(1881) Archives de neurologie [Tome 01] : revue trimestrielle des maladies nerveuses et mentales
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(1881) Archives de neurologie [Tome 01] : revue trimestrielle des maladies nerveuses et mentales

ARCHIVES

DE

NEUROLOGIE

It.

4lpEDZ IMPRIMERIE DE CHARLES 11 E H I 8 S B 1 .

ARCHIVES

DE

NEUROLOGIE

REVUE TRIMESTRIELLE

DES MALADIES NERVEUSES ET MENTALES

PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE

J.-M. CIIARCOT

AVEC LA COLLABOIIAT10X nE

MM. AMIDON, BALLET, BITOT (P. A.), BLANCRIARD (R.), BOUCHEREAU,

BRISSAUD (o.), BKOUARDEL (P.), COTAUD, DEBOVE (M.), DELASIAUVE, DURET,

DUVAL (MATlIIAS), FÉRÉ (Cil.), FERmER, GOMBAULT, GRASSET, HERVÉ (G.),

JOFFROY (A.), KEIIAVAL (P.), LANDOIJZY, MAGNAN, MARIE, MAYGRIER,

mERZEJEWSKY, NEUMANN, D'OL1ER, PIERRET, PITRES, RAYMOND, REGNARD (P.),

BICHER (P.), SEGUIN PÈna et Fils, STRAUS (L.), TALAMON, TEINTURIER (E.),

TUUL1É (.H.), TROIS1ER (E.), VIGOUROUX (R.), VOISIN (J.)

Rédacteur en chef : B O U It \ E V 1 L L 1;

Secrétaire de la rédaction : II. CL. DE B B O Y E n

Dessinateur : LEUBA.

Tome I. 1880-1881

Avec 20 planches noires et en couleur et 22 figures dans le texte.

PARIS

BUREAUX DU PROGRÈS MÉDICAL L

6, Rue des Écoles.

1880-1881

A la suite et sous l'influence des progrès accomplis par

l'anatomie et la physiologie du système nerveux pen-

dant le cours des trente dernières années, la patholo-

gie nerveuse s'est, à son tour, renouvelée et agran-

die. Dans ce vaste domaine de la Neuropathologie, les

parties du sol, de tout temps cultivées, ont été, sur

presque tous les points, complètement remaniées; des

régions autrefois incultes ont été défrichées et pro-

mettent d'abondantes moissons; des terres inexplorées

ont été découvertes, et ainsi, les anciennes richesses

accumulées par la tradition se sont accrues du fruit

des nouvelles conquêtes.

Le mouvement considérable qui a conduit à ces ré-

sultats n'est certainement pas près de s'arrêter. A le

produire, l'amour des nouveautés, la mode, n'ont

contribué que pour une faible part. Il reconnaît des

causes plus profondes, car sa vitalité et sa puissance

semblent s'affirmer chaque jour davantage par le

nombre toujours croissant de publications de bon aloi.

Pendant longtemps, ces travaux sont restés dissé-

minés dans les grands recueils où trouvent accès les

productions médicales relatives aux sujets de tout ordre.

i

Un jour, on a pensé qu'il était logique et qu'il serait

profitable de les réunir dans des recueils spéciaux. Là

seulement, en effet, il était possible de les mettre con-

venablement en valeur par leur rapprochement même,

de les grouper, de les catégoriser d'après leurs affinités

naturelles; là seulement, il était permis de tenir en

contact permanent, la Psychiatrie, depuis longtemps

spécialisée, et la Neuropathologie proprement dite : ces

deux parties d'une même unité séparées par des néces-

sités pratiques, mais devant, philosophiquement, rester

associées l'une à l'autre par des liens indissolubles.

A l'étranger, plusieurs recueils de ce genre se

sont produits depuis quelques années'. En France,

nous ne possédons encore aucun organe qui réponde

exactement au but que nous venons de signaler, et c'est

justement dans l'intention et avec l'espoir de combler

cette lacune qu'ont été fondées les Archives de Neuro-

logie.

En médecine, aujourd'hui que l'analyse, devenue

plus pénétrante et plus savante, multiplie sans cesse

et presque jusqu'à l'infini le nombre des faits,

personne ne saurait plus sérieusement prétendre à

tout embrasser, à tout approfondir; l'encyclopédie

est plus que jamais au-dessus des forces d'un seul.

1 En Angleterre, The l3nnirr, a Journal of Neuroloyy. En Amérique.

Tle Journal of nervous and mental Diseases et The dlienist ami Neurolo-

gist. En Allemagne, les A¡'c1dv sur Psychiatrie uud Nel'venkl'al1kheilen

et le Cenlralblatt für Nerveitheillntnde, Psychiatrie, etc. En Italie, la

Iiivisla spel'imentale di In·cralrri, cli Alecliciua loyale el l'AI'ch¡'¡'io italiagio

per le malallie narcose.

En France, les Annules PIc4lico-psilrlroloqiue.s· recueil si justement

estimé, est plus particulièrement consacré aux maladies mentales.

3

Chacun, parmi les chercheurs, comprend tôt- ou tard

la nécessité de limiter , s'il ne veut abdiquer, le

champ de son activité. De la est née fatalement une

situation qui tend manifestement à s'accentuer de

plus en plus. A un certain point de vue, elle n'est

pas exempte de périls. Des esprits clairvoyants s'en

alarment : lisse demandent si l'unité de notre science

ne va pas se dissoudre quelque jour, se morceler en

un nombre indéfini de spécialités étroites, frappées

pour ainsi dire, dès l'origine, de stérilité, en raison de

l'isolement dans lequel elles se tiendront cantonnées.

Ce danger, nous sommes loin de le méconnaître ;

mais on y pourra échapper, nous en avons la ferme

conviction, par une bonne' organisation du travail.

C'est là une thèse qui sera peut-être, ici même, sou-

tenue plus tard par une argumentation en règle.

Pour le moment, nous nous bornons à affirmer qu'en

somme, le régime fédératif bien pondéré n'exclut

pas ,* tant s'en faut, la communauté et l'harmonie

des efforts; que l'on peut, muni d'une instruction

large et possédant des « clartés de tout », s'arrêter

à considérer de près le fait partiel, l'épisode, sans

craindre de perdre de vue les rapports, l'ensemble,

l'histoire tout entière; que, dans ces conditions, même

confiné dans un espace restreint, on peut, en s'éle-

vant, voir l'horizon s'agrandir. 1

Nulle part ailleurs que sur le terrain neuropatho-

logique, on ne conçoit mieux, au reste, la nécessité

d'asseoir la spécialité sur le fondement solide d'une

4

forte culture générale et d'entretenir avec le milieu

ambiant des échanges incessants. C'est que, dans l'orga-

nisme vivant, le rôle du système nerveux est presque

universel : ici, dominateur, là subordonné, peu importe;

en fait, bien peu de cas se présentent dans la réalité,

soit dans l'ordre physiologique, soit dans l'ordre patho-

logique, où quelque partie de ce système ne soit pas

intéressée plus ou moins directement et n'entre pas

en jeu. Dans de telles conditions d'étude, les inconvé-

nients qui s'attachent à une culture trop exclusive,

ne sont pas à redouter.

Les « Archives de Neurologie » auront pour objets

principaux la nosographie et la clinique; mais elles

offriront une large place aux recherches d'anatomie,

de physiologie normales et pathologiques; aux travaux

dans lesquels l'expérimentation, les procédés des

sciences physiques adaptés aux choses de la clinique

viennent offrir leur concours à l'observation pure; à

toutes ces tentatives, en un mot, inspirées par l'esprit

scientifique moderne, qui, dans l'espèce, ont été et

seront encore de grands agents du progrès. Enfin, et

ce sera là, peut-être, un caractère particulier de ce

recueil, on y admettra avec empressement les écrits

tendant spécialement à établir des rapports intimes

entre la pathologie nerveuse livrée à son autonomie

légitime et les autres parties de la médecine.

J.-M. CHARCOT.

Juillet 1880.

Vol. I. Juillet 1880. N" 1.

ARCHIVES DE NEUROLOGIE

ANATOMIE

NOTE SUR L'ENTRECROISEMENT SENSITIF DU BULBE

Par MM. DEBOVE, agrégé de la Faculté, médecin des hôpitaux,

et Go\IBAULT, préparateur du cours d'anatomie pathologique à la Faculté.

Dans la présente note, nous voulons mettre en

relief une disposition particulière de l'entrecroisement

sensitif du bulbe. Elle parait, jusqu'à présent, avoir

échappé aux auteurs, parce qu'il est difficile, peut-

être même impossible, sur des coupes de bulbe nor-

mal, de distinguer ce qui appartient à l'entrecroisement

moteur et à l'entrecroisement sensitif; nous avons pu

le faire, comme on le verra plus loin, grâce à des

lésions exactement limitées aux faisceaux moteurs.

Avant d'exposer nos propres recherches, nous rap-

pellerons en quelques mots ce qui a été dit à ce sujet

par les auteurs les plus compétents : MM. lfevnert, ' 1

Iluguenin, Sappey et Mathias Duval. ".

M. Huguenin 2 distingue dans le bulbe trois cntre-

1 Meynert. - Von GeMme der Sauyetliiere. St¡'ickel"s Ilandbuch.

3 Huguenin. Anatomie des centres nerveux. Traduction Th. Kellel

et .\1. Duval. Paris 1879, p. 2')L

6 AXATOMIU.

croisements : l'inférieur moteur, le moyen et le supérieur

sensitifs. Ces deux derniers sont formés par des fibres

qui proviennent du cordon postérieur, du fioaiculos

gracilis et etineaitis, et qui vont ensuite se placer à la

partie externe des fibres motrices des pyramides déjà

entrecroisées à ce niveau.

Pour MM. Sappey et Mathias Duval ', l'entrecroise-

ment sensitif commence lorsque l'entrecroisement

moteur est terminé. Il est formé de fibres qui, prove-

nant des cordons postérieurs, s'accolent à la portion

motrice (déjà entrecroisée) des pyramides et en cons-

tituent la couche profonde.

D'après les auteurs que nous venons de citer, les

fibres sensitives s'accolent pour les uns à la partie

externe, pour les autres à la partie profonde des fibres

motrices, mais sans se confondre avec elles ; pour- nous,

au contraire, il y aurait fusion plus ou moins intime

des deux ordres de fibres.

Le fait qui a servi de point de départ à nos recherches

a été exposé tout au long dans un autre travail =. Nous

avons eu l'occasion de faire l'autopsie d'un sujet atteint

de l'affection décrite par M. le professeur Charcot sous

le nom de sclérose latérale amyotrophique, c'est-à-dire

qui présentait à l'autopsie une sclérose des cordons

pyramidaux et une altération profonde des cellules

des cornes antérieures de la moelle. Nous laissons de

côté cette dernière lésion qui n'offre point d'intérêt

dans le cas particulier. -

Le faisceau latéral ou moteur était sclérosé, non

' Sappey et DllV,Ll.-ColI ! ¡des l'endus Acad. des sciences. (19 janvier 1876).

2 Debove et Gomballlt. - Contribution ù l'étude de la sclérose latérale

amyotrophique. {Archives de physiologie, 1879.)

ENTRECROISEMENT SENSITIF DU BULBE. 7

seulement dans toute l'étendue de la moelle, mais

aussi dans le bulbe, où ses fibres fortement colorées

par le carmin (durcissement dans l'acide chromique,

coloration au carmin, éclaircissement par la térében-

thine et le baume de Canada), tranchaient sur les fibres

appartenant aux autres systèmes qui présentaient une

teinte jaunâtre due à l'action de l'acide chromique.

Nos coupes ont porté sur toute la hauteur de l'en-

trecroisement sensitif et nous ont donné des images

différentes suivant la hauteur.

A la partie inférieure (fig. 1) de l'entrecroisement,

on voit les fibres sensitives (jaunes) se diviser en petites

bandelettes et pénétrer au milieu des fibres motrices

(rouges) des pyramides, dans leur partie postérieure

et externe, puis se recourber et marcher parallèlement

à ces dernières, confondues avec elles.

Un peu plus haut ? 2), les fibres de t'entrecroi-

sement sensitif pénètrent dans la portion motrice des

pyramides- sa partie postérieure et moyenne. Un cer-

rq. 1. Coupe du bulbe ci la partie inférieure de l'entrecroisement

sensitif. P, pyramide ;-E, entrecroisement sensitif; - F S, fibres sen-

sitnes; 0, noyau jaune olivaire; Z, Stratum zonale.

8 AXATOMIE.

tain nombre d'entre elles vont se confondre avec les

fibres du stratum zonale.

A la partie supérieure (fig. 3), les fibres sensitives

suivent deux voies différentes, les plus superficielles

pénètrent dans la portion motrice des pyramides, par

sa partie externe ; les plus profondes s'accolent à sa

face postérieure et externe et montent verticalement.

Fz9. 2. - Coupe du bulbe à la partie moyenne de l'entrecroisement sensitif.

- F S A, Faisceau sensitif postérieur et externe, qui ne pénètre pas dans

les pyramides. - Les autres lettres comme pour la figure précédente.

Fig. 3. Coupe du bulbe à la partie supérieure de l'entrecroisement

sensitif. - Les lettres comme pour les figures précédentes.

TECHNIQUE DE LA MOELLE. 9

Ainsi donc, pour nous, la plus grande partie des

fibres sensitives, après s'être entrecroisées, se mélan-

gerait intimement avec les fibres motrices des pyra-

mides. "

Telle est la disposition que nous avons pu reconnaître

grâce à une circonstance pathologique qui rend singu-

lièrement facile la distinction des fibres appartenant

aux entrecroisements bulbaires'.

NOTE SUR LA TECHNIQUE DES PRÉPARATIONS DE LA MOELLE

Par le D' M. DEBOVE.

De tous les procédés employés pour durcir les tissus

et en pratiquer des coupes minces, le plus usité

consiste à placer une pièce pendant un temps variable

dans un réactif qui en fixe les éléments (acide chro-

mique et ses sels, acide picrique, etc.), puis à la

laisser séjourner successivement dans une solution de

gomme et enfin dans l'alcool. On a souvent essayé

d'appliquer cette méthode à l'étude de la moelle ;

les préparations ont toujours été défectueuses, parce

que notamment les coupes se coloraient incomplè-

tement quel que fût le temps qu'on les laissât séjourner

dans le picro-carmin. Grâce à certaines précautions,

nous avons pu éviter cet inconvénient.

Nous mettons la moelle trois semaines dans une

solution (que nous ne renouvelons pas) de bichromate

d'ammoniaque (4 0/0). Au bout de ce temps, elle a

1 Les recherches précédentes ont été faites dans le laboratoire d'ana-

tumie pathologique de la Faculté de médecine.

10 0 ANATOM1E.

déjà acquis une consistance notable, mais qui ne

permettrait cependant pas de pratiquer des coupes

suffisamment minces. On peut appliquer notre méthode

à des pièces qui ont subi plus longtemps l'action du

sel chromique ; si elles y avaient séjourné moins

longtemps, les cylindres d'axe seraient versés,

déplacés par le rasoir et n'occuperaient plus exac-

tement le centre de leur enveloppe de myéline.

La moelle ainsi traitée est placée dans une solution

de gomme phéniquée, où nous la laissons trois jours,

puis dans l'alcool un temps égal. Elle présente alors

une consistance telle, qu'elle peut être coupée avec la

plus grande facilité.

En raison même de leur minceur, les coupes les

plus fines se recroquevillent dès qu'on les met dans

l'eau ; aussi avons-nous pris le parti de les placer

d'abord dans l'alcool, puis de les dégommer entre

deux lames de verre.

Les coupes sont portées dans une solution saturée

d'acide picrique, où elles séjournent vingt-quatre

heures. Celui-ci joue le rôle d'un mordant, et fait que

la coloration du carmin peut être obtenue en vingt

minutes.

Ainsi se trouve tournée cette grosse difficulté de la

non-coloration des coupes de moelle et du bulbe,

après l'action de la gomme et de l'alcool. Nous

pouvons affirmer que les préparations obtenues par

notre procédé sont supérieures, tant au point de vue

de la finesse des coupes, qu'à celui de leur colo-

ration, à toutes celles que nous avons obtenues par

les méthodes classiques.

ANATOMOE PATHOLOGIQUE

EXPÉRIMENTALE E

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE DE LA NÉVRITE

PAUENCHYMATEUSE SUBAIGUË ET CHRONIQUE. NÉVRITE

SEGMENTAIRE PÉ1U-AX1LE.

Par 11. GOMBAULT

(Travail du laboratoire d'iiiutomie pathologique de la Faculté.)

1

Certaines affections chroniques des nerfs, primitives

ou consécutives à une maladie de la moelle épinière,

ont pour caractère commun de déterminer dans la

structure de la fibre nerveuse elle-même des modilica-

tions profondes qui aboutissent à sa destruction défi-

nitive. Le fait est aujourd'hui bien établi; et la liste

est déjà longue des affections dans lesquelles l'atrophie

dégénérative des tubes nerveux périphériques a été

constatée. Toutefois, les caractères anatomiques et le

processus de cette dégénération ne paraissent pas

avoir attiré d'une façon suffisante l'attention des

observateurs.

Constatant d'une part des modifications régressives

de la myéline en même temps que la multiplication

des noyaux à l'intérieur de la gaine de Schwann,

notant d'autre part la destruction totale d'un certain

nombre de tubes nerveux, les auteurs ont assimilé,

12 -) ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

implicitement ou explicitement, toute la série. des

phénomènes qui conduisent le tube nerveux de l'état

normal à l'atrophie complète, à celle qui s'observe

dans l'extrémité inférieure des nerfs sectionnés.

Nous nous proposons de montrer dans ce travail

que le processus est, dans certains cas tout au moins,

très différent de celui qu'on a admis jusqu'ici, et que

l'état morbide des tubes nerveux se traduit alors par

des modifications qui ne sont en rien comparables à

celles qui caractérisent la dégénération wallérienne

proprement dite.

Les faits sur lesquels nous voulons nous appuyer,

sont, il est vrai, tirés principalement de l'expérimenta-

tion chez les animaux. Mais, à côté de ces faits, nous

en mentionnerons d'autres appartenant à la pathologie

humaine, et qui peuvent à bon droit, croyons-nous,

être rapprochés des premiers.

rl

État des "nerfs périphériques dans l'empoisonnement

lent par le plomb chez le cochon d'Inde '.

Le procédé employé pour produire l'intoxication a

consisté à mélanger du blanc de céruse au son qui

sert à l'alimentation. A la condition de n'employer que

de faibles quantités de céruse, et d'en suspendre de

temps à autre l'administration , on arrive à conserver

les animaux pendant un temps assez long, six mois et

1 Vuy. à ce propos, Progrès médical, 11" 10, ISSU.

NÉVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. 13

même davantage. On produit donc ainsi une intoxica-

tion lente et comparable dans une certaine mesure à

l'intoxication saturnine chronique chez l'homme. En

fait, à l'autopsie des animaux en expérience , on ob-

serve des lésions dans un certain nombre d'organes et

de tissus; mais nous laisserons de côté ces lésionspour

ne nous occuper que de celles qui se montrent dans

les gros troncs nerveux des membres. Celles-ci du

reste ne surviennent pas fatalement; sur dix cochons

d'Inde examinés dans ce but, quatre seulement les ont

présentées fortement accusées; sur presque tous les

autres, toutefois, nous avons pu rencontrer un petit

nombre de fibres nerveuses altérées.

Avant d'aborder la description de ces lésions, nous

ferons remarquer qu'à aucun moment de leur existence,

les animaux, examinés cependant à ce point de vue

avec quelque soin, n'ont présenté dans les membres de

paralysie, ni surtout de paralysie localisée. Tous mar-

chaient et sautaient, résistaient quand on voulait les

renverser, se relevaient quand on les avait couchés de

force, aussi facilement qu'à l'état normal. Au repos,

tous conservaient une attitude naturelle. Si donc il a

pu se produire chez ces animaux un certain degré de

parésie, il ne s'est produit chez aucun de paralysie

véritable.

Et cependant les nerfs périphériques sont, ainsi que

nous allons le montrer, profondément modifiés dans

leur structure. Il suffit pour s'en convaincre de jeter

les yeux sur la figure , représentant un faisceau du

nerf sciatique chez un cochon d'Inde soumis à l'action

du plomb depuis 8 mois.

On voit que des modifications se sont produites sur

l' \..IX 1'1 ())IIE l' 11'IIOI.O(;IQI'E.

la moitié des fibres qui ont été figurées, et que, de plus,

ces modifications varient d'aspect suivant qu'on envi-

sage telle ou telle fibre. La lésion n'est pas toutefois

aussi prononcée dans tous les points du nerf. D'une

façon générale les fibres malades ont de la tendance à

se grouper par faisceaux. Mais, de même que dans les

faisceaux les plus profondément atteints, on trouve

toujours un bon nombre de fibres saines, de même, au

niveau des points les moins altérés, la lésion est géné-

ralement présente à un degré quelconque sur un ou

plusieurs tubes. Nous reviendrons du reste plus loin

sur le mode de distribution de cette lésion dans l'en-

semble du système nerveux périphérique; il nous faut

pour le moment l'examiner dè.plus près et montrer en

quoi elle consiste. Toutefois, il est facile de voir dès

maintenant, en examinant la figure 1, quecontrairelllent.

à ce qui se passe dans le cas de la section d'un nerf,

l'altération ne porte ici que sur une étendue limitée de

la longueur de la fibre, et qu'immédiatement au-des-

sous comme immédiatement au-dessus du point inté-

ressé celle-ci reprend son volume et son aspect habi-

tuels. Il y a plus, l'examen de certaines fibres isolées

sur une grande longueur permet de s'assurer , ainsi

que le montre la figure 2, que la même lésion circons-

crite peut s'être produite à la fois sur deux points de

la longueur d'une même fibre séparés ? un de l'autre

par un intervalle au niveau duquel la libre paraît

absolument saine.

Le plus habituellement chacune des portions altérées

mesure environ un millimètre. C'est-à-dire qu'un seg-

ment interannulaire tout entier se trouve intéressé.

Deux autres circonstances peuvent encore se présenter :

NÉVRITE .-K&MENT.URE l'ERI-AXILE. 1")

ou bien l'altération s'étend "sur une longueur plus

grande, ou bien, au contraire, et beaucoup plus

fréquemment, la lésion n'intéresse pas la totalité du

segment. Dans ce dernier cas, il est possible de cons-

tater directement sur une même fibre trois ou quatre

interruptions très peu étendues, tandis que, dans leur

intervalle, celle-ci est demeurée intacte.

Quelle que soit sa longueur, la partie altérée

peut se présenter sous deux aspects bien différents :

dans un cas, la gaine de myéline est détruite ou en

voie de, destruction; dans l'autre, cette gaine existe, sa

. substance est parfaitement homogène et ses contours

nettement arrêtés, mais elle est extrêmement mince.

Nous espérons montrer que ces deux états se rappor-

tent à deux phases différentes d'un même processus

dont le segment interannulaire est le théâtre, et que

nous désignerons, dès à présent, sous le nom de phase

de dégénératiôn et de phase de restauration. Du reste,

nous ferons remarquer que si, au point de vue de la

description, il y a quelque avantage à séparer ces deux

ordres de phénomènes, dans la réalité, on les rencon-

tre très fréquemment associés au niveau d'un même

segment interannulaire; et c'est cette association qui

nous servira de principal argument lorsque nous vou-

drons montrer le rapport étroit qui les unit.

Lésions SEGMENTAMES totales. Nous nous occu-

perons d'abord des cas où le segment interannulaire

est modifié dans toute son étendue.

1 U Plwse de dégénération. La fibre n'a pas subi

de réduction de volume, elle est plutôt élargie. Les

Il) ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

modifications les plus- apparentes portent sur la gaine

de myéline : mais, au lieu de se segmenter en blocs

volumineux, comme cela s'observe dans le bout infé-

rieur des nerfs sectionnés, celle-ci est devenue fine-

ment granuleuse, comme émulsionnée, et elle masque

d'une façon à peu près uniforme le détail des autres

modifications qui se sont produites dans l'intérieur de

la gaine deSchwann. Mélangées aux fines granulations,

il s'en rencontre quelquefois d'un peu plus grosses,

mais toujours de volume médiocre. Cependant l'action

du picro-carmin révèle au milieu de ces granulations

l'existence de masses protoplasmiques volumineuses

teintées en jaune, et au niveau desquelles on distingue

un nombre quelquefois considérable de noyaux colo-

rés en rouge ou en rose.

On peut rencontrer certains segments modifiés de

cette façon dans toute leur étendue et se continuant à

leurs deux extrémités avec une fibre d'aspect tout à fait

normal. Tout ce que l'examen de semblables segments

nous apprend se réduit donc à ceci : la myéline est

en voie de destruction, le protoplasma du segment a

végété, les noyaux ont proliféré; quant au cylindre

d'axe, il est impossible de décider s'il a subi ou non des

modifications. Toutefois, le seul fait que le segment

situé au-dessous est demeuré normal, conduit à pen-

ser, si on tient compte de ce que nous ont appris les

expériences de section des nerfs, que ce segment infé-

rieur doit son intégrité à ce qu'il est encore en rela-

tion avec les centres; et que, par conséquent, le cylin-

dre d'axe, rendu invisible par les modifications de la

myéline, doit avoir persisté.

Mais le cas que nous venons de mentionner est rare,

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 17 i

et le plus habituellement on voit la lésion se modi-

fier d'une extrémité à l'autre du segment altéré; on

observe alors les aspects que nous allons successive-

ment décrire.

Tout d'abord (figure 3) la gaine de myéline granu-

leuse cesse d'être continue, et on voit, au niveau des

points où elle est interrompue, se dégager un tractus

(A, A, fig. 3) présentant une striation longitudinale

la plupart du temps manifeste, et coloré en rose par

le carmin. Ailleurs {figure 4), la gaine de myéline tend

de plus en plus à disparaître; la fibre est devenue

moniliforme. Les portions renflées (C, B, B), constituées

par des blocs protoplasmiques chargés de granulations

colorées en noir par l'acide osmique, et renfermant

parfois un grand nombre de noyaux, sont reliées entre

elles par le tractus rosé (A) qui est ici à découvert sur

une bien plus grande étendue. La façon dont celui-ci

se comporte, lorsqu'il aborde les portions renflées,

est intéressante à étudier. Parfois il disparaît, soit

dans leur intérieur, soit derrière elles, et il est

presque impossible de le suivre à ce niveau, mais le

plus souvent il les contourne comme dans la figure 5,

et est simplement rejeté sur l'un des côtés de la

fibre. Du reste, par un examen attentif, en déplaçant

légèrement la fibre et en mettant à profit les change-

ments de position qu'on amène ainsi, on peut s'assurer

le plus habituellement, que le tractus rouge contourne

le bloc protoplasmique et qu'il n'est pas interrompu à

son niveau. '

Ailleurs enfin (fig. 6), les amas de myéline granu-

leuse ont disparu à peu près complètement ; il n'en

existe plus de vestiges qu'autour de quelques noyaux,

2

18 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

en B, B, et la fibre est essentiellement représentée par

le tractus A, moins volumineux que dans la figure

précédente, accompagné par des noyaux nombreux

entourés d'un peu de protoplasma, lequel va sans

solution de continuité sur son trajet plonger à ses deux

extrémités en C, et D, dans l'intérieur d'une gaine de

myéline normale.

Ce tractus, accompagné de la gaine de Schwann,

peut même, dans certains cas exceptionnels, demeurer

pour ainsi dire comme le dernier survivant des divers

éléments du segment interannulaire, car les noyaux et

les amas de myéline granuleuse peuvent disparaître

presque complètement, ainsi que le montre la figure 7.

II est donc nécessaire de chercher à nous rendre

compte de sa nature ; or, la réponse à une semblable

question ne nous paraît pas douteuse. Il s'agit là

du cylindre d'axe plus ou moins modifié dans son

aspect, mais ininterrompu dans sa continuité. La

conservation de la fibre au-dessous du point altéré

établit déjà, comme nous l'avons fait remarquer, une

présomption très forte en faveur de la conservation de

cet élément; l'aspect du tractus, au niveau des points

où la disparition de la myéline le laisse à découvert,

sa coloration par le carmin et surtout sa striation lon-

gitudinale, caractère dont M. Ranvier a nettement éta-

bli la valeur', plaident encore dans le même sens; *,

s'il pouvait rester quelque doute, la figure 10 serait bien

de nature à les dissiper. Cette figure montre en effet

une fibre altérée, brisée par le fait de la préparation,

et laissant en A, émerger du sein même des masses de

1 Ranvier. Leçons sur l'histologie du système nerveux. T. I, p. 268.

- T. Il, p. 33.

NEVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. 19 9

myéline granuleuse le cylindre d'axe, complète-

ment mis à nu cette fois, coloré par le carmin et net-

tement'reconnaissable. Quant à l'absence de toute

solution de continuité sur son trajet, elle nous semble

directement établie par l'examen des figures 6 et 7.

2° Phase de restauration. En regard de cette pre-

mière série de modifications que peut subir le seg-

ment interannulaire et qui se rapportent toutes à ce

qu'on pourrait dénommer « la phase dégénérative du

processus », il convient d'en décrire une autre intime-

ment liée à la première, comme nous le montrerons

tout à l'heure et, qui en constitue, croyons-nous, la

phase de restauration. Ici (fig. 7) la fibre nerveuse

est, comme précédemment, modifiée dans une étendue

qui équivaut à celle d'un segment interannulaire, mais

la modification est différente. Au lieu d'un segment en

voie de dégénération granuleuse ou représenté seule-

ment par un cylindre d'axe à nu pour ainsi dire dans

la gaine de Schwann, on observe une fibre mince,

pourvue d'une gaine de myéline A, à bords nettement

arrêtés. Cette gaine est moniliforme, déprimée de dis-

tance en distance par des noyaux B, B, irrégulièrement

alternants, et autour de quelques-uns deces noyaux, ena

et par exemple, sont groupées quelques granulations co-

lorées en noir par l'osmium. Sur d'autres fibres (fin. 10),

la gaine de myéline est plus régulière, elle n'est dé-

primée que de loin en loin par des noyaux plus rares

et aussi moins volumineux. Bientôt une autre modi-

fication se produit : sur certains points la gaine de myé-

line se déprime, puis s'interrompt, et ainsi se forment

de véritables rétrécissements annulaires. Les segments

,20 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

minces ainsi délimités sont souvent pourvus de nom-

breux noyaux, mais il n'est pas rare d'en rencontrer

aussi dont la constitution est parfaitement régulière

et présentant par conséquent un noyau unique, ou

tout au plus deux noyaux renfermés dans une même

masse de protoplasma située à leur partie moyenne

(fig. 11, a et b). En fin de compte, le segment inter-

annulaire ancien se trouve remplacé par une série

plus ou moins longue de segments minces et courts.

Ces segments sont d'ailleurs de longueur inégale, mais

c'est là un point sur lequel nous reviendrons par la

suite.

3° Dégénération et restauration associées au niveau

d'un même segment interannulaire. La destruction

de la gaine de myéline s'effectue de dehors en dedans.

L'ordre dans lequel nous avons rangé les exemples

qui précèdent n'a pas été arbitrairement choisi par

nous. Il nous était imposé pour ainsi dire par les faits,

nombreux dans nos préparations, qui montrent les phé-

nomènes de la dégénération périaxile et ceux de la

restauration, associés sur le même segment interan-

nulaire, s'y succéder dans un ordre régulier. Ces cas

offrent encore un intérêt d'un autre genre et méritent

de nous arrêter un instant parce que, tout en nous

montrant le ,mode d'évolution de la névrite, ils nous

indiquent dans une certaine mesure la façon dont la

gaine de myéline se détruit et comment elle se restaure.

Pour ce qui est du premier point, le mode d'évolu-

tion de la névrite, les figures 10 et Il nous ont paru

très démonstratives. Dans l'une (figure 10), un tube

large, T, donne naissance à une portion b amincie,

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE.. 21 t

mais pourvue d'une gaine de myéline; bientôt cette

gaine disparaît, et le cylindre d'axe C se trouve à nu

dans la gaine de Schwann. On le suit ainsi sur une

certaine longueur, puis la fibre se renfle et le cylindre

s'engage dans une gaine de myéline d en voie de

dégénération granuleuse. Ici donc, c'est avec quelque

certitude qu'on peut reconstituer dans leur ensemble

et dans leur ordre de succession, les différentes phases

du processus. Le point d, au niveau duquel la gaine

de myéline a subi la fonte granuleuse dans toute son

épaisseur, représente la période d'état du processus

dégénératif; en c où la myéline granuleuse a disparu

et laissé à nu le cylindre d'axe, on observe le dernier

terme de ce processus; tandis qu'au delà, en b, la

période de restauration commence et s'accuse par la

formation d'une nouvelle gaine de myéline mince et

régulière. Dans l'autre (fig. 11), l'ordre de succes-

sion est le même, mais les lésions sont un peu différentes,

en ce sens que le cylindre d'axe ne se trouve nulle part

complètement mis à nu. On voit à un moment donné

la fibre mince, tout en conservant autour du cylindre

d'axe une gaine de myéline variqueuse, s'engager

en A au milieu d'amas de noyaux mélangés à des

granulations colorées en noir, et provenant mani-

festement de la fonte granuleuse de l'ancienne gaine

qui se retrouve intacte un peu plus loin en C. Ainsi

donc, tandis que, dans l'exemple précédent (figure 10),

la destruction de la myéline a été totale et a nécessité

une véritable régénération pour la formation d'une gaine

nouvelle, on peut admettre qu'ici (figure 11), la dégénéra-

tion a été incomplète et a respecté la partie profonde de

la gaine. Ce serait donc cette partie profonde demeurée

22 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

intacte qui ferait les frais de la restauration de la fibre

et de sa reconstitution sur un nouveau type, au sur et

à mesure que s'effectuerait la résorption de la partie

externe, seule atteinte par la dégénération. La pré-

sence d'étranglements annulaires nouveaux au voi-

sinage immédiat de la partie dégénérée permet déjà

de penser que la désorganisation a été ici moins pro-

fonde, et partant le travail de reconstitution plus facile

et plus rapidement achevé. L'exemple suivant montre

de plus que, même dans les cas où la destruction de

la gaine de myéline semble devoir être plus tard com-

plète, la dégénération envahit les parties superficielles

de cette gaine avant d'en atteindre les parties profondes.

Il s'agit de la figure 12 montrant que la gaine de myé-

line, détruite dans toute son épaisseur aux deux extré-

mités du segment interannulaire, n'a dégénéré que

dans ses couches externes à la partie moyenne de

celui-ci. Or, comme nous le ferons voir plus loin,

cette partie moyenne du segment est d'habitude la

dernière atteinte, et il y a lieu de penser que la

gaine de myéline mince et variqueuse qu'on observe

à ce niveau, représente non pas un produit de nouvelle

formation, mais la partie profonde de l'ancienne

gaine qui n'a pas encore été atteinte par le proces-

sus dégénératif, et que, par conséquent, la des-

truction de cette gaine s'effectue bien comme nous

venons de le dire de dehors en dedans, de ses couches

superficielles vers ses couches profondes. On comprend

s'il en est réellement ainsi, qu'il suffira que le processus

soit moins actif au niveau d'un segment pour que la

destruction n'ait encore porté que sur les parties

externes de la gaine au moment où commencera la

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 23

période de réparation; celle-ci s'effectuerait alors à

l'aide de la portion interne demeurée saine.

Lésions segmentaires circonscrites. Les deux

modes d'altération, que nous venons de signaler et

qu'on pourrait désigner sous le nom de dégénération

et de restauration segmentaires totales, ne sont pas

les seuls qui se rencontrent dans les nerfs que nous

étudions en ce moment. Soit que le processus ait été

moins actif sur certains points, soit qu'à ce niveau la

lésion n'ait pas eu le temps de se développer et se

montre par conséquent à sa période initiale, il peut

se faire, comme nous l'avons indiqué plus haut, qu'au

lieu d'envahir la totalité du segment interannulaire, les

altérations restent limitées à une très petite étendue de

ce segment. Ainsi, est-il fréquent d'observer sur le

trajet d'une fibre large (fig. 15) un, deux, quel-

quefois trois rétrécissements très courts, lesquels exa-

minés à un grossissement suffisant, apparaissent avec

tous les caractères d'une portion de fibre mince inter-

calée dans la continuité de cette fibre. La longueur de

cette portion mince est variable; il en est de même de

son épaisseur et de sa constitution : tantôt en effet

elle est formée par un simple tractus coloré en rose,

tantôt elle possède une gaine de myéline relativement

épaisse; mais un détail qui ne fait jamais défaut, con-

siste dans la présence à son niveau d'un ou plusieurs

noyaux situés sous la gaine de Schwann, noyaux qui

peuvent être comme en a, (figure 15), entourés de gout-

telettes de myéline. En un mot, à part l'étendue

moindre de la partie intéressée, on constate les prin-

cipaux caractères de la névrite segmentaire périaxile

2Ï le ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

' la période de restauration ou à la fin de la période

de dégénération. Quant aux modifications qui ont dû

précéder celle-ci et présider à la destruction de la gaine

de myéline, elles sont d'une étude un peu plus difficile.

La fonte granuleuse massive que nous avons men-

tionnée plus haut ne se rencontre pas ici. Souvent tou-

tefois, le processus ne paraît différer de celui qui

produit cette fonte que par son intensité moindre. On

observe alors feg. 3, en a), au voisinage de la

portion mince, une diminution notable de la gaine de

myéline; son bord externe est irrégulier, festonné,

séparé de la gaine de Schwann tantôt par un espace

clair, tantôt par une masse de protoplasma grenu, ren-

fermant quelquefois des gouttes de myéline, et le plus

habituellement un ou deux noyaux. En même temps,

dans l'épaisseur de cette gaine, se forment des gout-

telettes qui] en interrompent la régularité. Ailleurs

(figure 14), la modification est plus profonde, la gaine

de myéline semble s'être décomposée en deux parties;

l'une interne, A, contiguë au cylindre d'axe, a conservé

des contours bien arrêtés mais elle est mohiliforme;

l'autre portion B située en dehors de la première,

qu'elle enveloppe de toutes parts , s'est à peine

teintée en gris sous l'influence de l'acide osmique; de

plus, sa substance n'est plus homogène et le réactif a

coloré dans son épaisseur des lignes sinueuses noires,

entourant des masses irrégulières plus claires. Du côté

de la gaine de Schwann, l'ensemble de cette portion

claire est cependant limité par une ligne continue

assez nette, déprimée de distance en distance par des

noyaux entourés de protoplasma. Ces deux parties de

la gaine dédoublée se réunissent du reste de nouveau,

NÉVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. 25

pour reconstituer la gaine de myéline normale, au

moment où la fibre reprend son aspect habituel. En

un mot , nous observons un dédoublement de la

gaine de myéline analogue à celui que nous avons

signalé plus haut à propos de la figure 12 mais ici la

modification que présente la portion externe de cette

gaine n'est plus la même : au lieu d'avoir subi la fonte

granuleuse, elle présente un aspect particulier et qui

rappelle l'altération décrite par M. Ranvier au voi-

sinage des étranglements annulaires, dans les nerfs

irrigués par l'eau salée'. Nous pensons qu'ici cette

modification est bien la traduction d'un état patholo-

gique. Elle ne se rencontre qu'au voisinage d'une

portion mince, elle s'accompagne du gonflement du

protoplasma et d'une multiplication insolite des noyaux

à l'intérieur de la gaine de Schwann, deux circons-

tances qui sont indépendantes d'un vice de prépara-

tion. De plus, et le fait est digne de remarque, elle

n'affecte pas la gaine de myéline dans toute son

épaisseur. Si cette manière de voir est exacte, il y a

lieu de rapprocher cette modification de la gaine de

myéline de l'amincissement que celle-ci présente sou-

vent dans son voisinage, et de se demander si lorsque

la lésion est circonscrite , le processus étant alors

moins actif, la diminution de calibre de la fibre ne

s'effectue pas par un procédé plus voisin de l'atro-

' phie simple, par une sorte de destruction moléculaire

de la gaine de myéline, distincte de la fonte granu-

leuse, mais aboutissant à la longue au même résultat,

la disparition totale ou partielle de cette gaine.

' Ranvier, loc. citât., T. L, p. 2G6 et suw. - l'1. IV. fig. 3 et n.

26 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

4° Des lésions segmentaires envisagées dans leurs

rapports avec les différentes régions du segment interan-

nulaire. Il nous faut maintenant poursuivre un peu

plus loin l'étude de ces lésions segmentaires, et les

considérer dans leurs rapports avec les différentes

régions du segment interannulaire. Celui-ci présentant

à considérer deux extrémités et une portion moyenne

caractérisée par la présence du noyau normal, nous

devons nous demander tout d'abord si ce sont les

extrémités du segment ou la partie moyenne qui se

trouvent intéressées en premier lieu.

Or, des examens que nous avons pratiqués dans le

but de juger cette question, nous pouvons conclure

que la localisation habituelle de la lésion, lorsqu'elle

est circonscrite, se fait sur l'une des extrémités du

segment, ainsi que la figure 15 le montre de la façon

la plus nette. En prenant pour point de repère les

noyaux A et B qui occupent ainsi qu'on le sait la partie

moyenne de chacun des segments représentés dans la

figure ; en tenant compte de la présence en C, D et G,

d'étranglements annulaires, encore reconnaissables

malgré la modification de volume que la fibre présente

à leur niveau, il est facile de voir que la partie mince

a appartient au segment A, de même que la portion

mince b appartient au segment B; ainsi donc, dans

chacun de ces segments c'est une des extrémités qui

a été atteinte, et nous ferons remarquer, dès à présent,

que dans chacun d'eux c'est la même extrémité qui est

modifiée.

Lorsque la névrite périaxile après s'être cantonnée

quelque temps sur l'une des extrémités du segment,

tend à l'envahir dans sa totalité, il semble qu'elle s'at-

NÉVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. il

taque à l'extrémité opposée avant de frapper la partie

moyenne. C'est du moins ce que nous montrent cer-

tains faits analogues à celui qui est reproduit dans la

figure 15, segment B. Ici, l'extrémité mince b pourvue

d'une gaine de myéline régulière en est évidemment

arrivée déjà au stade de restauration, tandis qu'en E

où la gaine de myéline déprimée par le gonflement

du protoplasma et la multiplication des noyaux, a perdu

sa régularité et se réduit en gouttelettes, tout indique

que le travail est moins avancé et n'en est encore

qu'au début de la phase de dégénération. Quant à

l'aspect de la fibre au voisinage du noyau B, c'est-à-

dire à sa partie moyenne, il est encore parfaitement

normal.

Du reste, l'examen d'un certain nombre de segments

altérés sur toute leur étendue, semble plaider en faveur

de cette manière de voir en montrant que l'état de la

lésion est différent suivant qu'on examine les diverses

régions de ce segment. C'est ainsi que dans la figure 12

le cylindre d'axe est déjà complètement dénudé à l'extré-

mité a, en b, c'est-à-dire à l'extrémité opposée, il est

recouvert sur une certaine longueur par la gaine de

myéline dégénérée dans toute son épaisseur, tandis

qu'en c, à la partie moyenne, la dégénération n'a en-

vahi que les couches externes de cette gaine.

Le plus souvent, toutefois, cette marche est indiquée

d'une façon moins nette ; mais ce qu'on constate tout

au moins, c'est qu'à l'une des extrémités la lésion est

manifestement plus ancienne qu'à l'autre. Les figures 3,

10, Il, montrent le fait de la façon la plus évidente.

De même lorsque la restauration de la fibre est

complètement achevée (fig. 9), on constate que la

28 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

longueur des segments nouveaux diminue d'une extré-

mité à l'autre, et que c'est précisément au niveau des

segments les moins longs que les noyaux se montrent

plus abondants, ce qui semble indiquer que ceux-ci

sont plus récemment formés que les premiers. Ainsi

donc de cette étude un premier fait important se

dégage, c'est que, dans le segment interannulaire, la

lésion procède suivant une certaine loi, qu'elle envahit

l'une des extrémités de ce segment avant de frapper

son autre extrémité, et que les parties des premières

atteintes sont aussi probablement les premières à se res-

taurer. De plus, soit qu'une lésion circonscrite intéresse

sur une même fibre plusieurs segments qui se suivent

(fig. 15) soit qu'on examine un faisceau de fibres

parallèles et ayant par conséquent toutes la même

orientation, il est facile de s'assurer que cette marche

envahissante se fait toujours dans le même sens, que

l'extrémité la première atteinte est vraisemblablement-

toujours la même. Il nous faudrait donc maintenant

chercher à déterminer si cette extrémité frappée la pre-

mière est centrale ou au contraire périphérique, mais

cette recherche sera mieux à sa place dans une autre

partie de ce travail, lorsque nous envisagerons le mode

probable de distribution de la lésion dans la conti-

tinuité de la fibre nerveuse, depuis l'origine médullaire

de celle-ci jusqu'à sa terminaison périphérique.

Nous nous bornerons pour le moment à présenter

la remarque suivante : il est très fréquent lorsqu'un

segment est atteint dans sa totalité, d'observer dans

les segments qui le précèdent ou qui le suivent, des

altérations localisées. Or, ces lésions ne sont pas dis-

posées au hasard, et leur mode de répartition semble

NÉVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. z9 là

indiquer qu'on assiste à un envahissement progressif

de la fibre s'effectuant dans un sens déterminé. Comme

exemple, nous citerons la fibre représentée dans la

figure 15 : au delà de l'étranglement annulaire D, cette

fibre peut être suivie, dans la préparation, sur une cer-

taine longueur sans qu'on y rencontre d'altérations;

mais à partir de ce point, les altérations commencent,

et elles se montrent d'autant plus profondes qu'on s'en

éloigne davantage. Le segment A, qui lui fait suite, est

en effet atteint dans son extrémité a sur une très faible

étendue; le segmenta, qui vient ensuite, est plus malade;

ses deux extrémités b et E sont frappées et cela sur

une longueur plus considérable. Enfin, en F vient

l'extrémité d'un troisième segment, malade dans toute

son étendue. Sans vouloir exagérer l'importance de

cette disposition, nous croyons qu'il est bon d'en tenir

compte et de la rapprocher d'une autre qui paraît

n'être qu'un degré plus avancé du même processus.

Parfois une portion mince pourvue d'une gaine de

myéline régulière, et succédant à une fibre large, va pro-

gressivement en s'atténuant et peut être suivie sur une

grande longueur, diminuant de plus en plus de volume,

sans s'aboucher à nouveau avec une portion large.

En résumé, on voit combien les lésions que nous

venons de décrire diffèrent de celles que l'on observe

dans la partie périphérique des nerfs sectionnés. D'un

côté, lésions identiques et à peu près simultanées sur

toute l'étendue de la fibre, disparition rapide du

cylindre d'axe, destruction fatalè et nécessaire de tous

les éléments nerveux du tube, et, plus tard, régénération

possible du nerf par formation de tubes nerveux nou-

veaux, développés par une sorte de bourgeonnement

30 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

du segment supérieur. Ici, au contraire, Lésions loca-

lisées, segmentaires, conservation du cylindre d'axe,

puis restauration des parties atteintes par la formation

d'une nouvelle gaine de myéline autour du cylindre

d'axe conservé. Cette restauration est momentanée

sans doute, mais rien n'empêche de supposer qu'elle

ne puisse être définitive dans le cas où la cause pro-

ductrice de la névrite viendrait à cesser d'agir.

Dégénération wallérienne. Les différentes modi-

fications que nous venons d'étudier présentent donc

toutes un trait commun, la persistance du cylindre

d'axe. Nous ne voulons pas dire par là que celui-ci ne soit

en aucune façon modifié, mais ces modifications ne sont

pas de nature à entraîner à bref délai sa disparition

totale. Cette disparition peut s'effectuer cependant,

mais le fait est rare, dans les nerfs que nous avons

examinés. Dans ce cas, la lésion du tube nerveux ne

paraît pas différer de celle qui s'observe dans le bout

inférieur des nerfs sectionnés; dans certaines fibres, la

myéline s'est segmentée en blocs volumineux dans l'in-

tervalle desquels se montrent des amas de noyaux ;

ailleurs, la fibre n'est plus représentée que par la gaine

de Schwann, distendue de loin en loin par des noyaux

entourés de gouttes de myéline. Toutefois, et le fait

est digne de remarque, nous avons pu constater direc-

tement qu'une fibre aussi dégénérée peut faire suite,

dans la continuité du nerf, à un segment interan-

nulaire parfaitement normal. Ici encore la lésion n'a

donc pas frappé la fibre sur toute sa longueur; le

bout périphérique seul a dégénéré, mais cette fois, il

est atteint sur toute son étendue, car nous n'avons

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 31 1

jamais rencontré une portion ainsi altérée située entre

deux segments normaux.

Comme pendant à ce fait de la dégénération Wallé-

rienne, nous devons mentionner que, sur quelques

points, bien que rarement, on observe une véritable

régénération de tubes nerveux. Ainsi, on rencontre

parfois un tube large, s'arrêtant brusquement pour

donner naissance à deux tubes minces variqueux con-

tenus dans la même gaine de Schwann. Nous n'avons

jamais vu ces tubes, suivis sur une certaine étendue,

se continuer avec une fibre large. Du reste, lorsqu'on

examine le nerf à l'aide de coupes transversales, il est

possible, bien que le fait soit rare, de constater dans

une même gaine de Schwann, la présence de deux à

cinq tubes minces pourvus chacun d'une gaine de myé-

line et d'un cylindre d'axe.

Le travail pathologique qui se passe dans les tubes

nerveux, et qui est de beaucoup le plus important,

ne va pas toutefois sans retentir sur le tissu con-

jonctif intrà-fasciculaire, ses fibres sont plus apparentes

que d'habitude, ses cellules sont gonflées, quelques-

unes contiennent plusieurs noyaux, et dans un bon

nombre d'entre elles on observe des blocs plus ou

moins volumineux ou de fines gouttelettes colorées

en noir par l'acide osmique. Les parois des capillaires

intrà-fasciculaires sont également manifestement irri-

tées. La gaine lamelleuse, au contraire, étudiée à l'aide

de coupes transversales, nous a paru tout à fait

normale.

32 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

III

Lésions segmentaires observées chez l'homme. - Nous

avons cru devoir étudier en détail ces lésions à propos

des cas expérimentaux, parce qu'elles se présentent

ici avec une grande netteté; nous nous proposons

maintenant de montrer qu'elles ne sont pas spéciales

au cochon d'Inde ni même au saturnisme chronique,

et qu'elles se retrouvent chez l'homme avec des carac-

tères analogues ou identiques, dans un certain nombre

d'affections chroniques du système nerveux.

Pour ce qui est des amyotrophies chroniques de

cause spinale, nous pouvons renvoyer tout d'abord le

lecteur aux figures d'un mémoire publié en 1875 dans

les Archives de Physiologie par M. le professeur Charcot,

avec notre collaboration 1. Il s'agissait ici d'un cas

d'atrophie musculaire protopathique. Dans la figure 3,

planche XXVIII, qui représente un tube nerveux atteint

de dégénération, on voit combien la lésion diffère par ses

caractères anatomiques de la dégénération Wallérienne,

combien au contraire elle se rapproche des faits que

nous avons décrits plus haut; le calibre de la fibre est

presque régulier, la gaine de myéline finement émul-

sionnée, masque complètement le cylindre d'axe et

avait fait croire à sa disparition. Dans la figure 5,

planche XXVII, qui représente un faisceau de tubes ner-

veux légèrement dissociés, on constate la présence de

fibres à myéline, s'interrompant brusquement pour se

1 Charcot et Gombault. Arote sur un cas d'atrophie musculaire p·oto-

pathique. (A,'ch. de Physiologie, 187, p. 735.)

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 33

perdre dans la masse de tissu conjonctif à noyaux qui

les enveloppe. Certes, on pourrait ici, et c'est l'expli-

cation qui nous avait semblé probable lors de la publi-

cation du mémoire, penser que ces fibres ont été

rompues par le fait de la dissociation. Mais, ayant

examiné à nouveau ces préparations, nous avons pu

acquérir la certitude que le plus souvent la fibre n'a

pas été brisée et qu'elle est continuée par une portion

mince.

Dans la sclérose latérale amyotrophique, nous avons

constaté l'existence de lésions segmentaires parfaite-

ment caractérisées dans les racines antérieures spinales

prises au niveau du renflement cervical. Les figu-

res 16 et 17 sont à ce sujet bien significatives. Dans la

première, nous voyons une fibre large interrompue par

trois portions minces disposées sur le même mode que

dans la figure 15, c'est-à-dire augmentant de longueur

dans un sens déterminé. La figure 17 qui n'est que la

partie mince B vue à un très fort grossissement,

montre qu'elle est constituée par un cylindre d'axe

continu, entouré par une gaine très mince de myéline.

Du reste, l'examen de coupes transversales pratiquées

sur ces racines révèle la présence d'une quantité tout

à fait insolite de fibres minces pourvues d'une gaine de

myéline et possédant un cylindre d'axe. Ce fait, qui

avait déjà attiré notre attention, et que nous avions

mentionné dans une autre publication 1, trouve ainsi

une explication satisfaisante.

Enfin, nous avons pu constater des lésions du même

genre dans un cas de névrite traumatique, chez un

' Voy.Debove et GûmbaultCo)' : & : <<iOt ! a fe'Me c/A'OM/N'a/e

1 Voy. Debove et Gombault- Conl1'i6ution à l'étude de In sclérose latérale

amyol1'opltique. (drch. de Physiolog., 1879, p. 735. (Racines nerveuses).

3

3t ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

malade observé par M. le professeur Charcot,'et dont

voici l'histoire abrégée : une balle reçue dans la région

susclaviculaire et ayant intéressé probablement quel-

ques branches du plexus brachial fut l'origine et la

cause des accidents. Quelques mois en effet après la

blessure, des douleurs intolérables survinrent dans le

membre supérieur correspondant sans s'accompagner

de paralysie motrice véritable , et on ne tarda pas à

constater dans le triangle susclaviculaire la présence

d'un cordon dur et douloureux à la pression. C'est sur

ce cordon, réséqué par M. le professeur Vernèuil, que

notre examen a porté. Outre un épaississement très

notable du tissu conjonctif interfasciculaire, les coupes

transversales montrent que le tissu intrà-fasciculaire est

le siège d'une hyperplasie évidente, plus prononcée au

voisinage de la gaine lamelleuse, qui, par places, pré-

sente une largeur considérable; cet épaississement est

dû principalement à ce que la sclérose, surtout active

au contact de cette gaine, a transformé presque tota-

lement en tissu conjonctif un certain nombre de' fais-

ceaux de tubes nerveux. Ces coupes permettent égale-

ment de constater fréquemment la présence de tubes

minces renfermés en grand nombre (10 à 15) dans une

même gaine de Schwann. Il s'est donc fait ici sur cer-

tains points une régénération active de tubes nerveux,

mais indépendamment des lésions que nous venons de

signaler, les dissociations permettent de reconnaître

sur un certain nombre de fibres des modifications pré-

sentant beaucoup d'analogie avec celles que produit la

névrite périaxile à la période de restauration, comme

il est facile de s'en assurer par l'examen des figu-

res 18 et 19.

NÉVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. 35

La figure 18 nous montre une succession de segments

plus courts qu'à l'état normal, revêtus d'une gaine de

myéline très régulière mais qui varie d'épaisseur d'une

façon très notable dans chacun d'eux. Les deux

segments qui ont été figurés dans leur entier possèdent

à leur partie moyenne un noyau unique. Sommes-

nous en présence d'un fait de restauration plus com-

plète que ceux que nous avons signalés à propos de

cas expérimentaux ? Nous le croyons volontiers, car

certaines remarques, qui n'ont pas trouvé place dans

la description précédente, nous portent à croire que

les segments jeunes une fois formés, peuvent s'accroître

en longueur aussi bien qu'en épaisseur, mais que cet

accroissement se fait sur chacun d'eux d'une façon fort

inégale.,

La figure 19 se rapproche davantage des modifica-

tions mentionnées plus haut, puisqu'ici nous voyons

une portion mince occupant la continuité d'une fibre

large et située à l'une des extrémités d'un segment

interannulaire. On remarquera que la gaine de myéline

mince possède des incisures parfaitement régulières

sur une partie de son étendue.

IV

Les quelques exemples que nous venons de men-

tionner suffisent à montrer que la névrite segmentaire

périaxile peut être rencontrée chez l'homme. Ils per-

mettent en outre de penser que, suivant toute vraisem-

blance, elle intervient à titre de processus général

dans la névrite parenchymateuse, non seulement

36 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

lorsque celle-ci reconnaît pour cause une lésion de la

substance grise de la moelle épinière, mais encore lors-

qu'elle est la conséquence d'une irritation locale déve-

loppée accidentellement sur le trajet de la fibre ner-

veuse. 1 fn-1fr.

Il convient de rappeler toutefois qu'à côté;de 'la

névrite' segmentaire périaxile, se montrée habituelle-

ment la névrite destructive dû cylindre- d'axe,' comme e

dans la' dégénération Wallérienne. Accessoire ! 1 chez le

("¡n1(1 J' u" C 'l I ' 1 . - '< r ('fI "o1'f/)IO')

cochon d'Inde saturnin, elle nous a paru chez : l'homme

prendre une importance beaucoup plus-grande dans les ? 7¡ ? - 1 f, ! l J' J. .. <- . .

cas auxquels nous avons fait allusion. Il y a lieu de se

demander s'il s'agit ici de deux processus distincts évo-

luant parallèlement dans les mêmes nerfs, ou si, -au

contraire ,. ces^deux formes anatomiques de^ la /névrite

parenchymateuse, ne sont -l'une, et l'autre que ' deux

effets d'une même cause, deux phases successives d'une

même évolution morbide. (A' suivre.) \

EXPLICATION DES PLANCHES*

PLAXCUE 1.

Toutes les figures contenues dans cette planche, et celles de la

Planche II, jusqu'à la figure 15 inclusivement, ont trait à l'état des

nerfs dans l'intoxication saturnine chez le cochon d'Inde. , :

Les troncs nerveux (sciatique, nerfs du plexus brachial, etc.) ont été

préparés de la façon suivante : après avoir été convenablement tendus,

ils étaient placés dans une solution d'acide osmique à l liour 100,

pendant un temps variable (2 à 12 heures), puis, ''après avoir été légè-

rement dissociés, dans une solution forte de- picro-cal-miIl pendant

24 heures au moins. Les nerfs ont été recueillis aussi ' frais que

possible. Dans un cas, le nerf sciatique a été réséqué' sur' l'animal

vivant et soumis immédiatement à l'action de l'acide osmique.

Fig. 1. Faisceau de tubes nerveux examiné à un faible grossis-

sement et montrant un certain nombre de tubes altérés sur toute la

longueur d'un segment interannulaire. - A, Tube nerveux normal. B,

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 37

4,1 '-iL. ¡fH"" t 11.. ...

segment interannulaire en voie de dégénération. - C, segmentinterannu-

laire' remplacé par une série de segments courts et minces limités par

des étranglements annulaires bien marqués. (Période de restauration.)

fit. 2. Fibre nerveuse vue à un faible grossissement et présentant

une' portion' de segment large A, intercalée entre deii- séries '(le 1 seg-

ments interannulaires minces et courts, B, B.

Fig. 3, 4, 5, 6 et 7. Elles représentent les principales étapes de la

phase dégénérative. " JI j " »->< ! t -,0' L JI " Il.'

- Fig. 3. - Segment i ? ztera7nulaii,ealtez'2ztledtgé ? idi-ation-A,,cylindre

d'axe visible seulement de distance en distance. B, gaine de myéline

altérée réduite eufines'goutelettés, colorée èn'¡i.oir par l'acide osmique

e,t au.imilieu, desquelles on distingue un certain, nombre, de noyaux

colorés 'en rouges. C, D, extrémités des deux segments interannu-

laires1normaux' entre lesquels est intercalé lel segment' dégénéré. l

Fig.,4 ? Dicnze lésion que dans la / ! yM ? jt);'ece ? : <e arrivée, une

période^un peu plus avancée de son évolution. - A, cylindre d'axe visible

sur une grande étendue. B, amas de- myéline réduite1 en goutelettes

renfermant un assez, grand nombre de noyaux colorés en rouge et

représentant les vestiges de la gaine de myéline' envoie' de 'résorption.

Fig : 5. Portion d'un segment interannulaire atteint de. névrite, vue

à un fort grossissement. - A, cylindre d'axe coloré^ en rose et situé

longitu'dinalement.'r JB,' B, amas' de myéline granuleuse renfermant un

grand nombre de noyaux colorés en rouge. : , -. · ,

Fig. 6. Segment interannulaire au niveau duquel la gaine de mye.

line a presque entièrement disparu. - A, A, cylindre d'axe à nu dans la

gaine deSchwann, et accompagné d'un grand nombre de noyaux. - En

B, B, ces noyaux sont entourés de granulations colorées en noir par

l'acide osmique. C, D, Extrémités de deux segments interannulaires

normaux. -

Fig. 7. Segment interannulaire représenté presque uniquement parle

cylindre d'axe. - A, enveloppé par la gaine de Schwann. - B, noyaux

et goutelettes graisseuses situés sous la gaine de Schwann. C, D,

comme dans les figures précédentes.

Fig. 8 et 9. Elles ont trait à la phase de restauration.

Fz'g. 8. - Segment : interannulaire au commencement de la phase de

restauration. A, A, gaine de myéline mince de formation nouvelle.

B, B, noyaux situés sous la gaine de Schwann et entourés en et B de

gouttelettes de myéline. C, D, comme dans les figures précédentes.

Fig. 9. Deuxième étape de la Phase de restauration, le segment

interannulaire ancien se trouve remplacé par une série de segments

minces et courts. - A, A, pourvus de noyaux assez nombreux, B, B, et

séparés par des étranglements annulaires. B, R, bien caractérisés.

On remarquera que, du côté de C, les segments interannulaires sont

plus courts et les noyaux plus abondants que du côté de D.

PLAXCUE Il.

Fig. 10 et il. - Dégénération et restauration associées sur une même

fibre. Fig. 10.. - T, portion de fibre normale. - b, portion mince

pourvue d'une gaine de myéline (phase de restauration). c, cylindre

38 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

d'axe à nu dans l'intérieur de la gaine de Schwann (2e étape de la phase

dégénérative).- D, fonte granuleuse de la gaine de myéline (lare étape de

la phase dégénérative). - A,, cylindre d'axe mis à nu par un accident de

préparation.

Fig, 11. - C, portion de fibre normale. Eotre C et A (phase de dégé-

nération) la partie externe de la gaine de myéline a seule subi la fonte

granuleuse, la portion interne persiste autour du cylindre d'axe ; entre

A et D se voient une série de segments interannulaires minces et courts

(phase de-restauration).' Im </\- r. - i nI ! 1 IiI r7

Fig. 12. Segment interannulaire, en voie de dégénération. En a

la gaine de myéline a complètement disparu ; en b, elle a subi la fonte

granulense dans toute son épaisseur. Au niveau de la partie moyenne

du segment, en'c, la dégénération n'a pas atteint 'la partie profonde de

cette gaine. <1 ' ' " i ? 1 -1\ i > ! * , d ,f ,

Fig. 13, 14, 15. Elles représentent les principales particularités des

lésions segmentaires circonscrites. - Fig. 13. A, noyau normal d'un

segment interannulaire terminé en b par une extrémité mince et séparé

en R par un étranglement annulaire nettement reconnaissable du seg-

ment B. "

Fig. 14. Portion d'une fibre nerveuse présentant un dédoublement de

la gaine de myéline dans la partie externe. - B qui a seule dégénéré est

séparée de la gaine de Schwann par des noyaux entourés de protoplasma.

A, partie profonde de la gaine de myéline, demeurée normale. En c,

ces deux portions se réunissent de nouveau. ' '

Fig. 15. Deux segments interannulaires limités par les étranglements

D, C, G. - a, b, F, portions minces restaurées. - A, B, noyaux médians

des'segments. E, extrémité du segment B, atteinte de dégénération

au début. 4

Fig. 16. -Fibre nerveuse prise au niveau d'une racine antérieure cervi-

cale dans un cas de sclérose latérale amyotrophique. (Macération prolon-

gée dans l'acide chromique). A, B, C, portions minces intercalées dans la

continuité de la fibre.' ' '

Fig.' 17. Le point B de la figure précédente, examiné à un très fort

grossissement. A, cylindre d'axe. B, gaine de myéline. c, noyau.

Fig 18. - La fibre nerveuse constituée par des segments interannulaires

courts et de volume très différent a un cas de névrite traumatique.

R, R, étranglement interannulaire. N, N, noyau du segment interan-

nulaire. ' '

Fig. 19. 'Névrite traumatique. - A, portion mince située il l'extrémité

d'un segment large, B, R, étranglement annulaire.

'\H\

CI 1 : II111

cnll1lJJ,1 n

PATHOLOGIE

RECHERCHES SUR L'INCOORDINATION MOTRICE

." , -1 DES ATAXIQUES

'¡H[I' r, .... . Il

n Par r le, D. 1L, DEROVE, agrégé de la Faculté, médecin de Bicêtre

et le Dr. M. BOUDET DE PARIS, ancien interne des hôpitaux.

(\\'" ? \ i .¡ . , ,

'i "lr1 i

. Les recherches qui suivent ont été faites à l'hospice

de Bicêtre dans le service dirigé par l'un de nous. Le

,

nombre des ataxiques que renferme cet établissement

est, considérable , puisque nous avons pu examiner

trente-quatre malades atteints d'incoordination mo-

`trice liée à une sclérose des cordons postérieurs. Les

plus malades d'entre eux sont à l'infirmerie, les autres

répartis dans diverses sections de l'établissement. Chez

les sujets les plus gravement atteints, chez les premiers

par conséquent, nous avons été frappés de la mol-

lesse, de la flaccidité des muscles à l'état de repos,

caractères déjà notés aune période avancée de l'ataxie.

Nous avons de plus constaté que cette flaccidité ne

pouvait être attribuée au mauvais état de la nutri-

tion générale; limitée aux membres frappés d'incoor-

dination, elle était en outre très inégale d'un groupe

musculaire à un autre, d'un muscle au muscle voisin.

Nous nous sommes assurés qu'il en était de même à

un moindre degré chez la plupart des malades, moins

gravement atteints, et qui, nous l'avons dit, habitent

les dortoirs de l'hospice.

4O PATHOLOGIE.

Nous avons pensé que cet état particulier des muscles'

pouvait être rapporté à une ,diminution t de leur tonil

cité ou plus exactement à leur inégale tonicité ;'pour

vérifier cette hypothèse, nous avons successivement

employé l'explo1'atïon myoplwnique et l'exploration yra=

phique de la secousse musculaire. Ces recherches nous'

ont paru( d'autant plus intéressantes qu'elles nous ont

conduits, à.une' théorie de l'incoordination déjà soutenue

autrefois par Lockharti Clarke ', 'mais à l'appui'de'

laquelle nous croyons avoir fourni des arguments'

nouveaux. 1 rr

Le myophone est un instrument nouvellement employé

dans les explorations cliniques. L'un de nous a inventé

un appareil de ce genre 2 qui permet d'entendre'le bruit

de la contraction musculaire et le bruit des 'muscles 'à

l'état de repos. Ce dernier a été attribué à la con-

traction tonique. Il était intéressant de chercher si ce

bruit était affaibli dans les muscles dont la' tonicité

paraissait diminuée. Nous 1 avons ainsi' pu constater de'

la façon la plus évidente, de grandes variations dans

le bruit des, différents muscles. Ce mode d'exploration'

nous a fait reconnaître que l'inégale tonicité -était la

règle chez les ataxiques. Il nous a permis de la décou-

vrir sur des malades, et c'est de beaucoup le plus grand

nombre, alors que le palper ne nous indiquait aucune

variation de consistance i d'un groupe musculaire à

l'autre. Cette diminution de la tonicité atteint son

maximum dans certains muscles qui sont presque

toujours les mêmes; aux. membres inférieurs, ce sont

les muscles antérieurs de la cuisse, c'est-à-dire les

1 L. Clarke. On locomotor ataxy. (l3rifisl médical Journal, 1862.)

' boudent de Paris. - Société de Biologie, janvier 1880. '

INCOORDINATION DES ATAXIQUES. 11 1

extenseurs de la.jambe; à l'avant-bras, chez les sujets

dont l'incoordination motrice a envahi les membres

supérieurs,mous avons trouvé également d'une manière

constante une - diminution du bruit musculaire des

extenseurs,, évidente surtout par l'auscultation compa-

rative du long supinateur. ~

tf1Lorsqu'on pratique l'auscultation des (groupes mus-

culaires,-voisins de ceux que nous venons d'indiquer,

leur'bruit peut paraître augmenté; mais, en réalité, il

estf'norma1. ,Son exagération indiquerait une contras-

titre que nous n'avons jamais constatée. C'est là un

caractère important ; nous y reviendrons à propos des

théories de l'incoordination motrice.

t) Nos. recherches' myophoniques sont faciles à ré-

péter, étant donné'que l'on' dispose d'appareils soi-

gneusement construits. Nous rappellerons seulement

qu'il est nécessaire- d'examiner les muscles dans des

conditions analogues. Ainsi, il'' ne faudrait pas auscul-

ter comparativement les muscles du mollet et ceux

de la partie antérieure de la cuisse, le membre infé-

rieur, étant dans l'extension. Dans une pareille atti-

tude"Jes muscles de la partie antérieure de- la cuisse

sont relâchés, ceux du mollet sont tendus, et l'on

obtiendrait chez tous les sujets une différence du bruit

musculaire d'autant plus considérable que, toutes

choses égales d'ailleurs, le bruit des jumeaux de la

jambe' est un peul plus fort que celui du triceps fé-

moral. 1 11 est indispensable, pour éviter toute erreur,

d'examiner. les muscles du membre inférieur, celui-ci

étant dans la demi-flexion. :

La diminution habituelle de tonicité du triceps

fémoral, chez lès ataxiques, nous explique l'absence

42 ? PATHOLOGIE. ?

du phénomène., du tendon. Pour -qu'il se. produise, t,il

faut une certaine tension du muscle; aussi 1e Poï

vqque-t-on chez, l'homme à l'état physiologique,, avec

facilité, lorsque la jambe est dans la demi-flexion. Même

dans cette attitude, chez l'immense majorité de,s..jataxi-

ques, la, tension- du triceps n'est plus «suffisante pour

qu'il -puisse- se manifester. 'r 'v ,. 1. "iIf1',(

- Nous avons r voulu vérifier les. résultats - obtenus

par les méthodes précédentes, à .l'aide^des, appareils

enregistreurs; , 1 en¡ inscrivant la secousse, musculaire.

Nous supposions que cette secousse, présenterait

quelque différence en rapport avec la différence de jtp7

nicité des muscles. La seule que nous ayons constatée

porte sur-le temps perdu. ' t i ? 1 1 \ .. \ ,l(j

On sait qu'une excitation ne, produit, pas, immédia-

tement la secousse. Celle-ci est,précédée d'une'période

dite d'excitation latente : c'est le temps perdu du muscle,

temps qui. variera.' suivant les, espèces animales, ^ le

muscle excité, son état de tension. ou de, relâchement,

sa. fatigue, l'intensité du courant, etc. Il est toujours fort

court, de un à deux centièmes de secondes en moyenne.

Nous ne pouvons insister davantage sur ce phénomène

si bien étudié à l'état physiologique par..] ? le-, pro-

fesseur Marey. C'est du reste grâce à l'obligeance de

ce savant maître que nous avons pu faire quelques

recherches. Il a bien voulu nous guider de ses conseils

et mettre à notre disposition les instruments néces-

saires à nos expériences.

Les différences, dans l'ataxie, de temps perdu

des muscles de la partie antérieure de la cuisse et pos-

térieure de la jambe sont fort petites ; elles nous, ont

paru néanmoins, du plus haut, intérêt parce 'que le

INCOORDINATION DES ATAXIQUES. 43

retard s'est'toujours produit dans le même sens; tou-

jours les muscles de la partie antérieure de la cuisse

ont'' eu , dans des conditions identiques, un temps

perdu plus considérable que ceux de 'la jambe. li

'"Nous ne voudrions pas qu'on se méprît sur la valeur

deswariatiohs du temps perdu, nous'ne voulons nul-

lement dire qu'elle puisse expliquer l'incoordination,

et 'que cette dernière survienne faute d'une contraction

simultanée. Elles indiquent seulement que' l'état des

musclés'' est modifié et que, dans les mêmes circons-

tances, sur un même membre, ceux-ci' réagissent

différemment sous l'influence d'une excitation élec-

trique 'identique.

De l'exposé précédent, il nous paraît ressortir que,

chez' lés' tahétiquesfla tonicité musculaire est -fort va-

riable d'un' groupe' musculaire' à un autre. Ajoutons

que,nous n'avons pas rencontré ces variations chez les

tàbétiques encore à la période des douleurs fulgurantes

et' qui n'avaient point d'incoordination motrice : Nous

ne'1 les'1 avons' pas davantage observées' aux membres

supérieurs' 'des ataxiques^ dont l'incoordination était

limitée aux membres inférieurs'. Il paraît donc y avoir

un lien étroit entre : l'incoordination motrice et l'inégale

tonicité des muscles, et nous croyons que celle-ci est la

cause de celle-là. ',1

En effet; pour qu'un mouvement se produise, il faut

l'action i'synergique d'un' certain nombre de muscles se

contractant sous l'influence d'une excitation médullaire.

Si l'un -d'eux aune tonicité moindre, il se contractera

moins énergiquement et ' avec une' brusquerie plus

grande. On sait en effet que si un levier est mû à l'aide

d'un fil (élastique)1 tendu, une force agissant brusque-

ri 1 . 1 } / r /1 1 H" 1

H '' PATHOLOGIE. '

''1 . .' l\.Jf f ...J.I'T ) HId ? ..1 -tl

ment â l'extrémité du fil pourra amener progressive-

ment l'élévation du levier; si ? '.x.t il' ë

ment l'élévation du levier; si le fil est détendu, il'se

¡., (- , i J ? 11,)' 111l1,n1

produira une sorte de choc qui amènera sa brusque

, , '. t ..., . 't ? )' jnu.'b ? tlb

élévation. , r 1 `L ·. mu a i w U .1 C, I ? Ib

- 'Poûr bien concevoir le trouble que peut' déterminer ? , , .... ? . i. u7 itI) tiUV1

l'inégale tonicité musculaire, il faut avoir présent a

, . rt · '- , r 1 'W · 1·ttl

1 esprit qu un mouvement régulier r de flexion, par

., 1 C ... , l' , 1 ? ? 11 t qu

exemple,' est le résultat, non'seulement de 1 actIon, des

fléchisseurs, mais aussi des extenseurs qui modèrent

, .' , . -. ,. , ·xA115,

et régularisent le mouvement; or, chez les ataxiques,

l'inégale tonicité doit'troubler l'action 'des fléchisseurs,

aussrbien que celle'dés extenseurs'. n ,l' > 11`i w I>ït

Etant admises les différences de tonus que nous ve-

nons'él'exposer, leur explication nous paraît facile : Le

tonus est un phénomèrie'réflexe;'il est dû à une action

médullaire se produisant sous l'influence d'u"n'è "e-lxcl it1-P

tion portant à la périphérie sur les nerfs sensibles.

C'est ce que fera bien comprendre la citation suivante,

empruntée à M. le professeur Vulpian' : « Puisque les

fibres musculaires- des sphincters, dit ce maître émi-

nent, sont dans un état de contraction continué, les

nerfs moteurs 'qui les innervent doivent être aussi en

activité d'une façon incessante, et il en est de même

de la partie de la moelle qui donne naissance a ces

nerfs. Cet état de contraction Continué' des muscles a

reçu te nom de tonus musculaire. Il paraît êtrè le ré-

sultat d'un phénomène d'action réflexe permanente ! Il

est probable que, de la membrane muqueuse de l'orifice,

entouré d'un sphincter, émane, sans interruption,'une

stimulation centripète, qui se réfléchit par la médiation

' Vulpian. Article Moelle. (Dict. encyclopédique des sciences- mdd.,

p. 512.)

INCOORDINATION DES ATAXIQUES. r4.>

de la substance grise de la moelle, surlles,nerssmo,

GVJ ? ? Q1'O()'1P '1 H. ¡llPi 0 ,'O¡/1(' ! 1 1'" il 111 ? U/'I b 3 ii

teurs destinés à ce muscle. Si l'on pouvait couper, iso-

o.p, If P'l'lCi.L.JIJ T ? 4 .JI -- 1,... ? 4 1\1 1\ .1.11., hJ -

lément les nerfs sensitifs allant isolément du sphincter

qfjp ? i "'Il H'r r ? Jil;illtF t, LI ., , , # ", , , , " Pr ? il- 'tM', .1

anal à la moelle-épinière, ou leurs racines, on i ! HN,cep :

terait cette stimulation et l'on ferait cesser la contrac-

9111tn`I4J9 Y 11t'tt7 iI'l' tJllj J ? tj. l ? "IU . 11 ? J u -

tion du sphincter. - .^Bl.ro^Ti ^t.orao.1 , 6**11

fj ,.1"1,,5". U"lj n,h1 , ' .4'Iib ? 1`1 ? l'T '3Jr )Iuùl .;J 6;2 £ : \11

Brondaeest a étudié les conditions du tonus qui a lieu

"f)el ilUA'-jU"V Wi'i l "t 1 l ? U ? Y I/"H' .au upi j . y ? z

dans les muscles soumis à la volonté. Il a démontré

gW 0,)1 la.... , 1 tilt tlf41"'HU11 ? ) )'t 0,, 'Jo. si ,11 ? 9 .,).il J.j.L J

qu'il s'agit aussi dans ce cas, d'un, état de contraction

jM«V19J}0lY 1111- »- UI"-f"lh-1' )V 'lS6l'to C /)11.. JJ : J ? (,. - i

réflexe, et que la section. des nerfs sensitifs^ provenant

;;¡'11nJlK¡ 11 \.)Il 1 ? 11tlj/jJUIII il ln'J-' · 'C'

d'une région déterminée, ,fait cesser le. tonus. Rosen-

arrmgyW 1 ayl uv" It-- J 11, ? t '' "' "' HUI)'J 11.... 1.

thal a répété les expériences de Brondgeest et a constaté

les mêmes résultats. » a ,-^n v- ^i JtlJ m... "

- 9" yTUla L")' '¡l'Ut" il tt ? }Ll]l,t, : : >"11 ¿"o ? .]]l'jj flS. : J

.Les expériences plus rÿe.JtY1-1e}hlie, plaident

dans le même, sens que, les précédentes, et montrent

fTWTF jq(J 0 si t"" , `ri, Il ,W ? a .,mu4 u i, t.â-' .

qu'il existe un tonus musculaire, dû, à une excitation

'fit ? » 'Ih 11 ? 1111''11' ' , e : 1Jl"" J'I')I" ? J 1 -. 1 -

des nerfs sensibles 1. r , , ? 1 - i ? ? "lrlJal'a .;1"1'\11 c Tira i' 1f-)r1qd'-j ? to1 6 no1 1'" 111'

Or, dans l'ataxie, y, a .lésion .des, racines posté-

.9riir VU' ? '1l' ¡I>I bl' '1> ,o..¡l1'" -i^u *T < ► -r

rieures; il,doit donc v avoir un^trouble de, .tonicité

pql "'frflr'If4'"1 Ptj ! --tHJ4 l' t -"o ) . j " n .Á * ,

musculaire. Ces lésions sont fort inégales; il suffit pour

im- '4-111,iq2t -e ty -, b, 1.... ? , j 1 Il

s'en convaincre de dissocier les fibres d'une même ra-

9v , 1 U 1 1 Li). .. ' 1 V' * z

WR-e ? 4}rfôé, de fibres saines, on en trouve d'autres pro-,

fondement altérées; cette inégalité de lésion s'observe

fiï- (j 9j1 , 'Il "i».-«j . - - -

également d'une racine à l'autre, et elle a, pour con- ? 1 1 : %) "Plq , 1 , 1, 1'. -. 1 1 1 1 .

séquence l'inégalité dans le tonus des muscles. Ce n'est

g 1+ ? r p^M v ^- 1 1 .. I ' ? 1...a... Il - ~ .

pas la première fois qu'on invoque des troubles, de la

tonicité musculaire, pour, expliquer l'incoordination.

q ? tJSlft..I"" - il ¡ . t 1 ., ...

Loclhart Clarke l'a fait, en termes excellents,, et nous

9 ? 'IC' i .9 ? ¿lJait(,n teres excellentp.1J,et nous

sommes arrivés par une autre voie aux mêmes conclu-

a.rl n u.u, , ...." p a, -

sions que lui. . , ,. ,

fI,)'J. L\1Hu',f,. t .11.

t, Tschiljew. - Tonus quel'yest1'eifter Jfuskelll. (A1'chiv.- tÜ,. Anot und

Phys., 1879.)

z L. Clarke. - Loc. cit.

li 6 ,.fT y I,PA'I'HOLOGIE"1 ? 1" '7,

TschirjeT;a également fait intervenir, le,tonus dans

la pathogénie de l'incoordination. , Lorsqu'un muscle

'manque de tonus, il ne contrebalance plus l'action des

antagonistes et les mouvements de ceux-ci deviennent

désordonnés. Si, : par exemple, le triceps manque, ,de

.tonus, ries muscles fléchisseurs de l'avant-bras produi-

ront sa flexion ( d'une façon brusque et , désordonnée .

La, théorie de Tchirjew a déjà été réfutée par Westphal/

qui a^fait remarquer que les muscles, atrophiés, ou^par

ralysés ne modéraient pas l'action de leurs antagonistes

et.que cependant il n'y avait pas.incoordination^ , ,

,. La théorie que nous soutenons peut faire, com-

, prendre l'ordre de succession, des .symptômes, dans

l'ataxie. L'un de nous a déjà fait ressortir dans un

.travail récent' que les lésions médullaires trouvées (à

l'autopsie avaient le même siège, que le sujet, fût, ou

,non, arrivé à la période d'incoordination., La seule diu'p-

rence anatomique paraît être dans le degré de la lésion ;

Icelle-ci déterminant d'abord une excitation, des fibres

de sensibilité, d'où douleurs fulgurantes, puis ., 4,,un

stade plus avancé, les sectionnant ou déterminant des

altérations profondes, d'où incoordination motrice.. Il

test inutile de faire ressortir combien cette idée devient

plus vraisemblable après les recherches que nous expo-

.sonsjdans le présent mémoire.

On pourrait croire qu'il est facile de produire de l'in-

coordination chez les animaux, en lésant les racines pos-

térieures : il n'en est rien. Nous ne pouvons, en effet,

. Tschirjew. Archiu sur Phys. und Anat., 1879.

. Westphal. Zusatz uber die Abhandlung des lcerrtz Tsclcirjew

(At·chia sur Psychiatrie, t. X, p. 294, 1879.)

3 Debove. Note sur l'ataxie fruste. {Union médicale et Société médi-

cale des hôpitaux, 1879.)

INCOORDINATION DES ATAXIQUES. 47

produire des lésions limitées' à quelques filets nerveux,

ainsi' que le -fait la nature, et atteindre isolément les

fibres 'sensitives venant de tel ou tel muscle : Si on coupe

les1 racines postérieures, correspondant aux- nerfs de

tout'un membre, on observe des troubles moteurs bien

connus des physiologistes. Ils 'doivent ' être r rapportés

à' là 'suppression de' la tonicité musculaire ? Ils ne peu-

vent' être' assimilés à ceux' des ataxiques, parce'1 qué,

chez'eux, le trouble est produit non par-la suppres-

sion1 du tonus,'mais' par l'inégalité du tonus : * ' j

Lorsqu'on'sectionne toutes les racines postérieures

correspondant aux nerfs d'un membre,,on remarque

une certaine gêne dans la marche 'de l'animal : ' Les

'musclés d'un côté sont tonifiés, ceux du côté opposé

'ne lè'sont plus,' 'd'où défaut de synergie dans l'action

'des membres. « Si» l'on coupe, dit M. Vulpian \ toutes

les,, racines postérieures des nerfs destinés à1' un des

membres postérieurs ;' on voit-que'les mouvements' de

ce membre cessent de se'produire, comme dans l'état

normal en parfaite harmonie avec ceux dé l'autre mem-

bre postérieur, pour les mouvements de nage et de

'saut ? ' La marche elle-même ne s'exécute plus avec une

'entière régularité. C'est surtout dans les mouvements

de saut que la modification est considérable. » Le

défaut de synergie des deux pattes, nous l'attribuons

'dans l'expérience précédente, à l'inégalité de leur toni-

cité : Le même fait existe chez les ataxiques, pour les

muscles d'un même membre. *'

Tschirjew, dans son remarquable travail, a soutenu

que l'ataxie était due à l'absence ou à la diminution du

1 Vulpian. - Leçons sur les maladies du système nerveux. Paris, 1879,

p. 499.

8 8 *- PATHOLOGIE.

tonus musculaire. Il fait jouer notamment au tonus

des antagonistes un rôle capital; ce tonus augmente à

mesure que ces muscles sont tendus; il contribue puis-

samment à régulariser les mouvements et à prévenir la

projection des membres. On peut objecter à Tschirjew,

que si sa théorie était vraie, on rendrait un animal

incoordonné en lui sectionnant les racines postérieures ;

or, on produit bien ainsi un trouble des mouvements,

mais non une incoordination semblable à celle des

tabétiques.

Nombre d'auteurs ont soutenu, et c'est là une théo-

rie qui date des premiers jours de l'ataxie locomotrice,

que l'incoordination reconnaissait pour cause un trou-

ble de sensibilité. Sous le nom de trouble de sensi-

bilité, on a eu en vue les altérations de la sensibilité

cutanée, et il est bien démontré qu'elles ne sont nulle-

ment parallèles à celles du mouvement. Il y a même

eu, à ce sujet, des confusions telles qu'on a comparé

les anesthésies cérébrales aux anesthésies spinales.

Le siège primitif de la lésion ou trouble qui amène

l'hémianesthésie hystérique n'est certes pas connu;

mais, très vraisemblablement, il faut le placer dans lecer-

veau, parce que les sens supérieurs de l'odorat et de la

vision sont intéressés, et surtout à cause de l'ana-

logie des symptômes avec ceux présentés par les ma-

lades atteints de lésions du tiers postérieur de la capsule

interne. Les troubles de la sensibilité, en pareille

circonstance, ne s'ont pas comparables à ceux de

l'ataxie; dans un cas, ils sont d'origine cérébrale;

dans l'autre, d'origine spinale; dans l'un, l'arc

réflexe dont l'intégrité est nécessaire au tonus est

altéré; dans l'autre, il est intact. Aussi, chez les hys-

INCOORDINATION DES .1T : 1\I,UI S. li8-1

tériques hémianesthésiques , le bruit tonique, muscu-

laire,- nous a-t-il paru ne présenter aucune différence

d'un côté à l'autre, quand il n'y a pas de complication

telle que la contracture. > 1 '

' M. Pierret a soutenu que l'incoordination était le

fait de paralysies limitées à certains muscles. Nous ne

les' avons pas constatées, chez nos malades, et il est

manifeste qu'elles font habituellement défaut. Le relâ-

chement d'un muscle par atonie ne doit pas être con-

fondu avec sa paralysie, ni même avec sa parésie. Sous

l'influence d'une excitation nerveuse faible, le muscle

dont le tonus est diminué, se contracte moins énergique-

ment que le muscle normal, mais sous l'influence d'une'

excitation -^forte,' il.se contracte très énergiquement,

et un sujet peut alors même qu'il a de l'incoordina-

tion motrice, amener au dynamomètre un chiffre iden-

tique à celui donné par un sujet sain. On sait que ce

caractère n'avait pas échappé à Duchenne ; il fut le point

de départ de ses recherches. Avant lui, l'ataxie locomo-

trice était englobée dans le groupe, aujourd'hui encore

si confus des paraplégies. Ce clinicien éminent distin-

gua des paralysies une affection dans laquelle la force

musculaire était intacte, du moins pendant la plus grande

partie de la maladie.

L'inégale tonicité empêche donc la coordination

des mouvements, mais elle n'empêche nullement les

muscles de se contracter avec une force égale à celle

observée chez le sujet sain. Soit par exemple 20, la force

maximum que puisse développer un muscle ; la force

tonique étant réprésentée par 4, il suffira d'une excita-

tion volontaire 16 pour que ce muscle se contracte au

maximum ; si on suppose un muscle complètement dé-

1 .

48-11 I PATHOLOGIE.

tendu, il pourra donner la même contraction, mais l'ex-

citation volontaire devra être 20. Nous n'attachons

bien entendu aucune importance au chiffre que nous

donnons; il s'agit ici d'une simple comparaison qui,

nous l'espérons, fera mieux comprendre notre pensée.

En un mot, l'origine de l'excitation sera différente

dans l'un et l'autre cas, mais le résultat sera le même.

II est facile de comprendre d'après ce qui précède

que l'incoordination devra être très marquée pour un

mouvement n'exigeant qu'une contraction modérée des

muscles, moindre pour un mouvement exigeant une

contraction énergique. Continuons l'hypothèse précé-

dente, et supposons un mouvement pour lequel il faut

une excitation nerveuse produisant une force muscu-

laire 10; les muscles tonifiés produiront un travail

représenté par 14, les fibres non tonifiées par 10. Si

la contraction musculaire est très énergique, comme

elle ne peut dépasser un maximum d'énergie 20, par

exemple, tous les muscles se contracteront d'une façon

égale, donneront tous une force 20, aussi bien ceux

qui sont tendus que ceux qui sont relâchés.

Il résulte des considérations précédentes que les

effets de l'inégale tonicité (c'est-à-dire l'incoordi-

nation), sont atténués lorsque la contraction muscu-

laire est très énergique. C'est là une donnée impor-

tante qui va nous permettre de comprendre la station

et la marche des ataxiques.

Dans la station dcbout, un grand nombre de mus-

cles entrent en action, mais leur contraction est si

peu énergique, que dans l'état de santé cette attitude

n'entraîne de fatigue qu'au bout d'un temps consi-

dérable. Les ataxiques sont obligés de corriger l'iné-

INCOORDINATION DES ATAXIQUES. lit-ici

galité de leur tonus par des efforts énergiques Aussi

lorsqu'on examine leurs membres inférieurs dans

la station, les trouve-t-on durs, contracturés, et pour

eux cette attitude devient rapidement fatiguante. Si

par instants la contraction est moins forte, ils sen-

tent leurs genoux fléchir, à cause, croyons-nous, du

relâchement des muscles de la partie antérieure de la

cuisse.

C'est pour contrebalancer les effets de l'inégale

tonicité de leurs muscles, que les ataxiques sont

obligés, dans tous leurs mouvements, de déployer une

force hors de proportion avec le but qu'ils se pro-

posent d'atteindre, et nous pouvons comprendre ainsi

les troubles des membres supérieurs dans la préhen-

sion des objets, aussi bien que ceux des membres infé-

rieurs dans la marche.

Lorsqu'un sujet atteint d'incoordination motrice des

membres supérieurs veut saisir un objet de petit

volume, tel qu'un crayon, par exemple, il écarte les

doigts d'une façon demesurée, au lieu de proportionner

cet écartement au volume de l'objet, et ferme ensuite

la main d'une façon convulsive. C'est là une particu-

larité sur laquelle bien souvent nous avons entendu

insister M. Charcot dans ses leçons de la Salpêtrière.

Ici encore, le sujet étend fortement les doigts parce

qu'il contracte ses muscles extenseurs au maximum,

il serre l'objet d'une manière convulsive parce qu'il

contracte ensuite ses fléchisseurs au maximum.

De tous les mouvements étudiés chez les ataxiques,

ceux de la marche sont certainement les plus intéres-

sants parce qu'ils se présentent chez tous avec des

caractères tels, qu'à distance ils font reconnaître un

48-iv \" PATHOLOGIE.

ataxique. La jambe oscillante est d'abord fléchie, puis

lancée en avant, la pointe du pied tournée en dehors;

elle se raidit ensuite, s'abaisse et vient violemment

heurter le sol du talon. Quant à la jambe portante,

elle est rigide, contracturée. Comme dans la station,

c'est par la contraction maximum des muscles que

peut être atténuée leur inégale tonicité. Voyons en

détail chacun des mouvements de la jambe oscillante.

Lorsqu'un ataxique veut mettre un pied à vingt cen-

timètres de l'autre pour faire un pas, il contracte les

muscles de la jambe marchante au maximum ; aussi

dépasse-t-il le but qu'il se propose d'atteindre d'où

projection brusque du membre. La projection est

encore favorisée par cette circonstance que les muscles

antérieurs de la cuisse sont souvent relâchés, d'où

une certaine brusquerie dans l'extension du membre.

Les muscles rotateurs en dehors l'emportent de

beaucoup au membre inférieur sur les rotateurs en

dedans; aussi, lorsque la contraction des muscles de

ce membre est portée à son maximum, devra-t-il être

dans la rotation en dehors comme chez les ataxiques

pendant la marche. Chez eux, en effet, il ne s'agit pas

simplement d'une simple déviation du pied en dehors,

mais d'une rotation de tout le membre, ainsi qu'il est.

facile de s'en assurer en examinant la direction de la

rotule.

Lorsque le sujet abaisse la jambe , il contracte

encore ses muscles au maximum, et le talon vient

heurter violemment le sol ; l'abaissement de la jambe

ne se fait pas avec une énergie moindre que sa pro-.

jection.

La brusquerie des mouvements des ataxiques n'a

DÉLIRES MULTIPLES. 49

pas échappé aux auteurs ; tous l'ont signalée, et nous

la trouvons mentionnée par M. Onimus dans les termes

suivants : « Ce qui caractérise essentiellement, dit-il,

dans son intéressant travail, les mouvements incoor-

donnés de l'ataxique c'est la brusquerie de mouve-

ment et surtout l'exagération du mouvement voulu.1 » »

Nous croyons pouvoir résumer notre travail par

les deux propositions suivantes : l'incoordination des

tube tiques est due à l'inégale tonicité de leurs muscles;

ses effets sont atténués par une contraction maximum

de ces muscles.

CLINIQUE MENTALE

DE LA COEXISTENCE DE PLUSIEURS DÉLIRES DE NATURE

DIFFÉRENTE CHEZ LE MÊME ALIÉNÉ

Par le Dur MAGNAN, médecin de l'asile Sainte-Anne. '

I. Les faits cliniques, en aliénation mentale, ne

s'offrent pas toujours avec le caractère de simplicité

que les descriptions dogmatiques pourraient faire

supposer. Ce n'est point seulement la forme symptoma-

tique, avec ses variétés parfois infinies, qui fait de cer-

taines maladies un ensemble protéiforme des plus

complexes, mais l'espèce nosologique elle-même peut,

4

50 CLINIQUE MENTALE.

dans certaines circonstances, se présenter dans des

conditions de réelle difficulté. Tel est le cas dans

lequel des états pathologiques différents se montrent

simultanément chez le même sujet.

L'action convergente de l'hérédité , vésanie de l'un

des ascendants, névrose convulsive de l'autre, ne se

traduit pas seulement chez le descendant par des dégé-

nérescences intellectuelles allant de la simple faiblesse

d'esprit jusqu'à l'idiotisme le plus profond, ni par des

états hybrides dont la grande classe des folies morales

présente de nombreux exemples; la manie, la mélan-

colie ou le délire chronique du père, l'épilepsie de la

mère et vice versa peuvent exercer leur action directe

sur le fils et déterminer chez lui simultanément deux

névroses similaires aux précédentes, vivant côte à côte,

mais sans perdre aucun de leurs attributs. Une héré-

dité double donnera ainsi lieu à un être pathologique

double, à un sujet à la fois épileptique et vésanique.

La névrose convulsive peut chez cet individu se tra-

duire par des attaques, des vertiges et par son délire

spécial; d'autre part, le délire vésanique avec ses

conceptions tristes ou expansives, ses troubles sen-

soriels, son évolution particulière conserve tous ses

caractères, si bien que l'on peut faire la part de l'épi-

lepsie et du délire vésanique; cet individu, en effet,

qui raconte dans les moindres détails son délire vésa-

nique reste muet quant aux troubles intellectuels

rattachés aux attaques. Chez lui encore, si l'épilepsie

vient à s'améliorer ou à disparaître, le délire vésanique

n'en persistera pas moins avec ses symptômes propres

et, réciproquement, la disparition du délire vésanique

peut laisser l'épilepsie dans son intégrité. Des indi-

DÉLIRES MULTIPLES. 51

vidus, en un mot, sont atteints à la fois d'épilepsie

et de délire partiel, ou de manie ou de mélancolie; ces

deux états restent indépendants, ils peuvent sans

doute s'influencer réciproquement, exercer l'un sur

l'autre une action passagère, mais, d'une façon géné-

rale, l'existence de l'un n'est nullement solidaire de

l'autre. Ce n'est pas tout, ce même individu épileptique

et vésanique, de par les conditions héréditaires, peut

encore de son propre fait, acquérir un troisième état

pathologique. A la suite, en effet, d'abus suffisamment

répétés de boissons, il présentera un délire alcoolique,

et, dans ces conditions nouvelles, il sera donné d'étu-

dier et de suivre ces trois espèces pathologiques dis-

tinctes, indépendantes, à pathogénie différente : la

folie épileptique, la folie simple (délire de persécution

ou autre), la folie alcoolique. Ce n'est point là une

hypothèse, c'est bien une réalité clinique, curieuse

assurément, mais qui n'est pas rare et que j'ai déjà eu

plusieurs fois l'occasion de montrer dans mes leçons.

Une analyse attentive de cette synthèse clinique per-

met de faire la part de chacun des trois éléments dont

les caractères restent parfaitement distincts. Le délire

épileptique, par son évolution, son allure brusque, par

son inconscience, se sépare nettement des deux autres

modes de perturbations psychiques; et le délire chro-

nique avec sa marche méthodique, lente et progressive,

avec ses caractères de fixité, ne saurait être confondu

avec le délire alcoolique dont les troubles hallucina-

toires pénibles, multiples, mobiles et passagers conser-

vent toujours une physionomie spéciale.

II. Pour aller du simple au composé, des faits qui

52 CLINIQUE MENTALE.

s'imposent à tous, aux observations qui nous sont moins

familières, il faut rappeler en quelques mots les com-

binaisons du délire alcoolique avec les diverses formes

mentales'. L'alcool, on le sait, agit parfois comme

simple excitant et rend plus apparents, sans les modi-

fier, les symptômes de l'affection première; d'autres

fois, au contraire, atteignant plus profondément l'or-

ganisme, il impose son propre délire, lequel se greffant

sur le trouble cérébral préexistant, l'influence de

diverses manières.

A. Sans nous arrêter sur la part considérable qui

revient à l'alcoolisme dans l'étiologie de certains cas

de paralysie générale, suivons les changements pro-

duits chez le paralytique par l'action de l'alcool. Pris

en petite quantité, ce poison excite, stimule et rend

plus apparente l'activité maladive si facile à réveiller

dans cette classe d'aliénés, mais ce n'est là qu'un

paralytique agité ; d'autres fois , dépassant cette

limite, avec l'excitation l'alcool provoque des illusions,

quelques hallucinations; enfin, à un degré plus élevé,

il fait naître un délire alcoolique qui, masquant les

symptômes de la paralysie générale, rend impossible

toute appréciation exacte des forces mentales. Par les

hallucinations, il suscite, en outre, des idées déli-

rantes qui se placent au premier plan et cachent toute

autre manifestation. D'autre part, le tremblement

alcoolique beaucoup plus accusé domine les phéno-

1 Magnan. Des diverses formes du délire alcoolique et de son traite-

ment, p. 255 et suiv. Paris', 1874. Comptes-rendus et mémoires du

Congrès international des sciences médicales, p. 566 et suiv. Genève,

1878.

DÉLIRES MULTIPLES. 53

mènes moteurs de la paralysie, et, dans les cas aigus,

lorsque des frémissements s'emparent des muscles de

la face, l'embarras de la parole lui-même perd ses

caractères spéciaux.

Si, dans de telles conditions, le malade est à la pre-

mière période de la paralysie générale, il ne se pré-

sente pas sous les dehors du paralytique mais ressemble

à un alcoolique vulgaire. Qu'il entie alors dans un

asile sans renseignements, ce qui arrive le plus sou-

vent, l'observation se résumera de la façon suivante :

« accès de délire alcoolique; au bout de trois à six

jours diminution des accidents alcooliques et appari-

tion des symptômes de « paralysie générale » ; c'est-à-

dire qu'aux premiers jours, le seul délire alcoolique

est apparent et que la cessation successive des halluci-

nations et des conceptions illusoires laissant à découvert

le niveau intellectuel, permet d'apprécier les signes de

la démence paralytique.

Plus tard, les antécédents connus, il devient facile

de reconstituer la période prodromique de la paralysie

générale ainsi traversée par un accès de délire toxique.

B. - Pour la démence sénile, pour l'imbécillité, les

choses ne se passent pas autrement. Il n'en est pas de

même de l'épilepsie. Celle-ci ne perd nullement ses

droits ; quelles que soient l'intensité et l'activité du

délire alcoolique, si la grande névrose convulsive in-

tervient avec le choc puissant qui l'accompagne, rien

ne résiste à son action, elle s'impose à son tour au

délire alcoolique, elle se place au premier rang et ses

manifestations délirantes laissent loin derrière elles

les troubles toxiques. L'épileptique, en effet, qui s'al-

54 le CLINIQUE MENTALE.

coolise présente peu à peu les signes ordinaires du

délire alcoolique, sans qu'aucun phénomène vienne

indiquer que c'est là un alcoolique épileptique ; mais

que plusieurs attaques se produisent, le délire toxique

disparaît et cède le pas au délire du mal caduc, délire

nouveau, à évolution brusque, à durée courte, parfois

même à caractère symptomatique distinct, mais surtout

remarquable par l'inconscience dont il s'accompagne.

Le sujet, en effet, raconte dans les moindres détails

toutes les perceptions illusoires du délire alcooli-

que, mais il ne sait absolument rien de son accès

de folie épileptique. J'ai eu maintes fois déjà l'occa-

sion de citer des cas analogues , des faits dans

lesquels le délire alcoolique se trouvait brutalement

interrompu par une attaque épileptique suivie bientôt

d'un accès délirant à caractères symptomatiques diffé-

rents, à idées mystiques, par exemple, ou à idées

ambitieuses ; l'accès dure quelques heures, un jour ou

même davantage, puis le délire alcoolique reprend son

cours avec ses caractères particuliers. Je rappellerai

les deux faits suivants. {Congrès de Genève, 1878,

page 568). 1

Observation I. - Un homme de 36 ans, épileptique, al-

coolisé, s'imagine, après une attaque convulsive, être poursuivi

par un individu qui veut l'assassiner. Il crie, se défend, puis

tout à coup, il se précipite sur son domestique qu'il cherche à

étrangler. Une heure après, devenu plus calme, il ne conserve

aucun souvenir de la scène de violence qui vient de se passer;

vers le soir, il entend, comme la veille, des menaces, des in-

jures, il voit des animaux, il aperçoit des incendies, il s'excite

encore et passe toute la nuit dans les frayeurs, les lamentations,

et, par moments, il s'irrite et menace. Le lendemain, dans la

journée, il raconte avec grands détails, tout ce qui s'est passé la

DÉLIRES MULTIPLES. 55

nuit ; quant à l'agression contre le domestique, quant à l'accès

consécutif à la crise, ils sont pour lui non avenus, il ne se

souvient absolument de rien. - Ici les deux accès sont de

nature pénible, mais la perte du souvenir distingue celui qui

dépend de l'épilepsie.

D'autres fois, les caractères du délire accusent eux-

mêmes la différence.

Observation II. Un ancien militaire, âgé de 40 ans,

épileptique, alcoolisé, après une attaque survenue dans la

rue, s'est cru un grand personnage. Il se dit Henri V,

s'imagine que les passants se prosternent devant lui ; il donne

des ordres, réclame ses équipages et se fait arrêter au milieu

de ces conceptions ambitieuses. Arrivé à l'Asile Sainte-Anne,

il est tourmenté par des hallucinations pénibles ; pendant

quelques jours, il voitdes chats, des rats, il entend des menaces,

il se croit poursuivi par des voleurs, etc; mais, tandis qu'il

conserve plus tard un entier souvenir du délire de l'Asile, il

ignore complètement ce qui s'est passé après son attaque, lors

de son arrestation dans la rue, et témoigne une grande sur-

prise au récit de ses idées ambitieuses.

D'autres fois, comme dans l'observation suivante,

c'est un accès de fureur qui se développe après

l'attaque.

Observation III. - Un garçon liquoriste de 27 ans, fils

d'un père épileptique traité en ce moment dans un asile

d'aliénés, présente dès l'âge de 14 ans, sous forme de vertiges

et d'attaques, les premières atteintes du mal comitial. Les crises

au début fort éloignées, deviennent au bout de quelques

années, plus fréquentes, sollicitées d'ailleurs par des habitudes

d'intempérance. A 22 ans, les nuits commencent à être

troublées par des rêves, des cauchemars ; puis par des halluci-

nations pénibles et du délire. Ces accès de folie alcoolique

durent parfois trois ou quatre jours, et le patient en a pleine

conscience. A 26 ans, après plusieurs attaques épilep-

56 CLINIQUE MENTALE.

tiques, se développe un accès maniaque de courte durée, ne

laissant aucun souvenir de son passage ; l'année suivante, pen-

dant un accès de délire alcoolique, notre liquoriste subit en

une journée trois attaques d'épilepsie; aussitôt après la der-

nière, il est pris d'un accès de fureur aveugle, très différent de

la folie alcoolique de la veille ; il crie, vocifère, déchire ses

vêtements, et, dans un état de complète nudité, il brise tout ce

qui lui tombe sous la main. Au bout de quelques heures, l'agi-

tation s'apaise mais le délire alcoolique réapparaît. Le malade,

entré à Sainte-Anne le 18 février 1877, ne peut fournir aucun

renseignement sur la scène bruyante qui vient de se passer,

tandis qu'il fait part sans la moindre hésitation des hallucina-

tions pénibles de la vue, de l'ouïe qu'il a depuis plusieurs

jours, et dont il est encore affecté. Il voit, en effet, des chats,

des rats, il aperçoit des ficelles à terre qu'il veut ramasser, il

s'imagine que son corps est couvert de graines qu'il secoue ;

il entend des menaces et des injures.

Ses mains sont tremblantes, il éprouve un sentiment très

pénible de courbature. Au bout de quelques jours, tout avait

disparu, et le malade, calme et raisonnable, n'avait le souvenir

que du délire alcoolique.

Autour de ces trois observations de folie épileptique

avec délire de persécution, délire ambitieux, fureur

maniaque, associée au délire alcoolique, on pourrait

en grouper beaucoup d'autres, avec quelques va-

riantes seulement, car les caractères généraux reste-

raient toujours les mêmes, séparant entièrement l'accès

délirant épileptique de l'accès alcoolique.

C. - L'alcoolisme, intervenant dans le cours des déli-

res partiels, des délires chroniques, agit tantôt comme

simple excitant et aggrave particulièrement les délires

tristes; d'autres fois, il s'installe de toutes pièces et

recouvre passagèrement le délire préexistant.

DÉLIRES MULTIPLES. ' 57

Observation IV. Un mélancolique persécuté, C. Ni-

colas, âgé de 61 ans, menuisier, dont le père avait, pendant un

accès lypémaniaque, fait deux tentatives de suicide, reste pen-

dant longtemps en butte à des hallucinations de l'ouïe; il entend

ses parents morts depuis longtemps, des esprits qui le poussent

au suicide et à l'homicide. Ces obsessions deviennent plus fré-

quentes dès qu'il fait des excès de boissons et, plusieurs tenta-

tives de suicide ont suivi de près des abus alcooliques. Un jour,

en effet, il se précipite du haut du Pont-Neuf dans la Seine, on

le retire de l'eau, mais cette chute le laisse sourd; une autre

fois, il se/plonge un couteau dans le côté gauche de la poitrine.

Toutefois les libations continuant, il est pris d'un accès de folie

alcoolique : il voit autour de lui des objets multicolores, il aper-

çoit des flammes, il sent des picotements et des démangeaisons

sur tout le corps ; des individus armés l'insultent, le poursuivent,

et le mettent dans un état d'angoisse extrême. Ce délire, accom-

pagné d'hallucinations multiples et de troubles de la sensibilité

générale, cesse au bout de peu de jours, mais le patient retombe

dans les premières idées délirantes avec hallucinations de l'ouïe,

toujours les mêmes, sans variantes et marchant comme tout

délire chronique vers la systématisation.

Observation V. Un autre mélancolique, P. Célestin,

âgé de 38 ans, est depuis longtemps en proie à des hallucinations

de l'ouïe et à des impulsions qui le poussent par moments à

étrangler les personnes qui l'approchent ou même les animaux;

il contracte plus tard l'habitude de boire et ne tarde pas à être

pris d'une bouffée de délire alcoolique avec hallucinations

multiples, mobiles, très différentes des premières : il voit des

vipères autour de son lit, il entend la fusillade; des individus

avec des figures grimaçantes l'injurient et le menacent de coups

de revolver. Ces troubles sensoriels surajoutés durent quelques

jours, puis disparaissent pour laisser à découvert le délire chro-

nique des premières années.

Avec la dipsomanie, forme particulière de mélan-

colie impulsive, il est rare 'que les abus de boissons,

s'ils se répètent, ne provoquent un accès de délire

alcoolique très différent de l'accès dipsomaniaque.

58 CLINIQUE MENTALE.

Le dipsomane, avant de boire, se trouve dans des con-

ditions analogues à celles du mélancolique; il est, en

effet, triste, inquiet, il devient sombre et taciturne, il

fuit la société de ses amis, de ses proches; il perd l'appé-

tit et le sommeil, et éprouve de l'anxiété précordiale;

c'est un aliéné ordinaire. Au début, quand les accès de

dipsomanie sont séparés par de longs intervalles,

l'ivresse seule les accompagne ne laissant aucune trace

de son passage; mais, plus tard, quand ils se rappro-

chent et que le poison agit d'une façon plus continue,

les hallucinations, le délire, ne tardent pas à se déve-

lopper, et comme pour les autres formes mentales,

après avoir joué le rôle d'excitant, l'alcool imprime

son délire spécial, le dipsomane se présente sous les

dehors de l'alcoolisé simple, et ce n'est qu'après la dis-

parition des accidents aigus que l'on retrouve la mala-

die principale, la dipsomanie.

Observation VI. Chez une femme mélancolique dipso-

mane, dont M. Briant a publié l'observation (Mouvement Më-

dical, 8 novembre 1879, n° 45) les excès bachiques agissant à

titre de stimulant réveillaient des impulsions jusque là silen-

cieuses et poussaient au suicide et à l'homicide; ils provo-

quaient d'autre part un accès d'alcoolisme dès qu'ils se prolon-

geaient.

Observation VII. Chez une autre dipsomane, âgée de

51 ans, entrée pour la troisième fois à Sainte-Anne le 7 août 1877,

le retour fréquent des impulsions à boire provoque à diverses

reprises du délire alcoolique pendant lequel elle aperçoit des

chats, des rats, des serpents, des oiseaux, elle voit grimacer les

personnages des tableaux; à l'église, les saints et les saintes re-

muent et dansent; elle entend des injures et des menaces, des

gens armés veulent la tuer. L'accès alcoolique une fois passé,

elle retombe dans son état mélancolique ordinaire; ollc est

DÉLIRES MULTIPLES. 59

anxieuse, craintive, attendant toujours un malheur, s'imaginant

être ruinée, dépourvue de tout, et craignant que, poussés par le

désespoir, son mari et elle-même n'en viennent au suicide; dans

les rues elle passe vite et loin des magasins pour ne pas être

écrasée par la chute imminente des devantures; elle 'entend

aussi des voix intérieures qui lui font des reproches; sans cesse

hésitante, elle exprime cet état d'indécision en disant que sa

volonté n'est pas d'accord avec son esprit, elle veut une chose,

mais son esprit l'arrête, elle craint de mal faire.

De temps à autre, la tristesse, le découragement augmentent,

l'estomac se serre et l'impulsion à boire se développe.

L'analyse clinique chez cette malade, permet donc

de voir trois états différents : un fonds mélancolique,

un état impulsif la dipsomanie, et un état acquis, le

délire alcoolique.

III. Les combinaisons du délire alcoolique avec

les diverses maladies mentales n'offrent pas, on le

voit, de difficultés très grandes, l'analyse clinique

réclame un peu plus d'attention lorsqu'il s'agit chez

le même individu de la présence simultanée de deux

maladies nerveuses. La coexistence de l'épilepsie, dont

les caractères sont si tranchés avec un délire partiel

ou chronique, se prête toutefois assez bien à cette

démonstration.

Observation VIII. L. Célestine, âgée de 32 ans, lingère,

entré pour la 4° fois à Sainte-Anne, le 29 janvier 1880. Elle

est atteinte à la fois de délire de persécution avec idées ambi-

tieuses, et d'épilepsie se traduisant par des vertiges et des accès

de folie.

L'hérédité chez cette femme offre un de ces exemples de fa-

talité morbide, irrémédiable, qui, déjouant toute hygiène, toute

thérapeutique poursuit, sans déviation aucune, la route patholo-

gique tracée par les ascendants. La grand'mère paternelle était

60 CLINIQUE mentale.

mélancolique, le grand-père paternel s'est pendu dans un gre-

nier ; le père s'est brûlé la cervelle après avoir, quelques

années auparavant, tenté de se tuer d'un coup de couteau;

l'oncle paternel s'est pendu, le frère s'est noyé. La mère, de

son côté, avait des crises la nuit avec perte de connaissance,

et son épilepsie a laissé également sa marque chez cette pauvre

fille. Les dispositions maladives du père et des grands-parents

semblent s'être prêté un mutuel concours pour produire ce que

la mélancolie impulsive peut donner de plus profond. Dès l'âge

de 8 ans, en effet, Célestine achète de la « mort aux rats »

pour s'empoisonner ; quelques années plus tard, elle avale de

l'eau de cuivre et en est quitte pour des vomissements et de la

diarrhée; plus tard encore, croyant se donner la mort, elle

s'enfonce des aiguilles dans les seins. A 16 ans, aux idées

mélancoliques s'ajoutent des phénomènes d'un autre ordre.

L... éprouve des absences, des vertiges; par moment elle pâlit,

un brouillard passe devant ses yeux, elle ne sait plus ce qu'elle

fait, et parfois se livre à des actes bizarres dont elle n'a point

conscience; un jour, .à la suite d'un de ces vertiges, elle se

traverse de part en part le sein droit avec un couteau, très

surprise un instant après, de se voir couverte de sang et entou-

rée de personnes empressées autour d'elle. f

Au commencement de 1869, alors âgée de 21 ans, elle devient

triste, s'excite et cherche à se faire du mal; elle entre à Sainte-

Anne et passe neuf mois dans les asiles, offrant des alterna-

tives d'agitation et de dépression,' et conservant toujours des

idées de suicide. Le 10 juillet 1874, elle est amenée à Sainte-

Anne pour la seconde fois ; elle est mélancolique, hallucinée ;

elle entend des voix qui la menacent, qui la poussent au suicide;

elle croit ses aliments empoisonnés, refuse de manger, et l'on est

obligé, pour la nourrir, de recourir au cathétérisme oesophagien.

De temps à autre, elle est prise de vertiges avec perte complète

du sentiment. Elle passe trois ans dansles asiles'. Le 3 mars 1878,

elle est séquestrée après une nouvelle tentative de suicide : elle a

avalé des épingles, elle a voulu se pendre, probablement à la

suite d'un vertige; elle ignore en effet ce qui s'est passé. Elle

entend toujours des voix qui la poussent, dit-elle, à se détruire ;

elle conserve les mêmes craintes et les mêmes idées de persécu-

tion. Elle rentre pour la quatrième fois le 29 janvier 1880. Le

délire de persécution a fait un pas de plus vers la chronicité ; les

menaces, les injures, les empoisonnements continuent, mais

elle présente de plus des conceptions ambitieuses; elle se dit

DÉLIRES MULTIPLES. 61

princesse de l'univers, elle règnera sur le monde et c'est à

cause de sa grande position qu'on la persécute. Soumise pen-

dant trois mois à une médication bromurée, L. ne présente

presque plus de vertiges, mais le délire n'a pas varié, il se sys-

tématise de plus en plus et devient immuable.

Ce dernier point est très intéressant à relever, l'épi-

lepsie s'amende sous l'influence du traitement , le

délire chronique n'est nullement modifié et poursuit

sa marche d'un pas égal, absolument comme chez

tout autre aliéné. Il suffira de résumer le fait sui-

vant, qui offre avec le précédent de grandes analogies.

Observation IX. - A. Eugénie, veuve 0, 45 ans, passemen-

tière, entre à Sainte-Anne le 5 septembre 1879. Les renseigne-

ments que l'on peut obtenir apprennent que son grand-père

paternel est mort subitement, que son père a eu un accès de

mélancolie d'une durée d'un an; qu'un de ses frères est mort

épileptique; du côté maternel, on ne peut savoir rien de pré-

cis, si ce n'est toutefois que la mère est sourde.

Dès l'âge de 13 ans, elle a eu des vertiges, elle pâlissait, uri-

nait quelque fois sous elle, laissait tomber les objets des mains,

se déshabillait tout à faitinconsciente, oufroissait automatique-

ment son tablier, sa robe; quelquefois elle sortait, allant droit

devant elle, rentrant plusieurs heures après à la maison, inca-

pable de dire d'où elle venait, ni ce qu'elle avait fait. De temps

à autre elle avait de grandes attaques la nuit.

Depuis 1870, elle est triste, inquiète, scrupuleuse, s'imagine

avoir volé, s'accuse de fautes imaginaires; elle éprouve des

craintes, croit qu'on lui en veut, prétend qu'on l'électrise, qu'on

la magnétise. Ce délire est continu, mais, par moments, il

devient plus actif et s'accompagne d'excitation.

En 1876, elle prétend que tout le monde s'occupe d'elle,

puis changeant de personnalité, elle se dit successivement le

Christ, Voltaire, Robespierre, Napoléon; elle croit aux esprits,

ajoute-t-elle, et c'est par eux qu'elle se transforme.

En 1877, le délire chronique continuant, elle est frappée de

plusieurs attaques épileptiques suivies d'un violent accès mé-

lancolique, pendant lequel elle exprime des idées mystiques ;

62 CLINIQUE MENTALE.

elle avale des épingles et cherche à se précipiter par la fenêtre.

Cet accès dure trois jours sans laisser aucune trace dans le

souvenir de la malade; le délire de persécution avec les idées

ambitieuses, continue, offrant des exacerbations par intervalles

irréguliers.

C'est à la suite d'une période d'excitation avec prédomi-

nance d'idées mélancoliques que la malade s'est fait arrêter,

se lamentant dans la rue et déclarant qu'elle avait empoisonné

son mari. Depuis cinq mois le délire n'est pas modifié, avec

les idées de persécution prédominent les idées ambitieuses et

l'état intellectuel n'est pas sensiblement modifié par l'appari-

tion à intervalles irréguliers de vertiges épileptiques.

Les deux délires vésanique et épileptique s'offrent

dans ces observations avec des caractères d'une telle net-

teté, que l'analyse en devient des plus simples. Pour

compléter le tableau clinique, il eût été nécessaire de

déterminer l'antécédent héréditaire auquel on pour-

rait légitimement rattacher l'épilepsie ; il y a là une

lacune, mais l'existence de l'épilepsie chez le frère de

la malade est une preuve de l'influence d'une cause

héréditaire, peut-être similaire, qui a échappé, et

sur laquelle nous n'avons pas pu. obtenir de rensei-

gnements précis.

Observation X. - Chez ce malade, dont l'observation

a été publiée avec détails par M. Garnier ', il m'avait été éga-

lement facile de faire ressortir la nature très différente des deux

troubles psychiques : folie épileptique et délire de persécution.

Cet individu, en effet, après un vertige le 16 octobre 1879, était

parti de chez lui suivi d'abord par sa fille, puis avait couru dans

la rue, échappant à toute surveillance et pénétrant dans l'église

Saint-Rdch s'était mis nu, criant qu'il allait monter au ciel.

1 Garnier. Délire épileptique. Coexistence chez un épileptique d'un

double délire : l'un chronique, avec idées de persécution, l'autre de nature

mystique, passager et consécutif aux attaques. - {Gaz. hebd., Nu 9, 27

février 1880.)

DELIRES MULTIPLES. 63

Déjà en décembre 1875, lorsqu'il entra une première fois à

Sainte-Anne, il avait été surpris par un sergent de ville, se

déshabillant en pleine rue et arrêté sous la prévention d'atten-

tat à la pudeur.

En 1875, pas plus que l'année dernière, il n'avait conscience

de ses actes commis en public et sur lesquels on n'obtenait de

lui que les dénégations les plus formelles. Son silence sur les

accès consécutifs aux vertiges, contraste singulièrement avec sa

prolixité dès qu'il s'agit de son délire de persécution; depuis

longtemps on le vole, on l'injurie, on le poursuit, etc. Chez ce

malade, à la fois épileptique et vésanique, s'exerce, comme l'a

fait remarquer M. Garnier, la double influence héréditaire :

épilepsie de la mère, mélancolie suicide de la tante paternelle.

Cet homme est encore revenu à l'asile le 12 mars dernier, à

la suite de coups graves portés à sa maîtresse. C'est sous

l'influence du délire de persécution qu'il a frappé cette fille,

et il s'empresse, dès son arrivée, de mettre en avant les griefs

imaginaires qui l'ont poussé à cet acte de violence; il s'est

conduit ici absolument comme tout aliéné atteint de délire de

persécution, de même que le scandale à Saint-Roch et l'atten-

tat à la pudeur dans la rue, avaient le cachet des actes

inconscients de l'épileptique.

- IV. Nous arrivons maintenant aux faits les plus

complexes dans lesquels l'alcoolisme s'ajoute à deux

maladies nerveuses préexistantes chez le même sujet.

Ces deux maladies, le patient les tient le plus souvent,

l'une du père, l'autre de la mère. Dans des cas excep-

tionnels, les deux états pathologiques peuvent prove-

nir d'un seul des ascendants possédant lui-même cette

double affection. Dans ces circonstances, les états

maladifs ont acquis une telle puissance chez le père ou

la mère qu'ils passent directement sans modification

aucune au descendant. Par une de ces bizarreries dont

l'hérédité fournit de nombreux exemples , les frères

du patient peuvent n'être atteints d'aucune des deux

maladies, ils peuvent même ne pas présenter de dis-

B1· li, CLINIQUE MENTALE.

positions névropathiques. Quelquefois encore les deux

états pathologiques bien développés chez les ascen-

dants, grand-père, grand'mère maternels ou pater-

nels, franchissent en silence le père et la mère

pour se développer chez le fils avec une intensité

d'autant plus grande qu'ils paraissent avoir sommeillé

plus longtemps. Mais l'étude de ces faits demanderait

des développements dans lesquels nous ne pouvons

pas entrer ici et nous éloignerait de notre sujet.

Les observations suivantes fournissent des exemples

de coexistence de trois états pathologiques différents

chez un même sujet.

Observation XI. B... Charles, âgé de 50 ans, peintre

en voitures, entre à l'asile Sainte-Anne, le 1er avril 1880 avec

du délire mélancolique et des accidents alcooliques, après

avoir éprouvé il y a quelques jours un accès de folie épilep-

tique.

Samère, profondément névropathique, suj ette à des migraines,

habituellement triste, et portée au suicide, a même fait une

tentative d'empoisonnement. Plus tard, au neuvième mois de

l'allaitement de son cinquième enfant, elle est arrêtée par les

douaniers franchissant la frontière avec du tabac; vivement

émue, elle est prise d'un accès de délire aigu et meurt quelques

jours après. Son père, adonné à l'ivrognerie, est devenu mélan-

colique peu de mois après sa femme. Un de ses frères est

épileptique , un autre frère alcoolisé a eu plusieurs fois des

vertiges ; il s'est déshabillé un jour dans l'escalier absolument

inconscient de cet acte extravagant.

Quant à lui, depuis l'âge de trois ans, il a, à de longs inter-

valles, des attaques convulsives avec perte de connaissance et

chute à terre; plus souvent ce sont des vertiges qui se pro-

duisent, s'accompagnant parfois d'accès très courts de délire

avec actes dont il ne conserve aucun souvenir. C'est ainsi qu'il

brûle un jour du linge au milieu de la chambre; qu'une autre

fois, il saisit sa fille à la gorge, très surpris bientôt après en

apprenant ce qui s'est passé.

DELIRES MULTIPLES. 65

En 1862, il a eu un accès de mélancolie qui dura plusieurs

mois : il pleurait, se lamentait, se croyait perdu, voulait se

tuer; tous ces accidents s'amendèrent et disparurent après un

érésipèle.

Au commencement de 1879, B... devient inquiet, préoccupé,

ne peut tenir en place; il éprouve des lourdeurs de tête, un

sentiment de constriction à l'estomac. Par moments , il se

figure qu'il va commettre un crime, qu'il finira sur l'échafaud,

il se sent poussé à tuer sa femme et ses enfants; c'est une idée

qui l'entraine, dit-il, qui l'obsède, et dont il ne peut se débar-

rasser. Parfois, entendant l'un des siens, il saisit malgré lui

un couteau, il hésite et le rejette avec horreur. Quelquefois

aussi, il se sent poussé à frapper un de ses camarades, et, à

plusieurs reprises, il parvient à suspendre un coup violent qu'il

est prêt à porter, mais ne peut s'empêcher de laisser retomber

la main et de toucher, par un petit choc, l'épaule de la per-

sonne la plus approchée. Parfois, ces obsessions acquièrent une

intensité qui le désole, le jettent dans un état d'angoisse

extrême, appréhendant un moment de faiblesse, sentant des

frémissements par tout le corps, et n'échappant qu'avec la

plus grande peine à ces impulsions.

Depuis quelques années, se soumettant à une mauvaise

hygiène, il prend du rhum tous les matins, et, sous l'influence

de ce régime, il devient plus agité, son sommeil se trouble, des

cauchemars et des hallucinations l'effrayent la nuit ; puis enfin,

éclate pendant quelques jours un accès d'alcoolisme aigu qui

vient s'ajouter et cacher même passagèrement le délire mélan-

colique habituel. Il voit alors des hommes sur les murs, ils

s'avancent pour le voler et le tuer ; des serpents l'enlacent et

l'étouffent : tiens, tiens, dit-il, les voilà, ils me tortillent ; il

aperçoit des gendarmes, des croque-morts, des figures bla-

fardes ; des rats s'échappent de son assiette et sautent sur la

table ; des fourmis le dévorent; il sent des griffes de lion sur

la tète ; on veut l'empoisonner, il entend des injures et des

menaces. Il éprouve des picotements et des brûlures sur la

peau, des crampes dans les bras et les jambes. Ces hallucina-

tions et ce nouveau délire ne tardent pas à disparaitre, les

idées mélancoliques premières et les impulsions sont toujours

là sans avoir rien perdu de leurs caractères pénibles et désa-

gréables.

5

66 CLINIQUE MENTALE.

Les trois états pathologiques, folie épileptique, mé-

lancolie impulsive et alcoolisme aigu réunis chez B...,

presque simultanément n'auraient pas manqué sans

une analyse attentive d'être rapportés à un seul et

même fonds névropathique. Cependant il suffit de rap-

peler les faits pour-reconnaître à chacune de ces indi-

vidualités morbides une existence indépendante.

L'épilepsie de B..., comme celle de ses deux frères,

en l'absence d'une névrose similaire, prend sa source

dans l'alcoolisme du père ; elle se traduit chez notre

malade par des vertiges et une folie qui deux fois a

été suivie d'actes inconscients : la destruction du linge

par le feu et la tentative de strangulation de la fille.

La mélancolie de B..., née directement de la vésanie

de la mère, se dessine sous des traits suffisamment ca-

ractéristiques pour ne pas y insister ; enfin les habi-

tudes alcooliques contractées dans les dernières années

rendent compte, à leur tour, des hallucinations mul-

tiples et des idées délirantes qu'elles ont à plusieurs

reprises fait naître, et qui ont chaque fois disparu au

bout de quelques jours, contrastant ainsi avec le délire

mélancolique et les impulsions qui se montrent inva-

riables.

L'observation suivante offre le même intérêt au '

point de vue de la coexistence de trois délires.

Observation XII. M..., Julienne, âgée de 52 ans,

couturière, entre pour la 8° fois à Sainte-Anne. Sa mère

était mélancolique et son oncle maternel s'est probablement

suicidé ; il a disparu subitement sans que l'on ait jamais pu re-

trouver sa trace. Son père, très sobre, était épileptique ; ellea a

elle-même un fils atteint d'épilepsie. Dès l'âge de 14 ans,

on a remarqué chez M... les premières atteintes du mal caduc ;

DÉLIRES MULTIPLES. 67

elle avait des attaques la nuit, elle se mordait la langue et

urinait au lit. Plus tard, les crises convulsives se sont montrées

le jour, irrégulières et très espacées, mais dans leur intervalle

se produisaient des vertiges. Ces accidents épileptiques étaient

fréquemment suivis d'actes inconscients; un jour entre autres,

après une attaque dans la cuisine, elle a continué à préparer

le' dîner ; mais, au bout de deux heures, on s'est aperçu qu'elle

mettait toute sorte d'objets dans les aliments et que le pot-au-

feu avec la viande et les légumes contenait aussi des chiffons,

des morceaux de bois et des débris d'assiettes. De temps à autre,

elle se livrait à des fugues sans fin, à des courses inconscientes

à toute heure du jour et de la nuit. Lors d'une de ses entrées

à Sainte-Anne, elle était partie au milieu de la nuit de son do-

micile de la rue de la Santé, et elle avait été arrêtée au boule-

vard Montmartre à trois heures du matin, ne pouvant fournir

aucune explication sur ce qui lui était arrivé, ni sur les motifs

de sa présence dans ce quartier à cette heure matinale.

Jusqu'en 1870, M... reste simplement épileptique, travaille

régulièrement, prend soin de ses enfants et de son ménage, et

ses occupations ne se trouvent que très passagèrement inter-

rompues par les crises comitiales. Mais, à partir de cette époque,

elle n'est plus la même ; dans l'intervalle des attaques ou des

vertiges, son caractère change, elle devient triste, inquiète,

préoccupée; elle se lamente, craint de tomber dans la misère,

prétend ne plus avoir de forces, être incapable de tout travail;

elle s'attribue des fautes imaginaires, elle se fait des reproches

immérités, et, à plusieurs reprises, elle témoigne des idées de

suicide ; elle ne songe qu'à mourir, dit-elle, et si elle le peut,

elle se tuera.

Les attaques et les vertiges continuent à se montrer, s'ac-

compagnant parfois de troubles intellectuels, passagers et

inconscients, très différents du délire mélancolique persistant.

Enfin, depuis cinq à six ans, elle contracte l'habitude de boire

pour se donner des forces : elle prend du kirsch, du vin pur, de

l'eau-de-vie. Elle ne tarde pas à avoir des rêves pénibles, des

cauchemars, puis ses nuits sont agitées par des hallucinations.

Plus tard, elle a de véritables accès de délire alcoolique : elle

voit des figures grimaçantes, des hommes descendant par les

fenêtres ; dans sa chambre, des têtes s'élèvent du plancher au

plafond ; elle aperçoit des animaux, des chats, des rats. On

l'injurie, on la menace, elle se croit poursuivie; tout brûle

68 CLINIQUE MENTALE.

dans sa maison, elle se sent entourée par des tringles de fer, etc.

Ces troubles sensoriels, l'agitation et le délire qu'ils provoquent,

durent quelques jours, puis la malade se calme, mais sans ces-

ser d'être épileptique ni mélancolique. ,

Chez M... Julienne, on peut reconstituer de toutes

pièces les trois états pathologiques : l'épilepsie d'ori-

gine paternelle se traduisant par des attaques et des

vertiges, par du délire et des actes inconscients, se trans-

mettant enfin directement au fils. La mélancolie d'ori-

gine maternelle, avec les conceptions tristes et les idées

de suicide, conserve ses caractères propres malgré

l'intervention du délire alcoolique ou de l'épilepsie.

Enfinl'alcoolisme, arrivé en dernier lieu sous l'influence

immédiate d'excès de boissons, s'est traduit par des

accès délirants, irréguliers, passagers, lesquels se repro-

duisent toutes les fois que des abus s'exagèrent ou

qu'intervient une cause quelconque d'excitation.

Les faits qui précèdent, malgré leur complexité, se

prêtent cependant à l'analyse, puisqu'ils ne sont que

la juxtaposition de trois états pathologiques indépen-

dants, facilement séparables avec leur pathogénie, leur

marche, leurs caractères symptomatiques propres. Mais

il n'en est pas toujours ainsi, et la clinique mentale

ne s'offre pas constamment à nous avec cette simpli-

cité méthodique. Parfois l'un des éléments fait défaut,

et, sous l'influence de conditions héréditaires com-

plexes, des états différents se combinent d'une manière

intime pour constituer, ainsi que nous l'avons signalé,

des êtres hybrides qui ne sont ni les uns, ni les autres,

mais qui présentent des caractères de tous.

C'est la grande classe des dégénérés, que Morel a

NOTES SUR L'IDIOTIE. 69

déjà séparée des autres espèces mentales, qui fournit

des exemples de ce genre dont la connaissance se rat-

tache à un des côtés les plus intéressants de l'histoire

de l'hérédité.

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'IDIOTIE

Par BOI1RNEVILLE, médecin de Bicêtre.

Les travaux publiés sur l'idiotie et ses variétés sont

relativement rares et les observations communiquées

aux sociétés savantes ou à la presse pèchent souvent

par bien des côtés. Nous avons eu la bonne fortune,

pendant les suppléances que nous avons faites dans

le service de notre vénéré maître, M. DcLnsrnuv, de

recueillir les observations d'un certain nombre d'en-

fants, observations intéressantes à des titres divers,

et que nous utiliserons peu à peu dans la série de pu-

blications qu'inaugure ce mémoire. Dans quelques cas,

nous avons pu faire l'autopsie et nous avons enregis-

tré le mieux possible les lésions. Toutefois, dans les

trois observations qui vont suivre, il y a encore des

lacunes. C'est que, en effet, pour avoir une histoire

complète des malades de cette catégorie, il faut les

avoir examinés pendant de longues années.

Dans le travail actuel, le côté anatomo-patholo-

gique l'emporte sur tous les autres. A l'avenir, fré-

quentant les malades de plus longue date, il nous sera

70 CLINIQUE MENTALE.

facile de nous rendre compte de l'influence du traite-

ment, en particulier de l'éducation spéciale et, à l'oc-

casion, de comparer les résultats obtenus chez des

enfants offrant un ensemble symptomatique différent,

dépendant de lésions variables quant à leur étendue

leur nature et leur siège.

Les lésions qui produisent l'idiotie sont, on le sait,

très diverses; les observations que nous allons relater

le montrent une fois de plus. Dans la première, il s'a-

git d'une hydrocéphalie ventriculaire, en quelque

sorte typique.

OBSERVATION I

HYDROCÉPHALIE VENTRICULAIRE : IDIOTIE.

SouRE. Père alcoolique. - Tante maternelle névropathique. - Pas de consan-

guinité. - Rapports sexuels pendant l'ivresse. - Hydrocéphalie congénitale. - Impo-

tence musculaire. - Cécité. Gâtisme. - Parole incomplète. - Accès épileptiques,

Tentatives d'éducation : résultats. - Mort dans un accès.

Autopsie. - Déformations multiples des os de la base du crâne. - Aplatissement et

distension des circonvolutions cérébrales. Dilatation considérable des ventricules

latéraux. - Etat de la dure-mère. - Absence des hémisphères cérébelleux . ( Obs. rec.

par MM. DOUR1'fB\lLLB et Hauranger), '

R... Marie-Emilie, entrée dans le service de M. Moreau, le

15 mai 1876, à l'âge de 10 ans, est passée dans le service de

M. DELASIAUVE le 16 octobre 1877.

Antécédents (1877). Aucune affection nerveuse chez les

ascendants directs ou collatéraux. Père, marchand de pois-

son à la halle, alcoolique dès le mariage (à 27 ans), buvait

surtout du vin ; il est mort à 40 ans, d'une maladie de poitrine.

(1876). En 1869, à la suite d'une chute dans une cave,

ayant produit une contusion de la face et de la tète, il a eu

un accès de delirium iremens (hallucinations de la vue et' de

l'ouïe, insomnie, agitation, idées de jalousie, de duels, de

mort, etc.); il a été conduit à l'Hôtel-Dieu. Là, il a voulu se

NOTES SUR L'IDIOTIE. 71

suicider en se coupant le cou avec un rasoir; alors on l'a

envoyé à Sainte-Anne, puis à Ville-Evrard. Guéri au bout de

3 mois. z

. Mère, 35 ans, marchande à la halle, bien portante. Une de

ses soeurs a eu des troubles intellectuels et des attaques d'hys-

térie au moment de la puberté. - Pas de consanguinité.

6 enfants et une fausse couche. L'ainé est mort de convulsions

à 5 mois ; notre malade est la 2°, le 3° est un garçon de 10 ans

et demi, bien portant : les 4" 5° et 6° sont morts à 7 mois, 16

jours, et 6 mois, 'on ne sait de quelle maladie. Rapports

sexuels duralit l'ivresse. ,,

L . Ji (lAI" ,- - ,f

^Antécédents personnels. R... est née à terme. Rien de

particulier''n'avait signalé' la grossesse : comme dans les

autres, scènes avec son mari qui rentrait ivre. - Accouche-

ment naturel; on s'aperçut, dès la naissance, que l'enfant était

hydrocéphale. Elle fut élevée à la cuiller, car elle ne put

jamais prendre le sein.

A 18 mois, elle ne parlait pas du tout. D'après la mère, elle

avait déjàlatête aussi volumineuse, qu'aujourd'hui ;,les membres

ont toujours 'été très grêles; l'enfant voyait un peu des deux

yeux qui étaient moins enfoncés dans les orbites qu'ils ne le

sont aujourd'hui. Vers 5 ans, elle a commencé à parler. Elle

avait l'habitude d'enfoncer ses doigts dans ses yeux. Elle

n'a jamais marché ni pu tenir quelque chose dans ses mains.

A 7 ans, ophtalmie, suivie de cécité complète, gourmes, écou-

lements d'oreille, etc. - Pas d'onanisme. A 5 ou 6 reprises

différentes, elle aurait eu des « attaques de nerfs. » Une fois

dans le service de M. Moreau, elles auraient duré six heures

consécutives. Elle a toujours été affectueuse pour sa nour-

- rice et pour sa mère. Elle a toujours été gâteuse.

- Depuis 2 ans, on ne trouve pas de changement notable

dans sa situation, si ce n'est que ses membres sont plus amai-

gris. La parole et l'intelligence sont les mêmes. L'enfant n'a

ni gagné ni perdu.

État actuel. (Novembre 1877.) Tête volumineuse;

face petite, étroite, vieillotte, triangulaire; yeux très enfoncés,

non seulement à cause de leur état pathologique, mais surtout

à cause de l'exiguité de la face et de la saillie très prononcée

des arcades orbitaires ; nez régulier. La lèvre supérieure pré-

sente, à un centimètre de chaque commissure, .une encoche de

72 CLINIQUE MENTALE.

4 à 5 millimètres environ, sorte d'esquisse de bec-de-lièvre.

Partout les os de la tête sont durs, très résistants; au niveau

de la suture bipariétale, on sent l'os bombé. Zone large d'envi-

ron 3 ou 4 centimètres, totalement dépourvue de cheveux,

étendue d'une bosse pariétale à l'autre.

NOTES SUR L'IDIOTIE. 73

Septembre. Depuis le commencement de l'été, nous

avons essayé de la faire marcher; on est arrivé à la maintenir

debout et à lui faire faire quelques pas. Elle remue les bras,

les jambes; mais les mouvements sont faibles. Traitement

tonique. 1

Novembre. Émaciation progressive , matité aux deux

sommets en arrière, quelques petits râles, pas de paralysie.

1879. 13 janvier. - Quatre accès dans l'après-midi.

14. - Soir : T. R. 40°. - Nuit tranquille.

15. - La malade refuse de se lever, se plaint d'avoir froid.

- T. R. 39°,5. Mort dans un accès.

Autopsie. - Les os de la voûte du crâne sont tous soudés.

Toutes les sutures sont ossifiées ; seule la fronto-pariétale

présente de fines dentelures. Toutes sont minces, transpa-

rentes à contre-jour, à l'exception de la frontale, qui est très

épaisse dans sa moitié inférieure. Au niveau des deux fonta-

nelles, antérieure et postérieure, l'os est mince, quoique non

dépressible, non papyracé. En un mot, synostose généralisée ;

pas d'os wormiens, crâne [aminci.

La dure-mère s'est déchirée au niveau des bosses orbitaires,

pendant qu'on tirait sur la calotte crânienne pour l'enlever.

Elle adhérait beaucoup plus fortement que de coutume à la

suture bi-pariétale.

La base du crâne est absolument déformée, la moitié droite

est plus profonde et plus large que la gauche. Ce qu'il y a de

plus remarquable, c'est que le rocher est complètement aplati

des deux côtés et que la fosse pariétale a sa dépression maxima,

correspondant à l'aplatissement du rocher.

Les bosses orbitaires sont très saillantes, lisses et unies,

entièrement dépourvues d'éminences mamillaires, apparence

qu'on retrouve du reste'partout plus ou moins marquée. La

bosse coronale droite est plus étalée que la bosse coronale

gauche.

L'apophyse cri'sta-galli semble rejetée en arrière, ce qui

tient au refoulement en avant de la portion verticale du fron-

tal. La selle turcique est très étroite, la lame quadrilatère du

sphénoïde très effacée ; la gouttière basilaire, au lieu d'être

légèrement inclinée de haut en bas et d'avant en arrière, est

tout à fait verticale.

La tente du cervelet n'existe pas, ou plutôt elle est repré-

sentée par deux lames indépendantes l'une de l'autre et très

74 CLINIQUE MENTALE.

obliquement disposées, à peine plus larges en arrière qu'en

avant.

"

Le trou de Pachioni se trouve donc entièrement déformé ;

d'ovalaire il est régulièrement ellipsoïde, et son grand dia-

mètre s'étend de la lame quadrilatère à la bosse occipitale

interne.

La loge du cervelet est extrêmement étroite, limitée qu'elle

est par les lames de la dure-mère, décrites plus haut. C'est

une fosse ellipsoïde à grand diamètre antéro-postérieur. ' '

Il n'y a pas de liquide céphalo-rachidien sous l'arachnoïde.

- Pie-mère très mince, peu vasculaire, sans adhérence ; elle

se rompt très facilement; de là, décortication pénible ? , 1)

Les circonvolutions cérébrales sont aplaties, étalées. La

substance encéphalique est ramollie. '

Cerveau énorme, remplissant à lui seul toute la cavité crâ-

nienne. - Cervelet rudimentaire , - à peine du volume d'un

petit oeuf de pigeon. - 1 - , 4 -

Les ventricules latéraux sont considérablement dilatés et con-

tiennent 570 grammes d'un liquide clair, limpide ; soustraction

faite de ce liquide ventriculaire, l'encéphale ne pèse plus que

770 grammes.

Les hémisphères cérébelleux manquent totalement, en sorte

que le cervelet n'est représenté que,par le vermis, légèrement

renflé sur ses parties latérales. Le bulbe et la protubérance

sont normaux.

Ici, l'idiotie reconnaît évidemment pour cause l'hy-

drocéphalie. Celle-ci, de son côté, nous paraît pouvoir

être attribuée à l'alcoolisme du père qui, dès les pre-

miers temps du mariage, commettait de fréquents ex-

cès de boisson et avait souvent des rapports sexuels

alors qu'il était' « entre deux vins. »

Les tentatives qui ont été faites pour améliorer la

situation de l'enfant, quoique tardives, ont donné

quelques résultats et il est fort probable que, commen-

cées plus tôt, elles auraient abouti à ce que l'enfant

NOTES SUR L'IDIOTIE. 75

fût capable de marcher seule et de se servir de ses

mains.

Les lésions relevées à l'autopsie, en ce qui concerne

le cerveau, n'ont rien d'extraordinaire : les circonvo-

lutions étaient étalées, les sillons peu profonds, les

ventricules latéraux très dilatés, comme dans tous les

cas d'hydrocéphalie ventriculaire. L'arrêt de dévelop-

pement du cervelet, les modifications de la dure-mère

cérébelleuse et surtout la déformation des os de la

base du crâne, constituent les points les plus intéres-

sants de ce cas.

Le second fait est relatif à une enfant atteinte, non

plusd'idiotie incomplète, corome Regn..., mais d'idiotie

profonde, occasionnée par une lésion d'un autre genre

et que, jusqu'à nouvel ordre, nous désignerons sous

le nom d'atrophie cérébrale.

OBSERVATION II

ATROPHIE CEREBRALE : IDIOTIE PROFONDE.

SounAiRE. Antécédents. -Emotions morales durant la grossesse. - Asphyxie à la

naissance : convulsions. - Idiotie complète : parole nulle ; - impuissance motrice ; -

gâlisme Attitude des membrcs. -Méningite : marche de la température centrale; -

Pneumonie. -Autopsie : atrophie des lobes frontaux. (Obs. pers.)

- Oud... J. Cécile, était âgée de neuf ans à son entrée à la

Salpêtrière, le 3 mai 1879, dans le service de M. Delasiauve,

que nous remplacions à cette époque. ,

Renseignements fournis par sa mère (6 mai 1879.) - Père,

trente-sept ans, cuisinier, bien portant, sobre. Il aurait eu une

maladie cutanée dans l'enfance et a eu récemment, sur les

jambes, des taches bleues qui ont disparu sous l'influence des

76 CLINIQUE MENTALE.

bains sulfureux.-Aucun accident nerveux ni chez lui, ni dans

sa famille.

Mère, trente-six ans, lingère, très impressionnable, assez

intelligente, sujette à des migraines.- Grand'mère maternelle,

migraines fréquentes. - Pas de consanguinité.

Deux enfants : 1° notre malade; 2° une fille âgée de sept

ans, intelligente, jouissant d'une bonne santé; pas de convul-

sions.

Durant la grossesse, la mère de Cécile Oud... a eu plusieurs

émotions morales assez vives : la première, au troisième mois,

a été occasionnée par la vue d'un noyé qu'on retirait de la

Seine : Ça m'a donné, dit-elle, un coup dans l'estomac; la

seconde émotion est survenue au septième mois et a été pro-

duite par la mort de la personne chez laquelle elle était

employée ; enfin la troisième, qui a eu lieu le lendemain de

la précédente, a été causée par la mort subite du sacristain

venu pour ensevelir le mort.

L'accouchement s'est fait à terme; il a été naturel; mais

l'enfant ayant deux circulaires du cordon autour du cou est

venue au monde asphyxiée. Le jour suivant, l'enfant eut des

convulsions sur lesquelles on ne peut nous renseigner.-Oud...

a été élevée au biberon. Elle n'ajamais marché ;-son langage

se borne à quelques cris inarticulés ; - elle ne s'aide en rien ;

suce sa langue, mordille sa main droite qu'elle agite. Elle a

toutes ses dents « qui sont venues comme celles des autres

enfants, sans convulsions. » Elle ne s'en sert pas ; il faut

hacher sa viande qu'elle avale telle quelle; elle ne mange que

la mie du pain. 0... est toujours très constipée, n'a de selles

qu'à l'aide de lavements ; elle est gâteuse , mais non salace.

Elle a eu la rougeole et quelques oxyures. Jamais elle n'a

eu de gourmes. Elle restait attachée sur une chaise. On

aurait essayé en vain de lui inculquer quelques notions.

État actuel (7 mai). Taille, 96 centimètres. La physiono-

mie n'exprime aucune intelligence. Oud... a souvent la

bouche ouverte, pousse des cris de temps en temps, balance la

tête latéralement ou d'avant en arrière.

La face parait symétrique. Arcade dentaire supérieure :

médianes sont larges, crénelées; les incisives latérales man-

quent. - Arcade dentaire inférieure : elle est assez régulière ;

sauf les incisives et les-canines (28 dentition), les autres sont

NOTES SUR L'IDIOTIE 77

plus ou moins cariées. - La voûte palatine est plate, assez

large, symétrique.

Membres supérieurs.-On note un peu de raideur des épaules,

des coudes et des poignets ; les doigts sont flasques. Les avant-

bras sont fléchis sur le devant du corps ; les mains sont placées

à angle droit sur les poignets. Oud... remue. les bras, mais

ne saisit aucun objet avec ses doigts; les mains sont froides et

cyanosées.

Membres inférieurs Les cuisses sont fléchies à angle droit

sur le bassin, dans l'adduction ; les jambes sont fortement

fléchies, les talons viennent s'appliquer sur les fesses ; les

pieds sont plats, un peu en varus. Les hanches sont raides,

les genoux rigides. Oud... allonge les jambes, mais ces

mouvements sont très limités.

12 mai. - L'enfant mange moins et semble abattue.

Légère rougeur de la gorge. T. R. 37°, 3. Soir : T. R.

37°, 6.

13 mai. - T. R. 37°, 2. Même état. - Soir : T. R. 39°, 2.

14 mai. T. R. 39°, 1. Herpès sur la joue droite et le men-

ton. Soir : T. R. 39°, 2.

15 mai. - L'enfant a eu hier, dans l'après-midi, des accès

d'étouffement dans lesquels elle était très cyanosée. On a

retiré de sa bouche d'abondantes mucosités sanguinolentes.

T. R. 38°, 3. Rougeur de la gorge'; rien de notable à l'auscul-

tation. - Soir : T. R. 39°, 8.

16 mai. Nuit mauvaise ; oppression constante, avec accès

de dyspnée. Ce matin : P. 160, compté au coeur ; il est imper-

ceptible aux radiales ; R. 56 ; T. R. 40°, 1. Cyanose per-

sistante. Altération des traits, regard éteint ; yeux excavés ;

injection des conjonctives oculo-palpébrales ; narines sèches ;

la bouche et le pharynx sont encombrés de mucosités filantes.

Langue grisâtre, mais humide. La déglutition est très gênée ;

ce n'est qu'après des efforts répétés que pénètrent quelques

cuillerées de liquide. -Pas de vomissements ; ventre déprimé,

douloureux. Il n'y a de garde-robes qu'après lavement.

Excoriation de 2 centimètres sur 3, à la partie moyenne de

la fesse gauche.

L'enfant grince des dents, pousse des cris ; la voix est aussi

claire que d'habitude. Peau légèrement sèche et modéré-

ment chaude malgré l'élévation de la température centrale.

Traces méningitiques très prononcées. Rien à l'auscultation.

78 CLINIQUE MENTALE.

- La tête est dans l'extension, bien qu'il n'y ait pas de rigi-

dité des muscles du cou. A la fin de la visite : T. R. 39°, 9.

Soir : T. R. 40°, 2. Mort à 10 heures : T. R. 40°, 3. -

Une heure plus tard : même température.

Autopsie le 18 mai. Cuir chevelu, rien. Crâne mince,

mou ; pas d'irrégularité ni d'asymétrie de la base. Peu de

liquide céphalo-rachidien. Injection fine, générale, très

accusée de toute la pie-mère des faces convexe et interne des

hémisphères ; elle prédomine sur les lobes frontaux, dont la

face inférieure est vivement injectée. Sur le reste de la face

inférieure du cerveau, l'injection est moins intense. Sur le

cervelet et le bulbe, vascularisation légère. Sur la face infé-

rieure de la protubérance, congestion assez prononcée. Les

artères de la base sont normales.

Les nerfs crâniens sont réguliers. Le pédoncule cérébral

droit semble un peu moins large que le gauche ; sa coloration

est naturelle. La protubérance et le bulbe sont sains.

L'encéphale pèse 860 gr.

Les lobes antérieurs du cerveau sont un peu courts.

NOTES SUR L IDIOTIE. 79 J

unie. En arrière, elle est ratatinée. La portion malade est

dure au toucher, donne la sensation du squirrhe. Le lobe

paracentral est sain, mais'irrégulier ; le sillon propre du lobe

descend jusqu'a la scissure calloso-marginale. Le lobe carré,

le lobe occipital semblent normaux.

., La circonvolution pariétale ascendante est peu développée,

sinueuse ; normale au toucher..L'extrémité supérieure du sillon

de Rolando est très marquée sur le lobe paracentral. La ci ? ,-

convolution frontale ascendante est atrophiée, réduite à une

mince lamelle, de consistance ferme dans ses 2/5 moyens;

un peu moins dans son cinquième. inférieur et ses 2/5'

supérieurs.

Le tiers postérieur de la première circonvolution frontale

est médiocrement dur mais considérablement atrophié. Les

racines des deuxième et troisième circonvolutions frontales sont

atrophiées, mais à un degré moindre qu'à droite et ont con-

servé leur forme. Toutefois, de cette lésion et de celle de la

frontale ascendante résulte une espèce d'encoche que sépare

en quelque sorte le lobe postérieur du lobe antérieur. Les

trois rayons postérieurs de l'insula sont un peu atrophiés et

indurés.

Hémisphère droit. - La cavité ventriculaire est également

dilatée, principalement la corne antérieure ; la paroi offre des

saillies et des dépressions, présente un grand nombre de vais-

seaux arborisés qui montent, en rayonnant, du corps strié à

la partie supérieure des ventricules. - La couche optique est

moins longue de 6 millimètres que la couche optique gauche.

La tête du corps strié est séparée par une dépression assez

profonde de la queue du corps strié. - La coupe du corps

calleux, montre qu'il a 1 millimètre d'épaisseur à peine de ce

côté.

La circonvolution du corps calleux est réduite à une sorte de

membrane dure dans ses 2/4 moyens, d'un blanc opaque

comme celle du côté opposé. Toute la partie postérieure de la

première circonvolution frontale, aussi bien sa face interne que

sa face externe, est atrophiée, amincie de telle façon que,

entre elle, la partie ventriculaire et la portion atrophiée de la

circonvolution du corps calleux, il y a une cavité kystiforme.

La circonvolution pariétale ascendante est normale, quant

à sa forme, mais a subi un arrêt de développement sur

toute sa longueur. - Le lobe paracentral est irrégulier; son

80 CLINIQUE MENTALE.

sillon est vertical et séparé jusqu'au bord inférieur. - Le lobe

carré, lui aussi, est irrégulier et présente plusieurs sillons.

Le coin parait normal. Le sillon de Rolando, encoche moins

le lobule paracentral qu'il ne le fait à gauche. Les 2/5 moyens

de la circonvolution frontale ascendante sont considérablement

atrophiés, n'ont guère que trois millimètres d'épaisseur. La

partie inférieure du sillon de Rolando est indurée, de manière

que dans son fond la circonvolution pariétale ascendante est

un peu intéressée.

La racine de la deuxième circonvolution frontale est consi-

dérablement atrophiée, d'un blanc opaque; de là, jusqu'à la

crête de la première circonvolution frontale, atrophie et indu-

ration, de la lésion des trois circonvolutions frontales dans leur

partie postérieure, de la lésion de la frontale ascendante et de

l'atrophie de la pariétale ascendante résulte un sillon qui sépare

encore plus profondément le lobe antérieur du lobe moyen

que nous ne l'avons vu à gauche.

La partie postérieure de la troisième circonvolution frontale

est grêle, ainsi, du reste, que l'extrémité inférieure des deux

circonvolutions ascendantes.

Dans leur portion antérieure, les circonvolutions frontales

sont incomplètement développées. La Planche III donne une

idée très exacte de l'arrêt de développement du lobe frontal et

du sillon profond qui sépare ce lobe de la partie de l'hémisphère

restée saine. Les trois rayons postérieurs de l'insula de

Reil sont indurés, très atrophiés, grêles, d'un blanc opaque.

Les circonvolutions postérieures à la pariétale ascendante

ont une configuration assez régulière. Les sillons sont géné-

ralement peu profonds.

Les cornes d'Ammon sont normales.

Le cervelet et l'isthme pèsent 110 grammes. La protubé-

rance et le bulbe ont une configuration régulière.

Thorax. - Larynx, trachée, bronches, rien. - Hépatisa-

tion du lobe inférieur du poumon gauche. Coeur, normal

(80 grammes).

Abdomen. - Estomac, rate (25 grammes), foie, (440 gram-

mes), sains. = La substance corticale des reins, qui pèsent

chacun 50 grammes, est pâle. - Vessie, rien.

Dans ce cas, l'idiotie est due à une lésion atrophique

NOTES SUR L'lDIOT19*1 81

portant sur les circonvolutions frontale "t pariétale

ascendantes, sur l'origine des circonvolutions frottâtes,

etc., ayant déterminé secondairement un arrêt t9

développement des lobes antérieurs du cerveau. Cette

lésion s'est traduite, cliniquement, par des convulsions

survenues dès le lendemain de la naissance et occa-

sionnées, selon toute probabilité, par l'asphyxie pro-

duite par la constriction du cordon autour du cou.

Une telle interprétation nous paraît d'autant plus jus-

tifiée, qu'aucun membre de la famille du père et de

la mère de l'enfant, eux-mêmes sains et intelligents

d'ailleurs, n'a offert d'accidents nerveux et qu'on ne

saurait invoquer l'alcoolisme.

Au lieu d'une atrophie partielle des -circoW tions,

sur la nature de laquelle nous aurons à revenir, nous

avons à considérer, dans la troisième observation,

une hypertrophie partielle des circonvolutions.

OBSERVATION III

SCLÉROSE TUBÉREUSE DES CIRCONVOLUTIONS CÉRÉBRALES :

IDIOTIE ET ÉPILEPSIE HÉMIPLÉGIQUE.

Sobwmn. - Absence d'antécédents héréditaires. Emotions morales et attaqu s de

nerfs pendant la grossesse. - Convulsions dans la première année. Accès d'épilepsie

à partir de 3 ans.

État de la malade en 1879. Arrêt de développement physique -Idiotie. Hémiplégie

du côté droit. Parésie du côté gauche. - Description des accès isolés (Epilepsie par-

tielle). - État de mal ; Nitrite d'amyle. - Amélioration passagere. - Pneumonie ; mort.

Autopsie.- Ilôts de sclérose hypertrophique. - Leur distribution sur les deux hémi-

sphères cérébraux. -Anomalie des olives, etc.

Pit.. L. Marie, âgée de 3 ans à son entrée à la Salpètrière le

18 juillet 1867 (service de M. DELASIAUVE) '.

1 Nous avons recueilli cette observation alors que nous remplacions

M. Delasiauve.

6

82 -CLINIQUE MENTALE.

Rensei{JneJ'iJfrrs(OU1'n1'sp(ll' sa mère (31 mars 1879). -Père,

45 ans, errïballeur, bien portant, sobre, tempérament un peu

nervi. - Aucun accident névropathique dans sa famille.

Mère, 40 ans, fleuriste, nerveuse : elle a eu des attaques de

nerfs pendant qu'elle était enceinte de la malade. Son père et

son frère sont morts de la poitrine. Aucun de ses parents

n'aurait eu de maladies nerveuses.

Pas de consanguinité.

Cinq enfants : 1° la malade ; 2° et 3° deux enfants morts en

nourrice ; on ne sait s'ils ont eu des convulsions ; 4° une fille

de 10 ans, et 5° un garçon de 7 ans, bien portant, n'ayant

jamais eu de convulsions.

Durant la grossesse, sa mère a éprouvé des émotions morales

dues à la perte de son frère, à des discussions fréquentes avec

sa belle-mère, auxquelles elle attribue les attaques de nerfs,

dont il a été question plus haut. L'accouchement a été naturel,

à terme. L'enfant a été élevée au sein, en nourrice, jusqu'à

14 mois ; pendant ce temps, elle aurait eu plusieurs fois des

convulsions limitées aux yeux, assure-t-on.

Les accès ont paru vers 2 ans, les bras étaient à peine raides

et se tournaient légèrement. « C'était surtout dans la tête que

cela se passait. »

Aucune affection scrofuleuse. Jamais Marie n'a marché

ni parlé. - Elle a toujours gâté. Conduite à l'hôpital des

Enfants malades, à 3 ans, on a déclaré qu'il n'y avait rien à

faire. Pit.. met ses doigts dans sa bouche, frappe ses mains

l'une contre l'autre.

État actuel (mars 1879). Tète volumineuse, régulière ;

front bas, bosses frontales peu marquées; arcades sourcilières

déprimées. Les yeux sont ternes, il n'y a pas de strabisme. -

Oreilles normales, nez épaté. - Les pommettes sont peu

saillantes. - La mâchoire supérieure est proéminente. Les

arcades dentaires sont normales. Les incisives médianes

supérieures sont larges, les inférieures sont crénelées ; yeux,

sourcils, cils, châtains, assez abondants.

Acné rosacée et pustuleuse de la face ; - de plus, éruption

vésiculo-papuleuse confluente du nez, des joues, du front ;

nombreux petits molluscums à la nuque et sur les parties

du cou, qui est court.

Le corps est excessivement grêle ; - les seins sont nuls (Pit..

NOTES SUR L'IDIOTIE. 83

a maintenant 15 ans). - Le thorax est bombé, le mont de

Vénus est glabre, les grandes lèvres relativement développées

présentent quelques poils longs.

Membres supérieurs. Le bras gauche est assez libre. -

Le droit est paralysé; l'avant-bras est à angle droit sur le bras,

la main est violacée et tournée en dehors. Les jointures

sont rigides à des degrés variables. - La paralysie n'est pas

absolue, car l'enfant parvient à porter la main droite à sa

bouche pour la sucer, moins souvent toutefois que la main

gauche.

Membres inférieurs. Le membre inférieur gauche est plus

long, et relativement plus gros que le droit, on y trouve plu-

sieurs cicatrices superficielles. Le pied est plat et violacé.

La cuisse droite est dans l'adduction et fléchie sur le bassin ;

la jambe est fléchie sur la cuisse ; le pied est plat, en varus et

violacé. Cicatrice à la face interne de la cuisse. La malade

est incapable de se tenir sur ses jambes.

Des deux côtés, on remarque des cicatrices et des ulcérations

au niveau des grands trochanters et du sacrum.

Attitude. --D'ordinaire, les jambes sont fléchies et croisées

et cela aussi bien au lit que si l'enfant est assise sur un fau-

teuil. - Les bras sont rapprochés, les mains presque toujours

à la bouche. - Bave constante.

Accès. A la fin de l'examen, survient un petit accès : Les

yeux se portent en haut et à gauche; les bras se rapprochent sur

la poitrine et sont rigides, le droit plus que le gauche.

Ensuite apparaissent quelques convulsions cloniques dans les

membres du côté droit, en même temps que des convulsions

rapides des paupières ; enfin, respiration stertoreuse et écume

sanguinolente.

Les accès viennent d'habitude par séries, elle en a eu six

cette nuit et deux ce matin. T. R. 37°,5. - Soir : T. R. 37°,8,

Pit.. a eu neuf accès.

29 mars. Dans la nuit, trois accès T. R. 37°,6. - Soir,

T. R. 37°,8.

30 mars. - Quatre accès. T. R. 38°. Soir : T. R. 37°,8.

15 avril. - La malade a des accès presque tous les jours ;

ils sont toujours de médiocre intensité. Elle ne prend que des

84 CLINIQUE MENTALE.

aliments liquides. Tendance à l'assoupissement, exulcérations

du siège. - T. R. 3Si. -Bagnols, extrait de quinquina; lait.

16 avril. - T. R. 37°,8. - Légère amélioration. Soir : .'

T. R. 37°,6.

/ 17 avril. T. R. 37°,4. Soir : T. R. 37°,2.

18 avril. T. R.-37°,4. P... a eu dix accès et huit ver-

tiges dans la journée d'hier. - Soir : T. R. 37°,6.

19 avril. - Hier, quinze accès et huit vertiges; dans la

nuit, quatorze accès. T. R. 38°. Soir : : .T. R. 39°,2.

20 avril. Trente accès et six vertiges. T. R. 39°. Soir : .-

T. R. 39°,4. Un quart lav. bromure de camphre, 2 gr.

21 avril.-Dans la nuit dernière, quarante accès. - De six

à dix heures, douze accès. T. R. fioul>,2.

Description d'un accès. - a) Pas de cri; rigidité des quatre

membres prédominant à droite; paupières ouvertes; yeux

dirigés en avant.

b) Convulsions tétaniformes des paupières et des membres

qui, dans cet accès, sont égales des deux côtés.-Durant cette

phase, les yeux et la face se portent à droite.

c) Assoupissement; retour des membres à leur état habi-

tuel ; pas de stertor ni d'écume.

On observe, dans l'intervalle de deux accès, de légères con-

vulsions fibrillaires des muscles.

Soir. - De onze heures et demie à une heure, quarante-

sept accès. - Application de sangsues derrière les oreilles.

De une heure à six heures, deux cent vingt-neuf accès. Coma

permanent. - Maigreur extrême. - Langue sèche, déglutition

difficile; l'enfant n'avale qu'un peu de vin et de lait; hier,

selles abondantes. T. R. 39°,9.

22 avril. De six heures du soir à six heures du matin,

trois cent quarante accès. Il y a eu hier, dans l'après-midi, une

courte suspension, après inhalation de nilrite d'amyle. De six

à dix heures, cent soixante accès avortés. L'enfant est tran-

quille depuis une heure. P. très petit, à 108; R, 32°; T. R. 37°

prise à la visite).- Soir : on a compté cent cinquante accès

avortés, de onze heures du matin à. cinq heures du soir. -A

sept heures, T. R. 37°,1.

23 avril. -Dans la nuit, cinq accès incomplets.-Ce matin,

à dix heures, deux accès.

NOTES SUR l'idiotie. 85

Nouvelle description de l'accès. Première période : Pas de

cris. On note d'abord quelques petites convulsions fibril-

laires des muscles du pied et de la jambe. du côté droit exclu-

sivement, qui vont en augmentant d'intensité; puis, les arti-

culations du cou-de-pied, du genou, du même côté, se raidissent;

la jambe droite se soulève ou s'éloigne de l'axe du corps et

devient rigide; le bras droit se soulève et se raidit à son tour.

La bouche s'ouvre, les paupières s'écartent, les yeux sont fixes,

dirigés en avant ; les pupilles ne paraissent pas changer.

Seconde période. La face et les yeux se dévient à droite.

Il se produit des convulsions tétaniformes des muscles de la

moitié droite de la face, surtout de l'orbiculaire des paupières

et de la moitié droite de la bouche, avec frémissement de la

lèvre inférieure. Au bout de quelques secondes, il survient

quelques convulsions cloniques modérées du bras et de la

jambe du côté droit.

Il n'y a ni ronflement, ni écume; le corps et les membres

reprennent la position qu'ils avaient avant l'accès.

Dans d'autres accès, nous avons observé quelques modifica-

tions. Le plus souvent, au début, il y a un petit cri. Dans

les accès les plus forts, la langue est animée d'un mouvement

de va-et-vient; les membres du côté gauche sont pris de

raideur, et sont ensuite le siège de secousses tétaniformes, tou-

jours moins intenses et moins nombreuses, du reste, qu'à

droite.

A onze heures, Pit... semble se réveiller; elle sourit, suit

du regard la personne qui l'excite. Elle a pris du potage et du

lait avec assez de facilité. -La peau est fraîche ; les yeux sont

nets.-PIt... recommence, suivant son habitude, à grincer

des dents et à mettre ses doigts dans sa bouche. - La tempé-

rature, qui était ce matin (six heures) à 37°,2, est descendue

à 32°,7 (prise à la visite). - Traitement : Purgatif, bain, com-

presses d'eau glacée sur la tête.

Soir : De midi à une heure, trois accès ; à quatre heures ,

deux accès. A six heures, T. R. 37°, 2.

24 avril. Quarante crises avortées pendant la nuit. T. R.

37°. Soir : T. R. 37°,2.

25 avril. Vingt-huit petits accès. T. R. 37°. Soir : T.

R. 37°,2.

86 CLINIQUE MENTALE.

26 aur<7.La malade est prise d'un accès pendant la visite.

Les convulsions sont toujours limitées à la moitié droite du corps.

- L'accès finit par quelques plaintes et, durant cinq à dix

secondes, on remarque un...frémissement des paupières gau-

ches. - T. R. 37°,8. Soir : T. R. 38°.

27 avril. - Même état. Nombreuses crises avortées, consis-

tant principalement en des convulsions de la face. T. R. 37°,8.

Soir : T. R. 37°. 28 avril. T. R. 37°,2.

1 ° mai : T. R. 37°. - Soir : T. R. 37°,1.

2 mai : T. R. 37°. Soir : T. R. 37°,2.

3 mai : T. R. 37°. Soir : T. R. 37°,4.

4 mai : T. R. 37°. - Soir : T. R. 37°,2.

5 mari : T. R. 38°. Soir : T. R. 38°,2.

La malade offre un amaigrissement extraordinaire ; on ne

conçoit pascommentelle peut vivre. Elle ne prend, depuis plu-

sieurs jours, que quelques gouttes de lait ou de vin. Face

simienne. Regard éteint. Pupilles normales. Petites

plaintes. - Pas de vomissements ; selles diarrhéiques. - Pla-

ques noires sur le sacrum. Le membre inférieur droit est

souple.-L'épaule droite est raide, le coude très rigide; l'avant-

bras fléchi ; le poignet rigide. -- Les membres du côté gauche

sont souples. - P... ne grince plus des dents et ne suce plus

ses doigts.

6 mai. T. R. 38°,2. Soir (onze heures) : T. R. 37°.

L'enfant meurt le 7 mai, à trois heures du matin : T. R. 37°;

une heure après, T. R. 37°,8.

Autopsie le 8 mai. Cuir chevelu, os du crâne, dure-mère,

rien. Liquide céphalo-rachidien en quantité normale. -

Artères de la base et nerfs crâniens, symétriques.L'MMteHce

mamillaire droite parait un peu plus grosse et plus arrondie

que la gauche. - Le pédoncule cérébral gauche, surtout à sa

partie supérieure, est plus petit que le droit.-La protubérance

est régulière. Les olives semblent ne former qu'un avec la

pyramide antérieure correspondante ; le sillon intermédiaire

fait défaut; il n'y a pas de différence appréciable entre les deux

côtés, tant sous le rapport de la coloration que du volume.

L'encéphale pèse 1000 grammes. Le cervelet et l'isthme,

150 grammes. -L'Itdî ? iisphèî-e droit pèse 10 grammes de moins

que le gauche.

notes SUR L'IDIOTIE. 87

Hémisphère cérébral gauche. La pie-neère est très mince

et s'enlève avec peine, sauf au -niveau des lésions en foyer,

disséminées sur beaucoup de circonvolutions. Ces lésions

consistent en îlots arrondis, formant saillie, de volume

variable, d'une coloration blanchâtre, opaque, d'une densité

bien supérieure aux parties avoisinantes et faisant partie des

circonvolutions. Il s'agit, en un mot, d'une sorte de sclérose

hypertrophique de portions plus ou moins grandes des circon-

volutions.

Da'stributzôn.-a) Face convexe : ilots sur la partie moyenne

de la troisième circonvolution frontale et sur la première; sur la

frontale et la pariétale ascendantes, qui sont très irrégulières,

très dures, et sont soudées dans leur moitié supérieure. Cette

masse est séparée par un sillon transversal de la moitié infé-

rieure de ces deux circonvolutions, moitié qui est un peu

irrégulière ; îlots sur la partie postérieure de la troisième cir-

convolution temporale ; sur la partie moyenne de la deuxième

circonvolution temporale; sur le lobule pariétal supérieur ; sur

le pli courbe ; sur la pointe du lobe occipital.

b) Face inférieure : îlots sur les deux circonvolutions internes

(Pl. IV) '.

c) Face interne : La circonvolution du corps calleux est irré-

gulière et présente plusieurs îlots ; la circonvolution de l'hippo-

campe est très irrégulière ainsi que la circonvolution de la corne

d'Ammon,. la face interne de la première circonvolution fron-

tale est le siège de plusieurs îlots très distincts. Le lobe paracen-

tral est notablement déformé ; on y voit la terminaison du

sillon de Rolando. On note aussi une déformation du lobe

carré et du lobule cunéiforme ou coin : ces différentes parties

offrent de nombreux foyers d'induration.

La cavité du ventricule latéral est normale. La couche optique

est saine ; mais le corps strié est parsemé d'îlots sclérosés,

tranchant par leur coloration blanche sur le fond gris du corps

strié.

Une section pratiquée sur la portion indurée de la troisième

circonvolution temporale met à jour une cavité dont les parois

sont lisses, et sont unies par des tractus vasculaires. La paroi

externe est dure ; l'interne molle. - L'incision d'autres îlots

ne montre pas de cavité semblable.

1 Cette planche et la PL. III ont été dessinées par notre ami, M. E. Brissaud.

88 CLINIQUE mentale.

Hémisphère cérébral droit. Même aspect de la pie-mère ;

mêmes lésions des circonvolutions, mais en moins grand

nombre.

Distribution. a) Face convexe îlots sur la partie postérieure

de la troisième circonvolution frontale, sur la partie antérieure

de la deuxième frontale ; l'origine de la frontale ascendante ; au

centre de la pariétale ascendante. A l'angle postérieur de la

circonvolution d'enceinte de la scissure de Sylvius ; sur la

première temporale ; sur le pli pariétal supérieur ; enfin sur le

pli courbe.

b) Face interne : trois îlots sur la première circonvolution

frontale ; l'un à 2 centimètres de côté, et intéresse également

la région voisine de la circonvolution du corps calleux ; les deux

autres ontprès d'un centimètre; deux gros îlots sur le lobe carré;

un îlot de la troisième circonvolution temporale vient faire saillie

à la face interne de l'hémisphère.

Des deux côtés, les cornes d'Ammon semblent normales.

Thorax. - Hépatisation grise occupant toute la hauteur

du poumon droit et la partie inférieure du poumon gauche.

Pas de tubercules. - Coeu¡' (60 gr.), hypertrophie concentrique

du ventricule gauche, dont les parois mesurent 1 millimètres

d'épaisseur. Pas de caillots.

Abdomen. -Estomac, sain. Foie (50 gr.) extrêmement

congestionné. Rate et râtelle (25 gr.), rien.

Reins : le droit pèse 70 gr. Il présente à sa surface trois masses

blanchâtres, mamelonnées, dures, formant une saillie de 3 à

5 millimètres ; l'une de ces masses aie volume d'une noisette;

une autre, celui d'une noix ; on trouve, de plus, une quinzaine

d'autres petits noyaux disséminées sur les deux faces du

rein et non saillantes. A la coupe, les masses principales ont

l'aspect du tissu cancéreux. Le rein gauche (60 gr.) offre des

lésions semblables mais en moindre quantité.

L'origine de la maladie est entourée d'obscurité. Des

convulsions, limitées aux yeux, auraient été les pre-

miers symptômes. A deux ans, les accidents se seraient

aggravés, tout en prédominant à la tête. Jamais l'enfant

n'aurait offert de manifestations intellectuelles.

NOTES SUR L'IDIOTIE. 89

Une complication grave, l'épilepsie, doit surtout

nous arrêter. Ce n'est pas le mal comitial vulgaire

qu'on a sous les yeux, mais une forme particulière,

l'épilepsie hémiplégique , décrite en 1827, par Bravais',

et appartenant au groupe des épilepsies partielles décrites

par MM. Hughlings Jackson, Charcot et par nous 2.

La description des accès, tracée dans le cours de

l'observation, ne laisse aucun doute sur ce point :

début des convulsions par les muscles du pied et de

la jambe du côté droit, envahissement du bras droit et

de la moitié correspondante de la face, absence de

toute convulsion dans la moitié gauche du corps, tel

est l'ensemble symptomatique qui démontre l'exactitude

de la qualification : épilepsie hémiplégique.

Les accès se montraient par séries, et, ainsi que

nous avons eu maintes fois l'occasion de l'observer, la

température centrale demeurait à peu près normale ou

ne s'élevait que de quelques dixièmes de degré, tandis

que, si l'on avait eu affaire à la forme commune de

l'épilepsie, elle aurait augmenté d'un ou deux degrés.

Parfois, les accès étaient si multipliés qu'ils se rappro-

chaient de l'état de mal dont ils se distinguaient, en

ce sens que, après chaque accès, l'enfant reprenait

connaissance, ne tombait pas dans le coma, et que la

température oscillait autour de 38°.

Une telle situation peut durer assez longtemps; mais

il arrive presque toujours que, la maladie progressant,

les accès aboutissent à un état de mal, de tous points

t Bravais. Recherches sur les symptômes et le traitement de l'épilepsie

hémiplégique. *

* Notes cliniques sur l'épilepsie partielle (Iconogr. phologr. de la Salpê-

lrcère, par Bourneville et Regnard, p. 1-90); Progrès médical, 1879,

p. 299 ; Soc. anatomique, juillet 1876 ; Gaz. médicale, 1876, p. 595 et 610.

90 CLINIQUE MENTALE.

comparable à celui de l'épilepsie commune : c'est ce

qui a eu lieu chez cette jeune fille.

Dans l'intervalle des séries dont nous avons parlé,

l'enfant revenait à ses habitudes, grinçait des dents et

suçait, mordillait ses doigts. Dans l'état de mal, le

coma était, au contraire, permanent.

Les vertiges qui auraient seuls existé au début font

penser aux vertiges qu'on observe dans la sclérose en

plaques. Mais la forme de sclérose que l'autopsie a

décelée chez notre malade diffère de tous points de

la sclérose en plaques. En effet, nous avons vu que les

foyers siégeaient sur les circonvolutions , qui, à ce

niveau, étaient dures et hypertrophiées; tous les nerfs

de la base du crâne, la protubérance et le bulbe étaient

indemnes. Or, on sait que ces dernières parties de

l'encéphale présentent des lésions dans la sclérose en

plaques, que celle-ci affecte de préférence les parties

centrales, que les plaques, au lieu d'être blanches, ont

une coloration grise. La comparaison entre la Planche in

et les planches des Leçons sur le système nerveux de

1\1. chariot mettront en évidence la différence des lésions.

Le siège des lésions explique-t-il la production des

accès d'épilepsie partielle ? Cela nous semble démontré

d'une manière précise. En effet, il est dit dans le

procès-verbal de l'autopsie que les circonvolutions fron-

tale et pariétale ascendantes du côté gauche présentaient

dans leur partie supérieure un îlot de sclérose très

considérable et disposé de telle façon que, dans cette

région, les deux circonvolutions étaient soudées : c'est

donc à cette lésion, suivant nous, que l'on doit ratta-

cher les convulsions qui affectaient les membres du

côté droit.

NOTES SUR L'IDIOTIE. 91

Nous n'insisterons pas davantage sur ce cas. Nous

aurons l'occasion de revenir sur la nature de la lésion

dans la seconde partie de ce mémoire, qui nous est

commune avec notre ami M. le docteur E. Brissaud.

(A suivre.)

EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCHE III

S S, scissure de Sylvius, et S P, scissure parallèle.

S R , sillon de Rolando.

1 F, 1'. circonvolution frontale.

2 F, 2e circonvolution frontale.

3 F, 30 circonvolution frontale.

P A, pariétale ascendante.

F A, frontale ascendante.

P C, pli courbe situé en arrière du- lobule frontal inférieur, mais très

loin de la terminaison postérieure de la scissure de Sylvius.

C A, circonvolution d'enceinte, fermant verticalement en arrière la

scissure de Sylvius.

PLANCHE IV

Face interne de l'hémisphère gauche.

L p, lobe paracentral.

L q, lobe carré.

L, ventricule latéral.

C s, corps strié.

N, N, N, foyers de sclérose tubéreuse.

92 L) THÉRAPEUTIQUE.

THÉRAPEUTIQUE

NOTE SUR DEUX NOUVEAUX FAITS D'HÉMIPLÉGIE DE LA

MOT1LITÉ ET DE LA SENSIBILITÉ. GUÉR1S0\' PAR UNE

APPLICATION D'AIMANTS.

Dans une communication à la Société médicale des

hôpitaux ' nous avons montré que, sous l'influence

d'agents esthésiogènes, tels que l'aimant, on pouvait

obtenir la guérison de certaines paralysies motrices.

Les deux observations suivantes viennent pleinement

confirmer ce que nous avons écrit à ce sujet. La pre-

mière nous est communiquée par M. Gilbert, interne

distingué des hôpitaux.

OBSERVATION I

Le 16 mars, à 8 heures et demie du matin, le nommé

Chol... Jules, tailleur, âgé de 45 ans, est subitement frappé,

au milieu de son travail, d'une attaque d'apoplexie. -La perte

de connaissance est complète et dure une demi-heure ou trois

quarts d'heure. Lorsque le malade revient à lui, l'on constate

l'abolition de la motilité et de la sensibilité dans tout le côté

gauche du corps.

18 Mars. Le malade entre à l'Hôtel-Dieu (service de

.M. OuLMpNT), salle Saint-Augustin, n° 11.

Les mouvements du membre inférieur gauche sont très

limités; le malade soulève la jambe dans le lit, avec la plus

' Debove. Recherches sur les hémianesthésies accompagnées d'hémi-

plégie motrice, dhémichorée, de contracture et sur leur curabilité par les

agents esthésiogènes. - (Union médicale et Bulletin de la société médicale

des hôpitaux, 1879.)

HÉMIPLÉGIES GUÉRIES PAR LES AIMANTS. 93

grande difficulté, et à une faible hauteur. Il marche en remor-

quant laborieusement sa jambe malade. Le membre supérieur

ne peut se mouvoir; la main se ferme péniblement, et le

malade amène au dynamomètre, quatre du côté malade, alors

que du côté sain il amène trente. La face est déviée; elle paraît

tirée du côté gauche, ce qui, de prime abord, semble indiquer

une paralysie droite, et par conséquent, une paralysie alterne ;

mais il n'en est rien, car les mouvements de la face sont

conservés du côté droit et totalement abolis du côté gauche.

En même temps, la langue est fortement déviée du côté para-

lysé ; la luette, au contraire, est déviée du côté sain.

La sensibilité n'est pas moins atteinte que la motilité. La

sensibilité générale est abolie du côté gauche. Ni le froid, ni le

dchau ne sont perçus; on peut, sans éveiller la moindre dou-

leur, transpercer de part en part avec des épingles la peau du

malade. '

A l'hémianesthésie sensitive se joint l'hé1ltl'anesthésle senso-

l'ielle. Le goût est aboli dans la moitié gauche de la langue.

L'odorat est aboli du côté gauche; le malade n'est pas impres-

sionné par les vapeurs de l'éther, du chloroforme ou de

l'ammoniaque, quand la narine droite est fermée. Troubles

analogues du côté de l'ouïe. Quand on ferme l'oreille droite du

malade, C... n'entend pas les demandes qu'on lui adresse à

haute voix, pas plus qu'il n'entend le tic-tac d'une montre

placée à plus d'un centimètre de son oreille. Enfin la vision est

à gauche profondément atteinte. Les objets sont confusément

perçus, les couleurs sont toutes plus ou moins dénaturées :

Le carmin parait noir;

- vermillon - moins noir;

- orange - gris clair;

- jaune - blanc sale;

- vert clair - vert foncé;

- Vert - noir;

Le bleu clair paraît gris;

- bleu - noir;

- lilas noir ;

blanc parait transparent et

indéfinissable.

Nous nous trouvons donc en face d'un malade frappé d'hé-

miplégie et d'hémianesthésie cutanée et sensorielle. Nous

constatons, en outre, que la motilité, les sensibilités générale

et spéciale sont conservées du côté droit, et que les diverses

fonctions sont à peu près complètement intactes. Pas de

troubles de la respiration et de la phonation, la parole n'est

difficile qu'à cause de l'hémiplégie linguale. Pas de troubles

J1· THÉRAPEUTIQUE.

de la circulation ; rien au coeur, pas d'athérome. Pas de

troubles digestifs; pas d'albumine dans les urines. Nous ne

trouvons rien à noter dans les antécédents du malade : pas de

maladie antérieure, pas de syphilis, de saturnisme, d'épi-

lepsie, de maux de tête , ni de vertiges ; l'attaque d'apo-

plexie a été subite et inattendue.

En nous fondant sur ces symptômes positifs et négatifs,

nous portons le diagnostic d'hémorragie cérébrale.

Les jours suivants, les 19, 20 et 21 mars, peu de change-

ments dans l'état du malade. La paralysie motrice a peu dimi-

nué ; le malade distingue un peu plus nettement les objets.

22 mars , 6 heures du soir. - Six jours et demi après

l'attaque d'apoplexie, nous constatons de nouveau la persis-

tance des troubles moteurs et sensitifs. Le malade amène

quatre au dynamomètre de la main gauche et trente de la

main droite; la sensibilité générale est toujours abolie du côté

gauche, les sensibilités spéciales sont toujours aussi profondé-

ment atteintes. Puis, après ces constatations, nous appliquons

du côté gauche deux aimants : l'un au niveau du thorax; l'autre

au niveau du genou.

A 6 b. 1/2, le malade ressent, dans le côté gauche de la tête

principalement, une violente douleur.

A 7 heures, la céphalalgie s'est dissipée.

A 8 heures, la sensibilité et la motilité commencent à

renaître.

A 8 h. 1/2 les aimants sont enlevés, et nous procédons de

nouveau à l'examen du malade.

La sensibilité générale est revenue dans tout le domaine

précédemment anesthésié. Les objets sont nettement distin-

gués, les couleurs nettement reconnues; les sensibilités gusta-

tive, olfactive, auditive, sont également intactes et complètes.

Tout trouble de la motilité a disparu. Le malade marche, et

même court facilement sans traîner la jambe. Le bras gauche

se meut sans gêne aucune, au dynamomètre le malade amène

vingt-cinq à gauche, et trente à droite (il est droitier); la

langue n'est plus déviée, la face seule reste peut-être légère-

ment contournée.

Il restait un peu d'anesthésie plantaire que l'application d'un

aimant pendant une demi-heure a fait disparaître le lende-

main, une légère parésie faciale, et une vague stupeur des

muscles précédemment paralysés.

HÉMIPLÉGIES GUÉRIES PAR LES AIMANTS. 95

Grâce à l'obligeance de M. Gilbert, nous avons pu

voir à l'I36te1-Dieu le sujet de cette observation,

l'interroger, et vérifier tous les faits relatés.

Le malade nous a cependant affirmé qu'au moment

où on lui appliqua les aimants il commençait à aller

un peu mieux. Cette amélioration était légère, car

elle n'est pas relevée dans l'observation, et même la

main du côté paralysé ne pouvait donner que 4 au

dynamomètre. Nous savons du reste par l'analyse de

faits semblables que, dans les paralysies motrices

liées aux anesthésies, la paralysie motrice est à son

maximum dans les premiers jours; puis, elle diminue

un peu, mais persiste néanmoins tant que subsiste

l'anesthésie.

La restauration du mouvement et de la sensibilité

a suivi de si près l'emploi des agents magnétiques,

elle a été si complète qu'on ne saurait invoquer une

coïncidence. Cette objection a perdu toute valeur en

présence du nombre, aujourd'hui assez considérable,

de guérisons observées dans des circonstances

semblables.

Nous devons à notre excellent ami, le docteur

Boudet de Pâris, le fait suivant, fort analogue

à celui que nous venons de rapporter.

OBSERVATION II

Mme Sa.... , âgée de soixante-cinq ans. - Douleurs rhuma-

tismales, palpitations, fréquentes poussées hémorroïdales ,

donnant beaucoup de sang.

Tempérament sanguin. - Activité excessive. - L'intelli-

96 THÉRAPEUTIQUE.

gence est très vive. -Dans ces derniers temps, très grandes

fatigues physiques.

30 J/ars.M"' S., s'étant baissée pour relever un objet, fut

prise d'étourdissement, sans toutefois perdre connaissance

complètement, et ne put parvenir à se remettre debout. Son

mari l'aida alors à se .relever, mais elle ne put se tenir sans

appui; tout le côté droit du corps était entièrement

paralysé. On la mit au lit, et, une heure et demie après l'at-

taque, je la trouvai dans l'état suivant :

Hémiplégie complète du côté droit; les plus petits mouve-

ments sont impossibles; la résolution musculaire est absolue.

La face est également prise : abaissement de la commissure

labiale et déviation de la langue ; écoulement de la salive. L'in-

telligence est peu touchée; la malade voit et entend ce qui se

passe autour d'elle, mais la paralysie faciale rend ses réponses

à peu près inintelligibles. L'exploration de la sensibilité montre

que l'hémiplégie est accompagnée d'hémianesthésie; on peut

traverser la peau de part en part avec une épingle, sans que la

malade s'en aperçoive tandis que la moindre piqûre faite au

côté gauche détermine de la douleur.

La sensibilité des sens spéciaux est très diminuée sans être

complètement abolie; l'oeil droit voit un peu trouble mais toutes

les couleurs peuvent être distinguées ; l'ouïe, le goût et l'odorat

sont très affaiblis.

La malade accuse un très violent mal de tête et des nausées.

- La respiration est libre,-le pouls est à 90.-A1'auscultation

du coeur, je trouve quelques intermittences vraies se reprodui-

sant toutes les 30 ou 40 pulsations. - Pas de souffles. - Les

battements sont réguliers. - La température est à 38° dans

l'aisselle du côté sain.

Sinapismes aux jambes et aux cuisses. - Purgation.-Lave-

ment à la glycérine.

Le soir l'état est à peu près le même; cependant la malade

peut remuer très légèrement les doigts de la main paralysée.

La sensibilité n'a pas reparu.

31 mars. - La paralysie semble céder un peu. - La malade

peut soulever la jambe et le bras. Elle se plaint toujours de la

douleur de tête. La peau est assez chaude. P. 96 ; T. Ax. 38°,5.

- Dansla journée, il y a de l'agitation et même un léger délire.

Soir : T. Ax. 39°,4. - La céphalalgie augmente. 6 sang-

sues aux apophyses mastoïdes.

HÉMIPLÉGIES GUÉRIES PAR LES AIMANTS. 97

1°r aV1'il.-La température est redevenue normale. - 80 pul

sations. -Les mouvements reviennent peu à peu.-La cépha-

lalgie a cessé. -La parole est un peu moins embarrassée -

mais l'hémianesthésie et l'hémianalgésie sont toujours aussi

complètes que l'avant-veille. Vésicatoire à la nuque.

2 et 3 avril. -L'état reste à peu près le même.

4 avril. - La malade passe quelques heures dans un fau-

teuil ; il lui est impossible de se tenir debout. Le bras accom-

plit des mouvements d'une certaine étendue, mais sans force

et surtout avec une grande maladresse. L'hémianesthésie sen-

sorielle et cutanée persistent au même degré.

6 avril. -J'applique des courants induits de moyenne inten-

sité sur l'avant-bras paralysé. Les muscles répondent très

bien à l'excitation. La peau, d'abord complètement insensible,

devient rapidement impressionnable aux pincements, aux

piqûres d'épingle et même au chatouillement. - Après dix

minutes d'électrisation, la malade prend dans ses doigts et sent

parfaitement une grosse épingle, un crayon, etc. Mais ce résul-

tat n'est pas durable, et, quelques minutes après qu'on a cessé

l'électrisation, l'anesthésie et l'analgésie reparaissent au même

degré.

8 avril. - Le mouvement et la force musculaire ont fait

beaucoup de progrès, mais il reste une grande maladresse, due

surtout à l'hémianesthésie qui est toujours aussi complète. La

déviation de la face est moins prononcée et la parole beaucoup

plus libre. L'intelligence est toujours très nette.

A 3heures de l'après-midi, j'applique un fort aimant entre le

bras et la poitrine, les pôles tournés vers l'aisselle. Dix minutes

environ après cette application la sensibilité est revenue sur le

bras et, à 3 heures 30, elle est complète sur tout le corps. Je

laisse l'aimant en place pendant dix-huit heures.

9 avril. - Le retour de la sensibilité persiste; il y a même

quelques douleurs spontanées dans le bras et la jambe du côté

paralysé. - La malade peut facilement se tenir debout sans

soutien; elle fait quelques pas dans sa chambre et peut même

écrire quelques mots, imparfaitement, il est vrai. -Nouvelle

application de l'aimant au niveau de la cuisse, pendant,,

heures ? · ?

Les jours suivants la malade se lève seule, s'habille, \1t.1

vient dans son appartement. - Elle recommence à écrira, li'si-

F

98 THÉRAPEUTIQUE.

blement. -La face est à peine déviée.-Les sens ont recouvré

toute leur acuité. - La sensibilité est parfaite ainsi que la

force musculaire; il ne reste plus, comme trace de la maladie,

qu'une certaine inhabileté, une sorte d'hésitation dans les

mouvements.

Dans l'observation qu'on vient de lire, une hémi-

plégie de la motilité et de la sensibilité a été guérie

par une application d'aimant. Au moment où elle fut

faite, une amélioration notable s'était déjà produite,

mais, comme nous l'avons dit précédemment, elle est

la règle dans cette variété d'apoplexie, dans les

premiers jours qui suivent l'attaque.

L'aimant n'est certes pas le seul agent esthésiogène

qui puisse amener les résultats obtenus. Il a cependant,

dans le cas particulier, amené une guérison définitive,

elle n'était que temporaire par l'électricité.

Nous ignorons la cause de l'hémiplégie dans l'un

et l'autre cas. Dans le premier, elle fut rapportée à

une hémorragie cérébrale par M. Gilbert, mais il

convient de répéter, qu'étant donnée une hémiplégie,

il est toujours fort difficile d'eu affirmer la cause : elle

reste toujours hypothétique; le diagnostic peut être

vraisemblable, il n'est jamais certain.

REVUE CRITIQUE

DE LA THERMOMÉTRIE CÉPHALIQUE

Par le Du H. C. DE BOYER.

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l'Association Française pour l'avancement des sciences une note

relative à la thermométrie cérébrale et à la valeur diagnostique

de l'exploration thermique de la tête dans la recherche des

lésions circonscrites du cerveau. Avant cette communication de

M. Broca, la thermométrie cérébrale avait été étudiée, mais à

des points de vue tout particuliers, tantôt à propos d'aliéna-

tion, tantôt dans des recherches de physiologie'pure. La note

de M. Broca eut donc le mérite d'appliquer à la clinique un

mode d'exploration cérébrale nouveau dans ses détails, dans

des conditions faciles à contrôler, à répéter et à discuter. Aussi

les travaux n'ont-ils pas tardé à se produire, à l'étranger prin-

cipalement. L'importance de quelques-uns de ces mémoires et

l'abondance des documents qu'ils renferment nous semblent

indiquer l'intérêt que les auteurs attachent à la thermométrie

cérébrale. Mais, avant de passer en revue ces travaux et ceux

qui les ont précédés, nous devons justifier le titre môme de

cette Revue. Nous employons le terme de Thermométrie cépha-

[¡'que pour indiquer qu'il s'agit de températures locales de la

tête; nous n'avons pas, au moins au début de cette étude, à

DE LA THERMOMÉTRIE CEPHALIQUE. 101

décider de l'origine réelle de cette chaleur : provient-elle des

surfaces cérébrales mêmes, est-elle sous la dépendance de la

congestion des méninges, faut-il la rattacher à des phénomènes

vaso-moteurs extra-crâniens, reliés ou non à des modifications

de l'irrigation sanguine de la pulpe cérébrale ? Ce sont autant

de questions sur lesquelles les documents sont encore trop

peu nombreux pour nous autoriser à nous servir d'un terme

plus précis que celui de température céphalique.

I. Avant d'en arriver à des applications cliniques, la thermo-

métrie de la tête avait attiré l'attention des physiologistes :

c'est ainsi que Davy (cité par Carpenter), aurait été frappé de

trouver, chez les animaux décapités, la température du cerveau

inférieure à celle du rectum et des viscères; le mode d'explo-

ration de cet anatomiste était grossier ; on plongeait un ther-

momètre à même la pulpe cérébrale à travers le trou occipital;

la température paraissait alors plus basse à la périphérie du

cerveau qu'au centre, en avant qu'en arrière. Ces résultats

étaient peu étonnants si l'on songe que la tête séparée du tronc

était exsangue et soumise au refroidissement. La perte de

calorique était moindre au centre et en arrière à cause de la

masse plus considérable du cerveau en ces points. Nous ne

citions du reste ces recherches qu'à un point de vue purement

historique et pour montrer quels progrès ont fait en qua-

rante ans les études de thermométrie céphalique.

Quelques années plus tard, en 1867, un procédé plus délicat,

trop délicat peut-être, était employé par M. Lombard pour

rechercher la température extérieure de la tête. Cet auteur

procédait sur l'homme vivant, par l'application de piles ther-

mo-électriques : on employait comme source de comparaison

une pile fixée sur une partie quelconque du corps, une seconde

pile était appliquée sur les divers points du crâne et les diffé-

rences de température étaient étudiées par l'analyse des dévia-

tions d'un galvanomètre sensible. L'aiguille du galvanomètre

était presque toujours en mouvement, même quand le sujet

était au repos physique et mental : cependant ces écarts de

température étaient accentués dès que l'attention du sujet

était éveillée. Souvent une chute de température se faisait

dans la jambe au moment où une élévation se manifestait à la

tête. Lombard vit par ce moyen la température s'élever au

niveau de la protubérance occipitale (sans cependant dépasser

102 REVUE CRITIQUE.

un vingtième de degré); parfois, au cours des expériences, il

y eut une chute de quelques dixièmes de degré. Notons enfin

que la lecture, à haute voix ou la déclamation paraissaient

élever la température de la tête plus facilement que le travail

purement intellectuel. Dans ses publications postérieures, en

1878, en 1879, M. Lombard s'attache encore à démontrer la

supériorité des plaques thermo-électriques sur les thermomè-

tres de surface : en somme, il résulte de ces recherches nou-

velles que les écarts thermo-électriques sont faibles, et que la

température moyenne de la tête peut varier d'un côté à l'autre,

sans qu'il y ait de prédominance bien nette d'un côté sur

l'autre, sans par conséquent que le cerveau gauche soit plus

chaud que le cerveau droit : « toute cause attirant l'attention,

un bruit, la vue d'une personne ou d'un objet, produit une

élévation de température. »

M. Schiff a contrôlé ces résultats chez les animaux, au

moyen de plusieurs procédés : pour ce qui est de la thermo-

métrie externe, celle que recherchait Lombard, il s'est servi

d'un appareil thermo-électrique, ou bien d'un thermomètre

différentiel de Walferdin, divisé en cinquantièmes de degré, et

permettant d'apprécier encore avec exactitude des centièmes

de degré. « J'ai observé, dit-il (p. 460, loc. cit.), chez des lapins,

à la suite de certaines émotions psychiques, un dégagement de

chaleur très marqué dans le tissu cellulaire sous-cutané de la

fosse temporale, devant l'oreille externe, et à l'occiput, au-des-

sus des muscles rétracteurs de l'oreille. Dans cette dernière

région, l'élévation de température se produit également chez

les chats; chez le dindon, enfin, je l'ai observée d'une façon

excessivement éclatante dans les appendices érectiles de la

tête et du cou. » On voit, par cette dernière phrase, que, dès

le début des recherches de thermométrie céphalique, il faudrait

séparer la thermométrie réellement cérébrale de la thermomé-

trie des surfaces externes, éminemment variable sous l'in-

fluence de la congestion et de l'anémie passionnelles. M. Schiff

s'est, du'reste, occupé de l'échauffement des centres nerveux

eux-mêmes dans l'important travail des Archives de Physio-

logie que nous citions plus haut. Sur un animal alcoolisé ou

curarisé, et dont on entretient la vie par la respiration artifi-

cielle, on plonge des aiguilles thermo-électriques à même la

pulpe cérébrale; ou bien, chez le poulet principalement, on

met au travers des hémisphères cérébraux une pile do bismuth

DE LA THERMOMETRIE CÉPHALIQUE. ' 103

et de cuivre et on laisse la cicatrisation se faire au-dessus de

ce corps étranger, en réservant, cela va sans dire, ses con-

nexions électriques, grâce à des fils qui traversent la paroi crâ-

nienne. Dans ces deux cas, selon M. Schiff, on observe des

déviations du galvanomètre en irritant la périphérie ou le tronc

d'un nerf sensitif. Toutes ces opérations délicates se font avec

un galvanomètre à miroir, observé de loin à la lunette. Le plus

souvent l'accroissement de température se fait du côté même

de l'irritation périphérique, le plus souvent aussi la déviation la

plus grande du galvanomètre a lieu quand l'aiguille thermo-

électrique est implantée dans le milieu de la région pariétale,

à en juger du moins par le schema de M. Schiff (p. 2t). Du

reste cette division du miroir n'est pas reportée en centigrades;

il est présumable qu'elle correspondait à des unités si petites

que l'auteur a jugé inutile de la préciser au moyen d'une

échelle thermométrique dans laquelle le centième de degré

peut être considéré comme une des plus petites valeurs appré-

ciables. M. Schiff indique que ces déviations devaient être fort

minimes, car il s'est cru obligé de rendre ses piles moins sen-

sibles pour répéter les expériences de Lombard; or ce dernier

auteur appréciait les millièmes de degré par son galvanomètre

à miroir ! !

Depuis, en 1879, M. P. Bert reprenait à son tour les expé-

riences de Lombard, au moyen de plaques thermo-électriques et

arrivait, sur l'homme, à démontrer que les régions gauches de

la tête ont une température plus élevée que celles de droite, et

que lors du travail intellectuel il y a une élévation de tempé-

rature en faveur du lobe frontal gauche. Tout récemment, à

propos de la communication de M. Amidon, le 24 avril 1880,

M. P. Bert répétait à la Société de Biologie que ses nouvelles

expériences le portaient à admettre une élévation de tempéra-

ture plus prononcée à la partie antérieure du crâne qu'à la

partie postérieure, à gauche qu'à droite. « Pendant le dis-

cours, ajoutait M. P. Bert, la température frontale gauche

s'élève ; cette augmentation de température s'observe aussi pen-

dant le discours mental, mais moins sensiblement que quand

la phonation intervient; de plus, chez l'enfant qui s'éveille la

température frontale s'élève : ce dernier point peut éclaircir la

théorie du 'sommeil. » M. Bert n'avait pas observé d'élévations

de température en rapport direct avec la doctrine des localisa-

tions cérébrales. M. Bert reconnaissait aussi qu'il serait préfé-

104* REVUE CRITIQUE.

rable de rechercher les températures locales de la tête à l'aide

de thermomètres convenablement construits plutôt qu'au moyen'

de piles thermo-électriques 1.

II. L'expérimentation physiologique à l'aide des appareils

thermo-électriques n'avait donc donné que des résultats d'une

délicatesse extrême,'tenant sans doute à la nature même du

mode d'exploration et aux conditions difficiles dans lesquelles

Lombard et Schiff s'étaient placés pour plus de précision. En

en exceptant les recherches de M. P. Bert, beaucoup plus

récentes, faites en parallèle avec celles des cliniciens, on peut

dire que les applications cliniques de la thermométrie cépha-

lique étaient nulles avant la communication de M. Broca. Nous

devons cependant dire qu'Albers en 1861 et M. Da Costa Alva-

renga, quelques années après, avaient recherché la température

de la tête chez les aliénés, ou établi une sorte de moyenne

thermique de la périphérie du crâne. Dans ses Recherches de

.The2,2noînétî,ie clinique générale, M. Da Costa Alvarenga a

recherché la température des différentes parties du corps, soit

avec un thermomètre à boule nue, soit avec un thermomètre

à boule protégée par du coton ; il a obtenu pour les températures

céphaliques des chiffres variant de 35°,1 à 37°,2, soit une

moyenne de 36°,05. Albers, s'occupant principalement d'alié-

nation, prenait la température de chaque côté de la tète, en

deux points : le premier de ces points était situé au-dessus du

sourcil dans la fosse temporale, ou plutôt à la limite de cette

fosse et de la région frontale, le second correspondait à l'apo-

physe mastoïde. On voit comme ce second point d'application

était mauvais : l'apophyse mastoïde est épaisse, éloignée du

cerveau, cette région est vasculaire ; du reste l'application d'un

thermomètre à réservoir sphérique en un point aussi défec-

tueux et le peu de précision des observations de l'auteur alle-

mand ne donnent pas à son travail d'autre valeur que celle

qu'il faut attribuer à une tentative nouvelle mais malheureu-

sement entachée d'erreur. C'est du reste l'avis de MM. Mara-

gliano et Seppilli qui ont repris complètement cette étude.

C'était donc un progrès réel que M. Broca faisait faire à la

* Depuis la rédaction de cette revue M. Franck a communiqué à la

Société de Biologie, le résultat de quelques recherches relatives 1 l'oi igine

réelle de la température céphalique et qui confirment les conclusions de

notre travail.

DE LA THERMOMETRIE CEPHALIQUE.

105

clinique cérébrale quand il donnait en 1877 : d'une part, la

moyenne thermométrique de douze personnes également com-

parables, de l'autre part deux faits pathologiques à l'appui de

sa thèse. Pour M. Broca, la température moyenne de la partie

droite de la tête est de 33°,90, celle de.la partie gauche de 31°;

la différence est donc de un dizième de degré en faveur du

côté gauche. Pour la tête considérée dans son entier, la tempé-

rature moyenne serait de 33°,8`3, étant limitée par un maximum

de 34 ? 85 et un minimum de 32°,80 ; enfin la température

régionale correspond au tableau ci-dessous.

106

REVUE CRITIQUE.

DE LA THERMOMETRIE CEPHALIQUE.

107

La moyenne de la tête étudiée d'ensemble serait donc de

1°,16. Remarquons aussi que la température de la région

pariétale gauche est un peu plus élevée que celle de la région

frontale de ce même côté. Ce fait ne concorde pas avec les

mensurations de M. Broca. M. Gray est disposé à le rattacher au

fonctionnement de la troisième frontale sous-jacente, d'après

la topographie de Heftler. Il nous faut signaler aussi les maxima

et les minima de température observés'.

108

REVUE CRITIQUE.

DE LA THERMOMETRIE CEPHALIQUE. 109

résultats une valeur plus décisive; nous avons choisi dans ce

but la saison d'été. Dans cette saison, le rayonnement calori-

fique de notre corps est le plus faible et les oscillations atmos-

phériques sont moins sensibles. Pour la même raison, nous

avons préféré exécuter nos observations de midi à trois heures

de l'après-midi, en ayant soin de choisir toujours des conditions

de température atmosphérique identiques, et enregistrées du

reste pendant l'expérience. Nous avions eu soin aussi d'expé-

rimenter sur des sujets qui n'étaient pas en transpiration et

chez lesquels il n'y avait eu aucune absorption d'aliments ni

de boissons depuis leur repas précédent, d'ailleurs éloigné. »

Telle nous paraît être la raison des divergences observées : on

est habitué, en thermométrie clinique, à ne tenir aucun compte

de la température extérieure, parce que l'on n'a pas à se pré-

occuper du rayonnement dans une prise de température rectale

ou vaginale : la température axillaire n'est déjà qu'un pis-

aller. Il n'en est plus de même en thermométrie locale, il faut

avant tout protéger ses thermomètres contre le rayonnement.

Or, on n'y arrive jamais très complètement; donc, il faudra

toujours noter la température ambiante et l'état hygrométrique

de l'air. Du reste, si l'on admet, probablement avec raison,

que la température centrale chez l'homme n'est guère influen-

cée par la température extérieure (ce qui se conçoit, si l'on

songe à l'équilibre dans lequel le corps tend à se mettre parles

sécrétions et les excrétions qui s'ensuivent), il n'en est plus

de même pour les températures locales qui sont, pour ces

mêmes raisons, plus directement influencées par le milieu

extérieur : la tête, plus encore que toute autre région, doit

avoir une température essentiellement mobile, car c'est une

extrémité du corps et c'est le siège par excellence des phéno-

mènes vaso-moteurs et sudoraux.

On sait du reste de quelles causes d'erreurs sont entourées

les mensurations thermométriques en général; celles de la

têté ne font pas exception, bien au contraire. C'est ainsi que

M. Amidon recommande d'opérer en plein jour, car, dit-il,

« le thermomètre, même couvert par la chemise de coton et

par la bande de cuir, peut être sérieusement influencé par la

chaleur d'une lampe tenue à un mètre de distance (on a observé

une variation de C. 0°,5 et plus), tandis que le gaz amène de

telles perturbations thermiques qu'on peut considérer comme

sans valeur toute observation faite, à l'aide d'une lumière arti-

110 REVUE CRITIQUE.

ficielle. » Il en est de même des courants d'air, de la tempéra-

ture extérieure, en un mot de toutes les conditions qui peuvent

se rencontrer dans une expérience négligemment exécutée. On

recommande aussi de placer les thermomètres en des positions

absolument symétriques de chaque côté de la tête, d'écarter

les cheveux ou de les couper, enfin d'exercer une pression

égale sur chacun des réservoirs. Toutes ces précautions indi-

quent bien qu'il ne suffit pas de poser un thermomètre sur la

tête pour avoir une température valable : il est encore des

points d'élection où se prennent d'ordinaire les. températures

céphaliques : ces points ont été indiqués par M. Broca et

adoptés par les observateurs qui l'ont suivi. ,

Les thermomètres sont de petit volume, à réservoir plat,

gradués au dixième de degré et munis d'un index, on les glisse

dans les trous d'une courroie qui les fixe derrière l'apophyse

orbitaire externe pour la région frontale, au-dessus de l'inser-

tion de l'oreille pour la région temporale, et de chaque côté de

la ligne médiane pour la région occipitale. Les tiges des ther-

momètres sont protégées par un doigtier doublé de coton. On

laisse appliqués les thermomètres pendant une demi-heure et

la lecture se fait sur place, avant de défaire les courroies.

M. Gray a joint à ces points ceux du vertex, et nous verrons

plus loin que M. Amidon a recherché sur toute l'étendue de la

convexité du crâne des centres de température variable.

III. Nous ne reviendrons pas sur les recherches de M. Broca

que nous citions plus haut; elles ont été confirmées depuis par

le même observateur et par M. Vulpian. (Cas cité par M. P.

Bert, Soc. Biol., janvier 1879.) Au point de vue de la clinique

cérébrale, nous en trouvons des applications dans les travaux

de MM. Gray, Mills, Maragliano et dans un tout récent mémoire

de Mmo Mary Putnam Jacobi.

Dans son article sur la thermométrie cérébrale, M. Gray

donne l'observation d'une femme de 34 ans chez laquelle de

l'apoplexie papillaire, une douleur de tête à la tempe et au

front, des nausées, du ptosis et du strabisme, indiquaient

nettement une affection cérébrale. Les douleurs s'exagéraient

par intervalles irréguliers. La température du corps était nor-

male. En examinant la température céphalique, M. Gray est

arrivé aux chiffres suivants :

DE LA THERMOMETRIE CEPHALIQUE.

111

112

REVUE CRITIQUE.

frontale droite (qui se trouvait dans des conditions opposées à

la stase sanguine due à la position). L'autopsie est encore

venue confirmer les déductions que l'on pourrait tirer de cette

répartition inégale de la température céphalique. On a trouvé

en effet une tumeur volumineuse du lobe frontal droit, ayant

détruit la moitié antérieure de la première et de la seconde

circonvolutions frontales, une portion du corps calleux et du

« gyrus fornicatus » et respecté la troisième frontale. Le reste

du cerveau était fortement congestionné.

Mra0 Mary Putnam Jacobi a comparé la température nor-

male de la tête et celle qu'elle a observée chez un enfant de

22 mois atteint de méningite tuberculeuse au cours d'une

tuberculose miliaire généralisée. Voici les chiffres observés à

trois jours d'intervalle.

Températures le 9 octobre 1879.

DE LA THERMOMETRIE CEPHALIQUE.

113

Températures le 14 octobre 1879.

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Tableau A. Moyenne des hommes.

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Tableau C. Moyenne des deux sexes.

116 6 REVUE CRITIQUE.

De l'examen de ces tableaux de température il résulte que

la moyenne la plus élevée de la température céphalique cor-

respond à l'agitation maniaque où elle atteint 36°,8J. On aurait

ensuite, par ordre décroissant, la lypémanie avec agitation

(36°,81), la paralysie progressive (36°,63), la démence avec agi-

tation (36°,4.5), l'imbécillité et l'idiotie (36,34), la manie simple

(36°,30), la lypémanie (36°,t7), enfin la démence sans agitation

(36°,3). ·

En considérant ces températures par régions céphaliques,

on voit que le lobe occipital fournit constamment les chiffres

les plus faibles. Les températures des lobes frontaux et occi-

pitaux s'égalisent dans la démence avec agitation, et dans l'im-

bécillité et l'idiotie. La température de la région frontale sur-

passe celle de la région pariétale, dans la manie avec fureur

ainsi que dans la lypémanie simple et dans la démence simple,

tandis que, dans la paralysie progressive et dans la lypémanie

avec agitation, la température des lobes pariétaux est supé-

rieure à celle des lobes frontaux.

Par rapport aux différences de température entre la moitié

droite et la moitié gauche de la tête, prises d'ensemble, on

remarque qu'à l'exception de l'imbécillité et de l'idiotie (dans

lesquelles la température est plus élevée à droite d'un dixième

de degré) , la température est égale à gaucho et à droite dans

les autres formes de vésanie. Cette égalité de température

tient du reste à l'inégalité même des températures régionales

de la tête, car souvent l'élévation thermique d'une seule des

régions céphaliques coïncide avec l'hypothermie de la région

voisine. C'est donc surtout de cette élévation toute locale de la

température céphalique qu'il faudra tenir compte en matière

d'aliénation mentale; pas plus pour la thermométrie cépha-

lique que pour celle du corps il ne faudra adopter la déplorable

méthode des moyennes, il faut s'attacher au contraire à mul-

tiplier les points d'application du thermomètre et tenir compte

de chacune de ces élévations thermiques particulières.

MM. Maragliano et Seppilli ont recherché aussi de combien

s'élevait un thermomètre appliqué sur la tête d'un malade en

état d'agitation et de délire, alors que la température cépha-

lique avait été notée chez le même malade pendant une période

de calme. Ces résultats ont été consignés dans le tableau D qui

montre que la température s'élève dans chacune des régions

céphaliques pendant la période d'accès.

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Tableau D.

Température comparée dans l'état d'agitation et de calme.

118 REVUE CRITIQUE.

En tenant compte de la moyenne normale assez élevée

adoptée par MM. Maragliano et Seppilli (Voy. chap. II) et en

acceptant les chiffres de ces auteurs , on voit que dans toutes

les formes de maladies mentales, comme chez l'homme sain,

la région occipitale a une température plus basse que celle des

autres régions, et que l'élévation thermique observée en

d'autres points correspond au peu que nous sachions sur les

lésions somatiques de la folie. On remarquera aussi que, dans

les affections mentales d'origine congénitale, la température

du côté droit de la tête donne des chiffres plus élevés que celle

du côté gauche. Dans une communication faite au congrès de

Pise, M. Maragliano. confirme ces premières études et s'est

assuré que, chez le même individu et dans le cours de la même

journée, la température céphalique oscillait sans que les écarts

de température fussent supérieurs à un demi-degré. Nous de-

vons signaler aussi quelques essais de M. Voisin, à propos des

phénomènes congestifs de la folie et de leurs rapports avec la

température extérieure du crâne : nous ne citerons pas de

chiffres à cet égard, parce que les points d'application du ther-

momètre ont été différents de ceux que nous avions précisés

au cours de cette revue.

V. Dans un travail tout récent, M. R.-W. Amidon a cherché

à appliquer la thermométrie céphalique à l'étude des localisa-

tions cérébrales. Partant de ce principe, que l'exécution d'un

mouvement volontaire doit entraîner la congestion physiolo-

gique du centre cortical excito-moteur qui lui correspond,

M. Amidon a supposé que cet afflux sanguin local pourrait se

déceler à l'extérieur par une élévation de température en un

point correspondant de la voûte crânienne. De très nombreuses

températures ont été prises; elles forment la base d'un travail

important, et dont l'auteur est venu communiquer le résumé à

la Société de biologie, au mois d'avril dernier. Ces expériences

Dent été faites sur des sujets blancs, du sexe masculin, doués

l'une intelligence assez élevée et d'une bonne constitution

musculaire. Il a été nécessaire de faire connaître aux sujets

l'usage de leurs muscles et de leur apprendre à les contracter

isolément. La prise de température s'est faite, comme d'usage,

par la couronne de thermomètres de surface, dont on a modifié

au sur et à mesure la position pour permettre d'explorer tous

les points de la surface du crâne ; c'est en cela que les recher-

DE LA THERMOMETRIE CÉPHALIQUE. 119 J

ches de M. Amidon sont tout à fait particulières : tous les

points extérieurs du crâne ont été explorés à mesure que

l'élévation de la température d'une région attirait l'attention

de l'observateur. M. Amidon est ainsi arrivé à circonscrire des

surfaces d'hyperthermie, qu'il s'est ensuite appliqué à faire

coïncider avec les centres cérébraux sous-jacents : cette com-

paraison se poursuit tout le long du travail de l'auteur et

l'amène à signaler à l'attention des observateurs certaines

régions que l'on considère actuellement comme non motrices,

et dans lesquelles, de par la température , il suppose exister

des centres excito-moteurs.

Pour expérimenter, on a soin de faire asseoir le sujet, de le

mettre dans une chambre peu chaude, à l'abri des courants

d'air, loin des lampes et du gaz, etc., et, après quelques ins-

tants de repos absolu, on note le degré normal de température

dans chaque thermomètre. On prend ainsi en quelque sorte

l'indice thermique individuel. On dit alors au sujet de faire

vigoureusement et plusieurs fois de suite un mouvement volon-

taire, tel, par exemple, que la contraction du biceps. On fait

continuer ce mouvement pendant cinq à dix minutes. On note

les températures nouvelles cinq minutes après la cessation du

mouvement. Si l'on s'aperçoit d'une élévation thermique pro-

noncée dans un des thermomètres, on groupe autour de lui

tous les autres thermomètres, et on s'attache ainsi à limiter

l'aire du maximum de température qui correspondra à l'exécu-

tion d'un mouvement volontaire donné. L'auteur considère

comme négligeables les différences de quelques dixièmes de

- degrés F., et ne s'occupe que des températures qui dépassent

de 1 ° F. la normale (0° C. 3).

M. Amidon enregistre ses résultats sur des profils obtenus

au moyen du stéréographe. Ces profils sont divisés par une

série de lignes concentriques au conduit auditif externe, et

distantes d'un centimètre; la ligne médiane est divisée en cen-

timètres depuis la racine du nez jusqu'à la protubérance occi-

pitale externe. On peut ainsi représenter graphiquement le

siège du maximum obtenu. Dans une autre série de diagrammes

on emploie des quadrillages analogues à ceux des feuilles ordi-

naires de température : une des ordonnées représentant la

distance d'avant en arrière, et l'autre indiquant la distance

verticale au-dessus du pavillon de l'oreille.

M. Amidon a essayé chaque groupe musculaire, et croit être

120 'REVUE CRITIQUE.

arrivé, par la comparaison des chiffres obtenus, à faire la part

de ce qui revient au muscle et de ce qui dépend de ses antago-

nistes dans une succession de mouvements volontaires forcés :

ainsi, pour prendre un exemple, dans le mouvement répété de

flexion, il faut tenir compte du biceps, mais aussi du triceps

qui fonctionne au moment de chaque extension. M. Amidon a

tâché de surmonter cette difficulté en faisant varier la résis-

tance de l'avant-bras à la flexion, tantôt en le chargeant d'un

poids, tantôt en le faisant buter contre un rebord de table,

qui empêchait la flexion, et, partant, l'entier accomplissement

du travail mécanique du muscle, mais ne s'opposait nullement

à ce que ce muscle reçût un certain nombre d'incitations volon-

taires : le triceps n'avait pas alors à agir, puisque la position

d'extension n'avait pas cessé. C'est à l'aide de semblables arti-

fices que l'auteur espère être arrivé à séparer l'action de chaque

muscle.

C'est là, on le jugera sans peine, le point attaquable du

travail de M. Amidon. On peut se demander si l'action, de

chaque muscle s'est trouvée suffisamment isolée, si, malgré le

soin et l'exactitude scientifique dont elles portent la marque,

les expériences de l'auteur ont été assez répétées pour lui per-

mettre de subdiviser des centres, déjà difficiles à limiter, en

centres secondaires d'une précision apparente incontestable.

Dans ces expériences même où l'on cherche à contrarier le

mouvement d'un muscle pour éviter l'action des antagonistes

et des muscles associés, ne provoque-t-on pas une contraction

intense de la totalité des muscles du membre ? Il est toujours

fort difficile, sauf par l'électrisation localisée, de provoquer la

contraction d'un muscle isolé, à cause de l'association des

puissances musculaires dont Duchenne, de Boulogne, donnait

dans sa « Physiologie des mouvements » de si remarquables

exemples. Pour qu'un muscle à insertion fixe indifférente,

comme le biceps, comme le trapèze, puisse se contracter, il

faut que l'épaule soit elle-même fixée par ses muscles ; nous en

avons des exemples dans la pathologie nerveuse. Ne voit-on pas

la paralysie des muscles de l'omoplate contrarier un mouve-

ment aussi éloigné que celui de la main qui écrit ? Nous ne

faisons ces réserves que pour montrer la difficulté du problème

pathologique à résoudre, sans critiquer pour cela les conclu-

sions expérimentales de M. Amidon. Les faits restent des faits

quand même, et il faudrait des expériences contradictoires

DE LA THERMOMETRIE CÉPHALIQUE. 121

pour combattre des conclusions basées sur plusieurs centaines

de déterminations thermiques.

En reportant sur des schémas du crâne et du cerveau les

aires trouvées par la thermométrie, M. Amidon a établi une

série très complète de centres corticaux. Nous renverrons le

lecteur au mémoire original pour les figures intéressantes

dressées par l'auteur américain : ce que ces schémas offrent de

particulièrement remarquable, c'est d'être , pour certains

groupes de muscles, parfaitement d'accord avec les données

acquises de topographie pathologique des centres corticaux et

avec les recherches de Ferrier, tandis que, pour quelques

autres groupes musculaires, il y a une extension des centres

corticaux sur des régions admises comme latentes jusqu'à ce

jour. Ainsi, nous voyons les muscles du bras et ceux de la

face groupés autour du sillon de Rolando de haut en bas ; par

contre, le trapèze se trouve indiqué dans la région frontale

antérieure et supérieure, le scalène est près de la troisième

frontale, la jambe répond à un centre étendu vers la région

postérieure, le triceps crural répond à la partie postérieure du

lobe occipital, les muscles abdominaux et ceux de la colonne

vertébrale paraissent correspondre aux circonvolutions tempo-

rales, vers leur partie postérieure. M. Amidon fait remarquer

à ce propos, non sans raison, que ces centres, tout singuliers

qu'ils nous paraissent, pourraient peut-être siéger en ces

points, car, dans les observations, on ne note pas en détail

chaque paralysie musculaire isolément. L'argument nous

paraît assez juste : il est évident que le plus souvent on indique

dans les observations la paralysie de la face ou celle des

membres, mais qu'on ne recherche guère une paralysie du

grand dorsal chez un hémiplégique, ou bien celle des muscles

extenseurs d'un orteil. M. Amidon entend dire qu'à l'avenir

il faudra décrire avec plus de soin l'état de chaque muscle d'un

hémiplégique, et qu'alors on pourra trouver des faits conformes

à ses expériences. Lors de la communication de M. Amidon à

la Société de biologie, un des membres, M. Vallin, rappelait

une observation dans laquelle une paralysie du trapèze obser-

vée chez un soldat avait succédé à une lésion siégeant au point

indiqué dans le schéma de l'auteur américain. Il y a donc là

une idée nouvelle, originale, véritablement clinique, et le

travail de M. Amidon peut être considéré à juste titre comme

le point de départ d'une série de recherches intéressantes.

122 REVUE CRITIQUE.

VI. Après avoir ainsi passé en revue les applications de la

thermométrie céphalique à la détermination de la température

locale du crâne et aux variations de température que l'on peut

observer au cours des affections nerveuses et mentales, après

avoir vu cette thermométrie spéciale servir de moyen d'investi-

gation physiologique; il est permis de se demander si les

procédés d'observation ne sont pas entachés de quelque cause

d'erreur, et surtout si cette température, obtenue à grand'peine,

répond bien à celle des parties cérébrales sous-jacentes. On ne

peut pas actuellement résoudre ce problème d'une façon défi-

nitive. L'expérience a démontré un premier point, c'est qu'il

est préférable d'employer des thermomètres de surface plutôt

que des plaques thermo-électriques, dont la sensibilité est trop

considérable : même parmi ces thermomètres de surface, est-il

possible de faire un choix ? Malheureusement il est bien rare

d'en posséder de suffisamment incompressibles, pour peu qu'ils

aient une sensibilité suffisante : cependant, comme il s'agit de

différences , avec un thermomètre peu précis on pourrait

encore avoir des résultats approchés. La grande cause d'erreur

réside dans l'application même du thermomètre; si, comme le

veulent MM. Schiff et Lombard, on applique le thermomètre

avec assez de force pour causer une anémie locale, on déter-

mine une gêne qui rend l'observation prolongée impossible;

si, au contraire, le thermomètre n'est pas en contact intime

avec la paroi crânienne, on s'expose à prendre la température

du muscle sous-jacent, dans la région temporale surtout ; on a

aussi à tenir compte de la congestion superficielle causée par la

constriction de la tète, de la présence des veines dans la région

frontale, de celle des artères dans la région temporale. Dans

tous les cas, il faut procéder à des applications difficiles,

longues, méticuleuses, faire des lectures peu commodes par

dixièmes et par centièmes de degré. Il sera donc difficile de

contrôler des résultats qui pourront être erronés par suite de

quelque négligence.

Cette 'température une fois prise, cela veut-il dire qu'elle

dépende des régions superficielles ou des régions profondes de

l'encéphale ? Est-elle due à la congestion des méninges, à l'afflux

sanguin intrà-cérébral ? Faut-il tenir compte de la température

du cuir chevelu lui-même, des influences vaso-motrices super-

ficielles ? Il est possible, peut-être probable, que ces diverses

influences soient les facteurs nécessaires ou contingents du

DE LA THERMOMÉTRIE CÉPHALIQUE. 123

degré thermométrique observé. M. Maragliano a, dans quelques

expériences, vu qu'une masse d'eau chaude placée dans l'inté-

rieur de l'encéphale communiquait des variations de tempéra-

ture à un thermomètre appliqué sur la paroi crânienne : cela

prouve sans doute la conductibilité de la paroi crânienne à la

chaleur, condition purement physique, mais cela veut-il dire

qu'une température locale du cerveau correspondra à une

température locale céphalique ? Devra-t-on, comme M. Amidon,

éliminer les différences de quelques dixièmes de degré en les

considérant comme des irradiations calorifiques obliques venues

des portées voisines ? Il nous semblerait difficile de répondre

d'une façon absolument péremptoire à ces objections possibles

de la part des adversaires des localisations cérébrales. Et

cependant les faits cliniques que nous rapportions dans les

pages précédentes nous semblent bien plaider en faveur de la

thermométrie véritablement cérébrale; il y a là un faisceau

d'observations dont nous avons cherché à montrer l'impor-

tance ; ces faits sont concordants, étudiés avec soin, publiés

par des auteurs qui font autorité : on doit donc les considérer

comme valables àcertains égards, et, même en réservant la ques-

tion purement physiologique, reconnaître qu'il s'agit là d'une

méthode nouvelle qui appelle des recherches cliniques nom-

breuses, et doit par conséquent être prise en grande considéra-

tion par les observateurs 1.

1 Depuis que ces lignes sont écrites, M. Franck a communiqué, à la

Société de Biologie, le résultat de ses expériences sur les relations pos-

sibles des élévations thermiques du cuir chevelu et des paralysies vaso-

motrices des régions céphalique, ainsi que quelques expériences relatives

à la conductibilité du crâne et du cerveau.

REVUE D'ANATOMIE

I. DE l'innervation DES mouvements associés DES globes

oculaires ; ÉTUDES d'anatomie ET DE PHYSIOLOGIE EXPÉRI-

mentale; par MM. Mat. DuvAL et J.-V. LABORDE. (Journal

de l'anatomie et de la physiologie, 1880, n° 1, page 56, avec

2 planches.)

Ce mémoire renferme des faits d'anatomie topographique

bulbaire et des faits de physiologie expérimentale.

La première partie (faits anatomiques) a été inspirée par

d'anciennes études des auteurs, qui, en 1877, examinant

des coupes longitudinales pratiquées sur le bulbe et la protu-

bérance d'un chat, avaient été frappés par la présence de

quelques faisceaux nerveux qui paraissaient établir une

connexion croisée entre les origines du nerf de la sixième et

celui de la troisième paire.

A cette même époque était publié, par M. Féréol, un cas

très curieux de déviation conjuguée des yeux, cas dans lequel

il y avait paralysie du droit externe de l'oeil droit, en même

temps que le droit interne de l'oeil gauche, paralysé dans la

vision binoculaire à distance, recouvrait sa contractilité dans la

vision binoculaire des objets rapprochés et dans la vision

monoculaire, c'est-à-dire, qu'à l'inaction du muscle droit

externe d'un côté, s'ajoutait l'inaction conjuguée du muscle droit

interne du côté opposé. Le diagnostic, confirmé par l'autopsie,

avait été : Tubercule au niveau du noyau de la sixième

paire.

Cette observation clinique portales auteurs à étudier à nouveau

les dispositions anatomiques qu'ils avaient entrevues sur un

animal (le chat) évidemment doué de la vision binoculaire ;

puis, M. Graux * ayant choisi pour sujet de thèse inaugurale

1 De la paralysie du moteur oculaire externe avec déviation; thèse

inaug. Paris, 1878.

REVUE d'anatomie. 125

l'étude du malade de M. Féréol, MM. Duval et Laborde

avaient entrepris avec lui une série de recherches expéri-

mentales, en même temps qu'ils revisaient les pièces anatomi-

ques propres à éclairer cette difficile question de l'innervation

des mouvements associés des yeux.

Reprenant d'une manière plus complète l'étude des faits ana-

, tomiques sur l'homme et les singes, complétant ce travail par

des études expérimentales faites sur des chiens, les auteurs

arrivent à démontrer : anatomiquement ;

I. Que chacun des faisceaux de l'isthme connus sous le nom

de bandelette longitudinale postérieure renferme des fibres ner-

veuses qui vont, par un trajet-croisé, former une partie des

racines du nerf moteur oculaire commun du côté opposé ;

II. Que chacune de ces bandelettes renferme également des

fibres qui vont, par un trajet croisé, former une partie des

faisceaux radiculaires du nerf pathétique du côté opposé. Ces

fibres, en rendant solidaire et synergique l'exercice fonctionnel

(contraction simultanée des muscles droit externe d'un côté,

et droit interne du côté opposé, contraction associée des deux

obliques) assurent les mouvements associés ou conjugués des

deux yeux dans la vision binoculaire.

Expérimentalement;

I. Que, c'est dans le bulbe, au niveau du noyau d'origine de

la sixième paire, que les mouvements associés des globes

oculaires paraissent avoir leur centre fonctionnel ;

II. Que. c'est dans le cervelet que semble résider le principe

coordinateur des mouvements oculaires en général ;

III. Qu'il y a possibilité de deux sortes de déviations conju-

guées des yeux :

1° Les déviations par excitation fonctionnelle, qui se font du

même côté que la lésion ;

2° Les déviations par paralysie, qui se font du côté opposé à

la lésion. L. LANDouzy.

II. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE LA CORDE DU TYMPAN; par

HORATIO R. BIGELOV. (The lVew-York médical Record, 1880.

p. 57.)

L'auteur affirme que la corde du tympan n'est pas unie au

126 REVUE D'ANATOMIE.

lingual « fibrille à fibrille », comme le dit M.- le professeur

Sappey, mais qu'elle est contenue avec lui dans une gaine

commune. - Le nerf de Wrisberg et le tronc principal sont

intimement unis avant d'avoir donné la corde du tympan, puis

ils continuent séparés et distincts. En s'aidant de réactifs et

d'un grossissement de 1,000 diamètres et en ayant soin de carder

les fibrilles, il est arrivé à se convaincre que les filets de la

corde du tympan sont entièrement fournis par le nerf intermé-

diaire. Il a pu suivre ce nerf jusque dans les prolongements

du ganglion, et la corde du tympan a pu aussi être séparée du

lingual. A la suite d'expériences faites sur des chiens, suivant

le procédé indiqué par Cl. Bernard, pour noter les altérations

du goût, il est arrivé aux conclusions suivantes :

1° La corde du tympan est un nerf distinct dans toute son

étendue ;

2° Elle naît du nerf de Wrisberg et non du facial ;

3° Sa fonction sensorielle spéciale a son origine dans le

ganglion situé sur le nerf de Wrisberg dans le protoplasma

granuleux duquel on peut suivre les dernières fibres ;

4.° La branche linguale de la cinquième paire préside unique-

ment à la sensibilité générale. L'isolement de la corde du

tympan aussi complet que possible détruit le sens du goût

dans les 2/3 antérieurs de la langue, les fibres subissant la

dégénération ;

5° La section du lingual détruit la sensibilité mais modifie

seulement le sens du goût, cette modification étant exclusive-

ment due aux branches venues de la corde du tympan ;

6° La section du facial en arrière de l'origine de la corde

du tympan détruit le sens du goût, seulement après un certain

temps, et cela, non pas parce que le facial contient en ce point

des filets gustatifs, mais parce que le nerf subitement séparé

de son support a reçu un tel choc qu'il subit la dégénérescence.

Si la corde du tympan est arrachée au point où nous avons

d'abord noté les filets d'origine, le goût sera presque entière-

ment détruit. Si le nerf de Wrisberg est coupé dans l'aqueduc

en arrière du ganglion, le sens du goût est perdu.

L'auteur fait remarquer la difficulté de ces expériences sur

les animaux inférieurs et avec Flint, il pense que l'on doit

surtout compter sur les faits indiscutables que l'on observe

dans les affections de la corde du tympan chez l'homme.

Si la paralysie du facial au-dessus de l'origine de la corde

REVUE d'anatomie. 127

amène la perte du goût, ce fait n'est pas dû à l'existence des

filets gustatifs dans le facial mais au choc transmis au ganglion

du nerf de Wrisberg. On ne doit jamais perdre de vue que

les nerfs, même s'ils ne sont pas touchés, peuvent souffrir dans

leurs fonctions par la transmission des influences périphéri-

ques. CII. FÉRÉ.

III. QUELQUES nouveaux POINTS DE l'anatomie DES CORPS

quadrijumeaux ; par EDWARD C. SPITZKA. (The New-York,

médical Record, 1880, p. 282.)

L'auteur rappelle d'abord l'opinion des anciens anatomistes

qui considéraient comme identiques les tubercules quadriju-

meaux chez l'homme et les animaux supérieurs d'une part, et

les lobes optiques chez les reptiles d'autre part. Les conclusions

physiologiques qu'en ont tirées Meynert et Huguenin, puis

Adamuck sont également erronées. La découverte que fit

l'auteur de tubercules quadrijumeaux chez un serpent, l'amena

à faire une étude embryologique comparée de ces corps chez

l'homme et les animaux.

La façon dont se développent ces tubercules, étudiée sur

des embryons humains et sur des embryons de chien prouve

d'une façon certaine :

1° Que les tubercules antérieurs dérivent seuls du mésen-

céphale ; '

2° Que la paire postérieure est une addition secondaire, née

de la partie postérieure du cerveau;

3° Que la description courante de la segmentation des corps

quadrijumeaux est incorrecte en ce qu'il n'y a pas d'abord un,

puis deux, puis quatre tubercules, mais bien un, deux puis

trois et enfin quatre.

L'examen microscopique de cerveaux de serpents a prouvé à

l'auteur que les ganglions postérieurs avaient même forme et

même structure chez ces animaux que chez les mammifères et

qu'ils n'avaient aucun rapport avec le nerf optique et les nerfs

oculo-moteurs.

128 . REVUE d'anatomie.

Guilde'n ayant arraché les yeux à de jeunes animaux, ne

- trouva d'atrophie que dans les tubercules antérieurs. - Ces

tubercules ' sont atrophiés chez la taupe, la chauve-souris, et

autres animaux à la vue courte, et volumineux au contraire chez

le ptéropus à grands yeux.

De plus, la paire antérieure a une structure vraiment corti-

cale, la postérieure, d'apparence gélatineuse, se compose de cel-

lules arrondies avec de fins prolongements comme on en trouve

dans les ganglions sensoriels.

L'irritation des paires postérieures faites sur des opossums

n'a amené aucun trouble dans la vision, tandis que celle de la

paire antérieure amenait du nystagmus. Il conclut de ces

faits : -.

1° Que ces deux paires de tubercules ne sont pas des gan-

glions analogues;

2° Que chaque paire a une origine embryonnaire différente;

3° Qu'elles diffèrent par leur structure et leurs rapports ;

4° Que l'antérieure seule est en rapport avec l'innervation

rétinienne et oculo-motrice;

5° Que les lobes optiques des reptiles sont les homologues

de la paire antérieure de l'homme seulement. La paire posté-

rieure étant représentée par un ganglion lenticulaire caché et

chez quelques pythons par une paire distincte.

Il est très probable, dit l'auteur, que les ganglions postérieurs

sont en relation avec le sens du tact parce que :

1° Leur structure est celle des ganglions sensoriels;

2° Leur origine embryonnaire vient de la même masse que

les noyaux sensitifs du trijumeau;

3° Le faisceau en rapport avec ces ganglions peut être suivi

jusqu'aux colonnes postérieures de la moelle;

4° La paire postérieure est hypertrophiée chez les animaux

à vue courte qui suppléent à ce sens par le sens du toucher.

Il semble à M. Spitzka, quepeu de ganglions se prêtent aussi

merveilleusement que les tubercules antérieurs aux recherches

anatomiques.

Après une étude histologique des couches qui les constituent,

il décrit des faisceaux blancs qui s'étendent jusqu'à la moelle,

y forment la partie la plus profonde des colonnes de Turck et

se terminent dans les noyaux des nerfs cervicaux. Ils président

aux impressions visuelles et aux mouvements de la tête et du

cou; c'est en vertu de leur existence que le pigeon, privé de

revue d'anatomie. 129

son cerveau, suit une lumière des yeux et de la tête. Vient

une assez longue étude histologique et anatomique des autres

faisceaux des tubercules antérieurs. Puis il termine, en^faisant'

remarquer que l'étude attentive de' la région optique ainsi pré-

sentée et conduite jusqu'au lobe occipital à travers le ganglion-

géniculé externe est précisément d'accord- avec la loi générale-;

de développement des régions nerveuses qu'il a exposée dans

le Journal of nervous and mental disease, à savoir que les

faisceaux qui vont sans interruption aux ganglions supérieurs

sont précédés dans leur développement par des régions inter-

rompues..

Dans une note ajoutée à cet article, l'auteur raconte qu'ii a

vu son opinion confirmée par des recherches qu'il a pu faire

sur le cerveau d'un iguane lacertien voisin des mammifères et

chez lequel il a trouvé quatre tubercules placés dans la même

position relative que chez l'homme. - Il ne faut donc pas

prendre comme différence type, entre les cerveaux des sauriens

et ceux des mammifères, la présence de quatre tubercules chez

ces derniers et de deux seulement chez les premiers. CH. F.

IV. ÉTUDES microscopiques sur LE SYSTÈME nerveux central DES REP-

TILES ET DES BATRACIENS; par F. I\1ASON. (The journal of nervous

and mental disease, 1880. Fasc. lar, p. ,16.)

Dans cet article, M. Mason recommande l'emploi d'une solution

de bichromate de potasse à 2 p. 100, et celui de la liqueur de Mûl-

ler, pour durcir le système nerveux des petits animaux. La colora-

tion se fait au carmin ammoniacal. Ces procédés sont du reste

ceux employés en histologie pathologique ; en étudiant la moelle

de la grenouille, M. Mason est arrivé aux conclusions suivantes :

10 le canal central de la moelle est cylindrique chez la grenouille.

Si quelques auteurs l'ont considéré comme ovale, cela tenait à

ce que la moelle avait été déformée en la dépouillant de ses mé-

ninges ; 2° les noyaux des cellules volumineuses ont une forme

ovalaire, plus souvent que ceux des cellules plus petites ; 3° les

cellules nerveuses du renflement crural, sont au moins aussi

abondantes que celles du renflement brachial ; on remarque en

outre que leurs noyaux sont plus gros, et leurs masses protoplas-

miques (corps cellulaires) plus prononcées ; 4° on ne peut pas trouver

dans les parties supérieures de la moelle, de différence de structure

correspondant aux fonctions sexuelles du mâle. Le spasme prolongé

et violent des extrémités antérieures du mâle, doit être expliqué

9

130 REVUE DE physiologie.

par une hyperthermie locale agissant sur des tissus analogues à

ceux des parties de la femelle; 5° la grenouille est un animal de

laboratoire commode, et sur lequel on démontrera en particulier

les propriétés motrices des cornes et des racines antérieures.

II. de BOXER

REVUE DE PHYSIOLOGIE

I. Effets RÉFLEXES DE La ligature D'UN pneumogastrique

SUR LE COEUR, après la SECTION DU pneumogastrique opposé ;

par M. FRANCK. (Compt. rend. Acad. des sciences, 1880.)

L'auteur a constaté que « la ligature d'un des pneumogas-

triques, après action de l'autre, produit un ralentissement du

coeur presque aussi notable que si le nerf du côté opposé était

intact. » Ce ralentissement du coeUl'résulte d'une action réflexe

dont la voie est précisément le nerf en expérience, ce que

M. Franck démontre :

1° Par l'application, au-dessus de la première ligature, d'un

second lien qui interrompt la voie centripète ;

2° Par une section du nerf assez subite pour précéder l'action

réflexe centrifuge, cas dans lequel il n'y a pas de ralentissement

du coeur. M. Franck a fait construire dans ce but un « névrotome

à signal électrique » qui indique graphiquement les détails de

l'expérience et montre que la durée de la section nerveuse doit

être moindre que 1/10 de seconde pour éviter l'arrêt du

coeur. H. D'OLIER.

IL Décussation DES fibres d'arrêt DE la MOELLE épinière ;

par MM. J. OTT et R. MEADE SwITrI. (Journal of nel'VOUS

and mental disease, 1880, n° 1, janvier, p. 57.)

Gluge et Goltz ont démontré, chez le lapin et chez le chien,

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 131

que des contractions rythmiques survenaient dans le sphincter

anal à la suite des lésions de la moelle épinière. Dans un travail

précédent, M. Ott (Journal of physiology., vol. II, n° 1) avait

trouvé dans les couches optiques des centres d'arrêt des con-

tractions spasmodiques des sphincters anaux et vaginaux ;

les fibres d'arrêt descendaient, selon cet auteur, dans les cor-

dons latéraux de la moelle. Le travail de MM. Ott et Smith a

pour but de rechercher si ces fibres s'entrecroisent dans la

moelle.

Voici le procédé opératoire auquel ces auteurs ont eu

recours : on choisit des chats de forte taille, car chez ces

animaux les contractions sont plus évidentes à la suite de la

section de la moelle. Les chats sont maintenus par le fixateur

de Czermak et on les trachéotomise ; la canule trachéale est

mise en rapport avec un flacon de Wolff, contenant de l'éther,

et quand l'anesthésie est complète, on fait la trépanation. On

fait ensuite une hémisection du cerveau derrière la couche

optique, à l'aide d'une lame recourbée. La moelle épinière est

alors découverte et l'on pratique l'hémisection d'un des faisceaux

latéraux à la réunion -des régions dorsale et lombaire. On

faisait du reste la section assez haut pour ne pas intéresser

le centre ano-spinal. Lorsqu'après quelque temps les effets de

l'éthérisation s'étaient dissipés, on examinait pendant quelques

heures les résultats de l'expérience, puis on sacrifiait l'animal

et l'on vérifiait sur le névraxe suffisamment durci quelles

avaient été les lésions expérimentales effectuées.

Des treize expériences de MM. Ott et Smith il résulte que :

« Les fibres d'arrêt des contractions rythmiques des sphincters

prennent naissance dans la couche optique de chaque côté,

descendent le long des portions centrales du bulbe et à son

extrémité inférieure passent en se croisant dans le cordon

latéral du côté opposé d'où elles descendent au centre ano-

spinal. »

MM. Ott et Smith ont aussi remarqué que l'électrisation du

sciatique arrêtait ces contractions anales et que l'injection

d'atropine les faisait paraître ainsi que le pouvait faire une

forte saignée. Le mécanisme de ces contractions spasmodiques

est rattaché à un réflexe dans lequel l'hyperesthésie de la

région anale parait jouer le plus grand rôle. H. de B.

132 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

III. EXPÉRIENCES montrant QUE l'anesthésie DUE A certaines

LÉSIONS DU CENTRE CÉRÉBRO-RACHIDIEN PEUT être remplacée

par DE l'hyperesthésie , SOUS l'influence D'UNE autre

LÉSION DE CE CENTRE; parM. BROwN-SÉQUARD. (Compte rendu

Ac. se, 29 mars 1880.)

Il résulte de nombreuses expériences faites par M. Brown-

Séquard, que :

1° L'hémisection de la protubérance annulaire immédiate-

ment en avant d'un des pédoncules cérébelleux moyens produit

une hyperesthésie plus ou moins marquée du côté de la lésion,

en même temps qu'une anesthésie du côté opposé. Ces deux

effets se manifesteraient surtout dans les membres pelviens ;

2° Chez un animal ayant subi une hémisection de la protu-

bérance droite (étant par conséquent hyperesthésique à droite),

une hémisection de la moelle faite du côté gauche a produit le

remplacement de l'hyperesthésie droite par de l'anesthésie, et

réciproquement pour le côté opposé; .

3° Le même phénomène a lieu dans le cas de sections por-

tant sur des points plus élevés de l'axe encéphalo-médullaire :

ainsi, l'anesthésie gauche plus ou moins complète produite par

la section de l'hémisphère cérébral droit, au niveau de l'extré-

mité antérieure du pédoncule cérébral, a pu être transformée en

hyperesthésie par une section de la moitié latérale gauche du

bulbe ou de la moelle, tandis que des phénomènes inverses se

produiraient en même temps du côté droit.

Rapprochant ces données des phénomènes de transfert obser-

vés par MM. Charcot, Dumontpallier, Debove, etc., M. Brown-

Séquard conclut que l'anesthésie ou l'hyperesthésie ne dépen-

dent évidemment pas d'une lésion des centres percepteurs

encéphaliques, non plus que des conducteurs qui transmettent

à ces centres les impressions sensitives, et, pour expliquer ces

divers faits, admet dans l'appareil cérébro-rachidien des centres

spéciaux capables tantôt de « faire disparaître les propriétés

d'autres parties du système nerveux » (influence inhibitoire ou

d'arrêt) , tantôt, au contraire, d'exciter et d'accroître, sous

l'influence de « lésions irritatrices », les propriétés de ces

mêmes parties (influence dynamogénique).

M. Brown-Séquard termine ces diverses considérations en

formulant cette conclusion pratique, importante pour le clini-

. REVUE DE PHYSIOLOGIE. 133

cien : « On n'a plus le droit de se servir de l'apparition de

l'anesthésie après une lésion de l'encéphale, pour en conclure que

la partie lésée est un centre percepteur ou un lieu de passage de

conducteurs d'impressions sensitives. » H. D'O.

IV. RECHERCHES SUR LES faisceaux conducteurs dans la moelle

chez LE chien; par N. Wriss. (Travail de Institut de patho-

logie générale et expérimentale de Vienne. Aus d. LXXX, Bd

d. sa'lzb. d. K. Ak. d. Wissensch. III Abth. Dec. Heft 1879.)

M. Brown-Séquard admet que, chez l'homme et la plupart

des vertébrés, les fibres sensitives s'entrecroisent dans la moelle

épinière au niveau même de leur pénétration dans l'axe spinal,

tandis que la décussation des fibres motrices n'a lieu qu'en

dessous du bulbe. L'expérience et la clinique semblent d'ail-

leurs confirmer cette manière de voir. M. Weiss a entrepris un

certain nombre de recherches relatives à ce même sujet, et

ainsi en est venu à conclure dans un sens différent.

Il opère sur déjeunes chiens et les laisse vivre le plus long-

temps possible. L'opération en elle-même consiste dans l'ouver-

ture du canal rachidien, l'incision des méninges sur une éten-

due de deux ou trois centimètres, l'introduction d'un couteau

de Beer dans le sillon postérieur jusqu'à la paroi antérieure

du canal vertébral et la division des faisceaux au bistouri.

L'auteur prétend qu'en procédant de la sorte l'hémorragie est

très peu abondante et l'hémisection parfaitement régulière.

Voici les résultats généraux de l'expérience.

Immédiatement après l'hémisection, la sensibilité et la moti-

lité sont complètement abolies des deux côtés, la moelle ayant

été divisée dans la région dorso-lombaire. C'est seulement au

bout de deux jours que la motilité récupère ses qualités nor-

males du côté respecté, tandis que de l'autre côté la paralysie

est complète.

Quant à la sensibilité, elle est égale des deux côtés, à tous

les moyens d'excitation, y compris la faradisation. Chose

curieuse, elle est émoussée dans les membres antérieurs, et

jamais l'auteur n'a constaté l'hyperesthésie du membre para-

lysé, à quelque époque que ce fût. Au bout de quelques jours,

les symptômes se modifient légèrement. Ainsi, vers la fin de

la première semaine, le membre du côté de l'hémisection peut

134 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

faire quelques mouvements et les progrès s'accomplissent dès

lors avec une rapidité telle que, dès la troisième ou la quatrième

semaine, la paralysie n'est plus guère reconnaissable, sauf dans

les mouvements rapides. A la même époque, il n'y a rien de

particulier à signaler du côté de la sensibilité ou de la réflec-

tivité. Ces faits sont nettement mis en lumière par le détail des

observations intercalées dans le travail. Restait à interpréter ce

retour de la motilité.

Il ne s'agit pas assurément d'une « guérison » ; l'autopsie l'a

bien fait voir. D'ailleurs, Piccolo et Santi-Sirena ont observé

pendant 159 jours un chien chez lequel la motilité était com-

plètement revenue sans réparation. Par conséquent, la réappa-

rition des fonctions motrices n'est pas due à un rétablissement

des voies conductrices. Mais on peut se demander si de nou-

velles voies ne sont pas frayées par le segment intact de la

substance grise, par ce tout petit segment qui peut échapper à

l'hémisection. Schiff a soutenu récemment cette opinion; Woros-

chiloff au contraire ne l'admet pas.

Pour résoudre cette question, M. Weiss a fait d'autres expé-

riences. Dans la région dorso-lombaire d'un jeune chien, il sec-

tionne la moelle de manière à ne laisser intacts que le faisceau

latéral gauche et le cordon antérieur gauche, tandis que la moi-

tié latérale droite, le cordon postérieur gauche et toute la subs-

tance grise sont divisés. Aussitôt après le réveil de l'ani-

mal, on constate que les mouvements sont très nets dans le

membre postérieur gauche. Le lendemain, la patte droite est

toujours flasque, mais la patte gauche remue librement, et la

sensibilité est intacte des deux côtés. Après douze jours, les

mouvements volontaires de la patte gauche s'exécutent très

régulièrement; mais la patte droite, quoique raide et légère-

ment placée dans l'adduction, peut exécuter également quelques

mouvements volontaires. Enfin, le 19° jour, la patte droite

accomplit la plupart des mouvements volontaires. L'animal se

tient sur ses quatre pattes, marche, court, remue la queue.

On le sacrifie, et l'autopsie démontre que la lésion était bien

strictement telle qu'on avait voulu la faire.

Une autre expérience fait voir encore que, dans ces phéno-

mènes de réapparition de la motilité, le cordon antérieur

n'entre pour aucune part; et l'auteur en conclut que chacun

des cordons latéraux renferme des fibres sensitives et motrices

pour les deux moitiés du corps ; que les fibres sensitives sont

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 135

également réparties de chaque côté, puisque la sensibilité est

égale à gauche et à droite; enfin que les fibres motrices sont

inégalement réparties dans ces cordons, puisque la paralysie est

presque unilatérale le jour même de l'hémisection. Quant à

l'amélioration qui se produit les jours suivants, il l'attribue à

une modification qualitative ou quantitative des fibres desti-

nées au côté opposé : « Un cordon latéral, dit-il, renferme des

conducteurs de la volonté pour la moitié opposée du corps ; ces

conducteurs ne sont pas suffisants dans le principe; mais ils le

deviennent dans l'espace d'une ou deux semaines. »... « L'accep-

tation de cette propriété vicariante n'a rien de forcé... c'est de

l'innervation collatérale. »

Il cherche enfin à démontrer directement que la substance

grise n'entre pour rien dans ces phénomènes de retour. Sur

deux chiens, il pratique l'hémisection spinale à droite. Le retour

de la motilité s'effectue au bout de 25 jours chez l'un et seule-

ment au bout de 41 jours chez l'autre. Alors il fait une hémi-

section à gauche au-dessus de la première, et, à partir de ce

moment, la paralysie et l'anesthésie sont complètes et définitives

dans les deux membres postérieurs.

Sur un autre jeune chien, M. Weiss sectionne encore le cordon

latéral droit, les deux cordons postérieurs, la plus grande par-

tie du cordon latéral gauche. Le lendemain, il constate l'aboli-

tion absolue de la motilité et de la sensibilité, tue l'animal, et

constate que la substance grise était parfaitement respectée.

En dernier li'eu, il divise la moelle sur 3 points différents :

t° section des 2 cordons postérieurs; 2° section du cordon laté-

ral gauche ; 3° section du cordon latéral droit. Cette section des

deux cordons latéraux n'est t que pl'esque complète. Le lendemain,

les deux pattes postérieures et la queue sont paralysées, et la

sensibilité est profondément émoussée. Le surlendemain,

comme la motilité et la sensibilité n'ont subi aucune modifi-

cation, l'animal est mis à mort et l'autopsie confirme l'intégrité

de la substance grise.

Ces faits semblent donc démontrer que la section des cor-

dons latéraux suffit à produire l'abolition de la sensibilité et de

la motilité; que la substance grise ne joue aucun rôle dans la

conduction centripète ou centrifuge; et que les cordons anté-

rieurs ne servent aucunement à la transmission des incitations

volontaires.

M, Weiss affirme que ses expériences l'emportent sur toutes

136 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

les autres par la netteté des sections dont l'autopsie lui a donné

la preuve, et il appuie son dire sur ce fait que la motilité subsis-

tait toujours à un très léger degré lorsque la section avait laissé

intacte une très faible portion du cordon latéral.-E. BRISSAUD.

,

V. Analyse qualitative DE la SENSIBILITÉ cutanée; par le

Dr Mox BRUCH (de Ishewsk, Russie).

L'auteur a repris la question des diverses sensibilités cuta-

nées à l'aide d'une analyse qualitative dont voici le principe :

si par une action quelconque sur la peau, on arrive à augmen-

ter un de ses modes de sensibilité, par exemple le sens de

température, et à en diminuer un autre, supposons le sens de

la pression, on est forcé d'admettre que les sensations de tem-

pérature et de pression sont transmises par des nerfs différents,

car un même agent ne peut pas à la fois diminuer et augmen-

ter l'excitabilité du même nerf.

Par cette méthode, l'auteur a, quant à présent, obtenu les

résultats suivants : la friction agit, et la peau diminue la sen-

sibilité, au contact et à la pression, et augmente celle-ci à la

pression [douloureuse. Cette dernière était mesurée au moyen

d'un analgésimètre de son invention. Par l'action prolongée

d'une température élevée (eau de 41° à 45° c), l'excitabilité du

sens de la température diminue, tandis que le sens de la dou-

leur pour les impressions de température augmente. Donc,

les nerfs du tact et de la douleur ne sont pas identiques.

L'action momentanée d'une température de 38° à ai° c.,

augmente l'excitabilité du sens de lieu et de pression et dimi-

nue celles du sens de température. Ainsi, le sens de lieu et de

pression d'un côté, et celui de température de l'autre ne sont

pas identiques, et par suite le sens de contact et celui de tem-

pérature sont réellement deux sens différents. Ces recherches

seront continuées. (Centralblatt f. Nel'v., etc., n° 5.) R. V.

VI. RECHERCHES expérimentales SUR la PHYSIOLOGIE DE

l'écorce cérébrale ; par OTTO BINSWANGER. (Réunion des

médecins et naturalistes à Baden-Baden, 1879.) .

L'auteur a entrepris une série d'expériences d'extirpation

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 137

des centres moteurs de l'écorce cérébrale chez le chien, dans

le but de déterminer, au moyen des dégénérations secon-

daires qui pourraient se produire, la signification fonctionnelle

de ces centres. Les recherches ont porté exclusivement sur

de jeunes animaux, de six semaines à six mois. La région

motrice d'un hémisphère était mise à découvert par le trépan;

on recherchait le point excitable au moyen du courant d'in-

duction et on enlevait avec la curette la portion d'écorce qui le

comprenait. Après la cessation des phénomènes consécutifs

connus (cinq ou six semaines), on opérait de même sur l'autre

hémisphère. Lorsque les troubles consécutifs à cette seconde

opération's'étaient dissipés, on recherchait et extirpait de nou-

veau un point excitable dans le voisinage du siège de la pre-

mière opération. Généralement les animaux survivaient peu de

temps à cette troisième expérience (de trois semaines à trois

mois). Un chien put être conservé plus longtemps et subit

dans le cours de sept mois cinq opérations, trois à gauche,

deux à droite, toujours dans le voisinage des points découverts

les premiers. Chez quelques chiens, il y eut ablation d'une

certaine étendue de l'écorce autour des points excitables, et la

vie put être conservée de deux à six mois. En tout, vingt-trois

chiens furent opérés trente-huit fois, et chez huit d'entre eux,

malgré deux ou plusieurs opérations, la survie fut de deux à

sept mois.

Voici les principaux résultats : 1° Les extirpations circons-

crites aux points excitables des zones dites motrices ne produi-

saient que des troubles passagers de la motilité, connus par

les travaux de Hitzig, Ferrier, Munk, etc. Chez les jeunes

chiens, les phénomènes consécutifs avaient toujours complète-

ment disparu après cinq ou six semaines.

2° Après la cessation des troubles consécutifs, on réussit de

nouveau à trouver dans le voisinage de la cicatrice de l'extir-

pation, des points dont l'excitation électrique détermine des

mouvements de parties isolées de la moitié opposée du corps;

mais ces points varient de situation suivant les individus.

Pourtant l'excitation des parties isolées n'est pas toujours pos-

sible, car souvent la moindre excitation électrique de certain

point détermine une secousse générale de toute une moitié du

corps.

3° Après des destructions étendues des centres moteurs,

produites soit en une, soit en plusieurs opérations, on obtient

138 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

des dépressions durables de la motilité, de la sensibilité. (Hitzig,

Goltz, Munk, etc.) et des facultés psychiques; les animaux opé-

rés semblent stupides. Les troubles de la vue, indiqués par

Goltz et Munk n'ont jamais été observés.

4° Après des destructions étendues, on ne réussit jamais,

par l'excitation électrique de l'écorce, à provoquer le mouve-

ment des parties isolées. Mais il y a souvent des secousses de

tout le côté opposé. De même, on ne peut, même après des

destructions très larges de la zone motrice d'un hémisphère,

obtenir par l'excitation électrique faible, des points moteurs

intacts de l'autre côté, des secousses dans la moitié correspon-

dante du corps.

5° Outre les phénomènes indiqués au n° 3, deux chiens pré-

sentèrent des troubles trophiques. Deux jours après une extir-

pation à gauche, il y eut chez tous les deux une plaie de décubi-

tus large comme la main, à la partie supérieure du dos du côté

opposé, qui guérit rapidement. Chez ces deux animaux, quatre

mois plus tard, le bras et la cuisse du côté opposé à l'opération

avaient environ six millimètres de tour de moins que ceux de

l'autre côté. Chez des chiens opérés des deux côtés, la mort

survint d'une façon singulière : après des semaines d'une bonne

santéapparente, ils maigrissaient rapidement, malgré leur grand

appétit, et ils mouraient sans qu'aucun symptôme ni aucune

lésion pût en donner l'explication. Les plaies de la tête étaient

complètement cicatrisées; il n'y avait pas trace de méningite,

ni d'encéphalite récente. Une altération constante consistait en

de petites ecchymoses groupées dans la muqueuse de l'estomac

et de l'intestin grêle.

6° Relativement à la dégénération secondaire d'un système de

fibres quelconque, l'examen microscopique de la moelle, durcie

dans le liquide de Müller, donna un résultat négatif pour tous

les animaux qui avaient survécu longtemps à plusieurs opéra-

tions. Pourtant l'examen rigoureux des portions supérieures

(moelle allongée, protubérance, pédoncules), n'est pas ter-

miné. En tous cas, les cordons pyramidaux extérieurs et les

cordons latéraux qui, d'après Flechsig, vont sans interruption

de l'écorce aux cornes antérieures de la moelle, sont intacts

dans tout leur parcours. Si d'autres systèmes de fibres ont subi

la dégénération secondaire, c'est ce qui reste à chercher.

7° Les résultats précédents portent fort à croire que ce n'est

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 139

pas dans l'écorce qu'il faut chercher le point terminal des fibres

centrifuges, et par suite sont loin de parler en faveur des doc-

trines de Ferrier. De même, il devient difficile d'admettre que

dans ces régions de l'écorce soit située l'unique et directe ter-

minaison des fibres pyramidales chez le chien. Bien plus, il

semblerait que les fibres des pyramides se terminent dans

d'autres régions, encore inconnues, de l'écorce, ou dans des

portions plus profondément situées du centre nerveux, et aussi

que dans un certain sens, une simple dérivation de ces voies

motrices profondes arrive seulement à la surface cérébrale.

Les faits expérimentaux de lésion de l'écorce déterminent des

hémiplégies persistantes chez le singe, et les faits patholo-

giques analogues chez l'homme, conduisent seulement à ad-

mettre que dans les animaux tout à fait supérieurs et l'homme,

la voie dérivée est devenue la principale, puisque pour les pro-

ductions de tout acte moteur, une excitation des centres de

l'écorce est nécessaire. Comme les lésions étendues de la zone

motrice doivent, dans cette dernière supposition, entraîner une

cessation durable d'activité des pyramides, l'existence des dégé-

nérations secondaires chez le singe et l'homme n'offre rien

que de concevable. Cette différence essentielle des relations

anatomiques et physiologiques du système nerveux central de

l'homme et du chien, nous avertit de ne pas appliquer trop

largement aux fonctions psychiques de l'homme, les données

fournies par l'expérimentation sur les animaux. (Centralblatt

f. Nerw., etc., etc.). R. VicouRoux.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE

I. Cas DE MÉNINGITE aiguë SUPPURÉE CONSÉCUTIVE A UNE OTITE

aiguë; par G. Ross. (Canada med. and surg. Journ., mars

1880, p. 343.)

W... J... âgé de trente-cinq ans admis à l'hôpital de Montréal,

140 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

le 17 janvier 1880, dans un état de délire et d'hébétude, avec

paralysie du côté gauche. Un mois auparavant, cet homme

avait eu une violente douleur dans l'oreille droite, qui se calma

au bout de quelques heures quand l'écoulement commença.

L'écoulement dura trois ou quatre jours ; le malade se sentait

bien, quand le 9 janvier, il fut repris dans la même oreille,

de vives douleurs qui s'étendirent bientôt à tout le côté droit

du front et de la tête. Le 15, il eut du délire et sa femme

remarqua que sa main gauche était faible. Pas de vomisse-

ment à aucun moment ; pupilles inégales. Le malade mourut

le 19. L'autopsie montra une méningite aiguë suppurée de la

base et de la plus grande partie de la convexité du cerveau. Le

conduit auditif externe était normal ; pas de perforation du

tympan ; la caisse et les cellules de l'apophyse mastoïde

étaient remplies par un liquide muco-purulent épais. Les sinus

pétreux étaient sains. Le nerf facial était entouré d'une

couche de pus qui remplissait le conduit auditif interne ; mais

l'os était sain. La dure-mère à la partie supérieure du rocher

était couverte d'une couche épaisse de matière purulente ; il

n'y avait pas de pus au-dessous. H. D'O.

II. Tumeur PULSATILE DU crâne; généralisation, par M. H.

MORRIS. (Brit. med. Journal, 13 mars 1880.)

M. Morris a présenté le 2 mars dernier à la Société patho-

logique de Londres une tumeur crânienne, provenant d'une

femme de quarante ans, à laquelle il donnait ses soins depuis

deux ans. Cette malade avait fait en 1872, une chute sur la

tète, à la suite de laquelle une tumeur était apparue dans le

point contus ; une seconde tumeur analogue, développée peu

de temps après dans le voisinage, se confondit bientôt avec la

première ; enfin, en 1874, il existait sur le côté droit du crâne

une tumeur de 32 centimètres de circonférence, tenant au plan

osseux, et sans adhérence avec la peau, dont les veines pré-

sentaient un développement considérale. -Les ganglions voisins

étaient indemnes ; on nota seulement un léger degré d'am-

blyopie à gauche.

Depuis ce moment, jusqu'à la mort de la malade, il ne se

passa point d'année qu'on ne découvrît une nouvelle tumeur.

En 1875, formation d'une tumeur pulsatile à l'extrémité ster-

REVUE DE pathologie nerveuse. 141

nale de la clavicule droite. Le pouls carotidien était moins fort

à droite de ce côté ; on percevait au niveau du 3" cartilage costal

droit, un bruit râpeux au 1 eu temps du coeur, mais il n'y avait

d'ailleurs aucun symptôme nouveau. En 1876, nouvelle tumeur

à la partie supérieure de la cuisse droite ; en 1878, autre

tumeur au-dessus de la hanche gauche ; la malade succomba

au mois d'octobre suivant.

On trouva à l'autopsie une dernière tumeur au-dessus du

condyle interne du fémur droit. La tumeur du crâne paraît

avoir débuté par le diploë et s'être développée en dedans et au

dehors, après avoir perforé les deux tables externe et interne.

Elle s'étendait sur les os à une certaine distance de l'orifice et

était limitée en dehors par le péricrâne, en dedans par la

dure-mère ; le cerveau se trouvait ainsi refoulé et comprimé. -

Il existait en outre une dilatation avec hypertrophie considérable

du coeur : les valvules étaient d'ailleurs saines.

M. Morris fait remarquer dans cette observation : 1° la longue

durée de la maladie et l'absence de symptômes cérébraux ;

2° la coïncidence de l'hypertrophie cardiaque considérable,

survenue dans les dernières années de la vie, avec les tumeurs

pulsatiles en voie de développement. Ces tumeurs, examinées

par divers histologistes. ont été reconnues par les uns pour des

enchondromes, par d'autres pour des épithéliomes; leur nature

reste jusqu'ici indéterminée. H. D'O.

III. Trois cas DE maladie DU cerveau; par W. M. OSLER ?

Mém. lu à la Société médic. chir. de Jlont2,éal. (Canada med.

and surg. Journ., fév. 1880, p. 295 et 346).

La première observation est un cas de ramollissement embo-

lique du noyau caudé, du noyau lenticulaire, de la partie anté-

rieure de la capsule interne et de la première circonvolution

temporale, du côté droit, ayant déterminé une hémiplégie

gauche sans perte de la sensibilité. Dans l'observation II, le

noyau caudé gauche était détruit par une hémorrhagie, avec

ramollissement des fibres antérieures de la capsule interne et

de la partie externe du noyau lenticulaire ; il y eut hémiplégie

droite avec contracture précoce, et anesthésie d'abord, puis

retour de la sensibilité dans le côté paralysé. L'observation III

est la plus intéressante. Un homme de trente-trois ans, atteint

142 REVUE DE pathologie nerveuse.

de rétrécissement de l'urèthre, est opéré le 5 septembre 1879.

Le lendemain, il tombe dans un profond sommeil d'où il se ré-

veille au bout d'une heure, complètement aphasique et paralysé'

de tout le côté droit. La paralysie ne dura que quelques heures,

mais l'aphasie persista en s'atténuant cependant près de trois

jours. Cinq mois après, le docteur Osier revit le malade; il

avait encore la parole hésitante ; sa mémoire était mauvaise,

et il avait souvent de la peine à trouver le mot convenable

pour rendre sa pensée. L'auteur attribue ces troubles cérébraux

à la rupture de quelque petit vaisseau, due à l'agitation pro-

duite par l'éthérisation. Il rappelle à ce propos le cas d'un

vieillard opéré de la cataracte après éthérisation ; le malade

ne se releva pas de l'état comateux où il était tombé et mourut

la nuit suivante ; on trouva, à l'autopsie, un foyer hémorra-

gique dans le cerveau. H. D'O.

IV. SUR UN cas DE syphilis INTRA-CRA1'lIENI<E; par HUGHLINGS JACKSON.

(The Lancet, février 1880, p. 275.)

Un homme de 38 ans eut, en février 4877, une paralysie du tri-

jumeau et du facial du côté droit ; cette paralysie avait été précé-

dée d'une violente céphalée et d'une paralysie du moteur oculaire

commun droit. En mars 1879, hémiplégie gauche; la paralysie des

nerfs crâniens persistant, cette hémiplégie guérit. En somme, cé-

phalée, paralysie du moteur commun, paralysie du trijumeau et

du facial droits, hémiplégie gauche, tels sont les symptômes

que II. Jackson croit pouvoir rapporter à la syphilis. Il étudie

successivement ces différents phénomènes en insistant surtout

sur les caractères spéciaux qu'ils affectent dans la syphilis céré-

brale. Aucun symptôme nerveux n'est caractéristique de lasyphilis ;

mais certains groupements, certaines successions de symptômes

sont une forte présomption en sa faveur ; c'est sur ce qui constitue

ce que Jackson appelle le style des symptômes nerveux syphili-

tiques. ' C. TALAmoN..

V. Sarcome DU cerveau. (Dled. Times and Gaz., 3 janv. 1880.)

Cette observation concerne une femme de trente ans, entrée

le 25 août 1878 à Saint-Thomas's-Hospital, service de M. Bris-

towe, pour des troubles visuels, de la perte de la mémoire et

un état d'hébétude qui duraient depuis trois mois. Pendant les

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 143

premiers mois de son séjour à l'hôpital, elle répondait encore

aux interrogations ; abandonnée à elle-même, elle présentait

un état continuel de délire avec des hallucinations.-Il existait

en outre une céphalalgie frontale et occipitale intense.-Cécité

complète; pupilles dilatées, surtout la droite, très paresseuses

à la lumière. - Légère paralysie faciale à gauche ; un peu de

monoplégie brachiale du même côté. Pas d'anesthésie. La

malade est gâteuse.

Deux fois, jusqu'à la mort qui survint le 8 avril, il se pro-

duisit une attaque de quelques secondes, durant laquelle les

yeux étaient convulsés et les membres rigides; une autre fois,

il y eut une absence de deux minutes. - Pendant les huit der-

niers jours, la malade resta au lit, paraissant comprendre, avec

une paralysie faciale très marquée. La température oscilla,

dans les trois derniers jours, entre 39° et 40°; au moment

même de la mort, elle atteignit 41°,6.

A l'autopsie, on trouva la pie-mère fortement injectée, mais

sans traces de méningite. A l'extrémité antéro-inférieure du

lobe sphénoïdal droit, il existait une tumeur du volume d'une

petite orange; le tissu cérébral avait en partie disparu à ce niveau,

en sorte que la sylvienne se trouvait découverte dans presque

toute l'étendue de la scissure de Sylvius. Par sa surface

extérieure, la tumeur, fortement adhérente à la dure-mère,

avait produit une sorte d'érosion des surfaces correspondantes

du rocher et du sphénoïde. Le nerf optique droit était aplati

et ramolli. A la coupe, la tumeur était rougeâtre et présentait

une structure granuleuse; l'examen histologique y fit découvrir

des cellules fusiformes et arrondies en voie de prolifération.

La tumeur fut considérée comme un sarcome. H. D'O.

VI. Cas d'endocardite ulcéreuse avec EMBOLIE cérébrale;

par E. Thompson. (The Lancet, mars z880, p. 437.)

Femme de 48 ans, entrée à l'hôpital le 31 juillet, présentant un

état typhique des plus prononcés, avec un bruit de souffle systolique

et présystolique à la pointe, le début de la maladie remontant à

six ou sept jours. - Le 1er août, on constata que la sensibilité est

très obtuse dans tout le côté gauche du corps; les yeux sont dé-

viés à droite. Elle essaye de parler quand on l'interroge et de tirer

la langue, mais elle ne peut y arriver. - Le 2, anesthésie presque

absolue; la piqûre d'une aiguille n'est pas perçue du côté gauche

du corps. Les réflexes peuvent être provoqués par le chatouillement

144 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

de la plante des pieds. Pupilles égales; yeux déviés à droite.

Mort le 4.

Autopsie. Exsudat de lymphe à la partie inférieure du cer-

velet et à la base du cerveau, autour du chiasma et dans l'es-

pace interpédonculaire. L'artère cérébrale moyenne droite était

oblitérée à son origine. Le territoire de cette artère était complète-

ment ramolli. Après durcissement dans l'alcool, on constata que le

ramollissement occupait tout le corps strié, l'insula de Reil et la

partie antérieure de la couche optique. - L'endocarde de l'oreil-

lette gauche était fort épaissi. Une masse polypiforme de végéta-

tions implantées sur les bords de la valvule mitrale proéminait

dans l'oreillette. Des végétations semblables existaient sur la paroi

postérieure de l'oreillette. Toutes étaient fragiles, sans consistance,

et dans le voisinage de l'une d'elles on trouva une petite plaque

ulcérée. C. T.

VII. UN cas D'HÉMIPLÉGIE ET d'aphasie SUIVI DE GUÉRISON;

par HENSKE. (The Alienist and Neurologist. T. I. fasc. 2.

1880, p. 193).

Cette observation est intéressante en ce que la malade était

en traitement avant l'attaque que l'on n'a pu conjurer malgré

l'emploi des purgations, du bromure de sodium et l'application

d'un vésicatoire à la nuque. L'apoplexie une fois survenue, on

n'a employé que l'iodure de potassium à doses suffisantes pour

produire l'Iodisme. Sans avoir eu recours à l'électrisation, la

guérison est survenue en six mois. H. de B.

VIII. Cas d'aphasie traumatique, par MM. COLTER et STÉPHEN

S11TITH. (The Alienist and Neurologist. 1880, n° 1, p. 119, et

Canada Lancet. Décembre 1879.)

MM. Colter et Stephen Smith ont rapporté un cas d'aphasie

graduelle, guérie lentement, survenue à la suite de convul-

sions et de coma. Il s'agissait d'une blessure demi-circulaire

du front, ayant intéressé la partie frontale au point d'y déter-

miner une perte de substance osseuse large comme la moitié

d'une pièce de cinq francs en argent (un dollar mexicain). Par

cette blessure était sortie la substance cérébrale en notable

quantité. La petite malade comprenait bien tout ce qu'elle

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 145

entendait, mais ne répondait que par le terme « ga-ga-ga ».

La guérison survint, mais ne fut complète qu'après un très

long espace de temps. H. DE B.

IX. Aphasie ET agraphie SUIVIES D'UNE amélioration PRO-

GRESSIVE ; par M. DEAN. (The Alienist and Neurologist, 1880,

n° 1, p. 40.) .

Il s'agit d'une observation intéressante d'aphasie et d'agra-

phie survenues subitement chez un acteur de 50 ans, sans an-

técédents syphilitiques. Le malade n'avait que quelques mots

à sa disposition mais pouvait encore chanter un air (la Mar-

seillaise) en répétant toujours la même syllabe. M. Dean avait

expliqué à son malade qu'il pouvait refaire son éducation au

moyen de son cerveau droit, et il attribue aux efforts de son

malade et à ses qualités professionnelles le fait d'une guérison

presque complète et relativement rapide que l'on ne pouvait

guère espérer chez un homme de cet âge. H. de B.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE

I. Leçon D'OUVERTURE DU COURS DE CLINIQUE DES maladies

mentales ; par M. le professeur BALL.

En ouvrant la série de ses leçons cliniques M. Ball a voulu

faire connaître d'abord les vues d'ensemble qui présideraient

à son enseignement, les principes qui le guideraient dans sa

marche. C'était là le programme naturel d'une leçon inaugu-

rale ; on ne saurait dire qu'il ait été rempli. Sous prétexte de

présenter ces vues d'ensemble et ces principes comme les con-

clusions tirées de l'étude « de l'évolution progressive de l'esprit

humain, des grands courants intellectuels qui ont déposé,

pour ainsi dire, les stratifications sur lesquelles repose la

10

146 revue DE pathologie mentale.

science moderne », M. Ball a substitué à l'exposé doctrinal

qu'il annonçait un résumé historique, forcément incomplet,

des vicissitudes subies par la science psychiâtrique. Ce ré-

sumé est loin de renseigner sur les tendances du professeur

de clinique des maladies mentales. Quand il parle de la néces-

sité de remonter aux sources pour saisir l'origine et la filia-

tion des idées qui le gouvernent, on le croirait évolutionniste;

à la façon dont il montre que, dans la civilisation moderne

comme dans la civilisation antique, l'esprit humain, considé-

rant l'aliénation, s'est élevé des imaginations théogoniques aux

notions scientifiques en passant par les conceptions métaphy-

siques, on le croirait un disciple d'Auguste Comte. Mais comme

en même temps M. Ball qualifie de prétentieuse l'appellation

de « positiviste », tout en en faisant, dans l'espèce, le syno-

nyme de « clinicien », comme il admet que c'est « l'éternel

honneur de la psychiatrie de subir l'influence de la philosophie

contemporaine », on ne peut longtemps s'arrêter à ces suppo-

sitions. Malgré l'admiration qu'il professe pour l'école spiritua-

liste d'Alexandrie en particulier et pour les philosophes anti-

ques en général, M. Ball n'est pourtant pas un psychologue pur,

car il traite de « vaines spéculations » les doctrines anciennes

relatives à l'âme et à l'intelligence. Il n'est pas davantage un

pur clinicien, car il se plaît à chercher « plus haut et plus loin »

que dans la clinique, c'est-à-dire dans la philosophie, les ori-

gines de notre science.

On voit qu'il est difficile de saisir, dans son résumé histo-

rique, la doctrine de M. Ball. Un dernier critérium restait. Les

classifications sont, philosophiquement, l'expression dernière et

le couronnement des théories scientifiques ; en adopter une

équivaut à choisir un drapeau. M. Ball ne s'est point prononcé.

De la classification de Pinel et d'Esquirol, la seule dont il ait

parlé, il a fait une critique sévère, quoique juste dans l'en-

semble ; il n'a pas dit qu'il dût en suivre une autre, même à

titre de simple nomenclature.

Quant aux « conclusions qui lui paraissent découler do sa

rapide excursion à travers les- siècles », elles n'engagent pas

beaucoup M. Ball. Ces conclusions se réduisent au respect des

ancêtres, au culte de l'observation clinique et au scepticisme.

Le respect des ancêtres est un sentiment louable, et encore

faut-il s'en défier. Le culte de l'observation clinique ne vaut,

comme tous les cultes, que par l'esprit qui anime ses fidèles.

REVUE DE pathologie mentale. 147

Pour lui, l'esprit vivificateur est l'esprit scientifique, que le

scepticisme de M. Ball, « consistant à ne jamais accepter un

fait sans le vérifier, une idée sans la discuter », ne suffit pas à

constituer. Cet esprit scientifique est une disposition particu-

lière et complexe de l'intelligence que croit posséder qui-

conque s'occupe de science ; ce n'a jamais été un principe. En

somme, la seule affirmation catégorique que nous puissions

découvrir dans la leçon inaugurale de M. Ball, c'est celle-ci :

« Soyons cliniciens avant tout. » Cette déclaration est fort

naturelle dans la bouche du professeur de clinique, mais elle

ne remplace pas l'exposé de principes qu'il avait promis.

(Annales méd. psych., janv. 1880.)

II. NOTES A propos DE certaines LÉSIONS viscérales SECO\-

DAIRES AIGUËS CHEZ LES ALIÉNÉS; par M. DuFOUR.

Des observations relatant une série de lésions anatomo-pa-

thologiques se prêtent peu à l'analyse. Les dix observations

publiées par M. Dufour ont pour but principal de démontrer

que dans les formes mentales compliquées, les ictus cérébraux

qui y sont si fréquents déterminent à distance des altéra-

tions splanchniques aiguës. Incidemment, l'auteur relève

diverses particularités intéressantes pour la doctrine des loca-

lisations cérébrales ou relatives à d'autres considérations étran-

gères au fond de son mémoire. De ces dix observations, cinq

ont pour sujet des paralytiques et quatre des épileptiques.

Dans toutes on voit, à la suite d'une attaque congestive ou

épileptiforme, survenir aussitôt des accidents divers, surtout

du côté des poumqns. A l'autopsie, sauf le cas où l'affection

secondaire guérit, on retrouve, suivant les cas, les lésions de

l'apoplexie pulmonaire, de la pneumonie ou de la pleuro-

pneumonie et un état congestif du foie, des reins, de l'intes-

tin, ou des ecchymoses stomacales ou sous-pleurales ; ce der-

nier poiut mérite d'être noté au point de vue médico-légal.

Pour tous ces neuf cas, il est difficile de ne pas admettre, avec

M. Dufour, que les affections secondaires aiguës constatées

pendant la vio ou à l'autopsie ont pour cause immédiate la

lésion cérébrale. Cette conclusion est plus contestable pour la

première observation où il s'agit d'un persécuté succombant

instantanément à un coup que lui donna sur la tête un autre

aliéné. (Ibid., janv. 1880.)

148 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

III. LÉSIONS ANATOMIQUES DE LA PARALYSIE GÉNÉRALE CHEZ UN

HALLUCINÉ MORT DE CONGESTION CÉRÉBRALE; par M. Cil. Du-

TERQUE.

Le titre de l'observation publiée par M. Duterque dit suffi-

samment quel en serait l'intérêt, si le diagnostic porté primitive-

ment (manie dégénérant en démence) doit être accepté. Mais la

forme même de cette dénomination met en garde contre son

exactitude; en outre, M. Duterque, qui n'est pas l'auteur ud

diagnostic, constate que le malade eut dès le début des idées

ambitieuses, fugaces à la vérité, plus tard du délire mélanco-

lique et enfin du délire hypochondriaque. Il est possible que

des manifestations délirantes paralytiques aient échappé à

l'observation ; il est possible aussi, le malade ayant des habitu-

des d'ivrognerie, que cette cause ait modifié l'aspect du délire.

L'observation de M. Duterque n'en est pas moins curieuse; il

est regrettable seulement qu'elle ne soit pas plus détaillée.

IV. Rapport MÉDICO-LÉGAL; par MM. Combes et LAPRGE.

Inculpée à diverses reprises de vol, de violences, de tentatives

d'incendie, la fille J. C. présente les déformations palatines spé-

ciales aux idiots; sa prononciation est défectueuse, elle nie

avec obstination les faits les plus évidents, en face de preuves

matérielles; aux époques menstruelles, elle est plus indocile,

plus excitable; elle est la fille d'un alcoolique qui s'est suicidé

et compte des aliénés dans sa famille. MM. Combes et Laprée

n'ont pas eu de peine à démontrer qu'ils avaient à faire à un

être pervers et dangereux, mais dégénéré, névropathique et

d'une faiblesse intellectuelle notable, par conséquent irrespon-

sable. (Ana. méd. psych.)

V. ETUDE CLINIQUE SUR QUELQUES points DE la lypémanie ;

par M. H. Mabille.

Cette première partie du mémoire de M. Mabille ne traite que

du nombre de pulsations et des respirations, de la température

et de la tension artérielle chez les lypémaniaques. Les auteurs

revue DE pathologie mentale. H9 J

ne sont pas d'accord sur l'état de la circulation et de la respi-

ration dans la lypémanie, et M. Mabille a d'abord obtenu des

résultats variables. Mais, en catégorisant ses observations, il est

arrivé à conclure que l'abaissement de la température, le ralen-

tissement de la circulation, et l'augmentation de la tension

artérielle sont en rapport direct avec l'activité des fonctions

de locomotion. Ces modifications sontnulles chez les lypémania-

ques actifs, et très marquées chez les lypémaniaques en état de

stupeur. En d'autres termes, si l'on élimine les lypémaniaques

profondément anémiques et les lypémaniaques anxieux, les

fonctions respiratoire et circulatoire se comportent, dans la lypé-

manie, comme à l'état physiologique. La lypémanie n'a sur elles

qu'une influence indirecte. - Cette conclusion est très accep-

table ; deux circonstances cependant en affaiblissent la valeur.

D'une part, les observations de M. Mabille sont choisies, car il

nous avertit lui-même qu'il a eu soin d'écarter les cas équivo-

ques ; d'autre part, le peu de temps consacré à prendre les

températures (7 à 8 minutes en moyenne) sous l'aisselle,

laisse planer un doute sur l'exactitude parfaite des résultats

de l'opération.

VI. Paralysie générale ET manie SURAIGUE ;

par M. DOUTREBENTE.

Le malade qui fait le sujet de cette observation a été atteint

en 1878 d'une attaque de paralysie générale très nette ; sorti

en état de rémission complète, il resta en bonne santé environ

8 mois, puis retomba pour succomber rapidement à une

méningo-encéphalite aiguë. Les lésions trouvées à l'autopsie

étant récentes et peu caractérisées, M. Doutrebente est disposé à

croire que les premiers accidents pouvaient tenir à un simple

état congestif, dont la disparition expliquerait la rémission.

L'hypothèse est séduisante mais ce n'est qu'une hypothèse.

(Ami. méd. psych., mars 1880.)

VII. Faits DE rémission dans la paralysie générale A la

. suite DE suppurations prolongées; par M. J. CHRITIAN.

Les cas de rémission plus ou moins complète après de

longues suppurations ne sont pas rares ; des deux cas nouveaux

150 revue DE pathologie mentale.

publiés par M. Christian, un surtout confirme l'indication thé-

rapeutique déjà tirée d'observations analogues, la suppuration

ayant été provoquée par un pur traumatisme. (Ibid).

Ibid, folie transitoire à la suite d'une violente émotion mo-

rale ; par M. A. RITTI. -

Il s'agit, au fond, d'une attaque hystérique se terminant par

une agitation maniaque d'une durée plus qu'ordinaire.

VIII. NOTE SUR TROIS asiles D'AUSTRALIE; par M. URQUHART,

médecin en chef de l'Asile de Murray, Perth.

Cette note est relative aux trois asiles de Gladesville, de

Kew et de Woogaroo.

1° L'asile de Gladesville, ou asile métropolitain des nouvelles

Galles du Sud, dirigé par le Dr Manning est situé sur la rivière

Paramatte, à environ dix kilomètres de Sidney, dans un site

magnifique. Toute la campagne environnante primitivement

inculte porte aujourd'hui des vignes et,des orangers, grâce au

travail de cinquante ouvriers pris parmi les trois cents malades

de l'asile. Toutefois, en dépit des moyens d'encouragement

habituels, le tabac, les divertissements, on rencontra les plus

grandes difficultés pour amener les malades à s'utiliser. La

colonie ouvrière ayant'constamment présente à l'esprit la valeur

marchande de son travail, trouve que la nourriture et le vête-

ment n'en sont qu'une bien mince rémunération. Ce fait qui,

en Angleterre, constitue souvent une dilficulté réelle, devient

en Australie un obstacle insurmontable. A Gladesville, les

seuls métiers auxquels soient employés les malades sont ceux

de tailleur et de cordonnier. L'asile est sous le contrôle direct

du gouvernement colonial et visité de temps en temps par les

trois médecins de Sidney.

La dépense annuelle d'un malade à Gladesville était de

725 francs en 1868 ; en 1871. elle s'est élevée à 775 francs.

2° L'asile de Kew est un établissement considérable situé

sur la rivière de Yarra à environ huit kilomètres de Melbourne.

L'auteur fait un tableau peu attrayant de l'organisation de cet

asile qui contient environ mille malades do tous rangs et de

toutes nationalités. Le nombre des malades qui , travaillent t

est extrêmement restreint.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 151

3° L'asile de Woogaroo, destiné aux aliénés de la colonie de

Queensland, est situé au bord de la rivière Risbane, à environ

deux kilomètres de la commune de Goodna. Cet établissement

se trouve dans des conditions extrêmement défectueuses. Ouvert

depuis dix ans, il ne possède même point encore une route qui

le relie au village. Il est soumis au contrôle direct du minis-

tère du gouvernement colonial ; le perpétuel changement de ce

fonctionnaire dont les projets sont généralement abandonnés

par son successeur rend impraticables les réformes qui seraient

nécessaires.

L'établissement est construit sur un plan déplorable, et

ne répond pas du tout aux besoins de ses pensionnaires. Tous

les bâtiments sont éparpillés : c'est ainsi que la division des

hommes se trouve à près de deux kilomètres de celle des

femmes, d'où une extrême complication du service.

Depuis l'ouverture de l'asile, la mortalité est en moyenne de

15 0/0 par an. Un grand nombre de malades sont employés

comme ouvriers. Un immense réservoir pour les eaux (dont

l'asile est extrêmement pauvre), de vastes cours, des jardins, ont

été établis, grâce à leur travail.

N'oublions pas en terminant cette notice sur l'asile de

Woogaroo, de rappeler le non du Dr Jaap qui y consacre de-

puis plusieurs années toute son activité. H. d'O.

IX. Les excès DE travail intellectuel; par M. HACK TUKE.

L'auteur a eu plusieurs fois l'occasion d'observer l'apparition

de maladies mentales diverses consécutivement à un travail

intellectuel exagéré, et trouve qu'on a jusqu'à présent trop

négligé l'étude de ce point d'étiologie. Les diverses formes mor-

bides qu'il a observées ont été l'affaiblissement ou l'excitation

intellectuels, un état de dépression allant quelquefois jus-

qu'aux idées de suicide, enfin l'épilepsie et la chorée. La manie

aiguë aurait été observée dans un cas. Si, devant la fréquence

de cette cause, on demande à M. Hack Tuke pourquoi les sta-

tistiques restent muettes sur ce point, il répond : 1° que les

statistiques ayant trait à l'étiologie de l'aliénation mentale ne

concernent que ees asiles dont les malades sont sans instruc-

tion ; 2° qu'une période d'excitation survenant chez un jeune

homme par excès de travail, est ordinairement passagère et

152 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

traitée dans la famille; 3° que si une tentative de suicide est

suivie d'accès avant que le malade soit entré dans l'asile, le

fait n'est pas mentionné par les statistiques; '<" enfin, que les

cas d'épilepsie, de fatigue intellectuelle et d'épuisement ner-

veux sont fréquemment traités en dehors des asiles.

Lorsqu'on s'enquiert des diverses causes de la folie dans les

asiles de malades aisés, on trouve alors un nombre considé-

rable de sujets chez lesquels les excès de travail intellectuel

ont évidemment constitué une cause adjuvante ou prédispo-

sante. Après avoir discuté longuement sur le nombre exagéré

d'heures de travail et le surmenage de la mémoire qu'on exige

des élèves dans les établissements d'instruction, aussi bien

pour les filles que pour les garçons, M. Ilack Tucke conclut en

examinant brièvement les réformes les plus importantes il

apporter dans les programmes d'instruction. (Journ. of mental

Science, janvier 1880.) II. D'O.

X. L'aliénation mentale dans SES rapports avec la SYPHILIS ;

observations par 111..TULIUS MICIiLE, médecin en chef de l'a-

sile de Grove Hall, à Londres.

L'auteur rapporte dans cette dernière partie de son mémoire,

trois observations de mélancolie et de démence chez des sujets

syphilitiques.

Chez le premier malade, la syphilis s'est présentée avec son

cortège habituel : chancre, maux de gorge et douleurs géné-

rales. Plus tard sont survenues de la mélancolieet des idées

de suicide avec des hallucinations de l'ouïe.-Une céphalalgie

persitante et des douleurs nocturnes localisées cédèrent au trai-

; * tement spécifique. Le malade présentait en outre une affection

hépatique et des signes de tuberculose pulmonaire au début.

Dix,mois après l'entrée à l'asile, tous ces phénomènes s'étaient

amendés. M. Mickle fait remarquer que, dans ce cas, la syphilis

n'a sans doute agi, pour produire ces troubles intellectuels,

que concuremment avec les autres lésions viscérales.

La seconde observation est celle d'un mélancolique qui ne

portait aucun signe de syphilis à son arrivée à l'asile et qui i

mourut de tuberculose pulmonaire et péritonéale, après avoir

présenté une parésie de la langue, des lèvres et de la partie

inférieure de la face, et une hémiplégie droite dont il s'était

revue DE thérapeutique. 153

à la fin complètement remis. A l'autopsie, on trouva de l'ostéito

syphilitique, avec carie et nécrose et de la périoostite des os du

crâne; le foie présentait les traces d'une gomme. L'auteur

parait, dans ce cas, attribuer la mélancolie à « l'anémie et à

la méningite syphilitique ». Quant l'hémiplégie droite sur-

venue cinq mois et demi avant la mort, et précédée de parésies

localisées, M. Mickle la rapporte au développement plus mar-

qué de la pachyméningite dans la région pariétale gauche et à

la compression cérébrale ainsi produite pendant les périodes de

gonflement inflammatoire.

Le sujet de la dernière observation est un malade qui, à la

suite d'un accès subit de stupeur probablement suivi d'excita-

tion maniaque, a été amené à l'asile dans un état de profonde

démence avec une parésie faciale droite. - La syphilis ne fut

découverte chez ce malade que deux ans plus tard et dès lors

le traitement spécifique amena une rapide amélioration. La

mort était survenue par suite d'une affection intercurrente; des

lésions syphilitiques multiples furent reconnues à l'autopsie.

M. Mickle admet que dans ce cas, les symptômes aigus ont été

produits par de la méningite et de la pachyméningite apparte-

nant à la période secondaire de la syphilis. La démence ne

surviendrait que plus tard et serait liée à l'altération consécu-

tive de l'écorce cérébrale. (Journal of ment. Science, janvier

1880.) H. D'O.

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE

I. Considérations SUR LE traitement DES formes aiguës et

CURABLES DE LA FOLIE DANS LES ASILES, ET SUR l'aDJONCTMX

D'UN HOPITAL ANNEXÉ AUX ASILES PUBLICS D'ALIÉNÉS; par le

Dr WILKIE BURMAN.

L'auteur fait d'abord ressortir l'avantage qu'il y aurait pour

le traitement, à séparer dans les asiles, les malades aigus des

chroniques. Sans vouloir faire de distinction absolue entre ces

154 REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

deux catégories de malades, on pourrait instituer une division

où seraient envoyés avec les malades aigus et curables, les

chroniques présentant des phénomènes aigus.

Un autre pointimportant de ce mémoire est celui qui a trait

à l'importation d'affections contagieuses dans les asiles, faute

d'avoir pu soumettre les malades au moment de leur admis-

sion, à un examen suffisamment prolongé. C'est ainsi que

M. Burman aurait vu dans un asile la variole et la rougeole se

développer chez des malades , la première cinq jours et la se-

conde quatorze jours après leur arrivée dans la maison. La

mort survint dans les deux cas, qui restèrent heureusement

isolés. Quoi qu'il en soit, il y a évidemment lieu d'aviser de ce

côté. M. Burman propose donc d'adjoindre aux grands asiles,

un annexe isolé, sorte de bureau d'admission analogue à celui

de Sainte-Anne, et où les malades seraient tenus en observa-

tion pendant un certain temps avant d'être envoyés dans les

asiles. Grâce à cette quarantaine, on ne serait plus exposé à

admettre dans les grands établissements des sujets en puissance

d'affections contagieuses et l'on se trouverait en mesure d'isoler

et de traiter ces derniers en toute sécurité pour la masse des

autres malades.

En attendant l'installation d'un bureau d'admission de ce

genre, M. Burman voudrait, dans chaque asile, un pavillon

séparé, relié seulement au reste de l'établissement par une ga-

lerie couverte, ouverte à tous les vents, et où seraient traitées

les affections contagieuses se manifestant chez les malades

pendant leur quarantaine, ou plus tard.

L'auteur indique ensuite la disposition que devrait selon lui

affecter ce pavillon des maladies infectieuses : bâtiment cen-

tral (contenant l'appartement du médecin, les bains, le gym-

nase...) avec deux ailes, l'une pour les hommes, l'autre pour

les femmes, etc.

M. Burman insiste, en terminant, sur l'importance du trai-

tement des formes de folie curables : il demande qu'on emploie

sans relâche les bains, l'hydrothérapie, l'électricité, la lumière

colorée, l'obscurité, la gymnastique, les sédatifs divers, le

nitrite d'amyle, l'hyoscyamine, enfin l'air comprimé ou raréfié

etc., etc. Sans doute, dit-il, ces efforts ne resteront pas infruc-

tueux et ils contribueront dans une certaine mesure à diminuer

la population incessamment croissante des asiles. (Journ. nI'

ment, science, janv. )880. Il. d'O.

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 155

II. SUR LE TRAITEMENT DE LA PARALYSIE DANS LE PREMIER AGE;

par H. G. DAvis. (Boston med. and surg Journal, mars 1880,

p. 293.)

L'auteur signale d'abord la différence qui existe entre l'adulte

et l'enfant dans la tendance à la guérison spontanée de la pa-

ralysie. Cette guérison est beaucoup plus rapide, dès que la

cause est supprimée, chez l'adulte que chez l'enfant. La raison

semble être la suivante : l'adulte, avant sa maladie, avait l'usage

complet de ses muscles ; il avait l'habitude acquise de mou-

voir certains groupes de muscles pour la réalisation de certains

effets ; cette habitude, confirmée par l'exercice, persiste si

bien qu'à chaque tentative d'efforts les muscles entrent en

action de la même manière et dans le même ordre qui leur

avait été enseigné avant la paralysie. Chez les enfants, la

paralysie survient à un âge où n'existe encore aucune habi-

tude de locomotion; dans leurs efforts pour mouvoir leurs

membres paralysés, ils ne sont guidés ni par la raison, ni par

la force de l'habitude ; ils ne savent pas le moyen qu'il faut

employer pour pouvoir, par un acte de la volonté, mouvoir les

muscles affectés. Les malades doivent donc, dans ce cas, être

soumis à un système régulier d'éducation, qui leur apprenne

à diriger l'influence nerveuse jusqu'au groupe musculaire qu'ils

veulent mouvoir. C'est là le mode de traitement employé par

l'auteur.

^Prenons, par exemple, un enfant paralysé d'un des mem-

bres inférieurs. L'enfant est placé devant l'opérateur, et on

lui montre comment on peut mouvoir la rotule en faisant

certains efforts. Quand il a été suffisamment dressé à contrac-

ter les muscles qui s'insèrent à la rotule, et qu'il a compris

que cela se fait par un acte de sa propre volonté, on place alors

la jambe paralysée à côté de la première, et l'enfant doit s'ef-

forcer, par un effort semblable et simultané, d'élever aussi la

rotule de ce côté. Cet exercice doit être répété jusqu'à ce que

les muscles des deux jambes se contractent simultanément et

par l'action de la volonté du malade.

La durée requise pour la guérison varie avec les circons-

tances propres à chaque cas ; l'âge du malade, le temps écoulé

depuis le début de la paralysie, l'aptitude de l'enfant à suivre

les instructions du médecin, le degré d'atrophie des muscles.

156 BIBLIOGRAPHIE.

L'auteur a une telle confiance dans le succès de son traite-

ment « des paralysies fonctionnelles par l'éducation de la

volonté », qu'il regarde tout échec de sa méthode comme l'in-

dice d'une lésion organique, soit des nerfs qui se distribuent

aux muscles paralysés, soit de quelque partie des centres

nerveux. En quoi il ne parait pas avoir tort; le point délicat

est de savoir ce qu'il entend par paralysie fonctionnelle ; car il

rapporte un cas de guérison obtenue par sa méthode, chez un

enfant atteint de paralysie du deltoïde avec atrophie muscu-

laire complète; or, cette paralysie atrophique du deltoïde chez

l'enfant, n'est pas fonctionnelle; c'est, on le sait, une des

localisations caractéristiques de la paralysie infantile, dont la

lésion anatomique n'est plus aujourd'hui discutable. C. T.

BIBLIOGRAPHIE

1. Des aberrations du sens génésique; par M. le docteur Paul

Moreau (de Tours). Paris, chez Asselin, place de l'École-de-

Médecine.

Ce titre, susceptible, dans un écrit purement littéraire,

d'éveiller une curiosité malsaine, ouvre au médecin un tout

autre horizon. En physiologie, en pathologie, en morale, en

médecine juridique, etc., que de problèmes difficiles et impor-

tants il lui fait apparaître ! M. P. Moreau, à qui nous devons

déjà plusieurs monographies intéressantes ', n'a pas craint de

se mesurer avec ce nouveau sujet, qu'il examine plus spéciale-

ment au point de vue médico-psychologique et légal. D'abord

existe-t-il un sens génésique ? S'il a un siège, où réside-t-il ?

Dans les manifestations de son activité régulière ou désordon-

née, quelles parts respectives assigner aux centres nerveux,

1 Voir Progrès médical, t. III, p. 462, 472; t. IV, p. 651; t. V, p. 155;

t. VII, p. 149, etc.

DES ABERRATIONS DU SENS GÉNÉSIQUE. 157

aux influences viscérales et aux organes générateurs ? Où,

enfin, sur les confins de l'état physiologique ou morbide, fixer

une exacte limite ?

Lever tous les doutes à cet égard, l'auteur ne pouvait le

prétendre. Du moins s'est-il efforcé, analysant les données ac-

quises sur les divers points, d'en déduire, théoriquement et pra-

tiquement, les solutions les plus vraisemblables. C'est ce que,

brièvement, nous essayerons d'apprécier, après avoir, au préa-

lable, tracé une esquisse de l'oeuvre.

Elle se compose de deux parties : la première comprenant,

dans un curieux historique, l'antiquité, le moyen âge, les temps

modernes, les religions ; la seconde, affectée aux divisions

scientifiques : étiologie, anatomie pathologique, symptoma-

tologie, diagnostic, pronostic, traitement, médecine légale.

Aux diverses époques, la physionomie est différente. Dans

l'antiquité, le tableau des moeurs est surtout reflété par les

exemples des personnages en évidence. Gomorrhe et Sodome

n'eussent pas mérité seules d'être brûlées. Parmi les empe-

reurs romains, à commencer par Jules César, beaucoup se

livraient cyniquement à des pratiques honteuses ou à la plus

luxurieuse débauche. Les impératrices et leur entourage ne

restaient pas en demeure. Après César, omnium vi.2,o,uin meulier

et omnium mulierum vir, et Octave commettant l'inceste avec

sa propre fille Julie, M. P. Moreau cite Tibère, Caligula, Claude,

Néron, Galba, Othon, Vitellius, Domitien, Héliogabale, Trajan

lui-même, Adrien, Commode, qui, à l'instar de Salomon,

entretenait dans son palais trois cents concubines. Il serait

difficile de s'imaginer les débordements hystériques de cer-

taines dames romaines, au nombre desquelles figurent, avec

Julie, Agrippine, prostituée à Caligula son frère, Messaline-

Yalérie, plus fatiguée qu'assouvie, Poppée, Domitia, Soemis,

les deux Faustine, Crispine, Titiana, Julie, femme de Sévère,

Nona Celsia, Lucille, etc.

Dans ces désordres, aggravés par l'exemple et l'habitude,

M. P. Moreau voit des signes flagrants d'hérédité morbide.

Nous insisterons'peu sur la période du moyen âge, qui nous est

si familière. Sans doute, les idées de chasteté, prédominantes

dans le christianisme, purent amender ces hideuses coutumes

sans les détruire. En revanche, le célibat, la claustration, les

préjugés religieux, en lutte avec les mouvements sensuels, sus-

citèrent, quelquefois épidémiqucment, des troubles psychiques

158 BIBLIOGRAPHIE.

et nerveux où, sous les formes les plus variées, incubes, succu-

bes, démonomanies, satyriasis, nymphomanies, tentations, etc.

l'érotisme jouait un rôle considérable. Le démon, surtout dans

les couvents, multipliait ses victimes; que de malheureux

soumis à l'exorcisme ou voués aux bûchers pour ces accoin-

tances imaginaires ?

Au siècle dernier, la philosophie, projetant ses rayons, a mis

un terme à cette justice barbare. Çà et là, néanmoins, quel-

ques cas se présentent encore, spécialement dans les localités

arriérées. Mais, par compensation, il semble qu'au début le

cynisme ordurier ait subi une véritable recrudescence. Glissant

légèrement sur les galanteries de Henri III, de Henri IV, de

Louis XIV, de certains papes et de quelques courtisanes de

haut parage, comme Marie d'Aragon et Jeanne de Naples,

M. P. Moreau constate les saturnales de la Régence et du règne

de Louis XV. Qui ne sait que le duc d'Orléans, la dépravation

incarnée, abusait de la duchesse de Berri, et, dit-on, de l'ab-

besse de Chelles, ses filles ? On courait, comme au bal, à ses

orgies libidineuses dans le Palais-Royal. Louis XV fut son

digne émule, dimant dans les rangs les plus élevés comme

dans les plus humbles, joignant les soeurs aux soeurs, souillant

jusqu'à l'enfance dans son Parc-aux-Cerfs. Frédéric le Grand

avait la réputation d'un goût contre nature. Une ezarino,

Élisabeth, pour se livrer sans obstacle à ses emportements

licencieux, ne s'était point mariée. La fille du Régent, reine

d'Espagne, s'était constitué un affreux sérail de ses caméristes

les plus passionnées. M. P. Moreau clôt cette nomenclature

par l'histoire trop connue du fameux marquis de Sade, que

peint le trait suivant : en un souper, au milieu d'un bal splen-

dide, tout le monde avait mangé, au dessert, des pastilles de

chocolat trouvées délicieuses. Elles contenaient des cantha-

rides, et tel fut l'ardeur érotique qu'hommes et femmes en

subissaient la violence , sans réserve. Plusieurs dames y suc-

combèrent. 1

Si l'ascétisme chrétien cause des perversions génésiques,

chez les anciens, même aujourd'hui, parmi les populations

attardées, des cultes plus grossiers ont produit en sens inverse

des effets analogues. Origine du genre humain, considérée

comme d'essence supérieure, la fonction génératrice, elle aussi,

a eu ses divinités, ses temples, ses assemblées, ses rites, ses

fêtes, ses emblèmes. Sur l'autel même, s'accomplissait l'acte

DES ABERRATIONS DU SENS GÉNÉSIQUE. 159

religieux du sacrifice. M. P. Moreau emprunte à Tacite un

passage où l'on voit que, durant les bacchanales et dans des

réunions nocturnes, les deux sexes, ensemble ou séparément,

rivalisaient de débauches hideuses. Au dire de Juvénal, il y

avait des prix de lubricité. La cruauté parfois se mêlait à ces

horreurs. N'est-ce pas de la folie ?

L'étude des causes a été l'objet d'un soin particulier. Elles

sont innombrables et d'ordres extrêmement divers. Mais, sans

nier l'influence possible et directe de certaines d'entrelles,

M. Paul Moreau professe que, généralement, elles n'ont d'effi-

cacité qu'en agissant sur un organisme prépare. C'est dire ce

qu'il pense des prédispositions héréditaires. Les exemples

curieux abondent, et fine en est l'analyse. Dans l'impuissance

d'entrer dans des détails suffisants, nous nous bornerons à une

énumération succincte.

Parmi les causes physiques générales, l'auteur range la

misère, l'âge, la constitution, le tempérament, les climats, la

nourriture. Aux causes physiques individuelles se rapportent

les vices de conformation, congéniaux ou acquis (hermaphro-

disme, phimosis, hypospadias, anorchidie, eunuques). Viennent

ensuite les maladies des organes génitaux : affections vulvaires

(scrofules, arthritis, herpétis) ; affections utérines (cancer,

ulcération du col, métrite); corps étrangers accidentels ou

voulus; maladie des Scythes. Une quatrième classe comprend

les troubles des fonctions physiologiques (traumatismes,

empoisonnements, ataxie, myélite, désordres de la menstrua-

tion, masturbation, incontinence, continence). On aurait vu

le meurtre être le résultat de cette dernière.

Les causes morales sont également générales ou indivi-

duelles : soit pour les premières, l'hérédité directe ou trans-

formée, les instincts dépravés, l'éducation vicieuse, l'imitation

contagieuse, le culte des jouissances; -pour les secondes : les

impressions dans le jeune âge, l'amour froissé, un caractère

névropathique, l'imbécillité, des préoccupations sexuelles pro-

longées, une interprétation erronée des sensations.

Il ne suffisait pas que le sens génésique fut reconnu et son

siège déterminé. Quand on songe à la diversité et à la com-

plexité des incitations provocatrices, on conçoit la presqu'im-

possibilité de rattacher sûrement les manifestations anormales

à leurs causes organiques. Aussi , dans le chapitre de l'anato-

mie pathologique, après avoir exposé les idées et les faits,

160 BIBLIOGRAPHIE.

entre autres de Gall et de M. Luys, l'auteur avoue-t-il sa com-

plète insuffisance.

La difficulté d'arriver à des distinctions précises se révèle,

en effet, dans les autres parties du livre. Point de tableaux

nettement séparés, indiquant une catégorisation méthodique.

Ce sont des galeries d'observations isolées, très intéressantes

sans doute, mais sans lien évident, et, sauf certaines exceptions,

constituant en quelque sorte, chacune, sa propre espèce. Dans

la symptomatologie, par exemple, se groupent en premier lieu

les intelligences anomales, comprenant le maréchal de Rays, qui

dans son château de Machecoul, sacrifia plus de huit cents en-

fants à ses appétits immondes ; une jeune fille au service de

M. Moreau père, qui se prostituait effrontément au premier

venu ; les exhibitionnistes de M. Lasègue, et toute cette série

de libidineux de l'un et l'autre sexe adonnés aux pratiques

honteuses dont les Grecs ont fourni le nom. C'est après avoir

lu dans un livre latin l'histoire de Tibérius et de Caracalla, qui

s'ébattaient avec des enfants et prenaient plaisir à les "marty-

riser, que Gilles de Rays, de lui-même, de sa propre tête, sans

conseild'autrui, aurait pris ses imagi2zatiois d'agir, seulementpar

plaisance et déclaration de luxure, le diable l'inspirant sans doute.

Un second groupe renferme les folies variées, liées à la

fonction génito-sexuelle. Ce terrain est plus positif. L'auteur

mentionne ici les cas attribués aux orages de la puberté, aux

accidents de la menstruation et de l'époque critique, aux excès

de l'onanisme, aux premiers rapprochements conjugaux (post-

connubiales), aux affections utéro-ovariennes. La grossesse est

omise.

L'hystérie n'est-elle qu'une perversion génésique ? Coexis-

tent-elles, sans se confondre, quoique s'iufluençant récipro-

quement ? M. P. Moreau croit à la distinction, et c'est à l'établir

que tendent les faits du troisième groupe et des deux suivants :

Erotomanie, nymphomanie. «L'hystérie vraie, dit-il, est une

« névrose générale au même titre que l'épilepsie, et rien de

« plus.-» Sans être aussi affirmatif on convient du moins aujour-

d'hui que cette affection n'a point son origine exclusive dans

l'appareil utérin.

On sait ce qu'est l'érotomanie : une aspiration passionnelle

vers un être adoré, réel ou mystique, un délire monomaniaque

ou mieux systématisé. Le sentiment voluptueux est muet ou

circonscrit à l'idéal, à moins qu'en ce dernier cas, la surexci-

DES ABERRATIONS DU SENS GÉNÉSIQUE. 161

tation n'acquière une violence extrême « L'érotomanie, dit l'au-

« teur, exclut tout sentiment charnel ; les individus qui en sont

« frappés sont ordinairement chastes et pudiques .» »

Tout autre est la nymphomanie qui, comme le satyriasis de

l'homme, s'alimentant au foyer incandescent des ardeurs

érotiques, prend quelquefois des proportions lamentables.

Telle est la fureur génitale dans certains paroxysmes, qu'invo-

lontairement, en lisant ces exemples, on éprouve un frisson

d'horreur. Aucun âge n'en est exempt. M. P. Moreau nous

montre la nymphomanie sévissant chez des petites filles au-

dessous de sept ans, chez les nubiles adolescentes, parmi les

adultes, aux diverses périodes, et jusque dans la vieillesse la

plus avancée. M. Moreau père a eu dans son service une femme

de soixante-dix ans, qu'on était obligé de surveiller de près.

Rencontrait-elle un homme , elle le provoquait en termes du

plus éhonté libertinage. Louyer-Villermay cite une octogénaire

qui se livrait à des attouchements répréhensibles.

De même pour les hommes, Gall a vu un enfant de trois

ans, non seulement se jeter sur des petites filles, mais sur des

femmes, et les sommer, avec audace et opiniâtreté, de satis-

faire ses désirs. A cent ans, un certain Jérôme de Cambrai

aurait été condamné à mort pour viol. M. P. Moreau croit le

cas apocryphe. Mais ce qui n'est pas rare, c'est de voir des

septuagénaires figurer devant les tribunaux pour attentats à

la pudeur. Disons, toutefois, que ces délits accusent souvent

l'inconscience de la démence sénile.

En un groupe final «perversion génitale absolue», après

quelques considérations sur la bestialité, crime fréquent, et

sur la profanation des tombes, l'auteur achève le chapitre de la

symptomatologie par un résumé des viols plus ou moins horri-

bles, recueillis par les auteurs, signalés par la presse ou conte-

nus dans les annales judiciaires. Pourquoi telle forme insolite

plutôt que telle autre ? Une idée qui se fixe, l'occasion, la facilité

de sesaiisfaire, la privation, etc., fréquemment en décident. Un

monsieur de ma connaissance fut surpris avec une ânesse. Le

malheureux, pour se marier, avait dissimulé ses cheveux roux

sous une perruque noire. Le mystère dévoilé, l'épouse déçue

opposait au rapprochement conjugal une invincible résistance.

Le diagnostic, le pronostic, et le traitement occupent une

place assez restreinte. On le conçoit. Il y a peu de distinctions

à établir entre des faits dont la physionomie varie, en quelque

44

162 BIBLIOGRAPHIE.

sorte, d'individu à individu. Pour se faire une exacte idée de

leur caractère, de leur origine, de leur signification, de leurs

conséquences, c'est dans le corps même du livre qu'il faut les

étudier, une analyse séparée et rigoureusement circonstan-

cielle permettant seules d'éclairer les situations particulières.

Certaines formes, confinant aux espèces mentales connues,

échappent à cette loi d'isolement, par exemple la folie névro-

pathique, l'érotomanie, la nymphomanie, le satyriasis. Afin

d'aider à leur délimitation, l'auteur, dans un tableau compa-

ratif, en a condensé les traits différentiels. Une extrême réserve

doit être apportée dans le pronostic, tant les issues sont incer-

taines. En thèse générale, selon M. P. Moreau, les cas d'ordre

purement physique seraient moins graves, ceux d'ordre psy-

chique plus fâcheux, les mixtes presque fatalement incurables.

Quant au traitement, causa sublatâ, tollitur effectus, médical

ou chirurgical, silacause est connue etaccessible, se conformer

à l'indication ; pour le reste, consultant les données de l'expé-

rience, joindre aux médications appropriées les soins hygiéni-

ques et les influences morales.

Ai-je besoin de dire, c'était prévu, l'attention donnée par

M. P. Moreau au dernier chapitre, consacré à la médecine

légale. Négligeant les nombreux cas où le trouble morbide ne

fait doute pour personne, il s'est surtout attaché à ces faits

monstrueux, étranges, qui, coïncidant avec une santé et une

raison en apparence complètes, déconcertent d'autant plus le

jugement que leurs auteurs occupent quelquefois, dans le

monde, une position honorable et jouissent, à maints égards,

d'une réputation méritée. Ce contraste, indubitablement, tient

à quelque chose d'anormal, à un tempérament exceptionnel, à

une lésion cachée, en un mot, à une irrésistibilité maladive,

qui, de nature à motiver des mesures de précaution, prévienne

du moins la honte d'une flétrissure pénale. Ce que les alié-

nistes pressentent, M. P. Moreau a entrepris de le rendre

évident : d'une part, en récapitulant les preuves d'hérédité, les

vices organiques ou les causes morales ; de l'autre, en pénétrant

dans l'intimité du fonctionnement mental, pour y saisir la loi

de l'enchaînement des idées, de leur génération réciproque,

de leur réaction sur les sentiments et des sentiments sur elles,

partant de la nature même des déterminations. Plusieurs

pages de cette analyse psychologique ont véritablement un ca-

chet remarquable.

BIBLIOGRAPHIE. 163

Volontiers, nous adhérerons aux conclusions de l'auteur. Nous

ne ferons qu'une simple réserve. L'impulsion génitale est véhé-

mente, tyrannique. On sait aussi sur elle le pouvoir de

l'occasion. Néanmoins, c'est une passion comme une autre. Où

la limite entre le physiologique et le morbide ? Pour ce dernier

cas, l'irresponsabilité est de droit; en est-il de même pour

l'autre ? Assurément non. En principe, la responsabilité est

rationnelle. Seulement, et c'est en ce sens que, par une voie

différente, nous nous rencontrons au même but, il appartient

aux magistrats, conscients comme nous de l'incertitude ou de

lafragilité du libre arbitre, de modérer la peine ou de la sup-

primer entièrement. DELASIAUVE.

IL Des lésions trophiques consécutives aux maladies du système

nerveux; par le Dr X. ÀRNOZAN. Vol. in-8° de 266 pages. Paris, 4880.

Ve Adrien Delahaye et Lecrosnier éditeurs.

III. Influence de la Syphilis sur les maladies du système nerveux

central, par le Dr Cu. Chauvet. Vol. in-8° de 94 pages. Paris, 1880.

V° Adrien Delahaye et Lecrosnier éditeurs.

IV. Des paralysies dans les maladies aiguës ; par le Dr L. LANDOUZY.

Vol. in8-° de 362 pages. Paris, 1880. J. B. Baillière et fils éditeurs.

V. Des troubles oculaires dans les maladies de l'Encéphale ; par le

Dr A. Robin. Vol. in-8°, de 600 pages, avec fig. Paris, 1880. J. B.

Baillière et fils éditeurs.

II. M. X. Arnozan avait à étudier les lésions trophiques con-

sécutives aux maladies du système nerveux : le sujet était

difficile, et, dans l'état actuel de la science, comprenait encore

trop d'inconnues pour permettre à l'auteur d'envisager les

troubles trophiques au point de vue de la pathologie générale.

C'est donc à rassembler un grand nombre de documents que

M. Arnozan s'est particulièrement attaché; il les a réunis par

systèmes et par appareils, suivant une classification artificielle

mais qui a le mérite de ne rien préjuger de la nature même

des troubles trophiques observés. Dans un premier chapitre

consacré aux lésions trophiques dans le système nerveux lui-

même, M. Arnozan insiste sur les dégénérations secondaires

telles que les ont fait comprendre les travaux de l'École de la

Salpêtrière. On trouvera aussi dans ce premier chapitre quelques

considérations sur les dégénérations ascendantes et descen-

164 BIBLIOGRAPHIE.

dantes de la moelle, dont le type clinique a été primitivement

donné par M. Charcot à propos de la compression de la moelle

dans le mal de Pott; après avoir consacré quelques pages aux

degénérations dans les nerfs périphériques et à la régénération

de ces nerfs, M. Arnozan s'applique à étudier les atrophies

nerveuses périphériques et centrales, telles par exemple que

les atrophies des circonvolutions à la suite des amputations.

Nous pensons que ce chapitre eût pu sans inconvénient être

retranché d'une thèse consacrée aux seuls troubles trophiques.

Dans un deuxième chapitre, M. Arnozan s'occupe des amyo-

trophies d'origine cérébrale, spinale ou périphérique. Le

troisième chapitre est consacré aux lésions trophiques osseuses

et articulaires. Là encore le plan de M. Arnozan le force à

mettre sur la même ligne l'arthropathie ataxique et la sclé-

rodermie, l'ostéomalacie des aliénés et la trophonévrose faciale.

On lira avec beaucoup d'intérêt le chapitre IV, consacré

aux troubles trophiques de l'appareil tégumentaire : dans ce

chapitre, comme dans le précédent, on trouvera réunies côte

à côte les affections les plus disparates. Les deux derniers

chapitres sont réservés aux troubles trophiques sensoriels et

viscéraux. Il y a bien des faits incertains et incomplets dans

cette partie de la thèse, mais on sait que ces troubles tro-

phiques spéciaux sont encore moins connus que ceux qui

faisaient l'objet des chapitres précédents.

Ce n'est que dans la deuxième partie de son travail que

M. Arnozan a étudié l'action trophique en elle-même. Ces

considérations sont fort intéressantes à lire et agréablement

écrites, mais elles ne jettent que peu de jour sur une question

trop obscure. La thèse de M. Arnozan est un recueil de faits,

elle n'a pas d'autre prétention et c'est là son mérite : elle

contientbeaucoup de documents intéressants, peu de longueurs,

peu de discussions stériles : c'est ce qui la recommande à

l'attention du lecteur. Ce travail résume bien l'état de la

question, mais il n'en donne pas la solution.

III. Dès le début de sa thèse,'M. Chauvet indique le sens de la

question posée par la faculté. Il s'agissait de discuter l'influence

étiologique de la syphilis sur quelques-unes des affections du

système nerveux central et non pas de décrire des lésions

syphilitiques du système nerveux. C'était en somme une donnée

étiologique à mettre en lumière pour certaines affections ner-

BIBLIOGRAPHIE. 165

veuses, à rejeter pour quelques autres, à discuter en tous cas

pour la plupart des grands.' processus morbides des centres

nerveux. Nous reprocherons^ M. Chauvet de n'avoir pas suivi

cette voie, qu'il indiquait lui-même du reste, et d'avoir sub-

divisé sa thèse en un grand nombre de petits paragraphes, ce

qui ne met pas suffisamment en relief les grandes lignes du

sujet. Ces réserves faites, nous devons reconnaître que M. Chau-

vet a profité de son plan, et a fait un travail fort complet; à la

fin de chaque chapitre, on trouve des conclusions (qui auraient

gagné sans doute à être synthétisées dans des conclusions

générales, à la fin du volume). M. Chauvet n'admet pas l'in-

fluence de la syphilis sur la congestion, l'anémie cérébrales,

l'hémorragie cérébrale; mais il reconnaît l'influence de la

diathèse sur la production de l'hémorragie méningée, du

ramollissement cérébral, de la méningite cérébrale, et de l'encé-

phalite. M. Chauvet ne croit pas la syphilis capable de pro-

duire la paralysie générale, mais il admet que des symptômes

analogues à ceux de cette affection peuvent être occasionnés

par des lésions syphilitiques (tumeurs, artérites, etc).

Dans la deuxième partie de sa thèse, M. Chauvet s'occupe des

maladies de la moelle et des méninges rachidiennes. A ce pro-

pos, M. Chauvet fait, avec raison, deux groupes : le premier

comprend la myélite interstitielle et la méningite, le second a

trait aux myélites systématisées. Si, pour le premier groupe,

M. Chauvet reconnaît une influence étiologique à la syphilis,

pour le second groupe, au contraire, il n'admet pas que la sy-

philis puisse avoir d'influence. Il nous semble que c'est faire

bon marché de l'opinion d'un certain nombre d'auteurs, et des

plus recommandables. Nous aurions voulu voir M. Chauvet

consacrer quelques pages à l'ataxie locomotrice en particulier,

cette myélite systématisée, fréquente, survenant bien souvent

chez des syphilitiques. Nous estimons que le but de la thèse

eût été bien rempli si une part plus grande avait été donnée à

la critique des faits, car ceux-ci sont nombreux, vulgaires pour

la plupart, et, il ne faut pas l'oublier, le titre de la thèse était :

« Influence de la syphilis » et non pas « lésions syphilitiques . »

Dé même, quelques pages plus loin, M. Chauvet admet l'in-

fluence de la syphilis sur des scléroses ascendantes ou descen-

dantes, consécutives à des lésions syphilitiques de la moelle et

du cerveau. En quoi ces dégénérations secondaires sont-elles

modifiées, parce qu'elles succèdent à la lésion syphilitique plu-

166 BIBLIOGRAPHIE.

tôt qu'à toute autre altération destructive non syphilitique ?

Voilà des cas dans lesquels la myélite systématisée n'est pas

plus syphilitique qu'elle n'eût été cancéreuse ou hémor-

ragique après un cancer ou une hémorragie. De même,

dans la troisième partie de la thèse, celle consacrée aux

névroses, M. Chauvet serattacheaux négations deM. Lancereaux

et tient peu compte des affirmations de M. Fournier; aussi est-

il peu disposé à admettre l'influence de la syphilis sur les né-

vroses, tout en reconnaissant, cela va sans dire, qu'il y a un

rapport évident entre certaines manifestations hystériques, épi-

leptiques, choréiques ou vésaniques et les lésions syphilitiques.

Les critiques que nous faisons au travail de M. Chauvet

portent donc plutôt sur le plan adopté que sur les faits exposés :

ces documents sont intéressants, condensés, et leur lecture sera

fort instructive : le plan même de la thèse de M. Chauvet a un

avantage, c'est de rendre sa thèse facile à lire et à consulter.

IV. M. Landouzy avait un sujet de thèse très vaste, très inté-

ressant, aussi son travail est-il long et nourri de faits, quoique

il ait cru, avec raison, devoir restreindre son sujet à ce qu'on

appelait autrefois, les paralysies essentielles ; encore a-t-il dû

se limiter aux akinésies, à l'exclusion des paralysies de la

sensibilité et des nerfs vasculaires. En l'absence d'examens

microscopiques suffisants, en l'absence même le plus souvent

de la moindre autopsie, il eût été difficile à M. Landouzy de

tracer un plan général et de grouper les faits nombreux dont il

disposait, autrement que dans l'ordre analytique. C'était du

reste répondre au titre même de la thèse que de décrire toutes

les paralysies motrices survenant à titre d'épiphénomène au

cours d'une affection aiguë, et de passer successivement en

revue toutes les affections aiguës. De même il fallait s'occuper

des. « paralysies-épilogues des maladies aiguës et des «para-

lysies-provoquées» par les mêmes affections, comme le dit

M. Landouzy dans son introduction. On devra donc s'attendre

à trouver dans le travail de M. Landouzy une série de mono-

graphies se succédant chapitre par chapitre, et dont chacune

eût pu sans grand' peine faire le sujet d'une thèse; c'est ce qui

rend le travail de M. Landouzy assez volumineux, mais c'est

aussi ce qui en fait un document d'une valeur considérable.

Un des premiers chapitres est consacré, et pour cause, à la

paralysie diphthérique dont les allures particulières, l'anatomie

BIBLIOGRAPHIE. 1 7

pathologique, la physionomie nosologique sont telles qu'il

fallait de toute évidence mettre hors de pair cette manifestation

presque symptomatique de la diphthérie. Dans les chapitres

suivants, M. Landouzy passe en revue les paralysies liées aux

affections typhoïdes, intestinales ( dysenterie, entérite, cho-

léra), à la grippe, aux fièvres palustres et éruptives, au rhuma-

tisme, à la tuberculose aiguë, à l'érysipèle, à la pneumonie ou

à la pleurésie, aux angines et aux maladies des voies urinaires.

Nous ne pouvons, dans cette analyse succincte, citer les faits

ou les discussions que renferme le travail de M. Landouzy;

nous devons nous borner à indiquer le sens général de sa

thèse. Une critique sévère des faits, beaucoup d'impartialité

dans leur appréciation et une grande indépendance dans la

discussion des théories, quels que soient les noms qui les cou-

vrent, telles sont les qualités dominantes de ce travail : ce

sont celles du reste qu'on est habitué à rencontrer dans les

précédents mémoires de cet auteur. C'est ainsi que M. Landouzy

prend à partie la paralysie angineuse vulgaire, et qu'il la fait

rentrer dans la paralysie diphthérique quand elle est grave,

et la nie presque quand l'angine est légère. Cette négation de

la paralysie angineuse ne sera peut-être pas admise sans dis-

cussion, ou du moins elle tendrait à faire admettre, ce qui est

peut-être bien la vérité, que beaucoup d'angines supposées

bénignes sont des formes frustes d'angine diphthérique : elles

s'accompagneraient alors de paralysie : ce serait en quelque sorte

la signature de ce processus morbide et toxique. De même,

M. Landouzy n'est pas disposé à admettre tous les cas de para-

lysie attribués à des troubles génito-urinaires : en cela le pro-

cès est pendant depuis longtemps, il semble bien démontré

que souvent ces paralysies réflexes étaient l'expression d'une

myélite dont les premiers symptômes avaient été à tort con-

fondus avec une affection génitale ou urinaire protopathique.

La deuxième partie de la thèse de M. Landouzy est consacrée

à la pathogénie des paralysies étudiées dans la première partie

et à des considérations relatives au diagnostic, au pronostic et

au traitement de ces complications des maladies aiguës. Sauf

le cas de la paralysie diphthérique, il n'existe guère de don-

nées anatomiques suffisantes pour décider de la pathogénie de

ces paralysies. Il est permis de dire qu'elles ne sont pas essen-

tielles, mais on n'est pas complètement autorisé à édifier une

physiologie pathologique pour chacune d'elles.

168 BIBLIOGRAPHIE.

La thèse de M. Landouzy est assurément une des plus im-

portantes de celles de ce dernier concours; elle réunit un

nombre de faits et d'observations inédites qui permettront dé-

sormais de reprendre en détail chacune de ces paralysies en

ayant un point de départ dans le remarquable travail critique

de M. Landouzy : malgré son volume apparent, il s'agit là d'un

mémoire condensé et "dans lequel les aperçus originaux et les

faits personnels abondent; c'est en somme toute autre chose

qu'une épreuve de concours, et nous estimons que cette thèse

fait le plus grand honneur à son auteur et à l'Ecole dont il procède.

V. La thèse de [M. Robin est aussi une thèse volumineuse,

elle est même illustrée de figures et d'une planche, mais il y

a une différence sensible entre ce travail et les précédents. Si

à propos de la thèse de M. Landouzy, on s'étonne de ne pas

voir un travail encore plus long; à propos de celle de M. Robin,

on se demande pourquoi ce mémoire occupe 600 pages ? Fallait-

il donc, sur une question de pathologie interne, faire une

thèse d'oph'thalmologie et y joindre un grand nombre de des-

criptions d'anatomie normale ; fallait-il mettre dans un même

travail le scotome scintillant et la cécité verbale ? Faire rentrer

tant de choses disparates sous une même rubrique n'était peut-

être pas le but auquel il fallait tendre. L'embarras est grand

pour analyser le travail de M. Robin. On se heurte à chaque

page à des points de détail, pour discuter desquels il faudrait la

compétence d'un ophthalmologiste; puis, quelques lignes plus

loin il faut redevenir médecin, et ainsi de suite. Cependant on

saisitsanspeine un plan général et qui eût sans doute suffi à faire

le succès d'une thèse plus condensée et mieux équilibrée. C'est

à l'embryologie que s'adresse M. Robin pour relier les maté-

riaux immenses qu'il a su rassembler si vite. L'oeil est consi-

déré, en tant qu'émanation cérébrale, au point de vue de ses

connexions cérébrales motrices, sensorielles, sensibles, circula-

toires : ce plan, suivi d'une façon générale dans toute la thèse,

se trouve divisé et subdivisé par une série de chapitres secon-

daires, et ce n'est pas sans étonnement que l'on voit cette belle

conception d'anatomie pathologique générale et philosophique

être masquée par des détails oiseux d'anatomie et de physio-

logie normales et même élémentaires.

Il est utile, dans un traité d'ophthalmologie, d'insister sur

la structure de la rétine, sur l'anatomie de l'iris, sur l'aspect

BIBLIOGRAPHIE. 169

physiologique de la papille, mais on conviendra que ces don-

nées sont supposées connues par les lecteurs des thèses d'agré-

gation ; il eût été singulier de voir M. Chauvet faire l'anatomie

du cerveau et de la moelle, M. Arnozan celle des articulations

et de la peau, et M. Landouzy décrire l'attaque de choléra ou

celle de fièvre pernicieuse : il nous paraît non moins étonnant

de voir M. Robin donner le mécanisme de l'accommodation et

les symptômes du strabisme à propos d'une thèse de patholo-

gie cérébrale. Il nous semble que faire l'étude des troubles

oculaires dans les maladies de l'encéphale voulait dire, en

termes de concours, non pas de faire un vaste compendium

des lésions de l'oeil, de ses enveloppes, de ses annexes, dans

toutes les maladies possibles de l'encéphale, mais bien de mon-

trer la relation générale qui existe entre l'oeil et l'encéphale,

entre les modifications de l'oeil et celles de l'encéphale, entre

telle modification de l'oeil et telle lésion de l'encéphale : en

d'autres termes, tous les chapitres d'anatomie et de physiolo-

gie, relatifs à l'origine réelle des nerfs de l'oeil et à la détermi-

nation des centre/visuels, devaient être faits avec le soin qu'y

a consacré M. R ? n; mais il fallait sacrifier sans regret les

banalités relatives à l'anatomie de l'oeil en lui-même. Puis, ce

terrain physiologique une fois établi, le rôle de la séméiologie

commençait : un symptôme ou un syndrome oculaires étant

donnés, quelle sera leur valeur séméiologique en clinique céré-

brale, quels sont les faits publiés sur lesquels on peut baser

un diagnostic probable, quels, sont les symptômes cérébraux

associés au trouble oculaire qui permettront de donner sa

valeur entière à ce trouble des fonctions de l'oeil ? Enfin,

quelles sont les lésions cérébrales qui sont en rapport avec ce

trouble oculaire constaté ? La thèse, faite dans ce sens ou

selon tout autre plan clinique, eût coûté moins de travail à

l'auteur et eût, ce nous semble, répondu davantage à l'énoncé

de la question. Nous n'entendons du reste rien enlever au

mérite du travail de M. Robin, mais nous ne le comprenons

pas de la même façon que lui, et croyons qu'il est permis de

le dire. En somme, la thèse de M. Robin paraît composée de

matériaux excellents, et sera probablement consultée avec le

plus grand profit pour des points de détail; mais, après l'avoir

lue, il faudra que chacun se résigne à chercher, selon ses ins-

pirations personnelles, quelles sont les relations des troubles

oculaires et des maladies de l'encéphale.

FAITS DIVERS

SERVICE DES aliénés.

Directeurs des Asiles d'aliénés.

FAITS DIVERS. 171

SOCIÉTÉ POUR l'assistance des aliénés convalescents. - La

société s'est réunie le 27 novembre, sous la présidence de lord

Shaftesbury. On a agité la question de fonder un établissement

spécial ; mais cette mesure ayant été considérée comme inoppor-

tune, il a été décidé qu'on s'installerait temporairement dans

diverses maisons, et qu'on chercherait des places convenables pour

les domestiques désireux de prendre du service.

Voici comment le dl Strew peint la déplorable situation des

aliénés convalescents dans le dernier rapport de l'asile de New-

York : « Beaucoup de malades, après leur guérison, rencontrent

« une grande difficulté, quelquefois même une impossibilité abso-

« lue à se procurer un emploi.

« Mme George Riley s'est ardemment occupée de leurs intérêts,

« et bien qu'elle ait pu déjà donner une position à douze au moins

« de ces malades guéris, dont l'excellente conduite la récompense

« des efforts qu'elle fait pour eux, elle n'en continue pas moins à

« les surveiller avec instance.

« Il est à souhaiter que d'autres amis de ces infortunés malades

« suivent le bel exemple donné par Mue Riley.

« A ce propos, le dr Strew demande à la Société de prendre

« des dispositions pour mettre quelques-uns de ces convalescents

« qui n'ont ni amis, ni moyens d'existence, en état de poursuivre

« leurs occupations ordinaires, et de rentrer dans le monde. Il suffi-

« rait quelquefois de donner 5 ou 10 francs aux malades à leur

« sortie de l'asile pour les tirer d'embarras. » (Journ. of. ment,

science, 1880, janv.) H. D'O.

VISITE A QUELQUES asiles d'aliénés OU D'IDIOTS DE la Hollande;

par M. BILLOD.-D'une excursion en Hollande, M. Billod a rapporté

des renseignements intéressants sur quelques-uns des quatorze

asiles d'aliénés de ce pays. Trois provinces seulement sont dépour-

vues d'asile : Zélande, GrOningue et Drenthe; la disparition de cette

lacune remédierait à de nombreux inconvénients et notamment à

l'encombrement dont souffrent les autres asiles. Les établissements

hollandais sont administrés par des commissions, desservis les uns

par des laïques, les autres par des religieux des deux sexes; ils

sont inspectés tous les trois mois par des officiers de justice accom-

pagnés des comités sanitaires, et tous les ans par les inspecteurs

généraux. La partie administrative ne relève en général que de

la commune, de la province ou de certaines corporations. Ils

reçoivent des malades à différents prix, et les médecins hollandais

s'en plaignent avec raison. Les asiles de l'Etat devraient selon eux,

et selon nous, être réservés aux indigents ou aux aliénés soignés

au même taux. Le placement des malades n'est jamais définitif;

il s'opère sur arrêté du président du tribunal, valable pour six

semaines; cet arrêté doit être ensuite renouvelé pour un an et

172 FAITS DIVERS.

plus tard, d'année en année. Nous ne pouvons suivre M. Billod dans

les détails qu'il donne en particulier sur les asiles qu'il a visités; no-

tons seulement qu'à Utrecht il a trouvé deux aliénés qui s'étaient

évadés de Ghecl pour revenir d'eux-mêmes à l'asile hollandais où

ils avaient été d'abord placés une première fois. (Annales médico-

psych., janv. 1880.)

UNE visite A l'asile DE PÉDRO II ; par M. JouiN. - D'après la des-

cription qu'en fait M. Jouin, l'asile de Rio de Janeiro est compa-

rable à nos meilleurs établissements, qu'il dépasse même par son

luxe. La population, d'environ 330 aliénés, se compose en grande

partie d'européens de race; les métis y sont relativement peu

nombreux, les nègres rares, les indiens absents. M. Jouin soulève

à ce propos la question de l'influence de la race sur la fréquence

de la folie, et n'est pas loin de la résoudre en faveur des races

inférieures. Il a constaté aussi que la proportion des agités est très

grande à l'asile de don Pédro et celle des paralytiques très faible,

eu égard à ce qu'on voit en Europe; le petit nombre des chro-

niques tenant en partie à ce qu'à Rio les accès aigus se terminent

plus rapidement par la mort ou par la guérison. (Ann. médico-

pysch., mars 1880.) .

SERVICE DES aliénés DU département DE la SEINE. - La population

présumée des aliénés indigents du département de la Seine s'élève

à 7,777. Les asiles de Ste-Anne, Vaucluse et Ville-Evrard, et les

quartiers de Bicêtre et de la Salpêtrière en contiennent 3,700. Les

4,077 autres sont répartis dans divers asiles des autres départements,

situation déplorable à bien des égards et à laquelle il est du devoir

du Conseil général et de l'Administration départementale de

remédier promptement.

A plusieurs reprises, le Conseil général a demandé que le person-

nel du service médical et pharmaceutique de ces asiles soit recruté

. au concours. L'ancien préfet de la Seine, au moment de quitter

ses fonctions, avait fait étudier la question par une commission

administrative et, peu après sa nomination, M. Hérold put prendre

un arrêté qui rétablissait le concours pour les places de médecin

des quartiers d'aliénés de Bicêtre et de la Salpêtrière (3 mars 1879).

Conformément à cette décision, un concours fut ouvert le 9 juin

1879 et se termina par la nomination de MM. J. Voisin et Bourne-

ville.

Le Conseil général, sur le rapport de M. Bourneville, invita de

nouveau l'Administration à établir le concours pour toutes les fonc-

tions médicales et pharmaceutiques dans les asiles, et à créer une

place de médecin suppléant résidant dans chacun des quartiers

d'hospice et une place de médecin suppléant à Ste-Anne.

Déférant à cette invitation, M. Hérold a institué successivement :

FAITS DIVERS. 173

1° un concours pour la nomination à quatre places d'internes en

médecine dans le département de la Seine, qui s'est ouvert le 26 avril

et s'est terminé par la nomination de MM. Gérente, Millet, Respaut

et Mabit; - 1° un concours pour la nomination à deux places

d'internes en pharmacie ; ouvert le 10 mai, il s'est terminé par la

nomination de MAI. Acquérin et Bonnet, comme internes titulaires,

et de Mil. Astier et Gibart, comme internes provisoires; 3° un

concours pour la nomination à une place de pharmacien dans les

asiles delà Seine3, qui s'est terminé par la nomination de M. Raquier.

Satisfaction était ainsi donnée au Conseil général sur plusieurs

points. Il ne restait plus que la création des trois places de méde-

cins suppléants à Bicêtre, à la Salpêtrière, et à Ste-Anne. M. Hérold

prit, à la date du 19 janvier 1880, un arrêté conforme : c'était

la réalisation complète des voeux du Conseil ; c'était l'institution

du concours pour les fonctions de médecin dans les cinq asiles de

la Seine. M. Hérold crut de son devoir de transmettre son arrêté

à l'approbation de M. le ministre de l'intérieur. M. Lepère était

très disposé à le signer; mais il comptait sans l'intervention de ses

bureaux et de l'inspection. Malgré les réclamations de la Préfec-

ture de la Seine, rien n'était décidé. M. Constans ayant remplacé

M. Lepère, il s'ensuivit de nouveaux retards.

Afin d'avoir une explication sur les obstacles que rencontrait la

mesure si libérale de M. Hérold, M. Bourneville interpella l'Admi-

.nistration dans la séance du 25 juin, du Conseil général. AI. Ver-

gniaud, remplaçant M. le Préfet, répondit par la lecture d'une

lettre de M. Constans déclarant que s'il n'yavaitpasde raison de re-

fuser le concours pour les places de Bicêtre et la Salpêtrière, la loi

s'opposait à ce qu'il fût institué pour l'asile Ste-Anne. Nous exami-

nerons ce point dans le prochain n°. Ne pouvant faire davantage,

M. Hérold a pris l'arrêté suivant qui crée deux places de mé-

decin suppléant à Bicêtre et à la Salpêtrière :

Le sénateur, Préfet de la Seine, vu l'article 6 de la loi du t0 janvier

1849, portant que les médecins, chirurgiens et pharmaciens des hôpitaux

et hospices seront nommés au concours, sous réserve de l'approbation

du ministre de l'intérieur;

Considérant que le Conseil général de la Seine, dans ses séances des

16 février 1878 et 6 décembre 1879, a émis le voeu qu'il fût créé, dans

chacun des quartiers d'aliénés, des hospices deBicêtre et de la Salpêtrière,

un emploi de médecin-adjoint ou suppléant, dont le titulaire serait nommé

au concours;

Vu l'arrêté préfectoral du 3 mars 1879, dûment approuvé par M. le

ministre de l'Intérieur, instituant le concours pour la nomination des

' Voir le programme et les questions données aux candidats dans le

Progrès méd., 1880, p. 260, 358, 380. ! Voir lu programme dans le Progrés ntéd.,9 ss0, p. 300.

3 Voir le programme dans : Progr. rnéd., p. 281.

174 FAITS DIVERS.

médecins titulaires aliénistes dépendant de l'administration de l'Assis-

tance publique, édictant le programme et les conditions du concours

et règlant la composition du jury d'examen; - vu l'avis émis par le

Conseil de surveillance de l'administration générale de l'Assistance pu-

blique ;-sur la proposition du secrétaire général de la Prélecture, arrête :

Article PREMIER. - Il est créé dans chacun deshospices de Bicêtre et de

la Salpêtrière, consacrés au traitement des aliénés un emploi de médecin-

adjoint.

ART. 2. - Ces emplois seront donnés au concours.

ART. 3. - Le programme de ce concours, les conditions 'd'admission

des candidats et le jury seront les mêmes que ceux fixés par l'arrêté

préfectoral du 3 mars 1879, pour la nomination des médecins aliénistes

dans les hospices de Bicêtre et de la Salpêtrière.

ART. 4. - Les médecins-adjoints, suivant l'ordre d'ancienneté, pour-

ront, en cas de vacance, passer d'un quartier d'hospice à un autre

quartier d'hospice. '

ART. 5. - Les médecins-adjoints des quartiers d'aliénés dans les hospices

de Bicêtre et de la Salpêtrière seront astreints à la résidence dans l'établisse-

ment, lorsqu'elle n'aura été acceptée par aucun des médecins chefs de service.

ART. 6. - Les médecins-adjoints du service des aliénés auront, vis-à-vis

des médecins chefs de service, la même situation que celle qui est faite

aux médecins du bureau central, par rapport aux médecins des hôpitaux.

Anr. 7. - A l'avenir, les médecins chefs de service des quartiers

d'aliénés de Bicêtre et de la Salpêtrière seront recrutés parmi les mé-

decins-adjoints de ces mêmes établissements, et cela dans l'ordre d'an-

cienneté de leur nomination.

ART. 8. - Le concours établi par l'arrêté préfectoral du 3 mars 1879,

pour la nomination des médecins chefs de service dans les quartiers

d'aliénés de "Bicêtre et de la Salpêtrière est supprimé.

ART. 9. - Le Secrétaire général de la Préfecture, le Directeur de l'ad-

ministration de l'Assistance publique sont chargés, chacun en ce qui le

concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera soumis a l'approba-

tion de M. le ministre de l'Intérieur.

Comme on le voit, M. Hérold a fait tout ce qu'il pouvait pour

répondre aux voeux du Conseil général. Personnellement, nous lui

en sommes très reconnaissant, puisqu'il a fait passer dans la pra-

tique des réformes que nous réclamions depuis longtemps.

Malgré quelques réformes apportées dans les services d'épi-

leptiques et d'idiots de Bicétre et de la Salpêtrière, réformes faites

à l'instigation du Conseil général de la Seine et du Conseil muni-

cipal de la ville de Paris, il reste encore beaucoup à faire pour

mettre ces services à la hauteur de ceux des institutions similaires

qui existent à l'étranger. Dans plusieurs desrapports qu'il a faits au

Conseil général sur la situation de ces deux asiles, M. Bourneville

a signalé les lacunes à combler dans les divers services, et demandé

des réformes aussi promptement que possible. Sur sa demande,

l'Administration de l'Assistance publique, avec un empressement

que nous nous plaisons à constater, a créé une place de médecin-

FAITS DIVERS. 175

dentiste pour les services d'enfants de Bicêtre et de la Salpêtrière.

Nous apprenons avec plaisir que notre ami le Dr Cruet, ancien intçrne

des hôpitaux, a été chargé de remplir ces fonctions. [Progrès médical).

SOCIÉTÉ 31liDICO-PSICEOLOGIQUE. Composition du bureau pour 1 880 ;

- prix Aubanel. -Le bureau de cette Société est ainsi constitué

pour l'année 1880 : Président M. Legrand du Saulle ; Vice-Prési-

dent, M. Luys ; - Secrétaire-Général, M. Motet; - Trésorier-Ar-

chiviste, M. A. Voisin; Secrétaires, MM. Ritti et P. Moreau (de

Tours). - La Société médico-psychologique rappelle qu'elle décer-

nera en 1881 le prix Aubanel, de 3,000 fr., à l'auteur du meilleur

travail sur un sujet de pathologie mentale et nerveuse. Les mé-

moires manuscrits doivent être parvenus avant le 1 cor janvier 1881,

au secrétaire général, M. le D''llotet, 161, rue de Charonne. Ils

devront porter une épigraphe, reproduite sur un pli cacheté conte-

nant le nom de leur auteur.

Résultats statistiques DE la CONSCRIPTION DE 1879. - Le nombre

des jeunes gens qui participaient au tirage était de 295,124. Il y a

eu 33,548 exempts sur lesquels on compte 1843 épileptiques* idiots,

aliénés et crétins.

CONCOURS SUR TITRES POUR l'emploi D'INSPECTEUR général RÉSERVÉ

aux DOCTEURS MÉDECINS dans LES SERVICES DU ministère DE L'INTÉ-

RIEUR. - commission d'examen. Par arrêté, en date du 20 février

1880, le ministre de l'intérieur et des cultes a nommé membre de

la commission chargée d'examiner les titres et de dresser le tableau

de classement des candidats à un emploi d'inspecteur général, à

titre de directeur médecin, des services administratifs du ministère

de l'interieur.

Le jury a classé les candidats dans l'ordre suivant : 1° M. A.

Foville, directeur de l'asile de Quatremares; ° 11. G. Bergeron,

agrégé de la faculté de médecine ; 3° M. Petrucci, directeur de

l'asile de Sainte-Genevièvre. - Conformément à ce classement,

M. le ministre a nommé M. Foville.

On voit par là que M. le ministre, au lieu de nommer directement,

a voulu instituer un concours sur titres. C'est d'ailleurs de la même

façon qu'il avait nommé précédemment les médecins en chef de

Charenton. Nous ne voulons pas apprécier cette sorte de concours

pour le moment; nous voulons seulement signaler ce fait, à savoir

que M. le ministre a établi un concours spécial pour les chefs de

service de l'asile national de Charenton, et profiter de l'occasion

pour réclamer de nouveau le recrutement des internes de cet

établissement par le concours.

Statue DE PINEL. - Sur le rapport de notre ami F. Dubois, le

conseil municipal vient d'autoriser la Société médico-psychologique

à ériger sur la place de la Salpêtrière la statue de Th. Pinel. On

176 FAITS DIVERS.

sait que cette Société a ouvert une souscription à ce sujet, cette

souscription n'est pas encore fermée, et nous appelons sur elle

l'attention de nos lecteurs. Pendant qu'il en est temps encore, nous

croyons que les organisateurs pourraient, sur le piédestal de la

statue, ajouter s'il y a lieu le médaillon de Pouzin, surveillant de

la Salpêtrière, qui fut le zélé collaborateur de Pinel dans ses réfor-

mes et dont ce dernier-ne parlait qu'avec les plus grands éloges.

NOMINATIONS. - M. le Directeur Broc, directeur médecin de l'asile

d'Evreux, est nommé directeur médecin de l'asile de Quatremares,

en remplacement de M. Foville, nommé inspecteur général. -

M. le directeur Daniel Brunet, directeur médecin de l'asile de Breuty

(Charente), est nommé directeur médecin de l'asile d'Evreux, en

remplacement de M. Broc. - M. le directeur Cullerre, médecin

en chef de la section des hommes de l'asile de Marseille, est nommé

directeur médecin de l'asilede Breuty. M. le directeur Doursout,

ancien interne des asiles de Limoges et de Quimper, est nommé

médecin adjoint de ce dernier établissement (poste créé). M. Dour-

sout été a placé dans la 3e classe de son grade (2,000 fr.). -Le

directeur de l'asile Sainte-Anne, M. Corby, en faveur duquel le

conseil général de la Seine et l'Administration, avaient réparé et

meublé le pavillon dit «de l'inspecteur», vient de donner sa démis-

sion. M. le docteur Dagonet, le plus ancien des médecins de

l'asile, a été chargé provisoirement de le remplacer.

r,unncor (J. il.) - Des localisations dans les maladies de la moelle

épinière, leçons faites à la faculté de médecine de Paris, receuillies et

publiées par E. Brissaud ; un vol. in-8" de 258 pages avec 43 figures

intercalées dans le texte, prix 6 fr., - pour nos abonnés 4 fr.

DURET (H.) -Des contre-indications à l'anesthésie chirurgicale; un vol.

in-8° de 280 pages, prix 5 fr., - Pour nos abonnés, 4 fr.

BLANCHARD (fit.) - De l'anesthésie par le protoxyde d'azote, par la mé-

thode du professeur P. BERT. - Un vol. de 101 pages avec 3 figures. Prix

3 fr. - Pour nos abonnés 2 fr.

BOURNEVILLE. - Science et miracle : Louise Lateau ou la Stigmatisée

belge. In-8 de 72 pages avec deux fig. dans le texte et une eau forte

dessinées par P. Riciier. 2e édition, revue, corrigée et augmentée.

Prix : 2 f. 50. - Pour nos abonnés, 1 fr. 50. 0

BOUR ! OEVILLE et Regard. - Iconographie photographique de la Salpê-

trière. Cet ouvrage parait par livraisons de 16 pages de texte et 4 photo-

lithographies. Douze livraisons forment un volume. Les deux premiers

volumes sont en vente. - Prix de la livraison : 3 fr. Prix du volume :

30 fr. - Pour nos abonnés, prix de la livraison, 2 fr., prix du volume, 20 fr.

- Nous avons fait relier quelques exemplaires dont le texte et les plan-

ches sont montés sur onglets; demi-reliure, tranche rouge, non rognés.

- Prix de la reliure, 5 fr.

3e volume. lre livraison : Nouvelle observation d'hystéro-épilepsie ;

2e livraison : Variétés des attaques hystériques; 3e livraison : Des régions

hystérogènes ; 4e livraison : Du sommeil des hvstériques. Prix de la

livraison : 3 fr. - Pour nos abonnés, prix : 2 fr. "

Vol. I. Octobre 1880. N° 2.

ARCHIVES DE NEUROLOGIE

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

EXPÉRIMENTALE E

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE DE LA NÉVRITE

PARENCHYMATEUSE SUBAIGUË OU CHRONIQUE. NÉVRITE

SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE (Suite);

Par le Dr A. GOMBAULT «

(Travail du laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté.)

C'est à cette dernière hypothèse, d'après laquelle la

dégénération wallérienne. est la terminaison possible,

sinon nécessaire, de la névrite péri-axile, que nous

croyons devoir nous rattacher. Un premier argument

en sa faveur est tiré de ce fait qu'on peut rencontrer

des fibres qui n'ont subi la dégénération ou la ré-

génération wallériennes qu'à partir d'un certain point

de leur trajet. En effet, en tenant compte des données

fournies par les expériences de section des nerfs, il I

est difficile de comprendre une localisation semblable,

si on ne suppose en même temps pour l'expliquer que

des lésions, préparatoires en quelque sorte, se sont

4 Voir le no 1 des Archives, p. 11.

12

178 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

effectuées sur un point limité du nerf, amenant à

leur suite la destruction du cylindre d'axe et, comme

conséquence, la dégénération walléricnnekau-dessous

du point lésé. ,

L'examen des modifications que subit le cylindre

d'axe, et sur lesquelles il nous faut maintenant reve-

nir, va nous fournir un second argument d'une grande

valeur, en même temps qu'il nous montrera par quel

mécanisme s'effectue probablement le passage de la

névrite péri-axile à la dégénération wallérienne. Le

cylindre axe, nous l'avons déjà fait remarquer, n'est

pas toujours indemne au niveau des segments affectés

de névrite péri-axile à la phase de dégénération, quoi-

que les modifications, dont il s'agit, varient notablement

d'une fibre à l'autre. Le plus souvent, l'altération est

légère et se traduit seulement par un certain degré de

gonflement et l'exagération de la striation longitudi-

nale du cylindre, mais elle peut être plus profonde :

on constate alors que, dans l'intervalle des blocs proto-

plasmiques chargés de noyaux au niveau desquels il

est rétréci, le cylindre axe s'élargit sur certains points

de façonà remplir complètement la gaîne de Schwann.

Cet état particulier du cylindre axile, déjà visible après

l'action de l'acide osmique, est encore bien plus mani-

feste sur les nerfs traités par l'acide chromique et colo-

rés par le carmin. Ici le trajet du cylindre peut être

suivi avec la plus grande facilité, et bien que les modi-

fications survenues dans les autres parties constituantes

de la fibre soient d'une observation moins aisée, il est

cependant possible d'y reconnaître, par comparaison,

les différents détails révélés par l'examen des nerfs

préparés à l'aide de l'acide osmique..

NÉVRITE SEGMENTAIRE PERI-AXILE. 179

Nous avons pu par ce moyen, sur quelques fibres

d'aspect normal jusqu'à un certain niveau, voir se

produire des modifications de la gaîne de myéline et du

protoplasma, puis le cylindre d'axe se renfler de dis-

tance en distance et enfin présenter une première so-

lution de continuité au delà de laquelle on ne le retrou-

vait plus que sous forme de tronçons contenus dans

des blocs de myéline. La fibre présentait dès lors l'en-

semble des lésions considérées comme caractéristiques

de la dégénération wallérienne, mais précédées sur

une certaine longueur par des altérations d'aspect

différent et que nous croyons devoir rapprocher de

celles qui appartiennent à la névrite péri-axile.

Nous pensons donc que celle-ci peut avoir pour con-

séquence la dégénération wallérienne, mais à la condi-

tion que l'inflammation ait été sur un point assez in-

tense pour déterminer la rupture du cylindre d'axe.

Quant au mécanisme suivant lequel s'effectue cette

première section, il est plus difficile de le déterminer.

Au contraire de ce qui s'observe à la suite de la sec-

tion des nerfs, ce n'est pas ici le protoplasma du seg-

ment interannulaire qui est l'agent de cette rupture.

Nous avons vu plus haut, à propos de la névrite sa-

turnine expérimentale, qu'en pareil cas, la végétation

du protoplasma est infiniment plus intense que dans

les faits de dégénération wallérienne; alors même

que la fibre est en voie de restauration, le cylindre axe

est déprimé et dévié de sa direction par des amas nom-

breux et considérables de noyaux, et, cependant, la

dégénération wallérienne ne se rencontre qu'à titre

d'exception. Il vaut mieux, croyons-nous, chercher

dans le cylindre axe lui-même la cause de' sa rupture,

180 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

tenir compte du gonflement moniliforme que nous

avons signalé et rapprochant cet état de celui qu'il

présente dans la myélite aiguë par exemple, y voir

l'indice de la destruction en quelque sorte spontanée

du filament axile. ~

V

Les faits que nous venons de relater, s'ils ont été

bien observés, nous conduisent nécessairement à éta-

blir, à propos de la névrite de cause interne, une dis-

tinction déjà explicitement indiquée par M. Ranvier, à

propos des faits expérimentaux, relatifs à la section

des nerfs.

On sait que, d'après cet observateur, les modifications

anatomiques observées dans les nerfs à la suite de la

section sont très différentes, suivant qu'on envisage

l'extrémité du bout supérieur ou le bout inférieur de

ces nerfs. D'un côté, on est en présence de phénomènes

inflammatoires, indépendants de toute action trophique;

de l'autre, se développent les conséquences de la sépa-

ration du nerf d'avec ses centres nourriciers. Nous

croyons, pour notre part, que cette distinction est appli-

cable aux cas qui nous occupent, qu'à côté de la né-

vrite péri-axile, processus inflammatoire frappant les

nerfs qui ont conservé leurs relations avec le centre

spinal, se place un autre processus,' différant du pre-

mier par ses caractères anatomiques aussi bien que

par sa cause, mais subordonné à celui-ci et survenant

lorsque, par le fait de la névrite, le tube nerveux se

trouve séparé de ses centres trophiques.

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 181

Il ne sera pas inutile, croyons-nous, de revenir un

instant sur les caractères anatomiques de cette névrite

et de montrer, autant du moins qu'on peut en juger

par ce genre de preuves, qu'il s'agit bien là d'un pro-

cessus irritatif, d'une véritable inflammation paren-

chymateuse. Cet examen nous servira en même temps

à faire ressortir les différences qui ont été signalées

déjà entre ce processus inflammatoire et celui de la

dégénération wallérienne.

Du côté du protoplasma contenu dans l'intérieur de

la gaîne de Schwann, nous mentionnerons tout d'a-

bord un bourgeonnement infiniment plus actif que

dans la dégénération wallérienne, accompagné d'une

prolifération nucléaire dont cette dégénération ne pré-

sente pas d'exemple. On peut compter (PI. I, fg. 5)

jusqu'à dix et quinze noyaux contenus dans une même

masse cohérente de protoplasma, tandis qu'on ren-

contre six ou huit masses semblables sur la longueur

d'un même segment interannulaire.

Les lésions de la myéline nous semblent plaider

dans le même sens. Finement émulsionnée dans un

cas, segmentée en blocs volumineux dans l'autre

(Ranvier), ce qui constitue une différence importante,

la gaîne de myéline peut présenter au début de la

névrite péri-axile une particularité sur laquelle nous

voulons appeler de nouveau l'attention, parce que nous

y voyons une nouvelle preuve de la nature irritative

du processus dans ce cas. Gonflée et rendue plus

claire dans ses couches externes, là gaîne a subi une

modification très comparable à celle qu'elle présente

après l'imbibition du nerf par l'eau salée dans l'expé-

rience de M. Ranvier. Mais, comme ici, le liquide qui

182 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

la gonfle ne peut être que le liquide nourricier plus

abondant qu'à l'état normal (si on écarte l'idée d'un

vice de préparation que nous croyons avoir évité), nous

pensons, pour ce motif, que, sans trop forcer les ana-

logies, il est permis de faire rentrer cette altération

dans la catégorie des oedèmes inflammatoires , et cela

avec d'autant plus de raison qu'elle se montre tout

d'abord aux extrémités du segment, au voisinage des

étranglements annulaires, c'est-à-dire au niveau du

point d'entrée des liquides nutritifs (Ranvier), et que,

d'autre part, elle s'accompagne d'un gonflement du

protoplasma et d'une multiplication nucléaire, affectant

la même localisation initiale. C'est ici le lieu de faire

remarquer que la marche du processus est précisément

inverse dans la dégénération wallérienne, puisque c'est

à la partie moyenne du segment que se montre l'alté-

ration à son début. (Ranvier.)

Si nous envisageons le cylindre d'axe, les différences

ne sont pas moins tranchées puisque les modifications

que nous avons décrites font défaut dans le bout infé-

rieur des nerfs sectionnés, excepté toutefois au voisi-

nage immédiat de la section. Ces modifications peu-

vent être de plus considérées comme étant de nature

irritative, car il nous paraît légitime de rapprocher le

gonflement moniliforme du cylindre axe dans les nerfs

périphériques de celui qui frappe le mênie élément au

niveau de la moelle épinière dans certains cas de myé-

lite aiguë ou subaiguë. Or, les observateurs qui ont

décrit cet état du cylindre dans la moelle épinière

(Frommann, MM. Charcot, Joffroy, Hayem) n'ont pas

hésité à le rattacher à un état inflammatoire de cet

élément. Nous ferons remarquer en passant qu'ici on

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 183

sait d'une façon certaine que le gonflement du cylindre

en précède la destruction; il est, dès lors, très admis-

sibleque, dans les nerfs périphériques, un état analogue

aboutisse au même résultat : à savoir la destruction

du filament axile sans l'intervention d'aucune cause

mécanique.

L'histoire de la section des nerfs vient, à ce propos,

nous fournir des données importantes appuyées de

l'autorité de M. Ranvier. La section d'un nerf crée,

en effet, un foyer inflammatoire dans lequel viennent

plonger les deux extrémités du nerf sectionné. Pour

ces deux extrémités, au voisinage immédiat du foyer,

l'effet est le même pendant un certain temps : il se

traduit des deux côtés* par le gonflement du cylindre

d'axe et par l'imbibition de la gaîne de myéline parles

liquides épanchés. Mais bientôt des différences s'ac-

cusent entre les deux extrémités : du côté du bout

inférieur, les effets de la section du cylindre d'axe

viennent masquer ou remplacer les lésions dépendant

du traumatisme, tandis que, du^côté du bout supé-

rieur, l'irritation traumatique, dégagée de tout trouble

trophique, produira des phénomènes identiques à ceux

que nous avons signalés.

Il nous faut relater ici un petit fait qui vient encore

à l'appui de cette manière de voir : après avoir opéré'

la section du nerf sciatique chez *un cochon d'Inde,

nous avons pratiqué, au cinquième jour, l'examen du

bout central de ce nerf. Or, ici, en raison de circons-

tances qui nous échappent, bien que la section du

nerf eût été complète, le bourgeonnement inflamma-

toire du tissu conjonctif ne s'était effectué que dans

les parties les plus superficielles, les plus voisines de

18t ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

la section cutanée. A ce niveau, les extrémités cen-

trales des tubes nerveux étaient englobées dans un

magma assez dense', contenant de nombreux leuco-

cytes ; dans la partie profonde du nerf, au contraire, les

tubes, faciles à dissocier, n'étaient séparés les uns des

autres par aucune production accidentelle. Or, tandis

que ces derniers tubes nous ont paru absolument sains,

ceux qui étaient en contact immédiat avec le bour-

geon inflammatoire étaient au contraire altérés sur une

certaine longueur. Ces altérations étant identiques à

celles que M. Ranvier a décrites en pareil cas, iden-

tiques aussi à celles que nous avons rencontrées dans

les nerfs atteints de névrite spontanée, il est naturel

de considérer ces dernières comme étant le résultat

d'un processus irritatif. Comme d'autre part, autant

du moins qu'il est permis d'en juger par les faits de

restauration consécutive que nous avons mentionnés ,

ces altérations intéressent des fibres qui ont conservé

leurs relations avec les centres, l'existence d'une né-

vrite parenchymateuse spontanée , indépendante de la

suspension de l'action des centres trophiques, nous

paraît devoir être admise et opposée à la dégénération

wallérienne, qui en diffère et par ses caractères ana-

tomiques, et par sa cause prochaine qui est l'interrup-

tion du cylindre d'axe.

VI

Nous voulons chercher maintenant à appliquer

quelques-unes des données qui précèdent, aux diverses

catégories de faits qui ont servi de point de départ à

ce travail.

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 185

Le fait de névrite traumatique, observé chez

l'homme, ne présente pas de difficulté. Les nerfs non

sectionnés par la balle^ traversaient le foyer inflamma-

toire créé par le traumatisme; on peut donc admettre

qu'ils y ont subi une irritation de voisinage assez ana-

logue à celle que l'on constate au niveau du trait de

section- qui divise expérimentalement un nerf, et que

les lésions segmentaires que nous y avons constatées

ont été la conséquence de cette irritation. Il est impos-

sible, du reste, de déterminer si les altérations seg-

mentaires se poursuivent au-dessus ou au-dessous du

point examiné. `

A propos du cas de myélite antérieure chronique,

observé chez l'homme, un point nous paraît intéres-

sant à examiner : .

Dans ce groupe d'affections, ainsi que depuis long-

temps l'a établi M. Charcot, la lésion dominante' est celle

des cellules nerveuses de la corne antérieure spinale.

La question estdesavoirparquelmécanisme cette lésion

réagit sur l'état des fibres nerveuses qui en émanent :

or, à ce propos, la théorie la plus généralement accep-

tée, croyons-nous, consiste à admettre que la destruc-

tion de la cellule nerveuse entraîne à sa suite la dégé-

nération du nerf, et équivaut, en quelque sorte, à'une

section de la fibre nerveuse portant sur le prolonge-

ment du cylindre axe de la cellule à laquelle elle ap-

partient ; à la destruction de la cellule correspondrait

la dégénération wallérienne de la fibre.

Cette manière de voir suppose une condition qui se

réalise sans doute dans quelques circonstances, mais

qui, bien probablement, est exceptionnelle : la dis-

parition brusque de l'élément ganglionnaire. Dans la

186 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

grande majorité descas, où, suivant toute vraisemblance,

celui-ci ne se détruit que graduellement, la théorie

nous paraît insuffisante, puisqu'elle ne nous renseigne

en aucune façon sur l'état de la fibre nerveuse pendant

que sa cellule d'origine subit les modifications succes-

sives que permet de constater l'examen anatomique.

Pour combler cette lacune, deux hypothèses ont été

émises : l'une consiste à admettre une diminution

progressive de l'action trophique de la cellule :

dans ce cas, la dégénération wallérienne commen-

çant par l'extrémité la plus éloignée de la moelle,

remonterait lentement le long de la fibre, au sur et à

mesure que la puissance de l'élément ganglionnaire

irait en s'atténuant; il s'agirait encore ici, pour la

cellule comme pour la fibre d'un processus purement

passif, d'une simple dégénération.

L'autre supposition consiste à admettre, avec M. le

professeur Charcot, que les modifications qui se pro-

duisent dans la cellule sont de nature irritative et que

cette irritation est transmise par le cylindre axe à toute

l'étendue de la fibre nerveuse. z

La première hypothèse s'appuie sur cette circons-

tance, que dans un certain nombre de cas d'atrophie

musculaire, les lésions des tubes nerveux ont paru plus

prononcées du côté des troncs et de leurs extrémités

périphériques qu'au niveau des racines spinales. La

lésion dégénérative paraissait donc ici remonter des

extrémités vers le centre, marche ascendante constatée

dans certains faits de section expérimentale des nerfs

où on a vu les altérations se montrer tout d'abord au

niveau des extrémités périphériques. (Ranvier, Renaut.)

La seconde hypothèse nous paraît toutefois plus ad-

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 187

missible et cela pour plusieurs motifs : nous mention-

nerons en premier lieu, la présence de la névrite péri-

axile, lésion irritative qui, par conséquent, doit

prendre origine dans un processus de même nature

et que la simple diminution du pouvoir trophique de

la cellule ganglionnaire ne nous paraît pas expliquer.

En second lieu, nous croyons que la prédominance

des lésions dégénératives dans la partie périphérique

des nerfs, est susceptible de recevoir une explication

très différente de celle que nous avons mentionnée

plus haut. Nous avons constaté, en effet, chez les co-

chons d'Inde empoisonnés par le plomb, que la section

du cylindre d'axe, conséquence de la névrite péri-axile,

est loin de s'effectuer au même niveau sur toutes les

fibres que celle-ci atteint dans un même nerf. Or , si

nous supposons que cet accident se soit produit sur

un grand nombre de fibres, il est facile de voir, en se

reportant à la fig. 4, que plus on s'avancera vers la

Fig. 4.-Schéma représentant la corne antérieure de la moelle épinière A,

de laquelle partent quatre fibres nerveuses dont la partie B est saine ou

atteinte de lésions segmentaires, tandis que la partie C a subi la dégé-

nération wallérienne. Cette dernière ayant débuté dans chacune de ces

fibres en des points différents, 2, 3, 4, 5, les dissociations donneront

également des résultats différents suivant qu'elles seront pratiquées près

de l'origine centrale comme en 1, où on pourra ne trouver aucune libre

malade, ou près de la terminaison, comme en 5, où toutes seront affectées.

188 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

périphérie du nerf, plus grand sera le nombre des

fibres affectés de dégénération wallérienne.

En effet, à partir du moment où le cylindre d'axe

aura disparu sur un point quelconque de sa continuité,

chaque fibre va, présenter deux portions d'aspect très

différent : au-dessous de la section, elle sera atteinte de

dégénération wallérienne, lésion d'apparence uni-

forme jusqu'à la terminaison du fibre; au-dessus,

elle sera normale ou atteinte de névrite péri-axile qui

frappe le tube d'une façon irrégulière et laisse dans

l'intervalle des points malades un certain nombre

de segments, non altérés ou restaurés d'une façon

suffisante. On aura ainsi toute l'apparence d'une dé-

génération ascendante des troncs nerveux, alors qu'en

réalité rien de semblable ne s'est produit, ou que tout

au moins l'action trophique de la cellule nerveuse n'est

pas directement en cause, mais bien ce qu'on pourrait

appeler l'individualité du segment interannulaire vis-

à-vis des irritations morbides, conséquence de l'indi-

vidualité anatomique et physiologique mise en relief

par M. Ranvier.

Dans la discussion qui précède, nous nous sommes

appuyé sur un certain nombre de faits empruntés à

la névrite saturnine expérimentale. C'est qu'en réalité

celle-ci, en tant que localisation systématique, repro-

duit assez exactement les principaux traits de la myé-

lite grise antérieure. Le système sensitif ne nous a pas

paru affecté. Du moins, les racines postérieures exa-

minées dans deux cas ne contenaient aucun tube

altéré, tandis que les racines antérieures étaient attein-

tes ; il en était de même pour un nerf purement sensitif,

NÉVRITE SEGMENTAIRE PÉRI-AXILE. 189

le trijumeau, mais comme le nerf facial examiné dans

le même cas a été trouvé sain, la seule conclusion

à tirer est que l'altération n'avait pas atteint la

face. Du côté de la moelle épinière, la substance grise

antérieure offre, seule, des lésions évidentes ; elles

sont exclusivement localisées aux cellules nerveuses

des cornes antérieures qui sont en grand nombre

creusées de vacuoles 1. Quant à la névroglie; et aux

parois vasculaires, c'est à peine s'il est possible d'y

rencontrer quelques petites accumulations de noyaux

indiquant un processus irritatif.

Ajoutons que, du côté des muscles, nous avons cons-

taté la présence de quelques fibres très minces qui ne

se rencontraient pas dans les mêmes muscles prove-

nant d'un cochon d'Inde normal.

Qu'il nous soit permis en terminant de remercier

notre maître M. Charcot, dont les conseils nous ont été

d'un précieux secours lorsque nous avons cherché à

passer des faits observés à l'interprétation qu'ils com-

portent.

Conclusions. On peut produire expérimentale-

ment une névrite de cause interne dont les deux carac-

tères fondamentaux sont les suivants et la différencient

nettement de la dégénération wallérienne : 1° sur une

même fibre, la lésion est discontinue, elle atteint certains

segments interannulaires à l'exclusion des autres ; 2° le

cylindre d'axe n'est pas interrompu, la gaîne de myé-

1 M. Vulpian a observé dans un cas des lésions beaucoup plus pro-

fondes. (Voir Vulpian. - Maladies du système nerveux, 1879.)

190 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

line et le protoplasma du segment sont seuls intéres-

sés '.

Les caractères anatomiques de cette lésion étant

ceux d'une véritable inflammation parenchymateuse,

on peut la désigner sous le nom de névrite segmen-

taire péri-axile.

Cette névrite peut se terminer de deux façons diffé-

rentes : ou bien il se produit une restauration de la

fibre autour du cylindre d'axe conservé au niveau des

points primitivement affectés; ou bien la destruction

du cylindre d'axe s'effectue sur un de ces points et a

pour conséquence le développement d'une véritable

dégénération wallérienne dans toute la partie de la

fibre située au-dessous du point sectionné.

Il est vraisemblable que la névrite péri-axile n'a pas

son origine dansune modification de l'action trophique

des centres spinaux.

La névrite segmentaire péri-axile se produit égale-

ment chez l'homme et paraît jouer un rôle important

dans certaines affections des nerfs périphériques où

l'on n'avait signalé jusqu'à présent que les lésions ha-

bituelles de la dégénération wallérienne.

1 Nous savons que des modifications analogues ont été signalées par

un observateur allemand et considérées comme liées à l'évolution nor-

male des nerfs; mais nous croyons que, dans les faits relatés plus haut,

la névrite péri-axile, physiologique peut être lorsqu'elle est discrète, pré-

sentait par son étendue, et par sa terminaison en dégénération rallé-

rienne, les caractères d'un véritable phénomène pathologique.

PATHOLOGIE INTERNE

RECHERCHES SUR LA PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS

Par le Dr M. DEBOVE, agrégé de la Faculté, médecin de Bicêtre,

Et' le D M. BOUDET DE PARIS, ancien interne des hôpitaux.

1 Le tremblement est un des symptômes les plus fré-

quents des maladies nerveuses, soit qu'il se manifeste

spontanément, soit qu'il accompagne des mouvements

volontaires ou qu'il apparaisse à la suite de certaines

manoeuvres telles que la flexion forcée du pied (phéno-

mène du pied, - épilepsie spinale).

Dans ce mémoire, nous nous proposons d'étudier cet

intéressant symptôme et de montrer que ses conditions

pathogéniques sont toujours identiques, quelque' va-

riées que soient les maladies et même les lésions qui

en sont l'occasion. Nous exposerons successivement

les particularités que présente le tremblement pro-

voqué chez l'homme sain et le tremblement patholo-

gique.

L'état morbide doit toujours être comparé à l'état

physiologique : certains symptômes anormaux du pre-

mier ne sont souvent que l'exagération de phénomènes

qui peuvent être relevés sur l'homme en pleine santé.

De là l'intérêt si grand que présente la physiologie

pour tout médecin qui, non content d'appliquer les re-

192 PATHOLOGIE INTERNE.

cettes de l'art de guérir, est soucieux de connaître le

pourquoi et le comment des choses. Pour faire une

application de ces vérités à la question qui nous occupe, 1

nous montrerons qu'il est facile de provoquer le trem-

blement sur un sujet quelconque, et que le tremble-

ment morbide s'observera toutes les fois que la maladie

aura mis les muscles dans un état semblable à celui

où nous mettrons les muscles sains dans la série d'ex-

périences que nous allons rapporter. ,

On sait qu'un muscle soumis à une élongation brusque

entre en contraction, pourvu qu'il soit encore relié par

les nerfs à la moelle. Cette contraction réflexe, si bien

étudiée par les Allemands sous le nom de phénomène

du tendon, atteint son maximum dans certaines affec-

tions médullaires, tandis qu'elle fait défaut dans cer-

taines autres, et plus particulièrement dans l'ataxiê lo-

comotrice. Mais ce n'est point un symptôme essentiel-

lement pathologique; le phénomène du tendon existe,

à un degré plus ou moins marqué, chez l'homme

sain.

En clinique, on fait ordinairement apparaître le ré-

flexe tendineux en portant un choc brusque sur le ten-

don. Mais l'élongation du muscle peut encore être ob-

tenue par d'autres procédés. ,

La contraction du muscle antagoniste, provoquée

par une forte décharge électrique, suffit pour la déter-

miner ; car le bras de levier osseux sur lequel viennent t

s'insérer les deux muscles antagonistes ne peut être

mû par l'un d'eux sans que l'autre subisse un allonge-

ment égal au raccourcissement du premier.

Pour produire ce mouvement du levier osseux, on

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS. 193

peut remplacer l'action musculaire par une traction

mécanique quelconque, dont l'effet définitif sera l'al-

longement du muscle, et ce moyen a sur tous les autres

l'avantage de permettre à l'expérimentateur de régler

la brusquerie, la force et la. durée de la traction.

Dans nos expériences, nous avons eu recours à ces

diverses méthodes pour provoquer le phénomène du

tendon; nous allons exposer d'abord les résultats que

nous a fournis, chez l'homme sain, la traction brusque

d'un muscle exercée par la contraction de son antago-

niste.

Voici comment nous avons disposé l'expérience :

l'avant-bras du sujet repose sur une table, en état de

demi-flexion; à l'extrémité de l'index ou autour du poi-

gnet s'enroule un fil qui va s'attacher d'autre part au

levier d'un tambour explorateur. Celui-ci est relié par

un tube de caoutchouc à un second tambour muni d'un

style inscripteur qui trace sur un cylindre recouvert de

noir de fumée les plus petites oscillations communi-

quées au levier du premier tambour. Nous ne croyons

pas. devoir insister plus longuement sur la partie tech-

nique de l'expérience; nous nous sommes servis des

appareils imaginés par M. le professeur Marey, que ce

savant maître a bien voulu mettre à notre disposi-

tion. "

Chaque mouvement de flexion de l'avant-bras, c'est-

à-dire chaque contraction du biceps, actionnant le

tambour explorateur, on aura, sur le cylindre enregis-

treur, une courbe semblable à celle représentée dans

la fig. 5, A.

43

9a· . PATHOLOGIE INTERNE. ? 1 l ? 'rAC !

On voit, par ce tracé, qu'une seule excitation, du

biceps se traduit par une courl;ebigém'néel,I ? 1J ? h"

' LI"'1J III - caf) .' : : »'1 t¡ I : i'

Le premier sommet est dû à l'excitation électrique

du biceps; le second, à l'excitation réflexe produite.par

la contraction du triceps. Ce dernier muscle, en effet, a

été brusquement allongé lors de la première contrac-

tion du biceps; sous l'influence de cette extension, -il

s'est contracté, allongeant à son tour le biceps, l'exci-

tant, par conséquent, et c'est précisément cette seconde

contraction réflexe du biceps qui est indiquée ici par le

deuxième sommet'de la courbe. On peut encore définir

cette série d'excitations réciproques en disant que : la

contraction initiale du biceps a produit le phénomène

du tendon sur le triceps, et ce dernier, à son tour,, a

provoqué le phénomène du tendon sur le biceps. .

Nous pouvons, du reste, en excitant directement le

triceps, faire naître le phénomène du tendon sur le bi-

....hJ.1-) , tl),,)J t-b k

ceps, dont le tracé ne nous montrera plus alors qu'une

seule secousse (lig. 5, B), c'est-à-dire celle qui, dans

le tracé A, correspond au deuxième sommet, , ? s

On peut reproduire sur la grenouille une série d'ex-

F ? g. 5 ? leeaozrceceéclu tendon chez ! 'Hôrüziee'eacri ? A : 'do'uble secousse

du biceps provoquée par une seule excitation induite de ce muscle ; -

B, secousse simple (réllexe) du biceps provoquée par une seule excitation du

triceps. q l,¿O b Il r \s \ ,' U3JOO

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS. 195

périénces assez semblables à celles que nous venons de

rapporter;9ellesînôiltéérit bien l'influence du système

nerveux sur la production des secousses secondaires.

On attache les tendon *si des muscles antérieurs et

postérieurs de la patte de l'animal sur le levier d'un

myographe direct, et de chaque côté du point d'appui

de ce levier, de façon à ce que la contraction de chaque

groupe musculaire fasse dévier en sens contraire

l'extrémité du style inscripteur. On porte ensuite une

excitation;, induite d'ouverture sur le muscle gastro-

cnémien. Il est facile de reconnaître sur le tracé ainsi

obtenu {fig. 6, A), une série de petites oscillations

qui sont dues à la' réaction des antagonistes, provoquant

à leur tour le phénomène du tendon sur legastrocnémien.

Le tracé A est très intéressant à rapprocher du tracé

B(/Sy ! 6)\ qui été pris après la section 'du nerf, c'est-

à-dire dans 'des conditions telles qu'il ne pouvait plus

se produire 'de réflexe ; aussi la courbe ne présente-

t-elle plus ces petites'secousses surajoutées qu'on peut

constater dans' le'premier tracé. ,

Voyons maintenant ce quivasepasserchez l'homme si

Fig. G. Phénomène du tendon, chez la grenouille. - A, secousse du

gastrocnémien1 avant la section du nerf; - B, même secousse après la

section du nerf. , ? , , , .' ,

196 PATHOLOGIE INTERNE.

t 1 d' 1.J

nous remplaçons par une traction mécanique la contrac-

tion musculaire, cause déterminante du réflexe tendineux.

}-1" 1 ? l, J

- On saisit l'extrémité d'une épaisse bande de caout-

. * ' 1 ..... 1 , 4f"') )

chouc attachée à un point fixe, puis on la tire fortement

r . jU. ? 7' rn

en fléchissant l'avant-bras sur le bras. Cette traction doit

se faire uniquement avec les muscles du membre supé-

- , J' -j,Il. ta m U ' -

rieur, et il faut éviter de pencher le tronc en arrière

' . r 1 01, ,. #* t

et de contrebalancer la force élastique du caoutchouc

par le poids du corps. Presque immédiatement l'avant-

bras et la bande de caoutchouc sont agités par'une série

d'oscillations rythmiques que nous avons pu' inscrire,

et, par conséquent, étudier dans 'tous leurs détails.

Il suffit pour cela de poser sur 'la 'bande 'de caout-

chouc un tambour explorateur de la secousse muscu-

laire relié par un tube à un tambour récepteur. Chaque

oscillation de la bande de caoutchouc se traduit par

une oscillation du levier inscripteur, et il est facile

d'enregistrer ainsi le tremblement du sujet en expé-

rience. Le tracé représenté dans la fig. 7 a été obtenu

dans les .conditions que nous venons d'indiquer.

1

- rzg. 7. - tremblement observé chez l'homme sain. - E E, inscription

électrique des oscillations;- E A, inscription simultanéepar la transmis-

sion par l'air ;-D, vibrations du diapason (30 vibrations doubles par seconde).

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS. 197

EÀ représente les oscillations de la bande de çaout.

chouc et, par conséquent, du biceps, transmises au le-

vier inscripteu'r d'après la méthode de M. Marey; EE

montre les mêmes oscillations inscrites à l'aide d'un inter-

'dif, lit) r ?

rupteur électrique actionnant un signal de M. Deprez;

4 ? 1\ ? 111c..rfT 1 ." ..

, D'est le tracé d'un diapason donnant trente vibrations'

1 ? 1)('7 "11

doubles à la seconde, ce qui nous permet d'apprécier le

nombre d'oscillations produites en un temps donné. z

, 1 1'1 £ ? '

La-transmission électrique n'a été pour nous qu'un

moyen de contrôle; elle ne peut donner la forme des

oscillations, elle indique seulement leur nombre et leur

durée, chaque,oscillation du tremblement, établissant

le passage, d'un courant lorsqu'elle commence, et l'in-

terrompant lorsqu'elle cesse. Aussi, dans les figures

suivantes, n'avons-nous donné que les tracés obtenus

au moyen de la transmission par l'air.

Il résulte des nombreuses expériences faites dans

ces conditions que le tremblement physiologique est tou-

jours rlaythmé et qu'il a un nombre d'oscillations sensi-

blement constant (dix à onze par seconde), quelles que

soient la force musculaire du sujet et l'énergie de con-.

traction développée par lui. La fatigue elle-même a peu :

d'influence sur ce nombre; les variations qu'on observe

Fig. 8. - Trenablement provoqué chez l'homme M : M. Variations d'am

plitude produites par la fatigue. ' ,

198. PATHOLOGIE INTERNE. JOBTA3

alors portent sur l'amplitude des oscillations ? ainsi que

le montre le tracé ci-contre ( ? 8). ck, JnsmÀp ? 9'1 ? zou

Le mode suivant lequel ces variationsseproduisenta

par poussées dans le tracé ci-dessus est très important,1-

car on l'observe également à létat)pathologique7 Uest,

en effet, de connaissance vulgaire) que ! lesotrembleurs,

sont plus ou moins agités' suivant)] diverses ^circonsrj

tances; qu'il suffit, par J exemple, ! d : uneJ.émotioil mo-

rale, même légère, telle que celle efoduite¡par, l'exp10;

ration du médecin, pour exagérer r lJe 1 tremblemynt : 1

Nous avons pu maintes fois nous assurer que cette exa-

gération ne portait que sur l'amplitude des oscillations.

- Cherchons maintenant à nous expliquer comment se

produit cette série de secousses musculaires dans les

4 1 1 14g

expériences précédentes. Le caoutchouc, brusquement

et fortement tendu par la première contraction du bi-

ceps, exerce à son tour, lorsqu'il revient sur lui-même,

une traction brusque sur le muscle ; et cette traction

est d'autant plus énergique que la bande de caoutchouc

est plus épaisse et qu'elle a été plus fortement tendue.

Or, nous savons que l'allongement brusque du

muscle provoque sa contraction; dans le cas présent,

cette contraction ou raccourcissement secondaire du

muscle détermine un nouvel allongement du caout-

chouc, lequel, en revenant brusquement sur lui-même,

provoque une autre contraction du biceps, et ainsi de

suite. Il se fait de la sorte une série de raccourcissements

et d'allongements alternatifs dubicepsetdu caoutchouc,

jusqu'à ce que la fatigue, en diminuant la force, élas-

tique du muscle, ne lui permette plus de lutter contre

la force du caoutchouc. " ' "1"

Or, il faut un certain temps pour que ces phéno-

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS.

199

mènes,' certainement d'ordre réflexe, se produisent, et

c'est précisément ce qui fait que le nombre des oscilla-

tionsne peut dépasser un certain chiffre dans l'unité

de temps : ni ? Mi te *<>* '.

, Sohime toute, r les 'différents i trac6s que nous venons

deiméttre'sousr les yeux du lecteur représentent l'ins-

cription du)phénomène .du tendon chez l'homme sain;

nous allons' étudier» maintenant ce même phénomène

daÍ : 1svl'étaV'pathàlogique,') et nous) commencerons' par

l'expérïeÍ1ce'-la 1111us''Jsi.mple, c'est-à-dire par un choc

- 1/ q ' ? h93 5Up 191n113B ? JOG .P,(> 1. b i

porté directement sur le tendon. Le tracé ci-dessus (/ ? ^1 9)

a été recueilli sur un sujet atteint de paraplégie et de-

1"i,q. 9.-Izzscrition du phénomène du geîzoz4 ? l A, muscles antérieurs

de la cuisse;' - M P, muscles postérieurs de la cuisse. 1

" 1 1 .

200 ? <1 PATHOLOGIE ,INTERNE,IOR1A't

contracture des, membres j inférieurs, Un¡choc"sur, le)

tendon rotulien provoquait des réflexes pendant que

des tambours explorateurs enregistraient simultanément

1'1..1 '.il; ? Ii... - \.¡ .j \ .)... ? -" .4 .......

les contractions ,des; muscles, antérieurs,.MA,.et postée

rieurs, MP, de·la cuisse.^ JfI'Jb ? )q'IQ iih 61é111h ou ,rrr

On peut, sur cette figure, constater^que les contrac-,

tions sont inverses, c'est-à-dire que le raccourcissement ? - n.. ' ? ). ' 1 .. ? ,...., ...j..tt

actif des muscles antérieurs .provoquait le. phénomène

du tendon sur les muscles postérieurs, et que ceux-ci,,

à leur tour, réagissaient sur les antérieurs. m r'ldmo'IJ

Remplaçons maintenant l'élongation directe par une

r y . ,t ., ? <-' . tu ?

excitation électrique portée sur le muscle, antagoniste,

ainsi que nous l'avons fait pour l'homme sain.

1 , , il, 1 IJ ! ` rl W 1.1 1, * - 'f x

Si nous opérons sur un malade atteint de contrac-

r ., ? ? ,, . ,1- ..i

ture, c'est-à-dire sur des muscles dont la force élas-

. 1 ? ' tlT

tique est considérablement accrue, une seule excitation

. ' t l . I, 1

électrique du biceps va nous fournir non plus une se-

, ..r,r, ' r' y, v·II· ? ' çvit.m ? ''

cousse bigéminée (comme dans la 5), mais une

série de secousses dont le nombre variera avec l'état

de contracture du triceps. ,

Lé tracé ci-dessus (fig. 10, A) été pris chez un hé-

miplégique, suivant le procédé employé précédemment

Fig. 10. -Phénomène du tendon dans un cas d'hémiplégie avec contras-

lure. - A, secousses multiples du biceps provoquées par une seule exci-

tation induite de ce muscle ? B, secousses multiples du biceps provo-

quées par une seule excitation portée sur le triceps. : .

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS. 201.

(fil attaché au doigt et actionnant un tambour, explora-

teur).'1' '' ? - -c . , ....

Chez le' même sujets à la suite d'une excitation-

unique dutriceps,le biceps a donné le tracé B (Jig, 10);

qui ne diffère du précédent que par l'absence de la '

première "secousse;1 celle-ci devait forcément manquer,

puisqu'elle est"'le résultat' de l'application directe d

l'excilanféleclrique sur 'le biceps. Cette série de se-

cousses' peut déjà être' considérée comme un véritable

tremblement de courte durée.

Le phénomène du pied, chez les hémiplégiques ou

les paraplégiques contracturés est encore un tremble-

ment qui reconnaît la même origine. La main de l'opé-

rateur agit comme un ressort qui étend d'abord brus-

quement le gastrocnémien, puis est repoussé par le

pied, grâce à la' contraction réflexe de ces muscles,

si i ? l'H11 f .

les tend de nouveau, est encore repoussé par eux, et

ainsi de "suite jusqu'à épuisément de l'activité mus-

culaire. "

A l'application de la main, nous avons substitué un

véritable ressort, afin de supprimer l'action de la vo-

lonté de l'opérateur. Nous faisons, avec une bande de

caoutchouc, une sorte d'.étrier dans lequel est passée la

pointe du pied du malade, et nous fixons les 'deux

extrémités de cette bande à la tête du lit. Dans ces con-

ditions, si on tend le caoutchouc avec une certaine

brusquerie, on obtient un tremblement qu'il est facile

dj. ' - mi if . i ' 1 "l

d'inscrire ? , " , , , ..^t

Dans la fig. 11, on peut voir les contractions des

muscles postérieurs de là jambe; -PJ, et celles,-dès

muscles'antérieurs/A J, inscrites simultanément.'

202 ? PATHOLOGIE INTERNE/JITTA-

'Nous n'insisterons pas . sur -îles . détailsi de d'expé-

rience, d'ailleurs 1 fort simple; il suffitrpour la,réa11ser,

de maintenir avec la'main un-tambour explorateur sur'

les deux groupes musculaires. -- - -- .

Cette expérience est comparable à celle que nous

avons faite sur l'homme sain avec la bande de caout-

chouc ;'l',la" contraction ? du' biceps est ici "remplacée

par celle des muscles de la partie postérieure' de la

jambe.

Le tracé fourni par'ëês' muscles 'est. dicr'otë;' ce qui

n'avait pas lieu' pouf 'le tracé de la fig. 7 ? mais nous

nous trouvons ici dans 'des conditions'où le' réflexe

tendineux est exagéré, * et chaque contraction des

muscles antérieurs de la jambe fig.n 1/ ,. A : J., contrac-

tion'qui est elle-même d'origine réflexe, provoque une

petite secousse secondaire des muscles postérieurs; il

Fig. 11. - Phénomène du pied ? P J, tremblement des muscles pos-

térieurs de la jambe : A J, tremblement des muscles antérieurs ? D,

diapason de 30 vibrations doubles à la seconde. e

PATHOGÉNIE IDES 1 TREMBLEMENTS,

203

se produit un-, phénomène analogue à ceux représentés

dans;leseures8;j'Aet 6,A.,Ïs-oLaiga ? l nous

montre^encore deux, tracés, pris suri le même -malade. -

Hl P est \}Jlrl ! l.Pleq1,e.Jtt ! P £ ovoql\é J Pl;'f ! ,appli,catioll

de la bande de caoutchouc fléchissant le pied. q f r¡v

Ici,tl'amplitudeti : des.oscillations est beaucoup plus

considérable. que dansfjt l'expérience, .précédente, ornais

personne n'ignore que d'un jour à l'autre, et même d'un

moment à l'autre, l'amplitude' des oscillations du trem-

blement peut subir des variations très grandes. y'. ,

- ". f' '.n nIH : n ? 'Y'-i"'h si ? ? ltlP ! 1ff' ..... 't ?

Fig. 12 phénomène du, pied chez un paraplégique contracture. P,

tremblement1 provoqué : par. la) traction avec la,bande de i caoutchouc;

T S, tremblement provoqué par l'action du froid; - D, diapason de 30

vibrations doubles à la seconde ? " ? t ? ? D '»

204 'PATHOLOGIE INTERNE.

Le second tracé de là même' fig. 12, T S, repré-

sente une' trémulation spontanée 'des membres in-

férieurs, qui se produisait quelquefois* chez ce ma-

lade, lorsqu'on le découvrait, et probablement sous

1 influence du froid. Les deux tracés sont très compa-

rables sans être identiques; ils montrent que te trem-

blemënt provoqué, T P, avait"dès\\\oscillations plus

amples, un dicrotisme plus marqué, 'une rapidité'un

peu supérieure (8 oscillations par' 'seconde au lièu

de 7.) * 1

Tout ce que nous venons de dire s'applique au

tremblement provoqué; les choses ne se 'passent pas

autrement dans le tremblement spontané, c'est-à-dire

dans celui qui se produit en dehors de' toute cause ex-

térieure appréciable. " "

Le tremblement spontané' ne survient que chez des

sujets atteints de contracture ; celle-ci n'est pas'forcé-

ment ' permanente ; elle peut se montrer, ou plus

vraisemblablement s'exagérer à certains moments qui

correspondent aux accès de tremblement.

Le rôle que nous venons de voir jouer à la bande élas-

tique est alors rempli par un muscle contracture ? ou dont

la tonicité est supérieure à'celle de son antagoniste ? ,

On nous objectera peut-être' que nous 'sommes trop

absolus et que nombre de trembleur's ne présentent' au-

cune contracture apparente. Mais il faut remarquer

que nos moyens d'apprécier l'état de contracture sont

bien imparfaits; nous reconnaissons ce symptôme,

soit à.la résistance qu'on éprouve en voulant donner

aux membres certaines attitudes, soit à l'augmenta-

tion de consistance des masses musculaires. Dans'là

cas de -tremblement léger, l'augmentation de tonicité

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS. 205

de l'un des muscles peut échapper à nos moyens gros-

siers d'investigation, mais nous l'avons toujours ob-

servée lorsque les oscillations avaient une grande

amplitude. R , , ,

La contracture, ou si l'on veut, l'exagération de toni-

cité d'un muscle antagoniste est donc la condition obligée

du tremblement spontané. Dans, le, tremblement physio-

logique nous avons vu, que c'était la bande de caout-

chouc, fortement tendue, qui jouait le rôle du muscle

contracturé; la force élastique de cette bande est alors

beaucoup plus grande que celle du biceps à qui. elle

sert d'antagoniste. , ,. , ' ,

Chez les sujets, atteints de paraplégie avec contrac-

ture, le tremblement n'existe pas dans l'état de repos,

parce que les groupes musculaires sont contracturés

au même degré ; mais on peut le provoquer en fléchis-

sant brusquement le pied à l'aide, de la bande de

caoutchouc bien tendue; celle-ci agit alors sur les

fléchisseurs dont elle augmente la contracture en

même temps qu'elle détermine leur tremblement, et

ces derniers réagissent à leur tour sur les extenseurs,

comme on a pu le voir dans la fig. Il. \

L'analyse que nous allons faire du tremblement

sénile et de celui de la paralysie agitante montrera

encore mieux le rôle indispensable que joue la con-

tracture dans la production de ce phénomène. L'ob-

servation suivante est celle d'un malade atteint de

tremblement sénile, et que nous avons longuement

étudié.

Observation I. -Ursp..., âgé de soixante-cinq ans, tailleur

de pierres, pas de maladies intérieures, très intelligent. Son

tremblement a débuté il y a dix-huit ou vingt ans, et a tour

206

aTK31/PATHÔY0GlÉ7'ÎNTÉRNÉlH ? AC| q

jours été en augmentant depuis cette" époque. Il est limité aux

mains et aux avant-bras,.et consiste en mouvements^ flexion

et' d'extension du poignet, combinés à des mouvements de

supination et de pronation : IUSI l' iig , ' : >li 'WlI Hl : ) ? ,

supination et de pronation : " - 'Ot. 1 1 ? '

i ! Ail'avant-brasp'on sentileslmusclesipalmairestfortement

contracturés;[,e,t.eu terjdons11fon,t .une; forte sailli;Æ ? u.ll¡¡

peau. Les secousses sont très nettement visibles sur les muscles

, -)M ? a""t ? i ? ? tt ? Vt J " niuU'tUu'

extenseurs et sur les radiaux. e 1&" "' ' Lez i je 'u "J "

1 Le malade l'dit ! qu'en"général le'1tremblérhent 'est l'plus ¡fort

au membregauche ; son amplitude, augmente sous l'influence

de la fatigue, des émotions morales ; il est très atténué, au

contraire, lorsque le sujet est plongé dans un grand bain.

Voici les' tracés obtenus sur' ce malade, un des tambours

explorateurs, étant appliqué sur les muscles fléchisseurs

M P, l'autre sur les muscles extenseurs, M E. r. i 9'"

On remarquera l'analogie de cette figure et de celle qui

représente le tremblement de l'épilepsie spinale (fig., 11). Les

. ? ¡(Of (1 /"T ;1... Y '.1` ,it wf` in

phénomènes nous semblent identiques ? les muscles palmaires,

contractures ? et par conséquent plus" fortement élastiques,

jouent le rôle de la bande de caoutchouc par rapport aux

extenseurs. Ce-tracé montré en outre que lés muscles, contrac-

tures (palmaires, M P) ont "une seconde secousse provoquée

par la contraction de leurs antagonistes. '

Fig. 13. - T,e»2blen ? eeîl sénile.- M Et tremblement des muscles exté-

rieurs du poignet (postérieurs) de l'avant-bras;- M P, tremblement des

muscles fléchisseurs du poignet' (palmairès) 'colliacturés : ' ,,> ? '·'

f ' 1 rJij' 1 t . 1 . j 1 J 1 J-> "" titi ,

PATHOGÉNIE, DES, TREMBLEMENTS. ' 207

Le tremblement,qchez Urspring ? comme du reste

chéîntous' les' trembleurs(séniles, n'est pas continu; il

' .. if9rn9vrtom atJ si ? (l r1n`) t", '011", JJw ft i-.njt>

revient par accès, et il faut souvent, p,01. ! r1H,qL ! h,e

produise, ¡une, prel}1Íer¡ mouvement volontaire ? puis, la

machine une fois misé enniarche; les"oscillations' peu ?

',l ? rJf ? '11 ? c 9,1 'rr<\fffqtj,c' a Kt ·r7 ? o,. ? 7jfnn r 1 . (Y

vent durer fort longtemps. Cette mise en marche, si on ? . ·LllJl>I GW1U '1.1...1 ,JJ lU 'u'-tJ.J'

nous,,permet ? def continuer cette, comparaison était

égalemènt'[(nécessaire'; chez lq nos" parâpléiques : w En

exécutant avec le caoutchouc une traction"' lente et

,'f1"' lllnJ : l r t 2.¡QJ' .r : t t i , 'Il,, ? 1 U1 t

graduelle, on ne produisait pas de, tremblement;, pour

le provoquer^il1 était nécessaire, 'au débutai de tirer

avec une certaine' brusquerie sur le lien élastique. '' ''

rry ? 1') J 9'. roit fllJ..J9 il. 9r°ulfinx; "'IHIf''lr ? -> >'

L'observation' suivantel est' fort, analogue à celle que

nous venons de rapporter. ? - j

\ 1 t

Observation II. Heurt ? graveur, âgé de quatre-vingt-

un ans, tremble depuis l'âge de soixante-cinq ans. Le tremble-

ment n'existe pas au repos ; il prend par accès, et pour le faire

apparaître, il suffit de faire étendre les bras. On voit alors

que les oscillations consistent en mouvements de flexion et

d'extension de l'avant-bras ; on peut facilement reconnaître

que ces mouvements sont dus à l'action du biceps et du triceps;

aussi, lorsque le membre est étendu en supination, le mou-

vement a-t-il lieu dans le plan horizontal. !

A l'état de repos, les muscles biceps et triceps ont leur con-

sistance normale. Dès que le malade se met à trembler, le

biceps 'devient dur, rigide; la dureté du triceps est'beaucoup

moindre : ' fL · myrYmn H" 1 - r J 9, s %'"

Au début'du tremblement, le premier' phénomène que^l'on

perçoit est la contracture du biceps, puis survient une

série de secousses dues à la contraction du triceps. Tous ces

détails sont d'une observation facile, grâce à l'extrême mai-

greur du .1 sujet., ¡.1 ( . , ` ' L , i' tI' ¡ JI' 1J11<- : J

Le malade raconte que' lorsqu'il veut arrêter son tremble-

ment de la main droite, par exemple, il n'a qu'à soulever son

avant-bras de ce côté avec la main gauche ; de cette façon

"Jo ! n ! '1

208 PATHOLOGIE INTERNE.

il met son biceps dans le relâchement, et supprime l'action

exercée sur ce muscle par le poids de l'avant-bras.. -

Aux membres inférieurs il y a un tremblement peu marqué

et qui n'apparaît que dans certaines positiorÍs ! 'A la tête,' petit

mouvement oscillatoire de droite à gauche, ~et, de. gauche à

droite. - ? r VTf1 t 1 i if J 1 ¡J. ' 111vr...

Voici les tracés recueillis chez ce malade. 1

On voit que, à part l'amplitude des mouvements, ce

tracé est identique à celui pris sur Urspring ? bien

que le tremblement, dans ces deux cas, occupât des

groupes musculaires différents. Quant à la différence

d'amplitude, elle s'explique par ce seul fait que les

muscles du bras étant plus volumineux et leur bras de

levier beaucoup plus long, l'amplitude des mouve-

ments recueillis doit être plus grande.

Fig. 14.- Tremblement sénile. B, tremblement du biceps (contracture) ;

- T, tremblement du triceps.

PATHOGÉNIE DES''TREMBLEMENTS. 209

Ici; en effet, le tremblement avait un 'siège spécial,

1f 1 i i ii ' 4 4

les muscles du bras..C'est une,, localisation. peu fré- ? ijjitt ? ) ,y .i..ti'1'Jt- . H ? " .,..... 1 Y

quente,ouplutôt, peu étudiée, du tremblement sénile,

car;'jusqu'à présent', on s'est contenté 'de signaler les

oscillations du membre supérieur, sans chercher à

. ? (Jt m ·Ilo·(r··y'1 ? PCM'

préciser quel groupe de muscles était plus particu-

lièrement intéressé.

A' l'appui de la théorie que nous soutenons, nous

rappellerons les circonstances suivantes :

1° Le sujet pouvait faire cesser son tremblement en

se mettant dans une situation telle que son biceps fût

relâché ;

2° En excitant fortement le triceps par un courant

induit prolongé, c'est-à-dire en faisant équilibre à la

contracture du biceps par une égale contracture du

muscle antagoniste, nous pouvions faire cesser toute

oscillation ;

3° Enfin chez Heurtin, comme chez Urspr...,

comme d'ailleurs chez tous les trembleurs que nous

avons pu examiner, on retrouve ce phénomène très

intéressant que l'immersion dans un grand bain sup-

prime le tremblement, ou. tout au moins ? diminue

1 ? 1...........1.1 'r.'n - 4-.1 - ?

considérablement l'amplitude de ses oscillations. Dans

cette condition, en effet, le poids de l'avant-bras qui,

à l'état normal, provoque rallongement du biceps, est

alors annihilé, et la cause déterminante du phénomène

du tendon disparaît. ' 01 ? r

L'action de la pesanteur a donc aussi une grande

valeur dans la production du tremblement spontané :

car c'est bien certainement le poids du segment du

membre sur lequel s'insère le muscle contracturé, qui

provoque l'allongement de ce muscle et qui, en somme,

14

210 PATHOLOGIE' INTERNEE '

est le point de départ du phénomène réflexe.' Chacun

1 , i";i .' j;u,'i'i : ,i . -h ...

de nous a pu observer,sur i'ù,i ? - 1 - jï - du

de nous a pu observer ,suri iip e ? I : apparition du

tremblement alors qu'un , fardeau J¡quelconque, une

charge de livres, 'par exemple^avait^ajouté1 son poids

Z, j , 'Ir 1 . '( '1'- f' .1,1 , ¡' p

à celui de l'avant-bras pour allonger le biceps pendant

à celui de l'avant : m7.rR)lr, 1 1 Z>01,) 1"" P,p

un temps plus ou moins long. A l'état physiologique, le

poids des leviers osseux entretient la. tension muscu-

laire qui constitue le tonus ; ,1'6d1t'"plly ? 016'gique'ëe

même poids provoque le tremblement lorsque le tonus

d'un muscle est augmenté. '1 1 i, 11 i ,1 t

D'après ce qui vient d'être dit, il est facile de se

1 l 1 il ' ' I, ) f , < ' fIl)

faire une idée du tremblement des hémiplégiques, c'est-

à-dire de celui qui se produit lorsque,, la contracture

existant, une paralysie incomplète'' permet encore à ces

malades un certain nombre^de mouvements. La^ con-

traction du biceps, par. exemple, s'il s'agit de porter

la main au visage, fait naître des contractions réflexes

du triceps, et vice versa. il , l .i ` i

Dans la paralysie agitante, la contracture est un des

phénomènes des plus saillants; c'est elle' qui donne

aux malades cette rigidité si caractéristique du tronc,

des membres et de la face. Chez là plupart de'nos ma-

lades, nous avons constaté qu'elle prédominait sur les

muscles antérieurs de 'l'avant-bras, et notamment sur

les muscles fléchisseurs du pouce.

L'observation suivante, prise sur un véritable type

de paralysie agitante, indique bien l'état des divers

groupes musculaires dans cette maladie.

, .

Observation III. - Doliv..., âgé do 47 ans. - Pas de ma-

ladies antérieures. Le malade raconte qu'à l'âge de 35 ans

il fut subitement pris d'un tremblement de la main gauche ;

PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS. 211 t

que ce premier accès dura à peine cinq minutes; six mois après

le tremblement revint de nouveau et n'a jamais cessé depuis.

Le malade présente tous les symptômes caractéristiques de

la paralysie agitante ; immobilité de la face, roideur du tronc

r e\)4e,membre, propulsion et rétropulsion, etc. ; sur tous les

membres, les ni'uscles sont rigides et contracturés.

' Voici les détails observés au membre supérieur gauche : des

'mouvements' de totalité- sont' imprimés par des contractions

rhytlmique1 dut grand ? dorsal ; le.jbiccps et, le triceps sont

,contracturés, surtout le premier, mais le tremblement de ces

musclés n'apparaît qu'à de rares intervalles, et quand l'avant-

bras'n'est .pas appuyé : 'La'main' est' le siège de mouvements

alternatifs, de flexion et d'extension, combinés avec de légers

mouvements de, rotation; les doigts, surtout le pouce, sont

tout le temps agités par des mouvements de flexion et d'exten-

sion dont' l'amplitude varie d'un moment à l'autre.

'11' ,Tons, les muscles^ de l'avant-bras sont contractures, mais

3 on reconnaît d'une manière bien plus évidente la contracture

des grands et petits palmaires, dont les tendons font saillie, et ? du fléchisseur propre du pouce.'Les muscles exténseurs, moins

contracturés, sont le siège, d'oscillations très visibles.

c. A Le tremblement n'existe, pas le, matin, ou, d'une manière

générale, toutes les fois que le malade a dormi. Il s'arrête

complètement dans le bain. ' l, ' -

JbiU.1t; .· il, , . h .

Nous croyons inutile, de rapporter ici de nouveaux

^ tracés. Tous ceux que nous avons pris chez les sujets

atteints, de paralysie agitante ne sont en quelque sorte

, que la reproduction des fig. 9 et 10, et par consé-

quent tes phénomènes sont passibles de la même inter-

prétation.

En dehors de ces types classiques de paralysie agi-

tante, il existe quelquefois des cas dans lesquels le

tremblement n'existe pas, ou du moins se produit à de

rares intervalles, et sous l'influence de la fatigue oudes

émotions morales. La contracture n'en existe pas

moins dans ces cas frustes, mais comme elle est portée

au même degré dans les divers groupes musculaires,

212 PATHOGÉNIE DES TREMBLEMENTS.

on comprend facilement que le tremblement soit à

peine appréciable ou mêmefasse complètement défaut.

L'état de ces malades peut être rapproché de celui que

nousavons observé chez les paraplégiques contractures.

CONCLUSIONS. - 1° L'élongation brusque d'un muscle

provoque sa contraction (phénomène du tendon) / et

l'énergie de cette contraction est en rapport direct

avec la force qui l'a déterminée .1' l r,,^~ ! ! lv 'V ! ! 0- ,'

i '1'¡Uit ? lfjl¡lnfIÁ1" * ItrJ,tltllltl

2° Cette élongation d'un muscle peut être produite

artificiellement par un choc sur le tendon, par une

traction mécanique de son point d'attache, ou par une

i hni mi ' ' "<) ' z

forte contraction du muscle antagoniste; ., ...1'

3° Si la traction appliquée sur un muscle sain est,

11 1 i . M- I ll>l| il 1 ? ¡ 1 1) il. '

persistante, avec des variations d'intensité (bande de

caoutchouc), elle détermine une série de contractions

réflexes, toujours rhythmées, et de nombre à peu près,

constant pour chaque groupe musculaire ;, ,"in' ""\

4° Un muscle en état de contracture joue le rôle de

ressort de caoutchouc à tension variable, par rapport ¡

à son antagoniste. Il est d'abord mis en mouvement

par une première contraction volontaire, par une exci-

tation électrique ou par le poids du segment de * 1 ''

bre sur lequel il s'attache ; et ses oscillations provo-

quent dans le muscle antagoniste des contractions,

rhythmiques qui constituent le tremblement ; , .. z

5° Le tremblement spontané, généralement limité^,

un muscle ou à un groupe musculaire, indique un,

état de contracture prédominante du muscle^ou du

groupe musculaire antagoniste. i , 1 f ,

-i ¡ , lr' ! I)T

j, (fIW 1 f Id '* ^1 j,

J,rujqb ^ ? CLINIQUE MENTALE

00 'nb' .1) .Jlf )1 ''11'1 " j'¡j'

o'oanrn 'b ? c'tdf'Oth

CONTRIBUTION ! l'A 'L'ÉTUDE' DE LA 'DÉMENCE ÉPILEPTIQUE

.Cc'bJfOCj ? y10 Jc5 `u.

Par BOURNEV1LLE, médecin de,Bicêti,e, et IL D'oLIEIt, interne des

hôpitaux. EXAMEN HISTOLOGIQUE, par E. BBISSAUD , prépara-

lteur,u;cours d'aiiatomie pathologique de la Faculté.

'f)tr( : q i.ol'iT-i a o ; f >'* .

9'Considé> ? ée d'une manière générale, la démence ne

paraît pas constituer une forme mentale comparable à

ni iT ., à ! a'paralysie générale, etc. Le plus souvent,

la' aiiie,it la paralysieg Le plus souvent,

elle n'est' autre chose qu'un mode de terminaison des

autres'' espèces d'aliénation mentale. Notre vénéré

maître, 'MÏ Délasülilve, en a résumé les caractères

principaux dans un tableau saisissant.

V Suivant' là gravité de cet état, dit-il, Y attention

est faible, inefficace, nulle ' la mémoire est confuse,

infidèle, 'entièrement perdue ; le jugement incertain,

défeétuéüŸ ? aboÎi; les conceptions obscures, avor-

tées ou fausses ? l'enchaînement des idées pénible,

incorrect,' impossible; l'imagination sans essor;

lés déterminations inertes, fugaces, non motivées ;

les désirs sans portée comme sans base. De cette mu-

tilation1 intellectuelle découle, comme une conséquence

nécessaire,' l'anéantissement des manifestations mo-

rales : ' sentiments, affections, instincts. La vie physique

subit elle-même des changements parallèles : la sensi-

bilité générale diminue, et l'exercice des sens, d'abord

imparfait, finit par être complètement suspendu'. »

i Journal de médecine mentale, 1861, p. 110-111.

214 CLINIQUE MENTALE.

Telle est la démence. Parmi les causes qui la produi-

sent, l'épilepsie doit être regardée comme l'une des

' - \. ? . '),\ \ \'\rr t....... 1

plus importantes.. Il , est généralement acquis , aussi

que cette triste complication [survient plus.prompte-

ment lorsque lés accidents vertigineux," autrement dit

le petit mal, se manifestent à dés`éjôqùé`s'très rappro-

chées. En .pareil cas, les accès convulsifs,, étant même

assez éloignés , il n'est pas -rare de voir s'accentuer

avec une rapidité effrayante les symptômes qui carac-

térisent la démence : il s'agit véritablement alors d'une

forme grave, aiguë en, quelque sorte, de l'épilepsie$.

Les nombreux 'documents que' nous avons réunis sur

. ¡..ol¡o 1 If . - . '. t '. -, .

la démence épileptique nous autoriseraient assurément

r 1. 1 i. i ..., i i,j t if. t.

à en exposer l'histoire complète. Pourtant, nous croyons

devoir limiter ce travail à un point particulier.

ii 1 i . t

En pratiquant, l'autopsie d'épileptiques atteints.de

démence, nous avons été surpris de ne trouver aucune

lésion sérieuse dans certains cas, tandis que, dans

d'autres, nous constations des lésions considérables,

i 1 - mi .'

soit en intensité, soit en étendue, et cela, bien que, 1

au point de vue' clinique, on n'eût pas observé de dif-

férences bien sensibles. Le lecteur pourra eh juger

par lui-même. z

I. Observations de démence épileptique sans lésions

macroscopiques, Les cas qui composent ce groupe

sont les plus nombreux ; nous en résumerons quel-

ques-uns seulement en relevant, à l'occasion, les

points les plus curieux, en dehors même du sujet

spécial que nous traitons. 0 1 ,

' Voir : Leroy. -De l'état de mal épileptique, 1880, p. 52, en note.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 215

- Tes , » m loi

i '.i ? v'ï Observation I ? «<iS' s

"'\ )ú.I1111V ij^Tf^'i ex "If

Convulsions; paralysie infantile. Vertiges. Epilepsie.

l3rîcluré etecàduedé la fctce. - Délire hypochondriaque.

Affaiblissement progressif de l'intelligence .-^Démence. - Tu-

bei,culose - piil)2oiiaî«î,e. - A101'(.,7" Autopsie : absence com-

Plète de lésions corticales. ,.

" cle '11 G)II(")(I ? G ! [J'iJP'')j,.

Matouil... Eugénie) 20' aris\' est entrée à la Salpêtrière le 25

janvier 1874 (service de M.'CiiARCOT.) , ·

Antécédents c, ( Rensez'g ! wments J 1 (ol/rnis par le père). Père,

51 ans, bien portant, igarçon de bureau. d'un érysi-

pèle de la face; non alcoolique. 'Mère, morte en couches; 8 en-

fants dont 4 sont morts 'de la poitrine pas d'épileptiques, de

paralysés, deJ difformes, 'etc" dans,la famille.] ,

Mère morte, à Necker en novembre 187'N, d'une péritonite

consécutive l'extraction d'un polype utérin ! Elle avait 46 ans,

n'était'pas'nerveuse ? [Père, 'pieds-bots ? mort de la poitrine à

52 ans. - Mère également morte phthisique; quatre enfants :

1° la mère de notre malade; 2" un garçon actuellement bien

portant; 3° une fille morte àLariboisière d'une fièvre typhoïde;

4° une autre fille épileptique, morte du choléra à la Salpêtrière

en,1849 ;, cette fille était de plus 1 id¡'ate et était entrée à l'hos-

pice à l'âge de 6 ans. On ne connaît ni aliénés ni paraly-

tiques dans la famille.] - Pas de' consanguinité.

Huit enfants : deux filles et umgarçon sont morts du croup ;

un garçon est mort à 3 semaines sans convulsions; deux autres

âgés, l'un de 25 ans; .le deuxième de 18 ans, n'ont jamais eu

d'accidents nerveux. Une fausse couche. '

Notre malade est née à terme, a été élevée en nourrice : elle

a marché et a été propre de bonne heure. Les premiers acci-

dents convulsifs ont paru à 2 ans est demi; convulsions pendant

plus de 12 heures; figure décomposée; à la suite, paralysie de

la jambe droite';le bràs du même côté aurait été aussi un peu

'affaibli : cet ensemble 'symptomatique 1 indique qu'il s'agissait

là sans doute d'une paralysie, infantile. De 2 à 10 ans, traite- ! ment par l'éleptrisation et amélioration; à 3 ans, violente

frayeur causée par un chien, mais qui n'amena pas de nou-

velles convulsions.

L'enfant était âgée de 10 ans, lorsqu'on s'aperçut qu'elle se

216 ,, , CLINIQUE ; MENTALE. , 3,j

trouvait malade') temps,en temps; ces pertes,f ? e connaissance,

qui d'abord duraient, seulement^quelques,secondes, -,devinrent

bientôt plus longues. Dès lors, la maladie se caractérisa de

plus en' plus et ? à11'ns; l'enfant avait,dés accès corriletsd'é-

pilepsie pour lesquels elle fut soignée par le bromure de potas-

sium'et les douches froides (M. Lasègué)'. ' ' ",

al tr" .c.¡1 ^rrta fI")1"r : ;) T(1( 'rrrl}'1r. ? ? » ? ..dfHJ"1 ? · ( `1'FTf

Ait ans, elle tomba sur un poêle et se ht a la lace et a la

main des brûlures étendues. Pendant,, la , cicatrisation de ces

."T'IUIII .1 , ' IHI ,'1 MHI .lLIJ,\/.n'JJ cof .Ji.l »;n Il c Ml na ..

plaies, oui dura dé41tx"4m'lois",J,' lui lit prendre du bro-r

p .i f ? N ? n'ta''t a... 111joi i j -ji.p ..t.b

mure a la dose de 3 gr. par jour et, sous 1 influence de la suppu-

ration,,M...,resta,sz;x.mois à compter du jour de l'accident sans

avoir d'accès; lorsque . ceux-ci ' reparurent , , ils furent) aussi

beaucoup moins fréquents qu'autrefois ! « >' ,,1 9t'

Les premières règles ont'paru vers 14 ans et demi et depuis

lors la menstruation a toujours été. irrégulière. u -

Les accès sont diurnes et nocturnes. f

, 1/, VfT'ill ? jT.rf ? il 1 1 1 1, ri', ? 1 f\'f- t'7

, in survient brusquement sans aucun phénomène pre-

L accès survient brusquement sans aucun phénomène pre-

o i 1rr" m o \ ,.l> > , 1 ,l 11 l'Ih . L' I ? - 1 -. z

curseur et sans cri initial ; la malade est prise tout a coup de

'nft.'r ? tTr.Tfft' : .)Ofnrmn ! .W1' .*'<' "1 l . "r . '

violentes convulsions qui ne paraissent pas prédominer du,

côté paralysé : Morsure de 'la langue. - Pas. de miction in-

volontaire. La malade s'est plusieurs fois blessée dans ses

accès. Ceux-ci proéèdent presque toujours par séries-de 5 ou 6

dans les ? )le heures. ? ' ? " ' 1 . '

gaz 7 ? ! M<a/'(t'K'6u. 187'é). L'intelligence a notablement

baissé depuis le commencement de l'année. Cette malade au-

rait eü; à'certaines époques, des troubles intellectuels; son lau=,

gage est incohérent. Elle avait pu autrefois apprendre à lire

et'à'écrire'mais n'a jamais'su faire^aucun métier. Elle est tou-

jours restée enfant.' ' ' --

'Etart'actuel (9 déc.) , Attitude de la tête normale; ectropion

et blépharite ciliaire à gauche par suite de cicatrices de brûlure

dont' une' bride atteint même le globe oculaire et se prolonge

jusqu'à la cornée. , o r 1 , , , : 'Hémiplégie, gauche incomplète de la moitié inférieure de

la face; lorsque, la malade rit ou siffle, la bouche est fortement

tirée à droite. , ,, ' , :

Membre supérieur droit. La malade s'en sert bien ; sensi-

bilité et motilité normales ; les circonférences des deux mem-

bres supérieurs prises au niveau du poignet, de l'avant-bras et

du bras donnent des chiffres sensiblement égaux pour les deux

. DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 217

côtés., Néanmoins," les, doi-ts" de là main gauche sont notable-

ment moins volumineux que ceux de la main droite.

it >rrt r;7 , . ' ,.¥ '11 h... ? 1 1 . )q. '

Membres inférieurs bien conformés, sauf, pour le pied droit

qui est un peu fléchi sur la jambe et dont la voûte plantaire pré-

senteune concavité très'accusée (p : 'e.&o< varus). La malade

marche néanmoins sans boiter, appuyant surtout sur le talon.

Elle traîne un 'peu' la jambe. La motilité et la sensibilité sont

intactes fnais le volume des^deux membres est unpeu différent

, ainsi que le montrent les mensurations'suivantes :

1,rqJ f. t £ 14 ? ¡fl ¡[II. 1 -r .J-) aro. 1 '»

218 1 .CLINIQUE MENTALE. J. ,,

19 juillet. -"OEdème des deux pieds., ^Ulcérations au sa-

crum. La malade s'imagine qu'elle est morte; elle entend les

cloches; ace moment, légère excitation,' impatience ; elle donne

un soufflet à\la filfe'de service ? o- ? l ? R : 39°,2.'j n

20ju ? llet. P. 116 ; T. R. 38°, 6. La malade, parle seule la

nuit : elle est morte, n;a plus de coeur, n'a plus rien dans le

corps; elle entend dos chansons dans son oreille gauche et les

répète tout1'haut."Parfois; grands mouvements des bras dans

lesquels elle semble repousser des .personnages imaginaires.

21 jzczZlet ? P.124;, T. R. 39 ? 3. La physionomie de la

malade est en quelque' sorte caractéristique de l'épilepsie; les

yeux sont hagards ? 14uiets, expr'imàn*tund'sorti de brutalité.

L'intelligence diminue de plus en plus ? M... a de la peine à

trouver,ses réponses;,la mémoire devient de plus en plus con-

fuse. Soir : T. R. 39°,2. " ' ' ^ f . J ..

2 août. -Diarrhée; gâtisme; eschare au 'niveau des deux

trochanters. Craquements et râles humides dans toute la hau-

teur à gauche. T. It.39 ? 8. -Sozr : T. R. 40',ive.

Les jours suivants la température oscille entre z,4 et 40°.

La mort survient le 9 août. , v , ^ --

, AUTOPSIE.- La famille n'a autorisé que l'examen de la tête.

Le crâne, les méninges, le liquide céphalo-rachidien, les artères

de,la\base, ne; présentaient rien de particulier. Encéphale,

H20 gr. , Cornes d'Ammon, saines,' non indurées. L'abla-

tion de la pie-mère se fait sans difficulté et, après son ablation,

les cornes d'Ammon ne présentent pas davantage d'altération.

- Les cornes frontntes..des ventricules latéraux sont dilatées.

- Des coupes multipliées ne font découvrir rien d'anormal.

L'hémisphère cérébral gauche pèse dix gr. de moins que le

droit. - Cervelet et' isthme, 150 gr.' Rien de particulier.' z

Les accès ont eu la marche suivante : janviér 9; février,

4 ; ' mars, 4 et un vertige; avril, 8 accès et deux vertiges;

- mai, 6 et 2 ? juin, 8 et 6 ; -juillet, 1 et 3; -àoîlt,2accès.

, J h ! . . l "'1 , ,

Les premiers accidents ressemblent beaucoup à ceux

de, la paralysie infantile ;, malheureusement l'examen

de la moelle n'a pu être fait. Puis, sont survenues des

pertes de connaissance ou mieux des vertiges, aux-

quels s'ajoutèrent bientôt des accès complets d'épi-

lepsie. ,

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 219

Relevons, eti ' passant;, la' suspensiôndes accès du-

rant la cicatrisation de ]a ? M ? 'e, il nous paraît

difficile de l'attribuer au bromure de potassium qui ,avait

déjà été prescrit 'sans 'résuItaU-f La Iatlcisie, à marche

, t .'f f Ir . n H ' Pi . m R rr i *)t', -fï 1a` n ,

subaisue, qui a mis^fin aux jours de la malade n a

subai-uë, '(Iui"a' 'n'i i s'fi i ti àüx ? j - JR]F,S de' la malade, n a

zD . .,1;, r -,).t... 111 Ji , 1 - · 1 W,1·, ' u

déterminé qu'une simple diminution, des accès ? <>t,,<'

La 1 déchéance mteHectueUe" s'est''accusée avec une

gran'dë Yhlpidité' èt" de temps en'temps,-on vu se

produire desr JH'¡1J11jll'J)1 , 1, , l.fli, , - avec des

produire des périodes d'excitation' maniaque avec des-

hallucinations diverses. 1 Néanmoins,. t'autopsie'n'a ré-

vélé aucune lésion importante' du côté°'des méninges,

ni de la substance rise. °1 ! t,.H" " "

ni de la substance grise., ·, si - 'Li- 19f1'l1f..l ? 1.'

1 r ? J t'If. dl 'f t, -ti. t 1Jf ? J '1 ' 1 "'TÍ t ..

. OBSERVATION Il.

')(\ , 'i 1',Tftl 1 tjlj,'1 1",

,pi - Absence d'antéëédents 11éVJopathz'qués. 2 ? Convùl-

sions dans9renfancè 'et à la pube1.té.'I ? J.' Accès 'ep ! 7ep<MM et

éto2crda'ssemeits derc`plüs lm Iplüs' / ? 'eMeMt ? ? e)HeHce.

Mort peu' tubè}'culse ? ¡J1'.dmÓ}i'àÙ : é ? .... ''A'ÚtÓjnie''... ? Absence

complète de lésions des lobes / ? 'OMMa ? HM ? 'a<MMe la

coi,ize d'Aiîziiio ? du caMeAe ' \ l" " ? 9``c-`v`c `v ? ,

) ' ? Jh lo JI" . Il jITUI)'1(j '1 (,'t l' l, P"[1'1('<'\

Gr6sj..., Paulilié, 19 9 ans, cbùturière;ést'éritrée à la Salpé-

trière (service de M. DELA'siAu'VE), le 4 mars ''t875 ? "'

1 1 rJ{ 1 n.nr : "'f'J 1 1/ ( 1 ? r ?

Reîsetieene21ts /btM'HM;y.)a ? ' lr znère (1878). - Père, mort à

52 ans, en mars 1875, d'une bronchite chronique, probable-

ment tuberculeuse. Pas d'excès de boisson,, de migraines, ni

d'attaques,de nerfs. [Père, mort à 85 ans, sans paralysie. -

ftlète, morte après quatre jours de maladie à'la suite* d'une

couche. - Un'/)'<M'e et une soeii2, bien portants. Pas d'aliénés,

d'épileptiques, ni de difformes, etc., dans la famille]. '

JIèie, â-ée.aett,iellemeiit de as,'bien riMiiiilèo pas d'hé-

Mète, âgée actuellement de .01,1 ans, bien portante pas d'hé-

moptysie, pas nerveuse, pas de malàdies de peau ; quelquefois

douleurs, névralgiques vers les deux régions pariétales durant

quelques heures,; pas de nausées., [Pète, mort à 70 ans d'une

affection du pylore ; pas d'excès de boisson ; buvait du cidre. -

7e ? 'e, morte à 64 ans « d'une gastrite », aurait été malade un

* TpjTiaj)"5 J1 ¡T3 'i 1,1 ii- 4L

220 , CLINIQUE MENTALE. *,«. ? .h

220 il 9b 19 <¡fl1 : jfjOfi CLINIQUE C91 dlh/o -ta J'1;ç¡I¡¡fll ? 1' 1 ? HJD

an; n'était pas enflée, mais était devenue très jaune. - Trois`'

frèÿesbien,portants.,Unautre, mort,'a,20,ans d'une fièvre cé-

rér'l-le" en",8 8 jours.,Trois soew ? ien portantes, n'ayant,jamais

e,IlLf1,d3Pt ? nF ? ŸH : N¡\ Ür1,py.i ? pJI ! l ? autre, est)mortez

à N5 ans,zlÿdropique, ( ? )P,as c;épilepyques, d'aliénés,[ etc : ]

..Pas de consanguinité. - 801... ? aqh si 1 OEP')'f' ! fj il 8 - ,SUPI

{. Trois[ enfants" : 1 notre malade; ! 2° un' garçon de 119 ? ans,'

tousse beaucoup ;13°'un' garçom de 14'anis, bien portant/'1 (¡Wb b

1 Notre' malade festrnée à ternie et' a été'élëvéë ? aû ? sein'pâ'r1sa^

mère jusqu'à 22 mois.1Ellè're"stabien1pôrtante,jiïsqu'à'râge^dé e

')0m'61s"bù'ëlle'fut prise'de convulsions qui atteignirent prince-

palementlla face et lés mérîzbl·cs'gauches';1'le côté droit ne re-

muait pas ? les convulsions durèrent Í.i.¡ne"dèih'è1Ír1e,'Quatre'

ou cinq jours après, elles se reproduisirent de lâ`niême ma-

nière et revinrent ainsi presque toutes les semaines jusqu'à

l'âgé' Il 'ou' 5 ans Elles'portaient alors'sur tout le corps'éga-

l'â e de 4 ou 5 ans. Elles portaient alors sur to yl deP- g

0 ? -1 il, -1-1,1 1 IlIrl .il, .il. Il "Il Il ? 1 Il il il- -.1 Il

lement' ! 1¡;'cÓt;Pgac1¡e'noÙ avaient .prédomine les .premières

...''... ? "'h n ? f ? tt.tfj 'Illj

convulsions resta affaibli pendant plus de deux ans. . Jau-, ,

't ? )...t)"t..)-1r«t ? t1f.Mf'-i"t ? iffh)''f

nisse vers 17'mois; fièvre scarlatine vers 19 mois. - Pas (

d'accidents scrofuleux. u ? iu ?

L'enfant a.commcncé a. parler, à.15. mois et à marcher à 23

mois ; elle a été propre 'de bonne heure. Lorsque les convulsions

eurent disparu (5 ans) on la mit à ! l'école-où elle apprenait bien,

pliis' en apprentissage (11 ans) chez une couturière. Réglée

à 1.12E'S 1,3 ! saiïs douleur^ elle resta ensuite G mois sans rien

voir. - : 1 15 ans, les convulsions reparurent; elle aurait été

prise tout à coup sans cause apparente; de 15 à 20 ans, accès

presque quotidiens et surtout diurnes. Il 1 ,·

f' 1 " ' ' l' 1 i 1 ' i

Aura : -il parait qu'elle avertissait sa mère, se plaignait 'de

picotements vers la région sternale; quelquefois, on avait le

temps d'arriver, n)ais pas toujoufs. Ellepoussait un cri et tom-

temps d'arriver, mais pas toujours. Elle poussait un cri et tom-

bait par terre en état de rigidité : elle ne s'est jamais blessée.

Elle se débattait aussi beaucoup et on n'a pas remarqué de pré-'

dominance des convulsions d'un côté. Ecume peu abondante

au début ; se mordait quelquefois la langue ; quelquefois mic-

tion involontaire. A la suite de ses accès, sommeil lourd et cé-

phalalgie au réveil ; la .malade titubait en essayant de mar-

cher. Etourdissements fréquents. ,

Cette malade était depuis trois ans à la Salpêtrière, quand

elle se mit tousser beaucoup. En mai 1878, elle avait consi-

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 221

.. 'h" ...... "1 J(\f) f 1 (}\..IQ

dérablement maigri et avait' des sueurs nocturnes et de la

diarrhée. wor-¡ o'J')1 'Jan'f9f t < 'f' C, l1rm »en mfi n 'n.

On trouvait' la percussion une'submatité aux"deuxsommets'

et surtout1 a droite où l'on percevait àl'ausultatioilYdéâ craque-1

ments'humides et quelquefois même un peu de'gàrgouillemént :

sous'.la] clavicule. 1 --) Expiration soúff1ante.V ? 1 Fièvre h6 ?

tique. - Suppression des règles. Augmentation de" fré-

quence' des. accèsr,epuis : le, mois ! de'mars. A compter du 15

avril, la.température, oscilla ,entre,' 38" t]et''40°u et les) lésions t

pulmonaires s'étendirent rapiaement. Le3l,mai, on,trouvait

du grgoiljy,nmntJ,d.a,ns, 1es f fisses, sus , et sous-épineuses et .4H

gros râles humides, aux bases.,Trois accès se produisirent dans t

le courant de mai ? i(n'Y1 en, eut pas, en juin ;, la malade",par;q

venue au dernier( degré de l'étisieet du marasme,, succomba le,,

17 dë ce,mois,

L ? 9t1 W Iq'LIII y ,I » " i\'-> ? 1QI TU'L Ï"-it : 1 IffY

""F'r¡ ? ¡'-l ? ¡ .. ? -" ..¡t1ffi' W 'r.Y,T fpr ""{l'.1ff' l ; '.i ;> mil

'Etat mental. L'intelligence dont nous n avons rien dit jus- ,

qu'ici, s'est 'progressivement affaiblie depuis l'entrée de la ma- 1

'f ! Î 1;" "II lU '.11 l' . 'II l' ? 1..\ ? l, t' IC-

lade la Salpêtrière (niai 1875), et bien avant l'anéantisse ?

ment'dû à la P11lhlste on avait noté une déchéance intellect ri

W : 1 tn ? 1 ? : HI1Jt.J'fl.;).r '1",1 ? "'¡IIJ \ t 11' 11"'...1 r1

tuelle complète. " l 'f, 111 -t,' h < c

222 " "JI CLINIQUE. MENTALE.

AUTOPSIE. Crâne, légèrement asymétrique; bosse frontale

droite un peu plus saillante. I....l - " (f '" 01,

., 4 L 1 li. lut J 41 'i. zip

Encéphale. Poids total : 1260 gr. Pas d'abondance exagérée

du liquidé céphalo-rachidien. ' ' '1 .

1 ..., .... ''j' 9eTi x , ? )(t')-1 -,).Il : ) ? 1 '¡,"),r r'1Jr ? .

Artères. Les deux communicantes antérieures ,sont reunies

en un tronc commun'sur une'longueur d'un centimètre ' et

demi, puis se séparenttpour, donner naissance' aux cérébrales

antérieures. Vj, 9 ^ ljjp , % jW> n ^ j , , .\ #

Hémisphère cérébral gauche : il pèse 10, gr..de plus que le

droit. - Décortication facile. Circonvolutions bien dévelop-

pées. Extrémité de la corne d'Ammon1 indurée.1 Vasculari-

sation, de la pie mèrer.sur toutes la convexité,' principalement

en,arrière (il en est de même sur l'hémisphère droit). Les mas-

ses centrales ne présentent aucune lésion.'

' ' , j 1 Il '' Il - ''

Hémisphère cérébral droit : Décortication facile. - Circonvo-

lutions intactes. "' If " z ? ' 1 G' 1,1 '

'Cervelet et' isthme ! Poids total : z175 gr : L'hémisphère céré-

belleux ganche"'pèse c5 gr. de' ¡plus que le droit. - Rien de

particulier, à la-^coupe^non plus que pour la protubérance, le

bulbe et les pyramides antérieures.

il 31 ? 0 A" ,-1 : ; t.i. l . ' ? )

Poumons. Ils sont adhérents à la cage thoracique dans pres-

que toute leur hauteur. Leui' pârtie"'supérièure s'affaisse sur

elle-même et est constituée par une vaste caverne. Les autres

parties sont dures, ;farcies de tubercules conglomérés çà et là

en petites masses caséeuses. Sur le poumon droit, la caverne

du sommet présente une hauteur de 7 centimètres. Coeur,

230 gr., sain. - Foie, 1,525 gr., pas de calculs. = Rate,

125 gr., normale. - Le péritoine présente quelques arbori-

sations. Un grand' nombre de' ganglions' mésentériques sont

tuméfiés et présentent une coloration rose foncé. i

Reins. Chacun 135 gr.; à leur surface deux petits points

jaunâtres, vraisemblablement de nature tuberculeuse.

1... i J 1

Intestins. Ulcérations tuberculeuses dont la plus grande a

environ 4 mm. de diam. vers la fin du jéjunum. La muqueuse

est fortement vascularisée et sa rougeur augmente à me-

sure qu'on se rapproche du coecum ; on rencontre çà et là

quelques granulations tuberculeuses ; la muqueuse coecale

présente une teinte 'violacée ; une large ulcération de 10 cent.

de longueur occupé toute la circonférence de cet intestin.

DE LA- DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 223

Les accès ? après avoir') été circonscrits àr<Ia 1moitié

gauche du corps, se sont généralisés ;"puis"ils ont dis-

pdrâ'dè cinq a quinze ans; pour revenir 'sans^cause : HJ".llJ,. '1 tt . ' m z

connue avec une fréquence extrême. Durant quelques

il 'Il 'Iti'- M' M5JI1J- ^4lt' ,11 ? , ,) n p . , 1 "Il

années, ils étaient précédés d'une ,aura0 qui,. n'existait

' plus quand la- malade est'entrée ài la Salpêtrière. «

La tuberculose pulmonaire qui a enlevé Gr'osj ? en 4

où'5 mois '^déterminé une diininutià,' mais''nonune

1 T - ,Il 1 1 - riliai5* I(\l1f il fu ., 1 - ii

disparition, complète, des accès ? '1 If(¡'f "JI - .

' Cette jeune'] fille', avait; 'comme. la précédénte, des

accès et dés étdurdissémènts. Ceux-ci, au dire' de la

1 . r , ? >'' 3^ h1tf

mère, étaient très fréquents. A la Salpêtrière, on les

a également observes, Toutefois, il est probable qu'ils

étaient plus nombreux ,que ,I;L,e('l'n.cFque. l, tableau,

jcar ces accidents réchappent» souvent..C'est à'a eux,

surtout qu'il faut 'attribuer la"démence ? 'Ici;'] encore,

, ? 1"-\ \ \1, ? "" ,\\'\ pql -1 l ,\' ,

l'autopsie a été négative en ce qui concerne les mé-

.<Y I, l , , ,^ , ' " .'1''1' ^ r.,Wn9 el 2c<r ?

ninges,et,la·substance grise. r ',] '.t, j IJ"¡ z

il 11 , }" 't l, 1 J ? ? 1 Il,t v r ! n;>r[<v t r li 9 ? rTt '

Nous pourrions'1 relater bien des'-faits semblables.

Nous nous bornerons1' àJi quelques indications" som-

", .. 'II 'II quelques 1 "1 1 l'on, 1

maires... ? , , ., ? - i q, t -n . i >'

h ' If i ,l<

Lam... Eugénie, âgée de 29 ans,, est lourde, hé-

bétée, parle peu; sa'paroleest lente, sans être embar-

rassée. La mémoire est affaiblie. 'En un mot, diminu-

tion considérable des facultés intellectuelles. A

l'autopsie, résultats négatifs ? ' t ' , ' ', '' ' 1

BI... Pauline, était complètement en démence lors-

' Cette observation que l'un de nous a recueillie à la Salpêtrière (ser-

vice de M. Ciuucot) se trouve dans la thèse de M. A. Leroy : De l'état

de mal épileptique, p. 18.

224 CLINIQUE MENTALE.

qu'elle a succombé à un état de mal le 24 novembre

1876. Elle était gâteuse, marchait difficilement, ne

prononçait plus que quelques mots. L'autopsie n'a dé-

celé aucune lésion des méninges'.

On voit donc qu'iLest des cas dans lesquels la dé-

' menée, bien qu'elle soit très prononcée, même parve-

nue à sa dernière période, ne se traduit anatomique-

ment par aucune lésion des méninges ni de la substance

grise appréciable à l'oeil nu.

II. Observations de démence épileptique avec lé-

sions des méninges et de la substance grise. Chez les

malades dont nous allons parler, la démence a déter-

miné des lésions, parfois très étendues, mais toujours

profondes, des méninges et de la substance cérébrale.

Observation III.

Epilepsie. Mélancolie. Démence. Affaiblissement pro-

gressif. Mort. Autopsie : Lésion des 2e et 3e circonvolu-

tions frontales droites et de la circonvolution du pli courbe du

même côté.

Ravin..., 62 ans, est entrée à la Salpêtrière le 3 avril 1869

(service de M. DELASIAUVE) comme atteinte d'épilepsie avec

accès consécutifs de fureur nécessitant une active surveillance ;

aucun antécédent héréditaire.

La maladie daterait de 2t ans et aurait été causée par

une frayeur; le premier accès se serait produit brusque-

ment et aurait été suivi d'une perte de connaissance d'une

heure ; puis les accès se seraient succédé à intervalles assez

longs (6 semaines et plus).

Les accès reviennentsans prodromes et la malade se remet vite

non cependant sans une courte période de stertor; quelque-

§ A. Leroy, loc. cit., p. 58.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 225

fois,miction involontaire.1 Traitée par lë'brôiliur{ dé'potas-

sium. , De mai 1870 à avril 1872, amélioration à peiné sensible.

s1870. Août ? Agitation, liallucinations ? lypémanie, ten-

tatives de suicide ; refus des aliments. - ,r.i ? 4 : amotro ' * le

, 98 13. 13 Janvier. - On trouve, noté : , incohérence, démence

croissante, embarras de la parole.. ? TrfI.

°Avril. `=Frâctuz'ê dnférriûr.jr si ? 9t1 .cl i,i" ''û û'

-Aura. Fracture du lémur. WP. 9 ) "1 '1 1

i, ...., ',1.)" 1 )" ).l "h()'T"q j'}")I[, ,)11 bp \,OU11

`18T5 ? Jânvaér.' ? Fracture du radius. ? » ?

.. v , Iii Fracture du radius ir ? 9n' 1ff. Tr'l..19L

1878 : Dlârs. - Démence complète. , Aux diverses questions

qu'on lui pose sur son âge, sur l'année, etc., la malade répond

invariablement : « je suis vieille » ; ordinairement elle crie :

« aïe, aïe », ou répète : « je ne fais.de mal à,personne ». L'ar-

ticulation des mots' est difficile ; la voix couverte; R... parle

entre ses lèvres. ? o» ^ t z, ; 1 un'" x

On est obligé de la faire, manger. - Elle est complètement

gâteuse depuis le mois de janvier. - Depuis , un jour où on

l'a priée de montrer sa'langue, elle ne manque jamais de la

tirer toutes les fois qu'on lui adresse la parole : = Sensibilité

cutanée très obtuse.

En mai, l'état de la malade s'aggrave. Teint plombé ; ballon-

nement du ventre ; oedème des mains et des pieds.- Gémisse-

ments continuels. Râles ronflants et souffle à lapartie moyenne

du poumon droit. Affaiblissement progressif. `l' i R. 39°. Mort

le 26 mai. - Voici qu'elle a été la marche des accès :

226 CLINIQUE mentale.

Cervelet et isthme. Poids : 1 0 gr.

Hydrolhorax et hydropéricarde. Rien dans les autres viscères.

La démence, comme on l'a vu, était aussi accusée que

possible. Elle s'est traduite par une diminution du

poids de l'encéphale et par des lésions en foyer assez

circonscrites.

. Observation IV.

Idées de persécution. - Épilepsie. - Vertiges. - Démence. -

, Eschares. - Mort. Autopsie. Erosions des ci2,coîzvolu-

tions, surtout sur le lobe frontal ; dilatation ventriculaire.

Gail..., Marie, 45 ans, est entrée à la Salpêtrière le 27 avril

1874 (service de M. DELASIAuvE, suppléé par M. BouRNEVILLE).

A ? ! eeee ? : <s.Nialiénés, ni épileptiques, etc., dans la famille.

La maladie a débuté en janvier 187 à la suite d'une émo-

tion causée par un vol dont elle a été victime. A compter de

ce moment, ses idées se sont dérangées : partout elle voyait

des voleurs; elle mettait des serrures, des doubles cadenas et

disait, malgré cela, qu'on la volait; elle criait aux voleurs et

montait sur les toits pour les chasser. C'est dans un de ces

accès d'agitation qu'étant descendue en chemise dans la rue,

elle a été arrêtée et conduite à Sainte-Anne. Pendant toute

cette période elle aurait eu un certain nombre d'accès d'épi-

lepsie ; à partir de son entrée à la Salpêtrière, elle n'a plus eu

que des vertiges.

En 1878, la malade est démente, gâteuse et se tient recro-

quevillée dans un fauteuil, les membres supérieurs fortement

fléchis, les talons sous les fesses. - Les membres inférieurs

sont également dans la flexion; raideur générale des jointures;

lorsqu'on tente d'allonger les bras, on produit une trépida-

tion très marquée. La parole est depuis longtemps abolie :

la malade balbutie son nom.

Amaigrissement progressif. Eschares aux grands trochanters

et au sacrum ; oedème des cuisses et des pieds. En juin et juil-

let, la température oscille entre 38° et 39° le matin, 39° et 40°

le soir; mort le 2 juillet. Température du soir les deux derniers

jours : Température -rectale une heure après la mort : 44°.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. '227 7

Autopsie. Poids total de l'encéphale : 900 gr. - Epais-

sissement général des méninges. Sur la convexité des deux

côtés, plaques opalescentes de la pie-mère ; adhérence

intime des lobes frontaux droit et gauche.

Hémisphère cérébral gauche. - Erosions des circonvolutions

sur la face interne et sur la face convexe, surtout sur le lobe

frontal où la pie-mère entraîne avec elle l'écorce grise; -c'est

sur le lobe occipital que les lésions sont le moins accentuées.

Hémisphère cérébral droit. Erosions multiples sur la fron-

tale ascendante, le lobe sphénoïdal et la circonvolution du corps

calleux. - Rien sur le lobe pariétal ni sur le lobe occipital.

Ventricules latéraux très dilatés des deux côtés, principale-

ment à droite. Cornes d'Ammon saines.

Cervelet et isthme. - Poids 130 gr. ; ils ne présentent rien

de particulier. Moelle : rien.

Viscères. - Hépatisation à la base du poumon gauche.

Rien dans les autres organes.

Les symptômes de démence étaient accentués et les

lésions de méningo-encéphalite si caractéristiques ,

qu'il nous semble inutile d'insister.

Observation V.

Epilepsie sans antécédents héréditaires. Débuta la suite d'une

peur par des accidents hystériformes (boule) ; vertiges et accès

de plus en plus fréquents. -Déchéance physique et intellec-

tuelle rapide; démence. Autopsie : lllénango-encéplaalite

diffuse généralisée.

Poiv..., Catherine, 40 ans, entrée le 25 décembre 1870 à la

Salpêtrière (service de M. Charcot) comme épileptique.

Antécédents. Aucune trace de névropathies chez les ascen-

dants. La malade a fait cinq fausses couches sur six grossesses;

le seul enfant survivant est un garçon de 25 ans très bien por-

tant.

La maladie a débuté en 1865 à la suite d'une peur. La ma-

lade aurait alors senti une sorte de boule qui lui remontait

à la gorge et l'étouffait. Dès cette époque, elle avait généra-

lement aux approches de ses règles des étourdissements de quel-

228

CLINIQUE MENTALE.

ques secondes de durée; la mémoire s'affaiblissait aussi d'une

manière sensible. 1

Quoiqu'il en soit, c'est seulement en 1868 que s'est produit

le premier accès d'épilepsie, puis un second six semaines après.

Un traitement par le bromure de potassium ayant été ins-

titué, les accès ne reparurent pas pendant cinq mois, mais, au

"bout de ce temps, ils revinrent périodiquement tous les mois

ou tous les quinze jours par petites séries de trois ou quatre

dans les vingt-quatre heures. (Morsures de la langue, miction

involontaire; pas de coma à la suite de l'accès). Durant

toute cette période, l'intelligence était devenue de plus en plus

obtuse; cet état s'accentua encore de janvier à décembre 1870.

A compter de 1871, la marche était devenue impossible, la

malade restait dans un fauteuil, ratatinée sur elle-même;

gâtisme, salacité, onanisme. Eschares ausacrum. Raideur

des membres surtout marquée du côté droit.

Depuis le mois de mai 18871, elle ne reconnaît plus son mari.

Démence complète depuis trois mois. Les accès et surtout les

vertiges ont suivi une marche ascendante très remarquable

dans les quatre dernières années. La malade est morte le

21 novembre 1875.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 229

Autopsie. Pie-mère injectée et opaque par places.

Décortication difficile. - La substance corticale, générale-

ment ramollie, surtout à la convexcité des hémisphères, se dé-

tache avec les méninges, principalement au niveau des lobes

frontaux. La 3° circonvolution frontale de chaque côté est

ainsi entièrement dépouillée. Couches optiques violacées

et comme oedémateuses. En résumé : méningo-encéphalite

diffuse généralisée, mais prédominant sur les lobes antérieurs

et la convexité des hémisphères le long de la grande scissure.

Encéphale : 1,000 gr. seulement.

Cystite purulente. - Rien dans les autres organes.

Nous avons à noter ici : 1° la coexistence momen-

tanée de phénomènes hystériques avec le petit mal ;

2° la suspension des accès durant cinq mois sous l'in-

fluence du bromure de potassium ; 3° la multiplicité

des vertiges déterminant assez promptement une dé-

mence paralytique qui se traduit anatomiquement par

de nombreux foyers de méningo-encéphalite.

Observation VI.

Premières convulsions à 6 mms. - Rémission à 3 ans. - Affai-

blissement intellectuel (181a). - Aggravation progressive. -

Onanisme. - Pleurésie. Démence. - Mort. - Autopsie :

Rétrécissement du trou occipital. ? e ? H'Ho-e) ! cepAa ? <e.

Tuberculose pulmonaire.

Torn..., Louis, 27 ans, est entré le 13 mai 1874 à l'hospice

de Bicêtre (section des enfants épileptiques) : il avait alors

22 ans.

Antécédents. Renseignements fournis par la mère. - Père

mort en 1871, d'une affection dont on ne peut préciser la na-

ture. Il n'avait pas d'habitudes d'intempérance.

Mère, 55 ans, ordinairement bien portante, a eu trois

enfants. Rien de particulier à noter pour les deux premiers,

qui sont bien portants et intelligents. Le troisième, qui est

notre malade, est né à terme : au deuxième mois de cette der-

230 CLINIQUE MENTALE.

nière grossesse, la mère eut une frayeur en faisant une chute

près d'une voiture, et c'est à cet accident qu'elle rapporte la

maladie de son enfant.

A l'âge de 6 mois, au moment de l'apparition des premières

dents, survint une première attaque de convulsions. Deux ou

.trois mois plus tard, elles reparurent plus violentes et plus fré-

quentes ; tous les huit ou quinze jours, plusieurs accès se pro-

duisaient dans une même journée. La maladie se prolongea

ainsi, les crises convulsives se succédant de loin en loin'et à1'

intervalles très variables jusque passé l'âge de deux ans. Au

cours de la troisième année, tous les accidents avaient presque

complètement disparu. L'année suivante, l'enfant put aller en

classe et commença à lire et à écrire. Cette rémission prolon-

gée parait avoir inauguré une nouvelle phase de la maladie ;

car, d'après toutes les indications recueillies, les accidents qui

se produisirent dès lors appartiennent à l'épilepsie. Les accès

furent assez fréquents pour que tout apprentissage devint

impossible ; le malade fut successivement renvoyé par tous

ses patrons, à cause de ses crises qui augmentèrent peu à peu

de fréquence.

En janvier 1874, les accès se répétèrent jusqu'à deux ou

trois fois par nuit, et dès ce moment l'intelligence baissa très

rapidement. Le 13 mai suivant, T... entra à Bicêtre. Les accès

revenaient une ou deux fois par jour, mais il put cependant

suivre régulièrement la classe. Trois ans plus tard (juin 1877),

l'état du malade était à peine modifié ; les accès étaient tou-

jours fréquents, souvent suivis d'agitation maniaque. La débi-

lité intellectuelle s'accusait progressivement. t.

Dans le courant de 1879 survint une pleurésie droite qui

n'aurait influé en rien sur la marche des accès. Au mois d'oc-

tobre, la sonorité était redevenue normale et on notait quel-

ques râles sous-crépitants au sommet gauche.

A compter de cette époque, le malade resta constamment

plongé dans un état de stupeur et d'obtusion intellectuelle

complète, augmentée encore par ses habitudes d'onanisme. En

décembre, il devint grand gâteux, s'amaigrit rapidement et

succomba le 11 février 1880.

. AUTOPSIE. Rétrécissement antéro-postérieur très net du

trou occipital. Injection marquée et opacités de la pie-mère

sur la face convexe des deux hémisphères.

- Cerveau, 1,115 grammes. 'Cei'velet et isthme, 155 gr.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 231

L'hémisphère cérébral droit pèse 10 grammes de moins que

le gauche. Sa décortication est assez difficile au niveau de la

face convexe du lobe frontal, sur les bords de la scissure de

Sylvius et sur la partie centrale du lobe occipital. Au niveau

de ces adhérences, la substance corticale est entraînée avec les

méninges. Les circonvolutions sont intactes dans les autres

régions et ne présentent pas d'anomalies. Les masses grises

centrales et la corne d'Ammon paraissent également nor-

males.

Sur l'hémisphère gauche, la pie-mère est notablement épais-

sie et adhérente sur toute l'étendue du lobe frontal, sauf au

niveau de la moitié postérieure de la première circonvolution

frontale ; des adhérences analogues existent au niveau du

sillon de Rolando, sur la moitié inférieure des pariétale et

frontale ascendantes et au niveau du pli courbe. Elles dispa-

raissent à mesure qu'on remonte vers la scissure interhémis-

phérijue. Quand la pie-mère est enlevée dans les points adhé-

rents, la substance grise reste comme érodée et présente une

coloration chair de saumon.

Dans les sillons qui séparent les circonvolutions malades,

les replis de la pie-mère sont accolés l'un à l'autre et ne peu-

vent être séparés, tandis que dans les parties saines, la pie-

mère est mince et sans adhérences.

Poumons. - Le droit est crépitant dans toute son étendue

et présente des tubercules dans tout le lobe supérieur, dont le

sommet est farci do petites cavernes remplies de pus. A ce ni-

veau, le parenchyme pulmonaire se laisse facilement pénétrer

par le doigt. -Le poumon gauche est affaissé, carnifié et pré-

sente un grand nombre de cavernes dont les plus volumineuses

ne dépassent guère le volume d'une grosse noisette. Les

autres organes (foie, 1,350 grammes ; reins, chacun 110 gram-

mes ; rate, 120 grammes, ne présentaient rien de spécial. '

Ici encore, la démence épileptique a donné lieu à des

lésions de méningo-encéphalite très nettes, assez éten-

dues, et prédominant sur les lobes frontaux. La dé-

chéance intellectuelle a suivi la progression des accès :

145 en 1875; 218 en 1876; 176 en 1877; 257 en

1878 ; 406 en 1879 et 102 dans les 40 premiers jours

232 CLINIQUE MENTALE.

de 1880. Ajoutons que T.. avait des vertiges dont le

nombre n'est pas indiqué car, jusqu'à notre arrivée

dans le service, il n'en était pas tenu compte.

1 " ' Observation VII.

Antécédents négatifs. - Début à 8 ans par un tic de la face.

Multiplicité des accès. Chutes répétées sur la région occi-

pitale. Affaiblissement intellectuel lent de 1876 à 1879,

très rapide à la fin de 1879 .' démence. Symptômes de mé-

mi/go-encéphalite aiguë. Autopsie : Aléti2 ? ,qo-encéphalite.

1

Micamb ? Alexandre, 13 ans, est entré le 18 décembre

1876 à Bicètre, service des enfants épileptiques.

Antécédents. Rien du côté des parents. Cet enfant n'au-

rait jamais'eu ni' convulsions, ni fièvres éruptives. Les acci-

dents nerveux' auraient débuté vers l'âg'e de huit ans par un

tic de la face que ses parents prenaient pour une grimace. Les

accès actuels n'ont commencé que trois ans plus' tard ; ils sont

incomplets, : l'enfant n'a qu'une perte de connaissance incom-

plète, ne pousse pas de cri, n'écume pas et n'a pas de convul-

sions toniques ni cloniques ; mais, s'il est debout, il tombe par

terre et semble chercher à prendre quelque objet imaginaire.

S'il est assis, il ne tombe pas, mais il exécute le même mouve-

ment machinal. Lorsqu'on l'interpelle à ce moment, il répond

tant bien que mal. Ces accès durent à peine une minute, et il

n'y a pas de stupeur consécutive. Ils apparaissent quatre ou

cinq fois par jour environ, mais leur fréquence varie beaucoup

et semble revenir par alternatives.

La note d'entrée porte : « Intelligence ordinaire; apprend

bien ; sait lire, écrire et compter ; bonne santé habituelle. »

138 accès se produisirent dans le courant de 1876.

En ! 877 (7 mars), il continuait à aller à la classe. « L'intel-

ligence, dit une note de cette époque, est peu affaiblie, malgré

la grande fréquence des attaques. » Dans l'année, on a compté

409 accès, et 533 en 1878.

' 1879. Octobre. Institution d'un traitement (bromure de

potassium, 5 grammes par jour). A cette époque, l'enfant pré-

sentait à la région occipitale une tuméfaction dure, due à des

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 233

chutes répétées sur ce point ; il existait de plus à ce niveau

une plaie de 5 centimètres de longueur qui se ferma lentement

à cause do chutes nouvelles.

En novembre, on remarqua à l'école qu'il restait station-

nairc en tout et que sa mémoire avait baissé.

Depuis cette époque jusqu'au 15 décembre, l'enfant est resté

à l'infirmerie pour ses plaies du cuir chevelu ; il est doux,

obéissant, de figure intelligente ; toutefois, un examen attentif

montre que son intelligence est plus apparente que réelle.

Tandis qu'en octobre et novembre il était éveillé et amusait

les autres enfants, en décembre, il ne joua plus et renonça à

la lecture ; il riait à propos de riens. Il descend cependant

à la classe le 2 janvier. - En 1879, il aurait eu 496 accès.

1880. 15 janvier. Nouvelle plaie dans un accès nocturne.

(Il s'est levé pour uriner alors qu'il n'avait pas de bourrelet à

la tête.) Retour à l'infirmerie. Ce même jour, il voit sa mère

avec laquelle il cause comme à l'ordinaire. Cependant l'obtu-

sion intellectuelle s'accuse de plus en plus. On est obligé de le

faire manger. '

il janvier. - 20 accès de six heures du matin à trois heures

de l'après-midi ; 42 dans toute la journée. T. R. à trois heures

après midi : 41°, ; à sept heures, 40°.

Depuis deux jours, l'état de l'enfant a beaucoup changé. Jus-

qu'ici, il comprenait bien ce qu'on lui disait et causait avec ses

camarades. Aujourd'hui, il ne répond plus aux questions

qu'on lui adresse ; cependant il parait comprendre encore :

lorsqu'il entend parler de sa mère, il tourne la tête. L'affaisse-

ment intellectuel est tel que l'enfant semble impuissant à

répondre.

18 janvier. - Au moment de la visite, M... se tient assis sur

son lit et ne présente aucune trace de paralysie ni de contrac-

ture. L'appétit est perdu; la langue est sèche, chargée et noire,

les dents fuligineuses, le regard éteint. L'enfant gâte depuis

deux jours. Il y a depuis hier des râles trachéaux qu'on entend

à distance. L'auscultation de la poitrine dénote de nombreux

râles muqueux, surtout à droite, en avant et en arrière. Sono-

rité normale. Le ventre est souple ; pas de météorisme :

l'enfant n'accuse aucune douleur à la palpation. - T. R. 40 ? 0.

Soir : T. R. 40°,4.

A quatre heures du soir, l'enfant est plongé dans un coma

complet. Des lignes tracées sur le ventre avec l'ongle rou-

234 i CLINIQUE MENTALE.

gissent et deviennent très apparentes au bout d'une ou deux

minutés ? Les accès ont cessé à trois heures. -La mort

arrive à dix heures du soir. Depuis le 1 or janvier, M... a eu

1`30'âccès` '

Autopsie (trente-six heures après la mort). Crâne très

épais partout; le cuir chevelu n'est pas adhérent au niveau

des cicatrices. Pie-mère injectée à peu près uniformément sans

ecchymoses. Traînées laiteuses assez nombreuses sur la moitié

supérie'ure'de la face convexe du cerveau. Pas d'anomalies des

artères, de la base. ,

Cerveau : 1,220 gr. Cervelet et isthme : 165 gr., rien de

" . u

spécial ' 1 l ? f'' " '

spécial ! 1' » ? ' '

(L'hémisphère gauche pèse 15 grammes de plus que le droit;

la pie-mère y, est, généralement assez épaissie. Adhérence de la

face interne, des lobes frontaux des deux hémisphères à leur

partie antérieure. Masses centrales normales; pas de dilata-

tion1 des ventricules ni d'induration de la corne d'Ammon.

\L' hémisphère droit présente des altérations à peu près symé-

triques des précédentes. La pie-mère est notablement adhé-

rente à l'extrémité postérieure du lobe occipital.

Les poumons 'présentent une congestion très marquée aux

sommets. Rien de particulier dans les autres viscères : foie,

765 gr. ; pas de calculs ; reins, chacun 90 gr. ; rate, 65 gr.

. Cet entant, chez lequel l'épilepsie a débuté par un

tic de la face, à l'âge de 8 ans, était intelligent; pen-

dant deux années environ, on ne signale qu'une légère

diminution des facultés intellectuelles. Puis, en no-

vembre 1879, on note un état stationnaire : l'enfant

ne profite plus des leçons ; bientôt, la mémoire s'af-

faiblit, le'raisonnement s'obscurcit, le malade, par ses

habitudes, ses allures, tend à retomber vers l'enfance;

- enfin, à partir du 10r janvier, la démence fait des

progrès extrêmement rapides; on observe la plupart

des symptômes de la méningo-encélhalite.

L'autopsie a montré que les lésions occupaient

principalement les lobes frontaux; mais, elles étaient

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 235M

assez accusées au niveau des lobes occipitaux'; la par ? )

tie moyenne des hémisphères et, entre autres,' 4 es

J - o ,/i u .tt tt. ' 1 4v¡rlïll

circonvolutions frontale et pariétale e ascendantes^

étaient indemnes, ce qui explique parfaitement- lîab.-

sence de paralysie, relevée durant' 'la vie.'11 111nt`I" il,q 5

^ '11\1' \. ' ,\ "......,t" 1 ? l ? D

Ce cas tire encore un autre motif d'intérêt de l'âgé

peu avancé du -malade : s'il avait «vécu; il serait,r dE1a

meuré dément. On confond quelquefois., ces faits de

1. ' ' ? - 1" *Jt-i..( " , \ .'

démence de l'adolescence ou de l'enfance avec l'idiotie

et l'imbécillité. Cette confusion' est l' surtout\\ possible

quand les accès s'éloignent ou même -disparaissent ?

, n , .. J 1-,t " ? 1n ! .r,c : l

C'est une erreur regrettable qui peu ,VOl.r¡ ? l ! pcm1ï.q

vénients au point de vue du pronostic et, du traite-,]

ment : en effet, tandis que l'idiot 'et l'imbécile sont

susceptibles d'être améliorés , l'enfant dément peut

1 7 ' ? tIf 1 1 1 I / 1 -+' l' 1

être regardé comme à peu près absolument incurable.

1 ' 1 I¡,q l il'iiJI J'1Hlll¡(ld

' t ' . ?

Observation VIII. , 1 l ... \. '" -

Alcoolisme. Excès vénériens. 'Epilepsie. 'Délire1}

Idées religieuses. Tentatives de suicide.' A JfazGlz'ssenzent

progressif. des facultés. ;) Erysipèle gangreneux de la face ?

Mort. Autopsie : asymétrie crHMHMe ? ano ? Ma//M des

artères de la base; inégalité des hémisphères cérébraux ? ^

méningo-encéphalite. ' ' ' ' ? ' f|' "^H 1 ? t<<n·v

m · -" U " n1 mic i.

Font ? César-Alexandre, 41 ans, estentréàBicétre ! e ! 23août'

1875. - Pas d'antécédents héréditaires ? Etant soldat, en,

Algérie, il a fait des excès alcooliques, était grand buveur d'ab

sinthe. Premier accès d'épilepsie à 26 ans,'à'la suite d'ex-

cès vénériens. ' · · 1 t 1,11 'la ·.r1

Au début, les accès étaient faibles, et assez fréquents ; peu à

peu, ils s'espacèrent et devinrent plus violents. Au moment de

l'arrivée à Bicètre (15 ans après le début), les accès se renou-

vellent en moyenne 7 ou 8 fois par jour : le malade tombe or-

236 CLINIQUE MENTALE.

dinaircmcnt sur la face; il est agité de convulsions qui attei-

gnent tous les membres, écume beaucoup, se mord la langue

et, souvent, urine sous lui ; puis, la respiration devient fré-

quente, stertoreuse et l'accès se termine au bout de 5 à

10 minutes, sans laisser aucun souvenir.

L'état mental s'est profondément modifié depuis 15 ans. En

1875, le malade présente fréquemment, dans l'intervalle des

accès, une agitation extrême, avec un délire caractérisé par

des idées politiques en faveur de la République ; il veut que

toutlemonde soit heureux. De plus, il manifeste des impulsions

violentes et est en état de nuire aux personnes qui l'entourent.

C'est ainsi que, le 31 septembre 1876, dans une période d'exal-

tation extrême, le malade se lève furieux de son lit et se pré-

cipite sur le veilleur pour l'étrangler. Cette agitation, accom-

pagnée du délire habituel, persiste pendant trois jours pleins.

Quand les accès étaient séparés par un intervalle suffisant, le

calme revenait et le malade pouvait encore s'occuper; il allait

à la Bibliothèque. Cependant, dans le courant de 1877, la pré-

dominance du délire devint telle qu'on dut le faire passer dans

la catégorie des épileptiques aliénés.

C'est seulement en 1879 que se manifestèrent les idées de

suicide. Plusieurs fois, on l'a surpris se frappant la tête le

long des murs. En février 1880, ces tentatives deviennent si

fréquentes qu'on est obligé de laisser le malade constamment

camisolé. Son délire est raisonné : il raconte avec un air de

profonde résignation que tout ce qu'il fait lui est commandé

par des voix, celle de Dieu notamment, qui lui ordonnent de

temps en temps, à travers la muraille, de se donner la mort

pour le bien de ses semblables. Dès qu'il entend la voix, il

tâche de se jeter hors du lit, de se frapper, etc.

Avant d'en arriver à l'idée du suicide, le malade a présenté

à plusieurs reprises une sorte d'exaltation mystique. C'est

ainsi que, pendant l'été de 1879, il se mettait très souvent à

genoux dans la cour, un bandeau sur les yeux, la face tournée

vers le soleil, et restait parfois plusieurs heures dans cette po-

sition. D'autres fois, il restait agenouillé devant les grilles, les

bras étendus, marmottant des prières et demandant des prêtres.

Le lendemain, il trouvait qu'il n'y en avait pas assez et deman-

dait qu'on les coupât en deux pour en doubler le nombre.

1880. - La physionomie présente une expression bestiale et

annonce un affaiblissement considérable des facultés intellec-

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 237

tuelles. Les yeux sont petits, presque constamment fermés ;

le cuir chevelu et surtout le front sont couturés de nombreuses

cicatrices qui rendent le visage hideux.

La mémoire est notablement affaiblie, mais n'est pas tout à

fait abolie. Par moments, on obtient encore des réponses as-

sez justes. Le plus souvent, toutefois, on observe un défaut

d'association des idées, de l'incohérence. Le jugement est in-

correct. Les habitudes sont celles d'un dément.

28 mars. Erysipèle de la face, qui, au bout de quelques

jours, se complique de sphacèle des paupières. Font... succombe

le 1 cr avril.

AUTOPSIE.- Cuir chevelu épais d'un centimètre et très adhé-

rent au crâne. Le crâne n'a pas une épaisseur exagérée, mais

présente une asymétrie remarquable dont on se rend surtout

compte en examinant la face interne. La crête frontale et la

protubérance occipitale interne sont, en effet, notablement re-

portées vers la gauche, ainsi que la gouttière sagittale et la su-

ture interpariétale.

La demi-circonférence de la base du crâne, mesurée de la

suture sagittale à la protubérance occipitale externe, est, à

droite de 285 mill. et à gauche seulement de 235. Différence :

5 centimètres. Enfin, lorsque, tendant un fil de la crête frontale

à la protubérance occipitale interne, on mesure la distance qui

le sépare des parois latérales du crâne, on trouve à droite

80 mill.; à gauche 57 mill.; Différence : 23 mill. Les os du

crâne sont soudés sur plusieurs points des sutures pariéto-

occipitales.

Dure-mère très épaissie, très adhérente sur les bords de la

scissure interhémisphérique, principalement en haut et en ar-

rière ; ailleurs, on ne constate pas d'adhérence. Au niveau des

fosses sphénoïdales, elle présente un piqueté rouge qui résiste

au lavage et au grattage.

Les deux hémisphères cérébraux présentent une congestion

considérable vers la base, surtout à gauche. Sur la partie la

plus élevée de la convexité, l'arachnoïde et la pie-mère sont

très épaissies et offrent une teinte blanchâtre, opalescente.

Artères de la base. Les vertébrales présentent une grande dif-

férence de volume, tandis que la gauche présente une largeur

de 4 mill., la droite n'a que 1 mill. 1/2. La cérébelleuse infé-

rieure gauche est également plus volumineuse que la droite,

qui est filiforme.

1;s23g r ' . clinique mentale.

lIJp Au niveau de. l'hexagone, la communicante postérieure gau-

clle est beaucoup plus petite que la droite. Les deux cérébrales

antérieures sont ' largement anastomosées par la communi-

- 'icimtè"aÍltérieüretEnl1n, les vertébrales, le tronc basilaire, les

èi- carotides présentent de nombreuses plaques d'athérome. Rien ? de particulier dans les tissus. Le poids total de l'encéphale est

. de 1,480 gr. et se décompose ainsi :

10 Cerveau ? \\288 gr. (Hémisph. g., 560 gr. ; hémisph. droit,

720 gr. Différence : 160 gr.)

. ^Cervelet et 2'stJame : 200 gr. (lobes cérébelleux droit et gau-

t 'l. - si .

' che, 85 gr.) - Bulbe et protubérance, 30 gr.

- «L'inégalité de volume des hémisphères cérébraux est très ap-

. c'parente a'la'vue.)Du côté gauche, la scissure de Sylvius parait

,se,prolonger en arrière plus loin que sur l'hémisphère droit.

On remarque sur les deux hémisphères, que le sillon de Rolando

a') est très'reporté en arrière, d'où il résulte que les circonvolu-

. étions frontales présentent une longueur notablement plus con-

sidérable qu'à l'habitude. On trouve, en mesurant la distance

qui sépare l'extrémité supérieure du sillon de Rolando de la

pÔite3du-Ible frontal : ' sur l'hémisphère droit 18 cent., sur

- L'hémisphère gauche 19 cent. 15, alors que, sur la plupart des

n cerveaux, cette distance est en moyenne de 15 à 16 cent. D'autre

part, on trouve, en mesurant de l'extrémité supérieure du

.6 sillon" dé' Rolando à la pointe du lobe occipital : à droite, 13 c.;

à gauche,, 8,,5. Remarquons en passant que c'est l'hémisphère

gauche, le plus petit, qui présente le plus grand développe-

ment du lobe frontal. ? 't'Les'circônvolutÍons occipitales et sphénoïdales ne présentent

pas d'anomalies, mais on remarque, vers la face inféro-inter-

ne du lobe sphénoïdal gauche, que la pie-mère est adhérente

à la substance cérébrale sur une étendue de 4 ou 5 centimètres

carrés. z

1 Si l'on tient compte du piqueté delà dure-mère au même ni-

veau et de la congestion veineuse générale de la base de l'en-

céphale, on voit qu'il y a là des lésions de méningite récente,

' vraisemblablement suffisantes pour expliquer la mort.

F Chez ce malade, l'épilepsie s'est compliquée à

P différentes reprises d'un délire maniaque, qui semble

i avoir fait place à un délire circonscrit caractérisé par

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 239

des idées religieuses, des hallucinations de l'ouïe qui

conduisaient le malade à. des tentatives de suicide.

Puis, les facultés intellectuelles se sont progressive-

ment affaiblies. La démence, toutefois, n'était' pas

complète, car, de temps en temps, il était possible

de fixer l'attention du malade et d'obtenir de lui

quelques réponses assez sensées.

L'autopsie a révélé des particularités curieuses;

telles sont : l'asymétrie singulière des os du crâne;

l'épaisseur exagérée du cuir chevelu et de la dure-mère ;

les anomalies des artères de la base de l'encéphale ;

enfin l'inégalité des hémisphères cérébraux, très

accusée puisque l'hémisphère gauche pesait 160 gr.

de moins que le droit.

Les lésions caractéristiques de la méningo-encépha-

lite, ici encore, étaient présentes. A l'oeil nu, contrai-

rement à ce que nous avons vu dans d'autres cas, les

lésions des méninges l'emportaient sur celles de la

substance cérébrale; l'examen histologique, comme

on le verra tout à l'heure, a démontré que c'était, au

contraire, la substance cérébrale qui était la plus pro-

fondément atteinte.

III. Examen histologique. L'étude histolo-

gique des cas qui précèdent offre évidemment un

grand intérêt, surtout au point de vue de la localisa-

tion initiale des lésions, attendu qu'il ne s'agit pas ici

de cas d'épilepsie vulgaire; aussi y a-t-il lieu d'espé-

rer qu'une analyse exacte des altérations anatomiques

permettra un jour de comprendre l'évolution des

symptômes complexes auxquels sont sujets les épi-

240 CLINIQUE MENTALE.

leptiques de cette sorte. D'autre part,. les recherches

microscopiques sont particulièrement difficiles lors-

qu'elles s'adressent à des faits, tels que^ceux dont la

description clinique précède; car la, technique de

l'histologie cérébrale est très insuffisante encore et ne

donne pas tous les résultats qu'on pourrait désirer.

Enfin, l'anatomie elle-même des diverses 1 régions cor-

ticales est bien loin d'être,complète. Nous ne pourrons

donc présenter ici que des indications relativement

sommaires, mais qui, nous l'espérons, serviront peut-

être quelque jour à ceux qui observeront des cas ana-

logues aux nôtres. , , ,

Nous n'avons examiné que des coupes, et cela, déjà

est regrettable. Il aurait été important de faire des

dissociations et de constater les lésions à l'état frais,

principalement les lésions de la substance grise, qui

est assurément plus délicate que la substance blanche,

et dont les éléments s'altèrent avec une grande rapi-

dité. Les cerveaux, immédiatement après l'ablation,

ont été plongés dans une solution de bichromate

d'ammoniaque à 4 pour 100, et y ont été maintenus

durant quatre ou cinq jours. Puis, ils ont été placés

dans l'acide chromique. Lorsque le durcissement con-

venable a été obtenu, les circonvolutions malades

ont été excisées, et les coupes colorées au picro-car-

min ou à l'hématoxyline, furent conservées dans le

baume de Canada.

Ces coupes ont été pratiquées transversalement et

longitudinalement, mais leur sens n'a pas d'importance,

car, sur les unes et les autres, l'aspect est presque

identiquement le même, en raison de l'intrication

des fibres.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 241

Les trois cas dont il s'agit peuvent être étudiés si-

multanément, car ils présentent au point de vue ana-

tomo-pathologique la même similitude qu'au point de

vue symptomatique; les altérations constatées corres-

pondent assez bien, sous le rapport de leur intensité,

au degré de la maladie diagnostiqué pendant la vie.

Ainsi, c'est chez Font... que les lésions étaient le plus

avancées; chez Micamb..., elles étaient beaucoup plus

légères, et Torn... paraissait affecté à un degré inter-

médiaire. Il y aura donc, pensons-nous, tout profit à

décrire chacune des parties malades, comme s'il s'agis-

sait d'un même sujet chez lequel les modifications

morbides de l'organe se présenteraient à trois stades

différents de leur évolution.

Méninges. La pie-mère adhère assez fortement à

la substance grise. Dans les points où la lésion n'est

pas très avancée, on peut la distinguer nettement du

parenchyme cérébral, quoiqu'elle fasse corps avec ce

dernier; on y reconnaît un certain nombre de vaisseaux

entourés de lacunes lymphatiques comblées en plu-

sieurs endroits par des amoncellements de globules

sanguins. Si l'on examine une région plus profondé-

ment affectée, il devient difficile de distinguer la pie-mère

et de la différencier du tissu nerveux sous-jacent : on

pourrait croire que la surface du cerveau est dépouillée

de son enveloppe vasculaire, ou bien que celle-ci s'est

fondue avec elle. C'est là, en effet, ce qui existe; il y a

ankylose cérébro-méningée. Enfin, dans la période de

ce processus qui paraît la plus avancée, on peut dis-

tinguer nettement un assez grand nombre de fibres

élastiques qui semblent englobées dans la couche la

16

242 ? CLINIQUE MENTALE. T '

plus superficielle de' la' substance 'grise ; ici la' ,fusion

de la circonvolution et de là' méninge est donc com-

plète. 'Pa-r"@pla'ce's'inê -m6," ce's fibres'élastiques forment

des touffes[ intriquées avec' les vaisseaux : ' Chose1 'cu-

rieuse', 'les 'vaisseaux sontlJ tous 'de petite dimension.

Nous 'reviendrons' sur ce' fait' à l'occasion de la' subs-

tance blanche. '' '" '' t' ^ ' r ! ' ' nn rail^ii, h

Somme'toute, le 'processus méningitique est incon-

testable ; mais il est remarquable' qu'il s'effectue' sans

donner lieu à de véritables'produits ùe' scléros'e : "l'a-

dhérence méningée est profonde,' mais elle 'n'entraîne

pas de modifications considérables dans' la constitution

des parties' sous-jacentes. ' " ' ' ' , l ""1

tf' il " Il 1 t , 1 ti t i m;

Substance grise.-Sur les points qui ne sont pas très

altérés, on peut' s'assurer; à l'aide d'un faible grossis-

sement, que la- substance grise a conservé presque

tous ses caractères normaux'. Pourtant le carmin colore

plus vivement les couches superficielles; mais il'est

aisé de reconnaître, dans la région frontale par exemple,

le type à cinq couches décrit par M. Meynert.

Avec un plus fort grossissement, on constate des alté-

rations bien manifestes de la névroglie, des éléments

nerveux et des vaisseaux.

D'abord cette coloration plus vive de la surface tient

évidemment à une condensation exagérée de la trame

de la névroglie. Elle est inégale, se montre prononcée

en certains points, à côté de régions où les tissus ont

leur couleur normale; elle se présente sous la forme

d'une bande festonnée poussant dans la profondeur de

la substance grise des prolongements plus ou moins

saillants, qui doivent évidemment exercer une pression

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 243

t nuisible sur 1 es. cellules, nerveuses, sous-jacen tes. Dans

-les parties où cette, bande colorée est, le, plus nette, on

,La peine à,neqonnaître ? structure délicate de; la névro-

- ,g11e;.au))ieu,du,feutrage qui, constitue^ normalement

,ce, tissu, il n'Mipteipl%qul ! 1. çqrdages épais limitant

(de, toutes ! petites mailles, dont, jecpnenu est impossible

à définir. On y distingue également un certain ^nombre

de)Cescorpuscu1esr bizarres,qu'on,a désignés,, sous le

p nOIn¡dfj;cçll{tles '(J7¡ai[Jnff : : s,(P : ¡Y,'fi ! ], 2).etçlont il sera

. ,plus. longuement question. lorsque, nous décrirons les

«^lésions de la substance blanche. ,, , . ? Les.yaisseaux sanguins sont évidemment plus nom-

breux que dans les conditions normales, ,mais non pas

cependant autant qu'on aurait lieu de le croire en se

a : basal1t sur. le,fai,qu;il;s'ait,d;une-ménino-encépha-

- ,Iite'superriciel le : , Leurs gaines lymphatiques sont dila-

tées -et renferment des globules sanguins.

, 1" De, toutes les altérations de la substance grise, il est

^certain que cellesides cellules nerveuses jouent le rôle

f« le, plus, important. Or, à part quelques particularités

dont nous allons parler, force nous est d'avouer qu'elles ? sont )loin de, répondre, ,par leur intensité et leur éten- ? f due, à ce qu'on pouvait supposer de prime abord. En

effet, le nombre de ces éléments n'est en aucune façon

modifié ? beaucoup d'entre eux, pour ne pas dire

l'immense majorité, ont conservé leurs attributs nor-

maux, et il est singulier qu'on les- retrouve presque

. tous intacts, alors que les méninges et la substance

blanche sont si profondément altérées.

L'état trouble des cellules nerveuses, décrit par M. Mier-

zejewsky dans la paralysie générale des aliénés, a été

reconnu par nous sur quelques points de l'écorce grise,

244 CLINIQUE MENTALE.

JI 1 11 loti 1."J "T '¡"<;Jf. Ht J...I ni

dans les cas dont il s'agit ici. Mais nousn'avons pas cons-

. V 1'/n ° 1'). ° 1 Ijffc ,«,t, >l. 9')rfrfvjr ? i joijim.i.idl

Üitt]a di's'pitVioI;\iè' ]d; ;]b'tdcé)fgranuÎèuSîr'Ÿ61siil([

du noyau de ces cellules. Une seule lésion's'est présentée1 ? ? I"\lp" t ? tn.t,)p ? <ir ? ) ? Y

plusieurs fois a noire observation ? et elle mérité d etre ? 1 ·' lf·1n11(.' YO fl'nlr't; 41111v·nl, 10 "J"Jl"t'.r ? 1 . . '( ? 1

prise, en considération sérieuse, c est la divisiondicho-

t I t il '1ft )P.;H t'l' 11rn, rW f : ;·rl ,1 \... ? v , ,1 1 - - r

tomique du noyau. M. Meynert a signale, dans les foyers

Il. l, '1' 'Lh ? ? IT hl d'If ""11'1"" ? 111ql . ",qp"r¡""(T

d encéphalite chronique, des cellules nerveuses munies

, '0*UjJjJR')' ,-l ? sa ? f· . 1 ' mv I. · ! a 'n

de deux noyaux. Le fait tut conteste ; M. Mierzejewsky le 'è

n ? I"11r..l0' ,nn., h W t·mrr l

confirma. Tigges, dans certains cas d encéphalite expé-

rimentale, en affirma également la réalité. A notre

te , " ! y ·a nll JW1 J.' r; ! . ·t.i· Yr i - IN, l ,n\\f\ i\ q ,\ ? \\1)

tour, nous pouvons dire que nous 1 avons très nette-

1 ' l ' ? i'1 1);"> J11 1r-11 '''À. ? In / 'o ? > : t, ruz

ment constaté. On reconnaît d abord 1 existence de

'') ,' , ? 1 III'of .'I\lIL.'1 .g : ; ? ? 'rf'')t ? 1q -j"(' '11

deux nucléoles, ce qui est un fait d'ailleurs assez com-

,1 ,. ,r'I"C n '1" 1" 'r Il ? 1,1 1 t f' t ? n h,, , £ .1 J¡

mun dans l'état normal ; mais, en faisant varier, la

11'' ? ? T ? 1' '1 ' ? = ? T ? f'r.. 1

distance du foyer a laide de la vis micrométrique'

' " "1' It{J ? 1 ¡dl. J f ? 1". l" ? ? ,I ? H j

on peut s assurer que les deux nucléoles, dans les

,, si t ·' , i 1 1 1 1 1, If et Il 1' I 1 r, 1

cellules pathologiques dont nous parlons, appar-

tiennent bien à deux noyaux différents, et parfois très

' I ..J, J , I i ^ t. l' , t f 1 | , '-vT' si \

manifestement séparés l'un l'autrè'(Pr. V, fii '8). '

1 '\11' 1 f ¡ l ' t .. ? 1' Il 1 1 1 c '1

Peut-être jugerait-on qu'il y a lieu de discuter ici la

Il; 1 J : 1., 'Il '1 ? ? fI'" 1 r t

question de savoir si ces cellules sont bien des cellules

1 Ir .J. t . 1.1"" "Il -1 ? ^ i t Il' ,1

nerveuses et n'appartiennent pas plutôt à cette caté-

.J .1 " \; si i ? , .. Il,' .J 1 . 1 -' r, ? '1 1 tf

gorie d'éléments intermédiaires que Stricker et Urger

ont récemment décrits, comme des cellules de la né-

vroglie pouvant affecter, à un moment donné,- les appa-

rences de cellules ganglionnaires ? Nous pouvons' ce-

pendant affirmer que la nature des cellules, où nous

·, ! ')) -. J4 - ' . , '

avons constaté l'existence de deux' noyaux, ne peut

pas être mise en doute. D'abord, les éléments dont

parlent Stricker et Unger, sont situés aux confins de la

substance grise, et ceux auxquels nous faisons allti-

sion sont confondus avec tous leurs semblables dans

il 1 1 f ? 1 f

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 245

- 211O'J ? .GfI21TOJG Balr(jl n,ll 1 Jm.n r Irtjl' : h b' 9t ..

les couches moyennes de la substance grise; et ensuite

juloiin JJ'J)j ? nJ-' i - ! ,i )' . Yif'i ',l . di

ce qui nous permet, de nous , prononcer categonque-

dSJ Jet; l'I J9 : . ll'J ? ) ! Iid-1( ? }1 , ¿ J' lî",\ " ,JI Pt... '\1 i, .

ment, c'est précisément que ces cellules, entourées de

"B-,1 ? ¡ : Jt : 111J- : J1 .JIt : .J .j"-i il' 1 ? 1 tt'.1 ? ( I. SI" ? . ? r'flr ,. ,.

cellules identiques et incontestablement ganglionnaires,

Vlh-lIjJ llvlc.1VII ! .Tl J ? ) , r `Ilfll"5 ';m''lul'W Ji 1 `l li i ? `·

ont les caractères tranchés qui distinguent les cellules

Gi0(U ! G'JI<OUhil .'JlJ;f11'" li r't'iw/`rll ll bl vi'ltm)II)fu

nerveuses : leurs dimensions, la nature de leur proto-

GuJllJJUJ e'tcjj rm1 ci JJ"fI'1" 3'1J1 <¡J'THun'IO') ? Tlil '1/1 ? 1. ç .

plasma, l'existence de la substance granuleuse au

- il il ')I...iJ ! IOJ)jlllllll 1 ¡ "JB{I¡ilXIr'hl'"

pourtour,'de leurs noyaux, . t

vljAv ? JI hUq."III'i 1J t'L' ' ! Jlhl ,.¡ 1 ...,Ihl.... - <4^i t W1`lll.flJ

9'Ijn[) 1- ,<¡j,r ? 1,1 <' ! , ? '' '1,,[fl `1 > ? 1 ? 1

- <S'M ? ? cc e ? C est dans la substance blanche

- 9'j Ut, ', Il i -i . il | ' ' ri)f. , () <llllll, Ifl'

des circonvolutions que les lésions sont assurément

yjj ; : 1 ¡Ji IJJ.I " " 1 d 11 l't) n "f')'t t It ? 1 ·1-1'I

le plus prononcées., Pour se rendre nettement compte

-ni,) J \ ? ... J lIt 1 ! j 1 1 1 ,.,, f,J "\, , t. JI ,1 \ 1 i

de leur intensité, il n'est pas inutile de comparer les

1.). ,J'Jl'tfj Jfjbt"1J.. 'I Hjl.1 1>l' O. f. ' 1 ? . 1

préparations avec des coupes faites dans les parties

J·tJJ J`mm'J 11' -J ht Il' Il'1 i l, -i ' i' . \ ' ->> ?

homologues de cerveaux sains. Ce qui frappe, a première

G,W .I·ie.7, ? 1 Il Il.- l 1 '1 ? 1 ¡r

vue, c'est le nombre beaucoup plus considérable des

- U,.>\..j(jb r 1,( , l lu 1 -. ,ir· p.'1. · J 1 ..

noyaux et le développement énorme du système capil-

r ? t " ? ) f l ,1 r. '' 1 (,'1,1

laire dans les préparations pathologiques. Cette appa-

rence, d'ailleurs, n'est pas, uniformément la même dans

JL.ij ? t))' ' 1 1 -1' l , d »- 1 .i , z

toute l'étendue de la substance blanche d une circon-

GJ'\JI¡oLJ J .. 'if "tJ1 i. 1 ? l ? -t /L<, ni, -,...- Ji ,0\1 . z

volution; elle est moins accusée a mesure qu on exa-

J.1, '' > 1 1 o' ! i ..J 1, 0 i, e7 p . j' ;J p., J'" 0' "

mine des points plus voisins du centre ovale; mais on

1 ; '. 1 J' t j 1 Il 1 1 t ;l, je il il 1 -

retrouve les altérations dont il s'agit assez loin de la

-'} .4 .. .jm . 1 I , ! il. ^ A , 1 T 1 ,.

substance grise pour qu on ne puisse être tente de les

t>'1 "' t ! -t ? <'- 1 'f , t ..

attribuer à la propagation, par contiguïté, des lésions

) , j J " , , 1 1 .... ' , 1 ,

de l'écorce. ' `

Ici encore, trois parties essentielles sont . " étudier :

1 H t \' .. t, if l' ..

le parenchyme, la névroglie et les vaisseaux sanguins;

et, de même que dans la substance grise, on y trouve

des modifications qui rappellent tout à fait celles que

M. jMierzejewsky a décrites dans la paralysie générale

des aliénés. La connaissance des faits signalés dans le

"fl'J() Tg.u i; ,"1 ,p .lÜ

26 ô CLINIQUE MENTALE.

, - .. 211f1f' IStJ "11 'r.y ) ? twr'.j ? )(n) ? Bs.qf,

mémoire remarquable de cet auteur a donc singu-

L ü ? a ' ' r a ? W · "J 11."ltrw 7lwillliL ! `JWI ") W ,fn`j

l" L jJ ? f' u , 1, ,. 1 1'l, le, Z 1 h.'p ? 11 ? Hn.t1liJI ? ) J(i;"1

lierement facilite notre tache. ' ,

L n J ! 1 ttll'IJ 'jJt) .')'Il,If1 . ', , tflt..7`my tW <'[ fr

Sur des coupes de circonvolutions saines', une des

tr ¡,'I : 1q ri-iu 111H ? \é'.I"(J un 1^ (Yt"'11' " '.11 ? Ii ? 1

choses qui attirent des le premier abord 1 attention,

, ? 3 ? li ? M ? l ? i. 1 Il[)/ , il' fi-1 rrrri

c est 1 extrême inégalité des cylindres axiles et de leurs

""1.iJ d ItJtU W' JJI : ! 111, /nrt 1 trIp T"1.l^-r. éJllnn rO : (I

gaines de myéline. Cette' inégalité se traduit par des

r J-"r-o«i I,.J` ' 81T ! t vffh '\l')'III ? (1'¡ t mlt1 : 'r)1

différences telles que .les plus petits cylindres axiles

1 '>> biè , 1 .' ? >,I1"'Yt do. J'.

n ont pas, plus de 1 fi. de diamètre,, tandis que

. u,;h ; ! l' 2'rl ,381\, ({.,t ? ? Jloo : ulq 11, tnOG .1t¡ ?

d autres atteignent jusqu'à 12 fi- environ. Au con-

. , ^' ' » du " Ii V 'i¡,f ! LJ,nrn ;1<j,I00. : >ln<j'O'11'\1f\'1 »rvi«T'.

traire, sur toutes nos préparations de menlllgo-

, ,7,rjl ! I ,l,iiJ : . 11 : I,h ' , i " 1) ffillp.-

encéphalite, nous n avons observe que de tout petits

" 1 'LIU ? ? tJl'1 Il 11 t r rr '111 1f)'J te 1 1 1 ! 'I ? ! ftlil ? ¡CI

tubes nerveux , se colorant .vivement par le carmin ,

, 1 , ,' j 1 a i h LI 1 '011J. )J' lOtr; tri, ;1

sépares les uns des autres, par un tissu de, névroglie

, "1, 1 ! (, 0 ' ill)'t - . il 1 rJ' til1-1,1 9 Il 1 f()r

rosé, très délicat et parsemé de noyaux recouvrant ça

- 1", ? l 't il j HI j"" (' Il " 1 t. 1 ) l' ? 1 ? ¡ f .-

et là plusieurs cylindres axiles. Est-il possible de tirer

' j' , u i i c i' ' i ' f " iii mi i-i'i i -, ilnf'

de là une conclusion ? Faut-il considérer ces tubes uni-

,Ir JI "'II ! 1 ! .1 .. 1 nJ . ? t.l f' 1 ... 1 '(11 ra rflfn

formement de petit calibre comme des tubes nerveux

0/" 'I 'oH ? II. \ Jllo.f1' .n j' '1 ,.Jldf JtrJ )....... Il

atrophies ? Ou bien doit-on admettre que, ce sont des

- 1 mt ; .y il Il If 1 l 1 rll ) l' r. ('" 1)

tubes de formation nouvelle, tels que ceux dont M. Mier-

° l'<l' i- - " t, 't J n1 II n Il ? il1 ." f,1 fil,

zejewsky a décrit le développement dans la paralysie

J .J/. < .... ? ? ,"i i, i . |ii ? i 11 ? Jn,

générale ? Quelle que soit l'hypothèse à laquelle on se

'I 1 ' il.1. I 11,1 J1 ? W Ol,1*')" rf'l |T ,

range, il est .certain que ce fait mérite une mention

u ") M' i i- » i, ' '))f ? )t0 1 ; rir.rl 1 I ? "

spéciale. Quanta dire si ces.tubes nerveux sont envahis

' . .) , 1, J 1 1 . l, t 1 j 1'1 \ 1 l ')' Il 1)1.fl ff1 1 1

ou non par le processus de névrite parenchymateuse,

cela est, croyons-nous, impossible, les dissociations

t ' "J . - ' ,. 1 , 1 .. c 1 1.1 11 1, Il(,

seules pouvant donner à cet égard des renseignements

valables. . " . r f ? l , 1. ? fi, ! ' , " ' . ! . ? ' l ,1 i

L'élude de la névroglie est particulièrement intéres-

sante. Il n'y a pas, dans la substance blanche, de colo- ? < ! i ,, 'H ! 1 t, 1. t 1 i s , . '

ration plus rouge qui révèle l'existence de foyers de

sclérose; ce qui surprend immédiatement, c'est le

nombre tout à fait extraordinaire des noyaux dissémi-

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 247

.M '' "'K 3 " " /

nés sur toute l'étendue des préparations. Nous ne sau-

rions évidemment risquer de chiffres à cet égard; mais

en nous servant de l'oculaire quadrillé de l'hémati-

"rrs Pli v .. "'ra r,·'' ¡ 1111" r ,i ? ¡ ? I . n 1

mètre de M. Harem, et en choisissant des préparations

tut. 111, ? t. ? il '' \' 'f' .1 B ),<-'

qui paraissaient avoir la même épaisseur, nous avons

r 1.t,I .. ? .; '.il ' 1 ' - -1 i / 1 : ,....,t. C)1111 '1J ¡t" t"'4' ? }1 ,

pu nous assurer que ces noyaux sont au moins deux

."Il ., 1,(.(,. " M.1 ' |,< ,11 ? 1 I i, 1-

fois plus nombreux que dans 1 état normal.

rf't'i x; ; r : .q',P"1 /) -mi' /,1 W ! 1 '3r Arrr, -)<-))).)f a ? 1 f, ,

Ces éléments, qu'on appelle a tort noyaux de la'ne-

iir P ? U'Jj ' . 11) '... ' I 1 a.'V -* ? lof «

vroglie, sont de plusieurs formes, les uns' clairs et for-

- 110. r i ? iii . i a. t i si )m.-[r ! ,lt, i. m ? « t ?

tement réfringents ont en moyenne 9 a 11 millièmes de

te ment rin gents ont en 1 -noyeiine 1 9 a , ni me

millim de diamètre; les autres, également très colo-

-. 1'1/; el » 1f'"]......f1 ...d 1 , .» ?

rés, mais un peu granuleux, ont des dimensions légère-

r If J ,4 'I b t ... t "'1 r J ' 1 lf ) l '\ no " l' ? w

ment supérieures (il a 13 |A Les uns et les autres

I.nl,2f 11 -J f '1.... l ''j) ,,( ? ? r ? ' , ? 1 ? ' 'i ..... ...

sont évidemment des cellules dont le protoplasma ,

.. 1" f;" , " 1. l ; 1 1 il, 1 ;1 F.T I ' , l" i, - . .

dans les, circonstances ordinaires, n est pas toujours

'1 . , Il : ., i ' 1 +fJ A ' f l / f-, Ir. of 1 l, ,JI, ¡ l' ..." 1 1 1 . (

facile à reconnaître. D'une manière générale, ils sont

f n l' . ' 1 III" ., 1 t l l ' 1 il t l , '

plus ou moins allongés; mais leur allongement ne se

présente vas 1 .1,& ¡ 'fl'II Il t - . ('1 1 '- ? ,

présente pas régulièrement dans un sens parallèle a

Il 1 '1"' t l' l',j il il - 1 1 ;I ,, ,

celui des fibres nerveuses. Enfin, parmi ces cellules,

. i' m ... " ' ' 1. ? ) -1

sont éparpillés, en nombre variable, des éléments arai-

rH / i ? 1 -i , J l, 1 1 ni, .i.. fi, .i. ).

gnéeset le point le plus intéressant de l'examen des

o .). ' ! ... r , . l, j | /,l ,, ,1 , , ) . , , .

pièces réside assurément dans l'étude des rapports de

'\ ? 1,' ? ? ( i 1 r. ('1 "f 1 , , ,. .

ces éléments araignées avec les noyaux de la névroglie.

- "il" l" w ? '1 \ 1 1 \ ,

Un premier fait d'abord apparaît avec netteté, c'est

' 1 l' ' "1 " , , -, ,J ( z

que la multiplication de ces cellules est d'autant plus

.L ? < ,( 1 t.. . , Il' - 1 ? .... l' 1 z

prononcée que la lésion est plus ancienne. Déjà, nous

l 1 l " " t.'(""1 . - 1'" ! ! t i ' : ,- i 1 t', F

avons signalé l'existence des cellules araignées dans

la couche superficielle de la substance grise; mais

ici, elles sont en beaucoup plus grand' nombre et beau-

coup plus faciles à étudier, car la substance blanche est

plus transparente et moins condensée que la substance

corticale.

2t8 CLINIQUE MENTALE.

o ? TII ! 1'Q'.IdTtt5l iLIr11f¡ : cla .l\l ....t\lI

'Dans les cas où la lésion est encore, jeune,, ces-, ce

, , . ? < ? f't ? ? (';

lulessont "déjif'èri quantité considérable; dans des,`ças ?

plus avancés, elles sont presque aussi .nombreuses, que

, , f't ,T..>rptr ! o;>.VrO' ? IT ' ? , ? } ? «M.H",J" ? ,jJ'1 :

lesi'noyaux,1 enfin, lorsque 1 altération., paraît II avo irl U

..." p ? ) "l, tn'ilJ ..I1'1Q(1 at"'lb ? tH . : IJI J .

atteint(soli°'sûmmum, leur nombre dépasse, celui desm

- - T T, rt·n(1fT rlll nf)rJiHll'll1 ! otlhl..lJ1 \.)1.1) ? d -

noyaux,' et même, sur certains points, il n'ya plus ? leT' ? r,), .tttC, Gb.111 l ? \' R.

noyaux ,'il-n y a plus que des .çél uléscarainées ? Rienzf,

'. . , i, /-firr si "-i-i'Mrtjilq .10 ? ' '. -

que ce fait' nous semble établir que les,, cellules arai,,1Tf

r ,...,I("Il")t ? .t..tff"16r'iJ; j' c. 1 1 mv z

guées se' forment aux dépens, des prétendus, noyaux, m

1'" '[li'1 ! i p,ql11l1',) 1 î'll 'iJ...,p w11U1ciW ul.. ?

denevroghe ? ? ? ......rr.

de `7 -\h ' : )f t ? \11' iL¡l J ? f) f{ ! ,) ? 'If' ? f11 ...) ^'1 si ,m

Cette question avant été déjà bien des, fois-, traitée,l ?

,. c ? i. H ? \df'")h, 'it tlti ,1.j('1 JJ .r ? "

nous' n y ^insisterons pas; cependant nous, .tenons à»·1

nous' n , , -,) ? ? > ? 1 ? <-i 'tf ? f ? . , an'I

dire^que nos observations confirment presque, absolu- II¡

^ -, 4" ; \r1(} lJ,\\{lltl'l II t, III Il 1 y -

ment celles de 11 ? Lubi,mo'ff et de lLIlllIierzejewsly ? 111

....t--....t ? ))) ? ? ) ? r ? } ? r- - I"1

Ainsi1 que'dans la paralysi'e ? énérale "les 1 cellules [')'1

. , 1, r, 1 p,IW i-t l'1 Ilfl'TVj7. , .. y, Il' ? , .Il -

araignées ont des apparences variées, tantôt, ce sont vi

des cëllûles'rainifiées de 15 à 20 IL, rosées,\ à pl'olon-"nf !

ements'bifûrqûés(Pi.'f'V; fI ! ],¡1), très étendus, et ( se - :

confondant' au' loin avec les tractus de la néYroglie ;"11

1,. q ,,1'-1 .,t '.1 ? fil.;... , , Ii M O - >'

elles( renferment deux ou trois noyaux, .quelquefois \,

l' ? c,my, I ? ) t,fIl j'U "1 t - 1 tJ. 1

davantase ? Tantôt, au contraire, ces éléments"ne,j"n

.. ° ? i 'n r 1 n f'* l" f, fi. ? J -1 t .. b' ! , 1 "

renferment qu un seul noyau, ^enveloppe, par, un pro- , 1

toplasmàllieàuëoü[¡"rrioil\s' abot1dunt; ils,ont la .même, l ,1

coloration' que* )es''précédents, mais sont plus foncés .

et ne''possèdent'que "deux ou trois prolongements ?

Bnfin;lil eli est'aussi'qui consistent en ceJIules, sensi- ,;

, ..., f '1 t 1 1, - 1 .... '

blement'' plus petites,1 soit fusiformes ,(PL. V, fig. 1" "

B, C), "'s'oit' munies-' d'un' seul prolongement, de.,ma ? )

nière à figurer à peu près de petites céllules4unipo- ,~ f

laires'. Lorsqu'on'à' affaire à'des préparations qui ren-, '

ferment côte - côte* des cellules araignées et des,

noyaux en nombre parfois'égal, on a peine à distin;.

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 2 M 9

f ,t'T \"1"/ pi . . 4 ? J' I ,... ? 1 Il c \

gu'er"cesrtoüfes'Ipetites cellules araignées des noyaux

. 'ln1 ...(1' 11 ,1 11.· ? r , 1\ '' . , ' . / ? !

simples.1 " si ? f. . '11' k' 1,1 1 1. : " , 1 ;;> 1

' ! Elitre' ëes 'variétés qui ne présentent rien d'absolu,

1,. ,- 1 It ? J,'1 Il Il ? ..., '

une foule d'intermédiaires permettent de suivre comme

, i 1 1 \1 r 1,1)w.l 111 Il ii" 'ii'1, j" " ...

une 1 filiatIOn" la' transformation du noyau, en ? cellules.-

, > ,1" . ,ri . ? >> ''il "" J"" * ' ' '

araisnées ? Cë n'est pas tout. A côté des, cellules 1"

(f . 1. ¡ \ 1 ? n )11 n .... \ Iq 1) V ,1 r ... l

araignées 'à" un "où plusieurs noyaux ...il,, existe, des 1

3 -... ? t ,V'«1 ) .'1 ? 1 }I ¡l' I"°1 ? i

masses ramifiées, d apparence protoplasmique, ,de 1

A 1 v9.a·U1 vl 11 ,II` il l b ?

mêmes 'dimensions que les cellules araignées , elles- ,

mêmes, 'mais qui ne renferment pas, de noyaux.» La

coloration est aussi exactement identique,, elle, est d'un

rose pâle, uniforme. De cette absence, de noyaux ?

nr r' ' 'T, '"1 1 ? 1111'U . H'M1" ' " "

M. Mierzeievslÿ crut pouvoir conclure que^ces masses

, Il lit ) ? 111 mi ' *»' J....

ne sont'pas"des cellules, mais des condensations fibri-

neusësl' Comme là description et les planches ,du savant.

, .. HI" 1 1 1 . r 'H il' ' ,

neurologiste' russe coïncident exactement, avec ce, que

J ^ ) V j . - l i 1 1 i

nous avons observé, nous'ne faisons aucun, doute que

v i . A ' i ' ' '

les masses ramifiées dont il s'agit soient de même na-

ture dans là paralysie'générale des aliénés et,dans nos ,

cas -dé ' m,liiiii -,o-ècé plia 1 i te des épileptiques., Mais

nous ne sommes pas de son avis quant à l'interpréta-

tion. -D'abord le caractère de la coloration ne suffit pas .

..... , i i 1 p I, . 7 1 ' ")'" w "

pour qu'on' 'pu'i's'se lflirmer qu'il ne s'agit.que de cons

pour qu'on puisse affirmer qu'il ne s'agit que, de con- i

densations fibrineuses; il n'existe pas de réactif micro-

chimique de là fibrine. Au contraire, un certain nombre , ' '

de considérations nous décident à envisager ces corps

colorés comme de véritables cellules. En premier lieu, z

nous-nous fondons sur leur absolue identité de forme

avec des 'corps incontestablement cellulaires, nous

voulons parler 'des cellules araignées qui sont pour-

vues'de noyaux.'Ensuite le nombre, de ces, corps ra-

mifiés est considérablement plus restreint que celui

250 . r. CLINIQUE 'MENTALE./ , aa

des éléments araignéesproprement dits ; ils constituent,

donc unef forme, exceptionnelle. Et, d'autre,, part, si

l'on rrremarque, que des noyauxi des) clh ? \e ? é}xign3f

occupent au sein du protoplasma cellulaire, une situa-

is ? i ? j 1 m J ' ' ) ·i tj ir, tj.J,

tion très^.variable, et absolument indifférente,, il, est

- 1 ..11 - 1 .tt ? tt.j .1 1 M Il /t-l J11).f

aisé de, comprendre, que ces, éléments., toujours assez

aié de. ? .1 C<1 ? \IRelt, , .J ? i, H'' ')

volumineux, peuvent être sectionnés de telle sorte que

' j.J°'1 t'f l'

le -noyau ne, soit pas compris, dans la préparation ? '

Uni autre, fait présente, également une certaine im-

. ' r.. j ... 1.1 , , .... . 1, - ? j

portance : c'est ,que ces |cellules) ramifiées s'anasto-

r 1 ' i . ) , j. f. j ' - ' !

mosent souvent entre, elles, et que leurs^ramifications

elles-mêmes renferment quelquefois .des, noyaux. ,De

cela, 1\1. Mierzejewsky a,induit que ces noyaux étaient

simplement lengbbesj dans,les condensations, fibri-

neuses,,de façon à figurer ce, qu'il appelle des « noeuds

de^fibrine ,».,Nous ne voudrions pas être, trop flir.9 : ¡,aï

tifs en formulant une opinion, .absolument, contraire,

attendu que, nous, n'avons pas. eu recours au procédé

de la dissociation qui, dans, l'espèce, aurait pu nous

fournir des renseignements précieux.^.Mais il nous

semble que les; coupes suffisent à démontrer que, le

. noyau 1 fait bien, partie intégrante de ces, éléments, ra-

tmiflés, et que ceux-ci, en dernière analyse, ne repré-

sentent que le développement exagéré du protoplasma

Jpérinucléaire. Nous voyons encore une preuve à l'ap-

pui de,.cette opinion dans l'existence de ces séries

de noyaux englobés dans des masses protoplasmiques

»de plus en plus abondantes; si bien qu'à un moment

donné, au lieu de noyaux on ne voit plus, sur certains

points de la' coupe, que les seules cellules araignées.

De plus, s'il s'agissait de noyaux simples, absorbés au

hazard par les ramifications fibrineuses, on reconnaî-

DE LA ; DÉMENCE' ÉPILEPTIQUE. 251'

trait'encôre la couche' protoplasmique qui les entourer

Or, çésprôtdpÎâsnîâ né'semble;'être rienxautref chose

que'1'à'mass'e'raminée'eHémêmë ; une très 'léèremodi-

ficàtïon3 seulement s'es't'accompliê dans' la constitution

Il 11 ,11 rfArT.'ll t'iMl i'- . j,rif, 'ri 1 ' 1 , ,%.

des noyaux. Leurs 'dimensions* se1 sont ? presque tou-

jours sJérnlib^èment1°arccrûés)''et'Ileu'r1' contenu3 devient

granuleux^^* ^ a^nrlr)ü'm2 z3` .tjrnvj'sq .xro.mnjjtov

yifiii;rün`dèTriier'pôint` rélltif à;l'hi-stoiré 'desncel=

r r 1f(1 T·u` ilifrr fil, n ? ', r, r,rn T"

Iules araignées nous reste'a â mêntiollrier encôr'e : bToutes

les fois quon a eu a examiner- des loyers d'6ncé"ha-

"dui4-,nees 'etaient en"assëz'grand

nombre, on n a pas manque de* signaler la 'tendance

qu'ont ces ééllulès à"së grouper "autour'des Vaisseaux'.

,lit iitr- (r, , r f· y i oc 1 f i ,,l, 1 r " , r .

La communication de.certains' de leurs 'prolongements

avec les'parois capillaires engagea' meme, certailis'au-

leurs a se prononcer en' faveur ^de' la nature 1 aiiio-

`r., rfrn` r, , - ? 1 1 >1111fl(. 9 ,tr : r;lr(mr'1 z fui`) ·31+

plastique de ces cellule`s ? '' fil' ^ ? u ao 'V

Hn'6us"parait' certain* crue très soûvent`jles cellules

r ? t j,r i, , I .,

araignées1 affectent 'la' plupart' d6 ? caaétères--(fes,,cel-

lûtes angioptastiques; mais nous croyons qu'en résumé

le vaso-formatif ne'doit'êt6attribué qu'à un' petit

nombre 'd'entre 'elles ? 1 'En-d'autres' termes',1 le' nomade ? Il )ri n. rl ? ., "Il, t,

cellules an -iop i astiques ne"sâurait être rationnellement

' substitué1 ! a celui'dé'cëllzcles'`ccrai.gnées' qui'ne préjuge

rien de ta'destinée de'ces éléments'; et, sill'dii.voulait

se' servir d'une 'épëe's"sion'diii s'appliquat à autre chose

'qiri'âiïX`çârâctèi'és''inorphôlôiqûes;'r1011s'croyons que i

l'appellation1 dè^céllules plas2zies conviendrait à, tous

es égards. "' ,(1 " " ,fr yr v, "" '' `i ' - ? ' .

1 est iiiipossible'de 'donner 'quelques détails sur les

,rapports des'cellules araignées avec les vaisseaux san-

guins, sans dire quelques' mots préalables sur les vais-

in -JnI ? rr2.r ''rtTal r.T ''Tn

252 CLINIQUE'MENTALE. e.J ! 1(1

i-r41t Pfr,'1 ,fi 2 rrr2t7 rvfrr h (t'lff9f2 X;1 1 Lirtflo)

seaux eux-memes. Or, les altérations vasculaires, dans ? aiu» '>()ff `h1 RY ? " I si

les cas que nous avons observes, sont très prononcées,

nI"ff < : \ A') "1" ;- Tir ? 1 ? ri41l 1 <.)1D')r,q V, v Il ;;1 £ lIJ

et peut-être est-il permis d imputer a ces altérations la

.I-'fnrt"tf l'¡"('nf' : t" xji +il"' 1 t 1 qq 'tltfl";I ? ,fWl'O ? IOEO'li)

plupart des autres. Au point de vue genera, 1 Y, a

dÍ"b1v"ddb' ! T prl 'nti ,'G ? 1 i')v' ! of ? m ? 1 ? )'119) ¡¿UJJ

d abord bien plus de vaisseaux que dans 1 état nor-

f'1 l'nrh rntr.tal)r,·, 9 ? ) ? )R at ? Mt'S l;).IL108 GJ'I ol.j , Il>'1

mal; sur une coupe, a un faible grossissement, . on

- .v.. -'C\(' t ? l ? l1d ? T : > ? ldI9') >] ? flJJd" r ? I;;IJIL1J JI Jl''Jl(

constate que leur disposition relevé de l état P ? }9 9- ? h 1lD,.rf' ? o, 1=. "q'bl,t Ici JI1() ..II,J ? J1G

Dans la substance blanche saine, les capillaires

'5.. ? t1n nn·r ? f nrr, rrn Dr,' r tinT,'1t ne HlOI/i 1(ilil) ? 1'1 ? "'1""(' : rrf) "diri.-és dans le sens'des fibres

sont' presque touioursainses dans le sens des libres

ir,nn^ .. 3'm'r ? t[fqrro"d'dl1Cf';¡ b 14tilAt, IO'l> ? ,.lil 4P

nerveuses. Leur trajet est donc a peu près rectiusne.

>'1' ' "Arl"'1 tC 't`r "il 1)"; t'1 flH'I"'I ? rrl; 8"t'J113'b1'i8 Jvll11>J

Ict'cesttout le contraire; on les voit, en beaucoup

\ wl ' r(I 4ff(tll' Fa IoIÎ ? lf( Il,`)fr : 'jYt·I(îrO·TC) tri 11....1

plus grand nombre, affecter les directions les plus, va-,

r-r-r ? I r 1 .yraylrr ,. 'itfTnrrf.i'nfTfllO'1(l'r`(If";rtll" 211,,jLf/n'r'O'

nées; et comme ils sont tortueux, on n en distingue que

rr n'str,r o t) ' ;> ,1 <1')11(\1,,11. th off<)(1 t; ] U" t ? ) ? tiJ.i ? >

des fragments. "Ainsi que nous en avons de fuit men-

- r.y( ? on vtW rrrj, t, cIW ffJ TF ilil.rqq '.H' "'1'1 '1'll1t¡¡'b' til

tion, a propos des méninges, les vaisseaux de la subs-

H')f1N n "'> f.;)l. Ir q(U' III ? 1 ? If '. fi(T : 1}1l J-G ( ? 1t)

tance blanche sont tous de très petit calibre, capillaires

,dn1 ? 1 11fI11.11 ,. ',f \ y·rr·, 41) ? non m r. 91c m>.W )(1nt ! Il

et ârtériolés, et c est a peine si 1 on y reconnaît quel-

mlmt ? 1 ? " .I ? int m fft Hl ...qp 11 ? i Il 1rÏ ?

ques petites artères munies de leurs trois tuniques.

- 1 \ '1. ? i "'If Il, , " ? 1 1. ( ? Tt q ) "fi 't. ! 10;'

Le fait de 1 augmentation du nombre des vaisseaux

fJ' rI Il'1 ,, . t. " .' i', , 1 1 l t ,1 It'11'rl If %'pi

a été signale par tous, le`listologis es dânst l,a paraly- ? qL ,1 .,d Il Ij' , Il 1 ? t( l ? 1 . f'J hO 1...1 .Jil' 1 \ 1.' ? Ltr 1. Jr

sie générale. C est donc la encore une analogie ltimpor-

13 a...., M 1 » ll.if ' n <)(o ? t ? f ? ' .1', <l > ? P ? ;;¡, 'II 1"'s 41 " 1 ...Id tH' f Il,,lp',q l' t'Il il ' J ? It)

tante avec les cas que nous avons rapportés. Nous avons

-r,K prn·" 111.)tl t... 1 1 W , 1 -1 r Il' Il ' ·, i , ' ' ' .1

également remarque une multiplication notable des

. - ' -)) ? 1 - . tif 1. 1 fil *1 ) 1

noyaux des parois capillaires ainsi que des hemorrha-

eies 'S'Oüs-'ad'v'ëntitiellel.1' Cette dernière lésion même

D '1 ... , ? ? -. " t'. i, 'jii i |if

était} chez nos trois malades, si généralisée à tous les

foyers' d'encéphalite, qu'il' n'était peut-être pas d'ar-

tériolesJdont\ la"gairie né renfermât des agglomérations

7 ' I . 1 - . l ' * il'1

de corpuscules sanguins. Enfin, pour terminer ces

l , ? · If- l', i . Il l ?

quelques mots relatifs aux altérations vasculaires, nous

dirons que, 'contrairement à ce qui s'observe dans la

1 ('" .11 l, ? ). u Il l n ' ? ,. 1 1." "J..

r enéra e ' nôûs "'avns pas 'un ' sule'f'o'ls rè-

paralysie générale, nous n'avons pas une seule fois re-

DE LA DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 253

;iI.J' 1 (1'111 ? rH.H 'J in-

connu- l'existence d'anévrysmes miliaires., Cela,tient ? rT ? k1 74ay·( CiJ ? tulll'l')t,. ? 1 ,1ft.G mu-1ul />- fUb...Jr

sans doute à l'age de nos sujets. , l' 0,,t 1

;>.' ? I) ? )'lC1 a-1 , liai3 ·,v ? tll. r,WVf; yflfT nlrrl si ) 2'i

' Mais il y encore lieu de revenir sur ce. que,, nous

RI ? fl()It"·' il' ')^ ' file, Il "-je ? " 1"U : "I' *

avons déjà signalé relativement aux, rapports, intimes

, v n,, i,'i'jn5y. ? M JtI'IJ'1 p-f ? f." b 1C ? J), Jli''ll"ll

des cellules araignées avec les capillaires., D'abord ces

-MOU lrt 9 11 ? nlyl ! l'uJdc'1W JJ cllll) JI'JIU 111UW > ll

rapports sont d autant plus faciles a constater dans la

n,v mr.t : .1'i lLl ? 1 tjt.b ? jfx-tntj a

période initiale, que ces cellules, relativement peu nom,

pWnrlirq tf;tu l'9qt 11'(I')', L ! uu ? >'1-.mr '11"11 tlJJ¡ 'J'hJt : : JJLoJ

breuses, sont presque toutes disposées autour des

7n : n : 7 ? ? ·al '.nlfla 'Il )l1JIU '-IIO(,j. HJ ? >I t : : lIhU LH ? j

capillaires. Alors on les voit plus ou moins rapprochées

1 plti P-11q;l " >111li-Li 1# "ISJIii%Pl '11, IjtJ "J' d

de la paroi, tantôt complètement accolées, à ^celle-ci ;

4n'^nlt;9·t e-)'I(l unq ; .i -Viui" ? I te uW· 1 i ? fjJ) lvll

tantôt séparées du vaisseau et ne lui étant reliées que;

('Hroo ? /')>1 nrJ .,tif)" (1 -1 'Ill . "f"tl)1Jl") e -1, 1, ? )e" CI ,,f

par un prolongement protopiasmique. PL. V ? <7 ?

f ! Vr ? i ? ..))))''n ? tL'Ht.uuu ? [

Quelquefois plusieurs prolongements émanés de, la même ? ) ¡I ! lll ! ) ? 1 U' q Ut (U" ! 1 'Ii eli - 1 1 IJI !

cellule seperdent a peu de distance les uns des autres.sur

- f"H ? 111,. 1>1 ? 1h,tl 1· ? DI' l'Il) IC ? J'.11 -41J ·tl,W,.1 0

la même paroi. Quant au mode de fusion de ces prolos-

- (tlJP. 1;1 1;1 -le '11, ? Ibl .-» t j/iiuj-'ih - ^ -.^i ? 1. ;. i

gements et de la paroi elle-même, il est peu, près,

H(V||) " 1 -j ? il.1 ? <) ? " " ' dj ? 4 1 1 - ,

impossible d'en rien dire de précis. Il semble toutefois

- ? Utr)tVi ' ta -i' ln| ? i ? i »

qu Y ait plus qu'un simple accolement, ,de telle

J"i,Jplilll, n ? i1- 'il*' >U l )<JiP> ' - ' ? -'Mi i',»] ...,

sorte que ce trait, d'union du capillaire et de, la cel-

·r· 1 ? n r rn· ri, 1, m m 1 i> ' .1 .' .5 ..m jii - » ! ''' ' z

Iule n'appartient pas plus à celle-ci qu'à celui-là. En

.c : ' f;n 1.. W ICI' filait.1' l'i-" 1 -" -"i.i^n,, q} ! II,-J ?

d'autres termes la paroi vasculaire, contient elle-même

HIHj.ni yf·II>r 'i·. 4v , ,nh v.l fit"' 1 w ' 1·· '-y·ï il,

des éléments à prolongements ramifiés, destinés à se

-111 "M", 2ft '/ a',t . n|f'li 1 p'W e, ,lmn w'y rt·' Il Il i, 'JJ'Ilil

mettre en communication avec les prolongements des

pr 't tt,enll ! fil 11 1 II ? W l' -tl , . l"h'U'CJ J11 11 ? I ? J

cellules avoisinantes (PL. V, fia. 7). ï v ! ) ? 'It) P; : 1 .. 'J) \ 1 ? 1.)" : IL ·, . ,·y ( ? c , f y tn 'v ifl

Ce qu il y a de certain, c est que le fait avancé par

Il il lui' 4 ? * 1 ' '" P '" ? " "-' le- ''ri

M. Lubimoff à l'occasion des lésions de la paralysie'

ë ? ' ! " h ,. ? ' ' "I ', ? ? i >' r.ftj ? ') 1 " > t I »

générale, se retrouve ici dans toute sa netteté, à savoir

JI. l' 3.lJl ? '. ? 1 ¡Ii, ,"J t)tI.)).. 1 > >

que les cellules araignées sont très souvent des, cel-

11 1 tKW 111' n ? 1. , v , b I ... 1 W 1 w -Il . ,

Iules vasoformatrices (PL. V, fin. 3 et 5). ,

Pl)" ? if", "1 P \ J)II d ? IL; · 1 , G`jtl )i· , ¡ ,-

Quant à celles qui ne sont point en rapport avec

11 ? ·, f n ? >· . "1 l I 'J -i in 11 l' , t .

les vaisseaux, on peut admettre qu'elles représentent

ariéts '...- ' . " rts co . '1 t-

des variétés d'éléments conjonctifs modifiés par le

,mi' ' " l "'t i

254 éf 1()I'CLI ? TIQUEI MENTLE.,r 11(l

'propessus' Í11f1ammatdire. ,Telle\ sont cèllès., qui'sont ré-

¡papdues' dans ria ! névrogliesà une. assez' grande, distance

desicapillairesncTelles sont, aussi celles4qtiitsel forment

dansjla ' paroi) mêmofdés ,vaisseaux,1sansJ donner accès

auxôglobulespdursang.,Tj0''j« pj' ! 7 ! G''Rq .11 sficb ,91JP

61 Ces1 dernières ^s'étalent' à 'la'1 surface) 'du'Tcapillairë,

làjouteritl' leu'r protoplasma à1 là' 1amellesous'2.endothé-

tiâle, et par une modification particulière'} 'donnent' lieu

à' cet1 aspect' vitreux'qu'affectent'en^pareil cas' les'petits

vaisseauxrdes' foyers- d'encéphalite.tOn-voit' alors' leurs

noyaux saillir, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur, du

''vaisseau (PL' V; si ? W·et7) ? oùiils peuveI1Vêtreléon-

* fondus .avec' les. globules sanguinsienf raison de l'éga-

.litédedeurs¡dime.nsioIJ.;s,1;1 ob jn )tt,rye ym, mu'

En résumé V les;1 lésions'' que mous avons observées

- sont beaucoup plutôt, celles- de "l'encéphalite'1 'diffuse

,que 'cellé"de la' méningo-éncéphaliti 1 su perficielle ! r¡.1J

;>/1 ¡; LéS" lésions 1 cérébrales n'occupaient' que ' les- lobes

1 fron'talÍx r;-Jrespectant"entièremeIh 'lé's'1 zoriës motrices ,

ce' 'qui 'explique l'absence 'de 'paralysie ! D'autre part,

ceLté\périencépha11te' des-lobes frontaux^ 'rend'égale-

ment compte de la déchéance1'intellectuelle ? )lctnJ" t

pJaJmtJu Jmn 1 1 .,1.11100 IIJj',2 III JIJI" l' jiii ? ij

si ,jr-ri 1r9 ? 1 Dh , ,'1'b1lo ? 71,; nnà le- " "i() ,,1 '

. IV. Les observations qui forment la base de ce

9" <j ? )'<'' '' W r> > ,.v I .Mil' t r M 1 ' 'Il (- ? il

travail nous paraissaient justifier, l'opinion que nous

- tl'i) l ? Jl11 d ? l ? ^H < )1, i' ? ... - i -1 t Il 1 pt ,¡...

avons émise en commençant, à savoir que, parfois,

i ? ...lv/,j1,.jjJt', ? 7U'' MU 7, nr,r" ' I II « t 1.' > , ' 1 Il ,

la démence épileptique. ne se traduisait par aucune

11 M.;1 r, , ..MM il .. U" ,n.,m.

lésion appréciable , ' caractérisée, tandis que, dans

léston appréciable, 'caractérisée, tandis que, dans

d'autres cas, on notait des lésions très accusées.

Ces lésions, comme on vient de le voir, sont presque

tout à fait semblables à celles que l'on rencontre dans

DE LAT DÉMENCE ÉPILEPTIQUE. 255

la paralysie générale progressive. Elles en diffèrent cepen-

dant '-sunlquelques points; ainsi ;tl\I.1 Bhssaud. n'a.rpas

.trouvé d'anévrysmes miliaires ? dans .ces; trois1 cas 'qu'il

.a étudiési avec'tant de-^soin; d'un" autres côté, si tandis

que, dans la paralysie générale' classique ylardésion

.atteint.surtout, et, d'abord la"coucheosuper..(kille, 4, la

substance rise ? 1 1 dans ijag démence épileptique, j la

,lésion débuterait; .parlai couçhe,profonde ,deI la ,subs-

tance, grise , et), intéresserait ? la^couche, contiguë^de

;substance, blanche, qui , ;à t.'oeil. nu, ,offre) une, colora-

ition jaunâtre. , MM- ¡.je¡.. ? '1 l ni. ? JIll)"" /.1/ i i.

.uc Les symptômes qui caractérisent cette variété de dé-

mence épileptique , ne sontmcornparables'f que ? de

loin aux symptômes de la paralysie ! . générale. Ce

m'est qu'à ,la dernière, période,que,la similitude existe.

En ! efFet,nous n;avons jamais noté Je délire,des gran-

deurs ? lep 1 nI9difipati9ls,. de .caractère, .d'habitude,

. l'inégalité des pupilles, etc., etc. que l'on observe dans

les, premières, périodes,, de, la -.paralysie. générale., vil

s'agit,, bien) là,, suivant nous, , d'une, forme spéciale,

, .

-liée . intimement Là l'épilepsie.1 Ces malades"diffèrent

complètement des épileptiques,. en ! nombret<trèsi res-

treint d'ailleurs, qui, outre l'épilepsie, sont atteints

de la paralysie générale ordinaire ; en pareil cas, la

'paralysie générale se présente avec son cortège de

symptômes habituels. Deux cas, très intéressants*, que

l'un de nous a eu l'occasion de suivre attentivement,

ne laissent aucun doute à cet égard.

256 CLINIQUE 'mentale.

EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCnE V

Coupe pratiquée dans un foyer d'encéphalite diffuse au voisinage de la

substance grise.

tl,

Fig. 1. -A, A, cellules araignées à prolongements ramifiés et à proto-

plasma assez abondant. B, cellule incomplètement formée. Le proto-

plasma est à peine ramifié. - C, D, indiquent des phases encore moins

avancées de la formation de ces éléments.

Fig. 2. - Cellules araignées isolées.

Fig. 3. - Un capillaire dont la paroi consiste en une cellule à prolon-

gements ramifiés.

Fig. 4. - Capillaire dont les parois ont des prolongements anasto-

mosés avec ceux des cellules araignées situées dans son voisinage.

Fig. 5. Cellule à prolongements traversée par une lumière circu-

laire.

Fig. 6 et 7. - Vaisseaux dont les parois renferment des noyaux qui

proéminent tantôt en dedans, tantôt en dehors.

Fig. 8. - Cellules nerveuses dont le noyau s'est divisé.

L'explication des Planches VI, VII et VIII sera donnée dans le pro-

chain numéro avec le mémoire correspondant, relatif à l'Idiotie.

3 iATY3ti à 'l Ç) 7 -K 1 ' .hA..

REVUE' CRITIQUE

v : ! rH ,1' ,.Jq

,9 ? \ : ? m''GII ?

MÉTALLOSCOPIE, liI : TALLOTII1;RAPI1 : J, 1;CSTIIhSI0G1 : NRS

- olol(4 (, Il) cLJ{flffIJj'f Illhrl Ig1HJ ! 1JH{ J) < ? JtHllJ)JJ) ¡ : . HHrj,1 ,J"\ h- * "

'(o'I'rr 9J y;nrrtrn ir3smvJ4frfnxv;mi jlnlls ,8 - Jru.D Sodt ; ? 01 -"i*1 1

«mom ')10'H1 ! 1 ¡o"a¡¡r'q Par le D" Rouais V1GOUROUX. t'»1" b ' ' T'dJlq ? lnL,IfILJ ? ->iq 91' 'IJ1' 1 h Tt· >v9 : 7nt;vr

g.,n., itIJ\I ? 1 'il : i 1

- UI\[cnq ¡ .111ni'l eau 1" ·Fim(1 ? l,t )i J(I( 1 ? 1, 1 rq 1 1 \'"1

Les faits auxquels est consacrée cette revue ont été, depuis

- q'uàtf Í1s.u ? ? ,ùl) l'objet^de" nombreux travaux. -- Ils,for-

ment maintenant un ensemble théorique et pratique, assez

défini pour qu'il' soit"utile d'en tracer un tableau complet,

3 sinon définitlif ? C'est ce que nous allons ,essayer de faire

avec toute la concision possible dans une matière où l'intérêt

git souvent dans la minutie des détails. ms "1 , j t, ''

A M. Burq appartient le mérite d'avoir, depuis de longues

années déjà, fait connaître les faits relatifs aux applications

métalliques, dont l'étude a ouvert la série des recherches

actuelles. Ces recherches ont, dès le début, confirmé les

observations de M. Burq ; mais elles n'ont pas tardé à

montrer aussi que les effets physiologiques, déterminés par la

plaque de métal,' peuvent' être, avec plus de simplicité, obtenus

par toute une série d'autres moyens, et, d'autre part, que ces

effets physiologiques sont à la fois plus variés et plus nombreux

qu'on ne l'aurait supposé.- Nous nous abstiendrons d'entrer

maintenant dans des considérations générales qui trouveront

plus naturellement leur place à la fin de cet exposé.

Disons seulement que le nom de oesthésiogcne, qui figure en

tête de ces pages, est le nom général proposé par M. Charcot

pour désigner tous les agents naturels ou procédés qui, ainsi

que les métaux, ont une action spéciale sur la sensibilité et

quelques autres fonctions. '

Nous allons commencer par exposer les travaux de M. Burq.

Ils seront le canevas auquel se rattachent tous les développe-

ments ultérieurs.

17

258 REVUE CRITIQUE.

I ., '

1 .

Faits et théories de M. Burq. - Il nous paraît nécessaire de

répéter ici des détails, sans doute connus' de la plupart de nos

lecteurs, mais sans lesquels notre exposition perdrait son en-

chaînement logique. - Voici donc l'expérience fondamentale

de M. Burq : on choisit une malade atteinte d'hystérie et pré-

sentant une hémianesthésie bien nette; ni les excitations dou-

loureuses les plus fortes, ni les impressions tactiles ne sont

perçues dans les parties malades. Cela bien constaté, M. Burq

prend une sorte de bracelet, composé de plusieurs'pièces de

métal réunies par un ruban, et l'applique sur l'avant-bras in-

sensible. Habituellement, la portion métallique du bracelet

n'embrasse pas tout le pourtour du membre; elle ne' dépasse

pas la face antéro-externe. C'est, dit M. Burq, la région la plus

commode pour faire une application exacte et en même temps

celle où l'anesthésie est le plus prononcée. On attend quelques

minutes, en faisant par intervalles une légère piqûre d'aiguille

(et en ayant soin de détourner la face de la malade et de lui

cacher les yeux). Après un temps qui varie, suivant les cas,

entre deux ou trois minutes et un quartd'heure ou davantage,

si le métal a été convenablement choisi, la malade perçoit les pi-

qûres. On s'assure du fait, en les lui faisant compter, ou en

lui faisant désigner, avec l'autre main, l'endroit précis où elles

sont faites, la vue étant toujours empêchée. En outre, les piqûres

qui, d'abord, étaient exsangues, commencent à laisser sourdre

des gouttelettes de sang, etlapeau rougit dans le voisinage. Sou-

vent des sensations particulières de fourmillement, de chaleur,

de lourdeur dans le membre, précèdent immédiatement le re-

tour de la sensibilité.

On peut alors, en faisant les piqûres exploratrices à des dis-

tances de plus en plus grandes, constater que la sensibilité

gagne de proche en proche d'une manière continue. Cette ex-

tension, qui se fait à la fois vers la racine du membre et vers

son extrémité, est très variable suivant les sujets; elle peut

comprendre tout le membre et même, dans des cas très excep-

tionnels qui ont été observés postérieurement aux expériences

auxquelles nous faisons allusion, on a vu toute une moitié du

corps redevenir sensible. En général, la zone sensible ne dé-

passe pas quelques centimètres au-dessus et au-dessous du lieu

MÉTALLOSCOPIE, rITALLOTHI;ItIPIE, ÆSTHÉSIOGÈNES. 259

d'application du métal. Ce maximum, une fois obtenu, la sen-

sibilité ne persiste pas ; elle disparait graduellement, en suivant

une sorte de retrait vers les plaques. C'est ce que M. Burq ap-

, pelle aneslhésie 1'e/oUI'. " » .

.. jj ? t, ! J\)lJJ11" pl, n lU .

a01Ï c§i^on enlève les plaques, avant que la sensibilité ait com-

D m,eI}cé j ? 91rl).\nHgr'jCUe -,ci disparaît néanmoins, après un temps

JI, tres, YJr ! ¡tble"l'G"1'r'x9 ' ` j

- : ;j'HI Mai& ce n'est pas, seulement la sensibilité qui est en jeu.

- M. Burql a) montré, en outre, et il attache avec raison une

grande importance à ce point; que d'autres fonctions se trou-

w vent, anssi,modifiées par le contact du métal avec la peau. C'est

a[ d'abord,la circulation. Nous l'avons déjà dit, les premières pi-

, qûres 1 ! Ldqnnellt pas de, sang, mais à mesure que la sensibi-

J9.liJ .r.ep51l'aîJ, la,peau,perd sa coloration blafarde pour prendre

.,une,teinte rosée et les piqûres saignent, en un mot, il y a une

Rf, hyperémie, plus ou : moins marquée. De plus, la température de

, là,peau,sélève et cette élévation peut être de plusieurs degrés.

, "C'e ? ce qu'on peut. vérifier, en. faisant tenir à la malade un

'[1 thermomètre, dans la main,' du côté de l'application. M. Burq, ? IP6r;niettre;lo phénomène plus en évidence, procédait quel-

l,quef91sJl.de la manière, suivante : deux cylindres du même mé-

,9,tal.étaient placés dans les mains de la malade, et dans chaque

[^cylindre un thermomètre. Le métal agissant sur la paume de

,-la main anosthésique en élève la température à mesure qu'il y

^ramène Insensibilité,, et le thermomètre, d'abord inférieur à

,. celui du côté sain,, finit par l'égaler ou le dépasser. En même

.,temps, il y a de la moiteur, etc.

'' Enfin, quatrième modification,' la force musculaire, très gé-

néralement diminuée dans les membres anesthésiques, se

-trouve rétablie. à son taux normal. Cet effet est des plus frap-

pants : telle malade qui, avant l'application, n'est capable que

'- d'une pression de quelques kilogrammes, peut, lorsque la sen--

,' sibilité est revenue dans l'avant-bras marquer 40 ou 45 kilo-

y grammes au dynamomètre de Burq. Disons, en passant, que cet

- instrument est unedes pièces les mieux réussies de l'ingénieux

,11' arsenal créé par-M. Burq pour ses recherches. C'est certaine-

ment le plus exact et le plus commode des instruments simi-

'* laircs. M. Burq, ainsi que nous aurons l'occasion de le répéter

* plus loin, attache une grande importance à l'évaluation de la

force musculaire faite comparativement dans les deux moitiés

. du corps. ,'55 kilogrammes représentent, suivant lui, la force de

260 REVUE CRITIQUE. -

A > ° r,A.. ! 'T rtf· ? - 1

pression de la main droite chez un adulte (non gaucher), de vi-

gueur moyenne. La force de' la main gauche est, normalement,

moindre d'environ 1/6. L'absence ou le renversement de cette

proportion est l'indice certain d'un état névropathique. ', li,J>

P P , ' ' 'H >> FIr(9Tflmr i ) j ? j ! t ? j<r'

.W LT v· vi Olna/flj ? ? v n[ 'tn e'nr 'lff1

Choix du métal. Idiosyncrasie métallique. ? En') décrivant

l'application métallique, nous avons dit : si le métal est convei2a-

blement choisi. Cette restriction est la base même du système de

M. Burq. Il s'agit de la bien définir. Il suffit, de faire ressortir

les deux faits que voici : d'abord,le métal capable de provoquer

les phénomènes indiqués ci-dessus n'est pas le même pour tous

les individus; en second lieu,'lorsqu'on trouvé lu;un certain

métal agit sur un individu donné, ônpèû,t cônstatei,qûë ,ést

ordinairement à l'exclusion de tous'lés a* i'r'e"s.' i si 1 on veut

répéter l'expérience fondamentale su/un sujet nouveau ? il'faut

presque toujours essayer inutilement, plusieurs' métaux 'avant i

d'arriver à celui qui a des effets sur la. sensibilité, etc. Le

malade est dit sensible a ce métal ou, suivant 1 expression, em-

ployée par M. Burq, ce métal correspond à' l'idiosyncrasie du

malade; sensibilité métallique', idiosyncrasie métallique, sont

donc expressions équivalentes. Elles signifient que, tel métal

déterminé agit sur le'nialade;'tandis que tous les autres n'agis-

sent point. En conséquence, tel malade sera trouvé sensible au

fer, tel autre à l'or ou au zinc, et ainsi de suite. M. Burq admet t

cependant, mais à' titre d'exceptions, dés "sensibilités bi ou

polymétalliques. ' " . , 1,

Jusqu'à présent, nous avons parlé'de métal ? ' mais' sans rien

spécifier. Les métaux employés par' 141'. Burq'sbnt' les'plus

usuels ; leur nombre ne dépasse pas une dizaine.' Ce sont : le

fer, le cuivre, le zinc, l'or, l'étain,'1 l'argent, le platinée l'alu'-

minium etdeux ou trois alliages- : le laiton, le bronze et l'acier.

Il résulte d'un très grand nombre d'observations,'que la pro-

portion des sujets sensibles à tel ou tel métal est très différente,

suivant le métal que l'on considère. Ainsi, sur 100 individus,

70 environ sont sensibles au fer, tandis que lès 30 autres se par-

tagent inégalement les autres sensibilités métalliques. 11 serait

difficile et à la fois peu utile de donner des chiffres plus précis.

M. Burq pense qu'ily a une relation directe entre la diffus-

sion et l'abondance d'un métal dans'la nature et le nombre des

sujets sensibles à ce métal. C'est là une vue qui n'a pas dû

tempérer beaucoup le scepticisme qu'ont rencontré si long-

1SIÉTALLOSCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, ÆSTHÉSIOGÈNES. 261

- - /'f4w. pT ) ' " - ..

temps ses idées. Elle n'est peut-être qu'une extension non jus-

tifiée de ce' qui existe pour le fer. D'ailleurs, les sensibilités aux

autres métaux n ont guère été recherchées, soit parce que le

fin.. v , i i 1.' 1 ? t, ' \ . l

métal pouvait être dangereux, comme le plomh, soit parce

que ses propriétés physiques le rendent impropre à être appli-

qüé`sôûs forme de plaqué ? ' l'" ™v

)f; ! <0 5\f' 1 '<' t' j 1 (f q ! . '

ql -04t r, 1 'f ? ,1,. " Il , 1

La i ? 2étallloscol)ze n'est autre chose que la recherche du métal

auquel un malade'est sensible. Elle consiste essentiellement

dans l'opération que' nous avons décrite. Mais on n'a pas

toujours'affaire à'des cas 'aussi nets que celui que nous avons

supposé) et il y a parfois des incertitudes ou des nuances aux-

quelles il faut être préparé. D'autre part, certaines considéra-

tions peuvent abréger les tâtonnements. Ainsi, nous avons vu

que d'après 1lL,Bûrq,'il faut toujours commencer par essayer

que, d'après ,1. Bur \1 fa,ut t.o,uJPurs c9.mmencer par essayer

le fer ou l'acier, ensuite le cuivre, le zinc, l'or, etc. La connais-

sance des traitements suivis antérieurement et des résultats

'qu'ils 0 tf (l nés vin'iénere faciliter la détermination du mé-

tal : ¡Si\"p' àf-éxëmple,"on 'sait que le fer ou le zinc ont déjà été

tr \') \, \y ,. t ? ? ' ,\ " ...

administres intérieurement sans utilité, on peut a priori ne pas

en essayer l'épreuveimétalloscopique. Il est certain qu'elle n'a-

boutirait pas. Ceci se rapporté' à une notion qui sera bientôt

boutirait pas. Ceci se rapporte'à une notion qui sera bientôt

, i i^n1 , -,...i<ir i ? - ,

exposée. ? ru , ,

t ) H "p If i ", '.

, La difficulté d'arriver à une conclusion peut provenir de plu-

sieurs causes. Si le sujet est polymétallique, on n'a pour ainsi

dire que l'embarras du choix. Mais il arrive aussi, et très fré-

quemment, qu'aucun métal ne donne des résultats nets et com-

plets,ltandis que, plusieurs donnent lieu à des phénomènes par-

tiels mais différents. Prenons un exemple : chez le même sujet,

on peut trouver que le zinc augmente manifestement la vascu-

larisation de la peau etlatempératiiresansinfluencerla sensibi-

lité, et la force musculaire, tandis que le cuivre accroit seulement

la force musculaire et l'or la sensibilité. Ou bien encore, et il

faut bien reconnaître que c'est le cas le plus fréquent lorsqu'on

sort du domaine de l'hystérie,, on n'a plus pour se décider que

des modifications presque insaisissables d'une seule des fonc-

tions indiquées : une élévation de température de quelques

dixièmes de degré, une. augmentation deforce de quelques kilo-

grammes, ou un accroissement de sensibilité qui se traduit par

un changement d'ouverture du compas de Weber (ou de l'aes-

thésiomètre de Burq) de quelques millimètres.

262 ' REVUE critique'. el ! '(l') ? I1,, 1 oJt' ,

La difficulté pourra paraître insurmontable; même chez une ')

hystérique, s'il se présente ce que M. Burq appelle 6 1'(II»OS ?

crasie ou aptitude métallique dissimulée. VOICI en,quOllelle con ? 1

siste, dans le cas le plus simple : un malade, q'ur 'avait1 été ré-7*

connu sensible à un certain métal, cesse' tout'à'éoûpi'd'êtree

influencé par l'application dé ce métal,'et l'exploration habituelle'

ne donne plus que des résultats négatifs. Ce fait4 peut1 se"' prô- '-

duire dans diverses circonstances qu'il serait trop 'long de ro-31*

chercher ici. Or, dit M. Burq, la sensibililé'Tmétalliqué''n'a'0

pas disparu; elle est seulement dissimulée' ? pour lai remettre'

en évidence, il suffit d'administrer à l'intérieur ùriepréparàtion

(sel, oxyde, ou poudre) du métal en question ! ''La1' même " mé ?

thode peut encore servir, lors' mêffi'ë' 'tlü'éc l'aptîtüdë 'ri1é¡alliue'

du malade n'aurait pas été déterminée antérieurement ;'Wiai5 ?

comme on n'a pas de motif pour administrer plutôt71

qu'un autre, il faut procéder par tâtonnements ét'pratiquer une8 1J

véritable métalloscopie interne'. On pourra* alors constater, cri1

faisant prendre à l'intérieur' plusieurs 'métaux successivement,'0

chacun pendant quelques jours, que l'un 'd'eux est aptéa'pro1

duire, par son application sllr'] paü : ' des' pIÍénún'l.èn'es''ilïéta]- '

1 . ! . , I. ! i."H'fll ,r z1 .1 ,'il.H...u u ?

loscopiques évidents ; en même temps, on pourra observer un'

amendement des symptômes de lâ'nalnilie : 'Cela nous'scrvirait '

de transition naturelle pour parler' dé 'la 'm$tnllotli'61'alJie in ? 1

terne ; mais il nous faut ajouterCqlI61rlùds"détai]s. ' "'c'1 ?

On vient de voir que la sensibilité métallique peut être dissiez

mulée ; elle peut aussi, et le fait est même assez' ordinaire,être

supprimée absolument ou changée. En effeL, en laissant fIe côté

les modifications simplement temporaires d'é'ia sènsihi]ité'\llé-

talliquedont il sera question plus loin, oh a fréquemment l'oc-

casion d'observer le 'fait suivant : un'nialàde1, dans' le'coiïr's1

d'une série d'explorations ou d'un traitement métallique interne",1

cesse tout d'un coup ou graduellement dé répondre aux`appli-

cations, par les phénomènes locaux habituels. Si on essaie'd'ap-

pliquer d'autres métaux il pourra s'en trouver un qui 'agisse,'

bien que, auparavant, il n'eùt donné que des résultats négatifs.

Il y a changement de sensibilité métallique. Ou bien il est im-

possible, par aucun procédé, de déterminer une aptitude métal-

lique quelconque ; alors le malade a perdu sa sensibilité métal-

lique ; la métalloscopie n'a plus prise sur lui. .

Les détails dans lesquels nous venons d'entrer montrent

qu'en dehors de l'hystérie régulière, la pratique de la métallos-

MÉTALLOSCOPIE, métallotherapie, ÆSTHÉSIOGÈNES, 263

copie n'est pas toujours chose facile et, qu'en tout cas, elle doit

exiger de la part du médecin une très grande habitude. C'est

là certainement une des raisons qui expliquent pourquoi les

procédés de M. Burq onttant de difficulté à être vulgarisés dans

la pratique. Aujourd'hui, il se fait sans doute beaucoup d'appli-

cations métalliques; mais, le plus souvent, on y renonce avant

d'en avoir,, tiré ce quelles peuvent donner, et cela parce qu'on

ne s'est pas astreint à la rigueur nécessaire dans les procédés

et surtout.parce qu'on est découragé par quelqu'une des com-

plications qui viennent d'être passées en revue.

Au reste, pour être tout à fait exact, il nous faut ajouter

que M. Burq lui-même n'a été fixé que dans ces derniers temps

sur,les précautions opératoires indispensables pour la métal-

loscopie. Au commencement de 1877, les membres de la Com-

mission de la Société de biologie, devant lesquels il exposait

sa méthode ,et, ses expériences, ont pu constater qu'il procé-

dait le plus souvent par l'application simultanée de plusieurs

métaux, soit d'un même côté, soit sur les deux côtés du corps.

Le métal jugé actif était celui dans le voisinage duquel il s'é-

tait produit le plus nettement des modifications de coloration,

de sensibilité, etc. Le, souvenir que nous évoquons ici a son

importance, à un certain point de vue qui sera indiqué plus

loin. En attendant, on voit ce que cette manière de procéder

devait apporter d'embarras et de confusion dans un examen

métalloscopique.

Un peu plus tard, M. Burq eut la pensée de remplacer les

applications métalliques par des injections hypodermiques de

solutions de différents sels analogues. Les effets métalloscopi-

ques étaient, parait-il, des plus remarquables, de même nature

que ceux des applications, mais beaucoup plus rapides et in-

tenses.

,

Nous ignorons ce qui est résulté de ces tentatives intéres-

santes. Elles avaient, entre autres mérites, celui d'établir

une connexion plus directe entre l'action externe et l'action

interne, entre la métalloscopie et la métallothérapie, con-

nexion qui est la base principale du système de M. Burq.

La métalloscopie n'est pas, d'ailleurs, simplement le vesti-

bule de la métallothérapie interne. Elle peut constituer par elle-

même une méthode indépendante de traitement. Lorsqu'un

métal a été reconnu convenir à l'idiosyncrasie d'un malade,

c'est-à-dire lorsque son application sur la peau détermine chez

264 REVUE CRITIQUE. Ir .

ce malade quelques-uns des phénomènes décrits, on peut, en

répétant méthodiquement cette application, obtenir des effets

curatifs dans un grand nombre de cas. Alors, ce n'est plus delà

métalloscopie proprement dite, c'est de la métallo thérapie ex-

terne. M. Burq l'a employée avec,succès dans une foule de cas;

il cite des hystéro-épilepsies, une méningite grave chez un en-

fant, les crampes des cholériques (pour ceux-ci il n'y a pas

d'examen préalable à faire;' c'est le cuivre qui doit être ' em-

ployé pourttous les cas indistinctement), les accès convulsifs de ' i

l'hystérie, dans lesquels il faut mettre' la malade en contact

avec le métal par la plus'grande surface' possible , la migraine

et d'autres. névroses. " ' '

Mais, malgré son utilité, fort grande on le voit, la métallos-

copie, malgré son action curativo (métallotherapie évente), n'est

le plus souvent'pour 1<T : 'Burq'qu'un'préliminaire'de la métal-

lothérapiel interne. Celle-ci, "c'est-à-dire "l'administration de

préparations métalliques, est l'objet principal, le couronnement

de la méthode. ' ' '' ' ' ' " ?

Or, voici la voie qui mène de l'application externe'des métaux

à leur administration par 'la bouche : tout métal auquel un

malade est reconnu sensible aura, s'il est administré intérieu-

rement à ce' malade sous forme de sel ou autrement, une action

thérapeutique manifeste, en un mot (ce sont les paroles de

M. Burq) : à l'z'clebsncrzszé de tel ou tel métal correspond tou-

jours l'action thérapeutique de ce même métal. L'auteur fait re-

marquer que l'emploi des métaux en médecine est chose par-,

faitement banale, et qu'il rie fait, en quelque sorte, que le

justifier et l'expliquer. Nous aurons l'occasion d'évaluer la va-

leur de 'la' métallotliérapie interne dans une autre partie de

travail. ' '

Nous dirons pourtant, dès à présent, que, pour notre compte,

nous n'avons jamais compris le reproche à priori d'invraisem-

blance, adressé par la majorité des médecins à cette connexion

entre l'action du médicament extra et son action intits, C'est

plutôt l'absence de relation qui nous eût étonné. Mais le sujet

est d'une vérification difficile; jusqu'à présent, on s'est peu oc-

cupé de soumettre à un contrôle méthodique et suivi cette

partie des idées de M. Burq.

Ici d'ailleurs, on rencontre, à côté des cas manifestement fa-

vorables, des difficultés etdes obscurités analogues à' celles de la

métalloscopie; par exemple : accoutumance, aptitude métalli-

MÉTALLOSCOPIE, 111GT.1LLOTHÉRAPIE, /ESTHESIOGÈNES. 265

que dissimulée. Pour mettre cette dernière en évidence, l'auteur

conseille d'administrer certains alcaloïdes (strychnine, mor-

phine, etc.), qui, suivant lui, augmentent l'impressionnabilité

métallique, du bien encore, de donner pendant quelque temps,

à titre d'essai, le métal lui-même qu'on suppose devoir agir.

La forme sous laquelle le métal doit être administré pour le

traitement, interne parait avoir peu d'importance ; c'est la

commodité plus que toute autre considération qui en détermine

le choix. Le plus ordinairement, il s'agit de sels métalliques

solubles ou non : chlorure d'or et de sodium, sulfate de cuivre,

ammoniure de cuivre, oxyde de zinc, nitrate d'argent, etc., ou

bien de poudres métalliques très fines : fer réduit, or en feuilles.

Ces dernières formes sont évidemment les plus rationnelles.

Toutefois le plomb, bien qu'usité en médecine, ne figure pas',

que nous sachions, dans la 'pharmacopée métallothérapique.

11 resterait à faire connaître les vues de l'auteur de la métallo-

thérapie sur la pathogénie des névroses. D'une façon générale,

il y voit une distribution vicieuse de la force ou de la dépense

nerveuse; dans certains points des centres nerveux cette dé-

pense est exagérée; de làrésultent, dans d'autres organes, l'esto-

mac par exemple, des troubles qui ont pour résultat, sinon pour

but, une compensation, etc. Mais, ce qui est plus important,

c'est la haute signification clinique reconnue par M. Burq; le

premier a deux symptômes très-fréquents dans les névroses : ' :

l'anesthésie cutanée et l'amyosthém"e, Il en fait à la fois le signe

pathognomonique des névroses proprement dites et la pierre

de touche de leur traitement. Or, quelle que soit l'opinion que

l'on ait de la métallothérapie elle-même, on n'en doit pas moins

reconnaître que c'est là une notion capitale, dont la pratique

confirme tous les jours la justesse.

En dehors des névroses, l'application la plus importante de la

métallotherapie a été, entre les mains de M. Burq, le traite-

ment du choléra par le cuivre et l'emploi de ce métal comme

préservatif. L'opinion de l'auteur s'appuie sur des statistiques

imposantes; ce n'est point le lieu de rappeler les controverses

qu'elle a soulevées.

Enfin, selon M. Burq, sa méthode devrait être employée

dans bon nombre de maladies communes, diathésiques et au-

tres. Il parait avoir obtenu des succèsdanslediabète. En somme,

la présence de lésions organiques ne contre-indique pas, bien

266 , REVUE CRITIQUE. ·,I ,

au contraire, la médication, métallique dont l'influence sur, la

nutrition générale est évidente. , - , m , , . ' , "

Quant au principe même de l'action des métaux, M. Burq,

bien qu'il ait tenté, de s'en rendre-compte expérimentalement,

ne se prononce pas. Il admet cependant comme probable,la

nature' électrique de cette action. , , , , . - , , , " ,

Tels sont, en abrégé très sommaire, les faits et idées que

M..Burq soumettait, vers la fin de 1876, au jugement d'une

commission nommée par la Société de biologie, et, qui devait

faire ses observations dans le service de son président, M. Char-

cot, à la Salpêtrière '. , . , 1 ,

. Il . ' 1

, 1 ,

' . ' " , Il'' if .. , ,

Ce qui précède peut être considéré , comme l'origine de la

question : passons maintenant à l'exposé de son état présent.

Nous chercherons à grouper les faits suivant leur affinité na-

turelle, sans tenir compte de l'ordre suivant lequel ils ont été

découverts. ,- Dans l'expérience type de M. Burq, il y a deux

parties distinctes : ,

D'un côté, elle nous fait connaitre certains phénomènes

physiologiques nouveaux, au moins par leur marche et leur

enchaînement; de l'autre, le procédé physique (application d'un

métal) qui les provoque. Voyons d'abord ce qui se rapporte

aux procédés. ,

Un fait important et significatif, c'est que bon nombre de

moyens peuvent être employés à la place des métaux, avec une

action encore plus facile à mettre en évidence; en un mot, il

existe un bon nombre d'agents oesthésiogènes.

Quand nous parlerons de la théorie, nous en ferons l'énu-

mération complète ; pour l'instant, nous donne rons seule-

ment quelques détails sur les principaux, au point de vue ex-

périmental et technique/ Ce sont : l'électricité dynamique,

l'aimant, l'électricité statique et le diapason.

1 V. BURQ. - Thèse inaugurale, 1851; Monographie du cuivre contre

1 le choléra, 1SB7 ; - Application des métaux aux eaux

, de Vichy, 1871 ; - En outre, de nombreux articles dis-

, semblés;

Duuoarm.cen. -Deux rapports faits à la Société de biologie, etc.,

octobre 1877 et août 1878;

Cuencor. - Leçon sur la Métalloscopie (Gazette des hôpitaux, 1878).

MÉTALLOSCOPIE, DiC1'ALLO'rIII'JRAPtP, tI;STII1 : SIOGN1;S. 267

1 "jEYecVce ? Ka;mMe.Au moment où la Commission de la

Société de biologiesedisposaitàentreprendreson travail de con-

trôle sur l'existence 'et la nature des faits annoncés par M. Burq,

la question avait déjà fait,' à la Salpêtrière même, un pas décisif.

1."Bou¡'ne,'ille,'lpartant' de ? l1ypothèse d'une action électrique

résultant du contact des métaux avfec'la'pcau ! » fit l'expérience;,

suivante : deux électrodes (tantôt des lames de platine,' tantôt

des' lares 'd'étaiii'7ecouvèrtes de peau de chamois) ? furent pla-

cés sur une région anesthésiée et fixés aux. pôles1 de' deux-petits

éléments humides de Trouvé (sulfateldecilivre) ! La sensibilité,

après quelques minutes, revint dans le voisinage des électrodes,

avec toutes les circonstances accessoires de l'application des

métaux. Cette expérience, répétée sur toutes les malades du

service de M. Charcot, eut toujours le même résultat. Nous en

avons été souvent témoin.. M. Bourneville n'en fit, croyons-

nous, l'objet 'd'aucune' publication'1 -sans doute dans un senti-

1 1 , f 1 1. 1 , i 1., n..

meut'dé'réserve'vis-a-'vis''de la'Commls'sion. Mais'le' fait n'en

étaitpas mnins , 'o 1 , t, té, , c' 1) *, 1 1 'Ir 11 de' l'iÚterprétation

était pas moins constaté ? 'abstràctiôritJfàite' de 'l'interprétation

théorique qu'on pouvait lui"(lotiner', il'était acquis' que des cou-

rants faibles peuvent' donner 'lied' aux' mêmes phénomènes

physiologiques que l'application des métaux. Résultat pratique

important et'qui faisait entrevoir les autres; '' j

Chose' singulière 'sur laquelle '] nous] avons appelé l'atten-

tion, la force'du courant employé né paiâft avoir aucune rela-

tion a'vec'l'ét6nde ou le degré du phénomène produit.'

Le courant d'induction possède, mais à un degré évidem-

ment. moindre,' une action1 anâlogue"àecelle du 'courant galva-

nique. On était en'quelque'sorte préparé'à admettre cette ana-

logie en'se rappelant les résultats obtenus'parM : Vulpian dans

l'hémianestl1ésie dè caüs'è'orÓ-inique : "J ïJ ? i ? '" 1¡J' " < *

11(11 1 : r .1' W y1 11 ? 1.' yrInIW .z (Il Il t r

2°, Aimant. , . L'emploi en .médecine, de l'aimant naturel, et

des barreaux d'acier aimantés remonte très haut, au moins pour

le premier. ,On s'en, est servi, bien^ avant d'avoir des notions

exactes sur ses propriétés physiques. Les anciens auteurs,

Pline, Dioscoride, Paracelse, sont remplis d'histoires fabu-

leuses à son sujet., Laissant de côté ces, détails d'érudition que

l'on'trouvera dans de-grand mémoire d'Andry et Thouret (So-

ciété royale de médecine,' 1779), travail intéressant que nous

aurons souvent occasion de citer, nous rappellerons que le pre-

mier ouvrage vraiment scientifique sur ce sujet est le traité de

agnele, de Gilbert, t6()0. Après cet auteur , les physiciens

4'\ - t '1 ? . - ' T rr. f"

288 ~ REVUE CRITIQUE. ? 1 1, ? ? - i,r »

continuèrent à 's'en occuper, mais ce ne fut qu'au siècle der-

nier, lorsque l'on connut la'fabrication des aimants' artificiels,

qu'il fixa l'attention dés médecins. 'Les guérisons, publiées no-

tainment par l'abbé Le Noble ël'p'ar le P : Ilell avaient, semble-

t-il ? suscité uû eri;otïemc;nt bénéral.'1 C est même dune polé-

mique entre lè `'P : Iell''ét Mesmer que prit ' naissance' le

magnétisme animal^'dont le'nom indique assez l'origine. Âh-,

dry et Tlioüret se 'donnèrent pour tâche de rechercher le fond'

, . ... .. F rp"r;. 1 . \ L , , t" 1 j ? H ? t'

de vente qu'il pouvait y avoir dans les exagérations des parti- ? ? ? ' 'f' 14" \1", . J-'f' /,1 ? si

sans'de l'aimant et ils conclurent, après avoir rapporté un

.. 1 l'" i . V ? 1 ' . " J' ? 1.. \ , l, I

grand nombre d'histoires de malades,' que'l'aimant jouit d'une

efficacité certaine, 'surtout contré les désordres nerveux. Des

gravures annexées à leur travail montrent la forme des plaques

.. i ' ? , ;> ! " ' ? ? ,. nr'* " "-il 'iir ,.1 - 1 /

ou armures et des barreaux qui servaient aux ^applications

magnétiques.' Notons que' ces applications se' faisaient généra-

" 1 d31.. I¡, III ? 01 , 1 Il, ql .. hf' ¡J

lement à même la peau, sans interposition d'aucune sorte entre

elle et le métal." Mais la faveur de l'aimant' ne tarda pas à être

obscurcie par l'apparition du 'galvanisme sur lequel,, dès son

début, la thérapeutique avait fondé''de grandes espérances.

Depuis lors, c'est-à-dire depuis la fin du siècle 'dernier, l'aimant,

a été sinon oublié, du moins fort délaissé. Bien que Laïçyiec

et, de nos jours, Trousseau l'aient employé, il était, on, peut le,

dire, passé à l'état de curiosité historique, du moins en France,

lorsque M. Charcot et' nous-même l'essayâmes comme' iA'lè'cé-¡ ,

dané des métaux, pour la métalloscopie. ' 1411 , ? <1 "'1 ,¡ 1 Jo

Il peut être utile,' à divers points de vue, de préciser, , avec

quelque détail, les circonstances dans lesquelles, ont été faits,

à la Salpêtrière, ces premiers essais de l'aimant. ,

Les résultats obtenus antérieurement par M. Bournevillc

avaient déjà montré que les métaux n'étaient pas seuls ca-

pables de provoquer les phénomènes dits métalloscopiques, et

M. Charcot avait, émis l'opinion,, maintes fois justifiée depuis,

qu'il devait y avoir là un fait, général. Il était naturel de cher-

cher d'abord les analogues, sous le rapport physique, de l'é-

lectricité dynamique et des métaux, et l'aimant ou pour mieux

dire les barreaux aimantés se trouvaient désignés d'eux-

mêmes. Malheureusement, l'épreuve avait déjà été faite, ou du

moins semblait avoir été faite, avec un résultat négatif. Ainsi

M. Burq, dans sa métallo thérapie du cuivre (p. 14), après avoir

rappelé la vogue des aimants il y a cent ans, nie formelle-

ment que le magnétisme fut pour quelque chose dans l'effi-

MÉTALLOSCOPIE, METALLOTHERAPIE, ^ESTHÉSIOGÈNES. 269

' o. ! I ! -J ! lf,1 ,. 1

cacité des plaques ou armures et n'y voit qu'une forme d'ap-

plication métallique. , Nous/savions même ( communication

verbale) que M. DurIT avait essayé ,des plaques aimantées,, pa-

rérllés celles'quittaient autrefois en usage, chez quelques

hystériques du service de M. Charcot, et que l'anesthésie de ces

malades 'n'avait' pas été modifiée ? Enfin, nous n'avions point

encore connaissance des ouvrages, publies, en Italie ,par le

prof. Maksiorani sur l'emploi de l'aimant .dans les maladies

nerveuses. Il faut dire que ces travaux, malgré .leur valeur,

n'avaient 'pas eu beaucoup de .retentissement, dans le pays de

l'auteur ? 1' Chose singulière, ,le,'prof. Maggiorani, à cette épo-

que,(1878)'n'avait pas connaissance des recherches de M. Burq

et celui-ci, de son côté, ignorait celles de M. Maggiorani. Nous

savions seulement que, pendant l'été de 1877, M. le Dr Maggio-'

rani fils avait visité la Salpêtrière et qu'il avait, pour,ainsi dire

en passant, présente a quelques, malades de petits barreaux ai-

mantés, sans obtenir, le résultat auquel il paraissait s'attendre.

Tout semblait donc devoir nous détourner d'une nouvelle ten-

ta'tivé dàns ce' sens, et nous, ne l'eussions sans doute pas faite,

si l'attention de M. Charcot n'eût été éveillée par la lecture du

. 1,1, mu, 1 ? il-, ? H. nr 1 1 - n * ' nIm " ' " - ; '

beau mémoire d'Andry : et Thouret. Nos premières expériences

.... "4 l 'f r' '. 1 1", ..

(Soc. de'biol ? ·1°° mars, t87S) furent faites, en maintenant les

barreaux aimantés à distance (un ( centimètre au moins) des

malades, ce qui ne, laissait pas subsister l'interprétation de

M. l3urcl, et en nous plaçant du reste, dans, des, conditions ri-

goureuses d'expérimentation ; il serait superflu, maintenant

que ces effets' sont connus'de tout' le monde, d'entrer dans plus

de détails ; ;'il fut'hiséineht'réüi1staté que l'aimant (et aussi les

électro-aimants et les soléhoïdés) agissent sur l'organisme à la

façon des applications métalliques, que cette action'est, en gé-

néral,1' beaucoup plus énergique que celle des' métaux, en un

mot, pour employer le terme nouveau, 'que l'aimant, sous ses

diverses formes, est'un des principaux oesthésiogènes. Notre

but, en rapportant les' circonstances dans lesquelles l'aimanta

été employé'pour la première fois à la- Salpêtrière, a été de

nous défendre de toute apparence d'injustice envers le prof.

Maggiorani ! Nous n'avons d'abord connu les travaux de cet ob-

servateur que'par une excellente analyse du Dr Chervin, au

moment même de notre communication à la Société de biolo-

logie ; ce n'est que plus tard que nous avons pu lire les publi-

cations originales italiennes : La magnete e di nervosi et diffé-

270 , i ' T f REVUE CRITIQUE. ' 71 , ,. '.U

rents mémoires. Cette lecture nous a montré, comme cela était

à prévoir, que notre point de vue était tout autre, et, aussi. plus

restreint que celui de M. Maggiorani. Il a longuement, étudié,

sous lerapport,thérapeutique, l'influence de l'aimant dans un

certain,, nombre de maladies-, .mais il n'a pas r eu' occasion de

rechercher ni de constater son action immédiate sur l'anesthé-

sie des hystériques nilmème sur' certaines, paralysies du mou-

vement, et encore moins de vérifier l'analogie d'action des ap-

l' > ? i ? < ! );t ? 'III r ? i ? \"\ft' .

phcations métalliques et de, 1 aimant. Le.livre de M.f Maggio-

" '' ''V '' ,"j'' 11 ? ''» lll ? i-, , ..fin,- J ? 1111 I ,-i OD

rani contient d ailleurs une riche collection de laits et de vues,

> ' J ! > 4 ? '1...'1 4 l ? > : z

et nous nous plaisons a reconnaître que, sur bien des points,

I no} ? nous }'11' ", , "rep9.pa ? qe ! , ? 51P¡;P d... P,ojs, .

nous y avons trouve la constatation anticipée de nos propres

résultats. , il J{c' Jr' J ? ,. ' : ,1 u. '

. n iiirin t'j ? 1 r. ? L I», '1 1 llA I ! fOf)fJ l " du ,t;[I . .

, 3°Elecir·ica'té slatc'rre.-Passons à un autre oesthésiogène, l'é-

lectricité statique..Nous avons ! été amenés'à l'employer par des

considérations purement théoriques (Soc.de biol : ,mars 1878) dont

il sera question plus loin.;Pour l'instant, nous nous bornerons

à indiquerle procédé le plus)simple et le plus efficace, soit,pour

les expériences de ¡physiologie pathologique; soit, pour la. thé-

rapeutique. C'est,celui de l'ancienne; machine électrique et' du

tabouret isolant. On sait que c'est de cette manière que l'élec-

tricité était employée en médecine, avant l'invention de la pile.

En faire l'historique serait répéter en partie cc qui' a été dit de

l'aimant. Comme pour celui-ci,' nous renverrons le lecteur, aux

mémoires de l'ancienne Société royale de médecine. Il s'y trouve

un travail extrêmement remarquable de Mauduyt (année 1783,

réimprimé à part en,,l 78le, avec des additions). On y verra com-

ment l'électricité fut appliquée pour la première fois, on;1740,

au traitement des malades, par Jalabcrt, physicien de Genève,

qui publia l'histoire d'un, paralytique soulagé par ce moyen;

comment elle devint) ensuite. l'objet de l'attention de tous les

médecins. Pour ne citer que les plus illustres, Louis publie,

en <747, un volume intitulé : Observations sur l'électricité, etc.;

de Haen, dans sa Ratio medendi; Sauvage, dans sa, Nosolu{jia

mellcodica, lui consacrent également des pages nombreuses et

en recommandent l'emploi. Ce serait sortir de notre sujet que

nous étendre sur cette bibliographie, bien plus riche qu'on ne

serait tenté de le supposer; on la lira avec profit dans Mauduyt.

Ce qui nous intéresse pour l'instant dans son mémoire, c'est

non pas la partie clinique, composée de 82 observations, mais

MÉTALLOSCOPIE, MÉTALLO THÉRAPIE" ^ESTHÉSIOGÈNES. 271

,,bien, la description des procédés d'électrisation, Nous repre-

nons aujourd'hui ces procédés, tels que Mauduyt et ses contem-

porains les ont laissés; ils n'ont pas, depuis un siècle; reçu de

modification, et on en devine aisément la' raison : c'est que,

durant cette période, la machine, électrique a été en quelque

sorte mise au rebut et a cédé sa place en médecine à là pile

d'abord; et plus tard à l'appareil faradique.1', " 1 @

Nous sommes donc revenus au bain électrique' sur le tabou-

r'etisôlant, au souffle, à l'étincelle, donnés avec 'différents ex-

citateurs, à la commotion même de la batterie de Leyde, etc.;

du reste, ces détails seront mieux 'placés ailleurs. Mais si les

procédés n'ont pas varié, il n'en est pas de même des appa-

reils. Au temps de Mauduyt, le seul progrès réalisé dans la ma-

chine électrique était la substitution du plateau de verre

frotté par des coussins, au- globe de soufre frotté entre les

mains que l'abbé Nollet décrit avec tant de complaisance dans

son- traité de physique, et qui avait servi à la majeure partie

des applications médicales avant Mauduyt. La physique, de nos

jours, nous met en possession de machines à la fois plus com-

modes et plus puissantes que la classique machine à plateau

de verre. Pour nos premiers essais à la Salpêtrière, nous nous

sommes servi d'une machine Carré, grand modèle, qui, par un

temps favorable, c'est-à-dire sec, donnait des étincelles de trente

centimètres de longueur, mais assez grêles. Depuis, nous avons

adopté une machine qui représente une combinaison des, types

Carré et Holtz. Elle est disposée de manière à donner à volonté

desétincelles'longues et grêles, ou courtes et grosses,' en d'autres

termes, à varier sous le rapport de la tension' et de la quantité.

Une cage de verre la protège contre l'humidité,et un moteur méca-

niquepermet de prolonger ad libitum la durée des séances. Nous

nous occupons actuellement d'y ajouter un système de réglage

et de dosage un peu plus précis que celui basé sur les dimensions

de l'étincelle. Nous nous bornerons ici à ces indications techni-

ques très sommaires, nous réservant de traiter complètement

ce sujet dans un prochain travail; car, il faut le dire sous forme

de parenthèse, ces premiers essais d'électrisation statique,

faits d'abord dans la simple vue d'observer quelques phéno-

mènes de l'hystérie, n'ont pas pas tardé à acquérir à nos

yeux la plus haute signification pour la thérapeutique en géné-

ral. A tel point que nous considérons la réintégration dans

la pratique, après un délaissement séculaire, de l'électricité

272 REVUE CRITIQUE.

de tension, comme un des résultats les plus considérables de

cette étude, pourtant si féconde, des aesthésiogènes.

Il est à peine nécessaire de spécifier, après avoir donné à l'é-

lectricité statique la qualification d'aesthésiogène, que les diffé-

rents procédés d'électrisation, et plus généralement le simple

bain, agissent sur l'organisme de la même manière que les

métaux, l'électricité dynamique et l'aimant; la seule différence

est que l'application, enveloppant toute la surface du corps, les

effets ne sont plus localisés et successifs, mais généraux et si-

multanés. Nous reviendrons sur ce point.

4° Diapason. - La transmission de vibrations suffisamment

rapides produit sur l'anesthésie et les phénomènes congénères

les mêmes effets que les agents physiques indiqués ci-dessus.

L'instrument dont nous nous servons est un simple diapason

monté sur une caisse de résonnance. La hauteur du son est in-

différente. Le malade place sa main sur la paroi supérieure

de la caisse ou dans l'intérieur même. Nous avons fait dis-

poser des caisses de différentes grandeurs, pouvant recevoir

un membre entier, et même supporter le poids d'une ou deux

personnes (V. Pl'og1'ès méd., 1878, p. 747). Afin de supprimer

le soin fastidieux d'entretenir la vibration avec un archet, nos

diapasons sont munis d'un électro-aimant qui, 'avec le courant

d'une pile au bichromate, ou de deux éléments Léclanché, les

maintient indéfiniment en vibration.

L'action du diapason est identiquement la même que celle

de l'aimant. Les phénomènes qu'il détermine débutent par le

point du corps auquel sont transmises directement les vibra-

tions ; cet effet s'étend plus ou moins, suivant les sujets, à sur-

face d'application égale. Si le malade tout entier est placé sur

le diapason, on a des effets analogues à ceux du bain élec-

trique. 0

Voilà un procédé auquel nous avons été conduit, comme pour

le précédent, par la tentative de discerner dans l'action des

métaux une force physique connue; si la tentative a échoué,

nous avons du moins appris à connaître ou à mieux apprécier

trois agents : le diapason, l'électricité statique, l'aimant, desti-

nés certainement, en dehors de la pure expérimentation, à te-

nir une grande place dans la thérapeutique nerveuse. Ce point

sera traité plus loin avec les développements nécessaires; en

attendant, voici, par anticipation, un fait apte à mettre en

évidence l'intérêt pratique de ce genre de question : les diffé-

DE L'.4\STIII·'.SIE. 273

rents agents physiques qui viennent d'être passés en re-

vue ne peuvent pas être employés indifféremment l'un pour

l'autre, au moins quand il s'agit de thérapeutique. Il nous est

déjà arrivé bien des fois, et quelques cas seront publiés, de voir

l'aimant ou l'électricité statique ne donner trace d'effet qu'a-

près des heures, tandis que le diapason agissait presque instan-

tanément, ou réciproquement le diapason ne rien donner et

l'un des deux autres agir très énergiquement. Ces différences,

qui importent pou dans la simple expérimentation, sont au

contraire essentielles dans le traitement. Elles montrent que,

pour l'instant, il faut se résigner à s'encombrer d'appareils de

physique variés.

On voit que nous avons indiqué les aestbésiogènes en ayant

seulement égard à la sûreté et à la commodité de leur usage.

Ce sont pour ainsi dire les æsthésiogènes pratiques et réguliers.

Quant aux autres, ceux plus compliqués ou moins énergiques

que l'on étudie dans un but théorique, ou ceux encore dont

l'action [est incertaine et en quelque sorte accidentelle, il en

sera question dans une autre partie de ce travail. (A suivre.)

LES NOUVEAUX ANESTHÉSIQUES ET L'ANESTHÉSIE

La physiologie des anesthésiques et le choix du meilleur

agent anesthésique semblent en ce moment préoccuper vive-

ment l'attention. Ni le chloroforme, ni l'éther ne sont in-

demnes d'inconvénients et d'accidents : on espère trouver mieux.

Déjà Flourens (t84.7-1830) étudiant les propriétés des com-

posés éthyliques, méthyliques, des hydrocarbures et de leurs

dérivés avait reconnu que presque tous ces corps sont anesthé-

siques. Presque tous ont été l'objet de quelques essais chez

l'homme ou chez les animaux. Dans un fascicule du Deutsch

Klinik de Billroth etLuccl : e, le Dr Rappeler a présenté un ré-

sumé assez complet des notions physiologiques acquises, et

l'histoire des différentes tentatives chez l'homme, pour tous les

anesthésiques connus. Nous nous occuperons seulement des

plus importants, qui ont été l'objet de travaux récents.

18

'27t. REVUE CR1TIQUK.

Le bicldorure de méthyle a surtout été employé par Spencer

Wells, qui a pratiqué, sous l'anesthésie produite par cet agent,

180 opérations d'ovariotomies, 25 gastrotomies et 50 opérations'

plus ou moins graves, de-1869 à 98riz4.

Le bromure d'éthyle, primitivement expérimenté par Nun-

neley, E. Robin, Rabuteau et Wutzeys, vient d'être l'objet

d'études pratiques sur l'homme par Lawrence Turnbull et

Lewis en Amérique (1879), et par MM. Terrillon, Verneuil,

Perrier et Berger -en France (1880). Le grand avantage de cet

agent consisterait dans son action moins dépressive que celle

du chloroforme, et dans les moindres risques de syncope car-

diaque. Le visage est rouge, vultueux, et, quand l'anesthésie

est profonde, le front, la face, ont de la tendance à être cou-

verts de sueurs. Sous ce rapport l'anesthésié n'a pas le facies

ordinairement pâle et les sueurs profuscs du chloroformé. Si

tout encourage à continuer les essais de cet anesthésique, il

faut reconnaître que de nouvelles recherches sont nécessaires

pour formuler un jugement définitif.

Le chloroforme, l'éther, et tous les anesthésiques que nous

venons de citer, pénètrent dans le milieu sanguin sous forme

de vapeurs. La légèreté spécifique dès gaz semble indiquer

que leur innocuité doit être plus grande que celle des vapeurs.

A cause de cela, le protoxyde d'azote, jouissant du privilège

d'anesthésier, devrait obtenir la faveur si l'insensibilisation

qu'il produit pouvait avoir une durée suffisante. M. le profes-

seur P. Bert est parvenu à obtenir cet effet ; ce gaz ne doit pas

désormais rester uniquement aux mains des dentistes. En l'ab-

sorbant sous pression et mélangé d'oxygène en parties déter-

minées, on obtient une anesthésie des plus rapides, permet-

tant des opérations de longue durée, comme l'ont établi les

essais de MM. Labbé, Péan, Péricr, Ledentu et Deroubaix (de

Bruxelles), exposés dans l'excellente thèse de M. Blanchard,

élève de M. Bert. L'opération se fait dans une chambre en

tôle, où se trouvent placés le malade, le chirurgien et ses aides;

une pompe à refoulement située à l'extérieur et manoeuvrée

par des hommes, élève la tension de l'atmosphère ambiant ; à

l'aide d'un masque appliqué sur le visage, on fait respirer au

malade le mélange d'oygène et de protoxyde d'azote élevé à

la même pression. Une plus grande simplification dans les

appareils permettra la généralisation plus rapide de cette impor-

tante découverte.

DE l'anesthésie. 275

A côté de l'anesthésie par l'inhalation des vapeurs et des

gaz, il existe un autre moyen d'insensibilisation qui a été

l'objet de quelques tentatives intéressantes en France et à

l'étranger. On introduit la substance anesthésique dans l'éco-

nomie, soit par la voie stomacale, soit par des injections sous-

cutanées. Nussbaum en Allemagne et Cl. Bernard en France

ont les premiers indiqué sous le nom d'anesthésie mixte que, si à

un malade ayant respiré du chloroforme, on injecte quelques

centigrammes de morphine, cela suffit pour produire, pendant

un temps très long, l'insensibilisation. On peut aussi injecter

d'abord la morphine : une petite quantité de chloroforme suffit

ensuite pour endormir profondément le patient.-Le Dr Forné

(de Brest), en 1874, faisait connaître à la Société de chirurgie

une autre méthode d'anesthésie mixte, consistant en la com-

binaison du chloral pris en potion et du chloroforme absorbé

par la voie pulmonaire. Ce procédé nécessite l'emploi d'un

agent, le chloroforme, qui prive les malades de leur connais-

sance et les empêche de prêter leur concours au chirurgien. -

C'est cette utilité de la coopération du malade dans certains

cas, en particulier dans les opérations sur la bouche, qui a

conduit M. Trélat à rechercher un procédé d'anesthésie qui,

tout en prévenant les sensations douloureuses, laissât l'intel-

lect dans un état d'intégrité suffisante. Par l'action combinée

du chloral et de la morphine, il croit avoir obtenu ce résultat.

Ces deux substances sont administrées par la voie gastrique,

sous forme de potion. M. Périer donne le chloral en potion et

fait une injection sous-cutanée de morphine. Les résultats

obtenus par ces deux éminents chirurgiens dans les opérations

sur la face sont des plus encourageants.

Les progrès accomplis dans la physiologie des anesthésiques

sont aussi considérables. Les recherches de Flourens, de

Longet, ont été poursuivies par Cl. Bernard dans son remar-

quable livre sur les anesthésiques. 11 a démontré, par des expé-

riences très concluantes, l'action du chloroforme et des anes-

thésiques sur les centres nerveux. Si on empêcbe le sang chlo-

roformé de pénétrer au contact de l'encéphale, l'anesthésie

est impossible. Ce savant physiologiste a indiqué que l'ânes-

thésie produit dans les centres nerveux un état analogue à

celui qui naît par le sommeil naturel, et qu'il y a une légère

anémie de ces centres : mais cette diminution circulatoire ne

dépasse pas l'état d'un organe simplement au repos. Les anes-

27< ! REVUE CRITIQUE.

thésiques agissent sur la cellule nerveuse centrale, sur la cel-

lule sensitive principalement; ils déterminent une coagulation

de la substance de cette cellule, coagulation qui ne serait pas

définitive, puisqu'elle pourrait revenir à l'état normal après

l'élimination de l'agent toxique. Cette action coagulante du

chloroforme et de l'éther s'exerce sur le protoplasma des cel-

lules de tous les tissus. Le- coeur d'un animal placé dans les

vapeurs du chloroforme perd d'abord son excitabilité, puis

subit ce qu'on appelle la rigidité chloroformique ; examiné au

microscope le contenu de ses fibres n'est plus transparent mais

à demi coagulé. En soumettant une partie d'un nerf aux

mêmes vapeurs, on constate que les tubes nerveux ont perdu

leur excitabilité et leur transparence. C'est en vertu de cette

même propriété des anesthésiques que, sous leur influence, la

sensitive, qui n'a pourtant pas de système nerveux, perd les

mouvements de ses feuilles; que la germination cesse dans les

graines des plantes pendant tout le temps qu'elles sont plon-

gées dans une atmosphère chloroformique. On s'explique ainsi

comment les cellules nerveuses des hémisphères cérébraux et

de la moelle épinière, après avoir subi au contact des vapeurs

chloroformiques une légère excitation, perdent successivement

leurs propriétés, et comment s'éteignent momentanément les

fonctions de ces organes dominateurs. Le bulbe seul veille

plus longtemps, et entretient l'existence en conservant au coeur

et aux organes de la respiration leurs mouvements. Mais, il

importe qu'à aucun instant l'agent anesthésique ne l'imprègne

assez pour anéantir sa puissance. On sera averti du danger

par une série de phénomènes prémonitoires, qui permettent de

graduer l'action anesthésique et sur lesquels nous avons appelé

l'attention dans notre thèse d'agrégation, sur les Coî12,e-i7îdz*-

cations il l'anesthésie chirurgicale (1880).

Dans ce travail, on trouvera aussi une étude synthétique des

travaux de MM. Vulpian, Franck, Arloing, etc., sur l'action

des anesthésiques sur le coeur et la respiration. C'est d'après

les travaux de ces physiologistes que nous avons cru pouvoir

tenter une explication rationnelle des accidents observés pen-

dant l'anesthésie.

La mort peut survenir par arrêt du coeur ou par arrêt de la

respiration, par syncope ou par apnée, aux différentes phases

de la narcose, soit au début des premières inhalations par ac-

tion réllexe ; soit plus lard, lorsque les vapeurs ayant impré-

de l'anesthésie. 2ï7

gné le milieu sanguin ont pénétré jusqu'au bulbe ; soit, à la

lin, lorsqu'il y a saturation des centres nerveux par les mêmes

vapeurs. Nous avons été ainsi conduit à admettre trois formes

principales de morts par le chloroforme : t° aux premières

inhalations, par choc chloroformique initial, produisant la syn-

cope réflexe ou l'apnée réflexe ; 2° avant narcose complète,

par choc c/¡[01'ofonnique bulbaî*2,e : tantôt il y a syncope, tantôt

apnée; 3° pendant la narcose complète, par intoxication chlo-

roformique. Les mouvements respiratoires se suspendent ordi-

nairement les premiers, et le coeur continue ses battements

pendant quelques courts instants.

Des accidents mortels peuvent aussi survenir, sous le chloro-

forme, soit par choc traumatique, soit par suite d'une hémor-

rhagie légère. Enfin, après le chloroforme, la mort peut être

le résultat d'une syncope tardive (dans les premières heures),

ou d'une congestion pulmonaire ou cérébrale.

Les lésions pathologiques des viscères et les états consti-

tutionnels préexistants ont une influence incontestable sur la

genèse de ces accidents : nous avons pris soin d'établir leur

réelle existence par des tableaux cliniques aussi complets que

possible.

C'est précisément dans ces circonstances pathologiques ou

dans ces états constitutionnels qu'il convient de puiser les

contre-indications à l'anesthésie chirurgicale. C'est par leur

connaissance que le chirurgien peut établir la balance des ris-

'lues pour le patient. Toutefois la rareté des accidents, relati-

vement au nombre immense des chloroformisations, démontre

que ces contre-indications constituent une exception grande,

d'autant plus que, comme nous l'avons indiqué, le chirurgien

attentif et expérimenté peut avec une grande précision graduer

les effets de l'anesthésique, réduire à un minimum presque

nul, les différents chocs exercés sur les centres nerveux. On ne

peut citer comme demandant préférablement l'abstention que

le deb'I'Ùl1n tremens, l'alcoolisme aigu, l'hypothermie, l'algi-

dité et la stupeur traumatiques quand elles sont très pronon-

cées, l'anémie aiguë, l'adynamic profonde, les affections

congestionnelles intenses et la dégénérescence graisseuse du

coeur, lorsqu'elle est caractérisée par des défaillances, des

lypothymies, c'est-à-dire dans les dernières périodes. Dans

ces circonstances, il faut bien reconnaître qu'on a des raisons

graves de différer l'opération ou de s'en abstenir.

278 * REVUE DE PHYSIOLOGIE.

Tels sont, relatés très-sommairement, les résultats importants

des travaux récents sur les anesthésiques, principalement en

ce qui concerne le système nerveux. Toute l'attention doit

maintenant se concentrer sur le choix du meilleur anesthé-

sique. L'idéal serait d'obtenir une anesthésie durable par un

gaz qui, étant d'une facile élimination, ait le minimum pos-

sible d'action chimique sur les centres nerveux.

II. DUIOET.

REVUE DE PHYSIOLOGIE i'

VII. DÉGÉNÉRATIONS SECONDAIRES DE LA MOELLE ÉPINIÈRE

CONSÉCUTIVES A L'ABLATION DU GYRUS SIGMOÏDE CHEZ LE

chien ; par F. FRANCK et A. Pitres. (Soc. de biologie, 7 fé-

vrier 1880. )

Des expériences dont les présentateurs rapportent les détails,

il résulte :

1° Que, chez le chien, une lésion corticale siégeant dans la

zone motrice peut être suivie de dégénération secondaire de la

moelle épinière;

. 2" Que cette dégénération, semblable anatomiquement à

celle qui se produit chez l'homme dans les mêmes circonstan-

ces, en diffère au point de vue de la symptomatologie en ce

sens qu'elle ne s'accompagne pas de contracture musculaire.

VIII. DE LA PARALYSIE RÉFLEXE ET DE LA NÉVRITE MIGRATRICE;

par TREUB. (Archiu sur experim. Pathologie, t. XI.)

Treub a répété sans résultats les expériences invoquées par

Lewisson et Nothnagel pour expliquer les paralysies dites ré-

flexes : jamais Treub n'a vu une excitation portée à la péri-

phérie d'un nerf, si énergique qu'elle fût, être suivie d'une

abolition du pouvoir excito-moteur ou d'une paralysie motrice

complète d'un membre. -

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 279

Cependant, Treub a vu que, dans ces cas, alors qu'une lésion

expérimentale engendre une paralysie à distance, la lésion pa-

ralysigène se propageait, par continuité, du point d'application

de l'excitant dans le direction des centres nerveux, d'une façon

centripète. Dans ce cas, il s'agit d'une paralysie névritique,

symptomatique de névrite. Sur six lapins, tantôt par cautéri-

sation, tantôt par ligature du sciatique au creux poplité, Treub

a réussi à produire une infiltration du névrilemme par des leu-

cocytes et une hyperplasie des éléments interstitiels avec altéra-

tion atrophique des éléments nerveux. Ces expériences ne

tendent à rien moins qu'à ruiner de fond en comble les para-

lysies réflexes et à montrer que la plupart d'entre elles sont

simplement symptomatiques d'une manière de névrite inters-

titielle aboutissant à la névrite parenchymateuse.

IX. DE l'excitabilité DU nerf DÉPRESSEUR avant la piquue

DU PLANCHER DU 1° VENTRICULE, ET DIVERS MOMENTS APRÈS

cette piqûre; par Laffont. (Soc. de biologie, 20 mars

1880.)

Des expériences faites sur le lapin, il résulte :

A. Qu'il existe dans le bulbe, au-dessous de la petite diago-

nale du plancher du quatrième ventricule, deux centres symé-

triques vaso-dilatateurs du foie et des organes intra-abdomi-

naux. Ces deux centres sont séparément excitables.

B. L'action de la piqûre du plancher du quatrième ventri-

cule, c'est-à-dire de ces centres, est double :

1° Irritation locale, produisant une suractivité circulatoire

des viscères abdominaux;

2° Altération due à l'hémorrhagie consécutive et paralysie

du centre altéré qui n'est plus excitable, indirectement (nou-

velle piqûre ) ni par action réflexe ( excitation du bout cen-

tral du nerf dépresseur du même côté).

C. Après excitation et paralysie consécutive de l'un des

deux centres vaso-dilatateurs intrabulbaires, la suractivité cir-

culatoire des viscères abdominaux peut encore être obtenue,

soit directement (par piqûre du centre intact), soit par action

réflexe (excitation du bout central du nerf dépresseur du côté

sain).

'$ REVUE DE PII1'sIOI,OGIG.

X. RECHERCHES SUR l'innervation VASO-MOTRICE, la circula-

TION du foie ET des viscères abdominaux ; par Laffont.

(Académie des sciences, 15 mars 1880.)

Les expériences faites par l'auteur sur des chiens et des la-

pins, établissent :

1° L'existence des nerfs vaso-dilatateurs du foie et des or-

ganes abdominaux émanant de la moelle par les trois premières

paires de nerfs dorsaux;

2° L'hyperglycémie et la glycosurie résultant de l'excitation

faradique des boutscentraux des nerfs vagues chez le chien, des

nerfs dépresseurs chez le lapin et des nerfs sensibles en géné-

ral, sont le résultat d'une impression apportée par ces différents

nerfs aux centres vaso-dilatateurs cheminant dans la moelle jus-

qu'à la hauteur de la première paire de nerfs dorsaux, à partir

de laquelle, jusqu'à la troisième paire peut-être, ils sortent de

la moelle pour gagner la chaîne sympathique et de là les nerfs

splanchniques;

3° L'arrachement des deux ou trois premières paires de nerfs

dorsaux supprime l'effet, sur la circulation abdominale, des

excitations des bouts centraux des nerfs vagues et des nerfs

dépresseurs, et de la piqûre du plancher du quatrième ventri-

cule.

XI. PROPRIÉTÉS VASO-DILATATRICES DU trijumeau ;

par JOLI'E1' et 1, F]eONT.

De leurs expériences, MM. Jolyet et Laffont concluent que

le nerf trijumeau fournirait au facial par un trajet qu'il

reste encore à déterminer - les filets vaso-dilatateurs que ce

dernier contient dans son trajet intra-pétreux. Le nerf triju-

meau devrait donc être considéré comme nerf dilatateur-type

de la langue, des muqueuses nasales latérales, supérieures et li-

férieures, gingivales et géniennes. (Soc. de biologie, 13 décem-

bre 1879.)

XXII. Sur quelques-unes des conditions DE l'excitabilité

corticale; par M. COUTY. (Comptes rendus Acad. sciences

de Paris, mai 1880.)

Les conclusions de cette étude expérimentale, faite sur des

chiens et surtout sur des singes, sont, que les mouvements pro-

revue DE physiologie. 281

duits par la faradisation du cerveau semblent varier comme

les contractions moins complexes que détermine la faradisa-

tion du bout central du sciatique, et il est logique de chercher

à ces deux ordres de mouvements une origine commune dans

les mêmes éléments bulbo-médullaires, qui, seuls, seraient en

rapport direct avec les muscles.

XIII. Recherches expérimentales ET cliniques sur L'ANES-

THÉSIE PRODUITE par LES lésions DES circonvolutions

cérébrales; par H. Tripier. (Acad. des sciences, 19 jan-

vier 1880).

Les expériences faites sur le chien par l'auteur lui permet-

tent de conclure :

1° Que les troubles persistants du mouvement doivent être

attribués à une parésie persistante; 2° que les troubles de la

sensibilité, aussi incontestables que ceux de la motilité, ne

jouent aucun rôle dans les désordres du mouvement ; 3° que

les troubles fonctionnels, occasionnés par la diminution de la

sensibilité sont identiques chez les animaux et chez l'homme,

qu'ils consistent seulement dans la perte de la sensation de

contact et de la notion de position des parties affectées, à un

degré plus ou moins marqué, et qu'enfin ils ne produisent ja-

mais d'ataxie des mouvements.

Ces recherches présentent encore de l'intérêt au point de

vue de la physiologie des circonvolutions cérébrales. Du mo-

ment où une même lésion produit à la fois des troubles de la

motilité, de la sensibilité générale, des sensibilités spéciales et

de l'intelligence, on peut en conclure que la partie qui en est

le siège a non seulement une influence sur ces diverses fonc-

tions, mais encore qu'elle établit entre elles un rapport pou-

vant rendre compte de la relation qui existe entre les phéno-

mènes sensitifs et moteurs sous le contrôle des facultés

intellectuelles. L. Landouzy.

XIV. Calcul mental ET conformation crânienne ; par l3ROCa.

M. Broca a présenté à la Société d'anthropologie, le 4 mars

dernier, un enfant illettré, doué de la faculté de faire des cal-

culs très compliqués. Cet enfant parait être le même que

celui qui a été observé par M. Amat. (Revue scientifique, 10 juil-

let 1880). D'origine piémontaise, il est àgé de onze ans,

282 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

maigre, chétif, très petit pc ur son âge ; le tronc et les membres

sont bien conformés et ne présentent aucun signe de rachi-

tisme. La tête, très irrégulière, est relativement volumineuse.

Une dépression longitudinale sur la ligne médiane du front

indique que la suture métopique est persistante. Le front est

très bombé ; les deux bosses frontales sont très saillantes,

mais la droite l'est plus que la gauche, tandis que la bosse

pariétale gauche est au contraire plus saillante que la droite;

il existe donc un certain degré de plagiocéphalie. Cette con-

formation serait due, d'après M. Broca, à l'hypertrophie ceré-

brale. (Bull. Soc. antlaroph., p. 245). Il est très intelligent,

mais il ne sait ni lire, ni écrire, il compte de mémoire avec la

plus grande facilité, mais il ne peut guère expliquer le procédé

empirique qu'il emploie ; il commence par multiplier les gros

chiffres et, à la somme obtenue, il ajoute successivement le

produit de la multiplication des chiffres inférieurs. Ch. FcRi : .

SUR la paralysie saturnine ; par le Dr ALFRED Kast,

médecin assistant à la station électrothérapique de Hei-

delberg. (Centralblatt f. Nervenheilkunde, etc., n° 8, 1880.)

Dans un travail publié par l'Amera'can Journal of médical

sciences (juillet 1877), John J. Masson dit qu'après avoir plongé

des grenouilles dans une solution d'acétate de plomb (0,25

1,50 : 700 Aq.), il a constaté des paraplégies avec réaction de

dégénérescence. Tel est le point de départ des présentes re-

cherches faites sous la direction du professeur Erb. La mé-

thode suivie fut celle de l'auteur américain.

Les grenouilles étaient plongées jusqu'au cou dans la solu-

tion plombique contenue dans des vases ouverts; leur excita-

bilité électrique avait été préalablement constatée pour les

deux ordres de courant. La solution était renouvelée tous les

3 ou 4 jours.

Le sel de plomb employé d'abord fut l'acétate et plus tard le

chlorure. L'action de ces deux sels'fut entièrement différente.

La solution d'acétate (0,7 p. 1000) produisait outre une forte

desquammation épidermique, un affaiblissement avec résolution

notable des membres postérieurs. Cet affaiblissement semblait

dû à une augmentation énorme de volume des membres et

spécialement de leurs muscles. L'infiltration, d'abord localisée

aux mollets et aux cuisses augmentait graduellement et finis-

REVUE DE physiologie. 283

sait par envahir le tronc et les membres antérieurs, de sorte que

l'animal se trouvait transformé en une masse rigide et inerte.

Le microscope ne montrait pas trace d'altération et spéciale-

ment de dégénérescence atrophique de la fibre musculaire.

Des solutions plus faibles (0,4 p. 1000) renouvelées fré-

quemment ne parurent pas avoir d'effet ; dans un cas où le li-

quide n'avait pas été renouvelé les phénomènes ci-dessus in-

diqués se manifestèrent et l'animal mourut le 12° jour.

E.ramenélectl,¡'que, Il résulte des tableaux donnés par l'auteur

qu'il n'y eut sous l'influence de l'acétate deplomb, dans les expé-

riences précédentes, aucune trace de réaction de dégénérescence,

aucun changement quantitatif. Ce résultat était dû] probable-

ment à l'instabilité de l'acétate de plomb. En conséquence les

mêmes expériences furent renouvelées avec le chlorure (de 0,4 à

0,8p. 1000), mais le résultat fut complètement négatif, malgré

une observation attentive prolongée pendant six mois. L'as-

sertion de Mason repose donc sur une erreur que M. A. Kast

croit pouvoir expliquer en partie. Dans la solution d'acétate,

l'acide acétique se trouve déplacé par l'acide carbonique prove-

nant soit de l'air, soit de l'animal lui-même, et ainsi mis en

liberté il agit comme irritant sur les téguments. La fixité du

chlorure de plomb expliquerait au contraire son absence

d'action. Dans les expériences de Mason, il n'y aurait donc pas

de paralysie saturnine, mais un simple trouble inflammatoire

et mécanique (par le gonflement).

L'auteur ajoute le résumé d'une paralysie saturnine (chez

un fondeur de caractères) qui présente le tableau ordinaire :

paralysie des extenseurs, etc. On y constate une fois de plus

jusqu'à quel point le mouvement volontaire des muscles et la

conductibilité des nerfs moteurs sont indépendants des pro-

cessus dégénératifs que peuvent présenter ces organes, et par

suite, des changements de réaction électrique qui sont liés à ces

processus. Ainsi les muscles du thénar fonctionnaient parfai-

tement sans trace de paralysie ou de faiblesse ; mais ils pré-

sentaient la réaction de dégénérescence la plus prononcée.

R. Y.

XVI. Note sur un appareil servant a soumettre les troncs nerveux

A DES COMPRESSIONS GRADUELLES D'UNE VALEUR CONNUE, TOUT EN PER-

METTANT DE VARIER LA SURFACE D'APPLICATION DE L'ORGANE COMPRES-

SEUR ; par F. FRANCK. (Soc. de biologie, ri i février 18S0.)

23t si revue D'.\ : s' \ TOIIl<1 pathologique.

XVII. Quelques pages de l'II1'SIUf.UGIE CI : IIl : UnlLl : : par .\. Pf : R\LCS.

(La prensa inedicit de G1'anada, 2° année, 888, fasc. XIII à XX.)

VIII. Modifications EXFËRmEr\'lALËS de la sensibilité ; par Buccola

et SEPPILLI. (Rivista spirinentale di freniatria, fasc. 1 et II, 1880.)

XIX. NOTE SUR une DfSTR ! UUT[0.\ anormale des- nerfs de l'orbite QUI

PERMET D'EXPLIQUER LA RECURRENCE DE CERTAINES NÉVRALGIES ; par

A. 1,Eui ? (Archives de médecine de N.-Y, juin 1880.)

XX. Sur une altération pathologique DU sympathique; par L. BI.\ : \-

cHi (de Naples), sans date.

XXI. Historique de la découverte de l'anesthésie; par M. J. Mouton.

(The Vii-ginia médical iliozithly, mars 1880.)

XXII. Phospuoue cérébral; par Antonio 1".IDO ? ! La Andalucia me-

dicà, 30 juin 1880.) II. DE B.

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE '

I. Dégénération ET régénération DU CI'LIDIIt-.11S dans

les lésions non traumatiques DES nerfs; par HOGGA1.

(The Lancet et Bl'it. med. Journal, 13 mars 1880.)

M. Hoggan a présenté à la Société pathologique de Londres des

préparations microscopiques propres à éclaircir la question de

la dégénération et de la régénération du cylindre-axe dans les

lésions non traumatiques des tubes nerveux. L'auteur pense

. que les résultats obtenus jusqu'ici par l'expérience directe ont

été nécessairement entachés d'erreur à cause de l'irritation

produite par la section des cordons nerveux. La nouvelle série

do recherches a été entreprise sur des escharres intéressant

les nerfs cutanés et a donné des résultats différents de ceux

obtenus jusqu'ici.

M. Hoggan a constaté que, dans ce genre de lésions, le cylindre-

axe peut, soit se rompre à un centimètre environ de la limite

revue D'AwATOwu pathologique. 285

de l'escharre, soit continuer sa route à travers celle-ci et s'y

terminer par une extrémité nécrosée. Dans le premier cas, le

cylindre-axe resterait intact jusqu'au moment de sa rupture et

quand celle-ci se produirait, les deux extrémités se contour-

neraient en spirale de manière à laisser entre elles une distance

égale à plusieurs segments du tube nerveux. Cette rétraction

se ferait graduellement et serait surtout marquée sur le bout

central comme s'il se produisait à ce niveau une sorte de

réserve en vue de la régénération. Au moment de la régé-

nération, cette spirale se déroulerait et reformerait le cylindre-

axe en s'allongeant vers la périphérie. Quant à la portion

périphérique du nerf, elle se segmenterait, et subirait la désin-

tégration granuleuse. Lorsqu'il n'y a pas eu de rupture du

cylindre-axe, l'extrémité du nerf présente peu à peu un ren-

flement bulbeux analogue à celui que produirait le gonllement. 1.

d'une memhrane transparente comme un liquide, qui serait

contenu dans un canal central du cylindre-axe. Ces extrémités

renflées pourraient, dans certains cas, se segmenter et dis-

paraître rapidement.

Quoi qu'il en soit, il est impossible jusqu'ici de déterminer

aucune loi réglant la marche de ces divers phénomènes. Le

seul point actuellement bien établi est la rétraction du cylindre-

axe qui précède toutes les autres altérations. H. D'O.

11. Anatomie pathologique de la chorée ;

par le Ur EtSEXLonn (de Hambourg).

L'observation concerne une jeune fille de quatorze ans,

affectée, suivant le dire de sa mère, de chorée congénitale.

L'enfant avait, dès les premiers jours de son existence, présenté

des mouvements choréiques caractéristiques de la face et du

corps, elle n'avait appris à marcher que tard et incomplète-

ment. Du reste, son développement s'était assez bien effectué.

Durant un assez long séjour (1875-76) à l'hôpital général, les

mouvements choréiques diminuèrent beaucoup d'intensité, de

sorte que la marche et la parole furent améliorés d'autant. Il

restait des mouvements convulsifs dans les extrémités et dans

la face ; la parole était gênée parles mouvements involontaires

de la langue, de la face et des muscles respiratoires. Il n'y

avait aucune paralysie ; le coeur était normal et le pouls tou-

jours régulier.

286 REVUE d'anatomie pathologique.

En 1877, la jeune fille, se trouvant chez elle dans de mau-

vaises conditions hygiéniques, il survint une aggravation

notable de la chorée pour les membres supérieurs, et en

même temps une contracture des inférieurs. Celle-ci consis-

tait dans une adduction des cuisses avec flexion des jambes.

Toute tentative de séparer les genoux fortement pressés ou

d'allonger les jambes était très douloureuse. Dans l'automne

de la même année, se développa une pneumonie ulcéreuse à

marche rapide, avec accidents putrides et une tuberculose

intestinale, qui amenèrent la mort en peu de temps.

Autopsie. Rien d'anormal dans le cerveau à l'examen

macroscopique. Sur la moelle durcie, se trouve une plaque de

sclérose dans la portion cervicale du cordon latéral. Sa plus

grande largeur est au niveau de la troisième paire. Là, le

cordon postéro-latéral droit est sensiblement plus petit que le

gauche; immédiatement contiguë à la base et au bord latéral

de la corne postérieure, existe une partie fortement colorée

sur la préparation au carmin. En avant, elle n'atteint pas tout

à fait le milieu du cordon latéral. La moitié antérieure de

celui-ci est complètement libre. La limite de la portion dégé-

nérée n'est pas nette en dehors; elle envoie de nombreux

prolongements qui s'entrecroisent- avec ceux de la pie-mère.

Les racines et les cornes postérieures et tout le reste de la

coupe sont sains. Histologiquement, cette plaque se carac-

térise par l'épaississement de la névroglie avec resserrement de

ses mailles, disparition presque complète des gaines et des

cylindres-axes dont on n'aperçoit plus que quelques-uns dissé-

minés dans la partie sclérosée, et développement considérable

des cellules de Deiter. Les parois vasculaires semblent nor-

males, il n'existe ni corpuscules amylacés, ni cellules granu-

leuses. Au-dessus et au-dessous de la limite indiquée (la

troisième paire), l'étendue de la plaque diminue rapidement.

Au niveau du quatrième nerf cervical parait encore dans le

cordon postéro-latéral droit, une tache triangulaire qui est

séparée de la corne postérieure par les processus réticulaires

restés sains. Là, les fibres nerveuses manquent encore presque

complètement. A la hauteur des cinquième et sixième nerfs

cervicaux, la plaque s'approche de plus en plus de la périphé-

rie et ne comprend plus que quelques sections de fibres; à la

huitième paire, il n'y a plus rien. Supérieurement, la dégéné-

ration n'est plus visible au niveau du premier nerf cervical.

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 287

La moelle allongée, le pont, les pyramides, n'offrent rien

d'anormal. Il n'y a rien non plus dans les portions dorsale et

lombaire de la moelle, dans le tronc du sciatique. Il s'agit donc

ici d'une véritable sclérose.

Pour ce qui est de la relation entre les phénomènes cho-

réiques et l'altération anatomique, il est clair qu'il s'en faut de

beaucoup qu'il y ait ici une liaison parfaite. L'altération médul-

laire n'explique pas la chorée congénitale, mais elle appartient

à cette catégorie de lésions dont la relation avec des manifes-

tations spasmodiques spéciales n'est évidente, ni en raison du

siège, ni en raison de la nature histologique. Il est au moins

vraisemblable que dans le cas présent la lésion médullaire

était le résidu d'un processus inflammatoire survenu pendant

la vie intrà-utérine. Un cas analogue de M. Schultze (Cen-

tîalblatt, 1878), d'une plaque de sclérose dans la portion cer-

vicale supérieure du cordon latéral gauche, chez un enfant de

vingt mois qui avait eu des attaques de tétanie (avec spasme

de la glotte), est aussi regardé par cet observateur comme pro-

bablement congénital. Un second cas analogue, d'une plaque

de sclérose, occupant exactement le même siège chez un

enfant syphilitique a été observé par Kahler et Pick (Prag.

V. J. S. Y, 9'N2, Band, 1879). Ces auteurs, dans un autre

endroit (Ibid. n° vu, p. 25), se fondant sur deux faits, expri-

ment l'opinion que, dans la chorée grave, la substance blanche

de la moelle subit des altérations qui portent sur les fibres

nerveuses.

M. C. Eisenlohr, termine son article par quelques mots sur

l'irrégularité du pouls dans la chorée (arythmie), symptôme

qui a été considéré comme exceptionnel par quelques auteurs.

Chez trois malades, exempts de toute complication cardiaque,

il a constaté pendant longtemps une 'irrégularité typique du

pouls. Celle-ci a disparu dès que la chorée a été guérie. Elle

n'était pas due à un trouble apporté dans la circulation par les

mouvements choréiques, car elle manquait dans des cas où

ces mouvements étaient plus intenses. La chorée du coeur ne

serait donc pas une si grande rareté. (Centmlblatt f. Ne ?

vel1heelkunde, et n° 3). R. V.

III. Malformations héréditaires ; par M. H. HANDFoRD. (The

BÙ'm111gham médical Review, janvier 1880.)

L'auteur rapporte une observation remarquable de malfor-

288 revue ,J ? : : o\ ? ATO[E() ? TO ! ,02.1QU111.

mations héréditaires. , Il s'agit d'une .famille dont/' plusieurs

générations ont été atteintes de pied bot. ,Le. grand-père savait

ûii piédrhôt.FSa fllè ? 2 ? (M^ ? actuellement âgée de ? 35 ans,

("dl Ifl 'fi 1(' JV ? J ? L l....1..1 ? (- " 1

'a les pieds bien conlormes; mais elle est petite, ¡ rachitique et

n'a été réglée qu'a 24 ans ; elle est mère de [rois enfants; dont

- deux la f¡H,e ? ÎJl,7¡,t1e,IP ! ? , jeune, ont les pieds,J lJOtsr (talo

vI ? sLn2n ¡'l.vJl ? -4UI,e. soeur,,qui est.affectée,de) deux(pieds

])"O's' Pt"ea "èlld-i-nèiiie trois enfants tous p;eds,bôts. atlinsi; sur

une descendance de huit enfants, six ont hérité de la malfor-

mation du grand-père. Il est intéressant de remarquer que la

maladie a',sauté> une <génération 'en11a pérsôlinêTde`'M'°e1111. ,

chez, qui le, vicechéi ! étlitaire,éest resté1 il' l'état Ilâteni'.VJ\t JHàhu-

Jordicite' plúsielirs faits- analogues' rapportés par ndës0jaufeurs

anglaise Broâdhui'st\Little;'\Adams;let ûns`cas'rëniarqliâblé de

1 y > 1 irob , r..

Bryant où, dans une famille de cinq frères et ? Quatre soeurs,

trois des frères furent atteints d'hypospadias et. une des soeurs

iA ? < ? ,') ? 'i)T'T),tH ? h).n) f ? )jj.nc.J3 1

dé, b`ëc=déhévrë;.rlés déu rtfreresf"normaÂgment;eonfoûmgs9

,,f ? lc .'f' rrr-iVT» ! fcill .l<W . "J li ? 'lilf AllIllwJ J'J Hi'l.uulk'

ë,{¡iéi ! [ch : a,ûdJrlîir : : e4t}1¡I ! ¡fn; hypospadias. Les, père, et

- , J f,,m <\ ? \u,M fj ipfi lui ? .,t Itt Ju71 i O

mere'de'toute cette hgnee ne présentaient au un vice de con-

(. ' 't' ? uj ! 1 £ 9 ! Dt' .TexW u fc,i..mulm .oU{.m^bu4f.u L 'L'u'

Jt r 1 rf·r·r ri ? 1f) ? oi¡w\IJ[ r'f III 9,itIJ%P'I li 9lrnICrIJV

Lôrsddérla ml(}¡,e' t ? l ? Wlt 8, g ? fr,JI9 ? I qIJI,n¡ne J ! all)'

cas cite Rlu{ hut,.aft ? n;( : R'lqnlenW¿hJ1h ? r.IF,I.l,çl ! .9 £ q, ? , . ? ,l, ? T. i r},H'"1f ? OR'R ? il ,;tU. ! <6 ? t'JJUt '«1.11 si -

que les individus épargnes sont des lemmes, ce qui confirmer

q l,e ? Id ? lJePrr9 ! 1.\ rlr y,Rr ! 1vne ? ',J ? CBnrf\1j)r Â

rait 1 opinion que les malformations sont moins fréquentes chez

i ? 'J3.'rr"i "1) n m W r U' l f iau.,jmi ! .i ".Pr1 ? ? ..1

ta'temme que chez 1 homme. Au reste, il faudrait bien, savoir

f j . ..1 Jr' ? t(f,\mnlrrrr<)fr;'1(f TP, I n "11111111 1J 1.1 O. , ? 1,J1;

si'ces'suiets'en apparence épargnés, ne présentent, réellement

J , m fyln r' Ir .. ,1 ? lc u - ? i 1 m L, .-

aucun trouble physique ou moral. On a mentionne,plus haut,

r.. . "), , , 91)lflrlll, "Ill il Il 191. IJ'J , , ,

au sUJei9rIe'J'Mm.'M ? 'un' retard dans 1 apparition , des. règles

"'1,' J'd f.L('l' , T;- q"If\.)rtf . 9J{;1[f ? ¡...'fH 'Jlt('J ? H.A....lI Ü>J .JVH),l.t"'11'OU ? \..)'

quI' dans espèce, est important a 1110)til'))i ,a iu H D'0 i,

- fTOJ IT9Ct79,1LIT8ta ,9120'I b Jü`t8 du ,ys 9JT`JfI JIrnIuxlm.4 titi 9

enxib lUIÍlq2 ,mi 9viTI £ tes a<¡t ! 91rp'OE(; ary0121J1HlOéJ 711c 20111'\01

1", N SIiIL\L,i%GO\IL OSI'flN CHIMIQUE'' DÉS* '¡'¡f ? rNI ,1",+ Ho' ?

·P 1TIIIEt`DÎ : SI'rrlB&TIQIiES;xllal' 11CG\t.lRD.t(f.SOCt ? eClrCba'ôlo`ÿiéz'

13 -janvier, 1880. ) .(zpsal111e11

Les particularités ,;é : (Tél ? l1.r'W') l 'NWJ se,qffti,t(,V' ? Jm ¥F

dont les''extrémités étaient'absolumeiit usées et résorlJées sont : :

10 abondancë-de la' graisse,-3/ 0 /Ó ? ti1lj t' qu.)l.l' Js l : n ? nal

privé de sa moelle en contient fort peu ; 2° diminution énorme

deSlphpspl7atea ? la,l,iauLlieu7dei.8 O/o ; 3 ? ; quantité ! normale' ? de

0 s ;éin,e,,des , car]) onate >s t des.chlornres : coo j11ff no ,PÍlfo.l-J8

Í ..r/nflJY ? cIJjrpjçW}' ! r > : jnLJ : 13'1>Qlh : I o.ur1 proúver ,fJ oommeJ le

e'

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 289

professe M. Charcot, qu'il y a, dans le cas de tabétiques, plus

que de l'arthrite sèche : il y a là une véritable lésion trophi-

que des os, une dégénérescence graisseuse avec disparition de

la matière minérale.

L'arthropathie tabétique est donc très comparable à l'ostéo-

malacie ou à la stéatose de Jones dans laquelle on rencontre

jusqu'à 29 0/p de graisse tandis que les phosphates sont tom-

bés à 12 et même à 7 0/o. L. LANDOUZY.

V. Recherche DE la strychnine dans LE cerveau ; par A.

GRANDVAL et H. LAJOUX, professeurs à l'école de médecine

de Reims. (Note présentée à la Société de pharmacie de

Paris ; Union médicale et scientifique du Nord-Est, dé-

cembre 1879.)

Des analyses minutieuses auxquelles se sont livrés MM.

Grandval et Lajoux sur 410 gramm. du cerveau d'un individu

auquel on avait administré, tant par la bouche que par la mé-

thode hypodernique, 2 gramm. 353 millig. de teinture de noix

vomique, il résulte que la localisation de la strychnine dans le

cerveau est un fait parfaitement acquis; c'est là un résultat

d'autant plus intéressant que Dragendorff n'ayant jamais pu

réussir à isoler la strychnine du cerveau ( en opérant même

sur cet organe tout entier ) enseigne, que, dans les empoison-

nements par la strychnine, c'est principalement sur le foie que

doivent porter les investigations des chimistes.

Ces résultats prennent une grande valeur non seulement en

toxicologie et en médecine légale, mais encore en physiologie

et en pathologie nerveuse; ils sont, du reste, parfaitement con-

formes aux conclusions auxquelles est arrivé Ed. Spitzka dans

son très important travail sur les effets de la strychnine sur le

système nerveux paru en avril 1879 (Journal of Nervous and

Mental Disease). L. LANDOUZY.

VI. Altérations DES NERFS cutanés dans UN cas D'ICTHYOSE

congénitale; par LELOIR. (Comptes rendus Acad. des scien-

ces, 29 décembre 1879.)

Sur un morceau de peau pris sur un malade de l'hôpital

St-Louis, on put constater qu'un grand nombre de tubes ner-

veux avaient subi une dégénération complète et présentaient

49

290 REVUE d'anatomie. pathologique.

avec netteté,-4,les (lésions ultimes'f de la; névrite dégénérative

atrophique : .disparition-complète de lai' myéline, .gaines- vides

présentant,un aspectlmonilif'orine (la gaine.de Schwann) seule

persistantLet présentant, de distance en. distance, des noyaux)

comme cela,se rencontre- dans de stade ultime .de la déoénéreS7

cence des,nerfs ! (t9f;e't P"f1Í : 1 p',b$ITff9{ocr ytmsqh .4,I c'abia

¡>q10[) 2f>f tUSfll'tT/2ubX : t.t¡¡;rIIIHlfl ! fc 1 uo Jzft01 1 ab 44tisrtti

VII : ' Corne D'A,11MON· dans L'ÉPILEPSIE; par PFLEGER ! (Allgeml

aab 3s enftm zez"tsehnft'¡ (üÍ' psyehiat1'l'e, 't ? X : VI.)11dJ311¡b¡a.ao : J

9'Irl(fJrlT.Gll 8P'rtr lLrrtd ?

-, L'auteur, sur43nécropsiesid'épileptiques, a trouvé 251fois ? < : .qnm'J;\ ! f11 ? o, ? t9P1p ? Pl%.s,c,lér ? ,s C.q, l, 1 .

uiiir.ij'i'j.i ? ? 1 ? " ' 0<J ... ,. I .IE

Pfleffera,trouye,,deiveloppeeûaurmaximiim. et .avec, le plus.de

IIILJQ GllIJlJ", lu..LI111J.J]' ,.G1 ? f. .* ? i- . "1 jj ? IJ.i'-1 c l..J. ! ).u z

fréquence chez les épilepr(irlues ,qui = avaient eu, des attaques : 1L b '"j< J cmnl., m . J . '>j ? ^iij ju.1jiii y,· . u

convulsives intenses et répétées, lui parait être consécutive aux

.q"1..) , . Gt't' ! fG 1 G OI 1 "'0 . ,J..JI .HI", R, ... ? t, ,0. ' . I j.

troubles circulatoires, déterminés, par les attaques convulsives

Ï 11J1' 1M -' f rj.t ? m' 1,I1 ", t-u ? 1 . J." i

elles-mêmes. Pour, ce,qui est, du retentissement si, intensif, des

M,, . ,, j ,ft -.LtU'ilf '1 J>I mp-'11m, , t " ...J ?

troubles circulatoires-sur la corne 4>'J ! \.,m ? cela tiendrait à, la

disposition spéciale ion. 1;1 JfjV £ jasai

`r : 7(5t((ltt f· 19(0114'fn Rlly 9 n ,it cl 1 i or Ib191'Il7q 9(1(tl Ilb 11 si il a £ j àb

slliy "INUI. 'LE CERVEAUl D'UN¡)ASSASSIN;' par JBROCA : 1toh'[).sl

8H t Q('('mnd' ! '1",h ? 11 .r ? l ? ll·( ? (''Tt'l1 '11,;1 ^ ·mr.nUph

M. Broca a présenté a la Société' d anthropologiè, le 4 mars

i ? > 'J / 'i.. fV-'l -I ? 1 '1lJ 11 i. n4J "J ( 1 I ? i' n fhjCinJ

dernier (l3ull.'Soc. antlarop , 1880, p. , 233), le moule du cer-

/1 .W .'1 u, oe. ' 1 n, m 1 1· I,n J117' mou iltpv t0

veau d'un ('I ? 'l''fp'' JI'tU ? ,) l ! fI't ! \Ùlt,rlll1'I,L"liJ années

veau un criminel qui.avait, a quelques années

1 , (17r11'1 11¡[¡>I ? ? ",éCd ? J 1 IYIi'111..W 11/J 1 Jtlï('II I : 111

d intervalle, assassiné deux personnes pour les voler, et, qui a

1 ,1'IH... ? Il,, H . "Il r, 'J(i..r ,. ; ,Jllf,l'l ? ? Ill- '-IHI, ? '' , ! If1

été décapité'à Paris. Cet'individu'était très grand (t ? 8t) et

été décapite a Paris. Cet individu était très grand (lm IH) et

fil- 1 1 lllit 1 nez Mil 1 / Il -i> 1 ? w.

très robuste ; il n avait que quarante-trois ans, mais 1 évolution

dblJlIl"JU ' : HI,'1.¡,.Ht 7J1 Jl ' IbJSu JJ 7W1 . "lJtJllr,(6 7 ...r

des sutures, de son crâne était notablement plus avancée que ne : Mllij-.iii I 1 e-ii 1¡IIJ.Jh""IGJll c ·1 ,7a111 I : .JTII .t)J.l1 ? I' .iTtAI1.r- Ài

le comportall son âgp. Son( certvetl;l>,esait.1,4 ? 3lgratlIlles,

110)1 "T hl ? lll,U Jrl ? (I" ? ,,IJHI IHtl'¡jfl,J'1 t , i, , - JI H1

avec les membranes : la moyenne du poids du cerveau. à qua- ? II ! (hlt,'jll1 Is IU Il''1-; ¿ifu j ItHIJ r ? 11 l' 1 HII .1, t"I,-u'j\ f ...1 J

rante ans est e 1 4010¡ ? rammep ? M. IBrocaltien compte.de

- l, ? ( )1 \j ,¡¡I £ .Jd.ft.é,fl il.j.ir'|Dn Il i.- ? tff ? jt.) .J

cette légère dinérence et rapproche ce fait de ceux qu a signa-

lés M. Bordier et dans lesquels on voit que, lorsque deux

assassins'ont opéré'de concert,'celui-qui-a conçu le crimeTtnrè

presque ' (tdùjbm : ¡P"une ¡r'cap'acité 1 crânienne"sùpérieüreorà" la

Inoyenne, tandis qûe'éhez le complice' accessoire' elle" est, au

contraire, inférieure. Mais la supériorité en poids du cerveau

de' cetcrimineV n'est' glÍèrerprobànte,'t carlil s'agit'd'un;hommé

'd'une'taille très1 élevée ? 0 et il faut' 'considérer que si'le'poids

môÿemducerveàù à quarante" ans ëstJl ? l0gi'ainrtiès ? il''doit

y avoir environ la moitié.des cerveaux qui pèsent 'plus, et on

revue d'anatomie' pathologique : 291

ne peut rien tirer d'une différence de 12. grammes.* D'ailleurs,

c'est un fait admis, 'que les individus à'intelligence plus'déve-

lôppéeloueplus cultivée présentent (en générai, une 'capacité

crânienneolplusc considérable;1 ilh eIÍ'est' der même ? de' certain s

excités ? dun' bon'nombre d'aliénésmont paralytiques,'1 de'sui-

cidés. La capacité moyenne des crânes recueillis'dansd'ancien

cimetière de l'Ouest, où l'on inhumait exclusivement les corps

provenant..de la Morgue, présentait une jiapacité.moyenne plus

considérable.' que celle des,crânesfdelafosse : communeet des

sépultures particulières.. , T

fpu ! \U ? L prticulièrs ? r rA' ! " ? , r7 ;'1 ? ? i',J" T

M. Bériédickt·(deVienne)a a affirmé que sr es cerveaux d'as-

sassins1 'n'offrent pasdé véritàbles'âliomalies;'ilspTésèxitëilt^.dLi

moins7 plus" souvent que'lesaùtres,"dës'communic'ati6n ? anor'-

m'aies' ou ? 'plutôt insolites 'dès circonvolutions ;s le cerveau de

Prévost se'distirfguait'par plûsieûr`s`dê cês `dispôsitiôns'éëpf-

tiônhélleV,0 dont'' deux' surtout'' remarquables ? "1 Le 'p'remier"pli

B.eJp'rissâgë 1 occipité)lpafiét¡d'"étaitj prôfônddé`s`t'deux `côtés;u de

sorte que' la' s¿issure (Yà'êcipitaliP iÍitèrnë : sPè'ôntifii1àÍt 'diféte

ment avec la scissure1 occipitale9 externe ; le'lob'è o'1fcipifars

détachait du lobe pariétal, sous la forme que Gratiolet a appelée

la calotte, eU qu'il croyait particulière>aux : singes ? mais cette

disposition a été retrouvée plusieurs fois chez l'homme, -et elle ? ». : £ ; J ? 4\\'tW yr.yl\'v 1v v... r y Wn1 W l.t. W 1 1

existait notamment sur le cerveau de Louis Asselme. gauche

-T<,1 rch Oll.lllll » ^ ? fï ,11**1 ? t ? \ ? ? .ll'iH ? ".l|l-) ? i

on voit une configuration des sillons temporaux et occipitaux, ? ^· ffl7f. -fl; IrrP f : t r;.Lrn l ? f) 4'1'-1 J1.d '(11 ? ) (J 1 Il ? ,

qui parait n, avoir pas été signalée : le second sillon .temporal

' Jil'Jj. im. un -i '"10" 1 C t· [ ! Ym , . n ? -illi / . r,,i il

et le troisième sillon occipital se continuent directement l'un

1N i ; i 11111 sorteH "u'il"'ilfa 'lHi sillon C"ht. t' yIIUt : a,O1 `ai` ?

nr'[trlc7Q' 'r,...-n ry "qj r.'Yr"r,' ' sillon non interrompu qui r

va CIe la pointe du lohe témporal à la pointé du lobe' occipital'.

il estmon de remarquer que les dispositions les plus insolites

"es r p ? ((.I;er;nar ? qU ? Te\ sf2.s1 ? s s p ? ,no}.

de'ce, cerveau- se rencontrent' précisément dans la' région

tf'rrn rt Hf'I') ? 1. t 8'.JIJ'" f, · · W 11 ' nrr·W nrr ? m ? 1 1 amer

temporo-occipitale, dont, les fonctions sont encore inconnues,

r¡ht, ffr'Y '1`1 lé' ? r y1'T)I (r 1· L"n II ( i ' 1 ')a »rie nTlTR'n

et dont les lésions'ne'déterminent ordinairement aucun symp-

téfiie8 6 np XI18D 8 £ > I[Rt 90 fl'100'I(^cIb,I J9 90L`CH11,·ÉRÉ.e ltJ J

xnat) '.HIpal01 ,aLlp 110V no aimjpaei cW.Gh h 1l111/luti .M asti

1$;] QU.1TREOBSEIIV.t.TIOiVS,DE QUATRE CIRCONVOLUTIONS FRONTALES TRANS-

.1;1 vERSLrI `(dédublemnt` de la^deuxième circonvplutiQn frontale)

...chez des, criminels ;,parV.|HxN0T. (Soc. de .biologie,, 29 décembre

i«io' 1 ,,i.iu<,ûVJr. i..jiUjij.ij" >. ^jn . si.p c "...fjjj ? njt.'jm

1879.) b zltloq Ils , lu '1" ,971GT,ttI09

m;t)u'nb sbioq na MnûiTÎqn ? , jb ! aicM 9Tuanslni ,8TifiTtnoo

X. Observation ! (avec dissection et examen histologique) de. fibromes

aP"¡TIPLJ'5' DU, NERFIàrÉDIN, DANS SA PORTION P.1LIli : IIRE; par, BULTEAUr et

t CÈ..RÉu.Y,r,(Union 'médicale .et. séiéntifiqŸ du,jNordEst,3.jan-

jrúÇHlJ Rh ! ,y'lfl (P'ILo UI..J . C* *3,U-J scjçllfifiqz : ,e Jj ^wt. .N ? dlls ! ! J' ....i

viel' 1880) lllp Xrmav·ra^ 1 hl)IJIlI fl .

novjar iq'tneaq iup x ? 3°r^ -.itioni r.I no'uvna 'novs v

'1 m ",¡or .j,'fUOH1jQ 'ifll 3 J ¡ : >IR

fJ .t'¡¡Ofl" 'lu "JJf. 0')lUII ",UIT ' , '1[111"111' ? 1wh 11 ,13111, Ol .1..0

; cl ifi ,"fI" 'fU-f i. J'I. I. ""J ? [J H,'¡ 1111.11 L flll' fin ,"WIJ

Td;1[ '11^' ' t .nA,i j ' "if Ift' 11T'ptlï'W ti J IIl'lfJ ! CJW;1J

"REVUE DE' PATHOLOGIE' NERVEUSE'*1

y Ill. o mI n,l.,nr J.1J 111'f t .r' 1 "f\ll'lTjfl Il ? 1fI'.IJI'td : '<¡Jjm

tt\ ! lHIII 1f111"'(hr¡ ,p , 1JI<f ? I 'II ? J" 7.,11' C)'ÜJJTOf['1 'W)(lroq ! J JlJ,)¡T'J" ,'¡J ? ,\'1 HL 1111 ? p n' lW;tlr .1 c)Ittla.W(mt 'rrpp. ! 1'Iq

. 'I9beHlJF <jE 01, "Ior rn1J lJ rr.d' [l'trp u J ? , l'Hl 911s1

9tc'X ? Casi D'APHTHONGIE;1 par le- D l\1PSSDoRF (de Dresde) T

- sidj" Ill'IJIJJiJ"I11'O ut..8,1-, 'i 1 )f) immoii ,)I11J'I rlSi J.,GJI; ,) (()'i'8t

J , rY rc ? vr t 1 7 " ? n.. f, ,YT'r('d' trh h...1 ')VIFl ? ',

L auteur rappelle, que sous le nom ap t ongze, eury

J.l H. fi. ,'l.liq ,| f.F.l ? 'f.l ? li ? ) ? r'-t) ?

avait désigné les crampes dans les muscles animés par 1 hv-

yH'')n"'f' : tir ! .)'w ? nr ? )T ? 'ff\i ? T'r ? n,n.T ? r

.l ? ? 9SS.r} se produisent a. chaque tentative de parler et

empêchent cet acte. Avant de rapporter l'observation de son

ylplnr/1 'ltorrl)flrv.p t I·..r, nrp,p W rjr' 'i rp r, h fl

malade, il en rappelle brièvement une analogue due a une

"1 ! I'11 Il ? 111 j ,Ir Il J I,J 1 . Ill...,0 si f' 'J ' ! £ '1 ? S1

crampe dans le domaine du facial. En voici le rééume

jmniifj ljr,1Jl11J11, an f111`)lal : , /IjrlIlT <'91, 9'1'1' T TlfmffOV ',)lf.(J9 ?

1 4rJrnrr ny 'Ilt r rri%mn ..Iq ? T ? - ? 'I, ? ? rf ?

,1 Observation /. ? Un apprenti mécanicien de 16 ans souffrait

.1 ,1 tif. l'.i ni ? «m mini". ^i.,r, -j.-t -jl , 'i, '1 ? r..i -f'T'r-)

depuis 4 ans dune crampe du -cote droit de la lace qui se ma-

`üzfestâit,rçbâqyë foisi qû,'Irsédissait apârlr. Elle,avâlttdébute

(n ,.>. n'uni . 1 1 . ' i < 1 1. / 'liiiiiiiif m ? ) i "il ? -| Tir- ? = ! " il

subitement après ,un soufflet reçu de son maître. Le malade

- "n< ? j'"tntt) ? )'T;,F'TTf ? (1 ? v<j ? t'f i vl- . 1 r n

rouvrait largement la bouche ; en, même temps la commissure

droite'' était' fortement tiree'du méme'côté et la'téte inclinécTsur

nVI ? jtfr ? )'r ! f ? <o.'r/t), t,) ? rrnfjr -.Il nr».

1 épaule; comme s il.voulait mordre. Le spasme cessait bientôt 0

f'vi-iii'ii V> i ? iJ.ifi-i ' U ? i , I ? i ? iiir-.n'i'n'fi'-f'i ,, *-i-, +

et le malade se mettait a parler tranquillement ; mais le plus

rrW Iflm % ,r,JH W yum At '1jJ1n.' £ 1 ? 1111 f : -'Pff lr¡' ? C\ ? r'11'drl

souvent, la, crampe revenait pour le commencement'de'la a

-liV'i-l m )..tu,' kA-u-i j)i ,i'.i.Jf,111 ? rfTis"f> rtfi.on ? f ri 'ii'-i ?

phrasé suivante. On n avait essayé .aucun traitement saut le

T- CJUUI ? 1.1 -JIK'.I 1 1 , J e'I' t <1 ? X ? ft')T ? ir ? f

1 UII ! .JI¡tl ? hl 'Jllf'.1 l'lJL'1.-JI -t.q ? I' t<'dJ"f" '1 ? 1"1 fit" "'t'

magnétisme animal. Le docteur Mossdorf employa 1 électricité e

pendant six mois ; d'abord le courant induit,3 etfdes^cbups'd'in-

duction .4p,a,r : .é ? 2 }lg ! lt[JIx).P9h1ra-l1" g ? <O : éPgB11 "tls.tlb ! r et

labilè" ayec,le pdle, périphérique,, tantôt; positif, tantôt négatif,

I;maistoutl,çela san lé}} ! l tat'n qqj : p,[uhq ! tYl PP)'I (gŸ;yans-

T'tioir de, la tète, le pôle,,positif étant, placé sur IeJ.qqfft"f1}¡q ? e,

2,que l ? oJgr\9p.J Pl ! t finalement ! être obtenue. Le souvenir de ce

résultat, engagea le D"Mossdorf a,essayer, du.même moyen chez z

¡¡le malade qui- fait l'objet de cetlil £ < ? },ll,gBn.\9,t}RP;Il.6'IÜ ? JlI.61

J ? ot. JIIO (l19ÜT '1 1 ,ftCHfT')'In ,tJ,1't ? Jm;,r nrlr,«r1 r;ft i.; ffo"tn ! f1ffi

xia ,Q&.serua ? /7. , Bqchrner né 1 ! lJ 18(9" I ? a,s\A't91YP ? Jde

Jam ! llec'Ja ffcp-1te, ? ¡t0,paJ9.\ ne, s'est. montrée qu'à,6,ans,

après que l'enfant eût été effrayé par un chien. A 1 école, vers 9

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 293

et 10 ans, il était fréquemment puni parce qu'il ne répondait

pas, ce qui à la fin fut considéré comme dû à une sorte de bé-

gaiçment. Un traitement spécial, dirigé dans ce sens par le

Dr Eich, prodtiisit- en ? cinq mois .une, grande amélioration,

L.f^l ! ,»/< <«.II>*,l '" M '.l'j'J ? »'lP lll H|i,V <, '

mais seulement temporaire. L entant commença a ne plus

pouvoir répondre aux étrangers, puis à ses parents même et

enfin la lecture à haute- voix,-même sans témoins, devint

presque impossible. L'enfant, très sain du reste, conçut une

telle mélancolie qu'il essaya trois fois de se suicider.

I : oisque M.' Mossdorf, ld vit pour la- première' fois (octobre

1876) c'était un jeune homme de 17 ans, de constitution athlé-

tique,; avec le teint normal, l'expression du visage animée, et

v j J ylJw 1J· 'J\ ·, et··, °) Ju lit '111'11 ! 1f '

pourtant timide. Santé générale parfaite. Les mouvements de la

T' ' l'-i-i, < ? - -i, i°n ..)' n1 ' fflH» ? i ? '"t ? >'in u...."

langue, des lèvres, et du reste de la face sont tout à fait normaux.

1 1 : ) Iii If J 1 1 J 1 J"I ¡ " 1 J 1 ¡ l' ,1 1 l, .. ¡ .. ¡ , , , ,+ . , , . z.... Mil l , '-j"" --¡ 1 j ..

Invité à'dire son .nom, il prend son temps pour parler; mais,

ij"= oy n y'W I n L ·i J t IVln 111 1 ,s. ? ne,mr, , ? ? il

avant d avoir, émis un son, il, s arrête brusquement avec une

.l1.u..o .ut 'JJUiJb t'.Jljhjf ? U.'t .ic-iii li pf u .)"t l ""1

respiration, , bruyante. , Puis sa respiration 'est suspendue ; il

p tf ? t.t ? t' Il. n,ll,m u hu 1 1,11 Il 1

semble vouloir faire des mouvements de déglutition comme

pour., se défaire ,de la crampe ; enfin il respire de nouveau li-

'bÙU..lIJVG t".i.LJ....U.lJJ1'.1Ll,.i.1lJ.J ? jr'I'(fuH ou - \ \\"'\\""1,¡ ? \\1 est

rement remue es evres mais la crampe reparaît et il en est

ji.iii ,· li ù0Üj 1')1 '-IJ) 'lhl ! t''1 a1 r un -,Ii1111P' 'II1 ! '0 -"TI. ? JI (f1f11,

, ainsi a, chaque 'tentative de donner une réponse. Voici en quoi

- .JJjJ........t, ! J 1.tt'/tl JJh.,r ,l : 'JllJ C¡J1' IIJ : .klli ? 11 II ? <" rl 1, l ? Al ' 1

.consistait le, spasme : dès que le, malade voulait parler,. les

, J ,V ? ) m1 1 1 : ·Irflr ? wn r='117ri , , "dit..

muscles de la. région hyoïdienne entraient en contraction to-

v a 11U n,J .1 Gllt J Jl ? nlll 1 '.n.li.n. 1 lll-lll, iïll'1 n.")'.

les muscles abdominaux ; la* respiration

1a ¡..."'1 .'u' JJq¡ V 1'»',1 lJllyli, 11(1 1111 ? 1'1 1 1 )oni : , [ i ; i.i'ir ? iii-'ii

j s J't ! ,rM\I)Lb9.1;lH ? er.tr Oy ? laissait,voir la langue con-

1- n 1 ? t- ? ' t'" ,l' yl X H'i'ilH, Il ? J 1 -r,H'l ? P. il'...

a ? act$e ? Ho ? 0.ÿ,n. appuyée par la pointe contre les incisives

.inférieures ? 'et Par sa J base contre le 'palais. Après quelques

- jm jd, d"vJ.l .¡Jd1 J .11 II 111 1 1 p ? ¡', tlll Il If ? . J.H 1'-)\1 (1,

«instants, la, tension des muscles abdominaux cessait, et la respi-

s ? B-Pf"J ! ii&IP : }OII¡1¡ ,g lll ! ) ? ) ? J1 ? ,P.l' ? f >inn,;rii<i '.^'vii L .

A ration reprenait ? mais la crampe persistait pour la langue et

"lh.Ji.J.'hl Il...11 .b 'htJ¡Q"dl'l : 1 1 tll1) ? (111. IJ 1,) 1. dU 11J4..LtJ. jtuhtjj.911.tf

les muscles hyoïdiens., . 91 hocfr, f f Xie. taLl..a,

-.u u Û4JJLM o^.iJi ...i.jjjjjr jfiB'im) si inodt b ; Hinm xi« Jai : L ,ùH

e"i-r'apite'm'é'n't'éle'ét'riq'üé'fiit'co-m' M-èùcé le 2 novembre' 1876 :

' Galvanisation dé1lâ,tètè,'ràsseztéhèrgique pour; produire le ver-

- , . f-,l 1, I ? 0

" tige1, énTbûtrër'fâradisâtionr,des'mùscles'du'cou et'du'1 tronc* qui

((partiêipaiêiie'à lii'é'crârripel,I Pas 'de résultat' àllalfin du'premier

mois.' Dan if le sJcÓn'drn1oistÕÎÍ fàradisa les nerfs phréniques.'sans

Sy v rrr .,t rrr n r r, . il ? ' - · /"i i, «

plus,de succès. Alors, en-janvier 1877, on employa un fort cou-

rant galvanique sur la colonne vertébrale"; le 'pôlénégatif' était

maintenu à la nuque, l'autre était promené lentement de bas

en haut; et vIce versa' usqu'a-la.rdixième dorsale ? Après six

rs ces, le. malade pouvait dire bonjour'et commençait à ré-

, a'IS" .010091 I E, .usmlJ t1u Tq ')'{ £ 'll1s imo J n,'t115 1 ·, .

29t REVUE DE'PATHOLOGIE ! NERVEUSE :

pondre aux questions. (L'amélioration marcha rapidement ; en

février; le\ malade. venait moins exactement) aux séances et'en

mars il recherchait la société des compagnons de son âge qu'il

avait évitée jusque là;.c9S21S\q 91 SStnlSll ,92Si4St5 9Sc2DC(ZO`ClSiC95

-moi ou '9 .99 ? \' ? t'J\ ? ,IÙ\\ 9\' \SH\\ ! I\J ,\\I\"\m "1f<n\Y\1'\\I : \ ! \.G.

\Une,iÍ1terruptlOn dé'traItement"de trois semaines n'empira

point son état ? les\ séances' furent reprises 'altÎnilièû"d'avnl' et

continuées jusque' à'ia firi'de "mai.' A.1 cettë'dàte7luné>convèïsa-

tion ·`était' * possible, 9 toù(l'aùt'plhsl'la 'répone'\sè\1faisaitelle

quelquefois*' attendre^ ,La "seule' 'tracè0 de Jt-sp'as;.rtc"qu'oÍ1,rpùt

constater était assez fréquemment la rétraction de^ la langue' et

1 arrêt'de la' respiration përidant'quèlqûes secondês.`Dû 1 ? jûin

au 1" 'décembre M 877 ? \ le"' traitement éleëtfiqùë' fùt' tout, à''fâit

lâisséde côté`ets'rèmplacé par le'lir`ôlnürê`de`pôâ's`siûinràla

dose; de 2' grammes3 par. Jour.<1 L état du ' malade n ayant ete

nullement modifié par ce" remè'dè, Y'àn : \fit\'qüélgllès r séances

d'électrisation en décembre; puis. comme le jeune homme ob-

servait'"que'Sa parole était pârFois éncôi'é aifficilé9 surtout dans

les réunions, il se' décIda a sUIvre' exactement sa'cure' électrique-

pendan't1lcs 1 mois 'de rfévrier et'mars'1878.Alôrs'lâ`gûérisôîl'

pût être' considérée comme'completo'et,' au rapport du père ? , son7

filsipouvait le suppléer ! dans sÓîï : ëllplÓi PçI'écorîome,8'eCmème"

parler devant un tribunal ! '9 r'r 1 : Ij3 fWI10 £ 'lj¡lOD ef11.l aa 91at2

.nI 911 ? 09h21 u ? <l1 P11,,1 411 ! 1rt191(nf (,0 .11 : 1 931T5101T Jf1'1(1l°lTlt''l1 : 19

'1.l9,l,Ir>ll,e[,cfls-ildd,sp¡tsm.eJ facial rapporté enL commençant^

M.7Mossdorf pense devoir,le;supposerrd'originecérébraleceb

dul'impressionpsychique, déterminée par la¡punition : bru-,

talë; ,linef,ficacité,clu traitement,périphériqueetilè bon. effet

9jI 'ffit'pp.t : ,ceD,tr ? lqi. paraissent confirmer cette vue.- Quant'

à 1 âplittongie,; A : pèê21.e¡Lco¡nmnlQratif, il fauté aussiél'at7Î

tribuer .4, LW ,ql1.°Ÿ¡¡ psychique, f à,moins,d'admetCre, qu'elle. ne

sef,soitJ1développéei spontanément.,l.L'heureuseclinfluencendu

courant .descendant ure. raçhis autorise, àoplacerj le; siège :

4§ J'WrltetiPJÎâ.4.e.s.fJ}yPPSl0AsesJcda^si| lesj fibres i .et ganglions,

sénsitifs,"qui X< ? tJdE ! s. couches ? optiquesj,aux ? lobes ^occipitaux'

eJ4aeJà séténdënt jusqu'aux cordons postérieursde,lajmoelle,l

fibres, et g2-}g ! i9Hnqui,¡ d.'aprs'.Ks¡na1] ? jsont ,en connexion-

avec. le^langage.^En OP ? l f ! >pameLd ? (}p1].sQles;¡abd.ominaux¡

;P)1utrMüJ r.egr51é ..c.o ? Ipe., r.fle1;e, ? tç,eti duidiaphragme quia,;

semblé exister, pourrait s'expliquer"par;la,petit,e;anastomose

dç,J1}YPJ ? g ? ? avec le phrénique. (Çentralblat, fur, Neraenheal

kunde,;etç ? n°1, 1H8O ? 9 n1L122b30q ab 9' ! JJlTlo'ld aI ! \.JlJY,'lsdgÍ1

REVUE' DE' PATHOLOGIE ! NERVEUSE; 295

XI.. CAS GRAVE'' de PROSOPOSPASMB A' marche singulière;' par

.t-M : A.. EULENBURG de Greisswald. (Ceratralblatt f.·1 Nerven=

I'heillcunde; etc.; n ? 1;1880.) ,¡ "tiI¡¡¡O ? 1 ! ' T,rfl1"')(in" 11 ? IGCa

.... - . , , . ,·mvrr, 9f. fI 1"(\ ! ,PVb

Blepharospasme intense, datant de plusieurs années, et tic con-

FZV,zc,lsi flde,la moitié gqucbe¡de la face avec hyperalgészé, points

j. douloureux à la pression et parfois irradiations étendues. Gal,

wanasâtaôn,razjectabns"deE,nozhrizë, ^d'atropines etdJCtpare

3lsâns^résialtat; dé même,que la névrotomie sus7or.bilaire. Elçn-t

jf u.a{9.n4u JS^ facial (Hûter) ;, cessation des0 mouvements, T,con-

xjiulsifs, mafs, p'a ? çÛY.iercon.fcu.(1 ! e ¡fptale, de toutes les[bran-,

fI ? és 1 q'fJfqc[q ? pelte¡J [lu goûthdans la moitié antérieure^ du

é6té gauche- fie la i langue,; ` forme, moyenne ,de la^rèaction de,

Jj dégéné1'escence ;" réappal'itionl' des, contractions cloniques-toni-

'J,q ? l da,1}s.le,[,Tç.zes de. la mo'eaMcAe de,, la ./cure. infé-

gcrieure, diminution fleja paralysie ? \ 'C' '1 i ['[boIT' 1'1 ! ,mc¡I/UJl

-dn iTur ->r» 'IIJ ? l '1 si 1 . If (f ? '1 fil " bit" ? tJ ? t1;¡II¡'b

.,La malade est ùne'jeune-,femme non mariée, -, de. 27 ans.,

HfPoEte au cou des,cicatrices, d'abcès,strumeux. ,L'affection !

actuelle, a débuté^il y-Bjdeux ans, sans cause appréciable, par¡

une sorte de raideur de la moitié gauche, du corps,>, sans 1 perteI

de connaissance, mais avec perte de, la parole. L affection icon-

siste en une contraction tonique et cloniqué intermittente;et,

extrêmement violente et douloureuse de tous les muscles de la*

moitié"gauche"de lafaeo'etrplùsrsp'écialement'1de',jrorbiéulàire

des paupières ? Les mouvements' s'étendent, "dans lês'lpârôXys ?

mes'plus'marqués, auxf'musiilés du cou' innervés' par1 l'accès-^

soiî·e deWillis et'aux fléchi3sèurs' dè 'la' m'ain,ret~>ldés11doigts;t

toujoûrsJdu êcôté 19auche ;' cependant,' dans : les^crises'lès^plus

fortes;; le' côté droit delafacë efà u 'cou' se' prell' : IitOég'àlèlKlint : 1 1-

9'Lafco'n.jonctivef est'' saine1.'1 L'oei] ! s : Óctvrê'urpù IpÚS 'facile"-7

méntdansl'obscuritéIinâis·lalurllièe;"de même que le^vent,8

le, contactées mouvements de'la=mâçhoirepour'parler ou 'fr1a-"

cher augmentent'le blépharospasme etlàTCOrivûlsion'rriïiüiquê'

Tout'Ie'côté gauche de la ! f'a'cé~est11le''siègê 'd'une' IivPei·âlgésië

prononcée^ etU'on 'trouve' tous jles% points douloureux de la'né ?

vralgie des trijumeaux/En oùlre : tous 'les points où le facial est

accessible' sont'très douloureux' à la pression et celle-ci n'exerce

aucune' action' d'arrêt; Séule'mêiit"ùne311égère"'èÕ'mprêssièrtt'dê

l'oeil fermé'donne parfois'un'soulagement momentanée è'f.™9^

- On'employa ? successivemënt'Ia''gàlva.nisati6n centrale et pé-

riphérique,'Ile bromure de potassium et lè9chloral'à haute 'dosé, '

296 REVUE DE pathologie nerveuse.1'

des injections sous-cutanées de morphine (mal supportées) d'a

tropine et de curare,' ce dernier au moyen de disques'de·géla-"

tine de Savory et Moore (de Londres), la métallothérapie externe

(application successive de 'différents métaux) ; tout1'cela'isansi

même 'un, soulagement' temporaire. 'La seule' chose' qui1 n'ait !

pas échoué complètement a été la vessie de glace'1combinéer

avec une compression permanente. 'Iwll si .1 '.l> (j14)UI"11 ? at : n ! Uo

ii 'Alors fut pratiquée par le professeur ' 1 Schrimèr 1 1 a)'névroto-3

mie du- sus-orbitaire' gauche. 'Mais' à''peine là' malade1 sortait-'1

elle duisommeibanesthésique quelles mouvements 'de' la lfacel

recommençaient, ! bien' que' l'anesthésie de la' région sourcilière'

témoignât de la section effective du nerf; ! (21 nov.)'nm il oJ

,;Le 2 décembre, le'professeur,HÜter ,pratiqua 'l'élongatidn t du;

facial. De suite, après l'opération, la malade* étant encore sous)

l'influence de la narcotisation, l'irritatiom del'laumuqueuse1

nasale,provoqua,un réflexe dans la, moitié droite de la face ! et

non, 1.das)e LcôéJ gauche. Après le réveil complet,- lai malade

se, trouva définitivement délivrée* de son affection, mais on, put

constater tous- les signes d'une paralysie. complète de'facial. sI.

Le 18 décembre, l'examen électrique fit reconnaitre,uné no-

table diminution de l'excitabilité fai41qllp,,et,igalvaniquede

î,ü,tq*s"i ? ? du "" "' -" "" . 72

toutesbles, branches du facial,, à l'exception duS¡raIpe : gJ,¡auricu"

laire postérieur qui, évidemment,' n'avait pas été, compris. dans

1 ? 10p.gf.t0 ! l' ,T : d ,cqntract,tli ! é Jaradjque des muscles, était déjà¡

fort diminuée 'et la galvanique,, pas ,sni)}1¡P ? I : 1};ugmel\tJ;1

cependant A S Z égalait presque K S Z.

L' Il Il . 1'. d. l. d dl ? l

^excitation faradique et galvanique du tronc du facial, au-

dessus de la lésion (dans le méat auditif), même avec de très

fo ! ;f,src,C ! .uJ : a ? s" \1 ? A°n,1J,a¡ ? l, ! ucl1}e contraction,; excepté -dans les'

' ? r.nt.- ? u.ir. ,; ? -j ? t ? <-L / v ? t

muscles poster leurs, de. I oreille, ·znnérvés. pnr l'aurz'culâire os-

m 1 1 ? ? ,s ? riW'f 1 deI E2rs( ! lQ, (nÇJ : Rf1' P.P J'IJ.U1;¡ : Ç ! flIe.)R.o-

te1'lew'. ai l ''1r.rr : s on ,(18c1 t^^0\0WA

Presque aussitôt le sens du goût fut aboli complètement dans

/a MO ! < ! e.6[Hr ! 'eM)'e M ! côté Igauche'(der'la'f 1a11gueJ'L'asàvèúr

galvanique n'était pas perçue davantage j'il'ri'y avait du'reste^

pas d'altération de la sensibilité ni de' la sécrétion' salivairè ? Y

.-E1nsuitell'excitabilité faradique et galvanique' des nerfs dimilo

nua'j graduellement jusqu'à extinction'complète,'a'l'excëption ?

du nerf auriculaire postérieur qui' resta normal' 'et' du 'maxillaire'3 5

sous : cutané ! qui ne présenta qu'une 1 diminutionl considétable ! D

Qúant'auxmuscles;'ils se comportèrent'de 'même' pour' l'exclu

tabilité faradique; pour la galvanique^'ils' offrirent" haûgm'è$-19

HEYIj.E ¡mhp.TIl9Y)PH<)OEHYEUSE., 297

tl\t9nY9J ? p'I1dant ou, premier, degré, de, la; réaction' de Idégé-

nérecJ;lc9'L)lspi.l{iep.po : ur l'AS que' pour le KS.)ir in 9uICI ?

th9 : rad)lelement A S Z devint ,V ILS, Z, 'sans que'la forme des

contractions}ut notablement altérée. ill n.'y.eut pas d'augnien-)

tation,,d'excitabilité,,rpour A 0, n(, K 0 ? Ensujte l'on<1 observa'

une exagération manifestes de l'excitabilité 'mécanique : et enr

outre le caractère de lenteur et de.durée prolongéejdela secousse

galvaniq¡1e",ou. b.i.n ? clqnus de fermeture ? rEnfinlapparureut

des secousses fibrillairesspontanées; intermittentés; d'apparence

tonique clonique,. des, muscles triangulaire eU carré du menton-

qui devinrent bientôt le siège d'une'contracture.1fipmmoo

Le 17 mars, 15 semaine&J après l'opération ,'1 la 'seÎ1sibililé t

gustative .était revenue dansla'moitié gauche' de'la. langue et'la

contractilité- galvanique ndiminuée'/isaas autres' ¿haiigénientS\

des'réactions électriques- : z'tt'I ,n"it6811noir,n .61 ob oOl1ollIlm'f

3oL'aùtour`a eu souvent l'occasion de voir dés opérés^du'pro11

fessëur HÜter,lc¡chez 1 lesquels1'unè éldngatioriÍ' de1'grds *nerfs

mixtes- ou.de plexus 1 des membres Il' Mai j¡ 1suivie' d'à uCUll trouble

de sensibilité ou dei mouvement ni'I de suite' après l'oiéràtibm

ni-plus tard.1fiuHoa'J1 jil rtllI\i'IJ ! )"(h ! 1')ff ! [,Z ? Í .J1rlf119aiJb 8t 9.1

sI Quantf'aù fait' remarquable' de 'la 'perte du goûirrqî¡jl fût' hÍJct

servée'dans1 ce 'cas'ét dari's'quéÎques'autré's`où làf lésion du1 fa-

ciaVsiégeaiVâu's'si enf dèhÓrs' duf'Caliill <¡Idé' Fâllope;- 1'¡{tifSú'r9'è'st(

porté 1 à, l'expliquer par 'J 'unè 1>iJ.rlastdm.os'é' anormale1 entre' ''le

f '. Il tll" II.; ""l' ? H. ? ? 1 ? 1 ? 1 ? "'( ? JI,hl)t

l^acialret'lerglofs'sb1plïar,yngieh;'signalééPp'arlés es anatomIstes.

. t ii. *inp89'iq J¡.r;IJ3 ? ¡ ? \. c ! A J1j' : I1U : .>q93

- ml .\M')a\ S\) 'j ! <0' 11\' 9 ? \a'a ""\"\)l'l'Iri\ . ! <n\j ? A ? \\ 'i'\ : ' scss5 9 ! 91 .\\ \\\\)1.\1' ')K' \ ? ,S\.IJl;' 110\<'\ .1 : )\ 9 MM9\)

XII. Cinq'1 cas tde 'paralysie lIfUSCULAIR7; PSEUDO-HYPGRTRO-

- PHIQU)r ? paT l'I1'LtSTI;CLE s et` IIIGSLEY (Thè)''Àliéhiièo31d'

Neurologist, 1880, n° 1, page 116.) ^ c'`95 sst

W1.'\J 'w.\m'\\"I\\\3\1(\,) 's\0\\J : j hi\ ,t¡o\1l.\\\ 2S(92 \)\ .tÔiI22116 Oilp2J'Iq

'1 ! ltt)1;'3 si t.Qel¡3 et Kingsley¡.ont montré : a la'Société, médicale du'

Missouri, CU" S.)<plusieurs cas. de paralysie-musculaireipseudo-g

liypertrophique.cOnltrôuvera quelques;. dessins, relatissf ! iLbces 1

observations .dansrll'Ilaénz'st t and pNew'ologlst." Ces -fdits Jconfir-

m1Jntfp.ex 1 qéjà,j'Qop,n.s ! lettsont) conformes; àda 'description,1

classique, de Duchenne (de Boulogne) et de112. Cbarcot;,11 s'agitb

doncsd'unel f.ussçparalysie musclùaire, )e bienÆu'n6 hyper- s

trophie sclérguso,du muscle : , Les. observations 1 deiiMMu SteelC ?

et J(iJ1g,JfJJ\ S.qp,t.A<;compagnes¡ dcjnensurationsjpiillj 'DEÆ ! td.6t

298 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

- . : IJd"'}l : d(f 0 ! 1 't;)1 I.lVll , t 1 JU ...........

XIII. CAS DE paralysie du grand dentelé A droite. (Serratus

major) ; par Hf BANGA'(7'/MoHN.oruoM<MeK<a

mj01'),; par W oI}Ar ? (Thf...{ ? rfl : pf ? I;VOUSJÇlJrJlme ! al. .

dz'sease;.1880; n°11; p. 73.),1, B¡JrJ11 'JlIp ? .tr' tlJJd')'T j

a"uè' 1bnte notait t ? - r . t, 1, ? .tfl('tt<¡(f ? 9l1 PUOfi

Il s'agit, dans cette' observation intéressante,, d'un boucher,

de 52 ans, bien portant d'ordinaire^t chez lequel les premiers s'

symptômes^ existaient . depuis 9-e"\l ? 9 ? jJqund J ? B.apga fut

consulté ;))Sd..9QidJqt.3Pill,'aisai.p ? 1 çOHé £ ' : l.qfs/) une-, chute

sur, le, moignon, de, 1 épaule ; on a note, parmi, leSj symptômes >

principaux, de la faiblesse musculaire, dansée bras droit,tune

certaine, saillie de l'omoplate^en arrière, unilatérale, en forme)

d'aileron', et une) difficulté considérable à lever, le J)rflëla ! l-dsJ-0

sl ? Gge ! q. position.horizontale,'à moins de, faire] exécuter un ?

mouvement, d'incurvation dUJtronc, ,destiné à amener; l'éléva-q

tion artificielle du moignon de l'épaule, En ! examinant le ,torse 1

par j la partie antérieure ? les, bras étnt ,danslla1 position)de >,

projection en. avant, et d'élévation, on^constatait du'côté saints

à gauche, les,digitations classiques du," grand si dentelé et : à6.

droite, Alh, gôté)) par;;¡.lysé ? on, ne -trouvait; ! qu'un-thorax sansa

relief.jsans contours, et,sur la forme, duquel les.digitations du) ?

grand dentelé droit étaient sans influence. Il s'agissait donc bienb

(Tune, paralysie du¡ muscle, grand, dentelé. (Serratus major des t

Anglais) sous la. dépendance ,dU]nerf.du grand dentelé^ (Nerfl

0);acM/oMdes A ! lglais)., ;\1 ? Bangal trouverai propos ) de a

son observation, que les descriptions des,auteur,s,ne sont pasr r

suffisamment précises; il est vrai qu'il cite principalement Erb

(ZI'emsen's Cycl.) et Lewinsky(Vil'chou/s Archiv. Bd LXXIV.

H : T4.; ci878).JLes ôbs"eïW atiôil's dcDÜchèfine';Jde1Bourôgrte (De'<

l'Electrisation localisée.' Vdyéz-p ? 939' et' fiâ : de la'301 édition,

1872) sont conformes à celles de M3Bânâ'a ? et'sôrit"le's`dpiè-

mières en date et les plus précises. H. DE B.

- lozt ni s6 Ec;i2vh'l.fl'I agi ifrinq ,eup ,.11010 buÉnm>4 'Q aJ

- Rhommo')3s 1 Sb 5 2Vr.r'Tr;rr anse t9 92fH1b'rm st)B3 e11 £ q em9Ía

XIV.,DE·LA PARALYSIE FACIALE A FRIGORE' ET, EX) PARTICULIER DE 1

SON PRONOSTIC ? Ipar A. DE ! WATTEYILLE.).'(7"Ae ? aCh ? OH<'r,p

fmai,1880,; p.t353.)prmlslitdqo ao¡J-gn.6 uh 1Hs ! om 13 sl ,zso

r(T 210^ r 6t n( 9v : t 5 IfII Rffb 9'Ill,f 9ff19tf.I$

L'auteurjj résume , dans les, trois propositions suivantes,son

travail, f6rt,ïqru; il, 'rs ? gfit,,Iql; tijaa"o'), 19 agliiidà

eu , , / ^nv\^u tijgnoo la a<¡fJ;1d619 : J-.61Jm

8 li'j,Le.,premieri objet de. 'l'investigation* électrique destner -fs,

etJdes muscles-estJ deHechereherd'étatJ de Jleur nutrition.0Les\

changements que nous pouvons ainsi constater nousu permet

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

tent'de'Iocatiser la cause de la paralysie, mais n ? aucune

relation nécessaire'avec le'degré de cette paraly^' ., \

2° Les résultats que nous donne l'explc;tIOn électrique

nous permettent de juger de la gravité de 4esz°, Fûetps sUIte

d'établir un pronostic certain.' , , . -" r . - , , b

· 3 · C'est seulemént d âprès ` ' çe ? f pr ? ôstic que nous pouvons»

juger de' l'efficacité sûpposéé des.aitements préconisés.1 q

9 Quand il '1 ' 0" a aucun 'chan>ment marqué' dans^l'action des»

cour : ènts'r'électriqûés'surA ? nerf et le' muscle ? la paralysie est*

de courte'durée ' ;'la 'o'l ? l'Ison est la règle, en trois semames. Les1

cas'ou la nutrition «>ule des muscles ! a' souffert1 forme partielle')

de' réactiÓÙ ! dé;1)érative,9Jont'Íme' duréé plus'' longue, environ"

six semaine Enfin, ceux qui présentent les' phéI1,Õmèn'ésBol'n : "

pletsidp'¡a réaction dégénérative demandent dé trois à'six'mois'1

pour.guérir. La'paralysie'' faciale à frigore est, 'd'une manière

générale,=une maladie qui tend' naturellement1vers*'laTguéri : 'I

son;6Dans nombre deicas où un pronostic défini avait été porté !

dès le début;llalguérison s'est faite dans,lès,délais indiqués, é

sans-aucun.traitement.' On ne doit'donc'demander autre cl1ose"

que d'aider le'processus naturel' de -régénération' et '"peut-être1

de'maintenir, les phénomènes ' de"1 dégénération^dàns'de^cer1' ?

taines limites.' Lerôle'thérapeÍ1tique5del l'élpétricité-' estf donch

peu important, et" c'est une'erreûr-dc1 s'imaginer'que l'éleétri-'\

sation,r.en donnant-un fa- exercice artificiel aux Inûscles,'pré=

vient leur dégénérâtion ? b 3[)o ? qnrëeh ? ais'p P 11 C : T,1132"r noa

(h3 jU' ! ff1s16ql(){11'lq 91J 1111p 111" 1 ? a II aSI,)q mIS`T ffi £ 8ln'la

1 ? 1 bfl , 'la ? t[, 2 USGvS\`rv·l G112U1WFl'9 ''y1J ¡I{(\'\''&)

y.'\ .N ? OE1J<..S'pRtL fJ ! : ML> : SJ DISSOÇIÉE IDEpLA TROISIÈME J

PAIRE,' DANS; LA SYPHILIS, CÉRÉBRALE J parjPARINAUD ? 5oC. \

l'^>Wj99h^hvÏ^FJP ? A-)3b "ilsoB 2&ffi'W'h1U() 'útB Í'i8r

a aa .H .a&aW8ù auiq asI tE>$;1.61 ne 88'IS¡m

Le Dr Parinaud croit, que, parmi'les paralysies de la troi-

sième paire sans mydriase et sans paralysie de l'accommoda-

tion i"en) estlqui.'rsout1.justiciables 'd'une : interprétation 'ÍluiféX

que celle qui'consiste aies; expliquer en disante que; dans ces

cas, le filet moteur du ganglion ophthalmiql1e èst fourni 'par'la

sixième paire aux lieu et place de la troisième.

n Cette'forme' de'paralysie peut être prÓduite'p;1r dès- : lésiJs

intra-cérébrales et constituer une variété dé paralysie dissociée ? ''

répondant à des lésions isolées- des filets nerveux, qui;- émanées

d"poÍ)1tsJ divers, j.vont ! eu dernière lanalyse,1 constituer la troi-9

simelPire;on idiutenoo Izms 8núvIJoq zuuu onp ajJ1Sffi91511.1HÍO

3, REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

Il ; ? 'T J{ ? jtT ! tf/1lQ'1 ' ! "il ...

Les cO'11tions dans lesquelles (lésions cérébrales syphilitir

ques vra,isen.,2bles M. Parinàud a suivi deli)r ôbservat ! oiis

l'autorisent pal'1ement' à'admettre'( qu'il, s'agissait d'une le `

sion intéressant, nv., pas le nerf lui-même, maIs ses origines

intra-cérébrales. On éprend quelle portée anatomique et

physiologique prendront a. pareils faits le jour où, ^ 1fne,p,bl..

seryation clinique. précise; pol< ? sèjoindré un protocole d'au-

topsie'minutieuser De pareils fmk')ourront donc permettre de

préciser les centres d'innervation ? s différents filets de la

troisième paire, comme cela a déjà été , réalisé, pour .celui- du

releveur ! de 'la ? paupière' ! 'supérieure0 par' 1", observations. de,

MM "L d Grasset ? 1 Mf1 ' ? ljj ? u; J ? ll

r, Cette dissociation ne peut-elle pas s'expliquer paires lésions

intéressant partiellement Je noyau d'origine très étèna, d la

troisième paire. En recherchant les centres cérébraux' des nerfs.

aecommodateurs,1'Hensen et Woelkers (A¡'chlV. (Ü¡' ophthalm,

t." XXIV) sont arrivés'aux'conclusions'suivantes ? z" f ? 1 111"rrT ? , n 1.. .t,f ? «)H)) ? 1H ? IJ ?

1LL'irritation galvanique localisée autant que possible dans le,

troisième véntricule;r' au=dëvânt et au-dessous de l'orifice . de,

- . , , r ? 1 (. 7J ch rrr 7s fill' i (;nivJL ) .Il

1 aqueduc de9Sylvi ? si }rv.qti ? ! la contraction' du muscle;

cnlaire.' Cette même' irritation, portée un P,g., ? W'j1 eI4..%rrÛ

provoque ,un.rétrécissement'n,ota ? de la pupille et pas autre,

chose; plus en arrière^ encore, sous les, tubercules quadnju-0

meaux, ce sont 'les' différents muscles' moteurs 'du' globe qui se,,

contractent' sous 1 irifluenée;dé'l'éYCitâtlôn,galvaniqué ? Jil ? l, GI

sEn. s'inspirant'' de' ces expériences pour interpréter les cas,-

, , ? |\ i ^,'1 . i ? .«h, r,' r-'t .v.tr,Hllllj..l J/.Jiiil

observés' en 'clinique,h de 'paralysie delà troisième paire sans p ? ^ ..f .fj ? <.)n r ? vrnj'Vi [ili^ILl.'a.l"8

mydiase et sans paralysie de 1 accommodation on pourrait dire,

queicesicas correspondraient a une 'lésion siégeant au-dessous,,

de 1 aqueduc de Sylvius et' des tubercules quadrljumeaux,. et

pouvant ? s'étendre jusqu'à' leur1 partie' postérieure^ tandis, que^

lalpâralysie limitéenà-Tirisret 'à'1'accommodation .impliquerait \

, ., ? . 1 f ' , Lf °, . i ¡ V "T I\t . \\ "\.. \ .\\ . \" .

une. lésion située plus 'en avant, 'dans le ventricule' moyen ? au ?

1 r '1,1, -Cil r ? T--> 'fj''ci'h'- ' t\Hf W'> «"U) "llJ

dessous de'l'orifice' de 1 aqueduc de Sylvius.. , , t ? hr'

91r.nl 'fIB flO ! 1J911L ')(11' ')'I1 11 ,'u,q ¡jlp assura cl 0 ,1 ? 11 ? \)1) anu s uo iulin ') : 1rrl> u : J1'I uu s on ! , *ldm9B 91bJ,Lr.m EJ

XVI. Observation DE PARALYSIE PSEUDO-HYPERTROPHIQÙE;par"

CORNIL. ASoc. médic. des hôpit. de Pa1'isn21 juin 1880.) Ar.

;L'intérêt de cette observation' estldèmble : - d"àbbrd;1 iII's'àg1t t

d'un^cas, type de paralysie 1 pseudo-hyplrtroplliqlïe;)jJ1ensúitê'/

l'affection s'est développée chez un' hfant;'fils"deÏ : Jatèhts'1Jienln

- ozq : J1uob zltca .11 : 92 a blao ; '.J9flWJ'ISj : Jb 98lIJ) : J 9b a¡¡'i .DIJ11 110e

.}w "

- r';1 fT"iT./j "Tf" Il 1 r ( ].(1" 'H ,.r-¡ H

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. ? 301

rh',dr TP ... ? 1 ' ,'1 "'f ¡. ? ... fI 1 'M ...f"1 "

portants mais frère d'un garçon dont M. Bergeron a, en mai

1877,' présenté l'observation complète, avec photographie, à la

S6'e,6té, nédië'al des Éôpitàux. " '' Vt

¡ ? LIJI' ll(1 ? '' ' - ' 'J' \ j ) I ... r 1 "'t ? 1 'i III

Jfj )HI" 1 ! l1,1 qJJ ''l'f ( il' 1. ''{ l' l I ! ' ", 1'1 11 1 1., ¡ "1 1'1 - Il ? 'fil !

xvoeJ 1 EUX CAS D ArrECTIONS PARALYTIQUES CHEZ l'enfant;

'avec remarques ; par EDw. H..BR.rIDFORT. [New-York med :

,qljltt"fl, 11 t"880; p.' 37.), 'r' ? " ? rlll J" "'1 ""'wrq

en 9b juillet 1880, p ? 37.), ''Ir (' t ¡'')') 4111'O"rj ,'}"Ilnq '-lffJ'1fP.fO'1 t

B;8VWi ? I7V ? Im ? , 1HM1.n"'J/31,ri^1ola(oil

^Observation 1. -Difformité avec rigidité musculaire'(Adam)

,,1 'spâstichè'"spi : iallàhIT{¡;'hg'bei klien, kindrn ? deI Etb.1'

Petite fille âgée de dix ans boiteuse depuis , qu'elle a com-

E *11F-1t e-é - r , P q

ii1enéélà'Ihàch ? s'a 'caÍ.ise appréciable..L'enfant .est bien

développée. Elle marche les genoux en, dedans, le pied : gauche

ppée. E e marc le,s, genRx en,dedans, le pi ? 9auche

r)é4lui'n'' ' Quand d les mouvements Eontpréeipités;teIIe'

en-varus éqmn. Quand les mouvements sont précipites; ! elle.

ni "' le"'ur les orteils dés deux,pieds ;, sinon, ,cela esV seule-

ment marqué du côté gauche., Couchée,, le pied gauche ne peut

être 'fléchi volontairement, il reste en,varus,équin;le talon-re-t

lèŸé"dè' deux pôûçësIÜ-dëssus ,fle, la plante du pied. A',droite,J

-^I.^j.m.t .... 1 ? m · * ' ' i .. , a j t s ? J- t J- ?

les mouvements sont normaux. Toute,; tentative pour) écarter-» J

l)'lqf 1' : 1 q., 111111 ilàj j J J ? 4 1 - .

les1 "cuisses rencontre une forte résistance..L'abduction -volon-1

.rtlrf ? f'I'lllr'lllt l1 JU,¡I t.

taire''estimpo'ssiblet La,flexion des, cuisses est normale.. Pen'->

f il- Ptilï Il '1\ lU IJ "'1J¡ 1 . ?

ellée, lès membres inférieurs sont dans, l'axe- du corps ;imaisi

,1 f l" 1111 il '. Il ? 1 iJ 1 l" Il .JI 1 , , .

debout, les cuisses sont AHs 11 ;¡td4uctlOp,r la gauche plus que)

la droite. Pas d'atrophie, ni de. troubles deila sensibilité. n Le

réflexe rotulien est un peu exagéré. Rien du, côté des. membres}

supérieurs',1 du rectum ou de la. vessie. Divers appareils n'ame-i

t fh Il '1 ? 11 Il'' ." h . '\ltJ 01 ? .- , .

nerent qu une amélioration passagère ; chaque fois qu'on enle-p

vâitM 'appareil, la, déformation se reproduisait.^ nf, au65lrt,r 1 9b

L'auteur,pense que ce fait rentre ,dans^l a, classe des paraly-1

sies1J spinales'' spasmodiques' de ( l'enfance,» signalées. i par, terh t

/T ? n")"rtf r <jt,u ? > ? 1 . ° ? ?

(Vl ! 'CJ¡ ? t 1 : ;fJ ? t,l¡fx), t P ! ,aJ1 ! ilo. ,Verneuil a J dé=IT

critr(Giiz °h'aplLi8'7'T,p.6J'aunëcontractiôntbilatérale desb b

adducteurs de la cuisse qui paraît être une affection analogue.

La maladie semble due à un vice congénital ou à une dén'éné-

ration des .cordons latéraux delà moelle.* 3.) ¡'())'l'vJI''2aB IV X

.' J " , , c I ISCSn( n·y. \ ? Î'' 10'1

"J i'ok»»- nr '- i £ ? 1 rV> \\tl"\\ ",y, '" ? \1'' 'l'" an" 10-*

Observation Effet de l'entraînement sur un état parétique

des muscles, Garçon jle, quatorze, ausiaffecté, d'uà embarras

très m'araiié de, la,parole et, d'une, impotence du bras et de la^

trÈs marqué de, la , parole et, d'une impotence du bras et de la. b

main, droite. Il } ? OERI) ? ÿg.p.,t" quoiqu'n vpou' enfant 'pOÙl' 1

)jM).'< : Jt ? , , z

son âge. Pas de cause déterminée ; cela s est sans doute pro-

302 REVUE5DE PATHOLOGIE NERVEUSE !

duit, dans l'enfance.Le bras et la main sont plus'petits à 'droite

qu'à gauche. Sensibilité intacte : la'perte du mouvement n'est

pas complète ; mais les mouvements dediffi-

cileslet si faibles, que le ! membre i est àT peuîprès1" inutile ? Il ne

peut se coiffer, ni se servir d'un couteau ? pour' manger.'OLes

mouvements de la pointe de la langue sont exécutés 1 avec7diffi-

cu ! té.\ QuaMl.'enfant est- excité, il -est-privé de -ka parole. 6L"e

contrôle sur la langue, est .totalement 'perdu.' L'enfant^fut con-

fié à, une dame qui avait,c.été maîtresse dans une-*école'pour

sourds-muetsrLe traitement consista dans un exercice persis-

tant de prononciation correcte, sans relâche. L'enfant fut

éloigné de sa famille et vécut avec sa maîtresse. Au bout d'un

an non seulement il y avait une grande amélioration dans. le

langage,' I-r1ais"lâ : main : ët le bras droit, presque sans .l'u1;age"àu-

paravant, avaient été si bien entraînes, que 1 enfant pouvait

maintenant s'en servir aux repas. et qu'il avait appris à, écrire

une-malllere satisfaisante/ ri t.. 0 ? 1

- ib9m 811rtc1B,tJI 61 anni. g-i^c-. au] '"fqv8 jupilBi-^ ¡l.> JIIP[

v>«v<v.oC\, Jloueiq sb -a>-~ n sd '\ (, il nA-^il ? ,AbO

NÙVRALGLEDU -trijumeau causée par1* l'a ^syphilis5;'

8f : par,j Edwin 1-Walker\(Aî,cà."\o/> med., New-Ybr ? 9lFév-rié-pr

.s,,1880,-p.,110.) a ni.. L. 1)(,Î'l1 1 gb b,3sî st'à) idm4)ouà 91)

- un't f1f¡b »<tfio ,b11;1<;0 91 «w» Xi0b . 2<sWt ^ 2«o*v.><%> ? .s\ ut

.Homme de 51, ans,, ayant eu un chancre en 1847 : >et>'depuis'

lors^diverses,, manifestations^ syphilitiques lIen(H 185, ? , si 858 ?

1859,1et des 4 ? ! lleurs ,p.octI'llesrdepuis ,1866. LEn 'ld 870 ? -1 prè

mières attaques de névralgie faciale à la suite d'un refroidisse- !

ment; à la suite de quoi, crises, repetees'iusqu'enil877 3trai)

1.lJ ? J,J..., 1..........u... U.J.I..... '1' r J ? ,.... r

t Il, -1, . é ? , de' traitement)-, antisyphilitique p les'

m,I(B,t1Grgs, 11 pMq, ,de traitement')') antisyphilitique ? P les'

médecins lui affirmant que.la syphilis n'avait-, rien à faire avecf

cette ]|Rj9 stftqaa Id r¡IJ¡Hn ¡JB IJpalJl IWIl1

^Quand, l'auteur vit. le malade enil877,'celuirci souffrait'd'une*

crise, très grave ;jjl,¡[l'avait pasjdormib depuis ! 48>i heures ;[1 laI

douleur revenait par paroxysmes toutes des.) trois1 ou cinq 'mi-t

llutes" et, durait de 20 à 30,secondes ; ¡la face se contorsionnait',

en terribles grimaces ) par ,un spasme. involontaire detousoles1

muscles du côté droit. La douleur..partait.ded'os 1 malaire'l et !

s'étendait, rapidement à,toute(1la{ région innervée par ttri,r

jumeau. ( Points ^.douloureux ^classiques. Perte ! duRgoût et-de : : <LdÆL.d ? r.oj'1 Anesthésie,, et. analgésie complètes ! dé la !

joue. .»umwi <ijLi. contai ta 9'i.t2uL,q 0[118110 b

- ugp &sy ? D2.1u.t L4.eÁP9 ? Sêi : q)Jl.J : ,e )endma : inqlel ! ll1 ! lade'

-UOXJ t Jl".4\l4.W*.^ 1^,4 ^w ii. i.4 -. - ... - ? ' 'i - -

REYUEiDB'PATHOLOGIE NERVEUSE. 303

allait mieux ? Deux jours raprès, 1 toute douleur 'avait0 disparu.

On continua l'iodure et'le,mercure pendant un mois.' ? '' r r

£ Le 2 janvier. 878,de1, malade, revint"âvec' une crise aussi

forte que'la.première.l L'iodure de'potassium fut repris ? Le 5{

la, douleur avait ces ' '1.1 " ? '' ">v in ."f'JIJrn(, 92 'II-iq

^Depuis lors, il eut plusieurs fois de petites attaques ? chaque

fois il reprenaitide l'iodurelde' potassium'' pendant' quelques

semaines. Depuis juin 1878; il n'à'eu que' deux légères1 crises ;

la sensibilité de la joue a reparu ainsi que le 'goût et l'odorat :

- e ! c ? q t' : > ! '\11'r' PU .. fll,l, , 0 1 ? tn fT j , l ' : I.JC; 'T ! 'IJ - h'JU02

toi 1 ' .J ** -. - » .t. ,"f(, 1 t If' ! >lH ? flj ? 1> trirt

ty 4,.>,¡t ... .> \5/ 4-i £ v j- oïl-if et e> ibôn^ol^ q

XIX. NOTES CLINIQUES [Sur la,, névralgie ,sciatique .causée

gi iiriii 1,1 ? ,··,· , ,i Io... -Yorkm ed.,

91 par ' LA syphilis'; ..par, R ? W ? j TAYL R r, (New

- ! I. q.,f ? U Pltr,.i -t., . j ,...1 ?

ourn mars 1880, p,. 235.), " : J[" lë àt9 111J ! J.,¡¡' 'l £ V61Bq

Jl.....Jl'ÛY, ",(11 ? J.J ? 1 J J c \ ? L

nn f.H."1 ty v ' rrL7 ir. 7rtJtn'1 ., .'3',1111.1'" Ct 1 fJrrt,9hlIfim

Apres avoir rappelé les quelques faits plus ou moins authen

tiques-'de sciatique syphilitique épars dans la littérature médi-

cale,-un cas de Baglivi (1707), deux cas de Plencli (DoCt7'r'na

deimprbis venereis, Vienne, 1779) ? trois cas'deiCirillo (1803), r

u9-¡ p : s;J.de Lallemand (La clinique de Montpellier, 1 8'i-3) un" cas

de Lacombe [Un. méd., déc., 1850), un cas de Piorry(tl9ém.

sur les affections du rachis), deux cas de Gérard, cités dans l'ou-

vrage ,'de Gros ' et Lancereaux ? l'auteur rapporte' 'quatre'1 obser-

vations .personnelles ? Dans- la "première ? uÍl' nomrnè;' âgé' dé

24 ans, fut prisai dans le cours de la'première année rl'Linèsvphi !

lis.grave^de céphalalgie et de' douleurs le'lbng duJÍ1ë'rf crural'

droit et du sciatique du même côté^'Ces symptômes survenaient

chaque ¡jour. vers quatre'heures5'ét devenaient ^excessivement'

prononcés dans la'soirée et'dans la 'nuit,J èmpèëhânt'toüt'sm"'J

meil jusqu'au matin. La céphalalgie était frontale.et'" cessait

complètement pendant lë,jour : T Laldouleur'du'crurâls'ét&ndait'de

l'aine : .au'genou, leilong'de'laface interne du'membre "ellé r'e ?

tentissait ..parfois ! dans le 'scrotum' droit] La douleur sciatique

partait., de, l'émergence3'dué n'erf' hors'du bas'sin' et'fiilissait'lÚï

genou.,oelle étaitipl'us ¡forte <'que les douleurs crurales, satt

nuant le jour;"mais'gênant encore'la m'archë ! ' Le)'IIÍâladÍ1'a ? 1

vait jamais eù ni goutte; ni rhumatisme, ni fièvre intermittente,3

ni'chaudepissé : Etant' enfant ? " il; s'était seulement' légèrement^

foulé le genouc droit Un -médecin 'iit'Ie''diagnostic'de'sciatique

d'origine palustre et institua, sans résultats, un traitement'

énergique.par'la quinine. Le docteùr JTàylÓi'prescriviHe ft'rai-

304 REVUE DE pathologie NERVEUSE.

tement mercuriel; dès le sixième jour, le malade put dormir

sans morphine ni chloral les douleurs avaient diminué pour

cesser bientôt complètement. L'année suivante, il y eut une

légère réapparition de la sciatique, mais sous une forme plus

atténuée, elle céda rapidement encore au mercure.

Dans l'observation II, le malade avait eu une chaudepisse en

1868, avec sciatique gauche et arthrite du genou du même

côté. En février 1870, 'énorme1 chancre, enveloppant , tout le

prépuce dans une dureté cartilagineuse. En avril, éruption

papulo-pustuleuse abondante, 'plaques muqueuses dans la

bouche, ecthyma du cuir chevelu. En juillet, et en août, nou-

velle éruption papuleuse . par tout le corps. En même temps,

douleurs dans le sciatique gauche, qui, au bout. d'une semaine,

devinrent si violentes qu'il pouvait à peine remuer. La crise

doul'oureuse commençait' avec la nuit et devenait intolérable ;

il ne pouvait ni marcher, ni garder le décubitus dorsal et res;

tait couché sur le ventre. On ordonna des injections de bichlo-

r . ti il' t t ? 1 ! t M ' . j 1 t "kl . l \ 1 ...J

rur. e ,n;e ? tre,R ! lacn1 ? r huitième de grain, , deux fois

par jour ? Grand 'soulagement .'dès le, troisième jour; le,trai-

par jour.'Grand'soulagement dJif;tr1 ? TIe, jour; .l ! 1,.traI-

r r J ,, >,T ' 1 T .- ° I "' il "j 1 '. t "'14, t J > ' ' ' I I'-

tement fut suivi régulièrement jusqu'en novembre. En janvier

1871,' 'le' malade revint avec une blenhorrhagiecompliquée

d'une double orchite. La sciatique gauche, reparut ; en^.même

"" r ? . . Il l' ..., 1 t 1 H hl, '. 1 t.lo '. J. . J..

temps, ' engourdissement.dans 1(,egIpn ? ? CltIqle, droit.

Cette fois, lé riiérûre et 1 Iôduz : e``dé potassium ne le soulagèrent

,1 ( ? .... ')' 1,1" , , 1 dl '1' l" J ¡ '1 ? 1 ¡ici. . 1.

un peu' qu'au tout de trois'mois, et il continua encore pendant

des mois à accuser des douleurs dans les, deux sciatiques. En

1873,'11 revint encore, se plaignant de douleurs vives dans les

,t t,,t C14r, 1, " '.i i ? Il'L'I111 li-- u." " v

deux nerfs, avec , exacerbations nocturnes. 11 était pale et ca-

-rt '' . ' ' In, Il 1[4 - e , - ,'t'T ? ) ? ' ? i' . l,jll

chectique, mais il n y. avait aucun trouble gemto-urmalre. 11

t t ? 1 ? 1('11'1 ? f 4 11 1 11 , I,t 11 j j 1 b ,1) (¡¡J Il

reprit du mercure et des toniques, mais la guénson ne tut com- ? « ,.... ,-i : «'. i i i.iip'-i (i ? °qi> e 4 i vi41 ? u.iJ

pète qu au bout de six mois. , '. 1 : , c 1 ú( III"

* . 1 (J 0''1'" l 'IIII ? } CI'" 9 \ ? Ih[) un a.r aiijil .1 ) D

L observation III eLç,llA}lh ! F ! }Hle1 ! Iui,¡ansila sixième

('i, ï, 1-i-J à ;< i- ' Il n ." ' '^ '' ,' i-J4 ? 'i

annee de sa syphilis, ayant .plusieurs gommes sur, les bras, lut

frappé'd'une hémiplégie droite. 1 Un,an apres , l'attaque d'hémi-

- 9.'Iw; ' ru·l. .1... ? ...,L p. u . d'}1éi-

plégie, .il eut des douleurs le long du sciatique droit. Il.guérit

au bout de six mois par l'emploi des bains mercuriels et par

l'usage de l'iodure de potassium à l'intérieur.

'1 T-, -;i ? ""1 ? '' Ttr i tn ? (Tf1 ? - S `llT.'nÎ T J

Dans' l'observation IV, la sciatique eut probablement pour

r f . ,il \ \ ." \ \\ .\u. ? ? 1 V1 ' ," ? l'. . t

cause une compression par des productions gommeuses. La

guérison fut obtenue au bout de six mois de traitement antisy-

philitique. ? u· ? : ¡,Jp S'I7.11 11'. ) ' : 1 hf l 'II n C. T.e.. "

REVUE- DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 305

XX. Hypothèse d'une. RUPTURE DES racines. du. PLEXUS' BRA-

CHI'AL; par M. HUTCHINSON, (l3ra't·a'sla. med, jozcrnal, 3 janvier

Il ,1880.) r 1" , ," ,

21` M. Hutchinson a présenté, le 16 décembre dernier, à, la So-

ciété pathologique de Londres, un malade qui, selon lui, devait

s'être fait dans une chute, une' rupture des quatre racines infé-

rieures' du'plexus brachial .gauche (branches antérieures des

i f .- 11, -11 ib -fi'- 1 < < : \ ? .· iv `I,i

trois 'dernières paires cervicales et de la première dorsale). Le

membre supérieur gauche' présentait une paralysie complète

- , . ? [ ? - 1 1 fi' , f ? ïi ? ,li Il 4 ?

avec-atrophie musculaire, saut cependant pour le biceps, qui

41.11 .. +, ,n ? r, 1,1 1 rf lt ti Il, t - )11 ..

avait en partie conservé son action. Le grand pectoral, indemne

dans sa : )màiié ? pfrèÙ ? était paralysé' et atrophié l'O

r6te'd'é son' étendue ? ainsi'que'le'grand"dorsal. Les. muscles

I -<- p' j or' 1 l' ? \ III I¡Ilv 1(' 1 i i J *

'de'l'épaule étaient sains.' Ce sont 'les phénomènes ocnlô-pupll-

, 141 ? - 4, , , il) K ? ti.in ? »' r'' i. ·'y W ulm.1 ...JwJil I.lü

laires;'observes de ce même cote, qui firent penser une lésion ? 4 ? ? 1''1' d .. ti.... 1 ? l : .I...,.( L ! f 'fLl ? 1-' .. ? .....i d .

des racines plutôt que, des troncs nerveux. En effet, la pupille ? 1 ' 1 r4 , - -le 1 1 tU)t ? f' 1,

gauche, bien qu excitable, ne pouvait se dilater au delà dus

certain point ; le globe occulmre était rétracté dans 1 orbite et ? ,.t ,1 , -fi ? nr i " fj ? f ? ')'"

la largeur de- la lente palpebrale diminuée, tous phénomènes

1 n·,n `n,7rrf` ! i : I fTiojir-p.. , s .11, V , 1,1^1 ? J41..I JJ

indiquant que le sympathique 'devait être lèse .dans sa portion

n' a ^ 1 tait, d'autre part;,une ylu 'f : 7J 1 vr

cervicale. ? : 9}}R( ? ? d autre ,parth UlYIlIlSq1si 1 urHne

n-v "-i ? ,*f ? *. 1(1- : i , i ,, i.it.y , f'l'i I .11li 1. · . ? ."...

complète de la main et de 1 avant-bras gauche et il existait à ? nr ? t ? - 9 11, .'ne,'... ->0, ? mil .»/> il ? 4.

ce'niveau'un trouble circulatoire évidelnt' : : ,la main ! était livide

1 ? 1 ( rrr,t 1.\If ",1 "' 'HOI 1 l' 1 1 , .I, 7 Wu : ,.

et froide' et le pouls ne 'pouvait être que difficilement senti au

' f"- 9 ,, . r'·IlO'n L 1`I E.11 fil W ''1' U' .\ ? H ? tJ Uml l.u

bras rrrq,'11' ? T t, b"PI10f¡ 1. , . r 1'11 J)I ..\,j ? ....I : ? J... lltl JJ..Hj ! Ju

ras et a .1, "rqb -- . r al, . 1 r ,1' TtSJ ? ) f. Imf(f 2 ·t I

, ,M : Iut ! ¡I,ns9nu ! 1, rMJà,,9b1 ? Hn malade qui présentait,- du

8té°dë 'l'céil et. du membre supérieur correspondants,, des

, ? , ? étd,1 (,'l, (¥.ldl'4ett' r cl ? 1rm\fP op ? jl ? e9dre,sp,11,d ! }1"{J

symptômes identiques a ceux qui vIennent être ! l1clIques. rie

M m"rrV ? 0'"xr4 ? 'tue qlfl .i.'^-... ? 4 ? , llll-ijli ? 1u.,j)I1D

U Toutefoisc'ette va'riété' J "" ," l, ? "d'Il 11 -, ,h" 'du'plexus ()

oil, f "fÏSI-1 cette variété particulière de, ruptures du plexus

1( ,. rl' f· u : ' ....'\1. ( 'Ht 1<) '')1 ;jft m'It'It, ?

brachial serait, d après lui, un accident rare. On rapporte une

autopsie faite dans un cas de ce genre ? la'racine supérieure

autopsie faite dans un cas de ce genre : la,racine supérieure

u ranc r' " pire'cervièalie) I éÍé s'ul' tfbu-

du plexus" (branché' antrde^la's0 pàire'cervicale) a' été seule trou-

vée intacte'; il semblerait, d'après cela 'et'd'après quelques faits

antérieurs;"q'Ù'ellé"'sëfaitI5 nioinst'eposée que les autres à, la ? t'- 'r ]",1], 911 f,thl )' 11 Clf7 ! (Il III ''t r,.n 'H' 1'0" tlClJJlt

future'. ? p ^"1 «i A U, `H. D'LIER. 71

'UH ! 39 d9nffn4Jll i ! n,("¡ l' If7l III ',1 1 l,of 271111 .1, m .J.Jud )j

Tjttif n117 I « IfdJ' -1 W f( n nld ? 1 9b 9721J1 r

XXI. Contribution A l'étude des r localisations cérébiules, (par

M. R ! AMlDoN;'(The jOtl1'nal of nel'Vous'and melatnl-diseuse. 4r fas-

.lk" "l' J1880'(' 43 'lJ()lIJH)""I aa,-> lj54 ""1"" '11¡JIU : ; "")) 9 ? )'h;}

- 213ac J.OEeffioJ ! l31j ao ai 1 r1 x12 db ttrod us "UOE : JJlÍV jlJllIOJ'f';¡11

« La science ne peut être bien fixée que par l'accumulation

20

306 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

grand nombre de faits cliniques et pathologiques », dit M. Amidon,

en débutant; aussi les six faits qu'il présente', avec croquis à l'appui

sont-ils confirmatifs de la doctrine moderne des localisations

corticales dans le cerveau. Plusieurs des observations de M. Amidon

ont trait à des lésions' des zones latentes, restées sans symptômes.

Comme le fait remarquer l'auteur,' en terminant, les faits'discutables,

en matière de localisation cérébrale, peuvent être dus à des con-

formations particulières, ' individuelles, des couches corticales du

cerveau. Les anomalies des sillons cérébraux ne sont pas très rares,-

et il est possible que les centres n'aient pas, chez tous les individus,

la même situation, apparente. Ainsi s'expliqueraient quelques faits

réputés négatifs.. II. de B. ? i

XXII. UN cas DE méningite TU ERCULEUSE avec PRISE DES tempéra-

TURES cérébrales ; par M ? Mary hUTN-1TI-,1.1COBI. (The journal of

neraous and, 2nental disease, 1 °r fascieule 1 S80, p. 5 t .) ' ,

Travail de thermométrie cérébrale dont il a1 déjà été rendu

compte dans le n° 4 : (Voy. Revue critique sur la thermométrie cé-

phalique, page 99.) . ,1 i 1 1 t ,Il -dlo " ?

.1 r,' ,... 1 t 1. - 1 , , Il ' - .'1 'J l' 1 "

i 1 tn 1 , Ju y . "111' \ ' . 1 ...,' ,1 111. - -i

XXIII. Tumeur du pédoncule cérébral. (illed. Tii2îes and Gaz.

. ' "'17 janvier 1880.) " "' 1

, 1 f ' ' , ii r

Cette observation concerne une enfant de 4 ans'apportée à

l'hôpital dans le coma', et présentant du ptosis à"droite, de^la

dilatation des pupilles', une impossibilité complète .de tirer la

langue hors de là bouche, des fuliginosités, enfin quelques mou-

vements convulsifs limités surtout au bras droit, mais atteignant

par moments les deux bras et même la jambe droite. Le ventre

était rétracté, la tache méningitique très marquée, le pouls iné-

gal mais sans irrégularités. Pas de .vomissements : La localisa-

tion des phénomènes convulsifs au membre supérieur droit

pendant plusieurs attaques fit supposer une' lésion' cérébrale

gauche; l'affaiblissement du bras ét de' la jambe' gauches

P... , 1-1 .,f ? r ? tc galiel s

jointes à la paralysie du moteur oculaire commun droit por-

taient, d'autre part, à soupçonner une lésion du pédoncule cé-

rébral droit. L'enfant succomba cinq jours après son'arrivée.

On trouva à l'autopsie un épànchement ventriculaire consi-

dérable et la pie-mère parsemée de dépôts caséeux, notamment

vers la partie inférieure de la pariétale ascendante gauche et la

première frontale droite;. à, la base, du cerveau, , un exsudat

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 307

épais couvrait les origines des nerfs'. Enfin il existait sur la face

interne de la moitié antérieure du pédoncule cérébral droit une

petite tumeur 'dure, ' lobulée, de 6 millimètres de diamètre

environ ; ''une coupe fit constater qu'elle s'étendait assez loin

dans le pédoncule, où elle^se perdait graduellement.

' L'hémiplégie gauche partielle et la paralysie du moteur ocu-

laire commun droit, observés; pendant la vie, paraissent devoir

être rapportées à cette tumeur, tandis que les convulsions du bras

droit-auraient.pour origine-la lésion de la pariétale ascendante

gauche-Les. poumons et tous les viscères abdominaux conte-

naient des' granulations tuberculeuses. H. D'OLIER.

XXIV. SUR les ' tumeurs du cervelet; par IIUGHLINGS JACKSON.

'\ " 1 ! ! L.

Un homme de 3o ans, n'ayant eu d'autre maladie qu'une attaque

de rhumatisme, commença à ressentir en janvier 1879 une légère

raideur.de la nuque ; cette raideur douloureuse se' produisit par

paroxysmes.JPuis; survinrent un certain trouble dans- la marche et

un affaiblissement de la vue. En août, on constatait une double

névrite optique; des vomissements de temps à autre; de la raideur

de la nuque. Dans les paroxysmes, l'occiput était entraîné en ar-

rière presque, au'contact de -la- colonne vertébrale;"et parfois le

corps était comme en opisthotonos. En octobre, le malade pouvait

marcher, mais en chancelant un peu. Pas de paralysie; réflexe ro-

tulie,n 1 np ? naI. ,Le 11, octobre, il eut Ides)crises de contracture 'qui

durèrent presquetqut le jour., 11, n'y, avait de-, contractés que les

muscles de l'épine ; les masseters n'étaient pas pris. Il mourut le

même jour. A l'autopsie, on trouva un sarcome, cystique/ de la

"i". "Pd,... ! 11111"j .Jll... ? r ? Jf4" 'd"ll'b" ! ? 7 ? T ? 1..

grosseur Une noix, a la partie interne du lobe gauche du cer-

velet ? l'111, PFI,Ifj ,tin-ib-in.i ni, 1u(¡1'f[P : 8')11'j\11 j3 ? ['' 11 11U<I

- A propos' de 'ce cas, '111.r;II.J'Jackson'passe en revue, en' quelques

mots, les' différents symptômes.' des' tumeurs 'du' cervelet ? qu'il di-

vise* en deux grandes catégories : symptômes indiquant l'existence

d'une lésion, organique infra-crânienne, (névrite i optique, cépha-

alg¡e, ,9mlqsÿ.ments), et symptômes permettant de localiser'Ia'Ié-

sion : ,la titubation, un certain, degré, de, rigidité(1 permanente, et

0'lIlnBlS21·ISeS tétalllÎOiiiJ(I tI'ITIIII ? ,. ? . C, T. -'

J'HI Jluli1 U'llUU'1'4 'l1J.JI.uJ( tjlllTtHl lit) ! )< 'IC^i.q t ? de

'h¡ `.lu,l·rnh9rl un '1,\[,,\1 'HU' 'f9nu< ? < ? t". i o'hCj '111111 h ,'nû'6'

XXV. CAS" DE'I TUMEUR 1 DU. cervelet;, par Mackensie B.1CON ? r9°

(-no : , tJ1 ? il.(B¡'jtr'mcd.jq'i¡;'n., féyrier 4880, p., 280.) t ? 1'[, 1

Homme "de' 48 'ans'iidmis à l'âsyle )') 'de' Cambridge en sep-

tembre'')879;à'péuprès'a]iéné : ;, complètement 'aveugle depuis

deux ans;-kâteùx ? D6ùblè ïl L'in ite à l'oplittiâlmoscopé ; quel-

308 revue.de pathologie NERVEUSE.

ques symptômes paralytiques ; il ressemblait un"homme atteint

d'ataxie locomotrice ; il ne pouvait marcher, sans(aide. Il avait de

temps en temps des attaques qui semblaient des attaques de rigi-

dité tétanique ; sa tête était tirée en arrière par les contractions

spasmodiquës des'muscles. Il mourut en janvier 'dans une de ces at-

taques. -lA' l'autopsie; tumeur' de nature fibreuse,* née de la sur-

face interne de 'la dure-mère,. près du rocher droit,"et s'étant

étendue sous la tente du cervelet jusqu'au lobe droit du cervelet,.qui

était en partie envahi,, tandis que, la partie, postérieure de ce même

l2 ? e- était, ramollie., Le, cerceau était anémié,, mais ne, présentait L

pas de lésion appréciable, non plus que les nerfs optiques. , il ? r

ru IJJ ? i' " t;-)h ? r""O0Îii. ^,.5"' ffL.. h ylm,l , , uii s '-j'f'C¡ q

XXVI. 1 ÉTIOLOGIEDi" l'ataxie- locomotrice ; par1141. Jh HUT-

" ECHiNsoN.' (Med.1 TÙnes and Gaz ? 31 janv., 1880.)Itonr, I

j ' 'f11 8" '\" -1 "1 - , , , 'hJi'ii Iln, ,]. <,| afinb

L'auteur nous présente d'abord^une revue générale des.cau-

ses de l'ataxie , qu'il considérer, comme, les, plus fréquentes j

l'onanisme dans le jeune, âge, les oexcës,génitaux.précocesou

simplement des rapports sexuels fréquents chez des,sujgts fai-

blement constitués, seraient pour lui des causes prédisposantes

de première importance. La fatigue produite par la station

debout' et'la inàiclÍèTpiÓ1Ó'ngéé' surtout si élé'Tatteii1t/ún' sujet

exposé d'autre parT'du froid3humidé, serâit'erieore un point

d'étiologie important noter; la chaleur doit également être

-" .-t M", U- \ . -4, .4 ? ...^...'«.«"t;'». .;nnTi ? « nm .1 m .,

mentionnée, et en particulier, peut-être, 1 exposition prolongée

du dos au feu, selon 1 habitude prise par quelques personnes. ? I III -- II' ¡ d ? <=,1\ \C-'H' IIIJ'O'1' l' 1 III'J j ',r J '\'1 ? f..J

L'auteur indique encore les excès de tabac, de the, de'café,'la

syphilis et la plus grande fréquence de la maladie dans le sexe

ïnasculin,l n <., r ? r )\J ? . \ r 1`\ t t r il ? iH"J f L

masculin,1' f , |() , ('\\''\Ut' \\, 'v ri ,^

L'affection peut' enfin procéder de causes multiples ? toutes

peuvent se combiner'entr'elles. M. Hutchinson rapporte cinq

- IIfll ? 1 ! 1Ofl"ll,I"f....n" '1 '-tIti' 'ff11 v 10 "TCof"'lf¡r1'"tr : I'd'IPn,r'r'"j t· i rW n J

observations ou 1 on voit, en efiet, que si la maladie peut quel-

i ? nfj ? ...m-.iij ,J frf.) l'.cfo-'i' : '<<]1f't ' ,' <-"ilr ? iT'.y'.i c y ? >.

quelois, relever d une cause unique (excès génitaux , syphilis),

tH ? h ? . Ilnl IIIIY11 9'1 Illr 1' l1[/1 n r 1 , 1 I 11 ? ? W ' ,

dans d autres cas, au contraire, plusieurs causes (fatigues,

iiim.nii'i'i' «.i.i 'iil-i^...- , ,-><4t ? Vn...'r ? r"tA .g h'"<.'t)t'i

surmenage 1'01 humide) ont agi simultanément. '` ' 1

Jt11 un .1.1' )"1"'1.14]' ? >JlI\HI 3e .'(Jty,r,n 1 uii.i'i'iv cl 12f11F

aslvzurtl ,5f arwf) 9uPrlaobl <J'li ? I'1 fro ].1\) ,iniJl, tLm ,.rl,han

XXVIL,rETUDErf,CLINIQUE SUR-,L'ABOLITION. DU RI·'LEX>;,TINDZ-

- a' NEU.j.I : : 1JofjyENOU; par M. "J.IUG.I ! ...Es,(Thq.Al(en ? pnj.J ! ye1f.r ?

Jrl.logast., n,JI, 1880, p., 29.) ,¡I1',l[, .at", b Jrr.1,)W"« no 1s «991>.

,('"hl"') 'l'11"'9 ! ' i rr flrïl l 'fGrt f' rr)(' G ? rl1'lTIrr,-¡lr 1 ? 1 ? \¡ : riR'1

, Un sait 1 importance, attachée a la présence ou a 1 absence

1 " -/«'" 1 s ,1 1.. 111 c tllm ? Jr ? t.ht.tt ? tt 11 cul"

du réflexe rotunen dans le diagnostic des aneotions nerveuses

du réflexe, rotulien dans le diagnostic des affections nerveuses

. y u1)1LL1 1 .flü s')71 clJ1 Li rJil `fttllr11111teyl na .t)jjt)f ? j un

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 309

Erb, Wéstphal admettent que'l'absence 'du"réflexe tendineux

est un signe patliognomonique d'ataxie. C'est contre cette

assertion trop absolue que M. Hughes s'élève, ainsi du reste que

beaucoup de ses confrères américains. (MacLane, Jewell, Gray,

Beard, Hamilton et,Baniiisier). M.Hughesindiquequelquescas

dans lesquels il y eut absence. du réflexe rotulien, sans ataxie

et quelques-uns dans'lesquels le réflexe' tendineux était con-

servé ou même exagéré, 'malgré des symptômes ataxiques évi-

dents. On remarque en particulier l'observation'V (p. 3'), qui

est un bien intéressant exemple dé diathèsé nerveuse, tous

les parents du malade ayant des affections des centres nerveux.

Des dix observations qu'il donne, M. Hughes, conclut que :

l'abolition du réflexe tendineux du genou a une grande valeur

dans le diagnostic de l'ataxie, que c'est même parfois un symp-

tôme précoce dans cette affection, mais que- cependant ce

symptôme n'estpas pathognomonique. Il est, selon M. Hughes,

des ataxies au cours desquelles on observetau contraire la per-

sistancé ou l'exagération du réflexe rotulien ! " ? H. DE B.

'inc-.iq1 1 a , ! ! ) .1 d,"oU t fI1 ! J" i- ' nj·n .1, 1 t'I.I ,'

fJf ui'1 ,II ' * . , '1 ) > i . f "iqr. i rcyip

'1"i.XXVIII ? UR LES SYl\rr9l\1E NERVEUX' DE, L'OEDÈl\I ? f

tir., nr q'Tf.'P'}i'j6,D'' S : \.T1X¡\.GE.(de;]Londry,s). i,

J

' : } ? f 1161c, iJuft ? t J'on, di j i- .1 (1 . .

L oedème muqueux (7ycB6te ! Ka) est une affection encore

peu connue, mentionnée pour 'la, première ! fois par M. Gull

Nôtesur ûn éiat'èrétüleux survenantliez des femmesadultes.

In 'Clî*ni*cal Society, 1873) et décrite plus récemment par le

dr Ord, dans lésllede'cô=claz ? Transactions (Vol. LXI, p. 57), puis

dans lesl3ulletans de, la Clen. Soc. (Oct.·t879.), ?

, ' La maladie consiste'essentiellement dans la formation d'un

J' : 11 ,, IJ q¡jI1¡¡" ",...... ,1 . J11 i> - Il ! 'I ¡"t, f ? ?

il' 'j "I 'i l' - ii dan-s ii'n' t'r'a"n'sfo'r''m''a'tion muqueuse

tissu muqueux particulier, ou dans une transformation muqueuse

- "J'II IJ : . 1 : : III'J' . hl ? llii ,1)H. Il,) . 01 . Il, n ? 11111 JI ,

et une hypertrophie du tissu conjonctif, qui s observe d'abord

- i Il " /[je 1. 1 ' 'mi.. J; ? Il 1 - l , ." 1

dans la peau. Le dr Ord a montré que ce dépôt ou cette trans-

P "1 . "'Ci ? JIJJ J y. "ltl( 1 .... r Il '. "ri,. ll.. , - ? , .

formation se produit dans toutes ces parties de 1 économie :

. , J1 llfl'll 'l'I .'> iy ij· i rn.il ? i · nez ....

ainsi la substance hépatique se trouve divisée par un tissu

ondulé, mal défini, qu'on retrouve identique dans les muscles,

lés'glandes/lâ peau ? certainement aussi dans''la moelle et

péut-ètre'dàris1 le cerveau ! ' 'Les malades ont les paupières plis-

sées et on songerait à une affection rénale, si l'on' ne constatait

l'absence d'albuminurie ; peu à peu l'oedème devient évident,

mais il est dur et résistant : la 'pression 'du doigt ne laisse pas ? n ! ' ()fi ]||(;. ,i .;Tp,lfy Il 41 r il o i. 1 t l ,

de tossette. La physionomie prend un type bien indique par le

310 O REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

mot' crétin eux' : les lèvres deviennent larges et épaisses, les

pommettes présentent une vive injection' des capillaires,' les

ailes du nez sont dilatées. Partout, la peau est sèche et rude.

La température 'est' abaissée. '' ,il, ' ' i' '" l' .J. 01)' ? I

Les malades sont engourdies et très lentes à"répondre Leur

parole est traînée et absolument'spéciale : la mémoirêfse perd,

et la démarche devient 'chancelante^' bien" qu'il' n'y ait" aucune

paralysie dés membres. ? "' ' 1 1 ? ? ut

I] n'y a généralement pas d'hallucinations, mais quelquefois

des perversions' du goût'et dé \ l'odorat ? , L'agitation maniaque,

l'incohérence, l'insomnie, ont' été notées."1 L'auteur 'termine

cette noté' en' examinant' les théories' proposées pour 'expliquer

la' torpeïiP iritellectuelle. ¡'('Jr¡Û¡"'iat'o(' l11'erital"sêirHi'Ce,' j Î1vi el'

1880.) Nous reviendrons prochainement sur ce' sujet ! H. D'O.

ru ? llil l' t'II" . ri , 1H|- -Il ? P',1 i .} PI

z J 1 : : i.h(J 1 ' Il < ' . . l ? r'\I, Il f-HJ c.10L.t

XXIX ? MY&LITE AIGUE, ET SURAIGUE, avec huit observations;

par S. G.·WEBBER. - Mém. lu à la 6'oc..me< ? c. de Boston'.

(Boston met, and sw'g,jOltl'1J., fév. 1880, p. 157 et 173.) m

"IL 11 .. fI Ji ' or ? ,r i . si .,Y] ¡ ! lW1J 3'i'rnir'

(;Dans cesjhuit cas, les, trois conditions. étiologiques, syphilis,

froid et humidité,, surmèneraient, existent isoléesjou réunies.

Dans Je, cas lgù JlL,SYP.l1Í\iAI,p.)M1 Constatée, les deux,, autres

causes sont aussi signalées. Les premiers, symptômes de, la

maladie semblent en connexion directe avec l'exposition au

froid, ou la fatigue, et les parties atteintes en premier lieu

ayant été les'plus exposées;' il est-juste dC'rapporter.'}.'origine

de la' maladie'au refroidissement'ou'à" l'effort exagéré.-Ainsi,

dans'les observations I et III ,' les pieds furent les parties sou-

mises'à l'actibn''du froid humide; 'les'jambesifurent ! les pre-

mières atteintes; de même dans l'observation IV,<les'accidents

survinrent àla suite d'un travail inaccoutumé. Dans l'observa-

on 11, l'Jîl1111di'ié;'agif sur les'mains; la nuit' stiivantp,, le pre-

l ? 51 1fr" l, t le pouce de la' main baüclïé; et co

fut 'sëuleWht'huit 'jours' après qué'la'rnüin' droitd'flit prrse; et

trois ou quatre mois plus tard que les pieds furent' atteints . ? ^*

z L observation y est' ,plus compliquée; la r syphilis; le 1 coït

de out, une vié' irréâulièrë, dè nombreux 'excès ? sont autant

dé causes' adjuvantes 'de la 'maladie, qui débuta" dans1 les jambes

après' une fatigue'ànormalëy'Le "malade* de l'Ôhër"vati61Ï'YIII

coucha toute 'une''nuit''d'octobre'<sur la'térro;1 les premiers

t bl' ,<n'té' f" t d"l ' éJ'd ? ? l., t"d ? 0' b' '0 'IIOV

troublés 'notés furent dû1côtéJ'désî,ufine's"ètl''des'jambes.0 r

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 311

Dans tous ces cas, l'engourdissement ou quelque autre sen-

sation anormale est le premier ou un des premiers symptômes

restés. Cet engourdissement est décrit de différentes façons

par les malades, mais semble être une combinaison de pico-

tements et d'anesthésie, analogue à la sensation qui suit une

« crampe ». La douleur a été un symptôme rare; quand

elle existe comme symptôme dominant, il faut ou que la

lésion siégeant à la périphérie de la moelle ait envahi la pie-

mère,, ou que les fibres des racines postérieures soient englo-

bées dans la partie lésée, ou bien enfin qu'une tumeur com-

prime les enveloppes de la moelle.

Les troubles de la(motilité, la faiblesse, la difficulté de la

marche, peuvent apparaître plus ou moins rapidement; en

général un léger degré de désordre dans les mouvements ou

de contractions spasmodiques sera un des premiers signes.

Lorsque le sommeil du malade est troublé par des spasmes

violents, il, est très probable que les méninges sont affectées.

Dans trois cas, le réflexe rotulien' était exagéré; dans deux, il

manquait.1 7. 1 1 O¡',i'<1 , , "\ \ -, \'" t xt ., ,

Comme traitement, le docteur Webber a employé et con-

seille, en premier lieu comme condition essentielle, le -repos

absolu' au'lit ; puis'l'ergot de seigle, les ventouses' scarifiées,

les cautères', les vésicatoires ; l'iodure de potassium est indiqué

's'il y a a 1- eu' 11 syphilis. i 1 ? 1 '1 1 . J - I ' il c. fc -

.. r . ' ,, , -j 1 ' ' t . li ,

11 Il ,rp 1 (1 ... r .. , j .

XXX. Observations CLINIQUES SUR LES variations DE TEMPÉ- ! » RATURE, LE DÉCUBITUS AIGU ET LES . TROUBLES , URINAIRES

dl CONSÉCUTIFS AI UNE FRACTURE DE LA ! COLONNE .VERTÉBRALE ;

- par. J.-C. OGILVIE VVILL. (Ed/nbul'glt medicah journal, fé-

W vrier iôô.) 1 n 1 " -.1' -i -« 't. 1 iinlli, ". , ,-

f 1'). ? 1 n ,ljllf ! Tf , 1 . , r 1 - Il 1 '0'411

, L'auteur, après avoir rapporté un cas de fracture de la colonne

vertébrale, dont il, discute le diagnostic et suit les diverses

, complications, étudie en détail les divers phénomènes présen-

tés par le, ' malade. ^ ' '' ,, , I , . l ,) ' , " IJ . .)q t ! TI J j ri, 1/1

, Il examine d'abord les variations présentées | par, la tempéra-

rature. Celle-ci a toujours été plus élevée dans la moitié, du

.corps, située, au-dessus de la fracture que dans, l'autre; il y,a a

qu'une différence constante d'environ un degré (3ï°,G-3G°,8).

M. , M'ill fait ' ' 'l" de cé qu'onlvient de

- . J, 1, fait .1. qu a - . inverse, ( de ce qu'on vient de

voir, on observe, généralement, dans, les cas de, traumatisme de

31O REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE ? 4

, III t -'

la moelle une élévation thermique. C'est ainsi qu'il a vu dans/

un cas de fracture de la colonne cervicale,.la température des

parties paralysées dépasser 401" L'autopsie montra qu'il exis-

tait une compression de la moelle, accident qui parait être

l'origine) de cette hyperthermie. Dans un autre cas de fracture

dé la'colonne cervicale, rapporté par M : Legros Clark/Iatem ?

pérature des parties paralysées descendit à 33°,5'et atteignit t.

27°,5 immédiatement avant la mort, qui survint 48 heures,

après, l'accident. Ces hypothermies s'accompagnent "géiérale-'

ment d'un 1'alenlz"ssemerilJ dupouls qui devient petit,' dépressible

et peut tomber jusqu'à 40 et au-dessous ! M. WiH'rapporte ces

e t p ... 0 s ? «'1\\\, . '1 .1.1 : Ll\+r

divers phénomènes à'l'affaiblissement du coeur qui ne peut

suffire au travail exagéré subitement imposé par la paralysie -

des artères.^De plus, la paralysie des gros vaisseauXt abdomi-

naux leur permettrait ''d'acquérir des'dimensions' capables de

contenir la majeure partie de la masse sanguine; d'où l'anémie

relative et le refroidissement des parties périphériques.' f' Ir 'h'

Passant ensuite à l'étude des eschares trochantérienne.

gauche et, sacrée, présentées par son malade ! ' l'auteur examine

les diverses .théories relatives à la pathÓgénie'(lú décúbitus'aigu

pour lui, ce n'est ni la pression exercée par le pian résistant

du lit, ni le contact irritant de l'urine, ni l'anesthésie qu'il faut "1

mettre en'cause, mais' la paralysie vaso-motrice et l'hyperémie

consécutive; "il admet en outre l'hypothèse d'un trouble,tro-

phique, dû au défaut d'action des nerfs émanés de la moelle

au-dessous de la lésion et altérés consécutivement. 01,1"1) i i ,f'1 ? . Tt T,rrH . J IU 1 ¡.1 ? ,.1 d' -...

M. Will analyse ensuite -les troubles vésicaux (rétention'et

incontinence urinaires), qu'il rapporte à l'insuffisance' d'aèti6l

d'un centre lombaire de la miction; au début, le malade n'ur,i ..

nait exclusivement qu'avec'la sonde;'mais au bôut' d)ùn'erti7J.

temps/le simple contact de l'instrument a\rec 'la1 fos ? nviJu

Il 1 ,ruz.. l' 9`vJ.1` âàà ? 3%1

laire devint suffisant pour provoquer la contraction "réflexe de

la vessie qui ne pouvait encore se faire spontanément. Au 1

. , y , ? r-, ? « .i 1 n Ili, 1n , ) 11 / 1... '"

sujet de l'a/CN ! /i'' ? M'<e'e ? M7 ? Herendue"l'auteu'r passe en, revue,,

les diverses théories émises relativement à la production de ce

phénomène et cite, en terminant; l'hypothèse proposée par4e 77

professeur Stirlirig^d'un ferment'spécial qui .pourrait amener»

dans l'urine les modifications en question, et prendrait nais-

sance dans l'épithélium vésical, par suite de la suppression

des actions nerveuses physiologiques ; il s'agirait là d'un véri-

table trouble trophique. H. D'0.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 313

XXXI. Diminution' du POIDS A la' suite DES attaques D'UPI-

LEPS1E; parKovnLEwsüi. (Saint-Petersbccrg7néd. Wochensch.,

1879'.) T ? 1 t ' , ,

h 'ni. ', I t ," - ' fJ '" z

Cette diminution, d'autant plus considérable que les attaques

sont plus intenses et.plus''durables,) serait appréciable' même

dans les attaques de petit mal. ? b'. , ' im, '

, ! t1 4't «4 " . i " ' t'. i" ' t ' "Kl1

XXXII.. Observations de, troubles nerveux (insolites (hyperesthésie

avec, troubles vaso-moteurs ; tic, convulsif. des muscles grands

droits de l'abdomen) liés, a la fièvre TELLUnIQUS,D'ALGLRIE ; par

s E ? ' ' (Ga' -4. hé6dômad. de médic. et,de,chi7uigie, 21 mai,4 880.) ?

lliqq 1 ,il 1 le , 1 il qçz;t Il z ., . tii-ii ' ? 1- .et il, , 1 '' ? >' ! lhr I' 171

XXXIILETUDEDETHERrf0111ÉTRIECÉRÉBRALE;parMWORIirfAN. r

,fflit '(Tlaé'tdl2énist atad Néurologist, lô,ô, tl°e i 8t 9.), yl .. .

n n(m4yJ,n ' fU'Ji ' ». y > . , i

Le travail de M. Worlcman est une traduction des recherches

de MM. Maraglianoiet. Seppilli.-(Yoyez'/ ? eyîie'cn'/(7Me,'p. 99. )

·if..9tfrt tloo'tt o'1,>r''..., f ' '^i ? 1 ' ,'1 ? ?

XXXIV. Cas d'hystérie précoce (jeune fille de 12 ans), guérie par' la ;4

FLAGI7LLATION ; par i AD. HENROT. (ITnion n2édic. ` et scie7ttifique dv 1

JV6 ? E ? decembretS79.) ? ? rl t ! ),j vr n r· in

'' i m, ? ? )).)f. ) ft . ri"n ' -<L t- 1 (,it' >.»>)'-> i j , a I

XXXV. Leçon sur QUELQUES MaLADIESD1;,L1MOELLE F;PI1VI);nE;·parU

'Touû.s§'i.'(Lâ Sc : colâ médicéc Naiolitaüa, 3° année, iasc. IV, avril..

' .non t,LurTt il · n, n,il r 1 , . 1, .

.slnorn 1 : 1 .h.^n..u.M -hvi-t ... ? ...... T. ? .... ... r 1.» . 4f.n -«i-mHi- W (frm291tit 'I '. ? ? l

XXXVI. Coïncidence de la NEVBITE OPTIQUE ET DE la myélite TRA\S-

V,EBSESUB.11GUE;parE. G. Seguin. [Journal of Neruo71s ïti2dAléntul

Dise'ase,[ avril 4880.)(fr ! c il 't np '> 'ir;til,flf o-.iioa« iimi-.ii

,.... u 'd.nlGni `il ? ' li'ltlfl bl 4h *r,...ini«.i f(l ? 1 m' t,

XXXVII. SYI;iPTOIIESrHYDnOPHOBIQUES (avec-.un examen liistolôgiqué`'

de 1 rüoellei ; par J. CoLLms,, CH.,IIILLS, C : PsILEn.r(Philadelphiu'1'j '>

nÎëïslTa7nesl 31 juillet 4880. ) ? < ? (, n[na juBRiïl'ia anrlsl ?

8.1911 .,1 ii ? jji.i'i'" ' "* » ' Jr Ji,l ' ' .

,n,f.o, "ir, > -n mi 15 9-"ioni Jrt, muq en 'ip ™ sa I

XXXVIII : 7SIUn UN cas d'atrophie du cervelet ; RarG.SEPP;LL;.(Jtt)) ! S<a'U

s7,`rfie`(utJeol uly7fj tirc(rfisëtIV,48î9· tl r,r (1,,f| ? [ ? h : .t

otiIi 'i.)'J)i'lH'iq i. sa ? ' `ill' . "'l'1TIIOlI"r -j

XXXIX : Syphilis; DU[ système1 nerveux; par f.-Ti.IÇFUT.I(Çlçieago med. ,.»,

Tinies; aoùt,i septembre 1880.) " H ' i 1 I ,, 'I If 1. 1 ' ' , , . ' ' 4 ? H| ?

- in il(3'11W0111 1' . ffn I`rIl(, u , wm - ? ru ^

ttOinr··'[ClClJfî P( `ah ? Q ! n'n'1J tltfiil'illlU " i ? 9 fif.

t·L,v t1't , ! M,.7. n r (j ..«r-i.-^vd., * .«<« ' ·' " It'1f. ?

' 0'a .t1 -jupidq.n- .. ur, r ' 1

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE

" '">' ' ' 'A 1 : rr \'1 .J ? L II

' j...) .1) 4 'J a ¡ '

XI. LE VOL aux étalages, esquisse 11ZF'.DICO-LD·.GALE; r . ? ,1 par le Dr Cri. Lasègue ? 1 , ' - l' ,

, fil vi , m'1 ; " i J' (-1r, J } ? rtpr..¡. '

- ' La transformation ! subie depuis une trentaine d'années par

les moeurs commerciales a fait des grandes maisons de détail

d'immenses étalages intérieurs aussi librement accessibles au

public que le petit étalage en plein vent' des modestes bouti-

ques d'autrefois.) Dans ces' vastes magasins, les vols sont fré-

quents ; les uns;» opérés par des- employés infidèles ou par des

filoux de profession, rentrent dans la catégorie des délits ordi-

naires ; 'les autres,' commis le plus souvent --par des. femmes,

constituent un gpnre particulier d'actes en' désaccord avec i la

fortune et la position sociale 'de leurs auteurs. C'est' unique-

ment de cette'classe particulière de'vols'que traite l'étude me-'

dico-légale de M. Lasègue. 1

Une femme de famille honorable, d'un passé irréprochable,

de besoins et de fantaisies n'excédant pas ses ressources, est un

jour surprise dérobant dans un magasin des marcharidisés de

valeur diverse; le vol'a été prémédité; habilement exécuté;

une perquisition à domicile démontre que ce n'est pas un acte

isolé ; l'attitude de la prévenue au moment de; l'arrestation; est

celle des voleurs ordinaires. Que faut-il penser.de cette femme ? -

Ppur : ¡yI" Lasègue, on a",dans, ces cas, toujours affaire des

malades; en remontant dans, le passé des inculpées, ,on trouve

des troubles nerveux .variables,, le plus, souvent des accidents

vertigineux ou épileptiformes,, et l'on constate pour le présent

un, affaiblissement intellectuel ; 'quelquefois-, à, l'inverse ? le

trouble cérébral,' impossible à constater au'moment, de l'arres-

tation, éclate- presque] aussitôt;. après..La préméditation, îles

précautions prises, les ruses employées ne prouvent nullement

l'intégrité ides facultés dont la conservation partielle, explique,

au contraire, l'habileté relative déployée par, les délinquantes.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 315

Entre la conduite de ces femmes, détournant subtilement ce

qu'elles convoitent, et celle du paralytique faisant brutale-

ment main-basse sur l'objet qui a frappé ses regards, M. La-

sègue ne'voit qu'une différence d'habileté tenant à un moindre

degré d'abaissement de l'intelligence, et les faits qu'il cite

justifient incontestablement cette manière de voir. Mais en

est-il vraiment toujours ainsi ? Du silence absolu gardé par

M. Lasègue sur l'existence de cas différents, il serait, croyons-

nous, téméraire de conclure que ces cas n'existent pas.

En dehors' de toute' morbidité, ' le sens moral a parfois

d'étranges défaillances et la conscience de singuliers aveugle-

ments. Tel ne fera pas tort d'un liard à son prochain, qui

d'unmot l'assassinera moralement, sans remords, comme sans

bénéfice. Chiper n'est- pas voler, disent les enfants* et même

les grands enfants; frauder l'Etat est pour beaucoup presque

une bonne action.- Qui sait, si; pour, d'autres ce n'est pas. un

bon tour que de faire disparaître à la barbei d'un chef de rayon,

alors qu'il croit' enjôler une.cliente, un objet' d'une valeur as-

sez mince' pour rassurer leur probité pécuniaire ? La théorie

de M" Lasègue" vraie pour la' grande' majorité des cas, nous

parait donc.trop absolue,1 et nous aurions voulu que l'éminent

professeur indiquât, au moins d'un, mot, qu'elle comporte cer-

taines t exceptions..( Archives générales . de médecine, février

1880.) 811'Q'jar>J tl ",11'11' ¡ ),t

9f1.1,f1r'1)TIl 2Aft (tit 1 "t ar·r(T(I{ `1l1·ITL· )l· 9 : M·t j TT

al1je d.`10°(IW 2;1^ > -1q 1'1')[',)0 f'. t el\f ? rr "11.1)j ni1 1 : \ afJIi I("'U dl

oh XII.'Lesicérébraux,étudei-]DEipathologie mentale ;.i ? )u ? jiftmtdtdparleDCH. LAsÈGUE..v -il ,')1'WIr 'I11'1;t1

a-l.'>r. ni/ icq t«n Il 0.') E1(f)'1 ai r-t 'f ? llft7Vl1 j. f'Q ! lr'1trrp'"H1 tnr'

Id Comine'l'aut'eti'lui-m-'iiie 1, nous ferons'bon marché de^ce

vocable' 'cérébraux ? bien qu'il- ait'lè double tort d'être trop com-

préhensif tid6'ne'Ipai définir'' son" objet. ^L'important 'est17 de

savoir'au juste ce' qu'il recouvre;} Les cérébraux seraient des in-

dividus dont l'état cérébral a,été troublé par une affection encé-

phaliquo'ântérieure et chez lesquels : se"développeritdesimala-

dies' secondés 'ayant1 leurs t caractères, leur J séméiologie, leur

symptomatologie (et'J leurr pronosticationa propres ? De 'même

qu'une périmétrite laissera ' après elle un tempérament patho-

logique .périutérin1 spécial} \ qu'une pleurésie traumatique-ou

une.J'scoliose d'origine 'congénitale crééront'une santé thora-

ciqùe' partiéulière, : sil bieIl' 1 qùe les1 maladies ultérieures affec-

316 REVUE 'DE PATHOLOGIE MENTALE.

tant les parties déjà' lésées auront' une physionomie propre,

de même un àécident 1 cérébrarantérieur - Ou une malformation

crânienne originiÛle imprimeront un' cachet différëhtiêJ ! 'àux

crânienne originelle imprimeront un 'cachet le aux

affections, cérébrales' qui]1 surgiront, .plus' tard. Une première

question se pose ici" Qu'il s'agisse d'une malformation thora-

cique ou d'une' malformation crânienne ? dans les, deux cas,

l'affection seconde sera nettement distincte] de 1'affectionpri-

mitive, bien,qu'elle ont puisse subir l'influence. Mais'dans les

autres; cas, peut-on affirmer avec certitude ! que lai prétendue

affection seconde n'est pas simplement un réveil où^une nou-

velle manifestation de l'affection '< primitive 'temporairement

latente ou évoluant jusque-là sourdement ? ¡'Yin- "A .ne ! ci

Un homme de'25 ans fait une clinte de, cheval, 'peid on

naissance une heure ou deux,' se re ? bht, 1lI, ,alout de six

mois, un an, 'dix quinze ans, présente des troubles céré-

braüx'èônfus. Est-on en droit de dire que le traumatisme s'est

borné à' « fairf' dut cerveau un terrain sans parité avec le ter-

l'am cérébral d'un individu indemne » ? Ou bien encore, un en-

o- ? i ? ,*' II. »,,«'" lj il il, 1 il, lrg" '11,1 1. il I;-Iri ? .,i-

tant a été pris a 1 âge de le ou 6 ans de convulsions qui, ne lais-

sent pas de traces apparentes ? vers 13 ou 14 ans, il change

d'habitudé ou de caractère, de 1 bûi{é ! èv'e" dê'viêüi i'¡;111s'; il

resté irritable,1 se déprimé où s'excite sans motif ; un jour, il coin-

met subitement des actes délirants, puis semble se rétablir] une

- r¡ . l' . '1 " ! ¡., ,1 'I l' l' -.11 ? )<">' '1ttrllh t

autre fois ? il tombera en mangeant,' etc'. Peut-on logiquement ne

voir là que l'influence, 'sur une maladie ultérieure' accidentel-

lemen surveÍ1ùe : - d'unI terrain cérébral modifie par les convul-

sions' ? 1 Il noüs semblé biën plus probable, 'que. dans' les deux

cas' il s'âgit 1 d'n"retentissemerit'prolongéd ? l'accident initial,

d'une maladie continue, tantôt latente, tantôt apparente, mais

toujours e'6'Vblu' li'o'n.'Quant il l'officier 'qui, à la "s'uïi' d'ûil'er

prétendue insolation, reste «tout drôle » change d habitudes,

1 0 ,...', . ; 1 il, 1 1,q ? r11.1 6, " Il. 11 fil . Il ? 7

travaille péniblement, se met à boire ou a. fumer, avec excès,

tout en p ? is ? J ? t 1 ? bl,ê'; t jljqU ? J .Jo : itrr ou, éclate un

accès maniaque, nous aurions à prononcer le mot de paralysie

généralé; sans' l'hésitation" de' M. Lasègue. est dômc"diffiilel

de voir'dans le cérébral un malade avant, par le fait dlun

1 ., . t l If. 1 1 1 -' III' j 0)' "1 " f.' 1 l r> r. Il ,L, t (f ,' . <| 1

accident primitif, acquis « une diathèse morbide, qui déci-

dera'du re"s} ? dilpn ? xte.9, », « un t ? é[,a ? ], ? IFath)9 : f

gique » n uvea u. ussi len M. Lasègue, dIt,11 1 aIlleurs : 0

t- ' i ? i , t Il 1 ? ,it< ? -il -ji». ''iiiioa su o

« Lorsque la santé cérébrale a été troublée, ne fut-ce qu un

n..... ". l 'II III'JlItI'" i 'l't,. ? JJ f .'10 d"JU

moment, par une blessure, par une lésion encéphalique, par

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 317

une malformation du,crâne, la guérison, n'est trop souvent t

qu'une suspension des accidents. » C'est, en termes meilleurs

et'plus absolus,' ce que nous disions tout à l'heure... ,

6. A ce compte, l'expression nouvelle' introduite par M. La-

sègue serait juste, sinon précise ; on dirait les' cérébraux pour

désigner les malades atteints d'affection cérébrale, comme on

dit les cardiaques, pour nommer d'une façon générale; en de-

hors d'un diagnostic rigoureux, les individus dont le coeur est

le siège d'une maladie organique.- Mais avec une signification

aussi étendue,' l'expression n'aurait pas de raison d'être ;' aussi

M. Lasègue lui donne-t-il un sens' plus restreint. Pour être cé-

rébral, il ne suffit pas d'avoir une. maladie de- cerveau ; il faut

que dans les, antécédents se trouve un accident éloigné survenu

subitement et, de plus, que la maladie procède par accès,, de

forme intellectuelle ou physiqJ1e. ,\ CeR n deux caractéristiques

suffisent-elles a déterminer une classe de malades, analogue à

celle des héréditaires de Morel, qu'elle, semble englober, dans

la pensée, de M. Lâsègûe ? On peut en douter. L'accident initial

se découvrira toujours avec un peu de, bonne volonté, surtout

'-HI ¡.¡ ? (. 1 1 il) .q Il IJ' ' II 1 d : .

si 1 on consent à regarder comme tel la première manifesta-

tion appréciable de la maladie. Quant au processus par accès,,

où pour mieux'dire par exacerbation, il n est guère de forme

mentale où 'il ne s'observe plus ou moins tranché^ Reste, donc

l'allure spéciale aux crises )'des cérébraux, leur^orme incom-

plète; irrégulière. Cet 'aspect fruste des crises se rencontre en

1 ™'M .urriF, vijiH ; n > r' > ,. i ,, 0- ,.uu i.

effet dans les deux types que distingue M. Lasègue : le premier

comprenant « les'délires impulsifs instantanés, qui constituent

une variété, des vertiges epileptoides»; le second ayant Il pour

caractère" de laisser, dans, les pérIOdes lucides, ,une infériorité,

intellectuelle'1'» ! ' Ramenée à ces limites', làdénomination de.

/il, l' fllfl 1 ? ..> 'I.,j Il; ..... 'II, TI' j U 111,'1.) Hi : ' 'H n

cérébraux ne s appliquerait plus qu à des vertigineux et à des

paralytiques généraux. Car cette déchéanceintellectuelle rapide,.

dont parle M. Lasègue, cette démence d emblée ne se trouve,

"fi ( . \..., '" 1 " Ij,' ¡. rt,... {' Hot hl ,,\1- r 1 ? , I ? . s

que chez les paralytiques et se retrouve chez tous plus ou

^1, -4|. , I ' \, «J . A, , . II | 1 | 4, , , |Mi ^ ,1 I .. , I UJ r '

moins profonde. L excItatIonJ maniaque ne" suffit pas même à

'¡p ? 1 Il )111, 1,\, 'Ifl ? I -iH .1¡jIJl.ql ' 'J1J;

la masquer ? Que les' rémissions surviennent plus ou'moins

fth 11 yi 'i ! b' .)'ff..t , LI1. U' Mil'. 11.1 1 ? 44 1.. -

promptes, plus ou moins durables, peu importe ? Le malade. ? i rp. ? r'.tff, ? j ? t ? ]' Il Il d ?

n en est pas moins marque des le début du sceau de la' para ?

lys,i gérale ; il est 'tombé' au-dessous dé lui-même... En face,

d'un semblable malade, si effacé que soit le caractère des, crises

ultérieures, sans connaître l'accident initial, on n'hésitera

'jJ(l rt : t1JpH li|i'>n9 >sol tu ' p,t Pl ? pt ...11. .I.

318 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE'.

pas, quoi qu'en dise M. Lasègue, à ranger le malade' dans une

classe admise, dans la paralysie générale, sauf à convenir que

cette classe contient, des genres différents. Un de ces genres

est-il constitué par les malades qui. ont subi-un traumatisme

ou qui naissent avec une, malformation ? C'est.possible, mais

encore non Remontré. Quant aux vertigineux impulsifs, il se

peut qu'on y trouve, outre des épileptiques et des paralytiques

au début, un résidu de, malades, dont l'état mental spécial

demanderait une dénomination particulière. C'est, à ce groupe

seulement, quand ,1'existence en sera établie, -, qu'il faudra'ré-

server l'appellation de cérébraux, à défaut d'une autre en indi-

quant mieux les caractères. [Annales nzéd : psych., avril 1880.) ,

,1 I t t ., I ' ' « ... 1 1 1 -\1 -CE

XIII. AUTOMATISME DE NATURE ÉPILEPTIQUE PARAISSANT'ACC011-

PAGNÉ DE conscience ET suivi' d'aphasie ; par MM STEVENS

et C.-I ? HUGHES; de Saint-Louis'. (The Alienist cind 7VeM ? '</o

gz'st, avril 1880.)' f I 1 lui Il 1... , 1 r 1

1 rH' ' is IL (- 3" 1 1 lilvi ? 1 : \- Il 1 II. y ? L'importance qu'il y : `a, - au' point' dé vue'médico=légal ? â

connaître la- catégorie de malades désignée par 'ce titre, doit,

disent MM^Stevens et Hugliec;ljuètifier la description peut-être

un) peu' étendue» qui va ` suivre 'et'' que9 nous traduiso'nà'i2

extenso. -' IfJ l > 'ifl ' z 1p, '"t"'1' ''J" >'1..1. If ? 1l1 Il''7) "" ! -Le cas' dont il 's'agit' diffère 'des ob seivati 611 s'an alo'gu'és",(Tra-p ?

portées par M. Ilughiings Jackson', par l'absence de la perte dé

connaissance plus ou moins passagèré; mais constante,' relatée

par cet ! auteur : ' Ce fait' exceptionnel rappelle la proposition

énoncée 'il y a une dizaine d'années par 131egel' : à savoir "que*

l'inconscience ne doit pas être coHS ? ee'co'/M ? Ke'MH ? MK6 ? KeHe

invariablement lié aux accès d'épilepsié ? Les observations d'épi"

lepsie' et épileptoïdes ? ar'ecùeilliês1 £ par

M : 12 Stevens et'Hughesparaissent appuyer' cette' maniéré 'de'

voir, ·uuJ,Ir. mini .4 ? ITMJ °lm3ul· ni èJ10r[q.u1

L'observation actuelle est surtout.- importante au" point de

vueJmédico-légal,¡par ce fait qu'il-s'agit d'unisujet incontesta-

blement épileptique (attaques surtout, nocturnes),;1 ayant'pré-'

senté à,plusieurs reprises un,état particulier,1 oUi'si l'on veut'

une'forme spéciale,de somnambulisme, mais ne se' manifés-

tant ni par un habitus extérieur facilement appréciable,, ni par-

un défaut de conscience, ni par un dédoublement de la person-'

nalité, ni par de l'excitation intellectuelle,- des hallucinations,

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 319

et ne s'accompagnant enfin d'aucun de ces phénomènes qu'on

observe habituellement avec le somnambulisme.

Observation ? Vers la fin de 1867, le docteur M... se leva

après minuit, s'habilla et se mit à marcher jusqu'à un endroit

de sa propriété situé à un demi-kilomètre de chez lui. Il était

là depuis un temps indéterminé, mais qui lui parut très court,

lorsqu'il lui'vint à l'idée que ce n'était pas la sa place' à pareille

heure. Bien que dans sa course il eût eu conscience de chacun

de ses pas, cette réflexioni ne s'était pas produite plus,»tôt.

M ? 1 M ? retourna alors chez lui, se déshabilla et se remit â'ùlit.

"Il avait la conscience très nette de tout ce'qu'il avait fait de-

puis* le moment'où il Vêtait levé; néanmoins il n'en pouvait

croire sa mémoire, vu l'étrangeté du fait et il pensait n'avoir

pas quitté son lit. - 1 Tut'

En 1875 , le même fait se renouvela : une nuit, M. M... se

leva, s'habilla, mit successivement ses- bottes, ses habits, son

faux-col, sa cravate et son chapeau, prit sa montre sous son

oreiller et même y regarda l'heure, puis sortit dans la rue.

Lorsqu'il s'aperçut qu'il aurait dû, à cette heure,- être- dans son

lit, M. M... se surprit en-train de regarder dans^un terrain

vague, par dessus, ,une clôture. Il se rendait parfaitement

compte de la, manière dont il était ;venu jusque-là,, mais ce qui

lui avait jusqu'alors échappé, c'est qu'il ne devait pas y, venir.

Au bout d'un , certain temps seulement, il devint clair pour

lui qu'il devait,, en, ce,moment, rester couché; aussi -reprit-il

immédiatement, le chemin de sa maison. , , 1 1 ami

yÇe malade a eu, plusieurs accès d'épilepsie franche dans les

mois qui ont précédé ces phénomènes de somnambulisme. « Il

fut soumis à un traitement (bromure de calcium, lacto-phos-

phate, de chaux), qui- eut pour résultat d'empêcher le- retour

des accès..Une seule fois, [un accès de somnambulisme;ana-'

logue aux précédents, s'est produit et le malade en- a lui-même

rapporté les détails dans la lettre suivante : fw

J <c tLe 17 mai; étant interrogé par un ami et comprenant par-

« faitement ce qu'il me demandait, je me trouvai dans l'im=

«possibilité de répondre à sa question et passai' 20 minutes

« à m'efforcer de lui faire comprendre ce que je'voulais dire.'

« Finalement je fis quelques pas, j'allai boire un peu d'eau

ri, et revins à mai table où je' trouvai tout en ordre ? 'Aussitôt

« après j'aperçus mon ami à qui j'essayai de répondre'. Il

« put alors i me renseigner complètement sur toufce qui s'é-

320 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. -

« tait passé pendant le temps qui venait de s'écouler et me

« posa diverses questions pour savoir si je me rendais compte

« de ce que j'avais dit. Je me rappelai tout parfaitement.

« Dans la nuit suivante j'eus un accès d'épilepsie qui fut très

« fort, comme à l'habitude. »

Il faut remarquer ici qu'il s'agit d'un accident préépileptique

et non post-épileptique, comme on en a quelquefois signalé.

Si l'on suppose des cas où des phénomènes somnambuliques

de ce genre, n'étant pas aussi nettement liés à des accès d'épi-

lepsie, passent inaperçus, on voit quels peuvent en être les

résultats, au point de vue médico-légal; les malades pouvant

parfaitement, dans un pareil état, se mettre en devoir de régler

des intérêts d'argent ou de tester, tous actes qui, légalement,

ne sauraient être valables. H. D'O.

XIV. SUR QUELQUES FORMES PEU CONNUES d'aliénation MEN-

tale liées A L'ÉPILEPSIE; par M. SP1TZIC, vice-président de

la N. Y. Neurological Society. [Saint-Louis Clinical Becord,

mars 1880.)

L'auteur discute longuement la question de la responsabilité

des épileptiques. On sait qu'aujourd'hui encore, tandis que

certains médecins ne considèrent les épileptiques comme irres-

ponsables que pendant la courte période qui précède ou suit

immédiatement leurs accès, d'autres rendent irresponsables

indistinctement tous les individus seulement soupçonnés d'épi-

lepsie ; d'autres enfin attribuent à tous les malades l'état mental

spécial dont on doit à M. J. Falret l'une des premières descrip-

tions (1861), ultérieurement complétée par les observations de

Samt ? 7ep<MC/ : e/n'Me ! KS/b ? ' ! KeH. In Au ? u. sur Psychiatrie,

Y,Yl.). M. Spitzka, reprenant aujourd'hui l'étude de cette ques-

tion avec de nouvelles observations, admet que l'état mental

des épileptiques peut être rapporté aux quatre formes sui-

vantes : 1° trouble mental intense, se reproduisant à des inter-

valles plus ou moillf, éloignés, équivalent à un accès et le rem-

plaçant; 2° folie post-épileptique, immédiatement consécutive

aux accès ou à un état mental équivalent; 3° folie préépilep-

tique précédant l'accès convulsif ou l'état mental équivalent ;'

4° folie épileptique n'existant que dans l'intervalle des accès.

L'auteur ne s'explique pas davantage sur ce qu'il entend

par équivalence d'un accès épileptique et d'un état mental

REVUE DE PATHOLGGIE MENTALE. 321

donné,, ni sur, les. caractères qui différencient cet état mental

de la folie spéciale aux intervalles des accès; d'ailleurs, les

différentes formes morbides ci-dessus indiquées ne se rencon-

treraient guère isolément que dans la période initiale de l'épi-

lepsie. ,i,r ? ! l Il ,

Examinant ensuite la question de la validité des testaments

des épileptiques, M. Spitzka insiste, en terminant, sur ce point

important, pour le médecin, légiste,, que les diverses illusions

des sens, les .hallucinations,, qu'on peut (, observer chez ces

malades, ne doivent pas toujours, suffire .pour faire considérer

leurs, testaments comme, non valables. y> ,,1 ? ui> .«1 . ' i . ? ' ' r 1, a1v , ' 1" ¡1t -\ 1 .I · II(1 ,j r '» ' >

......... r -Ir' - ! 1 rrfT) .)')\ 1 "'Uf)f" ? i.4 ? y1 r, Tfft1 ! iJ 1, t'.t t 1

XV. ETUDE CLINIQUE SUR QUELQUES POINTS DE LA LYPEMANIE ; '

XV. Etude clinique sur quelques points À de , la 1,

par M. H. Mabille.' "...

.K,,Cette, seconde partie de,mémoire de M. Mabille (est, relative

.à l'état de la sensibilité chez les lypémaniaques. L'auteur s'est

limité'à l'étude de, l'anesthésie du,, tube digestif, par/ les diffé-

rents procédés (moyens mécaniques, substances. excitantes,

électricité, etc.) que lui offrait l'arsenal expérimental actuel.

Ce n'est pas sa faute s'ils n'entras toutes da rigueur désirable.

M. Mabille. conclut , de ses observations que l'anesthésie du

tube, digestif; est, j, chez- les sitiophobes; r la' conséquence- du

refus des aliments, quejl'épuisement nerveux par vacuité et

la distension) brusque de l'estomac par les. aliments semblent

en être- la cause principale. Que,;cela soit vrai souvent, per-

sonne ne,le niera; mais il) est des cas outil' en est autrement,

et où le refus.des aliments tient au contraire à des perversions

de la .sensibilité, intestinale., Dans deux^des observations.. de

M.,Mabille\(9bs. ,xx t X4n)'" il este manifestes que île défaut

d'ini ecti von,, d'aliments, n'a.eu aucune influence sur la produc-

tion.de l'anesthésie,, puisque, la sonde fut,'(dans,.ces deux cas,

' employée des que.,les malades refusèrent de manger. 1 L'anes-

thésie, a suivi la,sitiophobie,,maisr ce serait jouer sur les.mots

que de 1, 1 attribuq,là,,un refus d'aliments rendu-tout platonique

par l'usage de la sonde. Dans, ces cas,. et. dans, bien d'autres,

on doit ( rattacher la .sitiophobie, l'anesthésie ultérieure, et ? les

troubles de nutrition, consécutifs, , à une, causeLcommune, de

siège,, central;. clall ! 1'empchetJ pas" de reconnaître'qu'il), peut

alors se constituer un cercle vicieux, différents' effets réagissant

, 14 ' 4...J¡J ,4 1,4 .6.1j ? +1""\' ....... -- 1 - , ...O

les uns sur les autres , et* même sur. la, lésion, primitive. rLa

- t i même sur.. 4- 4 ? - r 21

21

322 REVUE DE pathologie mentale.

constipation si fréquente, chez les lypémaniaques, n'indique-

t-elle pas déjà, en* l'absence même de tout autre trouble

digestif, une certaine atonie des fonctions de l'intestin ?

M. Mabille l'attribue aux idées délirantes des malades, et

à l'oubli des besoins naturels qu'entraîne l'obsession de

ces idées. Il est douteux qu'il y ait idée fixe assez absor-

bante ou hallucination assez impérative pour dominer l'é-

nergie des actions réflexes, si celles-ci n'étaient déjà affai-

blies. Quant à la distension brusque de l'estomac, M. Mabille

nous permettra de lui refuser tout rôle dans les observations

qui lui sont personnelles. Quoiqu'il en soit, d'ailleurs, du mé-

canisme des troubles de la sensibilité intestinale, les moyens

indiqués par M. Mabille, pour les prévenir ou les combattre,

n'en restent pas moins toujours recommandables. [Annales

médico psychologzques, mai 1880.)

XVI. MÉLANCOLIE AVEC STUPEUR, DÉLIRE INTÉRIEUR DECRIT PAR

LE MALADE LUI-MÊME ; par M. BAYLE.

Les détails donnés par le malade qui fait le sujet de cet

article prouvent une fois de plus que la stupeur apparente

dissimule souvent un délire très actif, quoique confus. C'est

un exemple à ajouter à ceux que l'on possédait déjà. (Ibal.)

. 1 t î .,

XVII. La LÉGISLATION RELATIVE AUX ALIÉNÉS CRIMINELS ;

par M. E. PROUST, substitut.

M. Proust, dans un rapport à la Société générale des pri-

sons, constate- dans notre législation une lacune déjà maintes

fois signalée. Que doit-on faire des aliénés criminels, quand

ils présentent les apparences de la guérison ? En l'état actuel,

diverses causes concouraient à faire remettre' en liberté des

individus dangereux : ils sont,' 'l'intérieur des asiles, une

cause incessante d'indiscipline et de trouble; les médecins ne

se soucient point de s'exposer à une accusation de détention

illégale; les préfets sont portés à réduire les dépenses de l'a-

sile en faisant sortir un malade dont les rapports médicaux

leur signalent le retour au calme; enfin, il est difficile d'ad-

mettre qu'un crime commis sous l'influence de l'aliénation

soit un motif suffisant pour justifier une séquestration indé-

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 323

finie. M. Proust donne d'intéressants détails sur la façon

dont ont résolu cette question les lois de divers pays. Dans

les uns, c'est au jury qu'appartient la décision, dans les

autres, l'administration a seule la responsabilité des mesures

à prendre, dans d'autres enfin, on a recours soit aux tribu-

naux, soit à des commissions spéciales de surveillance. Le

projet, élaboré par la section de la Société des prisons, écarte

l'intervention des tribunaux et du jury; il propose de n'ac-

corder la sortie que sur l'avis conforme des membres du par-

quet, le désaccord entre le préfet et le procureur de la Répu-

blique entrainant le maintien de la séquestration. Les récla-

mations du séquestré, de sa famille et de ses amis, pourraient

d'ailleurs toujours se produire, aux termes de l'article 29 de

la loi de 1838, devant la chambre de conseil du tribunal. Les

raisons données par M. Proust, pour exclure le jury et les tri-

bunaux, sont valables, mais elles nous semblent s'appliquer

aussi bien aux membres du parquet; ceux-ci n'ont, en ces

matières, pas plus de compétence spéciale que les jurés, et ils

auraient assez souvent, comme les juges, à prendre parti

entre l'avis des médecins et leur propre opinion déjà mani-

festée -par une réquisition d'internement, le projet de la

Société donnant au ministère public le droit de faire interner

d'office les inculpés exonérés pour cause de démence et dan-

gereux pour l'ordre public et la sécurité des personnes. Nous

aimerions mieux que la nécessité de l'internement fit l'objet

d'une question subsidiaire posée au jury, et que la sortie du

malade dépendit d'une commission spéciale composée de mé-

decins compétents et de magistrats éclairés. Quant aux asiles

ou quartiers spéciaux pour les aliénés criminels, on ne peut

que se joindre à M. Proust pour en demander la prompte

création, l'établissement de Gaillon étant insuffisant. (Ib2d.)

',1 ' ' k, -1 ' "

XVIII. Rapport MÉDICO-LÉGAL SUR l'état mental DE F... ;

"')11< ? Par MM. BIDAULT, FORTIN et Broc.

)'4 ,'III ICI !

, L'inculpé avait tiré un coup de feu sur l'abbé J..., qu'il

accusait d'entretenir des relations adultères avec sa femme.

Lesmédecins, commis pour l'examiner, se sont trouvés en face

d'un halluciné,- déjà voisin de la démence; l'interrogatoire

qu'ils lui ont fait subir et le dossier le démontrent péremptoi-

rement. ,Aussi, leurs conclusions à l'irresponsabilité et la

324 REVUE DE pathologie mentale.

séquestration ont-elles été accueillies, et le malade placé à

l'asile d'Évreux. (Iba'd.)

XIX. UNE épidémie D'HYSTÉRO-DÉMONOPATHIE EN 1878, A VERZE-

GNIS, province DE FRIOUL. (Analyse de la relation des

docteurs CHIAP et FRANzoLiNi ; par L. H. PETIT. (Revue des

Cours scientifiques, p. 973, avril 1880.) .

Si le Dr Franzolini ne prenait soin de préciser la date

(janvier 1878) de l'épidémie dont il nous donne une description

si complète, on pourrait croire que les faits qu'il rapporte, ap-

partiennent aux jours les plus sombres duxvn" siècle, tant les

circonstances qui ont préparé l'épidémie (succession de céré-

monies religieuses, prédications sur l'enfer par un mission-

naire jésuite), le milieu dans lequel elle évolue, les premiers

sujets auxquels elle s'attaque ( fille de 26 ans, hystérique de-

puis huit ans) rappellent, de point en point, les particularités si

connues de l'épidémie fameuse des possédées de Loudun.

Rien ne manque à la ressemblance, ni l'accusation de pos-

session diabolique lancée contre Margherita Vidusson, ni l'exa-

cerbation de ses convulsions à l'église, ni leur aggravation par

les exorcismes auxquels la soumet, elle et les autres malades.

la commission de prêtres envoyés par l'évêque ! Les convul-

sions, les blasphèmes, les imprécations des malades rappellent

les scènes les plus dramatiques qui se passaient à Loudun, il

y a 250 ans, alors que M ? de Belfiel, supérieure des Ursu-

lines était amenée, en grande pompe, dans l'église Ste-Croix

pour y être exorcisée. (Voir : Urbain G2,aizdz*ei, et les possédées

de Loudun, par Gabriel Legué.)

Comme chez les Ursulines, chez les possédées de Verzegnis,

la maladie s'aggrava à la suite des cérémonies religieuses, c'est

ainsi que toutes celles qui assistèrent au pardon de Clauzetto

(pèlerinage célèbre dans toute la contrée ) retournèrent chez

elles dans un état plus grave, et, quand plus tard on dit une

messe votive afin d'obtenir la cessation du mal, l'église devint

un véritable pandémonium, tout comme le devint, en présence

de Laubardemont, le choeur de Ste-Croix, le jour où le com-

missaire du roi présida aux exorcismes prescrits par Ri-

chelieu.

Pour ressembler par certains côtés à l'épidémie de Loudun,

REVUE DE pathologie mentale. 325

l'épidémie de Verzegnis présente plus d'analogies encore avec

l'épidémie d'hystéro-démonopathie qui éclata en 1861, à Mor-

zines, dans la Haute-Savoie, et dont M. Constans nous a donné

une relation détaillée '. A Morzines comme à Loudun, comme

à Verzegnis, les exorcismes généraux, faits dans l'église, loin

d'enrayer le mal ne firent que l'aggraver, ce que voyant,

M. Constans recourut à d'autres moyens moraux : non con-

tent de mander une brigade de gendarmerie et un détachement

d'infanterie qui calmèrent les possédées mieux que n'avaientsu

le faire les exorcismes édictés par le rituel, il fit transférer

et disperser les malades dans les hôpitaux du voisinage.

Pareils moyens furent mis en oeuvre par Franzolini. Les

convulsionnaires furent représentées et traitées comme'des ma-

lades, les exorcismes particuliers et généraux formellement

interdits, l'intervention des prêtres fut défendue. Verzegnis fut

occupé par les carabiniers royaux, les malades enfin furent dis-

persées, les unes envoyées dans les villages voisins, les autres

envoyées à l'hôpital d'Udine. Grâce à ces mesures, l'épidémie

s'améliora comme par enchantement et elle eut disparu tout à

fait si l'évacuation de l'hôpital d'Udine n'eût ramené trop tôt

les malades convalescentes à Verzegnis : il n'en fallut pas da-

vantage pour donner à l'épidémie une sorte de recrudescence

et nécessiter de nouveau la dispersion des malades et l'emploi

rigoureux des moyens d'intimidation. L. LANDOUZY.

XX. Du somnambulisme provoqué; par HEIDENHENHAIN.

(Revue des Cours scientifiques, 12 juin 1880.)

Etude assez complète quoique rapide sur la matière, dans

laquelle on trouvera, à côté de faits nouveaux, l'exposé de faits

déjà étudiés en France. Ce travail mérite d'être médité par tous

ceux qui regardent le somnambulisme comme une mystifica-

tion ; ils y verront, qu'en Allemagne comme en France, les

mêmes expériences fournissent les mêmes résultats.

XXI. Du SOINANBULIS3tE; conférence faite par M. RICHET (Ch.).

[Congrès de Reims, août 4880, et Revue des Cours scientifiques.)

1 Relation d'une épidémie d'hystéro-démonopathie en 1861, par Constans,

inspecteur du service des aliénés; in-8", 1863, chez Delahaye.

326 REVUE DE pathologie mentale.

XXII. Délire ÉPILEPTIQUE avec IDÉES DE PERSÉCUTION ET

DÉLIRE MYSTIQUE PASSAGER CHEZ UN ÉPILEPTIQUE; par le

docteur GARNIER. [Gaz. hebd., 27 fév. 1880.)

L'auteur rapporte en détail l'observation d'un homme de

cinquante et un ans, atteint de délire de persécution avec hal-

lucinations de l'ouïe. Ce malade, reconnu d'autre part pour

épileptique, présente, à la suite de ces accès, une courte phase

de délire mystique, dont il ne garde aucun souvenir; c'est dans

une de ces périodes qu'étant entré dans une église et voulant

s'y déshabiller, afin, disait-il, de monter au ciel, il a été arrêté

et conduit à Sainte-Anne. 1

Les deux formes de délire, malgré leur enchevêtrement,

deviennent faciles à distinguer lorsqu'on est prévenu. M. Gar-

nier a observé des cas analogues d'association du délire épilep-

tique avec le délire alcoolique. Il n'est pas besoin d'insister

sur l'importance médico-légale de la distinction des deux

délires, ainsi que le dit lui-même l'auteur : « Le degré de res-

ponsabilité n'est évidemment point le même , suivant qu'un

acte délictueux est accompli par un malade sous le coup du

délire épileptique ou sous l'influence toxique. » ' 1 H. D'O.

XXIII. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE anatomo-pathologique DE la para-

LYSIE AGITANTE : DE L'HYPERTROPHIE DES CELLULES NERVEUSES DE

la RÉGION protubérantielle ; par M. Luys. (SOC. de biologie,

3 juillet 880.) 9 1 '

XXIV. Du Morphinisme ; revue critique par RIKLIN. (Gaz. médic.

de Paris, juillet 4880.)

XXV. ETUDE MYOGRAPHIQUE ET DYNAMOGRAPHIQUE servant A la PHY-

SIOLOGIE PATHOLOGIQUE ET AU DIAGNOSTIC DE LA PARALYSIE GÉNÉ-

RALE ; par E. Chambard. (Soc. de biologie, 1880.) 1 1

XXVI. L'Épilepsie dans ses. rapports avec la folie; par

M. J.-L. CLEVELAND, de Cincinnati. (The Cincinnati Lancet

and Clihic, 17 janvier 1880.) .

L'auteur, se plaçant surtout au point ,de vue médico-légal,

étudie la capacité testamentaire et la responsabilité criminelle

des épileptiques; il ne parait pas qu'aucun nouvel argument

" ,

Faits à rapprocher de ceux de M, Magnan, p. 49.

REVUE DE thérapeutique.- 327

soit apporté dans cette discussion. M. Cleveland considère le

somnambulisme, la catalepsie et l'hystérie comme ayant une

parenté très rapprochée avec l'épilepsie, et, selon lui, la ques-

tion de la responsabilité criminelle doit êtreagitée dans chacun

de ces cas. H. D'O.

XXVII. Considérations HISTORIQUES sur LES réformes A introduire

DANS LE RÉGIME DES ÉTABLISSEMENTS D'ALIÉNÉS; par E. C. SEGUIN.

(Trois mémoires, Archives de médecine de N.-Y., octobre, dé-

cembre 1879 et avril 4880.)

XXVIII. SUR L'ORIGINE des hallucinations ; par A. TAIBURINI. (Rivista

sperimentale di FI'eniatl'ia, fasc. I et II, 1 880.) ,

XXIX. RECENT PROGRESS IN INSANE ASYLUM MANAGENENT; lly.HANN1NG.

(Boston med. and surg. Journ., 11 mars 1880.)

XXX. A VISIT TO AN AMERICAN INSANEASYLUI. [Archives of med., 1880.

P. 231.) t,... r' ) ¡ - r .' f

XXXI. REMARK OU PRIVATE LUNATIC ASYLUM ; by G. BALFOUR. (Brlt.

med. Journ., fév. 4 880,, p. 319.) H. DE B.

' ? 1. -, 1 L t

1 )'

REVUE DE THERAPEUTIQUE

III. PHYSIOLOGIE pathologique ET traitement DE certaines

surdités ET 1 SURDI-111UTITÉS infantiles; par BOUCHERON.

[Gaz. médicale de Paris, p. 244, mai 1880.)

Le catarrhe naso-pharyngien, plus fréquent encore chez l'en-

fant que chez l'adulte, peut, chez celui-là comme chez celui-ci,

provoquer, dans certaines circonstances, des complications sé-

rieuses du côté de l'oreille, et les conséquences en sont encore

plus graves que chez l'adulte, car chez l'enfant la surdité est

suivie de mutité. ,

Le procédé instrumental employé par le catarrhe naso-pha-

ryngien pour aboutir à la surdité est le suivant : sous l'in-

328 .revue DE thérapeutique.

fluence de l'inflammation, la muqueuse de la trompe d'Eusta-

che se gonfle et en oblitère le calibre, puis l'air qui est contenu

dans la caisse ne tarde pas à être absorbé. Alors; la pression

atmosphérique refoule le tympan de dehors en dedans et fait

exécuter aux osselets de l'oreille moyenne un mouvement en

vertu duquel l'étrier, s'enfonçant dans la cavité labyrinthique,

presse sur le liquide du labyrinthe. Ce liquide, incompressible,

transmettant intégralement la pression sur les extrémités du

nerf acoustique, celui-ci peut être altéré puis dégénéré si la

compression se prolonge. Le nerf acoustique une fois détruit,

la surdité et la surdi-mutité sont définitives et, on le com-

prend, incurables. Si, au contraire, la compression cesse à

temps, le nerf acoustique peut recouvrer, avec sa vitalité, son

libre fonctionnement et l'enfant peut entendre et apprendre à

parler.

La connaissance de la pathogénie de cette surdi-mutité infan-

tile conduit à empêcher à tout prix la compression du liquide

labyrinthique; pour ce faire, on devra pratiquer, comme chez

l'adulte, le cathétérisme de la trompe et insuffler de l'air dans

la caisse, de façon à équilibrer la pression atmosphérique. Ce

qui est facile chez l'adulte est absolument impraticable chez

l'enfant à moins qu'on ne le chloroformise au préalable. Le

manuel opératoire est, de la sorte, rendu possible, facile même

d'autant, qu'on sait, qu'avec deux ou trois aspirations de chlo-

roforme, les enfants tombent (sans qu'on ait à redouter chez

eux les dangers parfois observés chez l'adulte) dans une immo-

bilité et une résolution telles qu'on a toutes les facilités et tout

le temps nécessaires pour pratiquer le cathétérisme, les insuf-

flations d'air et la cautérisation pharyngée avec un pinceau

coudé, imbibé d'une solution d'iode au quart. Cette petite opé-

ration est généralement, répétée trois fois par semaine, en

même temps qu'on institue une médication appropriée à l'état

local puis à celle des diathèses dont le catarrhe naso-pharyn-

gien n'est, d'ordinaire, qu'une des manifestations.

L. LANDOUZY.

IV. Soulagement apporté dans DES affections NERVEUSES

graves , par l'énucléation du GLOBE DE L'OEIL ; par

M. STEVENS. (The alienist and Neurologist, 1880, n° 1, p. 58.)

Les deux observations de M. Stevens sont du plus grand in-

REVUE DE thérapeutique.. 329

térèt : il s'agit d'enfants atteints de lésions oculaires anciennes

et irrémédiables ayant atteint le corps ciliaire et s'accompa-

gnant de troubles sympathiques dans l'oeil sain. Chez ces deux

enfants, il y avait une polyurie excessive et, chez l'un d'eux,

des convulsions épileptiformes. On dut recourir à l'énucléa-

tion de l'oeil perdu pour éviter l'ophtalmie sympathique im-

minente. Dès ce moment, la polyurie fut sensiblement dimi-

nuée, puis abolie par la faradisation de la région sus-orbitaire.

M. Stevens ne cite que ces deux cas, mais il a déjà remarqué,

au cours de sa pratique, que des névroses étaient quelquefois

liées à l'irritation des nerfs ciliaires. Ces faits sont intéressants

pour servir de contribution à l'étude des affections réflexes, et

pourraient sans doute être comparés aux symptômes méningés

que l'on observe si souvent chez l'enfant à la suite des irrita-

tions intestinales et en particulier dans le cas de vers intesti-

naux. H. DE B.

V. DE la ToNGJ; REMÈDE contre la névralgie, employé parles NATU-

RELS des îles rlJl ; par SYDNEY RINGER et W. AIURRELL. (Tite Lancet,

mars 1880, p. 360.)

Ce remède est employé depuis plusieurs siècles par les habitants

des îles Fiji ; il a été apporté en Angleterre par M. Rydes qui habite

ces îles. Dans la composition de ce remède, il entre au moins

deux plantes, dont les relations botaniques sont inconnues. On broie

ces plantes en une poudre grossière qu'on enveloppe dans une

écorce d'arbre; le paquet, sans être défait, est plongé pendant

vingt minutes dans un grand verre d'eau chaude ; on exprime

ensuite le liquide du paquet, et on prend un verre de cette infusion

trois fois par jour, à une demi-heure environ d'intervalle. M. Rydes

et ses amis ont usé de ce remède avec beaucoup de succès, la

guérison a lieu en général le deuxième ou le troisième jour.

Les auteurs ont employé ce remède dans huit cas de névralgie;

six ont été rapidement guéris, un fut très amélioré ; dans le

huitième cas, le remède échoua après une semaine d'essai. Voici

un résumé des observations.

Une femme, âgée de 23 ans, souffrait depuis quatorze jours d'une

violente névralgie sus-orbitaire et occipitale. Quatre fortes crises

par jour, durant depuis une demi-heure jusqu'à une heure et demie;

plusieurs dents gâtées. Trois doses de l'extrait de Tonja la gué-

rirent. t.

Femme âgée de 55 ans, névralgie sus-orbitaire et occipitale ;

douleurs continues et à paroxysmes ; pas d'amélioration quoique

l'infusion ait été donnée pendant huit jours.

330 REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

Femme souffrant d'une névralgie du grand nerf occipital

gauche; quatre doses d'un demi-drachme de l'extrait liquide;

guérison.

Homme de 25 ans, névralgie double dans les tempes, les yeux,

les régions sus-orbitaires, depuis une quinzaine ; un demi-drachme

de l'extrait trois fois par jour, pendant trois jours; guérison.

Les autres observations sont analogues ; ce sont des cas de

névralgie faciale ; la guérison est complète et générale en trois

jours au plus. C. T.

VI. La curabilité DE la FOLIE ET LES cas DE GUÉRISON dans

LES maladies mentales; par M. PLINY EARLE, de Nor-

thampton (Massachussets). (Tite Alienist and 11'eurologist,

janvier 1880.)

L'auteur, dans un mémoire très étendu, examine la question

de la curabilité de la folie et admet, après avoir étudié les cau-

ses d'erreur pouvant s'introduire dans la discussion , que les

cas de guérison sont moins fréquents aujourd'hui qu'ils ne

l'étaient il y a 30 ou 40 ans. « Les formes chroniques de la

folie, dit M. Earle, sont de plus en plus fréquentes, et partant

la maladie devient déplus en plus incurable. » M. Earle rap-

porte à la fin de son travail quelques chiffres intéressants :

les malades n'ayant pas reparu dans les asiles, après une pre-

mière guérison, seraient actuellement dans la proportion de z, 39

pour cent. Cette proportion de près de moitié est considérée

par l'auteur comme faible; il y a là une exagération évidente.

Des statistiques dressées dans 20 hôpitaux américains feraient

voir, d'autre part, que la moyenne des guérisons est descendue,

depuis environ 25 ans, de 46,08 à 34,26 pour 100 admissions;

c'est ainsi que sur 100 malades qui eussent guéri il y a 25 ans,

74,34 seulement recouvreraient aujourd'hui la santé. H : D'O.

VII. État ultérieur DE 25 fous déclarés guéris EN 1843;

par M. PLINY EARLE. (The Alienist and Neurologist, janvier

1880.) 11

Cette note est une amère critique des conclusions quelque-

fois un peu hâtives tirées des statistiques. Ayant vu dans une

statistique de l'asile de Worcester pour 1844, que' 25 malades,

à leur première atteinte de folie, avaient quitté l'établissement

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 331

déclarés guéris, au bout d'un temps très court, M. Earle re-

chercha ce qu'il était advenu de ces malades et si leur guérison

s'était maintenue. Le brillant résultat, enregistré par la statis-

tique, ne tint pas longtemps devant cet examen, qui fit faire à

M. Earle de singulières découvertes : les 25 malades;en question

sont ainsi sortis 4.8 fois de l'hôpital déclarés guéris et 48 gué-

risons ont ainsi été enregistrées ; 5 d'entre eux morts dans les

hôpitaux ont été renvoyés guéris 15 fois, soit en moyenne

3 fois chacun.

Un des hommes les plus optimistes, relativement à la cura-

bilité de la folie, le docteur Thurnam, admet, en se basant sur

une série de 344 observations, qu'il ne guérit guère plus de

5 fous sur 10, encore cette guérison ne serait-elle définitive que

chez 2 d'entre eux. M. Earle montre qu'en suivant l'histoire de

ses 25 malades on arrive en fin de compte à unrésultat encore

moins satisfaisant. ' H. D'O.

I ? t.f

VIII. Tétanos consécutif A UNE BLESSURE grave DU CUIR chevelu,

guérison; par IL-P. SYUOVDS. (The Lancet, janvier 1880, p. 56.)

G. P., âgé de 13 ans, se fit le 29 août une blessure à la tête en

tombant sur,une pierre. Le 10 septembre, raideur des mâchoires;

le 13, il ne pouvait ouvrir la bouche plus d'un quart de pouce;

pas de spasmes ailleurs; la blessure semblait entièrement guérie.

Le 16, hydrate de chloral et teinture de ciguë. Le 18, on constate

l'état suivant : le malade ne peut ouvrir la 'bouche assez'pour ad-

mettre le doigt ; le côté gauche de la mâchoire est plus rigide ;

opisthotonos ; les muscles des bras et des jambes, aussi bien que

ceux de la nuque et du dos, sont raides. Le 19, même état, le

rire sardonique est peu marqué; pas de difficulté à déglutir les ali-

ments liquides. Le 34, pendant la nuit, attaque semblable à une

attaque épileptique, dans laquelle l'enfant s'est mordu la langue.

Le, 3 octobre, l'abdomen semble plus dur, bien que les symp-

tômes soient évidemment en décroissance. Bromure de potassium ;

- jusqu'au 9, le malade dit se sentir mieux. Le 18, les battements

du coeur deviennent irréguliers, ralentis, 44 pulsations, et le pouls

- très dépressible. On supprime le bromure; carbonate d'ammoniaque.

Le pouls se relève graduellement. Le 16, amélioration marquée de

tous les symptômes, bien que le pouls reste encore dépressible. A

partir de cette date, la guérison fut rapide. A la fin d'octobre,

le malade pouvait marcher; il n'y avait plus de contractures ni de

raideur ; il gardait toutefois un certain degré de « risus sardonicus »,

les traits étant surtout contractés quand il essayait de sourire.

fu ,l,j ? '... ,. C. T.

332 REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

IX. TÉTANOS TRAITÉ PAR LA BELLADONE ET LE CHLORAL, GUÉRISON;

par W.-B. IIIACKAY. (Brit. med. jOU1'n., février 1880, p. 280.)

Homme de 24 ans, malade depuis deux jours; contracture des

mâchoires; douleurs dans le dos; élancements par tout le corps.

Cet homme avait eu un doigt écrasé par une pierre, une quin-

zaine de jours auparavant. Le 4° jour de la maladie, aggravation ;

opisthotonos très marqué; diaphragme atteint; sueurs froides sur

tout le corps; le plus léger attouchement provoquait des spasmes,

qui survenaient toutes les 4 ou 3 minutes. Teinture de belladone

et hydrate de chloral; sinapisme sur le plexus solaire; huile de

croton à l'intérieur. Dès le lendemain, amélioration. Les spasmes

du diaphragme avaient disparu ; les autres avaient diminué de fré-

quence et d'intensité. Le traitement fut continué jusqu'à la fin de

la quatrième semaine. Les pupilles restant un peu dilatées, les

spasmes finirent par disparaître complètement et la guérison fut

parfaite. C. T.

X. SUR l'usage D'UN SOULIER DIT A extension, dans la CONTRAC-

TURE SECONDAIRE DES MUSCLES DU MOLLET SURVENANT A LA

SUITE D'HÉMIPLÉGIE spasmodique DE l'enfance ; par B. CLO-

vis ADAM. (Arclaa. of med. New-York. Avril 1880,' p. 266.)

Un enfant de trois ans et trois mois présentait une paralysie

avec contracture du bras et de la jambe droite ; le coude était

fléchi, la main fermée, le pouce dans la paume recouvert par

les autres doigts. Le genou était en légère flexion et le pied

était un bel exemple de pied éqùin. Tous les traitements ima-

ginables ayant échoué, on employa le soulier à extension.' A la

fin de la première semaine, l'appareil fut enlevé ; l'enfant

marchait et pouvait abaisser complètement le talon. On réap-

pliqua cependant le soulier, mais il fallut l'enlever au bout de

quelques jours, une plaie s'étant formée par suite d'une cons-

triction trop forte. Néanmoins, depuis lors, l'enfant a pu con-

tinuer à marcher sans appareil, son talon n'ayant aucune ten-

dance à reprendre sa position vicieuse. Le malade a été montré

un mois après à la clinique du. docteur Seguin ; il marchait

sans peine ; la contracture de la main avait aussi disparu.

L'auteur conclut de cette observation qu'on peut facile-

ment triompher de la contracture des muscles dans l'hé-

miplégie infantile ; qu'il suffit pour cela d'un temps fort court,

une semaine et probablement moins; qu'une fois vaincue, la

contraction n'a pas de tendance marquée à se reproduire.

C. T.

REVUE DE thérapeutique. 333

XI. Suture du NERF médian DIVISÉ; par le Dr 11ULRE. [Société clinique

de Londres, et the Lancet, février 1880, p. 288.)

Le nerf médian avait été coupé à la partie inférieure de l'avant-

bras par un éclat de bouteille. Cinq semaines après, la cicatrisation

de la blessure étant incomplète, et l'anesthésie des doigts inner-

vés par le médian persistant, on fit la suture des deux bouts du

nerf préalablement avivés. Un mois après l'opération, la sensibilité

était revenue dans presque toutes les parties animées par le mé-

dian, sauf la dernière phalange de l'index et du médius.

M. Marsh rapporte un cas, où la suture fut faite peu de temps

après la blessure ; au bout de vingt-quatre heures, les fonctions du

nerf étaient rétablies. C. T.

XII. EMPLOI DU protoxyde d'azote mélangé A l'air dans LE traite-

MENT DE la mélancolie ; par MM. J. ELLIS BLAKE et liac LAME

Hamilton. (The med. Record, N. Y., 31 janvier 1880, p. 4 18.)

Il paraît résulter des nombreuses expériences faites par MM. Blake

et Hamilton, qu'un mélange de gaz hilarant et d'air, administré

à des sujets en état de dépression, leur rendrait pour la journée une

certaine activité. C'est ainsi que des malades, accablés de tristesse,

désespérés d'avoir quitté leur maison, leurs enfants, etc., auraient,

en peu de jours de traitement, recouvré quelque gaieté et l'aptitude

au jeu. Cette médication donnerait encore d'excellents résultats

dans l'alcoolisme aigu et l'insomnie en procurant un sommeil calme.

Les phénomènes produits par ce mélange gazeux consistent

d'abord en une sorte d'ivresse, puis en vomissements et vertiges.

Le pouls est accéléré, et d'après MM. Blake et Hamilton, l'action du

médicament ne doit pas être poussée plus loin, l'anesthésie ne doit

pas être atteinte. La disposition à la congestion cérébrale, la

pléthore, contre-indiqueraient ce genre de traitement. H. D'O.

XIII. Dosage DE l'électricité; par M. G. BEARD. (Journal of zaeruous

and mental disease. Fasc. ter, 1880, p. 24.).

M. G. Beard avait communiqué en 1879 à Y American neurolo-

gical Association, le mémoire que publie le Journal of neruous and

mental diseuse. Il s'agit, comme l'indique le titre, des précautions à

prendre dans l'emploi de l'électricité en thérapeutique des mala-

dies du système nerveux : on lira avec intérêt les développements

que M. Beard a consacrés aux détails les plus importants.

On peut résumer pour quelque points les données principales

du travail de M. Beard : 1° Les effets thérapeutiques de l'électri-

cité, -stimulants, sédatifs, toniques, peuvent être obtenus par

33t REVUE DE THERAPEUTIQUE.

l'application de l'un ou de l'autre des pôles et par différentes direc-

tions ducourant : ascendante, descendante, diagonale, renversée; la

différence observée dans ces cas est plutôt une affaire d'intensité

que de genre d'effets produits. Cette assertion est exacte, même

quand il s'agit d'électrolyse ; cependant le pôle positif parait avoir

des propriétés sédatives et le pôle négatif des propriétés irritatives ;

2° il y a quelques cas d'intolérance ou de susceptibilités particu-

lières, qui confirment la règle 'précédente, tout en paraissant s'y

opposer. En pratique, il faudra tenir compte de ces cas individuels ;

3° le dosage de l'électricité est une résultante qui déprend de : a) la

force du courant ; b) la durée de l'application ; c) la qualité de

l'application (surface des électrodes, etc.); d) la façon dont l'ap-

plication a été faite (générale, centrale, locale) ; e) la position

des pôles ; le tempérament du malade électrisé; 4° il est anti-

scientifique et illusoire d'essayer de prescrire une application élec-

trique mathématiquement, que le courant soit estimé au rhéostat,

ou par la déviation de l'aiguille du galvanomètre. Empiriquement,

l'emploi du modérateur à eau est cependant indiqué pour aug-

menter ou diminuer graduellement un courant sans s'exposer à

l'interrompre subitement ; 5° les effets thérapeutiques de l'électri-

cité sont presque tous, sinon tous, de caractère réflexe ; 6° il est

difficile de donner des indications précises, au sujet du dosage de

l'électricité. On se guidera sur la sensibilité du malade, sans

cependant négliger d'employer des courants ou très faibles, ou

très forts, selon les différents cas. H. DE B. '

XIV. Du TRAITEMENT DU DELIRIUM TREMEMS PAR L'ALCOOL;

par DESIIAYEs. [Gaz. hebdom. de médec. et de chirurgie,

9 janvier 1880.)

L'auteur s'appuie sur trois observations probantes pour re-

commander, chez les alcoolisés de vieille date,' contre le déli-

rium tremens, l'emploi de l'alcool à haute 4 dose.' f,

, b

XV. OBSERVATIONS servant A montrer QUE la réunion. primitive PEUT

ÊTRE TENTÉE ET OBTENUE FACILEMENT CHEZ LES ALIÉNÉS ET'EN PARTICU-

LIER CHEZ les paralytiques généraux ; par S. POZZI. (Soc. de

chirurgie de Paris, 28 janvier 1880.)

XVI. RAPID AND ALMOST UNIVERSAL PARALYSIS WITH RECOVERY. (The

Lancet, 1,1880, p. 448.) ' " "

XVII. 'IIINTS UPON THE TREATMENT OF PARALYSIS IN EARLY LIFE; by

DAVIS. [Boston med. and surg. Journ., 25 mars 1880, p. 293.)

SOCIÉTÉS SAVANTES

BRITISH MEDICAL ASSOCIATION : SESSION DE CAMBRIDGE.

Section de Psychologie. Présidence de M. J. CRICHTON

13R0`VNE.

De t influence- de l'alcool sur la production de la folie.

M. G.-N. Bacon reconnaît que, d'après l'opinion la plus

généralement adoptée, un grand nombre de cas de folie ou

d'actes criminels sont attribués à l'intempérance; mais il ne

saurait se ranger à cet avis, et pense' que ces faits ne sont rien

moins que prouvés, et qu'ils sont en tous cas fort exagérés;

l'intempérance, en tant que cause unique et prédominante,

est loin de jouer un rôle aussi important, ainsi que le mon-

trent les statistiques les plus dignes de foi. De plus, dans la

majorité des cas, se trouvent en même temps que l'intempé-

rance, soit des affections organiques telles que la paralysie

.générale, soit des influences héréditaires, soit des trauma-

tismes crâniens, soit des insolations, etc., toutes causes aux-

quelles bien à tort on n'ajoute pas assez d'importance. Quant

à lui, dans l'hospice de Cambridge, il a analysé 1,950 cas diffé-

rents et a trouvé que sur les 75 cas attribués à l'ivrognerie,

40 au moins pouvaient être assignés à d'autres causes, et que

l'âge de ces patients et l'ensemble des symptômes présentés

par eux étaient tout à fait différents de ceux qui s'observent

dans les cas où l'ivrognerie est bien la cause réelle et princi-

pale de la folie. Aussi pense-t-il que le chiffre de 14 pour cent,

donné comme représentant la proportion des cas dùs à l'intem-

pérance dans toute l'Angleterre, est beaucoup trop fort et que

le chiffre de 4 pour cent serait beaucoup plus près de la vérité,

tout en admettant que de grandes différences existent, à ce

point de vue, entre les populations agricoles et les populations

manufacturières. -

336 SOCIÉTÉS SAVANTES.

M. H. Sutherland (Londres) communique les faits observés

dans sa clientèle particulière. Il a examiné à ce point de vue

200 malades, 100 hommes et 100 femmes; sur les premiers

26 cas, sur les dernières 6 cas étaient attribués à l'intempé-

rance ; ces proportions correspondent parfaitement avec celles

du rapport des commissaires des maisons d'aliénés pour 1879,

qui sont de 21, 3 pour les hommes et de 7, 9 pour les femmes.

Mais, en y regardant de plus près, il a trouvé que chez 8 des

26 (hommes) et chez 2 des 6 (femmes) les excès alcooliques

n'étaient autre chose qu'un symptôme prémonitoire de l'affec-

tion déjà existante, et il pense qu'il en est ainsi dans un tiers

au moins des cas d'aliénetion attribués à l'alcoolisme. Comment

distinguer l'alcoolisme primitif de l'alcoolisme secondaire ?

Lorsque l'alcoolisme est cause, le malade a présenté depuis

longtemps des habitudes d'intempérance; lorsqu'il est symp-

tôme le malade était antérieurement d'une sobriété relative.

Lorsque l'alcoolisme est cause, on ne peut trouver aucune

autre raison à laquelle on puisse attribuer l'affection, ou du

moins l'ivrognerie est tellement évidente qu'on ne peut mécon-

naître son influence; lorsqu'il est symptôme on trouve à côté

de lui une cause quelconque, telle qu'un coup sur la tête ou

une insolation. Lorsque l'alcoolisme est cause, les phéno-

mènes observés sont surtout la manie homicide, la mélancolie

suicide, accompagnées d'actes excentriques; lorsqu'il est' symp-

tôme, on observe plutôt une mélancolie moins farouche, ou du

délirium tremens. L'auteur a vu deux fois des aliénés pré-

senter des attaques épileptiques au début de leur affection,

l'alcoolisme n'était alors qu'un symptôme; lorsqu'il est cause,

on ne voit les attaques d'épilepsie se montrer que dans les

dernières périodes, mais elles sont alors permanentes et incu-

rables. Lorsque l'alcoolisme est cause, les illusions des ma-

lades prennent un caractère désagréable, souvent celui de

soupçon ou de grandeur; lorsqu'il est symptôme, elles sont d'un

caractère plus calme, et n'ont généralement rapport qu'à des

personnes autres que le malade lui-même, souvent aussi elles

dérivent du courant d'idées propres au délirium tremens. Les

cas aigus de folie alcoolique guérissent quelquefois, mais alors

si l'alcoolisme est cause, le patient ne tarde généralement pas

à reprendre ses habitudes d'intempérance , ce qui n'a pas

lieu s'il n'est que symptôme. Les cas chroniques ne guérissent

pas, mais dans ceux où l'alcoolisme est cause, le malade boit

SOCIETÉS SAVANTES. 337

de plus en plus et finit par arriver à une démence chronique,

dans ceux au contraire où l'alcoolisme est symptôme, les

malades se contentent d'une quantité bien plus faible d'alcool

et ont beaucoup moins de tendance à l'augmenter sans cesse.

M. HACK-TuKE (Londres) est convaincu que la méthode

employée dans les précédentes communications est excellente,

et qu'on ne peut arriver à une conclusion précise sur ce sujet

qu'au moyen de statistiques faites avec le plus grand soin;

quant à celle de la commission des asiles d'aliénés, sans

doute elle est inexacte dans certaines parties, mais il a été à

même de constater que, dans son ensemble, elle est parfaite-

ment correcte; il y a de l'exagération à prétendre que dans la

moitié des cas l'alcoolisme est la cause de la folie, mais le

chiffre de 14 à 15 pour cent donné dans le rapport de la

commission lui semble devoir être très près de la vérité.

Il rappelle les opinions exprimées par M. Dagonet au dernier

Congrès de Paris, et celles de M. Lunier qui a montré de la

façon la plus évidente que, dans chaque département, le chiffre

des cas d'aliénation mentale augmentait proportionnellement

à celui de la consommation d'alcool.

M. JAMES EDMUNDS (Londres). L'alcoolisme produit surtout

des effets déplorables sur les individus, qui, soit par faiblesse

héréditaire, soit par faiblesse acquise à la suite d'une mauvaise

hygiène, sont dans de mauvaises conditions pour la lutte pour

l'existence; ces individus résistent moins à l'attrait qu'exerce

sur eux l'alcool, ils résistent moins aussi aux effets désastreux

de cette boisson. Il serait intéressant de connaitre l'influence

qu'exerce sur l'enfant au point de vue de l'idiotie l'ivrognerie

de la mère, car dans certaines provinces, les femmes non seu-

lement boivent copieusement, mais encore s'enivrent complè-

tement au moment de l'accouchement. On peut encore se

demander quelle est l'action du chloroforme administré à la

mère, sur le cerveau du nouveau-né.

M. FLETCHER BEACH. L'intempérance des parents est une

cause prédisposante d'imbécillité chez les enfants. L'auteur

rapporte que, d'après les statistiques des Etats-Unis, le nombre

des cas d'idiotie ou de faiblesse intellectuelle dus à l'ivrognerie

des parents est de 38 pour cent. Quant à lui, il a examiné

430 cas sur lesquels il a pu avoir des renseignements précis;

dans 138 l'intempérance des parents était très notable. Parmi

22

338 sociétés savantes.

ces 138 cas, sur les 72 (hommes), 47 étaient congénitaux,

25 acquis; sur les 66 (femmes), 44 étaient congénitaux, 22 ac-

quis. - L'ivrognerie était, comme on le voit ordinairement,

plus fréquente chez le père que chez la mère, et compre-

nait tous les degrés, depuis les excès accidentels jusqu'au

délirium tremens. Dans quelques cas, l'ivrognerie s'étendait à

toute la famille.

M. SHUTTLGWORTH (Lancaster) fait remarquer que le chiffre

31 p. 100 donné par M. Fletcher Beach est bien supérieur à

celui qu'il a observé lui-même dans le Royal-Albert-Asylum,

où, sur 300 cas, il n'en a trouvé que I 6 dans lesquels l'idiotie

pût être attribuée à l'ivrognerie des parents. Cette différence

tient probablement à ce que la condition sociale des malades

observés n'était pas la même ; les malades observés par

M. Fletcher Beach sont des pauvres de grande ville chez qui

l'ivrognerie est habituelle et aisément reconnue ; ceux du

Royal-Albert-Asylum appartiennent surtout à la classe agricole

et ne sont pas des misérables. De plus, bien souvent, on est

tenté d'attribuer, surtout dans cette catégorie d'individus, la

plupart des affections à l'alcool sans faire assez la part de la

misère elle-même et d'antécédents nerveux souvent si difficiles

à retrouver. Quant aux statistiques américaines, il les a exa-

minées et est convaincu qu'elles relatent trop de causes à la

fois pour qu'on puisse en tirer une idée bien exacte de l'in-

fluence réelle de l'alcool ; d'autant plus que, dans certaines sta-

tistiques, on recherche l'alcoolisme non seulement chez les

parents, mais encore chez les grands parents dans les 2 lignes ;

de sorte que si on recherche l'alcoolisme chez six ascendants

pour chaque malade, on-a bien des chances de le rencontrer au

moins une fois surtout dans les classes pauvres.

M. SEATON (Sunbury) est très étonné des résultats obtenus

dans les précédentes communications; quant àlui,il n'a jamais

observé aucun cas où l'alcoolisme fut un symptôme prémoni-

toire ; il ne croit pas avoir jamais vu l'alcoolisme causer la pa-

ralysie générale.

M. LANGDON Dowrr croit que, dans la production de

l'idiotie, il faut faire plus de part à la dentition et à la puberté,

et que celle de l'intempérance des parents n'est guère que de

2 p. 100. Il croit que l'état d'ivresse d'un des parents au

moment de la procréation peut exercer une influence réelle.

SOCIÉTÉS savantes. 339

M. HARRINGTON TuKE (Londres) n'a jamais observé dans les

classes supérieures de la société un seul cas de paralysie gé-

nérale due à l'alcool, il pense que celui-ci est innocent de

beaucoup des méfaits qu'on lui attribue.

M. EASTWOOD (Darlington) insiste sur la difficulté de traiter

les cas de dipsomanie ; il ne partage pas l'opinion de lord

Shaftesburg, qui attribue 50 p. 100 des cas de folie à l'alcoo-

lisme, et croit que la paralysie générale n'est presque jamais

due à l'alcoolisme, mais très souvent à un travail excessif qui

nécessite aussi l'abus des spiritueux en guise d'excitants.

M. Crichton-Browne croit être l'interprète delà plus grande

partie des aliénistes en se tenant également éloigné des deux

termes extrêmes de la discussion. Sans doute l'alcool est loin d'être

la cause de la moitié des cas d'aliénation mentale, mais on ne

peut dire non plus que son influence sur ce genre d'affections

soit complètement nulle; le délirium tremens et quelques

autres variétés de manies ne sont-ils pas absolument propres à

l'alcool ? - Souvent il est vrai l'alcool n'est pas l'unique cause,

mais il est tout au moins un adjuvant indiscutable. Il rappelle

les recherches de Marcé, Anstie et Magnan sur l'action de

l'alcool longtemps administré aux animaux. Puis il défend non

sans quelque vivacité les statistiques de la commission des

asiles d'aliénés, et termine en indiquant le mode d'action de

l'alcool sur l'organisme : celui-ci produirait d'abord une excita-

tion, puis une paralysie des centres nerveux en commençant

par les plus élevés pour finir par les centres inférieurs ; le fait

seul d'affaiblir à des reprises nombreuses le pouvoir de la vo-

lonté ne peut avoir d'autre résultat que de produire l'anarchie

mentale.

M. 1\1oULD (Cheadle). La paralysie générale reconnaît

souvent pour cause l'alcoolisme, ainsi qu'il a pu l'observer, et

les effets de l'alcool sont les mêmes dans toutes les classes de

la société.

M. CHEVALLIER (Ipswich) n'a pas dans les statistiques une

foi aussi profonde qu'un certain nombre des membres présents,

et, surtout à propos du sujet actuellement en discussion, il est

d'avis que les statistiques sont faites d'après une méthode qui

laisse beaucoup à désirer; il reconnaît cependant avoir observé

des cas où l'alcoolisme était bien la cause unique et primor-

340 SOCIÉTÉS SAVANTES.

diale de l'aliénation, tandis que, dans d'autres cas, elle n'était

qu'une cause adjuvante.

M."B. BALL fait une communication sur un certain nombre

de cas d'ischémie fonctionnelle du cerveau et sur les symp-

tômes qui permettent de la diagnostiquer.

- M. LE Président fait remarquer que ce sujet ne^ peut être

l'objet d'une discussion immédiate de la part de la section, et

que parmi les symptômes décrits par l'auteur un grand nombre

peuvent être aussi bien assignés non pas à une simple isché-

mie fonctionnelle, mais à de légers épanchements, à de petites

embolies, et à des plaques d'encéphalite ou de sclérose.

M. BLANDMRD (Londres) fait une communication sur les

colorations cutanées des aliénés ressemblant aux ecchymoses

produites par des contusions. Le sujet a déjà été traité par

M.Bucknill en 1855, et par lui-même dans le premier volume

del'AsylumJournal, mais il vient d'observer récemment un nou-

veau cas de ce genre chez un homme en proie à une mélancolie

aiguë qui présenta sur la région fessière une large macule de

couleur bleu foncé très analogue à une contusion, quoiqu'il

n'en eût bien certainement reçu aucune ; cette macule s'é-

tendit graduellement et atteignit d'assez larges dimensions ;

pour faire le diagnostic entre les ecchymoses vraies et ces

colorations cutanées, on se souviendra que ces dernières ont

une nuance uniforme et n'ont pas une série de nuances dégra-

dées passant du violet au jaune. L'auteur insiste sur l'impor-

tance de ce diagnostic au point de vue médico-légal,' et sur

l'analogie qui semble exister entre ces taches et celles du

scorbut, d'où l'indication de surveiller tout spécialement le

régime du malade. ,

M. CHEVALLIER (Ipswich) demande si on peut observer

ces colorations de la peau chez d'autres personnes que chez

des aliénés.

M. HARRIN3TON TUIiE (Londres) les a vues chez des alcoo-

liques non aliénés.

M. Richards (Hauvell) les a observées chez des malades

nourris seulement à la cuiller , sans aliments végétaux;

elles existaient conjointement avec du purpura. ,

M. LE PRÉSIDENT pense que ces colorations se rencontrent

chez les vieillards, mais plus fréquemment chez les aliénés.

SOCIÉTÉS SAVANTES. 311

M. SUTHERLAND (Londres) a vu un cas où une très légère

contusion produisit chez un aliéné une énorme ecchymose.

M. I-IUGGARD insiste sur l'analogie existant entre le phéno-

mène en question et le purpura ou lés affections voisines.

M. 'I-IAèK Tuke (Londres) propose de réformer la méthode

qui préside à l'établissement des statistiques dans les asiles

d'aliénés, surtout pour l'évaluation des guérisons temporaires

et des rechutes qui ne sont' pas suffisamment indiquées dans

les relevés administratifs, qui, portées indistinctement dans la

masse des'guérisons ou des admissions alors que ce ne sont à

proprement parler que des améliorations et des réadmissions,

tendent à fausser les chiffres obtenus.

LE PRÉSIDENT fait remarquer qu'en suivant les idées de

M'. Hack Tuke on est exposé à des erreurs d'un autre genre,

et il' cite le cas suivant : à la suite d'un amour malheureux, un

jeune-homme de 19 ans est frappé de manie, il guérit complè-

tement'au bout de quelque temps et est renvoyé chez lui; puis

à l'âge de 50'ans il attrape une insolation et a une attaque de

démence ; d'après M ? Hack Tuke, on compterait cette seconde

affection comme 'une récidive de la première. Il' ne faut pas

oublier que- les troubles intellectuels et même les lésions ner-

veuses sont susceptibles d'une complète guérison.

- j) ' - A'i 'ils ? 1 ? cl 1 1 1

M. LAwsoN TAIT rapporte ^'observation d'une jeune fille de

17 ans atteinte de , manie et d'épilepsie coïncidant avec les

règles, chez qui il a fait l'ablation des deux ovaires; ceux-ci

étaient d'ailleurs complètement sains; après l'opération, la

manie disparut ; quant aux attaques d'épilepsie, elles devinrent

moins nombreuses, seulement 3 par mois, au lieu de 15. Ces

attaques étaient aussi moins violentes; M. Lawson Tait espère

que l'amélioration n'en restera pas là. ' " ah

iab

M. Bacon (Fulbourn) a châtré deux hommes épileptiques

adonnés à une masturbation incessante ; dans un de ces cas, il

a obtenu une grande amélioration. -

M. LE PRÉSIDENT signale l'importance de ces faits quant à

l'influence des troubles génitaux sur l'état mental des aliénés,

et la nécessité d'intervenir quelquefois chirurgicalement, mais

rarement d'une façon aussi radicale. Marie.

- t.¡..1 '. -il , . J l M

BIBLIOGRAPHIE

VI. Contribution à l'étude des températures périphériques et en

particulier des températures dites cérébrales dans les cas de pa-

ralysz*es d'origine encéphalique; par M. II. BLAISE. Thèse de

Montpellier, 20 août 1880, in-4° de 26'a p. avec VIII pl.,

chez Boehm et fils.

Le travail de M. Blaise est important et contient de nom-

breux documents personnels : plusieurs planches, des tracés

thermométriques sont annexés aux observations qu'elles syn-

thétisent. Le but de M. Blaise a été de contribuer à l'étude des

températures locales physiologiques et morbides," aussi a-t-il

dû rechercher non seulement les températures céphaliques

« dites cérébrales», mais encore les températures périphéri-

ques dans les maladies cérébrales. Nous serons bref sur la

première partie de ce travail qui porte sur les mêmes docu-

ments que ceux que nous avons cités dans le premier fascicule

de ces Archives ' : l'opinion de M. Blaise est absolument con-

forme à celle que nous énoncions dans la revue critique préci-

tée, et le titre même de la thèse de Montpellier indique bien

que l'origine cérébrale de la température céphalique est con-

sidérée comme au moins douteuse. M. Grasset, sous l'inspira-

tion duquel M. Blaise a recueilli ses documents,semble donc,

le même que M. Franck et la plupart des physiologistes, ne

considérer la température céphalique que comme une donnée

clinique intéressante et parfois utile plutôt que comme une

manifestation extérieure de la température réelle de la masse

cérébrale elle-même.

Pour ce qui est de l'application de la thermométrie « dite

4 Revue critique sur la thermométrie céphalique. [Archives de Neuro-

logie. 1880, n° 1, t. I, p. 99 et seq.)

bibliographie. 343

cérébrale », M. Blaise croit qu'elle ne peut guère être profi-

table à l'étude des localisations cérébrales, en tant que mode

de recherche, Il n'admet donc pas entièrement les résultats

d'Amidon et, sur ce point encore, nous sommes heureux d'être

arrivé aux mêmes conclusions. Plusieurs observations de ther-

mométrie céphalique sont ensuite données dans des cas de ra-

mollissement et d'hémorrhagie du cerveau ; pour le ramollisse-

ment, M. Blaise arrive à la conclusion suivante : « Dans le ra-

mollissement cérébral il existe, d'une manière générale, une

certaine tendance à la diminution de la température dite céré-

brale au niveau du point- ramolli. Cependant cet effet, ordinai-

rement peu accentué, ne paraît pas constant. Au contraire,

au début du ramollissement, et pendant une période plus ou

moins prolongée, il existerait une tendance à l'élévation du

côté lésé, cette dernière étant du reste peu marquée. A cer-

tains moments même et à une époque peu éloignée du début,

on peut observer une différence en faveur du côté lésé. (p. 8).

Pour l'hémorrhagie cérébrale, le fait important démontré

par M. Blaise est que « les tracés thermométriques de la tête

recueillis chez les apoplectiques présentent un parallélisme

complet avec celui de l'aisselle» (page 92). On y distingue, par

conséquent, les trois périodes classiques, depuis les recherches

de MM. Charcot et Bouchard, Bourneville, etc., mais latempé-

rature céphalique ne peut cependant pas permettre de diagnos-

tiquer un ancien foyer de ramollissement, d'un ancien foyer

d'hémorrhagie ( page 93). M. Blaise reste dans la réserve par

rapport aux faits de M. Mills (tumeur cérébrale), de Mm0 Put-

nam Jacobi (méningite tuberculeuse), et pour ceux de sclérose

cérébrale dont M. Grasset a observé deux cas.

La deuxième partie du travail que nous analysons est consa-

crée à la température des aisselles et des membres dans le cas

de lésions cérébrales. Le sujet avait déjà été traité, au moins

partiellement, mais M. Blaise l'a complètement repris, a réuni

tous les documents publiés à ce jour, et l'on peut recomman-

der la lecture de cette partie de sa thèse comme véritablement

instructive. On sait que les indications précises sur ce point

remontent aux recherches de M. Charcot en 1867'. La même

année M. Lépine, l'année suivante M. Durand, publiaient des

faits analogues, et enfin, en 1870, M. Bourneville réunissait

1 Soc. de biologie, 15 juin 1867.

344 re BIBLIOGRAPHIE.

dans sa thèse ' tous les cas recueillis par l'Ecole de la Salpê-

trière et par lui-même; en 1872, cet auteur complétait ses re-

cherches dans une publication nouvelle 2. M. Blaise a confirmé

ces résultats par quelques observations personnelles. Nous ne

pouvons reproduire in extenso ses conclusions (pages 124-125),

elles ont pour but d'établir la courbe des avant-bras, celles des

aisselles, l'action favorable d'une saignée locale périphérique

et la formation de quelques types thermiques intermédiaires au

type mortel et au type de guérison qu'avaient décrit les auteurs

précités. De même pour les températures terminales et post-mor-

tem des apoplectiques, M. Blaise a constaté que la température

périphérique se comportait comme la température rectale que

M. Bourneville avait eu seule en vue (page 125). A cette occa-

sion, M. Blaise consacre quelques pages aux conditions qui

doivent produire l'élévation thermique après la mort; il en

conclut que : l'élévation postrmortem de la température n'est

que l'exagération d'un processus vital ordinaire, à savoir : la

persistance après la mort, et pendant un temps variable d'actes

chimiques caloriformateurs. Cette exagération résulte de cer-

taines influences nerveuses spéciales encore inconnues dans

leur essence. En dehors de cette cause active et vitale, on peut

ranger par ordre d'importance : la décomposition cadavérique

rapide, la coagulation de la myosine, la coagulation du

sang » (page 141).

Dans le chapitre suivant, l'auteur étudie la température des

aisselles et des membres en dehors de l'état apoplectique, chez

des sujets paralysés; c'est encore une des parties intéressantes

de cette thèse; malheureusement les faits connus sont nom-

breux et contradictoires, il était donc difficile d'arriver à des

conclusions précises ; M. Blaise a donné de longs détails sur

ces modifications thermiques des membres paralysés, mais n'a

pu cependant résoudre ces questions sur lesquelles la phy-

siologie pathologique n'est pas encore fixée.

La dernière partie du travail de M. Biaise est consacrée à

l'action thermogène des vésicatoires et des rubéfiants sur la

température des parties anesthésiées; ces recherches sont le

1 Etudes de thermométrie clinique dans l'hémorrhagie cérébrale et dans

quelques autres maladies de l'encéphale. Thèse de Paris, 1870, n° 213.

2 Etudes cliniques et thermométriques sur les maladies du système

nerveux. Paris, 1872-1873. '

FAITS DIVERS. 345

complément de celles de M. Grasset sur l'action aesthésiogène

des vésicatoires et des rubéfiants; elles montrent que l'action

thermogène du vésicatoire peut se faire sentir tantôt après

l'action oesthésiogene, tantôt avant elle et même sans elle.

22 observations et 9 tableaux de courbes terminent cette

thèse et servent de pièces justificatives. L'ensemble du travail

de M. Blaise est intéressant; ces recherches seront lues avec

profit, elles font honneur à la jeune Ecole de Montpellier et à

M. Grasset qui les a inspirées. H. DE B.

FAITS DIVERS

Création DE deux places DE médecins suppléants (Bicêtre et la Sal-

pêtriére). Conformément à la promesse, qu'il avait faite à la

séanceldu Conseil général de la Seine, du 27 juin dernier, M. Ver-

gniaud, remplaçant M. Herold, vient de prendre l'arrêté suivant :

Le sénateur, Préfet de la Seine, vu l'article 6 de la loi du 10 jan-

vier 1849, portant que les médecins, chirurgiens et pharmaciens des

hôpitaux et hospices seront nommés au Concours, sous réserve de l'ap-

probation -du Ministre de l'Intérieur ;

Considérant que le Conseil général de la Seine, dans ses séances des

16 février 1878 et 6 décembre 1879, a émis le voeu qu'il fût créé, dans

chacun des quartiers d'aliénés, des hospices de Bicêtre et de la Salpê-

trière, un' emploi de médecin-adjoint ou suppléant, dont le titulaire serait

nommé au Concours ;

Vu l'arrêté préfectoral du 3 mars 1879, dûment approuvé par M. le

Ministre de l'intérieur, instituant le Concours pour la nomination des

médecins titulaires aliénistes dépendant de l'Administration de l'Assis-

tance publique, édictant le programme et les conditions du Concours et

réglant la composition du jury d'examen ; vu l'avis émis par le Con-

seil de surveillance de l'Administration générale de l'Assistance

publique ; sur la proposition du secrétaire général de la Préfecture,

arrête :

Article premier. Il est créé, dans chacun des hospices de Bicêtre et

1 Notes sur quelques particularités de l'action æsthésiogène des vésica-

toires, par M. Grasset; in-8°,p. 31.

3t6 6 FAITS DIVERS.

de la Salpêtrière, consacrés au traitement des aliénés, un emploi de

médecin-adjoint.

ART. 2. - Ces emplois seront donnés au Concours.

AM. 3. - Le programme de ce Concours, les conditions d'admission des

candidats et le jury seront les mêmes que ceux fixés par l'arrêté préfec-

toral du 3 mars 1879, pour la nomination des médecins aliénistes dans

les hospices de Bicêtre et de la Salpêtrière.

ART. 4.-Les médecins adjoints, suivant l'ordre d'ancienneté, pourront,

en cas de vacance, passer d'un quartier d'hospice ci un autre quartier

d'hospice.

ART. 5. Les médecins-adjoints des quartiers d'aliénés dans les

hospices de Bicêtre et de la Salpètrière, seront astreints à la résidence

dans l'établissement lorsqu'elle n'aura été acceptée par aucun des méde-

cins chefs de service.

ART. 6. Les médecins-adjoints du service des aliénés auront, vis-à-

vis des médecins chefs de service, la même situation que celle qui est

faite aux médecins du bureau central, par rapport aux médecins des hô-

pitaux.

ART. 7. A l'avenir, les médecins chefs de service des quartiers

d'aliénés de Bicêtre et de la Salpêtrière seront recrutés parmi les méde-

cins-adjoints de ces mêmes établissements, et cela, dans l'ordre d'ancien-

neté de leur nomination.

ART. 8. Le Concours établi par l'arrêté préfectoral du 3 mars 1879,

pour la nomination des médecins chefs de service, dans les quartiers

d'aliénés de Bicêtre et de la Salpêtrière, est supprimé.

ART. 9. Le Secrétaire général de la Préfecture, le Directeur de l'Ad-

ministration de l'Assistance publique sont chargés, chacun en ce qui le

concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera soumis à l'approba-

tion de M. le Ministre de l'Intérieur.

Hôpitaux DE Paris. CONCOURS pour la nomination A deux places DE

médecins-adjoints du service des aliénés A BICÈTRE ET A la SALPÉ-

TRIÈRE. Ce Concours sera ouvert le mercredi 1 or décembre 1880,

àmidi, à l'amphithéâtre de l'Administration de l'Assistance publique,

avenue Victoria, n° 3. \i11. les docteurs qui voudront concourir se

feront inscrire au sécrétariat général de l'Administration de l'As-

sistance publique, de midi à trois heures, et y déposeront leurs

titres. Le registre d'inscription des candidats a été ouvert le samedi

30 octobre, et a été clos le lundi 15 novembre 1880, à trois heures.

Conditions et programme du Concours. Les candidats qui se

présentent aux Concours ouverts pour les places de médecin-adjoint

des quartiers d'aliénés dans les hospices de Bicêtre et de la Salpê-

trière doivent justifier de la qualité de Français et être âgés de

28 ans au moins. Us doivent justifier, en outre : soit de quatre

années d'internat dans les hôpitaux et hospices de Paris ou dans

les asiles publics d'aliénés, et d'une année de doctorat, soit encore

de cinq années de doctorat.

Les candidats doivent se présenter au secrétariat général de

l'Administration pour obtenir leur inscription en déposant leurs

FAITS DIVERS. 347

pièces, et signer au registre ouvert à cet effet, quinze jours au

moins avant l'ouverture du Concours. Les candidats absents de

Paris ou empêchés devront demander leur inscription par lettre

chargée. Toute demande d'inscription faite après l'époque fixée

pour la clôture du registre ne peut être accueillie.

Le jury du Concours est formé dès que la liste des candidats a

été close. Cinq jours après la clôture du registre d'inscription,

chaque candidat peut se présenter au secrétariat général de l'Ad-

ministration pour connaître la composition du jury. Si des concur-

rents ont à proposer des récusations, ils forment immédiate-

ment une demande motivée par écrit et cachetée qu'ils remettent

au directeur de l'Administration. Si, cinq jours après le délai

ci-dessus fixé, aucune demande n'a été déposée, le jury est défini-

tivement constitué, et il ne peut plus être reçu de réclamations.

Tout degré de parenté ou d'alliance entre un concurrent et l'un

des membres du jury donne lieu à récusation d'office de la part de

l'Administration. Le jury du Concours pour les places de médecin-

adjoint du service des aliénés dans les hospices de Bicêtre et de la

Salpêtrière se compose de sept membres, savoir : quatre médecins

tirés au sort parmi les médecins aliénistes des hôpitaux et hospices,

en exercice ou honoraires, les médecins chefs de service des asiles

publics d'aliénés du département de la Seine, en exercice ou hono-

raires, et le médecin du bureau d'admission de Sainte-Anne, après

cinq ans d'exercice, et trois médecins tirés au sort parmi les mé-

decins des hôpitaux, en exercice ou honoraires.

Les épreuves du Concours pour les places de médecin-adjoint du

service des aliénés dans les hospices de Bicêtre et de la Salpêtrière

sont réglées de la manière suivante : 1° une épreuve écrite sur

l'anatomie et la physiologie du système nerveux, pour laquelle il

sera accordé trois heures ; 2° une épreuve clinique commune

sur un malade. Il sera accordé au candidat dix minutes pour

l'examen du malade, et vingt minutes pour développer oralement

son opinion devant le Jury après cinq minutes de réflexion ;

3° une épreuve clinique sur les maladies mentales : un seul malade.

Il sera accordé vingt minutes pour l'examen du malade, et vingt

minutes pour la dissertation, après cinq minutes de réflexion ;

4° une épreuve écrite comprenant une consultation après l'examen

d'un aliéné, et un rapport sur un cas d'aliénation mentale. Il sera

accordé au candidat quinze minutes pour l'examen de chacun des

malades, et une heure et demie pour la rédaction du rapport et de

la consultation. La lecture de cette consultation et du rapport sera

faite au début de la séance suivante ; 5° une épreuve clinique

sur deux malades d'un service d'aliénés. Le candidat aura quinze

minutes pour l'examen de chacun des deux malades, et trente

minutes pour la dissertation orale après cinq minutes de ré-

flexion.

348 FAITS DIVERS.

Le maximum des points à attribuer pour chacune de ces épreuves

est fixé ainsi qu'il suit : Pour la première épreuve écrite, 30 points.

Pour l'épreuve clinique commune, 20 points. Pour l'épreuve cli-

nique sur les maladies mentales, à un seul malade, 20 points. Pour

la deuxième épreuve écrite, 30 points. Pour l'épreuve clinique sur

deux malades, 30 points.

Asile DE BLOis. M. le docteur Doutrebente, médecin adjoint de

l'asile Sainte-Anne, est nommé médecin directeur de l'asile de

Blois, en remplacement de M. le docteur Guérineau, mis en dispo-

nibilité sur sa demande. 'l'" 1 , i;Í.SD B 1 ? 14n

Asile SAINTC-A1V1VE. M. Régis, docteur en médecine, est,provi-1.

soirement délégué dans les fonctions de chef de clinique de patho-

logie mentale eu remplacement de AL' Dôntebënte ; q : ~ ? ,

logie mentale eil t.. de 4J iJ ' b -utrii"J PJ .5U/-Q.~T

Asile DE BRAQUEVILLI ? M. le docteur Mathieu est nommé mé-

decin-adjoint de l'asile de Braqueville,,à Toulouse, en remplace-

ment de Ai. Ma.ra.ndon de Montyel, promu à l'asile, de Marseille. ¡j 19')

Asile de la Roche-Gandon.^ M. le docteur' Dubuisson^interne1

de l'asile Saint-Yon,- est;nommé médecin-adjoint de,l'asile,de la

Roche-Gandon ( ? yen ne).J 1 ïe>l -o, N f Il[, .a, lh« o,l si U9rI

Asile de 1ZAItSGILLE. le Dr. Bouteille, directeur médecin'.de'

l'asile d'Armentières, est nommé médecin en chef de la section' des

hommes de.l'asile de Marseille. j ! > ii3b\^.s,q ' f' U" j')o',j8

'r'il "ID Bd' fr, 'd . ? td"" 1 1 '1 s, t P' 1 V Il

M. 'le'^D1, 'Bràm ? r médecin-adjoint, de l'asile Saint-Pierre, à

Marseille, est promu à la classe 'exceptionnelle de son grade

(4,000 f.) ? 'OUÏT -ICI TV,JIfJTJJ' in ua l , '1 ' l'T

Asile de Saint-Lizier;1 lII : ' le' D; Fabre, médecin en chef de la

section des honlmes 'de l'asile de Marseille, est nommé médecin di-'

recteur de l'asile deSaint-Liziei· (Ariège). " ' " ' ` ? \ ? \ ? \, H" '\H',\...\\\' .n O ' \ ? '' \1\\ '

Asile d Arïientières. AI. le Dr Dubiau, directeur médecin,, de

l'asile de la Roche-sur-Ypn, est nommé directeur médecin de l'asile

n, , " ... ' ' I -auiHi'li.o <> .

d'Arméntières.yb o«bIfl ? , l ", "

.i j ijo /i> onoiln 141 ' 1

Asile DE la RocHE-sun-YON. M. le Dr Cullerre, directeur mé-

decin de l'asile de Breuty, est nommé directeur médecin de l'asile

de la RocÉ ? S'ULI ? Yon.'

1 1 , U, , , 'TI" 1, J ? , 1

Asile de BREUTY. - M. le Dr Péon, médecin en chef de l'asile de

Cadillac, est nommé médecin directeur de l'asile de Breuty. ' ,

Asile DE Cadillac ? M. le Dr Campan, directeur-médecin de

l'asile de Saint-Lizier, est nommé médecin en chef de l'asile de

Cadillac (Gironde). : ' - 'iri '

Asile, DE SAINT-ROBI : ,RT. - Par arrêté du 29 août 1880" a- été

promu : M. Pinot, directeur de l'asile de Saint-Robert (Isère),

à la 4 « classe de son grade (7,000 fr.).

faits DIVERS. 349

Enseignement des SOURDS-MUETS. - Un sourd-muet, M. Maurice

Koechlin, fils d'un honorable médecin de Mulhouse, âgé de 16 ans,

a subi ces jours derniers le' premier examen pour le baccalauréat

ès lettres ; il a été reçu avec la note bien. C'est un des élèves pré-

sentés à la Société des sciences médicales de Lyon, par M. Hugen-

tobler, directeur du pensionnat des sourds-muets pour l'enseigne-

ment par la parole. (Lyon médical.) .

Statue DE PINEL. Sur la proposition de M. le Dr P. Dubois, le

Conseil municipal de Paris a voté une somme de 1,000 fr. pour

l'érection d'une Statue àPhilippe Pinel, lecélèbre médecin aliéniste,

mort en 1826. Cette subvention s'ajoute à celle que le Conseil gé-

néral a déjà votée. Nous rappellerons que la souscription est tou-

jours ouverte.

Congrès DE la Société italienne DE PFIRÉNIATRIE ET DE MÉDECINE

légale. - Ce Congrès a été tenu à Reggio-Emilia, du 24 au 26 sep-

tembre. Nous rappellerons à ce propos, à nos lecteurs, l'importance

qu'a prise la pathologie nerveuse en Italie sous l'influence de

cette société et des travaux de l'asile de Reggio, qui sont publiés

dans la Revista sperimentale di Freniatria et di medicina légale.

Congrès médical international POUR 1881. Ce Congrès aura

lieu à Londres, du 3 au 9 avril 1881. Ceux qui désireraient y par-

ticiper et y faire quelques communications' sont priés d'écrire,

avant le I °r avril 't88t, à AI. William Mac-Cormac, esq., 13, Harley-

Street, London ,\V. Le président du Congrès sera Sir James Paget.

Il y aura quinze sections. La section des maladies mentales sera

présidée par M. Lockhart Robertson. ,

Prix du Conseil GÉNÉRAL du département du Rhône. - Le Conseil

général du département du Rhône vient d'ouvrir un Concours sur

la question suivante : Faire l'histoire de l'hospitalisation des épilep-

tiques non aliénés, de son état actuel dans les différentes nations, et

des meilleures conditions à remplir pour l'institution d'une reuvre de

ce genre dans le département du Rhône. Un prix de 1,000 francs

sera décerné 'à l'auteur du mémoire couronné. Les mémoires

devront être remis à la préfecture du Rhône avant le 1 cr juil-

let 18l.

Prix DE la Société DE Médecine DE GAND. 1 ° Pl'1 Guislain. Clô-

ture du Concours 4 °= mars 1882. Etablir par des faits cliniques les

relations existant entre les lésions cadavériques trouvées chez les

aliénés et les symptômes, psychiques qu'ils ont présentés. Déter-

miner jusqu'à quel point les données acquises sous ce rapport

peuvent être utilisées pour caractériser certaines formes de

maladies mentales, et servir de base à une classification métho-

dique.

2° Concours bisannuel. Clôture, 1or décembre' 1880. - 4r° ques-

, -

350 faits DIVERS.

tion : « Discuter, en s'appuyant sur des observations et des expé-

riences nouvelles, la question de la localisation des propriétés

physiologiques dans les hémisphères cérébraux. » 2° question :

« Etudier, en se basant sur des observations et des expériences, la

valeur relative des pansements modernes des plaies. »- 3° question

se rapportant à une branche quelconque des sciences médicales,

abondonnée au choix de l'auteur.

Les mémoires envoyés en réponse à ces questions doivent être

écrits lisiblement en français, en flamand ou en latin.

Ils seront adressés, francs de port, dans les formes académiques,

avant les termes fixés, au docteur H. Leboucq, secrétaire de la So-

ciété, Coupure, -15, à Gand. Il sera accordé à l'auteur du mémoire

couronné : 1° un prix de 500 fr. pour la question du prix Guislain

et de 400 fr. pour les autres questions; 2° le titre de membre

correspondant; 3° cinquante exemplaires de son mémoire. (Annales

de la Soc. de méd. de Gand.)

Société française DE TUIPÉRANCE. Programme des prix et récom-

penses d décerner en 1881. Le Conseil d'administration de la So-

ciété, dans sa séance du 2 juin 1880, a décidé : 1° que tous les tra-

vaux se rapportant à la tempérance et aux boissons alcooliques,

envisagés sous le rapport soit de leur composition, soit de leur

action sur l'économie, seraient admis au concours; 2° que les ré-

compenses pourraient être accordées aux travaux imprimés aussi

bien qu'aux travaux manuscrits envoyés à la Société.

Mais la Société a mis particulièrement au Concours, pour l'année

1881, la question suivante : Les alcools introduits dans l'économie y

subissent-ils des modifications ? Le prix sera de 2,000 fr. Les ouvrages

ou mémoires devront être remis au secrétariat général de l'oeuvre,

rue de l'Université, 6; avant le 1or janvier 1881. Pour le Con-

cours spécial, les mémoires écrits en français seront accompagnés

d'un pli cacheté avec devise, indiquant les noms et adresses des

auteurs.

STATISTIQUE des suicides EN NopwÉGE. D'après une satistique

récente, le nombre des suicides en Norwège a diminué de 9 pour

100 : ce résultat est attribué à la nouvelle législation sur l'ivresse.

En Allemagne, au contraire, le nombre des suicides a augmenté.

En établissant la proportion sur un million d'habitants, on arrive

aux chiffres suivants : Saxe, 300; Danemark, 280; Wurtemberg,

4 80 ; Bade, 156; Prusse, 133; Autriche, 122 ; Bavière, 103; Suède,

81 ; Belgique, 73; Norwège, 40. (CKM)tmed., 20 mai 1880.)

UN certificat DE complaisance. Dans un procès qui a eu lieu

devant le tribunal de Paimboeuf, nous avons le regret de constater

que le Dr Th... a été convaincu d'avoir délivré un certificat consta-

tant l'état de folie d'une malade qu'il n'avait jamais vue, et a avoué

dans la déposition s'être contenté de jeter les yeux sur les consul-

faits DIVERS. 351

tations anciennes exhibées par M. de L... Nous détachons de la

chronique judiciaire du Temps, ce qui est relatif à ce fâcheux inci-

dent :

« 31. le Président. - Et cela vous a suffi pour décider que la fille

Covarel devait être enfermée de nouveau ? Le témoin : Oh ! je

l'aurais vue une demi-heure ou une heure, qu'aurais-je appris de

plus ? D. Comment ! vous êtes médecin et vous vous permettez

de dire qu'une personne que vous ne connaissez pas, que vous n'a-

vez jamais vue, qui avait été folle, mais que l'autorité avait laissé

sortir, - ce qui impliquait la présomption d'une guérison, était

bonne à séquestrer, sans qu'il y eût des faits nouveaux à lui repro-

cher ! Eh bien, permettez-moi de vous le dire, votre conduite est

des plus regrettables.- R. J'avais des attestations sous les yeux, des

pièces venant de Savoie. D. Ces pièces étaient déjà anciennes,

et 'vous deviez comprendre combien était grave le certificat qui

vous était demandé. Il n'est pas permis à un médecin d'en délivrer

aussi légèrement. R. Si nous avions eu le temps de nous re-

tourner. D. Il fallait prendre le temps de -vous retourner, à

moins que vous n'admettiez pas qu'une folle puisse cesser de l'être.

R. Il est bien rare que les fous guérissent, et puis on n'est pas

toujours libre d'agir. D. On est toujours libre d'agir dans son

âme et conscience. R. C'est ainsi que je crois avoir agi.

D. Eh bien ! je suis fâché de ne pas partager votre opinion. Allez

vous asseoir. » (Lyon médical.)

f f -

Nécrologie. M. le Dr'BELLOC est mort à Alençon, le 2 juillet,

à l'âge de 77 ans. Auteur de plusieurs travaux estimés, M. Belloc

était membre correspondant de la Société médico-psychologique,

président de l'association médicale de l'Orne, lauréat de l'Acadé-

mie de médecine et de l'Institut, et chevalier de la Légion d'honneur

depuis 1867.

M. le Dr BRocA est mort subitement, le 7 juillet, à l'âge de 56 ans.

Ses travaux et ses titres sont trop connus pour que nous ayons à les

rapporter ici. M. Broca était le créateur de l'anthropologie en

France, et sa mort prive la faculté de Paris et la pathologie

nerveuse d'un des maîtres les plus sympathiques et les plus auto-

risés.

M. le Dr DANIS, est mort, le 8 juin dernier, à l'âge de 65 ans. Il

était, depuis 1831, médecin de l'asile de Saint-Nicolas (Meurthe-et-

Moselle).

M. le Dr FÊVRE est mort à Pontorson, le z10 juillet, à l'âge

de 41 ans; il avait été médecin en chef de l'asile de Dinan,

poste que l'état de sa santé l'avait contraint à abandonner récem-

ment.

École d'anthropologie. M. le Dr Mathias DUVAL, professeur

agrégé de la Faculté, est nommé directeur du laboratoire d'antliro-

352 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

pologie et professeur d'anatomie et de physiologie anthropologiques.

Les remarquables études de M. Duval sur la morphologie et l'em-

bryogénie cérébrales le désignaient à ce choix, qui nous paraît ex-

cellent. CHARCOT et DURET.

ANCt : wcct (G.). Contributo allô studio delle localizzazioni cerebrali,

brochure in-8° de 20 pages.

ANGE LUC CI (G.). Coprostasi ostinata durata 35 giorni in un malato di

melancolia catalettica, brochure in-8" de 16 pages.

ANGELUCCI (G.). Sulle lesioni della crcoinvoluzione pariétale infe-

riore, brochure in-8" de 48 pages. - Fratelli Rechiedel, editori Milano.

Bnoute (B.). Leçons sur les affections nerveuses locales, traduites de

l'anglais, par le Dr D. Aigre. - Br. in-8", 1 fr. 50, aux bureaux du Pro-

grès médical.

Bntssaun (E.). Recherches anatomo-pathologiques et physiologiques

sur la contracture permanente des hémiplégiques.Vol. in-8" de 208 p.,

avec 42 fig., 5 fr., aux bureaux du Progrès médical.

GALVAG : 'i1 (E.). Sopra un caso singolarissimo di Epatite interstiziale

flaccida, brochure in-8'' de 16 pages. Tipografia Fava, E. Garagnani.

Bologna, Italie.

GALV.4,G,-ZI (E.). Sopra un caso di emichorea postemipligica da ram-

mollimento del talamo ottico, brochure in-8o de 24 pages. Tipografia

Fava e Garagnani à Bologna.

GALVAGNI (E.). Sugli spasmi ritmici locallizzati, vol. in-8" de

120 pages. Tipografia Fava e Garagnani, à Bologna.

KERLIN (V.). Enumeration, classification and causation of idiocy,

brochure in-8" de 32 pages. Collins, printer, 705, Jayne Street à

Philadelphia.

LINCOLN (At.). On the trustées superintendent and treasurer of the

Illinois Asylum for Feeble minded children, brochure in 8" de 62 pages.

D. W. Lusk, state printer and binder. Springfield.

Morselli (E.) ANGELUCC1 (G.). Omicidio improvviso, tentativo di

suicidio. Lipemania allucinatoria, perizia medica, brochure in-8" de

20 pages. Enrico Detken, editore, 121, Montecitorio à Rome, Italie.

MonaELU (E.) Angelucci (G.). Parère medico-Forense sullo stato

mentale di un uxoricida, brochure in-8" de 40 pages. Reggio nell'

Emilia, tipografia di Stefano Calderini e Figlio.

Nouveau journal. MM. Lombroso et Garofalo viennent de publier

les deux premiers fascicules d'un recueil intitulé : Archivio di psichia-

tria, antropologia crinzinale e scienze penali, pour servir à l'étude de

l'homme aliéné et délinquant.

SCHIFFLRS (F.). Hysterie, applications, métallothei piques, brochure

in-8" de 8 pages. Imprimerie H. Vaillant-Carmanne, à Liège.

Le rédacteur-gérant, Bourneville.

F.vrev.('.Ii \.P.Rlb8EY. IlUJ.I.- 1280

Vol. I. Janvier 1881. N° 3

ARCHIVES DE NEUROLOGIE

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

i il 1

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LOCALISATIONS CÉRÉBRALES

f (observation . DE porencéphalie fausse ? double) ;

r .. '

Par le professeur MIERZEJEWSKY.

Dans certaines régions distinctes du cerveau, on a

observé des malformations congénitales, des arrêts de

développement, des anomalies dans la disposition

des couches corticales, qui s'accompagnaient, durant

)a vie, de certains troubles sensibles,' moteurs et psy-

chiques. Ces faits viennent confirmer les résultats, ? ¡II', 1 l ? if Il) - . t ' '

d'ailleurs ? incontestables, qui nous sont acquis, de

par la physiologie normale et pathologique, relative-

ment auxII6ca]isati6ns cérébrales. , - z

De toutes ces régions du' cerveau, dont l'étude in-

time' laisse encore beaucoup à désirer, ce sont les

circonvolutions centrales, surtout, qui méritent de

fixer l'attention., Et, les, nombreuses recherches des

derniers temps sur la pathologie' de ces circonvolutions

aboutissent, à cette conclusion' générale : à savoir que

si cette région n'est pas, le, siège même de l'impulsion

23

354 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

motrice volontaire, elle apparaît du moins comme la

première étape, comme le relais immédiat.

Or, sur quoi repose une telle conclusion ? Précisé-

ment, sur divers cas de lésions anatomo-pathologiques

(notamment des hémorrhagies et des ramollissements

ischémiques), qu'on a observés sur ces circonvolutions.

En de telles circonstances, ne trouvera-t-on pas un

vif intérêt à étudier certains cas où l'on rencontre un

arrêt de développement congénital, une anomalie dans

la disposition réciproque de ces circonvolutions cen-

trales ? De tels faits servent à confirmer les données

physiologiques et pathologiques, qu'on a pu obtenir

par d'autres voies.

Plus loin, j'entrerai dans l'exposé d'un cas, d'une

observation, unique dans la littérature médicale, et

où l'on constate, sur les deux hémisphères, une ano-

malie dans la disposition des circonvolutions centrales;

mais, auparavant, il me semble naturel de rapporter,

ne serait-ce qu'en leurs traits généraux, les observa-

tions, plus ou moins analogues à celle-ci, et qui ont

déjà été publiées.

Craveilhier 1 rapporte le cas d'un garçon mort à

l'âge de 15 mois. Cet enfant présentait, dès le jour de

sa naissance, une paralysie musculaire de tous ses

membres, jointe à la contracture. On trouvait, pour

l'articulation du coude, les bras fléchis à angle droit ;

on trouvait les cuisses appliquées contre l'abdomen, et

les jambes contre les cuisses ; on trouvait la tête et

le tronc tordus en arrière et en forme d'arc. Si on

arrivait, de vive force, à redresser un de ces membres

' Cruveithier ? l)M<OM ! epa</to ? Me du corps humain. Paris, 1829-1842.

- Livre 17, PL. I.

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. 355

contracturés, dès qu'on le lâchait, il revenait à son

ancienne attitude. Enfin, aux extrémités des membres,

une impression douloureuse, sur la peau, suscitait des

réflexes. A l'autopsie, on découvrit les deux lobes

frontaux profondément atrophiés ; ce n'était plus, sur-

tout à droite, que de minces lames de substance ; et,

à leur surface, se présentaient de nombreux kystes

séreux, communiquant tous entre eux. On trouva, de

même, atrophiées, les circonvolutions voisines des

lobes frontaux : d'un aspect tout à fait anormal, elles

étaient sclérosées. Cruveilhier, dans l'analyse de ce

cas, rapporte les altérations qu'il a rencontrées, à un

processus inflammatoire qui aurait évolué au cours de

la vie intra-utérine : quant aux contractures, il les

explique par les paralysies musculaires, qu'on a pu

constater sur le vivant ; et remarque, d'ailleurs, que

de tels phénomènes se présentent non seulement chez

les idiots, mais aussi chez les personnes qui, depuis

longtemps impotentes, n'ont plus l'usage de leurs

membres. Pour nous, de l'observation même de Cru-

veilhier, ressort très nettement l'altération des circon-

volutions qui touchent aux lobes frontaux : or, celles-

ci, précisément, d'après les'dessins qui sont joints au

texte, répondent aux circonvolutions centrales. Ainsi,

dans ce cas, l'atrophie et la sclérose des circonvolu-

tions centrales s'accompagnaient de paralysie des

mouvements volontaires et de contractures, sur les

deux côtés du corps.

Beaucoup plus tard (1859), à Cracovie, Heschl1 pu-

blia quatre observations où il avait rencontré un arrêt

1 Heschl. Gehirdefeet Itnd Ilydrocephalus. Prager (Vierterjahr-

schrift, 1859, p. 59.)

: 3pli ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

de développement congénital, sur un point spécial des

hémisphères cérébraux, et d'un seul côté : la malforma-

tion, notamment, atteignait surtout les circonvolutions

centrales. Parmi les sujets de ces observations, on

ne trouve qu'un adulte : il avait 26 ans. Piotr. Kilinski

n'était arrivéà émettre des sons articulés que vers sa

septième année; et encore ne les prononçait-il qu'avec

grande lenteur, et de façon peu intelligible. Vers la

même époque, il s'essayait à 0 la marche : et dès lors

apparaissait très nettement une parésie des deux

membres gauches ; d'où une démarche traînante, et

un équilibre mal assuré, sans cesse chancelant. La

sensibilité cutanée, le fonctionnement des divers or-

ganes, la force physique se montraient à peu près nor-

maux. Le malade, à la suite d'une fièvre intermittente

de longue durée, mourut dans le marasme. A l'au-

topsie, on découvrit que la partie médiane du centre

semi-ovalaire droit, toute la région limitrophe, et

l'insula de Reil faisaient défaut. L'espace, ainsi laissé

vide, se trouvait rempli d'un liquide transparent, pe-

sant une livre environ, au travers duquel le regard

pénétrait jusque dans le ventricule latéral, grâce à un

orifice large et béant. Le corps strié, la couche optique

étaient d'un volume moindre à droite qu'à gauche.

Enfin, le septum pellucidum montrait deux orifices,

l'un plus étroit en avant, l'autre plus large en arrière.

Quant au reste du cerveau, il paraissait normal. Les

trois autres observations de Heschl ne mentionnent

aucun des symptômes, qui durent se manifester pen-

dant la vie : elles n'offrent donc plus qu'un intérêt

purement anatomique.

Le deuxième cas regarde un enfant de 8 mois. Sur

LOCALISATIONS CEREBRALES. 357

l'hémisphère cérébral gauche on trouva une cavité,

large de pouces 1/4, et longue de 1 pouce 3/4 :

au fond, était un orifice d'un pouce carré, qui la fai-

sait communiquer avec le ventricule latéral gauche.

Cette cavité et le ventricule latéral gauche contenaient,

tout ensemble, trois onces environ d'un liquide séreux.

Quant à la surface des circonvolutions cérébrales, par-

tout elle se montrait tapissée d'une pie-mère en bon état.

La troisième observation se rapporte à une jeune

fille, morte dans sa treizième année, et dont le déve-

loppement psychique était resté fort arriéré. Heschl

trouva sur la convexité de l'hémisphère cérébral

gauche une lacune : et là, une fois la dure-mère en-

levée, le regard pénétrait jusque dans la corne posté-

rieure du ventricule latéral, que recouvrait une mince

lame de pie-mère.

La quatrième observation, que rapporte aussi Roki-

tansky\ concerne une idiote de 13 ans : chez elle, la

surface du cerveau communiquait avec le ventricule

latéral droit par une large ouverture ; cet orifice per-

mettait d'apercevoir le noyau caudé du corps strié, la

couche optique, et une partie de la corne postérieure

du ventricule. Un liquide séreux, d'une livre environ,

remplissait cette cavité; et l'on y voyait nager, de ci

de là, des flocons, vestiges de la pie-mère.

Heschl a dénommé très heureusement porencéphalie

cette communication du ventricule latéral avec la sur-

face libre du cerveau. Après avoir réuni tous les faits,

qui se rattachent à cette «forme pathologique», il arrive

à conclure ainsi :

'RokitMsky.JM ! C ! ! t ? a/t)'&. desoestel'I'eich. Kaiserstaates, 1S3,p.1'6.

358 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

1° La porencéphalie est une anomalie congénitale

du cerveau : c'est chez les idiots qu'elle se rencontre,

en particulier : elle se caractérise par la communica-

tion du ventricule latéral avec l'espace sous-arachnoï-

dien.

2° La porencéphalie s'accompagne toujours d'un

développement insuffisant des hémisphères cérébraux

sur plusieurs points.

3° La porencéphalie ne doit nullement être regardée

comme étant toujours un arrêt de formation : elle pa-

raît tout au contraire dépendre d'un processus patho-

logique spécial, qui survient au cours du développement

du cerveau.

4° La porencéphalie coïncide quelquefois avec une

hydrocéphalie; mais cette hydrocéphalie ne saurait

nullement l'expliquer non plus que bien d'autres ano-

malies congénitales du cerveau.

5° Chez le foetus, en effet, l'hydrocéphalie paraît

être, suivant toute vraisemblance, non plus la cause,

mais simplement l'effet d'anomalies variables, qui se

produisent dans l'évolution cérébrale.

En 1861, 'Heschl1 publia une autre observation

détaillée de porencéphalie, chez une fille de 17 ans,

qui avait succombé à une phtisie pulmonaire. A. Nac-

zyn Kowna, dont l'intelligence était saine, au demeu-

rant, présentait un affaiblissement considérable de la

mémoire : du reste, elle parlait bien, posait des ques-

tions fort raisonnables, et répondait de même : elle

avait un excellent caractère. D'autre part, on consta-

tait chez elle une parésie de toute la moitié droite du

t Eln neuel' Fall von Forencephalia. (f,"ie ? ,teljahi,schi,. f. pract. Heil-

kuncle. 1861, p. 105.)

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. 359

corps : le bras droit pouvait à peine effectuer quelques

mouvements volontaires, et très faiblement; les doigts

restaient impuissants; la main droite se trouvait un

peu fléchie sur l'avant-bras, mais on arrivait aisément

à lui rendre son attitude normale. Quant à la jambe

droite, elle traînait à terre. La malade, enfin, se plai-

gnait de ce que toutes ces parties paralysées de son

corps étaient enflées et douloureuses. L'autopsie

donna les résultats suivants : à gauche, vers la moitié

supérieure du sillon de Rolando (slllclls centralis, de

Huscke) étaient deux kystes (ou vésicules), dont les

parois se trouvaient formés par les méninges, et que

remplissait un liquide séreux. La vésicule supérieure

une fois vidée, on y trouvait un canal, du calibre d'un

doigt, qui communiquait avec le ventricule latéral

gauche, et vers l'orifice duquel rayonnaient les circon-

volutions limitrophes. Sur le point correspondant de

la convexité cérébrale, on remarquait, encore, comme

un petit entonnoir, vers lequel convergeaient également,

en rayonnant, les circonvolutions du voisinage.

Heschl essaie de démontrer que l'hydrocéphalie ne sau-

rait être, dans ce cas non plus, la cause des altérations

constatées : car si on l'admettait, on eût dû trouver,

sur ce cerveau, une perte de substance procédant de

dedans en dehors; et il en eût dû résulter une rupture

des ventricules, allant s'ouvrir au dehors. Mais on sait

que la substance des hémisphères cérébraux, et notam-

ment l'écorce grise, ne commence à se former qu'à

une époque fort tardive : l'anomalie, décrite dans cette

observation, ne peut donc s'expliquer que par une

défectueuse évolution de la substance cérébrale : et

cela, sans que l'hydrocéphalie y ait pris aucune part.

360 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

Heinrich Schüle 1 a publié la description d'un cas,

qui ne le cède point en intérêt au précédent : il s'agit

d'un arrêt de développement des circonvolutions cen-

trales et de celles qui touchent, sur un seul côté du

cerveau. Le sujet est une fille de 24 ans, X... : son

père était un ivrogne ; sa mère avait des habitudes

alcooliques très prononcées et sa famille présentait de

nombreux cas d'affections mentales. A 8 mois, X... eut

sa première attaque de convulsions. Jusqu'à l'âge de

3 ans, elle ne put ni marcher, ni parler. Puis, lors de ses

premiers pas, on remarqua une faiblesse du membre

gauche; de même, pour les muscles fléchisseurs de la

main gauche. Graduellement la malade se mit à mar-

cher ; mais elle ne parvint jamais à pouvoir marcher

sans soutien. Sa physionomie présentait une expression

d'idiote; la bouche restait entr'ouverte; le bout de la

langue pendait au dehors et la salive bavait, en un

filet continu ; du reste, l'appétit était extraordinaire,

et la digestion se faisait régulièrement. C'est à 17 ans,

que X... prononça ses premières paroles : elle put té-

moigner alors d'une bonne mémoire, et d'une pleine

conscience d'elle-même. Les mouvements se faisaient

d'une façon convenable, étaient coordonnés. La sensi-

bilité était tout à fait normale : de même, pour les or-

ganes des sens. La menstruation apparut à 19 ans.

Mais, à cette époque, se rapprochèrent les accès con-

vulsifs, qui bientôt même dégénérèrent en un véritable

état de mal épileptique : dans les intervalles survenaient

des accès de délire. Enfin, la mort arriva, durant un

accès épileptique.

1 Heinrich Schùle. Beschreibung einer interessanten Henznxungsbildung

des Gehirns. (AUgern, Zeitschr. sur Psych Band 26, 1869.)

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. 361

A l'autopsie, ce qui frappa d'abord, ce fut la dimi-

nution de volume de l'hémisphère droit. La scissure de

Sylvius, du côté droit, se présentait sous la forme d'un

triangle ouvert : dans l'écartement, apparaissait l'in-

sula, reliée en avant aux circonvolutions frontales, en

arrière aux temporales. Sur le bord supérieur de l'in-

sula, on trouvait un orifice, qui conduisait au ventri-

cule latéral. Pas d'opercule. Pour les circonvolutions,

on constatait que les frontales, les temporales étaient

un peu atrophiées, mais surtout les centrales (voyez la

planche, que donne Schüle). Les circonvolutions pa-

riétales restaient normales. La pie-mère recouvrait

immédiatement l'insula. Le trigone (fornix) se trouvait

épaissi, surtout vers ses piliers antérieurs. Le ventri-

cule latéral était dilaté : déprimés sur ses parois, on

distinguait la couche optique et le noyau caudé.

Sur l'hémisphère cérébral gauche, on ne découvrait

aucune communication entre la convexité et le ven-

tricule latéral : toutefois, l'insula se montrait un peu

atrophiée, mais à un bien moindre degré que sur l'hé-

misphère droit; et, par suite, elle venait faire un peu

saillie en haut, et en dehors. Du côté droit encore,

l'avant-coin ( ou lobule quadrilatère) faisait défaut.

Enfin, le sillon calloso-marginal, qui court parallèle-

ment entre le bord supérieur et interne de l'hémisphère

et le corps calleux, au lieu de se relever vers le haut,

suivant le trajet normal, arrivait jusqu'au sillon

occipital (ou sillon pariéto-occipital), et le coupait à

angle droit : de sorte que la circonvolution de l'ourlet

(ou gyrus fornicatus) venait directement se continuer

avec la circonvolution de l'hippocampe (gyus hippo-

campe). Les circonvolutions occipitales, plus nom-

362 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

breuses que d'habitude, étaient irrégulièrement éche-

lonnées.

Pour ce cas, Schüle arrive à conclure qu'une

hydrocéphalie interne a dû survenir au cinquième mois

de la vie intra-utérine et que telle a été la cause

unique de l'anomalie constatée dans le développement

de ce cerveau.

Enfin, Campbell Clark' a publié un cas analogue : il

y avait arrêt de développement des circonvolutions

centrales; et, durant la vie, il y avait eu épilepsie, li-

mitée au côté opposé du corps. C'est le 29 mai 1875

que John R..., âgé de 38 ans, fut admis à l'asile de

Melvas. Le crâne, asymétrique, était un crâne d'hydro-

céphale. On constatait une hémiplégie droite, datant

de la naissance : cette partie droite du corps était plus

grêle de structure que la partie gauche : à droite, en-

fin, la sensibilité au tact (ou à la pression) et à la

douleur, se montrait émoussée, mais la sensibilité aux

réflexes restait normale. Les facultés intellectuelles

répondaient à celle d'un garçon de 10 à 12 ans, envi-

ron : le langage était tout enfantin. Le malade mourut

d'une péritonite, à sa quarante et unième année.

A l'autopsie, se présenta, recouvrant toute la sur-

face de l'hémisphère cérébral droit, un kyste, qui con-

tenait 16 onces d'un liquide séreux. Sur l'hémisphère

gauche, on trouva deux kystes analogues : l'un avait

à peu près la grosseur d'une orange moyenne ; l'autre

s'étendait sur tout le reste de la surface de l'hémis-

phère gauche, et contenait 20 onces d'une sérosité

' Campbel Clark. -d detached left occipital lobe, and ollaer abnorma-

lities in the brain of a hydrocéphalie imbécile. [Journal of mental science ,

octobre 1879, p. 329.)

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. 363

transparente. Ces trois kystes reposaient tous sous la

pie-mère. Des autres anomalies qu'on remarquait sur

ce cerveau, il faut citer encore : 1° le lobe occipital

gauche, de dimensions réduites, qui se trouvait com-

plètement détaché du reste de l'hémisphère; 2° encore

du côté gauche, un arrêt de développement, qui avait

atteint les deux circonvolutions centrales et l'insula.

Un rapide regard, jeté sur les observations qui

précèdent, suffit à constater ceci : toutes les fois qu'on

a trouvé un arrêt de développement des circonvo-

lutions centrales, il existait une paralysie ou une

parésie du côté opposé du corps.

Observation.

Idiotie. ' z- Mutisme. Paraplégie. Contractures.

Attitude du corps. Erysipèle de l'abdomen. Mort.

Autopsie. Anomalie du foie. Description du squelette.

Cerveau. Description des circonvolutions des deux hémis-

phères. Corps calleux. Septum pellucidum. Coupes

transversales du cerveau. Ventricules du cerveau. Examen

histologique.

Makar Bogdanow, paysan du gouvernement de Twer, âgé

de 30 ans, fut admis, le 19 octobre 1870, à Y Hôpital suburbain

(ausserstaedta'sche). Un érysipèle, qui se développa sur l'abdo-

men, fut cause de sa mort, qui survint le 17 octobre 1871.

Les renseignements, que j'ai pu recueillir sur Bogdanow,

soit à l'hôpital ci-dessus dénommé, soit auprès des médecins

qui avaient observé ce malade, sont singulièrement restreints.

J'ai su que, dès sa naissance, il était atteint de mutisme et de

paraplégie : les membres inférieurs se trouvaient contracturés,

et leurs articulations étaient presque immobilisées. Quant aux

facultés intellectuelles et à la sensibilité au monde -extérieur,

je n'ai pu obtenir aucune donnée précise sur l'état mental de

Bogdanow : tout ce que j'ai pu constater, c'est que c'était un

idiot. J'ai appris, en outre, que le malade avait été conduit à l'hô-

364

ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

pital par une femme : celle-ci avait pour métier de promener

Bogdanow par les rues de la ville dans une petite charrette;

elle le montrait, aux sons d'un orgue de Barbarie, et obtenait

ainsi, à la faveur de ce malheureux, quelques aumônes de la

charité publique.

Le squelette de Bogdanow a été déposé dans le cabinet ana-

tomique du professeur Landzert : celui-ci a été assez aimable

pour bien vouloir me confier le portrait, qui a été fait du ma-

lade après sa mort (1%'g. 15), son cerveau, et quelques détails

encore, fort intéressants.

Fig. 45. - Attitude habituelle de Bogdanow.

LOCALISATIONS CEREBRALES.

365

Du vertex à la plante du pied gauche, le corps a 1m,30 de

longueur. Du bord supérieur du sternum à la symphyse du

pubis, le tronc a 49 centimètres. Les organes génitaux ex-

térieurs sont oedémateux; la région du pubis est recouverte de

quelques poils clair semés.

Le coeur est largement dilaté en haut et à gauche ; voici ses

dimensions :

366 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

Voici quelles sont les dispositions des diverses parties du

squelette, que traduisent du reste très clairement la Fî'g. 17.

La tête est tournée à droite, de sorte que le menton

se trouve au-dessus de l'articulation scapulo-humérale. Les

corps des 4 premières vertèbres cervicales sont aussi tour-

nées à droite. Mais, à partir de la 5° vertèbre, la direction se

modifie, et s'incline graduellement en avant, à gauche et en

bas ; les corps des dernières vertèbres cervicales et des pre-

mières dorsales arrivent alors à regarder en avant, directement

en bas, et avec une légère inflexion vers la gauche. A la première

lombaire, la colonne vertébrale se coude brusquement, et dévie

vers la droite ; de telle sorte que le corps des 3°, 4° et 5e

lombaires, et la face antérieure des vertèbres sacrées, vien-

nent à se trouver sur un plan presque horizontal. Il en

résulte que la crête iliaque, du côté droit, se relève jusqu'au

niveau de la 7° côte, et que la tète du fémur droit va se mon-

trer immédiatement sous la 10° côte droite. Du côté droit,

l'avant-bras vient s'appliquer contre le bras, à angle aigu; et

la main est fléchie sur l'avant-bras, de manière à ce que sa face

palmaire vienne regarder la face interne de celui-ci : le bras

droit, par rapport au tronc, se tient dans l'adduction. Du côté

gauche, l'avant-bras se fléchit de même sur le bras, à angle

aigu; la main se retrouve dans la même attitude qu'à droite :

mais, par rapport au tronc, le bras gauche est complètement

en adduction.

Les membres inférieurs sont entrecroisés : et si l'on place

le squelette sur un plan horizpntal, avec l'épine dorsale en bas,

on voit le genou gauche, plus élevé, reposer sur le genou droit.

La cuisse et la jambe sont fléchies l'une sur l'autre, à angle

aigu, et se présentent réciproquement leur face postérieure.

Des deux côtés enfin, le pied est fléchi sur la jambe, encore à

angle aigu ; et sa face dorsale répond à la face antérieure de la

jambe.

Ces anomalies dans la disposition du squelette ne tiennent

point à une soudure des articulations osseuses : elles s'expli-

quent, sans doute, tout simplement, par un état' particulier

des muscles et, en partie, aussi des ligaments, durant la vie.

Les os des membres inférieurs sont minces, atrophiés, d'un

tissu compacte, et de beaucoup plus grêles que ceux des mem-

bres supérieurs.

Les tableaux suivants donnent les dimensions des os de Bog-

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES.

367

danow; puis, leur épaisseur, comparée à l'épaisseur qu'ont les

mêmes os, chez un individu sain (7'y. Il) :

368 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

2° Comparaison entre les os d'un sujet sain et ceux de Bogdanow .

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. 569

30 Comparaison des longueurs des os, sur Bogdanow et sur un sujet

normal, de race européenne.

370 ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

région des circonvolutions pariétales, parait;un peu déprimée,

si l'on compare avec l'hémisphère droit ; en revanche, à

la base, la courbure de l'hémisphère gauche paraît plus accen-

tuée.

Sur la surface convexe du cerveau, on est frappé, tout d'a-

bord, d'une diminution considérable du diamètre longitudinal

des circonvolutions centrales (l'r,. XI, A, B.) : au-dessous et un

peu en avant de leur extrémité inférieure, on remarque sur

l'hémisphère une espèce d'enfoncement, de retrait. L'opercule

est absent : et, à sa place, vient faire saillie l'insula (PL. XI,

In : p.).

Une étude attentive de la surface cérébrale fait reconnaître

le sillon frontal supérieur (PL. XI, (1), et l'inférieur (Pr,. XI, fz),

qui séparent, l'une de l'autre, les circonvolutions frontales.

Quant à celles-ci, la 2° et la 3° (PL. XI, F', Fz) montent en

convergeant, comme les rayons d'une roue, vers l'extrémité

inférieure des circonvolutions centrales, raccourcies ainsi qu'on

l'a vu. Au-dessous de ces dernières, et au point de rencontre

des circonvolutions frontales et centrales, apparaît un enfonce-

ment très remarquable (PL. XI, n). Cet entonnoir s'explique,

nous le verrons plus tard, par une involution profonde des cir-

convolutions frontales et centrales, jusque dans l'intérieur du

ventricule latéral. De cet entonnoir partent, en rayonnant :

vers le haut, les circonvolutions centrales (PL. XI, A. B.) ; en

avant et en haut, la 1" (PL. XI, F'), en avant, la 2° (PL. XI, Ji'2),

en bas, la 3° frontale (PL. XI, Fui). En arrière enfin, sur la

surface cérébrale, proémine fortement un petit' mamelon,

isolé, de forme irrégulière : c'est l'insula, ou plutôt, à vrai dire,

la partie postérieure de l'insula (PL. XI, h. : p.); car la partie

antérieure, comme nous le reconnaîtrons plus loin, ayant évo-

lué elle-même, en dedans et èn avant, va se cacher sous le lobe

frontal.

Cette disposition des circonvolutions, qu'on vient d'étudier

sur l'hémisphère gauche, se reproduit de même sur l'hémis-

phère droit : avec cette différence toutefois, à droite, que la

partie antérieure de l'insula ne va point se cacher sous le lobe

frontal, mais reste à découvert (Pr,. X, ha : a); quant à la par-

tie postérieure de l'insula, elle se comporte absolument de

même, sur l'hémisphère droit que sur le gauche (PL. X, IIa : p.).

Sur les deux hémisphères, se détache très finement le sillon

pariéto-occipital (ou sillon occipital, ou scissure perpendiculaire

LOCALISATIONS CÉRÉBRALES. 371

interne et externe, de Gratiolet) (PL. X, XI, po) : on distingue

moins nettement le sillon interpariétal (PL. X, XI, C) et le

sillon occipital transverse.

Entre le lobule pariétal inférieur (PL. X, XI, P2) et le bord

supérieur de la première circonvolution temporale (PL X,XI, T1)

on remarque un espace triangulaire qui regarde en arrière : cet

espace est comblé par le lobule de l'insula (PL. X, XI, In : p.) qui

fait saillie sur la surface cérébrale, et qui a la forme d'un petit

mamelon irrégulier. Sur l'hémisphère droit, la partie antérieure

de l'insula se compose de quelques petites circonvolutions apla-

ties (PL. X, ha : a); sur l'hémisphère gauche, elle est recouverte

par le lobe frontal.

La scissure post-centrale, sur les deux hémisphères, se divise

en deux tronçons, dans l'intervalle desquels prend naissance la

scissure intrà-pariétale (PL. X, XI, C). Celle-ci se dirige en

arrière, contourne le sillon pariéto-occipital (ou sillon occipital,

ou scissure perpendiculaire externe), et va, des deux côtés,

couper le sillon occipital transverse. A gauche, le sillon

pariéto-occipital (PL. X, XI, po) est assez largement béant.

Sur le lobe occipital (PL. X, XI, 0), en outre du sillon occi-

pital transversé (PL. X, XI, Tr.) on trouve encore un sillon : de

sorte que le lobe occipital se présente avec ses trois circonvolu-

tions caractéristiques.

Le lobe temporal (PL. X, T', T2; PL. XI, T', te, T3) est

repoussé en arrière : dans sa disposition, il présente une forme

rectiligne, qu'on ne retrouve pas au même degré sur un

cerveau normal. On remarque, sur le lobe temporal, la scissure

parallèle, ou premier sillon temporal (PL. X, XI, il), et le

2° sillon temporal (PL. X, XI, T2).

Sur le lobule orbitaire ressortent, en particulier, le sillon

olfactif, le sillon suprà-orbitaire transverse (PL. XII, ST),

et trois sillons suprà-orbitaires longitudinaux (PL. XII,

Ss, St).

Dans le prochain numéro, nous terminerons la des-

cription des circonvolutions et des autres lésions ob-

servées et nous la ferons suivre de quelques ré-

flexions.

372 .ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

EXPLICATION DES PLANCHES

Planche X.

Surface externe de l'hémisphère droit.

s, face antérieure du lobe frontal gauche, qui proémine.

d, face antérieure de l'hémisphère droit.

Tn : a, portion antérieure de l'insula.

In : p, portion postérieure de l'insula.

T' ', premier sillon temporal.

T ', deuxième sillon temporal.

po, sillon pariéto-occipital.

C, sillon intrà-pariétal.

Tr, sillon occipital transverse.

Planche XI.

Surface externe de l'hémisphère gauche.

f premier sillon frontal.

f*, deuxième sillon frontal.

Tu', sillon occipital transverse.

T 1, T ', premier et deuxième sillons temporaux.

PLANCHE XII.

Face inférieure du cerveau.

ST, sillon orbitaire transverse.

S p, premier sillon supra-orbitaire longitudinal.

Ss, deuxième sillon supra-orbitaire longitudinal.

S T, troisième sillon suprà-orbitaire longitudinal.

PATHOLOGIE NERVEUSE

NOTE SUR UN CAS DE MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGU E

D'ORIGINE RHUMATISMALE ;

Par le docteur HENRY C. DE BOYER.

Il est assez rare d'observer la méningite rhumatis-

male isolée de la fluxion articulaire, aussi croyons-nous

intéressant de rapporter, malgré sa longueur, l'obser-

vation suivante, dans laquelle les particularités cli-

niques ont pu rendre difficile un diagnostic peu em-

barrassant dans les cas ordinaires.

Observation I.

Rhumatisme articulaire antérieur. - Céphalalgie, délire, agi-

tation, contracture des muscles de la nuque. -'Souffle cardiaque.

Alternatives d'agitation et de lucidité. - Troubles oculaires.

Marche de la température ; ses modifications sous l'influence

des bains froids. Pleurostotonos. Symptômes bulbaares. -

Mort.

Autopsie : Endocardite végétante; insuffisance de la val-

vule mitrale; méningite cérébro-spinale. Résultats de

l'examen histologique.

M..., Marguerite, âgée de 18 ans, ouvrière en allumettes,

(à Aubervilliers), est entrée à l'Hôtel-Dieu, le 22 juillet 1878,

salle Sainte-Martine, ne 5, service de M. Frémy, (suppléé par

M. GÉRIN-RoZE.)

On apporte à la consultation, sur un brancard, cette femme

que l'on dit atteinte de fièvre typhoïde ; sa température est

374 PATHOLOGIE NERVEUSE.

élevée, son abattement est extrême ; pas de renseignements,

pas d'avis du médecin traitant.

Etat à l'entrée. -La malade est plongée dans un demi coma

dont on arrive à la réveiller sans qu'elle puisse reprendre com-

plètement sa raison : cependant elle raconte qu'elle souffre de

la tête, qu'elle a mal dans le cou, qu'elle n'est malade que

depuis quatre jours; mais ses assertions sont sufisamment con-

tradictoires pour ne leur attribuer qu'une valeur minime ; elle

affirme à plusieurs reprises avoir eu deux attaques de rhu-

matisme articulaire, dont uneassez récente et traitée à Laribo-

sière ; sa famille serait ordinairement bien portante, et elle-

même n'aurait jamais eu d'accidents spécifiques; c'est du

reste une très forte fille, bien musclée, sans trace de scrofules,

n'ayant nullement l'air d'une tuberculeuse; tout en donnant

ces renseignements la malade retombe de temps en temps dans

son délire; son agitation est assez forte pour nécessiter l'em-

ploi de la camisole et des planches.

M... est couchée sur le dos ; le cou et la tête assez renver-

sés en arrière, les muscles de la nuque, douloureux à la pres-

sion, sont en effet contracturés. De temps en temps, M... pousse

des soupirs, mais elle n'a point de grincementsde dents, de dé-

viations oculaires, de diplopie, ni de paralysie des membres; le

ventre n'est pas rétracté et l'on n'y peut provoquer l'apparition

de la raie méningitique ; le pouls est fréquent, la température

élevée (n0°, 6 dans l'aisselle, ! j 1 0,2 dans le vagin le premier

soir; ; quelques vésicules d'herpès sont situées sur la lèvre

supérieure à gauche.

L'auscultation de la poitrine ne révèle aucun bruit anormal,

ni aux sommets ni aux bases, mais on est frappé de l'inter-

mittence du rythme respiratoire qui ne présente cependant

pas le phénomène de la respiration suspendue : l'auscultation

du coeur dénote un fort souffle systolique de la pointe, avec un

caractère de rudesse et de persistance qui le doit faire diffé-

rencier de bruits anémiques, qu'on ne retrouve du reste ni à

la base ni dans les vaisseaux du cou : en examinant toutes les

articulations, on n'en trouve aucune de gonflée, ni de rouge, au-

cune n'est non plus douloureuse ; la seule région de la nuque

présente une exagération de la sensibilité à la pression. La

langue, d'aspect normal, n'était pas déviée, non plus que la

commissure labiale; il n'y avait ni expectoration, ni vomisse-

ment, ni diarrhée, ni sueurs.

MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUË. 375

Nous nous trouvions en présence d'une malade sur

laquelle on n'avait aucun renseignement certain : elle

avait du délire, une température élevée et était bien

évidemment dans un état méningitique ; tout d'abord

il fallait rejeter l'hypothèse d'un délire symptomatique

d'une maladie aiguë, vu l'intégrité parfaite des princi-

paux viscères (l'endocardite aiguë ne donnant pas lieu

à un délire accompagné d'une température aussi éle-

vée) ; d'autre part, la fièvre typhoïde devait être rejetée

en l'absence de diarrhée, de taches, de gargouillement,

de douleur abdominale, etc.. ; les fonctions digestives

semblaient bonnes, il n'y avait pas de congestion

pulmonaire. On pouvait donc avoir affaire à une mé-

ningite aiguë simple, mais il n'y avait pas de causes

de méningite, pas d'écoulement d'oreille, pas de trau-

matisme, l'insolation n'avait pas été en jeu, et enfin,

une méningite aiguë ne s'accompagne pas d'un souffle

cardiaque ; nous restions donc en présence des hypo-

thèses de méningite tuberculeuse, d'accidents ménin-

gés au cours d'une lésion cérébrale plus ancienne, ou de

rhumatisme cérébral : chacune de ces trois hypothèses

pouvait se discuter, pas une ne présentait de conditions

de certitude.

1° L'aspect de la malade rappelait suffisamment la

méningite tuberculeuse, mais il manquait cependant

au tableau clinique, le vomissement, la constipation

opiniâtre, l'affaissement du ventre, qui marquent le dé-

but de cette affection ; nous avons vu que les poumons

ne dénotaient aucune trace de tuberculisation ; on était

éloigné de la diathèse tuberculeuse par l'aspect floris-

sant de cette jeune fille, par son âge, par son déve-

loppement précoce, par son embonpoint : la tempéra-

376 PATHOLOGIE NERVEUSE.

ture était du reste beaucoup trop élevée pour répondre

à celle de la méningite tuberculeuse dans sa première

période.

2° L'hypothèse d'accidents aigus, greffés sur une an-

cienne lésion cérébrale, n'avait pour elle que le début

brusque des accidents, mais à moins que cette lésion

supposée n'eût siégé en dehors des points auxquels

correspondent les paralysies ordinaires, (auquel cas

tout diagnostic est discutable), l'absence de paralysie

et d'accidents épileptiformes chez cette malade faisait t

rejeter cette hypothèse avant toute discussion.

3° L'idée de méningite rhumatismale venait d'elle-

même à l'esprit, en se rappelant les antécédents de la

malade et en constatant le souffle d'endocardite, qui,

vu son intensité, semblait être contemporain des acci-

dents actuels ; l'élévation de la température était d'ac-

cord avec cette hypothèse qui avait pourtant contre

elle l'absence de fluxions articulaires aiguës ou même

subaiguës.

4° On devait éliminer par le fait seul de la tempéra-

ture élevée tous les délires par intoxication, y compris

le délire urémique (pas d'albumine dans les urines) :

ce qui paraissait donc probable, vu la persistance d'une

douleur à la nuque, vu le souffle systolique de la

pointe, c'était une arthrite cervicale rhumatismale s'ac-

compagnant soit d'une 'propagation inflammatoire di-

recte aux méninges, soit d'une complication, anatomi-

quement indépendante, de rhumatisme cérébral.

Le lendemain (mardi 23), continuation de cet état : la

malade répond facilement aux questions qu'on lui pose, mais

elle se met ensuite à divaguer. Aucun accident paralytique :

M. Gérin-Roze prescrit des ventouses scarifiées sur la région

MÉNINGITE CL;RliBRG-SPINALL AIGUË. 377

de la nuque, et de l'eaude Sedlitz.-T. Axill. 40°,4. -Le soir

T. A. 40°,9 : la malade est très agitée, elle crie et empêche ses

voisines de dormir. Potion de chloral et de morphine.

24- juillet. La nuit a été assez bonne, la malade se plaint

toujours d'une douleur à la nuque, elle éprouve une grande

difficulté à s'asseoir sur son lit. Lorsqu'on la soutient pour

l'ausculter, on remarque qu'elle se dresse tout d'une pièce, il y

a donc une certaine raideur des muscles du dos. Ni diplopie,

ni paralysie, ni troubles de la sensibilité. Dans ses moments

lucides, M.... confirme les renseignements incomplets

qu'elle nous a donnés les jours précédents. Depuis la veille,

elle présentait par instants du mâchonnement, elle soupirait,

grinçait parfois des dents et commençait à éplucher ses couver-

tures. Le soir, le délire la reprend. C'est un délire de paroles

dans lequel la malade raconte ses diverses occupations, mais

elle n'a pas conscience de ce qu'elle dit; puis, par intervalle,

sans motif apparent, la malade reprend tout à coup possession

de sa connaissance et répond sans trouble aux questions qu'on

lui pose. Elle retombe ensuite dans son incohérence. Le soir

de ce jour, le délire prend un caractère plus actif, la ma-

lade cherche à sortir de son lit, nous l'observons avec grand

soin à ce moment et sommes frappé de voir qu'elle ne présente

aucun tremblement même limité, qu'elle n'a aucune convul-

sion choréique et que, quand elle cherche à marcher, elle

n'a pas de contracture, même partielle. 11 n'y a toujours aucune

plaque méningitique, ni aucun trouble vaso-moteur, même à la

face. Matin : T. Axill. 39",6 ; T. V. 40°. -Soir : T. A. 40°,2 ;

nous lui prescrivons 0,75 centigrammes de sulfate de quinineà à

cause de l'élévation de la courbe thermométrique.

25 juillet. - La nuit dernière la malade n'a pas cessé de

délirer, mais elle présente le matin un nouveau symptôme, la

chute de la paupière gauche, qui ne se relève que difficilement

quand la malade cherche à ouvrir largement les yeux. Les

deux pupilles sont très contractées et ne se dilatent pas,

même quand on tient un moment les yeux dans l'obscurité.

Par instants, on note un peu de strabisme divergent. La sensi-

bilité est conservée sur les quatre membres, elle paraît cepen-

dant un peu obtuse du côté droit. Aucune paralysie. Les

mouvements des mains sur la couverture continuent; pas de sou-

bresauts de tendons. Le ventre est unpeu ballonné; les troubles

378

PATHOLOGIE NERVEUSE.

vaso-moteurs paraissent : la face est vultueuse etl'onpeut faire

naître la raie méningitique. La nuque n'est plus aussi dou-

loureuse, et on continue à ne constater aucun phénomène ar-

ticulaire. T. 40°,2. Soir : T. 39°,9 ; on donne un grand bain

d'une heure à 25°, la température tombe à 37°, 6. (Fig. 18.)

Fig. 18. Chaque ligne verticale répond 1 5 minutes. x signifie

la température initiale. La courbe inférieure répond 1 la température

du bain, prise de 5 en 5 minutes. Les étoiles * indiquent l'eau froide

ajoutée au bain.

MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUË.

379

Dans la journée, la malade a eu quelques moments de luci-

dité : elle a raconté à ses voisines de lit que sa maladie aurait

débuté par de la céphalalgie et des vomissements et que, le

lendemain de ces prodromes, elle aurait été prise d'accès ana-

logues à ceux dont elle se sent atteinte.

26 juillet. - La chute de la paupière a disparu presque com-

plètement. La malade a pris depuis hier matin 1 gramme de

sulfate de quinine. P. 112; T. A. 39°,2.

Fig. zut. A., température axillaire. - B, température du bain.

La deuxième partie de la figure représentera température de l'eau du

bain. Les étoiles * indiquent les moments où on a ajouté de l'eau

froide. Chaque ligne verticale répond à 5 minutes.

380 PATHOLOGIE NERVEUSE.

Ni contractures, ni convulsions, ni hémiplégie. La malade a

un peu repris sa raison; elle ne délire plus que par intervalles,

sa figure reste anxieuse et contractée; les plis naso-labiaux et

les rides du front sont accusés. Contracture égale des deux

pupilles. La malade se plaint de grandes douleurs à la tête, au

cou et dans tous les membres. Tremblement léger de la lèvre

inférieure et de la langue. L'oeil gauche semble un peu plus

petit, plus fermé que le droit. Pas do paralysie faciale. La

constipation est très prononcée; on pense encore un peu à une

forme anormale de la fièvre typhoïde, à cause de l'épidémie ré-

gnante, et l'on cherche, sans les trouver du reste, des taches

rosées lenticulaires. Après son bain froid, la malade avait eu

quelques heures de sommeil tranquille. Nous avions, dès ce mo-

ment, supposé qu'il s'agissait d'une méningite et même proba-

blement d'une méningite tuberculeuse, à forme insolite, céré-

brale, bulbaire et médullaire.

On donne le soir un second bain à 25°, la température

axillaire étant de 39°, on abaisse la température du bain il 22°,5,

en trois quarts d'heure et au sortir du bain la température re-

vient à 38°,3. Ce bain (Fa'g.. 9) a été donné par nous-même,

comme le précédent, et nous avons ainsi établi la marche de la

température, en maintenant le thermomètre dans l'aisselle

pendant toute la durée du traitement.

Pendant qu'on la baigne, M... est prise de sputation, elle a

aussi quelques nausées sans vomissement. L'apparition de ces

symptômes fait abréger la durée du bain. Un quart d'heure

après le bain T. 37°, 9.

Dans la journée, on a donné 3 centigrammes de morphine

en deux piqûres et le soir on prescrit 5 centigrammes d'extrait

thébaïque.

27 juillet. A deux heures du matin, la malade est reprise

de ses accidents délirants. Nous venons lavoir et nous la trou-

vons dans un état comparable à celui de l'avant-veille, il y a

une tendance à la contracture du côté gauche. Cette contrac-

ture est très accentuée le matin à la visite; la malade est

couchée sur le dos, courbée du côté gauche en pleurostoto-

nos ; la tête est déviée à gauche par une contracture prononcée

des muscles de la nuque à gauche, mais le sterno-cléido-mas-

toïdien gauche est peu affecté, aussi la face ne regarde-t-elle

pas à droite. Les yeux sont convulsés en haut, mais on peut

cependant encore leur faire suivre le doigt. Pas de nystagmus.

MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUË. 381

La sensibilité est conservée des deux côtés, il n'y a pas de

paralysie ni de contracture des jambes; les réflexes plantaires

sont normaux. Le bras gauche parait un peu contracture. Un

point fort important à noter, c'est que, quand on lutte contre

cette contracture légère, elle s'exagère, tandis qu'à droite on ne

peut en provoquer aucune. P. 130; T. A. 38°, 8, le soir.

Il s'agissait bien là d'accidents nouveaux, d'origine médul-

laire, greffés sur les accidents cérébraux des jours précédents.

Dans la journée, la malade a continué à être très abattue, la

déviation de la tête et du cou s'est exagérée ; la malade est

toujours sur le dos, sa tête est tellement inclinée à gauche que

l'oreille de ce côté touche l'épaule correspondante. Les yeux

sont agités de mouvements constants et tendent, malgré des

alternatives de strabisme interne, à se porter en déviation

conjuguée discordante avec celle du cou, c'est-à-dire à droite

et en haut; la pupille gauche est moins contractée que la

droite. Le membre supérieur gauche nous a paru un peu hy-

poresthésié ; il est agité de mouvements incessants auxquels

ne participent pas les autres membres. Ces mouvements con-

sistent dans la flexion des quatre derniers doigts, suivie de la

flexion du pouce en totalité qui glisse successivement sur la

face palmaire des différents doigts, puis la main s'ouvre in-

complètement pour recommencer bientôt à se refermer en exé-

cutant ce mouvement plus comparable à celui de l'athétose

qu'à celui de la chorée. Il n'y a ni paralysie faciale, ni contrac-

ture du masque. La raideur de la nuque persiste et il existe

toujours un point douloureux au niveau de la fossette supé-

rieure de la région. Dans le milieu de la région dorsale, nous

trouvons aussi un point douloureux : l'état général s'aggravait

considérablement. Le soir, à 6 heures, la malade était dans le

coma, avait la bouche fuligineuse; le face était violacée par

plaques, le rythme respiratoire était renversé et la respiration

s'arrêtait à intervalles irréguliers.

Il n'y a pas encore eu jusqu'à présent une seule manifesta-

tion articulaire et cependant les caractères du souffle cardiaque

n'ont pas changé. On entend encore au premier temps, à la

pointe, et par propagation à la base, un souffle systolique, dont

la rudesse est devenue telle qu'on peut se demander s'il n'y a pas

aussi un peu de péricardite. On n'entend rien d'anormal à

l'auscultation de la poitrine, rien surtout aux sommets, mais

quelques râles sous-crépitants à la base du poumon gauche,

382 PATHOLOGIE NERVEUSE.

sans souffle ni matité. Il y a de ce côté une congestion pulmo-

naire qui correspond aux troubles vasculaires de la peau.

Le traitement hydrothérapique ayant été abandonné par

suite de l'état désespéré de la malade, notre chef de service,

M. Gérin-Roze, nous autorise à risquer un traitement par la

morphine et le calomel à doses fractionnées, '20 centigrammes

de calomel sont donnés en vingt paquets, un par demi-heure.

La mort eut lieu avec une grande élévation de la tempéra-

ture, le 28 juillet, à trois heures du matin (F'g. 20). Au dire

des malades voisines, la contracture aurait changé de côté au

moment de la mort et il y aurait eu des convulsions du côté

droit.

En présence des accidents de paralysie, localisée

quoique fugace, qui ont été observés, et à cause de la

contracture et des mouvements du bras gauche, en pré-

sence de la rémission qui a séparé la période d'excita-

tion de celle de dépression à laquelle la malade était

actuellement parvenue, il nous semblait que le dia-

gnostic devait être celui de méningite tuberculeuse,

avec cette particularité qu'une plaque de méningite

devait se trouver sur la convexité de l'hémisphère droit,

vers la région pariétale et que des exsudats péribul-

baires et périmédullaires devaient aussi se rencontrer.

Autopsie faite vingt-huit heures après la mort, par une tem-

pérature fraîche. - La rigidité cadavérique est peu prononcée,

la déviation de la tête persiste encore à gauche, elle a été ter-

minale, car on voit seulement sur la commissure labiale gauche

des traces de vomissement. Le bras gauche, contracturé pen-

dant la vie, est moins rigide que les autres membres.

Ouverture de la cavité crânio-médullaire (faite ensemble).

Le crâne est d'une épaisseur moyenne, il adhère à la dure-

mère, principalement au niveau du sinus longitudinal supé-

rieur, ce qui n'est pas la règle à l'âge de la malade, il n'y a du

reste que peu de corpuscules de Pacchioni à ce niveau. Il

existe une certaine quantité de pus à la partie inférieure du

MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUË.

383

canal rachidien. La moelle est enveloppée d'une couche fibrino-

purulente. Les parois du canal rachidien sont rouges et cette

congestion est accentuée au niveau des deux points reconnus

douloureux pendant la vie. En enlevant la dure-mère crânienne,

on s'aperçoit qu'elle n'adhère que peu à la pie-mère qui

montre alors une surface turgescente, surtout du côté gauche.

En enlevant le cerveau, on voit qu'il y a une méningite de la

base. Le névraxe sera étudié ultérieurement. On cherche avec

soin, sans en constater, des traces d'arthrite des vertèbres

cervicales et dorsales : on ne trouve rien non plus dans les

articulations.

./ljo/)<H'e<7 respaoi're. Pas de liquide dans les cavités pleu-

rales. a) L'isthme du gosier, le vestibule du larynx et les

Fig. 20. - Les signes x indiquent des températures vaginales.

Les étoiles * indiquent les grands bains. - +, mort de la malade. -

j., jours de maladie.

38le PATHOLOGIE NERVEUSE.

cordes vocales sont vascularisés, mais n'offrent pas de lésions.

b) Les poumons sont petits, rouges, non adhérents ; le gauche

pèse 450 gr., le droit 580 gr. A la coupe, ils présentent une

congestion pulmonaire prononcée; pas de traces de tubercule;

ils surnagent en masse, mais certains points de la base sont

plus denses.

Les ganglions du hile sont de volume normal et non caséeux.

Foie. Le foie est un peu gras et friable (lésion de fièvre),

poids : 1,500 gr. La rate est molle et diffluente, elle pèse

220 gr.

Reins. Les reins sont gras et congestionnés. Le rein

droit pèse 150 gr., il est mou. Le rein gauche pèse 170 gr. ;

il présente de grandes taches ecchymotiques fournies par des

veines distendues et n'ayant pas la forme des infarctus, c'est

de la congestion disséminée ; il se décortique assez facilement

sauf aux deux extrémités.

Intestin. Le canal alimentaire présente de la congestion

et une vascularisation disséminée par îlots. Les plaques de

Peyer et les follicules clos sont examinés les uns et les autres

sans qu'en aucun point on constate d'ulcération.

Organes génitaux. Normaux.

Coeur. - Le coeur est d'un volume considérable, il pèse

690 grammes avec les caillots fibrineux dont il est rempli. Le

myocarde est jaune, gras, les valvules artérielles sont saines,

mais la valvule mitrale est le siège d'une insuffisance très

caractérisée et imputable à des végétations nombreuses qui

tapissent les parois de l'oreillette gauche et la partie supé-

rieure de la valvule auriculo-ventriculaire gauche. Des caillots

adhérents sont intriqués dans ces végétations. Le péricarde est

sain.

Cerveau. -Poids des deux hémisphères 1,200 gr., de l'encé-

phale en totalité 1,370 gr. A la base de l'encéphale exsudat

puriforme très prononcé au niveau des deux vallées de Syl-

vius, des scissures de Sylvius et des deux espaces perforés

antérieurs. En dépouillant l'hémisphère gauche de ses mé-

ninges, on constate qu'elles sont friables, que l'adhérence est

légère à la convexité et accentuée à la base : au niveau de

l'insula, l'adhérence est assez forte. Les circonvolutions fron-

tales inférieures sont piquetées ainsi que les circonvolutions

temporales. L'hémisphère droit présente aussi une rougeur

uniforme -et des traînées purulentes qui suivent le trajet de la

MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUË. 385

scissure sylvienne. Cette rougeur est surtout prononcée au

niveau du lobe frontal et temporal et à la base des circonvo-

lutions ascendantes. Les méninges sont opalescentes des deux

côtés, elles ne présentent aucune trace de granulations ; elles

sont du reste réservées pour l'examen histologique ainsi que

des portions de l'écorce cérébrale.

La surface externe des circonvolutions est le siège d'un

piqueté vasculaire plus prononcé au niveau des circonvolutions

frontale et pariétale ascendantes à droite et au pied des trois

frontales externes de ce côté. La face interne des hémisphères

paraît normale à l'oeil nu. Les parois ventriculaires sont dif-

fluentes, sans qu'il y ait eu d'hydrocéphalie. Le noyau intra-

ventriculaire du corps strié à droite est mou, surtout par com-

paraison avec celui de gauche. Les méninges cérébelleuses

et bulbaires ne sontpas non plus granuleuses; il y a des traînées

purulentes autour du cervelet et du bulbe, mais pas une gra-

nulation tuberculeuse. Le cervelet et le bulbe sont sains. La

protubérance est symétrique, les pyramides sont égales.

Les coupes du cerveau n'ont rien montré, ni foyer, ni tuber-

cule.

La moelle était enveloppée d'un exsudat purulent qui sem-

blait commencer au niveau du renflement dorsal et la recouvrir

jusqu'au filum terminale. Les racines nerveuses ne sont

cependant pas comprimées par cet exsudat qui est friable

et d'origine plus récente que celui des méninges crâniennes.

Examen histologique. Le foie, les reins étaient stéatosés,

mais il n'y avait pas d'infarctus, tout se bornait à une con-

gestion disséminée par îlots paraissant, indépendants de la dis-

tribution vasculaire. Le myocarde était gras et de nombreuses

fibres cardiaques étaient atteintes de la dégénérescence cireuse.

Examinées sous l'eau, les artères de la pie-mère ne présentaient

aucune altération autre que des leucocythes nombreux dans

leur gaine, mais pas de granulations tuberculeuses, même sur

la sylvienne et ses branches.

Le tissu cérébral était altéré superficiellement, au moins

comme consistance ; nous n'avons pas remarqué d'altérations

cellulaires, mais on sait la difficulté de cette constatation. Les

couches corticales étaient très congestionnées et sillonnées de

capillaires chargés de corps granuleux.

La moelle a été examinée fraîche, elle paraissait intacte.

c'est ce que l'examen après durcissement a confirmé. Les

25

38G .' PATHOLOGIE NERVEUSE ?

exsudats fibrineux et purulents des méninges rachidiennes

ne présentaient pas non plus de granulations tuberculeuses.

Les racines nerveuses paraissaient irritées, mais cependant

la dissociation de quelques-unes d'entre elles n'a pas montré

d'altérations suffisantes pour qu'il nous fût permis d'admettre

une névrite radiculaire. z LI

Nous devons ajouter que l'examen des végétations de l'en-

docarde nous a montré qu'il s'agissait là de produits en voie

de formation, à en juger par l'abondance de cellules embryon-

naires que nous avons trouvées dans ces sortes de bourgeons

charnus. 1

Réflexions. Les lésions que nous avons consta-

tées sont celles d'une méningite aiguë cérébro-spinale

et d'un état fébrile prolongé : peut-être faudrait-il aussi

rattacher les congestions viscérales à l'état des ménin-

ges et de la périphérie de l'encéphale. La véritable

physionomie de la maladie diffère du tableau ordinaire

du rhumatisme cérébral, surtout par suite de l'absence

de fluxion articulaire à un moment quelconque de la

maladie, mais il faut dire que le souffle cardiaque,

que l'endocardite plastique qui correspondait à ce symp-

tôme, sont de grandes présomptions pour admettre

l'étiologie rhumatismale de la méningite. Nous avons

trouvé du reste dans les Bulletins de la Société ana-

tomique pour 1879 un cas qui n'est pas sans analogie

avec le nôtre, aussi le citons-nous de préférence à

tout autre.

Observation II. '

Première attaque de rhumatisme articulaire, chez un homme de

54 ans.Mora ? ' méningite suppurée.

Delphin Racris, 54 ans, garçon de restaurant, est entré à

l'hôpital delà Charité,salleSt-hélix,n°22(servicedeM.DESNOS).

MÉNINGITE CÉRÉBRO-SPINALE AIGUË. 387

Cet homme aurait toujours joui d'une bonne santé, mais il a

dù faire de fréquents excès de boissons et depuis quelque temps

se trouve sous l'influence de vives préoccupations de famille.

Le prochain départ de son fils pour l'armée est devenu pour

lui un sujet permanent d'inquiétude. Dans ces conditions, le

23 octobre 1879, atteint d'un léger embarras gastrique, il se

purge et s'expose au froid de la nuit suivante. Dès le lende-

main, il éprouve des douleurs articulaires, il entre à l'hôpital

le 26 octobre.

26. Dès son entrée le malade 'est très agité, il a la face

vultueuse, les yeux brillants ; il a la parole brève et sèche,

mais très nette. Il raconte mal ce qu'il éprouve ; en examinant

toutes ses articulations, on constate au niveau des régions tibio-

tarsiennes des traînées rouges et du gonflement qui paraissent

trahir une lésion des gaines synoviales plutôt que des articula-

tions mômes du cou-de-pied, le genou droit est le siège d'un

léger épanchement de liquide; les jointures des phalanges des

doigts sont rouges et tuméfiées. -La douleur à la pression est

vive dans les jointures malades;-les veines superficielles des

membres sont très turgescentes ; pas de souffle au coeur,

pas d'albuminurie ; fièvre assez vive.

27. La nuit a été calme. Salicylate de soude, 4 gr.

29. - Le malade a pris du salicylate pendant deux jours.

Les douleurs articulaires ont un peu cessé; le malade se plaît

à mouvoir ses jointures et à montrer qu'il ne souffre pas ; la

fièvre a même un peu baissé, mais est encore très vive ( 39°,

matin et soir).

30. -Le malade a eu du délire la nuit, il a voulu se lever

sans raison, à plusieurs reprises, et on a été obligé de l'attacher.

- Actuellement, il est plus calme ; par moments, il parle avec

lucidité, mais par moments aussi il ne reconnaît pas les per-

sonnes qui viennent le voir. M. Desnos suspend le salicylate,

qui s'est d'ailleurs régulièrement éliminé par les urines.

Castoréum 0,50. Si les phénomènes cérébraux s'accentuent,

on fera au malade des allusions froides.

2 novembre. L'état du malade est resté à peu près sta-

tionnaire. La fièvre a présenté des oscillations régulières (T.

39°, 2 le matin, 40°, 3, ou 40°, 45. le soir.)Le délire assez vif, la

nuit, ne varie pas de forme; il s'agit toujours d'actes déraison-

nables et incohérents; d'ailleurs, la coercition n'a pas besoin

388 PATHOLOGIE NERVEUSE.

d'être très .énergique. Pas d'hallucinations de la vue, ni de

l'ouïe. Pas de fureur, pas de loquacité; un peu de mussita-

tion pendant quelques instants, par intervalles. Le matin le

délire disparaît, le malade n'a aucun souvenir de ce qui s'est

passé la nuit. Les pupilles sont égales et contractées; les

yeux moins brillants qu'au début commencent à ne plus avoir

le regard bien fixe, la langue est fraîche et humide.

Les phénomènes articulaires ont complètement disparu, sauf

quelques traînées rouges au niveau des phalanges. Rien au coeur.

Le malade tousse; à l'auscultation les râles sont crépitants, fins ;

râles sonores nombreux à la base gauche, submatité au même

niveau;-crachats muqueux assez abondants (badigeonnage de

teinture d'iode au niveau des dernières fausses côtes gauches.

Les accidents pulmonaires persistent, peut-être avec un peu

moins d'intensité, mais le cou est raide et le malade se plaint

quand on lui fait fléchir la tète sur la poitrine. Il y a aussi une

certaine raideur de la colonne vertébrale dans la région dor-

sale, en outre le malade se plaint du moindre contact au niveau

du bras et des cuisses ; et, quand pour le déplacer dans son lit,

on saisit ses membres à pleines mains, il paraît particulière-

ment souffrir. 6 ventouses scarifiées à la nuque.

5. Après une rémission marquée, la rigidité de la nuque

et du dos se reproduit plus forte que jamais. Elle ne peut être

vaincue comme la première fois en tentant de force la flexion

de la tête, -l'hyperesthésie des membres est très marquée.-

Le délire d'action a presque complètement cessé; le malade se

borne à marmoter des paroles inintelligibles. Il a de la cé-

phalalgie ; il ne reconnaît plus personne et ne répond pas aux

questions qu'on lui adresse. La langue est sèche, le ventre

légèrement ballonné, les selles, qui jusqu'à présent ont éténor-

males, deviennent charrétiques. 6 nouvelles ventouses scarifiées

à la nuque.

7. Après une nouvelle rémission légère et plus courte que

la première, la contracture de la nuque reparait encore. - La

fièvre moins intense qu'au début, oscille avec d'assez fortes

rémissions matinales.-Les intermittences qu'accuse le tracé

peuvent faire penser à une fièvre intermittente symptomatique

dont on ne trouve pas l'explication dans l'examen des divers

organes. Le pouls égal et régulier change plusieurs fois de

rythme'dans le courant d'une même journée, tantôt rapide et

tantôt plus ralenti.-En outre de cette fièvre, les divers autres

MÉNINGITE CEREBRO-SPINALE AIGUË. 389

accidents présentés par le malade rappellent ceux d'un typhi-

que mourant à la période d'état. -Langue sèche et brune,

fuliginosités aux lèvres et aux gencives, secousses convulsives

de l'aile du nez et de la moitié gauche de la lèvre supérieure,

selles diarrhéiques involontaires, congestion pulmonaire in-

tense à la base gauche.

10. Cet état persiste en s'aggravant, un érythème de cou-

leur livide s'est montré au sacrum et fait craindre l'apparition

prochaine d'une eschare, mais elle n'a pas le temps de se

former, le malade meurt.

- Autopsie, 36 heures après la mort. A l'ouverture de la

dure-mère crânienne, une quantité notable de liquide céphalo-

rachidien purulent s'écoule.-L'encéphale une fois extrait, on

reconnaît que, sur la convexité du cerveau, l'arachnoïde et la

pie-mère, adhérentes l'une à l'autre et à la substance grise, sont

infiltrées d'un pus épais, crémeux qui forme de véritables lacs

confluents aux sillons les plus importants, elles présentent une

teinte opaline dans l'intervalle de ces lacs. Les faces laté-

rales du cerveau sont indemnes, et en examinant avec soin

les scissures de Sylvius, on constate que les adhérences y font

complètement défaut et qu'il existe à peine dans chacune

d'elles un petit noyau purulent gros comme une tête de ca-

mion. La base, la protubérance et le bulbe sont sains, sur

la grande circonférence du cervelet, on retrouve l'aspect opalin

des méninges de la convexité.

Sur la moelle, on aperçoit au niveau du renflement cervico-

brachial, avant d'inciser la dure-mère, un petit épanchement de

sang à la partie postérieure, mais le lavage le fait disparaître;

la dure-mère, incisée sur la ligue médiane en avant et en

arrière, laisse voir la face antérieure de la moelle absolument

saine, la face postérieure au contraire dans l'intervalle des

deux sillons collatéraux postérieurs, parcourue par de nom-

breux vaisseaux dilatés et portants çà et là entre l'arachnoïde

et la pie-mère de petits exsudats purulents, analogues à ceux x

qui ont été signalés à la convexité du cerveau. Ces lésions

sont surtout accentuées sur le renflement lombaire, mais elles

existent sur toute l'étendue de la moelle.

Les poumons sont congestionnés, surtout le gauche à sa

base, le coeur est sain, l'intestin présente une vascularisation

un peu forte, sans lésion bien déterminée; les reins et la rate

sont indemnes.

390 PATHOLOGIE NERVEUSE.

On voit comme ces deux observations sont compa-

rables, sauf pour la manifestation cardiaque qui a man-

qué dans le cas de M. Arnozan. Nous noterons aussi

la prédominance de la méningite à la convexité dans

la seconde observation et celle de la méningite à la

base dans le premier fait, celui qui nous est personnel.

C'est ce qui explique l'erreur étiologique que nous

avions commise. On remarquera cependant l'accord

qui existe entre les symptômes observés, les lésions

discutées et celles que nous avions supposées. Enfin,

quoique le traitement ait été inefficace, il ne nous semble

pas moins établi que c'est celui auquel il faudrait avoir

recours en pareil cas; les lésions de stéatose viscérale

que nous avons indiquées nous semblent prouver qu'il

faut combattre avant tout l'hyperthermie qui accom-

pagne ces méningites rhumatismales. Peut-être pour-

rait-on cependant rattacher ces lésions à une intoxica-

tion phosphorée à laquelle notre malade était exposée

par sa profession. Nous ajouterons qu'une autre jeune

fille du même atelier était, vers la même époque,

atteinte de méningite dans une salle voisine de la

nôtre. Nous sommes allé dans la fabrique même nous

informer des circonstances qui avaient précédé l'entrée

à l'hôpital de ces deux malades. Nous n'avons pu re-

cueillir aucun renseignement différent de ceux énon-

cés plus haut et n'avons trouvé, ni dans les condi-

tions hygiéniques de l'atelier, ni dans celles du

domicile particulier des malades, aucune raison vala-

ble de rattacher cette méningite à une intoxication

professionnelle ni à une insolation ou à un trau-

matisme.

1- , CLINIQUE MENTALE

Il CONTRIBUTION. A L'ETUDE DE L'IDIOTIE' 1

II

Par BOURNEVILLE et E. BRISSAUD.

Les deux observations qu'il nous reste à rapporter

pour compléter ce premier travail sont relatives à des

enfants idiots, chez lesquels, à l'autopsie, nous avons

trouvé, dans un cas, des lésions analogues à celles

qui sont représentées dans la Planche III (Voir PL.

,VIII et IX) ; dans l'autre cas, des lésions absolu-

ment semblables à celles de la Planche IV (Voir PL.

VI et VII.) : Si l'on compare les symptômes intellectuels relevés

dans ces deux cas, on voit qu'ils étaient à peu de chose

près les mêmes et que les deux enfants étaient atteints

d'idiotie profonde ou complète. Quant aux lésions,

elles sont très différentes et diversement réparties. Les

- Planches, que nous donnons, et qui sont aussi fidèles

, que possible', permettront à nos lecteurs de s'en rendre

un compte exact.

' Voir le No 1, p. 69.

= Nous devons cependant faire remarquer que la Pl. VII est inexacte

en ce sens que le dessinateur n'a pas représenté les îlots scléreux qui

existaient sur le corps strié. On en aura une idée précise en se repor-

tant à la Pl. IV, dessinée avec le plus grand soin par M. Leuba.

392 CLINIQUE MENTALE.

Observation IV.

ATROPHIE CEREBRALE : IDIOTIE PROFONDE.

SOJIDIJ.1RB. - Antécédents héréditaires négatifs. Premières convulsions à six mois.

- Parole, marche nulles. Aucune manifestation intellectuelle. - Gâtisme. Cons-

tipation extraordinaire. Sentiments affectifs très rudimentaires. Dentition. Atti-

tude. Emphysème sous-cutané. Affaiblissement progressif : mort.

Autopsie : Atrophie d'un grand nombre de circonvolutions des deux hémisphères du

cerceau.

Mo.. (Nicolas), âgé de 10 ans, est entré à Bicêtre (service de

M. BOURNEVILLE) le 1er novembre 1879.

Antécédents. [Renseignements fournis par la mère de Pen-

fant). - Père, 35 ans, palefrenier ; il est grand, assez intelli-

gent, bien portant, fait quelques excès alcooliques (supporte

beaucoup la boisson) ; parfois, il a de la céphalalgie. [Nul dé-

tail sur son père, qui est mort ; sa mère est un peu nerveuse,

mais sa santé est bonne ; quatre frères et soeurs, ayant des

enfants ; aucun d'eux n'a d'affectionnerveuse.]

Mère, 31 ans, domestique ; intelligence peu développée,

normalement constituée au point de vue physique. Elle aurait

eu des convulsions dans l'enfance. Elle est assez nerveuse,

mais n'a pas d'attaques. [ Ses père et mère sont morts il y a

longtemps ; elle ne sait de quelle maladie; ils n'auraient pas

eu d'accidents nerveux; quatre frères et soeurs bien portants. Rien

chez les autres membres de sa famille. ]

Pas de consanguinité.

Trois enfants : 1 ° Nicolas ; 2o une fille, âgée de 6 ans et

demi ; elle est assez intelligente ; elle a eu de petites convul-

sions ; 3° une fille, âgée de 3 mois et demi, paraissant intel-

ligente. -

Notre malade : la conception n'aurait pas eu lieu durant

l'ivresse, la grossesse a été bonne, l'accouchement naturel, à

terme. M... a été élevé au sein par sa mère. A 6 mois, ! 7a eu,

pendant trois mois consécutifs, des convulsions, séparées par

quelques intervalles assez courts. Tandis que, auparavant, il

était bien venant, semblait intelligent; après les convulsions,

on a remarqué qu'il ne profitait ni physiquement, ni intellec-

tuellement. A 16 mois, il a été sevré et envoyé à la cam-

ÉTUDE SUR l'idiotie. 393

pagne où il est restéjusqu'à 6 ans et demi : dans cette période,

les convulsions auraient reparu à plusieurs reprises.

Depuis son retour à Paris, il a eu quelques convulsions lé-

gères des yeux et des bras, la dernière fois il y a six mois

environ. De plus, il aurait eu quelques accidents scrofuleux et

des poux en quantité.

M... n'a jamais parlé : il pousse des cris qui, dans les der-

niers temps de son séjour chez ses parents, étaient devenus

très fréquents, et cela aussi bien la nuit que le jour. Il n'a

jamais marché, mais, au lit, il tenait ses jambes allongées ;

depuis son passage à l'asile Sainte-Anne, il les maintient sans

cesse dans la flexion. Il grince des dents, suce ou tète ses

aliments , et ne prend que du lait et des potages ; il est diffi-

cile à faire manger, il faut que ce soit la même personne ; il

était sujet à la constipation : on nous assure qu'il reste un mois

ou cinq semaines sans avoir de selles ; alors, il aurait une

garde-robe quotidiennement durant 3 ou 4 jours, puis rede-

viendrait constipé.

M... reconnaît son père, sa mère, sa soeur ; il crie quand on

s'éloigne de lui ; il est devenu un peu méchant : on attribue

ce changement à ce qu'il serait jaloux de sa jeune soeur, qui

a pris une partie des soins dont il étaitl'objet.

Etat actuel (13 novembre). Cet enfant ne quitte pas le lit,

dans lequel il a constamment J'attitude suivante : les jambes

sont tout à fait fléchies sur les cuisses, fléchies elles-mêmes

sur le bassin ; les talons s'appuient sur les fesses. La tête est

fléchie sur le sternum, et par conséquent à peu de distance des

genoux. Les mains reposent sur la poitrine.

La tête est petite ; la protubérance occipitale est très sail-

lante ; en avant on remarque une dépression. Le front est

haut, déprimé sur les côtés ; les arcades sourcillières sont peu

saillantes.

Les yeux sont normaux ; la face est symétrique ; la bouche

petite ; toutes les dents de la mâchoire supérieure sont recou-

vertes d'un capuchon de tartre. Les incisives médianes supé-

rieures sont larges, crénelées, les latérales triangulaires ; les

canines assez grosses. L'une des petites molaires est en train

de percer; les autres, ainsi que les grosses molaires, sont

absentes ; ces détails indiquent que la seconde dentition n'a

pas subi un retard sensible. Le palais, assez large, médio-

crement profond, parait symétrique.

394 CLINIQUE MENTALE. , 1

Les oreilles sont longues ; leur partie supérieure est exubé-

rante.

Les cheveux sont châtains, peu abondants, ainsi que les sour-

cils. La peau est normale. On sent quelques ganglions

dans les aines. , ,

Le cou est un peu raide ; le tronc est très régulièrement

conformé, si ce n'est une saillie exagérée des fausses côtes.

'Les membres supérieurs sont dans la flexion ; les jointures

rigides ; il est assez difficile d'étendre les doigts. Mêmes

particularités aux membres inférieurs. Les mains et les pieds

sont cyanosés, froids ; ceux-ci sont en varus équiu. L'en-

fant ne se sert pas de ses mains.

Il ne prend que du bouillon, du lait,ou des légumes en purée;

il boit en suçant ; pas de vomissements. Depuis l'admission à

l'hospice, il n'a eu qu'une selle, composée de matières dures, '

de la grosseur d'une noisette. -La verge est bien conformée;

les testicules ne sont pas descendus.

M... ne pleure que rarement ;lesnuitssont calmes. -Poids,

10 kil. 500 ; taille, os 95.

Traitement : Bains salés, huile de foie de morue, sirop d'io-

dure de fer, extension des membres inférieurs.

21 décembre. Depuis le début des grands froids, l'enfant

s'affaiblit de plus en plus ; il vomit presque tout le lait qu'on

lui donne. Le soir, on constate de l'emphysème sous-cutané

autour du cou, et sur la partie antérieure du thorax ; pas

d'accès de suffocation ; rien à la gorge. T. R. 39°, 4.

22 déc. -T. R. 38°, 4.. - Soir : T. R. 39°, 6. L'emphy-

sème a gagné le dos et la jambe droite. Quelques gros râles

dans la base des poumons. 23 déc. Ce matin l'enfant a pris

une tasse de lait. A 7 heures et demie, T. R. 38°, 8. Mort à 4

heures : T. R. 39°.

Autopsie le 24 déc. Larynx, trachée, rien. Congestion de

la partie antérieure des poumons ; pas de tubercules. Cour,

50 grammes; sang fluide dans les ventricules, caillots noirs et

blancs dans les oreillettes.

Foie (345 gr. rate (15 gr. avec un lobe presque pédicule ;

pas de lésions. Chaque rein pèse 35 gr. ; rien.

Tête.-Les os du crâne sont normaux. Pas d'asymétrie appré-

ciable de la base. Le liquide céphalo-rachidien est gelé;

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 395

l'encéphale, pèse 735 gr. Les différentes parties de la base de

l'encéphale, artères, nerfs, chiasma, etc., n'offrent pas d'ano-

malies. Cervelet et isthme, 120 grammes. -Les hémisphères

ont la même longueur (13 centimètres).

Lorsqu'on examine la base du cerveau (PL. IX), on remar-

que à la face inférieure du lobe occipital droit, une disposition

anormale des circonvolutions (a, b, c, d, e) ; des portions de

quelques-unes d'entre elles, sont plus atrophiées que ne l'in-

dique le dessin. Les traits ombrés que l'on voit sur la même

Planche, à l'extrémité du lobe occipital gauche, ne donnent

qu'une médiocre idée des lésions. En effet, toutes les circon-

volutions occipitales, aussi bien à la face inférieure de ce lobe

qu'à la face convexe, et le long du bord supérieur, sont très

atrophiées, ont l'aspect vermiforme.

Hémisphère gauche. Ainsi, les circonvolutions qui bordent

la région occipitale de la grande scissure du cerveau sont atro-

phiées. De l'extrémité du lobe occipital et à trois centimètres

au-dessous partent, sous forme de traînées transversales d'un

centimètre environ de largeur, des lésions atrophiques des cir-

convolutions ; ces deux traînées circonscrivent un îlot de por-

tions saines et se réunissent à l'extrémité postérieure de la

scissure de Sylvius. L'atrophie intéresse surtout le pli courbe,

la partie postérieure des première et deuxième circonvolutions

temporales, la partie moyenne supérieure des circonvolutions

ascendantes (c, d,) la racine des deuxième et troisième circon-'

volutions frontales, lapartie moyenne de la première dont l'ori-

gine, a, est respectée. La Planche VIII ne donne qu'une idée

imparfaite des lésions. -

Sur la face interne de cet hémisphère, la lésion intéresse la

partie moyenne de la première frontale et de la circonvolution

du corps calleux. Le lobe paracentral, le lobe carré sont irré-

guliers ; il en est de même des circonvolutions avoisinantes,

qui sont plus ou moins saines.

Hémisphère droit. Face convexe : la racine des trois cir-

convolutions frontales, la région moyenne de la partie antéro-

postérieure de la circonvolution d'enceinte de la scissure de

Sylvius, les circonvolutions frontale et pariétale ascendante

(sauf un centimètre de la première), les parties voisines des cir-

convolutions situées en arrière de la pariétale ascendante, sont

atrophiées, réduites à un, deux ou trois millimètres de largeur

396 CLINIQUE mentale.

diminuée notablement de hauteur. Ce foyer à peu près quadri-

latère, de4 à 5 centimètres de longueur et 4 de hauteur, coupe

en quelque sorte l'hémisphère en deux parties; sur le bord

supérieur de la face convexe, il produit une hachure profonde

qui est aceentuée par les lésions des circonvolutions de la face

interne.

Face interne : atrophie de la partie postérieure de la première

circonvolution frontale, de la partie antérieure du lobe para-

central, des parties moyenne et postérieure de la circonvolu-

tion du corps calleux; enfin atrophie des première et deuxième

circonvolutions occipitales.

C'est à six mois que sont apparues les convulsions

symptomatiques des lésions atrophiques des deux hé'*

misphères cérébraux, dues, selon toute probabilité, à

l'alcoolisme du père. Ces convulsions ont duré plusieurs

jours et auraient été généralisées. L'enfant n'a jamais

parlé, ce qu'explique la lésion de la troisième circon-

volution frontale gauche; il n'a jamais marché et les

lésions des circonvolutions ascendantes en donnent la

raison.

Ici, les lésions, comme nous l'avons dit, doivent être

rapprochées de celles qui sont consignées dans l'OB-

SERVATION II (n° 1, p. 75) ; toutefois, elles étaient beau-

coup plus étendues et beaucoup plus profondes; l'a-

trophie des circonvolutions était bien plus accusée.

Relevons, en passant, un phénomène mentionné

dans le cours de cette observation. Il s'agit de la cons-

tipation qui se prolongeait durant un temps considé-

rable. C'est là un accident assez commun chez les en-

fants de cette catégorie et que nous avons noté, entre

autres, dans l'OBs. II. Il n'est pas rare de voir les pur-

gatifs échouer en pareil cas ou produire quelques selles

liquides sans évacuer les matières très dures, que l'on

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 397

retrouve à l'autopsie enclavées dans le coecum ou les

replis du gros intestin.

L'observation qui précède doit être rangée à côté

de l'OBSERVATION II ; la suivante, au contraire, nous

offre un nouvel exemple desclérose tubéreuse, a nalo-

gue à celui de l'OBs. III.

Observation V.

ENCÉPHALITE OU SCLÉROSE TUBÉREUSE DES CIRCONVOLUTIONS

CÉRÉBRALES.

Sommaire. Antécédents héréditaires. Emotions vives pendant la grossesse.

Convulsions. Maladie bleue. - Idiotie. - Amélioration de la marche par les exerci-

ces. Affaiblissement progressif. Hémorrhagie sous-méningée et intra-encéphalique; i

abaissement de la température.

Autopsie : Anomalie artérielle. Foyer hémorrhagique dans le lobe frontal droit.

Nombreux îlots de sclérose à la surface des circonvolutions cérébrales. Anomalie du

coeur : persistance du trou de Botal; communication interventriculaire et ouverture de

l'aorte dans deux ventricules ; rétrécissement considérable de l'infundibulum pulmo-

naire du ventricule droit.

Bour... (Georges), 4 ans à son entrée à Bicêtre (service de

M. BOURNEVILLE) le 26 juin 1879.

Antécédents. (Renseignements fournis par sa mère, le 21 no-

vembre).- Père, 30 ans, jardinier; aucun accident nerveux, pas

d'alcoolisme, etc. Rien dans sa famille. Mère, 27 ans,

domestique, très impressionnable, ni migraines, ni attaques.

[ Une grand'tante maternelle et son fils ont été épileptiques;

une cousine au second degré a été folle.] Pas de consan-

guinité.

Trois enfants : 1° notre malade; 2° un garçon âgé de 2 ans,

intelligent ; pas de convulsions ; 3° une fille de 4 mois, bien

venante.

Durant la grossesse, émotions vives avec cris, perte de con-

naissance et chute, à la 6° semaine, au 5° et au 7° mois.

Accouchement facile, environ trois semaines avant terme. B ?

à la naissance, n'était pas cyanosé, dit-on ( ? ). Il a été élevé au

sein par sa mère. A4 mois, il eut quotidiennement, pen-

dant huit jours, des convulsions qui prédominaient dans le côté

droit.

398 CLINIQUE MENTALE.

15 jours , et les convulsions reprirent ensuite à des inter-

valles variables. La 1r° dent a percé à 8 mois. C'est seule-

ment à deux ans que B... a commencé un peu à marcher.

Quant à la parole, il ne pouvait alors que prononcer la syllabe

« man man man», qu'il répétait indéfiniment. 11 n'a jamais su

manger seul.

Depuis longtemps l'on a remarqué que l'enfant devenait

bleu, comme il l'est aujourd'hui au moment des accès convul-

sifs ; plus tard, la cyanose persista dans les intervalles. Les

accès étaient parfois si fréquents qu'on en a compté jusqu'à 20

dans les 24 heures. Les plus longues intermittences étaient de

trois semaines. On n'a pas remarqué d'étourdissements.

Cet enfant présentait, dès son entrée, une cyanose très pro-

noncée des lèvres et de la face qui est pâle. Cette cyanose est

plus marquée à certains moments et revient en quelque sorte

par accès : alors, la langue est presque noire ; les pieds et les

mains sont violacés.

B... est très maigre; ses membres sont longs et grêles; les

côtes sont saillantes, principalement les 3°, 4° et 5°, au niveau

de leur attache sternale. Les testicules sont descendus; la verge

présente une malformation du prépuce qui manque dans sa

moitié inférieure, tandis qu'il est anormalement développé

dans sa moitié supérieure, qui forme une sorte de tablier.

Pas d'onanisme.

Ce malade ne parle pas, ne reconnaît pas ses parents et ne

manifeste de plaisir qu'à la vue de ses aliments; il commence

seulement à saisir avec la main ce qu'on lui présente. Il est

gâteux.

7 octobre. L'enfant se tient difficilement sur les jambes;

il est très oppressé dès qu'il fait quelques pas. On l'a tenu cons-

tamment au lit depuis son entrée; aussi marche-t-il moins

bien que quand il était chez ses parents. L'auscultation du

coeur dénote un bruit de souffle rude au premier temps et à la

base. Il n'y a pas de frémissement. C'est à peine si l'on voit

battre la pointe du coeur. Pouls veineux bien marqué. P. ra-

dial, très petit, à 140; T. R. 37°. Soir : T. R. 37°, 4. Som-

meil agité. L'enfant se réveille quelquefois en criant. Traite-

ment anti-scrofuleux; exercer l'enfant à marcher.

21 nov. T. R. 37°, 4. Soir : T. R. 37°, 6. B... pèse

10 kil. ; sa taille est de 0m.93.

22 nov. L'enfant est très amaigri. Cependant il marche

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 399

si on le tient par la main. Les extrémités sont toujours cyano-

sées. Il tousse un peu. T. R. 37°,G.

30 déc. - B..., qui avait repris notablement, a beaucoup

maigri à cause des froids qui l'ont confiné à l'infirmerie, et il

s'est affaibli au point qu'on est obligé dele laisser couché et de

suspendre les exercices. T. R. 37°,4.

1880. 3 janvier. - L'amaigrissement se prononce de plus en

plus. Les oreilles, la langue, les mains et les pieds sont forte-

ment cyanosés. Il y a un érythème très prononcé des bourses,

des fesses, et des ulcérations au niveau du sacrum et des tro-

chanters. Les jambes ont une tendance à se placer dans la

flexion ; l'enfant les remue d'ailleurs aussi bien l'une que l'autre.

A l'auscultation, on trouve quelques râles fins en avant au

sommet droit; sous la clavicule gauche, le souffle cardiaque

couvre le bruit respiratoire ; pas d'impulsion cardiaque exa-

gérée. En arrière, quelques râles sous-crépitants. Il n'y a nulle

part de matité. Toux grasse. -L'enfant mange un peu, même e

de la viande ; il ne vomit pas; garde-robes normales. P. petit,

régulier à 108; T. R. 38°, 6. Soir : T. R. 38°, 2.

4 janvier. T. R. 38°, 2. Soir : T. R. 38°, 8.

5 janvier. L'enfant décline de plus en plus. La peau est

légèrement chaude à la main. Les mains et les pieds sont vio-

lacés sans être froids. Les lèvres et la face sont également

cyanosées. La respiration est très gênée. P. très petit, à 128 ;

T. R. prise à la visite 36°, 2. Soir : T. R. 36°, 8.

6 janvier. Regard éteint; nystagmus à grandes oscilla-

tions. T. R. 38°, 4. Pas de convulsions, ni de contractures, ni

depamlysie. -Mort à midi.

Autopsie faite 40 heures après la mort. Cadavre extrême-

ment maigre. Ventre en bateau, nulle trace de rigidité cadavé-

rique.

Cerveau. Poids, 1030 gr. L'artère communicante anté-

rieure est double. Les autres artères de la base sont normales

ainsi que le chiasma, les pédoncules, etc. L'hémisphère droit

pèse 40 gr. de plus que le gauche.

L'encéphale pèse 1170 gr. La pie-mèl'e est injectée partout et

d'une manière à peu près uniforme ; elle s'enlève, en général,

facilement, si ce n'est au niveau du lobe frontal. L'artère

communicante antérieure est double; les autres artères sont

400 CLINIQUE MENTALE.

normales, ainsi que les différentes parties de la base de l'en-

céphale (chiasma, pédoncules, etc.).

Hémisphère droit. 11 pèse 40 gr. de plus que le gauche. -Au

niveau de la face convexe du lobe frontal, on trouve, sous la

pie-mère, une quantité assez considérable de sang et la subs-

tance cérébrale, jusqu'au centre dulobe frontal, est ramollie et

plus ou moins mélangée avec du sang. Le foyer intéresse sur-

tout les deux tiers postérieurs des 2° et 3° circonvolutions fron-

tales. La pie-mère se détache en entraînant la substance ra-

mollie.

Outre cette lésion récente, nous avons à noter une lésion an-

cienne, cause de l'idiotie ; elle consiste en îlots de sclérose (sclé-

rose hypertrophaque, scl. tubéreuse) occupant sur la face convexe :

a) l'extrémité antérieure de la 30 circonvolution frontale; b) la

partie la plus postérieure de cette même circonvolution (à cet

endroit, la masse sclérosée limite le foyer hémorrhagique que

nous venons de décrire); c) la portion moyenne de la frontale

ascendante; d) la 2e et la 3° circonvolution temporale ; e) sur

la face interne, il existe quatre îlots scléreux occupant diffé-

rents points de la circonvolution frontale.

Hémisphère gauche. 1° Face interne (PL. VI). On y voit

des îlots scléreux : a) un sur l'extrémité antérieure de la pre-

mière circonvolution frontale; b) trois sur l'extrémité anté-

rieure de la deuxième circonvolution frontale ; c) un dans

la partie moyenne du sillon qui sépare cette circonvolution de

la troisième; -d) un groupe d'îlots scléreux naissant de la

région moyenne de la circonvolution frontale ascendante for-

mant une saillie en avant, entre la racine des deuxième et

troisième circonvolutions frontales qu'il a refoulées; on distin-

gue neuf îlots dans cette masse ; e) la circonvolution parié-

tale ascendante est considérablement déformée à sa partie

moyenne par une masse scléreuse qui comble les sillons voi-

sins. Le groupe scléreux de la frontale ascendante et celui de

la pariétale ascendante, ont amené une modification profonde

du sillon de Rolando (PL. VI, S).

Signalons encore : f) un îlot sur le lobule du pli pariétal;-

g) un sur le lobule du pli courbe (PL. VI, Pc.), empiétant sur

l'extrémité postérieure de la première circonvolution temporale;

- h) un sur. la partie antérieure des deuxième et troisième

circonvolutions temporales ; i) un autre vers le milieu de la

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 401

deuxième circonvolution temporale; - j) enfin un îlot sur la

troisième circonvolution occipitale ( PL. VI, N. ).

2° Face interne. Notons : a ) un groupe d'îlots scléreux

intéressant l'origine de la première circonvolution frontale et

de la circonvolution du corps calleux (PL. VII, N) ; b )

quelques îlots sur les autres régions de la première frontale, et

c) sur la circonvolution du corps calleux (PL. VII, N). - Le

lobe paracentral, assez volumineux, présente un petit îlot en

haut et en avant. Le lobe carré est normal. Enfin, sur

les circonvolutions temporo-occipitales, on voit un îlot sclé-

reux assez gros.

Qu'il s'agisse de l'un ou de l'autre hémisphère, la pie-mère

se détache sans peine au niveau des îlots scléreux ; elle est

amincie, comme distendue. Quant aux îlots, ils sont presque

tous arrondis, formant une saillie plus ou moins considérable;

ils sont durs, résistants à la coupe; ils ont une couleur blanche

qui tranche nettement sur les circonvolutions qui, ici, ont une

coloration rappelant un peu celle de la chair de saumon.

Le corps calleux, le,, ventricule moyen sont sains. -Les

ventricules latéraux ne sont pas distendus. Leur paroi externe

offre une grande quantité de petites tumeurs scléreuses de 2,

3, 5 millimètres de diamètre, réunies en une sorte de grappe.

A part cela, les masses centrales sont normales.

Cervelet et isthme, 140 gr. Aucune lésion de la protubé-

rance, du bulbe, ni du cervelet.

Estomac, rien de particulier. Intestin grêle, normal.- L'ap-

pendice coecal est un peu plus long qu'à l'état normal ( 8 cent,

et demi). Le. foie présente à la face inférieure du lobe droit,

près du bord postérieur, une scissure anormale limitant une

partie saillante. Il est très congestionné, la vésicule ne contient

pas de calculs. Poids, 460 gr. - La veine porte est très volu-

mineuse. La rate offre plusieurs scissures ; 42 gr.

Le thymus et le corps thyroïde ont leur volume normal. Les

reins se décortiquent facilement. Ils offrent à leur surface plu-

sieurs petites tumeurs d'un blanc jaunâtre présentant à la

coupe une forme conique. Poids, 50 gr.

Les poumons présentent tous deux, à la partie postérieure du

lobe inférieur, un foyer d'hépatisation rouge assez étendu.

Le péricarde ne contient pas de liquide. Le coeur, est vio-

lacé. L'oreillette droite, très distendue, paraît, ainsi que le ven-

tricule correspondant, beaucoup plus volumineuse que les par-

26

402

CLINIQUE MENTALE.

ties similaires gauches. L'oreillette droite étant incisée paral-

lèlement au sillon auriculo-ventriculaire, on constate sur la

cloison inter-auriculaire, vers la partie antérieure de la fosse

Fig. 21. V. Ir., valvule triscuspide. V. dr., ventricule droit. -

A. p., artère pulmonaire. T., trou de Botal. 0. dr., oreillette droite.

- A. o., artère aorte.

étude SUR L'IDIOTIE. 403

ovale, un orifice qui n'est autre que le trou de Botal. Cet ori-

fice peut admettre une sonde de femme. Sa direction est obli-

que, de droite à gauche et d'arrière en avant, de manière que

la lèvre postérieure de l'orifice proémine dans l'oreillette gau-

che et l'antérieure dans l'oreillette droite.

L'ouverture du ventricule droit y montre l'absence de l'in-

fundibulum de l'artère pulmonaire. Les parois de ce ventri-

cule sont épaissesde 10 Il-) millimètres vers la partie moyenne,

tandis que dans le ventricule gauche les parois, mesurées au

même niveau, n'ont guère plus de 5 à 6 millimètres d'épaisseur ' . 1.

Le septum cardiaque est incomplet (Fig. 21). Vers la base

des ventricules, il présente une légère échancrure arrondie et

lisse au niveau de laquelle les deux cavités ventriculaires com-

muniquent. L'aorte, légèrement dilatée à son origine, prend

naissance directement au-dessus de l'espèce d'éperon ainsi

formé par la cloison, de sorte qu'elle s'ouvre à la fois dans les

deux ventricules. La circonférence de son orifice est de 44 mil-

limètres. Les valvules sigmoïdes aortiques présentent leur

forme et leur nombre normaux et sont épaissies au niveau de

leur bord libre. Des altérations analogues, mais encore plus

marquées, existent sur le bord libre et la face supérieure des

trois valves de la tricuspide.

L'artère pulmonaire est notablement rétrécie ainsi que son

orifice qui présente seulement 35 millimètres de circonférence,

et est pourvu de 3 valvules sigmoïdes. Sur la face inférieure

de la sigmoïde droite s'insère un petit pilier charnu qui va

se rattacher à la paroi ventriculaire (Fig. 22). Si on fend la

paroi du ventricule droit en suivant la direction du tronc arté-

riel, on voit que celui-ci aboutit à un véritable cul-de-sac, en

forme d'entonnoir, ne communiquant avec la cavité ventricu-

laire que par 3 ou 4 orifices étroits, situés entre les colonnes

charnues de la paroi antérieure. Ajoutons qu'à un centimètre

environ au-dessus de son orifice, l'artère pulmonaire se par-

tage en 3 branches, deux gauches et une droite : cette dernière

passe au-devant de la crosse aortique.

'D'après Rilliet et Barthez (Maladies des enfants, 1861, I, p. 56), la

mesure des parois ventriculaires, chez les enfants de 4 ans, donnerait

comme moyenne pour l'épaisseur maximum : ventricule droit, 2 milli-

mètres ; ventricule gauche, 7,9 millimètres. - Chez l'adulte, la moyenne

de l'épaisseur de la paroi ventriculaire, mesurée près de la base, serait

de 6 millimètres. (Dubrueil. - Anomalies artérielles, p. 23).

404 CLINIQUE MENTALE.

Sur le bord droit du tronc pulmonaire, au niveau de sa bi-

furcation, se détache un petit cordon arrondi qui va en s'amin-

cissant de plus en plus et représente vraisemblablement le canal

artériel, bien que sa dissection n'ait pu être poursuivie jusqu'à

l'aorte. Au niveau de son insertion sur l'artère pulmonaire, on

trouve dans la cavité du vaisseau un orifice très petit qui peut

encore admettre la pointe d'une épingle dans une étendue de

3 à 4 millimètres.

Dans le ventricule gauche, la valvule mitrale présente sa

disposition normale, mais ses bords et sa face supérieure sont

Fig. 22. A, P., artère pulmonaire. Br. g., la branche gauche.

P. P., parois du ventricule droit incisées et écartées pour montrer le

mode d'oblitération de l'infundibulum.

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 405

épaissis et comme bourgéonnants par places. La circonférence

de l'orifice mitral est de 54 millimètres. Celle de l'orifice auri-

culo-ventriculaire droit de 57 millimètres. On aperçoit facile-

ment, en relevant la valve droite de la mitrale, l'échancrure du

septum qui fait communiquer les deux ventricules.

La crosse de l'aorte donne directement naissance, par sa

convexité, aux deux carotides primitives et aux deux sous-cla-

vières. // n'y a pas de tronc brachio-céphalaque.

Des causes multiples sont intervenues, chez cet en-

fant, pour déterminer les malformations du coeu7- : d'une

part, l'hérédité - indirecte ; d'autre part, des émotions

morales vives, éprouvées par sa mère, alors qu'elle

était à une époque peu avancée de sa grossesse, émo-

tions qui se sont traduites, chaque fois, entre autres

symptômes, par une perte de connaissance. Ajoutons

enfin la naissance avant terme. Nous n'insisterons pas

davantage sur cette partie de l'observation relative à la

maladie bleue, parce que nous en avons fait, avec M. d'O-

lier, l'objet d'une communication spéciale à la Société

anatomique'.

Les causes que nous venons d'énumérer ont placé

l'organisme dans une situation particulière qui a dû

exercer une action dans la production des convulsions.

Nous avons vu qu'elles avaient duré huit jours et

qu'elles avaient prédominé dans le côté droit du corps :

l'idiotie paraît en avoir été la conséquence.

Des essais pour apprendre à marcher à cet enfant

avaient donné quelques résultats, lorsque, sous l'in-

fluence du froid si rigoureux de l'hiver dernier, B...

s'est progressivement affaibli. L'amaigrissement était

déjà très prononcé, quand s'est produite une hémor-

1 Voir : Bull. de la Soc. anat., 1880, p. 1, et Progrès médical, 1880,

p. 163.

406 CLINIQUE MENTALE.

rha,gie dans le lobe frontal de l'hémisphère droit,

qui n'a occasionné ni paralysie, ni convulsions, ni con-

tracture, ce qu'explique très bien son siège ; par suite

de l'idiotie préexistante, on ne pouvait noter de mo-

difications suffisantes au point de vue des troubles

intellectuels. Mentionnons seulement le nystagmus et

l'abaissement de la température centrale (36°,2), suivi

d'une élévation assez rapide (3 8°, 4 six heures avant la

mort).

Dans ce cas, de même que dans celui de l'OBS. III

(p. 81-90), l'autopsie a fait voir une lésion intéres-

sante, qui semble assez rare, et consistant en îlots

scléreux plus ou moins considérables, disséminés sur

les circonvolutions, respectant le centre ovale (subs-

tance blanche), le cervelet, la protubérance et le

bulbe); eu revanche, sur les corps striés, on trouvait

des îlots scléreux, formant une sorte de grappe

(PL. I 1. - ?

La qualification d'encéphalite tubéreuse, que nous

avons donnée au cas dont il s'agit, témoigne que cette

forme morbide nous paraît représenter une espèce à

part et dont nous n'avons, jusqu'à ce jour, trouvé au-

cun exemple dans les ouvrages consacrés à la patho-

logie nerveuse.

Les observations publiées sous le titre de sclérose

cérébrale concernent des faits très disparates au

nombre desquels il faut compter surtout des cas

de sclérose en plaques. Mais la véritable encépha-

' Ces mêmes lésions existaient dans l'OBs. V; c'est par une erreur du

dessinateur qu'elles n'ont pas été figurées.

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 407

lite scléreuse, soit circonscrite, soit diffuse, soit

disséminée, n'a pas encore été étudiée en proportion

de sa fréquence et il nous est difficile d'en signaler

aucun cas de nature à servir de terme de comparaison

avec ceux que nous avons réunis. Ainsi, en 1863,

M. Duguet communiquait à la Société anatomique trois

observations de sclérose du cervelet qui correspondent

bien plutôt à une atrophie simple ou à un arrêt de dé-

veloppement qu'à un processus inflammatoire chroni-

que. En 1869, M. Hayem, dans sa thèse inaugurale,

signalait l'encéphalite scléreuse circonscrite, mais sans

fournir sur ce sujet aucune indication pathogénique

ou anatomique qu'on puisse aujourd'hui mettre à

profit pour le classement des nombreuses variétés de

l'encéphalite chronique. Deux ans plus tard,Hoffmann` t

constatait à l'autopsie de certains épileptiques la dureté

cartilagineuse des circonvolutions frontales et princi-

palement de la substance grise de ces circonvolutions.

En 1875, M. d'Espine2 faisait mention de la sclérose

et de l'hypertrophie cérébrale qu'on peut trouver chez

. les idiots. Ces données sont toutes assez vagues et ne

peuvent pas véritablement nous servir plus que les in-

dications très sommaires que d'autres auteurs déjà an-

ciens ont fournies sur cette vaste question, Rokitansky,

Hasse, Schroeder van der Kolk.

Récemment Beets inspirait à un de ses élèves, van

der Eyden, un travail sur les lésions encéphaliques

qu'on observe chez les idiots. Malheureusement cette

étude est écrite en langue hollandaise et il nous a

été impossible de l'utiliser. La sclérose diffuse du

1 Vierteljahrschr. f. psych., 1869. ·

1 Bull, de la Société médicale de la Suisse romande, 1875, p. 375.

408 CLINIQUE MENTALE.

cerveau, dontparle également Strümpell, est une forme

de méningo-encéphalite analogue à celle dont nous

avons rapporté plusieurs cas précédemment '. Enfin,

M. le professeur Mierzejewsky a exposé, devant le

Congrès médical international de Genève, en 1878,

le résultat d'examens anatomiques relatifs aux mo-

difications de la substance cérébrale chez les idiots

épileptiques. Dans une observation très détaillée, il

insiste sur les altérations de structure de l'écorce

grise, mais il s'étend surtout sur les lésions qui résul-

tent de l'arrêt de développement ou de la perversion

du développement des circonvolutions. Aussi de toutes

les publications consacrées à la sclérose de l'encéphale

ne voit-on se dégager aucune notion bien exacte, et a

fortiori aucun essai de classification des différents pro-

cessus chroniques auxquels sont imputables les symp-

tômes de l'idiotie compliquée ou non d'épilepsie.

Mais ce que nous tenons à faire particulièrement res-

sortir, c'est que, dans aucune des observations publiées

jusqu'à ce jour, il n'a été fait mention de ces tubéro-

sités superficielles, qui, sans rien changer à la dispo-

sition générale des circonvolutions, modifient cepen-

dant l'apparence extérieure du cerveau d'une façon

tout à fait singulière. Assurément, il ne s'agit pas ici

d'une encéphalite scléreuse telle que celle dont la sclé-

rose en plaques a fourni de si nombreux exemples. On

ne peut pas non plus assimiler ces cas à ceux des ob-

servations précédentes où le processus morbide affecte

des analogies frappantes avec la méningo-encéphalite

de la paralysie générale. Enfin, malgré l'évidente hy-

1 Archives de Neurologie, N- 1, p. 232.

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 409

pertrophie des nodules scléreux qui nous ont déter-

miné à qualifier la lésion d'encéphalite tubéreuse, il

n'y a pas lieu de faire rentrer ces faits dans la caté-

gorie des hypertrophies cérébrales, ^attendu que l'hyper-

trophie du cerveau est presque toujours générali-

sée.

Ce qui frappe dès le premier abord dans les obser-

vations anatomo -pathologiques que nous rapportons

ici, c'est la localisation des foyers de sclérose dans la

substance grise, soit à la surface des circonvolutions,

soit à la surface des corps opto-striés. A cet égard

l'altération pourrait être assez justement dénommée

polio-encéphalite tubéreuse. Peut-être aussi serait-on

porté à croire que le voisinage des méninges entre

pour une certaine part dans la localisation dont il

s'agit ; mais l'intégrité relative des membranes exclut

forcément cette manière de voir.

Quant aux altérations histologiques, nous devons

avouer qu'elles ne présentent rien d'assez spécial pour

permettre de formuler une opinion précise sur la pa-

thogénie de l'affection. Tantôt la lésion occupe une

seule partie d'un repli cérébral ; tantôt elle envahit

plusieurs circonvolutions à la fois; mais jamais elle ne

nous a paru s'étendre jusque dans le fond des sillons

ou des scissures. C'est donc plutôt une affection de la

surface du cerveau qu'une affection de l'écorce propre-

ment dite.

Nous n'avons pas pu, à notre grand regret, exami-

ner au microscope les pièces fraîches; les seules ob-

servations que nous avons faites concernent des frag-

ments durcis dans le bichromate d'ammoniaque à

4 0/0. Or, ce que les coupes, colorées au picrocarmin,

410 CLINIQUE MENTALE.

nous ont permis de constater, peut se résumer en très

peu de mots.

Les éléments nerveux font absolument défaut dans

toute l'étendue des parties sclérosées. Le tissu de cha-

cun des nodules tubéreux consiste essentiellement en

une trame névroglique excessivement dense que le

carmin colore avec intensité. Cette trame est beaucoup

plus épaisse dans les régions superficielles de la circon-

volution que dans les régions profondes, c'est-à-dire

que le maximum d'activité du processus et, selon toute

vraisemblance, son point de départ occupent la subs-

tance grise ou ce qui devait être auparavant la subs-

tance grise. Dans ce tissu scléreux, les noyaux ne sont

pas beaucoup plus abondants qu'à l'état normal; seu-

lement bon nombre d'entre eux présentent des pro-

longements ramifiés et affectent la forme de cellules

araignées. Tout à fait à la surface, la condensation de

la névroglie est poussée à l'extrême et l'on se rend

compte aisément, d'après un tel aspect, de la dureté

cartilagineuse de ces foyers d'encéphalite.

Entre les parties malades et les parties saines, il n'y

a pas une démarcation tranchée ; peu à peu la névro-

glie devient plus lâche, on y distingue quelques cel-

lules et une certaine quantité de cylindres axiles très

délicats. Mais celles de ces cellules qui sont les plus

voisines du centre de sclérose sont atrophiées, jaunes,

granuleuses et troubles. Ceci nous enseigne que la

lésion tend à se propager toujours vers les parties

saines, et que, si lent que soit le processus, il a une

propension incessante à envahir les régions adjacentes,

étouffant successivement, au point de les anéantir

complètement, les éléments nerveux qu'il englobe.

ÉTUDE SUR L'IDIOTIE. 411 i

Dans la substance blanche, la lésion scléreuse, à part

la différence de densité, présente des caractères iden-

tiques. La coloration uniformément rose du tissu té-

moigne qu'il ne subsiste pas dans la trame névro-

glique la moindre trace de myéline ; et sur les bords

du foyer seulement, on distingue quelques cylindres

axiles.

Chose remarquable, et peu en rapport avec ce que

nous signalions dans les précédentes observations rela-

tives à des cas de méningo-encéphalite, on ne ren-

contre pas de cellules araignées dans les portions

de la circonvolution malade qui devaient être occupées

par la substance blanche ; peut-être est-il permis de

supposer, en raison de ce fait, que la sclérose névro-

glique dans la substance blanche n'est que secondaire.

Quant à la vascularisation de ce tissu morbide, elle est

excessivement restreinte. On ne distingue pas dans les

nodules scléreux le riche réseau capillaire des circon-

volutions saines; seuls, les vaisseaux de calibre sem-

blent y pénétrer. Enfin, en aucun point nous n'avons

observé de lésions hémorrhagiques comme tant d'au-

teurs en ont signalées dans les atrophies scléreuses de

l'encéphale.

Avec des données si insuffisantes, nous ne nous

croyons pas autorisés à formuler la moindre hypothèse

sur le mode de développement de cette singulière

altération. Nous estimons cependant que la ménin-

gite, facteur pathogénique à peu près constant de

la plupart des affections analogues chez les idiots et

les épileptiques, ne peut pas être mise en cause ici. Il

s'agit bien plutôt d'un processus inflammatoire chro-

nique, très lent, dont le point de départ réside dans la

412 CLINIQUE MENTALE.

névroglie de la substance grise corticale, mais dont

la localisation dans les parties les plus superficielles

du cerveau tient à des causes qui nous échappent

encore complètement.

- EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCHE VI

Face convexe de l'hémisphère gauche.

N, N, N, Ilots de sclérose.

P c, îlot occupant le pli courbe.

R, sillon de Rolando.

S, scissure de Sylvius.

PLANCHE VII

Face interne de l'hémisphère gauche.

N, N, N, îlots de sclérose.

Lq, lobe carré.

Lp, lobe paracentral.

C s, corps strié.

PLANCHE VIII

Face convexe de l'hémisphère gauche.

a, b, c, d, circonvolutions atrophiées.

PLANCHE IX

Base du cerveau,

a, b, c, d, e, circonvolutions atrophiées.

REVUE CRITIQUE

MÊTALLOSCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, .ESTHÉSIOGÈNES

(Suite)

Par le D' ROMAIN VIGOUROUX '.

On a vu, au commencement de ce travail, quel était l'état de

la question au moment où M. Burq la portait devant la Société

de biologie (1876). A la suite de cet exposé, nous avons indiqué

les principaux agents aesthésiogènes. Nous pourrons donc pour-

suivre l'étude des phénomènes sans être arrêté à chaque pas

par la description des procédés.

Suivant M. Burq, l'application prolongée du métal sur une

région insensible avait pour résultat final le retour de l'anes-

thésie ; de telle sorte que l'on se trouvait en présence du même

état qu'avant l'expérience (anesthésie de retour, Burq). C'est

en effet ce qui résultait de ses démonstrations. Un fait pour-

tant pouvait faire soupçonner qu'il y avait quelque chose de

plus que l'anesthésie de retour : suivant l'observation de

M. Burq lui-même, chez les malades anesthésiques qui portent

habituellement des métaux (bagues, bracelets, dés à coudre),

on trouve souvent la peau sensible dans la portion circonscrite

qui est en contact avec le métal. Cela, bien entendu, signifie

que la malade est sensible au métal dont il s'agit. M. Burq in-

diquait même cette circonstance comme pouvant dispenser

d'une exploration métalloscopique régulière. Or, on peut se

demander comment, dans ces cas, a disparu l'anesthésie de re-

tour. La réponse à cette question se trouve dans les deux phé-

nomènes qui vont être décrits : le transfert et les oscillations.

Transfert. Il ne sera pas inutile de rapporter dans tous

1 Voir le No 2, p. 257.

414 REVUE CRITIQUE.

leurs détails les circonstances dans lesquelles fut découverte

cette importante extension de l'aesthésiogénie. En même temps

que nous y trouvons une des meilleures réponses à certaines

objections, nous pourrons à cette occasion parler des modifica-

tions des sensibilités spéciales. On a pu, en effet, remarquer

que M. Burq ne s'était occupé que de la sensibilité générale.

Dans une de ses séances de la Salpêtrière, au commencement

de 1877, la commission de la Société de biologie commençait à

étudier les modifications présentées par les organes des sens

sous l'influence métallique. On sait que M. Charcot a insisté

sur ce fait que l'anesthésie hystérique atteint très fréquem-

ment les sensibilités spéciales et que, dans une hémianesthésie,

l'oeil du côté malade présente, d'ordinaire, une amblyopie qui

peut aller jusqu'à l'amaurose, la moitié de la langue de ce côté

a perdu, outre la sensibilité tactile, la perception des saveurs, etc.

La commission commençait cette partie de ses études par l'or-

gane de l'ouïe.

Après avoir constaté chez une malade hémianesthésique une

diminution notable de l'acuité auditive du côté insensible, on

avait appliqué une plaque de métal sur la région temporale de

ce côté. M. Gellé observait les variations qui pouvaient survenir

au moyen d'un procédé dont il est l'auteur. Ce procédé con-

siste dans l'emploi d'un tube de caoutchouc, long d'un mètre,

muni à ses deux extrémités d'embouts qui s'adaptent aux deux

oreilles. L'anse formée par le tube ainsi placé (tube interauri-

culaire) est soutenue derrière la tête du patient; on promène

sur son contour une montre et l'on demande au malade s'il en

entend les battements et de quel côté. La distance, mesurée

sur le tube, à laquelle le bruit de la montre cesse d'être perçu

par chaque oreille, indique l'acuité auditive pour les deux cô-

tés. On a, de cette manière, outre la valeur absolue de l'acuité

auditive pour chaque oreille, la comparaison toute faite de l'é-

tat fonctionnel des deux côtés. M. Gellé, durant l'application

du métal, fit à diverses reprises l'exploration bilatérale qui

vient d'être décrite; il avait soin d'écrire, chaque fois, la dis-

tance en centimètres de l'audition distincte; les chiffres étaient

disposés sur deux colonnes, une pour chaque oreille, et dans

une colonne les chiffres de chaque double exploration se trou-

vaient en regard. L'expérience terminée, la lecture des chiffres

inscrits montra : 1° que du côté de l'hémianesthésie, là où

l'ouïe était primitivement très diminuée, elle s'était comportée

MÉTALLOSCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, ^ESTHÉSIOGÈNES. 415

exactement comme la sensibilité cutanée en pareil cas. C'est-

à-dire qu'après s'être graduellement élevée jusqu'au degré nor-

mal, elle avait baissé de nouveau, suivant une phase analogue

à l'anesthésie de retour ; 2° que ( et voici l'inattendu ) du côté

sain la distance auditive avait varié suivant une marche inverse.

De sorte que, au moment où l'audition était devenue normale

du côté de l'hémianesthésie, elle avait baissé du côté sain, au

point de n'avoir plus que la valeur primitive du côté malade ;

il y avait une véritable transposition de l'état primitif. Cette

relation entre les chiffres correspondants des deux colonnes

existait pour tous les moments de l'expérience. Si, dans une

colonne, il y avait augmentation sur le chiffre précédent, on

trouvait, par compensation, diminution dans l'autre. Autre cir-

constance remarquable : la somme des deux valeurs de l'acuité

auditive était constante pour toutes les explorations; ainsi,

à tel moment, on avait, par exemple, 12 centimètres à droite et

28 à gauche ; dans l'exploration suivante, 16 à droite et 24 à

gauche ; puis 20 de chaque côté, et ainsi de suite pour chaque

couple de valeurs ; enfin, au moment de la transposition com-

plète, 36 à droite et 4 à gauche, exactement l'inverse de l'état

antérieur. Puis, celui-ci se rétablissait graduellement (par

l'effet de l'anesthésie de retour), suivant une marche analogue.

En résumé, il semblait que la somme totale de l'acuité auditive

ne pouvant être chez le malade que de 40 centimètres, une

oreille devait perdre autant que l'autre gagnait. Il s'agissait

donc, non d'une amélioration réelle dans ce cas, par l'action

métallique, mais seulement d'un déplacement, d'un transfert.

C'est ce dernier mot qui fut adopté, comme on le sait.

Les membres de la commission eurent aussitôt la pensée de

vérifier si ce transfert avait lieu pour les autres espèces de

sensibilité, pour la force musculaire, la température, les phé-

nomènes vaso-moteurs, etc. Il fut constaté, séance tenante, que

le fait est général, au moins chez les hystériques, seule caté-

gorie de malades que nous ayons en vue pour l'instant'.

1 Nous étions présent a cette séance et nous fûmes frappé d'un détail

qui à lui seul montre bien l'absence de toute influence de l'imagina-

tion dans les résultats en question : nous avions, l'avant-veille, rendu la

sensibilité à une malade hémianesthésique du côté droit. En l'exami-

nant, au moment même où, pour la première fois, il était parlé de trans-

fert, nous trouvâmes que l'anesthésie s'était reproduite sauf à la phalan-

gette du médius. Or, la phalangette correspondante du côté sain était

complètement insensible et l'était seule.

4 REVUE CRITIQUE.

**\Ainsi, lorsque dans l'expérience ordinaire le métal a rétabli

sensibilité dans une certaine étendue de la peau d'un mem-

bre, une plaque d'anesthésie de dimension et de configuration

égales se montre sur un endroit symétriquement placé du

membre opposé.

On voit ici la conformité parfaite avec ce qui a été dit plus

haut pour l'organe de l'ouïe. On serait tenté de dire que le

malade ne peut disposer que d'une certaine somme de sensibi-

lité et que celle qui est artificiellement éveillée dans le côté

malade est empruntée au côté sain.

Nous aurons à revenir sur l'importance physiologique et thé-

rapeutique de ce transfert, et nous verrons qu'il n'est qu'une

forme particulière d'un fait plus général. Mais il est bon de

signaler dès à présent une autre action à distance de l'applica-

tion métallique. Voici en quoi elle consiste : dans l'expérience

qui vient d'être rappelée, on se borne généralement à considérer

le retour de la sensibilité au niveau de la plaque de métal, et

sa disparition dans une région symétrique de l'autre moitié du

corps. Ce n'est pas tout; supposons qu'il s'agisse d'une hémia-

nesthésie gauche et que le métal soit appliqué sur la face dor-

sale de l'avant-bras gauche : si, au moment où la sensibilité

apparaît au voisinage du métal, on explore le membre inférieur,

on constate que dans une région que nous appellerons ana-

logue (dans le cas supposé, c'est la partie antéro-externe de la

jambe), il se produit une zone sensible; et sur l'autre jambe

dans le point symétrique une plaque d'anesthésie. En un mot,

les membres inférieurs, bien qu'ils n'aient été le siège d'aucune

application, présentent une reproduction exacte de ce qui se

passe au même moment dans les membres supérieurs. Cette

action à distance peut être considérée comme un commence-

ment de transfert complet de l'hémianesthésie. Celui-ci, assez

rare avec les métaux, se fait mieux avec d'autres oesthésiogènes

plus actifs, l'aimant par exemple. Onvoit alors les zones sen-

sibles du bras et de la jambe s'étendre graduellement et se

rencontrer sur le tronc; tandis que l'anesthésie envahit, sui-

vant une marche semblable le côté du corps primitivement

sensible. Lorsque l'action est rapide, il y a vraisemblablement

d'autres points du corps ainsi influencés à distance; mais ils

sont difficiles à saisir.

L'évaluation numérique du transfert se fait aussi très com-

modément pour la température et pour la force musculaire.

MÉTALLOSCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, ÆSTHÉSIOGÈNES. 417

Pour la première, des thermomètres placés sur deux points

symétriques (par rapport à la ligne médiane du corps) indi-

quent au début de l'expérience une différence de température,

en faveur du côté sain, qui peut être de plusieurs degrés. A

mesure que le transfert de la sensibilité s'opère, on voit la

colonne mercurielle descendre du côté sain et monter de l'autre.

De sorte que si l'on note les degrés observés de minute en mi-

nute, on a deux colonnes de chiffres qui se trouvent dans les

relations indiquées à propos de l'expérience de M. Gellé. Ici,

aussi, la somme est à peu près constante; il semble n'y avoir

qu'un simple changement de distribution.

Pour observer le transfert de la température, les thermo-

mètres médicaux qui donnent le dixième et même le cinquième

de degré sont très suffisants. Nous nous sommes servi avec avan-

tage des thermomètres du Dr Mortimer Granville (clnical sur-

face thermomete2-); ils sont construits précisément pour l'explo-

ration bilatérale, et leur forme de spirale aplatie en rend

l'application très commode.

Quant à la force musculaire, en faisant serrer alternative-

ment par les deux mains le dynamomètre de Burq, on obtient

également une série de chiffres, de plus en plus forts d'un côté,

de plus en plus faibles del'autre, mais dont la somme à chaque

épreuve est à peu près constante. Nous avons déja dit quelle

étendue peut présenter ce balancement; une main parétique

au point de ne donner qu'un kilogramme de pression acqué-

rant graduellement, en quelques minutes, une force de qua-

rante kilogrammes au détriment de l'autre main, puis la

perdant à mesure que s'établit l'anesthésie de retour.

Le transfert du goût et de l'odorat n'exige qu'une simple

mention. On le constate avec la plus grande facilité. Un flacon

d'ammoniaque ou d'acide acétique placé sousla narine anesthé-

sique ne fait absolument aucune impression, tandis que du

côté sensible il provoque les réactions ordinaires. Quand la

sensibilité est rétablie dans la moitié anesthésique du nez, par

une application oesthésiogène quelconque, c'est l'inverse. De

même pour la langue, qu'on interroge en plaçant sur chaque

moitié successivement une petite quantité de substance à sa-

veur très franche, sel commun, coloquinte, etc. Ces expériences,

qu'il serait oiseux de décrire en détail, sont peut-être plus sai-

sissantes que celles qui portent sur la sensibilité générale.

Mais l'organe qui présente dans le transfert les particularités

27

418 REVUE CRITIQUE. ·

fonctionnelles les plus remarquables est l'oeil. M. Charcot a

depuis longtemps signalé l'amblyopie qui se rencontre si fré-

quemment chez les hystériques. Elle siège du même côté que l'hé-

mianesthésie, quand celle-ci existe. Elle en est en quelque sorte

une annexe, comme les autres troubles sensoriels concomitants.

On sait qu'elle affecte des degrés très divers de gravité et peut

aller jusqu'à l'amaurose complète. 141. , Galezowslii a en outre

montré que l'amblyopie hystérique est presque constamment ac-

compagnée de cette condition morbide étudiée dans ces derniers

temps sous le nom d'achromatopsie ou cécité des couleurs.

Chez les hystériques, l'achromatopsie offre des caractères

particuliers. Le plus souvent elle est incomplète; l'oeil malade

(il est rare que les deux yeux soient affectés, et dans ce cas ils

le sont inégalement) a perdu la faculté de percevoir une ou

plusieurs couleurs, ou même toutes, suivant le degré de l'affec-

tion. La couleur qui est perdue la première est le violet. Si le

malade en a perdu deux, la seconde est le vert; ensuite vien-

nent par ordre le rouge, le jaune et le bleu. C'est celui-ci qui

est perçu lorsqu'il n'y a plus qu'une couleur conservée. Disons

de suite que cet ordre n'est constant chez tous les sujets que

pour les deux premières couleurs nommées, couleurs centrales

(on verra bientôt la raison de cette dénomination). Relative-

ment aux autres couleurs, les malades peuvent se diviser en

deux catégories, à peu près également nombreuses; l'une a

perdu les couleurs suivant l'ordre indiqué : violet, vert, rouge,

jaune, bleu; pour l'autre, il y a une inversion entre le rouge

et le bleu, et la série se présente ainsi : violet, vert, bleu, jaune,

rouge. Donc, suivant que les malades appartiennent à l'une ou

à l'autre de ces catégories, la dernière perception chromatique

conservée est celle du bleu ou du rouge. M. Landolt, qui a fait

à la Salpêtrière une étude approfondie de l'état de la vision

chez les hystériques, a trouvé que cet ordre de disparition des

couleurs est déterminé par l'étendue du champ visuel pour

chaque couleur. Le violet est perçu normalement dans une

moindre étendue du champ visuel que le vert, celui-ci que le

rouge, etc., fait que l'on constate avec une grande précision en

se servant du périmètre de M. Landolt. Cet instrument donne

le moyen de trouver aisément la courbe fermée qui représente

le champ visuel pour chaque couleur. Or, l'achromatopsie a

pour condition essentielle le rétrécissement du champ visuel,

chromatique en général. Par conséquent, àmesure que l'affec-

MÉTALLOSCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, ÆSTHÉSIOGÈNES. 419

tion se prononce, ce sont les couleurs dont le champ visuel

est le plus étroit, c'est-à-dire le violet, puis le vert, couleurs

centrales qui cessent les premières d'impressionner la rétine.

Tous les champs visuels éprouvant une sorte de retrait concen-

trique, les plus étroits doivent naturellement être réduits à

zéro avant les autres.

Lorsque l'on suit la marche de la maladie chez une hystéri-

que, on voit la perception des couleurs se perdre suivant l'ordre

indiqué, et en cas d'amélioration se rétablir suivant l'ordre

inverse. La marche est exactement la même quand on rétablit

la sensibilité de la rétine par une action aesthésiogène, par

exemple le pôle d'un aimant placé à proximité de la région

temporale. On voit alors que la peau devient d'abord sensible

en face de l'aimant ; puis quand cette sensibilité s'est étendue

à une certaine zone autour de l'orbite, la malade commence à

pouvoir nommer (l'oeil sain étant couvert) les cartons colorés

placés devant elle. Selon qu'elle appartient à l'une ou l'autre

des deux catégories indiquées plus haut, elle verra d'abord le

rouge ou le bleu, puis le jaune, etc. - Particularité intéres-

sante : dans un carton carré de quinze centimètres de côté, la

couleur est vue aux angles avant de l'être dans les parties

plus centrales. C'est une démonstration directe du fait signalé

par M. Landolt que, à intensité lumineuse égale, une même

couleur est perçue à la périphérie du champ visuel et non par

les parties intérieures.

D'ailleurs, tous les objets qui ne sont pas vus avec leurs

couleurs propres apparaissent à la malade avec une teinte

grisâtre qui, suivant l'intensité lumineuse, varie entre le blanc

sale et le bis presque noir.

Ces détails étaient nécessaires pour bien comprendre en quoi

consiste le transfert pour l'oeil. Nous en parlerons ici seule-

ment en ce qui concerne la perception des couleurs. Pour ce

qui est de l'acuité visuelle et du champ visuel en général, les

choses se passent exactement comme pour les autres fonctions

sensorielles, et la constatation des faits n'offre aucune diffi-

culté.

Revenons maintenant à notre malade hémianesthésique et

achromatrope du côté de l'anesthésie. L'approche d'un aimant

a produit à la fois le retour de la sensibilité cutanée du pour-

tour de l'orbite, une augmentation de l'acuité visuelle et du

champ de la vision, et enfin la faculté de reconnaître le bleu (on

420 REVUE CRITIQUE.

sait que nous supposons l'achromatopsie complète et la malade

appartenant à la catégorie du bleu). Si, à ce moment, on

découvre l'autre oeil, et si on l'interroge de la même manière, on

constate, outre des changements inverses dans la puissance

visuelle, la perte de la perception d'une couleur ; mais cette

couleur n'est pas le bleu, c'est au contraire la plus centrale,

celle qui se perd normalement la première, le violet. En con-

tinuant l'expérience , l'examen comparatif des deux yeux

montre que, à mesure que l'oeil du côté de l'application

acquiert une couleur, l'autre en perd une, si bien qu'à la fin,

les conditions primitives sont exactement renversées. L'oeil sain

est devenu achromatrope en perdant successivement le violet,

le vert, le rouge, le jaune et le bleu ; l'autre a récupéré l'état

normal en regagnant le bleu, le jaune, le rouge, le vert et le

violet. Puis survient l'anesthésie de retour, et l'on assiste à

une évolution en sens contraire qui, suivant la même marche

et dans le même temps, remet les choses dans l'état primitif.

Il faut, bien entendu, pour que l'observation soit très nette,

que ces changements s'effectuent avec une certaine lenteur,

c'est-à-dire que l'on n'ait pas employé un oesthésiogène trop

actif. Du reste, cet ordre d'apparition et de disparition des

couleurs paraît répondre à une loi absolument générale. Quand

une malade ne voit pas le vert, par exemple, on peut être

certain d'avance qu'elle ne voit plus le violet ; et si elle ne voit

pas le violet, on peut conclure sans plus ample examen que

l'achromatopsie est complète. C'est là une règle à laquelle on

ne connaît pas encore d'exception. On pressent l'importance

de ce fait au point de vue de la simulation.

La méthode habituellement employée par M. Charcot dans

l'étude clinique de l'achromatopsie est, on le voit, celle connue

sous le nom de méthode par dénomination. Elle est, pour la

pratique, suffisamment exacte et beaucoup plus expéditive que

la méthode par comparaison.

2° Oscillations. Jusqu'à présent, nous avons vu l'action de

l'aesthesiogene avoir pour résultat final l'anesthésie de retour

ou le rétablissement spontané de l'état antérieur. M. Charcot

a montré qu'après ce que l'on croyait être la fin de l'expé-

rience, il se produit presque constamment une série de phé-

nomènes des plus remarquables. C'est une succession de

transferts spontanés; ils durent chacun à peu près le même

temps que le transfert primitif, deviennent à la fin de moins

MÉTALLO SCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, ÆSTHÉSIOGÈNES. 421

en moins complets, et ce n'est qu'après cette succession d'oscil-

lations de la sensibilité entre un côté et l'autre que l'état de la

malade peut être considéré comme définitif; que cet état, rela-

tivement définitif, soit la reproduction de l'anesthésie telle

qu'elle existait avant l'expérience, ou qu'il soit le rétablisse-

ment complet de la sensibilité, cela dépend de l'activité de

l'sesthésiogene employé. Le nombre de ces oscillations (c'est le

nom donné par M. Charcot à ces transferts successifs) est très

variable, suivant les malades et aussi suivant l'oesthésiogène ;

il peut aller jusqu'à plus de dix oscillations simples, enten-

dant ce dernier mot dans le même sens quepourles oscillations

d'une pendule. Elles sont toujours moins nombreuses lorsque la

série doit se terminer par la disparition complète de l'anes-

thésie, comme cela arrive par exemple sur le tabouret isolant.

A chaque oscillation, le transfert n'est pas complet ; un côté

gagne toujours un peu plus qu'il ne perd; le résultat final

dépend de l'accumulation de ces différences. C'est là un fait

qu'il est facile de se représenter pour les diverses conditions

physiologiques qui ont été énumérées à propos du transfert ;

mais il est un peu plus compliqué et en même temps plus

frappant dans les oscillations de l'achromatopsie. M. Charcot

a fait représenter par des séries de cercles colorés les change-

ments successifs de la perception chromatique des deux yeux,

tels qu'ils ont été observés dans plusieurs expériences et sur

diverses malades. Ces cercles sont disposés par couples dont

l'écartement est proportionnel à la durée de chaque oscillation.

On a ainsi un schéma très démonstratif des conditions mul-

tiples du phénomène. Les dernières oscillations sont plus lentes

à se produire, et la dernière exige souvent trois ou quatre fois

plus de temps que les précédentes. Il serait difficile, et en tous

cas trop long, de rendre compte, sans le secours des figures,

d'une observation des oscillations de l'achromatopsie. Ce qui a

été dit à propos du transfert en facilitera d'ailleurs l'intelli-

gence, si l'on veut bien se rappeler que les oscillations ne sont

que des transferts répétés.

On a fréquemment à constater, dans le transfert ou les

oscillations, une particularité dont il est bon d'être prévenu :

la sensibilité (générale ou spéciale) n'apparaît pas toujours

d'un côté au moment même où elle disparaît de l'autre ; avant

que le passage soit effectué, la malade peut, pendant une

minute de plus, présenter une anesthésie totale ou bien une

422 REVUE CRITIQUE.

sensibilité bilatérale. Cependant la simultanéité de l'évolution

dans les deux moitiés du corps est la règle.

Anesthésie provoquée. Ceci est un autre phénomène des plus

importants, dont la connaissance est due à la commission de

la Société de biologie. Voici en quoi il consiste : si, au lieu de

placer lapièce de métal sur le côté anesthésique pour rétablir

- la sensibilité, on la met sur le côté sensible (d'une malade

hémianesthésique), on voit qu'au niveau du métal la sensibilité

disparaît ; en même temps, elle reparaît dans la région symé-

trique du corps opposé. C'est la contre-partie exacte de l'expé-

rience primitive; comme dans celle-ci, nous avons ici une

action directe du métal et un transfert. Seulement ce qui est

produit directement, c'est l'anesthésie, et ce qui est transféré,

c'est la sensibilité.

Une fois ce résultat obtenu, rien ne distingue plus l'évolu-

tion des phénomènes de celle qu'on observe dans le cas de

l'application du métal sur le côté insensible ; mêmes oscilla-

tions, même retour à l'état antérieur. Il y a pourtant quel-

ques nuances sur lesquelles nous allons revenir.

Supposons maintenant que la malade, sujet de l'expérience,

ne présente pas actuellement d'anesthésie, bien qu'elle en ait

été affectée antérieurement; en d'autres termes que, chez elle,

la diathèse hystérique n'ait pas complètement disparu ; chez

la malade, l'application du métal auquel elle était autrefois

sensible détermine l'anesthésie, comme dans le cas précédent.

Mais on se demande par quelle manifestation se traduit le

transfert ? Simplement par l'apparition sur le point symétrique

d'une autre plaque d'anesthésie pareille à celle du côté de

l'application.

L'anesthésie provoquée, avons-nous dit, offre quelques par-

ticularités. La première, c'est qu'elle n'exige pas, pour se

produire, une action aesthésiogénique aussi intense que le réta-

blissement direct de la sensibilité. Ainsi, par exemple, dans

une hémianesthésie hystérique, une application faite sur le

côté insensible ne donne pas de résultat, parce que l'agent est

trop faible; mais si on fait exactement les mêmes applications

sur le côté sain, on y détermine une plaque d'anesthésie, et

en même temps apparaît sur l'autre côté une zone sensible.

On a donc obtenu indirectement un effet qu'on aurait vaine-

ment attendu de l'action directe sur le côté de l'hémianesthé-

METALLOSCOPIE, METALLOTHERAPIE, ESTHÉSIOGÈNES. 423

sie. Nous avons fréquemment constaté ce fait en employant

une lame de platine polarisée ou l'excitation unipolaire d'une

pile ordinaire ou d'une pile de Zamboni. Ces procédés, qui sont

généralement insuffisants si l'on agit sur le côté anesthésique,

réussissent au contraire très bien à produire l'anesthésie dans

le côté sensible, et par transfert la sensibilité dans l'autre. La

même différence s'observe avec les agents ordinaires pour peu

que l'anesthésie soit tenace. Il résulte de cette remarque un

précepte pratique, celui de faire l'application, chez une hémia-

nesthésique hystérique, que l'on examine pour la première

fois, sur le côté sensible.

Cependant, M. Rosenthal, qui eu l'occasion de faire cette

comparaison dans un cas d'hémianesthésie hystérique, en se

servant d'aimants, a vu notre remarque confirmée dans une

expérience et contredite dans une autre. Mais notre opinion

s'appuie sur des faits trop nombreux pour être ébranlée par

une exception.

M. Charcot avait d'abord donné à l'anesthésie provoquée le

nom d'anesthésie métallique ou post-métallique. C'était à

l'époque où les métaux étaient les seuls aesthésiogènes usuels.

Cette dénomination est maintenant trop restreinte. Mais ce

fait que l'anesthésie, et d'une manière plus générale divers

symptômes de l'hystérie, la contracture entre autres, peuvent

être provoqués par les aesthésiogènes chez un sujet en appa-

rence normal, a été utilisé par M. Charcot pour le diagnostic

et pour le pronostic de l'hystérie. Ainsi, supposons qu'à la fin

d'un traitement une malade présente toutes les apparences de

laguérison; elle n'aplus de crises,possède toute sasensibilité,etc.

Que l'on fasse une application sesthésiogénique ; s'il en résulte

de l'anesthésie sensitive ou sensorielle, ou de la contracture, la

malade doit être considérée comme étantencoresous l'influence

de la diathèse. Le même procédé sert aussi à déterminer la

nature hystérique des crises dans un cas douteux, ou à mettre

la maladie en évidence lorsqu'elle ne peut être que soupçonnée

d'après les autres données. On a donc dans l'anesthésie provo-

quée, ou plus généralement dans la propriété qu'ont les oesthé-

siogènes de déterminer certains symptômes qui n'existaient

qu'en puissance, une véritable pierre de touche de l'hystérie.

L'anesthésie provoquée est intéressante à suivre dans la

manière dont elle envahit graduellement toute la surface

cutanée et les organes des sens. Supposons-la produite chez

424 REVUE CRITIQUE.

une malade dont la sensibilité est entière, par l'application

d'une pièce de métal ou d'un aimant ou d'une électrode sur la

face dorsale de l'avant-bras. Dès que l'action commence (une

ou plusieurs minutes après l'application), une plaque d'anes-

thésie s'établit autour du métal et simultanément trois autres

apparaissent à l'autre avant-bras sur le point symétrique

(homologue) et à chaque jambe sur la face antéro-externe

(points analogues). A partir de ce moment, ces quatre plaques

d'anesthésie, semblables en forme et en étendue, se déve-

loppent d'une façon uniforme; rien ne distingue celle qui est

voisine du métal. Elles ont d'abord une forme elliptique, le

grand axe dirigé suivant la longueur du membre. Leur dimen-

sion dépend de celle de la pièce de métal, dont le contour

doit d'abord être débordé par l'anesthésie. Elles s'étendent

ensuite progressivement, mais beaucoup plus vite dans le sens

longitudinal quo dans le transversal, et aussi, plus vite vers la

racine du membre que vers la périphérie. De sorte que, au

bout de quelques minutes, les plaques elliptiques d'anesthésie

sont devenues des bandes qui occupent toute la hauteur du

membre sur la partie antéro-externe; elles ont, au contraire,

à peine gagné quelques millimètres dans le sens transversal.

Suivons la marche de la bande du bras, après que son extrémité

supérieure a atteint l'acromion. Sa largeur n'est encore que

de trois ou quatre centimètres. Elle empiète peu à peu sur la

région sus-claviculaire, la traverse, atteint l'oreille qu'elle

recouvre, la région pariétale et enfin la ligne médiane où elle

rencontre sa 'congénère. Jusqu'à ce moment, la largeur n'a

guère varié ; elle commence maintenant à augmenter, mais

d'une façon uniforme. Il en résulte que les portions du membre,

les premières envahies dans tout leur pourtour par l'anesthé-

sie, sont celles dont le diamètre est le moindre. Ainsi la bande

anesthésique enveloppe déjà complètement la partie inférieure

de l'avant-bras, tandis qu'elle laisse sensible la région pal-

maire voisine du pli du coude, et que, à la tête et au cou, elle

est encore assez éloignée de la ligne médiane en avant et en

arrière. Enfin, le cou tout entier est couvert et la face finit par

l'être aussi, mais ce sont les points de la ligne médiane les plus

saillants qui sont les derniers atteints par la réunion des deux

zones, le lobule du nez reste le dernier sensible. En même

temps que le cou, la poitrine et le dos étaient envahis par

l'extension de la zone du bras.

MÉTALLOSCOPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, -,ESTHÙSIOGÈNES. 425

Aux jambes, les choses se sont passées d'une façon analogue

et seulement après que l'anesthésie a gagné une certaine

étendue de l'abdomen, elles sont complètement anesthésiques

vers les extrémités.

L'anesthésie générale résulte de la. fusion sur la ligne

médiane de ces différentes plaques primitivement écloses sur

les quatre membres. Nous n'affirmerions pas cependant qu'il

n'y a pas sur la poitrine, le bassin ou la face d'autres centres d'ori-

gine de l'anesthésie provoquée. Mais les plus évidents se trou-

vent, dans l'exemple choisi, sur les membres.

Une expérience de ce genre est très facile à répéter, même

sans aide, à la condition que les phénomènes ne marchent

pas trop rapidement. Dans les observations auxquelles nous

venons de faire allusion, l'anesthésie n'était générale qu'après

vingt ou trente minutes. Pour suivre, sans trop de tâtonne-

ments, la marche de la sensibilité, on fait rapidement sur la

région explorée deux séries de piqûres, l'une dans le sens lon-

gitudinal, l'autre dans le transversal, en les espaçant d'un

centimètre environ. Il suffit que la patiente avertisse dès

qu'elle sent quelque chose.

Il est à peine nécessaire de répéter que la sensibllité cutanée

n'est pas seule intéressée dans ce cas; on constate également

l'affaiblissement bilatéral de l'ouïe, de la vue (comme acuité

visuelle et perception des couleurs), de l'odorat, du goût, de la

force musculaire, en même temps que la pâleur des téguments

et l'abaissement de la température superficielle. Chez quelques

malades, il se produit même un état de somnambulisme très

prononcé. Nous n'avons pas cherché spécialement l'état de la

sensibilité dans les parties profondes, troncs nerveux et

muscles.

Il serait intéressant de voir comment et sur quels points se

développe l'anesthésie, l'application étant faite ailleurs que

sur l'avant-bras. On n'a pas vérifié non plus ce qui, après la

production de l'anesthésie générale, représente les oscilla-

tions.

Nous venons à propos du transfert et de l'anesthésie provo-

quée d'indiquer les différents cas, relativement à la distribu-

tion de la sensibilité dans lesquels peut être faite l'application

de l'aesthésiogène. Pour que cette énumération soit complète,

il reste à considérer l'anesthésie généralisée ou plus exacte-

ment l'hémianesthésie double. Chez les malades qui présen-

426 REVUE CRITIQUE. a ,

tent ce symptôme, une moitié du corps est presque toujours

sinon toujours moins affectée que l'autre. Si l'on fait agir un

oesthésiogène d'une force modérée, un métal, un aimant par

exemple sur ce côté relativement sain, on y produira la sen-

sibilité, mais sans retentissement symétrique sur l'autre moitié

du corps. Si au contraire l'application est faite sur le côté le

plus affecté et quelle y produise de la sensibilité, celle-ci repa-

raît en même temps sur l'autre côté. Ce dernier cas correspond

exactement, mais en sens inverse, à celui de l'anesthésie pro-

voquée bilatéralement. On remarquera sans doute que dans r

ces exemples le mot de transfert, avec l'idée de balancement

ou de compensation qu'il implique, cesse d'être exact. Tout ce

qu'on peut dire, c'est qu'il s'agit ici d'une action bilatérale. On

pourrait même, ce nous semble, généraliser, en la simplifiant,

la conception de tous ces faits et dire : 1° que l'action oesthé-

siogène est essentiellement bilatérale; 2° qu'elle a pour résultat

immédiat, invariable, de placer la sensibilité (et autres fonctions

connexes) dans un état d'activité inverse.de celui où elle se trouve.

Rien de plus facile, on le comprend, que de représenter sché-

matiquement les phénomènes aesthésiogéniques au moyen des

figures usitées en physique pour les faits de polarité ou de vibra-

tion.

Le tableau suivant indique les distributions de la sensibilité

résultant d'une application faite dans les différents cas qui

peuvent se présenter :

MÉTALLOS COPIE, MÉTALLOTHÉRAPIE, rESTHÉSI00ÉNES. 427'

se faire soit dans le même sens, soit en sens inverse pour cha-

cun des côtés, il y a pour chaque moitié du corps un effet dans

le membre inférieur, correspondant à celui qui est produit

dans le supérieur, mais toujours de même sens.

Pour compléter cette description générale des phénomènes

aesthésiogéniques, il nous faut revenir sur quelques détails.

D'abord en ce qui concerne la sensibilité générale, sa repro-

duction ou son déplacement ne se font pas en bloc, pour ainsi

dire. On peut, au contraire, y distinguer des phases de transition

pendant lesquelles les diverses espèces de sensibilité se trou-

vent dissociées. Ainsi la sensibilité tactile fait d'habitude son

apparition avant la sensibilité à la douleur, de telle sorte qu'à

l'anesthésie complète succède une période d'analgésie. De

même la sensibilité thermique ne recouvre pas son. intégrité

tout d'un coup. Elle passe d'abord par une dysesthésie caracté-

risée par la perception du chaud au lieu du froid, et récipro-

quement. Certains excitants sont perçus bien avant d'autres

du même ordre. Ainsi, sur le tabouret de la machine électrique,

les malades sentent sur les parties anesthésiques le vent élec-

trique le plus faible, bien avant d'être impressionnés par les

étincelles les plus fortes. De même aussi dans certains cas d'a-

nesthésie tenace, traités régulièrement par le bain électro-stati-

que, nous avons vu la sensibilité électro-cutanée pleinement

rétablie, plusieursjours avant l'apparition de la moindre sensa-

tion tactile ; ou encore dans l'ordre des excitants mécaniques, un

frôlement léger être perçu avant le pincement de la peau. On

trouverait dans ce genre de comparaisons des données intéres-

santes pour la théorie de la sensibilité.

Quant aux organes des sens, nous avons vérifié le fait signalé

par M. Rosenthal que, dans l'achromatopsie hystérique, laréac-

tion opto-galvanique ne donne pas lieu à des images colorées,

ou du moins que celles-ci ne présentent jamais les couleurs

perdues par l'oeil malade. Le même auteur a constaté que la

réaction électrique manque dans l'anesthésie sensorielle de

l'ouïe, de l'odorat et du goût. Il y aurait à rechercher si, pour

les sensibilités spéciales, les réactions électriques se rétablis-

sent avant l'aptitude fonctionnelle ainsi que nous venons de

voir que cela a lieu pour la peau.

En dehors des cas qui ont servi de type aux descriptions qui

précèdent, il y a d'assez fréquentes anomalies dans la manière

dont s'opère le retour de la sensibilité. Ainsi, le transfert peut

428 revue D'ANATOMIE.

manquer. Chez un jeune hommehystérique, l'anesthésie totale

disparut graduellement après une vingtaine de séances de

tabouret, en commençant par les extrémités, puis par plaques

irrégulières, mais des deux côtés à la fois. Reproduite dans

deux rechutes, l'anesthésie disparut de la même manière à

chaque reprise du traitement, et la dernière fois définitive-

ment.

Dans un cas d'hémianesthésie chez une jeune fille, la sensi-

bilité revint par l'électrisation statique en commençant par la

main et le pied, sans transfert. Mais sa progression était extrê-

mement lente, environ un ou deux centimètres par séance;

par compensation, chaque résultat partiel ainsi acquis était

définitif. Nous pourrions multiplier ces exemples.

Quelquefois encore, il y a transfert, mais incomplet; c'est-à-

dire que les autres modifications, de température, de force

musculaire, etc., ne s'opèrent pas en même temps que celle de

la sensibilité. En général, le transfert peut ne porter que sur

un ou plusieurs éléments. C'est la sensibilité qui semble se

déplacer le plus facilement. Ces transferts, en quelque sorte

avortés, se voient surtout lorsque l'action sesthésiogénique est

très faible, avec les métaux par exemple, ou dans des cas étran-

gers à l'hystérie. (A suivre.)

REVUE D'ANATOMIE

V. QUELQUES anomalies nerveuses ; par WENZEL GRUHER, pro-

fesseur d'anatomie à Saint-Pétersbourg. (Archiv. für patho-

logische Anatomie und Physiologie und fÜl' klinische Medicin,

avril 1880.)

I. Rameau brachial volumineux venant du premier nerf inter-

costal. On sait que le premier nerf intercostal peut émettre

un petit rameau perforant latéral qui se termine dans la peau

REVUE d'anatomie. 429

du creux axillaire ou bien qui s'anastomose avec l'accessoire

du brachial cutané interne; dans ce dernier cas, il fournit le pre-

mier rameau huméral, tandis que le deuxième nerf intercostal

émet le second, et que le troisième nerf intercostal qui

donne habituellement ce second rameau n'en fournit aucun.

L'auteur a trouvé, il y a quinze ans, des deux côtés, chez un

homme, un premier nerf intercostal volumineux qui émettait

un gros rameau huméral : celui-ci, après avoir perforé le pre-

mier espace intercostal au niveau des insertions du grand

dentelé, allait se ramifier dans la peau de la région postérieure

du coude. Le deuxième rameau huméral venait du deuxième

nerf intercostal, et se perdait par ses ramifications dans la

peau du creux de l'aisselle.

II. Anomalie non encore décrite dans le trajet du nerf

fémoro-culané. Observée des deux côtés du corps, chez un

homme, le 21 septembre 1865. Le nerf émergeait comme

d'habitude du grand psoas ; puis, aulieu de suivre dans la fosse

iliaque son trajet habituel vers l'épine iliaque antérieure et

supérieure, il se plaçait à côté du nerf crural et descendait dans

la cuisse avec lui, en passant sous l'arcade fémorale. Là, il

s'en séparait pour se diriger transversalement en dehors, croi-

sait le couturier, et s'infléchissait à 5 cent. et demi au-dessous

de l'épine iliaque antéro-supérieure pour se porter en bas

entre ce muscle et le tenseur du fascia lata et se terminer

ensuite comme normalement.

III. Bifurcation anormale du nerf tibial antérieur. L'au-

teur a observé l'anomalie suivante, il y a plus de vingt-sept ans,

sur le membre inférieur droit d'un homme.-Le nerftibialanté-

rieur, après avoir traversé l'extenseur commun des orteils, se

partageait en deux branches, l'une interne, l'autre externe.

L'externe restait placée en dehors de l'artère tibiale antérieure

jusqu'au cou-de-pied ; l'interne, un peu plus petite, croisait

l'artère pour se placer en dedans et l'accompagner jusqu'au

cou-de-pied ; là, elle repassait au devant de l'artère pour s'unir

à la branche externe sur le dos du pied, et le nerf poursuivait

ensuite son trajet habituel. En 1878, l'auteur observa un fait

analogue au membre inférieur gauche.

Ces deux faits sont presque semblables au cas décrit par

W. Türner, dans lequel deux branches du nerf tibial antérieur

accompagnaient l'artère de chaque côté ; au cou-de-pied la

branche externe donnait un petit rameau à la branche interne;

430 REVUE d'anatomie.

et se terminait dans le muscle pédieux ; l'interne se terminait

dans la peau des parties correspondantes du premier et du

deuxième orteil.

Tous ces faits rappellent une anomalie observée et décrite

par l'auteur, ayant trait à une division analogue de la bran-

che superficielle du nerf radial. MAYGRIER.

VI. DOUBLES racines DE l'acoustique, NERF DE L'AUDITION ET

NERF DE l'espace ; par M. DUVAL. (Soc. de biologie, 21 fé-

vrier 1880.)

Sur des coupes du bulbe de l'homme, M. Duval arrive à

suivre assez nettement le nerf de la huitième paire, pour se

convaincre, qu'outre les barbes du calamûs scriptorius qui for-

ment sa racine postérieure et superficielle, le nerf acoustique

possède une racine antérieure et profonde qui, passant en avant

du corps restiforme, va aboutir, en partie, à un noyau diffus à

grosses cellules et, en partie, au corps restiforme lui-même.

Ces dispositions ne permettent guère de considérer cette racine

comme ressortissant aux fonctions auditives, elles permettent

plutôt de la considérer comme le nerf de la fonction des ca-

naux semi-circulaires regardés par Cyon comme les organes

périphériques du sens de l'espace.

Ces considérations anatomo-physiologiques, rapprochées de

quelques cas cliniques, avec autopsie, dans lesquels les mala-

des affectés de lésions des canaux semi-circulaires, avaient

souffert de sensations subjectives de tournoiement, ces consi-

dérations conduisent M. Duval à considérer : la racine posté-

rieure de la huitième paire comme le nerf vraiment auditif; sa

racine antérieure comme le nerf de l'espace. Il y a donc un

sens de l'espace : les canaux semi-circulaires sont les origines

périphériques de ce sens, la racine antérieure de l'acoustique

parait en être le nerf centripète de même que le cervelet en

est l'organe central d'où partent alors les réflexes coordina-

teurs des mouvements. L. L.

VII. SUR LES NERFS DE la MOELLE DES os ; par G. VARIOT et

le Dr CH. RÉMY. (Journal de l'anatomie et de la physiologie,

1880.)

Annoncés par Duverney, contestés par Bichat, les nerfs de

la moelle des os ont été décrits pour la première fois par Gros

REVUE d'anatomie. 431

(1846). Tous les auteurs classiques s'en rapportent à la descrip-

tion de cet auteur; cette description présente cependant quel-

ques,lacunes et quelques erreurs.

Gros avait procédé à cette étude par la dissection seule;

ainsi, il mentionne des ganglions nerveux à l'entrée du trou

nourricier ; M. Rémy et Variot ont vainement essayé de les

retrouver ; ils n'ont vu là que des pelotons adipeux, Gros

paraît avoir suivi exactement sur le cheval la direction des

rameaux nerveux ; mais il ne dit rien de leur structure

intime.

Les auteurs de ce travail se sont servi, après M. Ranvier,

et en suivant une méthode d'ailleurs connue, du citron et

du chlorure d'or et de l'acide osmique, réactifs qui leur ont

permis d'apercevoir les filets nerveux les plus ténus et les

détails de leur structure. Ces recherches ont porté d'abord sur

la moelle des os de l'homme prise sur un membre amputé dans

le service de M. le professeur Gosselin; puis, elles ont été con-

trôlées par l'étude de la moelle des os du chien, de quelques

autres mammifères et même des oiseaux.

Dans la moelle des os de l'homme, les nerfs marchent acco-

lés aux vaisseaux; on peut les suivre jusque sur les capillaires

de 20 fi- à 40 fi- où ils sont réduits à deux ou même à un seul

tube nerveux. Les éléments constituant ces filets nerveux sont

des tubes à myéline et quelques fibres de Remak. Nulle part,

sur les vaisseaux ou ailleurs, on n'a aperçu de terminaison

nerveuse.

La moelle des os du chien a semblé particulièrement favo-

rable pour l'étude des nerfs. En les arrachant avec une pince,

et en les agitant dans l'eau pour les débarrasser de la graisse et

des éléments de la moelle, on peut suivre facilement les filets

nerveux sur les ramifications vasculaires. Ces nerfs présentent

la même disposition fondamentale que chez l'homme. Ils sont

plus nombreux et plus faciles à voir. Ils sont également for-

més de fibres à myéline et de fibres de Remak ; autour des

faisceaux nerveux, on distingue nettement une gaîne de péri-

nèvre.

La moelle du cheval est moins favorable qu'on aurait pu le

croire, d'après le témoignage de Gros et eu égard à son abon-

dance. L'obstacle à l'observation des nerfs vient surtout de la

graisse dont elle est surchargée.

Sur le lapin et le porc, disposition analogue. Les oiseaux

432 . REVUE DE PHYSIOLOGIE.

n'échappent pas à la loi générale, ainsi que les auteurs s'en

sont assuré sur des os de pigeon. L'anatomie avait été devan-

cée par la physiologie dans la connaissance de ces nerfs ainsi

que les expériences de Montegazza, Schiff et Vulpian, sur l'ac-

tion vaso-motrice de ces nerfs en font foi. CH. FÉRÉ.

VIII. NOTE SUR la morphologie DES CENTRES nerveux CHEZ LES CAL-

MARIENS ; par Joannes CHATtN. (Soc. de biologie, 27 décembre

4879).

IX. Quelques POINTS DE l'anatomie DE l'encéphale (Some points in

the anatomy of the Encephalon); par Benjamin F. WESTBROOK.

(Annals of the Anatomical and surgical Society. Brooklyn, N. Y.

Vol. II, n° 3, septembre 1880, pag. 337-354.)

M. Westbrook se propose surtout d'appeler l'attention sur

certains points de la circulation de l'encéphale. Il ne fait que con-

firmer les travaux de M. Duret et ceux de MM. Heubner, Key et

Retzius.

REVUE DE PHYSIOLOGIE

XXIII. SUR L'HISTOIRE DU développement DE l'organe DE

L'AUDITION CHEZ LES MAMMIFÈRES ET CHEZ L'HOMME ; par

J. GRUSER. (Monatschrift für Ohrenheilkunde, n° 5, 1878.)

Les osselets de l'oreille ne se développent point aux dépens

d'un arc viscéral, mais bien aux dépens d'une vertèbre cépha-

lique. '

C'est à cause de leur origine commune que ces osselets de-

meurent continus jusqu'à une époque relativement avancée

du développement. La première séparation qui se montre

entre eux est le rudiment de l'articulation de l'enclume avec

la tête de l'étrier; on voit apparaître en cet endroit un cartil-

lage interarticulaire. L'articulation du marteau avec l'enclume

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 433

est déjà constituée vers la fin du deuxième mois de la vie intra-

utérine. La caisse du tympan ne représente point une dépen-

dance de la cavité buccale, non plus que la trompe d'Eustache.

La caisse du tympan prend plutôt naissance par la résorption

de la substance fondamentale qui préside au développement

de l'oreille : il se forme de la sorte une cavité dans laquelle

vient déboucher par la suite la trompe d'Eustache, dont le

point de départ est le pharynx. R. B.

XXIV. VASO-DILATATION DE LA LANGUE CHEZ LES BATRACIENS -,

par M. LAFFONT. (Société de biologie, 17 juillet 1880;

Gazette médicale, n° 37, p. 485, 1880.)

La langue de la grenouille est innervée par le nerf hypoglosse

et par un nerf plus important, que les uns appellent branche

glosso-pharyngienne du nerf vague et les autres nerf facial ou

nerf lingual. Si l'on vient à exciter le bout périphérique de

chacun de ces nerfs, voici ce que l'on observe :

1 ° Excitation du bout périphérique du nerf grand hypoglosse.

La langue molle et inerte, appliquée sur le plancher de la

bouche, se rétracte du côté excité, se rapproche de son point

d'insertion, sous l'aspect d'un bourgeon charnu ; en même

temps, il se produit de ce côté comme une sorte de piqueté

rouge, et il apparaît sur le bord externe de l'organe un vaisseau

saillant comparable à une dilatation vasculaire variqueuse.

2° Excitation du bout périphérique du nerf glosso-pharyn-

gien. Pas de rétraction de la langue, qui reste inerte, mais

immédiatement apparaît, exactement limitée à la ligne mé-

diane, une rubéfaction, qui devient de plus en plus intense,

persiste quelquefois une minute après la cessation de l'excita-

tion et reparaît avec elle. R. B.

XXV. ÉTUDE expérimentale SUR la bandelette optique ET

LES CENTRES VISUELS MÉSENCÉPHALIQUES ET CORTICAUX; par

FERRuccio TARTUFERI. (Gibrnale délia R. Acad. di Tonna)

1880.)

Le procédé employé a été l'énucléation d'un globe oculaire

chez de jeunes lapins, les dégénérations secondaires ont été, au

bout de 6 mois ou plus, étudiées microscopiquement dans les

diverses portions de l'encéphale.

28

43t . REVUE DE PHYSIOLOGIE.

L'auteur arrive aux conclusions suivantes :

1° La diminution de volume du corps géniculé externe du

côté opposé à la lésion ne tient pas à une dégénération de

celui-ci (Gudden), elle n'est qu'apparente et provient de la sclé-

rose de la bandelette optique qui s'étend sur lui ;

2° Contrairement à l'opinion générale, il est inexact que

toutes les fibres du corps genouillé externe appartiennent à la

bandelette optique, celle-ci ne forme qu'une très petite partie de

son écorce médullaire et passe au-dessus sans entrer en con-

nexion intime avec lui;

3° On ne peut considérer le corps genouillé externe comme

un des centres mésoncéphaliques de la vision ou du moins lui

accorder sous ce rapport un rôle aussi considérable que

certains auteurs (Luys);

4° La commissure inférieure de Gudden n'est pas, comme

l'indique cet auteur, une simple commissure entre les deux

couches optiques et les deux corps genouillés internes, elle se

met en rapport avec les deux corps genouillés, et surtout avec

l'externe, et va pour sa plus grande partie composer la portion

inférieure de la couche blanc-cendrée superficielle ;

5° La périphérie de la couche optique ne reçoit pas de fibres

de la bandelette optique; la couche optique n'est pas un organe

central de la vision;

6° La prétendue racine optique interne de la bandelette opti-

que (innere Sehhùgelwurzel de Meynert) n'appartient pas à la

bandelette optique;

7° Les fibres qui composent la prétendue racine du corps

genouillé interne (Huguenin) n'appartiennent pas à la bande-

lette optique, mais à la commissure inférieure.

Ainsi, parmi les 5 racines du nerf optique, admises par

Huguenin, il n'en existe en réalité qu'une et non pas encore celle-

ci tout entière, mais seulement la portion qui, passant sur le

corps genouillé externe, sans toutefois entrer en rapport

avec lui, va se rendre au tubercule quadrijumeau antérieur.

8° La diminution de volume de la pointe du lobe occipital

est due à l'altération de celui-ci et non à un simple affaissement

produit par l'atrophie du tubercule quadrijumeau antérieur

sous-jacent (Gudden);

9° La pointe du lobe occipital est,chez lelapin,le centre cortical

de l'appareil de la vision ; cette localisation est analogue à celle

obtenue récemment chez les singes, le chat et le chien. M.

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 435

XXVI. RECHERCHES expérimentales SUR la GLYCOSURIE CON-

sidérée DANS SES RAPPORTS AVEC LE SYSTÈME NERVEUX par

M. LAFFONT. (JOU1'n. de l'anat. etdela phys., juillet-août 1880.)

La glycosurie peut être la conséquence de deux processus

différents en physiologie expérimentale comme en pathologie.

Elle peut avoir pour cause une paralysie vaso-motrice par

suite de section, d'altération des nerfs ou des ganglions sym-

pathiques. Plus souvent, elle est due à des lésions vaso-dilata-

trices directes ou réflexes. La vaso-dilatation est directe, lors-

qu'elle survient à la suite de la piqûre du bulbe, d'une hémor-

rhagie du plancher, d'une excitation du bout périphérique bien

isolé de certains nerfs. Elle est indirecte ou réflexe, lorsque

l'exitation porte sur la moelle ou le bout central d'un nerf

mixte, dans les névroses, les phlegmasies cutanées, les lésions

cardiaques. Dans ces diverses conditions, l'excitation partie de

la surface de l'endocarde, des terminaisons des nerfs sensibles,

des méninges ou de la moelle, chemine dans la moelle jus-

qu'aux centres vaso-dilatateurs ou excito-fonctionnels de la

glycogénie hépatique.

Ces centres, placés dans le bulbe au-dessous de la petite dia-

gonale du plancher du quatrième ventricule, sont symétriques,

distincts et séparément excitables ; ils sont les points de départ

de nerfs dilatateurs vasculaires qui cheminent dans la moelle

jusqu'à la hauteur de la première paire de nerfs dorsaux, à

partir de laquelle, peut être jusqu'à la troisième paire, ils sor-

tent pour se jeter dans le tronc sympathique et de là dans les

nerfs sphanchniques. L'arrachement de ces paires nerveuses

empêche ou supprime l'action de la piqûre du plancher du

quatrième ventricule. CH. F.

XXVII. SUR UNE SORTE DE CONTRACTION MUSCULAIRE paradoxale;

par C. WESTPHAL. (Arch. für Psychiatrie, t. X.)

Sous le nom de contraction musculaire paradoxale, Westphal

désigne un phénomène particulier qu'il a observé dans certaines

maladies du système nerveux central : lorsqu'on vient à rac-

courcir passivement certains muscles, en rapprochant leurs

points d'attache, on détermine une contraction de ces muscles.

Le relâchement du muscle agit ici à la manière d'une excita-

tion. C'est sur le tibial antérieur que le phénomène peut le

mieux être étudié et qu'il s'observe le plus fréquemment, mais

436 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

d'autres muscles encore l'ont présenté (extenseur propre du

gros orteil, long extenseur commun des orteils, fléchisseurs

de la jambe). Si, d'après cela, on fléchit rapidement et avec

force le pied du malade, couché dans le décubitus dorsal, le

pied, au lieu de revenir à sa position naturelle après que. la

main de l'observateur l'a abandonné, demeure dans la flexion.

L'observation simultanée du tibial antérieur permet de cons-

- tater que son tendon fait brusquement une forte saillie, un

moment après qu'on a fléchi le pied, saillie qui persiste pendant

quelques minutes. Cette persistance de la flexion du pied s'ob-

serve fréquemment aussi quand la contraction musculaire est

provoquée par la faradisation,et même quand'elle est volontaire.

Chez les malades qui présentent le phénomène de la contrac-

tion musculaire paradoxale, la sensibilité cutanée est en par-

tie normale, en partie quelque peu diminuée ; l'irritabilité

réflexe n'est pas accrue; le phénomène rotulien existe la plu-

part du temps; assez souvent, il y a simultanément des mouve-

ments rythmiques et spontanés du pied, consistant en une

succession de flexions et d'extensions, d'abductions et d'adduc-

tions ; les extrémités inférieures sont, en général, frappées de

parésie, mais sans rigidité musculaire.

Jusqu'ici, aucune autopsie n'a été faite. Le diagnostic « tabès» »

aurait peut-être répondu à certains cas, si toujours certains

symptômes n'eussent rendu très vraisemblable qu'il no s'agis-

sait pas purement d'une lésion isolée des cordons postérieurs.

Pour d'autres cas, le diagnostic vraisemblable est celui de dégé-

nération grise en plaques cérébro-spinale, quoique l'ensemble

symptomatique ne réponde nullement au tableau qu'en a tracé

M. Charcot, et que, par exemple, la rigidité musculaire, le trem-

blement dans les mouvements volontaires, etc., fassent défaut.

Ailleurs, la scène morbide ne présente d'analogie avec aucun

état pathologique connu.

Dans un cas fort remarquable, la narcose chloroformique a

fait disparaître la contraction musculaire paradoxale. Quant à

la nature du phénomène, toute solution à cet égard serait pré-

maturée.

Westphal fait remarquer en terminant que la contraction

musculaire paradoxale est juste l'opposé du phénomène qu'il

a décrit antérieurement avec Erb, et dans lequel la contraction

est provoquée par une extension brusque du muscle ou par un

coup sur son tendon. G. Ha z

REVUE DE PHYSIOLOGIE. 437

XXVIII. SUR LES phénomènes ET la nature DU magnétisme

animal; par le professeur BERGER. (Journal de médecine de

Breslau, 28 février 1880.)

Nous signalerons quelques-points seulement de cet intéres-

sant travail.

Un fait extrêmement remarquable, c'est la possibilité de

faire passer certains individus du sommeil physiologique au

sommeil magnétique; cette expérience démontre précisément

la différence qu'il y a entre le sommeil naturel et cet état pro-

voqué expérimentalement, pour lequel la dénomination de

catalepsie expérimentale proposée par Heidenhain, serait beau-

coup plus exacte que celle d'hypnotisme.

On peut arriver à transformer les hypnotisés en véritables

automates, qui répètent d'une voix monotone, à la manière du

phonographe, tous les mots prononcés devant eux, même en

langue étrangère.

Souvent la sensibilité reste normale; on a noté de l'anal-

gésie chez les sujets dont l'activité cérébrale est suspendue, de

l'hyperalgésie au contraire chez ceux qui conservent leur con-

naissance ; chez certains, l'auteur a pu provoquer des hallucina-

tions de l'odorat et du goût.

Relativement à la thérorie de la catalepsie expérimentale,

Berger admet une exaltation des appareils centraux intracor-

tical et spinal, exaltation déterminée par certaines excitations;

(chaleur, électricité, magnétisme, excitations acoustiques).

Ainsi s'explique la susceptibilité plus grande de certains

individus, chez lesquels ces appareils sont tout particuliè-

rement excitables, par suite d'un exercice répété (soldats,

gymnastes, etc.)

- Les résultats ont été très curieux dans une série d'états

pathologiques : 1°les hémiplégiques peuvent exécuter, dans

l'état hypnotique, des mouvements impossibles hors de cet état :

2° les tabétiques hypnotisés vacillent, dès qu'ils ont les yeux

fermés, tout comme dans l'état normal, ce qui prouve bien

que la régulation de nos mouvements au moyen de la vue n'est

aucunement consciente ; 3° certains malades, atteints de para-

lysie des membres, d'origine périphérique, exécutent des

mouvements plus énergiques pendant le sommeil hypno-

tique. G. HERVÉ.

438 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

XXIX. RECHERCHES SUR la vascularisation DU FOIE ET DES

viscères abdominaux, au POINT DE VUE DE la PRODUCTION DU

diabète par INFLUENCE NERVEUSE; par M. LAFFONT. (Gazette

médicale, n° 37, p. 478-480, 11 septembre 1880.)

Les expériences de M. Laffont, faites sur des chiens et des

lapins, démontrent : -

- 1° Que la glycosurie, ou mieux l'hyperglicémie (car M. Laf-

font a fait aussi des dosages de sucre dans le sang) produite

par l'excitation faradique des bouts centraux des nerfs vagues

chez le chien, des nerfs dépresseurs chez le lapin et des nerfs

sensibles en général, est le résultat d'une impression apportée

par ces différents nerfs, au centre vaso-dilatateur intra-bul-

baire, d'où partent des filets centrifuges cheminant dans la

moelle jusqu'au niveau de la première paire de nerfs dorsaux,

à partir de laquelle, jusqu'à la troisième paire, ils sortent de

la moelle pour gagner la chaîne sympathique et de là le nerf

grand splanchnique.

Les recherches de M. Laffont donnent l'explication de la

glycosurie que l'on trouve dans certaines maladies (lésions

cardiaques, rhumatisme, pleurésie, fièvre typhoïde, fièvre pa-

ludéenne, hémorrhagie cérébrale).

2° L'arrachement des deux ou trois premières paires dor-

sales supprime l'effet sur la vascularisation des excitations des

bouts centraux, des vagues et des nerfs dépresseurs. Cet arra-

chement supprime aussi l'effet de la piqûre du quatrième ven-

tricule.

3° L'excitation des bouts périphériques de la première paire

dorsale de chaque côté produit un abaissement de la pression

artérielle des organes abdominaux et démontre par conséquent

l'existence de nerfs dilatateurs cheminant par ces racines.

R. B.

MODIFICATIONS DE l'excitabilité DES NERFS ET DES

muscles après la MORT; par ONIMUS. (Journal de l'anato-

mie et de la physiologie, p. 629-653, 1880).

Après la mort, les nerfs et les muscles perdent peu à peu

leur excitabilité : ces phénomènes passent par des phases qui

ont une certaine importance, car elles permettent de constater

la mort réelle et même l'époque de la mort, et elles apportent

RE1'UIs DE physiologie. 439

quelques notions pour l'étude des actes intimes de la nutri-

tion. Sur les centres nerveux, la perte des fonctions est instan-

tanée, et cela, aussi bien pour les animaux morts lentement

que pour ceux qui meurent brusquement; pour les animaux

qu'on tue à l'abattoir, comme pour l'homme décapité, la mort

du cerveau est instantanée. Les mouvements qui persistent

encore dans la face et les modifications de la pupille sont des

actions purement réflexes.

Les fonctions vitales persistent un peu plus longtemps pour

la moelle que pour le cerveau : chez un animal à sang chaud,

immédiatement après la mort, on obtient des contractions

manifestes en excitant la moelle. La substance grise perd son

excitabilité avant la blanche. Deux à trois heures après la

mort, l'excitabilité de la moelle a disparu.

Les nerfs d'un même membre perdent toujours leur excita-

bilité dans l'ordre suivant : en premier lieu les gros troncs,

puis les filets nerveux qui se rendent aux muscles extenseurs,

enfin les filets des muscles fléchisseurs. Les premiers cessent

d'être excitables deux heures environ après la mort, tandis

que les nerfs qui se rendent aux muscles fléchisseurs conser-

vent leur excitabilité souvent quatre heures plus longtemps

que les autres. 0

De tous les nerfs, ceux qui conservent le plus longtemps leur

excitabilité, ce sont les nerfs du système ganglionnaire. Les

mouvements vermiculaires de l'intestin existent encore plus

de dix heures après la mort et on peut encore obtenir des bat-

tements de l'oreillette droite au bout de plusieurs heures.

Immédiatement après la mort, l'excitabilité musculaire est,

pendant quelques minutes, plus grande que sur le vivant; le

maximum d'excitabilité du muscle a lieu quand les gros troncs

nerveux deviennent inexcitables. La perte de la contractilite,

après la mort, arrive plus ou moins vite, suivant les circons-

tances qui l'ont précédée. Chez les oiseaux, la contractilité dis-

parait plus rapidement que chez les mammifères, mais surtout

que chez les reptiles. Chez l'homme, elle se perd au bout de

trois à cinq heures.

Pour les courants continus et pour les excitants mécaniques

et chimiques, la contractilité persiste plus longtemps que pour

les courants induits. Pour ces derniers, la contractilité se perd

d'abord pour les muscles de la langue et de laface, sauf le mas-

séter. Laperte de lacontractilité pour les muscles des membres

440 REVUE DE PHYSIOLOGIE.

débute par les muscles extenseurs, qui sont atteints une heure

et même plus avant les fléchisseurs. Les muscles du tronc con-

servent le plus longtemps leur contractilité.

En même temps que la contractilité farado-musculaire dimi-

nue ou se perd, la contractilité galvano-musculaire augmente.

Chez le cadavre et avec le courant continu, l'intensité néces-

saire pour amener une contraction est très faible ; avec les

courants induits même les plus forts, on n'obtient rien ou

presque rien.

Sur le vivant, le courant continu ne donne de contraction

qu'à la fermeture et qu'à l'ouverture; sur le cadavre, la con-

traction dure tant que le courant passe.

On peut affirmer que tout animal qui ne se contracte plus

sous l'influence des excitants électriques, chimiques, mécani-

ques, etc., est absolument mort. L'examen de la contractilité

électro-musculaire est donc le meilleur moyen de s'assurer de

la mort réelle; il permet, de plus, de savoir à combien d'heures

remonte la mort. D'ailleurs ce n'est point la seule perte de la

contractilité qui permette d'affirmer la mort réelle, mais cer-

taines modifications dans la contraction suffisent pour donner

des renseignements précis et plus importants même que ceux

que l'on peut tirer de la perte de la contractilité.

R. BLANCHARD.

XXXI. RECHERCHES SUR L'ORIGINE RÉELLE DES NERFS crâniens ;

par MATELAS DUVAL. (Journal de l'anatomie et de la physio-

logie, n° 5, p. 535 -555, 1880.) 8e article. GLOSSO-PHARYN-

GIEN ET NERF DE WRISBERG.

A. Glosso-pharyngien chez le singe. -M. Math. Duval étudie

le bulbe d'un singe cébien et arrive, relativement à l'origine des

fibres moyennes et supérieures du glosso-pharyngien chez cet

animal, exactement aux même conclusions que chez l'homme,

à savoir que ces racines proviennent de quatre sources distinc-

tes : 1° du noyau moteur; 2° du raphé; 3° du noyau sensitif et

4° de la bandelette solitaire.

B. Fibres radiculaires les plus supérieures du glosso-pharyn-

gien ; nerf de Wrisberg. Le nerf intermédiaire de Wrisberg

émerge entre le facial et l'acoustique. Ce nerf est formé par

les derniers filets radiculaires auxquels la colonne grise du

glosso-pharyngien donne naissance. On peut dire encore que

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 441

le nerf intermédiaire de Wrisberg est un des filets du glosso-

pharyngien, c'est-à-dire de la série des nerfs mixtes pneuno-

gastriques du glosso-pharyngien.

C. Nerf de Wrisberg chez l'homme. - Comme chez le singe,

le nerf de Wrisberg est encore ici une radicule du glosso-pha-

ryngien.

A la suite de ces données anatomiques, M. Math. Duval recher-

che quel peut être le rôle physiologique du nerf de Wrisberg et,

en comparant les origines de ce nerf avec celles du glosso-pha-

ryngien, il arrive aux conclusions suivantes : le nerf de Wris-

berg est certainement une racine sensitive, et peut être une

racine vaso-motrice (vaso-dilatatrice) : les fibres accompagnent

en effet le nerf lingual et vont aboutir à la langue où elles ser-

vent à la fois à la gustation et à la vaso-dilatation; elles ont

donc les mêmes fonctions que la neuvième paire de nerfs crâ-

niens. Le nerf intermédiaire de Wrisberg peut donc être con-

sidéré comme la persistance de cet état, qui s'observe chez

certains vertébrés inférieurs, chez lesquels le glosso-pha-

ryngien et le facial ne constituent qu'un seul et même tronc

nerveux. R. BL.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE

XL. Tableau CLINIQUE DES dégénérations secondaires DES

faisceaux CÉRÉBRO-SPINAUX (cortico-muscularen) ; par M. Mi-

CHAEL LION. (Zeitschrift für klinische Medicin, 1880, t. II,

fasc. 2.)

Ce travail est un commentaire assez détaillé de 9 observa-

tions d'hémiplégie cérébrale, à l'occasion desquelles l'auteur

reproduit la plupart des conclusions formulées par M. Charcot

sur la nature et le mécanisme des contractures tardives. Il

n'envisage d'ailleurs que le côté clinique de l'affection, et tout

442 REVUE DE pathologie NERVEUSE.

d'abord établit une distinction un peu subtile entre la contrac-

ture vraie qui consiste en un raccourcissement musculaire avec

attitudes anormales des articulations et la rigidité qui serait

simplement une tension active des muscles, sorte de contrac-

ture mitigée. Mais il convient qu'il n'y a pas de démarcation

tranchée entre ces deux manières d'être de la masse muscu-

laire, et que de l'une à l'autre les transitions se font progressi-

vement par une série indéfinie d'états intermédiaires. Du mo-

ment que l'auteur admet que la rigidité n'est qu'un moindre

degré de la contracture proprement dite, peut-être eût-il mieux

fait de ne pas attacher tant d'importance à la situation réci-

proque des surfaces d'articulation; car la seule définition qui

puisse convenir à la contracture est celle qui a pour base la

physiologie pathologique de ce symptôme; or, dans les deux

formes que distingue M. Lion, l'état physiologique de la fibre

striée est rigoureusement le même.

Avec M. Charcot, l'auteur admet que la dégénération descen-

dante du faisceau pyramidal détermine une irritation perma-

nente des cornes antérieures et que cette irritation se traduit

par une exagération de la tonicité normale. Il considère aussi

que les attitudes de flexion et d'extension forcée que M. Bou-

chard a si bien décrites tiennent à la prédominance d'action

des fléchisseurs et des extenseurs, mais que cependant les anta-

gonistes de ces divers groupes sont contracturés eux-mêmes,

en un mot que l' «hyper tonus» est généralisé. Jusque-là, nous

souscrivons d'autant plus volontiers aux opinions exprimées

par M. Lion, que nous les avons formulées nous-même dans un

travail antérieur ' .

Nous pensons au contraire que l'interprétation en faveur de

laquelle s'est prononcé l'auteur, quant à la raison de la per-

manence de la contracture, est attaquable sur plusieurs points.

Voici, résumée autant qu'il est possible, l'hypothèse pathogé-

nique de M. Lion : Les centres spinaux auxquels aboutissent

les fibres du faisceau volontaire sont irritées par la dégénéra-

tion de ces fibres; elles deviennent hyperexcitables. Dès lors,

toute excitation partie du cerveau à destination des centres

spinaux homologues du côté sain se transmet au côté malade

par la voie des commissures, et cette influence propagée,

1 Recherches analomo-patlaologiques et physiologiques sur la contrac-

ture permanente des hémiplégiques, février 1880,in-8"de 208 pages, Paris.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 443

s'exerçant sur des cellules plus susceptibles que de coutume,

les fait agir immédiatement sur les muscles auxquels elles

commandent. Pour expliquer comment l'incitation d'un cen-

tre isolé détermine la contracture généralisée de tous les grou-

pes musculaires, d'un membre, l'auteur invoque la grande

richesse du système d'association qui réunit les unes aux autres

les cellules motrices de la substance grise. Ainsi, la cause pro-

vocatrice du spasme dans les membres du côté paralysé réside

dans l'excitation corticale transmise aux cornes antérieures, de

ce côté, par le faisceau pyramidal du côté sain et par les com-

missures.

Cette théorie a déjà été soutenue par M. Hitzig. Elle est fon-

dée, dans le domaine des faits cliniques, sur les observations

évidemment très nombreuses où l'exagération de la contracture

est mentionnée comme résultant des mouvements volontaires

exécutés par les membres du côté sain. Mais, de ce que les mou-

vements du côté sain accroissent l'intensité de la contracture

dans tout le côté malade, il ne faut pas induire qu'ils sont la

cause de la contracture elle-même. On se heurterait ainsi à

plusieurs difficultés. D'abord, il est constant que dans la plu-

part des hémiplégies totales, la contracture persiste pendant le

sommeil, c'est-à-dire alors que les muscles du côté sain sont

dans un état de relâchement complet. Ensuite, il est inexact de

prétendre que l'excitation circonscrite de certains centres

médullaires du côté sain suffit à mettre en jeu tous les centres

du côté opposé, devenus hyperexcitables. M. Charcot a fait voir,

dans ses leçons cliniques de la Salpêtrière, plusieurs femmes

hémiplégiques chez lesquelles un mouvement borné à quelques

muscles du côté sain entraînait après lui un mouvement iden-

tique dans les parties malades. La diffusion de l'incitation

motrice ne s'accomplit donc pas aussi aisément que le suppose

M. Lion; et s'il est des cas où elle peut se produire, ce dont

nous convenons d'ailleurs sans difficulté, il faut considérer

ces cas comme fort loin de constituer la règle.

Enfin, si la contracture des hémiplégiques résultait d'une

excitation cérébrale par association, on devrait voir toujours se

produire des mouvements associés dans les cas bénins, alors

que la rigidité n'est pas assez intense pour empêcher tout chan-

gement de position des membres. Or, cela n'a pas lieu. Les

mouvements associés ne peuvent être constatés que dans un

nombre de cas relativement restreint, et il est très vraisem-

444 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

blable que les différences qu'ils présentent au point de vue de

leur fréquence et de leur régularité sont sous la dépendance des

innombrables variétés anatomiques qu'affecte le système com-

missural dans la moelle épinière. Il y a peu d'années, on con-

sidérait l'entrecroisement des pyramides comme une dispo-

sition toujours identique à elle-même. MM. Meynert, Flechsig,

Charcot ont cependant démontré que cette décussation est

soumise à une innombrable série de modes différents; que, dans

certains cas, le faisceau pyramidal s'entrecroise totalement

avec son congénère ; que dans d'autres circonstances, au con-

traire, il peut n'y avoir aucune décussation; enfin qu'entre

ces deux extrêmes existent toutes les variétés, toutes les com-

binaisons imaginables, peut-être aussi nombreuses que les

sujets eux-mêmes. D'autre part, on sait que l'entrecroisement

des fibres médullaires ne s'effectue pas uniquement au niveau

des pyramides bulbaires, mais bien dans toute la hauteur de

l'axe spinal; il y a donc tout lieu de croire que ce dernier mode

de décussation est soumis aux mêmes hasards de disposition que

les pyramides du bulbe.

Ces données anatomiques nous semblent bien de nature à

justifier les doutes que peut inspirer la théorie de la contrac-

ture hémiplégique par association.

Du reste, l'histoire de la contracture hémiplégique est en

quelque sorte dominée par un fait d'une constance remarqua-

ble et qui peut être certainement invoqué à l'appui de ce qui

précède. On a de tout temps constaté que l'hémiplégie de

cause cérébrale est, dansl'immense majorité des cas, beaucoup

plus prononcée au membre supérieur qu'au membre inférieur :

« Aussi, dit M. Vulpian, lorsqu'il s'agit de discuter la théorie

des localisations cérébrales, faut-il refuser presque toute valeur

aux cas d'hémiplégie dans lesquels on constate une paralysie

plus marquée du bras que de la jambe. Certains cas même,

dans lesquels il semble n'y avoir qu'une monoplégie brachiale

ne doivent être tenus pour valables que sous toutes réserves.

L'action paralytique sur le membre inférieur peut être de

courte durée, et, si l'attaque survient pendant la nuit, il peut

en rester à peine des traces le lendemain'. » Et si maintenant

on considère l'évolution des cas d'hémiplégie où la contracture

a frappé également le membre inférieur et le membre supé-

Clinique de la Charité, p. 562.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 445

rieur, on assiste presque toujours à la rétrocession partielle de

cette contracture dans le membre inférieur, et très exception-

nellement dans le membre supérieur.

La raison de ce fait est d'ordre purement anatomique. Elle

consiste en ceci, que les centres spinaux des membres inférieurs

reçoivent beaucoup plus de fibres commissurales que les cen-

tres des membres supérieurs ; l'entrecroisement des fibres des-

tinées à la région lombaire s'effectue, en effet, sur toute la hau-

teur de l'axe spinal, tandis que l'entrecroisement des fibres

destinées au renflement brachial n'a lieu que dans une éten-

due fort restreinte. L'ensemble des fibres nerveuses qui subis-

sent cette décussation en faveur du bulbe lombaire présentent

donc une sorte d'appareil vicariant propre à suppléer aux fonc-

tions du faisceau pyramidal dégénéré.

Dans les observations de contractures hémiplégiques guéries

ou améliorées que M. Lion a rapportées dans son mémoire ce

fait n'est pas signalé ou décrit avec assez de détails, et il est

impossible que l'auteur ne l'ait pas observé. Cela, étant donné

la théorie qu'il adopte, avait d'autant plus d'importance que

la disparition de la contracture s'effectue à peu près exclusive-

ment dans le membre inférieur, c'est-à-dire là où les excita-

tions corticales se transmettent le plus facilement par les com-

missures.

M. Lion cherche d'ailleurs, pour cette même raison, à démon-

trer que la guérison de la contracture secondaire des hémiplé-

giques est plus fréquente qu'on ne le prétend d'ordinaire. Il

reproche à l'école française. d'avoir désigné ce symptôme sous

le titre de contracture « permanente », et il affirme la curabi-

lité de cette contracture. Selon lui, il serait préférable de dire

simplement contracture tardive.

Les faits sur lesquels s'appuie cette manière de voir nous

semblent d'abord beaucoup trop peu nombreux pour qu'on

puisse se permettre d'en tirer une conclusion si formelle. En

outre quelques-uns d'entre eux sont sujets à caution, et parti-

culièrement celui de l'observation II qui concerne un jeune

homme de 21 ans atteint d'hémiplégie depuis l'âge de 5 ans.

Il est évident que, dans de telles conditions, la réparation et sur-

toutla compensation parle côté sain doit se faire beaucoup plus

aisément que dans les cas vulgaires de ramollissement ou

d'hémorrhagie, qui appartiennent pour la presque totalité à la

pathologie de l'âge adulte ou de la vieillesse.

446 6 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

Lorsque on examine un bon nombre d'hémiplégiques, à la

Salpêtrière par exemple où les malades de ce genre se comptent

par centaines, on est bientôt édifié sur la curabilité de la con-

tracture secondaire. Nous voulons dire par là que cette infir-

mité est presque absolument irrémédiable, et que le qualifi-

catif « permanente » est par conséquent tout à fait bien

appliqué. Sans doute quelques mouvements peuvent repa-

raître, et, si la dégénération est de faible étendue, le malade

est en droit d'espérer un retour partiel de l'exercice de ses

membres. Mais, comme la lésion est toujours là, incurable,

l'état spasmodique reste imminent; qu'une excitation un peu

violente survienne, et aussitôt la contracture se reproduira,

aussi intense qu'aux plus mauvais jours. Témoin cette femme

(dont l'histoire a été racontée à plusieurs reprises par M. Ter-

rier et par M. Charcot) qui, ayant été frappée d'hémiplégie et

ayant après quelques années récupéré une grande partie de ses

mouvements volontaires, retomba subitement contracturée à

la suite d'un traumatisme qui avait porté sur sa jambe para-

lysée.

L'auteur signale encore l'atrophie musculaire des membres

du côté malade, et il considère cette complication comme un

fait rare. Ici encore nous nous permettrons d'objecter que, si

l'atrophie totale des muscles contracturés est relativement peu

commune, l'atrophie de certains groupes est au contraire une

conséquence presque obligée des contractures anciennes.

E. BRISSAUD.

XLI. SUR la paresthésie DE BERGER; par le Dr P.-J. 112ÔIIUS,

(de Leipzig)

0. Berger, a récemment décrit (Bl'eslauel' arztl. Zeitschr.,

1879 et Centralbl., 1879, n° 12) une nouvelle névrose de la

sensibilité que son retour par accès et sa grande intensité ne

permettent pas de considérer comme une simple paresthésie

douloureuse des membres inférieurs. Voici quelques observa-

tions à l'appui de la description de Berger :

OBSERVATIONL-X..., 30 ans, déclare qu'il a toujours été ner-

veux et qu'il a souffert beaucoup de tremblement des membres,

d'embarras de la tête et d'humeur noire. Depuis quelque an-

nées, il est sujet aune affection particulière des membres infé-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 447

rieurs. Lorsqu'il est forcé de rester longtemps assis, par

exemple à son comptoir, surtout dans la soirée, il éprouve dans

les jambes une sensation de malaise qu'il ne peut définir.

Cette sensation semble provenir des muscles ; elle commence

vers le bassin et s'étend ensuite jusqu'aux pieds. Elle n'est

pas douloureuse, mais agaçante au plus haut point et accom-

pagnée d'une inquiétude extrême. Le malade la compare il

celle qui suit un long exercice à cheval. Elle se dissipe dès

qu'il se lève et se promène. Il n'y a jamais eu de sentiment

de faiblesse générale (contrairement à ce que dit Berger). Le

tronc et les parties supérieures du corps ne sont jamais atteints.

Le malade, de constitution frêle, est parfaitement sain, à

l'exception de quelques hémorroïdes. Il n'y a aucun trouble

de la sensibilité, ni des réflexes des membres inférieurs. Il est

à noter que le père du malade est mort à soixante-trois ans,

après une maladie mentale qui avait duré trois ans.

Le traitement consista dans la galvanisation du rachis qui

ne produisit rien, puis, dans l'administration de la liqueur do

Fowler, qui procura une amélioration rapide. Actuellement

le malade qui en continue l'usage est complètement délivré.

OBSERVATioNlI.Unjeunehomme, d'éducation distinguée, de

26 ans, raconte que depuis son enfance, il éprouve parfois un

fourmillement singulier dans les jambes et les pieds. Après des

mois d'intervalle, la sensation reparaît sans cause appréciable,

le soir quand il est assis. Elle commence par les orteils

et gagne de proche en proche ; le malade ne peut pas dire

qu'elle siège dans les muscles ; elle n'est pas douloureuse

mais pénible et oblige à faire des mouvements brusques des

jambes, que le malade ne peut réprimer qu'à grand'peine. La

marche ou le décubitus la font disparaître. Cette incommodité

est héréditaire dans la famille de ce jeune homme. Son père

en souffrait, bien que à un degré moins marqué, et son grand-

père beaucoup plus. Aucun traitement ne fut institué.

Observation IIL-Enfin voici un cas qui présente seulement

de l'analogie avec la description de Berger :

Un fonctionnaire de cinquante-six ans présente depuis

vingt ans des secousses involontaires dans les genoux et les

pieds, qui troublent son sommeil et disparaissent dès qu'il se

lève. Il n'y a pas d'autres sensation qu'une inquiétude.

448 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

Dans les dernière années, cet état avait empiré au point que

le malade passait presque toutes ses nuits dans un fauteuil ;

pourtant les secousses se faisaient sentir aussi pendant le

jour. Le malade, en partie pour cette circonstance, en partie

à cause de l'affaiblissement produitpar l'insomnie, dut résigner

son emploi.

Du reste, tous les organes étaient sains ; il n'y avait pas eu

de maladies antérieures, ni d'antécédents de famille. Les trai-

tements les plus divers avaient échoué, le docteur Môbius,

prescrivit la liqueur de Fowler, mais il n'a pu savoir avec quel

résultat. (Centralblatt sur Nervenheilkunde, etc., n° 2.) R. V.

XLII. CHORÉE SÉNILE EXTRÊMEMENT PRONONCÉE, TERMINÉE PAR

la MORT ; par J.-B. MiILLENDORFh' (de Dresde). (Deutsch.

Archiv. f. Klin. Medicin.)

Cette observation, recueillie dans le service du Dr Fried-

ler, concerne une femme de 83 ans et demi. Absence d'anté-

cédents morbides durant sa jeunesse; il y a douze ans, elle fut

atteinte d'une pneumonie accompagnée d'accidents nerveux et

d'une raideur du membre inférieur gauche. Il y a quatre ans,

chute violente, déterminant une blessure de l'occiput et une

fracture de côte. C'est depuis lors que cette femme est souf-

frante et se plaint de douleurs erratiques dans les membres.

En ces dernières années, elle mentionne un léger tremblement

de la tête ainsi que des mains et des pieds. Voici le résumé de

cette observation :

C'est au début de l'année courante que soudain, sans causes,

se manifestèrent chez elle des mouvements bizarres, inexplicables,

des mains et des jambes, en même temps que son visage grima-

çait. Laissant choir les objets qu'elle tenait, elle éprouvait de

grandes difficultés à marcher; ces phénomènes, exaspérés à cer-

tains jours, s'apaisaient à certains autres; mais avec le temps l'in-

coordination s'accrut.

Le 22 mars, jour de l'entrée de la malade à'l'hbpital, on cons-

tate l'activité presque incessante des muscles de la face et des

extrémités (grimaces les plus extravagantes, mouvements les plus

bizarres). Rotation des globes oculaires souvent largement ouverts,

bouche tourmentée, projection de la langue, ouverture et ferme-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 449

ture alternative des mâchoires. Oscillation de la tête de droite à

gauche et d'avant en arrière. Le bras et la jambe du côté droit

sont plus fortement atteints que les membres opposés. Il y a sou-

vent quelque diminution dans les mouvements dont sont animées

les extrémités, telles les mains avec lesquelles la malade imite

l'action de rouler entre les doigts de petites boulettes de papier,

tandis qu'à divers moments, notamment à la suite d'excitation, on

observe une turbulence immodérée, caractérisée par la projection

à l'aveugle des membres animés en outre de mouvements de

flexion et d'extension successives, de pronation et de supination

incessantes. C'est alors que les muscles du tronc participent à la

folie musculaire et que le corps va de çà, de là, soit au lit, soit sur

la chaise. Nombre d'excoriations et d'eschares témoignent de la vio-

lence des phénomènes; si, cédant à une invitation pressante, la

patiente réussit à maintenir au repos un bras ou une jambe, c'est

aux dépens d'autres groupes musculaires qui entrent alors en jeu.

Le système musculaire de la face et du cou ne demeure calme que

pendant le sommeil.

Voici comment les principales fonctions 's'exécutent. Pour man-

ger, la malade saisissant à pleines mains sa cuillère, s'arqueboute de

la main gauche à la table', en même temps qu'elle fixe ses jambes

aux pieds de la chaise ou du meuble qui se trouve devant elle ; puis

elle abaisse sa bouche vers la clavicule. Le verre , toujours

tenu à l'aide des deux mains, est ensuite rapidement porté aux

lèvres; les deux mâchoires le saisissent alors, parfois même il est

accroché entre la face inférieure de la langue recourbée et la lèvre

inférieure. La marche ne peut s'exécuter qu'avec un bâton, un lit,

une chaise ou tout autre objet servant d'appui d'autre part. L'at-

tention étrangère exagère la chorée ; aussi la malade a-t-elle

choisi une place située de telle façon qu'elle tourne le dos aux

autres pensionnaires de l'hôpital, dans un angle où elle se fait

porter sa petite table de nuit. Croisant les bras sur la tablette de

celle-ci, elle y couche sa tête, tandis qu'elle engage ses jambes dans

l'ouverture du meuble ou qu'elle fixe solidement ses pieds à son

siège. Tel est l'artifice employé par elle pour arrêter presque tota-

lement les mouvements pathologiques.

Parole très difficile, parfois même complètement impossible.

Troubles complexes à raison de la diversité des groupes muscu-

laires qui entrent en jeu dans cette fonction. Ainsi, dans la pronon-

ciation des nombres ou des lettres A, B, C, la position des lèvres

et de la langue ne correspond plus avec celle exigée pour l'intona-

tion de ces mots; les labiales, par exemple, seront émises la

bouche ouverte; réciproquement l'articulation des linguales ne

coïncidera plus avec le soulèvement de la langue du plancher buc-

cal. Inversement, les lèvres remueront intempestivement et la

29

450 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

langue viendra sans nécessité, s'engager entre les incisives anté-

rieures si bien qu'il faudra la repousser dans la bouche avec le

doigt. Il est probable que les muscles tenseurs des cordes vocales

participent à l'arythmie, car parfois la voix change de son; même

observation pour de violentes expirations aphones qui par mo-

ments coupent la parole (dilatation involontaire, exagérée, de la

glotte). Le thorax s'immobilise aussi pendant des secondes à la

fin d'une inspiration forcée; ceci d'ailleurs n'appartient qu'aux

phases d'excitation. -

Rien'du côté de la sensibilité. Fonctions et facultés mentales

normales, mais un peu de surdité; de temps à autre quelque fatigue.

A la pointe du coeur, premier bruit clair et soufflant, deuxième

bruit pulmonaire non accentué; pouls régulier.

Le M avril au matin, évacuation involontaire de deux selles assez

claires; langue chargée. Apyrexie. Absence de phénomènes sub-

jectifs. Le soir, pas de nouvelle diarrhée. Absence de plainte.

Le 12. Mort dans la nuit. Les malades voisines racontent que le

sommeil avait été bon jusqu'au milieu de la nuit; à ce moment,

elles auraient constaté un peu d'agitation et de râlement. Puis, ces

accidents s'étant calmés, elles croient que la vieille femme s'est

rendormie. La veilleuse la trouve morte à 4 heures et demie.

Autopsie pratiquée par le Dr Birch-Hirschfeld, le f4 avril. -

Ulcération de la surface osseuse de la selle turcique. - Ramollissement

muqueux d'une ecchondrose sphéno-occipitale. - Compression du pont

de Varole. - Parois du crâne minces, presque complètement sclé-

rosées : on rencontre des ostéophytes des deux côtés du sinus lon-

gitudinal supérieur.

La dure-mère adhère assez intimement à la surface crânienne,

principalement à sa convexité ; peu de sang dans les sinus. Au

niveau du plan osseux situé en arrière de la lame quadrilatère

de la selle turcique, cette méninge présente exactement sur la ligne

médiane, à 4 centimètres et demi au-dessus du bord antérieur du

trou occipital, une perte de substance arrondie ayant presque le

diamètre d'un pois; dans le point correspondant existent, au

milieu de la protubérance, des masses en partie gélatineuses, d'ap-

parence cystique, en partie composées de granulations calcaires, qui

adhèrent fermement à l'arachnoïde. Le microscope démontre que

ces masses sont constituées par des tissus cartilagineux, ici calcifiés,

là ramollis, myxomateux; on y trouve les physalides caractéris-

tiques, décrites par Virchow.

Sur toute l'étendue du plan incliné postérieur à la selle turcique,

la dure-mère se laisse très aisément détacher; comme à partir du

dos de la selle jusqu'à un point sis à -1 centimètre et demi plus bas,

la lame vitrée de cette région manque totalement, on aperçoit alors

la surface osseuse comme vermoulue. Les alvéoles de ce tissu po-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. z5"

reux sont remplies d'une matière gélatineuse, molle, et la sonde

pénètre en plusieurs de ces ouvertures presque à 1 centimètre de

profondeur. La portion inférieure de la région en question pré-

sente aussi une surface rugueuse comprenant des exostoses très

fines et quelques trous arrondis. Dans tout le reste de la base du

crâne, la table vitrée est amincie mais non usée.

Dégénérescence athéromateuse étendue des artères de la base

et particulièrement du tronc basilaire ainsi que des carotides,

qui leur donne une forme ici annulaire, là d'ectasie diffuse , sans

que le calibre interne des vaisseaux soit diminué. z

Coloration d'un trouble laiteux de l'arachnoïde, surtout à la con-

vexité de l'hémisphère droit. Circonvolutions cérébrales peu amples

et en même temps mal accusées; écorce étroite d'un brun jau-

nâtre ; substance médullaire jaunâtre, molle, peu vasculaire. Gan-

glions centraux uniformément atrophiés; leur substance grise est

brunâtre. Pédoncules cérébraux normaux.

La protubérance au niveau de l'ecchondrose décrite plus haut est

déprimée transversalement, son tissu est mou et très pâle ; les

couches grises en sont jaunâtres; cervelet anémié, anémie extrême

de la moelle allongée, qui est plus ferme que la protubérance; trou

occipital de lalargeur normale, il n'y a pas d'hypertrophie de l'apo-

physe odontoide. Ostéoporose sénile avancée des vertèbres. Mé-

ninges médullaires modérément vasculaires; absence d'épaississe-

ment. Moelle cervicale assez ferme, anémiée; substance blanche

un peu grise; moelle dorsale très molle. Le renflement lombaire

est un peu accru de consistance; on y rencontre en outre le

cordon latéral gauche jaunâtre, ferme et atrophié postérieure-

ment. Fracture ancienne des 3e et 7° côtes gauches; friabilité

osseuse.

Relevant alors les cas de chorée chez les gens avancés en

âge, publiés dans lalitttérature médicale, ceux de Sée,Peacocks,

Jeffryes, Graves, Brown-Sequard, Bouteille, Romberg, H.

Roger, qui concernent des malades de 36 à 83 ans, le Dr Mùl-

lendorff fait remarquer que la mort y est excessivement rare

et que, d'ordinaire, elle est due à une maladie concomitante ou

intercurrente; telle l'endopéricardite qui survient alors dans

le jeune âge.

La variété des causes anatomiques relatées dans ces condi-

tions, impose l'obligation de ne faire, dans l'étiologie qu'une

place provisoire aux hyprémies, extravasats, tumeurs, ramol-

lissement des diverses parties du cerveau et de la moelle cons-

tatés alors. Mais en même temps leur existence nous enseigne

que, si elles ont déterminé le type clinique de la chorée izei4-

452 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

rable, des processus à réparation facile en ces mêmes sièges

pourraient bien être l'origine de la chorée simple.

C'est du moins ce que permettent de supposer les autopsies

de Froriep et de Bright ainsi que les études de M. Charcot sur

l'hémichorée posthémiplégique. Un jeune garçon de 8 ans

souffre depuis un an d'une chorée intense; il en meurt, et l'on

trouve à la face antérieure de la moelle allongée une dépres-

sion unie, une fossette analogue à celle que déterminerait la

pression du petit doigt. Le trou occipital a la forme d'un ha-

ricot dont le hile serait dirigé en avant , la dépression men-

tionnée correspondant en effet à une hypertrophie considérable

de l'apophyse odontoïde. Bright avait observé de même à la

moitié supérieure de la moelle une série de lamelles osseuses

appendues à la pie-mère par un pédicule. Enfin, trois nécrop-

sies de M. Charcot démontrent des lésions dans le domaine de la

capsule interne (hémianesthésie concomitante).

L'observation qui vient d'être décrite a pour première étape

la lésion du système osseux de la base du crâne en ce point

limité qui s'étend du trou occipital à la selle turcique, l'ecchon-

drose qui, pour Virchow', ne serait que le vestige du cartilage

de revêtement originel de cette région, n'entraîne pas de réac-

tion tant que la dure-mère demeure indemne (peu ou pas de

symptômes chez notre malade, à part quelque tremblement

des mains). Puis, peu à peu la compression exercée par la tu-

meur amincit la méninge et finit par la perforer, de sorte

que, tout à coup , les membranes molles se trouvent intéres-

sées de concert avec la substance du pont de Varole : la com-

pression de la protubérance, ce centre convulsif des auteurs,

explique en effet les mouvements choréiques ainsi que les troubles

de la parole et les difficultés de prononciation, à raison de l'at-

teinte des fibres longitudinales conductrices de l'organe. Aussi

l'histoire de notre choréique peut elle être considérée comme

le lien naturel entre les études anatomo-pathologiques de

M. Charcot dans l'hémichorée, et l'exemple rapporté par Fro-

riep ; dans ces cas comme ici, une cause irritative agissait sur les

cordons moteurs longitudinaux, que ceux-ci appartinssent à

la capsule interne, à la protubérance ou aux cordons pyrami-

daux. P. K.

Unlersuchungen ubel' die Cntwicklung des Schâdelgrunds.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 453 3

XLIII. Trois observations DE paraplégie spasmodique ; par

JAMES RUSSELL. (Med. Times and Gazette, 24, 31 janvier et

7 février 1880.)

Les trois observations relatées par M. Russell se rapportent

à un groupe d'affections dont les caractères principaux sont :

1° l'exagération des réflexes, spinaux qui se produisent soit à

la suite d'excitations cutanées soit consécutivement à des con-

tractions musculaires; 2° des formes particulières de tremble-

ments ou de spasmes cloniques; 3° une tétanisation plus ou

moins continue des muscles du membre affecté et souvent des

muscles abdominaux ; 4° une parésie plus ou moins marquée.

L'ensemble de ces phénomènes paraît constituer une entité

neurologique distincte.

Entrant ensuite dans un historique détaillé de la question,

M. Russell rappelle les travaux des -auteurs. Budd (1839),

Marshall Hall, Flechsig, Pierret, Türck qui se sont occupés des

actes réflexes médullaires et des modifications qu'ils subissent

dans les cas où une lésion de la moelle soustrait une région de

celle-ci à l'influence cérébrale, enfin Erb qui réunit le pre-

mier (1875. Encyclop. de Ziemssen) sous le nom de paralysie

spinale spasmodique les divers phénomènes ci-dessus indiqués.

L'année suivante, parurent (Progrès médical, 1876) les leçons

de M. Charcot sur le tabes dorsal spasmodique. Mentionnons

encore pour complèter cette nomenclature la thèse de M. Bé-

tous (Du tabès dorsal spasmodique) , omise par l'auteur an-

glais.

D'après la description de Erb, cette symptomatologie doit

être complétée par quelques signes négatifs importants à no-

ter tels que l'absence d'anesthésie, de troubles vésicaux et gé-

nitaux, d'atrophie, d'eschares et de symptômes cérébraux.-

Les observations de M. Russell présentent quelques exceptions

à ces règles. Au point de vue de la nature de la maladie,

Erb et M. Charcot admettent qu'il s'agit vraisemblablement

d'une sclérose des cordons latéraux. M. Russell ne croit pas

que cette opinion puisse être acceptée indistinctement dans

tous les cas : c'est ainsi que le Dr Saundby a rapporté, d'après-

Schultz, les observations de deux malades qui présentaient le

type clinique complet de la sclérose latérale primitive, et à

l'autopsie desquels la moelle fut cependant trouvée parfaite-

ment saine; il n'existait de lésions que dans l'encéphale (Bir-

454 REVUE DE pathologie NERVEUSE.

mingham médical 7 ? e ? ( ? ! f, oct. 1879). C'est ici que vient se

placer la première observation de M. Russell : elle concerne

un malade aujourd'hui guéri et chez lequel on a pu voir se

développer à deux reprises différentes le syndrome complet de

la sclérose latérale. La guérison qui suivit chaque atteinte

rend assez invraisemblable l'hypothèse d'une lésion organique

de la moelle, et dans le cas même où il y aurait eu une lésion

commençante, le développement complet et l'arrêt de la ma-

ladie à deux reprises indiquerait qu'une forme clinique grave

est compatible avec des lésions peu avancées.

La seconde observation est un exemple des cas où de nou-

veaux symptômes apparaissent, par suite' de l'extension de la

lésion aux cornes antérieures (sclérose latérale amyotrophique

de M. Charcot). Les auteurs sont divisés sur la question de sa^

voir si, dans ces cas, la sclérose est primitive ou secondaire et

pour M. Charcot la sclérose amyotrophique comprendrait ces

deux variétés. Selon le Dr Gowers (L1led. Times and Gaz.,

vol. II, 1879.) L'altération des cordons latéraux pourrait aussi

se produire secondairement, ou concurremment à celle des

cornes antérieures.

Suivent les trois intéressantes observations de M. Russell

dans le détail desquelles nous ne pouvons entrer ici et dont

nous donnons ci-dessous le sommaire :

1° Deux attaques successives de paraplégie spasmodique

chez un même malade. Début par des troubles de la sensi-

bilité et par une parésie de la vessie, guérison ;

2° Paraplégie spasmodique développée lentement en près de

6 ans. Extension brusque probable de la lésion à la subs-

tance grise : apparition d'une fièvre intense et de symptômes

généraux graves;

3° Paraplégie spasmodique à évolution rapide accompagnée

au début de parésie vésicale et de constipation opiniâtre.

Troubles divers de la sensibilité. H. D'OLIER.

XLIV. SUR UN cas DE paralysie DES quatre extrémités ET

DES MUSCLES DU TORSE, DÛ A UNE MYÉLITE DES CORNES ANTÉ-

RIEURES DE la MOELLE; par L.-C. Gray, (Pl'oceedings of the

Médical Society of the county of Kings, mai 1880, p. 73.)

L'observation que rapporte le Dr Gray est celle d'un jeune

homme de 22 ans qui fut, en cinq jours, complètement para-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 455

lysé. Cet état dura trois mois, au bout desquels il eut des

crampes dans les mollets, les fléchisseurs de l'avant-bras gau-

che et les doigts. Dès la fin du premier mois, l'atrophie com-

mença. Il n'y eut pas le plus léger trouble de la sensibilité,

pas de paralysie de la vessie ou du rectum, pas de fièvre.

Le mieux commença le quatrième mois, et le septième il

marchait assez bien. Le traitement se composa d'ergotine et

d'iodure de potassium à haute dose. Electrisation faradique

tous les jours. Massage. Toniques.

L'auteur attribue cet état à une maladie des cellules à grand

prolongement de la corne antérieure de la substance grise et

de la moelle, qui remplissent à la fois des fonctions motrices

et nutritives. Son diagnostic s'appuie sur l'absence de troubles

sensoriels, et sur ce que les mêmes symptômes ne pourraient

être produits que par une paralysie de tous les nerfs périphé-

riques. L'auteur pense que, s'il eut employé le courant gal-

vanique, il eut obtenu ce que l'on a appelé la « réaction de

dégénération », qui prouve la dégénérescence des nerfs et des

muscles. Sur la demande du docteur Shaw, il ajoute qu'il n'a

pas observé chez son malade le réflexe tendineux. CH. F.

XLV. SUR UNE FORME ENCORE PEU CONNUE d'altération

TEMPORAIRE DU MOUVEMENT DANS LES MEMBRES INFÉRIEURS,

LIÉE A LA SURDITÉ PERMANENTE CHEZ LES ENFANTS ; par le

Dr SEELIGMULLER (de Halle).

Observation I. Un enfant de 3 ans, jusque-là bien portant,

se plaint de douleurs dans les jambes. La nuit suivante, il

est pris d'une fièvre intense avec délire furieux pendant

lequel il chante ou pousse des cris. Il reste ainsi trois jours

sans reprendre connaissance; après quoi il ne peut plus ni

marcher ni se tenir debout. On constate alors qu'il n'entend

plus.

Trois semaines après, le 9 septembre 1879, l'enfant peut

mouvoir ses membres inférieurs, avec force dans toutes les

directions, mais à chaque tentative de le dresser, il les étend en

avant. L'excitabilité faradique est normale; il en est de même

probablement de la sensibilité à la douleur. Le réflexe cutané

de la plante du pied existe, mais le rotulien manque. Les ver-

tèbres dorsales paraissent douloureuses à une forte pression.

456 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

La surdité est complète, mais l'indocilité de l'enfant empêcha

l'examen des oreilles. Le 4 octobre, la marche était redevenue

possible.

Au commencement de février 1880, l'enfant court très bien.

La surdité persiste et a déjà produit le mutisme complet ; la

santé est d'ailleurs parfaite ; l'intelligence n'est nullement

affectée et même la faculté d'observation est notablement

augmentée. Pas de trace de sucre dans l'urine ni augmentation

de cette sécrétion.

Observation IL Un enfant de 4 ans est pris le 14 décem-

bre 1879 de douleurs de tête, de vomissements,- de fièvre

intense. Le deuxième jour il a de la raideur du cou. Après une

semaine (deux sangsues derrière chaque oreille, vessie de glace,

huile de ricin), les symptômes s'amendent et l'on constate une

très grande dureté de l'ouïe. (Catapl. tièdes, injections dans

les oreilles, iodure de potassium à l'intérieur). Parésie des

membres inférieurs, sans troubles du côté de la vessie et du

rectum. Etat actuel (le 18 janvier). L'enfant est robuste et

bien développé (ses parents bien portants ne présentent pas

trace d'affection constitutionnelle). L'appétit, la digestion, le

sommeil, sont normaux. Il ne peut se tenir debout et marcher

qu'en étant soutenu. Sa démarche ne donne pas l'idée d'un

vertige, mais plutôt celle d'un manque d'équilibre, car il

écarte ses pieds pour s'assurer. Il ne chancelle pas davantage

avec les yeux fermés. Pas d'altérations de la sensibilité ni de

réactions électriques aux membres inférieurs. Réflexes normaux.

Surdité complète des deux oreilles. La membrane du tympan

est seulement trouble et fortement injectée à droite ; son

éclat est conservé. A gauche, elle est plus fortement troublée,

sans injection et sans éclat réfléchi. Suivant le Dr Hessler, ces

altérations sont simplement le résultat des injections. L'enfant

rend compte de bruits subjectifs qu'il entend parfois (de la

musique, la voix de son frère, etc.). Le 24 janvier, la démarche

avait beaucoup gagné en assurance et le Dr IIessler trouvait

les tympans tout à fait normaux.

Ces deux cas concordent avec le tableau clinique tracé par

Voltolini, Toynbee et von Troeltsch. D'après Toynbee, on observe

le plus souvent, outre les phénomènes partiels de paralysie, des

convulsions qui manqueraient au contraire, d'après les autres

auteurs; il n'y en a pas dans les deux observations ci-dessus.

REVUE DE pathologie nerveuse. 457

L'auteur termine par une discussion des opinions émises

sur le siège de l'affection, et principalement de celle qui le

place dans le quatrième ventricule.-A cette opinion, professée

par Von Troeltsch, on peut objecter l'absence de diabète. La

question ne pourra être résolue que par l'examen anatomique.

(Centralblatt f. Nervenheilkunde, etc., n° 6.) R. V.

XLVI. Quatre observations DE maladies cérébrales ; par

M. J.-C.MACKENSiE, de Cincinnati. (The Cz"ncinnat1' Lancet and

Clanic, 14 février 1880.)

L'auteur rapporte d'abord deux observations de syphilis céré-

brale, qui peuvent se résumer de la manière suivante :

Observation I. X..., 30 anus. - Quatre ans avant l'entrée à l'hô-

pital, anasarque qui a duré sept mois.-Peu de temps après, cépha-

lalgie persistante, convulsions d'abord généralisées et s'accompa-

gnant de perte de connaissance, puis (au bout de quelques mois)

limitées au bras et à la face; embarras de la parole depuis six

semaines. Au moment de l'entrée à l'hôpital, paralysie faciale

droite, aphasie, albuminurie, à l'opthalmoscope, plusieurs foyers hé-

morrhagiques rétiniens. Le malade reste dans cet état pendant

environ six mois, au bout desquels il est pris un jour, sans aucun

phénomène précurseur, de deux attaques de convulsions violentes,

durant à peu près dix minutes, limitées d'abord au côté droit, puis

au côté gauche, revenant ensuite à droite et finalement générali-

sées. Ces convulsions d'abord toniques, puis cloniques, s'accompa-

gnaient de perte de connaissance, dilatation pupillaire, déviation de

la langue et coma. Le début de chaque accès était annoncé par

un cri violent. Dès lors l'épilepsie ne fit que progresser : albumi-

nurie persistante, délire. Mort un mois plus tard après une journée

de 45 accès.

Autopsie. Tumeur cérébrale occupant la première circonvo-

lution frontale et les portions inférieures du lobe pariétal et supé-

rieure du lobe temporo-sphénoïdal. Lobule de l'insula intact. -

Méninges très épaissies au niveau de la tumeur.

Reins granuleux à leur surface. Substance corticale décolorée.

L'auteur après avoir discuté l'interprétation des faits clini-

ques par les lésions trouvées à l'autopsie, se demande en ter-

minant si les altérations du fond de l'oeil, constatées à l'oph-

thalmoscope, doivent être rapportées à la maladie de Bright ou

à la tumeur cérébrale, et conclut en faveur de cette dernière.

458 REVUE DE pathologie NERVEUSE.

Quant à la nature de la tumeur, il la considère comme syphi-

1 ? 'tique, bien qu'on n'ait pu découvrir chez le malade aucune

trace de la diathèse, à cause de son extrême ressemblance avec

d'autres tumeurs de cette nature qu'il a eu l'occasion d'ob-

server.

Observation IL-Ramollissement cérébral d'origine syphilitique.

Daniel J..., 24 ans. Antécédents syphilitiques paraissant bien éta-

blis et datant de trois ans. Paralysie subite des deux côtés; au bout

de deux ou trois heures, la motilité reparaît dans les membres

droits, mais le malade ne peut se sentir de sa jambe gauche qu'un

mois après. Il entre une première fois à l'hôpital en octobre 1876.

(Hémiplégie gauche incomplète. Sensibilité intacte. Incontinence

d'urine). Amélioration en trois mois par le traitement mercuriel.

Seconde entrée en mai 1877. (Démence, embarras de la parole,

gâtisme. - Membres gauches contractés dans la flexion. -Sensibi-

lité intacte). Amélioration par l'hydrothérapie et l'iodure de potas-

sium, puis formation d'eschares trochantériennes et sacrées, ca-

chexie et mort le 30 décembre.

Autopsie. Grande tache jaune déprimée, au niveau du lobe

frontal droit près de la scissure interhémisphérique; foyer formé

par une masse jaunâtre demi-solide, substance blanche sous-ja-

cente d'apparence granuleuse. Ces altérations se rencontrent dans

presque toute l'étendue du lobe frontal et s'étendent en arrière

jusqu'au sillon de Rolando où elles s'arrêtent brusquement. Ven-

tricules distendus par une sérosité abondante.-Ependyme épaissi

et jaunâtre vers l'extrémité antérieure des corps striés. Foyers

de ramollissement à la partie inférieure du noyau intraventriculairo

gauche et à la partie externe du noyau droit.

Rien dans les autres organes, sauf dans le foie, qui présentait à

la face supérieure de son lobe droit une tache jaunâtre. On vit à la

coupe qu'il existait à ce niveau une sorte de coin formé par une

matière jaune et résistante, s'enfonçant dans le tissu hépatique.

On constata au microscope un épaississement très notable des

parois des artères cérébrales.

M. Mackensie ajoute, en commentant cette observation, qu'il

ne s'explique pas comment la paralysie a pu rester limitée à

un seul côté, étant donnés les foyers de ramollissement trou-

vés dans les deux hémisphères. Pour lui, il ne doute pas que ce

ramollissement n'ait pour cause une altération syphilitique

des artères ayant amené leur oblitération. On sait que c'est là

une lésion à laquelle Heubner attache une grande importance

au point de vue de la syphilis cérébrale,

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 459

L'auteur rapporte ensuite deux observations de tumeurs

cérébrales.

Observation III. Sarcôme du cerveau. - David V... entre

à. l'hôpital de Cincinati au mois de juin 1877. Six semaines

auparavant, sensation de pesanteur dans les membres gauches

et huit jours plus tard paralysie complète de ces membres et du

côté correspondant de la face. Au moment de l'entrée la motilité

reparaît dans la jambe et la sensibilité dans les deux membres.

Quelques jours plus tard, ptosis de la paupière droite, puis déviation

de la tête et des yeux vers la droite. Vers la fin de juin, tremblement

choréiforme de la main droite, contracture dans la flexion du

membre inférieur gauche; l'intelligence et la parole sont intactes ;

eschare au sacrum, affaiblissement et mort.

Autopsie. Circonvolutions aplaties sur l'hémisphère droit qui

parait plus large que le gauche. Cerveau très mou, diffluent. En le

retirant du crâne, il se produit au niveau de la frontale ascendante

une déchirure qui donne issue à un liquide brunâtre, épais. -

Même accident au niveau de la première temporale : à la coupe, on

constate qu'il existe dans toute l'épaisseur de l'hémisphère un vaste

amas de matière brunâtre, semblable àcelle qui s'est déjà écoulée.

La substance grise était intacte dans les parties superficielles,

très altérée au niveau des sillons. - Substance cérébrale avoisinant

la tumeur, jaunâtre et ramollie. Seconde tumeur analogue et de la

grosseur d'une noisette au niveau de la première temporale droite.

Troisième tumeur à deux centimètres du bord supérieur de l'hémis-

phère gauche en avant de la scissure interpariétale. Au micros-

cope, on trouva ces tumeurs constituées par un nombre considérable

de grandes cellules arrondies, multinuclées, contenues dans un

stroma conjonctif fibrillaire, parcouru par de nombreux vaisseaux.

L'auteur considère cette tumeur comme un sarcôme du cer-

veau. Cette observation est surtout remarquable cliniquement

par le fait de l'intégrité absolue des facultés intellectuelles jus-

qu'au moment de la mort, coïncidant avec les lésions considé-

rables qui viennent d'être indiquées.

Observation IV. - Gliôme de la protubérance et du cervelet. -

Edmar P..., fille de huit ans. Six semaines avant l'entrée à

l'hôpital, tremblement, déviation de la bouche à gauche, ptosis de

la paupière gauche, démarche chancelante. Début subit. Trois jours

après, nouvelle attaque; vomissements fréquents, paralysie de la

main gauche. Cinq jours après l'entrée à l'hôpital, le ptosis

passe droite. Durant les quinze jours suivants, strabisme tantôt à

droite, trntôt a gauche; alternatives d'affaissement et de réveil

460 ' REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

intellectuel, affaiblissement progressif, anesthésie du côté droit de

la face et du bras gauche. Mort deux mois après le début des acci-

dents.

Autopsie. - Moitié droite du pont de Varole ramollie; la surface

d'une coupe en ce point est absolument blanche, et les tissus pré

sentent une consistance très inégale. - Le foyer de ramollissement

occupe tout le côté droit de l'isthme, du cerveau au bulbe et se

prolonge dans l'hémisphère cérébelleux droit en suivant le pédon-

cule cérébelleux moyen. -

M. le docteur Mackensie, qui croyait au premier abord à

une dégénérescence graisseuse, dit avoir été étonné de constater

au microscope que la tumeur était formée de cellules rondes et

ovalaires contenues dans un stroma granuleux. Les vaisseaux

étaient nombreux et leurs parois mêmes étaient infiltrées de

cellules ovalaires. Il s'agissait d'un glz'8me mou du pont de Va-

role et du cervelet. Le cas est intéressant pour la forme et le

siège exceptionnel de cette tumeur. Au point de vue clinique,

on peut remarquer les variations qu'ont subies certains symp-

tômes, en particulier le ptosis et le strabisme, variations qui

d'ailleurs restent inexpliquées. H. D'O.

XLVII. CONTRIBUTION A l'étude DES localisations CÉRÉ-

BRALES ; par E. GONZALEs et G. B. VERSA. (Archivio ltaliano

per le malade nervose. 1880, fasc. I et II.)

Les auteurs rapportent deux observations de convulsions

épileptiformes dans les membres du côté droit s'étendant quel-

quefois à ceux du côté gauche avec déviation conjuguée de la

tête et des yeux vers la droite, consécutives à une méningo-

encéphalite développée dans un cas plusieurs années après

une plaie de tête, dans le second après une insolation. M.

XLVIII. SUR UNE LÉSION DE la CIRCONVOLUTION pariétale INFÉ-

RIEURE (lobule du pli courbe), EN rapport avec la théorie

DES localisations cérébrales ; par GIOVANNI ANGELUCCI.

(Archivio Italiano per le malade nervose, janv. et mars 1880.

fasc. I et II, p. 74).

Ce travail n'est autre chose qu'une revue des faits publiés sur

cette question et déjà réunis pour un bon nombre dans les tra-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 461

vaux antérieurs de MM. Landouzy et 'Grasset, de Boyer. L'au-

teur arrive aux conclusions suivantes :

D'après les recherches les plus récentes sur les animaux, la

circonvolution pariétale inférieure se trouve le centre de tout

l'organe visuel aussi bien pour la partie motrice que pour les par-

ties sensitives et sensorielles ; il semble en être de même chez

l'homme; chez celui-ci, le centre oculo-visuel s'étend sur toute

la circonvolution pariétale inférieure se reliant en avant au

centre des mouvements faciaux, labiaux et oraux, et en arrière

avec les centres psycho-sensoriels des régions occipitales.

La partie antérieure de cette circonvolution semble être le

siège du centre des mouvements oculo-palpébraux et la partie

postérieure ou pli courbe proprement dit est ou bien le centre

de la vision ou une partie intégrante de celui-ci. M.

XLIX. DES TROUBLES oculaires dans la SCLÉROSE CÉRÉBRO-

spinale (Ataxie); par M. DicKiNsoN, de Saint-Louis. (The

Alienist and Neurologist, avril 1880.)

Après avoir exposé l'observation d'un ataxique chez lequel

la maladie débuta par une amblyopie rapidement progressive

(névrite optique), et rappelé à propos de ce malade les divisions

de l'ataxie proposées par Remak en tabes céphalique, cervical,

dorsal, lombo-dorsal, lombaire et cérébelleux, appellations qui

représenteraient des formes cliniques bien définies, l'auteur

insiste sur les divers caractères que peuvent présenter les

troubles oculaires. On sait que la névrite optique, qui est quel-

quefois le phénomène initial, débute par la périphérie. Bien

qu'il soit impossible, dans l'état actuel des connaissances ana-

tomiques, de découvrir par quelle voie cette lésion se rattache

à celle des cordons postérieurs, M. Dickinson est néanmoins

convaincu qu'il y a là un rapport anatomique. Groefe a observé

un malade chez lequel les lésions avaient débuté par la base

de l'encéphale ; l'atrophie des nerfs optiques devança de plu-

sieurs années les premiers phénomènes spinaux. -Chez le ma-

lade dont M. Dickinson rapporte l'observation, il est vraisem-

blable que les lésions existaient depuis un certain temps à la

base du cerveau presque à l'état latent, puisqu'il n'y avait

d'autre symptôme que l'amblyopie, lorsquelles prirent tout à

coup un rapide développement. H. D'O.

462 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

L. Du VERTIGE DE ÏfIÈNIÈRE; par GUYE. (Revue mensuelle

de méd. et de c/¡Ù ? mai 1880.)

L'auteur fait jouer un rôle considérable au froid, à l'air vif,

auquel on s'expose au bord de la mer, aux injections froides

dans l'oreille externe, etc., le catarrhe de l'oreille moyenne

existe dans la majorité des cas. A propos des symptômes, il a

noté que la direction première de la rotation se fait toujours

dans le sens de l'organe malade; dans quelques cas, les sensa-

tions de rotation sont produites expérimentalement par des ac-

tes thérapeutiques sur l'oreille malade (insufflations d'air

dans la cavité tympanique, injections de liquide dans les cavi-

tés mastoïdes après la trépanation). Le traitement local triom-

phe souvent des cas récents. La quinine recommandée par

M. Charcot produit souvent les meilleurs effets ; mais, suivant

l'auteur, son action est généralement limitée à la durée de

l'emploi. Nous reviendrons sur cette question. Ce. F.

LI. Symptômes cérébraux dans la pneumonie ; par le

Dr RUSSELL. (Brit. med. Journal, 3 janv. 1880.)

L'auteur rapporte l'observation d'une pneumonie développée

dans les circonstances suivantes chez un garçon de dix ans.

Cet enfant fut pris un matin en pleine santé d'un frisson vio-

lent ; pendant toute la journée, il resta abattu et présenta de

la céphalalgie et des vomissements. Transporté à l'hôpital le

jour même, il avait à son arrivée une température de 39°,7 et

à minuit de z,5. Le lendemain, la température tomba à 38°,8,

et ne remonta à 40° que le matin du quatrième jour. P. 120;

R. 25. Pendant tout ce temps, l'enfant éprouva une céphalalgie

intense et eut à plusieurs reprises des vomissements porracés.

Pas de photophobie marquée, ni de répulsion à se laisser exa-

miner. Il n'existait alors aucun symptôme local ni général

d'une affection thoracique. Le 4e jour seulement, se produisit

une détente des phénomènes cérébraux ; quelques vésicules

d'herpès parurent aux lèvres et, le lendemain, on constata une

pneumonie occupant le côté inférieur du poumon droit, pneu-

monie qui évolua selon les règles ordinaires. La décroissance

commença dans la nuit du 7° jour, et le malade se rétablit

rapidement.

M. Russell insiste sur l'intérêt que présente au point de vue

REVUE DE pathologie NERVEUSE. 463

du diagnostic, ce début de la pneumonie par des accidents

cérébraux, qui, chez un esprit non prévenu pourraient détour-

ner l'attention des phénomènes thoraciques ; il appuie égale-

ment sur ce fait que les symptômes présentés par son malade

différaient absolument de ceux de la méningite, ainsi que le

prouva clairement une comparaison suivie avec un malade de

la même salle, atteint de cette affection. H. D'O.

LU. Convulsions puerpérales ; par ALEX. BECKER. (Boston

Met. and SIl1'{j. Jour. 5 fév. 1880.)

L'auteur, s'appuyant d'une part, sur les expériences de

Brown-Séquard, qui a pu déterminer des convulsions épilepti-

formes chez les animaux, en produisant l'anémie des centres

nerveux, et particulièrement du bulbe, par l'électrisation du

grand sympathique; d'autre part, sur les phénomènes d'épi-

lepsie réflexe produits par des lésions irritatives plus ou moins

éloignées des centres, explique la pathogénie des convulsions

puerpérales par les modifications amenées par la grossesse

dans la tension et la qualité du sang. La quantité de sang qui

se rend à l'utérus, augmentant sans cesse depuis la conception

jusqu'à l'accouchement, les autres organes présenteraient une

anémie relative et l'anémie cérébrale et médullaire ainsi pro-

duite suffirait, d'après M. Becker, pour entraîner l'éclampsie;

si celle-ci ne se produit pas fatalement chez toutes les femmes

enceintes, c'est que toutes ne présentent pas, à cet égard, une

égale prédisposition. De plus, l'anémie viscérale précédem-

ment indiquée doit subir quelques restrictions : ainsi, M. Bec-

ker est conduit à admettre une congestion des reins pour

expliquer l'albuminurie.

En résumé, appauvrissement du sang, anémie relative des

centres nerveux, telle serait, d'après l'auteur anglais, la double

origine de l'éclampsie puerpérale; les indications thérapeu-

tiques ressortent clairement de cette théorie. II. D'O.

LUI. Affections NERVEUSES SYPHILITIQUES PRÉCOCES;

par CH. MAURIAC.

M. Mauriac appelle précoces toutes* les syphiloses cérébro-

spinales qui se développent pendant les deux ou trois pre-

464 REVUE DE pathologie NERVEUSE.

mières années. D'après une statistique de 168 cas, pris au

hasard, les accidents cérébraux et médullaires seraient plus

fréquents dans la première année qui suit l'infection qu'à

toute autre époque; sur les 168 cas, en effet, il y en a eu 53 de

2 à 12 mois, 32 de la deuxième à la troisième année, le reste

se répartit entre quatre et quarante-huit années. Ces déter-

minations précoces se présentent sous des formes très variées,

dont la plus fréquente est l'hémiplégie, surtout l'hémiplégie

droite avec aphasie. On peut observer aussi d'ailleurs les

formes convulsives, épileptiques, les paralysies partielles, etc.,

les manifestations, qu'elles se produisent du côté du cerveau

ou du côté de la moelle paraissent être .sous la dépendance de

deux processus différents, altération des artères d'une part,

productions gommeuses de l'autre, ces dernières étant plus

particulièrement justiciables du traitement par l'iodure de

potassium à haute dose, associé au mercure. C. T.

LIV. MÉLANO-S ARC011fE DU PIED ; généralisations ; tumeurs

cérébrales DE même nature; par BARETTE. (Un. médicale,

oct. 1880, p. 583.)

Une femme de 27 ans entre à la Pitié dans le service de

M. POLAILLON, avec une tumeur mélanique ulcérée du

premier métatarsien droit. Il existait des nodosités de même

nature le long des membres inférieurs et dans les ganglions

de l'aine. La malade était dans un coma presque continuel;

quand il cessait, elle était manifestement aphasique. A

l'autopsie, on trouva les hémisphères cérébraux parsemés de

nombreuses tumeurs mélaniques, variant de la grosseur d'une

tête d'épingle à celle d'une petite cerise. Tout le ventricule

latéral gauche était occupé par une grosse tumeur mélanique

qui comprimait les circonvolutions frontales. L'oeil était intact.

On trouvait encore des noyaux mélaniques dans le coeur.

C. T.

LV. Du SPASME laryngé dans l'ataxie locomotrice; par

KR,ISHABER. (Gaz. hebd. de néd. et de claa·., 1880, p. 658.)

La première observation de spasmes de la glotte dans l'ataxie

a été rapportée par Cruveilhier. Dans un mémoire lu à la

Société des hôpitaux, M. Féréol a décrit en détail les accidents

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 465

laryngobronchiques du tabes ataxique. M. Charcot a de nou-

veau appelé l'attention sur ces faits dans ses leçons de la

Salpêtrière (Progrès médical, 1879, n° 17.) Le travail que

publie M. Krishaber s'appuie sur quatre observations intéres-

santes ; deux lui sont personnelles, les deux autres lui ont été

communiquées par M. Charcot.

Les accidents laryngés sont fort variables d'un malade à

l'autre. Au début, ils se bornent à quelques quintes de toux

convulsive, spasmodique, avec reprise coquluchoïde, et avec

une gène respiratoire variable depuis l'inspiration sifflante

jusqu'au cornage. Ils semblent prendre plus de gravité à

mesure qu'ils se repètent. Dans une des observations, l'inten-

sité des accidents a été telle qu'elle a nécessité la laryngotomie.

Chez ce malade, le spasme laryngé se présentait sous trois

aspects : 1° Quintes de toux convulsives, coquluchoïdes ou

bien plusieurs quintes se succédant rapidement et constituant

un petit accès ; .

2° Accès de suffocation allant jusqu'à la perte absolue de la

connaissance, pendant lequel survinrent quelquefois des mou-

ments épileptiformes ;

3° Enfin, au maximum d'intensité, la perte de connaissance

se prolongeant, suspension de la respiration, affaiblissement

des battemements du coeur, imminence d'asphyxie. C. T.

LVI. Paralysie bilatérale DES muscles DU larynx INNERVÉS

par LES RÉCURRENTS ; par M. ORMEROD. (The Lancet, 13 mars

. 1880.)

Autant sont communes les paralysies unilatérales des muscles

du larynx ou même les paralysies bilatérales des muscles

isolés, autant seraient rares, d'après M. Ormerod, les paralysies

bilatérales intéressant dans sa totalité l'appareil musculaire de

l'organe vocal.

On ne trouverait dans les auteurs que quatorze cas de cette

maladie, se décomposant ainsi : trois cas de paralysie bilatérale

complète de chaque côté ; huit cas de paralysie bilatérale incom-

plète d'un côté; enfin deux cas de paralysie bilatérale incomplète

des deux côtés. Comme on le voit, l'inégale intensité de la

paralysie des deux côtés du larynx paraît être le cas le plus

fréquent. Les causes relevées dans les diverses observations

30

466 REVUE de pathologie nerveuse.

ont été tantôt un épanchement péricardique abondant, tantôt

un cancer de l'oesophage, une fois un cancer du corps thy-

roïde, cinq fois un anévrysme ; et enfin, dans un autre cas, il

s'agissait de ganglions lymphatiques volumineux comprimant

les récurrents.

La nouvelle observation de M. Ormerod concerne une femme

de 38 ans qui, après s'être exposée au froid, fut prise de toux,

d'enrouement et d'extinction de voix. Un an plus tard, la

malade ayant contracté une variole, ces divers symptômes

s'aggravèrent encore.pendant la convalescence de cette affection.

L'examen laryngoscopique permit alors de constater l'existence

d'une paralysie bilatérale du larynx, incomplète à gauche,

et exclusivement limitée aux muscles innervés par les récit ? ,-

rents.

Divers moyens de traitement, l'iodure de potassium, la

faradisation, furent successivement employés sans amener

aucune amélioration. H. D'O.

LVII. Paralysie respiratoire aiguë du larynx; par P. Kocii.

(Ann. des malad. de l'oreille et du larynx, 1880, p. 88.)

Une jeune fille de 7 ans, dans le cours d'une angine avec

ulcérations des amygdales, est prise dans la nuit d'une toux

rauque avec dyspnée de plus en plus prononcée. Vers sept

heures du matin, le timbre de la toux était absolument croupal,

la voix n'était pas altérée; grande dyspnée et cornage, exclusi-

vement inspiratoires, les expirations étant parfaitement libres.

Dès le lendemain, ces symptômes avaient disparu. M. Koch

admet qu'une ulcération analogue aux lésions observées sur

les amygdales s'était formée sur la muqueuse rétro-laryngienne,

et avait amené une infiltration oedémateuse des muscles

dilatateurs de la glotte, les crico-aryténoïdienspostérieurs, d'où

un affaiblissement passager de leur contractilité. C. T.

LVIII. Laryngite STRIDULEUSE ou tétanie ; par JOHN HADDON

(Edinburgh Médical Journal, mai 1880, p. 796.)'

L'auteur cite trois observations de laryngite striduleuse, une

insérée dans le British Médical Journal, chez un enfant de

neuf mois (juin 1879) ; une seconde qui lui est personnelle;

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 467 Î

enfin une troisième publiée en 1836 par le docteur Ley. Il

rapporte aussi un cas de tétanie, cité dans les cliniques de Trous-

seau. Remarquant alors que, dans ces quatre observations, on

trouve un certain nombre de symptômes communs, à savoir :

1° les troubles dans les mouvements de l'oeil; 2° le spasme

glottique; 3° la contracture des extrémités et particulièrement

la flexion du pouce en dedans, il se demande si les deux mala-

dies n'en font pas une seule, et dirige de ce côté l'attention

des observateurs. Cette opinion se fonde encore chez lui sur

l'état obscur de nos connaissances au sujet de ces deux mala-

dies, dues toutes les deux à quelque affection du système ner-

veux, et toutes les deux aussi très améliorées par le bromure

de potassium. CH. F.

LIX. DE l'anurie ET DE L'OLIGURIE hystériques; par CHA-

TAING. (JOU1'1l. de la Soc. de méd. et de pharm. de l'Isère,

1880, p. 154.)

La malade qui fait le sujet de l'observation de M. Chataing

est cette même Marie Lecomte dont M. Berdinel a publié

l'histoire dans les Archives de médecine en 1875. Sortie guérie

de l'hôpital Cochin et bien portante pendant quatre ans, elle

fut prise de nouveaux accidents hystériques en mars 1880. A

la suite d'un refroidissement, mal à la gorge et aphonie; puis

gêne de la miction; elle n'urinait plus que tous les trois jours.

Le 24 mars, elle entre à Cochin dans le service de M. Després,

avec une oligurie très marquée, des vomissements glaireux

abondants une hémianesthésie totale du côté droit. A partir du

2 avril, anurie absolue jusqu'au 12, avec vomissements inces-

sants. Le 12, on retire 475 grammes d'urine par la sonde.

Pendant tout le mois d'avril, les vomissements persistent; la

quantité d'urine rendue chaque jour est très variable, tantôt

5, 8, 20 grammes, tantôt 200, 300, 500 grammes. Le 3 mai,

la quantité d'urine était de 200 grammes. M. A. Robin fait

l'analyse de l'urine contenue dans les vomissements et trouve

0 gr. 104 par litre, quantité de beaucoup inférieure à celle

qu'avait trouvée M. Byasson en 1875, 15 grammes par litre.

Le 13 mai, la malade quittait l'hôpital, n'ayant plus que

de l'aphonie. C. T. '

468 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

LX. L'ÉLÉMENT HYSTÉRIQUE DANS LA CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ;

par Newton M. SH1FFER. (Arch. of lI1edicz'ne, New-York,

fév. et avril 1880.)

L'auteur étudie dans ce travail les différentes conditions des

muscles dans les affections articulaires, dans les contractures

hystériques et dans ce qu'il appelle la contraction émotive

(emotional contraction). 'Dans l'ostéite chronique des extré-

mités articulaires, il existe une atrophie musculaire spécifique,

due à la lésion ; un spasme musculaire invariable, qui persiste

nuit et jour, n'est pas modifié par les doses accoutumées de

chloral et d'opium, mais disparaît complètement sous l'in-

fluence de l'anesthésie provoquée par l'éther et le chloroforme.

On constate aussi une diminution marquée de la contractilité

faradique dans les muscles ainsi atteints.

La contraction émotive détermine seulement l'atrophie par

défaut d'usage, une rigidité musculaire variable qui disparaît

pendant le sommeil naturel, ou cède à l'opium et au chloral;

la contractilité faradique est normale.

Dans la contracture hystérique, on observe une rigidité mus-

culaire permanente, qui se dissipe complètement, comme le

spasme de l'ostéite chronique par l'action de l'éther, mais il

n'existe qu'une atrophie purement fonctionnelle, et la réaction

faradique est normale.

L'anesthésie par l'éther ou le chloroforme, appliquée au

diagnostic différentiel de la contracture hystérique et de la

contracture des affections articulaires chroniques, n'a pas de

valeur par elle-même, quoi qu'en aient dit d'éminents obser-

vateurs. L'éther ou le chloroforme dissipera la contracture per-

manente dans un cas, et suspendra le spasme réflexe dans

l'autre. En dehors de la contracture absolue, comme celle du

pied bot ou du torticolis congénital, il faut avoir présent à

l'esprit, quand on fait l'examen d'articulations suspectes, cette

phrase de M. Charcot, àsavoir que «l'existence d'une lésion or-

ganique spinale plus ou moins profonde serait mise à peu près

hors de doute si, sous l'influence du sommeil déterminé par le

chloroforme, la rigidité des membres ne s'effaçait que lente-

ment ou persistait même à un degré prononcé. » C. T.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 469

LXI. Toux hystérique ; par J.-C. MULIIALL (de Saint-Louis).

L'auteur rapporte une observation détaillée de toux hysté-

rique. Il s'agit d'une jeune fille de 17 ans qui, à certainsjours,

toussait continuellement, les poumons étant d'ailleurs par-

faitement sains et le larynx ne présentant aucune para-

lysie de la sensibilité et du mouvement. M. Mulhall fait, à

propos de cette malade, une revue d'ensemble des travaux

relatifs à la toux hystérique, mentionnée pour la première fois

par Sydenham, étudiée ensuite par M. Peacock et le docteur

Harley, qui en rapportèrent plusieurs cas (AM. Times and Gaz. ,

1862-1863) ; enfin définitivement décrite dans la monographie

devenue classique du professeur Lasègue (Arch. de méd., 1854).

Aupoint de vue du traitement, M. Mulhall mit en oeuvre succes-

sivement les réfrigérants (calotte de glace, pulvérisation d'éther

sur la colonne cervicale), le bromure de potassium, la bella-

done, les courants continus extrà et intrà-laryngés, etc. Il

n'avait encore obtenu aucun résultat, lorsque, pendant un

voyage entrepris par sa cliente, la maladie disparut brusque-

ment.) H. D'O.

LXII. Danse DE SAINT-VITU ET affections analogues.

ÉPIDÉMIE RÉCENTE dans UN COUVENT d'Ursulines DU comté

DE BROwN; par le Dr DAVY, de Cincinati. (Cincinati Lancet

and Clinic, 8 mai 1880.)

Une affection nerveuse épidémique, présentant les caractères

des formes bénignes de la danse de Saint-Vitu, s'est déclarée

récemment parmi les élèves du couvent d'Ursulines de Saint-

Martin. Les causes de la maladie sont jusqu'ici restées obscures :

il s'agit d'élèves appartenant toutes aux classes les plus élevées

de la société ; quant à l'école même, elle remplit toutes les

conditions désirables au point de vue de l'hygiène. Le jeune

âge des élèves, leur isolement, l'éducation religieuse, paraissent t

jusqu'ici être à peu près les seules causes à invoquer.

D'après les renseignements les plus précis qu'on ait pu

recueillir, la maladie se serait déclarée pour la première fois s

chez une jeune fille qui en avait été déjà légèrement atteinte

avant son entrée dans cette école. Une semaine plus tard

470 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

environ, huit élèves tombèrent malades dans la même journée,

et bientôt après la maladie s'étendit avec une telle rapidité

qu'on dut fermer l'école sans plus attendre. Les élèves qui

restèrent dans la maison après le licenciement furent toutes

sans exception atteintes de la maladie ; quelques-unes des reli-

gieuses auraient également été atteintes.

La maladie se manifestait par une céphalalgie légère accom-

pagnée de nausées et quelquefois de vomissements et do

diarrhée. Les épaules et les membres étaient ensuite agités de

secousses et de contractions saccadées et involontaires ; ces

divers phénomènes s'accompagnaient en outre d'un état mental

spécial.

Dès que les malades eurent été envoyées en convalescence

hors du couvent, tous ces symptômes s'amendèrent rapidement ;

du moins en fut-il ainsi pour la plupart des malades, mais

quelques-unes ne sont pas encore guéries.

M. Davy donne ensuite, à propos du fait précédent, un his-

torique détaillé des diverses formes de chorée saltatoire

décrites , suivant les lieux et les époques où elles furent

observées, sous les noms plus ou moins pittoresques de Danse

de Saint-Jean (Aix-la-Chapelle, Cologne, Metz, 137t), de Danse

de Saint-Vitu (Strasbourg, 1418) et de Tarenlisme en Italie, au

xiv° et au xvn° siècles. H. D'O.

LXIII. Les CONSÉQUENCES DE la neurosthénie ; par M. G. BEARD

(The Alienist and Neurologa'st, janvier 1880.)

L'auteur est loin de définir nettement l'ensemble sympto-

matique qu'il comprend sous le nom de neurosthénie. C'est

là une disposition qui constitue, selon lui, « une véritable porte

ouverte à la plupart des maladies du système nerveux », qui

met en quelque sorte les sujets dans un état d'opportunité mor-

bide. Cet état se produirait chez un grand nombre de femmes,

sous l'influence des excès de travail, des couches répétées, de

la lactation, etc.

La plus grande partie du travail de M. Beard est consacrée

à une revue détaillée des diverses affections dont la neurosthé-

nie peut devenir le point de départ : 1 ° l'hystérie et l'hystéro-

épilepsie qui, dans quelques cas rares, débuteraient par l'état

neurasthénique ; 2° les névralgies erratiques; 3° l'ivrognerie :

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 471

d'après M. Beard, certains ouvriers épuisés par le travail dans des

ateliers surchauffés, deviendraient neurosthéniques 'et dès lors

ne pourraient réprimer leur passion pour les boissons alcoo-

liques ; 4° l'opiomanie qui, quelquefois, alternerait avec l'ivro-

gnerie ; l'excitation passagère produite par l'opium serait un

attrait pour les neurosthéniques qui y chercheraient un sou-

lagement dans leur désespoir, pire encore que leurs souffrances;

5° diverses affections des organes génitaux, irritation de la pros-

tate et de l'urèthre chez l'homme, du col utérin et des ovaires

chez la femme, maladies locales qui, réciproquement pour-

raient engendrer la neurosthénie ; 6° la fièvre des foins (hay

fever) à laquelle l'état neurosthénique prédisposerait d'une fa-

çon toute spéciale; 7° la crampe des écrivains qui, chez les

neurosthéniques, affecterait une forme clinique particulière,

caractérisée par des sensations de douleur, de pesanteur et de

tiraillement dans le bras, contraignant le malade d'abandonner

sa plume : cette variété de crampe des écrivains guérirait beau-

coup plus facilement que les autres ; 8° l'extase qui ne s'obser-

verait guère, d'après M. Beard, que chez des filles neurosthé-

niques ; 9° des paralysies partielles et passagères qui seraient

fréquentes dans la neurosthénie et souvent confondues avec les

paralysies hystériques; enfin, 10° des maladies organiques de

la moelle (ataxie, atrophie musculaire, méningite spinale), et

1 1° certaines formes du mal de Bright seraient précédées pres-

que invariablement d'une période plus ou moins longue de

neurosthénie. H. D'O.

LXIV. Cas d'épilepsie accompagnée DE mouvements ET DE

CONCEPTIONS IRRÉSISTIBLES : Sclérose D'UN hémisphère

cérébelleux; par le Dr MESCHEDE. ( ir·chow's Archiv.,

1880.)

Sommaire. Epilepsie accompagnée de conceptions délirantes religioso-extatiques et

de mouvements circulaires violents de gauche à droite. Démarche chancelante ; impossibi-

lité d'exécuter des manoeuvres compliquées ; légère rétroflevion de la tète, parole généra-

lement saccadée ; prononciation embarrassée. Sensation intercurrente de chaleurs brû-

lantes à travers le corps; accès répétés d'hjperhémie pulmonaire aiguë. Durée de l'épi-

lepsie : au moins 8 ans. Mort à 40 ans.

Autopsie. Méninges molles du cei veau, troubles à la convexité. Adhérence du

lobe postérieur droit. Sclérose et atrophie de l'hémisphère droit du cervelet. Corps rhom-

boidal du cervelet présentant une dureté cartilagineuse. Induration des deux olives.

OEdème et hépatisation pulmonaires.

Il s'agit d'un épileptique ordinaire recueilli dans le principe

472 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

à l'hôpital en raison de ses accès, deux ans plus tard transféré

à l'asile d'aliénés du lieu, par le fait de ses troubles psychiques

(1855). L'observation do l'auteur comprend la période incluse

entre l'année 1857 et la mort du malade (1860). Absence de

renseignements touchant les causes et le développement de la

maladie. Crises d'épilepsie d'ailleurs modérées ; moyenne, 3 à

5 accès par mois, 100 accès en 2 ans, répartis sur 9 jours;

rarement plusjl'un accès par jour. Quelquefois vomissements

et céphalalgie consécutifs à l'attaque; un seul cas de chute

hors du lit pendant une d'entre elles.

C'estquelques jours avant ou après un des accès d'épilepsie,

parfois même au milieu d'un intervalle de rémittence que l'on

observait des mouvements de locomotion répétés dans une duec-

tion déterminée, affectant la forme impulsive. On nota tantôt

des allées et venues à pas précipités dans le corridor, tantôt le

mouvement de manège circulaire exécuté de gauche à droite,

1 tantôt la rotation autour d'un axe longitudinal, le corps demeu-

rant vertical, et toujours de gauche à droite, toutes ces trans-

lations durant souvent des heures. En arrêtant le malade au

ilieu de ses évolutions, on ne réussissait qu'à l'irriter : qu'on

oje laissât, disait-il, courir pour sauver le monde. Les circuits : qu'il décrivait ainsi n'avaient généralement pas plus de 6 pieds

/de diamètre.

Démarche quelque peu oscillante, n'ayant toutefois rien de

celle des paralytiques; léger rejet en arrière, de la tête et de la

nuque. Embarras de la parole caractérisé par une modification

du débit moins facile et moins uniforme; le malade s'expri-

mait avec un certain effort convulsif, semblant prendre élan

pour lancer des phrases au milieu desquelles la tonalité subis-

sait des oscillations excessives en même temps que certaines

expressions ou syllabes étaient lentement traînées. Malgré cela

l'articulation ne laissait rien à désirer ; sons purs, parfaitement

associés.

Maladresse et gaucherie telles que tout travail, si peu de soin

qu'il exigeât, devenait impossible.

Violents accès d'hyperémie pulmonaire aiguë accompagnant

ou suivant immédiatement les attaques et nécessitant l'emploi

de saignées et de ventouses scarifiées. Ce fut d'ailleurs un

d'eux qui, en se compliquant d'engoûment inflammatoire des

organes, entraîna la mort.

Etat mental. Décroissance générale et graduelle des facul-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 473

tés intellectuelles, mais absence de troubles psychiques généra-

lisés. Abstraction faite de sa manie spéciale et pendant les

périodes de calme, le malade avait conservé assez de mémoire

et de jugement pour avoir exactement conscience de sa situa-

tion, de son affection convulsive. Il était également sujet aux

délires paroxystiques si fréquents chez les épileptiques ; le plus

long qu'il eut dura 13 jours, en ce qui concerne les plus courts

on indique : cris et injures durant toute la nuit cris prolon-

gés jusqu'à l'enrouement- donnent une idée de leur intensité.

Aux époques de grande excitation mentale se montrait un

délire fixe spécial, caractérisé par des conceptions d'espace, de

mouvement universels associés à sa personnalité, ainsi qu'en

temoignent les réponses consignées au procès-verbal juridique :

« Oui j'ai jour et nuit en tête l'idée que je gagnerai le monde.

Ce n'est pas seulement l'air, c'est le ciel que je possède en

mon corps. Je recevrai les anges dans mon coeur, dans mon '

coeur d'or. J'ai sans difficultés tout renfermé dans ma

tête. » Ses attitudes étaient d'ailleurs en rapport avec le

centre de ses idées fixes qu'il possédait le monde en tout ou en

partie. Joignons-y des conceptions de musique bruissante et.de

tournoiement cosmique. ! , v

L'autopsie, pratiquée 34 heures après la mort, fit découvrir

une sclérose des plus nettes de l'hémisphère cérébelleux droit,

légèrement atrophié; la lésion est extrême dans le corps rhom-

boïdal mesurant environ le diamètre d'un noyau de prune ; il a

à peu près la dureté du cartilage. En outre, la corne postérieure

du ventricule latéral droit du cerveau, au niveau de l'ergot de

Morand, est adhérente. Les deux olives possèdent une consis-

tance plus ferme. Pas d'anomalie à gauche. Lésions pulmo-

naires citées plus haut.

Réflexions. Pour le Dr Meschede, il y aurait analogie

évidente entre les troubles moteurs et les manifestations psy-

chiques ; les uns et les autres se répétant sur le même modèle

et avec la même uniformité à des périodes relativement de lon-

gue durée. Ainsi le malade tournoiera des heures durant autour

d'un seul et même point dans l'espace, en même temps

que, jour et nuit, il sera obsédé incessamment d'un groupe

fixe de conceptions délirantes, les deux formes psychique et

motrice de ses divagations concernant toujours la situation

et les allures du moi dans l'espace, à l'état concret (délire des

actes) ou à l'état abstrait (délire des idées).

474 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

Or, étant donné la lésion du cervelet constatée à l'autopsie,

voici quelle pourrait être la pathogénie et des conceptions

psycho-motrices et des mouvements somatiques qui ont en effet

pour caractère commun de s'imposer à l'organisme vivant. Les

fonctions d'équilibration du cervelet pour les mouvements sur

place, et l'importance de cet organe comme régulateur de la

locomotion en ce qui a trait à la rectitude du corps dans l'espace

(Goltz. Beitr. 3.- Lehre d. Funet. d. Nervencenlren des Fros-

ches. Ferrier, Fonctions du cerveau), expliquent parfaite-

ment la genèse des symptômes objectifs décrits. Les désordres

des conceptions appartiennent à l'ordre des illusions extatiques,

l'idéal faussant les rapports conceptuels du moi avec ceux de

l'espace cosmique. Mais peut-on attribuer les deux catégories

de manifestations à une seule et même cause, à la lésion orga-

nique ?

C'est aujourd'hui un fait établi que les impressions sen-

sorielles aussi bien que les phénomènes moteurs se réfléchis-

sent dans la sphère de l'idéation pendant l'état de rêve ou

chez l'aliéné ; c'est-à-dire que de pareilles excitations exercent

une influence concernant la forme et la nature de l'idée dé-

lirante ou du rêve. Tel un aliéné atteint de dyssenterie se plai-

gnait d'être rongé par des vers et des serpents, tel cet épilep-

tique qui, s'étant fracturé le tibia, accusait des sensations de

morcellement de ses chairs qu'on découpait, disait-il, pour les

manger. A fortiori doit-il en être de même quand les incita-

tions et les mouvements prennent leur origine au centre,

quand les impulsions motrices, d'ordre pathologique, résultent

d'une série d'actions isolées, ininterrompues, toujours identi-

ques à elles-mêmes comme dans le cas relaté plus haut. Ainsi

s'expliquerait le cachet des conceptions dans leurs manifes-

tations et les impulsions motrices auxquelles elles sont liées

sans que le malade soit en état d'y apporter obstacle. P. K.

LXV. EPILEPSIE ET VERTIGE DANS LEURS RAPPORTS AVEC LES

maladies DE L'OREILLE; par MM. P. M'BRIDE et ALEX. JAMES.

(Edinburgh Médical Journal, février 1880.)

L'épilepsie vraie ou des attaques épileptiformes peuvent

quelquefois être produites par des maladies de l'oreille et no-

tamment par les suppurations de la caisse. MM. M'Bride et

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 475

James rapportent l'observation d'un malade chez lequel un

polype volumineux du conduit auditif externe droit avait per-

foré le tympan, provoqué une suppuration abondante et en-

traîné, outre la surdité, des vertiges et des attaques de petit

mal épileptique. Ces accidents cessèrent par l'administration

du bromure de potassium.

Les auteurs discutent ensuite longuement la pathogénie et

la nature de ce vertige, qui aurait la plus grande analogie avec

celui qu'on détermine en tournant sur soi-même, et serait

produit par l'irritation des nerfs qui se terminent dans les

canaux semi-circulaires horizontaux. D'autre part, MM. M'Bride

et James, considérant que ces accidents épileptiformes sont

vraisemblablement liés à une congestion des vaisseaux du laby-

rinthe, expliquent les heureux effets du bromure de potassium

par son action sur l'appareil vaso-moteur. En terminant leur

mémoire, MM. M'Bride et James mentionnent dans l'ordre sui-

vant les diverses affections de l'oreille pouvant produire le

vertige : lésions organiques des canaux semi-circulaires et pro-

bablement simple congestion de ces canaux produite par les

inflammations aiguës du tympan, corps étrangers comprimant

le tympan, augmentation de la tension intrà-labyrinthique,

catarrhe aigu ou chronique de la trompe d'Eustache et du

tympan et perforation de cette membrane. H. D'O.

LXVI. Observations d'aphasie SIMPLE ET d'aphasie avec INCOHÉRENCE ;

parMAGNAN. (Gaz. médicale de Paris, no, 51, 1879; nos 1, 2,

5, 7, 1880.)

LXVII. Observation D'HÉiIOPIE CROISÉE chromatique avec aphasie ET

hémiplégie : cause SYPHILITIQUE ; par GALEZOSWEI. (Soc. de biologie,

. 14 février 1880.) .

LXVIII. Des amyotrophies EN CHIRURGIE; par le Dr PiCQUÉ. (Gaz.

médicale de Paris, juin 1880.)

LXIX. SUR UN cas d'hémorrhagie cérébrale, LIMITÉE A la capsule

externe, chez un JEUNE homme DE 26 ANS ; par HARDY. (Gaz. médi-

cale de Paris, 19 juin 1880.)

LXX. L'aphasie SYPHILITIQUE; par F. CERASI. (Gazetta medica di

Roma, n° 12, 1880.)

LXXI. Deux cas DE lésions corticales DE la zone motrice ; par

F. GATTI. (Gazzetta degli ospitali, 1 ro année, n° 1, 15 janvier ,1880.

476 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

LXXII. Deux cas DE MÉNINGITE suivis DE GUÉRISON ; par BAREGGI ;

(Gazzetta degli ospitali, 4r° année, n° 7, 45 avril 1880.)

LXXIII. UN cas d'hémorrhagie sous-arachnoïdienne, accompagnée DE

lésions corticales ET DE SURDITÉ, (datant de près d'un an, mort

par hémorrhagie cérébrale) ; par BAREGGI. (Gazetta degli ospitali,

- 1° année, n° 9, 15 mai 1880.)

LXX1V. Mémoire SUR LE vaginisme ; par V. DE PEMO. (Lo Sperimen-

tale. 1880, fasc. 4.)

LXXV. Observation DE tétanos, (le tétanos est considéré comme une

maladie infectieuse); parG. Trevisankllo. (Lo Spel'imentale, 4880,

fasc. 2.) H. DE B.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE

L

XXXII. DE L'INFLUENCE DES maladies FÉBRILES SUR LES

PSYCHOSES; par A. FIEDLER. (Deutsch. Archiv. f. Klin. Me-

dicin, 1880.)

Cette question comporte, ainsi "que le fait remarquer le

Dr Fiedler, deux aspects différents. Ou bien il s'agit d'affections

mentales dérivant de maladies somatiques ordinaires, à la suite

ou au cours desquelles elles se montrent : fièvre typhoïde,

pneumonie, fièvre intermittente, rhumatisme aigu, anémie,

phtisie, cardiopathies, maladies des organes sexuels, puer-

péralité, lactation, helminthiase, etc. Ou bien on envisage

les cas, beaucoup plus rares, d'amélioration durable, voire de

guérison des psychopathies, à la suite d'une maladie localisée

dont l'évolution fébrile vient compliquer l'aliénation mentale.

C'est sur ce second point que porte plus spécialement l'étude

qui nous occupe. Six observations originales en constituent la

base. Quatre d'entre elles concernent les formes secondaires

des troubles psychiques, qui d'ordinaire impliquent le pro-

nostic le plus fâcheux : la guérison s'est maintenue. Voici le

détail résumé des trois premières :

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 477 7

Observation 1.-H..., de 4î ans,jouissant d'une excellente santé

antérieure. Au début de 1876, lypémanie transformée en manie

avec agitation, le12mai ; au milieu de juin, on constate chez lui le

type clinique complet de la paralysie générale. Le 25 janvier 1877,

exanthème scarlatineux, de nature grave (T. 41ls,4; P. 4 44), suivi de

néphrite dès la fin de janvier (anasarque, anémie). La convalescence

rend au malade, avec ses forces physiques, la plénitude de ses

facultés mentales. Guérison complète le 2 mai 1877.

Observation II. - H..., de 45 ans, n'ayant jamais été malade.

Début de la vésanie à la fin de 1876. Démence déjà avancée le 24

juillet 1877, qui nécessite son transport à l'hospice des incurables,

le 5 septembre. Peu de jours après, il saute d'un deuxième étage

dans la cour. Fracture multiple des côtes ; phénomènes thoraciques

et pleuraux d'abord du même côté, puis du côté opposé. C'est au

moment où la température, qui était d'abord de 39°,5 , subit un

abaissement notable, que, concurremment avec les accidents trau-

matiques, s'amendent les phénomènes cérébraux. Au début de

1878, toutest rentré dans l'ordre.

Observation III. H..., de 29 ans. Absence d'antécédents mor-

bides. Mégalomanie (octobre 1873) bientôt suivie de délire général.

En mars 1871, fièvre typhoide grave (hyperthermie, splénomégalie,

entérorrhagies, pneumonie hypostatique, émaciation, oedème des

jambes), qui met fin aux désordres intellectuels, pendant le stade

de convalescence. Guérison le 30 septembre de la même année.

Parmi les trois autres observations, nous relevons : une

atteinte de lypémanie chez une femme de 40 ans, également

guérie par une fièvre typhoïde intercurrente au moment de la

période d'apyrexie ; -une démence paralytique rétrocédant de-

vant une fièvre scarlatine grave (éruption très prononcée accom-

pagnée d'hémorrhagies sous-cutanées; T. 40°, stade d'exan-

thème persistant pendant quatorze jours); convalescence

lente mais curatrice des troubles psychiques;- une manie dé-

générée d'abord en stupeur avec manifestations cataleptiques,

puis en démence qui, après une année environ de statu quo,

guérit pendant l'évolution d'une pneumonie (T. 40°, 4).

Ces observations, parmi lesquelles les deux dernières sont

dues aux D" Seifert (de Dresde), et Weber (de l'asile de Son-

nenstein), sont suivies d'une étude bibliographique fort impor-

tante sur l'influence favorable, douteuse, nulle, ou pernicieuse

qu'ont semblé exercer certaines maladies sur les vésanies. Tels

la variole, la rougeole , la scarlatine, la fièvre récurrente, le

typhus exanthématique, le typhus abdominal, le choléra asia-

478 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

tique, la fièvre intermittente, la pneumonie, l'érysipèle, les

accidents du côté de la peau et du tissu cellulaire (furoncle,

phlegmon, pseudo-érysipèle gangreneux).

Le Dr Fiedler ne manque pas de faire ressortir que peut-

être beaucoup de ces aliénés eussent guéri sans l'intervention

de l'entité morbide somatique, et que maints autres sont appe-

lés à subir plus tard une rechute. Il lui semble cependant se

dégager de l'ensemble des faits que l'amélioration durable,

sinon la guérison, résulte souvent de l'entrée en scène du pro-

cessus fébrile, l'influence bienfaisante de celui-ci étant en

raison directe de son intensité et de la bénignité du pronostic

antérieurement porté sur la psychose. Ainsi les formes secon-

daires confinant à la paralysie générale ou à la démence se-

raient moins sujettes à ces heureuses modifications.

Les guérisons résultent probablement, dit l'auteur de ce

travail, de transformations dans la nutrition du cerveau, soit

que, durant la fièvre, le sang qui irrigue le cerveau préalable-

ment anémié, afflue avec plus d'abondance; soit que, celle-ci

passée, ce même organe, auparavant hyperémié, reçoive de

nouveau une quantité normale de liquide sanguin ou subisse

un certain état d'anémie (suite des typhus graves). Dans les

deux cas, la nutrition peut se trouver réglée à nouveau, les

vaisseaux sanguins et lymphatiques, à raison des changements

c ? e/>ms2'o« intravasculaire.qui s'opèrent, résorbant les matières

séreuses ou colloïdes interstitielles.

Autre explication. Pendant les congestions fébriles qui s'ef-

fectuent du côté du cerveau, les voies de la circulation san-

guine, tombées en déchéance reprennent leur perméabilité

(fièvre intermittente ? ); il se forme de nouveaux plexus vascu-

laires par l'intermédiaire desquels des départements, insuffi-

samment vascularisés jusqu'alors, sont l'objet d'échanges nutri-

tifs.-Les leucocytes qui, notamment dans la fièvre typhoïde,

émigrent en abondance hors des vaisseaux, jouent peut-être

un certain rôle dans la régénération des éléments cérébraux

détruits ou altérés.

On peut enfin supposer que, de même que la substance

hépatique ou musculaire, qui est le siège d'une destruction

des cellules et des fibres suivie de néoplasie réparatrice (fièv.

typh.), le cerveau subit pendant et après les maladies graves

une espèce de mue tout à l'avantage de l'amélioration de l'état

mental troublé; c'est l'hypothèse du Dl Bircli-Hirschfeld. P. K.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. le79

XXXIII. Constipation obstinée (de 35 jours) CHEZ UN malade

ATTEINT DE MÉLANCOLIE CATALEPTIQUE; par G. ANGELUCCI.

(Lo Sperimentale, fasc. 5, mai 1880.)

La constipation est un accident fréquent chez les aliénés,

Esquirol la rangeait parmi les circonstances étiologiques dont

il fallait s'enquérir. Peut-être même pourrait-on trouver dans

des paralysies du gros intestin la raison de ce défaut d'excré-

tion. Tout récemment M. Wilton' et M. Tebaldi2, ont signalé

la guérison d'accès mélancoliques après celle d'une constipa-

tion rebelle. Le cas de M. G. Angelucci est analogue ; il s'agit

d'un homme de 16 ans, atteint de « mélancolie avec stupeur

compliquée de semi-catalepsie ». Cet homme fut pris d'une

constipation opiniâtre qui dura pendant 35 jours et ne fut

vaincue que par l'emploi des courants continus appliqués

tantôt sur la région lombaire, tantôt dans le rectum.

On voit que, dans ce cas, l'atonie intestinale était prononcée.

Du reste, on remarquera qu'il s'agissait non seulement d'un

mélancolique mais encore d'un cataleptique, et l'observation

indique expressément qu'il y avait de la paralysie du pharynx,

delaparalysie vésicale. On peut supposer que, chez ce malade,

les conditions aesthésiques des réservoirs se trouvaient modifiées,

car le besoin d'uriner, celui d'aller à la selle, peuvent et

doivent reconnaître pour causes des sensations inconscientes,

déterminées parle contact des muqueuses et celui des excréta;

si la distension se produit, il en résulte une faiblesse des fibres

musculaires des parois membraneuses, et cette paralysie se

trouve exagérée quand l'influx nerveux lui-même se rapproche

de ses conditions de minimum, comme chez les aliénés.

M. Angelucci croit dans ces cas à une influence du pneumo-

gastrique et des vaso-moteurs ; sous cette influence, il y aurait

des troubles circulatoires des ganglions qui se trouvent dans la

paroi même de l'intestin et modifient ainsi les conditions de

sécrétion de la muqueuse.

M. Angelucci discute du reste ces hypothèses dans les

considérations qui suivent son intéressante observation. Il

recommande l'emploi de l'électrisation dans ces cas, ce qui

1 Wilton.- A case ofobstinate Constipation and Inactivity ofthe Liver.

(Journ. of b9ent. Science, avril 1880.)

1 Tebaldi.-Note statistico-cliniche raccolte nelle divisioni perimaniaci

dell'ospedale di Padova, 1873.

480 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

n'est pas incompatible avec l'explication que nous proposions

plus haut, et ce qui se trouve aussi d'accord avec la théorie

nerveuse de M. Angelucci. H. DE B.

XXXIV. Du DÉLIRE HYPOCONDRIAQUE DANS UNE forme grave

DE mélancolie anxieuse ; par J. COTARD. (Annales médico-

psych., septembre 1880.)

Il s'agit, dans l'intéressante note de M. Cotard, d'une malade

atteinte d'un singulier délire hypochondriaque, qui la pousse

à nier son existence et même celle des idées métaphysiques

auxquelles elle accordait jadis une grande créance. Cette malade

présente de nombreuses plaques d'anesthésie. Son délire la rap-

proche de quelques autres lypémaniaques et en particulier

des démonomanes (cinq faits d'Esquirol, deux de Leuret, un

de M. Petit, un de M. Macario, deux de More] et deux de

Krafft-Ebwig). Chez tous ces malades, dit M. Cotard, le délire

hypochondriaque présente la plus grande analogie; ils n'ont

plus de cerveau, plus d'estomac, plus de coeur, plus de sang,

plus d'âme; quelquefois même ils n'ont plus de corps. Plusieurs

de ces malades se croient infâmes ou damnés. Ce délire hypo-

chondriaque diffère de celui des persécutés chez lesquels les

différents organes sont soumis, d'après les malades, à de nom-

breuses influences occultes, sans qu'ils aient jamais l'idée d'en

nier l'existence. Une particularité curieuse des mélancoliques

de M. Cotard, c'est qu'ils se croient immortels, car ils suppo-

sent leur corps dans un état singulier qui leur paraît incompa-

tible avec les conditions ordinaires de la vie ; cette immortalité

subjective est un de leurs grands motifs d'anxiété; ils deman-

dent à en être délivrés, et, devenant illogiques, tâchent de s'en

délivrer eux-mêmes. Il faut donc rapprocher ces malades des

mélancoliques anxieux, et leur délire de négation est une inter-

prétation des sensations maladives qu'ils éprouvent comme

tous les lypémaniaques anxieux. On n'a noté que trois cas de

guérison de cette forme de mélancolie, quand le délire hypo-

chondriaque vient la compliquer. M. Cotard pense que quelques

démonopathiques, sans doute ceux qui ont donné naissance à la-

légende du Juif-Errant, peuvent être rapprochés des mélanco-

liques anxieux dont il parle. En tous cas, le délire particulier

que décrit M. Cotard se reconnaîtrait aux caractères suivants :

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 148t

Anxiété mélancolique ; idée de damnation ou de possession ;

propension au suicide et aux mutilations volontaires, analgésie ;

idées hypocondriaques de non-existence ou de destruction du

corps, de divers organes, de l'âme, de Dieu; idée de ne jamais

mourir. H. DE B.

XXXV. NOTES SUR UN GENRE particulier DE monomanie HYPO-

CONDRIAQUE ; par 0. Boisson. (Broch. Libourne, 1880.)

M. Boisson décrit l'état de quelques mélancoliques chez

lesquels les désordres intellectuels sont assez peu manifestes

pour rester inaperçus de l'entourage du malade; celui-ci a

conscience de sa vésanie et se garde d'avouer les conceptions

dont il reconnaît lui-même la nature délirante. Cette forme

paraît se rapprocher de celle décrite par M. Legrand du Saulle

sous le nom de folie du doute avec délire du toucher, puisque

les malades de M. Boisson craignent les armes, les rasoirs,

les objets piquants, non pas que ces malades aient la moindre

impulsion homicide, mais bien parce que leur imagination

leur fait craindre ces impulsions, le meurtre et le déshonneur

qui en résulterait. Trois observations viennent à l'appui du

travail de M. Boisson. Ces monomanies hypocondriaques dif-

fèrent donc entièrement des monomanies dangereuses à pro-

prement parler ; elles sont souvent curables et elles ne pous-

sent jamais le malade à un acte destructif envers lui-même ou

les autres ; il s'agit surtout d'un état mental pénible plutôt que

d'une véritable vésanie. H. DE B.

XXXVI. La psychiatrie ET L'ENSEIGNEMENT psychiatrique;

par le professeur C. WESTPHAL.

Dans cette conférence, faite à l'Institut médical militaire, le

professeur de psychiatrie de l'Université de Berlin, après avoir

indiqué les causes qui si longtemps ont mis obstacle à la con-

naissance des maladies du système nerveux central, et parti-

culièrement des maladies mentales, fait l'historique des phases

par lesquelles a passé la question du traitement des aliénés,

depuis la grande réforme de Pinel. Partisan sans réserve du

non-restreint, il montre le fruit qu'on a déjà recueilli de

482 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

l'application de ce système, et les progrès qu'on peut encore

en attendre.

Car la pathologie mentale est loin d'avoir achevé son évolu-

tion ; bien des obstacles restent à surmonter. Longtemps, il

n'y a eu aucun enseignement officiel et régulier de cette

branche de la science, si bien que, pour s'y adonner, il fallait

se former soi-même. Cet enseignement, introduit depuis peu

dans la plupart des Universités allemandes, ne tend pas seule-

ment à faire des spécialistes. La psychiatrie est tout autre

chose qu'une spécialité, au sens propre du mot : elle agite les

plus hautes questions, et son étude, ouvrant à l'esprit de vastes

horizons, constitue le couronnement nécessaire d'une éduca-

tion médicale complète.

On se fait d'ailleurs la plus fausse idée de son objet et de sa

méthode, aussi bien parmi les médecins que dans le vulgaire,

et des hommes qui, en médecine ou en physiologie, sont

réputés des observateurs distingués, ont absolument mé-

connu, en matière de psychiatrie, les règles de l'obser-

vation.

Après avoir tracé une description générale des maladies

mentales, des caractères qui leur appartiennent, et montré

dans quel esprit le clinicien doit procéder à leur étude, l'ora-

teur termine par l'exposé des rapports de la psychiatrie avec

la physiologie cérébrale et avec la pathologie nerveuse en ajou-

tant pour son auditoire spécial quelques considérations sur

l'importance de cette science pour la médecine militaire.

G. H.

XXXVII. DE la claustrophobie ; par le Dr ANT. ItITTI.

La claustrophobie est un trouble psychique caractérisé parla

« peur des espaces fermés » ; elle constitue en quelque sorte

le pendant' de l'affection décrite par Westphal et par

M. Legrand du Saulle sous le nom d'agoraphobie. M. Ritti fait

une intéressante revue des travaux publiés sur la question ;

deux observations l'une de Raggi (de Bologne) l'autre de

M. Bail accusent nettement le caractère de la maladie. La

première concerne un peintre qui enfermé dans un atelier pour

un concours de peinture se trouve tout à coup obsédé par l'idée

de la réclusion ; il lui faut sortir sur l'heure. Les portes étaient

REVUE DE PA'rIIOLOGIE MENTALE. 483

fermées, il se sauve par la fenêtre. Une fois dehors, il recouvre

bientôt sa tranquillité. Le second cas est celui d'un malade

atteint d'autre part du'délire du toucher et qui « était saisi

d'une terreur panique à l'idée de se voir enfermé seul ». La

nuit son angoisse augmentait à tel point qu'il faisait ouvrir

portes et fenêtres. M. Ritti fait remarquer en terminant la

similitude qui existe entre les phénomènes de la claustrophobie

et de l'agoraphobie : « angoisse constrictive, diminution de la

peur quand le malade n'est plus seul... » Au point de vue de la

nomenclature, « la claustrophobie, étant une psychose dans

laquelle le malade à conscience de son délire, peut rentrer

jusqu'à preuve du contraire dans la catégorie des folies avec

conscience ». H. D'O.

XXXVIII. UNE LEÇON CLINIQUE SUR la paralysie générale;

par A.-E. MACDONALD. (The médical Record, 7 février 1880.)

L'auteur donne dans cette leçon une description clinique

complète de la paralysie générale en présentant chemin faisant

un certain nombre de malades chez lesquels se retrouvent à

un degré plus ou mpins marqué les divers symptômes caracté-

ristiques. Le Dr Macdonald tire de la comparaison de ces

malades avec le type classique quelques considérations intéres-

santes au point de vue du diagnostic. Il fait remarquer au

sujet de l'inégalité pupillaire, qu'il l'a maintes fois rencontrée

en dehors de la paralysie générale, mais qu'elle n'en est pas

moins pathognomonique lorsqu'elle accompagne les troubles

intellectuels. L'auteur rappelle à ce propos le phénomène

singulier observé pour la première fois par Austin, et que lui-

même a pu vérifier à l'asile de New- York. Chez les malades

qui présentent une tendance à la mélancolie et à la dépression,

c'est la pupille gauche qui est la plus large ; au contraire, lors-

qu'il y a tendance à l'agitation, ce qui est le cas ordinaire,

c'est la pupille droite qui est la plus large. Ce fait se trouve

confirmé par une des quatre observations citées. H. D'O.

XXXIX. Sur la folie choréique; par E. Toselli. (Archivio

itahano per le malade nervose, mai et juillet 1880.)

E. Toselli rapporte avec détails un cas où il a vu des désor-

48 le REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

dres psychiques accompagner la chorée, il rappelle la fréquence

et la variété de ceux-ci dans le cours de cette affection et les

explique en admettant que les lésions qui produisent la chorée

siègent en même temps sur les circonvolutions psychiques et

motrices. M.

XL. NOTE CLINIQUE SUR UN mouvement anormal QU'ON OBSERVE

CHEZ QUELQUES ALIÉNÉS ET QUI A UNE ANALOGIE AVEC L'ATHÉ-

TOSE ; par PORPORATI. (Archivio Italiana per le malade ner-

vose, mai et juillet 1880.)

L'auteur décrit un certain nombre d'attitudes et de mouve-

ments observés chez quelques aliénés et analogues à ceux aux-

quels se livraient ces malades dans l'exercice de leur profes-

sion. Mais vouloir rattacher en quoique ce soit ces mouvements

à ceux de l'atéthose, c'est faire là un étrange abus d'un mot qui

caractérise une affection absolument différente. M.

XLI. DE L'ENCÉPHALOPATHIE saturnine dans SES rapports avec

la paralysie générale; par E. RÉGIS.

Existe-t-il une paralysie générale saturnine, ou en d'autres

termes le saturnisme peut-il causer une paralysie générale vraie ? 2

Telle est la question que résout négativement M. Régis. Les

observations sont rares et toutes constatent une grande res-

semblance entre les symptômes du saturnisme à un certain

degré et ceux de la paralysie générale. Cependant les différen-

ces sont considérables. M. Régis en signale de trois ordres :

différences symptomatiques, différences de marche, différence

de pronostic. Pour la dernière, nulle difficulté, la paralysie

générale essentiellement incurable, la pseudo-paralysie satur-

nine guérissant ordinairement et assez vite, sauf à laisser par-

fois après elle un léger affaiblissement intellectuel. La marche

du mal a des caractères absolument inverses dans les deux

affections. La paralysie générale débute lentement, insidieu-

sement et va toujours, dans l'ensemble, en s'aggravant; la

pseudo-paralysie saturnine éclate brusquement, arrive à son

maximum dès le début et tend constamment à s'améliorer. En

un mot, la marche de la première est progressive, celle de la

seconde est régressive. M. Régis a bien fait ressortir ces deux

ordres de différences. Quant aux symptômes, la distinction est

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 485

moins solidement établie. Si l'on doit admettre comme propre

à la pseudo-paralysie saturnine le liseré gingival, la teinte ter-

reuse de la peau, les crampes, les fourmillements, les anesthé-

sies, même les névralgies diverses, les céphalalgies, il est, au

contraire, impossible de ranger parmi ces symptômes particu-

liers à l'intoxication, les étourdissements, les troubles épilep-

tiques variant depuis la simple absence jusqu'à l'attaque

convulsive complète, l'insomnie, les terreurs imaginaires, les

idées de persécutions, tous ces phénomènes étant fréquents

dans la paralysie générale. Il se peut pourtant qu'à l'analyse

on découvre en eux des nuances spéciales à chacune des deux

affections. Mais ces nuances, le travail actuel de M. Régis, simple

ébauche, il est vrai, ne les fait pas connaître. Ce qui permet

de le supposer, c'est que le délire saturnin, moins actif que le

délire paralytique,ne lui ressemble pas. En tout cas, les autres

différences sont assez tranchées et assez importantes pour

justifier l'opinion de M. Régis. (Annales médico-psychologiques,

septembre 1880.)

XLII. DES vols aux étalages; par M. LUNIER.

La communication faite par M. Lunier à la Société médico-

psychologique, consiste surtout en quatorze observations se

rapportant à des vols aux étalages ou dans des magasins. Toutes,

une exceptée, ont pour sujets des faibles d'esprit, épileptiques,

hystériques ou déments, et l'exception, concernant une mor-

phiomane, n'en est pas une au fond. Elles tendent à prouver

que les aliénés qui commettent des vols, soit aux étalages,

soit dans les magasins, ne diffèrent pas des aliénés qui se ren-

dent coupables d'autres délits.

A Paris, en effet, M. Lunier n'a jamais rencontré dans ses

expertises d'exemple partiel de ce délire désigné sous le nom

de kleptomanie. En province, il croit en avoir observé deux

cas, et encore fait-il ses réserves. Pour le second de ces cas, au

moins ce ne serait pas trop d'une négation absolue : la malade

fut atteinte deux ans plus tard d'accidents hystériques graves,

et si l'on voulait admettre que ces vols portant exclusivement

sur des cuillers étaient l'effet d'une monomanie pure, celle-ci

serait tellement circonscrite qu'il faudrait créer une nouvelle

espèce, la cochléaromanie. (Annales médico-psychologiques,

septembre 1880.)

486 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

XLIII. Archives CLINIQUES.- 1 Observation de AI. Régis : folie

circulaire continue, sans période de rémission intermédiaire

aux accès alternatifs de dépression et d'excitation. Le principal

intérêt de cette observation réside dans la grande analogie

entre l'accès d'excitation et la première période d'exaltation

fonctionnelle de la paralysie générale; il n'y manque que le ca-

chet démentiel, bien que la maladie date déjà de vingt-sept ans.

2° Observation de 111. A. Foville, qu'une extrême prudence

peut seule faire intituler : manie congestive; les deux accès

subis par le malade, absolument identiques, présentant tous

les symptômes intellectuels et physiques de la folie paralytique.

3° Observation de M. A. Foville : habitudes alcooliques,

attaque apoplextique à 35 ans, hémiplégie, guérison, sauf un

notable affaissement de l'intelligence et une sorte de bégaie-

ment. A 40 ans, accès de mélancolie durant trois mois;

à 45 ans; excitation maniaque, délire ambitieux, diffus, et in-

cohérent, pas de trouble, de la mobilité. Guérison au bout de

trois mois. M. Foville croit plutôt à un accès maniaque, isolé

et indépendant, comme l'accès mélancolique, qu'à une manifes-

tation de la paralysie générale.

4° Observation de M. Baillarger. Femme hémiplégique à

gauche depuis quinze ans; ayant eu des attaques caractérisées,

par un extrême embarras de la parole, devenant maniaque

avec délire de satisfaction ressemblant à celui des paralytiques,

au début ; signes de démence ; inhabilité aux choses les plus

simples; dysphagie. Retour du calme et sortie. -Un an après,

retour à l'asile, démence très avancée, station presque impos-

sible. A l'autopsie, adhérences nombreuses à la couche

corticale des deux hémisphères, point d'altération locale de

l'hémisphère droit pouvant expliquer l'hémiplégie. M. Bail-

larger ne fait dater la paralysie générale que de l'époque de

l'accès maniaque. Rapprochée de la précédente, cette obser-

vation permet de conserver des doutes sur le non-existence dès

le début de la paralysie générale. (Annales médico-psycholog .,

sept. 1880.)

XLIV. La CLINIQUE DES maladies mentales ET la psychologie ;

par M. P. DESPINE.

M. Despine a toujours pensé que « les médecins aliénistes

ne faisaient pas une part assez large aux études psychologi-

REVUE DE pathologie mentale. 487

ques », et il a entrepris de démontrer l'impossibilité de faire

de la clinique en aliénation mentale sans avoir recours à la

psychologie. Il nous semble, à nous, que le temps n'est pas

loin où les aliénistes se préoccupaient outre mesure d'une

certaine psychologie, inventée par de prétendus philosophes,

qui étudiaient le moral et l'intelligence de l'homme, sans pren-

dre en considération les organes. Une réaction s'est faite, qui

ne date pas de loin, et l'on a pensé que, s'il était bon d'observer

les troubles des facultés intellectuelles et affectives, il ne serait

pas mauvais non plus de chercher à découvrir les lésions cor-

respondantes du cerveau, siège de ces facultés. De là ce que

M. Despine appelle la psychophobie actuellement régnante, et

contre laquelle il essaie de réagir. Cette réaction, cependant,

n'est pas allée et ne pouvait pas aller jusqu'à proscrire l'obser-

vation des troubles fonctionnels, le but de la science mentale

étant premièrement «d'établir un rapport exact entre les symp-

tômes psychiques manifestés et les altérations cérébrales qui

les produisent ». Personne ne contestant la nécessité d'ob-

server les unes et les autres, la démonstration de M. Despine

était faite et parfaite par le seul énoncé de la proposition que

nous venons de citer. Son seul défaut était d'être inutile. A

condition, toutefois, de définir modestement la psychologie,

l'étude des fonctions cérébrales, M. Despine ne rencontrera

pas un seul psychophobe, puisque psychophobie il y a.

Mais il est une autre psychologie, faite de conceptions méta-

physiques, qui s'appelle ambitieusement la science des facultés

de l'âme. C'est celle-là qui a longtemps fait obstacle aux pro-

grès de la psychiatrie, c'est celle-là qui est aujourd'hui tombée

dans un profond discrédit, dont tous les efforts de M. Despine

ne la relèveront point. Bien au contraire, même les cliniciens

qui liront le plaidoyer de M. Despine condamneront sa cliente

sur l'exposé qu'il fait de ses doctrines. On pourra ne pas

retenir la prétention injustifiée de déterminer à priori les

facultés psychiques dans leur nombre et dans leur nature; ce

n'est qu'un péché véniel auprès des autres enseignements de

cette pseudo-science. Selon elle, en effet, au dire de M. Des-

pine, les facultés intellectuelles ne sont susceptibles que de

dépression ou d'excitation, jamais de perversion, les facultés

morales seules pouvant être perverties; il en résulte que

l'aliénation débute toujours par des passions pathologiques.

L'intelligence de l'aliéné fonctionne d'abord et longtemps

488 revue DE pathologie mentale.

régulièrement avec plus ou moins d'activité ; la perception

est normale, la mémoire et la faculté d'association des idées

intactes, le raisonnement logique et conforme aux prémisses.

Si l'aliéné délire, ce n'est, au début du moins, que parce que

ses facultés intellectuelles intactes sont dirigées dans leur acti-

vitéparles passions qu'a fait surgir en lui l'affection pathologique

du cerveau. Du coup, la folie morale, jadis contestée, envahit

tout le champ de l'aliénation mentale. Selon elle encore,

et toujours d'après M. Despine, avoir une passion, avoir son

imagination dirigée par elle, raisonner en prenant pour pré-

misses ses inspirations et juger en conséquence, tout cela ne

constitue pas la folie ? Ce ne sont pas les passions elles-mêmes,

ni leurs inspirations insensées qui caractérisent la folie, mais

un effet particulier de ces passions : c'est l'aveuglement moral

de l'individu à l'égard de ses passions. Si les passions natu-

relles mettent parfois l'homme en santé dans cet état d'aveu-

glement, il est évident que, quoique en santé, cet homme

aveuglé par ses passions se trouve dans l'état psychique qui

caractérise la folie, c'est-à-dire est fou. Et comme nous avons

tous des passions qui nous aveuglent plus ou moins, nous

sommes tous atteints d'une folie instinctive, absolument sem-

blable à celle des malades, sauf les symptômes somatiques en

moins et l'incurabilité en plus.

Tels sont les enseignements de la psychologie chère à

M. Despine ; telles sont les lumières dont se privent volontai-

rement les cliniciens psychophobes. Il est bien à craindre

qu'ils ne reviennent pas de cet aveuglement et que M. Despine

ait contribué à les rendre incurables. (Annales médico-phycholo-

giques, novembre 1880.)

XLV. EMPLOI DE la MÉTALLO THÉRAPIE dans UN cas D'HYSTÉRIE

convulsive ET VÉSANIQUE; par M. CULLERRE.

Le sujet de l'intéressante observation de M. Cullerre, jeune

fille de 22 ans, présentait, outre les phénomènes ordinaires

de l'hysteria major, des accès de délire maniaque se substituant

aux attaques. Le bromure de potassium fut employé d'abord

sans grand succès ; l'hydrothérapie ne réussit qu'à provoquer

une attaque à chaque tentative. M. Cullerre essaya de la métal-

loscopie. Le fer et l'argent ne donnèrent aucunrésultat; l'or et

encore le cuivre amenèrent un retour léger de la sensibilité et

REVUE DE pathologie mentale. 489

de la motilité. Les effets du zinc furent beaucoup plus marqués

et l'application de ce métal détermina des phénomènes bizarres

de dysesthésie thermique, mais point de phénomènes de

tranfert. L'oxyde de zinc, administré à l'intérieur à la dose quo-

tidienne de un décigramme, progressivement portée à un

gramme et demi, fit d'abord disparaître le délire et les grandes

attaques, puis les convulsions, ensuite l'insensibilité générale

et spéciale. La guérison se maintenait au bout de quatre mois.

C'est un espace de temps bien court pour affirmer qu'elle est

définitive ; aussi M. Cullerre s'en garde bien. Ce résultat,

obtenu par lui, n'en est pas moins remarquable, et encouragera

les aliénistes à poursuivre de nouvelles recherches sur l'appli-

cation de la métallothérapie aux vésanies moins franchement

hystériques. (Annales méd.-psych., nov. 1880.)

XLVI. Archives CLINIQUES. 1° Observation de Lélut :

Manie aiguë sans altération de l'encéphale et de ses mem-

branes. Le délire ressemblait à celui de la paralysie générale

dont les signes physiques manquaient. Saignée de la jugu-

laire, cent sangsues derrière les oreilles, en trois fois; mort

au bout de six semaines. Pas d'autre altération cérébralo

qu'une légère injection des méninges.

2° Observation de A. Foville : A propos d'un malade dont

le délire primitif (mégalomanie), d'abord nettement systéma-

tisé, s'est au bout de 22 ans de séjour à l'asile, sans rémission

aucune, progressivement généralisé, en devenant incohé-

rent et diffus. M. Foville discute la question de savoir si l'on

avait finalement affaire à une démence simple ou à une

démence paralytique. Il conclut à la démence simple, ayant

conservé l'empreinte du délire antérieur. Son argumentation

entraine facilement la conviction, trop facilement peut-être,

car il nous semble que M. Foville s'est un peu exagéré les

difficultés du diagnostic.

3° Observation de Brunet, incomplète, mais à retenir pour la

doctrine des localisations. Il s'agit d'un épileptique devenu

paralysé du bras gauche quinze jours avant sa mort, et chez

lequel l'autopsie démontre un foyer hémorrhagique occupant

la partie supérieure de la circonvolution frontale ascendante,

la partie antérieure du lobule paracentral un à deux centi-

mètres de la première circonvolution frontale.

4° Observation d'Esquirol, présentée comme exemple de

490 REVUE DE pathologie mentale.

folie simple, se terminant après dix ans par la démence para-

lytique véritable, à la suite d'une congestion cérébrale inter-

currente. La mort eut lieu un an après l'attaque congestive,

et l'autopsie montra des adhérence très étendues de la pie-mère.

Mais le délire, même après la congestion, n'eût jamais- le

caractère paralytique , et l'examen macroscopique, le seul

possible à Esquirol, n'est peut-être pas suffisant pour lever

tous les doutes. (Annales médico-psychol., nov. 1880.)

XLVII et XLVIII. Rapport MÉDICO-LÉGAL SUR l'état mental

DE J. GAY ; par M. DUFOUR. - Rapport MÉDICO-LÉGAL SUR

l'état mental DE E. MARTIN ; par M. DUFOUR.

De ces deux rapports, le premier, malgré ses mérites intrin-

sèques, n'a qu'un intérêt relatif. L'accusé, aliéné, persécuté,

poursuivi d'idées d'empoisonnement, de suicide, en plus éro-

tomane, avait commis une triple tentative d'assassinat sur les

divers membres d'une famille qu'il regardait comme ses per-

sécuteurs. On ne conçoit guère qu'un premier expert ait

conclu à la responsabilité d'un malade dont la folie était de

longue date, de notoriété publique.

Le second cas était plus fait pour exercer la sagacité et le

discernement dont M. Dufour a fait preuve. Le soldat Martin

s'était rendu coupable d'outrages, de tentatives et de menaces

de meurtre envers un supérieur. Après son incartade, à l'asile

de Saint-Robert, il s'avisa de feindre la folie, comme il avait

déjà au régiment simulé des excentricités malpropres. C'est là

ce qui pouvait induire l'expert en erreur, car une fois la simu-

lation découverte, il pouvait être, par réaction, entraîné à

croire à la pleine responsabilité. Mais tenant compte des anté-

cédents héréditaires et personnels, et des anomalies de déve-

loppement de l'accusé, M. Dufour s'est sagement arrêté à des

conclusions plus réservées. Pour lui, et ce jugement nous

paraît irrécusable, Martin est d'une débilité mentale, consé-

cutive à l'hérédité mentale et à l'épilepsie de son jeune âge

qui, sans le rendre absolument irresponsable de ses actes, doit

en atténuer la gravité dans la plus large mesure. Le tribunal,

convaincu par le judicieux et clair rapport de M. Dufour, a

acquitté Martin... et l'a renvoyé à son régiment (Annales

médico-psychol., nov. 1880).

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE

XVIII. SYPHILIS ; accès D'ÉPILEPSIE ET hémiplégie gauche ;

NÉVRITE OPTIQUE DOUBLE; GUÉRISON PAR L'iODURE DE POTAS-

SIUM ; par le Dr RussEL. (British med. Journal, 28 février

1880.) .

Il s'agit d'un homme de 34 ans qui aurait contracté, il y a

cinq ans, un chancre infectant; il n'y aurait pas eu d'autres

phénomènes secondaires que de la céphalalgie et des maux

de tête qui ont duré trois à quatre semaines. Ce malade a été

pris cinq semaines avant son entrée à l'hopital d'un premier

accès d'épilepsie, bientôt suivi d'une hémiplégie gauche passa-

gère. Une douzaine d'autres accès se produisirent dans les

cinq semaines suivantes. A son entrée, le malade raconta qu'il

était sujet depuis cinq ans à des maux de tête continuels et

que depuis quelque temps il avait fréquemment des vertiges;

il existait à ce moment une hémiplégie gauche incomplète.

Quelques jours plus tard un accès survint, caractérisé par une

perte de connaissance complète et de la rigidité musculaire

portant également sur les deux côtés; la paralysie persista à

la suite de cet accès. Peu de temps après, on constata une

névrite optique existant des deux côtés à un degré avancé : le

malade ne pouvait alors que distinguer les lettres du n° 2 de

Jager. On commença ce même jour l'administration de l'iodure

de potassium dont les doses furent augmentées progressive-

ment. Au bout d'un mois de ce traitement, le malade venait

de recouvrer l'usage de ses membres paralysés lorsqu'il fut

pris d'un nouvel accès que ne ramena heureusement pas

l'hémiplégie. A dater de ce jour l'amélioration se produisit sans

interruption sous l'influence de l'iodure de potassium et des

injections hypodermiques de strychnine. Au moment de la

sortie (4° mois) la vision était redevenue normale et les couleurs

492 REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

étaient perçues exactement. Néanmoins, on trouvait à l'examen

ophthalmoscopique que la pupille était encore pâle, rétractée et

que les artère du fond de l'oeil n'avaient pas complètement repris

leur disposition normale. H. D'O.

XIX. UN cas DE SYPHILIS cérébrale ; par GAMBERINI (Giornale

Jtaliano délie malade veneree e della pelle, 1880.)

Observation d'un syphilitique frappé de paralysie du bras

droit avec hémianesthésie environ un an après le début des

accidents initiaux. Guérison par le traitement spécifi-

que. ' M.

XX. EPILEPSIE. Traitement par la PICROTOXINE; guérison; par

COUYBA. (Journ. de méd. et de chir. pratiques, 1880, p. 214.)

M. Couyba a été amené à employer la picrotoxine (alcaloïde

de la coque du Levant) par la connaissance de ses propriétés

catalepsiantes. « L'épilepsie, dit-il, étant une maladie téta-

nisante au premier chef, j'eus l'idée de tenter d'enchaîner par

la picrotoxine le système nerveux moteur et les muscles, et de

substituer au tétanisme agité de l'épilepsie le tétanisme im-

mobilisateur que la picrotoxine tend à établir. » Quoi qu'il

en soit de la théorie, voici le fait que rapporte M. Couyba. Un

enfant de cinq ans, épileptique depuis l'âge de deux ans, avait

été traité sans succès par le bromure de potassium et divers

autres médicaments. En 1876, les attaques, tantôt diurses,

tantôt nocturnes, se reproduisaient, règulièrement tous les

mois, à deux ou trois jours près. Le 6 janvier 1877, le

malade ayant eu des attaques mensuelles, le docteur Couyba

prescrivit la picrotoxine à la dose d'un milligramme, puis

d'un milligramme et demi par jour. Il n'y eut pas de crise en

février. En mars, menace d'attaque, mais sans accès épileptique.

En avril, attaque compléte. On porta la dose à 2 milligrammes,

2 milligrammes 1/2. Les attaques allèrent diminuant, puis

furent remplacés pap des vertiges. Le traitement fut continué

pendant quatre ans, repris et suspendu tour à tour pour éviter

soit l'accoutumance, soit l'intoxication. En 1879, il n'y a eu

qu'un vertige. En 1880, au mois d'avril, il n'y avait euni attaque

ni vertige. C. T.

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 493

XXI. DU MOYEN D'ARRÊTER LE DÉVELOPPEMENT DE LA CRAMPE

DES écrivains; par Aug. WALLER. (ThePractztC07t72eT, août

1880, p. 101.)

On doit distinguer deux formes de crampes professionnelles,

la forme spasmodique et la forme parétique. Dans l'une, les

premiers signes sont de petits. mouvements spasmodiques des

doigts, causant une irrégularité passagère. Puis le spasme

devient continu, clonique et tonique, portant sur les muscles

surmenés, sur leurs antagonistes, jusqu'à ce que tout le

membre soit atteint. La forme parétique est caractérisée par

de la faiblesse et de la fatigue. Le moindre exercice donne lieu

à une fatigue excessive, suivie bientôt de douleur et de raideur.

C'est une particularité de la maladie, quand elle est peu

avancée, de gêner seulement certains mouvements, tandis que

d'autres mouvements, réclamant la contraction des mêmes

muscles en combinaisons différentes, peuvent encore être

accomplis. Plus la maladie est avancée, plus l'incapacité est

générale.

L'indication thérapeutique est le repos, et ce repos doit être

observé de bonne heure, si l'on veut avoir quelque chance de

succès. Au début, il n'existe qu'une altération dynamique

des centres; il ne faut pas attendre que l'irritabilité ait amené

l'épuisement. Il faut forcer le malade à adopter une manière

de faire diamétralement opposée à celle qui lui est habituelle.

Si on peut l'obliger à un mode nouveau de coordination

musculaire aussi différent que possible de celui qu'il mettait

en usage, le repos physiologique sera suffisamment obtenu.

C. T.

XXII. SPINA BIFIDA ;-EXCISION DE la tumeur ; -GUÉRISON ; par

V.-H. FITCH. (Chicago med. Jour. and Examiner, avril 1880.)

Cette observation concerne un enfant d'un an, porteur d'un'

spina bifida lombaire, qui fut opéré par suite d'une erreur de

diagnostic; la dureté de la tumeur, le manque de fluctuation

et l'absence des autres signes ayant fait croire à un produit

néoplasique. Aussi bien l'auteur ne donne-t-il aucunement le

fait comme un exemple à suivre, mais comme une simple eu-.

riosité thérapeutique. -On sait d'ailleurs que, pour les cas où

la poche ne renferme pas un segment médullaire, le procédé

49t se REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

par excision compte un certain nombre de succès. -Le flot de

liquide qui s'échappa au moment de l'excision de la tumeur

fit aussitôt reconnaître l'erreur; l'orifice fut refermé,'mais

pendant les jours qui suivirent une quantité considérable de

liquide céphalo-rachidien s'écoula dans le pansement; l'enfant

était d'une extrême faiblesse. Quoi qu'il en soit, il ne restait

plus au bout d'une semaine qu'une fistule étroite qui s'oblitéra

le dixième jour; les forces revinrent rapidement et la guérison

fut complète. H. D'o.

XXIII. Traitement DE l'alcoolisme; par S.-P. BENETT.

(Chicago Med. Jour. and Examiner, avril 1880.)

L'auteur ayant depuis longtemps remarqué certaines analo-

gies entre divers modes de l'inpaludisme et les phénomènes de

l'intoxication alcoolique, en particulier au point de vue de la

périodicité, croit l'alcoolisme justiciable des mêmes agents thé-

rapeutiques que les affections palustres et spécialement du

quinquina. Cette médication aurait donné en effet les résultats

les plus heureux et M. Benett considère aujourd'hui le sulfate

de quinine comme un excellent remède pour les formes de

l'alcoolisme qu'il appelle «intermittentes ». H. D'O.

XXIV. LE traitement des aliénés chez EUX; par M. L. Gray.

(The Proccedings of the med. Soc. of the County of Kings.

Brooklyn, août 1880.)

L'auteur développe cette proposition, qu'il y a toujours

désavantage pour un malade à être traité dans un asile lorsque

son internement n'était pas absolument nécessaire. En dehors

même de la défiance dont il devint l'objet à sa sortie et qui

constitue un sérieux obstacle à sa rentrée dans la vie civile, le

malade peut ressentir selon les tendances de son esprit des

effets plus ou moins fâcheux de la séquestration et surtout du

contact permanent avec les autres malades. A la vérité, ces

inconvénients sont atténués dans les asiles particuliers, mais

on sait que ces maisons ne sont accessibles qu'à un nombre

très restreint de personnes. Il y a donc lieu, dit M. Gray,

d'examiner s'il n'y aurait pour certains malades un réel avan-

tage à être traités chez eux. Cette proposition paraîtra sans

doute quelque peu candide à ceux qui savent quelle hâte

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 495

mettent certaines familles à faire interner leurs malades.

Quoi qu'il en soit, l'auteur dit donner ainsi ses soins avec un

plein succès, à des mélancoliques, à des femmes atteintes de

folie puerpérale et à quelques aliénés agités. Il insiste sur la

thérapeutique qui, selon lui, est trop souvent négligée : la

quinine, l'huile de foie de morue, le fer lui auraient donné de

bons résultats dans la mélancolie, les sédatifs du système

nerveux et en particulier l'hyosciamine dans les formes avec

excitation. Les conditions d'entourage auraient aussi une part

importante dans ce traitement. H. D'O.

XXV. SUR la thérapeutique DES affections DE la 5° paire

des NERFS crâniens ; De21tsches Archiv für Iv1222SChe Med2=

cin, t. 26 ; fasc. I et II.)

Dans la première partie de son travail l'auteur rappelle que

la compression de la carotide a déjà été préconisée par un cer-

tain nombre d'auteurs contre la névralgie faciale ; il rapporte

l'observation d'un malade atteint depuis quinze ans d'une

névralgie de la 2° et de la 3e branches du trijumeau gauche, à la

suite d'une contusion produite par une pierre lancée sur l'angle

de l'oeil gauche. La compression de la carotide correspondante

faisait disparaître immédiatement la douleur, même celle qui

siège au niveau des points de Valleix. Mais cette compression

ne pouvait être maintenue chaque fois que quelques minutes

à cause des phénomènes qui survenaient du côté de la vision,

et du sentiment de défaillance éprouvé par le malade.

Traitement : quinine trois grammes par jour. Inhalations

de nitrite d'amyle, de croton chloral, d'une solution de mor-

phine et d'acide prussique ; salicylate de soude. Injections

hypodermiques de morphine ; galvanisation du sympathique ;

et en dernier lieu chlorhydrate de morphine à doses massives

et progressives. Au bout de douze jours, le malade en était

arrivé à prendre trente six centigrammes par jour sans avoir

beaucoup de tendance au sommeil. La douleur céda enfin, mais

l'appétit ne revint pas, le poids du corps diminuait légèrement

lorsque survint un frisson indice de la pneumonie gangreneuse

qui, six jours après, emportait le malade.

A l'autopsie (faite par Rindfleisch), hypérémie et inflamma-

tion' chronique de la dure-mère au niveau du ganglion- de

Gasser, la superficie de celui-ci est adhérente à la dure-mère

par un tissu conjonctif très vasculaire; au microscope pigmen-

496 REVUE DE thérapeutique.

tation des cellules du ganglion et dilatation des capillaires

sanguins ; ces lésions seraient, d'après Gerhardt, bien plutôt la

cause que l'effet de la névralgie.

L'auteur a eu trois guérisons de névralgie intermittente de

la 51 paire par l'emploi de la quinine ; un autre cas de névral-

gie non intermittente a été guéri par la quinine à la dose de

quatre grammes par jour; un autre enfin par le chlorhydrate

d'aconitine.

Galvanisation CONTRE le trismus. - Dans la seconde par-

tie de son mémoire, l'auteur rapporte deux observations où un

trismus symptomatique d'une irritation de la cinquième paire

a été rapidement guéri par l'application des courants cons-

tants.

1er Cas. Malade atteinte d'otite moyenne gauche, à la

suite d'inflammation du pharynx et de la trompe; trismus;

douleurs sur le trajet du trijumeau aux points de Valleix.

Emploi d'un courant constant de 10, puis 20 éléments ; l'une

des électrodes est appliquée sur l'apophyse mastoïde, l'autre

est promenée au niveau des points douloureux sur la face. Au

bout de quelques secondes d'application, les arcades dentaires

se détachaient rapidement l'une de l'autre; après une deuxième

application faite quelques heures plus tard, elles se laissent

écarter de trois centimètres environ. Deux récidives, surve-

nues pendant le cours de l'année suivante, cèdent rapidement

au même traitement.

2e Cas. Trismus à la suite d'un refroidissement. Appli-

cation d'un courant de 15 à 20 éléments, une électrode repose

sur l'apophyse mastoïde, l'autre dans le voisinage du maxil-

laire inférieur ; cette application cause un étourdissement, mais

permet l'ouverture de la bouche. En outre, on donne du bro-

mure de potassium, 3 grammes le matin, 6 grammes le soir ;

chloroforme et vératrine en liniment ; après quelques autres

séances, les muscles masticateurs revinrent à leur état normal.

P. M.

XXVI. Du traitement DE l'alcoolisme ET DU DÉLIRE aigu par

LES BAINS FROIDS ET LE BROMURE DE POTASSIUM ; par

M. Rousseau.

Ce travail, d'un titre trop général, consiste en deux obser-

vations relatives, l'une à un accès de (/p/M'2'MM ! tremeits l'autre

BIBLIOGRAPHIE. 497

à un accès de délire aigu. Dans les deux cas, le bromure de

potassium, administré deux jours de suite à forte dose (10 gram-

mes), n'amène aucune amélioration; la sédation ne survient

le second jour, que pendant un bain froid prolongé (7 heures)

avec application ou irrigation froide sur la tête. Ce résultat

est certainement remarquable ; toutefois, il convient de faire

quelques réserves. Dans le premier cas, il ne faut pas l'opposer

à l'insuccès des médications essayées dans la famille du

malade, celui-ci continuant probablement ses libations que

l'internement a rendues impossibles. Quant au second, c'était

bien plutôt un accès aigu de délire maniaque, peut-être de

manie congestive comme le soupçonne M. Rousseau, qu'un

accès de délire aigu dans lequel on n'eût pu n'être pas aussi

heureux. (Annales médico-psychol., septembre 1880.)

BIBLIOGRAPHIE

VII. Recherches anatomo-pathologiques et physiologiques sur la

contracture permanente des hémiplégiques; parle Dr Brissaud.

In-8° de 208 p. et 42 fig. (Publication au Progrès Médical.)

Bien que le titre en semble restreint au premier abord, ce

travail n'en touche pas moins à la plupart des questions les

plus importantes de la pathologie nerveuse, et on peut, à bon

droit, le considérer comme une des études les plus originales

qui aient paru non seulement sur la contracture hémiplégique,

mais sur la physiologie pathologique de la contracture en

général.

C'est pendant son internat à la Salpétrière que M. Brissaud

a rassemblé les matériaux de sa thèse, complétant ainsi la série

d'études remarquables inspirées parM. Charcot sur les localisa-

tions et les dégénérations de cause cérébrale, étude qui a eu

32

498 bibliographie.

pour prologue le mémoire de M. Rouchard, et qui prenant les

lésions soit au niveau des circonvolutions, soit au niveau du

centre ovale (Pitres), soit au niveau de la capsule interne

(Ravmond), a poursuivi, par l'analyse la plus minutieuse à tra-

vers laprotubérance et les pédoncules cérébraux, la dégénération

des fibres atteintes par la lésion primordiale et est arrivée à

la constater jusque dans les cellules des cornes antérieures de

la moelle.

Le travail de M. Brissaud est divisé en trois parties :

La première est consacrée à l'anatomie pathologique ; l'au-

teur recommande pour l'étude des dégénérations secondaires

dans la capsule interne une coupe horizontale pratiquée sur la

face interne du cerveau et passant à la fois par la partie

moyenne de la tête du corps strié et par le point de réunion du

tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs de la couche op-

tique ; d'après M. Brissaud, la capsule interne peut être consi-

dérée comme composée de quatre segments se distinguant entre

eux par le siège sur le pédoncule de la bandelette de dégénéra-

tion qui suit leur lésion (du moins pour les trois segments

antérieurs), car le faisceau postérieur du pédoncule correspon-

dant au tiers postérieur du segment postérieur de la capsule

interne ne subit jamais la dégénération lors des lésions de

celle-ci à ce niveau.

Le faisceau pédonculaire moyen est destiné à l'innervation

des muscles des membres et du tronc. Il correspond aux deux

tiers antérieurs du segment postérieur do la capsule in-

terne.

Un faisceau un peu plus interne, de très petites dimensions

(faisceau géniculé, Brissaud), correspond au genou de la capsule

et contient les fibres du faisceau pyramidal qui actionnent

les muscles de la tête et du visage ; dans l'aphasie ce

faisceau est généralement dégénéré sur le pédoncule cérébral

gauche.

Le faisceau interne du pédoncule correspond au segment

antérieur de la capsule interne et sa dégénération ne coïn-

cide le plus souvent qu'avec des troubles intellectuels.

Puis, l'auteur étudie le faisceau de dégénération dans la

moelle et met en lumière un fait des plus intéressants, l'atro-

phie musculaire consécutive à la propagation de l'inflammation

du cordon latéral aux grandes cellules des cornes antérieures ;

la lésion est alors identique à celle de la sclérose latérale

bibliographie. 499

amyotrophique. Cette atrophie porterait surtout sur les cellules

du groupe antérieur de la corne antérieure et sur le petit

groupe cellulaire constituant le tractus intermédio-latéral.

La deuxième partie est consacrée aux études cliniques :

M. Brissaud n'admet pas l'existence des hémiplégies primi-

tivement flaccides incurables de Todd, de M. Bouchard, deDu-

chenne (de Boulogne) ; il décrit à leur place l'hémiplégie avec

contracture latente qui, à la première excitation suffisamment

intense, deviendra une contracture réelle. Puis, vient une étude

très intéressante des mouvements associés dans l'hémiplégie

et de la transformation de celle-ci en paraplégie.

Mais si M. Brissaud n'admet pas que l'hémiplégie incurable

puisse être flasque dès le début, il ne laisse pas de signaler la

disparition de la contracture faisant place à la flacidité dans

les cas où survient l'atrophie musculaire qu'il a décrite dans

la première partie de son travail ; cette atrophie serait surtout

apparente aux muscles de l'épaule et à ceux de l'éminence

thénar; dans un cas qui a évolué sous les yeux de l'auteur, le

début de l'atrophie s'est manifesté quatre mois après l'attaque

d'hémiplégie.

M. Brissaud passe ensuite à l'étude des réflexes tendineux,

étude qui lui servira à édifier la physiologie pathologique de

la contracture ; toute cette partie de son mémoire est basée

sur des expériences personnelles exécutées pour la plupart

suivant la méthode graphique. C'est le réflexe du genou qui

en a fait l'objet principal. L'auteur admet et défend par de

solides arguments la nature réflexe de ce phénomène déjà éta-

blie par Tschirjew, mais, tandis que celui-ci donne 32 à 3t mil-

lièmes de seconde pour la longueur du temps réflexe, M. Bris-

saud lui assigne 48 à 52 millièmes de seconde, ce qui tient sans

doute, comme il le fait remarquer lui-même, à ce que l'auteur

russe a expérimenté sur des sujets atteints de tabes dorsal

spasmodique dont les réflexes sont toujours exagérés.

Voici quels sont les caractères assignés par l'auteur aux ré-

flexes tendineux dans l'hémiplégie :

La durée du temps réflexe est moins longue du côté con-

tracturé, elle est diminuée aussi mais plus légèrement du côté

sain, d'où cette conclusion que chez les hémiplégiques le côté

sain n'est pas absolument sain.

L'amplitude de la contraction est plus forte du côté contrac-

ture. La durée de la contraction est de 1/3 à /2 seconde envi-

500 bibliographie.

ron ; quelquefois nn peut produire une véritable contracture

par une suite de percussions rapides sur le tendon. Quant à la

forme de la contraction elle est étudiée avec détails et

mise sous les yeux du lecteur dans quelques tracés typiques.

La troisième partie est consacrée à la physiologie patholo-

gique de la contracture ; les limites d'un simple compte rendu

ne permettent d'en donner qu'une analyse bien incomplète.

M. Brissaud rappelle d'abord, pour la rejeter, la théorie delà

rétraction musculaire de Follin ; un de ses arguments les plus

forts contre elle est le suivant : il roule autour d'un membre

contracturé depuis plusieurs années une bande d'Esmarch,

celle-ci chasse le sang hors du muscle et le met dans l'impos-

sibilité de se contracter, en enlevant alors cette bande dont il

ne laisse que quelques tours au niveau de la racine du mem-

bre pour prévenir le retour du sang, l'auteur constate qu'on

peut sans la moindre difficulté rendre au membre sa posi-

tion normale ; il n'y avait donc pas de rétraction musculaire.

A la suite d'une étude du tonus musculaire, M. Brissaud

arrive à cette conclusion que la contracture est due non pas à

une contraction permanente, mais à une exagération du tonus

musculaire normal; dans l'hémiplégie elle est consécutive à un

processus irritatif développé dans le faisceau pyramidal et aug-

mentant le pouvoir excito-moteur de la substance grise médul-

laire ; c'est encore au processus irritatif communiqué à la

moelle par l'inflammation des cordons postérieurs qu'il faut

attribuer les contractures observées quelquefois chez les ataxi-

ques à la première ou à la deuxième période.

L'hémiplégie spasmodique, dit M. Brissaud, n'est qu'un

strychnisme spontané permanent.-Tous les muscles du mem-

bre contracture sont atteints, et si le membre prend une posi-

tion fixe, cela tient à la prédominance d'action d'un groupe mus-

culaire (les fléchisseurs pour le membre supérieur). Quant aux

contractures latentes elles peuvent devenir réelles à la suite de

traumatismes ou de toute excitation vive, telle qu'une fara-

disation inopportune.

A la fin du mémoire de M. Brissaud se trouvent de nom-

breuses observations inédites accompagnées des schémas des

lésions trouvées à l'autopsie; ces dessins ajoutent encore à la

valeur de ce travail, il n'est pas besoin de dire à nos lecteurs

qu'ils n'étaient nullement nécessaires à sa clarté. Marie.

bibliographie. 501

VIII. Traité pratique des maladies du système nerveux; par

M. J. Grasset (2° édition). Un vol. in-8° de 1096 pages avec

35 fig. dans le texte et 10 planches dont 6 en couleur. Paris

, et Montpellier, 1881. Delahaye-Lecrosnier et CIO, Coulet,

éditeurs.

M. Grasset vient de publier une seconde édition de son traité

des maladies du système nerveux. L'édition précédente (1878-

79) formait deux volumes. M. Grasset a réuni en un seul

volume les matériaux nombreux de sa première édition et il y

a ajouté un grand nombre d'observations, de figures et de

planches. Ce traité est donc absolument au courant de la

science neurologique dans ses différentes parties. Le traité de

M. Grasset est devenu assez rapidement classique pour qu'il

n'y ait plus lieu de revenir sur l'intérêt que nos lecteurs

trouveront à le consulter. Les planches ont été jointes aux

descriptions, dans le texte même ; elles sont la reproduction

des principaux dessins publiés dans ces temps derniers.

M. Grasset a, dans cette nouvelle édition, abandonné la dispo-

sition par Leçons et a divisé son traité en six parties; les

maladies de l'encéphale, de la moelle, de la moelle allongée,

des méninges, des nerfs et des névroses, et les manifestations

nerveuses des maladies générales. M. Grasset présente dans un

discours préliminaire les généralités sur le système nerveux

qui constituaient ses premières leçons dans l'édition précédente ;

nous avons déjà dit ailleurs' ce que nous pensions de cette

doctrine; toute théorie vitaliste à part, et c'est dans ce livre la

seule concession faite à l'esprit local, le traité de M. Grasset

n'en est pas moins conçu dans un esprit scientifique qui lui

est commun avec celui de ce journal. Les leçons de M. Charcot

et les recherches de ses élèves, sont largement représentées

dans ce traité des maladies du système nerveux, aussi ne

pouvons-nous que lui souhaiter un succès aussi rapide que celui

de la première édition. H. DE Broyer.

1 Progrès Médical, 1880, n° 2, p. 36.

VARIA

DISTRIBUTION DES PRIX AUX ENFANTS ARRIÉRÉES ET ÉPILEPTIQUES DE LA

SALPÊTRIÈRE.

Cette cérémonie a eu lieu, le 't9 novembre, dans le nouvel am-

phithéâtre des cours. Comme d'ordinaire, elle avait attiré une as-

sistance nombreuse. En ouvrant la séance, M. Le Bas, directeur de

l'hospice, lit une lettre de M. Quentin, directeur général de l'Assis-

tance publique, qui s'excuse de ne pouvoir, comme il se l'était

promis, présider la réunion. Prenant ensuite là parole, M. Dela-

siauve, médecin honoraire de la division des aliénées, après s'être

associé aux regrets exprimés par M. Le Bas, témoigne sa recon-

naissance à toutes les personnes qui, d'une façon directe ou indi-

recte, ont contribué aux progrès de l'institution, à l'amélioration

et au bien-être des élèves. Il rend, en particulier, hommage au

zèle éprouvé du directeur et de l'économe de l'établissement,

MAL Le Bas et Beugniez, à ses anciens collègues présents, MM. Moreau

(de Tours) et Auguste Voisin, enfin à son éminent successeur dans

la section, M. Legrand du Saulle, dont il s'honore d'être resté, en

ce qui concerne la direction de l'école, le fidèle coopérateur.

M. Delasiauve continue en ces termes :

Mesdames, MESSIEURS,

Dans de précédentes allocutions,-je me suis attaché soit à

esquisser les phases de l'enseignement des déshérités de l'in-

telligence, dont l'origine a eu lieu dans cet hospice même, en

183t, soit à en indiquer la nécessité, les conditions et le mode.

Nous avons dû, malheureusement, signaler avec douleur que,

s'il nous revenait la gloire de l'avoir inauguré et même amé-

lioré parallèlement à Bicêtre et à la Salpètrière, l'étranger,

enthousiaste de nos premiers résultats, nous avait singulière-

ment distancés. M. Vallée a fondé à Gentilly, pour les classes

aisées, un splendide établissement, que dirigent actuellement,

avec une distinction exceptionnelle, M. et M-0 Otto Baetge.

Grâce à l'impulsion énergique de notre éminent collègue

M. Billod, médecin directeur de Vaucluse, une colonie an-

varia. 503

nexe de cet asile est en voie de développement, sous la direc-

tion dévouée de notre ancien instituteur de Bicêtre, M. Dele-

porte. Sauf cette double fondation et, nous le croyons, une

modeste dépendance d'une succursale du Bon-Sauveur à Pont-

l'Abbé (Manche), installée par le médecin en chef, un de nos

premiers et excellents internes, M. Legruel, nous en sommes

toujours réduits, en France, à nos deux cent quarante élèves

réunis, à la Salpêtrière ou à Bicêtre, dans un étroit quartier

d'une section fort étroite elle-même. Et cela lorsqu'en Suisse,

en Allemagne, notamment en Angleterre et aux Etats-Unis,

ont été érigées, sur tous les points, au milieu d'emplacements

spacieux, avec un confortable absolu, des maisons spéciales

où sont reçus des milliers de pensionnaires. Earlswoold seul

en compte près de 700.

Nous venons, cependant, d'avoir une consolation et une es-

pérance. Nos discours n'auront peut-être pas été vains. Tout

récemment, il nous a été remis, pour en rendre compte à

notre Société médico-psychologique, une brochure d'un de

nos distingués collègues d'Italie, M. H. Morselli, médecin en

chef du manicôme de Macerata. Elle était intéressante, nous

a-t-on dit. Pour moi, elle devait l'être, en effet. Cette étude, pré-

cisément, extraite d'une Revue des progrès de la Bienfaisance,

est consacrée à l'institution même qui nous rassemble au-

jourd'hui. Dans une visite qu'il fit, il y a quelques années, à

Bicêtre et à la Salpêtrière, M. Morselli fut particulièrement

frappé du fonctionnement de nos classes et du zèle intelligent

déployé par M. Deleporte et Mlle Nicole. Depuis, se tenant au

courant de nos travaux, et désirant les faire connaître, il

semble s'être inspiré des discours prononcés à nos distributions

de prix par Félix Voisin, d'abord, puis par M. Auguste Voisin

et moi ; surtout des données que j'ai consignées dans celui de

l'année dernière.

Tous ont eu une part de ses bienveillants éloges : Esquirol,

Belhomme, Félix Voisin, Ferras, Seguin, l'administration hos-

pitalière. Il conserve une sorte de culte, très justifié, pour

M"0 Nicole et M. Deleporte, et, en ce qui me concerne, je ne

saurais lui témoigner trop de reconnaissance pour ses appré-

ciations si flatteuses.

M. Morselli professe nos principes, qu'il expose et commente

de la manière la plus judicieuse, y joignant ses propres aper-

çus et quelques faits caractéristiques, entre autres le suivant,

504 varia.

recueilli dans l'asile de Reggio, que dirigeait alors l'éminent

et regretté professeur Carlo Livi, l'une des illustrations de

l'Italie. Une démente, atteinte de délire de persécution, s'était

attachée, coeur et âme, à une pauvre idiote. La plus tendre

des mères n'aurait pas eu pour son enfant des soins plus atten-

tifs. Faisant pénétrer quelques rayons dans ce cerveau obscur,

elle était parvenue à obtenir de sa pupille une douceur relative,

sa coopération à de petits travaux ( dévider, carder, nettoyer,

éplucher) et la manifestation d'un instinct musical prononcé,

ce dont Carlo Livi induisait cet aphorisme : «La société assou-

« plit et police les caractères, l'isolement les endurcit et accroît

« la violence. »

M. Morselli n'oublie pas les autres nations. Mais en parlant

spécialement de la Suisse, de l'Angleterre et des États-Unis,

il ne fait guère que les mentionner comme s'étant distinguées

dans l'extension des soins et de l'éducation accordés aux dis-

graciées de l'intelligence. On sait, à cet égard, la justice que

nous n'avons cessé de leur rendre.

Avant tout, ce qui a préoccupé M. Morselli, ce qui l'étonné

et l'afflige, c'est, en regard de la France, et si voisine d'elle,

l'oubli à peu près complet que l'Italie a fait de la question.

Nous comprenons son amertume et nous partageons d'autant

plus sa surprise que, depuis son affranchissement, la nation

italienne a donné, dans tous les genres, l'exemple d'une fer-

mentation scientifique et pratique, qui lui présage le prochain

ressaisissement de son ancienne splendeur. Mais ce n'est qu'un

ajournement. Il suffit que la lacune soit signalée pour que

M. Morselli, poursuivant l'oeuvre commencée, comme il en an-

nonce le projet, le temps perdu soit regagné bientôt, qu'en

vertu d'un plan médité, chaque district de la péninsule ait sa

fondation spéciale et que cette ferveur devienne une heureuse

contagion dont nous ne pouvons que profiter nous-mêmes.

Ainsi que les aliénistes français, M. Morselli regarde l'en-

seignement des idiots comme de la plus haute importance. Deux

recensements opérés naguère en Italie, ont fourni, sur

25 millions d'habitants, en 1867, 15,800 idiots et en 1871,

24,000. Un tiers en sus pour la France élèverait ce chiffre à

35,00 ; on peut sans crainte le porter à 40,000. Quand on con-

sidère le danger auquel la population est exposée de la part

d'un pareil nombre d'inconscients laissés en liberté et dépour-

vus de toute protection, la première pensée qui surgit n'est-

varia. 505

elle pas de les recueillir, de les améliorer, de les utiliser dans la

limite possible, en tous cas de se garantir et de les préserver

eux-mêmes de leur propre malfaisance ?

M. Morselli a senti ce besoin comme nous le sentons nous-

mêmes. Est-il au-dessus de nos moyens ? Sinon, comment y

satisfaire ? A ce sujet, comme sur la plupart des autres points,

nous nous sommes expliqué assez souvent pour ne pas répé-

ter nos précédentes observations. Disons seulement que, si

nous avons été retardataires, il nous serait facile de reprendre

nos avantages, et, forçant les nations nos émules à nous ren-

dre éloge pour éloge, de les convier à des perfectionnements

nouveaux et définitifs.

L'ex-ministre de l'intérieur, M. Le Royer, a préparé un projet

d'hospitalisation cantonale. Notre idéal n'est pas le sien. Un

hospice par canton coûterait beaucoup, exigerait une adminis-

tration dispendieuse et ne servirait, en réalité, qu'aux villages

limitrophes. Il y a 37 ans (t843), dans un livre sur l'organisation

de la médecine et de l'assistance, nous avons proposé, dans de

vastes domaines et par groupes communaux de 3,000 à 4,000

âmes en moyenne, des instituts agricoles et industriels où cha-

que misère aurait son compartiment ; où le secours serait dé-

volu sur place, au centre de la famille et des amis ; où enfin,

les communes réunies étant maîtresses et gouvernant sans

frais, le département et l'État n'auraient à intervenir que par

le conseil ou les subventions. En supposant l'admission d'un

tiers, de la moitié des idiots dans ces asiles, ce serait un ou

deux en moyenne pour chacun. Combien de gens pour en

prendre soin, les surveiller, les stimuler, remplir enfin à leur

égard, le rôle de la démente plus haut signalée ?

De quoi s'effrayerait-on ? Paris, Rome n'ont pas été l'ou-

vrage d'un jour. L'emplacement choisi, le programme arrêté,

le temps, plus rapidement qu'on ne pense, ferait le reste.

Nous ne voudrions pas abuser de la patience de nos audi-

teurs. Mais il nous reste à indiquer l'état et les desiderata de

notre école. Nous le ferons en peu de mots. Notre quartier de-

puis 15 mois, en raison de son déplacement, se trouve dans des

conditions relativement favorables. Les classes sont vastes et

mieux aérées. Il s'en faut, cependant, qu'elles répondent à

toutes les exigences de l'enseignement. Admettant plus, d'é-

lèves, elles ne sont pas évidemment assez grandes encore ni

assez indépendantes pour empêcher, à la moindre émotion, une

506 VARIA.

agitation difficile à réprimer et un trouble dans les exercices.

Les élèves les plus avancées ne sont pas, notamment, celles

qui contribuent le moins à entretenir ce désordre. Il suffit

d'une ou deux pour soulever tout un groupe. Quelques-unes

souffrent, si l'on ne s'occupe pas d'elles seules. Nous avons

toujours souhaité que la question fût examinée, sûr d'une so-

lution conforme aux indications. Malheureusement, la santé

n'est pas venue au secours de nos intentions. Selon nous, la

section de nos enfants aurait beaucoup à gagner si, le long du

mur qui la sépare de la ire section des aliénées, on établissait

une longue galerie couverte, en partie vitrée, divisée en com-

partiments à cloisons mobiles, laquelle permettrait à la fois

l'instruction de groupes organisés et, dans les intempéries, les

marches et les rondes qui s'exécutent dans les cours àl'airlibre.

Il est à remarquer que les élèves capables, dont les instincts

personnels sont un obstacle à leur présence et à leur utilisa-

tion dans les groupes, participent souvent d'une façon cor-

recte à des travaux, ou à des exercices isolés. Pour elles, c'est

une destination spéciale qu'il conviendrait de leur assigner

dans les services de la maison, quitte à les façonner à part,

autant que possible, et en faire plus tard de petites monitri-

ces, si elles arrivaient à se corriger de leur turbulence.

Quant à l'indication générale, au mode pédagogique à ap-

pliquer à nos élèves arriérées, tous ceux qui se sont occupés du

sujet en ont formulé les bases. Les leçons de choses, dont les

théoriciens se préoccupent tant avec raison pour l'éducation

populaire, conviennent essentiellement à ces natures incom-

plètes, peu susceptibles de raisonnement et dont la logique ne

dépasse guère les notions directes et instinctives. C'est par les

sens, par l'expérimentation des objets, par les relations im-

médiates, par l'action persévérante, qu'il convient de les culti-

ver. Entrer dans des détails serait hors de propos. Mais si l'on

veut nous le permettre, nous avons, pour un but utile à con-

naître, composé une série de quatrains, dont nous indiquerons

brièvement l'usage. Ce sera, en même temps, faire comprendre

la convenance que nous avons eu en vue.

Chaque strophe, en vers de sept syllabes, désigne un état.

Chantées en commun, par des groupes plus ou moins nom-

breux, dans des marches et des rondes, qu'on peut varier à

l'infini, elles contribuent, développant l'entrain, à féconder

.es exercices musculaires, à perfectionner l'articulation orale,

VARIA. 507

à susciter l'intuition, et partant la méritoire. L'incohérence

désordonnée fait place à une attitude correcte, et plus d'une

élève révèle des aptitudes qu'on n'eût pas soupçonnées. Le

vide qui s'opère dans la classe est par cela même une condition

de discipline. Mais là ne se borne pas le bienfait. L'analyse

historique et descriptive des professions, des objets, de leur

production et fabrication, de leurs usages, etc., fournit à nos

maîtresses un champ immense d'études, un thème de re-

marques et d'explications qui, indépendamment du profit qu'en

tirent les élèves, constituent, pour elles-mêmes, tout un ensei-

gnement. Il y a trois mois à peine que nous avons inauguré ce

système. Déjà nous en recueillons les fruits. Conformes, dureste,

aux modifications récentes de la pédagogie, qui préconise les

leçons de choses, son application dans les écoles primaires pro-

curerait, à notre avis, se généralisant, des résultats incalculables.

Un seul exemple, opposant le menuisier à l'ébéniste, un des

quatrains est ainsi conçu :

Au lieu d'acajou, d'ébène,

Maître Adam moins aristo,

Polit le sapin, le chêne

Avec varlope et rabot.

Acajou ! Ebène ! D'où proviennent ces bois exotiques et

précieux ? Celui-ci, en partie de Madagascar ou de l'ileMaurice.

Où ces îles sont-elles situées ? Au sud,entre l'Afrique et l'Asie,

dans la mer desIndes ; celui-là dans certaines contrées de l'Amé-

rique. Il y a aussi la grenadille, le palissandre, des imitations

parla teinture. Employés massifs anciennement, ils ne servent

plus guère qu'en placage. Qu'était maître Adam ? Simple menui-

sier, Adam Billaut était de Nevers (Nièvre), ville chef-lieu,

comptant tant d'habitants et à tant de distance sud de Paris.

D'où sa célébrité ? Non des perfectionnements opérés dans son

art, mais de ses chansons pleines de verve et d'originalité. Surgît

l'indication des meubles que le menuisier confectionne, ar-

moires, portes, cloisons, parquets, lambris, et des outils qu'il

emploie , établi, varlope, rabot, vilbrequin, maille, gouge,

ciseau. Aristo 1 pour aristocrate, se dit de l'orgueilleux qui af-

fecte la grandeur. Exemples d'abréviations kilo, ipéca, pour

kilogramme, ipécacuanha, etc.

On a recueilli les chansons du poète formant trois petits

fascicules sous ces titres : Chevilles, Vilbrequan, Rabot. A

citer le premier couplet de l'une d'elles, tout à fait populaire :

508 FAITS DIVERS.

Aussitôt que la lumière

Vient éclairer nos coteaux,

.le commence ma carrière

Par visiter mes tonneaux.

Ravi de revoir l'aurore,

Le verre en main, je lui dis :

Vois-tu sur la rive More

Plus qu'à mon nez de rubis ?

Quel commentaire ! Lumière produite par le soleil. Co-

teaux, éclairés les premiers et les derniers, et ad hoc propices

à la culture de la vigne. Tonneaux, où est renfermé le jus si

doux au joyeux buveur. Aurore, qui permet de faire toucher du

doigt la théorie de la rotation diurne de notre globe; les

rubis, pierres précieuses auxquelles sont assimilées les rou-

geurs boutonneuses si fréquentes chez les trop amis de la dive

bouteille, puis la rive africaine, aujourd'hui, en notre posses-

sion, dite jadis la Mauritanie. J'oubliais d'ajouter le siècle où

parut maître Adam ; quel est son âge ? Il vivait au xvn° siècle,

sous Louis XIV, on ignore au juste la date de sa naissance. Il

est mort en 1662, combien y a-t-il d'années peut-on deman-

der aux élèves moins incapables ? Par l'addition 1662 +200

+ 18 égalent 1880; par la soustraction 1662 ôtés de 1880,

donnent le même résultat : deux règles en une seule.

En réfléchissant à ce spécimen, facile à étendre, on voit si

nous surfaisons le parti qu'il récèle. A bien le prendre, toute

l'éducation est là. Car si un tel exercice, qui substitue à un tra-

vail monotoneune causerie électrisante, provoque incidemment

tant de notions d'histoire, de géographie, de calcul, de science,

de grammaire et de style (car l'analyse et les dictées en sont

le corollaire), une part non moins importante appartient ma-

nifestement à l'enseignement de la morale.

FAITS DIVERS

Hospices DE Bicêtre ET DE la Salpêtrière. Concours pour deux

places de médecins adjoints. Le Jury de ce concours était ainsi

composé : MM. Hérard, Matice, Martineau, A. Voisin, Falret, Lucas

FAITS DIVERS. 509

et Bouchereau. La première épreuve (épreuve écrite) a eu lieu

le mercredi 4er décembre. La question a été la suivante : Corps

strié, anatomie et physiologie. Les questions restéesdans l'urne étaient t

ainsi conçues : Cordons postérieurs de la moelle, anatomie et phy-

MOte. A ! '<M'es du cerveau, anatomie et physiologie.-Ce concours

s'est terminé par la nomination de MM. Charpentier et Deny.

M. Charpentier remplira les fonctions de médecin-adjoint à la Sal-

pêtrière, et M. Deny prendra la place de médecin-adjoint de Bicêtre.

CLINIQUE des maladies mentales. Concours pour un emploi de chef

de clinique titulaire. - Ce concours a eu lieu à la Faculté le mardi

2 décembre dernier. Ce concours s'est terminé par la nomination

de M. le Dr Régis.

Asiles d'aliénés DE la Seine. Concours pour la nomination ci

quatre places vacantes d'internes titulaires en médecine. Le lundi

13 décembre 4880, à midi précis, a été ouvert à l'asile Sainte-

Anne, rue Cabanis, n° 2, à Paris, un concours pour la nomination

à quatre places d'internes titulaires en médecine.

Il a été nommé à la suite du concours et dans l'ordre de mérite,

quatre internes provisoires chargés de remplacer les internes

titulaires en cas d'absence ou d'empêchement. La durée des

fonctions d'interne provisoire est limitée à une année, à partir

du 1 er janvier 4 881. Les internes provisoires pourront se repré-

senter aux concours pour les places d'interne titulaire. L'in-

terne provisoire qui passe sa thèse renonce implicitement à se

représenter, mais il peut rester en fonctions jusqu'à l'expiration

de l'année commencée. L'interne provisoire reçoit le traitement

et les avantages en nature de l'interne titulaire chaque fois qu'il

est appelé à le remplacer. Ce concours a commencé le lundi

13 décembre, à midi, à l'asile Sainte-Anne, rue Cabanis, ·1.

Le jury était composé de : M11. Billod, Bourneville, Depaul,

Legrand du Saulle, Magnan, Gaillard-Lacombe. La question

était la suivante : Nerf de la 5e paire. Anatomie et physiologie.

Lesdeux autres questions restées dans l'urne étaient ainsi conçues :

Moelle épinière. Anatomie et physiologie. Artères du cerveau. Ci),-

culation cérébrale. La question orale a été la suivante : Signes

et diagnostic de la fièvre typhoïde. Signes et diagnostic de la fracture

du col du fémur. Les autres questions restées dans l'urne

étaient : Variole. Signes et diagnostic de la fracture de côtes.

Pneumonie franche. Fracture du radius. - Ce concours s'est terminé

par la nomination de MM. Sauton, Gabriel, Auriot, internes titu-

laires ; Gauthier, interne provisoire.

Il est vivement à désirer que les élèves se préoccupent sérieu-

sement de ce concours, qui doit se renouveler tous les ans, et que

les candidats, ainsi que cela se pratique pour le concours de l'in-

ternat des hôpitaux de Paris, suivent des conférences et s'exercent

510 FAITS DIVERS.

à traiter les questions orales. Ainsi, deux des élèves nommés ont

fait une excellente question écrite d'anatomie et de physiologie,

mais ont laissé à désirer pour la partie orale, faute de s'être

exercés à traiter ce genre de questions.

Concours pour la nomination à une place d'interne titulaire en

pharmacie. - Le lundi 6 décembre 1880, à une heure précise, a

été ouvert à l'asile Sainte-Anne, rue Cabanis, n° 4, à Paris, un

concours pour la nomination à une place d'interne titulaire en

pharmacie vacante dans lesdits établissements. Ce concours

s'est ouvert le 6 décembre, à midi, à l'asile Sainte-Anne. Le jury

était composé de MM. Quesneville, Bourquelot, Baudrimont, De-

graeve, Yvon Les candidats étaient MM. Astier, Coué, Dela-

porte, Hubault, Morin, Planche, Roguet. Ce concours s'est

terminé par la nomination de MM. Hubeau, interne titulaire ;

Planche, interne provisoire. La durée des fonctions d'interne

provisoire est limitée à une année, à partir du Ier janvier 1881.

L'interne provisoire, qui se fait recevoir pharmacien, renonce

implicitement à se représenter, mais il peut rester en fonctions

jusqu'à l'expiration de l'année commencée. L'interne provisoire

reçoit le traitement et les avantanges de l'interne titulaire chaque

fois qu'il est appelé à le remplacer.

M. le Dr Espiau de Lamaestre, directeur-médecin de l'asile de

Ville-Evrard, est promu à la classe exceptionnelle de 8,000 fr.

M. le Dl Bigot, directeur-médecin de l'asile de Châlons, est nom-

mé directeur-médecin de l'asile de Vaucluse, en remplacement de

M. Billod, admis à la retraite. Il est également promu à la classe

exceptionnelle de 8,000 fr.

Par arrêté en date du 8 décembre, M. Prieur a été nommé

directeur de l'asile Sainte-Anne, aux appointements de 7,000 fr.

Asile D'Aix. M. le Dr Maunier, ancien interne de l'asile de

Marseille, a été nommé médecin-adjoint de l'asile d'Aix (poste

créé) et placé dans la 3° classe de son grade (2,000 fr.) (Arrêté du

22 novembre 1880.)

Asile D'ALENÇON. - M. le Dr Parret, médecin en chef de l'asile

de Bailleul, est nommé directeur-médecin de l'asile d'Alençon, en

remplacement de M. Reverchon.

Asile DE BAILLEUL. - M. le Dr Pons, médecin de l'asile privé de

Nice, est nommé médecin en chef de l'asile de Bailleul, en rempla-

cement de M. Parret, et promu à la 3° classe, 5,000 fr. M. le Dl

Adam, interne à l'asile de Châlons, est nommé médecin-adjoint

de l'asile de Bailleul, en remplacement de M. Almandon.

Asile DE BRON. M. le Dr Pierret, professeur à la Faculté de

médecine de Lyon et médecin-adjoint de l'asile de Bron, est

nommé médecin en chef de la section des femmes dans le même

FAITS DIVERS. 511

asile, en remplacement de M. le Dr Taguet, qui passe directeur-

médecin de l'asile de Dijon.

Asile de Châlons. M. le Dr Henri Bonnet, directeur-médecin

de l'asile de Mayenne, est nommé directeur-médecin de l'asile de

Châlons. en remplacement de M. Bigot.

Asile de la CnARrrÉ-sun-LotRE. M. le Dl Hildebrand, directeur-

médecin de l'asile de la Charité-sur-Loire, est promu à la 1 re classe,

7,000 fr.

Asile DE DuoN. M. le Dl Bene, médecin-adjoint de l'asile de

Dijon, est promu à la 3" classe, 5,000 fr. »

Asile DE OoLE. M. le Dr Garnier, ancien externe de l'asile de

Montpellier, a été nommé médecin-adjoint de l'asile de Dôle

(poste créé), pour entrer en fonctions le I ce janvier 1881, et placé

dans la 3e classe de son grade. [Arrêté du 22 novembre 1880.)

Asile de MAYENNE. M. le DT Reverchon, directeur-médecin de

l'asile d'Alençon, est nommé directeur-médecin de l'asile de

Mayenne, en remplacement de M. Bonnet.

Asile de Mont DE Vergues. M. le Dr Campagne, médecin en

chef de l'asile de Mont de Vergues (Vaucluse), est promu à la classe

exceptionnelle de 8,000 fr.

Asile de NIORT. M. Raynaud, interne à l'asile de la Roche-sur-

Yon, est nommé préposé responsable de l'asile de Niort.

Asile de Pau. M. le Dr CamuseL, interne à l'asile de Bonneval,

est nommé médecin-adjoint de l'asile de Pau, en remplacement de

M. Henri Védie.

Asile DE la ROCHE-GANDON. M. le Dr Pages, ancien interne

de l'asile de Bordeaux, a été nommé médecin-adjoint de l'asile de

la Roche-Gandon (Mayenne) , et placé dans la 3° classe de son

grade (2,000 fr.) {Arrêté du 13 novembre 1880.)

Asile DE SAINT-VENANT. M. le DT Danis, médecin de l'asile de

Saint-Alban, est nommé directeur-médecin de l'asile de Saint-

Venant et à la 3° classe, 5,000 fr.

Asile DE SAINT-ALBAN. - M. le Dr Almandon, médecin-adjoint

de l'asile de Bailleul, est nommé directeur-médecin de l'asile de

Saint-Alban.

Asile DE SAINT-PONS (NICE). M. le Dr Henri Védie, médecin-

adjoint de l'asile de Pau, est nommé médecin de l'asile de Saint-

Pons, à Nice.

Nécrologie. M. Peisse, membre honoraire de la Société

médico-psychologique, est mort d'une angine de poitrine le

12 octobre. Il a laissé de nombreux ouvrages relatifs à la philoso-

phie et à la psychologie ; il avait en particulier traduit les oeuvres

512 FAITS DIVERS. " 1 .10V

de-W. Hamilton, de-DugaId-Stewart-de'Galuppi,*de'j7*StuarPMilI

et donné une édition de Cabanis fort appréciée.

M. Peisse était membre associé libre de l'Académie de médecine

et de l'Académie des sciences morales et politiques. M. Peisse avait

longtemps collaboré à la Revue des Deux-Mondes et au National.

Les Salons'de ? 1841 ? àj4$4r ? vaien ? it d>triûyÿ inneritiquc

d'art et à ce titre'attacher'à l'école des Beâux-Arts èo°nlme conser-

vateur des collections.

Nouveau journal. Il vient de se publier à Barcelone un nouveau

journal de psychiatrie intitulé : lievistu frenopciticcc Brcrcelonesa, par

le D D. Juan GiNÉ,Y,PARTAGAS.1(Barcelono..Typographie.« La acade-

mia»rondâdé.lâlUiiieritxd,96.)i j ? i hVl A

frigerip (L.i y ,SICI vzlqz e çli,nieo,L flLellr1 fsia bro;ehiteJ'ttl-tllrV

pages avec une planche : Tipografia annesionobili à Pesaro.

Afasia rissiTentedneuna eptf6e< ! .aa'8«<ud< : o'<rMoM ! tKeMi'o cérébrale,

brochure in'4° de 7 pages avec une planche. Per annesionobili à Pesaro.

Anomalia congenita del Reni vasta distruzione del parenchina nel René

destro per eehtn,9ppco ? staiUmi]tS. : dBi.frateUM'ech)edei à Milano.

P<ïM7 ? : o : t MOep'e : trovati nel cervello d'un' epilettico idiota, bro-

chure in 8° de 8 pages avec une planche. Fratelli rechiedei, editori,

Milano.

Morte improvisa per anémia, cérébrale da rflttura del sino longitudinale

sup enior, fbruchPréj de)f4 pagesOJ&tâbilimento")'dei- fr3ellil rechiedei à

Milano.. , . * r t r ,T r \r ,

- fp : 7eMt ? reoHe.'tez ! NK ! o ? e'dt ? o

brochure in-8" de 34 pages avec 4 tableaux. pogra(ia G. Frederici a

Pesai d;9CJJJU0 eau é`iJl'I6111 : J1J'lAt u';fÎ 1lJtWl zizi

Il manicomio provmciale.di Pesarp,d'all'annq;]867, a.ll'anno,1872, per

ànnésib'JnBbitfà Pëiot 3 ^^LusbO^ mi J1W 1 GvLfIJIIJt, i

(GKA99ETJ.).j ? XrjijtéjipC £ [tiquend8s'(3maydi'ers>rduasyètèirièJ'|nerveux

Deuxième édition revue et considérablement augmentée, un. fort volume

in-8° de 1096 pages, avec 35 figures dans le texte et lOiplanchès-dont^

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place de l'Ecole-de-Médecine. , . , ,tf r .. . r n

9E7 4r;.Kntffr 9R I (r i

f ? T,n ? [tfi ? Trr ? -)[') : ) f ? T'')'r',yrT'"r'' qr) or"f'(Tf.M8t "i .rfr, ,

1 Legrakd'dtt Saulle ! Etude medico-tégale sur 1 interdiction des aliénés

et ^sïir le ^diiseil judiciaire ? suivie'de" i'échèrehes ssûr' la'sitiïatiorï'juridiquè

de,('ouet..desr.mcapahtes ? à l'épo.que, romaine, jvpLijn-8<; de 496 pages,

prix 8'fr. Paris, 1881. Librairie' Lecrosnier, place de l'École -de-Médecine.

. -\tson 'iiBTïçton ffp[Ji''ovrM3 : <n 8Wb P`f,lJ^tT;.itftJ ? yJltl ? ( t f

· 'YE9TPHALC. rUoer dos Yerschwznden uncl die localisatzoza des knie-

p/i(2»owé)is,"brbohureîïh) 8ofdé( r9' pagese ^-l'Sè'parat abdrült `aus'd c B11.

K].'fcjyï)Çj1JiIî ? £ ! }Fqiooo nolfia no) gLsIiqiooo-oJônsq Sïiraaiaa si

".inpiff ,IfB9VZ9U 9 TIf2 ,9LT8 ? rq 92 (8n`i5frti 9T1BIIJrn9qTSq

%' t* ells an3 .(oc^.llLX rédacteurAgéi'mt;,BovRiiEYiu.i.QLiij

-tfBvjj'I P '\ ,IIIX .al) 9V0Oif no t9l £ nr°'UBrn-03olLso siuaEiaa

Tup ,ànaimib mo ! djiiM)i : ;ic : r ? rt,.o..r ? n affjdot uo moo

-190 rm ina vra,11 Cn. Iltmaser fm 3t31 Ê simaàiqsi

se F.

Vol. I. Avril 1881. N° 4

ARCHIVES DE NEUROLOGIE

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES LOCALISATIONS CÉRÉBRALES

(observation DE PORENCÉPHALIE fausse DOUBLE) ;

Par le professeur MIERZEJEWSKY (Suite).

Dans cette seconde partie de notre travail, nous

allons achever la description des circonvolutions céré-

brales, indiquer les particularités que des coupes mé-

thodiques ont fait reconnaître, et nous terminerons

par quelques considérations cliniques et anatomo-

pathologiques.

Sur la face interne de l'hémisphère, la scissure calloso-mar-

ginale se compose de six tronçons interrompus, isolés, et dont

le dernier, montant verticalement, va se terminer derrière

l'extrémité supérieure de la circonvolution centrale postérieure

(ou circonvolution pariétale ascendante), (PL. XIII, cm).

La scissure pariéto-occipitale (ou sillon occipital, ou scissure

perpendiculaire interne) se présente, sur ce cerveau, comme

une longue et profonde crevasse (PL. XIII, p o). Entre elle et la

scissure calloso-marginale, on trouve (PL. XIII, P C) l'avant-

coin (ou lobule quadrilatère), si considérablement diminué, qu'il

représente à peine 1/3 du volume de l'avant-coin, sur un cer-

33 3

z ANATOMIE pathologique.

5*3 , .»,I/,SIâIO 2YWUTA't.IA00,I L . .,

veau normal. Par suite de ce développement insuffisant de

£ râvàhîf-'6oirf, lelé9e £ tsétrouWdôrritrecelui-ci;; et'\n6h,âu-dè-

souscbmmeMevraitétr'e ? M'b iup ,1 ,sluertt'1 ab sang

291Lâ rci'ssû3'e't élé'lthzpp6câïip e (ôû 1 fissure : cïvlcaririe)` rapparaît

^'d'une façon'bièn ti-'ânch'éeî elle esttoncoro placée;unnpeu'baut :

au-dessous^sur'la^fâêè interné' des hémisphères, toniremarqûe

blé3°ét4 ? illôis tehipôr'auxi(PmiXIII,û^, ZJfytsq anoaiB' ?

"°QDespdéûx1côtésyie' ! éo ? '75Sc'a^ei<» ! e8titrès,aminci,nsurtoutfr ? ers s

alè7miliM0de^sï"prôftiôh41orizontalejSquitimesliréiseulementfl/3

*'de5ëntimëtrEnirëanche, ,léllgetioutduqcorpscalleuxtest

°'ëgaissi' (5 ? lu§lgrâüiléi`épaisseur estr,del1 rhillimètres)';risa

" coiirburërenfiiîfp'f ésèritetùn : âr#trj ! s : étefidùt (Pl '.I XIII',ïGiG) : ÊÏ-

"que lâ"rfi'dênrl`e : 9qLOO sI sb OTt15119qIJ2 sif-usq si snsd .V1

-aJcËer (M ? K°eM ! <)K'faitfdéfaut' : ) : \ aussiflles deux : ventricules

9lâiêràùx ? c'b'mïiiuriiquenl £ ils ëtisemblejp'arjune'ouveEturephaiite

"dé^2,'lfè'e'nti'ffi,rètilafge <3é321centim. 'A.'uMravers de,cetr.orifice, ? on aperçoit'lâ^-facè^'supérieùrê du corps-strié (PM XIII Ç1S.) :

''en'h'autetsuPlëb'oPd''touttërne ! 'dec'elui ! -ci,omrema.rqua,les

~méandre17dènqiïélq'ûës;cir'cojQvolutiohs cérébrales, nqui'jontipç-

°fiétrë1jrisqùé)aans'lIintérieur du'ventriouleilatéràrio tl

16befronta.l'; àtr1/2 ceû-

3tim éent vânt( dü clüasilï5.r;1 naitstiavérsôns;t sûr.tun zpôintlle

`sillôn`dé'r-Rôlarido`,33sür ? in'Ibtttr, la;troisième 'circonvolution

frontale .(PL. XIV, fig. 2). On distingue clairement; ! surjette

"coiïpefl'invôlutiôn à€> la* substance-' grise doslaicircdrivoliition

^centrale intérieure (ou frohtàle1'a"steridarnte),;fC«, tjusque.fdans

'l'inCérié+i3lthdûrvréntricülé 1`ttérall'Icèüterjsubstançe,rrs'adossttnt

',aûI'cbrps'c'âllèu^, -va1 formel, 'aveei'Uu'ijalej plafondaet la : » paroi

*âx1;Ï ! rïïeI'diiIIvé1nfrîcule', lëqitél,du`résts,7n'e`st séparé de la sur-

'f`ce9`dt`l'liélni§plièiôtfquéopâ une mince : latme3^.céiébrale

'(ëE ? XIT'fi' .2,s'; c'=ï fig ? 2,ts.')lzAiitsi;i1 y alnonr seulement

'inv8lutf6'n'de la siibstarîc'e' grisé» ddnsf l'intérieur du Ventricule,

"mSis^encbfeYsépârâtiônf'cbmplète dé' cette" substance diavéc les

qgantgli6n'silcérébrâuxJItLa3·'Cburon`nérrayonn`ante : gdé Reilifait

'défaut} en'èB'6t,etj rparI'suité3ol : ô'6corpsiicalleuxr séparéddes

g'anglioïïs1 côirimé'par'u'nè dissection' naturelle est seulài relier,

'entre elles. lés'ci'rcorfvolutidnâ centrales.' D ! 'autre'part,' le. corps

calleûxèpénètfé'iaù'ssi dan5'le"ventricule]latéralet arrivé alors

"directement *-sùrula 'substântfe fgrisé>'du| no^au'caudé.hèîni ait

91'il pâiti'e'linféTietire'r'êtlétéfna'de''cettè'coupï3,trai ? svereal`e

3Ujaq £ 0 b1 ,VA ,zicq9 sasac 911r>Iiioilnol us^onal na ,x

U ? i00.IOHTl : Y JïIKOTAÎTA £ 15

, . LOCALISATIONS CEREBRALES. , 515 5

ab jflseiiiuam înamaqqolavab ao ah ajm ? Ml irjs9v

- (PL : XIV,7g.,1;.2);com7peut;encorel,tdistinguer tIa 0substance

grise de l'insula, la, qui, d'arrière .enn avant )fritrav,erse0 la

,i'substanée blanche,3 médullaire ? des circonvolutions çentralês, : et.se trouve-placée, alorsientréj1'àyailt inur- (c/aMsMO ? et

a la.)- substance, grise' des circonvolutions frontales,, i-^-joagab-mj

Faisons passer uiie,sèction3transversale, (6MXiy,jf 3j,jà

z8millim : en avant'du'. chiasma : \ on y< retrouve Jbji, rc}i;s,e> djjpo-

Fsitiom de. la substance grise, que osur,la, précédente, coupe jjivec

t cette différence, ! pourtant,Trque, ,dan§j laj^partiej^jnférigurejde

d'hémisphère,- la substance griserde^insulaq/a^ arrive à^hisur-

-facë^ libre Tde' l'hémisphère : iplusi haut , cette^subjtajice.vaadjrec-

ttementselcônfondre3 avec ila ;substance,grisej djiLÇSyâHiSâHâ ? '

Ne. Dans la partie supérieure de la coupe, notamment dans

scëtteipartie qui représentetrla;circonvolution9éen,traÿgz posté-

erieure^pariétaLefascendant^îonjVoitla^substancegris^dejqette

, circonvolution pénétrer directement Ldansj le^xentricule Jaté-

. râl7 dont' elle] vajformer jla paroirj3Ûpérp7externe,Virpr Les

afibres du'corps, calleux, degleur.côté,, contribuent à\former.ïe

- plafonds du .ventricule,s,dans,sajpartiesupérp-interne Cy r1W

11 ressort clairement de-.la) coupe pr4qédenteiiet11de)4çelle-ciiJqge

-le* segment supérieur(.de rrhémisphèreqest, enjqeque sorte,

eisoléides ganglions cérébraux : îles fibres^qui en, partent, à l'état

mornïal,iipour se i rendrefià , la capsule^inte^e^rnanquent^sur

ece cerveau : srnvxlslo su9rlitaib a0 (< w\'.VTX ,Iq 91sJIIOTî

coiPfocédons.encore, et de la même façon, à une; section, trans-

avessale, à' 6 millim : , de la, précédente; elle passejjoiit contre, la

3chiasina; unpeuen avant : (PLVXIV; g.,4). 0n ,y,distingüé; la

iportiori postérieure et supérieure derina,ula,7p,jqui,faitanHe

- sur la surface;de l'hémisphère ; lpuis; laapartie,v inférieure, et

tântériéurej de.il'insula, la,\ au.(Contraire^t.oute1déprimjée.JSur

tle'iplan'dei cette coupe, ,la'1substance1 grise de la portion supé-

,rieure'de l'insula,'s'avancant dans l'intérieur de l'hémisphère,

t.và directement se, confondre avec la substance, grise de Kavant-

tmur,0. Près de là, prend» naissance ^toute^ne^bandejette^de

substance grise ? qui -.s'interpose aentre,le lobe pariétal, Pv et les

,ganglions cérébraux, -, et nej permet aucune relation, directe en-

ftrela3ubstance,rblaneUe ? d'un côté, jet, de,1autre c6té,lâcap-

zsule interne^et les, parties, adjaçentesjiu cejveau. JDans^la.par-

tie inférieure,} decla figure,31on démêle jjla^substance^grisjT'de

S'insula,cla', l'avant-mur, ouclaustrum,^,; la capsule externe,

Cx, en haut le noyau lenticulaire assez épais, NI, la capsule

516 6 '2ANATÔMIEPATHÔLOGIQUE.I

inbtep'r) nep,à rC'îrz+,e le(' ii4o'v'arû "elaud 6'), 1 Ncé-u et t un e,ar Lie Ide la'commi§-

- r .1fr Dellà sollsrzdus si sb aaïqoiq alnamèlè a-iqv

sure antérieur. s.

Sur une coupe du'lolie'-froiltâl;rqni passera' centime en ar-

/rièW'duachiâsmaI,x-la,;rféprârtiti6nI'de' la;substance'grise`paraît

assez r, égullz re (PLXIV, fg : 5). Les fibrë5·de substance blanche,

qui parteiit du 1 be ari tal, o r t)'diectom - en tisé, rendre

,sdnsle,srégŸonsméréhrales so 9-jacentes.1 Laç, couche « optique,

ou, thalamus, To^lS capsule'1 int'erne'w'Cn', slel noyau'slenticu-

- laire,rNl, et la câpsûle e x ïlid paraisseii tinormalèmènt

fmésl)'Nl lraéillriil'.IlVÎâis1'avâlît=mur, 0/'frappejpar> cesiénor-

*1-1 ' 'di ? o 1) ? 9 i-nillim ! fldiamètp,

més>'dimensiyns1f(diamètfè' : itransve'rsal) = '9 millim ? diamètfe

longitudinal=3,3 cent.) : l'examen microscopique nous apprend

qu'ila'làunevéritaDie' hypertrophie.9 Stircettetiplaahe,

l'insula se montre dans une région encore assez élevée : 'comme

sur la coupe précédente, elle parait composée de deux portions,

1 une quiproémiîle en''r`elief sur3la substance cérébrale' Ip,

l'autr"' qui' s'enfon éé'i.'dan s il l'hémisphère,, 1 et f s'yi cache;, pour

8àinsildirér/' la\ilS0n^iS 2xusizulq s9TJrIOaIr9T no ,91 q r E, 9ya inq

"O'F'aisons 0 contimi*en arrière de la pré-

cédente; nous atteignons icilascissure=ipariéto-occipitalef(ou

^ "sillon occipital /ou scissure -perpendiculaire interne et externe).

011trôûrvé sûilâ'PLt'-XIV;'fig : 'G); la substance grise del'insula,

'fjÇJof à un'niyeau plus1 élevé que celui delà oouche optique ? £ §-,

et dejla"caité7du ve*ntrieule,làtéralpiv L : 1)Jnfin,tonnéc,dis-

tingue plus aucune trace de l'avant-mur. semait

.Tt ! N3

90 et . ? f{3Mf"t)')T5ffn ? TTAff') . 1^r,r..w ? ...,i j . . , , r

o,rL'étude microscopique de ce cerveau a éténfaite sur quelques

coupes séulement a carla substanée érébrale" après un séjour r

4àis l'alcool, n'a pu rester, sur tous les points, aussi

3g bien conservée. L épaisseur de 1 écorce grise varie, suivant les

'régions,, c{e,,6"à,,4; ét méme 3 inIlllm ? sûr les3 circonvolutions

centrales,i notanment, elle se maintient' entre 6, 5 et 4 millim.

Sur, les préparations;. qui. ont.été,;prises, dans la, substay ce

corticale des circonvolutions.centrales, ontrouvefune.disposi-

tion ïlrinâlé°désélériiérits : 'leplûs 1 grosses

cellules pyramidales,est, dans 1-Flongueur, de 0,035 millim. à

0,040 millim.- et dans-larlargeur, de,0,006 millim. à,0,0,10 nil-

'lim. Ces mêmes diamètres, dans.le lobule paracentral,"sont,

,1'unaé`O;Ô40 inillim : °à`0,024.millime'oü même 0,018 millim.;

'l'autre, de,0 009 inillim. à'0 010 millilîi ! sds ? astuonobàq ? f J ... i r ? f'iJ ? i-)uUjbt.) "h "'trr-n'

Pour 1 écorce grise des circonvolutions, qui pénètrent dans

LOCALISA ÉBRALES. 517

. »^ i j ? < 0 t,

leiventriculeilatéral, on,trouve normalement constitués les di-

vers éléments propres de la substance grise,.Zmâiil'yjinânque

- la disposition régulière, stratifiéecdesjceUulçs6[Et0,cette ^cprifu-

z . at, 1 1«, iiflf 11«,. ,

Jsion}des éléments(frappe surtout; dans es a es ises, qui se-

,Pàrent,4en- quelquQ,sorte;,Ia tan e e 1 lm e, av e r aeàu'inobe

pariétal -inléripiir ? d',iveç,,Ie, se(agyment e éébr a 1 si ou S acen

`su Surd'avànt : mur hypertrophié,lasu;sanejgrse,sea9otilpoe

-essentiellement.de cellules.propres,J fusifQrme ? élément^ que

1M : 112eynerGrrattach,et.àlson`cc Système, d'association^^' : les plus

- longues, de, cesocellule me,surentbQ,Q,l5fmlim.,10,012ni1-

slim ? 0,Ol0,mi111tl ? <leur.llargeur c4mpprtleenviiôn Ôi00 2m tTl-

blimetres ;oft aupfqo3oafm fi9m.x9'f : (.inaa 8=fr,nibritsprTnL

,91LQuant;au, système vasculaire du cerveau, il ne nous présente e

9 aucuné altération, p arti-cul é`z sQU 2n&b bilil ut Il [JP

e aucune 8-als afil3b 97lffoai pg rfljanilf

,80Oit'ioq xllyb sb gà"oqmoa 31szsq alla ajnahàosta aauoi cf -rrip

,cs;1 Erbmainte région deace, cerveau, 1,'écorce grise, des circonvo-

blutions jious montre desp anomalies^ junsiJ0entre deux^sillons,

par exemple, on rencontrera plusieurs sinuosités^ juxtaposées.

- ? Et le fàit; sé remarque"not.mrlent, sllr,hi.l3ula ^et les'circoh-

IJv oldtions temporales. iii8aaa rf ,ai 2fI0ff'9f9tfB 8f on 's,ir9h

. (9n Dé.j à, du , reste; ; suRi deux cerveaux ? d'idiots,' j'avais . observé

' ""i.... , ? JOuutn< : \ te

,s la même disposition,- qu'on pouvait ;copstatertchézl lûn, sinua

plupart) des i circonvolutions ,ds rhémisphères; cliez l'antre,

- 'seulement survies circonvolutionstintra-pâriétaleset5posté-

rieures..9b s°t ? I3 aimons zulq 9tlBif

CENT.

9c.Le, plus, grand diamètre ^longitudinal de l'hémisphère gauche... 14,05

as~p^ bwa tiiax cjo £ jAPjviaa «a eo enprnooaoi,'droit3 W$. Mlo^OS

iuo[àK uu ? 4TqFdiâmètré vertical dans la région des circonvolutionsup"

188Ufi cenl'ales831 iUOi ,u ? '^^ U(S £ 'a -^o^Ip'I (c^^hJoi ? '^ ? P-ntrales ..... zu2 zsfas7 ug.s : rr .IoIA`l, LI oit ? ,

zsl fnbmu : , .8l'ILV 82,11; sio8l 91 zr4 ? aisfr r 91v^iiîoae'rri ? 5'2S

zaDiaètre ·e rtical dulbe occipital, des deux côtés ... 7,25

du wi o 1 ,Otidillde à /-à'droitè' ? aniSil

miiI;f ! ,t}9râ 2 9rdU'l0l,e e ,'tu ;àgauche0l.^.7 : tti1

9.ûLe S grandf di rainètre'trariesal, du.lobp- fi,ontal ? sur lasldeux

- faoqa hémisphères ? w. ,rr'Jf ? T ? 3n<.rJ.f'.r : r.j..Yr3 -ajh-f ^-h'ito*1

2s=Le Plus gr.,diam.;transversahdaYnsla,rég.ls;éfrconvol, centrales' .9

é .militar ïEü;u sb Tuslhaol gt ailgb du lobe temporal. foil flOI3

- Iit nez n ·. -'rr ? ? f- dullobe occipital.

Diamètre transversal du pédoncule cérébral, 'près delà protubérancej o

jaos .ânn'ulaire : r.q.9r : jdr.' .i).grr' : b ? 9 ? f.'j.r. . ·3.·.nff a. : r> -oui1

;.fidiamètre transversal delalprotubéranelanuaùe.lud0evntdes `"

pédoncules cérébelleui^r;^ : '^^.^^*^ ? '.3 .aV 3 3

Longueur de la protubérance 'annulaire (ou'pont'dé^Varole)' ? li , re"2 2

2tIJ;L jito'ijaii'iq tup `2fI01diJ10Jt ! UO'I19 39b 9tT : ;1'Ip9 ? TIJq

5185 A1ÂT01111U ·PATgOLOGIQUI ? J.I CENT.

Largeur de la'pyramido droit^nOO. -15 .j[ ? GC' 9'up

. hft),l - gaticliel..........

Largeur de 1 olive, deS iléûx édt6 . y ... ? `3`i(6 ti8

Longueufil ? IS1 .3 ? -3f.-D ? V ? f9o3

Longueur des circonvolutions centrales, depuis le haut du sillon "" 12 ilon

.tllâlbsIO,`1 6.1190,3^1 rôt T ? ...7 n'(,j0 ? ll;oite..Id.t.03

.,de Rolando, jusqu'à leur eH'6m)t6'mfer)eure ? ? 04,06

3J1UE3 ci J9 ,h9VU039b B SIIJ2MI1 eb t(UJbJJI2 h.l I

ci "ri' , à a 1,1 ·,l ·r ? n. t

Le cerveau de Bodanow, quiwient9'd'éire ? déërit;préseilte

la' particularité* suivante' : des <ventriculeS' latéraux n"ontipqint,

d'orifice complet, par lequel .ils puissent communiquer, avec l'es-

pace sous-arachnoïdien : mais Us ne se trouvent, dans la région

iÉ ? )")f.)'jr ? ? ' 'f 1)1 fr f ? rr ? n "'i -11

du lobe central, séparés de la 'surtace 'cérébrale que par'une'

mince lame'olii bandelette de'tissu (PL.XI ? fig : 1; s; ? g : 2;s : )

Cette dispositiori)ne. réppnypasarfaitengntJ.ie ? ,vrai, à.

cettetfo`rme,qu,e Heschi a décrite sous le nom deporencéphàlie,

mais elle s en, rapproche singulièrement. Dans la porencepl

lié'tdHèsclil·,9lejventricûle.lâtérâlcomn3uniqùe directement

avçq dâc surf ace;dul cerveau ; ' tandis, qu§ , 1 dans m ojLre^cas , jcet, ori-^

fice de communication est, fermé part une mince membrane. ? grnrfiulcation est ferme 41Jr ? ) mince membrane.

Eu égard a 1 analogie de ces deux maltormations cérébrales^

j'âi^cïH'devoi'f donner air1 cas de Bogaanow le' n`oni'de orétce'

phalaé7 fdusse, `et; comme'celle-ci so présente des. deux .côtés, du

p.pi,e - C çpiaffelfgEssgoilejr 91) 9to·r tT9 retzJ2 2q tU9

nu lus ,B'jbnoiv ,9(G7d9'I9J 9JrÎT1J2 Et 21Tf.9b tf9 te lui

AIafSuite'detoute, cetie.étude.anatomique, il nous

f ? G * ? ? J j ? ihu ? J, f ilibildj

ïfiçte à.poser les,questions,, qui suivent, : ? < n0-up

nI 1 ? Sait,iliçdun troublyllda1111'e développement

normâldu,ceryeau`Îj t,ISiü'estle,as, à, quel mois, de

lawigigtr'a,;utériue,est,ilrurvenu ? Quellleiaiété,9ûnfiû,

l.maréh ? de.;ce.proçessusÿo,t 'l ils) un9tlms 913s9 ob

,t9 ? CeJer,veau,;nousl représente t-il .un phénomène,

- ? Sm- - 1 1 ,) c " Ili

d;organisation.cérébrale ? zo 9b lèns 1 .atËnibignot

bb3'È ? es. malformations, constatées, àl'autopse,Jonu

cordent-elles avec les phénomènes, observés durant la

vie;`dans-uu,encha3nement detcauseià, effet ? a irirvl,12

9 ? &'tUS-t%bA')tt.\A ? ff ? f<oStf... ? a r· ? ? rt ? r. .

.slr;La;ré OIl5e,,â de.telle5 LleStlOllS lle 8lltf euere.tre

.TK3J LOCALISATIONS^ CÉRÉBRALES. 519

qu'hypothétique- : cela. se .comprend ? de;soi.b ,11'Iais,

encore .fânt-il , qûe, ',1'.liypothèse ÿ`prôpJoségjislacéordea

convenablement; avec -les données des faits. Îhunousr

nunic w· d 'IL efuquu ,29 brifl r) if« : ur'lovfln'nio 29b iw.'i'fO

semble, dansnotre.,Jçgsr,ifayoirfJéalisé,Jçeûte condition.

60 > 6fli"iî'" ' t,11Junt""1 -iJiniaïUa iuoi liJjpdur, .omtsioH rù

'1° La situation de l'insula à découvert, et la saune

de,sa6portion)pQstér;eure,suipIa ? acébraeus

4eAftèPÇrtiçji|pQ§térje^ J)11 1) Ka. -

conduisent àcette`conclusionqûesliévoJution·n9male

9·1 ara rt rn rrn rr 2 r ? t.I ·,r · C

du. cerveVin"dÊPsT'teiÏb'&i déalâu ' mdl'Tde lâ ? vie

flUfrr'I 81 snR6 JIIOVü07,t 9a anait -ern r1' IJIhfUrrli c 2lrr" ' at T

foetale ? rA.ce.mpmenten eiïet, n.se.produit, sur.ia

sûr.fâce,des2hélrüsliéres;)umJenfonenperit qul ? pondl

à'.l'â7sci'ssûre'fdé` S ? y`l5ïs',ot`etrJOHis'I àndélüôntr qu'à la-

,8\\aAe[9 ? Ma'<(m.9b rno.ii al eno^ 9li : a h.c frfipqH n 3-ilr,i et',™

à se..forme, aussi le corps s strieifa1 rmté-'

- Biiifffum en au ériclhtzie3`2é119nFrn

rieuTtde.ola vé,siaule ? érbae ? r;s,>I" açe ? rpols,3,paj

siité9 tlniïé ? liÿdrî;éphliëb partireller,9°ilrEse.cdéveloppe;

HfIf,Tr(rTI9rr'. 9111C 3 rr r;rt ? m'] t ? ? JOtJ ? Tnn'ffC/M'L " \

une nression, de dedans Ÿû$dehobs JIô n le h7 9 où-

âev,ra sel) '9 ")a dudiJjjfii'ioiiBm /.non a^a ah oipolimn i ir Jvyr99 rrM

cevracsefo>ïP,er,Jlrrün&tl g> 2uc.ttpJP.Fusl8 ? g13sret

1' pression9nverse ? avenant- déol ? e.térieur,aaalors SJ`le

corps strié, en voie de formati'on'l,làâ'liëùd ? ttirë7r'là,

lui et en dedans la surface cérébrale, viendra, sur un

certain' p31ntârea'i'nir'au' den8rsCêtte3rëon,

qu'on trouve tôûjiüfs ? pr ? i'mé'ct2"iiah`d- ii9sit ld ? ùî,

ovelo me nôrii`âl dû cé'rdeal, sérâ &0ïic, pâr le

tr'oul`ile surénti -d'ns 1 evolution cérebralë9trâiis'ô>~méë

énûle émiîléricétisôléé9T : é,llpâr'sûiegrâueôi`s3 ? é

de cette éminence (qui rep^ênté^nlës'0ruai'mentsade

f'insula) ? eircon'v'6 ! ùt'iôns frôntâlës9véntrâles et

yé ? 1"legq e

longitudinale. L'arrêt de forniâtiont9 surlcë'point; sera

d^anfp^uVpVoWcëi^ a`déj d>1

El SaBïub 39v't9sdo t89aémofiàriq 29l 9Y ! ? 29119-Jft9h`I0

1 Suivant Eoerrti/tM ? )'j'K'djOD<C. ! jHef{r3sspagJ 2C3-s-ë2 ! Em

5;PTI119 ,q de, la +via foetale. Suivant Schwalbe (Lehvbuch der Neurologie.

ÎS Ô ? ILiéféruii ? p g g2fT'S ? nnû.pné5étLbém'ôiscélsv éfoetale.

1520 2cANATOMIE PATHOLOOIQUE.

sedévelopperdavantage.ELes circonvolutions centrales

hett frontales,'^ ainsi arrêtées n dans tcl eur allongement,

drépôusseront;en'arrièrte.liinsula; et, viendront s'infléchir

ndansyune lnvolution-uversplesyeiitricule, latéral,v,Les

iLanomalies ? dansllar : distributioné des : rcirconv,olutions,

. qu'onGpeutl constatera' sur; lefFeerve-th £ de,,îBogiOAV,

Ilc'.est-à-direl'apparitiop daUiinsulai à .décoqyent; 1'in-

wflexion,sjusque,rdans;leuventricule ? de,quelques qrçon-

,ëvolutionsIeidép ! acempnLdeiI'msutaienbarn9rej4(en

91haùt ? £ s'expliquent21d'une)vfaçono satisfaisantelpar;lle

- 9mécanisme;quénouszavous s décrit l,d,i4nj(trouhte,, de

formation. L'absence du septum .pellucidum fletndu

ti ciquiè me jyentrieulei s'accordQ,, encore ,3avec. À lpxplica-

9>;;tionrlque nous [ donnons;,),et, prouve 1 l'existencer

xrrieu>;e'1 d ? unehydrocéphalie, : llqui;ies venue., troubler

irrll'évolutionude cette région cérébrale,- iup 3dû 9b

aiol t2°arAu .premier aspect,,role,cerveauade4Qgdanow

an paraît,ressembler ? par,IÇer,tainsl,ç$tés;Lau ? ery ? 3uQde

zL'éléphant ? notamment,l ce, développement insuffisant

zlrdesjçirconvolutionsrcentrales,yett appajjjtionj siig la

oïl convexitéccérébrale e 8d,uii. lobule ilque jnousj regardons

- fi(COMIe étant; la iportion-i postéti.eure, dp,) 1 ? in sula3(p4.3, X

a9let)XL, Iw. : p ! );T.on;les retrouve ? 1 chezl,l lél éphaiit,7,, dans

goila,régioncorrespondanteID,'41fleur, tQutQLqei»klance

e,tentre3lescdeuxcerveauxs'arrêtei.ci : lPour, expliquj,ull

agatel rapprochement,) il faut,suiyant.toute;yrisem,blance,

,9 ! remonter, àr un processus;patholoique (un ? hydrocé-

phalie interne), quirest; survenue durant2laIyiefcexale,

9zr et a déplacé plusieurs circonvolutions : AInSIjldonC la

na pathologie arrive àreproduireune ? fprm ? d'atwisme !

sa iiiioq iiob afi 8119 ffI91Q91SCnTOtI JrrO 8lItOq sob

- OV6 '. Leurpt<et(GrHo : pnI ? p'ftch-y.Jod 3f .Z9Vr10'i

LOCALISATIONS' CÉRÉBRALES. i 521

3{Maised'abo'rdci)nfaut3se)Jdemahde ! H-siinous'.aYons : à

faireici'à un3`phéndmènèlréel tout

z'sirriléinént'â unphénbmèüé tpàtholoidue;9 quioest

3'"deve ! oppÉt accidentellementeauucburevde d'évolution

f2c*ér : ébrale'.o.'Nbus3-préférb1n's(ilda'secondeBhypotHèsepfqui

fvnô"ûssparaîl^'appuyer : sui5 unifoiidement plus^sérieux.

-ni'13» .D'aprèS'le peudetifaits quenoupaVons'pu réunir.

- 11pôt ler;dommâmoTatifs;mouslsavônsquerl3odanôw

sens,

911btru'cture3dhs : circonvolutions* ! centrales '^explique

91'cet ? i3npuiSsânctés'dés cerittesfonctionnelscdés môuve-

ljrmè'nts"rspontânés. aiulqea ub 9on9adn'J .BOi3ûmzc

- 9011C,Iféz' BogdanowIesirconvolu'ttohs centrales étaient,

- Ùwmmee,no'us ? I'a-voiisl réconnu;nis`olées;a enrr quelque

19sôrt'e`; études gang)ipnsGërébrau ? iYt3des faisceaux

de fibres qui traversent ilailèapshle) inteTnët(etqui

W ërventqà cbnduireles 'impulsions môtrioes.rAussi, lors

9bêîhézqui.me ? impulsioncmotriceTse'.cformerait dans

1Q'ltéôrcé cérébrale ? ellë ne pourraitaprèsssondép'art,

st car- le tràjetlest interromliu;larriverjùsqu'aux°âppareils

20(tëÉminàugcdu mQuvetnenjNous tënonsdoh<i. : que cette

X côïlicidenc'él entrenl'abdtitiom'deso'moùvemènts volon-

2flit'airéletlià,"M'àlfomation)«des circonvolutions centrales

9ofnésttanûllenint àueidnfelle ! "Ctest(là3-uiie fex'pèrieiice

quëjàature' ë ! te-méme a-faite ce^n'est pointa du reste,

`sl,Iprëlnièré9ïoi,lacoinmôclé linbntrentO'lesq diverses

- a"6bservationsc6nnuesËdansiacIittératur&9<n)édica ! e,

`91ê'queiôûslavons rapportéestpiüsr,hâuii : s3ai silb.'c

Il oBurile< erveaü'Jde notre^malade; la substance grise ! 9festrès'irrégu ! IèremeuU'distribuée : 3 ôn"l 'rencontre en

des points, où, normalement, elle ne doit point se

trouver. Cette hétérotbpiè s'explique encore' par ! l'évo-

522° ANATOMIE PATHOLOGIQUE. a

lutioi "dé fèé'tueiîge' 7djoreau"féllè que ndus 1 avoris

,'i ? `^vT I"l ? 9h OIÎ Ilrr `9tBXitJli 912`i(B25C( eb »n19»6

- iioo Ddoi ub 91l')crrlc( sorlstadrr2 fil ub uaijim ne àulia

2h;hypertrophie)ldeliqvant,-mur, est),,uni,cas,ugiiionq

unique,Y,u. moins; qesi plus;rarg; tdihypertrQphieruraiea

del ? ubsta,ç,cérhra ? Dn,slla, littérature médiçralerro

omri ? a;'guèçebi;eIey1éJ-,que les -çasi jsuiyantsj : j Kl oh 19 jçj te 9

un3,ças, deof9rmatiQnLde,s;)btapcp/blanche,- suzlvlb

bae,dlu,.pe ! rYe,au ? ReQigasquûpuMappOBte ! §

Giacomo)Sapgal,i, I,€).pretniQ] : préoiit uq grç).ssissemi3ntq

considérablqldejlalçouchej t 1 optiqueidulcôté/gauchq ! eb

deuxième, gunejvnépformatiQn-odejrila g grosseurjjdjUneg

nais t.e, qi faisait saillie szr 11 partie, médianezeGla a

o$v ? f ? derrliéiphè.ure 0 sR.W, y°I,t

qu'une léenance.i la pbsY cg ? rslq des, gjrmjq

- 1JU 1 c mu iGc clfm 1 li Ji i .

volutions cérébrales ; le troisième enfin, une nJéQsplrgq

mation, située sur le noyau caudé du,côté,droit,,et où

- uu'iavfi e.nfao ,00 lf;'l9lYr)' 21198 q ! 9 - lie 119111 JjJ9q I ? jju i

1 on retrouvait la structure parfaitement normale du

- 19J 91,'i 1, et'q JüT^ ? 2l`I 9111 titi at, Z'Jr'L(1-Jllki`Ji 1 yU 91nq

tissu cérébral. Ei5enmatin regarde ces divers, cas,,

t1592 9u re9frJJlG(T'19`ISema ? ll rGeardÇOSililb,jeJÛiCa.Sb

comme des exemples, non point, dune,. hypertrophie

i/rjcno riejni-v^nliViuao 3')Iii'ij ), ij) D : ) 1 ? L 8bm 1-iiiil

vraie de la substance nerveuse,, mais. bien de néofor-

891 9f101 911 .9Ull HII IJJOJ 91J 'IJ11l91Oe1 1 9r) 911JJ8 -if;q

mations tout simplement, de ? MMro ? L ,

m ! I b'OJ 90tf.0lüts `Jn819CâïÔ lui ? 9lbLeT'Si'1 8fTOl,irJlOVfI0110

eLes cas d'hétérbtopie de-la substance cérébi`ale; çl'ùlieq

faç6nrénéral`e, 3nei'son`tl pa'srares.. Aüisi Wr mâûnrétv

Simone onUdécrit des néoformations detissycérébral ?

sous forme de nodosités, de la gross6uil-d ? un -ira in ? 'dé 6

™M^&éjnjn £ esj;uçJ^

' ZMcA) ? ï ? tVMM< ? e;'lS58. 9sqa3"91911·- qbsilo39U smsïl '

= Gaz. medica italiana. Lomb. 1838. Ne 30..ees Bcq .O2 bu

3 Canstatt's Jahresbericlale : Bd Ill 1858a9 .8c bd «Islr6 > jjoAvuV ! °

* Virchow's Archiv. Bd 56.. ? t bu .«'ss\o'<k ^'^HO ! ^ots^ <

5 Virchow's Archiv. Bd 58. nrq -Il M 9`'tasSSJls2q '<M'\ ! A3-<)\ ' ·

LOCA SAM ? ? S ÇREBRA-LES. 523

-ncMgs.chedg a trouvé, e ? 9P ?

1 . ·. m.,JJ ku jl

atteint de paralysie agitante, un îlot de substance. griser,

situé au milieu de la substance blauche du lobe occi-

pilalndu ecôté droite et'eiiédu ! rester àqt'écorcedes

circonvotutiong'occipitatesPEnLoutrenrapportetoisu

cas^,défdévelop'pement3d''un^ointirdéVubstaucéigrise^h

eulpleine sùbstance'blanche dû cervëlètlldan : dk ? 1'arbreo

deVie>f.-r2A''irclibw^a>tr(Juvé'/une|foiS^'de|]a'substancetJ u

gigé (iiic] use cdangi 1 a,sul)àtaicë'b] a ilch6l du'l obglocc ? d

pital.^='Simon`;reùfin9'él découvert dans)ecer' ? eau0

d'un paralytique des foyers hétérotopiques'desubstance') *>

grise^tqui - contenaient- (les"J6ellules^nèrveuses.9Hi91xiJ9b

"Dans notre'cas, les éléments de cet avant-mur hyper-"

é ê 'n't' A',U -- - 4 g - "- -J rf' 1

tfdp'iiiê2 féta'iênt ? nôrrnâ'ûX;'i3 nôîuqpâs9 séûléniéii'j°âû° ? i b ? t *- CI 1 'nr ? rï ? Tr'rttt

point^de vue his'fÔI6 ? ique, liais aussrdàns leur grou

14

pëïnéntn 9nu `aümv `jm91aro`It 1 f6Td97r snoitulov

t9 tînii, Fmrn rrrucn <J nu ? , <^n ! ia rrni.tRm

Quel peut bien être le sens gênerai de cette hypertro-

,rh ! Ri<,'tf)n îa9mfl''r''iiui anN"m.tr' t.9- ci. l

pfiie dé'1'âvântrÎ ûûr ? Jéne inéjrirsqûerâi pas i à le- déci- .l

phie de i avant-mur ? Je ne me risquerai pas a le deci-

\ p,i-;lyih ,300 flhfR'29T £ " rmr.rnr;<v1Vl z>1 .iRirièw) j' ? '3tt

der. Pourtant, il me sera permis de le remarquer : ne se- rl

rr, n·rtn9nvr ·no h,.tnioq, noc, 9W 'T4x4 aAh, tmrnno

rait-il pas possible qu ici le traiet centrifuge, interrompu v

-mlro/T .h c, : rrl ^Rrn ,f-'rr'7'n ^arjtfli;» r-,1 gliv

par suite de 1 isolement de tout un lobe, (le lobe des

... . h I(Tqmq (1frI , Irrot pnriil(;M n

circonvolutions centrales), fût compense a un certain

pojnt parijejjiéveloppementexcessift dun système,de

voiesadkassociation, .auquels.appartient<<>;'avantmu a ? u'1

Lhypertrophlejdo.) i'avant.-mûrne'seraitautre chose.3

alorsjqu'^ne, suppléance, cl eh 29.tIZ00tI 9b 9mTOî uos

1 Franz Meschede. [Heterotopie 7'<t : <e ? Hiitzst4bstanz.Vii,cho 'ws Arcltiv,

Bd 50. pag 299. ' Ot, Y[ gegt dmoJ .r'smwlv3 *«*»«« 00

z Virchow's Archiv. Bd 56. pag..83, .S.9.un 90 ? shyzs·ca1 z`ilsJ2ma

3 Virchow's Archiv. Bd 38. bS vssts·W 2 utoslo·sV *

5QI ? 3'rVlAYIYiOYAfi 3V(OSIUANAT01111T UXSISTZI ,IJ23p A M

se'trouvé,9comme3'rlansJün é'as"4analogu'éfde'Schüle,

considérablement)`rrétréci : IbGratiolet7 a7Jobg'é"r'v'él,fcch&i

quelques ! idiots* une pareillerdiininutiôlï de volumes

liavant-coin ? et chez`des personnés9 d'un`esprittrès

développé; ilà rencônti'é; tout au'contrairé I-un`acèrôis

semeriticbnsidérableiae volume de'cemême avantcoin\

PoiIrLwoûs;fçhez`des3 idipts'nousavons trouvé raussi

cetac6oissement3dé(tvolurûe ? déssorte"'qué lerâliétis=

,sement,ldé(l'ayant-boiniiié ! nous'Paralt,Jïiùlléîûàj : it7û'nè

«malformation 'carctér : istiqûesbhèzJlesiidiôts9Lëssêris

physiologiquéffienO' reste1 don'cbëncoel complètement

inconnu.'isa : eofiei33 qb zs`ICO7q aot o9v>; 9u,tcr9oos`z

- im zJJ·Iq29 sab isq 2crltrsrrti 29rJZéJzz ? sI raàl0fiidè

sfisb asidâ aab loisol7tat'1 zsJ : rpIIq9 tuoq atf19n

r3zrod9b eniofff 2sq IfI989T fI9>rI Irrs9vn9a nb u33Bq'I

anjsb gldnoi) nisi'193 ^'^-T^Uff-,0 agl auoi "fiËb <u0

2as6 9ldlrotl . ANATOÀIIE zsI 2uot ? rt>;b tro

taaviob z9ztrq aiioilquiiiup adL . .lr9rlnsria ub iilqao'l

surtoo7dè`Iào cl isq zslc ! r·rtncm3b 21t;1 XUB 9osiq s`zts3

2trtq sI rlol3a9zafb sI 7sq ziJls3do t09q on no'up zlts7

LA GJAPSULE INTERNÉ ÉT LA COURONNE Rayonnante

110 l91Jp9 D'APR);S ! LA .CÉRÉBROT01111E IAiÉTHODIQUE ; 9229fG

gidtl eau 97VttJ2 Ii-31`I7ron f9qlso ^ha9mmoD .9111BV £ 11

ofes Par le Dr P.-A. BITT, 91 Ifi0b

100t. 1 gûfpt'ofeisem' honoraire a'IFuUë'deêdeciMBdM. a ! J0OD

- 9qqsdo9`rf 3fl9rrlIy 93 J090101OO zlidoan z9mêrlt 391

im rrF. tina fi'rrn Innl^rtAn rs %P'™er ^chacune des dimcul«sen

- iffi ub Iioa h'up ifirujùfiqq ip, "' piviser cliacune des,,difflculésen

-101 01) .1103 11 t/p J0BU909q I ? aut ? t de1 -pailles V" se peut et 'qu'il

alifil9b sol ma ni 2r,q RftO`Jbfl91vt'.iin°.i ? pilis ? içuxriéfSOrJe.IaJ

(DESC4BTSS.)

319J ,a9JzIGOIo`Id`I`m zyb st,'vQ 911olf119qo 1'tlJsm ub

ziip. s-yin^ ? 0^ ? 2"îVfi ,niol .,41ruiv{tM £ r/p,

\Dans un travail publié en 1878 ]ai cherchera

}f9 : va9)f)nf"r s9n1.no aR ! istlf jno\nort t) P-Ottil")Il

faire comprendre, par une description succincte, 1'uti- ? tt,1^ prlt/ .899'Qihv-in I JfflftI^i91(ffTf ."atn .en^ lefon

, lite de la connaissance des accidents et différences

19 ,90flBn0qmi cihfIfi'I 29'IJ 1091 911611000 0B 80001

- ar. Essâifrdé7céébrôfdni : efinéthôd ? u`JBJ''rf' 8000 '9"P 91089m

DE LA CAPSULE INTERNE E'Sjp 1,LA,C-URONNERA-YONNANTE. 0 RAYONNANTE. 525

qu5dPP^y,aikRrés§n.ter,,à chaque,[centimètre.la'portion

mésolobairpl du3 cerveau,diyisé.e9 tranversalementl : en

7f,trayches ou zpnesjTegaIeiepaisseurr Çonvaincudela

nécessité absolue Ldes,coupes, méthodiques dans le. sens

desltrois,dimensions,Jfj'avais=fait construire,poûrlés

effectuer, de Lyéritables calottes crâniennes, métalliques',

,41sp9sées expès ? Les ç)is espèces découpes frontales;

sagittales, ho,rizotales,;sencomplètentjmutuellement.

j'pr4tn),apLatomipeïfjçt,-]'étude ? topographique nous

Gont en,efiet,,démontré,-llesbien-fondécde celteimanière

4ly,gir ? Çettenéce ité déjà cerébrotomiej méthodique

s'accentue avec les progrès de la science; car, ..quoique

ébranlés, les systèmes imaginés par des esprits émi-

nents, pour expliquer l'intrication des fibres dans

l'épaisseur du cerveau, n'en restent pas moins debout,

ou, dans tous les cas, jettent un certain trouble dans

l'esprit du chercheur. Les conceptions pures doivent

faire place aux faits démontrables par la cérébrotomie,

faits qu'on ne peut obtenir par la dissection la plus

^minutieuse et, la, mieux pl9ursuivie,àéauseae,ladél-

'di/tA./i/iU<)i d.nL'ttj.J Li i.-t t/'hi/ii " c' Au t19

catesse, et.decl ! homogénéité]dutissudans(leque ! on

travaille. Comment le scalpel pourrait-il suivre une fibre

)I'Ikt t,l 5 < ! a, '1 .

dont le trajet non rectiiignetest parfois très,long ? Pour

les mêmes motifs, comment cet élément n'échappe-

Ïl1ràit-il'l pas à"l'éxamén ? si pénétrant qu'il soit, du mi-

croscope ? ''Ndus"ne 'reviendrons pas ici sur les détails

(.BgTn&aatl)

du manuel opératoire. Déjà des cérébrologistes, tels

,que Meynert, Luvs, avaient, eu recours aux coupes

1 tf. 1 ' M'Mj fiq 911auq nRVMj.nn Prif;ct

frontales et horizontales : les coupes sagittales avaient

-un t .9nn'.r>c>.rJ ? rro;iqiioar>,o 9 tiï, e^njfoiqrpoy 91;«i

pour ainsi dire ete, complètement négligées. Nous affir-

2u^ft9T911111 J d3 ? Jb W t)Uim ? XOJ ruz -),il ,

mons au contraire leur très grande importance, et a

mesure que nous avaiicerons ? ouse.nzyerroR§ ? né-

W%' 37 VIAVIlC. f ASi ' ! L;IZoh J-) - 1 au ra dVIFI51TI d I 17`JA ) A1 aa

326 ANATOMIE.

9trr^ Pr vr ? t9nntQ1`I jsar.b 39)ib91 2Hf'nilrrp 3fI0'I

cessite absolue. Du reste,, il ne peut- en.être autrement

rrrr.xrrq 'ISnnr,rZCrr 8 ? l tufi'ùa'" b-ililjoi 1» : ai

puisque, le cerveau représente une masse irrea-uhere-

j)rt;rr'm ', ir-jMihqqB'i 4 t3HBJ9u 81.' 'UHjiiJiPbtU a3

ment cuboïde. , '' 1 1 . Pgb e

Oll'ï'rrp î>». ( ? £ '' 398(10 T"r. 80lq 891 8910Gm aau OU D

Le mérite d un procède consiste, , ce, nous semble,

u t' 1v19( C170 loi. 211; : 7 ? '' 1 : 9 U"1J1 ? 91r. (V na U3J nuu

surtout, dans la possibilité ou aura, toute personne

.91frp cn si et, 1 .19 f, t)D oïdMcsuqtn1.^» i

com etente de pouvoir. arriver aux mêmes déductions

- rrrl ? VU 9ttrTp frh f)na3 'Irl2 'IyiW Uil9 t)" : eir"it

que 1 auteur en suivant exactement les relies ou, les

.. . : oqnr, f.iûq.^iqrnio îiriVB tp,9y ra01yui

principes fournis par lui, tel a été notre but, nous

espérons y être arrivé : f9m-slls 0H .A \ 9b01à'J 01

900O10OD) .80OilBlbBlll h93 saRQ .3 eloaq £ 5 BI eb

J'ai insisté, en. outré, fur, I ! importance, p6uïl'étùde,

de la conseration.des-zonesletj'ai, inventé un moyen

à cette fin. ,ràce Le,ingyÊli,,j ? 4pijétudieyà3loisir, et

faire photographier^toute^ préparation de nature inté-

ressante. A la suite de recherches pénibles et laborieuses, ? A. ri ura »iïQtT,,vr*AHe'iju : > 890Ut90y 1, .

tai pu colligerune quantité de matériaux assez consi-

,, ,, m x a , 2Cilulur''u clJlJ r

dérables, pour me permettre, a cote de questions indé-

cises, d'affirmer certains faits avec la rigueur que

nécessite toutejoeuvrejréellement scientifique. J'ai en

vue la constitution des parties blanches du cerveau et

surtout celle de la capsule interne et de la couronne

riOBr/108. b anrjtov'iacni ei'on 90 p unuuJitu/ou9o tujau

rayonnante. Il n est pas de.suiet plus digue de l'atten-

ftli6l0')iiû-i0190 , a".inûj *Ii-112',ii Jjj Oié'Pj ? (-) ? i b

tion des neurologistes. Le, jour ou cet organe,, sera,

8109106 891 1BH /)3' -"i'\0'i .kJ ? u9 ? <'< ♦ liApau/Oiquid

connu en totalité, aussi bien, dans .ses expansions, que

3j '19Clf,I ? ,Jr( B 911961 1 9 0<>ij0.'U-U"-5 9>J(A.< l clmnc a1J

dans son corps, la question des localisations cérébrales

110- 9Jl ) UI`flyl .tCfi.'M^ '; le . *»fi ! ~t.ii" 4ti 7L111J

ne tardera pas a recevoir une solution, définitive.-On;

' 9111`IJlülrd iio h.i't ? u ayO.i/ut» 110 1 Jl U aquuj al

ne saurait donc trop s'attacher aux recherches, qui le.

3'IIGIIJ9`Ii-IITI'i H'1..14 1 stiJUOiJ 40 (lui) t4libiliJ-JJ un

concernent. L'anatomie pathologique,, la. clinique,

- Oi) '3'iUO 8-M ? ? Jj't Lvt.Li 2 'G0m ? i 1

l'expérimentation travaillent .fructueusement, dans. ce

- QUJ '1`/J,`Jl (5*1"1 "I-iiU "-i 19> G'n1J)·wJbmtl 2Lili 111111

sens. L'anatomie descriptive, actuellement trop dé-

l.aissée,'lî5.jes 9 crois, peut,de,,son côté^rendre quelques

services. L'aridité et la difficulté du sujet nous oblige-'

DE LA CAPSULE INTERNE ET DE LA COURONNE RAYONNANTE. , 537 Î

;311·'OTp A b

ront à quelques redites dans l'intérêt de la clarté,

'f-fc' fl9 l'Iqq ait t),.eJ89'j Jju .901O8UB 9Jj<ses»j.

le-lecteur voudra bien'nous les pardonner. A ceux. qui

4'I9lft : cr `1t .c)6ff 9fi" lJti9 ? lJ : '1 `1J(), : 1 ?

se plaindraient des défaits, ie rappellerai dopinion

,, , , ' j . , .2,uiod0oxj0b01

d'un des maîtres les plus autorisés : « Jist-ce qu'une

91r1rtt9 ? `fr)r1 4^. ·11.,(fO` 31)9Jt : 'Itr uni) Jl'f"I11 9,1

bonne carte stratégique est iamais trop complète ? »

ofl¥OPT;o- ntifof., r, 10., nn 9jilicij ? £ 0q .fl e'iuh ,juoj'a

11 est impossible de -tracer 1 histoire de la capsule

- ûp ? b4h ')(T)4m ? nG 19vmr,.noy0Oq eu 9]a9j.< ?

interne sans empiéter sur celle du centre ovale lui-

a41 no ? s; 4`r a^ trrsrrl91osYs rrlrnlu2 09 11J9J0B i

même, ce travail comprendra donc : - -

8000 Jud 9'IdOtI 9)9 A 191 jut 'JEq 8101001 29q19llisq

1° L'élude A. En elle-même. -us sz35 sao9q3S

de la capsule B. Dans ses irradiations. (Couronne

f9bdP-i§rHejq r nlrJ rayonyante deJReil : 9zlzni i'T. 1,

tiavom 00 ôJa6//nA."Des9fîbïèssd,âs'sôrciyaone.Bn00 sI eb

1 fia gli 5D B

- 9JIII911JhfI si( 1C;JDü(èentrêJdvâlé9"qszoodd s'Iïh3

rBez'jehndtf ta9lrlrn ? 9f1 : 1`t91J9'ISh9lIU8 g ! A- .9)06a ? 91

. 3 Quelques considérations sur la supériorité des

-(800.0 ypRsV, y,0finH)B0J su aJi-tiiMtJp 900 idyinuy ijq lu t

coupes frontales. , . , , " '

z anoilaoup au 0)00 9 ,91))9mi9q 9mi0oq ,31QEb

giip 1090gii fil aevjs a)iBl 8uib)190 igrminB'b ,39310

n3 ! jB't 9fI : tITUDE' DEJLA9'CAPSULEINTEIiNIi 9)1839090

3a r,rs9vzy ub 2sdoabld 2sI3'Ibq 89b notruttr2nos fil 9UV

9C ? C']f *>'" t rr9lrri `9lr,anr` Ri ob f))t ? T,.tfr(\J;3

Cette dénomination ue nous em runtons a Burdacli

Cette dénomination que nous empruntons a Burdach

Ilnttr'l ,->h nn"'h 30 ! ,t ,1q rf8 ''fl 2hr1 p'-9 il 't olr.onff.O'iBi

à remplace celle de double centre , demi-circulaire

r,4' i". ? " ! lir- 3J '·at '11h'ifl9r` 9 0OU

emp yeecpar Vieussens 'et, après lui, par les auteurs

/îlt,'P^;itiî\î207^' i ? 1 ? ? tE. dJ tUtOJ ( ! ^ u-G J

classiques. Cette substitution est facile a justifier. Le e

T4-% ann<'n ? fn) w4m ,T ,p.<)tnU03 snc.')

terme de capsulë'interne est acceptabl'è,'qu'ell'e"q'u'és'o'i't'

terme de capsule interne est acceptable, quelle que soit

r(1 ^ ? J^riMhjfToj+ftr.o <htj if.7 ? 91 ? a. tf f : 5n;f6J 911

la coupe que Ion envisage, unilatérale ou. bilatérale;

) ! rm3 ? a)k ? x f ? ttË ? m',f)nhJtH1f'f ! 8.911

au contraire, celui de double centre demi-circulaire

Iy)r\(ye`1 ni e^^olrvl^'d .)I( ! 1f+t;f(fi I 1030190^00

n a ^vraiment sa raison d être que dans les coupes ho-

1 7r·r,rr jI m, ·r, 1'llll 'f;9mRVr'^ ! J nnftRt"9mt'Jpnx91 1

vers lequel con-

montâtes bilatérales. Cet organe, vers lequel con-

- ôb g0'I1 tl9ti191131JfJlj 9Vt.tqtjjS9b 9lf0O)B0SJ .309d

c'CharcoM 22 h Leçons S sûr les (localisations^ darasZles93naladies2dti

21JOfI . ? 9UIy9G

-agfMo 8000 9{,j.js Dh 9tijj')mib 1 le àlrbuB .1 .81via

528 ANATOMIE.

" ? ' - atl Tq H,4R'41'Vl Ai sirl

versent aujourd'hui tant d'efforts expérimentaux eU

° J . V 91 "Of0>' ' ttU lBr«0

cliniques, est compris dans la masse, ganglionnaire de

, , ^ , , r. .9-llh.>lUlU i

la base cérébrale. Son origine ou pied commence au

moment ou finit le pédoncule cérébral et sa terminai-

, . 01) luorae-uibuii.uoo

son s'effectue à la périphérie de la masse ganglionnaire,

, î '-} " 0"Jf> 'loe un 10 ri 13

au moment où il en émerge, Îôohcom,men4elûl,préLdt

" f"-e . > 003 9.1 m 11 BU

tendue couronne rayonnante, qui n'en est, en très

. -. vu ? iJ-. : job .svuierot'.o &hu .'aijHiTjim

grande partie, que la continuation, ainsi que 'espère le

~, r , r, < ? ',irt9Mji Hiuat^u.ïl a £ t»j0ai't

démontrer. En"d'autres.e9 è,IT capsule interne est

')" "' fur91 ! y-'t'ij'iB <>** K,l\

la partie blanche qui divise, la masse ganglionnaire de >

. , 'r .» ? r : )liriQ H I "il * ? - ! ) .O01<V«rl !

la base du cerveau en trois noyaux : ]4e'nov.'al)u'cbjajuid'é'É,L'

, ..... -"» i- Fr ao-nBjyn 0 ' -Iloti 11,2

le noyau lenticulaire, la couche, optique. Il convient ,

, , J ? bllV,'l-< ? 9l 0BV ? 4'

de la soumettre a une description détaillée et de la

. , , . 'iji : ii,-i t> Jiia"iii Linau'iTiuu i>0

considérer sous les trois aspects quelle présente,

, : . : C-h.31>V-P.O. 9 ? 0O7/9c' Mina)

d'après- les coupes frontales, sagittales, horizontales..

X , p , \ "t tiSrJiu' : u,\tj .Hi''y.i>v liolj 3

Ce n'est qu'après lavoir, examinée, de la sorte,

, ,, U . - l - L r9·rTy9 . it) \'1>0B ? iJBV'HI uL

qu'après 1 avoir soumise à cette .espèce d analyse,

, n . " ' à V\»U.'^ ^«VSOV U»-. MA I

qu'on pourra se faire une juste idée de sa direction,

, r i -, ' ,' ? ' . *<AA,)-»> ,'«li<5\ -U .-J *1»»»6«J ?

de son ensemble, de sa constitution. , , ,

. r99Glt, t'10f ,jnp ,90;aif

A. Etude de la ceàpsule intéifél Wàî2 les coupes' frontales"

9î,n'

-o"in , ' i

Dans ce sens,lësszonesJmésôlôbairës d'un' centimètre"'

d'épaisseur sont e suffisantes11' pour atteindre8 le ? but*'

désiré. o '2tj 91U8qfiO rl sb a. If jjGc4,.Yc) 39.

i ,. ^, ' yvr-/>q .,Irra ' 1 'it ·7r`1 ay - `t ? b

A un centimètre en arrière du genou du corps cal-

, , , : .aie'* cru -.970, C%l >« f«frrjv4

leux, la section transversale n'empiète pas sur Me

1 i-' r 'l a;/ , - - Pj i+;TTm ? ., 1 'r c>7f"ic

noyau lenticulaire. La tête du noyau caudé n est sépa- z

rée de 1 S a , nR o. , par une'

rée de l'extrémitë antérieure de l'insula que par une

t rrm -ff.4, p - 'av - 'n "f

bande de substance blanchee(c'entre8caudo-insulàirej'r

.311,'OTAHê 8&»1 ,

DE LA CAPSULE INTERNE ET DE LA COURONNE RAYONNANTE. 529

t- I;trt lm F«le4(l.Kq ;P.f-o7l6,f) lffgl ilr,l b-irjoniB taes'ïpy

tatsant communiquer les centres médullaires : frontal

'.h .,Y'7rff)ji ? Ën==rr[j si SUttb enquioy Jdy .29111111t;1

eorblt9y(P hgXIV) - n j> A t

0 ? , «or9ftTrrro h9>n rii4 p'tssno nos ,9lBid9190 98.1.0, si

Sur la partie externe de.cette.bande, on. aperçoit le

- ;nnim-fql pp te) 'GK'9190 "liu9nub-l,- ai J'uu b' i ill(JLLI

commencement du fasciculus unctriatus et doiclaus-

`1`ilRfTftil ? r(R'L 822Gtif t 9,»j9rr ? r;.nia<i b t7)of71r*; ? r W U2

trum ou avant-mur. Son bord interne est dentelé dans

- 410 fil ^00810^00,00 et ? s'1`w119 Llb 11.1jo J 9111ut1; 'tu

une grande partie de son étendue, environ la moitié,

l. v19 1- 9 rT (T tif) e' il fliii1j ? )Iiil wtrtru'ulu; allLn·Jt

intérieure. Ces dentelures appartiennent a')a partie ante-

il' flisn,î9,r 900 1801B. llpllfiilillJllOO M) 40|Jfa.Vl ! .U M1111B13

neure de la capsule interne : une coupe, pratiquée un

tpq cimqtr : ; .oiV^q.'ïO b1,. ? ;71t ? j aouiv ,t> ",\ .ifaîiui»<.iiaJL»

peu en arrière de la précédente, rend la, démonstration,

.h 'iKRC/TOIl^^ 08. BUT 81 921V Il 1B 9f1`Tfl;t(v 91J'lti(l n)

absolue. (PL YVL) A gauche, la capsule interne est, f

^hrrG^ '-RyrVT.Ol . 1^01V;n,fT g'Mlî 09 AK97190 00 88SU )

sur le point- d être détachée de la capsule ,externe par,

. ifT9îvrtoo, Il m.'trfn J31 9'ABt,UOl)0'»l Ufi/Gï', 91

le noyau lenticulaire : a droite, cette séparation a subi

R) 01, )« £ >9 ! l[Rt9hd r-von/iopoti 9"'i p tTi'iaaiùoô ,bi. an

un commencement d'exécution. En bas, la capsule in-

,9trr9891a olo'oD p.1->9qs(> agi .u3 .\,b\ia018'iOO

terne se trouve sus-jacente a la deuxième circonvolu

..<"tBr)nft ? Btj8 P891711o-u aarr ? io aai u'v h b

tion olfactive, et, dépasse en haut notablement la tête

,.903 m 9H ')9Pi ly.RT : ? ,110;r,fi 1 ^,9"/IB DU ,J8'i, : i Il 9, p

du yF`hcâ9d9eét, et 1 extrémité antérieure de lŸnsnlaip

rT.03V ? nR h .o-oon ? ? . t3" q gaffrrrnr ovf : ) i ;)0

Une liane -le tond de la partie r supérieure de la

.no))"9yd ? Ti 0o/,ip,t ? rrf,9fj,f : <ynfit f,f .^irrnrj an up

scissure de Sylvw, au fond nl'az f9acc ? é supérieure,

, , . , ..G0t')i"sr[o,7a9 ? piani ? o ob

de la circonvolution du corps calleuxt(yrzcs fôrnzcatus)

ligne, que, pour abréger, j'appellerai, fornicato-syl-

vezz ? ze, ou setionlleytrèsalégèrement;l'extré,

mité supérieure 2de91a ? capsuleS3 interne. Cette ligne

est un point de repère précieux pour les anatomo-

pathologistes et les cliniciens. Jusqu'à ce jour il

pJlJ7lt7t11wJ irij G : llJllUtUG I 11 G91lU.1 ·1 CB.. Jn cl ? Rt ?

ignorait absolument de combien et de quelle manière

uti ci f tXD.Llt'1 IC ü l,àit)4 JJL11.W14G J ? G 10Jùûll;')%/ 0

les expansions de la capsule interne se comportaient^

dans cette région : ie me suis efforcé, de le déterminer.

- 11;J dfJ'WJ 'j3 uu wlJ1`1L1· c S1Jy1111JmJ· io xj

yuJonLd'I ü4,, toute personne ? faisant une nécropsie f

,91 'luc, eliqll41ct(AiflÏil cnr.oitiVcJ-tU fluujfc j>i rA.ual

pourra .acquérir la, certitude sur les rapports au'une^ ? J'ja 1GJ J «j0Ufaa 01j/uii 01» 9JaJ G..I n))il91jf'jH

lésion de la substance', cérébrale ^affectera, dans cette : 111 `LAI toliii W üGl· i' a'iw<i'i6j0h aaintau^a 1 bll aval

région avec les éléments les plus, élevés les y

'oiitoiU301-i)0rrbo 9'iiu'jj. ainnaiu mijf'ti. ub Ilu;

plus avancés de la capsule. Je reviendrai plus tard sur

34

530 ANATOMIE.

ic. a PT4.A,«()7 AR 3KKOJ0JO'. AJ 3<f Tl AZJILITXI i.. i AI T Sr

ce point si important. Pour le moment, je me contente

8'j ' t -rh "'"o nh s1»1» ? 'Y* If i ,^09^ '>.

de faire remarquer qu une destruction de la. substance ? t 1 1. ai -r -ol -il «U. : 2 9 ffof").-)2 j xiirîtill,

blanche du pédicule de la troisième frontale gauche

S .mftrf ? nhstr,)ii 'ffr'n 39J 1 , i . e,i, I Ili ll-l il* "1; 1 'IIJ,

provoquera plus sûrement 1 aphasie, que celle de la ? rno r ? rTf ? o ,-m ? P, L) le - zou

.substance corticale. Le fait anatomique justifie pleme-

& ' -, ? i^oo ~'o 9bil'd Rt ilI'uho', 9)tr ? n90

ment cette affirmation. Il ne faut pas chercher ailleurs

->» tj.rtc rrnrîDnt't.) ni iii/i..91)j.JiU'ie,o : uu'U

que dans le voisinage des expansions capsulaires le

Irllr,3",e-rt1j , 1q fxno.pi 19 pin~.ty\ 8ai"er.BO

pnvilese dont jouit 1 ecorce de cette circonvolution.

- V»9 I'"ai'fl0 ? f]jjf> JP"«71RtLVM09| rîf.'Ot* 9l fil ftrrt'\<

♦ A mon avis, les cellules de ce district ne. font. pas

exception a ta loi d indifférence ou^ d'inexcitabilité qui

0 i.iw .ï[ïfj.1,Gi rt , . ? .Tn ? Ht1 1, ;9 ? ai'->P ? )>,i,

caractérise le reste du manteau.. On. lui a attribue a

fc^'^^j'" yrr^h 8pi> ci r^rrr A .aHnMt ?

tort (-des propriétés , qui n appartiennent en réalité

- qq ! 'tj ? ') ? )tni7f ? ont Bt 9)09aaiq 90p

ou aux libres blanches, capsulaires. ,. ,, * ,

- "' ;Iffovf ;ji)- .1111) ,'llO;) S\V oa'.[9\',m I &11-J .t-if, 9191H

Dans cette région, la partie supérieure de, la cap-

- ? . i'Rv<,17 ej un rmijoos. 919,.n.1 ? q b : an'.r, 9

suie interne est plus ou,moins visible' suivant les cer-

. %IrLitilOU2 trie). iu,p 1,1 .H3n)n,a"i i jp.i i\, «vm&uït

veaux.. La capsule' interne a donc. la forme dune cla- ? ' ? ,è)t'7&itxf,'i drrhgf, ng o^ ? gîc,'tt9 jnftrn^î.uJ^f'

vicute a branches inégales unies a la rencontre du l./5 ? : .i 1 ? Jt ? i ? y,m .9)1090 ;hïvoj-, UH /;r.)9/i

supérieur et des 4/5 inférieurs. La branche inférieure

....9B-ifi, ttiE'fTufarrtO', o'TiBlwaiiB.'oeï acr'iu ,'A''i0 Il

convexe en dehors embrasse en dedans la tête du

-nn°Of. fjj a'iofl9h (Kl ..97lilfi0jli ? l 0R/O-I 9l, aiJVR

noyau caude. La hauteur de la capsule mesure de 23 a

of ? ,01. ÏVO : nT,ie3 f) M'Tf, VUpOlr : " ? 1=9 JUO'TT

25 millimètres, sa largeur de 4 a 5 millimètres. Sur

, 'i, o>a ^,>, 3 ? n enjjHn u3lHJ ? i'J ?

la Planche XV du cote gauche, le commencement de la

e : : i'ro [iRo i 80RJ> aal. 0 : 71 et i p Ut *"s'n ? M;etH,\

capsule externe .permet d apprécier cette dernière di-

.=>< .m<>" ^rorjti.Ti n ? n ? o inotTip^ ? 0U6l)i. HA

mension. Nous verrons bientôt dans une coupe sagittale

' 'X,4ï *11;(, JnouaO'Tjq 0b jSni"if}9

comment les faisceaux qui la constituent se comportent

if ? ) tif) 41.Tlitl'I', sa au av.'^'/jy .<Ai;i0an

en avant de cette section. Pour juger de la part, que

.,i : riol-oiifr ? » /i ? tr 1 a^Ainsn î>J ? >..un ? 8f : d''j)

prend la capsule interne a la constitution, des circon-

,ql,f U'T ? tl ? f03 : 'n'y ? si clliqupi 1 lif"

volutions'frontales, je ferai remarquer .que, d après

. -...)(,)SnQ j';i.\ 1.1 aani : . ounn ? J l.aiub>ul "ju v '.< :

des calculs spéciaux qu il serait superflu de faire

.. t.'IlicJ ? ? M..9,091 19li : i CI"11- iiï-9 10,90900

connaître, la section de la .portion de la capsule, con-

- , le ',Illlt,tlél Q<')f'f ? no3 ? ) si P-1-iw

fondue avec le centre ovale, ne représente que la cen-

... j ? n.Tr ? .&') ? ijm.as

tieme partie de celle des trois frontales.. r . ,

, e 1 3'.) ? il iJ9liqi i.. aJ 'j.jj 9) rlue

,,Ti t44 T/ ve '

Ibt LA CAPSULE INTERNE ET DE LA COURONNE RAYONNANTE. 531

;jflf)fflo.) 8fff qi 91 - 'l Ify, t, 4 ? f '^- - "

A deux centimètres en arrière du genou du corps

fil , --jL- .u"i UiuJfMu 9u0 .1p lat'l^Uia ? ' . ,

calleux la section empiète sur le noyau lenticulaire et

anon" ! en-rr-n 1 1 1,1 r ? li.t 1-,) . .. ±

suc l'avant-mur z Ces deux dépôts de substance

grise dissocient les éléments, qui, dans la coupe pre- ? UO bili ? ni annoTi'i.vu'siii ! Vi ^wJ'u' -> L r

cedente, forment la bande, blanche ou. centre ovale

8V'911<b 'h; . ! ;.')'< "i\r; rj ; ' « ? ;>ijsiia,<alf. -»jj-» z

tronto-orbitaire, d où la distinction très nette des deux

or a9'01''08U(;-> .1tji. «j-,I;I..4.1,i ? 1-'1 -. -

capsules externe, et interne et, du fasciculus uncinatus.

3-Uit-vil ili'li') tu'. 0 ? J ' "roi ,* : >< 1

Comme le noyau lenticulaire, est relativement^ con-

3Br 'iki; 9a .;;iAïi0 a" "> ïaufli-»' -ie .1".

siderable, il en resuite que la capsule externe

r 0 Iij 1 t 1 (1 li. i) y ,, i) 0O ,, - eil 11 tu (0, L t) . 1) ..

,est,repoussee en dehors, et la capsule interne

G 10'0'J.1 ►' ÎU'.II'I, s li,) 1 t;IL IL 4, ? 4 1 , z

. en . dedans. Aussi la direction des deux segments

)n);4') '] ? 014'll"f,J''>U'Ifi i ! ? 0>. ? i"1 " , '- 0

que présente la forme clavicutaire .de cette der-

nière est-elle l'inverse de celle que nous avons cons-

- rff ! <; ! ,-AtA 't' ? <<1tf.\ q')6(; ? , 1(t., - , -t,- ?

tatee .dans la première section ou le noyau lenti-

- «1 £ 1- pql l'TRV[lI8 .V'.l'^W fc0 ? ll' jeu 8l'' ) i ? ' ' 1 11 a

culairejiest pas interesse. Le segment supérieur ou

-pl.o poh h flrrrrii f'tt<< G fil p

«petit, segment embrasse en dedans 1 extrémité supe-

C FI, q fir 1 (TOI RI 1, ? «'.1( ! P ? ) ? ' <; . -4 : , 1

rieure du noyau caudé, qui s'offre ici sous la forme

d une bande rectangulaire communiquant largement

ih -»i';+ m .'0 le, t ? .o ? p.r^,roT2 vi'i"^) 1 (1' Il', -" ,

,avec, le noyau lenticulaire. En dehors,, ce, même seg-

B J-S ob at'i. inrjAirr'ac" R1 e*'1 *.r ? frrisii r.I -thinr» .<c o °

ment est confondu .avec le centre ovale, on ne peut

\\-,< -8 ? nm.Ki v 'j't ? 6 ? **> : ''k" ii» %o ;

1 en distinguer nettement qu après .avoir plonge la

si 41) ,t0«;n;,V.r;inr'' ,.) ? [rxij Su : 116 ;> t R ? 0 .

zone . cérébrale 10 a 15 minutes dans 1 eau ordinaire.

Le grand segment ou segment inférieur, .courbe en

9lli ? 3 ifltlt ,'XJ ! 1 --1 J.. à .11 r" ;) Ltl A i.. kejj,4,

sens inverse du précèdent, par conséquent convexe en

tr ? rfro 14P i<0uu,fi;i >-i 1 't)t' - : >' "-il j 't- ,'

dedans, concave en dehors, se termine en pointe dans

- FD IITPU Ç, 't n't )'r * ?

le bas en atteignant parfois 1 anse caudo-lenticulaire

-n..oi'o P"4r Ul - «aic "< 1 elti'tl. ' " ,

par laquelle la capsule externe communique avec le

c.iin^. i» jTrrr} '1911r, '7'tl * '"lh,'U", 1 1.

septum lucidum. Comme dans la zone précédente, la

9H ..i Hit rfi'TArr; - . *'P ? , '.t r v, ,'<0 ' \n : .'

queue, ou extrémité inférieure, de la capsule interne

-i ? r\o c'r,P1 . .Tnnir T ? >( ^ ] ' ? t"' t

converge vers la circonvolution olfactive externe. Ce

fl , Ir. CI'q' ;)14.11 IT A" 401l. - 1- - zip

segment inférieur ' est manifestement formé par une

, . . iMH.îfn : "} r-ii'ij é' tu '" ' ;' '1t , ,

série de stries empilées les unes sur les autres, plus

" ,f ,STK*YW A.f) ïV'/iiijfUOi Au N TN awanrvi .-h.j ; r-* i n

532 ANATOMIE.

îlfë.iC.i r .taàfflïûa-; ,*J è')h,faab W3.I<a.i>.i .>nn.», » ? itr.

ou moins rapprochées, plus ou moins épaisses, plus ou

- .-tit ? '.aJiij aï : Sfl\,fru 9Jr.r<A-07.t'ço'l1 ? Kr9« ? "1 «'

moins longues suivant les suiets..Les interstices qui

.0')U*ya «Al q 4 tu rrt 0 1 - - ID t4 ? bcb 14 - r afr ?

séparent ces stries' sont combles par des'traînées'de

t ? ujjjt.t'ju qui mettent les deux noyaux en coin-

substance grise qui mettent les deux noyaux en com-

ai» oi.'Ui.».JJJFaiJ01 ? f.lrt ! 8 ? ) tr Mj-Y)q <>rTriiVA "f T,rra ? <>o

munication sur toute retendue du'segment. 'Il nest

ornjo;» ? ^ ! 61 10 ? J09JJTJ98flOO '0 1- A, r ? ? ,1

pas indifférent de, remarquer, que, horizontales dans le

( a ? j111 4tii mon 4t 1, . (- lr.Tdq«yl,

segment supérieur, .les stries de la capsule interne sont

"Il tiuti Pa.f'3qtoD jj ! ^"lUOl'ir, rjTi 'JPjr-.nrrnrrlo ? V ?

obliques en bas et en dehors dans le segment inférieur.

- ,m eiU0 ^JllamilUtil rt 01l'«M;r, 37nfl;~f»o170 Irrr.1 -iti £ )

Comme dans la coupe précédente, la lisne tornicato- ? <t.. au l'Ida ^"ciaB Jl'^i ? .trf"93J, ~.rn.n>.%< ' «^-rrfT -, prr',^

sylvienne effleure 1 extrémité, supérieure de'la capsule

- . J >*< ' £ as uuu 000010090 <»09qay 930 no 19ùiicla0Bil f;I

interne

o'il'JU lut) .9%f>l0Oi)09l fr.^Vn0,<A' tfT'AIfl^Mln'ï'no *rrf,-

trois centimètres en arrière du genou du corps cal-

- si bi -#fi 14 ilevr'fi 'rt] PF", (Tc. i-1 -">-f>\." ? io

leux (pal. XVIII), l'aspect'de la capsule interne diffère

V - .,l.T.S.n9 £ 09 T'A b -ifff',d 4 : rq tfr-3 yjr, ? r't ?

beaucoup de celui que nous avons constate dans cha-

si eux 1, ? 3 otn,

cune des sections précédentes..Ses éléments sont plus

.at-d ^ijj^a 'tijsi 39 ? . birn, ao ma qrîlrp ? r fur. 13 9rrmrl ? 4'

larges, .plus, .épais, plus rapprochés ils se touchent,

4 11 Il' -,Iij) Ibli 'Ili,, A "3ïër, P-nrrf)q

séparent complètement les deux noyaux; le segment

supérieur est à peu près le même que'celui cle8fa

bx.Sje.itis nif *. '60.9b sis 19 2-rci T) ,hnr.t s ! ;»i.f",^

coupe précédente : comme le dernier, il embrasse

f,,7 '-y ? 1 ? tà9'li , ""H'' ep 0RW.r rj, 1.< ? riai» 7,'rt,

.1 extrémité supérieure du noyau caudé très réduit

F-Ju- »oou;tOj i/jiii ? r; ma 900 19, rr<<Te ? Biah

comparativement a la coupe, précédente; Quant au

>JUix.1 -o o;i kuijo'I i/BVO". rr(A - Sr-oi^nn trr, rrio.rioiî ai ? »"™ ?

segment inférieur, au lieu de se recourber et de s emier

, , , 1 ? Iqrtvqf4l Ah rren, >rrU

en dehors et en bas, il s élevé et se rapproche en

.. » ulj.^a^,Kijymi"T1Rq ? .OR09ri n ? ? )j ? 8p ? r-<>°p

grossissant vers la ligne médiane. Il en est-separe

0 m- aijfaiinii 8-U 9oon>a 92 ? n tA qirrufr) nez

par - le .commencement de la' couche optique (corpus

ï» «JQto 1JJ ! ' S>" h-l'^B ? > q.[j'.)t0' r;rlOjrr%rn^flK VT-"Ar.

album subrotundum) et du centre moyen de Luys.

UR dla;- vl.t;J9 a 81 00rroiro-rrn-i ? . ffrnR Iff ri ™

La. capsule interne contracte des rapports avec lestra-

iV&t 1, 1)) ? - yj> IWlf'l ftl Tq ')nf0 ri(, n. ! >F(" -r i -t

tum zonale de. cette, couche, avec sa racine intérieure

1.)1),U. 'ti '> 'si) ni, f fl Ir

et avec les lames médullaires du noyau lenticulaire : Ce

' llill . Jim. 9TT«IOtACTR1 rro 4 £ 3f-,Fs, t îtt=>'> l-rH^n ?

noyau est plus volumineux que dans la coupe prece- ? 'i < ? t ? ? TtQt ? 3b ? T'.T 8r). 4 ?

dente, et de lenticulaire il 'est devenu conique : il

.. ,110 0 11, rnv C), (ici ckmmr%-% ,.jtf ?

semble avoir grossi aux dépens du noyau caude, grâce

DE LA CAPSULE INTERNE ET DE LA COURONNE RAYONNANTE. 533

. ·tltr 1 a Jrf,.1

au sens dans lequel s'est déplacé le segment inférieur

nueuiq <-jjjUëj())0'ït rr' 2.fIrT t9lt'Tt, tttfr o. r ,- ,.

de, la. capsule : 1 extrémité interne de ce- segment re-

lut> \ Via'ia,m' -9, ? ja(08 d91 7,0BV(08 89, ? ?

le genou.

ov>b00t.iJ J-3M0 ? JUx-,t. ? JU ! ()y .fra ûrTta S")'» ,ie'R. =

rA quatre centimètres en arrière du genou du corps

-ffiwj T-iv «.ju'-VOU X091. sa) .tftf fin ? f <v<~- '-1

calleux, la coupe porte sur.toute 1 étendue du tronc de

,eo u u' Jl'.ai>iia ? r0') euD(f9t&; oj.unjtrr ? ~ , , - ,

la capsule interne et par conséquent sur le pédoncule

cérébral auquel le tronc fait suite. (PL. XIX.)

>Li> ? JLl '411" 91.<;dUbO li1 90 f;"iTt3 24J 'Iht^rà " j fr -r >

·,lPluslr olumtneuseqb'alaheu9s, la capsule, oblique

en haut ét en deliors, mesûré 8 mlllimetres dans' sa

en haut, et, en dehors, mesure 8 millimètres dans* sa

-u.it>.<iuio1 aiTïui «i r<`Tfj j^°`)'1T(1 LIfICC(1`l m ? .nm Trff

plus grande largeur. Les éléments sont assez serres pour ! j.A*e,t,<io 4J ab t-V0ai 19u0c ^aiu vtri.i 'o i o ? rr<. ! t;,o ? fn ? T-

la transformer en une espèce decolonne non striée; sépa-

rant complètement le.noyau lenticulaire, qui se'trouve

-inj Hiuu^j'ii jjun.'iy ul) oïsniR na p^r^crî'V.to^'.o™* ,

,en dehors et en, bas, du noyau caude, et.de la couche

bi.,ji : nj jlii9.'01 9'0ftif'7O 1,1 9'«JJoar,,i.' .fiilV K .^M) v

optique qui sont en haut et en dedans. ; ;

"^ 'À · .m3 ! aJtoJ«uO'>,âUO*V 80O11 pi'T. Î.UJ9.9 e" rrr,,n ...

Outre ce, caractère d homogénéité que présente ici

2ulu allUr c ! l0ajLiiat.a Part 'c'.8rrt;j ? 79'Ft7 ar..) t^ soi.. ?

la, capsule, et, qui resuite de ce,que ses faisceaux'sont

^ixtHLlu ji «3 ? vj1 ra9n'H^q^iii a0ld .sif q^.,3 .r . , -m«i -

, coupes parallèlement a leur , parcours; il faut encore

aULp 72P;,t ,t.it ! yüü u'-) e ! i juaaiaja'qer"r

remarquer. *900 l ? aôin : <l gq.,q rrarr v : =q » - r& » »

.^l ? vuelle reçoit, en bas et en dedans un faisceau

9381,id,21-j ); /laifasb 91 ai0 : iiC'> : : u] ? fr.

,blanc sus-jacent au noyau de Luys.tres oblique en

J<U ? < r.\nS M"jjbf- 0KV>-0 J : f[t 9'' ,0 'Onasi ai- < *< -'

,dehors et en.haut, et'que sur d autres coupes, nous

0J3 jt'i ? ? lirj0 ? j9-iq ttf(' RI R IrrctcriGTT-Hc-r.y.

,verrôns ne7tement proéédért dnlnoÿa Tnroue J btilling.

(Faisceau de M^)1;0^* jjii ™ <™r&la- ]f ^

.(Faisceau de Meynert) ? ?

i 'y t j r91<1 > ! ' 8R0 (Ttt j : -n ! «- , ,

t... 2° Ou elle est côtoyée en dedans par une tramée étroite

90^)90^-'^» ih '1 a.iBî0J0.' 90ÏH.],rRl ? 9 ? Ba<-.

, de, couleur blanche et grise, espèce de grillage . qui la

aw;(iu,>; ^'Kf'H'' ar '0 i.i y ? M jÀt)Mi) : \\ie ? (r^ . f>\ ip<-

sépare de la, couche optique, ce grillage qui aboutit

en-haut au taenia sem)-circutaris s étale vers le bas

- blJ2 yl JW, 9.·,Utmj· ? Ji.l `JIbT"IIT <,(' o)"' t , r ? r1

entre, le faisceau de Meynert et le ruban de Vicqf d Azyr

a ix. j» i-j*j uiu,.^. ? J ? "0uC.JJ6f',P .'»if17 ? ? J

,ou £ portion réfléchie du pédoncule antérieur du trigone

9u .6r'iot»Mijli»l 0BVU'l <ILr8S'0<i ! l0fl9TI ? B ! pe- ? ? ,

cérébral, : cette traînée ou bandelette formée par des

^'1'3'4 J''^0' »i ·.it ·1 yr Cl : lll ! Ell lr af'jt(< ? t '

..libres, fines procède également du noyau rouge de ? P'-1 ? 0S-ava0 .'39 a j ^-UBlirai.» t>.-» .t«4 ?

btulins, comme on le voit Planche XX. ? 'q `

'Mt ? f.tt 'u ? 0" rfiiyqau à01 rpon'3 p-s .

534 3TYL NY1` 7/,rT bIr`/W S i ANATOMIL7. 'i 'w' r ? n r' iT"'9A - ,ji >

A=cinq``cèntirriètré`s' en-lârière2ldulgenoÙ.du corpsb

calleux, la section passe parle bord postérieur {dut

noyau1 lèliticulàirè'^rexirémité'postérieùreAde^rinsûla a

et Iépédoncutë'cérébra ? (Pi XX.)eLa'capsulél interné,5 é

pïôlôtigèmerit9'dë`cei"dernier;`Ifaitl`partiê < du ai centre 1

an lio'-in'sul'aiîê'.IJIC : i,9om'm'e.sù les faces correspond

dàntesdësdêux premières 'zones ? on trouve' donc réez

nis : le fascicutusuncinatus (fibres arquées de Grâtiolet);1 1

la capsule''externe''et la'Tcapsulef-interne : ·lllaisil : .yadé

plus "le1grillâgè'Me'Ja"5côûcheroptiquè,. qui' émane 'bien !

de lacqûè'düTnôyau'roué de Stilling pour : se rendre'

au't3eina'semt-circu ! arisèt"au's'tratùmzona ! e'dena'

côûhê`'optiqüé'31l' éstdill'icile'defâire au juste lapart7

de lâ capsule .iriterne;ôn y-la'rrive'e-ependànt,eiifex ? )

clùant le'fàscicuiusuncinatus,t l'a capsule'externe;'et le

griliâge^de^la^côuche^ptiq'ïïë.1 >Ja'sèction doritril.'s,agitl

portê ? Jofdinairêniêntrsûr'3'là : limite extrémé'duf'noyaù

lenticulaire.6 (Vôir"v Essâi decérébrôtomie méthodique'.)

DârisllâPLârîëaËSXX'°la`côûpé`a"donc porté un «peu eh

avant 'démette limi'té;ltô`ûtefois; j'aicru-devoir la) reproz

duire 'd^préférënce^aTâùtrë,1 parce "qu'elle'm'a''paru

particulièrement propre' à1 montrer à ia'foiset'Ie ruban

paracen'traleéYlês' fibrês^d'âssociation1 verticales1.' iaerr

Il Yfaût nôtér 1'âspêctb'spëcial' que' présentélle éentre

ovale. On'y'voit comme un ruban' de fibres; courbes1,

convexes 9en9dèhors,lrr venant"' les4 internes "'du' corps

caHeux ? es moyennes^ dë`lâcapsuleelintèrne;les ex-

ternes de la capsulë"iàtériielcét I§e'dirigeant versilés

circonvolutions1"media'nesf ' sü'pé,,rieuresl'il c'est-à-dire

vers* lé`'lôbûlé pâracêmtrâl : J'-Nôus=vérronsbient8t`que

dans'cette région la- capsule -interne' fournit d'autres

expansions dont le nombre, joint à celui des précé-

DE LA CAPSULE INTERNE ET DE LA, COURONNE RAYONNANTE. 535 ^

dentés explique^l'augmenfation de^on^vqlumef.dans

cette zon'eMeoq bind 1 zsq oaasq 001)09 ? ,YL91 ?

8 En.. somme, dansiles,.coupe§T.frontafles ,çpjrespondan}.a

à, la m oitié ! . antérieure du mésqlobe ^c^egy^dnre ? ldans9

l'étendue de 35,millimètrescompris,. entreÿle,enou duq

corpsjccalleuxo et't 1°extrémitéLantéieurel;dela couche.

optique7o envhaut et enîdehors-,scelteq bandelette ^ajajj

formeJd'unéS9 italiquelpu id'unejjClayjcuJe.gJElle est.

donc 'composéejidej,deuxsegments .j J.jun supérieur,}

l'autre^ inférieur , , le 1 peyiér sensiblementllplns çourtc

queilei second.^ L.'absence; dujjipyau Jenjicu^la^e, et, Je,

volueIdeola ? têtelduLnoyau ,çaudélda,nslesi4 5pre

z millimètres, ;d|unetparty,jla) présence,} AeovoÀuIPej

du-noyauJenticuiaire et,]a dlmmution.;proa;ressive.du

J t ? < ? l ? BLjt' jtji ttu

noyau- caudé- dans, les 20 millimètresr,suivantsd'autre

pàrt.crendeut compte de inversion, que,subitJa forme

de, la capsule. 'Dans les, coupes, frontales, la. largeur dé

cette bande; augmente,, d'avant en arrière, aunmqins, de

deux7 mill imètres ;par ? cent'Irmèrel ou- par, zone .1 La dis- :

sociation-de,sesiéléments;ou, faisceaux s'effectue donc ? < ? iJ ? ? liijt' j'J ? J'iij ?

d'arrièrei-en'avant.gPar, éonséquent,asiJ ? 3çûpsue1 est

- ? ? 1 jaoiatjjQj ?

plusjarge.et plus courte,au.niveau.de son genou,.cela

1 -s- 0 - -t » ' -. ? vJ , jx.j^h.j jujuiiiaiijj.'lJ *'jU

vient dejce.oueles faisceaux.y, sont plus,rapproches et

vient dfep&.que, lesjmsfie^ux-^squ^ ^hiSjrapp^oghgg^t

noncpaslplus.larges pris individuellement, mais imbri-

qués en. partie, seulement les uns, sur les. autres... ?

' - ? ? , tj .e.BYj

smVu les rapports de lai capsule interne avec les noyaux,

1 - i r ». - 1 P.u..v4 ,w^ii,jij t ? j ? iU-.

- on pourrait;adans;ie,genredenope5,391adiser

.d'avant en : ariereentroeppn,q 29fl^

-n.4-°rLa,.portion,caudale.;(15mllimètre) ! ,«,ovsooz

stll ? Laportoncaudolenticulaire(0 millimètres.),

391 3 ? £ La portion caudo-Ieuticulo-optique.^ (A suivre A

- emnq 89b 10(90 B tmCt5-nnnr si taob 12BOC,.rI .1

£ ? %\ rf'H.ITiHAT W 2ouirWm,i

cVtt ? b noe . o .h.va.. o.b

·,nÇ Î hllUS 9b IIUI,iyJJ ? 3 900 0 9)19V0O; J2a 9110'lb

LPATIHOLOGIE-fNER,V-EUSE4;lf9'ifj(,Ils-)b

Soronôrtq 89b ,8^olb0B «eoiiitfBiwwM) 89b «ab

4H v9t; smmnî ? d.P ? aiilq `jOSa9

CI91C1 `a`O'1tG'(Il07t11 nilttilP ? r 9SfIfJ,i,fi Jll`tfffAU9tGT lf d ? rG.vtr,

fl')id . r... ? .. nFw ? rYT ? .Atl7 rfIÎ' : 3'1`dl`IÎlnlli`

DES* ECCHYMOSES 'TABÉTIQ UES A LA SU,I,TE. DES CBISE

2,DE,jDOULEU13S FULGURANTES; Par 1. STRAUS, 1 agrège de la

Faculté, médecin,de l'li8pitaltTenoni £ fi, )09>6b 2yttlF`IDrltll

(i9 .lp;ir J : 1 wnG1 w * ** ? ? Les;troubles vascu ! aires'%t'nutritifs"qui surviennent

'F) -. ,- t ··y.lq-rwJ r YYtlf1 (I9

parfois, à la suite des* crises'douloùreuses1 fulgurantes ? Il- - t- ^ ? l],<-,J ? l,0HllA(j.o-ni1

chez. les( ataxiques sont' auiourd hui des faits de notion

r", " ? m. - . f ? r ? f< a ? yH .mmvuiq

vulgaire : il. Charcot>-tconsâcré'rûriëoûrt''maistsûb'sbq

,, , . i. i "7- e .,· r r vn ? H1f,H'

tantiel pararaphe ,de'ses''Leôizs, sur5 lès maladies du

système, nerveux iaux 'éruptions cutanées que 1 on ob-

serve.-parfois dans le. cours de rataxie. M 3')'J wq

j^Les, affections cutanées,'1 dit il , peuvent être grou-

pées3ainsi'qu'il suit : a;i éruptiôris' ? 3`cipüléusés' ôû9lichér ?

- ? ? ? 7Bf" - avrri;r1 7 2tlDr,i

noïù ? b, urlicaire ? c,)'zoiza 7ld81éî-uptions pustuleuses, »

ayant de,iLanalôSié âvectl , ècthyrlîa. ' ' 11 ? 1 1111a 291LIfi',tlJ1-13

1,oly,oici, e4.quelquésiinots" le7îésùltat de nos obser-

1" , , , ... ! ? l ? t ,9«B0.iL'' ? 0q

vatioils. à ce @sujet.1 11, n'est, p' 'a s'ràré"de voii, la peau des

.».u.r,^ , . r . ? n..... · mrimtmt od 1J0

jambes et des cuisses se couvrir temporairement d une

éruption papuleuse, ou, licliéiioïdif plus ou moins con-

. ? 1 * -, , - , , ? ~o ? J ♦l-.rTOtlRlCA 9')

. fluente, à. la suite) des i a7ccès "de"d'OÜI-étirs' fulgurantes

itècu - J- -- - i Il- 4, il;" tlll e.6q

' spéciales a.l'ataxie ' locomotrice]1 Chez une fe(lime ac- ^

eit ? j' , 1. t ' Y(tfTllCl' 98

tueliemeutien;traitement;àvlatSalpêti·ière, d'énormes^

.u ? t- tlr,r Tr't,lv'1XP

piaqueSjurticaire se)j produisent' -chaque'* accès au "

` ,IP -- , tzar q.11 g9 y -9lf,,D9qld

niveau, des points où;sièentcles douleursrles4pl,uÿG

vives ? Çhezune ? autre;(.laspeau'dë`'là retôn fesslere "

.x,8ml nueliiob ob iii)" au * usllleéu b 9t".93u(.Iz)

ECCHYMOSES TABETIQUES. 537

droite s'est couverte d'une éruption de zona limitée au

trajet des filets nerveux occupé par les fulgurations

douloureuses^ Une troisième malade; enfin, a présenté,

dans des circonstances analogues, des phénomènes

encore plus remarquables7~Cëtte femme, âgée de 61

ans, est actuellement atteinte d'ataxie locomotrice bien

caractérisée; chez elle, la maladie, a évolué d'une ma- ? 1 - 'î -- ? t 1 ? r41l& - % fm ? ·

meretres rapide, .car .les. premiers ! , accèside, douleurs

- ,' H) JTjilWB-^ ! » ? 11' ? '* ... - ; z

fulgurantes datent du mois' de mars 1865, et déjà, en

juillet 1866, l'incoordination était assez prononcée

pour rendre la marche difficile. Un- de ces accès3'qui

eut bûr;en.juln1V867;j,préseilta une intensité ëxcep-

tionnelle. Les.douleurs;,quiétaient vraiment atroces,

parurent fixées, pendant, ptusteurs.jours surletraiet

des rameaux cutanés des nerfs,petit sciatique et rele-

veur de, l'anus du côté 4oit ? j-Pendantleeàteiîips, les

parties correspondantes; de Llai peau se couvrirent de

très nombreuses. pustules ! . analogues à l'ecthyma-, dont t

quenquesiuüesk`de 1 ent le,,point de,départ d'ulcéra-

- <%Ç\ l tif) \ ? MtU 1-U " .

tiôns`prôfôndes ? Danswntautre accès^les douleurs

fulgurantes suivirent la,direction) de la. branche verti-

cale du nerf saphène; interne zauche-1. et «une éruption

pustuleuse se produisit, bient8tsursla peau des régions

où se,dlstribue ce nerf.i .1-ivuoi os aaasu j J 8' -

911 ( ? l`il `1111L,ty ... u

« Un caractère commun là, toutes ces éruptions,- et

- 't ! j G; iutu iit, -- - -' - ' e : e .

ceoaa«èjeaestlbienpropre à'faire voir'qu'il ne s'agit ? a001 10101-1 ? du-M ? K. . , , , s

pas, en pareil cas,.d éruptions banales, -c'est qu'elles ? s ? P . ' I

se montrent de.concet ? avec ? certaines exacerbations,

a9tL 1 L)II ? , , , j , , - -- , " t , '

exceptionnellement , intenses et 1 tenaces, des-douleurs

tit fl-10), ju"' i, - ' z

spéciales, I en,Lquelquesoxteapathonomoniques de la

sclérose fasciculée des .cordons postérieurs, et que l'on

a coutume de désigner sous le nom de douleurs fulgu-

538- PATHOLOGIE 'NERVEUSE^

rantesYJeL relèverai 'cetautre 6aractèreqtie-lesliérii-

tions : ;en question siègent 'habituellement ! sur le 'trajet n

même des nerss1 envahis^par la ? fulguration rdoulou-d

reùse) ? ljb 19î3ui ï "39dnj ^ 31fA;h 900010100

* « M[rf<51L,r,n.'>.| ? t ? Vi'ff .♦rpl * ', «i-trr ?

M.'lè professeur Vu] pian relate des faits analogues : "

rinrfi -9up qm("t obnrroq ol 'r'oh r9Vlr1sdo

« J ai. vu, dit-il, chez une femme ataxique ? des,

- nn"s) I 90 i .91-11;l zil,4v «il - Ifirnti Aoo fff ? -i i Il 916

éruptions de lichen généralise apparaître vers 1 des

-.iiscn , 890 »R9a m.fps ^MW.VjWvwyvA v-s^iva 90 ao,'tn

crises .de douleurs . fulgurantes des membres, et de ,

r 3'0"'»JJ'i)0 CI) atyi'OIOlV P,4 1'l - h <;trjjg ri -

1 estomac, douleurs extrêmement violentes, détermi- f, Il ? ff

nant un état lypothymique plus ou. moins prolongé et

J.Je 3)10)101 1/^.iJj, ? 100 ? 1011q, 01 7/0 Ri 11 9A0 tt t In 1

des syncopes répétées : ces éruptions, causaient des.

,OU Il ? Jjj9a 1; 1111 fi,), 9)Ç JR)

démanseaisons si insupportables, que la malade redou-

f lut) 'ÉliiDil(1 Ill) » .a''U rU^.<; : .(i '"ov) oo\Ti.'M.i0\rTi

tait cette sorte de phénomène critique presqu a 1 égal

,9JH)ll'.vi ni 10/4.801)108, 89<1O ? 90O91 *)U ItiLtio 3qtno.t ils

des crises gastriques elles-mêmes ? ' . ,, r

09 111 ! iitl IIL) satto flous UV'rrioK'q^o^ , ? ? jbtf;q

«,J'ai,eu sous les yeux,, a 1 hôpital de la Pitié, un,

- iq1ti eb '.10JI9»9KJ B,J n ,90081 ! lui q. AI

malade qui était tourmente aussi de, crises gastriques

,9380131' ? '. 01s .80'uii'iio<.i .a900[.)O71,/ffoo9 ? .orjriH|" ci,18

dune violence .excessive : , or, chaque fois qu il était

- aH[ fm si b aori01)r,r ! ii r-HM ? Ta.rrujrjri nb

menace d une crise, ou au début de cette.cnse, diver-

ai. îirvao. '-i nia 9,noq jnnyn mioo 1,10) nr; ï ? 6

ses régions de son corps, entre autres la partie ante- ? 91101°79a°, non 3noj ? jpr' n tnr),'r8p,'t r '-o Y-wo

neure du thorax et de I abdomen, le haut de. la,1 face,

9f y XUO0'O.19J .9X91191 at i o upi >vmq,pp tud si ' : rtRb e b

antérieure des cuisses, se couvraient d une éruption n

- f ! : 99a,)"t 9800091 R ? \.9t',siaubea'iqus81upï"fu9m

de roséole papuleuse, disséminée en groupes plus ou

09 /h F,'p/ , A'i'l j0;jibVJ3 0 .«1-00 901 .ciOJlOBJ âbl) ; 9Vl)

moins étendus . » , ± ,, , .

moins ''i*V,'\tJ'iÛ,rA )I191,6)9 , =000 . .9 ? uit9)'n (lu

Les éruptions et ces troubles vasculaires de. la peau

i, c Mi'-i'jbU 10JJ' il dli«)11111 Wl.'JIf.IH'I 810(1,01, i'i >^<\\\

affectent avec les douleurs fulgurantes une connexion

éjl, ;je,t)(1 fi, ou .i;uyq 8r>vju .)U3 ')'f("f),0<)( -tf()V

évidente : ils constituent du reste,, ainsi que le font re-,

cimj 4WVY.V.9".» Si) '«VU ! M WVAft tM\A°.\<, ? ft31n ! ,=f\ld

marquer les auteurs que nous venons.de citer, un epi-

, , .. , , .<'t'Tf ? f)rr\7;T') poii' ? ,;™

phénomène rare dans le cours de 1 ataxie locomotrice.

)U ! U03 jij» 90Blcai et 19 Jbqqit 901 poi3gli.1)il) 9))oJ

Chârcot ? ? Léçoiis sw'léè^nîhladié'^ M ? s)/s<c ! e' ? tM'ue ! M', as édition;'

liJ»iP; 7,6tBa81-o6 a li ; , IJ3,Jv jjb )ibv^ Il 9pirqi;ropin ! T(Ilj

* Vutpian. Maladies du système nerveux, leçons professées- à la Fa-

cutte'de mé'decineflPàns,f.'1879,. p ? 338 ! /"JWOittOay W^W"^ >i"A L

ECCHYMOSES, TABETIQUES., é'39c-

- Ihn'enest, pas; de^êinei dj'un^autrejphjénomènej desi

nature vasculaire,(que je, crois 4tre Je prernim à £ igna71j

ler;'jetj,donti;èxistence, sans^être la règle, est, assez

commune dans les tabès, à en juger du moinS(pargIe

nombre, défaits relativement considérable que j'ai pu

0É &^ii(aO ! nfti, fjth) ctju UJbta liblq1m » \10OCdOiO lUb' .ia

observer depuis le peu , de temps que mon attention a

P41) z.OdVfTTOt 90]-; ft,( ? h .,fV ? s'.x ),

été dirigée sur ce, point : je veux parler de nappa-

.=90 iu ? ) 3Tiv o'iji./iKOu' ! onHfi')st)'); ! T)-)ii)t s ? P-firs«

rition de tac71es ecchymotzïiës sur là peau des.mem-

.oi' il, 3M'jo : ')ar' -i ? ) -) 8 ? rr;ir ? Ain)1 ? il'c>0;ob 9K ^opiio

bres, a la suite de crises violentes de douleurs fulgu-

- nHi' ,80019101/ 01001910911/9 81091000 ,onffnSa9) I

rantes. .

arnofTf.n 80lq 3tjp'i".d.av)..t ? ).u' .tfRn

L est d une manière pour ainsi .dire fortuite que ? \ ? M ? 7 ^noitouiii 890, -'soior-n Beno".nvB^p<Ab

j ai été conduit a cette constatation.. Un ataxique de,

D0091 Ol'-BiJ'/U 'il 00"^ ,^O1'XV'IO( ? 080/, ', ? 8Unr'RO ? .nR(T,,0b

mon service (voir p. 540, Obs. I) a été pendant' quel-

liil4lt 1 b 01; ? v,iq 9;ni,i'-r; on^rriOL-Àd.o.ofi 1U'ro ? et+/> JreJ

que'temps l'obj'et de recherches .suivies sur le réflexe,

. ,, . ,,^ aomvu' a9b« 8- ? uni"y=B;s} po^no «»b

patellaire, complètement aboli chez lui. Un matin, en

(lir 'gitil-1 gi 91 1 b ,.r,'(9Y, set ,300a 119 JG i %)

le découvrant, je fus frappe de 'la présence de Plu- : -90piu.'By a(joi'iu,9U 18^5., e Ifi"jf3 tjrn.p.'ft'rn

sieurs plaques. ecchymotiques, noirâtres, au voisinage,

,10.)". Il 0|. -loi 9r ? J,;(J.». .,l * e-t).rjcb4.0[v pn3 b

du ligament rotulien, identiques a celles qui résulte-

-19V -S i 91tq,) et) lljrte3t \hi Lf(') ;»i 10/i qngft-.ni

raient d un fort coup ayant porte sur la région. Je

- 9Jrm b Bl /y ? ); 7jj09 .sOin'3 00,8 if) ^fiV'rçYVï 3

crus, voir le résultat de percussions trop énergiques

- HI"t;i,Ht'.t-)R)t H) lie-tilil"(113 i -i 19 t" frt'f'Urj

dans le but de.provoquer le rellexe tendineux, et je

f"(e)14(11111,9 ? fin 1) fJ)9',T(Vrro*A ? 8 'oqptjro ? 9b pfrja;7910B

m en enduis auprès du malade.. Sa réponse fut nega-

.00 Pli ! (f 1 na ? Ar,,a]'->V81b . 1 fiicogo ? ob

tive : ces taches,- me dit-il, n avaient rien a voir avec

, , ., . <7 ? rrDfT'f) pflinra

un choc quelconque : elles . étaient absolument sponta-

i-Hoo 'i..tt "4<ïrp g ? i ;i .'ppiV^'t ? 19 ?

nées et depuis plusieurs années,, il était habitue a les

) 9(IL, 89î0 ? lirul0) -»".fi-<r;0' ! est .)v-, .tnjtts

voir apparaître sur divers point de la peau, des mem-

,-91 )i.o',9'. 90C (SUIS , 9189-1.10) ,1090,' ,T;0 ? o pli . i'nt ? v9

bres inférieurs, .quelques heures après la cessation des

- luil .l'U'O j'*SO.- ? 09v 8000 90p'gl09)06 sanaumem

grandes crises fulgurantes. , ' ,

° 10,1110010001 Olffifj j 1 «Ah 81000 f[j Alf;i "0901009 ^q

Cette déclaration me frappa et le malade fut soumis

les^jours et les-semaines qui, suivirent, à <une. observa-

tion rigoureuse : il avait dit vrai : il s'agissait bien'

>,tL Il J. -898euloli i flo'l" 1, ,, '<t ? \<''n]p ? t\<<\\<nf,f,tj ? È

d ecchymoses spontanées, liées, a-1 existence dépenses.

5fo PATHOLOGIE NERVEUSE ?

fulgurantes,; chez luiid'une intensité .et^d'une^durée

exceptionnelleSail"th mil b 8'ICl 211J(j.tA W vlir; , Il@,ie6O r,ri9

jjl ? <h .. tj ? TTDn n ylrn ' 'tf. f ? t ? jt ? r

1· Depuis,lors, ) ai'retrouve le'même symptôme chez

i. ai|»jr3j h riijiVx-ii* eau J'19 J ji 1901llij"jot

deux autres tabétiques ; mes excellents collègues i et

amis;°MM : lHanot;lHallopeauet Rendu, -'auxquels j'ai

parlé ûduîphérior'mèhër,9m'én' ! ont presqu'aussitôf1 com-

'J»t»v A U ? iJ 191'12n0'1 Yrftilo, 89b ? (fll1 U^'91t· rr ♦. t=i"<,JÏ

munique, ide ? Iéuflcôté ? a ? i ? 2,observatioii .très

netté : noe Jnszlr3 ·IU(Irob 293 £ +080,9/(1001 -il ei" ! noiicluti

"'Lë'J'à'r'tiêùia'rit6s qûinrcafactériséntl)ces'ecc%/ ? ? 'o5( ? s

tabétiquesisont indiquées,, .en, .grande partie, dài,slé ? ï ? .titj-u) i lÀ lit Ji JOI)U(JU ifi- iiii 'i;j i-l

corps, des observations : qui,. suivent;=r je,les, résumerai

à la7fin'Idè'cett6,note7liL v v li 2bit7hJ u.dmjilH i.nib

wrtulqll.

2J a eigtjid Ë8 ,avM ri jb tnfibnsi os thm 1 ,pu>ra ? h si

fenijsin a-jl 'lue t111,,t·fuq aa cI9`rrr Tah ? af h)D au L ia ,<j).H9)à

IIVATION I' LI5 tv

Lr 91F aoi)OD 610J10B Li.ilti e., f +IIb110·fJ'1L B si tq

L 91t'f : 61C1 fil airp(,q-3 JJ99 GfIItJ9Q ? 9C11fIbl, e-ia ah tioliclilip

Ataxie locomotrice datant dé 6 ïfîzs ? °Ve'olente's doùleacz·sful-

, gurançes., dansl les 1 menzhÿes ? in fgrcéurs ? - Incoordination

9p. motrice 4fiffl ! }k4^r^.fiJls ? ri : '\.fiP}§s- 4MOM,,aoMMM/M/û'MraM-

,1, te~s,i auxl extrém'tés supél;a'eures é;douûls, éonst·icïe'vestà da

t. , base du\ thorax. Apparition, d'ecchymoses, sur la peau .des

^membres , inférieurs et supérieurs, ,a la suite des fortes, crises

- ? J "" "1 Ÿ y .imu i uu ? y nr W ur 11 LF, JJ^i

-n f^9Urallle§,-mcit>) iiqnisn tj.iBiijo ,tao 9 i.nMiwh f"I q q 9jtly

i[[> M(|<1j". '1-)09l' «0 afj'in.io 4 ·9 .P'i'l'.r'.l fi',1 1, u , r.111

g.rlMartin,Pierre, âgé de, 34 ans, .menuisier, entre le. 16 janvier

1880,à l'hôpital ..Tenon, salle Saint-Augustin, it. no 11 ser-

VlCe de M,f STRAUS. Cr, UV, tf,i 9' r ? t.y , 3·rir. T,Tr, r· J : '{."

Il habite Paris depuis 22 ans. En 1862, il eut une fluxion de

m -j'

poitrine; ,en;1866,. une oonjonctivite;,en,1868,1uneblennorrha-

gie qui,dura)6 mois.,En,,1§74, apparition) de douleurs lanci-

nantes très, vives,, occupant ,les,,talons, seulement, revenant

d'abord à des intervalles de 8 jours, puis a 3 ou 4 joints seule-

ment de distance. Il.se rappelle avoir, éprouvé en même temps

à la région dorsale, des, douleurs,, passageres comme celles, du

t D -* f-' ' J ? '- .f.)<t ? 0 ? u tw^tj ? ,r,...lA>HlJ

OVJ ''T') h .1 9, r tt- '9 iGCtr. ? a9 i/iiTÎlh',1," q » obi 1/5^

Kii. D'après les' notes' recueillies.sous nos yeux par, M. E. Maison, externe

de',mon service. sjo t fr t ay, tii.^uib.nq *» aiio

ECCHYMOSES TABÉTIQUES. 5 il

lumbago ? En 1878, exaltation manifeste' mai) pass'a-ère,v- aiï

sens génésique, suivie depuis lors d'un affaiblissement, graduel

des désirs,vénériens...Ceux-ci -n'ont,cependant pas disparu ? > ? r »j."mii"I . -, .ilIHiu -Il 4vW I 1J , < -. ? r, irtl'-df"1 I .

totalement, et il éprouve encore des érections de temps a

autre191J0 ? i0.oii9oxo sam , e9npi)ede) 3 : TJfJfi XlU9'1

tsA cette -même époque apparurentldansleslrriollets7des dou-

leurs très .vives, qu'il compare à uile sensàtion de tenaillément.

>-«>.' . ' . .'ii.|iojinii;ni u : # i- 1111&;)I.t 1 11 W . 11n,1

Il, existait en même temps des douleurs constnctives au niveau

des'cou-de-pièd^ et une sensation ''de'clapotement daiïsPrârti1

culation lors des mouvements. Ces douleurs furent considérées

par, les médecins qu'il consulta, comme étant. de nature rhuma-

tismale. , l)J1 ? - ? , Jl) ? J sx.i ,

vji,t "'»>, ? l'THD.'t-tnfT, ftn nd m ,· j · o· 1`'n !

Vers la même' époque ? la marche devint diffi'cile et malà-

droit^.1 Il 's'accrochait auxrebordsdes.trottoirs; ? et devait mar-

cher les jambes écartées. Il n'y a-jamasei strabisme, ni

diplopie.

Il y a 8 mois, le malade se rendant à la cave, sa bougie s'est

éteinte, et il ne put remonter qu'en se. portant sur les mains

et en s accrochant a la rampe, n ayant aucune notion de la

situation de ses jambes. Depuis cette époque, la marche à

l'obscurité .est ^devenue impossible. 3tsnys ? 9stjc,scco,ol ^^k

Etat actuel (mars.) L'incoordination motrice est extrême-

ment accus malàde gàrde le-lit`coristâmment, -ou ' passe

quelques heures sur une chaise jamais' il Iûi' èst Impossible de

fairèÿûripstût'séûl ? ôü'îliérile'à'`l'àide de béquilles'. Il faut

qu'il s'oit soutenu* et' dirigé par`quelqu'ün2pour'âcëoînplirqüel-

ques pas. La démarche est caractéristique (démarche'de pan-

tin); il lance les jambes, les projette en dehors, frappe du

talon ;' parfois même 1 incoordination' est telle qu'il afaillrfâire

tomber l'infirmier qui le'guidait.Lë malade'cependant sent'-le

sol, et .n'éprouve pas la sensation de "de

'velours. 91"' 'Ult> u au" SL" smqtb Bfi 1 ? Lesmuscles'desextrémités inférieures nul-

"lementIâtr6phiés ? Quand' ôn 1 examme·couché, ,'leur' force 'est

tres gran d e, e peut 1 Jfâye é ? j f,o,ü teëildbre'e11 amble

malgré lui ? 1 J' "° t; p ='"1 î8™" ! x 4b aoll **' nargif- B b b

Il''épr6'uve d à ns l'é's-l' é"x t r 6 m' i t 6 inférieures des'douleurs* laif-

'Cinantes, fulgurantes^ constrictivês',1 caractéristiques7cét"que le

malade, très intelligent et s'observant bien, décrit avec une

'grande énergie" et' une grande véritér Ces douleurs,sont, tantôt

passagères, ne se produisant que par instants ^'d'autres' fois

' 542 PATHOLOGIE NERVEUSE.

- r( .. ,*j«'r1,1 » ;., ? or orrn ? » 'n t. ? i,|i,.«li'/1 ! ;1 ? 1

elles procèdent par crises, par séries, constituant de véritables

accès d'une durée d'une nuit, de 24 heures, quelquefois) peh-

"dant* t' lescmélleVlës1''abulèm*sLsVrit' extrêmement vives'1 subin-

`) dant lesquelles les' dôulèilr's sont extrêmémerit SUDin-

n,tn,tf**...-fr ? rm'- a .r ? thu" ? < ? t) ..Il

"transes; a leur suite le malade, prive de sommeil, est extréme-

ment'fatio'u'é' 811l)p iTt'9 rH)`.lJ 9r1)OII;J r,rl 119( t, J111JU`l'l

° " 'jTi911rob

Outre les douleurs fulgurantes des, extrémités inférieures, il

éprouve a la basé' du thorax' dés douleurs con'strictives, comme

, ' ' n'114.^, "l11'1 ? 1 'lll 111) 1111Y fH `1'll 1 t Yln .1`f fl uU 1W.

s il était serré jusqu a étouffer dans un corset. Le e >,nalade,jdiml-

.\.t<\t ? ) ? j' ? \."\y«\\\\ ? \\'t

nue ses douleurs, en exerçant une pression avec les mains a la

base du thorax, ou bien eu s'appliquant une compresse -d'eau

1 n. I) 11W 41 - 1 ., ',<.i - : <' r, "' -, ',ruir.mf.. -m nl.ji.j

iroide sur la région, ' Il . 1 - le ? , .thoraciques

- ;,r, nl· ,r." ,1·RI 1 t ? «,JI11 41$À

ne s accompagnent pas de crises gastralgiques proprement

dlteSlt 11 " l' r ? ) t 21J.111W ' 3l.tr il· , ? ./b i« fr r->«aB (iij ->

9di'jti\i n..i;i*TB(|rib '.i.'ii *-» >t» *i M*yilnmirji*0 ->l )9Vn 9'IWi iù ? Les, membres supérieurs sont également atteints. Il ressent

-''ni r.'ii, nui . e r. - - 'juj> i t'y i lu "a. ; , t" , 1, ?

dans le bout des.doigts, surtout dans, le, petit doigt, et 1

q"fll if Il n 1 , 1,1 .1

]aire des deux côtés, une sensation de fourmillement, d'engour-

. dissement douloureux, et parfois d élancements ne dépassant t

guère le poignet. Cette sensation empêche le malade d'exécu-

le xé ?

5ter tout mouvement précis ; de compter par exemple des pièces

4», t> iii. i -i.iij,. ;'i,,j,1jiai... ? wi'ir^..."-i. te ~.j..r......^1"»"'

de monnaie dans 1 obscurité. ? ?

feau'MiJ eau ? i't.i ui-j ni ,iJ <Jlf-.IHl"l I li'.iWU1 l ! i ,«.>i0>n G ? La sensibilité générale est.très, amoindrie aux deux, jambes.

Iespiqus, le pincement ppÉtre-pereus,,doivent 6,tre,,ass.ez

r, énergiques, et)pesosensationsjsont.mal «7«e'esrpar, le malade.

Notable diminution dans la vitesse de transmission des impres-

sions sensitives. Aux extrémitéssupérieures,, ainsi que sur le ? U)H ? -<(.fU..A' t.if ' 1 ?

et, face, la sensibilité est à peu, près intacte., La sensi-

ïi e r i arait - M -1) , Lg,;gliatoûil,lemgnt

[de la plante es,, - dsj est, senti ^mais n^ ? provoque ? aucun

1 i

Lu .«e3î ? /odjB li jrid3 ailla 2EJIi 11111JfIDJ (tmi 911 ,tllfir Ili'/ aun

,uLe.ré/lexe patellaire est absolument abbli., --Pas de- troubles

de(la'vue., Les pupilles ont une dimension normale. Elles bbéis-

- sent à la lumière ainsi qu'aux efforts d'accommodation (absence

adu phénomène id'Argyll-Robertsdn);,i cep6ndant,Lla vùe,,bbien

squ'ayant conservé toute son''acuité ? se fatigue après un court

,exercice. Au bout de cinq minutes de lecture,' un. nuage -s'étend

devant-les yeux,, et' empêche toute, lecture .continue ? ) Légère

ptose de la paupière supérieure droite. L'i.

Constipation habituelle. Le, malade , reste 8 ou 9 jours sans

aller a la selle ;' encore faut-il recourir à un lavement ou un

purgatif. Les purgatifs méme,léchouent fréquement, `nez la

purgatif. Les purgatifs môme, échouent, fréquemment, et la

constipation z La miction, qui a été

ECCIIY\iCSES TAB);TIQUES. , 5Ï3

involontaire, pendant une dizaine de jours,, s'effectue, bien.au-

8 ? t).t .'v.tJt.un ? Uu.e'ji.-tci'j J .... --1..J -. " ' ' ( ,v

,1ur lui. ,in,^"i -5 ik ,k jlll jr, h sutt't. 911tih ? 'i ·L'

Sommeil très léger. Le malade ne trouve pas une situation

pour, soulager ses douleurs, se, remue ^constamment, frgt,, se

' réveille à" peu près chaque ' demi-heure sous l'influence^des

douleur. "

lt F 7 r fvy 0''trr. > ? > -,41 ' .uallil -III o lr 2y1 ''7ï ? ,

' Le 8 mars, pour la'première,fois ? 5 on constate au niveau(de

9 ja rotulé,et de.la face externe, du tiblâ,du çôté gauéherloi'pre-

-m.i ? ..... 1 1 1 ? 1 i ; -f i t,ii 1 b,IJ4' lil. Il 1*1*j, lif,l' -* z

rsPncesrçlecçlanosris`verdictrés, ressemblant absolument celles

qui proviendraient d un coup. On pensa ou elles étaient le résul-

t[ ? )'t ? ï<t1H.)f ? tU,' H ? t. ! n ? ti ? l)""t'

tat de percussions trop énergiques, faites dans le,but dexplp- ? )Ffr)).\ ? r,u ? c<,< ire ? ? tH ? ti ? t,'i q -<t)tJf

ruer le réflexe patellaire. Mais le malade1- déclare que ces

} rm , <vt, r<y»<T ? «, * vi'ti-'fl'xi ? ? ilisici .'(iiili/1 -, .'I m

ecchymoses n existent que depuis 24 heures, qu elles n ont rien

à faire avec le traumatisme, et que leur apparition coïncide

''avec' une crise0 'de 1doule"urs : Jfulgur'an'tè'i 'des -1 extr1émi'iéi'infé-

- riéüié ? qui s est dans la nuit, du 6, au 7 mars.

- Twi ? r ? t ? tt< ? a47m v . 3h a4lW '11 ?

"Il'dit avoir souvent observé ces taches en pareil cas, 'depuis

1'8ï5 q , "-u9']'t "J'l' Ifi -ifibc-1t)

**f . f ? , , ., ^.0,+ .j ? c> *it ? n. ''of ? of il 'iT ? rf-. -

"J Elles dureraient 3 a 5'iours, plus ou m'oins longtemps sui-

POlOiJr ? ? ji-^j^i M n T^'.f 1 1 "»'. ^.'i >f .-t'HT 'l ,i"U ? ? î'.\m O,

2Vdel'éü'àé-nduve,"q'üi"n"ëfdé'p'às's'è guere'celle dune pièce de

zâ`ildléûr étendue,rqûi'né(dépasse-0guereliellë d ,Pièce de

5 francs, et suivant l'intensité de leur coloration. Ces taches

se- ,produiraierit,-touj*o' l' 1 , - t-- l "I'dùiùFeùses

snocturnes,nef'auraienrcommén'célà'se^Jmontfei11précisément1à

'l'époque ou les"douleurs1s611t''dêvêhûês violentes' eYde'lon^iie

-durée,' 1 ëbnhié--el'Ids- I'd-s*oÎi't êdéb auj5u5^,hm7n,r^.ll> ,,JrfBïo/J

91 'Le malade 'dit jamais s'ètre1Pco'grié,,0,de

,< .. <. ? jfirïi-it'- v 'j'3<ï ? f'f r·f nn ·t t i a j'

- 11'avoir.jamâsfait"dëlchüté,^ni·reçli'dé,côup avant'la produc-

3tiôiî dé céstachês. Ces' tachessont généralement situées; 'dit-il,

ril=dessus'dës''pôilit§ particulièrement3 aôm,oïr'èux,u à une, dis-

tance variant de 10 à 15 centimètres; elles sont d'abord-0 d'un

irouo,,e,viiieux ? san§,-élevure .,ni- 1 saillie,, sansldouleur spontanée

-ni, la pression; elles - devienùentl, ensuite verdàtiesiret,jaà-

;nâtres"puis disparaissent complètement après une durée maxi-

imardej5>à 6'jours.. Le malade a constatée ce * phénomène ! une

Jvingtaine'de,fois,·dit=il, et'plusieurs fois au gras du mollet,,4ce

1 qui' exclut.toute'idée de choc 3 contre*, une. partie'osseuseï située

csuperficiéllement ? conime) par exemple ? la face antéio-interne

du tibia. ->' r - '. qs a 9 3v ? jsq n s6 t8, lq

Pilf s -L ? "< ? f 'f'H ' ) ? t ? r...f;ff(t ! 'fl ?

18' mars. Toute trace des dernières ecchymoses a dis-

110 ijj(')u''b ! i 11 'ni -r "* -j ' i '.i.' ? t't,... ? 1 '1 ! r .vr r1 . r.. «r ' , ? ., , t'

i,1-, T» tu ? .....1 ressent ,.11, H , ? ui; - - 1 ", i «1,1 tlti. ? - (1

Le malade Ir ne ressent actuellement que, des douleurs tj cons-

91s ' (.J" ,'<' 't. tj[ ' i 1 J ... ? '.r al . l'L ' \\ Jui "

GR; n`101T;TrIfT »as=oi.'THioa -

54t PATHOLOGIE NERVEUSE.

3'[f ! fr'9m 111 Jnnm'9a. at gncb jtt9912 a98onr{j-bo9 a ? ! ,sô-0 ! &n

tjifitiXfiSj, et^cejl^â-cij-nejdpjançntj pas jlieujiàjlabprqduction.des

tr.oublv%sgtnoteurgj;téspluliusurjla-peadujtronc : .jgq

08 20.m. ars. ? T'1e, malade'a vy. : éclôre^a lalsuite de ses douleurs,

.quio4'Qn,,ti prfs cependant Mjcaràctèref fulgurant); des-taeliésiau

nombre de deux, situées à la région 3tolarjpatte.d'oie>9(jambe

gauche). Il dit à ce propos avoir remarqué, que ces taches sont

d^MiWpm'detel^pk^bmWWdè^ pi ^pluPWgàe, et

rd9h s1 lë'cas %MéP,1roù™pMl> soÛffeît^ëllé's *siî £ [tjrfeldti-

tiéîlin`er'pâIsfgi`)rûvd'c3élôIiéési;5r>aian9âi ? lâ,Ip t"

'îlé9d'ii)"Yé ? d'ûli fTdnb'I 299'I01 J1LI6 insmaiôgèl ub

2 ? bms'fa ? erned cuisses et des

jambes so'uver' 1. 3r n zn 'éru'po'n m ntm x' illJl : 1 ,

jambes son*» "<W «m*A

fti{ ! ftl ? Jf ! 'n ? )3f ? Lffr ? rl ne 5Ferlu ? I on .8 ? ) i ? )) SA.]

légère qu il attribue a 1 emploi des bains sulfureux. Ij aspect de

- r, Enr ? 8')b,j'itft)) n 9hmrrn < 9Jrnr nfnfitB] ! nn

cette éruption tranche aHsotumenfavec la couleur des deux

- tMUUb t> nr : n,Cr J,1 31 1))'i)))i / r.l ;J, ;w tl ! H(t'\' a9F.9

e là) .idcnisr i>i.3li tri'iiii ? u oM/oi Uii-'rn'yn B9 ? .rr9*t(t

ecchymoses, 'qui b sont aujourd hui dune, couleur jaune

'ofereuSe ai 39jTj D ,B[afn.GiI'')0'iqqc'i es ,aa3aoi ,atBq agjjornoiJ

fI9r'fr9r1J11BT128q rlsib ? 'rIZ911osJ a3 s,a,orrlvdoaa 2nII3aar 2sb

25yn ars >JeTri 1`ad" p'g vpir prolyér de loujurs

1 1 au

8S9nP ? gl ? P9 ? dcux 1

z

5 ? t, \ ,illJ y ? i ? JU, wJg u J, u Slli wu' ? ntr.eubicepsde ? ccfimotaques.

'77ne 1,p,cc( ? s,t1che gr777 d`p u7' (I,'urlle ,pie,de 50c,en-

- `lUGfl ! 1 U.iaJS 1VJ il,l, IJ al q `I

Elle.est,&ntourée, d unezone.pale, ]aune saie,.mdiquant déjà un

- iiJjTù ,anj,iY<f. t)b B.<{uauif ? iD'jMjit ? i ? ) .n ? ii ? )"j ?

- ( ! qeriaiI1 ,(,7 ér : gdÿâ.ltéraildiuimentsa ? uin.>l'diraltab ? lû-

; ÏQ^^un j.in £ Oû sjlgfiftWjfHJ^çejm, ^ ^ers Ja saignée M;s-

- ? A9H 5 ? tlrlilersüfûn,âunerplu4éteirt dë,lâ grân-1'éûr

dl'IU ? éitille ? A(uie tracë 'érruptlo ? 1` ni c>je`Iriqd3ficâiion 'de

zip

- ? i a$F.ulx;st ? SIJta'letaJpt ? hlguruaiuu"rble3,bias

gauche, à la face pog&nejire,^ arrive de, Umprein^^deltoi-

dienne, existe également une tache ecchymotique très petite ;

- ihen estidelmèmé àla'régiôQ^épiQondylienne ? a Vs «vj> E

sol Interrogeai l&jmaladeknouacdit'querjpour Lia'' première .fois,

udepllisïsa ni'aladie,nil;à3ép.ouvél'd,als lessayanbr.as/ifjuaqau

8'coude,cdris;douleurs ? lnon'lja0cinântesj mais* constrictivfcsJi(IMui

-sémblecêtre", serré ! éûmmeidaii&iunbétau.^rjCesadouleurP^cSaTis

- 'tresyermaner,ites,5durent longtémps-iessprpcèdent iparr. crises

n d'une; heure'enviro'n ;s avec ? sensations d'engourdissements elfc (de

a-fo-urmillemerit dansdesjmains.et)lcpignet : )pHneipalen)6nt; et

il lui semble, quanddhsoulève la ma'uip qu'il

plusieurs kilogrammes. Ici donc, comme aux extrémités infé-

ECCHYMOSES TABÉTIQUES. 55

' -ig - crq,4 q ln("l 'i e 'î r

rieures, les ecchymoses siègent dans le segment du membre

situé aii-dessus de'celui où résident principalement les douleurs.

Pas de troubles delatserisibilitétà la'peau'dbsjnembres' supé1

rieurs : Persistance de l'ataxié déjà constatée ? Écart de"20-à 30

centimètres'. quand,7les yeux fermés, on lui dit de'toucher'le

nez avec le bout dudoigt.n.>rd6*; sA s aosula ,xu'.i. ab9*idin -,

J £ Ifep ='t'R3m se" -ifl) jtj ? fTi" tfovr. 20nr'rff P^ L tib il l : rt : W '3

49 26 MMM ? Dans la soirée du vendredi 6 douleurs violentes,

yJJJ ,U J,4 J' ? 1JJ JI) WL,\ n\\yl JV.. u N -

lancinantes occupantiles,deux ïambes, et,,]es,,brastainsi,,que

J1n1J1 J Y . 11 -'t 1.1..

les orteils, et la plante des pieds. Elles, ont duréjusqu au matin

du 27, légèrement améliorées par un bain; sulfureux ; elles

reprirent le soir au point d'empêcher le sommeil. Ces douleurs ? '- ? ' - " f V11' ils Il 1(l ej ait ? i « >4jiii it

étaient extrêmement intenses, surtout aux ïambes. , , ,,

«ai, ? i.i'MUMi.i /> .iniii ? uni ir J'I : o n : ! ·111 ? P"11, lr.ti !

; A 2 heures, le*28, le malade aperçut sur la face antérieure

.de la jambe droite, le long de^la crête du tibia, des taches nom-

breuses occupant toute la hauteur ''de la jambe,1 d'une colora- : . i : n. 'Ih f. ? " ,UI· U,IJU Lt5 ? , ? t'tH<,'J,3 5

tion rouge pale, foncée, se rapprochant déjà, d après le malade,

des anciennes ecchymoses. Ces taches n'étaient pas franchement

chématiques, même au début de leur apparition'. Le Ont

'l'attention* est' dirigéè`sui cé`pôint,f âvait°éhâminè"sés'jâmbês

"avant" midi, et ce'moment'il n'avait pas trouve trace'de'tache.

' Comme'' d'habitude^ \em apparition coïncide^ avec l'apaisement

notable d'ès" d'O -ulëü'r's ;'lèj7, alade'a'regardé ses jambes1 avec la

- ryn 9%, nh , 1 . 1, ? , h ? , h i 1 . nrr..

presque certitude d r trouver ces taches ; il a dormi cette nuit, -'

et ce matin 29, nous constatons de véritables taches ecchymoti-

ues, dont deux d la' grandeur d'une pièce °der 2 ' francs,' brun-

rouges au 'centre, vét : datres àli périphérie : Au mémbresupé-

rieur, ou les douleurs ont ete moins fortes, pas d ecchymoses;

'lés anciennes ont disparu ? ' t'Il'faut noter que, malgré l'exis-

9t`eriëél'dë véritables'crises gastriqu es accompagnant parfois' les

JItT.I H) TT/ i- "r.Ufr 17r·,r ,...1 ? " , ,

crises de douleurs thoraciques, 'et marquées par des'vomisse-

-tfiii ? 4 ? i .» ? , i ,' ." ? *-... ? j")'" x ^,) .j*;r'j i i .' orl,irrR^>

ments, le malade n a amais vomi de sang' t -*JJ>1 ' 1 mm*,^

'lllrby G ? NJJf,IJOnt·I1 ? JP `iftJJil uni .fI91/,lf"ryy ajyxV r,IffIflfIJ

3 avril. Dans la, 16urnée d'hier; dans la nuit/et la mati-

,née d'aujourd'hui,, douleurs'constrictives dans lesjbras et les

"avant-bras ? pas' dans les extrémités inférieures : ! Ce matin,'au

IJréveil;;le m'alarlc)iiousl signale' l'apparition dedaches. jaunes ? disséminées1 sur ' lavpeau' du1 bras,b ressemblant à-i des 1 ecchy-

moses entrain"de se résorber : lIl arrive; dit-il; : par.extraordi-

9 naire^qu'ilHéprouve^desidouleurs*" accusées surtout) dans; un

''mémbre/l'autreiétant presqu'indemne, et que.'les ecchymoses

semontrent'surleLmembren6ndouIoureux,Hp 41dlT wl li

rJ+111 ? IJIr'(ia`l.ilH ' ! (r(6 9tt'If1T11C fil R91fn.71li ,j1 ril 271, BJ a. P'Ify

GNEItVET>ÿ

.J9L9E,NEEH§E.

5, avril. - Hier ^MP&VmWbte P.aïti^nté.riflure de,la

ie0ouôn c`uhâû' ûû ôtLac.tJ&rPbtiTtese,çea`d;mn`siontdmne

f nL ? mrrJUnm e uii ? iu tl ? P ? 17n1

nquënous oUsOEVQns «ôtel^'^ntiijàmaisipu

SVrf-ft^lSOM^i^ cc§ ? -'Mfi.te ? 5nkq9eJle 4or -au

dire du malade, serait d un rouge franc, .naup

1" Kût)eM ? 'e. r Denuis ? 3.mo.enYB,fiIeucaractëre{Hes

cez31tz811 : Jfxg`9difié.zlLds

r Jrez a`il` ? ,ts3'.igp ? nrSQ ;e .pusLrares,

%'t m,insl forte 3;on3Qtt ? taseCRFnajRl de,je,urjproduc.tioq,

1 e ? tiiEnce'q ,y.ej`qlu.s, tcyg ét ? souSre

prLi61pa`'Îement"c'e do'uleutrrQsttrgitbg`s ? i,a`e;luctlioraf,

.J311U°zcfo'1 anal) isrloicm B àlluofftfb .aqmat suplsup 31uqo0

- ib sb fIS zisrnst ? li aiiern L slduoT3 oz auv £ 3 ,zJnsmorn 'f

-anoo ob noitBanea SflQBjmv;^1lito\aIIrii xia ainqoOE .aiqolq

taolB)inèganoi)oaoUoI,nnna .91rpITlzs`qJ noiy3T noilon

Ylfieltdc«bcî9ziéé` ? âSâcaexié.ziouyl ? qûésd leilifo igrH

'fâches ecchymotiques sur les membres inférieurs à La suite de

zsïç'i ? IrÎuly2t ? z'tesdc 3ae aEnBqaxolaJ ? M

oh 9qq8'IÎ 23 fL0 sI Tsfl3îfifn IS'1 LIO LiiBuQ ·aHlo3 xueb

-nnbna /il. A8RfJifia)iïncIà111,'iil31Bm9b. es

'nr8t'W6 ? tT ? .ar ? y

3^ml : i^ft ? -%^%^{-^- )091vsb 9f ? Bmab B3 siam .tooobvs

,noanuvs

srJ`s`ad'téecen's ? f>le9cL ? e .r. Enf,,1859 ? une,.sorte çbat-

faqûe 3a,poleéi'fôrme. -`JJri 1 ! $i3P,Ÿ ? iuanFan ? Ps ? bdu

Mexique, il fut atteint lLlntyiyiusûgptyrusI,trno3, aprs,

z

vôitiMèorWlà cî2atrtbe.dirdir ne pas avoir

cut&ei'ihueU, qson.ynoja enuf.

Is

ziïlm pT3rtaDbiléiï*ius(ru,en 1870..Mais à,, cette époque, .étant,

prisonnier- M Allemagne" 'et après avoir été, exposé au froid, et,

r ? iJj1 ? ri»i ? Lit SlBliri'l'lif mi.'QÏl'IlJiJl i £ >JT * ? fl.lJgoïl»-if'jyvi«.,0

pdrIe q'It 'p9M lyl

atteint de diarrhée peIdâii 1 s ûi oi -

" .i 'nriL nÿ 1H·,g3

tantôt dans la jambe/droité, tantôt- dans, s amber gauche,

coudpi&dâ ? CeF s'aomanantdrmpjg

.89Îdl>Idlfl93 89lfos) 8ôfa )n9Vl/08 08 UIOV*

. , , t,,j ? ,f,r.f-ot ? )f0t-fimd' ! uetuoa Insistas aalia

l ? RccuèilIlélpdFM. Kitrih, internenle mon service ? ? ctrnql r.l

- ? ;5

ECCHY111OSÉS'filI3ÉTItUES. '5 \1

r t .... 4q rri'Prtl ^nR- e 2

iuuüohilisptUle3 membre 'dàîïslll'extensi6n. Cette contracture

, ., . 'r , 1 .r,f ? T.f[n ? )rftn-'n8'n'ui ? t"'o ?

.étaiftrèsliassdgeitenl'uï§é.frèmlnelitdoulouréusr< 011 "a31q

- u'II yt n'n'9*ti'P ? pt"âs etourdisspments,

- ii-Il y) a'cnviron^uatreU'ans3 survinrent .iioil ,à, 1 -1

11 ... - -. îr,» ? ^ ? i"r'irftP '|iii''11111" .-iliOn .ii01 1 .Jl,i.n' ! suivi8Cd'attaqù'esépiIeptif6rmes3 atijourd hui assez espacées^

,au début, lé(êtburdis ? se 9s raire

quents. eguo-i nu b HB-iaa .a61n M ïtfni

br tf6îsr^ols ? r ! ap^arurenl dès 'fourmillements s

agllloyjwlenvil,dii ter i,fragiiprrfuqrl. s 11JWŸ ?

it iT-r,j .LpIit.- Ijjjj t^^'in^f'-r' 1 tri il £ ^91 4101 tf'ltT'ilJ'Uri lit

rdans lés6'doigtlUn mdis'apres survinrent des crampes dans

eslrmaüis. . 'tfin= ? fT1 ? £ aïélitzl`é lûsrbsôùbé' tg9llé

Jusix rnaiiia. i Ces *«f âmûes^taîent8 l'e'^plus^souVenf ' que vie

iBsifmam3.tCes''%râmp6s"n étaient le plus souvent t,, q2 io

.1 r n.i* ' -J, ji~r.-l i-woop - 1() ttfic . ecj IOP <jti*,uli jj

préludàldfatUq4) épileptfi"es;Ce attaques se sont beau-

eoupo rapprochée^ déduis- Heux mois,, au. point de se -répéter

plusidurslfdis-dan-s la&ë^d^ëg™ A 1

Depuis quelque temps, difficulté à marcher dans l'obscurité.

Par moments, sa vue se trouble, mais il n'a jamais eu de di-

plopie.-Depuis six mbis,ilél3l'roü'vétine sensation de cons-

triction à la région épigastrique. Enfin, les fonctions génitales,

très actives il y a plusieurs, mois, ont considérablement baissé

ni\sMM ? w ? b. M.

9y ô\Svt2 r5 3.12'fS9S f9'SfS 29'taStf9SU vA tut 29 ? S1S30SC(559;19 »»\3»'V

30juillet.-Le réflexe patellaire est absolumaaeabôli«"des

deux côtés. Quand on fait marcher le malade, on est frappé de

l'incoordination de sa démarche. Il élargit > 9 susten-

fattonënSmarchantlesiambes écartées.,et frappe légèrement

i ? i ? f-*41"-nn*aLTj. i"U = - ,h'i>HiI1)j'.Ji(ioa J-1., ,Oyrr JoiiiST,

le)isol'duifalon ! J Quand' on lui'ferme les yeux, il.peut;U3n1cùr)e>1

avancer, mais sa démarche devient .chancelante, .Il éprouve

....,1 r ? ,'t ? n9rr,tr n1' e If W ? 7t 1112W.

avancer, niais sa démarche devie r 1-11, clilii,epll tg,Jl piq,qvc

aussi une' grande difficulté a rap0roestans,e se tenir,

oti'éqîüliliuélsuc ûnéFSéii'1 .iYi'be. jI "' ? u.-i si p.ixeM ? ... j-no- i .... m, trî^i^'UlUV) uh )nJ9)lfi ,00, li ,9Dp.lX9Wl

,BpaB' de0 diplôme" de strabisme,1, ni de chute de, ,1a..paupière,,

, ,o ? " s ? 7'.ir.rD/îl) ivilM J'a lûp ^iTÉ3*jJliH .) 1ASAHJ

1 pu On constate jSjgj^SS) iJ ? lWo)amDe5

rir ? ? t ? tTnrn ? .ih ? ? <) m.),)TH ? KtHJ ? r ? 0 z

dêl°tàlclîês[jauilârres0 évidemment hématique.s,LçJ, ressemblant,

, a, y .,t ? r : rhtF d rS`r u ! alj .lŸli .ŸJW'll .s. 4

odéiyelldfice interne du tibia du cotécroit,àlçinq,trql;rs,dal

doigt au-dessous de 1 interligne artiçulalré du en 1 1 a*.

r °. ? ( .'n'i I- VUIl ? 8 ,'U, -'iUji'ium li91fyae alrgeln1

environ cinq centimètres de long sur un, et demi ;de large,, Un.

6a Tua pr.ia.fT ? i}Brriirji'i1f.'i«r,iijoiJ7 ? j nr^'j j»- -- 6 ? 1K i

peu au-des'ous'6xi5uneche,phspge p-,nTÏBib 9b tnigjjl

Du côté crauche, semblable,, du volumo.d'unejnèce

deiun-francp occupe la .face externe',de,la iambe,,a, un, travers !

es ? r ™ l3.V lôindu ctreux pl>,té.9dmbi hl zash ,tô3ast

- Eff'malade1 assure avoir eu souvent des taches semblables.

Elles seraient couleur brun-rougeàtre au débuj et.prendraient

la teinte .jaune-verdâtre ultérieurement ? Ces taches sont inti-

548 PATHOLOGIE NERVEUSE.

8,·lTiIfI T 2.1 U11 rI m ,

mement liées aux douleurs que le malade éprouve dans les

jambes ? EIlessuiventces ' douleurs ? omdu' moins île' malade

n'é11 `â' jamais'remarquéflavâllt td'adoir.'éui des ! douleurs-fulgu;

rântés : 9Les·;tach'esaapparàï§ént`au-des'sus du point qui a été

Ie,*siègë'lr3rmcipal3de',lardouleur3 : , ainsi 'quand celle-ci. siège au

tiers^'inférieur 'de' la^âmbè^ c'èst £ dansïle ! 9tiers'supéri,eur que

surviennëiit'les'ta6hesotfjob sb z;ioes 39b .te ,x*J9111d ,ahav

,903ousdnos^yeuxle malad&.esti pris, d'unei douleur. fulgurante

à' laiplânte'du pied ? 03'tEàits dutmaladej se 'contractent. do.u-

lôurèusernent ? Ile.Portohla2main<<à, son-jpiedt oLoii tout^dure

quolquèsf^eoondes'.iIlL'aireux'dës^douleursj analogues itoutejja

-nuit et noufcjprédit queidemabi coup sûr des

aèuptBm fJl0JTü2 2s9TUÎ as(

flfàritem[èM^-c2bsr'. d'i'odui'ddtas'siuroa sab sulpovozq

ci ab z;1 azurn aai ansJ2rt1 M(f ,1 nds J39 niilntot 9x909-1 ij

3 août. Leimalade ! aJle.u.ÊdesJdouleur§jtér^brante,s dan^e

jpoJuJ-de-pie(Jqtqutf,l^ ilJ-5'es,t)fepfrcu,ide l'appa-

rition d'une tache brunâtre, vers,, le, milieu du mollet. droit.

. T .id.J. J JlJ. J Ilr/ , AIJJW 1 z

(Cette, tache a entièrement .disparu au moment, ou nous exami-

JftB ! M'<(r.t)'')nJTj)uJUtJ6j dl(I1'HJlli ') 11 ? al yf) ?

nous le malade., .Quelquestiours après le, malade, très mdisci-

" X" ? " a-.iï ? riuv-.iû ? ïjjoJJ ,j*uiiA>iii aUDuj 'in.ijj im miimoa

pli ? gmxlg ? Prt Jgs2JJJr1 89b 2szJrllrtdil ao8arjuo98 ab 89àasi,q

93 ,tJJOfTJl2 91r§iiBi ai mp 93 aab uuütub 3ajiBdu6.t

- moo afjBlBm ai 9Lfp 30)f§n ! ,38vr/ ,2`,vzos ? 't)ju ! uub 2e6 iaoa

9 ? 2911 ? 292211r9 X.ü$ffI90BEL,ATIOIJ,II,iG £ 8j> ji9.n,i(j

snu b sdJ'srllïdrrsl2tli'1 asva )n9béoou8 Y a )i tni-jq au 'iua hlaxil

°li1'tâté`lô`ôti £ 'ti`aëéFdâtaritltde dix'ansPFcshymoses'lsumles

sl'sri'oibestJtfé3·tëici·s'ciflcc"sisilèldet'zrises del douleurs). fulgu- ? YM<es..8.9'itjad O1 u 8

Ml \SO'n9Cp 9)S)DStQ 9\ ^9MÇ»U» 213 y\l SSSS1SSC91Sf9 .<9' ! MO. ? (`lyFa`iîtrlVl. : z°; `aâ`E `de'F51-ail;i ébèniste;éritré' le` 6 janvier1880

"Eà'l;hôpital-ïeimn ! ,sallo'BMiat (service 'dè'M : vIlALiopEAu)ïsMii

'S'9'Pâs ? d'ntécédents`héréditaire`s;('pas`3d'.alcoolisme' : rii, de sy-

"-0fîliilis'1.iBonne"slinté àntérièure^bBlBm oJ .8'.9'v9,p y<M9\Mo\) 9.1

au2Péiidant'la'guerredé 1870 'le' maladeieut les janibosigelees

"flkns lam'éiçé'.n Après I quclqifes[']icuresud ! eng'ourdissement|iles

0,méttbrès'Ireyirirent'àTéf/àt normale Mais'J4.t'ou 5.jours)iaprès

s'jrd(;cident',râpparaîssaient1 des ''douleurs') qui ? d'abordipemvio-

lentes, allèrent en augmentant'jusqu'eMl873Pendantncette

01périddé', ld'nialade')sentit,sa'Cmarche'> s'embarrasserrdet plus en

mad .393'ja-i'ioliiob r>Bq inoa au gaffa ! .f)fi9q 1 9b 3u ? 39h-/iB

2nue'(lDûé ? e ? jfn ? rf) ? rf)ft;'j<f ? tf. I , ? f tî ? iFiii 'in-j fLnhifrrffff

1 Due a 1 obligeance de rtonïollegue,'M."Hallopeau.,UJ '-oi'i'Lqq.'i

20J l ? tü â 11JÎ

3-, r-vsl· ian,lolr·rA-1 8s,

, , ECCHYMOSES TABÉTIQUES. 549

2y1 aaJj a'/jj'nq9 )t)j iril of ijjp "11f911Jn Y1J$BJf t1T`lflr`J411

plus,renfmêmeitempsi qu'une ( douleurnviolente^etr continue

paràissait.veM'1'occipitaldes'deux côtés et- quex survint de l'i%

continencer d'urine.oPrJis,r,vers 1876,sles;membresa.yip,erieurs

furent aussi pris deidouleurs, et;;l'pcrituredeYmtdifcne.En

- 18J8 apparureutjdes crises'jgastriquêSjiayeG. djjs -y^jm^fteWnf s

verts, bilieux, et des accès de douleursjepigastriques ? jjg

ahlncoo'rdination'bmotrieeihtrès accus'ée ; projectioftnbrusque,

saccadée ? irrégulière desunembrescinférieùrs ; jmafche.idiffici.le,

impossibilité de la, station déboutai surtout- les'yeux, fermés. rLa

mainïdécrit'un'e courbe' irrégulièrespourlarriver.au point.desi-

-"gné'âu malade.' De -plus;' il y a de l'atfophie.musculaire et perte

des forces surtout marquée à droite..Leiicourantifaradique

provoque des contr,ac,tionS|,moins, fortes à,, droite. qu'à, aauche.

"J- ? j.jj-Bintt.T ? )jt\

Le réflexe rotulien est aboli ; par instants les muscles de la

^ùTise' droitê*s6hnênsiè^ë° ! de ? 'crafnpes passagères. >*'otj B

"B5Le malade'ressent des dûlëûi5detülcisiéur's'rè'spééè's-é-dôltt

iaVàturenvarier^cTeTsieg'éT.9V .aiWouid 811oi.J eau'b nous

- JItI,X4 sitin r 0 trl9n rr' tlTr21 Tt'a')"A'i n Tnr- ? ni.

Aux membres intérieurs^ ce sont dès dbuleurs'parcourant

comme un éclair tout'le nièn\b1re',0aôù'Ié^fr^

pagnées de secousses fibrillaires des muscles ? PuŸS ? dé`srdoùlfûïs

térébrantes autour des malléoles; ce qui le fatigue surtout, ce

sont des douleurs acérées, vives, aiguës, que le malade com-

pare des coups de poi^riar'd^'et'quPsiè^ent aux cuisses. Elles se

fixent sur un point et s'y succèdent avec l'instantanéité d'une

i série, de décharge^ électriques,. Elles, jappaçais^se^par accès.de

- courte; durée/mais souvent, répétéset formant uneaaqe de

8 à 10 heures.

Souvent, le lendemain de ces attaques, le malade aperçoit sur

0 ? CM ! MM,jSM<OM<. a ? OP ? jcA;</eS{aMCÛH : ! Mp)'û-

duiles par unelpreésio'n fdrleiet prs>lçmgèe,, pia7 ? es...c ? ï.a-

- niais Un en a ? vzc sua;,les jtmbes;oiç,;d'ae,Zlezc,asja ? 13a'a jcc ? azâa's senti

de douleurs acérées. Le malade n'aperçpit lesjtacesquelelen-

3 demain- des crises; maisfil reconnaît n'avoir; jamais ^ort-é son

adttentiomcsurrdermomentijpréc.is.ldep leur- jp.pari.f^on. ^Lgur

a étendue. est" variâble ? Les;iunes ont.Ia-'Iargenrd'une.,piqcejde

- cdeuxm'i : ancs,'lese,autresr dLUne piècelde cinqc,frianos,3,1'ates

sd'unetétenduesintelrmdiaire : rlytrr9mârtr, na tnaiailB .satnf

fia pLéurjformerest, elliptiqufcoUToyalejJEnesfn.e.fqnfî pas^saillie

au-dessus de la peau. Elles ne sont pas douloureuses. Leur

apparition coïncide, avec» la,, disparition, absolue, des douleurs

fulgurantes.

550. PATHOLOGIE NERVEUSE.^

i,Cestachesi,sorit.,multiples'etUrréguliefeifeiftUliss1éminéel"sûr'

la : surfacë : de'la)cuisse'.o je anoi)B3l0q aab amtcsa aoliofia'I I

aT,eûr.ol6ràtion(iestid'ubordsroûge ? jpniuilévieützblêàtre';f

Yi61a'céejaun ! ltre ! iAÈBesitransforàtionssùcëssivës"Htës

deùY,sfi,rôis "ôu ! "quatr^ jourf*VWnsf)

1a168ers'dBtr,Ce5t aaaamo xub )ioa ,a)alIom xuB ,zsulrzsrlo

aAuLtm)jresup6lli6ûl'sladbule'U[csEom'p'aep& ?

ma.lade;anssur&) àiliéGr'asèmëiit,3Ïâr<cônstrl^

Jamais il n'y a vu de taches, non plus qu'à répigastfé-ou^es3

douleurs sont comparées par lui à l'impression d'une boule de

feu remontant du bas-ventre vers la gorge, sur la ligne mé-

diane. 7/ vomit une fois, il y a deux ans, pendant une crise gas-

trique, 2ouétéCUCtlle ? féefng5ctlrrmnio) V vrOITAVSia2aO

as3rrcnurolrr3zzusl t1 rr(RroEm ? r rns,z s ? (zslro)...f !

rroüsrrrbzooani . Observation IV .(Résumée). ; ? tl r

- aon aonani)noonl ,szcs3n.slq oiaôdtaaaB sézuass zézi ssiziom

.sMuEy ? ag'6rdQ'Bt .aus commerçant rétilé';làuquelCjétdonTttt

des soins en ville. Il y à 18 aTis ? avioIeiiifd6uleurs ! dahs''Ie

jambes/tà caractère, franchement fuIgUranpriespour des

douleurIrhumatismaleà7^Actuellerèrit, : lb mcîladici'e'sti-arrivécfi

àtson.apogéei : iincoordiriâtion' énorme dés membres inférieurs p s

la marche est impossible. Violentes crises fulgurantesrdans,'lë £ I

membres;inférieurs7 empêchant lé somm'eilDouIeursconstnc-

tivêsicy} .ceinture, ! crises.gastriques et rectales- (le malade' éprouva

parîoisalaisensatIon6d'y, férir ougâ péné`trarittdaris : lëLreEtuiii ; z

pxdafntb4nns; zceucrisesicdduloureuseruectâlesis'ràcctirnjâob

gnièrexitid3hémorrhagiqaië,bondantesparrl ! anus)aAbôlitidn'dttb

réflexe patellaire. Myosis..s*mû[ sauplaup

nJ/examinai fréquemment la maladefàlfa suite'de ses>crisôs fnl-

gurantes ? ^sans jamais découvrir d ? ecchymoses ornais ênififltêf-3

rogeant. il me déclara qu'au débntf de ! sa t>zizladie'; pzzdazzt6 6 atisfi

à la suite de violentes crises douloureuses, il voyait habituelle-

ment apparaître, sur ses jambes, des taches ecchymotiques. Il

cndBaîlftimAaie ,fcfe§rsjmj%cins, ;quirn.'y.prir[fflt; pas. gaMeJbu

bien attribuèrent ces taches à des chocs. Voici la description

t JrfOt ùSH ? f1[ ! P ? "()t.jt 'fmt,.JpithUl

de1 ces' ecchymoses fabetiques, rédigée sur ma demande parle

malade'lui'-3némeéb-Zluejefréilôduis'tétuellémeritc : ltui' rtio2

« A l'âge de 35 ans (deux ans. âpres le début 'de hamTala'dié)"

je remarquai qu'à la suite de violentes douleurs, d'une durée

ECCHYMOSES. TABÉTIQUES'. 551'

variant, de, f 1 2 à;,18 ? 24.lieuçsclkpartiéudans,;les=jalIbes,aettà à

l'endroit où je sentais des pulsations et oiujaéprolivais lasensa-1

z

a ? e,li§,Ps ? llcP QIgz4 ? zeo.let ? jütlâtrérîoxc$ deldar

diensQ3y duufra;zicgla`I,eb pduibait ! sur3ls : zparted

charnues, soit aux mollets, soit aux cuisses ateadisparaissaitl

au. z

J6 ? iRSMPs, iqing[81 ? n& cMiteehe&inej-pai5aisr.i

Selt ! Rlu,ryl3 ! icj's'I B'up aiilq non .aailoB) 8b un b y'n li ahsftmï.

3b 9luod anu'b f[oi3aoqmi'I s in ! zsd z3'szr>qmo tnoa azualrob

- àm aagif Bl xuz ,a§*io-g Bt aiav a*i)nav-8Bd ub lastaomsz ua

-20\j 9zs°s ssw tBb ! <90M<B xwsli si \« 1's tî'sd\ 9s>S hK<0< ! V\ .OftBib

OBSERVATION V (Communi ? e,,pr.,lssIabt);ess `9sss·v

B... (Jules), 52 ans7j'emplQyé\de magasin. Douleurs fulgurantes

-t - r ? f'Tj ? On ? V9f ! )' . °.

des extrémités e r À 6wrlés depuro qûmzé taris; incoordination

des extrémités inférieures depuis quinze"ans ; incoordination

motrice très accusée; anesthésie plantaire. Incontinence noc-

turMiLd^urine^uidysurLej jour. 1 Tr(iubjes,. visuels.

Aiiticid.en^tsjsyphilitiqu.eà(anci,ens'. 8t a y II .slltv ne anioa seb

gIîe§jjdjPJulei0*S(|'ulguranjte6t desmmoïnbres inférieurs Jsyrtden ?

ntmtaP-arjinteiLvallfiï d ,A&fjo.ursi)à.3roisIs&OEaines)eIiesf sbn-9)

très vives; &t dareatde6, : à12rheuresiellesurviennenbsurtoab;

pendapJbla £ ,nu,it,'j§liil saaha 39)n9loiY .9ldiaaoqmi )aa auo*0*niBl

-'A)rJôo^uitftjweories;i crises ? le' matïn7causréy.ei1,n ? lecimaldW

obgerjV(|/i àlpLûsi.emjSjrbprisES ? *lajprésence)sdej taohéstiapparais'i'

santospJqntaném,ent*,B'idajisc|le31jvoisinageLdeor.fendroitIo^io'5Bsl

doulçtrs xaietleplusv3escest,âchesTOUâe-sombradfxbrh,q

dwj`e,pnçntd Yert4s,npuisay aunesb.etddisprait;ssnt âüt b'dutt a e

quelques jours..81aoylF, .saisllstsq gxonùl

-l4ld.i,yerses) reprises ? jpendarifcison' séjo.uriàjl{hô"pital',rooea'pu

s'-^sÇHrQrLde^laiprçductiQnidec'ésitaches^amjmemtoeànférienr^

à,îfts ? OUSiJdAfY\rtftsJcrisesjdoutDureiisesrjp BtBloàb 9m si .)nB9go*i

-9ll91j)idBd Z li ^aanaïuoluob sesha 89)neIoiv ab eifus Bf B

II .8aispilomydoo9 asî[3.c Pgb .sadmsas JJ3 ,at ? ËqqB srnam

irfLIbbsorvati61li'suiaiïtè, aaë#VëcuéilïieV°surTrmaTpde'ï-9

ez9l· et ht*7/ 8 ? b z9b B a, zqs )n9*r911dnt)B nafd

s't' qspbms°ne excellent ami' E u 9ultD'Êb

ar ? aq bill ILU"0 ottuaj piu c.utUnaao f.aa gD

soin qu il aRport ? àj;es2hrehesu,lÔnr,mersaura6ri

J&EëpPoduigcM ! , ê^«|.( ? .anB xuab) Ena SS 8 ab agB'I A »

aàiub eau'6 ( £ TU9luofc 89)fî9loiv 4b 9ti : z sI s'jjp iBupiBffiai-9[

" .T ? -

552 pathologie NERVEUSE.'S

-inÎBb s i-w-,M M sto 3 ,'ioiaajî ê dooqhG o1J CL *>mea 91 ? jof . t t Observation VI..aniotnÂ

&l suo) Ilo.tc3zrros zuoa r9JTJIIJ 003 ef.taemo'n aA

.9rlaTr,rr..ci sb stds,totrr·oi3elribxonorrl.soi7lotnonf ·,i;rto

.4 ? r : eM<'omoce d'originç2 probflblpmffit^sypjuhttque : dour

, ? rj. ,Y ) ? jj ? (()-t q;

t'IeursTfulqurahtesi eticrises qastriques.} Constatation, snKles

,, , ,'r r . <" . . 7 f ? < ? 1 : *uoLiJiJU ''01,'HTOliri

*'f ? He7o ? 'MfH/erMM ? j cle ataâ hes, eçclt; ? loz esz uza gn 5 ? t re-

vr, ? n'. i. - j. ° 'T< "'t ? zst sllooa(r

xi'çuèillieî et.communiquéftparxM ? REjîpu.^ gnojBj ga] 9dDMtf

"filidianaa rt ab noitunimib ; a9Tir.,trr5(q zsltl rn ,t ? , r;

9<LeBnormmeriErnesti I ? rdg,rdely7l,aIS,f se^présente le

29 ma ! r)1880;'dansj]a. salle la plupart des

tômesdèl'ataxie.Iûcomotriçe)pro';ressiYe.Cet'lMmme ? r6&uste

. .... -...'1J Çt ,c3lJJja ttf ? ) p - : fff>3

en apparence et fortement musclé;,raconte, qu a âge de 18 ans

îli'ar eu.unoijfievrevtyphoide., L anneensuivante, .il a contracte

wn, chazlar,etqui.luildur,ul3fiQis ? mâjrquin~partûrn ? re uivi

daucune9 ! manifestation=.syphilitiquea.secQndairer : .0 .affirme

." yp ? , u91,m'jfn '-(ff'fjjnl 'luor

notamment n avpjBjam^j%Miode1p,laq,ue/sirniuqueuses.r ^^ <-

ofA l'âgefjde 27 ans.s,placa,un.mçidentqmapeut-étre-une

certaineimportanee. e,tqôgjquéÂ,lazliâtâlllé e9 Gliârlipi gny,

certame-impprtjmee^efyLpg^ de' ChampjenY,

de, malade, les pieds

1. ? r. ï 7 1' -.aïoli '0j 9 i.jiJj.a-ii'i') ? .fH')HHi>.1'f'rfo ?

gelés et fut soigne dans-,unef,ambulance. américaine, ou il resta

" . ? \'tuuij.Mit. <.'r.'f't.'rf[,)"r1

.deux.mois sanspouvoir ? dit70,rremuer les pieds pendant tout

" ° i"\l. i'i* .- '.t ? ui m.uiilij,.0--i i-Tt.,i.1..rtiritif"rT ïA

.ce,temps7tAu .bout.de huitsemames, la sensibilité reparut dans

- ? f ? ....1 ? ...,. UtÛH.) jj i)f.'u)) ! '<rgq.)n; le. mouvement

revint a son. tour., Quoi- qu il en soit, la guenson'de cette'con-

igelationifut complète,, et pendant neuf, ans, de'27 a 38 ans, le

jb, 71J Illul t<" ^ir'ii n fY r11 r '1S (t( nl 1 . tr,·r , rf; 7

malade put exercer, sa profession de1 marbrier sans la'momdre

eéne' JixSuuifii Ajp yiiujoa en la xuaim bv if ,iûoB sa

,gei,rm, t<4 f(n'jfT)-3.}r ? f .ffryq fi^ru n ? ar ? r..T ?

sx Depuis,, deux ans sans cause connue, Jés'premiers'Jsynrp-

ï e vuu ,DtiHfK) ! );U ? ) aT)nr;fQt ntp9 t'rr ? r ,-r f " z

cornes .ataviques se sont mamfesties. sous formede douleurs

11 : i -r n t sont mamfestjes. sous forme de douleurs

ulur;1ntes, irradiees de réfé ( ? nce. cjans la cuis'se" droite ''et

rwD|. Hou, ou ,n.ii i ,*S,4 , p,IngFt"rH·.r97 rW t·-nhnr nifn I

iaussi,dansrIa,region,Iombaire. Des crises gastriquesassez rares

Ij milcv;i -i|. i.ii ? x/.i .i ? i'i-i.| I D ? ^ ,,rrn ? )m .,

se manifestèrent quelques mois après, accompagnées de vomis-

Jl1-' ? l r >JlîliTI^<,i (iii(i/iiui : J... li n^f-frnq'il

sementsverdatres. II n y eut point de troubles de la vue1.111-11''

.frmSix-moisr,apres le début de ces accidents, la marche com-

0mencaaajêtrerincer,tai,ne, le^. pieds, se dejetaient audroité'etla à

gauche, et la s'énsllillitg étalt évidéinalnen' erroûsseb,9ra"u'ie

, ....mon <m.vi '"inii'.Hn/ J f a-ollc ^yp" Aii.-i,"nM `

^malade appréciait imparfaitement le terrain sur lequel' îl'mar-

chaït *J 9e ' -0"1"0™0 ^ 'Jl aoiviaa il ? nf;hMvo

tca j 'itar'Tpifrfl Trrnfrrrr. f, r,a,of,, nr-fîT ? ,; n., ™ ? r , ? Depuis le commencement de 1 année 1880, les mictions'sont

, devenues involontaires ; Ies.gardeobesnt't6ujours ? volon-

liu . lAl il». (HPr,,H7 i ,, .idPcirKo-, ? ir"To.,r ? J ? dâns

taires, mais rares. Jusqu prés'ehtea]'ade''a'6té soigne dans

ECCHYMOSES TABÉTIQUES. 553

- ? ... ? i.t 1 cc

le service de 111. Delpech à Necker, et de M. Mesnet à Saint-

Antoine. JY tMITAYaU , .

Au moment de son entrée, nous constatons tous les signes

Il'une ataxie. locomotrice. Incoordination notable de la marche,

avec conservation' de' larorcë ? musculair'6 dansoles,atlelyhn,qs

inférieurs* do'ulëurs fulgurante l'e lon') de ! la'' eolohne); ver-

tébrale" e"dSctsIèsjamb'es ? veriges 'et chutes

proche les talons du'HlaHeabolitionrdes'fréflexes) tendineux

du genou et des réflexes plantaires ; diminution de la sensibilité

âI ? 0giitâ rtrlet"â Ia''dQuleur'pet8'oupomtdB'troublBsrfdcfJasvne.

t' t t uleur ? 606upoifitdâ,traubleBrfdefla&yiie.

Crsas gastriques epl'iîs'énplûs'rarës.cfUrin'esCfquente

,,q-,J,os gastrii : L e lûsé lû rrês Z3rinesCuonte

an%lbu'm'tne''msùë8tios'M'vol6htabe

,sfln ? albLimine,,iii sn ? T ? nmfa°rrrryt oît,ts orzssomls

abitueile'et rêves'conftim&ls ? irl,rnjt.Iol 19 qq 9

..Enrsonae ? o'ssib'IIitd4LCci'dts'phiiaiquas,jIetTai

ivi, 6 b f-1 t 11 l I rff".f n

,IF - ain i ntiltue . io u;élld&5otà§iùiÉ,i4Sraniiii,às par

jour, fricUon'mercu'neIlMstësntr6 ! sj'oûrle3lOttdu

rt,çhis,, bâins sul'ûreuxo r r« 1 de>ix pr rl fdi ' f Î131; f sdfhhilïe J`/6' ! I fil9fITfItB,tOfI

Su J J 1`rr, tm ri fcr tpr r) ? rr )fi ) 11 ? m .

pans les, quinze, premiers jdurs"du sejoltr du malade a I : lifi-

,ptal 'survIen'nen,t'troiscres'astri'qAès''irë'vi()l6ntes,aav&c

iyoIrscriensaçcéléràt ôn1'ilI ? ôûls ? étlàt3vtltiféux,Wi>><renrlc

mais sans élévation il'igthiiqffe ? flât'abliPio2 tIl J9 aafas

4urrtratte,mrettprecedmmeTntilstit sblStlajgüLéé'sElê(âû-

,twrisatip,ns i,-nues 9 on-le It liistitl f 1 1 a

ttérisatipns ignées e 9on d n Tâ oloIfi vcr{ebraléC6'sâuté-

risations';repétéesu'x%'sou di, ? IPaï'tir

,ue : cemom"n'n'plu decs'riqus.s 3aüsz

9.

sihL ? alartytJlyp,ûaien9ant ut ? M ? D f''MtnTfT.ps ftl'fivn [(fif ? rT

et août; il va mieux et ne sounre que rarement dbldbu`êu ? s

.fulguran.tes.le sommeil est revenu, l'état général es'meilléTûf,

ais lâ marche.reste ..toujours désordonnée quoique,'d après

a r Tes e toij ouïs ? esor onnee, (Tu rès

eiumaîaJ ? soit im nfr. 1 fil

ar.cjidcette,assertion yraisemmable' c eg.1,rhr--r

'. 1 ? ? P''i rais,ém3ai7eré'él''ca`méliôrâf$fTifivlb$-

.tpstable,.qp asubieTecrture du malade ; il abord is

.ft. .Y)) iU.InWt.'f.lt; m, 'J'vit, l, mnn >w n r rt t ? t

trembLee, elle est,de,venue beaucoup plus;nètte et'a'pëine'bUc-

.JU7'i Ji. 61(Mjb'U b fi'M .tU ? ff p1 0) ! "<1t ? f : ) t .Ttrr ?

.,vrptante ? au commencement d aouU&'rnàIadëéci-{fIenM ? n'ent, ? t''t)r,aUpiMi) edO nh la -i' ? rf s ! nrr.-[.rp

ÉmàiirSbenylL3s;stÿrcs,olrepiéndre'aTSluicurs fbi"s our

", .i0'f J.tufitJatdi' ae ! 6Kt<f ? t 1,% - r

apcrire un.mo,t,,comme, cela avait lieu d abord. ]le

ran our 11 lit 9 Illf,iitngh Li 33 slsul a

.erandD,.pour,alIer.aincennesle.l6 91 rUt t' ;l'r5'Ir' 11h r f`. t

M .iljL ? 1 lj J 'Uj ? tUifrh-)m ) ? J.')<-, r. 't.fYr

Revenu dans le service le 30 octobre, il se plaint d une

Êg Fo,,iUié43 i Ille ? deh sa,, (1 te 1'di It s

,Aqg3lli l' sa ? t,qulpur ulcti

tiqsance ioreli.9s eiiô e lie

atMaus.noa.Yonreph ?

551*. PATHOLOGIE NÉIt\');ÛÊ'Ê.I

chez) lefmâlâde fdé° dcêliÿüidesuslibntâriées;J'ê £ 1 voici' ce' qub'1

nbusivonsêônstt`é ? a9én&'tn°qz zslsJ.'IZOrrISrl'L naid llJz2Jgs a

Les douleurs fuIgurairevemeHema ? tous les

de^Wrm+s Vûr^»^^ les

cuis0mbe§ ? ege biji &*« rdieWs ? L

` + r 7 rt J ff) 0'I 1 ff

rj ? ( 1tff9t `.r tt JJ 3OJl`11J1'tfll cJJ08 1fï ! , 9

ëmipéé'H'i t cofflle`e rièiltfe s mefl.

' aY°f 7<' 9 tor4f 9v ? 9`IB : 21 ((IJf ! ')IJfi9d saunavet) ,tll9lf,h :

''ldr p`9lusinu ôï ? â'rr G ôlusue;oi, matafQyS ? tSvcRSta ? d

au a17

f, R Yl l ? ')h( ? CII ,.l aJlJJI`3Jl'l'ylIlW ] ? ? sm a.Tü ? .

t t

natres, ne la grandeur .d un pois , pu .cLune moiSEtte-. présentant tw

Trro0 ;)K*Tijr5'()(;') m1 ! 3UÎj çhEd

des limites effacées, ne disparaissant pas sou^Jejggi^f^Qijran^

en un mot tous les caractères d'une ecchymose datant de quel-

ques jours et commençant à pâlir. Ces taches duraient trois

ou`qüatrenjôttr én9'1`li^ÿeife ? 1'Q'bi\.liaîn sô`minr `témaiidé

11a11zqrci Ûies JO^ouyAient ,êtrJej<l18' résultai- (de coiïps^Ile m3q

z

ment ; mais a cote de ces .petites taches se distinguaient par-

fâiteWrit^eWa^

nilarmllnülès dimehsionâfdeautlh ? cûil c8riesfJbndâüsifls

toaTJP,nrs0r\ud £ .fe 4u ? la'A911 qlr3à11st;P3'siql3,)91 ? lî

le .siège d'une certaine fl,o11leur. A f; I tpa1pe am21 Ç ?

nr. cTr', r'f Bp.ffi R ? t ? iJn)t31HlHb]nfO"ti.f.'JQK'

petites'taches jaunâtres n éveillaient a- la pression la moindre

ssribilifé9'etellés siégeaient la p'artfeCpbstërieLr et -mfer

dllLInQL ? lc>lsuPl,t,pq,)ïl gi ? lrn;tatmatslJ.alétaitldifPlfrt

ûô 1

atnrmaitque ces taches survenaient spontanément, sans, cause,

coritilie ! btléfJltt ? sôu3é2îtlâ lâ sliitÎ ? ôln s d'ôil'léirs ? iil9

guran>< ? 1n9`lub fgnoj)fidi30fiX9'b la anoiaeimài eb sévi)

$uyliteliP,91nJt 9p ? aittellgu`tri'9oni` étrêo'afflm.tü~s1S

n'ayant pour ngui iei J1°'JIIg, ffdlr9dPlu3 ? le : `fA'ub

'3t pf ! i ? M-H) ! <)tMi ? tT ! fl ? j1J' .lonbu ? ,ntmoM

avons, etfieltet, vu chez cet homme des . crises .de douleurs.

z

ni les jourssunts ? ualdeons dimfegaJemenHque3chéz ! lui'b ? PiPÂ ?

c est-a-dire avec une teinte rouge vineuse plus ou moins accen

tuéelîl'e'tlfl s`é`t'iflttjt'dnjôitr's9'éIl l élâû`â`ies,lislâeini9

z

co iP' g3 z gl .. i lPxeq>;<ti 31 ? u

le derme et quelles ne devenaient visibles, que quand la. ma ?

ti&V&QiUl £ £ ? » 'rî/flt'iDj^â.'fi / ilU'n'H'1" .'W h'i'V1 yatBffti super-

tière èolorante's etaîfr diffusée a travers les couches plus super-

1·rCÇHYSIOSE gBEIpUES. 55

CS ? s, 4 ? peau.;r IlilrrJOUS çrovnpou5.oir,i,f,rmen qw'ip

s'agissait bien d'hémorrhagles spontanées, suriY.enuesan deliorisi

de toute ? § ? n3

eiffoi <)rjlli3fp sa s Il, 1 19J (lJy1 .e Ji 2'IIJ911J0 zs

. ' ? e9 ? 4P06

juscu au 15 ce br L ? ? Pdyo

il ont ete cons ,ate s qi 1 trois y s,pepd" , n

, TuJn t1 sous t .9lr1f84^ tilyi,g1,J°ui fl, y ip

v gr. par lour et Satns . Ireutrc sulfur u u aJu3rrurltiu rs t Jtgll £ S,JPt$o

étaient devenues beaucoup plus rares., Le 14...etie26)novem-

f rw r rr n t`t , T 11 9 t7n f;) f; itu 27r13W ti 1

sânsLmani'fesmioW ém'orrHagiqu ? made''d'e

1 2

sotie'l l5.decelIbre, sarls que on ut u constratçr il .611

veaûé' p)rëiiomètiBP ai3q 9 8) a ; a31 1 eaB

- (9rJ1) ari IriBli3b 92omyda5,9 9 £ 1 ! i'l) z9TJJ91;'rB3 z91 zrloJ Jom au na

ziIt JrrasTUb asrlas3 P90 .TilGq trrçrlsmmos J9 zzlro a9frp

z

pose (,deqle& appelep),i apparaisséatu(chez P, un cértdiùb

nombrè ? d3fita ? ïûés;9 ^stîx'lâs ' êândtésrint'e`'librést`a 'rlâ'1

f( 1 r91f;It'srrrt7 3z z9rt·3$t a93 t3r 293 : Jh 4tU3 ·ki ILrI'1 Tn9tn

J11J1Ji·1b rI JiJ ,cul lJlJbtt bIJ eU2 ll'L JJ JLU J ,J

c419 ,4le,a c.onstituentdebvéri/tables'Id'cc1

fdmé ? paiunesërie'de doulëûrs aiiuë àh ? dâiYs'

13l. ffr -if;'jtai jâinbér ? dëlla9clûisç 3 ? ' "nu'b 6'aàt ? 31 1

9911(ILQIII L`1 fI01229'Tq b'1 ·.i Jrl9t&.t19`/311 J1JLI11J.itl ? wlJq

6bt[ ? Lï rioieagiq J3 13 iff91z l)119 l c-inf ? ? 1

laJr ? L3eJtLç 12ep,rau'rr sidesr,pton desquellsdrlesz

ma ! adestemp)ôyents ! e3t'cômaraisonsMehcoQAuU6

fff q,T. qldj3âpjir lci,,im 1119

teà.l : 1 torsion il e c È't uliB

delueçh'llrs ? ts,hf acs ? a.vae,dgp]a)tej ? na

tives de rémissions et d'exacerbations, durent 8;trrtsr

241etmparfoistâ 48 ! chëures.empê'chailt' léTiiiYalà'tlélt·e

fui

dormtraë maer'" de' prendre ? moindre .jèpos. Ces ? s

c>'Isrç9lt obrr ? lés` âisb 91jlfnoci 1'1,') S,91 jfv `9 lupt ,dnD/D

llrbflISItIl1 1 InGtprucc sl ? s`t ? rtp ,d· x s ;pre a;a

doIeuietL'paR.Jn&omnië <st : p ! €in''dànoisses.ao[. 39 ! iff

' r t t t m r r . "" 1 ", -M " ! , si RCf il

,Élé's*t,àlùîl,&M-6ne,6tï.']Wei,l'b'ûledr'gs at eh-eiit 'ëÏf' (1 "'0

- feapR Knm no =.rt),f r sz« 9 rvsuo 9JrI19t snu 09VË 9«il'qu-P ? a

çèr9,ue 1u41u1Ythj lesttces1911ymPtiqesppa ? îtl.«

Tons{jlesqmaades'nquafj'aicinterrogésià'cet.t'6gardss61ït

unariicnesilppritin3 déstâclîés'3é'incidé9oiijoû ? m

- r h va t ;qfddiv ftfRn9v3b on zqrierrp ts b11.1,gD el

avec ;nee,;t

av 9 Jpüiÿéen deÿ ? 7 jeluii ? ? j ? ?

'V/ r ) ' r·r ? ·r 2cr ntrvr.·, .

556 PATHOLOGIE NERVEUSE. -

3rrn *,Tosp/«'iRnafîVr r-i'f*T .7(*n ifr3[t'rm`L4f" H trtr`f1 )f;i.)i,'f r

montrent que ^plusieurs heures après la cessation de

l'accès7 B^0JB<D 9<ÎY'' 9' ineioalle e'iuofoob soi bsBUp

T , 49"fff'1 9Frrjrlt 3·) t)

Je n ai jamais pu les saisir au moment même de leur

"appântron^d'aplres se rrecitaâês malades ,uelles ? seraient ? n·rtt1'fr alz r. << ? 9*t't

alors dune coloration rouge plus ou. moins foncée;

parf ois , dès le 9 rdébu t°9 ëîiès0 présentent" une^cou leur

nh an I"r);')fri'rfT'nqrB.Qtit) 'rm01< ! tTt,rft nh ? 1ftl

bleu-rougeatre, annonçant de une rapide modinca-

1-1 TFf'U 6f ? ? rWt1r1911R3 "IIr`+I

tion delà'matière colorante du sang extravase. De

+,in wrrctF v) nt')' ! frr ? ittrrftrff.PtU ? ? b

la brun-

brun-rouge, la couleur devient brun-verdâtre,.brun-

pfdf 'uh vf tpT'tu'v ? hftRun

jaunâtre, pour se réduire, au bout de quelques jours,

\nf x-nrlj &)'TtlT.T1[T Pt Xrr £ , : 0Ofirf ? i% PIIDi. Plu, i'-IÏI "9,1 ,

aJune2tacne brun-sale qui s atténue graduellement, ? .r.. iC,f ? r)f,'nSttf ? T(7, POP'XR.tb

eir commençant par les bordsPAu bout de 4 a 6 'jours, ? Atjf..) ·rrl rt .r;t 1r11 airrrr ii(trl'r,Rl, a(rRh tfll[r ! 'J 97R1(

toute pigmentation anormale a généralement disparu*

f.'i-'r'ii "t r ! 0 rrOlr ? 7 ^1 D·i 1 .1j`lit`fb ,`1fltÎ h ttn3Vf(T

L'apparence, en-un- mot; ainsi que révolution, des

..rr'r'J orrn .Ir.jl'rrj. rrFf.'7rfT 11 j- t3V i* 4 ! )ffl9/9'ffi Ufliq

taches- est identique a celle des ecchymoses qui recul

r 31r',nn,a p-rr, < irn^Tt/o ir,3 ? ^rfArf(tf) ? 91r ? T2rT3f

tent 'dune contusion un peu forte (appelés vulsaire-

rr 17 3lf : llfr ''r'j ? i .j'riKfn

ment) des loleus) ou-d un fort pincement de la peau.

cr- .-vt-to- (to« ? > , l'Ir-v . ^t ? «rmrol. r tfh 'f0

seulement,- ces taches sont entièrement indolores, tant

rtffft,P ? Vr'1't,q p9;'OtT.r Op1f<1.t() .} ? UffnR

spontanément qu a la pression, tandis que les ecchy-

, 'i r· ` ra nn 1 ,r rfrrrr9ll(mrtr '1 ff ? 1f ? ? 9lJl'17t

moseâ * qui résultent d un coup sont toujours plus 'ou

ni,

15ïïifenào&.ourgàs^Bra 9 ? >él* "R *ûBbnoq88fiuor)69q

irÛTTÂi^f r;( o(, tr rrhn7t(`^T 9a : 4 HrR'J 7111T ? 'f;fCf ? La'forme des taches est irrégulièrement circulaire;

l'it ? 's ? f"-)iRr' ? I ? T ? a ? ? ( ' Ln<t ? (Jt ? 9ni

les'dimensions en'sont variables, depuis celles d'une

- rJc -r n(f 1H af7n j·i f;rrRfr 'fifh;lr(r : l.'1 ilFw

pièce de deux francs et même de ciuq francs jusqu a

tn ? »i'oij-> on rr· - rnl9 nl h'11r4()trr) , 91 .t^ni'tJJB SiPCI

cellescdune lentille. Le nombre est variable aussi,;

r,fTfTn<-<ffT ? p<i pf ^rrT r'1 pr't ? a9n;n : ytfl9' Itr. ? '<

presque" toujours les taches sont multiples (trofs it

ihrv.i n nl trrnl rir1^ ? uoiuob 30 ! bflGJrp , .dmu' Til

quatre sur un iuembre). , r

- E(T't ? Pt'r- ^`rrf F1 tfT`faV(rf`'t 9 ? rf;C( Rt .tlR3 7

"'L'étendue'et 1 intensité de la coloration. des ecchyrt

i-rA-r of, -1r,vrr'i'vT orgôn'. ",) I a,m 17r19 ? 9 .1fI311,'ala,r

moses'tabetiques est généralement- proportionnelle a

Ja'duree et a la violence des crises.douloureuses'qui

i i )1°^`.rtn eti'nr- 9f·'t `t·t T))Rt3 t 'ffRhf)j3

leur donnenr'naissance.' Les fulgurations passagères,

,'fn., ni,iri '"rTl>t(iCf"vrt'i.'11 P1f)')r ? n (V'.t4r( ? (t ? J,... .,

les'douleurs enl éclairs' fugaces de la période tout a fait

ECCHYMOSES.TABËTIQUE ? . 557

1.J1.. li i·In,tnliu H iTot

initiale n'en déterminent pas., Elles n'apparaissent que

90 11lIf1·GGJJ bt GbllrN rW.P : 111 lüJIGIJ1 ! )I plt Itl ! tJll L

quand les douleurs affectent le type d'accès violents

et de longue durée. us iistea api unaicfnBj. is'n at

'IIJI,1 tli) itittitiom us iiaisa z41 -ua aisfni3t is n et

,, Le siège .qu'occupent ces, taches offre, deslparticular

jfy4lu,lt)d )Il - lii> ni dzil) )l lai yi étui]» J.' , HOim Juij^»

rites qu'il est bon de mettre .en lie.. ..rfr.'h aiol;

9oLt,l lnulu il] uu clrlll ti cr- " U 0*,v lifi 9fm 1)310 !

Presque toujours eUes occupent,le membr.e,,et le, s,ee-

u ? u ? uu Yt.'u ? Tt.) ur 0 i tlia liel

ment du membre qui esttle.sièse-principaL.des, dour

riJllr tr1'( ^.'ULl'jl t1'»' b|i»0 fwblt7ti11W auï ? J'-A

leurs tabétiques, siégeant, d'un seul,coté, quand ,,les

411 JBri`Jb'lJt ? J u6G ? 11 uiiilltériles , des deux, 0uïj J

douleurs,sont surtout unilatérales ? des deux cotés

- 111J'lU r ? ri151J'1.'iV-11111U JIlbW J ii)i ? )3)i il

quaiid elles, oceuflent le jfe*5MfettTOq ,9T3nus

Les grands accès douloureux.des membres, chez. les

,)fl91H9H9U0b'i;3 0009JJb «< ÎJJp ÔU.â-ltblu oilObJ an0 y>

ataxiques présentent t eénéralement un p, oint / ? ,

placé'tantôt dans la, continuité , du membre,, tantôt au

,0.'0Hj610 maïualbl'juPa t, 711111111)11t 11J JUJllJiyl jjj.v4

niveau ^une, articulation, «,1e genou, ou .le cou-de-

2,-% ! ) 0Ol)0lOVa 1 -iiip 1C00J })Oi0 lli .11J ,dn91M)

pied par exemple. ,(Test éal niveaûsutoutzqueL,jn

tensité des, douleurs ..est,, extrême, et, qu'il semble. au

-911'i'ïllJî' û : 119U1 .)i0l 09q îiii iiOicJj ! 0M îiliui, J''J

malade, qu'on enfonce une tige 0 de fer ,un ppm-

,0B6q ).l ' : i3 J0O01ayinq J1U1 ltf3 i dj-'0 .oM^'v1' &^u va ni

çon, ,2qn'ornltourne,r9une tr rller,iaqu'onilserelrun

j010 .2-J1OIO001 J0a'ua191J0u Ifioû c>i.ûb>c-.~ ujh.itj . z

anneau, etc. Or, .chose curieuse, les.ecchymoses,tl ?

'rrl : J,`1 < ? /0 J11T) Gi1J111J ,nuiei<MiL) ul u 0j> d· .Jllerus.mt

tiques siègent communément, non pas,sur la,partie de

u zif q cmiioiu( inud (.1`rt UD ' ; cu.u'tT

peau correspondant au siège maximum.de.la ? douleur,

mais, plus liaut ? en) se5l.appoclJÛntde blairaçneldu : ),lit du -i Jjjjj,v..i «J

inémbre.DallSl'OBSBRY1TIONI cette particularité de siège

900 0 891190 G11JIICW IGJtJ.t)1llw Jyl·l nu f.l LI calJ W 1 .o/f

était constante. Ainsi,- quand la crise douloureuse occu-

ri 1.11d11 >,Ullb'll pilla -l) ;lll J111 Jn GJlIJn 1J,nJL -'u tu 1-1

paît surtout le cou-de-pied, les ecchymoses, siégeaient

1 : 21 r Hlrlril'll· Jet Miumu sa .11l Ilji tlrJ.1 J ? >t J.J

5 à 10 centimètres plus haut, ,vers. la, partie moyenne

l, ^10*0) =9000001 J'IOd ûS"^ cji cîA«.»[U<iJ JlJjoaiii i(j

de la jambe; quand les douleurs occupaient Je ,rgyc(ep

c'était la partie moyenne d iillsu 35aqûûeaaPa

-70009. 890 .loun'J'JiuMt d' O0e ! HaJ01 -if ^uUJioJol.r

rais5aient les ecchymoses. La même remarqug. se vé

)191111U`rllr ? r ! ) Jli rllr"W1s111J iw c i-'jJ.Au T.i o9coin

ne pour le malade de 1 OBSERVATtON. III. ie n oserais

100>.9.-U9,U">'U''T' éOdllO Cfi) jus 1 ' ! J."u l" z

cependant rétablir û ôiL niéyèelgénérale 9,IUUb .rusl

. La distribution des taches ecchymotiques surila peau

liei U JkOJ ! )Àiûtltiq iii eu G.7Jlil : t j., jj , 1.

558 î'ATH'oL'o'dlE H'EkVËTJSE'.3

f

n ! on'reÏaucun.rapportâVèce''trajefdes'nërfs"c'ûta'n ?

différants eû3'celaardés eiérûptiônl* <'tabetiq'ûës,Jaècntës

pttrbM ? ICharcoWi9dqiqà teo eb ollyèn 9ollsupT3 ab Mg

Il arrive parfois, mai'sltrèéŸêpiôtînéllë`mi'it,ziié

les ! dôuleurssotit=pt'ë`qüé'1 eicMsivêment3îimil,ée'sià^ un

uhniettWre; léJcrïéînbi'ehômôlô`û'btdî'côiêdi8é°e ? âni

nïd8Mrtë et» W-tHôh^^éuvMt^ppfSftPe^&diP'làr si !

mëriibré etid5lôïi;àïs'urc`èuidiï`côtè ôp3ôséI'(ÔBSh)

,fcI ? ë|îWpp'dëUâ9Mâaiëo^^^

lei ta6ti'ëthottqùMSëP' ! ee'Hipspe5d'a eîéqueî

on3le s'obs'ôri Coffrent ? riëu^a^WeR.9,Ils0puVenrse

môii'trèT^tàrft oqdé durèMt'les^graMSsltee^ loulou ?

Pèusesnldés^membFes^liDans 1'OB`SLÎVÂTÎON EîV ,a$fl8 ?

EFppafupen'rdêuxiaflg a'irè9lêt déutsdlâ' nM ! a'df<M

selmôritrérerit rpëntlâîïti ài3 âi31; zdânsf'ls ttuil'âmiêes5

suïites,altëaCâpe`sistâti6é'élés Erissfcoflôû `'ë(û és;r

ellesJl'bütlü'srèpâtix ! eJâtâi'jê'n"a`ilpû` ôn'siâCerJlâ`1

pi-ésénce' dè-l ces-^hW&i- lé9trdn, 'â jla9'sûi ? e9dé's`1

dduléursror3trié`üvëé. `cêiifti3îe ? ut'2) s3dost e9b 9g9t3

i)Quan*t31à3lâ&fféq : uéilôê ilésl'a`iariri'81fuc`l êes' tâcn'ef1

danlxie' ! 8eôm6tri'dë,a ? crôpasa-'e8ïi

lfexafcé&tiôû é9rêârdàt myj&dM&eWRmftrès0..

crMrc^.ooSur^û'tfe'im^

quel j-'ât fa'tite6 tûhW<bSS# Um%4depWliesa

quelques moisoqu&mfei âlterîtio'û9 g*/t9 rév&iîiBé,fl^r8e)ï 1

siné,9detzdfl'àtéiit`prëétïféiiêfitcces9éc ? ÿinô5é'sJ ? t

l'Ossitv.TiUPftI;1 qi(k<f$êil& 'bi1 se`'jïâ`rprb ? ré'`jpâ$a ?

l'état ! actuë'Mu 'mà ! aët'qu'iài ! Â6u ? % ?

l'étaï actuê'Mu 'mâlâtfë W'qu'i Mkiïïè

à son récit, en est également un bel exemple. Ènfîn,ra

rtiescolluesMM9Hàllliêa'u, Hanotr,é"i[ Rèife à

prièreqüé3jé fétu» àtf fâifè^a^^ecHêrcneF^îêur ? côtéGi

le phénomène ent'qitéstidn`;3bït'ipü'- ^r,égqu'e0Suss'i't ! âfb

ECCHYMOSES T1B1·;TiQUES. 59

mgnommuniqur9çhcuna;une3 gbseYation ? Ileî çpnr

ÿ,ôl ? téer, sdns 4eqiiçus .repseignera, surclel : dé;

gré de fréquence réelle de cet épiphénomQnëde&ldou-

Pi}isull ? t$eso.dstléxbqutGsccz aio3zsq avms tl

sluQtu.i9r'ûss,e, n,dal la prtontde.çejjtaehBa

z

°R)R6aBC.S[BQsurs.§t de la,gl'EOSQ

a,s ûnoP,qtI'bu.I ? L4lglar ? l.oele,zçg ? ls.IP.urz

au n ? e 8aacdrsansdQteapsdif6cité L et

tra en es uUnI4 en jeu,.et iljneaùraêtr,e, ? NR.eséstnhdu choc des@membres,

contre des objets urg,)'a la,&uit, rilincoordination

sHa ? j§erQUQ, gulo ? d ? l9gusces

S'là

OberLVûtons2pour ? d,jssipgr tQtspjipcpp i,ceti,égar

1 â ? edueto$uERA9ytz;21uoamPayasquitt ? ? ëpntetj.u'.est.parLCQnséqu.eAt)

pi,lî)P-6uflâél;ià SP- ,{irter, sequemjaeutM Djij

siège des taches (situeSj,aussiien,TjdûsjiQ.(SensLdeL{ab

flpcxà98 d s ! LeipjgÊilqp%- 4aAs cp e u

deprtsmoUeg,tçpn% tmoJJ ? 8t8 ? )iit& eblagcrête, ounduord ! ? )j&BMrBO ! JrQsLdire. Diafhé ? ? P Pte Rr.es.qu'acq.up sûrp.arp

y ? hesJa suite;despcrises dqulpu,p

z

cÂuqtr ? z ? tûqueIs'ai;t3ll,dun ptfénompue.y.aoe'I

q ? sgLd.olour.eusasoeiieSj't

IllPIIS 91 fCS9X9 lad njj fl9tIL91fiGJ 29 na 'iidbl nos si

fl £ q 1 oU et, paril que>lYynécayi5pe, çeas,

tahesz ? huP'hquga ? e ? c ? etïglles3z ? unq

z Snamor'9rlq sI

560 PATHOLOGIE NERVEUSE.

Les douleurs si caractéristiques de l'ataxie locomo-

trice sont évidemment liées au travail irritatif dont les

racines et les cordons postérieurs de la moelle (et la

pie-mère correspondante) sont le siège. Ce qui le

prouve, ainsi que le fait remarquer M. Charcot, c'est

que des douleurs fulgurantes identiques à celles de

l'ataxie se produisent, en l'absence de toute lésion

tabétique, dans des cas de myélite et de méningo-myé-

lite, spontanée ou consécutive à un mal de Pott ou à

une tumeur intra-rachidienne, lorsque les racines pos-

térieures ou les faisceaux postérieurs de la moelle sont

compromises. « Si ces douleurs semblent avoir pour

siège les parties périphériques, cela tient à ce que les

impressions nées daus la moelle épinière ou dans les

racines postérieures, sont rapportées à la périphérie

par le sensorium. » (Vulpian.) C'est là, dans l'analyse

physiologique du tabes dorsal, le point qui se dégage

avec le plus de netteté.

Comment le travail irritatif, qui porte sur les racines

et les faisceaux blancs postérieurs delà moelle, amène-

t-il, en même temps que les douleurs fulgurantes, les

troubles vaso-moteurs aboutissant à la production de

taches ecchymotiques ? Deux hypothèses peuvent être

faites à ce sujet.

La première hypothèse, la plus classique et la plus

conforme aux faits physiologiques bien établis, consiste

à voir dans ces ecchymoses le résultat de congestions

vasculaires locales, de nature vaso-dilatatrice, active,

ou de nature vaso-paralytique, résultant du retentisse-

ment, par voie réflexe, de l'irritation des faisceaux

radiculaires postérieurs sur les nerfs voso-moteurs

qui émergent de la moelle par les racines antérieures

ECCHYMOSES TABÉTIQUES. 561 <

correspondantes ou voisines. Le fait qui nous occupe

rentrerait dans le cadre ordinaire des phénomènes

congestifs d'ordre réflexe, comme on les voit survenir

fréquemment à la suite de l'excitation douloureuse des

nerfs sensitifs ou des racines postérieures de la moelle,

congestion aboutissant rapidement à la diapédèse des

globules rouges ou à la transsudation de la matière

colorante du sang et à la formation d'une tache ecchy-

motique.

Une autre explication pourrait être proposée. On

pourrait rattacher ces troubles vasculaires à l'irritation

directe, centrifuge de filets vaso-moteurs (vaso-dilata-

teurs) contenus dans les racines spinales postérieures.

Pour que cette hypothèse fût valable, il faudrait que

la présence de filets vaso-moteurs dans les racines

postérieures fût établie; or, l'on sait que presque tous

les physiologistes (CI. Bernard, Schiff, Vulpian) sont

d'accord pour admettre que les nerfs vaso-moteurs qui

émanent de la moelle empruntent la voie des racines

antérieures. Il existe cependant des expériences de

M. Brown-Séquard ' qui tendraient à faire admettre

que les racines postérieures, elles aussi, renferment

des filets vaso-moteurs. Il a vu la section des racines

postérieures des cinq ou six derniers nerfs dorsaux et

des deux premiers lombaires suivie dedilatation des vais-

seaux et d'augmentation de température des membres

postérieurs ; mais on peut objecter à ces expériences

qu'il s'agit là d'une action réflexe, vaso-dilatatrice et

non d'effets vaso-moteurs directs '.

' Cité par Beaimis. Éléments de physiol. humaine, Inédit., 1876, p.9962.

* Cette interprétation, basée sur l'hypothèse do l'existence des filets

vaso-moteurs dans les racines postérieures et de l'irritation directe

36

562 PATHOLOGIE NERVEUSE.

Récemment, M. S. Stricker, se basant sur des expé-

riences pratiquées sur le chien, admit que les filets

vaso-dilataiezirs contenus dans le nerf sciatique quittent

la moelle par les racines postérieures des 4° et 5° pai-

res lombaires '.

Il est vrai que M. A. Cossy 2, dans des expériences

instituées sous la direction de M. Vulpian, et M. Vulpian

lui-même ', ont reproduit les expériences de Stricker

sans observer les résultats obtenus par ce physiolo-

giste. ' '

La question cependant n'est pas encore définitive-

ment jugée, et Stricker, dans une communication plus

(vaso-dilatatrice) de ces filets pendant les crises fulgurantes avec ecchy-

moses, s'accorderait avec une explication analogue, très ingénieuse,

proposée par 11. Charcot, pour les troubles trophiques de la peau (urti-

caire, pemphigus, etc.) que l'on constate dans les mêmes circonstances.

« Les expériences nombreuses, dit-il, faites dans ces derniers temps,

sur les réunions bout a bout de nerfs de fonctions différentes, tels par

exemple l'hypoglosse et le lingual (Vu)pian) ont mis hors de doute que les

excitations produites sur un point quelconque d'une fibre nerveuse sen-

sitive ou motrice, se propagent aussitôt et simultanément dans le sens

centripète et dans le sens centrifuge. D'après cela, il est permis de suppo-

ser que les irritations pathologiques développées sur un nerf sensitif, soit

à son origine centrale, soit sur un point de son trajet, retentissant dans

la direction centrifuge jusqu'à l'extrémité terminale des filets nerveux,

c'est-à-dire dans les papilles du derme, ou encore dans l'épaisseur du

réseau muqueux (Laugerhans, Biésadeclii), pourront, dans certains cas,

provoquer là un travail phlegmasique. On comprendrait ainsi, par

exemple, le développement assez fréquent d'éruptions huileuses ou

pemphigoides, du zona, en conséquence de lésions portant sur les fais-

ceaux postérieurs de la moelle ou sur les racines spinales sensitives....

Un certain nombre au moins de troubles trophiques consécutifs aux

lésions du système nerveux trouveront peut-être dans cette hypothèse

leur explication sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours à la théorie des

nerfs trophiques. » (Charcot, loc. cit., p. 152.)

1 S. Stricker. Uzatersztclzungezz über die Gefoessnervenwurzeln des

Ichiadicits {Wiener Silzttngsber. Bd. 74, juillet 1876, p. 1).

2 A. Cossy. Réflexions sur le travail précédent. (Arcli. de physiol.

1876, p. 832.

3 Vulpian. Analyse des nouvelles expériences de Stricker. (Arch. de

physiol., mai 1878.)

ECCHYMOSES TABËTIQUES. 563

récente ', maintient, malgré les résultats contradic-

toires de M. Vulpian, l'existence de filets vaso-dilatateurs

dans les racines postérieures de la moelle.

Si la présence, dans les racines postérieures, de

fibres vaso-dilatatrices admises par Stricker, venait à

,être définitivement établie, les troubles vaso-moteurs

que nous venons d'étudier trouveraient une interpré-

tation toute naturelle. Ils se rattacheraient à l'excita-

tion directe de ces filets vaso-dilatateurs pendant les

poussées congestives et les recrudescences du travail

inflammatoire qui s'effectuent probablement vers les

cordons et les racines postérieures de la moelle pen-

dant les grandes crises de douleurs fulgurantes.

En terminant, je rapprocherai les taches ecchymo-

tiques cutanées de certaines hémorrhagies des mu-

queuses, liées aux crises douloureuses viscéralgiques,

et que l'on a signalées depuis longtemps comme pou-

vant se manifester dans le cours de l'ataxie. Dans les

crises gastralgiques, si bien décrites par M. Charcot,

il n'est pas rare de voir survenir des vomissements de

sang, soit pur, soit en partie digéré (marc de café) \

au point qu'à un examen peu approfondi, la maladie

a pu être confondue avec l'ulcère simple de l'estomac.

Un de nos malades (Observation IV), à la suite de

violentes crises rectalgiques, présenta pendant quatre

ans de fortes hémorrhagies par l'anus. Il est permis de

1 Entgegnung auf die Alittlieilung des Herrn Vulpian 6 tiber die Ge-

fwssnerveii in den sensiblen Ruckenmarkswurzeln ». (Oesteoreich. med.

Jahrb., Heft 3, p. 409, 1878.)

Voir à ce sujet Petitjean. Des crises gastriques dans l'ataxie. Th.

de Paris, 1874.

564 REVUE CRITIQUE. 1

penser qu'il s'agit là encore de phénomènes congestifs

et hémorrhagiques d'ordre vaso-moteur, analogues à

ceux dont nous venons de faire l'étude.

REVUE CRITIQUE

11ÉTALLOSCOPIE, MËTALLOTHËRAPOE, 1- : STHÉSIOGP,,NES

(Suite).

Par le D Romain VIGOUROUX '.

Il reste, pour compléter cette description de l'action aesthé-

siogénique, à préciser quelques détails :

1° Temps nécessaire à la production des effets seslhésiogé-

niques. Il est à très peu près toujours le même, pour unmode

d'application et pour un malade donnés. Mais, d'un individu à

l'autre, il varie dans des limites extrêmement étendues, de

trente secondes à douze heures. A la Salpêtrière, on n'a que

très rarement fait durer l'application plus d'une heure. On

comprend, en effet, que la prolongation au delà d'une certaine

mesure, introduit dans les expériences des complications

dont il serait difficile de tenir compte. Mais, dans les recherches

purement thérapeutiques, cette limitation n'est plus néces-

saire, et M. Debove a montré que 1 aimant, par exemple, peut

ne manifester son action qu'après plusieurs heures.

2° Circonstances dans lesquelles l'action des xsthésiogènes

cesse de se manifester. Proximité d'une attaque. Il arrive par-

' Voir le N- 2, p. 257, et le ? 3, p. 413.

MÉTALLOSCOPIE, 111ÉTALLOTHERAPIE ESTHSIOGÈNES. 565

fois qu'une application ne produit pas chez une malade hys-

térique,ses effets habituels sur la sensibilité, etc. ; ceux-ci

font absolument défaut ou bien sont lents et incomplets.

Alors on peut être certain que la malade est sous le coup

d'une attaque récente ou imminente. Dans ce dernier cas,

l'attaque a lieu dans la journée et d'autant plus tôt que le

manque d'action de l'aesthésiogène a été plus complet. Cette

particularité a une certaine importance pratique. Elle permet

de prévoir, avec presque certitude, une attaque, bien avant

que la malade soit avertie par les signes prémonitoires qui

lui sont familiers. D'autre- part, on comprend, sans qu'il soit

nécessaire d'insister, qu'on doit l'avoir présent à l'esprit

avant de se prononcer sur la valeur négative d'une applica-

tion. '

3° Influence réciproque des aAesMeHes.Ainsi que nous

le verrons dans la dernière partie de ce travail, une application

faite sur un point quelconque du corps peut empêcher ou

dénaturer l'effet d'une autre application faite simultanément

sur un autre point. Cela se conçoit, car on se rappelle que

l'action aesthésiogénique s'exerce à la fois localement et sur

des régions éloignées. Par exemple, pour parler d'abord des

métaux, une plaque d'or ne donnera lieu à aucun phénomène

chez un malade sensible, à l'or, si l'on a appliqué en même

temps un autre métal auquel le malade ne soit pas sensible.

Quelques détails sur cette singularité ne seront pas inutiles.

Dans des expériences communiquées à la Société de biologie

en octobre 1877, et dont la signification théorique sera discutée

plus loin, nous avions constaté le fait général que voici : nous

appliquons sur l'avant bras d'une malade le métal auquel elle

est sensible, soit une pièce d'or; les phénomènes habituels

commencent à se développer. Alors, nous plaçons sur la pièce

d'or une seconde pièce, mais d'un métal auquel la malade,

d'après des expériences préalables, n'est pas sensible ; immé-

diatement tout s'arrête. Si cette seconde application est faite

en même ' temps que la première, l'or ne manifeste même pas

un commencement d'action ; si elle est faite lorsque, par

exemple, la sensibilité est déjà revenue autour de la plaque

d'or, cette sensibilité persiste et l'anesthésie de retour ne se

produit pas tant que le second métal est présent. En un mot,

d'une façon générale, le phénomène est fixé dans la phase où

il se trouve. Et, chose importante, la durée de l'état station-

566 REVUE CRITIQUE.

naire ainsi obtenu est en quelque sorte indéfinie. Il peut

même arriver que cet état persiste après l'enlèvement des

deux métaux et reste définitivement acquis. Nous avons pro-

posé d'appeler, à ce point de vue, métal actif celui auquel le

malade est sensible, métal neutre l'autre, et action d'arrêt la

perturbation que celui-ci apporte dans la marche des phéno-

mènes. '

Voilà un premier fait. M. Dumontpallier, témoin de nos'

expériences, nous suggéra l'idée de placer la plaque neutre

non plus sur la plaque active, mais à côté, sur la peau même.

Le résultat fut identique. L'effet d'arrêt se produisait quelle

que fût la distance entre, les deux plaques, lors même qu'elles

étaient l'une sur le bras droit, l'autre sur le gauche. M. Dumont-

pallier constata en outre un fait très important : l'arrêt dé-

pend dans ce cas, c'est-à-dire lorsque les deux plaques sont

sur la peau, de leur position relative par un rapport au centre

nerveux. Ainsi, lorsque la plaque neutre se trouve entre la

plaque active et le centre, l'arrêt est général et complet;

lorsqu'elle est au contraire au-dessous, c'est-à-dire plus

rapprochée de l'extrémité périphérique du membre, l'arrêt

n'a lieu que pour cette extrémité. Mais ceci se rapporte à un

autre ordre de considérations, sur lequel nous aurons à revenir.

Pour l'instant, il s'agit seulement de mettre en relief cette

influence réciproque de deux applications simultanées, dont

une seule est considérée comme active. Nous avons multiplié

les expériences de ce genre et entre autres résultats, nous

noterons le suivant : l'adjonction du métal neutre ne déter-

minera pas toujours l'arrêt proprement dit ; il peut en résulter

une action mixte qui n'est celle d'aucun des deux métaux pris

isolément. On pourrait ainsi, si l'on voulait rester sur le ter-

rain de la métalloscopie, définir des associations de métaux,

dont l'action métalloscopique différerait de celle de tous les

métaux simples. L'emploi des plaques doubles apporterait

donc aux recherches métalloscopiques des ressources et des

complications nouvelles.

D'après ce qui vient d'être dit, l'expression de métal

neutre ne saurait être regardée comme exacte puisque, dans

certains cas, le métal ainsi qualifié manifeste une véritable

action propre qui vient s'ajouter à celle du métal actif. Le

1)' Pietro Grocco(dePavie) insiste très justement sur ce point.

Après avoir constaté l'action réelle des métaux dits neutres, il

METALLOSCOPIE, 11ÉT.LLOTHÉRAPIE, ,E-,THÙSIOGÈNES. 567

a vu que quelques uns d'entre eux (l'or et le plomb) avaient

chez son malade des effets directement contraires à ceux du

métal actif (zinc). M. Grocco appelle donc l'attention sur la

propriété réellement dépressive, dans certains cas, des métaux

jugés, sans examen suffisant, comme neutres.

Revenons aux actions d'arrêt. Nous n'avons pas tardé à

reconnaître que la fixation des phénomènes (sensibilité ou

anesthésie, etc.) au moyen d'une plaque neutre est efficace,

quel que soit le procédé qui les"a produits. Après avoir fait

disparaître l'anesthésie générale ou partielle avec l'aimant, ou

le diapason, ou l'électricité statique, on peut, tout aussi bien

qu'après une application métallique, conserver la sensibilité

(et les modifications concomitantes) bien au-delà du terme

ordinaire. Il suffit pour cela d'une ou de plusieurs plaques

neutres. Le résultat ainsi fixé dure généralement autant que

le métal neutre reste en place. Mais il suffit d'enlever celui-ci,

ne fût-ce qu'un instant, pour que tout disparaisse sans retour.

Quelquefois le résultat persiste après l'enlèvement des plaques,

alors il est définitif. Nous avions même conseillé, pour éviter

des explorations métalliques préliminaires, de prendre comme

métal neutre un des métaux pour lesquels la sensibilité métal-

lique est exceptionnelle, et même, pour plus de certitude, de

réunir deux de ces métaux en plaques doubles. Cette méthode

de fixation n'a pas passé dans la pratique '.

' Nous signalerons à ce propos à notre excellent confrère )I. Dumont-

pallier le passage suivant de ses leçons sur la métallothérapie :

« Alors M. Vigoureux... eut le mérite de se rappeler que M. Burq, à

une autre époque, avait remarqué que, dans certaines circonstances, on

pouvait fixer les phénomènes produits. M. Burq, le hasard aidant, avait

vu que l'on pouvait fixer la sensibilité, une fois revenue, en appliquant

une plaque composée de deux métaux. M. Vigoureux reprit la ques-

tion, etc. »

Il y a la une erreur. Rien dans les écrits de 5t. Burq, antérieurement

à notre note d'octobre 1877 à la Société de biologie, ne se rapporte à

l'emploi méthodique des plaques doubles, ni à la fixation des phéno-

mènes. Le même passage de M. Dumontpallier nous dispense de nous

arrêter à cet autre, emprunté la thèse, extrêmement intéressante du

reste, d'un de ses élèves :

9 C'est à M. Dumontpallier que revient l'honneur d'avoir découvert ces

deux phénomènes : 1- la fixation dos phénomènes rnétalloscopiques à

l'aide d'un métal pour lequel la malade n'a pas d'aptitude, etc. » (R. Boussi.

thèse de Paris, 1880.)

568 REVUE CRITIQUE. - "'

Influence d'une expérience sur les expériences subséquentes.-

Ce n'est pas seulement entre les applications simultanées que

se montre l'action inhibitoire ou perturbatrice qui vient'd'étre

décrite. On peut la constater également lorsque les applications

sontséparées par un intervalle de quelques heures. Bien entendu

il ne's'agit pas ici des oscillations consécutives qu'un obser-

vateur non prévenu pourrait prendre pour l'effet direct d'une

application, tandis qu'il n'aurait en réalité affaire qu'aux suites

naturelles de la précédente. Voici le fait sur lequel nous appe-

lons l'attention : une application quelconque (électrique, métal-

lique, magnétique, etc.') a été faite le matin chez une malade

hystérique hémianesthésique. Elle a eu ses conséquences ordi-

naires, c'est-à-dire retour local de la sensibilité et oscillations.

Plus tard, dans la journée, quand la malade semble tout à fait

revenue à son état primitif, on réitère l'application; mais cette

fois le résultat peut être complètement négatif. Dans ce cas,

si aucune attaque ne vient donner l'explication de cette diffé-

rence, on ne peut l'attribuer qu'à une action persistante- de

l'application du matin. ' '

Le fait peut même se présenter sous des apparences encore

plus singulières : la première expérience peut avoir été négative.

Par exemple on aura, dans une vue d'exploration, appliqué un

métal nouveau, et on aura constaté que ce métal est neutre;

si plus tard on applique le métal ou l'oesthésiogène quelcon-

que habituellement actif, celui-ci ne donnera rien non plus. La

première application dont le résultat avait été nul en appa-

rence, a donc imprimé à l'organisme une modification assez

persistante pour empêcher ou troubler une action ultérieure.

Notons encore une fois que ces influences réciproques se mani-

festent entre oesthésiocènps de catégories différentes. En ce

qui concerne les métaux, nous voyons la justesse des observa-

tions de M. Grocco, sur le sens que l'on doit attacher à l'expres-

sion de métal neutre.

Au point de vue pratique, on concluera de ce qui précède,

qu'une exploration méthodique est toujours difficile et exige

des précautions multiples. Cette difficulté sera d'autant plus

grande, qu'il s'agira d'sesthésiogènes plus faibles et par consé-

quent plus faciles à troubler dans leur action, tels que les mé-

taux.

Comparaison des divers xsthésabgènes au point de vue de l'é-

nergie. -Établissons d'abord une distinction nécessaire. Quand

DIÉTALLOSCOPIE, METALLOTHERAPIE, OESTHESIOGENES. 569

nous parlons de l'énergie d'un oesthcsiogëue, nous avons en

vue, non pas l'énergie physique qu'il représente, mais son

degré d'action physiologique. Ainsi, un courant galvanique peut

, être un oesthêsiogène plus énergique qu'aucun autre courant

galvanométriquement plus fort. Une lame de platine polarisée

est aussi un sesthésiogène efficace, bien que représentant une

.action électrique très faible, etc. D'une façon générale, il ne ? semble pas qu'on puisse, pour l'instant, établir, a priori, une

relation entre l'énergie physique et l'activité oesthésiogénique.

Nous venons de citer deux exemples. Cela est évident aussi

pour les aimants. Si on évalue leur force par le poids qu'ils

supportent, on voit facilement que les aimants très faibles agis-

sent aussi bien que les plus forts. Maggiorani a fait toutes ses

recherches avec de petits aimants qui ne portaient pas plus de

soixante grammes. En revanche, leur volume, c'est-à-dire la

, surface que présentent les pôles, a une grande influence. Ils

rentrent à cet égard dans la règle commune, car pour tous les

oesthésiogènes, le résultat est en rapport avec l'étendue de

l'application. M. Charcot emploie des aimants à pôles renflés,

semblables à ceux qui entrent dans la construction de certaines

machines dynamo-électriques.

Pour l'électricité statique, au contraire, à durée d'application

égale, les effets sont plus marqués avec une tension forte

qu'avec une faible, au moins dans la majorité des cas. Tandis

que pour le galvanisme, au-dessus d'une certaine limite (un

Daniell environ) la force du courant est indifférente.

Une étude intéressante consisterait dans la comparaison de

la valeur oesthésiogénique de divers agents. Il faudrait pour

cela essayer sur chaque sujet la série entière des oestliésiogènes.

Mais on comprend, d'après ce qui a été dit plus haut, combien

il serait difficile de se retrouver dans des conditions identiques,

d'une expérience à l'autre. Aussi devons-nous reconnaître que

cette comparaison n'a pas été faite rigoureusement. Cependant

on est en droit de conclure d'un grand nombre d'observations

qu'il ne peut être question pour aucun agent d'une valeur abso-

lue. Il faut toujours tenir compte, en appréciant comparative-

ment les oesthésiogènes, de la disposition individuelle des

malades, ainsi que M. Burq l'a fait pour l'action comparée des

métaux. Mais cette réserve faite, on est forcé d'admettre que

l'électricité statique, l'aimant, les vibrations, doivent être placés

*en tète de la liste des oesthésiogènes, parce que leur action est

570 4 '' ' REVUE CRITIQUE. 0 ' ' '

plus énergique et qu'elle se manifeste dans la presque généra-,

lité des cas. En conséquence, lorsqu'on voudra obtenir un effet;

oesthésiogénique, c'est en s'adressant à l'un de ces trois agents ,

que l'on se trouvera le plus sûrement exempt de tout tâtonne- ,

ment préalable.. oc

Il y aurait encore à signaler quelques différences dans la,

manière dont les divers oesthésiogènes agissent sur un même-

sujet. MM. Proust et Ballet ont vu, dans leurs applications

d'aimant, la sensibilité reparaître d'abord sur la poitrine (l'ai-

mant étant sur l'avant-bras).

La règle générale est nous l'avons vu, que la sensibilité reparaît

au niveau de l'application ; voici entre autres une des exceptions

observées : chez une hystérique hémianesthésique du service de

M. Charcot, l'aimant placé en regard de l'avant-bras insensible

déterminait le retour de la sensibilité dans cette région d'abord,

puis très rapidement le' transfert de l'hémianestliésie et les

oscillations consécutives. Chez la même malade, les métaux

agissaient presque tous également; mais leur effet se bornait

au retour delà sensibilité dans une très petite étendue, et cette

sensibilité ne se montrait que sur la main, et nullement à

l'avant-bras, siège de l'application.

Ce qui précède ne se rapporte qu'à l'anesthésie hystérique

et aux modifications concomitantes; mais cela doit s'entendre

aussi des autres phénomènes de l'hystérie. La contracture, la

paralysie, la chorée hystériques sont tout aussi bien que l'anes-

thésie, déplacés et transférés par les oesthésiogènes. Les premiers

faits de ce genre ont été observés àla Salpêtrière (contracture),

puis par M. Millier de Gratz (paralysie). Ils sont devenus depuis

tellement nombreux que la plupart restent inédits. M. Lan-

douzy a observé et étudié avec toute la rigueur désirable un cas où

l'approche d'un aimant produirait un état hypnotique. On peut

rappeler à ce propos l'action analogue produite par les métaux

sur certaines malades de la Salpêtrière, lors des premières expé-

riences d'anesthésie provoquée.

En y réfléchissant, on s'aperçoit que ces faits n'ont rien d'inat-

tendu. Ils ne diffèrent queparle degré de ceux quinous ontservi

de texte jusqu'à présent. La paralysie n'est qu'une exagération

de l'amyosthénie qui accompagne habituellement l'hémianes-

thésie ; la contracture, la chorée, sont aussi des phénomènes du

même ordre; ainsi que le fait remarquer M. Charcot, la para-

lysie hystérique est une paralysie à contracture. L'amaurose est

MÉTALLOSCOPIE, METALLOTHÉRAPIE, 2ESTIISIOCi-,NES. 571 i

un degré supérieur de l'amblyopie. Le somnambulisme n'est

qu'une forme atténuée de l'attaque ; celle-ci même peut être

le résultat ultime de l'anesthésie provoquée. Le terrain est tou-

jours le même; on ne doit donc pas être surpris de voir tous

les symptômes fondamentaux de l'hystérie, à un degré élevé,

se comporter comme l'anesthésie, etc. Et nous retrouvons en

effet, pour ces divers accidents de l'hystérie, identiquement la

même action des wsthésiogènes que nous avons constatée pour

l'anesthésie, c'est-à-dire le transfert, la possibilité de provoquer

l'apparition des symptômes, etc. Par conséquent l'accident hys-

térique local, quel qu'il soit, devra être traité exactement comme

l'anesthésie qui, du reste, l'accompagne ordinairement. On

pourra le déplacer, soit en agissant directement sur le côté

malade, soit en agissant sur le côté sain. Et nous avons fait

remarquer que cette dernière manière de procéder est d'une

efficacité plus certaine et plus générale. Voilà donc une nou-

velle méthode de traitement des accidents de l'hystérie; il est

inutile d'entrer maintenant dans plus de détails, signalons seu-

lement un fait important sur lequel M. Burq a beaucoup

insisté : par la répétition fréquente de ces applications locales,

leurs résultats tendent de plus en plus à devenir permanents ;

de plus, les autres symptômes de la maladie s'amendent et la

guérison peut se produire.

C'est, selon M. Burq, ce que l'on obtient dans beaucoup de

cas de la seule métallothérapie externe. Mais on atteint plus

sûrement le même but avec d'autres oesthésiogènes. Celui qui,

de tous, convient le mieux à ce traitement externe est l'élec-

tricité statique. Dans des circonstances exceptionnelles seule-

ment, on trouvera quelque avantage à lui substituer l'aimant ou

les vibrations.

Action des xstlaészbgènes dans les affections autres que 1liys-

térie. En 1875, avant que la question des applications métal-

liques fût reprise à la Salpêtrière, M. Vulpian avait constaté un

fait très important et entièrement nouveau : dans certaines

hémiplégies d'origine cérébrale, avec hémianesthésie, la faradi-

sation, localisée sur une région quelconque, rétablit très rapide-

ment le mouvement et la sensibilité dans tout le côté malade.

M. Grasset (de Montpellier) avait apporté à l'appui de nouvelles

et plus amples observations. Mais la signification de ces résul-

tats devait être éclairée par leur rapprochement de ceux ana-

logues fournis par les oesthésiooènes.

572 REVUE CRITIQUE. ''

Au commencement même des recherches faites à la Salpê-

trière sur la métallothérapie, M. Charcot, voulant essayer la

nouvelle méthode en dehors de l'hystérie, appliqua des pièces

d'or et de fer à deux malades affectées d'hémichorée et d'hémia-

nesthésie sensitivo-sensorielle, par suite de lésion cérébrale

ancienne. Le résultat fut1 immédiat et la guérison complète

après deux ou trois applications. Il y eut cependant;, dans ces

deux faits, quelques différences notables comparativement à

ceux observés chez les hystériques. ' ' *" Il

D'abord l'absence de transfert, ensuite la persistance indéfi-

nie de l'amélioration. Celle-cidure encore après quatre ans, bien

que le traitement n'ait pas été renouvelé '. Ces deux carac-

tères doivent être signalés expressément, carails ont été rele-

vés dans toutes, ou presque toutes les observations de ce genre

publiées depuis. Ils ont même été considérés comme distinctifs

des affections de cause organique. Mais nous avons vu plus

haut que, bien que généralement vraie, cette distinction n'est

pas absolue. Des hémianesthésies ou d'autres affections unila-

térales indubitablement hystériques ont cédé sans transfert et

ne se sont pas reproduites, après une seule application ; d'autre

part, des hémiplégies de la sensibilité ou du mouvement, dues,

selon toute apparence, à des lésions cérébrales, ont présenté le

transfert et n'ont cédé qu'après plusieurs applications. Quoi-

qu'il en soit de ces rares exceptions, des hémiplégies avec hémia-

nesthésie, liées à des encéphalopathies de nature diverse,

hémorrhagique, syphilitique, saturnine ont été traitées de cette

manière et toujours avec le même résultat favorable. Seulement

au lieu d'applications métalliques, on a' employé l'aimant ou

l'électro-aimant ou le solénoïde, ou les différentes variétés

d'électricité. Ces jours-ci même, nous venons de voir dans

le service de M. Charcot un très bel exemple de l'efficacité du

simple bain électro-statique. Mais, quelque soit I'oesthésiogène

dont on s'est servi, la durée de la séance n'a jamais dépassé

une heure et demie, et le plus souvent cette séance a été. uni-

que. Chez quelques malades cependant, il a été trouvé utile de

renouveler une ou plusieurs fois l'application pour achever la

cure. Dans certains cas, en effet, après le retour rapide de la

sensibilité générale et du mouvement, il reste encore à obtenir

1 Pour être tout à fait exact, nous devons dire que, chez l'une de ces

malades, l'hémichorée persiste à un faible degré. '

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 573

quelques modifications moins importantes par exemple de la

dyschromatopsie, etc., du côté des organes des sens. C'est alors

que l'on juge bon de répéter l'application, à un ou plusieurs

jours d'intervalle, au lieu de s'en tenir à une séance unique

qu'il aurait peut-être fallu prolonger outre mesure.

Il n'y a du reste dans les cas de ce genre, aucun détail qui

différencie l'action des oesthésio-ènes de ce qu'elle est dans les

affections hystériques. Nous voyons, dans les deux catégories,

le même mode de réapparition de la sensibilité à partir du lieu

de l'application, etc., la même connexion entre la sensibilité

cutanée et le mouvement, les mêmes modifications de tempéra-

ture, de circulation, etc. Revenir sur tout cela est par consé-

quent inutile. Citons, pour terminer, une particularité expéri-

mentale intéressante et qui pourrait être utilisée à l'occasion.

Chez un maladehémichoréiquedeM.Debove, les mouvements

furent enregistrés dès le commencement d'une séance d'aiman-

tation, et sur les tracés qui ont été conservés, on'voit le trem-

blement diminuer de fréquence et d'amplitude à mesure que

revient la sensibilité, puis cesser tout à fait et définitivement

lorsque celle-ci est complètement rétablie, à la fin de la séance.

(A suivre.)

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE

XI. Examen microscopique DE la moelle dans UN cas DE PA-

RALYSIE infantile (avec planches); par BYROM Bramwell.

(Edazb. vlled. Journ., février, 1881, p. 745.)

. Le malade était un petit garçon de deux ans et demi, atteint

de paralysie infantile, occupant lemembre inférieur droit ; il est

mort de diplitliérie. La paralysie infantile datait de quatre

mois et demi. 0

Dans la région lombaire, on constatait la destruction et la

574 REVUE d'anatomie pathologique.

dispariti6n-dêi' irâiidds "cellules"" motrices des'cornes antérieu-

res, avec atrophie des racines nerveuses qui partaient du point

malade. Les cellules nerveuses étaient remplacées par des

globules de graisse;-un nombre considérable de leucocytes

étaient disséminés dans les cornes antérieures, et d'une ma-

nière générale par toute la substance grise ; les cellules du tissu

conjonctif de la substance grise étaient plus nombreuses qu'à

l'état normal; quelques-uns des vaisseaux des cornes antérieu-

res semblaient anormalement dilatés; des globules de graisse,

semblables à ceux qui remplaçaient les cellules nerveuses,

adhéraient à la membrane externe de quelques vaisseaux. Les

colonnes de substance blanche étaient parfaitement saines. ,

C. T.

XII. RECHERCHES expérimentales SUR la réaction dégénéra-

TIVE ; par CHR. LEEGAARD. (Deutsch. Archiv. fur. Klin.

" fedzl ? 1880.)

Ce travail comprend trois parties.

I. La première est consacrée aux Phénomènes électriques

qui confirment la dégénérescence névro-musculaire consécutive

à l'interruption du cordon nerveux depuis le début jusqu'à la'

fin de la paralysie. Après avoir résumé l'état de la question,

d'après les résultats de Baierlacher, Halle, Schultz, Erb, Ziems-

sen et Weiss, Brenner, Cyon, Vulpian, Duchenne, Onimus

et Legros, Bernhardt, l'auteur expose la multiplicité des réac-

tions qu'il a obtenues en soumettant à des courants faradiques

et galvaniques des nerfs et des muscles dont il avait au préa-

lable interrompu la conductibilité avec l'organe central par la

contusion, la section, la résection, ou la ligature du tronc

nerveux correspondant (expériences sur des chiens et des)

lapins). Voici, sous forme de tableau, ses conclusions :

REVUE D ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

575

576 REVUE D'ANATOMIE pathologique.

II. Cette autre partie comprend l'ensemble des altéra-

tions histologiques correspondant aux paralysies légères

déterminées dans les expériences en question par la ligature

du nerf. Dans tous ces cas, la guérison s'effectuait en moyenne

du 28° au 30e jour, et l'on n'avait pas à se préoccuper du tissu

cicatriciel qui, à la suite de la section du tronc nerveux, inter-

vient dans la réparation. L'auteur se proposant de contrôler

les travaux de Bruch, Schiff, Waller, Lent, Hjelt, Eulenburg

et Landois, Hert.1, Vulpian, Benecke, Ranvier, Cossy et Déje-

rine, Magnier, Erb, Laveran, Neumann, Eichhorst, le résumé

qui suit met en lumière les points particuliers de son étude.

A. Lésions portant sur le bout périphérique. Interruption

complète des éléments qui président à la conductibilité des

impulsions volontaires, c'est-à-dire segmentation complète de

la myéline et du cylindraxe dès le 'Ne jour; à ce moment, qui

coïncide avec la perte de l'excitabilité, la gaine de Schwann,

seule conservée, a perdupar places son contenu dont larésorp-

tion, en pleine marche jusqu'au -0° jour, est suivie de la

disparition du cylindraxe; en même temps multiplication

graduelle des noyaux et des matières protoplasmiques. Ces

phénomènes se développeraient simultanément'dam tout le

segment périphérique du nerf paralysé.

B. Altérations à l'endroit de la ligature. -Les mêmes que

celles qui dérivent de l'attrition à la pince, mais plus carac-

térisées et mieux limitées ; il se produit parfois un petit épan-

chement sanguin qui se résorbe les jours suivants, et la gaîne

de Schwann vide, en ce point de constriction, s'épaissit et

devient le siège d'une prolifération nucléaire. Néoplasie cellu-

laire et nucléaire du névrilemme.

C. Bout central.- Il dégénère dans toute la portion voisine

de la ligature sur une étendue qui ne dépasse jamais 1 centi-

mètre.

D. Pathogénie. L'auteur se rallie à la théorie de Waller

sur les centres trophiques en ce qui concerne le bout périphé-

rique. La dégénérescence du bout central serait attribuable à

une action locale, soit inflammatoire, soit mécanique, par suite

de l'augmentation, dans la gaine de Schwann, de la pression

qui résulte du refoulement des éléments de chaque côté de la

ligature. Dans tous les cas, les débris myéliniques agissent

comme corps étrangers, causant, comme tels, la prolifération

simultanée des deux bouts.

« REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 577

E. Régénération. La néoplasie des fibres nerveuses

s'observe toujours à la 4° ou 5° semaine; ses premières traces

se montrent le 16° jour dans le bout périphérique avant que

le processus de dégénérescence soit terminé. L'auteur se rat-

tache sur ce point à la théorie de la restauration de la myéline

et du cylindraxe morts l'un et l'autre (Lent, Hjelt, Benecke,

Vulpian, Ranvier), admettant le développement autonome de

nouvelles fibres dans les gaines de Schwann sur les deux bouts

à la fois jusqu'à ce qu'une fibre réparée rétablisse la continuité.

Les nouvelles fibres proviennent, selon lui, dû protoplasma

qui remplit la gaîne, les noyaux, eux, disparaissant graduelle-

ment ; quant à la gaine, elle demeure telle quelle. Rien de

spécial d'ailleurs ni pour l'endroit enserré dans la ligature ni

pour le bout central, chaque segment interannulaire jouissant

d'une entière indépendance à l'égard du processus de néofor-

mation, et la partie saine du nerf ne fournissant pas de fais-

ceaux de nouvelles fibres aux anciennes. Cette période est

enfin caractérisée par la disparition des noyaux de la gaîne

qui subissent la simple transformation granuleuse, tandis que

le tissu conjonctif prolifère partout où il en existe, jusque sur

les gaines de Schwann et dans les plus petites ramifications.

Au moment où les fonctions ne laissent plus rien à désirer,

l'état normal du système conjonctif est à peu près rétabli.

F. Atrophie musculaire. -Très nette dès la 2° semaine, elle

n'est, pour M. Leegaard, le fait que d'une diminution dans le

volume des éléments, lesquels ne se détruisent ni ne se régé-

nèrent jamais complètement. La multiplication des noyaux,

quelles qu'en soient l'abondance et la dissémination, n'y fait

jamais disparaître la striation transversale ; l'auteur n'a point

'observé la dégénérescence cireuse. Dès que reparaît la motilité

volontaire, l'hyperplasie cesse et le muscle reprend son aspect

normal d'autant plus vite que la paralysie a duré moins de

temps. Le tissu conjonctif intramusculaire est passible des

mêmes remarques.

III. Rapprochements entre les résultats électriques et anato-

miques de ces recherches. Sous ce titre, l'auteur fait ressortir

la perte de l'excitabilité du nerf dans les 2 à 4 jours qui suivent

l'interruption de la conductibilité et en attribue la raison à la

segmentation de la myéline et du cylindraxe. Pour lui, la moti-

lité est proportionnelle au nombre des fibres régénérées, tandis

37

578 REVUE D ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

que l'excitabilité dépend du développement , des mêmes^ élé-

ments ; mais il ne saurait décider du rôle de la myéline et'du

cylindraxe à cet' égard ni 'e ranger à l'opinion de' Gluck

( Va·chow's Archiv, t. 72) que le tissu cellulaire néôformé

est apte à conduire les incitations. C'est à l'atrophie des,, élé-

ments musculaires qu'il rattache l'excitabilité du 1 ? stade,

autant'qu'à la dégénérescence du tissu, nerveux ; la proliféra-

tion cellulaire- et nucléaire du muscle entraînerait l'hyperexci-

tabilité du 2° stade, et sa rétrocession la diminution de ce phé-

nomène réactionnel (3° stade), la fonction restant toutefois

au-dessous de la normale à raison de la persistance d'un certain

degré d'atrophie simple. P. K.

XIII. SUR L'EMPLOI DE l'appareil POLARISATEUR DANS L'ANATOMIE

PATHOLOGIQUE DES CENTRES NERVEUX ET DE L'ATÉLECTASIE

médullaire spinale; par le professeur Schikp (de Genève).

(Archiv f. Psych. u. Nervenlc., 1880.) , 0

' i

Dans tous les cas où il est difficile de suivre les fibres myéli-

niques, de déterminer leurs interruptions ou l'étendue de leur

dégénérescence, de décider de l'existence ou de l'absence du

manchon de myéline, de compter ces éléments, M. Sch. assure

que l'emploi de la lumière polarisée agissant sur des coupes

épaisses de 1/5 à 1/3 de millimètre donne d'excellents résul-

tats à la condition qu'on use d'un faible grossissement de 8 à

27 fois. En dépit des dégénérescences circonvoisines, des

exsudats divers, des débris organiques, il aurait toujours

réussi. P. K.

XIV. DE QUELQUES formes DE paralysie D'ORIGINE spinale ET

périphérique; par C. EISENLOHR, de Hambourg. (Deutsch.

Archiv. f. tllin. Med., 1880.)

Il s'agit, de trois observations concernant :

La première, une paralysie saturnine, déterminée par une

névrite parenclaymaleuse généralisée, ainsi qu'en témoigne

l'anatomie pathologique des muscles et des nerfs atteints

correspondants. L'absence de poliomyélite antérieure permet

de rapprocher ce fait des documents de Friedlânder, Lance-

reaux, Gombault, Déjerine, l'altération du système musculaire

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 579

rappelant cependant les lésions de l'atrophie musculaire progres-

sive3 La localisation des phénomènes pathologiques aux nerfs

moteurs entraîne l'auteur à établir l'atteinte simultanée de

certaines fibres nerveuses concourant au même but physio-

logique, bien qu'elles ne fussent pas en voisinage direct,

ce qu'il appelle affection systématique des trajets périphériques

d'apparence spinale. Toute la question à résoudre repose sur

la priorité ou la production secondaire de la névrite parrapport

à la paralysie musculaire : à cet égard, le Dr Eisenlohr appelle

à son aide les opinions de Rumpf et.Joffroy, concernant des

faits semblables [Archiv. f.Psychz'îct., X, 1879, et Arch. dephy-

siologie, ne 2, 1879), qui démontrent l'intégrité des fibres

sensitives dans l'inflammation parenchymateuse du nerf; aussi

se rallie-t-il à l'admission de l'entité nosographique de névrite

parenchymateuse systématique.

iles deux autres observations se rapportent à l'histoire de

la paralysie infantile spinale. Les pièces anatomiques exa-

minées à une période récente du début de cette affection (ô et

It mois), grâce à une maladie intercurrente, ont permis de

décider affirmativement des assertions de Roger et Damaschi-

no, Roth, Friedrich, Schultze ; elles démontrent en outre que

les altérations des cornes antérieures sont au début moins lo-

cales, qu'elles atteignent d'assez grandes étendues de substance

grise tout en tendant à former foyer sur tel ou tel point parti-

culièrement détruit : ainsi en est-il dans un des cas de la

disparition des cellules multipolaires dans toute la hauteur

de- la moelle jusqu'à la région cervicale supérieure du côté

gauche. D'ailleurs le processus a également touché les cordons

antéro-latéraux (dégénérescence secondaire ? ) et Ips cornes

postérieures, du moins dans les segments les plus affectés ;

il a, de plus, tous les attributs d'une myélite portant* sur tous

les éléments et sur les vaisseaux en particulier plutôt que

d'une altération primaire des cellules, celle-ci appartenant,

pour l'auteur, surtout à l'atrophie musculaire progressive et à

la sclérose latérale amyotrophique. On constate en' même

temps les lésions des muscles et des nerfs périphériques

propres à cette maladie.

En manière de conclusion, le Dl Eisenlohr passe en revue :

d'unepart, les différences entre les altérations nerveuses ressor-

tissant aux affections spinales et celles du domaine des para-

lysies d'origine périphérique; d'autre part, les phénomènes

580 REVUE D ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

réactionnels électriques témoignant des dégénérescences névro-

musculaires'. Notons l'atrophie simple de la gaine et du cylin-

draxe comme relevant des maladies médullaires, tandis que

pour les affections périphériques c'est à la destruction delà

myéline, à la dégénérescence graisseuse de la gaine que l'on

aurait affaire. L'examen électrique a toujours entre ses mains

corroboré les résultats de Erb et de Seeligmuller (7a/M'< ! 'McA

fiir ICinde2heillu7de, t. XIII, p. 227, t878) : l'exagération de

l'excitation galvanique des premiers jours faisant bientôt place

à son peu d'effet ainsi qu'à la perte de l'excitabilité faradique

(10 à 16 jours après le`' début des accidents); simultanément',

altération dans la qualité des phénomènes réactionnels galva-

niques, ou bien la quantité de l'excitabilité faradique et galva-

nique directe ou indirecte ne subissant qu'un médiocre abais-

sement;- enfin un fort affaiblissement, voire une suppression

de l'excitabilité faradique, tandis qu'augmentaient les réactions

galvaniques directes tout en présentant une altération dans

leur quantité;-et, dans les deux derniers cas, précités la dé-

croissance considérable de l'excitabilité galvanique cadrant

avec la lenteur des contractions produites : tels sont les résul-

tats obtenus par l'auteur sur les membres atrophiés. Il conclut t

également des enseignements de sa pratique à l'inutilité de la

sur la réparation médullaire ni sur la marche de l'atrophie et

de la dégénérescence névro-musculaire. P. K.

XV. DES rapports DE la SYPHILIS avec LE tabès DORSALIS ET

D'UNE FORME particulière d'affection parenchymateuse

DES CORDONS POSTÉRIEURS DE LA MOELLE ; par C. WESTPHAL.

(Archiv. f. Psych. u. IVerveclc., 1880.

Les recherches statistiques anatomo-pathologiques et thé-

rapeutiques de M. W. le portent à conclure, au rejet de l'ataxie

locomotrice syphilitique. Ni ses faits ni ceux de l'ensemble des

statistiques publiées jusqu'ici à ce point de vue ne démontrent,

pour lui, qu'il y ait relation évidente entre la diathèsé, et

l'ataxie. Sa propre expérience ne lui fournit que quatorze pour

cent d'ataxiques en puissance manifeste de syphilis secondaire,

et encore aux âges propres à la majorité des tabès ; la compa-

raison entre les chiffres variés des divers auteurs offre un écart

de 10 (chez la femme, 0) à 73 et 80 pour cent. Cette dernière

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 58t

proportion qui est celle de M. le professeur Fournier résulterait

pour M., W. de l'immense majorité de syphilitiques traités par

notre maître, parmi lesquels il ne peut manquer de s'en

trouver beaucoup rattachant les manifestations ataxiques à

une syphilis antérieure ou actuelle ; M. W. attribue une cause

d'erreur analogue aux chiffres relatés par Erb, celui-ci soignant

probablement principalement des ataxiques qui sortent de

classes sociales ou de- nations exposées d'une façon toute parti-

lière à l'infection syphilitique. A raison de, ces remarques et

de la tendance de certains malades à indiquer comme syphili-

tiques telles lésions, cutanées, indifférentes, de certains autres

à nier effrontément des accidents de cette nature, le médecin

devrait, selon M. W..., constater ou avoir constatélui-même les

phénomènes pour être en droit de justifier le post Aoc ergo

propter hoc. Il n'existe d'ailleurs aucun fait anatomique d'une

semblable relation; il est tout à fait exceptionnel, qu'en même

temps que les lésions de l'ataxie on constate sur le cadavre

des productions syphilitiques dans les organes internes. Bien

qu'on sache que les altérations ordinaires du système nerveux

central d'origine syphilitique coïncident avec l'intégrité de la

peau, des muqueuses et des os à ce moment, comme il s'agit

dans l'espèce qui nous occupe d'une lésion conjonctive et systé-

matisée dont les symptômes et les causes sont précisément en

question, la seule coexistence des deux sortes de preuves anato-

miques (productions gommeuses dans les organes internes et

sclérose des cordons postérieurs) doit, au sens de M. W..., trancher

la question. Ce serait, de plus, la seule systématisation de la

syphilis que l'on rencontrerait. Jusqu'à présent, les lésions de

cette diathèse dans le système nerveux ont constamment présenté

le caractère diffus qui leur est propre, les scléroses, par exemple,

des zones radiculaires.ne s'y étant produites que consécutive-

ment et autour des foyers disséminés. Enfin la thérapeutique

bydrargyrique n'ajamais donné au professeur W..., de guérison

d'un seul cas de tabès : on sait, du reste, qu'on obtient dans cette

maladie des rémissions à la condition de soustraire le malade

aux influences nocives. Cependant, comme le diagnostic de la

' délimitation exacte de la lésion est difficile, comme on n'est

pas toujours en droit d'exclure cliniquement l'affection spéci-

fique, l'absorption du mercure n'exerçant pas d'action nuisible

sur l'évolution de la maladie spinale, il est indiqué de

s'adresser à ce genre de médication dans les cas où la syphilis

582 REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE.

peut être rationnellement soupçonnée, car, en somme, cette

question des rapports de la syphilis avec le tabes dorsal est

loin d'être résolue. L'auteur communique à l'appui de ces

assertions une observation de syphilis constitutionnelle (gommes

du cerveau et dufoie) coïncidant avec des altérations de la moelle

cervicale qui consistaient en l'hypérémie et l'épaississement des

parois vasculaires, la disparition de la myéline, la conserva-

tionet même l'hypertrophie par places des cylindraxes, dans

les cordons postérieurs; malgré l'atteinte des cordons deGoll,

il n'y eut pas d'ataxie; intégrité de la névroglie. D'où la déno-

mination de p2,ocessus pa2,enchy71zateux des cordons postérieurs :

t .. P. K. '

. r

XVI. Étude minutieuse DES lésions DES CORDONS postérieurs

dans UNE moelle d'ataxique; par Albert Adamkiewicz.

(Arclzz'v. fürPsclaa'atz·iezcndlVervezlcrazzllzez'len,fasc.3,1880.)c

L'auteur décrit avec détails une moelle d'ataxique avec alté-

ration des cordons postérieurs et arrive par le seul examen aria-'

tomiqueauxconclusions suivantes : La lésion marche de bas

en haut.' Les altérations procèdent très nettement de diffé-

rents centres autour desquels elles s'irradient, et ces centres

sont : 1

A. Le bord postérieur libre du cordon postérieur;

B. La ligne de séparation moyenne des cordons postérieurs ;

C. Le point d'entrée des racines postérieures dans la moelle

et leur territoire d'irradiation ; '

D. Les ramifications des cloisons qui, dans la moelle lombaire,

abandonnent les bords postérieurs des cornes postérieures, et

en convergeant en arrière traversent le territoire des cordons

postérieurs ;

E. Les limites entre les cordons de Goll et de Burdach.

Or, tous ces points sont ceux où le tissu cellulaire pénètre

dans les cordons postérieurs et autour desquels il se subdivise

comme dans les autres organes dans la même direction que le

cours du sang artériel. Aussi, d'après le professeur Adamkie-

wicz, le tabes dorsalis n'est-il autre chose que « une dégénéra-

tion chronique du tissu conjonctif qui s'avance dans les ziaters-

tices du parenchyme conjointement avec le courant sanguin

artériel ». , ' ... , '

C'est une sclérose véritable, analogue en tous points à. la

REVUE D'ANATOMIE PATHOLOGIQUE. 583

cirrhose hépatique vulgaire, et non une affection parenchyma-

teuse des cordons postérieurs ; ce n'est pas non plus, par

conséquent, une maladie de système, car la dégénération ne

s'attaque pas spécialement aux deux systèmes que nous connais-

sons dans les cordons postérieurs, mais suit sa .marche propre

tantôt dans ceux-ci, tantôt à travers eux.

(Dans une note jointe au travail précédent, le professeur

Westphal , reconnaît l'exactitude des lésions décrites , mais

se'refuse aux conclusions qu'en tire l'auteur. , M.

' ! i r <i ' '

XVII. NOTE SUR UN cas d'ataxie locomotrice avec autopsie

(avec 4 planches) ; par B. Bramwell. (Ediiib. JIed. Journ. ,

janvier 1881, p. 615.)

L'examen microscopique de la moelle montre une dégéné-

ration de la totalité des cordons postérieurs dans la région

lombaire et dans la région dorsale inférieure. L'analyse chi-

mique pratiquée par le docteur Gaule indique, simplement que

le tissu pathologique se dissout moins facilement dans les

réactifs appropriés que le tissu sain et fournit bien moindre

proportion de graisse que ce dernier : sa nature ne peut être

déterminée. Les tumeurs trouvées entre la couche optique et

le corps strié symétriquement de chaque côté, du genre gliome,

contiennent dans leur intérieur de grandes cellules multipo-

laires (Meu)'o'OH ! e de Klebs); elles seraient l'expression d'une

dernière phase dont la sclérose corticale serait le premier terme.

A raison de la formation complète des dernières circonvolu-

tions permanentes, M. B... conclut au développement tardif de

la lésion des hémisphères (7° mois intra-utérin), attribuant

l'état- si avancé du processus lors de l'accouchement à la viva-

cité d'accroissement histogénique de l'embryon même dans

une direction pathologique. P. K.

XVIII. Cas d'induration multiloculaire DU cerveau ACCOMPA-

Gobe DE TUMEURS DURES D'UNE NATURE HISTOLOGIQUE SPÉ-

CIALE siégeant dans LE VENTRICULE latéral (gliomes

1 ganglio-cellulaires) chez UN NOUVEAU-NÉ ; par A. Hart-

degen. ( ? 'cM. Psych. u. Nenvenk., 1880.)

Il a trait à un enfant venu au monde à terme et présentant

une parésie accentuée des mouvements. On'constate chez lui

584 REVUE d'anatomie pathologique.

l'existence d'un spina-bifida sacro-lombaire avec adermie par-

tielle, absence de sac, la difficulté de déglutir et' des vomisse-

ments fréquents. Il meurt au bout de deux jours après avoir

été pris d'opisthotonos et de convulsions toniques des' quatre

membres. Les nodosités scléreuses' de la substance corticale

que l'on découvre alors ne constitueraient, pour le docteurH ? '.7

ni la sclérose multiloculaire en foyer de M. Charcot, ni la sclérose

cervicale, les cordons de Goll étaient seuls malades : Dans les

régions dorsale et lombaire, les cellules nerveuses, aussi bien

dans les cornes postérieures, que dans les cornes 'antérieures-,

étaient graisseuses d'une manière très marquée. « Cette alté-

ration, dit l'auteur, est' en rapport avec ce fait que les muscles

des membres inférieurs étaient très atrophiés. » C.'T. ",~r*

XIX. Cas d'une FORME intermédiaire DE dégénérescence

INFLAMMATOIRE ou GLIOMATEUSE dans LES masses centrales

au-dessous des pédoncules cérébraux; par MM. KUSSMAUL

et MEYER (de Strasbourg). Observations par MM. Bayer et

MENER. (Congrès de Bade., 1880. et Archiv. f. Pschzâtraé.)

ir·r 1- ' F.. ' <*... ? ? z

XX. DES relations anatomiques entre LES inflammations orbitaires

'et INTRA-CRANIENNES; par le professeur BERLIN (de Stuttgart).

(Congrès de Bade, 4880 et Arch. f. Psychiatrie.)

11-s'agit de la propagation des processus anatomiques « de .1 ces

deux, sortes de cavités par les diverses voies bien connues,'et

notamment de la connexion entre'la choroïdite qui se' montre

dans la méningite cérébro-spinale et'cetle dernière maladie. P., K ?

XXI. Dans QUELLES MESURES LES anomalies DE DÉVELOPPE-

ment DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL PEUVENT-ELLES SERVIR

DE base anatomique (prédisposition matérielle) aux NÉvRo-

PATHIES; par le professeur Schultze (d'Heidelberg). (Congrès

deBade,,18R0. Archiv. f. Psyclazâtrie.) .

Le professeur Sehuitze fait remarquer, qu'il existe une série

de cas d'arrêts jde' développement fissuraux ou- cavitaires au

niveau desquels ont évolué;des, inflammations interstitielles

chroniques,, de -.vrais gliomes ou gliosarcomes : il cite le fait'

d'une moelle^ cervicale, dont' les. cordons postérieurs.se trou-

REVUE d'anatomie pathologique. 585

vaient presque complètement détachés de la portion anté-

rieure dans une hauteur de deux pouces, par une fente trans-

versale (pas de manifestations pendant la vie).Réciproquement,

et en rapport avec les maladies chroniques du système ner-

veux,- on connaît des anomalies de structure remarquables

surtout en ce qui a trait au mode de répartition de la substance

grise ou blanche : telle cette sclérose latérale amyotrophique

accompagnée d'affection bulbaire dans laquelle on rencontra

au milieu de la substance grise une masse considérable de

substance blanche normale (renflement lombaire); telle encore

cette paralysie générale des aliénés présentant une pénétra-

tion identique de la substance blanche dans les couches grises

(moelle dorso-lombaire). Au même ordre d'idées appartiennent

la petitesse du système nerveux central coïncidant avec des

altérations anatomiques évidentes, les petits foyers scléreux de

la moelle des choréiques (Eisenlohr) ondes enfants atteints de

tétanie, le défaut de myéline observé dans certaines fibres

nerveuses, les rapports étiologiques des anomalies médullaires

avec les scléroses systématiques (Schiff). P. K.

XXII. SUR L'EMBOLIE graisseuse CHEZ LES aliénés EN état

d'agitation ; par le professeur F. JOLLY (de Strasbourg).

(Archiv. f. psych. u. Nervenk, 1880.)

L'auteur considérant ces adynamies plus ou moins promptes

qui, chez les maniaques en proie à une agitation intense, cons-

tituent, cliniquement un syndrome critique précurseur de la

guérison ou de la mort, se refuse à englober tous les faits sous

la même rubrique d'intensité morbide ou d'épuisement.

L'examen microscopique décidera de l'intervention de l'em-

bolie graisseuse consécutive aux contusions simples et aux

suppurations qu'il est impossible d'épargner aux aliénés

agités. -

La théorie de l'embolie graisseuse par la destruction pure-

ment mécanique du tissu adipeux' sous-cutané sans suppura-

tion ni nécrose de ses éléments, est appuyée par les trois

observations de Flournoy (thèse de Strasbourg, 1878); de Fitz

de Boston (Med. and. sîiig. journ., mai 1878) ; de Clouston

(Journ. of. ment, science, juillet 1879), cette dernière ayant

trait surtout aux altérations de la moelle des os, ou du moins

devant être considérée comme appartenant au même groupe

586 REVUE d'anatomie pathologique.

de faits. Wiener (Archiv. f. exper. patlaol. , 1879) a obtenu

expérimentalement ces mêmes résultats en injectant sous la

peau avec prudence de la graisse liquide ; aussi M. J... se

rattache à la pathogénie della rés orpti on-de sl molécules 1 grais-

seuses exprimées des cellules par l'attrition traumatique de

l'aliéné au moyen des vaisseaux sanguins ouverts du même

coup (sugillatioiis nombreuses). L'insuccès des expériences de

Halm chez le chien (l3eitâge zur Lehre v. d. Fettembolie,

Munich, 1876) parait à l'auteur résulter de ce que l'expéri-

mentateur n'a pu réaliser chez, l'animal l'état de tension,

nécessaire,'dans-les régions lésées, à l'introduction* dans'les

orifices vàsculaires des particules de graisser Ce genre d'em-

bolies, assez rare d'ailleurs, exigerait un pannicule adipeux assez

développé, et un degré assez prononcé de traumatisme consis-

tant principalement dans la répétition' et la prolongation des

chocs et des coups (trituration de la graisse sous la peau). '- 3

'La'relation entre les'suppurations simples ou fétides du

tissu cellulaire sous-cutané et l'embolie graisseuse ressort

de trois autres faits cliniques corroborés par les preuves ana-

tomiques ; deux d'entre eux sont personnels au professeur;' 'la

dernière observation émane du travail de Flournoy. Tous

diffèrent des premières embolies mécaniques par une moins

grande intensité dans les accidents de cet ordre et la plus

longue durée des manifestations. Cette pathogénie serait peut-

être assez fréquente chez les aliénés.

' Le-'danger de l'embolie graisseuse résulte évidemment de

l'étendue du corps étranger envisagé, et du degré de l'imper-

méabilité qu'il détermine dans les vaisseaux pulmonaires, en un

court laps de temps. Il faut en outre prendre en considération

l'état d'excitation, la nature de'l'affection cérébrale, l'épuise-

ment'du malade. Quoiqu'il en soit, le meilleur moyen `de

parer aux accidents locaux (sugillations, suppurations, frac-

tures,' etc.) repose sur les appareils de coercition au lit ou la

cellule capitonnée. Une telle complication est indépendante,

comme bien on pense, d'aucune entité psychopathique ; elle

relève de l'agitation, du délire aigu, dans le sens symptoma-

tique du mot, à raison des traumatismes que celui-ci impose

au patient. P. K. -

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE

LXXVI. SUR L'ÉPILEPSIE LIÉE aux lésions des.couches OPTI-

quels ; parW.-A. Hammond. [Archiv. Of Medicine. New-York,

août 1880, p. 1.) ,

Contrairement à l'opinion de Hugh. Jackson, Hammond

regarde la perte de conscience, l'inconscience, comme le phé-

nomène essentiel de l'attaque épileptique. Jackson définit

l'épilepsie « une décharge accidentelle, soudaine et rapide de

la substance grise d'une partie quelconque du cerveau ». Cette

définition parait mauvaise à Hammond parce qu'elle ne men-

tionne pas le' fait' caractéristique : la, perte du sentiment. Il

décrit sous le nom d'épilepsie optique une forme spéciale où

l'attaque est précédée d'une hallucination ordinairement

visuelle. Les phénomènes peuvent consister exclusivement en

hallucinations, avec perte de conscience. Voici, pour fixer les

idées, comment il décrit une de ces attaques dans sa première

observation. Il s'agit d'une jeune femme de 22 ans qui venait,

le consulter pour des « visions ». É. e z

« La malade vint chez moi avec sa mère. Quelques minutes

après son entrée, tandis qu'elle racontait les détails de son

histoire clinique, elle s'écria : « Oh ! mère, que pensez-vous que

cela soit ? Une belle chaise couverte de velours 'rouge^avec des

étoiles d'or. C'est ainsi que je me représente un trône. C'est

la première fois que je vois ainsi une chaise. J'avais vu des

rocliers, des animaux de toutes sortes, mais, mais, mais,... ».

Ici sa tête se pencha sur sa poitrine, ses yeux se fermèrent, et

sa respiration devint si faible qu'elle sembla un moment sus-

pendue. Il n'y avait pas de pâleur extraordinaire, ni le moindre, -,

mouvement convulsif. Au bout de trois secondes, elle releva

la tète et sourit, comme si rien d'anormal ne s'était passé. »

Hammond pense que le siège anatomique de ce type épilep-

tique est la couche optique. Pour lui, la couche optique est

588 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

un centre de perception, sensorielle. Si la couche optique est

lésée, l'impression sensorielle transmise par le nerf optique

sera pervertie et il y aura illusion. Si la substance corticale est

saine, cette illusion sera corrigée et regardée comme, une

perception erronée; si la substance corticale est malade, l'illu-

sion sera acceptée comme vraie et le sujet aura une conception

fausse. L'organe visuel ne recevant aucune impression, cette

impression peut se , former dans la couche optique ; nous

avons alors une hallucination. L'hallucination sera appréciée

à sa juste valeur par un cerveau sain ; mais si la couche corti-

cale est dans un état anormal, l'hallucination sera prise pour

une réalité. ' , ;

Dans le cas que décrit Hammond, les hallucinations existent

sans dérangement intellectuel. Elles diffèrent, par conséquent,

des cas d'épilepsie avec hallucinations, où les hallucinations

sont acceptées comme réalité et entraînent les malades à des 's

actes qui sont la conséquence logique de l'illusion formée. Il

pense qu'il n'y a pas de lésion des centres sensoriels intellectuels

situés dans la substance corticale, et que la maladie est limitée

entièrement, ou à peu près, aux couches optiques. 1«, Je

dis à peu près, ajoute-t-il, parce que la perte du sentiment

qui suivait l'hallucination, montre qu'il existait ce trouble

cortical nécessaire sans lequel, d'après moi, il ne saurait y

avoir épilepsie vraie. » C. T.

LXXVII. SYPHILOME DU CENTRE ovale gauche ET DE la MOITIÉ

droite DU pont DE VAROLE; par C. STENGER. [Archiv. f.

Psych. M. Nevenlc., 1880.)

-10 : .

- Le malade dont il est question avait eu la syphilis trente-

trois ans auparavant ainsi qu'en témoigne une cicatrice de la

lèvre supérieure. Les signes actuels consistèrent en céphalal-

gies violentes, vertiges, distractions, oublis, incertitude dans

les mouvements des bras et des jambes, parésie des extrémités

gauches, strabisme de l'oeil droit, immobilité et dilatation

pupillaires, atrophie des muscles masticateurs du même côté,

parésies et contractions convulsives des muscles de la langue,

anarthrie verbale, diminution considérable de la vue et de l'ouïe

à droite, constipation puis incontinence des matières, incon-

tinenced'urine, légères pertes de connaissance isolées ou accom-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 589

pagnées d'accès épileptiformes, atrophie musculaire très pro-

noncée bientôt suivie d'hémiplégie gauche ; dans' la dernière

période, on observait l'impossibilité d'articuler d'une façon

intelligible, de déglutir et de relever la paupière supérieure de

l'oeil droit, une série d'érythèmes dé couleur sombre passagers

sur la face de ce côté, ainsi que de l'oedème de l'extrémité infé-

rieure, auxquels se joignirent de l'apathie et du ralentissement

dans les manifestations psychiques. Malgré un traitement

hydrargyrique énergique, qui semblerait même, au dire de

M. Stenger, avoir précipité le dénouement, la mort survint par

faiblesse générale. La nécropsie démontra la présence dans le

centre ovale gauche d'une tumeur occupant la partie médiane

desfaisceauxpariétauxsupérieurs.pédiculo-parlétauxsupérieurs,

occipitaux et n'intéressant que la substance blanche. Une seconde

tumeur identique siégeait dans le tiers antérieur de la protu-

bérance, à trois millimètres environ de la face inférieure de cet

organe; il n'y avait compression ni delà moitié gauche du

pont de Varole, ni du plancher du quatrième ventricule. L'in-

tégrité de la pie-mère et de l'écorce des circonvolutions fron-

tales explique l'absence de troubles intellectuels proprement

dits; les troubles sensoriels et trophiques sont en rapport avec

l'altération des centres sensoriels de la moitié opposée du corps

dans la région temporo-pariétale (Hitzig et Ferrier) ; l'hémi-

plégie gauche, la paralysie de la langue, des masticateurs et

du droit externe droits, de la déglutition, de la vessie, du

rectum, de l'élévateur de la paupière supérieure droite s'expli-

quent par le néoplasme de la moitié droite de la protubérance

annulaire (paralysie alterne); enfin, les accès épileptiformes

sont justiciables des granulations rencontrées dans les ventri-

cules latéraux et de l'excitation temporaire du pont de Varole

(disparition de ces accidents au moment du ramollissement

périnéoplasique de l'organe) : telles sont les réflexions de

M. Stenger. P. K.

LXXVIII. Leçons CLINIQUES SUR LES tumeurs INTR.1-CRANIENNES

par Bïrom Bramwell. (Edz'rt6urghAledz'càl Journal, février

1881, p. 721.)

L'auteur rappelle d'abord qu'une tumeur cérébrale peut être

trouvée à d'autopsie, sans que rien pendant la vie ait pu en

faire soupçonner l'existence. A ce propos, il cite le cas du

590 REVUE- DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

célèbre, Hughes Bonnette 0 quh mourut à, la suite d'une litho-

tomie. A l'autopsie, on trouva une tumeur du volume d'un oeuf

de poule, située entre la dure-mère et les os, et se creusant

une loge dans le tissu cérébral. Le pariétal, à ce niveau, : était

aminci, et dans un point le tissu osseux était remplacé par une

membrane fibreuse., La dure-mère était épaissie au-dessous' de

la tumeur; les circonvolutions étaient, aplaties et déprimées;

mais ne présentaient pas d'autre altération; il n'y avait ni

congestion, ni ramollissement. Si cette tumeur avait 'déter-

miné quelques symptômes,, elle aurait été soupçonnée par le

professeur Bennett, qui était un des plus grands cliniciens de

son époque,, et par les éminents médecins qui le soignaient.

La tumeur était probalement congénitale, car Bennett avait

souvent fait remarquer une dépression du crâne à l'endroit où

se trouvait le néoplasme, et cette dépression existait depuis son

enfance. (Voir le Prit. Oled. Jour., oct. 1875, p. 453.) ..

Bramwell énumère dans l'ordre' suivant les principaux

symptômes des tumeurs intra-crâniennes.- 1 ? C TI

1°' Certains troubles d'ans les disques optiques (névrité"o'p ?

tique et atrophie papillaire); 2° Céphalalgie;- 3° Vomisse-

ments ; 4° Vertiges; 5° Altération des nerfs moteurs

(spasmes et paralysies) ? 6° Altération des. nerfs sensitifs

(face, membres, tronc); 7° Troubles psychiques ou altéra-

tion de l'état mental;- 8° Phosphaturie, symptôme commun à

beaucoup d'autres affections nerveuses ; 9° Appétit vorace.

D'après Lawson et Bevan Lewis, ce dernier signe s'observe

souvent avant que l'hébétude ou un trouble marqué de l'état'

mental aient apparu.

L'auteur insiste surtout sur les troubles papillaires. La né-

vrite optique est pour lui le plus important de tous les symptômes.

Elle est double dans l'immense majorité des cas; pourtant

Hugh. Jackson a rapporté deux cas (ffied. Tzines and Gaz.,

fév.1874) où la névrite était unilatérale et, point intéres-

sant à noter, existait du côté opposé à la lésion.

Cette névrite optique n'a pas nécessairement pour conséquence

laperte de la vision centrale. Dans les deux cas que rapporte

Bramwell, il n'y avait pas de trouble de la vue. C'est là un fait

d'un grand intérêt pratique. Chaque fois qu'on soupçonne

une tumeur cérébrale, dans le cas par exemple de céphalalgie

persistante-ou répétée, il faut faire un examen attentif du fond

de l'oeil, comme le recommande H. Jackson. (Lecture on ·

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 591

optie neuritis from ïntra-craniai diseases. In ./)/ea ? 7Y ? HM and

Gaz.; août 1871; p. 242.)' 1 1., - 1 1 Il, i £ -1 , -

- A. côté de la névrite il faut' ranger -l'atrophie papillaire et

l'hypérémie des disques optiques sans oedème qui se rencontre

parfois. > ' ' » -a .

9cLes trois théories proposées pour expliquer cette -névrite

sont : l'augmentation de la tension intra-crânienne (Manz et

Schmidt), la névrite descendante, des troubles vaso-moteurs

produits par l'irritation locale qu'exerce la tumeur sur les

fibres vaso-motrices du fond de' l'oeil ; cette dernière théorie

est soutenue par H. Jackson. ' '" -' q 1

Bramwell admet deux variétés de vertige : l'une due-. à des

troubles de' ' la circulation cérébrale, vertige circulatoire;

l'autre dépendant d'une lésion du centre qui préside à la posi-

tion de la tète. Ce centre serait situé dans le cervelet. Dans un

travail sur l'étiologie du'vertige (Ediab. met. Journ., fév.'

1881, p. 748), le docteur M'Bride pense, avecBurdonSanderson

et' d'autres auteurs, que le centre d'où procèdent les fibres des.

canaux demi-circulaires occupe le même siège. C. Ta

LXXIX. Cas DE thrombose autochtone DU SINUS longitudinal ;

par le Dr H. SCHULE (d'Illenau). (/)eM<scA.'A ? ''c. f. ITlan.

llleda'c., 1880.) ,

Au milieu d'une agitation maniaque forcenée, une femme.

de 41 ans revient tout à coup au calme le plus absolu et;

reprend toute sa connaissance ; aussitôt se manifestent l'en-,

semble des symptômes d'une lésion en foyer (contracture du

bras et paralysie de la jambe du même côté), compliqués de

thromboses veineuses du membre inférieur atteint ; le bras

contracture, après une série de couvulsions, se paralyse à son

tour. A cette, hémiplégie gauche s'ajoutent des thromboses de/

la jambe jusque là indemne ainsi qu'une très légère parésie

faciale, également à gauche. - Les altérations du decubz'tus

acutus jointes à celles d'une, hépatisation pulmonaire, -ne tar-

dent pas àentraîner la mort ; la lucidité, toutefois, ne cesse.de

persister, jusqu'aux derniers moments malgré l'état d'indolence

et d'apathie de la malade. On trouve, à l'autopsie, une tlirom ;

bose spontanée du sinus longitudinal et des veines antérieures^

et moyennes de la pie-mère, un ramollissement rouge des

592 REVUE DE pathologie nerveuse.

zones corticales, correspondant à ces vaisseaux (nécrobiose

aiguë), des foyers de pneumonie disséminés. Le docteur Sch.

fait ressortir la corrélation des phénomènes cliniques et ana-

tomiques avec les études de Ferrier (atteinte de la circonvolu-

tion postcentrale supérieure et de la première pariétale), les apo-

plexies capillaires du lobule paracentral, l'intégrité du lobule

proecentral, la fine ligne de ramollissement siégeant sur la

lisière marginale supérieure (Neelsen).Pourlui, c'est al'intégrité

des lobes frontaux qu'il faut rapporter la conservation de la

connaissance; voici quelle est la pathogénie qu'il adopte. Une

violente émotion a déterminé le trouble des facultés affectives,

et, de ce fait, une exagération de pression dans l'organe central ;

sous cette influence, il y a eu stase et thrombose locales et

consécutivement apaisement de l'irritation générale immédia-

tement remplacée par les lésions en rapport avec cet arrêt de

la circulation dans les régions où les voies dérivatives n'y

pouvaient suppléer : c'est à ce moment que se sont montrés

les troubles pathologiques psycho-moteurs. P. K.

LXXX. Bégaiement ET BREDOUILLEMENT; par B. ALOzo BUT-

TERFIELD. (Virginia med. aazontlzly, 1880, p. 184.)

Après avoir fait un tableau des souffrances morales du

bègue, l'auteur se demande comment ces malheureux ne sont

pas plus souvent l'objet de soins médicaux, et il croit en

trouver la raison dans ce que trop souvent il y a eu interven-

tion chirurgicale là où une' bonne hygiène de la voix eût suffi.

De plus, le charlatanisme s'est emparé de cette branche de la

médecine et a fait tant de dupes, que beaucoup n'ont pas osé

tenter l'aventure.

L'auteur sépare du bégaiement le grasseyment et quelques

autres défauts de la parole, que l'on peut facilement corriger

par une étude de leur mécanisme.

Il considère comme trouble réel du langage ce que le profes-

seur Melville-Bell appelle bégaiement, agitation spasmodique,

bredouillement convulsif. Il distingue le bégaiement, qui

est la répétition de sons ou de syllabes, du bredouillement

qui est causé par le refus de fonction des organes de la voix,

depuis les poumons jusqu'aux lèvres. Ces deux troubles sont

souvent réunis.

REVUE DE pathologie NERVEUSE. 593

C'est dans l'enfance que débute l'infirmité, rarement après

dix ou douze ans, et, à ce moment, elle peut facilement être

guérie, avant d'être tout à fait passée à l'état d'habitude pour

le système nerveux. L'imitation joue un grand rôle, à ce point

que l'auteur croit que c'est ce qui a fait dire que la maladie

était héréditaire. L'imitation d'abord pénible, devient facile,

puis automatique, en créant aux nerfs des conditions anor-

males. Le bégaiement a souvent suivi la scarlatine, la diph-

thérie et les maladies dans lesquelles le système musculaire

est particulièrement affaibli. On a aussi pensé que la scrofule

était une cause de cette affection, mais l'auteur pense qu'elle

n'est que cause indirecte par l'état déplorable du système ner-

veux chez les scrofuleux. L'état nerveux n'est pas, comme on

l'a dit, la cause, mais bien l'effet du bégaiement'et le résultat

de l'extrême anxiété que cause aux bègues la nécessité de par-

ler. Aussi, dit l'auteur, ces malheureux finissent souvent par

devenir bègues de l'esprit.

Le bégaiement, quelle qu'en soit la cause, doit être traité,

et les maladies qui 1,'accompagnent seront d'abord combattues.

Dans les cas simples, la pratique de l'articulation des mots à

voix claire et pleine, faite d'une façon ferme et suivie, suffira.

L'hésitation spasmodique est une forme bénigne. Dès que le

malade a compris le mécanisme du traitement, il peut, en quel-

que sorte, se soigner lui-même.

La première mesure à prendre est toujours de corriger les

mauvaises habitudes de respiration ; beaucoup de bègues se

servant fort peu du diaphragme et faisant jouer la partie supé-

rieure de la poitrine, ce qui leur fait élever les épaules. Cette

seule discipline a suffi quelquefois à améliorer très sensi-

blement des bégaiements très accentués. Le médecin devra

donc étudier avec soin le. mécanisme de la respiration, puis

celui de l'articulation des éléments du langage et il fera pro-

noncer par son malade les voyelles et les consonnes. L'éduca-

tion de l'oreille sera particulièrement soignée, beaucoup de

bègues ne se doutant même pas de leur infirmité. L'état géné-

ral du malade devra être également surveillé. Quoi qu'il en soit,

s'il faut en croire le Dr Butterfield, on peut guérir à tout âge,

mais c'est surtout dans l'enfance que les succès sont le plus

facilement obtenus. i CH. FÉR.

38

594 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

LXXXI. DE la SURDI-MUTITÉ ET DE l'éducation DES SOURDS-

MUETS ; par HARTMANN (de Stuttgard.) (Ann. des mal. de

l'oreille et du larynx, 1880, p. 113.)

L'auteur définit le sourd-muet « tout individu atteint de la

privation de l'ouïe, congénitale ou acquise dans la première

enfance, ce qui l'a empêché d'apprendre à parler, ou lui a

fait désapprendre le langage ». L'auteur rejette l'opinion

d'après laquelle les sourds-muets auraient les poumons et

tout l'appareil respiratoire peu développé. Il n'admet pas non

plus ce fait, avancé par Kilius, que les sourds-muets' seraient

fréquemment gauchers, fait que Kilius avait cherché à

utiliser pour la localisation du langage articulé. Waldenburg,

Broadbent ont rapporté des cas d'aphonie congénitale avec

intelligence complète et absence de surdité. M. Hartmann

n'accepte les faits de Broadbent que sous bénéfice d'inven-

taire.

Au point de vue étiologique, la surdi-mutité acquise serait

beaucoup plus fréquente que la surdi-mutité congénitale.

C'est dans les contrées montagneuses qu'on rencontre le plus

de sourds-muets; c'est la Suisse qui en renferme proportion-

nellement le plus grand nombre. (21,5 p. 10,000 habitants).

La surdi-mutité est fréquente chez les Israélites. L'auteur

étudie avec soin l'influence des différentes causes incriminées.

L'hérédité directe ne serait pas aussi fréquente qu'on le suppose.

M. Hartmann cite, d'après Moos, le fait suivant ; « Un sourd-

muet épousa une femme non atteinte de cette infirmité. Il

en eut deux enfants, un fils sourd-muet et une fille entendant

et parlant. 'Celle-ci se marie avec un homme bien constitué et

donne le jour à deux filles sourdes et muettes et à un fils qui

entend et parle bien. Ce dernier épousa une femme norma-

lement constituée, qui lui donna un fils sourd-muet. Ainsi

donc les parents et les grands parents de ce sourd-muet n'étaient

pas sourds-muets. »

La surdité acquise produit chez l'enfant la perte du langage

d'autant plus rapidement et plus sûrement que l'enfant est

plus jeune. Cette conséquence est à craindre jusqu'à l'âge de

7 ans. Les affections qui entraînent la surdité dans l'enfance

se classent ainsi par ordre de fréquence : affections cérébrales,

convulsions, méningite cérébro-spinale, fièvres typhoïdes,

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 595

scarlatine, rougeole, affections idiopathiques des oreilles,

affections traumatiques de la tête, maladies diverses.

Les lésions auxquelles se rattache la surdi-mutité sont peu

connues, en raison du petit nombre d'autopsies faites. Dans

trois cas de surdi-mutité congénitales les lésions ont été à peu

près les mêmes; il s'agissait de processus inflammatoires, qui,

pendant la vie utérine ou dès la première enfance, auraient

produit l'ossification de la muqueuse, qui revêt la cavité tym-

panique et les osselets. Les causes de la surdi-mutité congé-

nitale seraient donc dans la portion périphérique de l'appareil

auditif. C'est l'opinion de Roosa et de Beard qui l'attribuent à

des inflammations de la caisse pendant la vie foetale.

Quant aux modifications de l'encéphale liées à la surdi-

mutité, elles sont encore moins connues. A côté des cas de

M. Luys avec atrophie des circonvolutions de la face interne

des lobes postérieurs, M. Hartmann se contente de citer les

expériences bien connues de Ferrier, de Munck, qui localisent

le centre auditif dans les lobes temporaux. En supposant

que des lésions atrophiques des circonvolutions, analogues à

celles qu'à signalées M. Luys, fussent trouvées de nouveau,

quelle valeur faudrait-il leur attribuer ? Devrait-on considérer

l'atrophie comme primitive, due à un arrêt de développement,

ou bien comme secondaire, consécutive aux lésions indiquées

dans la caisse et les parties périphériques de l'appareil de l'ouïe ? z

C. T.

LXXX11. DE l'ataxie locomotrice héréditaire; par le D° SCHUID,

d'Alstatten. (Correspondenz-Blatt f. Schweazer Æl'zte, n° 4,

1880.)

Elle serait le résultat de la transmission des parents aux

enfants, non de la maladie elle-même, mais de la diathèse patho-

génétique ; à l'inverse de ce qui a lieu pour l'ataxie ordinaire,

elle prédominerait chez le sexe féminin, semontrantà à l'époque

de la puberté ou peu de temps après cet âge. Les troubles de

la sensibilité y feraient défaut ou ne surviendraient que très

tard, et encore à un faible degré ; on doit comprendre dans la

même remarque le signe de Romberg. Intégrité des fonctions

vésicales, rectales, psychiques ; absence de tremblement ou

d'amaurose. L'ataxie statique de Friedreich serait dans cette

forme bien plus tardive et limitée que dans l'entité classique;

596 REVUE DE pathologie NERVEUSE.

les troubles de coordination des extrémités inférieures se pro-

pageraient à un certain moment rapidement ou progressivement

de bas en en haut, de sorte que l'on observerait des troubles de

la parole relativement prématurés surtout par rapport au nys-

tagmus qui apparaîtrait à son tour au bout de longues années.

Rareté des anomalies secrétoires et vaso-motrices. L'anatomie

pathologique se résume en la dégénérescence grise ou atrophique

des cordons blancs postérieurs constituée dans le premier cas par

la consistance molle des tissus et la néoplasie de cellules gra-

nuleuses, par la fermeté, lerecoquevillement des parties lésées

dans le second état. Ces altérations n'auraient au surplus que

peu ou pas de tendance à envahirla substance grise de la moelle

ou les cordons latéraux, mais elles se propageraient promp-

tement à toute la hauteur des fibres postérieures jusqu'à la

moelle allongée on prenant fin au plancher du quatrième ventri-

cule. La maladie n'a rien à voir avec les troubles delà sensibilité

générale, sensorielle ou musculaire, qu'on y peut parfois noter.

N'existe-t-il pas, ajoute M. Schmid, des cas où ces symptômes

existaient en l'absence d'ataxie ? M. Schmid explique l'inté-

grité de la sensibilité par la suppléance physiologique de la

substance grise, de même qu'inversement une partie de la

substance grise peut être incapable de fonction sans que la

conductibilité centripète soit troublée, ses éléments possédant

la propriété de conduire toutes les impressions; l'atrophie

partielle des racines postérieures peut aussi coexister avec la

sensibilité, par suite de la conservation d'un nombre suffisant

decylindraxes. Quant àl'incoordination,elle proviendrait, pour

l'auteur, de l'interruption entre les centres coordinateurs

(cervelet, tubercules quadrijumeaux, pédoncules cérébelleux,

protubérauce) et la périphérie. La marche de l'ataxie locomo-

trice héréditaire, essentiellement chronique, pourrait dépasser

32 années, tandis que le tabes ordinaire aune durée moyenne

de 6 à 12 ans. Traitement : régime et vie réguliers, hydrothé-

rapie, courants galvaniques, nitrate d'argent, toniques. Des

neuf malades de Friedreich ( Vaich. Arch., t. 26, ? ï , 68) cinq mou-

rurent de la fièvre typhoïde. M. Schmid apporte à cette casuis-

tique une observation et fait ressortir que de quatre familles

citées par M. Friedreich et lui, une seule n'avait pas pour chef

paternel un buveur. P. K.

REVUE DE pathologie NERVEUSE. 597

LXXXIII. CONTRIBUTIONS A la pathologie DE la MOELLE

épinière ; par le Dr ADOLF. STRUWPEL. (Al'chiv. f. Psych.. Il.

7VeeNA ? 'aMA., 1880, t. XL)

Ce mémoire, qui n'est que le complément du même sujet

traité par le même auteur dans le tome X, cah. 3, p. 676 du

même recueil, contient sous le titre II, l'étude des affections

systématiques combinées de la moelle. On y lira avec intérêt

de nouvelles observations :

I. De sclérose latérale amyotrophique (affection combinée

des faisceaux pyramidaux et de certains systèmes de fibres des

cordons postérieurs, faible atteinte des cordons latéraux

dans le cervelet intégrité des cornes antérieures atrophie

des cellules dans les pyramides de Clarke). ,

IL De dégénérescence des faisceaux pyramidaux, surtout

dans la moelle dorsale inférieure et lombaire, accompagnée de

lésions identiques des cordons latéraux dans le cervelet, des

cordons de Goll, et du champ postéro-externe des cordons

postérieurs ; symptomatologie : paralysie et contracture des

extrémités inférieures, troubles de la sensibilité des mêmes

régions, exagération du réflexe tendineux, incontinence

d'urine.

III. De tabes dorsal typique avec paralysie finale des extré-

mités inférieures, ataxie et parésie des extrémités supérieures.

Anesthésie presque complète des jambes et du tronc. Cécité,

surdité, dégénérescence presque absolue des cordons et des

racines postérieurs, de l'ensemble des cordons latéraux dans

le cervelet et des faisceaux pyramidaux (moelle dorsolombaire).

Méningite chronique, atrophie des nerfs optique et acoustique.

P- K.

LXXXIV. DE QUELQUES symptômes du tabès DORSALIS; par le

Dr 1\IAY. BUCH (d'Ischewsk. Russie.) (AI'chiv. f. Psychiat. u.

Nervenkrazls., 1880.)

Ces symptômes sont : le refroidissement des extrémités infé-

rieures, dû soit àla contracture des fibres musculaires annulaires

des vaisseaux, soit à une trop faible excitabilité des nerfs vaso-

dilatateurs ; l'auteur croit voir la preuve de ces assertions dans

l'inanité de l'électrisation au pinceau qui ne détermine plus de

598 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

rougeur, le gonflement testiculaire indolore, spontané, sans cau-

ses appréciables; les jambes étant ce jour-là encore plus froides

que de coutume, la pathogénie de ce symptôme ne dériverait-elle

pas d'une hypérémie collatérale de l'organe, ce dernier, à

raison de la parésie des vaso-constricteurs de la région, subis-

sant, par suite de l'hypertension vasculaire, l'augmentation de

volume; une autre hypothèse concerne l'excitation des centres;

vaso-dilatateurs correspondant à cette partie du corps ou la pa-

ralysie des vaso-constricteurs-des exsudais sanguins buccaux,

du fait d'une paralysie des vaso-constricteurs en un endroit

limité, l'hémorrhagie n'ayant pour limites que la compression

même des vaisseaux par le sang extravasé. L'absence de sper-

mato4oi'des, dès le premier stade de la maladie, constitue en

outre une rareté pathologique; M. B. la rattache à une dys-

trophie du testicule par défaut d'irrigation vasculaire (prédo-

minance des vaso-constricteurs), pensant que l'existence des

nerfs trophiques n'est que problématique. Enfin, il fait ressortir

la disparition tardive du réflexe patellaire, la décroissance par

zônes de la sensibilité faradique, le désaccord entre l'excita-

bilité douloureuse (augmentée ou normale) et l'excitabilité

faradique (perdue). Il croit, de plus, que le temps exigé par

une sensation douloureuse pour se réfléchir à travers la moelle

dépend de la force d'incitation ; si, à l'état physiologique, une

partie de l'incitation est déviée directement sur l'arc de

réflexion, dans l'état pathologique de la moelle, toute l'excita-

tion arrivera au cerveau : de là une sensation douloureuse

extrême et l'exagération des réflexes, mais, en revanche, l'aug-

mentation des résistances du côté des trajets conducteurs

altérés explique que des incitations suffisantes normalement

ne puissent plus produire de sensations, ou qu'on observe le

retard de celles-ci et la persistance de la perception, plusieurs

sollicitations insuffisantes pouvant aussi s'additionner pour en

déterminer une. L'ensemble de ces facteurs cliniques etpatho-

géniques émane de 2 observations publiées en entier. P. K.

LXXXV. MYOSIS spinal ET immobilité réflexe DE la PUPILLE ;

par WILLELMERB, professeur à l'Université de Leipzig. [Arch.

of lL; New-York, oct. 1880, p. 105.)

Le myosis avec immobilité réflexe de la pupille, signalé et

décrit par Argyll Robinson en 1869 (Edanb. Med. Joum.), puis

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 599

par Knapp, Leber, Wernicke, a été indiqué comme un phéno-

mène fréquent dans le tabes dorsalis par Hempel (Graefe's

Arch. Ophtla., 1876). Le travail le plus complet sur cette

question est la thèse de Vincent, qui a étudié le myosis dans

le tabès, dans la paralysie générale et dans plusieurs autres

maladies du système nerveux. Erb, dans son mémoire sur la

pathologie du tabes dorsalis (Deutsch. Arch. f. Klm. Med.,1879),

a étudié aussi ce sujet et est arrivé aux mêmes conclusions

que Vincent. Il résume ainsi ces conclusions :

L'immobilité réflexe de la pupille, son inexcitabilité à la lu-

mière, est un des signes les plus constants du tabes dorsalis.

Elle est fréquente même à la période initiale; elle est cons-

tante dans le stade ataxique. Elle n'est pas toujours associée

au myosis, car les pupilles peuvent avoir leur expansion nor-

male, ou même être anormalement dilatées.

Dans la paralysie progressive des aliénés, l'immobilité pupil-

laire est presque aussi fréquente que dans le tabes, mais moins

fréquemment associée au myosis; elle coexiste bien plus sou-

vent avec l'inégalité des pupilles.

Ce phénomène est rare dans d'autres maladies ; on peut

cependant l'observer dans une foule d'autres affections céré-

brales ou spinales, dans la syphilis, etc.

Depuis son dernier mémoire, Erbaréuni quatre-vingt-quatre

cas de tabes ataxique; cinquante-sept fois il y avait immobilité

réflexe absolue ; la réaction à la lumière était faible, douze fois ;

ce qui donne un total de soixante et onze cas où la réaction

était diminuée, contre treize où elle était normale. Trente-sept

fois seulement, l'immobilité était associée à un myosis marqué.

Le myosis n'est donc pas toujours lié à l'immobilité pupillaire;

il manque dans la moitié des cas. Parmi les trente-sept cas de

myosis, il y avait huit fois atrophie du nerf optique. Sur les

soixante et onze cas, quarante-trois appartenaient au stade de

début du tabes; les vingt-huit autres, à la période ataxique.

Le myosis avec immobilité pupillaire réflexe existe-t-il chez

des individus en bonne santé ? Le myosis est certainement une

chose commune chez les vieillards, et même chez des personnes

jeunes qui ne présentent rien de pathologique. Mais jamais

Erb n'a vu dans ces conditions l'immobilité réflexe associée

au rétrécissement pupillaire, et il confirme l'assertion de Hem-

pel, à savoir que dans le myosis sénile, sans complication, la

réaction réflexe des pupilles à la lumière est conservée.

600 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

On'sait que dans les conditions de sommeil normal, le myo-

sis physiologique existe à un haut degré, mais au moment du

réveil, il y a une dilatation considérable, après quoi la pupille

revient à des dimensions moyennes. Un malade, tabétique

avec myosis-et immobilité réflexe, est réveillé par une double

excitation. On l'appelle et on lui pince la peau; les pupilles

demeurent absolument immobiles et fortement contractées.

De même chez un sujet bien portant, l'irritation de la peau

par un courant faradique, le pincement, l'excitation électrique

du sympathique cervical, déterminent la dilatation des pupilles.

Chez les tabétiques qui présentent l'immobilité réflexe et ordi-

nairement aussi le myosis, toutes ces réactions pupillaires font

défaut. Chez un de ces malades, qui avait des crises douloureuses

violentes, Erb a vu les pupilles rester immobiles, rétrécies,

pendant l'attaque, sans présenter le moindre changement.

Dans le casau contraire où laréaction pupillaire est conservée,

l'excitation cutanée provoque la dilatation pupillaire aussi bien

que chez les sujets sains.

A tous les points de vue, le mot immobilité pupillaire réflexe

adopté par Erb est donc correct; il s'applique aussi bien au

réflexe par excitation cutanée que par excitation lumineuse,

à la contraction qu'à la dilatation réflexe des pupilles. On peut

dire qu'il y a abolition des réflexes pupillaires. N'est-ce pas là

un phénomène analogue à cet autre symptôme important du

tabes ataxique, l'abolition du réflexe tendineux ? 2 C. T.

LXXXVI. Remarques SUR la paralysie DU MUSCLE grand

DENTELÉ, d'après une observation de paralysies atrophiques

multiples consécutives au typhus abdominal; par CH.

BAUMLER. (Deulsches Archiv für klinische meda'caia. 1880,

t. XXV, fasc. 4 et 5.)

Deux mois après l'évolution d'une fièvre typhoïde assez

grave, à la suite de douleurs brûlantes à la nuque, le malade

est atteint de manifestations paralytiques au bras droit ; quel-

ques semaines plus tard, paralysie de l'avant-bras gauche.

Trois mois après, quand il entre à l'hôpital, on constate

l'inertie absolue du grand dentelé à droite sans aucune sensa-

tion incommode. Il peut élever le bras presque verticalement,

il peut travailler avec son bras droit qui, à l'exception du peu

de développement du biceps, est normal. A l'avant-bras gau-

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE. 601

che atrophie et paralysie complètes des muscles animés par le

nerf radial, à l'exception du long supinateur, légère analgésie

et paresthésie du pouce et de l'index gauches ; un peu plus

tard, paralysie et atrophie de la partie antérieure du deltoïde

à gauche et de la longue portion du triceps à droite.

Dans le dixième mois après le début des manifestations para-

lytiques, survient une amélioration spontanée suivie, au bout

de six autres mois, d'une restitution complète des muscles qui

avaient été atteints. L'auteur fait remarquer que, contrairement

à ce qu'enseignent la plupart des auteurs, son malade pouvait

élever le bras du côté où siégeait la paralysie du grand dentelé,

non pas seulement jusqu'à l'horizontale, mais bien jusqu'à la

verticale ; cela est dû à l'action compensatrice des portions

moyenne et supérieure du trapèze et aussi des muscles abduc-

teurs du bras (deltoïde, sus et sous-épineux). Ces muscles

présentaient d'ailleurs une hypertrophie notable, hypertrophie

qui disparut peu à peu à mesure que le muscle grand dentelé

se régénéra. -

Bien que Duchenne (de Boulogne), puis Lewinski aient

prétendu que l'atrophie isolée du grand dentelé ne s'accom-

pagne pas de déviation de l'omoplate, on en observait une

très nette dans le cas en question. L'auteur pense que ces

paralysies, avec atrophie, ont été plus probablement de cause

centrale que de cause périphérique. Il fait encore remarquer

que, bien que tous les muscles de l'avant-bras innervés par le

radial fussent paralysés, le grand supinateur restait intact

comme dans l'intoxication saturnine et dans quelques para-

lysies de cause spinale observées parRemak. P. M.

LXXXVII. Sur la nosologie du tabès dorsal ; par le profes-

seur BERGER. (Centralblatt f. Nerv., etc., n° 5, 1880.)

Il s'agit de deux particularités que l'auteur croit neuves et

importantes. La première, qu'il connaît depuis plusieurs années,

est le retour complet de la sensibilité cutanée à une période

avancée de la maladie, en même temps qu'une diminution frap-

pante des troubles notés antérieurement. Parfois les parties

anciennement anesthésiées présentaient une hyperalgésie mar-

quée. Chez ces malades, la sensibilité redevenue normale per-

sistait malgré la marche ininterrompue de la maladie, et, dans

602 REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

deux cas elle fut constatée jusqu'à la mort. Dans un de ces der-

niers cas, l'autopsie a montré récemment une sclérose très

prononcée des cordons postérieurs. Mais cette restauration de

la sensibilité ne concernait que la peau et nullement les parties

profondes; et le fait que ces malades étaient absolument privés

de leur sens musculaire prouve de la façon la plus nette l'exis-

tence propre et indépendante de ce dernier.

La seconde particularité n'a été jusqu'à présent constatée par

l'auteur que dans un cas. C'est la réapparition dans un cas

type d'ataxie locomotrice datant de dix ans, du réflexe rotulien,

dont l'absence avait été dûment constatée à une époque anté-

rieure. Cette réapparition se manifesta en même temps qu'une

amélioration générale produite par le nitrate. Le réflexe

tendineux était mèmeplus prononcé qu'à l'état normal; cepen-

dant l'anesthésie intense persistait.

Le retour du réflexe concordant avec une diminution des

doubles objectifs et subjectifs, indique sans doute une amélio-

ration de la lésion spéciale. Il avait été signalé, plus ou moins

longtemps après la guérison, dans l'ataxie diphthéritique par

l'auteur et par Rumpf.

LXXXVIII. DE l'étiologie du tabès ; par le Dr LOTHAR MEYER.

(Archz«v. f. Psych. 1/, Nervenk., 1880.)

Cette courte note met en lumière quelques chiffres provenant

de l'examen de 19 femmes ayant présenté la symptomatologie

pure et précise de l'ataxie locomotrice, et toutes ayant atteint

le stade de paraplégie. Relevons comme durée moyenne de la

maladie 3, 8 ans, l'absence d'infection syphilitique tandis

que le refroidissement prédominait, neuf d'entre les malades

ayant des professions en rapport continu avec ce genre de causes

et huit autres l'ayant mentionné,-la prédominance des brunes

comme pour toutes les autres infirmes,-l'àe moyen de 45, 5.

concordant avec l'âge habituel du tabes, -la faible moyenne

du nombre des accouchements éliminant l'influence pathogé-

nétique de cette fonction, l'absence d'excès génésiques et

d'éléments d'hérédité. P. K.

REVUE DE pathologie NERVEUSE. 603

LXXXIX. SÉRIE DE cas DE paresthésie, principalement

DES mains, A RETOUR périodique ET probablement D'ORI-

GINE VASO-lIfOTRICE; par J. Putnam. (New-York Arch. of

Oled., oct. 1880, p. 147.)

L'auteur décrit sous ce nom un trouble de la sensibilité

subjective de la peau, donnant lieu à ce qu'on appelle vulgai-

rement un engourdissement, revenant périodiquement, la nuit

ou le matin, affectant les deux mains ou une seule, tantôt iso-

lément, tantôt s'étendant aux bras, aux jambes, mais rarement

à tout le corps. Cet engourdissement est souvent très intense,

au point de constituer une douleur réelle; parfois aussi il est

associé à des douleurs de caractère névralgique, surtout dans

les bras. A l'engourdissement peut aussi se joindre une sorte

de raideur des doigts, d'autres fois un changement de couleur

de la peau. qui devient pâle ou rouge. Dans quelques cas, il

suffit de laisser pendre le bras hors du lit ou de le secouer pen-

dant quelques instants pour faire cesser l'engourdissement;

dans d'autres, il est nécessaire de recourir à des frictions

prolongées.

Putnam signale l'analogie de ces phénomènes avec l'as-

phyxie locale de Raynaud; ils s'en distinguent cependant par

un certain nombre de caractères; on ne peut les confondre

non plus avec une névralgie ou une névrite. Ils se rapprochent

des faits décrits par Berger, de Breslau (l3reslauer, Aertzl.

Zeitsch., 1879, nos 7 et 8), dans lesquels l'attaque paroxystique

de paresthésie (fourmillements, picotements, engourdisse-

ment, sensation de brûlure) occupe les membres inférieurs.

Les crises se produisent quand on est resté longtemps assis ou

debout, jamais après la marche. La sensation douloureuse

commence à la hanche et s'étend au pied ou réciproquement.

Dans quelques cas, les bras sont pris, et souvent un bras et une

jambe sont atteints d'une manière prédominante ou exclusive.

Le trouble sensitif est toujours associé à une sensation de

grande impotence musculaire incompatible avec le mouve-

ment volontaire. Chaque attaque dure quelques instants

seulement, mais les crises reviennent à de courts intervalles.

Berger croit que l'affection est d'origine spinale. Putnam

pense que ces phénomènes sont dus à un trouble circulatoire

localisé dans les vaisseaux des petits rameaux ou des extrémités

nerveuses qui se distribuent aux parties affectées.

601 1 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

En somme, ce que Putnam et Berger décrivent sous le nom

de paresthésie n'est autre chose que ce qu'on nomme vulgai-

rement « une crampe ». Or, dans la production des crampes,

il y a lieu, à ce qu'il nous semble, de tenir compte d'une cause

dont les auteurs ne parlent pas, de la compression. Tous ces

phénomènes, fourmillements, picotements, engourdissement,

impotence musculaire passagère, sont produits par la compres-

sion des nerfs; le choc du cubital au niveau du coude suffit à

les déterminer dans les deux derniers doigts de la main. Or,

on remarquera que les crises de paresthésie se produisent chez

les malades de Putnam la nuit ou le matin, c'est-à-dire pen-

dant le séjour au lit. N'est-il pas bien probable qu'elles sont

dues à ce qu'on appelle des fausses positions, à la compression

des nerfs du bras par la tète, ou par le corps portant à faux

sur le membre ? C. T.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE

XLIX. CONTRIBUTIONS A la connaissance DES PSYCHOSES PUER-

PERCALES ; par le Dr MARTIN SCHMID (de Liegnitz). A l'chiu.

sur Psychiatrie u. l1'e·venkrankheiten, 1880.)

Ce travail embrasse les troubles mentaux des femmes

grosses, des accouchées, et des nourrices, et un total de

283 faits.

La fréquence générale de l'ensemble des psychoses puer-

pérales serait de 17,3 à 17,9 0/0 ; leur fréquence spéciale

comporterait pour les folies de grossesse 3,1 ; pour celles des

suites de couches, 8,6; pour celles de l'allaitement, 5,6 0/0 sur

261 cas d'aliénation puerpérale. Sur 100 maladies puerpérales

quelconques, M. Schmidt aurait trouvé 17,6 vésanies pendant

la grossesse, pendant les couches 49,3 et pendant la lacta-

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 605

tion 33. La plupart de ces désordres psychiques, ou 29 0/0,

appartenaient à la période de la vie comprise entre 31 et

35 ans ; il y a, à ce point de vue, uniformité de fréquence

pour les psychopathies de la grossesse entre la 20° et la inox

année, tandis qu'après 35 ans, celles de suites de couches dimi-

nuent rapidement de nombre, à l'inverse des psychoses de la

lactation qui, rares jusqu'à 25 ans, fournissent un important

contingent, à partir de cette époque de la vie jusqu'à 40 ou

môme 45 ans. Parmi les primipares atteintes, 15 0/0 avaient

plus de 30 années ; en général la folie puerpérale, celle notam-

ment qui se montre chez les femmes de 31 à 35 ans, est en

rapport avec un second ou d'autres accouchements. Quant à

à-la pathogénie, il résulte des observations de l'auteur, qu'elle

doit être cherchée dans l'épuisement somatique et les efforts

exagérés de l'organisme pour suffire au nouvel être depuis la

grossesse jusques et y compris l'allaitement : témoin la prédis-

position qui augmente avec le nombre des accouchements et

mieux encore la comparaison de l'état de santé générale de

ces aliénées, à leur entrée et à leur sortie de l'établissement.

Les complications qui peuvent aggraver l'état puerpéral jouent

aussi un rôle étiologique dans une très forte proportion. Les

manifestations de la perturbation mentale revêtent des

allures de début lentes, ou sont provoquées par des incitations

psychiques ou corporelles (émotions, éducation, excès), sous

la forme aiguë. Elles concernent toutes les modalités nosogra-

phiques, y compris la démence paralytique secondaire, mais la

manie prédomine dans le rapport de 43,5 0/0; toutefois, si l'on

fait la part de la période de la puerpéralité, il faut convenir

que la mélancolie hante surtout la grossesse, tandis que la

manie appartient plutôt aux folies des couches, la proportion

des deux entités morbides en question étant à peu près la

même sur le nombre des psychoses de l'allaitement. Les huit

observations de manie , spécialement envisagées parl Dr Schmidt,

lui permettent de caractériser le type clinique, dans ces con-

ditions, par une phase prodromique de durée variable, suivie

brusquementd'une agitation dont l'acmé rapide, parfois accom-

pagnée d'une T. de 40°, conduit généralement à la guérison

psychique et physique ; celle-ci est en certains cas précédée

d'un stade de stupidité intermédiaire. On a dù noter le passage

à l'état chronique.

La mélancolie, précédée de céphalalgie, pousse souvent la

606 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

malade à des tentatives de suicide, d'homicide, d'infanticide

(comme pendant le délire maniaque) ; la guérison n'en est

que tardive, ainsi que la réparation des fonctions physiques

(6 observations). L'auteur n'a vu que deux cas de folie

circulaire survenue six semaines après l'accouchement ; de

démence paralytique, il relate un fait chez une femme de

45 ans ayant eu 11 grossesses, dont une gémellaire, trois

années avant les accidents considérés (rapport médico-légal

au sujet de l'assassinat du mari). Les psychoses de la grossesse

coïncideraient avec sa seconde moitié ; celles des couches se

montreraient immédiatement après l'accouchement ou dans

la 2e et 3e semaine qui le suit, la lactation n'en déterminerait

que 3 à 5 mois à la suite de la délivrance et, dans bon nombre

d'exemples, au bout de 18 mois. Le retour de la menstruation

' semble avoir entraîné de l'amélioration. Inversement il existe

un cas de conception ayant guéri une psychose antérieure.

D'ailleurs si la folie n'influe ni sur la marche, ni sur la

terminaison de lagravidité, elle modifie souvent la perception

du travail ou de l'avortement accidentel au point que lés

aliénées, ont perdu avec la conception mentale du fait, la sensa-

tion douloureuse des contractions. Le pronostic des psychoses

puerpérales est, en somme, relativement favorable; la quantité

des guérisons est la plus grande pour celles des suites de

couches, la moindre pour celles de l'allaitement : la manie en

comporte davantage que la mélancolie, mais cette dernière

exige plus de temps pour guérir que l'autre, de même que

. l'aliénation mentale des couches est plus lente à disparaître

que celle de la grossesse, mais possède une évolution moins

longue que les vésanies de l'allaitement. Les rechutes seraient

plus propices à la guérison mais exigeraient une durée plus

prolongée du traitement. L'hérédité n'exercerait aucune

influence particulière ; elle semblerait prédisposer aux psy-

choses de la grossesse, sans agir ni sur la forme du délire, ni

sur le pronostic, ni sur l'étiologie ; peut-être a-t elle quelque

relation avec les rechutes. Le traitement ne comporte, en fait

d'indication nouvelle, que le relèvement de l'état physique.

Les causes de mort, relatées dans les nécropsies, sont celles

que l'on rencontre chez les autres aliénés. P. IL

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 607

L. Rapports DES affections UTÉRINES ET DE la FOLIE;

par ALEX. J.-C. SKENE. (Arch. of Mediccize, New-York;

fév. 1880.)

L'auteur signale la fréquence des affections utéro-ovariennes

chez les aliénés. Ces affections sont d'ailleurs les mêmes que

chez les femmes saines ; elles agissent sur le système nerveux

central soit par action réflexe, soit par l'épuisement produit

par la grossesse et l'allaitement. L'influence réciproque de l'a-

liénation sur les fonctions des organes reproducteurs n'est pas

moins marquée. Sur 192 folles de 17 à 46 ans, observées pen-

dant six mois, -27 furent régulièrement et normalement réglées;

30 ne furent pas réglées du tout ; 4 furent réglées une fois; 8,

deux fois; 10, trois fois; 18, quatre fois ; 34, cinq fois ; 24, six

fois, à intervalles irréguliers ; 31, sept fois, et 6, huit fois.

, C. T.

LI. DES rapports DE la sclérose multiloculaire DU SYSTÈME

nerveux central avec la paralysie générale progressive

des aliénés ; par le professeur LR. ScHULTzE, d'Heidelberg.

(Arch. f. Psychiatrie u. Nervenk., 1880.)

Le professeur Schultze décrit à ce propos une observation

concernant un homme de trente-six ans qui présenta successi-

vement les manifestations cliniques de la sclérose cérébrospi-

nale -.tremblements, convulsions, parole lente, scandée, mono-

tone ; et celles de la paralysie générale (délire des grandeurs,

tremblements fibrillaires de la face et de la langue, agitation

mentale, signes de démence). L'autopsie fit découvrir de

l'oedème pie-mérien, de l'atrophie des circonvolutions, de

l'hydrocéphalie interne, accompagnée de prolifération épendy-

maire, de la sclérose diffuse du cerveau, des foyers disséminés

de sclérose médullaire. PourM. S., l'aspect des lésions dans les

organes centraux confirme les deux diagnostics portés pendant

la vie et l'âge de chaque espèce des altérations. De ce fait, il

rapproche un autre cas relatif à un paralysé général dont la

nécropsie démontra une hyperplasie conjonctive diffuse du

cerveau et de la moelle (petits foyers dans cette dernière) coïn-

cidant avec de la méningite chronique cérébro-spinale.

P. K.

608 REVUE DE pathologie mentale.

LU. SUR LES hémorrhagies stomacales dans LE COURS DES

AFFECTIONS MENTALES AVEC PARALYSIE par Julius KRUEG.

(A1'chiv. sur Psychiatrie und Ale2,veikaîikhei»ten, 3° fasc.,

1880).

L'auteur les croit beaucoup plus fréquentes qu'on ne le pense

généralement, et relate les conditions qui leur permettent dépas-

ser souvent inaperçues ; il croit que si, dans un certain nombre

de cas, ces hémorrhagies sont dues à des ulcérations de l'esto-

mac, bien souvent aussi elles proviennent de la rupture des

capillaires sous-muqueux, ainsi que l'a constaté Ebstein à l'aide

du microscope. L'auteur passe rapidement en revue les

expériences et les théories faites sur les hémorrhagies stomacales

consécutives aux lésions des différentes parties du système

nerveux(couche optique, pédoncule, bulbe, etc.) Pour M. Schiff,

elles sont dues à la paralysie des vaso-moteurs de l'estomac.

Pour Ebstein, à l'augmentation de la pression dans tout

le système circulatoire à la suite de ces différentes lésions : les

hémorrhagies se feraient alors dans les points de moindre résis-

tance. -Enfin, pour Brown-Séquard, lacontraction exagérée des

artères et des veines amènerait la stase du sang dans les capil-

laires, et la rupture de ceux-ci. Dans les hémorrhagies

stomacales de cette nature, comme dans celles qui sont liées à

des ulcérations, l'auteur recommande la diète lactée la plus

sévère. M.

LUI. DE L'INFLUENCE DES maladies cérébrales SUR la marche

DE LA PHTHISIE pulmonaire; par le Dr BAUMLER, de Fri-

bourg. (Congrès des Név7-ologistes et Médecins aliénistes du

sud-ouest de l'Allemagne tenu à Bade. Juin 1880. Archiv.

f. Psycla. u. Nervenk.)

Les psychoses aiguës ou les processus pathologiques du z

cerveau (tumeurs, encéphalites) peuvent imprimer une évolu-

tion latente dès le début aux manifestations de la phthisie

pulmonaire (action d'arrêt) ; par conséquent, conclut le Dr B.,

on ne saurait trop apporter de soin au diagnostic de la tuber-

culose dans de telles conditions où la fièvre fait souvent défaut;

réciproquement, le signe le moins accusé, capable de faire

suspecter cette maladie, acquiert alors une grande valeur.

D'autre part, l'existence d'une tumeur cérébrale chez un indi-

REVUE DE pathologie mentale. 609

vidu jeune, lors même que rien dans les anamnestiques ni

l'hérédité n'implique la diathèse tuberculeuse, doit immédia-

tement diriger le clinicien vers la possibilité d'une nature

semblable malgré l'intégrité évidente du poumon. P. K.

LIV. CONTRIBUTIONS A la CLINIQUE DES maladies mentales;

par le Dr ARNOLD PICK, médecin à l'asile public d'aliénés

de Prague. (Archiv. fur. Psych. u. ! 1'ervenlcrarrk., 1880.)

Il s'agit de décider de la valeur clinique et nosographique

des accès d'agitation périodique de courte durée qui se pro-

duisent à de brefs intervalles; faut-il les séparer de la folie

épileptique, faut-il en faire une forme à part (Equivalenten

de Samt), ou plutôt un genre englobant toute une série de

faits (Krafft-Ebing). Enfin est-on autorisé à les ranger parmi

les composés binaires, voire ternaires de la folie (Esquirol,

Siemens) ? Les deux observations communiquées par M. Pick,

nécessiteraient le résumé préalable du travail de Kirn (Die

periodischen Psychosen) ; et l'histoire complète des malades

pour que le lecteur pût apprécier, en parallèle avec l'évolu-

tion morbide, l'importance de la discussion du diagnostic.

Nous sommes donc forcé, vu notre rôle d'analyste, de consi-

gner les conclusions de l'auteur. L'observation 1 serait pour

lui une des psycoses centrales à courts accès de Kirn, distincte

effectivement des délires épileptiques, mais se rapprochant des

faits de Samt. La seconde mériterait le nom de folie entée sur

de la faiblesse mentale qui, à raison de la complication ulté-

rieure d'accès spéciaux, courts et à promptes récidives, appelle-

rait le terme de psychose combinée ; de cette dernière M. P. rap-

proche deux cas de Morel (Mal. mentales, 185 Il, p. 1 t 5)

semblables, pour lui, à ce que Morel décrivait en 1860 (Gaz.

hebdom., nos 48, 51, 52), sous le titre à'épilepsie larvée. P. K.

LV. Cas d'automutilation d'une aliénée ; par EDOUARD

FLUGGE. (Archiv. f. Psych. u. Nerveahrank., 1880.)

Pendant un accès d'agitation maniaque, sous l'influence

d'hallucinations religieuses et érotiques la poussant à des

tentatives de suicide, une femme de quarante-cinq ans s'arrache

la langue qu'elle jette à terre sous la forme d'une masse rouge

39

610 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

saignante, portant à son extrémité postérieure des lambeaux

de ligament glosso-épiglottique. « C'est, écrit-elle, la voix de

Dieu qui lui a enjoint de s'arracher un membre; elle n'a choisi

la langue que parce que le diable qu'elle a dans le corps s'est

posé sur cet organe. » Cette mutilation que le docteur Flùgge e

suppose n'avoir pu être réussie que par l'introduction des doigts

jusque sur l'épiglotte et la traction violente à ce niveau sur la

base de la langue déchirée à l'aide des ongles, n'entraîna

d'autres accidents qu'une hémorrhagie modérée, un peu d'hy-

perthermie durant douze jours, de l'obscurité, très relative,

dans l'articulation des mots. La guérison de la blessure et de

l'affection mentale avait lieu bientôt complètement et la malade

ne tardait pas à faire de merveilleux progrès dans l'exercice de

la parole; trois mois après, elle était intelligible pour tous.

P. K.

LVI. UN cas DE MYSOPHOBIE; par E.-C. SEGUIN. (Arch. of

Ñ1ed. New-York, 'août 1880, p. 102.)

Mme X., âgée de dix huit ans. Grand'mère maternelle atteinte

de démence sénile. Un frère a eu à six mois des convulsions

suivies d'hémiplégie, d'épilepsie et d'imbécillité. Le grand-

oncle de la malade est mort d'un cancer du nez.

Il y a trois ans, la malade a eu une leuccorrhée, guérie par

un traitement tonique. A dater de ce moment, elle commença

à entretenir l'idée qu'elle avait ou allait avoir un cancer du

nez; de là, un état d'hypochondrie et de mysophobie extrême.

Son hypochondrie consiste exclusivement dans la crainte d'un

cancer du nez, et la plupart de ses manies se rapportent logi-

quement à cette idée. Elle se lave les mains toutes les cinq

minutes, et s'essuie longuement chaque doigt. Elle reste une

heure dans le bain, et use une douzaine de serviettes à sa toi-

lette du matin. Elle passe une heure à se coiffer et à peigner

ses cheveux. Grande lenteur dans tous ses actes. Elle évite de

toucher les assiettes, les chaises, etc., sans protéger sa main

avec un gant; refuse de passer les plats à table; s'approche et

s'éloigne plusieurs fois d'une porte avant de franchir le seuil;

se tient au milieu d'une chambre avec un absurde mouvement

automatique de pendule de tout le corps ou d'un bras. Les

nuits sont mauvaises, agitées.

Elle présente l'apparence de la santé et est raisonnable. Elle

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 611 t

admet l'absurdité de ses idées; elle ne tient même pas à l'idée

originelle de son hypochondrie, le cancer du nez, ayant perdu

sa croyance en cette maladie depuis qu'un examen de sa

gorge et de son nez a été fait par un spécialiste. Elle explique

ses actes par son désir que personne ne prenne d'elle le

cancer.

M. Seguin essaya le traitementpar les narcotiques, qui réussit

si bien dans les mélancolies douces. On donna à la malade de

l'extrait d'opium et de chanvre indien avec un peu de rhubarbe.

Ce traitement amena une amélioration remarquable au bout

de deux mois. -La mysophobie a été décrite pour la première

fois par W. Hammond, dans le premier volume des Neurolo-

ga'cal Contributions N. Y ? 1879, p. 40. C. T.

LVII. DE L'HYPOCHONDRIE SYPHILITIQUE; par M. Mac LANE

HAMILTON. (TâeAla'enisl andVeurologa'st, 1880, n° 1, p. 78.)

M. Mac Lane Hamilton croit que la syphilis est en cause dans

certaines formes d'hypochondrie, sinon à titre de lésion syphi-

litique, au moins à l'état latent, en créant une prédisposition

organique. Souvent même la syphilis des parents devra être

recherchée, ou bien le malade aura eu, longtemps avant, une

manifestation syphilitique le plus ordinairement légère. En

appliquant dans ces cas un traitement antisyphilitique.

M. Hamilton a obtenu des guérisons complètes. Une observa-

tion intéressante est donnée à l'appui de cette assertion. En

somme, M. Hamilton considère qu'il faut souvent soupçonner

la syphilis ancienne et bénigne chez un homme hypochondriaque

ou sujet à des accidents hystériformes. H. DE B.

LVIII. SUR LE délire traumatique DES BUVEURS;. par JAMES

PATON Bramwell (de Pesth).

Le pronostic du délire traumatique chez les alcooliques se-

rait, d'après M. Bramwell, moins grave qu'il n'a été considéré

par la plupart des auteurs et en particulier par M. Billroth, qui

aurait vu succomber la moitié des malades. Lorsque, dit l'au-

teur, on voit un blessé en fureur secouer sa jambe fracturée,

on est fortement tenté de pratiquer l'amputation : une pareille

conduite serait éminemment- dangereuse et inutile, sauf évi-

612 REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

demment quand il existe des indications spéciales à l'opération.

L'organisme semble en effet être doué chez ces malades d'un

pouvoir réparateur ultrà-physiologique et les tristes résultats

des amputations faites en ces circonstances ne sauraient trop

engager à rester dans l'expectation. M. Paton Bramwell cite, à

l'appui de son dire, quatre observations : dans 3 cas de frac-

tures compliquées, dont la seconde a nécessité l'amputation

immédiate, le délire aigu survenu au bout de 2, 3 et 4 jours

fut prolongé 6, 3 et 8 jours; 2 mois 1/2, 2 mois et 3 mois plus

tard, ces malades étaient guéris et marchaient. La dernière

observation concerne une femme entrée à l'hôpital pour un

traumatisme du pied, atteinte de délire du 3e au 71 jour et

guérie le 20°. Les divers agents thérapeutiques auxquels on a

eu recours dans tous ces cas sont le bromure de potassium, le

chloral, la morphine en injections hypodermiques de 0,03 cen-

tigr. toutes les deux heures (méthode de Rosser), enfin l'alcool

et le régime lacté. H. D'O.

LIX. NOTE SUR DIVERSES PROPOSITIONS adoptées par L'ASSO-

CIATION AMÉRICAINE DES DIRECTEURS D'ASILES D'ALIÉNÉS ;

par M. JoHN CURwEN. (The Alienist and Neurologist, jan-

vier 1880).

L'Association américaine des médecins aliénistes directeurs

d'asiles, a été fondée en 18'4 ! 4 dans le but de favoriser les pro-

grès de la médecine mentale et d'améliorer la condition des

aliénés en Amérique. Les assemblées annuelles se tiennent

toujours dans des villes où se trouvent des asiles, de manière à

fournir aux membres de l'association l'occasion de visiter un

ou plusieurs de ces établissements. La société a adopté, en

1851 et 1853, après des discussions approfondies, un certain

nombre de propositions relatives à la construction et à l'orga-

nisation des asiles d'aliénés.

M. J. Curwen a l'intention de reprendre, dans une série

d'articles, l'étude de ces diverses propositions, et se borne ac-

tuellement à commenter les suivantes :

1° Les asiles d'aliénés doivent être situés dans la campagne,

à une distance d'au moins 3 kilomètres des grandes villes, et

être facilement accessibles en toute saison;

2° Chaque asile doit posséder un terrain de 20 hectares au

minimum et de 1-0 hectares pour les établissements de 200

. REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE. 613

malades, destiné à la création de jardins et de lieux de prome-

nade ;

3° Installation dans la partie la plus élevée de l'établissement

d'un réservoir à eau d'environ 400 mètres cubes;

4° La construction d'aucun asile ne doit être entreprise sans

que les plans, présentés à des médecins directeurs d'asiles ou

à d'autres hommes expérimentés, aient reçu leur entière ap-

probation ;

5° Le nombre des malades d'un établissement ne doit pas

dépasser le nombre de 200 ou 250 au maximum.

M. Beard insiste, en terminant, sur les différents points du

traitement hygiénique, les exercices de l'esprit et du corps, la

musique, enfin les travaux manuels qu'on peut faire exécuter

aux malades. H. D'O.

LX. Rapport MÉDICO-LÉGAL SUR l'état mental D'UN NOMMÉ

SEIZE, inculpé DE VOL qualifié ; par M. PÉON. (Ann. Méd.

Psych., janvier 1881.)

Très suffisant pour établir que avant, pendant et après l'é-

poque du vol, Seize ne jouissait pas de la pleine possession de

son intelligence, le rapport de M. Péon ne démontre pas que

le vol reproché à l'accusé ait été commis sous l'influence de

son délire. Bien loin de là, M. Péon ne traite même pas cette

question, semblant ainsi admettre implicitement q.ue tout

acte d'un aliéné a nécessairement un mobile morbide. Juridi-

quement et en pratique, il n'importe guère peut-être que cette

doctrine soit philosophiquement vraie ou fausse, en raison de

l'impossibilité de limiter avec rigueur le domaine du délire;

mais le rapport de M. Péon est passible d'un reproche plus

grave au point de vue médical. Le diagnostic est formulé d'une

manière beaucoup trop vague. Seize était-il un simple aliéné ?

Etait-ce un fou simulant un délire autre que son délire réel ? 2

Etait-ce un fôu exagérant les symptômes de la forme mentale

dont il était vraiment atteint ? Le rapport de M. Péon pose plus

ou moins explicitement toutes ces questions, mais n'en résout

aucune.

LXI. Archives cliniques. (Ami. Méd. Psych., janvier 188t.)

Paralysie générale chez un imbécile, observation de M. Chris-

61 se REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

tian ;-Paralysie générale amenée àrémission par des bains pro-

longés et l'application d'un séton, observation de M. Mabille ;

Hallucinations de la vue chez un vieillard aveugle après

double opération de la cataracte, observation de M. Baillarger;

Démonomanie et paralysie générale, observation d'Esquirol.

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE

XXVII. Emploi thérapeutique DE l'aimant; par W.-A.

HAMMOND. (New Yorlc med. journ., nov. 1880, p. 'i+9).

M. Hammond rappelle en commençant les effets magnétiques

signalés par divers observateurs chez les personnes nerveuses.

Il cite, entre autres, quelques observations publiées dans un

mémoire du docteur John Vansant en 1870. On the physiolo-

gical action of magnetism. (7oM ? 'H. of psychological médecine,

New-York, avril 1870, p. 261j.), De ces observations curieuses,

nous citerons la suivante :

« Mm° S..., dame très nerveuse, souffrait d'une névralgie

violente des nerfs qui sortent du côté gauche du bassin. La

veille je lui avais fait une injection sous-cutanée de sulfate de

morphine, sans procurer de soulagement. A cette occasion, sans

qu'elle eût connaissance de ce que j'allais faire, je lui passai

doucement, pendant environ dix secondes, sur le tiers supérieur

de la cuisse le pôle négatif d'une tige d'acier fortement aiman-

tée, de quatre pouces de long sur un tiers de pouce de dia-

mètre. L'effet fut surprenant et alarmant. La douleur changea

de place, devint plus diffuse, mais ne fut pas soulagée. Il survint

un état de stupeur avec oppression, gêne de la respiration,

pâleur livide ; les traits se contractèrent, les yeux étaient à

demi-clos, le pouls faible, la peau froide et couverte d'une

sueur visqueuse. Au bout de quinze minutes, j'appliquai

REVUE DE thérapeutique. 615

l'autre pôle, le pôle positif, pendant le même temps, un peu au

dessous de la hanche et, en peu d'instants, de nouveaux symp-

tômes se manifestèrent. La douleur fut plus vive et plus

localisée, les extrémités froides, mais les sueurs cessèrent, la

respiration fut plus profonde, les yeux se fermèrent naturelle-

ment et tous les signes de dépression commencèrent à dis-

paraître. »

Au lieu de la barre magnétique de Vansant, M. Hammond se

sert de l'aimant en fer à cheval. Pendant ces deux dernières

années, ill'a employé sur une large échelle dansles cas denévral-

gie ; depuis peu de temps seulement, il l'applique dans les cas de

chorée et de paralysie.. Sur neuf cas de chorée, deux fois

les effets ont été remarquables, la guérison a été complète en

quelques minutes; il n'y a pas eu de résultat dans les sept

autres cas. Voici les deux cas de guérison : ·

H. C ? âgée de dix ans, atteinte de chorée depuis le 5 juillet.

Le 21 août, il y avait des mouvements choréiques de tous les

membres et des muscles du tronc et de la face. L'enfant avait

perdu l'usage de la parole. D eux aimants en fer à cheval, capables

de supporter chacun un poids de quatre livres, furent attachés

l'un sur la région cervico-dorsale, l'autre sur le sternum. Les

aimants furent appliqués le 22 à une heure et demie. A une

heure cinquante-cinq, tout mouvement choréique avait cessé.

A une heure cinquante-sept, l'enfant dit ces quelques mots :

« Oui, non, je ne sais pas. » A deux heures cinq, elle dit : «Je

veux aller à la maison, maman. » Les aimants furent retirés.

Au 15 septembre, il n'y avait pas eu de rechute.

Dans le deuxième cas, la chorée était unilatérale, les mou-

vements limités au côté gauche. Un aimant fut appliqué sur

la cuisse gauche, et l'autre sur la région cervicale. Au bout

de onze minutes, les mouvements avaient cessé; pas de re-

chute.

Dans deux cas d'hémiplégie que l'auteur rapporte à une

hémorrhagie cérébrale, l'application des aimants eut les

mêmes effets que dans les observations de M. Debove. Dans

les deux cas, il y avait hémianesthésie. Dans le premier cas,

la guérison fut complète ; la paralysie du mouvement aussi

bien que de la sensibilité disparut. Dans l'autre, l'hémianes-

thésie seule disparut; l'hémiplégie motrice persista. C. T.

616 REVUE DE THERAPEUTIQUE.

XXVIII. Extirpation des deux ovaires dans UNCASD'HYSTÉRO-

épilepsie (sans amendement des convulsions); amélioration

rapide SOUS L'INFLUENCE DE la galvanisation centrale

SUIVIE D'UNE faradisation générale, DES TONIQUES NERVEUX,

d'une NOURRITURE abondante ET du repos; par ED\V.-C.

MANN. (New-York med. Journ., juin 1881, p. 16.)

Il s'agit d'une jeune femme de vingt ans, atteinte de convul-

sions terribles, ne cessant ni jour ni nuit; l'aura partait de l'uté-

rus et s'irradiait vers chaque ovaire, où il s'arrêtait parfois,

mais s'il gagnait l'épigastre il déterminait toujours une con-

vulsion terrifiante; jamais la malade ne perdait connaissance

pendant ces attaques.

Le 11 janvier 1880, le docteur Sims pratiqua l'opération de

Battey; les ovaires furent trouvés malades, en voie de dégéné-

ration kystique. La malade guérit bientôt de cette opération,

mais les convulsions n'en persistèrent pas moins. Le docteur

Mann prit alors la direction du traitement.

Il commença par soumettre la malade à un régime tonique,

il y joignit le phosphore, le fer, la noix vomique, un mélange

de bromure de sodium et de teinture de chanvre indien. Un

courant galvanique d'intensité modérée fut appliqué chaque

jour pendant une demi-heure sous forme de galvanisation

centrale, le pôle négatif était placé au creux de l'estomac, et le

positif au sommet de la tête, sur le sympathique cervical et de

chaque côté de la septième cervicale. Les convulsions dimi-

nuèrent rapidement de fréquence et d'intensité. On remplaça

alors la galvanisation par la faradisation générale. Au bout de

deux mois, il n'y avait plus d'attaques le jour; mais la malade

a encore maintenant sept à huit attaques la nuit. C. T.

XXIX. Cas DE TROUBLES nerveux améliorés par l'emploi DE

VERRES ; par M. H.-N. READ. (The Proceedings ofthe Med. Soc.

of the County of Kings, t. IV, p. 78.)

Les spécialistes ont observé des névralgies tenaces et des

troubles nerveux généraux dus à des troubles de réfraction et

à une perversion de la vision. L'asthénopie est une des causes

les plus efficaces de ces troubles, d'après Carter, et ils font le

désespoir du médecin et du patient. Les gens atteints d'asthé-

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 617

nopie ont souvent des enfants hypermétropes que l'on a forcés

à' tort de lire ou de travailler à la distance normale et qui,

pour y arriver, emploient des efforts musculaires qui ne tardent

pas à fatiguer l'organe visuel, le congestionnent et le rendent

larmoyant.

Nous savons aujourd'hui, par l'usage des verres, corrigerl'hy-

permétropie. L'auteur cite l'observation d'une jeune fille qui,

pendant toute sa jeunesse, fut soupçonnée de se plaindre de la

têteparparesse A14 ans, ses parents furent cependant contraints

de la retirer de l'école et l'on attribuaà l'approche des règles les

troubles dont elle souffrait. Ils continuèrent jusqu'à 19 ans.

Elle fut, à cette époque,'prise de convulsions avec apparence

hystérique, ce que ne justifiait pas son état général. Après de

longs tâtonnements, on fut conduit à examiner la vision.

C'était une hypermétrope avec astigmatisme et elle guérit par

l'emploi de verres appropriés. Elle fut revue guérie trois ans

après. Carter cite l'observation d'un homme que l'on traita

longtemps pour une affection obscure du cerveau, jusqu'à ce

qu'un jour un examen ophthalmoscopique vint à révéler l'asti-

gmatisme hypermétropique qui fut guéri, comme le premier

cas, par l'emploi, des verres.

L'auteur cite encore une observation d'une névralgie rebelle

chez une jeune fille fort bien constituée et n'ayant jamais été

malade. Elle en souffrait depuis 6 ou 7 ans et ne pouvait se

livrer à aucune occupation sérieuse. M. Read pensa à examiner

la vue et trouva la même lésion, qui fut soignée parles mêmes

moyens et avec le plus complet succès.

Le Dr Prout, à la suite de cette communication, rapporte une

observation analogue, dans laquelle l'hypermétropie s'accom-

pagnait d'un léger degré de rétinite pour laquelle la malade

était spécialement soignée. On lui fit porterdes verres convexes.

Les douleurs de tête cessèrent rapidement et il ne resta qu'une

légère fatigue de la vision. Cn. F.

XXX. TÉTANOS IDIOPATIQUE DÛ AU FROID. MORT EN SIX JOURS.

TÉTANOS TRAUMATIQUE, GUÉRISON; par JoHN-N. UPSHUR.

(1711gi ? zza J1Jed. Monthly, 1880, t. VII, p. 132.)

L'auteur a soigné deux cas de tétanos, chez des nègres, un

idiopathique et l'autre traumatique. Ce dernier seul a guéri; il

fait remarquer que ceci est l'exception et que le tétanos idio-

618 ô REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

pathique se présente le plus souvent sous la forme chronique.

Il fait observer aussi que ses deux malades étaient des nègres

et que la race noire est spécialement prédisposée aux affections

nerveuses à forme convulsive. Celui qui est mort était un

grand buveur. L'autre, au contraire, sobre et tempérant. Enfin

ce dernier a eu pendant sa convalescence des appétits sexuels

violents, malgré les doses énormes d'hydrate de chloral, de

bromure de potassium et d'ammonium qu'il avait absorbées

pendant trois semaines. Cn. F.

XXXI. L'ivresse par LE chloral; par J.-B. MATT1SSON.

(Procedings of the med. Soc. of the County of Kings. T. IV,

p. 65.) .

L'auteur fait d'abord un éloge du chloral qui, depuis dix ans,

subit l'épreuve de la clinique. Mais on croyait qu'il ne s'éta-

blissait pas d'accoutumance comme pour les opiacés, et M.Ger-

main Sée dit qu'il n'est pas possible d'en continuer l'usage

sans provoquer le dégoût. Quoi qu'il en soit, il est aujourd'hui

bien établi que l'usage prolongé du chloral amène souvent une

forme de maladie caractérisée par des dérangements fonc-

tionnels assez différents de ceux que causent l'alcool et l'o-

pium, pour qu'il y ait lieu de présenter les points principaux

de la pathologie, de l'étiologie, du pronostic et du traitement

de l'ivresse chloralique. L'auteur cite les rares travaux déjà pu-

bliés à ce sujet, dus à sir William Jenner, (de Londres), au

Dr Robert Farquharson, etc.

Après un certain temps variable, suivant la susceptibilité

individuelle, de quelques semaines à quelques années, les indi-

vidus, qui ont pris journellement du chloral, présentent des

troubles de la santé que l'auteur examine dans les différents

appareils.

Digestion. Troubles dus à l'action locale, nausées et vomis-

sements, inappétence, haleine fétide ou à odeur de chloro-

forme ou d'alcool, teint pâle ou jaune, selles rares et déco-

lorées.

jReM'a<MK. La respiration est diminuée de fréquence et

quelquefois les inspirations sont si éloignées qu'il y a plus ou

moins de dyspnée. (Cas de Hammerston, Jastrowitz, Schule,

Ludwig, Kirn, etc.)

Vision et audition. Ces sens sont souvent altérés. Oreille

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 619 J

dure avec bourdonnements. Vue obscure ou perdue. Anémie

rétinienne. Cas de Ieyser, Burke, Haywood, B. Lee, Lawrence,

Turnbull, etc.

Coeur. Le pouls est faible, rapide, irrégulier. Il y a de la

tendance à la syncope. Cette faiblesse d'impulsion amène de

l'anémie cérébrale, de l'affaiblissement musculaire, etc.

Foie.-Coloration jaune des téguments, selles décolorées.

Reins.-Chas. Orton affirme que la congestion est constante.

Système musculaire. -Faiblesse musculaire générale, dou-

leurs lombaires simulant la névralgie ou le rhumatisme. Ces

symptômes s'observent aussi chez les alcooliques. (Observa-

tions du Dr Anstie.)

Système nerveux. - Tous les degrés des troubles ont été

observés depuis un léger érythème facial, dû à la paralysie

vaso-motrice, jusqu'à l'incapacité presque entière pour tout

effort musculaire.- Anesthésie, hyperesthésie, tremblements,

modifications de la température, atonie, etc., etc.

Sang. On y observe une désorganisation des globules

rouges, due à la décomposition chimique du chloral en chloro-

forme et acide formique. Troubles cirulatoires succédant à la

paralysie vaso-motrice, etc., oedèmes, ulcérations, etc.

Cel'veau.- Les troubles cérébraux suivent l'usage prolongé

du chloral, mais il faut faire là une large part à la suscepti-

bilité individuelle.-En quelques mois ou en quelques années,

on a observé la perte de la mémoire, l'imbécillité, la démence

et en outre tous les troubles cérébraux possibles.

L'étiologie comprend deux points : la commodité qu'il pré-

sente au praticien qui le conseille et au malade qui l'absorbe.

Le médecin est responsable des habitudes qu'il donne à ses

malades. Il faut ajouter le chloral à l'opium et à l'alcool pour

en combattre l'usage journalier. Il n'a pas même, comme ceux-

ci, l'avantage de donner une période de stimulation intellec-

tuelle.-Lepronosticdel'ivresse chloralique estvariable suivant

la durée, les doses, les prédispositions individuelles, etc.

Le traitement consiste à enlever d'emblée le chloral au

malade ou à en diminuer les doses. Dans le premier cas, on y

substitue, pendant 4 à 7 jours, la morphine, la ciguë, l'hoscya-

mine, les bromures, etc. On luttera contre l'affaiblissement par

la strychnine, le fer, etc. Dans le second, on réduit d'abord la

dose d'un tiers, puis on suit une décroissance plus ou moins

rapide, suivant les sujets. Gh. Féré.

620 REVUE DE THÉRAPEUTIQUE.

XXXII. SUR un cas d'éclampsie traité par LE jaborandi; par

J.-H. HuNT. (Proceedings of the Médical Society of the county

of Kings, mai 1879.) .

Une primipare, vue par le Dr Hunt, deux semaines avant

son accouchement, était atteinte d'anasarque avec albumi-

nurie. Après dix jours de traitement, cet état s'améliore, grâce

au traitement-et à une diarrhée séreuse. Le 22 novembre

l'accouchement commença à 8 heures; à midi et demi la malade

eut une violente convulsion. La dilatation fut lente et l'accou-

chement se termina avec le forceps. L'utérus revint bien sur

lui-même, sans hémorrhagie. Dès que l'on eut cessé le chloro-

forme, les convulsions revinrent et furent à deux reprises

arrêtées par de fortes doses de jaborandi, administrées la pre-

mière fois par l'estomac, la seconde en injection hypodermique.

C'est un cas de plus à ajouter à ceux que le Dr White a publiés

l'année dernière. CH. P.

XXXIII. Emploi DE la QUININE avec les sédatifs NERVEUX; par

Lardon, Carter Gray. (New-York Arch. of Med., oct.

1880, p. 191.)

L'auteur pense que la quinine accroît les effets sédatifs des

bromures, de la belladone et de l'hyoscyamine, et qu'en même

temps elle diminue ou dissipe la dépression que ces médicaments

produisent habituellement. Il administre en conséquence les

bromures dans l'épilepsie, jusqu'à production du bromisme; il

donne alors la quinine, à la dose de 2 à 3 grains, 2 à 3 fois par

jour. Il en est de même pour la belladone et l'hyoscyamine.

Dans un cas de paralysie agitante, par la combinaison de la

quinine et de l'hyoscyamine, il a pu accroitre l'action de cet

alcaloïde sur la maladie, tandis qu'il faisait cesser les céphal-

algies, le léger délire, la congestion de la face et le malaise

général qui avaient suivi l'emploi du remède avant l'adminis-

tration de la quinine. C. T.

XXXIV. ETUDES expérimentales SUR l'action DES bains d'air

chaud ET des bains DE vapeur; par MM. FREY et HEILIGEN-

THAL deBade. (Congrès de Bade, 1880. Arch. f. Psychiatrie.)

Les bains de vapeur auraient une action accélératrice plus

forte sur le pouls, la respiration, la température, que les bains

REVUE DE THÉRAPEUTIQUE. 621 <

d'air chaud qui, eux, déterminent beaucoup plus rapidement

la turgescence du revêtement cutané et la sudation ; les pre-

miers comme les seconds diminuent la quantité d'urine

excrétée (elle décroit de 1/3 pour B.A.C., d'un peu moins pour

B.V.) qui contient moins d'urée (surtout après B.V.), le double

ou le triple d'acide urique. En somme, ils ont pour action

commune de donner une vive impulsion aux échanges nutritifs,

de tonifier le système nerveux, de faire fonctionner la peau et

le système musculaire, les bains de vapeur stimulant, toutes

choses égales d'ailleurs, plus fortement et par suite devant être

réservés aux individus résistants et torpides. Les névralgies

par irritation spinale, les paralysies motrices d'origine péri-

phérique, les troubles fonctionnels de la moelle, y compris

les exsudats encore résorbables, la méningite spinale exsuda-

tive de nature torpide, le nervosisme et l'hystérie, l'hypo-

condrie sont justiciables de cette médication à l'étuve sèche ou

à la vapeur, suivant les cas. P. K.

XXXV. Thérapeutique du MAL DE tète; par MASSINI.

(6'or ? '. Blatt fier Schweiz. Aerzte, janvier 1880.)

M. Massini distingue deux formes de migraine : 1° la forme

angiolonique avec contraction des vaisseaux crâniens, produi-

sant une pâleur unilatérale de la face avec abaissement de la

température cutanée et la dilatation pupillaire; 2° la forme

angioparaly tique avec paralysie vaso-motrice, produisant la

congestion unilatérale de la face quelquefois avec sueur, et le

rétrécissement pupillaire. Dans la forme angiotonique, il pres-

crit avec un succès momentané le nitrite d'amyle à la dose de

3 à 5 gouttes ; dans la forme angioparalytique, il conseille la

quinine, la caféine et Vergotine soit en potion à la dose de

3, 5 à t gr. par jour, soit en injections sous-cutanées. Le cou-

rant continu avec 20 à 30 éléments peut être utile dans les

diverses névralgies dela tête. ha. faradisation augmente la douleur

dans la migraine, mais a eu quelquefois de bons résultats dans

la céphalalgie hystérique Dans les cas rebelles, il conseille le

monobromure de camphre à la dose de 0, 25 en capsules; mais

c'est encore avec l'aconitine qu'on obtient le plus de succès; à la

dose de 1 à 3 milligr., elle est efficace dans les deux tiers des

cas. CH. FàRà.

XXXVI. Nouvelle batterie galvanique constante ; par le Dr STEIV (de

Francfort). (Congrès de Bade, 1880. Archiv. f. Psychiatrie.)

SOCIÉTÉS SAVANTES

SOCIÉTÉ MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE

Séance du 31 janvier 1881. Présidence de M. Luys.

Le président sortant, M. LEGRAND du SAULLE, après un discours

de remerciement, cède le fauteuil à M. Luys, qui remercie à

son tour la Société en quelques termes élogieux.

M. le Secrétaire général, donne ensuite lecture des différents

mémoires déposés àla Société en vue des concours. Prix Aubanel.

4° Rôle du grand sympathique dans la pathogénie des illusions

et des hallucinations. 2° Nouvelles études cliniques sur le délire

des grandeurs : alcoolisme expansif. Commission : 11111. Billod,

Dally, Foville, Dogonet, et Christian, rapporteur. Prix Esquirol. -

De la coexistence de l'hystérie et de l'épilepsie avec manifestations

distinctes de deux névroses (Hystéro-épilepsie à crises distinctes).

Commission : MM. Baillarger, Métivier, Lunier, Falret, et Jules

Voisin, rapporteur.

M. Motet rapporte l'histoire d'un malade, prévenu d'attentat à la

pudeur, qu'il a eu à examiner avec M. Mesnet. Il s'agit d'un jeune

homme qui, endormi sous les yeux même des juges, a reproduit

exactement la scène qui avait fait croire aux agents des moeurs

qu'il se livrait à des actes obscènes. Il venait, en effet, pendant un

accès de somnambulisme, de pénétrer dans un urinoir, et y mouil-

lait son mouchoir pour arrêter une légère hémorrhagie nasale,

quand il fût arrêté. Le malade a été acquitté. Sur l'interpellation

de M. Dagonet, M. Motet décrit le moyen employé pour provoquer

le sommeil chez le sujet. Pour l'endormir, il n'a fait que le fixer

dans les yeux et ne s'est servi d'aucune passe magnétique comme

l'ont prétendu les journaux politiques; M. Motet a, du reste, écrit

une lettre rectificative parue dans l'Union médicale, dont un des

derniers numéros contenait le compte rendu de cette expérience,

emprunté textuellement auFigaro.

M. DALLY regrette que ces mêmes journaux aient travesti les

choses en cherchant à les embellir ; ils ont ainsi fait l'affaire des

anti-physiologistes en prêtant à MM. Mesnet et Motet des expé-

riences invraisemblables telles que la divination de la pensée.

sociétés savantes. 623

M. LoLLror rapproche de la très intéressante communication de

M. Motet l'observation d'une malade somnambule qui contribuera à

éclaircir cette partie encore obscure de la physiologie cérébrale;

son importance médico-légale n'échappera à personne.

Je donne, dit-il, actuellement mes soins à une jeune femme de

15 ans qui, quotidiennement, soit le jour, soit la nuit, est prise

spontanément d'accès de somnambulisme, dont le début et la fin

s'annonçent par un tressaillement de tout le corps. Cette jeune

femme est d'un tempérament très excitable, très impressionnable;

elle est sujette à des crises d'hystérie, et elle a fréquemment des

syncopes sans d'ailleurs aucune affection cardiaque, ni autre mala-

die organique. Lorsqu'elle est sous l'influence du sommeil som-

nambulique, on peut la faire parler non-seulement sur ses préoccu-

pations du moment, mais même, avec un peu d'adresse, sur tous

les sujets qu'elle connaît.

Si elle se trouve seule, ce qui est rare, elle se livre à des actes le

plus souvent de la vie ordinaire, fait son ménage, etc..., et quelque-

fois à des actes étranges en apparence, mais ayant toujours quel-

que connexité avec les idées prédominant à l'état de veille. Une

fois réveillée, elle oublie complètement tout ce qu'elle a dit et fait;

même si on lui rappelle divers incidents de son rêve, il lui est

impossible d'en avoir le moindre souvenir. Mais qu'un nouvel accès

se déclare, et les souvenirs lui reviennent avec une netteté éton-

nante et une exactitude parfaite, excepté sur un seul point, la

notion du temps, qui lui fait complètement défaut ; elle s'imagine

presque toujours que les faits dont elle parle viennent de se passer

à l'instant même, quand en réalité il s'est parfois écoulé plusieurs

mois. Pour tout le reste, l'exactitude est complète, et on peut

même, pendant son accès, la faire entrer dans des explications qui

donnent la clef de faits étranges en apparence, et inexplicables jus-

qu'alors non seulement pour les autres, mais aussi pour elle-même.

Une nuit, par exemple, elle entend frapper la porte de la rue,

des coups répétés. Personne, dans l'hôtel, n'entend excepté elle,

bien qu'elle couche au deuxième étage. Rapportant ce bruit à

l'idée d'une personne qu'elle attendait, elle passe à la hâte une

robe de chambre, descend rapidement sans lumière, ouvre et se

trouve en présence d'une famille anglaise composée de trois per-

sonnes. Voyant ces visages inconnus, elle remonte vivement et

entend des cris de terreurpoussés par les Anglais, qui croyaient avoir

eu affaire à un fantôme. Ce n'est que très longtemps après que

ceux-ci se décidèrent à monter l'escalier; le lendemain, ils racon-

taient avec effroi leur apparition de la nuit, que personne ne pou-

vait expliquer, la jeune femme moins que tout autre. Ce n'est que

dans un accès ultérieur, et sur mes questions, qu'elle me raconta

la scène, en riant beaucoup de la mine effrayée des Anglais au

moment où elle avait ouvert la porte.

62f-i sociétés savantes.

Une autre nuit, elle écrivait douze lettres, parfaitement sensées,

d'une écriture plus' régulière que son écriture habituelle, sauf à

certains passages où elle paraissait indécise, et parfois peu lisibles.

Frappé de ce contraste;'je lui 'en demandai l'explication,, mais elle

ne putfme'lâr`donner'étant'éveilléé, et se montra très étonnée

d'avoir rédigé ces' douze' lettres ! Dans' un 'accès suivant, je revins,

sur-' cette' explication,'1 et ellelme'"dit avoir écrit ses' lettres à la

clarté de'lalune;qui; par'intei-vallès} était' cachée' par dés nuages ;"

à certains moments," elle'avait'toutes les peines du mondé à voir ses

mots,' cc' qui' lai mettait en grande colère contre la luné,' ajoutait-,

elle-en riant,<et elle écrivait moins lisiblement.11 't'1 ? ? rt ) '1

, Ces faits' sont connus;' et vous en' trouverez '.d'excessivement

curieux dans l'ouvrage'de Carpènter 1,' dè Ma'ul'y'2. ' l\l.i' ! \1esnèt"en

a cité d'autres, maisil'faut insister sur deux points très importants,

'dont M.'Motet a tiré un' si-1 grand parti''dans'son 'savant rapport.

C'est' : 4'l'oubli'cômplet pendant la 'veille de."l ? ,ut"c\J ¡qUI, s'est

passé pendant l'accès; 2° le retour, complet aussi, de la mémoire

dans un accès suivant,' sauf sur la notion du temps écoulé. "I" Il

Suivant Lelut, l'oubli au réveil ne serait pas'constant.1' Je l'ai

noté dans toutes mes observations personnelles/ et il est incontes-

table que, dans la plupart des accès somnambuliques, il ne se

manifeste au réveil aucune mémoire des actes somnambuliques.

Cet oubli, qui est trop complet pour pouvoir être simulé, est

déjà un signe précieux ; mais ce qui est plus précieux encore, c'est

l'évocation des souvenirs dans un accès ultérieur, car pendant le

sommeil somnambulique, le patient ne cherche pas à tromper et

si le malade de MAI. Motet et Mesnet,, dans l'accès qu'il a eu

devant ses juges, n'a* pas' reproduit certains' des actes que lui

reprochait l'accusation, il y a de grandes chances, ou mieux toutes

les chances, pour qu'il y ait eu méprise de la part de ceux qui

l'avaient arrêté.

Quoi qu'il en fût, il ne devait pas être responsable de ses actes,

Le somnambulisme n'étant après tout, qu'un rêve en action, il faut ,

admettre'que la 'liberté n'existe pas' plus dans les actes somnam-

buliques' que' dans' les rêves. Aussi' a-t-ont' regardé' lès' crimes

qu'un somnambule peut commettre comme ne lui étant pas impu-

tables. ? l ? 1"1', ., ? 1. " . " ,

La conséquence pratique, à tirer c'est que dans toute affairejudi-

ciaire, d'un caractère plus ou moins extraordinaire en apparence,

et où l'accusé qui, a ordinairement, de bons antécédents affirme

n'avoir aucun souvenir des faits, qui lui sont reprochés,, le médecin,

légiste doit penser à la possibilité, d'un accès de somnambulisme., 1

et demander une surveillance qui permette à un moment donné,

1 : j t '1 in)' ( (f Mi Il Il. t 1 f....1 ,. JI' j ., f

1 r ? ? 1 1 t £ 'lt ,1 ,1 r\ fI HJ

'V'')'Ateeso/'MMMP/t ! o/o ? L6ndon,1874.' '

» Maury.1 Le Sommeil et les Rêves;' Didier, 1865. ' -'1 1 Il

bibliographie. 625

en profilant d'un nouvel accès, d'évoquer les souvenirs et les

explications de celui qui aurait été injustement accusé d'un

crime.

Un de nos collègues demandait tout à l'heure par quels moyens

on pouvait provoquer ou favoriser l'accès de somnambulisme.

Loin de chercher à les provoquer chez ma malade, j'ai toujours

tenté d'empêcher les accès parce qu'ils laissent invariablement

- après eux un grand état de fatigue intellectuelle et corporelle.

Certaines circonstances extérieures m'ont toujours semblé favo-

riser singulièrement les accès : en premier lieu, la clarté de la

lune, et, quoique il un moindre degré, la vue des objets brillants,

tels par exemple qu'une glace, une armoire à glace, etc... Aussi

était-on obligé de placer la malade dans une chambre complète-

ment dépourvue de ces objets, et si, par suite de circonstances

fortuites, ces conditions n'étaient pas remplies, l'accès était inévi-

table. Cela prouverait une certaine analogie entre le somnambu-

lisme et l'hypnotisme.

M. Mesnet rapproche de ces faits l'histoire du soldat de Metz

devenu somnambule à la suite d'une blessure au front. Cette obser-

vation a paru autrefois dans l'Union médicale. 1\I.\nct : L 13aLwn.

BIBLIOGRAPHIE

IX. Iconographie photographique de la Salpèlricre (service de

M. Charcot) ; par Bourneville et Regnard. Aux bureaux

du Progrès médical et chez A. Delahaye, Lecrosnier et Ci,;

3 vol. in 8° carré, avec 120 photographies ou photolithogra-

phies et 36 fig. dans le texte; 1876-1880.

Frappés du succès des « leçons de choses » professées à la

Salpêtrière par M. Charcot, MJ1. Bourneville et Regnard ont eu

l'heureuse idée d'essayer d'en faire profiter à distance ceux

qui ne peuvent point suivre l'enseignement du maître, et do

permettre à ceux qui les auraient suivies de se les rappeler à

jamais. Ils ont fixé par la photographie les attitudes des

> 40

626 bibliographie.

diverses phases de 1'liys léro -épilepsie, do l'hystérie, de l'épi-

lepsie partielle, et l'ensemble de ces tableaux, fort heureuse-

ment exécutés, permet de voir pour ainsi dire la succession des

mouvements. Cette galerie pathologique contient déjà plus de

130 spécimens. Mais la valeur considérable de la partie

artistique de l'ouvrage ne doit point faire oublier la partie

scientifique qui est encore plus importante. On y trouve en

effet, dans la forme épisodique, l'histoire complète de l'hystérie

et de l'épilepsie, appuyée sur des observations minutieuse-

ment prises.

I. Le premier volume contient l'histoire de l'hystéro-épilep-

sie. On y remarque la description de l'attaque avec sa phase

tonique ou épileptoïde, revêtant quelquefois la forme si remar-

quable du crucifiement, la phase tonique, des contorsions, du

clownisme et la phase du délire et des attitudes passionnelles

que l'on voit représentées sous leurs différentes formes. Une

observation remarquable montre bien la coïncidence de l'hys-

téro-épilepsie et de l'épilepsie, qui se manifestent par des

attaques et des accès separés et tout à fait caractéristiques.

L'histoire des contractures, de l'llémianestllésie, de l'hyperes-

thésie ovarienne, de la compression de l'ovaire, y est retracée

avec soin. A propos de l'observation de la célèbre Geneviève,

on insiste sur le délire, ses phases triste et gaie, et sur les

hallucinations de la vue et de l'ouïe, qui font que, dans cer-

tains cas, les malades croient et soutiennent des faits plus ou

moins vraisemblables, capable de donner le change et de provo-

quer des situations analogues à celle d'Urbain Grandier, dans le

procès deLoudun. Sous l'influence du délire, tantôt les malades

offrent une dépression plus ou moins profonde, leur donnant

une certaine ressemblance avec les mélancoliques ; tanlotleurs

facultés intellectuellcssontsuroxcitées, leur langage devient plus

pittoresque, leurs traits prennent une expression plus idéale et

leurs attitudes rappellent celles dans lesquelles on représente

les mystères du Moyen-Age. Certaines formes des attitudes

passionnelles, l'ironie, le dédain, la surprise, l'angoisse, etc.,

sont décrites avec soin et figurées avec succès. L'extase fait

le sujet d'une description spéciale.

Outre les attaques convulsives, l'hyperesthésie ovarienne,

l'hémianesthésie, on trouve quelques détails sur les crampes,

les contractures, les tremblements, les secousses, les névral-

gies, los phénomènes vaso-moteurs (plaques congestives,

bibliographie. 627

pointillé ccchymotique), les troubles des sens et principale-

ment l'amaurose hystérique.

Deux observations montrent l'influence sur la marche de

l'hystéro-épilepsie des maladies intercurrentes, sous l'in-

fluence d'une phthisie avancée, on peut voir disparaître l'anes-

thésie et les attaques qui ont pu être aussi diminuées par

l'usage combiné de la glace, des cautérisations du col de

l'utérus, de l'élixir polybromuré, des injections sous-cutanées

de morphine, du chloral, du nitrite d'amyle, de l'éther, etc.

II. Le deuxième volume comprend l'histoire de l'épilepsie

partielle. L'épilepsie partielle déjà décrite par Bravais, sous le

nom d'épilepsie hémiplégique, est cette forme d'épilepsie

dans laquelle les convulsions sont limitées d'ordinaire à une

moitié du corps, ou même à une région, face, bras ou jambes ;

elle a surtout été bien étudiée depuis 1868, par Hughlings

Jackson, et on l'appelle souvent épilepsie jacksonienne.

M. Charcot, qui en 1876, a décrit avec le plus grand soin l'épi-

lepsie partielle d'origine syphilitique, distingue dans l'épilepsie

partielle trois variétés : l'épilepsie partielle ou hémiplégique

proprement dite, l'épilepsie partielle tonique ou avec contrac-

tures, et l'épilepsie partielle vibratoire, dont on trouve dans

l'Iconographie des observations et des représentations.

L'épilepsie partielle ou hémiplégique proprement dite se ren-

contre chez des sujets qui dans l'enfance, quelquefois très

près de la naissance, ont été pris de convulsions suivies d'une

hémiplégie compliquée au bout d'un temps variable d'épi-

lepsie; cette forme peut-être pourrait même être congénitale,

et elle 'serait accompagnée d'un arrêt de développement des

membres beaucoup plus considérable. Les convulsions pré-

liminaires débutent souvent' sans prodrome appréciable.

Quelquefois, après un malaise général, vague, elles sont cir-

conscrites à une moitié du corps, se manifestent par séries,

composées des trois périodes classiques de l'épilepsie, et durant

de 10 ou 15 minutes à plusieurs heures. Quelquefois l'enfant

ne survit pas à ces convulsions. D'autres fois, il ne survit que

quelques jours ; il reste dans un assoupissement profond et on

constate que les membres qui ont été le siège des convulsions

restent paralysés. Quand les enfants survivent indéfiniment,

tantôt la paralysie reste définitivement constituée sous la forme

hémiplégique; d'autres fois, la paralysie diminue peu à peu et

il ne reste plus qu'une parésie avec incertitude des mouvements;

? t z ! H \

628 bibliographie.

puis, au, bout d'un temps variable, les convulsions se repro-

duisent et laissent après elles une héI111plégic"défiuitive ? Daus

beaucoup de cas, la paralysie''diminue''principalement au

membre inférieur. Au bout d'un 'temps 'variable, la flaccidité

des membres inférieurs fait place "a ! la contracture qui'se'pro-

duit d'ordinaire lentement.1 Dans tous les cas* la' contracture

impose au membre supérieur une attitude ' particulière; 'la

bras est plus ou moins solidement 'fixé 'contre le' thorax,

l'avant-bras est fléchi. sur le 'bras,' en pronation' ainsi' que la

main, qui est ordinairement a angle sur I'avant-bras.,rLe

membre inférieur est en général moins déformer il est'dans

l'extension et.il y a un pied ot"\,'arùs' équifi' plus ou moi1Ís 'pro :

nonce., La, contracture prédomine 'ordinairement' au membre

supérieur ainsi, Mquç les convulsions durant 'l'état 'de'malt

Outre la paralvsie avec contractures, il faut' encore noter les

arthralgies et l'atrophie des membres. Les douleurs, quelque*-

fois avec craquements, siègent surtout aux 'épaules' et1 aux

coudes. (On a trouvé les lésions de l'arthrite dans' quelques

autopsies.) L'atrophie, ou plutôt l'arrèt' de développement',

porte à la fois sur les os et les muscles ! " Quelquefois,' le côté

paralysé est le siège d'une hémichorée ou 'd'une' hémiathé-

tose. , , , " ' ` , ' , ' eti 1 1 f1l j >

' Tous ces sujets sont atteints d'atrophie cérébrale ; mais l'hémi-

plégic, chez les, malades atteints d'atrophie cérébrale, avec

athétosc ou hémichoréo, diffère de l'hémiplégie 'des "autres

malades atteints d'atrophie cérébrale sans phénomènes choréi-

formes ; chez les,premiers, la paralysie y est moins prononcée,

et les jointures n'ont généralement pas la rigidité permanente

qui existe chez les autres. Dans tous les cas^ les membres

paralysés ont souvent une coloration plus ou'moins violacée,

et leur température est inférieure à celle des membres' du

côté sain. t-

, rn , t

Dans l'épilepsie partielle hémiplégique, les accès ne survien-

nent quelquefois que plusieurs années après l'hémiplégie ; mais

ordinairement ils se présentent. 'dans les , premiers ,mois qui

suivent l'état de mal convulsif 'qui a précédé la paralysie.

L'arrivée de l'accès est annoncée par une aura qui consiste en

des engourdissements, des douleurs, des secousses, unc aug-

mentation de la rigidité des membres paralysés et le, plus

souvent du membre supérieur; quelques malades accusent

une propulsion, une douleur épigastrique, des battements de

bibliographie. 629

coeur ; souvent elles ont.des changements de coloration de la

face ? Quelquefois, ils ont des phénomènes prodromiques loin-

tains,, comme des pi5tax¡s. En tout cas, ils sont 'prévenus de

leur attaque et peuvent se protéger,; il est'rare qu'ils se blessent

ce^qui, les différencie des épileptiques ordinaires. ' ' '

'11 Le cri initial fait en,général défaut. Dans la périodé'clonique,

les convulsions sont d'ordinaire limitées au côté paralysé ; quand

elles envahissent le côté sain,, elles y sont moins violentes et

moins prolongées ; , elles sont tantôt plus accusées au membre

supérieur,, tantôt au membre inférieur., L'écume est assez rare,

la miction invp\o,r.rt¡tire,¡)),st l,encore davantage, 'la période de

stertor est assez^courte, peu prononcée et manque quelquefois,

le, délire manque^J'hébétude consécutive disparait ordinaire-

ment ,en quelques minutes et les malades reprennent leurs

occupations; quelquefois on observe' à la suite de l'accès un

tremblement .des membres paralysés, qui petit d'ailleurs se

manifester,, isolément. Ces, accès donnent lieu à une élévation

de, température semblable à celle des accès d'épilepsie vulgaire;

ils peuvent .être isolés, sériels, ou constituer un état de mal.

A mesure que les malades avancent en âge, ces accès devien-

nent moins fréquents'. Les accès sont diurnes ou nocturnes,

comme dans l'épilepsie ordinaire ; mais il faut noter l'absence

ou la rareté des vertiges qui est un caractère distinctif. Les

malades atteints de cette forme d'épilepsie ont en général une

intelligence au-dessous de la moyenne ; quelquefois il existe des

troubles de la 'parole en rapport avec la lésion cérébrale,

mais la répétition des accès n'a aucune influence sur leur état

mental ; ils ont un'caractère moins désagréable et moins vio-

lent que les autres épileptiques. ' 0 ' - lit,

Dans l'épilepsie partielle, tonique, ou avec contracture, l'accès

peut être précédé de douleurs de tète avec battements, avec

douleur constrictive à l'épigastre et palpitations violentes.

Les muscles d'un côté du cou se contractent, entraînant la tête

vers l'épaule correspondante, les paupières battent, les pupilles

portées en'haut sont dilatées, les mâchoires sont serrées, mais

'la'malade'ne perd pas connaissance, .le bras se contracture

dans l'extension et la pronation, la main se tord et se met à

angle droit'surle bras et se porte d'abord sur la partie latérale

- l Dans nombre de cas, nous avons les accès disparaître complète-

ment; les malades sortent de ia section des épileptiques et passent dans

lesitli isiolis de l'hospice, en raison de leur infirmité. (13.)

630 bibliographie.

et postérieure du tronc, puis vient s'appliquer en travers de laré-

gion dorso-lombaire pendant que le sujet tout entier tourne du

côté contracturé. Cet accès dure cinq à huit minutes; la malade

se retourne en sens inverse et tout rentre peu àpeu dans l'ordre.

Un fait à'épilepsie partielle vibratoire montre que, dans

cette forme, l'épilepsie peut rester partielle dans les accès isolés,

et se généraliser -quand les accès se succèdent promptement.

Souvent l'accès se présente ainsi : le menton s'incline en

avant, la tête, qui parait s'enfoncer entre les épaules, se ren-

verse, le bras gauche devient raide et s'allonge, la jambe est

également rigide dans l'extension avec pied varus équin ; puis

il survient dans la jambe seule des secousses tétaniformcs.

Les membres du côté droit sont respectés, quelquefois la

connaissance est conservée. Il n'y a en somme qu'une période

tonique qu'on peut subdiviser en phase tonique et phase tétani-

forme. D'autres fois, la connaissance est perdue, les convul-

sions de la face sont plus prononcées, à la période tonique

succède une période clonique de convulsions circonscrites aux

membres du côté gauche et prédominant au membre inférieur;

quelquefois, il y a une courte période de stertor. Enfin, dans

une troisième variété, le tétanisme envahit le côté droit, et les

convulsions cloniques, quelquefois limitées au côté gauche,

peuvent envahir le côté droit, et cet accès généralisé se termine

par une période éphémère de stertor. Dans les accès isolés, la

température ne s'élève que de quelques dixièmes, ils ne diffè-

rent donc guère des accès d'épilepsie vulgaire ; mais quand les

accès se rapprochent pour constituer un état de mal la tempé-

rature ne dépasse guère 38°, 5; la malade est hébétée et il est

rare qu'elle tombe dans le coma, ce qui distingue cette forme de

l'épilepsie vraie. Cette épilepsie partielle est plus grave que

les deux formes précédentes parce qu'elle peut conduire à la

démence.

Dans la seconde- partie du second volume, on retrouve de

nouvelles observations sur l'hystéro-épilepsie ayant trait aux

attaques syncopales, à la coexistence de la chorée, à la trépi-

dation spontanée ou provoquée, aux réflexes tendineux, à

l'action des métaux sur les modifications de la sensibilité, à

l'influence de l'aimant sur la contracture, au rire spasmodique,

à la paraplégie, à la contracture artificielle, au sein hystérique,

au délire (succubes). Sur trente-quatre cas, l'hémianesthésie a

envahi primitivement le côté gauche vingt-trois fois et le droit

bibliographie. - " 631

onze fois. Souvent l'anesthésie après avoir été circonscrite à

une moitié du corps gagne tout ou partie de l'autre moitié :

alors l'anesthésie est ordinairement plus accusée sur la moitié

du corps qui a été la première atteinte. Ces troubles portent

sur la sensibilité de la peau des muqueuses, et sur la sensibi-

lité spéciale ; la vue ou l'ouïe peuvent être complètement

abolis; le plus souvent, ils sont seulement obtus, les malades

ont perdu la vision des couleurs, etc. L'hémianesthésie s'accom-

gne fréquemment d'une diminution de la force musculaire.

L'anesthésie est sujette à de nombreuses^ variations; quelque-

fois elle augmente avant les attaques ou elle disparaît après une

série.

L'hystérie n'a pas de relation nécessaire avec la menstrua-

tion, elle peut persister après la cessation des règles et elle

peut se montrer avant leur apparition.

III. Le troisième volume traite encore de l'hystérie et, en

particulier, du sommeil, du somnambulisme, de la catalepsie,

du magnétisme dans l'hystérie.

Une observation remarquable montre certaines anomalies

de l'attaque dont les phases peuvent se dissocier pour ainsi dire

en attaques épileptiques, attaques de contractures, attaques

de délire. Vient ensuite une étude des régions hystérogènes. Ce

sont des régions en général très circonscrites au niveau des-

quelles une pression plus ou moins forte produit dans un temps

variable, en partie ou en totalité, les phénomènes qui caracté-

risent l'attaque hystérique, et qui jouent souvent et sponta-

nément un rôle important dans l'aura hystérique. Il faut les

distinguer de la dermalgie, car tandis que dans celle-ci la

sensibilité de la peau est exaltée au niveau des régions hysté-

rogènes, la peau a souvent perdu toute sensibilité, quelquefois

cependant elle est conservée. Les zones hystérogènes sont ordi-

nairement très limitées; elles siègent généralement sur le tronc,

vers les mamelles ou les aînés, sur le rachis, quelquefois à

la tête, vers le sommet. Ces régions sont quelquefois le siège

de douleurs particulières précédant l'attaque. C'est surtout la

région ovarienne qui est le siège de cette aura, puis vient une

sensation de boule qui va de l'épigastre à la gorge, enfin les

troubles céphaliques indiqués par M. Charcot : battements dans

la tempe, bourdonnements d'oreilles, etc. Quelques malades

présentent plusieurs zones hystérogènes quipeuvent être d'une

intensité différente. Certaines attitudes peuvent empêcher la

f632 bibliographie.

J pression sur les régions hystérogènes de produire une attaque.

-.L'emploi'du' bromure de)potassium diminuer quelquefois l'acti-

vité des régions hystérogènes^ surtout quand l'administration

du médicament coïncide;.avec ! mne. diminution.r spontanée, des

attaques : ILorsque leslattaquesl et les autres symptômes 'perma-

nents de l'hystérie s'atténùent;'il en'est de> même de l'activité

des régions hystérogènes. La pression des zones hystérogènes,

parmi lesquelles la plus' importante, est la région. ovarienne sur

e laquêlle : M. ! Charcot a, appelé l'attentïôn,7permetdelprovôqueL

.des attdques;vquela,surpressionY`sur lestmêmes points peut

.' arrèter.pLes points hystérogènes doivent être rangés ù côté de

nrhypcrésthésiepvàrienne et appartiennent au groupe des symp-

e tômes.permânénts : del'hystéro-épilepsieaLeslauteurs insistent

sur un point nouveau, à savoir le rôle de la principalenzone

hystérôgène dans l'aura.

Avant l'apparition des attaques, le sommeil des hystériques

est généralement troublé par des rêves pénibles, mais quand

MâTmladie'estc"ôristituéé; les 'troubles'1 deviennent'' beaucoup

'plus giaves'p'A vdht de' s'endormir"tout à'fait, les hystériques

s'assoupissent, puis se réveillent en sursaut à différentes reprises,

ont des secousses, des impatiences, surtout dans le côté sensible ;

quelquefois 'des 11àlll{èi'natiàI'ls'pêrldàüt\lëJs(j'¡TInieil elles ont

1 ""II'Lf ? I ! I ? tl 1 c : : J 1 t ? );t,-)itUtn)t)t'f' 'h 1bG '11 1 .fAifll

des rêves fréquents, des cauchemars, et elles continuent a

9') ? ? H1 ? ^rt'i» il.7. ! ? u .. , , ' ? il iiii..>

voir des. choses e ravantes aprcs ou elles ont ouvert les veux;

OT ? ( ? i ')[ ? j r.' ? IIUn a ? ? tit ....J w, , t

il autres fois "l'l' ont dés l'Il' ". b'I""I('lI"¡¡ 1', Une r' .'

d autres lois, elles ont des rêves agréables (succubes). Une lois

1.jJ, ". ? 4.fu ? 4 ? j 1 l,1) ! 1. 1J W a li W .d'co cvy 1 ? f 7m

éveillées au milieu de lanuit, elles se, rendorment difficilement

aiimi t·,W 1);ti . r f )) Wrl )*< U1,'r ·fll )t 1 1 i iiiMv e41·. w. ,

ou restent agitées par de nouveaux rêves. Les nuits qui pré-

cji" t4, : rhla at,4tYI".H't IIF -»1 t....mu : mrim ... ? ....t ?

cèdent les attaques sont plus mauvaises, celles qui les suivent

cèdent les attaques sont plus mauvaises, celles qui les suivent

meilleures., il y a une grande analogie entre les rêves deshys-

l"J..II'1 n F, y 14., q 1 1t)'1 ? 1 t ? 10) -m tltt Il' 11 y -

.tendues et le délire qu elles ont après leurs attaques. Il n est pas

rare que. les hystériques \eHt"d'1ve,}.taJ,1e ? sl.1 ? \ ! 11teh. Ples

1 administration dû"nitrite'"d'âmylé, le sommeil est agite par

des rêves le plus souvent tristes ; après le chloroforme, les

hystériques ont .quelquefois des, rêves agréables, mais plus

souvent .des. rêves pénibles : après ,l : tfr, H ? Í.9& presque

toujours des rêves agréables et voluptueux. Les épileptiques

ae ! JJrn,\ ? SdnUlOJ,Wl ? s, P,i}r}s.n ? 1YP ! u ! ,l ,g ! pn ? l.nat.rel.

C.ette artié dé 1 ouvrape, so t rmine par tun, expose., très

t intéressant aes.qttaques .de .sommeil. On y,,trouvejaussi relates

eLg té ? }l)l PlM,u ! : q1f.F1 ¡f{f;J 1j911¡¡2e ? f. ,P. ! lJ Yi. trouve,jaussi ,relatés

;1.q ? qJ ? cas empruntés yx auteurs qui ont écrit sur.la démo- ! \ ? ? 1.e ! ,l ? s,0 ! : ç.I,rs : , "1W 11') 111',1.,),; "9¡\1fJ{ ? 1 P'a qui'

bibliographie. <633

, ,.Ivails une troisième partie, MM. Bourneville et Regnard,ont

décrit minutieusement les procédés', opératoires employés pour ! ,produire,l'hypnotisme et .la J catalepsie; 'puis, ils ont rapporté

e avecdétails;-les expériences faites sur ce sujet à la Salpêtrière :

'Jt2'figures et de nombreuses planches permettent aux lecteurs

d'assister, en' quelque sorte aux différentes scènes qui se succé-

dent.-t`l%rt.li '·· ' - . . , , , "

'ru Enfin, ce volume renferme une description du S'abat, d'après

,.Bodin,Boguet, Jean · Wier, etc. Elle est illustrée de figures

tien rieuses empruntées au Compendium malefical'umde GuaccÍus.

Cette rapide analyse, montre. combien -cet ouvrage, qui a

- (coûté tant de peines à ses auteurs;' mérite d'appeler l'attention

t;de'tous ceux qui .s'intéressent à-1'étudc des maladies nerveuses

9Jet'mentales. q 1 -it) j11>'> ' ! - ,. 'i -

. L Cil. Férue.

«mpl'llti-Vi ! ? ¡I \, ,'1"\11' il ';(111111'1 - t nul L'J'. 1 1(1 *

1.f'J ? Hf\ 2rr ? r 9jILfI' Il ,1 1 el t lrJ', ¡dl ! ",1 il' Il t... ? '' 1

(ll ? JYe(I'o{ ? g,Z : q ? I,Ç, ntl'l'butiJns,. par Vi .,HAMIOJs : D. et;\Y 10RTON;

^ vÔL^in-8 ? iif^l et .2 NewYorkG. P.,Pntnam's' sons,

P9rl[;Y ? : ) ? O, 1 ? )11. " , "" ,t,. '3..... , . sons,

2q¡.>,t7 ? ;;19 ? f,,¡, t 'L ? I ? ? 'J, h,' f,' -" ' J ? 1111 0"

- : .1 ftn ,' i ? - v ? .1.q ? I¡ r If ).1 '(¡" ? L. )' 1 ' - .9t r

Sous le titre de.Documents de Neurologie, ïVI. Ilâmmônd a

'réuni une sérié'de mémoires et'de'faits cliniques intéressants,

'' dot"nous' rendrons compte dans les différentes revues de ce

It PP1}l I ? r91"ÇÇ> ! 1P aps ? p : ,e : 11W1. prévues de ce

/\" ' ? VVt "tt > rn ? V ' ' .' '- i'l ' 1 i.'i'i'1 : 1 ? » =" " .' ' ' 1'

' journal. M. Hammond entend publier ainsi un certain nombre

de mémoires' sur 'des'' sujets touchant à l'intelligence et au

système nerveux a état de santé et dans les cas pathologiques ;

'J'T r¡.'1'" rr ? ? l "Qr ? 'p"" ,\ l, 11' n ""f;}"" Il ..

, plusieurs travaux seront consacrés au régime'des établissements ? P', 1 1 , i lli ? b *.... lonsrtir'ées de - la pratique

'd'aliénés.' On\;1 joinùrâ"dès"obseÏ ? àtions - tirées de la pratique

^personnelle des auteurs, 'et' le compte rendu de la clinique ? j ' ' ? Il 'I1rft.. i'i ? .'f ï ' '11\., £ 1', f.' ' - . t -t* ' t

spéciale des maladies nerveuses a 1 université de Aew-iork.

Deux'fascICules de ce recueil ont'déjà paru. H. ns B : '

1nf #. .^f1 i^ u '11 ni'. c , ' , ' ' . -

29 z. te, n·r. Il vl )q"t -i ,1 . ' i ? Ù

...LX' 1 La '1. ? > f"'b' '1 ? E -lIIaRAGLIA\0, i.n-8ot

XI. La température*^ cérébrale;' par 'Maragliano, i.n-8°,

''L1 ? T'l Bologiie, typographie Favaet Gaiâgnani,'1880.

qllp tq ! J(J2, ? J "1J' '11' l '. l' '- 0 , ! \. ?

Soûscë titré l'auteur a réuni en un volume une série d'articles

''publiés en ! 11880'1 dans"la Revistà' 'cliiiie "idi l3olognci; nous

- signalons ce travail comme' contenant de nombreux documents

- nouveaux'à' propos de la température cérébrale; d'autant plus

que ces recherches étaient en cours de publicatioil au moment

(i3r4 Ii- s bibliographie.

'/ ,-

où nous avons publié une revue critique sur ce sujet', ce qui

nous a empêché d'en rendre compte. Le mémoire de M. Mara-

gliano est fort important ; l'auteur envisage successivement le

/" point de vue physiologique et celui de la clinique. L'étude do

l'embolie cérébrale est faite au moyen de cinq observations,

celle de l'hémorrhagie du cerveau repose sur l'examen de six

malades. Les chapitres les plus intéressants sont ceux qui ont

trait à la température cérébrale pendant le sommeil naturel et

provoqué, et au moment de la douleur. M. Maragliano admet

que la température céphalique s'élève dans le sommeil naturel

et qu'elle s'abaisse un peu au moment du réveil. Dans lé

sommeil provoqué par le laudanum, il y aurait un certain

abaissement de température, cet abaissement serait encore plus

accentué dans le sommeil chloralique. Lors de la douleur, il y

aurait une élévation marquée de la température céphalique.

D'après 16 observations, il en serait de même au moment des

accès d'épilepsie2 et pendant l'administration du nitrite

d'amyle (15 observations). M. Maragliano a aussi pris la

température cérébrale après l'action du bromure de potassium

à la dose de 3 à 5 grammes. Dans dix observations, il a vu que

la température s'élevait.

Ce travail est donc intéressant au point de vue clinique et en

particulier à celui de la pathologie mentale, mais il ne résout t

pas la question physiologique, c'est-à-dire de savoir si la

température céphalique est bien une température cérébrale

locale et s'il est possible d'établir un rapport de causalité entre

les lésions limitées du manteau cérébral et les élévations

thermiques localisées du cuir chevelu. H. DE B.

XII. Des troubles nerveux locaux consécutifs aux arthrites; par

M. P. Descosse. Thèse de Paris, 1880, imp. Parent.

M. Descosse, médecin militaire, a réuni dans sa thèse inau-

gurale un certain nombre de documents relatifs aux troubles

nerveux consécutifs aux arthrites, il y a joint six observations

recueillies au Val-de-Grâce dans le service de M. Gaujot, suppléé

par M. Charvot. On sait que l'atrophie musculaire consécutive

1 Archives de Neurologie, fasc. 1, p. 99,1880.

2 L'élévation de la température centrale a été mentionnée par divers

auteurs et plus particulièrement par si. Bourneville.

bibliographie. 635

aux arthrites était connue des anciens chirurgiens et que plus

récemment Malgaigne, Bonnet et M. Empis avaient attiré

l'attention sur ce sujet. Ce n'est cependant que depuis la

découverte de la localisation anatomique des processus d'atro-

phie musculaire dans les cornes antérieures de la moelle que

la question a pu être étudiée complètement. Si cependant on

connaît aujourd'hui les propriétés des cellules motrices de la

moelle on ne sait pas encore par quel mécanisme pathologique

elles se trouvent atteintes lors des traumatismes périphériques.

Dans ce cas, il y a sans doute une névrite, mais encore quelle

névrite ? il eût été intéressant d'établir cette pathogénie ou

tout au moins de donner des documents anatomiques relatifs

à ces faits curieux. C'est ce que nous ne trouvons pas dans le

travail de M. Descosse qui porte surtout sur les phénomènes

cliniques (probablement névritiques) observés après des lésions

articulaires. On connaît ces manifestations, ce sont des troubles

de nutrition, des paralysies partielles, des anesthésies limitées ;

aux troubles de nutrition il faut rattacher l'atrophie musculaire,

l'hypertrophie du tissu cellulo-adipeux sous-cutané, l'atrophie

de la peau, les lésions des poils et des glandes, l'état lisse de

la peau; la contracture accompagne souvent les paralysies

limitées; enfin les troubles de la sensibilité sont variables et

peuvent être de l'hyperesthésie, de l'hyperalgésie, ou de

l'anesthésie et de l'analgésie, la névralgie et la douleur

provoquée à la pression. Tous ces phénomènes font présumer

qu'il s'agit de névrites ascendantes; malheureusement la

confirmation anatomique de ces faits est encore incomplète '.

H. DE B.

1 Nous signalerons à propos de ces névrites secondaires la thèse de

111. Ch. Avezou : Etude sur la contusion de troncs nerveux du bras.

(Paris, 1879, publication du Progrès médical); et celle du M. Gros : Con-

tribuliozz à l'histoire des névrites. (Thèse de Lyon, 1879.)

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,, ^ ? H1T if'rq..1) "<'\1 trbn...tp t'1 nrvrv

HENRI D OLIER. z

9r' j JrnffHh j')dO 1 (fUJUHH', H[.J.I t1.iJ 111)j JlqR"f H ? ilfJ(1 Jnp '(" : 011

- J;19 b IJ ? JJ H'lOJ,,1 9ffi £ hl 2mqn·rJrrs Jrsw tfup wiiu, m9 .1. [tJ1J¡llo' ! l1

l, ..1 ln. nrv-'n) r ? f ? 1 h Î'f-Jr,r, I t, q '11' il ,( ..I,lf' n'.r 'Ir ?

Autre pauvre ami DOuHR a succomba le 8 lévrier dernier, a

une fièvre' typhoïde', 'dont il"aait 'cÓ'iÍtr'acl{ Ic ! ? gërn1esQdàns le sort

vice do 1 hôpital. Saint-Antoine ou il remplissait les fonctions d 111-

ternc 'dè'p'is'lë¡1cr jalviër d cttd"annéc : J("h,t <'f ? "*1' ? hl r.

D'Ohel' n'avaiL quc 24 ans. 11 appartenait à la famille médicale

par son père', l'un des médecins les plus distiiibûésd'Orléans; ët pau

son oncle, notre ami et collaborateur, 'le Dr Cotard'ancien in-

tërné)des hû' italX ? lrll"'(111 LI' ql q'fqd(t' ! r1(" ...qb ? < ? .... '"1 ri r. ! 1' tG

1 Reçu interne ? dans ies'prenors, à ? là fin de 1879, d'011er".chuibit

l'un des séiwices de'I31cGtre, lë`nûtré. Pendant toute' l'année 1880,t

nous'avons'été a même, plus que personne, d'apprécier les ém¡-'

/ ? ,-( ? 1 ? ,.rl..... , ' i ... \.< ,' ? ' , · i ? t,9,i , |

'D'une intelligence supérieure, possédant' déjà une solide instruc-

tion,'l'esprit'ouvert à toutes les idées généreuses, ' doué d'une

grande aptit'udë'au.'trav'aH ? d'0)ier' s'acquitta courageusement dc

ses fonctions ? dans'ce milieu si triste', si' horrible, qui s'appelle la

section des épileptiques. Il nous seconda de toute son activité, cons-

tamment prêt à accomplir tout 'ce qu'exigeait le service êt;Lriôri

content d'exécuter le programme dés travaux convenus' entré' nous,'

provoquant,sans cesse de nouvéauŸ suJets d'étûdé. ? " ',

.C'est à celte entente si agréable qui régnait entre nous,'que sont

114 1 1 1 1 j it r i i j 1 1 ' i > t .....p 1 f t i 1'" > i

dus plusieurs travaux insérés dans le Progrès' 'médical et dans les

Archives ' de " Neurologie et, diverses communications à la Société

anatomique et' à' la Société* de biologie'. Nous' devions' réunir nos tra-

vaux et divers autres mémoires, et publier une monographie de

l'hystérie chez l'homme. Les Archives perdent en lui un de leurs meil-

leurs rédacteurs; il suffit, en effet, de jeter un coup d'oeil sur les

articles parus dans ce premier volume pour voir la part considé-

rable qui lui revient. j" '' '

D'Olier voulut encore utiliser une autre partie des documents

qui nous étaient communs et déposa pour le concours du prix

ESfluirol,1f úilJ mémoire '"nourri1 de faits' intéressants' et plein d'a-

perçus ingénieux, nés'd'une lecture assidué'dés ouvrages spéciaux.

Enfin, dans'cette' ]11ême"annéè, il subit'plusieurs examens de

nécrologie. 637

doctorat, afin d'être libre et tout il fait en mesure de s'adonner

sérieusement aux travaux de laboratoire.

Peu de mois s'étaient écoulés que l'ami avait remplacé le chef

de service. Aussi d'Olier me tenait- il au, courant de ses projets

d'avenir. A ses éludes clinique», (31 se» travaux de laboratoire, il

voulait ajouter l'expérience que donnent les voyages scientifiques

à-1'étranger. Et, dans ce but, il «'adonnait aveu : ardeur à. l'élude de

l'anglais.

Comme on le voit, notre arni poursuivait l'idéal qui anime,

excite et grandit les esprits virils. , 1

Ainsi que nous le rappelait un ami commun, d'Olier aimait â re @

prodiguer. C'est ainsi qu'il avait entrepris la lâche laborieuse d'éta-

blir, une, table anaiytiquo.des oeuvres d'Auguste Comte, et «151'il

avait accepté de faire des, cours a l'Union française de lu jertrasst,

qui cherche iL)répandre¡l'instruclionrpopulaire nt â contribucr â

faire des citoyens dévouera la Patrie ét a 1a,,lW publitjue' : car

d'Oher. était ardent patriote et républicain ? C'est ainsi'qu'it Rivait

réorganisé la Bibliothèque' médicale de Bicôlré et qu'il avait con-

senti, avec sa bonne ,grâce habituelle,, faire quelques leçons aux

élèves de l'Ecole des infirmières de'cet hospice,' il la place de son

collègue, notre ami M., Poirier, éloigné,, de son enseignement par

la maladie. C'est, ainsi ? enfin que le, dernier jour' de sa

sortie, il est allé l'Assistance publique plaider la cause,de ses

collègues. C'est de là,' après qu'on lui eût fait subir une longue

° l x I. -In . ,, " 'J,JO' l,. ,I) L. j ° .

attente, qu'il rentra tout grelottant chez lui pour n'en plus sortir.

,r ? o,ut r. monde l'aimait : le$malades,, pour son dévouement sans

bornes; -^ les employés,1 pour ' la>,il5nité, inal lér;tLl JLdg' son carac-

1ère et pour, les services, qu il leur, rendait si obligeamment, en les

soignant, eux et leurs familles; ses collègues, pour les, qualités

brillantes de, son esprit, pour son .caractère élevé, indépendant,

>< ? ? , .' , , ', ' ' m itiiv U J j J r" mu' '

pour la, bonté inépuisable de ? n coe ! r ! z 'l' "91 ? , ,, t ? ,

S'il était une consolation capable d'adoucir la douleur de son

. -it ? ij Lj ? IUr ^u.f, -U 31, acr, . rl'i. i'MM.' .'

père,, de sa pauvre aïeule désespérée, de ses oncles qui l'ont soigne

avec, une sollicitude qui né s'est pas démentie un seul instant, elle

se trouverait dans ce concours ^empresse de tous ces maures, de

tous ces amis qui ont voulu donner un dernier témoignage d'affec-

lion à,notre cher et regretté, Olier, ' '1(1'10' ' 'hnl : RJ;='I,1.Lf-'

1 '1 J 9t L ¡ 1 n- 'u Jt.ff'1 1 (,' d\ \1 '1 1 lurt, rs` ' , -i*j J .. ) t

I 'u U·t I...j' 1.-fl 19 t'1lJ(=."( ? 1() .LL. 1 «.'ï1

ll-( ' f .. ' 1 If " .1' ! 1 "11 ! Ç'l" i' Ti ? sl . .a''1 ? "

E. Seguin. ,. .,. ,11 >r, . , .

1. 1 Il l' I >lk< If j i walrJv ? 10'IIJt iCltu4 lit) '1

, , ; '" Il ? .. (t ... l 10,0,111 9 tt· i...i r'(t"" i t

Xé le 20 janvier; 18 12 à Clamecy" Edouard SECry estmort it,ew-,

1-url : le 28 octobre dernier. Peu de temps après avoir, achevé ses,

éludes aux collèges d;Aux ! : 1rrc et de·Saint;Louis,(Paris), il com-

638 NÉCROLOGIE.

mença ses recherches sur l'éducation physiologique des idiots.

En 1837, il entreprit, sur les conseils de ses maîtres Itard et Esquirol,

le traitement d'un enfant idiot.

En 1 833, le conseil général des hospices avait chargé M. le Dr Félix

Voisin « d'organiser à l'hospice de la rue de Sèvres un service médical

en faveur d'une centaine de malheureux enfants idiots'. » M. F.

Voisin avait institué une méthode d'enseignement qu'il désignait

sous le nom d'01'tho]Jh1'énie. Elle donna lieu à des critiques et à des

éloges. Il semble que, en 183H, cet enseignement continuait de

fonctionner sous la direction de M. F. Voisin `=. Que' devint cette

org .nation de 1836 à'4841, nous ne savons. Vers la fin de cette

dernière année ou le commencement de 1842, Seguin fit avec

succès, sur les idiots de l'hospice des Incurables, l'essai de la

méthode d'éducation qu'il avait imaginée; et le 12 octobre 1812,

le conseil d'administration des hôpitaux prit une délibération

invitant M. Seguin à continuer l'usage de sa méthode à l'égard des

jeunes idiots de Bicêtre, jusqu'à la fin de l'année 1843.

L'Administration réunit aux enfants de Bicêtre ceux qui se

trouvaient aux Incurables, et, à la fin de novembre 1843, Seguin fut

installé. La lecture des registres de Bicêtre nous a montré que

l'Administration ne l'aida pas sérieusement dans la tâche géné-

reuse qu'il avait entreprise. Des difficultés de toute nature surgi-

rent à chaque instant. Des accusations sourdes furent portées contre

lui et, à la fin de décembre 1843, il dut se retirer.

En f846, il publia son ouvrage, si remarquable à tant de points

de vue, intitulé : Traitement moral, hygiène et éducation des idiots,

etc., et, deux ans plus tard, il se rendit aux Etats-Unis. Il passa les

dix années suivantes dans l'Ohio, fit un voyage en France et, à son

retour aux Etats-Unis, s'établit à New-York où il compléta ses

études et pritses grades à University-College (1861.)

En 1862, il fut nommé membre de l'Ame¡'ican médical Association.

Quelques années après, il se mit il étudier la thermométrie médicale.

« C'est grâce à son travail et à ses écrits, écrit le New-York médical

Record, que l'emploi du thermomètre en médecine se généralisa

chez nous. »

En 1873, le Dr E. Seguin fut envoyé, en qualité de commissaire

des Etats-Unis, pour l'éducation, à l'Exposition universelle de

Vienne. Il en profita pour étudier les systèmes d'éducation de

presque tous les pays de l'Europe, tout en donnant une attention

particulière aux ]Undel'garten d'Allemagne et aux salles d'asile de

France. Ses études embrassaient aussi l'éducation des sourds-muets

et des idiots. Dans son Rapport, on trouve les qualités qui le dis-

tinguaient : intelligence, enthousiasme, et vastes connaissances

1 Voisin (F.). Analyse de l'entendement humain, 1858, p. 403.

" /6t'( ? p. 401. Lettre à M. Népomucène Remercier.

NÉCROLOGIE. 639

scientifiques. Dans cet ordre d'idées, il a lu récemment il la tYctv-

Y01'/¡ Academy of Sciences un mémoire sur les Gurdetz Schools, où il

proposait d'annexer aux écoles publiques l'enseignement extérieur

pour développer en même temps les muscles, les sens spéciaux et

les facultés intellectuelles par le moyen d'études d'histoire naturelle.

Sa lecture fut accueillie avec sympathie par l'Académie ; mais, écrit

le New-York médical Journal, Seguin était en avance de son temps,

au moins pour les politiciens municipaux, et ses idées n'ont pas

excité l'attention générale.

Dans ces dernières années, Seguin avait fait de grands efforts

pour introduire l'emploi du système métrique parmi les médecins

non seulement des Etats-Unis, mais de l'Angleterre, etc. Tout le

monde connaît ses travaux dans ce sens ; ses communications il

l'Association médicale britannique, au Congrès international

d'Amsterdam, à l'Association française pour l'avancement des

sciences, etc.

Bien que le Dr Seguin fut parfaitement au courant de toutes les

branches de la médecine, son nom demeurera éternellement attaché

il la réforme du traitement et à l'éducation des idiots. C'est à lui

qu'on doit le système le plus complet d'éducation pour ces mal-

heureux, basé sur une entière connaissance de leurs particularités

anatomiques et physiologiques. Grâce à son activité, à sa persé-

vérance, à son dévouement, à son esprit original et inventif, il a

obtenu des résultats considérables, suscité l'ardeur des administra-

teurs et provoqué la création, ou présidé à l'organisation des onze

établissements pour les enfants idiots qui existent aux Etals -Unis

et comptent parmi les plus prospères.

Depuis la guerre, nous avons eu l'honneur de recevoir la visite

du Dr Seguin à chacun de ses voyages. Son ardent libéralisme, la

largeur de ses vues sur toutes les questions scientifiques et hos-

pitalières, avaient établi entre nous les liens les plus sympathiques.

C'est de la qu'est née sa collaboration au Progrès médical. Il avait

aussi promis son concours aux Archives de Neurologie et devait nous

fournir des renseignements sur les asiles d'Amérique. Nous perdons

en lui un ami dévoué, et les Archives un précieux collaborateur.

Quoirlue devenu tout à fait Américain par ses allures et son lan-

gage, il avait conservé pour sa mère-patrie l'amour le plus vif. Les

hommes de ce caractère, et de celte intelligence sont rares. Aussi

doit-on conserver leur souvenir. C'est pour cola que l'adminis-

tration de l'Assistance publique, à notre instigation, a consenti il

donner le nom de Seguin à l'une des salles du service des enfants

idiots de Bicêtre et de la Salpêtrière.

Voici la liste des principaux travaux d'Ed. Séguin :

Résumé de ce que nous avons fait pendant 1 1 M ! 0)'s(on collaboration

avec Esquirol), 1 838 ; - Conseils à M. 0*" sur l'éducation de son

6M 0 VARIA.

enfant idiot, 1839; Théorie el pratique de l'éducation des idiots

(leçons aux jeunes idiots ' de l'hospice des' Incurables), deux

semestres z841-2; Hygiène et éducation des' idiots (AnnJ'd'Iiygiêne1

publique, de médecine lérfule,483); Traitement inoaR, hÿ'r'iéc'zeç

et éducation des idiots et des Huîtres enfants vol. 'izi=4 8 cdè

73 pages, 4 8r6 ; = Images graduées à l'usage des enfants arriérés 'et T

idiots (grand album)/' 1846;' -,J. R. Pel'ei¡'é'unalyse '¡'aisoiiJïJè de

sa méthode, 4817; 'Ilistorical 'Notice' of the origine and Progress or

the treatenzent' of idiots, 4 852 - Idioc and'its Tréutézizëizt 6ÿ thé' !

physioloyieal methode; revu par son fils;' le D° E ? C. ..11 .... i ,

physiological méthode; revu par son'fils," le D''E ? C. Seguin ? vo

in-8° de 457 pages ; New-York'' ' ·1866;"='New Facts'ftHd Remarks

concel'l11ny idiocy, in-8 de '44' p ? ·1871 ; Médical' Thel'rno'inetrŸ'lt1Í(1 t

Human Température, in-8 de 446 pages ; 1876 The

psycho-physiological Training ofan idiolielluzid (Archives of nzede'cinê,

oct. 1879); - The psyeho-1Jh¡¡siolo[Jical Training of an idiotie éfjë;' 1

l61d, déc. 1880) ; citons enfin de nombreux'' articles' dans'1 divers"

journaux américains et dans le Progrès médical. ,J, ? B ? ' 1 f

' ... 1 . ¡ 1. h l Il' n.. j..) 1 1 t I ? ,1 t 1

VARIA' '

., ? , " "

, 'J T , 1 1 ' ' Il' ..

RAPPORT AU PRESIDENT DE LA, REPUBLIQUE SUR LA CONSTITUTION D UNE 1

\' '1 l' Id

COMMISSION CHARGEE D EIUDIER LES RÉFORMES QUE PEUVENT COMPORTER' 1

LA LÉGISLATION ET LES RÈGLEMENTS CONCERNANT LES ALIÉNÉS. " ' ' ,

, " ,

III 1 , .11 III " I ' ' ' ' ' ' ( ,

Monsieur le Président, ' ' , " l " "

,; JI dl Il ? t . | '^

Au moment où l'extension et le perfectionnement de l'Assistance

sous toutes les formes préoccupent à'si juste titre les pouvoirs

publics, il importe de ne considérer comme définitivement résolu

aucun des problèmes qui se rattachent à ce grave sujet. ' ' ,>1,¡.¡, , '

Répondant à des voeux souvent exprimés, j'ai l'honneur, après

m'être concerté à cet effet avec M." le gardé des sceaux, 'de volts

proposer la constitution d'une Commission 'chargée de se rendre r

compte de l'état actuel de la' question des aliénés. ' ? ,

Dès 18f,9, le : Gouvernement avait eu cette pensée; mais les évé-

1 ll11 1 P 1 ri

VARIA. , . , 6U i

», v in ' « .or 1t1,' E \ - Oi,t i 1, ,Y., 6'e . 1 1

ueménls de 1870, out interrompu les travaux de la[ Commission

nommée,à eeLLe,époque.\, Il ? «Vis V' .1..n^U si ? 1 ? t ?

Depuis ce temps, rien n'a été fait en, dehors de l'action purement''

administrative ; le rapport des inspecteurs généraux, publié on I S 78;

niais remontant, en réalité à 1874, sur le, service des,'aliénés, est lé

seul document d'ensemble que nous possédions sur la matière. Y ""

,11 est temps de soumettre à,un contrôle, plus large' et une élude '

plus'complète,' à la fois, l'exécution decla loi"de 1838 et celle' loi'

elle-même. Il s'agit de^savoir, après quarante ans d'épreuve, quels v

résultats produits, le systèmettlet 1838, quelles méthodcs'de trâi-

tement, doivent être adoptées, enfin, quelles améliorations peuvent

êLt;eiappcïrtéës ù la loi.,¡ .n t"1 '114 l~ .I 8 m ';\'IJ'n'ls. ! ? \1""

Sans craindre d'étendre outre, mesure Jes attributions de la Coin- *t

mission,, j'estime, qu'elles (doivent, êtr \ .la 'fois' administratil'es, ,

médicale t. 'I ! 'nq on")' HP ? ' ,.h ?

La Commission devra donc étudier, au point de vue hygiénique

et légal, l'organisation des asiles publics, des quartiers d'hospice,

des établissements privés. L'état des bâtiments, l'encombrement

habituel, l'organisation du personnel et surtout la situation maté-

rielle et morale du personnel inférieur, la séparation des aliénés

dits criminels, les avantages ou les inconvénients de l'administra-

tion décentralisée des asiles telle qu'elle résulte des lois départe-

mentales, la gestion des biens des aliénés non interdits : voilà les

principales questions que soulève l'examen du régime pratiqué

aujourd'hui. La Commission pourrait s'éclairer, soit par des ques-

tionnaires, soit par l'audition des intéressés, soit par des enquêtes

partielles qu'elle demanderait à l'Administration. En un mot, elle

apprécierait aussi exactement-que possible l'état de choses actuel.

D'autre part, nous demanderions plus spécialement aux médecins

de nous éclairer sur les systèmes de médication les plus éprouvés r

et sur les avantages de tel ou tel régime ; ils nous diraient de 1

quelles améliorations est susceptible le traitement' des' malades. A

cet égard, je ne puis qu'indiquer la voie ; il appartient à la science

seule de préciser les questions de thérapeutique que soulève le

redoutable problème de la folie. Nous apprécierons ! ensuite dans

quelle mesure il sera possible d'appliquer pratiquement les voeux

formulés. si . » ,. .If" 1 l ' ' >"' IL

Enfin, la Commission devra nécessairement achever son oeuvre" l,

en étudiant les réformes qui ne pourraient pas être accomplies par"'1

une" application plus rigoureuse de la loi dej,1838,et qui motive-"

raient l'intervention du législateur. J'estime que des garanties plus

complètes doivent être exigées contre les admissions non justifiées ?

et contre le séjour, prolongé dans les,asiles. Sans céder aux déda- ? 1

mations et aux utopies, il,faut reconnaître que,;lc législateur ' de'

1838, soucieux avant tout de l'état d'abandon où se trouvaient' alors'

les aliénés et des dangers qui en résultaient, a facilité les admis-

41

6t3 VARIA.

sions, sans se préoccuper peut-être à un degré suffisant des garan-

ties réclamées par la liberté individuelle.

Les réformes proposées seront, je n'en doute pas, une juste

conciliation entre le droit des personnes et la nécessité où se trouve

la société de se protéger efficacement contre les actes d'êtres in-

conscients. Elles s'inspireront des législations étrangères et notam-

ment de la loi belge : celle-ci nous a emprunté notre système de

- 1838, en le modifiant, il est vrai, mais avec une réserve et une

prudence qui montrent qu'en cette matière, c'est dans les amélio-

rations de détail et non dans les systèmes absolus qu'il faut re-

chercher le progrès.

Par suite des considérations qui précèdent, j'ai l'honneur de

vous prier, Monsieur le Président, de vouloir bien revêtir de votre

signature le projet de décret ci-joint instituant une Commission

aux fins ci-dessus indiquées.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'hommage de mon respect.

Le ministre de l'intérieur et des cultes, CONSTANS.

Le Président de la République française, sur le rapport du mi-

nistre de l'intérieur et des cultes, décrète :

Article premier. Il est institué, sous la présidence du ministre

de l'intérieur et des cultes, une Commission chargée d'étudier

les réformes que peuvent comporter la législation et les règlements

concernant les aliénés.

ART. 2. Sont nommés membres de cette Commission : MM. Fal-

lières, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur et des

cultes, député ; Martin Feuillée, sous-secrétaire d'Etat au minis-

tère de la justice, député; - Bertauld, sénateur, procureur général

près la cour de cassation; Camparan, sénateur; Dauphin,

sénateur, procureur général près la cour d'appel de Paris ; IIerold,

sénateur, préfet de la Seine; Roussel, sénateur, membre de

l'Académie de médecine; Andrieux, député, préfet de police; -

Drumel, député; Dubost (Antonin), député; Marmottan,

député; - Maze (Ilippolyte), député; Noirot, député; Sée

(Camille, député; - Waldeck-Rousseau, député; - Berger, con-

seiller d'Etat; Chauffour, conseiller d'Etat; Camescasse, con-

seiller d'Etat, directeur de l'administration départementale et

communale au ministère de l'intérieur et des cultes; Tanon,

conseiller d'Etat, directeur des affaires criminelles et des grâces au

ministère de la justice; Barbier, conseiller à la cour de cassa-

tion, président de la Commission de surveillance des asiles d'aliénés

de la Seine; Allou, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats;

Baillarger, membre de l'Académie de médecine; - Béclard, membre

de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté ; Brouardel,

membre de l'Académie de médecine, professeur à la Faculté;

VARIA. 643

Lasègue, membre de l'Académie de médecine, professeur à la

Faculté; - Accarias, professeur à la Faculté de droit; - Bail,

professeur à la Faculté de médecine; - Dr Lunier, inspecteur

général des services administratifs du ministère de l'intérieur et des

cultes; Dr Foville, inspecteur général des services administratifs

du ministère de l'intérieur et des cultes ; Dédebat, maître des

requêtes au Conseil d'Etat ; Vergniaud, secrétaire général de la

préfecture de la Seine; Cambon (Jules), secrétaire général de la

préfecture de police ; Dr Bourneville, membre du Conseil muni-

cipal de Paris ; M. Leven, membre du Conseil municipal de

Paris; Dl Loiseau, membre du Conseil municipal de Paris;

Dr Thulié, membre du Conseil municipal de Paris; - Caron, admi-

nistrateur provisoire des biens des aliénés de la Seine; Dr Motel,

secrétaire général de la Société médico-psychologique ; Payelle,

chef de bureau au ministère de l'intérieur et des cultes : Pilon,

chef du service des aliénés il la préfecture de la Seine.

AaT. 3. MM. Fallières et Martin Feuillée sont nommés vice-

présidents de la Commission.

AnT. 4. - mi. Dédebat, Payelle et Pilon rempliront les fonctions

de secrétaires de la Commission.

OPINION DE LA PRESSE SCIENTIFIQUE SUR LES « ARCHIVES

DE NEUROLOGIE ».

C'est avec le plus vif plaisir que nous adressons ici nos remer-

ciements à nos collègues de la presse scientifique pour l'accueil

sympathique qu'ils ont fait aux Archives de Neurologie. Encou-

ragée par ces témoignages et appuyée par le concours de ses

collaborateurs nombreux, la rédaction des Archives de Neuro-

logie espère justifier les appréciations bienveillantes dont son

oeuvre a été l'objet.

« Nous venons de recevoir le premier numéro d'une nouvelle

revue ayant pour titre : Archives de Neurologie, etc. Née de l'im-

pulsion féconde qui a déjà produit parmi nos périodiques les

Archives de Physiologie, la Revue mensuelle, etc., cette publication

nouvelle créée sous les auspices du maître d'où rayonne colle im-

pulsion, et qui l'a marquée, pour ainsi dire, de son sceau magis-

tral dans la préface qu'il lui a consacrée, promet d'être digne de

ses aînées : nous en avons pour garants les noms des collaborateurs

dont elle est signée, et qui sont ceux des élèves les plus distingués

de l'Ecole désormais consacrée de la Salpêtrière, et aussi le plan

très bien conçu, et le spécimen des articles tant originaux que cri-

tiques que contient le premier fascicule. Nous leur souhaitons

bienvenue et prospérité. (Tiibune Médicale, zig septembre 1880.)

61 Í VARIA.

' r.,

The Lance ! du 18 septembre s'exprime ainsi : \ v ? 7 ? < ?

,« Il est singulier que la France, qui a produit tant- d'écrivains

dans le domaine de la neuro-pathologie et de la physiologie,.se

soit presque trouvée le dernier pays à produire ! unjournalispécial

sur ces sujets. Celte lacune est maintenant comblée, et le premier

numéro d'un journal trimestriel (Archives de Neurologie),' consacré

à ces matières, viehtrde paraître sous la 'direction del\I. Charcot.

Le rédacteur en chef est' M. Bourneville, et le journal est publié

aux bureaux du Progrès Médical, avec les mêmes rédacteurs. L1 ,

L'auteur entre dans le détail des mémoires contenus dans

notre premier fascicule et conclut : ' Il- JU, j 1 ;; /

« Ce premier numéro est plein de travaux et de documents

intéressants à lire, et, à en juger par ce premier fascicule, les'sui-

vants seront lus avec soin et largement répandus.» " ' '*

. ° 1 - 1 i J llb m,* ", 4

The British médical journal formule son opinion dans les

termes suivants : - Il

« Parmi les nouvelles publications étrangères, nous souhaitons la

bienvenue aux Archives de Neurologie, journal trimestriel, consacré

aux maladies du système nerveux et dirigé par le professeur Charcot.

M. Bourneville en est le rédacteur en chef il est entouré d'un groupe

de collaborateurs compétents. Aussi sommes=nousassurés que les J ? '-

ch ives de Neul'ologie seront un recueil apprécié et d'une grande valeur.» »

,r f, .

The Journal of f llTe·vous and Mental disease (1880), signale

comme il suit à ses lecteurs l'apparition des Archives, : .,

« Nous avons reçu avec beaucoup de plaisir le premier numéro

d'un nouveau journal de Neurologie (Archives de Neurologie) publié

à Paris sous la direction du professeur J. Charcot et dont M. Bour-

neville est le rédacteur en chef. Ce journal paraîtra quatre fois par

an, et, comme on pouvait le supposer d'avance, ce sera, nous n'en

doutons pas, un des meilleurs journaux périodiques de la spécia-

lité. Sous la direction du chef renommé de' la Salpêtrière, ce journal

prendra d'emblée un rang élevé. »

The ¡.llienist and lYeul'ologist traduit ¡il extenso la préface de

M. Charcot (Alienist and 11'ezcrologist, 1881, fasc. I, 2° année.)

Lo Sperimenlale « enregistre avec le plus grand plaisir l'apparition

des Archives de Neurologie, qui, sous la direction compétente du

professeur Charcot, résumeront toutes les études faites sur les

maladies nerveuses et mentales. 1 '"

« De même qu'il est d'un louable orgueil de planter'en terre

conquise le drapeau de la victoire, de même il nous semble digne

d'éloge d'avoir fondé ces Archives, auxquelles il est réservé de faire

époque et de marquer les conquêtes faites dans le domaine médical

par trente années d'études patientes.

VARIA. 645

« La psychiatrie et la neuropalliologie ont enfin rendu évident

le lien philosophique et naturel qui les réunissait tacitement. Elles

ont finalement acquis le droit d'affirmer dans le camp médical

que le rôle du système nerveux domine toute l'économie animale,

aussi bien .appoint de,vue de la physiologie qu'à celui des mani-

festations morbides. , , ,

1" «-;or. Dans les fascicules que nous avons reçus, nous lisons les

noms ! de MM. Charcot, Debove, Gombault, Boudet, Magnan, Bour-

'neville;-d'Olier, Vigouroux, de Boyer,,DureL, Pitres, Franck, etc.,

et celui'de tant d'autres qui ont collaboré directement ou indirec-

tement à la teneur de ces livraisons.

« Nous ne manquerons pas d'analyser avec grand plaisir ce qu'il y

^aura de plus précieux dans une telle publication pour faire pro-

filer nos lecteurs des conquêtes les plus récentes et les plus utiles de

l'art médical qui, en dernière analyse, se transforment en bien

pour l'humanité qui souffre. (La Sperimentale, 1880.)

';J 'j f : ;1 (" , il . .

Voici maintenant l'appréciation de la Gazette médicale : <

- «L'essor prisdans ces dernières années par la pathologie du systè-

., me nerveux rendait nécessaire la'création d'une revue spéciale enre-

,gistrant tous les travaux, toutes les recherches qui se poursuivent

., dans cette branche de la médecine, et traduisant ainsi, à un mo-

,ment donné, l'état sans cesse progressif de la science. Tel est le

but des Archives de Neurologie, revue trimestrielle fondée et publiée

par M. Bourneville, sous la direction de M. le professeur Charcot,

et avec la collaboration de la plupart des jeunes et laborieux con-

frères qui, se groupant autour du maître, ont concouru à former

~* gramme de chaque fascicule comprend des mémoires originaux,

' une revue critique, des revues analytiques embrassant tous les tra-

f récemment parus sur le système nerveux, une revue bibliographi-

que, une chronique, etc. Dans une revue spéciale, la Gazette ren-

dra compte prochainement des principaux mémoires que les trois

premiers fascicules renferment; mais nous n'avons pas voulu

,; attendre plus longtemps sans signaler à l'attention de nos lecteurs

un recueil qui est appelé il rendre les plus grands services et à

obtenir ainsi un légitime succès. » ' , . i

'JO

I,n -.tll ¡ ? ,

LOI'DU 27 février 1 880, relative A l'aliénation des valeurs mobilières,

APPARTENANT AUX MINEURS OU AUX INTERDITS ET A LA conversion

DE CES MÊMES VALEURS EN TITRES AU PORTEUR. ,

J ,¡ ! 1 ..

'' ARTICLE PREMIER. - Le tuteurne pourra aliéner, sans être autorisé

préalablement par le conseil de famille, les rentes, actions, parts

d'intérêts, obligations et autres meubles incorporels quelconques

6Hî VARIA.

appartenant aux mineurs ou à l'interdit. Le conseil de famille, en

autorisant l'aliénation, prescrira les mesures qu'il jugera utiles.

Anr. 2. Lorsque la valeur des meubles incorporels à aliéner

dépassera, d'après l'appréciation du conseil de famille, quinze cents

francs (1,500 fr.) en capital, la délibération sera soumise à l'homo-

logation du tribunal, qui statuera en la chambre du conseil, le

ministère public entendu; le toutsans dérogation à l'article 883 du

Code de procédure civile.

ART. 3 L'aliénation sera opérée par le ministère d'un agent

de change, toutes les fois que les valeurs seront négociables à la

Bourse, au cours moyen du jour.

ART. 5. Le tuteur devra, dans les trois mois qui suivront l'ou-

verture de la tutelle, convertir en titres nominatifs, les titres au

porteur appartenant au mineur, ou à l'interdit, et dont le conseil

de famille n'aurait pas jugé l'aliénation nécessaire ou utile.

Il devra également convertir en titres nominatifs les titres au

porteur qui adviendraient au mineur ou à l'interdit, de quelque

manière que ce fût, et ce, dans le même délai de trois mois, à

partir de l'attribution définitive ou de la mise en possession de ces

valeurs. Le conseil de famille pourra fixer pour la conversion un

terme plus long.

Lorsque, soit par leur nature, soit à raison de conventions, les

valeurs au porteur ne seront pas susceptibles d'être converties en

titres nominatifs, le tuteur devra, dans les trois mois, obtenir du

conseil de famille l'autorisation, soit de les aliéner avec emploi ,

soit de les conserver : dans ce dernier cas, comme dans celui prévu

dans le paragraphe précédent, le conseil pourra prescrire le dépôt

des titres au porteur, au nom du mineur ou de l'interdit, soit à la

caisse des dépôts et consignations, soit entre les mains d'une per-

sonne ou d'une société spécialement désignée. Les délais ci-dessus

ne seront applicables que sous la réserve des droits des tiers etdes

conventions préexistantes.

ART. 6. Le tuteur devra faire emploi des capitaux appartenant

au mineur ou à l'interdit, ou qui leur adviendraient par succession

ou autrement, et ce, dans le délai de trois mois, à moins que le

conseil ne fixe un délai plus long, auquel cas il pourra en ordon-

ner le dépôt, comme il est dit en l'article précédent.

ART. 7. Les dispositions de la présente loi sont applicables

aux valeurs mobilières appartenant aux mineurs et aliénés placés

sous la tutelle, soit de l'administration de l'Assistance publique,

soit des administrations hospitalières. Le conseil de surveillance

de l'administration de l'Assistance publique et les commissions

administratives rempliront à cet effet les fonctions attribuées

au conseil de famille. Les dispositions de la présente loi sont éga-

lement applicables aux administrateurs provisoires des biens des

aliénés, nommés en exécution de la loi du 30 juin 1838.

FAITS DIVERS

Congrès international des sciences médicales, Lo7zd7'es, août 1881 .

Section IV : Maladies mentales, sujets proposés. Anatomie :

1° Les méthodes de préparation des tissus nerveux ; 2° Les

apparences morbides occasionnées par les méthodes de prépara-

tion ; 3° Les structures microscopiques des parties spéciales du

cerveau. - Physiologie : 1° Le rapport de la localisation céré-

brale aux symptômes des maladies mentales telles que l'hallucina-

tion ; - 2° L'hypnotisme. Pathologie : 10 L'idiotisme et ses

caractères histologiques et morphologiques ; - 20 Le rapport entre

la folie et la goutte, les maladies rénales, le goitre exophthalmique

et les autres maladies du cerveau. Clinique : 1° Folie à double

forme ; 2° L'influence des maladies incidentes sur la folie ;

3° Folies causées par des agents toxiques. Thérapeutique : 1° L'em-

ploi des bains, des narcotiques, de l'hydrate de chloral, de l'opium,

de l'alcool ; 2° Les remèdes nouveaux et peu employés. Admi-

nistration : 1 Le traitement en maison particulière et en village ;-

2° Les nouveaux codes et les projets de lois autrichiens, italiens,

et anglais. Relations civiles des aliénés : 1° Mariage, validité des

testaments; 2° La folie et l'aphasie. Relations criminelles des

aliénés : Des asiles spéciaux pour les aliénés criminels.

Société médico-psychologique. - BUREAU pour 1881. Président :

M. Luys; vice-président : M. DALLY;-secrétaire génél'al : 1\1. MOTTET;

- secrétaires annuels : 11111. RITTI et Paul Moheau (de Tours); -

trésorier : M. Auguste Voisin.

SOCIÉTÉ DE 1EIPÉRANCE. - l3UtIE.IU POUR 1881. Président :

M. Frédéric PAssY ; - vice-présidents : 1111. J. BERGERON, Th. Rous-

SEL, LEVASSEUR, DUVERGER; - secrétaire général : M. LuKIER;

secrétaires généraux adjoints : MM. DECAISNE et VID : 1L; secrétaires des

séances : GOYARD et GUIGNARD; - bibliothécaire-archiviste :

M. nIOTTE1'; -fréso7'ier : M. J. RoDYNS.

Asile Sainte-Anne ; leçons cliniques M. Magnan a recommencé

ses leçons cliniques sur les maladies mentales et nerveuses le

dimanche 22 janvier, à 9 heures 1/2 du matin, et les a continuées

les dimanches et mercredis suivants, à la même heure.

Hospice de la Salpélrié7'e; leçons cliniques.-1\L A. VOISIN a commencé

le dimanche 30 janvier, à 9heures 1/2 du matin, ses conférences

648' ` FAITS 'DIVERS.

cliniques sur les maladies mentales et nerveuses, et les continue 4

depuis tous les dimanches il la même heure. 1 j '1.0\.1 'url¡1" JJJ9 .

'" , r t ? f . l '1 ... )J. ff orl. Il,,.... '-1 ?

Faculté de'médecine. de llb'NTPiLLiER'l'- La' chaire de/pathologie*'

et de 'thérapeutique générales de' la; Facullé de" Montpellier est si

transformée éiï`cliâire`derèliniqûé des 'maladies mentales et ii¿i : : 1;

a..r., Inm -341 11 1

(I\I C . , f. dans la clialre ançieilne, '3" ,n ,n.

cin en chef à l'asile d'aliénés; est transféré dans la nouvelle' chaire

clinique^ (Décret duO, décembre,t880) ? ,(f, ? .'J' ,;¡

'.Par. décret.en date, du Hr février - 1 88 1 M. Grasset, 'agrégé, est ! '

nommé professeurl dei' thérapcutiquc' et de matière médicale à la 1

Faculté de médecine de Montpellier. C'est avec plaisir que nous'1*

enregistrons la nomination de notre distingué collaborateur.' h'IJ2¡,¡

,, 1. f ? f ? fil 'T..i...t- ,.t t(,Il1\ t Du" J. l".JI' 'o.. If ...fI,f Il /fi

FACULTE DE médecine DE Ville. M. Dudiau, directeur médecin

de l'asile d'Armentières, est chargé du cours'de clinique dès mata- ) "

...... "t' ? f, "1" ° l" .......0 l' x 1 j 11 il( I

dies mentales en remplacement de M. Bouteille, démissionnaire.

- itL ? 1 ? q¡I.,JH ? n" ? J -. LI

Attentat commis par un FOU contre un interne DE SAMTE-AKE.H si I

Pendant la visite médicale du'3) janvier, dernier, M.BoYÉ,'interne.u

à l'asile Sainte-Anne, a été frappé à la tempe par un de ses malades. 1.

Cet homme était atteint de, délire de persécution ; il avait pu c,9115e.1 ?

ver, grâce un 'défaut' de surveillance tout administratif, une paire

de'ciseaux'que sa femme lui avait procurée ; c'est à l'aide de cet ins-

1 î' J'\", blessé 1 BoW . .. n'a '" 1(-1

trument que Z... a blessé M. Bo\É. Le coup n'a heureusement atteint , fj

duè pCl'-i'ost'e de' la i,éci ' ' ? * se l'ai-tèi,é'

que le" périoste de' la région, sans intéresser l'artère'

temporale. Aujourd'hui nous apprenons que la santé de M. Bor èstl,

complètement remise' et'qu'il a repris son service après quelques .

jours de repos. On ne 'saurait trop insister au sujet de cet incident, ,

sur la responsabilité' qui,' incombe aux1' directeurs d'asiles,' chargés

de faire exécuter strictement les règlements d'ordre intérieur sans z

lesquels la vie "des* médecins et des''infirmiers se trouverait mees- ¡

sanline'i1CÍnèn"aèéé" Préoc'cupé 'do l'exercice' de' son art, le méde-

.04/ 18 ., If,' '\ II' ? '01\ l' Il ? ¡. l' 1111 ., H'¡ 1'"

.p ,,r. 11;, en même' temps "à( surveiller matériellement

son malade il's'agit la de mesures purement administratives.

1 K IV.,It ? Irll.Illlv,vl 1 J.n ,'iJI'jiiI 'sW \" 1 ? tt 1 Ut u .1 ¡lit.

Nécrologie. - M. Collin DEIPL,\ : \CY, dont les. nombreux travaux z

sur la sorcellerie,, la démonologie, les miracles et les superstitions .

sont bien connus des bibliophiles et des médecins, vient de mourir, t

à Paris, à l'<îge,de 85 ans. Le livre qui a surtout contribué'à le faire, x

connaître, est^ son .Dictionnaire infernal,, dans lequel il donne des,,1

détails nombreux sur les matières que nous venons du citer et où ,1

il allie à une véritable, originalité, une, grande indépendance des,

critique. Ces éloges ne doivent cependant s'appliquer,qu'aux deux,,(

premières éditions du Dictionnaire, car, plus tard, l'auteur, a renié

ses convictions et, retranché de son ouvrage les passages qui pou-

vaient passer, pour peu orthodoxes aux yeux des bons catholiques., , i

Ces deux éditions, devenues rares aujourd'hui, ont été publiées, la t

FAITS DIVERS. 619

première en 1820 et » comprenant deux volumes; la 2° en 1825.

Cette édition, qui est en 4lvolumes, est beaucoup plus complète et

est très recherchée par les amateurs. On possède encore de Collin

de' PliiÍ1'êÿ' ;' Lit Diable peint 'par lui-même, 1819, livre curieux qu'il a

dédié ,(sa' femme et dans lequel il la flatte de ressembler au diable

qui'a /mille bonnes qualités,et vaut mieux que sa réputation;

1 : R{i ! iOIHti1'Ù1 : itiql ! e¡,dés reliques et images miraculemes, ele.

- lous7,avons le regret d'annoncer la mort de M. le Dr LUGMME,

directeur-médecin de l'asilefdes aliénés de Bourses et président de

l'Association des médecins du Cher. M..le Dr Lhomme avait seulement

G6 ans ; les' dernières années de sa vie furent consacrées lt l'admi-

nistration de l'asile, important que- le conseil général du Cher lui

avait confié. Il est mort avant d'avoir pu assister au complet achè-

vement de là tâche qu'il, s'était imposée et fut terrassé par une

longue et douloureuse maladie, sans que pour cela les intérêts de

son as aieiit""ess" d'être sa préoccupation constante. M. le D1

Burdel, qui a prononcé sur sa tombe un discours au nom de l'Asso-

ciation'médicale du Cher, a exprimé des sentiments qui sont ceux

de la. profession tout entière : ' ' 1 ? Un aliéniste anglais bien connu, M. William Lander LIII5n,

vient de mourir à Edimbourg, à l'âge de 50 ans. Il avait été forcé,

pour raison de santé, de quitter il y a un an la direction de l'asile

llurrây à Perth. Au début de sa carrière médicale, Lander Lindsay

se consacrait à la botanique ; il a laissé une Histoire des lichens des

lies Britanniques qui encore aujourd'hui jouit d'une faveur méritée;

bientôt cependant, 'il la suite dé sa nomination à l'asile de Perth,

il se consacrait en entier à la spécialité mentale, tout en publiant

uû çéi·tain nombre de travaux en dehors de cette branche médi-

11 ? ",fG"1 HI {I . "II ..."

cale,' tels que ceux relatifs à quelques points de toxicologie et aux

propriétés de la glycérine, qu'il fût un des premiers à employer

comme médicament interne. En dehors de sa collaboration à de

nombreux 'Journaux de médecine, Lander Lindsay a laissé beau-

coup de travaux de psychologie mentale et d'administration. Il a

concouru, plus que' personne en Angleterre, à assurer le sort des

médecins d'asiles et il, faire admettre, le principe d'une retraite

proportionnelle à la durée et nez l'importance de leurs fonctions

publiques. Nous devons aussi citer l'ouvrage important de psycho-

logie comparée que M. Lander Lindsay a consacré à l'Esprit chez

les animaux inférieurs ci l'état' de santé et de maladie. C'était un de

ses sujets favoris, et l'ouvrage de Lindsay peut, à ce propos, être

mis en parallèle avec le livre'de Toussenel. t>. *' '-<>'9u|- f*

Nos lecteurs n'auront pas oublié non plus que' Lindsay était un

adversaire décidé du no-restranit ; il n'était'pourtant pas pour cela-

partisan dés mesures de rigueur, au moins ne les appliquait-il pas

dans son asile; mais; si' nous en croyons le Journal of mental science,

650 FAITS DIVERS.

Lindsay prenait volontiers la thèse contraire, quand il s'agissait

d'un système que l'on aurait voulu lui imposer. En tout cas, mal-

gré ces quelques particularités de caractère, bien excusables chez

un dyspeptique, Lander Lindsay jouissait d'une réputation grande

au point de vue scientifique et professionnel ; il avait visité lui-

même les principaux asiles de l'Europe, voyagé en Asie, en Amé-

rique, en Nouvelle-Zélande même, partout il avait été mêlé au

mouvement scientifique, partout il avait laissé le souvenir d'un

homme de recherches et de travail, aussi ne peut-on que regretter,

avec nos confrères anglais, de voir disparaître un grand travailleur

au moment même où l'heure du repos semblait être arrivée pour

lui. -

On annonce la mort, à Nancy, du Dr Gln : uD, directeur de

l'asile de Maréville, et frère de M. Charles Giraud, de l'Institut.

Circulaire du ministre DE l'intérieur ET des cultes. Monsieur

le Préfet, les rapports des inspecteurs généraux des établisse-

ments d'aliénés constatent que, dans un certain nombre de dépar-

tements, il n'est pas déféré avec une rigueur suffisante à

la prescription légale aux termes de laquelle les préfets « sont

chargés de visiter les établissements publics ou privés consacrés

aux aliénés ».

Je ne saurais trop insister pour que vous exécutiez à la lettre la

loi qui vous oblige à visiter les établissements situés dans votre

département. De graves abus peuvent ainsi être empêchés, le per-

sonnel des asiles sera tenu en éveil, encouragé par votre présence,

ou inquiété par la menace, toujours imminente, d'une visite ino-

pinée.

Je considère comme un devoir essentiel de vos fonctions la

visite dans les asiles, soit que vous vous y rendiez en personne, soit

que le secrétaire général reçoive de vous une délégation spéciale

à cet effet. J'insisterai même pour que cette délégation n'ait lieu

que dans des cas tout à fait exceptionnels.

Je vous prie de m'accuser réception, etc.

Le ministre de l'intérieur et des cultes, Constans.

Asiles d'aliénés DE la Seine. MM. CARON et PRES'r.\T, membres

sortants de la commission de surveillance des asiles d'aliénés,

viennent d'être nommés pour une nouvelle période de cinq années,

depuis le 1 Il janvier 1881 .

Asile DE BLOIS. M. le Dr Bizute, médecin-adjoint de l'asile

d'Armentières, est nommé médecin-adjoint de l'asile de Blois

(arrêté du 24 janvier 488-I).

Asile DE BouncEs. M. le Dr PEY13EIl ? L'S, médecin-adjoint de

l'asile de Blois, est nommé directeur-médecin de l'asile de Bourges,

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 651

en remplacement du Dr Lhomme, décédé, et placé dans la 4° classe

de son grade(4,000 fr.), (12 janvier 1881).

Asile de Bnoa. - M. leur Brun, chef de la clinique des maladies

mentales à la Faculté de médecine de Lyon, a été nommé médecin-

adjoint de l'asile de Bron (2,000 fr.), (8 janvier 1881).

Asile de VAUCLUSE. M. le Dr 11ABILLE, médecin-adjoint de l'asile

de Ville-$vrard, est nommé médecin-adjoint de l'asile de Vaucluse

(arrêté du 15 janvier 1881).

Asile DE VILLE-ÉVRARD, M. le Dr GALLO PAIN, médecin-adjoint

de l'asile de Vaucluse, est nommé médecin-adjoint de l'asile de

Ville-Evrard (arrêté du 15 janvier 1881 ).

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

DuFOLIx (E.). Rapport médico-léyal sur l'état mental du nommé Gay

(Joseplz-Et7e7z7ze), brochure iii-8- de 28 pages. Paris, 1881. Imprimerie

de E. Donneau, 1, rue Cassette.

DuneT (H.). Et7tde,yé7zérale de la localisation dans les centres nerveux,

suivie d'une Étude critique sur les recherches de physiologie des localisa-

lions en Allemagne, vol. in-8" de 236 pages. Prix 3 fr. Pans. 1881. -Aux

bureaux des Archives de Neurologie.

Gowr.ns (\V.-R.). - Pseudo-Hypertrophie îi21scitlaî- parait/sis, a clinical

lecture, vol. ici-8- cartonné de 66 pages, 10 figures et 1 planche. Lon-

don, Z J. et A. Clmrchill, New-Burlington Street.

Leroy (A.). De l'état de mal épileptique, 1 vol. in-8" de 92 pages.

Prix 2 fr. Paris, 18S1. Aux bureaux des Archives de Neurologie.

fcKfUERMAXN). Ueber die Functionen der GI'oss1¡Í1'nl'inde - Gesam

mette nlittlieilzc7zgezz aus den Jahren, 1877-1880, vol. grand in-8". Berlin,

1881. Chez Hirsclwvaltl. '

111130T (Th.). Les maladies -de la mémoire, 1 vol. in-8° de 170 pages.

Prix 2 fr. 50. Paris, 1881. Librairie Germer Baillière et CIe, 108, bou-

levard Saint-Germain.

Rtcuen (J.). Etudes cliniques sur l'hystéro-épilepsie ou grande lzys-

térie, I fort vol. ici-8- de 731 pages avec 105 figures dans le texte et

9 gravures 31'eau-forte. Prix 19 fr., cartonné 20 fr. Paris, 1881. Librairie

A. Delahaye et E. Lecrosnier, place de l'Ecole-de-MécIecine.

SI : GLA9. De l'influence des maladies intercurrentes sur la marche de

l'épilepsie, 1 vol. ici , - 3- de 60 pages. Prix 2 fr. Paris 1881. Aux bureaux

des Archives de Neurologie.

William (Erb.). Spinal myosis and reflex 1)iipillai,il immobiliiy , bro-

chure in-8° de 16 pages. New-York, 1880. G. F. Putuam's sons,

182, Fifth avenue.

. Le rédacteur-gérant, Bourneville.

TABLE DES MATIERES

Acoustique (doubles racines de l'),

par lllatluas Duval, 530.

Æsthésiogenès, par Ii. Vigouroux,

257, «3, 564.

Aimant (note sur deux nouveaux

faits d'hémiplégie de la motilité

et de la sensibilité guéris par

l'application d'), par Devove, 92.

Aimant (emploi thérapeutique de

l'), par Ilammond, 6l ?

Alcool (emploi de 1' contre le

delirium tremens, 33'v ;-(lu(lucn-

ce de 1'), sur la production du la

folie, 33b.

.llcuolisme (traitcment le l') et du dé-

lire aigu, harBenett, 495;-par

Rousseau, 496.

Aliénés (traitement des) chez eux,

par Gray; - ( Législation des J,

62.

Aliénés (Lésions viscérales secon-

daires chez les), par Dufour, 147.

Amyotrophies en chirurgie, par

Pl(;qué, l¡75.

Anesthésiques, par Duret, 273.

Anesthésie produite par lésions des

circonvolutions cérébrales, par

R. Tripier, 281; -(Historique de

l'), par 1·Iorton, ? S4.

Anesthésie (1') due il une lésion

centrale peut être remplacée par

del'hyperestliesie sous l'influence

d'une nouvelle lésion, par Brown

Séquanl, 132.

Anomalies nerveuses (rapport des)

ut Mes uév ropatlies, par Schultze,

58'1. ï.

Aphasiesyp)ulitique,parCerâsi,7r'.

Aphasie avec et sans incohérence,

par Magnan, 475.

Aphasie avec guérison, par Ileushe,

14 \ ;- traumatique, pal' Calter et

Smith, 144 j - et agmphie, par

Dean, 145.

liai- ! ossdorf, 292,

Arthrites (troubles nerveux après,

les), par Descosse, 631.

Arthropathietabétique (composition

chimique des os dans l'), par

Regnard, 288.

Asiles (notes sur trois) d'Australie,

par Urqubart, 150; - traitement

dans les) -infirmeries des, -par

Burman, 153.

Asiles (tableau des directeurs des),

170 ? (visites aux) de Hollande,

171; (visite aux) Pedro Il

(Brésil), 172 ; - du département

de la Seine, 173 ; ;- (réforme des),

327 ;- (concours des), 174, J75,

34 : i, 3 iG, 50S, 509, 10.

Asiles, par Curwen, 612.

Ataxie (lésions des cordons posté-

rieurs dans l',)par Adamkiewicz,

582; - (autopsie d'un cas d'),

par Bramwell, 583; héréditaire.

par Schmid, 59; par Strumpel,

597;-(\Iposis et immobilité pu-

pillaire dans l'), par Erb, 598 ;-

(nosologie de l'). par Berger, 601;

(étiologie de l'), par : llcy-er, 602.

Ataxie locomotrice (étiologie de l'),

par Hutchinson, 308.

Ataxie (recherches sur l'incoordina-

tion motrice dans 1'), parDebove

et Boit(let de Paris, 39.

Ataxie locomotrice (spasme laryngé

dans l'), par Rrisltaber, 464."

Athétose chez les aliénés, par Por-

porati, 484.

Automatisme (cas d') épileptique

avec conscience et aphasie consé-

cutice, parStcveus et Iluehes,3 t8.

Audition (développement de l'or-

gane de l'), par S. Gruber, 432.

Bains (action des) (d'air et des) de va-

peur,parFreyetHeiligenthal, 620.

654

Bégaiement (du) et du bredouille-

ment, par Butterfield, 592.

Bulbe (entrecroisement sensitif du),

par Debove et Gombault, 5.

Calcul mental (conformation crâ-

nienne et), par Broca, 281.

Capsule interne, par Bitot, 524.

Capsule externe (hémorrhagie limi-

tée il la), par Hardy, 475.

Castration (emploi de la), contre

l'épilepsie, par Lawson Tait et

Bacon, 341.

Castration chez la femme dans

l'hystéro-épilepsie, par Mann,

616.

Céphalalgie (guérison de la), par

la correction de la myopie, etc.,

par Read, 616; (thérapeutique

do la), par Massini, 621.

Centres visuels (études des), par F.

Tartuferi, 433.

Cerveau d'un assassin, par Broca,

290.

Cérébraux (les), par Lasègue, 315.

Cérébrotomie méthodique, de la

capsule interne et de la couronne

rayonnante, par Bitot, 524.

Ccnelet (atrophie du), par Seppilli,

313.

Cervelet (sclérose du), dans un cas

d'épilepsie, par Meschede, 471.

Cervelet (tumeurs du), par Il. Jack-

son, 307 ; (du), par Bacon, 307.

Chirurgie des aliénés, par Pozzi,

334 ; -(orthopédique et hystérie),

par Shaller, 468;- (des amyo-

trophiesen), Pat' Picqué, 475.

Chloral. Ivresse rhloralique, par

\Iattisson, 618.

Chorée sénile, par Mùllendorf, 448.

Chorée saltatoire. Epidémie dans

un couvent, par Davy, 469.

Chorée (anatomie pathologique de),

par Eisenlohr ? 8.

Claustrophobie, par Ritti, 482.

Compresseur pour les troncs ner-

veux, par Franck, 283.

Concours, 17 i, 175, 3,5, 3'.6, S08,

509, 510.

Congrès. En Italie, 3'.9; a Londres,

349, 646.

- Contraction musculaire paradoxale,

par Westphal, 435.

Contracture (soulier contre la), par

Clovis Adam, 332.

Contracture permanente (recherches

sur la), des hémiplégiques, par

Brissaud, 497.

TABLE DES MATIERES.

Convulsions puerpuérales, par Bec-

ker, 463.

Corde du tympan (anatomie et phy-

siologie de la), par Il. Bigelow,

125. 0

Corne d'Ammon (état de la), dans

l'épilepsie, par Pfleger, 290.

Couronnerayonnante,parBitot,524.

Corps quadrijumeaux (anatomie

des), par Spitzka, 127.

Couches optiques (épilepsie liée

aux lésions des), par Hammond.

587.

Courants continus, par Stein, 621.

Crampe des écrivains (traitement

de la), par Waller, 493.

Crâne (conformation du) et calcul

mental, par Broca, 281. t.

Cylindre-axe (dégénération et régé-

nération du), par Hoggan, 284.

Danse de Saint-Vitu (épidémie de),

par Davy, 469.

Dégénérations secondaires des fais-

ceaux cérébro-spinaux, par Mi-

chael Léon, 441.

Délire religieux et (épilepsie, dans

un cas de sclérose cérébelleuse,

par Meschede, 471.

Délires (coexistence de plusieurs)

de nature différente chez le

même aliéné, par Magnan, 49.

Délires (coïncidence de deux) par

Garnier, 326.

Délire alcoolique, après le trauma-

tisme, par P. Bramwell, 611.

Delirium tremens (action de l'alcool'

dans le), par Deshayes, 334.

Démence épileptique (contribution

à l'étude de), par Bourneville et

d'Olier, 213 ; (examen histolo-

gique dans la), par Brissaud, 239.

Eclampsie (traitement de l') par le

jaborandi, par Ilunt, 620.

Ecorce cérébrale (expériences sur

laphysiologiedel'), par Otto Bin-

wanger, 136.

Ecorce du cerveau (conditions de

l'excitabilité de l'), parCouty,280.

Ecoles de la Salpêtrière (rlistribu-

tion des prix aux), discours de

Delasiauve, 502.

Ecchymoses tabétiques, par Strauss,

536.

Electricité (dosage de l'), par Beard,

333.

Embolie graisseuse, chez les alié-

nés agités, par Jolly, 585.

TABLE DES MATIERES.

655

Empoisonnementpar le plomb (état

des nerfs périphériques dans l'),

chez le cochon d'Inde, par Gom-

bau1t, 12.

Embolie cérébrale (endocardite ul-

céreuse avec), par Thompsou,

153.

Enucléation de l'oeil (1'), soulageant

certaines affections nerveuses

graves, par Stevens, 328.

Encéphale (anatomie de l'), par

F. Westbrook, 432,

Enseignement psvchiâtrique, par

Westphal, 481. "

Epilepsie guérie par la picrolovine,

par Couyba, 492.

Epilepsie (observation d'), par lé-

sion cérébelleuse, par \leschede,

471.

Epilepsie (rapport de l') et des ma-

ladies de l'oreille, par Bride et

.lames, -574.

Epilepsie (corne d'Ammon dans l'),

Plleger, 290.

Epilepsie ( diminution de poids

après les attaques d'), par Ka-

walewski, 313.

Epilepsie (formes d'aliénation liées

il l'), par Spitzka, 320.

Epilepsie (rapports de l') et de la

folie, par Cle\eland, 326.

Epilepsie (rapports de l') et des lé-

sions des couches optiques, par

Hammond, 587.

Etalagistes, par Lunier, 485.

Fibrome du nerf médian, par Rémy

et Bulteau, 291.

Fièvre (influence de la), sur les

psychoses, par Fiedler, 476.

Fièvre tellurique (troubles nerveux

liés il la), «[ ? igérie), par Sorel,

313.

Flagellation (guérison d'une hysté-

rie précoce par la), par Henrot,

313.

Fénioro-cutané (anomalie du nerf),

par W. Gruher, 4 ? 9.

Folie (guérison (le la), par Pliny

Earle, 330, 331.

Folie choréique, par Toselli, 4S3.

Folie hystérique, par Cullcrre, r8S.

Folie transitoire, parRitti, 150.

Fracture du Rachis (troubles ner-

veux consécutifs il la), par Olgil-

vie Vill, 311. I.

Chômes du cerveau, par Ilartdegeu,

583 ; -parKussmaul et)Ieyer ? 8".

Grand dentelé (paralysie du), par

Baumler, 600.

Glycosurie (rapports du système

nerveux et de la), par Latiotit,

335.

Giiis sigmoïde «14 ? iiératioiis iiié-

dullaires après ablation du),

chez le chien, par Franck et

Pitres, 278.

Hallucinations (origine dos), par

Tamburini, 327.

Hémiopie chromatique, avec apha-

sieethémiplégie, par Galezowski,

475.

Hémorrhagies de l'estomac au cours

de la paralysie, par Krueg, 608.

Hémorrhagie cérébrale, sous-arach-

noïdienne, par Bareggi, 476.

Hémorrhagie cérébrale précoce, li-

mitée à la capsule externe, par

Hardy, 475.

Hydrophobie (phénomènes d'), par

Collins, Alills, Peiler, 313.

Hypochondrie (délire d'), dans la

mélancolie anxieuse, par Coatrd,

450;- (monomanie et), par Bois-

son, 481.

Hypochondrie, par Hamilton. 611.

Hystérie précoce (guérison d'une),

par la flagellation, par Henrot, 313.

Hystérique (anurie et oligurie).par

Chatamâ, 407; - (élément), et

chirurgie orthopédique, parShaf-

fer, 468 j- Toux, par Jlullmll, 169.

Hystéro-démonopathie , ( épidémie

de), dans le Frioul, par Chiap et

Franzolini, 324. i.

Iconographie photographique de la

Salpêtrière, par Bourneville et

Regnard, 625.

Icthyose (altérations des nerfs dans

l') par Leloir, 289.

Idiotie (contribution à l'étude de

l'), par Bourneville, 69, 213.

Idiotie (études sur l'), par Bourne-

ville, Brissaud, 69. 391.

Introduction, par Charcot, t.

Ischémie cérébrale, par Bail, 340.

Ivresse par le chloral, 61S.

Jaborandi (traitement de l'éclamp-

sie par le), par Hunt, 620.

Leçons cliniques de Bail, 1 ? de

.tagnon, Voisin, 617.

Législation des aliénés criminels,

par Proust, 322.

656

TABLE DES MATIERES.

Lésions corticales (deux cas de),

de la zone motrice, par Gatti,

475.

Lésions cérébrales (quatre observa-

tions de), par Iackensie, 457.

Lésions cérébrales (trois cas de),

par Osier, 141.

Localisations cérébrales, par Gon-

zales et Verga, 460; par G. An-

gelucci, 460.

Localisations cérébrales (contribu-

tion il l'étude des), par Mierze-

jewsky, 353, 513.

Localisations cérébrales, par Ami-

don, 305.

Lumière polarisée (emploi de la),

dans les recherches d'anatomie

pathologique, par Schiff, 578.

Lunettes (emploi des) dans certains

cas de céphalalgie réflexes, par

Read, 616.

Lypémanie (étude clinique sur la),

par Mabille, 148.

Lypémanie, par illabille, 321.

Magnétisme (phénomènes et nature

du) animal, par Berger, 437.

Maladies mentales, par Pick, 609.

Malformations héréditaires, par

Handford, 287.

Manie perpuérale, arSchmidt, 604.

Mélancolie ( constipation obstinée

dans la), par Angelucci, z

(délire hypochondriaque dans la),

anxieuse, par Cotard, 480.

Mélancolie (cas de), avec stupeur,

par Bayle, 322.

Mélancolie (emploi du protoxyde

d'azote contre la), par Blake et

Mac Lane Hamilton, 333.

Mélanodermie des aliénés, par

Blandford, 340.

Mélano-sarcome du cerveau par

Barette, 464.

Méningite (un cas de) cérébro-spi-

nale aiguë rhumatismale, par

Il. de Boyer, 373 ; - id, par Ar-

nozan, 386.

Méningite (cas de) aiguë après une

otite, par G. Ross, 139.

Méningite (deux cas de), avec gué-

rison par Bareggi, 476.

Métallothérapie dans un cas de

folie hystérique, par Cullerre,

488.

Métalloscopie, par R. Vigoureux,

257, 413, 564.

Métallothérapie, par R. Vigoureux,

257, 413.

Moelle des os (nerfs de la), par Va-

riot et Remy, 430.

Moelle épinièro (faisceaux conduc-

teurs de la), chez le chien, par

Weiss, 133.

Moelle (technique des préparations

de la), par Debove, 9.

Moelle épinière l décussation des

fibres d'arrêt de la), par Ott et

Smith, 130.

Moelle épinière (Leçons sur les ma-

ladies de la), par Tommassi, 313.

Moelle épinière (dégénérations se-

condaires de a), après ablation

du gyrus sigmoïde, par Franck

et Pitres, 278. '

Morphinisme (le), par Richlin, 326.

Morphologie des centres neneux,

chez les Calmariens, par C. Ch,l-

tin, 432.

Mouvements associés (innervation

des), des globes oculaires, par

Ducal et Labonle, 124.

Mutilation (cas de), chez une alié-

née, 609.

Myélite (huit cas de), par Webber,

310.

Myélite transverse (coïncidence de

la névrite optique et de la), par

E. C. Seguin, 313.

Myélite des cornes antérieures, par

Gray,454.

Myophone. (Voyez Ataxie.)

J\Iysophobie, par Seguin, 610.

MyxoedGme, par Sauvage, 309.

Nécrologie, 3 : i1, 511, 637, 640.

Nerfs (modifications de l'excitali-

lité des), et des muscles la

mort, par Onimus, 438.

Nerfs (altération des) cutanés dans

l'Icthyose, par Leloir, 289.

Nerf dépresseur (excitabilité du),

après piqûre du 4° ventricule,

par Latfout, 279.

N. Glosso-pharyngien (origines du)

440.

Nerf intercostal (anomalie du le.,),

par Grutier, 428.

Nerf médian (fibrome du), par Ré-

my et Bulleau, 291.

Nerf médian (suture du), par

Hulke, 333.

Nerfs de l'orbite (distributionanor-

male des), par Leuf, 284.

Nerf tibial antérieur (anomalie du),

par W. Gruher, 429.

Nerf de Wrisberg (origines du),

441. -

TABLE DES MATIERES.

657

Neurasthénie (conséquences de la),

par G. Beard, 470.

Névrite (paralysie réflexe et), mi-

, gratrice, par Treub, 278.

Névrite (étude anatomique de la),

parenchymateuse subaiguë et

chronique ; segmentaire péri-

axile, par Gombault, 11, 177.

Nominations dans les asiles, 176,

- 38, 510.

Nouveaux journaux. Revisla /re-

copatica l3arceloaesa, 512.

1 Orbite (rapports des lésions de l'),

et des inflammations mtracrâ-

niennes, par Berlin, 584.

Oreille (rapports des vertiges et de

l'épilepsie avec les maladies de

l'), par Bride et James, 474.

Otite (méningite aiguë après), par

Ross, je

Paralysies dans les maladies aiguës,

par Landouzy, 166.

Paralysie, des quatre membres et

du'torse (par une myélite), par

Gray, 454; des membres infé-

rieurs, liée à la surdité chez l'en-

fant, par Seeligmuller, 453; -

des muscles du larynx, par Orme-

rod, 463 ; aiguë du larynx,

par Koch, 466; du larynx et ses

rapports avec la tétanie, par

Haddon, 467.

Paralysie (traitement de la) dans

le premier âge, par Davis, '153.

Paralysie agitante(altérationsprotn-

bérantielles de la), par Luys, 326.

Paralysie chez l'enfant (traitement

de la), par Davis, 334.

Paralysie chez l'enfant, par Brad-

fort, 301.

Paralysie faciale (pronostic de la),

à frigore, par de Wattevitle, 298.

Paralysie du grand dentelé, par

Banda, 298.

Paralysie générale (lésions de la),

chez un halluciné, par Dutenlue,

148; et manie suraiguë, par

Doutrebente, 149 ; (rémissions

dans la), après des suppurations

prolongées, par Chnstian, 149;

par Macdonald, 483; et encé-

phalopathies, par Régis, 484.

Paralysie générale (études graphi-

ques sur la), par Chambard,326.

Paralysie générale {rapports de la),

et de la sclérose multiloculaire,

par Fr. Schultze, 607.

Paralysie pseudo - hypertrophique

cinq cas de), par Steele et Kings-

ley, 297; par Cornil, 300.

Paralysie infantile (examen de la

moelle dans un cas de), par B.

Bramwell, 573.

Paralysie réflexe et névrite migra-

trice, par Treub, 278.

Paralysie (sur la), saturnine, par

Kast, 282.

Paralysie spinale, par Eisenlohr.

578.

Paraplégie spasmodique (trois cas

de), par J. Hussell, li53.

Paralysie de la 3e paire, dissociée

dans la syphilis cérébrale, par

Parinaud, 299.

Paresthésie (sur la), de Berger, par

P. J. )lùbius, 446.

Paresthésie (un cas de), des mains,

par Putnam, G03.

Pédoncule cérébral (tumeur du),

306.

Phosphore cérébral, par Fadon,

2s ? 1

Phtisie pulmonaire (rapports delà),

et des affections cérébrales, par

Baumler, 608.

Picrotoxine (épilepsie traitée par la)

et guérie, par Coujba, 492.

Plexus brachial (rupture des raci-

nes du), par Hutchinson, 305.

Pneumonie (symptômes cérébraux

de. la), par Russe ? 462.

Pneumogastrique (ligatures du), par

Franck, 130.

Porencéphalie (observation de),

fausse double, par )1 ierzeje\\'sky,

353.

Prosopospasme, par Eulenburn ,

293.

Prix du Conseil général du Rhône,

3n9; de la Société de méde-

cine de Gand, 349; de la So-

ciété française de tempérance,

350.

Protoxyde d'azote (emploi du), con-

tre la mélancolie, par E. Blake

et Mac Lane Hamilton, 333.

Psychoses (influence des maladies

fébriles sur les), par Fiedler, 476.

Psychologie, par Despine, 486.

Quatrième frontale chez les crimi-

nels, par Hanot, 291.

Quinine (emploi de la) dans les af-

fections neneuses, par Landon

Carter Gray, 620.

'42

658

TABLE DES MATIERES.

Rapport médico-légal, par Combes

et Laprée, 448.

Rapport méaico-légal, par Bidault,

Fortin, Broc, 323.

Rapports médico-légaux, 490.

Rapport médico-légal , par Péon ,

613.

Réaction

574.

Récurrents (paralysiebilatérale des),

par Ormerod, 465.

Réflexe rotulien (abolition du), par

Hughes, 308.

Réunion des plaies (la) s'opère

bien chez les aliénés, par S.

Pozzi, 334.

Revues critiques. Thermométrie cé-

phalique, 99 ; métalloscopie,

métallothérapie, oesthésiogènes,

257, 413, 564; nouveaux anes-

thésiques et l'anesthésie, 273.

Sciatique ( névralgie, syphilitique

du ? par Taylor, 303.

Sclérose cérébro-spinale (troubles

oculaires dans la), par Dickinson,

461.

Sens génésique (aberrations du),

par Paul Moreau (de Tours),

156. '

Sensibilité cutanée (analyse de la),

par Bruch, 136.

Sensibilité (modifications de la),

par Buccola et Seppilli, 284.

Sinus (thrombose du) longitudinal,

par Schule, 591.

Société pour l'assistance des alié-

nés convalescents, 171 ; médi-

co-psycologique, 175, 622; - de

tempérance, 647. British me-

dical association (session de Cam-

bridge), 335.

Somnambulisme (du) provoqué,

par Heidenhain, 325 ; - par Ch.

Richet, 325.

Soulier a extension (emploi d'un),

contre la contracture des gas-

trocnémiens, par Clovis Adam,

332.

Spasme laryngé (du), dans l'ataxie

locomotrice, par Krishaber, 464.

Spina bifida (excision d'un), par

Fitch, 493.

Surdité (traitement de la) et surdi-

mutité, par Boucheron, 327.

Surdimutité (éducation dans la),

par Hartmann, 594.

Suture nerveuse du médian, par

Hulke, 333.

Strychnine (recherche de la), dans

le cerveau, par Grandval et La-

jour, 289.

Sympatique (altération pathologi-

que du), par Blanchi, 284.

Syphilis nerveuse. Affections pré-

coces, par Mauriac, 463 -

Syphilis (rapports de la) et du tabès

dorsal, par Westphal, 580.

Syphilis (influence de la), sur les

maladies nerveuses, par Chauvet.

164.

Syphilis cérébrale, parStenger,5SS.

Syphilis cérébrale, par H. Jackson,

142.

Syphilis (rapports de la) et de l'a-

liénation, par Mickle, 152.

Syphilis nerveuse, par Fut, 313. -

Système nerveux central (études

microscopiques sur le), des rep-

tiles et des batraciens, par

Mason.

Tabès dorsal (rapports de la syphi-

lis et du), par Westphal, 580

Températures cérébrales (tempéra-

tures périphériques et), dans les

paralysies, par Blaise, 34 ? ;-

par Maragliano, 633.

Température cérébrale, par Putnam

Jacobi, 306;-pardeBoyer,99.

Tétanie (rapports de la) et de la

laryngite striduleuse, par Had-

don, 466.

Tétanos, par Upshur, 617.

Tétanos (cas de), par G. Trevisa-

nello, 476.

Tétanos (guérison du),parSymonds,

331; (guérison du ), par Mac-

kay, 332.

Thérapeutique. Traitement de la

folie, par Burman, 154 ; de la

paralysie dans le premier âge,

par Davis, 155; la tonga con-

tre les névralgies, 329; cura-

bilité de la folie, par PlinyEarle,

330, 33 t ; - guérison du tétanos,

331; de la mélancolie par le

protoxyde d'azote, par Blake et

Mac Lane Hamilton, 333 ; em-

ploi de l'électricité, par Beard,

333; l'épilepsie, etc, par Rus-

sell, 491; - syphilis cérébrale,

par Gamberini, 492; de l'épi-

lepsie par la picrotoxine, par

Couyba, 492 ; de la crampe des

écrivains, par Waller, 493.

Thermométrie céphalique, par H.

de Boyer, 99.

TABLE DES MATIERES.

659

Thermométrie cérébrale, par

Workman, 313.

Trijumeau (névralgie syphilitique

du»', par "'airer, 302. "

Tonga (la), contre les névralgies,

. 329.

Toux hystérique, par llulhall, 469.

Troubles oculaires dans les mala-

dies de l'encéphale, par A. Robin,

169.

Traitement de l'alcoolisme, par

Bennet, 494 ; - de l'alcoolisme,

par Rousseau, 496; - des aliénés

chez eux, par Gray, 494 ; - des

affections du trijumeau, 493.

Travail intellectuel (excès de), cau-

sant la folie, par Racl, Tuke. 151. 1.

Trijumeau (propriétés vaso-dilata-

trices du), par Jolct et Laffont,

280.

Tremblements (pathogénie des),

par Debove et Boudet de Paris,

191.

Troubles oculaires dans la sclérose

cérébro-spinale, par Dickinson,

461.

Troubles trophiques consécutifs

aux maladies du système nerveux,

par Arnozan, 163.

Tumeur cérébrale avec généralisa-

tion, par Morris, 140 ; sarcome

du cerveau, par Bristo\ve, 142,

Tumeurs intracrâniennes du pont

de Varole (syphilis), par Stenger,

588 ; (leçons cliniques sur les),

par B. Bramwell, SS9.

Ursulines (Epidémie de chorée chez

les), du comité de Browon, par

Davy, 469.

Utérus (rapports des maladies de l'),

et de la folie, par Skene, 607.

Vaginisme (sur le), par V. de Pemo,

476.

Vaso-dilatateurs de la langue chez

les batraciens, par Laffont, 433.

Vaso-moteurs du foie et des viscè-

res abdominaux, par Laffont, 280.

Vertige de Ménière (cas de), par

Guye, 462.

Vol aux étalages, par Lasègue, 3t4 ' z

TABLE

DES AUTEURS ET DES COLLABORATEURS

Atlamkienicz, 582.

Amidon, 305.

Angelucci (G.), 460, 479.

Arnozan, 163, 386.

Bacon (AI.), 307.

Bacon (G. N.), 335, 3101, I .

Balfour (G), 327.

Bail (B.), ltG, 340.

Banga (H.),298.

Barette, 461.

Bareggi, 47G.

Baumler (Cli.), 600, 609.

Bayer, 584.

Bayle, 322.

Beard (G.), 333, 470.

Becker (A.) 463.

Benett (S. P.), 4 9

Berger (P..), 437, 601.

Berlin, 584.

Bianclu (L.), 284.

Bidault, 323.

Bitot, 52".

Bigelow, 125. ,

Binswanger (otto), 136.

Blaise (H.), 342.

Blanchard, 433, n36, 440.

Blandford, 340.

Boisson (0.), 481.

Boucheron, 327.

Boudet de Paris, 39, 191.

Bourneville, 69, 213, 391, 625, 636.

Boyer (de), 99, 123, 129, 131, 144,

145, 284, 297, 298, 305, 306, 308,

313, 327, 329, 333, 334, 342, 373,

390, 332, 475, 47G, 479, 480, 481,

501, 611, 633, 63, 635.

Bradford (H.), 301.

Bramwell (Byrom), 583, 589, G11,

745.

Briand, (Marcel), 625.

Brissaud (E.), 213, 239, 391, 497,

133, 390, 441.

Bristowe, 142.

Broc, 323.

Broca, 281, 290.

Brown-Séquard, 132.

Brunch, 136.

Brunet, 489.

Buccola, 284.

Buch piat), 597.

Bulteau, 291.

Buttertield (Alozo), 593.

Burman (W.), 153.

Cerasi (F.), 473.

Chambard (E.), 326.

Channing, 327.

Charcot, 1.

Chataing, 467.

Chatin (J.), 432.

Chauvet, 164.

Chevallier, 339, 340.

Chiai, 324.

Christian, 149.

Cleveland (L.), 326.

Clovis Adam, 332.

Collins, 313.

Coltcr, 144.

Cotar(l (J.), 480.

Couty, 280.

Couyba, 492.

Combes, 148.

Cornil (V.), 300.

Crichton-Browne, 339, 340. 341.

Cullerre, 488.

Curwen (J.) 612.

Dally, 622,

Davis, 155, 334.

662

TABLE DES AUTEURS ET DES COLLABORATEURS.

Davy, 469.

Dean, 145.

Debove, 5, 9, 39, 92, 191.

Delasiauve, 156.

Deshayes, 334.

Despine (P.), 486.

Dickinson 461.

Doutrebente, 149.

Dufour, 147, 490.

Duret, 273.

Duterque, 148.

Duval, 124. '

Duval (Mathias), 430, 440.

Eastwood, 339.

Edmunds (L), 337.

Eisenlohr, 285, 578.

Ellis Blake, 333.

Erb (W.), 598.

Esquirol, 489.

Eulenburg, G9.

Fadon (A), 284.

Féré, 127, 129, 2S1, 90, 430, 435,

454, 462, 592, 616, 617; G1S, G19,

620, 625,

Fiedler, (A.), 1,76,

Fitch (V. H.), 493.

Flugge (E.), 609.

Fortin, 323.

Foville (A.), 489.

Franck (F.), 278, 283.

Franzolini, 326.

Franck, 130.

Frey, 620.

Galezowshi, 75.

Gamberini, 492.

Garnier, 326.

Gatti (F.), 475.

Gombault, 5, 11,127.

Gonzales (E.), 460.

Granval (A.), 289.

Grasset (J.), 501.

Gray (L. C.), 454, 620.

Gray 494.

Gruher (V.), 428.

Gruber, 433.

Guye, 462.

Hack-Tuke, 151, 337, 341.

Haddon (J.), 466.

Hamilton (Mac Lane), 611.

llammond (W. A.), 587, 614, 633.

liartdegen (A.), 583.

Hartmann, 594.

Heiligenthal, 620.

Hanot (V.), 291.

Handford (IL), 287.

llarrmgton Tuke, 339, 340.

Hardy (Prof.), 475.

Ileidenlwin, 325.

llenske, 144.

Henrot (A.) ,313.

Hervé (G.), 435, 436 484.

Hoggan, 284.

Hughes, 308, 318.

Iluggartl, 341. ,

Hughlings Jackson, 307.

Hulke, 333.

Hunt (J. H.), 620.

IIutclnnson (J.), 305, 308.

James (A.), 474.

Jolly (P.), 585.

Jolyet, 280.

ICast (A.), 282.

Kéraval, 448, 471, 476, 574, 578,

579, 580, 583, 38 ? 585, 587, 588,

591, : J9 ? 506, : ilt7, 601, 602, 606,

607, 608, 609,620, 621..

KfUt (T.), 313.

Kingsley, 297.

Koch (P.), 466,

Kowalewski, 313.

Krishaber, 464.

Krueg (.1.), 608.

Iussmaul, 584.

Labonle, 124.

Latiorit, 279, 280, 433, 435, 438.

Laprée, 1118.

Landouzy, 167, 425, 281, 289, 32,,

325, 430.

Lajoux (IL), 289.

Langdon Down, 338

Lasègue (Ch.), 314, 315.

Lawson Tait, 341.

Leegaard (Chr.), 574.

Leloir, 289.

Lelut, 489.

Leuf, (A.), 284.

Lion (Itchael) 441.

Lolliot, 623.

Lunier, 485.

Luys, 326.

llaLille, 148, 321.

Mac Hamilton, 333.

Jlacdonaltl (A. E.), 483.

Mac Bride, 474.

Mackensie (J. C.), 457.

llachay (W. B.), 332.

Magnan, 49, 475.

Mann (E. C.), 51G.

Maragliano (E.), 633.

Marie, 3'il, 433, 460, 483,

495, 497, 582, 600, 608. 844,492,

Mason, 129.

TABLE DES AUTEURS ET DES COLLABORATEURS.

663

Massif, 621.

11attisson (J. B.), 618.

Mauriac (Ch.), 463.

Maygrier, 428.

Meade Smith, 130.

Meschede, 471.

Mesnet, 622.

Meyer, 584.

Meyer (L.), 602.

Nickle (Julius), 152.

AI111s (Ch.), 313.

Mierzejewsky, 353, 513.

nlobius (P.-J.), 446.

Moreau (de Tours), Paul, 156.

111orris, 140.

Morton, 284, 633.

Mossdorf, 292.

Motet, 622.

moulu, 339.

llulhall (J. C.), 469.

11ullendorlf, (J.B.), 448.

Murrell (W.), 327.

Ogilvie Will (J. C.), 31 t.

Oher (d'), 130, 132, 139, 140, 141,

142, 150, 151, 152, 154, 213, 284,

287, 305, 306, 310, 311, 318, 326,

327, 330, 331, 333, 453, 457, 4G1,

462, 463, 465, 469, 474, 482, 483,

491, 493, 491,, 495, 611, 612.

Onimus, 438.

Ormerod, 405.

Osier, 141.

Ott (J.), 130.

Parinaud, 299.

Pemo (V. de). 476.

Peiler(C.), 313.

Péon, 613.

Peralès, 284. .

Petit (L. H.), 324.

Pick (A.), 609.

Picqué, 4'75.

Pitres (A.), 278.

Plleger, 290.

Phny Earle, 330, 331.

Porporati, 484.

Pozzi (S.), 334.

Proust (E.), 322.

Putnam-Jacobi, 603, 306.

Read (H. N.), 616.

Régis (E.), 474.

Regnard (P.), 288, 623.

Rémy (Ch.), 291, 430.

Richard, 340.

Richet (Ch.), 325.

Ricklin, 326.

Ritti, 150, 482.

Robin (Albert), 169.

Rousseau 496.

Russell, 453, 462, 491.

Sauvage, 309.

Schiff, 578.

Sclimid, 595.

Schmidt (il ! .), 604.

Schule (H.), 591.

Schultze (Fr.), 584, 607.

Seaton, 338.

Seeligmuller, 455.

Seguin (E. C.), 313, 327, 610.

Seppilli (G.), 284, 313.

Shaller (N. M.), 468.

Shuttleworth, 338.

Skene (A. J. C.), 607.

Smith (Stephen),144.

Sore,313.'

Spitzka (E. C.), 127, 320.

Steele, 297.

Stein, 621.

Stenger (C.), 588.

Stevens, 318, 328.

Straus (J.), 536.

Strumpel (A.), 597.

Sutherland (H.), 336, 3'il.

Sydney Ringer. 329.

Symonnds {'Ho P.), 331.

Talamon, t42, 143, 155, 298, 301,

302, 303, 307, 329, 331, 332, 333,

464, 465, 466, 467, 468, 470, 471,

492, 493, 573, 583, 586, 589, 594,

599,604, 607, 610,615,616, 620.

Tamburmi (A), 327.

Tartuferi (r.), 433.

Taylor, (W.), 303.

Thompson (E.), 143.

Tommassi, 313.

Toselli (E.), 483.

Tripier (R.), 281.

Treub, 278.

Trevisanello (G.), 470.

Upsliur (N.), 617.

Urquhart, 150.

Variot (G.), 430.

Verga (B.), 460.

Vigouroux (R.), 136, 139, 257, 282,

285, 292, 295, 413, 446, 455. '

Walker (Edw.), 302.

Waller (A.), 493.

Watteville (de), 298.

\VeLber (G.), 310.

Weis, 133.

Westbrook (F.), 432.

Westphal (C.), 435, 481, 580.

Workman, 313.

EXPLICATION DES PLANCHES

EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCHE PREMIÈRE

Toutes les figures contenues dans cette planche, et celles de la

Planche II, jusqu'à la figure 15 inclusivement, ont trait à l'état des

nerfs dans l'intoxication saturnine chez le cochon d'Inde.

Les troncs nerveux (sciatique, nerfs du plexus brachial, etc.) ont été

préparés de la façon suivante : après avoir été convenablement tendus,

ils étaient placés dans une solution d'acide osmique à 1 pour 100,

pendant un temps variable (2 à 12 heures), puis, après avoir été légè-

rement dissociés, dans une solution forte de picro-carmin pendant

21, heures au moins. Les nerfs ont été recueillis aussi frais que

possible. Dans un cas, le nerf sciatique a été réséqué sur l'animal

vivant et soumis immédiatement à l'action de l'acide osmique.

Fig. 1. Faisceau de tubes nerveux examiné à un faible grossis-

sement et montrant un certain nombre de tubes altérés sur toute la

longueur d'un segment interannulaire. A, Tube nerveux normal. B,

segment interannulaire en voie de dégénération.C, segment interannu-

laire remplacé par une série de segments courts et minces limités par

des étranglements annulaires bien marqués. (Période de restauration.)

Fig. 2. Fibre nerveuse vue à un faible grossissement et présentant

une portion de segment large. A, intercalée entre deux séries de seg-

ments interannulaires minces et courts, B, B.

Fiy. 3, 4, 5, 6 et 7. Elles représentent les principales étapes de la

phase dégénérative.

Fig. 3. Segment interannulaire atteint de dégénération A, cylindre

d'axe visible seulement de distance en distance. B, gaine de myéline

altérée réduite en fines goutelettes, colorée en noir par l'acide osmique

et au milieu desquelles on distingue un certain nombre de noyaux

colorés en rouges. C, D, extrémités des deux segments interannu-

laires normaux entre lesquels est intercalé le segment dégénéré.

Fig. 1. Mène lésion que dans la figure précédente arrivée à une

période un peu plus avancée de son évolution. - A, cylindre d'axe visible

sur une grande étendue. B, amas de myéline réduite en goutelettes

renfermant un assez grand nombre de noyaux colorés en rouge et

représentant les vestiges de la gaine de myéline en voie de résorption.

Fig. 5. Portion d'un segment interannulaire atteint de névrite, vue

à un fort grossissement. A, cylindre d'axe coloré en rose et situé

668 EXPLICATION DES PLANCHES.

longitudinalement. B, B, amas de myéline granuleuse renfermant un

grand nombre de noyaux colorés en rouge.

Fig. 6. Segment interannulaires au niveau duquel la gaine de myé-

line a presque entièrement disparu. - A, A, cylindre d'axe à nu dans la

gaine de Schwann, et accompagné d'un grand nombre de noyaux. En

B, B, ces noyaux sont entourés de granulations colorées en noir par

l'acide osmique. C, D, Extrémités de doux segments interannulaires

normaux.

Fig. 7. Segment 2-ep-éseité pi-esqee uziqzieî ? Zeïit p(l) le,

cylindre d'axe. "A, enveloppé par la gaine de Schwann. B, noyaux

et goutelettes graisseuses situés sous la gaine de Schwann. C, D,

comme dans les figures précédentes.

Fig. 8 et 9. Elles ont trait à la phase de restauration.

7'Y. 8. Segment interannulaire au commencement de la phase de

restauration. A, A, gaine de myéline mince de formation nouvelle.

B, B, noyaux situés sous la gaine de Schwann et entourés en A et B de

gouttelettes de myéline. C, D, comme dans les figures précédentes.

Fig. 9. Deuxième étape de la phase de restauration, le segment

interannulaire ancien se trouve remplacé par une série de segments

minces et courts. A, A, pourvus de noyaux assez nombreux, B, B, et

séparés par des étranglements annulaires, li, li, bien caractérisés.

On remarquera que, du côté de C, les segments interannulaircs sont

plus courts et les noyaux plus abondants que du côté de D.

EXPLICATION DES PLANCHES. 6 69

PLANCHE II

lng. 10 et Il. Dégénération et restauration associées sur une même

fibre. - Fig. 10. - l', portion de fibre normale. - b, portion mince

pourvue d'une gaine de myéline (phase de restauration). c, cylindre

d'axe d nu dans l'intérieur de la gaine de Schwann (20 étape de la phase

dégénérative). D, fonte granuleuse de la gaine de myéline (IC. étape de

la phase dégénérative). .1, cylindre d'axe mis a nu par un accident de

préparation.

Fig. il. - C, portion de fibre normale. Entre C et A (phase de dégé-

nération) la partie externe de la gaine de myéline a seule subi la fonte

granuleuse, la portion interne persiste autour du cylindre d'axe; entre

A et D se voient une série de segments interannulaires minces et courts

(phase de restauration).

Fig. IL). Segment intel'aIl1l1tlr¡Í1'e, en voie de dégénél avion, En a,

la gaine de myéline a complètement disparu; en b, elle a subi la fonte

granuleuse dans toute son épaisseur. Au niveau de la partie moyenne

du segment, en c, la dégénération n'a pas atteint la partie profonde de

cette gaine.

Fig. 13, Il,, la. Elles représentent les principales particularités des

lésions segmental1'es circonscrites. Fig. 13. A, noyau normal d'un

segment interannulaire terminé en b par une extrémité mince et séparé

en li par un étranglement annulaire nettement rcconnaissable du seg-

ment B.

Fig. 14. Portion d'une fibre nerveuse présentant un dédoublement de

la gaine de myéline dans la p< ! )'< ! ee.c<o'HC.B, qui a seule dégénéré, est

séparée de la gaine de Schwann par des noyaux entourés de protoplasma.

.1, partie profonde de la gaine de myéline, demeurée normale. En c,

ces deux portions se réunissent de nouveau.

Fig. 1 Deux segments interannulaires limités par les étranglements

D, C, G. a, b, F, portions minces restaurées. - A, B, noyaux médians

des segments. E, extrémité du segment B, atteinte de dégénération

au début.

Fig. 16. -Fibre nerveuse prise au niveau\d'une racine antérieure celui-

cale dans un cas de sclérose latérale amyotrophique. (Macération prolon-

gée dans l'acide ciii,oiiiitiLie). A, B, C, portions milices intercalées dans la

continuité de la fibre.

Fiv. 17. Le point B de la figure précédente, examiné à un très fort

grossissement. A, cylindre d'axe. B, gaine de" myéline. c, noyau.

Fig. 18. La fibre nerveuse constituée par des segments interannulaire

courts et de volume très différent à un cas de névrite lraumatique. -

lt, ? étranglement interannulaire. N, N, noyau du segment interan-

nulairc.

Fig. 19. Névrite traumatique. - A, portion mince située il l'extrémité

d'un segment large, 7, li, étranglement annulaire.

670 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE III

S S, scissure de Sylvius, et S P, scissure parallèle.

S R , sillon de Romande.

1 F, le circonvolution frontale.

2 F, 2e circonvolution frontale.

3 F, 3e circonvolution frontale.

P A, pariétale ascendante.

F A, frontale ascendante.

P C, pli courbe situé en arrière du lobule frontal inférieur, mais très

loin de la terminaison postérieure de la scissure de Sylvius.

C A, circonvolution d'enceinte, fermant verticalement on arrière la

scissure de Sylvius.

EXPLICATION DES PLANCHES. ()71

PLANCHE IV

Face interne de l'hémisphère gauche.

L p, lobe paracentral.

L q, lobe carré.

L, ventricule latéral.

C s, corps strié.

N, N, N, foyers de sclérose tubéreuse.

672 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE V

Coupe pratiquée dans un foyer d'encéphalite diffuse au voisinage

de la substance grise.

Fig. 1. -A, A, cellules araignées à prolongements ramifiés et à proto-

1)1,tsini assez abondant. B, cellule incomplètement formée. Le proto-

plasma est à peine ramifié. C, D, indiquent des phases encore moins

avancées de la formation de ces éléments.

Fig. 2. -- Cellules araignées isolées.

Fig. 3. Un capillaire dont la paroi consiste en une cellule à prolon-

gements ramifiés.

Fig. i. Capillaire dont les parois ont des prolongements anasto-

mosés avec ceux des cellules araignées situées dans son voisinage.

Fig. 5. Cellule il prolongements traversée par une lumière circu-

laire.

Fig. 6 et 7. Vaisseaux dont les parois renferment des noyaux qui

proéminent tantôt en dedans, tantôt en dehors.

Fig. 8. Cellules nerveuses dont le noyau s'est divisé.

EXPLICATION DES PLANCHES. 673

PLANCHE VI

Face convexe de l'hémisphère gauche

, N, N, Ilots de sclérose.

P c, ilot occupant le pli courbe.

R, sillon de liolamlo.

S, scissure de Sylvius.

674 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE VII

Face interne de l'hémisphère gauche.

N, N, N, îlots de sclérose.

L q, lobe carré.

Lp, lobe paracentral.

C s, corps strié.

EXPLICATION DES PLANCHES. 675

PLANCHE VIII

Face convexe de l'hémisphère gauche,

a, b, c, d, circonvolutions atrophiées.

676 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE IX

Base du cerveau.

a, b, c, d, e, circonvolutions atrophiées.

EXPLICATION DES PLANCHES. 677 i

PLANCHE X

Surface externe de l'hémisphère droit.

s, face antérieure du lobe frontal gauche, qui proémiue.

il, face antérieure de l'hémisphère droit.

In : a, portion antérieure de l'insula.

In : y, portion postérieure de l'insula.

T', premier sillon temporal.

T ', deuxième sillon temporal.

po, sillon pariéto-occipital.

C, sillon intrà-pariétal.

Tr, sillon occipital transverse.

678 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE XI

Surface externe de l'hémisphère gauche.

f ', premier sillon frontal.

f, deuxième sillon frontal.

7 ? sillon occipital transverse.

y',7 ? ! , premier et deuxième sillons temporaux.

EXPLICATION DES PLANCHES. 679 9

PLANCHE XII

Face inférieure du cerveau.

ST, sillon orbitaire transverse.

S p, premier sillon suprit-orbitllll'e longitudinal.

Ss, deuxième sillon supra-orbitaire longitudinal.

S T, troisième sillon snprit-orbitaire longitudinal.

680 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE XIII :

Face interne de l'hémisphère droit.

C M, sillon calloso-marginal.

p o, sillon pariéto-occipital.

f c, sillon de l'hippocampe (fissura calcacina ).

T3, troisième sillon temporal.

T 4, quatrième sillon temporal.

G C, genou du corps calleux.

G, quelques circonvolutions, pénétrant dans le ventricule latéral.

C S, surface du noyau caudé.

P C, pmciiiieiis (ou lobe quadrilatère, ou avant-coin).

C, coin (cuneus).

Indications générales pour les PLAXLHES X, XI, XII, XIII.

F 1, 1' 2, F 3, première, deuxième, troisième circonvolutions frontales.

A, circonvolution centrale antérieure (ou frontale ascendante).

B, circonvolution centrale postérieure (ou pariétale ascendante).

R, sillon de Rolando.

P, lobe pariétal.

lit a, lobe antérieur de l'insula (portion déprimée).

In : p, lobe postérieur de l'insula (portion proéminente).

0, lobe occipital.

T l,T2, T 3, première, deuxième, troisième circonvolution temporale.

T 4, circonvolution, ou pli temporo-occipital latéral.

T , circonvolution, ou pli temporo-occipital médian.

II, circonvolution de l'hippocampe. CT, circonvolution de l'ourlet

(grus fornicatus).

PC, avant-coin. C, coin.

po, sillon pariéto-occipital.

EXPLICATION DES PLANCHES. 681

PLANCHE XIV

A, Coupe transversale du lobe frontal de l'hémisphère gauche, à 1(2

centimètre en avant du chiasma des nerfs optiques (c'est la face

antérieure).

s, mince lamelle de tissu, qui sépare, de la surface cérébrale, le ven-

tricule latéral.

B, Coupe transversale du lobe frontal de l'hémisphère gauche, à 1 112

centimètre en avant du chiasma des nerfs optiques. (C'est la

face postérieure).

NC, noyau caudé.

0, avant-mur (claustrum).

C e, corps calleux.

Ca, substance grise de la circonvolution centrale antérieure, ou fron-

tale ascendante, qui pénètre dans le ventricule latéral.

s, mince lamelle, qui sépare le ventricule latéral de la surface cérébrale.

F a, substance grise des circonvolutions frontales, qui pénètre dans le

ventricule latéral, et arrive directement sur le noyau caudé.

la, substance grise de la portion antérieure de l'insula, déprimée, et

pénétrant dans la masse de la substance blanche de la circonvolu-

tion frontale.

C, Coupe transversale du lobe fcontalde l'hémisphère gauche, a 8 mill.

en avant du chiasma des nerfs optiques. (C'est la face posté-

rieure.)

T p, substance grise de la circonvolution centrale postérieure, ou pa-

riétale ascendante, qui pénètre dans le ventricule latéral, et va y for-

mer la paroi supéro-exlerne.

C c, corps calleux.

1 a, substance grise de la portion antérieure de l'insula, déprimée, et

arrivant sur le noyau caudé.

D, Coupe transversale du lobe frontal de l'hémisphère gauche, tout

contre le chiasma des nerfs optiques.

l', substance blanche du lobe pariétal, arrivant à la capsule interne.

, une partie de la commissure antérieure.

N C, noyau caudé. - N L, noyau lenticulaire. - T o, couche optique,

(thalamus opticus).

C n, capsule interne. C x, capsule externe.

0, l'avant-mur, épaissi en haut.

I y, portion postérieure de l'insula, en saillie sur la surface cérébrale.

la, portion antérieure de l'insula, en retrait.

lp', substance grise de la portion saillante de l'insula, qui arrive sur

l'avant-mur.

1 a, substance grise de la poition déprimée de l'insula.

E, Coupe transversale du lobe frontal, de l'hémisphère gauche, à 1 cent.

en arrière du chiasma des nerfs optiques. ( C'est la face posté-

rieure.)

T o, couche optique (thalamus ojdicus). - N L, noyau lenticulaire.

682 EXPLICATION DES PLANCHES. '

C n, capsule interne, - C x, capsule externe.

P, substance blanche du lobe pariétal, qui arrive sur la substance

blanche de la région cérébrale sous-jacente.

0, avant-mur (claust1'um).

Ip, portion de l'insula, en saillie. - la, portion de l'insula, en retrait.

F, Coupe transversale du lobe frontal de l'hémisphère gauche, à 1 cent.

en arrière de la coupe précédente; elle sectionne le sillon pariéto-

occipital.

Ip, substance grise de la portion saillante de l'insula.

U, Cavité du ventricule latéral gauche.

T o, couche optique (thalamus opticus).

EXPLICATION DES PLANCHES. 683

PLANCHE XV

B, centre médullo-frontal.

C, claustrum ou avant-mur.

FV, fasciculus uncinatus.

D, centre 111édullo-orhitaire.

C i, capsule interne.

G F, gyrus forniçatus.

F ', première circonvolution frontale.

F', deuxième circonvolution frontale.

F3, troisième circonvolution frontale.

F S, ligne fornicato-sylvienne.

N c, noyau caudé.

S S, scissure de Sylvius.

684 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE XVI

C, claustrll1l1 ou al an t-Ill lIl' ,

C c, capsule externe.

C i, capsule interne.

Ne, noyau caudé.

N t, noyau lenticlllairl',

EXPLICATION DES PLANCHES. 680

PLANCHE XVII

C, claustrum ou avant-mur.

Ce, capsule externe.

Ci, capsule interne.

Fs, ligne fornicato-sylvienne.

F V, fasciculus uncinatus

1, insula de Reil.

Ne, noyau caudé.

NI, noyau lenticulaire.

a cl, anse caudo-lenticulaire.

ti86 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE XVIII

Ci, capsule interne.

C oy, couche optique.

Fs, ligne forilicitc-sylvieillie.

Ne, noyau caudé.

N L, noyau lenticulaire.

R 1, racine inférieure delà couche optique.

S l, septum lucidum.

cca, commissure cérébrale antérieure.

c m L, centre moyen de Luys.

si faisceau longitudinal inférieur.

o ! ln o, origine grise des nerfs optiques.

t c, trigone cérébral.

Vm, ventricule moyen.

EXPLICATION DES PLANCHES. 687

PLANCHE XIX

C i, capsule interne.

C op, couche optique.

Ne, noyau caudé.

NI, noyau lenticulaire.

R P, ruban paracentral.

/{ V, ruban de Yicl[ d'Azyr.

f l. sup, ext., faisceau longitudinal externe.

J' t. sup. int" faisceau longitudinal supérieur interne.

f in{., faisceau longitudinal inférieur.

f Al., faisceau de Meynert.

gr. c. op., gril de la couche optique.

()88 EXPLICATION DES PLANCHES.

PLANCHE XX

C, CIaUStrU171 ou avant-mur.

Ce, capsule externe.

C i, capsule interne.

C. op. gr., gril de la couche optique.

F, fasciculus uncinatus.

F 111, faisceau de lleynert.

F v, fibres d'association veltlcale.

Ne, noyau caudé.

N l, noyau lenticulaire.

N r. SI., noyau rouge de Stilling,

Lut. S, locus niger de Soemméring.

L. par., lobule paracentral.

P, pédoncule cérébral.

R, ruban paracentral. 1.

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