnres, — à un effet particulier de la rétine. Or, c’est là une hypothèse gratuite.
Les orblutcs appartiennent à un ordre de faits qui n’ontpas encore été étudiés par les smants offirieis. Ces lueurs phosphorescentes constituent un phénomène essentifllemenl flui' clique. Elles fonuent, en un mot, unemanifestalion naturelle du ¡luide vital.
J'indiquerai plus loin une épreuve nattirellc, à l’aide de laquelle chacun pourra s'assurer de la vérité de cette assertion.
Les faits nombreux qui précèdent suffisent, ce me semble, pour prouver tpanifestement l'existence d’un fluide impondérable dans le corps de l'hnmme. Peu importe maintenant le nom que l’on veuille donner à celagent.
Quant à moi, je lui conserverai la dénomination de fluide vital.
L’existence de ce fluide étant démontrée et admise, voyons, s’il se peut, comment procède cet agent.
Avant d’aborder cette question capitale, je crois devoir rectifier certaines données inexactes qni ont été adoptées jusqu'à ce jour.
Beaucoup de magnétiseurs supposent que le somnambulisme artificiel est un effet direct de la volonlé. C'est là une opinion complètement fansse, une en-eur grossière.
Je citerM à l’appui de cette assertion quelques «xpériences qui me paraissent concluantes.
mUlÈB& EXPéRlEHCE.
Ainsi, je sature un objet de fluide, un livre, un fttbutu« une cbaiseï un tabouret, un meuble quelconque,cela à 1 insu du sujef i j'abaDdoune cet objet dans un lieu qui ne soit pas exposé aux courants d’air, afin d'éviter la déperdition du fluide, et je quitte l’ap}>artement. Je vais ma promener ou je vaque à n'importe quelle occupation, sons pto m prioccu-
per de l’objet que j'ai saturé de fluide. Si, pendant mon absence, un somnambule vient à toucher le meuble sur lequel j'ai réagi, il sera endormi instantanément. Quelle que soit la distance où jeme trouve alors, je suis averti delà manifesla-tioodu phénomène par une impression intime, une espèce de choc en retour, que j’éprouve inopinément.
Je me rends à la bâte auprès do sujetafmde le débarrasser de l’excès de fluide et prévenir une crise nerveuse. Je le dégage directement, et je le réveille ensuite, après l’avoir laissé dormir un certain laps de temps. Je poun ais le réveiller à distance en soutirant le fluide par absorplion ; mais cette méthode est ruineuse, et elle présente des inconvénients graves, en ce sena qu’on ne peut réellement dégager un sujet qu’en réagissant directement sur lui, & l'aide de passes ou du gouffie froid.
DEUXIÈME EXPtMENGE.
Des rimes étant données ou bien un problème étant (»sé en face de moi sur un tableau noir, je prends les mains d'une personne impressionnable on 4’un sujet déjii formé« et, tout en componuit mes bouts rimés ou en cherchant la solution de moa problème, j’^tiens la fermeture des yeux, le sommeil magnétique ou le somnambulisme parfait. Donc, rinterventíon de la volonté n'est pour rien en tant qu’agent immédiat dans U production des ph6-nomènes magnétiques.
Je citerai encore un fait pris en dehors des expériences naturelles.
Je me promenais un jour sur le bord d'us précipice avec une jeune personne qui avait été plusieurs fois soumise aux opérations magnétiques. Cette jeune personne s’appuyait sur mon bras, nous marchions cdte à cdte en causant des beautés du site qui se déroulait sous nos yeux. Tout à coup le sol manqua sous les pieds de ma compagne ; je fis un elToit suprême pour la retenir, je réussis en effet. Mais quelle ne fut point ma surprise, lorsqu'en l’exatninant, je reconnus qu'elle
était plongée dans le somnambulisme. La contraction mu.scu-laire que j’avais été obligé de faire pour empôcber la jeune personne de tomber au fond du précipice avait suffi pour J'ondormir.
Evidemment l’intervention de la volonté ne jouait ici aucun rOle.
J’étâis loin de songer, dans un moment aussi solennel, à produire l’effet magnétique.
Ceci posé, voyons maintenant comment agit le fluide :
J’ai dit que l’éther, od, ou fluide vital était répandu partout dans la nature, suivant des proportions équilibrées. Tout homme possède donc en lui-même une certaine dose de fluide. Ce fluide, réparti avec une juste harmonie, constitue Y état normal de l’individu. Si une cause quelconque dérange cette harmonie, il se produit aussitôt une perturbation dans tout le système.
Ces quelques lignes suffiraient au besoin pour expliquer tous les phénomènes magnétiques. Apprendre à déplacer le fluide et à le diriger avec méthode, tel est le but de la science du magnétisme animal. Cette science a sa place marquée entre la physique et la biologie.
Maintenant, je poserai quelques principes fondamentaux :
1” L’acte de la volonté n’est pour rien, en tant qu'agent immédiat, dans la production du somnambulisme.
Ce qui a fait admetti'e l’hypothèse contraire, c’est que, jusqu’à ce jour, la plupart des praticiens ont pris l'effet pour la cauie.
2“ Le sommeil magnétique est un phénomène purement matériel. Ce phénomène résulte uniquement de la contraction des principaux centres nerveux : le diaphragme et les muscles de la tête et du cou.
3° La contraction directe, ou externe, émet le fluide, la contraction inverse, ou interne, le soutire.
à° Toute contention eCetprit entraîne nécessairement la contraction du centre nerveux, cela à l’insu du magnétiseur. C’est ce qui a donné lieu à l’eiTeur que j’ai cru devoir relever, dans l'intérêt de la science qui nous occupe.
5” Les brns el les doigts sont les conducteurs naturels du fluide, ceci en vertu de la propriété que possèdent les pointes.
6” Tout homme, dans son 6tat normal, peut produire l’elFet magnétique.
7“ Les tempéraments qui se prêtent le mieux à ce genre d’expériences sont ceux dits nerveux ou nervo-lyq^jphatiques.
8' L’état physique de l'opérateur influe sur la nature du fluide sécrété.
Les personnes maladives ou atteintes de quelrpae infirmité secrète doivent donc s'abstenir de toute étude pratique ; elles se fatigueraient d’ailleurs inutilement, car le moindre vice de conformation chez l’expérimentateur suffit, le plus souvent, pour annihiler tout résultat.
J'en reste là pour aujourd’hui. Je reviendrai prochainement sur cette question si vous voulez bien le permettre, chose que je me plais à espérer.
Veuillez agréer, maître, l'expression de mes sentiments respectueux et de mes sympathies les plus vives.
L. D'ARUun.
PROGRÈS DU MAGNÉTISME.
Monsieur le baron,
L’accueil flatteur fait à mes précédentes communications m'encoun^e à ^ous en adresser de nouvelles.
Ce u-avail e.^t le fruit de quelques heures de loisir employées à glaner dans les vastes champs de la littérature moderne, et comme votre journal est un vrai compendium, où toutes les opinions sur le magnétisme trouvent place, j’al cru faire chose agréable à la rédaction, en enrichissant de quelques traits le recueil si complet déjà des citations fmtes dans votre estimable Journal. — C'est dans les productions littéraires surtout qu’on peut constater le pas immense que le magnétisme fait depuis quelques années. Le temps n’est plus où
l’écrivain, au mépris de ses convictions les plus intimes, reculait à l'idée de laisser tomber de sa plume le mot magnétisme ! Le temps des perséctitiong est passé lieureusement. Philosophes comme romanciers, poëtes comme historiens, tous se sont donné le mot, dirait-on, pour faire justice de ces sots préjugés, et désormais la question tant controversée est mise en cause par tous. C’est & qui la discutera, c'est à qui en dissertera le plus savamment. Que dis-je? La science officielle n’en est-elle pas saisie ? car sous la déoominatioa
S hypnotisme, nous ne voyons qu’une misérable logomachie, indigne du plus méchant écolier... Comme le temps en est i l'hypnotisme, à la fascinaUoa, permettez-moi de rapporter un eztrut de LevuUant {^Relatiom de xKfage) ; la transition est d’autant plus naturelle qu'elle me ramène en pl«iu sujet. LevaiUaot raconte que, sm'pris pas des cris plaintifs et désespérés, il s’approcha d'uo buisson et aperçut une souris qui se débattait sous le regard d'ua serpent, tournant, reculant, s'agitant, mais ramenée comme par un Uct de fer à tomber dans la gueule du reptile. — Dans cet endroit, Le-vaillant rapporte encore qu'une fois, longeant une espèce de mar^s, il se sentit attirer hors de sa route comme par une attraction aimantée ; que, surpris de cet état, qu'il prit pour un engourdissement, il regarda à l’endroit veis lequel il se laissait aller etrit tm énorme serpent qaitenùtaes yeux ronds et ouverts fixés sur lui. Levaillant, averti de cette puissance par le sort de la malheureuse souris, ne détruisit le charme qu'en tirant sor le serpent les deux coups du fusil double qu’il portait, {lüagniliteur, p. 80, édit. Levy, 1858. Frédéric Soulié.)
H’est-il permis de dire deux mots d’un de nos plus t^réa-Ues auteurs, de celui que l’on a nommé le plus romancier de nos historiens et le pha historien de nos romanciers?
« Voyee-Tous la race africæne, si boune, si gùe, si aimable 7 Du jour de sa résurrection au premier contact d'amour qa’elle eut avec la race blanche, elle fournit àc^-ci tua ac> cord extraordinû« des facultés qui font la force. Un homme d'intarissable verve ; un faonune? Non, un élément
commeun volcan inextinguible, ou un grand fleuve d’Amérique I Jusqu’oii n’eût-il pas été sans l'orgie d’improvisation qu'il fait depuis cinquante ans? N'importe, il n’en reste pas moins le plus puissant machiniste, le pbts vivace dramaturge depuis Schiikespeare, »
Rapporter cet éloge, arraché par l’admiration à une des plus vaillantes plutnes qui fut, à notre illustre historien Michelet, c’est dire que le témoignage d’Alexandre Dumas est d’un grand poids.
Dans sou charmant roman intitulé Bahamo, il a mis le magnétisme en action ; les ouvrages de Dumas sont trop connus pour que je les analyse : « Je n’ai point étudié le n>agné-tisme comme science, dit-il dans un des derniers numéros de son journal, je l’ai ressenti comme instinct. J’en ai fait pour me rendre compte moi-môme de sa puissance et de ses effets, au moment où j’écrivis et depuis lorsqu’on
m’a prié d’en faire, mais jaoiûs pour mon plaisir : la chose me fatigue trop. »
Plus loin : ( 11 y a, à mon avis, une partie de la puissance da magnétisme qui tient au monde physique, et par conséquent matériel. Cette partie, j’essayerai'de vous l’expliquer en philosophe.
«Lorsque la nature a créé l’homme et lafemme.ellen’a pas, toute prévoyante qu’elle est, eu la moindre idée des lois qui régiraient les sociétés humaines ; avant de songer à créer l’homme et la femme, elle avait, comme daos les autres espèces d'animaux,' songé à créer le mAle et la femelle. Sa grande affaire, à cette grande Isis aux cent mamelles, à la Cybèle grecque, la bonne déesse romaine, c’était la reproduc» tiiOn des espèces. De là la lutte étemelle des instincts charnels contre les lois sociales, de là enfin la pnissance d’as-eerviüsement de l’homme sur la femme, et d’attraction de la femme vers l’homme. £li bien I un des mille moyens employés par la nature pour en venir à son but est le magnétisme. Les eilluves physiques sout autant de courants qui entraînent le faible vers le fort, et c’est si vrai que je crois que le magnétiseur prend une influence irrésistible sur le
sujet qu’il magnétise, non-seulement lorsque le sujet est endoi'oii, mais encore quand il est éveillé. »
Frédéric Soulié lui aussi a rais le magnétisme en actioo dans son Mngnéliscur.
Enfin , dans ces derniers temps, la plume élégante de la vicomtesse de Lercby vient de donner le jour à une nouvelle intitulée MESMER, — un nouvel épisode du régne de Marie-Thérèse, histoire toute palpitante d’intérêt et d’émotion ; j’en recommande la lecture à tous les amis du magnétisme.
Je suis forcé de m’arrêter ici ; seulement, en matière de conclusion, je le demande à tous, ne suis-je pas en droit d’affirmer qu’en présence de tant de témoignages en faveur de la science nouvelle, en présence des discussions du monde savant sur l’hypnotisme, en présence de l’idée magnétique exploitée au théâtre, mise en action par nos romanciers, reconnue implicitement par tous, ne suis-je pas en droit, dis-je, d’affirmer qu’une ère nouvelle commence pour le magnétisme, que son temps d’épreuve est passé et que bientôt le soleil de la vérité luira pour tous?
G, G>
Le 9 mai I960.
QtlELQVES MOTS A l’OCCASION DE l’HYPNOTISMB ET DO MAGNETISME (1).
Par le D' LIÉGEY, médecin à Rsmbcrvillers (Vosges).
Le 27 décercbre dernier, comme je me trouvais chez un pharmacien de notre ville, au fils duquel je" donnais des soins, il avait entre les mains quelques volumes d’une sorte d’ancien journal, dont il m'offrit de prendre connaissance, et qui a pour titre Bibliothèque phy$ico-imlructive et amusante. Dans un de ces volumes, celui de l'année 1785, pris au hasard, je trouvai l’Extruit du rapport des commissaires char-
(1) Ritrait dos Ansaiespe rÉLScisiciiÉ uEdicale, revu« ititcrnetion»!« de l'élfclriciié, de l'éliclro-iiunclure, de l'ucupunctuie. du galvonismis et du magnéiisme appliqués à Is médicino el à la chirurgie, puljliées p»r noe réunioQ de médecins aous la direollon du D' U. Va» 1Iols»ui. Caliier iJ'nrril 18S0.1” année, 1«r numéro. Puges 17 et suivaulcs.
gH par le roi de C examen du magnétisme animal. Après avoir parcouru avec intérêt tout cet article, que j’avais lu ailleurs lorsque j’étais étudiant, je me dis ; L’hypnotisme, dont on fait tant de bruit en ce moment, et le mesmérisme ou le magnétisme animal ne sont bien évidemment qu’une seule et mCme chose. Le lendemain, dans X Union médicale (n* du 27 décembre), je lisais, sur l’hypnotisme, un excellent travail de M. Am. Forget, travail qui commence ainsi: (I L'hypnotisme ne date pas d’hier seulement : hypnotisme ! le mot est neuf, mais la chose qu’il sert àdésigner est vieille... L’étiquette seulement a été changée, le fond reste le même, n Plus loin, ce savant confrère s’exprime ainsi :i L’hypnotisme s’était appelé mesméi isme et subissait, en 178i, une doubleet sévère condamnation, l’une à la Faculté de médecine, et l’autre au sein môme de Y Académie des sciences, sous la garantie et la responsabihté des Bailly, des Franklin, des d’Arcet, des Lavoisier, c’est-à-dire des savants les plus illustres de cette époque. »
Dans les conclusions de leur rapport, les commissures ont dit que l'imaginatioa sans magnétisme produit des convulsions, et que le magnétisme sans l'imaginatioD ne produit rien.
Si l’imagination, l’émotion, l’exaltation morale sans le magnétisme peuvent produire des effets surprenants, doit-on dire, d’une manière absolue, avec les membres de la commission de 178A : « Le magnétisme sans l’imagination ne produit rien? ji Un des plus grands génies de notre siècle, Cu-vier, ne croyait pas que l’imagination fût entièrement nécessaire, et d’autres savants ont eu la même opinion, ainsi que le dit, dans son admirable travail sur le magnétisme, M. Rostan, qui exprime l’opinion que, de la part du magnétiseur, il faut une volonté ferme, un vif désir d’ôtre utile, et, de la part de la personne magnétisée, une grande croyance également.
Peut-on dire : Je ne crois pas, je ne croirai jamáis aux étranges phénomènes du magnétisme, quand un homme de la valeur de M. le professeur Rostan a écrit [Dictionnaire de médecine en 21 volumes, et Traité iChygiène) et professé à
la Cllcique ce qui suit :« Pendant plus de dix ans, je parlai et j’écrivis contre le magnétisme, parce que je ne voyais dans les magnétiseurs que ce que volent encore bien des gens, c’est-à-dire des dupes et des fripons... Enfin, te hasard voulut que, par simple curiosité et par voie d'expérimentation, j'exerçai ta magnétisme. J'observai des phénomènes si singuliers, si inaccoutumés, mais tellement convaincants, que je ClllS. n
Pour ne pas nier les étranges phénomènes du magnétisme, il me suffît de penser à ce qui se produit dans le somnambulisme naturel. 11 y a quelque temps, je ne sais si cela a encore lieu aujourd'hui, une dame de trente-cinq ans, devenue somnambule sans cause connue, se relevait presque chaque nuit^ et, dans la plus profonde obscurité, se livrait avec adresse à diverses occupations du ménage. Un jeune garçon de seize à dix-sept ans, devenu somnambule pour avoir été traité avec trop de sévérité parson instituteur qui, pour la moindre faute, l'enfermait dans d'obscurs lieux d'aisances, se relève anssi presque chaque nuit, lit et écrit sans lumière, et, si on le laisse &ire, ne s'interromptqne pour crier :« Non, je n'irai pas en prison I je n’ai rien fiût I » Un homme de soixante-cinq ans, dont le somnambulisme, de date récente, a été occasionné par des inimitiés de famille, se précipite chaque Doit hors de son lit, et, debout au milieu de sa chambre, prend l'attitude d'un homme en garde contre un ennemi qui se dispose à l'assaillir ; quelquefois, il lui arrive de faire sans lumière et très-adroitement des p^uisitions dans toute la maison. Dernièrement, son adresse habituelle a été mise en défaut : uo coin de l'un des draps du lit se trouvant enroulé autour de son pied au moment où il se levait précipitamment, il tomba et se fit une blessure à la tète. C’est en me consultant pour cette blessure, sans gravité, que l’on me fit connaître ce cas de somnambulisme. Je crois que, pour la fréquence plus grande,de même que pour la facilité pins grande à se produire, qu'offrent aujourd’hui les névroses en général, le somnambulisme ne fait pas exception.
Pour ne pas nier les étranges phénomènes du magnétisme,
¡1 me suiïirait également d’envisager ce qui se passe dans nos né\TOses, fébriles on non, si variées, ces protées dont je parle depuis longtemps déjà. Ce serdt le cas de rappeler celte étonnante exaitation des sens on de l'intelligence dont j’ai cité des exemples, notamment dans un mémoire intitulé : Du délire tl de Chypockondrie fébriles, et un autre travail ayant pour titre : Ob»ervat\on» de fièvre* apoplectique», paralytiques, publiés dans les Annalu de la Flandre occident taie (1850).
VARIÉTÉ.
BOHItAinilUSHE NATUlEt,
— Un acte assez curieux de sosonambulisnad s'est produit à Lyon il y « peu de jours.
En revenant d’une noce, eotre une et deux heures dv mv* tÎ0, plusieurs persounes furent eurpriaea d'entendre, à cette beure avajicée de la niût, en passant devant un» maison âs l'un de SOS kubourgs, une voix eatonjoer i plein gosier um cbaoson bacbiqua très connue.
En levaot les yeux, ces personnes virent perché à l'extré» mité du toit un ouvrier maçon armé d'une truelle, s’occupant à arranger, tout en chantant, les tuiles de ce toit. Frappé de ce spectacle, les témoins de cette scène réveillèrent le concierge delà Dialsonqui sortit sur-le^hamp. Tous virent claire* ment abrs qu'Usavûent allure à un somnambule. On eut la présence d'esprit de ne pas interrompre son sommeil, et on le vit, après ëtie resté à peu près une demi-heure dans la même poMtion, faire le tour du toit, toujours sa truelle à la mwD, et rentrer par un peüt œll-d&-lxwii dans un Renier de la maison, où il reste depuis plus d'un an.
Le leademaiü matin, mis au fait par son concierge de ce qu'il avait feit la nuit précédente, le inaçui somnambule m COQservait aucun souvenir de ce qui s'était passé.
FÊTE ANNIVERSAIRE
OE LA NAISSANCE DE MESMER.
33 mai 1860.
Cette fête se distingue de ses aînées par un rapproc ment sympathique des diverses écoles magnétiques, et, par conséquent, par un plus grand nombre d’assistants. Le banquet avait lieu chez Chapart, rue d’AngoulÊme. Deux cents personnes environ s’y trouvaient réunies; on pouvait y compter dix ou douze médecins, plusieurs hommes de lettres, des artistes, d’anciens el honorables militaires, et vingt-cinq à trente dames qui s'étaient plu à venir témoigner leur croyance et leur foi au magnétisme. Cette réuniou avait un entrain, une gaieté , uno joie dont on pouvait tirer un favorable augure. En eiïet, chacun apportait son tribut exprimé par la parole, le chant ou l’écrit, à notre bon Mesmer.
On distinguait encore parmi les conviés quelques magnétistes de profession et des somnambules. Ce mélange représentait toutes les nuances qui caractérisent la science magnétique par des divergences et des sentiments divers touchant U grande découverte mesmérienne. Ici, la philosophie qui y trouve une base pour des principes nouveaux ; des médecins qui voient dans le magnétisme un moyen puissant d’agir sur l’organisme humain et de guérir ses affections diverses ; là, des hommes de science qui croient y voir la synthèse de tout ce qui existe ; là, des spiritualistes pleins de conviction , qui croient pouvoir trouver dans le magnétisme, dans le somnambulisme et l’extase, dans le mouvement des corps matériels et d’autres phénomènes qui ont une source commufle, des preuves irrécusables de l'existence des Esprits.
Cette assemblée était donc curieuse à observer, car ceux qui la composaient représentaient l’esprit public avec ses instincts , ses penchants et ses aspirations psychiques, métaphysiques, physiques, médicales. On pourrait penser qu'il
devait être difilcile do gouvener ce qui paraissait être un toliu-bohit ; il n’en a été rien pourtant, la foi commune avait une base acceptée par chacun, et l'harmonie venait justement des contrastps. Cette réunion était présidée par trois chels nommés préalablement et qui confraternellement s’étaient donné la main e» signe d’alliance. M. le baron du Potet, représentant le Jury magnétique, occupait le centre de la table. M. le marquis Duplanty était à sa droite ; il représentait la Société philanthropico-magnélique. M. le docteur Léger, représentant la Société du Mesmérisme, dont il est le président, était à gauche de M. du Potet. Celui-ci ouvrit la série des toasts et des discours par une préface, dans laquelle il rappela au souvenir de l’assemblée les pertes qu elle avait faites cette année. Il nomma MM. Salvat, Gillot de l’Elang, Leroy, FromentDelormel, le comte deRichemoat, le docteur Vandoni, de Milan, et Germer-Baillière.
Dans un discours très-rapide, il dit à l'assemblée ce que tous ces hommes avaient présenté de remarquable et combien ces pertes étaient sensibles ; puis M. du Potet, comme président, ouvrit la carrière où devaient s’engager tout à l’heure les esprits d’élite préparés à honorer la mémoire de Mesmer et à glorifier le magnétisme. Voici les paroles de M. du Potet :
1 Mesdames et Messieurs,
a Nous sommes ici rassemblés par un môme besoin, celui de rendre hommage à la mémoire de Mesmer. La même vérité nous inspire, et nous combattons ensemble pour assurer son triomphe : comme des soldats fidèles à leur drapeau, mais sans chef avoué, nous faisons la guerre à l'ignorance et aux préjugés de notre temps. La science officielle refuse de nous reconnaître ; les savants se croient infaillibles comme le pape et ses cardinaux i mais, sans arrêter notre marche devant leur non po$sumus cent fois prononcé, nous espérons toujours que la vérité finira par avoir raison, et quelle fera disparaître cette orthodoxie bâtarde qu’on nous oppose sans cesse pour nous barrer le chemin -, cette résistance, produite
par une erreur de jugement ou par un suprême orgueil, est vaine, selon nous, et notre opîDiàtreté la vaincra.
« Voyez notre progrès déjà 1 Ne fut-il pas on temps où l'on n’osait avouer sa croyance, où l’oo cachait la vérité, car la science officielle, par ses sarcasmes, ses mensonges, ses calomnies nous avait rendus méprisables et odieux ; mais peüt à petit nous nous sommes relevés, et ayant gagné les sympathies d’un grand nombre, nous pourrions maintenant placer notre devise sur notre chapeau, nul ne trouverait ridicule notre croyance : on sait généralement que le magnétisme existe, que le somnambulisme est on fait, qu'il ne s'agit point d'une opinion seulement, mais d'une vérité susceptible de démonstration.
«Ainsi aucun de nos efforts n’a été perdu. L'bumanité nous doit un moyen puissant de diminuer ses souffrances, et U science nous devra le pltu bienfaisant des agents.
« Dans ce travail accompli en commun, il y ft es, nous devons le dire, des onvriers infidèles, quelques déser-tione ; l’ennemi a accueilli quelques transfuges c il dev^ en être ainsi. Une vérité méconnue ou repooesôe exige des sacrifices; il n'y a point d'htaneurs & acquérir peo> dant les premiers temps de la lutte, au lieu d'or c’est le mépris que doit attendre le novateur ; aussi avons-oouê v« quelques médecins, quoique convaincus de la vérité, la quitter pour le mensonge. D’autre part peut-on en vouloir aux esprits sceptiques qui, éblouis un instant seulement, pré> firent bientôt, obéissant à leur nature, retourner au doute que d’avancer vers la vérité ? La science demude des coaviC' tione, beaucoup ne sauraient en avoir; ces esprits flottuts »e proki«eiit point d'œuvres durables, ils ne font qu'exciter au travul les esprits paresseux, et donner plus d'ardeur aux convictions. Mais c’est une gloire ioN^e de rester 6dèk à la i^ité et de la défendre I Qu'importe que l’on soit méconoa, ^ la vie fut bien remplie, », à la dernière heure, la conscience «t tranquille ?
« Chacun de nous aura laissé un germe de bien qui sé développera dans l'avenir, chacun ds nos adversaires auri
laissé un geime de mal qu’on rlétraira plus tard, comme nous faisons nous-mêmes des erreurs de dos pères ; ainsi s’accomplit de siècle en siècle, d'heure en heure pourrioDS-oous dire, le travail que l’Eternel a imposé à l'homme pour le rendre supérieuràTanimalité pure. Que cette croyance pénètre vos esprits, exalte votre pensée comme elle exalta la mienne 1 Vous m’avez vu ardent les premiers jours, ma parole était de feu, cela était nécessaire alors ; mais les temps ne se ressemblent plus, l’opinion cède aujourd’hui et sera bientôt tout entière pour nous. Ayons le calme de la force : le monde appartient aux hommes qui marchent en avant, car en eux est le progrès, la vie même. La colère serait main*-tenant superQue, nous n’avons plus à parler qu’à des esprits à moitié convaincus. Gardons ce feu magnétique pour l’employer à soulager ceux qui souffrent, et si nous n’avons plus à prouver la réalité du magnétisme, montrons à tous sa sou* veraine puissance, son action bienfaisante; qu’il descende ainsi dans la famille ; que cbacaa sache que la nature a doué cet agent de propriétés salutaires, supérieures à celles de tous les remèdes ; que tout être l’a en sa possession et peut être utile à son semblable. Ainsi sera justifié l’aphorisme de Mesmer inscrit sur votre bannière, bannière qui sera un jouf glorieusement placée dans le temple de la vraie science.
« Donnons l’exemple de la concorde, car qu’importent les disMdences sur les points douteux de doctrine? Laissons au* savants les querelles, jouissons des rayons du soleil sans dis* puter sur cet astre; jouissons du magnétisme sans nous trop préoccuper de son origine : ces profondes recherches ne sauraient pourtant être interdites, mais que ch.icun ait la responsabilité de ses opinions, ainsi le veulent la justice et la liberté. Cette tolérance établira parmi nous une fraternité durable, et si nous réservons nos préférences pour ceux d’entre nous qui auront fait le plus de bien, les savants récompenseront à leur tour les hommes dont le génie, remontant jusqu’au monde des causes, saui-a dévoiler ce qui est caché à nos faibles yeux. Continuons pacifiquement notr« œuvre de propagande et rappeloos-nous chaque jour cett«
maxime : Rien n’est fait tanl qu'il reste quelque chose à faire.
(I L’union fait la force : on !e dit partout, mais de le prouver encore, il n’est pas inutile ; à cc pr6cepte-là, l'homme n’est point docile; ill’admire, il le prône et ne le suit jamais. n
K Je porte un toast à la raômoirc vénérée de Mesmer cl à celle de Puységur, son fidèle disciple, qui fonda les Sociétés de l’Harmonie.
(I Baron du Potet. »
Le devoir de M. du Potet était encore de porter un toast à S. M. l’Empereur, au gouvernement duquel les jnagnéiiseurs doivent, non plus d’être tolérés, mais autorisés dans la constitution de leur société. Il porta également un toast à S. iM. rimpératiice et au prince impérial. Les paroles de M. du Potet furent chaleureusement applaudies.
M. le marquis du Planiy succéda à M. du Potet et, dans une heureuse improvisation, remplie de belles et philanthropiques idées, que nous aurions du plaisir à retracer si ses paroles eussent été sténographiées, il dit la joie éprouvée par tous les m^néüstes au sujet de ce rapprochement désiré, et combien lui-méme était fier d’y avoir contribué. M. du Planty fut vivement applaudi et à plusieurs reprises.
M. le docteur Léger, qui ne s’était point préparé pour parler à cette fête, ne nous a permis de recueillir que quelques aperçus de son discours. Nous le donnerons dans le prochain numéro.
On vit bientôt que M. le docteur Léger avait toutes les sycnpathies de l’assemblée, car celle-ci lui témoigna par des vivats combien elle était heureuse de le revoir à nos banquets.
M. le docteur Clever de Maldigny, un des représentants sérieux du spii'itualisme moderne, a renouvelé sa profession de foi en prose et vers; et, comme elle porte un cachet d’une profonde conviction et qu’elle est exprimée dans les meilleurs termes, nous la donnons ici, sinon complète, du moins comme nous l’avons saisie, bien qu’elle renferme des questions qui
appelleraient la controverse et placeraient sur «n terrain mouvant tous ceux qui voudraient les aborder. Voici ses paroles :
J’étais loin du projet de paraître à cet anniversaire : on n’aborde pas une fête avec des habits de deuil. Mais, à l’annonce de la réunion des deux sociétés parisiennesdu magnétisme, il m’a semblé que ccux mômes de ses adhérents, que beaucoup de vous tous n’appellent qne la petite église, ne devaient pas faire défaut à cette solennité fraternelle. Je suis venu par conscience du spiritualisme, fût-il réellement exceptionnel dans vos rangs.
Certes, si j'avais crainte de pareille exception, jepourrais rappeler au praticien émérite, notre président, qu’il fut le premier magnétiste qui me parla n des bonnes et mauvaises forces de la nature. » Il me l'acontait, b, l'appui de cette maxime... ébahissante pour mes débuts, la terrible apparition dont il avùt redouté sa fin tragicjue.
J’invoquerais également, au besoin, le souvenir d’un de nos vice-présidents, le docteur du Planty. Sa véracité ne disconviendrait pas qu’un jour, chez le comte d’Ourches, après une séance intime et décisive, ce cher collègue, plein d’un subit enthousiasme, nous déclara que, « l’univers entier se refusât-il aux prodiges de cette évidence, lui, disciple de Mesmer et médecin, il se proclamait désormais des nôtres. »
J’ignore ce que des années et des courants contraires ont peut-être produit de changementdans ces convictions. Je n’ai nul souci d’ailleurs de rechercher des étais rétrospectifs pour soutenir le courage de mes croyances actuelles. Il ne s’agit pas non plus d'un réquisitoire contre nos versatilités humaines.,Qui de nous, sur 1e sujet si diflicile et, parfois, si captieux, qui révolte ou subjugue nombre d’intelligences remarquables ; qui de nous, sur une question si capitale, assurerait que l’avenir ne modifiera pas nos idées ? Si je re-raontais à moins de dix ans de mon existence, ohl ce qui m'étonnerait te plus ici, ce seraient mes théories d'à présent, et les paroles de leurs formules.
Cet aveu, sans doute, servira de sauve-garde à mes pensées, contre leur liiterprétation défavorable.
Soyez-en bien convaincus, je n’oublie nulle part une droite et dévouée confraternité, malgré les réparties adverses de nos doctrines plus on moins dissimilaires. Je plains plus que je ne blâme ceux qui s’écartent de la voie digne : ils ne font de tort qu’à leur propre caractère. Aux labeurs des vérités du magnétisme, aussi bien qu’au forum académique, ce que les uns nient, d’autres l’affirment. Eh ! n’est-ce pas la marebe séculaire de l’histoire des divers enseignements ?
Je viens donc, comme spiritualiste, dam la moderne acception du mot, déposer mon affirmation précise sur lecbamp libre de nos archives.
Aux négateurs du cpiritnallsme.
Passagers sectateurs d'une école éphémère,
Si quelqu’un d’entre vousidans son amour brisé,
Pleura, près d'un cercueil, ou sa fllle... on sa mère,
Celui-là je l'apure ! Al«8 eùt-il osé.
Devant Dieu... seul à seul, assumer le langage Dont le toa pédagogue ou le mépris moqueur,
Essoufflé de grands airs sous un vide bagage.
Ne prouve fréquemment... que trop d’oubli du cœur?
S'il sentit, celui-là, tressaillir quelque chose Au plus profond de lui; si ses pleura étalent vrais;
Si ce qu’on nomme Esprit, — n’importe en soit la causa 1 Lui donne l’espoir à l'àme, et paii à ses regrets,
II est à nous déjà. Vous, tels que la nielle Qui peuple au sein des blés et fraude messidor.
Voua minez la vie à sa source étemelle :
Lui, fera sa moisson avec la serpe d'or.
Des faits que vous niez... combien j'en ai vu naître ;
Ils brillent à mes yeux, ils s’offrent à ma main,
Et souvent sans appel. Apprendre à les connaître K'est pas l'œuvre d'un fou, ni frivole chemin.
J’ai veillé bien des nuils à sonder leur mystère :
Je l'ai scruté longtemps. Hélas I qu’ai-je obtenu?
L'obole qu'on obtient sur notre pauvre terre,
Si haut qu'en ses eiïorts l'homme suit parvenu.
Je suis, dans ma raison, ceriain du phénomène ;
J‘y crois comme à mon être ; absolue est sa loi.
Mais portez l'analyso aux remous qu'il amène,
Là TOUS rasez l'écueil... le rescit du Ufoi.
C'est notre foute à tous : sur cette arène immense Tant de germes menteurs volent à tous les vents 1 Comme il nait au guéret selon qu’on l'ensemence.
Nous recueillons les fruits de ces germes vivants.
Plus d’orgueil parmi nous! A quoi bon qu’on noua prôae? Avouons humblement que nous ne savons rien.
Les faux dogmes s'en vont, partout on les détrône ; Poursuivons notre élude... et soyons gensde bien.
D' Clever de Hildicmt.
M. Clever de Maldigny a sa agir sur l’assemblée, car elle lui a témoigné sa sympathie par' des applaudissements répétés.
M. le docteur Philipps a sollicité la favear de dire quel* que» mots que nous nous plaisons à rapporter : ils témoignent de la profondeur des vues etde l'es[mt de M. Pbi> lipps, qui veut rapprocher du magnétisine l'hypnotisme drat il est l'un des héros.
A LA
CONSTITUTION DE LA SCIENCE DU MERVEILLEUX I
La découverte de Mesmer appartient à une famille dont les enfants nombreui étaient depuis longtemps dispersés, et dont la réunion prochaine sera le plus glorieux triomphe de la scieuce.
Que le mesmérisme accueille donc avec joie les nouveaux venus, car ils ne viennent point disputer le patrimoine de leur frère, mais ils viennent pour lui prêter main forte et combattre à ses côtés dans la séculaire bataille de la vérité contre l'erreur.
Ses paroles plurent aux convives, car elles indiquaient BO
but, une tendance heureuse propre à faire rentrer toutes lei? découvertes dans la science-mère cultivée par tous.
M. le docteur Cliarpignon, dont tous les magnétistes apprécient !e mérite et les savants écrits, a obtenu la parole, et, dansun discours qui se rapprochait un peu, par les idées émises, de celles de M. Clever de Maldigny, mais où l’on distinguait cependant le désir prononcé de faire rentrer le magnétisme dans le sein de la médecine, comme une des branches les plus fécondes de la thérapeutique, M. Charpignon a été vivement applaudi. Voici son discours :
Le docteur Charpignon, invitéàprendre laparole, s’exprime en ces termes :
Mesdames et Messieurs,
Pour moi, plus que pour tout autre peut-être, c’est un devoir et une satisfaction bien vive de venir vous proposer un toast & l'union des écoles magnétiques et à l’alliance des sciences avec le magnétisme. (Applaudissements prolongés.)
Messieurs^ si je comprends que chacun de nous se livre, suivant ses aptitudes et les tendances de son esprit, aux différentes branches du magnétisme, je ne comprends plus que tous ces travaux divers qui ont une source et un but communs, demeurent isolés et se fassent même opposés.
Le magnétisme, Messieurs, est la grande science, c’est la science des sciences ; le mi^néiisme a des rapports avec la physique par la lumière et l'électricité; il en a avec la physiologie à laquelle il révèle la force nerveuse ; il en a avec la philosophie qu’il éclaire sur les facultés de l'Ame ; il en a avec la métaphysique avec laquelle il étudie les êtres surhumains ; or. Messieurs, l'homme n’est pas le dernier terme de la créa-tion, et entre l’homme et Dieu il y a certainement d'autres êtres intelligents. Ces études diverses qui ressortent du magnétisme doivent tontes se concentrer vers la grande synthèse de la science de l'homme. Voilà pourquoi je vous engage
à porter le toast à l’imion des écoles magnétiques. {Applau-disseoiêDls unanimes et prolongés.)
J’ai dit aussi à l'Alliance des sciences et du magnétisme ! Oui, Messieurs, cai' le magnétisme a les rapports les plus étroits avec les sciences, Je viens de signaler ses rapports avec la physiqueàcausedelalumière, l’électricité eil’électro-magnétii^me; avec la physiologie, avec la médecine qu'il relève d’un mécanisme matérialiste à un vitalisme radical.
Soyons sévères, Messieurs, soyons probes, soyons vrais, et si Dous dépouillons le magnétisme des exagérations de l’enlliousiasme et de l'illusioii, des fraudes du charlatanisme et de la mauvaise foi, il restera encore une immense vérité. D’un autre côté, les sciences ont pour base de grandes vérités, il est donc impossible que des vérités qui convergent au même but, la science de l’homme, restent toujours opposées, l'aliiaDce doit se faire tôt ou tard. Oui, Messieurs, j’euai le pressentiment et la certitude, nous verrons l’alliance des sciences avec le magnétisme. (Applaudissements réitérés.)
M. A. Moria, qu’il ne faut pas confondre avec son homonyme, notre ancien collaborateur, duquel nous regrettons d’ètre séparé par une divergence profonde d'opinions, M. A. Morin, disons-nous, l'auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels on distingne celui Comment l'esprit vient aux tables, obtint la parole, et, dans un discours trop profond pour un banquet, a cherché à démonti'er les causes du mouvement du ciel, la composition de la terre et du soleil ; et enfin, pénétrant dans un domaine occulte, que l’homme le plus résolu n’aborde pas sans crainte, a mérité d’étre interrompu, car il commençait à soulever sinon une tempête, du moinsune surexcitation des opinions diverses, car on sentait que cette assemblée ne comportait pas l’exposé de doctrines scientifiques presque inconnues, si ce n’est de sou auteur. La réprimande faite par le président n’eut donc rien de blessant pour M. Morin; elle signifiait seulement ; c’est un aréopage qu’il vous faut pour auditeur. Nous devonsdire que M. Morin pix)-testa ; mais la parole fat accordée à un jeune enfantde quatre
ans pour clianter une cliaiisonuelte due à la plume de M. J. Lovy; la voici:
nO»M4GË A MESMER
Pa» m. Jules Lovt.
Chanté au banquet du 23 mai i860, par M*'»' Léonib Berw
(âg^t do A tm otJenl}.
Air : Àu ctair de la iun«.
J'ai mis dans ma tête De chanter Mesmer Et ce jour de fête Qui nou3 est si cher;
Halgri moQ jeune ige,
Du fond de mon cosur.
Je veux rendre hommig«
A ce bien^teur.
Fiter sa naissance Est Dotn devoir ;
Le premier en France II nous a fait voir Comment on soulage UerTeilleuaement Et sans feire usage De médicaoient.
PaoTre petit itre.
Combien U m'est doux Defèterleioaiire Au milieu de tous;
Rélas! pour sa gloire Si j'ai mal chanté,
Au moine je peux boire A Totre luilé.
Ii’enfantchantaaTec une grande hardiesse, sans se troubler, et d’une petite voix de rossignol, ces couplets, et fut applaudi.
Baron kü POTET, propriétaire-géranl.
FÊTE ANNIVERSAIRE
DE LA NAISSANCE DE MESMER.
(Suit« et Rn}.
Nous n’avons pu, dans le dernier numéro, donner à nos lecteurs qu’une partie de matériaux rassemblés àla bâte, sur tout ce qui s’est dit et fait dans cette fêl« mémorable ; nous continuons aujourd'hui cette transcription, qui sera, ]uoique longue, encore fort imparfaite.
La parole est à M. Lovy pour une chansonnette en l'honneur de Mesmer, tribut spirituel qu'il paye tous les ans avec une verve entraînante (1).
LE mAGNÉTISME N’EST PAS MORT.
Air; Powro Calpigi (rorare).
Mes chers amis, je tous le jure,
Vous avez la rie assez dure,
Car depuis plus de soixante ans On TOUS appelle charlatans.
J’ai Ttt l'Académie entière Porter le magnétisioe en terre,
Elle s'en réjoaissait fort....
Le magnétieme n'est pas mort, (iti)
Des savants, des docteurs de France Je in’expUqtie la résistance :
Comment démentir ua passé
Qui «’ât point encore effacét (iw)
La giration nouvelle,
A notre drapeau moins rebelle,
Nous apportera éo renfort :
Le magnétisme n'est pas mort. (Mr)
(1) Nos lecteurs D'oublleront point que toutes ses cbao.sons, inspirées par le magnilisme, forment as obarmaot petit recueil qui oe co&le que 50 centimes.
Toaa XII. — N» 68. — i* Sîbis. •» tO Jont 1860. t
11 ne raut pas que l'on s'endorme :
Voyei, déjà le chloroforme Nous a |H>rtéle rudes coups En jouatil le mime air que nous. {bi$) La découvcrtu est précieuse, —
Aucuns la trouventdangereuse; —
Mais qu’on soit, ou non, de son l>ord>
Le magnétisme n'est pas mort, (6if)
L’an dernier, l’un de nos chimistes Contre les groupes magnétistes Se démenait et s'essoufflait.
En accouchant U'un gros pamphlet, (iii) Mesmer, — j’en suis encor lout blèmu, — Se voyait jugé par lui-mèm&...
Du sieur Mabru plaignez le sort !
Le magnétisme n'est pas mort. (6^*}
Une dernière découverte Devait consommer notre perte :
De rAypnoiwnw, cet hiver,
Maint docteur fit un bruit d’enfer. (¿^«) Mais la méthode sans pareille Avait vingt-cinq ans de bouteille :
Ça les fit loucher tout d'abord....
Le magnétisme n’est pas mort. (bi$)
Hélas! un livreencor plus triste,
C'estceluidece magnétiste
Qui n'admet plus, depuis trois mois.
Ce qu’il admettait autrefois. (A^) Vous l'avez lu ; — mais je m’arrête :
Ne troublons pas ce jour de fête En réveillant le chat qui dort....
Le magnétisme n'est pas mort. (dû)
11 n'est pas mort, qu'on se le dise 1 Dès aujourd'hui foo fraternise,
^ous voici tous, ab ! c'est charmant I — Unis.... gastronomiquement. (6m) Oui, cette agape fraternelle Mous annonce une ère nouvelle;
Quand les fourchettes sont d’accord Lemagnétismen'estpasmort. (&«)
Amis, au sein du mesmérisme Plus de discorde ! plus de schisme !
Que Jes pilotes, dès demain.
Prennent le gouvernail en main! (Jii)
Veillei un peu sur l’équipage,
Guideî-nous, et lout me présage Que Mesmergagoera le port....
Le magnétisme n’est pas mort. {bit)
Salut, magnétistes modèles !
Honneur à vous, nos sœurs fidèles !
Dont la présence parmi nous Rendrait plusd'un banquet jaloux. [Ai«}
Oui, quand je vois ce groupe aimable Venir s'asseoir à noire table ,
Alors je dis avec transport:
Le magnétisme n'est pas mort i (iii)
M. Lovy fut fort applaudi, et ses collègues de tous les banquets lui ont témoigné leur gratitude et leur reconnaissance.
La parole a été donnée ensuite à M. Baïhaut qui ne manque jamais d’égayer les banquets par une pièce drolatique, car il choisit chaque année pour exercer sa verve comique le fait ou l’événement qui prête le plus à la critique. C’est avec une sorte de joie fébrile que chacun répélwt les tontaine et tonton de sachanson, qui sont d’un à propos singulier, caria question de l’hypnotisme pourrait donner lieu à une comédie d’un genre tout nouveau intitulé : ¡es Académiciens en déroule. Voici la pièce de M. Balhaut ;
HISTOIRE DROLATIQUE DE L’HYPNOTISME^
Am : Tonton, fon(anr, lonion.
Magnétiseurs, quel bruit résonne,
Pareil & la Toixdu piston?
Tonton, tonton, tontaioe, tonton.
Par un docteur de la Garonne,
Mesmer est éclipsé, dil-on,
Tooton, tontaine, tontoa.
(0 l-’»atear de ce* couplets n’a nallement l’intention d'atteqner l'hTp-nolitme, qui n'est qu'une d«e nombreuses epplicatioD« oa dénomination« üu mosmirlsmo. Il veut aeulemeot plaisanter sur le manière doot la ori-tenaue aicmvtrU neuviH« s’est produite dans ie inonde savant.
Âiam, c’est le fameux génie Ot(jei d’un si Lrujant renom,
Tonton, ton(on, tontaine, tonton.
Et jusque dans t'Océanle La presse va corner smi nom,
Toulon, tonlaine, tonton.
Sous les feuillets d'un certain litre (I),
Azam trouva certain poupon,
Tonton, tonton, tontaine, tonton.
L’enlànt semblait à peine Tivre,
Noué comme un bébé lapon.
Tonton, tontaine, tonton.
• — Qui donc es-tu, chétif atome,
Pour qu’on te laitee à l’abandon?
Toolon, tonton, tontaine, tonton.
Faut-il te mettre sur le chaume,
Ou te couehei* sur Tédredon î Tonton, toDlaine, tonton,
“ le suis (ce dont tout bas j’enrj^e !)
Du magnétisme nn rqeton«
Tonuw, tontoD, tontane, tonton.
Je veux en aroir l'héritage,
Et je te fais mon factoton.
Tonton, tontaine, tonton.
Aaititfit dit, Azam l'emporte Et le déguise A sa bç(m,
Tonton, tonton, tontaine, tonton.
iesssraatsk k ptrt«
Mettraient le petit polisson.
Tooton, tontaine, ientoot
Aiim, corrflant à 1‘extrême,
Choisit Jfoca pour son second.
Tonton, tonton, tontaine, tonton.
Mais celui-ci. Gascon lui-même,
Pourrait bien !e couler á fond.
Tonton, tontaine, tonton.
(1> Ce Nffutit livn, c‘*H l'oumgede t’AngtoliBrtkJ, pobti« en 184S et dao« ie^ 1« mtfD«ilgme «tatt diy& travesti soua le non) i'hvpnoiUm.
Vient le jour où l'Académie Doit proclamer le mirmidoo,
Tonton, tonton,iontaine, tonton.
Le grand f'etpeau, par bonhotnie,
Couvre le nain de son guidon.
Tonton, tontaine, tonton.
Alors, SQU9 la noble bannière,
S'avance le fier escadron,
Tonton, tonton, iontaine, tonton :
Broca deTant, Azam derrière.
Et Velpeau sonnant du clairon.
Tonton, Iontaine, tonton.
Dans le séoat de la science.
Arrive, enfin, le nourrisson,
Tonton, tonton, tontaine, tonton.
Plus d'un le reconnaît, ]e pense.
Mais nul n'en montre le soupçon.
Tonton, tontaine, tonton.
Le docte corps, avec irresae.
Acclame et baise le bichon,
Tonton, tonton, tontaine, tonton.
Après Velpeau, chacun s'empreue De le prendre&caIKourcbon,
Tonton, tontaine, tonton.
Et c'est ainsi que l'impubère Au but est parvenu d'un bond,
Tonton, tonton, tontaine, tonlon.
Il chasse et méconnaît son père.
Qui va mourir dans un bas-fond l Tonlon, tontaine, tonton.
11 a renié sa famille.
Pour régner seul dans la maison,
Tonton, tonton, tontaine, tonton;
Car son papa, toujours bon drille,
A fait des enfants & foison (1).
Tonton, tonlaine, tontoa.
(1) Voy, /«urtial du .Voinftiim», (oma XVlIt (o» ii, *•, série), p. é4 i6S5.
Le dernier né du magnétisme N’est, après tout, qu'iin avorton. Tonton, tonton, tontaine, tonton.
En basque, nn l'appelle flyptiolime, Art de loucher, en bas-breton, Tonton, tontaine, tonton.
Et cependant, rempli de morgue,
Il 9« croit un Napoléon,
Tonton, tonton, tontaine, lonlon. il jette Mesmer à la Moi^ue 1 Azam aura le Panthéon,
Tonton, tontaine, tonlon.
C’est fini ! notre esquif chavire,
Sous le choc d'un simple goujon ! Tonton, tonton, tontaine, tonton...
Mais bah I restons sur le navire,
Et bisons gatment le plongeon, Tonton, tontaine, tonton.
Avant de passer l'onde noire,
Vidons, amis, plus d'un flacon, Tonton, tonton, tontaine, tonton.
La cbarité prescrit de boire En l'honneur d'Atam4e-Gascon, Tonlon, tonteine, tontoo.
Buvons encore une rasade Au grandVelpeau, naïf barbon. Tonton, tonton, tontaine, tonton ;
Ainsi qu'à Broca, camarade Du Girondin, don d'un Dieu boni Tonton, tontaine, tonlon.
Un somnambule, M. Charavet, demanda la parole pour porter UD toast à la mémoire de Mesmer. Il le chanta d'une voix forte et accentuée : on sentait bien qu'il était pénétré d'une foi vive. On applaudit son cbant et nous l’inscrivons avec plaisir dans nos archives.
Voici son toast :
UN TOAST A MESMER.
COUPLET.
ie viens me joindre à vous, mes frères, Qui, fêtant le Maître eA ce jour,
Lancei vers le* célestes sphère»,
Vos chants de respect et d’amour.
HEFRAIN.
De Mesmer célébrons la gloire,
Soyons ses dignes successeurs ;
Frères, bénissons sa mémoire,
Qu'il vite à jamais dans nos cœurs !
î* COUPLET.
Mesmer nous ouTrit tout un monde :
De ces bieofaits quel fut le prix?
Pour lui la scieDce inféconde.
N’eut que sarcasmes et mépris.
De Mesmer célébrons, etc.
• 3* CODM.ET.
Salut & la persévérance Des nobles enfants de Mesmer !
Chaque jour nous voyons en France Crouler un préjugé d'hier.
De Mesmer célébrons, etc.
4* couPLei.
Merveille du corps et de l'&me,
Toi dont le nom est vérité.
Magnétisme, divine flamme,
Viens éclairer l'humanité I
neniAiN.
De Mesmer célébrons la gloire.
Soyons ses dignes successeurs ;
Frères, bénissons sa mémoire,
Qu'il vive à jamais dans nos caurs I
CUHÀVCT.
Après ces chants, on revint aux discours pins sérieux, et la parole fut donnée à un littérateur distingué, puis ensuite à un penseur profond. Le premier, M» Dupuy, improvisa le discours suivant :
A LA SYHTHÈ5E DES FAITS MAGNÉTIQVES DANS DNE DOCTBIHE TBAIMENT RELIGIECSS.
Nous disons à la synthèse des faits et non des théories, car jusqu'ici nous ne connaissons que des faits, rien que des faits, sans coordination dans le présent comine dans les traditions historiques.
De tous temps les phénomènes du magnétisme et du somnambulisme furent connus. Depuis rorigioe du moude les traditions en font foi : OQ les trouve dans les croyances des races indo-européennes dont les druides Mrent, chez les Gaulois, les derniers représentants ; chez les peuples qui irra-dièreot sur le continent africain et dont l’Egypte nous conserve les monuments; et enfin dans les traditions plus pures des races sémitiques dont nous sommes les héritiers directs dans l’ordre spirituel. ,
Il y a, messieurs, dans notre histoire nationale, un grand nombre de faits intéressants sous ce rapport, mais il en est un surtout dont l'importance est capitale... Chacun de vous a déjà nommé l’admirable héroïne dont s'honore la France, Jeaone-d’Arc 1...
Un de nos historiens, justement estimé, a publié dernièrement un beau livre où il a eu le courage de rendre à cette noble fîlle son véritable caractère, et nous avons le regret de constater que ce livre lui a valu l'improbation de plusieurs de ses amis du parti libéral. Ceci, nous rappelle que les faits de l’ordre spirituel, incompris par les novateurs du xtui* siècle, furent malheureusement niés par eux.....
Loin de nous la pensée de jeter un blâme injuste sur les hommes qui ont fait notre immortelle révolution. Ils se sont consacrés dans la mesure de leors forces et avec un dévouement qui a droit à toute notre l'ecouuaissance à l'œuvre de
leur temps. L’encyclopédieattcste ce que valaient ces hommes, dont quelques-uns furent disciples de Mesmer...
Ils ont eu, hélas I des héritiers bien dégénérés dont l’esprit impuissant trône dans nos académies. Ceux-là ont aussi leur encyclopédie... 11 suffit de lire, dans k Dictionnaire .de ten, les articles Magnélisme, Hypnotisme,Soninambulisme, Fluide et Force nerveuse ou Force vitale, pO|Jr jugM des lumières de ces mcssieure.
Si donc tous les efforts de la science ont un résultat aussi négatif dans notre société dont le progrès sur ie pMsé est pourtant incoutestable, c’est que nous faisons probablement fausse route sous le rapport spirituel. Reprenons avec courage l’étude des traditions, et avec tous les grands hommes de la légende religieuse, avec les esprits exempts de préjugés, avec les Henri Martin, avec tous ceux qui ne professent pas, à priori, les idées étroites et aveugles qui ont fait concevoir du christianisme un mépris qu’on ne saurait se permettre qu’à l’égard d’une billevesée, poursuivons notre recherche et nous arriverons, Dieu aidant, à la vérité doctrinale qui dojt contenir dans son sein et éclairer de sa suprême lumière tçfis Jes faits, encore obscurs, dont la réunion d’éjjte devftni laquelle j'jii l’honneur de parler, atteste l’importance 1
A la synthèse des faits magnétiques dans la lumière d’uae yérit»ble doctrine religieuse !
Antonin Dopuy.
Bien que l’heure déjà avancée et qu’une certaine fatigue se fût manifestée, le toast deM. Dupuy fut écouté avec attention et applaudie.
M, Bûchez, l'écrivain philosophe, le penseur profond, prit la parole ; il fut écouté, mais nous avons le chagrin de ne pouvoir donner un résumé de sou discours. Nous espérona pourtant qu’il voudra bien un jour le donner dans son entier pour le journal, car rien de ce qui se fait ou dit en magnétisme ne devrait être perdu.
M. Manlius Salles avait envoyé pour le banquet un toast longuement motivé ; notre cadre trop rétréci ne nous permet d’en donner qu’une partie, suffisante cependant pour faire juger ce lélé propagateur.
A MESSIËCBS LE BAHON DU POTET, LE DOCTEUR MARQUIS Dlî PIANTV ET lE DOCTEUR E.-V. LÉGER.
Messieui's,
Votre qualité de Présidents organisateurs du banquet des magnétiseurs et magnétistes en mémoire de Mesmer, notre immortel chef, me font un devoir de vous choisir pour mes interprètes auprès de tous ceux de nos condisciples qui se réuniront, le 23 mai courant, pour assister à cette charinante fête de famille.
Veuillez donc, mes très-chers et lionorables Présidents, témoigner aux magnétistes de toutes les écoles présents à cette solennité, le regret que j’éprouve de ne pouvoir répondre, parmaprésence, à leur appel. Dites-leur bien que partout où des frères et des amis se réuniront pour travailler en commun au triomphe de notre sainte cause, je serai spirituellement avec eux !...
Dites-leur aussi que je ne cesse de faire des vœux au ciel pour que la plus grande divergence d’opinion ne puisse plus désormais justifier aux yeux de personne la désunion de nos elTorts et du but de nos pensées, et afin qu’il inspire, k tous les magnétistes, l’idée conimuae d'introniser, dans la société, la puissance du magnétisme, et d'y créer une œuvre propagatrice incessante et désintéressée d’autant plus fructueuse qu’elle serait l’œuvre de nos efforts communs.
Veuillez, je voua prie, Messieurs, après l'avoir vous-uièmes agréée, la leur communiquer, et recevoir l’hommage de ma plus parfaite et respectueuse considération.
Alais, le 21 mai 18Ô0.
Manlius Salles.
Suit un discours motivé sur l’avenir du magnétisme et ses incommensurables effets, discours trop long, nous l’avons dit, pour êfre rapporté ici dans son entier.
Le savant cosmopolite, M. Jobard, l’iiommequi sait tout et beaucoup diiutres choses encore, n’avaic point oublié la dat« de notre fête, et nous avions dans nos cartons la pièce qu’il lui avait destinée. Ce tribut ne peut manquer de plaire aux magnétistes, car ils y trouveront esprit et science. Le voici :
LES PROPHÈTES ET LES MÉDIUMS.
AILOGUTION CE M. JOBABD FOUR LE 6AKQUBT DE MESMER«
L’histoire sacrée nous apprend l’étrange mouvement spiritiste qui agita le monde à l’époque de la rédemption ; on ne voyait que prophètes, inspirés, obsédés ou possédés, annonçant les choses extraordinaires qui allaient arriver. La plupart se donnant comme le Messie annoncé par les prophètes Élie, Isaïe, Jérémie, Daniel, etc., inspirés par l'esprit de vérité ! les bons prophètes ne cessaient d’avertir le peuple de se méfier des faux prophètes et des magiciens qui venaient à eux sous des dehors trompeurs ; foupi ravissant$ cachés sout lapeaudeCagneuu, faisant même quelquesnûracles, et débitant des sentences en apparence irréprochables, ce qui n’empêchait pas les vrais prophètes de crier sans cesse : a Peuples d’Israël, méfiez-vous, méfiez-vous! »
Ces faux prophètesn’en étaient pas moins animés et inspirés par des esprits, mais des esprits inférieurs, trompeurs ou perfides qui n’ont eu que trop d’empire sur les Juifs, puisqu’ils ont réussi à les empêcher de reconnaître le Messie (finît inier iilosetsui eum non cognoverunt), qu'ils ontcru-âfié, alors qu’ils épargnaient les voleurs, payaient les Judas et protégeaient les magiciens.
Les princes des prêtres, les scribes et les pharisiens qui étaient les savants, les académiciens, les esprits forts de l'époque, ajout^ent plus de foi aux Mabru, aux Dubois, aux Velpeau, qu’aux Husson, aux Puységur, aux Duplanty, aux du Potet. La négation dispense de toute preuve, l’afifirmation W exige d’immédiates; le rôle de négateur étant le plus aisé,
sera toujours le plus écouté. Ainsi le oui collectif tle votre »s-semblée n’est pas suffisant pour balancer le non isolé de S5. Mabru. La foule ajoute plus de créance àla négation d’un seul écervelé qüi n’a rien tu, qu'à l’aflinnation de milliers a’iiomœés sérieux qui ont vü. Où donc est la logique que l’on prèieàla majorité? Est-ce que nousenserioosvenusàcepoint de devoir dire : Vox popvU, vox diaboli?
Qu’èst-cé qué tes médiums écrîvàiit, parlant, eotBndânl et voyant, qui surgissent de tous côtés, à notre époque, si ce n'çst le r«nouvellement du phénomèue précurseur d'une nouvelle série de véiitéa qui vont être révéléesàl'humanité jugée capable tle porter à prisent les choses que les disciples du Christ n'auraient pu comprends, dans l’enftnctì tìe la végô-* tàtion hnni&nitailti
Les médiat, les somnambules, lés extatiques et leB t^yattts ne sont évidemment qüe leâ prophètes de notre §poque, ou lés porlé-voix des eâprits ; ihals de quels esprits f C’eût un ^Int qii’ll s’agit d’éclaircit et de régler datis le pré^ àent concite que libba pbüvons appeler oscuménlque, puisque, Jwur là j^tïmière folS, tous les Chismes, toutes les iiérésies imême ÿy trouVéttt ’représentés.
Les JJères de l'Église aVàîent trop slthjplifié la question, en tfadlùieltant que 'deux esprits àt^ohts, celui du bien et eélai du mal. Ce fut une erreur fttve, et Sorit les suites ont étô fatales àn Jrt-oérèa. Peut-être déVait-il en être ainsi, car rien n’a lien fiiins là Ttolonté 9é Di'eu,
ÜÜB |rande dêWSüverte à été cdle flu ttouvèan mbiide matériel; mMS elîè h'à iptó, à nos yèux, une aussi grande portée qüe cdle dn inondë spinte, dont ia population est plus va-rtéè'ét inilitt fois plus rrâlnbreuse que la nôtre. 11 est avéré pour nous tous à présent, du moins j'aime à lecroiW, qu’il y a kutatrt de sortes d’esprits, autant d’espèces et de variétés, qu’il V â Së sortes d’hommes incarnés dans les globes infinis qjul colùi^'sent l’univers. L’essentiel est dé faire nn choix dans cèux (^üi se présentent pour nous endoctriner, et il y & ¿‘áutáht plus à se méfier, que les ignorants et les méchants tôtii lis plus nombreux et s’emparént trop Muvent de l’es-
prit des somnambules et de la main des médiums pour qu'on accepte de confiance leurs oracles, leurs prédictions, leurs prescriptions, lin effot, que peut-on trouver à reprendre sur cos vulgarités évangéliques : Suivez le chemin de ta vertu,
— failfs It bien évitez le mal. — Aimes Dieu et votre pro-chain, ou quelques autres maximes irréprochables mais banales des petites écoles primaires, dont ils se servent habituellement pour nous inspirer confiance dans les mcDsongœ qu’ils se proposent de nous insinuer plus tard. Heureusement que les grands esprits sont toujours prôts à démasquer les hypocrites.
Ce n’est pas ainsi que procèdent les esprits supérieurs, et encore moins l’esprit de vérité qui choisit ses précui'seurs, ses révélateurs et ses apOtres.
Ceux-là ne craignent pas, comme les autres, d’affirmer, au nom de Dieu, ta véracité de leurs enseignements ; ce n'est pas chez eux qu’on apercevra la plus légère infraction à la logique, à la raison, au bon sens, écrivissent-ils des volumes. En un mot, les vrais médiums sont aussi rares de nos jours, que les vrais prophètes l'étaient autrefois.
Somme toute, les médinmi intaitifs, auditifs et voyants, les somnambules guérissant, et doués de la seconde vue, ne sont que les sibylles, les oracles et les prophètes d’autrefois, d'autant plus aimés et favorisés des bons esprits, qu’ils sont plus purs et marchent plus droit dans les voies du Seigneur, toutes les écoles, toutes les opinions, tonsles schismes doivent disparaître devant cette afiirmation divine ; Il n’y a qu’une foi, qu'une toi, qu'unDieu. Ceux qui n’en sont pas encore persuadés sont des boutons retardataires qui s’ouvriront en leur temps, au soleil de la vérité •, mais il ne -coBvient pas aux boutons éclos d’hier de blâmer ou de mépriser les boutons arriérés, car il y a le temps des feuilles, le temps des fleurs et le temps des fruits, pour toutes les semences du parterre terrestre et céleste de Dieu.
C’est avec joie que nous voyons s’opérer aux pieds de l’image de Mesmer ce rapprochement si rationnel de toutes les sectes, que nous avions recommandé depuis l’instant où
nous eûmes découvert l’unité du phénomène et de la foi nouvelle.
Que ceux qui en doutent encore étudient et prient Dieu d’éclairer leur inlelligcnce, car les temps sont proches où les manifestations redoubleront d'intensité, jusqu’à l’éiablisse-ment du royaume de Dieu sur la terre, et dont tous les con-vives de vos saintes agapes seront, sans aucun doute, les premiers dignitaires, dans l’incommeosurable hiérarchie des esprits. __JOBABD.
POUR LE BANQUET DE MESMER.
u BOX SEKS POruLUBE.
To9 populi, voxdiaholi.
Quel singulier masculin
Les dieux m'ont donné pour maître !
Un mot de plus ce matin.
Et je l'eusse envoyé paître,
Disait un Ane savant.
Savant, comme on en voit tant,
Aux animaux du village.
Qui, selon l'aotique usage.
Se rassemblent choque soir Autour du même abreuvoir;
Croiriei-vous que telle bète S'était fourré dans la tète D'eotasser dans son jardin,
Un tas de puantes choses,
Pour en«blenir destoses.
Des œillets etdu jasminT l'aurais ride sa démence.
S'il D'avait eu l'insolence Se me mettre sur le dos Ses purins et ses guanos !
— Mon maître est plus sot encore,
Reprend un bœuf gras et gros;
Il nous force dès l'aurore,
Uème à grands coups d'aiguilloni,
A retourner ses sillons;
L'imbécile s'imagine Y découvrir une mine De petits pnis, de farine ,
De ciioux ou de cornichons!
Uœufe, chtivaiix, moutons, cochons,
M!s frères et compagnons,
M’est avis que nous devons Mettre un homme en curatelle Sitôt qu'il perd la cervelle,
S'appelât-'il Daubsnton,
Cuvier, Dumas ou BufTon,
D'Âteœbert ou Fontenelle !
Des animaux la séquelle Applaudit à ce discours Digne de polichinelle.
Ne Toit-on pas tous les jours Huer l'homme de science
* Uui commet l'inconséquence D'expliquer quelque secret De l’art ou de la nature.
Aux cricris d'estaminet?
A mon sens autant vaudrait Causer de littérature,
De musique ou de peinture A des paphlagonieos,
Prêcher le christianisme Aux rhéteurs athéniens,
Enseigner le magnétisme Aux mathématiciens,
Ou le spiritualisme
Aux académiciens. Joawc.
(Fio du compte-rendu du banquet du 23 mai 1860. )
ERRATA.
Dans notre dernier numéro du 23 mai 4860, page27S, au 12* vers, au lieu de: Lui donne l’espoir à l'âme, lisez: Luidonne espoir à r&me.
COMMUNICATION A L’ACADÉMIE DES SCIENCES.
CATA1EP5IE, PARUYSIE, LÉTH&BGIE (1).
La catalepsie est, comme l'état sphéroïdal des corps, un état physiologiique particulier, connu de tout le monde, mais
(1) Celle nolico InMresMDle vient d'élre adre»sée i l'Académie des sciences de Paris, par notre savant collalnrateur M. Jebard.
qui n’a pas élé suffisamment étudié. Nous croyons devo.. ïrir la voie à ceux qui voudront pénétrer dans cette régioA’’ inexplorée, niais remplie de merveillfis qu’on estloin de soupçonner aujourd’hui. 11 s'agit de démontrer, à l’aide rte faits connus, l'importance de ceux qui restent à connaître.
On sait que la catalepsie est un état comateux, une sorle de paralysie générale, que l’on a souvent prise pour la mort réelle, quand elle se prolonge un temps suffisant pour obtenir le permis légal d'iuhumation; de là, plus d’une personne enterrée vive et forcée d’assister nientalement et sciemment à ses funéi'ailles, sans pou\'oir faire le moindre mouvement, ni donner le moindre signe extérieur, par suite de la paralysie des nerfs de la i olonté. Aussi a-t-on bien fait de déchirer que la décomposition était le seul symptéme de mort qu’il soit prudent de regarder comme infaillible; mais tautque ce prodrome n’apparaît point d'une manière évidente, il devi'ait être interdit de procéder à l'inbumatioD, et, de plus, on ne devrait pascesser de donner des soins au prétendu cadavre, tant que la rigidité n’est point complète, et le fût-elle, ce n'est point une raison de l'abandonner; var 1a catalepsie naturelle ou artificielle présente parfois ce double phénomène de la mollesse ou de la rigidité cadavérique.
11 faut surtout redoubler de soins, après que le temps moral où la putréfaction commence ordinairement est écoulé, car c'est une preuve certaine que l’on 6 affaire à une léthargie; «t dans le cas où l'on soi^çonnei'ûj. ^voir enterré un cataleptique, même après un temps assez long, tout espoir ne serait pas perdu, si le cercueil est assez bien clos pour que la vermine n’ait pu s'y introduire ets'y développer. Le prétendu mort pourrait être exhumé et revenir à la vie, aü contact de l'air, de la lumière et du massage magnétique. Ce ne serait rien autre chose que ce qui se passe dans l’Inde, sur des individus qui &nt métier de se faire enlerrer vifs, pendant des semaines et des mois, pour servir de motif aux paris, quelquefois consîdénAles, qui s’engagent entre les officiers anglais Bouveau-vesus, et les anciens, paris qui ont toujours é^é gagnés par les résurrectiouistes. Beaucoup de voyageurs rapportent avoir vu de leurs yeux cette opération qu’ils déciivent ainsi :
On fait venir un de ces hommes de la classe des parlas oti des cliameliers habitués à ce métier, qui, pour une somme minime, sont prêts à se laisser enfouir pour un temps voulu, pourvu qu’on leur donne deux jours pour se préparer, et que l’on s’engage à laisser faire h leurs camarades les préparatifs de l’enterrement et de la résurrection, qui consistent à les coudre très-exactement dansun linceul (le plus imperméable est le meilleur), et qu’on les place dans un doublé Cef-cueil, le dernier en plomb, bien sondé, si la durée de la catalepsie doit être longue. On droit qu’ils jeûttenl et se ptir-gent, car ils arrivent pâles et afTaiblis, se font btJucher toutes les ouvertures du corps avec de la cire tnolle, toujoors dans le but de se préserver des miriapodes et iuti^ insectes, et se livrent aux bommes habitués à ces pratiques^ Le cercueil« correctement clos, est descendu dans la tombe et recoovert de terte, sur laquelle on sème ordinairement de l'avoine, et près duquel les parieurs incrédules placent des sentinelles pour plus de sûreté (1).
(i) Je reproduii ici uae petite gravure repréieoteot d& Takir iDdieo,
Le temps de l'exhumation arrivé, les curieux accourent en foule pour être témoins de la résurrection du lazarc ; on le débarrasse de la cire, on lui desserre les dents, on lui introduit quelques gouttes de rhum dans lu bouche, on lui souffle sur les yeux et dans les narines, comme dans le réveil hypnotique; il respire alors, se lève, reçoit son salare et va sc faire enterrer ailleurs.
Plusieurs témoins oculaires nous ont donné ces détails dont, d’ailleurs, les ouvrages anglais dans l'Inde sont remplis.
Une seule chose a droit de nous surprendre, c’est que la Société royale de Londres et les académies de médecine n’aient pas encore songé k faire venir quelques-uns de ces Indiens pour leur faire répéter cette importante expérience en leur présence ; nous disons importante, non pas comme simple curiosité physiologique, mais comme utilité publique.
Ce phénomène est aussi ancien que la création dans l'Inde et chez quelques tribus du centre de l’Afrique où il est resté comme tradition du réveil des germes humains tirés du limon. Nous n'en dirons pas plus sur ce fait anti-historique que l’esprit du siècle n'en pourrait porter à présent. Nous nous bornerons à ce qu’il peut avoir d'immédiatement utile à l'humanité, dans le cas d'asphyxie par submersion et par congélation, deux états qui peuvent ótre jusqu’à certain point comparés k la catalepsie, quand rien n’est brisé dans l’oi^ganisme, et que, sauf la respiration et la circulation, les organes sont restés intacts, ce que l’on peut comparer, sous le rapport mécanique, à une montre arrêtée par le froid ou i’épaississement des huiles, qu’il suffit de liquéfiier pour la faire marcher.
Nous avons déjà un certain nombre de cas o^ des noyés ont été rappelés à la vie après une et deux heures d’immersion ; le premier s’est passé à Malines sur l’enfant de M. Go-
œlnMà mime dont le général Veninra Dca a conté l’hislolre : 11 svait va de sei yeux l’enterrement et It r«»nrreclioD i trois mois de distance. Ce rail a quelque inalogle avec les observations de H. Jobard déjà inairées dans le/ournoi du Uagnéti$m«, vwlam« X, p.SBS.
Baron Dc Ponr
denne, et le second chez le docteur Servals de Bruxelles ; mais il est certain pour nous et pour ceux qui comprendront le phénomène de la catalepsie, comme il doit l’être, qu’il est peu de noyés qu’on ne puisse ramener à la vie même après deux jours d’immersion, en s’y prenant comme il nous a été enseigné de le faire ; car la première suffocation passée, sans bris d’organes, le temps ne fait plus rien à l’affaire, tant que les causes extérieures de destruction sont évitées, comme dans la catalepsie volontaire des Indiens.
On voit d’abord que le noyé ne peut passer plus de deux fois vingt-quatre heures sous l’eau, surtout quand il remonte à la surface, tandis que l’individu cataleptisé par une congélation non interrompue, peut y rester jusqu’au dégel, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’air et la chaleur, ces deux agents de la fermentation putride, aient exercé leur action désagrégeante sur les cburs.
On se rappelle l’éléphant trouvé dans les glaces de la Léna, dont les chairs étaient assez fraîches pour que l’académie de Saint-Pétersbourg se soit donné le divertissement de faire un repas de ce gibier anté-dilnvien, qni n’était pas mauvais, nous a dit le comte Plater qui faisait partie des convives.
Passons aux preuves que nous possédons déjà, et aux épreuves qui ne tarderont pas d’avoir lieu, pour étudier sur les animaux cette intéressante théorie, si longtemps repoussée, en ce qui concenie les crapauds incrustés dans des pierres, dont M. Séguin s’est chargé de démontrer la réalité, en communiquant à ses collègues des expériences de 8 à 9 ans, sur une douzaine de crapauds emplâtrés, dont un seul fût trouvé mort, précisément parce qu'il avait éprouvé le contact de l’air. Ajoutons que le savant Duméril, si incrédule au sujet des pluies de batraciens, a cité un exemple personnel de dix années, à l'appui des expériences de M. Séguin qui vient de renouveler ses assertions et ses preuves, dans la dernière séance de l’institut. %
Voilà donc un fait acquis pour les académiciens ¡ mais il y a longlcinps qu’il l’est pour les carriers qui ne s’étonnent plus de trouver des lézards, des larves et des vers vivants, au cen-
tre des blocs qu’ils débitent ou font éclater. L’ingénieur f!hé-vreniont » remonté du fond d’une liouillère du Hainaut nne géode daiis laquelle se trouvait une sorte de lézard encore en vie.
On se tromperait en opérantsurdes poissons ou autres animaux à sang froid i nous dirons un jour pourquoi i on ne nous eom^endrait pas aujourd'hui. On se tromperait également » opérant sur des chiens, des chats ou autres animaux domestiques, sur lesquels on a coutume d’expérimenter in ani-mà via, précisément parce que ces aniroau» sont les plus avancés dans l'échelle intellectuelle, par leur contact avec l'homme.
Ob doit au contraire opérer sur les plus Miiérés, les tor-toes, les lézards, les rats, les loirs, les serpents, les marmottes, lès oiseaux de proie, les chats-huants, les vautours, etc.^ quant aux mouches, on connaît les expériences de Franklin sar lew résoFrectiaa après 12 ans d'immersion dans une beuteille de vieux madère; quant aux insectes et aux infu«âres microi-«opiquea, les eapérienoes de MM. ffexuhet et Ûoÿèrt ont fait ftpq» de bmit pour qu’il soit avéré qu’ils ont faisoa towsles deuxi car il y alamèmediffécenco «ntpe tesinfusoireaqu'eBtre les animaux susceptibles de reoenroir la catiüeptisation \ uu «erin, uo chardonneret, uu piuçou, un oisean-mouche aoc-eomberoBt, quand le hibou, l’hirondelle, le martinet Fésiste-iont.
L’aaphy*ie, par lo* fw sulfureux surtout, est trop instantanée pour permettre la réviviscence; 4nutlle donc 4e l’^s* nyer.
Mais les «rocodiles, les caïmans, les boas et presque tous les caraassiers de bas^tage peuvent être parfaitement emplâ-trés et amenés 4 peu de frais dans nos jardins roologiques. l’anesthésie pi'éalable parle chloroforme n’est qu’une pré-.oaatïon humanitaire, qu’on peut employer, mais dont on peut •aussi se pas^r.
Il ne suffirait pas cependant d’enfermer hermétiquement «n animal et de le laisser périr lentement dans l’air confiné, par l’épuisement de l'oxygène, car il en resterait assei pour
entretenir la via des parasites et des ascarides qui ne tarderaient pas à porter la destruction dans le corps do l’animal étouffé et non cataleptisé i mais il suflirait de faire le videau-tour de lui etde placer la boîte dans un lieu frais, pour être sûr du succès. U chimie et la physicpje possèdent dailleurs assez de moyens pour préserver les corps des atteintes de l’air, de la luQiière et de la chaleur.
On nous demandera peut-être où nous voulons en venir par cette étude poussée jusque dans ses derniers termes, jusqu’à l’horame enfin. Nous répondrons qu’il ne s'agit de rien moins que itXuholilion delà peine de mort, qui serait remplacée dans nos codes par celle de la cauleptisation, ce qui permettrait toujours de réparer des erreurs de la justice, de l'espèce de celle des Calas, des Lesurque et de uut d’autres, dont l’innocence a été reconnue plus tard. On ne se refuserait plus àla révisiondecertains procès, sousle prétexte que le mal est sans remède et que lajustice doit être sensée infaillible comme l’Église. Ces fictions ne sont plus admissibles parle temps qui court, sous peine des plus fâcheux désillu-sionnements.
A l’appui de notre thèse nousciterons les nombreux procès-verbaux dressés dans les Cévennes, au moyen ^e, contre lea prétendus vampires que l’on a souvent et officiellement ekhu* més après plusieurs années, pour les tuer en les clouant au sol i l'aide d’un pieux enfoncé dans la poitrine. 11 a été constaté que ces malheureux cataleptisés ne présentaient aucanetrace de putrêfaction,et portaientparfois tons les signes d’nne santé florissante qu’on les accusait d’entretenir aux dépens de quelques hallucinés en proie àme émaciation qui ces-sait, dit-on, dujourou leur vampire ne pouvait plus sortir du tombeau pour leur sucer le sang.
il ne sera pas difficile de retrouver des traces de parefls faits en Suisse, dans les Cévennes et dans les pays où les tombeaux, creusés dans un sol sec et élevé, sont it l’abri de l’eau et des germes de destruction qu’elle charrie ou qui sf y développent. Cependant ces cas sont plus rares cher la race blanche que cbei lavace noire et en général che* les in-
telligences peu développées, ce que nous expliquerons plus tard dans de plus grands détails, d’après l’accueil qui sera fait àlaprésentecommunicalion pour l'examen de laquelle nous demandons une commission de membres qui croieot aux merveilles de l’bypnobatosc ou catalepsie artificielle.
JOBASD.
Nous ajoutonsà cet intéressant articleun fait qui vient corroborer ceux cités plus haut.
Les explicatioRs que donne la science sont sans aucune valeur, nos médecins ne connaissent point la vte ; le magnétisme peut seul les éclairer, leur résistance a donc quelque chose de fatal propre à déconsidérer leur art menteur. Un temps viendra où les princes de la science du jour sentiront la rougeur monter àleur front lorsqu’on parlera devant eux de magnétisme.
Dans ce fait rapporté plus bas, quelques passes magnétiques suffiraient pour ffûre cesser cet état comateux ; mais non I les médecins resteront passifs, Us seront les muets témoins d’une situation qu’ils sont inhabiles à faire cesser.
Baron du Potet.
Voici ce fait :
« lia fait de léthargie assez extraordinaire vient, dit le Charenlais,de se produire à Angoulëme. Le mardi 22 mai, la dame Joly, veuve d’un ancien employé de l'octroi de celte ville, demeurant avec sa famille sur le rempart du Nord, après avoirpris son repas comme à l'ordinaire, s’est couchée vers sept heures du soir, ainsi qu’elle en avait contracté l'habitude.
e Le lendemain ses enfants ne l'ayant pas vue se réveiller
& une heure assez avancée de la journée, crurent devoir faire venir un médecin, lequel ordonna tout ce qu’il pouvait y avoir à faire en pareille circonstance ; un prêtre fut également appelé : les secours de la religion furent aussi administrés à madame Joly. Depuis ce moment, cette dame dort d'un sommeil fort paisible ; ses traits ne sont pas le moias
du monde altérés ; le pouls est parfaitement régulier, et au-* cun signe caractéristique d’un réveil prochain ne s’est encore manifesté, bien que neuf jours se soient bientôt écoulés depuis qu’elle est plongée dans ce sommeil.
« Madame Joly, qui est âgée de soixante-quinze ans, quoique atteinte depuis cinq années d’une paralysie du côté gauche, jouissait néanmoins d’une bonne santé, c’est-à-dire que, malgré son infirmité, les fonctions de la vie s’accomplissaient si bien chez elle qu’elle était toujoure d’une humeur égale et gaie avec tous les membres de sa famille, qui, chaque jour et à tous les instants, l'entouruent de leurs soins empressés.
0 Le Charentai$, dans son numéro suivant, nous apprend que la femme Joly, dont nous annoncions hier l’état léthargique, est morte dans la nuit du 2 juin, après un sommeil non interrompu de deux cent quarante-six heures et demie. Sa mort a été très-calme, et comme la continuation du sommeil qui l’a précédée. »
Que dire de cet art impuissant, qui n’a rien à opposer à la destruction des êtres ? Que dire des médecins qui, feignant d’ignorer que le magnétisme existe, laissent sans secours des êtres qui ne demanderaient, pour être rappelés à l’existence, que des rayons de cette force vive qu’on appelle magnétisme?
— Et les lois sont protectrices de la science menteuse des écoles, et elles accordent aux ministres de cette science le droit terrible de vie et de mort I.... Ab I nous appelons de nos væux et de nos pensées l’bomme qui doit secouer ces Académies ob les vérités ne peuvent aborder. Mais arrêtons-nous, je m’emporterais et ma colère me ferait dire des choses qu’il serait imprudent de dire aujourd’hui.
Baron dd Potet.
VARIÉTÉS.
Carieux fait hlaÉorlftt«,
LEITBES DC U HIBQVISE DIT DBFFAND 1 SOBACE WJlLPOLS.
Toœ« ttcoDd, p. 15.
LeUr«78*, !•' février tîTO.
On ne parle que de la giuérison de M"* la duchesM de Luques : elle avait eu le bras démis» il y a trois ou quatre mois. Leschinu'gieiis le lui avouent remis tout de travers, elle était restée estropiée : il fallait que son bras fût soutenu par une écharpe, et elle ne pouvait pas remuer les doigts. Les cbirurgiena prétendaient qu'elle avait un os fèlé, et disaient tous qu’il faudrait en venir à lui couper le bras. Il y a en Lor* rûne une famille qu'on appelle les Valdageaux, parce qu’ils habitent le village de ce nom, qui ont uo talent singulier et infaillible pour remettre les membres cassés ou démis. On a fait venir un de cette famille qui, après avoir examiné le bras de M°' de Luques, a affirmé qu’elle n’avut point d’os f4lé et qu'il répondait de sa guériscQ -, mais que, comme le bras avait éléoial remis,ils'é.tait formé une espèce de calus qu'il fallait commencer par dissoudre; c’est ce qu’il a fait : U n’y a que quatre jours« qu'aprè.*» des douleurs inoui'es qui ont duré trè«‘Iongtemps, et où il a fallu employa laforce de plusieurs ttommes, il lui a reoiis si parfaitement le bras qu'elle s'en est servi snr-le-champ, et qu’elle s’en sert actuellement tout comme de l'autre.
Ce pauvre homme logeait chez l’un de ses amis, et il y a dix ou douze jours qu’élant à une porte où il voulait entrer, il fut attaqué par deux hommes : il reçut un coup d'épée qui, heureusement, n’a pas été dangereux. Actuellement il loge à l’hôtel de Luques.
La rage des chirurgiens contre ces bonnes gens qu’on
^çpelle les Vatdageaux est si grande, qu’ils ont obtenu, diins leur pays, d'étre toujours accompagnés d’un homme de la maréchaussée quand ils vont d’un lieu à un autre.
BIBLIOGRAPHIE.
SUHOni u DSUIDESSB.
Mon cher maître, je suis bien en retard pour vous rendre compte de l'impression que in’a faite la lecture du livre que vous avez eu la complaisance de me prêter. Mon excuse est toute dans les occupations qui m'oot eœpéché d’abord de lire et ensuite de résumer les quelques observations critiques que m’a suggérées le roman de M. Clément de La Cbave.
Quand je parle d’observations critiques, je ue veux pa» m’attribuer une compétence que je ne saurais avoir;car, vous le savez, cher baron, je ue suis point un critique dont l'&uto* rité puisse alarmer un jeune auteur. J'ai moi-mème trop besoin d'indulgence pour ne pas en user à l’éga^'d de ceux qui débutent dans la mission délicate et difficile de l’apostolat de la pensée. Signaler quelques défauts inévitables dane ub premier ouvrage, encourager néanmoins un esprit dont U noble générosité perce à toutes les pages, et proposer quelques conseils dictés par cette sympathie de sentiments que sait vous inspirer toute œuvre honnête, telle est ma seule prétention.
Si l'expi ession de ma pensée ne trahit pas la véritable direction que je veux lui donner, j’espère que le jeune auteur de SûtfTKira me pardonnera l'apparente rigueur de mes observations en faveur derimpartialité bien sincère qui les dicte.
Je n’ai point l'honneur de connaître M. Clément de La Chave, et cependant je viens de le qualifier deux fois de/«une auteur ; c’edt qu’en eü'et son livre exhale uo tel parfum de
jeunesse, que je serais surpris de me trouver dans 1 erreur à cet égard. La jeunesse est un cliarniaot défaut dont on ne se corrige que trop tôt,ljéla3 ! surtout danslesiècle de vieillesse précoce où nous vivons. Il m'eût suffi de lire Siamora pour affirmer que son auteur n’appartenait point à cette jeunesse blasée et désœuvrée, qui se prétend pusitive parce qu’elle est dépourvue de bonté, de poésie et de foi; mais je viens d’apprendre, en lisant une note du journal lu Petite Presse, que M. Clément de La Chave fait partie de la jeune phalange des écrivains courageux qui se donnent la mission de régénérer la littérature, ou tout au moins de relever le goût public, afin de lui faire rejeter toutes ces productions immorales qui pervertissent l’esprit national. Cette même note m apprend que Siamora va avoir sa deuxième édition; bonne nouvelle pour les lecteurs et pour l’œuvre qui trouve en cela la sanction manifeste d’un juge devant lequel doit s’incliner et s’effacer toute critique particulière. Et ceci n'est point une contradiction, car si l’engouement de la foule ne saurait amnistier les méchants livres, il est toujours un témoignage significatif pour des œuvres qui, comme le petit roman moral dont nona nous occupons, servent une cause honorable sans sacrifier au mauvais goût des machines mélodramatiques, ni flatter les mauvais penchants populaires pour le scandale, les hautsfaits de la vengeance et les aventures scabreuses qui constituent à peu près le seul bagage de la plupart des productions à la mode.
Cette nouvelle édition permettra à M. Clément de La Chave de faire disparaître quelques négligences qui s’étaient glissées dans la première. Qu’on nous permette de signaler quelques phrases incorectes que nous avons notées, surtout dansl Avis au lecteur et dans l’Avant-Propos : Nous ne pensons pas qu’on doive dire : o L’art de se faire aimer les unsles autres. » Od n’est pascnue/o/T’i'par une force; nne force nous anime, nous sollicite ou noua pousse, mais elle ne saurait nous envelopper. Nous lisons, page 2 de l’Avant-Propos : «Le même rayon les réunissaient, les illuminaient. « Un acte divin ne saurait être appelé spiritualisme ; à notre avis, c’estconfondre le sub-
stantif avec le verbe. Nouscroyons également que Y^nmarche dans les voies de Dieu, mais qu’on n’est pas porté par elles. Mais ce sont là des critiques de détail sur lesquelles nous ne voulons pas insister, car des fautes pareilles ne peuvent être attribuées qu’à l’inadvertance du correcteur.
Un reproche plus sérieux que nous adresserons à l’autenr de c’est de manquer au respect de la tradition
et de hasarder un peu trop ses appréciations historiques. Dans le deuiième alinéa de la page i de l’Avant-Propos, commençant par ces mots: «Toutes les religions,» il y a une proposition avancée trop àla légère. Il n'est point démontré que les premières religions n’eurent d’autre autel que le cœur de l’homme, ni que les formes liturgiques du culte ne furent qu’un fétichisme’dû à la dégénérescence des civilisations. Ce sont de ces affirmations trop graves pour ne pas être prouvées plus catégoriquement. Et quand on touche à des noms aussi grands que ceux de Moïse et de Jésua-Christ, on ne doit le faire qu’avec le respect qu’ils méritent. Affirmer que ces sublhnes envoyés de Dieu puisèrent toute leur science dans les secrets des temples de l’Egypte, de l'Inde ou de la Perse, c’est se risquer beaucoup. Et, au point de vue même de l'auteur, c’est commettre une contradiction, car des fétichistes dégénérés nous semblaient peu propres à instruire de tels prophètes ; à moins que lemo* nothéisme mosaïque et l’évangile ue soient à leur tour qu’un fétichisme d'un autre genre...
Mais nous abordons là un sujet que les bornes de cette lettre ne nous permettent point de traiter convenablement. Il nous suffit de l’indiquer à la méditation de M. Clément de La Chave, avec qui nous aurons peut-être l’occasion d'en parler plus longuement dans une autre circonstance dont nous profiterions avec un véritable plaisir.
II y a, dans le roman de Siamora, deux choses bien distinctes, une apologie du magnétisme, et la forme épisodique S0U8 laquelle l'idée de l’auteur est enveloppée. Pour en finir avec les observations critiques, qu'il nous soit permis de dire que c’est commettre un anachronisme par trop grand que de
faire vivre uiie héritière immédiate do la science destlruides au temps de Louis XI : l’accouplement du vi* siècle avec le IV' est une fiction regrettable et dont l'auteur n avait pas besoin. La religion avait ses rigueurs et ses fanatiques au VI' siècle : il ei|t été facile de trouver dans l’histoire de ca temps des prêtres cruels et des guerriers grossiers que l'on pouvîût opposer à la druidesse; ou bien encore, on pouvait imaginer uo persontiage qui, rempli de l’esprit divin ou doué de la science des mages, eût été iinmolé aux passions de queU ques seigoeurs iniques de la cour du duc de Bourgogne.
Mais cette part faite à la critique, nous devons constater que la fable do ^iamora a gagné, peut-être môme au plan adopté par son auteur, Je pe eai« quel air de nos anciens ro-jnaaders, qui rappelle le» œuvres fantastiques d’Anne flftd" cliflfe et les étranges aventures dans lesquelles Ducray-pumiail se complaisait àeogager ses personnages.
A ce genre d’jntérôt qui a son charme,.*e joint l’impreasioB qu’exerce sur l’eappit du lecteur la çh^ur des sentimenta dont tcmt le liïre est empreint. M. Clément de La Chave se plaît àemi^oyer des wpresaioBa Amples et tendres commala passion qui l’aaime. On sent en le lisant que o’est le cœur plutôt que l’imagination qui se traduit. Pour tout dire, en nn root» â pous pouvions croire au stratagème d’im pseudonyme, noue clipfplierioBS un Q(Un de fftm.me wooble sous celui de J’suteur,
¿NT9>UM POP0Y.
Baron do POTET, froprUlaire-giTMt.
SAINT PAUL GUÉRISSANT DES MALADES.
f ragotcBl d'un tableau de teioear.
(Huiie r»a;i>, ptilu, 0(l,|
Nous retrouvons le magnétisme dans la reliÿon chrétienne surtout ; là il était le monopole de la sainteté : le miracle était son œuvre, la foi son auxiliaire obligé. Les guérisons opérées par l’ImposiUon desmains, parla prière même, nous révèlent cette puissance merveilleuse et nous la montrent active et énergiq,ue. M^mer l'a trouvée ailleurs, sans doute ; mais si les savants eussent recherché la ctiuse première des miracles au lieu de les nièr, ils eussent à coup s^ reconnu bientôt une force réelle qui semble cependant ne rien devoir fcla màtière. Cette vérité incontestable sera un jour admise généralement) Tom m. — ti“ SA. — 2« suit. — ss Jam i860. i
on s’étonnera beaucoup alors de ne|1’avoir point reconnue dès le principe, et l’on se repentira de l’avoir laissé profaner par les ignorants et les charlatans. Si petite que soit encore la lumière magnétique, elle n’en donnepas moins à ceux qui en sont éclairés ime supériorité évidente, car ils peuvent, sans Je secours de la médecine, guérir une foule de maladies où l’art du médecin s'est épuisé sans succès.
Cette digression ne se trouve ici que pour placer une iuiage, ayant l'intention d'établir bientôt dans ma thérapeutique les preuves incontestables du pouvoir miraculeux résultant des propriétés de l'âme humaine.
Baron oo Potet,
CORRESPONDANCE.
CLINIQUE.-DYSPEPSIE CHRONIQUE. - HYDROPISIE.
— FIÈVRE TYPHOÏDE,
A MONSIEUB LE BARON DC POTET.
1 Monsieur,
n Je vous remercie d'ouvrir les colonnes de votre estimable journal aux cura que je fais. Je vous les raconterai sans aucune prétention. Voici mes derniers succès magnétiques :
0 11 y a un an, j'élais àParis, quand je reçus une invitation de sir John Baron, au reçu laquelle je partis. Aussitôt mon arrivée, je magnétisai ce monsieur deux fois pai' jour, pendant six semaines, après lesquelles il fut complètement guéri. (Rien ne fut employé que le magnétisme direct.)
« La maladie était une dyspepsie chronique : faiblesse générale, éblouissements, tous symptômes qui avaient rendu ce monsieur tellement craintif, qu’il n’osait prendre aucun exercice. Aujourd’hui il est très-bien et très-fort, et très-partisan de la science qui lui a rendu santé et bonheur.
u Pendant mon séjour dans son château, il me pria de faire quelque chose pour sa femme de charge q)ii était hydropique ;
mais comment proposer ce traitement à une personne ignorante ? Enfin j'eus recours à une petite machine galvano-raagnélique, que j’ai inventée, et par laquelle j’obliens, dans certains cas, de bons résultats. Par ce moyen, je pus magnétiser à mon aise et la guérir en trois jours à son insu I Elle put marcher, monter, descendre sans faiblesse ui aucune rechute.
n 11 y a deux mois, je fus appelé au cliùtenu de S., lie de AVight) pour voir ce que je pourrais faire pour la dame du château. Je sentis que je pourrais magnétiser avec quelque espoir de réussite. Jemagnétisai donc cette dame deux fois par jour. (Elle était dans une grande faiblesse nerveuse, aucune force, et près de s'accoucher.) Après quelques séances, elle put sortir dans sa calèche ; au bout de huit jours, elle marchait avec moi dans son parc, à l’étonnement de tout le monde : dans tout le pays on savait que ce retour àla sauté était dit au magnétisme, car ces bonnes personnes ne cachèrent point à quel remède elles devaient leur santé. La fei-miëre la voyant se promener à mon bras, s'écria : — Oh .' madame, « This meètnerie irealmenl has done a wonder ! » Au bout de quatorze jours, je pris j:ongé de ces bonnes personnes, laissant la dame complètement bien. Depuis, elle a accouché et se trouve dans te meilleur état. Je reçois à l’instant une lettre par laquelle j'apprends qu'elles ont donné deux certs, et que la dame a joué toute la soirée.
« Après cette cui'e, je reçus un télégi-amme pour aller de suite en Hongrie. J'étais libre, je n'hésitai point. Je partis plein d'espérance et plein de foi dans mon pouvoir curatif. En route, je fis la connaissance du prince W., qui m'engagea à rester à Dresde ; mais, poussé par un pressentiment, je voulus continuer ma route. J'arrivai près de la malade, après avoir voyagé trois jours et trois nuits. Mais, bêlas, que de-vds-je éprouver I
u A mon arrivée, je vis une personne bien affaiblie sous le poids de la souiTrance. Figure jaune, oppression, expectoration,/Îî'itc lyphoidi.it tâchai de rassembler mes forces pour magnétiser avec énergie ; mais, après quelques passes, je
me trouvai si faible moi-même que j’eus beau prier, mentalement, mais sans succès. Après quelques moments tîe conversation, je me relirai dans ma chambre. Chemin faisant, je dis au beau-fils mon opinion, le pen d'espoir que j’avais.
B En effet, monsieur, je fus, pour la première fois, bien désolé. Malgré ma fatigue, je ne pus prendre aucun repos.
n Enfin, le cœur bien oppressé, je tombai dans un sommeil léger dans lequel je vis un ange qui me dit : Enfant, pour tous ces chagrins I tu es bien affecté ; mais tu as tort. Cette dame est bien malade, tu la guériras. Conserve la force, ta présence d’esprit -, magnétise la poitrine ; fais des passes à grands courants de la tète aux pieds.
u Le matin je me réveillai tranquille, plein d’assurance. Après la première magnétisation, la personue était mieux. De jour en jour, état progressif. Après treize jours je partis, la laissant guérie, au grand contentement de toute la famille, jusqu'ati petit-fils, qui ne put s’empêcher de verser des larmes à mon départ.
n A mon retour, j'ai vu le baron Keicbenbach et M. Jobard. Le jour de mon arrivée j’ai magnétisé. Tous mes amis vont bien. Quel voyage I quelle réussite I de quel succès mes efforts ont été couronnés I combien Dieu est bon, et le pouvoir magnétique grand I a Je n’ai aucune gloire ; co que j'ai fait, tout le monde peut le faire. La volonté, la foi. Combien je suis reconnaissant à Dieu de m'avoir donné tant de santé. Dame I je ne vis que pour le magnétisme.
J’apprends ici que votre banquet doit avoir lieu bientôt. Si je pouvais donc m’échapper pour y assister ! Quel bonheur ce serait pour moi de vous revoir, mon cher maître I
• Dans toute l’Angleterre j’al donné des lectures sur les pouvoirs curatifs du magnétisme. J’ai eu beaucoup d’opposition, mais toujours j’ai tenu comme un roc, et, partout, j'ai ea la masse pour moi et les médecins après.
Veuillez agréer, monsieur le baron, etc.
Adoipbe Didier.
FAITS ET EXPÉRIENCES.
Monsieurle baron,
Le bon accueil que vous avez fait à ma première commu-nicîitlon el Je vif désir qui m’anime d’être utile à la science et à i’humauité , me portent à vous adresser la suite des expériences magnétiques auxquelles je me suis livré, afin que si vous lea jugez dignes de l’inipressiüû, vous leur donniez place dans le journal qui, par la fermeté de sadireçUon, a tant contribué à l'édification d’une science destinée, selon ce qu’il semble, à occuper le ralig le plus élevé.
Voici, monsieurle baron, la continuation de mon récit :
Le sujet, W. M., dans l’état magnétique, déclarait voir le fluide. Pendant la magnétisation, il le voyait s’échapper de la pointe de mes doigts, plus abondamment, selon lui, du doigt indicateur que du médius, plus faiblement de l’annulaire, bien moins encore de l’auriculairc et presque pas du pouce. 11 disait que ce fluide était un feu subtil qui lui occasionnait dans le principe des étourdissements et le forçait à fermer les paupières i mais dès qu'il entrait dans l’état magnétique, les étourdissement» disparaissaient et il éprouvait le plus grand bien-être.
Ce sujet resta quarante ou cinquante jours dans l’état magnétique, vivant de la même façon qu’en l’état de veille, san# jamais donner aucun signe qui pût trahir cet état anormal. Cc fut une chose des plus surprenantes que de le voir revenir à l’état naturel; et comme en le réveillant j'avàs voulu qu'il ne se souvînt de rien, il ne rappela que le moment et les circonstances qui avaient précédé la magnétisation. Après avoir rendu plusieurs personnes témoins de ce phénomène, je le magnétisais de nouveau, et loi ayant commandé de se souvenir, je le démagnétisais.
Quelques personnes pourraient penser qu'une semblable prolongation de l'étatmagnétiqueaeudessuitesfAcheusesponr la santé du sujet ; cependant je puis as^iurer que ni lui, ni
moi nous n’avons eu jamais à nous repentir de cette expérience. Je l’ai renouvelée maintes fois sur dilTérents sujets que je laissai ainsi, durant quatre on cinq jours, et jamais je ne me suis aperçu qu’elle ait causé le plus léger dérangement; j’ai pu me convaincre par là, jusqu'à la plus complète évidence, que les craintes dont j’ai parlé plus haut n’ont aucun fondement. Je crois que cet état particnlier que je provoque chf*z presque tous ceux que je magnétise, état que personne n’est capable de distinguer de l’état naturel, je crois, dis-je, que cet état particulier est peu connu, du moins je n'ai pas vu qu’il eiî fût question dans les ouvrages de magnétisme.
J. V., âgé de quatorze ans, entra eo somnambulisme non lucide dès la seconde magnétisation. Il fut magnétisé plus de deux cents fois sans que la clairvoyance se manifestât jamais. Cependant son intelligence se développait considérablement dès qu’il entrait dans l'état magnétique ; mais la prostration qui était provoquée par cet état était si forte que je ne pus jamais découvrir en lui une bien grande prédisposition à la lucidité. Magnétisé, sa physionomie était sublime, imposante. Ce jeune homir.e avait une tète naturellement bien organisée, mais l'état magnétique excitant ses facultés intellectuelles, le faisait écouter avec bien plus d'intérêt quand il parlait. Il était question un jour entre nous de choses éloignées et desquelles il ne pouvait avoir aucune connaissance daas son état naturel, ses idées et son langage, lout fut si nouveau pour moi et en même temps si vraisemblable, qu'il me jeta dans un profond étonnement. Je le priai de me dire s'il voyait comme les clairvoyants : il me répondit : « Si je parle de choses absentes, de choses que je ne puis toucher, ne croyez point que je les voie comme font quelques somnambules ; pour moi, je me représente les objets d'une manière si exacte, qu’il me semble que je les vois et les touche. » Comme j’achevais, un autre jour, de le faire entrer dans l’état magnétique, il porta lentement sur sa poitrine ma main qui pressait alors la sienne, je le priai de m’en dire le
motif, et il me répondit que ma main, ainsi placée, lui eau-sait du plaisir; je dois dire que ce Jeune homme ôtait fort triste avant cette magnétisation.
^ Sur ce deroier, ainsi que sur tous lessujetsque j’aiinagné-tisés, j ai produit un phénomène qui a appelé toute mon attention ; il consiste en ce qu’étant magnétisé, je pouvais attacher leur esprit à tç-lle ou telle idée, ou qu’étant réveillés, ils nepen-sassentqu’à telle ou telle autre chose : j'ai fait ainsi sympathiser des sujets quiavaiententre eux une extrême antipathie, sans qu’ils pussent s’expliquer l’origine d’un si profond changement. Je ne fais que méditer sur la transcendance de ce fait.
Le sujet D. C. est très-sensible à mon influence magné~ tique. Promenant un jour en compagnie d’autres personnea, et pendant que nous causions de choses indifférentes, il me vint l’idée, en chargeant mes maius dans cette intention, de le magnétiser sans qu’en aucune façon, ni lui, ni les autres pussent observer rien de particulier dans ina façon de parler. Nous vîmes ce jeune homme, baissant la voix, divaguant l«aucoup et bientôt pris d’une soite de syncope, se laisser tomber complètement magnétisé.
Il y avait longtemps que je ne le magnétisais plus déjà, lorsque l’occasion m’en fut de nouveau offerte un jour : il est à remarquer que le somnambulisme dans lequel il entra pi-esque instantanément fut plus profond qu’if ne l’avait élé jamais ; sa voix devint extrêmementfaible et comime fatiguée. Aubout d’un certain temps, après avoir paru se complaire daus un bien-être général, il me dit : « Vous m’avez fait un grand bien en me magnétisant aujourd’hui, parce qu’à la suite d’un accident qui date de plusieurs jours, il m’est survenu ime douleur de poitrine qui eût pu avoir de funestes conséquences s’il n’y eût été apporté un prompt remède. Mais, maintenant, je pense être complètement guéri à l’aide de quelques passes seulement »
Une autre fois, posant ma main sur la sienne avec l’intention de la lui magnétiser fortement, au bout d'un moment U laissa tomber sa main sur un siège ; mais, craignant que le siège ne fit écrasé sous le poids de sa main, il la porta vive-
ment dans son sein, disattt qu'il lui semblât qu'un poids de plus de vingt kilogrammes était suspendu k chacun de ses doigts: en même lemps celte main était devenue insensible.
Ce sujet souifrait horriblement d’un mal de dents, et rien ne le pouTait calmer si ce n’est, quand il venait me voir, la magnétisation.
Le jeune M. F. se souvenait à son réveil de tout ce qui s’était passé dans l'état magnétique. Dans ce dernier état, ses facultés intellectuelles présentaient une différence notable; ses idées étaient plus claires, et il raisonnait avec une plus grande logique ; ses sentiments moraux et religieux sem-blaifntètre augmentés, enlln il était bien plus doux et plus aimable qtf il ne l'était d’ordinaire ; si dans l’état de veille, il avait beaucoup d*afTection pour moi, magnétisé ilme téragi-gnait la plus grande et la plus vive estime. Dans un de ces âommeils il me dit ce qui suit : i Monsieur Serra, depuis que vous me magnétisez je vais bien mieux qu’auparavant, je il’éprouve plus, à cette heure, l’oppressiou ie poitrine qui me fàisait tant souffrir avant votre magnétisation; le magnétisme me fait le plus grand bien et peut en faire au plus grand nombre. » Ainsi que j’a’i déjà eij l’honneur de vous lejii-e, il mettait par écrit ce qu'au reveii son souvenir lui fouroissait de DOS diverses séances ; mais il ne larda pas à me demander fui-même de lui faire une passe énergique sur la tête avant dé le réveiller, en lui commandant de tout oubUer : par là son somnambulisme s’améliora de plus en plus.
Le sujet R. S., duquel j’ai parié dans ma preimère coinmuiiication, étant à Barcelonne, d’Igualada je fisTé-preüve suivante : j’avais à répondre à une lettre qu’il m'avait écrite, l'idée me vint de magnétiser la réponse que jè lui envoyai. 3e la magnétisai donc fortement, et voici Teffet qu’elle produisit d'après ce qu'il m'en écrivit lui-même : B Aussitôt qu’on m’eut remis la lettre, je perrfis tout le monde de vue, je fus pris d’une sueur abondante et dteVins pâle et triste j je sentais dans une main ce que jamais je n’àvais ressenti dans vos nooibreuses oiagDètiâatioiis. Les
personnes qui étaient autour de moi, m’ayant demandé ai j'avais quelque nouvelle, je répondis que non, et rais la lettre i la poche ne pouvant la lire. Devenu plus calme, j’en pris lecture et ne pus m’empêcher de répandre d’abondantes larmes, auxquelles succéda la plus douce satisfaction. Je me déinagiiéiisai enfin moi-mème au bout d'une quimaine d'iieures (1). »
Une nuit, ce jeune homme dormit chez moi et dans une chambre voisine de la mienne. Nous avions éteint la lumière et lié conversation, quand il me revint en pensée que j'avais désiré le consulter dans l'état magnétique, mais la prudence me soufflait que le moment était mal choià à cause de la frayeur que je pourrais cauf^er. D'ailleurs, comment magnétiser , chacun de nous gardant sa cbambre et au miiieu de la plus complète obscuiité 7 Mon désir, cependant, ne faisait que s'aeerottre ; je n'osais le lui manifester ; enfin n'y pouraot plus résister, je lui dis : « Si vous n’y trouvez aucun inconvénient, j’essaierai de vous magnétiser. » 11 me répondit sur te ton de la surprise { « Je le suis ; vos mains étaient si chargées de fluide magnétique qne j'en ai été influencé. » Après que je l’eus consulté sur l’objet de mon désir, tedoutant de le démagnétiser à cause de la surprise qu’il éprouverait en se réveillant, nous convînmes poor l'éviter qu’en sortant comme d’habitude du sommeil naturel, il serait complètement démonétisé.
J’allaii un jour 6ù Ic^eait ce jenne homme, les dames dé-Fen-droit me dirent qu’il était sur la terrasse de la maison. J’étais alors au premier étage ; je désii'ai qu'on me laissât seul pour faire quelques passes dans la direction qui m’avait été inifi-quée. Je n'en avais pas fait six ou sept que je le vis descendre précipitamment : « J’ai compris, dit-il, que vous étiez ici et que vous me magnétisiez ; j’ai senti votre influence. »
Ce que je croîs se présenter plus rarement, c'est ce qid
^1) Le leeteurcoiiipreodm s»ni dotrto que le con4ael de 1« lettre avait Wt taulier «n mjot dim« JVü»t a»agnilli^il>diiqB«l j« l’ayaiaidiB'arMilel toil fU|lprisé às'iEtnovliij'4*
suit : Je disais à ce sujet de toucher tel objet, pour être magnétisé, et tel autre , pour être réveillé : les objets
étaient tantôt une robe, tantôt une main, un mur, etc.....
Ceci me parait devoir être expliqué ainsi : Quand j’exprimais mon intention au sujet, il se produisait, daus le moment même, en dehors moi une décharge de fluide vers l’objet auquel j’avais pensé.
Il était curieux de voir, quand ce jeune homme allait, par exemple, à telle maison, à tel élagc, son éionnement el ses efforts infructueux pour se rendre compte du pourquoi et comment ily était allé.
Il y a peu de temps que, formant un sujet, sur lequel j’avais déjà produit cet état qui ressemble à l’état de veille, je le saturai d’une plus grande abondance de fluide magnétique, il tomba dans un profond somnambulisme. II me dit alors que l'état dans lequel il venait d'entrer éiaitbien différent du précédent, dans lequel je pouvais le faire rentrer et qn il ne conserverait aucun souvenir de ce qui s'était passé danscet état de profond somnambulisme. C’est effectivement ce qui arriva ; j’ai eu ensuite des preuves convaincantes qu’il avait vécu dans les trois étals : l’état de veille, l’éut magnétique et l’étal de .somnambulisme profond. Dans ce dernier état, il avait la connaissance des autres; dans celui de veille, il ne l'avait point des deux derniers ; et dans le second, il ne l'avait point du dernier.
Au somnambule L. B...., il se forma un panaris au pouce. Il vint me voir pour que je lui donnasse un remède homéopathique. Je consultai l’ouvrage de Jahr, et j’enfermai dans un petit papier la substance que l’ouvrage indiquait; mais avant de la lui remettre, je le magnétisai, et voici un résumé des séances qui eurent lieu pendant le traitement :
i" séance. P. — Je vous prie de me dire ce qu’il vous semble de votre panaris, et particulièrement ce que vous croyez le plus convenable pour sa guérison.
R._Le docteur l'a regardé et a dit que mon mal avait un
très-mauvais caractère ; U a ordonné l'application d'un onguent dont il a écrit la formule, et m'arecommandé de veiller
à n’y point recevoir de contusions. Ensuivantles prescriptions du docteur, j’ai beaucoup souiïert, et voiià deux mois que j’atlends en vain la guérison. Maintenant si vous le magnétisez fortement cliaque jour que je viendrai, à la troisième fois j’aurai le doigt inseusible, je ne sentirai aucune douleur, et avec l’aide de cette substance Loméopathique, je pense être guéri en moins dc six jours.
2« séance. — Comment vale doigt ?
_Bien; le docteur sera fort surpris de voir cette notable
amélioration et l’attribuera certainement à son onguent.
_Ne doit-on appliquer absolument rien autre chose,
comme on le conseille ?
_Rieu autre qu’un petit morceau de toile propre.
3« séance. — Désirez-vous que je magnétise le doigt ?
_Oui, monsieur, aujourd'hui il deviendra entièrement
insensible.
â* séance. — Jugez-vous la magnétisatiou du doigt nécessaire ?
— Non, monsieur, puisque le doigt est presque guéri.
Il est bon d’ajouter que la rapide guérison de ce panaris surprit et la famille de ce jeune homme, et le docteur, et toutes les personnes qui avaient vu le mal. Pour le patient, rien ne peut égaler le contentement qu'il éprouvait de la disparition en quatre ou cinq jours d’un mal qui, dans une autre circonstance où il ne connaissait point encore le magnétisme, lui fit endurer les plus poignantes douleurs pendant l'espace de trois mois ; et comme il en avait gai-dé le souvenir, il en craignait le retour.
Pour moi, je remercie la Providence de m’avoir fait connaître cette science sublime avec laquelle nous pouvons faire tant de bien à nos semblables; cette science qui nous donne le moyen de soulager les douleurs les plus aiguës ; cette sciencp. qui nous permet d’essuyer bien des larmes, d'adoucir bien des ennuis III
Ail ! monsieur le baron, quand je pense aux satisfactions ineffables que la pratique du magnétisme m’a fait goûter, qne je songe & l’admirable pouvoir que nous révèle cette science.
mon esprit s'élève vers les régions célestes, ravi d’admiration et de reconnaissance pour l’actuib de tant de merveilles !
Mais, liélas 1 et combien il est vrai qu'il n’j a pas de roses sans épines 1 Si k grande sciencc que nous légua Mesmer a été pour moi, qui en suis devenu un partisan enthousiaste, ne source intarissable de joieB immenses qui débordent parfois mon ccBur, elle a aussi appelé sur moi la misérable envie de quelques personnes pour lesquelles la joie de leur pro-eb^n est un tourment. Mais l’homme aux intentions droites, au cœür bienfaisant, laisse rugir, sans se laisser détourner, les triste«) passions dea gens pervers j et,- élerant, au contraire, toujours plus haut la voix du bien et de la vérité, il étouffe le vain brait dti mal et de l'erreur t
JoSË Serra t Iclesias.
rim BT BXPÉBIERCBS.
Konslenr le baron,
J’avids souvent entendu parler des eiïets merveilleux qu'on obtenait par le magnétisme animal ; mais n'ayant point été initié à la science subUii» de Mesmer, j'étais peu disposé k croire à ses prodiges.
n f a environ un mois., ajapt eu l'^oaoeur d’assister à une de vos séances, j’ai été témoin dea .effets que vous avez obtenus; ma surprise a,,été;P5tr^n^.ÇÎ. de retour chez moi, jç me suis bien promie de fair.^ 4^ exj^ériences pour me convaincre plus stlrement 3e ce que j'avais vu.. Je Epe suis donc mis à expérimenter, et je vousfrU, Monsieur le baron, de me permettre de vous présenter l’exposition de mes diverses expériences.
L, jeune homme de vingt et un ans, d’un tempérament lympbatico-sanguin, a été le premier sur lequel j'ai essayé le fluide magnétique.
Après quelques minutes de passes non interrompues, j’ai vu le patient éprouver de petits mouvements involontaires, des clignotements d'yeux. Ces premiers symptômes ont été
suivis par de fortes contractions spasmodiques auxquelles a, succédé un long coma.
Le magnétisé était complètement insensible, et on aurait pu faire sur lui l'opération la plus douloureuse sans qu'il en eût eu conscience. A mes ordres il s’est levé et a fait div«rt mouveiuents, mais jen'ai pu lui faire proférer aucune parole. A son réveil, il n’a eu aucun souvenir de ce qui s’était passé.
F. M., jeune Iioiiime de vingt ans, d’une très-grande sus-ceptibiliié ncmuse, a été le .second sujet sur lequel j'ai tenté le fluide magnétique. Dès la première séance, il est tombé dans le coma le plus profond. Mais celui-ciue présentait point du tout les mêmes eiïets que l’autre.
Il répondait aux questions qu’on lui faisait, se levait, marchait quand on lui commandait, en un mot, semblait jouir de toutes ses facultés comme à l'état normal.
Depuis, je l'ai magnétisé plusieurs fois et il est devenu de plus en plus sensibleau fluide magnétique, si bien qu’un jour, contre sa volonté, je suis parvenu à l'endormir.
II y avait chez lui perte de la sensibilité, et on pouvait lui enfoncer des épingles dans les chairs sans qu'il le sentit.
L'accélération du pouls était extrême, il y avait 110 pulsations.
Les extrémités des membres étaient couvertes d’une sueur très-froide.
Pendant ce sommeil, ou plutôt cet état qui tient le milieii entre la veille et le sommeil, le patient aurait pu dévoiler tous ses secrets,
La transposition de l'ouïe n'avait point lieu chez lui, et lui-même me dit qu'il ne pouv^t entendre que par les oreilles ; mais il y avait bien raétesthésie de la vue ; car il o.e se passait rieu, dans l'appartement où il était, dont il n'eût connaissance.
Animé d’une vision intérieure et mystérieuse, il nommait des personnes qu’il n’av^t jamais vues, par le simple toucher ; il indiquait leur âge, leur profession, etc.
Les effets que j'ai obtenus sont, sans doute, comme ceux qu’on obtient dans la plupart des cas; cependant,je ferîûde
nouvelles expériences qui seront peut-être plus intéressantes. Si vous désirez les connaître, je me ferai un vif plaisir de vous les communiquer.
Veuillez recevoir, Monsieur le baron, l’assurance de ma considération distinguée.
J. lUORlN.
CONTBOYEBSES.
Monsieur le baron,
En décembre dernier, j’adressai à une Reme magnétique «lui en était k sés débuta l’article que voua trouverez ci-joint. Le journJ, fauté d’abonnés, du't'auspendre m publication. Je vous adresse donc Tarticle, saùfl vous constituer juge de l’opportunité de la publication.
HoQsieur le rédacteur de la.fîevu« • • •,
L’appel qbèvoos venez de faire aux magnétistes belges et étrangers ne tardera pîi.‘t;’'fe6^roris-lc, à porter des fruits. Tous les adepte» Su magnétisme-, ses vétérans, comme ses néophytes, s’empresseront d’apporte^ la tribune qne vous venez d’ouvrir à'ialibrè discussion erà l’examen le fruit île leurs patientes observations et de leur expérience. Les hommes de science émettront jeurs avis, hasarderont quelques vues générales et synthétiques sur les faiu d’analyse et d’observation qui joumellement nous sont rapportés par mille sources diverses. Ils finiront pir 'asseoir la science sur des bases solides, grâce à leurs ihcessàfites observations, grâce au zèle de ces infatigables pionniers dc la sSence nouvelle qui tous tiennent à apporter leur grain de sable ; savants et humbles expérimentateurs, unis par un même sentiment, aspirant au même but, travaillant en vertu de cette aspiration synthétique vers laquelle tendent toutes les inielligences, auront bien mérité delà science, de la patrie et de l’humanité.
La science, qnelle qu’elle soit, n’est l'œuvre, ni d’un seul
homme, ni d'an jour, sachons-le bien ; elle est fille de la patience, elle se perfectionne à la sueur du front de bien des généraiions et h l'aide d'une succession d'hommes de génie suivis eux-mêmes et assistés d’une infinité d’observateurs, d’expérimentateurs subalternes. Bien longtemps, ou, pour mieux dire, toujoui's l’observation et l’expérience la tiennent en lisière; elle relève d'elles, parce que la perfectibilité est de l'esseoce de l'esprit humain. Toutes les sciences sont sœurs, toutes se touchent et se donnent la main. Elles ont chacune leur horizon, accidenté par des effets de lumière et d’ombre, où la vue se perd dans un vague et obscur lointain. Circonscrire (!) l'horizon de chacune de ces sciences, préciser les points extrêmes où la vue, sous peine d’imprudence, doit s’arrêter pour n'être point victime de mirages trompeur.?, placer des bornes, qui séparent — dans les limites du possible — leurs champs reapeciils et empêchent les empiétements de l’une sur l'autre, voilà la tâche que je voudrais voir remplir par les savants, surtout dans ces temps de vertige et d’erreurs où le magnétisaie, battu par les vents contraires, s’efforce de lutter contre le courant qui Í'entraînerait à sa ruine.
Je comprends parfaitement l'hésitation, que dis-je? la répugnance qu'éprouvent certains savants à mettre ia main à l’œuvre pour nettoyer les écuries d’Augias, du magnétisme. Le charlatanisme, celte lèpre morale du xix* siècle, s'attaque à tout ce qui est grand et beau ; comme la rouille ronge les métaux les plus durs, le charlatanisme sape les plus grandes, les plus belles vérités, il ne faut rien moins à ces courageux champions de la scienc«, que la consolante pensée que bien peu de sciences, à leur berceau, ont été pures de tout alliage,
(n Qu'on ne se méprciioe pas sur ma pcnsic. Loin do moi l’Idéa d'eul-miter la science & )a mallire qu’on piic. qu'on mr$ure, qu'OD élargit, qu’on rfilnicit.Toules oesimagtis instériellessonl de» termes m«la|,borique( riu'un aurait lort dt! prendre au pied de la lettre. £1 Je recotnmaaJe de cir-CoDicrirc le champ du magndtlsine, c’est niomenlanéroeot et pour éviter de rrgrctUblaaconrusiona i car l'on a dit : « Lea limites dei KitQCMWQt conimo riiorizoo; plug on ea approche, plus «Ile« recitlant, »
que bien peu, comme Minerve, sont sorties tout armées du eervcau de Jupiter ; il ne leur faut rien moins, dis-je, que cette consolante pensée pour cuirasser leur âme contre le dégoût qii'ou éprouve à descendre dans les antres abjects delà jonglerie ¡ honneur donc, trois fois honneur à ceux qui pourront séparer le bon grain de l'ivraie I D'aillenrs, nous n'avons qu'à marcher sur les traces d'illusires devanciers; ces iiommes descience et de génie, martyrs de leur dévouement à une cause sainte, noua ont ûrayé des voies sûres, les ronces du chemin les ontmeurlris, mats, dans leur infatigable labeur, ils ont défriché et ensemencé les champs de l'ignorance... Nous récoltons ce qu'ils ont semé. — Il y a quelques années, on n'avait qu’à parler magnétisme pour exciter des rires de pitié. La médecine, forte de l’inditTéronce de l'Académie, dans un débat si grave, rejetait avec mépris la science nouvelle. On ourdis> sait contre elle la conspiration du silence; mais, (ktns ces régions scientifiques on eut beau faire la.sourde oreiUe, on a eu beau écarter cette éternelle question du m^nétisme, la vérité a ûni par se f;ûre jour, et l’Académie comme les médecins ont été débordés par les faits.
Aujourd'hui il ne parait pas un seul ouvrage de physiologie qui n'accorde une large place au magnétisme ; on ne trouve plus de savant qui ne l'admette, plus de médecin qui n'ait à compter avec luL Bien plus, il a pénétré dans toutes les couches sociales, et le pauvre comme le riche, le savant comme l'ignorant le conniUt, sinon de fait, du moins de nom. I«3 journaux scientifiques, les revues médicales, les gazettes des hôpitaux sont forcés à enregistrer des faits magnétiques ; les tribunaux en retentissent. Bref, le magnétisme a reçu ses lettres de naturalisation du xix* siècle.
Que diriez-vous, messieurs, si, grâce à des subterfuges, à un jeu de mots, à une logomachie enfin, tout l'honneur de la découverte de Mesmer et des remarquables travaux de ses successeurs rejaillissait sur d’autres ? — Pourquoi, dès son enfance, le magnétisme a-t-il trouvé parmi les hommes de science tant de détracteurs? Parce qu'il n'a pas eu l’In.Htitut pour Jjerceau. Eclos dans les serres cbaudes d'une académie,
ses destioées eussent été menieures. Jusqu'à ce jour il n’a pas trouvé grâce devant l’Académie : le docte corps a temporisé, înais le temps marche et la vérité le suit dans sa course rapide. L'Académie est débordée par les faits. Que faire ?
I n médrcin de Paris m’informe de la communication faite à l'institut parM. Velpeau... Hue s’agit plus du magnétisme, mais bien de l'hypnotisme ! En présence de faits aussi positifs, l’Académie doit rompre son silence obstiné. Le magnétisme doit enfin sortir victorieux de l’épreuve. Mais remarquez l'efficacité de cette tactique à la Fabius. Si elle s'était prononcée plus tôt, le docte et infaillible corps aurait dû abjurer ses erreurs... 0 abominations ¡Aujourd'hui il se prononce sur un fait soi-disant nouveau ; l'honneur est sauf.
Ai-je besoin de dire que ce système nouveau n’est que du magnétisme pur? Tout ce qui a lapremière notion du magnétisme, m'en dispensera. Si donc j'ai signalé le fait, c’est pour attirer l'attenüon de nos maîtres sur ce point ; c'esl pour protester d'avance, au nom de nos droits acquis, contre la confusion qu'on semble vouloir établir.,. Et si, malgré tout, notre voix impuissante était méconnue, si notre protestation était étouffée par le brouhaha du camp ennemi, nous en appellerions au témoignage, toujours lent mais sûi^ét impartial, de l'histoire, cette tardive mais juste dispensatrice des éloges et des blâmes. G. G.
P. S. Cet article était écrit lorsque j'ai pris connaissance d’un chapitre du Journal du Magnilisme, tom XIV, p. où il est parlé de l'invention du docteur Braid.
Rien de nouveau sous le soleil. — J'admets parfaitement la dénomination d'/iypnoilstne comme qualificatif d’un procédé de mesmérisme.
Ce n’est qu’un procès de tendance que j’ai voulu faire. Il ne faut pas, dans les sciences surtout, confondre le but et le moyen. Il ne faut point donner au moyen (l’hypnotisme) la dénomination du but (magnétisation).
Appeler le magnétisme hypnotisme, constater des phénomènes magnétiques sous la dénomination à’/typnoliqufi, et
cela pour faire pièce au magnétisme, pour sauver une misérable question d’amour-propre est et restera toujours une lO" gomachie, à quelque point c!e vue qu’on se place.
D'ailleurs, consolons-nous. On l’adit, et c’est un fait avéré; n Une histoire des logomachies célèbres rappellerait les principaux travers de l’esprit humain. » G. G.
Si décembre tSS9.
J'ai consenti à rouvrir les feuilles du journal pour traiter une question où l’homéopathie se trouve mêlée au magnétisme. Comme il s’agit encore de deux hommes honorables (1), nos lecteurs n’auront qu'à gagner à la discussion qui va s’établir, car elle peut offrir un certain intérêt sous le point de vue même du magnétisme. J’ai toujours voulu jue les opinions diverses se produisissent pour le plus grand développement de la vérité. Dans cette circonstance pourtant, comme la première fois, si la discussion sortait du terme que je lui fixe, comme le journal ne peut trop s'éloigner de son objet, qui est le magnétisme simple, je prierai les deux honorables adversaires d’en rester au point où les connaissances émises sortiraient du cercle tracé.
baron du Potet.
T«rM>’llH, ta Sjain 1860.
A UOnSlEUB LB SOCTEUtt CBARPIGHON.
Mon cher confrère.
Le plaisir de vous serrer la main au banquet du 23 mai dernier m’a rappelé votre lettre d’autrefois, à laquelle plusieurs circoDstances d'alors m’ont empêché de répondre. Aujourd’hui, si cela peut vous être agréable encore, j’ai le loisir de vous communiquer, sous ma responsabilité la plus sévère, quelques preuves personnelles touchant l’homéopathie et les phénoménalités du spiritualisme expérimental.
Cependant, comme il ne faut pas mettre la lumière sous le
(1) Voir lu conlroversfl qui aca lieu entre MM.Petil cfOrmoy el lodoc-«»r Rouï^ pdge 1*, 57, lt4, lum. XVIll.
boisseau, je désirerais, à moins d’obstacle de votre côté, vous expédier mes courriers par l’intermédiaire du/oumn/du Mi~ giiftiimi'.
Bien à vous cordialement,
D' CUTEB DE MiLDIGNY.
(J’accepte volontiers la publicité de celte tribune toute spéciale, a dit le docteur Charpignon, à la condition toutefois que, si j’ai à répondre quelque chose, il sera donné place à mes réüexions).
VARIÉTÉS.
NOUVELLE PROPBIËTÉ DES fLOIOES IMPOHDÉBaCLES.
L’attraction uewtonienne s’exerce entre les astres, non>seu-leinent en raison de leurs masses, mais encore en raison de leur richeise ¡luidique. Cette ricbcsse serait le produit du travùl intellectuel et de la civilisatioD des humanités qui semblent sécréter les fluides en question, comme les plantes sécrètent l'oxygène, comme les fleurs sécrètent les arftœea.
Ces fluides impondérables et immatériels, ou si vous voulez ces essences ou milieux vibrátiles aussi divers et aussi nombreux que peu connus, possèdent, comme le fluide élec-tique, une force magnétique proportionnelle à leur abondance. Si le fluide électrique est le résultat du frottement physique et del’actiouchimiquedes corps les unssorlesautres, on peut dire que les fluides méukphysiques dont nous parlons sont le produit du frottement des idées, de leurs combinaisons et de leur action réciproque, dans les globes, les nations et les individus qui s’attirent ou se repoussent, d’après les lois bien connues de la polarisation.
C'est ainsi que les planètes les plus avancées attirent & elles les satellites arriérés, que les nations et les capitales les
plus civilisées attirent les étrangers, ot que les individus les plus savants attirent les jeunes gens avides d’instruction,
Ainsi la France Ji'ira pas s’annexer h la Turquie, l'Kspagne au Maroc, l’Angleterre aux Indes, ni la Prusse à la Norwége. Les jeunes Français n’iront pas faire leurs études à l’école polytccliniquc du Caire, ni les jeunes Belges à l’université de Coimbrc. L'ancienue Athènes attirait les Béotiens, les Pa-plilagontiiens, les Laconnicns, etc., aux leçons des rhéteurs de l’Agora. Paris attire les hommes d’élite de toutes les provinces de la France et dc l’étranger, Rome les artistes, Londres les marchands, etc.
Tous les foyers lumineux sont des centres d’attraction au moral comme au physique, parce que la lumière, l’électricité et le magnétisme son adéquat.
Si le soleil qui retient les planètes dans sa sphère d’attraction, paf Bi lumière, sa chaleur et son ^ectricité, venait à s’éteindre, les planètes se disperseraient. Quand une nation cesse dc fomenter l’instruction publique, les pôles se renversent et toutcequi gravitait dans leur sphère magnétique est repoussé.
Si les hommes d’Etat étaient imbus de ces vérités, ils sauraient produire le fluide patriotique à leur gré, en favorisaot tous les genres d’iostruction, en multipliant les écoles, en encourageant les sciences, les arts et la littératui e, et sui tout en pratiquant la justice, qui est l’éleclricité statique du monde uioral; ils de^sécherai^t ainsi la source du fluide annexio-oiste, ou changeraient ses pôles eu leur faveur ; ils attireraient fu lieu de repousser. Les fluides aatipathiques deviendraient sympathiques,cAërcili£s, ceniripè(ieB, au lieu d'étre centrifu-ges, comme on le voit dans tout pays où doQuneot l'ignorance, l’injustice, la mauvaise foi et l'improbité politique.
Tatit que les grandes lois de la statique divine ne seront pas connues et considérées comme jW/uciai/ci, le monde n’obéira qu’à la loi qui s'exerce en raison dii'ecte des masses de çavalt'rie et en raison inverse de la distance.
Il est évident que le grand corpsinort le la Turquie n’atti«
rera pas aussi puissamment la Belgique dans son orbite, que les États qui l'eiUourent et qui l'auraient sans doute absorbée sans le mouvement ékclrique intellectuel produit par l’ouverture de ses universités, de ses chemins de fer et de ses établissements industriels, lesquels l'ont préservée de l’annexion qui la menaçait avant, pendant et après les vinst-quaire articles.
Il ne tient donc qu'à son gouvernement de changer lecou-rantiluidique centrifuge, désagrégeant, en courant centripète} car comme il est vrai que l'homme s'agile et que Dieu le mène, il n'est pas moins vrai qu'il lui laisse son libre arbitre, quant à la direction qui dépend de ses ciiefs.
L’homme ne doit et ne peut jamais accuser Dieu du m(d, qui ue lui arrive que par ea propre faute ou par celle des méchants qui seront un jour séparés des bons, et ce jour n’est pas si éloigné qu'on le pense, comme le prouve la bro-cbure que vient de publier le savant théologien André i’ez-zani, avocat àla cour impériale de Lyon, lauréat de l'institut, sur le ¡{{ÿiie de Dieu sur//terre, adveniatregaum tuum i Amen I
P. S. — Pour l’intelligence de la théorie qui précède sur le magnétisme des Quides impondérables qui ne peuvent être connus que par leurs effets physiques, il suffit de mettre en présence deux foris aimants, en les empêchant de se rejoindre, et de couper ce lien vigoureux avec la main. On te rencontrei-a aucune résistance, on ne sentira absolument rien. U y adonc dans la nature des forces immenses, inappréciables à nos sens. Qui nous dit quecesforces en actions ne sont pas la cause dea vents, des trombes et des tremblements politiques?
Le livre de M. Alcide .Won’n, intitulé Tènihrei, est ce qui a paru jusqu’ici de plus savant, de plus hardi et de plus ex*-traordinalre contre l’Académie el la science morte officielle. Le style en est brûlant comme îes idées ; c’est un fe i roulant d’antithèses et d’étymclogies que personne n’avait enconi aperçues; Wonn défend la foi contre la raison et réduit en
poudre les pliilosophies matérialistes allemandes, que le savant avocat Pcizani. de Lyon, avait déjà si rudement se couées. Kaut, Hegel et leurs élèves ont trouvé leurs maîtres.
J0D4RU.
Ud journal humoristique, qui paraît à Moscou sous le titre de Dûtrnciion, publie un fait curieux que nous reproduisons, en lui laissant toutefois la responsabilité :
n Le médecin du district de Pokroff, M. Sokovnine, nous a communiqué le récit d’un événement extraordinaire qui vient de se passer dans son district. Une fille de paysan du village Stchétinova, nommée Marthe Kirilova, partit le 29 février pour aller dans un vill^ voisin. Elle fut atteinte en route par un chasse-neige effrayant, qui en peu de temps amoncela autour d'elle une énorme quantité de neige ; elle ne put alors poursuivre son chemin et s'assit près d'un bois. Dans cette position elle s'endormit et fut entièrement ensevelie sous la neige.
« Un mois se passe, et Marthe ne revenant pas au village, ses parents la crurent morte ou perdue. Mais le 31 mars, un paysan passant par le môme endroit avec deux chiens, ceux-ci coururent au bois, s'arrêtèrent à la place où Martiie avait avait été ensevelie, et commencèrent à aboyer. Pensant que les chiens avait découvert quelque gibier, le paysan s’approcha d'eux, et vit sous un monceau de neige à demi fondue deux pieds avec des chaussons d’écorce, ainsi que les débris d’une pelisse et d’un sarafaoe. Le paysan ne savait que faire; en se baissant pour mieux se rendi'e compte de ce qu’il pouvait y avoir sous ce monceau de neige, il entendit avec effroi une voix qui disait : t Levez-moi 1 o Effrayé, le paysan se mit h courir -, arrivé dans le premier village, il raconta à l’ancien ce qu'il avait vu et entendu, et celui-ci convoqua immédiatement tous les paysans.
« Le lendemain 1" avril, on se rendit à l'endroit indiqué}
6n déblaya la neige el on en retira Marthe encore vivante, mais très-épiiisée. Sus \ôtements étaient pourris et tombaient en lambeaux dès qu’on y touchait; mais elle avait encore assez de connaissance pour prier les paysans de couvrir son corps et d’appeler des femmes, car elle avail honte de se trouver ainsi devant des hommes. Son désir fut aussitôt satisfait; on apporta du village dea vêtements, les femmes rhabillèrent, et on la transporta dans une habitation, où on lui donna un peu de nourriture pour ranimer ses forces. Elle avait sur le corps quelques pluies ; mais le médecin lui administra les secours nécessaires, et elle est maintenant presque entièrement remise.
1 Elle a dit aux paysans et à l'ofTicier de police qui l’ont interrogée qu’elle avait dormi la plus grande partie du temps, et que quelquefois seulement, pendant son sommeil, elle avaitsenti de ia douleur dans différentes parties'du corps. Réveillée par l'aboiemeut des chiens, elle avait peosé qu’il y avait du monde autour d’elle et elle avait crié pour qu’on la soulevât ; mais, dit-elle, lorsque les chiens se turent, elle s’endonnit de nouveau, el se réveilla seulement quand on eut déblayé la neige. Le médecin, après avoir pris toutes les informations, a fait sur cet événement extraordinaire un rapport officiel au comptoir sanitaire de Vladimir, u
TRIBUNAUX.
COUR IMPÉRIALE DE LYON (4' chambre). Présidence de M. Desprez.
Audiences des 3 ei 7 mai 1860.
EXEBCICB llttOAL DE LA H^DECIKB. — BiCIDITE, — ItCTEaVFRTIOK DES MÉDECINS. - BECETAlILIti.
Il y a exercice illégal de la médecine dam le fitil 4e la perionru non pourvu« de diplôme çu/ donne des contullaliont / peu imfiorle çu’un docleur en médecine appoie ta lignaiure au 6ai dei ardonnaneei,
loriqut cet hommt de l’art n‘ai$iile pai à la con$ultation el se borne (J sijnrr l'ordonnance tans queslloni el lant contrôle.
Si l'amende prononcée par furl. 3S df la lui du 1!) venliie an ii ne peul pat, nicine en cas de récidive, fire porté» au defd de l'amende de simple police: néanmoint, dant ce cai, la peine de l’emprisonne-minl peut élre appliquée, mais dant lei limilet de l’arl. 4C!i îk Coie pénal {arl, 33 el 36, loi du lü ventóte an xi, Wü et 483 du Code pénal).
Lci médecins peuvenl te porter individuellement parties elvilea pour demander des dommage^-intérils résultant du préjudice matériel et moral qui teur est causé jiar l'exercice illégal de la médecine, peu importe que chacun des iiUervenanis ne puisic exactement préciser la qualité du préjudice matériel gui lui a été causé, alors qu'il est eeriain que ce préjudice existe, et que, d'ailleurs, il suffirait aux partiel civiles d'invoquer le préjudice moral que teur canse cette concurrente illieite (ar. 1382 du C. Nap.}.
(Le Ministèbe püblic — C. — Dlle Bbessac.)
A h suite de procès-verbaiix dressés par M. le toidiuís-saire He police Hemery, ladite demoiselle Marie Brcssac comparaissfût le & février dernier devant le tribunal correctionnel, sous la prévention d'exercice illégal de la médecine.
Un certain nombre de médecins se portèrent à l'audience partie civile, et le tribunal rendit, le 0 février, le jugement suivant :
« En ce qui concerne les poursuites dirigées par le ministère public,
Cl Attendu qu’il est prouvé par les débats que les 22 décembre et 10 janvier dernier, à Lyon, Bressac (Jeanne-Marie-Eiigénie) a donné des consultations à Monlet (Jean-Baptiste) et i» la femme Robert, sans être pourvue de diplôme ¡
ti Que, de son propre aveu, la prévenuen’a pas cessé, depuis plusieurs années, )e donner des consultations à tous ceux qui s'adressent à elle, et cela, au mépris des nombreux avertisse-uients de la justice;
K Qu'elle soutient qu’elle n'a point exercé illégalement l'art (le guérir, puisqu'elle est assistée d'un docteur en médecine, qui contrôle ses indications, sigue ses ordonnances, et que lui seul€3t responsable ;
n Attendu, sur ce point, qu’il est vrai que, croyant ichapper aux poursuites dont chaquo jour elle pourrait Être l’objet, la demoiselle Bressac a, chez elle, un docteur en médecine qui appose sa signature au bas des oi'donnuncos, mais que cet liouimo de l’ai t, dont on ne smu-ait trop blâmer la coupable complaisance, n’assiste pas mùme à la consullaüon, ignore l'eutretion qui a eu lieu entre le malade et Ja prévenue ; que ccllc-cl prétendant connaître, par le magnétisme et le seul contact du malade, li mal dont celui-ci est atteint, rédige elle-mômc l'ordonnance, puis, après îe payement, conduit le malade auprès du médecin qui, sans contrôle, sans questions, se borne à signer en aveugle la consultation ;
K Qu’on ne peut, raisonnablement, soutenir que cette consultation soit l’œuvre personnelle du médecin, el qu’il est évident qne celte précaution n’a en pour but que de chercher à se sousti'aire à l’application de la loi ;
(( Que, de ce qui précède, résulte la preuve que la prévenue s’est livrée à l’exercice illégal de la médecine, notamment aux jours indiqués dans la plainte;
n Attendu que la demoiselle Bressac a été plusieurs fois condamnée à Lyon pour pareils faits, notamment par la Cour impériale, le 20 janvier 1859, et que les deux nouveaux faits pour lesquels elle est aujourd'hui poursuivie, ont eu lieu moins d’une année après cette condamnation ; qu’il y a donc lieu d'examiner ai ce n’est pas le cas de lui appliquer les peines de la récidive, conformément aux art. 36 de la loi du 19 ventôse an xi, Ü65 et i83 du Code pénal ;
1 Attendu que s’il paraît constant aujourd'hui, par la jurisprudence de la Cour suprême, que l’amende édictée parl’art. 35 (le la loi du 19 venlôsean xi ne peut pas, même en cas de récidive, être portée au delà de l’amende de simple police, néanmoins le dernier alinéa de celle loi s’applique i ceux qui, exerçant illégalement la médecine, n’ont point pris le titre de docteur ou d’olTicier de santé ;
1 Qae, s’il en était autrement, la justice serait désarmée et verrait se renouveler chaque jour des faits pimissables, sans pouvoir les réprimer autrement que par une amende minime;
qu’elle ne pourrait vaincre une obstination comme celle de la demoiselle Bressac, qui parait braver les avertissements qui lui ont été infligés ;
B Que telle n'a pu être l’intention de la loi de l'anxi; que son dernier alinéa ne contenant aucune distinction entre les cas prévus par les art. 35 et 86, on doit décider que la peine de la récidive |>eut être appliquée aux faits prévus par l’un et i’auti'e article;
1 Attendu que les faits imputés à la demoiselle Bressac ne constituant, d'après l'art. 35, qu'une contravention de simple police, c’est dans le livre iv du Code pénal qu’on doit rechercher la peine à prononcer à raison de la récidive ;
«c Que l’art. 465 fixe la durée de l’emprisonnement de 1 à 5 jours; que l'art. ¿83 fixe les conditions exigées pourk récidive, etque ces conditions sont établies dans l’espèce;
1 En ce qui concerne la demande des intervenants, parties civiles:
1 Attendu que les docteurs en médecine Bachelet, Barrier et autres, n'agissent point comme corporation ou société, mais se portentindividuellementpariiesciviles pour demander des dommages-lntérëts résultant du préjudice qui leur aurait été causé par la demoiselle Bressac, préjudice matériel et préjudice moral ;
a Que, pour Mre repousser leur demande, ou leur objecte qu’Hs n'ont pas un intérêt actuel et appréciable en argent; qu'ils ne peuvent demander une somme fixe de dommages-intérëts pour tous, sauf à la répartir entre eux suivant leur volonté, mais que chacun doit fixer séparément le chilTre de sa demande comme réparation du préjudice personnel qu'il a éprouvé ;
« Attendu que la demoiselle Bressac, en exerçant illégalement la médecine, a fait aux intervenants une concnrrence illicite que la loi réprime dans un intérêt public; que cette concurrence a pu leur porter préjudice et qu'ils sont donc fondés à intervenir;
« Attendu qu’on ne peutdénier qu'il y ait préjudice moral
et matériel et qu’ils ne puissent se prévaloir de l’art. 1382 du Code Napoléon ;
u Qu’en eiTet, la prévenue reconnaît (jue chaque jour, depuis longtemps, elle donne des consultations ; qu'elle re çoitpour cela un salaire ; qu'il est établi que le nombre de ces consultationsest considérable, puisqu’audlre des témoins entendiis à l’audience, chaque malade est forcé de prendre son l'ang, d’attendre souvent plusieurs heures avant d’être admis àla consultation; que si quelquefois les malades sont étrangers à la ville de Lyon, ils habitent, pour la plupart, dans les divers quartiers du la ville oCi les IntcrveDants eser* cent leur honorable profession \
n Qu’il est impossible de ne pas reconnaître qu’ils éprouvent chaque jour un préjudice, une perte quelconque ;
« Que, sans doute, aucun d’eux ne pourrait préciser le préjudice qui lui est causé personnellement, mais que l’intérêt de chacun a été lésé, et que nul texte de la loi ne s’oppose à ce que chacun, en particulier, n’en demande la réparation, ni à ce que plusieurs parties lésées se réunissent pour l’obtenir, sauf à laisser aux tribunaux le soin de fixer lechtiïredesdom-mages-intérêts;
H Que, s’il en était autrement, on arrivei'ait à ce résultat, que, par suite des difficultés à prouver le préjudice causé à chacun, les médecins se verraient contraints à garder le silence en présence d’une concurrence coupable, renouvelée cha(jue jour, très-fructueuse pour celui qui s'y livrerait et trôs-préjudiciable pour tous ceux qui ont seuls le droit d’exercer l’art de guérir;
« Attendu, au surplus, qne les intervenants pourraient se horner à invoquer l’intéi'êt moral; qu’en eiTet, chacun d’eux est intéressé à ce que leur profession honorable ne soit exercée que par des gens ayant acquis les connaissances nécessaires, ayant subi les épreuves exigées et présentant des garanties ; qu’il importe à chacun d’eux de faire cesser, par des réparations civiles, une concurrence déloyale et qui ne peut que déconsidérer la profession de médecin ;
« Que, sur ce point, tous les inicrvenaiits sont recevables à deinaïuiei', raêmc collecliveinent, la réparation du préjudice moral qu’ils éprouveut;
« Attendu, quant aux chiffres des dommages-intérêts, que le tribunal a les éléments suffisants pour le fixer j
« Attendu, rjuant à l'application de la peine, que l’obsti-nalion de la demoiselle Bressac à contrevenir à la loi du iî) ventôse an xi est un njotifpour le tribunal d'user de sévérité;
Il Par ces motifs :
Le tribunal, vu les art. 35 et 36 de la loi du 19 ventôse, an XI, ¿(55 et i83 du Code pénal,
B Déclare la demoiselle Bressac coupable des faits qui lui sont imputés, et, pour la répression, la condamne à 15 fr. d'amende, 2 jours d'emprisonnement ;
B Et, statuant sur la demande des intei-venants, condamne la demoiselle Bressac à leur payer, à titre de dommages-intérêts, la somme de 600 fr. ;
Cl Condamne les intervenants aux dépens, sauf leur recours contre la demoiselle Bressac. »
Le même jour, par un jugement distinct, le tribunal, rejetant l'opposition formée par la demoiselle Bressac à une condamnation précédemment prononcée contre elle par défaut, l'a condamnée à une amende de 15 fr., plus k 500 fr. de dommages-intérêts envers lesmédecins qui s’étaient portés partie civile.
La demoiselle Bressac a interjeté appel de ces deux jugements, et a conclu devant la Cour à la jonction des deux affaires, et à son renvoi de la poursuite du ministère public, et de l'action intentée par la partie civile. Elle s'est principalement fondée sur ce que les prescriptions médicales émanées d’elle étaient revêtues de la signature d'un médecin.
Mais la Cour, rejetant la demande de jonction.
Attendu c[u’en matière de conüavention, il y a lieu à autant de jugements qu’il y a eu de contraventions commises, et adoptant sur tous les autres points Jes motifs des premiers juges, a, par deux arrêts, confirmé les deux jugements du tribunal correctionnel.
Conclusions conformes de M. de Pbasdiîre, substitut du procureur général.
Plaidants ; M' Mabgeband pour l'appelante; M' Roiigieb, pour les médecins, partie civile.
Baron do POTET, profriilaiTt-giranl.
GUÉRISON DE LA FILLE DE JAIRE.
(BSftfi dt'JuUo Schnorr. — Itlpiig.)
J’ai voulu montrer par ces images combien notre nature cachait de richesses incoonues ; j’ai voulu montrer ce migni-fique pouvoir de l'homuie exalté par la foi produistvnJ; des reuvres où Dieu semble intervenir: vaste sujet de ïftéditation duquel notre temps nous éloigne. Peut-être le mî^né-tisme est-il destiné à faire revivre les grandeurs décbues, \ faire apparaître aux yeux des générations nouvelles cesgé-nies puissants qui étonnèrent l’aDtiquité!
Baron du Potet.
Nous engageons les magnétistes à lire avec attention lo passage suivant de l’Evangile dont une partie se l'apporte à 1» gravure ci-dessus s
Tome XIX. — N«8d. — 2* Série. — 10 Jhuet 1800. 1
22, Et un dos chefs de la synagogue, nommo Jaïnis, vint, et l’ayant vu, il se jeta à ses pieds.
23. Et it le pria instaminenl, disant : Ma petite filte est h l’extrémilôîjete prie de venirtui imposer les inains, et elle sera guérie, et elle vivra.
2â. Et Jésus s'en alla avec lui, et it fut suivi d’une grande foute qui le pressait.
26. Alors une femme malade d'une perte de sang depuis douze ans,
26. Qui avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins et qui avait dépensé tout son bien sans en avoir reçu aucun soulagement, et qui était plutôt allée eu empirant,
27. Ayant ouï parler de Jésus, vint dans la foule par derrière et toucha son habit,
28. C.ar elle disait : Si je touche seulement ses habits, je serai guérie;
Si). Et au mCme instant la perte de sang s’arrêta, el elle sentit en son corps qu'elle était guérie de son mal.
30. Aussitôt Jésus, connaissant en soi-roème la vertu qui était sortie de lui, se tourna vers la foule, disant : Qui a touché mon habit?
31. Et ses disciples lui dirent : Tu vois que la foule te presse et tu dis : Qui est-ce qui m'a touché ?
32. Et il regardait tout autour pour découvrir celle qui avait fût cela.
33. Alors la femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui avait été fait en sa personne, vint et se jeta à ses pieds, et lui dit toute ta vérité.
Et Jésus lui dit : Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va-t’en en paix et sois guérie de (a maladie.
35. Comme il pariait encore, des gens du chef delà synagogue vinrent lui dire : Ta fille est morte, ne donne pas davantage de peine au Maître.
36. Aussitôt que Jésus eut oui cela, il dit au chef de la synagogue : Ne crains point, crois seulement.
37. Et il ne permit à personne de le suivre, sinonàPierre, à Jacques et à Jean, frère tle Jacques.
38. Etant arrivé à la maison du chef de la synagogue, il vit qu’on y faisait un grand bruit, et des gcos qui pleuraient et qui jetaient de graods cris.
39. Et étant entré, il leur dit : Pourquoi faites-vous ce bruit et pourquoi pleorez-vous? Ctitte petite fille n’est pas morte, mais elle dort.
àO. Et ils se moquaient de lui ; mais les ayant tous fait sortir, il prit le père et la mère de la jeune fille et ceux qm étaient avec lui, et il entra dans le lieu où elle était couchée.
Al. Et l’ayant prise par la main, i! lui dit ; Talitha cuini, c’eat-à-dirè : Petite fille, lève-toi, je te le dis.
42. Incontinent la petite fille se leva et se mit à marcher, car elle était âgée de douze ans. Et ils en furent dans un grand étonnement.
i3. Et illeior commanda fortement que personne ne le sût, et il dit qu'on donnât à manger à la fille.
(Sfanglle Kkin S. Harc. Cbep. v.) ^
POLÉMIQUE.
Au DOCTBijR CHARPIGNON, d’Orléans.
»MliiBK ismc.
Versailles, 18 juin 18«U.
Cher confrère.
Le magnétisme m’a conduit à l’homéopathie d’abord, atl spiritualisme ensuite. Il serait trop long de vous raconter ici comment arriva cette conséquence. D’ailleurs, bien que je ne déjuge en rien mes précédents et moins encore nies sentiments en ce qui la concerne, je ne vise pas à l’inféoder comme terme inévitable d’une logique rigoureuse. Je me home à vous (lireque, de l'incroyance radicale au magnétisme autant
(jii'à ses deux cong^ii-res, j’ai procôJé guccessivempnl, et jn esque par une marche fatidiqufi, Jusqu’au point de ne pouvoir plus douter de la rfalitf positive de ces trois grandes manifestations naturelles.
Je serai sobre de doctrine, si même, personnellement, j'cil émets une quelconque : les doctrines passent avec leur époque, les faits restent debout à travers les émondes scolastiques.
Pour vous, riioinéopatiiio est une illusion, et vous ne eroyrz aux merveilles du spiritualisme qu’en prim ipe. Voyons, sauf à considérer plus tard la mesure de vos réserves; voyons, vis-à-yis de preuves contraires à votre conviction, s'il vous sera possible de vous maintenir dans ces idées.
Voici des faits, exclusivement des faits. Ma parole vous les garantit, car je suis leur auteur pour la catégorie curalive; leur coopérateur pour celle des résultats spiiitualistes.
Médecins l’un et l’autre, nous sommes tenus de côder le pas aux devoirs de notre profession. Commençons donc par la , thérapeutique. Je détache, telles quelles, d’un répertoire que je vous confierai quand vous voudrez, les trois observations médicales que vous allez lire. Dans les deux premières, l’emploi du magnétisme revendique un rôle partiel ; dans la ti'oi-sième, l'iioméopathie seule est en cause.
Agréez mes échantillons à titre d’à-compte, cher confiére, et lorsque vous le souhaiterez, je vous le répète, je compléterai la soliditédecesextraits par une communication intime plus étendue, et que ne saurait comporter, auprès de beaucoup de lecteurs, la bénévole hospitalité de ce journal.
Souvenez-vous aussi, je vous prie, que mes soins sont absolument et toujours gratuits (on uedébourse le moindre denier non plus pour le prix des médicaments payés par moi-même au pharmacien), et que je ne convie aucune réclame en vue d’augmenter une clientèle, au-dessus de mes forces parfois, et du temps que je puis lui consacrer. Ceci soit dit uniquement pour asseoir aux vérités de celte relation leui’ franche intégrité.
M"' Léonie-Pauline-Tliérèse Thib..., ouvrière en robes, âgée de vingl-cinq ans, tempérament sanguin.
Catalepsie,
L’affection, qui date du 0 avril 1857, est l’eilet d’une indignation foudroyante. Sur d’odieuses calomnies, cette personne, demeurant avec sa mère et justement respectée de tous ceux qui l’entourent, tomba dans un anéantissement subit, caractérisé par une pâleur excessive et la perte de connaissance, l’apparence d'insensibilité complète, la suspension de la vue, de l’ouïe et de la parole, un abaissement extinctif de la respiration et du pouls, l’irruption involontaire dea excrétions alvine et rliénale.uneroideur universelle d’abord, puis, plus tard, des convulsions, enfin le signe pathognomonique spécial de la permanence de toute position donnée par des étrangers à quelque partie du corps que ce soit.
Depuis le début, à ce que l’on rapporte, cette situatioo, à peu de modifications près, dura dans de telles ctrconaiances, qu'il serait fort difUcile d’établir une intermittence d’accès bien déterminée à travers la période annuelle des accidents.
On en jugera par le récit des fwts.
Sous la direction successive de divers médecins, et notamment, pendant plusieurs mois, dans une maison de santé de la rue Picpus, à Paris, les symptômes, sans jamais cesser radicalement, se sont amendés ou bien ont empiré plus ou moins et passagèrement : on sustentait, on soignait la jeune fille en raison dés indications.
Les bains froids, la glace, les sangsues, les purgatifs, les exutoires, l’électricité, les antispasmodiques, etc., furent vainement employés.
En dernier lieu, le dépérissement avait alteint des proportions très-critiques. Plus de sommeil, plus de repos. Tous les désordres menaçaient d'une destruciion fatale, C'élait stiv
la fin de déceuiLru 1857. Alors on ramena Pauline chez sa mèreà Versailles, rue de Noaüles, 20, où lady AV.... (rue du Plessi», 05), connue par sa bienfaisance généreuse, entreprit, grâce à ses études homéo])athiques (1), la cure épineuse qui venait de déjouer les long» eiïorts de l’allopathie.
En moins de trois mois, milatly triompha des plus graves avaries de celte extrôiaité. L’ensemble de l'organisme se releva, les fonctions digestives se rélsblirent, délivrées des excrétions involontaires ; la respii'atiou, la circulation reprirent leur type normal, le sommeil reparut ; la vie nutritive gagna considérablement. Mais la perte de la vue, de l'ouïe et de la parole ne cédait pas encore, et l'immobilisme cataleptique persistait toujours.
Ce fut k ce degré de la médication que lady W.... eut
1 obligeance de m'admettre auprès de sa protégée. Nous la trouvâmes assise dans un fauteuil. Elle s’y tenait tout d'une pièce : le visage vermeil et rebondi, les yeux grandement ouverts et fixes, la pupille dilatée, la bouche avec une contracture des lèvres serrées comme par une coulisse, les membres dans la stabilité de la statuaire.
Cependant Pauline boit et mange, pourvu qu’on lui place les aliments dans la bou!:he.
Le cas était d’autant plus intéressant pour moi, que c’était le premier qui s’offrit naturellement à mon observation. Je n’avais été témoin, jusque-là, que des automatismes analogues, créés par les expériences du mesmérisme.
— Sans faire usage de la voix, dis-je à lady W..., je vais entrer en conversation avec votre malade.
Je m’assis devant elle, sans la loucher, et je lui demanda mentalement de me parler.
Bientôt je sentis qu’elle résistait à mon désir.
— Pauline me comprend très-bien, ajoutai je aux personnes présentes; mais elle a de l’opiniâtreté. Je serais obligé d’engager une lulle, ce qui deviendrait peut-être imprudent,
(),> Jcsiiis ind«citi, > m'a dit lady — Je croie r[ua son dipldias esl d’une univeriltO (rAllemogn«.
Toutefois, comme il me faut aussi prouver de l’énergie, nous ■liions convenir de gestes au moyen desquels, sans équivoque, ma niuetle antagoniste vous déclarera si mon intuition me sert ndèieineiit, ou si je suis dans l’erreur. D'inceotiou, j’ai prié Pauline d'articuler quelques mots. Sa réponse mentale fut : 0 Je ne veux pas. » Eh bien ! dans cette alternative,
SI ma perception magnétique ni'a traduit la vérité, Pauline lèvera la main droite ;
Si mon sens Intime, au contraire, est en défaut, elle abaissera la main gauche ;
Enfm, si la simple affirmation ou négation ne peut répondre qu’iniparfaitement sur l'objet à décider, Pauline se croisera les mains sur la poitrine.
Aussitôt, à la surprise de l'assistaDce, la cataleptique leva la main droite.
Pendant un moment je riiagnétisai la rebelle. Ses membres s’agitèrent, et moi-méme j'éprouvai des secousses intérieures.
— Je m’arrête, dis-je à milady : nous n'avons pas le calme indispensable. Votre constitution, d’une grande richesse de vivacité, rayonne trop abondamment sur ces préliminaires. Si vous le permettez, une autre fois, hors de votre influence immédiate, je recommencerai mon essai.
— Docteur, bien que je ne sois pas ¡oitiée aux doctrines du magnécisme,j’ai toute confiance en vous. Je remets donc très-volontiers Pauline à la conscience de votre dévouement.
Le 20 avril, je retourne seul chez Pauline. En présence'de sa mère, je l’endors très-promptement. Je continue quelques passes encore, après quoi les yeux se convulsent en haut et fort en arrière, et la voyance s’établit. Je tire alors de ma poche deux boites de médicaments homéopathiques, et s.ins ouvrir ces boîtes, je les mets sur les genoux de la somnambule.
—Voyez-vous là-dedans, lui dis-je, quelque chose qui vous soit salutaire 7
Elle lève la main droite.
— Dans quel objet se trouve ce quelque cbose ?
Klle place la main th'oiie sui' uue des boites. Je l’ouvre et j’ajoute :
— Choisissez ce (¡ui vous est bon.
Elle touche le tube Aconilum, (but, par signes aussitc^t convenus entre nous, elle se prescrit trois globules en trois doses, continuées pendant trois jotu's.
— Est-ce tout?
Elle abaisse la main gauche (négation).
J'iodique instantaDément quelques autres signes très-manifestes, j’en explique la signification claire et précise, de maolère à ne point nous exposer au moindre doute, puis je dis à Pauline :
— M’avez-vous compris?
Elle lève la main droite,
— Eh bien 1 après votre première prescription terminée, que faudra-t-il faire ?
Pauline, sans hésiter, s'ordonne trois jours de repos.
— Ensuite?
Elle étend de nouveau sa main droite surlabolte, et touche du doigt indicateur le tube mercuriut dvus.
— Combien de globules?
Les signes de la somnambule dans le détail desquels je n’entre pas afin d'éviter des longueurs oiseuses, car, je l’assure une fois pour toutes, ils étiuent très-évidents, et je n'en avais nulle préoccupation dans l’esprit ; ces signes nous répondent : « Un globule matin et soir, pendant quatre jours, n
La mère de la malade s'exclamait et me considérait alternativement, avec une mimique difficile à traduire.
Pauline et moi nous poursuivons notre entretien comme de vieilles connaissances. Nous sommes très-bons amis, et nous sous nous entendons à merveille.
Elle se commande quatre verres d'eau magnéiisée pour boisson journalière, entre les repas.
Elle me prie de lui faire une visite tous les lundis, et de la magnétiser le mercredi de chaque semaine.
Eli.e GüÉRiRA, m’aflirme-t-elle, dim»moins de tix mois.
Sur mon étonnement de divers mouvenaents de tête el de
petits sons gutturaux qu'elle produit assez fréquemment, elle uiedlt que c'esl luie conversation Intime, de sa pari, avec lies personnages qu’elle voit, lout invisibles qu'ils sont pour nous, et qui la font souvent rire. Mais vous-même, pmirsuit-elle par une pantomime éloquente, vous croyez avec raison à l’existence tle ces intelligences.
Je quitte la cataleptique en la laissant, sur sa demande, endormie pour quelques jours.
Sa mère me reconduit, probablement avec la persuasion que je suis un sorcier.
Le 20 avril, Pauline m’annonce qu’elle va mieux. Elle approuve ma résolution de lui supprimer un séton qu'elle porte à la nuque depuis bull àneuf mois.
Je ne pense pas, me dit sa mère, que jamais milady, quoi qu’elle ait tenté, soit parvenue à tirer des réponses de ma fille.
Les règles à peine prononcées le mois précédent, ont paru le 2â, plus de moitié de ce qu’elles étaient avant la maladie.
Le 3 mîû, la muette me fait signe qu’elle parlera bientôt. Le bien continue.
Le 5 mai, Pauline se prescrit quatre globules de verairum pendant cinq jours, h. dater du lendemain. Sur mon ordre, elle ouvre les yeux.
Le 10 mai, Pauline est agitée. Ses nuits ont été mauvaises. Je l’endors immédiatement. Ses yeux se convulsent, mais je ne retrouve plus sa lucidité.
— Vous ne voyez donc pas î
Elle baisse la main gauche.
— Pouvez-vous me dire à quoi cela tient ?
Même mouvement négatif.
— Quelqu’un autre que moi voua a-t-il magnétisée ?
Ellelève la main di'olte.
— Est-ce milady ?
Képétition du mouvement affirmatif.
— En avez-vous éprouvé du bien ?
Elle rebaisse la main gauclic.
— C'est depuis la magnélisaliou tic milady, me dit M"« l'il., que nia fille est agilùe.
— Quand lady a-t-clle inagnélisé ?
— L’autre jour, peu de temps après voire départ.
Je dégage Pauline le plus que je puis, je la magnétise, et je finis par amener la découtractioD de la bouche... et la rc-prodHction de i,a parole I
— Ètcs-vüus plus à votre ai.se ?
Pauliue me rt'pondant d’ime voix douce :
— Oui.
— Puis-je vous réveiller?
— Oui.
— Réveillez-vous.
EUe ouvre graduellement les yeux et se réveille.
— Levez-vous.
Elle se lève.
— Promenez-vous.
Elle se promène.
_Veuillez me faire une lecture.
Elle va me chercher, sur une commode au. fond de la chambre, un petit volume in-8”, La Morale en action, et m en lit successivement, à ma volonté, plusieurs passages, avec une distinction remarquable.
_C’est très-bien, merci. Reprenez votre place.
Elle pose son livre et se rassied.
_Comment vous trouvez-vous à présent ?
_Je ressens toujours de l'agitation.
Je lui fais appliquer sur la nuque des compresses imbibées Veau froide, saturée de sel gris. Cette application lui cause bientôt un visible soulagement. J’ordonne de la prolonger ainsi pendant une bonne partie de la journée, et de renouveler ce topique les jours suivants, en ayant soin de maintenir le liquide à basse température.
Le 1*2 mai, l’on me vante beaucoup l’heureux eiTet des applications d’eau salée. J’endors Pauline. Elle me dit qu elle n’est pas délivrée entièrement du trouble de la magnétisation dc milady. La lucidité n’est pas revenue. Je magnétise pen-
dant dix minutes la malade, à gi'ands courants, et, peu d'in-slants après, je la réveille.
Sur mon invitation, elle écrit une bonne lettre à sa pro-tecti-ice.
Ensuite, pour preuve irrécusable et bien ostensible de la-réalité de mon action mentale sur l’esprit de sa fille, j'emmène, hors de la présence de celle-ci, M'“* Thib..., à qui j’olTre de m’indiquer, soit par signe, soit par écrit, soit verbalement..., mais tout bas, ce qu’il lui plaira que j’ordonne à notre malade, me faisant fort d'ètre obéi sur-le-champ, sans retourner près d’elle, ni proférer une seule parole.
Ma proposition acceptée, et tf après convention arrêtée mystérieusement ainsi que je viens de le raconter, voici ce qui se passa ;
Je me cachai sans bruit derrière un paravent, dans un coin obscur, Pauline Tbib... ferma spontanément les yeux et se-leva du fauteuil où nous l’avions laissée assise ; puis, le sourire sur les lèvres, la jeune fille, d’une démarche aisée et légère, bien que les paupières fussent closes hermétiquement, se détourna de quelques obstacles qu’elle n'eut pas l’air de regarder, s'avança jusqu’à l'endroit de ma cachette, et m’y tendit gracieusement la main (1).
C’était la fidèle exécution du programme.
La pauvre femme, pétrifiée de surprise, paraissait en proie à d'étranges sentiments.
Je magnétisai de nouveau Pauline, je la mis en rapport avec sa mère, en leur recommandant à toutes deux le plus grand calme.
Le 17 mai, la tranquillité n’est pas aussi satisfaisante que je l’avais espéré. Pauline s'en prend à la pensée de sa sœur.
« Cette pensée m’a fait mal, » me répète plusieurs fois la cataleptique. Sa sœur, présente à l'accusation, Ja repoiisse avec une ironie mêlée de mauvaise humeur. Pauline soutient son dire, et moi, rappelant aux parents l'expérience de la semaine dernière oti mon agent mektal a prodigieusement
(1) Malgré ces phénomènes, la catotopsie pcrsisle, ot lo sujet, tlèa qu'on l'tbondonue è tui-inémc, dciiiiuro dans une Immobilité d‘autom(te.
manifesté sa puissance, je me range du parti de la plaignante.
Le mai, lendemain de la fête de Mesmer, pour laquelle j’étais à Paris, je m’abstins de la visite du lundi, seloa que j'avais eu le soin d’en prévenir la famille Tliib...
Le 20 mai, la malade est fort trauquille. Depuis huit jours cet état paisible ne s’est pas démcuti. Toute la famille m’en témoigne de la joie. M"° Thib... surtout, en parfaite communication avec sa Hlle, se félicite d'en obtenir trës-i^ile-nent toutes sortes de choses. Pauline l’aide k présent dans les œuvres du ménage. Elle s’y montre d’une attention empressée et délicate autant qu’intelligente. La mère me raconte ces détails eu sanglotant et riant à la fois d’émotion et de plaisir. Je profite de ces heureux changements pour exprimer mon désir de faire assister & ces phénomëues, si dignes d’observation, deux personnes sérieuses et bienveillantes! l’une, M. le D'Rémilly, jeune praticien de mérite et fils du mure de Versailles ; l'autre, M. Chaseray, que je connais intimement, homme de mon âge et s’occupant, par goût, d’études du domaine des sciences naturelles.
Je vous garantis d’avance, dis-je, la réserve, la discrétion et le respect de ces deux visiteurs. Nul motif frivole ou de dangereuse curiosité ne saurait se mêler à la grave disposition de leur esprit. D’un autre cété, les faits dont il s’agit sont encore tellement extraordinaires, tellement incroyables pour les corps savants de notre siècle, qu’il me semble un DETOifi, en tauvegartiant toute convenance, d’étayer le plus possible d’honorables suflragesla constatation de cette vérité. L’on accueillit mes raisons et je prévins ces messieurs.
La veille du rendez-vous, ladyW... m’écrivit qu’elle s'op-postdt â l'exécution de mon projet.
Cette résistance inattendue, si contraire au but d’un apostolat vraimenthumanltaire en même temps qu'à mes idées siu' la haute mission que je préjugeais du dévouement de milady, ma peine enfin d’ôtre si mal compris dans les efforts de mon zèle et de mes fatigues, rae détermluèrent, le 2 juin (1),
(0 Ue« contrariété», k cause des œagnétiealioas des mi«a-
à discoiitluucr la cm« où me mauquait loul à coup le libre arbitre qui m'avait été généreuscmcot concédé.
Mais, pour que la malade n'eût k soulTrir ea rien de mon abstention, je dressai rapidementle sommaire de mes notes, j’y joignis l’exposé succinct de mes vues sur la marche ultérieure à suivre, et j'expédiai le tout à la riche dame anglaise qui, du reste, avait tes plus justes droits à paiTaire cllc-méme un des plus beaux succès.
A l'autoinDe, od m'apprit que, justifiant sa prédiction, Pauline Thib... s'est radicalement rétablie.
DEUXIÈME OBSERVATION.
Versaillos, 16 décembre 8S8.
Léon Peert, quatorze ans, tempérament sanguiu-lympha-tique, élève-interne du lycée impérial (1).
Pleuro-pneumo-péricardite avec ipanchement.
Prostration. Pouls déprimé, petit, intermiltent : 92 pulsations. — AlTcction dont le début, plus ou moins latent, remonte à six semaines environ. — Large (l'ace de vé«ca-toire au-dessous de l’hypocondre gauche. Le médecin traitant, M. Br..., avait dessein de couvrir d'une ample vésication toute la surface dorsale. Cette vésication devait être renouvelée en différents endroits, dans l'espace dc six semaines k deux mois.
J’annonce aux parents, devant le médecin, que l'enfant sera guéri dans quinze jours.
PRESCRIPTION I
Le 16 décembre.— Bryoniu (30*), troisglobulcs par jour,
nc9, m'avalent déjiconlrglnt de déclarer i la ramillo ^uc, si cctcunire. Indications ne cessaient pas, je me rotirerait.
t (I) Comme J'aval» refusé d'aller auprisde cot élivc ou sein del'établisi «ment, les pèro et mère Breat sortir leur lils que jo reçus dei mains (oÿmej du médecin,
jusqu au 18 inclus. — Magnétisation journalièfc ; eau tua-gnétiséo pour boisson. Alimentation in's-légàr.
Le 20 décembi'c.—jusqu’au 30. Alimcntatiou progressivement plus substantielle.— Pouls relevé, régulier : 73 pulsations.
Le 3 janvier 185i). — ÎMchesis. Pouls tout à fait naturel.
Le6 janvier, Léon Peert va tirer les rois dans une famille amie delà sienne.
Le 9 janvier, il vient me voir. Devant plusieurs personnes je constate sa parfaile guérison. On le conduit alors chez son ancien médecin, M. Br... — Ce n’est qu’avec une peine très-grande et de vifs reproches que j’ai pu décider, plus tard, M. Peert à déclarer à M, Br... comment le malade a recouvré la santé.
TROISIÈME OBSERVATION.
Vcrsiiilles, io 18 déccmbi'o 185!*.
Eugène Cognary, trente-quatre ans, tempôramftnt sanguin-lymphatique, ex-cavalier du 3* régiment de chasseurs à cheval, aujourd’hui cocher de voitures de remise, demeu-raut boulevard de la Reine, 8.
Lichen agrius.
Ancienneté de l’affection : sept ans passés.
Origine présumable : plusieurs urétrites infectieuses, mal soignées. Eugène, jiour cacher son mal au capitaine dont il était le cavalier d'ordonnance, avait cru pouvoir se guérir lui-inûme, d’après les conseils d’un pharmacien.
La dermatose a commencé sur différentes parties du corps, peu de temps après les premières atteintes d’uréirile. — Lo siège actuel est lo thorax, la face antérieure et la face dorsale. L’aspect de cette dernière région principalement présente une sorte de large cuirasse d'un rouge dense, à fond vif sur certains points et cramoisi sur d’autres, plaquée de nombreuses papules prurigineuses, très-gondécs, très-endammées, et beaucoup d’entre elles exsudantes cl saignantes, parl’aclion
Iiabiluelle des ongles du malade qui, la nuit surtout, ne peut sc soustraire i la rage irrésistible de se gratter jusqu au sang, afin de modifier l'état de ses souffrances, tantl'ardeur airoce qui le dévore, dit-il, est un supplice insupportable.
Prescription.
Le 18 décembre. — ilcrcurius viens (30' dynamisation), trois globules, en trois doses, dans la journée, pendant trois jours. Ensuite, un seul globule par jour, pendant une semaine ; puis, «n globule tous les deux jours.
Le 22 janvier 1860. — Dulcamarti (30'), un globule tous les deux jours. — L’inflammation s’est éteinte très-rapidement. Il n’existe plus la moindre démangeaison. Le malade, sur ma recommandation, a pris deux bains simples.
Le 16 février. — On a peine à reconnaître la trace des der-niei-s vestiges de l’éroption. — Suspension de l'usée des globules.
Le 11 mars. — Guérison parlaite. Pour la consolider, je donne quelques globules â'E/aps coralinus, à prendre à distance.
C'est ainsi qu’une affection ancienne, et qui causait de si cruelles tortures, s’est dissipée comme par enchantement. Je n’îu Vil le malade (1) que trois fois dans la durée de ia médication. Il n’a pas «n instant discontinué son service, pour lequel il passait, sur son siège, la plupart des heures de bien des nuiis, aux Intempéries de cet hiver rigoureux.
La nature de l’alTeclion était-elle véritablement syphilitique? D’après les renseignemonls que m’a fournis Eugène, je n’ai pas lieu d’en douter. La rapidité des effets du traitement spécial corrobore aussi mon opinion.
D' Clever de Maldigny.
()) Homme d’une propriitd Itis-graade. ot qui n’avait, galârloureniant, rloD nOgligé des moyens dont il espérjlt du moins se souloger.
PROGRÈS DU MA6HÉTISKIE.
AUX SOaÉTÉS MAGNÉTIQUES D’eCBOPZ.
Rio Janeiro, l*'Juin 1650.
Mes cliers confrères,
Me voici enfin en mesure de pouvoir satisfaire vos tlésirs et de renipjir ma mission en vous envoyant mon rapport sur l'état dans lequel se trouve le m^nétisme dans la capitale cJu Brésil, en vous priant, toutefois, d'être toujours indulgents pour les fautes de langue d’un Italien qui vous écrit en français.
Pendant ces deux dernières années de séjour à Rio Janeiro, je me suis entièrement dévoué à soulager par le mesmérisme les malades abandonnés par la médecine, et j’ai pum’assui'er par l’observation et par l’expérience que le magnétisme est décidément le sujet de l'incrédulité générale et du mépris, conséquence inévitable du charlatanisme de quelques individus qui ont su, au nom de cette science, tromjwr la bonne foi des Brésiliens.
Si notre cause se trouve eu si mauvaise position, quant à la générosité, je suis cependant bien heureux de vous apprendre qu’elle estmieux appréciée par un petit nombre de personnes appartenant à la classe instruite, et surtout par le corps médical, puisque, comme vous le savez déjà, l’Académie de médecine a cru faire justice en me condanmant à l'amende, attendu qu’elle reconnaissait que j’exerçais de fait illégalement la médecine, en exerçant le magnétisme pour guérir les maladies, sans avoir le diplôme de médecin.
Qui nous aurait dit, mescbers confrères, que ce serait ici, chez ce peuple appelé sauvage, que nous devions atteindre le but de DOS eiïorts et de tous nos sacrifices ! Qui de nous pou;-vait prévoir que cette facultó médicale, si jeune encore, devait être la première à récompenser la constance de notre dévouement, en reconnaissant la réalité du magnétisme? Que dire maintenant de notre Académie de Paris?.... Ne rougira-t-elle pas d'avoir été ainsi devancée par une sccur cadette, ou osera-t-elle lui reprocher d’avoir commis une erreui’ impardonnable en ayant reconnu une science qui ne peut ou
ne doit pas exister?... Je suis vraiment très-inipalieiit de savoir ce qu’elle vous répondra àcet égard, et je suis également très-curieux de voir comment cela finira, car je suis certain que l’AcadémiedeRio Janeiro a suiTiaammenld’amour-propre pour soutenir son opinion, et qu'elle n'osera plus nier une vérité qu’elle a si clairement proclamée.
Contradiction étrange 111 tandis que celte Académie témoigne si loyalement sa conviction en faveur de notre science, il arrive ici chez les médecins précisément l’opposé de ce qui existe chez nous. La majorité de ces messieurs auxquels, pendant leurs études de médecine, on n’a jamais enseigné, ni expliqué ce qu'est le magnétisme, et qui naturellement se jugent en droit de ne pas y croire, ridiculise et insulte les adeptes de cette science! le petit nombre d’entre eux qui a la foi, et qui serait disposé à propager leur conviction, reculant devant le sarcasme de leurs collègues antagonistes, et craignant les préjugés delenr clinique, préféré renoncer & la pratique de ce moyen curatif à puissant ; de sorte qu'il s'ensuit que leur expérience k cet égard se borne à faire de gros yeux, comme les apprentis, et à exercerdes gesticulations infinies, même ridicules, toujours prfits d'ailleurs à essayer de remédier par des moyens médicinaux aux désordres phy-«ques que leur inexpérience ne manque jamais de produire, el contre lesquels leur art médical est si impuissant.
Un de ces messieurs, par exemple, médecin asse* renommé, ee trouvant un soir chez une de mes malades dont l'infirmité compliquée exigeait de grands ménagements et uue prudence excessive, eut la naïveté de profiter de mon absence pour vou-loir prouver qu'il savait mesinériser aussi bien que moi ; se plaçant donc sans aucune façon en face de ma malade, il commença immédiatement, pour badiner, à fonctionner magnétiquement sans faire aucun cas, tout médecin célèbre qu’il est, du désordre qu'il allait produire dans mou traitement et des conséquences funestes auxquelles ma malade aurait pu être exposée. Le plus curieux, c’est qu'il est le médecin de la maison depuis bien des années, et qu’après avoir laissé cette malade en proie à son infirmité, il ne s’est rappelé d'ètre ma-
gnéliseur qu’apvôs m’avoir vu chargé d’entrepi'CiHÎi'C sa guii-rison.
J’ai plusieurs autres faits de ce gciue avons coinmunifjucr au 8uje( de ces messieurs diplômés ; mais, pour le moment, je m’abstiens, autant que possilile, de critiquer, car l'amour-propre brésilien ne tolère aucun examen de la part d’un étranger, et cet amour-propre une fois blessé, je sais, par expérience, que je n’aurais à lutter qu’avec des ennemis furieux qui, à tort ou à raison et coûte que coûte, m’assailliraient de leurs elTorls de vengeance. J'espère, au contraire, qu'il sera possible de les rassembler en société magnétique semblable à celles que nous avons en Europe, afm que, par leur dévouement à cette science et par des expériences répétées, ils puissent alors reconnaître par eux-mêmes leurs erreurs, se corriger, et nous donner la satisfaction de voir ainsi se dissiper cette crainte générale pour le mesmérisme, causée principalement par ces imprudences continuelles des apprentis.
Comme il n’y a jamais de règles sans exception, je ne puis vous taire que, parmi des amateurs, j'en ai trouvé quelqnes-tms qui méritent notre considération, attendu qu’ils s’occupent sérieusement de la pratique du mesmérisme ; cependant, o'ayant pas encore pu obtenir des renseignements bien com -plets àleur égard, je me réserve de vous en parler plus exactement par une autre correspondance.
Les phénomènes magnétiques se trouvent ici dans des conditions toutes particulières : l'inlluence spiritualisle est un peu difficile, l’action mesmérique est moins prompte qu'en Europe, et le somnambulisme n’offre pas de lucidité. Quelle en est la cause?... Est-elle physique ou atmosphérique?... Est-elle l'uno et l’autre?... Je n’ose guère, pour le moment, expi imer mon avis à cet égard ; c’est un sujet qui exige de plus longues études, d’autant plus que cette particularité semble ne se produire que chez les indigènes de cette ville, puisque non-seulement je ne trouve plus les mômes difficultés chez les étrangers ici établis, mais qu’il paraît, d'après ce qui m’a été dit par des gens très-sérieux, que hors de l'en -
ceiiile de celle capitale, on ti'ouve dans riiitórieur decette Améritjue des somnambules lucides el mieux encore des sujets spiritualialcs Irès-iniiiiessanls pour nous. C’est ce que je coniplc aller \oir bientôt moi-niêine, pour vérifier si leurs faits peuvent réellement enrichir notre piopagande,
Les diiréreotes guérisons que j'ai déjà réalisées ici chez des malades abaiidoimés par la médecine ont été assez importantes pour ébranler l’incrédulité générale, au point que, malgré le sarcasme et les grossièretés qui m’ont été prodigués par des personnes probablement plus intelligentes que moi, j'ai la satisfaction de me voir chaque jour de pins en plus demandé pour aller au secours des malades condamnés par la science médicale. Quelques personnes très-respectables m’ont môme honoré du témoignage de leur conversion, et comme on venait souvent me demander des explications sur les noms techniques qui sont publiés par les certificats que je fais faire âmes malades, j’ai reconnu l’opportunité de me décider à cultiver et à encourager la confiance de ces nouveaux magnétistes en publiant ce que vous devez certainement avoir déjà lu dans ce journal du 29 avril passé où j'annonçais ma propagande de magnéto-tliérapie sous le titre de Jésus el Mesher.
Vous savez déjà, mes chers confrères, combien mon intelligence est loin d’être aussi féconde que l'exige la sublimité d'une pareille popagande, et vous devez bien prévoir que je n'ai nullement la prétention de promettre par moi seul un ouvrage scientifique à la hauteur de notre science. Mon but n'est que de généraliser par ma part de dévouement la foi à cette grande vérité, soit en publiaut les opinions et les faits de nos maîtres, ces hommes si célèbres et vénérés par leur sagesse, soit en tenant les adeptes el les magnétistes du Brésil au courant des nouveaux i^aits et des progrès que nous devons au zèle et aux expériences continuelles de nos sociétés.
Toute science doit être basée sur des faits, mais les faits seuls, dit-on, ne constituent pas la science qui ue doit naître que de la coordination et de la déduction logique des faits.
Cette déduction logique nons est-elle permise, ou sera-t-
elle possible à l’égard des faits du magnéiisme? Pour ina pari, je réponds négatlvenienl, c'est Irès-liardi, j'en conviens, mais c'est mon opinion que je soumets, mes clicrs confrères, à votio jugement.
Le magnétisme, puissance toute naturelle, semble ne permettre l’explication de ses actions que dans de certóines limites, et devant la force de la nature bien insensé est celui qui ose lutter. Des trois branches principales du magnétisme le mesmérisme seul pourra peut-être soumettre ses faits à l’exigence tle la déduction logique ainsi qu’à la discussion publique. Je m’abstiens cependant encore, pour ma part, de déterminer trop facilement cette exception, m’eu leuanl entièrement soit à l'exemple de nos maîtres, soit à ma propre conviction. Je dis que celui qui abusera de la confiance que la nature dépose en lui pour vouloir lever à k vue publique un des coins du voile qui cache ses secrets, fera toujours plus de mal à notre cause qu’il ne peut le prévoir. Qu’on étudie philosophiquement k vie et les guérisons de Jésus notre grand maitreen spiritualisme, qu’on examine sérieusement tous les prodiges des prêtres de l’antiquité, ainsi que leurs gnérisons innombrables faites dans les sanctuaires mystérieux des temples de Sérapis, d'isis, d'Ësculape, etc., là même où Hippocrate a su saisir les principes de la doctrine qu'il a transmise à ses disciples si ingrats envers le magnétisme ; qu’on remarque la réserve constante de notre Mesmer ponr le grand mot qu’il avait promis à ses élèves, mais qu'il n’a jamais pu se décider à leur communiquer ; et, après tout, qni croit pouvoir me prouver l’absurdité de ma conviction le fasse.
M. le baron du Potet lui-même, notre doyen si respectable, doit êlre tellement persuadé de notre devoir à ne pas violer les mystères de la nalure, qu’il a délivré et ne délivre son ouvrage. Principes de la science occulte, qne sur engagement de ne le laisser lire qu’à des adeptes praticiens sérieux. Aura-t-il atteint son but? J’en doute beaucoup, car, outre le cas de mort de l'acheteur, il en trouvera bien peu dans le siècle actuel qui seront fidèles à leur parole d'iionneur, çt
CCI ouvrage si apprécié par nous, se trouvant ainsi livrés indistinctement ilia lecture descurieu.x, peut être plus nuisible qu'utile à noire cause.
Me fera-t-OD remarquer que si ccs ouvrages n’existaient pas, ces coimaissances seraient perdues pour notre science ? Le passé nous prouve le contraire, puisque ces connaissances, qui furent sans cesse pratiquées malgré toutes sortes de persécutions et d'inquisitions par des êtres privilégiés, nés sur différents points de notre globe, éloignés l’un de l’autre, sans aucune l'elation.n’en continuèrent pas moins à se développer jusqu’à nous, sans que ses prédécesseurs se soient occupés de nous laisser les Ktplicationa de leur puissance occulte et de leurs procédés.
L’enseignement de ces connaissances n’est donc qu’an privilège de la nature, puisqu’il est prouvé que tonthoic-me, en qui elle a posé sa confiance en lui donnant des facultés morales et des dispositions physiqnes voulues pour pratiquer une si sainte mission, ne tarde jamais à s’apercevoir lui*m6me, par l’eitpérience, de toute la portée de sa puissance occulte, sans (fu’il ait nullement besoin d'eo être instruit par la publicité de la presse.
Ainsi, conséquent avec mon opinion, je me déclare opposé à toute discussion puMique sar la déduction logique des faits de notre science occulte. La seule publicité constante et généralisée des phénomènes magnétiques, et pnn-eipalement magnéto-thérapiques, ainsi qu'une explicatton bien claire pour être comprise par toutes les classes de la société, sur la différence qui existe entre les trois branches principales du magnétisme, c’est-à-dire entre le spiritualisme, le mesmérisme et le somnamhulisme, est, selon moi, Is seule et vraie mission de notre propagande.
Ces milliers de guérisons, ces faits sans cesse répétés depuis un temps incalculable et qui, à chaque instant, continuent à se renouveler de nos jours sur tons les points de la terre, malgré l'ignoble persistance de 1a persécution morale et même physique de nos antagonistes, ne devront-ils pas suflire tW ou tard pour servir de base inébranlable au trône
scieniiiì(^ue le cette grande reine tles sciences ? Est-ce que ces espèces de princes de la science médicale, molécules animales si nuisibles à rijumaoitô par leur préscoipiion, par leur égoïsme, qui ne tarderont pas à être condamnés par la raison, à être bafoués et méprisés à leur tour j>ar l’intelligencc du progrès, est-ce que ces espèces de princes peuvent nous donner quelque déduction logique des faits de l'élcctricité ?.. S’ils ne le peuvent pas, pourquoi donc s'en servent-ils, pourquoi l’ont-ils admise dans leur science î... De quel droit ad-mettent-ilsrélectricitéet repoussent-ils le magnétisme, quand le principe actif de l’un et de l’autre de ces agents dérive également d’une cause occulte?... Ces messieurs se croient donc bien savants et bien parfaits pour fouler aux pieds l'a\'eu de conversion à la foi à cetie sublime vérité témoignée publiquement par plusieurs de leurs collègues classés parmi les premières célébrités scientifiques?... Exigent-ils que nous leur mettions notre fluide magnétique dans une boite à manivelle pour en parer leur cabinet, ou pour s’en servir à leur gré?...Faut-il..,.
Ingratissime que je suisl me voici tout eniporié par mon entbousiasme, contre l’injustice des savants, et j’oubliais que tous nos tourments sont enfin achevés, grâce à la loyauté de la faculté médicale de Ilio Janeiro, qui, par la voie légale, a su faire décréter l’arrêt suivant :
« Vu ces actes, etc. ; ce que l’appelant a exposé dans sa défense à fl. 33 de peu valoir, attendu que le magnétisme animal dont il déclare se servir, comme moyen de guérir les maladies a toujours été considéré, depuis le tempsde Mesmer, par les auteura de la science médicale comme un système de médecine, dite médeciue magnétique ; de sorte que l’appelant en ayant employé le magnétisme animal pour guérir les maladies sans présenter le diplôme qui lui donne la faculté d'exercer la médecine, a violé laloi, et a encouni la peine de l’art, ie du décret 828 du 29 septembre 1851. — Dr. Manool de Araujo da Cunha. »
Que cet arrêt soit donc publié par tous les moyens possibles à la honte de l'Académie de Paris, et à la gloire de la faculté
de médecine de Rio Janeiro quia su si loyalement recomiattre la grande véritó de l'existence du magnétisme comme moyen de guérir les maladies, la plus grande récompense demandée depuis si longtemps par les sacrifices et le dévouement infatigable des vrais disciples de Jésus et de Mesmer.
Votre confrère dévoué,
Montegc.ia.
Extrait du Jorniil do commercio, anno xxxv, n" 167, 7 de Junlio 1850.
FÈTî; anniversaire de la naissance de MESMER,
A PARIS, LE 23 MAI 18fiO.
Mon cher Maître,
L’auteur célèbre de la Philosophie positive, qui ne faisait en cela que continuer l'œuvre de son mniire, Saint-Simon, renversant toutes les traditions, voulait fonder une religion nouvelle dont le culte n’aurait eu d'autre objet que la commémoration des grands hommes dont s'honore l’humanité et dont les noms devaient remplacer dans le calendrier futur tous les saints de la légende chrétienne. Je ne sais si la philosophie véritablement positive de l’avenir, en dépit des préventions systématiques dudit réformateur contre tout ce qui tient au monde de l’esprit et de l'âme, admettra Mesmer dans son calendrier; mais, en attendant, les disciples de ce grand homme savent honorer sa mémoire d’une manière digne de son génie et de son importante découverte. La célébi'ation du 23 mai, anniversaire de la naissance du savant illustre qui introduisit dans le domaine de la .science une révolution non moins mémorable que celle qui avait lieu en même temps dans le régime politique, a été celle année une véritable fête pour tous les magnétistes. Une circonstance heureuse, due à l’esprit conciliant des honorables organisateurs du banquet, donnait à cette communion scientifique le caractère d'une agape fraternelle dont le sens religieux n’a échappé à aucun des convives, et dont le témoignage s’est exprimé dans toutes les paroles comme il était dans tous les
cœiM'fs. Chacun de nous en a emporté l’iieui'eiisc impression; mais, pour que les fruits de cette pàquc si plcioe de promesses fie soient pas perdus, nous nous devons tous cliacun dans la mesure de ses moyens, d’en attester les elTets par des efforts sincères tendant à édifier l'ccuvre reprise loyalement en commun.
Permettez, cher maître, h. l’un des plus humbles ouvriers de laplialange mesméi'ienne de mettre son concours modeste sous le patronage des remarquables paroles que vous avez prononcées j
0 Laissons aux savants leurs querelles, jouissons des rayons du soleil sans disputer sur cet asU'el... «
J’obéis cordialement, pour ma part, à ce sage précepte, car. comme tous ceux qui ont pratiqué séiieusement les rudes sentiers de la recherche du vrai, je me suis, dès longtemps, convaincu qne si la lumière peut souvent jaillir d’uce discussion loyale, jamais l’esprit de dispute n’enfanta autre chose que discordes et ténèbres, dignes fruits des vanités pei'son-nelles qui sont le principe pathogénésique de la manie dis-puteuse. —Je serais donc en contradiction avec moi-môme si, dans les considérations philosophiques qui me sont inspirées par le caractère général des sentiments exprimés dans la fête du 23 mai, je sembláis vouloir ranimer des divisions unanimement regrettées.
Quand je parle de considérnlion» philotophiques, on doit entendre ces mots dans leur sens le plus modeste» car je n'ai point, Dieu merci 1 la prétention de poser le maSti'e en sagesse, et toute mon ambition se borne à soumettre à l’indul-geiit examen des lecteurs de cet estimable journal le résultat, sans doute peu important, mais vivement senti, de l'impression qu’a produite sur moi cette réunion d’bommes d'élite, j’allais presque dire cette assemblie religieuse, pour l'endre mieux mon sentiment de l'esprit qui animait cette manifestation solennelle.
C'est qu'en elîet le magnétisme porte en lui le double caractère d'un pliénomène à la fois physiologique et religieux. Jamais peut-ôtre cela ne fut plus manifeste que dans la cir-
constance dont nous noiis endelenons ici, el l'on peut dire, sans rien exagérer, qu’une telle manifestation avail antant d'une assemblée de croyants que d’nn congrès scientifique.
C'est pourquoi toute division sectaire dans le corps mes-inôrien tient de l'hérésie plutôt que de l'errem' en matière de science. Ce n’est pas que nous voulions ici attribuer ni à personne ni à aucun groupe l’autoritéde l'orthodoxie, non) maÎ!> il l’heure présente où la docti'ine mesmérienne n'esl point encore établie, le magnétisme est bien plus une question de foi ap(>stolique qu’une science faite et positivement formulée dont les théorèmes puissent s'imposer à la raison comme ceux des mathématiques, ou à la soumission comme les canons du romanisme. Nos paroles peuvent être mal interprétées, mais qu'on ne s’y trompe point : il y aurut ud danger égal à ne voir dans les phénomènes du magnétisme que des propriétés de l'organisation humaine ou que des jnanifestations purement psychiques. Cet ordre de phénomènes, encore si nouveau pour la scieuoe moderne, et dont la nature est si réfi'aclaii'e, pour aiasi dire, à nos méthodes d’observation, renferme un proMème que nous sommea loin d’avoir résolu. Tout au plus sommes-nous en mesure de poser la question dans toute l’étendue de son acception. Et malheur à ceux qui, croyant la comprendre plus facilement, ' tenteraient de la scinder et voudraient l'aborder par la voie des tâtonnements empiriques, car ce problème, si nous ne
nons trompons, veut être envisagé de très-haut_____Certes 1
je n'ai pas la moindre prétention de posséder le secret du üphynx, tout au plus pourrais-je me f anter d’.ivoir mis tout le reciieillemeut dont je suis capable à méditer sur la profondeur et la hauteur de cette énigme gigante^^que; mais je ne crois pas êlre téméraire en déclarant que, pour en trouver le mot, ce ne sera pas trop dc tons les efforts concordants des mesméristes réunis. C’est dans cette conviction que j'ai assisté avec un véritable bonheur à ces témoignages de bonne entente échangés unanimement sous la puissante invocation du nom de Mesmer.
En voyant des hommes de toutes les classes, et peut-être
üe tous les partis, de toutes 1rs religions, réunis clans la commune espérance d'un Noël scientificiuc, l’esprit le plus positif, pour ne pas dire le plus sceptique, se sent entraîné irrésistiblement dans le courant magique de la commune et universelle attente...
A toutes les grandes étapes de Ja marche de l’humanité vers le but mystérieux oii nous conduit la Providence, le genre humain, et surtout les peuples qui forment la tête de colonne dans cette marche fatale, ont été pris du sentiment profond d’un événement solennel : nul ne peut rester étranger à cette influence intuitive qui s'empare de toutes les âmes, chacun y participe selon le degré auquel il est daus l'échelle de la vie spirituelle, depuis l’instinct obscur de l’homme abruti dans les passions matérielles, du savant que pousse l'insatiable besoin de découvrir, du poëte qui crie les douleurs ou exprime le sentiment de son siècle, jusqu’à l’esprit supérieur qu'éclaire une plus vive et plus sereine lumière, jusqu’au prophète dont l’âme ravie entrevoit et nous montre la terre promise, tous nous sentons, nous espérons, nous croyons, nous affirmons à notre manière la bonne nouvelle, l’Évangile du règne de Paix et de Justice 1... Qui n'a été frappé, en étudiant l’histoire, des signes précur* seui-s qui se traduisent par le trouble universel des âmes, à ces moments terribles où Dieu est intervenu d’une main plus visible pour sauver ou pour pousser en avant les peuples choisis?... Faut-il, pour ne parler que de notre ère, rappeler l’événement de César et l'avènement de Jésus, la mission de Jeanne-d'Arc, l'évolution de la Renaissance et notre célèbre Révolution ? Pour qui voit attentivement les choses de notre temps, le trouble religieux, l’oscillation philosophique, la fièvre et les terreurs des mercantiles, le désarroi politique, la débâcle littéraire, la corruption des mœurs, la stupidité des vieillards et l'énervement des jeunes hommes, nous assistons à une décadence profonde ; et cependant au milieu de tout cela, la France vivante, son drapeau porté haut I L’Europe, attentive à ses œuvres, les opprimés épiant ses gestes dans le frémissement de l’espoir, le monde entier recueillant avide-
ment sa pensée, et celte pensôe si noblsmeiU, si dignement servie pai'los prêtres de l’idée, les Mielielet, les Quinet, les H. Marlin, Hugo, Lamartine, Musset, Béraiiger, et toute la noble phalange litléralre, savante, socialiste, religieuse, dont je ne veux citer aucun nom, car il faudrait trop en nommer ; pour qui sait voir, dis-je, nous vivons à un moment solennel, précurseur de quelque grand événement...
Depuis près de cent ans, tous les éclaireurs de la grande marche humanitaire ont eu conscience que nous sommes à la fin de la route si pénible qu’il nous a fallu parcourir, que nous touchons au dernier kilomètre de l’étape laborieuse 5 et, des hauteurs où leur pensée, nous devançant, a pu mesurer le chemin, ils ont constaté que nous sommes enfin à la dernière heure de la grande semaine milleDwre après laquelle vient le jour de fête !
Oui, lout nous le dit, nous saluons l’aurore d’une ère nouvelle : SUBStIM coitD& I...
Redoublons d’espoir et d’élan, portons-nous dignementen avant, nous surtout, disciples de Mesmer, qui avons reçu des mains de cet homme célèbre le flambeau qui a déjà si bien servi pour nous guider dans l'obscurité des décombres que la sape scientifique entasse sur la route ; mais que ceux qu’é-claire sa lumière au sein des ténèbres actuelles, n’oublieut pas, pour cela, qu’ils doivent chercher et préférer l’éclat du
GRAND JOUR.
L'histoire nous apprend qu’une foi commune est le seul principe générateur, fécond et constitutif des sociétés ; réunissons-nous donc dans une communion de pl us en plus intime. Plusieurs d’entre nous peuvent rendre au magnétisme cette justice qu’ila été pour eux la source d’une régénération idéale par sa propriété communicative des aperçus divins, en les élevant au-dessus tlu point de vue borné du pur organicisme, en leur apprenant à chercher leur critérium au-dessus des choses muables et éphémères ; mais, en attendant que nous ayons formulé le Credo de la foi nouvelle et que les linéaments delà science véritableet définitive soientnettement détemioés, restons unis dans les liens d'une mutuelle tolé-
radce. Rappclons-iious que le Miiîlrp suprême a dil : « Tont royaume divisé périra...'i Rappelons-nous aussi ([uc si la victoire approi;iie, le combat n’est point terminé : seiTons nos rangs! Et si, pour mieux nous appreodre à vaincre, nous devons quelquefois essayer nos forces entre nous, que ce soit dans un tournoi où l’on ne lutte qu’à armes courtoises. Rappelons-nous enfin, même au plus fort de la bataille, que notre cenvre est surtout une œuvre de paix et de charité, et à ce propos, qu’il me soit permis de terminer ces quelques réflexions par ces belles, poétiques et religieuses paroles de l’un de DOS collaborateur les plus distingués : > Toutes les divi-a sions doivent disparaitre devant cette aflirmation divine : « 11 n’y &qu'unefoi, qu'une toi, ^u'un Dieu. Ceux qui ne sont ¥ pas encore pei'suadés sont des boutons retardataires, qui « s’ouvriront en leur temps au soleil de la vérité ; mais il ne K convient pas aux boutons éclos d’hier de blAmer ou de mé-K priser les boutons arriérés, car il y a le temps des feuilles, ■ le temps des fleurs et le temps des fruits, pour toutes les « semences du parterre terrestre et céleste de Dieu. »
Antonin Dupoy.
Baron ou PO'l'ET, propriHaire-girant.
L’EXTASE
ou I.E BAVISSEMEM I) ESPRIT.
SAINT
Un des phénomènes les plus remarquables qu’offre le magnétisme est, saiia cflntrsdh, l'extase: les magnétistes exercés savent qu’en poussaqt le somnambulisme hors de ses voies, on tiélermine à coup sûr l’extase. Cet état donne au visage une lumière singulière ; et les yeux tout ouverts et fixes, semblent indiquer, à l’observateur flttentji, que l’àmc de l’extatiquR peiToitles invisibles.
L’agent magnétique exalte donc les forces animiqucs et iail ainsi apparaître ce que la prióre, la contention d’esprit,
Ï«SE SIX. — N” NO. — i* SKRti;. — *5 JCtUET 1860. t
les macérations et le jciine ont tant dcpoinc à produire. Les individus laids deviennent beaux, magnifiques, etleur inspi-ration dans certains cas nous révèle les destinées humaines. LVxtase est une des fins c!e la religion, le but promis aux élus; en magréllsme, l’extase est le point où K- magnétiste doit s’arrêter, par crainte de trop (iétacber l’ânie de la matière et de favoriser ainsi dans sa migration le principe uninatériel qui nous anime.
Les révélations que nous avons obtenues parfois, le temps est venu les justifier : il semblerait donc que lorsque l’activité des sens n'existe plus, la perception soit plus déliée, ce qui justifierait ces assertions de certains philosophes, que les sens sont des instruments de l’âme seulement, que notre âme est immorteUe et qu’en dehors de nous elle conserve sa personnalité.
Toutes les religions ont eu leurs extatiques; la maladie parfois, comme de violents chagrins, souvent l'approche de la mort même peuvent déterminer ce ravissement d’esprit dont nous ne voulons pas donner une descriptioD complète; ces merveilles inconcevables excitent communément les colères de nos collèges de médecins, el de nos instituts; mais tous ces grands princes de la science s'inclineront un jour devant les vérités révélées par la science magnétique, et alors peut-être une croyance générale s'établira et ralliera les hommes à un principe unique propre à les rattacher à Dieu.
Baron du POTET.
CORRESPONDANCE.
CLINIQUE.
Won cher maître,
Sachant tout l’intérêt que vous prenez aux cures mesmé-riques, je me hâte de vous communiquer celles que j ai obtenues dernièrement :
ÜinmtÉRlTE INTENSE.
Le 0 mai, M. H..., capitiiine des lifc guards, que j’avais traité et guéri il y a plusieurs années, venait me voir et redemander au magnéiisme un peu de soulagement contre la nouvelle maladie qui l’accablait : c’était une diphthériie des plus intenses, à peine parvenait-il à se faire entendre, iiii iinemiiffiiélisiilion il fut grtéri.
Le lendemain, il m’annonça la disparition complète de ses souffrances.
INFLUEN7.A (1).
A la même époque vint M- C-, membre du parlement. Je le magnétisai avec le snccès le plus complet ; à chaque magnétisation il disait : 1 on ftiready letler. Sa maladie était une influenza.
GODÎTE. ÉTOURDISSEMENT.
M. A..., du cliâteau de Garry, est venu exprès d’Irlande pour se soumettre au traitement magnétique. Il souffrait d’une goutte remontée, et il ressentait de forls étourdissements quand il voulait reposer sur le côté gauche.
11 fut magnétisé sept fois. Pendant chaque séance, il essaya de prendre et de conserver la position qui était auparavant si pénible, et, à sa grande satisfaction, les étourdissements ne reparurent plus. Au bout de trois jours il partit, et, de retour chez lui, il voulut bien me donner de ses nouvelles. Voici le passage de sa lettre qui a rapport à son état, traduit littéralement :
» Je vous remercie beaucoup de toutes les bontés que vous avez eues pour moi. Je suis heureux de vous dire que je ne me suis Jamais senti aussi bien que maintenant.
. OlABÉTÈS.
J’arrive à la cure qui, je crois, est la plus belle que j’ai
(1) L’isFiusMH «8» une malodie tort commune en Angleterre; ses symplûiDeg sont; grande irritation de la gorge, de la poitrine, el in-nammation des yeux; les refroidlMemcntioccssionnenl ceUc nisladiff.
fi/olt lit i'nuffur.)
íaile ilaiis ma can¡6ie uiignéli(ue. Vous coniiiiisscz, moii buii miiiiie, le boulieur qu’on úproiivi! ù l;t \ ue des aunilioiM-tioiis progressives el seosiblcs qui se inanifustciil chez uiic limonne ílont l’élal de santé vous pióocciipG; j’ai eu ce bon-lieur-là : dès le romnicnceiiient j'ai pu suivre pas àpas les progrès faits vers la guérison.
M"”' H... était depuis longtemps souiTrante. Elle avait été traitée par les célébrités médicales comme diabétique : elle en présentait d’ailleui« tous les symptômes : soif constante, insomnie, rcîâcliemeut général, douleurs névralgiques qui avaient exalté si fort la sensibilité dans les jambes, que le moiniire attouchement causait de vives souffrances; elle était devenue aussi faible et maigre qu’autrefois elle avait été forte et pleine d'embonpoint;
Dès la preüiiùre maguétlsation il y eut un mieux évident, qui nous remplit de confiance. Elle s’abandonna donc au trai-temeat magnétique, pleine d’espoir en moi et moi dans l’ef-ficacité de mou díctame.
Après quelques semaines, elle put prendre quelque peu d'exercice, marcher le long de la terrasse appuyée seulement sur un bras étranger ou sur uue canne. Désireux de ne point négliger nne cure qui s'anuonçaitsi favorablement dès le début, je n'bésitai point à aller habiter avec la faïuille dans son château placé au luilieu d’un des plus beaux sites du monde, où la reine est venue se promener vendredi dernier. Absent par hasard dans ce moment, je ne pus avoir l’insigue honneur d’ètre présenté à Sa Majeslé comme cela eût peut-être eu lieu saus cc coutre-lcmps. J’ai perdu ainsi un instant bien favorable à la cause magnétique, car les faits parlaient hautement en sa faveur et eussent donné du poids ù zua parole : dans cette famille, le mari devait au magnétisme son soulagement, madame et sa (illc Ini devaient leur guérison.
M ais je reprends Iti narration de mon traitement. Tous les matins ma malade faisait sa promenade, quelquefois prenant mon bras, mais très-souvent partant seule et sam cjHiic.Une autre fois, \oulant nous bien assurer de«o.'' forres, nous j'iuips une? laiignti pr>uicnadü cl nous la choisîmes des
plus pt'jiiLles, iiDus vouîi’imes graviv juscui'au haut (le la uicmtagiie voisine du cliâicitu, I.umli ilernier. après avoir traversé l’ilc de Wiglit, mou iiurOpicle malade voulut nbso-Inmeui, pour l’hoiuieur de la science, maichcr de Kyde au bateau, ce cjiii ne l’einpècba pas à son arrivée au ciuUeau de s’occuper de ses afiaires sans aucuuc fatigue.
Depuis de longues années (vitigi ans environ) elle avait les doigts de la main droite roides, wainttnanl ils ont recouvré leiu’ souplesse primitive.
Son conienlemeut n’est égalé que par sa reconnaissance pour la science à laquelle elle doit son bien-être actuel, bien-être qu'elle n’espérait presque plus, aussi m'a-t-elle autorisé à publier le récit de sa guérison.
DYSPEPSIE CnRONIQÏE.
.l'ai dit plus haut que le mari, M. H... était soulagé. Aujourd’hui, après un traitement de deux mois, el après avoir traversé une crise des plus alarmantes qui m’obligea à pratiquer pendant une partie de la nuit et une parlie de la matinée, le lendemain, des insufflations chaudes sur l’abdomen, sa maladie qui était une dyspepsie très-ancienne, subit un changement des plus favorables (1). Aujourd’hui son élatest parfait, toute la famille part pour aller visiter un autre de ses domaines. Fasse Je ciel que la santé de ses membres ne subisse pas de longtemps de nouvelles altérations !
De telles réussites si satisfaisantes, si complètement heureuses, épanouissent le cœur, retrempent l'énergie et inspirent un insatiable désir des mêmes satisfactions.
BELACUEME^IT MCSGULAIBË, FAIBLESSE DE LA VUE.
Je ne vous donne, mon cher maître, que des faits positifs, des faits bien établis, tels enfin qu’il les faudrait toujours pour assurer la marche, la propagation de notre merveilleuse science.
Pendant mon séjour au château, au sein de celte famille à qui j’ai rendu la santé, je fis connaissance d’une dameC...,
(I| Ses jambe» ùtaient un outre d'une maigreur excessive et d'une fallilcsso tulle |u'il ne |iauvalt plus taire de pi'nmcnadf^s qu'en vnilurï.
ijVo/c iti- (’«ii/i’ur.l
ûgée de soixante-quatorze ans, fpii avait un relâcheinent des muscles du cou : sa tête était constamment inclinée sur la poitrine. Je l’ai magnétisée, et, sous la salutaire et vivifiante action du magnétisme, sa tète s’est i-edressée; sa vue, ti'ès-ali'aiblic, a repris de la force. — Cette dame m'appelle son hsculape. Que n’ai-je la millième partie dc son esprit pour donner au récit dc mes euros im intérêt que je ne saurais leur donner! Jeracontela vérité toute simple sans exagération, sans prétention. Ce que j'ai fait, d'ailleurs, tout le monde ne peut-il le faire? Une preuve, entre bien d’autres, c’est que deux dames, que j’ai guéries par le magnétisme, emploient à leur tour sur leurs enfants et avec le plus grand succès, ce remède dont elles ont par elles-mêmes apprécié les bienfaits.
EsUil rien de plus doux que cette pensée que l'on trouvera dans les êtres auxquels on est lié, et qui sont chers à tant de litres, le bien si précieux de la santé et par là uu nouvel et puissant motif de les aimer davantage.
Je suis, mon cher maître,
Votre très-humble serviteur,
Adolphe Dioieb (1).
Vendredi 13 juillet 1800.
POLÉMIQUE.
Tandis que l’Académie des sciences s’occupe gravement de recherches ayant pour objet de savoir si la poule pond son œuf par le gros bout ou par le petit bout, — cette grande question étant bien digne de controverse —, nous sera-t-il permis de rechercher s’il n’y a point, en dehors de nous, des agents d’une grande puissance, ayant, comme nous, ])Our attribut l’intelligence : cette recherche vaut bien pelle qui émeut le monde savant, et voilà pourquoi nous nous péril) M. Didier est l'auteur d’un ouvrage sur le magnéiisme, pulilit! à Londres et dont in prtsse anglaise a présenté un compte rendu très favo-rable.Nou» donnerons très-prociiainemcnt une analjse «le ce pilit volume.
{IVole de la Bédaclion.)
mettons aujourd’hui une exctii'sion dans le momie dos Esprits. Nous laissons aux 8cej)li(jues toule Ja liberté de leur Juge-meiU; mais cependant nous les engageons à bien peser les léiQoignuges qne nous alloos trauscrire.
Baron du Potet.
Ad docteur CHARPIGNON, d'Orléans.
DEUXIÈME LETTRE (1).
Versailles, ielOjuillet 1660.
La vérité... mémo iiicroyablcl
Il est d’iiabiles gens, détracteurs quand même... de ce qu’iJs ne comprennent pas, et qui se prêtent l'air de tout éclairer, sans rien expliquer pertinemment. On publie des volumes soi-disant exégétiques du merveilleux. Par le temps qui court, c’est peut-être une adroite combinaison de commerce, une aubaine de librairie; mais certaÎDement leur prétendue exégèse n’est point un soleil sur les ombres de la question. En efîet, je le demande aux enteodementô scrutateurs, sans décision prise d’avance, et jaloux de s’affranchir du préjugé, s’appelàt-il religion, science ou philosophie ; je le demande aux rares exceptions d’élite qui mûrissent et pèsent un examen en dehors du joug des idées régnantes et sous toute défiance de la tare de nos passions ; je demande ai le récit sincère des choses que l’on édite partout élucide véritablement le fond du procès, dans le sens que s'efforcent en vain de lui suggérer les docteurs de la négation. L’histoire du merveilleux aura du moins ceci d’utile : outre le souvenir populaire des événements qu’elle constate et que cliacun apprécie au fond de ses sentiments intimes, elle inspire une universelle horreur pour l’intolérance, de quelque côté qu’elle soit, et pour ses abominables exactions.
Voici des faits curieux à joindre à tant d’autres déjà con-
(4) Voir le n° 8S, 10 juillet 186D, faga &39 et suivantes.
mis: je conjure uosexperts contempteurs de leur octroycr une solide, et nette solution, à l'enconlre du verdict tIes spiri-tii.ilistes.
Le 13 janvier 1838, la moins ilgéc des doux jeunes filles d'un de mes vieux camarades (M"' LoonlineB....) ot M. Paul Auguez, nous nous trouvions réunis cheü moi. M"' Léontinc B.... est un des plus 6tonnanta médiums que je connaisse. A ma sollicitation, elle eut l'oljligeanee de procéder avec nous i des expériences niédianimiques. Bientôi, et sur notre appel, des forces occultes de diiïércnts caractères nous produisirent, par la main du médium, des dessins, des cœWômes et divers graphiques variés.
L’une de ces personniCcations latentes, se disant l’Esprit d'un jeune Romain nommé Cinnus. mort au vr siècle, nous traça la croix et l’inscription de son mausolée. Puis il nous écrivit ces lignes:
K Ooftwtÿ patxm voty -7 tu in carcvrem aniy aquaiii noby t(£nea. »
Nous le priâmes d£ cous les traduire. Il essaya de la sorte, avec les elîbris iniructueux et les inierruptions plaintives que je U'aosmets teituellement :
i Donnes lapcUx... (Ohl comment le rendre en franç^sî) aiifwuwe... (et encore ce n’est pas pauvre!) prisonnier... (oh I mon Dieu I) lonqlemp$ snns eau. Irr ■ î~ I
(Lereste je ne peuxpasl)-»
Ensuite il ajouta ces mots :
« Heo tn ü. I)
H"' B.... nous ayant oooseiilôde discontinuer cette com-muaication, parce que plusieurs érudits n’avaient su deviner jusqu’alors un latin aussi baroque, nous ne la poursuivîmes pas.
Au mois de février, la môme personnification appelée de nouveau dans les mêmes circonstances, nous redonna de son latin avec un supplément de signes incompréiiensibles.
Je copie !
( Dommy iumo qnëznële aqtur itiquas verbum paitrni duin ul cor. »
« 34 -r 34 -j- Tempi w«s trop perbi adcai'«»» parlië-(¡Hz — lamperartiz ~
CriiWDS, esprit de Dieu, envoyé par Dieu 34 —f 34 »
K 2S — 2« ~ 26 20 “
Cynnus, etc., envoyé par Dieu 20 “ 26 ~ 2ô.~ 26~ ,
n ¡n camrem dommy luœ aquœ rumen tesit u a ~ » L’intéressant maintenant, c’est qu'une autre force invisible qui, pour la première fois, s’était annoncée à moi l’année précédente, sans nul appel de ma part et lorsque j’y songeais le moins, se chargea de la traduction qui nous semblait impraticable.
Cet invisible se donne un nom français : Gérahd de Féné-TBANGE. Ce serait un Jeune savant, mort de la peste à Marseille, à l'âge de viDgt*neuf ans, en- 177Â.
Je n’ai pas vérillô ce que ces détails peuvent valoir. Main voici, d’après ce traducteur, la recUfication du latin, la signification des signes symixiliques, et l’entière communication exprimée en notre langue.
« Domine,dapacemvoratori (1). -f {2)i.tuincaroerem.anlè diii aquam (3) nofcis tenes ! >
« Seigneur, dans notre profond esdavage, notis avions perdu depuis S! longtemps les sources de vos grâces I Daignez accorder la paix au genre hutmin, imrtyr de ses propres colères. » u ilemo (4) in urtum. »
« Que l’homme recouvre son unité. »
H Domine, tu t» nos, jwœso, necte (5) aquœ (0) inquas, verbum paUrtd ditm ut cor. »
(0 Sous-eatendu : ipsiut.
(2) Lea hiéroglyphes signifient: îkîî fiiroribtu.
(3) Sous-«mendu : jroüarum.
(i) JCTmo, ancien mot qu'oa trouve ilans le dictiüiuiairel&tiojeWailly, pour Homo.
(5) Nece.
(6) Sous-enlcndu : $pirilualis.
i Je tous en supplie, Sei(ineur, manifesles-vniut fii rw lemps de ténèites, imi/uà cp i/ue l'OS enfants comprennent la parole de leur père, niisst hien '¡ue sa bonté. «
a 3i _i Si ^1) (2) Temporii nnnijuàm Iropcum prrbi in
carnemparliencih. Teniporarius-^ (3), etc. n
;i Depuis soisanle-hiiil sirè/fs, la violence ymi'eme ce monde. Disparais à jamais, stigmate de l'humanité! Quelle n'ail qu'im temps retfe fatale mutilation, gui, décapilant notre couronne,—l’amour el le courage en Dieu!— n avait consené dans noire céhne, que le régne de la force.
CiNNUS, envoyé par Dieu pour pacifier soixante-huit siècles de désordre. »
« 26“ 26 — 26 — 26 (i) “ (6).
Cinnus, etc. »
K Depuis ceni quatre ans (6), le matérialisme dottdne la science par ks ressorts inférieurs de l'intelligence de l'univers.
u CiNNDS, envoyé par Dieu pour spiri-tualisfr plus (Tun siècle de science matérialisle. »
» In carerem, domine, tuœ aqux (7) rumen texil unitor-tem (8) a6Knc-f (0). »
(1) Les cbifTres veulent dire ; Bù teculi.i fuatuor et Iricenit.
(2) Les hiéroglyphes signifient : yi/uniiuin vio{;n(ta duciat.
(3) Ceci comporle toute celte période : Qui n Deum affeet« viriute-¡¡ue miieri ieieilam Autnan>fa«m ad lamlits frcecipitavit.
(4) Signification des chiflres s Çuaiuor anni el etnlum.
(5) Sigoification des hiéroglyphes : In icientià viribai dominalur in-ftriorilmi maUria.
(li) Queiquesjours après cette tiaduction, le 20 février 1858, je vis, dans U dictionnaire historique de Bnuillet, que Diderot a publié ses Pensies ««r l’inUtfrélation de ¡a Nature, en 734. Je fus conduit à cette recherche par l'indicatioDde i'Eiprit, qui m'avait désigné,., les encyclopédistes.
(7) Ces hiéroglyphes signifient : ServUule triptiee ipiriluatii infoi-i(r, DIX ealoi compltctanle.
(8) Ceux-ci veulent dire : i miierabilibut parielinie.
(9) Ces derniers doivent se traduire par ces mots: immanifati» iu/--bamenio.
u Enfin, Seigneur, à Irm'/'TK relie primn e,t malgré sa triple erweinte qui se souvient à peine des rieitx, le/: effliwes ¡le votre Espi'il travaillent à rétablir notre universalité, sur le désordre même de ses ruines. »
Que pensez-vous, cher confrère, de ce spécimen de phéno-ménisations? Votre estime pour moi, n’est-ce pns, voiislfs certifie exemptes de toute sotte plaisanterie- Eh bien ! la parole d’un homme qui n’a point fait divorce avec le bon sens, la longue carrière honorable d'un praticien difficile sur la valeur des preuves qu’il cx,-\mine, l’entière assurance enfin du libre penseur iiicapabledeforfaire à la droiture philosophique, vous présentent ces incroyahilités comme légitimement acquises. J’ai besoin de ma ferme résolution, vous en conviendrez, pour oser devenir leur éditeur en face del’anathème des académies. M. Figuier et la foule de ses partisans vont bellement me décerner une candidature à l’ascétisme de Cha-renton. Que voulez-vous ? je ne m’en émeus pas plus que du bruit d’un écho dans le vague. Je sois cbrtai.n de ce que j’avance, je ne cherche à complaire à personne, jene sollicite et n'attends rien de qui que ce soit : je laisse passer les dénégations et je remets à l’avenir de prononcer sur le litige.
D’ailleurs, n’allez pas me croire un transfuge de la physiologie : je m’attache à ses saines lois, au contraire, de toutes mes convictions. C’est elle qui doit, je ne sais quand, nous réconcilier tous. Mais des hypothèses magistrales, d’où qu’elles viennent, n’ont plus le pouvoir de m’imposer, dès que la réalité les dénie. Je comprends et j’aime le zèle de mes ad\'ersaires, je les excuse volontiers jusque dans la fougue de leurs injustices. Défenseurs du travail et du dévouement de tant de générations studieuses, ils ont la tâche d’en sauvegarder le trésor contre les atteintes de l’obscurantisme. Un tel mot d’ordre est on ne peut plus louable, il relève dignement du respect humain. Et puis, en cela même, leur mission retardataire est providentielle. Cette résistance, heureuse moJératrice des ferveurs exagérées, creuse lentemeut el profomlément le Jit du jn'ogrès, afin d’en restreindre lea
icai'ls. Nous auires, ne nous en inifuiétons pas irop : fjucique chose nous pousse, marcLoiis.
Encore dans les inéditeiTanées de l’école, nos coiiJrailic-teurs ne nianquerom d’arriver (luflqite jour au plein océan de la nature, et leur conversion ne s’elTecluera que plus brillante. Là se dévoilent de beaux horizons pour le clier-clieur qui franchit avec courage le déblai des pénombres ; là, dans le recueilloment de l'étude et (îans l'admiration des lois suprêmes, on se dépouille avec joie des langes de nos débats, et, comme l’atlilèteantique, on s’appuie sans crainte sur sa propre force, le regard tourné vers le souserain juge.
Insoucieux du sarcasme île l’oniniscience officielle, armé de respect et de déférence devant les scrupules honnêtes, réservé disaètemeut entre l’extrême expectation du doute et la sanction des prestiges de l’apparence, je n’aspire iias mêoie à la journée du pionnier. Mais, calme sur ces limbes ai-dus, pour peu que j’y trouve une assise provisoire, j’y poursuis avec patience le dévoilement d’un rayon de kvéï'ité, celtc éternelle clef du monde.
Au risque donc de tMmbler le ridicule sur l'outrecuidance de ma lettre, je m’empresse d’attester encore qu'un autre effluve advint m’avertir qu’il avait pris part à l’œuvre 'îe cette version merveilleuse.
11 déclare se nommer Absinus Polionius Nestob. 11 vivait à Home au siècle d’Auguste. Mort à l’âge de trente-cinq ans, sa uaissance précéda de quinze années l'avènement du chris-tianisme. Poète et prosateur, il composait des odes et traitait des sujets graves sur la tendance des Romains à se livrer aux plaisirs.
11 prétend avoir aidé Gêrabo dans le décbiifrement des termes et des abréviations de celle l>asse latinité. Du reste, à cequ'il aflirme, il est sous la direction de tous les Esprits de quelque valeur pour les traductions latines.
— « Quant aux signes, ils sont bien interprétés t nous avons, dit-il, des relations qui nous éclaii oiil. «
Bf:lisü ! (lùlii'c ! folie ! s’ùci'leront les robustes de la vulgarité nioiiioimiôre, avec rüdoubkmeiu de iiaussemonUs d'é-paiilcs et Ibi ce gestes de pitié. Soit ! j’aurais fait comme eux autrefois, il est juste ]ue je leur abandonne lo dé de la revanche. Seulement je n’ai pas fini.
Jetais alI6, le 25 lévrier 1858, consulter M. Constant (Ei.iphas-Lévj) , sur 1 interprétation donnée extraordinairement h ces logogriphes, A mon retour, je teçus de nouvelles communications :
1” Le quatrain suivant, imité du dLstlque latin n* 23 des planches d’écriture directe du livre de M. de Guldenslubbé :
Il l/i sunlqul trépidant el ad oirtnia futgura j>allenl, film ionni exanimtt primovoque mumuri eali.
jL'VEmiI.lt, K
" let voilà eu pdlei an moinilre éclair
Quiprojelte «a flamme aux régiom de l'air;
Ce ionl iri ce$ polirom prfl$ d lomber en puuàre,
Si peu çu'un bruit ilu eiel leur annonce la foudre.
ilivKiiAl,. i
2'’ Ce mot de réponse au* ftlarmes que m’avaif expritnée.s
1 auteur palingéuésiste de la graphie magique, à rwcaslon du singulier dessin n* 2 du livre lirécitê :
_ « Le vrai sage ne s’en offense pas. Les choses de la nàtui e n ont jamais d’obscénités (1). C’est la seule dégradation de rijorame qui leur prête cet indigne caractère. »
3” Cette réfutation du langage de AI. Constant relativement au fameux tétragramme occulte :
« 11 n est rion d indicible ui d’iacoramuaicable ; tout, au contraire, doit se dire et se communiquer, moyennant la préparation voulue,
(I) « Cette figure, duiil s'offense la naïveté du mage parisien, n’csl qu'un symbolisme, à l'instar ,!ii Ungam de l'inde, c'est-à-airc l’union des deuï signes generifiues de la crcalion. »
fl Voici, pour ce tétragrantmc, une manière d’en indiquer le sens :
« Amour.
Touie‘Puj&£âiic&
PerfeciiQn.
Passion.
ImprésTitiÎon.
KéûMidUé.
ETsmiLE.
Jn^iKITC.
CRB4TI0!«i
Force.
Per^vé rance. J i'St ick.
Protection.
Pul^uralion. i
liciuilibr«, TnAMFonXATio?«
Paltngénésic. i
Cl L’ensemble inséparable et l’énergie éternellement pondérée de ces quatre attributs exclusivement unitaires, sont la conception philosophique Ja plus ancienne de la Divinité. »
J’envoyâ, le 26 février 1858, la présente réplique à M. Constant.
Pour l’objet qui nous occupe, cette figure et sa légende ne s’offrent pas simplement comme pièces curieuses, elles sont instructives. Evidemment elles nous initient à la bonne interprétation des hiéroglyphes que nous ne comprenions pas.
Les points à notre droite sur le tétragramme -j-, appliqués aux phrases hiératiques transcrites par le médium, signifient bien les douleurs et les misères des bas appétits matériels, équilibrés par la fulguration (la force violente), d’après les décrets de la justice divine.
Les points inférieurs ~ proclament les combats et la malheureuse fécondité des passions destructives.
Les points supérieurs ^ témoignent des sources infinies de perfection.
Les signes ^ ou accompagnés des points que nous connaissons désormais, font aisément deviner les tendances vers le bien, ou celles vers l’abîme.
Que les héros de la dérision continuent à présent de se moquer, si cela les amuse ; quelques intelligences vraiment sérieuses, je le présume, réfléchiront sur le thème bizarre de cette histoire inimaginable.
Cher confrère, nous essayerons prochainement d’apercevoir ce qu’il convient de juger, peut-être, des dangereux mirages d’un chaos trompeur, et des moyens d’accès dans les voies salutaires de l’occultisme.
Jusqiie-lfi veuillez tenir poiirauthentifpie, je vous prie, qne je ne suis un tliaumalui'ge, un climonomanc, un songe-creux, ni niômc lc la plus légère nuance des rôveurs illusionnés.
D' Clever de Maldigny.
VARIÉTÉS.
Le Droit raconte ainsi une scène de sorcellerie aux dix-neuvième siècle :
« Un fait des plus étranges se passe en ce moment rue des Noyers. M. Lesage, économe du Palais-de-Justice, occupe dans cette rue un appartement. Depuis quelque temps des projectiles, partis on ne sait d’où, viennent briser ses vitres et, pénétrant dans son logement, atteignent ceux qui s’y trouvent de manière à blesser plus ou moins grièvement : ce sont des fragments assez considérables de bûches à demi carbonisées, des morceaux de charbon de terre, très-pesants, et même du charbon dit de Paris. La domestique de M. Lesage en a reçu plusieurs dans la poitrine, et il en est résulté de fortes contusions.
« La victime de ces sortilèges avait fini par requéiir l’assistance de la police. Des agents furent placés en surveillance ; mais ils ne tardèrent pas eux-mêmes à être atteints par l'artillerie invisible, et il leur fut impossible de savoir d'où venaient les coups.
" L’existence lui étant devenue insupportable dans une maison où il fallait être toujours sur le qui-vive, M. Lesage sollicita du propriétaire la résiliation de son bail. Cette demande fut accordée, el l'on fit venir, pour rédiger l'acte, M. Vaillant, huissier, dont le nom convenait parfaitement dans une circonstance où les exploits ne pouvaient se faire sans danger.
r En effet, à peine l’officier ministériel était-il en train de rédiger son acte qu’un énorme morceau de chai'bon lancé avec line force extrême entra par la fenêtre et alla frapper la
iimniille en sc rôiliiisant en pouilre. Saii^ se tlcconceilei', M. Vaillant se servit de cette poudre, comme autrefois Junot de ]a terre soulevée par une bombe, pour répandre sur la page qu’il venait d’écrire.
K Eu 18/i7 a eu lieu, me des Grès, un fait analogue dont nous avons rendu compte. Un sieur D.... marchand de charbons, servait aussi de but à de fantastiques sagittaircs, et ces incompréhensibles émissions de pierres mettaient en émoi lout le quai'tierjparallôlenienti» la maison ha])itéepar le charbonnier, s’étendait un terrain vague, au milieu duquel se trouvait l’ancienne église de la rue des Grès, aujourd’hui l’écoie des frères de la docti'ine chrétienne. On s’imfigina d'abord que c’était de là que partaient les projectiles, mais on fut bientôt désabusé. Lorsqu’on faisait le guet d’un côté, les pierres arrivaient d'un autre. Gepetidant, on finit par surprendre en flagrant délit le magicien, qui n’était autre que le sieur D... lui-mênie (1). Il avait eu recours à cette fanias-magorle, jwrce qu'il se déplaisait dans sa maison, et qu'il voulait obtenir la résiliation de son b^l.
il 11 n’en est pas de même avec M. Lesage, dont l'honorabilité exclut toute idée de ruse, et qui, d’ailleurs, se plaisait dans son appartement qu’il ne quitte qu’à regret.
« On espère que l’enqtiête, poursuivie par M. Muhaut, commissaire du quartier de la Sorbonne, éclaircira ce inys* tère, qui n’est peut-être que l’effet d'une mauvaise plaisan-teriâr infiniment trop prolongée. >i
Le Droil publie la rectification suivante : Dans l'article que nous avons publié hier sous le titre i Scènes de sorcellerie uu dix-neuvième siècle, il a été dit par erreur que l’appartement de la rue des Noyers où tomI>ent, depuis plusieurs jours, des projectiles dont on Ji'u pu jusqu’ici découvrir l’origine est occupé par M. Lesage, économe du tribunal civil, M. Lcsagc demeure au Palais de justice, et l’appartement doul il s’agit est occupé par scs enfants, M. et M"" Bigot.
(I) Ce fait i reçu lintlémenti formel de M. I>... Il reste donc ¡ne;:|ili' qiiû comme celui qui est mentionné. {Kote ie la Riâaclion.)
Les liaüucinations qui portent certains individus à se croire transforiaôs en animaux, ont été ilc tout temps assez fréquentes.
Dans ees mémoires, Saint-Simon parle d’un grand .sei-ifiioiirqui s’imaginait Ctrc cliien do chasse ; il aboyait par moments sans pouvoir se niaitrisev. Un jour, son tic lui ]>rit devant Louis XIV niômp, ot il fut obligé de se retirer tlans l’embrasure d’une fenCtre pour donner un libre cours à scs aboiements qu’il adoucit le mieux qu’il put.
M"” de Coulanges nous apprend que le marquis de Moue se croyait aussi changé en chien de chasse, il couvrait un dc ses valets d’une peau et d’un bols de cerf, et II le courait la nuit en aboyant.
8i l’on croit la princesse Palatine, seconde femme du frère de Louis XIV, le cardinal de Richelieu, après une partie de billard, se figurait quelquefois qu’il avait été métamorphosé en cheval. 11 sautait, heniiisfiait, ruait môme autour du billard avec une espèce de frénésie. Cet accès de folie durait une heure ; ensuite on le couvrait bien pour le faire transpirer. A son réveil, il n’y pensait plus.
A la suite d’une longue mftladie nerveu90, le eieur Hubert Bodin, grand amateur de chasse, domicilié à Beaumonl près de Paris, avait des accès de démence pendant lesquels il s’imaginait être transformé en lièvre. On veillait sur lui Avec sollicitude. Avant-hier, pendant une de ses crises, la personne qui se trouvait près de lui ayant entendu sonner, alla ouvrir la porte d’entrée de l’appartement.
Il se présenta un individu qui s'était trompé d’adresse et qui demanda un propriétaire demeurant dans le voisinage. Tandis qu’on lui donnait des explications, un chien de chasse dont cet homme était accompagné se faufila jusqu’à la chambre où se trouvait le sieur Bodin. Celui-ci, comme nous l’avontdit, était en proie à une de ses hallucinations; en voyant le chien et en l’entendant aboyer, il fut tellement elTrayé, qu’il se précipita par la fenètru ouverte.
{Extrait du Courriir, H jiiillci ISOO.)
BIBLIOGRAPHIE.
HISTOIRE DU MERVEILLEUX
DANS LES TEMPS MODERNES Par M. Louis FIGUIER (I).
M. Figuier est une des bonnes plumes de la presse scienti-lique; son nom ne fait pas autorité dans la science, mais il est très-capable de rendre et i] a tiéjà rendu de grands services comme vulgarisateur. Son ouvrage sur le merveilleux, et surtout le troisième volume qui vient de paraître sur le magnétisme animal, ne pouvait manquer d’attirer l'attention des magnétiseurs.
C’est déjà un grand fait qu’un homme qui, par état, s’est consacré à écrire sur la science, ait publié un ouvrage volumineux sur un sujet que la science officielle a toujours repoussé (2). Bien que cet ouvrage, d'une lecture intéressante, ce qui est un point important, ait du mérite surtout sous le rapport de l’érudition historique, il ne satisfera pas les savants, parce qu’il ne brille pas par la logique ; il mécontentera les partisans du magnétisme à cause du ton général, ftialveillant pour les magnétiseurs et de sa conclusion qui, tout en admettant plus ou moins vaguement le magnétisme, le réduit à peu près à rien.
(1) Librairie Hacbetle, íd-12, Paris, 8U0.
(}) J'ai prévu, il y t déjà longtemps, et le Journal du mngnitUme a publié mes prédictions, que le monde oCGciel serait rtéburdé par les croyances au magnétUme qui l'eavcluppaient de tóales parts. La pressa scienliñque est la Iranntioo, le lien entre les savaots uriiciels el les amateurs descieoce, le pont qui rejoint l'tie académique au cunlinent occupé par les vulgaires liuineins. Voici lo pont envahi par lo magnétisme qui, sons le nom d'hypnotisme, a déji Fait une pointe dans rintéricur. I^es insulaires ont beau se barilcaüur, les barricades ne tiendront pas long-lempi).
Noire inlention était d’abord de rendre un compte très-sommaii'e du troisième volume pour faire ressortir les contradictions du livre et le peu de valeur des conclusions. Mais quelque bref qu’on ait l'intention d’Être, quand on est consciencieux et qu’on ne fait pas son métier de la critique bibliographique, on ne se croit pas dispensé d’étudier à fond un livre qn’on veut juger. Or, sans rien changer aux convictions que je viens d’énoncer, un examen atteutif m’a convaincu que le livre de M. Figuier avait une valeur assez grande surtout pour les magnétiseurs qui trouveront réunie dans les trois volumes déjà paras une masse de preuves concluantes en faveur de leurs assertions foudamcntales. Ces preuves de fait dont M. Figuier indique toujours la source, presque toutes déjà recueillies par des écrivains magnétistes, étaient disséminées dans une multitude de livres et exigeaient des recherches longues et pénibles.
A ce point de vue, le journal peut accorder à l’ouvrage de M. Figuier un espace plus grand que celui que nous voulions d’abord y consacrer.
Nous ne nous occuperons guère que de la question de la lucidité, c'est la prétention magnétique la plus contestée, celle qui oiHe le plus de prise à l'accusation de merveilleux, c’est à peu près la seule sur laquelle l'auteur prenne des conclusions formelles, et, disons-le tout de suite, négatives.
Nous allons citer quelques-uns des faits admis par M. Figuier, et nous en rapprocherons ses conclusiocs. Ce sera tout notre travail.
L'histoire des diables de Louduu, tom. I, est remplie de faits de lucidité ; la plupart sont del’ordre appelé par les magnétiseurs communication de penséei, et presque toujours la communication de pensées a lieu entre l'exorciste et la possédée, uous allions dire entre le magnétiseur et le sujet.
£a voici une oti l’exorciste n’intervient pas : « La sœur Claire devine ie jour oii le chevalier de Méri s’est confessé pour la dernière fois, et répète des mots que l’exorciste a seul entendus (1). »
(1) L. p. T. I, p. *48.
Qu’on n'aille pas croire que la communication de penstic entre ¡’opérateur et le sujet, que dans la conclusion sur le ma^étisme il flétrira comme unu jonglerie, soit ici suspectc il l’auteur, cai il écrit, p. 25ñ :
(. Autant les grands caractères (le l’épidémie convulsive, de la ctômonopalhie hystérique, de la sucgk.siion mentale, ou (le Ja PÉAÉTRATiON DBS PENSÉES par le sommimbuUsine paraissent maniléates, éclatants chez les énergu-mèi)es.....»
Dans l’histoire, si connue des magnétiseurs, du sourcier Jacques Aymar, M. Figuier cite, d'après des pièces juridiques, authentiques, ce fait contre lequel il n'éléve pas le moindre doute :
n Dans la boutique où le crime s'était accompli, on avait trouvé, comme nous l’avons dit, la serpe dont s'étaient servis les meurtriers. On envoya prendre chez le marchand qui l’avait vendue trois serpes pareilles, qui furent portées dans un jardin et enfouies dans la terre saos que le sorcier eût pu les voir. Amené en ce lieu, Aymar passa successivement sur toutes, et la baguette ne tourna que sur celle que l’on avait trouvée sur le théâtre du crime. Afin de varier une expérience si concluante (les mots que nous soulignons sont de M. Figuier), l’intendant de la province voulut lul-mêine bander les yeux à Aymard. li fit ensuite cacher les serpes dans de hautes herbes. On le mena par la main auprès de ce lieu, et la baguette ne manqua pas de tourner sur la serpe ensanglantée, sans faire le moindre mouvement sur les au • tres (1). i>
C’est bien là de la lucidité directe, sans communicatioa de pensées, et M. Figuier tiouve presque la .seconde expérience surérogaloire, tant la première lui semble coucluante,
Un autre sourcier, Bléton, fut soumisàune série d'expériences, et, d'après l'impression que nous laisse le récit de M. Figuier, tourmenté jusqu'à ce qu'oo eût troublé sa lucidité spéciale. L'auteur admet comme démontrés certains de ses
(l)T,lI,i>. G.-.
succès. Il les explique en cîisaiit que i Blôton n’était qu’un jivtlroscopG parvenu par la pratique do son art à une grande liàbileté, et qui clissiniulail les procédés qui le dirigeatent ilans scs lecliei'ciics : c’élail uni; sorte dabbé Parainelle, moins la sincérité [U. » Mais cette explication nepeuts’ap-j)li[ucr fiux conduites d'eau, artificielles et souterraines, comme le canal d’Arcucil dont il est question dans la citation qui suit, et que M. Figuier n’arguë point de faux. Il extrait du journal tle Paris du 13 mai 1782 le récit a d expériences auxquellesBlcton futsoumis en présenccdel,200 personnes, dans !e.squelles on en peut citer 300 de connues pour Ctre capables de bien voir, médecins, physiciens, chimistes, gens de lettres, artistes et amateurs distingués et surtout
éclairés...... Rien de plus frappant que celles qui ont été
faites le jeudi 9 au Chàteau-d’Eau et sur une partie de l’aqueduc d’Arcueil, sous les yeux de M. Guillaumot, intendant général des bâtiments du roi, accompagné des inspecteurs, du plombier de la ville, des fontainiers. M. Guillaumot a vérifié, les plans ila main, les largeurs, les angles, les sinuosités...... avec une précision telle que, pour nous servir d’uae
expression de M. Guillaumot, si ce plan venwt à se perdre, on le referiût sur les traces de Bléton (2). «
C’est bien là, suivant nous, de la belle et bonne lucidité sur un poiut spécial.
L’histoire des prophètes protestants fourmille de traits de lucidité directe.
Voici UD extrait de la déposition de Durand Page, citée isans observation par M. Figuier, qui ne révoque pas en doute son exactitude.
« Le frère Cavalier, notre chef, eutunevision. «Ah! mon « Dieu, je viens de voir en vision que le maréchal de Mon-« trevel, qui està Alais, vient de donner des lettres contre B nous il un courrier qui va les pQi ter à Nîmes. Qu’on se hàto H et on trouvera le courrier habillé d’une telle inanièi«,
(4)T. 11, p. 118.
(i) T. Il, p.iiy.
ft monté sur un tel cheval, et accompagné de telle et telle « personne. Courez, hâtez-vous, vous le trouverez sur le K bord du Gardon. )> La prise du courrier vérifia de point en point la vision de Jean Cavalier (1). »
Autre témoignage.
Un espion, nommé Languedoc, s’était introduit parmi les Camisards.
n L’un de ceux qui parlaient dans l’inspiration, dit positivement que ce méchant homme étflit venu pour nous vendre et qu’on en serait convaincu ; si l’on cherchait dans sa manche, on trouverait une lettre de l’ennemi.....On trouva en
eiîet dans la manche de son justaucorps une lettre du maréchal Lalande qui lui faisait des reproches de n’avoir pas encore tenu sa promesse (2). »
Voici un fait de lucidité encore plus précis ;
Entre autres (convives), il y avait un certain N., protestant de profession (en grande estime parmi les Camisards).,. Le frère Cavalier de Sauve (parent de J. Cavalier), une jeune fille et le frère Ravanel ont coup sur coup des visions où il est annoncé qu’un traître est venu pour empoisonner Jean Cavalier. Le frère du Plan avait eu en même temps, dans une autre chambre, une vision semblable mais plus précise. « Je K te déclare, mon enfant, qu'il y a dans cette maison un i homme qui a vendu mon serviteur pour une somme d’ar-« gent (500 livres ou 500 écus). Il a mangé à la même table « que lui. Mais je te dis que le traître sera reconnu et qu’il u sera convaincu de son crime. Je te dis qu’il a dessein pré-H sentement de jeter le poison qu’il a sur lui, ou de le met-« tre dans les habits de quelqu’un ; mais je permettrai qu’il
• soit reconnu et nommé pai‘son nom.... »
« M. Cavalier ayant été averti de l’inspiration de du Plan, le fit venir dans une chambre particulière avec les trois personnes qui avaient eu des inspirations, et tous ceux qui avaient mangé avec nous à ta même table. On avait commencé
(1) T. 11. p. 516, déposition de Durand Fage.
(*)T. n, p. S19.
à fouiller plusieurs personnes, lorsque du Plan.... vint droit
àN..... et l'accusa.....N, voulut s’excuser, niais du Plan,
dans un redoublement d’inspiratioii, déclara positivement que le poison était dans la tabatière et dans la manche du justaucorps..... J'étais présent etj'aivutout cela. Le poison était dans du papier (1). »
Dans ces citations, le phénomène de la lucidité est manifeste. M. Figuier ne le conteste pas plus que ceux qu’il rapporte d après Pelétin, Foissiic et Aubin Gauthier à propos des cataleptiqueslucides qui ont été examinés à Lyon par des témoins nombreux, éclairés et dignes de foi. Nous allons en emprunter àrhistoire du magnétisme animal de M. Figuier quelques-uns qui supposent ¡a lucidité, soit par la transposition des sens, soit par communication de pensées non exprimées, soit enfm par la vision à li’avers des corps opaques.
« Une cataleptique décrit par vision interne le mécanisme
de la circulation du sang..... Elle goûte les objets déposés
sur son épigastre, voit les cartes présentées au creux de l’estomac, reconnaît la montre de son mari, et quelle iieure elle
marque;.....voit dans une pièce voisine le médecin prendre
pour le sien le manteau d’une autre personne ;.....reconnaît
sous le manteau du docteur Petétin une lettre, en désigne la position sur la poitrine du docteur, en compte les lignes,.... voit, toujoura sousle manteàu, et sans contact, la bourae d’un assistant qui vient d’y être placée. — Ne vous gênez pas,
vous avez snr la poitrine ia bourse de M. £.....,iiya tant
de louis d'un câlé et tanl d! argent blanc de t autre. Et à
1 instant elle procède à l'inventaire de toutes les poches en disant à sa belle-sœur que ce qu’elle avait de plus précieux c était une lettre. C’était la vérité, et cette dame en fut d'autant plus surprise qu’elle venait de recevoir la lettre en question par le courrier du soir, et n’en avait encore parlé à per-sonne (2). »
Une autre cataleptique de Petétin, devant plusieurs de
(1) T. Il, p. 3Î0, déposilion de Cavalier de Jouve.
(!'' T. III, par extra ils, p. â72M uiv.
ses confi'èces, et d’autres personnes éclairées telles que MM. Eynard, Colladon, Doinenjoii, Doloiiiieu, Jacquier, ail-ministraleur deshopiiaux, donna aussi des preuves de lucidité que M. Figuier ne révoque pas en doute.
K Elle reconnut par l'épigastre un dessin apporté avec plusieurs autres par M. Eynard, le plus iiicrédule de tous..., /.a cataleptique ne se laissant point influencer par des suggestions exprimées, désigna le dessin comme représentant
LouieXIV.....soutint, ce qui était vrai, que le dessin était
de M. Eynard..... « Il eut beau soutenir qu’il ne savait pas
Il dessiner* la malade haussa les épaules. Plus il niait, plus « elle maniftslait son impatience par des gestes caractéris(i-Ó ques. laterrogée enfin avec quoi il avait fait ce portrait,
« elle lui montra de la main une machine électrique qui était « auprès de son lit et dont Pêlétin se servait pour elle. Tout K élaitesact (d). u Et ce n’est pas là quelque chose de banal où 1 ot) puisse rencontrer la vérité en devinant au hasard.
Après les citations des faits admis par l'autetir, voici, en suivant les règles de la logique ordinaire, de quels commentaires nous devrions accompagner les citations que nous empruntons à sa conclusion.
B Le phénomène de l’hypnotisme, ou sommeil nerveux, qui aune si étroite parenté, si même il n’est pas identique avec l’état magnétiqüe (2) va nous donnei' la clef de la plupart des faits dont nous avons suivi, dans ce volume, le développement historique (3). »
Le volume est consacré à l’étude du magnétisme animal, et par conséquent de l’état magnétique qui en est la manifestation phénoménale. Ainsi l'hypnotisme est identique à l'état magnétique. Quelle lumière jetée sur la question ! La belle chose que la science I dirait Molière.
Plus loin, p. 369 : H Ce qui importe, et ce qui est bien établi, c’est la réalité de l’existence du sommeil nerveux, l’é-
(1;T. III, p. 279.
(î)Iji vérité est qu'il en eston cal psrllcullw. A. P.
(S) T. III, p. SfiO,
imite ressemlilaiioe, on pourrait dii-e ridcntllé qu’il présente avL-c l'iitat magiiütique ou Rouiiinnibulismeuitificiol, elles importftnles liifim'i'cs que nous fournil cette parité d état physiologique pour ramener au «aturel les préte)\dns mys-hres (lu magnétisme animal. »
Mais ces importantes lumières n’ont point frappé nof?yeüx.
Il y a plusieurs moyens de produire l'éiat magnétique, tout le moiule le sait depuis quatre-vingts ans. Qu’est-ce que cela peut faire à la question ? M. Figuier se garde bien de le dire et nous ne le devinons pas:
P. 389. !( Nous ne disserterons pas longtemps pour prouver que toutes les perceptions extraordinaires prêtées aux somnambules par les magnétiseurs peuvent assez facilement être expliquées en admettant le fait incontestable de 1 exaltation
quel’intelligencereçoitdans le singulieréiatqui nous occupe.»
_(Qu’on se rappelle les passages cités par nous entre cent
autres où l’auteur admet la lucidité, la communication de pensées non exprimées, la vue à distance.) « On ne saurait évidemment (évidemment?.... voilà un argument scientifique ! Si encore, comme oo dit aux élèves en mathématiques qui ne démontrent pas, M. Figuier donnait sà parole d lion-neur) ; on ne saurait évidemment (évidemment est décidément superbe) admettre que, passé à l’état de créature surhumaine, le somnambule magnétique puisse voir à travers l’épaisseur des corps ot>ac[ues, qu’il puisse ü'ansporter au loin ses sens ou sa pensée pour reconnaître ce qui se passe aux antipodes, ou seulement derrière une porte ; qu'il puisse s'exprimer clans une langue qu'il n’a pas apprise (t) ; enfin, qu'il puisse lire, sans moyen matériel de commutiication, dans la pensée du magnétiseur qui le tient sous l'influence de sa volonté, ou dans la pensée d’autres personnes. »
C’est bien la négation formelle delà lucidité et de la com-
* munication de pensées implicitement comprises dans les faits admis par l’auteur.
(I) -Sous no oioyons [ws que celte i>rtlcnlli>n Mil formulée jiar ia génd-rslité des inasiii’Kscuvs.
..... (( C’est (le somnainJjule) uiie créature comme les
autres, qui ne peut jouir de privilèges étrangers à la nature humaine. « (Pardon, monsieur, si un lionime, fût-il somnam-liule, jouit dc ce privilège, — ce que vous avez admis dans le cours des trois volumes, et ce que vous niez à la fin du ti-oisième, sauf à le réadmettre dans le quatrième, comme je n’en doute pas, — alors ce privilège ne serait pas étranger à la nature humaine.) « Seulement l’exaltation, le développement que les principaux sens reçoivent dans cet état physiologique, et l’exaltation non moins frappante de ses facultés intellectuelles (qui ne résulte sans doute qne de cette même activité passagère de ses principaux sens) rend l’individn capable de beaucoup d’actes et de pensées qui lui seraient interdits dans l’état normal. Il peut réfléchir, comparer, se souvenir avec plus de force que dans l’état de veille. Mais en tout cela il De peut dépasser la limite de ses facultés acquises. (Qu'entend l’auteur par des facultés acquises^) etde ses connaissances reçues (qu’entend l’auteur par des connaissances reçuesl).....— »
Nous arrivons à la fameuse explication i des perceptions extraordinaires, etc. »; mais, avant de la reproduire et pour fúre comprendre à la fois le changement de ton que nous allons remarquer et les réserves que nous avons faites à propos de nos appréciations des conclusions illogiques de M. Figuier, nous croyons devoir citer, rapprochée de cette négation formelle et hautaine de la communication depenséeset de l'explication qui va suivre, l’affirmation non moins formelle de cette même faculté somnambulique par le même auteur dans le même ouvrage.
« 11 a été constaté de nos jours, 'par milh expériences î&\\&3\>ax hommes consciencieux et sur des personnes de bonne foi que, dans l’état de somnambulisme artificiel, un individu peut subir la domination d’un autre jusqu’au point de perdre son individualité propre, d’être privé de toute initiative personnelle, d’obéir aux suggestions mentóles d'une personne étrangire, de recevoii' des pensées qui ne sont pas les sienne», de proférer des paroles qu’il ne connaissait pas
ou qu’il avait oubliées dans son état ordinaire, et dont, après la crise, il ne conserve plus aucun souvenir (1). »
Passons maintenant à l’explication annoncée si ponapeuse-ment par l’auteur.
« L'exaltiition passagère des sens du somnambule, expliquerait donc, selon nous (nous voici un peu moins affirmatif, nous prenons le conditionnel et nous ajoutons un selon nous tout à fait modeste), le phénomène auquel les magnétiseurs ont donné le nom de suggestion ou de pénétration de pensées.
u Quand un magnétiseur déclare que son somnambule va
obéir à un ordre mentalement donné par lui,.........un
bruit, un son, un geste, un signe quelconque, une impression inappréciable àtout le reste des assistants, a sufli au somnambule , vu l’état extraordinaire de ses sens, pour lui faire comprendre, sans aucun moyen surnaturel (par Dieu ! je le crois bien), la pensée que le magnétiseur veut lui communiquer. B
C’est tout bonnement le tour de la double vue de Robert-Houdin, et il n’y a pas besoin de l’exaltation des sens pour fdre de la communication de pensées avec des signes conve • nus qui n’auront pas.de sens pour les spectateurs. Cette explication, qui n’a pas dû coûter à son auteur de grands elTorls d’intelligence, est les explications promises. Ne cherchez pas autre chose, c’est le fond du sac. Tout cela, au point de vue de la logique ordinaire, peut paraître, à quelqu’un qui ne regarderait que l’apparence, puéril, ridicule, misérable. Mais qui veut se donner la peine de réfléchir, peut-il supposer qu’un auteur, habitué aux choses de la science, qui a depuis longtemps fait ses preuves, non-seulement de talent, mais d’intelligence, ait pu lomber, sans s’en apercevoir, dans des contradictions implicites et explicites aussi choquantes '{qu’il ât, sans intention, rapproché d’annonces pompeuses d’explication générale des mystères du magnétisme, une explica-tion partielle aussi pauvreteuse? No« sans doute. On est
lOT.I.p.SU.
doue conduit à admettre que II. Figuier, en ratacnant pendant ses trois voltiiues toutes les difficultés du merveilleux à une seule, celle que présente l’étude de l’état magnitique, a voulu en faire comprendre aux savants toute l’importance. Mais, pour ne pas les effaroucher, else fiant àla logique d’esprits habitués à la science, il a cru pmdent de ne pas heurter de front des préjugés académiques ; il a, par pur dévouement àse$convktionsmagnétiqucs, nié un instaiitces convictions ; il s’est donné cette apparence d’illogisme et de contradiction. — C’est ainsi qu’ on aura la clef du nouveau revirement de l’auteur dans la conclusion définitive sur le magnétisme.
« Cette parité admise (la parité entre l’hypnotisme et l’état magnétique qui devait fournir à l’auteur ces importantes lumières pour ramener au naturel les prétendiis mystères du magnétisme animal), nous ne nous flattons pas d’avoir tout dit, ni d’avoir expliqué les étranges phénomènes de l’état magnétique (1). » Cet aveu modeste d’ignorance est le vrai, sinon ie seul cachet scientifique dn troisième volume, et amène logiquement cette conclusion très-peu précise, mais fort sage.
a M. Hugson gisait : L'Académie de médecine devrait encourager les recherches sur le magnétisme comme une branche très-curieuse de physiologie et d’histoire naturelle. Nous répéterons à trente ans d’intervalle le vœu exprimé pai-rhonoriitlemédecin de l’Hôtel-Dieu (2).»
Après la conclusion de M. Figuier, la nôtre : c’est que son ouvrage sera utile à la cause du magnétisme, et que la lecture, surtout à cause de la grande collection dç faits rassemblés^ en sera très-utile aux magnétiseurs.
A. pBnT d’Ormoy.
(1) T. III, p. 400.
rt)T.Ul.p. «I-
Baron cc POTET, propTiétaire-géranl.
CORRESPONDANCE.
Je oe dois point insérer le long et intéressant article qui va suivre sans protester contre une erreur â’observ&tion, erreur capitale : c’est cette uiéconnaissaDce ou cette négation d’une force vitale ou fluide luagiiétique, pour la nommer par le ooin consacré. Les faits qui prouvent indubitablement l'exislence d'un agent sont cent fuis plus nombreux qu’il n’est nécessaire panr établir ce principe vrai de tous les faits magnétiques, 6t mon sentiment s«ra, je l’espère, partagé un jour par tous les magnétistes. Kiais s'il me parait oiseux de soutenir parfois ikne thèse en bveur de mon opinion, ce n'est pas un motif pour refuser tout travail qui offre des donnée» scieB' tifiques propres à édairsr les esprits, lorsque l’erreur surtout ne s’y rencontre que comme exception. Ces recherches des lois de la vie ont un charme toujours nouveau, et valent bien mieux d’âilîeorB c[ue des critiques acharnées onl’onne signale que les abus ou les charlataiieHes âti:t:qtiets te litagnétisme a ddUDé BaitMSc«^.S^natef k» «bus, »lier {irendieâtaskt has-i«ad& tout c(k qui peut dée«Dsidârer une vdrhéqti’M voudriÂt pouvoir pardr», loisqua tant da tr«vauit sérieus« volant d’hommes honorables, suffisent pour relever la décou,v«l* si gcaùde doot. aouftpoarsuivon» Vétu]a, e’«t ouMttftr uil parti pris de rejeter quand môme, nalgré aon utilité, le iïit qû contrarie et confond sc^ra raisma.
Nous ilivoaa donc engagef les écrivain» à laisser de eMé lea praUques honteuses et les. abu» c&upaUes pour veâr lum cft qui apparûemt & l’homma et à aes luauTSises passions, mais ce précieux don de la Divinité, qui peut, nieux connu, changer la face des. sciences et de l’humanité. IH. Warlomont indique la voie qu’il faut suivre ; les magnétistes intelligente liroot avec intérêt ce premier travail, qui annonce un défenseui- de plus pour notre cause. Oui, répétons-le, il ue faut pas que le magnétisme, entrant dans les croyances, y produise, ce que les religions y ont déterminé, TomîXIX. — N’ »7. — i'»eiiiK. — 10 Aogv 1860, j
un chaos immense de dieux, de morales et d’interprétations: la science est plus sévère, et la base qui lui sert d’appui doit être inaltaqiiable. S’arrêter en magnéiisme au pouvoir de la volonté, c’est prendre une partie pour le tout, un des éléments d'action qui n’est pas même toujours nécessaire, car parfois les merveilleux phénomènes du magnétisme naissent el se développent tans la participation de la volonté, quelquefois même malgré la volonté la plus forte, car notre organisation est le réceptacle d’une force évidente qui probablement est le produit de la vie el sert à la locomotion. 11 est facile de saisir cet agent dans sa circulation à travers nos tissus ; les principales affections nerveuses lui sont dues, et les projections que nous pouvons en faire déterminent chez autrui des faits analogues à ceux qui se passect en nous.
Od saisira uo jour cet agent, car, selon nous, il a une base électrique.
Baron dd Potet.
u SI Juillet 1860.
« Monsieur le baroo,
« J’u l’boDneur de vous adresser l’essai ci-joint, en vous priant de lui accorder la publicité de votre journal, si, comme je l’espère, vous le jugez de nature á faire progesser la science.
« Ce qni m’a surtout détermiDé & récrire, c’est l’article de H. L. D’Arbaud, p. 266-263, tomecouraot, qui, par la coufasion qu’il fait des notions les plus vraies et les plus fausses, met en lumière l’anarchie qui règne dans les idées. On peut ne pas adopter mon rationalisme, mais je suis convaincu qu’il donnera une vive impulsion aux chercheurs sans préventions.
« Veuillez ^réez, monsieur le baron, l’expression de mon respect.
V Warlomont,
« RecsTeur de rsoregislrenient st des domainea. s
ESSAI D’UNE NOUVELLE THÉORIE
DU MAGNÉTISME ANIMAL,
Par Léopold Warlomoni.
« cm un devoir, une imite obltgalJoD pour
• quiconque a une idée, de la produire ei mettre ■ aa Jour pour le bien commun. •
Paul'Lools CovRiEiu
Quand le magnétisme animal reposera sur des principes nettement conçus et définis avec précision, i] s'élèvera aussitôt à la hauteur d'une scieoce qui ne sera plus contestée par personne, parce qu'elle aura pour objet d’irrécusables phénomènes biologiques interprétés par une raison éclurée.
Mais qu’il est loin encore de cette brillante destinée I
La méthode expérimentale a fait sans doute de grands progrès ; mais, sous le rapport théorique, nous n’en savons pas plus qu'au temps de Van Helmoiit, à cela près que nous avons changé le nom de force magique en celui de fluide magnétique, pour désigner le même agent imaginair& (1).
La stérilité des spéculations auxquelles on s’est livré pendant deux siècles sur celte base fragile, acceptée à priori avec nne confiance aveugle et inconsidérée, démontre mieux que toutes les critiques la nécessité de donner une nouvelle direction à nos recherches.
Au dernier banquet en mémoire de Mesmer, M. Antonin Dupuy a très-loyalement fait l’aveu de cet état des choses,
(4) En revendiquant, avec raison.l'bjpnotisme comme une manirestation du magnétisme animal, on coodamoe de Tail la doctrine du fluide magnétique.
Cl) ces termes : « Si iloiic tous les eiïoils de la science ont un résultat aussi négatif' dans notre Société, dont le progrès sur le passé est pourtant incoiilestable, c’est que nous faisons probablement fausse route sous le rapport spii ituel. »
Pénétré de la convictioji profonde que c'esl eu fondant leur système sur l’existence matérielle de ce prétendu fluide magnétique, qne les magnétistes se sont fourvoyés, je crois utile de signaler la seule voie qui me semble conduire à la découverte (le la vérité.
Comme point de départ, il convient d’accepter la conclusion du célèbre rapport de Bailly, Franklin, Lavoisier, etc., enâate du H aoûtl78i, qui attribue les faits observés à l’at-toiichemeîit Bt à l’imagination : c L’histoire de la médecine, y est-îl dit, renferme une infinité d’exemples du pouvoir de l’imagination et des facultés de l’âme. La crainte du feu, un désir violent, une espérance ferme et soutenue, un accès de coîère, rendent Tusage des jambes à un paralytique ; tme joie vive ït inophièe dissipe une fièvre quarte de «îeux mois ; une forte attention arrête le hoquet ; des muets par accident recouvrent la parole i la suite d'une vive émotion de Time. Quaod «il« «st une ibis montée, ses effets »ont prodigieux, et it suffit ensaite de h monter au même U>n pour que les mêmes effet« se répètent. » Ajoutons que les guériscos opé-i-ées par les pratiques religieuses ne sont dues qu’à la cod~ fknoe Absolue que ceruises personnes accordent «ux oeu> vaines, «tu ^^erio^es, etc.
« En ré3mné>de tous ces f&ita, dit M. Ernest BersotÀ la fin de son livre intiOalé Meaner, îl y & dans le corps humain ua (»gaM infiniment délicat, c&pncieux, poissant ;
les«er£i; ily a dans l’ime ime &culté ausà infiniment mobil», délicat«, capricieuse, puissante : l’iinagiBBtioQ. Ges deux puiaBàacet agissent perpétueltemeot l'uae «ur l'autr«, s’esal-teut f une l’aHU« et se montent k sa ÙDgulier degré. (Jne des choses qui influent le plus énergiquement sur l’imagination est l’attion décidée d’une volonté étrangère accoTnpagDée de circoîHtancPR élrangon Pt 1c la croyimre h son pouvoir, une
sorte de fascination- Le mystère fait des prodiges, el les prodiges font des prodijçes. »
Voilà le véritable terrain à explorer ; j’essayerai d’en dégager les abords et j’ai Vespoir que d’autres, plus comp^ tents que moi, sauront en reconnaître la fécondité et en extraire toutes les riciiesses qu’il renferme.
Ce qu’il importe d’étudier avec plus de soin que ne l’ont fait jusqu'à présent les physiologistes, et à uu autre point de vue que celui où s’est placé CabaniB, ce sont les rapports qu’ont entre eu.x le moral et le physique, ainsi que l’action du monde extérieur sur l’organisme humain.
A cette fin, il est indispensable de préciser l’idée que Von doit se faire de la Divinité, car cette notion exerce une tell« influence sur toule la pliilosopbie que sans elle ou ne peut pénétrer dans les secrets de la nature.
Dieu est l’expression de toutes les perfections. A la sagesta suprême, à la justice absolue, à la bonté ineffaiiie, il joint U toute-puissance et la prescience infinier
Tontes ses ceuvres sont nécessairement siarquées du scew) de ces supériorités divine.«, c'est-à-dire que, eogeniIréesd’uM pensée unitaire, elles constituent un système complet« dont toutes les parties solidaire.s les uneü dea autrçs, sont coordon’ nées de manière à réunir la simplicité des moyens à U vulti-plicité des eflets.
Ainsi, del’éther-pantogène, seul corptsimple, il cris tou9 les corps de l’univers, et du mouvement moiécul^r« de ceux-ci, il faitsurgir la lumière, la couleur, la chaleur, l'électricité (1), le magnétisme, l'attraction (gravitation, affinité, cohésion) et la force centrifuge (2).
(I ) 11 ne peut donc y avoir qu'une espèce d'électricité : potitive, eù il y a le plus d'agiution, négative où il y en a le moine. U galvanomètre accuse l'électricité positive dans le cHé droit d'un droitier, et dáosle cAté gauche d’un gaucher ; de même que dans la main énergiquement eon-tractée de l'un et de l'autre, tandis que dans la main la plus Toisioe dn repos, on ne constate querélectricitc négative.
(2) N'oublions pas que tuus ces phénomènes, ; compris le son, se produisent par le courant gai vani|ue, entre les extrémités des deux réopliorea. Cl- qui prouve leur imité étioli'giqiie.
Il fixe les conditions dans leiiqiielles la matière élémentaire l'orme les cellules primordiales (centres d’attraction ou foyers de mouvements), dont le groupement constitue le germe, ovule ou œuf, ayant capacité de développer un système plus ou moins compliqué (cristal, végétal, animal), et celles qui favorisent le perfectionnement successif des espèces. 11 est probable que les modifications atmosphériques sont au nombre de ces dernières conditions. La gênéi'ation spontanée est la conséquence de cet état des choses et une nécessité de la nature, car elle est indispensable pour détruire et rendre aux éléments tous les corps organisés, dont la décomposition putride pounait compromettre l’existence des animaux supérieurs.
Des attributs de la Divinité, oa doit encore conclure que toutes les forces qu’elle a créées, que les lois qu’elle a établies sont immuables et doivent inévitablement conduire aux fins qui leur ODt été assignées. Ce serait donc une pensée sacrilège que d’imaginer que Dieu puisse intervertir ou modifier l'ordre qu’il a lui-même établi, car ce serait l’accuser d’erreur, de caprice ou d’imprévoyance.
Enfin il a créé l’homme libre I mais il l'a organisé de telle sorte que ses besoins et ses passions assurent l'accomplissement de sa destinée (1). Par conséquent l'intervention actuelle de Dieu n'est pas plus nécessaire à l'évolution de l'humanité qu'à celle de l'univers (2). Tout concourt vers un but providentiel qui sera fatalement atteint d'une manière ou de l’autre par la seule force des choses.
Il k’existe oans u naxore qu'un seul fluide impokdébablb : l'êtber. Nous l'isolons sous ie récipient de la machine pneu-
(1) La statistique des accidents «t des crimes qui, chaque année, pré-senlesensiblementles mèmesrésultats, et rhistoire qui nous montre l'iiu-manité progressant sans cesse, confirmrnt cette loi de la nature.
(2) L’homme habile qui conçoit et exécute la macliincà faire des'enveloppes, en combine toutes les parties à cette fin; il sait d'avance comment et combien elle produira, mais ce n'est pas lui qui fabrique les enveloppes, car une fois qu'il a mis sa machine en mouvement il ne s'eo occupe plus. Si l'on peut comparer les petites choses aux infiniment grandes, on peut dire que le Créateur des mondes a fnil comme ce mécanicien.
inaü(|ue où nous pouvons en étudier les propriétés. Il remplit tout l’univers el fait partie imégrante de tous les corps en fournissant une atmosplière à chacune de leurs molécules, de sorte qu’il est partout en communication directe avec lui-même et peut propager en tous seos les ondulations dont il est agité. Il est le véhicule du mouvement lumineux, calorique, électrique ou magnétique, comme l’air est le véhicule du son.
Tous les astres (soleil, étoile, planète ou comète) animés de mouvements de translation et de rotation, qui atteignent respectivement, pour le soleil et la terre, une vitesse combinée de 73,600 et de 31,200 mètres par seconde, agitent sans cesse la matière éthérée el avec elle la nature tout entière. En ce sens Mesmer a dit avec raison que l’éther est uo intermédiaire permanent entre tous les êtres de la nature, et partant entre les astres et les corps organisés. (Docteur Âlpb. Teste, Magnétisme animal expliqué, p. ISl.)
Ces données admises, il est facile d’expliquer la vision. Dès qu’un objet est éclairé, les moindres particules de sa surface entrent en vibration lumineuse qui réagit sur la matière éthérée et y fait naître des vibrations de môme espèce qui rayonnent en tous sens et en ligne droite. Une cerlaine quantité d'ondulations éthérées passent par le cristallin et vont frapper la rétine o£i ils forment une image daguerrienne, de la même manière que, dans une cbamhre obscure, elle se marque à l’état latent dans l’iodure d’argent d’un verre col-lodionné. L’impression rétinienne, par l'intermédiaire des nerfs optiques, est transmise au cerveau où l’âme en prend connaissance par l’ébranlement de la pulpe cérébrale. Cet ébranlement ue peut être mis en doute quand on considère que, par suite de l’unité du système nerveux sensoriel, le cerveau ne peut êlre afTecté autrement par les nerfs acoustiques que par les nerfs optiques. En effet, ces deux sortes de uerfs ne dilTèrent que par les appareils (oreille et œil) dont ils sont pourvus et qui sont destinés k concentrer sur les uns les vibrations de l’air, et sur les autres les vibrations de l’éther. Or,
coimiie il Rst évident que Jes sons font vibrer le cerveau, il l'aut bien admet ue qui3 ];i lumière opère de même.
Mais il s'üii faut que noire orgaue visuel soit impressionnable à toule ondulation étiiôt'ée. Personne n'ignore, au contraire, depuis les perfeclionnemeuts successifs qu'on a apportés aux lunettes astronomiques, combien de rayons ccliappent à nos seus quand ils n'ont pas le secours de ces utiles instruments. Si l’on considère que le mouvement éthéré se propage librement à travers tous les coi’ps, on conçoit qu’il ne faudrait qu’un organe, siimsammeut sensible, pour percevoir l’impression lumineuse des ondulations qui tiraver-seraient tous les milieux fluides, liquides ou .solides, trans-paretits ou opaques (1).
De quel droit s’étonnerait-on de phénomènes de ce genre quand oh smt :
4* Qu’au moyeu de spirales on peut produire des effets d’induction au traverà des murs d’une chaml>re : en plaçant contre un mur une spirale plate communiquant avec les pôles d’une pilë, tatidis qti’une pëtsoniie tienl en rtiains des conililétèoft de fcùiVre, en relation avec une seconde spirale plate platée parftHôlemeilt de l’autre cOté du aiur ; chaque fois qiïB l'on rofflpt Ou que l'on ferme le circuit galvaniquèj la pèraonne reçoit une secoitsae.
2° Que les dei'nières nébuleuses, encorô visiblës dàtii lé télescope d’Hertchel, ont mis l’étber en vibration denx miU
(I) Lit faits de lucidité soflt renstignés en grand nombre dam les ouvrages Spéciaux j j'en citerai un Seul, que j'ai recueilli de la bouche lu^me de l'intérassé.
M. iuios B..., ctaiU professeur à Lock..., rêva qu'il assistait aux derniers mocrtenls de Son pèrè, denieüt-atit à Saint-..., éloigné de 17i kilo-mèirM, qa'il sp^évait dielincttinéM lous les détattâ dé cetl« scène de désolaiioti. A Km réveil, il sccoaa les tfiEtcs impresHous que ce tableau lui avait laissées, et vaqua à ses affaires ccxsiDe à l'ordinaire ; niais te Sùir veau, son hôtesse, avec toutes sortes de précautions, lui parla de la santé altérée du père de M. B..., et finit par temeltre à celui-ci une lettre qu5 lui annsnçait la foialé ftouvéllU. Il parlli ?(if-le-chainp, èt se cOfi-valnquttsitr los iic.ux île l'fMctilifdo de toutes le. trrcwffliances dorrt la rijii)n l'avait rcmlu (émnin.
lions d’arnóes [vingt mille siècles '.) avant que nousn’eii recevions l'impression (de Hiiml)olcU, ComoK, p. 175), et cepenilanl les oncles ótliérées parcourent 70,000 lieues pai' seconde !
Sans doute les corps tranplncides ou opaques opposem, à la propagation des ondulations éthérées, certaiines résistances qui se traduisent en réfraction et en aiTiiiblissement d’elltets ; toutefois elles ne continuent pas moins leur course linéairt en conservant leurs propriétés; comme les vibrations sonores, produites par des instruments de musique, gardent leur caractère tonal quelles que soient ÎPur intensité et la distance à laquelle on les entend.
A ce degré d’affaiblissement le choc de l’éther n’agit plus d'une manUre perceptible, sur nos sens, dans leuf ftai normal; mais l'expérience montre qu’il en est autrement sous l’empire de certaines dispositions nerveuses ; cliez les frénétiques, les maniaques, les hydrophobes çt dans beaitcoup d’autres cas d’innervation morbide, l’excitaLilité des sens peut 6tre portée ii ce point qu’il faut tenir les malades dans l’obscurité, le froid, le repos et le silence, dfe peur d’agacer
leurs nerfs etd’agiter violemmentleursensibilité.Lesciirieuses
observations du docteur Reiclienbach font à peine soup^nnèr jusqu’où peut aller la lucidité et la tactiliié chez certaines personnes, même à l’état physiologique.
11 n’y a donc rien qui répugne à la raison dans lés pténo-mènes de lecture de caractères bien éclairés, au U’avers de corps opaques ; une exquise sensibilité du centre nerveux suffît pour expliquer les faits de cet ordre, qu’on ne nie que parce que l’on ne s’est pas donné la peine de les étudier.
La photographie a d'ailleurs mis en évidence le travail moléculaire des corps éclairés et leur action à distance par le rayonnement de l’éther ; car, en quelque lieu que l’on place une chambre obscure, les ondes éthérées passent par la plus petite ouverture, ou traversent une lentille convexe, et vont ébranler une membrane photogénique dont elles modifient l'étAt moléculaire au point d’y marquer l’empreinte de i'image complète du corps radiant. Niepce de Saiiit-Victora obtenu.
même dans l'obscurité profonde, des images de ce genre au moyen du nitrate d’urane qui, après avoir été solarié, conserve assez de mouvement pour décomposer riodureeimême le chlorure d’argent. Ces résultats mettent en évidence l'im-propriété du mot photographie lumière, ypstfU) j’é-
cris) , qui devrait êlre remplacé par le néologisme donhna-graphie {$nnfi.(x, agitation, mouvement).
De telles expériences prouvent, mieux encore que celles de Reichenbach sur ce qu'il appelle les sensitifs, que tous les corps animés d'un mouvement moléculaire de quelque intensité rayonnent dans tous les milieux où iU se trouvent et envoient dans toutes les directions des ondulations éthérées efficaces, quoique souvent elles échappent à nos sens et à nos moyens actuels d'investigation.
On doit conclure de ces faits que les hommes, ne pouvant échapper à la loi universelle qui sollicite sans cesse les corps à se mettre en équilibre de mouvement, doivent également, quoiqu’à leur insu, exercer une influence quelconque les uns sur les autres, par la communication, au moyen de la matière éthérée, de l’état vibratoire de leur corps, et cela en raison inverse du carré de la distance, selon la loi qui régit la propagation de la lumière dont la nature étiologique est identique.
Tout le monde sait, et ce n’est pas d’hier, qu’il est nuisible aux jeunes gens de coucher avec des vieillards, comme il est avantageux à ceux-ci d'étre habituellement dans la société de ceux-là. C’est pour utiliser cette action, qu’on amène au roi David, devenu vieux, la charmante et robuste Abisag de Sunam, afin qu’elle dorme auprès de lui et le réchauffe, dit le livre des Rois.
« Or si, par un simple contact, par un simple enveloppement de la même atmosphère, l’équilibre des forces vitales tend incessamment à s'établir entre deux individus dont l’un est affaibli par les ans ou par quelque maladie, tandis que l'autre jouit de l’intégralité de la puissance conséquente àla jeunesse et à la santé, est-il raisonnable de nier l’action à distance d’un individu sur l’autre? « (Docteur Ricard.)
Avant de poursuivre cet ordre d'idées, il convient de jeter un rapide coup d’œil sur la pliysiologie humaine, car. sous prétexte de psychologie, d’idéologie, de spiriliialiame ou de supranaturalisme, on a si bien substitué l'imagination àla raison, [a fantîiisie à la réalité, que la confusion la plus déplorable règne dans tous les ouvrages qui traitent de l’anthropologie.
L'homme est composé de trois éléments : la vie, le coq)s et l’âme. Étudions-les brièvement.
La vie, résultante des forces de la nature (1), est l’état de mouvement sousTempire duquel les combinaisonscorporelles conservent une forme déterminée, en attirant sans cesse dans leur composition une partie des substances environnantes et en rendant aux éléments une portion de leur propre substance. Elle est l’apanage du règne végétal aussi bien que du règne animal, et c'est à tort que la plupart des auteurs, se laissant dominer par le sens étymologique {animà, qui anime), confondent la vio et l'âme, car ils devraient, pour être conséquents, ou dénier la vie aux plantes, ou leur attribuer une âme, ce que, certes, aucun d’eux n a envie de faire.
La force vitale s'épuise peu à peu dans le travail de développement et de réparation organiques, depuis le commencement de l'évolution embryonnaire jusqu'à la mort, qui survient lorsque le corps ou quelqu’un de ses rouages est usé ou gravement altéré. On constate aisément cette déperdition de force par le ralentissement du pouls qui, chez l'homme, fournit lûO pulsations par minute dans la première enfance, et seulement 50, ou moins encore, dans l’extrême vieillesse. Le corps est donc comme une machine dont la somme de travail serait mesurée ; quand M. Flourens a annoncé qu’il était possible d’augmenter la durée moyenne de l'existence
(1) La touree, 1« principe de îa »ie n'est pas en nous, mais dans le mouvement éthéré, condition essenlielte" de toute existence. Les aetre^ s'arrêtant, tout rentrerait dans le chaos.
liumaine, ii aurait dft ajoutrr {jiie c’était « la cfiiulilion de reslreinilre son activité.
Outre le dépérissement général dont il vient d’être question, les forces s'affaiblissent encore par le travail nîotidien et doivent se retremper dans le repos du corps. Le soleil, qui est la principal« soui'ce du roonvement vital par l'agitation qu’il imprime à la matière élliérée, détermine, en se levant et en se coudiant, la périodicité de l’état de veüle et de sommeil; mais l’habitude, que l'on a dit avec raison être une seconde nature, règle en quelque sorte la quantité d’activité que nous pouvons dépenser chaqus Jour et la durée de notre repos.
Le corps, au point de vne des phénomènes biologiques qni font l’objet de cet essai, peut être considéré comme se résumant dans le systètne nerveiix.
Ce systèiqe forme un tout continu, dont le centre ou le foyer sa trouve dans l'encéphale et dont les innombrables ra> miûeaÜQDs sont répandues dans tous les points de notre corps, de telle sorte qu'on ne peut toucher aucune partie de colui-ci saosqtiele cerveau n’en ressente aussitôt un ébranlement.
Le cerveau, qui est le véritable organe des facultés intellectuelles et qui, seul, met l'âme en i-el&tion avec le monde eilérieur, ainsi qu’on le démontrera plus loin, se cppipose d’uD (iœu pulpeux prodigieusement mohi{e, ayant l'appa-’ rance d’une sorte de houiilie, divisé en un grand iiombi'e de lobes ou aœas divers, enveloppés dans une membrane extrè-memeQt délicate upmniée pU-mère; cette megtbra'ie se continue, en prenant une gpaude copsistance, jusqu'à l'extrémité des nerfs auxquels elle fournit, sous le n>ni de itévriiëit«, une g^pe renfermant la matière mèdfiliaire qui est doncpar-tout en communication directe avec le centre entant.
Lea nerfs sont avant tout des conducteurs cliargâs de transmettre d'une extrémité à ]'autre, et dans les deux directions, les vibrations qu’ils reçoiveut, et ceU 4 l'instar des tubes qui ont été minutieusement étudiés sous le rapport de l'acoustique, dont les lois sont ici applicables et remplacent avatilageuse-
ment loutüs les Inepties qui ont été riébltées sur la circulation (l’un prétendu fluide nerveux.
M. .lacubowitsch, dont les recherehes OHtobtenu le grand prix de physiologie expérimentale, distingue, comme parties constituantes essentielles du système nerveux ! 1* des cellules étoilées, les plus grosses (nerfs de mouvement ou de locouiotion) ; 2° des cellules fusiformes, les plus petites (nerfs dc sensibilité douloureuse, lumineuse, auditive, gustative , olfactive) ; 8° des cellules rondes ou ovales, moyennes p»i' le volume (nerfs ganglionnaires) (1).
Par des causes diverses et multipliées, il arrive que toute l’activité vitale (2) se coucentre daois certaines régions du per-veau et que les autres, par suite, sout condamnées repos, de même que tous les nerfs qui en dépendent, ce qui resdin-Rensibles ou paralyse les parties du corps où ils aboutissent. On conçoit qu’un tel phénomitiie, qui est assçî fréquent, mettrait souvent notre vie en danger si le pœur, les pouwous, l’estomac, etc., n'étaient mis àl'A^ri de s^ipblabl^ ^ccidsnls-La nature, (oujonra admirable en ses moyens, y a pourvu en plaçant, sur le parcours du grand sympathique, ]Ui çertun nombre de ganglions qui sont, ainsi qi|^ l'ont f()rt bien dit Biohat et Jonhstaae, de petit; oei'vea^x chargés d'sotvetei^r l'activité des organes da U vie végéiilive el de les pj’éfflUflir contre les diatraclious du c«i){re pepsaut. On v(|i( gué la dé> centralisatioD est aussi bienfaisante en physiologie qu’en politique.
Les nerfs ne peuvent porter à l’âme que les impressions auxquelles sont destinés leurs aboutissants cérébraux. Ainsi,
(1) fl est préâumable que des différences anatogiios existent duns te cellules végétales et qu’elles rornent, dana le (issn dee plante» herbacées, des couche« d’inégale dilatation, qui déterminent Inn^monvemenu mua l'action de la lumière calorique, ainsi que cela a lieu dans le theroiu-mètre bélicoïde à trois m^tauz (platine, or et argent), de ftréguet.
(2) J'entends par activité ou force Titale, l'état dc inuljililé ou la somme de mouvement moléculaire que nos nerfs et nos muscles sont susceptibles de recevoir du milieu où nous vivons, et qui peut fitre modiflé par des causes diverses, intérieures 6u extérieure».
les troubles qui résultent soit d’une caus? extérieure {électricité, pression, choS, lésion même), soit d’une cause intérieure icongestion sanguine, action d'un narcotique introduit dans le sang, etc.), s'accordent avec la nature des attributs inhérents au nerf afft'Cté : des flamboiements dans les lobes optiques, des bourdonnements dans les lobes auditifs, la saveur ou i'odeur dans les lobes gusiatifs ou olfactifs, des fourmillements dans lesaboutissants de la tactilité oude la sensibilité générale. {Muller, Traité de physiologie.)
L’homme vivant peut être comparé i une machine en mouvement: une locomotive, parexempîe, est le corps inerte; le mouvement moléculaire qui transforme l’eau en vapeurpar l’action du feu, est la vie ; et le conducteur qui la dirige en est l’âme. De même l'appareil télégraphique d’une station, avec sa pile et ses réophores, est le corps du télégraphe ; le mouvement moléculaire du zinc attaqué par l'acide, mouvement qui se propage au loin dans les fils de cuivre, constitue la vie de cette ingénieuse machine ; et l’employé qui la fait manœu-vrer ou en observe le travail en est l'âme. Quand il expédie une dépêche, il agit sur l’appareil comme l'âme sur le cerveau, lorsqu’elle veut que celui-ci fasse mouvoir une de nos extrémités: quand il en reçoit une, il l'apprécie comme l'âme apprécie le langage plastique du cerveau mu par les nerfs-réophores qa’un corps extérieur a impressionnés.
L'aue est une substance immatérielle, l’mmwiréfe, imperfectible, immortelle. Qu’on la considère comme une émanation essentielle de la Divinité, une portion appropriée d'un esprit universel ou comme une entité attachée à chaque individu, elle est l'élément de notre être qui vent, sent, perçoit, aime, pense et raisonne. De l’exercice de ces facultés, elle peut s'élever jusqu'aux conceptions abstraites et universelles. Mais ces facultés, elle ne les acquiert que par son union avec le cerveau, et encore ne se manifestent-elles pas immédiatement après la naissance, mais seulement après que la pulpe cérébrale a été mise enjeu par les organes des sens, qui lui
communiquent les effets du contact fluîdique ou solide du monde extérieur.
Le subjectif procède de F objectif.
La doctrine tics idées innées est donc radicalement fausse, car, qu’est-ce qu’une idée, sinon la représentation claire et distincte d’un objet quelconque ou d’un fait intellectuel qui répond dans notre esprit à des objets dont il a pris connaissance ? Or, il est impossible de concevoir une idée sans les signes, vocaux ou graphiques, qui la formulent, et qui ne peuvent ariiver à l’âme que par l’intermédiaire des sens : Nihil est in intetleclii quod non priiis fiterit in sensù. (Aris-
tote,) _ .
Dès que le cerveau du fœtus est organisé (et il 1 est naturellement dans des proportions très-variables), il participe à l’activité nerveuse de sa mère, et il doit eprouver des mouvements de cellc-ci et des changements de position qui en résultent, certains effets de bien-être ou de malaise ; les bruits extérieurs doivent également, à un degré quelconque, exercer sur lui leur influence; or, comme les opérations de l’âme commencent aussitôt que l’encéphale est formé, il faut bien reconnaître que l’enfant, longtemps avant sa naissance, a déjà éprouvé quelques sensations rudimeutaires, quelques vagues besoins qui se traduisent au moment où il est mis au jour, par les manifestations de l'instinct inhérent à la conformation primitive et aux mouvements spontanés du cerveau, mais rien qui ressemble à une idée, à un acte volontaire ou raisonné ; et c’est pour cela que nous ne conservons aucun souvenir de nos premières années ; le contraire aurait lieu si nos idées étaient innées.
Connaître l'état du cerveau, c'est connaître l’état de l’âme, et l'on peut affirmer que, dans l’échelle ontologique, les facultés de celle-ci sont proportionnelles à l'étendue dn clavier cérébral.
Les impressions qui parviennent à l'âme sont en raison composées de l’état organique du cerveau (pulpe normale, ou plus dure ou plus molle, etc.), et delà constitution spécifique des corps (solides, liquides, gazeux, impondérable) qui
agissent sur nos orgajies sensoriels, de sorte (fii’A clia(|ue modification encéphalique correspond uiic modification psy-cliique et réciproquement.
L’union de l’âme et du corps, l’action de l’un sur l’autre, sont des mystères impénétrables pour nous, mais c’est nn fait indéniable et que je constate en ce moment mèine, par l’obéissance de ma main à poser ici les caractères qui donnent un corps aux idées f}ue mon âme façonne dans mon cerveau (1). Leur uiiion est même si intime, leurs opérations sont dans un tel rapport de solidarilé et de simultanéité, que l’on serait tenté de croire à l’unité de leur essence, si d’intimes et attentives observations ue témoignaient de leur dualité.
L’âme ue reçoit des sensations que du cerveau, ne réagit (jue sur lui et ne conserve son intégrité qu’autant que celui-ci la possède lui-même. En efffit, s’il est vrai que des altérations de la moelle épinière ou du système ganglionnaire peuvent compromettre ou anéantir la vie, personne n’ignore qtie lea seules lésions du cerveau sont capabloí de troubler l’intelligence.
Lu corrélation qui existe entre les divers phénomènes de la nature, donne à l’homme un puissant moyen pour fonder les sciences, pour avancer du connu àl'inconnu ; car dès qu’il aperçoit clairement les lois d’un ordre de phénomènes, il lui sulTit de déterminer un rapport, pour en conclure les lois d’un ordre encore inexploré. L’acoustique, qui est indubitablc-
(1) Comment expliquer que l'imagination d’une femme eneetnle, vîtr-tnenl frapiwe ou longtemps préoccupée de Vidée d’un objet, soit cipaiile d’en imprimer Timage sur le ciirps de l’enfant qn'elle porte dans son siin r C« phéoonifne u'est pas rare, elj'en (wurrai» citer de nombreux e^em-(iles.
La ressemblance, souvent frappante, qui existe enlreles enfants et leurs père et mer«, ne peut èire allribuée qu'à l’inOuence qu'exereeirt la rnniti-tution et l'imagination dn la mère sur le d)veloppenient dti fœtus. Il arrive fréquemment que l’enfunk Adultérin restemMs au père putatif et qu« celui né d'un second mariage ressemlile au premier mari, parce que la (efome continue à penser au premier objet dc scs affections et que soq cerveau en a ccmscrvé les empreinte«.
ment la parti« dn la physiffue la mienx et la }>Uih sflrenicnt connue, doit noua servir de llainbeau pour éclairer l’étude ries vibrations dn fluide éthéré, attendu qu’en ({ualllé de corps élastique, il ne peut éciiappcr à ses lois. L’air ne fournit plus de son perceptible au delà rie quarante-linit mille vibrations par aeconric, d'après les travaux (le Savart ; cependant il est certain que si l’on imprimo à la roue dentée de ce savant un mouvement plus considérable, ses elîets doivent avoir encore plus d’intensité; noos ne les entendons pas, parce que l’air est trop grossier pour les i«cevoir, mais nous devons croire qu’ils se manifestent sur la matière éthérée, qui probablement tes rend sensibles en les traduisant en électricité, chaleur et lumière. On n’a pas encore songé à cette hypothèse qu’il serait intéressant de voir vérifier expérimentalement.
Les notes musicales dépendent riu nombre de vibrations produites dans un temps donné ; tout le corps de l'instrument en éprouve une agitation considérable, et Ton comprend que la matière dont il est composé, i)ois ou métal, doit, par de nombreuses répétitions des mômes modes vibratoires, prendre un arrangement moléculaire accommodé à sa destination et le plus propre à fournir les pulsations sonores. Aussi les musiciens savent-ils tous qu’un instrument est plus juste, plus sonore, plus facile à jouer, lorsqu’il a longtemps serVi à un artiste habile.
Le cerveau se comporte de même et vibre comme un instrument de musique, c’est-à-ilhe que par un travail méthodique, on l'assouplit, on lui donne de bonpes habitudes, on le rend habile à sonner correctement. Comme un por o^i hautbois, il peut être faussé par des exercices déréglé?, con-tvadiçtoires, subversifs. On ne saurait donc trop s’attachçf, dans la première éducation, à n’inculquer dans l’esprit deg enfants que des images sim2)les, progressives, à contQurs vivement accusés, et toujours àla portée dslcwr ij^i^ante intelligence (Ij.
(i) L'e«pril est la i-ésiiltanle île l'union de l'imc cl ilii ccrvcaii.
Quand notre oreille est frappée des vibrations sonores de l'air, que nos yeux sont frappés des vibrations lumineuses de l’éther, il n’est pas douteux que notre cerveau n’en soit ébranlé, et par analogie on est en droit de supposer qu’il en est de même par la mise en action des autres sens. L'expérience nous apprend que l’impression cérébrale survit à la cause qui l’a fait naître, comme la vibration d’une cloche subsiste après le coup du battant ; en effet si l’on entend longtemps les mêmes sons, ils restent dans les lobes auditifs ou se renouvellent, et souvent d’une manière très-importune. Si l’on fixe les yeux pendant quelques secondes sur un corps lumineux, le soleil couchant par exemple, son inaage ne s’efface pas de suite ; au contraire elle y reste pendant un temps beaucoup plus long que la durée de l’action du corps radiant.
Mais le cerveau ne jouit pas seulement de la propriété de recevoir actuellement des vibrations objectives, il possède en outre la faculté de les reproduire avec ou sans la’ participa-üon de l’âme. Les combinaisons innombrables qui se manifestent iunsi sous l’influence inaperçue du monde extérieur sont l’aliment de l’imagination, et, dans un cerveau rationnellement façonné, elles font naître les éclairs qui caractérisent le génie.
Ce travail cérébral constitue encore la mémoire.
Lorsque l’âme reste passive, la mémoire spontanée du cerveau occasionne des hallucinations, des rêves, le somnambulisme naturel, etc. ; des joies sans motifs connus, ou un certain malaise indéfinissable, dont la cause nous échappe, mais qui nous plonge dans un état de préoccupation ou de distraction invincible et nous rend inhabile à toute contention d’esprit, ou nous isole de tout ce qui nous entoure j le cerveau travaillant de motu jiroprio est de f^t soustrait àl’erapire de l’âme.
Lorsque celle-ci est en possession de toutes ses prérogatives, elle saisit instantanément les moindres modifications de l’état vibraiile du cerveau, en dirige les mouvements et reveille ainsi de proche en proche, par voie d’assimilisations
ou de rapports, d'anciennes impressions assoupies ou effacées ; mais ce n'est pas toujours avec facilité, ni avec succès. Par les efforts que nous faisons quelquefois pour rappeler nn nom, uu mot, un souvenir oublié, nous sentons l'impuissance de notre volonté, la plus importante faculté de notre âine, et nous comprenons intuilivement que celle-ci ne possède pas par elle-nième la mémoire, mais qu’elle en dirige le réveil dans le cerveau qui est son véritable siège.
A ce propos remarquons que l’attention est indispensable à la perfection d'une sensation intellective, parce qu’elle permet à l’âme d’analyser l’impression cérébrale, de la dépouiller de ses éléments hétérogènes, et d’en prolonger la durée. En dehors de ces conditions, la mémoire volontaire oe subsiste pas, car sans elles l’impression est fugitive et immédiatement remplacée par une autre ; tout ce que nous faisons machinalement ne laisse pas de trace.
L’âme peut même concentrer tellement son attention sur une région cérébrale en particulier, qu'elle se soustrait absolument aux affections des autres : un micrograpbe, absorbé dans la contemplation d'un infusoire, n'entend pas le bruit qui l’abasourdirait s’il était moins occupé. Quand un homme écoute avec une grande attention, sa mâchoire tombe, parce que le cerveau ne la soutient plus. Un spectacle inattendu qui nous frappe de stupeur arrête tous nos mouvements. Les travaux de cabinet qui exigent une puissante contention d’esprit, entravent les fonctions digestives, quand ils sont trop prolongés. La crainte qu'inspirent à certaines personnes les opérations chirurgicales peut sibien s'emparer de leur esprit, qu’elles tombent en défaillance à la vue des instruments de chirurgie qu’on prépare à leur intention.
Enfin, l’habitude émousse la sensibilité de l'âme, en ce sens que cette dernière n'accorde plus son attention à des impressions monotones trop multipliées : le meunier n’entend plus le bruit de son moulin, au milieu duquel son oreille compte les battements de sa montre; le tanneur ne sent • plus l’odeur du tan ou des peaux corrompues, bien que sans changer de milieu, il y apprécie parfaitement les arOmes les
j)lus ílclicats ; un strabique ii’a piis conscience des images r(’;-liniennes qui agitent sot) œil faible, car s’il les pelxevait, il verrait double; les habitants des villes, les voisins d’une l'urge, d’une fontaine, dorment paisiblement au milieu du bniit des voitures, des marteaux, des chutes d’eau.
(’hose étrange I je me souviens très-bien des moindres incidents de ma jeunesse cl ne me rappelle pas ce qui s'est passé il y a un an!... Qui n’a pas entendu faire cette ré-flexioa?...
L’explication de ce phénomène est simple ; le cerveau est comparable à une quantité donnée de cire molle sur laquelle on imprimerait successivement, à uae profondeur déterminée, une série de médailles, en commençant par la plus petite et finissant par la plus gi-ande ; chacune y marquerait son con-U)ur ; mais si l’oQ procédait au reboui's, la première médaille seule fournirait une empreinte vigoureuse et les autres, plus petites, n'y laisseraieot que peu ou point de tracesi Telle est la conditbn de l’fatimme. Dans sa jeunesse tout est nouveau pour lui, tout l'émeut, l’étonne, le frappe et laisse une image durable parce que l’attention qu’il y a donnée en a gravé prd-foiidément lesMétails dans sa tête ; mais à mesure qu'il vieillit« à mesure qu’il acquiert plus d'expérience, les impressions s'aifaiblissent, reçues qu'elles sont dans des empreintes anciennes plus larges et plus profondes; Vattentiou f prend peu de part et leur effet est conséquemment éphémère. ËUes s’effacent donc successivement, ea remontant le cours de la vie, et le vieillard finit par rentrer en enfance, à moins qu’il n'exerce sans relâche son intelligence à dès sujets nouveaux, capables de captiver son éspnt.
Cette déchéance des facultés intellectuelles, conséquence de la vieillesse, de la folie ou de quelque autre trduble cérébral accidentel, prouve à sufllsance l’immuabilité de l'âme, car son essence spirituelle ne nous permet pas de croire qu'eile puisse perdre des facultés innées ou acquises. Elle est nécessairement égale, identique chez tous les bommes, afin qne l’amélioration physique et morale des laces soit ieür œuvre. La nature les intéresse ainsi à fortifier leur corps et
à (lévclo[)pei' leur ¡iitelllgeiice, assurés qu’ils sont que leur l)rogéniture en sera plus parfalie. C’est donc le cerveau seul qui proiUe de l'éducalio», el, coninie tous les organes s’ac-ci-oissBiil par uu ti-avail régulier et salutaire, il est rationnel d’admettre que les lobes cérébraux les plus exercés prennent plus de volume que les autres, et qu’ils se manifesteut au dehors pai’ les protubérances dont l’étude fait l’objet de la pLréuologie.
Les iiei'fSj oo ne saurait trop le répéter, ne peuvent porter au cerveau que des vibrations produites par les fluides, liquides ou solides mis en contact avec eux-mêmes ou avec les organes de nos sens, qui, en fin de compte, ne s’impression-nent que par le toucher. Il s’ensuit que la pulpe cérébrale est dans'un état permanent d’agitatioa entretenue par les pulsations artérielles. Sur les individus qui ont subi l’opération du trépan, on voit distincteineut les soulèvements et abaissements alternatifs des hémisphères, qui peuvent nous donner une idée du prodigieux travail moléculaire qui s’y opère lorsque la masse encéphalique est retenue par l’enveloppe crânienne.
Toute représentation objective^ toute idée subjective, toute action de l'àme sur le cerveau et réciproquement de celui-ci sur celle-là, se manifeste donc par uo mouvement vibratile qui varie àTiofini suivant la nature des causes qui y donnent lieu. Cette mobilité essentielle de la matière cérébrale n’est pas plus incompréhensible que celle d’une membrane photogénique dont nous avons des preuves matérielles par les délicates images qui s’y révèlent.
Mais c’est surtout en constatant l’exquîse sensibilité de la rétine que l’on s’émerveille de la subtilité du cerveau, car les nerfs optiques étant les plus courts de tous, et l'œil étant de tous les organes le plus voisin du centre intelligent, c’est la mobilité de cet organe qui doit le plus approcher de celle du cerveau. Aussi qui ne connaît la puissance fascinatrice du regard ! Les yeux sont le miroir de l’àmc, dit avec raison le vulgaire, puisqu'ils montrent au dehors tous les sentiments qui remuent le cerveau. L’agitation moléculaire y est asseK
énergique pour les rendre phosphorescents dans la race fàliue, et il n’est pas douteux que la matière cérébrale vivante soit également lumineuse dans l’obscurité. La phosphorescence des lampyres ou vers luisants, drs scolopendres, etc., de môme que l’électricité des toi’pilles et des gymnotes ne proviennent sans doute que de l’agitation d’un centre nerveux approprié à cet usage.
Du moment que l'on admet la plasticité des idées, et comment la repousser quand on comprend les fonctions de nos sens, il est aisé, par voie d’analogie, de se rendre compte de la transmission de la pensée du m:ignétiseur au sujet.
Si, en face d’un piano ouvert, vous faites sonner une note quelconque, un sol par exemple, au moyen d’un violon rois préalablement au même diapason, l’air sera mis en vibration et sollicitera les cordes du piano à retentir synchroniquement, mais toutes resteront muettes, sauf les sols, c’est-à-dire les cordes qui, étant directement mises en mouvement, feraient vibrer l’air de la même manière que l’a fait la note d’appel.
« Le parallèle entre le son et la lumière est si parfait, dit Euler dans sa 2â* lettre à une princesse d’Allemagne, qu'il se soutient même dans les moindres circonstances. Quand j’alléguai le phénomène d’une corde tendue qui peut être agitée par le bruit de quelques sons, Votre Altesse se souviendra que le même son que la corde rendait étant touchée, est le plus eflicace à ébranler cette corde et que d’autres sons n’y produisent d’effet qu’autant qu’ils font avec la corde une belle consounance. Il en est exactement de même de la lumière et des couleurs, puisque les différentes couleurs répondent aux différents sons de la musique. Pour voir ce bel et merveilleux phénomène, on prépare une chambre obscure ; on y fait un petit trou dans un volet, devant lequel oo place à quelque distance un corps d’une certaine couleur, comme par exemple un morceau de drap rouge, en sorte que, lorsqu’il est bien éclairé, ses rayons entrent parle trou dans la chambreobscure. Ce seront donc des rayons rouges qui entrent dans la chambre, l’entrée de toute autre couleur étant défendue. Maintenant, lorsque l'on lient dans la chambre, vis-à-vis du trou, un mor-
ceau de drap de la m6me couleur, on le verra parfaitement bien éclairé et sa couleur rouge paraîtra fort brillante i mais si on tient à la même place un morceau de drap vert, il demeurera obscur et on ne verra presque rien de sa couleur. Or, si l’on met hors de la chambre, devant le trou, un morceau de drap, aussi vert et bien éclairé, le morceau vert dans la chambre en sera parfaitement éclairé el sa couleur verte paraîtra fort vive. Il en esl de même de toutes les autres couleurs. »
Ces expériences font voir que la matière éthérée agit exactement de la môme manière que l’air, pour transporter au loin le mode vibratoire qui lui a été imprimé.
Qu’on se représente maintenant le cerveau comme une collection d’instrumentsd'orchestre, ayant chacun son diapason, sa gamme propres, et le problème de la pénétration de la pensée, en quelque langue qu’elle se formule, se résout de lui-même. En effet, aussitdt qu'une corde idéelle vibre dans un cerveau, elle fait sonner sa congénère dans le cerveau voisin s'il ett passif, et lorsqu’un magnétiseur, en présence d’un sujet suDisamment sensible, suscite mentalement dans sa tête une série de vibrations formant une phrase musicale ou une pensée, celte phrase ou cette pensée s’imprime instantanément dans le cerveau du sujet. Celui-ci a souvent la conscience de son inertie : Usent qu’on agit pourluiet queles connaissances qu’il acquiert sont la révélation d’une intelligence étrangère.
Au surplus cette influence des hommes les uns sur les autres se remarquent ailleurs que dans les pratiquesdu magnétisme : « Dans toutes les réunions, quel que soit leur but, il arrive toujours un instant, si elles se prolongent, où une sorte d’équilibre indéfmissable s’établit entre toutes les pensées de ceux qui la composent, de telle sorte qu'une nuance uni-formedejoie ou de plaisir,de gaieté ou de tristesse s'étend sur toutes les physionomies et règne dans l’appartement comme une atmosphère commune. » (Docteur Alph. Teste.)
« J’ai différé, dit Van Helmont, de dévoiler un grand mystère : c'est qu’il y a dans l’homme une énergie telle que, par
Sii seule volonté et par son imagination, il peut agir hors de lui et imprimer une vertu, exercer une influence durable sur un objet très-éloigné. »
Des consiiléi-ations qui précèdent il est facile de déterminer les conditions les plus favorables & la manifestation des phé-noinëues magnétiques :
1” Le magnétiseur doit ûtre robuste, afin de communiquer un surcroît d’activité vitale au sujet (1) ; êlre capaiile d’uno grande netteté de pensée et d’une puissante volonté s'appliquant exclusivement au but qu’il se propose. Le contact corporel n’est pas nécessaire, celui des deux atmosphères propres à chaque individu suffît, irais il n’opère pas aussi vite.
2' Le sujet, au contraire, doit être maladif, faible, d’une innei'vation très-irritable ; il doit être instruit de ce qu’on attend de lui et s’y prêter, s’efforcer de ne penser à rien, pour que son cerveau passif soit accessible aux moindres impres sions.
3° U faut opérer dans le calme, autant que possible dans la solitude, et dans les lieux qui n’inspirent ni inquiétude, ni contrainte, et où rien ne soit de nature à cau.!er des distractions. La solitude est avanu^cuse en ce que le sujet n’est pas exposé à subir l'iDilueDce de volontés contraires & celle du magnétiseur.
La passiveté de l'âme met l’homme dans une singulière dépendance des autt%8. Si, aa milieu d’un profond sommeil, vous réveillez quelqu’un et que, d'uo air impérieux, vous lui imposiez silence par des signes mystérieux, 11 obéira machina' lement aux ordre que vous lui donnerez, vous suivra où vous voudrez, se recouchera dans tel lit que vous lui désignerez, s’y rendormira, et à son ré\’eil n’aura aucun souvenir de ce qui s'est passé.
Il y a quelques années, dans des séances publiques, on a
(1) Une éaergique volonté ¡icut augmenter l'activité vitale, puisqu'eUe permet de contracter violemment un membre et de secouer l'engourdissement qui précède le sommeil. C'csl, sans doute, par suite de celte fii-culté que deux individi» peuvent alternatiTcment être magnétiseurs cl nia?néliscs.
¡iroiluit arUficiclIcmeJlt cet 6tal de suborditiatlon absolue, SIJU3 la déiiutriinaiion A'Hcrtm-biologie. Après avoir frappé riniagiiiaüon de l'auditoire par le récit des merveilles de l'6-Icctriciiù, de J’électro-magiiéiisme et d'autres pliénomèaes exlraorilinairt-s, rexpériiiieiitateur invitait quelques amateurs di! l)oime volonté à se rendre auprès de lui sur le tliéàtre, les faisait asseoir dans de bons fauteuils, puis remettait à chacun un petit disque de zinc* et cuivre, et leur recommandait de fixer obstinément leur attention sur le centre de ce disque, de s’absorber, de s'oublier dans celte contemplation, d’anéantir toute initiative, toute volonté.Au bout d’un certaintemps, les sujets, quoique éveillés, devenaient tellement dociles aux ordres du maître, que celui-ci pouvait les forcer à courir sans qu’ils pussent s’arrêter, à remuer un membre sans qu'ils parvinssent à le remettre au repos, etc;îl leur persuadait, par un mot, dit avec autorité, qu’ils étaient tel professeur, tel ov8t«ur célèbre, et ils le d’oyaient; tes forçait à ce litre & parler au public, et ils s’exécutaient. Leur âme était il la merci et à la volonté d’autrni, qui fais^ mouvoir leur cerveau et lerar corps bon gré mai gré.
Un fait très-'citrienx, affirmé par tons les prtrtlcieDs, e’est l’action que les ol^ts Inwtes, pré&kblemetrt magnétisés, exerce sar les personnes qui ont été fréquemment soumises aux passes magnétiques. Ces personnes ressentent, au contact de l'atmosphère de oes corps, une impression assez forte poiic en être endormies; mais on se tromperait si l’on s'imaginait -que le somrr>eil est le produit immédiat ‘de l'iœpré-gnation de l’objet magnétisé. Quand uu tigre a été maté par un domptenr d’animaux, il tremble dès qn’il s’aperçoit de son appi-ocbe, dira-t-on que ce sont les swbtUseffluves provenant de son maitre qui tei-rifienl ainsi cet animai? nuUa-ment. La faible impression qu'il en ressent suffit pour i-éveiUer danssA tète, la mémoiredes cbàtiments.qui lui ont été infligés et il en redoute le retour. Clie* le son>nainbule mngnéiiquc il .se passo quelque chose d’analogue, c’est-à-dire que son système nerveux reconnaît, dans l’alinosplière du corps ma-gnéti'«'!, le mode vibratoire de son niagnéliM'ur, se monte au
même diapason et qu’aussitôt, par un effet de mémoire spontanée, le cerveau reproduit les mouvements qui, antérieurement, ont amené l’assoupissement par la volonté du magnétiseur.
Je connais un petit cliien, de race épagneule, qui retrouve, n’importe où elle tombe, une pierre lancée au loin par une main connue ou inconnue, gantée ou non. Parce que le chien, dans ses recherches, se sert de son organe le plus sensible, le nez, on en a conclu qu'il ne reconnaît les choses que par leur odeur; mais rien n’est moins prouvé. Toujours est-il que l’hooiroe, par son atmosphère personnelle, modifie d’une manière ou de l’aulrel’atmosphère de la pierre, puisque l’intéressant quadrupède dont je parle la distingue entre toutes les autres. Pourquoi cette modification ne s’opérerait-elle pas simplement dans l’état vibratoire de cette atmosphère?
Si nous ne connussions pas la propriété de l’aimant et de l’électricité, comprendrions-nous comment, au moyen d'un petit morceau de fer doux,ou d'une balle desureau suspendue à un brin de soie, on reconnaît facilement, sans erreur possible, un petit morceau d’acier aimanté ou électrisé, entre mille autres absolument semblables d'aspect et de composition, sauf que l'atmosphère de ceut-ci n'est ni magnétique, ni électrique.
En présence de tels faits, il n’est ni prudent, ni raisonnable de prétendre que le coniact, ou les passes, dites magnétiques, ne laissent pas de traces percepübles et eiïicaces sur un corps inerte.
Cetessai,tout écourté qu’il est, suffira.je l’espère, pour convaincre mes lecteurs de la possibilité de soumettre le magnétisme animal au raisonnement rationnel, en assimilant ses opérations à des phénomènes physiques ou physiologiques déjà connus, et pour les engager à renoncer aux chimères d’un mysticisme puéril qui n’est que la négation de toute science.
Encore quelques observations et je finis :
1“ Le sommeil, sponuné ou provoqué, a sa principale
cause dans la lassitude du système nerveux et l'anéantissement de la volonté.
2° Les poisons, les narcotiques, les spiritueux, les stupéfiants volatils (chloroforme, étlier sulfurique, amylène, etc.), l’action magnétique, commencent par surexciter le système nerveux,finissent parépuiser son activité et provoquent enfin le sommeil qui présente des phénomènes d'autant plus remarquables, que la cause qui l’a fait naître a opéré plus rapidement.
3° La volonté du magnétiseur et l’hypnotisme concentrent l’activité cérébrale dans les nerfs sensoriels ou dans certains d’entre eux ; les autres sont, par cela même, condamnés au repos, ce qui entraîne la paralysie des membres où ils se distribuent ( anesthésie, catalepsie.)
à° L'accroissement du mouvement moléculaire, comme cause du sommeil magnétique, explique ce qu'éprouvent les personnes magnétisées : fourmillements analogues à ceux produits par le courant galvanique ou les appareils d'induction;— sensation d’air comprimé au passage des mains de l’opérateur; — surexcitation des sécrétions; — chaleur à la peau;—atmosphère lumineuse, etc. (ÜocteurTeste,—Manuel pratique, p. 52 et suiv.)
Wablomokt,
Receveur de l'enregUtremeot et des donainee.
Le SO Juillet «860.
ERRATUM ESSENTIEL.
L’auteui- des lettres au D' Charpignon n’ayant pas revu lul-tnôine les éprouves typographiques, trois fautes se sont gRssées dans l’impression. Nous avons hâte de les rectifier.
N" —2&j(ûUet I860:
Page ligne» »n eayerem. Usez ; m» eareei'«m.
Page 3~i, ligne, au lieu de o^ute« il faut : aqvæ-, etc.
Même page, 2t* ligne, au lieu de unüalem, U fauti ; u»t-
tatîm, etc.
Roti. Ncras coatlnueWFDs nltérieuremeot la publication déS autres lettres dti D* Clever de Maldigny.
AVIS.
L’abondance des matières ne nous a pas permis de donner une gravure dans ce numéro.
Baron dd POTET, propriélairc-giranl.
POLÉMIQUE.
Au DOCTEUR CHARPIGNON d’Orléans.
Versailles, 28 juillet 1860.
TRoiaiiHE Lerrne (t).
• Si je pimtni J toui conferlir tn magné-liimc, ceiera un lilro jionf eaajer plui Hrd •olr« nonjer.ioii bomiia|iihique. Celle pri-l€alioQ vooA ^toiinar« èans douls ? E|j ; monsieur, mainCeniol le grand Broosuia loi. initne UI loin de medir« de l'homiopillii«. Vom n'eurei pu l4at da cheuiiu b rein qnUl en « fait. •
(Ltiir, ia D- Fiupp.M i u. Bovilwb, 28
• Apr«» dui inoit lie Iraiiemeat bonto-peih;(|ue. H. Broua,ois àliil Uiji iniagi;
• pris quatre naii, bi»n, et ai bien, [■’« crn( ponroir ioisrrtimpre loule m4liceiioi. C'éi«ii «n sepl»uibre 18Î7 ; Weui njoia pJoj i,rd, il 4uil relombë pont ne plniM relever.
• Ueuieor», consoiai-roai, Bionaeab b'mi P*’ eo ixtnsfuj«, ca n'eat pu mm qui l'ei il eal (omb¿ rleiu tos rangs, ■
CFnifunTiHf. 4mi>»i Liioii
5/uVrMlt39.|
Mes deux premières lettres ont rapporté des faits, non des faits bruts, mais de ceux que l’on appelle scientifiques, puis-qn’ils résultent de l’application d’une méthode sévère d’exploration, et qu’ils s’appuient sur les principes d’une doctrine.
Cette méthode ni cette doctrine, assurément, n’affèrent au dogme actuel de l’école : est-ce vous qui vous en plaindrez ?
Nous seuls, répètent nos adversaires, nous savon» observer ; nous seuls, en conséquence, nous savons solidement quelque chose. Aussi, nous vous le déclarons et nous le proclamons aux gens assez simples pour se laisser ÿuérir... par vous, nous
(1) Voirie n«85, 10 juillet 1860, p. 559 et suiv., et le n«86 45 iuil-et 1860, p. 371 et suiv.
TomiXIX. —N» 88, — 2* ssBiB. — 85 A0UH86O. 18
sommes certains que l’homéopaliiie (i) ii’csi rju'uiie clii-mère.
Par elle on obtient incessamment de fort belles cures dans les maladies qui résistent, qui s’einpircntuiêJDo aux moyens de la médecine ofiîcielle, nous le coiUcsterioiis vainement ; mais ce n’est pas votre codex qui fait le miracle, car vos agi.-nts ne constituent tout au plusqu'unc apparence. — Vous croj'ez ?—Eh ! sans doute. Alors la pratiquebalniemaunieniic succède à des polyphai-matjues ayant abusé des médicaments et de leurs doses, dont ils troublaient, ils exténuaient les forces de la nature, près de succomber. Sur ce champ de désordre arrivent les homéopathes, ils n'administreot que de l’eau claire ou de petites particules de sucre de lait, et le seul bénéfice naturel, délivré de l’homicide pharmacie, sauve le malade. — A la bonne heure ! En ce qui vous concerne au moins, l’aveu ne doit pas être perdu, répondent les gens de bonhomie et d’assez desimplesse pour vouloir... la guérison ; désormais nous salueronsdeloin vos docteurs... massifs, mais nous nous priverons de leurs ordonoaoces.
Quelques dénégateurs de la thérapie infinitésimale disent sérieusement ; Je ne croyais pas à ce système ; avant de l’exclure, toutefois, j’ai voulu l’étudier, l’expérimenter : je n’ai pas réussi, donc il est inadmissible.
Je n’achèverai pas la liste des arguties que soulève la nouvelle médecine contre ses bienfaits ; en pareil cas, semper est eadem farina, c'est toujours le même bourdon, et les annales du mesmérisme nous fournissent de curieux exemples de cette polémique.
En désirez-vous un de fraîche date, et parfaitement applicable à l’objet de notre entretien ?
0 Une somnambule Ut, plus ou moins couramment, ayant un épms bandeau sur les yeux : voici un fait brut. Je constate que la somnambule lit, non pas au travers du bandeau, mais
(1| Il ne s'agit pour l'instant que de l'iioméupathie; ma leUrc qua-trièiue el dernière abordera des considérations sur le spiritualisme.
au moyen clecertaintis fissures : voici un fiàtf'Cifiililique. » Louis Fi.eüry. (Journal du Progris dea sciences midicalfs.)
Gardez-vous d'un tel progrès ! crieriez-vous à ses Iccteurs. Quelle science édiliante ! Elle constate... ce qui n’est pas : il appert, pour les magnétistes, que le vrai somnambulisme, au dt'.gré de pure voyance, jouit d’une hypéresthésie tellement prodigieuse, que ses résultats.... positifs dépassent de milliards et dc milliards de coudées les plus vaillantes roueries et les plus subreptices raffinements de l’adresse liumainc. Quant au somnambulisme interlope, le nommer, c’est eu faire justice. Et pourtant, comme la fausse monnaie, il témoigne à sa manière pour la valeur de la vérité.
Voilà, n’est-ce pas, le cri qui s’échappe spontanément dc votre poitrine ; tant votre conviction est bien assise et d’uno expérimentation inébranlable ? Qu’importe ! l’école se soucie bien de vos sollicitudes sur ce point. Elle vous proscrit avec la plèbe des niais et du tréteau.
C’est l’incompétence du « premier feuilletoniste venu a qui fonde « le succès du magnétisme, de l’homéopathie, des docteurs noirs, de tous les charlatans passés, présents et futurs. » Louis Fleurv (1). [Jonmalcité.)
Merci ! répondrons-nous ensemble, cette fois.
(1) L'erreur est toujours violente. Les injures, cependant, ne prouvent que de l'impuis^ince, et leur indignité retombe en définitive sur leur malheureux auteur. Quand cessera-t-on d’injùrier la dissidence, au lieu de lui démontrer, si Téritablement elle se trompe, en quoi son jugement fait fausse route? A son tour, le D' Louis Tleubv, médecin de l'Eoi-pereur. Agrégé honoraire de la Faculté de Paris, rédacteur en chef dii journal le Progrèt dei leiencet médicales, médecin en chef de l'établissement hydrothérapique de BeilcTue-sous-Meuilùn, est frappé lui-mème dans une âpre critique (*) de Bon Traité pratique d'hydrothérapie, pai’ les insultes qu'il adresse gratuitement aux linmmes d'étude et de probilo, dont tes impnrdunnalilcs ignorances consistent à ne pas se soumettre à l'autocratie de son opinion.
(*) Quatre ans a Gin»:Ki;sBEitr., 3fanuel hygiénique, elc., suivi d’une réfutation du Traité sur l’hydrothérapie, du D' Fleurt, par M. Ril. Paris, chez Di'ntu, Palais-Roval.
_Eh bien! docteur Charpignon, vous le pliysiologiste,
vous le consciencieux magiiéto-tliviapeute, vous aussi le flagellé par les scollastesunivci'sitaires.n’iinilez pasleur ilotisme : votre vue a des yeux qu’ils renient, votre pied s’est posé sur des sentiers qui leur demeurent étrangers, vous n’avez à parcourir que la moitié du chemin qui les distance de la culture intelligente d’une riche minière; pénétrcz-y résolument et de confiance, bientôt vous en goûterez les trésors.
Dans tous les temps, et malgré la différence des écoles et des procédés, àl’escient ou non de ses praticiens, la médecine, dans les cas de maladie, se formule et s’équilibre aux termes d’une espèce de syllogisme que l’on peut traduire ainsi :
Soutenir, rétablir la prépondérance j de la force vitale, principe conserva- I teur du jeu régulier des organes ;
\ poureffectneretcon-Oubien: Í soliderlaguérison(i).
Atténuer, éliminer l’excès de la l crâse organique, sur laquelle il faut l que règne le principe conservateur, j
Eh bien 1 je le crois, le magnétisme et l’homéopathie tiennent par excellence (a majeure de cette proposition, en inème temps qu’ils gouvernent lu mineure sous leur entière dépendance.
Pourquoi ne réussissent-ils pas également entre les mains de chacun ?
Ce n’est pas à vous que je rémémorerai ces vers du prince des poetes latins :
principio eoslum, oe terrât, eampo$gve iiquentti, Lucentemque globumlunm, Tilaniaque asira,
Spirilw inia» alil ; tolamque infaia per aríuí Ment agitai molem, el magno le corpore miicet.
Indè ftominum pecudumque genui, vitaque «oioniiJm,
El qu(s marmórea ferl monslra u6 cequore pontui.
(1) Entrevue ainsi, la médfccine aurait plus d’uoilé qu’on ne le soui'-çonne.
Jgneus est ollis vigor et ealnlU origo Seminibus, quaniim non no.cia rorpora tardant, Terrcniquehcbetanl arlut moribundiigue membra.
Æneis, lil). VI, v. 742.
Permettez que j’essaye d en préciser le sens littéral :
V En principe, un soufile {nn nijent très-snbtiC) alimente intérieurement le ciel, la terre, les mers, le globe brillant de la lune et les astres, innombrables aoleils ; cet esprit, infus AUX MOINDRKS PARTIES DE L'UNIVERS, se môle à toute sa masse pour la mouvoir. C'est de lui que naissent lex hommes et tes différents genres danimmix, les qnadrapèdes, les oiseaux, les poisfjons. Us puisent la force ignée, la source éthéréerme séminale, aulnrit que de nuisibles dispositions ne l'arrêtent pas; car nos membres terrestres et leurs organes MOBiBONDS {en défaillance e\lrême) hébètent cette force ( altèrent, paralysent la somme intégrale de sa puissance). » Est-ce clair?
Les détracteurs qui n’obtiennent tout de suile ce que lacon-victioD persévérante finit par réaliser, n’incriminent-ils, sans y prétendre, leur noxi(icorporamoribundaquemembra,\mr corps nuisible et leurs membres moribonds ? N’est-ce pas là, cher collègue, le nœud gordien de \'llippocrates ait et Ga-lenm negat (l'aiïirmation et la.négation) ?
Je commence à me le persuader considérablement 1 Que la circonspection préside un peu plus à l’ostracisme de nos manières de voir. La physiologie, est-ce que nous la connaissons ? Comment pouvons-nous avancer qu’elle repousse les moyens de tel système ou de telle doctrine? « Opinionum commenta delet dies; natura judida confirmât, v Cic. Le temps efface les débats deaosopinions et maintientle tribunal de la nature. Tous, tant que nous sommes sous le bonnet doctoral, au lieu de nous targuer de nos fumées de savants, efforçons-nous de sauver le plus de victimes que nous pourrons. Que nos clients oublient l’épigramme de Pétrarque : « Les médecins n’ignorent rien, excepté l’art de guérir. « Si l'une de nos théories était« La Science... La grande Science !«
comme s’enamourent «i l’exclamcr de faciles enthousiastes de banqoet, est-ce que les controverses, les oppositions resteraient sur pied ? De lail, elles loaibcraient à néanl. Osons donc l'avouer, nous nous agitons, nous cherchons beaucoup, et nous savons bien peu.
Quel accueil ferez-vous à la stricte sincérité d’un vétéran parmi vos confrères, fiui n’a d'exclusivisme ni de prébende nulle part? Si le défricheur vigilant qui ne saisit pas l’ombre pour la proie, si l’ami de la vérité, quel qu en soit 1 autel, trouve en vous, comme je le pense, un libre accès pour tout fidèle interprète, je ne désespère pas que vous partagiez quelque jour cette péremption décisive, fruit irrécusable d’une mûre expérience.
Oui, la médecine infinitésimale possède un dynamisme réel, qui, malheureusement, se heurte àquantité d’obstacles dans les contre-indications des habitudes et des goûts des diverses classes de la société. Les colères, les soucis, la boui-rasque des passions, les odeurs, les acides, les saveurs trop pénétrantes, en un mol tout ce qui trouble et ravine le cours pondéré du fluide nerveux, sont autant d’avalanches sous lesquelles s’émousse et fréquemment s’abime le souffle de cette expansion thérapeutique. C’est parmi les populations laborieuses, les familles modestes, cordiales, et de mœurs paisibles, qu'elle se dessine le mieux.
Elle manifeste des eiîets si rapides, si sauveurs, chez les enfants et, dit-on, chez les animaux, que, nonobstant ia gravité, le péril, l'extrémité des symptômes , je ne connais aujourd'hui de médication capable de l’équivaloir, surtout lorsqu’elle est alliée à l’action d’un magnétisme salutaire, pour sortir des embarras que l’on aurait volontiers préjugés les plus inextricables.
Certes, la puissance de la pensée, du côté du patient et de l'homme de l’art qui le traite (i), est d’une haute valeur
(1) Noire collègue du Planty répète avec raison : «Le malade, pour «a
santé, prend souvent autant du médei^ln qne de In médecltic.»
clans les résullals ; c’est püiiri|uoi les douleurs elles négateurs, (le pari et d’autre, sont en grande partie les artisans de leurs non-succès. Mais n’en est-il pas approchant de même en lout, el, je ne cesse d’en réitérer la question, est-ce au magnétiste à s’en étonner ?
Eh 1 que l'on me comprenne bien : je n’infirme du tout l'intrinsèque virtualité du remède, je cherche à démontrer, une fols de plus, l’étroite corréialivilé du pneiima vital de l’être à guérir et de son guérisseur, sur l’assistance ou sur la dépression de l’essor agentiel-curalif.
Les vilalistes crient sur les toits que la matière n’a que de l’inertie (vérité qui n’est que relative), et ces mômes vitalis-tes reprochent à l’homéopathie de dématérialiser leurs dynamisations! Soyez donc conséquents. Ne méprisez pas, répudiez encore moins la présence, l'activité d’un miasme réparateur ; mobile invisible pour vos regards, insensible pour vos instruments, mais qui, par des faits admirables, dans des conditions voulues, dévoile son existence aussi bien qu’un autre paria, son frère, le iluide occulte du magnétisme.
Je ne pose pas ici la mathématique sine quâ non de Xho-méopathisme absolu: je l’estime généralement fondée; la base de sa doctrine, pour moi, s’est montrée évidente dans bien des cas. Dans d’autres, soit mon impéritie, soit dea prédominances morbides mal saisissables, soit la fâcheuse concomitance des miiieux contraires {c’est-à-dire les influences ambiantes plus ou moins dépressives ), il ne m’a pas été permis d’apprécier ouvertement. Mais je crois que, médicalement (j’entends ainsi l’assurance d'un effet curatif), môme dans ces occurrences, j’û fait du bleo.
Ma coutume n’est pas de prédire à mes malades ce qu'ils éprouveront. Je leur demande uniquement de le noter et de m’en informer. Je leur donne, d'ordinaire, mes globules, sans indication aucune sur le nom même de la chose que j’administre. C’est poui'fpioi, lorsque, dansle Iraitement de la maladie, apparaissent des épiphénomènes que souvent je
ne prévoyais pùb ot jui jnstifiimt ceux le Vexpérimce pure, j'ai le droit de proclamer vraie l.i pailtnijriiésic spiriolp du remède.
Comine lo docteur Korsako\v, de Saint-l’6tersi)0urg, j'ai fait préparer moi-môme, par le ))harmacien, des dynamisations fort élevées; j'en ai reçu de lui de plus élevées encore, qui, toutes, ont très-évidemment agi, malgré le summum fabuleux dc l’attéuuation de la substance mòre.
On objecte que, si ce n’est pas l’imagination du malade qui le guérit de la sorte, c’est tout simplement la vie. Mais
comment la vie ne le guérissait-elle pas auparavant.....
tant s’en faut ? Et puis qu’est-ce que la vie ? Nous en reparlerons. Je me contente de remarquer en passant que l’homéopathie a cela de particulier encore, qu’elle n’emploie que des forces tirées, autant que possible, des végétaux frais et des animaux vivants.
Que rénonciation de Pahnemann semble ridicule, pitoyable, aux sectateurs d'un système opposé ; que les explications des disciples dépassent la barrière physique et géométrique déclarée infranchissable par les avocats cliiniistes, électro-chimistes de la vitalité, qu'est-ce qu’il en incombe au ibnd du procès? L’essentiel, c’est la guérison. D’ailleurs, quel Popilius physiologiste serait assez oi'gueilisux pour tracer son cercle à la sphère médicatrice ? Le concept de l'in-visible en dynamisme thérapeutique, vous le savez, n’appartient pas à. l’avénement de l’homéopathie. C’était la Pierre cilene {çpput lapis KÂ-h) de la philosophie d’Hermès, c’était l'Élànentaire [primum ens ) de Paracelse (1) : les spargi-
(i) On Ut, dans le quatrième livre de seiArchidoxit, cette comparai-raiwn pittoresque sur la force quintcssenlielte des médicaments :
• De même une petite quantité de safran teint en jaune une grande « quantité d'eau, laquelle n'est pas pour cela tout safran, quoiqu'elle « en ait la couleur, le goût et l’odeur, et même un peu les vertus spéci-» ûques. De même il faut concevoir l’essence tle tuus les corps, entendre s qu'elle est répandue dans toute la substance du bi>is, dans les berbes,
• dans les pierres, dans les sels, dans les minéraux el métaux, et dana
ristes l’opóraicnt par Ir feu, les liomi^opallies l’opèrent par réleclriciié.
Quelle péroraison ajouter à cela, clier Monsieur ? La résls-
« tous les autres cnrpB créés ; mais qu'elle est Uani ces corps coinme un B homme qui habite une inaiBon, et que la maison est différente de celui ( qui rhahile, car c'eM r,cliii-ci qui agit en elle. De mùme la quintes-' siflce agit dans les corps qui la renferment, et dont clic est comme « l'âmn, le reste n’étant qu'un simple corps corruptible et impur, com-a posé dus éléments ^ossiers et n'ayant en propre aucune vertu. »
L'érudit commentateur des Mythes de l'Anliquili nous dit, avec tout le poids de sa compétence ;
• On demande si la Philosophie Hermétique est une science, un art, un pur être de raison. Le préjugé tient pour ce dernier, mai» le préjugé ne fait pas preuve. On peut, sans honte, risquer de se tromper avec Unt de savants qui, dans tous les temps, ont combattu ce préjugé. N'aurait-on pas plus à rougir de combattre avec mépris la Philowphie Hermétique sans U connaître que d’en admettre la pottibiliii..., si bien Fo^DÉe iur L* BAisoN, et même l’easiiicnce..., sur les prei'ves rapportées par un si grand nombre d'auteurs dont la bonne foi n'est pas suspecte?» (X>o«Ah-ToiNE-JosKPR Pernett, religieux bénédiciin de la Congrégation de Saint-Maur, Les Fahles ÉCTPriENNES et csecoues dâvou.£es *t r^duitri m m#fw principe, etc. Paris, 1786.)
Hippocrate possédait-jl l’initiation complète? Il parle bien d’une force première qu’il nomme aussi le Cvbe ; mais n’ignorait-ii pas le sens profond du prodige magnétique des Mystères? C’est jirobable, puisqu'il écrit dans son traité iea Malaiiet ; « Il n’existe pas originairement un prio-« cipe de guérison que l'on puisse démontrer, de manière à pouvoir em-« brasser l'art de la médecine en général, ni secondairement, etc. »
lin de nos plus savanU professeurs, qui fut un de mes maîtres, propageait également cette négation absolue. Il repoussait la réalité du pré-undu magnétisme animal, et cependant, vilaliite de conviction, il déplorait les vues étroites de nos grandes écoles, ne représenUntque «des
individualités inconstanUs et souvent très-opposées. I» Il ne disconvenait
pas « des singularités frappantes» dontla hitarrerie « atteste que l’homme peut se retourner comme un gant, et rappeler toule la vie à l'intérieur,..,» et que, «réciproquement, » elle est susceptible rte passer au dehors. «Qui pourra concevoir ces phénomènes, disait-il, sans le concours et le mouvement accéléré d’un fluide éla.tique mêlé au sang? Ce concovirs, une fois admis, vous en concevei mille autres; cet impefum faciens d'Hippocrate, dont il esl impossible, dans plusieurs cas, de nier l'existence. » Le professeur portait ses invesügations « vers cet ensemble
lance magistrale est coriace, et mou ôpitre, écrite en courant, va s'oUVir fort décousue aux serres de votre habile dialec-
de phénomènes qui nous enseignent que /oui est nnimc, que la morl n'etlqu'un étal relalif. « Avec une riclieirudition, il s'étayait de preuves nombreuses; il citait cc distique du o grand Boerrliaavc : n
ignh ItUl, ns/Krsm arf.plt(Uay om^eiik ;
Ctnttit porit, reMVAt, dhi4il, urit, nUt.
Partout uo feQ MCr«t einbresM la nalnrt :
De lui lOQt vit, m«urt» prend npavt?|l« siructgr«.
Ce savant reconnaissait « le fait de notre organiialion gaseute;» il tenait à démontrer combien peut s’étendre la puissance de la vie intérieure, i»ur nous soustraire à celle des choses tangibles ; il avançait que « le ttni ini«m« n'est que le principe de vie..., agent qui ne peulitrc gite mobile, puisqu'il doit se trouver partout, et simultanément exercer, dans certaines parties, des actes plus sensibles, conformément aux besoins de l’individu. »
La conclusion forcée aboutit fatalement aux « fluidei ilailiqacs, qui constituent presque en totalité tous les corps que nous connaissons, r«u-nii «Blre eux par une loi d'affinili vitale » F.-E. Fodéré, professeur de médecine légale à la Faculté de Strasbourg. (Biiai iMorique el pratique de PitEVHiiTOLOGiE HDMiiKE. Strasbourg, 1829.)
Sur celte voie pourtant, que vous auriez supposée ouverte à toutes ses conséquences physiologiques, noti'e champion, d'un volte-ùce incompréhensible, referme incontinent le seuil de aa dialectique intelligente, pour livrer bataille... à la béie noire, le mesmérisme. Infirmité de nos infirmités 1 Et cela se passe perpétuellement ainsi chez la plupart. Et c'esl à ce point que le jour devient ombre, plutôt que de franchir l'obstacle. On croit hautement, en toute autre chose, it votre honneur ; on lui confierait. au besoin, les inlérèü les plus chers; et cet honneur, appuyé d'une tête saine et d'une sévère étude, n'est plus une caution, dès qu'il garantit dei faiu que le dissidentisnie repousse. Et les magnétistes, moins excusables encore, partent cette outrance à l'extrémité la plus insultante conire les allégations de leurs collègues. Autant d'expérimentateurs, au-tant à'etiayeuri et de producteurs de toutes sortes, autant, presque, d’ostracistes vis-à-vis des divergences- Chacun n’accepte que son aune. Celui-ci Tousnieraitvotre maindroite; ceux-iàprèchent magistralement que l’arcane souverain guérit telle maladie et non sa voisine ou leur descendance. Qu'en savent-ils et qu’en savons-nous? Ils n'ont pas réusai, nous ne réussissons pas. (Ju'est-ce que cela prouve? Des non succès, voilà tout.
Tour moi, je l'avoue de ma raison la plus rédéchie, je crois... li la
lique. Je vous ai dit, j’ai tentó do vmis prouver que, sauf un défaut dc maille hors de )a portée de mes sens, je tiens ma cuirasse pour solide e( mes arguments pour durables, attendu qu’ils émergent de l’observation et de l’expérience, de ]a lo-
puiisanre du magniitisine par dessus quoi que m coii desmoyens de notre pharmacopée. Simple ouvrier dVeuvres de guérison, jo suis fort tristn quand il m'arrive li'écboucr; mais je n'attribue pas le mécompte à Jn pui«a«ie,-je parviens presque toujours à découvrir an contraire qu’il incombe au* ínííruoiíníí (l'ouvrier, les malades, lescirconslances et paMois tous ensemble).
Ma lettre prochaine mettra mieux en relief le mobile de ma pensée.
ici je résume seulement les prescriptions desquelles, je le constate en général, on ne s'écarte que trop souvent, et, par malheur, avec préjudice immanquable : calme profond, énergie meturée (énergie n'est pas violence ou volonté hâtive, c’esl l'alicniiort comíanle et la luf/isanle poi$esiion de la Torce nécessaire), recueillemeni et foi, puis pertévé-rance et toin» préiervaHfs des costbe-isdicatioss; s’affranchir, autant qu'on le peut... du Profanum vulgus, se souvenir de même du... Favele litigáis. Bref, écarter les mauvaises semences el multiplier les bonnes. Point de curieux, point d'étrangers, point d'indiscrets, point Je relations dépressives d’aucune espèce. Une pareille exigence n’est guère facile à remplir, j’en conviens; c’est pour cela que, dans nos difficultés mondaines, l'emploi des médicaments appropriés est d'un très-précieux secours.
Alors, la médecine infinitésimale harmonise parfaitement son atmo-sphéroïde impondérable k celle de l’action magnétique. Et, puisque lesdi-lutions élevées (l'expérience l'indique) ue tendent qu'à sublimer, éthériser le gaz générateur de la substance médicative, est-il ratlonnei, bien que l’étroitesse de notre entendement ne parvienne à suivre le dynamisme d! nette exquise opération, de se priver des ressources qu’elle procure ?
u 11 n'y a quasi pas eu de grand personnage qui n’ait eu la démangeaison d'inventer de nouveaux principes, pour donner une nouvelle doctrine que l’on ne peut établir autrement.
«Ce qu'Arlstote a nommé matière, forme et privation. Moïse l’a nommé lumière, eaux et ténèbre de l’ablme; Trisméglste la nommé Dieu, nature humide et ombre horrible; Platon, son Hylé, son esprit universel ot l’Ame du monde ; Hippocrate, caho?, chaleur primitive et humidité radicale.
« Epicurc, prenantrorlginc des Eléments dc plus loin, a considéré ces tûnèbres comme de; aiômes, etc.
" Paracelse, les prenant plus prochains et du plus près, lea a nommés
gique et de l'analogie. A coups de rhéteur, vous aurez beau les pourfendre, les émietter, leur poussière môme criera contre votre talent, si vous n’édiliez son acropole de manière à la servir, à la défendre au besoin, par la véracilf fertile tins faits de l’iioméopatbie. Leur arsenal déborde partout, ils
sel, soufre et mercure; soufre... pour/brmei «(acii/pn'ncijjp, mercure... pour matériel el pattif, et sel... comiric princtp^ privatif, qu'ils ont Dommé ombre, ténèbre, nuit, orque, etc.
u La nature, ils l'ont faite double, et ont nommée ; l'une, nature nalu-rante, cause causante, principe principiant, etc.; l’autre, nature seconde, etc.
s C'est la nature... qui apprend à la chimie, comme son économe, à préparer diversemeot, etc..., c’est elle qui lui apprend cuuime les principes plus éloignés passent en d’autres plus prochains, par gradations, etc...» Niiolat oü LocQUEs (*}, médecin spargyrique du roi. (Lks Rudiments de la Puu.osofhik katuhellg, (ouc/ian( U tynime du eorpt nixle, Paris, 1665.)
La séparation du principe actif des médiuamcnU, sua extraction de la gangue naturelle, existent immémorialement en médecinc. (.es prépara* tions de la pharmacie homéopathique ne sont-elles pas un progrès vers les idées fondamentales de la religion?
Un auteur contemporain se prononce puur I afTirmative.
• L'homéopathie est la médecine des miracles, la médecine des temples égyptiens, la médecine des mages de l'Orient, comme l’arche de Moïse était une machine galvanique, le temple de Delphes une machine électrique, la statue de Memnon une machine physiomathématique, etc. Car, toutes Içs sciences que nous connaissons, jusqu'à l'étude du ciel et la haute métaphysique, ont été cultivées par les peuples qui nous ont précédés, et plusieurs d'entre elles ont été poussées si loin, qu'à peine nous sommet) à la hauteur de l’antiquité.
0 Entre les anciens et nous, il y a cette différence que nous épanchons parmi les peuples et rendons vulgaires les connaissances que nous possédons et les découvertes que nous faisons, taudis que, dans l'antiquité, la science s'enfouissait dans les temples comme un trésor caché, dont on pouvait, sans sacrilège, l'extraire pour la répandre au dehors. » An-ToiüB Le Roui. {Pneumaloloÿie, Nouveau tytiime pliilotophique, etc. Paris, 1844.)
Bien entendu que nous laissons â cet auteur la responsabilité de cc qu'il écrit.
(*} n ATiil publj^j r^nn^e pr^c^deoic : /n Vertm otc. lûüd*
deviennent nombreux comme les pavés des rues ; les myopes qui les nient de bonne foi, ne courent-ils grand risque de s’appeler des aveugles ?
Voici derechef, selon les errements de mon positivisme, et pour terminer par des clauses eiïectives, voici :
1” De nouveaux détails de ma propre source, et diamétralement Incompatibles avec... C illusion ;
Quelques citations afférentes à la donnée de cette lettre ;
3“ l’aperçu statistlcpie actuel de la propagande liabnemau-nieune.
Peut-être leur fortune secondera-t-elle utilement l’incomplet, la faiblesse inévitables d'une esquisse trop expéditive.
i.
A Versailles, je viens de guérir, le mois dernier, dans l’espace de moins de quinze jours, une petite fille de trois ans, atteinte de conjonclivo~kératile sub-aiguë, avec obscurcissement de la cornée, pbotopbobie, voilement presque complet de la vue. L'enfant ne distinguait rien de ce qu’on lui présentait. Elle était allée à la clinique de l’hospice et, depuis plus de deux mois, le traitement était infructueux.
En trois semaines, exclusivement par dix globules de Spigurus Martini (SO* et 200* dynamisations), j’ai guéri comme par enchantement un vieux pityriasis très-prurigineux.
J’ai guéri de même, environ dans ces délais, par 1 Arnica (30*) une arthrite traumaiique chronique, déclarée incurable par un médecin...
Par un Rébi$, iüi peut-être approche de celui de Paracelse, Anlimonium cum Mercurio (30' et 200* dynamisations), je touche à la guérison d’une arthrite aiguî--généralisée. Voici la récapitulation des principaux symptômes à mon arrivée près du patient (1) ; « L'épaule gauche [avec paralysie com-
(1) llippolylc c.uxcn'. 4o ans, icrapcrament lymphatique. C'est un loueur d« voilures, ilenieurant à Versailles, rue des Boos-Eufants, 15 bit.
plHe du mouvement ), les dvi/jls des deux mains, ¡e genou droit [avec Ivjdarihrose] el tout le pied gauche sont violemment entrepris. Goiiflciiiciit considérable et très-douloureux de quelques-unes des parties malades. Irritation gastro-inies-tlnale ; constipation opiniâtre; anorexie; insomnie depuis un mois; fièvre ; pouls irrégulier. Gi-and trouble moral. A l’approche des ténèbres, Gonot, dans une innervation cérébrale exaltée, pleure et jette des cris. Il est saisi d’épouvante, il supplie en grâce qu'on ne le quitte pas. Un régiment, répète-t-il, ne suffirait pas pour le garder. Il voit autour de lui des fantômes, des personnages effrayants, des animaux monstrueux. » — On était venu dans la soirée me prier avec instance d’aller visiter ce malheureux, qui, privé de repos jour et nuit, déclinait de mal en pire, et désespérait sa femme et leurs parents. Le médecin avouait ne plus savoir quoi faire. J’avms demandé sa présence : de nombreuses occupations ne permirent pas de le rencontrer. — A neuf heures moins un quart du soir, j’administre Aconitum (S0-), trois globules Immédiatement; un globule une heure après ; un autre globule à l’heure suivante. Le lendemain, la nuit avait été plus calme : Gonot avait eu cinq quarts d’heure de sommeil. Tout marcha subitement de mieux en miextx. Au bout de vingt-six jours, le convalescent vient à pied chez mol. Dix-huit jours ensuite, en dépit des temps détestables de notre saison froide et pluvieuse, il recommençait à conduire l’une de ses voitures.
Mais il m'aura fallu plus de dix-sept mois pour guérir radicalement une femme de Saint-Germain-en-Layc, atteint*', depuis douze années, d’une affection reb||lle. {Eczéma du cuir chevelu; pityriasis; ozène; mélrile chronique avec leucorrhée eorrosive ; gastralgie, anorexie, fmacintion
Eugène Cognary, cité dans ma première lettre, est cocher dans ccKe maison.
Au printemps de l’année dernlÎTO, une arthrite moins étendue a retenu Gonot 9ur son lit pendant npl moi/,
génirate, aslkénie profonde-, suite (Cinfection syplt. invétérée.)
Ces guérisons relèvent exdusivcineni de la méflication infinitésimale.
Une jeune femme souiïrant, depuis quatre ans passés, d’oopliorilc et de métrito chroniques, avec leucorrliée abondante et corrosive, etc. (suites d’anciennes couches), persistait, malgré mes avis et mes reproches, à nourrir elle-même une chétive petite fille de trois mois, qui s’étiolait d’une manière désolante. Je donne {à la 1600' dynamisation f) la pulsatille, que réclamait l’état de la malade. Peu de jours après, elle vint à moi, d’un air mécontent :
— Vous m’avez arrêté mon lait, monsieur.
— C’est très-heureux!... puisque vous résistiez à mes conseils, et que votre imprudence empoisonnait votre enfant.
Le sevrage s’eiTectua très-bien.
Est-ce l’imagination récalcitrante de la mère, ou la mienne... fort inactive, qui tarit la sécrétion du lait?
Je vous rapporterais bien d’autres preuves, si, pour reconnaître l’hospitalière gracieuseté du journal du baronduPotet, je ne préférais choisir un exemple très-grave où le magnétisme et le somnambulisme se sont signalés victorieusement.
Le 17 septembre 1859, mon frère, atteint d'un anthrax à la nuque, suite des exhalaisons pestilentielles de la campagne d’Italie, est mort de pyohémie, àMelun. Averti très-tardivement,et sans m’abuser sur la gravité d’une maladie dont on ne m’instruisait même pas, je partis néanmoins avec l'espoir d’en triompher. Lorsque j’arrivai, je ne trouvai qu’un froid cadavre, ayant cessé de vivre depuis plus de huit heures.
Plus tard, dans íes papiers de ce pauvre ami, je recueillis les notes suivantes sur une ancienne affection :
n Mon frère Léon, capitaine du 1*' régiment de cuirassiers de la garde ; tempérament sanguin ; constitution athlétique.
« Diabète.
« Grand dépérissement général ; abattement moral considérable : progrès de la maigreur continus et très-rapides (en
très-peu de temps, 32 cenlhnèlres de diminution dans la circonférence de la personne, et 32 kilogrammes en moins dans le poids du corps); peau sècJie ; bouffées de chaleur alternant avec de fréquents frissons ; appétit variable, parfois très-avide ; soif inextinguible ; troubles digestifs ; envies incessantes d'uriner (vingt litres d’urine dans les vingL-quatrc heures ; quantité de sacre indéterminée) ; faiblesse musculaire extrême ; douleurs dans les lombes; insomnie ; souvent de la fièvre ; pouls petit.
(( Un Agrégé de la Faculté de médecine de Paris pronostique la mort avant le terme de sbc mois. »
« Le 20 novembre 1856. — Consultation somnanibulique, donnée par M““ Fleurquin (1), dont 1a lucidité fut très-belle. Cette dame, somnambule spiritualiste, nous prévint que, S&DS que l’on s’en doutât, l’affection avait déjà deux ans de début. M“' Fleurquin fit l’histoire de ces deux années avec une précision qui siibjugua promptement l’incrédule. Ensuite le détail des diverses souffrances flit si frappant, que Léon, tout entier sous le charme de la voyaute, et saisi de stupéfaction à la merveilleuse véracité de ses paroles, me priait de n'efi rien laisser perdre et de recueillir, exactemeoC surtout, le moindre de ses conseils.
(( Elle annonça qu’il guérirait dans moins de deux mois.
0 Prescriptions :
« Décoction légère de saponaire, trois verres daus la journée, pendant trois jours (vendredi, samedi, dimanche).
« Cataplasme de ciguë, le soir, pour la nuit, pendant quinze jours. Appliquer le cataplasme, entre deux mousselines, sur la région lombaire. La ciguë, fraîche, écrasée, et simplement présentée au feu avant l’application.
(1) M“' Fleurquin est morte à la suite d’une consultation qu'elle avait accordée pour une maladie intensivement contagieuse. La somnambule n'ayant pas été bien dégagée de cette délétère inUucDce a péri victime de ëon extrême impressiondivitc.
.( Le lundi 24 novembre, iode, quatre globules dans un verre d’ean. Prendre de celte solation une cuillerée à bouche toutes les deux heures.
(I Quatre jours de repos.
« Le 2(» novembre, quatre globules ^'arsenic, le m.itin ù jeun.
( Magnétisation journalière, peiidanldix mltiutés, matin et soir.
DEUXIÈME CONSULTATIOS SOMKAMBULIQOE.
Le 12 décembre 1856.
— « Deptiis une huitaljie do jours, dit M'"' Fleilrquin, le Irien-êtrc n’ëst pas àussi complet. »
Eifectivèiîieni, mon frère m’en avait Informé d'aVânfcé. il se jllaignalt d’iin dégoût extrême pour pon régime alimentaire.
— H Le traitement n’a pas été parfaitement suivi.
— « Pardôn, Madame, je Voils proteste d’unë fidélité tfès-exacte à tous tos conseils.
— « Malgré voti-e alTirniation, je Tois le contraire. «
M™* Fleurquiil avait raison. Ne soügeailt pas que l'htJiîiéo-pathie proscrit le Vin puf et les alcooliques, j’avais laissé mon frère s’en rapporter tout à fait à la diététique de Ôou-chardat.
— « L’homéopathie, ajoute M"* Fleurquin, est là médication par l'esprit des remèdes; il faut bien se garder 3e la troubler dans sa haute sphère, par l’flsage intempestif des ipirituetix. — Du reste, l'eosemble du malade eSt très-satis-faisant. Je ne pressentais n»ôme pas une rapidité semblable de là guérison à travers tant de désordres. Les mâgftétisa-tions ont été d’une puissance sur-excellente ! »
Mon frère était magnétisé par son cuirassier d’ordonnance.
Une seule fois, je l’avais magnétisé mol-même, pendant cinq quarts d’heure.
— (1 Les fréquentes envies de dormir qu’éprouve le malade, reprend la somnambule, tiennent A là permanence d’uue saturation magnétique, dont leS éiftits 6nt été mer-
velüeux. Le seiilimenl de laiblesso générale est, en ce moment, le résultat naturel de l’emploi de l’arsenic. «
Tout ce que disait M“' Fleurquin traduisait fidèlement l'état de Léon.
— « En quoi consiste l’action spéciale de ce médicament ? demandai-je alors.
— « Son action homéopathique, répondit M"'Fleurquin, opère un arrêt de la circulation, une sorte d’engorgement, que remplace plus tard une suractivité générale de l’organisme. L’influence atlopalhiquc diffère dc cette manière d’agir.
— « Mon frère, dis-je encore, s’est préoccupé de quelques-unes de vos paroles dans notre précédente -séance. Vous nous avez annoncé que, par les moyens que vous indiquiez, il se trouverait débarrassé de son mal et... d’autres petites choses. Qu’entendiez-vous ainsi ?
— (( Je voulais parler de contractions du cordon et d or-(jasmes locaux, suites du magnétisme sur la colonne vertébrale, mais que je ne jugeai pas à propos de spécifier tout de suite, parce que le malade était assez impressionné déjà, sans lui fournir la moindre chance d’inquiétude quelconque.
— ( Mon frère a ressenti, pendant quelque temps, cc que vous aviez très-bien prévu.
— « Voici maintenant le mode terminal du traitement :
K Continuation encore un peu de l’arsenic ; puis, durant quatre jours, suspension de tout remède, excepté la magnétisation.
«( Prendre alors, en une fois, quatre globules de ihérében-tine à la 30° dynamisation.
« Nouveau repos de quatre jours,
( Ensuite quatre globules de pulsatille, 30*.
Il Repos idem,
« Quatre globules de sulfur, 30'.
n Repos idem.
« Enfin, revenir pendant quinze jours à C arsenic.
.( Aju'ès quoi la maladie sera i)ar['aitement guérie et Jie reparaîtra jamais
c. Le capitaine peut, dès à présent, manger tout ce qu’il voudra, pourvu qu’il s’abstienne de sucre, Ue vin et d’alcooliques (pasde salade non plus).
r. Qu’il ne s’inquiète pas de son apparente mollesse passagère. Il est très-fort organiquement! L'harmonie devient admirable. Tout marche et progresse... au mieux du mieux !
Cl Des démangeaisons ont dû se faire sentir à la région
lombaire.
— (t C’est vrai,
_„ C’est un signe de cicatrisation intérieure. Je ne vois
plus qu’une légère ulcération au dedans du rein gauche ! elle n’existera plus dans deux fois vingt-quatre heures, et peut-être plus tôt. »
Ce traitement fut suivi de la sorte, et couronné d’un plein succès. Mon frère ne s’est jamais plus ressenti de sa maladie. En Italie, comme bien d’autres, il fut atteint d’affection intestinale (une diarrhée très-fatigante) ; mais, il me l'a répété souvent, ainsi que son cuirassier d’ordonnance, jamais Vancienne affection n’a reparu.
J'insiste sur ce point, parce que différentes personnes ont propagé, par erreur, l’assertion contraire. Et certains esprits me tenaient ce singulier langage : « Votre frère avait souffert du diabète : ce mal est incurable, donc votre frère était toujours diabétique. » Il est vrai que d'autres gens,.assurés de la guérison, m'objectaient ce raisonnement opposé : « Le diabète, me disaient-ils, n’a pas de remède curatif : votre frère est guéri, donc le diabète n'existait pas. »
Ces deux logiques brillent d’une égale force.
11.
n L'allopathie emprimte à l'homéopathie son principe fondamental en le déguisant sons le nom de méthode substi-tiUix^e, puis ses médicaments, eofin ses petites doses, et cela en voilant avec soin ses emprunts ou ses larcins, tantôt en
atlaqnaiit violemment la tloctrine qu’elle dépouille. » (!a-TEM.AN frères. {Animmrc général de la dottrinc liiiliitonan-nienne. Paris, 1860. )
« Quand J’boméopathie vint élire domicile à Paris, je fis d’abord comme tous mes confrères, j’en ris, je dois l’avouer;
je ne connaissais pas la matière médicale homéopathique.....
n Mais los nombreuses guérisons obtenues sous mes yeux, à l'un des dispensaires homéopathiques, forcèrent ma conviction ; quelque incompréhensible que fût l’action des médicaments à doses si minimes, je ne pouvais récuser les faits. 11 fallut bien les admettre. Le docteur Devergie aîné. Professeur du Val-du-Grâce, en retraite, officier de la Légion d'houneur.
'I 11 se passe, dans notre monde médical, un fait qui serait en vérité bien étrange, s’il n’éiait mieux encore un fait considérable, et digne, à mon avis, de plus d’intérêt qu’on ne lui en accorde généralement. A côté de notre antique médecine, de cette médecine que l’expérience de tant de siècles, que l’autorité de tant de noms illustres a justement consacrée, etc..... ou plutôt en face d’elle, une médecine rivale s’est levée, dressant fièrement étendard contre étendard, etc.....
u Chaque jour l’ancieone médecine voit ses rangs s’é* durcir; chaque jour enfin la médecine nouvelle, rkoméo^ pathie, s’il faut l’appeler par son nom, éteud et propage ses conquêtes.....
« Les instances d’un ami commun me décidèrent à recevoir de vous quelques globules d’un médicament {acid. art.) pour combattre, par cette médication infinitésimale, une bronchite dyspnéique assez tenace, et contre laquelle un certain nombre de médicaments allopathiques venaient de se montrer impuissants.
« Cette expérimentation réussit à me convaincre.....
(( Depuis lors, cinq ou six années d’observations cliniques, soit à l’hôpital Sainte-Marguerite, pendant les premiers mois, soit au dispensaire de M. Léon Simon fils, soit sur moi-mème, sur ceux qui m'entourent, et ailleurs, ont achevé de me
convaincre, etc. » Le doctem- Fti-ix Asmy, ancien chef de cliuiqHe à la FncuU6 de Méclocine de P.aris. ( HoMÉOPATiim et Ai.i.opathie, lellre adressfe à M. le docteur Tessier. )
(( Le temps n’est plus où des plaisanteries relatives aux doses iofinitésimales pouvaient sembler d’assez bons argu-metits contre l’honiéopathie. Des faits incontestables sont là qui doivent imposer silence au raisonnement pur. Ces doses minimes agissent, exercent même une action puissante, surprenante. Le doute n’est plus permis à cet égard. » Joübdan, Membre de l’Académie de Médecine. [Traité de imt. méd. pure. Préface.)
ii II ne faut pas juger ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, selon ce qui est croyable ou incroyable à notre sens, c’est une grande faute en laquelle la plupart des horames tombent, de faire difficulté de croire d’autrui ce qu’eux ne sauraient et ne voudraient faire. » Montaigne.
« L’homéopathie, si elle est une erreur, ne peut êti-e réfutée que par l’expérience. » Broüssais. (Annales physiologiques, 1833.)
« La règle d’aujourd’hui sera demain l’exception, et vice versâ... Le progrès, dans notre art, n’est précisément que le renversement des règles reçues. » Amédée Latoub. [Union médicale, 28 juillet 1857.)
III.
L’homéopathie compte aujourd’hui dans l’Europe et l’Amérique :
3,80ft médecins, dont 189 ont des fonctions administratives.
54 vétérinaires.
116 pharmacies.
2 cliniques, 26 hôpitaux, 139 dispensaires.
2 Instituts, 2 collèges, 46 sociétés, Ù7 journaux (1).
(I) Jtí vis en dehors de tout ce mouvement public, je o'ai donc nul in-téràt personnel à le dùfendre.
L’hôpital homéopathique tle ÜJimpciulorlf, près de Vieimo, en Autriche, fondé par le gouvernement en 1832, est sous la haute inspection dc membres de l’Académie de médecine. Chaque année les comptos reniius officiels de l’iiôpital homéopathique sont insérés dans le Journal niMiail (CAuliicke, à côté de ceux des principaux hôpitanx de î’erapire, et figu-reni en tête comme offrant toujours les meilleurs résultats.
La mortalité, dans les élablissemeois hospitaliers d’Europe, est, terme moyen, de 11 à 12 pour 100.
Celle de l'hôpital de Gumpendorff, sur un total de 8,650 malades, est réduite à 6, li pour 100.
A l’hôpital homéopathique de Linz, elle est môme descendue à 6, 14 pour 100.
Dans le traitement de l'épidémie du choléra, tandis qu’à J’Hôpital général on perdait 70 pour 100, le chillre obiluaire de l’homéopathie à l’hôpital de Gumpendorff n’était que de 33 pour 100.
Ces renseignements sont extraits de l'AsiNUAiRE général
DE tA DOCTBICK HAHNEMASNIENNE, par MAL CATELLA^ frèrCS, Paris, 1860, chez J.-Ii. Baillière, libraire de [Académie impériale de Médecine.
Ce recueil, dont je ne connais personnellement ni les auteurs, ni l’éditeur, mérite la lecture de tout juge impartial.
Vale, vige corde, cher confrère ; ne maudissez pas un de vos collaborateurs amené par le magnétisme, qu’il aime désormais de toutes les forces de l’intelligence et du raisonnement, à se convenir à l’homéopathie, après plus de trente ans d’activité pratique dans les rangs de la médecine de l’école.
D' Clever de Maldignv.
RÉSURRECTION DE LAZARE.
(^3......11 cria k hêolQ vois s Litara, «on da 1k.
Aà. Et 1« mort wui ajant la« miio« at lu pi«ljkiétd«
baod«^ cl le ri««ge eav«lop|>^ d'ait .....,
Evangiit telûH êainl /«an, chttp« i»
Je termine aujourd’hui la série des faits de guérison par le pouvoir divin ou sacerdotal. Je ne me suis point appesanti, sur l’essence même du principe agissant dans les ciicon-slances solennelles que nous avons citées et dont l’impression a élé traduite par des ijiiages.
Guérir uo paralytique, c’est une sorte de résurrection d’une partie souvent frappée de mort. Beaucoup de malades condamnés par la science, abandonnés également par la nature, ont déjà été sauvés par l’agent mystérieux du magnétisme : je pourrais ajouter même que, dans certaines cir-cmislances, lamortdepliisioui-s paraissait réelle, et pourtant
la vie esl reveoiie. Je ne veux point assimiler crs guérisons,Cf'S faits transcendants du magnétisme, aux œuvres de Jésus, mais montrer seulement que toutes choses se font par des forces, par des agents; et qu’un simple acte de volonté exerce une action réelle en rapport avec l'émission déterminée et la pureté des effluves émises.
L’homme s’étonne à la vue de faits exceptionnels; il en cherche la cause, et ne la trouvant point dans les puissances physiques, dans les forces mortes que la science a pu s’asservir, il va droit au ciel, parce qu’il suppose que de là descendent les suprêmesvertus. Tout est obscurité ici pour l’ignorant comme pour le savant, les révélations divines laissent désirer beaucoup, et la divergence des croyances et des opinions remplissent l’âme de doute touchant les interventions. Pour nous, qui reconnaissons un enchaînement de causes et d’effets mystérieux, et qui avons étudié avec une attention soutenue, pendant un demi-siècle, les phénomènes singuliers dus au magnétisme, comme le somnambulisme, l’extase et la magie, nous avons la persuasion que le pouvoir de l’âme est immense et que son essence a de véritables affinités avec le monde des Esprits. Mais, sans aller plus avant et sans vouloir percer ces obscurités, nous tenons pour vraies et réelles les œuvres gi'andioses opérées dans un autre temps. Les grandes figures de quelques anciens personnages nous paraissent si supéi-ieures à celles de nos princes de la science actuelle et de tous nos philosophes, nous voyons ceux-ci si petits, si maigres, si pâles, que nous éprouvons une sorte de pitié lorsque nous les voyons honorés comme de grands hommes, tandis qu’ils auraient tous besoin d'aller à l’école de la nature qu’ils méconnaissent à chaque instant, d’étudier les lois de la vie qui se révèlent par le magnétisme. N’est-il point scandaleux aujourd’hui dc voir des gens étrangers à toute science des écoles, à toute étude médicale, exercer un pouvoir réel sur des maladies désespérées, et réussir souvent à rendre la santé? N’est-il point honteux pour les savants de voir le magnétisoie
déterminer l'éclosion de faits supérieurs à tout ce que pcti-veut produire les agents possédés par les savants, sans que ceux-ci sc détournent un instant de leur chemin pnurs’empa-i'i?r de ce trésor de puissance, en 6lulier les ressources et l’origine?
Mais c’est assez aujourd’hui : nous allons montrer bientôt, toujours avec des images, l’étonnaute analogie qu’il y a entre les phénomènes dus aux diverses religions et ceux du pur magnétisme.
Baron du Potet.
CLINIQUE.
SUPPRESSION DU nUX MENSUEL DATANT DE QUARANTE JOURS,
CHEZ LA NOMMÉE VIRGINIE B...... GUÉRIE EN TROIS SÉANCES
MAGNÉTIQUES.
Sur aucune aiTection le magnétisme humain n’agit peut-être avec, un empire et une promptitude aussi grands que sur les aberrations du flux mensuel cbez les femmes. On dirait que le sang obéit à la volonté du magnétiseur sans pouvoir s’y dérober, et beaucoup de personnes doivent la vie, ou le retour à la santé à ce mode supérieur de thérapeutique. Pour ma part, j'aurais de nombreux exemples à citer, et on les trouvera tous coDsignés dans mon ouvrage sur le magnétisme qui doit paraître prochainement.
Ici, je me bornerîd à rapporter la dernière observation que j’ai faite.
Le 2Í mai dernier (1860), la nommée Virginie B...... domestique chez la femme d’un capitaine d’artillerie en retraite, vint me trouver pour me consulter ; elle souffrait horriblement par tout le corps depuis plus de quinze joKrs et cela à la suite d’une suspension de menstrues provoquée par une imprudence ; voici dans quelles circonstances :
Le 10 avril 1860, Virginie avait ses règles, elle fut il la
rivière pour y laver tlii linge, ce qui était dt^jà une imprudence, et une serviette lui ayant échappé des mains, le courant rapide l'emportait à la mer. Viri^inie, sans r''fléchir, se jeta à l’eau pour rattraper la serviette qui s’en allait. Dés le lendemain ses règles ne reparurent plus, elle fut saisie d’ua malaise général, de courbature avec fièvre, de céphalalgie intense, puis tous ces symptômes dispanirpiit au bout de quelques jours pour reparaître avec une intensité plus grande le mois suivant, à l’époque ordinaire de la menstruation.
Le th mai, quand elle vint me trouver, elle était extrêmement faible, souffrait beaucoup de douleurs violentes dans la tête, les épaules, les reins, l’estomac, le ventre, les aines et les jambes ; la respiration était très-gênée, et je reconnus que le sang se portait vers les flancs et s’accumulait vers le foie, en sorte qu’elle auraitpu, soiispeu.ètre complètement asphyxiée. Sa faiblesse était si grande qu’elle pouvait à peine se tenir sur ses jambes. Il y avait de la toux, des vomissements ; le creux (le l’estomac était douloureux au toucher. Cet état de souffrance durait depuis le Ornai, sansqii’aucune médication eût procuré le moindre soulagement. Elle avait pris des infusions de safran, d’abord à petites doses, puis ensuite à doses plus fortes et plusieurs autres emménagogues, mais tout cela était resté sans efficacité.
Alors je me mis à la magnétiser, elle s’endormit et tomba dans un somnambulisme non clairvoyant, même pour elle. Après une demi-beure de magnétisation, pratiquée d’abord à A grands courants, puis en frictions légères sur le bas-ventre et la colonne vertébrale et, enfin, terminée également par des grandes passes, je réveillai Virginie, qui ine dit qu’elle était guérie, qu'elle n’éprouvait plus aucune douleur nulle part, et qu’elle me remerciait bien.
Comme le sang n’avait pas paru, je lui dis de revenir le lendemain à la même heure, et je lui défendis de prendre aucun remède.
— Soyez tranquille, monsieur, dit-elle, je n’aime pas beaucoup les remèdes et, vous voyez qu’il n’y a que le vôtre qui
me fait du bien ; mais je voudrais bien savoir comment vous laites.
— Quand voas serez guérie, mon enfant, lui dis-je, je vous rapprendrai si vous voulez, et vous guérirez aussi les autres.
Llle était enchantée de devenir sorcière, et, le lendemain, elle ne manqua pas l’heure de la magnétisation ; mais, ce jour-lù encore, le sang ne revint pas, seulement aucun symptôme de douleur n’était plus revenu, elle ne sentait qu’un mouvement continuel dans les intestins et surtout vers le bas-ventre, assez semblable à des borborygraes.
3* jour. — Virginie s'endort comme de coutume, mais il n'y a pas de clairvoyance. Elle dit qu’elle est si bien dans cet état, qu’elle voudrait toujours y rester. Tout à coup elle fait un mouvement de surprise et me dit que son sang coule avec abondance,qu’elle ne le voit pas, mais qu’elle le sent. En effet, la meustniation était rétablie. A son réveil, elle était toute confuse, rougissait, voulait me parler et semblait hésiter ; enfin, elle me pria de la laisser un instant seule et, lorsque je revins, elle me dit, toute joyeuse ; — Monsieur, je suis guérie, mon sang est revenu ; mais, maintenant, je voudrais bien que vous m'appreniez comment vous faites.
Henry Andbë, HédïCiii-nisgnétiwur.
NOUVELLE.
Nous venons de mettre sous presse uu article critique du D' Ordinaire sur le travail de M. Warlomont, inséré dans le dernier numéro ; et, d’un autre côté, noua recevons de M. D’Arbaud, à propos de ce même travail, une réponse aux critiques dont il a été l’objet, qui paraîtra dans le prochain numéro.
AVIS A.UX ABONNÉS.
Le triage des volumes et des numéros du Journal dü .\[agnétismb, nécessité par un déplacement, nous force à collectionner. Ce travail fait, il ne sera plus possible dc distraire dos numéros et de les vendre séparément. Nous engageons donc tous ceux dc nos abonnes qui désirent posséder la collection du Journal, dc vouloir bien, sans retard, faire savoir ce qui leur manque de volumes ou de numéros : une remise proportionnello leur sera faite.
Nous n’avons pas besoin d’ajouter que la collection du Journal est le meilleur livre d’instruction pratique, et qu'il contient les plus précieux matériaux sortis de l’intelligence des magnétistes depuis un grand nombre d’années.
Bientôt dix-neuf volumes seront là pour attester notre labeur et notre persévérance ; et nous avons la conviction que notre œuvre sera un jour appréciée à sa juste valeur, et reconnue indispensable à toute personne chez qui la vérité magnétique aura éveillé l’esprit dc recherche.
Baron dü POTET, propriétaire-gérant.
c L f N ì Q u E.
Mon cher maître,
Je suis heureux du bienveillant accueil que vous avez bien voulu réserver il mes diverses relations, et, pour vousen remercier, je ne crois pas pouvoirmieux faire qu’en vous adressant de nouveaux faits de guérison, à mesure que je les produirai : des faits, toujours faits, sont la meilleure réponse que l'on puisse donner aux incrédules.
Vendreili dernier, après une journée de fatigue, je me disposai àfaire une petite pronienade pour me distraire, quand, de l’autre côlé de ma maison, j’aperçois le facieur. A sa vue, je ne sais quel vague pressentiment ma saisit et me retint chez mai. J’attendais son arrivée, et en elTet, il se dirigea du côté de ma porte, frappa, et remit à mon domestique une lettre. Elle était de M. Baron, et voici la traduction de son contenu : B Cher monsieur, je suis extrêmement malade, mourant peut-être; pouvez-vous venir de suite?» Je ne pouvais rester sourd à cet appel extrême. Immédiatement je montai dans ma voiture et courus avertir mes malades, qui d’ailleiii-s étaient tous dans une situation assez satisfaisante, de l’absence que j’allais faire. Le lentlemain matin je recevais une nouvelle lettre, plus pressante encore, s’il se peut. « Ne tardez pas un moment, je puis ne plus pouvoir écrire. » Je partis sur-le-champ. Je trouvai .VI. Baron dans un complet état de défaillance; il y avait commencement de pleurésie, surexcitaiion nerveuse extrême, symptômes paralytiques, palpitations, lèvres blanches, yeux enflammés, jaunisse. Je le magnétisai sans perdre de temps et avec la plus grande énergie. Je dirigeai mon action sur la tête, les yonx ella poitrine ; puis, je fis des passes à grands courants surla région du cteur et des insuf-Teng XIX. — N® 80. — 2* Sìrie.— 10 Septemsm 1860. 17
ilations cljaudes sur l’estomnc, où se Îai>aieiit seiiiii' dos biitlu-mcnts très-forts; j’opérai enfin quel'iues nmsf?ages le long des hypochondres : la magnétisation avait duré 40 minutes el j’y avais déployé une telle nrdeiir, que je me sentais moi-mêmii presque épuisé. Je suivis alors les utiles instructions que vous donnez dans votre Afiunirl. J’allai prendre un peu d’exercice à l'air frais et je ne tardai pas à retrouver assez de forces pour reprendre mon ouvrage. Le résultat fut iinmcdiat : le malade se trouvait assez bien à l'heure du repas, pour pouvoir prendre quelque cliose.
Le magnétisme produisit dans ce cas-ci l’elTel d’une médecine Leroi : et cette crise favorable mit fin aux anxiétés du jnalade, car les symptômes qui l’avaient tant alarmé disparurent, et il put reprendre son train de vie habituel. Le troisième’ jour, je le quittai ; de son mal il n'en avait plus que le souvenir . Ce matin, je reçois de ses nouvelles, et voici ce qui a rapport à sa santé : «Lundi et mardi, j'étais très-bien disposé à tout, malgré le temps, n Certes, si le malade était heureux du rétablissement de sa santé, je ne l'étais pas moins, on le croira sans peine, de la rapidité de mon succès.
Veuillez agréer, cher maître, mes salutations respectueuses.
Adolphe ÜiDiEH.
CONTROVERSES.
L'article que nous avons publié dans notre numéro du
10 août dernier, ayant pour titre : Essai Tune nouvelle théorie du magtiélisiiii' animal, par Léopold Warlomont, a, comme nous I'“ prei-icnlions, c'eilié l'attention de tous nos
lectcurs. Les unsl'oiH appnmvi! sans rRStriclion, d'aïUi'PS l’ont ci'llifjui':. Cet article a r6vpill6 la verve ruii île nos i)lus an-cifiis collaborateurs, el nous nous empressons de communi-r[uer nos al)onn6s la réfutation que nous adresse le docteur Ordinaire. Nous montrons ainsi notre impartialité. On nous accuse d’ètre fluidiste, on nous accuse d’être spiritualité, nous sommes, répondrons-nous, avide de lumières et de vérités, et nous restons fidèle à notre épigraphe : Lu vérité n’importe, par gurlle. bouche, le bien n'importe par quelles mains. Nous accueillons le pour et le contre, puisqu’il est prouvé que du choc des opinions jaillit la lumière.
HiCOD, n aoflt 1860.
Cher maître.
Voua me demandez si, semblable à certain fakir, je passe mon temps k contempler mon ombilic, el vous paraissez surpris de voir un champion, jadis si intrépide, rester muet en présence des luttes académico-magnétiques, ravivées par l’hypnotisme.
Hélas I trois fois hélas !... vous répondrai-je, je ne contem» pie pas mon ombilic, mais je regarde avec pitié le grand ombilic humanitaire el, de plus eo plus, je suis porté à croire que le cordon n'a pas été entièrement tranché, puisque la génération d'aujourd’hui ne peut se détacher de celle d’hier ; puisque les idées nouvelles ne peuvent se dégager des idées anciennes.
Vous êtes surpris de voir un vieux soldat rester l’arme au bras au milieu des grandes luttes suscitées par l’hypnotisme et qui ont excité la verve si spirituelle de notre excellent confrère de Bruxelles, M. Jobard. Que voulez-vous? j’ai accueilli l’hypnotisme comme un phénomène magnétique qui, loin de faire progresser la sience, allait l’arrêter dans sa marche.
L’hypnotisme, sapant le fluide magnétique, base de l’édifice mesmérien. devait plus flatter certains magnétistes. Réclamé par les magnétiseurs, il devait ^(re repoussé par les acadé-
iiii Iciis ; il élait donc k mes jeux sans vitalité et, on ellel, 11 a suJjI le son de/’électro-biolngie, autre antagoniste hi Ilui'Io, antie réprouvé de l'Académie qui repousse les fluidistes comme les non-fluidistes.
ileiitlonnoiis eu passant ie spiritualisme d Amérique, qui a lant de peine à germer en France, et arrivons iiu rnliona-Iwne qui veut raiiaclier le inagticlisuic aux lois physiologiques et mettre de côté ce qu’on veut bien appeler le mysticisme. Mais le rationalisme n’accepte pas le fluide magnétique, dès lors il sera mal accueilli des Iluidistes d'abord, des spiritualistes ensuite. Vous-même, cLer maître, avant de publier l'article de M. Wai lomont, article qui m'a frappé, comme un ennemi cherciianl à surpi eiidrc une sentinelle et nie fait crier : Qui vive! vnus-même llotiezentre le matérialisme ou rationalisme el le spiritualisme. Vous caressez le fluide comme votre premier né, soiti du baquet inesiiiérien, Vous caressez le spiritualisme comme votre cadet, votre cher magicien qui a pour lui l'avenir dès qu'il sera déponillé des langes de l’enfance. Vous dites : t 11 doit nécessairement exister un fluide ; on le saisira un jour, car, selon nous, il a une base électrique, m
Mais certainement ce fluide existe ! il appartient à tous les êtres vivants, il les enveloppe, les pénètre ; il s’en dégage et laisse des traces de leur passage, c’est grâce à ce fluide que le chien reconnaît où a passé son maître, l'objet qu’il a touché. Il reconnaît où a passé la perdrix, la caille, le lièvre et il en suit les traces. Ce fluide, je le nomme vilul et puisque vous lui voulez une base électrique, je l'appellerai désormais : éleciro-vUal.
Ce fluide joue certainement en magnétisme un gi'and rôle, mais combien lui est supérieur cet agent subtil que je nomme Tâme, la volonté! S'arrêter au pouvoir de la volonté, dites-vous, c'est prendre une partie pour le tout. C’est encore vrai, puis(|u’une foule do phénomènes se produisent sans sajwti-cipation et même malgré elle. Mais U n’en est pns moins vrai que la volonté qui est la manifestation de l’âme, est l'agent
mugiiétique qui prime tous les aiiires ageuls. C’est eut ageiu (lu'il conviendrait de mieux éludicr.
M. AViU'lümoiit écrit :
(1 Quaiid le magnétisme animal reposera sur des principes a netiemont conçus, ol définis avec précision, il s’élè\ era aus-H sitôt à la hauteur d’une science qui ne sera plus contnstée «par personne, parce qu’elle aura pour objet d’irrécusables « pliéiiouiàues biologiques interprétés par une raisoi^ éclairée.
« Mais qu’il est loin encore de celte brillante destinée! »
Puis il pose des prémisses, développe des propositions qu’il croit devoir conduire àla découverte (tu vrai. Après les avoir lues attentivement, je me suis dit : Encore un nouvel ouvrier qui croit apporter une pierre à l’édifice et ne fait qu’aji»uter k la tour de Babel.
Examinons ces nouvelles propositions, cette nouvelle thi'^orie du magnétisme, et les lecteurs jugeront du mérite de nos objections.
L’article de M. Warlomont est bien écrit, bien pensé et logique au point de vue de son auteurj U renferme des pensées, des aphorismes qui ont droit à toute notre aprobatioD ; ainsi, lorsqu’il dit : « Dieu a créé l’homme libre, mais il l’a organisé de telle sorte que ses besoins et ses passions assurent l’accorii* plissement de sa destinée. » H avance une grande vérit(?. Fourrier a écrit avant lui : L’homme a reçu des besoins et des passions pour les satisfaire. » C’est reconnaître que le libre arbitre est on ne peut plus restreint, s’il n'est pas un vain mot. Nous sommes entièrement de cet avis. .W. Warlonioiit dit : « Il n’e.\istf. dans la nature qu’un seul fluide impondérable, l’éther, intermédiaire permanent entre tous les êtrps.% C’est à cct intermédiaire qu’il attribue une foule de piiéno-mènes magnétiques. C’esl un verre d’optique qui permet do voir beaucoup pins loin que l’œil nu. C’est à lui qu’il considère comme une trace lumineuse venant éclairer le cerveau, qn'il attribue les pressentiments.
C'est vouloir matérialiser un phénomène purement et simplement aiiimique. Ainsi, un général tombe mortellement
frappé la tour de Malakolï, sa femme est frappée au rnènx’ moment, à la même minute, ;'i!a même seconde, (l’iiii Ituieste pressentiment, D’après M. \\ arloiiiont le ecrveau de la venve éclairé par le fluide éllier, a pu voir tomber son mari. Mais qui a pu avertir ce cerveau clairvoyant, qui ne songeait nullement à la guerre de Crimée, lorsque le fatal événement est survenu, et qni rêvait peut-être une victoire, un retour prochain ? D'après notre système, l’âme du général frappé a réagi sur l’àme de sa femme et l'a averti de l’événement. Le spiritualiste pur dira : Un Esprit, habile messager, a porté la fatale nouvelle à l’Esprit gardien de l’épouse. — Je préfère encore ce messager à la trace lumineuse.
M. Warlomont accorde beaucoup à l’exquise sensibilité du centre-nerveux, c'est à elle qu’il attribue la faculté de voir à travers les corps opaques. Il y a du vrai dans cette opinion, et nous avons rapporté dans notre dei'nler article inséré dans le Journal du Magnétisme, le fait d’uue de nos somnambiiles qui lis^tpar l'épigastre avec d’autant plus de facilité que les caractères étaient plus gros et conséquemment plus éclairés. Mais c'est s'attacher à l’effet et ne pas remonter à la cause ; car qui donne cette exquise sensibilité? L'âme, toujours l’âme !
Tout le monde sait dit M. Warlomont, d’après le docteur Ricard, qu’il est nuiBibie aux jeunes gens de coucher avec les vieillards, parce que l’équilibre des forces vitales tend incessamment à s’établir entre deux individus dont l'un est affaibli par les ans ou quelques maladies, tandis que l’autre jouit de l’intégralité de la puissance conséquente à la jeu-fesse el à la santé. Est-il raisonnable de nier l'action k distance d'un individu sur l’autre?...
Voilà une déduction des plus hasardées. Dans l'action du vieillard sur l’enfant, il y a évidemment effet physique, l'effet de l’éponge sur l’eau ; dans l'action à distance, il y a incon-testablement un eflet moral ou animique. M. W'ailomont fait une intéressante comparaison de l’homme à un appareil télégraphique. U pile elles réophores constituent le corps j
jo mouvement moléculaire du zinc, atlaqué par l’acUle, mouvement qui se propage au loin tlaus les iils de cuivre, constitue la vie, et l’employé qui fuit manœuvrer cette ingénieuse machine ou en observe le travail en est Vàme. Quand il expédie une dépêclie, il agit sur l'appareil comme l'àme sur le cerveau lorsqu’elle veut qne celui-ci fasse mouvoir une extrémité ; quand il reçoit une dépêche, il l'apprécie comme l’âme ap])récie le langage plastique du cerveau par les nerfs réopho-res qu’un corps extérieur a impressionné.
La comparaison serait des plus justes si l’employé pouvait modifier ia machine à sa guise, se passer des fils conducteurs et faire parvenir la dépêche en tout lieu, à toute distance et à toute heure. Or, c’est ainsi qu’agit l’âme ; elle peut se passer des nerfs, des sens pour percevoir ; réunir ceux-ci en un seul, les déplacer, les transposer à sa guise; faire voir par l’épigastre, entendre par la plante des pieds, goûter par la paume des mains. Mais les phénomènes sont tellement anti-rationnels qu’ils ne peuvent être acceptés par le rationalisme et il faut, comme nous, les avoir observés cent fois pour les admettre sans restriction.
Enfin, suivant l’article de M. Warlomont alinéa par alinéa, nous arrivons à l’âme, vaste sujet d’étude qui depuis vingt ans absorbe nos méditations, à laquelle nous croyions peu jadis, mais que le magnétisme nous a fait toucher du doigt. Sur ce sujet nous nous trouvons en complet désaccord avec M. Warlomont, qui n’est qu’un disciple de Cabanis, à peu de modifications près.
L’âme, dit-il, est une substance ¡mmatérielle, mmnioble, imperfectible, immortelle. Nous avons souligné deux mots qui nous semblent deux hérésies. Qu’entend l’auteur dc la définition par immuable? ü'ès-probableoient qu’elle ne peut rieu sans les organes, sans le cerveau surtout, où elle se trouve imm\iabUment attachée. Que ce soitdans les corps caverneux ou dans la glande pinéale, le lieu n’y fait rien. Mais alors M. Warlomont esl en complet désaccord avec la majeure partie des pliénomènes du somnambulisme, que très-probablement
¡1 coimaîtpcu, et qui proiivenl. jusqu’à l'évidence, que l'àme se passe très-fréquemment du cervenu pour se manifi'sier.
L’âme dit-il, est impcrfectiUe, alors c’est la confondre avec l’instinct, c’est nier les progrès de l’esprit humain, c’est assimiler l’homme à la bête. —L’âme est essentiellexneiit^it-r/ir-tiblel..,
11 ajoute ! « La doctrines des idées innées est donc radicalement fausse. I)
Mais alors comment expliquera-t-il le génie et l’iuspiration? Comment expliquer&'t-il la science mathématique du pâtre Mondeux, la science astronomique du pâtre deFergusson, le talent de peinture du célèbre Le Giotto, trois bergers savants avant d’avoir rien appris? Comment expliquera-t-il l’inluition astronomique de JamereyDuval, qui, petit garçon descliamps, crée une carte céleste et la dessine avec une perfection qu’eussent enviée les plus habiles astronomes ? L’aptitude de la jeune Marie, qui, servante d’un sculpteur célèbre, sculpta subitement une Minerve qui obtint le grand prix à Rome? Elle avait à peine seize ans, et n’avait jamais manié ni crayons ni ciseau. Comment expliquera-t-il les spécialités merveilleuses de ces petits génies qui ont excité l'admiration du monde entier en révélant, à un âge où la pulpe cérébrale serait, pour un rationaliste, à peine impressionnable , dea aptitudes et même des sciences qui ne peuvent s’acquérir qu'après de longues études ?
Nous admettons non-eeulement les idées innée», mais bien plus les scienm
— H L’âme, continue M. Warlomont, ne reçoit des sensations que du cerveau, ne réagit que sur lui, et ne conserve son intégrité qu’autant que celui-ci la possède lui même. » Erreur sur erreur, et je le démontre. L’action du moral sur le physique et du physique sur le moral est incontestable. Au moment où, sortant de table, l’esprit gai, la digestion facile, je vois tout eu rose, je reçois une fatale nouvelle, je pâlis, ma digestion s’arrête, mes forces disparaissent, ma gaieté fait place à une profonde tristesse. 11 y a évidemment
action du moral sur le physique. Cet Iwmmc âtlilélique qui ne sait pas où sont ses nerfs, qui ne connait dL crainte, ni frayeur, tombe malade; quelques jours après, il est faible, pâle, a peur de tout ; ce n’est plus un homme, c’est une femmelette ; quelques ulcérations de la muqueuse de l’estomac ont sufli pour remplacer la force par la faiblesse, l’énergie par la pusillanimité, et pour démontrer l’influence du physique sur le moral.
Mais, en dehors de ces deux influences réciproques, dans combien de cas ue voyons-nous pas le moral dominer ie physique, l’âme maîtriser le cerveau et lui ealever ses priuci-paux attributs? L’attribut principal du cerveau est, sans contredit, la sensibilité ; eh bien 1 dans une foule de cas, nous la voyons disparaître. L'insensibilité s’observe dans le somnambulisme artificiel, mais si le magnétiseur le veut, la sensibilité devient exquise. La mémoire a son siège dans le cerveau: or, comme dans la magnétisation il y a action animique et non cérébrale, il arrive qu’en se réveillant, le crisiaque ne conserve auctin souvenir de ce qu’il a pa dii« et faire : si le magnétiseur le veut, tout va se retmcer dans le cerveau du sujet et le souvenir réparait. Ainsi, dans le som-nambulisme, le cerveau est annihilé, l’ânie agiteoflouveraiae: elle déplace les sens, voit sans le secours des oerfs optiques, goûte sans les organes des sens. Comment dire aloi's que l’âme ne reçoit ses sensations que du cerveau et ne réagit passur lut? Mais la preuve de cette réaction se trouve dans les f^ts cités plus loin par M. Warlomont. Absorbé dans une contemplation, on est étranger à ce qui se passe autour de soi; dans l’action d'une bataille, le soldat ne sent pas la blessure qu’il reçoit, il ne s’en plaint qu’après la victoire ; le com-damné que l’on conduit au supplice, s'il n'est pas résigné, ne sent rien, on peut le blesser, le piquer sans qu’il s'en aperçoive ; le patient qui va subir une cruelle opération, voit parfoi'j sa sensibilité disparattre, et c'est d’un mauvaise augure i le plus grand nombre des martyrs n’a éprouvé aucune douleur; un célébré bandit riait sur laroueoùl’on venait de
l'exposer après lui avoir brisé les membres ; les sauvages écorchent vifs leurs prisonniei's, et ceux-ci narguent el insultent leurs bourreaux, parce qu’ils ne sentent rien : L’àme qui sent, Ote au cerveau sa sensibilité parce que la Provklence a voulu qu’elle ne supportât qu’une close de douleur proportionnée à ses forces.
Il est donc évident que l’àme dirige le cerveau et ne reçoit de lui que ce qu’elle veut bien recevoir.
Constatons en passant quelques erreurs physiologiques qu'il convient de relever.
M. Warlomont dit : « Comment expliquer que l’imagination (I d’une femme enceinte vivement fi'appée ou longtemps « préoccupée de l’idée d’un objet, soit capable d'en imprimer H l’image sur le corps de l’enfant qu’elle porte dans son sein? « Ce phénomène n’est pas rare, et je pourrais en citer de « nombreux exemples. »
Nous répondrons que cet elïet de l'imagination de la mère sur le corps de l’enfant n’est plus accepté. On a vu des mères annoncer qu’elles portaient dans leur sein un enfant contre nature,—une dame de ma connaissance et que j’ai accouchée, m’annonça qu’elle ferait un monstre, et en eifet elle mit au monde un enfant sans crâne, un acéphale: une voix intérieure, ce que nous appelons un pressentiment, lui avait révélé ce qu’elle allait faire, mais elle n’avait jamais vu d’acéphale, ne supposait môme pas qu’il pût en exister; l’imagination n’a donc joué aucun rôle dans ce cas. Qui oserait admettre aujourd’hui qu'une mère portant dans son sein un ótre bien conformé, apercevant un cul-de-jatte et vivement impressionnée par la crainte de mettre au monde un être semblable, fera tomber à l’instant même les cuisses et les jambes de l’enfant qu’elle porte? Personne, pas même M. Warlomout, j’en suis persuadé.
On reconnaît que l'auteur de la théorie nouvelle du magnétisme n’est pas anatomiste lorsqu’il éciit : i Quand un homme
écoule avec une grande attention, sa mâchoire inférieure tombe, parce quo le ceivemi ne la soutient plus. »
La mâchoire tombe, il est vrai, ponr élargir le coniluil auditif externe, en abaissant les conlyIes et permettre au conduit auditif interne une action plus spéciale. Qu’il place le doigt auriculaire dans son oreille et fasse jouer sa mâchoire, il reconnaîtra la justesse de notre observatiou.
Enlin M. Warlomont dit : « Le cerveau seul profile de l’éducation, et comme tous les organes s’accroissent par un trav^l régulier, il est naturel d’admettre quo les lobes cérébraux les plus exercés prennent plus de volumes que les autres. »
C’est résoudre une queslion très-controversée, c’est admettre que dans tout travail d’esprit le sang afflue au cerveau, et cependant un ancien adage dit en parlant d’un homme studieux : « Il pâlit sur ses livres, u
Nous craignons d’avoir donné déjà trop de développement à notre réfutation, et nous laissons de côté une foule d’objections que nous aurions encore à faire à l’article de M. Warlomont, qui se résume dans la possibilité de soumetU'e le magnétisme animal au rationalisme, en assimilant ses opérations à des phénomènes physiques ou physiologiques déjà connus. J'engage les magnétistes, ajoute l'auteur, à renoncer aux chimères d’un mysticisme puéril qui n’est que la négation de toute science.
C'est dire ; Perniettez-moi de rouler le magnétisme amer dans de la poudre de réglisse, afin de la faire avaler aux Flou-rens, aux Mabru et consorts, grands enfants qui ont pour lui une grande répulsion.
Peine perdue ! Ces grands enfants se tiennent sur leur garde et se méfient d'autant plus, qu'ils ont failli se laisser prendre à l’hypnotisme.
La part de la critique faite, reconnaissons que M. Warlomont est un écrivain rationaliste des plus distingués; mais que peut le rationalisme en présence de phénomènes qni
étonnent et confondent la raison ? 11 ne m'en voudra pas de l’avoir réfuté, puisqu’en le réfutant, je prouve l'importance que J’accorde à son premier essai.
Veuillez agréer, cher maitre, l'expression de mes senti-' ments aifectuenx.
P, C. Ordinaire,
Docteur-médecio.
Cher maître.
Je viens de lire YE$sai(Cune nouvelle théorie du magnétisme animal, par M. Warlomont, ainsi que la lettre qui accompagne ce travail.
Vous avea cm devoir potester énergiquement contre une erreur capitale commise par l’anteur dudit £««1.
Me trouvant engagé personnellement dans ce débat, je vous demanderai la permission de joindre ma voix à la vôtre pour assurer le triomphe de la vérité.
Cherchons ce qui constitue la divergence d’opinion qui existe entre M. Warlomont et moi.
Tout d’abord, j’ai dit ceci :
« Lorsqu’on cherche à pénétrer dans les arcanes de la science, on est surpris de voir la simplicité des moyens qu'emploie la natnre pour produire les phénomènes les plus variés: ainsi le calorique, la lumière, l'électricité, l’électro« magnétisme, l’aninité chimique, l’attraction, la gravitation universelle sont des effets diffirents d’un même élément, l’ÉTHER, fluide impondérable, principe universel qui engendre toutes tes forces naturelles, physiques, chimiques et ani-tnalet,
K M. le docteur Reichenbach donne encore à cet agent U nom d’od, c’est-à-dire qui pénètre tout.
I- L’étlier ou od résume en lui-mème les divers caractères qui dictinguent les impondérables, il présente le phénomène de la polarisation, il possède une lumière qui lui est propre, il produit uiie impression de chaleur, mais en sens inverse du calorique, il se propage avec une grande rapidité, il réagit à distance et à travers les corps opaques, enfin il jouit encore d’un mouvemenl subjectif qui lui est particulier, etc. (1). »
M. Warlomont reproduit à peu près ces données dans son Eisai. Cependant il est en désaccord avec moi sur un point important.
Cet auteur adopte l’opinion d’Aristote et de Descartes en ce qui touche la matière »ubtile, dont il rejette le nom. il lui préfère cette expression : la matière éthérée.
M. Warlomont considère l’éther comme étant en même temps un agent fîuidique et une substance pondérable. Ce qui n’est rien moins qu’un non-sens, une anomalie. Comme conséquence naturelle de ce principe erroné, le même auteur dit que l’éther fait partie intégrante des corps.
Or, c’est là une hypothèse inadmissible, l’observation des faits suffit pour le idémonfrer. Je citerai simplement i’cbjec-tion suivante :
Si l’éther, ou autrement dit la force motrice qui donne l’impulsion à Tunivers faisait partie intégrante de la matière, tous les atomes qui existent dans l’espace se trouveraient influencés d’une façon uniforme, ils se mouvraient suivant des vibrations isochrones, par conséquent, toutes les agrégations de molécules, tous les corps regardés comme simples, présenteraient les mêmes caractères chimiques et ils seraient doués des mêmes propriétés physiques. En d'autres termes, ils seraient isomorpiies et homogènes, c’est-à-dire semblables dans toutes leurs parties constitutives, ce qni n’eat pas.
(1) Voir mon Élude, p. 286-263, tome courant,
D'un autre côté, il n'y aurait point île siiOsluiires ¡'xohniies ou mauvaises condiiclrices du calarif[ue et de l’électricité.
Jp le répète donc, celte hypotliOse est inadmissible.
Afin de ne laisser aucune prise à mon contradictcur, je devrais maintenant passer en revue les divi^rses opinion.s qui ont été émises à propos de cette double question : l'/zAcr et le mouvement de la multare. Mais c’est là un sujet de physique transcendante qui ne peut ôtrc traité dans ce journal. D’ailleurs, cet examen m’entraînerait beaucoup trop loin. Je me bornerai donc à faire ressortir le peu do solidité do ces hypothèses; quelques mots suffiront, je l’espère, pour les réduire à néant.
MM. Grove, Séguin aîné et Porro nient positivement l'existence de l’éther; afin d'expliquer le mouvement de la matière, et sous le prétexte spécieux de simplifier la question, ces messieurs admettent rintervenlion de deux forces au lieu d’wne seule : 1® la force impulsive, ou la rhiquenaude divine appliquée à la matière par le Créateur, comme le dit si pittoresquement M. Fabre de Lagrauge ; 2“ i'uWaclion newtonienne.
Et voià comme les savants officiels élucident les sciences. 0 aberration de l'esprit humain ! à pathos !
MM. Lamé, lleynard, Brento, Napoli et Fahre de La-grange admettent deux éléments distincts : i" un agent subtil, un fluide impondérable doué ô!uamouvement subjcf-tif, ïélher; 2° un principe inei'le, la matière proi)rement dite.
D’après ces messieurs, l’éther réagit sur la matière, il l'enveloppe, il la pénètre, mais il ne fait pas partie integrante avec elle, il est simplement adhérent.
Je me range à cette opinion qni est la seule rationnelle, la seule acceptable.
Les recherches de M. Dumas sur les équivalents chimif/ucs tendeut à faire admettre une substance unique comme base de tous les corps.
On pniil donc, dès aujourd’hui, formuler ce précepte qui résuiuc en hil-môiiie l'œuvre sublime du C.réatenr :
— Unité de forciî, usrrÈ de substance chimique.
La vie et l’harmonie qui rôgneut dans l’univers peuvent ûtre défini.“? par un seul mol : — le moiivenient.
Doit-on considérer le mouvement comme une cause active ou comme un effet ?
Je n'hésite pas à me prononcer dans le sens de cette dernière question :
— Le mouvement est un effet.
Adopter l'opinion contraire, c’est admettre le matérialisme dans toute l'acception du mot, c'est révoquer en doute l’existence d’un Être suprême, c'est nier l’intervention du Tout-Puissant dans la mavclie de l’univers, c’est faire de Dieu un mythe, une fiction, une superfluité.
Je le répète donc : le mouvement est un effet.
La cause efficiente du mouvement universel, c’est la manifestation directe et constante de la volonté divine. Cette cause est donc immatérielle et immuable.
Ceci bien établi, je reviens à M. Warlomont et je vais m'occuper tout particulièrement de ce qui a trait à la science du magnétisme animal.
Avant d’aborder directement cette question, je crois devoir relever plusieurs anomahes, contre-sena ou erreurs qui existent dans l'œuvre de mon contradicteur.
Par exemple, M. Warlomont nie formellement l’existence du fluide magnétique, et cependant il parle en divers endroits des forces vitales qui animent le corps humain fp. 402, 405), et il ne dit pas quelle est la diiTérence qu'il établit entre ces deux agents.
M. Warlomont nous entretient en outre d'une certaijie atmosphère qui entoure les corps, et principalement les corps animés. Cet auteur néglige de spécifier la nature de cette atmosphère ; mais j’ai lieu de croire qu’il entend parler d'une atmosphère fiuidique pro'.luite par les viàrations de l'èlher. liu ce cas, JI. Warlomont est en contradiction fla-
grante avec lui-inôme. Il pari^, sang le vouloir, mon opinion à propos du fluide ntiigniiique.
En eiïet, d'après moi, le fluide vital ou influx nerveux n’est rien moins que la manifestation directe de CtTHiR diius son élût naturel, primitif, essentiel.
La seule dirergencede vue qui existe par conséquent entre M. Warlomont et moi, c'est que mon contradiclenr considère l’éther comme inhérent à la matière, tandis que je soutiens qu’il est simplement adhérent.
Je pourrais signaler encore certains points sur lesquels nous ne soimnes nullement d'accord, mais j'ai bâte d’en venir au bot principal de cette lettre, c'est-à-dire de démontrer, par des faits matériels et irrécusables, l’existence de ce principe subtil qne l'on est convenu d’appeler Je fluide magnétique ou vital. Cet agent, comme je viens de le dire, n’est autre que l'éther proprement dit.
Si, au Heu de manifester une opposition systématique pour tout ce qtri a trait au magnétisme animal, les savants officiels s'étaient donné la peine d'étudifr cette adence, il y a longtemps que l’hypothèse relative à l'éther seraH devenue une vérité seientifique.
Mais les prétendus savants ont l’habitude de nier à priori tout ce qui leur est étranger, et de condamner ex professa tout ce qu’ils ne comprennent pas. Nier simplement un fait scientifique, ne signifie absolument Fien... En d’autres termes, nier purement et simplement, ce n’est poiot réfuter.
D’autres écrivains traitent du magnétisme animal sans avoir jamais;jr/7/i9w'cette science; Ton sait cependant que la pratique en magnétisme, plus qu’en toute chose, est absolument indispensable autant pour le développement des connaissances que pour la rectification des erreurs auxquelles l’esprit se laisse entraîner.
J'ai la conviction entière que M. Warlomont est du nombre de ceux qui n’ont étudié le magnétisme que d’une manière tout à fait indirecte, c’est-à-dire dans les livres. M. Warlomont paraît ignorer encore les notions les plus élémentaires
du magnétisme animal : par exemple, il cite l’hypnotisme comme un ai gumeiit opposé à l’existencc du fluide, c’esl là une erreur profonde que je réfuterai un autre jour (1).
11 prétend que la volonté est l’agcni immédiat qui produit les phénomènes magnétiques : c’est encore là une erreur; car, ainsi que le dit le maUre par exc«UeDce, H. le baron du Potet en un mot, dans la note qui précède l’ouvrage de M. Warlomont ; « Parfois Les merveilleux 'phénomènes du magnétisme naissent et se développent sans la participation de la volonté, quelquefois même malgré la volonté LA PLUS FORTE, cüT nolTC organisatiùn est le réceptacle d une force évident», qui probattktnetU est U produit de la vie, etc... 1)
D'un autre côté, M. Warlomont dit, en propres termes, & propos de la vae magnétique : « 11 o'y a donc rien qiù répugne à la raison dans les phénomènes de lecture de caractères bien éclairés au travers de corps opaques, n
Cette condition de caractères bien icluirés constitue encore une erreur manifeste, car tous les praticiens savent parfaitement que la lumière est uae chose superflue pour les somtiambules. Ceux-d possèdent en eux-mâmes un principe qui les éclaire, et qui sert d’agent immédiat pour leurs dilTérents sens.
Les somnambules naturels ou artificiels y voient tout aussi bien dans les ténèbres qu'au grand jour : ils lisent, ils écrivent, ils brodent ; ils accomplissent n’importe quel acte difficile dans l’obscurité la plus complète , mais il ne faut pas qu’ils aient conscience de cette obscurité, car les somnambules ne croient pas dormir, et tout ce qui choque leur raisonnement ou les habitudes reçues, paralyse leurs facultés magnétiques.
J’aborde maintenant le sujet principal de la question qui se débat entre mon contradicteur et moi.
Je vais citer une foule de faits matériels et d'expériences
(1) Jt reprendrai incMsammrnt la fiabllcalloe de mon Étude, qac dut circoastioc«» Nidpetidan(es de ma TotoitW m'*e( foret d'ioterrooipr«.
concluantes, qui démoiUreul manifestement l’existence d’un agent suijtil, d’un (luide impondérable dans le corps de l’homme. Le lecteur dtiduira ensuite lui-même les consé-queDces qui découlent naturellement de l’examen de ces phénomènes.
Mais auparavant je crois devoir dire que j’ai suivi une marche diamétralement opposée k celle qui paraît avoir été adoptée par M. Warlomont. J'ai peu lu les divers auteurs qui ont écrit sur le magnétisme animal ; mais, en revanche, j’ai beaucoup pratiqué. Je ne signalerai donc pas un seul fait sans en avoir vérifié dh-ectement l’exactitude, et sans être en mesure de fournir toutes les preuves à l’appui.
Dans mon Étude, j’ai cité comme preuve de l’existence du fluide magnétique les phénomènes suivants : 1® le sotn-nambntüme produit à distance et à l’insu du sujet; 2“ (e sommeil provoqué par un objet qui a été préalablement saturé de ¡luide; 8“ t anesthésie localisée sur telle ou telle partie du corps; la mise en rapport avec des somnambules naturels ou artificiels.
Comme je m’adressais spécialement à des magnétiseurs, je n’avais fait que mentionner simplement ces phénomènes ; anjourd’tui que j’ai affaire en quelque sorte h un profane, je crois devoir entrer dans des détails plus explicites. •
1” EXPÉRIENCE. — J’ai provoqué plusieurs fois le somnambulisme dans les circonstances suivantes : Mes somnambules étaient occupés à des travaux manuels ou intellectuels; ils vaquaient à leur besogne journalière, ils lisaient, ils écrivaient, ils jouaient aux cartes; ils ignoraient complètement ma présence autour d’eux. Placé dans une maison voisine ou un appartement contigu, je faisais la contracliondirecle, et bientôt le sujet éprouvait une somnolence involontaire et insurmontable ; si je continuais, il tombait dans le smmneil magnétique, puis dans le coma, puis dans le somnambulisme la manifestation de ce dernier état se faisait ressentir chez moi par une espèce de choc en retour ; le sujet était dès lorsen communication directe avec moi : U circuit était fermé.
J’ai, à diverses fois, essayé les efTels du fluide sur des personnes qui ni'élaient complélcmeiit étrangères, qui n’avaient jamais élè soumises aux procédés magnétique», mais qui paraissaient Halurellemcnt impressionnaLles. Ainsi, soit dans un appartement, soit à l’église, soit en voiture, j’ai provoqué des assoupissements; des spasmes nerveux, des syncopes, des attaques d’épilepsie ; ces personnes ne se doutaient nullement de l’action que j’exerçais sur elles. La crise passée, elles me témoignaient leurs excuses, et me remercl^ent iu concours obUgmnt que j’avais bien voulu leur prêter pour les tirer de cet état fâcheux, car il va sans dire qu’après avoir produit le mal, je m'empressais d'y remédier. Que serait-il arrivé si elles avaient connu la vérité ? Je laisse au lecteur le soin (le le supposer. Toujours est-il que le mesmérisme est une puissance terrible !
2* EXPÉRIENCE. — M. Warlomont admet que les somnambules peuvent être endormis par le contact d’un objet; « mais on se tromperait, dit-il, si l'on s’imaginait que le sommeil est le produit immédiat de l’imprégnation de l’objet magnétisé. » C’est encore là une erreur que je vais réfuter péremptoirement.
Le magnétisme constitue une science méthodique, exacte. Connaissant le degré d’impressionnabilité d’un sujet, j’obtiens sur lui des résultats mathématiques. SI j’opère, sur im objet tel qu’un fauteuil, je suppose, un nombre limité de passes, dix par exemple, jeproduis simplement la fermeture desyeux-, si je double ce nombre, je provoque l’état comateux ; si je le triple, j’obtiens le somnambulisme parfait. Cette expérience ne vous paraît-elle point concluante ?
D’un autre côté, si je dégage un objet quelconque : Que je soutire le fluide dont cet objet est imprégné et (jue le sujet soit mis Immédiatement en contact direct avec cet objet, le somnambule tombera dans l’état comateux, dans le sommeil magnétique, ou se réveillera subilemenl, suivant que le dit objet aura été plus ou moins dégagé, ou qu'il .sera propre absorber la masse du fluide qui existait chez le sujet.
J’ai lieu de croire que M. Warlomont n’avait nullement coanaissaace de ces faits, je les soumets donc à son appréciation.
3‘ EXPÉRIENCE. — J’ai à ma disposition plusieurs somnambules , je les fais asseoir les uns derrière les autres, j’invite le second k poser ses mains, sur les épaules du premier, le troisième à exécuter le même mouvement à l’égard du second, et ainsi de suite jusqu’au dernier. Je prends les inains du premier et je fais la contraction. D’après ie système de M. Warlomont, celui qui esl en contact immédiat avec moi devrait être impressionné le plus fortement, il devrait par conséquent s’endormir le premier; or, ce n’est point là ce qui a lieu, tout au contraire, c’est le dernier de la chaîne, qui est plongé le premier dans l’état somnambu-lique, puis l'avant-dernier, et ainsi de suite jusqu’à celui qui est en contact direct avec moi. Les divers anneaux de cette chaîne, si je puis m’exprimer ainsi, ne ressentent successive* ment l’efiet du fluide que lorsque les chaînons postéi'ieurs sont complètement saturés.
Toule ma force de volonté n’a jamais pu intervertir cet ordre de chose. Il existe, comme on le voit, une grande analogie entre le fluide magnétique et l’électricité. Cette expérience ressemble en tous points i celle que l'on produit au moyen de bouteilles de Leyde mises eu rapport avec le plateau d'une machine électrique.
Autre similitude. — On sait qu« l’état de l’atmosphère influe considérablement Bur les productions de l’électricité dynamique. Eh bien I il en est de même pour ce qui a trait aux phénomènes magnétiques. Par un tcmpt humide ou saturé d’électricité, on n’obtient que des résultats douteux ou complètement nuls. D’un autre côté il est impossible de magnétiser une personne qui se trouve exposée à un courant d'air quelque peu inteuse, le contact de l’air sufUt pour absorber le fluide au fur et à mesure qu’il est émis par l’experimeuta-teur ; celui-ci se fatigue donc en pui'e perte,
4* EXPÉRIENCE. — üii sujet étant cataleptisé, je le suspenila par le milieu 'lu corps à l’aide d’une ceinture et d'un fil métallique adapté à une douille, j'ai ainsi une espèce de boussole monstre ; si j’opère alors l'atlraclionà üistüuce en donnant d'abord et en retirant ensuite, je fais luouvoir le sujet dans le sens qui m’est indiqué.
Je pose ensuite le sujet ainsi cataleptisé« c'est-à-dire rigide comme un soliveau et ayaat en quelque sorle perdu la conscieoce de son être, je pose, dis-je, le sujet sur le plateau d'une bascule, je pèse exactement et /opère l'altrnclion sang contact; féquilibre est rompu immédiatement. Que peut-on objecter en présence de ces faits?
5'espériesce.—Si je localise le fluide sur telle ou telle partie du corps, par exemple sur le point de contact de l’os maxillaire avec la màclioire supérieure, je produis la symphyse complète ; si j'opère sur la gorge et le larynx, je pai'alyse la langue et la voix ; si je sature l’épaule et le bras, j’obtiens la paralysie entière du membre ; si j’agis seulement sur une articulation, sur un doigt, ou sur une phalange, je provoque simplement la paralysie dans la partie influencée, etc.
6' EXPÉRIENCE. — Je citerai encore comme des preuves évidentes de l’existence du fluide les divers procédés magnétiques, tels que le souffle froid, le souffle chaud, les passes, les frictions, les percussions, les massages el autres moyens d’action que l’on est obligé d'employer pour détruire les accidents.
A ceux qui prétendent que la volonté joue le principal rôle dans la production des phénomènes magnétiques, je répondrai : Tâchez donc d'arrêter une crise par l’effort de votre volonté ! Essayez de remédier à un accident sans faire usage des noyens d'action que je viens de signaler. Je vous en défie. Vous parviendrez, il est vrai, à réveiller uo sujet, car vous faites la conlraciion inverse sans vous en douter; mais vous ne le dégagerez jamais. Pour obtenir ce résul-
tat, il faut agir directement à l’aide de passes, d’insufflations, dc massages, etc.
Je me résume donc : Pour nier l'cxistence du fluide vital, il ne faut pas avoir ¡a moindre teinture de mesmérisme.
Maintenant que le lecteur pronotice entre M. Warlomont et moi.
Cher maître, vous avez bien daigné prendre l’initiative dans ce débat, veuillez agréer l’expression de ma profonde reconnaissance et de mes sentiments les plus distingués.
L. D'Abbauî),
Agent supérieur de la CQltures des labacs.
Cdbors, le 23 août l66ü.
Quelques erreurs typographiques se sont güsséa dans mon article précédent :
Ainsi, page 239, ligne 4, lisez : On etl donc forcé d'admettre qu'il y a ici enjeu un agent nouveau, elc.
Page 261, ligne 12, lisez : Mais celle méthode est vicieuse.
Page 262, ligne 32, lisez : Toute contention d’esprit entraîne nécet-tairement la eontraction dts centre* nerveux.
FAITS ET EXPÉRIENCES d).
Monsieur le Baron,
Dana le premier mémoire que j’ai eu l’honneur de vous adresser, il était question d’une expérience faite dans le but de reconnaître l'action du fluide électrique sur l’in-sensibllité magnétique.
Le résultat de cette expérience fut tel, que je dus croire que rinsensibllité ainsi produite ne résistait pas d’une façon satisfaisante aux courants électriques ; mais la note que la rédaction de votre journal crut devoir opposer h ma conclusion m’ayant porté à réllécliir plus profondément à
(I) L'abondance Ocs matières nous avait Torcés de retarder la pablica tion de cet aitlclc. (Voir le ¡i" P.l. iiogp 8.Î8 el suiv.)
l'exponeiice mr“iilionnéü, cVépais nuages ({ui dérobaient à mu vue un mystère extrêmement important se sont dissipés, el je suis aujourd’hui convaincu de la vérité de l’ohserva-tion qui m’a été adressée.
Avant de me livrer à la pratit[ue dn magnéiisme, j’avais plusieurs fois entendu dire qu’un magnétiseur pouvait être troublé, contrarié dans ses elTorts par une volonté étrangère et hostile; n’ayant alors jamais été témoin de ce fait, non plus que de tout ce qui se rapportait à la science magnétique, j’hésitai à le croire, mais depuis, quelques faits, en m'éclairant plus amplement, ont déirait mon hésitation. Je crois à cette possibilité, et voici. Monsieur le Baron, sur quoi je fonde mon opinion :
J'ai essayé à deux reprises différentes, avec le môme patient, l'action de l’électricité sur l'insensibilité magnétique. La première fois, je ne soumis que bien peu de temps le sujet à l’action électrique, el il ne s’y montra point sensible : l’insensibilité demeura complète, absolue. Je répétai un autre jour la même expérience devant quelques personnes, dont l’une avait une grande pratique en magnétisme ; celte fois le sujet parut ressentir légèrement l’action des courants auxquels je le soumis, il est vrai, plus long-temps que la première fois, et cette diiTérence me parut suffisante pour rendre raison des résultats opposés que j’avais obtenus, d’où je crus pouvoir conclure que l’insensibilité magnétique ne résistait pas entièrement à l'action électrique. Je conservai assez longtemps cette opinion jusqu’à ce qu'ayant pris connaissance de la note de la rédaction du Journiil d» Mngni-tif-me, un rayon de lumière pénétrant dans mon entendement, me donna un souvenir clair et précis de la seconde expérience, et je ne crois pas me tromper en attribuant l’insuccès il l'un (les assistants dont la volonté s'opposa à la mienne. Ce qui 3ne confirme dans cette présomption, et achève de lui donner un caractère de certitude, c’est le fait suivant; A peine connaissais-je le magnétisme, que je me mis à expérimenter sur un sujet d’un tempérament nerveux, qui ne se laissait magn^tiser qu'à regret, parce qn’il sentait trop
vivement mon influence. Cliatjue jour, les ellcls physiologiques allaieiil en au^nifiilaiil, et comme mon expérit iico dans celle science merveilleuse élait nulle ou à pou piès, jo lui faisais plus île mal qu'- ilc bii'ii. Sur ses iiisiaiiccs, j étals presque toujours obligé de cesser mon action, je lui occasionnais, disait-il, de vives douleurs de lête, et je rendais sa respiration exlrèmement anxieuse, etc.... Si, d'une pan, il est vrai que je visse avec plaisir ces effets désagréables, parce, qu’ils m’assuraient d’une façon on ne peut plus évidinite l’existence du fluide magnéiique, j’éprouvais aussi, je dois le confesser, uu vérituble chagrin de voir que je ne pou\ai'i ou ne savais calmer les effets qui empêchaient qu'il u’entrât plus profondément dans l’état magnétique.
Je rendis compUi de mes tentatives à la personne que j’ai mentionnée plus haut, dont je connaissais la grande expérience en magnétisme. Elle m’offrit, avec sa complaisance habituelle, de m’enseigner une mélhode plus efficace. J’acceplai avec gratitude, et avertis le sujet que je me rendrais chez lui avec cette personne. Nous y allâmes, el mou obligeant professeur 1 ayant invité à s’asseoir sur une cliaise, le plus commi)dén)eüt possible, se plaça devant lui, posa ses mains sur ses épaules, puis sur U tête, et termina par quelques passes, tout en me disant que ce qu’il faisait, il le faisait sans aulre intention que celle de oie montrer le mode de ujc^nétisation j avais vu en effet que le sujet n’avait rien ressenti. Voulant mettre à profit les iniiiructionsqui venaient de m’être données, jeme mis immédiatement àl’œuvre, plein d’espoir et avec un désirde réussite des pius vifs. Je n'interrogeai qu’au bout d’un long-temps le sujet ; cette fois il n’avait pas senti le moins du monde mon action. J’eus recours de nouveau à l’obligeance de la même personne, qui me dit que l’élévation de la température devait être la cause de mou peu de succès ; que néanmoins je devais renouveler mon essai chaque jour pendant une demi-heure. J’essayai inutilement. Le sujet qui auparavant, malgré la chaleur, sentait si vivement mon action, ne sentit plus rien durant les doux ou trois essais que je fis depuis, ainsi qu il m’avait été conseillé ; j’ignorais alors qu’ilfùtpossible d’an-
nih'iler l'inlliience d'un magttiseiir s^ur un sujet, el ma con-fiaiico clans le savoir el la loyauié bien reconnue de la personne dont j’ai parlé, ne mo permciiani pas tle croire (|ue sa miHhücle fui vicieuse, je crus soulenniiit avoir mal saisi ses iiisiruciions. Plus éclairé aujourd’liui, je reconnais que celtc Itcrsonne avail, pour son expérience propre el comme essai, inagnélisé le sujet et l’avait rcnUu insi-nsiblc à mon influencp. Ainsi s’explique le résultat im])ariait qnej’obiins lors de la seconde application dus courants électriques sur l'insensibi-lili;, application qui fui faite en présence de celle personne, qui dut renouveler sa tentative sans aucun doute, et. celte fois encore, avec uu succès complet. Je crois cependant que, si j'avais été prévenu, j’aurais pu nieilre le patient à l’abri de cette influence contraire. Il esl bien vrai que si, pendant qu’un maguétisenr s'efl'orce dc faire pénétrer son action, une autre personne dirige sur le même sujet son atiention dans un but opposé, en s’aidant surtout de quelques alioucliemeots. le premier maguétiseur pourra, selon la puissiince magnétique relative des deux, éprouver une plus ou moins grande difll-cnlté dans le développement des phéaomèDes ; mais quand un sujet est soumis depuis longtemps à l’influnnce d'un magnétiseur, il me semble, et j’ai pu in’cn convaincre, qu'il est, je ne dirai pus impossible, mais extrêfiiement difficile que son influence puisse être contrariée, bien plus encore s’il était prévenu. Voici une expérience à ce sujet : J’avais devant moi une personne que je magnétisais a\ec la plus grande facilité; un magnétiseur se place à côté de moi, medisantqu’ü se propose d’empêchcr mon action ; je le voulus bieu, el le laissai opérer pendant un certain temps, après lequel, fixant mes yeux sur le patient, il fut magnétisé sur-le-champ. Puis il essaya, avec le consentement du sujet, tle le faire e^itrer en souioambu-lisme contre ma volonté, et il ne put y parvenir. A ce propos, on m’a raconté un fait dont l’autlienticité ne me parait pas des plus certaines ; le voici :
Peutlanl qu’un magnétisfur achevait de mettre son sujet en somnambulisme, un autre magnélisnur qui en eut connaissance, dirigeait d'une maison k l’autre son action sur
]e somnambule dans le but d’empûcljor que so» magniHiseur ne le {»'u réveiller. Le fait esc qu’A la grande siirpi ise du premier, le réveil n’eut pa» lieu quand 11 le voulut. Il ne s’eiTectua que par le contact d’uii morceau d’étolTe magnétisée par l’auteur de l’iiiarnie.
Si ce fait est vrai, et j’ai peine à le croire, il prouverait la possibilité de faire ressentir l'action magnétique à distance sur une personne qui n'aurait pas été préalablement magnétisée; à plus forte raison, cela serait-il plus facile sur la personne qui aurait été souvent magnétisée.
Je ne parlerai pas de ces personnes qui élèvent si liaut dans leurs croyances la puissance magnétique qu'elles prétendent, disant l’avoir essayé, qu'il est possible de ravir ia force magnétique à quelqu’un par le moyen de certains attouchements, notamment sur les épaules. Par le moyen de tels attouchements, ils croient, ô illusion! pouvoir transmettre leur volonté à l’esprit de leur voisin et le manier comme un morceau de cire!...
Combien toutes ces préoccupations et ces erreurs sont regrettables et funestes 1 Elles tendent bien plus à étouffer cette science si merveilleuse et pleine d'encliantements, qu’à lui donner cette énei^ie vitale ai néces-saire pour le bien de l’humanité.
Les exagérations de langage de certaines pei-sonnes, les erreurs qu’elles propagent, trop propres à semer l’alarme dans les esprits, m’attristent plus que je ne saurais dire pour l’avenir de la découverte de l’immortel Mesmer. On entend parlei' à tout propos de la lucidité somnambulique, comme si ce phénomène était le seul important, et se produisait le plus généralement, tandis qu’avec l'ahbé Caupert, nous pouvons affirmer que le somnambulisme n’est qu’un produit accidentel et assez rare de la magnétisation ; qu’avant de l’obtenir, d'autres phénomènes se présentent bien plus souvent qui ne sunt certainement pas d’une moindre importance.
Veuillez agréer, Monsieur le Baron, etc.
Don José S^rba è Igi-ksiab.
VARIÉTÉS.
- On lit dans le Droit :
«Notre numéro des 25-2ti juin rapportait un fait étrange (J) qui se produisait alors rue des Noyers, dans un appariement occupé par les enfants do i\J. Lesage, économe au Palais-dc-Justicc.Ce logemciit était Li:sailli de projectiles partis oji ne sait d’où. Nous avons rappelé à cette occasion un fait analogue qui aurait eu lieu en 1849, chez M. L..., marchand de charbons, rue des Grès.
« M. Lcrible, ancien marchand de charbons et de bois, rue des Crès, nous a donné sur ce fait de 1849 des explications qui nous l'ont un devoir de rectifier notre ai'ticle. 11 en résulte que, loin d'avoir participé en aucune façon aux circonstances qui se sont produites, M. Lei'ible a aidé autant qu’il était en lui les agents de l’autorité à découvrhr les auteurs de ce fait resté mystérieux.
(iM. Lerible d’ailleurs est propriétaire de l'immeuble de la rue des Grès depuis 1847; il l’habitait seul en 1849, et, par conséquent, il ne pouvait désirer la résiliation d’un bail qui n'existait pas. »
ERRATA.
Malgré nous, des fautes se sont glissées encore Jans le dernier numéro. Nous en témoignons nos vif» regrets, car ce désagrément est sensitile, surtout aux auteurs, auxquels un attribue ainsi des twvues el des nun-sens qui n'appartiennent qu’aux inadvertances de la topographie.
Voici les fautes principales à corriger :
Page425, ligne 13, au lieu dn : Us lisez : iU y pui'i«n.
Page 428, ligne 27, au lieu de: c'éiait la pierre céleste, tisfcz ; c'était
la pierre.
— au lieu du: e’eiaii fWmeniaire, lisez: ectail
l'iUmentaire céleste.
Page 432, ligne 19, au lieu de : gangut naturelle, lisez ■ gangue matérielle.
— ligne 21, au lieu de : les idées fondamentales de la religion, lisez : les idées [ondamen-lalet de la science.
(!) Niius on a\iiMS rendu conipt*; nous-tusinn il:ins un rlu iids luiiiiiiros, ut nuu.s avions emprunté au jnuninl ci-dessii$ lu version i|ui u ameué ivt’e r'.’cliticaliun. •Vofi' ¡le larédactiçn.)
BIBLIOGRAPHIE.
Les ouvrages suivants dont nous reodrons prociiainemeDl conipCp sont en vente :
DIEU, C’EST L'AMOUR, p»r M'"’ Maru de Fos. Petit in-lS, chez Uentu, libruire, l’alais-Kiiynl, i3, galerie d’Ort^iins.
LA CLEF DES BRANDS MYSTÈRES, p.ir Ei.ipius Lrvi. Vol. in-8, chez Germer Baiitière, libraire^ rue de l'IücoIe-de-Uédecine, 17.
AVIS AVX ABONNÉS.
Le triage de.s volumes et des numéros du JoLR^'AL DU Magnétisme, nécessité par un déplacement, nous force à collectionncT. Ce travail fait, il ne sera plus possible de distraire des numéros el de les vendre sé|»arément. Nous engageons donc tous ceux de nos ubonnés qui désirent posséder la collection du Journal, de vouloir bien, sans retard, faire savoir ce qui leur manque de volumes ou de numéros ; une remise proporlionncllc leur sera falle.
Nous n’avons pas besoin d’ajouter que la collection du Journal esl le meilleur livre d'instruction pratique, et qu'il contienl les plus précieux maléi'iaux sortis de l’intelligence des magnélisles depuis un grand nombre d'années.
Bientôt dix-neuf volumes seront là pour ältester notre labt’ur cl notre persévérance; et nous avons la conviction que notre œuvre sera un jour appréciée à sa juste valeur, el reconnue indispensable à toute personne cbez qui la vérité magnétique aura éveillé l’esprit de recherche.
Baron oc POTET, pTopriétaire-gcrani.
Le numéro prochain contiendra la quatrième lettre au docteur Charpignon. De cette manière, tou.? les légitimes intérêts du journal sont .satisfaits. Nous ne détournons pas trop les lecteurs du fond commun de nos études, et publication nécessaire sera donnée à d'importantes vérités.
TOMBEAU OU DIACRE PARIS.
Nous donnons ici un fac-similé que le temps nous a conservé des scènes singulières qui avaient lieu au cimelière de Stûnt-Médard, sur la tombe du diacre Paris. Tous les ma-Tomk XIX. — ^' 90' — 2* SeniK.—StPiF.ii»F. IS60.
gnitiscui's connaissent l’Iiistoii'c de ce saint personnage et lo.« plii'noinèiics extraordinaires, impoxbi))les ¡i décrirc, que préseiitaientlesnialadesqui entouraient Iü tombeau, ou étalon t couclics dessus ou dessous ; ils savent les coups de bûclie, de chenèt, de barres de fer que ces//yymoiiVs pouvaient recevoir, non-seulement sans s’en plaindre, mais en manifestant le plus grand contentement. Les savants de ce temps, comme le feraient ceux d’aujourd’hui, ne voulurent point étudier la cause de phénomènes si étranges; bien plus, ils surent intéresser le pouvoir et l’amener à protéger leur paresse on leur impuissance ; c’est ainsi qu’un jour le cimetière fut fenné et que sur sa porte on put lire :
De la part du roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu.
Pour nous, le magnétisme était îa cause de ces merveilles, merveilles qui pourront, quand on le voudra, se reproduire ; niais ce que nous devons admirer el signaler, c’est que beaucoup de malades incurables pour les savants docteurs, avaient trouvé là leur guérison : des hydropiques, des paralytiques, etc...... ont dû leur rétablissement au rayonnement
puissant d’un magnétisme que nul n’apercevait. C’est donc une grande pitié de voir nos grands savants si petits quand ils sonten présence de phénomènes qui cessent d’ètre purement physiques; aussi ne cesserai-je de répéter, en mon âme et conscience, que les savants d'aujourd’hui préparent aux homn3es des maux incalculables en se refusant à l’étude du magnétisme: ils s’annihilent et laissent les forces uiiitérielles sans contre-poids. La science devrait être un poxivoir; elle devrait éclairer les gouvernements de manière à ce que les croyances leligieuses ne partent point de ce monde, car il y a au fond de chacune d’elles des vérités essentielles au bonheur des nations. Ces vérités sont rendues évidentes par le magnétisme, et elles sont le plus bel ouvrage de Dieu. Aujourd'hui nous avons des chimistes, des physiciens, des astronomes, des mathématiciens, etc......mais pas un philosophe,
pas un homme profond, pas un (lambeau quand l’obscurité
se montre à l'horizon, quand la matière va dominer l'esprit, quand la sauvagerie est encore au niiliea de nous 1
Baron du Potet.
CLINIQUE.
M. B..., agronome dans le département du Cher, en sautant de voiture, se donna une entorse ; rentré chez lui, il voit son pied et sa jambe aussi gros que sa tète; il soufTre horriblement et se met au lit.
Il était trop pressé de reprendre la direction de ses travaux de moisson pour se soumettre au long traitement du médecin; il envoie chercher, à trois lieues, un rebouteux jouissant d'une grande vogue.
On lui amène un homme de cinquante ans, plié en deux, la lête dans les genoux, se traînant à l’aide de son bâton et du bras de son compagnon ; à cette vue, M. B... se croit attrapé, ne pensant pas qu’un pareil homme puisse le soulager; pourtant il lui donna son pied.
Ce n’est pas une entorse, dit le rebouteux, c'est une écla-ture, je vais essayer ; aussitôt il se met à la besogne ; de la main il masse les chairs, frotte et presse fortement le pied, au point de déterminer les douleurs les plus vives, qui, ce-peniiant, finissent par se calmer ; après son pansement, il va se coucher ; le lendemain il recommence son opération, puis il raconte àM. B... son malheur d’ètre aussi infirme; il voudrait essayer des eaux de Néris, mais il n’est pas assez riche pour en faire la dépense, ni assez pauvre pour être soigné comme un indigent. Il intéresse M. B..., qui, à son tour, se décide à le tnagnètiscr, et qui, après plusieurs passes sur les reins, lui dit de se lever ; aussitôt l'homme se dresse debout eu disant que la veille, pour le plus beau domaine du Berri, il n'aurait pu en faire autant.
Ou le reconduit eu voilure ; mais il n’est pas à moitié chemin qu’il sa ravisp.et se lait ramener cliez M, B..., voulant lui contiimer sou traitement jusqu’à parfaite guérison, comptant bien également sur la contiiiuaiion des soins ilc son bienfaiteur, qui déjà lui avait f:iit uu si grand bien.
Au bout de liuit jours, M. B... rcju'enaiL scs habitudes de marche sans la moindre diQiculté, et le rebouteu'c, ci-dc\aDt paralytique, ajoiird'hui bien redressé, s’cn rolournnit à son logis à pied et sans bâton ; il en était fou de joie, et racontait son aventure à tout le monde, faisant passer M. B... pour un vrai sorcier.
CORRESPONDANCE.
DU MAGNÉTISME. - DES PROCÉDÉS MAGNÉTIQUES.
Monsieur et cher maître,
Je mets enfin la main à l’œuvre pour vous donner le résumé de ma méthode opératoire dans le Iraitement des maladies, vous priant d’avance d'excuser le décousu et le laconisme de la rédaction, ainsi que sa brièveté ; car c’est d’un trait, sans préparation aucune, que je vais vous en faire le récit, trop pressé que je suis en ce moment pour entrer dans de grands détails, et me promettant, du reste, de réparer cette négligence forcée dans l’ouvrage que j’espère pouvoir bientôt continuer et que je vous dédierai.
1« DE i’emploi du magnétisme (pdr).
Dans toute magnétisation ayant pour but la guérison des malades (,et c’est la seule que j’admette), je ne cherche jamais à provoquer le tomnambuHsme ; il est inulile. S'il se montre sous l’empire de la magnétisation, c’est qu’il est nécessaire à la guérison, et, dans ce cas, je profite des ren seignements qui pourraient m’ètre fournis, relativement au traitement, si toutefois le malade est ciaii'voyant, c« qui eM
assez rare ; mais je suis sobre ilc qut-stions, el je n’adresse que celles relatives à sa santé, car si l’on s’écarte de ccs règles, on n’est \io\nl yniigiirliscnr, mais seulement un vwgiié-tisle, un rCreur el un curicux (jui cherclie plutôt sa propre satisfaction que le soulagement de ceux qui soullrent.
Donc, pour moi, magnétiser un malade, n’est pas le plonger dans un état de aoniineil plus ou moins profond appelé somnumbidiume miiyu/’lique, mais tout simjileuiecit diriger sur lui, par ma volonlc, le principe qui nous fait vivre el nous anime, et qu'on désigne sons le nom (le ¡laide miignHique, (luide nerveux, fluide vital, etc.
J’ai reconnu également que tout lemonde, sans exception, peut être magnétisé, c'est-à-dire recevoir une somme plus ou moins grande de ce fluide dans son organisme, soit d’une manière appréciable ou inappréciable, tant pour lui que pour le magnétiseur, mais que tous ue peuvent pas ótre endormis (pour moi dumoios), et que souvent le seul signe qui prouve que tout être reçoit le principe réparateur, dont un autre le sature, consiste daus la diminutioD, el, enfin, dans la guéii-son de sou mal.
Pour recevoir ce principe, il est parfaitement inutile d’avoir une foi plus ou moins grande au magnétisme, il s’agit tout simplement de ne point repousser, par une volonté active qui peut dans ce cas paralyser celle d'un magnétiseur, l'agent qui est dirigé sur nous. Mais si je n’exige pas la foi chez mes malades, je m’efforce toutefois de dissiper le doute qui ne manquerait pas alors de retarder la guérison, et j'éloigne même, pendant qu'il est en mol, les douteurs de mauvaise foi qui, si le malade n'est seulement qu’incrédule avec le désir d'être convaincu, peuvent infiltrer dans son âme ce poison venimeux. Aussi, j’ai pour habitude de magnétiser devant le moins de monde possible et de ne garder auprès de moi que les personnes que les convenances exigent.
Tous les m.ignétlsés n'ont pas besoin de démagnétisation, et, à moins que le sommeil ne se soit produit, ou que quel-ques sensations pénibles ou douloureuses existent dans cer-
laines parties du corps, où Je Uuide nerveux paraîtrait s'être accumulé, j’ai ponr principe de ne pninl retirer de l’orga-nistne du maJade J'agent réparateur dont je J’ai saturé, mais au contraire dele laisser agir autant qu’iJ esl nécessaire. Pourtant,dans certainscas, il serait imprudent et nuisible d’(?n agir ainsi, et je me conforme en tout point aux règles que vous tracez dans votre Manuel de l’Etudiant magnHiseur, au § Démagnétisation, qui résume mes propres observations.
Je magnétise les malades au lit, ou commodément assis dans un fauteuil ou sur une cliaise ; je ne leur impose jamais uiic position fatigante ou qui pourrait Jes gêner, mais, au contraire, je leur laisse prendre celle qui leur convient le mieux, et je m’arrange du reste.
•Presque toujours je magnétise debout, et rarement plus d’une demi-Iieure, à moins que lescircoustancesle demandent; j’ai reconnu que ce laps de temps, lorsqu’il est bien employé, suffit dans la plupart de ces cas où il n’y a pas de crises à diriger, car aioi s on ne peut fixer de dui'ée à la magnétisation. Je magnétise journellement mes malades, àla même heure autant que po.ssible, car rien ne retarde davantage une guérison que des magnétisations interrompues ; je crois que c’est à cette rigoureuse exactitude que je dois mes succès constants jusqu’à présent.
J’ai peu l’babitude d’établir le rapport par contact, et je magnétise le plus ordinairement à distance, après m’être recueilli un instant et avoir fait au malade les recommandations nécessaires à sa passivité et au calme qu’il doit conserver. S’il m’arrive de fixer parfois mes yeux sur les siens, c’est un regard doux dans lequel je cherche à faire lire l’espérance que je projette sur Jui.
J’ai soin de ne jamais quitter le malade sans avoir magnétisé une carafe d’eau pour ses besoins journaliers, ou bien les tisanes qu’il s’est ordonnées lui-niônne en sommeil (s'il est voyant), ou celles qui ont été ordonnées par ma femme (somnambule extatique supérieure) qui dirige ordinairement le traitement, tant pour les heures les plus convenables à la
magnétisation que pour la durée el le mode de transmission du fluide vital.
Enfin, le mode de magnétisation pouvant varier à l’infin selon la maladie, le tempérament du malade et son idiosyn-crasie, ou encore selon la marche de raffection, voici les diverses manières que j’emploie ;
1“ Les pusses que je lais à une distance plus ou moins grande du malade, selon sa susceptibilité, àoügraads conriints;
2“ Les frictions légères pratiquées avec la xuain, sur la partie soolTrante ou sur tout-le corps ;
3° Le massage, qui consiste à pétrir, pour ainsi dire, avec les mains, la partie affectée ou toutes les parties du corps en général. De temps en temps aussi j'imile avec les jnains, el alternativement, un mouvement semblable à celui que l’on ferait, si l’on voulait agir, sur les touches d’un piano; ce mouvement consiste en tappottements plus ou moins rapides et phis ou moins forts, que j exerce sur tout le corps en général ou seulement sur certaines parties de l’organisme. Ce mode de magnétisation doit alterner avec les pasm ou les frictions et prépare les pores à recevoir activement le fluide magnétique;
4“ L'imposition ou l’application de l’une ou des deux mains sur la partie malade ;
5' Enfin, les insufflations chaudes o^ifroides. Mais ce dernier mode de magnélisation, quoique d’une puissance exti aordiuaire, n’est pratiqué par moi que rarement, et seulement dans des cas pressants, car J’ai remarqué qu’il était un moyen d’altération des poumons chez le magnétiseur.
Je pratique l’insufflation cJuiude au travers d’un mouchoir plié en quatre, pour augmenter la vitalité du malade, dissoudre les engorgements, dissiper une douleur locale intense; l’insufflation froide pour calmer le malade ou le débarrasser complètement du (luide dont il est saturé.
Une précaution qu'il est important de ne jamais oublier, c’est, avant de pratiquer une magnétisation, de démagnétiser
liai'l'aitemcnt le malade’pour lui pnlpvcr ainsi îoutrs les in-Quoiiccsde iluidesétrargcrs dont i! a pu être plus ou muins saturé, d'une magnétisation à l’auti'C, par les personnes qui ont pu l'approclier entre ces mûmes magiiilisatious. En effet, on ne peut se faire une idic de la proroptitude avec laquelle tous, tant que nous somnirs, nous nous saturons à notre insu de fluides étrangers, en sorte que nous sommes toujours sous une influence niagoétique plus ou moins grande. Cette bonne Labitude de démagnétiser toujours le malade avant de le magnétiser est d’une importance capitale, car si le fluide du magnétiseur se mêle à ceux dont il est déjà plus ou moins saturé, il en résulte toujours de la gêne, des conséquences plus ou moins fâcheuses qui retardent la guérison et qui diminuent la puissance d’action du magnétiseur traitant. C’est aussi pour éviter autant que possible l’envahisement de ces diverses influences que je suis dans l'ijabitude de ne point démagnétiser mes malades après mon action, à moins qu’ils ne soient tombés en sommeil ou que des circonstances particulières l'exigent.
Dans toutes mes magnétisations, j’emploie ou les deux mains, ou alternativement l’une ou l'autre, ou même une seule. Il m’arrive souvent, dans la même séance, d'employer successivement les cinq modes de magnétisation dont je viens de vous parler, ayant soin de toujours terminer par de grandes passes faites à distance, afin de régulariser la saturation.
Voilà brièvement, monsieur et cher maître, en quoi consiste ma méthode ; mais le magnétisme étant une œuvre de foi en sa puissance, c’est peut-être plus à cette circonstance que je dois mes succès qu’aux divers modes que j’emploie, et j’ai connu des gens qui ne connaissaient pas seulement le magnétisme de nom et qui magnétisaient parfaitement sans se douter de l'acte qu’ils accomplissaient; j'aurai l'honneur devousfaire part d’une observation fort intéressante que j'ai faite l’année dernière à cet égard et dont j’ai fait un chapitre de mon ouvrage sous le titre : Réijlementation de l'application médicale du magnétisme.
Toute maladie étant contagieuse pour le magnétiseur, je lâche de nu jamais oublier de bleu me iléinagnétiser après cbatjtie magnétisation. L’oubli de ce soin in'a été plus d'une fois fatal. Outre cette précaution, je secoue souvent mes doigts pendant l’opération.
2” MAGNÉTISATION ELECTRO-MAGNÉTIQÜE.
Tous les corps de la nature, organiques ou dits inorganiques, contiennent une particule de l’agent vital de l’univers qui se modifie dans le moule matrice de ces mêmes corps et qui devient dans ce cas plus ou moins propre au traitement des maladies. Cet agent peut être élaboré par des combinaisons physiques ou chimiques, ainsi- que le prouvent les atténuations homéopathiques dont il serait injuste de ne point reconnaître les propriétés médicales incontestables. Un seul agent vital existe dans ia nature, et l'électricité, le magnétisme minéral, le calorique, le magnétisme humain, etc., sont des modifications de cet agent. Imbu de ces principes, je dus me livrer à une étude approfondie de l'électricité dynamique, alln de découvrir s’il serait possible d’en employer la partie la plus subtile au traitement des maladies, et de ren forcer, pour ainsi dire, de cette manière, l'action du magnétisme humain. Pendant longtemps mes essais furent infructueux, et j'en étais réduit à opérer les électrisations selon le mode de M. le D' Duchône ou de M. le IV Seiler. Les procédés de M. Desion ne m'offraient pas les résultats que je cherchais. Enfin, l’idée me vint de tenir de la main gauche les deux conducteurs d’une machine d’induction à laquelle un mouvement très-lent était imprimé, afin de ne point me fatiguer et de ne pas produire chez moi l’anesthésie, et peut-être même à la longue la paralysie du bras gauche et de magnétiser de la main droite à distance j cette manière de procéder paraissait bien m’offrir quelques bons résultats, mais ne constituait pas le problème-cherché; alors j'eus l’heureuse idée de placer dans la main du malade , ou d’appliquer sur une parlie quelconque de son corps l’un des conducteurs delà
machine, moi conservant l'autre conducteur dans la maiu gauche et magnétisant de la droite à peu de distance du corps; j’obtins alors sur les pei-sonnes très-sensibles une scu-saliün générale de douce chaleur qui suivait le trajet décrit par nia main droite et qui pénétrait jusqu’à la moelle des os, tout en produisant dans le système nerveux et musculaire une contraction imperceptible et une tonicité très-grande qui se maintenait pendant plusieurs heures et qui doublait ainsi les forces du malade. Ces premiers résultats obtenus, je marchai en avant, mais toutes les personnes soumises ii ce mode d'électrisation magnétique ne présentaient pas une sensibilité égale, et même plusieui’s paraissaient ne rien éprouver ( seul le magnétisme paraissait agir d'une manière insensible) ; alors pour ces personnes je fus obligé de pratiquer l’électrisation magnétique par contact en promenant ma main droite sur toutes les parties du corps par dessus des vêtements légers, j’obtins d’assez bons résultats. Mais je rencontrai encore des sujets d'une insensibilité telle, que je fus obligé de pratiquer cette magnétisation en débarrassant le malade des vêlements qui m'auraient empêché de promener ma main droite sur l’épidermc. Alors j’obtius par ce moyen des contractions musculaires très-grandes et une sensation de chaleur très-profonde. Ce dernier »node de magnélisation électrique al’avantage de ne point fatiguer le malade, de ne faire craindre aucun danger et d’agir avec une grande puissance. Pour que le malade et le magnétiseur n’éprouvent pas dans ce cas la sensation désagréable de l’étincelle électrique, 11 est de rigueur de magnétiser avec la main à plat, de manière que l’extrémité de tous les doigts repose exactement sur l’épiderme du malade que l’on veut actionner, car plus il y a de points conducteurs, moins la force électrique se fait sentir. Au contraire, s’il s’agit d'actionner fortement un muscle, le magnétiseur suit le trajet de ce muscle avec les doigta formés en pointe, ou mieux encore avec un seul doigt. Plus on appuie fortement le doigt ou la main sur l’épiderme, moins on craint de voir se produire une sensation dés-
agréable. Ce mode de magnétisatioD peut être pratiqué sans danger dans n'importe quelle partie du corps et peut allemer avec la magnétisation pure. Ordinairement, quand je joins rélectricité à mes traitements, je ne magnétise ainsi que de cinq à dix minutes au plus, et je continue la séance par le magnétisme pur.
S’il s’agit de magnétisation électrique pour une affecfion innainmatoire, je place le pôle positif de la machine dans la main ou sur uue partie quelconque du corps du malade, et moi je tiens le pôle négatif dans la main gauche ; au contraire s'il s’agit d'une affection atonique, je garde le pôle positif, et je laisse au malade le pôle négatif.
Enfin, monsieur le baron, j’étudie et je suis encore loin d’avoir trouvé le problème que je veux résoudre, quoique ayant avancé d’un grand pas l’emploi de l’électricité dans le traitement des maladies.
Pour opérer comme je le fais, il faut des machines d’induction qui marchent sans acide, car ces substances ont une action médicamenteuse sur l'organisme qui n’est pas salutaire tant par les molécules qui se mêlent à l'électricité dynamique que par les émanations qui se répandent dans l’air ambiant.
Il faut aussi que ces machines soient confectionnées de manière i pouvoir doser l'intensité des courants depuis le plus faible jusqu’au plus intense, afin de les .ippropricr ainsi à la plus ou moins grande impressionnabilité du malade.
C’est une erreur de croire que les machines très-puissantes sont préférables, elles portent toujours dans l’organisme une perturbation qu'on doit éviter à tout prix dans le traitement des maladies ; c’est à ce mauvais mode d’emploi de l’électricité qu’on doit jusqu’à présent le peu de succès constant et les échecs qu’on éprouve si souvent dans tout traitement électrique pur. J'espère que ma méthode, lorsque je serai assez avancé dans mes expériences pour les rendre publiques, rendra réellement un grand service aux praticiens de toutes les écoles qui voudront bien l'expérimenter.
Le mode de galvanisation par influence du D' Seiler, dç
Guiiève, paraît oiïi'ir à cc praticien d’innirenx résuUals ; la puissance de sa iiiacliinp lui permet d’agir au travers des vôtetiients, ce |ni est une grande cliose ; mais, comme laiil d’autres, elle arinconvônipiitde marcher avec ta combinaison des acides, et pour la raagiictisaiion électrique ces substances ne doivent pas exister.
Je fais faire en ce moment un fauteuil et un tabouret isolés dans l’intention tle faire de nouvelles expériences par ce moyen ; mais je les crois inutiles, car j’obtiens par ma méthode ordinaire tous les résultats que je désire, et il faut toujours tendre à simplifier plutôt qu’à compliquer.
Avant de terminer, monsieur et cher maitre, je viens vous prier encore d’excuser le griffonnage et le décousu de ma lettre.
Prochainement je vous adresserai : 1* Un nouveau cas de guérison de suspension de menstrues, datant de 75 jours, guérie en une seule séance magnétique. 2° Un cas de guérison de névralgie faciale intense, datant de plusieurs années, guérie en 5 séances électro-magnétiques. 3® Un article sur la réglementation de l'application médicale du magnétisme. 4” Un article sur les propriétés curatives des bains de mer relativement aux affections nerveuses et à quoi doivent être Attribuées leurs propriétés.
Henry Andb£,
médeciii'magnétiMur.
CONTROVERSE.
L’HYPNOTISME.
L'hypnotisme, qu’on a voulu séparer du magnétisme est dû au même agent, nous en avons la certitude, seulement le jeu des forces est diffèrent. Dans le premier cas, la fixité de la
peiiste et du regard déterminent dans l’individu iiiic inégale circiilalion de ra[,'ent nerveiiK appartenant àl'hypnotisé ; par le magnéiisme, l’agent qiiiprnduit celte irr^'gularilé vient de l’extérieur : c'est le même mouvement des forces, ce sont les raènies pliénomènes, et la nature n’emploie jamais deux moyens pour arriver au même but, On peut s’hypnotiser et se magnétiser sol-môme ; le sommeil naturel n’est qu’un hypuo-lisme ou un magnéiisme incomplet. Dans cct état l’équilibre des forces n’exi'^te plus, plusieurs organes ont perdu leur sensibilité normale, l’afHiix nerveux a surexcité certains points aux dépens de la masse, comme dans le sonmambulisme naturel, les forces propres sont tournées sur elles-mêmes.
L’hypnotisme ne diffère donc du magnétisme que par les procédés employés et par les idées différentes de ceux qui opèrent ou des opérés, et nous ne sommes pas au bout des phénomènes ou des singularités qui se découvriront ainsi.
Nous connaissons une dame, tout à fait étrangère aux idées qui nous occupent, qui, en peignant ses longs chevetjx, a hypnotisé ses enfants par les seules émanations fluidiques que contenait sa chevelure. Le coiffeur hypnotise ou peut hypnotiser ou magnétiser ses pratiques ; certains reptiles, pour leur plus grand profit, peuvent hypnotiser ou magnétiser des animaux et môme l’homme ; la peur, l’elTroi hypnotisent ; la loi est la même : addition de forces ou altération dans la circulation des mômes forces qui délerminent alors le même dérangement d’équihbre. Un actetir bien dans son rôle peut magnétiser toute une assemblée, la faire bâiller ou la tenir captive ; il en est de même des orateurs, et la chaire sacrée peut produire un fanatisme aveugle ou illuminer et faire vivre d’une vie commune, pendant un instant, une multitude con-sidéi-able. La païole emporte avec elle le feu contenu dans le cerveau, le geste le répand à (lots ; et c’est ainsi que vraies ou fausses, les idées se communiquent. Le vin et Camour hypnotisent et détei'minnnt des aberrations en altérant le jeu des forces vives. C’est ainsi que l’ivrogne peut impunément tomber ou recevoir des coups, il ne le sent pas.
L’amoureux voit souvent des perfections qui sont bien loin d'oxistcr, et c’est communément lorsque l'amorr est passé qu’il voit clair. Certaines substances, commo l’opium, le ciiaii-vre, etc., hypnotisentégalement. C’estlemômc dérangement des facultés, le même trouble de ¡a vie, et l’état serait com-piéleinent identique si ceux qui approchent ces donneurs sc mettaient dans la tête de leur faire voir les propres créations tic ieuresprit, je veux parler ici de l’pspritdecelui qui opère ou magnétise. L’exaltation religieuse détermine dos phénomènes qni ressemblent, à s’y méprendre, à ceux provoqués par le magnétisme : l’insensibilité peut être complète. Certains poètes, fortement préoccupés de la recherche de quelques rimes, sont bien près d’être hypnotisés, car on peut déjà leur piquer les mollets sans qu’ils éprouvent de douleurs. De nombreux cas de folie viennent de préoccupations d’esprit qui ont dérangé l’équilibre en portant sur un seul point des forces qui devaient rester également réparties. Il en est de même de quelques affections nerveuses, dues à des causes inconnues, qui flypQotisent parfaitement ceux qui en sont affectés. L’idée fixe et la nostalgie peuvent encore s’expliquer, car elles ont un rapport saisissable avec tout ce que nous avons cité.
En définitive, je me fais fort de prouver ces choses.wns autre agent que la puissance magnétique dirigée par mol selon ce que je sais : je griserai, je rendrai fou, amoureux, poëte, extatique et déterminerai l'insensibilité la plus profonde sans me servir, jele répète, d’aucun corps luisant, d’aucun objet, en employant seulement ma pensée et mes mains.
On appelle princes de la science nos savants les plus avancés ; mais ce sont des enfants lorsqu’on les place sur le terrain des choses morales, et c’est une grande honte pour eux de laisser une vérité, pareille à la vérité magnétique, courir le monde sans vouloir la connaître. 11 n’y a pas de mot pour caractériser une semblable conduite, si ce n’est ce mot : impuissance.
Il a été trop facile, jusqu'à présent, d’expliquer les phénomènes magnétiques par le mot imagination. Ce mot couvre la
nullité et l'impuissance, car imaginer, c’est déjà créer, el tous ceux qui se servent du mot imagination prouvent leur ignorance des lois de la nature et du principe même qui nous constitue. Mais j’arrête ici ces réflexions, car elles demanderaient un livre cnlier. Terminons par une citation empruntée à un petit ouvrage (1) sur la morale et sur les mœurs, écrit parM. Vieillard.
(1 Les entreprises du mensonge contre la vérité peuvent lui nuire pour un temps, mais elles ne sauraient la détruire. Le jour de la revanche arrive enfin, el elle est complète et quelquefois terrible. »
Baron du Potet.
En présence des lois de la création, des merveilles de la nature, tous les systèmes, toutes lea conceptions de notre Institut, tout ce qui a été réalisé déjà, tout n’est qu’un tas de guenilles que la jeune génération ramasse cependant avec soin, croyant que les paillettes qui couvrent ces vieux habits seront des perles d’un grand prix. La gloire qui entoure le savant esl une gloire vaine, car il n'est parvenu à saisir que quelques faits, que quelques apparences; la cause lui échappe toujours. On rirait de voir des enfants jouant avec des cerfs-volants affecter le sérieux d’hommes mûra et de savants. Il est tout aussi risible de lire des feuilletons de journaux où l’on trouve des dissertations sur les phénomènes merveilleux du magnétisme et du spiritualisme : ces écrits, publiés pour l'éducation des boutiquiers, donnés avec un sérieux de lauréat d’académie, doivent pourtant former l’esprit national touchant des questions si élevées qu’un homme complet n'ose les aborder sans crainte de devenir fou!
La découverte du magnétisme humain, c’est-à-dire de
(1) M. Vieillard vient dn publier un petit volume de rifloxions, de maximes qui dénolent un esprit plein de sogacllé, do prufondcur. Ce vo* luiiie se rattache au magoétismc par une ¿tudeexcesaiveraent inlércsssnle qui le IprmlDe et qui a pour litre : L’Idée fixe.
{¡foii ae lo ridaeiion.)
l’action simple de l’iinmme sur son semblable, a fail dire à .M. Figuier et à (i'aiilres savanls plus de choscs vaincs et mensongères que les magnétistes n’ont hasardé d’opinions.
11 scüiblo que nieii a créé l'iiuinanilé dans un moment de distraction, car il lui a donné si ))eu de raison et tant de mauvais inslincts, tant de fol orgueil qu'il semble avoir eu ponr but de laisser les liomnics dans l'erreur avec la liberté de potangcr el d’élever des monceaux de livres où les contradictions sont aussi nombreuses que les feuilles des arbres.
L’Inquisition, pendant longtemps, bi'ftia les livres et les savanls ; Dieu laissa faire ces inquisiteurs, nous n’avons rien à objecter ; mais si aujourd'hui ce tribunal se recomposait, ¡1 faudrait brûler tout le monde, et, à coup sûr, après ce beau travail, les inquisiteurs eux-mêmes se condamneraient au bûcher; le dernier qui resterait d'entre eux, en se considérant, croirait sans doute qu’il est un grand génie. Les esprits droits qui espèrent voir le magnétisme sortir de ses langes et devenir une science pendant la vie de la génération présente, s’abusent étrangement ; — mais l’art se fait ou se fera bientôt, on connaîtra l'agentdes plus grandesmerveilles, on fera beaucoup de bien, on jouira de cette découverte comme on jouit des rayons du soleil, sans trop s’inquiéter de celui qui a fait ces choses.
Baron ou Potet.
LE SPIRITUALISME.
La question du spiritualisme qui s’agit« en ce momenl n’est pas neuve, tant s’en faut. Toujours des hommes éminents ont cherché à la résoudre; mais il semble que la raison chancelle en présence de cet inconnu mystérieux que tout nous dit exister. Le magnétisme est le point de départ, la base de l’édifice qu'on s’efforce d'élever, et nous voyons les hommes actuels qui cherchent à le construire bien faibles et
bien irrésolus pour un semblable travail. Nous n’avons pas ta prétuiiiion de faire mieux qu'eux, fit, d’ailleurs, telle n’esl pas noire mission. Mais tout magnéliste doit apporter sa pierre à l'édifice, car chacun sent et est persuadé de l'existence réelled'ini monde inconnu. Il est curieux de lire ce qu'ont écrit sur ce sujet les penseurs des siècles passés; c’est pourquoi nous donnonsl’extrail ci-dessous d’un livre oublié, cet exlrait montrera que la société actuelle ne diffère guère des temps passés. On parle de progrès; sans le contester, nous voyons nos savants bien en arrière du progrès moral que nous rêvons, et bien peu disposés à l’étude de la vérité magnétique, capaiile seule de produire l’émancipation des Esprits, la régénération du monde par l’établissement d’une croyance immuable et générale, pivot essentiel destiné à remplacer celui que le temps a miné et qui croule aujourd’hui sous nos yeux.
Baron du Potet.
LE ZODIAQUE DE LA VIE HUMAINE.
LA BALANCE (1).
K Si le grand Ouvrier de l'univers n’avait rien fdt de meilleur et de plus noble que le genre humain, ses ouvrages seraient bien moins admirables, son empire serait moins parfait et moins noble. Les lieux les plus bas sont occupés par riioinme et par les bêles viles, sans esprit, misérables, uniquement occupées de se repaître et de dormir. S’il n’y avait point d’êtres animés plus nobles, le monde ue serait qu’une
(t) Tout le morceau est exlrait du poSme Le Zodiaga» de la Vii Au-maina, de Makcel Palikgë.sî:, traduit üu laliii en françu!», iar U .J.-B.-C. CE La MoKMEnJE, pr. Tvmc 11, p. 14 et cuivaiites.
Iionteuse étable de bêtes féroces, remplie d’épines et dc fumier.
c Dieu ne serait qu’un berger de bêtes à corne et à laine. Ail! dira-t-on, il a fait l’homme, cetouvragc n’est-il pasassez glorieux? A-t-il pu ou dû rien faire dc meilleur? L’univers pouvait-il être plus parfait? C’est là qu’on voit éclater sa puissance infinie.
B Est-il permis que l’amour-propre nons dicte pareilles choses ? N’est-ce pas s’écarter d’une saine raison d'oser môme le penser? Qu’est-ce que l’homme, sinon un animal fol et malin, et plus misérable mille fois que tous les autres, s'il se connaissait ? Hélas ! quel est celui qui, de son plein gré, ne suit pas le mauvais et le large chemin des vices, dans lequel i! se hâte et se précipite de marcher? Ce chemin est toujours rempli : à peine par les conseils, la loi, les supplices et la crainte même peuvent-ils en détourner les hommes. Nefaut-ii pas les contraindre et les forcer même de suivre le sentier étroit de la vertu ? Que peu de gens le suivent de leur propre mouvement 1
K Quel est le sage ? Se trouve-t-il parmi les enfants, parmi les femmes, et au milieu du petit peuple ? Non, sans doute, c’est une troupe insensée : ils sont dans d’aveugles ténèbres -, conduits par leurs seules passions, il n’en est point qui suivent la raison, ou du moins, il n’y a que le petit nombre qu’a choisi le maître de l'Olympe.
« Quel est celui qui est capablé de contemplation? Avons-nous assez de loisir pour chercher la vérité cachée ? Distraits par mille soins, nous employons la meilleure partie de notre vie à dormir et à être malades ; des peines assidues nous détournent ; la tyrannique pauvreté nous trouble ; la paresse et la volupté furieuse nous dérobent à nous-mêmes; nous sommes insensés ; la sagesse ne peut résider en nous : elle demande une étude longue et assidue, un esprit en paix et une âme tranquille. Ah 1 si je ne me trompe, j'ai assez démontré plus haut combien le genre humain est misérable, de combien de crimeg et de folies nous sommes capables. \
quel nombre de punitions ne sommes-nous pas sujets ? Dans la situation même la plus abondante, peut-on être exempt de mille inquiétudes?
'C Cependant le vulgaire stupiile el épais ne pense pas ; rempli de sa folie, il chante au milieu des plus affreux travaux ; il rit ; il perd de vue sa misère ; il souffre mille peines , qu’il oublie sur-le-champ, pourvu qu’une légère douceur leur succède. Ah ! c’est le fleuve d'oubli, qui, par avance, influe sur nos âmes ; la nature sage et prévoyante en a usé ainsi ; car, en effet, si nous pensions avec délicatesse, qui pourrait supporter les ennuis de celte vie misérable ?
(( La sagesse enfante la tristesse et les soucis les plus fatigants.
« Mais la nature nous flatte d'une vaine espérance, sans laquelle, qui pourrait différer un instant de se donner la mort? L’espérance et la folie (1) sont les deux remèdes pharmaceutiques que la prudente nature nous fournit, afin que nous ne soyons pas accablés par tant de maux.
a Ah ! s’il n’est pas d'animal plus excellent que l'homme, que serait l’auteur delà nature ? Il deviendrait le roi, le père, le prince, le seigneur des fous, des misérables et des scélérats.
« Oh ! le bel empire ! le grand et admirable royaume ! Oh I les jolis compagnons que les hommes pour un si grand autour ! Ecoutez leur amour-propre ; voici le langage qu’ils vont vous tenir.
« Avez-vous besoin d'autres choses, grand Jupiter ? Vous n’êtes pas seul, et vous avez bien fait de créer un si beau monde pour l’amour d’eux. Pouviez-vous en moins faire, que de créer le ciel, le soleil, la lune, les astres, l’air, la terre, la mer? Et pourquoi non? diront ces insensés orgueilleux. Hélas! rien ne les guérit de leur amour-propre ; ils sont réduits en cendres ; ils périssent, comme la neige aux approches de la chaleur, et comme les fouilles au commencement
(1) L'amour-propre, qui est une fuli«, et l'espérance ne nous quilteat qa'6 le mort.
tle l'hiver. Combien n'eu est-il pas d’assez imbéciles pour penser de cetie façou? Le genre humain enlier ne fait qu'un fort petit nombre, dont la durée des jours est niesurûo à leur petitesse.
« Doit-on s'imaginer qu'il n’y ait que la terre et la luer qui soient habitées? Le ciel, et lout ce qui en dépend, n'est-il rien ? Qa’est-ce que la terre et la mer en comparaison de l'espace immense et admirable du monde ? Si vous l’examinez avec attention, vous trouverCi! que l’orbi; terrestre que nous habitoüs n’est qu’un point.
« Le moindre des astres n'est-il pa.? plus grand, si l’on eu croit les supputations astronomiques (1) ? Quoi ! un lieu si petit et si vil sera peuplé de poissons, d'hommes, d'animaux, d'oiseaux, de bètes féroces, etc., tandis que le reste de l’univers sera vide d'habitants î Quoi, l'air et l'Olympe seront déserts ? Non, il faut être hébété pour pouvoir le penser.
« Au contraire, il faut croire que de plus excellentes colonies peuplent ces lieux charmants, et que leur félicité est proportionnée à l’excellence des lieux qu’elles habitent, et avouer avec franchise que la terre est la deiniérc des habitations encore trop bonne pour les hommes et les bêtes. Mais l’au- supérieur aux nues est un ciel heureux et serein. C'est là que règne une paix étemelle ; c'est là que brille la lumière du plus beau jour ; c’est 14 la royale demeure des dieux, que nos yeux corporels ne peuvent apercevoir. La nature déliée et délicate des divinités ne peut tomber sous nos connaissances.
« Ces hautes intelligences (2) sont en plus grand nombre que les grains de sable des rivages d'Amphytrite et que les herbes des gazons verdoyants qui décorent la nature.
(1) La terre n'a quo neuf mille licuea da circuit, par consi^quent trois miiie lieues du dia[nèlru,el le soleil à un million de lieues du circuit, par conséquent iroisccnt trente trois mille iicucs de dianièlrc,
(S) Ce Mnlimenl me (üiiatt émané de la secte des Caïnites, qui s’étail en partie formée suruelledi.-sünustiqui:s. M. Baylc, dans l'artiuledes Caïiiitos, dôreuil ovec énergie lo soiitiuieni des Cuiiiites sur l'exi-tuiice des Génies, en paraissant les condamner. Je m’en rapporte à cct égard du jugement des geos sensés qui voudront le lire.
n Encore une fols, quel délire priut imaginer que l’immeii-slté tlii ciel cl que sa beauté soieiii désertes, lorsqu'une terre vile fourmille d’habitants? De quelles cpaissrs t''iii'l>res ne faut-il pas être aveuglé? Il faut, pour le croire, êlre enseveli comme les bêtes les plus stupides, dans la lie la plus terrestre.
fl C’est porter envie aux bienheureux et blasphémer la majesté de Dieu que d’en contredire le dogme. N’est-ce pas, en elTot, un blasphème que d’oser dire que le ciel est désert, qu’il n’a point de citoyeus, et que Dieu ne commande qu’aux hommes et aux bêles, qui sont de si petits, de si misérables et de si ridictdes animaux ? Certes, le Tout-Puissant a su, a pu et a voulu créer des êtres meilleurs que nous.
(( Il les a destinés à vivre dans des lieux plus agréablet«, afin que sa gloire et son empire fussent plus grands et l’univers plus parfait.
0 Plusses œuvres sont abondantes etbonnes, plusl’orne-ment du monde et la puissance de Dieu se manifestent. 11 est à présent question de savoir si ce sont des foimes pures et sans corps, ou si ces heureux habitants sont composés de membres comme nous.
a La raison nous dicte que tous les habitants de l'air et du feu doivent avoir des corps j car s’ils ne sont pas corporels, l'air et le feu sont déserts» et l'un et l’autre élément sera appelé vide ; car il n'y a que le corps qui occupe une place, et ce qui n’a poiutde corps n’apoiutde lieu, iln'en apasbesois, comme nous l'enseignent les sentiments de tous les philosophes.
« Il faut encore examiner si ces êtres sont mortels. 11 faut croire qu’ils vivent longtemps dans une grande félicité et qu’ils meurent ensuite ; car si l'air et le feu sont susceptibles de corrupiion, les êtres qui les habitent y doivent être sujets à proportion.
« On sera curieux, sans doute, de savoir quelle est la nature du lieu, et de quelle espèce et figure sont ces choses. Il est naturel de croire que ces êtres ont un visage, un extérieur
et une forme qui diiïère totalement des êtres destinés à lia-biter la terre et l'eau ; ils ont, par conscquent, une nature plus parfaite et plus noble que la nôtre, sans que nous puissions ni les voir, ni les dt’finir au juste. Nous devons aussi croire que les habitants du ciel, qui vivent dans les étoiles et dans la plus pure région du feu doivent être immortels, parce que nous ne voyons pas les astres vieiHir et qu'aucun âge n’apporte de changement à l’Olympe (1).
B Nous devons, par conséquent, conclure que ces êtres ont des corps plus forts, plus déliés et plus lumineux que ceux qui sont dessous l’éther, qui habitent les éléments et sont sujets à la vicissitude des temps.
« Mais, dira-t-on, à quoi s’occupent-ils ? Ils usent de différentes choses et jouissent d’admirables délices, tels enfin que l’esprit humain ne peut les imaginer ni notre langue les décrire.
« Ce sont les régions qu’on peut appeler monde à juste titre : ce sont les véritables êtres qui jouissent des vraies richesses, qui ont des mœurs pures et des plaisirs parfaits; mais ici, au contraire, ce ne sont que les images frivoles des choses, qui se fondent en un moment comme de la cire.
« Notre monde n’en est qu’une imiiaüou, qui en diffère autant que la peinture diffère delà réalité de l’objet. Quelques-uns croient, et avec une apparente vérité, que, hors de ce ciel et sur tous les corps, il y a un autre monde meiUeur et incorporel, que les sens ne peuvent imaginer, mais qui est compris par l’esprit ; car, de la même manière que nous voyons jusqu’à quel point l’esprit l’emporte sur les sens, pourquoi cet esprit n’aurait-il pas un monde qui lui fût propre, et des êtres qui lui soient adoptifs, qui existent vraiment et qui soient susceptibles de ses perceptions? Pourquoi
borner à des ombres délicates, à des songes et à de vains
(l)Cet endroit me parsU mériter une petite objection. Le poëlo a prétendu que lesGénies, qui liabilaicnl lo suteil el les étoiles, étaient immortels, parce que ces gluties ne puraUseiit pas diminuer du leur essence. Ces conjectures pourraient ¿tre fausses, par la même ruisoa que les bomuivs meurent, quoique ta lerre que nous habitons ne vieillisse pis.
spectres? Tout ce qui n’exisle pas par sol-mème ne peut se regarder comme un être.
a Ou l’esprit par lui-même Ji’est rien, ou la nature lui a créé un monde qui lui est convenable, qui contient en soi des clioses vraies, stables, pures et immatérielles, qui existent par elles-mêmes d’une façon plus noble que les choses sensibles.
a Ce monde archétype doit être regardé comme l’original des autres mondes, par conséquent comme plus parfait. On doit lui attribuer sur les autres mondes la même prééminence que celle que l'espril a sur les corps dans ce monde.
a Le soleil doit y faire la fonction de divinité du premier ordre, et les autres astres y doivent être regardés comme des divinités d’im ordre inférieur.
« Ce monde étant plus parfait, doit renfermer plus de choses et plus diversifiées que le monde matériel et corporel. Tout doit y être exempt de corruption,
« Le temps et le mouvement n’en doivent pas altérer les êtres, tout doit au contraire y subsister, fixe, éternel, sans avoir besoin de place et sans être sujet au détriment de la variation. C’est là que doivent être placées les causes et les semences de toutes choses.
« Le monde sensible doit découler, comme d’une source, de ce spirituel archétype, don t il n'est que l’imparfaite imitation. C’est laque se rencontrent les choses parfaites et les totalités ; c'est de là que procèdent les parties des choses qui se propagent par la jonction vicieuse de la matière.
« C'est ainsi que les animaux se sont multipliés; c'est de celte vertu créatrice que procèdent les cerfs, les renards, les lions el les autres animaux contenus dans notre tourbillon.
« En un mot, toutes leschoses multipliées par leur nombre, et uniques par leurs espèces, en procèdent, etne doivent leur Ctre qu’aux vertus de cet archétype. De la môme iaçon que plusieui's ouvriers le différentes professions font différentes choses dans une grande ville ; de la même manière le monde que nous habitons n’est composé que de parties ; le monde
original est composé de tous vivants chacun par soi-mème et d’une nature diiïérente les uns des autres.
« II y a des gens dont le seiitiraent est que les astres soiil des mondes et que la terre que nous habitons est un astre opaque {!), auquel préside la Divinité de l’onlre le [)Ius inférieur, parce que son empire est au-dessous des nuées, et que c’est elle qui produit les habitants de la terre, de la mer et de l'air le plus grossier : qu’il est le seigneur des ombres ; qu'il gouverne des siuiulacres vivants ■, qu'il a le maniement et le soin des choses qui nepeuvent être regardées que comme des ombres, à cause qu'elles sont sujettes au temps et par conséquent d’une courte durée.
a Je crois que c'est là le Pluton dont les poëtes ont voulu parler ; que ce sont là les royaumes ténébreux, parce qu’au dessous des nuées règne une perpétuelle nuit, en comparaison de la lumière brillante et de la splendeur éternelle qui est au-dessus.
u Dieu, le roi et le père des autres dieux, lui a donné le plus vil royaume, el a distribué aux autres de meilleursastres, selon qu’ils étaient plus excellents en qualité, cl a partagé de cette façon son empire à ses enfants. Aucun de nous, cependant, ne .peut regarder ces choses comme certaines; car, qni peut connaître les secrets de Dieu? Qui a jamais été au ciel? Qui en est revenu pour en dire des particularités ? Le genre humain n'est pas réservé à de si grandes choses, notre esprit a trop de pentes vers la terre, trop d’éloigneuieiit pour les choses célestes, et nos regards, accoutumés à une nuit éternelle, ne peuvent se fixer sur le soleil. »
(1) Ceux qui admetlenl la plunlilé des mondi'S prétonduiilque In terre que nous hobilons«st une lune; ainsi la sœur de Pliæbus et nuire K-rro M wrvt'Dt réciproqueoieni de lunes respectives, par la réfriclion do leurs mers, dans lesquelles lesoteli est rinéclii cornine dans un mii'Oii'. La ttrro est par conséquent une huitième planète.
SOMNAMBULISME NATUREL
Voici, dit M. Constant, dans son récent ouvrage, la Ckf des grands mystères (1), une aiiecdocte qui nous a été racontée par des compagnons du tour de France :
Deux compagnons logeaient dans la môme auberge et partageaient lamême chambre. L'un des deux avait Tbabitude de parler en dormant et répondait alors aux questions que son camarade lui adressait. Une nuit il pousse tout à coup des cris étouffés, l’autre compagnon s'éveille et lui demande ce qu’il a.
— Mais tu ne vois donc pas, dit le dormeur, tu ne vois donc pas cette pierre énorme... elle se détache de la mon -tagne... elle tombe sur moi, elle va m'écraser.
— Eb bien t sauve -toi 1
— Impossible, j’ai les pieds embarrassés dans des ronces qui se resserrent loujours... Ah! au secours 1 voilà la grosse pierre qui vient sur moi.
— Tiens 1 la voilà, dit en riant l’autre conipagûon qui 1 ui lança sur la tête son oreiller pour l'éveiller.
Un cri terrible, soudainement étranglé dans la gorge, une convulsion, un soupir, puis plus rieu. Le mauvais plaisant se lève, il lire son camarade par le bras, il l’appelle, il s’effraye à son tour, il crie, on vient avec de la lumière... le malheureux somnambule était mort.
(() LA CLEF OES SRANDS «YSTÉnES suivant Hêkocb, ABRtuAsi, ilERMËS TftlSUKGlSTKel SlLOHON, pur Klipuas Lbvi. VvI. Sc trouve cliez Germer BaïUiÈre, libruire-éditeur, rue de l’Cuole-de-UOdecine, 17.
BIBLIOGRAPHIE.
Nous e:^trayons ce qui suit d’un feuilleton de \’Union, du 7 juillet J860, où l’on analyse un ouvrage du vicomte de Lapasse, intitulé: Easai sur la conservation de lu vie;
« Pensant avec raison que toutes les connaissances humaines,les sciences, les doctrines, voire même les systèmes, sont tributaires de la médecine pliilosophiciue qui les embrasse et les résume tous, l’auteur examine d’abord, expose et critique ensuite ces fondamentales et séculaires études de la raison humaine. Pour lui, l'univers n’est qu'un grand et sublime dualisme... La matière et Dieu, voilà l’éternel problème.
« Dieu, souverain maître, a tout créé, et sa volonté, en façonnant la matière, lui a imposé les lois qui président à ses inépuisables combinaisons. La nature de l'homme est double aussi, homo duplex; elle est matérielle et spirituelle à la fois. Ainsi l’bomme tient à la terre par son corps, qui est une' poussière; il tient au ciel par la pensée, œuvre de l'àme. D’un cûté, on voit une matière identique par ses éléments .'i celle qui compose la croûte terrestre du globe ; on sent de l’autre un principe immatériel et intelligent. «
M. de Lapasse traite ensuite de la vie universelle, et successivement de.lu vie végétale, de la vie animale et de la vie humaine. Après avoir posé ces vastes prolégomènes, il aborde la médecine proprement dite ; il nous la montre à l'étal naissant, chez les premiers peuples, chez les Chinois, les Egyp-
liens, les Hébreux et les Grecs; il fait ensuite dc grands et savants tableaux de la philo^iopliie, de la chimie, delà cabale, du magiii'tisme et du somnambulisme, connaissances qui incombent toutes plus ou moins à la médecine.
« La philosopliie est la science dc la raison souveraine; elle remoiiic aux Hébreux, comme l’indique cette sentence : iMhil esl in .irientia quod non anleJudœonmi fueril.
« L’alchimie est l’élude du grand œuvre, de la panacée universelle et de l’or potable ; elle a occupé pendant plusiein-s siècles les plus beaux génies et les penseurs les plus austères ; peut-être, au fond, les alchimistes ne s’efforçaient-ils que de continuer les traditions d’une science mystérieuse qui rattacherait les études du moyen âge aux sciences sacrées des plus vieilles civilisations : ainsi, à la philosophie des Chinois, au mysticisme des Indiens, aux mystères des sanctuaires égyptiens. Ou croit assez généralement que les alchimistes travaillaient à faire de l'or : c’esi une erreur. Il est vrai que les adeptes proclamaient hautement ce but afin d’obtenir l’appui des puissants de la t«rre toujoursavides d’or, mais le véritable objet delenrs travaux était la découverte d’une médecine universelle, d’un breuvage de vie.
« La cabale est la base de cette philosophie hermétique, dont Raymond-Lulle a été le premier, et Van Belmont le dernier représentant. Les cabalistes croyaient à la possibilité de communiquer avec les intelligences supérieures à l’humanité 5 ils cherchaient des rapports entre les lois de la nature et les vertus secrètes qu’ils attribuaient aux nombres et aux mots ; ils espéraient même arriver ¿dominer les forces naturelles par la puissance du saint nom de Dieu, branche de leur science qu’ils appelaient la Gématrie, et qui a été condamnée par la loi divine.
« La magie est la connaissance des sciences naturelles portées à leur plus haute puissance ; son but est de rechercher les forces occultes de la nature et les sympatliies des choses pour arriver à produire des miracles ; el ces prodiges
ne sont pas une création de l'art, mais un aveu de la nature toujours prête à se révéler aux investigations de l'homme.
« Le mngnétlsme animal consiste dans l’art d’employer et de diriger la force vitale d’un sujet au profit de la santé d’un autre. Le phénomène le plus surprenant produit par le magnétisme est le somnambulisme, état bizarre qui semble dépasser les limites assignées jusqu’ici aux facultés humaines et renverser momentanément les lois de la vie pour permettre à notre essence immortelle de se dégager des liens de l'organisme, de voir par l'intelligence, de sentir par la pensée, d'éprouver des sensations par le seul effet de la volonté d’un autre et de lire comme dans un livre ouvert toutes les impressions qui se gravent sur les organes cérébraux de celui qui vous interroge. »
D' Ed. AUBER.
AVIS AUX ABONNES.
A dater du 15 octobre prochain, le bureau du JOURNAL DU MAGNÉTISME sera transféré rue Caumarlin, 13, près le boulevard des Capucines.
Baron no POTET, propriélaire-girant.
POLEMIQUE.
AU DOCTEUR CHARPIGNON, d’orlèans.
Versailles, 13 août 1860. quathième lettre :t).
« Eil Detiâ in agUanU eafeseiimu Ulo.»
[Ofit*.]
n U ea now nn Dien dont Teaor nona irauiporLe*
■ OmM$ iiHiminl I • (J&soi^mst.)
Toiu eD»erabl« ne M}fOO» qa*ua I
4 VftX populi^ wx Dti, • {Pboviuii.)
L4 ?oii do ploi graad nombre eil uo poivAni ginie.
« SoliD»!» (VobTAïuO (3)*
A Dica... »eole lomière ]
• Troore k t'hunilier mèra« U 3octr>ne ;
Qoiconqne on Mil beunconp» «n tgoon tacot ploi;
9a 4{QÌ| »ans &B 11 aller» ta iccxei Vei«mine«
Eit ûo soo jgnoriince bearciuemeui toohh ■
(1 VITATI Off M iùo».CBRi»Ty liv> hap, 2t ifiiiùùtetn ter» par P. C0HRSIU.B.)
« Qoendl« chrUtienUiae • ptrn 3D»le mondei c'Mlla lib«rU« U lifaorté fflor«le del*boinme qa'il 4 d'sbord ioToqu^e*
• Le celbolieiim* lo^iDèiii* lOViTre «Qjoord'faoi ü'un gresd C« mali c'M la Croiüaur, la roaline, la prédooinaoca de la forme »r le fondi das prali* que» dtlërieure» »ur le lentimeot IniérÎenr. •
■ Il eat difficile de dire quel a»pn1 cal le plu* folia' tte&t aoparbai en celui qai aontlont que ce qo'ii oa pcat connaflre n’a*l poiolt oa eeloi qai se pr^leod capable de coooaSlre Icul ce qni e»U ■ (Gotaov« Etude mprait»,)
• Panvrei afeagUj que noua »ommeit •
(D' TisTB.) (¿4 MugnHitm* mifuif egfiU^uf,)
La raison {ratio, faculté de connaître), est le jugement que nous portons en ce qui concerne les êtres et les choses, d’après la somme et la pratique des connaissances que nous en avons acquises. De là, quoi qu’on en dise, plusieurs raisons : l’une, la résultante générale des opinions régnantes,
(I) Voir pour les précédentes, le n° 83, page 339 et suivantes 86, pa?e3H etsuivanles ; le n» KR, page 421 etstiivantes, li) L'intolérance, dite orllioduxft, va su signer «n lisant ici le nom da Voltaire. Qu’elle n'aille pas plus iain, si ce grand nom l'époiivanti*. Je TOUK XIX. — »1. — â* SSRIE.— 10 OCTOBUE 1860. 19
et fjui ne prétend pas à moins qu’à l'infaillibililé, se fondant sur le nombre (îe ses tributaires, comme si le total de facteurs incomplets et désharmoniques s’élevait néccssaireniciit au quotient de la perfection ; les autres (je parle des raisons dissidentes), individuelles ou collectives, et marchant plus ou moins en désaccord avec la première, pénétrées et convaincues de la légilimité de certaines notions, bien que la multitude refuse de les admettre. Celle de ces raisons que j’ai nommée d’abord, veut ab orber, étouffer lout mouvement qui n’est pas le sien. Des] otisme conventionnel que reçoit et propage le vulgaire, domination toujours prétentlue dogmatique, basée sur des éclaircies ou sur des entraînements d’une époque ou d’une secte, elle n’est cependant qu'une estampille très-relative, et parfois une raison très-déraisonnable. Témoin celle des temps où nos orages poli-
chcrclie la vérité partout où je crois la découvrir, et, quels que soient los écarts de certains écrits de Vultaire, il avait r(ind:iiQentalemeiU plus de rHigiuit que n'ont de charitéceuï qui le puiirsuivcnlde haine etd'initraçe. En résiiiuat aux suggestions qui lui demundaii'nt de traduire t>n vers ks pssuDies et les livres sapieoiiaux pour M"'* de l’uinpaduur[1756), ne fut-il pas meilleur chrétien que ceux qui tentaient scm orgueil en lui faisant entrevoir l'espérance d’cirp cardinal (Fîî de Voliaire, page 219, par l'aLljo DU Verset; Paris, 1797]? Son crime imparcluunalilo. aux yeux do ses plus cruel» ennemis, fut de ne point aduii/ttrc « que riiuuiolatimi d'unhummequi ne pense pas comme le fanatisme, cïl une hostie ugrcahlc à Dieu, s (P. 339, ouvrage cité.)
8 Nuus aurions tort de ne pas dire quelle fut sa religion. Il u’en eut point d’aulni que celte de Platon et de Socrale. Sur lu ciuie reçu, il pensait eommelesagB Aristide et le philosophe Muntcsquieu, regardant toutes les liturgies comme Ciinfucius pouvait legarder les adorations rendues au dieu FoS |>ar le peuple chinois.
u La loi naturelle, qui dit à tous les hommes d'être justes et indulgents, fut son seul et uiiique évangile. 11 passa soixante ans de sa vie à penser et à dire que moins les hommes ont de préjuges, plus ils ont de vertus; plus ils sont tolérants, doux, affables, plus le séjour de ce monde est supportable. » {idem, p. 371,3*2.)
« Jusqu'au moment de sa mort, on l'entendit prêcher ces sublimes maximes, sans lesquelles la murale des gouvernements et de la plupart des hommes serait sans éiai :
• Nulle tociélé ne peut 4C soutenir que par lajutlice ; aoorons un Oœii jcsTB.
« Ai la loi de CEial punit les crimes eonnus : *Donoys Donc u:« üieu QUI PUMT us CftlHES SECRETS.
« Le philfeophe qui parle ainsi croit certainement en Die«i. » (¡¡/ein, p. 3W.)
tiques !iii profanaienücs autels en leur imposant ses déesses. Cette raison n’est que le sceau d’un moment, l'optique d'un siècle, une étape sur la carte dc notre liumanité. Pour les barbares, c’est la loi de la force ; pour le moyen âge et ses fauteurs actuels, c’est la diablerie ; pour la fièvre des outrances du luxe moderne, c'est la Bourse et ses aglots. Loin de ce courant, dans des veilles tranquilles, se préservant le mieux possible du prisme des prestiges, n’anathématisant aucun contradicteur, étudiant par goût et dans le but de $avoir par soi-même, « non comme maître, mais comme disciple (i) , H aujourd’hui, parmi tant de faits du domaine ÙQ rexlrnordiiiûire, plus d'un cerveau.... sans fêlure, désireux de s’assurer déterminément i’ii t'OîV l)ience qu'il voit, examine, analyse et compare les arrêts des princes de nos sciences, et les phénomènes qui se sont produits, qui se renouvellent et se multiplient incessamment sous ses yeux. Une telle résolution, une telle constance, une telle fermeté prou-veni-elles contre le sens normal ; ou plutôt, dans la pensée que noire perfectionnement ne s’évolue qu'aux sueurs de nos peines et non comme la Minerve sortie tout armée de la tête du dieu de l’Olympe, le courage impassible en face des rodomontades, l’abnégation insoucieuse des railleries, ne servent-ils point la raison forte, la raison progressive, la raison de la raison ? Enfin, celle-ci n’est-elle point la mère de nos découvertes et de nos bien-êtres; tandis que la routine ombreuse n’est que leur marâtre? Longtemps encore, peut-être, la thèse restera litigieuse au milieu des inégalités de nos appréciations humaines.
Par ces prémisses, il est clair tout de suite que je ne pré • snme pas abaisser d’un coup de baguette les murailles dont s’environnent les travailleurs de l’intelligence, tous dévoués aux vérités qu’ils poursuivent d’une louable émulation ; mais aussi presque tous rétifs à l’excès, pour ne pas dire hostiles, à ce qni, de prime aspect, se nble ne pas converger à leur œuvre : comme si les diverses lumières que Dieu nous permet
(t) Paroles du modeste Deleize. (Hislom crilfçuf du Magvélhme.)
il’eiili'cvoir, ne clevaienl pas uu jour se coucillcr toutes poulie honheuv tles hommes.
Un magnétiste généreusement animó, je n’en doute pas, et qui d’emblée régente la question en néo-lliéoricien (1), pense avoir le lil d’Ariane pour nous conduire dans notre cécité, nous naïfs croyants spirituaüstes, il travers les dédales de l’électro-mesmérisme. Je le remercie dc ses bonnes intentions : pourtant elles n’ont pas dessillé ma vue, et, dans mes aspirations non satisfaites, au risque de reparaître un émissaire (le t la négation dc toute science (2), » je continue mes recherches de quelques clartés limpides..., aux propyiécs d’un temple plus radieux.
Cette déclaration faite, je reviens avec calme sur le terrain le plus ardent du double sujet de mes lettres.
Maintenant, cher confrère, il faut que je récuse vos réserves envers les spiritualistes, dont vous n’arborez le drapeau qu’en principe.
Expliquons-nous sur cette restriction : Lst-ce que vous ne croiriez au spiritualisme qu’en précepte? —En origine? — En puissance première ?
De quelle formule une telle réticence est-elle susceptible encore? Si vous en concevez d’autres, vous me les donnerez. En attendant, j’examine les trois miennes.
Le précepte, en philosophie naturelle (j’allais dire en physiologie cosmogonique), est l’enseignement d’une vérité d’où découle «ne règle de conduite.
(1) Esshd'ussnoiteue THÉORIE Dli Maonètissii, niiméro R7 de ce juuriial.
(2) Même numéro du journal, page *18. Je ne me formalise pM Je celle pxiiliérance de la persuasion de I écrivain ; souvent elle s’écliappc ainsi de la plume sans que l'on j réfléchisse, et je ne fais que saisir ici l'occasion de relever, à mon ])ropie compte, une éïbappceseiulilablc.
J'.ii dit danü ma tnùsii'inc lellre (n* 8R, page i2i), en parlant de nus adversaires: «S'imilez nas leur »J'aurais dû dire; «leiirpar-
»'uiiW. Je liens à rétablie ce mol ii l» place du ccluideinoninadverlance.
* Celi* eapreuío» eil oj)M«réc «ree ju»(cs»8 par le docteur Rosuixciki le GcnMci iUn> «on JotJiiJiia. ss i.'Aua. non comme gn refus vclonlatre «l «le pjirli prisi cornme UQ ùisple d« p»rU«tUt ou 'mtwtflmt tie
L’origine, comme son nom l'inilique, est la source ou le commencement..,, de quoi que ce soit.
line puissance première, enrisngâe relativement, peut se traduire : une lacullé que l'on possède en conditions primordiales, conditions exposées à s’altérer, à se perdre même (sauf à les reconquérir ou non).
Considérée plus haut, ta puissance première est la possession absolue de tous les moyens néce.ssaires à l'accomplissement de toutes les conséquences qii’elle comporte. C’est Dieu.
Quelque définition que vous adoptiez de celles qui précèdent, vous nous appartiendrez e:i entier; car l’activité des causes, dans leur énergie intégrale, produit fatalement leurs pleins effets, et ceux-ci, quant à leur nature, sont similaires à leur essence génératrice. Oui, cher confrère. Les faits ne sont-üs pas la simple démonstration en actes, la manifestation naturelle de l’autorité du principe ? Nier la possibilité, la réalité des faits, si difficiles qu’ils paraissent, ne serait-ce pas, logiquement, anéantir la virtualité causale ? Si je pèche en ma croyance, je ne demande pas mieux que de subir sa rescision.
Ne nous arrêtons point.
Ou je m’abuse beaucoup, ou, loin de rire de nos efforts, la science devrait y renouer la filiation pérennéenne, l’étiologic impérissable des phénomènes les plus accrédités aux annales de sa dogmatique. Consultons à cet égard les documents officiels de la cosmologie, et transcrivons l’imposante hypothèse de l'un dea immortels génies que salueront volontiers nos adversaires.
On lit dans l’E.vposition du système dn moufle, par La-
ptACË (1) :
ü Quelle que soit sa nature (do la cause de notre système planélaire), puisqu’elle a produit ou dirigé Ic.s mouvements des planètes, il faut qu'elle ait euibi'assé tous ces corps, et,
(i) Paris, 178G.
vu la dislance prodigieuse qui les sépare, e)le ne peut avoir été qu’un fluide d’une immense étendue. Pour leur avoir donné, dans le même sens, un mouvement presque circulaire autour dn soleil, il faut que ce fluide ait environné cet astre comme une atmosphère. La considération des mouvements planétaires nous conduit donc à penser qu’en vertu d’une chalear excessive, l’almosphère du soleil s’est primilivement étendue au delà des orbes de toutes les planètes, et qu’elle s’est resserrée successivement jusqu’à ses limites actuelles. »
t( On peut donc conjecturer que les planètes ont été formées à ses limites successives par la condensation des zones de vapeurs qu’elle a dû, en se refroidissant, abandonner dans le plan de son équateur. »
Ainsi les globes terrestres furent primitivement fluidiques. Celle hypothèse, déjà formulée irc'nte et un ans auparavant par Rant, est déduite el confirmée, de nos jours, « avec la certitude roaüiématique, par Gruson (major du génie dans l'armée prussienne) (1). » Mai» est-ce là tout le mot de l’énigme, el l’orgueil de Laplace avait-il lieu d’être aussi superbe lorsfju’il s’écriait : « Philosophe, montre-moi la maiu qui jeta les planètes sur la tangente de leur orbite ? » Ne doit-on lui répondre : « Géomètre, esl - ce la mécanique céleste qui fut Le Promoteur de la création infinie ?
Sans nous livrer à l'induction môme la plus restreinte de ce théorème immense, qui m’eniraînerail plus que je ne 1c veux, ne suffit-il d’édicter ici : qu’il établit scienlifiquemenl l’existence irréfutable de la substance invisible ?
Or, cette substance, pour avoir généré notre terre et tout son mobilier....hominal, animal,végétaleiminéral,enrecélait inéluctablement les principiations latentes. Par l’essor naturel des lois de l’afflntlé vitale, ces principiations se revêtirent de l’écorce visible et tangible qui constitue notre modalité présente ; et cette modalité, dans le mouvement fatidique de
(1) Hisioire populaire de la création et dei Iraniformaiioni du gînbi, |iar îe doctpiir W,-F. -K. ZixvERMiî^s.
Pii vie tl’ici-ba«!, oxhalo ¡ncf’ssainnient au grand l'éservoii' ficciilte, par di'S i'iiiaiiatiotis aclives de toiilos nos natures, de tnns leurs actes et le toutes leurs dispositions, les contingences Iluidiqur's séminales des deslinôes à venir.
Voili'i. clier confrère, le plus siiccinctcmont rpie le je puis, l’exposé lalioimel de ma manière d'entrevoir, pour le quart d’heure, l'admirable gpnèse et la succession analogique de l’iiifinilé de cliose-i en tnul genre, dont tous les temps et tous ]t*s peuples ont Oté les témoins. Voilà cette uiarcîie mystérieuse et continue de la fameuse rliaiiic d’or d'Homère. Voilà celle solidarité perpétuelle entre la terre el le ciel, et réci-proqueinent, et que symbolisait le pantacle (1) d'Hermès sur la table d’émeraude.
Désormais, l’existence de VinvisiOle est posée carrément par l'un des membres les plus illustres de l’Académie des sciences, et, cet été, M. IJahinet, s'adressant k i’Assocùition poli/lcckiiiqiie des ouvriers, dans des conférences gratuites à ramphiihéâtrede l'Ecolc de médecine, a brillammenl sanctionné les idées de Laplace, à la satisfaction très-reientissante de ses auditeurs, Seulement, par décorum pour son titre d’académicien, peut-être, et par un illogisme qui surprendrait si nous ne le rencontrions à chaque pas, le professeur, coudoyant dédaigneusement « l'rspéce de monde métaphy-siV/«e, » a fait reinai-quer « que s’il est facile de produire des a-'sertions sans preuve, il est tout aussi raisonnable de les critiquer et de 1ns rejeter sans preuve, {¿uod gratis asseriliir, gratis negnlw. C’est un précepte de logique (2). »
Comment! sans preuve'i Laissons de cfllé, pour une minute, les faits nombreux qni vous cernenl irrévocablement, messieurs de la doctissime Compagnie, et prouvons par quelle arme à deux tranchants il vous est loisible d’instaurer dans vos chaires, par des affirmations déductives, la vérité que \0ü9sabrez... àia Druse, dès qu’elle devientlaplébéienne de l’instauration publique.
(t) I.e pantacle ùtait, pour les anciens, un Uiôroglyphe synoptique cic leur philosophie.
(2) L’Ami des ecîencf.s, n» 23, juin ISfiO,
*
Vous professez, et l'on lépôle snus vos órneles :
(. Poursuivaiil l ôliide Ue la l'unaatio i ik's corps Ccleyle^, ijou« en arrivons à la terre, quü nous trou\ons, cuiiiuic toutes les plañóles, nuissanld’un aniieau détadiétlu fluide primitif. Nous la voyous dislantu du soleil t!e 20 millions de milles environ ; son poiiîs nous est connu par sa force d'altraction, et l'on devine aisément quelle a dù être la finesse tle la substance qui la compose. En évaluant à 9 millions de milles la largeur de l’anneaii d'oii la terre est issue (depuis la moitié de la distance de Mars dans le périgée, jusqu'à la moitié de la distance de Vi3nus au même poini), on en arrive À lui attribuer la 38,000' partie de la densilé de l’eau ou /a de i'm'r, c’est-à-dire vse sl-btiuté 31:1 échappe aux sens, puisque i’Iiydrogène le plus pur possède encore quatre fois le poids cil-dessus. Et pourtant lu mulUre primitive était déjà condensée au point de produire les corj)» les i)lus pesants, tels que Mars, la terre et les deux autres planètes issues de ce môme anneau (1). »
C’est là ce que vous professez avec autant de talent que de probabilUé. Sur ce thème, cependant, le bon sens le plus ordinaire faillirait-il à vous lépliquer ; Messieurs les savants, nous ne méprisons ni vos écrits ni vos discours quand vous nous annoncez que la production des mondes résulte des épaves d'émanations dans le champ de l'espace ; mais pourquoi nous taxer de béotisme quand nous vous assurons avoir bien vn, bien entendu ce qui se produit dans nos expériences au sein de la famille, et quand un grand nombre de gens d’honneur et de jugement sain vous certifient des faits semblables aux nôtres? Que leur trouvez-vous de plus déraisonnable, de plus inadmissible qu’aux choses que vous croyez? Comnienl, dans i’invisible, durant desmillions et des millions de siècles, se sont ten'.is, innombrables phalanges de mys* tères et de vies expeclantes, toutes les molécules, tontes les semences, tous les organismes, toutes les intelligences variées de tant de générations d’êtres si multiples, depuis les plus
(1) ZiMMERMAf'S, ouvrage uilé.
i'udimentaires jusqu'aux races humaines, et vous, sur le u'oufTre inconnu des iois cosmiques, dans une résistance qui, sausy prétendre intentionnellement, s’anoge uue supériorité dénigrante des phases providentielles, vous vous inscrivez en laux contre des paîingénésies phénoménales, toutes en définitive, malgi'6 l'intérêt de leurs manifestations, et vis-à-vis des naissances matérielles qui couvrent chaque jour la surface du globe ; toutes nos pliénoménisations, disons-nous, fort au-dessous des miracles préconisés par votre savoir, puisqu’elles ne présentent que des vestiges rapides et de faibles échos biotiques aux eflluves de l’aluiosphère, cette féerique Pandore universelle. Qui peut le plus, peut le moins, n’est-ce pas ? Et si ces effluves ont été capables et, logiquement, le sont encore d'engendrer des mondes à nattre, pourquoi leur dénier le destin de nous montrer le bout de l’oreille de leurs grandioses virtualités, en des circonstances plus propices que celles où votre opposition vous place générale-ment? Est-ce que de pareils faits ne traversent pas les âges, et ne dominent pas les sentiments les plus chers de toutes les civilisations? C’est grâce àl’amour inné du merveilleux, répétez-vous. Cette réponse est-elle nettement sufiisante, et ne porte-t-elle pas, au contraire, votre condamnation? Si l’amour inné des merveilles nous dote du pouvoir de les générer, ne serait-ce qu’il eiitre dans nos fuis de jouir de ce pouvoir, pour notre espérance et notre perfectionnement, au milieu d’une incertitude éphémère et des crépuscules d’autres horizons? Prenez garde ! la science est-«lle si vaste et .;i solide aujourd’hui, que, jugeant du présent par le passé, vous ne puissiez craindre les Justes reproches qui, dans l’histoire, stigmatisent l’obstination de vos prédécesseurs?
Je n’appliquerai pas même à ceux de nos héliastes, que trop d’ardeur et trop de zèle ont U'op emportés, cette accusation exprimée par J.-J. llousseau : « Cliaciin saitbieu que son système n’est pas mieux fondé que celui des auties ; mais il le soutient parce qu’il est à lui. Il n'y en a pas un seul qui, venant à connaître le vrai ou le faux, ne préférât le mensonge qu’il a trouvé à la vérité (Îéconvcrie par un autre. »
Je plains la pensée du pauvre misanthrope do Genève et je me félicite de n’ôtre paü de son avis.
Reprenons nos recherches.
Peu mvsta;'ogue par instinct etpar profession, je sollicite.\ la fois la rectitude positive el les lumières avancées de votre analyse, cher confrère : déclineront-ellcs ce que je crois un des éléments dc la solution normale de l’énorme problème ? Nons verrons.
Ainsi, comme Newton l'a dit avant nous: on juge des causes par les elîets; ceux-ci ne sont que la filiation de celles-là (1). Nous servant de ce critérium au litige du spiritualisme, essayons d’y déterminer quelques principales propositions.
1° De l’invisible proviennent les planètes :
Donc l'invisible existe.
2“ Notre planète (en négligeant le reste des corps célestes, qui, dans ce qui les regarde, offrent nécessairement des situations analogues) nous montre la vie sous bien des formes, à bien des degrés et de bien des manières :
Donc l’invisible, relf/iivewrni, possède la vie sous toutes ces formes, à tous ces degrés et de toutes ces manières.
3® La multiplicité des êtres et des agents terrestres, celle de lenrs essences et de leurs qualités particulières sont si considérables, qu’elles dépassent nos calcula et nos connaissances :
Donc, au sein de l’invisible, ces multiplicités vivent dans de semblables proportions.
A® Sur notre globe, les hommes ont le plus noble organisme de tous ceux des créntures qui les environnent ; ils voient, ils entendent, ils parlent; ils échangent entre euxleurs affections ; ils inventent, ils exécutent des œuvres d’imagination en tous genres ; ils établissent, présentent et défendent leurs idées, les thèses de leur raisonnement, à d'inégaux et
(J Saint-Faul a dit aussi :
« Les chostsde Uieu, qui sont invisibles, se voient comme à l'oeil nu, par Is création du mondt>.’ ¡¿pUreaui Kmaini, chap. I,v. SO.)
divers points d’étomlue, cli' propenî.iün et de ciiHiii'ed’intelli-gencp, etc. :
I)i>m; les hommes, dans l'invisible, sont organisés et réu-iiis?!ent ainsi des avantages el des défauts respcctils, en rapport avec les variétés de développements, d'affecUvités el d’intellects de leurs organisations.
5° D'un mouvement incessant, par l’action cosmogénétique des lois divines, des conranfs dn ciel à la terre et de la terre au ciel, s’elTectiicnt de toutes les individualités et de la masse collective du monde qui les contient ; et ces courants s'opèrent, en des proportions indéfinies, dans les quatre grandes divisions que les anciens philosophes avaient reconnues à l’agent cosmique universel, savoir : l’éther, l’air, l'eau, la densité solide :
Donc, dans ces quatre grandes divisions, il serait illogique de récuser, du ciel à la terre et de la terre au ciel, le positivisme lie relations réelles, coDsé|uences rigoureuses de l’al-ternativité dudit mouvement incessant.
6” Des êtres que nous connaissons, l'bomine est doué de la volonté la plus forte (1), et celle-ci, généralement, iùMi en tenant compte des obstacles, arrive à produire selon la somme de son pouvoir, et cette somme est capable de s’accroître par l’assisiance d'autres volontés, toutes en communauté d’action»et tendant au môme but :
Donc il n’est pas irrationnel de présumer qu’une réunion d'hommes, en communion de sympathies et de volontés, parvienne à des résultats qui, de prime-abord, eussent élé i-épulés irréalisables.
Maintenanl, au sujet du spiritualisme, appliquons l'enseignement de ces propositions, et disons-nous :
Les formes des pui-sonnalités qui vivent dans l'invisible, ne sauraient-elles, en certaines circonstances et toutes chosesprédispostintesd'ailleurs,stcoYfionüiv d’unesorled’apparence précaire, en alti ayant des molécules d’une conden-
f)) Tüttsles aniiïiiuiïontlakur au degré voulu par la VoljiUé Pi'ovi. •Wnliello.
sation appropriée, an sein d’un milit'ii convenable; puisque c’est un état spécial de densité qui constitue le corps de noire planète et ceux de ses iiai)ilants?
Dans ce cas, en dehors de la génération, nous serait-il possible, dans des occasions spécialement actives, de contribuer à des matériaux d'adoption artificielle, où les personnalités occultes peuvent puiser par leur propre mode vilul, el se rendre ainsi passagèrement visibles ?
En d’autres termes et pour mieux élucider la théorie ;
Dam des récifrocilés »ympalhiques el vo- | ionifliVi», i En mime tempsqii'unc
1* Si nous fournissons une dose suffisante f otiractive ajt-
d-émanations; /f
,, , . , kces cMstences de la vie
2“ Si des forces vilAles accultea s empressent I inyisibic. de s'emparer de c«s eiïtuvcs. ]
Est-il ou non dans la puissance de la natnre de prêter à ces secrètes existences les molécules nécessaires à cles corporéités factices qui leur permettent \'appurUion momentanée de formes plus ou moins complètes?
Les faits semblent répondre afllrmativemcnt. Soupronncrez-vous trop de risques k cette tentative de mathématiques du spiritualisme, cher Monsieur? Je le comprendrai, sans toutefois la démolir au joug de vos craintes ou de votre condamnation, non irràfuluùienîenl motivée ; car, si je rae fais loi de laisser intacts la paix pure et le bonheur sincère, n’importe oi les placent de dignes sentiments, je caresse pour moi-même la passion de la recherche du vrai, le besoin de le toucher, de l’expérimenter, de me le prouver, et bien, et mieux ; la sérénité de ma philosophie, que je crois positivement religieuse (1), n’est qu’à ce prix. Que voulez-
(1) « On a défini la ihéologie, la science de Dieu émanée de Dieu; la philosophie, la «ciencc de l'esprit iiumain émanée d« cet esprit ; et, en Tertu de cette définition, on a tour à tour abaissé el élevé l'une et l’autre des deux études, ou contesté la lÉgitimité de tontes les deux. On a nié surtout la convenance d’une philosoiihie de la religion ; on a contesté
jusqu'à la possibilité d’une »nience de ce genre.........
B D'ahord, la théologie n'est pas la scicncc de Dieu. »
vous ? Jr Miis enfant du libre cxamrn 1 Et d’ailleurs, poiu' la vérllé des faits spirituaüstes, nous avons de notre côté l’A-postolatet le'î Pères de l’figlise (1), aussi bien que le présent et l’antiquité. Quant aux sources phéiioruéüales, nous
ri'^tendrait-im, dii moins, assurer que c’esl abioUiinent de Dieu qu'elle cmani''?
« Klleestnée, au contraire, d’chicnlirationstoutbumainos....En second lieu, la philosoiiliin n'tel pas la science de l'e=pi it humain émanée de lui-inèmc : c'est la scienrc dos principes du t”vilps choses et celle des connaissances (jn'en a l'esprit hnniain.....La dislinetioti entre le naturel
et le surnaturel, lrèt-déf(ctufu$e elte-mOiiie, n’appartienl qu’à un état de science élémcnUiire. Pmir la science alisoluc, p»ur celle de liieu, IL n'est rie> de siTRMATinRi., ni dans ce mondf, n» dans l'autre. et, dans Ws deui ordres de choses i(ue nous distinguons, nous les homme!:, tout eil ¿galemint naturel aux yeux de Dieu, le spirituel et le malcricl........
u l.a philBSnphie dc la religion est une science aussi simple, aussi naturelle que la phiUisophie de la nature elle-niéme. Loin d’étre incompa-tililfi à la raison ou inconipaliUe avec ses lumières, la religion est, en verlii même de son objet céleste, le idun grand moyen de développement de la pensée humaine, etc.........
0 La plus austère el la plus pure des religions révélées, Uiin de repousser cflle union avec la raison qui est }/roiHdenliellemtnt voulue, a eu hAledes'y confurmprellf-mème.témiiin le premier chapitre de l'E-vangile de saint Jean. Let transfarmationt que les doimfs sutissenl à la suite de cette alliance peuTeiit être quelquefois des altérations, et le christianisme n’a pas évité cette destinée-en set jours de malheur; mais il en a eu d'autres, et s'il est une religion qui puisse appeler à elle la philosophie; s’il en esl une qui soit venue au monde pour i>fa-blir dans le ¡tin mime di la raison, c'est bien le eliristianisme. Dans toule Son histoire, k's belles époques de la |>hilosophie sont aussi les belles ép'jques de la théulogi«, el constamment l'Kvangile a pris, dans son alliance avec la haute spéculation, un titre de plus pour exiger cette soumission des esprits qu on appelle la foi...
« Pour émaner d'une pensée sans limite, la philosophie de la religion n'est ni une élude sans frein, ni une science ulopique. KUe est la fui des esprits les plus termes rt 1rs plus ruligieux parmi les penseurs spéeulatifa et les mctaphysicit-ns d'élite, et, à ce titre, elle n’admet que ce qui mérite de r.'gner dans les intelligences faites pour les vérités suprêmes. Ses lettres de crédit Si>nt dans sa légitimité naturelle et dans Sun éléTotion
divine.....» (La Philosophie de lalteligion, par M. Mme*, Conseiller
honoraire deVcniveriié, ancien inspecteur general des bibliothèques pu-bl([ues, elc. Paris, 1857.)
(0 les deux apotres saint Paul et saint Jean, saint Clément d’Alexandrie. Origène, etc., n'étaient point étrangers aux notions de la cosmogonie. Dans rOccidcnt, c’est rette connaissance « qui faif la grande décora-tiun di'S écrits de saint Aitjusin ; elle sc velruuve dans ceux de Claudien dc M.uiier. L’un et l'autre de cesdoeti’iirs, dans leurs eiplications des beaux iciles dc saiiit Joan et de saint Paul, sont inspirés par les beaux
* St. pour la o» rcT«tidinU4k l'irtfA¡)IÍbÍlll4 d'un« noair¿pori3rion»
[uc rpn peal j'igir dv ced« ¡ofAtlIibtlild ]iar celle dc9 ipirilUme» Oa nou« ^potjuf.
avons, vous venez tle vous en cuiiviiiiici'c et malgré ses répulsions, nous avons les fondements cosmogoniques de la science oillclelle, aussi bleu que nou; pouvons invoquer tie nouveau le langage poétique des plus hautes notions des temps les plus reculés.
Anciennement, on divinisait tout, et le paganisme, vous le savez, donnait aux régions aéi’iennos (1), élbéréenues, le nom (le Père tout-puissant, ou celui de Jupiter. Eh bien! vous n'avez certes pas oublié ces vers de notre classique Virgile :
Tum Palcr omnipoicns fccuii li3 iinbribiis Ailher,
Conjugif in gremium lalœ i!' icfndii, etomneê Magnusalil magno «ommistus torpore /te/us.
Liv. 11. Gëuroiuuds.
Alors le Tout-Puiisaiit, l'Étlicr, Porc des mondes,
Uescend vers son épouse aux tlancs épanouis,
L'imprègne largement de ses oudcs fécoudes.
Et, de leur vaste amour, éclosent tous les fruits.
Vous vous rendrez intelligemment compte tle ce fragment d’un hymne d'Orphée :
B Jtipiler omnlpotcntiesl primus, et uilinint idem.
Jupiter est capul, el miiiium-, Jovii omniu >n»nu$.
Jupiler tslfundiimen humi, ac slellantis Ohjmpi.
Jupiter el mas esl, el neaeia fcomlna morlit.
Spiritus est eunc/iï, validi vis Jupiter ignfs,
Et pciagi radix, Sol, Luna esl Japilcr ipse.
Omnipotens Rcx etl, Res omnis Jupiter oriui,
Xam simtd oecubuil, rarsum fxlalil omnt'a Icelo Corde suo è sacro coniullor lamine rebus. »
teilee de Platon el ile Philon. Tout lo monde connaît la science et l’élé-\alion, l'allure et les prédilections platoniciennes de saint Auì;iis1ìii. Claudien professa jicut être plnsoiiveriemenl que luì le platonisme r.bris-tianisé. Dans son traité de Sialu anima, il uous dit trùs-sìm ilcment : u Je cite souvent pour autorité Platon, le principal de tous les plii osoplies; u c’est que jo suis sulijugué par l’admiration. » Il se croit autorisé à en citer d'autres : Arcliytas, Pliilolaüs et Porphyre surtout, sont éi'alemi'nt pour lui des luminies touchés dus rayons de la vérité, iwmini? vert/olù afflali, s (M. MA’nER, idem.)
(I) Jacel sub Jovc frigido: il couche à la belle étoile. (Hor.\ce.) Ju-
filer el quandùquc pluil, i/uandoque screnus: lautût il pleut, tantôt air est sans nuage. (Théodiutr.)
L'auv'ire el le cuuchcr de la louie-paissance,
Jupiter créa loul: il esl chef et milieu.
De la terre el «lu ciel il fnrmo la naissanee : ■
Il posscde en s»n sein la matim: ot le Dieu.
L'iiiver-el h>)H'it, il est la nuidccinc ( I );
11 esl l’enii de la mer, ta lune, le si>leil.
Son pouvoir esl le Hoi, la Chose et rOrigine.
Tuul cnseifc'nc partout sa scioneo divine ;
C’esl la vie el l'amour, la tumlie elle réveil.
Rffeclivement, si l’on scrule à ([uplque profondeur les condilions cosmogoniques, toul paraîl iiidiquer anx hommes la loi tle celle allernalive pérennienns : sorlir de rinvisible, puis y re/i/rpi', pour, — c’est u:ic conséquence d’équaiioo naturelle et de physiologie transceiulenlale, — continuer des migrations indéfinies, où chacun el chaque planèie semblenl se préparer et se générer leurs destinées prochaines.
])i! Jà celte vérité tlu dogme aborigène de tous les sanctuaires, quLdéfèie une puissance divine aux mondes ainsi qu’il l’homme.
1 Donc les dieux apparurent aux astres selon leurs l’or-ines el leurs mouvements, avec les influences particulières des dieux qu’ils contiennent. » Mebcübe ïbjsmégiste. {Le Pimandre, chap. 3, sect 2. )
« Lbs astres sont dils des? tlienx, ^ cause des actions que Dieu leur a commises. » De Foix de Candam-e, évêque d'Aire. {Commentiiires du Pimandre. Bordeaux, lo7i). )
1 Sans quitter la terre, l’iiomine s’élève aux régions célestes: en s’initiant à leurs sublimes réceptacles, il a le pouvoir d’apprendr.T à les connaître. C’est pourquoi nous osons le dire, l’homme terrestre est un tiieu mortel, et ce dieu vit immoriellement lorsqu’il est aux cieux. C'est sous ces deux phases qu’il administre les choses du monde. Mais
il) Oriihée, p.îrfaitemeiit édifié sur les élcmcntisaiioiis du polychreile onmigénère, savait quo, par l’énerj-’ie migni'lii)ue, on les en extrait ilJiinicsicnlictlemenl. LiH’S'iuü co ^'rand ifiilio imi>sanliait un breuvage nutinitc autrechorc d'une vertu latente, il ne s'uiiaginait pas, àl’ini'tor de ni>8 maî'nctisfiursct de la plupart desmaguctisies, s’amuser lc... ’’ien. U savait qu'il ingérait une principiation réelle. C'est là ce qu'il nommait L.^ hkdrcine solaire.
toutes ces choses sont du seul Eternel. > ( Ln Pimandre, chap. 10, sect. 25.)
La réciprocité ' d’action de la nature visible et de la nature invisible, sur le destin de la plaoète, est ici clairement exprimée.
Et comment l’homme, ce dieu terrestre, d’accord avec ses consorts chez l’homme de la nature invisible, arrivc-l-il à ses fins?
Par la pensée et la parole.
Mais, pour le bien comprendre, demandons à Trismégiste quelques explications préliminaires.
« Died, (1) crée le Jamais (2) : du jamais procède le monde : le monde engendre dans le temps : le temps transvive les générations. Et de même que l’Etre absolu de l’Essence Divine est le Bien, le Beau, la Sagesse et le Bokheub, le jamais porte en lui ses vertus : celles du temps deviennent mutation : celles des génération vie el mort. Les efflcaces de Dieu, sont la pensée et l’âme : celles du jamais, la persévérance et l’immortalité : celles du monde, réintégration et destruction de réintégration : celles du temps croissance et diminution : celles de la génération, qualité. Le jamais vit iinmortellement en Dieu : le monde se perpétue au jamais s le temps existe au monde ; la génération se succède au temps. Le séjour du jamais s’épanouit aux approches de la gloire de Dieu : Le monde se meut dans le jamais : le temps se termine au monde ! la génération emploie le temps. » {Le Pimandre, chap 11, sect2.)
Acceptant (hypothèse pour hypothèse I) l’ésotérisme de la doctrine égyptienne, on parvient avec lui, ne serait-ce qu’à simple vue Idéale et comme pur provisionnel, à se rationaliser des linéaments de perspicuité dans nos abstractions de l’inconnu. C'est toujours quelque chose, faute de mieux.
(1) L'Espiit Absolu, Suprême Toiile-rnissance Créalvicp, rtcrnelle, Iniinie.
(2) Le premier prcci'danl dn l’Alisolu, la »«ftslancc efficiente, l'Esprit de la sphère de la créaliun, Esprit à jamab inaltérable.
Ainsi donc, dans ces termes, [plantons quelques jalons sur noire (16b!ai.
1” L’Essence de Pieu, seul Esprit Créateur.
2“ Le Jamais, eflliieiice tle l'Essence Première, seul Esprit des procréations (contiunateur de la création), dans les per-sonoalités (1) immuables de tous les prototypes.
Pour üieu, qu’cst-ce que créer, creare [rem ou res agere, produire des manifestatioQs) ?
D’après cette doctrine,
C’est penser, cojííore («ci«» abitare, se mouvoir en soi-même) . u La Pensk, Père de toutes choses, est vie et lumière :
(j) Ici je prends ce mf>t pour signifier la personne même, penona {qui per iona/, qiii résonne frrandcnient, c'est-ik-dirc ; ¿trc cornootile, qui peu! plus ([no le sitnijle atome). l,es personnalités, commcje les enlends Ici, rcprcsenlent les lypts d'organismes fiuidigue), dans leu« différences de genres et d'espèces, et dans leuii iodividualilés respecliycs. Ce son» autant de degrés relatifs et personnels de la pnissanee de la ^ie.
Le corps, forpu» {tecum rupiuru*, ensemlde qui doit se Lriser ) n'est que le revètenwnt terrestre de cns individualités.
Lesâmes elles esprits' dans la grandeàmcdu monde, possèdentleurs configurations spéciales comme notre corps a les siennes actuellement. Leur configuration est d'une substance légtrc. Nos corps sont d'une nature épaisse.
C';rtaines craintes me tixercnt de matérialisme. — Vous vous incpre* nez, leur répondrai-je. Matière, maleria (waifr, nourrice) veut dire étal de nutrition, densité. C’est l'oxistence plastique du monde grossier de la terre. Kt je m'étudie à démontrer que l’invisible, ou les cieui, — cummo vous voudrez, puisque c'est la môme chose, — ont des mondes spirititalisés. Dieu n'est point eicUisivement l'Ordre éternel des lois suprêmes, ainsi que l’enseigne une partie rte la scolastique acUiellc. Dieu, c'est r&isENCE infinie de tont, c'est la scbliuatios absoli'î, qui crée tout. La création est une hypoitase ; elle a des cotporéitcs hyposlaligiifs ou suOstantlrlUê. Nos esprit« et nos âmes, descendances de ces corporéités, en reçoivent des formes plus ou muins analogues; tandis que les noires ici-bas, d’une teiturc plus compacte, sunl dites malt'rieUes,
’ L*e*prit. «i-je «jpliiraá pr¿c¿JcmiDcnl dam cc joarnal^ (voir lo ïonie j7i p. 287J* c'flsl lo MUÎIta miUil, la petapirutlon üo prliîcîp« p¿n¿ral«nr; Pimei çjptco
lo nCbuleuM, (rsosilion ni6li«i)u, »c rapproche üc l'écorc« du ücbor«.
On p«oi comparer la nuture i2« Târnei Jans 1“ rooncle invisil)!«, kit naïur* a« l eau diru
k monde fiâiLle, cV*l o» 6l;il lul«m4lfjlro teqaa ajjwih, dtnnU
DiDjconc «nu« l'oiV et 1« UrreJ, ,
Salai Paul Biliorifl c»prf«¿iDenl le* Tli«salontenu b roni**mr mus Ucli* I etprii, l imo
• L le corps; nUfeer ipinlas va’er el eorpiif iÍhí sfrnUir.
¿V JO»oA prév«d,iU KicocJ&uic que, ■ si rhotnmc ne renail tic riTu et Je Í'íj/iWí» u ne peut nlror(l»üs leto^auu«» de l3i u. » (Sj iiI Jean, ch^p. S| «. 5>)
l.'I*’.*pril : : 1
« Cesl la force f«rU Je loul« force, ctt cllcfiiûccj loulc chMO suliil' « et l'tneuvra looleclioRC »oliJe. • (Là Taalk
Elle créa riionnue semblable à soi. » {if Pimaudre, cliap. I, sect. 12.J
Il en resîortpoiirla pensée, cngiMio (senm ajitalio, mouvement en son espi'ii), la facnlié ilc produire.
« La pensée, dès qu’elle esl émise, opère une forme igné«. Dieu s'pn sert comme d’on instrument pour toutes ses teuvres dc l’univers, mais elle n’est déférée à l’homme ici-bas que pour les choses de la terre ; parce que la pensée terri-stre, déchue du feu divin, n'a plus que sa dispensation humaine. » (Le Piinandre, cbap. 10, seci. 18.)
« La pensée esl de l’iîssence du Créateur (en tant que l’on en puisse avoir aux choses du monde), et telle que nous la possédons, c’est le seul attribut qui nous reste de la connaissance de Dieu La pensée conserve donc une nature d'cfiluence de l'Eiernel ; c’est une lumière répandue au sein de Tétre en manière de soleil. En nous cette pensée est Dieu (c’est pourquoi quelques hommes sont dieux, dans une humanité quasi divine. » (LePimtindre, cliap. 12, sect. 1.)
« 11 le faut la seule peusée, capable de te générer ce qui vit en Dieu. — Je ne puis, ô mon père! — Courage, mon fils ! Agis de ta pensée ; par cette attraction la réalité viendra. » (LePimandre, chap. 13, sect. 7.)
Une fois créé, l’ensemble des esprits des œuvres de Dieu vit immorlellement dans et par i'eïïluence divine. Leses-priu de tous ces êtres ne peuvent prévariquer, maintenus tju’üs sont dans et par l’immuable. Autant que persistent à s’harmonieravec eux, leurs âmes et leurs corporéités (la création est toute fluidéide. ou forme Iluidique), elles existent splendidement dans cette vastitude merveilleuse, iiiexprima-blement au-dessus de tout ce que pourrait offrir à notre admiration enlhoiisiasmée la plus féerique poésie. C’est le Uègne DE Dieu, la maison du Père, le séjour de la parfaite félicité. C’est ce qne la genèse de Moïse désigne|sous la qualification de Paradis terrestre. C’est ce que l'ésotérisme de l’antique philosophie exalte et reut entendre par ces mots : YOrdre Diûn.
Néanmoins toute chose étant douée de vie, toute chose
possède, splon son degré dans la hiérarchie vitale, un certain essor du propre initialive. Ainsi fiitaleiiu-nl exposée h faillir, l’âme de riiomnie (J) peut déchoir, par l'usage do sa liherlé.
Cc cas échéant, l’âme luiniaine, cluf de voûte et synthèse complèle de la diversité de la création cniiére, levient la source gcnésique du premier monde (muudus, xc7¡j.:í, arrangement, disposition), de l’existcnce inférieure. Là commence LA Natiíiie, naltiru {»iifcor, je nais), la J)iseipline des èties ?n's de l’Esprit cosniogonique. Vous ie voyez, les deux Ordres se dessinent opposiiemeut : l’un, d’ioinioi'telle divinité; l’autre, depérégriniiés plus ou moins périclitantes, jus-
(I) Cethouitne Archétype, c'tisl l’Atiam, l’Eire Lniversel, Fils Unique de Dieu, |ut n'a point crcc d’iiitlrmes tels que nous.
U.'ieiii Hiimmu Tiritalilc est le Verlie, l llonime créé par la parole de Die». C’est à ce seul Hcniime que nuus devons nniis réinlegrcr, pour redevenir vérilablemont Immaics. Jusque-là, nous ne faisotis que noua agiter au milieu du inxilile et de la passiun, pauvres êtres incoraplels, tristi-s fraRmenUs de l'ArchétytiK divin.
n A quoi reconnais-tu que lu tends à l’entière possession du VerLe divin? — En ce que le l>ère de toutes choses cunsiste en vie el lumière, et que c'est par Lui qu’est créé l'homme. — Tics-iiien ! lumière et vie, viiilà Dieu, voilà Le Père d^nt émane l'iiomme. Si tu te comíais di>nc dé vie el de lumière, et de vie el de lumière divines, tn ic réedifieras à la vie. n (/.e 1‘imanire, chap. 1, sect. 21.)
u IsniTCS-lu la divinité de ta nature, el que tu sois le Fils de Dieu?» lie Pimandre, chap. la, sect 14.) n N'as-tii pas souvenance que ci;l homme intérieur, mis en loi-même,
esl riispril de Dieu.....quo, par cnnsequenl, en cette partie intérieure,
lu es de nature Dieu, Saint-Ksprit, li' ra en l'ordre de la Trinité?» Dk Foix de Casd*lle, évùque d'Ai>e. ( Cowmfniaircs du Pimanz/rf.}
» Celte lumière était la véritable, qui éclaire hml homme venant au momie.
u Elle était an monde, et le monde a été fait p,ir elle; mais le monde ne l'a point connue, u II est venu elle/, soi, el les siens ne l'ont ptiiiil l eçn u Mais tous ceux qui i’onlreçu. il leur a dminé le droit d'être failsài'ils de Dieu, u Kvasgile se/onSursi-JEAN. (Cluip- i, verseU 0, 10, 11 cl 12.)
Telle esl la divinité du Chi isl, fils de l'Honime, el vraiment fil» de Dieu, puisque Jésus esl animé du Saint li^prit... Tous nnus devons nous diviniser nomme lui, pour ne plus meniirànotre divine origine. Que les personnes qui se scaiidaliseraieiit de mes paroles écoulent Jésus lui-méme :
« Moi et le Père sommes un.
K Alors les Juifs prirent encore des piemos pour le lapider,
» Mais Jé.ius leur répondit : — Je vous ai fait voir plusieurs bonnes œuvres de fa part do mon Père • pour laquelle donc de ces œuvres me lapidei-Toiisî
qu'à peifectionncment róintógfal. Vous n’avez plus qu’à suivre en idée Ic.s évcniucllc3 imiialions de ces contingences iufiuies, et \üU3 avez ia pôieiiiiité des divers destins de la nature; engeudrouient forcé de la soulFrance, d’où l'on ne s’aiïranchit que par la RúiiKégration. C'est ce que conjure, depuis plus de dix-huit cents ans, cette virtualité de l’Orai-son dominicale : « Mon Dieu, que votre rógne arrive (1) 1 »
: « Les Juifs répondireiit, cii lui disaiiL; Ntius ne le lapiiUms point pour aucune boiiiie œuvre, mais puur un blaspliùmc, et parce c|uc, n'ctunt qu'iin humilie, lu te fais Dieu.
« Jésus leur l'épundit : Il est écrit, et j’ai dit : Voiib l'ics ilioux. » Lvargile S*ist-Je*x. (Chap. 4, veriCtsSO, 31, 32, 33 «t 31.;
La divinité de Jcsus, iiittrpréicc ainsi, le génie du %'oliairo ne l'eùt pas éconduite.
« Dieu, Père et Bien, ne sont rju'un, ou plutôt ce n’est qu’une niôme efficace, n [Le Pimandre, chap. li>, sect. • )
Le bien duDc, eCTicace de Dieti, c'est le Saint-Esprit. 11 anime Jésus, qui, par ce souffle divin, est t'iis du Pére; et lous trois, ainsi, n« fint qu'un. Telle est l'explication vraie et ti-èi-i'utiunnelle de ia Trinité. Mais les maîtres en Uraci ne la cumprcnaient pas plus alors qu'ils ne semÑcnt aujourd’hui la comprendre. Et pnurtant Jésus a dit : Je suis le pain de vie. (SaiiU Jean, chap. 6.) Et c’est vrai, vous le voyez, car il a imente et fait vivre l'intalligencc (fui s’ouvre «n sa lumière. De tûôme il a dit encore aux Juifs ;
t Si vous étiez les fils d'Abraham, vous feriez les œuvres d'.\firaham.
« Mais malutenant vous lâchez à me faire mourir, mui qui suis cn BOMME, et qui vous ai dit la vérité. » [i’aini Jean, chap. 8, versets 39 el40.;
Saurei-vous entendre enfin?... Et l'oserez-vous?
• Vos |)cres ont mangé la manne au désert, el ils sont morts.....
«Si vous ne mangez la chair du Pils dc i'Homme, el ne liiiveï son sang, vousn'aureïpoint I.-Í vie en votis-mèines. » (.Va¡ní Jean, rhiip. 0, versets 49 et i>3.)7'ani qiit ro« ne »ohî rétHÜgrere: pas boitimes, TOUS l'esierez daas les Icnèbres.
(1) Dans la sujétion de médium écrivain, ma main traça ces lignes :
_ « Vos prétendus cspi'lt» furts ne se doutent guci'O qu'ils simt aujourd’hui redevables des succès qui les gonflent de tant d'orgueil, aux pieuses invotaliuns des âmes simples, agenouillées sous la bannière de la foi.
0 Combien ces succès deviendront gigantesques alors que les masse» auront appris ce que la l’rovidence a defùrc dc pouvoir à la vulonté du
Élus priviféKié des coluns de la turre l o Demandez et voi's rkcevbk !!! > éditez, étudiez ces paroles; employeí-leí au buiiheur solide, c'est-à-dire au grand jour du rachat universel, ot vous ari'iverez pertinemment au but.
a Tous peuvent le bien pour tous et pour chacun, et chacun pour tous et pour lui-mènie. Celte oi fondamentale est un immutisu levier dont l'humanité doit connaître l’usage et sa mis« en pratique, ilés que le vùri-table progrès commencera sa carrière sur l'essor résolu de la comnlèlo délivrance.
Admises pot\r leur valeur ( incertaine, je ne dis pas non, mais cyale ù celle 'le nus pliilosopliics modornes, et sa donnée j)lus perccplible, plus réviviliauie et plus déiluclive), c:;s préléritions possibles de l’hunnuitc dégi'adent-elies un
H C'est cil eiivisafreant ce p"intile >uc da la suliliine véritO que l'on j'( ut iriulrc c uiiipli! li‘jà di's iiu'dlc.ulaWeâ amiiliuraliuiis ohlenues par le nimitlo niiximip >ur le niniidn ani ien.
n ACCOKrW >016 ^OiKL l'AI.I «lOllDIES/... F.T DÎXIMIKZ-SOCIS RI' MAI.!!!
u Hdiiimcs, comprenez bien'.... el vous aimerez elernellement le Sauveur.
0 I.e Christ eiail uti huinmo ayant sublime missinn, qui fut sublimement accomplie. C'est en sa nalùre hiimaiiie qu'il est surtout fil pieute-ment admirabt/', puisque, malgré les faiblesses et le précaire de celle iiatiire, il n’en a pas muins bu la coupe du sacrifice jusqu'à la dernière lie, bien que saclinnl d'avanre, par sa l'oyarxce si puistanle, où devait
le cunduire le couraj^e réusni' d'uo ticvoueinenl.....ia?i« pareil encore
sur la terre.
» Aimez, adorez ce cœur par excellence, vraiment digne de sa qualifi-catiun de A/essie Qoie pour ie pauvre et le suufl'rani), et d'Homme-/>ieu {nature iranscendante dans la voie de vérité). La venue de ce messie uyait été vue, annoncée par les pro|>hctes; elle s'est réalisée comme s« réalisent loule» les prédictions émanant d'un vrai rajon de lumière.
« Que les inies faibles ne sc soumettent au eutlè envers le fondateur du christianisme qu'autant que leur ignorance l'inlève aux conditions d'Iiiimanilé, cela se conçoit; il faut des ictiches à la faiblesse : mais que lea |)remieî's d’entre les poursuivants de la science croient s’abaisser des relatiuns intimes et de foi dans la possible et bienfoisanle assistance d'un des plus beaux génies liumanilaires, sans cesse en communion avec tous ceux dont l'esprit ne dédaigne pa.i de se joindre à ce doux type de charité, jxiur s’élever dans le chemin de üieu, voilà cc qui semble d'une énorme inconséquence. CoDimcnt! l'amitié ne s'eQace pas, en dépit de la lomhe, aux souvenirs, aux sentiment«, à la rellgltm privée de ceux qui se sont sincèrement chéris, et semblable privilège se refuse au plus grand ami des mortels, api-ès le Père suprême, dans teur évolution si pénible et si laborieuse! A certains moments, et presque d’instinct, on évoque l’idée d'un ancien compagnon, et l'on ne sait pat se rallier de la SOI le à l'nppui fidèle de la Ciiucification pour le salul de tous!
a N'imitons jamais ces rhéteurs el ces paons superbes; interrogeons, écoutons les guidesqui nous conseillent au fond delà conscience; continuons à voir les choseset leshommes selon leur épuque; n'ayons besoin d'aucune crainte pour nous conduire; mais sachons au») bien distinguer la superstition (le superliciel) des myopies mondaines, que la benoittrie des gens simples el bons,
Les œuvres les plus méritantes sont les plus éclairées, parce qu'elles prcijeltunt leur aurore à tous les esprits cbcrchcurs, à tous les doutes in'juiets, à toutes les nèvres en attente, à l'horizon des lendemains. Mm't’hiins donc ! et, sans jactance comme sans pusillanimité, confions-nous ii l'essor providentiel, en nons rappelant que le mouvcmeut,.. c’est la vie.
« Versailles, 1853. »
Un trait de votre plume ne eufïit pas, me répliqueront nombre de
sondeur rationaliste, qui,d’une allégation intellective, si vous ne Ivii voulez accorder davantage, sc base, — au crédit d iinn doctrine tcoiporairc, si vous l’exigez encorc, — 1 éuule 1 un
croiaiilsrespei'tiiMcs.pourqiic la ilivinilc du Sauveur ne soit aiilv« qiii'
v.nÎi ne le dile?, — Amis, leur rùpoiiiivai-je enrore. ne vous ofr; tispï e muiiicirriiient; Ce n cst un trait Je ma pUiiiiP. |ui'leiitdes oxin iinor. Je cbmliclii vr^.i. vi.ilà tout, lit les lexics de l‘antiiHiii', des pasiipc;a rti, kurs cuiuiiii ntaii-es par un diffìiliiire de ¡’Ksiise, et la liilile. vcius 1 ava vu. sutcurdciilsuv ce wml- l’oiiniuoi d'ailleurs sc recnor. I.n sokil cesse-t-il d èu e le soU i, parce |ue, rie nos jours, nous le consiilerons autrement ([UU par le passe? Laii^.uis dune encorc parler le Clirist lui-ITlâlIlG *
«Jéi^ujdit ces choses; puis, levant les yens au ciel il dit : l’cre, l'heure est venue, glorifie ton fils, afin que ton fils te gloriiic ;
« C'immeiu lui as donné pouvoir sur tons les hommes, alinqu il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. _
« Etvuici la vie éternelle : C'etl de te reeonnaiiresEüLVRAi UiEi'.... lit celuiciue tuas envoyé. Jésus-Christ.
o Alin que tous soient un, ainsi que toi. Père, esen tnoi, et mni en 1m; afin qu’eux ausii soient an fn nous ; et que ie monde crom que C est toi qui m'as envoyé. • (S*ikt-Jean, chap. 11, v, (, 2, 3et21.)
_Kt le miracle de la naissance du Christ, l'expliquerez-vuus T
_Le miracle, miraculum (diminutif de mirandam). ce qm vent dire
petite merveille par oppusitiim au grandiose des merveilles de l)ieii ; le miracle duit-il se prendre ici dans le sens qu’on lui donne genmlement.
Quels que soient les faits et l'exactitude ou non do leur hisUnre dans les versets 19 el suivants du 1" chapitre de saint Matthieu, les Finntua' listes, d'après les expériences d’aujourd’hui, sont Coi eés, par analogie, de l'amener ces faits au naturalisme. Le mol surnaturel n est désormais qu'une mélathèso indiquant ie naturel dans ses œuvres métaphysiques {chaniremeiii de physique). „ ,.
Pour nous, jusqu'ici, la génération humaine cft une ; elle ne déroge à l’égard de personne. Ce qui n'infirmerait en rien, au contraire, l influence considerahle des extases de Marie sur son élat de g,!>tation. Ne serait-ee pas celle iiiHuenee que, dans le langage mystique, on qualitie d’op^ruiion du SaiTtl-Eti-ril ? Marie, à ce qu'il peut paraître, n aurait eu ces exiases qu'à l’occasion de son premier né. Ne serait-ce tres-probahlemenl pour c.’la que, bien qu'ayant été mère plusieurs Cois, elle appiilaltJé»ui .. son fils unique?
a Etant venu dans son pays, il les enseignait dans leur synagogue, de telle sorte qu'ils en étmeiit étonnés et (lisaient; D'où viennent a celui-ci cellestneiice el ces vertus? „ . „
B Celui-ci n'est-il pas le fils du i-harpentier? sa mere ne s appelle t-elle pas Marie? Et ses frères ne s'api>ellent-ils pas Jacques, Joseph, Simon et
Jude? ..T^. • • I
«lit ses sœurs', ne sont-elles pas toutes parmi nous ?D ou viennent
donc à celui-ci toute» ces choses? ^
« Tellement ils étaient siandalisés en lui. -Mais Jésus leur dit : INUl n'est prophète dans son pays, ni dans sa maison.
• On prilelKloqn« lt»lotmioiis itfrirn flnrurl m >¡(111111(11 qn« iwuiu el tcminm »»•J, Ml» P*fl«r (lu 35‘ »enei ilu i*' cli»piirt d« taiDt Mallhl«v, (juifonrnit 1» probibiUK
problème sérieux et la conduile réfléchie d’une mûre observation? Je ne puis le supposer. Alors, dans le i’rincipe Eternel qui pénétre et régit tout infiiiiiiienl, on conçoit des principes secondaires iminoricls par subslancc, mais raorlels en leurs désinlégralimis et rénovations relatives, existant, vivant et .s’agitant au milieu de la natiire, à l’ensemble de tous ses univers, et suivant leurs âges paliiigénésiques.
« Kt il ni! fil guiîrudc mirades à cause de l'incrcdulité. (SI-Mathiec' cîiap. XIII, V. Si, 53, îiO, 87 el ü8.)
L cpi'liéto rlii vierge., déferée à Marie, ne pnurrait-elle sc fander aussi surim sens altéeorii|ue? i'irgo [Aevirere, vino, vurd yer.èlre fraîclie), ne siçnifu:rail-il pas : viridii graiià, lu'illaiile dn gràre? Li salutation angélique le dit : « Je vous salue, Marie, pleine de gràcc. n Les poètes disent virgo, pour designer une jeune funiinR innriée.
Üans son livre sur le magnétisme, un curé de Paris, l'abbé Hanapicr, écrit : « N’admettons pas cummc autorité, si l’on veut, l’Kcriture sainte, du moin-i admetlons-la comme nn lcmoigna$;c de la manière de penser des anciens physiologistes, o {Téraloseopie àu fluide vital et de lamen-$ambulanee, p, 3)5. Paris 182â.)
Ces paroles, j’en iirévicns bien vite, ne sont nullcn'.enl applicables, clieï l’auteur, même dans un sens indirect, aux questions que, sans les résoudre, je n’ai pas craint de soulever en cette sérieuse étude physiologique et spiriluaiiste. Si je cile la concession si tolérante de l'ancien curé de Saint-Mcry, c’cst exclusivement pour prouver que, même sur son propre terrain, le prêtre sage ne n^fuse pas a raison phiUisnphique.
Pré» du doclrvr en médecine et du maçnéliste, cependant, auquel s'adresse ma lettre, lui qui, je suis tenté de n en pas douter, résoud atfir-m;ilivemeiit, e» prìncipi, l'authenticité littérale ae l'opération du Sainl-Etprit, qu’d me soit loisible de m'enquérir comineni, — et Dieu m’est témoin que je ne raille pas! —on peut en celte circonstance accepter, lihilosnphiciuement, ce que l'on repousse ailleurs... dans des termes bien moindre»?
Poursuivons cette di^sslon sur le bienfaiteur prodigieux que, du plus profond de mon cœur, je nomme notre divin Maître,
» Comment s'est accomplie la vie de Jésus? L'histoire nous le montre à douze ans plus savant, plus religieux, plus précoce encore que ne l'ont été les Origène et ses autres grands dise pie?, discntanl avec es docteurs au tempie de Jérusalem, Plus tard, il dut vouloir connaître la sagesse des savants et des philosophes. Il est difficile dc crnire qu'il n'ait pas visité l'Egvpte, la Chaldée, l'Inde elle-nième, l'ne vieille tradition rapportait qu’il avait étudié le bouddhisme et les anciennes croyances des disciples de Rrahma dans une pagude de Bombay. L’un de nos amis, M, Boulanger, qui s'est longtemps occupé de matières religieuses, apprît un jour dans l inde qu’il devait exister un manusi rit racontant les quatre années
cl'autru «nfioknents, U |uanJ inclqu« 1« «Icgré de )>4reai4 que TooMUl ki
f>iire «(Ijiteiire» emploi« préii»4aient l'c>pr«*»Ìon qui le J^aigncs
• Rltsabelli« I conçu île miue en »4 tÌcìIIcìMi rie. • S&jnt Lpc {Chap. 1*', t. 36].
Dani le chip. 2« ««rjtel il i(U«a iuj>l Merie:
• Elle cdU ea monde premier ni, l'emoiiillotjt |>u» le fiooche dans Que crèche« etc.»
Jiavi leraiuil Ifpnmitf n«. »iia mép* o’irill eu plnnfPri enfani»?
(’es migrations sc générant sans cesse (1) de l'invisible au visible et rice rcrsii (iraiismucDt indéfiuinionl les masses ot les individus clincuti consf'rvaiil son genre el son espace , à travers les procédés cosmiques d’incubations successives, des inférieures aux supérieures (2), et pour des durées d é-
qu'un juif aurait ¡lassiics ilan.' cetto contrûc, avec de }irani!s Ji tails s-nr sa vie et sur ses travaux. L'un s'y étemlait ion^ittmciil sur son favuli', sa iionlé, sa hienvclllancc el môme sur sa beauté, disant qtril fuirait l’admiration et le bonheur de tous; mais ce manuscrit sortit devr'mi la proie des missionnaires ans?lais, cl, au dire de M. liniiex, agent ciiusiilaire français, ii n'aurait été acheté que pour être détruit. — C’esl ainsi qu'une tliéologie, aussi inliiléraiile qu'ignorante, aurait méconnu la di'titiclinn qui s’établit d« |)!us en plus, chaque jmir, enlre la personne réelle et la personne mystique, entre Jésus el 1? Verbe de Dieu, ili&tinclion qui donnera sur cette terre au eliristianifime un règne universel et une vie indéfinie, en ramenant à l’unité les eroyances Je la religion, do la sciencc et de la nhilosoplilc. » Le (iocteur A. (ìuÉri«, professeur à l'Ecule de meJc-cine de Nantes. iPhiloiophie du dix-neuviéme siècle.]
(1) Suivant la loi malbémaliquc, lasub.slancc à l'étal gazeui sc réunit sous le volume d’une sphère immense, et finit par tourner 4'une manière uniforme autour d'un axe de rotation.
Sa forme, devenue ellipso'idale, se resserre vers les pôles et s’enfle vers l’équateur.
« Le refroidissement aidé par le mouvement, atteint d'abord les régions extrêmes de la zone équatoriale, divise la matière en nébuleuses innombrables, qui, par le resserrement de la masse contre le centre, sc trouvent bientôt détachées dans rimmensite.
« Le noyau, resté uni, continue sa rotation et reproduit à travers les siècle!), sous 1 influence des mêmes causes, des effets identiques. > Charles Richard , anc'ien élève de l’Ecole pol^technlnue.® (Les i.ois de Dieu rr l'Esprit modeune, îîîuc» aux conlradtcliont ntimalncs. Avec cette épigraphe ; l’humaniU el l'homme n'oni encore de sérieux que leur avenir. Paris, I85S.
Voil# comme s'élaborent les piancles, et, dans notre système solaire, la totalité des nébuleuses, ou comètes, ou mondes en Tormation, est incalculable.
« Cette tribu est, en effet, extrêmement nombreuse. Kepler prétendait que SUD dénombrement pouvait lutter d'arlthmélique avec celui des poissons de la mer. Arago, après être arrivé au cblffie de dix-sepl millions et demi d'après les hypothèses de ses devanciers, ose à peine réduire ses calculs, ace sujet, aux limites de trois à quatre cent mille, n Charles Richard, (idon.)
(2) On saitquc l'ètre humain et les animaux supérieiira dans l'existence embrvoniiaire, sr transmuent progressivement en traversant Unis les degrés inféricnr« de l'animalné, ceux-là mêmes avec lesquels ils auront le plus de diffi^i'encc lors de leur achèvenient parfait-
a D'après ce principe, les animaux les )>lus inférieurs pmirraicnt être considérés comme des germes non déveluppés, Chez eux, l'élat régntier, c’eal de Titre avec un arrêt de développement dans leurs principaux organes. Cette manière de voir modifie singulièrement toutes tes ilêes
pt'cin es plus ou moins lonf'ucs et laborieuses, en des niondes ascendants on descendants, toujoui's aiueurs cl tributaires dp leurs troubles et de leurs mau\, jusqu'au retour ùla rtilia-bilitalion libéralricc.
Alors, i’itnmme, heureux ou raallieureux, apparatile moteur responsable, par une précession causale nécessaire, — n'importe oh!— de toutes les fatalités qui le frappent, comme des assistances qu’il reçoit d’en haut. 11 n’a droit de se plaindre que de hi-môme. Et cette démonstration, s’il l’apprécie sainement, lui sert dans la circonstance, ou pour sc maintenir aux progressions d’un développement généreux, ou pour se résigner et se retremper à des efforts salutaires.
qu'on a pu avoir jusqu'à ce jour sur les espèces animales et sur leur« apparitions successives et toujours nroRressives.
« Si l’on applique aux espèces géologi(|uea les considérations qui pre-ci'Hcnt, l’on est conduit à conciureque les races animales, le plus en plu» pciTcclionnées dans leur organisme, qui ont paru à la surface tlu rIom, sont les filles les unes des autres, et que celte filiation a dit entraîner des modifications dans les incubations des «êufs d'ijji elles sont sorties.
« Est-'cc que tous ccs caractères, sans exception, ne dérivent pas chez l'iiomoie, de son embryon, et de la formation de cet embryon qui pas« par tous les états inférieurs au sien, parcourant en neuf mois le chemin suivi, pendant des milliers de sibcles, par la substance animale, pour arriver à produire notre espèce?
« L’on trouve encore au cap (de Bonne-Espérance) des nègres appartenant i la race cafftc et des Hottentots qni occupaient excliisitemeni la côte du Sud avanUme les Européens n'y fussent établis. Ces Hoitentuts sont bien évidemment l une des transformations entre le genre bomme et le genre singe : ils ont, comme les quadruinannes, les os propres du ne* suudés à une seule lame; leur humérus uu os du bras esl très-long et pcrcé d’un trou pour recevoir l’olécrane, caractère qui les sépare des nommes de notre race, et qui leur est commun avec les singes, les cbiens et divers carnivores. Leur angle facial n'est que de 73 degrés, lei» lite fuit en pointe, elle est déprimée au sommet: les partiei qui correspondent aux organes de la religiosité, de la sociabilité, de la sagacité rompa-
1 ative ou philosophisme, el de l'idcalisniD, sont rudimentaire»; aussi leur profil rappelle-t-il singulièrement celui des aniiiiauN. Leur pied,assez diflcrcnl du nôlre et mime de celui dps autres nègres, laisse sur le sol imo trace caractéristique. Les f«mmes di; cette race ont, cotame les singns, dns pcutubéraiices graciseiiscs én'>rmes à la partio siipi'rieure des tfcsses, etc.... Les Hnltentoli vivént peu. Vieux 4 quarante ans. ih Aé-passent rarement le chifîre de cinquante. » Le docteur A. orti'is. [i'fcüo-soi'hîe du dix-neuciêmc siicle.)
Enfuiits d'un môme Dieu, dans la i-réation, tous les Mres îont frères a divers degrés.
A présent revenons à notre analyse.
Nous avons établi ]a faculté virtiielle de la pensée. Examinons cette puissance dans son extension pins sensible.
Qu’est-ce que la p;irole ?
La parole, parabola (îrap3oaX?A5, je lance devant), ou le verbe, verbum («ipo, je noue, je fais un tissu, j'enlace, ïîp ou gnp fsii), j écoute un printemps, je répands des prémisses); la parole ou le verbe est une expression plus íor¿neliB, une sonorificalion, autrement dit une tonique une intensité plus vigoureuse de l’émission fluidique de la pensée ; conséquemment, plus riche, plus active en ses résultats.
« Dieu dota 1 homme de deux privilèges au-dessus de toutes vaines choses des animaux, savoir : la pensée et la I»role, qui jouissent également de l'immortalité. Pour
1 honune, la parole opère par énoncé de prédiction, et quiconque sait user de ces deux vertus secrètes pour ses besoins, ne diffère aucunement des immortels ; malgré qu’il soit sous l’enveloppe du corps, il s'élève à la compagnie des dieux et des bienheureux, n [Le Pimandre, chap. 12, sect. 12. )
Est-il des moyens de fortifier les efficaces de la pensée et de la parole?
Oui. La confiance et la volonté.
Qu’est-ce que la confiance?
La confiance, confidenlia [aerum fiat dicentia, que la chose dite se réalise en sa nature, qu’il advienne comme on l’a dit), est cette disposition intime de notre être, qui, sans que, de nos jours, la conscience en ait généralement notion éclairée, constitue d’avance une énergie profonde (pour ou contre
1 accomplissement d’un acte), selon que celte énergie est favorable ou niin.
(I La foi reçoit baptême et renaissance. » De Candalls. (Commentaires du Pimundre.)
H La foi favorise la réalisation des choses que l’on espère, et devient un moyen de démonstration des choses non apparentes. . {Saint Padl aux Hébreux, chap. 11, y. 1.)
Le docteur Phiupps, dans ses intéressantes et belles études
sur l’hypnotisme, professe que, pour ces résullals aussi curieux qu’importants aux investigations indispensables de haute biologie, « «ne humeur sérieuse, et surtout une disposition à la confiance et à la foi, sont des conditions morales favorables ; des penchants égoïstes, la tendance exagérée au scepticii^me et à la critique, la légèreté d’esprit, constituent des dispositions réfractaires (l). a
1 La foi est nécessaire à l'intelligence. » Idem, r. Toutes choses sont en Dieu...
B Croire à ces choscs, c’est tendre vers elles...
«La pensée est grande, et conduite parla parole vers quelque chose, elle y parvient en vérité. » [Le Pimandre, chap. 9.)
L'anecdote que voici confirme ces préceptes :
«Je pus lire ce conseil donné par d’Alembert à un jeune liomine qui hii faisait part des difllcultés qu’il rencontrait dans ses études : « Allez, monsieur, allez, et la foi vous viendra. »
'I Ce futpour moi un trait de lumière, au lieu de m’obsti-ner à comprendre du premier coup les pi'opositions qui se présentaient à moi, j’admettais provisoirement leur vérité, je passais outre, et j’étais tout surpris, le lendemain, de comprendre parfaitement ce qui, la veille, me paraissait entouré d’épais nuages. > François Arago. ( ¡¡Utoire du mu jeunesse, œuvre posthume; tome I"de ses œuvres. Paris, 185â.)
La confiance prépai'e donc les voies, elle ouvre les bar-rièi'es : la négation est le veri'oii qui les ferme.
( La mite prorlmnement.)
D' Cleveb nE Maldigny.
H) Cours theobiuie et i'ratiqce de Bkaibisme ot d'Htpkoiismk, elc^ i’uris, 1860, chez Germer Baillère, rue de l’EcoIe-de-Uédecine, 19.
LE POSSÉDÉ (I).
Les prêtres catholicfues ont tiré lin très-grand parti chi phénomène de la possession en l'attribuant au démon. La sciencc est restée muette, ne pouvant expliquer ce singulier mystère, car tout ici est prodigieux et rend l’explication diflîcile : il faudrait pénétrerclans le domainede l'âme et savoir si véritablement il existe en dehors de nous des agents intelligents ayant puissance sur nos organes. Nous ne voulons point trancher cette question, bien que nous ayons puisé dans les faits de magnétisme et de m^e des indications touchant ce qu’ou a coutume d’appeler le surnaturel. 11 est constant que dans la possession on trouve le don des langues, la connaissance de choses qui n’ont point été apprises et que, parfois le possédé jouit des lorces qui semblent ne point être dévolues à la nature humaine. La médecine est muette, elle ne sait rien nous dire, elle nie, comme toujoui's, et traite de folie ce qui est dù à des agents occultes. Il est remarquable que, toutes les fois que les savants sont embarrassés par un fait ils le nient. Le prêtre n'a point nié, au contraire, et il a cherché à le guérir, et pour nous les procédés dont il se servait étaient tout magnétiques.
11 serait dangereux de trop parler de ce phénomène : Beaucoup sur les indications qu’on pourrait fouinir trouveraient des données pour justifier les tourments de leur âme et de leur corps et se croiraient possédés. Mais cette étude se fera, c’est la mine la plus riche à exploiter; là peut-être se trouvent les mystères de l’âme humaine et à coup sûr l'explication des faits de spiritisme, de tables tournantes, de médiums, etc. Baron du Potbt.
(1) Grave d'apris Raphaül.
Baron du POTET, propriélairc-gérant,
CONTROVERSES.
LE SPIRITUALISME ET LE RATIONALISME.
A Monsieur le D' Ordinaire,
S’il faut s’en rapporter à la trailition, un philosophe grec, Diogènc, parcourait les rues d’Athènes une lanterne à la main, cela à la face du soleil.
Si quelqu’un lui adressait cette question :
— Chien, qne cherclies-tu ?
— Je cherche un homme qui soit véritablement digne de ce nom, répondait-il.
Voilà bon nombre d’années que je joue un rôle à peu près semblable. Toutefois le but de mes Investigations n’est pas absolument le même. J’ai trop de sagacité jiour parodier le philosophe grec et perdre mon temps à courir après un mythe, une chimère, j’agis dans un autre sens.
Armé du flambeau de la raison et de la logique, je cherche, suivant mes faibles facultés, à découvrir la vérité vraie dans les nombreuses questions scientifiques qui se débaltent chaque jour. Le magnétisme animal a surtout attiré mon attention comme formant la question capitale du moment, c’est-à-dire celle qui doit Influer le plus sur le sort de l’humanité : le magnétisme renferme en lui-même le secret de la vie.
Je ne suis pas le seul chercheur qui met en mouvement les fibres de son cerveau pour élucider cette science profonde. Une foule de penseurs, d’hommes sérieux s’occupent en ce moment à résoudre ce problème complexe.
Peu importe la source d’où doit jaillir la lumière, le principal est que le jour luise.
Tous les systèmes, toutes les doctrines, toutes les opinions doivent se fondre dans une pensée commune : la manifestation de la vérité. Tel est le but unique vers lequel doivent tendre les efl'orts de tous les adeptes du mesmérisme.
Partant de ce principe, je me pemettral d’iidresser qticl-
Toin XIX. — N» e». — a* siiiiK.— ïD OcTOBus iseo. 20
ques objections à M. le D' Ordinaire, à propos de son dernier article.
1" OBJECTION. — Cet auteur dit que le ralionaiisme n’accepte pas le (luide magnétique.
C’est là une assertion toute gratuite.
Le RATiONALts.vE admet non-seulement le fluide vital on influx nerveux, mais il accepte en outre les'nombreux phénomènes qui ont trait au mesmérisme; il en dômonti'e l’exac-tituile et il les exphque scientifiquement.
2* OBJECTION. — M. le D' Ordinaire prétend « que l’âme u n’a pas besoin du concours du cerveau pour se manifester, « qu’elle peut se passer des nerfs, des sens pour percevoir, « réunir ceux-ci eu un seul, les déplacer, les transposer à « sa guise, faire lire par l'épigastre, entendre par la plante « des pieds, goûter par la paume des mains. Mais ces phé-(I nomènes sont tellement anti-rationnels, qu’ils ne peuvent Cl être acceptés par le rationalisme, et il faut, comme nous, les « avoir observés cent foispourles admetti-e sansrestriction.n
Malgré toute la déférence que j’ai pour l’auteur de ces lignes, je ne puis laisser accréditer de pareilles hérésies.
M. le D' Ordinaire est dans le vrai lorsqu’il dit que le rationalisme n’accepte pas les faits mentionnés ci-dessus.
Le rationalisme n’admet que les phénomènes exacts, réels, authentiques. Or, tous les faits signalés par M. le D'Ordinaire sont entièrement faux. La prétendue transposition des sens n’est rien moins qu’une erreur grossière. Cette erreur, qui a été partagée par un grand nombre de praticiens, doit être atti'ibuée à un manque de tact de la part des observateurs, ce qui prouve la justesse de cet axiome ; —Qu’il ne suffit pas d'observer un fait, mais qu’il faut encore l’étudier sous son véritable jour.
M. le D' Ordinaire s’est laissé induire en erreur, U a été dupe de ses sens, il a mal vu, en un mot.
C’est ce que je vaislui prouver d'une manière irréfr^able, en soumettant à son appréciation une série, de faits matériels. M. le U' Ordinaire voudra bien déduire lui-mème les con-
séquences qui découlent nalurelkment ilc rMamcii de ces faits.
Je m’occuperai d’a!)ord des phénomènes magnétiques proprement dits, et j'aborderai ensuite la qiiesliou psycholo-giquc.
Avant d’entamer le débat, je crois devoir forinnler quelques principes exacts.
Lorsqu’on étudie le somnambulisme au point de vue de la pliysiologie, on remarque les caractères suivants : l’œil du somnambule eslconvulsé, le rapport avec le inonJe extérieur détruit et les sens dans un élat d'éréthisme extraordinaire. La vue, l'ouïe, le tact, le goût, l’odorat ont acquis un degré de perfection remarquable.
A part ces modifications, les divera organes continuent à fonctionner comme dans la vie normale. Les sens conservent leurs attributions particulière;? : ces attributions ne sauraient êlre changées en aucune façon. Bref, la vue s’exerce au moyen des yeux, l’ouïe au moyen des oreilles, le tact, le goût, l’odorat, à l’aide des nerfs cérébraux-rachidiens. Ce sont là des vérités physiologiques dignes de feuM. de La Palisse ; cependant ces vérités ont été contestées par un certain nombre d'individus, ce qui montre clairement que le cerveau humain est sujet à des hallucinations.
Alphonse Karr a émis quelque pari ce précepte : « De tous les sens attribués à l'homme, le plus rave est assurément le sens commun. Cet axiome trouve ici sa place.
Je vîûs maintenant réfuter une à une les asserlions de M. le D'Ordinaire.
Pour atteindre ce but, je me bornerai simplement à citer quelques faiis matériels, ce sont là les seuls arguments qu’emploie le rationalisme.
paît._Si vous opérez un frottement assez intense sur
les paupières d’un somnambule, le sens de la vue sera imœé-diateinent paralysé.
Donc, il existe une relation intime entre l’œil des somnambules et le genre de vision qui est propre à ces derniers. Et d’une l
2“ FAIT. — Un aveugle-n6 ou un indiviiUi atteint dc cécité complète n’y verra pa>i plus clair clans l’état somnanibuliriue que dans son 6tat naturel.
Doue la vue tnagnétiijiie ne peut s’exercer sans le concours des yeux. Et de deux 1 3« FAIT. — L’ouïe clicz lea somnambules a acquis un tel degré d’acciité, qu’on peut impuniment leur boucher les oreilles: ils perçoivent les ondes sonores lesplusfaibles, cela travers les corps étrangers et Jes tissus oi'ganiques. Cependant si le magnétiseur ou bien une personne m?sc en rapport, introduit l’extrémitô de ses doigts dans le tuyau de l’oreille et que cette personne exerce un certain frottement contre la paroi interne du pavillon, ce bruissement sufTitpour empêcher le somnamijule d’entendre les sons extérieurs.
Donc, l’ouïe s’effectue réellement au moyen des nerfs auditifs. Et.de trois !
4* FAIT. — Un sourd-muet qu’on aura mis dans le somnambulisme sera sourd et muet comme devant. Ce fait n’a pas besoin de corollaire. Et de quatre 1 5* FAIT. — Si vous soumettez à l’appréciation d’un somnambule un corps complètement inodore et non corrosif jui soii inconnu du sujet et de toutes les personnes présentes à l'opération, le somnambule ne pourra en accuser la saveur autrement qu'avec le concours du nerf gustatif. Et de cinq !
6* FAIT. — Si vous paralysez la langue et le palais d’un somnambule en saturant ces parties de fluide, et si vous prenez une substance quelconque dont le sujet ignore les propriétés de même que toutes les personnes qui assistent à l'expérience, c’est là une condition essentielle, le somnambule ne pourra, en aucune façon, apprécier la saveur de cette substance.
Donc, le sens du goût s’exerce bien et dûment au moyen du nerf gustatif. Et de six I Comme on a pu s’en apercevoir par les restrictions que j’ai cru devoir établir relativement aux deux derniers fails, la transmission de pensée un grand rôle dans toutes les
épreuves (|ui ont trait au libi u exercice dus sens chez les somnambules. Or donc, si l’on veut obtenir des résultats exacts, ou doit opérer uni(jueiueiit sur des sujets qui n’oiii pas élé dressés à ce genre d’expérience. J’ajouterai qu'on doit se tenir également en garde contre le sens ilu tact, lequel est développé ii un tel degré, qu'il sert en quelque sorte d’io-loniiéiiiaire à tous les autres senset peut, jusqu'à un certain point, suppléer à la vue et à l’ouïe. Il faut donc procéder avcc la plus graude circonspection si l’on veut éviter de commettre des erreurs grossières. Je citerai comme exemple îa firélenJae transposilion des sens.
3' üJijiiCTiON.—M. le D'Ordinaire admet l'existence dans le corps humain d'un principe impondérable qu’il appelle fluide iicciro-vital. Cette appellation est iocxactc selon moi. Tous les physiologistes savent pari'ailemeut que l’influx «ej"-vexix ou fluide vital dilière essentiellement de l’électricité. L'influx nerveux ne peut être isolé que U'ès-diiricilement. D'un autre côté, il réagit à distance cl à travers les corps qui jouent le rôle £fisoia«/s vis-à-vis de l’électricité. Comme ou le voit, il existe uue certaine analogie entre le fluide vital et le principe de l'aimant; ceci explique la dénomination du fluide magnéiique donnée à l’agent mesmérieu par certains auteurs. Cette dénomination est la seule qui me paraisse rationnelle.
M. le D'Ordinaire formule l'opinion suivante à propos du fluide vital.
H Ce fluide joue certainement en magnétisme un grand u rOle, mais combien lui est supérieur cet agent subtil qui se «nommefilme, lu volonté! S'arrêter au pouvoir de la voci lonté, dites-vous, c’est prendre une partie pour le tout. C’est a encore vrai, puisqu'une foule de phénomènes se produisent B sunssa participation et¡nême malgré elle. MaisUn’enestpas Il moins vrai que fa volonté, qui est la manifestation de l’dme, «e$t l’agent magnétiqtie qui prime tousles autres agents. »
J’avouerai franchement à M. le D' Ordinaire que, malgré tous mes efforts d'iraagiaation, je n'ai pu parvenir à m’expli-
qiier le sens de ce logogryplic. Ces lignes présentent une subtilité de langage qui est tout à fait au-dessus tic mon entendement. J’espère que M. le IV Ordinaire voudra bien élucider clairement les petites contradiciions qui existent dans les lignes précitées. Je me permettrai de lui poser quelques questions à ce sujet, afin tVéclaircir autant que possible le point en litige.
Avant de discuter sur les idées, il faut d’aboril commencer par s'entendre sur le vérital)le sens des roots.
1« QUESTION. — Quelle est la nature de cet agenl subtil que M. le D'Ordinaire nomme l'âme ou la volonté ? Cet agent est-il matériel ou immatériel ?
2* QUESTION. — S'il est immatériel, comme l'admet probablement M. le D' Ordinaire, comment se produit-il dans l’espace et de quelle manière réagit-il sur les sens des somnambules ?
3' QDESTios. — Quels sont les caractères qui distinguent l’agent subtil, dont parle M. le D'Ordinaire, du fluide magnétique proprement dit ?
4* QütSTio». — L'âme et la volonté forment-elles une seule et même chose..., ou sont-elles distinctes?
6* QUESTION. ■— La volonté est-elle un principe, une action ou un effet ?
6« QUESTION. — La volonté peut-elle ^Îr seule, c’est-à-dire sans le secours du fluide magnétique ou de tout autre agent physique ? Dans le cas d'une réponse affirmative, citer guelqves exemples à l’appui de cette assertion. Même prière en ce qui concerne lo tminifestation de T âme sans le concours du cerveau ou des sens dans les phénomènes qui ont trait particulièrement au somnambulisme.
Je crois devoir prévenir M. le D'Ordinaire, que je regarde comme inexact l’exemplequ'il cite ^ propos delà femme d un général tué en Crimée. Je me réserve de réfuter ce fait pins tard, mais en attendant je prierai M. le D‘ Ordinaire de vouioir bien m’expliquer comment et par quels moyens l âme
iiii général a pu réafiir sur iVîmr de aa femme.. C.ctte (juestion iuiportante mérile d'ôtrc éclaircie à fond.
M. le D' Ordinaire prélend que l'ârae est essenliellement perfectilile !... ('.iier quelques exemples qui démontrent réellement cette prétendue perfectibilité.... Des faits ! des faits ! toujours des faits !.. rien n’est plus e.xpliciteet plus concluant scion moi.
Loreqne M. le D' Ordinaire m’aura fait l'honneur de répondre k ces questions, je m’empresserai de lui démontrer, à l’aide de faits matériels, l’erreur et la fragilité de sa doctrine.
L. d’Arbaud,
Agent supérieur >le la culture des igbac».
RÉPONSE DE M. WARLOM^tt Atx en inou E 8
dont non KfiSAI a ité l'ubjct. \
Avant de rentrer en matière. Je me fais un devoir de renSre publiquement hommage à l’impartial désintéressement dont M. le baron du Potet a fait preuve en donnant à mon Essai l’iiospitalité de son Journal (n" 87 du 10 août dernier), quoiqu’il le considérât comme tout à fait opposé au point de vue de cette publication et à l’esprit général de ses propres œuvres.
Au fond, la dissidence qui e;siste entre nous est plus apparente que réelle, et l’ablme qui semble nous séparer linira, ’en ai la confiance, par disparaître à tous les yeux. Chacun reconnaît que les pliénomènes revendiqués par le mesmérisme sont dus à l'action d'un fluide impondérable sur les corps vivants ; mais, tandis que les auteurs, magnétistes ou physiciens, imaginent un fluide particulier pour chaque ordre défaits, moi j'émets l’opinion, consciencieusement mûrie, que la nature ne met enjeu qu’un fluide unique dont les diffé-
rents états de mouvement produisent tous les eiiets dont nous recherchons la cause.
Les faits observés, qii’on veuille bien y prendre garde, démontrent bien moins le déplacement matériel d’un agentspé-cial dont l'existence est improuvable , qu'une moiüficatinn dans l'état vibratoire de ]’éther dont la généralité des philosophes modernes admet ia réalité.
Entre ces deux hypothèses l’option ne me semble pas plus embarrassante que le choix fait dans le conflit pendant entre la théorie acoustique des Européens et celle des livres indiens, qui considèrent le son comme un ¡litiJe sonore lancé au travers de l’air par les corps en vibration. (A. Brento, Ami des sciences, 1800, p. 628.)
Les magnétistes affirmentrexistence du fluide magnétique sur la simple interprétation aléatoire des phénomènes, en adoptant sans justification le système de l'émanation qui est généralement condamné. Ils prétendent le déplacer et le diriger à leur gré, en saturer uu corps ou i'en soutirer selon leur caprice; le multiplier à ce point qu'un bouton de guêtre en renferme assez pour hypnotiser l’humanité tout entière; mais si vous leur demande* lecoinment et hpourquoi..., bonsoir : leur science est stérile.
Quand ils isoleront leur fluide en un vase clos, qu’ils démontreront que sa quantité, sa qualité et son siège sont subordonnés à leur seule volonté, je serai leur disciple, et je consacrerai ma vie à proclamer la gloire de leur découverte.
En attendant, mon système mérite la préférence sur le leur, parce que : 1» Il a une base plus solide : quand je fais le vide dans une bouteille, je n’y laisse que l'éther. Si AIM. Grove, Séguin aîné et l’orro nient l’existence de ce fluide, je leur demanderai de nous apprendre ce qu’il y a dans ce vase, car puisqu'il y existe un espace libre de tout corps pondérable, et que le néant ne se conçoit pas, il faut bien qu’il s'y trouve quelque chose.
2* 11 est plus scientifique : je reste dans les lois positives de l'acoustique, et je prouve par le déplacement de l’aiguille
du gnlv.aiioiiiôti'C que la volonlé exerce une action physique sur la matière, en inoilifiant, de quantité ou de qualité, la vibration du Iluidc-éther, dont les ondulations sc propagent en ruyoïiiiant, c’est-à-dirc dans toutes les directions.
8° Il est plus conlonne à la raison : il nie permet, en effet, d’expliquer les rapports intimes du 7?ioictclu non-moi, le rôle des fibres nervales, l’influencc céixibralc à distance cVun homme sur un autre, etc.
h° 11 a un caractère plus synthétique, puisqu’il embrasse la nature tout entière et s'applique également bien à tous les phénomènes électriques, magnétiques, lumineux, caloriques, chromatiques, etc.
Si je n’ai pas eu le bonheur dc convertir M. Ordinaire à mes idées, j’ai au moins eu la satisfaction de le ramener daus la lice, où il est toujours un champion Irôs-remarqué. La parfaite urbanité de sa critique ne m’inspire, à son égard, qu’une profonde reconnaissance. Je le prie de croire qu’en relevant ses observations, je n'ai pas 1a moindre intention de porter atteinte à sa personnalité, el que je ne suis guidé que par le désir sincère de fournir de nouveaux éléments à la recherche du vrai.
M. Ordinaire est avant tout spiritualiste; ce n’est pas un reproche que je lui adresse, mais je m’étonne qu’un médecin, aussi érudit que lui, se contente de doctrines qui, rapportant à l’âme tous les phénomènes de l’économie animale, semblent devoir rester le patrimoine des esprits superficiels et des poètes, tant elles sont favorables à l’ignorance et à la fantaisie.
Mon courtois antagoniste recommande comme une grande vérité cette proposition : «Dieu a créé l’homme libre (1),
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(1) Si l’on a bien saisi ta théorie de la plasticité des idiei, on doit reconnaître que l’esprit de l’homme est subordonné à la nature au milieu de laquelle il Tit, aux innombrables causes qui opèrent sur ses sens. — La lilwrlé humaine est donc plus restreinte qu’on ne le suppose communément, et lorsque nous croyons en jouir dans toute sa plénitude, nous ne sommes souvent que le jouet de ce qui nous entoure.
mais il ]’a organisé de telle sorte que ses besoins ot ses passions assurent l’accomplissemetiL do sa destinée. » Puis il uie blâme implicitement de matérialiser un phénomène, exclusive-mentanimiqueselonlui, en faisant intervenir la matière éthé-rée pour mettre l’homme en rapportavec le monde extérieur.
— Est-ce à notre âme que nous devons nos lefons ? Est-ce h notre âme que nous devons nos passions ? Evidemment non. Nos besoins naissent du mécanisme de notre corps qui vit de l’activité de l’univers; nos passions s’entretiennent par l’incessant travail subjectif ou objectif de notre système nerveux. Donc il faut à l’âme un autre intermédiaire que l’esprit pour donner satisfaction à ces besoins et à ces passions, sans lesquelles l'humanité disparaîtrait de la création.
L’âme séparée de ses instruments de manifestation ne se conçoit pas, et toutes les opérations qui lui sont attribuées ne peuvent se produire qu’au moyen du corps, à défaut duquel nous sommes absolument incapables de connaître son action.
La comparaison que j’ai établie entre l’homme et un télégraphe plaît à M. Ordinaire, mais ü la trouve incomplète, parce que l’employé qui surveille et fait manœuvrer l’appareil ne peut modifier la machine à sa guise, ni se passer des fils conducteurs, ni faire parvenir les dépêches en tout lieu, à toute distance, etc., et il ajoute que l'âme peut tout cela I Illusion pure. L'àme ne peut changer la structure du corps, ni se passer des nerfs pour poser un acte quelconque, ou modifier leur direction ou leur longueur, etc.
Quand un somnambule ht un écrit placé sur son épigastre, c’est au moyen des lobes optiques, qui peuvenl aussi bien recevoir une image donémagraphii/ue rayonnant de ce lieu que de tout autre.
Quand il entend par la plante des pieds, c’est parce que tout son corps conduit les vibrations sonores jusqu’aux lobes acoustiques.
Quand il goûte par la paume des mains, ou odore par les
genoux, c'est parce que son niatjuéüsuur lui impose, par com umnicatioii d'idées plastiques, les sensations qui sont corrélatives ¿1 ces actes.
()uand il devient insensible dans quelques-uns de ses meni-jjres, c'est parce qu’un excès de vibration transmis aux nerfs qui s'y distribuent en a amorti la vitalité.
Quand il perd la mémoire de ce qui s'est passé durant son sommeil, c'est parce que les impressions ont été courtes et n’ontpas été fixées par l’attention et l'analyse.
Quaiid la femme du général tué à MalakolT a été frappée au môme instant d'une commotiou vaguement douloureuse, c est parce que son cerveau passif a reçu l'impression d une onde éthérée dont le mode vibratile lui était familier.
'Je n'est pas sérieusement, j'aime à me le perauader, que M. Ordinaire préfère croire qu'un Esprit, habile messager, a porté la nouvelle à l'Esprit gardien de 1 épouse, car il devrait nous apprendre d’abord ce que c'est que cet Esprit, expression d’une élasticité par trop commode,_et ensuite quel est le moyen de transport de ce messager qui doit vraisemblablement user d’un véhicule quelconque.
De deux choses l'une : ou l’âme se sert de nos organes sensoriels ou elle s’en passe. Si elle s’en sert, c’est qu ils lui sont nécessaires, indispensables et qu'elle ne peut agir sans eux ; si elle s'en passe, à quoi bon nous avoir dotés d yeux pour voir, d’oreilles pour entendre, de nerfs pour toucher? à quoi bon un monde corporel?
Pour soutenir l’indépendance de l’âme, on doit accorder au sentiment pur le pas sur la raison, quoiqu’on ne conteste pas que celle-ci ne soit supérieure à celui-là, puisque tous les animaux sentent et que l’homme seul est doué de véritable raison. Soyez donc logique et enseignez qu’il ne faut jamais faire appel à la réflexion, mais suivre aveuglément son premier mouvement. Renoncez à faire usage de la raison pour prouver qu’elle nous égare, car votre argumentation se retourne contre vous; en d’autres termes, 7i"invoques pas la raison pour nier sa puissance.
Ce principe si lumineux, si simple, dit Pmutîlion dans sa PhUosophie populaire, qne pour coiinaitre ia l'aison des dioses, il faut de toute nécessilô les avoir vues, n’a pas toujours été, le croiraitron, admis en philosophie. 11 s’est rencontré de profonds génies qui se sont demandé si l’esprit humain, si subtil et si vaste, ne ponvait pas, par une méditation concentrée sur lui-môine, arriver à cette intelligence de la raison des choses, si une âme créée à l’image de Dieu, l’ordonnateur souverain, ne possédait pas, en vertu de son origino divine et antérieurement à sa communication avec le monde, les idées des choses, et si véritablement elle avait besoin du contrôle des phénomènes pour en retrouver les idées. Jamais cerveau, sorti des rangs du peuple, n’eût conçu une pareille chimère. Cett« manière de philosopher qui nous dispenserait de toute observation et expérience si elle pouvait être justifiée par le moindre succès, serait, il faut l’avouer, fort attrayante et on ne peut peut plus commode ; mais maintenant une cbose est avérée : la science humaine ne s’est pas eoiichie du plus petit lambeau de fait ou d’idée par ce procédé exclusivement pneumatique. Rien n’y a servi : ni métaphysique, ni dialectique, ni théorie de l’absolu, ni révélation, ni possession, ni extase, ni magnétisme, ni magie, ni tbéurgie, ni catalepsie. Tout ce que nous savons, nous l’avons invariablement appris, et les mystiques, los illuminés, les somnambules, les Esprits même qui leur parlent, l'ont appris i leur tour par les moyens connus, observation, expérience, réflexion, calcul, analyse et synthèse : Dieu, sans sans doute jaloux de son œuvre, voulut maintenir le décret qu’il avait porté, savoir que nous ne verrions rien des yeux de l’esprit que par l’intermédiaire des yeux du corps, et que tout ce que nous aurions la prétention de percevoir par d’autres voies serait erreur ou mystilication.
M. Ordinaire ne partage pas l’avis du profond penseur dont je viens d’analyser quelques pages, car il admet non-seulement les idées innées, mais encore les sciences innées l !
Si les âmes étaient naturellement douées des connajs.
sances dont l'acquisiiion fail l'orgiicil légitime de l'iiiuiianité, comment se ferait-il que l’tiomniu soit précisément, de tous les animaux, celui dont l’cnfance réclajne le plus les secours de l'éducation?
Point n’est besoin de recourir à do telles idéalités pour expliquer les aptitudes extraordinaires qu’ont montrées les Mondeux, les Vito-fliangiamèîe, les Ferguason et tvlli fjuunli : nne heureuse conslilulion du cerveau, dont la pâte docile a été prompte à recevoir les empreintes de l’enseignement de la nature et de l'homme, sufût pour en rendre raison. Parmi les cent milliers de violons sortis des ateliers de Stradivarius, Garnerius, Nicolas, Maggicl, Amati, Steiner, Amatus, Veuillote, Ambanus, Crémonem, Rieger, Chapuis, Delacoux, Willaume, etc., etc., quelques-uns seulement out offert des qualités supérieures. Pourquoi? Parce que lu nature, la texture, Tbonaogénéilé, la mobilité du bois employé, la symétrie de toutes leurs parties, leurs dimensions, le placement exact de leur âme au lieu précis du nœud acoustique, parce que, dis-je, toutes ces conditions, sidifficUea à remplir, se trouvaient réunies dans le môme instrument. De même lorsqu’un cerveau réunit toutes les conditions de la perfection, il constitue une iotelhgence transcendante.
En avançant que l’àme est immuable, j’ai employé ce mot dans son acception rigoureuse, c’est-à-dire que l’àme ne change point ni ne peut changer, qu'elle est donc incoiTup-tible et imperfectible. Il était facile de prévoir que cette proposition froisserait certains lecteurs, mais cette circonstance ne prouve pas qu’elle soit fausse; je croyais même l’avoir suffisamment démontrée dans mon Essai, en expliquant l’éducation du cerveau, p. ¿07, ¿09 et A13 ; en rappelant que la justice distributive de Dieu ne permet pas de supposer que les hommes aient été inégalement doués sous le rapport ani* miqiie, p. ¿12 ; en constatant le désordre des faculté-s intellectuelles qui résulte des altérations du cerveau, p. 412. Lorsque l’on voit un savant devenir tout à coup idiot par. suite d’une attaque d’apoplexie ou d'une blessure à la tête.
est-il possible de croii'e que son âme perde des facultés acquises? Non, n’esl-ce pas? Cette âme n’a plus à son service qu’un instrument détraqué, ctelleestréduile à l’impuissance, comme le serait le meilleur musicien devant un piano dont un grand nombre de touches s'immobiliseraient sous ses doigts ou dont les notes ne seraient pas accordées.
A propos de l’effet de l’imagination de la mère sur le corps de l'enfant qu’elle porte dans son sein, M. Ordinaire fait observer que la science ne l'accepte plus. C’est bientôt dit.
Les extrêmes se touchent, 'fandis que le vulgaire tient pour surnaturel lout ce qi^i parait sortir de l’ordre ordinaire des choses, les savants nient lout ce qu’ils ne coiri^rennent pas. Superstition et incrédulité sont filles de la môme mère : l’ignorance.
Savez-vous ce que l’enseignement officiel dit du mesmérisme? Ouvrez le Traité de physiologie kumaineieJ. Béclard, professeur à l'Ecole de Médecine à Paris (édition Labé 1856), et vous lirez, p. 960 : n Quant au magnétisme animal et à ses prétendues merveilles, ce qu’il y a de plus surprenant, (I c'est la crédulité humaine ! » Parce que la science n’accepte pas le magnétisme animal, cesse-t-il d'être une puissance formidable dans la main des hommes 7
CoQvenons-en : les faits parlent plus haut que les opinions humaines. En voici deux que je connais pertinemment :
Mme W., étant enceinte, avait la manie de croquer des fèves de café et plusieurs fois, pendant sa grossesse, elle exprima la crainte que son enfant ne portât la marque de ce finit torréfié. Eli bien I celle fève, de couleur brune et de grandeur naturelle, existe sur la joue droite, près de l'oreille de cet enfant, aujourd'hui majeur.
Mme V., en 1815, fut épouvantée de l'approche des Autrichiens, et le double aigle de leur drapeau l’impressionna tout particulièrement. Sa filte porte sur le torse le dessin d'un aigle autrichien parfaitement accusé.
Sans doute, je n’admets pas qu’une mère, apercevant un çul-de-jatte et vivement fi'appée de la crainte de mettre au
monde un être semblable, puisse, par l’inlluence dc celte préoccupation, faire tomber les cuisses et les jambes de son enfant; mais je crois que, la mère étant dans ces dispositions d’esprit à l’époque du premier développement embryon-Daire, son enfant peut ne pas acquérir les membres dont il s’agit.
Je ne quitterai pas le Docteur de Màcon sans relever l’interprétation qu’il donne à l’influence qu’exercent l’un sur l’autre les vieillards et les jeunes gens vivant et couchant ensemble. U ne voit dans l’équilibre vital qui s'établit entre eux qu’un effet physique qu’il compare à l’effet de l’eau sur l’époDge. L’exemple est mal choisi, car la pression atmosphérique et la porosité siiffisent pour expliquer la pénétration du liquide dans le corps spongieux dont il expulse l'air moins pesant que l'eau, et ce n'est certainement pas là ce qu’il a entendu dire. L’équilibre de température qui s’établit entre un fer chaud et un fer froid nous offre une comparaison plus exacte, et M. Ordinaire n’y verra encore qu’un effet physique. 11 s’agit d'abord de se mettre d'accord sur la signification de ces dernières expressions. D'après moi, la vitalité animale ou végétale, comme toutes les propriétés dc la matière, est attachée à un certain degré de mobilité moléculaire dépendant et de la nature spécifique du corps et du mouvement de l’éther agité permaneniment par la locomotion et la rotation des astres, et momentanément par d’autres moyens ; c'est-à-dire que le corps humain ne doit ses forces d’assimilation, de nutrition ou de restauration, de même que les minéraux leur cohésion et leurs affinités, qu’au mouvement moléculaire de la matière dont il est composé.
Or le jeune homme communique au vieillard uu surcroît de mouvement qui augmente sa vitalité, au môme titre que le fer chaud communique au fer froid un surcroît de mouvement qui augmente sa température, et cette agitation ne peut se transmettre et se propager que par l'intermédiaire du fluide-éther dont tout corps est imprégné.
Depuis les travaux de MM. Joule, Leroux, Jarain et autres,
sur la recherche de l'équivalent mécanique de la chaleur, il n’est plus permis de considérer la chaleur et la lumière que corauic UQ phénomèno résultant du frottement de la matière contre l’éther. 11 suflit, pour s'en convaincre, de remarquer que la lumière électrique, opérée dans le vide, est produite par le transport rapide de particules de charbon à travcr.s l’éther, et que, pour que ces particules s’échappent avec cette vélocité, il faut qne l’agitation de la matière constitutive des pôles galvaniques soit prodigieuse, et y fasse naître une force expansive analogue à celle du gaz dont on élève la température en vase clos. Aussi l’incandescence des extrémités des réophores en est-elle l’effet immédiat. Une cloche ne se brise que parce que l'excès de vibration qii’elle reçoit, fait sortir ses molécules intégrantes de leur sphère d’attraction : ta force d’expansion du gaz n’a plus d’autre cause.
L’anatomie est assurément plus familière à M. Ordinaire qu’à moi. Cependant j’en connais assez pour avoir des riû-sons de ne pas me ranger à son avis sur l’explication qu’il donne de la chute de la mâchoire lorsqu’un homme écoute avec une grande attention. Ce signe d’ébahissement se manifeste aussi bien quand les yeux sont vivement captivés que lorsque ce sont les oreilles ; d’ailleurs si l’on entendait mieux en écartaut les mâchoires, les chefs d’orchestre aurrûent soin de tenir la bouche ouverte; mais il n’en est rien. Lu condyle articulaire du maxillaire inférieur, qui s’insère dans la cavité glénoïde de l’os temporal, ne peut, en aucune manière, par ses déplacements, comprimer ou dégager les nerfs acoustiques qui, passant par le rocher, portion pierreuse du temporal, sont tout b. fait à. l’abri des mouvements de la mâchoire inférieure, qui seule est mobile. Ces mouvements modifient un peu, il est vrai, la forme du conduit auditif, mais ne peuvent ici le rétrécir ni l’élargir, et n’exercent aucune influence sensible sur l’oine, ce que chacun peut vérifier sur soi-même.
M. Ordinaire, qui pourtant professe une philosophie diamétralement opposée à la mienne, veut bien, daus sa bien-
vcillance , iléclarcr qu’au point de vue où je me suis phcé, mon système est logique et bien coordonné. Tel n’est pas l’avis de M. d'Aibaud, qui n’y trouve qu’erreurs, contresens et inepties. C.e jugement sévère m’eût vivement ému et m’eût fait sérieusement douter de la vaîetir de mon travail, s’il n'apparaissait tout d’abord, delà lecture des articles de cet auteur, que le désordre règno dans son cerveau.
11 proclame, comme moi, ce principe fondamental : cnité DE FOBCE, üNiTÉ DE SUBSTANCE; c’cst concÎs, Catégorique 6t précis.
L’unité de force, c'est le mouvement; très-bien, nous sommes parfaitement d’accord. Ce mouvement est un effet de la volonté divine, évidemment. Mais,voici que M. d’Ar-baud lui refuse la capacité d’être cause à son tour, quoiqu’il vienne de dire que tous les phénomènes sont engmdrés par lo mouvement, unité de force 1 et d’un.
L’unité de substance, c’est l’étber-pantogène, seul corps simple. - Ai-je dit autre cbose? — Cependant, quoique l’é-ther constitue exclusivement toute la matlèi'e, il nie qu'il en fasse partie intégrante 1 et de deux.
Unité de force, unité de substance, c’est-à-dire une force ET une substance. Or, dans ses prémisses, il définit l’éther :
Il fluide impondérable, principe universel qui engendre toutes les forces natureUes, qui possède une lumière propre, produit une impression de chaleur (1), jouit d’un mouvement subjec-r tif; i> de sorte que l’éther est à la fois substance, force mo~ trice et phénomène ! et de trois.
Ce n’est pas tout.
()) A moins des« croire en possession de la science infuse, il me semble qu'il y a quelque vanité à sc Tantcr de peu lire les auleuw (p. 466), à qui, apros tout, nous devons tous les éléments de nos élucubrations- i'al même la simplicité de penter qu’un peu d’éclectisme ne nuit pas quand on aborde la synihcM.
Si M. d'Arliaud avait eu connaissance de la 32* lettre d'Euler (édition Charpentier, 18i3, p. lOt), il se serait abstenu, j'en suis sur, d'énoncer |ue la lumière et la chalcur sont des attributs de l'étber. En ciTet, plus
Pour couronner l’œuvre, il nous annonce que l’unité de substance est, en fin dc compte, le fluide magnétique lui-méme, et l'influx nerveux, et le fluide vital, p. biili ; d’où la conclusion forcée : que le fluide rital constitue exdiisivemeitl les corps qni ne tiwiii ■¡loint, comme une statue de marbre ; (M. d’Arbaud aurait-il des relations occultes avec Pygmalion et Galathée?); que, dans un aimant, le fer et sa propriété magnétique sont de même nature; que, dans le pliénomène des orblutes, matière médullaire et lumière, c’est tout un, etc., etc.
Est-ce assez contradictoire ?
Quand la pensée d’un lecteur est plongée dans de telles ténèbres, il n’est pas étonnant qu’il ne saisisse pas le fond et la filiation de rues idées, et qu’il y substitue les fruits hétéroclites de son imagination. Aussi M. d’Arbaud m’impute-t-il des opinions que je u’ai pas émises, des oon-sens qui n’existent que daos son esprit.
Il dit par exemple : « M. Warlomont considère l’éther comme étant en même temps un agent Huidlque et une substance pondérable; ce qui n’est rien moins qu’un non-sens, une anomalie. » Mais il ne dil pas pourquoi. Je me permettrai de lui apprendre qu’en français ; agent désigne tout ce qui agit, tout ce qui opère ; fluide, ce qui coule, ce qui est à l’état de liberté moléculaire ; substance, ce qui constitue les divei s corps de la nature (Bescherelle aîné). Un agent fluidique peut donc être une substance pondérable. Si le néant était à la disposition des hommes, le poids de l'élher serait blentAi constaté, comme l’a été celui du fluide hydrogène dès qu’on a pu mettre le vide-éiher dans l’autre plateau de la balance.
Je n’ai jamais songé à prétendre que l’éther fût une
on s'élève dans l’atmosphère terrestre, moins le ciel est bleu Pt plus le froid est intense, «etsi l’un pouvait monter jusque dans l'éther pur, la
• couleur bleue s’évanouirait tout à Tait; en regardant en iiaut, on n’y « verrait rien du tout, et le ciel paraîtrait noir comme pendant la nuit;» car tout est obscur et froid où aucune matière ne frotte l'éther.
force, mais j'ai dit que, par sa ténuité, ?a subtilité, sa nature, il est l’agent de réception et de transmission du mouvement wniversel émanant d’une force dont je n'ai pas eu la naïveté de reclierclier l’essence. J'ai, de plus, dit iniplici-temeni qne l'éther, par les agrégations mulliples de ses unités, sc transforme en de petites nébuleuses, en petits microcosmes entourés chacun d'une atmosphère de même substance non condensée; que du mode de groupement ou du nombre de ces unités étliérées résultent, les diiTérences existant entre les atomes de ce que nous regardons comme corps simples, et qu'enfin de leur mobilité par l’action de l’étlicr proviennent toutes les propriétés de la matière. M. d’Arbaud s'amuse donc, au bas de la page Î61 de son article, à enfoncer des portes ouvei'tes.
Puisque l'éther est l’intermédiaire permanent entre tons les êtres de la création, il tend nécessairement à établir l’équilibre aussi bien entre les cerveaux, o(i je crois que les idées se forment plastiquement, qu’entre les corps inanimés. Par conséquent la volonté doit agir efficacement dans tous les phénomènes magnétiques commandés, à moins que le cei’veau du sujet ne travaille subjectivement ou objectivement sous l’empire de préoccupations ou d’influences inaperçues par le magnétiseur.
Suivons M. d’Arbaud jusqu’au bout.
Il s’étonne, p. 46R, que je ne dise rien de la différence que j’établis entre la force vitale (voir ma note 2, p. 405) et le fluidt magnétique. A cela je réponds qu’il n’y a aucune confusion possible entre une force et une substance, et que je n’ai pas à définir un corps qui n’existe pas pour moi.
Il faut vraiment la sagacité inventive de mon contradicteur pour découvrir dans l’atmosphère vibratile des corps la reconnaissance du fluide magnétique, et une adhésion indirecte à son agent iucompris. L’étber emprisonné dans les corps participe à la motilité moléculaire de leur matière, et communique à l’éther ambiant le mouvement dont il est animé.— L’atmosphère des êtres vivants est donc de même nature que
celle qui enveloppe un aimant, une maciilue électrique, un foyer de chaleur ou de lumière. Les propriétés du courant (Vinduction accusent l’atmosphère électrique du réophore galvanique, comme la secouyse ({ue reçoit la personne tenant en main les conducteurs d’une spirale plate (voy. p. AOO, 11» 3) prouve l'existence de l'aimosplière de l’autre spirale placée au delà de la muraille.
M. iVArbaud affirme qu’il a beaucoup pratiqué le magnétisme et qu’il a peu lu les auteurs. Je l’en crois sur parole, et c’est pourquoi ses appréciations me sont suspectes. Il n’a pas eu le temps de se livrer à la méditation, et n’a pas joui de la liberté d’esprit nécessaire pour juger sainement les faits.
Je me rappellerai toujours, avec intérêt, la première séance, où, en petit comité de quelques amis, nous réussîmes à faire tourner des tables et autres objets ; la joie, l’enthousiasme s’empara de nous à tel point, que nous fûmes absolument le jouet de nos sens et tout à fait incapables d’en appeler au contrôle de la raison. Mais le lendemain, lorsque de sang-froid je me mis à consigner par écrit les circonstances et les résultats de nos expériences, je ne tardai pas à constater que la volonté était le seul moteur et que tout le mystère consistait dans la non-conscience de la pression que chacun exerçait. Ma coopération n’avait fait que paralyser mon ju-gemeüt, et n’avait pu, en aucune manière, être utile à l'étude du fait brut exposé fidèlement.
Je crois que le praticien magnétiseur est dans le même cas, et qu’il n’est pas le meilleur interprète des phénomènes qu’il a produits.
Passons en revue les expériences citées par M. d'Arbaud.
1” et 2* expériences : Tout mon Essai a pour but de démontrer la possibilité des faits de cet ordre. (Voy. spécialement p. m 5, 3« alinéa, el p. 517, 2* alinéa.) Toutefois je fais mes réserves quant à la précision dont M. d’Arbaud se vante. Il peut sans doute, par sa volonté, changer dans de certaines iimiies l’intensité du mouvement étbéré auquel correspondent certains états magnétiques, mais Une mesure pas cette
intensité comme il le prétcml. Ot> cnnroit, et je l’ai démon-tr6, que l’homme puisse modifior ¡'état vibratoire de son propre système nerveux, et le communiquer, mais la raison se refuse à croire qu’il peut produire à volonté mie siik/tiniv et l’introduire dans un corps ou l'en soutirer à son gré. Quand un homme s’échauflc par un exercice violent, il ne crée pas du cnlorir¡ite, mais il fait naître la chalenr du frottement de ses molécules intégrantes ; et quand il se met en contact avec un autre corps, vivant ou non, il lui communique, plus ou moins, selon qu’il est bon ou mauvais propagateur du mouvement, de l’agitation calorique, et non pas du fluide calorique. I! est étrange qu’à notre époque de pareilles questions soient encore discutées.
8* expérience ; Si dans un tuyau horizontal, fermé à l’une de ses extrémités, on fait couler de l’eau, celle-ci se dirige vers l’obstacle, mais aussitôt qu’elle l’a heurté, elle revient sur elle-même; le courant électrique se comporte de même dans un fil télégraphique terminé par une boule de verre. —Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaîne humaine, excellente conductrice du mouvement vital ?
M. d’Arbaud aperçoit de l’analogie entre le fluide magnétique et l’électricité (p. ¿68). Parbleu, il y a plus que cela, puisqu'il a proclamé l’unité tle substance; fluide vital, magnétique, électrique, éther, etc., c'est tout un. Mais il a oublié ses prémisses. Malheureusement il confond sans cesse les notions de force et de substance, et c'est ce qui jette la perturbation dans ses idées. La clarté ne se fera dans son esprit que lorsqu’il concevra que (a vie, le magnétisme animal ou minéral, Téleclricité, fa lumière, la chaleur et l’attraction sont des phénomènes dus à l’unité de substance mue par l’unité de fojxe.
4* expérience : J’ignorais qu’un cataleptique pût se comporter comme un électroscope, mais puisque M. d’Arbaud me l’assure, je le crois. Tous les corps de la nature s’invitent h l’équimotion; le pôle négatif est celui du repos; le pôle positif celui où l'agitation est prédominante. Or c'est une loi
constante que les pôles de nom coiiti'aire s’attirent, et j’iijoii-lerai que deux corps s’atlirent d’aulnnt plus qu’il y a ]>lus d'écart entre leur mouvemenl moléculaire. Je n'objecte donc rien au fait que m'oppose M. d'Arbaud, car je viens do donner la ck'i de son explication. Le cataleptique, c'est la huile (le savon, ou pôle négatif; le magnétiseur, c'est le corps électrisé, ou pôle positif.
5* expérience : La paralysie et la catalepsie locales sont des eiïets de l’épuisement de l’activité nerveuse, résultant d'un excès de vibration qui, écartant les molécules nervales et musculeuses de leur sphère d’attraction maxiniuin, diminuent leur cohésion et leur énergie. Un fer incandescent a besoin de repos (refroidissement par perte d’agitation) pour i-eprendre ses forces, aussi bien qu’un animal ponr retremper les siennes, et je n’apprendrai k personne qu’un bras se meurt, comme on dit par métaphore, lorsqu'il a été soumis à un effort trop prolongé. Or, comme les nerfs sont excellents conducteurs du mouvement, l'insensibilité, qui semble localisée, affecte ses fibres dans toute leur longueur jusqu’à leur aboutissant cérébral, de sorte que la volonté perd son empire sur elles.
Al-je eu tort d’énoncer que mon système permet de soumettre le magnétisme animal au rwsonnement rationnel ?
Avec toute la bonne volonté du monde, je ne puis apercevoir ni dans les phénomènes signalés sous la rubrique : 6' expénence, ni dans ceux qui émanent des cinq premières, la moindre preuve à l’appui de l'existence matérielle d’un fluide magnétique ; au contraire, ils me confirment dans mon opinion que : en dehors de la théorie du mouvement moléculaire, il n’y a qu'empirisme.
Warlomont,
Aec«véu lo r£uregi»lr#m«)i( ci DniABÎnci.
Lf dO i>eiobr« 1800.
FAITS ET EXPÉRIENCES.
Monsieur le baron,
A Smyrne, plus peuUôtre que partout ailleurs, les vérités scientifiques sont difficilement comprises. Les habitants de ce pays, uniquement adonnés au commerce, ne s’occupent point du tout, ou du moins très-rarement, de choses qui demandent une grande conteniion d’csprlt. N’ayant jamais eu Voc-casion d’admirer les phénomènes du magnétisme animal, ne connaissant cette science que de nom seulement, ils trouvent beaucoup plus commodi! de nier ce qu’ils ne peuvent com-preiidie. Celte sublime vérité n’est point cependant pour tous, en général, une entité chimérique. Le bon jugement de plusieurs d’entre eux, si ce n’est la connaissance exacte du phénomène, leur inspire parfois cette autre vérité : qu’il ne faut point rejeter à priori ce qui, au premier abord, pe\it paraître surhumain.
11 se trouve bien par-ci par-là des personnes soi-disant instruites qui cherchent à faire prévaloir aux yeux des ignorants leurs connaissances superficielles, et qui, partout où elles se trouvent, nient effrontément le magnétisme; mais cette sotte présomption ne se rencontre pas seulement daus le Levant, elle esl commune k bien des gens dans tous les pays de l'univers. Qu’on ne s’étonne pas qu’il existe ici des demi-savants incrédules, lorsqu’à Paris, le centre de la civilisation et des lumières, il se trouve bien encore aujourd hui des personnes versées dans plusieurs branches des connaissances humaines, qui osent étouffer le cri de leur conscience en niant, à la face du monde étonné, la sublime découverte de Mesmer, et qui, malgré mille et mille témoignages, mettent en question tous les faits réels et palpables portés à leur connaissance. Mais j'ai déjà dit, et je n'ai plus besoin de le répéter, pourquoi toutes ces sommités de la science veulent, à tout prix, que l’univers entier se soumette à l’autocratie de leur opinion. La tâche que je me suis imposée de répandre à
Sniyrne la véiitù magiiijtkjue esl, je le vois, bien rude; ninis mon amoui' et ma convlcliori sincère pour cette grande vérité, me donneront, j’espère, la force et le courage de supporter la critique malveillante, et penl-êlre la liainc cio bien des gens ; aussi n’bésiterai-je poim à faire loul ce qui dùpenci dc moi pour convaincre, par des expériences décisives, les incrédules les plus acharnés.
M. A. Severini, d'oi'igine ilalieiiiie et premier ténor de notre théâtre, s’ofTrit un soir, tràs-complalsamment, pour être magnétisé par mot.
Je n’avais pas l'honneur de connaître personnellement M. Severini. Il me fut présenté par M. A. Sx oboda, artiste peintre d’un grand mérite, et s’occupant parfois, dans ses moments de loisir, de sciences naturelles. La maison de M. Svoboda est le lieu de réunion des artistes les plus distingués qui viennent séjourner dans le Levant, ainsi que de quelques personnes du pays qui sympathisent avec les idées nouvelles et qui désirent avec ardeur le progrès de toutes les connaissances humaines.
Le premier essai réussit à merveille. Après vingt minutes de magnétisatiou, M. Severini tomba daos le sommeil magnétique.
Toute la société présente constata, à son grand étonnement, des phénomènes extraordinaires de paralysie, de catalepsie, d’attraction à distance, à travers la muraille» de localisation du fluide suc telle ou telle partie du corps, des phénomèoes étranges de transmission de pensée et de sensation. Il y avait là de quoi confondre les plus incrédules ; mais comme le plus grand nombre des assistants à cette séance éttût convaincu d’avance dc la vérité du magnétisme, je me proposai d’inviter un autre soir, chez moi, quelques personnes honorables du pays, y compris deux des jaeilleurs médecins de la ville.
Le résultat de ma seconde séance fut encore plus extraordinaire. Après sept minutes de magnétisation, pendant lesquelles les deux médecins présents se tiouvaient coustam-
mont près de moi, mon sujrI LoiiiLa dans un profond sommeil. Cela dépassait mes espérances. Alors, plein de confiance en ma force, je toiicbai avcc le pouce et l'index le muscle dei • toïde d’un ik-sbras du magnétisé ; je le relevai, el, le plaçant horizontalement, j’obtins, après quclqucH passes, et dans l’cspacc de cinq secondes, une telle rigidité des muscles que le bras paraissait Ctre de fer plutôt que de chair et d’os. Pendant une demi-jieure à peu près, ce membre cataleptisé s’est maintenu invariable et dans une immobilité complète. Ayant saturé de fluide les jambes, les cuisses et les doigts de la main, ils acquirent à leur tour une rigidité tétanique.
Le magnétisé était complètement insensible. Les deux médecins ainsi que quelques personnes présentes à la séance, employèrent plusieurs procédés de constatation pour s’assurer de l’obturation de la douleur et de l'abolition entière des sens. Un médecin ayant mis sa main dans celle du magnétisé, il la sentit serrée comme dans un étau. Quelques passes me sufiisalelit pour obtenir ce phénomène, qu’un souffle seul détruisait.
Le magnétisé fut ensuite piqué sous l’ongle avec une épingle enfoncée à une assez grande profondeur; on lui fit respirer pendant deux minutes de l’ammoniaque; on lui passa daus les fosses nasales un morceau de papier roulé en spirale, sans qu’il sentît la moindre douleur, ni fit le moindre mouvement. Scs paupières étaient totalement baissées; on en souleva une, et on constata la conti’action de la pupille. Le globe de l’œil, immobile, semblait plutôt convulsé vers le bas de l’oibite ; cet œil, terne et vitreux, ne percevait plus les rayons de la lumière externe ; sens limité et imparfait, quelques passes seules avaient suffi pour l’anéantir.
Un autre phéoomèue inexplicable, connu sous le nom de transmission de pensée, excita au plus haut degré la curiosité des assistants. L’étonnement était à son comble.
Il m’est arrivé plusieurs fois, à moi-méme, de m’arrôterau milieu de mes expériences et de me demander|quellc sera, dans cinquante ans, le plus tard, la puissance de l’homme armé de cette force diyijie,
Je Caisais croire à mon sujet les choses les plus extravagantes ; je lui donnais à boire en lui posant un verre vide à la main, toute espèce fîe vins, et je changeais, par la pensée, ces vins en d’autres boissons délicii-uses ou dégornantes. A ma volonté, il devenait ivre, colère, mangeait, fumait,, pleurait ; des précipices imagiuaires lui étaient présentés, il reculait épouvanté; la volonté et larôflcxion paraissaient aniaii-ties. Je me décidai alors d’aborder la clairvoyance, le plus grand et le phiH sublime des pWnomènes psychologif|ues, 11 est vrai que ce phénomène fugace et capricieux est ti ès-difiicile à obtenir à volonté, et surtout devant une foule de gens qui sont toujours prêts à envoyer le sujet, au premier succès, dans les cinq parties du monde ; cependant, pour êlre agréable à la société, je me décidai, non sans trembler, à faire quelques essais.
Voici, à peu près, ce que j'ai pu obtenir :
Le sujet vit l'heure dans une montre fermée qu’on lui présenta.
II y avait là apparemment transmission de pensée, car j’avais vu l’heure moi-même, avant lui, àla même montre.
II devinait les personnes qui lui touchaient la main.
Toujours transmission de pensée.
II compta, sans se tromper, toutes les personnes présentes à la séance.
Ici, à n’en pas douter, il y avait clairvoyance, car pas un de nous n’avait compté toutes les personnes réunies dans le salon.
L'ayanl prié d'aller à un petit village situé tout près de la ville.il commença, sans bouger desaplace, par se balancer de droite à gauche. Ce balancement régulier et monotone durait depuis assez longtemps, lorsque, impatient de le voir arriver un moment plus lOt au lieu destiné, je lui commandai d’accélérer le pas. Il parut alors s'arrêter au milieu de sa course imaginaire, puis le mouvemcntdes épaules et du thorax devint plus rapide, il parut essoufflé, il sua. Arrivé au village et dans l'a maison d’un ami chezlequel je l’envoyai, il s’arrêta indé-
cis, puis, branlant la tête et le nez en l’air, il sc mil à flairer tout autour de lui. Pour passer du rez-de-cliaus-îée au premier étage, il fil les mouvements d'un homme qui monte lea escaliers. Malgré tout cela, sa clairvoyance est encore incertaine, et s’il voit les personnes absentes, il leur fail faire la nuit des choses qu’elles avaient faites le matin. Mais cette confusion dans les heures n’est-elle pas elle-mèine un mystère aussi étonnant que tous les mystères que présente le somnambulisme ?
Je n’ai magnétisé M. Severini que deux foisjusqu’àprésent; j’ose espérer, monsieur le baron, qu’après quelques magnétisations encore, je parviendrai à obtenir des phénomènes de clairvoyance beaucoup plus satisfaisants.
Veillez agréer, monsieur le baron , mes salutations respectueuses.
E. M. Rossi.
Sinyme, le 3 octobre 1860.
VARIÉTÉS.
SOMNAMBULISME NATUBEL.
Depuis plus de six mois, les époux B..., cultivateurs à Essonne, entendaient la nuit quelqu’un aller et venir chez eux, ouvrir et fermer les portes, etc. La première fois que le fait s’était produit, le paysan, réveillé en sursaut, pensait bien que c'était un voleur, néanmoins il s’était tenu coi, laissant au larron le champ libre, car la bravoure n’était pas le côté saillant de son caractère. Mais le lendemain, s'étant aperçu que rien n'avait été enlevé, et le nième bruit ayant eu lieu la nuit suivante, il en avait conclu que c'était ({uelque Esprit surnaturel qui avait élu domicile chez lui : bien triste voisinage ! La fille de la maison, jeune personne de dix-huit ans, qui couchait dans une pièce contiguë, était la seule qui n'entendait jamais rien, aussi ne comprenut-elle rien aux récits que ses parents faisaient le jour des tapages de la nuit.
Ceci durait depuis plus do cinq mois, lorsqu’une nuil B..,, entendant le mystérieux rôdeur passer devant la porte do sa chambre, se liasarde à regarder par le trou de la serrure et n’est pas peu surpris de voir que c’est sa fille qui se promène une chandelle k la main. Dès lors plus de crainte à avoir, il ouvre et sort pour lui demander compte d’une pareille conduite ; mais, nouvelle surprise, en s’apercevant que la jeune fille dort et passe près de lui sans le voir, en' murmurant un refrain de contredanse.
Le lendemain, il s’empresse d’aller conter la chose au médecin ; celui-ci déclare que la jeune personne est somnambule et qu’il n’y a rien à l'aire. »Rien à faire 1 s'écrie une commère du voisinage à qui la femme du cultivateur avait tout répété; rien à faire 1 mais votre médecin est un âne; mais vous ne savez donc pas que les somnambules ça sent le sabbat d'une lieue, etc. Laissez-moi faire, moi, et vous m’en direz des nouvelles ! » Que répondre à un pareil docteur qui, sans avoir jamais rien appris, sait tout et autre chose encore ? Les bonnes gens consentent à l’expérience.
La nuit suivante donc, B..., sa femme, la voisine et le mari de celle-ci se mettent en embuscade dans le fournil, où la nocturne promeneuse avait l’habitude devenir, et, dès qu’elle apparaît, tous quatre se mettent à pousser des cris affreux. Ace bruit, la jeune fille s’éveille en sursaut, pousse un cri déchirant et tombe dans une crise nerveuse telle, qu’on est obligé de lui tenir les membres pour qu’elle ne se brise pas contre le sol.
Depuis lors, elle n’est plus somnambule, elle est épileptique.
Baron du POTET, propriélaire-girant.
POLÉffilQUE.
KÉPOSSE 1)Ü tMDCTEi-n CHARPIGNON a la i.etthb dü docteur CLEVER DE MALDIGiNY sua l'iiomoeopathie EX E.B
SPIRITUALISME.
Estimable coDfrëre,
En divers écrits, j’ai manifesté la répugnance que j’avais & admettre la médecine homœoputhique dans ses principei fondamenlaujc, savoir : l’action réelle des dosesm/înif^simo-lf4, et les vtm comme cause de presque toutes les maladies. Ailleurs encore, j’ai écrit contre Ifes prétentions de ceux qui, exagérant et interprétant mal les phénomènes d’un magnétisme transcendant, ont créé, ou plutôt renouvélé, une doc* trine de spiritisme à l’aide de laquelle ils expUqnentdes faits purement physiologiques pAr des interventions d’Ësprits.
Telles sont bien les opinions que j’ai plusieurs fois formulées. et qu’ajant connues, vous, cher confrère, en noble cœur qui citjit posséder la vérité plus complète sur ces graves et intéressantes questions, vous avez cherché à les modifier, à l’effet de m’amener à partager vos convictions. La vériti ressemble au bonheur, il faut la partager : voilà le mobile qui TOUS a fait prebdre la plume, et m'adresser, par l’intermédiaire du Joumd du Magnétisme, vos quatre lettres. Je vous en écrirai deux, une pour l'homœopathie, l’autre pourlespi* ritisrae ; la même voie vous les transmettra.
BOMCeOPATâli.
Vous avez appuyé vos raisonnements sur des faits, et vous avez cité quelques guérisons dues à la médication homœopa* thique. Sans doute les faits sont la suprême logique, mais, en médecine, il faut que ces faits soient assez nombretix et as* sez positifs pour qu’ils puissent prouver la puissance curative
Tout XIX. — 99. — 3* StRiK.— 10 NOVEHIU 1860. SI
d’uli médicament. Or, panni vos observations, il en faudrait plusieurs du même genre pour prouver un rapport réel entre la maladie et le remède donné: et quant à quelques autres, elles 86 rattachent au magnétisme que vous avez employé concurremment avec l’bomœopathie. Dès lors, l’examen se-rùt complexe.
Vous vous écriez dans la sincérité de votre confiance : J'ai guéri en donnant des globules de douce-amère et de mercure, etc.; donc ces médicaments ont agi efiicacement sur la
maladie !.....Ah l cher confrère, ce serait ici qu’il faudi'ait
sonder de grands mystères, et vous dire que homœopathes et allopathes de toutes sectes, ne guérissent qtie parce qu’ils sont aidés par une force vive déposée au sein de l’organisme pour lutter contre le mal, et que si cette force vitale fait défaut, nul médicament n’agira. Non, la guérison d’une maladie n’est pas toujours due au médicament dont le malade a lait usage, et les propriétés dont on a gratifié bien des substances et des méthodes de traitement, ne sont pas réelles. Il y a eu beaucoup d’observations incomplètes, et il y a les préjugés de la rouüne qui continuent la veilu médicatrice de telle et telle plante, substance et méthode. Scrutez l’histoire des doctrines médicales, quelles richesses! quelles contradictions! quels succès partout!,.. Tous les créateurs de système, tous les cliniciens qtii pratiquent, sous le règne de ces doctrines diverses ne les auraient-ils pas délaissées, s’ils n’avaient obtenu des succès ? Et pourquoi ces succès, quand on emploie des moyens opposés? Pourqtioi? c’est que derrière la médication, etsouvent malgré elle, la vie agissait, redressait, luttait et guérissait ! ! I
La vie I le principe vital, vous l’admettez en homœopa-Jjie, et c’est là ce qui fait la base de votre doctrine, et sa ’brce, mais d’une toute autre manière que vous le croyez.
Vous dites : tous les êtres de la création, minéiaux, végé-aux, animaux sont vivifiés par un agent vital, et la matière [ui donne la forme peut être détruite s.aiis que l'agent vital [tû eat dans la substance disparaisse. C’est ce principe vital
que l'art doit s'appliquer à extraire des médicaments, et dès lors la forme, la quantité, le poids, la saveur, en un mot toutes les qualités qui font un corps, sont superflues, l’essence vitale de ce corps est fixée. Et continuant les déductions vitalistes, vous trouvez rationnel que l’esprit vital, la puissance dynamique d’un médicament agisse plus directement sur le dynamisme du corps humain, et surtout d’un corps malade.
Voilà pourquoi les globules de douce-amère, que vous citez, auraient plus d’action qu’une poignée de cette plante qu’on boit à cette dose sans eflet appréciable. De même pour le mercure et autres substances. Or, ces globules vous les employez à la 30*, 200' dynamisation et même beaucoup plus loin. Il est bon de s’arrêter sur ces djnamisaiions.
Soit la douce-amère, l’aconit, la belladone ; le suc de la plante fraîche est exprimé, on mélange avec partie égale d’alcool ; on a nne teinture-mêre. De cette alcootature on prend une goutte qui est mêlée avec 100 gouttes d’alcool {1" dilution) ; puis de celte dilution on mêle une goutte à 100 d’alcool (2* dilution) ou 10,000* de la goutte du suc de la plante. Les 3% 6* et autres dilutions, donnent, en allant jusqu’à la 30* dilution, une fraction de la goutte primitive qu’on peut calculer en multipliant successivement la 10,000* partie, qui n’était que la dilution, par autant de fois 100 qu'on a de dilutions. Vous employez la 200” dilution, donc la fraction de la goutte du suc de la plante est arrivée à la suprême sublimation et division atomique que l’imagination puisse concevoir. Or, à ce degré d’anéantissement, vous accordez une puissance plus active qu’au point de départ, à la première goutte. Cher confrère, je ne crois pas k cela, quoique vitaliste.
Faut-il raisonner ici? Voyons, voici un estomac gorgé de bile; il y a trop de faiblesse dans la vitalité générale pour que, de lui-mème, cet organe se soulève et rejette ce qui l’embarrasse; il y a des accidents de réaction, el il faut, pour guérir vite, faire vomir; quel effet auront des globules d’ipéca ou de tartre stibié?... Voici des accès de fièvre intermittente
ttendre, ils guéiiioiil peut-Ctre nu cinquième s, mais je puis tiès-ceilainomeiit en délivrer (le avec le sulfate de quinine à doses pondé-un accouchcmeût qui va mal, la femme est uleurs expulsives sout nulles : je donne du loses poncléraLles, et un quart d'Iieure api-iis, mlractions expulsivcs.... Donc il y a certdns >nt l'action sur nos organes est positive ; la leurs propriétés, les lois de îour application édecine, donc il y a une médecine basée sur •opriétés matérielles de cei'taines substances, icamenteuses se prouvent facilement à l'ob-l'en est pas de même des i-eraèdes préparés nent, Dans les cas graves, pour lesquels il caments spécifiques ou dont l’efficacité est il y aui'a éçhec complet de l'boniœopatliie; is où la Qiaiadlepeutse proloqger sansincoQ-:érirez souvent, sans pouvoir jamais être ceiv est due à vos globules, parce que la réaction à tergo, et que ces globules sont sans eifet
1,
andez pourquoi la force viule que j’invoque avapt vou-e concours ? Parce qu'elle languis.
1 temps écoulé, de l’impuiss^ce d^ l'einèdes i découragement qui en résultait; il fallait ivelle vint solliciter une noavelle rèaclifio 'ganisme et du moral. Or, un nouveau méde-Bt de moyens sont les premières conditions ressort du dynamisme vital, et s'il s'ajoute ÿ e la contradiction et de la lutte que la nou-iipporte, il y a tout à espérer, si, bien ec-li'es ne sont pas irrémédiables, ition, direz-vous, ruine toute confiance i î qu'oQ ait recours ! Non ; elle ne détruit que puissance illusoire, une action de prestige, matière ont leurs lois réciproques etspé-
(ui n'est ni matière ni esprit est sans action, sultent de l'emploi de choses fictives et seu-ales, ces effets sont dus k l'une des deux ées. Les substances de Tbomceopathie dites ont perdu toute trftce de matière, donc ^rtiendrait aux causes dynamiques, et c'est ce mdez. Si ma raison ne m'abuse pas, je crois ¿s des corps sont dues à la combinaison des composent ces corps ; que ces molécules ; par l’action des lois physiques, chimiques que la destruction de l’agrégat moléculaire latériel entraîne la perte, l'anéantissement des ipriétés. L'élément vital que j’admets, comme force primitive da l’organisation des corps ne : les qualités de ce corps quand celui-ci est était ainsi, chaque pierre, chaque plante, cha> neureraient, aprôs destruction, à l'état d'ètres plant notre atmosphère d'un genre de créature ité propre ; or, c'est là une hérésie scientifique ue.ll u'y a que l'âme humaine qui demeure avec individualité et ses facultés, lorsque le corpa . a été frappé de mort ; quant aux autres corps 3 n@ laissent après eux aucune essence fluidique lités et propriétés individuelles (1). Donc, quand is et triturations successives vouis ayez anéanti
4* lettre, vous semblez tenir pour rielie cette palingé* . et, dans un style iisagé et un néologisin« qui 0 votre |>eQSé«, tous dites : • La substance fvid*, ^ DQtre terre et tout sau mobilier, hofniojl, «^inal, .,en recelait iniluciabiement lespriiicipiationslatsiitet, lois del'atfinilé vitale, cesprincipiationsse revilî* isibte et tangible qui constitue notre modalité présente, dansifî mourement falidiquu de >a vie !'ici-bas, eihale grand réservoir occultv, par des émanations actives de 3, de tuus leun actes et de toutes leurs dispositiont, les liques séminales des destinées il venir, > it confrère, trnp d'espace pour discuter ces principes
un morceau d’arsenic ou le suc d’une plante, il ne reste rien, pas plus en esprit qu’en matière. Et, je le répète, les effets que vous obtenez sont dus à l'organisme du malade d’une part, et à sou imagination de l’autre. Double puissance dynamique déposée en nous par le Créateur, et qui constitue ce qa'en langage hippocratique on appelle nature médicatrice. Dynamisme qui est le pivot et la clef du véritable vitalisme ; dynamisme dont le magnétisme est un des éléments.
Encore un mot : vous me comptez les hôpitaux, les médecins, les vétérinaires, les sociétés, les journaux qui, par leur nombre, semblent donner un appui moral à l’hum'isopathie; vous citez les pi'oportions moindres de décès dans les cliniques homœopathiques que dans celles des allopathes, tout cela prouve que la médecine qui se rapproche le plus de la nature est la meilleure; que les médecins en général prodiguent trop les médicaments à doses énergiques ; que la médecine vitaliste, celle da vrai vitalisme, est peu connue; que de grandes réformes sont à faire dans la science médicale ; mais, cela ne prouve Dullement la réalité de la puissance médicatrice des doses infinitésimales homœopa-tiques. Quant aux autres principes : celui de la similitude et celui des virus, je n’aurais à discuter que leur généralisation, car la loi, en vertu de laquelle un médicament guérit d’autant mieux une affection qu'il a des propriétés pathogéniques semblables, conduit aux spécifiques, et toutes les doctrines acceptent ces substances salutaires; et pour les virus, nous sommes aussi d’accord pour les reconnaître comme cause d’un grand nombre de maladies, mais non pas de toutes.
Oui, estimable confrère, il y a une médecine utile; c’est celle qui, sachant que l'faomme est âme,espritet corps, agit sur cette unité trinaire avec les substances que la nature a douées de certaines propriétés, avec les agents impondérables et avec l’âme et l’esprit. Science aussi vaste, aussi difficile
je me borne à dire avec d'éminents philosophes^ que ie minéral que vous détruisez, la plante que vous brûlez, l'animal qui meurt ne laissent point dans les sphères de l'invisible les types de leur individualité.
que son objet, 'inais susceptible de procurer les plus ineffa-bles bienfaits entre les mains de celui qui sonde ses mystères, éclairé par une synthèse transcendante.
Votre tout dévoué confrère.
D'Chabpicnon (d’Orléans).
AU DOCTEUR CHARPIGNON, d’orléans.
Versailles, 15 août 1880.
QUATRIÊUE LETTRE ¡1).
(StHfc.;
Qu est-ce que la volonté? — C'est le pouvoir que nous avons, au moyen d’une impulsion de l’esprit, de diriger consciemment notre énergie vers un but déterminé.
Leflort intellectuel qui préside à l'activité volontairei s’appelle attention (íensíoorf, tension vers). L’intention (m, tznsio, surtension), est un degré de inouvementation plus spécialement prononcée de cet effort. Enfin la résolution estla fermeté, la persistance, le courage même pour annuler tom obstacle et pousser à bout le trionûphe d’une détermination. Ces divers états sont des aptitudes plus ou moins puissantes de l’essor involontaire.
L’étymologie du mot volonté parait indiquer que le mécanisme de cet acte vital consiste dans une évolution, soit attractive, soit émissive.
Je crois utile de répéter ce que j'en ai dit antérieurement (2) ;
0 Je veux, en latin volo, dérive du verbe grec je tourne. D’où provient aussi notre mot pâle.
«D’après le sens littéral, vouloir, c’est tourner, c’est activer le fonctionnement des pôles. Or, puisque la vie s’entretient par les alternatives combinées de deux sortes de pôles en directions contraires : l’une enwiiiante; l'autre, dévidante}
(1) Voir pour les prccédcnleB. le n» 85, page 339 et suivantes ; le ti» 6>. pag, 371 et suiv. ; le n" 88, pag. 421 et guiv.; le d« 91, pag.SOO et suiv.'
(2) Voir le tope XVII du Journal du Magnéliime, page 281).
il s’ensuit que, des racines les plus déliées et les plus enfouies de notre personne, en vertu des prépomlérances dynamiques de nns «niminementsde fondation acquise, nousK/ifoitmoii.s' et nou!* détournons d’habitude, sans que la soiume supei fi-ciellc de notre jiigemeût en soit sufiisamment avertie. »
Voilà ce que j’écrivais en 1858, et peut-être mon énonciation ne fut-elle pas assez intelligiljle pour tout le monde. J’esj)ère mieux réussir par le langage d’autrui.
M Les organes cérébraux de notre intelligence sont une véritable assemblée délibérante, chargée de pi'ésider aux actes volontail^s de la vie.
1 La volonté n’est autre chose que le résultat d’une de ces délibérations qui sont incessantes, que la résultante des forces qui nous entraînent vers une action quelconque ou vers une abstention, que le produit du vole des propensions cérébrales , que le résultat de leur scrutin. « Le docteur A. Gué-pin. (Philosophie du XIX'¡siècle.)
Il La volonté prend particulièrement le nom de désir, lorsqu'elle acquiert une vivacité prédominante. » i. C. E^kkï Cbos. {Théorie de l'homme inlelleoluel et moral.)
Pour compléter ces définitions, j’ajouterai que le caractère essentiel d’une volonté ferme, c’est d’ètie la prorogation indélébile de la confiance.
Autrement qu’arrive-t-il?
Par l’empire de ce jeu souterrain de la vie organique, nommé les htibiludes passives (il est plus exact de dire îii-conscientes), vous émergez des adultérations qui viennent eour-di« aux œuvres vives, et par lesquelles vous ue sauriez vous défendre (i) de réfractivement travailler (en latin, lofcorare,
(1) ni,a coutump, àla longue, n’est pas de peu d'importance; car. «lonnanl ainei uiie direction continuelle & nos forces vitales, elle iurme en nous un tempérament ftiiilice dont le pouvoir est »i impérieux, si tyrannique, qu'il force ensuite à faire ce qu'im ne voudrait pas. » J, ). Vi-RKT, officier de sanliS tn chef, etc.) l.’Ari tc perffcUonntr l’homme, ou fa midecint spiriiuelle H morale, l’aris, 1808.)
C’est d'après cette eipériciice qn'cst né le faux dicton : « Les vieil-
fréquentatif de laban, être ébranlé) dans les profondeurs Centrales de tous vos appareils d’opposltioQS, dévastatrices fournaises, d'autant plus exorbitantes, d’autant plus invincibles pour vous, et conséqueininent d'antant plus fatales dans la nuit de leurs liostilités, que votre vieille résistance a plus puissamment hypertrophié son protubérantisme, au détriment de la pondération des facultés modéi'antes et régula-latrices, ensevelies dans une ruine déplorable. Ce sont ces combativités intestines et d’autant moins aperçues personnellement que, de plus ancienne date, elles ont creusé leur lit ordinaire, ce sont ces foudres latentes et terribles de notre individualisme que, dans leur appellation plus restreinte, l’É-glise quallQe de concupiscences {appétits déréglés (1 ) ).
lards De se corrigent plus, n II faut dire : Les vieillards se corrigent plus difficilement.
« Faites-vous enlant«, n répétait Jésus; c'est-à-dire, efTorcez*vous de reconquérir cette docile flexibilité du jeune âge.
• Ai«ô in ttneris comuetcere multum etl. » Virc.ile.
(1} il ne sera pas hors de propos, au point de vue le la morale aussi bien qu'à celui de la tbòse que nous traitons, de relater ici, pour les ré* prùbateurs excessifs de toute satisfaction corporelle, quelques lignes récentes d'un ecclésiastique savant ;
« Le système chrétien tout spiritualista avait été, disait-on, aussi exclusif, et pat conséquent aussi injuste que le matérialisme ; il tendait à dé truire le corp», comuic l'autre ne tenait aucun compte de l'esprit. Ceux qui ont mis de telles assertions en avant ou qui les ont acceptées, ont montré qu'ils ne connaissaient à fond ni le Christianisme, ni l'homme, et c'eat pourquoi ils imputent à l'un ce qui n’est point dans sa doctrine, et veulent imposer à l'autre un étal qui ne peut lui convenir en ce monde. L'Evangile »'a jamais dit que les deux natures qui constituent l'homme soient ennemi« entre elleii, apposées dans leur essence, en sorte qu'elles tendent récipro-juement à s'endure ou à se détruire. Il est écrit, au contraire, que dans le principe Oicu créa le ciel et la terre, et ce n'était certainement pas pour les mettre en lutte, mais pour qu’ils exprimassent par leur liarmoniv son idée et sa puissance, etc... Or, par l'ordre même de la création des deux subslaiices. le rapport liiùrarcbique et aiusi la dignité de • chacune avaient été posés, soit dans l'univers, soit dansl’homme. Ce rapport devait subsister,et avec lui l'harmonie, la paix, le Iwnheur : époque primitive où il n'y avait ni mal, ni maladie, ni mort, ni combat des hom-
Ne nous étonnons donc pas des mécomptes, des insuccès, des répulsions même qui font l’objet de nos plaintes, et dont, au fond, QO'is sommes les auteurs anonymes. Pour que la situation change, il est urgent d’opérer des refontes capitales.
mes, etc.., Mais quand par suite de la volonté propret de la créature, l'ordre établi par le Créateur fui renversé, le rapport naturel entre les deux substances étantdérangé, la hiérarchie intervertie, le trouble se mit entre elles, leurs forces s'uppi>sërent l'une à l'autre au lieu de s'harmoniser, etc... Si l'on n’admet point le fait fondamental d’un acte pervers de la créature, qui a détruit l’harmonie des deux natures dans l’homme et hoi-s dü l’homme, en enfreignant la loi divine; si, en un mot, on rejette le péché (*) originel et la chute qui l'a suivi, il est impossible de rien Comprendre à l'état actuel de l’homme et du monde... La doctrine cvan-gclique dit ; Les deu:: natures qui sont en vous, âme et corps, ne sont point ennemies par leur essence, puisque Dieu lei! a faites l'une et l'autre, et les a unies par te hen sacré de la vie. Hais par l'abus de la liberté de la créature, la chair ou le corps s'est élevé contre l’âme, etc... Tant que dure ce désordre, l'homme est dégradé, puisqu'il n'est pas dans sa loi Türit.'iljle. 11 ne peut être relevé que par le rétablissement de l'ordre divin dans sa personne.» L'abbé H.-L. Bautaih, Prulesseur de philosophie à ta Faculté des letves de Strasbourg, ancien vicaire général de Pans, etc., Professeur de Théologie morale à la Sorbonne, Docteur en Théologie, en Médecine et ës LeUtes, etc. (L'ësprit nuM*iN f.t ses facultés, ou Ptychologie expérimenleUe.)
Je croj> devoir rappeler encore te qae, don» la Laule pii^»¡ologic bomalue, il faqt enleadre par 1« pécL^i ptreslum [pteorît aetuMr acla du
L'Iiomme poaieUa etduaivameni eo laÍ*iikln)ee(üoinÍuc Bniveracliemcnipar les facullé» privilégié*» J'ooe cjnUi軫 Iraoace&deataloi toiu les aUributiqoi, ilam deAine^urra ffatioD-
formen I, k dua diflércub, lu» calégurie» Înférieorea et la coto mona vt4 des
tjpcsooiiuaut. Ce»l ainsi que noua somcnei, en v¿ril¿, 1« cféalion aJacDtqQe, le règne minai. Mais si» par U peuion (rirrésu^ibiJilé}, l'iiommei réduit aui eic¿s do ISin ou de qoel-de eai allnbulsi devient leur asclavr, U déclioit Ja sa royaalé ;ce n'astpjiuqu’uD (Ire d'ordre »nLailetner ona existence dans les Umllea a^iiuaUs. Toi esl lu pkhé, le faU de déch^oce d*o^ dérive solrc lutfar». Cestdonc à ton qoe, poar ThocDme primitii, le Tr^ iDtcr bomme, l'HomiB« anfia, créé par Dieu, fiiolain aoploia 1« mot «laiurf, aiig.
Qjalc ori|(iael de notre éUt pré>«al} dool il nooj importa de nooa libérer. Le véritable boiuiue UMde tool et o'aboicda rinn. Faieons-b; remarquer toajours ansii, l'bomise a'eit pas une dnaiUé, isaiiona moiU, ooiamc l’écrit suint P«al : Ëtprit, âme «l ûrpa. JL'Ecaanee di*me est la Principe Ab>oluda la »piritualisat^on Inüma. C'est poofcela queJéaus ré* pooelaii k la Seinarjlaiac : «Dist bît $
4 L'Ame est déjt un nvage. • m GvLbRjisTuaafe, ddns «ne âf. tet vôjasees.
Je parle de nous tous, car tous, àdes poinis divers, nous présentons des aspérités, des escarpements de désharmonie (1).
il' Une tète prototype ne doit pas avoir de prutubéranccs, ni consi;-qucninienl de dépressions; elle doit présenter les liarmonieuses courber de Vcxtensioii nrirmale, liiérar;hii|iie cl syntliélisce, de fciuirorganismo de l’iiliftarchiede l'encéphale, sous la prééminence de VVni/éitme (Uil* li^iosilé, le point pivotai et sommitaire qui relie uniUiiremenl au t>ul divin, et par une juste poüdération, les nombreuses activités encéphaliques, dans leur équilibre individuel (‘) ). Ainsi l’être humain est vraiment homme, ou le dnminateur bienveillant de tous lesètres subordonnés qui l'entourent, et dont les types viennent partiellement et par enchaînement proportionnel se ran^ràlenr place dans l'édifice supérieur de la con* stitutionhominale.Cepointd'unltéismen'estpaslesiégede l'âmej pas plus qu'un autrepointexclusifquel qu'il soit, malgré ce que l’on enseigne communément. L'âme, édition fluidéide et complète d'un être quelconque, iratui'rion médiame entre ta principiation intégrale de notre personne í son expression la plus élevée, la plus éthéréenne (l’esprit), et l’image de cette principiation descendueà l'état matériel ou de t/etuUé (le corps), réside partout en nous-mêmes ('*). C’est l'orjanj»a/íon gazeuse, préconisée par le professeur t'odéré {“*). Pour rorg.inisnie des puissances de relations du cerveau, l'axe d'unitéisme est en quelque sorte le Ait« (point placentaire ou de réunion) de l'âme vers son but divin; de même que, pour les rouages des fonctions nutritives, elle a des centres vitaux dam les plexus nerveux, et par dessus tout dans le plexus solaire. L'âme, substance fluide, est expansible et coercible. Elle se concentre à volonté sur elle-même. Hlle se porte, selon son désir, avec un certain degré d'accumulation, sur une ou plusieurs parties organiques, et cela par d'autant plus de pouvoir qu'ell# en a plus J'exercice. Telle est sa faculté de polarisation : ce qui n'infirroe en rien, au contraire, sa force d'émission externe.
Fidèle aux lois divines, ot du sein de son unitéisme, l'àme humaine se meut donc ainsi dans l'empire unwrie/deses privilèges, toujours d'activités parfaitement pondérées. Dès l'instant, cependant, qu'une seule ou quelques-unes de ces répartitions de la vie en furent venues à de l'usurpation de prépondorance sur le reste des connexions vitales ressortissantes, cçlles-ci tombèrent plus ou moins en déchéance, puis en extinc-
(*) CW «Ml dire qa« « prololjp« n'«fl «ctt)eU«0*nt 1« prér^^^tíTS da nout.
(**] Connllfid« bon« lucide«, aprùi le« «roi/d¿g«p¿« U pitu ahiolummt ptiikh Je loq« roit perioon^ls, «ok de n'importe ioeIle ¡nflaenee« TODiv«rr«tcB fpi'il« row «ppr«odron1 touchant caU« qoeMion «i d4lkâlC|«t iD«jeure.
{***) Voir mUoi«ilu]R Mlrep n* 88 do ce jooronli
Que de terrains à niveler au ior intérieur, que de môles à détruire, que de remblais à disposer , que d’ennemis à résoudre au silence pour s’aiTranchir un cliemin court 1 (. est une tâche opiniâtre, c’est une lutte sans trêve à soutenir, ce *
lion. Le centre pivolal se déplaça, se subdivisa même subwsiïeraentaux différents points d'orgasmes désliarmouiques habituels, et l âme, ayant perdu son universalité, ne végéta plus, à des nuances d aliaissiîment indéfinies, que dans les conditions infimes et mortelles
C'est notre sort aujourd'hui.
Mais l’àme peul et doit se réintégrer à la vie divine. Saint Paul nous en
expose la méthode :
« Prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister au mauvais jour, «après avoir tout surmonté, demeurez fermes.
«Soyez donc fermes, ayant Vos reins ceints de la vérité, etétant revêtus de la cuirasse de la justice ;
a Et ayant les pieds chaussés de la préparation de l'Evangile de pan :
« Prenant surtout le bouclier de la foi, etc.» (Chap. VI, vers. 13, li,
15 etl6 de l'EpUre aux Ephéiien$.)
Oui, nous avons ta ponibUiié, nous avons J'obligation de reconquérir les organes qui nous manquetrt.
« Ct ne ioni pai U$ organei, c'eit-à-dirt la nature et la forme êee farliet du corpi d’un animiii, qui ont donné lieu à $et habitudes et é ter faculléi parlieuliéres; inaie ee lont au eo»traire tes habitudes, $a manière de vivre, et Ut tirconslaneet dant letquellet te tont reneort-trét ¡et individui dont il provient, i]ül ont avec le tempt eomtilué la fbrme de ton eorpi, le nombre et l'étal de tel organet, enfin tei facultés dont il jouit.
« Que l’on pèse bien cette proposition, et qu’on y rapporte toutes les observations que la nature et l’état des choses nous mettent sans cesse dans le cas de faire; alors son importance et sa solidité deviendront pour nous de la plus grande évidence.
« Si l’on considère.,, la variété des organes et des facultés, etc., l’on ne peut s’empêcher d'admirer les.ressources infinies que VAuteur tupréme de l’existence lui a données pour arriver à son but.
« CetU diversité dans les formes, dans le nombre et le développement des organes ainsi que des facultés, est si considérable, qu’il semble que tout ce qu'il est possible d'imaginer ait effectivement lieu.
« Du tempi... et 4t* circonstance! favorable! sont, coouae je l^ài
sont des victoires décisives à remporter au prix üe bien des défaites et de douloureuses défaillances. 11 faut plus que du courage, il faut un long suicide, l’annihilation résistante des anciens fondements d’une vie contraire, avec la persévéraooo qui nous réédiOe lentement sur des bases nouvelles. Alors on
dit, les deux prinripaux moyens qu'emploie la nature.......
a Je vais dtimontrer que l’emploi continuel d'un organe, avée des efforts faits pour «n tirer un grand parti dans les circonstances qui Texi-gent, fortifie, étenrt rt agrandit cet organe, ou críe de noüveacx qui peuvent exercer de* foncüons detenues nécessaires (*).
« Lorsque la volonté détennioe un animal à une action quekoncfue, les organes qui doivent exécbter celte actba y sont aussitôt proroqués par l'alSuence de fluides lublilt qui y deviennent la cause déterminante des mouvements qu'exige l'action dont il s'agit, Une multitude d'observations constatent ce fait, qu'on ne saurait maintenant révoquer en doute,
■ Il en résulte que des répéUtions multipliées de ces actes d'organlsa> lion, fortifient, étendent, développent et même créent les orginesquiy sont nécessaires. Il ne faut qu’observer attentivement ce qui M passe partout à cet éüard, pour se convaincre d(i fondement de cette cause des développements et des changements organiques.
• Une observation qui m'a depuis longtemps frappé, c'est qu'ayant remarqué que l'usage etTexeruice liabituel d'un organe en développe pro^ portionnellement l'étendue et les facultés, comme le défkut d'eiSploI en affaiblit en même proportion la puissance, et l'anéantil même plus ou moins compUtemsnii je me suis aperçu que celui de tous les organes de ItiOBime, qui est le plus fortement soumis à celte influence, c'est-à-dire, en qui les effets de l'exercice et d’une habitude d'emploi sont les plus considérables, c’est l'organe de la pensée, en un mot, c'est le cerveau de l'iiomme (”).
« Qui oserait entreprendre d'assigner les bornes de l'intelligeoe« bu> maine, et assurer que jamais l'homme n'acquerra telle connaissance ou ne pénétrera tel sccretde la nature?
« Des intérêts particuliers et les difñcultéa qu'oppose avec constance
(*} Le pbjiiologUle «ppoÎeMi propMÎtions par nomlire d« oaltuei« qatk début d'eipic« ne permet piKle lr«nccrire ici.
(**) AïoiiiDte 1111 pu»43> firooMtJ « les dtiuemiooe 11«* dUpoalU^n) d«
eepicitéi rnc^1i*li^a.
se sent des allures inconnues , insoupçonnables, et le jour commence ii poindre devant nous. Ne prenez pas ce que je dis là pour de vains mots : c’est l’aveu d’un pionnier racontant ses escarmouches dans une campagne de ce genre, et malbeui'euseinent sans beaucoup de crépuscule encore-
l’ignorance toujours intolérante, peuvent, àla vérité, arrêler seseirortsou aupoins en borner et nième en anéantirles résultât*. Je crois, malgré cela, que tout ami sincère de la vérité, que foui homme palient, capable d observer, de rassembler les faltó, et de réfléchir avec quelque profondeur, doit tout examiner, tenter de tout connoiirc.etconfter ensuiieà la postérité l’usage qu’elle jugera convenable de faire de ce qu'il aura su apercevoir.» J.-B. Lahakck, de l’institut National de France, l’ua des Professeurs-Ad-ministrateurs du Muséum d'Histoire naturelle, etc. {Recherche$ tur f organisation dei corpt vivants, ete. Paris, tSOÎ.)
Pour la démonstration naturelle d'un principe interne dont l’influence fest sensible sur notre corps, même après les plus graves mutilation* de ce dernier, il peut être être instructif de rémémorer des faits physiologiques bien connus, et que l'on oublie trop facilement.
Avec une flèche taillée en croissant, l'empereur Commode se faisait un jeu d’enlever la tête à des autruches. Undis qu’elles couraient dans le cirque, et ces autruches n'en continuaient pas moins leur course jusqu’au bout de la carrière.
Boerhave répéta cette expérience sur un jeune coq : il l’enferma dans une cage, sans aucune nourriture ; mais on en répandit à certaine dis-tonce. Lorsque la faim de l'animal fut asseï prononcée, la cage fut ouverte et, tandis qu’il s’élançait vers sa pâture, il eut la tête tranchée d’un seul coup de rasoir, ce qui n’empêcha pas le coq de parcourir encore uti espace de vingt-trois pieds, et peut-être, dit Boerhave, la course eût été plus longue, sans un obstacle près duquel il s’abattit en convulsions-(Op. c.,§33l,p. 262.)
Lamétrie vit un coq-d’inde, ayant eu la tète tranchée d’un coup de sabre, se précipiter vers un mur, puis retourner sur ses pas, en agilaiit ses ailes, etc. {OEuvrtiphilosophiquet.t. 3, p. ITO.)
Urbain Toselti raconte un spectacte semblable, et même plus fort. Le coq, la tête coupée, se porta, les ailes étendues, contre une muraille, puis rebroussa chemin, s’éleva plusieurs fois au-dessus du sol, rencontra la muraille une seconde fois à distance asseî éloignée, fit de nouveau plusieurs pas en arrière, etc.
Le doctftur Sue a décapité quelques animaux, pour y rechercher la durée de persistance des mouvemenU corporels. Il cite également un coq-d'inde qui, tombé d’abord inanimi^ pendant une mt’nuti, se releva lotit
Les épreuves d’autrefois, pour l’initiation, n’étaient pas un préambule inutile et de pure cérémonie. Les macérations du désert et du cloître ont eu leur raison d’étre. Il s’afjiissaiL ainsi de se régénérer une enfatico radicale, un début neuf dans une voie neuve, et d’apprendre à se guider, sans fausse route tracée d'avance, à tiavers d'immenses friches, souvent d’accès vertigineux. Tâchons d’élucider aujourd’hui le mys-
à coup, se (int sur scs jatubeg, marcba, fit mouvoir ses ailes, et tout cela pendaot près de six minutes. {Rechercket phytiologiques et expérieneet turlavüalUé. Paris. 1797.)
De semblabli^s exemples sont surtout communs dans les animaux h. sang froid, parliculièrement dans les Insectes et les vers. Caldesi parle d'une tortue qu'oo avait privée de la tète, et qui continua de vivre et de marcher pendant six mois. (Ridlky, Anatomie du cerveau, eie. 1750.)
Perrault a vulgarisé l’histoire de cette vipère, « laquelle, après qu’on lui eut coupé la (été etdté le cœur avec tout le reste des entrailles, rampait àson ordinaire, et passant d'une cour dans un jardin, y chercha un tas de pierre, où elle s’alla cacher. » (E$taU de pky*ique, t. 2, trobième partie, p. 276.)
Zimmermann arracha toute la cervelle à des grenouilles, quicependant, après quelques convulsions, ne laissèrent pas que de ramper, de sauter, de coasser, sans qu’on exerçât sur elles la moindre irritation.
On lit dans Haller, d'après le récit de Rzadskinski, l'auteur d’une histoire naturelle polonaise, qu'un homme auquel on avait tranché la tête, put encore mouvoir trois fois son épée; et qu'une femme, également décapitée, fit encore quelques pas. Tome IV, p. 303, Animie tedei.)
Struve fut ‘imoin de cette scène saisissante : un homme, auquel on venait de couper la tète, se frappa la poitrine avec ses deux bras. « 7n ili-nere hominem vidi, qui, turbi $lupente, à reteitsd capile, utroque braehio, «irum viiu, miierum peetut plangtrel. » (Aathrctol. bìtura-LIS SUBUWOR, p. 38.)
Tous ces faits soni extraits de l’ouvrage du médecin P. J. A. Lobesz. (Ewaiiuria tiie, Strasbourg et Paris, 1803.)
A ceux qui pensent ijue le eorpt ttul, dans ce qu’il en restait chez ces divers mutilés, a suffi pour leurs mouventalions, et même pour leur vie pendant plus ou moins de temps, je relate enfin le passage suivant du livre de l'abbé Hanapier ! k Si j'avais plus d’expérience, je pourrais peut-être citer beaucoup d’exemplea de personnes dont les membres ont été amputés, et qui, en ouMtanC iolalemenl l'amputation, font usage de leur jambe de fluide vital, comme si la jambe amputée existait encore, san
tère (le cew régóDérations, aiiatoiiilsons, imposons-uou3 leui' travail iuteratitiel; puis, pcut-iìtre, avec le concours même des raisoua jadis les plus récalcitrantes, aurons-noua plus de lumière et de solides convictions.
Tou.s ces grands génies de l'antiquité qui ciiangèrent la face du monde et qui, selon ses périodes et les paya, y jetèrent les bases religieuses de la civilisation ; tous ces hommes extraordinaires, trempés par l’étude (1) longue et patiente, et par la contemplation et la méditation, y conquirent la puissance merveilleuse de briser le voile de l’occultisme. Sur la trace de ceux-là, beaucoup d’autres, dans bien des directions comme à bien des uspects différents, laissèrent d’utiles et de brillants souvenirs de leur passage sur la terre. La plupart n’étaient, quoi que l’on prétende à présent, ni des imposteurs ni des monomanes.
Je ne puis trop vous le répéter, jugez l’opinion à leur égard, par celle qui discrédite vos propres œuvres.
N’est-il pas écrit dans l'une de nos encyclopédies médicales : Généralement les parüsans du magnétisme i sont des
faire réflexion qu'elles en étaient privées. Je connais une jeune personne dont on a amputé la cuisse ; plusieurs fois elle s'est tenue et a fait quelques pas sur ses dcui jambes, c'est-&-dire sur la jambe non amputée et sur la jambe de fluide vital : c’était ordinairement en sortant de son lit; sa mère, témoin, était obligée de s'écrier malheureuie, Iv n’ai pai Ut jambe de boi$ ! Uq médecio, de mes arais, m’a assuré avoir vu un officier, dont la cuisse avait été amputée, marcher jusiiu’au milieu de sa chambre sans s'apercevoir qu’il n'avait pas sa jambe de bois, et ne s'arrêter que lorsqu'il en faisait la réflexion; alors la jambe de Ouide vital n'avait plus la force de supporter le poids du corps. {Tératoieopie du fluidevital eide la meniabutance, p. ti6. Paris, 1IÌ22.)
(1) L’étude n'estque l'actioD prolongée de U volonté, liasée sur la con/ianee. Sans cela, l’on ne réussit guère en quoi que ce soit. Newtoo, par exemple, était d'une Mke>cB iKFATiaA£i.E. On lui demandait comment il avait fait ses grandes découvertes, il répondit : a En y pensant toujours! n II était donc inc«Mammen( en ATifucTioü de ses découvertes. Mais ceux qui ne s’occupent de certaines choses qu’avec dei diipoitliont oonirairei, ont-ils beaucoup de chances d’amener facilement et promptement entre leurs mains le succès de ces choses?
i( indiviclusignobles parledéfantde toutes connaissances, des a empiriffues, d’infâmes charlatans, de» imposteurs, des « liommessans honneur et sansprobité, des fanatiques, des sé-« diicteurs de sots, des arrogants, des gens qui ressemblent (( à ceux qui Ijabitent les taudis de ta sottise, ou les huttes (I des Lapons, des fous dignes des petites maisons, des indi-II vidus ignobles, marqués avr le front du signe de la bête ? » J. J. ViREï. {Examen impartial du Magnitisme, tome 29 du Dictionnaire des sciences médicales.) (1)
Manqne-t-il quelque chose au portrait, et ce que les mes-mériens disent des adeptes du spiritaalisme dépasse-t-il cette apologie édifiante?
(1) Pourtantc«t auteur avait aoirefois écrit, dansuouuTrage de longue élaboration :
« L'expérience prouve que ka volonté envoie des esprits vitaux dans le* ner&,...
« Pour agir sur la masse de notre corps, l'Ame intellectuelle se sert d'un priocipe vital ou Iluide nerveux, etc....j et, diukit alors cet écrivain, Van Helmont regardait cei principe eooinie l'enveloppe de l'esprit immcTtel qui est en nous, SiKftia tniin»r(a(i. Quoique ce principe vital, qui suffi! pour animer la brute (*], ait peut-être plus de ténuité, de vivacité, de subtilité que le feu et la lumière, il parait être une , substance corporelle, evpcAlt de t^ateuaultr, de se cuosoinmer, et de fosKr tnémt à'M» corpt étant un
» L'habitude de diriger ses forces nerveuees donne & celui qui' la contracte, une supériorité marquée sur les autres hommes.
Nous ne savons point jusqu'à quel degré nous poarricos tirer parti d'une volonté inibranlable dans lee entreprises les plus difficiles. Si l'on ntveutpaïaUerau-dtttutdt tes forets, l'on n’arrive point á faire et f u’on peut.
K C’est l'exercicede l'esprit qui fortifie la volonté.
n II n'y a point de moyen plus assuré pour fortifier le génie, que ie le réfléchir dans le grand Être !
K Lorsque le corps domine, nous préférons les objets corporels; ce qui, passant en habitude, laisse ensuite plongés dans l’erreur ceux qui suivent la voie des sens. • J. J.ViaBi. [L'Arl de perfectionner l'homme, /e.|
Vuilft comme nous nous contredisons au jour le jour.
(*] EcteBtl lliitnffil p« ÿli»p«*rla brMa qatfMr l'Iiffram*.
Vous, magnéîistes que l’on traite de la sorte et (|ul cependant n’y regardez guère cii déversant plus que l ironie sur ceux de vos collègues assez audacieux pour ne pas borner le vrai, le possible, à ce que vous le déclarez, voici, voyez-vous, quelques exemplaires spiritualistes que je suis fort en peine de dénommer, puisque, honnis par votre aréopage, ne sont-ils pas... plus qu’entachés du signe de la bête ?
D’abord , c’est Ram , qui, d’une manière miraculeuse, guérit une effrayante épidémie chez les Celtes (1),
(1) « Quelques Celles, revenus d’Atrique en Europe, y apportèrent les (fermes d'une maladie inconnue, d’autant plus terrible dans ses effets qu’elle détruisait les espérances môme de la population, en attaquant la génération dans ses principes. On la nommait Etephantiaiit, peut-être à cause de l'éléphant, qui paraissait y être sujet. En peu de temps cette nouvelle maladie, se propageant du midi au nord, et de l’occident à l’orient, fit deis ravagea effroyables. Les Celtes qui en étaient attaqués perdaient subitement leurs forces et mouraient d épuisement. Rien ne pouvait combattre son venin. La Vnluspa (laPythie), interrogée, ordonna vainement des sacrifices expiatoires. Les victimes humaines, qu on immola par milliers, n’écartèrent pas le fléau. La nation périssait. Pour la première fois depuis longtemps ces indomptables guerriers, qui mettaient leur unique recours dans la force, sentirent que la force n'était pas tout. Les armes lombèrent de leurs mains. Incapables de la moindre action,. ils se traînaient dans leurs camps solitaires, plutôt semblables à des, spectres qu’à des suidais. Si les Atlantes avaient été alors en mesure de les attaquer, ils étaient perdus.
0 11 y avait en ce temps-là parmi les Druides un homme savant et vertueux, mais dont les sciences et les vertus paisibles avaient été peu remarquées jusqu’alors. Cet homme, encore dans la fleur de 1^^, gémissait en secret sur les erreurs de scs compatriotes, et jugeait avec juste raison que leur culte, au lieu d’honorer la Divinité, l’offensait. Il connaissait les traditions de son pays, et avait beaucoup étudié la nature. Dès qu il vit la fatale maladie Wndre ses ravages, il ne douta pas qu’elle ne fût un fléau envoyé par la Providence. Il l’examina avec soin, il en connut le principe; mais ce fut en vain qu’il en chercha le remède. Désespéré de ne pouvoir opérer le bien dont il s’était flatté, errant un jour dans la forêt sacrée, il s’assit au pied d'un chêne et s'y endormit. Pendant son sommeil il lui sembla qu’une voix forte t'appelait par son nom. Il crut s’éveiller et voirdevant lui un homme d'une taille majestueuse, revêtu de la robe des Druides, et portant à la main une baguette, autour d» laquelle
s'eiitrelaçait un serpnnl. Etonné de ce phénomi'iip, il allait demander à l'incunnu ce que cela voulait dire, lorsque ccliii-ci le prrnant parla main te fit lever, et lui raontraiU sur l'arbre même au pied duquel il était courhé une tri'S-belle l>ranchc de ru), lui dit : 0 Uani ! le remède que lu cherches, le vnilà. Ettoutàcouptiranldeson sein unepetile serpette d'or, en coupa la branche et la lui donna. Ensuite ayant ajouté quelque mots sur la manière de préparer legui et des’en servir, il dippanit.
« Le Druide s’étanl éveillé en sursaut, tout ému du rêve qu'il vénal de faire, ne douta point qu'ilne fûl prophélique. Il se prosterna au pied de l’arbre sacré où ta vision lui était apparue, et remercia au fund de son cœur la Divinité prolectrire qui la lui avait envoyée. Ensiiilc, ayant yu ]u’en effet cet arlrc portait une branche de gui, il laüélatlia avec respect, et l’empoTtadaussa cellule, proprement enveloppée dans un bout du voile qui lui servait de ceinture. Après s'ètre mis en prières, pour appeler sur son travail la bénédiction du ciel, il commença li:s opérations qui lui avaient été indiquées, et réussit heureusement à les terminer. Quand 11 crut son gui suffisamment préparé, il s’approcha d’un malade désespéré, et lui ayant fait avaler quelques goulles de son divin remède, dans une liqueur fermenlée, il vil avec une joie inexprimable que la vie, prête i B’éteindre, s'était ranimée, et que la mort, forcée d’abandonner sa proie, avait été vaincue. Toutes les expériences qu’il fit eurent le même succès, cnsnrteque lebruildeses cures merveilleuses se répandit au loin, etc. » r*nRE o'Olivet. (üe CEial toeial tU l'homme, ou yuet fMlotophique» iiir rAi'»loire dv genre humain. Paris, 1822.)
Fabre d’Olivet, écrivain d’une haute ptillosophie et d'une vaste érudition, était magnétiste. Il savait, dit-on, énormément de choses sur l'ei-Use. Il s’occupa de grandes recherches en linguistique. Tout le monde cnnnaltsonbel ouvrage : La langue hitraïque reililuie.
Le récit que nous venons de citer et que l'auteur présente comme historique, peul, aux yeux de bien des gens, ne paraître qu’une rêverie, l'our nous maintenant, d’après notre propre expérience, nous n’hésitons pas à dire que nous ne mettons pas en doute Ja pot$ibililé des faits qu’il rapporte.
(I) « Quant au Druide Ram lui-même, sa destinée ne devait passe Iwrner là. La divinité qui l’avait choisi pour sauver les Celtes d’une perte assurée, en arrêtant le fléau formidable qui les livrait à la mort, I avait également élu pour arracher do leurs yeux le bandeau de la superstition, et changer leur culte homicide. Mais ici sa mission n’était paa aussi facile
à remplir....................
« Ram n’en continua pas moins son mouvement; il manifesta hautement son intention d'abolir les sacrifices sanglants de toute nature,
C'est Krishneii, un simplegarcleur de troupeaux, qui pose les trois principes de l'univurs : l’esprit, l’âme et le corps (l). Il rend lapaixàla religion, et place l'Inde à la tête des nations civilisées.
C’est Zoroastre, issu de parents pauvres, et réduit à se faire esclave pour subsister. Il quitte son maître, s’ensevelit dans la retraite et, fécondant par la méditation les connaissances acquises par l'étude, il va, de son fait, réorganiser les institutions de se patrie. Du fond des montagnes et de la contemplation où lui sont venus les secours du ciel, il paraît à Persépolis, frappe d’admij-ation le souverain, et fonde une nouvelle doctrine.
n Ud petit nombre d’années Bu&irent à Zoroastre pour une si grande révolution dans le culte et dans la morale. Elle fut consommée dans l’espace de quatre ou cinq ans, si l’on en croit le docteur Hyde, » Le marquis de Pastoret. [Zoroastre, Confuciuset Mahomet, comparée comme Sectaires, Léÿisla-teurs et Moraîiite$, etc. Paris, 1788.)
C'esXJlermts... Le trois fois grand! dont le nom est plus connu que sa vie.
C’est Orpüée, le Guérisseur merveilleux, le Médecin divin. Tbrace d’origine, ayant reçu l’initiatloo à Xhèbes, il était allé se perfectionner en Egypte, il rentre en Grèce, et, dans la ville de Pytlio, sur le mont Parnasse, il forme le centre d’une confédération politique et religieuse. Bientôt la force et les charmes d’éloquence de ce Théosophe, joints à ses cures prodigieuses ainsi qu’à ses prédictions, lui gagnent tant de pro-
et annonça que telle élail la volonté du ciel révélée par le grand Ancêtre de laoatiun Oÿ/io«. Ce nom^ qu'il siU«Utua à celui de Teutad, obtint Vefîet qu'il en désirait. > (Fabre d'Outbt, tdm.)
({] Au-dessous de l'Etre absolu Wodh, iaaccessible à l'entendement humain, il posa trois principes émanés de l'EUre inefTable. Il les nomma Brahna [l'esprit], Yitnkou (l'âme), et Siva (le corps ou la oiatière), et cela tant dans la nature universelle que dans la nature particulière. Ces troU divinités, selon la doctrine de Krisbaen, n'en {ontqu’iue, etne sont que les facultés manifestées de l'EterncI Absolu. (F* saE D'Ot.ivi.T, (d*m-
sûlytes, qu’il crée le CoHseil des Amphictyons, l’une des plus belles pondérations gouvernementales.
C’est Moïse, l’immortel auteur du Sépber. livre profond, si défectueusement traduit, si mal compris encore. — ■ Faut-il, en traduisant Moïse, faire dire à Dieu que l’bomme n’est que poudre et qu’il retouruera en poudre, ce qui est singulièrement matérialiste ; ou n’est-il pas plus exact d’interpréter ainsi le verset 19 du diapilre III : u Tu te nourriras des fruits u de la nature dans l’agitation conünuello de ton esprit et « jusqu’au moment de ta réintégration i l’élément adamique,
« homogène et similaire à toi ; car, puisque tu as été tiré de a cet élément et que tu enes une émanation spirituelle, c’est « aussi à cette émanation spirituelle que tu dois être réinté-1 gré (1). I) Ce dernier sens, qui est matériellement le plus exact, n’entratne-t-il pas l’idée de résurrection, idée dont l’absence chez Moïse eût été un fait inconcevable. » Le docteur A. Gdepin. {Philosophie du 19’ »ikk). — Au lieu du serpent qui tent« Eve, Fabre d’Olivet met : o Une passion égoïste, envieuse. » Le serpent n’en est que le symbolisme.
En même temps qu’Orphée chez les Thraces et Moïse chez les Égyptiens, c’est Foé ou Boudba chez les Hiiidous. — Ces trois hommes qui partent également de la même vérité, mais qui n’en représentent chacun qu’une des faces, eussent été, dit Fabre d’Olivet, si l'on eût pu réunir leurs systèmes dans un seul, la plus haute expression de l’Absolue Divinité s son insondable unité, chez Moïse ; l’infinité de ses facultés et de ses attributs, chez Orphée ; le principe et la fin de ses conceptions, chez Foé (2).
(1) Celte traduction, mot-à-mot du texte héljreu, d’après les racines indiquées par Fabre d’Olivet, est esü'ailc du travail repris en sous-œuvre par le zèle du docteur Guépin.
(2) «Les points essentiels de sa doctrine *e réduisent aux suivants : Les âmes des hommes et des animaux sont de même essence (•) ; elles
(*) Quo l'orgTKil ân prlenda> pliilMOpUM n: se réiolle.psi k cctU l’olM)ne !•
PtrcAbwlu de Uciitlion Ml Di», 10« « lu'il a crW nf;p»tUci|'t i-il p«»ü« IViubm Oi»inr f
Neuf cents ans après Orphée et sur la décadence des sanctuaires d'Égypte, c'est Pythagore, le prince des philosophes de la Grèce. Possesseur de toutes les sciences de l’Afrique et de l'Asie, il fonde une École et des sociétés secrètes dont «ont sortis nombre de grands hommes. 11 sait la longue préparation qu'exige l’étude sévère; aussi, pour condenser l'attention et la volonté de ses disciples, il leur impose d'abord un silence de deux ans. «Le bien, disait-il, c’est l'unité; le mal, c’est la division ; la justice, c'est l'égalité. » Ne prenez
ne diffèrent entre elles que par le corps (*) qu’elles animent, et sont également immortelles C*). Les âmes humaines , seules libres, sont récompensées ou punies, suivant leurs bonnes ou leurs mauvaises actions.
« Le lieu où les âmes vertueuses jouissent des plaisirs éternels est gouverné par Amida, le principe du Bien, qui règle les rangs selon la sainteté des hommes, elc.
« Le lieu réservé à la punition des méchants ne renferme point de peines étemelles. Les âmes coupables n'y sont tourmentées que relativement aux crimes qu’ils ont commis, et leurs tourments sont plus ou moins longs, selon l'intensité de leurs crimes. Elles peuvent même recevoir quelque soulagement par les prières et les bonnes œuvres de leurs parents et de leurs amis, el le miséricordieux Amida peut fléchir en leur faveur Yana, le génie du mal, suprême monarque des enfers. Lorsque ces âmes ont expié leurs crimes, elles sont renvoyées sur la terre pour passer dans le corps des animaux immondes, dont les inclinations s'accordent avec leurs anciens vices. Leur transmigration se fait ensuite des plus vils animaux aux plus nobles, jusqu'à ce qu’elles soient dignes, après une entière purillcation, de rentrer dans les corps humains : alors elles parcourent la même carrière qu’eUes on( déjà parcourue, et subissent les mêmes épreuves ("•).
« Le culte de Foé, qui n’est qu'une sorte de corollaire de celui deRam,
{*] Oa dir«il plaijTnitmeot injoard'hoi : pir VorgmMtim.
('*] Ce I|iii li^iRs epe | nocl se les âLniil pu, el ooii qo'ellee i«!en( coD(JanDei fc denearer loajoaneu perceUemant eeiacl de leor exiilance.
("•) iCeit ponr l'iperjoer ce> ipreuief cülér^ que lexeclilrande Foi, rJsolaa i »« ploi mi>re ur If lerr«, ont soiri In principe de leur Propbil«, ei, per uq cipril da p> ailcoce, potM rbo^4lioo de ni t UD eicta priiqne incrojable. Il n'«l pai me, aojoii/-d'hui oiéme, |Té>pliu de IroU mille en> d’eiiilenc* de ca cille si doai el li toKrtnl, d* Toir iM FemiiiDn detenir leor» proprsa boiirreBoi, el >e d»ouur i tme mon jilai oa neiDidenlDiireoie el tlolenie: leiuitH pr4cipitcsl déni l'eig, «ne pierte tu coa | lei
cette formule qu’au point de vue anthropo-philosophique (dans la connaissance morale de l’houircie), et vous avez le théorème de la parfaite pondération de l'unitéisme humain.
C’est Socrate, désigné comme le plus sage des hommes, et dit par quelques Pères de l’Église : « le martyr de Ditu. » C’est Platon, le Cygne de ïAcadémie.
C’est Odin, le prophète conquérant. Revêtant d'une exaltation belliqueuse le culte de Zoroastre, il l’implante ainsi dans la Scandinavie, et, l’esprit calme, il couronne ses exploits guerriers en se donnant froidement la mort, pour démonstration convaincante du bonheur éternel promis aux âmes des héros.
C’est Apollonius de Tyane, qui, selon la tradition, — bien qu’il habitât Éphèse, où, dans ce( instant, il professait en public, — tout à coup, à l’heure même où Domitien périt à Rome, s’arrête et, s’adressant au meurtrier, loi crie : «Courage, Stéphane!... tue le tyran I »
Enfin, c'est Jésus, le Mecsie du plus sublime sacrifice, la vertu spirituelle la plus inouïe, la puissance anitoique la plus prodigieuse, la force en Dieu la plus incomparable. Après lui, nul ne peut plus être nommé.
Tous ces grands génies, appropriés à leur époque, ont re-
s’y «at facilement amalgamé. Presque tous les Lamas sont aujourd'hui Boudhistes; de sorte qu’on peut admeUre, sans erreur, que c'est un des cultes les plus répandus sur la face de notre hémisphère. Le système de la métempsycose eo est né, et tous ceux qui l'ont reçu de Pythagore n'ent fait que suivre les idées de Foé. » Fabbb d'Olivet. {De l'élaf tocial de rtiomme.)
«Qlrai »'enicteliMeDl vivanU; ceoi-cî vont m M0rlfi«r li la boQeh« d«i toIuds : CeaiOli »'«ipojpot k une mor( ptoi l«nte nir dn roeb«n a ri Je« al par Ia boIvî^ {iMCDOiotiar« rontiM coodamoeiil èrrceToiri aa cceor â« l'birar« tur J«ur corpi eati*reaieol 00» caot erocbei d'cao glacée ] ila le prosl^rneol contre terre mille foîi par jour, en frappant cbiqoe foi* la paf^i deleor Tronc ^ ¡li o1rcprcBoadtnD*piad» lci TO}’a|e» périllroi mj def cailloni ligoa, parmi d«i rooM», dans âe« roui«« iero4«i da ptéclpic«» ; II» m îobi »»pendre daoe de* baluAce» nr des abCmas affreox. Il jCtU pa» raro de toir clan» le» »oleonit^a publiqoM niie muUUndc de eu d^ToU Boodhiit» ae foire ¿criwr lou* le* piadade» cHtvigi. A^&ii )aa «slr4oej»a icochenl, etc. Taol ¡lui difficile de raoeontrer eo jnil« miÜao 06 rélidinl «loUiotBlla Viril«» laS^^ciseel la Verin l » (Fian* &'0iTar.)
mué, transfigiu'é le monde- Leurs noms, leur» doc{rinc3, leurs législalions vivent daos Tbisloire. Divins instruments du ciel, ils sont tous des spiritualistes d'un baut diapason. Si vous n'cn faites que des fous, la folie alors ne doit plus être uue recluse d'hôpltai ; c’est le premier levier de la terre.
Disons plutôt que, tous animés de l'amour du bien, ils jivaient la foi, la volonté ; par conséquept ils avaient un pouvoir eiiraQrdjfl^ire... vL^Ji-vis du jiigement misèrie de notr« commun naufrage.
Pour opérer comme eux, pour les Bvrpasser même, il Qou4 faut recouvrer les conditions convenables.
« Veqille-le, cela sera fait. Subjugue les sens du corps, et tu réintégreras ta divinité i délivre-tpi des déraisons de U »parère. — Pst-ce qu’il est en moi de «9 ennends, ipoA pèreî -rr Beawcûup, mon fljs, et de terribles. — Je l'ignqre 1
— L’ignorance est le pren^ier stigmate ; le 9ecofl4» le défours^ement, etc. S(>us ces déliât? et bisQ d’autres, l'tommB intérieur est rédiiit, tortuxé, par s^pr»OD dü. çorps.n ({« fi/naaJre, phap. zui, s^t. 7.)
Modifions-nous donc, réb^iiiio;)a-tipa^ ; ^pprçi}ons ^ croire, apprenons i vouloir-
Croire et vouloir sont, pour Tètre humain, deux des plus puissants ^tributs de ia vie.
D' Cleteb de Maldignt.
(£a fi» pnehatnement.)
POST-SCRIPTUM,
Cher confrère.
Je viens de prendre connaissance de votre lettre en réponse
i mes communications sur l’homceopathie.
Je ne veux, vous le comprendrez, prolonger indéfiniment la cflinplaisance du /oumal du Maÿnétism pour une question en dehors de sa spécialité. CepeodstQt, en quelques Iw
giies, j'appelle encore voire atieiitiou sur des points essen-ile]s.
J’ai lu votre brochure : Coup d’œii apprédaltur sur cfrini-nes doctrines médicales. J'avais volontairement omis de la mentionner, pour ne pas avoir Tair de me poser en adversaire du docteur Charpignon, à qui, bien au contraire, je serre U main très-cordiaiement. Cette brochure est dans les données générales des objections il’homcnop aihie.etj’ai som-malrementglissésurces objections,nonsoÛdes, selon ce que l’expérience me démontre chaque jour.
«Sans doute, m’écrivez-vous, les faits sont la suprême logique ; mais, en médecine, i] faut qi|e ces faits soient asses nombreux, assez positifs, pour qu'ils puissent prouver, etc. » bienl je yous l’assure, j’ai, — moi qui ne suis rien qu’un chercheur bénévole, — un certain nombre de ces faits. Ne. vous avftis-je pas offert de voms communiquer intimement ce répertiûre?
Tepe?, mçn honorable et cher captra,dicteur, sans ergotisme et ftaps obstination, mais en probes cQosciençee que noi^ sommes, pefniettez que, pour dernier motsur ce chapitre, je vous prie de parcourir les statisques officidles et différm-: tielUs des hôpitaux d'iliemagne. f,i8ez l’annuaire homœopa-thique. Je pensais vous en avoir cité sufRsdinmçnt pour que vous ne vous retranchiez çl^s çjir les prétendus effets de Pi-magination, etc.
Les animaux et les enfants présentent la plus belle chance aux résultats de l’homœopathie. Est-cc parla puissance de l’imagioation ?
Je vous ai transcrit les chiffres comparatifs de l’épidéoiie du choléra. Que fallait-il de plus? Voici d'autres chiffres encore :
(( D’après un résumé de 178 cas de pneumonie observés à la clinique de.M, BoujLLiuD,et publiés par M. Pelletan-Donné, ce médecin a perdu 21 malades, c’est-i-dire. - 1 sur8
« M. Loris a compté 32 décès sur 106 pneumoni-ques, près de 1 sur S
« M. Broussais traita en 1835, dans son hôpital,
218 pneumoniqucs, dont 137 moururent; plus de 1—2
« M. Chomel perdait environ 1 — ®
K M. Grisolle perd environ 1 — 6
(I Par le traitement homœopathique , n M. Tessieb a perdu à l’hôpital Sainte Marguerite, à peu près 1 sur 1S {Annuaire géiUrd de la doctrine Hahnemannieme, p. 116.) ivancerez-vous que ces notabilités inédicales de l’allopathie De savaient pas agir sur l’imaginative de leurs clients ?
D’un autre côté, si vous persistez à soutenir que les prépa-tions infinitésimales n’ont aucune vertu , comme il est prouvé que, par leur usage, on guésit le plus de malades, toute personne conséquente, en opinant à votre manière, est forcée d'arriver à cette conclusion : en cas de maladie, le meilleur moyea de guérison, c’est de s’abstenir de tout agent médicinal.
Alors, à quoi bon désormais les médecins et les pharmaciens?
Bien à vous de cœur, cher confrère 1 Votre tout dévoué,
D' Clever de Maldight. Vertaillu, le 4 novembre fSeo.
Nota. — En attendant la réponse que M. Heh*i André doil hire sa* cri-liques de M. Lafontaine, void quelques observations qui nous sont adressas en faveur de sa thèse.
GenèTe, le St octobre mo.
Monsieur le Baron,
J'ai l’honneur de vous adresser une réponse que, dans l’intérêt des magnétiseurs, je crois devoir faire à un article qui a paru dans le n' 7, 2' année, 1” octobre, du journal le Magnétiseur, que publie M. Ch. Lafontaine.
J'ose espérer (pie vous voudrez bien faire paraître ce petit article dans votre savante publicatiou.
Recevez, je vous prie, monsieur le Baron, à l’avance mes remerciments et l’assurance de ma haute considératioa.
F. Kaspero^'ski,
Midecln iraiiait pir le [Dagirfüsmc ei l’ilectriciK.
QUELQUES MOTS SUR CETTE QUESTION : lE MAGNÉTISEUB DOrr-lL SE DÉMAGNÉTISER?
Tout le monde est plus ou moins sensible; mais les magnétiseurs qui possèdent la sensibilité nerveuse perçoivent ordinairement le siège du mal, parce que la communication du mal se fait, non par la sympathie (et qui peut nous expliquer ce mot vulgaire, la sympathie? ), mais par un véritable envahissement du fluide morbide des parties maladives. Nous voyons que la somnambule souffre tout le mal du malade : le magnétiseur sensitif se trouve dans le même cas pendant quelque temps, s’il ne se débarrasse point des molécules qui l’ont envahi. Le principe du mal se communique d'autant plus, que celui qui opère a une prédisposition à la maladie de celui sur lequel il agit. Cette sensitivité rend le magnétiseur lucide, car aloi's, où se trouvera le siège du mal, il ressentira une perturbation ou absence du fluide dans les parties'organiques, et son opération sera plus sûre que celle de celui qui, se croyant ZJeus&rmacAma, enveloppera de fluide ou le distribuera avec l’idée que la nature seule doit agir.
11 y a encoi'e tant de mystères dans les lois du système nerveux, taLt de mystères dans la transformation et l’assimilation du fluide, que personne, jusqu'à présent, ne peut complètement trancher ces questions : — Faut-il se démagnétiser? ou esl~ñ inutile de se démagnétiser? Qui donc répondra par une vérité mathématique à ces deux questions ?
Chaque science, avant de pouvoir émettre un système, se base sur un million de faits, observés par des milliers d'hommes éclairés, posant leur jugement sans passion. La science du magnétisme ne peut progresser et formuler un jour son véritable système que par le travail collectif, sérieux, sans passion de .ses adeptes. Que chacun de nous n'ait point la prétefUion de te poser comme un maître aisoiudisons-nous toujours la vérité sans co/áre; faisons les observations convenablement sons blesser les amours-proprts ; nous sommes tout ouvriers dans une science ^ui est un mystère en partie : parler en maUre serait du dtrnter ridicule.
Si (les magnétiseurs prétendent qu'ils n'ont pas besoin de se démagnétiser, et que les maladies contagieuses n'existent pas pour eux (le rayonnement de leur fluide détruisant la pestilence), je leur ferai cette observation: Quand on magnétise, c est de l’extrémité des doigts qu’émane par leurs nerfs la masse de fluide que les autres nerfs de l’organisme sont obligés de leur fournir; ainsi l’économic de l’opérateur est obligée tout entière de travailler le fluide et de le transformer. 11 est indubitable, en effet, que nous prenons dans l’air cette force, et que nous nous l’assimilons continuellement pendant notre travail, pour la communiquer ensuite au malade. Ce que l'on dit de la passivité du malade est illogique, car le malade peut rester pa,ssif, il est vrai, dans sa volonté, mais, indépendamment de son vouloir, son organisme travaille : en eiTet, nous chassons son fluide maladif, et nous remplissons les tubes de ses nerfs avec notre force ; notre (luide devient le fluide nouveau du malade, et forcément le sieh propre Se répand dans l'air, et si le local D’est pas assez spacieux, (Jui peut nous assurer que les molécules morbides impondérables chassés du corps précédemment infecté ne vont point subir à notre détriment une transformation dans notre organisme? Peut-être, avant de passer dans notre alambic, ayant été en contact avec l'atmosphère, ont-ils subi une nouvelle transformation, un nouveau procès chimique, et nous arrivent-ils purifiés ; mais cette question n’est pas encore résolue. Démagnétisons-nous donc toujours, car les tubes des nerfs de la périphérie du corps sont obligés de pomper, ainsi forcément nous prenons pendant la magnétisation le fluide du malade.
Les magnétiseurs soi-disant invulnérables, réservoirs flui-diques, inépuisables bouteilles de Leyde uemplies d'électricité, n’ont point besisin de se démagnétiser! les émanations ni les vibrations éthériques n'ont d'action sur eux! ils n’ont pas besoin de renouveler les forces perdues au profit du malade ! ils ne s’assimilent point l’air atmosphérique et ne tra-vsiillent point l'électricité universelle pour l’approprier à l'économie organique des corps, enfin ils possèdent une force mécanique toujours abondante !!!
Dix années de pratique et de guérisons assez remarquables et nombreuses m ont convaincu qu’il faut prendre garde aux émanations du fluide des malades. Ainsi, jusqu’au jour où la transformation animique sera parfaitement connue, il est tou* joufô néCefesàire, à mon sens, de se démagnétiser, et surtout par quelques passes, faire rafraîchir la colonne vertébrale.
MA«\KTISMK AMIÜDK
UAS-RELIEF
Nous allons trouver partout le magnétisme. JÎous l’avons déjà montré dans le christianisme, le paganisme va nous l'offrir, ainsi que l’Inde, l'Egypte, la Grèce et Rome. Les yeux les plus opaques verront par des images que le magnétisme, nié par les savants, est aussi ancien que le monde, qu’il n’a rien de nouveau que le nom ; mais il restera un grand doute, à savoir, si la raison humaine est assez forte pour supporter sans broncher une découverte qui nous transporte dans un inonde inconnu. Cette crainte fut peut-être le motif de l’ensevelissement du magnétisme par les anciens, ou des précautions qu'ils prenaient pour en divulguer la connaissance.
To»iS XJS. — No W. — 2* Série.— 95 Novehsm 1860 îî
Le bas-relief que nous donnons montre une application de thérapeutique magnétique aussi simple que bien conçue, car les deux organes touchés sont justement les deux parlies oii le magnétisme exerce sa plus grande influence. I,es magné-tistesqui, de nos jours, doutent de l’existence d'un fluide ou d’un agent, seront bientôt obligés de se rendre tant la démonstration sera rigoureuse et palpable.
Après toutes ces images, nous montrerons que le spiritualisme est aujourd'hui entre les mains d’enfants qui, tout étonnés de ces prodiges, balbutient des explications ; car leur doctrine est bien loin d’égaler la science ancienne qui avait la clef de tous ces mystères. Nos spiritualistes ne sont encore qu’à la porto du temple.
Baron uir PoiEl.
FAITS ET EXPÉRIEMCES.
Sollicité par deux partisans éclairés du magnétisme, les comtes de Tolstoy et SchouvalofF, de faire une séance expérimentale de maguétisme devant une asssemblée choisie, j’acceptai cette invitation, et, le samedi 17 de ce mois, je me rendb à l’hôtel de M"* la princesse Butera. Je reçus l’accueil le plus bienveillant et le plus empressé. Environ vingt-cinq personnes avaient été admises à cette petite soirée, toutes, je dois le dire, bien désireuses de constater les singuliers et mystérieux phénomènes du magnétisme. On savait déjà (lue, ne me faisant point accompagner par des sujets sensibles, les expériences devaient se faire sur les personnes de l'assemblée ; le choix m'était donc permis, mais je n'usai point de cette faculté. Je pris la première personne qui se trouvait en face de moi, une jeune dame dans une position intéressante, et, en deux minutes, on la vit fléchir, soumise entièrement à la puissance magnétique; elle s’inclina de plus en plus et nous montra le premier degré du somnambulisme. Je la réveillai subitement; et, m’approchant tl'une jeune peisoiiui.'
jilacén près d’elle, rlciix minutes ine siiitircnt encore pour produire le somiiaiiilnilisnie, mais cclul-ci était Uill'érent du premier ; les yeux élalent restés ouverts ; pas un abaissement de paupières ne fut aperçu, et je pus faire constater le phénomène de ]a fixité du regard par toute l’assemblée. Les paupières abaissées se relevaient d'elles-mêmes, et cette charmante per.soime, tout à l’iieure si vivante, semblait être changée en statue. Je la dégageai bientôt, et, prenant de suite une autre jeune personne de dix-huit ans envirou, je provoquai de nouveau, en deux ou trois minutes, une crise de sommeil. Celui-ci présentait d’autres différences : il était accompagné de sanglots, de spasmes et de pleurs. Je la cal • mai, et bientôt une sorte de sourire ineffable apparut sur son visage; ses traita prirent une expression extraordinaire de beauté, empruntantquelque chose à l’extase. Je fis disparaître toute trace d’acUou et rétablis l’équilibre. Je pris alors une jeune dame qui me dit avoir mal à la tête. Ici les effets furent bien différents : son regard s’attacha au mien et me suivit constamment sans pouvoir un instant s'en distraire. Cette jeune dame avait la conscience de la situation où je l'avais mise; après que j’eus rompu le charme, elle déclara que son mal de tête avait disparu. A ce moment la princesse, dame déjà âgée et dont la vue est affaibhe, me pria d’essayer sur elle cette mystérieuse puissance, en rue prévenant toutefois qu’elle ne se croyait point sensible ; mais deux minutes me suffirent encore pour agir sur elle, et on vit sa tête s'incliner, ses bras devenir pendants, tels qu’ils sont dans le sommeil. Les bras levés retombaient comme s’ils eussent été privés de vie, et je crois qu’on eût pu piquer, pincer la chair sans rencontrer de sensibilité.
J’avais donc trouvé là tout ce qu’il me fallait pour une démonstration intéressante et ne laissant rien à désirer ; aussi l’ambassadeur de Russie, le comte de Riaseleff, déclara-t-il touthaut que ces expériences l'avaient enlièremeutconvaincu. Ne prenant que comme une préface ces curieux phénomènes, je voulus en poursuivre le développement. Ma tâche était
devenue facile, cl je variai les c\péi'icnces sur cliacune de ces personnes. Je développai une aUractinn iiTésistibIc chez l'une de ces dames; elle fut forcée de venir placer son dos contre le mien, et, presque soutlée à ma personne, je 1 entraînai en marclianl sans qu’on la soutint et sans changer de position. Je plaçai un éventail devant mie autre magnétisée, à 5 ou C pieds du fauteuil qu'elle occupait : on vit celte demoiselle éprouver des soubresauts, et bientôt elle s’avança, comnîepousséeparune force occulte, vers l’éventail déposé sur le tapis. Elle se mit alors à genoux, courba la tête et ramassa l’éventail. Je voulus essayer la puissance de quelques signes magiques. Je traçai sur le parquet, avec de la craie, un petit cercle, et bientôt l’une des magnétisées (la jeune comtesse enceinte) jeta un regard doux et pénétrant sur les lignes tracées, et la vision coiamença à se produire : mais effaçant aussitôt le cercle, le mirage disparut. Mon but n’était pas d’aller plus loin, bien qu’il y eût là pourlant tout ce qu’il me fallait pour produire des effets magiques, tout ce qu’il fallait pour effrayer et éclairer en même temps ; mais je ne trouvai pas l’assemblée disposée à voir plus que ce qu’elle avait vu, si ce u’est quelques hommes d’élite qui eussent bien voulu me voir aller plus loin dans cet ordre nouveau.
Que m'avait-il fallu de temps pour obtenir des résultats si inconcevables ? Trois quarts d’heure à peine. Je lalse à penser à mes lecteurs l’effet moral produit. Là, il n’y avait point de compère, et je ne connaissais aucune des personnes que je magnétisai. Ah! c’est aÎDsi qu’on établit une science, se plaçant toujours de manière à enlever tous les doutes, et justifiant de sa force sans mener avec soi des instruments dressés, tout préparés, et qui n'offrent à tous les regards qu’ua ensemble de phénomènes contestables. Dans cette petite description, je n’ai pu peindre le charme de ces expériences, dire ce qui se peignait sur le visage de mes magnétisés, et les mouvements de leur âme et de leur corps. Les phénomènes du magnétisme ne peuvent se décrire, car il n'y a point d’expression pour les rendre. Baron Du Potet.
ÉTUDE RATIONNELLE DU MAGNÉTISME ANIMAL.
Troisième IcUre (1).
PRINCIPES rOHDAUENTAUÿ.
Le somnambulisme naturel et artificiel.
On connaît le noctambuU»mecet état anormal qui se présente parfois accidentellemeDt chez uo petit nombre d'in-di\'idu9 doués d’un tempérament très-impressionnable, ou bien encore pendant le cours de certaines maladies essentiellement nerveuses, telles que la cborée, l’hystérie, etc.
Le somnan^ulisme artificiel. — Que cet état soit obtenu k l’aide de la méthode hypnotique ou des procédés raesméri-ques, — le somnambulisme artificiel n’est qii'une variété du noctambulisme, un phénoinèoe analogue produit par des moyens diverses.
Ce qui prouve l’exactitude de cette assertion, c’est qu‘un magnétiseur peut toujours se mettre en rapport avec un somnambule naturel. Il se fera entendre du sujet, il dirigera ses actes, il le dominera entièrement.
Un magnititeur peut en outre faire cesser en quelques mt-nuifs, les accès de scmnambulisme naturel et provoquer à volonté des crises artificielles.
Prodromes. — Lorsqu'on soumet une personne aux procédés mesmériques, cette personne épronve tout d’ebord les sensations suivantes : 1° lassitude dans tout le corps ; â° seu-tiaient de froid et trépidations nerveuses j S° accélération du pouls, moiteur générale et transpiration; â‘ grande fatigue au-dessous des arcades sourciliaires ; 5* battements de tempes et bourdonnements d’oreilles ; 6* clignotements ; 7° larmes ; 8’ enfin la fermeture des paupières.
Transitiors. — Après ces prodromes, le sujet doit encore franchir deux {ran5t>«ofis bien distinctes avant de parvenir au somnambulisme véritable, le seul état qui présente réellement tous les phénomènes magnétiques si curieux à observer. Ces transitions sont, savoir :
(!) Voir les n" 80 et 82, tome courant.
1'’ Le sommeil magnétique ;
2“ Le coma ;
Enfin le somnambulisme parfait,
Cahactèbes particuliers . — Le sommeil magnéliciue est ca» ractéi'isé par l’occlusion des paupières et la convulsion du globe de l’œil. Cet organe présente un cas de strabisme poussé au dernier degré ; la pupile est entièrement voilée par l’orbite, l'iris est à peine visible, le sujet ne dort pas i mais, malgré toute sa force de volonté, il ne peut ouvrir les yeux. Ën dehors de ces caractères, l’état dont il s’agit a beaucoup d'analogie avec le sommeil ordinaire. La chaleur du corps est naturelle; le pouls, assez calme ; la respiration uniforme, quoique un peu gèoée; les membres sont souples et fortement engourdis. Le sujet n’est ni isolé ni insensible-, il entend tout le monde indistinctement ; il répond aux questions qu’on lui adresse, mais avec une certaine dilTiculté.
Le coma offre tous les caractères d’une syncope ou d'un évanouissement ; la face da sujet est décolorée ; la respiration libre, mais très-faible ; le pouls presque imperceptible; la peau du visage et des mains froide et mâte au toucher ; les membres sont dans un état de résolution complète. Le sujet a perdu la conscience de son être, il est, par conséquent, isolé et msensti>2e jusqu’àun certain degré.
Pendant le sommeil magnétique et le coma, la déglutition se trouve entièrement suspendue.
Le somnambulisme parfait est en quelque sorte l'image de la vie naturelle, le sujet ne croit pas dormir; il agit absolument comme s'il était éveillé ; Il jouit de la plénitude de ses facultés ; il se meut, il parle, il raisonne ; il accomplit tous les actes de la vie ordinaire, il boit, il mange, il s’endort du sommeil naturel et se réveille... somnanûmle.
Voici les caractères physiologiques qui distinguent le sotn-nambulisme parfait : 1“ l’occlusion des paupières; 2* la con-vutsion du globe de l’œil ; 3” l'isolement complet ; 4“ l'insensi-biliti absolue ; 5* l’oubli au réveil.
Le somnambulisme peut être considéré comme un état
complexe qui présente ileiix transitions distinctes, deux phases parfaitement caractérisées: la catalepsie et l'extase. Ce dernier état forme la limite extrême de tous les phénomènes mesmériques, le nec plus ultra du somnambulisme naturel et artificiel.
Le sommeil nerveux. Je crois devoir formuler iclmon opinion à propos des phénomènes physiologiques qui constituent cette branche du magnétisme animal que les savants de l’époque désignent sous le nom d’hypnolisme.
N’en déplaise à MM. Braid, Azam, Broca et consorts, le prétendu hypnotisme n’est rien moins qu’une découverte renouvelée des Grecs, une variété du mesmérisme, une contre* façon imparfaite, une méthode vicieuse, incomplète.
C’est ce que je démontrerai un peu plus loin en traitant de l'origine du somnambulisme.
Le sommeil nerveux constitue une espèce de somnambulisme bâtard, un état anormal, une situation fausse qui tient tantôt du sommeil magnétique, tantôt du coma, tantôt du somnambulisme réel, tantôt de la catalepsie, tantôt de/'eœiase, suivant que la personne soumise aux expériences hypnotiques est plus ou moins impressionnable, et susceptible par conséquent de franchir telle ou telle transition. Quelquefois les caractères qui distinguent ces divers états se trouvent confondus àun tel point, qu’il est impossible de s’y reconnaître.
Le sommeil nerveux n’offre rien de stable, de régulier, de précis, tout est incertain, vague, imparfait.
L'état létbargique n’est en quelque sorte que superficiel. VisoUm^nt et l’insensibilité, ces signes caractéristiques qui distinguent le véritable somnambulisme, n’existent pas dans le plus grand nombre des cas. Le sens de la vue est complète* ment oblitéré.
D’un autre côté, la méthode hypnotique présente des inconvénients graves, en ce sens que l’expérimentateur n'est point maître de la situation. Il ne peut remédier aux désordres et aux accidents qui se produisent d’une manière impréTue, c'est-à-dire contre sa volonté.
II n'cn est pas du même avec l’ciiiplol dcsprocôilcs mesmé-riqiies.
Ln magnétiseurexpériiiiei)lé possède entièrement son sujet; il fait et défait à sa guise ; il obtient à son gré tels ou tels plié-noniônes ; Il provoque des crises et il les arrête en quelques minutes ; en un mot, il est tout puissant !
Comme on le voit, le mesmérisme est supérieur à l’hypiip-tisnie sous tous les rapports.
On doit donc se familiariser avec l'étude du magnétisme animal proprement dit avant d’aborder les expériences hypnotiques.
Ou évitera ainsi des suites fâcheuses, tant pour lasapté des sujets que pour ce qui regarde la responsabilité des expéri-meutatciirs, car ces derniers s’exposent à être traduits devant les tribunaux sous l’inculpation d'homidde par imprudence, s’ils ne sont nantis d’un diplôrjie de docteur, litre qui leur assure l’impunité pour une foyle d’actes qualifiés de crimes par la loi, lorsqu’ils ont pour auteur le commun des martyrs.
Maintenant je crois devoir révéler un fait qui a uue grande importance à mes yeux.
C’est que toute personne iCCEssiBLE aux expériences
HYPNOTIQDES pBÜT ÊTRE AMENÉE FACUEMENT Aü SOMNAifBUUSifE P.ARPAIT AVEC LA MÉTHODE QUE J’eMPLOIE HAB1TUEU.EMENT.
Je dirai plus tard en quoi consiste cette méthode que j'ai lieu de considérer comme véritablement ralionneUe.
OniGiNE DU SOMNAMBULISME. — L’éther, od, ou (luide vital, étant répandu partout dans la nature, suivant des rapports équilibrés, ainsi que je l’ai dit précédemment, tout homme possède en lui-môme une certaine dose de fluide (1). Ce
(1) L’existence de ce fluide est un fait admis depuis longtemps par îc» nombreux physiologistes. Cet agent, désigné sous les nnms de principe nerveux, i'influa nerveux, de force vHale, etc., joue unrClc important dans tous les phénoniüiies de la vie animale.
ie principe nerveux o\i fluide vilal n'est rien moins qu’une manifestation directe àtl’élher dans son état primÉij/, essentiel. C’est ce qui rcssnrt dcâ eifiéj'iences deit. Heichenbach et doses niuiimes propres. Je traiterai ce sujet à fond dans un chapitre spécial.
fluitîe, rípavti avec une juste harmouiCj constitue l'étal normal de l’indiviilu.
Diiïtfi'entes causes peuvent rompre cette harmonie. Ces causes sont de deux sortes : natumUes ou jnfernes ; ea;ím»ps ou iirlifiieUes.
Je range dans la première catégorie toutes les impressions morales, les sensations violentes, la surprise, la peur, la joie, la douleur, les émotions vives et inattendues qui sont capables de produire des révolutions instantanées, telles que, par exemple : les syncopes, les crises nerveuses, Ips convulsions, les attaques d’épilepsie ou de catalepsie, la léthargie, les accès de noclambulisme.
La seconde catégorie comprend naturellement tous les a^nts chimiques ou phy^ques, l'étber sulfurjque, le chloroforme, l’amylène, les narcotiques, l’éleciricité.
Enfin les divers moyens d'action mis en us^e pour produire le somnambulisme artificiel.
Voyons maintenant ce qui se passe lorsqu’on cherche à provoquer l’état somnambuliquè, soit & l’aide de la méthode hypnotique, soit par l'emploi des procédés mesméri-qiies.
Dans le premier cas, c’est-à-dire pour ce qui regardel’hyp-notisme, l’état mental du patient, la forte contention d’esprit, la fixité du regard, ou mieux encore la convergence du regard visuel, ces diverses causes réunies produisent naturellement la contraction des muscles oculaires, et puis en outre une certaine surexcitation dans les divers organes cérébraux ; car tout se tient dans le système nerveüx, et l’une des parties ne peut être influencée sans que les autres s’en ressentent plus ou moins.
D'un autre côté, l’émotion natjirelle qu’éprouve le sujet paralyse jusqu’à un certaiu point le jeu des poumons, la poitrine est oppressée, la respiration s effectue difficilement. La personne soumise à l’opération fait, sans s en douter, ce que j’appelle la contraction magnétique, Elle convulse le día-
phragme et contracte les attaches du cou. D’où il s'ensiül quo les deux principaux centres nerveux de l’organisine liu-uiftui sô trouvent contractés ; ceci àl’insu du sujet.
Celte position irrégulière suffît pour détruire l’harmonie qui régnait dans l'ensemble du système pour bouleverser la masse de l’influx nerveux, pour produire, en un mot, une congestion [Imdique et déterminer une série de phénomènes anormaux.
Ces phénomènes présentent tantôt les caractères du som-meilmagnitique.àü coma,düsommmbulisme,delAcatahpsie, de l’extase, suivant que le sujet est plus ou moins impressionnable ou qu'il se trouve naturellement prédisposé à tel ou tel état.
Ainsi, si vous soumettez aux expériences hypnotiques une personne sujette à des spasmes nerveux, k des attaques d'épilepsie ou à des accès de noctambulisme, vous provoque» rez invariablement des crises de même nature.
J’aborde maintenant le second cas, c’est-à-dire ce qui a trait au mesmérisme proprement dit.
En parlant du sommeil nerveux, j’ai dit que le prétendu hypnotisme n’était rien moins qu’une découverte renouvelée des Grecs, une contrefaçon imparfaite du mesmérisine, une .méthode vicieuse, incomplète. Je vais démontrer l’exactitude de cette assertion. Il me suffira pour cela d’établir le parallèle entre l'hypnotisme et le mesmérisme.
Si l’on considère les choses sous leur véritable jour, on voit qu’il existe une identité parfaite entre la méthode hypnotique et les procédés mesmériques. En effet, dans l'un et l’autre cas, on exige du sujet une passivité absolue, une immobilité complète ; enfin la fixité du regard. La personne soumise i, l’opération se trouve dans un état physiologique exactement semblable et elle éprouve les mêmes sensations dans les deux cas.
Cependant le mesmérisme diffère de l'hypnotisme en ce sens que le magnétiseur réagit directement sur le patient à l'aide de divers moyens d’action, Le magnétiseur fait la con-
traction; il met en mouvement, il projette au dehors son propre fluide ; il en imprègne le sujet, si je puis m’exprimer ainsi; il le saiure ou le dégage suivant les besoins ;il déplace à son gré la masse de l'influx nerveuic chez le patient ; il distribue les forces vitales suivant des données exactes, afin de produire tels ou tels phénomènes ; en un mot, il procède méthodiquement.
Les résultats qu’il obtient sont précis, exacts, mathématiques.
Il produit à volonté le sommeil magnétique, le coma, le somnambidisme, la catalepsie, Vextase, la paralysie des membres, de la mâchoire, du larynx, etc... n provoque des syncopes, des étouffements, des vomissements, des convulsions, des attaques d’épilepsie, d’hystérie; il arrête ces désordres en quelques minutes ; il fait cesser les accès de noctambulisme, la léthargie, le tétanos. Bref, il guérit ou il atténue la série entière des maladies nerveuses.
Maintenant je poserd le principe suivant comme déduction naturelle des faits qui précèdent.
APHomsiiB. — Il ressort de Vétude approfondie du magnétisme animal que toutes les crises nerveuses et tous Us phénomènes qui caractérisent le somnambulisme naturel ou artificiel ont pour cause immédiate une rupture d'équilibre dans la distribution dei'mtüx kebveiix, c’est-à-dire, en d’autres termes, un siuple dépucbment de îlüjde.
La vue jîagnétiqce. — Parmi les nombreux phénomènes que présente le somnambulisme, la vue magnétique est assurément un des plus cuiieux à étudier. Le somnambule a les paupières fermées ; il lui est impossible de les ouvrir sans le secours du magnétiseur; le globe de l’teil est en outre convulsé. Eh bien, malgré cet état anormal, le sujet possède la faculté de voir non-seulement au grand jour, mais encore dans l’obscurité la plus profonde. L’interposition d’un corps opaque entre l’œil du somnambule et l'objet sur lequel on attire son attention, ne nuit en rien à la production du phénomène ; ipais il faut pour cela que le sujet n’ait point con-
science de cet obstacle, car, ainsi que je l’ai dit précédemment, le somnambule necroil pus dormir. Or, loutre qui clioijne son raisonnement el ses babiludes paralyse scs facultés ijiies.
11 existe une diiïérence remarquable entre la vue naturelle et le genre de vision qui est propre aux somnambules.
La vue ordinaire s'exerce, comœe chacun sait, d'une ma^ nière directe, c’est-à-dire par Tayonnement.
La vision magnétique est soumise en quelque sorte aux lois qui régissent l'acoustique; elle s’opère jsar ondulations con-eeMriques.
Ainsi, un somnambule livré à lui-mênië, qui cherche à se rendre compte du Heu où il setrbuvë, aperçoit successive-rafent lés objëts qüi l’environtient, suiviiii letir distance respective. Peu importe que ces objets àoient placés en face de ■ lui, derrière ou par côté, le sbmtlaüibule vbit dans tous les sens, cela saris bouger la tête.
Cependant, si vous attirez Î’attention d'un sonmambule sur un objet situé derrière )ui, le somnambule se retournera presque toujours, obéissant en cela à un mouvement machinal.
Les somnambules ne distinguent réellement que les choses et les personnes sur lesquelles leur attention se ti'ouve concentrée.
Mettez un livre entre les mains d'un sujet, et lorsqu’il sera en train de lirei interposei un écran enü'e le livre et l’œil du somnambule, ce dernier continuera sa lecture comme si rien n’était. Si vous placez l’écran directement sur le livre, c’est-à-dit^ là où tst portée l’attention du sujet, celui-ci s’interrompra aussitôt, et, avec un mouvement d’impatience, il se débarrassera de cet obstacle.
Quelques kuteüre ont prttendu que Ifes somnambules y viiyàiétit sànà le cbnctiiirs des yeiix, c’est-à-dire que chez eux la 'vûe s’exercait par lès différeiites parties du cbrps, telles
que la nuque, l’épigastre, etc... Ce sont là des hérésies, des erreurs et rien de plus (J ).
Bien que chez les somnambules l'œil soit en quelque sorte atrophié, le sens de la vue s’opère néanmoins au moyen de cetoi'gane. Ce qui démontre irréfragablement l’exaclituiîe de ce précepte, cesl qu'vn avew)lc-né, ou un indiviàjialleint de ckité complète, n'y verra pas plus cUiir dans l'état scmmo»t6u-iiqtie qve. dans son état normal. Ce fait est on ne peut plus concluant.
Voici d’ailleurs une èxpérience à l’aide dô laquelle on peut se convaincre qu'il existe une relation iiitime entre l’œil des somnambules et le genre de vision qui est propre à ces derniers.
Donnez un livre à un somnambule, et, pendant qu'il est occupé à lire, appliquez vos doigts sur ses paupières et exercez un frottement assez intense, le sens de la vue sera immédiatement pamlysé. Co. fait ii’a pas besoin de commentaire.
Non-seulement les sonmambules aperçoivent les objets qui les entourent, que ces objets soient éclairés ou non, mMs ils voient en outre ce qui sepassë àl’intêrieurde leur corps. Par exemple, si un sujet est atteint d’une lésion organique ou bien d’un vice de conformation quelconque, il lui sera facile de signaler ces affections, pourvu toutefois qu'il ait étudié l’anatomie et la physiologie, câr lès somnambules sont loin de posséder la science infuse !....
Il n’y a que les histrions, les imposteurs et les charlâians qui cherchent à accréditer dès idées aussi peu fondées 1
Le magnétisme animal présente, suivant riwi, des phénomènes assez extraordinaires sans qu’il soit encore besoin de surenchérir par dessus.
Le sens de la vue n’est pas égalemea d4vèloppé chez tous les somnambules. Ceux-ci peuvent, il -ist vrai, se diriger satis encombre dans l’obscurité, mais on ne doit pas conclure de là que tous indistinctement sont capables d'exécuter un
(1) Voir à ce sujet mon arlicte intitulé : Le Spirituiu^i»« n Ra-Tio>.\us.>cB, dans le n» 92.
acte diflicile, tel ijue lire, licrire, coudre, broder, enfiler une aiguille. Peu de sujets sont doués à ce point, surtout parmi les somnambules magnétiques.
Voir sans le secours de la lumière, ou bien malgré l’interposition d’un corps opaque entre l'œil du somnambule et l’objet sur lequel est portée son attention, ce n’est pas là ce qui constitue la lvcimté ou claibvoyance , comme un grand nombre d’auteurs se sont plu à le répéter, surtout parmi les profanes, c’est de la vue magnétique pure et simple.
Je dirai plus tard ce qu'on doit entendre par ces mots : lucidité ou clairvoyance, mots dont on a fait un usage abusif de tout temp3, probablement parce qu’on n’en comprenait pas le vériiable sens.
Analy.e de la vue magnétique. — Le phénomène que nous riésigiions eu physique sous le nom de rayonnement ln-mineux est inapi)réciable pour les somnambules ; aux yeux de ces derniers, le disque du soleil, la flamme d’une bougie ou d’un bec de gaz est un objet mat.
L’obscurité n’existe pas non plus. Tous les corps delà nature, voire même ceux dits opaquis, ont un aspect diaphane, gazeux, phosphorescent. Ces corps sont indécis, vagues, insaisissables. Pour s’en rendre compte et les examiner à leur manière, les somnambules doivent en quelque sorte les re* oomiiiuer. Il faut qu’ils en recherchent la forme, qu’ils en étudient les contours, et qu’ils se les représentent dans leur état naturel.
J’ai dit précédemment que l’éther possédait un mouvement subjectif, et que les vibrations de cet agent engendraient un principe lumineux. Par conséquent, les somnambules se trouvent plongés dans une espèce d’atmosphère incandescente que je ne puis mieux comparer qu'à un léger brouillard soumis à l’action des rayons solaires.
L’éther enveloppant tous les atomes pondérables qui sont répandus dans l’espace, les somnambules peuvent être considérés comme étant eu communication avec tous les corps de la nature. Cependant, pour se mettre en rapport direct
avec les obj'its sur lesquels on attire leur attention, les snni-nambules doivent exécuter une opération physiriue, il i'aut qu’ils mettent en activité les éléments de leur cerveau, qu’ils réagissent au moyen des fibres cérébrales sur l'éther ambiant, qu’ils établissent en un mot un courant maynétique entre leur système nerveus et les molécules fluidiques qui pénètrent directement les objets avec lesquels ils veulent se mettre en rapport.
Ces quelques lignes suffisent pour expliquer Yisolement el rtnsenstfn'iiiii.
Le courant dont il s'agit ne se propage pas en ligne directe comme l’électricité; il est soumis aux lois qui régissent l’acoustique, ainsi que j’ai déjà eu occasion de le dire ; il procède par ondulations concenlrigues : ce qui revient à dire que la vision magnétique s’opère dans tous les sens à la fois.
Les vibrations de l’éther agissent directeioent sur la rétine et non sur le ciistallin. Si quelques personnes éprouvent des scrupules pour accepter ces données, je signalerai simplement à leur attention les phénomènes qu’on désigne en physique sous ce titre : Transport des images par la foudre. Avec un peu de bonne volonté et de pénétration, on trouvera dans ces faits l’explication de la vue magnétique.
D’après ce qui précède, on conçoit aisément que le rapport magnétique ne s’établit pas instantanément pour tous les points de l’espace, mais bien d’une manière progressive.
On sait que la vue ordinaire varie suivant les individus: il en est de même pour ce qui concerne la vision magnétique. Celle-ci est subordonnée pour l’étendue et pour le degré de perfection à l’énergie du sujet, à ses facultés naturelles, e* à une foule de causes internes ou externes. Ainsi l’état physique du somnambule, sa disposition d’esprit, les influences atmosphériques, ractionôc/isianced’un magnétise urétranger, ces diverses causes peuvent paralyser en partie ou annihiler complètement la vue magnétique, Je ferai les mêmes observations pour ce qui regarde la clairvoyance ou lucidité.
Ce dernier phénomène se présente quelquefois, mais acci-
ilevtell‘iii’'iil. Il esi tout à fait inilépcriclant de la volonté ilu inagnéliscur, voire même !u soniiiaiiibule. Biel', il en est ne la lucidité comme de l'iitapirnlion chez riioinine de génie! Combien d’imliviilus peuvent sc ilatlnr d’avoir eu denx ou trois idées lumineuses dans le cours de leur vie?
Règle générale, on ne doit jamais tenter les expériences qui ont traità la lucicUté sans s’assurer préalablement auprèsdu sujet s’il se sent ou non dans des dispositions favorables. Si le somnambule répond d’une façon négative, on doit s’abstenir rigoureusement. Toutes les épreuves qu’on tentera dans ces conditions avorteront nécessairement; tous les efforts que fera le sujet pour condescendre à vos désirs n’aboutiront qu’à des résultats insignifiants. En un mot, le somnambule ne fera que dmifiiier, chose qui arrive au moins neuf cmt quatre-vinrit-dix-neuf fois sur mille lorsqu’on \eut faire de la clairvoyance ô heure fixe, ainsi que le pratiquent certaines personnes.
J’ai pu me convaincre pertinemment de cc fait, depuis une douzaine d’années que je m'occupe particulièrement du magnétisme animal. Je crois donc utilede prévenir les personnes qui seraient disposées à accorder une trop grande confiance aux dires des somnambules.
Voici d’ailleurs tm moyen facile pour s’assurer si lesnjet est ou non dans de bonnès dispositions. Il suflit de faire exécuter un travail intellectuel quelconque au somnambule, par exemple, écrire une lettre ou une narration sur un sujet donné, résoudre un problème d’algèbre, de géométrie, ou simplement d’arithmétique, suivant les connaissances naturelles du somnambule. S'il opère avec facilité et d’une manière convenable, vous pouvez essayer les épreuves qui ont trait à la/ifctc/iié avec quelque chance de succès. S’il paraît embarrassé, s’il hésite le moins du monde, vous ne devez pas insister, vous ne feriez que fatiguer le sujet inutilement ; vous vous exposeriez bénévolement aux sarcasmes des sceptiques ; vous compromettriez en outre la science du magnétisme ani* mal, chose qu’il faut surtout éviter. Les vrais adeptes du
mesmérisme «loiveiit donc s’abstenir ri-'oureiisement d’aborder les épreuves qui out rajjport à la vloirvoyance.
Piif:.NOM/:XES PARTicuuKRS. — Je crois dcvoir signaler quelques-uns des phénomènes que j’ai été à même d’observer pendant le cours de mes études magnétiques.
En 1858, j’habitais la campagne ; j’avais alors pour principal sujet une jeune paysanne qui était douée de facultés remarquables, principalement pour ce qui concerne la vue magnétique.
Cette jeune fille lisait dans l’obsciirité, elle écrivait, elle cousait, elle enfilait une aiguille avcc une dextérité merveilleuse ; Ce dernier acte constitue, selon moi, le tour de force le plus difficile que puisse exécuter Un somnambule, la vision, chez ces derniers, s’opérant, comme je l'ai dit, par on-dulalions concentriques et non par rayonnement direct.
Je reçus un jour la visite de plusieurs curieuses. Lorsque j’eus essayé quelques épreuves physiques, telles que la para-lysie, l’attraction, la catalepsie, l’une des visiteuses nie pria d’aborder les expériences qui constituent ce ^ii’on nomme vulgairement la lucidité, c’est-à-dire la vision magnétique s’exerçant à travers les corps opaques, --j’ai fait remarquer plushaut qu’on ne devait pas confondre ce dernier phénomène avec la véntabie clairvoyance. Ceci n’est rien do plus que la vue magnétique pure et simple.
Au nombre des personnes présentes à la séance se trouvait nne jeune dame qui paraissait vivement préoccupée. Cette dame, après avoir hésité un instant, s’exprima ainsi :
— Vous m’avez dit que les somnambules possédaient la faculté de voir au dedans du corps des personnes. — Ce fait est exact, madame. — Croyez-vous que la vôtre serait capable de deviner si j’aurai un garçon ou une fille? — J’ai toüt lieu de le supposer, madame. — En ce cas, je me mets entièrement à votre disposition.... Agissez!...
La jeune femme dont il s’agit était alors enceinte de sept mois. Je pris donc l’une de ses mains,- et, après l'avoir saturée de fluide, je la posai dans celle du sujet.
Ici, je ilemanderai la permission de Inuiscrire lextuelle-inent le dialogue qui eut lieu entre la somnambule el nous. Mais, auparavant, je crois devoir déclarcrquela dite somnambule n’avait jamais été dressée aux expériences (te la irons-mission de pensée, ceci pour un motif spécieux que je signalerai par la suite. J’ajouterai, en ouire, que c’était la première fois que je tentais une expérience de ce genre, l’idée ne m’eo étant pas encore venue. Depuis loi's, j’ai été à même de la répéter une dizaine de fois, toujours avec le succès le plus complet. Les faits que je vais rapporter donneront une idée exacte des divers effets de la vue magnétique; c'est pourquoi je me permets de les reproduire tout au long.
— Catheiine [lel était le nom de la jeune paysanne), Catherine, êtes-vous disposée à me répondre? —Oui, mon-aeur. — Dites-moi si vous voyez madame B...?— Oui, elle est là près de moi ; je tiens sa main dans la mienne. —> Vous n’ignorez pas que cette dame est enceinte? — J'ai cru m’en apercevoir. — Pourriez-vous me dire si elle accouchera d’un petit garçon ou d’une fille ? — Vous voulez vous moquer de moi ; je ne suis pas sorcière pour deviner ces choses-là. — Votre réponse est fort juste; non,vous n’êtes pas sorcière,.. TOUS êtes tout bonnement en état de somnambulisme et vous pouvez me satisfaire si vous y mettez de la bonne volonté.—Je se désire pas mieux que de vous être agréable, mais comment voulez - vous que je puisse voir dans le corps de madame B...?— Vous le pouvez. Je vous l'affirme. Essayez! Commencez d'abord par déshabiller madame B.,., puis vous pénétrerez ensuite dans l'iotérieur de son corps. — Je vais faire ce que vous me commandez.
La jeune paysanne parut se consulter en elle-même ; il s’écoula ainsi quelques instants.
— Eh bien ! que distinguez-vous? — Je vois madame B..., mus je n’ose vous dire dans quel état... répondit lasom* nambule avec un embarras visible (la jeune paysanne était naturellement très-pruile) ■—Expliquez-vous, je l'exige. Comment voyez-vous madame B...? — Je Ifi vois toute nue. —
Que remarquez-vous? — J’aperçois un petit si^ne brun au-dessous du sein gauche et un autre sur la cuisse droite.
A l’audition de ces paroles, une légère exclamation s’échappa de toutes les bouches el une rougeur subite couvrit le front des belles visiteuses, principalement celui de la jeune femme qui se trouvait sur la sellette.
— Passons ces détails! firent toutes ces dames d’un accord unanime.
—• Voyons, Catherine, tâchez maintenant de pénétrer dans le corps de madame B... Dites-moi ce qu’elle porte dans son sein. Surtout regardez attentivement el répondez avec exactitude.
La plus vive émotion se peignait en ce moment sur les traits de madame B... Tous les esprits étaient dans l’attente. Il s’écoula ainsi un nouvel intervalle de temps, puis la physionomie de la jeune paysanne s’épanouit subitement.
— Oh qu’eile est gentille! exclama la somnambule. —-C’est donc une petite fille que vous voyez?—Oui, monsieur.
— Comment est-elle? — Elle a des cheveux bnins, des yeux noirs elun petit nez camus. — Ce n’est pas cela que je vous demande. Oii apercevez-vous ladite peüte fille? Dans quelle position est-elle ? — Je la vois dans une espèce de poche remplie d'eau. Elle est toute ramassée sur elle-même : elle a les mains posées sur les yeux, la tête près des genoux, les pieds collés contre les fesses.
Je ferai remarquer en passant que la jeune paysanne ne possédait aucune notion d’anatomie ou de physiologie, et qu’elle était en outre inapte aux expériences de la transmission de pensée. Elle voyait donc bien et dûment ce qui se passait dans le corps de madame B....
— Catherine, veuillez me dire dans quelle position se trouve en ce moment ladite petite fille, que nous baptiserons sur-le-champ, si la maman veut bien y consentir, afin de faciliter vos réponses. Madame, comment pensez-vous appeler votre enfant? —Mon intention éuit de le nommer Paul ou Louise, suivant que ce serait un garçon ou une fille, répondit
Hiailanie B... d'une voix émui;au plus haut degré.—Vadonc pour/«/>e/i7c Louise!... — Catlicrine, veuillez médire dans quelle position la petite Louise se trouve en ce moment ; indiquez moi où elle a la tête, les pieds, les coudes, etc. —Elle a la tête ici, les coudes là... répondit la somnambule en touchant cTii doigt les parties désignées sur le corps de madame U.... Ah ! elle remue sos jolis petits pieds ! — Oij sont-ils ? — Lü, àcette place.... (Madame B... venait eflectivemPHt de ressentir une forte commotion à l’endroit indiqué.) Maintenant elle vient de donnpr un coup de tête ; madame B... a dû éprouver une forte douleur dans Jes reins, là où j’ai la main.
Tous ces détails étaient exacts et confirmés au fur cl à mesure par la jcuqe fempe.
— Voyons, Catheriue, nous allons pousser nos investigations un peu plus loin. Pouvez-vous me dire à quelle époque la petite Louise viendra au monde?—Je vais essayer de vous répondre ; mais pour cela j’ai besoin d’étudier. (La somnambule se livra pendant qnelques minutes à un travail mental qui paraissait mettre en jeu toutes ses facyltés. Sa pbydQ-nomie trahissait une grande contention d’esprit : elle fronçait les sourcils ; elle contractait les piuscles de la f^e et desmùns; elle semblait éprouver une difficulté réelle pour pénétrer le mystère en question. Bientôt cependant ses traita se détendirent, sa ligure reprit son expression naturelle.)
— Madame B... accouchera le 1d juin, fit la jeune paysanne tandis que sa poitrine émettait ulne longue inspiration.
Madame B... plissa légèiement sa lèvre inférieure et elle fit un petit mouvement de tête que j'interprétai facilement, — A quelle époque pensez-vous réellement vous délivrer? demandai-je à la jeune femme. — Vers la fin du mois de juin.
— Catherine, madame B... pense que vous vous trompez... Regardez bien et répondez-moi exactement. La jeune paysanne recommença le môme travail mental ; puis, après quelques niinutcs d'examen, elle répondit avec un petit air d’iip-patience visible : — Je vous dis que madame W... accouchera le 15 juin.— Pouvez-vous me préciser l’heure? — Ce sera
ilíns la soin''.-’.— Souffrirai-je beaucoup? ileinaiula ma-Iamc IJ.,que celle queslion Intéressait directement. — Aii (lame!... on n’iiccoucbe pas sans souiïrir. — Ce t)’cst pas cela que je voulais vous demander; je désirerais savoir si j'iinrai les couches laborieuses! — Je ne vous comprends pas. — Je vous demande si je me délivrerai facilenjeiii. — ^ DUS avez failli mourir la première fois, et vous avez smiffert pendant près de dix heures; cette fois, vous vous débarrasserez en moins de deux heures : tout ira pour le mieux.
Madame B... ne put retenir une exclamatioii de joie.
— Ah ! merci, dit-elle, j*avais des appréhensions funestes. C’est là le principal motif qui m’a engagée à vous consulter.
Et, dans un moment d’effusion, madameB... embrassa la jeune paysanne. La somnambule, qui ne s’attendait pas à ces démonstrations, parut toute décontenancée.
Madame B... se leva de dessi^sou siège; elle lâcha la main du sujet, le rapport était rompu.
(]e fut le tour d’une aut)'e personne à interroger la somnambule; mais celle-ci ne répondait plus avec la même précision : elle hésitait, elle balbutiait, elle semblaitavoir perdu ses facultés naturelles; elle ne s'expliquait que très-dilQcüe-mentet,pourainsidire,par force. —Voyons, Catherine,qu’avez-vous? pourquoi ne répondez-vous pas aux questions qu’on vous adresse? — Je suis occupée... je pense à madame B... et je regarde la petite Louise ; elle est si gentille que je ne puis me lasser de l'admirer. — Î5st-ce que vous la voyez en ce moment ? — Oui. — Où est-elle? — Là, fit le sujet en indiquant la direction où se trouvait madame B....
Cette dernière était alors placée derrière la somnambule, à trois mètres de distance environ.
Ce fait démontre que la vision magnétique s'exerce sans difficulté dans tous les sens. Point n’est besoin que le sujet soit mis en contacl immédiat avec les objets, il suffi t (jue l'attention du somuumbule se trouve concentrée sur lesdits objets.
— Comme cela, Catherine, vous Ctos toujours préoccupée (le la petite Louise? — Oui, monsieui'. — Quo fait-elle en ce moment?—Elle est immobile; mais il n’y a qu'un instant qu’elle remuait ses pieds mignons.
Une idée me vint. Je priai madame 11... de quitter l’appar-meiit, de s’éloigner de l'habitation pendant un quart d’heure, d’aller où bon lui semblerait; je lui recommandai de veiller attentivement sur toutes les sensations qu’elle éprouverait durant son absence; je l’invitai à noter exactement sur le papier ses moindres faits et gestes,en se servant de sa montre pour indiquer le moment précis. Je réglai ladite montre sur la pendule pour qu’on pût vérifier l’exactitude des moiodres détails de cette excursion, et j’accompagnai la jeune femme jusqu’à la porte du salon.
Au bout de quelques instants, j’interrogeai la somnambule : — Eh bien ! Catherine, que fait la petite Louise en ce moment? — Je n’en sais rien. — Vous ne la voyez donc pas?
— Non, elle n’est plus là. — Et madame B,.., la voyez-vous? — Je ne la vois pas non plus ; elle est partie aussi.
— Savez-vous où elle est allée? — Je l’ignore. — Pouvez-vous la retrouver?— Je ne sais pas. — Cherchez-la!... (Après uu instant) —Je la vois, fit la somnambule.—Qui voyez-vous? — La petite Louise. — Ce n’est pas de la petite fille qu’il s’agit, mais de sa maman. Dites-moi donc où est madame B... en ce mom^t. — Je n'en sais rien, je ne la voispas.—Gomment, vous ne la voyez pas !... vous venez de dire cependant que vous aperceviez la petite Louise. — Oui, je vois très-bien la petite Louise, mais je ne sais pas où est madame B.... — Vous plaisantez, elles sont ensemble....
— Ah I c est juste ; je n'y faisais'pas attention. Maintenant, je vois madame B..,. — Où est-elle? — Là-bas, au fond du jardin. — Que fait-elle? — Elle cueille des fleurs. — Quelles sont ces fleurs ? — Elle a pris un brin de verveine, maintenant elle coupe un brin d’héliotrope r elle est entrain défaire un bouquet. Ah ! elle s’arrête et elle porte la main au côté droit.... Elle vient de ressentir une forte secousse de la part
delapeiite Louise; celle-ci s’agite encore.... Madame B... est obligée de s’appuyer contre le mur de la terrasse pour se soutenir.... Elle souffre beaucoup,.,.—Faut-il aller à son secours?— Non, il n’y a aucun tlanger.... Elle va mieux, elle se redresse.,.. Elle regarde sa montre; elle écrit sur son calepin. Elle se remet en marche. Elle s’arrête près du puits pour cueillir un bouton de rose..,. Ab ! elle s'est piquée; elle suce son doigt,... Maintenant elle se dirige vers l’écurie; elle caresse le petit poulain par-dessus la barrière qui ferme la loge. Elle sort. Elle regarde de nouveau sa montre. Elle écrit encore. Elle se remet en marche. Elle vient de ce côté. Elle monte l’escalier. Elle s’arrête dans la cuisine pour se laver les mains. Elle consulte encore sa montre. Elle écrit. Elle vient nous rejoindre. La voilà 1
La porte du salon s’ouvrit en effet, et madame B... parut. Tous les faits signalés par la jeune paysanne se trouvèrent parfaitement exacts.
Un mois el demi après cette séance, c’est-à-dire k 15/mn, madame U.... mit au monde une petite fille qui avait des cheveux bruns, des yeux noirs et un petit nez camus. Tout se passa d’ailleurs comme l’avait annoncé la somnambuleavec cette circonstance toutefois que la jeune .femme accoucha dans la matinée, vers les sept heures, et non dans la soirée, comme l’avait dit le sujet.
Quelques semaines après sa délivrance, madame B... se trouvait encore chez moi avec deux des personnes qui avaient assisté à la séance que je viens de rapporter. Nousnous occupions encore de magnétisme. La jeune paysanne dont il a été question jusqu’à présent se trouvât dans le somnambulisme.
— Caiherine, fit une des personnes présentes, vous nous aviez annoncé que madame B.., se délivrerait le 45 juin dans la soirée ; or, elle est accouchée dans la matinée, vous vous êtes évidemment trompée pour ce détail.
La jeunepaysanne,qui était naturellement très-susceptible, surtout lorsqu’elle se trouvait en crise, la jeune paysanne pa-
rut ti'ttS-sensiWc à ce reproche ; elle baissa la tête, fronça le sourcil et garda le silence.
Elle rleiiieura ainsi pendant quelques instants en proie à une préoccupation profonde. Puis, tout à coup, elle se redressa sur elle-môœe, et avec un petit air de triomphe, elle dit CCS mots :
— Oui, madame B.... aurait accouché dans la soirée du
16 juin, si le 8 du même mois, elle n’avait pas éprouvé une peur; elle a failli niarclier sur une couleuvre, c’est ce qui a hâté sa délivrance.
Ce fait était exact-, nous l’ignorions. Madame B.... elle-même l’avait depuis longtemps perdu de vue.
Que pourrait-on objecter à cela ? Rien....
J’afTirme sur l'honneur l’exactitude de tous les détails qui précèdent.
Maintenant je prétends que dans les nombreux phénomènes que je viens de signaler, il n’y a pas un seul fait de clairvoijance ou de lucidité. Les phénomènes dont il s’agit doivent être considérés comme étant simplement le résultat de la vue magnétique, de l'analyse et de la pénétration.
Or voici ce qu’on doit entendre réellement par le mot lucidité. D’après uioi, cette faculté constitue la véritable tntui-iio», c'est-à-dire la révélation intime d'unfalt accidentel étranger au sujet, fait non ^core accompli. Exemple : Tel jour à telle heure, dans tel lieu, il airivera telle chose à telle personne. .. Voilà quels son t. les caractères de la vraie lucidité.
Je crois devoir déclarer ici que mes somnambules ne m’ont jamais offert des exemples de cette nature en dehors de la sen$itivité.
Pendant les quelques années que j’ai eu à ma disposition la j^une paysanne dont il a été question plus haut, celle-ci m'a présenté deux ou trois cas extraordinaires qui auraient été assurément regardés coninie des faits appartenant à V extra-lucidité par le plus grand nombre des magnétiseurs, lesquels sont toujours portés à' l’exagération. Maiis en étudiant las choses sous leur véritable jour.
J ai loconiiu après un oxanicn rigoureux, que les plié-iiouièiies dont il s’agit élaient tout bonncinent le résultat de diverses causes internes ou exiernes, telles que la vue »Kir/nrifV/df, la sensitivUê, la tmnsmission Repensée, l’andbjse des fuils antérieurs, les influences étran-tjèr>‘K.plr.
Je nie formellement la manifestation de la clairvoyance dans les conditions que j’ai signalées ci-dessus, c’est-à-dire en dehors de la prévision personnelle et sans le concours de circonstances naturelles qui réagissent sur l’imagmation du somnambule. J’entends en outre que les faits annoncés doivent se réaliser de point en point dans deux cas au moins sue trois pris au hasard. Je défie tous les magnétiseurs de me citer un seul sujetqtii ait jamais été doué de ces facultés sur^ naturelles.
Je reviendrai plus fard sur cette question en traitant spécialement de la transmissiou de pensée et de la sensiitvit^. Je signalerai une série de phénomènes remarquables que j’ai été à môme d’observer, tant sur des sujets magnétique» que sur un somnambule naturel que j’ai pu étudier à mon aise. Le jeune P. L. possède des facultés vi'aiment extraordinaires. Les faits et gestes de ce somnambule ont été soumis à l’appréciation du monde savant par V Union médicaîc dans les mois de février et mars 1856.
On a épuisé sur ce jeune homme toutes prescriptions de la médecine allopathique et liomœopathique, maiscelasanssuccès. Le jeuneP. L. est toujours crisiaque, safamillen’ayantpas osé le soumettre à un traitement magnétique dans la crainte de froisser la susceptibilité des médecins (?), lesquels sont pour la plupart hostiles au mesmérisme.
J'ai eu occasion dans le temps de prendre les mains au jeune P. L. et j’ai provoqué une crise eu moins de deux minutes. Depuis celte époque cet individu éprouve en ma présence une sorte de malaise, une agitation involontaire, une sensation profonde qu'il ne sait à quoi attribuer. Car il ignore complètement la nature de sa nidadic et il n'a nulle-
ment conscience, — ceci se comprend, — de l’influence que j’ui cxcrcéc sur lui jadis.
Quand donc les médecins l'enonceront-ils à leurs idées systématiques à leurs préjugés d’école? Quand donc adopteront-ils ce précepte pour leur régie de conduite : — La vérité par n’importe quelle bouche, le bien par n’importe quelles mains? Quand sacrifieront-ils la question d’amour-propre et de colerie à la question d’humanité? Quand se rendront-ils à l’évidence des faits ? Quand accepteront-ils franchement lesvérités que présente la science du magnétisme animal?
Ce jour viendra, j’en ai la ferme conviction. Mais d’ici là combien de malheureux seront victimes du mauvais vouloir et de l’incurie dont font preuve chaque jour nos modernes Escula|)es, c’est-à-dire ceux-là mêmes à qui l’Etat confie spécialement le soin de la santé publique l
Ah ! il y a encore bon nombre de choses à faire en ce monde pour améliorer le sort de notre pauvre humanité I
L. o’Abbavd.
Catiors, lo il uclobrc 1860.
CORRESPONDANCE.
Monsieur le baron,
Il est de ces devoirs dans la vie auxquels on ne saurait manquer, et celui que je remplis aujourd’hui en vous écrivant, est bien doux pour moi, puisque c’est, avant tout, pour vous remercier de l’aimable et bienveillant accueil que vous m’avez fait à Paris ; accueil dont je conserverai toujours le plus agréable souvenir. Un élève qui est ainsi reçu par son maître doit se glorifier, et c’est ce que j’ai fait quand vous m’avez si cordialement tendu la main.
Maintenant que j’ai laissé s’épancher mon cœiii', pour vous prouver encore une fois à quel point j’apprécie et estime non-seulement votre profond savoir, mais votre personne, permet-
te2-moi, Monsieur le jjaron, de vous relater un faii qui m’est persoiiDül, et que, par cela mCme, je pourrai décrire avec plus d’assurance que s’il provenait d’une source étrangère. C’est, au surplus, la premièi'e fois qu’une pareille chose m’arrive ; mais c’est que je me trouvais pour la première fois aussi dans des conditions physiologiques exceptionnelles, comme j’aurai soin 'de le faire remarquer afin le rendre plus vraisemblable encore la manifestation d'un phénomène qui, du reste, a eu lieu tel que je vais le présente«'. Il s’agit d’une vision que j’ai eue pendant mon sommeil ; vision qui s'est complètement justifiée.
A peine de retour à Varsovie, je tombe malade et suis obligé d’avoir recours à la médecine. Les médicaments que je prends d’abord ne modifient en rien mon état, j’en prends de plus énergiques, dans la composition de l'un desquels entrent dix gouttes de laudanum de Sydenham.
Après avoir pris plusieurs cuillerées de ce dernier médicament (1), je m’endors et vois une serviette dans mon aoti-chambre, fermée et séparée de ma chambre à coucher par deux autres pièces. Jusque-là rien d’ètonnant; mais ce qui l’est véritablement, ainsi qu'on en sera bientôt convaincu, c’est que je vois à cette serviette une marque représentée de celte maDÎère : i. B. Ce B et cet I majuscules, placés de la sorte m'intriguent excessivement, el je me perds en conjectures pour deviner à qui peut appartenir cette serviette et comment elle se trouve chez mol. A force de me creuser la tête, je finis par me rappeler qu’une personne de ma connaissance a pour initiales J. B ; et je suis alors convaincu, malgré la différencede la première de ces lettres, placée surtout comme elle m'apparaît et comme eUe ne peut l’être, que celte ser-vielte appartient, sans nul doute, àladile personne, sans pouvoir m'expliquer, toutefois, comment elle se trouve en mon logis. Cependantmavisions'évanouitet je continue de dormir.
Le lendemain, à mon réveil, ma servante m'apporte une
(1) C’esl probablemeni, ainsi que j'ai promis de le faire remarquer, i» (|uui il faut uUribuer en grande partit la manifealation du pbénoinène.
assiette, ckms laquelle, ayant appris quej'ôiais malade, la personne en question m’avait envoyé, la veille, mais un peu trop tard, une espèce de gelée dont on fait soiivent nsHge ici dans différents cas de maladie. Je me rappelle aussitôt mon rêve ; mais une assiette n’étant point une serviette, je demande dans quoi elle a été apportée— Dans une serviette, m est-il répondu.— Cette serviette est-elle encore ici? — Oui. — Apportez-la-moi. On me l’apporte donc ; tWt était roulée, et la marque en dedans. Je m’empresse de la dérouler, et, à mon grand étonnement, je vois i B. I l’I n’était autre chose que le numéro ud, et le J, précédant le B, ne s’apercevait presque plus, grâce à une tache qui le masquait en partie et qui n’avait pu frapper mon attention pendant mon sommeil.
Si quelque incrédule endurci, cherchant à me Confondre, me disait : « Puisque vous avez si bien vu une lettre et un chiffre, pourquoi n’arez-vous pas Vu la tâche ? n je me contenterais de lui répondre, pour toute explication : « Je ne l’ai point vue, parce que je üe l'ai point vue. »
Comme j’ai longtemps vécu en Orient, et que j'ai été à môme de constater plus d’une fois des faits surprenants de vision, dus à l’usage de l’opium et du haschich , je suis convaincu, ainsi que je l'ai déjà fait observer, que je dois la mienne en grande partie au laudanum, malgré la très-faible dose que j’en avais prise.
Je ne crois pas avoir besoin d’analyser ce fait, qui parle assez de lui-même en prouvant une fois de plus ou que
1 homme n est pas tout matière, ou que ses sens peuvent, dans de certaines conditions, s’étendre indéfiniment. Dans l’une ou 1 autre de ces hypothèses, il y a toujours là un phénomène, physiologique ou psychique, qu’on ne saurait assez admirer.
J’ai l'honneur d’être avec le plus profond respect. Monsieur le baron,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
Charles P^BErBi.
Vartovie, Snoirembrü tgo.
Baron ipu POTliT, propriciaire-gérant.
SCÈNE MAGNÉTICO-MAGIQIIE
DU TEMPS DES PHARAONS.
BAS-RELIEF ANTIQUE.
11 est impossible de se méprendre sur les iodicatious magnétiques que nous fournit ce bas-relief. Le secret des temples s’y dévoile et la magie apparaît dans toute sa splendeur. Nous aurions voulu peindre nous-méme un des résultats merveilleux de la puissance humaine que notre indication eût été moins parfaite.
La science du passé va donc revivre, nous la verrons bientôt brillante et expliquant l'antiquité que nos savants ne connaissent point. Les Mages, les Gymnosophistes, les Druides, les hiérophantes de toutes ces compagnies célèbres, contre lesquels les savants modernes s’étaient insurgés ne voyant qu’œuvre de charlatanisme là où étaient seuls d’augustes vérités et de divins principes, tous ces hommes si remarquables, (lisons-nous, seront réhabilités, et les secrets qu’ils avaient célés feront partie du faisceau de vérités que la science possède. On peut donc prévoir hardiment que le
TOUK XIX. - N« os. — 2* SiBtE.— to DEcutKK iseo 23
Diagnélisme sera un jour réglementé et restreint, non dans son application comme moyen de guérison, mais quant à ce qu’il révèle de secrets divins ; on peut prévoir qu’ils ne seront confiés qu'à des hommes d’éliie, ce qui nécessitera alors la création, non de prêtres nouveaux, mais d’un corps spécial qui sera chargé par l’Etat de recueillir ce que le vulgaire ne doit point savoir (1). Ce que j’écris aujourd’hui ne sera point compris, on n’y verra qu’une utopie, mais il restera quelque chose de mes pensées, et un jour on verra mes prévisions justifiées.
Voyez où en est actuellement la science sacerdotale, nul n’y croit et ses propres ministres sont de la dernière impuissance, parce qu’ils ont oublié les traditions antiques, ce qu’elles cachaient de certain sur les puissances de l’âme, sur le don des miracles, sur les évocations, enfin sur le monde des esprits : cette ignorance les a rendus inaptes à produire rien de grand et de durable. Voyez nos savants actuels, leurs travaux ne sont utiles qu'à l'industrie, les vérités morales leur font défaut, aucun ne comprend plus les destinées humaines, tout souffle inspirateur leur est inconnu 1 Que cet état dure encoi‘6 un siècle, la décadence de notre civilisation aura lieu, paiT.e que toute chose manque de base.
Ohl prévoyance humaine, hâte-toi; Providence, apparais! viens éclairer la route que Mesmer a découverte, afin que la rénovation de toute chose ait lieu, et que toute ciiose marche dans ses voies.
Baron nu Poiet.
(1) Ceei nous rappelle que lu iraiic-uiuçoanerle avait ii sou origine quoique chose de U lumière antique, et qj'cli« n'a plus aujourd'hui qu« des «ignu el des furmules sans aucune valeur.
CLINIQUE.
HYSTÉBIE.
Quelle que soit la nature du mag^nétiame, quelle qu'en soit la cause ou fluidique ou animique ; qu'il soit le résultat d’un trouble de l'appareil optique ou que la cause en soit encore inconnue, toujours est-il que le magnétisme constitue un agent thérapeutique des plus puissants.
Loin de moi l'idée d'en faire une panacée universelle, ni de l'isoler de la médecine. L'union de ces deux sciences, union franche et loyale, serait un bienfait pour l’humanité entière. Il serait donné plus souvent à la science de soulager lessouf-frances ; il lui serait donné de réduire de beaucoup la masse de maux auxquels, journalièreinent, nous sommes exposés.
Dans la nomenclature des maladies guéries par le magnétisme, figurent en première ligne les névroses, l’hystérie, l’é-pilepsie et la catalepsie.
En 1869, admis à visiter les hôpitaux avec un de nos amis, i) m'a été donné d'être témoin d'une cure prodigieuse. Narrateur fidèle, je vais en esquisser à gros traits les principales phases.
La personne en question éUut une jeune fille de dix-neuf ans; elle était atteinte d'hystérie (1). Journellement elle avait quinze accès, qui lui duraient de 25 à AO minutes. Les moyens les pins énergiques et les plus divers furent employés inutilement; rien ne modifiât son état, qui devenait de jour en jour de plus en plus grave. L’électricité, employée en dernier lieu, n'amena aucune modification. Bref, après un an de traitement, son état fut désespéré.
(t) matadic chronique particulière aux femmes; elle est due
à l’exlrême sensibilité du aystime nerveux, et se manifeste par des con-valslons générâtes plus ou moins fréquenles, accompagnées de sufTocalions el d’une perte presque complète de connaisHoce. (Pathologie.)
C’est alors que l’idée vint au chef de cliniquc d’essayer le rcagnétisme. Dès les premières séances, il y eut des résultats satisfaisants : un coma léger d’abord, complet ensuite, volli pour le luiignélisme ; un repos plus grand, une diminution notable dans la production des accès, voilà pour la maladie.
L’arrivée du magnétiseur, pendant l’accès, le faisait cesser aussitût. En présence de résultats si rapides et si encourageants, l’espérimentatenr eut foi ; il se dévoua nuit et jour t. sa malade ; au plus léger accès, à toute beure, il se faisait mander aussitôt, et toujours il enrayait l’attaque instantanément.
Au bout de quinze jours, les accès uese reproduisaient plus que de 48 en Û8 heures ; mais, jusque-là, le somnambulisme ne tétait pas encore déclaré. Ce phénomène n’eut lieu que le vingtième ou vingt et unième jour, mais il se produisit dans toute sa splendeur.
Avant de décrire ces phénomènes si remarquables, permettez-moi de compléter mes observations sur l'état comateux et le sommeil magnétique.
Dès les premières magnétisations, disais-je, le coma se produisit, et avec lui une insensibilité compl¿tf.. A cet égard, nul doute n’était possible ; mille expériences faites successivement devanttéœoins m’en donnèrent la preuve évidente.
C’est dans l’état comateux qu’on lui enleva une dent cariée, dont la couronne était en partie tombée. L’opération dura pendant 7 minutes, et on sait si elle est douloureuse! A son réveil, elle n’en voulait rien croire ; il lui fallut montrer la pièce de conviction.
Toutefois, si l’insensibilité était complète, je constatai une résolution musculaire bien prononcée et nul indice de catalepsie.
Mais, une observation curieuse que j’ai faite, c'est que lors-qu on faisait une démagnétisation partielle, je suppose une partie du bras équivalente au diamètre d’uue pièce de deux francs, on pouvait impunément pincer, piquer, meurtrir les
jinnies nues démagnétisées, taiulis que la sensibililé était exaltre dans celles démagnétisées ; le simple contact du doigt la faisait horriblement souffrir.
Les métaux avaient sur la patiente uiie action singulière, qui tient beaucoup des secousses électriques. Dans le somnambulisme, elle essayait constamment de s’emparer de l’épingle en diamants de son magnétiseur; on aurait dit que les pierres précieuses la fascinaient. L’expérience faite avec un rubis a amené les mêmes résultats. A l'éiat de veille même, j’ai vu le contact des pierres précieuses produire chez elle des effets à peu près an.%logne3 ; mais ici, je ne saurais au juste faire la part de l'imagination.
Un mot encore sur le moyen de produire chez elle le sommeil et le somnambulisme. Dans lés premières séances, pour obtenir un résultat, il fallait une douzaine de mlnutüs, et puis toujours de moins en moins; dans les derniers temps, un acte de volonté sufïisait pour amener le somnambulisme le plus complet; cependant, l'expérimentateur, d’ordinaire, avait recoura à une légère pression sur le front pour amener ce résultat. Il y a plus : un acte ment-M suffisait pour produire le réveil ; mais c(î moyen de procéder laissait une grande lassitude dans les membres, si bien que l'expérimentateur était forcé de faire quelques passes transversales pour rendre au malade l'usage des bras et des jambes.
N’est-il pas regrettable que les personnes sensibleaà l'action magnétique le soient à des degrés si divers 1 Car, de l’aveu même des magnétistes les plus en renom, il y a une' foule de gens qui ne sont p^ susceptibles d’être magnétisées (1). Si CCS phénomènes que je viens de décrire se repro-
(I) Celle asscrlion mérite un éclaircissement :
Quand le magnétisme agit saf la wnsibilité, des pliéDomèoes externes sont facilement produils; quand son action se porlo plus parliciilièremeni sur les solides, les liquides, elle esc peu ouiioiul appréciable, mais, quoique obscure, elle n’cn est pas moins très-réelle.
•
{¿Vole lie la ré'/aetion.)
(luisaient régulièrement et d’une manière universelle, le terrain laissé à l’incrédulité serait bien restreint.
Ces préliminaires posés, nous pouvons aboriler le terrain du somnambulisme.
J’ai dit qu’après vingt on vingt et un jours il se produisit, chez la personne qui fait le sujet de cette élude, un somnambulisme l'emarquable par sa lucidité, j’entends luddiU physiologique. Car, à de rares exceptions près, je n’ai observé aucun fait de ce qu’on entend vulgairement par ce mot (vue à travers les corps opaques, etc.).
Les premières (observations que fit le sujet, dans cet état si nouveau pour elle, fut que le magnétisme lui faisaitle plus grand bien ; qu’il la guérirait complètement.
Malgré toutes les instances faites parles médecins, la jeune fille avait été d’un mutisme complet sur les causes probables de sa maladie ; le somnambulisme amena ces révélations.
Elle se prescrivit un régime qui était en tout conforme à celui que les gens de l’art auraient pu lui imposer (il est bon de dire que, depuis l’emploi du magnétisme, on avait interrompu toute espèce de médicameutation et de traitement étranger); elle indiqua à heureï et jours fixes les accès qu’elle aurait pendant huit et môme quinie jours. L’expérimentateur en prenait bonne note, et, malgré les observations les plus minutieuses, jamais on n’a pu la prendre en défaut.
Bien plus, elle indiqua dès l’abord la date précise de sa guérison et de sa sortie de l’hospice. Ici encore, les événements justifièrent ses prévisions.
Elle se prescrivit des bains froids, avec prière de l'y plonger de force, si c’était nécessaire; car, à l’état de veille, elle avait l’eau froide en horreur, et plus d’une fois il fallut recourir aux menaces ponr l’engager à s’exécuter. « Vous me torturez inutilement, disait-elle alors ; est-ce une saison pour prendre des bains froids? » C’est que, comme chez toutes les somnambules, chez «lie la veille et l’état somnambulique étaient deux états bien distincts, dont l’un excluait l’autre.
Elle se süiivciiaii, dans le somnambulisme, de ses étais soni-iiambuliques précédents; mais, à peine réveillée, elle perdait conscience de ce qui s’était passé.
Son cœur semblait allégé dans cet état; d’ordinaire, elle était triste et abattue : orpheline, sans parents, sans appuis, elle passait seule à seule, avec la plus terrible des inilrmi-tés, une jeunesse que ne dorait nul rayon d'espérance, car elle ne coiuptait pas sur sa guérison ; son caractère se ressentait chaque jour du triste milieu où elle vivait, et l’abattement s’emparait cliaque jour davantage de son âme.
A peine somnambulisée, elle était en proie à une gaieté folle; n’entrevoyait-elle pas, à travers les barreaux de sa cage, lesoleil et la sauté?
Le timbre de sa voix était tout autre ; elle devenait tellement bruyante, qu’on l’entendait d’un bout de la salle à l’autre; elle riait continuellement, en proie qu’elle était à toutes espèces d’hallucinations ; ou eût dit qu'elle était sous l’in-lluetice du haschich. Aussi le magnétiseur avait-il beaucoup de peine à dissiper ces hallucinations, qui, parfois, revêtaient uu caractère triste et effrayant, pour pouvoir fixer son esprit sur UQ seul point.
C’est un sujet d’expérience et d’observation fort curieux que cette propension des somnambules aux hallucinations. Comme dans l’aliénation mentale, toutes les idées les plus incohérentes se présententà l’esprit du somnambule.s’y heurtent, s’y coudoient, et semblent y exécuter une ronde infernale.
Aussi la patiente se plaisait-elle beaucoup dans cet état, qu'elle disait le nec plus ultra du bien-être. Dans les derniers temps qui précédèrent sa guérison, elle se faisait som-nambuliser et disait au magnétiseur de la faire dormir pendant de longues heures consécutives. Jamais les commandements de ce dernier n’ont été enfreints ; elle se réveillait toujours exactement i. l'heure voulue et fixée à l’avance (1).
0) J'ai omis de dire qu'au commcnccmeot âu traiteDicnl magnétique, alors seulement qu’ctlc était sonmambule, elle se faisait magnÉliser fré-
l'il phénomène fort curieux qui a ité obtenu, et que je me fais un devoir de rapporter, c’est l'iiicukolion i¡cn rh'i'S. La magnétisation avait lieu en l6te-à-têle; ainsi, nul Indiscret n’était là pour lui rapporter les paroles du magnétiseur. Celui-ci, lorsqu’elle était somnambule, lui ordonnait de faire tel Olí Ííf rhe ou t/e faire telle ou telle chose lorsqu’elle serait réveillée.
A peine était-elle sortie fie son assoupissement, qu’elle accomplissait religieusement l’ordre donné, « sans savoir pourquoi, » disait-elle; s’agissait-il d’un rêve, questionnée le lendemain si elle avait passé une nuit calme, elle redisait aussitôt le songe qu’elle avait eu.
Je ne puis oublier de mentionner difTérents cas ¿’’extase. L’extase, ce phénomène magique, qui est une source inépuisable d’études pour l’artiste, le peintre, le sculptetir! Qu’elles sont émouvantes, les transformations subites qu'éprouve le somnambule 1 C'est là un de ces phénomènes qui ne se décrivent pas; eât-on lë pinceau du divin Raphaël, l’impuissance de reproduire une réalité idéale vons le ferait tomber des mains. On sent vivement, etToilàtout il).
Au fur et à mesure que la patiente revenait à la sânté, sa lucidité pâlissait. On ertt dit que cette faculté précieuse ne lui avait été donnée par la nature, toujours ptévoyànte, que pour assurer sa guérison. Cette observation n’est pas netive et a été faite, ai ma mémoire est fidèle, par le savant et consciencieux baron du Potet, dans un de ses écrits.
Bref, après deux mois de traitement magnétique, grâce au zèle et au dévouement de son magnétiseur, cette jeune
quemmcnt, Oetix fois par jour au moins, sans complcr les magnétisations nécessaires pour enrayer les attaques Plus la guérison approchait et plus elle faisait dlDiiuuer les magnétisations, toujours graduellemeot cependant.
(t) PatItologIquemenI parlant, on sait (|ae l’extase est uno aSection nerveuse dans laquelle lo malade, livri^ tout entier à une pensée. dominante, reste étranger & ce qui l'entoare, insensible & toute espèce de slimulants (Bérard), e( l'extase qui a poor cause le magnétisme ne diffère pas sensiblement de celle produite par les aiTections de l’ime ou par les maladies.
/¡lie fut rendue à la société, dont certes elle fiU devenue un membre au moins inutile, si la science de Mesmer n’était venue l’aiTaciier du bord de l’abîme.
Est-il besoin d’ajouter que toutes ces expériences ont été faites avec la plus rigoureuse précision, que le doute scienti-figtie, si nécessaire en matière de magnétisme, a présidé à la production de chacune d’elles ?
Libre de tout préjugé, l’opérateur avait beaucoup de points obscurs à élucider, bien des doutes à éclaircir ; il s’est arrêté à la méthode la plus rationnelle, celle par laquelle ort recherche la nature.
Le sujet ne connaissait pas même le m^hélistnè dé nom ; l’expérimentateur n’en savait que ce qu’il dti avait vu dans les livres.
Faisait-il une expérience, nul ne savait le but qU’il cherchait à atteiiidre, et ce n’était qu’après le succêS obtenu qn’il nous communiquait l’effet qu’il avait cherché à produire. De cette façon, l’iWagination de Id malade était réduite à l’iin-puissance, ou du moins he jouait aiicun Wle actif dans la production des phénomènes. C’est au lecteur qui a lu ces pageâ à décider si ropéi^ateUr a lieu d’être satisfait de seâ essais.
G. Goossërs.
Liège, 1*' Movembro 18C0.
Quant à l’eau magnétisée, voici ce que nous avons observé :
Le magnétiseur, qui avait eu soin de magnétiser une ca-l'afe de ce liquide, la donna à la malade. Celle-ci, sans être le moindrement prévenue, après en a\"oir pris quelques gorgées ; « Quel drôle de goûta cette eau, dit-elle ; qUel singulier effet 1 Je èrois que je vais m'eodormir. n
A l’état de somnambulisme, elle disait que l‘eau magnétisée était légèrement phosphorescente.
CONTROVERSE.
RÉPONSR HE M. HENRY ANDRÉ AUX CRTTIQUES DE M. LArONTAINC.
Noti'e collègue de Genève, M, Lafontaine, dans son Journal le Magnétiseur du 15 octobre dernier, réfute sans examen, pourrions-nous (lire, et peu courtoisement (imitant en cela la plupart de nos savants qui condamnent le magnétisme sans le connaître], nos idées erronées, dit-il, qui ont été publiées dans le/ournai du Magnétisme deParis,du 25 septembre dernier (pages Û80ài88).
Mais U. Lafontaine n’est pas tout à fait le seul qui se soit dooné la peine d’attaquer notre théorie, et un de ses con'es-pondants, un M. André, un homonyme, a profité de l’occasion pour faire de la polémique, nous ne savons trop à quel propos, si ce n’est pour déclarer qu’il n’est pas nous et que nous ne sommes pas lui. Voilà une polémique scientifique et instructive! Puis, pour ne pas en rester là, il se ravise et ajoute qu’en défiaitivc j7 ne voit rien, dans notre théorie, qui n’ait été plusieurs fois écrit par les auteurs que nous avons pu lire, et que toutes les bonnes pratiques que nous donnons pour nOtres, nous les ti'ouverons dans tel ou tel ouvrage de magnétisme, et, de plus, que dans \Art de- magnétiser surtout, nous trouverons le contraire de ce que nous avançons avec autorité : « çu’j'i n'est point nécessaire de démaijuéliser le tncdade quand il n'a pas été endormi. »
Et d’abord, nous répondrons à notre homonyme qu’il eût pu se disptfnser de nous citer des auteurs que nous connaissons au moins aussi bien que lui, et que, s'il avait mieux lu l’article qui lui a fourni l’occasiun de décliner ses noms et qualités, de peur qu'il n'y ait confusion,il aurait compris que, tout en exposant notre méthode opératoire à notre honorable maître, nous ne donnions pag plus pour nôtres toutes Igs
bonnes pralicpes qui y sont indiquées (en fait de magnétisme pur toutefois, sauf la déin»gnéiisation des malades avant l’opération), qu’un médecin quelconque, interrogé par un professeur sur le mode de guérison de la fièvre, et qui répondrait ; « Je ia guéris par fii quinine, » ne pourrait donner pour sienne cette pratique; pas plus que tous les magnétiseurs qui sont venus aprts Mesmer ne peuvent se prévaloir d’être sortis tout armés du ventre de leur mère, comme Wi-iierve du cerveau de Jupiter, — à moins pourtant que nous soyons revenus au temps des fées ou de la mythologie.
Quand d’amateur de magnétisme notre homonyme sera devenu magnétiseur, il comprendra, nous l'espérons, la vérité des pi-opositions qu’il a eu peur qu'on loi impute, —. peur vraiment regrettable,puisqu’elle l'a fait intervenir avec si peu d’à-propos et si peu d'intérêt.
Revenons à M. Lafontaine, qui, après avoir légèrement lu sans doute le paragraphe de notre théorie où il est question de la démagnétisation des malades, « ne peut rester muet (' devant cette erreur profonde dans laquelle tombent beau-ci coup de magnétiseurs. » Nous le prions de revoir la dernière phrase de la page 481 à Í82, tome courant, et de répondre aux questions suivantes :
i* Donné à propos à un malade, un médicament dont la dose sera parfaite, dans l'intention de lui procurer des forces dont il a besoin, agira-t-il si, avant que son effet so soit produit, on donne un antidote ou un vomitif? Non, n’est-ce pas?
2® Donné à propos à un malade, un médicament dont la dose sera parfaite, dans l’intention de lui soastraireun surcroît de forces dont il est incomniodé, agira-t-il si, avant que son effet ne se soit produit, on donne un aotidoteouun vonâtif ? Non, n’est-ce pas? Et encore dans cette circonstance, ce raisonnement serîût peu applicable i l'action du magnétisme, puisque, dans un cas inflammatoire, le magnétisme doit soutirer au lieu de donner, ou tout au moins régulariser le fluide du malade, si cette inflammation tient simplement à une cause d'irrégularité et qu’elle soit purement locale ; car si le
mouvement est accéléré dans tout roi'gaiiisnie, 11 est évuleiil qu'il faut se borner à. le tempérer, et, pour obtenir ce résultat, il n’y a que cleux opéralions possibles : 1° I.a soustraction du fluide vital du patient (démagnétisation) si l’irritatioQ est causée par la nature viciée de son propre fluide ; ou mieux encore le remplacement des particules viciées de co fluide par celui du oiagnétiseur (jui est de bonne nature; ct, dans ce dernier cas, le magétiseur doit donner justiu’à ce que son fluide à Jui, en s'introduisant dans tfiut l’organisme du malade,'ait chassé ou i)ioiH(ié]e fluide morbide. Si, ce résultat obtenu, on démagnétise instantanément, il arrivera de deux chosesl'une: ou, en retirant le fluide qu’on aura donné, le peu de fluide morbide qui pourrait rester reprendra le dessus et troublei’u encore le malade, ou, en supposant que tout ce fluide vicié ait été remplacé momentanément par celui du magnétiseur, si oo retire ce qui a formé ce remplacement, ou opère un vid® P*i doit nécessairement cause!' de 1 affaiblissement, et, par conséquent, une nouvelle indisposition que la nature sçule sera chargée de guérir, si toutefois la prédisposition àun élat morbide à peine détruit ne reprend pas le dessus. 2° La magnétisation calmante, pratiquée à plus ou moins de distance du corps du malade, si 1 affection est due simplement à un excès de mouvement du fluide vital, mais que ce même fluide ne soit point yicié| tel par exemple que cela arrive djins ce qu’on est convenu d'appeler l’agacement nerveux ou la tierDeuse-
Que Ton ait à obtenir l’im ou l'autre do ces résultats, si, après les avoir obtenus, on détruit la cause qui vient à peine de les déterminer, on annihile tout ou partie des effets do cette cause, et on s'expose à replacer le malade dans une position presque analogue à celle où il était avant. Tandis qu’au contraire, en ne démagnétisant pas, on laisse à celte cause le temps de bien consolider les effets qu elle a produits.
Mais, pour opérer sciemment de telles magnétisations, il faut être bien sûr de l’affection contre laquelle on agit, cai autrement on s’exposerait à produire encore une plus grande
perturbation; dans le doute, ¡1 vaudrait mieux se borner à saturer simplement le malade de bon fluide, et la nature, ainsi aidée, fera le reste, si toutefois on ne s’avise pas de démagnétiser instantanément.
Que l'on mette quelqu’un en catalepsie, qu'on détruise bien la cause qui a prodtilt ce phénomène, et ce quelqu’uo se retrouvera exactement dans son état primitif.
3“ Les prophètes, les prêtres égyptiens, les prêtres grecs, le Christ (1), les apôtres, saint Louis, etc., etc., démagnétisaient-ils les malades après les avoir magnétisés?
4* Le tombeau du diacre Paris, qui n’était autre qu’un réservoir magnétique, et qui a opéré tant de guérisons, dénia gnétisaii-il les malades ?
6® Ce vieux lettré «'liinois qui guérit la femme d’un riche mandarin sans la voir, et en souCDant dans un bambou, démagnétisait-il après l'opération ?
6* Que dit Mesmer (2) {Ricard, Physiologie et hygiène du Afagnétisextr), cha.ÿ. xiii, pag. i38 à 149.; chap. xv, pag. 154 à 166; chap. XVI, pag. 166 aph. 309; cbap. xvti, aph. 338, pag. 173, ligne 31 et suivantes?
7» Pourquoi tous les bons praticiens s’accordcDt-ils à reconnaître l’efTicacité de l’eau magnétisée, ou d'un objet magnétisé qu’ils laissent à leurs malades pour les suppléer et les aider d'une magnétisation à l’autre? II nous semble qu’on a beau avoir démagnétisé le patient, du moment qu'on lui laisse un objet magnétisé, ou de l’eau magnétisée, pour suppléer la présence du magnétiseur, c’est le remettre instantanément sous l’action magnétique,
La voix du plua grand nombre est un puisssant gcaic.
Vox populi, Yux Dci.
(I) Je n'ai milicment rintcnlion d'attaquer la divintlé du Chris(, loin de là, j'y crois plus que personne, mais Dieu lui-mème ne peut sc servir d'une autre force que cellc primitivement créée par lui et qui rempli l'univers, c’est-à-dire Le fluide vital universel.
(3j Les auteurs dont nous ne citons que les pages sont assez connus pour que nous ayons cru pouvoir en agir ainsi.
Saijs cloute qu’en magiiétisanl nous avons transmis à noire malade une portion de nous-mème, et que quelque subtile qu’elle soit, eüe est d’une nature matérielle; que l’eiret que nous avons produit est physique et le résiiliat d’une cause physique. Mais c’est justement par ¡e motif que ce que nous avons donné est matériel, el que les effets que produit cetto matière sont physiques et le résultat d'uno cau.?e pliysique, et que si on détruit cette cause avant qu’elle ait eu le temps d’opérer tous les eiïels qu’on doit en attendre, ou agit, nous le répétons, comme celui qui aurait donné un remède matériel (car ce que nous avons donné est un remède matériel), et qui, avant que les effets de ce remède se soient complètement produits, donnerait un vomitif ou un antidote qui en détruirait l’action. Si la dose du remède a été bien donnée, on n’a qu’à le laisser agir jusqu’à ce qu’il ait épuisé son action, et alors on obtient l'effet qu’on devait en attendre. Si au cofl-traire on arrête cette action commencée, il ne peut ques'ensuivre un trouble nouveau qu'il faudra combattre encore. Il en est de même en magnétisme : si la saturation a été bien et régulièrement faite, qu’on laisse agir le fluide; si elleaété mal et irrégulièrement faite, on a un avantage immense sur les autres moyens thérapeutiques, c’est qu’on peut réparer ses fautes et régulariser la saturation (si on est habile), mais on ne doit pas détruire le remède, on doit seulement en diminuer ou en augmenter la dose, selon qu'il est nécessaire.
Du reste M. Lafontalne doit savoir que mille moyens ingénieux se présentent à un observateur et à un raisofuietn-profond qui veut magnétiser avec succès, moyens dont les détails minutieux peuvent moins être exprimés qae pratiqués ; et voilà pourquoi le résumé de notre méthode opératoire, adressé au baron du Potet, est incomplet à cet égard.
Que dit encore dans sa lettre à Deleiisc le docteur Koreil, ce médecin si expérimenté? U dit :
u Dans certains cas où l’on suppose une surcharge de ma-« gnétisme, on peut en débarrasser le malade par des passes 0 transversales. » (I)eleuse,page 3.5ft.)
Voilà encore un docteur en médecine, un magnétiseur, observateur profond, persuadé de la vérité dont nous nous sommes fait l’écho, et qui, par conséquent, se trouve probablement compris aussi dans la classe des hérétiques par M. La-ÎoDtaine. Mais ce n’est pas tout, et ce même médecin, ceinême magnétiseur observateur ajoute, page SCO, ibidem : u II faut K éviter, autant qu’on le peut, d’abréger volontairement le « sommeil magnétique ; 0« détruit presque, sans s’en douter, (I des crises huperceptibles qu'on ne saurait réparer, n
Or ceux qui, comme M. Lafontaine, enlèvent à leur magnétisé le magnétisme qu'ils lui ont donné, au lieu de se borner à en régulariser la saturation par de grandes passes ainsi que nous le faisons, ceux-là, clisons-nous, détruisent des crises ÎHipercepfiftÎes qùHs ne sauraient réparer.
SI, pour des personnes tombées en sommeil, il est essentiel de prendre de telles mesures, combien plus il importe d’en prendre de pareilles vis-à-vis de ceux qui ne dorment pas! Car dans le sommeil, même non clairvoyant, le patient possède quelquefois une certaine intuition qui peut aider le magnétiseur dans le mode de magnétisation qui lui est leplus nécessaire.
Pl'oduisons-nous plus de guérisons que les magnétiseurs des temps passés, et connaissons-nous aussi bien le magnétisme que le connaissaient les Egyptiens et autres? pourtant ils ne démagnétisaient pas leurs malades après l'opération.
Aussi croyons-nous que M. Lafontaine aurait mieux fait de rester muet, non pas « devant une erreur profonde datis dans laquelle tombent beaucoup de magnétiseurs, ;> mais devant une vérité mère, respectée dans l’Inde, en Afrique et par nos pères, et qui condamne sa pratique et sa tliéorie.
Et maintenant voyons jusqu’à quel point M. Lafontaine a encore le droit d’aiTinner, avec une autorité de plus de vingt-cinq ans, que la contagion n'est pas possible en magnétisant. Nous ne citerons aucune de nos propres observations, on pourrait supposer qu’elles sont de circonstance, mais à une
autorité de vingt-ciiui ans, nous en opposerons une de quarante, et nous nous bornerons, ¿t cet effet, à le renvoyer au Manuel de iéixtdimt inaçinéUseur du Imron ¡hi Polel, page 195, et lO? à 199; puis de ]à au numéro 77 de cc journal (1860), pages 123 àl28; au numéro 78, pages 148 à 150; au numéro 79, pages 171 à 175, et après avoir bien lu, nous l’engageons à prouver au baron du Potet qu’il s’est trompé, et à démontrer au docteur Gérard, qui nous paraît être un observateur de mérite en magnétisme et en somnambulisme, qu’il est dans la plus profonde erreur, qu’en un mot c'est un petit écolier en magnétisme.
La négation est facile, le raisonnement l'est moins.
Lorsque notis avons avancé que toutes /ei maladies étaient contagieuses pour le magnétiseur, nous «’avons point eu l’idée de prendre ce mot au pied de la lettre, c’eût été une profonde erreur de notre part; nous avons voulu dire que les symptômes des maladies élaient contagieux ; il est évident qu’un magnétiseur, agissant sur un malade qui a la jambe fracturée, ne pourra éprouver que les symptômes de l’affection de ce malade et non la fracture elle-même. Pourtant il en est autrement dans les cas non mécaniques mais purement fluidiques. 11 serait trop long de développer ici cette intéressante proposition, et cette thèse trouvera sa place ailleurs.
Que la nature de M. Lafontaine, comme celle de tant d’autres, le préserve de la contagion, nous le croyons. Mais qu’il n’avance pas avec une assurance vraiment earofssiuc que ce phénomène n’a pas lieu, qu’il ne peut avoir lieu. Cette affirmation est aussi logique que celle d’un homme & qui on montrerait le soleil et qui nierait la lumière.
Une théorie que l’on communique à un autre et qui est appelée à être expérimentée, ou à servir de guide aux commençants et aux praticiens désireux de progresser, doit embrasser dans son ensemble toutes les mesures de précaution qui peuvent épargner toujours un accident quelconque aux magnétiseurs quels qu’ils soient.
En indiquant les conséquences qui iieuveut surgi»' flans la [iratiquc du magnétisme, pour celui qui ne sait pas sc conduire, nous n'avons point eu l’intention d’effrayer ou de décourager d’avance ceux qui désireraient se vouer au soulagement de leurs frères, puisque nous leur indiquons un moyen sii;’de les éviter; mais nous avons voulu seulement leur rappeler une règle fixe, pour les mettre à l'abri d’une inoculation qui n’aurait d’autre but que de diminuer leurs forces et de les obliger souvent à suspendre un traitement commencé, dont la régularité journalière des ihagnétisatjons aurait fait sans cela tout le succès.
Notre méthode est simple et prudente, celle de M. Lafontaine ne l’est pas.
Il est vrai que tout en taxant notre théorie d’hérétique, ¡1 admet pourtant que : k Si le magnétiseur s’oublie ttn tnsiani ; « que, si, fatigué, il s’arrête pour se reposer, il pourra aiors « non-seidement recevoir mais attirer Usefßuve^ viciés K du îtwiade, puisque j>ar la magnétisation tous les pores se-B ront ouverts chez lui. » Voilà une manière de voir fort logique et de laquelle nous devons conclure que M. Lafon-» taine ne s’est jamais oublié (même involontairement), ni reposé pendant des magnétisations de plusieurs heures, et que c’est à cela qu’il doit de n’avoir jamais rien éprouvé des souffrances de ses malades : ceci nous paraît exagéré; car nous doutons fort qu’il n’ait jamais commis ce péché capital. De plus, nous lui ferons remarquer que les citations que nous lui avons indiquées dénotent parfaitement que l’inoculation s’est produite pendant que les magnétiseurs ijui les rapportent étaient en action.
Il est fâcheux que M, Lafontaine, parce qu’il n’a jamais éprouvé cette inoculation, la nie, ou ne la rapporte qu’à l’oubli impardonnable du magnétiseur, ou au besoin qu’il éprouve de se reposer un instant pour reprendre de nouvelles forces dans une magnétisation longue et pénible. C’est une erreur contre laquelle protestent leg praiiciens, car si l’oubli et le repos prédisposent à l’inoeulation, la nature
sensitivr ou pai'üculière du inagnélisour y prédispose encore bien plus.
L’habilude que nous avons contractée de secouer nos doigts de temps en temps, pendant la magnétisation, ne peut ctrc plus vicieuse que celle qui consiste à faire des passes avec les mains, puisqu’il est d’expérience que parla volonté seule on peut produire les mêmes effets. L’une et l'autre de ces pratiques ne sont donc qu’iin moyen de hâter et d’augmenter {'expression de cette volonté en la traduisant en acte ayant pour résultat un effet désiré.
C’eat à tort qu’on pourrait croire qu'on ne se débarrasserait pas ainsi du fluide vicié qu’on aurait pu recevoirj et qu'au contraire, on ne ferait que jeter au loin une portion du bon fluide qu’il serait préférable de conserver pour le malade. On veut ou ne veut pas mouvoir un membre ou xiiie partie de ce membre, et selon que l’on veut ou que l’on ne veut pas, co membre ou cotte partie du membre se meut ou reste immobile. 11 y a donc là une action physique qui n’est que l’expression d’un acte moral, ou si l’on préfère d’une action physique plus sublile. En magnétisme il y a aussi ces deux actions à la fois, et la volonté de se débarrasser seulement du fluide vicié, sans émettre le bon au dehors, suffit pour qu'il en soit ainsi.
Si on nie que le magnétiseur puisse, par sa volonté, sc débarrasser du fluide vicié qui se porterait ou se serait porté sur lui, il faut aussi nier ]'auto-magnétisation, et nous ne pensons pas qu’il vienne à l’esprit d’un magnétiste de révoquer en doute les salutaires effets de cette bonne pratique que nous employons à chaque instant, sans nous en douter, parce que nous sommes nés avec cet instinct.
Bien mieux, un praticien réfléchi, qui désire avant tout la guérison de son malade, ne devrait jamais l’approcher pour le magnétiser sans s’être lui-même préalablement démagnétisé, en raison de la facilité que nous avons îoks d'être constamment sous r influence de plusieurs actions magnétiques, soit par nos fréquentations, soit même en pa«=ant dons la rue
oit l’on se croise incessamment avec des fluides plus ou moins salutaires, qui émanent à leur insu de tous les hommes. Si on ne prend pas cette précaution, et si on ne démagnétise pas le malade avant l'opération, ces divers fluides, et ceux que le malade a pu recevoir d’nne magnétisation à l'autre, en se mêlant à celui du magnétiseur, paralyseront une partie de son action et fatigueront toujours plus ou moins le malade. Ce sont là des règles nouvelles, il est vrai, mais que nous croyons intéressantes, et c'est pcut-ôlrt à elles que nous devons de n’avoir jamais vu nos malades fatigués soit pen-dant, soit aprôs la magnétisation.
Vous qui approchez les malades, magnétiseurs, que votre corps, votre esprit (fluide) et votre âme (le moi) soient exempts de toute souillure, et vous ferez de grandes choses.
Enfin, quant à madame André, qui, nous le répétons, est ime somnambule ou médium sensitif remarquable, c'est pour nous un aide supéi-ieur. Et, comme nous ne cherchons pas à faire des tours de force de somnambuliseur, mais au contraire que nous cherchons la science et que nous sommes arrivé, par des études constantes, à saisir une partie des lois nécessaires au maintien de la lucidité, nous croyons bien faire de profiter et de faire profiter les autres des avantages qui noua sont offerts sous ce rapport. Nous renvoyons donc encoi'e M. Lafontaine à la lettre du docteur Koreff à Deleiise, et il y verra que ce médecin, malgré sa grande prudence, avoue que (lies somnambules, même dans les cas extraordinaires, (I sont cent fois moins exposés d l’erreur que les médecins les Il plus habiles. »
Nous le renverrons également aux articles déjà cités du docteur Gérard, et nous lui demanderons ensuite si, en prenant toutes ces précautions et bien d’autres, il est possible de commettre beaucoup d'erreurs.
Quoi qu’il en soit, le magnétisme, c’est la science, c’est ce qui guérit ; le somnambulisme u’est qu’un des innombrables phénomènes de celte science; mais il serait injuste de séparer ce phénomène des autres, de ne pas l’étudier profondément.
et de ne pas profiter des sublimes instructions qui découlent de l’ânie en partie dégagée de ses liens matériels.
Donc :
l'Nous avons raison denépoint démagnétiser nos malades : parce que le fluide vital étant matériel et agissant comme un remède matériel, il faut lui donner le temps d’épuiser son action ;
3® Nous avons raison de nous démagnétiser pour éviter l’efTet de l'inoculation : parce qu’il est reconnu que cette inoculation peut avoir lieu, que nous en avons subi nous-mêmes les conséquences, et que par l’auto-démagnétisation on peut se débai-rasser du Iluide morbide dont on a pu être saturé plus ou moins;
3» Nous n’avons pas tort de secouer nos doigts de temps à autre pendant la magttétisation : parce que si ce moyen est «ne mauvaise habitude, qu'on pourrait avantageusement remplacer par la pensée tioftiiue, il n’est pas plus vicieux que celui despasses, et qu’on poüt fort bleii se débarrasser du mauvais fluide sans émettre lè bon au dehors;
4* Nous avons raison d’employer le somnambulisme : parce que Son utilité est incontestable pour le diagnostic des mal&dies et très-souvent pûur les indications thérapeutiques; lés faits sont là pour le prouver ; et enfin, parce qu’il est un des moyené les piuâ âûrs d’arriver à l’établissement rationnel d’uné théciriè du magnétisme.
Nous regrettons beaucoup pour M. Lafontainé le vif empressement qu’il à mis à attaquer notre théorie et nôtre pratique, sans les avoir examinées suffisamment. Le ton général de son^article semble malveillant : Pourquoi?
Aussi, si de pareilles attaqués parvenaient encore à nôti-é connaissance, nous nous vérrions à regret forcé de ne pas y répondre, car la courtoisie est, avant tout, Tapa- . nage des gens bien élevés, et nous vendrions éviter d’employer des térmes peu convenables à son égard, ainsi qu’il eût dû le faire vis-à-vis de nous.
Nou& demandons donc pourquoi cette attaque assez mal-
veillanle, ne pouvant supposer un motif de jalousie ou de liaine de la part d’un collègue que nous né connaissons pas.
Et maintenant, entre l’altaque dè M. Lafontaine et notre réponse, le public jugera. Si nous avons tort, nous ne deman-dons qu a être convaincu scientifiquement et loyalement, car nous cherchons la vérité avant tout, et à celui qui nous la montrera nous tendrons iJne main fraternelle et reconnaissante.
Henry André,
Magnétisear,
Membre de plusieurs Académies et Sociétés sÎTarttes.
PETIT BILAN.
Toute dicouvel-te soulève des tempêtes, car elle àtlaqiie des intérêtë et des pj-éjugéâ. Ah ! Si l’efl ëOt écouté loüs hos maîtres de posté, tous les entrBjireneul's de charroi süf lè.s voies publiques, tous les routliiierS dont le bruit tfouble le repos, on n’eût point créé ces voiés ferrées, ces lélégraptes électriques: nous ne jouirións pas aujourd’hui de ces magnifiques conquêtes, ct nous ne serions point saisis d’admi -ration en présence de résultals déjà si merveilleux; les clameurs ont cessé, les doutes se sont effacés, et les intérêts en ont pris leur parti, — Il en sera de môme pout le magnétisme.
Nous allons cômmehcer le vingtième voluriie des Afínales fin magnétisme. Cette encyclopédie nouvelle, (îu’àüciih péu-])le n’a encore offerte, va progressant : elle montre, par ses riches observations, par scs pliénornènes variés et merveilleux, les soins que nous avons apportés àla recherche dé touï ce qui pouvait servir au développement de notre science. La génération qui stiivra là notre sera frappée d’éfohnemeht éii
appi'cnaiil qu'on a laisse dans i’abauclüu tant cVlioiiiiiHis de labeur et de si précieux docuuiciils; à peine pourra-t-elle croire à cet enfantement douloureux que nous signalons chaque jour, à cette résistance opiniâtre offerte par les savants de notre époque. Si celte génération est reconnaissante, elle aura un souvenir pour nous, et, dans son enthousiasme, car le magnétisme aura son jour de triomphe, elle aura des honneurs et des couronnes pour nos heureux successeurs, qui n'auront fait autre chose que de recueillir le legs de tous nos travaux : qu’importe ■' nous subissons la loi commune. Pour nous , pleins de joie d’avoir accompli, réduits à si peu de ressources, une œuvre aussi colossale, pourrions-nous dire, que ces vingt volumes d’Annales, nous nous écrierons : a La Providence vient au secours de ceux qui travaillent en vue du progrès et du bonheur de l’humanité ! »
Plus heureux que nos collègues, nous avons surmonté des difficultés sans nombre, nous avons pu vivre : les Annales de Steasbourg ne se composent que de trois volumes; celles de Puységur et des hommes d’élite qui composaient sa société s’arrêtent au septième ou au huitième : l’HenuÈs est mort à son quatrième volume , la Bibliothèque magnétique également; Aubin Gauthier a dû s’arrêter au premier volume de sa Revue ; Ricard n’a pas été plus heureux ; d’auti-es feuilles encore consacrées à la dé/enso du magriétisme ont été fournies par la province et sont mortes au bout de quelques mois : on ne faisait pas mieux à l'étranger. Nous dirons un jour où était le principe de la durée, mais qu'on sache déjà qu’il touchait au sacrifice.
Le magnétisme a eu ses renégats, ses Judas : le Docteur Bertrand, le Baron d'Hénia de Guvilliers, et d’autres qui ne valent point qu’on les nomme. Le magnétisme eut ses insul-teurs publics : les Floiirens, les Virey, les Dubois (d’Amiens), les Magendie, les Velpeau, les Gerdy, les Mabru, etc., etc.
Le magnétisme eut aussi de tiëdes défenseurs : les Feri-us, les Rostan, et cent autres médecins qui, convaincus de la réa-
lité des grandes choses oITerles h leur regard , préférèrent les honneursacadéniiquesàlavéj’itépure.Le magnétisme eutses rapsodes : les Figuier et une foule de feuilletonistes et d’écrivains qui se soucient fort peu de faire debons livres, pourvu que leurs élucubrations soient recherchées du public. Nous eûmes nos renégats qui demandèrent, à qui ne leur demandait rien, pardon d’avoir écrit d'une manière très-sensée sur la science naissante. Le magnétisme eut enfin de faux interprètes, gens timorés, qui élèvent des traditions mensongères au-dessus des vérités naturelles, des lois immuables de la nature : les Mirville, les Gougenot-Desmousseaux nous ont offert l’exemple d’hommes de parti pris, qui, pour arrêter l'essor d’une vérité qui blesse leurs préjugés, consentiraient volontiers à ce qu'on en brûlât les apôtres. Le magnétisme eut contre lui encore l’ignoble charlatanisme d'hommes sans consistance, qui traînèrent dans la bouc l’Auguste Vérité afin d'en tirer un peu d’or. Il a eu contre lui le confessionnal, tout le parti prêtre, tout ce qui fait passer les opinions avant ' les vérités.
Mais les efforts faits pour combattre tant d’éléments destructeurs ont été prodigieux. Partout la lutte s’est établie ; nous lui devons de nouveaux défenseurs, et nous ne sommes pas seuls à tenir la plume. D’autres tribunes que la nôtre se sont élevées : 1’ Union uagkétiqüe , organe de la Société Philantropie© - Magnétique ; la Retue des sciences occultes, publiée dans le Gard par M. Manlius Salles ; le Magnétiseur, parM. Lafontaine, publié à Genève; au Brésil, M. Monteg-gia a fondé un journal sous ce titre : Jésus et Mesmer. De nouvelles sociétés se sont formées qui ont aussi contribué, pour leur part, à rendre l’opinion de plus en plus favorable , et la cause du magnétisme est aujourd’hui gagnée. Son essor incomparable annonce, dans un avenir prochain, son complet triomphe, d'où doit résulter le progrès de l’humanité. Le magnétisme, marchant de pair avec les sciences physiques, doit les dépasser un jour, car en lui se trouvent réunies toutes les forces de la nature; il doit donc servir la
philosophie, agrandir le doniaino de la médeclnG, la physiologie , et donner au pauvre et au riche les moyens de s’éclairer et de se conserver. Dans cette transformation qui se prépare, et dont on voit le commencement, les grands esprits reconnaîtront un jour que sa cause véritable a été le magnétisme ; nous avous (lu moins cette conviction, car uoiis pensons que le progrès ne s’accomplit jamais par des œuvres de raison seule, mais par des découvertes.
Ah I s'il avait dépendu de nous, nous aurions donné un plus grand développement à nos Annales, publié bien d’autres matériaux ; mais il eût fallu pour cela un concours généreux ; les Mécènes sont rares : notre fondation n'était point une chapelle ni un couvent. Les houimes qui nous ont prêté leur concours, et que nous remercie, de toutnotrecojur, savent bien que nous n’avous pu faire cavantage. Telle qu’elle est, néanmoins, notre œuvre renferme les germes de l’avenir.
Baron no Potet.
VARIÉTÉS.
On & dit, avec raison, il o'y a pas de miracles dans la nature, tous les faits qui viennent frapper nos sens et notre imagioation, quand ces faits se présentent pour la première fois, nous étonnent, nous éblouissent; nous les attribuons souvent à une illusion de nos sens, à un prestige dont nous subissons la loi, mais la science persévérante vient toujours à bout d'expliquer ces phénomènes, et en étudiant leur mé-cauisme, les causes qui les ont produits, elle se rend compte de leurs elTetd.
Toutes les grandes découvertes, toutes les grandes inven-
m out trouvé des incrédules et des railleurs. Le. descen-
dants des inventeurs devaient profiter des veilles, des sueurs
! se dévouaient avec un zèle
àïrolî/”“' ^connaissances humaines, àprocarer un b.en-être général, à instruire, à moraliser.
Si une scence s’est trouvée et se trouve encore dans cette catégorie, cest certes le magnétisme animal.
Là les faits se présentent, ils sont constants, visibles dans leurs résultats, et cependant on les nie en général, et. ne pouvant les expliquer, on les attribue à la jonglerie et à la supercherie,^parce que quelques mains indignes ou quel-ques cupides s en sont servis.
Mais, ni l’^andon des savants, ni l’indifFérence générale ne peuvent changer la nature des choses, et un phénomène existant ne peut être nié parce qu’il ne sera pas compris.
Nous n avons certes pas la prétention de vouloir rendre palpable, par une théorie quelconque, les mystères du magnétisme animal. mais nous demandons à ceux qui nient sa puissance de vouloir bien nous expliquer ce qu’est un rôve. par exemple.
Le rêve est-il une preuve que l’intelligence veille toujours,
tandis que le système nerveux est en repos? Et pourquoi
alors le système nerveux est-il un moment annihUé, tandis
que tous les autres organes jouissent d'une continuité d’activité?
Et si le rêve est l’expression de la pensée du bien-être, des soucis, des craintes, des désirs du jour, comment se fail-il qu il ne s'y rapporte presque jamais?
Que 1 on explique la faculté du somnambule d’apercevoir le monde extérieur sans recevoir l’impression des objets;
De savoir ce qui se passe à une grande distance de lui, de
1 exprimer, de l’écrire ; son esprit de divination qui lui fait pénétrer les plus secrète» pensées de ceux avec lesquels il est mis en contact.
Et alors, à celui qui pourra dévoiler ces mystères de la nature et de l’organisation, il sera permis de nier ce que
quelques savants et quelques incrédules ont méprisé, parce que, noos l’avons dit plus haut, le charlatanisme avait exploité celte branche sérieuse de physiologie ou de la psychologie.
Ne serait-il pas naturel de voir la science recueillir tous les faits qui se rattachent an magnétisme animal avec un esprit d’impartialité sérieuse, étudier l’organisation des personnes qui, soumises à des épreuves de ce genre, produisent les résultats de divination et de connaissance d’actes secrets. C’est le vœu que nous formons en écrivant ces lignes.
F. Beruud.
(Extrait de VEcho de Numidie du 7 novembre.)
Vous tous qui vous occupez de magnétisme, moquez-vous de la censure de vos savants et de vos médecins, tous gens qui ne savent point se guérir de la plus petite infirmité, et qui se font payer pour n’en pas débarrasser les autres hommes ; vous avez en main l’art naissant, une portion du principe universel, le principe seul qui peut guérir les maux, car il a la vie en puissance.
Que vos efforts soient incessants pour établir la vérité. Les hommes ne valent guère ; mais ce n’est pas en vue de leur reconnaissance qu’ils doivent être faits. Il faut qu’il y ait quelque chose de plus relevé en vous, et que vous songiez que nous vivons pour d’autres fins, une destinée nouvelle, et que l’âme, s’épurant par le bien, des routes différentes lui sont préparées. Laissez, laissez là vos savants, ils n influent point sur les lois de la création. Il y a de divines semences que leur intelligence ne comprend pas ; il y a des agents au-dessus de la portée de leur esprit; il y a des sphères ct des mondes qui leur sont inconnus. Nous les voyons, trébuchant à chaque pas, partager les erreurs et les misères de la foule I laisscï-leur donc leur fausse philosophie, et laissez-
vous doucement inspirer par les œuvres de vos mains, car l’agent soumis à votre puissance emprunte quelque chose à Ja Divinité.
Baron du Potet,
SOMMEIL LÉTHARGIQUE.
Pendant quatre semaines, lisons-nous dans l’Abeille Cau~ cJioise, uae femme d'une trentaine d’années, habitant une commune de l'arrondissement d'Yvetot, a été atteinte d’une maladie fort extraordinaire. Durant vingt-trois heures par jour, elle était poiir ainsi dire inanimée ; seulement, de dix à onze iieures, elle sortait de sa léthargie, causait avec son mari el ses jeunes enfants, puis retombait dans le même état d'immobilité, et y restait jusqu’au lendemain à la même heure. Au moment où elle se réveillait, elle croisait ses bras et S63 mains au-dessus de sa tète, et, quelques instants après, elle recouvrait, pendant une heure, l'usage de toutes ses facultés. Pendant cette heure de vie réelle, elle ne mangeait et ne buvait presque rien, et les soixante minutes expirées, elle se rendormait de la même manière qu’elle s’étoit réveillée.
Au bout de quatre semaines enfin, cette femme est revenue à son état normal, c’est-à-dire qu'elle jouit aujourd'hui de la sanié la plus parfaite.
(Extrait du 5tecJ« du 30 novembre.)
BIBLIOGRAPHIE.
Considérations noucelles sur le système nerveux, ses fonctions et ses maladies, par T. Dunand, Médecin de la Faculté de Paris, ex-Médecin auxiliaire de l’iiôpital militaire de Lyon. En vente chez Ledovek, libraire-éditeur galerie d’Orléans, 31 (Palais-Royal), et chez l’Auteur, rue de la Cliaussée-d’Antin, ¿8.
L’Auteur expose dans un cadr« très-restreint, trop restreint, une brochure d’une vingtaine de pages, ses idées sur la cause des maladies nerveuses. Des propositions importantes y sont énoncées, qui sojit controversables, et qui demanderaient au moins d’être plus fortement étayées ; mais ce D en est pas moins un estimable témoignage de plus en notre faveur, et pour l’avenir, si nous ne nous trompons sur la portée de la brochure, une promesse pleine d’intérêt.
Bien quê cet opuscule ne puisse offrir au lecteur de ces faits saillants, de ceux qui projettent une lumière nouvelle sur une science qui a grand’peine à se fonder, ce n’en est pas moins un témoignage en notre faveur et une promesse pour l’avenir.
¡I Magnetismo animale considerato secondo ¡e kgqi della natura, e principalmente diretto alla cura delle malattie, con note ed un’ appendice sull’ Ipmotismo, per Francesco Guioi, Professore di Magnetologia, Membro del Giuri Matètico di Parigi a di altre Mesmericha Società. Milano, libreria di Fbancbsco Sanvito, 1860.
Baron »o POTET, propriétaire-gérant.
LE GOUFFRE.
Où vont tous ces gens, prinees, rois, empereurs, académiciens, etc... ? Ils vont |dans ce gouffre sans fond. —> Ont-il$ Uoncla tòte de moineau de M. Flourens; celui-ci leur a-t-il ôté une portion de leur cervelle? Aucun ne semble entendre, aucun ne semble voir; et, trépigaant un instant sur ùette terre plutôt ^qu’ib ne marchent, ils disparaissent comme s'ils appartenaient à la race la plus abjecte. Cherchez à en arrêter un seul pour lui montrer un autre chemin que celui qu‘ilsiiit, il vous prendra pour un voleur ou un charlatan, et il s’échappera de vos mains pour suivre la foule : c'est ainsi que tous nos appels, que^tous nos efforts, que toutes nos démonstrations semblent n'émouvoir aucun de ces hommes, et que la Tous XIX. - 06. — 3« s&nib.- 29 Dl.embiie I8G0.
vérité que nous possédons n’excrcc aucun empire. Couimc cet homme qui criait : • Jérusiileni! Jérusalem 1 devons-uous périr sans que la génération présente s’émeuve de notre appel! »
Depuis le commencement du inonde, si commencement il y eut, les générations vont s'entassant les unes sur les autres sans qu’aucun être humain devine le but des ses transformations et de ses générations successives. 11 semble que nous n’ayons eu aucun savant, aucun homme profond, et que l’âme humaine n’ait fait jdllir, de la chair qui la renferme,' un de ces rayons lumineux qui ait permis de percer les ténèbres qui nous environnent. Il est vrai qu’on a fait parler Dieu, il est vrai que nous avons son code révélé, et que l’histoire nous enseigne des vérités venant d’en haut; mais tout ceci laisse des doutes en nos esprits, et le regard de tous se porte sans cfflse vers cet inconnu. Sommes-nous donc faits pour vivre comme la bête, malgré nos brillantes Académies, et ne de-VOBS-DOUS exister que pour nous ignorer toujours? La fatalité préside-t-elle atis destinées humaines, et le bandeau qui nous couvre de ses longs plis doit-il servir de linceul à notre esprit f Le rêve est-il notre seul apanage et la vie un vain bruit? Si j’interroge mon temps, je n’aperçois aucune des vérités saisies jusqu’à ce jour qui puisse nous faire entrevoir la fin de nos incertitudes, — le commcncement de l’ère d’un véritable progrès. Ma raison se révolte contre cette situation fwte àl’homme; une sorte de colère s’empare de moi, car j’ai senti toute ma vie qu’il était possible à l'homme de franchir le cercle tracé autour de lui et de remonter aux sources vives d’où découle l’existence. Qui donc me donna cette témérité, m'inspira cette révolte? Il faut bien que quelque chose aussi m’Mt parlé, car je ne suis que l’écho de choses bien plus hautes que ma propre existence ; et que des agents mystérieux se soient plu à me solliciter, à m’exciter à chercher l’inconnu ; et c’est pour cela, sans doute, que j’al remué la
cendre lu passò, et quejeine suis mis à marcher ilans une voie nouvelle, méprisant les arrêts de la science, passant à cûté de nos docteurs, de nos Révérences et de nos Grandeurs, ne m’arrôtiint un instant que pour considérer et leur faiblesse et leur néant ; ne me mêlant à la foule que pour en voir les folies, et n’assistant à ses fêtes et à ses orgies que pour en reconnaître la futilité ou m’en pénétrer de dégoût. Cette aversion pour ce qui est, n’est point venue de moi non plus, et sans prétendre avoir été choisi pour accomplir wne mission nouvelle, je dois déclarer pourtant que ce fut ce sentiment qui régla ma destinée. C’est ainsi que mes premiers pas furent dirigés au rebours du sentiment général, et que ma faible voix fut en opposition à celle de tous les savants. Mal me prit, sans doute, de ne point être la paille qu’entraîne le torrent, car, restant sur le rivage, je fus sali, foulé par les pas da ceux qui allaient se précipiter dans le gouffre toujours ouvert. Je dis que ma vie fut malheureuse, cela est vrai, seulement relativement à la vie commune; mais nul n’eut plus de jouissance que moi malgré mon interminable labeur, car si je re trouvai point la vérité tout entière j’aperçus manifestement où elle était placée. Philosophie, je vis tes erreurs; médecine, je vis tes caprices et tes égarements ; et je constatai les mensonges qui servent d’enseignement aux fourmilières humaines. Ah ! si je voulais abaisser mon langage et peindre la décrépitude de nos savants et de nos sages, j’aurais devant moi un vaste champ ouvert, et d’inépuisables descriptions viendraient d’elles-mêmes m’aider à signaler les maux infinis enfantés par l’ignorance.
Arrêtons-nous ici; que notre œil se repose sur de plus riantes perspectives; indiquons, s’il se peut, le chemin nouveau que doivent suivre un jour les hommes de science, lorsque leur aveuglement aura' cessé. Montrons les résultats inespérés qu’ils obtiendront et le bien gétiéi-al qui en sera la conséquence. Ils ne nous croiront point aujourd'hui, mais demain nous appartient ; car tôt ou tard la vérité exerce son empire sur les ân\cs. La goutte d’eau tombant sur le granit
parvient à y faire wii trou : la volonté cio riiomtiic e.'vl semblable-, sa constancîc, son énergie détruisent ii la fin des •bstacles que l'on croyait invincible.
Le magiiétistne, force vivante et intelligente, détenu actuellement dans les oubliettes de notre Institut et de l’Académie de Médecine, va braver la persécution de ces hauts barons, et ses malheurs vont être la cause de la plus grande et de la plas importante évolution scientifique.
On a TU (i«e j’al cherché, par des images, à indiquer l'antiquité du magnétisme. Là encore, je ne puis point faire tout ce que je voudrais, ce qui serait utile ; néanmoins , j’enrichirai d’un grand nombre de gravures la publication qui se continue, et après le magnétisme ancien viendra le magnétisme moderne. Les procédés, ainsi fixés par des images, rendront à quelques-uns la pratique plus facile, et, dans tous les cas, nous aurons par cette illustration donné à notre fëuille un attrut tout nouveau.
Une œuvre aussi capitale ne peut se soutenir que par les elTorts fdts par un grand nombre pour étendre la publication, la généraliser, et enfin par une régularité ponctuelle dans le renouvellement des abonnements. Cet avis sera compris, nous n’en doutons pas, par nos lecteurs ; iis savent, du reste, que de notre côté nous tiendrons nos engagements.
Le bureau du Journal du Magnétisme n’étant plus rue do Beaujolais, 5, mais rue Caumartin, 13, nous prions nos abonnés de vouloir bien se le rappeler, car les lettres que nous recevons encore maintenant ne nous parviennent qu’après avoir été rue de Beaujolais.
Baron dü Potet.
ETUDES DE M. REICHENBACH
(tbaddites eu françacs, far u, xaspbrotbiii.)
Dans le numéro dernier, nous nous plaignions de ne pouvoir toujours, selon notre désir, ayant épuisé la source des sacrifices, donner ru Joumat un plus grand intérêt : C’est ainsi que les travaux des savants étrangers touchant le magnétisme sont incoiinus de nos lecteurs. De ce côté donc, tout ce quipouvait augmenter notre domaine restait sans être fécondé ; car on ne traduit point en France les précieux livres qui s’impriment au dehors.
Nous sommes heureux aujourd’hui de pouvoir donner un spécimen de l’ouvrage de M. Reichenhach, et nou9 ne sau-riqns trop remercier et encourager notre colfeborate'ur à poursuivre ses travaux de traduction : la ?nine est riche, inépuisable même; il faut qu’on sache au moins où en sont les filons.
M. Kaspçrowski se propose de traduire les chapitres rela-tife à rinflueqce des passes sur le système nerveux towt çn tler, à la connaisgance de la lumière odique produite par leg-passes, et aux diverses modifications de cette lumière chez les malades. Ces études, toutes nouvelles parmi mus, ne peuvent manquer d’exçitçr le plus vif intérêt.
Baron du Potet«
DES PASSES.
DE tEDK IPmOENCE.
La connaissance des passes reotonte aux teinps Is9 plus reculés de l’antiquitât l’itistotre nous montra que les peuples
(le rOrient ne l’ignoraient pas. Paracelse et Mesmer ont puisé cette connaissance dans le peuple, où elle se perpétuait par la tradition et constituait pour lui ce qu’il appelait vulgairement la sorcellerie, pour la faire pénétrer dans la classe élevée.
Le magnétiseur (1 ) (streicher) pose sa main gauche sur le côté droit du front de la personne sur laquelle il veut opérer, et sa main droite sur le côté gauche, les maintient à cette place ou les promène sur tout le corps. On donne à ces mouvements le nom dépassés. On peut faire les passes sur tout le corps ou sur chaque organe dans des directions et avec des vitesses différentes ; des corps intermédiaires peuvent être employés ; l’intensité des effets augmente par la ]-épétition des mêmes mouvements ; enfin les passes peuvent être perpendiculaires ou horizontales, ou être faites de bas en haut ou de haut en bas. Arrêtons-nous à considérer les effets qui résultent des diverses directions données aux passes, et, pour mieux oous faire comprendre, notre examen se portera sur les trois points suivants : l* Vattouchement ; 2“ la continmlion des passes ou passes générales; 3® leur cessation.
1* Qu’arrive-t-il quand le magnétiseur pose ses doigts sur quelque partie? Une décharge à'Od (2) se produit, par l’in-termédiairedesdoigts, sur lapartie touchée, et delà, son écoulement par tout le corps; mais la décharge s’opérant plus vite que l'écoulement, il y a accumulation d’od sur la partie.
2® Qu arrive-t-il quand la main continue de faire lapasse sur tout le corps? Cette question se divise en deux : qu’arrive-t-iî sur la première place? qu’arrive-t-il aux nouvelles places? A la première place l’accumulation de l’od diminue et se divise ; quant aux nouvelles places, elles doivent être considé-
(1) J’emploie le mol magnétiseur h défaut d’un autre terme plus exact, pour rendre l'expression allemande tlrtic/ier, qui signiQe littéralement ««¿ut gui fait dêÊ paiiet.
(2) Bien que je pense que M. Reichenbacb prenne l’od pour le fluide ervcu, je eongerverai rexpressioii de l’auteur dans ma traduclion.
i-iios comme autant de points nouveaux d’accumulation et (T écoulement.
3°Qu’arrivc-t-ilfpian(l on cesse les passes? Les places magnétisées perdent leur qualitédesources odîques; l'accumulation n’étant plus entretenue, ni la direction indiquée, l’équilibre s’établit avec les autres- parties du corps. Du point touché et de tontes les parties où des passes ont été faites, l’od s’écoule dans toutes les directions; mais en vertu de la qualité coercible de l’od, son écoulement s’opérant plus lentement, ainsi que nous l’avons déjà dit, que l’acciunulation, la partie touchée reste pendant quoique temps sous, la domination de 1 od absorbé, et n'en est délivrée qu’après quelques minutes, souvent après des quarts d’heure et même des • heures entières.
Quoique Ion voie par là l’od se comporter matériellement comme le fluide électrique, je n’assure point cependant que ce soit une matière, une ondulation, ou autre chose. Ce n’eat pas le moment de porter un jugement; mais je me sers de cette expression figurée pour me faire comprendre et pouvoir communiquer mes observations. Libre à chacun plus tard de la modifier dans le sens qu'il jugera convenable.
D’après l’hypothèse ci-dessus, on est en droit d’admettre que lorsque l’on fait une passe, avec les deux mains, sur tout le corps, on charge le côté droit en od positif et le côté gaucho en od négatif (1), que les deux se répai'tissent sur toute la périphérie du corps, s’écoulent par la chaise et par les ex-trémiiés dans le parquet, ou se perdent peu à peu dans l'air.
Nous étudierons une suite de passes odiques pour voir les observations auxquelles elles donneront lieu, et les conclusions que nous pourrons tirer de l’ensemble des efl'ets. np.s PASSES sW lE CORPS ENTlEfl (LEIBSTBICH) .
J’appelle passe sur le corps entier, celle qui, commencée au sommet de la tète, va jusqu’aux doigta des pieds; je retiens cette dénominatkin de passe-stir ie cor;?.? nniiflr (leibstrich),
(1) Ceci nppelle ki polarisAlion de riiomint». - «
parce que je no connais pas de dénomination incilleuvc. Klle peut être faite devant, derrière, du côté droit et du cûtô gauche.
La passe devant:
Un grand nombre de sensitifs m’ont dit que cette passe produit différentes sensations : fraîcheur ou tiédeur, allégement ou oppression, gaieté ou anxiété; chez quelques-uns les sensations couraient au devant de mes doigts : ils sentaient des eÎFets aux genoux, quand j'étais sur les cuisses; au tibia, quand j’étîûs sur les genoux; aux pieds, qnand j’étais snr le übia, etc.
Cette diversité d'effets ne pouvait être accidentelle ; il était indispensable d'en rechercher la cause. Dans le but de reconnaître la loi qui présidait à la production des sensations de fraîcheur agréable et de tiédeur désagréable, je me livrai à un examen spécial, j'all« josqu’à faire ôter les habits à M. Gustave Anschtlt«, afin de m’assurer si ce corps intermédiaire n’apportait aucune influence dans les résultats; ils furent semblables à ceux que j’obtenîus snr les personnes habillées. D’où je conclus que les vêtements n’étaient point un obstacle. Je poursuivis et exécutai alors des passes sur un grand nombre de sensitifs de différents âges et de différents sexes.
Au lieu de raconter séparément mes expériences, je vais en faire une table, et j’indiquerai les sensations particulières de chacnne des parties d'après les déclarations des sensitifs :
1* Après une piHe bile sur loal le corps, la seosatioD générale accusée qiuodleseSélsde tiédeur désagréable avaient élé mêlés & ceux de (rat-cbeur agréable, a élé: (ralcbeur agréable.
2« Dutonmeldelalëlejusqu'au front, tiédeur.... 27 fois contre ).
3« Depuifle (roni jusqu'atn yenx. • tiédeur.. • . 26 — contre !■
40 Depuis les yeux, et par les cdlés,
juaqu’À la ^uche......fratcbeur. . . 32 — unanime.
R* Par tes pommettes h la bouche. . fratcbeur. . , 17 — unanime.
6” Par le menton.......fraîcheur. . .SI — contres.
7“ Par la tête, derrière.....chaleur.. . . 10 — unanime.
H* Par la poitrine. «.....chaleor.. . . 27 — unanime.
ii“ Us mainolons sont les pninla ofi
l’on «prouve le plus de. . . . fratchpur. . . 25 -, nnanime
10« Soiia les mamelons......(iéileup, . . . 23 — ¡d
11» Au creu* de l'eslomac.....clialeur.. , .26— id'
l2»Auvcnlre........chaleur.. . . 23 - ij.
13“ Au bas-venlre [mont veneris). . fraIcLcur. . , JO — conire 1
14” A la partie supérieure de la cuisse,
en dedans..........fr.ili-tipnr jn
.... , ......iraitneur. . . lo—unanime,
1.1 Au milieu de la cuisse, en dedans, grande clialeur. 27 — id.
16° A la pailie inférieure de la cuisse
jusqu’aux .............UÉdeur. . . . 8-conlre2.
- Au genou. .......fraîcheur. , . 29 — conlre 3.
8 Au-dessous du genou.....fraîcheur. . . J5 - unanime.
8no .......chaleur.. . .13 —coolrel.
-Il Au (arse ouoou-de-pied. . . . fraîcheur. . . 20 — id
21» Aux doigts........froid, ... 26 - id!
De ces rapprochemeuts il résulte que, dans des conditions identiques, les sensaüoos n’ont pas été semblables chez tous les sensitifs : les uns ont éprouvé de la chaleur où les autres ressentaient de la fraîcheur. Mais, en y réfléchissant, ces contradictions, quoique peu nombreuses, perdent même de leur importance, car elles peuvent avoir été occasionnées par la difllculté qu ont les sensitifs à bien exprimer des sensations quelquefois fort légères ; d’ailleurs les croisemenfâ des filets nerveux rencontrés sur le trajet parcouru en faisant]» passe, pouvaient induire en eiTeur ceux des sensitifs qui ne l’étaient pas h, un haut degré, et les empêcher de rendre exactement compte de leur sensation.
Quand je fis le premier tableau des réactions odiqoes, je pensais trouver des arguments en faveur de la polarité; je cherchai donc si les organes n’étaient point dans des lois polariques vis-à-vis l’un de l’autre, car ni la construction des 03, ni le système musculaire, ni le nombre de veines ct des artères, ni les vaisseaux lymphatiques, ni la force et la configuration des cordes nerveuses ne pouvaient être le mobile de la variété des réactions odiqnes.
Après bien des tâtonnements, les passes sur la tête et la face me mirent sur la véritable voie. En effet, du sommet
1c la tète jusqu'aux yeux, il se produisait tic la clialciir ou tiédeur, rtileiwis les yeux ct.paj-c.Oté jusqu'au menton, de la fraîcheur: en observantranalomiedclaface, 011 rencontre sous la peau les rameaux du nerf trifacial, un de ceux du nerfsus-orbitalî un rameau du (trifacial) ressort au-des-
sus de la cavité de l’œil, et gagne en se ramifiant sous la peau et sur le front le sommet delatôte,.le.suj)rqirpcWc«n's (grand orbite de l’œil) est presque dans la môme condition ; la seconde branche du trifacial donne le nerf sous-orbitaire, qui sort au-dessous de l’œil par lô cânal sous-orbitaire, et va par cûté jusqu’à I? 16vre supérieure : nous avons donc depuis le sommet de la xête jusqu’à la. bouche.deux entre-croiseinents nerveux' qui viennent tous deux du trifacial; un en proximité de l’œil s’effile en montant, l'autre fait de même sur les cOtés en descendant. La passe de la tête au menton rencontre ces deut rameaux nerveux; la passe jusqu’à l’œil qui s’exerce dans un sens opposé à la direction du nerf supraorbitalis (sus-orbitaire) produit la chaleur, et celle de l'reil jusqu’au menton, qui s’exerce dans le sens du nerf infraorbitalis (sous-orbitaire), produit la fraîcheur.
Donc :
La passe faite dans le sens de la direction du nerf produit la fraîcheur, et ia passe faite contrairement à la direction produit la chaleur sur tout le trajet nej-veux jusqu'au point de sa terminaison.
Pour que celte observation fût juste, et qu'elle pût être considérée comme une invariable loi naturelle, elle devrait se répéter dans tousles cas semblables, et se justifier par la répétition des mômes effets sur les autres organes de l’individu.
Je continuai les expériences, et commençai par le nerf facial ; il vient de la septième paire et il s’efTile, en partie, depuis l’oreille en travers de la joue. Je fis à Mlle Zinkel une passe du nez à l’oreille, elle la trouva désagréable et même douloureuse; j'en fis alors une de l’oreille au nez, celle-ci produisit de la fraîcheur, elle la trouva ü^réable et calmante : la première avait ôté faite à l’inverse de la diiec-
tion du nerf el la seconde dans le sens de sa direction. J'ob-lins mômes résultats sur les différentes branches du trifacial et sur un rameau de la septième paire. J’essayai sur les deux nerfs orbitaux, en remontant de la bouche à la tête, et la nature répondit de suite par des sensations conformes à la loi découverte : le sous-orbitaire donna la sensation de tiédeur, le sus-orbitaire celle de fraîcheur. Je iis la passe par derrière la tête, depuis son sommet jusqu’au cervelet, il y eut chaleur; de bas en haut, fraîcheur. Or, dans celte partie, se ti-ouvent deux nerfs sous-cutanés, occipitalis major (l’occipital supérieur), rameau de la deuxième paire des nerfs de la nuque, et ocdpitalis minor (l’occipital inférieur), rameau de la troisième paire de la nuque ; ils sortent tous deux au cou, ils s’effilent en remontant derrière la tête jnsqü’à son sommet, ce sont des nerfs remontants, et la loi recevait une nouvelle confirmation.
En examinant le menton, je rencontrai plusieurs courants contraires : si je faisais la passe près de la bouche jusqu'au milieu du menton, on sentait la fraîcheur dans cet endroit, parce que j’étais en rapport avec la direction du nerf meu-tonnier ; mussi je faisaisla passe sur le nez descendant par la bouchis, et continuant à côté du menton, pour continuer sur le côté du cou au muscle platissima myodes (muscle peaucier), je produisais la chaleur, parce que mes doigts allaient contre la direction des nerfs. Ces résultats étaient également favorables, ils venaient de la direction des nerfs nientonniers, lesquels repentaient chaleur ou fraîcheur, toujours suivant la direction dans laquelle les aerfsse trouvaient.
Ainsi, la loi qui présidât à la production de ces effets variés était trouvée, toute la tête y .obéissait.
Kas'pebowski.
AVIS.
M. le D'Clevei' de Maldigny a fini sou iravai). Les niayiic-tietes, en le lisant avec allention, y trouveront des idées fécondes et de luaûneuses explicatious sur le principe de la vie; mais son étendue nous force à le scinder eu deux jMirties : notre Jouiual, le plus considérable cependant do tous les journaux ms^nétiques, ne se prête point, comrae il serait désii-ablo, à des travaux d’aussi longue baleine (i), car il faut aussi laisser la parole à d'autres magnétistes. Nous coimneQcerons la publication que noua annonçons dans un des premiers numéros de l’année prachaine.
Il s’est glissé plusieurs hérésies magnétiques dans les divers travaux imprimés cette année. Je u’ai que bien rarement usé du droit de les accompagner de notes ou d’observations ; mais je me propose cette année, en conservant toute liberté aux écrivains, de dire mou sentiment sur ce qui me paraîtra hasardé et contraire & une saine pratique.
Il y a déjà daus le magnétisme des règles fixes ; la certitude d’une force est acquise, elle a sa loi saisissable : (.’.’eàt «lie qui» méconnue, donne lieu à une foule d’opinions contro-vereables, et rend la pratique du magnétisme, comme art de guérir, pleine d’illusions et de désenchantements; la confusion apparaît là où se trouvent la simplicité et la véritable grandeur du magnétisme.
On ne prendra point ma parole comme venant d'un maître absolu, car je sens trop bien que je puis m’égarer ; mais l’e s périence que j’&i acquise ne doit pas servir qu'à mui seul, et, pour en juger les fiuits, il faut au nioius qu on sache ce qu’elle m’a appris,
Baron du Potei.
(1) NUB locUurs ont pu »'apercevoir que les caliiers qui coDlieiinciit Ici »rtlcle» do M.Clever du Maldigny équivalent àd«ux livraisons.
VARIÉTÉS.
EFFET PtAlSANT DU UAGNËTISUE ANIUAU
Une des choscs qui m’ont le plus frappé pendant ma vie, et qui m'ont souvent diverti, c'est celle que je V£Ûs vous conter.
Rappelez-vous, cher lecteur, l’elTet que vous avez produit sur l’imagination des enfantsavec une de ces bottes à ressort qui contiennent dans leur intérieur une peau de cbat ou de mouton qui figure le diable. Yous avez vu les enfants, tout troublés, s’enfuir lorsqu’ils n’avaient point été préparés par une transition ménagée à ce qui allût arriver. £b bien l lors» qu’on ouvre brusquement au sein de l’Académie de Médecino une de ces boites mystérieuses qui renferment notre diable de tnagnétisme, l’elTet produit en est délirant : la crainte, la stupeur s’emparent ü l’instant de tous les grands hommes, ce qui pourrait faire présumer qu'ils ne sont véritablement que de grands enfants ; ils gesticulant, crient, s’apostrophent mutuellement jusqu’au moment oii la boite est renfermée dans une de ces armoires où tout ce qui est embairassant va s'enfouir pour ne plus en sortir.
L’effet produit par le môme procédé sur les fortes tôtea ds nos chefs religieux a quelque chose du môme caractère. Ici, véritablement, c’est un diable réel qui sort de la boite i on n’est pas bien sûr de le faire rentrer dans sa cachette, et si l’eau bénite éldt à la portée des mûns de nos modernes saints, vous seriez aspergé. Voilà les signes de l’avancement dans le domaine de l’inconnu, voilà où en sont le» guérisseurs et les directeurs des sociétés humaines 1 C’est, avec de tels hommes, à désespérer d’un progrès véritable, et c’est ce en ce moment, confond ma pauvre raison.
Ainsi, ouvrez cette boite; non, parlez sans précaution du magnétisme devant quelques médecins, devant M. Pâul_
Amiral, par exemple, rbommc aux i'i(|uisUoii'es ; il écrii'a au Procureur liiipériai et dira ; — 0»e nous blessons la di'initc du corps médical et ses intérêts matériels; que nous employons des manœuvres frauduleuses pour persuader Je l'existence d'un pouvoir imaginaire; il dira que la loi est trop douce pour nous, et en demandera l'aggramtioii; par exemple, que l’amende soit augmentée, et que la prison même vienne venger l'outrage que nous faisons à la noble profession que les mMe~ cins exercent; ctque si, par hasard, un médecin indigne nous proté.gedeson nom, que celle p7'otection ne puisse nous servir, qu’il soit enfin déclaré notre complice (1).
Ce tapage, cet effrayant bruit cache h peur, et est produit pour masquer l’égoïsme de nos antagonistes. Qu’ils prennent donc garde qu’un jour des yeux scrutateurs ne pénètrent dans l’abtœe où sont entassés leurs systèmes. La loi est muette encore sur les erreurs capitales des médecins, seul corps dont on n’ose point examiner les doctrines par la crainte qu’on a d’y trouver un trop triste enseignement. M. Andral, qui se montre féroce à l’endroit du magnétisme afTiclie, une ignorance volontaire de tout ce que cette découverte a fait de bien ; il oublie les expériences faites à l’Hôtel-Dieu, à la Sal-pétrjère, à la Pitié, au Val-de-Grâce el en mille lieux différents, devant ses honorables confrères. Il oublie, volontairement encore, les rapports de Husson et d’une douzaine de membres de l’Académie. Dans son effroi il ne voit que l’in-matériel du corps médical, il craint qu'uue obole des recettes journalières ne soit détournée de son cours régulier, orthodoxe, qu’elle n’aille salarier les ministres d’une autre croyance.
Tel est l'effet de l’apparition du magnétisme, il trouble la cervelle et fait i)erdrc le sens à tous nos grands esprits, r Quand les homœopathes ouvrirent leur boîte devant les mômes hommes, la peur de ceux-ci fut moins grande, il leur
(l).Voir la Binui âe tbrrapeiilique médico-chirurgicale du 1" di-cenbro, d° 33, page C19.
scinWaqu’il n’eu soi'tailqii'uneimiocenl« poussière; mais tous lurent pi'is d'un étourdissemeiit singulier et d’une espèce d'aveuglement. C’est dans cette situation qu’ils déclarèrent que tous les bomœopatlies étaient des charlatans. Je n'ai pas ouï dire qu’on eût requis contre eux des lois exceptionnelles. Mais trêve à toutes ces réflexions, lorsque la mort aura fait passer de vie à trépas tous ces faux Esculapes, la science médicale, éblouie par la magnifique découverte du magnétisme, fera un grand progrès. On ouvrira complètement la boite mystérieuse ; la plus puissante des vérités se répandra dans le monde, et le nom de ses persécuteurs s’éteindra dans l’oubli. Ainsi il en fut toujours des Académiciens e( des découvertes nées de leur temps.
Baron du Pori- r.
FAITS ET EXPÉRIENCES.
Beaucoup de personnes se sont étonnées de la cessation de mes démonstrations publiques. Ce n’est ni la vieillesse, ni le défaut de puissance qui ont motivé ma résolution, mais la conviction que le magnétisme était assez connu des personnes qui ont assisté chez moi au développement de toute la série de faits qu’on peut monti-er; la conviction enfin que ces]iersonnes devaient être assez instruites pour pi’o-duire elles-mêmes, et qu’elles n’avaient plus besoin par conséquent de démonstrations sans cesse renouvelées, car rien ne pouvait s’ajouter à leur croyance. Un autre motif encore m'a déterminé : je ne pouvais plus, les exigences du propriétaii’e devenant de plus eu plus onéreuses, conserver le vaste appartement que j'occupais. EnHn si j’ai pu surmpnter pendant de longues années ce qu'il y a de fatigant pour l’esprit à recevoir chaque jour des gens qui semblaient avoir acquis
le di'oit (l’oiiti'ée clicz moi pour réclamer des satisl'aclioiis ù leur incrédulitc; si, longtemps, l’amour de la science e( le désir de faire partager mes convictions ont pu me plier ù tant d'exigences et me faire pousser le dévouement jusqu'à l’abnégation, j’ai dû, aujourd'hui, non mettre un terme à ce dévouement, mais y apporter des réserves qui me permissent de choisir mon temps et mon public.
L'avenir dira combien ces démonstrations ont eu d’utilité, combien elles ont produit d'instruments, quel progrès enfin en tist résulté. Devenues pour moi un fardeau, j'en ai allégé lo poids, laissant à mes élèves le soin de faire plus et mieux, le champ libre enfin. Quant à ceux qui s’im^inuent que je tii'ais un grand lucre de ces séances, qu'ils sachent qu’elles ont été pour moi l’occasion de sacrifices constants, que le bénéfice a été tout moral.
Mais si j’ai résolu de ne pas constamment satisfaire la curiosité publique, je n’ai pas renoncé cependant à donner des preuves du pouvoir merveilleux de l'âme bumune ; je ferai désormais des élèves auxquels je m’efforcerai d’inculquer mes principes et ce que l’observation constante de la loi magnétique, pendant près d'un derai-siècle, a pu me faire découvrir. Puis enfin, le temps qui me restera sera consacré au traitement de mes malades, à l’achèvement de l’ouvrage que j’ai mis [sur le chantier et au remaniement de ceux qui sont déjà sortis de ma plume. Mes démonstrations, désorm^s privées, me permettront aussi de pousser plus loin les études : n’ai-je point assez de tout cela pour occuper ma vie 1 Loin donc de me préparer des loisirs, — un homme qui, comme moi, embrasse la défense d’un nouveau principe n’en a jamais, — je n'aurai paru m’arrêter ;ui instant que pour chercher les moyens de faire mieux.
Baron du Potet.
ERRATA.
PREMIERE PARTIE.
l’ago SIC, ligne IS, après te raot efflwei, un point et virgule ; tigno U, all (teli do l'accolado, spròt le mot une virgule au lieu d'un
[loint.
Page 520, 6 U16> ligne, au lieu do : h/ama{i pof(« en tu (ti vtrtui, 11 Taut : le jamais porle en lui ces vertus.
l*ugeS33, ligne 50, lisez d'aire, an lieu d’a«e.
Page SâS, les trois premières ligues doivent Atre rétablies alosi i
Ces mlgratloDS, se générantssns cesse do l'invisible an tislbie et vie» vena, ti'SDginueDt infiniment les masses et les lodlvidns (chaouo ren-scrvaiit son genre et son espèce?) — à travers, eie.
Page SS9, ligne 30, au lieu de Cuffie, lisez CsITre.
Page S31, S*iisDe, après cetto phrase : « La (ol est nécetulre lil'intflili-gcnce, B il faut le nom : De Poix de Ciusalls
DEÜXIESIE PARTIE.
Page 567, ligne 4, ou lieu de ; Vtttor involontairt, lisoz ; l'essor vo> lonteire. .
Dans le n" QS :
Page 644, les cinq lignes qui ooBincDcont par : > Blea qae oM opus» culo, etc., ut finissent par aoe promesse pour l'avenir» ne dcvralnit point s’y trouver.
Barou du POTET, propriétairfçéraHtè
TABLE
ANALYTIQUE
DES MATIÈRES DU TOME DIX-NEUVIÈME,
INSTITUTIONS.
Chaire d’enseignement pour le ma gnétisme. Lettre de M. le baron du Potet, en date du 30 mars 1857, demandant à l'Empereur des Fran çais la création d'une chaire d'en seignement magnétique, 30.
Fête de Mesmer : 126e anniversaire, 15e célébration à Paris. Discours et communications de MM. du Polet, 271 ; du Planly, 274 ; Léger, 274 ; Clever de Maldigny, 275: Phillipps, 277; Charpignon, 278; Alcide Morin, 279; Antonia Du
puy, 288, 359; Buchez, 289; Man lius Salles, 290; Jobard. 291. — Pièces de vers de MM. : Clever de Maldigny, 276; Jules Lovy, 280; Baïhaut, 283; Charavet, 287 ; Jobard, 294.
Journal du Magnétisme. Avis que le bureau du journal est transféré rue Caumartia, 13, près le boulevard des Capucines, 504.
Société du mesmérisme do Port. Composition de son bureau pour l’année courante, 56.
CLINIQUE.
CAS DE CHIRURGIE. — Opérations sans douleur.
Amputation de cuisse, 36. i Extraction de dents, 620.
CAS DE MÉDECINE. — Maux guiris ou soulagés.
Accès convulsifs, 115.
Anévrisme, 22.
Catalepsie pathologique, 341. Charbon, 147.
Contusions, 100.
Convulsions, 146.
Couches (suites de), 144.
Diabète. 367, 435.
Diphtérite intense, 367.
Douleur aiguë, 204.
Dyspepsie chronique, 310, 369.
Ecrouelles. 58.
Entérite ohronique, 116.
Entorse, 479.
Faiblesse nerveuse, 310.
Fièvre Intermittente rebelle, 116.
— typhoïde, 116, 311.
Goutte remontéé, 367.
Hallucinations, 115. Hydropisie, 310.
Hystérie, 617.
Inflammalion intestinale, 143.
Influenza, 367.
Monomanie, 115.
Noctambulisme (accès de), 216.
Panaris, 318.
Paralysie incomplète, 115.
Plaie cancéreuse, 202.
Pleurésie, 449.
Relâcbement musculaire, 369.
Rhumatisme articulaire, 116.
Suppression de menstrues, 415.
Trouble intellectuel, 115.
Tumeurs scrofuleuses, 59.
ÉTUDES ET TRÉORlES.
Académies (les) et le magnétisme. Réflexions par M. Lermier, sur les divers rapports académiques rela tifs au magnetisme, 128. — Mémoire lu à l'Académie des sciences par M. du Potet, en 1835, pour provoquer, mais vainement, l'exa men du magnétisme, 87. — Entrée officielle du magnétisme la-dilc Académie, sous le nom d'hyp notisme; observations diverses, 16, 65, 101, 158, 238, 266, 325.
Ame (de l'), Vues diverses sur son essence, son union avec le corps, sa vie propre et ses manifestations, 406, 455, 534, 542.
Bonne (la) nouvelle. Considérations philosophiques inspirées à M. An tonin Dupuy par l'agape fraternelle du 23 mai (fête anniversaire de la naissance de Mesmer), 359.
Catalepsie, paralysie, léthargie. Notice adressée A l'Académie des sciences par M. Jobard, sur la persistance de la vie dans des cas présentant toutes les apparences de la mort, 295.
Cataleptisation (la) remplaçant la peine de mort; proposition de M.Jobard, 301.
Causeries magnétiques. Vues philo sophiques de M. du Potet, sur la Providence, la nature, la vérité, etc., 32, 61, 116,155, 185, 212, 642.
Consultations somnambuliques. Ob servations de M. le Dr Gérard, sur la manière de poser les questions au somnambule consulté, 123; — sur les causes d'erreurs dans la lucidité, 148, 243; — sur l’in fluence exercée par la présence d'un témoin malade, 208.
Démagnétisation. Des cas où la dé magnétisation est nécessaire et de ceux où elle ne l'est pas. Observations par MM. Henry André, 481, 626; — Kasperowski, 587.
Ether-pantogène (l’). Essai d'une nou velle théorie du magnétisme animal, fondée sur l'existence hypo thétique d'un éther-pantogène, principe de la vie universelle, et interniédiaire permanent entre
tous les êtres; par M. Warlomont, 395, 539.
Etude rationnelle du magnétisme animal, par M.d'Arbaud, 204, 256, 460, 533, 593.
Exercice professionnel du magnétisme. Considérations sur les rapports du magnétisme avec lnjurisprudence otTa médecine légale, par point de vue professiunnel ; par M. le Dr Charpignon, 136,
Extase (de I'). Aperçus de M. du Potet, sur l’extase ou ravissement d’esprit, 197, 365. — Considérations sur Ie même sujet, au point de vue de l’histoire et de la philosophie, par M. Henri Martin, à propos de Jeanne d'Arc, 199.
Fluides (des) impondérables. Consi dérations en faveur de l'existence d'un fluide universel, principe fondamental des êtres, et cause première des phénomènes magnétiques, par M. Rossi, 231; par M. d’Arbaud, 236, 460, 602. — Argumentation analogue, en ce qui concerne l'éther-piaotogène, intermédiaire permanent entre tous les êtres, par M. Warlomont, 395, 539. — Nouvelle propriété des fluidesilmpondérables; théorie par M. Jobard, 327.
Homœopathie. Lettres de M. le Dr Clever de Maldigny à M. le Dr Charpignon, sur la vertu curative des remèdes homœopathique, 339, 421, 584. — Réponse de M. Char pignon, 561.
Hypnotisme (l’) on sommeil nerveux. Analyse et extrait des conférences de M. le Dr Philipps, 105, 178. — Description des effets de l'hypnotisme, par le P. Kircher, savant jésuite du 17e siècle, 108. — Observations satiriques de M. Jobard sur la découverte prétendue nouvelle, 16, 101. — Explication physiologique du sommeil nerveux, par le même, 41. — Ré flexions de M. du Potet sur la peine que se donne la science officielle pour faire croire que l'hypnotisme n'est pas le magnétisme, 104. — Arguments et preuves en faveur
de leur similitude, par MM. Ch. Béranger, 65 ;, Rossi, 228 ; Dr Lié gey, 226; G. G., 325; du Potet. 488; d'Arbaud, 595. — Devoirs qu'imposo au corps médical l'entrée de l'hypnotisme à l'Académie, par M. Charpentier du Bayet, 158,
Incrédulité des savants. Voy. Mer veilleux.
Léthargie. Voy. Catalepsie.
Lucidité somnembulique. Causes qui peuvent la troubler, 123, 148, 208, 243.
Magnétisation (procédés de) el conditions propres à la manifestation des phénomènes magnétiques. Etude et observation«, par H. Henry André, 480 626. — Aperçu sur le méme dujet, par MM. Warlomont, 416 ; d’Arbaud, 604.
Magnétisme (le) au moyen âge. Extrait d'un écrit de Roger Bacon, montrant, quoique d'on» manière voilée, que le principe magnétique et ses propriétés étaient bien connues des savants du moyen âge, 225.
Médiums (les), les somnambules, les extatiques et les voyants de notre époque sont ce qu’étaient les oracles, les sibylles et les prophètes d'autrefois, c'est-à-dire les intermédiaires des esprits. Allocution, par M. Jobard, 291.
Merveilleux (côté) du magnétisme. L'incrédulité des savants, en matière de magnétisme, repose sur le merveilleux de certains phénomènes somnambuliques et sur l'impossibilité où l'on «st d'en expliquer les causes. Examen de cette question, par M. Rossi, 72, 228. — Quelques mots y ralatifs, par M. la Dr Liégey, 266; par M. Berjaud, 610. — Lettre sur le même sujet, adressée à M. Maury, de l'Institut, par M. du Potet, et suivie d’un mémoire lu par ce dernier, en 1835, à l’Académie des sciences, 85. — Observations de M. d'Arbaud, sur l’étude ra tionnelle du magnétisme et sur la nécessité, si l'on veut y intéresser les corps savants, de ne leur mon trer, jusqu’à nouvel ordre, que des faits matériels, 204.
Métapbysique. Du monde spirituel, archétipe des mondes mütériels. Extrait d'un poëme de Marcel Pa lingène, 493. — Dissertation sur le même sujet, par M. le Dr Clever de Maldigny, dans le but do mon trer la poss'ibilité de communica tion entre le monde des esprits et le monde terrestre, 505.
Mètesthésie. Néologisme employé par M. Rossi, comme synonyme de transposition des sens, 236.
Passes (des) magnétiques et de leur influence. Etudes de M. Reichem bach, traduites en français par M. Kasperowski, 649.
Physiologie du magnétisme. 593; — du sommeil nerveux, 44.
Procédés (des) magnétiques. Voy. Magnétisation.
Prophètes, oracles, sibylles, etc. Voy. Médiums.
Psychologie. Voy. Ame..
Réviviscence. Indications de M. Jo
bard sur les espèces d'animaux susceptibles de reprendre le mou vement, après une plus ou moins longue suspension artiflcielle de la vie, 299.
Somnambulisme (du) magnétique. Etudes, théories et observations diverses, par MM. Gérard, 123, 148, 208. 243 ; — Péreyra, 150 ; — Rossi, 228; — d'Arbaud, 259, 465, 535. 593.
Spiritualisme. Voy. Médiums, et aussi Métaphysique.
Suggestion (de la) de pensée. Etude par M. A. S. Morin, 46,
Suspension de la vie. Voy. Catalep sie, et aussi Réviviscence.
Transposition (de la) des sens. Questions posées à ce sujet par M. Péreyra, 150.
Vampires. Suivant M. Jobard, les prétendus vampires si souvent exhumés au moyen âge, dans les Cévennes, en Suisse et ailleurs, n'étaient que des cataloptisés, préservés de toute décomposition par la nature du sol où ils avaient été enterrés, 301.
Vie (la). Renseignements sur les moyens artificiel de suspendre la vie organique, par M. Jobard. 295.
— Théorie sur le principe de la vie universelle, par M. Warlomont, 395. — Recherches sur les sciences ayant pour objet la conservation de la vie humaine, par M. le vicomte de Lapasse, 502.
Volonté (pouvoir de la). Pour M. le Dr Ordinaire, la volonté, manifes tation de l'âme, est la cause des
principaux phénomènes du ma gnétisme, 450. — Selon M. le Dr Clever de Maldigny, la volonté, aidée de la foi, peut régénérer le le monde mural, 567.
Vue somnambulique. Théories diverses sur son mode d'exercice, 233, 399, 465,. 599.
CONTROVERSES.
Cause des phénomènes magnétiques. Polémique entre MM. Warlomont, Dr Ordinaire et d’Arbaud : le premier, expliquant tous les phénomènes du magnétisme par l’inter médiaire d'un éther pantogène; le second, donnant la prédominance à l'âme dans la production des phénomènes principaux; le troisième. s'appuyant sur des considérations rationnelles pour démontrer que l'action magnétique résulte d'un fluide propre à l’hom me, 450, 460, 533, 539.
Débats divers : sur le magnétisme et le somnambulisme, 72, 85, 150, 158, 228, 266 , 322, 382, 450, 460, 533, 539, 567, 587,.626; — sur l'hypnotisme, 16, 66, 101, 104, 107, 158, 178, 236, 325, 488, 595; — sur l'homœopathie, 339, 421, 561, 584.
Démagnétisation. Dissidence entre M. Lafontaine, d'une part, et
MM. Henry André et Kasperowski, de l'autre, sur les cas où la déma gnétisation est ou n'est pas nécessaire, 481, 587,626.
Homœopathie. Polémique entre MM. les Drs Clever de Maldigny et Charpignon, sur la médeclne infi nitésimale, 339, 421, 561, 584.
Hypnotisme. Discussions et vues di verses sur la similitude de l'hyp notisme et du magnétisme, 16, 65, 101, 104, 107, 158, 178, 236, 325, 488, 595.
Somnambulisme (la) et l’hypnotisme devant l’institut. Doutes opposés par M. Alfred Maury, membre de l'institut, sur l'existence du fluide magnétique humain et sur la réa lité de certains phénomènes som nambuliques examinés par lui dans un article relatif au somnam bulisme el à l'hypnotisme. Réfu tation courtoise par MM. du Potet, 85; Rossi, 228.
FAITS eT expériences;
Accidents causés par l’hypnotisme, 19 — par le somnambulisme na turel, 140, 268, 501, 559.
Amputation de cuisse, pratiquée, sans douleur pour le patient, par M. le Dr Guérineau, à l'aide de l'hypnotisme, 36.
Analogie des effets du fluide magnétique avec ceux de l'électricité. Expériences rapportées par MM. d'Arbaud, 468; — Henry André, 485.
Anesthésie hypnotique, 37, 41, 110; — magnétique, 176, 321, 470, 557, 620.
Animaux hypnotisés, 41 ; — doués de lucidité, 82; — fascinés, 264; — décapités et vivant encore, 575.
Apparitions do fantômes, 27, 48, 162.
Attraction magnétique, 112, 469, 592; — à distance, 93, 556.
Automagnétisation suivie de clairvoyance, par la fixation d'un ob jet non magnétisé. Procédé pratiqué par Mme Grison, somnambule à Reims, avant l’importation de l'hypnotisme en France, 124.
Baguette divinatoire. Faits relatifs
aux sourciers Jacques Aymar et Bléton, 384.
Catalepsie hypnotique. 41, 110; — magnétique, 176, 321, 557 ; — pa thologique, 341.
Chien extraordinaire. Epagneul jouant aux dominos, nu Wisth, et formant avec une série chif fres mobiles tous les nombres de insndés, 8S.
Clnirroyance (Fnits de) ou lucidité en somnambulisme, 33, 97, 121, 116, 144,177,241, 313, 343, 387, 6S8, 60«, 63! ! — en songe, 615.
Consul lationssomnambuliques, 131,
139, 148, 108, 243, 43S.
Contagion fluMique. Faits rsppor-l5spar M. le D'Gérard ; Somnaoi' bulo recevant les miasmes morbides d'an malade, par riiitermé' diAire du magnétiseur. 148; — )iar la présence d un témoin en traitement, 206 ; — par le toucher d'une mtolie de cheveux, 243. — Maux passant du magnétisé au niagnétràeur, ou du malade au médecin, 171.
Dangemk éviterdanstesexp^rienccs magnétiques et les consultations somnambuliques, 148, 171, 208, S4l,Si3.
Dictée des Esprits, 249, 372.
Double-vue. Faits relatifs à Jean Cavalier ctautreschers camisards, 385.
Ecriture d’outre-tombe. Fait remontant au ve siècle, 161.
Electricité humaine. Jeunes filles électriques; fait rapporté par M. Rossi, 232.
Electro-magnétisme. Expériences paraissant démontrer: 1° l'analogie des effets de l’éteclricité avec ceux du fluide humain, 468, 485; — 2° la nullité d'action de l'électri cité sur l'insensibilité produite par le magnétisme, 470.
Erreurs auxquelles est exposée la lu cidité somnambulique, Faits rap porté» par M. le Dr Gérard, 123, 148, 308, 243.
Esprits qui apparaissent, 27, 162 qui déplacent des objets, Iancent des projectiles, etc., 138, 379; —
qui parlent, 28; — qui écrivent, 161 ; — qui donnent des détails sur leur vie terrestre, 249 ; — qui tracent, par la main du médium, des signes hiérogIyphiques et des phrases en latin baroque, 372.
Evocation des Esprits, 249, 372.
Ecpériences de : phréno-magné tisme, 21, 241 î — hypnotisme, 41, 110; — spiritualisme, 248, 372; — électro magnétisme, 470, 485; — magnétisme et somnambulisme, 21, 93, 111, 121, 123, 148, 171, 175, 208, 238, 243, 313, 320, 347, 466, 470, 485, 555, 590, 606.
Extase religieuse, 26, 363.
Fluide magnétique. Ses effets d'éma nation et d'irradiation. 148, 171, 208, 243; — sa vue par les somnambules, 313; — son analogie avec l’électricité, 468.
Guérisons miraculeuses, 29, 92, 114, 309, 337, 443. — Voy. aussi Ma gnétisme mystiaue.
Hallucination. Hommes se croyant changés en animaux et agissant comme si la métamorphose était réelle, 381.
Homœpathie. Traitements par l'ho mœpathie aidée du magnétisme. Rapports de M. le Dr Clever de Maldigny, 341, 433,
Hypnotisme anesthésique, ou som meil nerveux- Opérations chirurgicales effectuées sur des sujets hypnotisés, 36. — Expériences diverses pratiquées sur des hommes, 20 ; — sur des gallinacées, 41, 110.
Influence exercée sur la consultation somnambulique par la présence d'un témoin malade; fait rapporté par M. le Dr Gérard, 208.
Insensibilité , dans l'état hypnotique, 37, 41 ; — magnétique, 176, 321, 470, 557, 620.
Intuition médicale, en somnambu lisme, 145, 343, 456, 632.
Irradiation magnétique. Personnes recevant le fluide adressé à d’au tres, 22.
Léthargie. Vieille femme endormie pendant dix jours, 302. — Jeune
fille restée dans la neige, durant un mois retrouvée vivante,330. — Jeune femme demeurée inanimée pendant quatre semaines, 643.
Lucidité. Voy. Clairvoyance.
Magnétisation à distance et à l'insu du sujet, 95, 241, 316, 466, 473.
Magnétisme expérimental. Expérien ces pratiquées ou rapportéés par MM, Péreyra, 22, 93 : — Du Potel, 111, 590; — Gautier, 121 ; — Dr Gérard, 123, 148, 171, 208, 243; — Manlius-Salles, 175 ; — José Serra è Iglésiae, 238, 313, 470; — Thorin, 320 ; — Dr Clever de Maldigny, 347; — d'Arbaud, 466, 606 ; — Henry André, 485 ; — Rossi, 555.
Magnétisme mystique. Cures opérées au moyen de la prière, 26.
Magnétisme thérapeuthique. Traitements opérés ou rapporté.s par MM. le Dr Charpignon. 115; — Auguste Gibert. 143; — Thuvenin, 202 ; — Adolphe Didier, 310, 367, 449 ; — Dr Clever de Maldigny, 349, 436; — Henry André, 445; — Gossens, 619; — divers, 479.
Manifestations spiritualistes. Voy. Esprits.
Noctambulisme. Faits et accidents, 140, 216, 268, 269, 501, 559. — Voy. aussi Somnambulisme naturel.
Opérations chirurgicales accomplies sans douleur pour le patient, 36, 620.
Phréno-magnétisme. Expériences pratiquées par M. Péreyra, el démontrant que les phénomènes at tribués à l'association de la phré nologie avec le magnétisme sont le résultat d'une simple transmission de pensée du magnétiseur au magnétisé, 21. — Inductions différentes énoncées par M. José Serra è Iglésias, 241.
Prédictions pleinement ou partielle ment accomplies, 26, 54.
Pressentiments réalisés, 28, 80, 194, 454.
Prévision, ou vue de l'avenir, en somnambulisme ou en extase, 26,
97, 181, 144, 150. 436, 608, 622.
Ressentiment du mal d'autrui, d'im pressions étrangères, etc., 148. 171, 208, 244.
Résurrection. Indiens revenant à la vie, après une inhumation volontaire de plusieurs mois, 296.
Rétrospection, ou vue du passé, 126, 436.
Signes magiques créant des visions, 592.
Somnambulismemagnétique.—Faits de lucidité, 23, 97, 191, 126, 144, 177, 241, 313, 343, 387, 558. 606, 622; — transmission mentale de pensée ou de volonté, 23, 177, 241, 315, 347, 557, 624 ; — prévision, ou vue de l’avenir, 97, 121, 144, 150, 436, 608, 622 — rétrospection ou vue du passé, 126, 436; — vue à distance et à travers les corps opaques, 126, 144, 177, 387, 606; — intuition médicale, 145, 343, 436, 622; — ressentiment du mal d'autrui, d'impressions étran gères, etc., 148, 171, 208, 244 ; — transposition des sens, 240; — vue du fluide magnétique, 313.
Somnambulisme naturel. Crises calmées par le magnétisme; fait rap porté par M. le Dr Cbarpignon, 216.
Somnambulisme spontané, produit par, la peur d'un grand danger couru; 261.
Songe donnant la vision parfaite ment exacte d'un objet dont le rêveur Ignorait l’existence. Fait personnel à M. Péreyra, 614.
Spiritualisme. Faits et expériences rapportés par MM. Péreyra, 248 ; — Dr Clever de Maldigny, 372.
Suggestion ou illusionnisme. Actes imaginaires accomplis par un ma gnétisé, sous l'influence mentale du magnétiseur, 177, 241, 558.
Thérapeutique magnétique, 100, 115 143, 203, 216, 310, 342, 367, 436, 445, 449, 479, 619. — (Pour le détail, voy. Clinique).
Transmission mentale de volonté, de sensations, etc., 23, 177, 241, 315, 347, 537, 624.
Transposition des sens, 340.
Visions fantastiques, 27 ; — magiques, 592.
Vue du passé, voy. Rétrospection ; — de l’avenir, voy. Prévision.
Vue en songe, 163, 615; — à dis-
tance et à travers les corps opa ques, 126, 144, 177, 387, 606.
VARIÉTÉS.
Avis divers, 84, 223, 252, 448, 476, 504, 656.
Banquet mesmérien à Paris. Compte rendu, 270 à 295.
Bilan (petit) de magnétisme, par M. du Potet, 637.
Chaire de magnétisme. Lettre de M. du Potet à l'Empereur des Français pour demander la création d'une chairs d'enseignement du magnétisme, 30.
Chien (un) lucide ou médium, 82.
Délits ayant le somnambulisme pour cause ou pour prétexte. Voy. Tri bunaux.
Echcc des savants, à propos de la grande marée de mars dernier, 168.
Ecole polytechnique. Une centaine d'élèves de cette école sollicitent de M. du Potet une séance de magnétisme et se retirent généra lement convaincus, 111.
Effet plaisant du magnétisme animal sur l'Académie de médecine. Petite satire par M. du Potet, 657
Enchanteur (l') Maugis au château de Montauban. Chronique du temps de Charlemagne, 164.
Escroqueries et vols commis sous le manteau du somnambulisme, par une ex-femme sauvage, 165; – par il signor Zanetti, 222.
Exercice illégal de la médecine en France, 193, 331; — au Brésil,
Formules cabalistiques, au moyen desqqelles les gens soumis à la torture se rendaient insensibles, 284.
Gravures représentant des faits ma gnétiques, 3, 12, 16, 39, 58, 92, 114, 141, 169, 198, 227, 253, 297, 309, 337, 365, 443, 477, 532, 589, 617, 645.
Histoires de revenants, 27, 48. Institut (l') elle magnétisme. Mé
moire lu à l'Académie des sciences, par M. du Potet, on 1835, pour provoquer l’examen du ma gnétisme, 87.
Jetteur (un) de sorts, 47.
Magnétisme (le) dans l'Ancien et le Nouveau-Testament, 12, 16, 29, 114, 169. 309, 357, 443; — dans l’antiquité, 589, 617; — au moyen âge, 227; — dans l'histoire de France, 92, 198, 477 ; — dans l’exorcisme religieux. 532; — en Irlande, au dix-septième siècle, 58; — dans les rues de Constan tinople, 141; — h Smyrne, 555; — au Brésil, 352; — dans la république de l'Equateur, 222.
Magnétiseurs et somnambules poursuivis pour exercice illégal de la médecine. 193, 331, 352.
Main (la) de gloire. Main de pendu portant une chandelle magique, dont se servaient les voleurs noc turnes pour stupéfier les gens qu’ils voulaient dépouillier, 253.
Mandiram (le). Prière qui, suivant le Pouranam des Indiens, a le pou voir de détacher l'âme du corps et de l'y faire rentrer à volonté. Conte à l'appui, 163.
Nécrologie. Mort des magnétistes : Germer-Ballière, 28 ; — Dr Van doni, 84; — Gillot de l'Etang, Leroy, Froment-Delormel, comte de Richemont, 271. — Discours de Me Plocque et de Me Marie, sur la tombe de Me Bethmont, bâtonnier des avocats du barreau de Paria, 195.
Poésies diverses. Aux négateurs du Spiritualisme; allocution par M. le Dr Clever de Maldigny, 276. — Hommage à Mesmer; couplets par M. Jules Lovy, 280. — Le Ma gnétisme n'est pas mort; chanson nette par le même. — Histoire drôlatique de l'hypnotisme; chanson par M. Baïhaut, 283. — Un toast à Mesmer; couplets par M.
Charavet, 287. — Le bon sens populaire; fable par M. Jobard, 294.
Progrès du magnetisme. L’Académie de médecine de Rio-Janeiro, considérant que le magnétisme animal est une brandie de l’art de guérir, condamne M. Monteggia à l'amende, pour avoir magnétisé des malades sans être porteur d'un diplôme de médecin, 352.
Récits de faits étranges, mystérieux ou merveilleux, 27, 48, 80, 138, 163, 379, 475.
Réglementation de l'exercice du ma gnétisme. M. le Dr Charpignon demande que le magnétisme soit considéré comme faisant partie de l'art médical et que l'exercice professionnel en soit réservé aux médecins, 137.
Romans dont le sujet repose sur des faits de somnambulisme« d'extase. etc., 224, 265, 305.
Situation du magnétisme, Lettre de M. Petit d'Ormoy, montrant comme prochain le triomphe du magnétisme, 3. — Réponse de M. du
Potet, 13. — Exposé de l'élat du magnetisme au Brésil, par M. Monteggia, 352.
Tribunaux. Escroqueries commises sous le couvert du somnambu lisme, par Amélie Vanderhagen, dite l'ex-femme sauvage, 165. — Exercice illégal de la médecine procès de M. Ferdinand Rouget, à Toulouse, 193; de Mlle Marie Bressac, à Lyon, 331.
Voyants, thaumaturges, guérisseurs, sourciers. etc. Article du Spiritual Telegraph, sur la sœur Pierre, carmélite prophétesse, et sur M. Dupont, guérisseur par la prière, 26. — Notice sur Valentin Greatrakes, dit le toucheur ir landais, par M. du Potet, 57. — Lattre de la marquise du Deffand à Horace Walpole, sur les Valda geaux, famille de guérisseurs, 304, — Détails sur les sourciers Jacques Aymar et Bléton; sur les cami sards Jean Cavalier et autres, par M. Louis Figuier, 384. — Sur le druide Ram, par Fabre d'Olivet, 518.
BIBLIOGRAPHIE.
Châteaux (les) de la Gironde, par Henri Ribadien. Extrait relatif aux enchantements de Maugis dans le château) des quatre fils Aymon, 164.
Clef (la) des grands mystères, sui vant Hénoch, Abraham, Hermès-Trismégiste et Salomon, par Eli phas Lévi (M. Constant), Mention et extrait, 476, 501.
Considérations nouvelles sur le sys tème nerveux, ses fonctions et ses maladies, par le Dr Dunand. Opus cule favorable au magnétisme, 644.
Cours théorique et pratique de brai disme ou d'hypnotisme, etc., par le Dr Philipps. Mention. 531.
Dieu c’est l'amour, par Mme Maria de Fos. Mention, 476,
Essai sur la conservation de la vie, par le vicomte de Lapasse. Ana
lyse et extrait, par M. le Dr Ed. Auber, 502.
Etat de la medecine en 1858, par le maréchal duc de Saldanha, Mention de cet ouvrage, dans lequel l'auteur se déclare partisan du magnétisme et le recommande surtout comme moyen anesthési que dans les opérations chirurgi cales, 53.
Histoire de la philosophie herméti que (année 1742). Extrait relatif à un écrit d'outre-tombe tracé au cinquième siècle par l'esprit du philosophe Evagre, 161.
Histoire du merveilleux dans les temps modernes, par M. Louis Figuier. Examen et citations, par M. Petit d’Ormoy, 382.
Magnétisme (Du) et du science oc cultes, par A. S. Morin. Avis de la publication de cet ouvrage, 28.
Magnétisme (le) considéré suivant les lois de la nature, et principa lement en ce qui concerne le traitement des maladies, etc., par F. Guidi de Milan. Mention, 644.
Meqmer, épisode du règne de Marie-Thérèse, par Mme la vicomtesse de Lerchy. Lecture recommandée par M. G. G. i tous les amis du magnétisme, 266.
Mytères (les) du magnétisme animal et de la magie dévoiles; ou la vérité sur le mesmérisme, le somnambulisme dit magnétique, et plusieurs phénomines attribués à l'intervention des esprits, dé montrée par l'hypnotisme; par le Dr Gigot-Suart. Mention, 224.
Rapports du magnétisme avec la jurisprudence et la médecine lé
gale, par le Dr Charpignon. Préface et conclusions du ccllc brochure, 136.
Secrets (des) merverilleux de la ma gie naturelle et cabalistique; ouvrage publié à Lyon en 1629. Extraits, 253.
Siamora la Druidesse, ou le spiri tualisme au xve siècle, par Clé ment de La Chave. Mention de ce roman, dont le fond repose sur des faits de somnambulismr et d'extase, 224. — Examen par M. Antonin Dupuy, .305.
Zodiaque (le) de la vie hamaine, poëme de Marcel Palingène, tra duit du latin par M. de La Monne rie. Extrait intitulé la Balance, 493.
LISTE NOMINATIVE
DES PERSONNES DONT LES ÉCRITS? LES ACTES OU LES OPINIONS
sont insérés, analyés, cités, rapportés, commentés ou réfutés dans ce volume.
Allary, 27.
Alexandre Dumas, 265.
André (Henry), 447, 488, 626.
Andry (Dr), 441.
Arago. 231, 531.
Arbaud (d'), 208, 263, 470, 539, 549, 614.
Astélius, 59.
Auber (Dr), 504.
Aymar (Jacques), 384.
Azam (Dr), 67, 284.
Babinet, 231, 511.
Baïhaut. 283.
Baron (John) 310, 449.
Barthet, 194
Bautain (Abbé), 570.
Bégué, 53.
Béranger (Charles), 71.
Berjaud, 642.
Berri (Mme), 27.
Bersot (Ernest), 396.
Bertin (Léonie), 280.
Bethmont. 195.
Bléton.384.
Bodin (Hubert), 381.
Boerhave, 574.
Bouillaud (Dr). 585.
Bourdin (Mme); 166.
Boyle (Robert) 60.
Braid, 67, 107, 284.
Brento, 540.
Bressac (Mlle), 332.
Broca (Dr), 19, 67, 284. Broussais (Dr), 441, 573, 586.
Buchez, 289.
Burq (Dr), 10.
Butera (princesse), 590.
Calellan frères, 442.
Charavet, 287.
Charpentier du Bayet, 160,
Charpignon (Dr), 115, 136, 216, 219, 278. 326, 567.
Chomel (Dr). 586.
Clément de La Chave, 224, 305.
Clever de Maldigny (Dr), 274, 327, 351, 379, 442, 531, 561, 584, 656.
Cloquet (Dr), 17,38.
Cognary, 350.
Constant, voy. Eliphas-Lévi.
Cros (Dr), 568.
Dechambre (Dr), 41.
Desmarest, 203.
Devergie (Dr), 440.
Didier (Adolphe), 312, 370, 450.
Dittmar (Dr), 18.
Doyère, 19, 300.
Drieske Nipers, 102.
Du Bois Raymond, 258.
Du Deffand (Marquise), 304.
Duméril, 299,
Dunand (Dr) 644.
Du Planty (Dr), 274.
Dupont, 26.
Du Potet (baron), 15, 30, 32, 35, 52, 58, 61, 64, 86, 93, 101, 112, 121, 142, 158, 161, 168, 170, 179, 188, 195, 197, 216, 228, 251, 256, 271, 302, 310, 326, 337, 366, 371, 394, 445. 479, 491, 493, 532, 590. 592, 618, 640, 643, 648, 656, 659.
Dupuy (Antonin), 108, 288, 308, 364.
Eliphas Lévi, 377. 476, 501.
Esdaile(Dr), 17, 37.
Fabre d'Olivet, 579.
Falaize, 21.
Faria (abbé), 66.
Figuier (Louis), 10.382.
Fleming (John), 54.
Fleurquin (Mme), 436.
Fleury (Dr), 423.
Fodéré (Dr), 430, 571.
Forget, 267.
Fos (Mme Maria de), 476.
Frappart (Dr), 421.
Gautier (Mme), 121.
Gautier (J.), 123.
Gérard, 27.
Gérard (Dr), 128, 150, 175, 212, 248.
Germer-Balllière, 28.
Gibert, 147.
Gigot-Suart (Dr), 224.
Gonot, 433.
Goossens, 625.
Gordon (lady), 27.
Goubert, 139.
Greatrakes, 57,
Grims, 107,
Grisolle (Dr), 586.
Grison (Mme), 124, 149, 174, 209, 244.
Guépin (Dr), 528, 568, 581.
Guérineau (Dr), 38.
Guerry, 108.
Guidi, 644.
Haller, 575.
Hanapier (abbé), 575.
Henri Martin, 199, 289.
Hermann (frère), 55.
Huette (Dr), 20.
Husson (Dr), 130, 392. Jacobowistch 405.
Jardin, 80.
Jarrie, 38.
Juspers, 55.
Jobard, 19, 46, 103, 216, 291, 302, 330.
Joly (Mme). 302.
Jourdan (Dr), 441.
Kasperowski, 587, 649.
Kircher (le P.), 108.
Kirilova (Marthe), 330.
Kisseleff (comte), 591.
Lafontaine, 586, 626. 639.
Lamarck, 574.
Lamétrie, 574.
La Monnerie (de), 493.
Lapasse (vicomte de), 502.
Laplace, 509.
Latour (Dr Amédée), 441.
Lefrançois, 216.
Léger (Dr), 274.
Lerchy (vicomtesse de), 266.
Lerible, 475.
Lermier, 135.
Leroux, 432.
Lesage, 379.
Lesueur (Stsnislas), 27.
Levaillant. 264.
Liégey (Dr), 266.
Lorenz (Dr), 575.
Louis (Dr), 586.
Lovy (Jules), 252, 280.
Lunn, 64.
Luques (duchesse de), 304.
Mabru, 86.
Macario (Dr). 48.
Magendte (Dr), 86.
Maignon, 27.
Manlius Salles, 175, 290,639.
Marie (avocat), 196.
Matter, 517.
Maury (Alfred), 85, 228.
Michéa (Dr). 41.
Michelet. 264.
Michon (abbé), 54.
Moigno (abbé), 18, 101.
Monteggia. 359, 639.
Morin (Alcid ), 279, 329.
Morin (A. S.). 28, 52.
Muller (Dr). 406.
Newton, 231.
0rdinaire (Dr), 460, 533, 541.
Parnot (Mme), 144.
Pastoret (marquis de), 580.
Péert, 349.
Péreyra, 25, 100, 155, 251, 616.
Perrault, 575.
Petit d'Ormoy, 13, 392.
Puzzani (André). 329.
Philarète Chasles, 54.
Philipps (Dr), 84, 105, 178, 277, 530.
Phipson 258.
Pierre (Edouard), 84.
Plocque, 195.
Proudhon, 544.
Puységur (de), 66.
Récamier (Dr), 49.
Reichembach (de). 257, 649.
Ribadien (Henri), 164.
Ricard (Dr), 402, 454.
Richard (Charles), 528.
Roger Bacon, 225.
Roger (DrHenri), 160.
Rossi, 79, 238, 559.
Rostan (Dr). 267.
Rouget (Ferdinand), 193.
Roulin (Julie). 140.
Rousseau (J.-J.), 513.
Saint-Evremont. 60
Saidanha (duc de), 53.
Schouvaloff (comte), 590.
Schwenter (Daniel), 111.
Seguin, 299.
Serra è Iglésias, 243, 320, 474.
Severini, 556.
Simon (Mme), 202.
Sokovnine (Dr). 330.
Sœur Pierre, 26.
Spielbahn, 55.
Struve. 575.
Sue (Dr), 374.
Tessier (Dr), 586.
Teste (Dr), 399, 415.
Thorin, 322.
Thuvenin, 204.
Tigri, 236.
Tolstoy (comte), 590.
Tosetti (Urbain), 574.
Vanderhagen (Amélie), 166.
Vandoni (Dr). 84.
Vautrain, 143.
Velpeau (Dr). 11, 16, 66, 109, 285.
Viellard,491.
Villemain (Dr). 132.
Virey (Dr), 568, 577.
Villermedunand, 56.
War'omont, 393, 419, 450, 460, 539.
Zanetti, 222.
Zontedeschi, 258.
Zimmermann (Dr), 512, 575.
FIN DU DIX-NEUVIÈME VOLUME.