(1901) Anatomie des centres nerveux. Tome 2, Fascicule 1 : Anatomie du cerveau (suite), anatomie du rhombencéphale
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(1901) Anatomie des centres nerveux. Tome 2, Fascicule 1 : Anatomie du cerveau (suite), anatomie du rhombencéphale

ANATOMIE

DES S

CENTRES NERVEUX

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

ANATOMIE ? 231

DES

CENTRES NERVEUX

PAR R

J. DEJERINE

l'ROPE581 : 1'H AGRÉGÉ -1 LA I'.ICI : L'f1 : LE lVIl : IIRC1\E DE PARIS

MÉDECIN DE LAFALPETHIERE

membre DES SOCIÉTÉ» DE BIOLOGIE,

DE NEUROLOGIE, ETC., ETC.

AVEC LA COLLABORATION DE

MADAME DEJERINE-KLUMPKE

DOCTEUR UN "\11' m : : cn r

ancien interne DES HOPITAL DI paris

MEMBRE DR LA SOCILrÉ DE NEUROLOGIE

L.1LR ! 1T DE L'iNSTITUT ET DE L'.1CAD111E DE MËmXT\1' l'

TOME DEUXIÈME

FASCICULE 1

ANATOMIE DU CERVEAU (suite) ANATOMIE

DU RHOMBENCÉPHALE

Avec 465 figures dans le texte dont 180 en couleurs

PARIS

.1. RUEFF, ÉDITEUR

lOG, ];UULI ? Vl1) 10(')

z) 0 1

Tous droits réservé *.

ANATOMIE

DES

CENTRES NERVEUX

DEUXIÈME PARTIE

(suite)

CHAPITRE VI

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE

On désigne sous le nom de fibres de projection de l'écorce cérébrale

l'ensemble des fibres qui, prenant leur origine dans les cellules de la cor-

ticalité cérébrale, relient cette dernière aux différents segments du névraxe.

Elles comprennent, comme l'écorce cérébrale elle-même, deux grands

systèmes : le système du manteau cérébral elle système du rhinencéphale.

Le système du manteau cérébral envoie ses fibres de projection dans la

capsule interne et atteint son plus haut degré de développement chez

l'homme. Il relie le manteau cérébral aux ganglions infracorticaux, au

rhombencéphale et à la moelle épinière, et représente dans son ensemble

un vaste cùnc dont la base correspond à la corticalité cérébrale et le som-

met à l'extrémité inférieure de la moelle épinière (Fig. 1).

Le système du rhinencéphale unit l'écorce du rhinencéphale aux for-

mations des cerveaux antérieur, intermédiaire et moyen. Peu développé

chez l'homme, il atteint son plus haut degré de développement chez les

mammifères macrosmatiques; il constitue les radiations olfactives et le lri-

gone cérébral et n'envoie que très peu Je fibres dans la capsule interne.

La capsule interne représente donc une formation propre au manteau

cérébral. Dans la série des vertébrés, elle n'apparaît qu'avec ce dernier.

Elle fait défaut non seulement chez les poissons où l'écorce cérébrale se

réduit à une mince couche épithéliale, mais encore chez les reptiles et les

batraciens où cette écorce, exclusivement représentée par le rhinencéphale

TOME Il. 1

Lo manteau cérd-

bral envoie ses fibres

de projection dans

la capsule interne.

Le rhinencéphale

envoie les siennes

dans les radiations

olfactives, et le tri-

gono cérébral.

La capsule interne

n'existe que chez les

vertébrés pourvus

d'un manteau cérd-

bral.

2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres do pro-

jection du manteau

cérébral sont des fi-

bres corticifuges.

Leurs aractères

communs.

Leur trajet.

(fascia dentala, corne d'Ammon, subiculum), donne naissance à un groupe

de fibres qui est l'homologue du trigone cérébral.

I. SYSTÈME DES FIBRES DE PROJECTION DU MANTEAU CÉRÉBRAL.

NEURONES CORTICAUX DE PROJECTION

Les fibres de projection du man-

teau cérébral sont des fibres corlici-

luges. Elles pré-

sentent comme

caractères com-

muns : : 1° de

prendre leur ori-

gine dans les cel-

lules pyramida-

les grandes et

moyennes et

dans quelques

cellules poly-

morphes de l'é-

corce cérébrale;

t 2° de dégénérer

' de haut en bas

( dégénérescence

corlicifuge) à la

suite de lésions

corticales ou

sous- corticales,

pathologiques ou

expérimentales.

Elles passent

parlecentreovale

et la capsule in-

lcrneliig.·1),dif-

férant les unes

des autres par

leur longueur et

leurs points de

terminaison : un

très grand nom-

bre s'arrêtent t

dans les gan-

glions des cer-

veaux intermé-

diaire et moyen

qui limitent la capsule interne, en particulier dans

Fig. 1. - Schéma du système des libres

de projection du manteau cérébral.

13 bulbe. - Ce. corps calleux. - CL, corps

de Luys. - Cip, segment postérieur; Cisl,

segment sous-lenticulaire de la capsule

interne. - CR, couronne rayonnante. -

FI'yc, faisceau pyramidal croisé; l ? lcl,

faisceau pyramidal direct; /7 ? t, fibres py-

ramidales liomolatérales. - Ln, locus niger,

- XC, noyau caudé. - XL, troisième seg-

ment du noyau lenticulaire.- Xl', noyaux

pontiques. - u' ! 1, noyau rouge. - Oi, olive

bulbaire. - I'o, protubérance. - l'y pyra-

mide antérieure du bulbe. - Tlc, thalamus.

- VI', voie pédonculaire.

FIBIIES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 3

la couche optique, les corps genouillés, les tubercules quadrijumeaux, le

noyau rouge de Stilling. Elles peuvent être désignées sous les noms de

fibres cortico-thalamiques, cortico-genonillées, corlico-rubriques, etc. Les

autres fibres, poursuivant leur trajet descendant, apparaissent à l'extérieur

de l'encéphale au-dessous de la bandelette optique; elles constituent la

voie pédonculaire (VP), occupent le pied du pédoncule cérébral, abordent

ensuite le rhombencéphale, pénètrent dans l'étage antérieur de la protu-

bérance, s'enchevêtrent avec les fibres transversales du pédoncule céré-

belleux moyen, puis forment la pyramide antérieure du bulbe. Parmi les

fibres de la voie pédonculaire, les unes s'arrêtent dans le locus niger (Ln)

et la substance grise de l'étage antérieur de la protubérance (Np) (fibres

cortico - prolubéranlielles) ; les autres se rendent dans les noyaux des nerfs

moteurs crâniens (fibres cérébrales des nerfs moteurs crâniens) et repré-

sentent les neurones centraux, corticaux de ces nerfs. Quant aux fibres de

la pyramide antérieure du bulbe (fibres pyramidales, faisceau pyramidal),

elles s'entre-croisent incomplètement au niveau du collet du bulbe avec

celles du côté opposé, puis pénètrent dans la moelle épinière et se terminent

dans toute la hauteur de sa colonne grise (fibres cortico-médullaires) ; les

fibres les plus longues atteignant l'extrémité supérieure du filum termi-

nale (Dejerine et Thomas).

Par son trajet, le système des fibres de projection du manteau cérébral

appartient donc aux différents segments du névraxe qu'il traverse : cer-

veaux antérieur, intermédiaire, moyen, rhombencéphale, moelle épinière.

Dans ce chapitre, nous ne nous occuperons que de la partie supé-

rieure de ce trajet, de celle qui appartient aux cerveaux antérieur, inter-

médiaire et moyen, et qui s'étend de la corticalité cérébrale au bord

supérieur de la protubérance. Nous renvoyons à la troisième partie de cet

ouvrage tout ce qui concerne le trajet, la terminaison et les connexions

de la voie pédonculaire dans le rhombencéphale et la moelle épinière.

1. TRAJET DES FIBRES DE PROJECTION DANS LES CERVEAUX AN-

TItIIEUR, INTERMÉDIAIRE ET MOYEN. CENTRE OVALE, CAPSULE

INTERNE, PIED DU PÉDONCULE CÉRÉBRAL.

A. CENTRE OVALE

A leur origine, les fibres de projection du manteau cérébral concourent,

avec les fibres calleuses, les fibres d'association et les fibres corticipètes

ou terminales, à la formation du centre ovale de Vieussens. Dans la partie

externe de ce centre ovale, partie que nous désignerons sous le nom de

substance blanche non différenciée de l'hémisphère cérébral,

elles s'entre-croisent a angle droit avec les longs et courts faisceaux d'asso-

ciation, à angle aigu avec les radiations calleuses et s'irradient suivant

un plan oblique de l'hémisphère, tandis que les fibres calleuses s'irra-

dient suivant le plan vertico-transversal. (Voy. Tome 1 ? p. 787.)

Leur longueur et

leurs points do ter-

minaisons variables.

Enchevêtrement

des libres do pro-

jection avec les fibres

d'association, les fi-

bres calleuses et le**

fibres s terminales

dans la partie externe

du centro ovale de

Vieussens.

1

4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Concentration des

fibres do projection

en un faisceau com-

pact dans la partie

interne du centre

ovale.

Dans lo centre

ovale les fibres de

projection affectent

un trajet coudé.

Aspect du faisceau

compact de la cou-

ronno rayonnante

après dissociation.

A la partie interne du centre ovale, les fibres de projection se coudent,

émettant parfois une mince branche collatérale destinée au corps cal-

leux ou aux longs faisceaux d'association avoisinants; elles se réunissent

ensuite en un faisceau compact, que nous désignerons sous le nom de

faisceau compact de la couronne rayonnante (CR)et qui décrit une

courbe à concavité interne autour de l'angle externe du ventricule latéral,

puis s'étrangle légèrement (pied cle la couronne rayonnante) (pCR) avant

de se continuer avec la capsule interne. Une ligne oblique en bas et en

dehors qui unit le bord externe du noyau caudé au bord supérieur du

putamen représente la limite fictive qui sépare la capsule interne de la

couronne rayonnante.

Les fibres de projection ne convergent donc pas radialement vers la

capsule interne, à la manière des épis d'une gerbe- de blé, ainsi qu'on le

voit figuré dans nombre de traités, mais affectent un trajet distinct dans

la partie externe et dans la partie interne du centre ovale. Cette disposi-

tion est facile à constater lorsqu'on examine des séries de coupes vertico-

transversales macroscopiques de cerveaux durcis dans les bichromates

alcalins, telles que les séries des figures 23J à 25 (T. leu, p. u39-'iG7),

et les coupes horizontales et vertico-transversales microscopiques, colorées

suivant les méthodes de Weigerf ou de Pal (Fig. 281 à 28G et 293, T. 1

p. 328 à Si-8 et 3GcJ).

Considéré dans son ensemble (Fig. 2), après dissociation de cerveaux

durcis dans l'alcool, le formol ou les bichromates alcalins, le faisceau

compact de la couronne rayonnante se présente sous l'aspect d'un éven-

FiG. 2. - Face externe de la couronne rayonnante, d'après une préparation

par dissociation.

Cn(a) segment antérieur; Cli(s) segment supérieur; CR(p) segment postérieur; CR(i)

segment inférieur de la couronne rayonnante.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 5

tail largement déployé dont les rayons (rccclü de Reil), convergent vers la

grande circonférence du noyau lenticulaire. Seule, la partie antéro-infé-

rieure du putamen, située en avant du pédoncule du pulamen, n'affecte

aucun rapport avec la couronne rayonnante. Elle correspond, en effet, à

la fusion .du putamen avec la base du cerveau antérieur, en particulier

avec le noyau amygdalien et la substance perforée antérieure(Voy. coupe

sagittale, Fig. 281).

Au point de vue de l'origine, de la direction, de la longueur de ses

libres, ainsi que de leurs connexions avec la capsule interne, on peut divi-

ser la couronne rayonnante en quatre segments dont l'un est antérieur, le

second moyen ou supérieur, le troisième postérieur, le quatrième inférieur.

Ces quatre segments sont en continuité directe les uns avec les autres.

Ils décrivent tous une courbe autour de l'angle externe du ventricule

latéral ou de ses cornes, et présentent un certain nombre de rapports

communs (Fig. 3, 7, 10). Leur face interne recouvre les fibres calleuses et le

faisceau occipito-frontal qui le séparent de l'épendyme ventriculaire. Leur

face externe est recouverte par la substance blanche non différenciée du

centre ovale, beaucoup plus épaisse chez l'adulte que chez l'enfant; chez

celui-ci le faisceau compact de la couronne rayonnante touche presque

le fond des sillons principaux, tandis qu'il en est séparé chez l'adulte par

une dislance toujours très appréciable; il s'ensuit que les lésions patho-

logiques destructives de la corticalité cérébrale intéresseront toujours

chez l'enfant le faisceau compact de la couronne rayonnante, tandis

qu'elles peuvent le respecter chez l'adulte. Au niveau du pied de la co2c-

ronne rayonnante, chacun des segments est recouvert par le faisceau ar-

qué ou longitudinal supérieur et croisé par quelques fibres du faisceau

occipito-frontal (Fig. 4, rOr) et par les radiations calleuses qui convergent

vers l'angle externe du ventricule latéral.

1. Segment antérieur de la couronne rayonnante. - (CII (a), Fig. 2, 3,

4,5,6,13, 14,18). Le segment antérieur de la couronne rayonnante est tri-

butaire du lobe frontal (faces externe, interne, orbitaire, extrémité frontale).

Grâce à la corne frontale et au faisceau occipito-frontal qui la double en

avant, les fibres de ce segment sont beaucoup plus longues que celles du

segment moyen, mais elles n'atteignent pas les dimensions des fibres des

segments postérieur et inférieur. Les fibres inférieures se dirigent obli-

quement en haut et en arrière, les moyennes horizontalement d'avant en

arrière. Les suivantes sont obliques en bas et en arrière et deviennent

d'autant plus verticales qu'elles se rapprochent davantage du segment

moyen (Voy. Fig. 2 et G).

Sur les coupes horizontales microscopiques de l'hémisphère cérébral

(Fig. 3, 13 et 14) traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, le

segment antérieur de la couronne rayonnante constitue un faisceau volu-

mineux, dont les fibres se disposent en deux couches parallèles. La

couche externe, la plus importante et la plus épaisse, est formée de

Sa division en

quatre segments.

La courbe décrite

par ces segments

autour do l'angle

externe du ventri-

cule latéral.

Leurs rapports

communs.

Son origine.

Sa direction sagit-

tale. -

Son aspect sur les

coupes horizontales.

' 6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 3. - Segment antérieur de la couronne rayonnante, segments antérieur et posté-

rieur de la capsule interne. - Coupe horizontale intéressant les deux tiers anté-

rieurs de l'hémisphère droit et sectionnant la région thalamique de la capsule

interne et le trou de Monro. Méthode de Wcigcrt. (Voy. description [de cette

coupe T. le', Fig. 29, p. : il0.)

AM, avant-mur. Ce( ? ), genou du corps calleux. - Cc(r), bec du corps calleux (ros-

trum). - Ce, capsule externe. -,Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci(.9), genou

de la capsule interne. - Cinq, cingulum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne.

- cm, sillon calloso-marginal. - Cil, couronne rayonnante. - Fui, Po, p" première, deuxième

et troisième circonvolutions frontales. - f,, /2, premier et deuxième sillons frontaux. - Pli,

faisceau longitudinal inférieur. - i, Sillon de l'insula. -Ia,Ip, circonvolutions antérieure et

postérieure de l'insula. - Li, première circonvolution Iimhique, - le, lame cornée. - Lme,

lame médullaire externe du thalamus.< ? ) ! <', lame médullaire externe du noyau lenticulaire.

- Lmi, lame médullaire interne du thalamus. mP" face interne de la première circonvo-

lution frontale. - Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. NC, tête

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 7

grosses libres à myéline, fortement colorées par l'hématoxyline et disposées

en fascicules onduleux. Elle présente un angle légèrement saillant, à la

base de chacune des trois circonvolutions frontales qui la limitent et se

continue insensiblement en dedans avec la couche interne. Celle-ci con-

ticnt des libres plus pâles, plus fines, groupées en fascicules très lâches ,

etla différence de coloration entre ces deux couches tient peut-être moins

à la finesse qu'à la moindre abondance de ces fibres (Fig. 4). La dis-

tinclion en couches externe et interne est très nette sur les coupes ver-

tico-lransversales qui passent en avant et au niveau du genou du corps

Bibliothèque des Internes 1

en Médecine de la Salpêtrière;

du noyau caudé. - 11' £ " NL" troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire.

OF, faisceau occipito-frontal, - OF', partie du faisceau occipito-frontal, s'irradiant dans la

première circonvolution frontale. - Ope, opercule frontal. - OpR, opercule rolandique.

- /'a77t, pédoncule antérieur du thalamus. - Plehlio, plexus choroïdes situés au-dessus

du trou de Monro. R, scissure de Holando. - S(v),S(p), branche verticale et branche pos-

térieure de la scissure de Sytvius. - Sge, substance grise sous-épendymaire. - Si, septum

lucidum. so, sillon sus-orbitaire. - T,, première circonvolution temporale. - Th, couche

optique. - ï'.7n, pilier antérieur du trigone. - llle, tænia thalami. - VA, faisceau de Vicq

d'.lryr. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

FiG. 4. - Le segment antérieur de la couronne rayonnante, son pied, ses deux couches

sagittales et le faisceau occipito-frontal vus sur une coupe horizontale passant par

la région Lhalamique supérieure de la capsule interne (détail de la fig. 14). Méthode

de Weigert.

Cc, corps calleux. - rCc, Radiations du corps calleux. Cia, segment antérieur de la cap-

sule interne. - pCR, pied du segment antérieur ou frontal de la couronne rayonnante; ses

couches sagittales interne (fSgi) et externe l/Sge). OF, faisce au occipito-frontal formant le

feutrage de la substance grise sous-épendymaire (se), se concentrant à la partie interne du

pied de la couronne rayonnante en un faisceau complexe contenant à la fois des fibres

occipito-frontales et des fibres de projection( ? +07''), et constituant en dedans des fibres cal-

leuses, un faisceau horizontal dont les fibres traversent le pied de la couronne rayonnante

et s'irradient (rOF) dans la capsule externe. - NL, Putamen. \'C, noyau caudé. \~l

ventricule latéral.

Sa division en deux

couches sagittales.

8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son aspect sur les

coupesvertico-trans-

versales.

calleux (Fig. 8) ; en arrière du genou, au niveau du pied de la couronne

rayonnante, les deux couches se fusionnent en une couche unique oblique

en bas et en dedans, qui se continue avec le segment antérieur de la

capsule interne (Cia). Par analogie avec ce qui se passe dans le lobe

temporo-occipilal, on pourrait désigner ces deux couches sous les noms

de couche sagittale interne (fSgi) et de couche sagittale externe (fSge) du

lobe frontal (Fig. 4).

Sur les coupes microscopiques ve2-lico-1î,aiisve ? ,sales, le segment anté-

FiG. 5. - Le segment antérieur de la couronne rayonnante et ses deux couches sagit-

tales vus sur une coupe vertico-transversale de la région du genou du corps calleux.

Méthode de Weigert (voy. description de cette coupe T. 1 ? Fig. 280, p. S2j).

Ce, corps calleux. - Oing, Cinq', cingulum. cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne

rayonnante. - F,, F2, h'3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. -

f" /2, fla, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - f4, quatrième sillon frontal ou

sillon olfactif. - f'2, incisure du deuxième sillon frontal. - Zi, première circonvolution lim-

bique. - mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - OF, faisceau occipito-

frontal. - oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale. - o ! %, (Gr), partie

orbitaire de la première circonvolution frontale (gyrus reclus). - oF3, partie orbitaire de la

troisième circonvolution frontale. - RCc, radiations du corps calleux. - Sue, S,gé , substance

grise sous-épendymaire. - tec, lee', taenia tecta. - Vf, corne frontale du ventricule latéral.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 9

rieur de la couronne rayonnante se présente sous l'aspect d'une couche

coudée, dont l'angle saillant correspond à la partie orbitaire de la première

circonvolution frontale (oF,), (Fig. 5 et Fig. 279, p. 522, T. le") ; son seg-

ment interne, mince et court, tapisse le fond du sillon olfactif (fi) et se ter-

mine à la base du gyrus reclus (oF, [Gr]), qui lui envoie de nombreuses

fibres : son segment externe, plus long et plus épais, se porte en haut et

en dehors, correspond aux faces orbitaire et externe de la troisième circon-

volution frontale (F3) et s'arrête assez brusquement au niveau de la partie

supérieure de cette même circonvolution. Le faisceau compact de la cou-

ronne rayonnante est surmonté à ce niveau par les fibres de projection de

la première circonvolution frontale (F,) (Fig. 5), sectionnées presque paral-

lèlement à leur axe et qui, traversant obliquement la substance blanche

non différenciée du centre ovale, ne pénètrent dans la couronne rayon-

nante et dans la capsule interne que sur des plans plus postérieurs.

Les fibres des couches sagittales du lobe frontal ne se rendent pas

toutes directement dans le segment antérieur de la capsule interne. Un

petit nombre, appartenant surtout à la couche sagittale interne, prennent

la voie du faisceau occipito-frontal (Fig. et 6, OF + Pr), contournent la tète

du noyau caudé, croisent le pied de la couronne rayonnante et entrent

dans la capsule interne sur des plans plus supérieurs et plus posté-

rieurs. Le faisceau occipito-fronlal, comme le faisceau longitudinal infé-

rieur, le tapelum, etc., constitue donc un faisceau mixte. Il contient des

libres d'association et un nombre plus ou moins considérable de fibres

de projection qui dégénèrent toutes deux à la suite de lésions patholo-

Fie. fi. - Les différents segments de la couronne rayonnante et leurs connexions avec

les segments correspondants de la capsule interne (Figure schématique).

Cil(a), segment antérieur; CR(i), segment inférieur; CR(p), segment postérieur; CR(s),

segment supérieur de la couronne rayonnante. Cia, segment antérieur; Cip, segment

postérieur; Cirl, segment rétro-lenticulaire; Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule

interne. - CSC, colliculus ou tubercule du noyau caudé saillant dans l'espace perforé

antérieur. - Spa, substance perforée antérieure. - V.I, noyau amygdalien. Le noyau caudé

est teinté en gris.

Ses fibres se ren-

dent les unes di-

rectement dans le

segment antérieur

de la capsule interne,

les autres prennent

la voie du faisceau

occipito-frontal.

10

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 7. - Les segments supérieur et inférieur de la couronne rayonnante; les segments

postérieur et sous-lenticulaire de la capsule interne et leur continuation dans le pied

du pédoncule cérébral. Coupe vertico-transversale sectionnant la partie moyenne du

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. H

giqucs, destructives du lobe frontal, en particulier de lésions de sa pointe,

externe, de la troisième circonvolution frontale et de l'opercule rolandique

cas Moriceau (Fig. 137 et 140, p. t47);Voy. aussi cas Schweigoffer,

Fig. 416 et 118, p. 134).

Dans ces différents cas, la zone dégénérée occupe la substance blanche non diffé-

renciée de la région, le faisceau compact de la couronne rayonnante (CR), le faisceau

occipilo-frontal (OF) et le corps calleux (Cc). La dégénérescence du faisceau compact

de la couronne rayonnante peut être suivie dans le segment antérieur de la capsule

interne (Cia); celle du faisceau occipito-frontal (OF) peut être suivie en partie - fibres

d'association - dans la substance grise sous-épendymaire (Sge) et dans la capsule

externe (Ce), en partie - fibres de projection - dans la capsule interne (segment

antérieur (Cia) et partie adjacente du segment postérieur (Cip) voy. en particulier cas

Schweigoffer, Fig. 116, p. 134).

2. Segment moyen ou supérieur de la couronne rayonnante. (CR,

CR(s), Fig. 2,6, 7, 9, 13, 19, 23). Les fibres du segment moyen delà cou-

ronne rayonnante se comportent comme celles du segment antérieur. Mais

au lieu d'appartenir au plan horizontal de l'hémisphère, elles appartiennent

au plan vertico-transversal ou a un plan oblique plus ou moins rapproché

du plan vertical. Les coupes vertico-transversales qui sectionnent ces

fibres parallèlement à leur axe sont donc particulièrement favorables à

l'étude de ce segment dans le centre ovale.

Le segment moyen de la couronne rayonnante est tributaire de la

thalamus et le noyau rouge en arrière de la circonvolution du crochet. Méthode de

Weigert (voy. description de cette coupe T. leur, Fig. 286, p. o48).

Alv, alveus. - Aile, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, cap-

sule externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cinq, cingulum. - cm, sillon calloso-

marginal. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CR, couronne rayonnante.

ds, diverticule du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, faisceau lon-

gitudinal inférieur. - F.11, faisceau rétroflexe de Meynert. - FPoa, fibres antérieures de la

protubérance. - FT, faisceau de Turck et segment sous-lenticulaire de la capsule interne.

- FT', partie du faisceau de Tiirck, venant des deuxième et troisième circonvolutions

temporales. - 1'TT,, partie du faisceau de Turck venant de la première circonvolution

temporale. - ft, fibres tangentielles. Plh, faisceau thalamique de Forel. Pus, lobule

fusiforme. V7, circonvolution de l'hippocampe. - I, insula. - L,, première circonvolu-

tion limbique. lc, lame cornée et fibres du taenia semi-circularis. - Lme, lame médullaire

externe du thalamus. Lmi, lame médullaire interne du thalamus. Ln, locus niger. -

Nv, noyau antérieur du thalamus. - A'C, tronc du noyau caudé. - A'C', queue du noyau

caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. NI ? noyau semi-lunaire de Flechsig. - Ni,

noyau interne du thalamus. - \-L3, putamen, A'7 ! , noyau rouge. - OF, faisceau occipito-

frontal. - Opl'a, partie pariétale de l'opercule rolandique. - ol, sillon collatéral. - ot + [3,

branche commune au sillon collatéral et au troisième sillon temporal. - P, pied du pédon-

cule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante, - Parc, lobule paracentral. -

pCR, pied de la couronne rayonnante. - ]les, pédoncule cérébelleux supérieur. - Plcle,

plexus choroïdes du ventricule latéral. - Plein, plexus choroïdes du troisième ventricule.

- 7'c/Mp/t, plexus choroïdes de la corne sphénoldale. - p1'S, sillon prérolandique supérieur.

- ? faisceau pyramidal. R, scissure de Rolando. - RC, radiations de la calotte. -

)'/7/, faisceaux radiculaires de la troisième paire. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.

- sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise centrale. Sge, substance grise

sous-épendymaire. Silo, substance grise de la protubérance. strz, stratum zonale.

- 7 ? Tz, T3,première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - tl, lo, premier

et deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - Tc%, toile choroidienne. - tec, tamia

tecta. - Tg, trigone. - Tgp. pilier postérieur du trigone. - Th, coupe optique (thalamus).

- 11ft, ttpliia thalamii. Tp, circonvolution temporale profonde. - U, circonvolution du

crochet. - li, troisième 'ventricule. - T'l, ventricule latéral. - Zn, zone réticulée ou grillagée.

- 11, bandelette optique. - III, troisième paire.

Sa direction ver-

tico-transversale.

Son origine.

12 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa continuation

avec le segment pos-

térieur de la capsule

interne.

Sa direction sagit-

tale.

Son aspect sur les

coupes vertico-trans-

versales dans les ré-

gions occipitale et

temporo-pariétale.

Son origine.

Sa disposition en

deux couches sagit-

tales.

partie moyenne de l'hémisphère, en particulier des circonvolutions rolan-

diques (Fa, Pa), de la partie adjacente des circonvolutions pariétales et

frontales (Pi} P2' Fl, F,, F3), du lobule paracentral (Parc) et de la partie

moyenne de la première circonvolution limbique (L,). Il décrit autour de

l'angle externe du ventricule un crochet analogue a celui du segment

antérieur et envoie ses fibres dans le segment postérieur ou lenliculo-

optique de la capsule interne (Fig. 7) et de là dans le pied du pédoncule

cérébral (voy. coupe sagittale Fig. 282).

3. Segment postérieur de la couronne rayonnante. - (CR(p)RTh, Fli,

Fig. 2, 6, 8, 9, 10, 13, -14, 15, 16). Le segment postérieur de la couronne

rayonnante se comporte en grande partie comme le segment antérieur.

Comme lui, il est surtout formé de fibres à direction sagitlale, mais il

s'en distingue par la longueur de ses fibres. Dans la région du carrefour

ventriculaire, le segment postérieur de la couronne rayonnante constitue

une cloison verticale qui longe la paroi externe de la cavité ventriculaire

et se réfléchit autour de son plancher (Fig. 9). Dans la région occipitale

(Fig. 8), il forme un cône creux qui emboîte la corne occipitale et qui n'est

séparé de l'épendyme ventriculaire que par le tapetum elles forceps major

et minor du corps calleux. Ce cône est d'une épaisseur très inégale : la

scissure calcarine, en déprimant fortement la paroi interne de la corne

occipitale, pour produire l'ergot de Morand, refoule les fibres de projec-

tion le long de la voûte, du plancher et de la paroi externe de la cavité

ventriculaire, le fond de la scissure calcarine n'étant tapissé que par une

très mince couche de fibres appréciable seulement au microscope.

Les fibres de projection qui alimentent le segment postérieur de la

couronne rayonnante, proviennent de la pointe et des faces externe,

interne et inférieure du lobe occipital (cuneus (C), lobules lingual (Lg) et

fusiforme (Fus), première (0,), deuxième (0,) et troisième (03) circonvo-

lutions occipitales). En avant viennent se joindre les fibres du precuneus

(PrC), du pli courbe (Pc), des circonvolutions pariétales supérieure (P,)

et inférieure (P2), de la circonvolution marginale supérieure (Gsm) et de

la partie postérieure des trois circonvolutions temporales (T,, T,, T3).

Les fibres du segment postérieur de la couronne rayonnante se dis-

posent en deux couches sagittales : l'une externe, fortement colorée par la

laque hématoxylinique [Fli (Fig. 8, 9 et 10)]; l'autre interne (RTh), plus

pâle et remarquable par la finesse de ses fibres. Nous avons étudié dans le

tome 1er, page 765, la couche sagittale externe du lobe occipito-temporal

sous le nom de faisceau longitudinal inférieur (Fli), et avons montré qu'elle

contient, à côté d'un grand nombre de fibres d'association, des fibres de

projection destinées aux ganglions infra-corticaux. Les fibres de la couche

sagittale interne (RTh) appartiennent toutes, par contre, aux fibres de pro-

jection.

Dans la région occipitale et dans la partie postérieure du carrefour

ventriculaire, les couches sagittales externe et interne constituent deux

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CEREBRALE. 13

FiG. 8. - Le segment postérieur de la couronne rayonnante et ses deux couches sagit-

tales externe et interne dans la région occipitale. Coupe vertico-transversale

passant par le pli courbe et le sommet du cuneus. Méthode de Weigert.

C, cuneus. - Ep, épendyme ventriculaire. - Fbi, faisceau basai interne ou partie

inféro-interne de la couche sagittale externe du segment postérieur de la couronne rayon-

nante. Fli, faisceau longitudinal inférieur ou couche sagittale externe du segment postérieur

de la couronne rayonnante. - Fin, forceps major du corps calleux. Fin', faisceau inférieur

ou minor du forceps. - Fus, lobule fusiforme. ip, sillon interpariétal; ip', ses incisures.

- Lg, lobule lingual. - OF, faisceau occipito-frontal. - ot, sillon collatéral. - Ov, faisceau

occipital vertical.-ou, orifices vasculaires.- Pi, l'a. première et deuxième circonvolutions

pariétales. - Pc, pli courbe. PrC, prapcuneus. 7 ! Cc, radiations calleuses.- It1'Ie, radia-

tions thalamiques. - Sge, Sgi, couches sagittales externe et interne du segment postérieur

de la couronne rayonnante qui tapissent l'ergot de Morand. slrli, stralum calcarinum.

1'" Z'3, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - li, h, premier et troisième sil-

lons temporaux. - Tap, tapetum. - V, ruban de Vicq d'Azyr.

14

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FIG. 9. - Le segment postérieur de la couronne rayonnante et la partie postérieure

du segment supérieur de la couronne rayonnante dans la région du carrefour ven-

triculaire, au voisinage du segment rétrolenticulaire de la capsule interne. Coupe

vertico-transversale du lobe pariétal, sectionnant le pilier postérieur du trigone, le

bourrelet du corps calleux et la partie réfléchie de la queue du noyau caudé. -

Méthode de Weigert.

Alv, alveus. - CA, corne d'lmmon. - Ce, corps calleux. - Cc (Spi), bourrelet du corps

calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - Cing, cingulul11, dans la région adjacente

au tronc du corps calleux. - Cing (p), son faisceau postérieur. - Cirl, segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne. - Cli, segment supérieur de la couronne rayonnante.

- ds, diverlicule du subiculum. - Fc, fasciola cinerea. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur ou couche sagittale externe du segment postérieur de la couronne rayonnante.

FIBRES DE PROJECTION DE LËCORCE CEREBRALE.

15

couches nettement distinctes, traversées par les fibres calleuses et les

fibres du faisceau occipito-frontal qui se rendent dans le tapetum. Au voi-

sinage du pied de la couronne rayonnante et dans la partie antérieure du

carrefour ventriculaire, ces deux couches fusionnent en une seule (Fig. 10).

Les fibres de projection de la couche sagittale externe s'enchevêtrent avec

celles de la couche sagittale interne, s'infléchissent en dedans et en avant,

passent entre le putamen (NL3) et la queue du noyau caudé (NC') et se

continuent avec le segment rétrolenticulaire de la capsule interne. La

fusion des deux couches sagittales est en outre complétée par les nom-

breuses fibres de projection de la circonvolution pariétale inférieure (P2)

du gyrus siti) a-22îa2,9 zîia lis, (P [Gsm]) et de la partie postérieure des cir-

convolutions temporales (rI\, T2, T3) qui croisent, sous forme de gros fas-

cicules onduleux fortement colorés par la laque hématoxylinique, les

couches sagittales du segment postérieur de la couronne rayonnante,

puis abordent le segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl).

4. Segment inférieur de la couronne rayonnante. (CR(i)RTh,Fli,FT

CSgt, Fig. 2, 6, 7, 11, 12, 26, 29, 30).- Le segment inférieur de la cou-

ronne rayonnante appartient au lobe temporal ; sa limite antérieure est con-

stituée par la fusion du noyau amygdalien (NA) avec la queue du noyau

caudé (NC). En arrière il se confond si bien avec le segment postérieur de

la couronne rayonnante que sa délimitation est impossible à établir à ce

niveau (Fig. 6).

Ce segment est tributaire des parties postérieure, moyenne et anté-

rieure du lobe temporal, en particulier des trois circonvolutions tempo-

rales (T,, 1\, T3) du lobule fusiforme (Fus) et de la circonvolution de

l'hippocampe (II). Mais il reçoit en outre, ainsi que le montre l'étude

systématique des dégénérescences secondaires, de nombreuses libres de

projection du lobe occipital (voy. cas Courrière, et Bras, Fig. 83, 84, 85

et 93, p. 112 et 120).

Les fibres du segment inférieur de la couronne rayonnante constituent

dans leur ensemble une sorte de gouttière qui entoure le plancher et la

paroi externe de la corne sphénoïdale (Vsph) (Fig. 7). Elles font suite aux

couches sagittales externe et interne du lobe occipital, affectent une

direction sagittale et décrivent, autour de l'extrémité antérieure de la

corne sphénoïdale, une courbe à convexité antérieure, sensiblement paral-

lèle à celle du pôle temporal et d'autant plus accentuée que les fibres

sont plus antérieures et plus voisines du noyau amygdalien (Fig. 2, 6, 11,

et 32). Arrivées au voisinage de la partie recourbée de la queue du

- Fus, lobule fusiforme. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - ll, circonvolution de l'hip-

pocampe. - ip, sillon interpariétal. - Li, première circonvolution limbique. Lms, lame

médullaire superficielle de la circonvolution de l'l,ippocampe ? G', queue du noyau caudé.

ol, sillon collatéral. - P,, l'z, première et deuxième circonvolutions pariétales. - PrC, proe-

cuneus. - RTh, radiations thalamiques. sp, sillon sous-pariétal. - T,, T2 première et

deuxième circonvolutions temporales. - 12, la, deuxième et troisième sillons temporaux.

Tap, tapetum. - lec, t2nia tecta. - T7, corps du trigone. - Tgp, pilier postérieur du tri-

gone. TgV, carrefour ventriculaire.

Fusion de ces deux

couches au voisinage

du pied do la cou-

ronno rayonnante et

leur continuation

avec segment ré-

tro-lenticulaire de la

capsule interne.

Sa fusion avec le

segment postérieur.

Son origine.

Sa direction.

16 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fc. 10. - Le segment postérieur de la couronne rayonnante, ses deux couches sagit-

tales externe et interne et leur continuation dans le segment retrolenticulairo de la

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 17

capsule interne. Coupe horizontale intéressant les deux tiers postérieurs de l'hémi-

sphère droit dans larégion thalamique moyenne etsectionnant les segments antérieur

postérieur et rétrolenticulaire de la capsule interne. Méthode de Weigert. (Voy.

description de cette coupe, t. If", Fig. 292 p. 56'r.)

A3[, avant-mur. C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, cap-

sule externe. - Cex, capsule extrême. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. -

Ci(9), genou de la capsule interne. - Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la cap-

sule interne. - Fie, fibres calleuses de l'ergot de Morand. - Fli, faisceau longitudinal infé-

rieur. - Fin, forceps major du corps calleux. - fie, fibres propres de la scissure calca-

rine (stratum calcarinum de Sachs). - fp, fibres de projection de l'ergot de Morand. -

ft, fibres tangentielles du lobe limbique. - la, circonvolutions antérieures de l'insula. -

Ip, circonvolution postérieure de l'insula. - i, sillon de l'insula. - ig, indusium briseur.-

K, scissure calcarine. - LI, première circonvolution limbique. - le, lame cornée et fibres

du tænia semi circularis. - Lg, lobule lingual. - Mo, trou de Monro. - mp, sillon marginal

postérieur de l'insula. - Na, noyau antérieur de la couche optique. - SC, noyau caudé.

- \'C', queue du noyau caudé. - Se, noyau externe de la couche optique. - VL2, VL3,

deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - 01, première circonvolution

occipitale. - l'lchl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - l'leh.sph, plexus choroïdes de

la corne sphénoïdale du ventricule latéral. - ncl, pli cunéo-limbique. - RTh, radiations

optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise sous-épen-

dymaire de la corne frontale. - Sge', substance grise sous-épendymaire de la corne occi-

pitale. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche optique. sl),z, stratum zonale de la

couche optique. - 1 ? 7 ? première et deuxième circonvolutions temporales. - t, sillon

parallèle. - 1'(il), tapetum. - lec, t;unia, tecta. - Tch, toile choroidienne. - Tg, trigone.

- Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, couche op-

tique (thalamus). - llh, taenia llialami. - l', ruban de Vicq d'Alyr. - 17, ventricule latéral.

Yoe, corne occipitale. - Zr, zone réticulée ou criiiaeëe.

FIG. H. Le segment inférieur de la couronne rayonnante vu sur une coupe horizon-

tale du lobe temporal. Méthode de Weigert. (Voy. description de cette coupe,

t. I ? rig. 298, 1. 57.)

Alv, alvéus. AU, avant-mur. C.I, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronn ée

TOME 11. 2

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière»

18

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ds, diverticule du subiculum. - Epa, espace perforé antériem. - Fli. faisceau longitudi-

nal inférieur. - Fu, faisceau uncinatus. 77( : ). circonvolution de l'hippocampe ou deuxième

circonvolution limbique. h. sillon de l'hippocampe. L ? ? ? s. lame médullaire superficielle.

- NA, noyau amygdalien, RTh. radiations thalamiques de Gratiolet. - Sage, substance

grise sou-ependyma.irc. Sll, stratum iacunosuui. 1'1, Ti. première et deuxième circonvo-

lutions temporales. - t, sillon parallèle. - Tap. tapetum. - U, circonvolution du crochet,

- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.

Fic. 12. - Le segment inférieur de la couronne rayonnante et sa continuation avec le

segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - Coupe horizontale oblique pas-

sant par l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale et sectionnant le noyau

amygdalien et le pédoncule cérébral. Méthode de Weigert. (Voy. description de cette

coupe, Lier, Fig.326, p. 637.)

AU, avant-mur. AI], aqueduc de Sylvius. JJ¡'Qp, bras du tubercule quadrijumeau

postérieur. - CA, corne d'Ammon. Gue, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé

interne. - Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - coa. commissure anté-

rieure. - Fcop, faisceau de la commissure postérieure. - Fli, faisceau longitudinal inférieur

- Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Pli, faisceau uncinatus. - lc, lame cornée et

fibres du ttenia semi-circularis. - Ln, locus niger. - 1\"111, noyau de la troisième paire. -

NA noyau amygdalien. - NC', queue du noyau caudé. - A ? 3, troisième segment du noyau

lenticulaire (putamen). - Nie, noyau rouge. - P, étage inférieur ou pied du pédoncule céré-

bral. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - l'vl, pulvinar. - Qa, tubercule quadriju-

meau antérieur. - 7 ! m, ruban de Itcil médian. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. -

SgAg, substance grise de l'aqueduc de Sylvius, - SR, substance réticulée. - slrz, stratum

zonale de la couche optique. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - U, circonvolution du

crochet. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - vt, vélum terminal d'.lshy. - Il,

champ de Wernicke. - xF, entre-croisement ventral de la calotte de Forci. - xli, entre-

croisement de la calotte de Meynert. ? bandelette optique. - Ill, filets radiculaires de

la troisième paire.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 19

noyau caudé (NC"), ces fibres se portent en haut, en dedans et un peu

en arrière, passent entre ce noyau et le putamen, puis longent la face

inférieure du noyau lenticulaire (Fig. 7).

Ainsi s'explique l'aspect si spécial que les fibres du segment inférieur

de la couronne rayonnante affectent sur les coupes horizontales sériées,

qui intéressent la région du noyau amygdalien : on les voit se recourber

en dedans et en arrière (Fig. 11, 28, 33 et T. 1, Fig. 297) et s'arrêter

brusquement le long de la face inférieure du putamen et de la moitié pos-

térieure du noyau amygdalien (Fig. 11 et T. Ier, Fig. 297). Les coupes

vertico-transversales montrent que ces fibres se continuent avec le seg-

ment sous-lenticulaire de la capsule interne (Fig. 7) ; sur les coupes

horizontales obliques et parallèles à la bandelette optique (Fig. 12, 31, 32,

et T. 1 ? Fig. 325), on les voit décrire une anse à convexité antérieure :

la partie externe appartient au segment inférieur de la couronne rayon-

nante ; la partie interne au segment sous-lenticulaire de la capsule interne

(Cisl).

13. - CAPSULE INTERNE

A - chacun des quatre segments de la couronne rayonnante correspond

un segment déterminé de la capsule interne. Ce sont : le segment anté-

rieur ou lenticulo-caudé (Cia), le segment postérieur ou lenliculo-optique

(Cip), le segment rétro-lenticulaire (Cirl) et le segment sous-lenticulaire

(Çisl) (figez13, 1, 13, 16, 19, 23, 26, 29, 30).

Ces quatre segments de la capsule interne présentent sur les coupes

vertico-transversales et horizontales sériées, des caractères distinctifs très

nets dans leur aspect, leur direction et leurs rapports, qu'il importe dès

à présent de bien connaître avant d'entreprendre l'étude de chacun d'entre

eux. Les fibres des segments antérieur (Cia), rétro-lenticulaire (Cirl) et

sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule interne s'irradient suivant le plan

horizontal de l'hémisphère; celles du segment postérieur ou lenliculo-

optique (Cip) s'irradient suivant le plan vertico-transversal. Les coupes

vertico-transversales intéressent par conséquent ces dernières parallèle-

ment à leur direction, tandis que les coupes horizontales les sectionnent

perpendiculairement : sur les coupes horizontales macroscopiques de cer-

veaux durcis dans les bichromates alcalins, les segments lenticulo-caudé

(Cia), rétro-lenticulaire (Cirl) et sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule

interne présentent un aspect blanc nacré, resplendissant; le segment pos-

térieur ou lenticule-optique (Cip) est par contre mat et foncé. T. le ?

Fig. 224, 225, 226 et suiv.

Sur les coupes vertico-transversales, les segments antérieur (Cia) et

postérieur (Cip) de la capsule interne se dirigent obliquement en bas et

en dedans et forment, avec le plan sagittal médian, un angle à sommet

inférieur d'autant plus grand que l'on s'approche du genou de la capsule.

Cet angle est de 25 à 30° au niveau du pied de la couronne rayonnante

(pCR) (Fig. 17) et du segment antérieur de la capsule interne (Cia) et atteint

Son aspect sur ies

soupes horizontales.

Sa continuation

avec le segment

sous-lenticulaire de

la capsule interne.

Ses quatre seg-

ments.

Leurs caractères

distinctifs suivant le

plan des coupes.

Direction do ces

segments sur les

coupes vertico-trans-

versales.

20

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

45° au niveau du genou de la capsule interne [Ci(g)] ; il diminue ensuite

d'avant en arrière dans le segment postérieur de la capsule interne (Cip)

FiG. 13. - Coupe horizontale

de l'hémisphère gauche sec-

tionnant les segments anté-

rieur et postérieur de la

couronne rayonnante et

passant par la région de

transition entre la cap-

sule interne et le pied du

segment supéiieur de la

couronne rayonnante. (Mé-

thode de Weigert.)

C, cuncus. - Ce, corps

calleux; Ce (rt) son genou.

Ce. capsule externe - Cia,

segment antérieur; Cip, seg-

ment postérieur ; Cirl, segment

r6lrolcnLiculuirc dc la capsule

interne. - cm, sillon calloso-

marginal. - CSgl, couches

sagittales du segment posté-

rieur de la couronne rayon-

nante- p" l ? T3, première,

deuxième, troisième circon-

volutions frontales. - f\, pre-

micr sillon frontal. Fa,

circonvolution frontale ascen-

dante. la, circonvolutions

antérieures de l'insula. -

Il), circonvolution postérieure

de l'insuln. - ? première

circonvolution ]imbi(jue.

1)1 /0'" face interne de la pre-

mière circonvolution frontale.

- NC, noyau caudé ; Ni sa

queue. L3 troisième seg-

ment du noyau lenticulaire.

O, première circonvolution

occipitale.- OF, faisceau oc-

ciliLo-frontal. - OF + l'r,

faisceau occipital et libres de

projection. - 7'j, deuxième

circonvolution pariétale. - ! '$

(Gsna) gyrus supm - l1largi-

nalis. - l'a, circonvolution

pariétale ascendante. - l'c,

pli courbe. pCR, pied de la

couronne rayonnante. po,

scissure parieto-occipitale.

l'rC, precancus. - pri, sillon

prérolandique. inférieur. -R,

scissure de Holando. - SI,

septuiii lucidum. - sp, sillon

sous -pariétal. - l ? branche

verticale de la scissure paral-

lèle. - 7'(il), tapelum. - Th,

thalamus.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 21

Fin. 44. - Coupe hori-

zontale de l'hémi-

sphère gauche passant

par la région thalamique

moyenne de la capsule

interne et sectionnant t

les segments antérieur,

postérieur et rétro-len-

ticulaire de la capsule

interne, les segments an-

térieur et postérieur de

la couronne rayonnante.

(Méthode de Weigert.)

C, cuneus. - Ce. corps

calleux : Cc(g, songenou;

- Ce (Spl), son bourrelet.

- Cia, segment antérieur ;

Ci (g) (genou) ; Cip, segment

postérieur ; Cirl, segment

rétro-lenticulaire de la cap-

sule interne. - cm, sillon

calloso-marginal. - CR,

couronne rayonnante et les

deux couches sagittales de

son segment antérieur ou

lrontal.-1 ? Fa, première,

deuxième circonvolution.-

frontales. - f,, premier

sillon frontal. fla, fais-

l'eau longitudinal inférieur

- ip, si 1lonintei,l)ariétil. -

Il, scissure calcarine. -

Li, première circonvolution

limbique. ? n ! e,)amemM-

dullaire externe du thala-

mus.- Lni, lame médul-

laire interne du thalamus.

)) ? <, face interne de

la première circonvolution

frontale. - Nil, noyau an-

térieur Ne, noyau externe :

Ni, noyau interne du thala-

mus. 1\"C, noyau caudé.

1Y/.2, NL3, deuxième et

troisième segments du

noyau lenticulaire. - 0,.

première circonvolution oc-

cipitale. - ouf, faisceau oc-

cipito-frontal. 01)11. oper-

cule rolandique. - P.j,

deuxième circonvolution

pariétale. /'c,pli courbe.

l'ul, pu I vin ar. RTh, radia-

lions thalamiques. - Sge,

couche sagittale externe;

Sgi, couche sagiltale in-

terne du segment posté-

rieur de la couronne rayon-

nante. SI, septum luci-

dum. - 1\, première ci ?

convoliition temporale.

4'il ton temporal.

Tgo, pilier antérieur.

Tgp, pilier postérieur d u tri-

gone,- Tf1 V, carrel' 0111' \.eu-

triculaire. Th,, thalamus.

- tllt, taenia thalami. -

l'l, ventricule latéral. - Zr,

Zone réticulée du thalamus.

izcl, pli cunéo-limbiqtic.

22 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 1 ? - Coupe horizon-

tale passant par la région

sous-thalamique de la

capsule interne, et sec-

tionnant les segments

postérieur et rétro-lenti-

culaire de la capsule in-

terne, le segment posté-

rieuretlapartie inférieure

du segment antérieur de

la couronne rayonnante.

(Méthode de Weigert.)

jd7,anselenticulaire. A Il.

avant-mur. C, cuneus.

Ce, capsule externe. - Cip,

segment postérieur; Cirl,

segment retro-lenticulaire

de la capsule interne. - CL,

corps de l,uys. - cm, scis-

sure calloso-marginale. -

coa, commissure antérieure

- F,, première circonvolu-

tion frontale; 111F" sa l'ace

interne; oF<, sa face orbi-

taire. - '2, ? 3, deuxième

et troisième circonvolutions

frontales. - f4, sillon crn-

cial. - Fli, faisceau longi-

tudinal inférieur ou couche

sagittale externe du segment

postérieur de la couronne

rayonnante. zu la, circouvo-

lutions antérieures de nn-

sula. - K, scissure calca-

rine. , La, première,

deuxième circonvolutions

limbiques. - AC, noyau

caudé. - VG,, NL2, XL3, les

trois segments du noyau

lenticulaire. - NM, centre

médian de Luys. - 0,, 0"

première, deuxième circon-

volutions occipitales. - oa,

sillon occipital antérieur. -

pcn, pied de la couronne

]-;tyoillil Ille. - l'Ill, pulxi- i-

nar. - 1)(1, tubercule qun-

drijumeauantérieur, - / ! 7'/t,

radiations thal;uuiyucs ou

couche sagittale interne du

segment postérieur de la

couronne rayonnanle. T,,

7'.2, 1'" les trois circonvolu-

tions temporales.- i" scis-

sure parallèle. - Tap, tape-

tum. Tga, pilier anté-

rieur tlii 1 i-i-one. - Th, lhala

mus.-11', zone de Wernicke.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 23

Fic,. 46.-Coupe horizontale

passant par la région sous-

thalamique de la capsule

interne, au voisinage du

pied du pédoncule céré-

bral intéressant les seg-

ments postérieur et sous-

lenticulaire de la capsule

interne, et le segment pos-

téiieur de la couronne

rayonnante. (Méthode de

Weigert.)

Al, anse lenticulaire. bd,

bandelette diagonale de

Broca. - C, cuneus. - CA

corne d'Ammon. Cge,

corps genouillé externe. -

Cgi, corps genouillé interne.

- Cip, segment postérieur;

Cisl, segment sous-lenticu-

laire dela capsule interne. -

CL , corps de Luys. CNC,tu-

bercule inférieur du noyau

caudé. - coa, commissure

antérieure. - F" première

circonvolutionfrontate ;)nF,

sa face interne. - Fa, F3,

deuxième et troisième cir-

convolutions frontales. - r"

sillon crucial. - Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur

ou couche sagittale externe

du segment postérieur de la

couronne rayonnante. -

Fmp, faisceau mamillaire

principal. - FT, faisceau de

Turck. II, circonvolution

de l'hippocampe. la, cir-

convolutions antérieures de

l'insula. - A', scissure cal-

carine. . ? , lobule lingual.

- NL,, i\'L3. premier, troi-

sième segments du noyau

lenticulaire. - VR noyau

rouge. - 0,, 02 première,

deuxième circonvolutions

occipitales. - oa. sillon oc-

cipital antérieur ? <, pul-

vinar. - Qa, tubercule qua-

drijumeau antérieur. - Rm,

ruban de Reil mvdian;1 ? olh,

radiations olfactives pro-

fondes. - RTh. Radiations

thalamiqucs ou couche sa-

gittale interne du segment

postérieur de la couronne

rayonnante. Tt, T, pre-

mière, deuxième circonvolu-

tions temporales. - Tap,

tapetum. - Te, tuber cine-

reum. - Tga, pilier anté-

rieur du trigone. TgV, car-

refour ventriculaire. - Sti,

substance innommée sous-

lenticulaire de Reichert.

24 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Division do la cap -

suie interne en ré-

gion thalamique et

région sous-thala-

mique.

Aspect coudé de la

région thalamique

de lacapsulc interne

sur les coupes hori-

zontales.

Son segment anté-

rieur, son genou, ses

segments posté-

rieur et rétro-lenti-

culaire.

et ne mesure que 15 à 20° sur les plans qui intéressent les noyaux rouges;

l'axe de la capsule devient donc ici presque parallèle au plan sagittal

médian. Dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl),

l'axe de la capsule, au lieu de se diriger comme dans les segments anté-

rieur (Cia) et postérieur (Cip) obliquement en bas et en dedans, est oblique

en bas et en dehors et forme avec le plan médian un angle à sommet

supérieur, qui est d'environ 40° sur les coupes antérieures et n'atteint que

30 et 25° au voisinage du segment postérieur de la couronne rayonnante

(CSgt) (Fig. 4 ï).

Cette inclinaison de la capsule interne variable suivant les régions,

dépend essentiellement de la forme du noyau lenticulaire qui s'insinue

entre les segments antérieur (Cia) et postérieur (Cip) à la façon d'un coin

et de la forme de la couche optique dont le pulvinar refoule le segment

rétro-lenticulaire (Cirl) en bas et en dehors.

Les rapports qu'affecte le segment postérieur ou lenticule-optique de la

capsule interne(Cip)sur les coupes vertico-transversales (Fig. 17), permettent

de diviser la capsule interne en deux régions, l'une supérieure en rapport

avec la couche optique région thalamique de la capsule interne

Cip(th), l'autre inférieure - région sous-thalamique de la cap-

sule interne Cip(sth) en connexion avec la région sous-optique de

Forel et en continuité directe avec le pied du pédoncule cérébral (P).

Sur toutes les coupes vertico-transversales qui passent en arrière de la

circonvolution du crochet, la région sous-thalamique de la capsule in-

terne reçoit en dehors le segment sous-lenticulaire de la capsule interne

(Cisl). Sur ces coupes la capsule se présente sous la forme d'un Y

couché dont les bras sont formés par les segments postérieur (Cip) et

rétro-lenticulaire (Cisl) et la branche commune par le pied du pédoncule

cérébral (P) (Fig. -17).

La division de la capsule interne en région thalamique et sous-thala-

mique paraît de peu d'importance sur les coupes vertico-transversales, où la

couronne rayonnante, la région thalamique de la capsule, la région sous-

thalamique et le pied du pédoncule cérébral se continuent sans ligne de

démarcation nette. Il n'en est pas de même sur les coupes horizontales

(Fig. 18).

Sur toutes les coupes horizontales qui passent par la région thala-

mique, la capsule interne affecte la forme d'un angle obtus, ouvert en

dehors. La branche antérieure, oblique en arrière et en dedans, correspond

au segment antérieur (Cia), la branche postérieure oblique en arrière et

en dehors comprend les segments postérieur (Cip) et rétro-lenticulaire

(Cirl) situés sur le prolongement d'une même ligne ; le sommet de l'angle

porte le nom de genou de la capsule interne Ci (g). Dans le tiers moyen de

la région thalamique, lorsque apparaissent les deux segments du globus

pallidus (NL2, NL,), l'angle du genou s'accentue (Fig. 18); il incline d'au-

tant plus vers l'angle droit, que les coupes se rapprochent davantage du

tiers inférieur de la région thalamique de la capsule interne.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 2a 5

FiG. 17. - Série de coupes vertico-Iransversales destinée à montrer l'inclinaison des

différents segments de la capsule interne par rapport au plan sagittal médian. La

zone de transition entre la région thalamique et la région sous-thalamique du seg-

ment postérieur de la capsule interne est comprise entre les deux lignes pointillées.

Une troisième ligne pointillée passant sur la bandelette optique établit les limites

de la région sous-optique de la capsule interne et du pied du pédoncule cérébral.

Cia, segment antérieur; Ci(g), genou; Ci])[th), région thalamique; Cip(slle), région sous-

2G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Dans la région

sous-thalaml(jue, la

capsule interne se

réduit à ses seg-

ments postérieur , 1

rétro-lenticulaire et

sous-lenticulaire.

thalamique du segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, région rétro-lenticulaire;

Cisl, région sous-lenticulaire de la capsule interne. - pCR, le pied du segment antérieur ou

frontal de la couronne rayonnante. - CSgt, les couches sagittales du segment postérieur

de la couronne rayonnante. - P, pied du pédoncule cérébral. - l'y, sa continuation dans

la région protubérantielle (Po). - CL, corps de Luys. - coa, commissure antérieure. - Ln,

locus niger. - XA, noyau amygdalien. - XC, tète; NC, queue du noyau caudé. - \'L3,

,VL2, NL,. les trois segments du noyau lenticulaire. - PXL3, pédoncule du putamen. -

XR, noyau rouge. - Th, thalamus. - Pul, pulvinar. - fiv, zone de Wernicke.

Dans la région sous-thalamique de la capsule interne, le segment

antérieur, et par suite le genou, disparait et la capsule interne se réduit

à la branche postérieure de l'angle, c'est-à-dire à ses segments postérieur

(Cip) et rétro-lenticulaire (Cirl). Ceux-ci cessent d'être sur le prolongo-

FiG. 18. - Série de coupes horizontales destinée à montrer les différents aspects de la

capsule interne dans la région de transition entre le pied de la couronne rayonnante

et la capsule interne (1); dans la région thalamique (2, 3, 4, : i); dans la région

sous-thalamique (6, 7, 8) et dans le pied du pédoncule cérébral (9). La ligne poin-

tillée verticale de ces coupes appartient a un même plan sagittal et sectionne le fais-

ceau géniculé dans la partie inférieure de la région thalamique (i, i>, 6).

Ci, capsule interne; Cia, son segment antérieur; Cip, son segment postérieur; Cirl, son

segment rétro-lenticulaire; Cisl, son segment sous-lenticulaire. - coa, commissure anté-

rieure. - FT, faisceau de Turck, provenant du segment sous-lenticulaire de la capsule

interne et formant la partie externe du pied du pédoncule cérébral. - Arc, noyau caudé.

- NL3, iYI2, NL,, les trois segments du noyau lenticulaire. - NU, noyau rouge. - Qa, tu-

bercule quadrijumeau antérieur. - RsTh, région sous-optique de Foret. - Tga, pilier anté-

rieur du trigone. - Th, thalamus. - IV, zone de Wernicke. - II, bandelette optique.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 27

Fic. 19. - Le segment antérieur ou lenticulo-caudé de la capsule interne, Nu sur une

coupe vertico-transversale passant par la partie moyenne de la commissure anté-

rieure. Méthode de Weigert (voy. description de cette coupe, T. 1 ? Fig. 282, p. 532).

,4m, avant-mur. AU', avant-mur dissocié par le faisceau uncinatus Arc, faisceau

arqué. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule

interne. Cing, cingulum. - CJl, commissure de Meynert. - cm,silloncalloso-marginal.

- coa, commissure antérieure. CH, couronne rayonnante. - F,, Fa, première et deuxième

circonvolutious frontales. fI, premier sillon frontal. Fa, circonvolution frontale ascen-

dante. - Fil, faisceau uncinatus. - Fies, lobule fusiforme. - fl, fibres tangentielles de la

première circonvolution limbique, L,. - l, insula. - lme, lame médullaire externe du

28 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le segment anté-

rieur est formé de

fibres horizontales

qui s'irradient dans

le thalamus.

Leurs rapports.

Leur enchevêtre-

ment avec les fibres

lenticulo-caudées.

noyau lenticulaire. - mF,, face interne de la première circom olutionfrontale. - 111p, sillon

marginal postérieur. - ms, sillon marginal supérieur. - NC, noyau caudé. NL, nerf de

Lancisi. - NL3, 1VI2, troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau

occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. - ol, sillon collatéral. - par, pied de la

couronne rayonnante. - pri, sillon prérolandique inférieur. - R, scissure de Rolando.

S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sge, Spe, substance grise sous-épen-

dymaire. SI, septum lucidum. - Sli, substance innommée sous-lenticulaire de lteichert.

Ti, Ts, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t,, l" 13, pre-

mier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Te, tuber cinereum. - lec, taenia tecta,

- Tga, pilier antérieur du trigone, - U, circonvolution du crochet. l'l, ventricule latéral.

- II, bandelette optique.

ment d'une même ligne, oblique en arrière et en dehors. Le segment

rétro-lenticulaire (Cirl), refoulé en dehors par le corps genouillé externe

(Cge) et la zone de Wernicke (W), est séparé du segment postérieur (Cip)

par une mince lamelle de substance grise appartenant à la zone réticulée

du thalamus (Zr) (Fig. 47, p. 68). Quant au segment sous-lenticulaire

(Cisl) qui appartient à cette même région, il s'insinue entre les segments

rétro-lenticulaire (Cirl) et postérieur (Cip), se place en dehors de la

partie postérieure du segment postérieur (Cip), puis fait corps avec elle.

Ces modifications se font graduellement et sur les coupes horizontales

sériées on constate une région de transition très nette entre les régions

thalamique et sous-thalamique de la capsule interne.

1. Segment antérieur ou lenticulo-caudé de la capsule interne (Cia)

(Fig. 2, 3, G, 13, ·1 ? 19, 20, 21, 23, il, 43, 47). - Le segment antérieur

ou lenticulo-caudé de la capsule interne est surtout formé de fibres

horizontales qui passent entre le noyau caudé et le noyau lenticulaire, et

convergent vers l'extrémité antérieure de la couche optique dans laquelle

elles s'irradient. Les moyennes se portent horizontalement en arrière et en

dedans, les inférieures en arrière, en dedans et en haut, les supérieures

en arrière, en dedans et en bas. Il résulte de cette disposition en éventail

que, bien que le segment antérieur (Cia) n'appartienne qu'à la région

thalamique de la capsule interne, on trouve néanmoins sur les coupes

horizontales sériées quelques fascicules de fibres qui séparent, dans la ré-

gion sous-thalamique, le noyau caudé du noyau lenticulaire. Ces fascicules

se continuent en avant avec la couronne rayonnante du lobe frontal, en

arrière ils ne dépassent guère la commissure antérieure et n'affectent

aucune connexion avec le segment postérieur de la capsule interne

(Fig 15, 24, 28, 33).

Dans leur trajet à travers le corps strié, les fibres du segment anté-

rieur de la capsule interne (Cia) croisent d'avant en arrière la région an-

térieure et basale de la tête du noyau caudé (NC) (Fig. 213 et 281, T. 1er),

la partie moyenne de la commissure antérieure (coa) (Fig. 19, 244, T. 1er)

et les fibres les plus antérieures de l'anse du noyau lenticulaire (Al)

(Fig. 23). Elles sont en outre dissociées et entourées comme d'une gangue

par les nombreux ponts de substance grise qui relient la tête du noyau

caudé au putamen (Fig. 19, 20). Entre le noyau caudé et le globus pal-

lidus (NL1; NL2) enfin, elles sont croisées par les radiations striées (fibres

rr.ç7.P-

FIG. 20. Coupe horizontale intéressant la région de transition entre le pied de la

couronne rayonnante et la région thalamique de la capsule interne. Cette coupe sec-

30 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Aspect du genou

aux différentes hau-

teurs de la région

thalamique.

tionne le stratum zonale du thalamus, la partie supérieure du putamen, la tête et

la queue du noyau caudé. z/1 grandeur nature. Méthode de Weigert.)

AU, avant-mur. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur;

Cip, segment postérieur; Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - CSgt,

couches sagittales du segment postérieur de la couronne rayonnante. fNC, fibres du

noyau caudé. - la, circonvolutions antérieures; Ip, circonvolutions postérieures de l'insula.

- Nec, tête; Nu, queue du noyau caudé. - 1YL3, troisième segment du noyau lenticulaire.

- OF, faisceau occipito-frontal. OF + Pr, faisceau complexe contenant à la fois des fibres

du faisceau occipito-frontal et des fibres de projection. - PaTh, pédoncule antérieur;

l'pTIt, pédoncule postérieur du thalamus. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - Pr,

fibres de projection corticales longeant la queue du noyau caudé. - SI, septum lucidum.

- Th (Strz) stratum zonale du thalamus. - tsc, taenia semi-circularis. - ]TSl, ventricule

du septum lucidum. Zr, zone réticulée.

lenticzclo-cauclées) qui, nées de la tête du noyau caudé, traversent la cap-

sule interne pour se rendre dans le globus pallidus (NL,, NL,) et dans les

lames médullaires du noyau lenticulaire (lme, Imi). Ces fibres sont sur-

tout nombreuses dans les parties inférieure, interne et postérieure du

segment antérieur (Cia), au voisinage du genou de la capsule interne

(CILb) (l' i. 1J).

Genou de la capsule interne (Ci[g]) (Fig. 14, 21, 22, 23, 42, 43, 47).

Le genou de la capsule interne présente, suivant les différentes hau-

teurs de la région thalamique, un aspect et une constitution variables :

Sur les coupes horizontales qui sectionnent le tronc du noyau caudé ou

la partie supérieure de la couche optique, les segments antérieur (Cia) et

postérieur (Cip) de la capsule interne forment un angle très largement

ouvert en dehors ; la capsule interne semble faire partie d'un segment de

sphère, et le genou n'existe pour ainsi dire pas (Fig. 20). Ces coupes in-

téressent en effet bien plus le pied de la couronne rayonnante que la cap-

sule interne proprement dite, et appartiennent à une véritable région

de transition, dans laquelle les fibres de segments antérieur (Cia) et pos-

térieur de la capsule interne (Cip), sectionnées plus ou moins oblique-

ment, n'offrent pas encore les caractères qui leur sont propres et qu'elles

présentent sur les coupes plus inférieures.

Sur les coupes qui passent par le tiers moyen du thalamus (Fig. 21),

le genou de la capsule n'est formé que de fibres horizontales; elles pro-

viennent du segment antérieur (Cia), empiètent sur l'extrémité antérieure

du segment postérieur (Cip), dont elles masquent les fibres longitudi-

nales, et pénètrent toutes dans l'extrémité antérieure de la couche optique

en constituant les fibres radiées. Sur les coupes qui intéressent le tiers

inférieur de la couche optique (Fig. 22), l'on voit à découvert l'extrémité

antérieure du segment postérieur (Cip). Le segment antérieur de la cap-

sule interne se divise à ce niveau en deux faisceaux : l'un, formé de fas-

cicules de fibres horizontales, denses et parallèles, s'irradie en pinceau

dans le thalamus dont il concourt à former le pédoncule antérieur

(PaTh); l'autre, constitué par de gros et lâches fascicules enchevêtrés, se

porte obliquement en arrière et en bas, se loge dans une sorte d'excava-

tion située au sommet du segment interne du globus pallidus (NL,) et

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 31

ne. 21. - Coupe horizontale dû la région thalamique moyenne intéressant le segment

antérieur, le genou, le segment postérieur et le segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne. Méthode de Weigert (voy. description de cette coupe T. leur, Fig. 306,

p. 59 i).

dlu, alveus. - AU, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. -

Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ct(y)Jgenou de la

capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-len-

ticulaire de la capsule interne. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - la, insula antérieur.

- Ip, insula postérieur. - le, lame cornée et toenia semi-circularis. -filme, lame médullaire

externe du thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lme', lame

médullaire supplémentaire du deuxième segment du noyau lenticulaire. ? t, lame médul-

laire interne du thalamus. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. -mp, sillon marginal

postérieur de l'insula. - Na, noyau antérieur de la couche optique. - NC, tète du noyau

caudé. - \'C' queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe de la couche optique.

Ni, noyau interne de la couche optique. -VLj, deuxième segment du noyau lenticulaire. -

NL3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). - Vm, centre médian de la couche

optique. - PaTh, pédoncule antérieur de la couche optique. - pCR, pied de la couronne

rayonnante. l'ul, pulvinar. - ItTle, radiations optiques de Gratiolet. - si, sillon opto-

strié. - Sl, septum lucidum. - slm, stratum zonale. - Th, couche optique. - T,, première

circonvolution temporale. - premier sillon temporal (sillon parallèle). - Tap, tapetum.-

Tga, pilier antérieur du trigone. - pilier postérieur du trigone (fimbria) 7'.V, trou

de Monro. - tth, tienia thalami. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - VCrst, veine du corps

strié. - 1V, zone de Wernicke. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

32 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Lo faisceau géni-

culé n'apparaît qui

dans la région t6a-

lamique inférieure.

Il occupe la partie

antérieure du seg-

ment postérieur de

la région sous-thala-

mique et la partie

interne du pied du

pédoncule.

s'adosse à l'extrémité antérieure du segment postérieur (Cip) en formant

le genou de la capsule interne. C'est donc dans la région thalamique infé-

rieure seulement,. qu'il existe un véritable faisceau géniculé. Cette divi-

sion du segment antérieur de la capsule interne en deux faisceaux, est

encore très manifeste sur les coupes vertico-transversales qui passent par

l'extrémité antérieure du thalamus (Fig. 23); elles montrent les rapports

du faisceau géniculé avec le segment interne du globus pallidus (NL,)

et avec l'anse du noyau lenticulaire (Al) au-dessus de laquelle il est situé.

L'étude systématique des dégénérescences secondaires prouve que le

faisceau géniculé dégénère à la suite de lésions de l'opercule rolandique et

de la partie adjacente de l'opercule frontal (Voy. cas Schweigoffer

(Fig. 116 à 122, p. 133 et suiv.), et que ses libres passent parla partie

FIG. 22. - Coupe horizontale du genou de la capsule interne et du faisceau géniculé

· dans la région thalamique inférieure. Méthode Weigert.

bcl, bandelette diagonale de Broca. - Cia, segment antérieur; CiCr¡), genou, dans l'es-

pèce faisceau géniculé; Cip, segment postérieur de la capsule interne. - coa, commissure

antérieure. - fi, épendyme ventriculaire de la corne frontale. - L,, première circonvolution

limbique. Zone, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lame médullaire externe;

lnai, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. - NC, noyau caudé. - NL" XL" NL3,

les trois segments du noyau lenticulaire. J'a Th , pédoncule antérieur de la couche

optique. - Tga, pilier antérieur du trigone. 7'li, thalamus; fl'TIt, ses fibres radiées. -

tsc, toenia semi-circularis. - 111t, tænia thalami. - VA, faisceau de Vicq d'.lzyr.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 33

Fia. 23. - Le genou de la capsule interne et le faisceau géniculé vus sur une coupe

verLico-Lrznsversale passant par l'extrémité antérieure du thalamus. Cette coupe sec-

tionne les trois segments du noyau lenticulaire et le noyau amygdalien et intéresse

le segment antérieur de la capsule interne, la partie antérieure du segment supé-

rieur de la couronne rayonnante, le segment inférieur de la couronne rayonnante,

ion Il. 3

34 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses origines.

Le segment pas-

(prieur de la capsule

interne est formé de

libres verticales ou

obliques.

l'anse lenticulaire et le pédoncule inféro-interne du thalamus. - Méthode de Wei-

gert. (Voy. description de cette coupe, T. Leur, Fig. 283, p. 536.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - AU, avant-mur. - AU', partie de l'avant-mur mor-

celée par les fibres du faisceau uncinatus. - Arc, faisceau arqué. - Ce, corps calleux. - Ce,

capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci(g), faisceau géniculé.

- Ci/ ! f7), cingulum. CM, commissure de Meynert. - cm, sillon calloso-marginal. coa,

commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante. - Fi, première circonvolution fron-

tale. fi, premier sillon frontal. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, faisceau

longitudinal inférieur. - /'l, fibres tangentielles. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule

fusiforme. - I, insula. L\, première circonvolution limbique. - lme, lame médullaire

externe du noyau lenticulaire. lme', lame médullaire supplémentaire du deuxième segment

du noyau lenticulaire, divisant ce segment en deux parties. - Imi, lame médullaire interne

du noyau lenticulaire. - nzF,, face interne de la première circonvolution frontale. - mp,

sillon marginal postérieur de l'insula. - ms, sillon marginal supérieur de l'insula. - Nl,

noyau amygdalien. - NC, noyau caudé. - Nul3, YI2, NL" troisième, deuxième et premier

segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolan-

dique. - ot, sillon collatéral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - PaTh, pédon-

cule antérieur du thalamus.] 'pCR, pied de la couronne rayonnante. - prs, sillon pré-rolan-

dique supérieur. - PiTh, pédoncule inférieur du thalamus.PAs, pédoncule du troisième

segment du noyau lenticulaire. - R, scissure de Rolando. - RTh, radiations optiques de

Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. Sge, substance grise centrale. - Soe, substance

grise sous-épendymaire. - sJI, sillon de Alonro. - S(p), branche postérieure de la scissure

de 5ylvius.-sir, stratum zonale. - 1',T,Ta, première, deuxième et troisième circonvolu-

tions temporales.- t,, t2, la, premier, 'deuxième et troisième sillons temporaux. - l'e, tuber

cinereum. - lec, toenia tecta. - 1'oa, pilier antérieur du trigone. - Th, thalamus (couche

optique). - U, circonvolution du crochet. - l'l, ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale

du ventricule latéral. - Il, bandelette optique.

postérieure du segment antérieur (Cia). Dans la région sous-thalamique,

ce faisceau occupe le cinquième le plus antérieur du segment postérieur

de la capsule interne (Cip), et plus bas, le cinquième le plus interne du

pied du pédoncule cérébral. Cette étude montre en outre que le faisceau

géniculé est renforcé dans la région thalamique inférieure par quelques

fibres qui, venant de la face orbitaire du lobe frontal, longent le bord

inférieur du segment antérieur de la capsule interne (Cia), puis descen-

dent avec les fibres operculaires dans la partie antérieure du segment pos-

térieur (Cip) et dans la partie interne du pied du pédoncule cérébral (Voy.

cas Rivaut, Racle, Richard, Fig. H2 il 162, 165 à 173, 213, p. 1,'il,

165, 197). Les'fibres orbitaires, intimement mélangées aux fibres oper-

culaires, s'épuisent chemin faisant dans le locus niger et peut-être dans

la région sous-thalamique, mais n'atteignent pas le sillon pédonculo-pro-

tubérantiel. Les fibres operculaires descendent, par contre, dans l'étage

antérieur de la protubérance et dans la pyramide bulbaire (cas Schwei-

goffer, Fig. 116 à 122, p. 133).

2. Segment postérieur ou lenticulo - optique de la capsule interne

(Cip). Fig. 7, 13, 1 li., 15,16, po, 21, 22, 24, 26,28, 41, 43, /¡.7. - Le seg-

ment postérieur ou lenliculo-optique de la capsule interne est surtout

formé de fibres verticales ou obliques en bas et en dedans, qui s'irradient

suivant le plan vertico-transversal de l'hémisphère el convergent vers le

pied du pédoncule cérébral. Les fibres antérieures, adjacentes au segment

antérieur de la capsule interne (Cia), se dirigent obliquement en bas, en

dedans et en arrière, les moyennes directement en bas et en dedans, les

postérieures obliquement en bas, en dedans et en avant (Fig. 6).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 35

Fig. 24. - Le segment sous-lenticulaire et le segment postérieur de la capsule interne

et les rapports de ce dernier segment dans la région sous-thalamique avec la zona

incerta, le corps de Luys, le faisceau lenticulaire de Forel et l'anse lenticulaire.

Coupe horizontale intéressant la base du noyau lenticulaire et la partie supérieure

de la région sous-thalamique et sectionnant les commissures antérieure, moyenne et

postérieure, les corps genouillés externe et interne, les couches sagittales du seg-

ment inférieur de la couronne rayonnante et le faisceau de Turck. (Voy. description

de cette coupe T. ICI', Fig. 310, p.. 614.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - Alv, alvéus. - AU, avant-mur. bd, bandelette dia-

gonale de Broca, bras du tubercule Ouadrijumcau antérieur. -BrQp, bras du tuber-

cule quadrijumeau postérieur. - C"1. corne d'Ammon. Ce('/), genou du corps calleux.

Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps

genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. - Cia, segment antérieur de la capsule

interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne. CI., corps de Luys. - coa, commissure antérieure. coin, commis-

sure molle. - cop, commissure postérieure. - Fa, troisième circonvolution frontale. - FI,

faisceau lenticulaire de Forel. - Fie. fibres lenticulo-caudées. -- Fli, faisceau longitudinal

36 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leurs rapports

dans la région ttta-

lamique de la cap-

sule.

Leurs rapports

dans la région sous-

thalamique.

inférieur. - P.1[, faisceau rélrollexe de Meynert. FT, faisceau de Tiirck. hllz, faisceau

thalamique de Forel. - (;11), glande pinéale. - Il, hippocampe. - la, Ip. insula antérieur et

postérieur. - le, lame cornée. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. -

Lzni, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. - lizi', lame médullaire supplémentaire

subdivisant le segment interne du noyau lenticulaire (XL,). - iîits, lame médullaire superfi-

cielle.-ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - sillon marginal postérieur de l'in-

sula.- VC, tête du noyau caudé. - \'C', queue du noyau caudé. - NL3, NL2, Nui, ? troi-

siège, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire, le segment interne est subdivisé

en deux parties par la lame médullaire supplémentaire lnzi'. pC ? pied de la couronne

rayonnante. - PiTh, pédoncule inférieur de la couche optique. - l'ul, pulvinar. - Qa,

tubercule quadrijumeau antérieur. - lie, faisceau cortical dn noyau rouge passant par les

radiations de la calotte. - Rm, ruban de Iteil médian. - Iil'h, radiations optiques de Gra-

tiolet. - Sge, substance grise sous-ependym.nre. Sti, substance innominée sous-lenlicu-

laire de Reichert. - l'ap, tapetum. Tya, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier posté-

rieur du trigone. - trou de Monro. - l ? troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq

d'.\zyr.- VI, ventricule latéral.- T'sph,,corne sphénoïdale du ventricule latéral.- TI', zone

de Wernicke. - Zi, zona incerla de Forel. - 11, bandelette optique.

Les fibres du segment postérieur (Cip) appartiennent aux régions tha-

lamique et sous-thalamique de la capsule interne :

Dans la région thalamique, elles passent d'abord entre le tronc

du noyau caudé (NC) et le bord supérieur du putamen (NLj), puis descen-

dent entre la face externe de la couche optique (Th) et les trois segments

du noyau lenticulaire (.fla, NL iNl,, (Fig. 7). La limite antérieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip) correspond au genou (Ci)

de la capsule interne : elle est constituée par les libres horizontales du

segment antérieur (Cia) qui s'irradient dans l'extrémité antérieure du

thalamus (Fig. 14-, 21). La limite postérieure est formée par les fibres

horizontales du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) qui

s'irradient dans la face externe du pulvinar (Pul); ces limites, peu mani-

festes sur les coupes horizontales qui passent par le tiers supérieur de la

couche optique (Fig. 13, 20), sont très accusées sur celles qui passent par

ses tiers moyen et inférieur (Fig. 21, 43).

Dans la région sous-thalamique (Fig. 21.), le segment postérieur

de la capsule interne (Cip) est limité : en avant par les libres de l'anse du

noyau lenticulaire (Al); en arrière, par le corps genouillé externe (Cge) et

une mince lamelle de substance grise qui appartient il la zone réticulée

du thalamus (Zr). En dedans, il est en rapport de haut en bas : avec la

zona incerla (Zi) qui le sépare du faisceau thalamique de Forel (Fth) et des

parties ventrales du thalamus; avec les fibres de l'anse du noyau lenticu-

laire (Al) qui contournent sa partie interne; avec le faisceau lenticulaire

de Forel (FI) et avec le corps de Luys (CL). Il n'affecte que des rapports

médials avec le noyau rouge (NH) et la capsule de ce noyau (CNU) (Fig. 28).

Dans la partie moyenne de la région sous-thalamique (Fig. 24), le faisceau

lenticulaire de Forci correspond au tiers interne du segment postérieur

de la capsule interne (Cip), le corps de Luys à son tiers moyen, et la zona

incerta à son tiers postérieur. Dans la partie inférieure de la région sous-

thalamique, le faisceau lenticulaire de Forel a disparu et le corps de Luys

recouvre les deux tiers internes du segment postérieur (Cip). En dehors,

le segment postérieur de la capsule interne (Cip) es recouvert par les

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

37

segments interne et externe du globus pallidus (NL,, NL, et NL/), et reçoit

à son sixième postérieur les fibres du segment sous-lenticulaire de la cap-

sule interne (Cisl) (Fig. 24 et 25). Ce contingent sous-lenticulaire aborde

le segment postérieur de la capsule interne (Cip) dans toute la hauteur

FiG. 25. - Les segments rétro et sous-lenticulaire de la capsule interne, le pied du

pédoncule cérébral et le faisceau de Turck vus sur une coupe horizontale oblique

parallèle à la bandelette optique. Méthode de Weigert (voy. explication de cette coupe

T. ter, Fig. 32t, p. 651).

AU, avant-mur. - Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau

antérieur. - BrQp + Rm, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban

de Iteil médian. - CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. C,'7, circonvolution

godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - Cip, segment

postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.

Epp, espace perforé postérieur. - Flop, faisceau de la commissure postérieure. - Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FI', faisceau de Turck

et segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - Fu, faisceau uncinatus. - le, lame

cornée et libres du taenia semi-circularis. - /v ? : , locus niger. - \'lll, noyau de la troisième

paire. - NA, noyau amygdalien. - i\'C' queue du noyau caudé. - \'L3, troisième segment

du noyau lenticulaire (putamen). - NR, noyau rouge. - P, étage inférieur ou pied du

pédoncule cérébral. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire. l'ul, pulvinar. Qa,

tubercule quadrijumeau antérieur; ses couches superficielle (1), moyenne (2) et profonde (3).

- li1'lz, radiations optiques de Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius».

- Th, tlialamus, couche optique. - l'ol, tubercule ou trigone olfactif. - U, circonvolution

du crochet. - Il', champ de Wernicke. - xll, chiasma des nerfs optiques. Zr, zone réti-

culée ou grillagée du pulvinar. - 11, bandelette optique. - III, libres radiculaires de la

troisième paire.

Arrivée du contin-

gent sous-lenticu-

laire.

38 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son aspect sur les

coupes horizontales.

Les segments pos-

térieurs des régions

thalamique et sous-

thalamique de la

capsule interne ne

sont pas équivalents.

Enchevêtrement

des fibres de Cip dans

le sens longitudinal.

Enchevêtrement

de ces fibres avec les

fibres horizontales

des radiations strio-

thalamiques et strio-

sous-thalamiqucs.

de la région sous-thalamique : ses fibres s'insinuent d'abord entre les

segments postérieur et rétrolenticulaire (Cirl) et (Cip) (Fig. 47), puis entre

le segment postérieur (Cip) et le corps genouillé externe (Cge) dont elles

sont toujours séparées par l'étroite lamelle de substance grise apparte-

nant à la zone réticulée du thalamus (Fig. 25). Par son aspect, ce con-

tingent se distingue nettement des fibres du segment postérieur (Cip)

qui traversent la région thalamique de la capsule interne (Fig. 24, 28, 47).

Celles-ci sont en effet sectionnées perpendiculairement à leur axe sur les

coupes horizontales et se présentent sous l'aspect d'un fin pointillé. Les

fibres du contingent sous-lenticulaire sont sectionnées plus ou moins

obliquement et gardent cette direction oblique, jusque dans les régions

supérieures du pied du pédoncule cérébral (Fig. 25). Il s'agit, en effet, ici

de fibres à direction plus ou moins horizontale dont une partie se rend

au corps genouillé interne et à la partie ventrale adjacente du thalamus,

et dont l'autre se recourbe en bas et descend dans la partie externe du

pied du pédoncule cérébral en formant le faisceau de Turck.

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) de la région sous-

thalamique (Fig. 25) n'est donc pas l'équivalent du segment postérieur

(Cip) de la région thalamique (Fig. 21). Il représente ce dernier segment,

plus le faisceau de Turck.

Dans leur trajet à travers les régions thalamique et sous-thalamique de la

capsule interne, les fibres du segment postérieur (Cip) ne sont pas disposées

en lamelles superposées, mais s'enchevêtrent dans le sens longitudinal.

Lorsqu'on examine une série de coupes vertico-transversales,il n'est pas rare

de rencontrer plusieurs coupes sur lesquelles un faisceau plus ou moins

volumineux traverse en diagonale la capsule interne (Fig. 7, p. 10). Il

se dirige obliquement de haut en bas et de dedans en dehors, du noyau

caudé au sommet du noyau lenticulaire, puis se coude et entre dans le

pied du pédoncule cérébral. A un examen superficiel, ce faisceau paraît

venir du noyau caudé et représenter le contingent strié du pied du pédon-

cule cérébral. En réalité, il s'agit ici d'un faisceau cortical qui s'est coudé

une première fois au-dessous du tronc du noyau caudé, une seconde fois

au niveau du sommet du noyau lenticulaire. L'étude systématique des

dégénérescences secondaires consécutives aux lésions corticales montrent

en effet - ainsi que l'un de nous l'a montré en 1893 que toutes les

fibres longitudinales du pied du pédoncule cérébral sont d'origine corticale.

Les fibres du segment postérieur de la capsule interne (Cip) sont croi-

sées à angle presque droit par un grand nombre de fibres qui occupent toute

la hauteur de la capsule interne et qui appartiennent aux radiations strio-

thalamiques : dans la région thalamique (Fig. 21), elles proviennent en

grande partie des fibres radiées du putamen et du globus pallidus, et s'irra-

dient dans le noyau externe du lhalamus. Dans la région .so2.v-tlalazziqztc

(Fig. 24) elles sont fournies àlafois parles fibres ra(liées et parles fibres des

lames médullaires du noyau lenticulaire. Toutes ces fibres se réunissent

en fascicules épais et serrés; les unes s'irradient en très grand nombre

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 39

Fig. 26. - Les segments postérieur, rétro-lenticulaire et sous-lenticulaire de la capsule

interne et le pied du pédoncule cérébral vus sur une coupe vertico-transversale pas-

sant par le bord postérieur du putamen, la partie postérieure du thalamus, le gan-

glion de l'habenula et le noyau rouge. (Méthode de Weigert.)

Alv, alveus.- Crf, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée.

Cge, corps genouillé externe. - Cing, cingulum : Cingle). son faisceau postérieur. - Cip,

segment postérieur; Cirl, segment rétro-lenticulaire; Cisl, segment sous-lenticulaire de la

40 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres de CI ! '

se rendent les unes

dans le thalamus et

le noyau rouge, les

autres dans la pied

du pédoncule ecré-

bral.

Le segment rétro-

lenticulaire est for-

mé de fibres hori-

Ion talcs qui s'irra-

dient dans la partie

postérieure du thala-

mus.

Son aspect et ses

rapports sur les

coupes vertico-trans-

versales.

capsule interne. cm, sillon calloso-marginal. - C7 ! , couronne rayonnante. - pCR, son

pied. - ds, diverticule du subiculum.- Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur ou couche sagittale externe du segment inférieur de la couronne

rayonnante. - 1 1', faisceau de Turck. Fus, lobule fusiforme. - Gh, ganglion de l'habe-

nula. - 11, circonvolution de l'hippocampe. - ip, sillon interpariétal. - 7, première cir-

convolution limbique. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - Lms, lame médul-

laire superficielle de la circonvolution de l'hippocampe. Ln, locus niger. - 1YC, noyau

caudë ; A'C'. sa queue. NL3, troisième segment du noN au lenticulaire. NR, noyau rouge.

OF, faisceau occipito-frontal. - OF + Pi, partie de ce faisceau qui contient des fibres de

projection. - P, pied du pédoncule cérébral. 11-I, deuxième circonvolution pariétale. -

l'arc, circonvolution pariétale ascendante ? a, lobule paracentral. - Po, protubérance. -

l'y, faisceau pyramidal dans son trajet protubérantiel. - Il, scissure de Rolando. - IiC,

radiations de la calotte. - Rgltm, région du ruban de Reil médian. - 11Tlc, radiations

thalamiques. - S(p) branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Slri, stratum inter-

medium. Stl ? stratum zonale du thalamus. - 1'"1 ? T,, les trois circonvolutions tempo-

rales. - li, 13, premier et troisième sillons temporaux.- Tap, tapetum. - lec, ta;nia tecta.

- Tg. corps du trigone. - Th, thalamus. - Ise, tienia semi-circularis. - VI, ventricule

latéral. - Vsph, sa corne sphénoïdale. II, bandelette optique. - III, nerf moteur ocu-

laire commun.

dans le corps de Luys (radiations slrio -11l ! Jsienne,\), les autres forment

l'anse du noyau lenticulaire (Al) et le faisceau lenticulaire de Forel (FI)

(Fig. 21, 28, 312, 323 et 321).

Un grand nombre de fibres de projection corticale du segment posté-

rieur de la capsule interne s'arrêtent dans le thalamus (fibres corlico-l/w-

lamiques), d'autres dans le noyau rouge (fibres coîlico-î-tib,1'qiles), quelques

très rares fibres se rendent dans le corps de Luys et le globus pallidus,

les autres se continuent directement avec les fibres du pied du pédon-

cule cérébral en formant la voie pédonculaire.

3. Segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl). (Fig. 10, 14,

15, 20, 21, 25, 2G, 41, 43, 47, 48. - Le segment rGlro-lenliculaire de la

capsule inlerne est surtout formé de gros fascicules onduleux et enche-

vêtrés, qui se portent horizontalement de dehors et en dedans, passent

entre la queue du noyau caudé (NC) et le bord postérieur du putamen

(NL3), puis abordent le pulvinar (Pul) par sa face externe. Ces fascicules

ne forment pas une couche continue, mais sont dissociés par les nom-

breux ponts de substance grise qui relient le bord postérieur du putamen

à la queue du noyau caudé; les coupes vertico-transversales et les coupes

horizontales les sectionnent parallèlement à leur direction.

Sur les coupes verlico-iransversales, le segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne (Cirl) forme dans son ensemble une bande oblique en bas

et en dehors. Il est situé en dehors du pulvinar (l'ul) et de la zone de

Wernicke (\V) et occupe l'espace compris entre le tronc du noyau caudé

(NC) et la partie recourbée de la queue (NC,) de ce noyau (Fig. 26). Le

taenia semi-circularis le sépare de l'épendyme qui tapisse le carrefour et

la voûte de la corne sphénoïdale (Vsph). Sur les coupes qui passent par

le bord postérieur du putamen (nul,, Fig. 26), on se rend nettement compte

des connexions que le segment rétro-lenticulaire (Cirl)de la capsule affecte

avec les segments postérieur (Cip) et sous-lenliculaire(Cisl). Grâce à la dis-

position en éventail de la capsule interne, la partie supérieure de la coupe

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 41

correspond au segment postérieur de la capsule interne (Cip), reconnais-

sable à l'obliquité de ses fibres en bas et en dedans; la partie moyenne

riche en fibres transversales répond au segment rétro-lenticulaire (Cirl) ;

la partie inférieure appartient au segment sous-lenticulaire (Cisl), dont les

fibres se portent obliquement en haut et en dedans.

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne appartient aux

régions thalamique et sous-thalamique. Il se présente sur les coupes hori-

zontales sous l'aspect d'une région rectangulaire, que la queue du noyau

caudé et le taenia semi-circularis séparent du carrefour ventriculaire.

Sur les coupes horizontales passant par les tiers supérieur et moyen du

thalamus (Fig. 10 et 21), le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne

(Cirl), est situé sur le prolongement du segment postérieur (Cip) et ne

s'en distingue que par la direction de ses fibres; sur les coupes passant

par le tiers inférieur de la couche optique et la région sous-thalamique

(Fig. 24), le segment rétro-lenticulaire (Cirl) est refoulé en dehors par la

zone de Wernicke et le corps genouillé externe.

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne n'envoie pas de

fibres dans le pied du pédoncule cérébral; tributaire du lobe occipital (en

particulier du cuneus (C) des lobules lingual (Lg), et fusiforme Fus)), du

precuneus (PrC), du pli courbe (Pc) et de la partie postérieure des lobes

pariétal et temporal, il envoie ses fibres dans le pulvinar (Pul) et la partie

adjacente du thalamus, dans le corps genouillé externe (Cge), et dans le

tubercule quadrijumeau antérieur (Qa). Ces fibres forment dans leur en-

semble les radiations optiques de Gratiolet (ftTly, ou faisceau visuel cortical.

4. Segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl). (Fig. 7, 12,

16, 25, 26, 27, 28, 29, 30,31, 32, 33). Le segment sous-lenticulaire de la

capsule interne fait suite au segment rétrolenticulaire (Cirl) au-dessous

et en avant duquel il est situé.

Dans son ensemble, il représente une lame plus ou moins triangulaire

qui concourt à former la voûte de la corne sphénoïdale (Fig. 281, p. 309) :

son sommet atteint en avant le noyau amygdalien (NA); sa base est ados-

sée à la partie inférieure du segment rétrolenticulaire de la capsule in-

terne (Cirl); sa face inférieure est tapissée par l'épendyme ventriculaire et

croisée par les fibres du taenia semi-circularis (tsc) et par la partie recour-

bée de la queue du noyau caudé (NC") (Fig. 281); sa face supérieure est

recouverte par le pulamen (NLJ), le globus pallidus (NL2, NLu/), el en avant

par la substance innommée sous-lenticulaire de Heichert (Sti); son bord

interne est en rapport d'arrière en avant avec la partie postérieure du seg-

ment postérieur de la capsule interne (Cip), puis avec la bandelette optique

(II) dont le séparent le ténia semi-circularis et le pédoncule du putamen

(PNL3); son bord externe reçoit le segment inférieur de la couronne

rayonnante.

En abordant le segment sous-lenticulaire delà capsule interne (Cisl),

les fibres du segment inférieur de la couronne rayonnante se groupent en

Son aspect et ses

rapports sur les cou-

pes horizontales.

Ce segment n'en-

voie pas de fibres

dans le pied du pé-

doncule cérébral.

Disposition ·bnc-

rale du segment sous-

leiitictilaire de la

capsule interne.

Ses deux couches.

42

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Faisceau de Turck.

Faisceau temporo-

thalamique d'Arnold

deux faisceaux de trajet, de direction et de connexion distincts. Ce sont le

faisceau de Tiirck et le faisceau temporo-thalamique d'Arnold.

Le faisceau de Tiirck (FT) Fig. 25) occupe la partie postérieure du

segment sous-lenticulaire

de la capsule interne (Cisl),

se porte transversalement

de dehors en dedans, longe

la face inférieure du puta-

men, aborde la partie pos-

térieure du segment pos-

térieur (Cip) dans la région

sous - thalamique et des-

cend ensuite dans le cin-

quième externe du pied du

pédoncule cérébral, après s

avoir abandonné des fibres

au corps genouillé interne

(RCgi) et à la partie ven-

trale du thalamus (Fig. 29,

p. 30).

Le faisceau le2zlo-o-

thalamique d'Arnold (J'Tth)

s'élale sur la voûte et l'ex-

trémité antérieure de la

corne sphénoïdale (Vsph).

Ses si b res 1 es plus externes,

se portent obliquement en

arrière et en dedans; ses

fibres les plus 'internes

affectent une direction

presque sagittale. Toutes

convergent vers le corps

genouillé externe (Cge) et

la partie postéro-inférieure

du pulvinar (Pul) en se

réunissant en un faisceau

compact décrit par Ar-

nold sous le nom de fais-

ceau temporo-thalamique

et par Brissaud sous celui i

de bandelette sous-optique

- faisceau qui passe au-

dessous du faisceau de TÜl'ck et du segment rélro-lenliculaire de la

capsule interne (Cirl) qu'il croise à angle droit (Fig. 27, 29, 30 et coupe

sagittale Fig. 281).

1 ic. z ? 7. - Figure schématique destinée à montrer la

constitution du segment sous-lenticulaire de la

capsule interne et ses deux couches formées par le

faisceau de Turck et le faisceau temporo-thala-

mique d'Arnold.

Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé in-

terne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne; son irradiation dans le pulvinar (Put) et le corps

genouillé externe (Cge) et sa continuation avec les

couches sagittales (CSgt) du segment postérieur delà cou-

ronne rayonnante. - Cisl, le segment sous-lenticulaire

de la capsule interne, sa continuation avec le segment

inférieur (Si) de la couronne rayonnante et ses deux

faisceaux dont l'un, faisceau de Tiirck (FT), forme la

partie externe du pied du pédoncule cérébral, et dont

l'autre faisceau temporo-thalamique d'Arnold (fTth)

passe au-dessous du segment rétrolenticulaire de la

capsule interne le long de la voûte de la corne sphé-

noidale et s'irradie dans le pulvinar (Pul). - CL, corps

de Luys. -NA,noyauamygdalien.-i1'C'yueue du noyau

caudé. - Rm, ruban de Iteil médian. Sti, substance

innominée sous-lenticulaire de Reichert. - Tap, tape-

tum. U circonvolution du crochet. - I'P, voie pédon-

culaire.-11. Bandelette optique.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 43

Fic. 28. - Le segment sous-lenticulaire de la capsule interne et sa continuation avec

le segment inférieur de la couronne rayonnante; le segment postérieur de la cap-

sule interne au voisinage du pied du pédoncule cérébral et ses rapports dans la

région sous-optique avec le corps de Luys, l'anse lenticulaire et le faisceau lenticu-

laire de Forel. Coupe horizontale passant par la partie moyenne de la commissure

antérieure. - Méthode de Weigert (voy. description de cette coupe, T. le, Fig. 311,

p. 618). z

Al, anse lenticulaire. - 1lv, alvéus. - AU, avant-mur. - bd, bandelette diagonale de

Broca. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. - BrQp + Rm, union du bras

du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban de Heit médian. - CA, corne d'Ammon.

- Ce (g), genou du corps calleux.- Ce, capsule externe.- Cex, capsule extrême. Cg, circon-

volution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - Cia,

segment antérieur de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne.

- Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - CL, corps de Luys. - CM, com-

fissure de Meynert. - coa, commissure antérieure. - cop, commissure postérieure. - ds,

diverticule du subieulum. - 1 ? troisième circonvolution frontale. - Fcop, faisceau de la

commissure postérieure. - fq, sillon fimbrio-godronné. - ll, faisceau lenticulaire de Forel.

- Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FM, fais-

ceau rétroflexe de Meynert. - FT, faisceau de Tiirck. - h, sillon de l'hippocampe. la,

insula antérieur. - Ip, insula postérieur. - le, lame cornée et tænia semi-circularis. - lme,

lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du noyau

lenticulaire.-Lz7s, lame médullaire superficielle du subiculum, - ma, sillon marginal anté-

il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

rieur de l'insula, - mp, sillon marginal postérieur de l'iusula.- SC, tète du noyau caudé.-

\'C', queue du noyau caudé. - ""L3, NL2, les trois segments du noyau lenticulaire. -

pCR, pied de la couronne rayonnante. - PiTh, pédoncule inférieur de la couche optique.

- Qa, tubercule quadrijumeau antérieur.- RC, radiations de la calotte. - lt1'le, radiations

optiques de Gratolet. - Sole, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épen-

dymaire. - Sih, scissure inter-hémisphérique. -- Sti. substance innominée sous-lenticu-

laire de Reichert. - Tap, tapetum. Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier posté-

rieur du trigone. - 1-3, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr, - 1'(, corne

frontale du ventricule latéral. - T'l, ventricule latéral. - 11, bandelette optique.

FiG. 29. - Le segment sous-lenticulaire de la capsule interne, le faisceau temporo-

thalamique d'Arnold, le faisceau de Turck et sa fusion avec le segment postérieur

de la capsule interne et la voie pédonculaire. - Coupe verlico-transversale passant

en avant des corps genouillés et intéressant la corne d'Ammon, le faisceau externe

du pied du pédoncule cérébral et le noyau rouge. Méthode de Weigert.

Alv, alvéus intra-ventriculaire. - Alvx, alvéus extra-ventriculaire de la corne d'Ammon

(CA). - Cg, circonvolution godronnée. fCg, les fibres de la circonvolution godronnée qui

se rendent dans la finibria (Fi) et l'alvélis intra-ventriculaire. - Cih, segment postérieur;

Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - CSgt. les couches sagittales du

segment inférieur de la couronne rayonnante; elles se continuent avec le segment sous-len-

ticulaire de la capsule interne et se dédoublent en couches sagittales interne (Sgi) ou radia-

tions thalamiques et en couche sagittale et externe (Sle) ou faisceau longitudinal inférieur

le long de la paroi externe de la corne spliénoidale. - F.11, faiscerlU rétroflexe de Meynert.

- 1·'T faisceau de Turck formant la couche supérieure du segment sous-lenticulaire de la

capsule interne et se continuant en bas avec la voie pédonculaire (VI'). - fTlk, faisceau

temporo-thalamique d'Arnold, ou couche inférieure du segment sous-lenticulaire de la cap-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 4 : i

su e interne. - Ln, locus niger. -.VC' partie recourbée de la queue du noyau caudé. - A7/.2,

NL3, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - Np, noyaux pontiques. -

NR, noyau rouge. Rm, ruban de Heit. SR, formation réticulée. - stratum moyen ;

Slip, stratum profond; Sirs, stratum superficiel des fibres transversales de la protubérance.

- 7'(ip, tapetum. - 7'/t, thalamus. lsc, tmnia semi-circularis.- l'Il, voie pédonculaire. z

Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Zr, zone réticulée. - JI, bandelette optique.

- III, nerf moteur oculaire commun.

Il résulte de cette disposition que la partie postérieure du segment

sous-lenticulaire de la capsule interne du (Cisl) comprend deux couches

de fibres superposées et de direction différente, bien mises en évidence

sur les coupes vertico-transversales et sagittales de la région (Fig. 29, 30 et

281) : la couche supérieure comprend les fibres du faisceau de Turck (FT)

que l'on peut suivre de la substance blanche non différenciée du lobe

temporal , et du segment inférieur de la couronne rayonnante jusqu'au

pied du pédoncule cérébral (Fig. 29 et 7). La couche inférieure est con-

stituée par le faisceau temporo-thalamique d'Arnold (fTth), faisceau

Fig. 30. - Le segment sous-lenticulaire de la capsule interne, le faisceau temporo-

thalamique d'Arnold et les fibres du faisceau de Tiirck qui s'irradient dans le tha-

lamus. Coupe verlico-transversale passant par le corps genouillé externe, le segment

postérieur de la zone réticulée du thalamus et sectionnant le segment rétro-lenlicu-

laire de la capsule interne dans la région adjacente au segment postérieur. Méthode

de Weigert.

Alv, alvéus intra-ventriculaire. - Ilvx, alvéus extra-ventriculaire de la corne d'Ammon

(Cet). - Cg, circonvolution godronnée; fCg, les fibres qu'elle envoie dans la (imbria ;Ici).

- Cge, corps genouillé externe. - Cip, segment postérieur; Cirl, segment rétro-lenticu-

laire ; Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - coa, commissure antérieure

- CSgt, les couches sagittales du segment inférieur de la couronne rayonnante. fr, fibres

radiées du thalamus. - FTth, fibres que le faisceau de Turck envoie au thalamus. - zut,

faisceau temporo-thalamique d'Arnold. - Ln, locus niger. - A't2, NL3, les deuxième et

troisième segments du noyau lenticulaire. - Th, thalamus. - lse, tamia semi-circularis. -

l'l', voie pédonculaire. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Zrp, segment

postérieur de la zone réticulée du thalamique.

Ses aspects sur les

coupes vertico-trans-

versales.

46

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fic. 31 et 32. - Dégénérescence partielle du segment sous-lenticulaire de la capsule

interne (en particulier du faisceau lemporo-thalamidue d'Arnold) à la suite d'une

Bibliothèque des Internes

eh Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 47

lésion de la face interne et de la pointe du lobe occipital ainsi que des lobules lin-

gual et fusiforme chez un malade atteint de cécité verbale pure. Ces coupes horizon-

tales obliques mon trent très nettement l'irradiation dans le pulvinar du faisceau tem-

poro-thalamique d'Arnold partiellement dégénéré (Fig. 31), la courbe à convexité

antérieure que décrit le segment sous-lenticulaire de la capsule interne au niveau de

l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale et sa continuation avec les couches

sagittales du segment inférieur de la couronne rayonnante (Fig. 32). Méthode de

Weigert. Les zones dégénérées sont colorées en jaune (voy. Cas Courrière, p. 108,

Fig. 80 à 86).

Al, anse lenticulaire. - AU', partie morcelée de l'avant-mur. - BrQa, bras du tubercule

quadrijumeau antérieur. - Cge, Cgi, corps genouillés externe et interne. - Cip, segment

postérieur de la capsule interne au voisinage immédiat du pied du pédoncule cérébral. z

Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - CL, corps de Luys. - C31, commis-

sure de Meynert. - cop, commissure postérieure. - Ep, épendyme de la voûte de la corne

sphénoldale. - h'li, faisceau longitudinal postérieur ou couche sagittale externe du segment

inférieur de la couronne rayonnante. - Fit, faisceau rétroflexe de Meynert. Fmp, faisceau

mamillaire principnl.- FTth, faisceau temporo-thalamique d'Arnold, son irradiation (Fig. 31)

dans le pulvinar. - ft, fibres tangentielles de la circonvolution du crochet. - noyau

amygdalien. - A'C', NC", partie recourbée et extrémité antérieure de la queue du noyau

caudé dans la région où il se fusionne avec le pédoncule du putamen (VL,'). - A'71. noyau

rouge. - PiTh, pédoncule inféro-interne du thalamus. -Plch, plexus choroïdes de la corne

spliénoidalc. - l'ul, pulvinar. - Qa, tubercule quadrijumeaux antérieur. -RC, radiations de

ta calotte. 7 ? ruban de Reil médian; 7 ? région de la couche optique située immé-

diatement en avant du corps genouillé interne dans laquelle il s'irradie. - RTIe, radiations

thalamiques ou couche sagittale interne du segment inférieur de la couronne rayonnante.

- Sge, substance grise sous-épendymaire de la corne spénoidale. - Slrz, stratum zonale du

pulvinar. - Te, tuber cinereum. - Tma, tubercule mamillaire accessoire. - 7 ? pilier

antérieur ; Tgp, pilier postérieur du trigone cérébral. - U, circonvolution du crochet. - VSph,

corne sphénoïdale du ventricule latéral. - II, bandelette optique.

compact, à surface de section ovalaire sur les coupes verlico-transver-

sales, tapissé par l'épendyme ventriculaire et situé entre le tænia semi-

circularis et la partie recourbée de la queue du noyan caudé (Fig. 29,

30 et 2S1).

Le segment sous-lenticulaire de la capsule interne ne présente cet

aspect que sur les coupes vertico-transversales qui intéressent le faisceau

de Turck. En avant de ce faisceau, ce segment (Cisl) est réduit au faisceau

temporo-thalamique dont les fibres, sectionnées perpendiculairement ou

obliquement à leur axe, s'étalent sur la voûte sphénoïdale. C'est en arrière

du faisceau de Tùrck, sur les coupes vertico-transversales qui intéressent

le corps genouillé externe (Fig. 30), que le faisceau temporo-thalamique

atteint son plus haut degré de développement; puis il diminue rapidement

sur les coupes qui intéressent le segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne (Cirl) au sur et à mesure que ses fibres s'irradient dans le corps

genouillé externe et dans le pulvinar.

Sur les coupes horizontales obliques, parallèles à la bandelette optique,

(fin. 12, 31, 32, cas Courrière et Bras, Fig, 93, p. 108 a 120) on constate |

nettement que le faisceau temporo-thalamique, en se continuant avec les

fibres du segment inférieur delà couronne', rayonnante, forme une anse dont

la convexité antérieure correspond à la partie externe du noyau amygda-

lien (Fig. 31 et 32). Le faisceau temporo-thalamique ne relie donc pas le

pôle temporal à la couche optique. L'étude des dégénérescences secon-

daires nous a montré que ce faisceau tire son origine des circonvolutions '

Son aspect sur les

oupes horizontales

btiquos.

Connexions ditfé-

entes do ses deux

;ouches.

48 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa constitution.

Son aspect sur les

coupes horizontales.

Ses rapports avec

le corps de Luys,

le locus niger,

l'anse lenticulaire,

le pédoncule du tu-

bercule mamillaire.

temporales, qu'il reçoit un contingent important de fibres du lobe occi-

pital et qu'il dégénère partiellement à la suite des lésions des lobules

lingual et fusiforme (cas Courrière et Bras, p. 108 à 120). Le faisceau

de Tiirck, par contre, ne lire son origine que de la partie moyenne des

deuxième et troisième circonvolutions temporales (cas Neumann,

Fig. 135, p. 144) et ne dégénère ni à la suite de lésions du lobe occipital

(Dejerine, p. 107 et suiv.), ni à la suite de lésions de la première circon-

volution temporale.

C. - PIED DU PÉDONCULE CÉRÉBRAL. VOIE PÉDONCULAIRE

Le pied du pédoncule cérébral (P, Fig. 12, 25, 33, 34, 35, 36, i)

fait suite il la région sous-thalamique de la capsule interne; ses libres

longitudinales forment la voie pédonculaire et comprennent toutes les

fibres de projection corticale du segment postérieur (Cip) de la capsule

interne, qui ne se sont arrêtées ni dans le thalamus, ni dans la région

sous-thalamique, ainsi que les fibres du segment sous-lenticulaire (Cisl)

de la capsule interne qui constituent le faisceau de Turck.

Les coupes horizontales du cerveau (T. ICI' p. 577), sectionnent le pied

du pédoncule obliquement (Fig. 33) : La partie antérieure de sa surface

de section, enclavée entre le globus pallidus,la substance grise centrale

du troisième ventricule et le corps de Luys, appartient en réalité au seg-

ment postérieur (Cip) de la région sous-thalamique de lacapsule interne, la

partie postérieure, libre, appartient seule au pied du pédoncule, la déli-

mitation étant établie par la bandelette optique. La surface de section du

pied du pédoncule décrit sur ces coupes une courbe à concavité interne et

postérieure; sa partie interne est épaisse en connexion avec l'extrémité

inféro-interne du corps de Luys, et sillonnée par les nombreuses fibres

transversales du système strio-1uysien; sa partie postérieure est en con-

nexion avec le locus niger. Les coupes sériées montrent très nettement

la manière dont le locus niger refoule le corps de Luys en haut et en

dedans, et les travées grises qu'il envoie dans l'épaisseur même du

pied du pédoncule et qui sont particulièrement abondantes à sa partie

interne.

Sur les coupes voisines de la bandelette optique, la partie antérieure et

interne du pied du pédoncule est embrassée par les libres horizontales

de l'anse lenticulaire (Al), (Fig. 33 et 44) qui se portent en arrière, dans

la région sous-optique, pénètrent en partie dans la capsule du noyau

rouge et en partie dans la région anléro-ventrale du thalamus, mais

n'entrent pas dans la constitution de la voie pédonculaire. Sur les coupes

un peu plus inférieures (Fig. 34), intéressant l'émergence même du bord

interne du pied du pédoncule, celui-ci est longé en dedans par les fibres

horizontales du pédoncule du tubercule mamillaire (PTm) qui se dirigent

d'avant en arrière du tubercule mamillaire il la calotte pédonculaire.

Pas plus que l'anse lenticulaire, ces fibres n'entrent dans la conslitu-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. zip

FiG. 33. - Le segment sous-lenticulaire de la capsule interne, le segment inférieur de

la couronne rayonnante et la région de transition entre le segment sous-thalamique

de la capsule interne et le pied du pédoncule cérébral. - Coupe horizontale passant

par la partie latérale de la commissure antérieure et sectionnant le corps de Luys,

et le noyau rouge. - Méthode de Weigert. (Voy. description de cette coupe T. le',

Fig. 312, p. 622.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - Alv, alvéus. - AU, avant-mur. bd, bandelette dia-

gonale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. - BrQp. bras du

tubercule quadrijumeau postérieur. - Cal, corne d'Ammon. CB, carrefour olfactif de

Broca. Cc(g), genou du corps calleU ? - Cc(r), bec du corps calleux (roslrum).- Ce, cap-

sule externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps

genouillé interne. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne. - CL, corps de Luys. CM, commissure de Meynert.

coa. commissure antérieure. - cop, commissure postérieure. - ds, diverticule du subiculum.

- 7 ? troisième circonvolution frontale. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. -

Fi, fimbria. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. P.11, faisceau rétrollexe de Meynert.

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - la, Ip, insula antérieur et postérieur. - le, lame

cornée et tænia semi-circularis. - Lms, lame médullaire superficielle. - ma, sillon mar-

ginal antérieur. - 71p, sillon marginal postérieur. XC, tête du noyau caudé. NC', queue

du noyau caudé. - NL3 YL2, troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. -

NG,(Al), premier segment du noyau lenticulaire et anse du noyau lenticulaire. -11'R, noyau

rouge. - P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. - pCR, pied de la couronne

rayonnante. - PiTh, pédoncule inférieur du thalamus. - Plch, plexus choroïdes. - Qa,

TOME II. 4

50 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

tubercule quadrijumeau antérieur. - 71M ! , ruban de Reil médian. - RTh, radiations opti-

. ques de Gratiolet. - SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. - Srlc, substance grise

centrale. - Sge, substance grise sous-épendymaire. Sli, substance innominée sous-

lenticulaire de Reichert. - T,, circonvolution temporale profonde. - T'ap, tapetum. Tga,

Tgp, piliers antérieur et postérieur du trigone. - Il,, troisième ventricule. - VA, faisceau

de Vicq d'Azyr. - Vf, corne frontale du ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du

ventricule latéral. If, bandelette optique.

FIG. 34. - Le pied du pédoncule cérébral, ses rapports avec le pédoncule du tubercule

mamillaire. - Coupe horizontale du pédoncule cérébral sectionnant le noyau rouge,

l'espace perforé antérieur et la bandelette de Giacomini. - Méthode de Weigert

(voy. description de cette coupe Ti, Fig. 314, p. 629).

Alv, alvéus. - AU, avant-mur. - au, aqueduc de Sylvius. - bd, bandelette diagonale

de Broca. - BG, bandelette de Giacomini. - BrQp, bras du tubercule quadrijumeau pos-

térieur. - CA, corne d'Ammon. Cil, carrefour olfactif de Broca. - Crl, circonvolution

godronnée. - CM, commissure de Meynert. - CNC, colliculus du noyau caudé. - ds, diver-

ticule du subiculum. - eF, commissure sous-thalamique postérieure de Foret occupant la

voûte de l'espace perforé postérieur. - Epa, espace perforé antérieur. - troisième circon-

volution frontale. - f,, sillon olfactif. - Fcop, faisceau de la commissure postérieure. - Fli,

faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. 1,ilI. faisceau rétro-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

as

flexe de Meynert. Fus, lobule fusiforme. - GQp, ganglion du tubercule quadrijumeau pos-

térieur. - Il, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de l'hippocampe. - la, insula an-

térieur. -Ip, insula postérieur. Lins, lame médullaire superficielle. - Ln, locus niger. - lt,

lame terminale[jembryonnaire. ma, sillon .marginal antérieur de l'insula. - Nl, noyau

amygdalien. NC, tête du noyau caude. - NR, noyau rouge. - ol, sillon collatéral. - l',

étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. - pCR, pied de la couronne rayonnante.

PTott, pédoncule du tubercule mamillaire. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Rm,

ruban de Heil médian. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. SgAq, substance grise

de l'aqueduc de Sylvius. - SR. Formation réticulée de la calotte. - T, + Ip, union de la

première circonvolution temporale avec l'insula postérieur. - Tap, tapetum. - Tc, tuber

cinereum. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tml, tubercule mamillaire latéral de

Gudden. - U, circonvolution du crochet. - V3, troisième ventricule. - VA, faisceau de

Vicq d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - II, bandelette optique.

tion de la voie pédonculaire : ce sont en effet des formations surajoutées,

adossées au pied du pédoncule et en tout comparables aux radiations

strio-thalamiques, strio-sous-thalamiques et strio-luysiennes qui sillon-

nent la capsule interne dans ses régions thalamiques et sous-thalamiques.

Les coupes horizontales obliques parallèles à la bandelette optique,

sectionnent le pied du pédoncule cérébral perpendiculairement à sa

direction (Fig. 12, 25, 48). Il s'y présente sous (l'aspect d'une faux, à

extrémité interne mince et effilée, à extrémité externe volumineuse et

dans la concavité de laquelle se loge le locus niger. Les quatre cin-

quièmes internes comprennent des fibres pour la plupart sectionnées per-

pendiculairement à leur axe, et correspondent : le cinquième interne au

faisceau géniculé; les trois cinquièmes moyens au segment postérieur de

la capsule interne; quant au cinquième externe, caractérisé par ses

fibres horizontales, il est constitué par le faisceau de Turck.

Sur les coupes plus inférieures, ces différences s'effacent, les fibres du

cinquième externe se coudent et deviennent longitudinales; les fibres des

quatre cinquièmes internes s'infléchissent, changent de direction et con-

tiennent un très grand nombre de fascicules obliques qui traversant plus

ou moins radialement le pied du pédoncule, se dirigent vers le locus

niger et forment dans leur ensemble une couche de lâches fascicules

séparés par de la substance grise et connue sous le nom de stratum inter-

medium (Meynert), de couche dorsale du pied du pédoncule cérébral

(Flechsig). (Stri el PLp, Fig. 35.)

Du stratum inlermedium et en particulier de la profondeur du

deuxième cinquième externe du pied du pédoncule cérébral, on voit se

détacher un certain nombre de gros fascicules qui se portent très oblique-

ment en bas et un peu en arrière, traversent le locus niger et s'accolent

au ruban de Reil médian dans les régions inférieures du pied du pédon-

cule cérébral. Ils constituent le faisceau du pied à la calotte, le pes

lemniscus de Meynert et de Flechsig (PLp, Fig. 35).

L'étude des dégénérescences récentes, traitées par la méthode de

Marchi (Fig. 37 et 38), montrent qu'il s'agit ici de véritables faisceaux

aberrants de la voie pédonculaire qui, refoulés en arrière par les fibres

transversales de la protubérance (Eig. 36), s'adossent au ruban de Reil

médian dans son trajet protubérantiel, puis rentrent dans la constitution

Son aspect sur les

coupes horizontales

obliques.

La direction verti-

cale des fibres de ses

quatre cinquièmes

internes.

La direction hori-

zontale des fibres de

son cinquième ex-

terne constitué par

le faisceau de Turck.

Formation dos lâ-

ches fascicules du

stratum intormé-

dium.

Faisceaux aber-

rants de la voie pé-

donculaire.

Pos lemniscus pro-

fond.

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Pes lemniscus su-

perficiel.

de la pyramide bulbaire et se comportent comme elle au niveau du collet

du bulbe. Leur dégénérescence est descendante et elles ne participent pas

à l'entre-croisement sensitif du bulbe.

Au lieu d'être profondes, ces fibres aberrantes peuvent être quelquefois

superficielles. On les voit alors se détacher du deuxième cinquième externe

du pied du pédoncule (PLs, Fig. 38), se diriger obliquement en bas et en

dedans, croiser la face libre du pied du pédoncule cérébral en formant le

faisceau en écharpe de Féré. Au niveau du sillon pédonculo-protubérantiel,

elles atteignent le bord interne du pied du pédoncule cérébral et se placent

en dedans de son faisceau interne; dans la protubérance, elles sont refou-

lées en arrière par les fibres transversales de la protubérance et s'accolent

à la partie interne du ruban de Reil médian. Plus bas, elles rentrent dans

Fig. 35. - Le pied du pédoncule cérébral, sa couche intermédiaire ou profonde, et le

pes lemniscus profond. - Coupe transversale du pédoncule cérébral, au voisinage du

sillon pédonculo-protubérantiel, passant par l'entre-croisement des pédoncules céré-

belleux supérieurs et l'entre-croisement des nerfs pathétiques. Méthode de Weigert-

Le stratum intermedium est coloré en rose (voy. description de celle coupe, 1110 partie).

Aq, aqueduc de Sylvius. - Flp. faisceau longitudinal postérieur. - xF, entre-croisement

ventral de la calotte pédonculaire de Fore ! . - Gip, ganglion interpédonculaire.- Lit. locus

niger. - NI, noyau latéral de la calotte pédonculaire. - l'cs, pédoncule cérébelleux supé-

rieur ; son petit entre-croisement supérieur (zsl'es); son grand entre-croisement inférieur

(xiPcs). - l'Lp, pes lemniscus profond. lIlII, ruban de Reil médian. RL, ruban de Reil

latéral. - NIIl, noyau du ruban de Reil latéral. - SgAq, substance grise de l'aqueduc de

Sylvius. - Sli, formation réticulée. - Slri, stratum intermedium. Tpo, tumia pontis.

17d, petite racine motrice descendante du trijumeau. - l'il, voie pédonculaire, - IV, nerf

pathétique; xll', son entre-croisement en arrière de l'aqueduc de Sylvius.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

53

la constitution de la pyramide bulbaire ou se terminent dans la substance

grise de l'étage antérieur de la protubérance. Elles se comportent, en

d'autres termes, comme le pes lemniscus et ont même été décrites sous ce

nom par quelques auteurs. Pour éviter toutes espèces de confusion, nous

désignerons ces deux faisceaux sous les noms de pes lemniscus superficiel

(PLs) et de pes plemniscus profond (PLp). Le pes lemniscus profond est

constant, le superficiel est relativement rare et il semble exister une

vicariance entre ces deux faisceaux aberrants de la voie pédonculaire.

Parfois on voit se détacher du 2c cinquième externe de la voie pédon-

culaire des fibres aberrantes superficielles, qui à l'enconlre du pes

FiG. 36. - La dissociation des libres du pied du pédoncule cérébral, en particulier du

stratum intermedium et du pes lemniscus profond, par les fibres transversales du

pont et leur adossement au ruban de Reil médian. - Coupe transversale du pédon-

cule cérébral passant au-dessous de la coupe précédente (Fig. 3o) et sectionnant les

fibres protubéranhelles qui forment la lèvre inférieure du trou borgne supérieur. -

Méthode de Weigert. Le stratum intermedium est coloré en rose. (Voy. description

de cette coupe, lll° partie.)

Fiée, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. FPoa, fibres

protubérantielles antérieures. - Fl'op, fibres protubérantielles postérieures. - Gip, ganglion

interpédonculaire. - Le, locus casruleus. A'cs, noyau central supérieur. - NI, noyau

latéral de la calotte pédonculaire. - A'7, noyau de la troisième paire. - Pes, pédoncule

cérébelleux supérieur; xil'cs, son grand entre-croisement inférieur. - RI, ruban de Reil

latéral. - Rm, ruban de Reil médian; les fascicules arrondies appartiennent à la voie pédon-

culaire. - Sgc, substance grise centrale. - qPo, substance grise de l'étage antérieur de

la protubérance. S7 ! , formation réticulée. - Tpo, toenia pontis. - lol, petite racine mo-

trice descendante du trijumeau. - l'Il, la voie pédonculaire, ses fibres horizontales et les

fascicules dissociées de sa couche profonde. - 171 ? valvule de \'ieussens. - l ? quatrième

ventricule.

Fibres aberrante

postéro-esternes.

54

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Importance do ces

faisceaux dans la to-

pographie des dégé-

nérescences du pied

du pédoncule céré-

bral.

lemniscus superficiel se portent en haut, en arrière et en dehors; elles

contournent le faisceau externe du pied du pédoncule cérébral, puis

s'infléchissent en dedans au voisinage de la région sous-optique, passent

en avant du corps genouillé interne et se dirigent vers le tubercule

quadrijumeau antérieur. Ces fibres aberrantes postéro-externes suivent en

quelque sorte le trajet du {l'aclas I)edoiciili2,is transversus de Gudden.

Lorsqu'on étudie les dégénérescences du pied du pédoncule cérébral,

en particulier celles de sa partie interne, on doit toujours avoir présent

à l'esprit la possibilité d'un pes lemniscus superficiel (PLs) ainsi que les

rapports de la partie supérieure du pied du pédoncule avec l'anse du

noyau lenticulaire et le pédoncule du tubercule mamillaire. Dans les dégé-

nérescences du faisceau interne du pied du pédoncule cérébral, on trou-

vera toujours aux confins de la région sous-optique (cas Schweigoffer,

Fig. 120, p. 136), en dedans de ce faisceau dégénéré, les fibres horizontales

saines de l'anse lenticulaire, qu'il faudra se garder de considérer comme

appartenant au système du pied du pédoncule cérébral. Si dans ces cas

Fic. 37 et 38.-Dégénérescence des trois cinquièmes moyens du pied du pédoncule céré-

bral, de la partie correspondante du locus niger (Ln), du pes lemniscus profond (PLp,

Fig. 37) et du pes lemniscus superficiel (PLs, Fig. 38). (Méthode de Marchi.) Cette

dégénérescence est consécutive à un foyer capsulaire situé en avant du segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne et qui, sectionnant dans la région thalamique, les

deux tiers postérieurs du segment postérieur de la capsule interne, empiète en avant

sur le globus pallidus, mais respecte le thalamus. La figure 37 passe par l'émergence

de la IIIe paire et le tubercule quadrijumeau antérieur; la figure 38 est voisine du

sillon pédonculo-protubérantiel et intéresse l'entre-croisement des pédoncules céré-

belleux supérieurs.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

55

FiG. 39 et 40. - Cas Bizaguet. Dégénérescence de la partie moyenne du pied du

pédoncule cérébral consécutive à une lésion corticale et sous-corticale ayant détruit

l'insula, le putamen, sectionné le segment moyen ou supérieur de la couronne rayon-

nante et entraîné une hémiplégie gauche. Dans la région pédonculaire supérieure

(Fig. 39), la zone dégénérée occupe la partie moyenne du pied du pédoncule; dans la

région pédonculaire inférieure (Fig. 40), elle s'étale à la surface du faisceau interne

et simule une dégénérescence partielle de ce faisceau. - Méthode de Weigert. La

zone dégénérée est colorée en jaune. - Remarquer l'atrophie extrême des régions

non dégénérées du pied du pédoncule cérébral et dans la figure 40 l'hémiatrophie

en masse de la calotte pédonculaire.

Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Cge,

corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - CL, corps de Luys. - CNR, cap-

sule du noyau rouge. - cop, commissure postérieure. - 1 lp, faisceau longitudinal posté-

56 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le taenia pontis ne

doit être confondu ni

avec le pes lemniscus

superficiel ni avec

les fibres aberrantes

postéro externes.

rieur. - r.11, faisceau rétroflexe de Meynert. - Fmp, faisceau mamillaire principal. - Gip,

ganglion interpédonculaire. - Ln, locus niger. N7 ! , noyau rouge. Niv, noyau du nerf

pathétique. - l', pied du pédoncule cérébral; P', son faisceau interne sain; P(d), sa zone

moyenne dégénérée. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur; xPcs, son entre-croisement. -

PLp, pes lemniscus profond. - plus, pes lemniscus superficiel. - Qa, tubercule quadriju-

meau antérieur. - Riel, ruban de Reil médian. - RgRm. région du ruban de Reil médian.

- SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. - SR, formation réticulée de la calotte

pédonculaire. - Tma, tubercule mamillaire accessoire. - t'c, petite racine descendante

motrice du trijumeau. - 7/, bandelette optique; III, nerf moteur oculaire commun.

il exisle un pes lemniscus superficiel (cas Cogery, Fig. 177, p. 175), on

verra sur les coupes voisines du bord supérieur de la protubérance, des fibres

saines refouler en arrière et en dehors le faisceau interne dégénéré. Mais le

faisceau interne ne se déplace qu'au voisinage immédiat de la protubérance.

S'agit-il d'une dégénérescence des trois cinquièmes moyens du pied du

pédoncule, on pourra suivre le pes lemniscus superlicicl (PLs) dégénéré le

long de la face superficielle du pied du pédoncule cérébral et on verra ses

fibres horizontales se placer en avant, puis en dedans, des fibres verticales

saines du faisceau interne. Ces particularités sont très visibles sur les dé-

générescences récentes traitées par la méthode de Mardi ! (Fig. 37 et 38).

Elles permettent d'interpréter la topographie de certaines dégénéres-

cences, de prime abord anormales, du faisceau moyen du pied du pédon-

cule cérébral, telles que le cas Bizaguet (Fig. 39 et 40). Dans ce cas,

la zone dégénérée (P(cl) occupe dans la région pédonculaire supérieure

la partie moyenne du pied du pédoncule (Fig. 39); elle est limitée en

dedans et en dehors par les fibres saines des faisceaux interne (P') et

externe (P) de la voie pédonculaire. A mesure que l'on approche du

sillon pédonculo-protubérantiel la zone dégénérée (P(cl) se déplace : elle

se porte en dedans, s'étale à la surface du faisceau interne sain (P')

(Fig. 40) et le refoule dans la profondeur du pied du pédoncule, simu-

lant ainsi une dégénérescence du faisceau interne, au moins dans ses

couches superficielles. Cette disposition si spéciale ne s'explique qu'en

admettant dans ce cas l'existence d'un pes lemniscus superficiel volumi-

neux, et démontre une fois de plus la nécessité des coupes sériées dans

l'étude des dégénérescences du névraxe.

Même en l'absence d'un pes lemniscus superficiel on voit, sur les

coupes très voisines du bord supérieur de la protubérance, un petit fas-

cicule de fibres horizontales contourner les fibres verticales du pied du

pédoncule cérébral. Elles ne quittent pas le voisinage immédiat du sillon

pédonculo-protubérantiel peuvent être suivies, sur les coupes sériées, le

long de la face libre du pied du pédoncule cérébral et jusque sur la face

latérale de l'isthme de l'encéphale où elles s'infléchissent en bas pour

pénétrer dans le cervelet avec les pédoncules cérébelleux supérieur ou

moyen. Elles appartiennent en effet aux fibres horizontales les plus supé-

rieures de la protubérance, en particulier au 1--iiia pontis (Tpo, Fig. 33, 36,

337, 351, 361), et ne doivent être confondues, ni avec le pes lemniscus

superficiel, ni avec les fibres aberrantes posléro-exlernes que la voie pé-

donculaire envoie parfois dans le tuhcrcule quadrijumeau antérieur.

Bibliothèque des Internes

'en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 57

II. ORIGINE COKT1CALE ET TRAJET CAPSUL.411'E DES DIFFÉRENTES CATÉGORIES

DE FIBRES DE PROJECTION DU MANTEAU CÉRÉBRAL

(Résultats basés sur l'étude de 53 cas de dégénérescences secondaires.)

Les connexions directes de la corlicalité cérébrale avec les masses

grises du névraxe s'effectuent par deux catégories de fibres de projection

de longueur différente :

1° Les unes courtes relient la corticalilé cérébrale aux noyaux gris

des cerveaux intermédiaire el moyen (fibres cortico-tlzalanziqzces et corlico-

sous-thalamiques); elles portent le nom générique de radiations, et se

réunissent, au voisinage des formations ganglionnaires dans lesquelles

elles s'irradient, en un faisceau compact plus ou moins nettement cir-

conscrit, désigné sous le nom de pédoncule ou de bras'.

2° Les autres longues passent par le pied du pédoncule cérébral for-

ment la voie pédonculaire et réunissent la corlicalité cérébrale au locus

niger, au rhombencéphale et à la moelle épinière (fibres corlico-rotuGé-

rantiellcs et cortico-médullaires.

A. ORIGINE CORTICALE ET TRAJET CAPSULAIRE DES FIBRES DE PROJECTION

CORTICO-THALAMIQUES ET CORTICO SOUS-THALAMIQUES

Ces fibres destinées aux noyaux gris des cerveaux intermédiaire et

moyen comprennent :

·1° Les radiations thalamiques ;

2° Les radiations du corps genouillé externe et du tubercule quadriju-

meau antérieur;

3° Les radiations du corps genouillé inlerne et du tubercule qlladrijll-

meau posté ? leur ;

4° Les radiations du noyau rouge.

1. radiations thalamiques. Le thalamus (couche optique) esl,

de tous les centres ganglionnaires, celui qui reçoit les plus nombreuses

fibres de projection corticale. Elles lui constituent une véritable cou-

ronne rayonnante, la couronne rayonnante du thalamus, et proviennent

de toutes les régions du manteau cérébral, puisqu'une lésion corticale

pathologique ou expérimentale retentit toujours, quel qu'en soit le siège,

sur la couche optique.

Ces fibres, dites radiations de la couche optique, radiations thalamiques ,

fibres cortico-lhalamiques appartiennent au faisceau compact de la cou-

1. Nous tenons toutefois, et d'une manière générale, 11. faire remarquer que la dénomination

sous laquelle est connu tel ou tel faisceau encéphalique ou médullaire n'implique point, par

elle-même, que ce faisceau contienne une seule espèce de fibres. Elle indique seulement que

dans ce faisceau un système de fibres y existe d'une manière prédominante. Les faisceaux

constitués par une seule espèce de fibres sont en ell'et des plus rares dans la moelle, aussi bien

que dans le cerveau.

Fibres do projec-

tions courtes.

Frbros do projec-

tions longues.

Fibres do projec-

tions cortico-thala-

miques et cortico-

sous-thalamiques.

Radiations thala-

miques.

Leur origine.

Leur trajet.

FIG. 41. Coupe horizontale de la région thalamique de la capsule interne. Méthode

de Weigert. 4/1 grandeur nature.

Ce, corps calleux. Cia, segment antérieur; Ci(g), genou; Cip, segment postérieur;

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 59

Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - CSgt, couches sagittales du segment

postérieur de la couronne rayonnante. - Fi, fimbria du pilier postérieur du trigone. - ? fibres du fornix longus. qui bordent la face profonde du corps calleux et se rendent dans

le septum lucidum; fp, fibres perforantes des régions antérieures du corps calleux se rendant

dans le septum lucidum. - Lme, lame médullaire externe; Lmi, lame médullaire interne

du thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - NC, noyau caudé. -

J'\'C, fibres propres du noyau caudé. - Sa. noyau antérieur; Se, noyau externe; Si, noyau

interne du thalamus. Nul3, XL3, les deux segments externes du noyau lenticulaire. -

0/+ ? faisceau occipito-frontal mélangé de fibres de projections. - PaTh, pédoncule

antérieur du thalamus. - C71, pied de la couronne rayonnante du lobe frontal. - l'LcJe,

plexus choroïdes. - PTg, plicature du pilier postérieur du trigone cérébral. Rsth, radia-

tions strio-thalamiques. - SI, septum lucidum. - Slrz, stratum zonale du thalamus. -

Tga, pilier antérieur; Tgp, pilier postérieur du trigone cérébral. Th, thalamus. tr,c,

tienia semi-circularis. - ? (, t;enia thalami. - Zr, zone réticulée du thalamus.

ronne rayonnante et à la capsule interne, et convergent vers la face

externe de la couche optique. Elles se séparent, à ce niveau, du reste des

fibres de projection de la capsule interne, puis se réunissent en fascicules

plus ou moins épais qui s'enlre-croisent sous des angles plus ou moins

aigus, recouvrant ainsi la face externe du thalamus d'une sorte de treil-

lage dont les intervalles sont comblés par de la substance grise. De ce

treillage, connu sous le nom de zone grillagée ou réticulée d'Arnold (Zr),

se détachent un grand nombre de petits fascicules qui s'irradient dans la

couche optique et forment les fibres radiées (Fig. 41).

Pour la commodité de la description, on a distingué les radiations tha-

lamiques en quatre faisceaux ou pédoncules, connus sous le nom dopé-

doncules antérieur, moyen, postérieur cl inférieur de la couche optique. Ils

correspondent aux segments de même nom de la couronne rayonnante,

et forment une partie importante des différents segments de la capsule

interne (Cia, Cip, Cirl, Cisl). Pour commode qu'elle soit, cette division est

loule théorique cl ne répond pas à la réalité. Il ne faudrait pas croire, en

effet, que les radiations thalamiques soient réunies en quatre faisceaux

distincts; non seulement elles sont mélangées dans le centre ovale et la

capsule interne aux autres fibres de projections corticales et aux fibres cor-

ticipèles que le thalamus envoie à la corlicalité cérébrale, mais la délimi-

tation elle-même des pédoncules antérieur, moyen, postérieur et inférieur

est toule fictive. Il s'agit, dans l'espèce, bien moins de faisceaux distincts,

que d'un groupement de fibres des différentes régions corticales. Aussi

diviscrons-nous les radiations thalamiques en quatre groupes. Ce sont :

1° les fibres cortico-thalamiques antérieures ou frontales; 2° les fibres

cortico-thalamiqucs moyennes ou p-,iriéto-l'i-oiito-iolaiicli(liies; 3° les fibres

cortico-thalamiques postérieures ou occi pito-pariétalcs; 4° les fibres cortico-

thalamiques inférieures ou occipilo-lcmporales.

A chaque territoire cortical correspond, comme le montre l'élude des

dégénérescences secondaires (voy. p. 90 et suiv.), une région déterminée

de la couche optique. Les lésions du lobe frontal entraînent une dégéné-

rescence des fibres radiées des parties antérieures des noyaux interne et

externe du thalamus (cas Moriceau, p. 149, Fig. 137 et 140); les lésions

des circonvolutions rolandiques et de la partie adjacente des circonvolu-

Leur terminaison.

Leur groupement

en quatre faisceaux

ou pédoncules.

Connexions de la

corticalité cérébrale

avec le thalamus. A

chaque territoire cor-

tical correspond une

région déterminée de

la couche optique.

60 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres cortico-tha-

lamiques antérieu-

res.

Elles relient le

lobe frontal à l'extré-

mité antérieure do

la couche optique.

Présentent un tra-

jet sagittal mtra-tba-

lamique.

Forment le stra-

tum zonale. la lame

médullaire anté-

rieure et les fibres

radiées.

tions frontales et pariétales (cas Scheule, Naudin, Heudebert,

Schweigoffer, p. 128, Fig. 106 à 128) déterminent la dégénérescence du

noyau externe du thalamus, et la zone dégénérée occupe dans la couche

optique une région qui correspond très exactement à la zone capsulaire

dégénérée; comme cette dernière elle est d'autant plus antérieure que la

lésion rolandique corticale occupe un siège plus inférieur et plus rapproché

de la scissure de Sylvius. Les lésions du lobe pariétal (cas Jouan, Leu-

dot, p. 121, Fig. 96 à 105), retentissent sur la partie postérieure du noyau

externe du thalamus; celles du lobe occipital (cas Courrière et Bras,

p. 108, Fig. 80 à 95) sur le pulvinar; celles du lobe temporal (cas Heu-

debert, Le Seguillon, Neumann), p. 137, Fig. 12 à 136) sur la partie

ventrale et externe de la couche optique.

1. Fibres cortico-thalamiques antérieures ou frontales. - (Radiations

thalamiques antérieures, pédoncule antérieur de la couche optique) PaTh,

Fig. 3, 14, 20 à 23, 41, 12, 43. - Les fibres cortico-thalamiques anté-

rieures proviennent du lobe fronlal (faces externe, interne ou orbitaire),

de l'opercule frontal et de l'opercule rolandique (voy. cas Moriceau,

Fig. 139 et 140,rp. U7, cas Schweigoffer, Fig. 116 à 122, p. 134); elles

passent par les segments antérieurs de la couronne rayonnante et de la

capsule interne (Cia) qu'elles constituent presque en entier, puis pénètrent

dans toute la hauteur de l'extrémité antérieure de la couche optique.

Après avoir formé la zone grillagée (Zr) de l'extrémité antérieure du tha-

lamus, elles s'entre-croisent avec les fibres verticales de la lame médullaire

externe (Lme), puis se comportent de la façon suivante :

1° Les fibres les plus internes et les plus supérieures se portent en

dedans, cheminent au-dessous de l'épendyme ventriculaire, sont croisées

par les éléments contenus dans le sillon opto-slrié [veine du corps strié,

et taenia semi-circularis ([se)] (Fig. 41) et entrent dans la constitution du

stratum zonale (Strz) qui recouvre toute la surface libre du thalamus et en

particulier son noyau antérieur (Na) (Fig. 20 et T. I°r, Fig. 303, 305) ;

2° Les suivantes entourent le noyau antérieur du thalamus, concourent

à la formation de la lame médullaire antérieure (Lma) et séparent le noyau

antérieur (Na) des noyaux externe (Ne) et inlerne (Ni) (Fig. 41 et T. ICI',

Fig.30t, 305);

3° Les autres fibres cortico-thalamiques antérieures, de beaucoup les

plus nombreuses, pénètrent en pinceau dans toute la hauteur de l'ex-

trémité antérieure du thalamus dont elles forment les fibres radiées

(Fig. 42). Elles croisent le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) traversent

presque sagittalement toute la partie antérieure des noyaux externe et

interne, ainsi que la partie correspondante de la lame médullaire interne

(Lmi), et peuvent être suivies dans les deux tiers antérieurs de la couche

optique jusqu'au plan vertico-transversal qui passe par le ganglion de

l'iiabenula. Ce mode de pénétration des libres cortico-thalamiques anté-

rieures, et leur trajet presque antéro-postérieur explique pourquoi, sur

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

61

Fig. 42. - Coupe sagittale des ganglions de la base et de la partie adjacente du tronc

encéphalique intéressant le noyau antérieur de la couche optique, le faisceau de

Vicq d'Azyr, le faisceau rétroflexe de Meynert, le noyau rouge, le pédoncule céré-

belleux supérieur (Méthode de Weigert).

Aol, aire olfactive. - B, carrefour olfactif de Broca. - Cc(511), bourrelet du corps

calleux. - CVR, capsule du noyau rouge. - coa, commissure antérieure. - 1, champ

de Forel. - f4, sillon crucial. - F,11, faisceau rétroflexe de Meynert. - fez, fibres perforantes

du corps calleux destinées au trigone cérébral dont elles concourent à former le fornix

longus. - fl, fibres tangentielles de la première circonvolution limbique. - Le, locus

coeruleus. - Lmi, lame médullaire interne; Lilla, lame médullaire supérieure du thala-

mus. Ln, locus niger. -Na, noyau antérieur; -Ye, noyau externe; Si, noyau interne du

thalamus. - NR, noyau rouge. - ol,(Gc·), gyrus rectus, face orbitaire de la première cir-

convolution frontale. - Il, pied du pédoncule cérébral. - ]les. pédoncule cérébelleux

supérieur. - Plch, plexus choroïdes fermant le ventricule latéral. - PiTh, pédoncule

inféro-interne du thalamus.-Poa; fibres transversales antérieures ; Pop, fibres transversales

postérieures de la protubérance. - l'Tm, pédoncule du tubercule mamillaire. - l'ul. pulvi-

nar. - l'y, fibres longitudinales de l'étage antérieur de la protubérance faisant suite à la

voie pédonculaire et concourant à former le faisceau pyramidal. - Qa, tubercule quadriju-

meau antérieur; Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Rm, ruban de Reil médian;

lil, ruban de Reil latéral ; sec, sillon du corps calleux, Sexv, surface extraventriculaire

du thalamus, recouverte par la toile choroidienne et le corps.du trigone et appartenant à la

grande fente cérébrale de Bichat. Srlq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius.

62 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres cortico-tha-

lamiques supérieu-

res.

Elles unissent la

zone rolandique aux

noyaux externe et

interne du thalamus.

Forment le stra-

tum zonale, la lame

médullaire antérieu-

re et les fibres ra-

diées.

Sge, substance grise centrale. - SgPo, substance grise de l'étage antérieur de la protubé-

rance. - SR, formation réticulée de la calotte protubérantielle. - Sti, substance innominée

sous-lenticulaire de Reichert. - tec, txnia tecta. - Tg, corps; Tga, pilier antérieur du tri-

gone. - Th, thalamus. - Tma, tubercule mamillaire accessoire. - tsc, taenia semi-circu-

laris. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - T'l, ventricule latéral. - Zr, zone réticulée du tha-

lamus. II, bandelette optique. - 1'1, nerf moteur oculaire externe.

les coupes vertico-transversales (Fig. 323, p. 324, T. 1er), intéressant la

moitié antérieure du thalamus, on rencontre un si grand nombre de gros

fascicules sectionnés en travers qui impriment aux noyaux interne et

externe un aspect tacheté tout à fait spécial.

2. Fibres cortico-thalamiques moyennes, supérieures ou pariéto-

fronto-rolandiques. (Radiations thalamiques moyennes ou supérieures,

pédoncule supérieur de la couche optique.) (Fig. 7, 26.)

Les fibres cortico-thalamiques moyennes appartiennent à la zone

rolandique et aux parties adjacentes des lobes frontal et pariétal. (Voy.

cas Scheule, Fig. 106 à 112, p. 129, cas Naudin, Fig. 113 à 115, p. 132,

cas Heudebert, Fig. 191 Ù 128, p. 138, cas Schweigoffer, Fig. 116

il 122, p. 134). Intimement mélangées aux fibres cortico-protubérantielles

et cortico-médullaires, ces fibres abordent la couche optique par toute

la hauteur et toute l'étendue autéro-postérieure de sa face externe

(Fig. 7). Elles se comportent absolument comme les fibres cortico-

thalamiques antérieures, si ce n'est que leur direction est transversale;

elles s'entre-croisent dans la zone grillagée (Zr), elles sont croisées par

les fibres verticales de la lame médullaire externe (Lme); les supé-

rieures, se rendent dans le stratum zonale (Strz),; elles cheminent sous

l'épendyme ventriculaire, sont croisées au niveau du sillon opto-strié par

les fibres du taenia semi-circularis (lsc), puis se dédoublent au niveau de

la queue du noyau antérieur (Na) du thalamus en formant la lame médul-

laire antérieure ou supérieure. Les autres forment les fibres radiées, tra-

versent le noyau externe (Ne) de dehors en dedans et un peu de haut en

bas, en lui donnant un aspect strié spécial, parfaitement visible à l'oeil nu.

Le plus grand nombre de ces fibres radiées croisent la lame médullaire

interne (Lmi) et s'épuisent dans le noyau interne (Ni), en s'entre-croisant

presque à angle droit avec les libres radiées de l'extrémité antérieure du

thalamus. D'autres, celles en particulier qui appartiennent à la moitié

postérieure du noyau externe (Ne) et proviennent de la partie antérieure

du lobe pariétal, croisent le centre médian de Luys (Nm) et le noyau semi-

lunaire de Flechsig (NF), autour desquels elles se terminent (Fig. 43).

En raison de leur direction, les coupes vertico-transversales sont par-

ticulièrement favorables à l'étude des fibres cortico-thalamiques moyennes,

elles les intéressent en effet dans toute leur longueur. Leur direction, légè-

rement oblique de haut en bas, explique pourquoi, sur les coupes

horizontales (Fig. 41), le noyau externe de la couche optique est tacheté

par de gros fascicules sectionnés plus ou moins obliquement. Cet aspect,

particulièrement accentué sur les coupes horizontales qui intéressent la

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 63

1'ic. 43. Les fibres radiées du thalamus (noyaux externe, interne et pulvinar), la

zone de Wernicke et les segments rétrolenticulaire, postérieur et antérieur de la

capsule interne. - Coupe horizontale passant par la partie inférieure de la région

thalamique et intéressant le centre médian de Luys, les trois segments du noyau

lenticulaire et le trou de Monro. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails

dessinés à un grossissement de 12 diamètres. (Voy. description de cette coupe,

T. 1er, Fig. 307, p. 601.)

Alv, alvéus. - AU, avant-mur. - CI, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. - Cea;,

capsule extrême. - C7, circonvolution godronnée. - Cia, segment antérieur de la capsule

interne. - Ci(fl), faisceau géniculé de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la

capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - 7*'s. troisième

circonvolution frontale. - f,g, sillon fimbrio-godronné. Fli, faisceau longitudinal infé-

rieur. - Gh, ganglion de l'habenula. - /t, sillon de l'hippocampe. - la, insula antérieur.

- le, lame cornée et tanna semi-circularis. - Lme, Lmi, lames médullaires externe et in-

terne du thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lme', lame

médullaire supplémentaire du deuxième segment du noyau lenticuleire. - lmi, lame

médullaire interne du noyau lenticulaire. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. -

mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - \'C, tête du noyau caudé. - Nu, queue du

noyau caudé. - A'e, noyau externe du thalamus. - XF, noyau semi-lunaire de Flechsig. -

- Ni, noyau interne du thalamus. - A'i3, NL" XL" troisième, deuxième et premier seg-

ments du noyau lenticulaire. - Nm, noyau médian du thalamus (centre médian de Luys).

- pCR, pied de la couronne rayonnante. - Pul, pulvinar. - 111'la, radiations optiques de

6t ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Gratiolet. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche optique. - si, sillon opto-strié.

- strz, stratum zonale. - T,, première circonvolution temporale. - SI, septum lucidum.

- t,, sillon parallèle ou premier sillon temporal. - Tap, tapetum. - pilier antérieur

du trigone. - l'gp(Fi), pilier postérieur du trigone (fimbria). - 1'le, couche optique (thala-

mus). - nI, trou de Monro. - tlh, toenia thalami. - Va, troisième ventricule. VA, fais-

ceau de Vicq d'Azyr. - 17C ? ,st, veine du corps strié. - 171, ventricule latéral. - Vsph, ven-

tricule sphénoïdal. - Il, zone de Wernicke. X ? zone réticulée ou grillagée.

Fia. 44. - Le segment postérieur du pédoncule inféra-interne du thalamus. - Coupe

horizontale passant par la substance innommée sous-lenticulaire de Reichert et le

pédoncule cérébral. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature. Détails dessinés à un

grossissement de 12 diamètres. (Voy. description de cette coupe T. ICI', Fis.313, p. 620.

Al, anse du noyau lenticulaire. -.l.ll, avant-mur. bd. bandelette diagonale de Broca.

- BG, bandelette de Giacomini. - IlrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. -

l3rQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Cl, corne d'Ammon. C13, carrefour

olfactif de Broca. - Cg, circonvolution godronnée. - CL, corps de Luys. CM, commis-

sure de Meynert. - ds, diverticule du subiculum. - F3, troisième circonvolution frontale.

- Fcop, faisceau de la commissure postérieure. - frl, sillon fimbrio-godronné. - Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - 7'W, faisceau rétro-

flexe de Meynert. - GQp, ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur. - h, sillon de

l'hippocampe. - i, sillon insulaire. - la, insu la antérieur. - Ip, insula postérieur. -

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. M

Lms, lame médullaire superficielle. - Ln, locus niger. - ll, lame terminale embryonnaire.

ma, sillon marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. - NA, noyau amygda-

lien. - A'C, tête du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. - NL3, troisième segment

du noyau lenticulaire (putamen). - J"fI, noyau rouge. - P, étage inférieur ou pied du

pédoncule cérébral. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - PiTh, pédoncule inféro-

interne du thalamus. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire. - RCc(g), radiations du

genou et du bec du corps calleux. Rm, ruban de Reil médian. - RTh, radiations optiques

de Gratiolet. - SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. - Sti, substance innommée

sous-lenticulaire de Reichert contenant l'anse pédonculaire de Gratiolet. - Tap, tapetum.

- Tria, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - U, circonvolu-

tion du crochet. - 1'3, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - Vsph, corne

sphénoïdale. - Il, bandelette optique.

moitié supérieure du noyau externe (Fig. 21 et T. le., Fig. 301, 305),

diminue dans la moitié inférieure de ce noyau (Fig. 1a3, 7 et Fig. 7) ; l'obli-

quité des fibres radiées est, en effet, minime dans cette région qui reçoit,

en outre, des fibres radiées du lobe temporal par l'intermédiaire du seg-

ment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl).

3. Fibres cortico-thalamiques postérieures ou occipito-pariétales

(Radiations thalamiques postérieures, radiations optiques de Gratiolet,

pédoncule postérieur du thalamus). PpTh, Fig. 10, 14, 15, 16, 20, 21, 24,

33, 41, 43). - Les fibres cortico-thalamiques postérieures relient le lobe

occipital et la partie adjacente du lobe pariétal à l'extrémité postérieure de

la couche optique, en particulier au pulvinar (Pul).

Elles naissent (méthode des dégénérescences pathologiques et expéri-

mentale) du cuneus, des lobules lingual et fusiforme, des trois circonvo-

lutions occipitales, du pli courbe, de la partie adjacente des circonvolutions

pariétales supérieure et inférieure, du gyrus supra-marginalis et du pré-

cunéus. (Voy. cas Courrière, Fig. 80 à 86; cas Bras, Fig. 87 à 95 ; cas

Dautriche, Fig. 92 à 96; cas Jouan, Fig. 96 à 100; cas Leudot,

Fig. 101 à 105; cas Le Seguillon, Fig. 129 à 133.) Elles font partie

intégrante des couches sagittales du segment postérieur de la couronne

rayonnante (en particulier de la couche sagittale interne) et du segment

rétrolenticulaire de la capsule inlerne (Cirl), puis abordent le pulvinar et la

partie postérieure du noyau externe, dont elles forment la zone réticulée-

Parmi les fibres qui se détachent de la zone réticulée, les plus posté-

rieures et les plus superficielles concourent à former le stratum zonale

du pulvinar (Strz); les autres, de beaucoup les plus nombreuses, forment

le champ triangulaire de Wernicke ou zone de Wernicke (1TT), puis

pénètrent et s'épuisent dans la substance grise du pulvinar dont elles

forment les fibres radiées (Fig. 43).

4. Fibres cortico-thalamiques inférieures ou occipito-temporales (Radia-

tions lltalai7liques in(érieures et pédoncule in(éJ'o. inlcl'Ile de la couclle opl ique).

Les fibres cortico-thalamiques inférieures relient le lobe occipilo.

temporal la couche optique. Les unes, très nombreuses, se rendent ' ! ans

le pulvinar et dans la partie ventrale adjacente de la couche optique. Le :

TOME II. 5

Fibres eortico-tlta-

lamiques posti ripu-

res.

Elles relu'nt 1"101 ? u·

occipital au puh inar

et tonnent le stratum

zonale et Ie cl ? ny

dc \\-crninl;o.

Fibres cortica-tlia-

lamiqncs inférIPI : -

rc&.

66

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les unes relient le

lobe temporal au pul-

vinar et passent par

le segment sous-len-

ticulaire de la cap-

u1e interne.

Les autres relient

le lobe temporal à

l'extrémité anté-

rieure et à la face

interne du thalamus,

forment le pédoncule

inféro-interne de la

couche optique et

passent par la sub-

stance innominée

sous-lenticulaire de

Reichert.

autres forment le pédoncule in'éro-izatezne du thalamus de Meynert, et

abordent la partie antéro-inlerne de la couche optique.

1. Les fibres destinées au pulvinar (Fig. 12, 26, 30, 31, 32) sont origi-

naires des trois circonvolutions temporales (T, T2 T3 Fus), de la circonvo-

lution de l'hippocampe (II) et du lobe occipital. Voy. cas Heudebert

(Fig. 124 a 128, p. 140); cas

Courrière (Fig. 80 à 86,

p. 108); cas Bras (Fig. 87 il

95, p. 114); elles passent par

le segment inférieur de la

couronne rayonnante et le

segment sous-lenticulaire cle

la capsule interne (Cisl) (Fig.

29 et 30). Les unes suivent

le trajet du faisceau de Tiirck

(FT), traversent la partie

postérieure du segment pos-

térieur de la capsule interne

(Cip) et s'irradient dans la

partie ventrale et postérieure

du thalamus et dans le corps

genouillé interne. Les au-

tres, en hicn plus grand

nombre, entrent dans la

constitution du faisceau tent-

poro - thalamique d'Arnold

(Voy. pag. 43), et s'irradient

dans le pulvinar et le corps

genouillé externe après

avoir traversé le champ

triangulaire de Wernicke

(W) (Fig. 31 et 32).

2. Les fibres qui forment

le pédoncule inféro-in-

terne du thalamus (PiTh)

(Fig. 33,44, 45, 46) ne pas-

sent pas parle segment sous-

lenticulaire de la capsule interne (Cisl). Leur origine corticale et leur trajet

dans le centre ovale sont encore mal connus. Il est probable qu'elles

proviennent de l'extrémité antérieure du lobe temporal, de la circonvolu-

tion du crochet, de la partie adjacente de la circonvolution de l'hippo-

campe et, d'après Meynert, de l'écorce de la fosse sylvienne, en particulier

de l'insula. Quel que soit leur trajet dans le centre ovale, elles appa-

raissent sous forme d'un faisceau compact faiblement coloré par la laque

hématoxylinique à la partie externe du noyau amygdalien (NA) où elles

FiG. 43. - Le segment antérieur du pédoncule in-

féro-interne du thalamus (Pith) et son irradiation

dans la couche optique; l'anse lenticulaire (Al),

sa continuation avec la capsule du noyau rouge.

- Coupe horizontale oblique en bas et en dehors

de la région sous-optique et du pied du pédon-

cule cérébral (cette coupe appartient au cas

Bras, cécité corticale, p. 115). Méthode de Wei-

gert. 3/2 grandeur nature. Détails dessinés à un

grossissement de 12 diamètres.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. G7

semblent faire suite à la couche sagittale interne du lobe temporal. (RTh,

Fig. 44 et 23). De là, elles se portent en avant et en dedans,-tandis que

les fibres du faisceau temporo-thalamique d'Arnold se portent en arrière et

en dedans, -passent entre le noyau amygdalien (NA) et la partie morcelée

de l' avant-l1wl' (AM') (Fig. 23), parcourent en diagonale toute la substance

innominée sous-lenticulaire de Reichert (Sti (Fig. 44) et sont renforcées à ce

niveau par des fibres provenant de la substance perforée antérieure et de

la face externe du lobe frontal. Arrivées au voisinage du troisième ventri-

cule (Fig. 43), les libres du pédoncule inféro-interne de la couche optique

se recourbent en arrière et en dedans, contournent l'anse du noyau lenti-

culaire (Al) et la partie inlerne du segment postérieur (Cip) de la région

sous-thalamique de la capsule interne, passent entre le pilier antérieur du

trigone (Tga) et le faisceau de Vicq d'Azyr (VA), puis s'irradient en éven-

tail dans l'extrémité antérieure et interne de la couche optique; elles

affectent un trajet sagittal, croisent à angle très aigu les fibres cortico-

thalamiques antérieures (PaTh), s'enchevêtrent avec elles et peuvent être

suivies jusqu'au voisinage du ganglion de l'habenula (Gh) (Fig. 45).

Dans son trajet à travers la substance innominée sous-lenticulaire de

Reichert (Fig. 46) le pédoncule inféro-interne de la couche optique est

croisé par les radiations olfactives profondes; il est situé en arrière de l'ex-

trémilé frontale du taenia semi-circularis (tsc), au-dessus et en avant de

l'anse du noyau lenticulaire (Al), il forme avec cette dernière l'anse pé-

donculaire de Gratiolet et en est séparé par une mince lame de sub-

stance grise.

2. RADIATIONS DU CORPS GENOUILLÉ EXTERNE ET DU TUBERCULE QUA-

DRIJUMEAU ANTÉRIEUR. -Les radiations du corps genouillé externe (Cge)

et du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) appartiennent au système

visuel et forment, avec les fibres cortico-thalamiques postérieures, les

radiations optiques de Gratiolet (RTh). Elles prennent leur origine dans

la sphère visuelle, plus particulièrement dans les lèvres de la scissure

calcarine et affectent dans le centre ovale et dans la capsule interne le

même trajet que les fibres cortico-thalamiques postérieures, auxquelles

elles sont intimement unies. L'étude des dégénérescences secondaires

montre (Voy. cas Bras, hémisphère gauche, Fig. 93) qu'elles occupent

dans le segment postérieur de la couche rayonnante à peu près la hau-

teur de la deuxième circonvolution temporale, et, dans le segment rétro-

lenliculaire de la capsule interne, la région sous-thalamique supérieure.

C'est dans cette dernière région que les radiations du corps genouillé

externe et du tubercule quadrijumeau antérieur se séparent de la masse

commune des radiations optiques de Gratiolet et constituent deux fais-

ceaux distincts :

Les radiations du corps genouillé externe, fibres cortico-genouillées

externes (pédoncule du corpi genouillé externe, Stiel des laleralen Itnie-

hüclwr v. Mona1cow) se portent en arrière et en dedans, sont réunies en

Les radiations du

corps genouillé ex-

terne et du tuber-

cule quadrijumeau

antérieur relient la

splière visuelle cor-

ticale aux centres

optiques primaires.

ltaSia2unscorUCO-

irenouilléos externes.

68

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Zone de Wernicke.

gros fascicules onduleux, et abordent le corps genouillé externe par sa

partie supérieure et externe. Elles comprennent à la fois des fibres corti-

cifuges et des fibres corlicipèles et concourent avec les radiations du pul-

vinar, et certaines fibres de la bandelette optique et du faisceau temporo-

thalamique d'Arnold (p. 47) à la formation d'un champ compact de fibres,

le champ triangulaire de Wernicke. zone de Wernicke (W) (dreieckiges

FIG. 46. - Le pédoncule inféro-interne du thalamus, l'anse lenticulaire et la paitie an-

térieure du taenia semi-circularis vus sur une coupe sagittale passant par le noyau

antérieur du thalamus. La substance grise qui sépare le. pédoncule inféro-interne

du thalamus de l'anse lenticulaire constitue le noyau de l'anse pédonculaire de Gra-

tiolet ; elle appartient à la substance innominée sous-lenticulaire de Reichert.

Méthode de Weigert. G/l grandeur nature.

.Il, anse lenticulaire. - ail + 1,'I, union de l'ange lenticulaire et du faisceau lenticulaire

de Forel. - Ce, corps calleux. - CL, corps de Luys. - C.11, commissure de .Meynert. -

FI, faisceau lenticulaire de Forel. - Lmi, lame médullaire interne du thalamus. - Ln, locus

niger. - A'C, noyau caudé. - Na, noyau antérieur; A'e, noyau externe du thalamus. - NIl,

noyau rouge. - P, pied du pédoncule cérébral. - PiTh, pédoncule inféro-interne du tha-

lamus. - f7')) : , pédoncule du tubercule mamillaire. - Rolp, radiations olfactives profondes.

- Spo. substance perforée antérieure ou aire olfactive. - Th, thalamus. - tubercule

mamillaire accessoire. - lsc, tamia semi-circularis. - lllz, taenia tlialami. - VA, faisceau

de Vicq d'Azyr. - T'Csl, veine du corps strié. - l'l, ventricule latéral. - Zi, zona incerta du

thalamus. II, bandelette optique.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 69

FiG. 47. - Les segments antérieur, postérieur et rétrolenticulaire de la capsule interne,

radiations du corps genouillé externe et du tubercule quadrijumeau antérieur. -

Coupe horizontale passant par la région inférieure du thalamus aux confins de la

région sous-optique. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés

à un grossissement de 12 diamètres. (Voy. description de cette coupe T. Ier, Fig. 308,

p. 60G.)

Alv, alvéus. - AU, avant-mur. ? Lu', partie morcelée de l'avant-mur, se continuant avec

l'écorce de la circonvolution postérieure de l'insula (Ip). - BrQa, bras du tubercule quadriju-

meau antérieur. - C1, corne d'Ammon. Cc, corps calleux. Cc(g), genou du corps cal-

leux. - Ce, capsule externe. - Ce ? capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. -

Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. - Cia, segment antérieur de

la capsule interne. - Ci(g), genou de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la

capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - coin, com-

missure molle. - cop, commissure postérieure. - P3, troisième circonvolution frontale.

fj, sillon fimbrio-godronnë. TL, faisceau lenticulaire de Forel. - pli, faisceau longitudinal

inférieur. I·'JI, faisceau rétroflexe de Meynert. 7 ? faisceau de Tiirck et segment sous-

lenticulaire de la capsule interne. - 7·'Cle, faisceau thalamique de Forel. - Gh, ganglion de

l'habénula. - II, hippocampe. - Ir, sillon de l'hippocampe. - i, sillon insulaire. - la, in-

sula antérieur. - Ip, insula postérieur. le, lame cornée et taenia semi-circularis. - Lme,

lame médullaire externe du thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticu-

70 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Radiations cortico-

quadrigéminales. s.

Bras du tubercule

quadrijumeau anté-

rieur.

Radiationscortico-

quadrigéminales pro-

fondes.

Fibres aberrantes

postéro-externes do

la voie pédonculaire.

Ces radiations unis.

sent la zone auditive e

corticale au corps

genouillé interne et

au tubercule quadri-

jumeau postérieur.

laire, - Lné , lame médullaire externe supplémentaire, subdivisant le segment moyen (iVI2

du noyau lenticulaire. - Lmi, lame médullaire interne du thalamus. - lmi, lame médul-

laire interne du noyau lenticulaire. - lmi', lame médullaire interne supplémentaire subdi-

visant le segment interne (XL,) du noyau lenticulaire.- ma, sillon marginal antérieur. -

mp, sillon marginal postérieur. - A'C, tête du noyau caudé. - 11-C', queue du noyau caudé.

- A'e, noyau externe du thalamus. NP, noyau semi-lunaire de Flechsig. - Ni, noyau

interne du thalamus. - \'L3, NL2, NL,, troisième, deuxième et premier segments du noyau

lenticulaire. - noyau médian du thalamus (centre médian de Luys). - PaTh, pédon-

cule antérieur du thalamus. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - 11111, pulvinar. -

Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - rgRm, région du ruban de Reil médian. - RTh,

radiations optiques de Gratiolet. - Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. - S,gc,

substance grise centrale. - si, sillon opto-strié. - SI, septum lucidum. - slr, stratum

zonale. - 7 ? première circonvolution temporale. Tga, pilier antérieur du trigone. -

Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, couche optique. 3, troisième ventricule. - VA,

faisceau de Vice¡ d'.lzyr. - Vl, ventricule latéral. - IV, zone de Vernicke. Zi, zona in-

certa de Forel. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

Marl feld m. [Wernicke]), qui entoure la partie externe du pulvinar et

coiffe le corps genouillé externe.

Les radiations du tubercule quadrijumeau antérieur, fibres c'ortico-

quadrigézzzinales, affectent un trajet sinueux (Fig. 47). Elles passent au-

dessus et en avant du corps genouillé externe qu'elles séparent du

segment postérieur de la capsule interne (Cip), en particulier du fais-

ceau de Tiirck (FT), en arrière du corps genouillé interne (Cgi), entre

ce dernier et le pulvinar (Pul). Puis elles deviennent superficielles, en

concourant à la formation du bras du tubercule quadrijumeau antérieur

(BrQa), et s'irradient finalement dans les couches superficielle et moyenne

du tubercule quadrijumeau antérieur.

Ce tubercule reçoit en outre d'autres radiations, qui n'entrent pas dans

la constitution du bras du tubercule quadrijumeau antérieur. Les unes

appartiennent à des régions plus élevées du segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne, traversent, le champ de Wernicke et le pulvinar

au-dessus du niveau où apparaît le corps genouillé externe, restent pro-

fondes et s'irradient dans la couche moyenne du tubercule quadrijumeau

antérieur (RQa) (Fig. 169, cas Racle, Fig. 147, cas Rivaut, côté sain

et T. ter, Fig. 320, p. 6H). Elles représentent les radiations les plus

supérieures et les plus profondes du tubercule quadrijumeau antérieur,

et dégénèrent, comme le bras du tubercule quadrijumeau antérieur et les

radiations cortico-genouillées externes à la suite de lésions de la zone

visuelle corticale. Les autres, plus rares, se détachent de la voie pédon-

culaire. Ce sont les radiations cortico-quaclrigéminales superficielles ou

fibres aberrantes postéro-externes (]) . 5'1) qui contournentle faisceau externe

du pied du pédoncule et abordent le tubercule quadrijumeau antérieur aux

confins de la région sous-optique en passant en avant du corps genouillé

interne. (Méthode de Marchi.)

3. RADIATIONS DU CORPS GENOUILLÉ INTERNE ET DU TUBERCULE QUADRI-

JUMEAU POSTÉRIEUR. - Les radiations du corps genouillé interne (RCgi)

et du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp), appartiennent au sys-

tème auditif et proviennent du lobe temporal, en particulier de la pre-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

il

FiG. 48. - Coupe horizontale oblique parallèle à la bandelette optique, passant par le

noyau rouge, le corps de Luys, le pied du pédoncule cérébral, le segment rétro-len-

ticulaire de la capsule interne et la partie profonde du corps genouillé interne. -

Cette coupe intéresse le bras et les radiations du tubercule quadrijumeau antérieur,

le bras du tubercule quadrijumeau postérieur, et les radiations de la calotte. -

Méthode de Weigert-Pal. - 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossisse-

ment de 12 diamètres. (\'oy. description de cette coupe T. Ier, Fig. 322, p. 61-d.)

AU, avant-mur. - Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQa. bras du tubercule quadrijumeau

antérieur. - BrQp + Rm, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban

de Iteil médian. Ce, capsule externe. Cgi, corps genouillé interne. Cil), segment pos-

térieur ; Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - CL, corps de Luys.

CM, commissure de Meynert. Ci\'C, tubercule inférieur du noyau caudé. - coa, commis-

sure antérieure. - Epa, espace perforé antérieur. - Epp, espace perforé postérieur. -

Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp,

faisceau longitudinal postérieur. - P.11, faisceau rétroflexe de Meynert. - Fu, faisceau unci-

natus. - 1, insula. - le, lame cornée. - Ln, locus niger. - mp, sillon marginal posté-

rieur. - Nu, queue du noyau caudé. - N1." troisième segment du noyau lenticulaire

(putamen). - A7Î, noyau rouge. - P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. - l'ul,

pulvinar. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - RC, radiations de la calotte. - Rôle,

strie olfactive externe. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - SR. substance réticulée.

- Sli, substance innominée sous-lenticulaire de Reichert. strz, stratum zonale. T,,

première circonvolution temporale. - Te, tuber cinereum. Th, couche optique. Tm,

tubercule mamillaire. - '3, troisième ventricule. - 111, zone ou champ de Wernicke. -

Zr, zone réticulée ou grillagée. - 11, bandelette optique. - x11, substance grise doublant

le chiasma des nerfs optiques.

72 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Bras du tubercule

quadrijumeau posté-

rieur.

Radiations du noyau

rouge.

mière circonvolution temporale. Elles passent par le segment inférieur de

la couronne rayonnante et le segment sous-lenticulaire de la capsule

interne (Cisl), suivent dans cette région le trajet du faisceau de Turck et

traversent avec lui la partie postérieure du segment postérieur de la

capsule interne (Cip).

Les radiations du corps genouillé interne (RCgi) abordent à ce niveau

la partie ventrale de la couche optique, entre le pulvinar et le noyau

externe, et s'irradient dans la partie du corps genouillé interne, profon-

dément enclavée dans la couche optique (Fig. 47 et 48). Elles persistent

intactes dans les lésions de la sphère visuelle (Voy. cas Courrière,

Fig. 82) et dans les lésions du lobe pariétal (cas Heudebert, Fig. 121.,

Leudot, Fig. 103) et grâce à la dégénérescence du segment rétro-lenti-

culaire et souvent du segment postérieur de la capsule interne leur trajet

est en général facile à suivre dans ces cas.

Les radiations du tubercule quadrijumeau postérieur occupent un

niveau plus inférieur que les radiations du corps genouillé interne. Elles

forment un faisceau assez compact (bras du tubercule quadrijumeau pos-

térieur BrQp, Fig. 18), qui passe en avant du corps genouillé interne et

traverse le champ de fibres situé au-dessous et en arrière du centre médian

de Luys (Nm), champ que nous avons désigné sous le nom de région du

ruban de Reil; il s'accole ensuite à la partie postérieure du ruban de Reil

(Fig. 48), dont il se distingue par le trajet horizontal de ses fibres et leur

forte coloration par la laque hématoxylinique, puis devient superficiel,

se porte en bas, en dedans et en arrière, et aborde la partie externe du

ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur, dans lequel il se termine

(Fig. 44). Il est recouvert dans une partie de son trajet par le bras du

tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), dont la situation est plus super-

ficielle.

4. radiations du noyau ROUGE. - Le noyau rouge reçoit des fibres de la

corticalité cérébrale, ainsi que nous l'avons démontré en 1895; il dégé-

nère, en effet, à la suite de vastes lésions de la corticalité cérébrale, en

particulier, de la corticalité pariétale (Voy. cas Pradel, Fig. G9, 70, 71,

72, cas Leudot, Fig. 101.).

L'origine corticale et le trajet des radiations du noyau rouge dans la

couronne rayonnanle et la capsule interne sont encore mal connus. Il est

probable que ces radiations occupent la partie supérieure du segment

postérieur de la couronne rayonnante et la région thalamique du seg-

ment rétro-lenticulaire de la capsule interne. Elles abordent la couche

optique au-dessus des radiations du corps genouillé interne passent en

avant de la partie enclavée du corps genouillé interne, puis se portent

en dedans, entrent dans la constitution des radiations de la calotte et

s'irradient dans la partie supéro-anléro-externe du noyau rouge. Elles

représentent un des chaînons de la voie cérébro-cérébelleuse, le neurone

cortico-rubrique.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 73

B. ORIGINE CORTICALE ET TRAJET CAPSULAIRE DE LA VOIE PÉDONCULAIRE,

C'EST-A-DIRE DES FIBRES DE PROJECTION CORTICO-PROTUBÉRANTIELLES

CORTICO-BULBAIRES ET CORTICO-MÉDULLAIRES.

FIBRES du pied du pédoncule cérébral. - Les fibres de projection

corticales destinées au rhombencéphale et à la moelle épinière, constituent t

la voie pédonculaire et forment à elles seules toutes les fibres du pied du

pédoncule cérébral.

Les recherches de l'un de nous, parues en 1893 et basées sur l'étude en

coupes microscopiques sériées de 23 hémisphères atteints de lésions corli-

cales, ont démontré, contrairement à ce qu'on croyait jusqu'alors, que If

pied du pédoncule cérébral ne contient, ni dans sa couche périphérique, ni

dans le stratum intermedium, de fibres d'origine striée. Il est exclusive-

ment formé de libres de projection corticales et dégénère dans sa totalité

à la suite de lésions déterminées de la corticalité cérébrale. Ces recherches

ont démontré encore, contrairement à ce que l'on croyait, que les sec-

Leurs antérieur et postérieur de l'hémisphère, c'est-à-dire les trois

quarts antérieurs du lobe frontal d'une part, le lobe occipital, y compris

le pli courbe, d'autre part, n'envoient de fibres de projection ni dans le

pied du pédoncule cérébral, ni dans l'étage antérieur de la protubérance.

Les fibres de la voie pédonculaire proviennent du secteur moyen de l'hé-

misphère cérébral, passent par le genou (Ci(g), les segments postérieur (Cip)

et sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule interne et s'enchevêtrent intime-

ment dans cette région avec les fibres de projection corticale à trajet plus

court (fibres cortico-thalamiques, corlico-genouittées, cortico-rzcbrilzces, etc.).

Les libres de la partie slts-s ! Jlvienne ou rolandique de ce secteur occupent

les quatre cinquièmes internes du pied du pédoncule cérébral, celles de

la partie sous-sylvienne ou temporale en occupent le cinquième externe

(Fig. 49). On peut donc, pour la commodité de la description, diviser le

pied du pédoncule en cinq parties égales.

1. La partie interne, cinquième inlerne ou faisceau interne du

pied du pédoncule cérébral reçoit ses fibres de l'opercule rolandique et de

la partie adjacente de l'opercule frontal, c'est-à-dire de la zone motrice

facio-I)ha-y21go-Ici,yiègée (Fig. 236). Elles passent dans la région thalamique

supérieure par la partie postérieure du segment antérieur de la capsule

interne (Cia), dans les régions thalamiques moyenne et inférieure, par

le faisceau géniculé (Ci(g) et la partie antérieure du segment postérieur

(Cip); dans la région sous-thalamique, elles occupent la partie antérieure

du segment postérieur (Cip), puis forment la partie interne du pied du pé-

doncule cérébral. (Voy. cas Schweigoffer, Fig. 116 à 122.)

Le plus grand nombre de ces fibres s'épuisent dans le locus niger (Ln),

les autres pénètrent dans l'étage antérieur de la protubérance, et lon-

gent le raphé; un très petit nombre descend dans la pyramide bulbaire,

participe à rentre-croisement moteur et à la constitution des faisceaux

pyramidaux de la moelle. La méthode des dégénérescences secondaires

La voie pédoncu-

laire.

Le pied du pédon-

culo cérébral est

exclusivement forme

de libres (le projec-

tion corticales et ne

contient pas de fibres

striées.

Ses libres pro-

wennent du secteur

moyen de l'hémi-

sphère.

Elles passent par

le genou, les seg-

ments postérieur et

sous-lenticulaire do

la capsule interne.

Origine corticale

du faisceau interne.

Son trajet.

Sa terminaison.

74 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses rapports.

Ses diverse*, dingo-

minations.

Sa constitution.

Lésions qui en-

traînent sa dégéné-

rescence.

montre que la dégénérescence du faisceau interne du pied du pédoncule

cérébral s'accompagne d'une dégénérescence de la partie interne du locus

niger et de la substance grise antérieure de la protubérance, ainsi que

d'une diminution de volume toujours très appréciable de la pyramide

bulbaire (Fig. 121 et 122, p. 136, cas Schweigoffer).

Dans son trajet pédonculaire, le faisceau interne du pied du pédoncule

est croisé en haut (au voisinage de la région sous-optique), par les fibres

de l'anse du noyau lenticulaire (Al) (Fig. 33, 120) et du pédoncule du

tubercule mamillaire (PTml) (Fig. 3-) ; en bas (au voisinage immédiat de la

protubérance), par les fibres du lænia pontis (Tpo) (Fig. 35, 36, 337, 351 et

tGi.), c'est-à-dire par les fibres les plus supérieures de la protubérance. Le

faisceau interne est limité en dedans par une traînée de substance grise

qui appartient au locus niger, et conserve ce rapport dans toute la hau-

teur de son trajet pédonculaire. Dans quelques cas toutefois, lorsqu'il

existe un pes lemniscus superficiel, il est refoulé en dehors par ces fibres.,

mais ce déplacement ne s'effectue qu'au voisinage immédiat de la prote-

bérance (Voy. Fig. 3 -i0).

Le faisceau interne du pied du pédoncule cérébral a été identifié par

Meynert avec l'anse du noyau lenticulaire (Voy. Historique, p. 81), puis

tour à tour désigné sous les noms de faisceau cortico-protubérantiel auté-

rieur, faisceau fronto-protubérantiel (frontale Brûckenbahn, Flechsig),

faisceau d'Arnold (Meynert), faisceau psychique ou intellectuel (Brissaud).

Ce faisceau ne correspond pas, comme l'a admis Brissaud. au segment

antérieur de la capsule interne, mais bien au faisceau geni ? ulé (Ci(g); il

n'est pas constitué par l'anse du noyau lenticulaire, ainsi que Meynert l'a

avancé; il ne contient pas de fibres provenant du noyau caudé, comme le

croyaient Meynert et Flechsig, el comme l'admettent encore aujourd'hui

Betcherew et Zacher; il ne reçoit pas non plus de fibres de la partie an-

térieure du lobe frontal, comme le pensaient Meynert, Flechsig, Bris-

saud, etc., mais bien de la partie postérieure de ce lobe, en particulier

de l'opercule rolandique et de la partie adjacente de l'opercule frontal.

Le faisceau interne est exclusivement formé de neurones corticaux.

11 contient les fibres de projection corticales qui se rendent au locus

niger et les neurones corticaux d'une partie des nerfs moteurs crâniens.

11 contient en outre quelques fibres cortico-prolzcbérantielles et de rares

fibres pyramidales.

Le faisceau interne du pied du pédoncule cérébral dégénère à la suite

de lésions de l'opercule rolandique (Fig. 116 à 122, cas Schweigoffer)

et après les lésions centrales, capsulaires qui intéressent la partie infé-

rieure du segment antérieur de la capsule interne (Cia) (cas Cogery,

Fig. 174 à 180); dans ce dernier cas le faisceau geniculé (Ci[g]) est lésé;

les lésions de la partie supérieure du segment antérieur de la capsule

interne (Cia) respectent le faisceau geniculé (cas Racle, Fig. 165 à 173),

et, partant, ne déterminent pas la dégénérescence dn faisceau interne du

pied du pédoncule cérébral. Les lésions de la partie antérieure du seg-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 16

ment postérieur de la capsule inlerne (Cip), situées immédiatement en

arrière du genou (cas Séjalon, Fig. 181 et 182, cas Jouan, Fig. 97 à

100, cas Carré, Fig. 186 à 188), respectent le faisceau interne du pied

du pédoncule cérébral et la distance qui sépare, dans la région sous-tha-

lamique, le faisceau dégénéré du bord interne du segment postérieur de

la capsule inlerne (Cip), est sensiblement égale à celle qui, plus bas,

sépare le faisceau dégénéré du bord interne du pied du pédoncule céré-

bral ; ce sont là autant de preuves qui démontrent que le faisceau inlerne

du pied du pédoncule correspond bien au faisceau geniculé de la capsule

interne.

Les lésions corticales, sous-corticales et capsulaires, même lorsqu'elles

siègent au lieu d'élection (Op R, Op F3, partie inférieure de Cia), n'en-

traînent pas toujours une dégénérescence totale, du faisceau interne

du pied du pédoncule cérébral. On y rencontre quelquefois des fibres

saines, disposées en fascicules lâches et obliques (cas Rivaud, Fig. 150;

cas Richard, Fig. 231), qui s'épuisent chemin faisant dans le locus

niger et dont un petit nombre atteint seul le bord supérieur de la protu-

bérance ; aucune de ces fibres ne descend dans la pyramide du bulbe.

De prime abord, il paraît assez difficile d'établir l'origine de ces fibres. L'emploi de

la méthode des coupes microscopiques sériées montre toutefois comme dans le cas

Rivaud, qu'il s'agit, le plus souvent, de fibres respectées au sein de la lésion primitive

et qui peuvent être suivies du pied de la couronne rayonnante jusque dans le faisceau

interne du pied du pédoncule cérébral. (Voy. cas Rivaud, Fig. 142 à 162, p. 151 et suiv.)

Tous les cas ne sont cependant pas justiciables de cette interprétation et l'on peut

se demander, si le faisceau interne du pied du pédoncule, en dehors des très nom-

breuses fibres qui lui viennent de l'opercule rolandique et de l'opercule frontal, ne

reçoit pas quelques libres d'autres régions corticales, en particulier du lobe frontal.

Ces fibres ne peuvent avoir qu'une origine corticale, le cas Pradel (vaste lésion cor-

ticale avec dégénérescence totale du pied du pédoncule cérébral et intégrité complète

des corps striés Fig. 66 à 78, p. 100) démontre d'emblée que ces fibres ne peuvent avoir

une origine caudée ou lenticulaire. Le cas Mauriceau (Fig. 137 à 1 il, p. 14,) montre en

outre qu'elles ne viennent ni de la pointe frontale, ni de la face externe et moyenne de

F3, puisque les lésions de ces régions s'accompagnent d'une intégrité parfaite du pied

du pédoncule cérébral, en particulier de son faisceau interne. Le cas Mauriceau

paraît en contradiction avec le fait de la dégénérescence du faisceau interne du pied du

pédoncule cérébral, obtenu par Ferrier et Turner chez le singe après l'ablation de la

moitié antérieure du lobe frontal. Les résultats de ces auteurs ne sont pas dans l'espèce

applicables à l'homme. Le singe possède en effet, en avant du sillon précentral, dans

la partie antérieure du lobe frontal, une importante zone motrice pour les mouvements

des yeux (Fig. 240 et 241), et il n'y a rien d'étonnant à ce que cette zone excitable

envoie, tout comme la zone motrice rolandique, des fibres dans le pied du pédoncule

cérébral. Chez l'homme, l'existence même de cette zone motrice est encore à démontrer.

Par exclusion, nous arrivons donc à chercher l'origine de ces fibres dans la face orbi-

taire du lobe frontal, bien que dans le cas Rivaud, dont le faisceau interne contenait

quelques fibies saines, cette zone participât nettement à la lésion primitive. (Voy.

Fig. 142 et 147.)

Le cas Richard (Fig. 213 il 233) pourrait être invoqué en faveur de l'origine orbitaire

de ces fibres; il faut toutefois se rappeler qu'il s'agit ici d'une malformation cérébrale

remontant aux premiers mois de la vie embryonnaire, avant la soudure du manteau

Discussion sur

l'origine des fibres

saines dans les dé-

générescences in-

complètes du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule.

76 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Origine cortical

du faisceau moyen

Son trajet.

La topograplm

capsulaire et pédon

culaire de ses diffé

rentes parties.

Ses terminaisons

cérébral au corps opto-strié, à une époque, par conséquent, où les cellules nerveuses

corticales sont encore à l'état de neuroblastes et où les cylindres-axes encore courts

n'ont pas encore frayé leur chemin. Nous ne savons pas comment s'effectue, dans ces

malformations congénitales, le bourgeonnement des cylindres-axes, et l'on peut se

demander si, rencontrant un obstacle sur leur route, ils ne se frayent pas un nouveau

trajet plus ou moins aberrant de la voie normale'et si les fibres du faisceau interne du

pied du pédoncule du cas Richard ne proviennent néanmoins du secteur moyen de

l'hémisphère (Voy. p. 207).

2, 3, 4. La partie moyenne, ou faisceau moyen du pied du

pédoncule cérébral, est constituée par des fibres qui tirent leur origine des

cinq sixièmes supérieurs des circonvolutions rolandiques (Fa, Pa), des

pieds d'insertion des circonvolutions frontales (F,, F2), et pariétales (P1; P2)

et du lobule paracentral (Parc). Ces fibres descendent directement dans le

pied du pédoncule cérébral sans s'arrêter dans les ganglions centraux.

Elles passent par le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et

occupent, dans ce segment, une région d'autant plus antérieure et d'autant

plus rapprochée du genou de la capsule (Ci[g]) et, dans le pied du pédon-

cule, une région d'autant plus voisine du faisceau interne, qu'elles pro-

viennent de régions rolandiques plus inférieures et plus antérieures.

Les fibres de la partie moyenne de la zone rolandique (zone corticale du

membre supérieur) forment les deuxième et troisième cinquièmes internes

Au pied du pédoncule cérébral (Fig. 49), et passent par la partie moyenne

du segment postérieur de la capsule interne (Cip). Les libres de la partie

supérieure de la zone rolandique et du lobule paracentral (zone corticale

du membre inférieur) passent par la partie postérieure du segment pos-

térieur de la capsule interne (Cip); dans la région thalamique de la capsule

interne, ces fibres sont limitées en arrière par le segment rélro-lenliculaire

de la capsule (Cirl); dans la région sous-thalamique, elles sont séparées

du segment rétro-lenticulaire (Cirl) par les fibres horizontales du fais-

ceau de Tiirck qui les refoulent en avant; elles occupent dans le pied du

pédoncule cérébral le deuxième cinquième externe et sont limitées en

dehors par le faisceau de Tiirck (Fig. t9).

Les libres des trois cinquièmes moyens du pied du pédoncule cérébral

abandonnent chemin faisant de nombreuses fibres au locus niger (Ln)

puis descendent dans la protubérance (Po). Un petit nombre de ces fibres

traversent en lâches fascicules le locus niger, entrent dans la constitution

de la calotte du pédoncule cérébral et s'adossent au ruban de Reil médian

(Rm), en formant le pes lemniscus profond (Voy. Fig. 35, 3G, 37, 38).

D'autres contournent parfois la face superficielle du pied du pédoncule et

forment le pes lemniscus superficiel (Fig. 38, i.0). Mais la plupart des libres

descendent dans l'élage antérieur de la protubérance : elles y sont disso-

ciées par les fibres transversales et abandonnent à la substance grise an-

1(,'i,ieti2,e (noyaux politiques) de nombreuses fibres; elles descendent en-

suite dans la pyramide bulbaire et dans les faisceaux pyramidaux direct,

c/'oeet /to ? MO/6 ! /e ? '6 ! / de la moelle épinière.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 77

.'IG. 49. - Le trajet capsulaire et le trajet pédonculaire des fibres de projection de la

corticalité cérébrale. Le secteur antérieur ou frontal de l'hémisphère cérébral (coloré

en bleu) envoie ses libres de projection dans le segment antérieur de la capsule

interne (Cia) et dans l'extrémité antérieure du thalamus. Le secteur postérieur ou

occipito-pariétal (coloré en jaune) envoie les siennes dans les segments rétro-lenti-

culaire (Cirl) et sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule interne; le pulvinar (Pu/), le

78 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa constitution.

Ses différentes ca-

tégories de fibres ne

se groupent pas en

faisceaux distincts.

corps genouillé externe (Cge), le tubercule quadrijumeau antérieur (Qt) reçoivent

le contingent des fibres du lobe occipital; la partie postérieure du noyau externe

du thalamus et la région sous-optique, en particulier le noyau rouge reçoivent les

fibres du lobe pariétal. Les fibres de projection du secteur moyen de l'hémisphère

passent par le genou et le segment postérieur de la capsule interne, s'irradient

dans la couche optique et forment à elles seules l'étage inférieur du pied du pédon-

cule cérébral. Les fibres du segment supérieur ou sus-sylvien du secteur moyen et

la région orbitaire du lobe frontal (colorées en rose) occupent dans la région tha-

lamique le genou et le segment postérieur de la capsule interne, dans la région

sous-thalamique les cinq sixièmes antérieurs, dans le pied du pédoncule cérébral

les quatre cinquièmes internes. Elles occupent dans le segment postérieur de la

capsule interne une situation d'autant plus antérieure qu'elles proviennent de ré-

gions corticales plus inférieures et plus antérieures. Les fibres du segment sous-

sylvien ou temporal du secteur moyen (coloré en rouge foncé) passent par le seg-

ment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl), s'irradient dans le corps

genouillé interne (Cgi) et la région ventrale du thalamus, et occupent dans la région

sous-thalamique le sixième postérieur du segment postérieur de la capsule interne

et le cinquième externe du pied du pédoncule cérébral.

C,qe, corps genouillé externe. Qrli, corps genouillé interne. - Cia, segment antérieur;

Cirl, segment rétro-lenticulaire; Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. -

CL, corps de Luys. - FT, faisceau de Turck. Ln, locus niger. - A'C, noyau caudé. -

NG,, jVj ! .3, A ? 3, les trois segments du noyau lenticulaire. - NU, noyau rouge. - Il pul-

vinar. - RsTh, région sous-thalamique. - Th, couche optique. - Qa, tubercule quadriju-

meau antérieur. - 1, 2, 3, 4, 5, les cinq parties du segment sus-sylvien du secteur moyen

de l'hémisphère et la situation respective de leurs fibres dans la capsule interne et le pied

du pédoncule cérébral.

Les fibres de la partie moyenne du pied du pédoncule cérébral con-

tiennent donc des neurones corticaux du locus niger, des fibres corlico-

protubérantielles et des fibres pyramidales, elles contiennent en outre, dans

la partie adjacente au faisceau interne, les neurones corticaux du nerf fa-

cial. Ces différentes catégories de fibres du pied du pédoncule ne se

groupent pas en faisceaux distincts et sont intimement mélangées les unes

avec les autres, aussi bien dans le pied du pédoncule cérébral que dans le

segment postérieur de la capsule interne.

L'étude des dégénérescences secondaires montre, en effet, que toute dégé-

nérescence des quatre cinquièmes internes du pied du pédoncule cérébral,

retentit à la fois sur le locus niger, la substance grise de la protubérance

et la pyramide bulbaire, et que toute dégénérescence de la moitié interne

du pied du pédoncule cérébral retentit en outre sur les neurones corticaux

des nerfs moteurs crâniens. 11 n'existe donc pas dans le pied du pédon-

cule cérébral, comme le veulent certains auteurs, un faisceau corlico-

protubérantiel distinct, un faisceau des nerfs moteurs crâniens distinct,

un faisceau pyramidal distinct. Ces fibres sont intimement enchevêtrées

les unes avec les autres, bien que les fibres des nerfs moteurs crâniens se

groupent surtout à la partie interne du pied du pédoncule cérébral, tandis

que les fibres pyramidales sont plus abondantes dans les deuxième, troi-

sième et surtout quatrième cinquièmes du pied du pédoncule. L'élude des

dégénérescences secondaires montre que les dégénérescences du cinquième

interne du pied du pédoncule déterminent toujours une diminution de

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 9

volume de la pyramide bulbaire (cas Schweigoffer, Fig. 116 à 122); et

que les dégénérescences des trois quarts moyens (cas Scheule, Fig. 106

à 112) s'accompagnent toujours d'une dégénérescence très intense, voire

même d'une atrophie complète de cette pyramide. Les fibres pyramidales

occupent donc une étendue très grande, dans le pied du pédoncule céré-

bral, beaucoup plus grande que celle que leur assignaient Flechsig et

Charcot; car nos recherches démontrent qu'elles sont situées dans les

quatre cinquièmes internes et surtout dans les trois cinquièmes moyens

du pied du pédoncule.

5. - La partie externe ou faisceau externe du pied du pédoncule

cérébral ou faisceau de Türck (FT)tire son origine de la partie moyenne

du lobe temporal, et en particulier de l'écorce des deuxième et troisième

circonvolutions temporales. Ces fibres passent par le segment inférieur de

la couronne rayonnante et par le segment sous-lenticulaire (Cisl) de la cap-

sule interne et abordent le segment postérieur de la capsule interne (Cip)

dans la région sous-thalamique. Elles s'insinuent entre la partie infé-

rieure du segment rétro-lenticulaire (Cirl) et la partie postérieure du seg-

ment postérieur de la capsule interne (Cip), descendent avec le segment

postérieur de la capsule interne dans le pied du pédoncule cérébral et en

occupent le cinquième externe. Dans son trajet pédonculaire, le faisceau

de Tiirck n'abandonne que de très rares fibres au locus niger, il pénètre

presque en entier dans l'étage antérieur de la protubérance, et ses fibres

se terminent dans la partie postéro-supérieure des noyaux politiques. Au-

cune fibre ne descend dans la pyramide bulbaire. Le faisceau externe du

pied du pédoncule cérébral ne contient donc que des fibres temporo-pro-

lubéranlielles et quelques fibres pour le locus niger.

Le faisceau externe du pied du pédoncule cérébral a été désigné sous

les noms de faisceau de Turck (Meynert), faisceau sensitif (Charcot, Ballet,

Brissaud), faisceau cortico-protubérantiel postérieur (Flechsig), faisceau

occil)ilo-te21îl)oi,o-pî,otïtbéi-aîtlî'el (Flechsig, Bechterew, occipito- temporale

l3rüc%enGczhzz, Flechsig). D'après tous ces auteurs, le faisceau externe du

pied du pédoncule entrait en connexion intime avec le lobe occipital. Pour

Meynert, il constituait la portion sensitive des pyramides et reliait, par

l'intermédiaire des noyaux des cordons de Goll et de Burdach, les cordons

postérieurs de la moelle au lobe occipital (Fig. 51). Pour Charcot, ce faisceau

n'était jamais frappé de dégénérescence secondaire et contenait des « fibres

centripètes prolongeant les fibres sensitives spinales ». Flechsig montra

que ce faisceau ne participe pas à la formation de la pyramide bulbaire,

mais qu'il s'arrête dans la protubérance ; il le considéra comme un faisceau

ncci¡ ¡ ito-l e mp 0 l' 0- pro lubéranl i el.

On crut pendant longtemps que lefaisceau de Tiirck ne dégénérait jamais

à la suite de lésions corticales ou centrales, et l'on invoqua cet argument

pour lui attribuer une fonction sensitive (Meynert, Charcot, Brissaud,

Ballet). Bechterew, Rossolimo, Jelgersma, Zacher, etc., montrèrent que

ce faisceau dégénérait, sans toutefois établir son origine corticale, car dans

Les fibres pyrami--

dales sont dissémi-

nées dans les quatre

cinquièmes internes

du piod du pddon-

cule.

Origine corticale

du faisceau externe.

,%il trajet.

bes diverses déno-

minations.

80 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

fra constitution.

Lésions qui en-

traînent sa dégéné-

rescence.

Le pourquoi de la

rareté de ces lésions.

les cas qu'ils ont rapportés il s'agissait de lésions à la fois corticales et

capsulaires. L'origine corticale du faisceau de Tiirck fut établie pour la

première fois par l'un de nous, en 1893, dans des recherches qui démon-

trent que le faisceau externe du pied du pédoncule cérébral tire son

origine exclusivement du lobe temporal, qu'il constitue un faisceau leu-

p01'o-pl'otubéranliel et que les lésions du lobe occipital ne retentissent pas

sur le pied du pédoncule cérébral. Ces recherches ont depuis été confir-

mées chez l'homme par Kam (1895); Ferrier et Turner (1898) en lésant

la corticalité temporale chez le singe ont obtenu de même une dégéné-

rescence du faisceau externe du pied du pédoncule (méthode de Marchi).

Pusateri (1898) en extirpant chez le chat la région temporale moyenne

(zone auditive de Munck) constata par la même méthode la dégénérescence

de ce faisceau et sa terminaison dans la substance grise de la région supé-

rieure de la protubérance. Quant aux fonctions sensitives du faisceau de

Türcl; elles n'existent pas, la chose est certaine, aussi bien expérimenta-

lement que cliniquement parlant.

Le faisceau de Tiirck est donc formé par des neurones de projection du

lobe temporal. Il dégénère de haut en bas, comme les autres faisceaux du

pied du pédoncule cérébral. « S'il dégénère moins souvent que ces derniers,

surtout que le faisceau moyen, cela lient uniquement à ce que les lésions

de la région temporale, en particulier de la partie moyenne des deuxième

et troisième circonvolutions temporales, sont sensiblement moins com-

munes que celles de la région rolandique. S'il dégénère plus rarement

encore iL la suite de lésions des masses centrales, cela tient iL son trajet; car,

passant au-dessous du noyau lenticulaire, il ne peu aborder la capsule inlerne

que dans la région sous-optique. C'est aujourd'hui un fait bien connu que

dans la région thalamique les lésions de la partie postérieure du segment

postérieur de la capsule interne (Cip) se traduisent par une dégénérescence

secondaire de la partie du pied du pédoncule contigué au faisceau de

Tiirck, sans que ce dernier participe à l'altération. Cette intégrité du fais-

ceau de Tiirck est ici facile à comprendre, puisqu'il n'existe pas encore

à cette hauteur dans le segment postérieur de la capsule interne. Mais ce

faisceau dégénère dans toute son étendue lorsque, par une éventualité

que je crois très rare, la lésion porte dans la région sous-thalamiquo

sur la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne,

c'est-à-dire sur la région où le faisceau de Tiirck aborde la capsule in-

terne. » (J. Dejerine, Illénz. Soc. Biologie, 1893.) (Yoy. cas Cogery,

Fig. 4 ïG, p. 173; cas Dautriche, Fig. 192 à 19G.)

La dégénérescence du faisceau de Tiirck ne peut être suivie, ainsi que

nous avons pu le constater à l'aide de la méthode de Marchi, au delà du

tiers supérieur de la protubérance; d'autre part, les lésions protubéran-

tielles qui détruisent la partie supéro-postéro-externe des noyaux pon-

tiques ne rentissent pas sur la voie pyramidale, mais entraînent une dégé-

nérescence rétrograde du faisceau de Tiirck dans son trajet pédonculaire

et capsulaire, dégénérescence qui peut être suivie jusque dans le segment

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 81

sous-lenticulaire de la capsule interne et le segment inférieur de la cou-

ronne rayonnante. Dans ces cas il existe dans la région sous-optique,

ainsi que nous avons pu le constater, une zone de dégénérescence à la

partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne, mais

cette zone fait défaut dans la région thalamique de la capsule.

En RÉSUMÉ : Les fibres du pied du pédoncule cérébral émanent toutes di-

rectement de la corticalilé cérébrale, sans interruption aucune, au niveau des

ganglions centraux, et provienne» dit secteur moyen de l'hémisphère cérébral.

Les fibres du pied du pédoncule cérébral comprennent les radiations

du locus niger, les neurones eo)'eo ? ? 'oM6e7'cHze/'<, les neurones corlico-

bulbaires (ou faisceau cérébral des nerfs craniens moteurs), les neurones

corlico-médullaires plus connus sous le nom de faisceau pyramidal.

Les radiations du locus niger tirent leur origine de la région rolan-

dique. La dégénérescence du locus niger accompagne toujours les lésions

corticales de la zone rolandique, et le secteur dégénéré correspond assez

exactement à la zone de dégénérescence pédonculaire. La dégénérescence

du locus niger est plus intense lorsque le deuxième cinquième externe

du pied du pédoncule cérébral est dégénéré, que lorsque la dégénérescence

occupe les deux cinquièmes internes; elle est presque insignifiante lors-

qu'il n'y a qu'une dégénérescence du faisceau de Tiirck. Ces faits nous

permettent de conclure que les radiations du locus niger proviennent sur-

tout des régions rolandiques supérieures.

Parmi les fibres qui se rendent dans le locus niger, les unes s'y arrêtent

et s'y terminent, les autres le traversent simplement en fascicules plus

ou moins lâches et nombreux, puis pénètrent dans la calotte, et s'accolent

dans une partie de leur trajet au ruban de Reil médian (Rm); elles consti-

tuent le pes lemnicus profond (voy. p. je), véritables fibres aberrantes

de la voie pédonculaire qui plus bas rentrent dans le système pyramidal.

Les neurones cortico-protubérantiels proviennent de tout le sec-

teur moyen de l'hémisphère. Le faisceau de Tiirck ne contient pour ainsi

dire que des fibres eorlico-protubérantielles, qui se terminent dans la partie

supéro-postéro-externe des noyaux pontiques ; il représente un neurone lent-

porn-protubérantiel. Les quatre cinquièmes internes du pied du pédoncule

contiennent de même de nombreuses fibres cortico-protubérantielles qui

proviennent de la zone rolandique et dont les terminaisons s'échelonnent

aux différentes hauteurs des noyaux pontiques. Toute dégénérescence du

pied du pédoncule cérébral est toujours accompagnée d'une dégénérescence

de la substance grise de l'étage antérieur de la protubérance.

Les neurones cortico-bulbaires (ou faisceau cérébral des nerfs

moteurs crâniens) tirent leur origine de l'opercule rolandique et de la partie

adjacente de l'opercule frontal, passentpar le genou de la capsule interne et

le faisceau interne dupied du pédoncule cérébral, et sont enchevêtrées à ce

niveau avec des fibres cortico-protubérantielles et quelques fibres pyra-

midales.

TOME II. G

Les différentes ca-

tégories do fibres do

la v oic pédonculaire

Leur origine dans

la zone rolandique.

Leurs terminai-

sons.

Leur origine dans

le secteur moyen de

l'hémisphère.

Leur origine oper-

culaire.

82 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leur origine ro-

landique.

Morgagni.

Cruveilhier.

Rokitansky.

Turck.

L'École française :

Charcot, Vulpian.

Bouchard.

Les neurones cortico-médullaires (faisceau pyramidal), tirent leur J'

origine de la zone rolandique, en particulier de ses trois quarts supérieurs;

ils occupent, dans la région thalamique de la capsule interne, tout le seg-

ment postérieur, depuis le genou (non compris) jusqu'au segment rétro-

lenticulaire. Ils passent dans la région sous-thalamique par les trois cin-

quièmes moyens du segment postérieur, occupent les trois cinquièmes

moyens du pied du pédoncule cérébral et forment la pyramide bulbaire.

Ils ne reçoivent pour ainsi dire pas de fibres du faisceau de Turck, mais

un petit nombre de fibres du faisceau interne du pied du pédoncule. En

effet, les dégénérescences du faisceau de Tiirck n'enlrainent pas d'as-

symétrie appréciable de la pyramide bulbaire (voy. cas Neumann,

Fig. 134 à 136), tandis que les dégénérescences du faisceau interne du pied

du pédoncule déterminent toujours une petite diminution de volume de

cette pyramide (voy. cas Schweigoffer, Fig. 122). Les dégénérescences

des trois quarts moyens du pied du pédoncule cérébral sont, par contre,

toujours accompagnées d'une dégénérescence très intense, voire même d'une

atrophie complète de la pyramide bulbaire (voy. cas Scheule,Fig. 112).

Historique des fibres de projection de la corticalité cérébrale et en parti-

culier de la voie pédonculaire. - La constitution du pied du pédoncule cérébral,

telle que nous venons de la décrire et l'origine purement corticale de ses fibres, ont été

établies par l'un de nous en 1893. C'étaient là des faits en opposition avec les opinions

admises alors, d'après lesquelles le pied du pédoncule cérébral contenaient de nom-

breuses fibres originaires des noyaux caudé et lenticulaire. Il n'est donc pas inutile

d'exposer très rapidement l'historique de cette question.

Morgagni, le premier, entrevit les connexions du cerveau avec le reste du névraxe

en constatant dans les hémiplégies très anciennes une diminution de volume du tronc encé-

phalique du même côté; Cruveilhier précisa ces connexions en montrant que les vastes

et anciens foyers hémorrhagiques du cerveau entraînent du côté correspondant une

atrophie du pédoncule cérébral, de la protubérance et du bulbe rachidien, et Rokitansky

montra que cette atrophie peut être suivie dans le 'côté opposé de la moelle épinière.

L. Tiirck, dans une série de travaux parus en 1850, 481 et 1SP3, étudia avec grand

soin les dégénérescences secondaires médullaires. Il pratiqua des coupes vertico-trans-

versales à travers le cerveau et montra :

1° Que la destruction de la partie antérieure de la capsule interne entraîne une

hémiplégie prononcée et une dégénérescence de la pyramide du bulbe du même côté,

dégénérescence qui peut être suivie-dans la partie postérieure du cordon latéral du

côté opposé de la moelle. admit, en outre, que la destruction des premier et deuxième

segments du noyau lenticulaire, surtout lorsqu'elle s'étend à la paitie antérieure, infé-

rieure et externe de la capsule interne, entraîne la dégénérescence des fibres de la

partie postéro-externe de la pyramide et celle des fibres.si tuées le long du sillon médian

antérieur dans le cordon antérieur de la moelle du même côté. Tiirck établit ainsi, à

tort du reste, une distinction entre la partie des voies pyramidales qui se rend dans

le cordon latéral du côté opposé et la partie non croisée qui aboutit au cordon anté-

rieur de la moelle;

2° Que dans les lésions de la partie postérieure de lacapsule interne, l'hémiplégie et la

dégénérescence secondaire sont point ou peu prononcées et que ces lésions déterminent

fréquemment de l'hémiancbtltésie de la sensibilité générale du côté opposé du corps.

Les travaux de Tiirck furent suivis par une séiie de travaux confirmatifs parus

suitout en Fiance. Tels sont les faits rapportés par Charcot et Turner (185`3), Schroeder

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

83

van der Kolk (18;;2), Turner (1836), Charcot et Gubler (1859), Charcot et Vulpian (1861

à 1866), Charcot et Cornil (1863), Leyden (1863), Lancereaux (186, Bouchard (1864),

et le mémoire fondamental de Bouchard, de 1866.

Bouchard, contrairement à l'opinion de Tiirck, montra que les faisceaux direct et

croisé de la moelle épinière appartiennent à un seul et même faisceau encéphalique et

qu'ils dégénèrent à la suite d'une seule et

même lésion. Bien que ces dégénérescences

s'observent surtout dans les cas de lésions

centrales des hémisphères occupant non seu-

lement les corps stiiés mais surtout, ainsi

que Charcot et Vulpian l'ont montré, la

capsule interne, - elles s'observent en outre,

quoique moins prononcées, dans les lésions

intéressant l'écorce grise avec intégrité

des corps striés et des couches optiques.

Ainsi se trouva donc posé le problème de

l'origine corticale du faisceau [pyramidal. Il

le fut déjà par Vulpian, lorsque cet auteur

montra que les lésions situées dans le centre

ovale, en dehors des corps striés, déterminent L

des atrophies descendantes (pédonculaires

et pyramidales) semblables à celles que pro-

duisent les lésions des corps striés.

Si, grâce aux travaux de Turck,' de Char-

cot et Vulpian, de Bouchard, le trajet intra-

médullaire du faisceau pyramidal était dé-

finitivement établi, si l'on savait que ce

faisceau dégénère à la suite de lésions pro-

tubérantielles, pédonculaires et capsulaires,

son origine encéphalique restait néanmoins

à découvrir.

Jusqu'aux recherches expérimentales de

Gudden, jusqu'aux travaux de Charcot et de

ses élèves basés sur l'étude des localisations

cérébrales, jusqu'aux travaux de Flechsig

basés sur le développement des faisceaux

encéphaliques et médullaires, l'opinion des

anciens anatomistes, tels que Vicq d'Azyr,

Reil, Burdach, Foville, Arnold, fut implicite-

ment acceptée et l'on admit, avec j\)eynert,

que le faisceau pyramidal, comme du reste

la plupart des fibres du pied du pédoncule,

tiraient leur origine du corps strié : noyau

lenticulaire et noyau caudé.

Pour Meynert, en effet, les connexions de

la corticalité cérébrale avec la périphérie du

corps étaient indirectes et s'effectuaient par

l'intermédiaire de trois systèmes de fibres de projection (les fibres de projection de

le', zu et 3e ordres) et par deux relais ganglionnaires : les ganglions de la base du cer-

veau (corps opto-striés, tubercules quadrijumeaux) et la substance grise centrale (cornes

médullaires et noyaux des nerfs crâniens). L'écorce cérébrale était reliée aux ganglions

de la base par le système de projection de premier ordre dont les fibres abordaient cha-

cun des ganglions de la base par une de leur face ou pôle (pôle central de Meynert) et

leur constituaient une véritable couronne rayonnante (Fia.. 50). La couche optique recevait

Fie. 50. - Les connexions des ganglions

de la baseaveclacorticalité cérébrale

et avec le pied du pédoncule céré-

bral, d'après l'opinion de Meynert.

(Schéma de Huguenin emprunté à

Charcot, Localisations ceiebî,ales,p.8.)

AU, avant-mur. - CA, corne (d'Am-

mon. CC, corps calleux. - CE, capsule

externe. - CI, capsule interne, - CO,

couche optique. - FC, fibres pédoncu-

laires destinées au noyau caudé. - FD,

fibres directes. -' FK. fibres du noyau

caudé qui vont à la corticalité cérébrale.

- FL, fibres du pédoncule destinées au

noyau lenticulaire.FV, fibres du noyau

lenticulaire qui vont à la corticalité céré-

brale. FS, fibres du noyau lenticulaire

qui se jettent dans le lobe sphénoïdaL-

FT, fibres de la couche optique qui vont

il la corticalité cérébrale.

La doctrino de

Meynert sur la tex-

ture du cerveau. Les

trois systèmes de

fibres de projection.

84 zur

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. i. - La constitution du tronc encéphalique, en particulier du pied du pédoncule

cérébral, d'après Meynert (arcs. f. 7)/c/t., 1874).

Sept coupes transversales du tronc encéphalique passant : 1, par les tubercules ciuaari-

jumeaux antérieurs et le pied du pédoncule cérébral au-dessous de l'oiigine du nerf

moteur oculaire commun; 2, par la protubérance au-dessus de sa plus forte con-

vexité ; 3, par la protubérance au-dessus de l'émergence du nerf facial; 4, par la

partie moyenne des olives bulbaires; : i, par la partie sous-olivaire du bulbe rachi-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 85

dien; 6, par l'entre-croisement inférieur des pyramides; 7, par la région supérieure

de la moelle cervicale. - Les voies centrifuges sont colorées en bleu, les voies cen-

tripètes en brun clair, le système cérébelleux en jaune.

Cf, le faisceau interne du pied du pédoncule cérébral (fibres de l'anse lenticulaire); il occupe

la partie interne de la pyramide (coupe 5) et le cordon antérieur homolatéral. - Cbr, région

moyenne du pied du pédoncule cérébral dans laquelle les fibres de la pyramide sont mélan-

gées avec des fibres du pédoncule cérébelleux moyen. - Cp, le faisceau externe du pied du

pédoncule cérébral ou faisceau de Turck; il provient de l'écorce des lobes occipital et tem-

poral, occupe la partie externe de la pyramide du bulbe (coupes 2, 3, 4) et forme l'entre-croise-

ment supérieur ou sensitif du bulbe (coupe 5), - CR, corps restiforme. th" rh" l'h3 (coupes 2

et 3), une fibre protubérantielle qui occupe la couche superficielle du pédoncule cérébelleux

moyen gauche, entre en connexion avec une cellule (cll) des fibres longitudinales de la

protubérance et se continue avec une fibre de la couche profonde du pédoncule cérébelleux

moyen gauche. - fb (coupe 4), fibre superficielle du corps restiforme gauche appartenant

au stratum zonale, qui s'entre-croise à la partie antérieure du raphé avec une fibre de môme

nom du coté opposé, entre en connexion 'avec une cellule de l'olive bulbaire et pénètre

dans le cordon postérieur droit. - fb', fibre des couches profondes du corps restiforme

droit qui entre en connexion avec une cellule de l'olive droite et se continue avec le cordon

postérieur gauche. - fat, cordon antéro-latéral de la moelle cervicale. - flp, cordon postéro-

latéral de la moelle cervicale. - fl (coupes G et 1), cordon latéral de la moelle et du bulbe.

- Fp, cordon postérieur. - g, substance gélatineuse de Rolando,. - L, la partie antérieure

du ruban de Reil, son origine dans le tubercule quadrijumeau antérieur (coupe 1). - La,

(coupe 4), la partie antérieure du ruban de Reil dans la région bulbaire, ses rapports avec

l'olive bulbaire et sa continuation avec le faisceau latéral du [bulbe (coupe 5) et le cordon

latéral de la moelle (coupe Cf. Lp, la partie postérieure du [ruban de Reil, son origine

dans la valvule de Vieussens (vl) (coupe 2); ses rapports dans la protubérance et le bulbe

(coupes 3 et 4); sa continuation avec la partie postérieure du cordon latéral de la moelle

(coupes 5, 6, 1). - Lg, lingula. - Ol, l'olive |bulbaire. - Os, olive supérieure. - l'on, pé-

doncule cérébelleux moyen. - Pes, pédoncule cérébelleux supérieur. - 7'o, protubérance.

- l'(vcc) la pyramide ou la voie antérieure du tronc encéphalique. - Qa, tubercule quadri-

jumeau antérieur. - SS, locus niger. - Va, la voie antérieure du tronc encéphalique ou voie

pédonculaire. - vp, la voie postérieure du tronc encéphalique ou de la calotte. - 5, racine

descendante du trijumeau. - 8, noyau externe de l'acoustique. - Si, noyau interne de

l'acoustique. - 83 (coupe 4), fibres arquées en connexion avec les noyaux de l'acoustique.

10, noyau postérieur du vague et fibres radiculaires de ce nerf (coupe 4). - 10a, noyau

antérieur du vague. - 12, noyau de l'hypoglosse.

sa couronne rayonnante par toute l'étendue de son bord supéro-externe (FT); le noyau

caudé (FK) et le noyau lenticulaire (1\) recevaient chacun la leur le long de leur

bord supéro-externe. De la face tournée vers le tronc encéphalique (pâle périphérique

de Meynert) les ganglions de la base émettaient le système de projection de deuxième

ordre qui unissait ces ganglions à la substance grise centrale croisée; de cette dernière

paitait le système de projection de troisième ordre constitué par les nerfs périphériques

cérébro-rachidiens.

La couche optique et les tubercules quadrijumeaux envoyaient leurs fibres de pro-

jection de deuxième ordre dans la calotte du pédoncule cérébral. Le corps strié envoyait

les siennes dans le pied du pédoncule cérébral (Fig. 50). Les fibres du noyau caudé (FC) et

les fibres radiées du noyau lenticulaire (FL) y arrivaient en suivant la voie directe de la

capsule inlerne. Les libres des lames médullaires du noyau lenticulaire prenaient la voie

détournée de l'anse du noyau lenticulaire : elles longeaient la face inférieure du globus

pallidus, contournaient le pied du pédoncule cérébral à la manière de la bandelette

optique au-dessus de laquelle elles sont situées, puisse recourbaient en bas et formaient t

les fibres les plus internes du pied du pédoncule cérébral (CF, Fig. 1). La plupart des

fibres de l'anse lenticulaire abandonnaient le pied du pédoncule cérébral après un

court trajet, s'entre-croisaient avec celles du côté opposé au niveau du raphé du cerveau

moyen puis se rendaient dans les noyaux des nerfs moteur oculaire commun (III- paire)

et pathétique (IVe paire), quelques fibres descendaient jusqu'aux noyaux des VI,, VUe et

XIIe paires; ces fibres de l'anse lenticulaire n'étaient en effet pour Meynert que les fibres

cérébrales des nerfs moteurs crâniens. Les autres fibres de l'anse du noyau lenticulaire

descendaient dans l'étage antérieur de la protubérance, formaient la partie interne de la

Contingent lenticu-

lo-caudé des libres

du pied du pédon-

cule cérébral.

86

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Conttngont corti-

cal direct occipito.

temporal

Contingent du lo-

cus nycr.

Découverte de

Gudden de l'origine

du faisceau de la

pyramide dans la cor-

ticalité motrice du

chien.

Travaux de Char-

cot sur l'origine corti-

cale du faisceau pyra-

midal chez l'homme.

pyramide du bulbe, mais ne participaient pas à l'entre-croisement moteur des pyramides ;

elles occupaient dans la moelle le cordon antérieur, le long du sillon médian antérieur.

Quant aux autres fibres striées (Cbr, Fig. : il, coupe 1),les unes s'arrêtaient dans la substance

grise de la protubérance annulaire, les autres concouraient à la formation de la pyra-

mide antérieure du bulbe, s'entre-croisaient au niveau du collet du bulbe, pour former

l'entre-croisement inférieur ou moteur des pyramides, puis se continuaient dans le

cordon latéral du côté opposé de la moelle épinière (Fig. 51).

Outre le contingent strié qui occupait les parties interne et moyenne du pied du

pédoncule cérébral ltig. 51, coupe 1), celui-ci recevait en-

core des fibres du locus niger et des fibres directes de l'écorce

des lobes occipital et temporal.

Ces dernières occupaient la partie externe du pied du

pédoncule cérébral (Fig. 51, coupe 1, Cp), la partie externe

de la pyramide du bulbe (coupe 4, Cp), formaient l'entre-

croisement supérieur ou sensitif des pyramides (Fig. 51,

coupe 5), puis se rendaient aux noyaux des cordons de

Goll et de Burdach et se continuaient indirectement avec

les cordons postérieurs de la moelle. Meynert, eu égard

aux cas d'hémianesthésie d'origine cérébrale rapportés

par Tiirck, désigna ce faisceau sous le nom de faisceau de

Tiirck, ou faisceau sensitif. '

Quant aux fibres du locus niger (pédoncule du locus

niger de Meynert) (SS,Fig. 51, coupe 1), elles occupaient la

couche profonde ou stratum intermedium des parties in-

terne et moyenne du pied du pédoncule cérébral, puis

descendaient dans la pyramide du bulbe.

La pathologie expérimentale et l'anatomie pathologique

devaient bientôt battre en brèche l'interprétation de

Meynert en démontrant l'existence, dans le pied du pé-

doncule cérébral et dans la pyramide bulbaire, de /tores

cortico -médullaires directes. Aussi, dans ses travaux ulté-

rieurs (1879), Meyneit admet dans le pied du pédoncule

cérébral, outre les faisceaux du corps strié, du noyau

lenticulaire et les fibres corticales directes temporo-occi-

pitales qui forment le faisceau de Tiirck, un [quatrième

- - - -- ..... 1 1 -

misceau, allant directement uu peuoncute cérébral au lobe H"UllLt11 sans passer par les

ganglions centraux et qu'il désigne sous le nom de faisceau d'Arnold.

En 1872, Gudden montra par voie expérimentale que, chez le chien, les fibres de la

pyramide prennent leur origine dans le gyrus sigmoïde (c'est-à-dire dans la région

désignée sous le nom de zone motrice par Hitzig) et que l'extirpation de cette région,

sans lésions concomitantes des corps striés, pratiquée sur des animaux nouveau-nés,

entraînait une atrophie totale de la pyramide, atrophie qui peut être suivie (jusque

dans le cordon latéral du côté opposé de la moelle. Carville et Duret, Dejerine (1875),

eurent l'occasion de constater la dégénérescence de la pyramide dans des cas de

lésions pathologiques du gyrus sigmoïde chez le chien, et, en 18TG, Vulpian reproduisit

expérimentalement cette dégénérescence chez l'animal adulte.

Malgré son importance, cette expérience fondamentale de Gudden, qui prouve impli-

citement l'origine corticale du faisceau pyramidal, n'eut aucun retentissement. Ce ne

fut que quelques années plus tard, grâce aux travaux de Charcot (187G) et de Flechsig

(1881), que l'origine corticale du faisceau pyramidal fut définitivement admise.

Charcot montra que les lésions de la substance grise corticale déterminent une

sclérose du faisceau pyramidal lorsque le foyer intéresse les deux circonvolutions

rolandiques et les parties attenantes du lobe pariétal et du lobe frontal. Cet auteur

fut ainsi conduit à admettre que le pied du pédoncule cérébral contenait à côté de

FiG. 52. - La région pyrami-

dale du pied du pédon-

cule cérébral, d'après

Charcot. (Localisations

cérébrales, p. 200.)

D, dégénération secon-

daire occupant environ

les deux quarts moyens de

l'étage inférieur du pédon-

cule. - F. étage inférieur

du côté sain.-L, locus ni-

ger, faisceau interne de

l'étage inférieur du côté ma-

lade. - T, étage supérieur

du pédoncule cérébral.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CEREBRALE.

87

fibres pédonculaires indirectes (Fig. 0), c'est-à-dire se terminant dans l'épaisseur des

corps striés, des fibres pédonculaires directes venant de la corticalité, qui traversent la

capsule interne sans entrer dans les noyaux gris des masses centrales. Toutefois, il

ne leur assigna pas une localisation dans la capsule interne.

Dans un travail ultérieur, Charcot en se fondant principalement sur les recherches

de Flechsig contrôlées par ses propres observations, divisa le pied du pédoncule céré-

bral en trois faisceaux :

Un faisceau interne, qui correspond à tout le segment antérieur de la capsule interne,

qui dégénère parfois, mais exceptionnellement à la suite de lésions cérébrales, et dont

la dégénérescence ne peut être suivie au delà de la]protubérance;

Un faisceau moyen, ou faisceau pyramidal, qui comprend au moins les deux quarts

moyens de l'étage inférieur du pédoncule cérébral et répond aux deux tiers antérieurs

du segment postérieur de la capsule interne (région pyramidale de la capsule);

Un faisceau externe (faisceau sensitif de Meynert), qui jamais sous aucune condition

ne dégénère, qui est composé de fibres centripètes et qui forme le tiers postérieur du

segment postérieur de la capsule interne.

En 1880, Brissaud subdivisa le faisceau interne en deux faisceaux inégaux : un petit

faisceau externe, contigu au faisceau pyramidal, qui renferme les fibres des noyaux

moteurs bulbaires (facial et hypoglosse) et correspond au genou de la capsule interne

(faisceau géniculé); un faisceau interne, beaucoup plus grand, qui répond au segment

antérieur de la capsule interne, « se termine également dans le bulbe et dont la dégéné-

rescence ne semble coïncider le plus souvent qu'avec des troubles intellectuels » («fais-

ceau psychique »). Plus tard, Brissaud abandonnant l'épithète de faisceau psychique,

revient iL l'ancienne opinion de Meynert et identifie tour à tour le faisceau interne du

pied du pédoncule avec l'anse du noyau lenticulaire et avec le faisceau d'Arnold.

Fig. 53. - La région pyramidale de la capsule

interne et du pied du pédoncule, d'après Flechsig.

1, coupe horizontale de la région thalamique de

la capsule interne; 2, coupe ^horizontale de la

région sous-optique de la capsule interne; 3, coupe transversale du pied du pédon-

cule cérébral.

a, le faisceau externe de la couche inférieure du pied du pédoncule cérébral (faisceau

occipito-temporo-protubérantiel non encore myélinisé). ? la voie pyramidale myélinisée.

- p', la voie centrale des nerfs moteurs crâniens, en particulier du facial et de l'hypoglosse.

- c, le faisceau interne de la couche inférieure du pied du pédoncule cérébral (fibres du

noyau caudé) non encore myélinisé. - d, la partie interne de la couche supérieure ou dor-

sale du pied du pédoncule cérébral (fibres du lobe frontal, du noyau lenticulaire et du noyau

caudé) non encore myélinisée. - b, la partie externe de la couche supérieure ou dorsale du

pied du pédoncule cérébral (fibres du noyau lenticulaire et de la queue du noyau caudé) non

encore myélinisée. - g, les radiations de la calotte.

Les trois faisceaux

du pied du pédoncule

d'après Charcot.

La subdivision du

faisceau interne du

pied du pédoncule

par Brissaud.

88 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les travaux de

Flechsig basés sur

la méthode embryo-

logique. -

La constitution du

pied du pédoncule

d'après Flechsig.

La couche ven-

trale.

Son contingent

cortical.

Son contingent

strié.

La couche dorsale.

Son contingent

strié.

Flechsig, dans une série de travaux parus en 1869, 1877, 1878, 1881, 1884, étudie,

l'aide de l'anatomie de développement, le trajet du faisceau pyramidal dans la moelle

épinière et s'occupe plus spécialement des vaiialions que présente la décussation des

pyramides. Dans ses premiers travaux, il admet encore, avec Meynert, l'origine striée du

faisceau pyramidal ; dans ses travaux ultérieurs (1881-1883), il étudie le trajet du faisceau

pyramidal dans la capsule interne, admet l'existence de fibres cortico-médullaires et cor-

lico-protuhérantielles directes, et divise chez le nouveau-né le pied du pédoncule céi ébral

en deux couches, l'une ventrale inférieure ou périphérique, l'autre dorsale ou supérieure.

La couche ventrale comprend quatre faisceaux (Fig. 53) : .

1° Le faisceau externe (a), faisceau cortico-protubérantiel postérieur, faisceau temporo-

occipito-protubéranliel (Hintere oder Ternporo-occipitile-Grosshirnrinden-Briickeiibalin),

occupe le tiers externe du pied du pédoncule, ne se myélinise que plusieurs mois après

la naissance et ne présente jamais une dégénérescence descendante. Il ne constitue pas,

comme le croyait Meynert, l'entre-croisement sensitif; il ne représente pas un faisceau

sensitif; il n'atteint pas le bulbe, mais relie la substance giise antérieure du pont à

l'écorce occipito-temporale;

2° Le faisceau moyen (p), faisceau pyramidal, occupe dans la région pédonculaire infé-

rieure le tiers moyen et dans la région pédonculaire supérieure, le troisième quart

externe du pied du pédoncule. C'est un faisceau myélinisé à la naissance, très bien

délimité en dehors, qui passe par l'étage antérieur de la protubérance, n'abandonne

aucune fibre aux noyaux;pontidues, forme la pyramide bulbaire et se continue avec les

faisceaux pyramidaux direct et croisé de la moelle. Dans la capsule interne, il occupe

la partie postérieure du segment postérieur, se rapproche du genou de la capsule sur

les coupes supérieures, puis aborde le centre ovale et se rend dans le lobe pariétal,

en particulier dans la circonvolution pariétale ascendante ;

3° En dedans du faisceau pyramidal se trouve un faisceau encore peu myélinisé à la

naissance (p'), il n'atteint pas le bulbe, occupe dans la capsule interne le segment pos-

térieur en avant du faisceau pyramidal et représente les fibres des nerfs moteurs de la

protubérance ;

4° Le faisceau qui comprend les deux cinquièmes internes du pied du pédon-

cule, se revêt tardivement de myéline. Il fait suite au segment antérieur de la capsule

interne et à la partie antérieure de son segment postérieur et contient des fibres du lobe

frontal, du noyau caudé et de la partie antérieure du noyau lenticulaire. a) Les fibres

originaires du lobe frontal constituent le faisceau cortico-protubérantiel antérieur ou fron-

tal (vordere oder frontale Grosshirnrinden-Briickenbahn); elles prennent leur origine

dans les trois circonvolutions frontales ainsi que dans leurs pieds d'insertion sur la fron-

tale ascendante; elles dégénèrent à la suite de lésions de ces régions, occupent le bord

interne du pied du pédoncule cérébral, deviennent profondes dans la partie inférieure du

pédoncule et occupent alors la partie interne de la couche dorsale ou profonde; elles

aboutissent finalement à la substance grise de l'étage antérieur de la protubérance,

mais ne participent pas à la constitution de la pyramide, b) Les fibres du noyau caudé,

provenant de la têle, du tronc et de la queue de ce noyau, se rendent directement dans

la capsule interne, passent en avant du faisceau pyramidal et se placent dans le pied

du pédoncule, entre le faisceau cortico-protubérantiel antérieur el le faisceau des neifs

moteurs crâniens ; elles occupent ensuite le bord interne de la protubérance lorsque les

fibres cortico-protubérantielles antérieures sont devenues profondes. c) Quant aux fibres

du noyau lenticulaire, les unes occupent la couche dorsale, les autres se rendent dans la

couche ventrale et sont situées entre le faisceau des nerfs crâniens moteurs et le faisceau

des fibres caudées; elles forment avec ce dernier le faisceau strio-protubéranliel (Slrei-

feiilingel-Brückenbahn).

La couche dorsale du pied du pédoncule cérébral est située au voisinage immédiat du

locus niger et correspond au stratum intermedium de Meynert; elle est constituée en

dedans (Fig. 53 (d) par les fibres du faisceau cortico-protubérantiel antérieur et en

dehors par les fibres du noyau lenticulaire (b).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

89

Les auteurs qui ont succédé à Flechsig se sont en général rangés à son opinion

(Obersteiner, Édinger, Bechterew, v. Monakow, Zacher) et admettent dans le pied du

pédoncule cérébral : un faisceau cortico-protubérantiel antérieur, un faisceau des

nerfs moteurs crâniens, un faisceau pyramidal, un faisceau cortico-protubérantiel pos-

térieur et, dans les couches internes et profondes du pied du pédoncule des fibres d'ori-

gine caudée et lenticulaire.

Les recherches de Dejerine (1893), basées sur la méthode des dégénérescences secon-

daires étudiées à l'aide des coupes microscopiques sériées, - méthode qui doit en dernier

ressort fixer l'origine de ces fibres, au moins chez l'homme, - ont démontré (Fig. 49) :

l°Que le pied du pédoncule cérébral ne contient pas de fibres striées, qu'il est exclu-

sivement formé de fibres d'origine corticale et qu'il dégénère en totalité à la suite de

lésions étendues de la corticalité cérébrale;

2° Que le faisceau interne du pied du pédoncule cérébral tire son origine non pas du

lobe frontal tout entier, comme l'admettaient Meynert, Flechsig, Bechterew, Edin-

ger, etc., - mais qu'il prend naissance dans l'opercule rolandique et dans le pied d'in-

sertion de la troisième circonvolution frontale;

3° Que le faisceau externe ou de Tiirck, n'est point, comme le croyaient Meynert,

Flechsig, etc., un faisceau venant

de la région occipito-temporale,

mais qu'il vient delapartie moyen-

ne de la corticalité temporale, et

en particulier des deuxième et

troisième circonvolutions tempo-

rales ;

4° Que le faisceau pyramidal

occupe les trois cinquièmes moyens

du pied du pédoncule cérébral.

En 1894 et 189G, Flechsig mo-

difiant ses anciennes idées sur la

texture du cerveau el abandon-

nant son opinion sur l'origine des

faisceaux cortico-protubéranliels

antérieur et postérieur, émit (en

se basant sur l'étude du développement de la myéline dans les hémisphères céré-

braux) une nouvelle opinion sur la texture du cerveau qui peut se résumer ainsi

, qu'il suit : Il existerait dans chique hémisphère des zones distinctes les unes des autres

au point de vue anatomique et partant fonctionnel : les zones des centres de projection

ou zones des sphères sensorielles (Sinnesspharen ou Projectionscentren) et les zones de

centres d'association (Associationseentren).

Les zones des centres de projection seraient reliées par des fibres de projection aux

centres inférieurs du nevraxe; elles comprendraient : 1° la région rolandique, le lobule

paracenlral,la partie adjacente de la circonvolution du corps calleux et la partie posté-

rieure des trois circonvolutions frontales (sphère tactile); 2° le cunéus et la lèvre cal-

carine du lobule lingual (sphère visuelle) ; 3° la partie moyenne de la première circon-

volulion temporale (sphère auditive); 4° les circonvolutions limbiques, en particulie-

l'hippocampe et la substance perforée antérieure (sphère olfactive).

Les zones des centres d'association seraient dépourvues de fibres de projection mais

seraient reliées aux sphères sensorielles par de nombreuses fibres d'association. Ces

zones, au nombre de trois, seraient : l'une postérieure, comprenant le lobe temporo-

occipital, le lobe pariétal et le précunéus; l'autre moyenne, localisée dans l'insula de

Reil ; la troisième antérieure, localisée dans la partie antérieure du lobe frontal.

D'après Flechsig, il n'y aurait donc guère qu'un tiers de la corticalité encéphalique

qui serait pourvu de fibres de projection, les deux autres tiers en seraient privés et

serviraient seulement à associer les unes aux autres les sphères sensorielles et la sphère

1 ic. 34. La région pyramidale du pied du pédon-

cule cérébral, d'après Dejerine. (Yoy. aussi Fig.49,)

Travaux de Dejc-

rine sur l'origine

exclusivement corti-

cale des fibres du

pied du pédoncule

cérébral.

Les nouvelles idées

le Flechsig sur la

texture du cerveau.

Les centres do pro-

jection.

Les centres d'asso-

ciation.

Ces derniers se-

raient dépourvus do

fibres de projection.

90 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Recherches de De-

jerine, Sachs, v. Mo-

nakow, Siemerling,

0. Vogt démontrant

la présence de fibres

de projection dans

les soi-disant cen-

tres d'association de

Flechsig.

Modifications ap-

portées par Flechsig

à ses opinions.

tactile. Les zones des centres de projection existeraient, ^d'après Flechsig, dans toute la

série des mammifères, quelquefois même avec un développement plus considérable

que chez l'homme. Les zones des centres d'association représenteraient les centres

intellectuels (Geistige Centren), les véritables organes de la pensée (Denkorgane). Elles

n'appartiendraient qu'aux primates, constitueraient la marque caractéristique du cerveau

de l'homme et leur développement, variable d'un cerveau humain à l'autre, serait en

rapport étroit avec le développement des facultés intellectuelles. Dans la série des

mammifères elles perdraient de leur importance et finiraient pai disparaître complète-

ment au sur et à mesure que l'on descend dans l'échelle zoologique.

Cette conception de la corticalité cérébrale, que Flechsig a émise dans plusieurs

publications, repose sur l'étude de cerveaux de nouveau-nés ou d'enfants dont le plus

âgé avait cinq mois; elle est en contradiction absolue avec tout ce que nous enseignent

l'anatomie normale et l'étude des dégénérescences secondaires.

L'anatomie normale, appuyée sur l'étude des dégénérescences secondaires, démontre

que toute la corticalité cérébrale contient des fibres de projection, y compris probable-

ment l'insula. L'un de nous, en 1897, a montré que l'extrémité antérieure du lobe fron-

tal et le pli courbe envoient de nombreuses fibres de projection dans la couche optique,

et les faits que nous rapportons dans cet ouvrage (Fig. 66 à 141, p. 90 à 149) montrent

une fois de plus que toute la corticalité cérébrale possède des fibres de projection.

Mais le secteur moyen de l'hémisphère envoie seul des fibres de projection dans le

pied du pédoncule cérébral, et de là dans les régions inférieures du névraxe. Les

secteurs antérieur et postérieur, c'est-à-dire les deux tiers antérieurs du lobe frontal,

le lobe pariétal et le lobe occipital, le précunéus, les lobules lingual et fusiforme, la

pointe temporale, envoient de très nombreuses fibres de projection dans le thalamus

et les ganglions qui en dépendent, mais n'en envoient pas dans le pied du pédoncule

cérébral.

En 1897, Sachs est de même arrivé à des résultats opposés à ceux de Flechsig en

employant la mélhode des dégénérescences secondaires, et v. Monakow, en 1898, étu-

diant la myélinisation de la corticalité cérébrale chez un enfant âgé de quatre mois, a

pu constater très nettement que le lobe pariétal, comme les circonvolutions occipito-

temporales, possède des fibres de projection, et qu'il participe à la constitution des

couches sagittales du lobe occipito-temporal et du segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne. Siemerling enfin (1898) étudiant la myélinisation de l'écorce chez le

foetus de huit et de neuf mois et chez des enfants de un à treize mois a constaté que la

corticalité cérébrale tout entière, y compris l'insula, possède des fibres de projection.

L'anatomie comparée montre, du reste, que les cerveaux des mammifères, en par-

ticulier du chat (0. Vogt, 1898), présentent le même mode de développement de la

myéline que l'homme. La myélinisation apparaît d'abord aux trois points qui corres-

pondent aux« trois centres sensoriels ou de projection » de l'homme ; ces points s'agran-

dissent peu à peu, puis se fusionnent et s'étendent bientôt à toute la corticalité cérébrale.

La nouvelle conception de Flechsig est donc erronée. Qu'une grande partie de

l'écorce cérébrale soit encore dépourvue de fibres de projection chez l'enfant en bas

âge, - et le cerveau de l'enfant le plus âgé étudié par Flechsig était celui d'un enfant

de cinq mois, - la chose est probable. Il n'y a rien d'étonnant à ce que les centres

sensoriels et sensitivo-moteurs se développent plus vite que d'autres régions de l'écorce,

puisqu'ils sont d'ordre phylogénétique plus ancien. Mais se baser sur ce fait que cer-

taines fibres ne sont pas encore développées à une certaine période de la vie, pour dire

qu'elles n'existeront pas plus tard, c'est là une proposition inadmissible.

Du reste Flechsig n'a pas tardé à modifier son opinion (1898); il admet aujourd'hui

au lieu des 7 zones corticales primitives (4 zones de projection et 3 d'association) « pour

le moins » 40 zones corticales embryologiques; il admet en outre que ses «anciennes »

zones d'association possèdent des fibres de projection mais en quantité moindre que les

zones de projection.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 91

III. - TRAJET DES FIBRES DE PROJECTION DU MANTEAU CÉRÉBRAL ÉTUDIÉES :

1° PAR LA MÉTHODE DES DÉGÉNÉRESCENCES SECONDAIRES 2" DANS CERTAINE

CAS D'AGÉNÉSIES DU MANTEAU CÉRÉBRAL.

I. - DÉGÉNÉRESCENCES SECONDAIRES

Le neurone forme un tout au point de vue anatomique et physiolo-

gique et une lésion d'une de ses parties constituantes retentit sur toutes

les autres. Nous savons que si l'on sépare le cylindre-axe de sa cellule

d'origine, la partie de ce cylindre-axe située au-dessous de la section dégé-

nère-dégénérescence wallérienne ou cellulifuge. Nous savons aussi que,

dans ce cas, la cellule présente des altérations de texture (v. Gudden,

Ilayem, Forel, Nissl, etc.), et que le fragment de cylindre-axe situé au-

dessus de la section s'altère également - dégénérescence rétrograde ou

cellulipète. Cette dernière est d'autant plus complète que le neurone est

plus court, qu'il estlésé en un point plus rapproché de sa cellule d'origine

et que le sujet a été frappé à un âge plus jeune; mais elle survient égale-

ment chez l'adulte dès que la lésion est un peu ancienne (Fig. 55, cas

Brichard, cas Dautriche, Fig. 192 à 194, p. 182). Nous savons enfin

que les lésions destructives lorsqu'elles remontent à la première enfance

(v. Gudden, Forel, v. Monakow, Langley et Grunbaum, etc.) ou lorsqu'elles

sont anciennes (voy. cas Pradel, p. 100 et suiv.) - enlraînent une atrophie

des neurones de 2° el de 3° ordre. Ces atrophies, dites atrophies indirectes,

secondaires, tertiaires, sont toujours lentes à s'établir et sont très proba-

blement l'expression anatomique de l'inactivité fonctionnelle (Vulpian), de

l'absence ou de l'insuffisance d'excitants nécessaires à la nutrition normale

des neurones. On connaît de longue date l'hémiatrophie croisée cérébel-

leuse dans l'hémiplégie infantile; il est de même fréquent de constater,

suivant le siège de la lésion, soit une atrophie de la bandelette optique,

ou du ruban de Reil médian (Fig. 57 et 58, cas Pichepin, voy. aussi cas

Rivaud, p. 151, Pradel, p. 100), soit une diminution de volume de la

corne antérieure de la moelle épinière (Fig. 77 et 159).

Les atrophies indirectes ou secondaires, s'accompagnent toujours d'une

atrophie en masse plus ou moins prononcée de la moitié correspondante

du tronc encéphalique, portant sur la totalité des faisceaux blancs et de la

substance grise. Elle intéresse non seulement les faisceaux de la voie

pédonculaire respectés par la dégénérescence (Fig. 60, cas Bizaguet), ou le

système de projection du rhinencéphale, en particulier le trigone cérébral

(Fig. 61, cas Rivaud), mais encore toute la moitié correspondante de la

calotte pédonculo-protubérantielle(Fig. ti0, cas Bizaguet; Fig.73 à 75, cas

Pradel), la moitié correspondante du bulbe (Fig. 76, cas Pradel ; Fig. 57,

cas Pichepin; Fig. 152, cas Rivaud) et la moitié de la moelle épinière

opposée à la lésion cérébrale (Fig. 77, cas Pradel; Fig. 157, 158, 159, cas

Rivaud). A topographie de lésion égale, l'atrophie en masse est d'autant plus

Considérations gé-

nérales.

Dégénérescence

cellulifuge.

Dégénérescence

cellulipète.

Atrophies indi- i-

rectes ou seeou.

daires.

Atropines en masse

de la moitié homo-

latérale du tronc en-

céphalique et de la

moitié croisée de la

moelle épinière.

92 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

intense que la lésion frappe un sujet à un âge plus jeune ou que chez l'adulte

elle est de date plus ancienne. Il est intéressant de comparer à cet égard

les cas d'hémiplégie cérébrale infantile (cas Pichepin, Fig. 56 à 59; cas

Rivaud, Fig. 142 à 162) aux cas d'hémiplégies anciennes de l'adulte, cas

Pradel, onze ans de durée (Fig. 66 a 78); cas Bizaguet, quinze ans de

durée (Fig. 60); cas Cogery, vingt-deux ans de durée (Fig. 178,179,180).

Dans les cas d'hémiplégie cérébrale remontant à l'enfance et s'accom-

9uc. 5. - Dégénérescence rétrograde de la voie pédonculaire, en particulier de sa

partie moyenne chez un homme de 44 ans, frappé à l'âge de 33 ans d'une hémiplégie

gauche consécutive àun foyer de ramollissement occupant la moitié droite de la pro-

tubérance. (Voy. cas Brichard, IIIe partie.)

La dégénérescence rétrograde de la voie pédonculaire diminue de bas en haut;

elle peut être suivie avec beaucoup de facilité dans la région sous-thalamique de la

capsule interne; dans la région thalamique inférieure et moyenne il n'existe plus de

zone dégénérée distincte, mais une diminution de volume en masse de tout le seg-

ment postérieur de la capsule interne, surtout dans sa partie moyenne.

Le pied du pédoncule gauche, présente une petite zone de dégénérescence (VP (d)

consécutive à un foyer de ramollissement du noyau lenticulaire ayant sectionné

dans la région thalamique moyenne la partie antérieure du segment postérieur de

la capsule interne en arrière du genou.

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FT, faisceau de Turcs atteint de dégénérescence

rétrograde. - Ln, locus niger. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - Qp, tubercule

quadrijumeau postérieur. - Rl, ruban de Iteil latéral. - R1 ? ruban de Iteil médian atteint

à droite de dégénérescence ascendante consécutive à la lésion protubérantielle. - SR, for-

mation réticulée. - T'cl, petite racine motrice descendante du trijumeau. - ]'P, voie pédon-

culaire ; VP(d), la zone dégénérée du pied du pédoncule gauche : Vu'(¡'), la zone d'intensité

maxima de la dégénérescence rétrograde de la voie pédonculaire droite. - 111, filets radicu-

laires du nerf moteur oculaire commun.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 93

FIG, : ;1.

1 c. SG, : i ï et : i8. - Cas Pichepin, hémiplégie cérébrale infantile, datant de l'âge de 7 ans

chez un sujet mort il. l'âge de 84 ans. Plaque jaune de la partie moyenne des cir-

convolutions frontale et pariétale ascendantes, sans participation des noyaux gris

centraux. Il existait en outre dans ce cas une dilatation de la corne occipitale et

du carrefour ventriculaire, et une atrophie des circonvolutions des régions pariéto-

occipito-temporales dans les régions légèrement teintées de la figure 5G qui ne

mesuraient guère plus d'un demi-centimètre d'épaisseur. FiG. 57. - Coupe trans-

versale de la partie moyenne du bulbe. ^Dégénérescence de la pyramide anté-

rieure du bulbe (Py), atrophie indirecte de la couche interolivaire (im(a) et hémia-

trophie en masse de la moitié droite du bulbe. Fig. 58 ? Coupe transversale delà

VU3 i- icnepi 1 Il.

Atrophie indirecte

du ruban do Reil

tnëdian et lieiiiii-

trophie en masse du

tronc encéphalique

dans un cas Ù'heIl11-

plégie cérébrale m-

t'antilo gauche (pla-

que jaune de partie

moyenne des circon-

volutions rolandiques

droites sans partici-

pation des notant

gris centraux.

94 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Hypertrophie com-

pensatrice de la voie

pédonculaire, en par-

ticulier do la pyra-

mide du côte sain,

dans certaines hémi-

plégies cérébrales

infantiles.

Les lésions corti-

cales déterminent la

dégénérescence de

toutes les libres qui

prennent leur origine

ou qui se terminent

dans la région lésée.

région inférieure du bulbe. Dégénérescence de la pyramide antérieure droite (l'y),

atrophie indirecte de l'entre-croisement piniforme (xpin), des fibres arciformes inter-

réticulaires gauches (firfa), des noyaux des cordons de Burdach et de Goll gauches

(\G, \B), du côté opposé à la lésion cérébrale. (Méthode de Weigert.)

pagnant d'une dégénérescence ou d'une agénésie plus ou moins totale de la

pyramide du côté correspondant à la lésion, on observe parfois du côté

sain une véritable hypertrophie de tout le système des fibres de projection

du manteau cérébral, en particulier de la voie pédonculaire et de la

pyramide antérieure du bulbe. Il s'agit là vraisemblablement d'une hyper-

trophie de cause fonctionnelle, compensatrice, vicariante pour ainsi dire;

très appréciable dans le cas Pichepin (Fig. 57 et 58), elle atteint un degré

excessif dans le cas Rivaud (Fig. G2 et 63; voy. aussi les figures 1 il, 147

à 1 ? p. 153 et suiv. se rapporlant à ce cas).

Dans le centre ovale, la capsule interne elle pied du pédoncule céré-

bral, l'enchevêtrement des différentes catégories de fibres de projection du

manteau est tel, que l'emploi systématique de la méthode des dégénéres-

cences secondaires permet seul de déterminer leur trajet, leur longueur et

le territoire cortical dont elles émanent. Or une lésion corticale entraîne non

seulement la dégénérescence des fibres de projection corlicifuges, il ter-

minaisons plus ou moins éloignées (thalamiques, sous-thalamiqucs, pro-

tubérantiellcs, médullaires), mais encore -ainsi que nous l'avons vu dans

le tome la dégénérescence des fibres commissurales, des libres courtes

et longues d'association; elle retentit en outre sur les fibres terminales,

corticipètes qui subissent la dégénérescence rétrograde, cellulipète. Le

champ de dégénérescence, si l'on peut s'exprimer ainsi, sera donc très

étendu au voisinage immédiat du foyer primitif cortical et se réduira

Fig. 59, - Cas Pichepin. fragments des couches interolivaires du côté sain et du côté

atrophié vu il un fort grossissement. Le ruban de Reil du côté atrophié contient un

petit nombre de fibres normales (fn), il contient surtout des fibres de petit calibre

et un très grand nombre de fibres atrophiées (fa), les fibres sont en outre plus ser-

rées les unes contre les autres, la substance fondamentale étant atrophiée. Double

coloration. (Méthode de Weigert et Carmin.)

Fig. 61.

FiG. 60. Atrophie en masse de la calolte du pédoncule cérébral et de la voie pédon-

culaire dans un cas de dégénérescence de la partie moyenne du pied du pédoncule

cérébral. (Cas Bizaguet, voy. Fig. 39, p. 55.)

FiG. Gi. Atrophie en masse du pilier antérieur du trigone dans un cas d'hémiplégie

cérébrale infantile. (Cas Rivaud, Fig. 142 à 162, p. l : il et suiv.) L'atrophie porte non

sur le nombre mais sur le volume des fascicules qui sont plus petits, plus serrés les

uns contre les autres et séparés par très peu de substance grise. Méthode de Weigert-.

Le trigone atrophié et le trigone sain ont été dessinés à un même grossissement.

atrophie indirecte du ruban do Reil médian dans un cas d'hémiplégie cérébrale

infantile. (Cas Rivaud, Fig. 142 à 162, p. 150 et suiv.) (Colorai, au carmin). Le ruban

de Reil sain et le ruban de Iteil atrophié ont été dessinés à un même grossissement.

96 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

petit à petit, au sur et à mesure de l'épuisement des fibres dégénérées.

À la suite d'une lésion sous-corticale, rapsulaire, pédonculaire, protubé-

ranlielle, bulbaire ou médullaire située sur le trajet des fibres de pro-

jection du manteau cérébral, l'étendue de la zone dégénérée est toujours

plus grande que celle qui s'observe à la suite de lésions corticales. Ce fait

tient : 1° il. la disposition en éventail du système de projection, qui veut

qu'une lésion capsulaire même minime détruise d'un seul coup un plus

Fie. 62 et 63. - Hypertrophie compensatrice de la voie pédonculaire (Fig. 62) et de la

pyramide antérieure du bulbe (Fig. 63) du côté sain dans un cas d'hémiplégie céré-

brale infantile avec agénésie de la pyramide du côté lésé. (Cas Rivaud, voy. p. 151,

Fig. 142 à 102.)

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CEREBRALE. 97

grand nombre de fibres de projection à long trajet qu'une lésion corticale

de même étendue; 2° à ce que dans leur long trajet étendu du manteau

-cérébral au filum terminal, les fibres de projection n'existent nulle part

à l'état isolé, que partout elles se mélangent ou s'entre-croisent avec des

fibres plus ou moins nombreuses et de provenance fort variée : A leur

origine et dans la substance blanche non différenciée de l'hémisphère,

elles s'enchevêtrent intimement avec les fibres commissurales et d'asso-

ciation du manteau cérébral; dans la couronne rayonnante et la capsule

interne, elles se mélangent en outre aux fibres corticipètes qui, prenant

leur origine dans les centres ganglionnaires infracorticaux (fibres tha-

lamo-corticales et autres), se terminent dans l'écorce cérébrale en suivant

en sens inverse le trajet des fibres de projection corticale. Dans la capsule

interne, elles sont en outre croisées par un nombre plus ou moins

considérable de fibres qui - reliant le corps strié au thalamus, à la'région

sous-thalamique et à la calotte du pédoncule cérébral, - suivent, pour

arriver à leur destination, dans une partie de leur trajet la voie de la

capsule interne ou la traversent plus ou moins obliquement. Dans l'étage

inférieur du pédoncule cérébral, par contre, elles existent à l'état isolé

sans mélange avec d'autres, et il en est presque de même dans la pyramide

bulbaire. Dans la moelle épinière enfin, les fibres du faisceau pyramidal,

bien que cantonnées spécialement dans certaines parties, sont accompa-

gnées dans tout leur trajet par des fibres ayant une toute autre origine

(fibres longues et courtes d'association provenant des cellules descordons,

fibres de la formation réticulée bulbo-protubérantielle, fibres venant du

tubercule quadrijumeau antérieur, du cervelet, du noyau de Deiters, etc.).

Les lésions sous-corticales, capsulaires, protubérantielles, médul-

laires, etc., entraîneront donc, outre la dégénérescence des fibres de pro-

jection corticale, la dégénérescence d'autres systèmes de fibres d'origine

variée.

Dans ces lésions il se produit, en outre, des dégénérescences en aval

et en amont du foyer primitif. Lorsque la lésion est récente, le champ de

dégénérescence est constitué seulement par les fibres qui, séparées de

leurs cellules d'origine, ont subi la dégénérescence wallérienne - dégé-

nérescence cellulifuge. Les fibres qui dégénèrent en aval, c'est-à-dire

au-dessous d'une lésion sous-corticale ou capsulaire par exemple, et qui

suivent la voie de la capsule interne et du pied du pédoncule cérébral,

appartiennent aux fibres de projection du manteau cérébral; ce sont des

fibres corticifuges. Les fibres qui dégénèrent en amont, c'est-à-dire au-

dessus de la lésion, sont, elles aussi, frappées de dégénérescence ce//«-

lifzcge, car ce sont des fibres, qui nées dans le thalamus et ses gan-

glions, etc., - vont s'arboriser dans l'écorce, fibres corticipèles.

Par contre, lorsque la lésion est moins récente, à cette dégénérescence

cellulifugevients'adjoindreune dégénérescence cellulipète, rétrograde, qui,

.elle aussi, s'observe en amont et en aval de la lésion. Au-dessus de la lésion,

il se produit une dégénérescence rétrograde des fibres de projection

TOME II. 7

Les lésions sous-

corticales, capsu-

laires, pédonculai-

res, etc., qui sec-

tionnent les libres do

projection du man-

teau cérébral en-

traînent la dégéné-

rescence do co

systômo do libres,

ainsi que des fibres

d'origine variées qui

s'entre-croisent ou so

mélangent avec elles.

Dégénérescences

collulifuges en aval

et en amont do ces

lésions.

Dégénérescences

cellulipètcs en aval

et on amont do ces

lésions.

98 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Importance de la

méthode de Marchi

pour cette étude.

pouvant s'accompagner d'une atrophie complète des cellules pyramidales

de l'écorce cérébrale et au-dessous de la lésion une dégénérescence

rétrograde des fibres corticipètes. En d'autres termes, dans les cas de

lésion sous-corticale ou capsulaire et il en est de même à la suite d'une

lésion du pied du pédoncule, de la protubérance, du bulbe et de la moelle

épinière, les faisceaux sectionnés dégénèrent dans les deux sens, très

rapidement dans le sens cellulifuge, plus lentement dans le sens celluli-

pète (voy. en particulier, cas Dautriche, Fig. 192, à 194, p. 182, lésion

du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne et dégénérescence des

couches sagittales du segment postérieur de la couronne rayonnante et

le cas Brichard, Fig. 55 lésion protubérantielle, dégénérescence rétro-

grade de la voie pédonculaire).

D'une manière générale, l'emploi de la méthode de Marchi est supérieure à celle de

Weigert, dans ce genre de recherches, bien qu'en anatomie pathologique humaine son

usage soit plus restreint qu'en pathologie expérimentale, car elle ne peut s'appliquer

que dans des cas de lésions récentes et on ne peut l'employer pour étudier des coupes

de grandes dimensions; mais c'est une méthode positive, montrant la dégénérescence de

la myéline et pouvant déceler, par conséquent, l'existence d'un très petit nombre de

fibres dégénérées au milieu d'un faisceau sain, résultat que l'on ne peut obtenir avec la

méthode de Weigert. Cette méthode de Marchi est également précieuse, car elle permet

l'étude des lésions très récentes, à une période où la méthode de Weigert ne donne pas

encore de résultats. Par l'emploi de la méthode de Marchi on peut, d'autre part, établir

dans un faisceau complexe la direction des fibres qui le constituent. Dans les lésions

anciennes de la corticalité rolandiques, par exemple, la méthode de Weigert montre dans

le segment postérieur de la capsule interne une zone de dégénérescence qui, certaine-

ment, n'est pas seulement constituée par les fibres de projection dégénérées, mais aussi

par un grand nombre de fibres corticipètes frappées de dégénérescence cellulipète. Les

lésions corticales récentes, étudiées au Marchi, montrent en effet, dans ces régions,

l'existence d'un grand nombre de fibres saines au milieu des fibres dégénérées; cer-

taines lésions thalamiques récentes permettent de suivre le trajet de ces fibres cortici-

pètes dégénérées à travers la capsule interne et la couronne rayonnante ; le nombre de

ces fibres est enfin bien mis en évidence dans certaines agénésies du manteau cérébral

(voir cas Longery et Richard, p. 185 et suivantes).

Lorsque, pour prendre un autre exemple, la voie pédonculaire et le ruban de Reil

médian se trouvent sectionnés par une lésion protubérantielle, la méthode de Marchi

permet de déceler dans les lésions très récentes, une dégénérescence exclusivement des-

cendante de la voie pédonculaire et une dégénérescence exclusivement ascendante du

ruban de Reil médian. Mais, dès que la lésion protubérantielle est un peu moins ré-

cente, la dégénérescence rétrograde de ces deux faisceaux survient. On constate alors

( méthode de Marchi) outre les dégénérescences que nous venons de mentionner, une

dégénérescence rétrograde ascendante de la voie pédonculaire, remontant plus ou moins

haut dans le pied du pédoncule cérébral et le segment postérieur de la capsule interne,

et une dégénérescence rétrograde descendante du ruban de Reil médian, dans son trajet

bulbaire. Ces dégénérescences rétrogrades diminuent rapidement d'intensité à mesure

que l'on s'éloigne de la lésion destructive, et leur interprétation est en général facile,

même avec la méthode de Weigert-Pal. Mais, s'il s'agit d'un neurone court, d'un sujet

frappé dans le jeune âge ou d'une lésion un peu ancienne chez un adulte, elles peuvent

s'étendre à toute la longueur du segment cellulipète du neurone lésé et s'accompagner

même d'une disparition complète de la cellule d'origine. La méthode de Weigert per-

mettra bien, dans ces cas, d'établir le trajet du neurone court lésé, mais non pas le

sens de sa conductibilité et, partant, son origine et ses terminaisons; aussi, dans

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

99

ces cas, ne faut-il jamais négliger d'étudier, soit par la méthode du carmin en masse,

soit, lorsque la chose est possible, par celle de Nissl, l'état des cellules des neurones

correspondant aux fibres dégénérées.

En résumé, l'étude des dégénérescences secondaires démontre que de

tous les points de la corticalité cérébrale se détachent des fibres de pro-

jection. Mais le nombre et la longueur des fibres dégénérées dépendent

essentiellement du siège même de la lésion. L'écorce est donc loin d'avoir

partout les mêmes connexions avec les masses grises inférieures du né-

vraxe, et l'étude des localisations cérébrales montre qu'elle est loin d'avoir

partout la même valeur physiologique.

Les résultats fournis par l'étude des dégénérescences secondaires

(méthodes deweigert et de Marchi) confirment les recherches de v. Monakow

(méthode au carmin), tout en complétant certains détails et démontrent :

10 Que l'écorce cérébrale entre en relation intime, directe et étroite

avec un certain nombre de régions du névraxe qui dégénèrent toujours

et très rapidement après la destruction de territoires corticaux déterminés :

tels sont les deux tiers supérieurs de la couche optique, (en particulier le

pulvinar, les noyaux externe et interne du thalamus), et les corps genouil-

lés externe et interne; une partie du noyau rouge et du tubercule quadri-

Fig. 6.i. - Irrigation vasculaire des circonvolutions de la face externe de l'hémisphère

cérébral; figure pouvant servir à la topographie vasculaire des foyers de ramollisse-

ments localisés de la convexité cérébrale.

Les branches de l'artère cérébrale antérieure : artère frontale interne et anté-

rieure (Fia), artère frontale interne et moyenne (Fim), artère frontale interne et

postérieure (Fip) sont colorées en rose. - Les branches de l'artère sylvienne ou

cérébrale moyenne : artère frontale inférieure (Fi), artère frontale ascendante (Fa),

artère pariétale ascendante (Pa), artère pariétale inférieure (Pi), artère du pli

courbe (Pc), artères temporales antérieure (Ta), moyenne (Tm) et postérieure (Tp)

sont colorées en bleu. - Les branches de l'artère cérébrale postérieure : artère

occipito-temporale antérieure (OTa), artère occipito-temporale moyenne (OTm),

artère calcarine (K) sont colorées en vert.

Des fibres de pro-

jection se détachent

do tous les points de

la corticalité céré-

brale.

Connexions corti-

cales directes.

100 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Connexions corti-

cales indirectes.

jumeau antérieur; le locus niger ; la substance grise de l'étage antérieur de

la protubérance (noyaux pontiques). Qu'elle n'envoie au globus pallidus

et au corps de Lugs qu'un petit nombre de fibres (méthode de Marchi').

2° Que les lésions de l'écorce, surtout lorsqu'elles remontent à l'en-

fance ou lorsque chez l'adulte elles sont très anciennes, retentissent indi-

rectement sur certains systèmes de neurones qui s'atrophient et subissent

une réduction simple de volume portant à fois sur les cellules, le cylindre-

axe et la gaine de myéline atrophies indirectes (Fig. 61). L'écorce

retentit indirectement sur la partie ventrale du thalamus, sur la bandelette

optique, sur une partie du noyau rouge et du tubercule quadrijumeau anté-

rieur; sur le tubercule quadrijumeau postérieur et le bras de ce tubercule;

sur le ruban de Reil médian et les noyaux des cordons de Z3ztrdacJt et de

Goll; sur les pédoncules cérébelleux supérieur et moyen; sur les noyaux

moteurs et sensitifs des nerfs crâniens; sur la colonne grise médullaire.

D'autres formations ganglionnaires et faisceaux du névraxe bien que

n'affectant aucune espèce de connexion avec la corticalité cérébrale (mé-

thode de Marchi), participent néanmoins dans les lésions anciennes à

l'atrophie en masse de la moitié du tronc encéphalique correspondant à

la lésion corticale ; tels sont, dans le cerveau antérieur : le noyau caudé,

le putamen, l'anse du noyau lenticulaire; dans le cerveau intermédiaire :

les faisceaux lenticulaire et thalamique de Forel, le faisceau rétroflexe de

Meynert, la substance grise centrale du troisième ventricule ; dans le cer-

veau moyen et le rhombencéphale : la formation réticulée et ses fibres

arcifonnes, le faisceau longitudinal postérieur , le noyau du ruban de

Reil latéral, les olives supérieure et inférieure, le corps trapézoïde, le

noyau de Deilers, etc.

Nous étudierons successivement les dégénérescences secondaires con-

sécutives :

1° Aux lésions très étendues de l'écorce cérébrale;

2° Aux lésions corticales plus restreintes, limitées aux différents lobes

ou segments de lobe;

3° Aux lésions sous-corticales et centrales.

I. Dégénérescences secondaires, consécutives aux lésions très étendues

de l'écorce cérébrale.

Le trajet, la longueur, la terminaison inférieure des neurones de projec-

tion corticaux sont très nettement mis en évidence par l'étude des dégéné-

rescences consécutives aux très vastes lésions de la corticalité cérébrale,

lesquelles, détruisant la presque totalité de l'écorce cérébrale, intéressent

de ce fait à peu près toutes les fibres de projection.

Le cas Pradel.- Hémiplégie droite avec contracture et aphasie datant de onze ans

chez un vieillard mort à l'âge de 68 ans (Fig. 66 à 78) - représente en quelque sorte

le cas idéal, schématique pour celle étude (voy. Dejerine, Mém. Soc. RioL, 1893).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 101

Il s'agit d'une vaste plaque jaune, qui occupe toute la face externe de l'hémisphère

gauche, la moitié antérieure de la circonvolution frontale interne et le lobe orbitaire.

FIG. 66. - Cas Pradel. Hémiplégie droite avec contracture et aphasie datant de 11 ans

chez un homme mort à 68 ans. Topographie de la vaste lésion corticale.

Fig. 67. Cas Pradel. Hémiplégie droite avec contracture et aphasie. Vaste lésion cor-

ticale. Coupe horizontale passant par la région thalamique inférieure. - Dégénéres-

cence complète des segments postérieur (Cip), antérieur (Cia) et du genou (Ci(g) de

la capsule interne. Les radiations strio-thalamiques et strio-sous-thalamiques, en

particulier le faisceau lenticulaire de Forel (FI) qui traversent la capsule interne

sont seules conservées. - Dégénérescence complète des fibres radiées du pulvinar

(Pul) et du noyau interne (Ni) du thalamus (Th). - Dégénérescence incomplète de

la commissure antérieure (coa). Atrophie indirecte de la partie ventrale du noyau

externe (Ne) du thalamus. Intégrité du ganglion de l'habénula (Gh) intégrité du

noyau lenticulaire (NLi, NL2, NL3) qui n'a subi qu'une simple atrophie en masse. -

Méthode de Weigert 2/1 grandeur nature.

3 Cas Pradel. Vaste

lésion corticale sans

participation des s

masses centrales.Dé-

généresconce de tout

le système des fibre :

de projection du man-

teau cérébral. Dégé-

nérescence totale du

pied du pédoncule

cérébral.

102

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Pradel. Vaste

lésion corticale sans

participation des

masses centrales.Dé-

générescence de tout

le système des fibres

de projection du man-

teau cérébral. Dégé-

nérescence totale du

pied du pédonculo

cérébral.

(C'est-à-dire le territoire vasculaire de l'artère sylvienne et des branches antérieure et

moyenne de l'artère cérébrale antérieure (Fig. 65 et 79). La plaque jaune intéresse l'écorce

et la partie adjacente de la substance blanche, mais respecte complètement les noyaux

gris centraux et la capsule interne qui ne sont intéressés en aucun point par la lésion pri-

mitive. Comme dans le lobe lemporo-pariétal, la lésion atteint l'épendyme ventriculaire e

et sectionne la couche sagittale et que c'est par cette couche que passent les fibres

de projection de la région occipitale (faces interne et externe), ce cas correspond en

réalité à une destruction de tout le manteau cérébral de l'hémisphère gauche.

Cette plaque jaune qui datait de onze ans, avait déterminé une diminution de volume

marquée de l'hémisphère gauche dans tous ses diamètres et une atrophie très prononcée

de la couche optique, ainsi qu'une réduction de volume très nette de toute la moitié

gauche du rhombencéphale et de la moitié droite de la moelle épinière. Les noyaux

caudé et lenticulaire étaient de volume normal comme aspect bien que réduit de volume

(Fig. 67 et 68).

FIG. 68. - Cas Pradel. Coupe horizontale passant par la partie supérieure de la région

sous-thalamique de la capsule interne. - Dégénérescence complète des segments

postérieur (Cip) et antérieur (Cia) de la capsule interne, du pulvinar (Pul), de la

partie interne du noyau interne (Ni) du thalamus (Th). Dégénérescence incomplète

de la commissure antérieure (coa). Atrophie indirecte de la partie ventrale du tha-

lamus et du centre médian (Nm). Atrophie en masse du corps de Luys (CL), du

noyau lenticulaire (NL3, NL2, NLi), du faisceau rétroflexe de Meynert (Fi1). (Compa-

rez en particulier la moitié gauche de la figure 68 à la moitié droite des figures 68

et 69.) - Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

103

1° Il existe dans ce cas : une dégénérescence totale de toutes les fibres longitudinale

de la capsule interne (segments antérieurs (Cia), postérieur (Cip), rétro (Cirl) et sous

lenticulaires (Cisl) (Fig. 67, 68, 69) ; une dégénérescence totale de toutes les fibres longi-

tudinales du pied du pédoncule cérébral (P), y compris le stratum intermedium (Stri;

(Fig. ' ? 0-7t); une dégénérescence totale des fibres longitudinales de l'étage antérieur

de la protubérance (Fig. 75); une dégénérescence totale de la pyramide bulbaire (Py)

(Fig. 76) et des fibres directes et croisées que cette dernière envoie dans la moelle épi-

nière, fibres pouvant être suivies dans toute [la hauteur de la moelle (Fig. 77) ; une dimi-

nution de volume considérable du locus niger (Ln) (Fig. 71-74) et de la substance grise de

l'étage antérieur de la pl'otuberanc«(Fig. 75), due en grande partie à la disparition du feu-

trage des fibres de ces régions.

2° Il existe : une dégénérescence complète des fibres radiées des noyaux externe et

interne du thalamus (Ne, Ni) (Fig. 67), du pulvinar (Pul) (Fig. G et. 68), des corps genouillés

externe et interne (Cge, Cgi) (Fig. 69-72), de la zone de Werniche (W) et une atrophie con-

sidérable de la zone réticulée (Zr) et des différents noyaux du thalamus; 3° une dégéné-

rescence de la partie antéro-supérieure du noyau rouge (NU) (Fig. 70-72) et de la partie

supéro-externe de la capsule de ce noyau (CN13) (Fig. 69).

Par contre, le corps strie (noyau caudé et putamen) (NC, NL3), le globus pallidus

(NL2, NI.)), la partie ventrale du thalamus (Fig. 67, 68), le centre médian de Luys (\m), le

FiG. 69. - Cas Pradel. Coupe horizontale passant par la région sous-optique. Dégéné-

rescence complète du segment postérieur de la capsule interne (Cip) et du faisceau

de Turck dans son trajet capsulaire (fur) et sous-lenticulaire (FT). Dégénérescence

du pulvinar (Pul), des corps genouillés externe (Cge) et interne (Cgi), de la capsule

du noyau rouge (CNR,), de la commissure antérieure (coa). Atrophie indirecte de la

région du mban de Reil médian (rgRm). - Méthode de Weigert. 2/1 grandeur

nature.

Cas Pradel. Vaste

lésion corticale sans

participation des

masses centrales.Dé-

générescence de tout

lesystème des fibres

de projection du man-

teau cérébral. Dégé-

nerescence totale du

pied du pédoncule

cérébral.

loi

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Pradel. Vaste

lésion corticale sans

participation des

masses centrales.Dé

générescence de tout

lo système des fibres

de projection du man-

teau cérébral. Dégé-

nérescence totale du

pied du pédoncule

cérébral.

corps de Luys (Fig. G8-ï0) étaient intacts ou n'avaient subi qu'une diminution simple

de volume, et contenaient de nombreuses fibres saines fortement colorées parl'héma-

toxyline.

Le faisceau thalamique de Forel (Fth), le ruban de Reil (Rm), les fibres verticales de la

lame médullaire externe du thalamus (Lme), le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) bien

qu'atrophiés, ne participent nullement à la dégénérescence (Fig. G7 à 73); il en est de

même du faisceau lenticulaire de Forel (FI), de l'anse du noyau lenticulaire (AI) et de

tout ce système de fibres qui, reliant le corps strié et le globus pallidus au thalamus et

au corps de Luys, traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) dans les ré-

gions thalamique et sous-thalamique (Fig. Gi à 70 et 78).

En d'autres termes, toutes les connexions de la couche optique avec la corticalité

cérébrale étaient détruites, tandis que les systèmes de fibres qui relient le thalamus à la

région de la calotte, et ceux qui relient le corps slrié au thalamus et à la régionsous-thala-

mique, en particulier au corps de Luys, étaient intacts. Grâce à la dégénérescence com-

plète des fibres de projection corticale, on pouvait dans ce cas étudier à l'état dissocié

pour ainsi dire les radiations strio-thalamiques, strio-sous-tlealamiqucs slrio-Luysiennes, etc.

(Voy. p. 321), qui'traversent dans les régions thalamique et sous-thalamique le segment

postérieur de la capsule interne. Ces fibres paraissaient môme plus nombreuses, plus

denses, plus serrées, plus onduleuses qu'à l'état normal, grâce à l'étroitesse de la

capsule interne, conséquence directe de sa dégénérescence (Fig. 78).

FiG. 70. - Cas Pradel. Région sous-thalamique. - Dégénérescence totale du pied du

pédoncule cérébral (P). Les fibres qui traversent le pied du pédoncule [radiations

strio-luysiennes (CM, fCl)] sont seules respectées. - Dégénérescences des corps

genouillés externe et interne, du bras du tubercule quadrijumeau antérieur et de

la couche superficielle du tubercule quadrijumeau antérieur. Dégénérescence du

noyau rouge. Atrophie légère de la bandelette optique. Atrophie indirecte du ruban

de Reil médian. - Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

Ce cas montre donc :

1° Que la corticalité cérébrale envoie des fibres à toute l'étendue des noyau

externe et interne du thalamus, au pulvinar, aux corpb genouillés interne et externe, au

noyau rouge de Stilling,;

FiG. 71 et 72. - Cas Pradel. Région pédonculaire supérieure. - Dégénérescence totale

du pied du pédoncule cérébral (P). Dégénérescence des corps genouillés externe

(Cge) et interne (Cgi) du locus Niger et du noyau rouge. (Méthode de Weigert.)

Cas Pradel. Vaste

lésion corticale sans

participation des

masses centrales. Dé-

générescence de tout

le système des fibres

de projection du man-

teau cérébral. Dege-

nérescence totale du

du pied pédoncule

cérébral. 1

106

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Pradel. \'aste

lésion corticale sans

participation des s

masses centrales. De-

générescence do tout

le système des fibres

de projection du man-

teau cérébral. Dégé-

nérescence totale du

pied du pédoncule

cérébral.

2° Que le pied du pédoncule cérébral (P), y compris le stratum intermedium, est en-

tièrement formé de fibres corticales dont les unes s'épuisent dans le locus niger et la

Fic. 73 et 74. - Cas Pradel. Région pédonculaire moyenne et inférieure. - Dégéné-

rescence complète du pied du pédoncule cérébral : les fibres qui limitent le pied du

pédoncule cérébral en dedans correspondent dans la figure 73 aux fibres radicu-

laires de la IIIe paire, et dans la figure 74 aux fibres protubérantielles qui comblent

le trou borgne et dissocient le pied du pédoncule cérébral (comparez avec coupe

normale Fig. 36). Remarquez sur toutes ces coupes l'atrophie en masse de la moitié

gauche du tronc encéphalique, ainsi que du locus niger. 2/1 grandeur nature.

Fig. 75. - Cas Pradel. Coupe transversale de la protubérance. - Dégénérescence

complète des fibres longitudinales de la protubérance et des noyaux pontiques

gauches. Atrophie indirecte des pédoncules cérébelleux supérieur et moyen droits

et hémi-atrophie de la calotte gauche. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

FIG. 76. - Cas Pradel. Dégénérescence totale de la pyramide gauche. Atrophie de

la couche inter-olivaire gauche. Atrophie en masse de la moitié gauche du bulbe.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Saïpêtrière

107

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

substance grise de l'étage antérieur de la protubérance, dont les autres descendent dans

la pyramide antérieure du bulbe qu'elles forment en totalité, puis dans la moelle épi-

nière (faisceau pyramidal direct et croisé) ;

3° Que le ruban de Reil et le pédoncule cérébelleux

supérieur (vu leur intégrité) ne reçoivent pas de fibres

directes de la corticalité cérébrale (Voy. Ruban de Reil,

IIIe partie) ;

4° Ce cas montre en outre que le corps strié (noyau

caudé, putamen, globus pallidus) et le corps de Luys ne

reçoivent que de bien rares fibres de la corticalité céré-

brale, si toutefois ils en reçoivent. Ces noyaux étaient,

il est vrai, diminués de volume comme 'tout l'hémis-

phère et toute la moitié gauche du tronc encéphalique

(calotte du pédoncule, de la protubérance el du bulbe)

et la moitié droite de la moelle épinière, mais on ne

pouvait y suivre de fibres dégénérées, et l'état sain de

ces noyaux contrastaient singulièrement avec l'atro-

phie considérable de la couche optique.

Si ce cas nous renseigne parfaitement sur les con-

nexions de la corticalité cérébrale avec le thalamus et le noyau rouge et l'absence ou le

FiG. 77. - Cas Pradel. Quatre

coupes de moelle des régions

cervicale, dorsale moyenne,

dorsale inférieure et lom-

baire. Dégénérescence du

faisceau pyramidal direct

gauche et croisé droit. Di-

minution de volume de la

corne antérieure droite,

atrophie en masse de la

moitié droite de la moelle.

Méthode de Weigert 3/1

grandeur nature.

Fig. 78. - Cas Pradel. Coupe horizontale du segment

postérieur de la capsule interne dans la région

sous-optique. Les fibres horizontales saines mais

d'aspect onduleux du faisceau lenticulaire de Forel

(FI) segmentent la capsule interne dont les fibres

longitudinales sont totalement dégénérées. -Com-

parez cette coupe avec la région sous-optique du

côté sain (Fig. 67), et avec la Fig. 161, p. 163, cas

Rivaut, hémiplégie infantile; ici la lésion remonte

au jeune âge, les fibres dégénérées ont disparu

sans laisser pour ainsi dire de traces; les fibres

du faisceau lenticulaire sont si serrées que l'on dis-

tingue à peine les intervalles occupés à l'état normal

par les fihres du système de projection du man-

teau cérébral. Méthode de Weigert 15/i grandeur

nature.

Cas Pradel. Vaste

lésion corticale sans

participation des

masses centrales. Dé-

générescence de tout

le système des fibres

de projection du man-

teau cérebral. Dégé-

nérescence totale du

pied du pédoncule

cérébral.

108 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

peu de connexions de la corticalité cérébrale av ec le corps strié et le corps de Luys, s'il

montre que toutes les fibres du pied du pédoncule cérébral prennent leur origine dans

la corticalité cérébrale, il ne nous renseigne nullement - étant donnée l'extrême

extension de la plaque jaune - sur les territoires corticaux qui envoient leurs fibres

de projection soit dans le thalamus, soit dans le pied du pédoncule cérébral. - Ce der-

nier problème ne peut être résolu que par l'étude des dégénérescences secondaires

consécutives à des lésions restreintes, limitées, de la corticalité cérébrale.

2. Dégénérescences secondaires consécutives aux lésions corticales restreintes,

limitées aux différents lobes ou segments de lobe.

LOBE OCCIPITAL. - Dans les lésions du lobe occipital, on observe toujours une

dégénérescence - d'autant plus accusée que la lésion est plus étendue - des segments

postérieur et inférieur de la couronne rayonnante, des segments rétro (Cirl) et sous-lenticu-

laire (Cisl) de la capsule interne, de la zone de Wernicke (W), du pulvinar (l'ul), du corps

genouillé externe (Cge), du bras du tubercule quadrijumeau azttéz·iezcr(I3rQa), et la disparition

FiG. 79. - Irrigation vasculaire des circonvolutions de la face interne de l'hémisphère

cérébral et des masses centrales.-Figure pouvant servir à la topographie vasculaire

des foyers de ramollissement siégeant il la face interne de l'hémisphère et dans les

masses centrales. - Les branches de l'artère cérébrale antérieure : artère frontale

interne et antérieure (Fia), artère frontale interne et moyenne (Fim), artère fron-

tale interne et postérieure (Fip) sont colorées en rose. - Les branches de l'artère

cérébrale postérieure : artère temporo-occipitale antérieure (OTa), artère temporo-

occipitale moyenne (OTm), artère calcarine (K), ou Lemporo-occipitale postérieure

sont colorées en vert.

Le tronc de l'artère cérébrale antérieure (rose) irrigue la tête du noyau caudé et

l'espace perforé antérieur (artères striées antérieures), le tronc de l'artère sylvienne

(bleu) irrigue le tronc du noyau caudé (artères lenticulo-striées et lenticulo-opLiques),

le tronc de l'artère cérébrale postérieure (vert) irrigue l'espace perforé postérieur, la

paroi du IIIe ventricule, le pédoncule cérébral et la partie postérieure du thalamus

(artères optiques). L'artère choroïdienne antérieure (brun) il l'igue la circonvolution

du crochet, la circonvolution godronnée, le pilier postérieur du trigone et la queue

du noyau caudé. L'artère communicante postérieure (jaune) irrigue l'extrémité an-

térieure de la couche optique et de la région sous-optique.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 109

des fibres radiées du pulvinar et des fibres du stratum zonale (Strz). Le lobe occipital pos-

sède donc : 1° des fibres de projection cortico-thalamiques, qui se rendent dans le pulvi-

nar et dans son stratum zonale; 2° des fibres de projection cortico-gerzouillées externes, desti-

nées à la partie supérieure du corps genouillé externe. Ces fibres portent encore le

nom de radiations optiques de Gratiolet (RTh) et occupent, dans la couche sagittale

interne du lobe occipiLo-Lemporal, à peu près la hauteur de la deuxième circonvolution

temporale; 3° quelques /tores de projection cootico-clundrijéntirzales antérieures. Par contre,

les lésions du lobe occipital ne retentissent ni sur l'étage inférieur ou pied du pédon-

cule qui est toujours sain, ni sur le segment postérieur de la capsule interne (Voy.

Fig. 49). Le lobe occipital ne participe donc pas à la formation de la voie pédonculaire ; il

ne possède ni fibres de projection cortico-protubérantielles, ni fibres de projection cortico-

bulbaires ou cortico-médullaires (voy. cas Courrière, Fig. 80 à 80, et cas Bras, Fig. 87 i

à 95, p. 115).

Les lésions du lobe occipilal déterminent, en outre, dans le système des fibres com-

missurales et d'associations, une dégénérescence :

t° Des courtes fibres d'association et des libres propres du lobe occipital : faisceau occi-

pital Iransverse du cunétts (ftcS), faisceau occipital transverse du lobule lingual (ilgl), stra-

tum calcarinum, faisceau propre du cunéus, et une dégénérescence du faisceau occipital

vertical (Ov), lorsque la lésion siège à la face externe du lobe occipital;

2° Du faisceau long d'association : faisceau longitudinal inférieur (Fli). Les fibres

dégénérées de ce faisceau passent par la couche sagittale externe du lobe temporo-

occipital et s'irradient dans l'écorce du lobe temporal (face externe, face pariéto-tem-

porale, lobules lingual et fusiforme);

3° Du tapetum (Tap) (Voy. cas Courrière et Bras) qui envoie un grand nombre de

ses fibres dans le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]), et d'autres fibres dans le faisceau

d'association occipito-frontal (OF). Voy. T. I ? pj 794-800. Les fibres commissurales du lobe

occipital prennent, non seulement la voie du tapetum, mais encore celle du forceps

postérieur du corps calleux (Fm) et occupent dans le bourrelet un siège spécial : la

partie ventrale, recourbée du bourrelet du corps calleux, ainsi que nous l'avons montré

dès 1892. Les libres de la pointe occipitale et de la partie postérieure des lobules lingual

et fusiforme affleurent la surface libre du genou et du bec postérieur, les fibres du

cunéus et de la scissure pariéto-occipitale occupent une situation plus profonde (Voy.

T. 1er, pg. 794-799). L'extrémité effilée du bec postérieur ne contient pas de fibres occi-

pitales, mais livre passage aux fibres commissurales du trigone cérébral tributaires

du lobe limbique (Voy. p. 278).

Dans le cas Courrière (cécité verbale pure, Fig. 80-86), il s'agit d'une lésion de la

pointe et de la face interne du lobe occipital intéressant la base du cunéus, l'écorce des

lèvres des scissures calcarine et collatérale (Fig. 80) s'étendant en profondeur jusqu'à

l'épendyme du plancher de la corne occipitale et sectionnant à ce niveau les couches

sagittales (en particulier le faisceau longitudinal inférieur) et le tapetum de la région

(Fig. 8G).

Cette lésion a entraîné les dégénérescences suivantes : 1° Une dégénérescence très

intense du segment postérieur de la couronne rayonnante dans les couches sagittales qui

tapissent la paroi inférieure et la moitié inférieure de la paroi externe de la corne

occipitale et du carrefour ventriculaire (Fig. 8B). Cette dégénérescence se poursuit d'une

part dans la partie inférieure du segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl),

dans la zone de Wernicke (W), le pulvinar (Pul), la partie supérieure et postérieure du

corps genouillé externe (Cge) le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) (Fig. 81 il

83). D'autre part elle se poursuit dans la couche sagittale externe (faisceau longitudinal

inférieur Fli), du segment inférieur de la couronne rayonnante, le long de la paroi externe

et du plancher de la corne sphénoïdale jusqu'au noyau amygdalien (NA) (Fig. 83 à 8));

une partie des fibres dégénérées du faisceau longitudinal inférieur s'irradie dans

l'écorce du lobe temporal dont la substance blanche est très dégénérée (fibres longues

110

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

d'association) (Fig. 83), l'autre partie (fibres de projection) se recourbe en anse au

niveau du noyau amygdalien, entre dans la constitution du segment sous-lenticulaire de

la caspule interne (Cisl) et s'irradie avec le faisceau temporo-thalamique d'Arnold (FTth)

qu'elle concourt à former, dans la partie inférieure du pulvinar (Pul, Fig. 83 et 84).

Le corps genouillé interne (Cgi), les radiations du corps genouillé interne (RCgi), le

faisceau de Turck (FT), le pied du pédoncule cérébral (P) sont absolument normaux. (Fig. 82

à 85).

2° Une dégénérescence très intense des fibres calleuses qui entourent le plancher,

les parois externe et interne de la corne occipitale, forment le tapetum (Tap) et le

faisceau inférieur du forceps postérieur du corps calleux (Fm') (Fig. 86). La dégénérescence

du tapetum se continue surtout à la partie inférieure de la face externe de la corne

occipitale et du carrefour ventriculaire; sur les coupes sériées on voit une partie des

fibres dégénérées longer la paroi inférieure du ventricule et se rendre avec le forceps

FiG. 80. - Cas Courrière. Cécité verbale pure. Topographie des lésions. Plaque jaune

ancienne - indiquée par des hachures - de la base du cunéus, de la pointe occi-

pitale, de la partie postérieure des lobules lingual et fusiforme et du sillon collatéral

ou occipito-temporal. La zone pointillée représente le siège d'un ramollissement

récent qui a entraîné la mort du malade. Dégénérescence du bourrelet du corps

calleux. (Voy. Fig. 8G.)

Ce cas a trait à un malade que l'un de nous a observé et suivi pendant quatre

ans et qui présentait les symptômes suivants : cécité verbale totale - littérale et

verbale - chez un homme de soixante-huit ans, très intelligent et très cultivé.

Cécité musicale. Conservation complète de la lecture des chiffres ainsi que de la

faculté de calculer. Pas trace de surdité verbale, ni de troubles de la parole. Pas

d'aphasie optique ni de cécité psychique. Conservation complète de l'écriture spon-

tanée et sous dictée. Écriture d'après copie, pénible et défectueuse. Hémianopsie

homonyme latérale droite avec hémiachromatopsie du même côté. Intégrité de la

motilité, de la sensibilité générale et spéciale, ainsi que du sens musculaire. Mort

subite, après avoir présenté pendant dix jours de la paraphasie avec agraphie totale,

sans trace de surdité verbale.

En résumé, l'histoire clinique et anatomo-pathologique de ce malade se compose

de deux stades : pendant le premier stade qui a duré quatre ans, cet homme pré-

senta le tableau clinique le plus pur que l'on puisse imaginer de la cécité verbale pure

- cécité verbale avec intégrité de l'écriture spontanée et sous dictée ainsi que de

la parole, et relevant des lésions anciennes du lobe occipital. Pendant le deuxième

stade, qui ne dura qu'une dizaine de jours, la cécité verbale pure se transforma en

cécité verbale avec agraphie et troubles de la parole, par suite de la lésion du lobule

pariétal inférieur et du pli courbe. (J. DEJERINE, Soc. de Biologie, 1892, DEJERINE et

Vialet, Soc. de Biologie, 1892, Thèse de Vialet, 1893, et Tome I, p. 798 et 800.)

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

111

major dans le bourrelet du corps calleux, d'autres fibres dégénérées entrent dans la

constitution du faisceau occipito-frontal et peuvent être suivi sur les coupes sériées le

long de l'angle externe du ventricule latéral. - La dégénérescence du faisceau inférieur

du forceps du corps calleux occupe toute la paroi interne de la corne occipitale. Dans

la région du bourrelet ces fibres sont renforcées par les fibres calleuses dégénérées du

tapetum; elles occupent la partie inférieure du bourrelet, en particulier le bec et le

genou postérieurs (Fig. 8G). ,

3° Une dégénérescence des courtes fibres d'association qui relient la face inférieure du

lobe occipital à la face,interne et aux circonvolutions du bord inféro-externe de l'hémi-

sphère. La dégénérescence des fibres d'association qui relient la face inférieure du lobe

occipital à la face supérieure de la région pariéto-occihilale est en partie masquée par

le foyer de ramollissement récent (Rr, Fig. 86).

FIG. 81. - Cas Courrière. - Cécité verbale pure. - Coupe horizontale passant par

la région thalamique moyenne, intéressant le segment antérieur (Cia), le genou

(Ci(g), les segments postérieur (Cip) et rétro-lenticulaire (Cirl)de la capsule interne.

En Ram, on voit l'extrémité antérieure du foyer de ramollissement récent qui a

entraîné la mort du malade. La coupe passe au-dessus du maximum de la zone de

dégénérescence. - On constate néanmoins une dégénérescence très nette des couches

sagittales (radiations thalamiques (RTh) et faisceau longitudinal inférieur (Fli),] du

segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl), du stratum zonale (Strz) et

des fibres radiées du pulvinar (Pul). Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

Cas Courrière. Cé-

cité verbale pure.

Plaque jaune de la

base du cunéus et de

l'écorce des lèvres

des scissures calca-

rine et collatérale.

Dégénérescence des

segments rétro et

sous-lenticulaire de

la capsule interne,

du pulvinar, du corps

genouillé externe, du

bras du tubercule

quadrijumeau anté-

rieur. Intégrité du

faisceau de Turck et

du pieddu pédoncule

cérébral.

112

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Courrière. Cé-

cité verbale pure.

Plaque jaune de la

base du cunéus et de

l'écorce des lèvres

des scissures calca-

rine et collatérale.

Dégénérescence des

couches sagittales du

segment postérieur

de la couronne rayon-

nante, en particulier

du faisceau longitu-

dinal inférieur (Fli),

des segments rétro-

lenticulaire (Cirl) et

sous-lenticulaire

(Cisl), de la capsule

interne, de la zone

de Wernicke (\V), du

pulvinar (Pul) et de

son stratum zonale

(Strz). Dégénéres-

cence du faisceau

temporo - thalamique

d'Arnold (FTth). In-

tégrité des radiations

du corps genouillé

interne (RCgi), du

segment postérieur

de la capsule interne

(Cip) en particulier

du faisceau deTûrck

et du pied du pédon-

cule cérébral.

Fc. 82 et 83. Cas Courrière. Cécité veibale pure. Coupes horizontales passant par

la région sous-optique (Fig. 82) et par la partie inférieure de cette région au voisi-

nage de la bandelette optique (Fig. 83). Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

t13

FIG. 84 et 85. - Cas Courrière. Cécité verbale pure. Coupes horizontales passant

par la partie inférieure de la région sous-optique au voisinage de la bandelette

optique (Fig. 84) et par le pédoncule cérébral (Fig. 8a). Méthode de Weigert. 3/2 gran-

deur nature. '

TOME II. 8

Cas Courrière. Cé-

cité verbale puro.

Plaque jaune de la

base du cuneus et de

l'écorco des lèvres

des scissures calca-

rine et collatérale.

Dégénérescence du

segment postérieur

delà couronne rayon-

nante, en particulier

du faisceau longitu-

dinal postérieur (Fli);

des segments rétro

et sous-lenticulaire

de la capsule interne,

en particulier du fais-

ceau temporo-thala-

mique d'Arnold

(FTth) ; du pulvinar

(Pul), du corps ge-

nouillé externe (Cge),

du bras (BrQa) et de

la couche de fibres

superficielles du tu-

bercule quadrlju-

meau antérieur (Qa).

Intégrité du segment

postérieur do la cap-

sule interne (Cip), du

faisceau de Tiirck et

du pied du pédoncule

cérébral.

114 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fie. 86. - Cas Courrière. Cécité verbale pure. Coupe vertico-transversale de la partie

postérieure de l'hémisphère gauche. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un

grossissement de 12 diamètres. Les parties dégénérées sont teintées en jaune,

le foyer ancien en brun.

La coupe passe par la partie postérieure du bourrelet du corps calleux et par le

foyer de ramollissement récent (Rr) du pli courbe. Elle intéresse en outre au niveau

de la paroi inférieure de la corne occipitale (Voc), la base du lobule fusiforme (Fus),

la partie antérieure du foyer ancien datant de quatre ans (Fpa). Dans les régions

postérieures au plan par lequel passe celte coupe, le foyer ancien a pénétré jusqu'à

l'épendyme ventriculaire et a complètement détruit le tapetum (Tap), les radiations

thalamiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Sur la coupe actuelle,

la lésion n'a sectionné que le faisceau longitudinal inférieur.

Dégénérescence extrêmement accentuée du faisceau longitudinal inférieur, des

radiations thalamiques, du tapetum, du faisceau inférieur du forceps et du bourrelet

du corps calleux. Dégénérescence de la masse blanche de la face inféro-interne

de l'hémisphère.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

115

Le cas Bras a trait à un vieillard de 64 ans, atteint depuis cinq ans de cécité

corticale par double lésion du centre cortical de la vision, avec intégrité complète de

l'oeil, constatée par l'examen ophthalmoscopique et persistance de la réaction pupillaire.

L'hémisphère droit (Fig. 88) présente la lésion la plus étendue : on constate deux

plaques jaunes anciennes, dont l'une occupe la partie centrale du cunéus et la lèvre

supérieure de la scissure calcarine ; dont l'autre détruit les lobules lingual et fusiforme sur

une étendue antéro-postérieure de si centimètres; cette dernière plaque commence en

arrière, à 2 centimètres du pôle occipital, atteint en bas le bord inférieur de l'hémi-

sphère mais respecte en haut la lèvre calcarine du lobule lingual et ne dépasse pas en

avant une ligne verticale rasant l'extrémité postérieure de la couche optique; elle

sectionne à ce niveau l'isthme de la circonvolution de l'hippocampe et le pilier postérieur

du trigone. Dans toute l'é tendue de la plaque jaune l'écorce est complètement détruite,

transformée en un tissu scléreux, jaunâtre, mollasse, formant à la corne occipitale une

paroi de quelques millimètres seulement. Les coupes vertico-transversales (Fig. 89)

montrent que celte plaque a détruit les trois couches de fibres qui doublent le plancher

de la corne occipitale, que l'écorce du fond de la scissure calcarine est sclérosée et

qu'il existe à la base des circonvolutions du cunéus un foyer sous-cortical anfractueux

qui s'étend jusqu'à l'écorce du fond de la scissure calcarine (K) et rejoint dans celle

région la vaste plaque jaune qui a détruit le lobule lingual. Ces coupes montrent encore

que l'écorce de la lèvre linguale de la scissure calcarine (Lg) possède, il est vrai, un

ruban de Vicq d'Azyr d'apparence normale et un assez grand nombre de fibres myéli-

nisées, mais qu'elle est ratatinée et complètement isolée du reste de l'écorce du lobe

occipital par la plaque jaune sous-jacente.

Ces lésions si étendues du lobe occipital ont entraîné : 1° une dégénérescence très

intense du tapetum (Tap) et du forceps major du corps calleux, pouvant être suivie dans le

bourrelet du corps calleux dont la partie inférieure ou réfléchie (genou et bec postérieur)

est complètement dégénérée et, au delà du bourrelet, dans le forceps major de l'hémi-

sphère gauche qui est dégénéré dans sa partie interne, inférieure et supérieure (Fig. 92).

2° Une dégénérescence très intense des couches sagittales des segments postérieur et

inférieur de la couronne rayonnante (Fig. 89). Au milieu des fibres dégénérées des couches

sagittales qui longent la paroi externe de la corne occipitale, il existe un petit nombre

de fibres saines (rRTh), myélinisées, qui représentent les fibres de projection des

circonvolutions de la face externe du lobe occipital; elles peuvent être suivies sur

FiG. 87 et 88. - Cas Bras. Topographie de la double lésion corticale dans un cas de

cécité corticale. A droite, plaque jaune ancienne du cuneus et de la lèvre supérieure

de la scissure calcarine, vaste plaque jaune des lobules lingual et fusiforme et de

l'isthme de l'hippocampe. A gauche, plaque jaune de la partie postérieure du lobule

lingual, de la partie adjacente de la scissure calcarine et du pli cunéo-limbique,

(Voy. J. Dejerine et Vialet, Sur un cas de cécité corticale diagnostiquée pendant la vie

el confirmée par l'autopsie. (C. R. Soc. Biologie, 1893, p. 983.)

Cas Bras. Cécité

corticale. Topogra-

phie de la double

lésion des centres

corticaux de la vi-

sion.

116

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Bras. Cécité

corticale par double

lésion des centres

corticaux do la vi-

sion. Hémisphère

droit : plaque jaune

du cunéus, des lobu-

les lingual et fusi-

forme et de l'isthme

de l'hippocampe.

Dégénérescences do

Tap, Fm, RTh, Fli,

1W . Tgp.

quelques coupes depuis la crête des circonvolutions jusqu'à la couche des radiations

thalamiques ou sagittale interne. - La dégénérescence des couches sagittales (radia-

tions thalamiques (RTh) et faisceau longitudinal inférieur (Fli)) s'accompagne d'une

dégénérescence très intense des segments rétro et sous-lenticulaires de la capsule intem-

(Cirl) (Fig. 90), de la zone de Wernicke (W), du corps genouillé externe (Cge) et des fibres

radiées et du stratum zonale du pulvinar (pur).11 existe en outre une dégénérescence très

manifeste du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), des fibres superficielles

et moyennes de ce tubercule et de la substance grise centrale de l'aqueduc de Sylvius.

FiG. 89. - Cas Bras. Cécité corticale. - Hémisphère droit. Topographie de la plaque

jaune et des dégénérescences secondaires sur une coupe vertico-transversale pas-

sant par la partie moyenne du cunéus.

La plaque jaune a détruit la moitié interne du lobule fusiforme, la plus grande

partie du lobule lingual; elle se prolonge sur l'écorce qui tapisse le fond de la scis-

sure calcarine et le foyer anfractueux qui occupe la base des circonvolutions du

cunéus. Dégénérescence du tapetum et du forceps postérieur du corps calleux. Dégé-

nérescences des couches sagittales (radiations thalamiques (RTh) et faisceau longi-

tudinal inférieur) (Fli), du faisceau occipital vertical (Ov), de la substance blanche non

différenciée de la face externe du lobe occipital. (Les zones dégénérées sont colo-

rées en jaune, la lésion pril1li Li ve en brun.) Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

117

Le segment postérieur de la capsule interne, le pied du pédoncule cérébral, en particulier

le faisceau de Turck sont absolument normaux (Fig. 91) : la bandelette optique est intacte,

ainsi que la commissure antérieure.

La dégénérescence des couches sagittales, en particulier du faisceau longitudinal

inférieur, a retenti en outre sur la substance blanche du lobe temporal; la première et

la deuxième circonvolution temporales, la partie inférieure de la capsule externe con-

tiennent de nombreuses fibres dégénérées (Fig. 91).

3° Une dégénérescence des courts faisceaux d'association du lobe occipital : faisceau

occipital vertical (Ov), faisceau transverse du cuneus, faisceau transverse du lobule lingual.

4° Une dégénérescence du pilier postérieur du trigone cere6ra/(Tgp)qui peut être sui-

vie dans le corps etlepilier anteriell1'(Tga)(Fig. 90 et 91)jusque dans le tubel'Cllle 11la11lillail'e.

Sur l'hémisphère gauche (Fig. 87) il n'existe à la face interne du lobe occipital

FiG. 90. - Cas Bras. Cécité corticale. - Hémisphère droit. Coupe horizontale de la

région thalamique inférieure de la capsule interne droite. Dégénérescences secon-

daires du tapetum (Tap), des radiations thalamiques (RTh), du faisceau longitudinal

inférieur (Fli), de la substance blanche des circonvolutions temporales, du segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), de la zone de Wernicke (W), du pulvi-

nar (Pul) (fibres radiées et stratum zonale), du bras du tubercule quadrijumeau

antérieur (BrQa), des couches superficielle et moyenne de ce tubercule et du pilier

antérieur du trigone (Tga). (Les zones dégénérées sont colorées en jaune.) Méthode

de Weigert. 3/2 grandeur nature.

Cas Bras. Cécité

corticale par double

lésion du centre cor-

tical do la vision. A

droite, plaque jaune

du cuneus, des lo-

bules lingual et fu-

siforme et do l'isthme

de l'hippocampe. Dé-

générescences Cirl,

Cisl, \V, Pul, Cge,

BrQa, Qa. Intégrité

parfaite du faisceau

de Turcl : , du pied du

pédoncule cérébral

et do la bandelette

optique. ,

118

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Bras. Cécité

corticale par double

lésion du centre cor-

tical de la vision. A

droite, plaque jaune

du cunéus, des lo-

bules lingual et fu-

siforme etde l'isthme

do l'hippocampe. Dé-

générescences Cirl,

Cisl, V, Pul, Cge,

BrQa, Qa. Intégrité

parfaite du faisceau

de Turck, du pied du

pédoncule cérébral

et de la bandelette

optique.

qu'une plaque jaune limitée portant sur la partie postérieure du lobule lingual et la

partie adjacente de la scissure calcarine et s'étendant sur la partie postérieure du pli

cunéo-limbique. Cette lésion a entraîné des dégénérescences moins étendues que celles

de l'hémisphère droit mais néanmoins très manifestes :

1° Il existe une légère dégénérescence du tapetum qui double la paroi inférieure de

la corne occipitale. La dégénérescence si intense du forceps major que présente la

coupe (Fig. 92) est essentiellement constituée par les fibres calleuses dégénérées de l'hémi-

sphère droit; la zone de dégénérescence qui coiffe le faisceau compact de la couronne

rayonnante relève très probablement de la même cause : l'irradiation dans la convexité

pariétale des fibres calleuses dégénérées de l'hémisphère droit.

2° Il existe une dégénérescence très intense, bien que limitée, des couches sagittales

Fic. 91. - Cas Bras. Cécité corticale. - Hémisphère droit. Coupe horizontale de la

région sous-thalamique de la capsule interne. - Dégénérescences secondaires du

tapetum (Tap), des couches sagittales du segment postéro-inférieur de la couronne

rayonnante (RTh, Fli), du segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl), de

la zone de Wernicke (W), du pulvinar (Pul), du corps genouillé externe (Cge) des

couches superficielle et moyenne du tubercule quadrijumeau antéueur (Qa), des

piliers'postérieur (Tgp) et antérieur (Tga) du trigone cérébral. - Intégrité du segmen t

postérieur de la capsule interne (Cip), en particulier du faisceau de Tiirck (FT) et de

la commissure antérieure (coa). (Les zones dégénérées sont colorées en jaune.)

Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

n9

qui doublent la paroi inférieure de la corne occipitale (Fig. 92) ; les fibres dégénérées

se concentrent surtout le long de l'angle inféro-externe et de la paroi externe de la

corne occipitale à la hauteur de la deuxième circonvolution temporale et occupent la

Fig. 92. - Cas Bras. Cécité corticale.7JemMp/t<i)'e gauche. Coupe vertico-transversale

passant par le pli cuneo-limbique (,,cl) et le forceps postérieur du corps calleux (Fin) .

Plaque jaune du lobule lingual (Lg) et du pli cuneo-limbique (7cl). Dégénérescences

secondaires des radiations thalamiques (RTh) et du faisceau longitudinal inférieur

(Fli) qui doublent la paroi inférieure du carrefour ventriculaire (TgV). Dégénéres-

cence légère du tapetum (Tap), dégénérescence de la substance blanche non diffé-

renciée de la région temporo-pariétale. Dégénérescence du forceps major et de la

substance blanche non différenciée de la première circonvolution pariétale relevant

de la lésion de l'hémisphère droit. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature. Les

zones dégénérées sont colorées en jaune.

Cas Bras. Cécité

corticale par double

lésion du contre cor-

tical de la vision.

Hémisphère gauche :

plaque jaune do la

scissure calcarine et

du pli cunéolimbique.

D é générescence s

Tap, RTh, Fli, Cisl,

Pul, Cge, \V. Inté-

grité du pied du pé-

doncule cérébral du

faisceau de Tùrck

et de la bandelette

optique.

120

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Bras. Cécité

corticale par double

lésion du centre cor-

tical de la vision.

Hémisphère gauche :

plaque jaune de la

scissure calcarine et

du pli cunéolimbiquo.

D é g énérescen ces

CSgt (T,), Cisl, Pul.

Cge, \Y. Intégrité

parfaite du faisceau

de Turck, du pied du

pédoncule cérébral

et de la bandelette

optique.

partie interne du faisceau longitudinal inférieur, la partie externe des radiations

thalamiques.

La coupe (Fig. 93) très oblique en bas et en dehors et à peu près parallèle au plan de

section des ganglions de la base du cas Schweigoffer (Fig. 116) passe par la voûte de

la corne sphénoïdale et sectionne les quatre segments de la capsule interne; elle per-

met de suivre d'une façon très manifeste les fibres dégénérées dans la couche sagittale

de la deuxième circonvolution temporale (CSgt) (T2) jusque dans le segment sous-lenticulaire

de la capsule interne (Cisl). Elle montre en outre que les segments rétrolenticulaires

(Cirl), postérieur (Cip) et antérieur (Cia) de la capsule interne sont parfaitement

normaux.

Il existe enfin dans ce cas une dégénérescence limitée bien que très intense du corps

Fig. 93. - Cas Bras. Cécité corticale. - Hémisphère gauche. Coupe oblique en bas et

en dehors passant par la partie supérieure de la couche optique et la voûte de la

corne sphénoidale, intéressant les quatre segments de la capsule interne. - Dégéné-

rescences des couches sagittales des segments postérieur et inférieur de la couronne

rayonnante dans la région correspondant à la deuxième circonvolution temporale

(CSgt (T2) et du segment sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule interne. (Les zones

dégénérées sont colorées en jaune.) Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

121

genouillé externe (Cge), de la zone de Wernicke et une dégénérescence plus limitée encore

du pulvinar; le bras du tubercule quadrijumeau antérieur paraît peu touché, ainsi du

reste que la couche superficielle de ce tubercule. La bandelette optique est intacte et

le pied du pédoncule cérébral est parfaitement normal (Fig. 94 et 95).

LOBE PARIÉTAL. - Les lésions du lobe pariétal, même lorsqu'elles sont isolées,

1 ic. 9t et 93. - Cas Bras. Cécité corticale. - Hémisphère gauche. Coupes obliques

en bas et en dehors passant par le thalamus (Fig. 91), la région sous-optique (Fig. 95),

le pied du pédoncule cérébral et la bandelette optique gauches. Dégénérescence du

corps genouillé externe (Cge), du pulvinar (Pul) et de la zone de Wernicke. Intégrité

du pied du pédoncule cérébral. - Les zones dégénérées sont colorées en jaune.

Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

Fic. 96.- Cas Jouan. (Bicêtre.) Topographie de la cavité porencéphalique du pli courbe

dans le fond de laquelle on aperçoit la striation des couches sagittales. Dessin fait

d'après une photographie.

122

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Jouan. Lésion

de déficit du pli

courbe limitée à

l'écorce et à la sub-

stance blanche sous-

jacente. Dégénéres-

cence du segment

rétrolcnticulaIrc do

la capsule interne et

du pulvinar. Intégri-

té de la moitié ex-

terne du pied du pé-

doncule cérébral.

Monoplégie facio-

linguale. Foyer lacu-

naire sectionnant le

segment postérieur

de la capsule interne

en arrière du genou.

Dégénérescence du

deuxième cinquième

interne du pied du

pédoncule cérébral.

limitées et n'intéressent que le pli courbe, par exemple, atteignent en général l'éhen-

dyme ventriculaire, et sectionnent par conséquent les couches sagittales du segment

FIG. 9-1.- Cas Jouan. (Bicêli-e.)Cavi Lé poieiicéplitilique du LI PI, courbe. Coupe horizontale

passant par la région thalamique moyenne. Dégénérescence des couches sagittales

externe (Sge) et interne (Sgi), du segment rétrolenticulaire de la capsule interne

(Cirl), de la partie supérieure de la zone de Wernicke (W) et du pulvinar (Pul).

Il existe en outre dans ce cas de petits foyers lacunaires disséminés dans le seg-

ment interne du noyau lenticulaire. L'un d'eux (Fig. 97) empiète sur le segment pos-

térieur de la capsule interne (Cip) immédiatement en arrière du genou (Ci(g). Il a

donné lieu pendant la vie à une monoplégie facio-linguale avec contracture de la face

et hémiparésie très légère de la moitié gauche du corps et était survenu à l'âge de

38 ans au cours d'une fièvre typhoïde chez un homme qui a succombé à l'âge de

60 ans aune bronchopneumonie. Ce malade ne présentait aucun trouble de la sen-

sibilité, ni du sens musculaire, particularités intéressantes à noter étant donnée la

lésion du pli courbe et de la partie adjacente du lobule pariétal inférieur. (Voy.

localisations cérébrales, p. 236.)

La lésion capsulaire a entraîné une dégénérescence du deuxième cinquième an-

térieur du segment postérieur de la capsule interne (Cip), de la lame médullaire

externe (Lme) et des fibres radiées du thalamus dans la partie adjacente à la dégé-

nérescence capsulaire. Celle-ci peut être suivie dans le deuxième cinquième interne

du pied du pédoncule cérébral et du locus niger (Fig. 99, 100).

Il existe enfin (Fig. 98) dans la partie inférieure et postérieure de la capsule

externe un petit foyer lacunaire ayant entraîné une dégénérescence partielle de la

commissure antérieure (coa) et des courtes fibres d'association du sillon marginal

postérieur de l'insula. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

123

postérieur de la couronne rayonnante. Dans ces cas, on observe toujours une dégéné-

rescence secondaire des couches sagittales se faisant dans les deux sens, du côté de la

pointe occipitale d'une part, et du côté du segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne et du pulvinar d'autre part. Ce fait montre nettement que les couches sagittales

du lobe occipito-pariéto-temporal contiennent à la fois des fibres corticifuges et ]des

fibres corticipètes.

Mais on peut rencontrer des cas plus rares, il est vrai, que les précédents, et dans

lesquels la lésion corticale n'intéresse pas le faisceau compact du segment postérieur de

la couronne rayonnante. Le cas Jouan (Fig. 96 à 100) en est un exemple très net.

Il existe dans ce cas une lésion de déficit (cavité porencéphalique) mesurant 4 cen-

timètres de long sur 3 à 4 de haut et 2 de profondeur occupant le pli courbe, la partie

postérieure et inférieure du pli marginal supérieur (Gsm) l'extrémité postérieure de la

première circonvolution temporale. Cette lésion a détruit, comme à l'emporte-pièce,

l'écorce du pli courbe, et la substance blanche sous-jacente de la région, de telle sorte

que l'on voit intacte, dans le fond du foyer, la striai ion des couches sagittales (Fig. 96).

Fin. 98. - Cas Jouan. Coupe horizontale un peu oblique en bas et en dehors passant par

la région thalamique moyenne de la capsule interne : 1° dégénérescence des couches

sagittales externe et interne (Sge et Sgi) du segment postérieur de la couronne

rayonnante, du segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl) et du pulvinar

(Pul) consécutive à la lésion porencéphalique du pli courbe; 2° dégénérescence du

deuxième cinquième antérieur du segment postérieur de la capsule interne (Cip)

consécutive à la lésion capsulaire ; 3° dégénérescence de la commissure antérieure

(coa) consécutive au foyer lacunaire de la capsule externe. Méthode de Weigert.

2/1 grandeur nature.

Cas Jouan. Lésion

de déficit du pli

courbe limitée à

l'écorce et à la sub-

stance blanche sous-

jacente. Dégénéres-

cence du segment

rétrolenticulaire de

la capsule interne et

du pulvinar. Intégri-

te de la moitié ex-

terne du pied du pé-

doncule cérébral.

Monoplégie facio-

lingualo. Foyer lacu-

naire sectionnant le

segment postérieur

de la capsule interne

en arrière du genou.

Dégénérescence du

deuxième cinquième

interne du pied du

pédoncule cérébral.

L

124

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Jouan. Lésion

de déficit du pli

courbe limitée à

l'écorce et à la sub-

stance blanche sous-

jacente. Dégénéres-

cence du segment

rétrolenticulairo do

la capsule interne et

du pulvinar. Intégri-

té de la moitié ex-

terne du pied du né-

doncule cerebral.

monoplégie facio-

linguale. Foyer lacu-

naire sectionnant li

segment postérieur

de la capsule interne

en arrière du genou

Dégénérescence du

deuxième cinquième

interne du pied du

pédoncule cérébral.

L'écorce du gyrus supra-marginalis est ratatinée, mais la substance blanche sous-

jacente ne participe pas à la lésion primitive. L'examen des coupes] microscopiques

sériées confirme l'examen à l'oeil nu, en montrant que les couclies sagittales ne sont

nulle part sectionnées ou intéressées directement par les lésions primitives; elles pré-

sentent néanmoins une dégénérescence partielle très manifeste. Cette dégénérescence

ne va pas en diminuant d'intensité de dehors en dedans, de la substance blanche non

différenciée àla la paroi ventriculaire, comme on l'observe lorsque les couclies sagittales

participent partiellement a la lésion primitive. Elle occupe la partie interne de la couche

sagittale externe (se, Fli), et la partie centrale de la couche sagittale interne (Sgi, H1'h),

et ce siège indique nettement que les fibres dégénérées ne peuvent venir que de la

lésion pariétale, qu'elles représentent les fibres de projection du pli courbe (Fig. 97 et

98). - Ces fibres peuvent être suivies. à travers le segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne (Cirl), dans le pulvinar (Pul) et la paitie supérieure de la zone de Wernicke (W)

(Fig. 97 et 98). Aucune fibre dégénérée ne se rend dans le segment postérieur de la

capsule interne (Cip), aucune ne descend dans le pied du pédoncule cérébral (l').

Ce fait démontre donc que le pli courbe contient des fibres de projection, et qu'il

Fig. 99 et 100. Cas Jouan. Monoplégie facio-linguale avec contracture de la face et

hémiparésie très légère de la moitié gauche du corps. Dégénérescence du deuxième

cinquième interne du pied du pédoncule cérébral et du locus niger consécutive à la

lésion du segment postérieur de la capsule interne immédiatement en arrière du

genou. Remarquer dans ce cas l'intégrité de la moitié postérieure du pied du pédon-

cule cérébral, malgré la lésion du pli courbe. Le pli courbe n'envoie pas de fibres

à la voie pédonculaire. Coupes passant par la partie supérieure (Fig. 99) et la partie

inférieure (Fig. 100) du pédoncule cérébral. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 125

les envoie dans le pulvinar par les couches sagittales interne et externe et le segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne.

Lorsque la lésion du lobe pariétal est plus étendue (Cas Leudot, Fig. 101 à 105),

lorsqu'elle intéresse toute la circonvolution pariétale inférieure et empiète sur la cir-

convolution pariétale ascendante, à la dégénérescence du pulvinar, de la partie supé-

Fig. 101. - Cas Leudot. (Bicêtre 1890.)

Plaque jaune de la circonvolution pa-

riétale inférieure gauche (Pli courbe,

lobule pariétal inférieur, circonvolution

marginale supérieure), des deux tiers in-

férieurs de la circonvolution pariétale

ascendante, de la partie postérieure des

première et deuxième circonvolutions

temporales, des circonvolutions rétro-

insulaire et de la circonvolution posté-

rieure de l'insula. Cette plaque jaune

a atteint l'épendyme ventriculaire et

sectionné les couches sagittales du segment postérieur de la couronne rayonnante

et la partie adjacente du segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Fig. 102).

Dégénérescences des couches sagittales en amont de la lésion pouvant être suivies

dans les radiations thalamiques, le faisceau longitudinal inférieur et la substance

blanche non différenciée du lobe occipital; dégénérescences du tapetum, du forceps

postérieur et du bourrelet du corps calleux.

Il s'agit ici d'un homme de 73 ans atteint d'aphasie sensorielle, à savoir de cécité

et surdité verbales complètes avec paraphasie extrêmement prononcée, alexie, agra-

phie absolue pour l'écriture spontanée et sous dictée, avec copie très défectueuse, le

malade reproduisant les lettres les unes après les autres comme un dessin. Ilémi-

anopsie droite probable. Il n'existait chez ce malade dont la mimique était particu-

lièrement expressive, ni troubles de la motilité, ni troubles de la sensibilité, ni

troubles de l'ouie. Pas d'aphasie optique, pas de cécité psychique, pas d'altération

de la vue autre que l'hémianopsie droite. (Voy. Dejerine, sur un cas d'aphasie senso-

rielle (cécité et surdité verbales) suivi d'autopsie. C. R. Soc. Biol., 1891, p. 167 et

Vialet. Les centres cérébraux de la vision. Th. Paris, 1893. Obs. IV, p. 293.)

rieure du champ de Wernicke et du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne,

s'ajoute une dégénérescence de la partie postérieure du noyau externe du thalamus (Ne),

et du segment postérieur de la capsule interne (Cip). Cette dernière dégénérescence

occupe dans la région thalamique la partie postérieure du segment postérieur de la

capsule interne (Cip, Fig. 102 et 103).

Dans la région sous-thalamique (Fig. 10) elle est refoulée en avant par les fibres du

segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl) qui, venant du lobe temporal, formenl

le faisceau de Turck (FT); dans le pied du pédoncule cérébral (Fig. 105), la dégénéres-

cence se place en avant et en dedans du faisceau de Turck et correspond au deuxième

cinquième externe du pied du pédoncule. Cette dégénérescence du pied du pédoncule

tient à la lésion concomitante du pied d'insertion de la circonvolution pariétale infé-

rieure, de la pariétale ascendante et de l'opercule pariétal, et ne s'observe que lorsque

cette région est lésée.

. Dans les vastes lésions du lobe pariétal, on observe, en outre, une dégénérescenc(

de la partie antéro-supérieure du noyau rouge (NR, Fig. 103 et 104). Le lobe pariéta

contient donc des fibres de projection corlico-rubriques qui passent en partie par lE

segment rétrolenticulaire (Cirl) de la capsule interne et en partie par son segment pose

térieur (Cip).

Cas Leudot. Apha-

sie sensorielle. Lé-

sion du pli courbe, du

lobule pariétal infé-

rieur ot de la partie

adjacente de la cir-

convolution pariétale

ascendante. Dégéné-

rescence du segment

ré t rolen t iculaire

(Cirl) et de la partie

postérieure du seg-

ment postérieur(Cip),

de la capsule interne,

du pulvinar et de la

partie adjacente du

noyau ovtcrne du

thalamus (Pul), do

la zone de Wernicke

(W), du corps ge-

iiouillé evterne(Cge),

du tubercule qua-

drijumeau antérieur

(Qa). Dégénérescen-

ce partielle du corps

genouillé interne

(Cgi), des radiations

de la calotte et du

noyau rouge (NR).

Dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédoncule cérébral,

intégrité du faisceau

de Turck.

126

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Leudot. Apha-

sie sensorielle. Lé-

sion du pli combe, du

lobule pariétal infé-

rieur et de la partie

adjacente do la cir-

convolution pariétale

ascendante. Dégéné

rescence du segment

rétrolenticulairc

(Cirl) et de la partie

postérieure du seg-

ment postérICUr(Clp),

de la capsule interne-

du pulvinar et de la

partie adjacente du

noyau externe du

thalamus (Pul), de

la zone de Wernicke

(AV), du corps ge-

nouillé externe(Cge),

du tubercule qua-

drijumeau antérieur

(Qa). Dégénérescen-

ce partielle du corps

genouillé interne

(Cgi, des radiations

de la calotte et du

noyau rouge (NR).

Dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédoncule cérébral

Intégrité du faisceau

de Turck.

FiG. 102, 103 et 104. - Cas Leudot. Aphasie sensorielle avec hémianopsie par lésion du

pli courbe et du lobule pariétal inférieur. - Coupes horizontales passant par la

région thalamique moyenne de la capsule interne (Fig. 102), la partie inférieure de

la région jthalamique (Fig. 103) et la région sous-thalamique (Fig. 104). Méthode de

Weigert. 2/1 grandeur nature.

La substance blanche des circonvolutions première temporale (Ti) et postérieure

de l'insula (Ip) étant englobée dans la lésion primitive, la limite entre la lésion pri-

mitive et les dégénérescences difficile est à établir dans le segment rétrolenticulaire

de la capsule interne.

Dégénérescence du segment rétrolenticulaire (Cirl) et de la partie postérieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip); de la lame médullaire externe (Lme),

de la zone réticulée (Zn) du stratum zonale'(Strz), des fibres radiées du pulvinar (Pul)

et de la partie adjacente du noyau externe du thalamus.

Dégénérescence (de la partie supéro-antérieure de la zone de Wernicke (W), du

corps genouillé externe (Cge) et du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa). Dégéné-

rescence partielle des radiations du corps genouillé interne (RCgi) (Fig. 103) et du

corps genouillé interne (Cgi). Dégénérescence de la partie supérieure des radiations

de la calotte, de la partie supéro-antérieure de la capsule du noyau rouge (CNII) et

de la partie supéro-antérieure de ce noyau (,Nll). Dégénérescence du deuxième cin-

quième externe du pied du pédoncule cérébral. Intégrité du faisceau de Turck (FT);

ce dernier refoule en avant la zone dégénérée du segment postérieur de la capsule

interne (Cip) et la sépare du segment rétrolenticulaire de la capsule interne

(Fig. 104).

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 121

Cas Leudot Apha-

sie sensorielle. Lé-

sion du ph courbe, du

lobule pariétal infé-

rieur et de la partie

adjacente de la cir-

convolution pariétale

ascendante. Dégéné-

rescence du segment t

rétrolenticulaire

(Cirl) et de la partie

postérieure du seg-

ntontpostérieur(Cip),

de la capsule interne,

du pulvinar et do la

partio adjacente du

noyau externe du

thalamus (Pul), de

la zone de "Wernicke

(\\-), <lu corps ge-

nouillé externe (Cgo),

du tubercule qua-

drijumeau antérieur

(Qa). Dégénérescen-

ce partielle du corps

genouillé interne

(Cgi), des radiations

de la calotte et du

noyau rouge iNR).

Dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédoncule cérébral.

Intégrité du faisceau

do 'l'urck.

g2g ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

En résumé : le lobe pariétal contient des fibres de projection cortico-thalamiques et

cortico-rubriques ; sa partie postérieure n'envoie pas de fibres de projection dans le pied

du pédoncule cérébral et ne contient ni fibres cortico-protubérantielles, ni fibres cortico-

médullaires. , , .

Une lésion du lobe pariétal retentit en outre sur les fibres des systèmes d'association

et commissural. On observe toujours une dégénérescence : 1° des courtes fibres d'asso-

ciation de la région et du faisceau occipital vertical (Ov), qui recouvre les couches sagit-

tales et se prolonge en avant jusqu'à la base du gyrus supra-marginalis; 2« du long

faisceau d'association; faisceau longitudinal inférieur (Fli), qui concourt à former la

couche sagitlale externe et dont les fibres dégénérées s'irradient dans la première cir-

convolution temporale (Fig. 103); 3° du tapetum (Tap) qui envoie ses fibres dégénérées,

soit dans le bourrelet et la partie postérieure du tronc du corps calleux, soit dans le

faisceau occipito-frontal (OF).

Zone rolandique. (Lobe central : circonvolutions frontale et pariétale ascendantes,

opercule rolandique, lobule paracentral.) -- Les lésions destructives de la zone rolan-

dique, quel que soit leur siège, retentissent sur la couche optique (Th), le locus niger

(Ln), le pied du pédoncule cérébral (P) et la pyramide bulbaire (Py) et la zone dégénérée

occupe toujours le segment moyen de la couronne rayonnante, le segment postérieur de la

capsule interne (Cip) et les quatre cinquièmes internes du pied du pédoncule cérébral.

Dans le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et les quatre cinquièmes

internes du pied du pédoncule, le siège de la zone dégénérée dépend essentiellement

du siège même de la lésion corticale : Lorsque la lésion primitive intéresse l'opercule

ric. 10. - Cas Leudot. Aphasie sensorielle avec hémianopsie. Plaque jaune du pli

courbe, du lobule pariétal inférieur et de la partie adjacente de la circonvolution

pariétale ascendante. Coupe horizontale passant par le pied du pédoncule cérébral.

Dégénérescence du deuxième cinquième externe du pied du pédoncule cérébral

(P(d). Intégrité du faisceau de Tiirck (FT). Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

129

.rolandique (OpR) et la partie adjacente de l'opercule frontal (Opl3), la zone dégénérée

occupe le genou de la capsule [Ci(g)] et le cinquième interne du pied du pédoncule

'cérébral (cas Schweigoffer, Fig. 116 à 122) ; clans une lésion du lobule paracentral (Parc)

et de l'extrémité supérieure des circonvolutions frontale (Fa) et pariétale ascendantes (Pa)

(cas Scheule, Fig.100 à 112), elle occupera dans la région thalamique la partie posté-

rieure du segment postérieure de la capsule interne (Cip), et dans le pied du pédoncule

cérébral le deuxième cinquième externe. Dans les lésions de la partie moyenne des

circonvolutions pariétale et frontale ascendantes, plus la lésion corticale sera inférieure

.antérieure et voisine de l'opercule rolandique, plus la zone dégénérée se rapprochera

du genou de la capsule interne et du bord interne du pied du pédoncule cérébral

(Cas Naudin,Fig. 113 à 41a, cas Heudebert, Fit. 124 à 128). C'est là une loi que l'un de

nous a formulée en 1892 et qui est basée aujourd'hui sur 37 cas personnels de lésions

corticales examinées à l'aide de coupes microscopiques sériées.

La dégénérescence du segment postérieur de la capsule interne (Cip) s'accompagne

toujours d'une dégénérescence du thalamus, intéressant la zone réticulée (Zr) et les

fibres radiées (fr), dont le siège et l'étendue correspondent très exactement au siège

et à l'étendue de la dégénérescence capsulaire. Si cette dernière occupe le genou de

la capsule interne, ce sont les fibres radiées de l'extrémité antérieure du thalamus qui

sont dégénérées (cas Schweigoffer, Fig. 119); si elle occupe la partie postérieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip), c'est dans la partie adjacente du thala-

mus qu'il faut chercher les fibres dégénérées (cas Scheule, Fig. 108).

Ce fait montre donc que dans le segment postérieur de la capsule interne - comme

du reste dans le segment moyen de la couronne rayonnante, - les fibres cortico-

thalamiques sont intimement enchevêtrées avec les fibres de projection cortico-protu-

bérantielles, cortico-bulbaires et cortico-médullaires. Les fibres cortico-thalamiques

abandonnent la capsule interne dans toute la hauteur de la région thalamique et s'ir-

radient dans les tiers supérieur et moyen du thalamus. Les fibres cortico-protubé-

·antielle,s, cortico-bulbaires et cortico-médullaires descendent dans le segment postérieur

de la région sous-thalamique de la capsule interne et dans le pied du pédoncule céré-

.bral et en forment les quatre cinquièmes internes. Elles n'y occupent pas de zones

distinctes, mais sont intimement mélangées les unes aux autres, en sorte que toute

- dégénérescence des quatre cinquièmes internes du pied du pédoncule, quel qu'en

soit le siège et la cause, retentit à la fois sur l'étage antérieur de la protubérance

-et sur la pyramide bulbaire.

La zone rolandique ne paraît pas posséder de fibres de projection pour la région

tome II. 9

FIG. 106. - Cas Scheule (Bicêtre 1892). Hémiplégie gauche datant de deux ans chez

un homme mort à l'âge de 74 ans. Topographie de la lésion corticale, lobule

paracentral et partie supérieure des circonvolutions rolandiques. (Voy. dégénéres-

cences, Fig. 102 à 117.)

130

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Scheulc Hé-

miplégie gauche. Ha-

mollissement du lo-

bule paracentral et

de la partie supé-

rieure des circonvo-

lutions rolandiques.

Dégénérescence de

la partie postérieure

du segment poste-

rieur do la capsule

interne , du noyau

externe du thalamus,

du deuxième cin-

quième externe du

pied du pédoncule

cérébral, du pes lcm-

niscus profond, du lo-

cus niger, des noyaux

pontiques. Dégéné-

rescence très intense

de la pyramide anté-

rieure du bulbe.

1'u : .107 etl08. -Cas ScheuJe ! Bicêtre 1892). Hémiplégie gauche datant de deux ans chez.

un homme mort à l'âge de 74 ans.- Ramollissement du tiers supérieur des circonvo-

lutions pariétale et frontale ascendantes et du lobule paracentral. - Dégénérescence

de la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip, Fig. 107),

delalame médullaire externe (Lme) etdes fibres radiées du noyau externe (Ne) du tha-

lamus dans la partie adjacente à la dégénérescence capsulaire (Fig. 108). Coupes hori-

zontales passanl par la partie supérieure (Fig. 107) et la partie moyenne (Fig. 108) de

la région tlialamique de la capsule interne. Méthode de Weigert, 2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

131

sous-optique; mais elle en envoie au locus niger (Ln), qui est toujours partiellement

Fic.109, 110, 111, 112.-Cas Scheule. Hémiplégie gauche. Coupes passant par la région

sous-optique de la capsule interne (fin.109), les parties supérieure (Fig.110) et infé-

rieure (Fig. 111) du pied du pédoncule cérébral et la partie moyenne du bulbe

(Fig. 112). Dégénérescence du deuxième cinquième externe du pied du pédoncule

cérébral (Cip (d,), P d), du locus niger (Ln), du pes lemnicus profond; dégénéres-

cence très intense de la pyramide antérieure du bulbe.

Cas Scheule. Ilé-

miplégie gauche. Ra

molhsscmcnt du lo

bulo paracentral et

de la partie stipe-

rieure (les circonvo-

lutions rolandiques.

Dégénérescence de

la partie postérieure

du segment posté-

rieur de la capsule

interne , du noyau

externe du thalamus,

du deuxième cin-

quième externe du

pied du pédoncule

cérébral, du pes lem-

niscus profond, du le-

cils des no} aux

pontiques. Dégéné-

rescence très intense

de la pyramide anté-

rieure du bulbe.

132 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Naudin Mo-

noplégie brachiale

droite. Enfoncement

du crâne. Lésion du

deuxième quart supé-

rieur de la zone ro-

landique. Dégéné-

rescence du segment

postérieur de la cap-

sule interne, du

noyau externe du

thalamus, du cin-

quième moyen du

pied du pédoncule

cérébral et du locus

niger.

dégénéré dans les lésions corticales qui intéressent le lobe central. Parmi ces fibres,

les unes se terminent dans le locus niger, les autres le traversent pour se rendre dans

la calotte pédonculaire; d'autres consti-

tuent le pes lemnicus profond (p. 51), s'a-

dossent au ruban de Reil médian (Rm) et

représentent les fibres aberrantes de la voie

pédonculaire.

Les lésions de la zone rolandique re-

tentissent en outre sur les courtes fibies

d'association de la région, sur le faisceau

arqué ou longitudinal supérieur (Arc), sui

le faisceau occipito-frontal (OF) et sur le

t ronc du corps calleux (Ce). Le faisceau oc-

cipito-frontal est toujours partiellement

dégénéré dans les lésions de la zone rolan-

dique (cas Schweigoffer, Fig. 417 et 118) et la dégénérescence intéresse, non seulement

le faisceau en crochet (OF) qui surmonte le noyau caudé et (juicontient la fois des fibres

FIG. 113 à 41. - Cas Naudin (Bicêtre

1894). Traumatisme du crâne, chez un

homme de 63 ans. Chute sur le rebord

. d'un trottoir, enfoncement de l'angle

antéro-interne du pariétal gauche. Com-

pression de la partie supérieure de la

zone rolandique par une esquille os-

seuse, sur une étendue de G centimètres

dans le sens antéro-postérieur sur 2 et

1/2 dans le sens transversal. Hémiplégie

brachiale droite sans aucun trouble de

la sensibilité générale ou spéciale. Mort

à l'âge de 68 ans.

Dégénérescence du segment posté-

rieur de la capsule interne (Cip), de la

lame médullaire externe, de la zone ré-

ticulée (Zr), et des fibres radiées du

noyau externe du thalamus dans la

partie adjacente à la dégénérescence

capsulaire. Dégénérescence du cin-

quième moyen du pied du pédoncule

cérébral et du locus niger. Méthode de

Weigert, 3/2 grandeurnature. Les zones

dégénérées sont colorées en jaune.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBHALE. 133

d association et des fibres de projection, mais encore les libres de la couche sous-épen-

dymaire (Sge); on peut la suivre d'arrière en avant jusqu'à l'extrémité antérieure de la

corne frontale (Vf), mais on constate, en outre, sur un court trajet une légère dégéné-

rescence se faisant d'avant en arrière vers le tapetum (Tap), ce qui semble indiquer que

le faisceau occipito-frontal reçoit de la zone rolandique plus de fibres se dirigeant vers

le lobe frontal qu'il ne reçoit de fibres le reliant à la moitié postérieure de l'hémisphère.

Ces règles générales une fois posées, il nous faut passer en revue les dégénéres-

cences secondaires consécutives à chacun des secteurs de la zone rolandique :

1° Lésion du lobule paracentral et du quart supérieur des circonvolutions

frontale et pariétale ascendantes (cas Scheule. Fig. 106 à 112). - Les lésions du

lobule paracentral s'accompagnent presque toujours d'une lésion de la partie supérieure

de la face externe des circonvolutions rolandiques, mais même dans le cas où cette

dernière lésion n'est pas apparente à l'extérieur, il existe toujours une destruction de

la substance blanche sous-jacente; le lobule paracentral ne représente en effet que la

face interne de la partie supérieure des circonvolutions rolandiques.

Les dégénérescences secondaires occupent la partie postérieure du segment moyen

de la couronne rayonnante, et pénètrent dans la capsule interne entre le bord posté-

rieur du putamen (\La) et le tronc du noyau caudé (NC); quelques fibres passent en

dehors du noyau lenticulaire, appartiennent pendant un court trajet à la capsule externe

(Ce), puis pénètrent entre les dentelures du bord postérieur du putamen et rentrent

ainsi dans la capsule interne (Fig. 107 et 108). Elles occupent la parlie postérieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip) et sont séparées du segment rétrolenti-

culaire de la capsule interne (Cirl), par des fibres saines qui appartiennent au système

de projection de la partie antérieure de la circonvolution pariétale inférieure (Voy. cas

Leudot) (Fig. 101 à 105).

Le champ de dégénérescence du segment postérieur de la capsule interne, abandonne

chemin faisant des fibres à la zone réticulée (Zr) et à la partie adjacente du noyau

externe du thalamus (Ne) (Fig. 108), puis aborde la région sous-thalamique delà cap-

sule interne (Cip (d), Fig. 109) où il est refoulé en dedans et en avant par le faisceau

de Turck. Il occupe, dans le pied du pédoncule cerébral, le deuxième cinquième externe

et abandonne dans son trajet pédonculaire des fibres au locus niger (Ln). (Fig. 110 el

411). Dégénérescence très intense de la pyramide bulbaire correspondante.

2° Lésion du deuxième quart supérieur des circonvolutions frontale et pa-

riétale ascendantes (cas Naudin. Fig. 113 à 115).- Il s'agit dans ce cas d'un enfon-

cement du crâne ayant contus et lésé le deuxième quart supérieur de la zone rolan-

dique et déterminé une monoplégie brachiale droite (Fig. 113). Ici la dégénérescence

capsulaire occupe dans le segment postérieur de la capsule interne (Cip) un siège plus

antérieur que dans le cas précédent (Fig. 114). Il en est de même pour le secteur

dégénéré du pied du pédoncule cérébral (P). (Fig. If;j). Comme dans le cas précédent, il

existe une disparition des fibres radiées dans la partie du noyau externe du 'thalamus

(Ne) (Fig. 1l4) adjacente à la dégénérescence capsulaire, et une dégénérescence du locus

niger (Ln). (Fig. 115.)

3° Lésion du deuxième quart inférieur de la zone rolandique. - Le cerveau

du cas Heudebert (Fig. 124 à 128) présente deux lésions; l'une intéresse le lobe tem-

poro-occipital : nous y reviendrons plus loin (Voy. Lobe temporal, p. 137), l'autre

occupe le deuxième quart inférieur de la circonvolution frontale ascendante (Fa), le

pied d'insertion de la deuxième circonvolution frontale (1"2) et la partie postérieure de

la troisième frontale (Fa) et s'est manifestée cliniquement par une monoplégie bra-

chiale droite avec aphasie 121). Comme dans les cas précédents, la dégénéres-

cence occupe le segment moyen de la couronne rayonnante (pCR), le segment lenticulo-

134

DES CENTRES NERVEUX.

Cas Schweigotfer.

Monoplégie f acio-lin-

guale gauche.Poren-

céphalie acquiso do

l'opercule rolandi-

que.Dégénérescence

du faisceau arqué,

du faisceau occipito-

frontal,de la capsule

externe. Dégénéres-

cence du faisceau gé-

niculé, de la partie

antérieure du thala-

mus, du faisceau

interne du pied du

pédoncule cérébral.

Légère diminution de

volume de la py ra-

mido bulbaire.

de la capsule interne (Cip) et le pied du pédoncule cérébral (P). Mais la zone de dégéné-

rescence est reportée encore plus en avant que dans les cas précédents. Elle occupe,

dans la région thalamique moyenne (Cig.4), la partie du segment lenticulo-optique

située en airière du genou (Ci[g]) et siège dans la région sous- thalamique (Fig. 126)

et dans le pied du pédoncule (P) à l'union du quart interne et des trois quarts externes

optique (Fig. 127 et 128). Comme dans les cas précédents, on observe encore ici une dégé-

nérescence des fibres radiées du thalamus et du locus niger (Ln) dans la région adja-

cente à la zone capsulaire ou pédonculaire dégénérée.

4° Lésion de l'opercule rolandique (cas Schweigoffer. Fig. 116 à 122). - Il

s'agit dans ce cas d'une porencéphalie acquise, taillée pour ainsi dire à l'emporte-pièce,

ayant détruit l'écorce du quart inférieur de la zone rolandique et le pied de la troisième

FiG. 116. - Cas Schweigoffer. Monoplégie facio-linguale gauche et troubles de la

déglutition. Coupe vertico-transversale de la partie supérieure de l'hémisphère pas-

sant par la ligne A, A de la figure 111, et intéressant le segment antérieur ou len-

ticulo-caudé de la capsule interne. Dégénérescence du faisceau arqué ou longi-

tudinal supérieur, de la capsule externe, de la couche sagittale interne du lobe

frontal, du faisceau occipito-frontal (OF-1-Pr) et des fibres (OF) qui sillonnent la

substance grise sous-épendymaire. Dégénérescence partielle du segment antérieur

de la capsule interne. Méthode de Weigert, 2/1 grandeur nature. Les zones dégéné-

rées sont colorées en jaune.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE.

135

circonvolution frontale (Fig. 11 7) et empiétant d'un centimètre environ sur la substance

Fic. 117.-Cas Schweigoffer (Bicêtre,1801).

Monoplégie facio-linguale gauche et trou-

bles de la déglutition datant de sept ans,

chez un homme mort à l'âge de Gi ans.-

Po rencéphalie acquise de l'operculerolan-

dique détruisant l'écorce et la substance

blanche sous-jacente, sans atteindre le fais-

ceau compact de la couronne rayonnante

et sans communication aucune avec la ca-

vité ventriculaire. Dessin fait d'après une

photographie. Yoy.Obs. clin, in Leresciie,

Thèse. Paris, 1890. Obs. XXVI.

FiG. tiS. - Cas Schweigoffer. Monoplégie facio-linguale gauche. Coupe vertico-trans-

versale de la moitié supérieure de l'hémisphère passant par la cavité porencépha-

lique et le segment postérieur de la capsule interne (en particulier, par la ligne B Il

de la fig. 11 i). Dégénérescence de la substance blanche non différenciée des circon-

volutions frontale ascendante et première et deuxième frontales. Dégénérescence de

la'capsule externe du faisceau occipito-frontal (OF + Pl' et OF). Intégrité du seg-

ment postérieur de la capsule interne (Méthode de Weigert). 2/1 grandeur nature.

Cas Schwcigojfcl'.

.Mono plé-i e ficio-1 in

gualegauche.Porcn-

céphalic acquise de

l'opercule rolandi-

que. Dégénérescence

du faisceau arqué

du faisceau occiputo-

frontal. de la capsule

externe. lJégéncrcs-

cence du faisceau gé-

niculé, de la partie

antérieure du thala-

mus, du faisceau

interne du pied du

pédoncule cérébral.

Légère diminution de

volume de la pyra-

mide bulbaire.

Cas Schweigoifer.

Monoplégtofacto-hn-

guale gaucho. Poren-

céphalie acquise do

l'opercule rolandi-

que. Dégénérescence

du faisceau arqué,

du faisceau occil)tto-

frontal, de la capsulo

externe. Dégénéres-

cence du faisceau gé-

mculé, do la partie

antérieure du thala-

mus, du faisceau

interne du pied du

pédoncule cérébral.

Légère diminution de

volume delà la pyra-

mide bulbaire.

blanche sous-jacente. La

face insulaire de l'opercule

rolandique et son rebord

sylvien paraissent intacts,

mais les coupes vertico-

transversales (Fig. 118)

montrent que la lésion a

détruit toutes les fibres de

projection de l'opercule

rolandique, et que les fi-

bres courtes d'association

qui relient l'opercule à la

circonvolution antérieure

de l'insula(Ia) sont seules

conservées. Nulle part la

couronne rayonnante n'est

primitivement lésée. Cette

lésion avait déterminé

pendant la vie du malade,

une paralysie du facial

inférieur et de la langue

du côté opposé à la lésion,

ainsi que des troubles de

la déglutition et datait de

sept ans.

L'étude des coupes mi-

croscopiques sériées mon-

tre que le faisceau dégénéré

FIG. 119 et 4 ? 0. - Cas

Schweigoffer. Coupes

horizontales obliques en

bas et en dehors section-

nant (Fig. 119) la région

thalamique et (Fig. 120)

la région sous-thalami-

que de la capsule in-

terne. Dégénérescence

du faisceau géniculé

(Ci (g) et du bord lenti-

culaire de la partie ad-

jacente du segment pos-

térieur de la capsule

interne (Cip),dégénéres-

cence de la zone réticu-

lée, et des fibres radiées

del'extrémité antérieure

de la couche optique.

Dans la région sous-

thalamique de la capsule

interne (Fig. 120) la zone

dégénérée est limitée

en dedans et en avant

par les fibres horizon-

tales saines de l'anse len-

ticulaire. Méthode de

Weigert. 2/1 gran-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

137

occupe la partie postérieure du segment antérieur de la couronne rayonnante (pCR)

(Fig. 116), pénètre dans le segment antérieur de la capsule interne (Cia) entre le noyau

caudé (NC) et le putamen (NL3), puis se porte en bas, en arrière et en dedans, abandonne

le segment antérieur de la capsule interne (Cia) dans la région thalamique moyenne

forme le faisceau géniculé et occupe le genou (Ci[g]) et la partie la plus antérieure du

segment postérieur (Cip) de la capsule interne (Fig. 119).Dans son trajet à travers le segment

antérieur de la capsule (Cia), ce faisceau est fusionné avec le pédoncule antérieur de la

couche optique (PaTh). Au moment où il s'en détache pour occuper le genou de la cap-

sule (Ci[g]), il abandonne a l'extrémité

antérieur du thalamus (Th) un certain

nombre de /tores radiées qui passent

en dedans et en avant du faisceau de

Vicq d'lzyr (VA) et se rendent dans

l'extrémité antérieure des noyaux ex-

terne et interne du thalamus (Ne, Ni)

(Fig. 119). Dans la région sous-thala-

mique (Fig. 120,, le faisceau dégénéré

occupe la partie antérieure du segment

postérieur de la capsule interne (Cip) ;

il est contourné en dedans parles fibres

à trajet horizontal de l'anse du noyau

lenticulaire(.11), puis forme le cinquième

interne du pied du pédoncule cérébral (P)

(Fig.121). La dégénérescence, très ma-

nifeste à la partie supérieure du pied

du pédoncule, au voisinage de la

bandelette optique, est beaucoup

moins accusée sur les coupes voisines

de la protubérance. La plupart des

fibres dégénérées se portent, en effet,

vers les couches profondes du bord

interne du pied du pédoncule et une

partie s'épuisent dans le locus neiger

(Ln). Il est probable qu'un grand

nombre de ces libres qui représentent t

les neurones encéphaliques des nerfs

moteurs crâniens, en particulier des

nerfs facial et hypoglosse, se poitent

en arrière, s'entre-croisent au niveau

du raphé, puis descendent dans la ca-

lotte jusqu'aux noyaux des nerfs mo-

teurs bulbo-protubérantiels. Leur tra-

jet est encore peu élucidé et ne peut

être suivi par la méthode de \'eigerL-Pal; car il s'agit ici de libres peu nombreuses,

isolées, non réunies en faisceau. La méthode de Marchi donne de meilleurs résultat s

(Voy. Nerfs crâniens, Rhombencéphale, IIIe partie). Une partie des fibres du cin-

quième interne du pied du pédoncule cérébral descend dans la protubérance annu-

laire (Po), longe le raphé et se rend à la pyramide du bulbe (Py), ainsi que le montre

la différence de volume que présentent dans ce cas les pyramides antérieures

(Fig. 122).

LOBE TEMPORAL. Les lésions isolées du lobe temporal sont rares. En général,

ce lobe se trouve en effet lésé en même temps que le lobe occipital ou le lobe pariétal.

Les lésions du lobe occipital étendues au lobe temporal occupent le plus souvent la

FiG. 121 et 122. - Dégénérescence du faisceau

interne du pied du pédoncule cérébral et

du locus niger dans le cas Schweigoffer.

(Porencéphalie acquise de l'opercule rolan-

dique.) Diminution de volume de la pyra-

mide antérieure du bulbe sans dégénéres-

cence appréciable. Méthode de Weigert.

Cas Schweigeffer.

\fonoplégiofacio-lin-

guale gauche. l'oren-

céphalie acquise de

l'opercule rolandi-

que. Dégénérescence

du faisceau arqué,

du faisceau occipito-

frontal, do la capsule

externe. Dégénéres-

cence du faisceau gé-

mculé, do la partie

antérieure du thala-

mus, du faisceau

interne du pied du

pédoncule cérébral.

Légèrodiminution de

volume de la pyra-

mide bulbaire.

138 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

partie postérieure et inférieure de ce lobe et relè\enl de troubles circulatoires dans le

domaine de l'artère cérébrale postérieure (Fig. 65, p. 99). Les lésions du lobe pariétal

(artère cérébrale moyenne), lorsqu'elles atteignent le lobe temporal, s'étalent de préfé-

rence à la partie postérieure et supérieure de ce lobe (Fig. 123). Dans le premier cas (cas

Heudebert, Fig. 124 à 128) ce sont les 3e et 2' circonvolutions temporales (T3, T2) qui

1'ic. 123. - Irrigation vasculaire de l'insula et de l'opercule sylvien. - Les circonvolu-

tions antérieures de l'insula sont irriguées par les artères frontale inférieure, fron-

tale ascendante et pariétale ascendante; la circonvolution postérieure de l'insula par

l'artère pariétale inférieure, la région rétro-insulaire par l'artère du pli courbe. Le

territoire vasculaire de l'artère sylvienne est coloré en bleu, celui de l'artère céré-

brale antérieure en rose, celui de l'artère cérébrale postérieure en vert.

Fig. 124. - Cas Heudebert (Bicêtre, 1892). Aphasie totale, le malade ne peut émettre

la moindre syllabe, le moindre mot, et il est incapable de lire ou d'écrire. - Para-

lysie faciale inférieure droite avec hémiparésie du membre supérieur droit. Dimi-

nution de l'intelligence. Mimique très peu expressive.

Double lésion corticale : 1° lésion du deuxième quart inférieur de la zone rolan-

dique ayant entraîné une dégénérescence du deuxième cinquième antérieur du

segment postérieur de la capsule interne, et du deuxième cinquième interne du pied

du pédoncule cérébral; 2° lésion du lobe occipito-temporal, des segments postérieur

et inférieur de la couronne rayonnante. Dégénérescence des segments rétro et sous-

lenticulaires de la capsule interne et du faisceau de Tiirck.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

139

rG. 126.

Cas Heudebert.

Aphasie totale. l'a-

ralysie faciale infé-

rieure droite avec lié-

miparésiedumembre

supérieur droit.

Double lésion cor-

vcale : 1° lésion du

deuxicme quart infé-

rieur de la zone ro-

landnluc.Dégénéros-

cence du deuxième

cinquième antérieur

du segment posté-

ricurdolacapsulein-

terne et du deuxième

cinquième interne du

pied du pédoncule

cérébral; 21 lésion du

lobcoccipito-tempo-

ral. Dégénérescence

des segments rétro

et sous-lenticulaire

dela-capsuleinterno,

du pulv1l1ar, du corps

genouillé externe et

du faisceau de Turck.

140

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Heudebert.

Aphasie totale. Pa-

ralysie faciale infé-

rieure droite avec lié-

miparésie du membre

supérieur droit.

Double lésion cor-

ticals : lésion du

deuxième quart iiité-

rieur de la zone ro-

landiduc. Dégénéres-

cence du deuxième

cinquième antérieur

du segment posté-

rieur de la capsule in-

terne et du deuxième

cinquième interne du

pied du pédoncule

cérébral ; 2° lésion du

lobe occipito-tempo-

ral. Dégénérescence

des segments rétro-

et sous-lenticulaires

de la capsule interne,

du pulvinar, du corps

genouillé externe et

du faisceau de Turck.

sont atteintes; dans le second (cas Le Seguillon,Fig. 129 à 133), ce sont le gyrus supra-

marginalis (Gsm), les première et deuxième circonvolutions temporales (Ti, 1'=)et la cir-

convolution postérieure de l'insula (Ip). Dans l'un et l'autre cas il s'agit, en général,

de lésions à la fois corticales et sous-corticales qui atteignent les couches sagittales du

FiG. 125, 126, 127. -Cas Heudebert. Coupes horizontales passant par les régions tha-

lamique (Fig.i2a) et sous-thalamique de la capsule interne (Fig. 126) et par la partie

supérieure du pédoncule cérébral (Fig. 127).

1° La lésion du lobe occipito-tempol'al dont le foyer atteint (Fig. 125) l'épendyme

ventriculaire au voisinage du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne a.

entraîné une dégénérescence des segments rétro-lenticulaire (Cirl) (Fig. 125 et 126) et

sous-lenticulaire (Cisl), (Fig. 127) de la capsule interne, des fibres radiées et du stra-

tum zonale (Strz) de la partie postéro-supérieure du noyau externe du thalamus

(Fig. 125) et du pulvinar (Pul, Fig. 126), de la zone de "Wernicke (W), du corps genouillé

externe (Cge), du bras (BrQa) et de la couche de fibres superficielles du tubercule

quadrijumeau antérieur (Qa). Dégénérescence du faisceau temporo-thalamique

d'Arnold (Cisl, Fig. 127) et du faisceau de Tiirck (FT) dans son trajet capsulaire et

pédonculaire. Dégénérescence du faisceau uncinatus (Fu), de la substance blanche de

la pointe temporale, de l'insula (Fig. 12a et 126) et de la face orbitaire du lobe frontal

(Fig. 127). Intégrité des radiations du corps genouillé interne. (RCgi, Fig. 126). Inté-

grité de la commissure antérieure Méthode de Weigert.

2° La lésion de la zone rolandique a entraîné une dégénérescence du deuxième cin-

quième antérieur du segment postérieur de la capsule interne (Cip) et des fibres

radiées du thalamus dans la région adjacente à la dégénérescence capsulaire (Fig. 125

et 126) et une dégénérescence du deuxième cinquième externe du pied du pédoncule

cérébral (Fig. 127 et 128). Méthode de Weigert-Pal. 3/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE.

141

lobe occipito-temporal, voire même l'épendyme ventriculaire et détruisent plus ou

moins complètement les fibres de la région.

Aux dégénérescences secondaires propres au lobe occipital, au lobe pariétal et aux

couches sagittales sous-jacentes - (dégénérescences du segment rétrolenticulaire de la

capsule interne (Cirl), du pulvina¡> (Pul), (lu corps genouillé ca;<enM(Cge)se joignent, dans

ce cas des dégénérescences propres au lobe temporal. Ce sont : dans les lésions des 3° et

2e circonvolutions temporales une dégénérescence du cinquième externe du pied du

pédoncule cérébral, c'est-à-dire du faisceau de Tiirck (FT), et dans les lésions de la ire ci ?

convolution temporale une dégénérescence du corps genouillé inlerne (Cgi).

Le cas Heudebert (Fig. 42'r à 128) qui nous a déjà servi pour les localisations du

2" quart inférieur de la zone rolandique est un

exemple typique de lésion du lobe occipito-

lemporal. Il s'agit d'une plaque jaune ayant

délruit la face externe du lobe occipital et les

parties postérieure et moyenne des 2e et 3 cir-

convolutions temporales (Fig. 124). Elle longe

en haut la scissure parallèle intéresse la

branche inférieure du pli courbe (P) et dé-

passe la scissure pariéto-occipitale (P). Elle

empiète sur la face inféro-interne de l'hémis-

phère au niveau de la partie moyenne du lo-

bule fusiforme, mais n'intéresse ni le cunéus,

ni le lobule lingual. Les coupes microscopiques

sériées montrent que la plaque jaune a dé-

truit, non seulement l'écorce du lobe occipito-

temporal, mais encore la couche blanche sous-

jacente et qu'elle atteint, dans le lobe tempo-

ral, la couche épendymaire du plancher de la

corne sphénoïdale (Fig. 127).

Cette vaste lésion a entraîné une dégéné-

rescence secondaire presque complète des

segments rétro-lenticulaire (Cirl) et sous-lenti-

culaire (Cisl) de la capsule interne et du pulvi-

nar (Pul). Le segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne ne contient en particulier dans

la région sous-thalamique que quelques rares

fibres faiblemenl colorées par l'hématoxyline

qui s'irradient dans le thalamus. Il est croisé

dans cette région, comme dans les régions

thalamiques de la capsule (Fig. 9 2 et 126), par

des fibres saines ( ! le) qui s'étendent de la queue

du noyau ca : <df'(NC) au noyau lenticulaire (NL3),

el appartiennent au système des fibres lenticulo-caudées. Le pulvinar (Pul), la partie pos-

térieure et supérieure du noyau interne du thalamus (Ni), le corps genouillé externe (Cge),

la zone de Wernicke (W) sont très dégénérés et ne contiennent que de rares fibres

saines.

Dans la région thalamique de la capsule interne (Fig. 123), le segment rétro-lenticu-

laire (Cirl) seul est lésé, le segment postérieur (Cip) est intact (sauf dans sa partie anté-

rieure qui correspond à la lésion du 2° quart inférieur de la frontale ascendante) ; mais,

dans la région sous-thalamique de la capsule interne apparaît un nouveau faisceau

dégénéré, le faisceau de Tiirck (FT), qui refoule en avant les fibres saines du segment

postérieur de la capsule interne (Cip), et se place entre les segments postérieur (Cip) et

rélro-lenticulaire (Cirl) de la capsule interne en avant des radiations du corps genouillé

FiG. 1` ? 8.- Cas Heudebert. Coupe de

la région pédonculaire inférieure.

Dégénérescence du deuxième cin-

quième interne du pied du pédon-

cule cérébral, de la partie adjacente

du locus niger et du faisceau ex-

terne du pied du pédoncule ou

faisceau de Tiirck (FT).

Il existe dans ce cas une dégéné-

rescence manifeste de la pyramide

antérieure du bulbe laquelle con-

tient néanmoins un nombre consi-

dérable de fibres saines correspon-

dant aux fibres saines du faisceau

moyen de la voie pédonculaire.

Méthode de Weigert.

z

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

interne (R Cgi) (Fig. 126). Sur les coupes plus inférieures il occupe le cinquième externe

du pied du pédoncule cérébral (Fig. 128).

Il existe donc dans ce cas une dégénéscence : 1° des fibres cortico-thalamiques desti-

nées au pulvinar ; zu des fibres de projection cortico-genouillées externes ; 3" des libres du

cinquième externe du pied du pédoncule cérébral. Il est impossible dans ce cas de déter-

miner ce qui, dans la dégénérescence du pu/vinai', revient au lobe occipital et ce qui

revient au lobe temporal. Mais, vu l'absence de dégénérescence du pied du pédoncule

cérébral dans les lésions du lobe occipital rapportées plus haut (cas Courrière,

Fig 80 à 83 et cas Bras, Fig. 87 à 9 : i, p. 109 à 121), il est permis d'affirmer que la

dégénérescence du cinquième externe du pied du pédoncule cérébral relève unique-

ment de la lésion du lobe temporal, en particulier de la lésion des 2° et 3° circonvolu-

tions temporales.

Dans ce cas, il existe en outre une dégénérescence du faisceau uncinatus (Fu) qui

peut être suivie dans la circowolufion an-

térieure de l'insula (la), et dans la face orbi-

laire du lobe frontal (Fig. 126 et 127). Il est

probable que les petites zones de dégéné-

rescences qui existent dans la substance

blanche non différenciées de la première

circonvolution temporale (T,) et de la pointe

temporale relèvent au moins en partie de

la dégénérescence du faisceau uncinatus.

Cas Le Seguillon (Fig. 129 à 133) : il

s'agit d'une lésion du pli courbe et de la

partie inférieure de la circonvolution pa-

riétale inférieure (Fig. 129), de la partie

postérieure de la 1 ? circonvolution tempo-

rale, de l'opercule pariétal et de la circon-

volution postérieure del'insula. Cettelésion

a sectionné dans la région thalamique su-

périeure les couches sagittales de la région,

mais n'atteint pas l'épendyme du carrefour

ventriculaire.

La dégénérescence occupe dans ce cas

(Fig. 130 et 131) la région rétro-lenticulaire

de la capsule interne (Cirl), la partie adja-

cente du segment postérieur (Cip), la partie

postérieure du noyau externe du thalamus

(Ne), la partie supérieure du pulvinar (Pul) dont les fibres radiées ont complètement

disparu (Fig. 131) et l'extrémité supérieure de la zone de Wernicke (W).

Dans la région sous-optique (Fig. 132) le segment rétro-lenticulaire de la capsule in-

terne (Ciil) contient un nombre considérable de fibres saines; il en est de même de la

zone de Wernicke et du pulvinar qui présentent à peu près leur aspect normal. La dégé-

nérescence se cantonne entre le pulvinar et le centre médian de Luys (Nm), dans cette

région ventrale du thalamus qui correspond à la partie profonde du corps genouillé

interne (Cgi) (Fig. 132). En dehors, elle se prolonge en avant du corps genouillé externe

(Cge) et peut être suivie dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) ;

en dedans et sur les coupes plus inférieures (Fig. 133), elle intéresse le bras du tubercule

quadrijumeau postérieur (BrQp.), les radiations de la calotte et la partie supéro-posté-

rieure du noyau rouge (Fig. 133).

Une seconde zone de dégénérescence occupe le segment postérieur de la capsule interne

(Cip); elle est séparée de la zone précédente par le faisceau de Tiirck (FT), qui ne contient

relativement que peu de fibres dégénérées- Elle occupe, dans le pied du pédoncule céré-

FIG. 129. - Cas Le Seguillon (Bicêtre,

1892). Hémiplégie gauche avec contrac-

ture, - sans troubles de la sensibilité,

sans troubles de la parole, sans troubles

apparents de la vision -datant de deux

ans, chez un homme ayant succombé à

59 ans à une pleurésie. Plaque jaune du

pli courbe, de la partie inférieure de la

circonvolution pariétale inférieure, du

gyrus supra-marginalis, de la partie

postérieure de la première circonvolu-

tion temporale, de l'opercule pariétal

et de la circonvolution postérieure de

l'insula.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE

143

externe l",e, Il') au cuaiamus. Dégénérescence du pumnar ;W u) CL de la zone de w er-

nicke (W.) Fig. 131).

Cas Le Soguilloii.

Plaque jaune du pli

courbe, de la partie

inférieure de il., de de

la partie postérieure

de T¡,de t)pP2Ct Ip i

section des couches

sagittales. 1>egûné-

rescence du segment

rétrolenticulatrc et

de la partie posté-

rieure du segment

postérieur de la cap-

sale interne, de la

partie supérieure du

pulvinar, de la partie

postérieure du noyau

externe du thalamus,

du corpsgcnouiHë lu-

terne, du bras du

tubercule quaùrl.1u-

meau postérieur et

do la partie postéro

supérieure du noyau

rouge. Dégénéres-

cence partielle du

faisceau de Turck.

Dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédoncule cérébral

Dégénérescence très

intense de la pyra-

mide antérieure du

bulbe.

Inc.130 eL 131.-Cas Le

Seguillon. Hémiplégie

gauche avec contrac-

ture. Coupes horizon-

tales passant par les

régions thalamiques

supérieure (fin.130) et

moyenne (Fig. 131). La

plaque jaune (Ram a) a

sectionné les couches

sagittales au voisinage

du segmentrétro-lenti-

culaire de la capsulein-

terne et s'étend à la

circonvolution posté-

rieure de l'insula.

Dégénérescence du

segment rétro-lenti-

culaire (Cirl) et de la

partie postérieure adja-

cente du segment pos-

1 érieur de la capsule in-

terne (Cip), de la zone

réticulée et des fibres

radiées de la partie

postérieure du noyau

144

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Le Seguillon.

Plaque jaune du pli

courbe, do la partie

infeiieiire do P., de

la partie postérieure

de T,,de 01)1'2 etlp;

section des couches

sagittales. Dégéné-

rescence du segment

retrolenticulaire et

de la partie posté-

rieure du segment

postérieur de la cap-

sule interne, de la

partie supérieure du

pulvinar, de la partie

postérieure du no) au

externe du thalamus,

du corps genouillé

interne, du bras du

tubercule quadriju-

meau postérieur et

de la partie postéro-

supérieure du noyau

rouge. Dégénéres-

cence partielle du

faisceau de Turck.

Dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédoncule cérébral.

Dégénérescence très

intense de la py ra-

mide antérieure du

bulbe.

lnc. 132. - Cas Le Se-

guillon. Hémiplégie

gauche avec contrac-

ture. Coupe horizon-

tale passant par la ré-

gion sous-thalamique

de la capsule interne.

Le champ dégénéré de

la coupe précédente est

divisé en deux parties

par l'arrivée des fibres

en grande partie saines

du faisceau de Turck

(FT) qui refoulent en

avant la zone dégéné-

rée du segment posté-

rieur de la capsule in-

terne. Dégénérescence

partielle du segment

rétro -lenticulaire de

la capsule in terne (Cirl)

dans la région adja-

cente au faisceau de

Tiirck : dégénérescence

du corps genouillé in-

terne (Cgi). Dégénéres-

cence de la partie du

segment postérieur de

la capsule interne située immédiatement en avant du faisceau de Tiirck. Dégé-

nérescence du faisceau uncinatus. Intégrité de la commissure antérieure. Comparez

à ce dernier point de vue la Fig. 132 avec le cas Leudot (Fig. 103 et 10 ! r) (commis-

sure antérieure intacte), et avec le cas Jouan (Fig. 98) dans lequel la commissure

antérieure est dégénérée consécutivement à un petit foyer lacunaire situé sur son

trajet. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

Fic. 433-

rie. 133. -Cas Le Seguillon. Hémiplégie

gauche avec contracture. Coupe trans-

versale du pédoncule cérébral. Dégéné-

rescence du deuxième cinquième ex-

terne du pied du pédoncule cérébral, du

pes lemniscus profond (Stri) et du locus

niger. Dégénérescence partielle du fais-

ceau de Turck (FT). Dégénérescence du

corps genouillé interne (Cgi), du bras

du tubercule quadrijumeau postérieur

(BrQp) et de la partie postéro-supérieure

du noyau rouge (NI3). Il existe dans ce

cas une dégénérescence très intense de

la pyramide antérieure du bulbe.

lirai (P), le deuxième cinquième externe et

la parlie adjacente du locus niger (Ln)

et du stratum intermedium (Stri); le fais-

ceau de Turck ou (FT), ou cinquième

externe, n'est toutefois pas complètement indemne.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 145

Dans ce cas, il existe donc une dégénérescence des fibres cortico-thalamiques destinées

au pulvinar et à la partie postérieure du noyau externe du thalamus, une dégénérescence

des fibres cortico-genozcillées internes, une dégénérescence incomplète du faisceau de

Tûrck, et une dégénérescence du deuxième cinquième externe du pied du pédoncule

cérébral (Fig. 133).

Il existe en outre une dégénérescence des noyaux pontiques et une dégénérescence

très intense de la pyramide antérieure du bulbe. Il existe enfin une dégénérescence par-

tielle du locusniger (Ln), du stratum intermedium de Meynert (Stri) (Fig. 133), du faisceau

uncinatus (Fu) (Fig. 132) et du faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce cas est particulière-

ment démonstratif pour l'étude du trajet du faisceau de Türck. Il démontre que lorsque

dans la région thalamique supérieure et moyenne la zone dégénérée occupe le segment

rétrolenticulaire de la capsule interne et la partie adjacente du segment postérieur elle

est divisée dans la région sous-thalamique en deux parties pour l'arrivée du faisceau de

Türcl : : une partie postérieure rétrolenticulaire, qui s'épuise dans le pulvinar et la partie

postérieure et ventrale du thalamus et une partie antérieure qui occupe le segment

postérieur de la capsule interne et descend dans le deuxième segment externe du pied

du pédoncule cérébral.

Ce cas présente en outre une particularité intéressante. Dans la région thalamique

moyenne (Fig. 131) on voit, en effet, un faisceau sain se détacher sur les segments pos-

térieur (Cip) et rétrolenticulaire (Cirl) dégénérés de la capsule interne et s'irradier dans

l'extrémité postérieure du globus pallidus (RGP). Sur les coupes sériées, il peut être

suivi en bas et en arrière, dans les couches sagittales voisines du segment rétro-lenticu-

laire de la capsule interne. S'agit-il ici de fibres de projection corticales destinées au

globus pallidus ou de fibres lenticulo-caudées ? c'est là un point sur lequel nous aurons

à revenir par la suite. (Voy. radiations striées, p. 31 et suivantes.)

La dégénérescence du cinquième externe du pied du pédoncule cérébral que l'on

observe, soit lorsque la lésion du lobe occipital empiète sur le lobe temporal, et délruit

les deuxième et troisième circonvolutions temporales, soit - à un moindre degré

lorsque les lésions du lobe pariétal s'étendent sur les première et deuxième circonvo-

lutions temporales, s'observent en outre dans les lésions isolées du lobe temporal. Il

est vrai que ces lésions intéressent parfois la couche sagittale du lobe temporo-

occipital et détruisent par conséquent un certain nombre de fibres occipitales; mais,

nous avons montré plus haut (p. 108 et suiv.) que les lésions isolées du lobe occipital

ne retentissent pas sur le pied du pédoncule cérébral. La dégénérescence du cin-

quième externe du pied du pédoncule cérébral dépend en effet de la lésion temporale;

elle ne s'observe que lorsque le lobe temporal est lésé (p. T9 et 80).

Le cas Neuman (Fig. 134 à 136) a trait aune lésion isolée du lobe temporal. Il s'agit

d'une plaque jaune n'intéressant que le lobe temporal, et en particulier la partie

moyenne des deuxième et troisième circonvolutions temporales. Dans ce cas il existe une

dégénérescence du segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl) et du cinquième

externe du pied du pédoncule cérébral ou faisceau de Tûrck (FT). Cette dernière ne peut

être suivie au delà du tiers supérieur de la protubérance et la pyramide antérieure du

bulbe est intacte.

La lésion intéressait l'écorce et la substance blanche sous-jacente du lobe temporal,

mais ne sectionnait pas les couches sagittales de la région. Dans deux autres cas, à topo-

graphie analogue, la dégénérescence secondaire présentait la même disposition.

Le lobe temporal envoie donc ses fibres de /projection dans la partie inférieure de la

couche optique, dans le pulvinar (Pul), dans le corps genouillé inlerne (Cgi) et dans le

cinquième externe du pied du pédoncule cérébral. Toutes ces fibres passent par le segment

sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl), puis se placent dans la région sous-thala-

mique entre le segment postérieur (Cip) et le segment relro-lenticulairc (Cirl) ; les unes

TOME u. 10

146

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Neumann. Dé-

générescencedufas-

ceau externe du pied

du pédoncule céré-

bral consécutive a

une plaque jaune oc-

cupant les parties

moyenne et posté-

rieure des deuxième

et troisième circon-

volutions temporales.

Pas de dégénéres-

cence de la pyramide

bulbaire.

FiG. 134 à 136. -Cas Neumann.

(Bicêtre, 1893.) Trouvaille

d'autopsie chez un homme

mort à l'Age de 6 ans. -

Plaque jaune des parties

moyenne et postérieure des

deuxième et troisième circon-

volutions temporales et de la

partie moyenne de la première

temporale. Dégénérescence du

segment sous- lenticulaire de

la capsule interne e t du faisceau

de TÜrck (FT). Dégénérescence

des noyaux pontiques, sans

dégénérescence appréciable de

la pyramide antérieure du

bulbe. Dégénérescence du corps

genouillé interne, du bras du

tubercule quadrijumeau pos-

térieur, et de la face superfi-

cielle de ce tubercule (Fig. 135).

Fig. 134, topographie de la

lésion corticale. Fig. 135, coupe

dupédoncule cérébral. Fig. 136,

coupe des pyramides anté-

rieures du bulbe passant par

la région moyenne des olives

bulbaires. Méthode de Weigert

2/1 grandeur nature.

traversent la partie postérieure

de Cip, aboutissent à la partie

inférieure et postérieure des

noyaux externe et interne du tha-

lamus (Ne, Ni) (fibres cortico-

thalamiques) et au corps genouillé

inlerne (Cgi) (fibres cortico-ge-

nouillées internes). Les autres

descendent avec le segment pos-

td/'i01l1' de la capsule inlerne (Cip),

dans le pied du pédoncule céré-

bral, constituent le faisceau de

T1ÏI'ck (FT) (cinquième externe

du pied du pédoncule cérébral)

et s'épuisent dans la substance

grise de la partie postéro-supéro-

externe de l'étage antérieur de

la protubérance (fibres cortico-

protubérantielles).

Les lésions du lobe temporal

entraînent, en outre, une dégé-

nérescence des courtes fihres d'association de la région, ainsi que des faisceaux longitu--

dinal inférieur (Fli), uncinatus (Fu), longitudinal supérieur (Arc) et du tapetum (Tap).

La dégénérescence du tapetum peut être suivie, d'une part, dans le faisceau occipito-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

Fig. 137. - Cas Moriceau. Hémisphère gauche. Aphasie transitoire. Plaque jaune des

deux fiers antérieurs de la troisième circonvolution fronlale gauche sectionnant le

faisceau compact de la couronne rayonnante. Dégénérescence du genou du corps cal-

leux (Cc(r), du faisceau occipito-frontal (OF et Ouf+ Pr), du segment antérieur de

la capsule interne (Cia), des noyaux externe et interne du thalamus (Ne et Ni). (Voy.

aussi Fig. 138 et 141.)

Cas Moriceau. Ra-

mollissement de I'o\-

trémité antérieure de

Fi et Fe de l'hëml-

sphère droit. Plaque

jaune des deux tiers

antérieurs de Fj.

gauche. Dégénéres-

cence des segments

antérieurs de la cap-

sule interne, des

fibres radiées de l'ex-

trémité antérieure du

thalamus. Intégrité

du pied du pédoncule

cérébral.

148

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Moriceau. Ra-

mollissement de l'ex-

trémité antérieure de

F, et Fe de 1'liénii-

sphère droit. Plaque

jauno des doux tiers

antérieurs do F3

gauche. Dégénéres-

cenco des segments

antérieurs de la cap-

sule interne , des

fibres radiées de l'ex-

trémité antérieure du

thalamus. Intégrité

du pied du pédoncule

cérébral.

FiG. 138 et 139. - Cas Moriceau (Bicêtre, 189). Ramollissement de l'extrémité anté-

rieure des première et deuxième circonvolutions frontales droites. Plaque jaune des

deux tiers antérieurs de la troisième circonvolution frontale gauche, chez un homme

mort à Page de 67 ans et, ayant présenté à l'ùge de 57 ans pendant trois à quatre-

mois une aphasie transitoire.

FiG. 140. - Cas Moriceau. Hémisphère droit. Ramollissement de l'extrémité anté-

rieure des première et deuxième circonvolutions frontales droites. Dégénérescence

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

U9

du genou du corps calleux (Ce), du segment antérieur de la couronne rayonnante (CII),

du segment antérieur de la capsule interne (Cia), du faisceau occipito-frontal (OF) et

de l'extrémité antérieure des noyaux externe et interne du thalamus (Th). Pas de

dégénérescence du pied du pédoncule cérébral. La zone dégénérée est colorée en

jaune. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

frontal, (OF) jusqu'à la hauteur du tronc du noyau caudé (NC) ; d'autre part, dans la

partie inférieure et postérieure du bourrelet du corps calleux (Ce [Spl]). Dans le bour-

relet, les fibres temporales passent au-dessus et en avant des fibres du lobe occipital.

La dégénérescence du faisceau longitudinal inférieur peut être suivie, d'une part, jus-

qu'à la pointe temporale et la partie inférieure de la capsule externe (Ce), et, d'autre

part, jusque a ici pointe uumlm-

tale. Ce faisceau dégénère par

conséquent dans les deux sens

(fibres corticifuges et fibres

corticipètes); il reçoit du lobe

temporal des fibres qui relient

la région temporale moyenne

les unes, à la pointe temporale,

les autres à la pointe occipitale.

Toutes ces fibres empruntent,

dans une partie de leur trajet,

la voie de la couche sagittale

externe.

Quant il la dégénérescence

du faisceau uncinatus, elle peut

être suivie le long de la capsule

externe et de la paitie mor-

celée de l'avant-11HO' (A. ? l11) ,

jusque dans la face orbitaire du

lobe frontal (cas Heudebert,

Fig. 126 et 127).

LOBE FRONTAL. Les

lésions du lobe frontal qui in-

téressent la pointe frontale et

en particulier l'extrémité anté-

rieure des première et deuxième

ei,co21vollitio ? Sfi-012tales(Fi et 1<'2)

(cas Moriceau IL d., Fig. 139

et 140) entraînent une dégénérescence au segment antérieur de ta couronne rayonnante,

du segment antérieur de la capsule interne (Cia), ainsi que de l'extrémité antérieure des

noyaux externe et interne du thalamus, mais elles ne retentissent pas sur le pied du

pédoncule cérébral.

Les lésions des deux tiers antérieurs de la troisième circonvolution frontale (F3) (cas

Moriceau, IL g. Fig, 137, 138 et 141) sectionnent le plus souvent le faisceau compact de la

couronne rayonnante du lobe frontal; elles déterminent une dégénérescence du segment

antérieur de la capsule interne (Cia) et des fibres radiées des noyaux externe et interne du

thalamus et respectent elles aussi le pied du pédoncule cérébral (Fig. 141). Dans ces deux

variétés de lésion, le segment antérieur de la capsule interne est très réduit de volume :

les fascicules dégénérés qui traversent le corps strié sont minces et grêles, se colorent

mal par la laque hématoxylinique et s'accolent aux fascicules sains, qui les masquent en

partie. Il en résulte que le segment antérieur de la capsule interne est caractérisé dans

ces cas, bien plus par la minceur de ses fascicules que par l'étendue des zones dégénérées.

Fig. 111. - Cas Moriceau. Hémisphère gauche. Inté

grité du pied du pédoncule cérébral dans un cas d

destruction des deux tiers antérieurs delà troisièm

circonvolution frontale gauche avec section du ses £ !

ment antérieur de la couronne rayonnante. (Voy

Fig. 137 et 138.) Méthode de Weigert, 2/1 grandeu

nature.

150 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La pointe frontale et les deux tiers antérieurs de la face externe du lobe frontal se

comportent donc comme le lobe occipital et la partie postérieure du lobe pariétal.

Elles n'envoient pas de fibres de projection dans le pied du pédoncule cérébral et ne

contiennent par conséquent pas de fibres cortico-protubérantielles, cortico-bulbaires,

ou cortico-médullaires. Leurs fibres de projection se rendent toutes dans l'extrémité

antérieure du thalamus et concourent à la formation des fibres radiées des noyaux

externe et interne.

Les lésions du lobe frontal retentissent encore sur les courtes fibres d'association

de la région et sur les longs faisceaux d'association : faisceau arqué ou longitudinal su-

périeur, faisceau occipito-frontal (OF) (Fig. 137 et 140), et dans les lésions de Fa sur

le faisceau uncinatus (Fu). La dégénérescence du faisceau occipito-frontal intéresse non

seulement les fibres de la substance grise sous-épendymaire, mais encore le faisceau

curviligne qui entoure l'angle latéral du ventricule et qui contient à la fois des fibres

d'association et des fibres de projection. Ces dernières peuvent être suivies dans le

segment antérieur de la capsule interne (Cià) où elles se mélangent intimement

avec les fibres dégénérées de la couronne rayonnante du lobe frontal. Suivant leur

biège, les lésions du lobe frontal déterminent en outre une dégénérescence soit des

fibres du genou (Ce[g]), du bec (Cc[r]) ou de la partie antérieure 'du tronc du corps

calleux (Fig. 137 et 140).

3. Dégénérescences secondaires consécutives aux lésions

sous-corticales et centrales.

Les lésions sous-corticales el centrales ne peuvent nous renseigner sur

le territoire cortical dont dérivent les fibres de projection, mais elles sont

précieuses pour l'étude du trajet de ces libres dans la capsule interne et

dans le pied du pédoncule cérébral. Si l'on fait abstraction des fibres de

projection destinées à la couche optique, aux corps genouillés, au noyau

rouge, etc., pour ne considérer que les fibres du pied du pédoncule,

dont l'origine corticale est démontrée par les recherches précédentes,

on constate une concordance parfaite entre les résultats obtenus par les

dégénérescences secondaires consécutives aux lésions corticales et celles

consécutives aux lésions sous-corticales et centrales.

Les lésions exclusivement limitées au segment antérieur de la capsule

interne (Cia) sont rares. Celles qui en occupent la partie supérieure (cas

Racle, Fig. 165 à 173) empiètent en général sur la partie antérieure du

segment moyen de la couronne rayonnante; celles qui siègent à la par-

tie inférieure du segment antérieur de la capsule interne (cas Cogery,

Fig. 174 à 180), intéressent en même temps, dans la région thalamique

inférieure, le faisceau geniculé. Dans l'un et l'autre cas, il existe une

dégénérescence du pied du pédoncule cérébral et du segment postérieur

de la capsule interne dans la région sous-thalamique. Lorsque le faisceau

du genou est lésé (cas Cogery, Fig. 174 à 180), la dégénérescence occupe

la partie interne du segment postérieur de la capsule interne (Cip) (région

sous-thalamique) et la partie interne du pied du pédoncule cérébral.

Lorsque c'est le segment moyen de la couronne rayonnante qui est con-

jointement lésé (cas Racle, Fig. 165 à 173), la dégénérescence siège en

arrière du genou et respecte le faisceau interne du pied du pédoncule.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. loi

Les lésions du segment postérieur de la capsule interne (Cip) (cas

Rivaud, Fig. 142 à 162; cas Racle, Fig. 165 à 173; cas Cogery,

Fig. 174 à 180; cas Carré, Fig. 186 à 188; cas Séjalon, Fig. 181 et

182; cas James Fig. 183 à 185) déterminent, dans la région sous-tha-

lamique de la capsule interne et dans le pied du pédoncule, des dégéné-

rescences variables avec leur siège : les lésions situées immédiatement

en arrière du genou respectent le faisceau interne du pied du pédon-

cule cérébral, et la zone dégénérée en occupe le deuxième cinquième

interne (cas Séjalon, Fig. 182; cas Carré, Fig. 188); les lésions de la

partie moyenne du segment postérieur de la capsule interne (Cip) font

dégénérer la partie moyenne du pied du pédoncule cérébral (cas James,

Fig. 184); les lésions de la partie postérieure du segment postérieur de la

capsule interne (Cip) (cas Carré, Fig. 186; cas Lavigne, Fig. 189)

entraînent une dégénérescence du deuxième cinquième externe du pied

du pédoncule cérébral et respectent le faisceau de Türck. Ce dernier fais-

ceau - cinquième externe du pied du pédoncule cérébral ne dégénère

que lorsque la lésion intéresse le segment sous-lenticulaire de la capsule

interne (Cisl) (cas Cogery, Fig. 176 et 177).

Les lésions exclusivement limitées au segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne (Cirl) sont très rares et ne retentissent pas sur le pied du

pédoncule cérébral. Les lésions de la partie supérieure du segment rétro-

lenticulaire (Cirl) empiètent, le plus souvent, sur la partie postérieure

du segment postérieur de la capsule interne et entraînent de ce fait la

dégénérescence du deuxième cinquième externe du pied du pédoncule

cérébral. Par contre, les lésions de la partie inférieure du segment rétro-

lenticulaire (Cirl) s'étendent généralement au segment sous-lenticulaire

de la capsule interne Cisl et déterminent par conséquent une dégénéres-

cence du faisceau de Turck (cas Dautriche, Fig. 192 à 196).

Ces considérations une fois posées, il est intéressant d'étudier les cas

en détail.

A. - Vaste lésion corticale et sous-corticale.

Le cas Rivaud (Fig. 142 à 162) se rapporte à une lésion corticale et sous-corticale

de l'hémisphère droit, survenue vers l'âge de 12 à 13 mois chez un jeune homme qui

mourut à 24 ans de tuberculose pulmonaire. Elle s'est traduite cliniquement par une

hémiplégie cérébrale infantile, en particulier une monoplégie brachiale gauche avec

contracture et arrêt de développement du membre inférieur. L'atrophie musculaire

du membre supérieur était portée à un degré extrême; le membre inférieur, par

contre, était fort peu touché, le malade pouvant marcher aussi longtemps qu'un indi-

vidu sain. La sensibilité était intacte.

La lésion intéresse tout l'opercule sylvien (c'est-à-dire les circonvolutions Tt, Gsm,

Op l'a, Op R, Op Fj), le cap et la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oFj),

l'insula et la région rétro-insulaire (Fig. 142). Dans la profondeur, elle atteint l'épendyme

ventriculaire au-dessus du noyau caudé, sectionne les pieds des segments moyen et

antérieur de la couronne rayonnante et détruit presque complètement son segment

postérieur (Fig. 143 et 144).

Cette lésion respecte les noyaux gris centraux, en particulier le noyau caudé (Fig. 144)

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Hicaud. lIé-

miplégie cérébrale

infantile gauche. o.

Plaque jaune de l'in-

sula, de la région

rétro-insulairo et de

l'opercule sylvion

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur do la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

Lor, des quatre cin-

quièmes internes du

pteddupcdonculece-

rébral. Agénésie com-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la PO ramlde

gauche ; faisceau py-

ramifIaI homolatéral.

et le troisième segment du noyau lenticulaire; elle ne sectionne le bord postérieur

du putamen (NL3) qu'en un point très

limité, au voisinage du segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne (Cirl)

(Fig. 147). La destruction du pied de

la couronne rayonnante (pCR) n'est

toutefois pas complète et l'on ren-

contre dans le segment moyen,comme

dans les segments antérieur et posté-

rieur, quelques fascicules de fibres

intactes, saines, et plongées au sein

de zones complètement dégénérées.

Ces fibres saines existent sur les cou-

pes qui passent au-dessus du noyau

caudé (Fig. 143) CR); plus bas, elles

s'accolent à la face externe de ce

noyau (Fig. 144 x, pCR), s'infléchis-

sent ensuite et passent, suivant la,ré-

gion à laquelle elles appartiennent,

dans les segments antérieur (Cia),

postérieur (Cip) ou rétro-lenticulaire de la capsule interne (Ci ri). Certaines de ces fibres

saines s'irradient dans la couche optique (Th), en particulier dans son extrémité anté-

rieure ; d'autres occupent le genou de la capsule interne (Ci[g]) et la parlie postérieure

FiG. 142 el 143. - Cas Rivaud. (Bi-

cêtre 1893.) Hémiplégie cérébrale

infantile gauche. Topographie de

la lésion corticale et sous-corti-

cale. Plaque jaune de l'insula de

la région rétro-insulaire et de

l'opercule sylvien droit (Fig. 142).

Section des pieds des segments

moyen et antérieur de la couronne

rayonnante (Fig. 143). Lacoupe ho-

rizontale (Fig. 143) sectionne le

tiers supérieur de l'hémisphère

cérébral et passe au-dessus du

noyau caudé et du tronc du corps

calleux. Méthode de Weigert,

5J4 grandeur nature, dessiné à un

grossissement de 12 diamètres.(

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 153

de Cip. Elles peuvent, sur les coupes sériées, être suivies dans les tiers interne et

moyen du pied du pédoncule cérébral (P) (Fig. 150) et s'épuisent dans le locus niger (Ln)

et la substance grise antérieure de la protubérance. Le segment sous-lenticulaire (Cisl) de

la couronne rayonnante (en p CR etoe), la dilatation de la cavité ventriculaire, le

volume et l'aspect normal du noyau caudé. Méthode de Weigert. Même échelle (5/4

grandeur nature) que les Fig. 14.3, lra et 147.

la capsule interne, n'étant pas directement intéressé par la lésion primitive (Fig. 148 et

149), contient un très grand nombre de fibres saines, et dans le pied du pédoncule (P)

on trouve un faisceau de Tiirck (FT) très apparent (Fig. 150).

Abstraction faite de ces rares fibres conservées, il existe chez Rivaut : 1° une dégéné-

rescence presque complète des fibres cortico-thalamiques du pulvinar (Pul), des noyaux

Fic. 144. - Cas Rivaud. Hémiplé-

gie cérébrale infantile gauche.

Topographie de la lésion sous-

corticale qui a sectionné les seg-

ments antérieur, moyen et posté-

rieur de la couronne rayonnante

sans léser le noyau caudé. Remar-

quer les quelques rares fibres

respectées du segment moyen de

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de l'in-

sula, do la région

rétro-insulaire et do

l'opercule sylvien

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur do la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre CII1-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral.Agénésie com-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gaucho, faisceau py-

ra midal homolatéral.

154

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de l'in-

sula, de la région

rétro-insulaire et de

l'opercule sylvien

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur de la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral.Agénésiecom-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gauche ; faisceau py-

ramidal homolatéral.

Fil. 145et 146.-Cas

Rivaud. Coupes

horizontales pas-

sant par la région

thalamique supé-

lieur. La plaque

jaune de l'insula

respecte le puta-

men et atteint le

segment rétro-len-

ticulaire de la cap-

sule interne (Cil-1).

Dégénérescence et

petitesse extrêmes

du thalamus ,en par-

ticulier des libres

radiées du pulvinar

et du noyau externe

du thalamus (Ne).

' Dégénérescence ex-

trême de la zone

réticulée (Zr) et du

segment postérieur

de la capsule in-

terne (Cip).Minceur

et dégénérescence

des segments anté-

rieurs(Cia)etrétro-

lenticulaire (Cirl)

de la capsule in-

terne qui contien-

nent des fibres s'ir-

radiant dans l'ex-

trémité antérieure

du thalamus. Inté-

grité remarquable

du noyau caudé et

du putamen (com-

parer la Fig. 145

avec le côté sain de

la Fig. 144 dessiné

à la même échelle).

Intégrité du taenia

semicircularis.

Atrophie indirecte

des piliers antérieur

(Tga) et postérieur

(Tgp) du trigone.

externe et interne du

thalamus (Ne, Ni)

(Fig. t4a, 146). Les

noyaux externe et interne du thalamus contiennent un petit nombre défibres radiées; le

pulvinar, par contre, en est complètement dépourvu (Fig. 146), ce qui tient évidemment

Fic. 147, 148, 149. Cas Rivaud.

Coupes horizontales passant par la

partie inférieure de la région tha-

lamique (Fig. lié7) et par la région

sous-thalamique (Fig. 148 et 149) de

la capsule interne. Le foyer primitif

dont la topographie est très visible

sur la Fig. 147 sectionne le bord

postérieur du putamen, longe les

couches sagittales du lobe tem-

poro-occipital et côtoie la couronne rayonnante du lobe irontal, il n atteint pas le seg-

ment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl);dont les fibres saines, en particulier

le faisceau de' Turck (FT), abordent, sur la Fig. 149, la partie postérieure du segment

postérieur (Cip) de la capsule interne. Celui-ci ne contient que de rares fibres saines,

en particulier dans sa partie antérieure; sa dégénérescence est en grande partie mas-

quée par les fibres saines des radiations strio-sous-tlialamiques, strio-luysiennes et du

faisceau lenticulaire de Forel. Dégénérescence du pulvinar (Pul), de la zone de Wer-

nicke (W), de la capsule du noyau rouge (CNR), de la partie antéro-supérieure du noyau

rouge (NR), des corps genouillés interne (Cgi) et externe (Cge), du bras (l3rQla) et de

la couche de fibres superficielles du tubercule quadrijumeau antérieur (Qla), des

fibres de la substance grise centrale (Sgc (d) el. de la substance grise de l'aqueduc de Syl-

vius (Sg Aq (d). Dégénérescence partielle du bras du tubercule quadrijumeau postérieur

(13r Qlp) (fig. 149). Atrophie secondaire très évidente du faisceau rétroflexe de Meynert

(FM) (Fig. 147), du faisceau de Vicq d'Azyr ou mamillaire principal (Fmp) et des piliers

postérieur (Tgp) et antérieur (Tga) du trigone droit. Remarquer l'hypertrophie de la

capsule interne saine. Méthode de Weigert. La fig. 147 est dessinée à la même échelle

(5/4 grandeur nature) que les Fi-. 143, 144,145 et 148; les Fig. 14G et 149, 3/2grandeurnature.

156

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Rivaud. Ilê-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de 1 in-

sula, do la région

rétro-insulaire et de

l'opercule syh ien

sectionnant le pied

des segments ante-

rieur, M03 en et pos-

térieur de la cou-

ronne tayonnante.

Dégénérescence du

jllIlvlD31', des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du DO) au

rouge, du locus niger.

des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cc-

rébral. Agénésie com-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gauche ; faisceau py-

ramidal homolatéral.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 157

Fig. 150. - Cas Rivaud. Dégéné-

rescence des quatre cinquièmes

internes du pied du pédoncule; les

fibres saines, en particulier celles

du faisceau interne, correspondent

aux fascicules épargnés par la lé-

sion primitive. Intégrité du fais-

ceau de Turck (FT). Atrophie se-

condaire du ruban de Reil médian

droit (Rm) (a), du pédoncule céré-

belleux supérieur gauche (Pcs (a).

Hypertrophie considérable de la

voie pédonculaire du côté sain ou

' gauche. Méthode de Weigert. 2/1

1 grandeur nature.

FiG. 151. - Cas Rivaud. Coupe transversale sectionnant la partie supérieure de la

protubérance et les noyaux du toit du'quatrième ventricule. Le faisceau de Turck

s'épuise dans la partie supéro-postéro-externe de la substance grise de l'étage

antérieur de la protubérance. La partie antéro-interne de cet étage ne contient pas

de fibres longitudinales (Py (d). Atrophie des noyaux pontiques. Atropine indirecte

du ruban de Reil médian droit (Hm (a) et du pédoncule cérébelleux supérieur Pics (a)

gauche. Fascicules arrondis aberrants de la voie pédonculaire dans le ruban de Reil

médian sain ou gauche; absence de ces fascicules dans le ruban de Reil droit

atrophié. Hypertrophie considérable de la voie pédonculaire gauche. Méthode de

Weigert. 2/1 grandeur nature.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de l'in-

sula, de la région

rétro-insulaire et de

l'opercule sylvien

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

teneur do la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du 11

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, delà partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral. Agenésie com-

plote de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gaucho ; faisceau py-

ramidal homolatéral.

158

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de l'm-

sula, de la région

rétro-insulaire et do

l'opercule sylvien

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

terieur de la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe. de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rebral.rlgénésie com-

plete de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gauche ; faisceau py-

ramidal homolatéral.

à l'extension du foyer primitif dans le segment rélro-lenticulaire de la capsule interne

(Fig. 147).

2° Une dégénérescence des corps genouillés externe et interne (Cee, Cati) (Fis. 149), de

FIG. 152. - Cas Rivaud. Coupe transversale du bulbe passant par la région moyenne

des olives bulbaires. Agénésie complète de la pyramide antérieure du bulbe : (Py (ag)

qui n'est représenté que par un petit amas névroglique contenant le noyau arqué.

Les libres saines du pied du pédoncule cérébral (Fig. 150) se sont toutes épuisées dans

la substance grise antérieure de la protubérance, aucune ne descend dans la pyra-

mide bulbaire. Atrophie en masse de toute la moitié droite du bulbe, en particulier

de la couche interolivaire (Rm(a). Amincissement de l'olive bulbaire gauche. Hyper-

trophie de la pyramide gauche. Méthode de Weigerl. 4/1 grandeur nature.

Fig. 133. - Cas Rivaud.

Coupe transversale du

bulbe passant au- des-

sous des olives bulbaires.

Agenésie de la pyramide

antérieure droite (Py

a). Alrophie indirecte

du ruban de Reil médian

droit (Rm a), de l'entre-

croisement piniforme

(allm),desfibres arcifor-

mes inLerréLiculaires

gauches (fai a), des

noyaux des cordons de

Goll (NCG a), et de l3ur-

dach (NCl3 a) gauches.

Hypertrophie compen-

satrice considérable de

la pyramide gauche. Mé-

thode de Weigert.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 159

la partie supérieure et postérieure du noyau rouge (\R) (fin. 1 r8 et 149) du locus niger

luc. 151 et 155. - Cas Rivaud. Coupes passant par le collet du bulbe et l'entre-croi-

sement moteur des pyramides. La Fig. loi montre l'entre-croisement de la pyramide

gauche hypeitrophiée : elle envoie dans le cordon latéral droit un volumineux

faisceau pyramidal croisé (FPyc), et dans le cordon latéral gauche un fascicule

compact de fibres pyramidales homolatérales (fPylil). La pyramide droite agénésiée

(Py a) borde le sillon médian antérieur, s'entre-croise (xPy) sur la Fig. 155 et envoie

des travées névrogliques dans le cordon latéral gauche. Méthode de Weigert-Pal.

6/1 grandeur nature.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune dcl'in-

sula, de la région

rétro-insulaire et do

l'opercule sylvien

sectionnant lo pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur de la cou-

ronno rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar,des noyaux

externe et interne (lu

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatro cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral.A.-énésiocom-

plète de la ]1'\ ranudo

bulbaire droite dans

son trajetbulbaireet

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gauche; faisceau py-

ramidal homolatéral.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune del'in-

sula, de la région

rétro-insulaire et de

l'opercule sylvien

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

terieur de la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interno du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

inférieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral.Agénésie com-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajetbulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gauche; faisceau py-

ramidal homolatéral.

ric. 956,457 et 458.-Cas

Rivaud. Coupes pas-

sant par le collet du

bulbe et intéressant la

partie inférieure de l'en-

tre-croisement moteur

et la région supérieure

de la moelle au niveau

de l'émergence de la

première paire de ra-

cines cervicales. La par-

tie non entre-croisée de

la pyramide droite agé-

ncsiee forme une petite

zone sclérosée qui borde

le sillon médian anté-

rieur de la moelle épi-

nière. Des fibres pyramidales

homolatérales (fPyhl) aban-

donnent (Fig. 136) la pyra-

mide hypertrophiée; elles

forment (Fig. 157) un petit

fascicule compact qui, très

rapidement, se perd (Fig. 158)

dans la masse des fibres du

cordon latéral gauche et met

à nu une petite zone de sclé-

rose (FPyc) qui longe la corne

postérieure. La substance

grise centrale contient un

certain nombre de fascicu-

les aberrants (fa) qui appar-

tiennent très vraisemblable-

mentaux fibres pyramidales

homolatérales et peuvent

être suivis dans toute la

hauteur de la moelle cervi-

cale supérieure. Ilémialro-

phie en masse de toute la

moitié gauche de la moelle

portant sur la substance

grise et l'ensemble des cor-

dons blancs. Méthode de

Weigert,.6/1 grand, nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

161

{Ln) (Fig. 150), du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) (Fig. 149) et des fibres de la

substance grise centrale (Sgc) au voisinage de ce tubercule (Fig. 148 et 149);

3° Une dégénérescence presque complète des quatre cinquièmes internes du pied du

pédoncule cérébral (P) (Fig. 150), une atrophie très accusée de la substance grise antérieure

de la protubérance (Fig. 131) et une agénésie complète de la pyramide bulbaire (Py)

(Fig. 152 et 153); remplacée par un petit amas névroglique situé en avant de la couche

interolivaire. L'atrophie complète de la pyramide (Py) démontre que les fibres saines du

pied du pédoncule cérébral, soit celles du faisceau de Ticrch (FT), soit les rares fibres

saines des tiers interne et moyen, s'épuisent toutes dans la substance grise antérieure

de la protubérance et n'atteignent pas le sillon bulbo-protuberantiel.

Au niveau du collet du bulbe, le petit amas névroglique qui représente la pyramide

bulbaire droite s'entre-croise incomplètement; une petite partie se porte dans le cordon

latéral du côté croisé (faisceau pyramidal croisé) (xPy; Fig. 1;¡ ? puis disparaît rapi-

dement sur les coupes plus inférieures (Fig. 156 et 137); une autre partie, poursuivant son

trajet descendant le long du sillon médian antérieur (faisceau pyramidal direct) (FPyd (a)

(Fig. 156, 137, 158), disparaît à son tour sur des plans plus inférieurs' que le faisceau

pyramidal croisé. Au-dessous de la quatrième racine cervicale, on ne trouve aucun

vestige des faisceaux pyramidaux croisé ou direct; le cordon latéral croisé est simple-

ment plus petit que du côté opposé, la corne antérieure elle-même est diminuée de

volume; mais on ne retrouve pas, comme dans les cas de dégénérescence secondaire de

l'adulte, remplacement des faisceaux pyramidaux dégénérés (Comparer ce cas avec le

cas Pradel, Fig. 77). Ce n'est que sur les coupes do la région cervicale inférieure,

traitée par le carmin ou la méthode de Rosin (lng. ta9) que l'on trouve dans le cordon

latéral croisé et dans le cordon antérieur direct une légère tache de sclérose névroglique.

Le faisceau pyramidal, au niveau du pied de la couronne rayonnante, pendant les

premiers 12 à 18 mois de la vie extra-utérine, a donc complètement disparu; il s'est

résorbé dans son trajet médullaire sans laisser pour ainsi dire de trace.

Bien qu'il n'existe pas ici une dégénérescence totale du pied du pédoncule cérébral ce

cas présente néanmoins de nombreuses analogies avec le cas Pradel (Fie. 66 à 78).

rovr. Il. il

l')G. 15\J. - Cas it.iva.uù.noupepassanL par le renllement cervical. 11 n existe à la partie

postérieure du cordon antérieur droit et du cordon latéral gauche, que deux petites

taches de sclérose, vestiges du faisceau pyramidal droit agénésié. lIémiatrophie de

toute la moitié gauche de la moelle (substance grise et cordons blancs). Méthode de

Itosin. 6/1 grandeur nature.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de l'in-

sula, de la région

rétro-insulaire et do

l'operculo sylvien

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur de la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral. Agenésie com-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

sou trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa-

trice de la pyramide

gauche; faisceau p-

ramidal homolatéral.

162

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Rivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gauche.

Plaque jaune de l'in-

sula, de la région

rétro-insulaire et de

l'opercule s3 Ivicii

sectionnant le pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur de la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulvinar, des noyaux

externe et interne du

thalamus, des corps

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral. Agenésie com-

plete de la pyramide

bulbaire droite, dans

-,on trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

trophie compensa -

trice de la pyramide

gauche; faisceau py-

ramidal homolatéral.

Mieux que ce dernier, il montre : 1° l'agénésie, l'arrêt de développement des différentes

fibres de projection corticale, conséquence directe de la lésion des neurones de premier

ordre; .-3° les atrophies indirectes, secondaires des neurones de deuxième et troisième

ordre consécutives aux vastes lésions corticales et sous-corticales. La lésion remonte en

effet, à une période de la vie (12 à 18 mois), où la myélinisation des différents faisceaux

n'était pas parachevée; elle réalise par conséquent une véritable expérience de Gudden

chez le jeune enfant.

Comme atrophie secondaire indirecte, il faut citer : Y atrophie du trigone cérébral

(Tg) (Fig. 61, p. 94) et du faisceau de Vicq d'Azur (Fmp. Fig. 147 à 149), caractérisée,

comme le sont toujours les atrophies secondaires, par la pelitesse, la minceur, le tas-

sement des fibres, et non par une dégénérescence de ces dernières; l'hémiall'ophic

cérébelleuse croisée, due il atrophie secondaire des pédoncules cérébelleux supérieur (l'cs)

et moyen (Fig. 150 à 9 : ;1); l'atrophie du ruban de Reil (Rm) dans son trajet pédoncu-

laire, 1)rotubéi-anLiel et bulbaire (Fig. 149 à l : i2); Fatiophie des fibres arci formes internes

du bulbe, de Y entre-croisement sensitif du bulbe et des noyaux des cordons de Goll (NCG)

et de Burdach (\C13) du côté opposé iL la lésion cérébrale (Fig. 153). Cette atrophie

est en tout comparable celle du trigone (Fig. 61, p. 91).

L'atrophie de ces différents faisceaux est cause de la diminution de volume en masse

de la moitié du tronc encéphalique correspondant à la lésion, mais ici intervient proba-

I'tc. 160. - Cas Rivaud. Hémiplégie cérébrale infantile. Un fragment grossi de la

partie antérieure du segment postérieur de la région thalamique de la capsule in-

terne de la Fig. 145, p. 154. Le segment postérieur de la capsule interne complètement

dégénéré est traversé par de fins fascicules appartenant aux radiations strio-Llala-

miques. Il est limité en dedans et en arrière par le iviiia semicircularis (Lsc) et les

fibres qu'il envoie à la couche optique. Méthode de Weigert-Pal. 10/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 1G3

blement encore un autre facteur : la dégénérescence des collatéiales ou des fibres aber-

rantes que la voie pédonculaire envoie à la calotte. Notons enfin que la moitié gauche

de la moelle épinièr(présente dans toutes ses parties une légère diminution de volume

(Fig. 155 à 159)'; c'est là un fail banal dans l'hémiplégie cérébrale infantile.

Ce qui frappe encore dans le cas Rivaud, c'est la petitesse, l'atrophie extrême de

la partie supérieure de la couche optique (pulvinar, noyaux externe et interne) (Fig. 1 15 et

46) et le développement presque normal de sa partie ventrale (centre médian de Luys

]Il), noyau semi-lunaire (nif) (Iviô. li7). Le corps strié (\C, NI ? NL3,) est de même

normal (Fig. I i lit 147), bien qu'il participe a la diminution de volume en masse de cette

moitié du névraxe. Ces faits mettent bien en évidence les connexions étroites de la

partie supérieure du thalamus avec la corticalité cérébrale, et les relations insigni-

fiantes de l'écorce avec le corps strié.

L'agénésie presque complète des fibres du système de projection du manteau cérébral

permet de suivre avec facilité le trajet des systèmes de fibres saines qui croisent les

fibres de projection dans leur trajet capsulaire. Tels sont les radiations strio- thalamiques

et sous-thalamiqucs (anse du noyau lenticulaire [AI], fibres strio- lu y siennes, faisceau lenti-

culaire de Forel [F1J etc.), et les fibres que le tænia semi-circularis (fisc) (Fig. 160) envoie

il la couche optique. Contrairement à ce qui existe à l'état normal, ou encore dans

les vastes lésions corticales de l'adulte, même lorsqu'elles sont très anciennes, comme

Fig. 161. - Cas Rivaud. Un fragment grossi de la partie antérieure du segment pos-

térieur de la partie inférieure de la région thalamique de la capsule interne. Les

radiations strio-thalamiques traversent en fascicules onduleux si serrés le segment

postérieur de la capsule interne, qu'elles en masquent la dégénérescence. On n'y

retrouve même plus les intervalles plus ou moins volumineux qui séparent, à l'état

normal ou dans les lésions de l'adulte, les radiations strio-Ihalamiques les unes des

autres. (Comparer cette figure avec la Fig. 78 du cas Pradel.) Méthode de Weigert-

Pal. 10/1 grandeur nature.

Cas Hivaud. Hé-

miplégie cérébrale

infantile gattelie

Plaque jaune de 1"111

sula, do la région

l'étro-lI1sulalfc et du

l'opercule sylvien

sectionnant lo pied

des segments anté-

rieur, moyen et pos-

térieur de la cou-

ronne rayonnante.

Dégénérescence du

pulcinar,desnoyaw

externe et interne du

thalamus, des coup-

genouillés interne et

externe, de la partie

supérieure du noyau

rouge, du locus ni-

ger, des quatre cin-

quièmes internes du

pied du pédoncule cé-

rébral.Agènésic com-

plète de la pyramide

bulbaire droite, dans

son trajet bulbaire et

médullaire. Hyper-

atrophie compensa-

trice de la pyramide

gauche, faisceau p3-

ramidal homolatéral.

164 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

dans le cas Pradel (Fig. 78), les radiations strio-tlialamiclues et strio-sous-thalamiques-

ne sont pas dans le cas Rivaud séparées les unes des autres par des intervalles plus ou

moins volumineux; elles traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) en

fascicules onduleux, denses, serrés et parallèles, et forment presque une couche con-

tinue (Fig. 161). A première vue le segment postérieur de la capsule interne paraît con-

lenir un grand nombre de fibres de projection, il ne contient en réalité que des fibres.

strio-tlialamiques sectionnées parallèlement à leur axe.

Cette apparence est facile à comprendre, si l'on songe que les fibres de projection ont

dégénéré ici très peu de temps après leur myélinisation. Elles ont par conséquent

disparu sans laisser de traces pour ainsi dire--l'él at de la pyramide le démontre suffisam-

ment. -]Dans les cas d'agénésie par malformations des hémisphères cérébraux remontant

aux premiers mois de la vie intra-utérine, cette disparition est encore plus accusée (voy.

cas Richard, Fig. 220). Chez l'adulte, par contre, les faisceaux dégénérés sont tou-

jours indiqués nettement par la sclérose névroglique qui a pris la place du faisceau

disparu, tout en occupant une étendue moindre que ce dernier (cas Pradel, Fig. 78).

Le cas Rivaud est enfin remarquable par l'hypertrophie considérable de la. pyramide

bulbaire du côté sain qui a presque doublé de volume. La voie pyramidale gauche ou

saine est du reste hypertrophiée dans toute la longueur de son trajet capsulaire, ]Jédon-

culaire, protubérantiel, bulbaire et médullaire (t''ig. H7 il 158). Au niveau du collet du

bulbe (Fig. loi, 156 et 1G ? ) elle donne un faisceau pyramidal croisé (F'yc),un faisceau

pyramidal direct et des fibres pour le cordon latéral du même côté -fibres pyramidales-

homolatérales (fPylt). Ces dernières libres, assez peu nombreuses il l'élat normal, for-

ment ici un véritable faisceau compact qui se porte en arrière et en dehors, décapite la

corne antérieure du même côté (Fig. 151, 156, 162) et se rend au cordon latéral de la

moelle du même côté, où il se place en avant du col de la corne postérieure (Fig. lî).

FIG. 162. - Cas Rivaud. Coupe passant par la partie inférieure de l'entre-croisement

moteur des pyramides. La pyramide gauche saine, mais hypertrophiée, abandonne

au cordon latéral gauche un faisceau compact de fibres pyramidales homo-latërales

(fPyh), et au cordon latéral droit un volumineux faisceau pyramidal croisé (FPyc).

Méthode de Weigert-Pal. 15/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 165

un présence ue cène Hypertrophie considérable de la pyramide Dumaire, on peut, se

demander s'il ne s'agit pas ici d'une hypertrophie compensatrice et si l'intégrité, presque

complète, du membre inférieur ne tient pas au développement d'un véritable faisceau

pyramidal homolatéral.

Fil. 163 et 164. - Irrigation vasculaire des noyaux gris centraux et de la capsule interne

représentée sur deux coupes horizontales passant par la région thalamique et la ré-

gion sous-thalamique de la capsule interne (FiG. 163) sur neuf coupes vertico-trans-

versales (Fig. 16'r) passant par le segment antérieur (Cia) le genou (C (g)), les seg-

ments postérieur (Cip), sous-lenticulaire (Cisl) et rétro-lenticulaire (Cirl) de la capsule

interne. Le tronc de l'artère cérébrale antérieure (artères striées antérieures, co-

lorées en rose) irrigue la face orbitaire des première et troisième circonvolutions

frontales, la partie interne de l'espace perforé antérieur, la tète du noyau caudé, la

partie inférieure et antérieure du putamen, et les deux tiers inférieurs du segment

antérieur de la capsule interne. - Le tronc de l'artère sylvienne (artères lenticulo-

slriées et lenticule-optiques, colorées en bleu) irrigue la partie externe de l'espace

perforé antérieur, les segments externe et moyen du noyau lenticulaire, le tronc du

noyau caudé, le tiers supérieur du segment antérieur et la moitié supérieure du

segment posléi ieur de la capsule interne. Le tronc de l'artère cérébrale postérieure

(artères optiques colorées en vert) irrigue l'espace perforé postérieur, la paroi du

troisième ventricule, les deux tiers postérieurs de la couche optique, de la légion

sous-optique et du pédoncule cérébral. - L'artère communicante postérieure et le

tronc carotidien (colorés en jaune) irriguent le chiasma, le tuber cinereum, les tuher-

166 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

cules mamillaires, la bandelette optique, la région du genou et de la partie adjacente e

du segment postérieur de la capsule interne, le pilier antérieur du trigone, ;'extré-

mité antérieure de la couche optique et de la région sous-optique. - L'arlère cho-

roïdienne antérieure (colorée en brun) irrigue la queue du noyau caudé, le pilier

postérieur et le tronc du Irigone, le segment interne du noyau lenticulaire, les trois

quarts postérieurs du segment postérieur, les segments rétro-lenticulaire et sous

lenticulaires de la capsule interne, et la partie supérieure du pied du pédoncule

cérébral.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièr

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 167

B. - Lésions centrales circonscrites.

a. Lésion de la partie supérieure du segment antérieur (Cia) et de la partie

adjacente du segment postérieur (Cip) de la capsule interne, sans participation

du faisceau géniculé (Ci)g).- Le cerveau du cas Racle (Fig. 165 à 173) présente une

lésion centrale dans le domaine des branches artérielles du tronc sylvien, en particulier

d'un certain nombre d'arières lenticulo-striées externes (voy. Fig. 163 el ltii). La lésion

a détruit le putamen et la face adjacente du globus pallidus, le tronc et la partie adja-

cente de la tête du noyau caudé, sectionné la partie supérieure du segment antérieur

(Cia) et les deux tiers antérieurs de la partie supérieure du segment postérieur (Cip) de

FiG. 165, 166 et 167. - Cas Racle. Hémiplégie droite avec contracture et aphasie mo-

trice datant de 30 ans. Topographie de la lésion centrale qui a détruit le putamen,

évidé le tronc et la partie supérieure de la tète du noyau caudé, sectionné la partie

supérieure du segment antérieur (Cia) et les deux tiers antérieurs du segment pos-

térieur (Cip) de la capsule interne. Coupes horizontales un peu obliques en bas, en

arrière et en dedans, passant par la partie supérieure (Fig. 165) et la partie moyenne

(Fig. 166 et 167) de la région thalamique de la capsule interne; la partie antérieure

de la coupe appartient, par conséquent, à un plan plus élevé que la partie posté-

rieure. Dans la partie postérieure du segment antérieur de la capsule interne (Cia)

complètement dégénérée (Fig. 165) apparaissent (Fig. 166 et 167) de gros fascicules

de libres saines appartenant au pédoncule antérieur du thalamus (PaTh) qui s'irradient

dans la moitié antérieure des noyaux externe et interne du thalamus, et limitent

en dedans la zone dégénérée du segment postérieur de la capsule interne (Cip). Les

coupes sériées permettent de suivre les fibres saines du pédoncule antérieur de la

couche optique dans la partie inférieure du segment antérieur de la capsule et de la

Cas Racle. Hénll-

plégie droite avec

aphasie. Lésion con-

tralo ; destruction du

putamen, du tronc du

noyau eau dé, section

de la partie supé-

rieure du segment

antérieur et de,

doux tiers antérieurs

du segment posté-

rieur de la capsule

interne. Dégénéres-

cence de la partie

moyenne du pied du

pédoncule. Intégrité

partielle du faisceau

gé 1 calé.

168 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Racle. Ilénit-

plégie droite avec

aphasie. Lésion cen-

trame ; destruction du Il

putamen, du tronc du

noyau caudé, section

de la partie supé-

rieur du segment

antérieur et des

deux tiers antérieurs

du segment posté-

rieur de la capsule

interne. Dégénéres-

cence de la partie

moyenne du pied du

pédoncule. Intégrité

partielle du faisceau

géniculé.

couronne rayonnante. Dégénérescence complète des deux tiers antérieurs du seg-

ment postérieur (Cip) de la capsule interne. Dégénérescence de la lame médullaire

externe (Lme), de la zone réliculée (Zr) et des fibies radiées des deux liers antérieurs

des noyaux externe et interne (Ne, Ni) du thalamus. Intégrité du noyau antérieur et

de la partie postérieure du noyau externe. Dégénérescence partielle de la partie

postérieure du segment postérieur de la capsule interne. Intégrité du segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne et des couches sagittales du segment postérieur de

la couronne rayonnante (CSgt). Méthode de \VeigerL. 3/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 169

la capsule interne. Elle respecte la moitié inférieure du segment antérieur de la capsule

interne, la moitié inférieure de la tôle du noyau caudé et de la partie adjacente du

putamen (Fig. 169 et 170), irriguée par l'artère cérébrale antérieure, la région du faisceau

géniculé et de l'extrémité antérieure du thalamus irriguée par l'artère communicante

postérieure. Elle n'affleure la corticalité cérébrale qu'en un point très limité correspon-

dant à la circonvolution postérieure de 'l'insula (Fig. 103) et à la lèvre sylvienne de

l'opercule pariétal et respecte l'avant-mur et la capsule externe dans toute l'étendue

des circonvolutions antérieures de l'insula. La partie lésée du noyau caudé ressemble

à une coque, vide de son contenu de substance grise, que la membrane épendymaire

FiG. 168. - Cas Racle. Ce cas concerne un

homme mort à l'âge de 62 ans, atteint depuis

l'âge de 32 ans d'hémiplégie droite avec

contracture et aphasie motrice sans trou-

bles de la sensibilité et relevant d'une lésion

dans le domaine des artères lenticulo-

striées (Fig. iG5-1G7), qui atteint la cortica-

lité cérébrale dans la région de la circonvo-

lution postérieure de l'insula et de la lèvre

syhienne de l'opercule pariétal.

lnc. 169, 170 et 171.-Cas Racle. Coupes passant par la partie inférieure de la région

thalamique et par la région sous-optique. La dégénérescence du segment postérieur

de la capsule interne est masquée en grande partie par les radiations strio-luysiennes

(Fig. 109 et 170), mais elle devient très manifeste, lorsque ces fibres ont pénétré dans

le corps de Luys (CL) (Fig. 171). Intégrité partielle du faisceau géniculé (Ci(g)). Dégé-

nérescence partielle des radial ions strio-tlialamidues et strio-sous-Ilialamiques, des

fibres radiées des régions antérieure et ventrale du thalamus (Fig. 169), du faisceau

lenticulaire de Forel. La Fig. 1G9 permet de suivre, en outre, le trajet des radiations

profondes du tubercule quadrijumeau antérieur (RQa) à travers le pulvinar et la

région rétro-lenticulaire de la capsule interne. Dégénérescence partielle de l'anse

lenticulaire (Al) et de la commissure antérieure (coa). Sur ces coupes, on voit se déta-

Cas Racle. llénu-

plégie droite avec

aphasie. Lésion cen-

trale, destruction du

putamen, du tronc du

noyau caudé, section

de la partie supé-

rieure du segment

antérieur et des

deux tiers antérieurs

du segment posté-

rieur de la capsule

interne. Dégénéres-

cence de la partie

moyenne du pied du

pédoncule. Intégrité

partielle du faisceau

géniculé.

170 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Racle. Hémi-

plégie droite avec

aphasie. Lésion cen-

trale ; destruction du il

putamen, du tronc du

noyau caudé, soction

de la partie supé-

rieure du segment

antérieur et des

deux tiers antérieurs

du segment posté-

rieur de la capsule

interne. Dégénéres-

cence de la partie

moyenne du pied du

pédoncule. Intégrité

partielle du faisceau

géniculé.

cher, des fibres anté-

rieures du trigone,

un faisceau 'aberrant

(fTga) (Fig. 167) qui .

passe en avant de

la commissure anté-

rieure (Fig. 169). Il est

situé au voisinage de la

bandelette diagonale

de Broca (bd) (Fig. 170

et 171), sur les côtés de

la lame terminale em-

br5 onnaire, tandis que

le faisceau principal

du pilier antérieur

(Tga) aborde le tuber-

cule mamillaire (Tm,

Fig. 171). Méthode de

Weigei t. 3/2 grandeur

nature.

sépare seule de la cavité

du ventricule latéral

(Fig. 1 G¡i à 167). Cette

lésion a entraîné les dé-

gênérescencessuivantes :

l aUne dégénérescence,

voire même une destruc-

tion complète de la par-

tie supérieure du segment

antérieur (Cia), de la cap-

suie interne, une dégé-

nérescence des deux tiers

antérieurs du segment

postérieur de la capsule

interne (Cip) dans les

parties supérieure el

moyenne de la région

thalamique; une dégé-

nérescence de la lame

médullaire externe (Lme),

de la zone réticulée (Zr),

aes fibres famées aes aeux tiers antérieurs des noyaux externe et interne du thalamus

(Ne, Ni). Dans la partie moyenne et inférieure de la région thalamique, de gros fascicules

de fibres saines réapparaissent dans le segment antérieur de la capsule interne (Cia);

ils appartiennent à la partie inférieure de ce segment, respectée par la lésion destruc-

tive. On les voit s'irradier en gros fascicules dans l'extrémité antérieure du thalamus

(Pa Th) (Fig. 167 et 169) et envoyer dans la partie antérieure du segment postérieur de

la capsule interne (Cip) un faisceau de fibres saines, le faisceau géniculé (Ci(g)). Dans toute

la hauteur de la région sous-thalamique, la partie antérieure du segment postérieur de

la capsule interne contient des fibres saines appartenant au faisceau géniculé. Elles

peuvent être suivies dans le faisceau interne du pied du pédoncule, mais elles y sont

moins nombreuses, moins denses, moins serrées qu'à l'état normal (Fig. 172), s'épuisent

chemin faisant dans la région sous-thalamique, dans le locus niger, de sorte que quel-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CEREBRALE, ni

ques rares fascicules (Fig. 173) atteignent seuls le sillon pédonculo-protubérantiel et le

tiers supérieur de la protubérance où elles

peuvent être suivies le long du raphé mé-

dian.

Malgré l'apparence que présente la

Fig. 169, ces fibres saines ne proviennent

pas du noyau caudé. L'examen en coupes

sériées permet de les suivre jusque dans

le segment antérieur de la couronne

rayonnante; l'étude des dégénérescences

secondaires démontre en outre que toutes

les fibres du pied du pédoncule sont d'ori-

gine corticale (Voy. cas Pradel, p. 100).

Étant donnée la topographie de la lésion

qui correspond à une destruction de la

partie supérieure du segment antérieur et

des deux tiers antérieurs du segment

moyen de la couronne rayonnante, on

peut se demander si les libres respectées

à la partie interne du pied du pédoncule

ne représentent pas le contingent orbitaire

du faisceau interne. Ces fibres passent en

effet par la partie inférieure du serment

antérieur de la capsule interne et s'enchevêtrent dans la région sous-optique et le fais-

Fin. 172. - Cas Racle. Cinq coupes du pied du pédoncule cérébral passant par le tuber

cinereum, le faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone et le sillon pédonculo-

protubérantiel. Dégénérescence de la région moyenne du pied du pédoncule cérébral,

conservation partielle du faisceau interne dont les fibres font suite au'faisceau

géniculé, et s'épuisent en grande partie dans le locus niger; quelques rares fasci-

cules arrivent seuls à la protubérance ; ces coupes montrent les rapports du faisceau

aberrant du pilier antérieur du trigone avec la bandelette optique et la commissure

de Meynert qu'il croise et ses connexions avec le tubercule mamillaire. Méthode de

Weigert. 3/2 grandeur nature.

FIG. 173. - Cas Racle. Coupe transver-

sale de la partie inférieure de la protu-

bérance. Dégénérescence des faisceaux

antéro-internes de la voie pédonculaire.

Méthode de Weigert.

Cas Racle. Hémi-

plégie droite avec

aphasie. Lésion cen-

trale ; destruction du

putamen, du tronc du

noyau caudé, section

do la partie supé-

rieure du segment

antérieur et des

deux tiers antérieurs

du segment posté-

rieur de la capsulo

interne. Dégénéres-

cence de la partie

moyenne du pied du

pédoncule. Intégrité

partielle du faisceau

géniculé.

172 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ceau interne du pied du pédoncule avec les fibres que l'opercule rolandique et la partie

adjacente de l'opercule frontal envoient dans le faisceau géniculé et le faisceau interne

du pied du pédoncule (Voy. p. 73). Dans les parties moyenne et inférieure de la région

thalamique, de nombreuses fibres radiées saines de la partie inférieure du segment

antérieur de la capsule interne, s'irradient dans l'extrémité antérieure de la couche

optique (Fig. 167); il existe néanmoins dans ces régions une dégénérescence très intense

de la zone réticulée (Zr), de la lame médullaire externe (Lme) et des fibres radiées du

noyau externe (Ne) du thalamus, dans toute la région adjacente à la dégénérescence des

deux tiers antérieurs du segment postérieur de la capsule interne. Cette dernière peut être

suivie dans la région sous-optique et le pied du pédoncule cérébral où elle est limitée

en dedans par les fibres saines du faisceau interne (Fi, Fig. 172) jusque dans l'étage

antérieur de la protubérance (Fig. 173).

Il existe en outre une dégénérescence très intense du locus niger (Ln), du stratum

intermedium (Stri), des noyaux pontiques, une dégénérescence très intense du faisceau

pyramidal dans son trajet bulbaire et médullaire.

2° Une dégénérescence partielle de la commissure anlérieure (Fig. 170 et 171), des radia-

tions stnio-thalamiques et sous-thalamiques, du corps de Luys et des régions antérieures et

ventrales du thalamus (Fig. 167, 1G9 à 171). Néanmoins on voit un grand nombre de radia-

tions strio-tlialamiques et strio-sous-thalamiques originaires du globus pallidus tra-

verser, en fascicules denses et serrés (lsth, Fig. 9 6cl), la zone dégénérée du segment pos-

térieur de la capsule interne. Dans la région sous-oplique elles sont si denses et serrées

qu'elles masquent en partie la dégénérescence capsulaire; celle-ci ne redevient appa-

rente qu'au sur et à mesure de la pénétration des radiations strio-luysiennes dans le

corps de Luys (Fig. 170 et 171).

3° Il existe dans ce cas une intégrité parfaite du noyau antérieur du thalamus (Na)

(Fig. 166), du tiers postérieur du segment postérieur de la capsule interne (Cip), des seg-

ments rétro (Cirl) et sous (Cisl) lenticulaires de la capsule interne, du faisceau de Tiirck

et du tiers externe du pied du pédoncule cérébral. Une intégrité du noyau rouge, des

radiations de la calotte et du ruban de Reil médian dans son trajet pédonculaire et

protubérantiel.

4° Le cas Racle est encore intéressant par la présence d'un petit faisceau aberrant

du trigone (fTga) apparent dans l'espace opto-pédonculaire. Il se détache du pilier anté-

rieur du trigone a la hauteur du trou de

Monro (Fig. 107), passe en avant de la com-

missure antérieure, s'enfonce dans la sub-

stance giise du tuber cinereum où il con-

stitue la strie blanche du tubercule cendré,

puis aborde le tubercule mamillaire en dé-

crivant en avant et à une certaine distance

du pilier antérieur du trigone une courbe

parallèle à celle de ce dernier bien qu'ap-

partenant à un arc plus grand (Voy. p. ? 8 : i).

b. Lésion de la partie inférieure du

segment antérieur de la capsule in-

terne (Cia). Lésion du segment sous-

lenticulaire de la capsule interne (Cisl).

- Le cas Cogery est la contre-partie du

cas Racle. Chez ce dernier il s'agit d'une

lésion centrale qui sectionne la partie su-

périeure du segment antérieur (Cia) et la

partie adjacente du segment postérieur (Cip)

de la capsule interne, respecte le faisceau géniculé (lequel n'est dégénéré que partiel-

lement) ; chez Cogery il s'agit d'une lésion de la partie inférieure du segment antérieur

FiG. 174. - Cas Cogery. Topographie de

la lésion de déficit (porencéphalie super-

ficielle) de la partie moyenne de la cir-

convolution pariétale ascendante. Cette

lésion a entraîné une dégénérescence de

la partie antérieure du quart postérieur

du segment postérieur de la capsule in-

terne Cip (Fig. 175 et 176).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. - 173

FiG. 1 îa. - Cas Cogery (Bicêtre, 1893). Syphilis cérébrale chez un homme mort

à : i3 ans. Hémiplégie gauche avec contracture en flexion datant de 22 ans et pré-

sentant ce caractère particulier, que le membre inférieur est aussi paralysé que

le membre supérieur, contrairement à ce que l'on voit chez les hémiplégiques,

Hyperesthésie légère de la moitié gauche du corps sans autres troubles de la sensi-

bilité. Dysarthrie, paralysie linguale et atrophie de la moitié gauche de la langue

remontant à trois ans, myosis très marqué sans signe d'Argyll Robertson. Topogra-

phie (sur une coupe horizontale passant par la région thalamique) de la lésion capsu-

laire qui a sectionné la partie inférieure du segment antérieur de la capsule interne

et déterminé pendant la vie de la dysarthrie et une paralysie linguale; foyers lacu-

naires du putamen. Dégénérescence du segment antérieur de la capsule interne (Cia),

du faisceau géniculé (Ci(g), de la zone réticulée (Zr) de la lame médullaire externe

(Lme) et des fibres radiées de l'extrémité antérieure du noyau externe et du noyau

interne du thalamus. Dégénérescence du segment antérieur de la couronne rayon-

nante (pCR),du faisceawoccipito-frontal et de la capsule externe. 2° Dégénérescence

de la partie antérieure du quart postérieur de Cip consécutive à la lésion porencé-

phalique corticale. 3" Dégénérescence des piliers antérieurs (Tga) et postérieur (Tgp;

du trigone, des couches sagittales du segment postérieur de la capsule interne

(CSgt), et de la partie postérieure de la capsule externe (Ce//) consécutive à la lésion

du segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Fig. 176) (Méthode de Weigert),

Cas Cogery. Hémi-

plégie gauche, sur-

tout du membre in-

férieur. Dysarthrie,

paralysie linguale.

Lésions multiples.

Destruction delà.

partie inférieure du

segment antérieur

de la capsule interne.

Dégénérescence du

faisceau géniculé et

de la partie interne du

pied du pédoncule.

Lésion de la région

sous-lentICulaire de

la capsule interne et

de la partie adja-

cente du segment

postérieur. Dégéné z

rescence du tiers

externe du pied du

pédoncule, y compris

le faisceau do Turck.

Dégénérescence de

BrQa, Qa, Tgp, et

du ruban de Rei-

médian. Dégénéres-

cence des couches

sagittales du seg-

ment postérieur do

la couronne rayon-

nante.

174 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

de la capsule interne sectionnant le faisceau 'géniculé et d'une seconde lésion intéres-

sant le segment sous-lenticulaire de la capsule interne et détruisant le faisceau de

Tiirck et la partie adjacente du segment postérieur de la capsule inlerne. Dans le pre-

mier cas (Racle) il existe une dégénérescence des parties moyenne et interne du pied

du pédoncule cérébral avec intégrité partielle du faisceau interne et intégrité complèle

du faisceau de Tiirck et du deuxième cinquième externe du pied du pédoncule. Chez

Il. 176. - uas Cogery. 1° Lésion destructive dans le domaine de l'artère choroï-

dienne antérieure, lésant le segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl), la

partie adjacente du segment postérieur, les corps genouillés externe et interne, le

ruban de Reil médian à la partie supérieure de la calotte pédonculaire et le pilier

postérieur du trigone. Dégénérescence du faisceau de Tiirck et du deuxième cin-

quième externe du pied du pédoncule cérébral (Fig. 177). Dégénérescence du bras

(BrQa) et des couches superficielle et moyenne du tubercule quadrijumeau anté-

rieur. Dégénérescence de la bandelette optique (II) avec intégrité de la commissure

de Meynert (CM). Dégénérescence des couches sagittales (Sgi et Sge-d) du segment

postérieur à la couronne rayonnante, de la partie inférieure du segment rétro-lcn-

1 iculaire (Cirl) de la capsule interne. Dégénérescence partielle du faisceau uncinatus

(Fu). Intégrité de la commissure antérieure (coa). 2° Dégénérescence du faisceau in-

lerne du pied du pédoncule consécutive à la lésion du segment antérieur de la cap-

sule interne (Cia). 3° La dégénérescence du segment postérieur de la capsule

interne (Cip) consécutive à la lésion corticale fusionne avec la zone de dégénéres-

cence consécutive à la lésion du segment sous-lenticulaire (Cisl) et de la partie

adjacente du segment postérieur de la capsule interne du Cip. Méthode de Weigert.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 175

Fic. 177. - Cas Cogery. Coupe pas-

sant par la partie inférieure du pé-

doncule cérébral. 1° Dégénérescence

du faisceau de Turck et de la partie

externe adjacente du pied du pédon-

cule cérébral. 2° La dégénérescence

du faisceau interne du pied du pé-

doncule (Pi, d) est refoulée en dehors

par un faisceau de fibres saines ap-

partenant au pes lemniscus supei-il-

ciel. 3° Dégénérescence du ruban de

Iteil médian. Méthode de Weigert.

Cogery il existe une dégénérescence

du faisceau interne, du faisceau de

Turck et du deuxième segment externe

du pied du pédoncule avec intégrité

des fibres de sa partie moyenne. Le pied

du pédoncule de Cogery représente

en quelque sorte « l'épreuve négative »

du pied du pédoncule de Racle.

L hémisphère du cas Cogery présente trois lésions : une petite lésion corticale inté-

ressant la htutie moyenne de la circonvolution pmiélale ascendante et deux lésions cen-

Irales, dont l'une occupe le putamen, le segment antérieur de la capsule interne et sec-

lionne le genou, dont l'autre siège sur le segment sous-lenticulaire de la capsule interne.

Ces trois lésions ont entraîné chacune des dégénérescences distinctes dans la cap-

sule interne et le pied du pédoncule cérébral :

Fig. 178, 179, 180. - Cas Cogery. Coupes passant par la partie moyenne de la protu-

bérance et les parties moyenne et inférieure du bulbe. 1° Dégénérescence très

intense des fibres longitudinales de l'étage antérieur de la protubérance; dégénéres-

cence presque totale de la pyramide bulbaire droite (Fig. 179 et 180). 20 Diminution de

volume considérable du ruban de 11 eilmédian droi t (Hm-a) dans son trajet protubérau-

tiel. Minceur de la couche interolivaire droite. Diminution de volume des libres arci-

formes internes gauches et du feutrage du noyau du cordon de Burdach gauche (.NI».

Cas Cogery. Hémi-

plégie gauche, sur-

tout du membre in-

férieur. Dysarthrie,

paralysie linguale

Lésions multiples.

Destruction do la

partie inférieure du

segmcnt antérieur

de la capsule interne.

Dégénérescence du

faisceau géniculé et

de la partie interne

du pied du pédoncule.

Lésion de la région

sous-lenticulaire de

la capsule interne et

de la partie adja-

cente du segment

postérieur. DL-6-

nérescence du tiers

externe du pied du

pédoncule, y compris

le faisceau de Turck.

Dégénérescence de

BrQa, Qa, 1'gp, et

du ruban de Reil

médian. Dégénéres-

cence des couches

sagittales du segment

postériour de la cou-

ronne rayonnante.

170

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Cogery. Hémi-

plégio gauche, sur-

tout du membre in-

férieur. Dysarthrie,

paralysie linguale.

Lésions multiples..

Destruction de la

partie inférieure du

segment antérieur

delà capsule interne.

Dégénérescence du

faisceau géniculé et

do la partie interne

du pied du pédoncule

Lésion do la région

sous-lenticulaire de

la capsule interne et

de la partie adja-

cente du segment

postérieur. Dégé-

nérescence du tiers

externe du pied du

pédoncule,)- compris

le faisceau de Tiirck.

Dégénérescence de

BrQa, Qa, Tgp, et du

ruban de Reil mé-

dian. Dégénéres-

cence des couches

sagittales du seg-

ment postérieur de

la couronne rayon-

nante.

- La dégénérescence consécutive à la lésion corticale occupe dans la région tlialami-

que et sous-thalamique la partie antérieure du quart postérieur de Cip. Dans le pied du

, pédoncule cérébral elle est mal délimitée et fusionne avec la dégénérescence qui relève

de la lésion du segment sous-lenticulafre de la capsule interne (Cisl).

, La lésion centrale qui sectionne le segment antérieur de la capsule interne (Cia) a

entraîné une dégénéres-

cence qui occupe dans la

région thalamique le ge-

nou de la capsule interne

Ci(g)J (Fig. 175) et, plus

bas, dans la région sous-

thalamique, le cinquième

interne du segment posté-

rieur (Cip) (Fig. 17G), puis

le faisceau inlerne du pied

du . pédoncule cérébral

(Fig. 177). Elle a entraîné,

en outre, une dégénéres-

cence des libres radiées

de l'extrémité antérieure

du noyau externe et du

noyau interne du thala-

mus ; elle a entraîné enfin

une dégénérescence du

segment antérieur de la

couronne rayonnante, du

faisceau occipilo- frontal

(OF) et de la capsule ex-

lerne (Ce) (Fig. l'7).

La deuxième lésion cen-

trale sectionne le segment

sous-lenticulaire (Cisl) et

la partie inférieure du seg-

ment rélro - lenticulaire

(Cirl) de la capsule inter-

ne, les corps genouillés

interne (C¡Ú) et externe

(Ce),la partie postérieure

et inférieure du pulvinar

( l'ul), le ruban de Reil (lim)

immédiatement au-des-

sous du centre médian de

Luys (1\m), enfin le pilier

postérieur du trigone (Tgp)

(Fig. J î6). Les dégéuéres-

cences secondaires sont ici importantes et nombreuses. Celles qui intéressent le sys-

tème de projection cortical sont à la fois corticifuges et corlicipètes : Au-dessus du foyer

primitif on constate, en effet, jusque surles coupes horizontales qui intéressent la région

thalamique du segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl), une dégénéres-

cence très nette des couches sagittales des segments inférieur et postérieur de la cou-

ronne rayonnante, intéressant plus particulièrement la partie externe de la couche

sagittale externe et la partie interne de la couche sagittale interne (Fig. t 7'1 et 170).

Cette dégénérescence peut être suivie dans le lobe temporal et jusqu'à la pointe occipi-

tale. Elle est due il la dégénérescence des fibres qui, prenant leur origine dans le corps

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. t77 7

genouillé et le pulvinar, se tel minent dans l'écoice du lobe temporo-occipital, ainsi

qu'à la dégénérescence ascendante, rétrograde, cellulipète des fibres de projection cor-

ticale qui se terminent dans le corps genouillé et le pulvinar, ou qui descendent dans

le pied du pédoncule cérébral. Au-dessous de la lésion primitive, la dégénérescence

occupe le tiers externe du pied du pédoncule cérébral (Fig. 178); elle intéresse, par

conséquent, le faisceau de le 2° cinquième externe du pied du pédoncule et

empiète sur le 3° cinquième. Une large zone de fibres saines la sépare du faisceau

interne du pied du pédoncule cérébral dégénéré à la suite de la lésion du genou

(Fig. 175).

Dans le rhombencéphale on constate une dégénérescence très marquée des fibres

velticales de l'étage antérieur de la protubérance (Fig. 178), d'autant plus marquée que

l'on s'approche du sillon bulbo-protubérantiel. Les libres saines du pied du pédoncule

s'épuisent, en effet, presque toutes dans l'étage antérieur du pont. de telle sorte que

dans le bulbe il existe une dégénérescence presque totale de la pyramide antérieure

Celle-ci ne consent que quelques rares fibres saines irrégulièrement disséminées. La

sclérose pyramidale occupe dans la moelle les faisceaux pyramidaux directs et croisés

et peut être subie jusqu'à la région lombaire inférieure.

Il existe dans ce cas : 1° par suite de la lésion du corps genouillé externe, une dégé-

nérescence du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) et une dégénérescence

presque complète de la bandelette optique (II) avec intégrité de la commissure de Mey-

nert (CM) (Fig. 176) ; 2° par suite de la lésion du pilier postérieur du trigone (Tgp) (F\g. 170),

une dégénérescence considérable du corps et du pilier antérieur du trigone (Tga) (Fig. 175)

qui peut être suivie jusqu'au tubercule mamillaire; 3° par suite de la lésion du ruban

de lieil médian (Rm), une diminution de volume considérable de ce faisceau dans son

trajet pédonculaire, protubérantiel et bulbaire. Cette diminution de volume est excessi-

vement marquée dans le pédoncule et dans la protubérance (Fig. 177 et 178), elle se

dissipe dans le bulbe (Fig. 199). Mais il existe encore ici une certaine minceur de la

couche inlerolivaire, une diminution de volume des fibres arciformes internes croisées

et du noyau du cordon de Burdach croisé, ainsi qu'une disparition partielle du feutrage

de ce noyau.

c. Lésions du segment postérieur de la capsule interne (Cip).-Cliez Segalon

(Fig. 181 et 182), il s'agit d'une lésion centrale de l'extrémité antérieure de la couche

oplique et de la pailie moyenne du globus pallidus, qui sectionne le segment posté-

rieur de la capsule interne immédiatement en arrière du genou. La dégénérescence

pédonculaire respecte le faisceau interne du pied du pédoncule cérébral, et siège immé-

diatement en dehors de lui (Fig. 182).

Dans le cas Carré (Fig. 186 à 188), l'hémisphère droit présente deux lésions cen-

trales. L'une sectionne, dans la région thalamique supérieure, le quart antérieur du seg-

ment postérieur de la capsule inlerne (Cip); l'autre occupe le thalamus (Fig. 186) et

sectionne, dans la région thalamique moyenne, la partie postérieure du segment pos-

lu ieur de la capsule interne (Cip). La première lésion respecte le genou et la partie

adjacente du segment postérieur de la capsule interne (Cip), et la zone dégénérée

occupe, dans la région sous-oplique (Fig. 187) et dans le pied du pédoncule cérébral

(Fig. 188), une situation plus postérieure que dans le cas Ségalon; elle occupe en effet

le deuxième cinquième interne. La dégénérescence consécutive à la section du quart

postérieur de Cip est refoulée en avant par le faisceau de Turck dans la région sous-

thalamique, et occupe dans le pied du pédoncule cérébial son deuxième cinquième

externe (Fig. 188).

Dans le cas James (Fig. 183 à 185), la lésion centrale occupe la partie moyenne du

segment postérieur delà capsule interne et du noyau lenticulaire, et sectionne, en outre,

la capsule externe, ral.ant-mur et la circonvolution postérieure de l'insula. La dégé-

nérescence occupe la partie moyenne du pied du pédoncule cérébral (Fig. 181), et la

pyramide bulbaire est ici dégénérée en totalité (Fig. 18).

TOME Il. 12

Cas Séjalon. Des-

truction do la partie

antérieure de Cip en

arrière du genou.

Dégénérescence du

deuxième cinquième

interne du pied du

pédoncule.

Cas James. Hémi-

plégie droite. Lésion

de lapartiemoyenne

du segment posté-

rieur de la capsule

intenre ; dégénéres-

cence de la partie

moyenne du pied du

pédoncule.

Fig. 181 et 182. Cas Séjalon.

Lésion centrale de la partie

moyenne du globus pallidus et

de l'extrémité antérieure de la

couche optique sectionnant la

partie antérieure du segment

postérieur de la capsule interne immédiatement en arrière du genou. Dégénérescence

du deuxième cinquième interne du pied du pédoncule cérébral et de la partie adja-

cente du locus niger. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

rc.183, 484,185. -Cas James.

Hémiplégie droite. Foyer du

putamen détruisant le globus

pallidus et la partie moyenne

du segment postérieur de la

capsule interne. Dégénéres-

cence de la paitie moyenne du pied du pédoncule cérébral, dégénérescence presque

complète de la pyramide antérieure du bulbe.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

n9 ? b. W 50, 10/, 100. - Lias uarre. Double lésion capsulaire : 10 Lésion sectionnant le

quart antérieur du segment postérieur (Cip) de la capsule en arrière du genou.

Dégénérescence des fibres radiées du noyau externe du thalamus dans la région

adjacente à la dégénérescence capsulaire; dégénérescence du deuxième cinquième

interne du pied du pédoncule cérébral et du locus niger (Fig. 188). 2° Lésion destruc-

Cas Carré. 1° Lé-

sion de la partie an-

térieure de Cip im-

médiatement en

arrière du genou ;

dégénérescence du

deuxième segment

interne du pied du

pédoncule cérébral.

2° Lésion du quart

postérieur de Cip,

dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédoncule.

180 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Carre. 1° Lé-

sion de la partie an.

tenoure de Cip im.

médla temen on

arrière du genou :

dégénérescence du

deuxième segment

interne du pied du

pédonculo cérébral.

2° Lésion du quart

postérieur de Cip,

dégénérescence du

deuxième cinquième

externe du pied du

pédonculo.

Cas Lavigne. Lé-

sion de la partie pos-

térieure du segment

postérieur do lacap-

sule interne immé-

diatement en avant

du segnientrétrolen-

ticulaire. Dégénéres-

cence du deuxième

cinquième externe

du pied du pédon-

cule cérébral Inté-

grité du faisceau de

Turck.

tine de la partie antérieure du pulvinar (Pul) et

de la partie postérieure du noyau externe du tha-

lamus sectionnant le quart postérieur du seg-

ment postérieur de la capsule interne. Dégéné-

rescence partielle des fibres radiées du thalamus,

de la zone de Wernicke, du segment rétrolenti-

culaire et des couches sagittales du segment pos-

térieur de la couronne rayonnante (faisceau

longitudinal inférieur (Fli), radiations thala-

miques (RTh) Fig. 186 et Fig. 187). Dégénéres-

cence partielle du globus pallidus, du corps de

Luys et des radiations strio-luysiennes; intégrité

de l'anse lenticulaire. Dégénérescence du quart

postérieur du segment postérieur de la capsule

interne. Dans la région sous-thalamique (Fig. 187),

cette zone dégénérée est refoulée en avant par le

faisceau de Turck; elle occupe le deuxième cin-

quième externe du pied du pédoncule cérébral.

Dégénérescence du locus niger et du stratum

intermedium (Stri). Dégénérescence rétrograde

du ruban de Reil médian. Méthode de Weigert.

3/2 grandeur nalure.

Dans le cas Lavigne (fig. ils9, 190 et 191) enfin, il s'agit d'une lésion centrale qui

occupe la partie antérieure du pulvinar et la pallie postérieure du noyau externe du

thalamus et détruit en particulier la partie profonde du corps genouillé interne, la ré-

1 ic. 189. - Cas Lavigne (Bicêtre, 1893). Hémiplégie droite. Lésion de la partie posté-

rieure du segment postérieur de la capsule interne, immédiatement en avant du

segment rétro-lenticulaire, s'étendant à la partie adjacente de la couche optique et

du globus pallidus. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 181

Le loyer pnmItlroccupe, dans la couche

oplique, la partie antérieure du pulvinar

(Pul), la partie postérieure et inférieure du

noyau externe (Ne), la partie profonde du

corps genouillé interne, et la région dite

région du ruban de Reil médian; il sec-

tionne (Fig. 189) le segment postérieur de

la capsule interne (Cip) en avant du segment L

rétrolenticulaire (Cirl), et la partie posté-

rieure du globus pallidus et du putamen

(1\LI, KLa, NI,3, Fig. 189 et 190). Dégé-

nérescence de la partie postérieure du seg-

ment postérieur (Cip) delà capsule interne

immédiatement en avant du faisceau de

Turck, (FT) dégénérescence du deuxième

cinquième externe du pied du pédoncule

cérébral, du stratum intermedium (Stri)

et du pes lemniscus profond. Dégénéres-

cences des fibres radiées, de la lame mé-

dullaire externe (Lme), et de la zone réti-

culée (Zr) du noyau externe du thalamus (Fig. 190); dégénérescence de la couche de

fibres superficielles du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa); dégénérescence par-

tielle du bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp); dégénérescence rétro-

grade du ruban de Reil médian (Itiii). Intégrité du noyau rouge (P\R) et de sa cap-

sule de fibres. Dégénérescence partielle des radiations strio-luysiennes et de la partie

postérieure du corps de Luys; intégrité de l'anse lenticulaire. Intégrité de la com-

missure antérieure (coa). Méthode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

FIG. 190 et 191. - Cas Lavigne (Bicêtre, 1893). Hémiplégie droite. Coupes horizon-

tales obliques en arrière et en dehors de la partie inférieure (Fig. 190) de la région

thalamique de la capsule interne et du pied du pédoncule cérébral (Fig. 191). nié-

thode de Weigert. 3/2 grandeur nature.

Cas Lavigne. Le-

sion de la partie pos-

térieure du segment

postérieur de la cap-

sule interne III1111Ó-

diatement en avant

du segment rétrolen-

ticulaire. D6gW dres-

cenco du deuxième

cinquième externe du

pied du pédonculo

cérébral. Intégrité du

faisceau do Turck.

182 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

gion du ruban de Reil médian et le bras du tubercule quadrijumeau antérieur; elle

sectionne le segment postérieur (Cip) de la capsule interne immédiatement en avant du

segment rétrolenticulaire (Cirl) et s'étend à la partie postérieure du globus pallidus et

du putamen (Fig.189 et 190). Cette lésion a entraîné une dégénérescence des fibres radiées,

de la zone réticulée (Zr) et de la lame médullaire externe (Lme) du thalamus dans la

région du noyau externe située immédiatement en avant du foyer primitif; une dégéné-

rescence du segment postérieur de la capsule interne qui se place dans la région sous-

thalamique immédiatement en avant du faisceau de Ttircl\ : (Fig. 191) et occupe le deuxième

cinquième externe du pied du pédoncule cérébral, la zone dégénérée occupe une situa-

tion encore plus externe que dans le cas Carré (Fig- 188). 11 existe enfin dans ce cas

une dégénérescence de la couche de fibres superficielles du tubercule quadrijumeau

antérieur (Fig. 191), une dégénérescence partielle du bras du tubercule quadrijumeau

postérieur (Br Qp) et une dégénérescence rétrograde du ruban de Reil médian (Rm).

d. Lésion du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl). Cer-

taines lésions dans le domaine de Tarière choroïdienne anlérieure, peuvent intéresser

le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, sectionner les conducteurs centraux

de la vision, se manifester cliniquement par une hémianopsie homonyme latérale

croisée et anatomo-pathologiquement par une dégénérescence des voies optiques en

amont et en aval du foyer primilif.

Le cas Dautriche (Fig. 192 à 190) a trait à un homme de 54 ans atteint d'hémi-

plégie gauche avec contracture datant de deux ans et d'hémianopsie homonyme laté-

rale gauche. L'hémisphère droit présente deux lésions dans le domaine de l'artère

choroïdienne antérieure qui bien que petites ont entraîné de par leur siège la dégé-

1'ic. 192. - Cas Dautriche. Hémiplégie gauche avec contracture et hémianopsie

homonyme latérale gauche datant de deux ans. Lésions capsulaires dans le domaine

de l'artère choroïdienne antérieure : 1° lésion du globus pallidus sectionnant la

partie moyenne du segment postérieur de la capsule interne. 2° Lésion du seg-

ment rétrolenticulaire de la capsule interne. Dégénérescence complète du

pulvinar (Pul) ; dégénérescence des couches sagittales du segment postérieur de la

couronne rayonnante (Sge et Sgi) et du faisceau occipito-frontal en amont du foyer

primitif. Dégénérescence partielle de la commissure antérieure et du trigone céré-

bral (Tgp, Tga). Méthode de Weigert-Pal. 5/4 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 183

Dégénérescence complète des couches sagittales du segment postérieur de lt

couronne rayonnante (Sge et Sgi), (faisceau longitudinal postérieur et radiations

thalamiques). Intégrité du tapetum. Dégénérescence partielle du faisceau occipito-

frontal, de la capsule externe et de la substance blanche des circonvolutions tem-

porales. Dégénérescence du pulvinar (Pul), du corps genouillé externe (Cge), de le

bandelette optique (II), du bras et de la couche superficielle du tubercule quadriju-

meau antérieur (Qa). Dégénérescence partielle du corps genouillé interne, des piliers

(Tga) antérieur et postérieur (Tgp) du trigone et de la commissure antérieure (coa),

Foyer primitif dans la partie moyenne du pied du pédoncule. Conservation relative

du faisceau de Turck. Méthode de Weigert-Pal. 5/4 grandeur nature.

Fir. 193 et 191. -Cas Dautriche. Hémiplégie gauche avec contracture et hémianopsie

liomonyme gauche. Lésions capsulaires dans le domaine de l'artère choroidiennt

antérieure. Coupes horizontales passant par la région sous-thalamique de la capsulE

interne (Fig. 193) et la partie supérieure du pédoncule aux confins de la région sous

optique.

Cas Dautricho.

Hémiplégie gauche

avec contracture et

hémianopsie homo-

nymo latérale

gauche relevant de

deux lésions dans le

domaine de l'artère

choroïdienne anté-

rieure. L'une sec-

tionne la a partie

moyenne du segment

postérieur de 1 a

capsule interne et

entraîne une dégé-

nérescence de la par-

tie moyenne du pied

du pédoncule, l'autre

occupe le segment

rétro-lenticulaire de

la capsule interne,

sectionne les conduc-

teurs centraux de la

vision.

184 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX

Cas Dautriche.

Hémiplégie gaucho

avec contracture et

hémianopsie homo-

nyme latérale

gaucho relevant de

deux lésions dans le

domaine do l'arteie e

choroidienne anté-

rieure. L'une sec-

tionne la partie

moyenne du segment

postérieur de la

capsule interne et

entraîne une dégé-

nérescence de la par-

tie moyenne du pied

du pédoncule, l'autre

occupe le segment

rétro-lenticulaIre do

la capsule interne,

sectionne les conduc-

teurs centraux de la

vision.

nérescence de faisceaux importants. L'une siège dans la partie postérieure du

globus pallidus sectionne dans la région sous-optique, le segment postérieur de la

capsule interne en avant du faisceau de Turck, atteint la partie supérieure du pied du

pédoncule cérébral et a entraîné une dégénérescence de la partie moyenne du pied du

pédoncule et du locus niger, pouvant être sui\i dans l'étage antérieur de la protubé-

rance et une dégénérescence très intense du faisceau pyramidal dans son trajet bulbaire

et médullaire; une dégénérescence partielle des radiations strio-thalamiques, de l'anse

lenticulaire, du faisceau lenticulaire de Forel, des radiations strio-luysiennes et du

corps de Luys. La seconde lésion occupe le segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne et la partie adjacente du segment sous-lenticulaire qu'il ne détruit pas com-

plètement et respecte en partie le faisceau de Tiirck. Le faisceau externe du pied du

pédoncule contient un certain nombre de fibres saines. La lésion du segment rétrolen-

ticulaire de la capsule interne a entrainé en amont du foyer primitif : 10 une dégéné-

rescence très intense des couches sagittales externe et interne (Sge, Sgi), (faisceau

longitudinal inféiieur, radiations thalamiques) du segment postérieur de la couronne

rayonnante (Fig. 192, 193, 191) pouvant être suivi jusque dans la pointe occipitale;

une dégénérescence partielle de la substance blanche des circonvolutions temporales,

une dégénérescence de la capsule externe (Ce) en particulier du contingent de fibres

fournies par le faisceau longitudinal inférieur; 2° Une dégénérescence du faisceau

occipito-frontal (OF) qui peut être suivie, d'une part, dans la couche sous-épendymaire

du tapetum et d'autie part le long de l'angle externe du ventricule latéral jusque dans

la substance grise qui borde la corne frontale (Fig. 192 et 193). Le tapetum paraît intact

dans toute la partie externe du carrefour ventriculaire et foi me une couche très bien

délimitée en dehors par la dégénérescence des couches sagittales, en dedans par la

dégénérescence des fibres du faisceau occipito-frontal.

En aval de la lésion primitive il existe : 1° une dégénérescence très intense du pul-

vinar (Pul) qui ne contient ni fibres radiées, ni stratum zonale, ni zone de Wernicke;

une dégénérescence du corps genouillé externe (Cge), du bras et de la couche superfi-

cielle du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), une dégénérescence partielle de la

bandelette optique (II, Fig. 194 et 195), une dégénérescence partielle du corps genouillé

Fig. 193 et 196. - Cas Dautriche. Hémiplégie gauche avec contracture et hémianop

sie homonyme gauche. Lésions capsulaires dans le domaine de l'artère choroidienne

antérieure. Dégénérescence du corps genouillé externe (Cge) de la bandelette optique

(II) et du tubercule quadrijumeau antérieur. Dégénérescences des deux tiers

externes du pied du pédoncule cérébral et du locus niger Dégénérescence incom-

plète du faisceau de Tiirck. Intégrité des fibres du tiers interne du pied du pédoncule.

Intégrité du ruban de Reil médian, du noyau rouge et de sa capsule de libres.

Méthode de Weigert-Pal 5/4 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 185

interne (Cgi, Fig. 194); 2° une dégénérescence partielle de la commissure antérieure

(coa, Fig. 192, 193 et 194); 3° une dégénérescence partielle du pilier postérieur du

trigone (Tgp), dégénérescence qui peut être suivie dans le pilier antérieur, mais qui est

infiniment moins intense que dans le cas Cogery (Fig. 175) où la lésion avait sectionné

le pilier postérieur et empiété sur la partie externe du pédoncule cérébral. Il existe

dans ce cas une intégrité parfaite du ruban de Reil médian (Rm), du noyau rouge (NR)

et de sa capsule de fibres.

2° AGÉNÉSIES DU MANTEAU CËRËBUAL L

Les résultats obtenus par l'élude des dégénérescences secondaires sont

encore corroborés par ceux que fournissent certaines anomalies d'évolu-

tion du manteau cérébral. Bien que pas très rares, ces agénésies cérébrales

n'ont pas encore été étudiées au point de vue spécial du système des

fibres de projection de l'écorce cérébrale, la plupart des auteurs qui en

ont rapporté des exemples s'étant bornés à l'examen des régions infé-

rieures du névraxe, moelle, bulbe quelquefois protubérance, ou encore à

la simple étude macroscopique des pièces.

Les deux cas que nous rapportons (cas Longery et Richard) sont le

complément des cas Pradel et Rivaud. Chez l'un (cas Longery), le

rhinencéphale est presque normal, mais le manteau cérébral est en

grande partie réduit à une mince membrane transparente, tapissée par la

pie-mère, et le système des fibres de projeclion de l'écorce cérébrale fait

complètement défaut. Ni le pied du pédoncule cérébral, ni l'étage antérieur

de la protubérance, ne contiennent de fibres longitudinales et la pyra-

mide antérieure du bulbe est absente. Ce cas est donc le pendant du cas

Pradel, p. 100, mais chez Longery il s'agit d'une anomalie d'évolution,

d'une agénésie des fibres de projection cérébrale, le manteau faisan t défaut,

tandis que chez Pradel il s'agit d'une dégénérescence de tout le système de

projection corticale dans son trajet capsulaire, pédonculaire, protubéran-

tiel et bulbo-médullaire, à la suite d'une vaste lésion corticale.

Dans le deuxième cas (cas Richard), il existe bien un manteau

cérébral (Fig. 213, 214, 216) presque complètement développé sauf dans

la région de l'insula et la partie adjacente de l'opercule sylvien, mais une

vaste porencéphalie a complètement séparé la convexité des hémisphères

des ganglions de la base, lesquels ne sont reliés au manteau qu'à leurs

parties antérieure, postérieure et inférieure. Les fibres de projection se

sont développées dans ce cas, mais elles n'arrivent à la capsule interne

que par les segments antérieur, postérieur et inférieur de la couronne

rayonnante, la porencéphalie empêchant la pénétration des fibres du seg-

ment supérieur de la couronne rayonnante dans la capsule interne. Ce cas

peut être rapproché du cas Rivaud (p. 151, Fig. 142 à 162), chez le-

quel une lésion pathologique a détruit l'insula et la circonvolution d'en-

ceinte de la scissure de Sylvius et, disséquant en quelque sorte le corps

strié, a sectionné le pied du segment supérieur de la couronne rayonnante.

Mais les deux cas tératologiques (cas Longery et Richard) diffèrent

186 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

des cas Pradel et Rivaud en ce que l'anomalie d'évolution du manteau

cérébral est bilatérale, qu'elle remonte aux premiers âges de la vie em-

bryonnaire, avant la soudure du manteau cérébral au corps opto-strié. Ils

en diffèrent encore par l'absence complète du système calleux dans le cas

Longery, et par l'agénésie partielle du tronc du corps calleux dans le

cas Richard. Ils en diffèrent enfin par l'existence d'une cavité ventri-

culaire unique, commune aux deux hémisphères, mais étranglée sur la

ligne médiane et limitée à ce niveau, en avant, en haut et en arrière par

une mince membrane qui unit dans le fond de la scissure interhémisphé-

rique les faces internes des deux hémisphères, en bas par le corps du

trigone, en bas et en avant par la partie inférieure, ganglionnaire ou

basale du septum lucidum (Fig. 200 et 217).

Cette disposition n'est pas sans soulever un point intéressant d'embryo-

génie cérébrale. Que l'on admette, avec Mihalkovicz et His, le développe-

ment du septum lucidum, du corps du trigone et du corps calleux aux

dépens de la face interne de l'hémisphère, ou que l'on se rallie à l'opinion

plus récente de Marchand d'après laquelle ces parties procèdent de la lame

terminale embryonnaire épaissie et prolongée, il faut dans l'un et l'autre

de nos cas admettre qu'un processus régressif survenu à une période proba-

blement tardive de la vie embryonnaire a fait communiquer les cavités des

deux hémisphères dans la région qui, à l'état normal, correspond au sep-

tum lucidum. Quelle qu'en soit la nature, ce processus est certainement

postérieur à celui qui dans nos deux cas a déterminé l'absence de soudure

du manteau cérébral au corps opto-strié et entraîné chez Longery l'agé-

nésie du manteau cérébral, et chez Richard la porencéphalie. Ce der-

nier processus est survenu avant le troisième mois de la vie embryon-

naire ; le premier ne s'est effectué que vers le cinquième ou le sixième

mois de la vie embryonnaire.

L'existence d'une cavité ventriculaire unique, commune aux deux

hémisphères, l'existence d'un corps du trigone bien constitué et occupant

le plancher de la cavité ventriculaire, distingue complètement nos cas

des observations d'agénésie du corps calleux publié jusqu'aujourd'hui et

qui sont peut-être moins des cas d'agénésie du système calleux que des cas

d'agénésie du tronc du corps calleux. Dans tous ces cas, en particulier

dans les cas de Onufrowicz et Forel, Kaufmann, Anlon, et particulièrement

dans le cas de Hochhans, les deux ventricules latéraux paraissent être

complètement indépendants l'un de l'autre. Le corps du trigone n'existe

pour ainsi dire pas en lant que corps, ses deux moitiés étant rejetées de

chaque côté de la ligne médiane et occupant à peu près la situation des

piliers postérieurs du trigone d'un embryon de quatre mois. A en juger

d'après les dessins de ces ailleurs, ces deux moitiés du trigone sont

reliées entre elles par une mince lame qui recouvre les couches optiques.

Mais il n'est figuré dans aucun cas une seconde lame comparable à celle

qui, dans nos cas, occupe le fond de la scissure inler-hémisphérique et

relie entre eux les deux hémisphères.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 187

Étant donné que dans notre cas Longery le manteau cérébral n'était

comparativement guère plus développé que chez les poissons ou les batra-

ciens, on aurait pu s'attendre à ne pas trouver de capsule interne dans les

ganglions de la base. Or il n'en est rien. La capsule interne est faci-

lement reconnaissable, au moins dans ses segments antérieur et posté-

rieur, et contient dans la région thalamiqne de nombreuses fibres myéli-

nisées qui proviennent toutes du thalamus, se dirigent vers l'écorce

cérébrale (qu'elles n'ont pu atteindre) et représentent le système des fibres

de projection tltalamo-corticales. Par une dissection infiniment plus déli-

cate que n'aurait pu le faire n'importe quelle lésion pathologique ou

expérimentale, ce cas démontre donc l'existence de fibres thalamo-corti-

cales dans les segments antérieur et postérieur de la capsule interne.

Etant donnés les résultats fournis par l'étude des dégénérescences secon-

daires, nous pouvons donc affirmer que les segments antérieur et pos-

térieur de la capsule interne (et il en est certainement de même des

segments rétro etsous-lenticulaires) contiennent à lafois des fibres cortico-

thalamiques et des fibres thalamo-corticales. Mais ce cas montre en

outre : 1° que les fibres thalamo-corticales sont des fibres ascendantes,

qu'elles n'appartiennent qu'à la région thalamique de la capsule interne;

2° que ni le thalamus, ni le corps strié n'envoient de libres descendantes

dans la capsule interne, et que la région sous-thalamique de la capsule

inlerne, le pied du pédoncule cérébral, l'étage antérieur de la protubé-

rance et la pyramide bulbaire sont exclusivement formés par des fibres des-

cendantes d'origine corticale.

Ce sont là des résultats auxquels nous avait déjà conduits l'étude des

dégénérescences secondaires.

Cas Longery. - (Fig. 197 il 212). Hydrocéphale avec malformation cérébrale, mort il

t'age de 2 mois et demi. (Voy. J. Dejerine et E. Long, Soc. Biol. 1898, et Long, Th. Paris, 1899.)

Enfant naturel, du sexe masculin, né à terme d'une mère ayant eu un autre enfant

bien conformé, mais mort actuellement. Depuis sa naissance on ne l'a jamais vu faire

un seul mouvement, ni des bras, ni des jambes. 11 restait, immobile, en état de contrac-

ture des quatre membres et ne criait que rarement. La circonférence de la tête était

de 50 centimètres. Nous n'avons pu avoir d'autres renseignements cliniques sur cet

enfant dont l'encéphale nous fut remis parle D1' Long.

Le cerveau de cet hydrocéphale n'est qu'une vaste vésicule remplie de liquide

céphalo-rachidien mais ayant conservé la forme générale du cerveau normal. Il existe

une faux du cerveau, une profonde scissure interhémisphérique et à la face inférieure de

chaque hémisphère on distingue un lobe frontal et un lobe sphéno-occipital séparés l'un

de l'autre par une scissure de Sylvius très accentuée.

Il n'existe de circonvolutions cérébrales véritables que dans des régions très limi-

tées de la face inféro-interne des deux hémisphères (Fig. 199 et 200). A droite, les deux

tiers postérieurs du lobe sphénoïdal sont développés et l'on distingue en particulier la

circonvolution de l'hippocampe avec la partie adjacente des lobules fusiforme et lingual, et

à la face interne la circonvolution du corps calleux développée dans ses trois quarts pos-

lérieurs (Fig. 200). A gauche, les circonvolutions cérébrales développées sont plus nom-

breuses et on reconnaît une face interne, une face inférieure et une pointe occipitales, la

circonvolution de l'hippocampe avec son crochet et la partie adjacente du lobule fusi-

forme, les scissures collatérales et calcarine. Les circonvolutions développées sont limitées

188

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

par un bord toujours nettement accusé, parfois même très saillant suivant que la ligne

d'arrêt des circonvolutions correspond à une crête de circonvolution ou à une pro-

fondeur de sillon. Il est particulièrement accentué au niveau de l'extrémité antérieure

de la circonvolution du corps calleux gauche et le long du bord externe du lobule fusi-

forme droit. Tout le reste du manteau cérébral, - à savoir : la convexité tout enlière

et la face interne des deux hémisphères (à l'exception des trois quarts postérieurs de la

première circonvolution limbique gauche et de la moitié inférieure du cuneus droit),

la face inférieure du lobe frontal, la pointe temporale, - se réduit à une membrane

lisse, mince, translucide, mesurant à peine 1 millimètre et demi d'épaisseur et recou-

verte par la pie-mère et le feuillet arachnoïdien. Cette membrane se déchire et se

plisse avec la plus grande facilité en laissant échapper le liquide céphalo-rachidien,

néanmoins il est toujours facile de suivre à sa surface, et en particulier dans la région

de l'insula et de la pointe temporale, les arborisations vasculaires des différentes bran-

ches de l'artère sylvienne (Fig. 199).

A la base du cerveau (Fig. 199) on distingue un losange opto-pcdonculceire bien déve-

loppé et on reconnaît les tubercules mamillaires, l'infundibulum, l'espace interpédoncu-

laire. Les pédoncules cérébraux sont peu saillants et grisâtres, il en est de même des

lnc. 197 et 198. - Cas Longery. Topographie des régions agénésiées du manteau

cérébral chez un hydrocéphale avec malformation cérébrale mort à l'âge de deux

mois et demi.

Les circonvolutions cérébrales ne sont développées que dans les zones blanches

des schémas; au niveau des régions teintées, l'écorce cérébrale était réduite à une

mince membrane translucide recouverte par la pie-mère et ses arborisations vas-

culaires.

Fie. 199. - Cas Longery. L'encéphale (hydrocéphalie avec malformation cérébrale

et agénésie du manteau cérébral) vu par sa face inférieure. Remarquer à la face

antérieure du bulbe l'absence des pyramides et le méplat interolivaire. L'écorce

cérébrale n'est développée que dans la région teintée en gris. (Dessin fait d'après une

photographie.) -

1 m. 200. - Cas Longery. L'encéphale vu par sa face supérieure après déchirure de

la mince membrane qui limite le ventricule latéral. Remarquer la situation du

trigone entre les ganglions de la base, l'éperon saillant formé par le fond de la

scissure de Sylvius et celui constitué par le fond de la scissure interhémisphérique

et la première circonvolution limbique gauche. (D'après une photographie.)

Cas Lougery. \fal-

lormation cérébrale :

Agénésie du man-

teau cérébral, de son

système de fibres de

projection et du sep-

tum lucidum. Ab-

scnco complète de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique (le lacapsule

interne et lo pied du

pédoncule cérébral.

Absence de la voie

pédonculaire dans

son trajet protubé-

rantiel, bulbaire et

médullaire. Absence

des pyramides anté-

rieures du bnlbe.

Agénésie du corps

calleux. Développe-

mont normal du rhi-

nenccphato et du

trigone cerébral. Dé-

monstrationdel'exis-

tence d'un système

do fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-thala-

miques etstrio-sous-

thalamiques.

190 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Longery. Mal-

formation cérébrale.

Agénésie du man-

teau cérébral, de son

systemo do libres de

projection et du sep-

tum Iticidiiiii. Ab-

sence complète de

libres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral.

Absence de la voie

pédonculaire dans

son trajet protubé-

rantiel, bulbaire et

médullaire. Absence

des pyramides anté-

rieures du bulbe.

Agénésie du corps

calleux. Développe-

ment normal du rhi-

nencéphale et du

trigone cérébral. Dé-

monstration de l'exi-

stence d'un système

de fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-tlala-

nuques et strio-sous-

thalamiques.

bandelettes et du chiasma des nerfs optiques. L'espace perforé antérieur est normal et limité

en avant par un bourrelet saillant qui correspond au pli falciforme de l'insula, au bord

postérieur du lobe frontal et au trigone olfactif et qui se prolonge en avant en un pédoncule

olfactif court, pédicule et creux. Le bulbe olfactif a été arraché des deux côtés, un stylet

introduit dans le canal du pédoncule olfactif conduit dans la cavité du ventricule latéral.

Le cervelet parait normal comme la protubérance (Fig. 199); il la face antérieure du

bulbe les pyramides font défaut et les olives bulbaires très saillantes sont séparées l'une

de l'autre par un méplat médian qui loge le tronc basilaire. Tous les nerfs crâniens

sont développés.

Lorsque par une déchirure de la membrane on pénètre dans la cavité de la vésicule

cérébrale (Fig. 200), on constate que les deux hémisphères possèdent une cavité

ventriculaire unique, étranglée en bissac sur la ligne médiane par la scissure inler- z

hémisphérique, mais dont les deux moitiés communiquent largement entre elles

L'étranglement est limité en haut et en arrière par la face ventriculaire de la pre-

mière circonvolution limbique, en avant par un repli falciforme saillant, correspon-

dant au fond de la partie antérieure de la scissure interhémisphérique et en bas par le

corps du trigone.

La paroi inférieure de la cavité ventriculaire présente : sur la ligne médiane, le corps

du trigone, formation triangulaire bordée par les plexus choroïdes du ventricule latéra

unique; de chaque côté, une saillie ovoïde, irrégulièrement bosselée, du volume d'un

oeuf de pigeon, à surface finement réticulée et qui correspond aux ganglions de la base

du cerveau (corps opto-striés). Plus en dehors et en arrière, on Irouve la face interne

ventriculaire des circonvolutions de la région sphéno-occipitale correspondant à gauche

au plancher,là droite au plancher et à la paroi interne du prolongement sphéno-occipilcrl

de cette vaste cavité ventriculaire. A la partie antérieure des corps opto-striés, il exisle

de chaque côté un repli falcifoime saillant dans la cavité ventriculaire et formé par

le fond de la scissure de Sylvius.

Les coupes vertico-transversales (Fig. 202 et suiv.) montrent que les corps opto-striés

sont tapissés par une membrane épendymaire très épaisse, qui se réfléchit sur la face

Fie. 201. - Figure schématique du cas Longery. La cavité ventriculaire unique (VI),

étranglée en bissac sur la ligne médiane par la scissure interhémisphérique (sih),

entoure les ganglions de la base et les sépare du fond de la scissure de Sylvius (SS).

Remarquer la situation du corps du trigone (Tg) entre les deux couches optiques (Th)

et la face intraventriculaire du noyau lenticulaire.

1 ic. 202. - Cas Longery. Coupe vertico-transversale passant parle corps strie (noyau

caudé (NC) et noyau lenticulaire ril3, i'iL2 ? iLt) et le segment antérieur de la capsule

interne (Cia). Ce dernier contient un très grand nombre de fibres thalamo-corticales

qui s'épanouissent dans l'épaisse membrane épendymaire (Ep). Cette série de coupes

vertico-transversales est légèrement oblique, la moitié gauche de la figure intéresse un

plan plus postérieur que la moitié droite. Méthode de Weigert-Pal. 5/2 grandeur nature.

FiG. 203. - Cas Longery. Coupe vertico-transversale passant : à droite, par la partie

antérieure de la couche optique (Th) et du segment postérieur de la capsule interne

(Cip) ; à gauche, par la partie moyenne du thalamus et du segment postérieur de la

capsule interne (Cip), par le corps de Luys (CL) et la partie antérieure du pied du

pédoncule cérébral. Remarquer le grand nombre de fibres thalamo-corticales, leurs

connexions avec la couche optique et leur épanouissement dans la membrane épen-

dymaire qui recouvre le noyau caudé et le putamen. Méthode de Weigert-Pal.

5/2 grandeur nature.

FiG. 204. - Cas Longery. Coupe vertico-transversale passant à droite par le pédon-

cule cérébral (P), le noyau amygdalien (NA), le corps de Luys (CL), la partie moyenne

du thalamus (Th) et du segment postérieur de la capsule interne (Cip), et à droite,

par la partie postérieure du corps strié (NL3) et la corne d'Ammon (C1). Les fibres

thalamo-corticales, très nombreuses à droite, ont piesquc disparu à gauche.

F ! ( ? 205. - Cas Longery. Coupe vertico-transversale passant par le pédoncule céré-

hral (P), les noyaux rouges (NR), la partie postérieure du segment postérieur de la

capsule interne (Cip), et le corps de Luys (CL) il droite, et par la partie postérieure

de la couche optique à gauche. Méthode de Weigert-Pal. 5/2 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 193

Fig. 206. - Cas Longery. Coupe vertico-trausversale passant par les noyaux rouges

(NR), le ganglion de l'habenula (Gh), le faisceau rétroflexe (F.1), le pied du pédoncule

(P), le centre médian de Luys (i\m) et la partie postérieure du thalamus (Th). Mé-

Iiiode de Weigert-Pal. : i/2 grandeur nature.

FiG 207. - Cas Longery. Coupe vertico-transversale du pédoncule cérébral passant

par la partie postérieure du thalamus et du corps du trigone, et sectionnant le gan-

glion de l'habenula (Gh), la commissure postérieure (cop), les noyaux rouges (NU),

le ruban de Reil médian (Ilm). La partie postérieure du thalamus (Th) est une masse

informe contenant un assez dense feutrage de fibres myélinisées. Le pied du pédon-

cule ne contient pas la moindre fibre.

IO'1E n. 13

Cas Longery. Mal-

formation cérébrale.

Agenésie du manteau

cérébral, de son b3 -

tème do libres de

projection et du e1-

tain lucidum. Absen-

ce complète do fibres

longitudinales dans la

région sous-optyue

de la capsule interne

et le pied du pédon-

cule crél)ral..11)seii-

ce de la voie pédon-

culaire dans un trajet

protubéranticl, 11111-

baire et médullaire.

A bsenco des p,) ra-

mides antérieures du

bulbe, Agenésie du

corps callcux. Dwo-

loppement normal du

rhinencéphale et du

trigone cérébral. Dé-

monstration de l'exis-

tence d'un système

do fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des radia-

tions strio-thalanu-

ques et strio-sous-

thalamiques.

19 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ventriculaire des circonvolutions sphéno-occipitales et forme à elle seule (soutenue par

la pie-mère) la partie membraneuse des hémisphères. Il résulte de cette disposition

que le rebord des circonvolutions développées paraît moins saillant vu de la cavité

ventriculaire que de l'extérieur. Dans toute la région de la convexité et de la face

interne des hémisphères, cette membrane est mince, bien que d'épaisseur variable

suivant les régions, et présente un aspect finement grenu.

Le corps calleux fait complètement défaut. Le septum lucidum n'est développé que

dans sa partie inférieure et antérieure, celle qui contient le ganglion de la cloison; il

se présente sous l'aspect d'une petite lame verticale étendue du trigone au repli falci-

forme médian qui fait saillie dans la cavité ventriculaire unique et qui correspond

au fond de la scissure mterhemisphe-

ri'lue. -

Pour la facilité de l'étude, on peut

reporter sur un schéma les parties

développées et agénésiées de cet

hydrocéphale, on obtient alors la

figure 201.

Le cerveau antérieur de cet hy-

drocéphale ne dépasse pas le stade de

développement d'un cerveau de pois-

son osseux ou de reptile : le manteau

est réduit en grande partie à une

mince lamelle dépourvue de fibres de

projection, d'association et de com-

missure, et sans connexion aucune avec

les ganglions de la base. L'écorce du

rhinencéphale (circonvolution de l'hip-

pocampe, partie postérieure de la

première circonvolution limbique,

corne d'Ammon, circonvolution go-

dronnée), est par contre bien déve-

loppée ; ses fibres se rendent dans le

trigone cérébral mais ne sont pas

encore myélinisées ; sur les coupes

traitées au carmin on peut néanmoins

suivre avec facilité les cylindres-axes,

soit dans le pilier postérieur, soit dans

le corps ou les piliers antérieurs.

L'indépendance complète des ganglions de la base d'avec le manteau cérébral nous

indique que cette malformation remonte aux premiers stades de la vie embryonnaire

avant la soudure du manteau aux corps opto-striés, laquelle s'ell'ectue vraisemblable-

ment vers le 2e mois de la vie intra-utérine. Ce cas, dans lequel lout le contingent des

libres corticales fait défaut, est donc de première importance pour étudier le système

de fibres qui prennent leur origine ou se terminent dans les corps opto-striés.

Les ganglions de la base et la partie adjacente de l'écorce cérébrale ont été débités

en coupes vertico-transversales sériées (Fig. 202 à 207).

L'étude de ces coupes montre :

1° Que la voie pédonculaire, c'est-à-dire les libres de projection cortico-protubéran-

tielles, cortico-bulbaires et cortico-médullaires, fait complètement défaut; le pied du

pédoncule cérébral (Fig. 202 à 207) et l'étage antérieur 'de la protubérance (Fig. 208

et 209) ne contiennent aucune fibre verticale; les pyramides antérieures du bulbe font

complètement défaut et de chaque côté du sillon médian a ntérieur du bulbe on ne

trouve que les petits noyaux arqués appliqués sur l'olive bulbaire (Narc, Fig. 210). Dans

la région bulbaire inférieure, au niveau de l'entre-croisement piniforme (xpin, Fig. 211),

l'iG.zu». cas Longery. uoupe passant paries

tubercules quadrijumeaux antérieurs (Qa), la

partie supérieure de la protubérance (Po), et

l'entre-croisement des pédoncules cérébelleux

supérieurs (Pes). Agénésie complète de la voie

pédonculaire. Méthode de Weigert-l'al. 3/1 t

grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 195

on trouve, de chaque côté du sillon médian antérieur, une légère saillie dépourvue de

fibres à myéline, traversée et entourée par des fibres arciformes myélinisées et qui

jccupe la place de la pyramide arrètée dans son développement. Dans la moelle cer-

vicale (Fig. 212) il existe des zones presque complètement dépourvues de fibres à myé-

line dans les régions correspondant aux faisceaux pyramidaux directs et croisés, c'est-

'L-dire le long du sillon médian antérieur et à la partie postérieure du cordon latéral.

La partie périphérique du cordon antéro-latéral paraît également moins riche en

fibres à myéline.

2° Les ganglions de la base du cerveau (Fig. 202 à 207) séparés l'un de l'autre par

'étroite cavité du troisième ventricule (V3) comprennent à leur partie antéro-externe le

corps strié, à leur partie postéro-interne la couche optique ! (Th), et à leur partie inféro-

externe le noyau amygdalien (NA).

Le corps strié présente un noyau caude (NC), un putamen (NL3), un globus pallidus

(NL2, NLi) de forme et de dimension normales. Le noyau caudé est relié au putamen

par de nombreux ponts de substance grise; il en est séparé par les segments Moteurs

(Cia, Fig. 202) et postérieur de la capsule interne (Cip, Fig. 203, 204 et 205) qui con-

,Íenennt de nombreuses fibres à myéline. Le putamen est intraventriculaire à l'en-

contre de ce que l'on observe dans le cerveau normal et recouvert ainsi que le noyau

caudé par une membrane épendymaire (Ep) remarquablement épaisse. La face externe

du putamen est irrégulière et bosselée (Fig. 204 et 205), son bord inférieur se continue

avec le noyau amygdalien (NA, Fig. 202, 203 et 204). Le globus pallidus est remarqua-

blement développé dans sa partie antérieure (Fig. 202 et 203) et comprend deux et trois

segments.

Le système des fibres striées est très bien myélinisé. Les fibres radiées du noyau caudé

et du putamen, les lames médullaires du noyau lenticulaire, le feutrage du globus

mllidus sont normalement développés. Il en est de même de l'anse lenticulaire

11, Fig.202 côté gauche, et Fig. 203 côté droit), du faisceau lenticulaire de Forel (11, rg. 203

côté gauche, et Fig. 204 côté droit), des fibres slrio-luysiezznes, du champ de Fore,

F, Fig. 204), de la commissure de Meynert (CM, Fig. 202 et 203). Tous ces faisceaux son

Fin. 209. - Cas Longery. Coupe passant, par les tubercules quadrijumeaux postérieurs

(Qp), la partie moyenne de la protubérance (Po), l'émergence du trijumeau et les

hémisphères cérébelleux. L'étage antérieur de la protubérance ne contient aucune

fibre longitudinale. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 grandeur nature.

Cas Longery. Mal-

formation cérébrale.

Agénésio du manteau

cérébral, de son sys-

tème do libres de pro-

jection et du septum

lucidum. Absence

complète do fibres

longitudinales dans

la région sous-opti-

quc do la capsule in-

terne et le pied du

pédoncule cérébral.

Absence de la voie

pédonculaire dans

son trajet protubé-

rantiel, bulbaire o

medullaire. Absence

des pyramides anté-

rieures du bulbe. A-

génésic du corps cal-

leux. Développement

normal du rliinencé-

liliale et du trigone

cérébral. Démonstra-

tion do l'existence

d'un système de fibres

tlalamo - corticale ').

Intégrité du système

des radiations strio-

1halamiques et strio-

sous-thalamiques.

196 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

myélinisés, et grâce à l'absence du système des fibres de projection corticale, peuvent

être suivis avec facilité dans leur trajet a travers le segment postérieur de la capsule

interne.

Le thalamus présente dans ses deux tiers antérieurs un aspect normal; on y dis-

tingue un noyau antérieur (Na, Cig. 203), un noyau interne pauvre en fibres à myéline

(Ni, Fig. ` ? Or), une lame médullaire interne (Lmi), un noyau externe (Ne) remarquable

par son développement et une zone réticulée (Zr) anormalement large (Fig. 203); on

reconnait en outre le tænia thalami (tth), le ganglion de l'habenula (Gh, Fig.20G) avec

son faisceau rétroflexe (Fil), le centré médian de Luys (Nm). La partie postérieure du

thalamus est par contre une masse informe et on ne reconnaît ni pulvinar distinct,

ni corps genouillé interne ou externe (Fig. 206, 207). Quant à^la partie postérieure et

ventrale du noyau externe du thalamus (fin.205) elle est subdivisée en noyaux aplatis,

de dedans en dehors par une série de lames médullaires^anormales.

La conservation de volume et de forme des deux tiers antérieurs du thalamus a lieu

de surprendre de prime abord, lorsqu'on songe il l'atrophie extrême que subit parfois

ce ganglion à la suite de lésions corticales destructives, surtout, lorsqu'elles remontent à

la première enfance (voy. cas Rivaud, Fig. 145 et cas Pradel, Fig. G7 et 68). Elle

tient indubitablement à la présence des nombreuses fibres radiées qui sillonnent le noyau

externe du thalamus, traversent en s'enchevêtrant la zone réticulée, puis se portent en

haut et en dehors, parcourent en fascicules serrés et parallèles les segments antérieurs

et postérieurs de la capsule interne, en passant d'abord entre le thalamus et le globus

pallidus (Fig. 204 et L,0 : 3), puis entre le noyau caudé et le putamen pour s'épanouir en

éventail dans l'épaisse membrane épendymairequi recouvre la face ventriculaire du corps

strié. Ces fibres ne peuvent être que des fibres d'or iginethalamique, des fibres thalami-

corticales, qui, nées des cellules de la couche optique, se dirigent vers la corticalité

qu'elles n'ont pu atteindre par suite même de la malformation cérébrale. Elles existent

FiG. 210. - Cas Longery. Coupe passant par la partie moyenne des olives bulbaires.

Agénésie complète des pyramides antérieures du bulbe. Méthode de Weigert-Pal.

7/1 grandeur nature.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 197

dans ce cas à l'état de pureté, sans mélange de fibres cortico-thalamiques, formant à

elles seules les fibres des segments antérieur et postérieur de la capsule interne. Mais

elles n'existent que dans la région thalamique de la capsule, on ne les rencontre que

dans la moitié supérieure de la capsule interne : la moitié inférieure de la capsule

interne, à savoir les régions thalamique inférieure et sous-thalamique (Fi=.20ret 205)

sont aussi dépourvues de fibres verticales que le pied du pédoncule cérébral, l'étage

antérieur de la protubérance et la pyramide bulbaire, el l'on n'y rencontre que le sys-

tème des fibres sti,io-.5otis-thcilaî ? îiqzies : anal

lenticulaire (.11), faisceau lenticulaire de Fore

(FI), fibres strio-luysiennes qui traversent la

capsule interne pour se rendre du corps stri(

à la région antéro-ventrale du thalamus, ar

corps de Luys, à la calotte pédonculaire

L'espace occupé dans un cerveau norma

par la région sous-thalamique de la capsul(

interne est envahi sur ce cerveau mal forint

par la zona incerta (Zi, Fig. 20 el 205) qu

sépare la région ventrale du thalamus du

globus pallidus et du corps de Luys.

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne fait défaut, et dans la partie posté-

rieure du thalamus, qui à l'état normal cor-

respond au pulvinar, on trouve au lieu de

fibres radiées de nombreuses fibres à myé-

line enchevêtrées dans tous les sens et circonscrivant des îlots gris informes (Fig. 206

et 207).

Le faisceau thalamique de Forel (Fth, Fig. 203), le champ de Forel (F, Fig.20t). lacapsule

du noyau rouge, les radiations de la calotte (RC, Fig. 20), paraissent normaux. Le noyau

rouge (NR, Fig. 205, ` ? 00, 20G) contient toutefois, dans sa partie supérieure surtout,

moins de fibres qu'à l'état normal; peut-être parce que la myélinisation des fibres n'est

pas parachevé, peut-être aussi par suite de l'agénésie des fibres cortico-rubriques.

FIG. 211. - Cas Longery. Coupe passanl har la partie inféiieure du bulbe au-dessous

des olives bulbaires et sectionnant rentre-croisement piniforme. Méthode de Weigert

Pal. 7/1 grandeur nature.

' Fic.` ? 12.-Cas Longery. Coupe passant

- par la moelle cervicale supérieure.

1 Méthode de Weigert-Pal. 7/1 grandeur

nature.

Cas Longery. Mat-

formation cérébrale.

Agenésie du manteau

cérébral, do son sys-

tème de fibres de pro-

jection et du septum

lucidum. Absence

complète do fibres

longitudinales dans

la région sous-opti- 1-

que do la capsule in-

terne et lo pied du

pédoncule cérébral.

Absence de la voie

pédonculaire dans

son trajet protubé-

rantiel, bulbaire et

médullaire. Absence

des pyramides anté-

rieures du hululiez\-

génésio du corps cal-

leux.

normal du rlinencé-

l'hale et du trigone

cérébral, Démonstra-

tion de l'existence

d'un système de fibres

thalamo - corticales.

Intégrité du système

des radiations strio-

thalamiqucs et strio-

sous-ilialaniiiiiies.

198 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le ruban de Reil médian (Rm) est bien développé et peut être suivi dans son trajet

bulbaire (Fig. 211 et 210) protubérantiel (Fig. 209) et pédonculaire (Fig. 208 et 209)

jusque dans la partie ventrale du thalamus autour et en dehors du centre médian de Luys.

Le cervelet et ses pédoncules cérébelleux supérieur, moyen et inférieur, paraissent nor-

maux. Les fibres protubérantielles antérieures et postérieures ne sont pas encore com-

plètement myélinisées, et grâce à l'absence de la voie pédonculaire la substance grise

antérieure du [pont paraît plus abondante qu'à l'état normal (Fig. 208, 209). On trouve

tous les éléments constitutifs de la calotte pédonculaire et bulbo-protubérantielle, et

la substance grise est abondante comme elle l'est à cet âge chez un enfant normal.

Cas Richard. - Porencéphalie double avec malformation cérébrale. (Voy. J. Dejk-

RI,NE et E. Long : Soc. de Biologie, 1898, et Long, Thèse de Paris, 1899. Enfant hydro-

céphale de forte constitution et d'aspect robuste. Né à terme ; mort à l'âge de 7 mois.

L'encéphale nous fut remis par le Dr Long. Les quelques renseignements cliniques que

nous avons pu nous procurer se résument à ceci : L'enfant était en état de contrac-

ture des qualre membres, remuait un peu les jambes, assez bien les bras. Tétait bien

au biberon ; s'approchait du biberon lorsqu'on le lui présentait; tournait la lête quand

on causait près de lui. Ne se salissait pas plus souvent qu'un autre enfant du même âge.

Bien que les circonvolutions cérébrales soient en grande partie développées chez cet

Fig. 213. - Cas Richard. Porencéphalie double avec malformation cérébrale et hydro-

céphalie. Face supérieure de l'encéphale. Les lèvres de la profonde scissure inter-

hémisphérique (sih) se sont écartées pendant le durcissement, et l'on aperçoit dans le

fond la mince membrane inter hémisphérique qui contient à sa partie antérieure un

tronc calleux rudimentaire. Les lignes de repère 1,2, 3, 4, 5, G, correspondent aux

coupes vertico-transversales (Fig. 219 à 221). D'après une photographie.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

190

hydrocéphale, il s'agit ici encore d'une malformation cérébrale très analogue à celle du

cas Longery et survenue dans les premiers stades de la vie embryonnaire, avant la

soudure du manteau cérébral aux corps opto-striés.

Le cerveau antérieur représente ici encore une vaste vésicule à cavité ventriculaire

unique, mais le manteau cérébral, au lieu d'ètre réduit à une mince membrane trans-

lucide, a donné naissance à des circonvolutions cérébrales dans les régions interne

supérieure, inférieure, antérieure et postérieure des hémisphères (Fig. 213). Leb parties

latérales des hémisphères font seules défaut, et à leur place on trouve un vaste orifice

.(porencéphalie) qui mesure à peu près les trois quarts de la longueur totale du cerveau

el par lequel la cavité ventriculaire unique communique largement de chaque côté avec

l'espace sous-arachnoidien (Fig. 214). Ce large orifice est incomplètement fermé par une

membrane mince, fenêtrée, doublée de la pie-mère et qui se déchire avec la plus grande

facilité.

Les bords de la porencéphalie paraissent de prime abord correspondre à une ligne

courbe qui passerait par la deuxième circonvolution frontale, la deuxième circonvolu-

tions pariétale, la partie moyenne du .obe temporal, la partie externe de la circonvolu-

lion de l'hippocampe et l'espace perforé antérieur. La perte de substance aurait donc

porté sur l'insula, l'opercule sylvien, la troisième circonvolution frontale, la pointe et

les parties antérieure et moyenne du lobe temporal. Elle est, en réalité, beaucoup

moins grande (fin.215) et n'intéresse que l'insula, une partie de la face profonde de

l'opercule sylvien, la pointe et la partie antérieure du lobe temporal; les circonvolutions

l'JI;. 21 L - Cas Richard. Face latérale de l'encéphale. La ligne a a indique la

direction suivant laquelle les ganglions de la base ont été débitées les coupes hori-

zontales obliques (Fig. 226 à 231). Le cerveau s'est aplati pendant le durcissement

de sorte que la partie antérieure, étranglée (Etr) du manteau occupe la face infé-

rieure du cerveau. - Flld, les circonvolutions de la partie inférieure repliée de la

face externe de l'hémisphère droit. - GB, ganglions de la base (corps ol)10-sti,iés). -

Hg, les circonvolutions de la face externe de l'hémisphère gauche. Lor, lobe orbi-

taire. - Mp, ligne d'insertion de la membrane qui ferme incomplètement la vaste

porencéphalie (po) qui, de part en part, fait communiquer le ventricule latéral unique

avec l'espace sous-arachnoidien. - PT, pôle temporal. - Vf, la corne frontale du

ventricule latéral.

Cas Richard. Por-

encéphalie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie. Absence de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opta - striés.

Agenésie du septum

lucidum. Absence de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral à

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une' partie du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule céré-

tral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet pro-

tibéranttel, Lulbaire

et médullairc..A11-

sence de la pyrami-

de antérieure du bul-

be. Développement

des fibres d'associa-

tion et commissu-

rales du manteau

cérébral avec age-

nesie partielle du

tronc du corps cal-

leux. Démonstration

de l'existence d'un

système de libres

thalamo - corticales.

Intégrité du système

des radiations strio-

thalamiques et strio-

sous-thalamiquos.

200

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

développées de cet hydrocéphale correspondant assez exactement (moins la pointe

temporale toutefois) au manteau cérébral que l'on obtient en pratiquant sur un encé-

phale normal la coupe dite de Meynert (T. 1 ? Fig. 3, p. 19). Si la perte de substance

paraît si étendue, cela tient à ce que la substance blanche du centre ovale est excessi-

cernent réduite et à ce que l'écorce de la convexité se replie^sur elle-même au niveau

des bords de la porencéphalie. La membrane (ou ses débris) qui ferme incomplète-

ment ce vaste orifice recouvre, en outre, la partie repliée de l'écorce et la masque en

Fic. 215. - Régions de la corticalité détruite par la porencéphalie dans le cas Richard.

Fig. 210. - Cas Richard. Porencéphalie double avec malformation cérébrale. Face

inférieure de l'encéphale. Étranglement de la partie antérieure du manteau

cérébral (Etr), absence des pyramides antérieures du bulbe. zip, bord d'insertion

de la membrane qui ferme incomplètement la vaste porencéphalie (po).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

201

partie avant de tapisser la cavité ventriculaire. (Voy. Fig. 222 à 227, 229 et 230.)

Cette disposition n'existe pas dans la région occipitale où l'on distingue une pointe,

une face interne, une face inférieure et une face externe ou convexe, mais elle se

retrouve dans la région pariéto-temporale où l'écorce du gyrus supramarginalis, de la

parlie adjacente de l'opercule pariétal et de l'opercule temporal se replie en dedans et

s'applique sur celle du lobe pariétal pour limiter la porencéphalie en arrière.

Cel hydrocéphale possède une scissuie interhémisphérique profonde (Fig, 213) et une

faux du cerveau bien développée. Le manteau s'étrangle à l'extrémité antérieure ou

frontale des hémisphères, la scissure interhémisphérique devient alors superficielle

pour redevenir profonde dans la région orbitaire des lobes frontaux (Fig. 216). Par suite

de l'aplatissement de la pièce pendant le durcissement, l'étranglement subi par le

manteau paraît sur la photographie siéger à la face inférieure des hémisphères (Etr,

Fig. 214 et 216); il correspond, en réalité, à l'extrémité frontale du cerveau. En arrière

de lui, on trouve, en effet, de chaque côté, la région orbitaire du lobe frontal avec sou

sillon crucial, l'espace perfore antérieur, la circonvolution du crochet, et, sur la ligne

médiane, le losange opto-pédonculail c.

Le cervelet paraît normal; la protubérance est petite; les pyramides antérieures du

bulbe sont absentes, et il existe ici, comme dans le cas Long, un méplat médian bordé

de chaque côté par la saillie des olives (Fig. 216).

A la convexité des hémisphères, on topographie très difficilement les différents

sillons et circonvolutions. Les circonvolutions sont larges, flexueuses, unies entre elles

par de nombreux plis de passages, et affectent de préférence une direction transversale;

on n'observe pas ici la disposition radiée des circonvolutions si fréquentes dans les

porencéphalies peu étendues (Voy. cas OHier,Fig.237) ou dans les agénésies du corps

calleux. Le profond sillon transversal de la parlie postérieure de la convexité gauche

(Fig.`3t3) appartient probablement au sill-on pariétal transverse; la scissure de RoKdo

serait située un peu plus en avant.

A la face interne des hémisphères, il existe une scissure calloso-marginale, interrompue

Fig. 217. Cas Richard. La paroi inférieure de la ca\ité ventriculaire commune, après

ablation du manteau cérébral. Remarquer la situation du trigone cérébral (Tg)

entre les ganglions de la base (GB) et ses connexions en avant avec la partie infé-

rieure, basale du septum lucidum (SI).

Cas ltichard. Yor-

encéphalie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie.Absence de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opto-striés.

,1,-énésie du septum

lucidum. Absence de

libres longitudinales

dans la région sous-

optiquo de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral à

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule céré-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet pro-

tubérantiel, bulbaire

et médullaire. Ab-

sence de la pyrami-

de antérieure du bul-

be. Développement

dos fibres d'associa-

tien et commissura-

les du manteau céré-

bral avec agénésie

partielle du trohe du

corps calleux. Dé-

monstration dc l'exts-

tence d'un système

do libres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-thala-

nuques et strio-sous

thalamiques.

202

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

par de nombreux plis de passage, mais à direction sagittale manifeste néanmoins. On

reconnaît un praecuncus, une scissure pariéto-occipitale, et à la face inféro-interne

droite, un sillon collatéral et une scissure calcarine avec un ruban de Vicq d'Azyr très

manifeste sur les coupes (Fig. 219). Ici encore, n'existe donc pas celte disposition radiée

des circonvolutions de la face interne des hémisphères signalées par Forel et Onu-

frowicz, Hochhans, Kaufmann, Zingerle, etc., dans les cas d'agénésie du corps calleux

Dans le cas Richard, le tronc du corps calleux est incomplètement développé et

n'existe à l'état rudim entaire qu'à la partie antéro-supérieure de la scissure interhé-

misphérique. Dans la moitié postérieure de la scissure, le tronc du corps calleux fait

complètement défaut, et les deux hémisphères sont réunis enlre eux par une membrane

mince, translucide, qui, de chaque côté, se continue avec la membrane épendyinaire

de la voûte du ventricule latéral unique et qui, en arrière, se réfléchit sur la face supé-

rieure, infra-ventriculaire du corps du trigone.

Le plancher de la cavité ventriculaire unique présente, comme dans le cas Longery,

deux saillies ovoïdes, les ganglions de la base ou corps opto-striés séparés l'un de l'autre

à leur partie postérieure par le corps du trigone et les plexus choroïdes du ventricule

latéral (Fig. 217 et 226), et en avant, par une mince cloison verticale et médiane que les

coupes montrent formée par le ganglion du septum lucidum (SI), cloison qui s'étend

(Fig. 226) du sommet du corps du trigone à la partie an 1 éro-iuféricme du noyau caudé

où un diverticule inférieur et médian de la cavité ventriculaire la sépare de la lame

(lih), qui occupe dans la région orbitaire le fond de la scissure jnterhémisphérique (sih).

Ce fait est important à retenir pour l'étude du développement respectif du corps du

trigone et du tronc du corps calleux chez l'homme.

Nos deux cas Richard et Longery mollirent en outre que, à un certain stade de

leur développement, les ganglions de la base, en particulier le putamen, sont intra-

ventriculaires, et que ce n'est que secondairement, après la soudure du manteau céré-

bral aux ganglions de la base dans la région où la capsule interne se continue avec le

FiG. 218. - Figure schématique du cas Richard. La cavité ventriculaire unique est

limitée en haut par le manteau cérébral et la mince membrane qui occupe le fond

de la scissure iiiteiliémisphérique; elle est limitée en bas par les ganglions de la

base (corps opto-strié), le trigone cérébral et la face latérale du putamen. De chaque

côté, elle communique largement avec l'espace sous-arachnoidien au niveau de la

porencéphalie (po).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

203

pied de la couronne rayonnante, que le putamen devient extra-ventriculaire et que

l'insula s'applique sur la face externe du putamen.

Étude microscopique. - Le manteau cérébral a été débité en coupes vertico-transver-

sales sériées, les ganglions de la base avec la région oibitaire du lobe frontal et la

partie adjacente de la circonvolution de l'hippocampe et du lobe temporal, en coupes

honzontales obliques sensiblement parallèles à la bandelette optique. II résulte de

l'examen de ces coupes :

1° Que le manteau cérébral de cet hydrocéphale possède une substance blanche qui,

bien que réduite, contient néanmoins les trois catégories de fibres normales : fibres

d'association, fibres de projection, fibres calleuses ou commissurales. Elles s'épanouissent

en éventail dans la crête des circonvolutions, forment la substance blanche non différen-

ciée du centre ovale et se disposent en couches distinctes au voisinage de la cavité

ventriculaire.

Dans le lobe occipital on trouve les trois couches concentriques du cerveau normal

(fiv. 219). Le tapetum en dedans (Tap), avec ses fibres fortement colorées par l'héma-

toxyline, les couches sagittales interne et externe (CSgt) 'en dehors/ Ces trois couches

entourent complètement l'épendyme ventriculaire, mais sont plus épaisses au niveau

des parois supérieure et inférieure, et surtout de l'angle externe du ventricule (VJ).

Elles s'y concentrent encore davantage dans la région pariétale, lorsque la cavité ven-

triculaire, de triangulaire qu'elle était, devient irrégulièrement quadrilatérale, par suite

de la transformation de son bord externe en une véritable face.

Immédiatement en arrière de la porencéphalie (Fig. 220) les trois couches entourent

bien encore complètement la cavité ventriculaire (VI), mais les fibres des couches sagit-

tales s'amassent le long de la paroi externe (CSgt) et de l'angle supéro-externe (CR) du

ventricule, tandis que les fibres calleuses faisant suite au tapetum de la coupe précé-

dente se concentrent autour de l'angle supéro-externe en un faisceau volumineux for-

tement coloré par l'hémaloxyline (Fcj. En dedans des fibres calleuses, dans les couches

profondes de la membrane épendymaire, on trouve dans le lobe occipital comme, dans

toute la convexité de l'hémisphère, une mince couche presque continue de fines fibres,

faiblement colorées par l'hématoxyline, particulièrement abondante au niveau de

l'angle externe du ventricule et qui appartiennent au faisceau occipito-frontal (OF)

(Fig. 220, 221, 222 et 223).

Fil,. 219. - Cas Richard. Coupe vertico-transversale du lobe occipital gauche, passant

par la ligne de repère 6 de la Fig. 213. Méthode de Weigert 2/1 grandeur nature.

Cas Richard. Por-

encéphalie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie. Absence de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opta - striés,

Agénésie du septum

1 ucidum..A bscncc de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interno et le pied du

pédoncule cérébral à

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

lu pédoncule cére-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

lans son trajet pro-

tubérantiel, bulbaire

et médullaire. Ab-

sence de la pyrami-

de antérieure du bul-

be. Développement

les fibres d'associa-

tion et commissura-

les du manteau céré-

bral avec agénésie

partielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de l'exis-

tence d'un système

le fibres thalamo-

corticales. Intégrité

lu système des ra-

liations stno-thala-

Juqucs et strio-sous-

thalamiques.

f i

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Richard Por-

encéphalie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

cephalIe. Absenco de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opto-striés.

Agenésie du septum

lucidum. Absence de

libres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

intorno et le pied du

hédoncnlc cérébral a

l'exception du fais-

ceau genicule et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule cere-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet pro-

tubl'rantlel. bulball e

et médullaire. Ab-

sence de la pyrami-

de antérieure du bul-

be. Développement

des fibres d'associa-

tion et commissura-

les du manteau cére-

bral avec agenésie

partielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de l'exis-

tence d'un système

de fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-thala-

nuques et strio-aous-

thalamiques.

Fig. 220 et 221. - Cas Richard. Coupes vertico-transversales passant, l'une immédia-

lement en arrière, l'autre au niveau de la porencéphalie (lignes de repère \\ et 4 de-

la Fig. 213). - CR, couronne rayonnante de la face supéro-exlerne de l'hémi-

sphère. - CSgt, couches sagittales se concentrant le long de la face externe (Fig. 220)'

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

203

et de l'angle inféro-externe (Fig. 221) du ventricule latéral. Ec, sections d'îlots cor-

ticaux appartenant à l'écorce qui tapisse la paroi postérieure de la porencéphalie.

- Ep, épendyme ventriculaire très épais, comme il l'est chez l'enfant. - Fc, le

faisceau de fibres calleuses situé en dehors du faisceau occipito-frontal autour

de l'angle supéro-externe du ventricule latéral. - K, scissure calcarine. - Mp,

membrane qui limite la porencéphalie et se continue en dedans avec l'épendyme

ventriculaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - Sge, substance grise sous-épen-

dymaire. VI, ventricule latéral. Méthode de Weigert-Pal, 2/1 grandeur nature.

La cavité ventriculaire en s'ouvrant au dehors (Fig. 221), au niveau de la porencé-

phalie, détruit la face externe du ventricule, et les fibres des couches différenciées

s'amassent en deux tronçons autour des angles supéro-externe et inféro-externe du

ventricule. Les fibres calleuses (Fc) entourent l'angle supéro-externe et s'étalent sur la

paroi supérieure du ventricule en une couche infiniment plus épaisse que celle des

régions pariéto-occipitale, puis se continuent en une très mince couche qui double

l'angle interne et la paroi inférieure du ventricule. Les fibres de projection forment

deux faisceaux qui affleurent l'épendyme ventriculaire au niveau de la porencéphalie

(Fig. 221). Le faisceau supérieur (CR), le plus petit, est l'homologue du segment supé-

rieur (pariéto-frontal) de la couronne rayonnante ; il entoure en crochet les fibres cal-

leuses et forme au-dessus d'elles une mince couche de fibres à direction transversale.

Le faisceau inférieur (CSgt), très volumineux, forme une épaisse couche verticale, homo-

Fig. 222. Cas Richard. Fragment d'une coupe vertico-transversale du manteau céré-

bral passant en avant de la ligne de repère 4 de la figure 213, dans la région de la

cavité ventriculaire commune qui correspond à l'état normal au bourrelet du

corps calleux. Cette coupe intéresse la circonvolution godronnée (Cg) dans la région

où elle se continue avec le toenia tecta. Le faisceau des fibres calleux (Fc) occupe

encore l'angle externe du ventricule, mais commence à se déjeter en dedans et à se

réunir à la base des circonvolutions de la face interne de l'hémisphère en un faisceau

a direction sagittale, particulièrement manifeste sur la coupe suivante] (Fig. 223).

Le faisceau supérieur (pCR) des fibres de projection contourne en crochet le faisceau

des fibres calleuses (Fc) et tapisse sa face supérieure ; il est traversé au voisinage

de l'angle supéro-externe du ventricule par les radiations calleuses (RCc) qui pro-

viennent de la partie recourbée du manteau; ces fibres sont situées sur le même

plan et présentent la même direction que les fibres de projection et simulent à tort

un faisceau d'association anormal reliant les circonvolutions de la face externe du

manteau à celles de la face interne. Méthode de Weigert-Pal.

206

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

logue des segments postérieur et inférieur de la couronne rayonnante. Ces deux fais-

ceaux sont reliés entre eux par une mince couche de fibres qui entoure l'angle interne

et la face inférieure du ventricule. Lorsque les cornes occipitales s'ouvrent dans la

cavité ventriculaire unique, cette couche disparait et les deux faisceaux sont complè-

tement séparés l'un de l'autre.

Les coupes horizontales obliques montrent (Fig. 229 et 230) que le faisceau inférieur

(CSgt) poursuit son trajet antéro-postérieur jusqu'aux ganglions de la base où il se

divise en deux parties : l'une longe la paroi externe du putamen, forme une capsule

externe rudimentaire et s'épuise dans l'écorce repliée du bord inférieur ou temporal de

la porencéphalie ; l'autre, plus volumineuse, se recourbe en dedans, passe entre la

queue du noyau caudé et le putamen, forme les segments rétro (Cirl) et sous-lenti-

culaires (Cisl) de la capsule interne et s'irradie dans le pulvinar et la partie ventrale

du thalamus (Fig. 228, 229, 230). A son volume et à ses rapports ventriculaires près, il

se comporte donc comme les segments postérieur et inférieur de la couronne rayon-

nante normale qui longent la paroi externe de la corne sphénoïdale avant de se con-

tinuer avec les segments rétro et sous-lenticulaires de la capsule interne.

Le faisceau supérieur, très petit, contourne en crochet les fibres calleuses et s'étale à

leur surface en formant une minuscule couronne rayonnante qui s'épanouit dans les

circonvolutions de la convexité et de la face interne de l'hémisphère et dont le pied

affleure l'épendyme ventriculaire (pCR, Fig. 222 et 223). La plupart de ses fibres se por-

tent transversalement de dedans en dehors, et sont sectionnées parallèlement à leur

axe sur les coupes vertico-transversales; au niveau du crochet elles sont sectionnées

obliquement; au niveau du pied, perpendiculairement à leur axe, ces dernières suivent

donc un trajet sagittal bien distinct du trajet normal oblique en bas et en dedans.

Cette couronne rayonnante rudimentaire est traversée comme à l'état normal par un

grand nombre de radiations calleuses qui convergent sur l'angle externe et la face supé-

rieure du faisceau calleux (Fc) ; celles qui proviennent du bord externe et de l'écorce

Fic. 223. - Cas Richard. Fragment d'une coupe vertico-transversale du manteau

cérébral passant par la ligne de repère 3 de la Fig. 213.

Cing, cingulum. - Fc, le faisceau des fibres calleuses se concentre à la partie

interne de l'hémisphère en un faisceau à direction sagittale, l'homologue du forceps

postérieur d'un cerveau normal. - Fp, faisceau des fibres de projection recouvrant

le faisceau calleux. - pCR, pied de la couronne rayonnante du faisceau de fibres de

projection. - OF, faisceau occipito-frontal. - Ll, première circonvolution lim-

bique.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

207

repliée de l'hémisphère sont particulièrement nombreuses ; elles sont sectionnées

parallèlement à leur axe comme les fibres de la couronne rayonnante qui recouvrent

le faisceau calleux et sur les coupes un peu épaisses, paraissent ne faire avec elles

qu'un seul et même faisceau; les coupes minces, convenablement colorées, montrent

qu'elles appartiennent en réalité à deux faisceaux distincts, et non, comme on pourrait

le croire de prime abord, à un long faisceau d'association reliant les circonvolutions

de la convexité à celles de la face interne de l'hémisphère (Fig. 222).

Le faisceau supérieur de la couronne rayonnante (CR) conserve cette disposition

dans toute l'étendue de la convexité du manteau cérébral. Il diminue seulement

d'épaisseur dans la partie moyenne de la convexité, en même temps que le pied

s'éloigne des bords de la porencéphalie pour s'enfoncer un peu dans la profondeur,

mais le crochet que les fibres de projection décrivent autour des fibres calleuses est

très manifeste et facile à suivre sur la plupart des coupes (Fig. 224, 225).

Lorsque l'on s'approche des régions antérieures du manteau, le faisceau supérieur

de la couronne rayonnante augmente; le crochet contient plus de libres que précédem-

ment, bien que le pied de la couronne rayonnante reste toujours grêle. Il n'augmente

d'épaisseur qu'au voisinage de la partie étranglée du manteau cérébral. En comparant

avec soin les coupes vertico-transversales sériées avec les coupes horizontales obliques

on se convainc qu'une partie des fibres du' pied de la couronne rayonnante franchit

l'étranglement, se fusionne avec la couronne rayonnante du lobe orbitaire et pénètre

avec elle dans le segment antérieur de la capsule interne.

En résumé les fibres des segments antérieur, postérieur et supérieur de la cou-

ronne rayonnante abordent les ganglions de la base en concourant à former les seg-

ments antérieurs, rétro et sous -lenticulaire de la capsule interne. Quant aux fibres du

segment supérieur de la couronne rayonnante, - comme elles ne peuvent aborder les

corps opto-striés à cause de la porencéphalie et de l'absence de soudure des ganglions

de la base au centre ovale - elles changent de direction dans la région du pied de la

couronne rayonnante, deviennent sagittales et les quelques fibres qui arrivent aux

ganglions de la base empruntent la voie des segments antérieur, postérieur ou inférieur

de la couronne rayonnante.

Quant aux fibres calleuses, elles se déplacent de plus en plus en dedans (Fig. 222), puis se

concentrent en un petit faisceau compact à surface de section ovalaire, à trajet sagittal,

qui longe de chaque côté la base de la circonvolution du corps calleux dans la région où le

Fig. 22 - Cas Richard. Coupe vertico-transversale du manteau cérébral du cas

Richard, passant par la ligne de repère 2 de la Fig. 213.

Les fibres du faisceau calleux sagittal (Fc) s'infléchissent en dedans et pénètrent

dans la lame membraneuse interhémisphérique qui relie les deux moitiés du

manteau cérébral.

; Cas Richard. Por-

encéphalie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie Absence de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opfo-striés.

Agénésio du septum

111cidum. Absence de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

' pédoncule cérébral à

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

du pédonculo céré-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet pro-

tuberantiel,bulbaire

et médullaire. Ab-

sence de la pyramu-

de antérieure du bul-

be. Développement

des fibres d'associa-

tion et commissura-

les manteau céré-

bral avoc agénésio

partielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de 1'0'\1&-

tence d'un système

de libres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-tliala-

' mique et strio-sous-

thalamiques.

208

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

bourrelet et le tronc du corps calleux font défaut (Fc, Fig. 223). Dans les régions anté-

rieures de l'hémisphère, on voit de chaque côté se détacher du bord interne du fais-

ceau compact des libres qui se portent en dedans (Fig. 223 et 22'), pénètrent dans la

lame membraneuse, qui relie dans le fond de la scissure interhémisphérique les deux

hémisphères entre eux : elles atteignent, puis dépassent la ligne médiane, s'irradient

dans l'hémisphère du côté opposé en constituant un tronc calleux rudimentaire (Ce,

Fig. 225). Au sur à mesure que le tronc calleux se constitue, le faisceau sagittal dimi-

nue, puis disparaît, et dans les régions antérieures du manteau, les fibres calleuses

forment une couche transversale mince qui relie les deux hémisphères et s'étend de

l'angle externe d'un hémisphère à l'angle externe de l'autre.

Malgré les apparences, cette disposition si spéciale des fibres calleuses s'écarte en

réalité très peu du trajet général des fibres calleuses d'un cerveau sain. A l'état normal,

les fibres calleuses entourent complètement la corne occipitale d'une couche épaisse,

surtout le long des parois supérieure et externe du ventricule, puis elles se concentrent

à la partie supéro-interne du carrefour ventriculaire en un faisceau volumineux, ova-

laire, à direction sagittale, le forceps majeur ou postérieur du corps calleux (Fm, Fig. 8,

p. 14), dont les fibres après un trajet sagittal plus ou moins court s'infléchissent en

dedans pour former le bourrelet du corps calleux.

Le faisceau sagittal de notre hydrocéphale peut donc être considéré comme l'homo-

Fic. ? ? G. - Cas Richard. Coupe vertico-transversale sectionnant la partie antérieure

du manteau cérébral et passant par la ligne de repère 1 de la Fig. 213. La partie

inférieure de la coupe intéresse, l'écorce située immédiatement en arrière de la

région étranglée du lobe frontal (voy. Fig. 2H et 21G).

Le faisceau calleux sagittal a disparu, et dans la lame interhémisphérique, il

existe un tronc calleux rudimentaire.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE.

209

Fie. 220. - Cas Richard. Porencéphalie double avec malformation cérébrale et Ilydro-

céphalie. Coupe horizontale oblique passant par les ganglions de la base et l'écorce

du lobe orbitaire.

Cette coupe sectionne le stratum zonale (Strz) et le noyau antérieur (ThXa) de

la couche optique, la partie supérieure et antérieure du corps strié, en particulier,

la masse commune au noyau caudé (NC) et au putamen (XL3), et la couronne

rayonnante du lobe orbitaire (pCR). Le nombre de ces dernières fibres est é11deIll-

ment disproportionné à la petitesse de ce lobe; les fibres internes, recourbées en

arc, appartiennent très vraisemblablement en propre à ce lobe, les fibres externes

peuvent être suivies sur les coupes sériées dans le faisceau supérieur de la couronne

rayonnante(CR) du manteau cérébral (Fig. 223); elles représentent très probablement

la voie détournée par laquelle un certain nombre de fibres de la convexité du

manteau cérébral arrivent à la capsule interne. Cette coupe sectionne encore la

partie antéro-inférieure du segment antérieur (Cia) et la partie antéro-supérieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip). Ces segments contiennent un grand

nombre de fibres myélinisées qui se continuent avec la couronne rayonnante du lobe

orbitaire, ou s'épanouissent dans l'épaisse membrane épendymaire (Ep), dans une

,région où il existe de nombreux îlots hétérotopiques de substance grise. La partie

inférieure, basale du septum lucidum (SI) sépare les deux noyaux caudés, et s'étend

du pilier antérieur du trigone (Tge) à la partie inférieure de la tête du noyau caudé

un diverticule médian, inférieur ou frontal de la cavité ventriculaire unique (VI) la

limite en avant et la sépare de la lame interhémisphérique (lih). Méthode de

Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature.

TJ\l1' II. a

Cas Richard. P

rencéphalio double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie. Absence de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps s pto-striés.

Agénésie du septum

lucidum..\Lsence de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral à

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule céré-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet ]11'0-

tubéranticl, bulbaire

et médullaire. Ab-

sence de la pyramide

antérieure du bulbe.

Développement des

fibres d'association

et commissurales

du manteau cérébral

avec agénésie par-

tielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de l'exis-

tence d'un système

de fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diitions strio-thala-

nuques et strio-sous-

thalamiques.

210 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

logue du forceps postérieur normal, mais d'un forceps postérieur anormalement étiré

par suite de l'agénésie du bourrelet et de la partie postérieure du tronc du corps calleux.

Fig. 227. - Cas Richard. Coupe horizontale oblique passant par la région thalamique

' de la capsule interne, et sectionnant le lobe orbitaire au-dessous de sa couronne

rayonnante (voy. fig. 213, le plan de direction de ces coupes).

La couche optique remarquablement petite présente un noyau interne (Th\'i)

et un noyau externe (ThNe) bien développés, riches en fibres radiées, dont un faisceau

important appartient au pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh) et provient

du segment antérieur de la capsule interne (Cia). Au voisinage du genou, un petit t

fascicule de fibres (Ci(g) se détache du segment antérieur (Cia) et se place à la partie

antérieure du segment postérieur (Cip). Celui-ci, bien qu'étroit, [contient néanmoins

un grand nombre de fibres myélinisées; elles s'épanouissent dans la membrane

épendymaire (Ep) qui recouvre les ganglions de la base ; un certain nombre de fibres

entrent dans la constitution de la capsule externe rudimentaire qui recouvre la face

externe intraventriculaire du putamen (NLj). La partie antérieure de cette coupe

sectionne le pédoncule olfactif (Pol), les radiations olfactives (Roi), et le pédoncule

du septum lucidum (PSI) entre les deux noyaux caudés. A la partie [postérieure de

la coupe, on voit le corps du trigone (Tg) avec la lame intertrigonale (lit) et le pro-

fond sillon de sa face inférieure. Plus en arrière, la corne d'Ammon (CA), la circon-

volution godronnée (Cg), et le pilier postérieur du trigone (Tgp) dans la région où

il s'infléchit en avant pour se continuer avec le corps du trigone. Méthode de

Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

211

On pourrait même par analogie se demander si le faisceau sagittal occipito-

frontal décrit par Forel et Onufrowicz, Hochhans, etc., dans les agénésies du corps

calleux n'est pas l'homologue d'un forceps postérieur très allongé. Nous n'avons pas eu

Fin. 228. - Cas Richard. Le segment postérieur de la capsule interne 'dans la région

sous-thalamique. La partie antérieure du segment) postérieur (Cip) de la Capsule

interne est relativement bien développée et contient les fibres descendantes du

faisceau géniculé Ci(g). Tout le reste du segment postérieur est dépourvu de fibres

longitudinales, et n'est reconnaissable que grâce à l'existence des radiations strio-

sous-thalamiques qui le traversent en fascicules onduleux fortement colorés par la

laque hématoxylinique; il fait complètement défaut dans la moitié postérieure de

la région thalamique, où la zone réticulée (Zr) anormalement large, s'applique contre

le globus pallidus (NL2), et les libres du faisceau lenticulaire de Forel (FI). Le

segment rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl) contient un grand nombre de

fibres qui font suite au segment postérieur de la couronne rayonnante et s'irradient

dans le pulvinar (Pul); cette région contient un certain nombre d'amas hétéroto-

piques de substance grise. Méthode de \\'cigert-Pal. 6/1 grandeur nature.

Cas Richard. Po-

rencéplialie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie. Absence do

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opto-striés.

Agénésio du septum

lucidum. Absence de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral à

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule céré-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet pro-

tubérantiel, bulbaire

et médullaire. Ab-

sence dota p3rami-

de antérieure du bul-

be. Développement

des fibres d associa-

tion et comnussura-

les du manteau céré-

bral avec agénésie

partielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de l'exis- s-

tence d'un système

de fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-thala-

miques et strio-sous-

thalamiques.

212 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Richard. Po-

rencéphalie double

avec malformation

cérébrale et hydro-

céphalie. Absence de

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opto-striés.

Agenésie du septum

lucidum. Absence de

.il)res longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral a

l'exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau externe du pied

du pédoncule céré-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet 1'1'0-

tubérantiel, bulbaire

et médullaire Ab-

sence de la pyrami-

de antérieure du bul

be. Développement

des fibres d'associa-

tien et commissura-

les du manteau céré-

bral avec agénésie

partielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de l'exis-

tence d'un système

de libres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diattons strio-thala-

miques et strio-sous-

thalainiques.

à notre disposition un cas personnel d'agénésie de corps calleux sans porencéphalie

ou autres anomalies d'évolution; la question serait néanmoins intéressante à élucider,

car si l'hypothèse se vérifiait il ne 'faudrait pas confondre le faisceau sagittal occipito-

frontal des agénésies calleuses avec le faisceau d'association occipito-frontal du cer-

veau normal et ne considérer comme tel que les libres qui occupent la substance

grise sous-épendymaire et qui sont particulièrement denses autour de l'angle externe

du ventricule latéral qu'elles contournent en( rochet.

FiG. 220. - Cas Richard. Coupe horizontale oblique passant par le tubercule quadii-

jumeau antérieur (Qa), le pulvinar (l'ul), le centre médian de Luys (1\'111), le corps

de Luys (CL), et la partie inférieure basale du noyau caudé (C ? sC).

Ici encore, le segment postérieur de la capsule interne (Cip) n'existe que dans

la région correspondant au segment interne du globus pallidus ( : 'iL ! ) et du corps de

Luys (CL) et ne contient de fibres que dans sa partie antérieure (Ci(g). De la partic

postérieure du segment postéiieur de la capsule interne, celle qui, normalement,

longe les deux segments du globus pallidus, il n'existe pas trace, et à sa place, on

trouve une zona incerta (Zi) anormalement large. Les couches sagittales (CSgt) du

segment postérieur de la couronne rayonnante se divisent en abordant les ganglions

de la base en deux parties inégales : l'une se poi te en dedans, forme le segment

rétrolenticulaire de la capsule interne (Cirl) et s'épanouit dans le pulvinar (Pul) et la

partie adjacente du thalamus. l'autre concourt il former une capsule externe rudi-

mentaire ; elle est recouverte par l'écorce repliée du lobe temporal, tapissée par la

membrane [qui ferme incomplètement la porencéphalie. Méthode de Weigert-Pal.

2/1 grandeur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉ13 U A LE. 213

Les ganglions de la base (Fig. 220 à 230) comprennent un noyau caudé, un noyau lenti-

culaire et un thalamus bien constitués et séparés les uns des autres par les différents

segments de la capsule interne. Les couches sagittales (CSgt) du segment postérieur de

la couronne rayonnante (Fg. 329 et 230) et la couronne rayonnante du lobe orbitaire

(pCR), Fig. 226 et 227) s'irradient dans le thalamus.

Les segments antàieur (Gia), rétro-lenticulaire (Girl) et sous-lenticulrti1'e (Gisl) de la capsule

interne contiennent probablement à la fois des fihres corlico-thalamiques et des libres

thalamo-corticales, bien que le nombre respectif de ces deux variétés de fibres soit

difficile à établir, étant donné les connexions de ces segments avec la corticalité cérébrale.

On peut, en outre, affirmer que le segment antérieur de la capsule interne (Cia) dans la

région thalamique inférieure (Fig. 226 à 228) contient des fibres cortico-protubéran-

tielles qui, se détachant comme à l'état normal du reste des fibres de ce segment,

sous l'aspect d'un petit faisceau, faisceau géniculé (Cig), Fig. 227), occupent dans la

région sous-thalamique la partie antérieure du segment postérieur de la capsule interne

(Cig, Fig. 228, 229, 230), et plus bas la partie interne du pied du pédoncule cérébral

(Fi, Fig. 231), puis s'épuisent rapidement dans la région protubérantielle supérieure.

Quelle est l'origine corticale de ces fibres du faisceau interne du pied du pédoncule

cérébral (Fig. 231)' ? proviennent-elles comme les apparences paraissent l'indiquer de la

face orbitaire du lobe frontal, ou y arrivent-elles par le faisceau supérieur de la cou-

Inc. 230. - Cas Richard. Loupe horizontale oblique passant par la région sous-

optique, le corps de Luys (CL), le noyau rouge or), par le segment sous-lenticulaire

de la capsule interne (Cisl) et les radiations olfactives profondes (Rolp).

Le segment postérieur (Cip) de la capsule interne est traversé par les radiations

s(rio-luysiennes et ne contient de fibres descendantes que dans sa partie autéro-

interne (Ci(g); celles-ci proviennent du faisceau géniculé et descendent dans la

partie interne du pied du pédoncule. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

214 lui

ANATOMIE [DES CENTRES NERVEUX.

ronne rayonnante ? Dans le premier cas, elles affirmeraient l'existence de fibres cortico

protubérantielles dans les régions antérieures (face orbitaire) de l'hémisphère. La ques-

ion est délicate à résoudre, car il faut se rappeler qu'il s'agit dans l'espèce d'une

anomalie d'évolution; nous ne savons pas comment s'effectue dans ces cas le bourgeon-

nement du cylindre-axe et l'on peut se demander si, rencontrant un obstacle sur sa

route, il ne se fraie pas un nouveau trajet plus ou moins aberrant de la voie nor-

male. Cela est d'autant plus probable que l'on peut suivre sur les coupes sériées une

partie au moins des fibres de la couronne rayonnante du lobe orbitaire dans le faisceau

supérieur de la couronne rayonnante

(Voy. plus haut, p. 207).

Quant au segment postérieur de la

capsule inlerne (Cip), bien que, sans

connexion aucune avec le manteau

cérébral, il contient néanmoins un

grand nombre de fibres dans toute la

région thalamique de la capsule. Il

ne peut exister aucun doute sur la

nature de ces libres qui toutes sont t

d'origine thalamique : fibres thalamo-

corticales; elles forment les libres ra-

diées du thalamus, s'enchevêtrent

dans la zone réticulée, montent dans

le segment postérieur de la capsule

interne, et ne pouvant atteindre le

centre ovale par suite de la porencé-

phalie, s'épanouissent dans l'épaisse

membrane épendymaire qui recouvre

les ganglions de la base (comparer

les Fig. 22G et 227 avec les Fig. 202 à

204 du cas Longery). Le segment

postérieur de la capsule interne pré-

sente du l'ente une disposilion diffé-

rente dans les régions thalamique

(Fig. 227) et sous-thalamique de la

capsule interne (fig. 228, 229, 230).

Bien que mince et étroit dans la ré-

gion thalamique où ses fibres sont

adossées au premier et au deuxième

segments du noyau lenticulaire et

paraissent refoulées en dehors par la

zone iéticulée relativement large du

thalamus, -le segment postérieur de la capsule s'étend néanmoins dans cette région du

genou de la capsule à la queue du noyau caudé; mais, comme la partie supérieure du

segment rétrolenticulaire fait défaut, la queue du noyau caudé occupe une situation un

peu plus antérieure qu'à l'état normal (Fig. 227). Dans les régions thalamique inférieure et

sous-thalamique (Fig. 228,229, 230), par contre, le segment postérieur de la capsule inlerne

est dépourvu de fibres verticales sauf au niveau du genou; il n'est reconnaissable que

dans sa partie antérieure, celte qui est adossée au segment interne du globus pallidus,

grâce à la présence des nombreuses radiations strio-tUalamidues et strio-luysiennes et

des fibres du faisceau lenticulaire de Forel qui le cloisonnent. Mais dans toute la région

qui s'étend de la lame médullaire interne du noyau lenticulaire au segment rélro-lenliculaire

de la capsule interne (Fig. 228), rien n'indique la moindre trace d'un segment posté-

rieur de la capsule interne et à sa place on trouve la zone reticulée (Zr, Fig. 228) et

plus bas la zona incerta (Zi), anormalement larges (Fig. 229) qui s'adossent directement

FiG. 231. - Cas Richard. Coupe passant par

le pédoncule cérébral.

Agénésie presque totale de la voie pé-

donculaire. Le faisceau interne du pied du

pédoncule (Fi) contient seul des fibres my-

élinisées. Du locus niger se détachent un

grand nombre de fibres (aLn) qui se portent

en arrière, croisent le ruban de Reil mé-

dian et la formation réticulée de la calotte

et se dirigent vers le tubercule quadriju-

meau antérieur. Méthode de Weigert-Pal.

3/2 grandeur nature.

Fic. 232. - Cas Richard. Porencéphalie double avec malformation cérébrale. Coupe

transversale de la protubérance au niveau de l'émergence du trijumeau. Agénésie

presque complète de la voie pédonculaire. Développement remarquable des fibres

sagittales du raphé. Intégrité de la calotte. Méthode de Weigeit-Pal. 5/1 grandeur

nature.

FIG. 233. - Cas Richard. Coupe transversale du bulbe passant par la partie moyenne

des olives. Agénésie totale des pyramides antérieures du bulbe. Méthode de Weigert-

P;t).'7/i grandeur nature. (Voy. Long, /es Voies centrales de la sensibilité générale, Thèse

Paris, 1899.)

Cas Richard. l'o-

rencéphalie double

avec malformation

cérébrale et b5dro-

céphalie. Absence do

soudure du segment

supérieur du man-

teau cérébral aux

corps opto-striés.

Agénésie du septum

lucidum. Absence de

fibres longitudinales

dans la région sous-

optique de la capsule

interne et le pied du

pédoncule cérébral a

1 exception du fais-

ceau géniculé et

d'une partie du fais-

ceau interne du pied

du pédoncule céré-

bral. Absence de la

voie pédonculaire

dans son trajet pro-

tubërantiel, bulbaire

et médullaire. Ab-

sence de pyranu-

de antérieure du bul-

be. Développement

des fibres d'associa-

tion et commissura-

les du manteau céré-

bral avec agénésie

partielle du tronc du

corps calleux. Dé-

monstration de l'eais-

tencc d'un système

de fibres thalamo-

corticales. Intégrité

du système des ra-

diations strio-thala-

miques et strio-sous-

thalamiques.

21G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

aux deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire ou n'en sont séparées que

par quelques fibres appartenant au faisceau lenticulaire de Forel.

Le pied du pédoncule cérébral (Fig. 231) ne contient (à l'exception de sa partie

interne) pas de fibres verticales descendantes; les pyramides antérieures sont absentes,

et les noyaux arqués directement appliqués sur la couche inter-olivaire. La voie pédon-

culaire fait partout défaut dans son trajet protubérantiel (Fig. 32), bulbaire (Fig. 233)

et médullaire; la périphérie du cordon anléro-latéral présente la même pauvreté en

fibres à myéline que dans le cas Longery (Fig. 212).

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IV. LOCALISATIONS S CÉR É BII .\LCS.

La question des localisations cérébrales fut nettement posée et résolue à

l'aide de la méthode anatomo-clinique par Broca pour le langage articulé, et par

Hughings Jackson pour l'épilepsie partielle. Mais, il faut bien le reconnaître, ces

travaux si importants n'avaient point été appréciés à leur juste mérite jusqu'au

jour (1870) où Fritsch et Hitzig démontrèrent, dans la corticalité cérébrale du

chien, l'existence de zones dont l'excitation donnait lieu il des mouvements

des membres du côté opposé. Ils désignèrent ces régions sous le nom de cen-

tres psycho-moleurs.

Les travaux de Fritsch et Ilitzig ouvrirent une voie nouvelle à la physiologie

cérébrale. Ils furent bientôt suivis de nombreuses recherches expérimentales et

analomo-cliniques destinées à contrôler, à vérifier, à confirmer chez le singe et

chez l'homme les localisations, dans l'écorce des hémisphères cérébraux, des

fonctions motrices, sensitives, sensorielles, et des différentes formes d'aphasie.

Parmi les premiers travaux parus sur les localisalions motrices, il faut citer

ceux de IIitziâ ()872-187), de Charcot (1876), de Ferrier (1878), de Charcot et

Pitres (1877-1879, 1883 et 1895); puis ceux de Nothnagel (1879), Exner (1881)

Wernicke (1882), etc., etc.; les expériences d'Albcrtoni et Michieli (1876),

Carville et Durel (187S), de Luciani et Tamburini, de Franck et Pitres; les

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 219

recherches expérimentales et cliniques de Ferrier, Munk (1877), Goltz (1876),

Luciani (1888), Tamburini (1878), Wernicke, v. Monakow, Vialet, IIenschen,

Déjerine, etc., etc., sur les fonctions sensitives du cerveau et les localisations

des différentes variétés d'aphasie.

Citons encore les recherches expérimentales de Ilorsley, Horsley et Beevor

(1888, 1888-1890), Ilorsley et Schafer (1888), Risien Russell, mots, faites sur le

macaque et l'orang-outang, - lesquelles, complétant les expériences de Ferrier,

ont permis de recueillir des données très précieuses sur la localisation fine

des divers membres et segments de membre.

Signalons enfin les résultais obtenus par la faradisation du cerveau de

l'homme, appliquée au cours de diverses trépanations, d'abord par Bartholow,

Sciamama, puis surtout par Ilorsley et les chirurgiens américains Keen, Mills,

Ilearn, Lloyd et Deaver, Parker et Gotsch; quelques-unes de ces observations

possèdent tous les caractères d'une expérience de physiologie, d'une véritable

vivisection pratiquée sur l'homme.

'1. Localisations corticales.

1. Localisations motrices. - La zone excitable ou motrice du cerveau

occupe la partie sus-sylvienne du secteur moyen de l'hémisphère cérébral;

elle comprend par conséquent les circonvolutions rolandiques, le lobule para-

central, les pieds d'insertion des circonvolutions frontale et pariétale et, d'après

Horsle3 et Schafer, la partie moyenne de la première circonvolution limbique.

Elle correspond assez exactement aux territoires irrigués par les deuxième et

troisième branches de l'artère sylvienne (Fig. 65).(artère frontale ascendante

et artère pariétale ascendante) et par la branche paracentrale de l'artère céré-

brale antérieure, c'est-à-dire à ce territoire [dont les lésions entraînent, comme

nous venons de le voir, une dégénérescence secondaire du thalamus, du pied du

pédoncule cérébral, de l'étage antérieur de la protubérance et du faisceau pyra-

midal dans son trajet bulbaire et médullaire.

La zone motrice comprend trois centres moteurs principaux, échelonnés de

haut en bas, et qui sont : le centre moteur du membre inférieur, le centre moteur

du membre supérieur, le centre moteur de la face. De ces trois centres, celui du

membre supérieur est le plus vaste : il occupe les deux quarts moyens des

circonvolutions rolandiques, s'étend en arrière jusqu'au sillon interpariétal et

comprend, en avant, les pieds d'insertion des deuxième et première circonvo-

lutions frontales. Le centre du membre inférieur correspond au quart supérieur

des circonvolulions rolandiques et au lobule paracentral. Le centre moteur de

la face occupe l'opercule rolandique, le quart inférieur des circonvolutions

rolandiques et le pied d'insertion de la troisième circonvolution frontale.

L'excitation électrique de la zone motrice a été pratiquée il différentes

reprises chez l'homme (Fig. 236). Elle a montré que les centres du membre supé-

rieur et de la face comprennent un certain nombre de centres secondaires dis-

tincts, préposés aux mouvements des différentes articulations et de groupes

musculaires souvent très hautement différenciés. Les résultats obtenus ne sont

encore ni assez nombreux, ni assez détaillés pour permettre une localisation

exacte des différentes jointures Ils sont néanmoins des plus intéressants et des

plus instructifs, car ils ont permis de localiser : le centre du pouce sur les cir-

Zone motrice cor-

ticale.

Ses trois enitros

principaux.

Excitation électri-

que do ces centres

chez l'homme.

Zone du membre

supérieur.

Centro du pouco.

220 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

convolutions pariétale et frontale ascendantes immédiatement au-dessus du

genou de la scissure de Rolando, à peu près à la hauteur du deuxième'sillon

frontal et le centre de l'Ppnule sur la frontale ascendante au-dessous du premier

sillon frontal. Ils ont montré, en outre, qu'il est infiniment plus facile d'obtenir

FiG. 234. - Les centres sensitivo-moteurs et sensoriels de la face externe de l'hémisphère

cérébral de l'homme.

Ac, centre cortical de l'audition. - F, centre de la face. - .1/S, centre du membre

supérieur. - MI, centre du membre inférieur.

Fia. 233. - Les centres sensitivo-moteurs et sensoiiols de la face interne de l'hémi-

sphère cérébral de l'homme.

DIl, centre cortical du membre inférieur. - 0, centre cortical de l'olfaction.- V, centre

cortical visuel.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 221

chez l'homme que chez le singe un mouvement isolé d'une seule articulation,

même avec un courant relativement fort. On a pu ainsi obtenir il l'état isolé

et indépendamment de tout autre mouvement : la flexion du coude (Ilorsley

Nancrède, Kecn), les différents mouvements du pouce : la flexion Ilorsley, Nan-

crede, Keen, Diller et Buchanan), l'abduction (Horsley, Parker et Gotch, Keen),

l'opposition (Keen), la flexion isolée de l'index (Ilorsley), l'extension de l'index

(Keen), l'abduction des doigts (Keen, Mills et Ilearn), elc.

Par l'excitation de la zone de la face, on obtient de môme des mouvements

isolés et très différenciés, tels que la rétraction horizontale de la commissure

abiale, l'élévation du front et des sourcils, la fermeture des yeux. La rétraction

horizontale de la commissure labiale, produite surtout par la contraction des

muscles zygomatiques, s'obtient par l'excitation d'un centre (centre du facial

inférieur ou centre ? gomatir¡ue) situé sur la circonvolution frontale ascendante,

l'union des tiers moyen et supérieur de l'aire faciale, au niveau du genou

du sillon de Rolando, en arrière et un peu au-dessous du deuxième sillon fron-

tal (Ilorsley, Mills, Lloyd et Deaver, lIearn, Sachs et Gerster). Le centre du facial

supérieur occupe la partie supérieure de la zone de la face, immédiatement au-

dessous du centre du pouce. L'excitation de la frontale ascendante au-dessus du

centre zygomatique et au-dessous du centre du pouce détermine la fermeture

des deux ! Jeux (mouvement bilatéral) (Keen). Par l'excitation de la pariétale ascen-

dante au niveau et en arrière du centre zygomatique, Keen a obtenu l'élévation

du front el des sourcils. La rotation simple de la tête a été obtenue par Mills et

11 earn, en excitant le pied de la deuxième circonvolution frontale en avant de la

zone des doigts et de la main. C'est enfin sur le pied de la deuxième circonvolu-

tion frontale, dans l'angle formé parle deuxième sillon frontal avec le sillon pré-

Fig. 236. - La zone motrice de l'homme d'après les recherches des chirurgiens améri-

cains el anglais, Keen, Mills, Nancrède, Ilorsley, etc.

Zone de la lace.

Centre facial ni-

férieur.

Centre facial su-

périeur.

222 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Mouvements con-

jugués do la tête et

des yeux.

Zone du membre

inférieur.

Troubles paralyti-

ques consécutifs aux

lésions destructives

des différents centres

de la zone motrice

corticale.

Monoplégies cru-

rales. s.

Monoplégies bra-

chiales.

Monoplégies fa-

ciales inférieures.

rolandique, que Keen, Bechterew, Starr, localisent le centre des mouvements de

rotation de la tête el de déviation conjuguée des yeux.

Quant à la zone du membre inférieur dont les mouvements sont peu variés

chez l'homme et le plus souvent automatiques, on n'a pu encore la décomposer

en zones secondaires pour les différentes articulations. Son excitation produit

plus souvent des mouvements combinés, associés, que des mouvements isolés.

Mills et Keen, en excitant la pariétale ascendante au-dessus du centre de l'épaule,

c'est-à-dire immédiatement en arrière et au-dessus du premier sillon frontal,

ont obtenu l'abduction de la cuisse, sa flexion sur le bassin et la flexion de la

jambe sur la cuisse. En règle générale, on peut dire que les représentations

corticales des mouvements de la cuisse et du genou occupent la partie anté-

rieure de la zone, tandis que celle des petits orteils siège en arrière et attein-

drait, pour quelques auteurs, la scissure perpendiculaire externe.

Chez l'homme, les lésions destructives de la zone motrice s'accom-

pagnent toujours de troubles moteurs qui se traduisent cliniquement, suivant

l'étendue de la lésion, soit par une hémiplégie totale et indéfiniment persistante

qui frappe à la fois le membre inférieur, le membre supérieur et certains

muscles de la face et de la langue du côté opposé du corps; soit par une hémi-

plénie partielle (monoplégies associées, monoplégies pures), limitée il un ou deux

segments du côté opposé du corps.

Lorsque la lésion destructive intéresse la moitié supérieure de la zone

motrice et le lobule paracentral, comme dans le cas Scheule (Fig. 106), elle se

traduit cliniquement par une monoplégie braclcio-cnuralc. Lorsqu'elle siège sur la

partie inférieure de la circonvolution rolandique elle donne lieu, comme dans le

cas Heudebert (Fig. 124), iL une monoplégie bruchio- faciale. Le plus souvent

cette dernière intéresse à la fois les muscles de la langue et ceux de la face.

D'autres fois la monoplégie brachiale s'accompagne d'une paralysie de la face

seule, ou de la langue 'seule. Telles sont ces variétés de monoplégies {11'ac{lÎo-

faciale et brachio-linguale rapportées par H. Martin, Landouzy, Wood.

Lorsque la lésion destructive est très limitée, elle produit, suivant son

étendue et son siège, soit une monoplégie pure, c'est-à-dire une paralysie isolée

de la face et de la langue, du membre supérieur ou du membre inférieur, soit

une paralysie limitée à un ou plusieurs groupes musculaires synergiques.

Les monoplégies crurales sont rares et relèvent toutes d'une lésion du

obule paracentral uu de l'extrémité supérieure de la région rolandique (tu-

meur, plaques de méningite, foyer de ramollissement ou d'hémorragie). Elles

peuvent être bilatérales, - paraplégie, - lorsqu'il existe deux lésions symé-

triques, ou une tumeur médiane comprimant les deux lobules paracentraux.

Elles peuvent survenir dans l'enfance ou avant la naissance, relever d'une

porencéphalie double (cas Ollier, Fig. 237), et présentent alors le tableau

clinique de la paraplégie spasmodique congénitale (syndrome de Little).

Les monoplégies brachiales résultent de lésions destructives, compres-

sives ou traumatiques des deux quarts moyens des circonvolutions rolandiques.

Elles peuvent être totales et relever d'une lésion occupant le deuxième quart

supérieur des circonvolutions rolandiques, comme dans notre cas Naudin

(Fig. 113), ou bien partielles et n'intéresser que les extenseurs des doigts et

du poignet (Stimson), ou être limitées au poignet et aux quatre derniers doigts

avec intégrité du pouce (Lépine).

Les monoplégies faciales se traduisent par une paralysie des muscles de

FIBRES DE PROJECHON DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. '223

ric. 237. Double porencéphalie congénitale de la face externe des hémisphères

cérébraux chez un homme atteint, dès sa plus tendre enfance; de paralysie spasmo-

dique des membres inférieurs (syndrome de Little) et mort à l'âge de 79 ans. La

porencéphalie pénètre jusque dans le ventricule latéral et siège à droite à l'union

224 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Représentation

corticale bilatérale

du facial supérieur.

Paralysie associée

de la langue, du

pharynx.

Paralysie pscudo-

bulbaire d'origine

corticale par lésion

bilatérale de l'oper-

culc rolandiquc.

du tiers moyen et du tiers inférieur du sillon de Rolando; à gauche, à l'union du

tiers moyen et du tiers supérieur de ce sillon. Disposition radiée des circonvolutions

autour de la perte de substance cratériforme, dont le sommet occupe la voûle du

ventricule latéral. Agénésie partielle du faisceau pyramidal (Bicêtre, 1892). (Voy.

J. Déjerine. Deux cas de rigidité spasmodique congénitale. Maladie de Little suivie

d'autopsie.) (C. R. Soc. Viol., 1897, p. 261.)

la partie inférieure de la face - orbiculaire des lèvres, mentonnier, zygoma-

tiques, releveur de l'aile du nez - et dépendent d'une lésion occupant le quart

inférieur de la région rolandique. Dans ces cas le facial supérieur n'est jamais

absolument intact. Lorsqu'on examine le malade peu de temps après le début

des accidents, on constate, en effet, que les rides du front sont moins accen-

tuées du côté paralysé, que l'oeil de ce côté est plus ouvert que du côté sain

et que le malade le ferme moins facilement. Quelque discutée qu'ait été la

pathogénie de cette parésie légère du facial supérieur, de si courte durée dans

l'hémiplégie faciale d'origine cérébrale, elle est cependant d'une interprétation

facile, surtout depuis les travaux de Horsley et Beevor. Elle est une conséquence

de cette loi générale qui fait que chez l'hémiplégique, la paralysie est moins

accusée dans les muscles qui, de chaque côté du corps, fonctionnent simul-

tanément tel est le cas pour les muscles de la moitié supérieure de la face

- que dans les muscles à fonctions plus spécialisées, plus autonomes. En effet,

les muscles homologues à action synergique ont une représentation corticale

dans chaque hémisphère. C'est cette particularité qui explique pourquoi on ne

rencontre jamais une paralysie faciale d'origine corticale ou capsulaire, dans

laquelle le facial supérieur soit aussi paralysé que dans la paralysie faciale

d'origine périphérique. C'est là encore ce qui explique ce fait que, pendant t

longtemps, on s'est demandé si le facial supérieur avait un centre cortical. Or

ce centre existe, mais comme il a une action bilatérale, sa destruction n'en-

traine du côté opposé que des symptômes de paralysie légère et de courte

durée. Les expériences de Horsley et Beevor ne laissent aucun doute à cet

égard. Chez le^ macaque et chez l'orang, l'excitation du centre cortical du facial

supérieur détermine l'occlusion bilatérale des paupières, avec prédominance

dans la paupière du côté opposé, tandis que l'excitation du centre du facial

inférieur se traduit presque exclusivement dans les muscles du côté opposé.

L'excitation capsulaire a donné les mômes résultats à ces auteurs, le faisceau

capsulaire du facial supérieur d'un côté ayant la môme action bilatérale que

l'excitation du centre lui-même.

La paralysie isolée de la face, d'origine corticale, est tout à fait exception-

nelle et s'accompagne d'habitude d'une paralysie de l'hypoglosse du même

côté. Plus rarement elle pourra en outre s'accompagner de paralysie du

voile du palais et de troubles de la déglutition (cas Schweigoffer, Fig. 117).

Enfin, si la lésion de l'extrémité inférieure des frontales et pariétales ascen-

dantes est bilatérale - ce qui est assez rare- le tableau clinique sera celui de

la paralysie jJseudu-úulúaÎ1'e d'origine corlicale paralysie de la langue, de l'or-

biculaire des lèvres, des masticateurs, du pharynx, du larynx, démarche spé-

ciale du malade que l'un de 'nous a comparée (thèse de Leresche, 1891) à la

démarche à petits pas et à tâtons d'un sujet qui marche dans l'obscurité. Nous

ne possédons jusqu'ici que deux observations de cette affection (Barlow, 177 ;

Bouchaud, 1895); la figure 238 a trait à un nouveau cas de paralysie 1·seudo-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

225

bulbaire d'origine corticale. Dans ce cas comme dans celui de Barlow, l'oper-

cule frontal participe à la lésion.

Ainsi qu'on pouvait s'y attendre, les lésions de l'opercule rolandique ne

donnent pas naissance à des symptômes aussi localisés, aussi dissociés que

ceux fournis par l'expérimentation physiologique, et cela se comprend, étant

donnée la petite étendue occupée par chaque représentation motrice. On a cepen-

dant observé un cas de paralysie complète des deux hypoglosses sans participa-

tion delà face (Rosenthal, USi8), à la suite d'une lésion double et symétrique de

l'opercule frontal et rolandique. Quant à la paralysie corticale des nerfs mastica-

teurs - dont le centre cortical siège chez le singe à la partie inférieure de la

circonvolution frontale ascendante, elle a été rencontrée par Barlow et par

Bouchaud dans les cas précédemment cités. Elle existait également d'une ma-

nière très nette dans notre cas personnel (Fig. 238). Dans ces trois cas, l'opercule

frontal était altéré des deux côtés. Nous ne possédons pas jusqu'ici d'exemple de

paralysie unilatérale des masticateurs par lésion corticale ou centrale. Il est

probable que, dans ce cas, la paralysie doit être peu accentuée, les muscles

masticateurs appartenant aux muscles à fonctions synergiques. L'expérimen-

tation montre, en effet, que chaque centre cortical masticateur a une action

bilatérale.

La déviation conjuguée des yeux avec rotation de la tête s'observe

au cours de certaines hémiplégies par lésion corticale (Prévost, Hughling

Jackson, etc.) ; elle est un symptôme ordinaire dans l'épilepsie corticale ou jack-

sonienne (Landouzy). Ferrier, Landouzy, Grasset, Wernicke, Ilenschen placent

dans le lobule pariétal inférieur (pli courbe et gyrus supramarginal) le siège de

la représentation corticale des mouvements de la tête et des yeux. Par contre,

Ilorsley diagnostique une lésion du lobe frontal lorsque l'attaque d'épilepsie

jacksonienne débute par la déviation conjuguée de la tête et des yeux du côté

opposé. Mills, au cours d'une opération, dit avoir obtenu une déviation nette de

la tête du côté opposé en électrisant la partie postérieure de la deuxième circon-

volution frontale. Il résulte de nombreuses expériences faites sur l'animal, en

TONII, Il. 15

Fig. 238. - Paralysie pseudo-bulbaire d'origine corticale datant de deux ans et demi

chez un homme de 53 ans. Lésions bilatérales exclusivement corticales constituées

par un processus d'encéphalite interstitielle comprenant de chaque côté l'opercule

frontal et l'opercule rolandique, et remontant' en s'atténuant jusqu'à la partie

moyenne de la région rolandique. Dans les derniers mois de sa vie, ce malade pré-

senta des symptômes d'hémiplégie bilatérale et des convulsions épileptiformes

(Bicêlre, 1894). Voy. J. Déjerine. Séméiologie du système nerveux. In Bouchard, Traité

de pathol. étz., T. V, p. 4GO, Fig. 13; Comte, Des paralysies pseudo-bulbaires, Th.

Paris, 1900, Obs. XIV et Piperkoff. Arch. de Neurol. 1898, p. 33.

Déviation cottju-

guée dota tète et

des yeux.

22C ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Centres laryngés

bilatéraux distincts

pour la phonation et

pour la respiration.

Paralysies laryn-

gées.

Centres pharyngés

bilatéraux.

particulier sur le singe, qu'il existe en réalité deux zones corticales, l'une anté-

rieure, l'autre postérieure dont l'excitation provoque une déviation conjuguée

des yeux avec rotation de la tête du côté opposé au point exité. La zone anté-

rieure ou frontale serait seule motrice et la déviation conjuguée des yeux et de

la tête - toujours transitoire, constatée dans les lésions en général profondes

du lobule pariétal inférieur serait un symptôme indirect de lésion en foyer, dû

à l'évocation d'une sensation visuelle ou auditive par suite de l'irritation ou

de la destruction des faisceaux visuel cortical et auditif cortical sous-jacent au

pli courbe ou au gyrus supramarginalis.

Centres corticaux laryngés. - Les deux fonctions que possède le larynx

- fonction vocale et fonction respiratoire - ont une représentation corticale.

L'existence d'un centre cortical pour la phonation fut pressentie par Bouillaud,

entrevue par Ferrier, par Duret, puis par Munk, et nettement démontrée par

Krauss (1884 et 1890), qui chez le chien localisa ce centre dans la partie antéro-

externe du gyrus précrucial. Pour Masini (1888), cette zone s'étendait en arrière

sur la région motrice proprement dite. En 1889 et 1890, Semon et Horsley mon-

trèrent que, chez le singe, le centre cortical laryngé siège dans la partie infé-

rieure de la frontale ascendante immédiatement en arrière de l'extrémité infé-

rieure du sillon précentral. L'excitation de cette région produit chez l'animal

en expérience une contraction bilatérale des adducteurs de la glotte. Pour ces

auteurs, il n'y aurait pas de centre cortical respiratoire, la respiration étant une

fonction d'ordre organique. En 1895, Risien Russell a montré qu'il existe un

centre cortical respiratoire, siégeant chez le chat et le chien en avant et

au-dessus du centre phonateur. L'excitation de cette région détermine une

contraction bilatérale des abducteurs de la glotte. Ainsi donc, d'après les

lecherches précédentes, il existe un centre cortical de la phonation et un centre

cortical de la respiration, ayant l'un et l'autre une action bilatérale.

Les paralysies laryngées par lésions corticales ou sous-corticales unila-

térales ont été jusqu'ici très rarement observées. Dans un cas de Garel (1890), il

existait une lésion très légère du pied de la troisième frontale et de l'extrémité

inférieure de la frontale ascendante, et, dans un autre cas du même auteur, la

lésion siégeait au niveau du genou de la capsule interne. Semon et Horsley ont

fait remarquer que dans ces cas l'examen histologique du bulbe n'ayant pas

été pratiqué, ces faits ne pouvaient être invoqués en faveur de l'existence d'un

centre cortical laryngé ayant une action croisée. Dans les deux cas que l'un de

nous a rapportés en 1891, concernant deux aphasiques moteurs sous-corticaux

avec paralysie de la corde vocale droite, cette objection ne peut être soulevée,

car l'examen histologique du bulbe a été pratiqué. Dans ces deux cas, les lésions

sous-corticales avaient détruit la substance blanche sous-jacente au tiers pos-

térieur de la circonvolution de Broca, ainsi qu'à l'extrémité inférieure de la fron-

tale ascendante. Or, chez ces deux malades, la paralysie de la corde vocale sié-

geait du cûlé opposé à la lésion cérébrale.

Quant aux centres corticaux des mouvements du pharynx, les recherches

expérimentales montrent que ces centres siégentau-dessous et un peu en arrière

des centres laryngés. Comme les centres masticateurs et laryngés, leur action est

bilatérale.

Localisations motrices corticales chez le macaque et l'orang-outang.

Grâce aux explorations électriques de Ferrier, Ilorsley et Beevor, Horsley et Schafer,

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 227

la question des fines localisations corticales est infiniment plus avancée chez le macaque

et l'orang que chez l'homme.

Chez le macaque (Fig. 239), la zone motrice occupe la région rolandique, empiète zono motrice du

en avant sur le lobe frontal, et en haut sur la face interne de l'hémisphère. On y trouve macaque.

FiG. 239. - Les centres moteurs des faces externe et interne du cerveau

du macacus sinicus, d'après Ilorsley et Schafer (Philos. Trans., 1887).

228 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Zone motrice de

l'urang.

i

Zone des membres.

Leurs centres secon-

daires.

Leurs dispositions

chez l'orang et le

macaque.

échelonnés de haut en bas, le centre du membre inférieur, le centre du membre supérieur

et le centre de la face. En avant de ces centres se trouvent, en haut le centre du tronc,

en bas le centre des mouvements de la tète et des yeux.

Chez l'orang (Fig. 240), les centres du membre inférieur (MI) du membre supérieur (MS) et

de la face siègent surtout sur la circonvolution frontale ascendante et sur les parties supé-

rieure et inférieure de la circonvolution pariétale ascendante. Le centre des mouvements

de la tète et des yeux occupe la circonvolution frontale ascendante et s'insinue enlre le

centre du membre supérieur (MS) et celui de la face ; mais il existe en outre, en avant

du sillon précentral, un centre moteur spécial des yeux dont l'excitation ne détermine

qu'une déviation conjuguée des yeux du côté opposé, sans rotation concomittante de la

tête.

Ces centres empiètent les uns sur les autres chez le macaque; chez l'orang, par

conlre, ils sont séparés par des aires inexcitables qui existent également chez l'homme :

les électrisations faites par Keen, Horsley, Mills, Parker et Gotsch, Gliipaull, concordent

en effet toutes pour démontrer l'existence d'un point inexcitable situé en avant du genou

du sillon de Rolando, entre le centre de la face et celui du pouce.

Zone des membres. - Chacun des centres moteurs compiend un certain nombre

de centres secondaires dont l'étendue est d'autant plus grande que le centre est préposé

à un mouvement plus hautement différencié. Chez le macaque, les limites entre ces diffé-

rents centres ne sont nulle part nettement tranchées : les centres secondaires empié-

lant les uns sur les autres ; mais il existe néanmoins pour chaque articulation, pour

chaque mouvement différencié, un foyer, un point d'élection, dont l'excitation provoque

un effet maximum, puis à mesure qu'on s'en éloigne, le mouvement diminue pro-

gressivement, et aux limites de deux centres on observe une véritable confusion de

deux mouvements.

Les différents centres secondaires du membre inférieur sont disposés chez le macaque

(Fig. 241) d'avant en arrière, dans l'ordre suivant : hanche, (fenou, cou-de-pied, (f1'OS orteils,

petits orteils; le centre du gros orteil correspondant àl'extrémité supérieure du sillon de

FiG. 240. - Les centres moteurs corticaux de l'orang (simia salyrus), d'après Beevor et

IIorsley (Philos. Trans., 1890).

III, centre du membre inférieur. - MS, centre du membre supérieur.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 2M

Rolando. Les centres du membre supérieur sont, par contre, échelonnés de haut en bas :

épaule, coude, poignet, doigts, index et pouce, les grandes articulations occupant la partie

supérieure de la zone, tandis que les centres des petites articulations et des mouve-

ments hautement différenciés siègent à la partie inférieure, au voisinage du centre

moteur de la face.

Chez l'orang (Fig. 242), les centres du membre inférieur n'occupent que la circonvolution

frontale ascendante et sont disposés non dans le sens transversal, comme chez le macaque,

mais dans le sens vertical. De haut en bas, on trouve les centres : gros orteil, petits orteils.

cou-de-pied, genou et hanche; ce dernier centre étant juxtaposé au centre de l'épaule.

Par contre, la disposition générale des centres du membre supérieur se rapproche

beaucoup de celle que l'on rencontre chez le macaque. Les variantes tiennent à la

coudure du sillon de Rolando chez l'orang et à la flexuosité des circonvolutions qui le

bordent. Il s'ensuit que les différents centres, au lieu d'être échelonnés de haut en bas

comme chez le macaque, sont situés l'un devant l'autre ; mais, que l'on redresse par la

pensée le sillon de Rolando, et l'analogie devient complète.

L'excitation de chacun de ces centres détermine un mouv ement isolé, primaire initial

de la jointure correspondante (Signal symptom de Ilorsley,); mais, pour peu que

l'excitalion se prolonge, ce mouvement primaire est bientôt suivi de mouvements

secondaires, tertiaires, etc., dans les autres jointures du membre. L'ordre (March de

Iluglilins Jackson), dans lequel s'effectuent ces mouvements secondaires, tertiaires, etc.,

est tout à fait conforme à ce que l'on observe chez l'homme dans l'épilepsie partielle

diteJacksonienne et obéit à de véritables lois. La progression est : épaule, coude,poignet,

main, lorsqu'on excite les régions élevées de la zone; elle suit un ordre inverse, -

pouce, doigts, poignet, coude, épaule, - lorsqu'on excite les régions inférieures. Dans

les régions moyennes, le mouvement commence par une des ai ticulations moyennes;

par le poignet, lorsqu'on applique les électrodes sur la frontale ascendante; par le

coude, lorsqu'on les applique sur la pariétale ascendante, et se propage de làà la racine

du membre ou à sa périphérie. L'excitation de la partie antéro-supérieure de la zone

détermine une progression spéciale de mouvements signalée par Ferrier : l'animal

porte la main à la bouche. Ce mouvement commence par le poignet qui est d'abord

fixé dans l'extension, puis on observe la flexion des doigts, suivie de la flexion du

coude, de l'adduction et de la rotation de l'épaule en dehors.

Le mouvement obtenu par l'excitation électrique de la zone du membre inférieur

varie suivant le siège d'application des électrodes, mais il s'agit en général d'un mou-

vement de flexion des articulations du membre inférieur. Lorsqu'on applique les élec-

trodes en arrière de l'extrémité supérieure du sillon de Rolando, on agit sur les articu-

lations du cou-de-pied et des orteils, et l'on produit la flexion du pied et la flexion ou

plus souvent l'extension des orteils. Lorsqu'on électrise les régions antérieures de la

zone, à la flexion du pied et aux mouvements des orteils s'ajoutent la flexion du genou,

puis la flexion de la hanche lorsque les électrodes sont appliqués à la limite antérieure

de la zone. La différenciation des mouvements du membre inférieur est toutefois loin

d'être aussi fine et distincte que celle du membre supérieur, et dès qu'on emploie un

courant un peu fort on obtient non pas une progression lente, mais une succession

rapide presque simultanée des mouvements des différentes articulations.

Poussant plus loin leurs recherches, Beevor et Horsley sont arrivés à localiser dans

chacun des centres secondaires (en particulier dans ceux de la zone du membre supé-

rieur) les mouvements propres à chaque articulation. Par l'excitation du centre de

l'épaule pratiquée de haut en bas, on voit survenir les mouvements dans l'ordre suivant :

projection en avant, abduction, rotation en dehors, adduction. Le centre du coude présente

de haut en bas : extension, mouvement intermédiaire entre l'extension et la flexion,

flexion; le poignet : extension, flexion et pronation, mouvement intermédiaire entre la

pronation et la supination, supination. Dans les centres des doigts et du pouce, l'ordre

s'effectue dans le sens transversal, l'extension en avant et la flexion en arrière. Chez

l'orang, la localisation des mouvements très différenciée est infiniment plus fine que

Leur excitation.

Mouvement primaire.

Mouvements sc-

condaires et ter-

tiaires.

Ordre do ucce-

sion de ces mouve-

ments.

Localisation corti-

cale des différents

mouvements d'uno

IDPIne articulation.

230

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Zone de la face.

Sa division chez le

macaque.

Région faciale su-

périeure.

Région faciale in-

férieure.

chez le macaque. L'excitation de l'écorce produit en général un mouvement primaire

isolé, et ce n'est qu'exceptionnellement que l'on assiste à ces successions ou progressions

de mouvements secondaires, tertiaires, etc., si fréquents chez le macaque.

La zone de la face est très étendue chez le macaque et surtout chez l'orang. Elle

est située au-dessous de la zone du membre supérieur, s'étend en avant jusqu'au sillon

précentral et contient non seulement la représentation corticale des mouvements de

la face proprement dite, mais encore celle de la partie supérieure du tube digestif (lan-

gue, pharynx) et du larynx. Ce qui caractérise cette zone, c'est qu'à l'encontre des zones

des membres supérieur et inférieur, elle contient un certain nombre de centres secon-

daires qui président à des mouvements bilatéraux.

Horsley et Schafer divisent cette zone chez le macaque en deux régions : l'une supé-

rieure, la région faciale supérieure dont l'excitation entraîne le clignement, c'est-à-dire la

fermeture des paupières, l'élévation de l'aile du nez et l'élévation de la commissure la-

biale ; l'autre inférieure, la région faciale inférieure, dont l'excitation détermine des

mouvements de la langue et des mâchoires analogues à ceux de la mastication.

Dans la région faciale supérieure, on trouve contigu au centre du pouce et de

l'index un centre pour les mouvements des paupières, - centre palpebral; - ce centre

est bilatéral, mais actionne surtout les paupières du côté opposé. L'excitation de la

partie prérolandique du centre détermine l'ouverture, l'excitation de la partie rétro-

rolandique, la fermeture des paupières. Au-dessous du centre palpébral siège le centre

unilatéral de l'élévation de la commissure labiale du calé opposé.

Dans la région faciale inférieure, on trouve échelonnés d'avant en arrière les centres

pour les mouvements latéraux du larynx, du pharynx et de la mastication, et au voisinage

immédiat de la scissure de Rolando, un centre unilatéral de rétraction (horizontale) de

la commissure labiale, puis au niveau de l'opercule rolandique le centre bilatéral de l'ou-

verture de la bouche. Le centre phonatoire du larynx, enfin, siège dans la partie anté-

rieure du pied de la frontale ascendante; son excitation produit la contraction bilaté-

rale des adducteurs de la glotte. Dans toute la région faciale inférieure, on obtient en

outre des mouvements de la langue et, ainsi que Ferrier l'a signalé, l'excitation de la

FiG. 241. - Les régions sensitivo-motrices de l'écorce cérébrale du singe (macacus

sinicus), d'après Beevor et Horsley (Philos. Trans., 1890, B. p. 81).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

231

partie antérieure de cette zone détermine la protrusion, l'excitation de sa partie posté-

rieure, la rétraction de la langue associée à des mouvements de la bouche.

Chez l'orang, Horsley et Beevor ont poussé encore plus loin la fine localisation des

mouvements de la face, en particulier ceux des lèvres et de la langue (Fig. 242). Ils ont

montré que le centre des mouvements conjugués de la tête et des yeux est adjacent au centre

du pouce, qu'il siège sur la circonvolution frontale ascendante, immédiatement au-dessous

du genou du sillon de Rolando et non, comme chez le macaque, dans l'angle rentrant

des branches horizontale et verticale du sillon prérolandique. L'excitation de ce centre

détermine l'ouverture rapide des paupières et la rotation (dans le plan horizontal) des

yeux et de la tête vers le côté opposé. Au-dessous du centre des yeux et de la tête se trouve

le centre du facial supérieur, centre palpébral, dont l'excitation détermine la fermeture

bilatérale des paupières plus prononcée du côté opposé.

Le grand développement de la mimique et la mobilité extrême des lèvres du jeune

orang font déjà prévoir chez lui une différenciation très fine des mouvements des lèvres,

de la bouche et de la langue. Le centre de la lèvre supérieure siège sur la circonvolution

pariétale ascendante, au-dessous du genou du sillon de Rolando. L'excitation de la partie

supérieure de la zone détermine la contraction de la partie supérieure de l'orbiculaire des

lèvres du côté opposé. L'excitation d'une bande étroite de la circonvolution pariétale

ascendante le long du sillon de Rolando, à la hauteur horizontale de l'extrémité infé-

rieure du sillon interpariétal, détermine l'élévation de la lèvre supérieure du côté opposé.

Par l'excitation de la partie corresponclante;de la frontale ascendante, on obtient la rétrac-

tion (horizontale) de la commissure labiale du côté opposé. A égale distance entre ce centre

et le centre palpébral, il existe dans la circonvolution frontale ascendante, le long du

sillon de Rolando, un point dont l'excitation détermine le renversement de la lèvre infé-

rieure du côté opposé. Ces quatre centres sont unilatéraux. Autour de l'extrémité infé-

rieure de la scissure de Rolando, on trouve quatre petits centres pour les mouvements

bilatéraux de la bouche, dont l'excitation produit de haut en bas : le renversement en

dedans des deux lèvres, en particulier de la lèvre inférieure du côté opposé, le pincement

des deux lèvres, l'ouverture de la bouche, la moue des deux lèvres.

FiG. 242. La région motrice de la corticalité cérébrale de l'orang (simia satyrus),

d'après Beevor et Horsley (Philos. Trans., 1890).

Sa différenciation

chez l'orang.

Lo centre palpe-

bral occupe la cir-

convolution frontale

ascendante.

Centre facial infé-

rieur

Représentation

corticale bilatérale

et unilatérale do ses

centres secondaires.

232 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Centro cortical hi-

latéral pour la

langue.

à

Zone de la tête et

des yeux.

Son siège chez le

macaque.

Son siège chez

l'orang.

La région exci-

table de la capsule

interne chez le ma-

caque

Les mouvements de la langue s'obtiennent par l'excitation de la partie inférieure de

la circonvolution frontale ascendante. Ces mouvements sont bilatéraux, et la disposition

de leur représentation corticale est telle, qu'en excitant le centre de la langue de haut

en bas, on observe progressivement tous les mouvements intermédiaires entre la pro-

jection de la langue en avant et sa rétraction en arrière dans le fond de la bouche. Par

l'excitation de la moitié inférieure de cette zone, la langue est tirée hors de la bouche,

la pointe dirigée du côté opposé, et son attitude est celle qu'on observe dans l'hémi-

plégie de l'homme. Sa partie postérieure est aplatie lorsque l'électrode est appliqué aux

limites supérieures de cette zone; elle est épaissie, gonflée, lorsque les électrodes sont

placés plus bas. L'excitation de la moitié inférieure de la zone de la langue détermine

de haut en bas : la rotation de la langue du côté opposé, dans l'intérieur de la cavité buc-

cale ; la rétraction de la langue avec rotation vers la joue du côté opposé et épaississement de

sa partie postérieure; enfin la rétraction légère de la langue avec aplatissement total et

rétraction horizontale de la pointe du côte opposé. Dans ce mouvement, la langue s'adapte

sur le plancher de la bouche, sa face supérieure est légèrement concave et la pointe

rétractée derrière l'arcade dentaire.

Zone de la tête et des yeux. - Les représentations corticales des mouve-

ments de la tête et des yeux occupent chez le macaque (Fig. 241) la partie postérieure des

première et deuxième circonvolutions frontales, en particulier l'angle rentrant des

branches horizontale et verticale du sillon prérolandique. Ferrier a montré que l'exci-

tation de cette région est suivie d'une déviation conjuguée des yeux et de la tète du côté

opposé avec dilatation des pupilles, l'expression de l'animal étant celle de l'attention

et de l'étonnement, - et que la destruction de cette même région détermine une dévia-

tion conjuguée de la tête et des yeux du côté de la lésion. Les recherches de Ferrier

ont été confirmées par Ilorsley et Schafer, par Beevor et Horsley, qui différencient le

centre des mouvements de la tète de celui des yeux ; Schafer et Mott enfin, dissocient

dans le centre des mouvements des yeux un territoire moyen dont l'excitation détermine

la déviation conjuguée simple, un territoire supérieur dont l'excitation est suivie d'une

déviation latérale avec abaissement des globes oculaires, et un territoire inférieur dont

l'excitation provoque, avec la déviation latérale, une élévation des globes oculaires.

D'après Horsley et Beevor, le centre des mouvements conjugués de la tête et des

yeux est situé chez l'orang (Fig. 242) entre le centre du pouce et le centre du facial supé-

rieur ; il siège sur la circonvolution frontale ascendante immédiatement au-dessous

du genou du sillon de Rolando et non, comme chez le macaque, dans l'angle rentrant

des branches horizontale et verticale du sillon prérolandique.

Des mouvements des yeux peuvent encore être obtenus, ainsi que Ferrier l'a montré,

en excitant des régions postérieures de l'hémisphère, le pli courbe, la première circon-

volution temporale (Ferrier), le lobe occipital (Schafer, Munk, Scherrington, Risien

Russell,Obregia Bechterew). Mais il s'agirait alors d'un mouvement indirect, dû à l'exci-

tation des centres sensoriels de l'audition, de la vision, passant à l'évocation d'images

visuelles ou auditives et assez analogues aux mouvements de la tête, des yeux ou du

pavillon de l'oreille, lorsqu'une lumière ou un son viennent à être perçus.

Le centi e postérieur occipital ou occipito-temporal des mouvements des yeux est en

partie au moins sous la dépendance du centre antérieur ou frontal. Schafer a montré que

l'excitation du centre frontal a une action plus directe sur les muscles des yeux que le

centre postérieur, car la période latente de ce dernier a une durée beaucoup plus longue

que celle du premier.

Il résulte, en outre, des expériences de Pick, de Risien Russell, que tous les mouve-

ments des globes oculaires ont une représentation corticale bien que l'aire corticale

des mouvements de latéralité soit beaucoup plus importante que celle des mouvements

de rotation, d'abaissement, d'élévation du globe oculaire.

Localisations capsulaires chez le macaque. - Après avoir étudié les locali-

sations motrices corticales chez le macaque, Ilorsley et Beevor ont déterminé le trajet

capsulaire du faisceau moteur. Leurs recherches sont basées sur quarante-trois expé-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

233

riences faites toutes sur le macacus sinicus. Elles démontrent que le faisceau moteur

présente dans la capsule interne un trajet et une étendue variables suivant les hau-

teurs. - Dans la Fig. 243 empruntée aux auteurs précédents, la région excitable de la

capsule interne est inscrite sur huit coupes horizontales, étagées de haut en bas. -

Ces coupes montrent que la région excitable de la capsule occupe dans la région thala-

mique supérieure (I) la presque totalité des segments antérieurs et postérieurs de la

capsule, à l'exception de la partie tout à fait frontale du segment antérieur. Sur les

coupes suivantes (II et III), la partie inexcitable du segment antérieur augmente, une

région inexcitable apparaît à la partie postérieure du segment postérieur (III), de telle

sorte que la zone excitable de la capsule interne se confine au genou de la capsule et à

la plus grande partie de son segment postérieur. Sur les coupes qui intéressent la région

thalamique moyenne et le globus pallidus, la zone excitable empiète de nouveau sur le

segment antérieur de la capsule (coupes IV et V), puis elle se ramasse sur elle-même

et n'occupe dans les régions thalamique inférieure et sous-thalamique que le genou et

le segment postérieur de la capsule interne (coupes VI, VII et VIII). Sa limite posté-

rieure est constituée par la lame médullaire externe du noyau lenticulaire.

A la partie postérieure du segment postérieur, il existe donc une zone inexcitable

qui apparaît à peu près à l'union des régions thalamiques supérieure et moyenne, s'ac-

croît rapidement à mesure que l'on descend et acquiert sa plus grande étendue dans la

région sous-thalamique aux confins du pied du pédoncule cérébral.

L'excitation de la capsule interne détermine d'avant en arrière des mouvements des

yeux, de la tête, de la face et de la langue, du membre supérieur, du tronc et du membre

inférieur. Le point extrême antérieur produit l'ouverture des yeux, le point extrême

postérieur des mouvements des orteils. Horsley et Beevor ont montré que lorsque, sur la

Fig. 2H représentant les différentes régions excitables de l'écorce du macaque, on tire

des lignes obliques qui, partant des foyers des différents centres secondaires, sectionnent

à angle droit les deux tiers supérieurs du sillon de Roland,, on obtient assez exacte-

ment la disposition de l'arrangement antéro-postérieur des fibres excitables de la capsule

interne. - D'avant en arrière on les trouve échelonnées dans l'ordre général suivant : -.

234

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 2ho Localisations motrices capsulaires chez le macacus sinicus, d'après Beevor

et Ilorsley (Philos. Trans., t8go, (3).

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 235

236 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les lésions do la

zone rolandique s'ac-

compagnent do

troubles de la sensi-

bilité.

Ils peuvent inté-

resser la sensibilité

superficielle et la

sensibilité profonde;

le sens musculaire et

le sens stéréognos-

tique.

2. - LOCALISATIONS SENSITIVES DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. - Nous savons

par l'anatomie que le ruban de Reil se termine en s'arborisant dans la couche

optique, et que de ce dernier ganglion partent des fibres destinées aux diffé-

rents modes de la sensibilité générale, et allant s'arboriser dans l'écorce; s'il est

universellement reconnu que la corticalité cérébrale est l'aboutissant des fibres

de tous les modes de la sensibilité, il existe encore quelques divergences parmi

les observateurs, en ce qui concerne la topographie exacte dans l'écorce des

zones de la sensibilité générale.

Pour la plupart des auteurs, il est admis, depuis les travaux de Tripier (1877),

que les lésions partielles ou totales de la région rolandique, - c'est-à-dire de la

zone dite motrice - déterminent chez le chien, le singe et chez l'homme, en

même temps que des troubles plus ou moins accusés de la motilité, des altéra-

tions de la sensibilité.

Chez l'homme, ces troubles sensitifs sont très fréquemment observés dans

les cas d'hémiplégie par lésion corticale. Ils peuvent porter sur tous les

modes de la sensibilité, mais ces différents modes ne sont pas toujours pris

au même degré. Ils peuvent donc intéresser la sensibilité superficielle (tac-

tile, douloureuse, thermique) et la sensibilité profonde (articulaire, muscu-

laire). Ils peuvent intéresser également : le sens des attitudes segmentaires

(notion de position' ou sens musculaire qu'il ne faut pas confondre avec la

sensibilité propre du muscle, laquelle indique seulement le degré et la durée

de la contraction), le sens de la force, et enfin le sens dit stéréognostique,

- Hoffmann, 1885, - c'est-à-dire la faculté que nous avons de reconnaître

la forme des objets par la palpation. Mais pour nous, tous ces soi-disants sens

n'existent pas en tant que sens spéciaux; ce sont des résultantes, des asso-

tions de sensations simples, élémentaires : tactiles, douloureuses, thermiques,

articulaires, musculaires. Lorsque, les yeux fermés, on reconnaît un objet en le

palpant, lorsque, dans les mêmes conditions, on place ses membres dans telle ou

telle position que l'on vous désigne, la notion de la] forme de l'objet, celle de

l'attitude réalisée sont la conséquence de l'association de différentes sensations

simples, superficielles et profondes. Dans son acception la plus large, le sens

stéréognostique comporte la reconnaissance non seulementde la forme de l'objet,

mais encore des propriétés physiques de cet objet, telles que sa consistance et

sa température. Il est partant évident que ce soi-disant sens stéréognostique,

loin de représenter un mode de sensibilité simple, n'est autre chose qu'un com-

plexus, une association de divers modes de sensibilités élémentaires, provenant

de la sensibilité superficielle et de la sensibilité profonde, mais c'est surtout la

sensibilité profonde qui nous donne la notion de la forme de l'objet, de même

qu'elle nous donne aussi la notion des attitudes segmentaires. La perception tac-

tile de l'espace n'est pas plus une sensation simple que sa perception visuelle ou

auditive, et la clinique montre que le sens dit stéréognostique est, en réalité,

1. Lorsque le malade a perdu la notion de position - sensibilité musculaire, articulaire - il ne

peut reproduire avec la main du côté sain l'attitude passivement imprimée au membre malade,

mais si l'hémiplégie est peu prononcée, il peut avec le membre malade reproduire très exacte-

ment l'attitude imprimée passivement au membre sain. L'explication de ce fait est aisée, si l'on

réfléchit que du coté du membre paralysé, le centre cortical étant lésé, les impressions périphé-

riques ne provoquent le réveil d'aucune image de mémoire de mouvement, tandis que les im-

pressions périphériques du membre sain, réveillant les images du centre cortical correspon-

dant, ces dernières, transmises par le corps calleux, viennent dans le centre cortical lésé y

produire le mouvement correspondant à l'attitude du membre sain.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Saïpêtrière

FI 11 H ES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 237

une association de plusieurs sensations simples. Ce sont là, des faits bien connus

en clinique et sur cette question, nous ne pouvons du reste, que partager l'opi-

nion de Redlich, von Monakow, Claparède, et nous croyons, que l'on doit parler

non d'un sens stéréognostique, mais bien d'une perception stéréognostique.

L'hémianesthésie corticale présente les caractères suivants : elle est d'ordi-

naire, pas toujours cependant, accompagnée d'une hémiplégie, et le membre le

plus paralysé est en même temps le plus anesthésié. Il n'existe pas de parallé-

lisme entre le degré de l'hémiplégie et celui de l'hémianesthésie. Une hémiplégie

moyenne ou très peu accusée pourra s'accompagner d'une anesthésie très pro-

noncée, et vice versa. Mais quel que soit le degré de l'hémiplégie qui accompagne

l'hémianesthésie, on constate d'ordinaire un rapport étroit entre l'état de la

sensibilité et celui de la motilité; le membre le plus anesthésié étant en même

temps le plus paralysé.

En d'autres termes, dans l'hémiplégie par lésion cérébrale compliquée

d'hémianesthésie, les troubles de la sensibilité sont plus marqués au membre

supérieur qu'au membre inférieur, au tronc et à la face, et au niveau de cette

extrémité supérieure ils sont d'autant plus accusés que l'on examine des régions

plus éloignées de la racine du membre; la main, par exemple, est plus anes-

thésiée que l'avant-bras, ce dernier est plus insensible que le bras, etc. Cette

distribution de l'anesthésie, sur laquelle on n'a guère attiré l'attention, nous

parait appartenir en propre à l'hémianesthésie organique, car jusqu'ici nous

ne l'avons jamais observée dans l'hystérie. Nous savons aussi que dans cette

dernière affection l'hémianesthésie se présente parfois sous forme segmentaire,

- anesthésie en gant, en manchettes, en gigot, - particularité que nous

n'avons jamais rencontréedans l'hémianesthésie relevant d'une lésion cérébrale.

L'intensité de cette hémianesthésie organique est variable; parfois très pro-

noncée, elle n'atteint jamais le degré que l'on rencontre fréquemment dans

l'hémianesthésie hystérique, et dans laquelle la perte de la sensibilité peut être

totale, absolue. D'une manière générale, elle s'atténue à partir du moment où

elle est apparue, et peut même disparaître au bout d'un temps plus ou moins

long; mais, par contre, elle peut persister pendant très longtemps, pendant de

longues années. Lorsqu'elle diminue - et c'est le cas le plus ordinaire, la règle

pour ainsi dire-c'est dans les extrémités des membres, et en particulier dans la

main, que la sensibilité revient en dernier. Le retour des fonctions sensitives

se fait donc lentement et progressivement de la racine du membre vers son

extrémité. Il résulte des recherches faites dans le service de l'un de nous, à

Bicêtre d'abord, puis à la Salpêtrière, que les troubles sensitifs sont plus per-

sistants chez les sujets âgés que chez les sujets jeunes, et d'autant plus du-

rables que la lésion corticale est plus étendue et plus profonde, partant, a

détruit un plus grand nombre de fibres d'association intra-corticales.

Cette hémianesthésie corticale ne porte que sur les divers modes de sensibi-

lité générale énumérés plus haut, et les sens spéciaux sont toujours intacts. Les

zones corticales des sens spéciaux -vision, ouïe, goût, odorat - sont en effet

trop éloignées de la zone rolandique pour participer à la lésion de cette dernière.

En outre, une lésion unilatérale de ces centres corticaux sensoriels ne détermine

pas de troubles appréciables - sauf pour la vision. - L'audition, le goût,

l'odorat, en effet, ont des centres corticaux bilatéraux communiquant entre eux

(Voyez Localisations sensorielles). Pour la vision par contre, une lésion corticale

s'étendant jusqu'au pli courbe et sectionnant la couche sagittale à ce niveau,

Caractères de l'hé-

mianesthésie corti-

cale.

Son intensité.

Sa durée.

Elle respecte les

sens spéciaux vue,

ouïe, goût, odorat.

238 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son interprétation.

Localisation et

étendue de la zone

sensitive corticale.

pourra produire une hémianopsie homonyme latérale siégeant du même côté

que l'hémianesthésie, et ce phénomène sera bien plus constant encore, si, outre

la lésion de la zone rolandique, il en existe une seconde au niveau de la scissure

calcarine. C'est là une éventualité possible, mais rarement observée. Quant il

l'existence d'un rétrécissement du champ visuel du côté correspondant à l'hémi-

anesthésie, c'est là une particularité qui fait toujours défaut dans l'hémianes-

thésie organique et qui, lorsqu'elle s'y observe, dépend de troubles fonctionnels

surajoutés, hystériques ou autres. Il faut du reste pour l'hémianesthésie corti-

cale, comme pour l'hémianesthésie capsulaire, se rappeler que cette association

de troubles fonctionnels venant se greffer sur des symptômes organiques, n'est

pas un phénomène très rare (Voyez Localisations sensitives capsulaires, p. 256).

Dans beaucoup de cas d'hémianesthésie d'origine corticale, on a constaté que

la lésion rolandique empiétait plus ou moins sur le lobe pariétal. II ne faut pas

toutefois en conclure que les troubles de la sensibilité relèvent de la lésion du lobe

pariétal; les hémiplégies post-opératoires consécutives à la lésion volontaire ou

accidentelle de la zone motrice au cours d'une trépanation, les hémiplégies par-

tielles ou totales dues à des lésions nettement localisées à la région rolandique,

s'accompagnent toujours de troubles de la sensibilité générale et musculaire, et

ces troubles sont en général plus ou moins persistants si la paralysie elle-

même est durable.

La pathogénie de ces troubles sensitifs a donné lieu à de nombreuses inter-

prétations. Un certain nombre de physiologistes attribuent tous les troubles du

mouvement soit à la perte de la sensibilité tactile (Schiff), soit à la perte de la

conscience musculaire (Ilitzig), soit à la paralysie du sens musculaire (Nothnagel),

à la perte de la puissance de perception (Goltz) ou à une paralysie psychique

(Munk, Bastian). De ce fait, ils nient donc l'existence même des centres moteurs

corticaux. Pour Munk, ces troubles sensitifs jouent un rôle si prépondérant,

qu'il désigne la région rolandique sous le nom de zone sensible (1 ! ihlsphare).

La plupart des cliniciens et des expérimentateurs récents admettent, par

contre, l'indépendance réciproque des troubles moteurs et sensitifs consécutifs

aux lésions de la région rolandique. Mais tandis que Tripier, Wernicke, Petrina,

Luciani etSeppilli,Jastrowitz, Lisso, Flechsig, IIenschen, Dejerine, Mott, Schafer

identifient la zone motrice et la zone sensitive dans la région rolandique; d'autres

auteurs, tels que Charcot, Ballet, Nothnagel, Ferrier, v. Monakow, localisent la

zone sensitive dans une région distincte de la zone motrice. Ferrier place la zone

sensitive dans la circonvolution de l'hippocampe; son opinion en opposition avec

les données anatomo-pathologiques est du reste combattue par tous les auteurs.

IIorsley et Schafer (1887) placent, chez le singe, les centres sensitifs corticaux

pour le tact et la douleur dans la circonvolution du lobe limbique. Cette opinion

est infirmée par ce que nous enseigne la pathologie humaine, et c'est cette der-

nière qui doit juger en dernier ressort. Pour Charcot et Ballet, la zone sensitive

comprend toute la partie postérieure de l'hémisphère (lobes occipital et pariétal)

et empiète en avant sur la zone rolandique. Nothnagel localise la sensibilité

générale, et en particulier le sens musculaire dans le lobe pariétal ; v. Monakow,

invoque en faveur de cette localisation les connexions indirectes il est vrai -

du lobe pariétal avec le ruban de Reil médian (Voyez IIe partie, Ruban de Iteil).

Nous avons vu plus haut que les lésions strictement limitées à la zone rolan-

dique entraînent des troubles moteurs et sensitifs très marqués. Ce fait suffit

donc pour affirmer les fonctions sensitivo-motrices de la région rolandique.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 239

Mais on peut se demander si, comme le veut Tripier, la zone sensitive est

exactement superposée à la zone motrice, ou si, plus étendue que cette dernière,

elle ne la dépasse pas en arrière et n'empiète pas sur le lobe pariétal.

Bien qu'il n'existe aucune observation d'hémianesthésie totale ou partielle

par lésion exclusive du lobe pariétal, 'nous possédons toutefois un certain nombre

d'observations d'hémiplégie légère avec troubles très accusés du sens muscu-

laire ainsi que du sens dit stéréognostique, relevant d'une lésion du lobe pariétal

et en particulier du gyrus supramarginalis. Redlich (1893) en a rapporté une

vingtaine- empruntées à différents auteurs. -Dans aucun de ces cas, du reste,

il n'existait une intégrité absolue de la sensibilité tactile et le sens stéréognos-

tique n'était très altéré que dans les cas où cette dernière avait disparu. Or,

dans le plus grand nombre des cas rapportés par cet auteur, la circonvolution

pariétale ascendante participait à la lésion, sa partie postéro-inférieure est en

effet irriguée par la même branche artérielle que le gyrus supra-marginalis. La

circonvolution pariétale ascendante n'a été trouvée intacte que dans deux cas

déjà anciens (Vetter, Grasset) et un récent dû à von Monakow (1897). A ces trois

faits, il faudrait encore ajouter celui d'Allen Starr et Me Cosh qui se présente de

prime abord avec la rigueur d'une expérience physiologique : à la suite d'une

lésion accidentelle du gyrus supramarginalis au cours d'une trépanation pour un

cas d'épilepsie traumatique, ces auteurs ont observé une perte complète isolée et

transitoire du sens musculaire du bras droit avec conservation de la sensibilité

au contact, à la douleur età la température, et intégrité parfaite de la force mus-

culaire. L'absence de tout trouble paralytique distingue nettement ce cas, des

lésions traumatiques ou opératoires de la zone rolandique, dans lesquelles les

troubles du sens musculaire sont toujours accompagnés de troubles parétiques.

Mais, quelque intéressant que soit le cas rapporlé par les chirurgiens améri-

cains, il est nécessaire, avant d'en tirer des conclusions, qu'il soit corroboré par

d'autres. En outre, il faut tenir compte dans toute opération cranio-cérébrale,

des phénomènes d'irritation, d'inhibition et de dynamogénie s'étendant à une

distance plus ou moins grande. Enfin, pour terminer ce qui peut concerner le

rôle du gyrus supra-marginalis dans la perception des impressions sensitives,

nous ferons remarquer que, dans aucun des nombreux cas d'aphasie sensorielle

dont nous avons pratiqué l'autopsie, nous n'avons constaté de troubles de la sen-

sibilité, bien que cette région, ainsi que le pli courbe du reste, fussent lésés dans

la plupart des cas. En d'autres termes, pour nous, il n'est pas démontré que le

lobule pariétal inférieur fasse partie de la zone sensitive corticale.

En résumé, les troubles du sens musculaire s'observent à la fois dans les

lésions de la région rolandique et dans celle de la partie antérieure du lobe

pariétal ; mais il n'est pas encore prouvé qu'ils puissent s'observer à l'état isolé

- c'est-à-dire sans troubles moteurs correspondants à la suite de lésions

de ce lobe. En d'autres termes, rien ne démontre que la zone sensitive corticale

s'étende plus en arrière que la zone motrice. C'est là un point qui nécessite

encore de nouvelles recherches et surtout des autopsies faites avec la technique

moderne, c'est-à-dire par la méthode des coupes microscopiques sériées.

Localisations visuelles. -- Le centre visuel cortical siège dans le lobe

occipital. Hitzig (J 875) fut l'initiateur de cette localisation définitivement établie

chez le chien et chez le singe par Munk en 1877. Cet auteur a montré en effet

que le centre visuel ou sphère visuelle, siège chez le chien dans la partie posté-

La sphère visuelle

de Munk.

240 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Projection réti-

nienne corticale.

Centre visuel do

l'homme.

rieure de l'hémisphère et qu'il se fusionne en avant et en bas avec le centre

auditif; chez le singe, il est mieux délimité et occupe tout le lobe occipital (face

interne et face externe).

L'extirpation de la sphère visuelle chez le chien ou le singe, si elle est uni-

latérale, a pour conséquence Y hémianopsie, c'est-à-dire la cécité de la moitié

correspondante des deux rétines; si elle est bilatérale, l'hémianopsie est double

et il en résulte une cécité complète, cécilé corticale. Si toute la sphère visuelle

est enlevée, la cécité est totale et permanente; si on laisse intacte une porlion

des lobes occipitaux, on observe un reste de vision dans le champ visuel opposé

à la portion cérébrale intacte. Enfin, si on enlève dans le milieu de chaque

sphère visuelle une petite zone circulaire et symétrique d'un centimètre et demi

de diamètre, l'animal présente d'une façon transitoire, pendant quatre 11 cinq

semaines, de la cécité psychique : L'animal voit, évite les obstacles, mais ne re-

connaît par la vue seule aucun objet; il ne reconnaît ses aliments, par exemple,

qu'à l'odorat ou au goût, etc.

Munk, poussant plus loin encore la localisation des impressions visuelles,

admet une connexion très étroite entre les différents segments de la rétine et

les différentes régions de la sphère visuelle corticale, c'est-à-dire une véritable

projection de la rétine sur cette dernière. Les bords externe et interne de la ré-

tine correspondraient aux bords externe et interne de la sphère visuelle, le

bord supérieur de la rétine au bord antérieur de la sphère visuelle, et son bord

inférieur au bord postérieur de la sphère visuelle. En outre, le segment externe

de la rétine ne serait représenté que dans la sphère visuelle du même côté; le

segment interne de la rétine et la macula lutea n'auraient que des connexions

croisées. L'ablation de la partie externe de la sphère visuelle déterminerait non

pas l'hémianopsie homonyme, mais l'hémianopsie temporale de l'oeil du même

côté, tandis que l'extirpation de la partie interne de la sphère visuelle en-

traînerait l'hémianopsie nasale de l'oeil croisé. C'est là un fait infirmé par

Schafer et Luciani, qui ont toujours constaté une hémianopsie homonyme bila-

térale après extirpation partielle de la sphère visuelle.

Les opinions de Munk en ce qui regarde le siège de la sphère visuelle, la per-

manence de l'hémianopsie, voire même la projection des différents secteurs de

la rétine sur l'écorce, ont été confirmées par les recherches expérimentales

faites sur le singe par Schafer et Sanger Brown, Ilorsley. Elles le sont encore

par les résultats formés par l'étude méthodique des dégénérescences secon-

daires expérimentales. Gudden (1875), Ganser (1882), et v. Monakow surtout,

ont montré que l'ablation de la sphère visuelle chez le chien, le chat, le lapin,

entraine une dégénérescence secondaire du corps genouillé externe, du pulvi-

nar et du tubercule quadrijumeau antérieur, c'est-à-dire de ces centres gan-

glionnaires qui reçoivent les arborisations terminales de la bandelette optique.

D'après v. Monakow, la dégénérescence dans le corps genouillé externe occu-

perait un siège différent, suivant que l'on extirpe la partie externe ou la partie

interne de la sphère visuelle.

Chez l'homme, les premiers documents cliniques et anatomo-pathologiques

pour la détermination d'un centre visuel furent apporlés par Luciani et Tamburini

(1879), Nothnagel (1880), Angelluci (1880), Bellouard (1880), Mauthner (1881),

Exner (1881), etc. Puis vinrent les travaux d'ensemble de lIaab (1882), Allen

Starr (188Q, Wilbrand (1884), Seppili (1885), Philipsen (1885), Séguin (1886);

les observations de cécité corticale et d'hémianopsie corticale de Bouveret (1887),

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

241

de Chauffard (1885), de Dejerine et Vialet (1890, 1891, 1893); enfin, les importants

travaux de v. Monakow, Henschen et Vialet, parus en 1892 et 1893, et basés

tous sur un nombre considérable de faits cliniques et anatomo-pathologiques

recueillis chez l'homme et soumis à une étude microscopique méthodique.

Des observations anatomo-cliniques recueillies chez l'homme, il résulte que

les lésions corticales les plus circonscrites, capables de produire l'hémianopsie ou

la cécilé corticale suivant qu'elles sont uni ou bilatérales, siègent toutes à la

face interne du lobe occipital, comme le montrent les documents rapportés par

Zinn, Dejerine, Bouveret, Hun, Wilbrand, Moëli, v. Monakow, Henschen, Deje-

rine et Vialet, Forsler, Sachs.

Chez l'homme, c'est en effet la face interne du lobe occipital et plus particuliè-

rement le domaine de la scissure calcarine qui est le siège du centre visuel cortical.

Mais, tandis que v. Monakow étend le centre visuel cortical, non seulement à la

face interne du lobe occipital, mais encore à la face externe et au pli courbe,

Vialet le localise il la face interne du lobe occipital (cunéus, lobules lingual et

fusiforme), Seguin le limite au cunéus, Nothnagel au cunéus et à la première

circonvolution occipitale, Brissaud au lobule lingual et IIenschen le confine

exclusivement dans l'écorce des deux tiers antérieurs de la scissure calcarine.

Les lésions des lobes temporal, pariétal, pariéto-temporal et pariéto-occipi-

tal, n'agissent sur les fonctions visuelles qu'en atteignant et détruisant les con-

ducteurs centraux de la vision qui passent par les couches sagittales du segment

postérieur de la couronne rayonnante. C'est par le même mécanisme qu'agis-

sent encore les lésions de la face externe, convexe du lobe occipital.

Les troubles visuels, en particulier l'hémianopsie, ne s'observent en effet

dans ces cas, que lorsqu'il s'agit de lésions profondes qui atteignent l'épendyme

ventriculaire et détruisent la substance blanche sagittale sous-jacente. Lorsque

les lésions sont superficielles et respectent les conducteurs centraux de la

vision, l'hémianopsie fait défaut. Ce sont la des particularités sur lesquelles l'un

IIONir n. 16

Fin. 24 : j. Les centres sensitivo-moteurs de la face interne de l'hémisphère (111),

la zone visuelle corticale (V) et la zone corticale de l'olfaction (0).

Il occupe la lace

interne du lohe occi-

pital, en particulier

le domaine do la

scissure calcarine.

242 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa destruction pro-

duit l'hémianopsie.

Caractères de rhé-

mianopsie.

Kilo peut être par-

tielle.

de nous est revenu à diverses reprises et que Vialet et IIenschen ont bien

mises en valeur. Elles expliquent comment Ferrier, a pu être appelé à localiser

le centre visuel, non dans le lobe occipital, mais dans le pli courbe. - Ce der-

nier appartient, comme nous le verrons plus loin, à la zone du langage.

On a signalé, il est vrai, l'hémianopsie ou d'autres troubles du champ visuel,

à la suite de lésions de la partie antérieure de l'hémisphère, mais ces symptômes

visuels relèvent alors, non d'une lésion corticale, mais bien de troubles circula-

toires, d'oedème, etc., soit de la bandelette optique ou du chiasma, soit des

centres ganglionnaires primaires de la vision (corps genouillé externe, pulvinar-

tubercule quadrijumeau). C'est ainsi qu'il faut, à notre avis, interpréter les

expériences de Goltz, lequel, niant l'existence même d'un centre visuel, sou-

tient que l'extirpation des lobes antérieurs du cerveau détermine, chez le chien,

des troubles visuels très analogues à ceux qui surviennent à la suite de l'abla-

tion des lobes occipitaux. Ces résultats expérimentaux ne tiennent pas devant

les faits observés dans la pathologie humaine.

L 'hémianopsie est le symptôme clinique ordinaire, banal, des lésions qui

détruisent d'un seul côté la sphère visuelle ou les centres ganglionnaires pri-

maires (Pul, Cge, Qa) ou qui sectionnent les voies optiques centrales (couches

sagittales du lobe occipito-temporal). Dans ces lésions, quel que soit leur siège,

l'hémianopsie n'est jamais complète. La vision centrale est en général conser-

vée, et la ligne de démarcation, qui sépare la moitié aveugle du champ visuel

de la moitié saine, passe, non pas par la ligne médiane, mais à 5 ou 10 degrés

en dehors, respectant ainsi l'intégrité fonctionnelle de la région maculaire.

Ce fait, qui explique comment l'hémianopsie peut passer et passe en réalité si

souvent inaperçue, a reçu diverses interprétations. - Wilbrand admet que

chaque région maculaire rétinienne est en connexion à la fois avec les deux

hémisphères et que le faisceau maculaire du nerf oplique subit, au niveau du

chiasma, un entre-croisement incomplet, qui présente des variétés indivi-

duelles aussi fréquentes et aussi nombreuses que l'entre-croisement du fais-

ceau pyramidal au niveau du collet du bulbe.

Henschen localise le faisceau maculaire dans lapartie anlérieure de lascissure

calcarine. Ferrier le place dans le pli courbe et admet que la lésion unilatérale

du gyrus angulaire détermine une amblyopie croisée, et la lésion bilatérale une

perte plus ou moins complète et permanente de l'acuité visuelle. C'est là une

opinion qui ne peut plus être admise aujourd'hui. Pour v. llonal : ow enfin, aucune

région corticale du lobe occipital et de la partie postérieure du pli courbe ne serait

dépourvue de fibres maculaires. Celles-ci occupent l'étendue tout entière du

centre visuel, et la lésion d'une partie d'entre elles, n'empêche pas celles qui ont

été épargnées d'assurer suffisamment les connexions entre l'écorce et la macula.

L'hémianopsie peut être partielle et n'intéresser qu'un secteur ou un frag-

ment de secteur du champ visuel. D'autres fois, on observe un rétrécissement

de la portion conservée du champ visuel. Adaptant à l'homme les résultats

expérimentaux de Munk et de Schafer, Wilbrand admet une projection de la

rétine sur le lobe occipital, et explique l'hémianopsie en secteur par le siège

de la lésion. Quant au rétrécissement de la partie conservée du champ visuel, il

relèverait, d'après cet auteur, d'un trouble fonctionnel surajouté, analogue à

celui qu'on observe dans la névrose traumatique, la neurasthénie, l'hystérie, etc.

Nous aurons à revenir du reste sur le rétrécissement du champ visuel il propos

des localisations sous-corticales et capsulaires.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 243

FIG. 210. - Les voies conductrices de la vision : appareil visuel central ou intra-

cérébral, et appareil visuel périphérique. Connexions de la zone visuelle corticale

avec la zone du langage. - La partie antérieure des hémisphères a été écartée afin

de montrer le segment antérieur de l'appareil nerveux visuel : bandelettes optiques

chiasma, et nerfs optiques. La zone X teintée en gris représente la localisation

de la lésion dans la cécité verbale pure.

1JI, avant-mur. - C, cuneus. Ce, corps calleux (bourrelet). - Cge, Cgi, corps

genouillés externe et interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. -

l'a, centre de Ilroca. - F'3, troisième circonvolution frontale droite. - fe, faisceau croisé ou

nasal; fol, faisceau direct ou temporal; fin, faisceau maculaire du nerf optique. - Fin,

forceps postérieur ou major du corps calleux. - Fil, faisceau uncinatus réunissant la zone

de 'Wernicke (T,,) il la zone de Ilroca Fa. - Ici, Ip, circonvolutions antérieures et posté-

rieures de l'insula. - l, scissure calcarine. -G première circonvolution limbique, - ni,

24'r ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Elle peut s'accom-

pagner d'hémtachro-

matopsie.

Kilo peut être In-

latérale et se carac-

térise alors par de la

cdrzt.· rorticnlr.

noyau caudé, \-C' Queue du noyau caudé. - NR, noyau rouge. - 0, première circon-

volution occipitale. - ofi, face orbitaire de la première circonvolution frontale.- ? pied

du pédoncule cérébral. - Pc, pli courbe. P'c pli courbe droit. - l'ul, pulvinar. - Qa,

tubercule quadrijumeau antérieur. - 7 ? ruban de Hell médian. - Spa, substance per-

forée antérieure. - Ti, T'i, centre de Wernicke et première circonvolution temporale

droite. - 7(/p, pilier postérieur du trigone. - VI, carrefour ventriculaire. - 1 ? zone de

Wernicke. II, bandelette optique. .1'11, chiasma des nerfs optiques.

Dans quelques rares cas, on a cité l'hémiach1'Omatopsie (Verrey, Henschen,

Dejerine et Vialet), soit totale (absence de perception de toutes les couleurs),

soit partielle (c'est-à-dire limitée à une couleur ou deux) ; la diminution de l'in-

tensité lumineuse, des troubles dans l'appréciation des distances. Pour interpréter

ces faits, Wilbrand a émis l'hypothèse de l'existence de trois centres distincts

pour l'espace, les couleurs et la lumière, superposés dans la zone visuelle.

L'hémiachromatopsie résulterait de la lésion du centre des couleurs, et la

lésion simultanée des trois centres produirait l'hémianopsie complète.

Les rares cas d'hémiachromatopsie ou d'hémianopsie en secteur suivis d'au-

topsie, ne plaident guère en faveur des hypothèses de Wilbrand. Un fait indis-

cutable, qui résulte en effet de l'étude comparative des hémianopsies et de leurs

lésions corticales causales, c'est que les mêmes troubles visuels correspondent à

des lésions de la sphère visuelle corticale, d'étendue et de siège fort différents.

Que la lésion siège dans la scissure calcarine, dans le cunéus tout entier, ou dans

la partie antérieure de ce dernier, qu'elle détruise les lobules lingual et fusi-

forme et la pointe occipitale, qu'elle interrompe enfin les conducteurs optiques

partiellement ou en totalité par lésion du lobe pariéto-temporo-occipital, le

trouble visuel est le même : c'est une hémianopsie, et celle hémianopsie est

aussi complète, aussi absolue, dans un cas que dans l'autre, et revêt les mêmes

caractères cliniques.

Quant à l'hémiahromatopsie, la diminution de l'intensité lumineuse, etc.,

elles sont le plus souvent suivies d'une hémianopsie homonyme latérale

typique. C'est ce qui est arrivé chez le malade que l'un de nous a eu l'occasion

d'observer avec Vialet.

Il semble donc rationnel de considérer tous ces symptômes comme des ma-

nifestations à un degré variable, d'un trouble visuel relevant d'une seule et

même cause centrale, commençant par la perte de la perception d'une couleur

et finissant par l'abolition de la lumière dans une moitié du champ visuel.

L'hémianopsie peut être bilatérale, et il en résulte une cécité persistante et

durable, cécité corticale par double lésion des lobes occipitaux. Elle débute le

plus souvent après une première attaque par une hémianopsie homonyme qui

peut passer inaperçue, puis le malade devient aveugle le plus souvent après une

deuxième attaque. La cécité peul être complète et ne s'accompagner d'aucun autre

trouble cérébral, comme chez le malade dont Dejerine et Vialet ont rapporté

l'observation clinique avec autopsie (1893) et auquel se rapportent les ligures

87 à 95 (cas Bras). Dans ce cas la cécité fut d'emblée complète. D'autres fois, la

cécité est incomplète, il persiste une faible sensation lumineuse (v. Monakow,

obs. III, 1885; Moeli, 1890); exceptionnellement la vision centrale est conservée,

comme chez le malade de Forster autopsié par Sachs (1895).

Les observations cliniques de cécité corticale suivies d'autopsies sont rares.

Outre les quatre observations sus-mentionnées, et qui ont été suivies d'examen

microscopique, il existe encore un cas de Berger (obs. III, 1885), un de Chauf-

fard (1885) et un de Bouveret (1887). Dans tous ces cas, il s'agit d'une double

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 245

lésion occipitale, intéressant plus particulièrement l'écorce et la substance

blanche sous-jacente des scissures calcarine et collatérale.

Quant à la cécité psychique, elle est caractérisée par ce fait que l'individu a

conservé sa perception visuelle brute, mais qu'il est incapable d'en interpréter

sa signification; il a perdu ses images visuelles commémoratives. Le malade qui

voit est néanmoins incapable de reconnaître les objets les plus usuels, sa mai-

son, sa rue, les personnes qui le touchent de plus près; en d'autres termes, il

voit les choses et les objets comme s'il les voyait pour la première fois. La

cécité psychique est accompagnée le plus souvent d'une faiblesse de mémoire

visuelle plus, ou moins marquée, le malade est incapable de reproduire par le

dessin un objet usuel quelconque. Ces symptômes peuvent être permanents ou

passagers, mais présentent toujours d'un jour à l'autre de grandes oscillations.

Ils accompagnent parfois l'hémianopsie, l'aphasie sensorielle, et relèvent en

général de doubles lésions profondes du lobe occipital qui détruisent les radia-

tions optiques et empiètent sur le lobe pariétal. Cette localisation a amené

Wilbrand à conclure à l'existence dans toute la face externe du lobe occipital

d'un centre auquel il donne le nom de centre des souvenirs visuels (Erinnerungs-

feld), en opposition au centre visuel cortical ou centre de perception (ÎVahrne-

mungsfeld), qui siège à la face interne du lobe occipital.

Localisations auditives. - Les recherches expérimentales, cliniques et ana-

tomo-pathologiques, permettent de localiser les représentations auditives dans le

lobe temporal. Munk, le premier, montra que l'ablation bilatérale des lobes tem-

poraux chez le chien entraine une surdité corticale complète : l'animal, dont le

goût, l'odorat et la vue sont intacts, ne réagit plus à aucune excitation auditive,

il n'aboie plus spontanément, mais crie et gémit lorsqu'on le maltraite. L'abla-

tion de la partie centrale de cette sphère auditive détermine une surdité psy-

chique transitoire, analogue à lacécité psychique : l'animal entend, car il pointe

les oreilles aux bruits inusités, mais ne comprend pas ce qu'il entend.

Les expériences de Munk ont été confirmées par Luciani et Seppili, Ferrier,

Goltz, etc. Mais, tandis que la sphère auditive ne comprend, d'après Ferrier, chez

le singe que la première circonvolution temporale, elle serait, d'après Luciani et

Seppili, beaucoup plus étendue que ne le croit Munk. Chaque zone auditive serait

en outre, d'après ces auteurs, en connexion avec les deux oreilles, tandis qu'elle

serait unilatérale pour Munk. Les résultats obtenus par les auteurs anglais

Schafer, Sanger-Brown, Horsley, sont moins affirmatifs, et Schafer n'a constaté

aucun trouble auditif appréciable chez six singes auxquels il avait enlevé les

deux lobes temporaux. Le peu de concordance entre ces résultats expérimen-

taux, est indubitablement dû il. ce que l'animal se prête difficilement il. une ana-

lyse exacte des phénomènes sensoriels.

Chez l'homme, les auteurs s'accordent pour localiser le centre auditif dans

la partie moyenne de la première circonvolution temporale (Fig. 247).

Fletcher Beach et lluguenin ont constaté l'atrophie de la première circon-

volution temporale dans la surdité congénitale. Gowers, Westphal, Bennet,

Charles Gray, Wilson, etc., ont cité l'aura auditive initiale dans les attaques

convulsives relevant de lésions des lobes temporaux. Les observations de

-surdité corticale complète ou croisée, par lésion bilatérale ou unilatérale de

la partie postérieure des premières circonvolutions temporales, sont rares.

Wernicke et Friedlander, Alcock, Kussmaul et Kaufmann, Mills, Pick, Bastian

Cécité psychique.

La sphère auditive

Sa localisation

chez l'homme.

246 ANATOMIE DES CENTRES 'NERVEUX.

feurdité corticale.

Edgren, Déjerine et Sérieux, et Alt, en ont rapporlé des exemples. Tantôt (Wer-

nicke et Friedlander, Kussmaul et Kaufmann) le malade présente, après une

première attaque d'apoplexie, une hémiplégie droite totale ou partielle, plus

ou moins intense, de la paraphasie et de la surdité droite ; les troubles paraly-

tiques et aphasiques s'améliorent et il en est de même de la surdité ; puis sur-

vient une deuxième attaque d'aploplexie, avec une hémiplégie gauche, et la

surdité devient complète, bilatérale et persistante. D'autres fois (Mills, Pick,

Banks, Déjerine et Sérieux), le malade présente le tableau clinique de la sur-

dité verbale; les troubles paralytiques sont légers, passagers ou nuls, et la sur-

dité devient totale et bilatérale soit après une deuxième attaque, soit lentement

rt progressivement. Parfois encore (Alcock, Edgren), la surdité corticale sur-

vient après un traumatisme crânien.

La surdité corticale peut être unilatérale et croisée (Hutin, 1877; Renvers

Alt). Le plus souvent elle est dans ce cas passagère, la première circonvolution

temporale saine suppléant la circonvolution lésée. Ces faits semblent prouver

que chaque nerf auditif est en connexion avec les deux centres auditifs, partant

avec les deux lobes temporaux. Le peu de durée des troubles auditifs explique

d'autre part que nombre de lésions unilatérales du lobe temporal constatées à

l'autopsie aient pu passer inaperçues pendant la vie. Dans quelques obser-

vations (Edgren, Dejerine et Sérieux), la surdité verbale s'accompagne de sur-

dité musicale ou tonale, laquelle peut persister, alors que la surdité verbale

s'améliore; v. Monakow croit que la surdité tonale relève d'une lésion bilatérale

des premières circonvolutions temporales; il émet en outre l'hypothèse que la

zone auditive droite est surtout préposée à la perception des sons, tandis que

la zone auditive gauche est différenciée pour les sons verbaux. Il ne faut pas

oublier que Munk admet, en se basant sur ses recherches expérimentales, que

FiG. 247. - La zone corticale sensitivo-motrice et la zone corticale auditive de l'homme.

Mai, région sensitivo-motrice corticale du membre inférieur. - .VS, région sensitivo-

motrice corticale des membres supérieurs. - F, région sensitivo-motrice de la face. - Jf

centre cortical de l'audition .

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

247

chez le chien, la perception des sons élevés occupe la partie antérieure, celle

des sons bas la partie postérieure de la zone auditive.

Quoi qu'il en soit, d'après les quelques cas suivis d'autopsie observes chez

l'homme, on peut conclure que la surdité corticale permanente ne se rencontre

que dans les cas de lésions bilatérales des lobes temporaux, et en particulier de

la partie moyenne de ces lobes. Nous disons la partie moyenne, car il est aujour-

d'hui bien démontré que la partie postérieure du lobe temporal gauche chez

les droitiers -et vraisemblablement du lobe temporal droit chez les gauchers

n'a rien à voir avec la perception des sons proprement dite. La lésion en effet

détermine les symptômes de l'aphasie sensorielle.

- Localisations corticales du langage. - La clinique et l'anatomie patholo-

gique démontrent l'existence de trois centres d'images nécessaires à la fonction

du langage : le centre des images motrices d'articulation, (B) le centre des images

auditives des mots, (A) et le centre des images visuelles des mots (Pc) (Fig. 248).

Par leur réunion, ces trois centres forment la zone du langage (Fig. 248) zone

hautement différenciée, appropriée à la fonction très spécialisée du langage,

analogue el comparable aux zones sensilivo-motrices, auditives, visuelles, etc.,

que nous venons de passer en revue. Mais, tandis que les zones sensilivo-mo-

trices, auditives, visuelles, sont bilatérales et représentées dans deux régions

symétriques des hémisphères, la zone du langage est unique : elle siège dans

l'hémisphère gauche chez les droitiers, dans l'hémisphère droit chez les gau-

chers. Elle occupe la circonvolution d'enceinte de la scissure de Sylvius, s'étend

du pied de la troisième circonvolution frontale au pli courbe, en englobant la

partie postérieure de la première circonvolution temporale. Les centres secon-

daires qui composent la zone du langage sont irrigués par un même vaisseau,

l'artère sylvienne. Le centre des images motrices d'articulation, ou centre de Broca,

Fic. 248. - La zone du langage et ses trois centres d'images : A, centre de Wernicke

ou centre des images auditifs des mots; B, centre de Broca ou centre des images

motrices d'articulation; Pc, centre des images visuelles des mots.

Kilo relève do

lésions bilatérales du

lobe temporal.

La zone du lan-

gage.

Ses trois contre^

secondaires.

248 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Toute altération do

la zone du langage

retentit sur le lan-

gage intérieur et dé-

termine l'aphasie.

Variétés d'apha-

sies.

occupe le pied de la troisième circonvolution frontale, le centre des images audi-

tives des mots, ou centre de Wernicke, siège dans la partie postérieure de la pre-

mière circonvolution temporale et le gyrus supramarginalis ; le centre des

images visuelles des mots occupe, comme l'un de nous a contribué à le montrer,

la région du pli courbe.

Chacun de ces centres tire sa spécialisation de sa fonction dans la corticalité

générale : le centre des images motrices d'articulation est immédiatement

accolé à l'opercule rolandique, -région des centres moteurs de la face, du larynx,

du pharynx et de la langue, - c'est-à-dire aux centres des muscles dont les

mouvements assurent le mécanisme moteur matériel de l'articulation des sons.

Le centre des images auditives des mots occupe la partie postérieure de la sphère

de l'audilion générale; le centre des images visuelles des lettres et des mots est

en connexions intimes, par de nombreuses fibres d'association, avec la face

interne du lobe occipital, zone de la vision générale. Ces trois centres sont inti-

mement unis entre eux par des fibres d'association courtes, moyennes et longues,

en particulier par le faisceau longitudinal supérieur ou arqué et le faisceau lon-

gitudinal inférieur, et forment un tout complexe, indissolublement uni.

Toute altération de la zone du langage en un point quelconque de son étendue en-

traîne, non pas des troubles limités ci tel ou tel mode du langage, mais une altération

de tous les modes du langage, avec prédominance de ces trouble ! , sur le mode corres-

pondant au centre d'images directement atteint par la lésion. L'aphasie motrice

domine si la lésion siège au centre de Broca, la surdité verbale domine si la

lésion a détruit la partie postérieure de la première circonvolution temporale, la

ci ! cité verbale domine lorsqu'il existe une lésion du pli courbe.

11 ne faudrait pas croire toutefois qu'une lésion de la zone du langage entraî-

nât des altérations égales pour les divers modes du langage; il existe en effet

une véritable hiérarchie des centres présidant aux diverses modalités du langage,

hiérarchie tenant au mode même d'éducation et d'acquisition [des images. Or

les images sont d'autant plus fixes, d'autant plus résistantes, qu'elles sont

d'ordre d'acquisition plus ancienne. De par l'éducation, les images auditives se

forment les premières, elles sont les plus profondément gravées et dirigent

toujours le fonctionnement du langage intérieur : les images motrices d'articu-

lation se forment ensuite très rapidement, leur union avec les précédentes est

intime, précoce, et l'union de ces deux images constitue la base première, tou-

jours présente du langage intérieur. Ce n'est que beaucoup plus tard que l'en-

fant apprend à rattacher aux images auditives et motrices d'articulation l'image

visuelle des mots, c'est-à-dire la transcription manuscrite ou imprimée de la

parole entendue et parlée. Quant à l'écriture, qui n'est que la reproduction sur

le papier des images visuelles des lettres et des mots, elle est de tous les

modes du langage celui qui s'apprend en dernier lieu; aussi voit-on l'agraphie

exister dans toutes les formes d'apliasie relevant de lésions siégeant dans la

zone du langage.

La conservation des trois images, auditive, motrice d'articulation et visuelle,

est indispensable pour le langage intérieur. La notion du mot résulte de l'évo-

cation simultanée de ces trois images et du passage rapide et facile de l'une de

ces images à l'autre. Toutes les fois qu'un de ces groupes d'images a disparu, la

notion du mot est altérée, le langage intérieur est atteint.

Toute lésion destructive de la zone du langage détermine l'aphasie; celle-ci

peut être totale si toute la zone du langage est détruite, ou partielle; elle

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 249

revêt alors deux types cliniques bien distincts, l'aphasie motrice et l'aphasie SCI1S0-

rielle, suivant que la lésion occupe la partie antérieure ou la partie postérieure

de la zone du langage, suivant qu'elle détruit le centre des images motrices d'ar-

ticulation ou les centres des images auditives et visuelles des mots.

D'après les considérations dans lesquelles nous venons d'entrer, l'aphasie

envisagée d'une manière générale pourra se réaliser dans deux conditions :

1° Ou bien l'un des trois centres de représentation du langage-moteur d'ar-

ticulation, auditif et visuel des mots sera altéré. La lésion siégeant dans

la zone du langage, le langage intérieur sera toujours altéré et, suivant la loca-

lisation de la lésion, on aura affaire soit -.L l'aphasie motrice corticale, soitàl'apha-

sie sensorielle corticale;

2° Ou bien les trois centres du langage seront intacts et la lésion siégera en

dehors de la zone du langage, sur les faisceaux d'association qui relient : a) la

circonvolution de Broca à l'opercule rolandique - aphasie motrice sous-corticale

- b) le pli courbe gauche à la zone visuelle générale - cécité verbale pure -

connexions qui s'établissent par le corps calleux, par la couche sagittale du

lobe occipital, par le faisceau longitudinal inférieur. Dans la surdité verbale

pure, la lésion peul être tantôt bilatérale et siéger dans le centre commun de

l'audition (Dejerine et Sérieux, 1897 : Pick, 1898), tantôt unilatérale et siéger

dans la masse blanche du lobe temporal gauche, comme dans le cas de Liep-

mann. Dans ces trois formes d'aphasie, le langage intérieur est intact, car la

lésion siégeant en dehors de la zone du langage, aucun des centres de représen-

tation mentale du langage n'est touché. On peut désigner ces trois variétés

d'aphasie sous le nom général d'aphasies pures, par opposition aux aphasies par

lésion de la zone du langage - aphasies motrice et sensorielle corticales.

Cette division des aphasies en deux grandes classes, suivant que la zone du

langage est lésée ou non, introduite en pathologie nerveuse par l'un de nous,

repose sur l'examen clinique et analomo-pathologique de nombreux cas person-

nels. L'intégrité du langage intérieur dans les aphasies pures est des plus simples

il constater. Ces malades, en effet, pensent avec leurs images du langage comme

à l'état normal, tandis que l'aphasique moteur ou sensoriel par lésion de la zone

du langage pense avec des idées et non avec des images de mots '.

Pour nous, il n'existe pas d'autres centres d'images du langage que les trois

centres dont nous venons de parler, et il n'existe pas de centre spécial pour les

mouvements de l'écriture. L'existence d'un centre graphique, d'un centre

spécialisé pour les mouvements de l'écriture pied de la deuxième circonvo-

lulion frontale gauche, - admise par Exner et Charcot, ne compte plus guère

aujourd'hui qu'un nombre restreint de partisan (2). Pour démontrer son exis-

tence, il faudrait une observation d'agraphie isolée, c'est-à-dire non accompagnée

d'aucun symptôme d'aphasie motrice ou sensorielle ou de déficit intellectuel,

et dans laquelle l'autopsie révélât l'existence d'une lésion isolée et localisée au

pied de F,. Or une pareille observation n'a jamais été publiée depuis bientôt

trente ans qu'on s'occupe de cette question.

1. Il n'entre pas dans le plan de cet ouvrage de donner un exposé complet et détaillé de-

travaux de l'un de nous sur les différentes formes d'aphasie. On trouvera cet exposé dans l'ou-

vrage très complet du Dr Mirallié. De l'Aphasie sensorielle, Paris. 1SJG, et dans l'article Séméio-

lorlie du Système Ile/'t'ell.r. publié par l'un de nous dans le tome V du Traité de Pathologie

générale du professeur Bouchard, Paris, 1900.

2. Cette région correspond du reste, ainsi qu'on l'a vu plus haut (p. 220), au centre de rota-

lion de la tète avec déviation conjuguée des yeux.

Aphasie. par lé-

lOn do la /.0110 du

langage.

ApJtasics pures.

Il n'existe pas de

centre spécialisé

pour les mouvement')

de l'écriture.

250 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 249. - Les connexions de la zone du langage, en particulier du pli courbe, 1° avec

les centres de Wernicke (TI) et de Broca (Fj) ; 2° avec la zone corticale de la vision

générale; 3° avec les zones motrices des deux côtés. La partie anlérieure (teintée en

gris) de cette figure appartient à une coupe vertico-transversale, les deux tiers posté-

rieurs à une coupe horizontale. La zone du langage et ses fibres sont colorées en rouge.

Arc, faisceau arqué, réunissant le pli courbe et la première circonvolution temporale au

centre de Broca et et la zone motrice corticale du membre supérieur Un certain

nombre de ces fibres passent probablement par le faisceau occipito-frontal. - C, cuneus.

- Cc, corps calleux. - cff, fibres calleuses reliant entre elles les deux circonvolutions

frontales ascendantes. ef/'a, fibres calleuses reliant entre elles les deux circonvolutions

troisièmes frontales. - Cia, Cip, Cirl, segments antérieur, postérieur et rciru-lcnliculairc

de la capsule interne. - CSgt, les couches sagittales du segment postérieur de la cou-

ronne rayonnante. l', 7 ? première circonvolution frontale gauche et droite. 3. cir-

convolution de Broca. - 1,'a, 17a', circonvolutions frontales ascendantes gauche et droite.

- NC, noyau caudé. - NL3, NL2 les segments externe et moyen du noyau lenticulaire.

Pc, Pc', plis courbes gauche et droit. - pcc, fibres commissurales reliant entre eux les

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 251

deux plis courbes. - paf, fibres rehaut le pli courbe gauche à la zone motrice du côté

opposé. - pet" fibres reliant le pli courbe gauche il la troisième circonvolution frontale

droite. -pco, fibres reliant le pli courbe gauche à la zone corticale visuelle du môme côté.

- pco', fibres reliant le pli courbe gauche il la zone corticale visuelle du côté opposé et

passant par le corps calleux. - ycl, fibres reliant le pli courbe il la première circonvolution

temporale du côté correspondant. - pet', fibres reliant le pli courbe à la première circon-

volution temporale du côté opposé et passant par le corps calleux. - tu, première circon-

volution temporale. - tel, fibres calleuses reliant entre elles les deux circonvolutions pre-

mière temporale. - Th, couche optique. - VI, ventricule latéral.

Ainsi que l'a montré l'un de nous dans différentes publications, non seule-

ment l'hypothèse d'un centre graphique n'a jamais été étayée sur des bases clini-

ques et anatomo-pathologiques précises, mais encore l'étude des altérations de

l'écriture chez les aphasiques, ainsi que la psychologie du mécanisme intime

de l'écriture, sont absolument contraires il une pareille hypothèse.

Dans l'aphasie par lésion de la zone du langage - aphasie motrice ou senso-

rielle l'écriture est toujours altérée ainsi que le langage parlé. Dans l'aphasie

par lésion située en dehors de la zone du langage - aphasie motrice sous-corti-

cale, surdité verbale pure, cécité verbale pure - le langage intérieur est intact,

et partant, la parole et l'écriture se font comme il l'état normal, restriction

faite, bien entendu, de la faculté d'écrire sous dictée dans la surdité verbale

pure, ainsi que de la faculté de copier dans la cécité verbale pure.

L'écriture, ainsi que l'a indiqué Wernicke, n'est autre chose que la transcrip-

tion par la main, que la copie, des images visuelles des lettres et des mots.

On peut écrire avec une partie quelconque du corps, pourvu qu'elle soit suffi-

samment mobile; ceci montre, partant, que l'on peut écrire avec une partie

quelconque de la corticalité motrice, et que, par conséquent, le centre de

l'écriture n'est autre que le centre de la motilité générale.

, L'écriture comme la parole ne peut s'exécuter normalement que lorsque le

langage intérieur est intact, aussi voit-on les troubles de ces deux fonctions mar-

cher ensemble dans les aphasies relevant d'une lésion de la zone du langage.

Comment pouvoir expliquer avec l'hypothèse d'un centre graphique le fait que

l'aphasique moteur cortical, agraphique pour l'écriture spontanée et sous dictée,

copie très facilement et très correctement et transcrit l'imprimé en manuscrit ?

Si ce centre existait, si le malade était agraphique parce qu'il a perdu la mé-

moire des mouvements de la main et des doigts nécessaires pour écrire -

centre chei1'o-kinest/u;sir¡ue de C. Bastian, non seulement l'aphasique moteur

ne pourrait copier en transcrivant l'imprimé en manuscrit, mais il devrait au

contraire pouvoir écrire à l'aide des cubes alphabétiques, c'est-à-dire com-

poser un texte comme un ouvrier typographe. Ici, en effet, il ne s'agit pas de

mouvements spécialisé» pour l'écriture, mais bien de simples mouvements

de préhension quelconques. Or, cette expérience pratiquée déjà autrefois par

Ogle, Perroud, Lichthcim, reprise par Mirallié (1S9G), dans le service de l'un de

nous sur un grand nombre de malades atteints d'aphasie motrice corticale, celte

expérience, disons-nous, échoue toujours. Le malade est aussi incapable de com-

poser des mots spontanément ou sous dictée à l'aide des cubes alphabétiques,

qu'il l'aide de son écriture propre. Quel que soit le degré de cullure intellec-

tuelle du sujet, le résultat est le même, ainsi que l'un de nous a pu s'en assurer

chez plusieurs malades de la clientèle privée. Ayant perdu l'image motrice d'ar-

ticulation, ils n'ont plus la notion complète du mot, et partant, ne peuvent plus

en évoquer l'image optique correspondante et par conséquent ne peuvent repro-

252 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Troubles moteurs.

Leurs caractères.

Ils ne s'observent

pas dans les lésions

dc Cia.

duire cette dernière par l'écriture. Si donc ces malades ne peuvent traduire

leur pensée par l'écriture typographique, c'est que leur agraphie est la consé-

quence d'une altération de leur langage intérieur.

Localisations sous-corticales et capsulaires.

Localisations motrices. - Les lésions destructives siégeant sur les

libres de projection pyramidales, se traduisent par les mêmes symptômes para-

lytiques que si la lésion portait sur la corticalité motrice elle-même. Que le

neurone moteur soit touché dans sa cellule ou dans son prolongement cylin-

dre-axile, les conséquences en seront les mêmes, monoplégie, hémiplégie.

Une seule différence symptomatique, toutefois, permettra de reconnaître si la

paralysie est d'origine corticale ou non. Très souvent, dans le premier cas, sur-

tout si la lésion est de nature irritative tumeur, plaque de méningite, plaque

jaune, - la présence d'attaques d'épilepsie débutant par le membre paralysé

- épilepsie partielle - indiquera qu'il s'agit d'un processus à localisation

corticale. Mais c'est là un signe qui, bien qu'ayant une très grande valeur dia-

gnostique, n'est cependant pas pathognomonique. En effet, l'épilepsie partielle

peut faire défaut dans les lésions corticales de la zone motrice, et, en outre, -

c'est là un fait aujourd'hui bien démontré et dont l'un de nous a pu constater un

exemple très net, - l'épilepsie partielle à type jacksonien le plus pur, le plus

classique, peut se rencontrer dans des lésions sous-corticales de la zone motrice.

Etant donnée la disposition convergente qu'affectent dans leur trajet les

libres de projection de l'écorce qui vont former la capsule interne, il est facile

de comprendre qu'une lésion limitée du centre ovale ou du pied de la cou-

ronne rayonnante, déterminera des phénomènes paralytiques d'autant moins

dissociés, d'autant moins partiels, qu'elle se rapprochera davantage de la capsule

interne. En effet, si les monoplégies consécutives à des lésions du centre ovale

ne sont pas très rares, il n'en est pas de même pour celles qui succèdent à des

altérations de la capsule interne, et qui sont très exceptionnellement observées.

Ici, en effet, une lésion intéresse presque toujours des neurones de projection

rolandique nombreux, et une paralysie localisée, une monoplégie faciale, lin-

guale, brachiale, crurale, ne pourra être observée que si la lésion est de petite

étendue et très circonscrite. Enfin, une lésion sous-corticale détruit non seule-

ment les fibres de projection et commissurales de la région, mais encore les

fibres d'association qui relient entre elles les circonvolutions voisines, et lorsque

la lésion est étendue en profondeur ou rapprochée du centre, elle sectionne les

longs faisceaux d'association de la région. C'est lorsque l'on étudie des cerveaux

pathologiques par la méthode des coupes microscopiques sériées, que l'on peut

constater combien les lésions localisées - qu'elles soient corticales ou sous-

corticales - sont en réalité peu communes, et combien est restreint le nombre

des cas véritablement utilisables pour l'étude des localisations cérébrales;

môme dans ce dernier cas, ne doit-on pas s'attendre à rencontrer des phéno-

mènes aussi limités, que ceux obtenus par Horsley et Beevor dans leurs expé-

riences sur la capsule interne.

Nous étudierons successivement les symptômes auxquels donnent lieu les

lésions en foyer localisées dans les segments antérieur (Cia), postérieur (Cip),

rétro-lenticulaire (Cirl) et sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule interne.

Les lésions du segment antérieur (Cia) ne se traduisent par aucun trouble

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 253

moteur appréciable, lorsqu'elles n'occupent que la moitié ou les trois quarts

antérieurs de ce segment. Il s'agit là en effet d'un système de fibres spécial -

neurones de projection fronto-thalamiques ou pédoncule antérieur de la couche

optique s'épuisant dans ce dernier ganglion. Ce fait que nous avons pu vérifier

dans plusieurs autopsies, est tout à fait conforme aux résultats également

négatifs obtenus par Horsley et Beevor dans leurs expériences. Par contre, dès

que le genou (Ci [g]) est touché et que par conséquent le segment postérieur de

la capsule (Cip) est entamé, la symptomatologie change et on voit apparaitre

des phénomènes paralytiques dans le côté opposé du corps. Nous avons

montré, par l'étude des dégénérescences secondaires à la suite de lésions corti-

cales de la zone rolandique, que les zones dégénérées occupent dans le seg-

ment postérieur de la capsule interne (Cip) une situation d'autant plus en arrière

du genou qu'elles proviennent de déficits corticaux plus élevés le long du

sillon de Rolando, et ceci est tout à fait confirmatif des faits observés par

Horsley et Beevor dans leurs expériences sur la capsule interne du singe. Chez

l'homme donc, les neurones de projection de la corticalité motrice occupent

dans le segment postérieur de la capsule interne (Cip) une situation d'autant

plus en arrière du genou qu'ils proviennent de régions plus supérieures de la

zone rolandique.

Lorsque le genou et la parlie adjacente du segment postérieur (Cip) sont lésés,

on constate l'existence d'une paralysie du facial inférieur et de la moitié de la

langue du côté opposé. C'est en effet par le genou et la partie adjacente du seg-

ment postérieur de la capsule que passent les fibres provenant de l'opercule

frontal et rolandique (Déjerine). Parfois, comme dans le cas rapporté par );tienne

(1896) et dans celui représenté dans la Fig. 97 (cas Jouan), la paralysie faciale

sera isolée. Cette paralysie faciale d'origine capsulaire présente les mêmes

caractères que lorsqu'elle relève d'une lésion corticale, dans les deux cas, en

effet, le facial supérieur n'est pas absolument intact. Dans le cas que nous rap-

portons (p. 122) et qui a été étudié à l'aide de coupes microscopiques sériées,

la paralysie faciale durait depuis douze ans. La lésion ici siège en arrière du

genou, et ce fait montre que, chez l'homme comme chez le singe, les fibres du

facial passent en arrière du genou de la capsule interne.

Lorsque la lésion est bilatérale et symétrique, le tableau clinique sera celui

de la paralysie pseudo-bulbaire, décrite par Lépine en 181l. La localisation

anatomique de cette paralysie a été et est encore diversement interprétée.

Nous savons que, comme une paralysie cérébrale quelconque, elle peut être

d'origine corticale (lésion bilatérale de l'opercule rolandique) (voy. Fig. ? 3S),

sous-corticale, capsulaire, ou relever de lésions protubérantielles et bulbaires,

siégeant sur le trajet des fibres qui, provenant de la zone motrice, - neurones

de premier ordre, - vont actionner les noyaux des nerfs moteurs crâniens, -

neurones de deuxième ordre, - facial, hypoglosse, masticateur, spinal. La

forme corticale de la paralysie pseudo-bulbaire s'observe rarement. Le plus

souvent on constate à l'autopsie de ces malades, des foyers centraux bilatéraux

et symétriques ou des foyers siégeant dans l'étage antérieur de la protubé-

rance ou même du bulbe. D'autres fois enfin, on rencontre les deux sortes de

lésions, à savoir des foyers centraux et des foyers protubérantiels. La lésion

rencontrée par Lépine, dans la paralysie pseudo-bulbaire, était symétrique et

siégeait dans le segment externe - put3men - de chaque noyau lenticulaire.

Elle a été retrouvée par différents auteurs : Leresche (1890), Galavielle (1893),

Les lésions de la

partie antérieure Cip

prodmsent uno mo-

noplégie facio-lin-

gliale croisée.

Et une paralysie

pseudo-bulbaire

lorsduo la lésion est

bilatérale et symé-

trique

2'i 1 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les monoplégies

s'observent rarement

à la suite de lésions

de Cip.

Brissaud et Ilalipré (I894). Pour nous, celte localisation ne peut plus être

admise. Le noyau lenticulaire, en effet, n'envoie pas de fibres dans le pied du

pédoncule cérébral et n'en reçoit pas de la corticalité. Ses fibres de projection

appartiennent au système des radiations strio-lhalamidues et sous-thalamiques

(voy. p. 316. Radiations striées). Nous ferons remarquer en oulre que les

lésions symétriques - hémorrhagie, ramollissement, soit du putamen, soit du

noyau lenticulaire en entier - se rencontrent fréquemment à l'autopsie de

vieillards n'ayant jamais présenté pendant la vie le moindre symptôme de para-

lysie pseudo-bulbaire. Oppenheim et Siemerling ont montré en 1886 que lorsque

pendant la vie il avait été noté l'existence d'une paralysie bulbaire dans ces cas

de lésions symétriques du noyau lenticulaire, il existait dans la protubérance

et dans le bulbe des foyers de ramollissement (Voy. aussi Comte. Th. Paris, 1900).

Il existe cependant nombre de cas où, en l'absence de toute lésion protubé-

rantielle ou bulbaire appréciable au microscope, la paralysie pseudo-bulbaire

paraît relever de la localisation décrite par Lépine et retrouvée depuis par plu-

sieurs auteurs. Or, lorsqu'on étudie ces cas par la méthode des coupes micro-

scopiques sériées, on trouve toujours que la lésion bilatérale et symétrique du

noyau lenticulaire, a intéressé le genou et la partie adjacente du segment pos-

térieur de la capsule interne. Nous avons pu constater ce fait dans trois cas de

paralysie pseudo-bulbaire et dans lesquels, en l'absence de toute lésion corticale,

protubérantielle et bulbaire, on aurait pu, si la méthode des coupes microsco-

piques sériées n'avait été pratiquée, regarder la lésion symétrique des deux

noyaux lenticulaires comme cause des accidents paralytiques. Pour nous, nous

le répétons, une lésion symétrique des noyaux lenticulaires n'empiétant pas sur

la capsule interne ne peut produire le syndrome de la paralysie pseudo-bulbaire.

Les lésions du segment postérieur de la capsule inlerne (Cip) situées plus en

arrière du genou que les précédentes, occupant par exemple, en allant d'avant

en arrière, le deuxième ou le troisième quart de celle capsule, ne donnent que

tiès exceptionnellement lieu il des monoplégies. Nous savons par les dégéné-

rescenses d'origine corticale (voy. p. 128) et par la physiologie expérimen-

tale que le deuxième quart moyen de Cip correspond à la région rolandique

moyenne, - centre du membre supérieur, - et que le troisième quart moyen

correspond à la région rolandique supérieure, - centre du membre inférieur.

Nous ne possédons jusqu'ici que deux observations de monoplégie brachiale

par lésion capsulaire. La première, rapportée en 1880 par l'un de nous, con-

cerne un cas de monoplégie du bras droit accompagnée d'anesthésie et rele-

vant d'une tumeur de la couche optique comprimant la capsule interne; la

seconde est due à Bennet et Campbell (1885). Dans ce dernier cas, il existait une

lésion en foyer du volume d'un haricot occupant la partie moyenne de Cip.

Quant aux monoplégies cl'urales par lésions de Cip, il n'en a pas été, il notre con-

naissance rapporté jusqu'ici d'exemple démonstratif. Toutefois, nous avons été

à même de constater plusieurs fois, dans des cas de lésions anciennes du tiers ou

du quart postérieur de Cip (p. 173) une contracture plus intense du membre

inférieur que dans les cas de lésions de la partie moyenne de Cip, se traduisant

par une hémiplégie ordinaire. Du reste, les monoplégies crurales d'origine cor-

ticale ne se présentent pas avec les mêmes caractères que les monoplégies

brachiales.' Elles s'améliorent en effet plus rapidement et plus complètement

que ces dernières. Il se passe ici ce qui se passe d'ordinaire lorsque des

msucles à fonctions synergiques sont paralysés. Les muscles des membres in-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 2¡j5

férieurs fonctionnant d'une manière automatique dans la marche sont dans ce

cas, et il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une monoplégie crurale s'améliore plus

complètement qu'une monoplégie brachiale, car les mouvements de la main et

de l'avant-bras sont autrement spécialisés que ceux de lajambe et du pied.

En résumé, l'existence de monoplégies par lésion limitée du segment pos-

térieur de la capsule interne (Cip) est tout à fait exceptionnelle. La conséquence

ordinaire d'une destruction du segment postérieur de la capsule en arrière

du genou est l'hémiplégie banale, portant sur le facial inférieur, le membre

supérieur et inférieur du côté de la lésion. Lorsque les fibres situées en arrière

du genou (Ci(g) sont détruites sur une certaine étendue, le membre supérieur

restera indéfiniment paralysé et contracturé des extrémités, tandis que le

membre inférieur, bien que contracturé, recouvrera, au bout d'un temps plus ou

moins long, une partie de ses fonctions et le malade pourra marcher. Il est en

effet des plus rares d'observer un hémiplégique, par lésion corticale ou capsu-

laire, qui reste privé de l'usage de son membre inférieur.

Quant à la localisation de l'hémichorée, et de l'laémiathétose, de l' hémi-tl'em-

lement post-luhniplégique, - qu'il s'agisse d'hémiplégie infantile ou d'hémi-

plégie de l'adulte, - on peut dire aujourd'hui que ces symptômes ne relèvent

pas de la localisation d'une lésion dans telle ou telle région de l'hémisphère.

Charcot localisait l'hémichorée dans la partie postérieure du segment posté-

rieur de la capsule interne (Cip), Gowers la localisait dans la couche optique. Ci

(dernier ganglion est en effet lésé en même temps que le segment postérieui

tCip) dans les cas d'hémichorée post-hémiplégique de l'adulte, et l'hémianes-

thésie que l'on rencontre le plus souvent dans ce cas relève de la lésion de la

couche optique, ainsi que nous le montrerons plus loin, et non de l'altération

du segment postérieur de la capsule interne (Cip). En ISî9,Ifahler etPickmon-

rèrent qu'une lésion siégeant sur une partie quelconque du trajet du faisceau

pyramidal peut produire l'hémichorée, et pour ces auteurs il y avait là une

question d'irritation bien plus que de destruction de tissu nerveux; Gowel',

avait déjà fait remarquer du reste que, dans l'hémichorée, il devait s'agir de

lésions qui lèsent plutôt qu'elles ne détruisent la substance cérébrale. Le :

mêmes réflexions s'appliquent à l'athétose et au tremblement post-hémiplé-

gique. Nous avons constaté l'hémiilhétose dans l'hémiplégie cérébrale infantile

à la suite de lésions corticales de la région rolandique, tout comme à la suit(

de lésions du segment postérieur de la capsule interne (Cip). Il n'y a pas dE

localisation pour ces différents mouvements involontaires que l'on observe s

fréquemment dans l'hémiplégie de l'enfance, si rarement au contraire dan :

celle de l'adulte. En d'autres termes, la production de ces mouvements relève d(

la physiologi e pathologique, et non d'une localisation anatomique.

Dans la région sous-thalamique de la capsule interne, les localisation :

motrices ont été peu étudiées, par la raison qu'il s'agit de lésions assez rares

Ici le segment antérieur (Cia) a disparu ou n'est représenté que par quelque :

rares fibres. Le segment postérieur (Cip) représente déjà il cette hauteur le pie(

du pédoncule cérébral. Dans cette région, les fibres de projection de la régioi

motrice sont encore plus tassées que plus haut, et elles sont refoulées en avan

par le faisceau de Tiirck venu de la région temporale. Une lésion des fibres mo

trices dans celte région ne donnera jamais naissance à une monoplégie, mai :

se traduira par une hémiplégie vulgaire, pouvant dans certains cas se complique

d'hémianes thésie et d'hémianopsie (cas Dautriche, p. 182).

Ces dernières se

traduisent en géné-

ral par une henu-

plégie banale.

256 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le carrefour sen-

sitif do Charcot.

L'hémianesthésie

organique capsulai ri

peut s'accompagne !

d'hémianopsie, man

non pas d'liémiancs

théslC sensorielle.

Localisations sensitives dans la capsule interne. - Nous avons vu

plus haut (V. p. 82) que L. Tiirck avait montré que les lésions siégeant dans

la partie postérieure de la capsule interne se traduisaient par une hémiplégie

nulle ou peu prononcée, et par une diminution plus ou moins considérable de

la sensibilité générale et spéciale dans la moitié opposée du corps. Charcot

(1872-1880) adopta et développa les idées de Tilpek et admit que les fibres des

sensibilités générales et spéciales de la moitié opposée du corps, passaient

.dans la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne. Lorsque

cette partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) était

détruite, la symptomatologie était la suivante : Hémiplégie plus ou moins

accusée avec hémianesthésie dite sensitivo-sensorielle, c'est-à-dire portant sur

les divers modes de la sensibilité générale, - tact, douleur, température, sens

musculaire - et sur les sensibilités spéciales - ouïe, goût, odorat, vision

les troubles de la vision étant caractérisés par ua rétrécissement du champ

visuel avec amblyopie du côté anesthésié. En d'autres termes, dans ces cas, les

troubles de la sensibilité étaient les mêmes que ceux que l'on rencontre dans

l'hémianesthésie sensitivo-sensorielle des hystériques. Charcot désigna cette

partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) sous le

nom de carrefour sensitif, et insista à maintes reprises sur ce fait que la couche

optique n'avait rien à voir dans la conduction de la sensibilité, contrairement à

Luys qui faisait de ce ganglion le centre du sensorium commune, c'est-à-dire

l'aboutissant des fibres conductrices de la sensibilité générale et des sens spé-

ciaux. Les idées de Charcot sur le carrefour sensitif, pendant longtemps

admises, furent le point de départ des travaux de Veyssières (ils874), Lépine,

Rendu (1875), Raymond (1876), Ballet (1881).

Les recherches modernes cependant n'ont pas confirmé toutes les idées de

Charcot. Si, en effet, depuis les travaux de Tiirck et de Charcot, tout le monde

est d'accord pour reconnaître qu'une lésion de la partie postérieure du seg-

ment postérieur de la capsule interne (Cip) se traduit dans certains cas par

une hémiplégie compliquée d'hémianesthésie, il n'en est plus de même lors-

qu'on étudie les caractères de cette hémianesthésie et les conditions anato-

miques dans lesquelles elle se réalise, c'est-à-dire sa localisation. Si - clans

certaines conditions sur lesquelles nous allons revenir - une lésion du seg-

ment postérieur de Cip se traduit par une hémianesthésie de la moitié opposée

du corps, cette hémianesthésie ne porte que sur la sensibilité générale. Il faut

en effet le reconnaître, les plus belles observations d'hémianesthésie sensitivo-

sensorielle, rapportées autrefois à l'appui de l'existence du carrefour sensitif,'

sont des cas relevant de l'hystérie et publiées à une époque où l'existence de

l'hystérie chez l'homme commençait à peine à être admise. Il faut songer en

outre dans les cas d'hémianesthésie organique, à la possibilité - bien démon-

trée aujourd'hui - d'une association hystéro-organique.

En ce qui concerne la participation des sens spéciaux telle qu'on l'admettait

autrefois dans l'hémianesthésie organique, la question pour nous est résolue

par la négative. Une lésion du tiers postérieur du segment postérieur de la

capsule interne (Cip) ne produit jamais d'amblyopie, ni de rétrécissement du

champ visuel du côté opposé. Si la lésion siège dans la région thalamique infé-

rieure et, détruisant le segment rétro-lenticulaire (Cirl) de la capsule interne.

(Cas Dautriche, p. 182), sectionne en même temps il ce niveau le faisceau visuel

elle déterminera la production d'une hémianopsie homonyme latérale. Les cas de

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 21î¡

ce genre sont aujourd'hui assez nombreux et récemment (1898) l'un de nous en

a rapporté plusieurs exemples avec son élève, Long. Si - et c'est là le cas le

plus fréquent - le tiers postérieur du segment postérieur (Cip) est lésé dans

la région thalamique moyenne de la capsule interne, il n'existe aucun trouble

quelconque de la vision. Il en est de même pour les autres sens spéciaux -

audition, odorat, goût - qui eux aussi ont une représentation corticale bilaté-

rale. Pour l'audition, les choses se passent d'une façon analogue. Les neurones

auditifs corticaux venus de la première circonvolution temporale passent par la

partie postérieure du segment sous-lenticulaire (Cisl) de la capsule interne pour

se rendre dans le corps genouillé interne, et de là dans le tubercule quadriju-

meau postérieur (voy. Nerf auditif). Ces fibres peuvent donc être détruites dans

une lésion de ce segment sous-lenticulaire; mais, comme le centre auditif est

bilatéral, cette lésion ne déterminera pas de trouble unilatéral persistant de

l'audition. Ce dernier symptôme par contre pourra durer indéfiniment, dans les

cas de lésion de la partie antéro-latérale de la protubérance, au niveau du noyau

du nerf cochléaire, et s'accompagner d'anesthésie de la moitié opposée du

corps si le ruban de Reil médian participe à la lésion.

Les mêmes réflexions s'appliquent à l'olfaction et à la gustation. Les fibres

olfactives venues de la corne d'Ammon et du fascia dentata arrivent par le pilier

postérieur du trigone pour se rendre au tubercule mamillaire (voy. Nerf olfactif)

et ne passent pas par la capsule interne ; pour qu'il se produise une anosmie

unilatérale, - anosmie du reste passagère par suite de la bilatéralité du centre

olfactif il faut donc que le pilier postérieur du trigone soit intéressé par la

lésion. Il en est de même pour la gustation, dont les fibres - d'après ce que

nous savons de l'origine corticale de ce centre -passent probablement par la même

voie.

Si la participation des sens spéciaux dans l'hémianesthésie d'origine capsu-

laire n'existe pas avec les caractères qu'on lui attribuait autrefois, il n'en est

pas de même pour les troubles de la sensibilité générale, et à cet égard il

n'existe aucune divergence parmi les observateurs. L'hémianesthésie capsu-

laire se présente avec les mêmes caractères que l'hémianesthésie d'origine

corticale et, comme cette dernière, s'accompagne d'hémiplégie plus ou moins

accusée. Ici encore les parties les plus paralysées sont aussi les plus aneslhé-

siées (voy. plus haut, Localisatons sensitives corticales, p. 230).

Voyons maintenant quelle est la localisation exacte de l'hémianesthésie cap-

sulaire. Nous avons montré plus haut que, pour les nerfs de la sensibilité

spéciale, la doctrine du carrefour sensitif ne pouvait plus être admise. Il nous

reste à rechercher maintenant si cette doctrine est applicable à l'hémianesthésie

de la sensibilité générale. En d'autres termes, les libres qui conduisent à

la corlicalité les impressions tactiles, douloureuses, thermiques, muscu-

laires, etc., passent-elles directement et sans neurones intercalaires, par le

segment postérieur de la capsule interne pour aller s'arboriser dans l'écorce

cérébrale ?

Lorsque l'on examine les observations d'hémianesthésie capsulaire suivies

d'autopsie rapportées jusqu'ici, on voit que, dans l'immense majorité des cas, la

couche optique était lésée en même temps que le segment postérieur de la

capsule interne et, dans les très rares cas où la lésion du thalamus n'est

pas indiquée, on ne peut affirmer l'intégrité de ce ganglion; car, dans toutes

ces observations, il s'agit de localisations faites à l'oeil nu et sur des pièces

TOME II. 17 7

Localisation de

l'hémianesthésie cap-

sulaire.

258 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Kilo relève d'une

lésion du thalamus

dans la région du

ruban de Reil.

fraîches. D'un autre côté, il existe des observations de lésions du segment pos-

térieur de Cip avec intégrité du thalamus et dans lesquelles les malades étaient

de simples hémiplégiques non anesthésiques. Nous avons observé nous-mêmes

deux cas très nets de ce genre, étudiés par la méthode des coupes microsco-

piques sériées.

Il ressort donc de cette discussion que, lorsqu'une altération de la partie

postérieure du segment postérieur de la capsule interne s'est traduite pendant

la vie par une hémiplégie accompagnée d'hémianesthésie, la couche optique

participait à la lésion capsulaire. Mais, et nous tenons à le faire immédiatement

remarquer, pour qu'il y ait hémianesthésie, il ne suffit pas que le segment pos-

térieur de la capsule interne et le thalamus soient simultanément altérés par

une lésion en foyer, il faut encore que cette lésion siège dans une région spé-

ciale de ce ganglion, à savoir, en avant du pulvinar, dans la partie postérieure

et inférieure du noyau externe du thalamus (région du ruban de Reil). Nom-

breuses en effet sont les observations suivies d'autopsies et dans lesquelles

une lésion de la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne

et du thalamus, siégeant dans les régions thalamiques supérieure ou moyenne

de la capsule interne, n'a produit qu'une hémiplégie banale sans troubles de la

sensibilité. Les cas qui sont représentés Fig. 181, 182 cas Carré, Fig. 129 à

133, cas Lavigne, Fig. 187 à 188, cas Le Seguillon, sont des plus démon-

stratifs à cet égard. Dans ces deux cas, en effet, où le segment postérieur de

la capsule interne et la couche optique sont lésés dans la région thalamique de

la capsule, il existait ! une hémiplégie très prononcée, sans altération des sensi-

bilités générales et spéciales.

La question qui se pose maintenant est la suivante. Les troubles de la sensi-

bilité générale que l'on observe lorsque la partie postérieure de Cip est lésée

dans la région thalamique inférieure ou dans la région sous- thalamique, sont-ils

la conséquence de la destruction des fibres de la sensibilité générale qui passent t

par la partie postérieure de Cip ou bien relèvent-ils de la lésion concomitante

du thalamus ? C'est à cette dernière interprétation que nous nous arrêtons. En

effet, s'il existait un faisceau sensitif dans la partie postérieure de Cip, les lésions

de cette partie de Cip dans la région thalamique supérieure devraient produire

de l'anesthésie, ce qui n'est pas le cas. Le même résultat devrait être observé

dans les rares cas où le segment capsulaire est seul altéré, sans participation

du thalamus à la lésion. L'étude des dégénérescences secondaires patholo-

giques ou expérimentales - nous montre en outre que le faisceau sensitif -

ruban de Reil - s'arrête dans le thalamus et s'arborise clans le noyau externe et

dans le centre médian de Luys. De là partent de nouveaux neurones - neu-

rones thalamo-corticaux qui, sortant du thalamus par sa face externe, pénètrent l

dans Cip s'y entremêlent avec les fibres de projection corticale et vont s'arbo-

riser dans la corticalité rolandique - zones sensitives corticales. Or, il résulte

des recherches faites par l'un de nous en collaboration avec son interne Long

- et dont on trouvera les détails dans la thèse inaugurale de ce dernier (Les

voies centrales de la sensibilité générale, Paris 1899) qu'une hémianesthésie

de la sensibilité générale relevant d'une lésion centrale de l'hémisphère ne peut

être réalisée que dans les deux conditions suivantes à savoir : 1° dans le cas de

lésion thalamique détruisant et les fibres terminales du ruban de Reil et les

fibres du neurone thalamo-cortical; 2° lorsque, le thalamus étant intact, ses

connexions avec la corlicalité sensitivo-motrice sont plus ou moins détruites.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 259

Dans ce dernier cas, la lésion est du reste toujours très étendue. Ces recherches

montrent en outre, que l'hémianesthésie est surtout persistante lorsque le tha-

lamus est lésé.

Parfois, enfin, les lésions du thalamus dans sa partie inférieure, lorsqu'elles

sont peu étendues, peuvent déterminer dans les membres du côté opposé du

corps des douleurs en même temps qu'un état hyperesthésique plus ou moins

marqué (Edinger, Mann, Biernacki, Reichenberg, Oppenheim). Il nous a été

donné d'observer un cas analogue suivi d'autopsie.

En résumé, la doctrine du carrefour sensitif n'est plus conforme aux don-

nées actuelles, pas plus pour la sensibilité générale que pour la sensibilité spé-

ciale. Il n'y a pas de faisceau sensitif venant du pied pédoncule et passant

directement dans la capsule interne, de même qu'il n'y a pas dans la partie

postérieure du segment postérieur de cette dernière de faisceau compact formé

uniquement de fibres à fonctions sensitives. Ces dernières, une fois issues du

thalamus se mélangent intimement dans ce segment postérieur de la capsule

interne avec les fibres motrices pour aller s'arboriser dans les territories cor-

ticaux zone sensitivo-motrice - d'où émanent ces dernières.

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FIBRES DE PROJECTION DE L ECORCE CÉRÉBRALE. 263

II. - SYSTÈME DES FIBRES DE PROJECTION DU RHINENCÉPHALE

Le rhinencéphale ou grand lobe limbique de Broca comprend, comme

nous l'avons vu plus haut (T. I ? p. 296), le lobe olfactif, le septum

lucidum, la circonvolution godronnée (fascia dentata et slrie de Lancisi)

et les deux circonvolutions IÚnbiques : corne d'Ammon, circonvolution

de l'hippocampe et gyrus fornicatus. Ses fibres de projection forment les

voies olfactives centrales et suivent un trajet bien distinct de celui des

fibres de projection du manteau cérébral : les fibres de projection du

lobe olfactif et du- septum lucidum constituent les radiations olfactives, le

faisceau septo-tltalamiqzte, et le tænia semicircularis ; les fibres do pro-

jection de la circonvolution godronnée, de la corne d'Ammon et de la

circonvolution de l'hippocampe forment le système du trigone cérébral.

Quant à la première circonvolution limbique - véritable région de

transition entre le rhinencéphale et le manteau cérébral dont elle pré-

sente la morphologie et la structure et dont elle partage probablement

les fonctions, elle envoie ses fibres de projection en partie dans le

trigone cérébral et en partie dans la capsule interne.

FIBRES DE PROJECTION DU LOBE OLFACTIF ET DU SEPTUM LUCIDUM

1. radiations olfactives. - Comme les circonvolutions du man-

teau cérébral, le lobe olfactif émet des fibres de projection, d'association

et de commissure. Elles portent le nom

collectif de radiations olfactives et sont

aussi intimement mélangées entre elles

que le son[, dans la masse blanche non

différenciée du centre ovale, les libres de

projection, d'association el de commissure

du manteau cérébral.

Suivant qu'elles occupent la surface du

lobe olfactif ou sa profondeur, les radia-

tions olfactives sont dites superficielles ou

profondes.

Les radiations olfactives super-

ficielles naissent pour la plupart des cel-

lules mitrales du bulbe olfactif. Elles oc-

cupent a tout' origine les coucnes protonues

du bulbe, puis deviennent superficielles et revêtent le plus souvent le

pédoncule et le tubercule olfactifs d'une couche de fibres plus particu-

lièrement denses et épaisses au niveau des bords sagittaux de ce tractus

triangulaire (ng. 230). D'autres fois, les radiations olfactives superficielles

ne tapissent que les bords saillants du pédoncule eL du tubercule olfac-

Fig. 250. - Coupe vertico-trans-

versale du pédoncule olfactif

gauche de l'homme. (Méthode

de Weigert.)

be, bord externe. - bi, bord

interne. - bs, bord supérieur.

Les deux se}'

tièmes de libres d(

projection du rht

nencéphale.

Radiations olfac-

tives superficielles.

Leur origine.

264 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leur trajet.

Strie olfactive ex-

terne.

Strie olfactive in-

terne.

Leurs terminai-

sons.

Elles représentent

le neurone olfactif

de deuxième ordre.

Radiations olfac-

tives profondes.

tifs, et dans leur intervalle souvent fort .irrégulier on aperçoit la substance

grise de cette circonvolution avortée.

Au niveau du tubercule olfactif, les radiations olfactives superficielles

divergent en se divisant en deux fascicules ou stries.

La strie olfactive externe (improprement appelé racine olfactive externe)

se dirige obliquement en arrière et en dehors, recouvre incomplètement

la circonvolution olfactive externe, longe le bord postérieur de l'espace

perforé antérieur qu'elle sépare de l'insula, et peut tacitement être suivie

jusqu'à la circonvolution du crochet et au noyau amygdalien. Le plus sou-

vent elle est unique, quelquefois elle se dédouble; la branche interne

traverse alors l'espace perforé antérieur, puis s'enfonce sous le crochet

de l'hippocampe.

La strie olfactive interne (improprement appelé racine olfactive interne)

est beaucoup plus inconstante; elle se porte en haut et en dedans à la face

interne de l'hémisphère, recouvre la circonvolution olfactive interne et le

carrefour olfactif, puis se continue en partie avec les fibres de la strie de

Lancisi, en partie avec les fibres du pédoncule du septum lucidum et entre

ainsi dans la constitution du faisceau olfactif du trigone (Fig. 2(2).

Les radiations olfactives superficielles représentent pour la plupart les

cylindres-axes des cellules mitrales, petites, moyennes et géantes du bulbe

olfactif, renforcés par un certain nombre de libres qui prennent leur

origine dans la substance grise des lobes olfactifs antérieur et postérieur.

Les plus courtes se terminent dans la substance grise du pédoncule

olfactif, du tubercule olfactif et de la circonvolution olfactive externe; les

plus longues atteignent la couche moléculaire de la circonvolution du

crochet, et s'arborisent autour des nids cellulaires décrits par Ganser,

Cajal et Calleja. Les radiations olfactives superficielles contiennent donc

surtout des fibres d'associations qui relient le bulbe olfactif au pédoncule

et au lrigone olfaclifs, aux différentes partiesde l'aire olfactive étala circon-

volution du crochet; elles dégénèrent (Loewenlhal, méthode de Marchi)

après ablation du bulbe olfactif et ne possèdent que de rares libres de

projection destinées au noyau amygdalien. Dans leur ensemble, elles con-

stituent le neurone de deuxième ordre de la voie olfactive et transmettent

à l'hippocampe les impressions olfactives conduites au glomérule olfactif

par les fibres du nerf olfactif.

Pour Edinger, la strie olfactive interne ne recevrait aucune fibre

mitrale et serait exclusivement constituée par des fibres qui, prenant leur

origine dans les cellules pyramidales petites et moyennes du tubercule

olfactif, relieraient celle région à la formation ammonique par l'intermé-

diaire du faisceau olfactif du trigone. Il s'agirait donc dans l'espèce d'un

neurone olfactif de troisième ordre.

Les radiations olfactives profondes (1-'tolp)(Fig. 231) formenl la

substance blanche profonde du pédoncule et du tubercule olfactifs. Elles se

groupent en fascicules petits et serrés fortement coloriés parla laque héma-

toxylinique et séparés les uns des autres par des îlots allongés de substance

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 265

grise. Arrivés au niveau du tubercule olfactif (Toi), elles s'enfoncent dans la

profondeur en décrivant une courbe en S, puis traversent d'avant en arrière

J'aire olfactive (Aol), c'est-à-dire les régions basales du cerveau antérieur

(partie inférieure et basale de la tête du noyau caudé (CNC) substance

perforée antérieure, substance innominée sous-lenticulaire de Reichert).

Elles passent donc au-dessous du segment antérieur de la capsule interne

(Cia) et au-dessous de la commissure antérieure (coa).

A ce niveau, les radiations olfactives profondes divergent : une partie

se porte en haut, en arrière et en dedans, soit vers la commissure antérieure

dont elles forment la partie olfactive, soit vers l'extrémité antérieure du

thalamus où elles se continuent avec les fibres du tænia semicircularis

et du tænia thalami (Fig. 253 et 234). Une autre partie des radiations

Fin. 251. - Les radiations olfactives profondes et leur trajet à travers l'aire olfactive

en particulier l'extrémité inférieure, basale, olfactive du noyau caudé (CNC). -

Coupe sagittale correspondant à peu près au plan de la figure 311.

Al, anse lenticulaire. - Aol, la partie de l'aire olfactive située en arrière du tubercule

olfactif du noyau caudé (CNC) et comprenant la substance perforée antérieure et la sub-

stance innominée sous-lenticulaire de lteichert. - Cc(r) bec du corps calleux. - Cia,

segment antérieur de la capsule interne. - Cill.'1, faisceau antérieur du cingulum. CL,

corps de Luys. - CM, commissure de Meynert. - CNC, tubercule ou colliculus du noyau

caudé. - coa, commissure antérieure. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. - fU, fibres en

U ou courtes d'association de la première circonvolution frontale. - NC, noyau caudé. -

iVL2, deuxième segment du noyau lenticulaire. 01'\, partie orbitaire de la première cir-

convolution frontale. - P, pied du pédoncule. - 1'01, pédoncule olfactif. Rolp, radia-

tions olfactives profondes. - Toi, tubercule olfactif. - Il, bandelette optique.

Leur trajet.

Leurs terminai-

sons.

266 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

olfactives profondes poursuit son trajet antéro-postérieur (Fig. 252), tra-

verse, en fascicules lâches et onduleux, l'aire olfactive, en particu-

lier la substance innominée sous-lenticulaire de Reichert, et croise obli-

quement les fibres de la bandelette diagonale de Broca, située au-dessous

1 c. 252. - Les voies olfactives centrales. (Systèmes des radiations olfactives et du tri-

gone central.)

Aol, aire olfactive. - Bol, bulbe olfactif. - Cc, corps calleux. - Cg, circonvolution

godronnée. - Cing, cingulum. Cin,r(p), le faisceau postérieur du cingulum. - coa, com-

missure antérieure, son faisceau olfactif et le contingent] des fibres du tænia semicircu-

laris. - Fc, fasciola cinerea. - FG, faisceau de la calotte de Gudden, ou branche de

bifurcation postérieure du faisceau mamillaire principal (I·'nah). - Fiel, faisceau longtlu-

dinal dorsal de la substance grise centrale de Schutz. - F.11, faisceau rétroflexe de Meynert.

- Fol, faisceau olfactif du trigone. - fp, fibres perforantes calleuses ou fibres extra-

ammoniques du corps du trigone. - fslh, faisceau septo-thalamique. fisc, fibres que le

toenia semi circularis envoie à la couche optique. Fla, fornix transversus, ou commis-

sure psalterienne du trigone. - GGJ, ganglion dorsal de la calotte de Gudden. GGp,

ganglion profond de la calotte de Gudden. Gip, ganglion interpédonculaire. G/t,

ganglion de l'habenula. - II, circonvolution de l'hippocampe. - 11(i), isthme de la cir-

convolution de l'hippocampe. - Li, première circonvolution limbique. Na, noyau anté-

rieur de la couche optique. - NA, noyau amygdalien. - l'ol, pédoncule olfactif.- PSI,

pédoncule du septum lucidum. - 7')n, pédoncule du tubercule mamillaire. - Qa, tuber-

cule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Role, radiations

olfactives externes. - Roli, radiations olfactives internes. - Rolp, radiations olfactives

profondes. - sL, strie de Lancisi. - Spl, splenium ou bourrelet du corps calleux traversé

par les fibres perforantes provenant soit du fasciola cinerea, soit de l'isthme de la circon-

volution de l'hippocampe ou du cingulum. Te, tuber cinereum. - Tg, corps du trigone.

- Tga, pilier antérieur du trigone. - 7'f/p, pilier postérieur du trigone. - Th, couche

optique. - Tm, tubercule mamillaire. - fisc, teenia semicircularis. - llh, taenia thalami.

- U, circonvolution du crochet. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr ou branche de bifurcation

supérieure du faisceau mamillaire principal.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 267

d'elle. Parmi ces fascicules, les uns se portent en dehors et se rendent

directement dans le noyau amygdalien (NA) ; les autres se dirigent en

dedans et en arrière, atteignent le tuber cinereum (Tc) et le tubercule mamil-

laire(Tm) au delà desquels il devient difficile de les suivre. Elles se terminent

dans ces parages, en particulier dans le tubercule mamillaire, mais il est

possible que quelques radiations olfactives profondes, poursuivant leur

trajet, entrent dans la constitution des fibres longitudinales de la région

sous-optique et de la calotte du pédoncule cérébral (Fig. 252).

Les radiations olfactives profondes ne reçoivent aucune fibre mitrale,

aucune fibre du bulbe olfactif. Elles naissent des cellules pyramidales

petites et moyennes de la substance grise du pédoncule et du tubercule

olfactifs et sont renforcées dans leur trajet antéro-postérieur par un apport

incessant de fibres nées des cellules de l'aire olfactive.

Les radiations olfactives profondes constituent des neurones de troi-

sième ordre de la voie olfactive. Elles ne représentent pas un faisceau à

origine et à destination uniques, mais contiennent la fois des fibres d'as-

sociation, des fibres de projection, des fibres commissurales et des fibres

terminales. Les fibres d'association unissent le bulbe, le pédoncule et le

trigone olfactifs au septum lucidum et à l'aire olfactive. Les fibres commis-

surales relient les différentes régions d'un lobe olfactif à celles du côté

opposé par l'intermédiaire de la partie olfactive de la commissure anté-

rieure, ou encore le lobe olfactif d'un côté au noyau amygdalien du côté

opposé, par l'intermédiaire de la parlie hémisphérique de la commissure

antérieure. Les fibres terminales s'arborisenL dans le bulbe olfactif et dans

l'aire olfactive; elles suivent le trajet du faisceau olfactif du trigone (Fol,

Fig.252) etunissentles circonvolutions limbiques au lobe olfactif. Quant aux

fibres de projection enfin, elles relient le lobe olfactif : 1' au noyau amyg-

da lien du même côté, soit directement, soit par l'intermédiaire du toenia

semicircularis ; 2° au thalamus (noyau externe et pulvinar) par l'intermé-

diaire du taenia semicircularis; 3° au ganglion de l'habenula par le faisceau

septo-thalamique et le taenia thalami; 4° au tuber cinereum, et au tubercule

mamillaire, par des fibres directes; 5° probablement à la calotte du pédon-

cule cérébral.

2. faisceau SEPTO-THALAMIQUE. - Le faisceau septo-thalamique(fsth)

(Fig. 253) naît des cellules de l'aire olfactive et du septum lucidum ; il

traverse d'avant en arrière la partie inférieure du septum en convergeant

vers la commissure antérieure, s'adosse au pilier antérieur du trigone

avec lequel il semble se confondre, puis l'abandonne en arrière de la

commissure antérieure pour entrer dans la constitution du taenia thalami.

Il s'irradie ensuite dans le ganglion de l'habenula et dans la partie moyenne

et interne du thalamus, et unit par conséquent ces dernières formations à

l'aire olfactive et au septum lucidum.

Ce faisceau a été décrit chez les reptiles et les oiseaux par IIonegger,

sous le nom de faisceau rayonnant du septum (lflarkbündel der Slrahligen

Leur origine.

Elles constituent

des neurones olfac-

tifs de troisième

ordre.

Faisceau septo-

thalamique.

Son trajet.

268 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Scbeidewand) ; par Ad. Meyer, sous celui de faisceau longitudinal basai pour

le tsenia thalami (basales Lungsbûndel zur tunia thalami) ; par Edinger,

sous le nom de tractus olfacto-habenularis. 0. Yogi l'a décril chez le lapin

sous le nom de faisceau sel)lo-ilialaî2îzqzie. Il a montré en outre (méthode

de Marchi) qu'il dégénère à la suite de lésion de la partie antérieure du

septum lucidum, qu'il est simplement adossé et enchevêtré avec le pilier

antérieur du trigone, mais qu'il n'en reçoit ou n'y envoie aucune fibre.

Il représente donc un faisceau indépendant du système du trigone.

Fig. 253. -Coupe sagittale passant en dedans du plan de la coupe, Fig. 251, intéressant

l'aire olfactive, la partie antéro-interne du thalamus et de la région sous-thalamique

et sectionnant les radiations olfactives profondes, le faisceau septo-thalamique, le

faisceau de Vicq d'Azyr et l'anse lenticulaire (Méthode de Weigert).

Al, anse lenticulaire : Al + FI, son union avec le faisceau lenticulaire de Forel. - Aol,

aire olfactive. - Ce, corps calleux. CL, corps de Luys. - C.ll, commissure de Meynert.

- CNR, capsule du noyau rouge. - coa, commissure antérieure. - FI, faisceau lenticu-

laire de Forel. - fsllz, faisceau septo-thalamique. - Lmi, lame médullaire interne du

thalamus. - Lzz, locus niger. - NC, noyau caudé. - Na, noyau antérieur. - Ne, noyau

externe. - Ni, noyau interne. - Sm, centre médian du thalamus. - Nii, noyau rouge et

sa capsule de fibres (CNlI). - P, pied du pédoncule cérébral. PaTh, pédoncule antérieur

du thalamus. - Rolp, radiations olfactives profondes. - SI, septum lucidum. Tma,

tubercule mamillaire accessoire. - lac, trenia semicircularis. - lllz, ta;nia thalami. -

VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VCsl, veine du corps strié. - n, ventricule latéral. - Zr,

zone réticulée du thalamus. 11, bandelette optique.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

269

3. TÆNIA SEMICIRCULARIS (stria tcrminalis). Le l.enia semidrcu]al'is(tsc)

relie l'aire olfactive (Aol) au noyau amygdalien (i\'A) età la couche optique.

Il représente un neurone olfactif de troisième ordre et contient à la fois des

fibres qui prennent leur origine dans le noyau amygdalien et se terminent

dans l'aire olfactive, el des fibres dont les cellules d'origine siègent dans

l'espace perforé antérieur, le septum lucidum et les arborisations termi-

nales dans le noyau amygdalicn.

FiG. 254. - Les radiations olfactives profondes, la partie antérieure du taenia semicir-

cularis, l'anse lenticulaire et le pédoncule inféro-interne du thalamus vus sur une

coupe sagittale passant par le noyau antérieur du thalamus, en dedans du plan des

coupes Fig. 251 et 253. (Méthode de Weigert.)

Al, anse lenticulaire. - Al + FI, union de l'anse lenticulaire et du faisceau thalamique

de Forel. - Ce, corps calleux. - CL, corps de Luys. C.lf, commissure de Meynert. -

coa, commissure antérieure. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. - 7 ? première circonvo-

lution limbique. - Lmi, lame médullaire interne du thalamus. LI/, locus niger. - Na,

noyau antérieur, vue, noyau externe du thalamus. NR, noyau rouge. l', pied du

pédoncule cérébral. - Pt771, pédoncule inféro-interne du thalamus. pédoncule

du tubercule mamillaire. - Roll), radiations olfactives profondes. - tya, substance

perforée antérieure. - Th, thalamus. Tma, tubercule mamillaire accessoire. - tsc,

ttBnia semicircularis. - lllt, taenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'.lzyr. l'l, ventri-

cule latéral. - 1-Cst, veine du corps strié. - Zi, zona incerta. - Il, bandelette optique.

Tænaa scnllcircula-

ris.

Sa constitution.

270 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son trajet. t.

Ses rapports.

Ses connexions.

En avant (Fig. 2G1), le taenia semicircularis émerge de la substance per-

forée antérieure et de la partie adjacente du septum lucidum, sous l'aspect

d'un faisceau large, étalé et ascendant, dont les fibres convergent de l'aire

olfactive à l'extrémité antérieure du sillus opto-strié. Il est renforcé dans

cette partie de son trajet par quelques fibres que lui envoic la commis-

sure antérieure, il est recouvert par une couche très épaisse de la sub-

stance grise sous-épendymaire des parties latérales de la corne frontale et

correspond assez exactement, dans cette région, au genou de la capsule

interne. A la hauteur du trou de Monro (Fig. 41, p. 58), le faisceau se

resserre, puis occupe, avec la veine du corps strié et la lame cornée, le

sillon opto-strié. Sur les coupes horizontales (Fig. 255) et vertico-transver-

sales (Fig. 256), il présente une surface de section triangulaire, s'enfonce

à la façon d'un coin entre le thalamus et le noyau caudé. Son sommet mal

déterminé atteint le genou et le segment postérieur de la capsule interne,

sa base est tapissée par l'épendyme ventriculaire. Il enveloppe la veine du

corps strié et ses branches de bifurcation d'une mince couche de fibres lon-

gitudinales, et contient dans son épaisseur un certain nombre d'amas de

substance grise en continuité avec la substance grise sous-épendymaire.

Le taenia semicircularis conserve ses rapports avec le thalamus et le

noyau caudé jusqu'au niveau du carrefour ventriculaire. A ce niveau et

dans toute l'étendue de la corne sphénoïdale, il s'éloigne de la partie

recourbée delà queue du noyau caudé, reste accollé à la couche optique et se

trouve placé immédiatement en dehors du corps genouillé externe ou de la

bandelette optique qui lui fail suite (Fig. 30 et 256). Il correspond assez exac-

tement à la ligne d'insertion des plexus choroïdes de la corne sphénoïdale,

et il est séparé du noyau caudé par le faisceau temporo-thalamique d'Ar-

nold (fTth) qui affleure ici l'épendyme de la voûte sphénoïdale. Sectionné

comme lui, perpendiculairement à son axe, le taenia semicircularis s'en

distingue toutefois par la faible coloration de ses fibres par la laque héma-

toxylinique.

Le long de la voûte de la corne sphénoïdale, le taenia semicircularis se

subdivise en trois, quatre ou cinq fascicules qui pénètrent dans le noyau

amygdalien et le segmentent en plusieurs amas. Une partie de ces fibres

s'y termine ou y prend ses origines, les autres fibres s'irradient dans

l'écorce de la circonvolution du crochet, dans la partie morcelée de l'avant-

mur, ou encore, comme Foville le signalait, dans la partie postérieure de la

substance perforée antérieure. ,

Nombreuses sont les opinions émises par les différents auteurs sur les

connexions du toenia semicircularis. D'après Ganser, ce faisceau naîtrait, chez

la taupe et le lapin, de toutes les parties du noyau amygdalien, entrerait en

connexion intime avec le noyau caudé et se terminerait soit dans la sub-

stance grise du troisième ventricule en arrière de la commissure antérieure,

soit dans le septum lucidum.

D'après IIonegger, le taenia semicircularis prendrait son origine ou se

terminerait dans le noyau amygdalien, dans l'avant-mur, le noyau lenticu-

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

271

laire et l'écorce de la pointe du lobe temporal. Il n'enverrait pas de fibres

au noyau caudé, mais en enverrait probablement dans le thalamus, les-

quelles s'enchevêtreraient avec les libres du stratum zonale. En avant, le

taenia semicircularis abandonnerait des fibres au pilier antérieur du tri-

gone, à la zona incerta et à la commissure antérieure.

Pour Kolliker, le taenia semicircularis prendrait son origine (chez le

lapin) dans le noyau lenticulaire, le noyau amygdalien. et la substance

grise de la pointe de la corne sphénoïdale. Il ne recevrait du noyau caudé

et du thalamus aucun contingent de fibres et se terminerait au niveau

de la corne frontale en abandonnant des fibres soit à la commissure anté-

rieure, soit à la substance grise qui entoure le chiasma des nerfs optiques,

soit au pilier antérieur du trigone.

FiG. 255. Les radiations strio-thalamiques de la région thalamique moyenne et le

contingent thalamique du tamia semicircularis particulièrement manifeste gràce à

la dégénérescence complète des fibres longitudinales de la capsule interne. -

Cas Rivaud. (Hémiplégie cérébrale infantile (p. 150) détail de la fig. 1 \'5, p. 153).

Méthode de Weigert. 10/1 grandeur nature.

Ci(g), genou de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. -

ftsc, fibres qui se détachent du tamia semicircularis, et s'irradient dans la couche optique.

- Lme, lame médullaire externe. - \'G2, segment moyen du noyau lenticulaire. - or,

orifice vasculaire. - Llsl/c, radiations strio-thalamiques. - Th, thalamus. - tsc, tænia

semicircularis. - Sgc, substance grise centrale. - Zr, zone réticulée.

272 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses connexions

tlialamiques.

Système du tri-

gone cérébral

Sa constitution

complexe.

Ses quatre par-

ties.

Nos recherches personnelles nous permettent d'affirmer les connexions

du taenia semicircularis avec la couche optique, connexions soupçonnées

par Honegger et niées par Ganser et Kolliker.

Ces fibres se détachent à angle droit du taenia semicircularis (fisc,

Fig. 255) dans son trajet, ascendant et antérieur, se dirigent d'avant en

arrière et pénètrent entre la couche optique et le segment postérieur de

la capsule interne. Elles forment au thalamus une véritable couche limi-

tante externe, séparée de la lame médullaire externe par la zone réticulée

et sont croisées à angle droit par les fibres verticales de la capsule interne

et les fibres horizontales des radiations strio-thalamiques. Sur les coupes

horizontales ou vertico-transversales normales ces fibres à direction sagit-

tale se perdent parmi les fibres longitudinales et transversales de la cap-

sule interne et ne peuvent que difficilement en être distinguées. Mais

elles deviennent très évidentes dans les vastes dégénérescences de la cap-

sule interne, tel que le cas Rivaud (p. 151, Fig. 142 à 162). En dedans de

la capsule interne, entre celle-ci et la zone réticulée de la couche optique,

on trouve alors (Fig. 255) des fascicules de fibres il direction sagittale qui

en avant se détachent du taenia semicircularis, s'effilent et se terminent en

pointe au voisinage de la partie postérieure de la couche optique (Fig. 145),

et abandonnent à cette dernière des fibres ou en reçoivent ; ce cas ne permet

pas, en effet, d'élucider ni l'origine, ni la terminaison du contingent tha-

lamique du taenia semicircularis.

SYSTÈME DU TRIGONE CÉRÉBRAL

Le trigone cérébral est un faisceau complexe comme les radiations olfac-

tives. Il contient à la fois les fibres de projeclion et d'association, les fibres

commissurales et terminales de la corne d'Ammon, de la circonvolution

godronnée et des circonvolutions limbiques (circonvolution de l'hippo-

campe et du corps calleux).

Les fibres commissurales relient entre elles les deux circonvolutions de

l'hippocampe et plus particulièrement les deux cornes d'Ammon. Les

fibres d' association relienlla corne d'Ammon, la circonvolution godronnée,

la circonvolution de l'hippocampe et une partie de la circonvolution du

corps calleux, soit entre elles, soit aux régions basales du cerveau anté-

rieur : septum lucidum, substance innominée sous-lenticulaire de Reichert,

noyau amygdalien. Les fibres de projeclion, enfin, unissent ces mêmes

circonvolutions aux régions basales des cerveaux intermédiaire et moyen

(tubercule mamillaire, région sous-optique, calotte protubérantielle).

Étant donné son long trajet étendu de la corne d'Ammon au tubercule

mamillaire, ses connexions, ses rapports, les contingents de fibres qu'il

reçoit ou qu'il émet, on peut diviser le trigone cérébral en quatre parties :

la première occupe la corne sphénoïdale, s'étend des digitations de la

corne d'Ammon à l'isthme de l'hippocampe et constitue Y alvéus et la finz-

La seconde partie s'adosse au forceps major du corps calleux, occupe

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

273

le carrefour ventriculaire et s'étend de l'isthme de l'hippocampe à la partie

antérieure du bourre) et. du corps calleux : c'est lepitiel'j1oslél'ieul' proprement

FIG. 256. - La corne d'Ammon, la fimbria, l'alveus intraventriculaire et l'alveus extra-

ventriculaire. Coupe vertico-transversale passant par les segments postérieur el

sous-lenticulaire de la capsule interne, le faisceau externe du pied du pédoncule

cérébral et le noyau rouge. Méthode de Weigert.

Alv, alveus intraventriculaire. Ilvx, aveus extra ventriculaire. CA, corne d'Ammun.

- Cg, circonvolution godronnée. - fCg, les fibres de la circonvolution godronnée qui se

rendent dans la fimbria et l'alveus intraventriculaire. - Cip, segment postérieur de la

capsule interne. - Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - les

couches sagittales du segment inférieur de la couronne rayonnante; elles se continuent

avec le segment sous-lenticulaire de la capsule interne et se dédoublent le long de la

paroi externe de la corne sphénoïdale en couche sagittale interne (Sgi) ou radiations

thalamiques, et couche sagittale externe (Sge) ou faisceau longitudinal inférieur. - pli,

faisceau rétroflexe de Meynert. - FT, faisceau de Turck; il forme la couche supérieure

du segment sous-lenticulaire de la capsule interne et se continue en bas avec la voic

pédonculaire, en particulier avec le faisceau externe du 'pied du pédoncule cérébral. -

(Tilt, faisceau temporo-thalamique d'Arnold ou couche inférieure du segment sous-lenti-

culaire de la capsule interne. - Ln, locus niger. - Ne', partie recourbée de la queue du

noyau caudé,. - NL2, NL3, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - Np,

noyaux pontiques. - NR, noyau rouge. - Rm, ruban de Reil. - SI ? , formation réticulée.

- Slrm, couche moyenne. - Slrp, couche profonde. - Sirs, couche superficielle des libres

transversales de la protubérance. - Tap, tapetum. Th, thalamus. - /se, tænia semi-

circularis.- voie pédonculaire. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Zr.

zone réticulée du Ihalamus. - If, bandelette optique. - III, nerf moteur oculaire commun.

TOME Il. 1S

274 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fimbria ; i corps bor-

dant ou bordé.

Fibres qui la con-

stituent.

u

Alveus.

Son segment intr.

ventriculaire.

Son segment ex

traventriculaire.

dit. La troisième, corps du trigone, occupe l'étage supérieur du ventricule

latéral, s'étend du bourrelet du corps calleux au trou de Monro et recouvre

la toile choroïdienne. La quatrième enfin, pilier antérieur du trigone, est

comprise entre le trou de Monro et le tubercule mamillaire; elle forme la

partie antérieure du troisième ventricule, puis s'enfonce dans la substance

grise du tuher cinereum et aborde le tubercule mamillaire.

1. FIMBRIA et ALVEUS. (Flg. 7, 11, '15, 16, 21, /21, 2, 2, 30, 33, 3, I 7,

256.) Le trigone cérébral prend son origine principale dans la corne

d'Ammon et dans la circonvolution godronnée dont les fibres forment la

fimbria et l'alvezc.s.

La fimbria (Fi) (corps bordant ou bordé, lænia ou bandelette de l' liippo-

campe, limbus coî-iiii Aï ? îî2îojiis) longe le bord interne de la corne d'Ammon

(Fig. 256), puis se prolonge sur le bord externe du pilier postérieur (Fig. 41 ) Il

et du corps du trigone (Fig. 7,26). Elle constitue un faisceau de fibres lon-

gitudinales et parallèles que les coupes vertico-transversales sectionnent

perpendiculairement à leur axe. Dans son trajet hippocampique, la fimbria

est un faisceau volumineux en partie extraventriculaire sur lequel s'insèrent

les plexus choroïdes du ventricule latéral. Elle reçoit chemin faisant un

certain nomhre de fibres de l'alvcus, mais elle est surtout alimentée par les

cylindres-axes des cellules pyramidales géantes de la région godronnée de

la corne d'Ammon et par les cylindres-axes des cellules polymorphes de

la circonvolution godronnée; la plupart de ces fibres se rendent directe-

ment dans la fimbria en formant sur les coupes vertico-transversales(fCg,

Fig. 256) un petit faisceau de fibres convergentes qui passent par le hile

du fascia dentata : les autres y arrivent par la voie de l'alveus exlravcn-

triculaire (Alvx).

L'alveus (Alv) revêt toute la face intraventriculaire de la corne d'Am-

mon (CA), depuis les digitations (Fig. 11) jusqu'à l'isthme de l'hippocampe

(Fig. 15 et 16), et occupe cet espace extrazezzlriculaire (Alvx) (Fig. 2â6),

très réduit chez l'homme, beaucoup plus développé chez les mammifères

macrosmatiques, compris entre la fimbria et l'écorce de la circonvolution

. godronnée. On peut donc, avec llonegger, considérer ù l'alveus deux parties :

l'alvells intraventriculaire et l'alvells exlravenlric1l1aire. L'alceus int raæntri-

culaire (Alv) reçoit les cylindres-axes des cellules pyramidales de la région

hippocampique de la corne d'Ammon et du subiculum. Parallèles ou plus

ou moins obliques au plan vertico-transversal de l'hémisphère, ces fibres

se portent en haut, changent bientôt de direction, deviennent longitudinales

- et s'accolent à la fimbria qu'elles renforcent. L'alveus extravenlriculaire

(Alvx) est constitué par une partie des cylindres-axes des cellules poly-

morphes de la circonvolution godronnée qui se réunissent, tda partie interne

du hile du fascia dentata, en un petit faisceau dont les fibres affectent une

direction longitudinale et sont sectionnées sur les coupes vertico-transver-

sales perpendiculairement à leur axe, comme celles de la fimbria.

La fimbria, l'alveus intra et exlraventriculaire présentent sur les coupes

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 275

vertico-transversales de l'hémisphère un aspect et une surface de section

variables suivant les régions. L'(ilvezi.9 existe seul sur les

coupes (Fig. 26, p. 39, Fig. I 1, p. 17) qui sectionnent les digilalions de la

corne d'Ammon et les revêt d'une mince couche de fibres presque toutes

parallèles au plan verlico-lransversal de l'hémisphère. Sur les coupes

plus postérieures, la couche s'épaissit, les fibres deviennent plus obliques

el, au niveau de l'isthme de l'hippocampe, elles se continuent avec le pilier

postérieur du trigone qu'elles concourent à former en grande partie.

L'alveus extravenlriculaire et la fimbria n'apparaissent que sur les

coupes qui passent en arrière des digitations de la corne d'Ammon et

du voile terminal. La fimbria n'est d'abord qu'un petit faisceau sectionné

perpendiculairement à son axe occupant la base de la crête épendymaire

qui donne insertion aux plexus choroïdes de la corne sphénoïdale (Fig. 26).

Elle augmente rapidemenl de volume, s'étale sous l'aspect d'une lame mince

et étroite (Fig. 7 et 256) qui recouvre le fascia dentata (Cg) et dont le bord

interne légèrement recourbé en haut donne insertion aux plexus choroïdes.

A mesure que l'on considère des coupes plus postérieures, la fimbria

s'épaissit, son bord interna s'applique sur sa face supérieure (Fig. 30,

p. 45), et elle se présente sous l'aspect d'un épais faisceau irrégulièrement

triangulaire, dont le sommet extraventriculaire recouvre la circonvolution

godronnée (Cg), dont l'angle supérieur (l'ancien bord interne) donne inser-

tion aux plexus choroïdes de la corne sphénoïdale, tandis que son épais

angle inférieur se continue avec l'alveus intraventriculaire. Quant à l'alveus.

ex'l1'llvenll'iculail'e (Al\"X) (Fig. 30 et 256), il constitue un petilfaisceau situé

au-dessous et en dedans de la fimbria qu'il accompagne jusqu'à l'isthme de

l'hippocampe; à ce niveau il s'en éloigne, suit la circonvolution godronnée

et n'entre pas dans la constitution du pilier postérieur du trigone.

2. pilier postérieur du TRIGONE.(Fig ? l,ll ? GO.)-Lep111e1'pOSL-

rieur du trigone (Tgp) forme un volumineux faisceau replié sur lui-même

dans le sens de son axe longitudinal (Fig. 41, p. 59); sa parlie interne est

épaisse, s'adosse au forceps postérieur du corps calleux et se continue avec

les fibres intraventriculaircs de l'alvcus. Sa partie externe ou supérieure

contient les libres de la fimbria et se termine par un bord mince et effilé

qui sert d'insertion aux plexus choroïdes du carrefour ventriculaire.

Le pilier postérieur du trigone se porte obliquement en haut, en avant

et en dedans de l'isthme de la circonvolution de l'hippocampe, où la

corne d'Ammon cesse d'exister, vers les parties latérales du bourrelet du

corps calleux où il se place à l'union de la partie ventrale ou réfléchie du

splenium avec la partie dorsale ou supérieure (Fig. 9, p. 14, 42 et 268).

A ce niveau, une petite partie des fibres du pilier postérieur du trigone

se porte soit transversalement en dedans, soit obliquement en dedans et

en avant, mais la majorité des fibres se porte directement en avant et

forme le contingent principal des libres longitudinales du corps et du

pilier antérieur du trigone.

Lcurs aspects sur

les coupes vcrtico-

transversalos sé-

riées.

Pilier postérieur

du trigone.

Son trajet.

376

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Los fibres trans-

versales ou commis-

surales passent par

le bec postérieur du

corps calleux.

Les fibres transversales ou commissurales du pilier postérieur se ren-

dent dans le pilier postérieur du côté opposé. Elles passent par le bec

postérieur du corps calleux, se placent immédiatement en avant des fibres

calleuses qui, provenant de la face interne et de la pointe occipitale

(Fig. 2GO), forment le forceps postérieur du corps calleux cl relient entre

elles les deux cornes d'Ammon en constituant la commissure des cornes

d'Ammon, le fornix transvers us de Forel.

Les fibres obliques du pilier postérieur occupent cet espace triangulaire

FIG. 957. - La face inférieure du corps du trigone et du bourrelet du corps calleux

(d'après la photographie d'un cerveau durci dans le formol). Les plexus choroïdes

du ventricule latéral droit sont colorés en rose.

Ce, tronc du corps calleux. - Ce (Spi), bourrelet du corps calleux. - Fie, fasciola

cinerea. - Fus, lobule fusiforme. - 11, circonvolution de l'hippocampe. Lg, lobule

lingual. - pcn, pied de la couronne rayonnante. - Tg, corps du trigone. - s7.q, le sillon

médian de sa face inférieure. - Tga, le pilier antérieur du trigone. - L'espace triangulaire

compris entre les deux moitiés du corps du trigone et le bourrelet du corps calleux corres-

pond à la Lyre de David, au corpus psallodcs, séparé de la face inférieure du tronc du

corps calleux par la mince lamelle névroglique intertrigonale. (Voy. Fig. 2j8.)

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 277

compris entre le bec postérieur du corps calleux et le corps du trigone, et

connu sous le nom de lyre de David, psalterium, ou corpus psallol'des. En

se portant obliquement en avant et en dedans, elles passent au-dessous

de la lame névroglique, s'entre-croisent sur la ligne médiane avec des

fibres de même nom du cùlé opposé, et se continuent avec les fibres

longitudinales du corps du trigone controlatéral.

Quant aux fibres longitudinales du pilier postérieur, elles sont directes

et en très petit nombre croisées et se continuent avec les fibres longitu-

dinales du corps du trigone.

Les fibres longitudinales, transversales et obliques du pilier postérieur

contiennent à la fois des fibres de la fimbria et des fibres de l'alveus intra-

ventriculaire; elles constituent le contingent principal ou ammonique du

corps du trigone. -

3. corps du trigone. (Fig. 7, 2(;, z2, 257, 259, 259, 26-9.)-Le corps du

trigone se présente sur les coupes vertico-transversales sous l'aspect d'un

faisceau volumineux, tantôt aplati, tantôt replié sur,lui-même ou irrégu-

lièrement quadrilatéral, situé au-dessous du corps calleux (Fig. 257,258).

Un profond sillon médian(s Tg), d'autant plus étroit que l'on considère des

coupes plus antérieures, sépare sa face inférieure en deux moitiés droite

et gauche, reliées entre elles dans le fond du sillon par une mince lamelle

névroglique, la lame 1 .îïleï,l;,igoiale (lit). Bien que fusionnée chez l'adulte

avec la face inférieure du corps calleux, cette lame intertrigonale appar-

tient en réalité au corps du trigone et non au corps calleux (Fig. 200 à

205, 217, 227). C'est là un fait que mettent bien en évidence certaines

malformations cérébrales, certaines vastes hydrocéphalies remontant aux

premiers âges de la vie embryonnaire et s'accompagnant d'un arrêt de

développement plus ou moins complet du manteau cérébral, du corps

calleux et du septum lucidum.

Dans les deux cas, Longery et Richard (p. 187 à216), que nous avons l'occasion d'exa-

miner, il existe une agénésie variable du manteau cérébral et un développement presque

normal du rhinencéphale, en particulier des circonvolutions de l'hippocampe : aussi

le trigone cérébral est-il très bien développé ainsi que la commissure antérieure.

Le tronc du corps calleux fait complètement défaut, dans le cas Longery (Fig. 201),

il n'est développé dans le cas Richard (Fig. 22) que dans sa partie antérieure. Néan-

moins, il existe dans les deux cas une profonde scissure interhémisphérique logeant la

faux du cerveau et dont le fond est constitué par une mince lamelle névroglique trans-

parente qui se continue avec la lame terminale embryonnaire de la base du cerveau.

Celte lamelle n'est nulle part adhérente au corps du trigone, de sorte que les deux ven-

tricules latéraux ne forment qu'une vaste cavité unique et bilobée.

Dans les deux cas le corps du trigone occupe entre les deux ganglions de la Lase la

paroi inférieure de la cavité ventriculaire unique (Fig. 200 et 216). Sa face supérieure est

parfaitement lisse et libre, tapissée par l'épendyme ventriculaire et bordée de chaque

côté par les plexus choroïdes des ventricules latéraux. Son sommet se continue en avant

avec une mince et étroite cloison verticale et antero-postérieure, peu élevée, qui sépare

à leur partie antérieure les deux ganglions de la base. Cette cloison n'est autre que la

partie inférieure, basale ou ganglionnaire du septum lucidum, celle qui s'étend en avant

Les fibres 1(initti.

linales.

Corps du trigone.

Sa lame nôvrogli-

que intertrigonale.

i

2T8 S

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son contingent am-

monique : Alveus in-

traventriculaire.

Fimbria.

Alvcus extraven-

triculaire.

des piliers antérieurs du trigone et se fusionne avec la partie basale de la tête du noyau

caudé (Fig. 220, p. 209). Les coupes

montrent que le corps du trigone

repose sur la toile choroïdienne,

qu'un sillon profond divise sa face

inférieure en deux parties droite et

gauche, qui, accolées dans la région

du corps du trigone (Fig. 227) par

une mince laine intertrigonale, re-

prennent leur indépendance au ni-

veau des piliers postérieur et anté-

lieur.

Ces deux cas montrent donc net-

tement que le développement du

trigone est indépendant de celui du

corps calleux et que la lame inler-

trigonale n'a rien à faire avec la

lame qui occupe le fond de la scis-

sure interhémisphérique et dans la-

quelle apparaît le tronc du corps

calleux.. ,

Le corps du trigone con-

tient, des fibres de la fimbria

et des fibres de l'ah'eus inlra-

et eaLraven triculai rc (li ib.28).

Les fibres de l'alvezcs intraven-

triculaire (Alv) occupent la

partie inféro-interne du corps

du trigone, la fimbria (Fini) en

occupe le bord inféro-externe

et s'étire en une mince lamelle

qui sert d'insertion aux plexus

choroïdes du ventricule laté-

ral. Ces fibres sont pour la plu-

part la continuation directe

des fibres longitudinales du

pilier poslérieurdu nlêmc cblé ;

le corps du trigone ne contient l

en effet qu'un pelil nombre de

fibres croisées.

Quant aux libres de l'ah'ells

extl'aveJlll'iculail'e (Alvx), elles

n'entrent pas dans la constitu-

tion du pilier postérieur du

trigone el arrivent au corps du

trigone par une voie détour-

née, bien étudiée par 0. Vogt.

biles restent en effet accolées a la circonvolution godronnée jusqu au-des-

FiG. ? .i8. - Le corps du trigone, son aspect et sa

constitution, représentés sur cinq coupes ver-

tico-transversales passant : 1° par le bourrelet

du corps calleux; 2° par la partie postérieure

du tronc du corps calleux; 3° par le tronc du

corps calleux dans le plan du noyau rouge et

du centre médian de Luys; 4° dans le plan du

champ de Forel et de la zona inceita; 5° par

le septum lucidum dans le plan du noyau an-

térieur du thalamus.

Alv, alveus intraventriculaire. - Alvx, alveus

extravenlriculaire. - Cc, corps calleux. - Fim,

fimhria.- fp, fihres perforantes calleuses ou fibres

extraammoniques du corps du trigone. - (si, fibres

du septum lucidum ou fibres perforantes de la par-

tie moyenne du tronc du corps calleux. - il, lame

névroglique intertrigonale colorée en rouge. - ov,

orifice vasculaire dans le septum lucidum (Si). - sL,

strie de Lancisi. - 17SI, ventricule de la cloison.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

29

sous du bourrelet du corps calleux, puis l'abandonnent au niveau du point

où la circonvolution godronnée se continue avec la fasciola cinerea, le taenia

tecta et les stries de Lancisi. A ce niveau (Fig. 258, 1,) les fibres de l'alveus

extravenlriculaire se portent directement en avant, longent la face infé-

rieure du bourrelet du corps calleux, envoient quelques fibres commissu-

rales à l'alveus extra-venlriculaire du côté opposé, puis se réunissent en

un petit fascicule compact qui se porte obliquement en dedans et en avant,

et atteint bientôt la partie profonde du sillon médian du corps du trigone.

Il se place an-dessous de la lame névroglique inLcrLrigonalc(iL) (Fig. 258,2)

concourant avec les libres obliques du pilier postérieur à former la lyre de

David, mais conserve son indépendance dans toute la longueur du corps du

trigone. Lorsque le sillon médian du Irigone se rétrécit (Fig. 258,3 et 4), le

fascicule abandonne la profondeur du sillon, il contourne la face interne,

puis les faces inférieure et externe du corps du trigone (Fig. 23S, 5), se

porte par conséquent obliquement en avant, en bas et en dehors, et se

fusionne finalement avec le pilier antérieur du trigone en avant du trou

de Monro.

Les fibres delà fimbria, collesdc l'alveus intraetextraventriculaire peu-

vent, dans leur ensemble, être désignées sous le nom de fibres ammoniques

du trigone. Elles constituent le contingent principal, mais non unique, du

corps du trigone.

Dans son trajet au-dessous du corps calleux, ce dernier reçoit en effet,

comme l'ont montré les recherches récentes de 0. Vogt et Kolliker, un

grand nombre de fibres des stries de Lancisi qui, perforant le corps cal-

Fig. 259. - Les fibres perforantes du bourrelet du corps calleux, vues sur une coupe

sagittale. Méthode de Weigert-Pal. 4/1 Grandeur nature.

Ce (Spl), bourrelet du corps calleux. - Fc, fasciola cinerea. - fp, fibres perforantes du

corps calleux se rendant dans le corps du trigone (Tg). - 11, circonvolution de l'hippo-

campe.

Son contingent ex-

til.1,1 lll ! llon iq tie.

280

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les libres perfo-

rantes du corps cal-

leux.

leux de sa face dorsale à sa face ventrale, représentent le contingent dor-

sal, supérieur ou extraammonique du corps du trigone, l'homologue du

faisceau des mammifères macrosmatiques décrit par Forci sous le nom de

fornix fongus.

Ces fibres extraammoniques peuvent être suivies avec beaucoup de net-

teté sur les coupes sagittales du corps calleux (Fig. 259, 260 ); elles lui

impriment en effet'un aspect strié tout spécial, que nous avons déjà signalé

dans le Tome le" et qui est visible à l'oeil nu sur les coupes sagittales de

cerveaux durcis dans les bichromates alcalins (Fig. 268,269, T. ICI').

Sur les coupes fines, on voit toutes ces libres extraammoniques se

grouper en petits fascicules fortement colorés parla laque hématoxylinique,

traverser le corps calleux de sa face supérieure ou dorsale à sa face infé-

rieure ou ventrale {fibres perforantes de Kolliker), et croiser par consé-

duent la direction des fibres calleuses. Elles existent aussi bien au niveau

du bec et du genou qu'au niveau du tronc et du bourrelet du corps calleux.

Arrivées à la face inférieure du corps calleux, les fibres perforantes

du bourrelet et du liers postérieur du tronc du corps calleux (fp) (Fig. 259)

se coudent, se portent en avant, se réunissent en fascicules fortement

colorés par la laque hématoxylinique. Parmi ces derniers, les uns s'ados-

sent à la parlie supérieure du corps du trigone, entrent dans sa constitu-

tion et ne se distinguent des fascicules ammoniques que par leur colora-

lion plus intense; les autres font partie constituante de la lyre de David

et se rendent dans le corps du trigone controlalcral. Les fibres perforantes

FiG. 260. - Les fibres perforantes du bourrelet du corps calleux dans un cas de dégé-

nérescence du bourrelet consécutive il une lésion étendue du lobe occipital (lobule

lingual, lobule fusiforme, cuneus, pointe occipitale). La partie antérieure du bec

postérieur (Spl) (r) contient les fibres commissurales, saines, du trigone cérébral.

La zone dégénérée est colorée en jaune. Méthode de Weigert-Pal. Gj j GranLlcur nature.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

281 1

du tiers moyen (Fig. 262) du corps calleux n'entrent pas en connexion

aussi intime avec les fibres ammoniques du trigone que les précédentes.

Elles se réunissent en un faisceau de fibres parallèles, moins denses,

moins serrées que les fascicules du trigone proprement dit, puis se portent

en avant dans l'épaisseur du septum lucidum, s'infléchissent ensuite en

bas et concourent a former le pédoncule du septum lucidum et la bande-

lette diagonale de Broca. Les

fibres perforantes du tiers anté-

rieur du corps calleux (y com-

pris le genou et le bec), s'irra-

dient de môme dans le septum

lucidum et entrent dans la

constitution de son pédoncule

(Fig. 262).

Les fibres perforantes pro-

viennent surtout de la strie de

Lancisi et du fasciola cinerea,

c'esl-à-dire de cette circonvo-

c'esL-a-dire de cette circonvo-

lution inlralimbique avortée et

rudimentaire qui prolonge en

avant la circonvolution godron-

née. Sur le tronc, le genou et

le bec du corps calleux, on les

trouve sur les coupes sagittales

très voisines du plan médian;

au niveau du bourrelet, il faut

a cause de la situation lalé-

rale du fasciola cinerca (Fc,

Fig. 257) - les chercher sur

des coupes plus latérales. Le

bourrelet reçoit en outre quel-

ques fibres perforantes du cin-

gulum, par conséquent tribu-

taires du gyrus fornicatus et de

l'isthme de la circonvolution

de l'hippocampe. Dans les dégénérescences du bourrelet du corps calleux

consécutives aux lésions du lobe occipital (Fig. 260), le trajet de toutes ces

fibres perforantes (fp) est particulièrement manifeste : on les voit traver-

ser le bourrelet, se recourber en avant et s'adosser au corps du trigone (11).

Lorsqu'on examine des coupes sagittales des parties latérales du corps

calleux (Fig. 2(il), on constate de nombreuses fibres à direction radiée

qui s'enfoncent à des profondeurs variables dans le tronc du corps calleux

et qu'il faut se garder de confondre avec les fibres perforantes du fornix

longus. La plupart n'atteignent pas la face inférieure du corps calleux;

celles qui y arrivent ne se recourbent pas et ne se réunissent pas en fasci-

Fig. 261. - Coupe sagittale passant par les

parties latérales du genou et du bec du corps

calleux. Aspect strié du corps calleux tenant

non pas à la présence de fibres perforantes,

mais bien à la disposition des radiations cal-

leuses. Méthode de Weigert-Pal. (4/1 Grandeur

nature).

Cc(g), genou; Ce (r), bec du corps calleux.

NC, noyau caudé. - VI, ventricule latéral.

Leur origine.

282 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

cules. En réalité, il s'agit ici soit de radiations calleuses sectionnées pa-

rallèlement à leur direction, soit de fascicules du tronc du corps calleux

qui s'infléchissent et changent de direction au voisinage de l'angle externe

du ventricule latéral. Nous avons montré en effet, dans le Tome I ? que les

fascicules du corps calleux ne sont pas parallèles, comme ceux de la com-

missure antérieure, mais s'enchevêtrent les uns avec les autres, et que les

radiations calleuses s'enfoncent dans l'épaisseur du faisceau compact

Pic. 262. - Le corps du trigone, son faisceau olfactif et les fibres du septum lucidum.

Coupe sagittale passant par le septum lucidum et sectionnant la partie interne du

thalamus le long du tamia thalami, le tubercule mamillaire, le noyau rouge et la

commissure postérieure. Méthode de Weigert-Pal). 3/1 Grandeur nature.

CB, carrefour olfactif de Broca. - C.11, commissure de Meynert. coa, commissure

antérieure. - cop, commissure postérieure. - eF, entrecroisement sous-thalamique pos-

térieur de Forel. - P13, fente cérébrale de Bichat. - F,11, faisceau rétroflexe de Meynert.

Fmp, faisceau mamillaire principal. - fr, fibres perforantes du corps calleux abordant le

corps du trigone. - Fol, faisceau olfactif du trigone ; fol, fascicules olfactifs des régions

antérieurs du septum lucidum. - fTc, faisceau du tuber cinereum. - LI, première circon-

volution limbique,. - NR, noyau rouge. - Qa, tubercule quadrijumeau postérieur. -

SgAq, substance grise centrale de l'aqueduc de Sylvius. - SI, septum lucidum.

fSl, fibres du septum lucidum qui s'unissent au faisceau olfactif du trigone et forment

le pédoncule du septum lucidum, situé en avant de la commissure antérieure. -

sL, strie de Lancisi. - Te, tuber cinereum. - fTc, faisceau du tuber cinereum de Gudden

dont les fibres peuvent être suivies jusque dans la substance grise centrale du troisième

ventricule. - Tg, corps du trigone. - Tga, son pilier antérieur. - Fol, son faisceau

olfactif. - Tna, tubercule mamillaire. - Th, couche optique. - elle, tænia thalami. -

]T" troisième ventricule. V3(dso), son diverticule sus-optique. - VI, ventricule latéral. -

Il, nerf optique avant son entre-croisement dans le chiasma. Il[, nerf moteur oculaire

commun.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 283

du corps calleux avant de se couder et de se continuer avec une de ses

fibres. Or les coupes sagittales sectionnent toutes ces fibres plus ou moins

parallèlement ou perpendiculairement à leur direction, et c'est la une

disposition qui peut induire en erreur, lorsqu'il s'agit d'évaluer chez

l'homme le nombre des fibres perforantes du fornix longus.

Par leurs origines, les fibres perforantes sont donc en réalité homo-

logues des fibres que la circonvolution godronnée envoie à la fimbria; elles

proviennent, comme ces dernières, de la circonvolution godronnée. mais

de sa partie antérieure, avortée, rudimentaire (strie de Lancisi, fasciola

cinerea, voy. T. ter 302). Les fibres perforantes du bourrelet et de la

moitié postérieure du tronc du corps calleux leur sont encore homologues

par leurs terminaisons. Nous verrons en effet plus loin qu'elles se com-

portent comme les fibres ammoniques du pilier postérieur du trigone,

auxquelles elles sont intimement mélangées.

Les fibres longitudinales du corps du trigone - qu'elles appartiennent

à la fimbria, à l'alveus intraventriculaire, au fornix longus ou à l'alveus

exlravcnliïculaire - se portent en avant, en dedans et un peu en bas,

s'éloignent peu il peu du corps calleux auquel elles étaient adossées et

dont les séparent le septum lucidum et les fibres perforantes de la partie

moyenne du tronc du corps calleux. Au niveau du tiers antérieur de la

couche optique, un grand nombre de lâches et minces fascicules se déla-

chant de la convexité du corps du trigone s'irradient dans le septum luci-

dum en formant le faisceau olfactif du trigone (Fol) qui porte encore le

nom de faiseau olfactif de la corne d'Ammon de Zuckerkandl.

Le faisceau olfactif (Fol, Fig. 262) du trigone comprend à la fois des

libres ammoniques et extraammoniques (fornix longus). Les premières

viennent de l'alveus et de la fimbria; les secondes perforent le bourrelet

et la partie adjacente du tronc du corps calleux. Il est renforcé en outre

par les fibres perforantes des parties moyenne et antérieure du corps cal-

leux. Toutes ces libres occupent le septum lucidum ; les unes s'y arrêtent

ou y prennent leur origine, les autres convergent vers la partie antéro-

inférieure du septum (SI), passent en avant de la commissure antérieure,

deviennent apparentes dans le fond de la scissure interhémisphérique,

au-dessous du bec du corps calleux. Renforcées par les fibres des stries de

Lancisi et de la strie olfactive interne, elles constituent le pédoncule du

septum lucidum, longent de chaque côté la lame terminale embryonnaire,

puis traversent en diagonale l'espace perforé antérieur (bandelette diago-

nale de Broca) et se terminent finalement autour des cellules de la région.

Les fibres les plus longues atteignent la circonvolution du crochet.

Le faisceau olfactif du trigone constitue donc un grand faisceau d'as-

sociation qui relie la corne d'Ammon, la circonvolution godronnée (y com-

pris le fasciola cinerea et les stries de Lancisi), le gyrus fornicatus et le

septum lucidum, soit entre eux, soit 1 la substance perforée antérieure et

au tubercule olfactif.

4. pilier antérieur. -Après le départ du faisceau olfactif, le corps du

Leur liomologie

1\ cc les tihrc& q no

a circonvolution go-

tronncooivooala la

fimbria.

Faisceau olfactif

du trigone.

Son origine.

Son trajet.

rihcrantéftour.

284 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son trajet.

trigone diminue de volume et s'arrondit. Les plexus choroïdes (Fig. 257)

qui s'inséraient le long de son bord inféro-externe se portent au niveau

du trou de Monro en dedans, longent sa face inférieure, puis se conti-

nuent avec les plexus choroïdes médians du troisième ventricule. La fim-

bria cesse de former un faisceau distinct ; elle se fusionne intimement avec

les fibres de l'alveus et celles du fornix longus (Fig. 258). Ainsi se trouvent

constitués les piliers antérieurs ou colonnes du trigone (Tga) (Fig. 257)

qui de chaque côté se portent en bas, en arrière et en dedans, passent

en arrière de la commissure antérieure (Fig. 22, p. 32, et Fig. 263), s'en-

foncent dans la substance grise centrale de la région sous-optique, puis

du tuber cinereum, pour se diriger vers les tubercules mamillaircs qu'ils

abordent par leur partie anléro-supéro-extcrne.

Les piliers antérieurs du trigone sont dépourvus de plexus choroïdes.

FIG. 263. - Le pilier antérieur du trigone, ses connexions avec le [tubercule mamillaire

et le pédoncule de ce tubercule; le faisceau mamillaire principal et sa division en

faisceau de Vicq d'Azyr et faisceau de Gudden. Coupe sagittale passant en dehors

du plan de la Fig. 262. Méthode de Weigert-Pal. (4/1 Grandeur nature).

CM, commissure de Meynert. - CNR, capsule du noyau rouge.- coa, commissure anté-

rieure. - eF, entrecroisement sous-thalamique postérieur de Forel. - FcG, faisceau de

la calotte de Gudden. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - Fmp, faisceau mamillaire

principal et ses deux branches de bifurcation, le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) et le faisceau

de la calotte de Gudden (FcG). - fTc, faisceau du tuber cinereum de Gudden. - Ln,

locus niger. - NR, noyau rouge. - CNR, sa capsule de fibres. - P, pied du pédoncule

cérébral. - l'o, protubérance. - l'Tin, pédoncule du tubercule mamitiaire.PS/, pédon-

cule du septum lucidum. - Te, tuber cinereum. Tga, pilier antérieur du trigone. -

Tmi, noyau interne; Tml, noyau externe ou latéral du tubercule mamillaire. VA, fais-

ceau de Vicq d'Azyr. - ? bandelette optique sectionnée sur les parties latérales du

chiasma. Il[, nerf moteur oculaire commun.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

283

Immédiatement en avant du trou de Monro, leur surface de section est

arrondie et ovalairc et présente une face postérieure libre (fin. 9-5-1, 82),

recouverte par l'épendyme du troisième ventricule et une face antérieure

intimement adhérente au septum lucidum (Fig. 41, p. 58). Dans la région

sous-optique (Fig. 263), chaque pilier antérieur du trigone passe au-

dessus de la bandelette optique et de la commissure de Meynert qu'il

croise, en dedans du genou de la capsule interne ci de la partie anté-

rieure de la couche optique. Il croise dans cette région (Fig. 25 i) : 1° le

lænia semicircularis (tsc), auquel il abandonne quelques fibres, et le pé-

doncule inféro-interne du thalamus (PiTh) qui se porte en bas et en avant,

du thalamus à la substance innominée sous-lenticulaire de Reichert;

2° le faisceau lenticulaire de Forel (FI) et l'anse du noyau lenticulaire (Al)

au moment où ils contournent le genou de la capsule interne.

Dans l'espace opto-pédonculaire, le pilier antérieur détermine un relief

oblique en avant et en dehors connu sous

le nom de bras du tubercule mamillaire

(13pacliltini corporis mamillaris, G. Het-

zius). Il est croisé par un petit faisceau de

fibres fortement coloré par la laque héma-

toxylinique, le faisceau du tuber cinereum

(fTc) de Gudden (Fig. 2C3 et. 262). Il est, en

outre, en rapport avec un petit amas gan-

glionnaire situé sur les parties latérales du

tuber cinereum entre le pédoncule céré-

bral, le tubercule mamillaire et la bande-

lette optique, et qui détermine à la base

du cerveau un relief constant, mais plus

ou moins saillant suivant les sujets. Dans

le Tome premier de cet ouvrage, nous avons

décrit ce petit amas ganglionnaire sous le nom cle tubercule mamillaire

latéral. Pour éviter sa confusion avec le noyau latéral du tubercule ma-

millaire, nous le désignerons à l'avenir sous le nom de tubercule mamil-

lame accessoire (CI1121, Fig. 253 et 231) Il appartient en effet au système

du tubercule mamillaire et reçoit un grand nombre de fibres du pédoncule

du tubercule mamillaire (PTm) ou lui en abandonne.

Les rapports du pilier antérieur du trigone dans la région sous-optique

et du tuber cinereum se voient avec beaucoup de nellelé sur les coupes

horizontales sériées (T. Nier, Fig. 309 à 314) et sur les coupes sagittales 262

et 263. Sur toutes ces coupes le pilier antérieur présente un aspect el un

groupement de ses fascicules bien spécial et distinct de celui du corps du

trigone (comparez la Fig. 262 avec la Fig. 263). De parallèles, rectilignes

et serrés qu'ils étaient dans le corps du trigone, les fascicules deviennent

lâches et onduleux; ils sont séparés les uns des autres par des inter-

valles plus ou moins grands de substance grise, s'enchevêtrent les uns

avec les autres et sont entourés par de fines fibres arquées qui croisent

FiG. 264. Coupe horizontale du

pilier antérieur gauche. (Mé-

thode de Weigert.) 12/1 Gran-

deur nature.

Ses rapportsÇdans

la région sous-opti-

que.

Dans l'espaco`,op-

to-pédonculaire.

Son aspoct sur les

coupes.

286

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses fascicules

aberrants.

leur direction (Fig. 2(j3 et 261). Le pilier antérieur du trigone présente cet

aspect spécial et tout à fait caractéristique sur les coupes vertico-transver-

sales, horizontales et sagittales, et le conserve jusqu'au tubercule mamil-

laire. Dans son ensemble, il forme néanmoins un faisceau bien délimité.

Toutefois, dans quelques cas relativement rares, on voit un ou plusieurs

fascicules plus ou moins volumineux se détacher du pilier antérieur et

suivre un trajet parallèle bien qu'écarté. Dans certains cas, on voit un

faisceau aberrant (fTga) se détacher du corps du Irigone au-dessus du trou

de Monro, passer en avant de la commissure antérieure, décrire une

courbe à convexité- antérieure plus accentuée que celle du pilier anté-

rieur, puis s'enfoncer dans le tuber cinereum el aborder le tubercule

mamillaire (Fig. 265). Ce faisceau, figuré dans les schémas ('1'. fer, Fig. 202

et 203), est intéressé sur les coupes horizontales du cas Racle (Fig. 168 à

J 72). Il ne doil être confondu, ni avec le faisceau olfactif du trigone, ni

avec le faisceau extra- ventriculaire de l'alveus. Il représente en effet un

véritable faisceau aberrant du pilier antérieur, dont il présente du reste

la texture, l'aspect fasciculé spécial et les connexions avec le tubercule

mamillaire. D'autres fois, un ou plusieurs faisceaux aberrants ne se déta-

chent du pilier antérieur du Irigone que dans la partie de son trajet située

dans le tuber cinereum. Tous ces faisceaux aberrants sont le plus souvent

superficiels dans le tuber cinereum et apparaissent il la surface du cerveau

dans l'espace opto-pédonculaire, où ils ont été signalés par Gudden, puis

par Lenhossek (qui les a désignés sous le nom de stria alba tuberis) et

tout récemment par Retzius.

Le pilier antérieur du trigone entoure toule la face inférieure ou

Fig. 263. Le fascicule aberrant du pilier anteneur du trigone (fTga) (stria alba tuberis)

dans son trajet à travers le tuber cinereum (Voy. cas Racle fig. 16j à t73, p. 167).

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

287

ventrale du tubercule mamillaire, et concourt à en former la capsule.

La grande masse des fibres du pilier antérieur se rend toutefois dans un

petit amas ganglionnaire, ovoïde ou sphérique, situé à la partie antéro-

supéro-externe du tubercule mamillaire et qui constitue le ganglion ou

noyau externe du tubercule mamillaire . Ces connexions sont bien mani-

festes sur la coupe horizontale (Fig. 193, T. 1'), sur la coupe sagittale

(Fig. 263), et surtout sur la coupe horizontale oblique de la Fig. 275 qui

intéresse le pilier antérieur du trigone dans toute son étendue, depuis le

trou de llonro jusqu'au tubercule mamillaire. Toutes ces coupes montrent

avec beaucoup de netteté les ganglions interne et externe du tubercule

mamillaire et les connexions du pilier antérieur avec ces deux ganglions.

A priori, il paraît étrange qu'un faisceau aussi volumineux que l'est le

pilier antérieur du trigone se termine dans un ganglion aussi petit que

le tubercule mamillaire. Ces connexions sont néanmoins bien démontrées

par l'étude des dégénérescences secondaires. Le tubercule mamillaire

s'atrophie et diminue considérablement de volume à la suite de lésions du

trigone, qu'il s'agisse d'une section du pilier postérieur du trigone par une

plaque jaune de la scissure calcarine qui empiète sur la circonvolution de

l'hippocampe, ou qu'il s'agisse, comme dans les Fig. 266 à 272, d'une lésion

purement corlicale limitée à l'écorce de la circonvolution de l'hippocampe et

de la corne d'Ammon sans participation de la masse blanche sous-jacente.

Dans l'un et l'autre cas, l'atrophie porte sur tout le tubercule mamil-

laire, sur le ganglion interne comme sur le ganglion externe. Chez l'homme,

le pilier antérieur du trigone parait donc bien se terminer dans le tuber-

cule mamillaire correspondant; toutefois, quelques rares fibres traversent

ce tubercule et se prolongent dans le pédoncule du tubercule mamillaire.

ainsi que le montrent les coupes sagittales (Fig. 263).

Cas Chab trouvaille d'autopsie. Ce cas se rapporte a une lésion très limitée

(plaque jaune) du pli rétrolimbique de la partie adjacente du lobule lingual et de

la circonvolution de l'hippocampe (Fig. 266),

localisée à l'écorce, sans participation aucune

du pilier postérieur du trigone au processus

primitif. Il existait en outre une destruction

partielle de la couche des cellules pyramidales

de la corne d'Ammon et du hile de la circon-

volution godronnée qui était remplacé jus-

qu'au niveau des digitations de la corne

d'Ammon par un tissu lacunaire riche en

granulations d'héniatoidine.

Cette lésion si localisée a entraîné des dé-

générescences dans le domaine des fibres de

projection, des fihres commissurales et d'as-

sociation du rhinencéphale.

La destruction des cellules pyramidales de

ia corne u Aininoii CL UU nue ue la circonvolution godronnée a déterminé une dégéné-

rescence de l'alvells et de la fimbria, et la dispaiition d'un certain nombre de fibres du

stratum lacunosum. Or, nous savons, depuis les recherches de Golgi, Schaffer, Cajal, que

le stratum lacunosum, l'alveus et la fimbria sont tributaires de ces cellules.

tnc. 266. - Cas Chab Topographie

de la plaque jaune superficielle du

pli rétrolimbique et de la circonvo-

lution de l'hippocampe.

^eb connexions

avec les ganglions

interne et externe

du tubercule mamll-

taire.

Cas Chab Plaque

jaune du pli rétro-

hmblquc, de la par-

tie adjacente du lo-

bule lingual et de la

circonvolution de

l'hippocampe. Dégé-

nérescence du tri-

gone cérébral : al-

meus, fimbria. piliers

postérieur et anté-

rieur, corps du tri-

gone ; du tubercule

mamillaire corres-

pondant, du faisceau

olfactif du trigone et

des fibres COnmllSS11-

1 alcs du bec posté-

rieur du corps cal-

leux Dégénéres-

cence du forceps

postérieur, du tape-

tum, des couches sa-

gittales du plancher

de la corno splic-

noldale, du segment

sous-lenticulairc do

la capsulo interne,

du faisceau temporo-

thalamique d'Arnold.

Dégénérescence do

la partie hémisphé-

rique de la commis-

sure antérieure et

du faisceau occipito-

frontal.

288

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La dégénérescence do l'alveus et de la fimbria peul être suivie dans le pilier posté-

rieur (Tgp), leccipset te pilier antérieur du trigone (Tga), jusque dans le luhereule ma-

millaire correspondant. Dans le corps du trigone les fibres dégénérées occupent sa par-

lie interne ou ammoniques (Fig. 269 et 270), la fimbria est relativement intacte;les fibrcs

dorsales, extra-ammoniques du fornix longus, sont saines ainsi que le petit fascicule, qui

provient de la partie extra-ventriculaire de l'alveus. La dégénérescence du Irigone paraît

plus marquée au niveau du corps qu'au niveau des piliers antérieur et postérieur (Tgp,

Fig. 2go). Le pilier postérieur reçoit en effet le faisceau commissural sain de la corne

Fisc. 267. - Cas Chab Lésion du pli rétrolimbique, de la partie adjacente du lobule

lingual et de la circonvolution de l'hippocampe. Destruction des cellules pyrami-

dales de la corne d'Ammon et du hile de la circonvolution godronnée. Coupe vei-

tico-transversale passant par le bourrelet du corps calleux (ligne L, b) et le forceps

postérieur. Dégénérescence du forceps postérieur (Cc,Fp) et de la pièce intermé-

diaire [Spl(i)] du bourrelet du corps calleux, du pilier postérieur du trigone (Tgp), du

tapetum (Tap), des couches sagittales externe (Sge, Fli) et interne (Sgi, RTh), du

segment postérieur de la couronne rayonnante. Dégénérescence du faisceau occipito-

frontal (OF), en particulier des fibres qui occupent la couche profonde sous-épen-

dymaire.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

289

a'dmmon du côté opposé; le pilier antérieur est renforcé par les fibres eWra-ammo-

niques du fornix longus.

Le tubercule mamillaire du côté correspondant est diminué de volume, son noyau

externe est dégénéré; la capsule de la partie ventrale du noyau interne et son feutrage

ont en partie disparu.

Oulre la dégénérescence des fibres cOl'lico-mamillaÍ1'cs du irigone, il existe une dégé-

nérescence : Il des fibres commissurales de la corne d'Ammon (psalterium dorsale), qui

passent par le bec postérieur du bourrelet du corps calleux ; 2° une dégénérescence par-

tielle des fibres qui s'irradient dans le septum lucidum et concourent à la formation du

faisceau olfactif du trigone (Fig. 2GO et 270); 3e une dégénérescence partielle du tamia

'lotir : m. 19

Fig. 268. - Cas Chab. Plaque jaune superficielle du pli rétrolimbique et de la circon-

volution de l'hippocampe. Coupe vertico-transversale passant par la ligne aa du

schéma (Fig. 2Gi), et sectionnant le bourrelet du corps calleux, le pilier postérieur

du trigone (Tgp) et la partie postérieure recourbée du noyau caudé (ni).

Dégénérescence du bec postérieur du bourrelet du corps calleux (Spl, b), du

pilier postérieur du trigone (Tgp), de l'alveus intraventriculaire (Alv), des fibres de

la circonvolution godronnée (Cg). Dégénérescences du tapetum (Tap), de la paroi

inférieure du carrefour ventriculaire, et des couches sagittales interne (Sgi, IIT11) et

externe (Sge, Fli) du segment postérieur de la couronne rayonnante. Dégénérescence

du faisceau occipito-frontal (OF) le long des angles inféro-externe et supéro-externe

du carrefour ventriculaire.

Cas Chab. Plaque

jaune du pli rétro-

limbique, de la par-

tie adjacente du lo-

bule lingual et de la la

circonvolution do

l'hippocampe. Dégé-

nérescence du tri-

COUD cérébral : al-

vous, fimbria, piliers

postérieur et anté-

rieur, corps du tri-

gone : du tubercule

mamillaire corres-

pondant, du faisceau

olfactif du trigone et

des fibres conumssu-

l'ales du bec posté-

rieur du corps cal-

leux. Dégénéres-

cence du forceps

postérieur, du tape-

tum, des couches sa-

gittales du plancher

de la corne sphc-

noïdale, du segment

sous-lenticulaire de

la capsule interne,

du faisceau temporo-

thalamique d'Arnold.

Dégénérescence do

la partie hémisphé-

rique de la commis-

suro antérieure et

du faisceau occipito-

frontal.

290

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

thalami du même côté (Fig. 269), qui ne peut être suivie sur les coupes verlico-lransvei-

sales sériées au delà de la partie rentlée du thalamus. La partie postérieure du taenia

thalami el le ganglion de l'habenula sont. normaux, et ce fait ne peul donc être invo

que en faveur de l'existence dans le trigone de fibres cortico-habénulaires. Le faisceau

de Vicq d'Azyr et le faisceau de la calotte de Gudden sont normaux.

Outre celte dégénérescence dans le système du trigone cérébral, il existe (Fig. 267

et 268) une dégénérescence partielle du faisceau inférieur ou minor du forceps du corps

calleux (Ce, Fp), du tapetum (Tap), des couches sagittales interne et externe du segment ])0 ?

térieur de la couronne rayonnante (Sgi RTh), (Sge, Fli), qui relèvent surtout de la lésion

du pli rétrolimbique. Les fibres dégénérées du faisceau inférieur ou minor du forceps

occupent, conformément à ce que nous avons démontré (1892), la partie ventrale

ou inférieure du splenium (Spl (i) (Fig. 267) et se placent en arrière des fibres commis-

surales du trigone qui passent par le bec postérieur du corps calleux. Les fibres dégé-

Fig. 269,270, 271. Cas Chab. Plaque jaune superficielle du pli rétrolimbique et de

la circonvolution de l'hippocampe. Trois coupes vertico-transversales passant par

l'extrémité antérieure du thalamus (Fig. 269), le genou (Fig. 270) et le segment anté-

rieur de la capsule interne (Fig. 271) et sectionnant le pédoncule inféro-interne du

thalamus et la partie olfactive de la commissure antérieure. Dégénérescence du

pilier antérieur du trigone (Tga), du faisceau olfactif du trigone et du pédoncule du

septum lucidum (PSI). Dégénérescence partielle du taenia thalami dans la région

adjacente au pilier antérieur du trigone. Dégénérescence de la partie hémisphé-

rique de la commissure antérieure (coa) avec intégrité delà partie olfactive [coa(ol)].

Dégénérescence du faisceau occipito-frontal (OF) le long de l'angle externe du

ventricule latéral.

Cas, Chab Plaque

jaune du pli rétro-

limbique, de la par-

tic adjacente du lo-

bule lingual et de la

circonvolution de

l'hippocampe. Dégé-

nérescence du tri-

gone cérébral : al-

vous, fimbria, piliers

postérieur et anté-

rieur, corps du tri-

gone ; du tubercule

mamillaire corres-

pondant, du faisceau

olfactif du trigone et

des fibres commissu-

rales du bec posté-

rieur du corps cal-

leux. Dégénérés-

cence du forceps

postérieur, du tape-

tum,des couches sa-

gittales du plancher

de Ja corne sphé-

noidale du segment

sous-lenticulaire de

la capsule interne,

du faisceau temporo-

thalamique d'Arnold.

Dégénérescence de

la partie himisplié-

rique do la commis-

sure antérieure et

du faisceau occipito-

frontal.

292 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Chab. Plaque

jaune du pli retro-

Innbique, de la par-

tie adjacente du lo-

bule lingual et de la

circonvolution de

1 hippocampe Dégé-

nérescence du tri-

zone cérébral : al-

\ eus, fimbria, piliers

postérieur et anté-

rieur, corps du tri-

one; du tubercule

mamillaire corres-

pondant, du faisceau

olfactif du trigone et

des fibres commissu-

rales du bec poste-

rieur du corps cal-

leux. Dégénéres-

cence du forceps

postérieur, du tape-

tum,dos couches sa-

gittales du plancher

de la corne sphé-

noidale. du segment

sous-lenticulaire de

la capsule interne,

du faisceau temporo-

thalamique d'Arnold.

Dégénérescence de

la partie hémisphé-

rique de la commis-

sure antérieure et

du faisceau occipito-

frontal.

nérées des couches sagittales interne et externe du lobe temporal occupent les parois

inférieure et externe du canefour ventriculaire et de la corne sphénoïdale (Fig. 207 et

268). Celles de la couche sagittale externe s'épuisent rapidement; les fibres de la couche

sagittale interne se portent peu à peu en haut et en dehors, abandonnent le plancher,

F)G.272. - Cas Chab. La dégénérescence du faisceau occipito-frontal le long de

l'angle externe du ventricule latéral consécutive à une plaque jaune du pli rétrolim-

bique, de la partie adjacente de lobule lingual et de la circonvolution de l'hippocampe.

Coupe vertico-transversale passant par la partie moyenne de la couche optique.

La dégénérescence intéresse le faisceau compact formé de fibres d'association et de

fibres de projection (Ol ? 1-l'r), le feutrage de la substance grise sous-épendymaire

(OF) qui double l'angle externe du ventricule latéral et les radiations que le faisceau

occipito-frontal envoie dans la capsule externe (OF). Méthode de Weigert-Pal.

Fig. 273. - Dégénérescence du tapetum, sans dégénérescence concomitante du faisceau

occipito-frontal consécutive à une lésion en foyer de la substance blanche sous-

jacente à la première circonvolution temporale. - Coupe horizontale. Méthode de

Weigert-Pal.

Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - f'U, fibres courtes d'association

ou en U de la deuxième circonvolution temporale. - /'la, fibres longues d'association des

circonvolutions temporales (dégénérées). - Nu, queue du noyau camlé. - / : \'C', fibres

propres de ce noyau. - Oh", segment temporal du faisceau occipito-frontal, ses libres

occupent les couches profondes de l'épendyme ventriculaire et sont particulièrement nettes

grâce à la dégénérescence du tapetum (Tap(d). 1'l', quelques libres de projection occupant

au voisinage du segment sous-lenticulaire de la capsule interne la paroi externe de la

queue du noyau caudé et mélangées aux fibres conservées du tapetum. S ! lc, couche

sagittale externe (ou faisceau longitudinal inférieur). - Sgi, couche sagittale interne (ou

radiations thalamiques) du segment postérieur de la couronne rayonnante.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 293

puis la partie inférieure de la paroi externe de la corne sphénoïdale, et occupent une

région d'autant plus supérieure et voisine de la voûte de la corne sphénoïdale que l'on

considère des coupes vertico-transversales plus antérieures. Elles abordent finalement

le segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl), occupent le faisceau temporo-

thalamique d'Arnold, c'est-à-dire ce champ ovalaire situé au-dessus de l'épendyme de la

voûte sphénoidale et compris entre le toenia semicircularis et la queue du noyau caudé.

Une partie des fibres dégénérées (celles qui proviennent du pli rétrolimbique) se por-

tent en dedans et s'irradient dans le corps genouillé externe et la partie postérieure du

thalamus. Les autres continuent leur trajet sagittal le long de la voûte de la corne sphé-

noidale jusqu'à la partie moyenne du noyau amygdalien où elles changent de direction,

se portent en haut et en dedans, s'irradient dans la commissure antéréezcre(coa) (ri. 2G9)

et s'enchevêtrent avec les fibres commissurales saines de la circonvolution du crochet

et de l'hémisphère du côté opposé. Ces fibres saines masquent complètement les fibres

dégénérées, dès que la commissure antérieure constitue un faisceau fermé. Dans son

trajet sous le noyau lenticulaire (fin. 269), la commissure antérieure est mince,

aplatie de haut en bas et atteint à peine la moitié du volume d'une commissure saine

normale. La partie hémisphérique seule est lésée, la partie olfactive est intacte et peut

être suivie avec beaucoup de netteté depuis le tubercule olfactif jusqu'à la partie

moyenne de la commissure antérieure (Fig. 271).

Le tapetum est surtout dégénéré dans sa couche interne sous-épendymaire. Au

niveau des parois inféro-externes du carrefour ventriculaire (Fig. 267), les grosses fibres

vertico-transversales qui appartiennent au corps calleux sont intactes ; les fines fibres

sagittales qui appartiennent, ainsi que 0. YogL' l'a montré, au faisceau occipito-frontal,

sont seules dégénérées. Elles peuvent être suivies : lez dans le tapetum de la corne

sphénoïdale jusqu'au niveau des digitations de la corne d'Ammon; 2° dans l'étage

supérieur et la corne frontale du ventricule latéral, le long de la queue, du tronc et de

la tête du noyau caudal. Elles occupent l'angle externe du ventricule latéral et envoient

dans la capsule interne un certain nombre de fascicules qui se portent en bas et en

dehors et traversent le pied de la couronne rayonnante (Fig. S69 à 272).

Ce cas montre donc que les faisceaux différenciés du centie ovale des hémisphères

ne sont pas exclusivement formés par une seule variété de fibres (de projection, d'as-

sociation ou commissurales), mais qu'ils constituent des faisceaux mixtes. La couche

sagittale externe (faisceau longitudinal inférieur) du lobe temporo-occipital contient des

fibres d'association et de projection; la couche sagittale interne des fibres de projection

et commissurales, le tapetum enfin des fibres commissurales ou calleuses et des fibres

d'association ou occipito-frontales.

Le faisceau occipito-frontal constitue de même un faisceau mixte; le long de l'angle

externe du ventricule latéral, les libres d'association occipito-frontales se mélangeant

1. La constitution du tapetum au dépens de deux catégories de fibres, des fibres calleuses

et des fibres d'association occipito-frontales, est bien mise en évidence non seulement par l'étude

de coupes de cerveaux d'enfants convenablement coloriés, mais encore par l'étude des dégé-

nérescences secondaires. Chez l'enfant, on distingue dans le tapetum deux couches, l'une mince

interne, formée de fines fibres à direction sagittale qui empiètent en dedans sur la couche

profonde de la membrane épendymaire particulièrement épaisse à cet âge, et une couche

externe plus épaisse adossée aux couches sagittales du segment postérieur de la couronne

rayonnante. Ces deux couches sont particulièrement manifestes sur le cerveau de notre hydro-

céphale avec porencéphalie et malformation cérébrale (cas Richard, Fig. 220 à 223, p. 201).

Chez l'adulte, ces deux couches se fusionnent, mais peuvent devenir manifestes par la dégéné-

rescence de l'une ou l'autre catégorie de fibres consécutive à certaines lésions encéphaliques.

Dans le cas Chab (Fig. 2G et 2GS). les libres sagittales occipito-frontales du tapetum sont seules

dégénérées le long de la paroi externe du carrefour ventriculaire, et les fibres calleuses y sont

presque normales. La Fig.273 est la contre-partie de ce cas : ici les fibres sagittales occipito-

frontales (OF') sont respectées, tandis que les fibres calleuses du tapetum (Tap) sont dégénérées

à la suite d'une lésion en foyer siégeant à la base de la première circonvolution temporale et

sectionnant, sur un plan plus élevé que la Fig. 213, le tapetum et les couches sagittales du

segment postérieur de la couronne rayonnante.

294 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les segmonts in-

térieur et supérieur

de la corne d'Ammon

des mammifères ma-

crosmatiques.

La partie inférieure

du trigone :

Fimbria.

Alveus intraven-

triculaire.

avec les fibres commissurales calleuses et avec des fibres de projection corticale.

Ce cas permet de délei miner le trajet et l'origine corticale de la commissure anté-

rieure : elle entie dans la constitution de la couche sagittale inlerne du lobe temporal,

longe les parois externe et inférieure de la corne sphénoïdale et s'irradie dans la

circonvolution de l'hippocampe, y compris la circonvolution du crochet et l'isthme

du lobe limbique.

Trigone des mammifères macrosmatiques.- Chez les mammifères macrosma-

tiques le rhinencéphale est très développé; la corne d'Ammon, en particulier, affecte e

une disposition sensiblement différente de celle de l'homme. On y distingue un petit sè-

ment inférieur ou ventral qui occupe la corne sphénoïdale du ventricule latéral et ne

diffère que par ses dimensions de la corne d'Ammon de l'homme et un segment supc-

rieur ou dorsal beaucoup plus développé qui se recombe avec le fascia dentata au-

dessous du corps calleux, recouvre la couche optique dont le sépare un feuillet pie-mérien

et atteint presque en avant l'extrémité antérieure du thalamus et la partie moyenne du

tronc du corps calleux. Il l'orme la paroi interne dn ventricule latéral et se soude sur

la ligne médiane à la corne d'Ammon du côté opposé.

De celte disposition, il résulte un agencement spécial du trigone cérébral : le coips

du Lligone n'existe pour ainsi dite pas, le pilier postérieur se continuant directement

avec le pilier antérieur; quant aux fibres extraammoniques ou fornix longus de Forel,

elles se groupent en un faisceau distinct qui longe la face inférieure du corps calleux

et qui est séparé du trigone proprement dit par toute l'épaisseur du segment dorsal de

la corne d'Ammon.

Le trigone comprend donc en réalité chez les mammifères macrosmatiques deux

parties : l'une inférieure, formée par la fimbria, l'alveus inlra et extravenlriculaire et la

puissante commissure du psalterium ; l'autre supérieure, constituée par le fornix longus

de Forel. L'une et l'autre partie envoient des fibres dans le septum lucidum et le fais-

ceau olfactif, l'une et l'autre concourent à la foimation des piliers antérieurs ou co-

lonnes du trigone.

Partie inférieure du trigone (foinix inferior de Iüilliker) : fimbria, alveus itttra-

ventriculaire, alveus extravenlriculaire et psalterium.

La fimbria est un volumineux faisceau ^situé à la partie supérieure du segment ven-

tral et à la partie inférieure du segment dorsal de la corne d'Ammon. Elle ne recouvre

pas le fascia dentata comme chez l'homme, mais se loge dans le sillon opto-strié, très

large chez les mammifères macrosmatiques, et recouvre la strie terminale ou taenia

semicircularis dont la sépare toutefois la cavité du ventricule latéral.

Comprise entre l'alveus intraventriculaire et l'alveus extraventiculaire, elle dépasse en

avant l'extrémité antérieure de la couche optique et se divise à ce niveau en deux

faisceaux d'inégal volume, l'un transversal, l'autre longitudinal. Le faisceau transversal

est le plus volumineux; il se poite en dedans, s'enchevêtre sur la ligne médiane avec

le faisceau homologue du côté opposé et forme avec lui, en avant du troisième ventri-

cule, la vaste et puissante commissure transversale du psalterium (Pslv, Fig.274) qui

relie entre elles les deux cornes d'Ammon. Le faisceau longitudinal passe en avant

du psalterium et constitue le fornix obliquus de Iloneger; il se porte obliquement en

bas et en dedans dans l'épaisseur du septum lucidum, s'adosse au fornix longus de

Forel dont il se distingue facilement grâce à la plus faible coloration de ses fibres par

la laque hématoxylinique, puis il se rend en partie dans le pilier antérieur du trigone,

en partie dans le faisceau olfactif (Fol) de la cloison transparente ou pédoncule du

septum lucidum.

L'alveus intraventriculaire tapisse, comme son nom l'indique, la face ventriculaire des

segments ventral et dorsal de la corne d'Ammon et forme la paroi interne du ventricule

latéral. Il contient, comme la fimbria, Ves libres longitudinales et des fibres transver-

sales. Les premières s'adossent à la fimbria dont elles partagent la terminaison : elles

concourent à former le fornix oblique, le pilier antérieur du trigone et le pédoncule du

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

295

septum lucidum. Les libres transversales ou commissurales se rendent dans le psalte-

rium.

Quant à l'alveus cxtl'avent1'iclllai1'c, il occupe l'espace assez large chez les mammifères

macrosmatiques compris entre l'écorce du fascia dentata et la fimbria. Ses fibres s'acco- tr "

lent à la fimbria et atteignent, l'extrémité antérieure de la couche optique où elles s'in-

fléchissent en dedans et entrent dans la constitution du psalterium.

Psalterium. - On comprend sous le nom de psalterium toutes les fibres commissu-

rales du trigone; depuis Ganser on y distingue un feuillet antérieur ou ventral et un

feuillet postérieur ou dorsal, séparés l'un de l'autre par toute la longueur antéro-posté-

rieure du segment dorsal de la corne d'Ammon. Le feuillet antérieur ou ventral, insi-

Fig. 27t. Coupe sagittale du cerveau du lapin adulte passant par la partie interne

de la couche optique, le tubercule mamillaire et le ganglion de la cloison.

(Méthode de Weigert-Pal.)

C. calotte pédonculo-protubérantielle. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. -

CG, commissure de Gudden. - Cg, circonvolution godronnée. - coa, commissure anté-

rieure comprenant une partie antérieure ou olfactive fortement colorée par la laque héma-

toxylinique et une partie postérieure pâle ou hémisphérique. - FG, faisceau de la calotte

de Gudden. - FI, fornix longus. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - Fmp, faisceau

mamillaire principal et ses deux branches de bifurcation, le faisceau de Vicq d'Azyr et le

faisceau central de la calotte de Gudden. - Fol, faisceau olfactif du trigone. - Gh,

ganglion de l'habenula. - GSL, ganglion du septum lucidum. - Na, Ne, Ni, les noyaux

antérieur, interne et externe du thalamus. - NC, le noyau caudé. - P, pied du pédoncule

cérébral. - aPcs, entre-croisement du pédoncule cérébelleux supérieur. - Po, protubé-

rance. - l'shi, psalterium dorsal. - PsLv, psalterium ventral. P7' ? ) ! , pédoncule du

tubercule mamillaire. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadri-

jumeau postérieur. - Sg.lg, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. - Te, tuber

cinereum. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, thalamus. - Tm, tubercule mamil-

laire. - lA, faisceau de Vicq d'Azyr. - II, le nerf optique et le chiasma dont la partie

postérieure faiblement colorée par la laque hématoxylinique appartient à la commis-

sure de Gudden. - III, nerf moteur oculaire commun.

Alveus ealraven-

culaire.

Psalterium.

296 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

l.o psalterium ven-

tral de Ganser.

Lo psalterium dor-

sal le Ganser.

Partie supérieure

du trigone ou forni\

longus.

Lo fornix longus

des mammifères ma-

crosmatiques con-

tient des fibres am-

moniques fournies

par r le e segment

dorsal de la corne

d'Ammon.

gnifiant chez l'homme, atteint chez les mammifères macrosmatiques un développement

considérable; il constitue le psalterium proprement dit, connu encore sous le nom de

psalterium ventral, feuillet ventral du psalterium (Ganser), de commissure ventrale des cornes

d'Ammon (Kôlliker).

Le psalterium ventral (Pslv, Fig. 273) reçoit ses fibres de la fimbria, de l'alveus intra-

ventriculaire et de l'alveus extra ventriculaire : il reçoit en outre quelques fibres com-

missurales du fornix longus. 0. Vogt a montré que les fibres de l'alveus extraventricu-

laire occupent la partie ventrale, les fibres de la fimbria la partie antéro-infèrieure, les

fibres de l'alveus intraventriculaire la partie antéro-supérieure du psalterium ventral.

Le feuillet postérieur ou dorsal ou psalterium dorsal (Psld) occupe chez les mammi-

fères macrosmatiques comme chez l'homme la partie ventrale réfléchie du bourrelet

du corps calleux ; il est séparé de la partie dorsale du bourrelet par le fornix longus.

.Ni la fimbria, ni l'alveus extra ventriculaire ne lui abandonnent de fibres; il n'en reçoit

que de l'alveus intraventriculaire, du cingulum et, d'après Honegger, de la lame mé-

dullaire superficielle du subiculum. Les fibres de l'alveus intraventriculaire longent la

paroi interne de la corne sphénoïdale, au voisinage du bourrelet du corps calleux,

puis se rendent dans le psalterium dorsal. Les fibres du cingulum perforent le corps

calleux et arrivent' au psalterium dorsal en longeant la voûte du ventricule latéral.

Quant aux fibres de la lame médullaire supeificielle du subiculum, elles traversent

sous forme de gros [fascicules toute l'épaisseur de l'écorce du subiculum, atteignent

la cavité ventriculaire et arrivent au psalterium dorsal, soit en longeant l'alveus (paroi

interne), soit en longeant le tapetum (paroi externe) de la corne sphénoïdale.

Un certain nombre de ces fibres après avoir traversé le psalterium dorsal se

rendent dans la corne d'Ammon du côté opposé et représentent de simples fibres com-

missurales reliant deux régions symétriques des cornes d'Ammon. D'autres deviennent

longitudinales et se continuent dans le fornix longus homolatéral ou controlatéral.

Elles relient par conséquent, par l'intermédiaire du psalterium dorsal et du cingulum,

la corne d'Ammon d'un : 'côté au gyrus fornicatus du côté opposé, et, par l'intermédiaire

du fornix longus, la corne d'Ammon d'un côté aux régions antérieures du rhinencé-

phale du côté opposé ou du même côté.

Partie supérieure du trigone, fornix longus (forci), fornix superior (Iiôllil : er),

faisceau arqué du septum (Bogenbundel des Septum [Ganser]).

Le fornix longus forme, de chaque côté de la ligne médiane, un faisceau aplati et

compact de fibres fortement colorées par la laque hématoxylinique; il occupe d'abord

l'intervalle qui sépare la partie supérieure de la partie réfléchie du bourrelet du corps,

calleux (FI, Fig. 2-il), longe ensuite la face inférieure du corps calleux qu'il sépare de

la corne d'Ammon, puis du psalterium venlral, et se continue en partie avec les fibres

du septum lucidum, en partie avec celles du pilier antérieur du trigone.

Ses fibres sont d'origine ammonique et extraammonique. Les fibres ammoniques

proviennent de l'alveus intraventriculaire et de la lame médullaire superficielle du subi-

culum voisin du bourrelet du corps calleux. Elles appartiennent dans une partie de leur

trajet au psalterium dorsal, puis se recourbent dans le fornix longus du même côté. D'après

Honegger, quelques fibres iraient dans le fornix longus croise', fait nié par Kolliker.

Les libres extraammoniques décrites par Forel, puis par Ganser, Honegger, Mayer

Edinger, etc., proviennent du cingulum et du gyrus fornicatus ; elles perforent la partie

dorsale du bourrelet du corps calleux et se continuent entre les deux feuillets du bour-

relet avec le fornix longus du même côté.

Le fornix longus des mammifères macrosmaliques diffère donc du

fornix longus de l'homme par le contingent des fibres ammoniques. Le.

fornix longus de l'homme ne comprend que des fibres extraammoniques,

ce qui tient évidemment au petit développement de la corne d'Ammon'

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 297

et à l'absence de son segment dorsal. Chez l'homme, la corne d'Ammon

envoie toutes ses fibres dans le corps du trigone, et c'est dans le corps

du trigone même qu'elles se fusionnent avec les fibres extraammoniques

du fornix longus. Chez les mammifères macrosmatiques, le corps du tri-

gone n'existe pour ainsi dire pas, et le fornix longus est bordé en une

longue étendue par le segment dorsal de la corne d'Ammon, dont ses

libres le renforcent. Que par la pensée, sur la coupe sagittale du lapin on

ramène la corne d'Ammon en arrière de façon à placer le psalterium ven-

trale au dessous du splenium, en étirant le corps du trigone rudimen-

taire ; ce dernier se superposera au fornix longus et on obtiendra ainsi la

disposition présentée par le cerveau humain.

Pilier antérieur. - Le pilier antérieur du trigone reçoit ses fibres de la fimbria,

de l'alveus intra et extraventriculaire (fornix obliquus) et du fornix longus. En passant

en arrière de la commissure antérieure, il abandonnerait quelques fascicules au tenir¡

semicircularis (Vicq ll',\zyr, Serres, Honegger, Ad. Meyer, niés par Gudden) et au tænia

thalami (Arnold, Leurel, Tloneger, Ad. Meyer, Edinger). Ces dernières établiraient une

connexion entre la corne d'Ammon et le ganglion de l'habenula (fibres cortico-hccbeatc-

laris d'Edinger). Leur existence a été niée chez les mammifères par Meynert, Gudden,

Ganser, Bumm, 0. Vogt, et chez l'homme par V. Monakow. Gudden a montré que

l'atrophie même totale du pilier antérieur s'accompagne d'une intégrité parfaite des

deux ta nia thalami, et 0. Vogt (méthode de Marchi) a constaté que ceux-ci ne dégénèrent

pas après la section du trigone au-dessous du corps calleux. D'après ce dernier auteur,

les fibres qui semblent relier le pilier antérieur au toenia thalami appartiennent au

faisceau septo-thalamique (Voy. p. ? gaz). Notre cas Chab (Fig. 266 à 272, p. 28a)

n'est pas non plus en faveur de l'existence des fibres cortico-habenularis reliant

la corne d'Ammon à l'habenula par l'intermédiaire du trigone et du taenia thalami.

Comme chez l'homme, le pilier antérieur des animaux macrosmatiques traverse le

tuber cinereum et se porte vers le tubercule mamillaire; mais, contrairement à ce que

l'on observe chez l'homme, un petit nombre de fibres se terminent seules dans les

noyaux externe et interne (Honegger, Cajal, Kôlliker, Vogt) de ce tubercule et dans la

substance grise avoisinante (Kôlliker, Vogt). Le plus grand nombre se coude, décrit

une sorte de genou et ne fait que traverser le tubercule mamillaire pour se porter

ensuite dans la calotte pédonculo-protubérantielle du même côté, et surtout du côté

opposé. Le faisceau direct, le plus petit, entre dans la constitution du pédoncule du tuber-

cule mamillaire (Honegger, Vogt) dont il partage la terminaison (Voy. Pédoncule du tuber-

cule mamillaire, p. 302). Le faisceau croisé le plus volumineux s'entre-croise au-dessus et

en arrière du tubercule mamillaire avec des fibres homologues du côté opposé. Une

petite partie concourt à former la capsule du tubercule mamillaire interne croisé, s'y

termine ou se continue dans le faisceau mamillaire principal de Kôlliker et dans le fais-

ceau de la calotte de Gudden (Vogt). La plus grande partie entre dans la constitution de

l'entre-croisement sous-thalamique postérieur (Forel, Ganser, Schnoplhagen, V. Monakow,

Vogt); quelques fibres se terminent dans la substance peiforée postérieure (Kôlliker,

Vogt); d'autres entrent dans le pédoncule du tubercule mamillaire croisé (lonegger, Vogt).

Les libres croisées du trigone sont toujours faciles à reconnaître parmi les autres fibres

de l'entre-croisement sous-thalamique postérieur; elles se groupent en effet en gros

fascicules compacts, fortement colorés par la laque hématoxylinique.

Pilier antérieur fin u

trigone, sa constitu-

tion, ses rapports en

particulier avec le

ta-nia thalami.

Sa terminaison

dans le tubercule ma-

milliaire.

Ses connexions

avec le pédoncule du

tubercule mamillaire

direct et croisé et

avec l'entroc-roise-

sement sous-thala

miquo postérieur.

298

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

.

Le ganglion interno

du tubercule mamil-

laire donne naissance

au faisceau mamil-

laire principal.

TUBERCULE MAMILLAIRE. FAISCEAU DE LA CALOTTE, FAISCEAU

DE VICQ-D'AZYR, PÉDONCULE DU TUBERCULE MAMILLAIRE.

Le tubercule mamillaire comprend, comme Gudden l'a bien montré,

deux ganglions : l'un interne, l'autre externe (Tm, Tml, Fig. 275). Le

ganglion ou noyau interne l'orme la partie principale du tubercule ma-

millaire ; c'est un petit amas sphérique qui mesure 5,D millimètres de dia-

mètre, fait saillie dans l'espace opto-pédonculaire et concourt à former

le plancher du troisième ventricule. 11 est séparé de la cavité ventricu-

laire par la substance grise centrale, mince sur la ligne médiane et il la

partie interne du ganglion interne, beaucoup plus épaisse au-dessus de

ce ganglion. Une capsule de libres plus épaisse a la partie supérieure et

Fic. 273. - Les ganglions interne et externe du tubercule mamillaire de l'homme et

les connexions du ganglion externe avec le pilier antérieur du trigone. - Coupe

oblique en haut et en avant parallèle au plan du pédoncule cérébelleux supérieur.

Méthode de Weigert-Pal.

F, champ de Forel. - fate, faisceau du tuber cinereum de Gudden. PiTh, pédoncule

inféro-interne du thalamus. - Sr/c, substance grise centrale du troisième ventricule.

Tga, pilier antérieur du trigone. - 1'c>z, ganglion interne du tubercule mamillaire. - Tint,

ganglion externe du tubercule mamillaire. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr, ou plus exac-

tement le tronc d'origine de ce faisceau (ou faisceau mamillaire principal). - VP, voie

pédonculaire. - Ir3, troisième ventricule.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 299

interne l'entoure complètement et le sépare de la substance grise cen-

trale du troisième ventricule et du ganglion ou noyau externe du tuber-

cule mamillaire. Le ganglion ou noyau externe, beaucoup plus petit, est

pyriforme, mesure 1,71 millimèlre de long sur 0,12 de large et occupe

la partie antéro-supéro-ealernc du ganglion interne sur lequel il se moule

en général, mais dont le sépare une couche plus ou moins épaisse de

fibres qui appartiennent à la capsule de ce noyau. Dans quelques cas rela-

tivement rares, le noyau externe fait saillie à la base du cerveau dans le

losange opto-pédonculaire, et un sillon plus ou moins profond le sépare

alors du noyau interne. Le noyau externe est en rapport en dehors avec

la partie interne du pied du pédoncule cérébral, du corps de Luys et du

faisceau lenticulaire de Forel; dans l'espace compris entre le noyau

externe, le pied du pédoncule cérébral et la surface du tuber cinereum, on

trouve un petit amas ganglionnaire ovoïde, à grand axe vertical, le tuber-

cule mamillaire accessoire (Tma, Fig. 254, 333).

Le ganglion interne conlient des cellules triangulaires ou étoilées de

volume moyen, mesurant 20 à 30 y-, et réunies en petit amas (Fig. 276); leurs

dendrites épineuses et richement arborisées présentent en général une

direction arquée et rappellent par leur aspect les cellules de l'olive céré-

belleuse ou bulbaire (Kôlliker). Les cellules du ganglion externe sont

beaucoup plus volumineuses et mesurent 35 à 15 fi.; elles sont fusifor-

mes, présentent de longues dendrites peu ramifiées et sont assez analo-

gues aux cellules étoilées du thalamus; elles envoient leurs cylindres-axes

dans le pédoncule du tubercule mamillaire. Le ganglion externe reçoit

les fibres terminales du pilier antérieur du trigone, le ganglion interne

donne naissance à un volumineux faisceau qui représente, comme l'ont

montré les recherches récentes de Cajal (1895) et Kolliker. (189G), le

tronc commun du faisceau de la calotte et du faisceau de Vicq d'Azyr.

Avec Kolliker., nous désignerons le tronc d'origine commune au faisceau

de Vicq d'Azyr et au faisceau de la calotte sous le nom de faisceau ma-

naillaire principal (fasciculus mamillaris princeps, Kôlliker).

Faisceau mamillaire principal (Fmp). - Ce faisceau lire son origine

des cellules du noyau interne du tubercule mamillaire et de sa capsule de

fibres, et apparaît à sa partie posléro-supéro-interne sous l'aspect de trois

à quatre fascicules nettement distincts qui se réunissent bientôt en un

faisceau épais arrondi et compact (Fig. 2(j2). Il se dirige ensuite oblique-

ment en haut, en dehors et en arrière, et traverse la substance grise cen-

trale du troisième ventricule au voisinage de la substance perforée posté-

rieure, puis entre dans la région sous-thalamique de Forel (Fig. 277).

Situé d'abord en arrière du pilier antérieur du trigone (Tga), en dedans

du pédoncule du tubercule mamillaire (PTm), en avant de l'entre-croi-

sement sous-thalamique postérieur de Forel (cF), le faisceau mamillaire

principal se place ensuite en dedans de l'anse lenticulaire et du corps

de Luys. Dans la région sous-thalamique, à la hauteur du corps de Luys

Le ganglion eu-

ternereçuitlepiiicr

aiitérieur du tri,-one

et émet le pvdonculo

dl ! tubercule.

Structure de ces

ganglions.

Faisceau mamil-

]aire principal.

Son trajet.

300

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses deux brandies

de bifurcation.

Le faisceau de la

calotte de Gudden

Son trajet.

Sa terminaison.

et de la partie ventrale du thalamus, il se bifurque en deux faisceaux de

volume inégal, dont l'un se termine dans le] tubercule antérieur de la

couche optique et constitue le faisceau de Vicq cl'I .7 ? (VA), et dont

l'autre, mal délimité du champ de Forel, se rend dans la calotte pédon-

culaire et représente le faisceau de la calotte de Gudden (FcG).

Le faisceau de Vicq d'Azyr el le faisceau de la calotte de Gudden

naissent donc d'un tronc commun

et ne constituent pas, comme on le

croyait depuis Gudden, deux fais-

ceaux indépendants se terminant

dans le tubercule mamillaire. Ce

fait est surtout manifeste chez les

mammifères inférieurs (rat, souris,

lapin)( Fig. ' : ? 7 4 el 276), où le faisceau

de la calotte de Gudden l'emporte

par son volume sur le faisceau de

Vicq d'Azyr.

Faisceau de la calotte de Gudden

(fasciculus legmenlo - mamillaris

Kôlliker)FG,Fig. 274, 277 et 252).

Chez le lapin, la souris, etc., le

faisceau de la calotte, mieux déli-

m i lé que chez l'homme, se porte en

arrière, en bas et en dedans, et

pénètre dans la calotte du pédon-

cule cérébral. II passe au-dessus du

noyau rouge, entre dans la consti-

tution de la partie postérieure el

interne de la capsule de ce noyau,

se place en avant du faisceau lon-

gitudinal postérieur, lui envoie

quelques fibres d'après Külliker,

puis s'enchevêtre avec les fibres du

pédoncule cérébelleux supérieur

au momentdeleur entre-croiscmenl

et se termine dans un petit amas ganglionnaire, situé de chaque côté du

raphé, en avant du faisceau longitudinal postérieur : le ganglion profond

de la calolle de Gudden (GGp, Fig. 252). Chez l'homme, le trajet et la ter-

minaison dans la calotte pédonculaire du faisceau de la calolle de Gudden,

soupçonné et figuré par Vicq d'Azyr (PI. XXXI), ne peuvent être élucidés

par la méthode des coupes microscopiques sériées : dès la bifurcation du

faisceau mamillaire principal, le faisceau de la calotte s'adossanl en effet

au faisceau thalamique et au champ de Forel (Fig. 277).

Ces connexions sont faciles à suivre sur les coupes verlico-transver-

FiG. 2;6. - Coupe sagittale du noyau in-

terne du tubercule mamillaire de la souris

nouveau-née. (D'après Cajal, 1896.)

A, noyau interne du tubercule mamil-

laire. - b, ses cellules fusiformes superfi-

cielles ; c, ses cellules étoilées dont le cylindre

axe se continue avec une fibre du faisceau

mamillaire principal. - 13, faisceau mamil-

laire principal au tronc d'origine commun au

faisceau de Vicq d'Azyr (V) et au faisceau de

la calotte de Gudden (C). D, faisceau de la

capsule du tubercule mamillaire; a, les bran-

ches collatérales du faisceau. - E, commis-

sure intermamillaire. - F, région intérieure

du noyau interne du tubercule mamillaire.

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.

301

sales et sagittales sériées où l'on voit nettement se détacher de l'extrémité

antérieure du champ de Forel quelques fascicules que l'on peut suivre

jusque dans le tubercule mamillaire (Fig. 277).

Faisceau de Vicq d'Azyr, VA. Le faisceau de Vicq d'Azyr constitue

chez l'homme un faisceau volumineux, compact et serré, formé de fines

fibres parallèles.

A son origine dans la région sous-thalamique de Forel, au niveau du

point de bifurcation du faisceau mamillaire principal (Fig. 277), le fais-

ceau de Vicq d'Azyr est adossé à la partie antérieure et interne du fais-

ceau thalamique de Forci avec lequel il semble se confondre complète-

ment. Il s'en dégage très rapidement (Fig. 310), traverse de bas en haut

el un peu de dehors en dedans l'extrémité antérieure du noyau externe

FIG. 277. - Le pilier antérieur du trigone, ses connexions avec le tubercule mamillaire

et le pédoncule de ce tubercule. - Le faisceau mamillaire principal et sa division

en faisceau de Vicq d' ,\ zYI' et faisceau de Gudden. - Coupe sagittale passant en

dehors de celle de la fig. 262. Méthode de Weigert-Pal.

Caf, commissure de Meynert. - CNR, capsule du no5au rouge. - coa, commissure

antérieure. - eF, entrecroisement sous-thalamique postérieur de Forel. - FcG, faisceau de

la calotte de Gudden. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. Filin, faisceau mamillaire

principal et ses deux branches de bifurcation, le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) et le faisceau

de la calotte de Gudden (FcG). - f1'c, faisceau du tuber cinereum de Gudden. Ln, locus

niger. - NR, noyau rouge. - C\-R, sa capsule de fibres. - P, pied du pédoncule cérébral.

- l'o, protubérance. - 1'1'111, pédoncule du tubercule mamillaire. - l'Sl, pédoncule du

septum lucidum. Te, tuber cinereum. - fic, faisceau du tuber cinereum. Tria, pilier

antérieur du trigone. - Tri, noyau interne. 1'ml, noyau externe ou latéral du tuber-

cule mamillaire. - VA, faisceau de Vice; d'.lzyr. - Il, bandelette optique sectionnée sur

les parties latérales du chiasma. ? nerf moteur oculaire commun.

Le faisceau de'%'icq

d'Azyr.

302 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa terminaison

dans le noyau anté-

rieur de la couche

optique.

Pédoncule du tu-

bercule mamillaire.

du thalamus, passe en arrière du pédoncule inféro-interne de la couche

optique (PiTh) qui le sépare du pilier antérieur du trigone (voy. Fig. 45),

en dehors de la lame médullaire interne, et croise les fibres radiées du

pédoncule antérieur de la couche optique (Fig. 253 et 254). Arrivé dans la

région thalamique supérieure (Fig. 3 I 0), le faisceau de Vicq d'Azyr s'infléchit

en avant et en dedans, s'élargit en entonnoir et embrasse le noyau anté-

rieur de la couche optique dans lequel il pénètre en s'Irradiant et dans lequel 1

il se termine par des arborisations libres décrites par Kôlliker en lS9 : p.

On sait que pour les anciens anatomisles, et pour Meynert en particu-

lier, le pilier antérieur du trigone et le faisceau de Vicq d'Azyr consti-

tuaient un seul el même faisceau qui décrivait un 8 de chiffre dans le

tubercule mamillaire. Gudden battit cette manière de voir en brèche et

démontra que le faisceau de Vicq d'Azyr constitue un faisceau complè-

tement indépendant du pilier antérieur du trigone. Il dégénère à la suite

d'ablalion de l'hémisphère cérébral, sans lésion concomitante du corps

strié et de la corne d'Ammon, alors que le pilier antérieur du trigone

reste intact, et il est par contre intact dans les cas de lésions expérimen-

tales ou pathologiques de la corne d'Ammon ou de section de la fimbria

qui entraînent une dégénérescence du pilier antérieur du trigone (Cas

Chab., Fig. 266 à 272). Les recherches récentes faites à l'aide de la mé-

thode de Golgi confirment du reste pleinement l'opinion de Gudden. Mais

tandis que Gudden croyait que le faisceau de Vicq d'Azyr prenait son

origine dans le noyau antérieur du thalamus et se terminait dans le

tubercule mamillaire, les recherches récentes ont démontré que le fais-

ceau de Vicq d'Azyr se termine par des arborisations libres dans le

noyau antérieur du thalamus et qu'il prend son origine dans le tuber-

cule mamillaire par un tronc commun avec le faisceau de la calotte de

Gudden.

Pédoncule du tubercule mamillaire (PTm). Le pédoncule du

tubercule mamillaire reçoit quelques fibres directes du pilicr antérieur

du trigone du même côté (Fig. 277), mais il tire son origine principale

du ganglion externe du tubercule mamillaire el du tubercule mamillaire

accessoire (Fig. 254); chez le lapin (Fig. 274), le chien, etc., reçoit en outre

quelques fibres du pilier antérieur du trigone du côté croisé quilui arrivent

en passant par l'entre-croisement sous-thalamique postérieur de Forel.

Ainsi renforcé, le pédoncule du tubercule mamillaire constitue un petit

faisceau de fibres lâches qui affecte dans l'espace inlerpédonculaire un

trajet sagittal, occupe la partie superficielle de la calotte, passe en dedans

du locus niger, entre la substance perforée postérieure et le pied du

pédoncule cérébral, et croise les fibres du nerf moteur oculaire commun

(Fig. 251 et 277). Au voisinage du sillon pédonculo-protubérantiel, il se

coude, change de direction; ses fibres divergent, traversent d'avant

en arrière le tronc encéphalique en formant les fibres radiées de la for-

mation réliculée. Ses fibres les plus nombreuses se portent en arrière et

FIBRES DE PROJECTION DE L'ECORCE CÉRÉBRALE. 303

en dehors, passent en dedans du corps de Luys, croisent les fibres de l'entre-

croisement sous-thalamique postérieur de Forel (eF) et le locus niger;

elles passent ensuite au-dessous et en dehors du noyau rouge (Fig. 277)

vers la région du ruban de Reil médian (Fig. 3 ? lui., 23), au delà de

laquelle nous n'avons pu le suivre chez l'homme; quelques rares fibres

se portent en arrière et en dedans, longent la face interne du noyau

rouge et arrivent à la substance grise de l'aqueduc de Sylvius, en tra-

versant le faisceau longitudinal postérieur.

Chez les mammifères tels que le lapin, etc. (Fig. 2Ci), le pédoncule

du tubercule mamillaire constitue un faisceau assez compact dont les

fibres, fortement colorées par la laque hématoxylinique, divergent à leur

entrée dans la calotte; une partie de ces fibres se portent en dehors, dans

le locus niger, une autre partie croise le ruhan de Reil médian, une autre

enfin s'épanouit en éventail dans la région du ganglion interpédon-

culaire, entoure le faisceau rétroflexe de Meynert en dedans et en dehors,

le traverse même, puis croise l'entre-croisement des pédoncules cérébel-

leux supérieurs en concourant à former lesjibres antéro-postérieures de

la substance réticulée de la calotte. Elles se terminent finalement dans

deux amas ganglionnaires décrits par Gudden, les ganglions profond et

dorsal de la calotte (Fig. 252). Le ganglion profond, qui reçoit en outre des

fibres du faisceau de la calotte de Gudden, est un petit amas ganglion-

naire de 1 millimètre de long sur 0 ? de large, situé le long du raphé,

immédiatement en avant du faisceau longitudinal postérieur. Il est pro-

bablement l'homologue du noyau central supérieur de l'homme (Voy. For-

mation réticulée,lII°parlie). Le ganglion dorsal est situé dans la substance

grise centrale du quatrième ventricule, en arrière du faisceau longitu-

dinal postérieur. C'est un ganglion arrondi, entouré d'une capsule de

fibres, qui reçoit un certain nombre de fibres du ganglion interpédoncu-

laire et duquel émanent des fibres longitudinales qui traversent du haut

en bas la substance grise centrale du quatrième ventricule en formant le

faisceau longitudinal dorsal (dorsales Lângsbûndel des cenlralen Grau

de Scliutz).

131BLIOGRAPIIIE. - Voy. Tome, I, p. 312, 333 et 739. - Beevor. On the course of

the fibers of the cingulum and the posterior parts of the corpus callosunz and Fornix in the

Marmouset DTocz7cey. Philos. TransacL of the Roy. Soc. London, 1891. - Blumenau. Zur

Entwickelungs(Jeschichte und feineren Anatomie des HM'n6f</&ots. Arch. f. mikr., .Anal.,

1891, Bd. XXXVII. - Bumo. Ueber ein bisher noch selten beobachtetes ,11arlibundel an der

Basis des mensch. Gehirns. Arch. f. Psych., Bd. XIII, 1882. - Du même. Das Grosshirn der

Vôgel Zeitsch. f. m-isseiiscliaftl. Zoologie, Bd. XXXVIII, 1883. Cvllkja. La région

olfatoria. Madrid, 1893. - C.\JIL. Apuntes para el estudio del Bulbo raquideo cerebelo y

origen de los nervios encefalicos. V. Ganulio interpeduncular de los mammiferos. XII. Estruc-

tura del Talamo optico. Madrid, 1895. - M. et Almo J. DEJERIXE. Sur les dégénérescences

secondaires consécutives aux lésions de la circonvolution de l'hippocampe, de la corne

d'Ammon, de la circonvolution godronnée et du pli rétrolimbique. Trigone cérébral, com-

missure antérieure, faisceau inférieur du forceps du corps calleux, tapetum et faisceau occi-

p ! <o ? )'0)<t. C. R. Soc. de Biologie, 1897. - DOTTO et Pusateri. Sul decorso delle fibre

Son trajet dans la

calotte pédonculaire

de l'homme.

Son trajet et ses

terminaisons chez le

lapin.

304 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

del corpo calloso e del psalterium. Rivista di Patologia nervosa e mentale, 1897, fasc. 2.

- EDIXGER. Riechapparat und Ammo ? ts/t0 ! ') ! . Anat. Anz., 1893, Bd. VIII. -Du même. l'or-

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1896. - FOREL. Beitrage zur Kenntniss des Thalamus oplicus. Zurich, 1872. - DU même.

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Vergleichend. Anat. Studien uber das Gehirn des Maulcuzerfs. Morphol. Salir])., Bd. VII,

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Grashey, Wiesbaden, 1889. - Du même. Ueber einen bisher nicht beschriebenen Nerven-

faserstrang im Gehirn der S.1ugethiel'e u. des illeizscheii. Arch. f. Psych. II, 1870. Du

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Rieclzhirn der Saugelhiere Festschrift zur Ggl,r Vcrsamml. dent. Naturf. zc. Arzte Braun-

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Reptilien. Zeitscli. f. wissensch. Zoologie, LX, 1892, p. 63. - Du même. Zur Homologie

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Unters. über die Beziehungen der sogenannten Sehsphàre zist den infracorticalen Opticzcs

centrai unddemnervus opticus. Arch. f. Psych. Bd. XVI, 188. -ONODI. Ueber die Verbin-

dung des nervus opticus mit dem tuber cinereum. Internat. Monatschr. f. Anat. u. Ilistol.,

Bd. III, p. 247-249. G. Retzies. Das Menschenltirn. Studien in der Makroskopischeu

Morphologie. Stockholm, 1896, 2 vol. - Sachs. Das lIeinispha7,eiziiia ? @h- des menschlichen

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Selahugels llnd dessen nàchsler Umgebzetzg. Si tzungsber. d.K. Akad.der Wissenschaft. Wien,

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nalzYS. Traité d'Lnalomie et de Physiologie. Planches anatom. avec des e,zplicat. très

détaillés. Paris, 1 8G-1790. - 0 Vogt. Ueber Fasersysleme in den mittlel'en u. caudalen

]3allienabsch)iitieîi. Neurol., Centralbl., 189 : i. - Du même. Sur le faisceau septo-thalamique.

Sur le pilier antérieur du trigone. C. R. Soc. Biol., 1898, p. 20G.

CHAPITRE VII

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ,

COUCHE OPTIQUE, RÉGION SOUS-OPTIQUE

I. - STRUCTURE ET CONNEXIONS DU CORPS STRIÉ

Structure du corps strié. Le corps strié, en particulier le

noyau caudé et le putamen, présente une structure très voisine de celle

de l'écorce cérébrale. On y trouve : 1° des cellules nerveuses et des cellules

névrogliques plongées au sein d'une substance fondamentale finement

réticulée et se colorant intensivement par le carmin; 2° des fibres ner-

veuses groupées en fascicules, dont les unes ne sont que des fibres de

passage, et dont les autres prennent leur origine dans le corps strié ou

s'y terminent.

1° Cellules nerveuses. - Les cellules nerveuses sont pourvues de nom-

breux prolongements protoplasmiques ; elles sont multipolaires, leur vo-

lume varie de 15 à 30, 50 et 60 ? D'après Edinger, elles se disposeraient

en couches stratifiées au voisinage de la face libre du noyau caudé et de

la face externe du putamen. Les recherches faites par Marchi, en 1887, à

l'aide de la méthode de Golgi et confirmées par les recherches récentes de

van Gehuchten (1893) et Cajal(1891) sur les poissons, de P. Ramon (1894)

sur les batraciens et les reptiles, de Sala z1593) sur les oiseaux, de Cajal

(1895) sur les mammifères, de Kôlliker (1896) sur l'homme et les mam-

mifères, ont démontré que le plus grand nombre de ces cellules répondent t

au type Il de Golgi : elles possèdent un cylindre-axe court, qui s'arborise

librement au voisinage du corps cellulaire. Ce sont des cellules tantôt

étoilées, tantôt triangulaires, fusiformes ou ovoïdes, de moyenne et de

petite tailles, munies de plusieurs dendrites épaisses et flexueuses qui se

subdivisent à plusieurs reprises et sont couvertes d'épines et d'aspérités ;

TOME Il. 20

Cellules nerveuses.

Cellules à cylindre

a\o court ot à den-

trites velues.

306

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules à cylindre-

axe long et a trajet

descendant.

les dendrites sont d'autant plus volumineuses et d'autant plus étendues,

plus flexueuses et plus velues, qu'elles appartiennent à un corps cellu-

laire plus gros. Leur cylindre-axe est fin et se décompose après un court

trajet, souvent irrégulier, en une arborisation complexe et très enchevè-

trée. A côté de ces nombreuses cellules de moyenne et petite taille, on

trouve irrégulièrement disséminées dans le noyau caudé et dans le puta-

men quelques cellules de grande taille, véritables cellules géantes, à den-

drites amples et velues (Fig. 278), à cylindre-axe épais, de trajet

flexueux, non revêtu d'une gaine de myéline et qui se termine par une

arborisation extrêmement étendue

et assure les connexions de terri-

toires souvent fort éloignés.

Le corps strié possède en outre

des cellules correspondant au type

cellulaire de Deiters,; soupçonnées

par Édingcr en 1887, leur existence

a été confirmée par les recherches

récentes de V. Gehuchlen, P.la-

mon, Cajal, Kolliker,. Morphologi-

quement, ces cellules se distin-

guent mal des cellules du type II

de Golgi; elles sont en général

volumineuses, occupent les parties

profondes du corps strié et sont

pourvues de dendrites épaisses,

flexueuses et recouvertes d'aspéri-

tés. Leur cylindre-axe est épais,

décritun trajet transversal ou plus

ou moins oblique, émet un nombre

variable de collatérales, puis se

coude à angle droit et se porte,

avec les cylindres-axes des cel-

Iules avoisinantes, dans un des fascicules qui sillonnent la partie pro-

fonde du corps strié. Grâce à son trajet oblique, flexueux et coudé et à

ses nombreuses collatérales, il n'est pas toujours facile de suivre le cy-

lindre-axe dans toute sa longueur, et ces cellules peuvent facilement être

confondues avec les cellules géantes du type II de Golgi. Les cylindres-

axes de ces cellules ont tous un trajet descendant (Cajal); aucun ne se

porte en haut vers l'écorce cérébrale ; dans quelques cas rares, ils émettent

au niveau de leur coude une fine collatérale ou une mince branche de

bifurcation à trajet ascendant.

Les cellules à cylindre-axe long ou court et a dendrites ramifiées et

velues existent surtout dans le globus pallidus et dans le noyau caudé.

Dans le pulamen de l'homme, Külliher a décrit en outre des cellules de

petite ou de moyenne dimension à corps cellulaire poli[ et grêle, remar-

Fig. 278. - Cellule géante du type Il de

Golgi (à cylindre-axe court). Noyau lenli-

culaire du lapin adulte. Méthode de Golgi.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

GANGLIONS INFRACOHTICAUX : COnPS STRIÉ. 307

quables par leurs dendrites lisses peu nombreuses et peu ramifiées, mais

excessivement longues et étendues.

Cellules névrogliques et épendymaires. - Les cellules névrogliques du

corps strié revêtent en général la forme de cellules étoilées, de cellules

araignées. Les unes, d'apparence moussue, ne possèdent que de courts pro-

longements variqueux et à direction radiée; les autres présentent des pro-

longements épais, rigides, presque rectilignes, dont quelques-uns très

étendus se portent soil du côté du ventricule, soit vers la capsule interne,

traversant ainsi toute l'épaisseur du noyau caudé. Le noyau caudé est en

outre traversé radiairement par les prolongements périphériques des cel-

lules épendymaires du ventricule latéral. Chez le foetus humain (Fig. 280),

ces prolongements, extrêmement longs, sont couverts d'aspérités ; ils

atteignent et traversent souvent le segment antérieur de la capsule inlerne.

2° Fibres nerveuses. - Le corps strié possède de nombreuses fibres

groupées en épais fascicules dont la plupart sont des fibres de passage

provenant des neurones corticaux (fibres cortico-thalamiques, cortico-

protubérantielles, cortico-médullaires, etc.). Ces fibres abandonnent au

corps strié quelques fines collatérales qui sont recouvertes d'une mince

gaine de myéline, et qui s'arborisent librement au voisinage des cellules

de Golgi et des cellules à cylindre-axe long.

Les fibres nerveuses qui prennent leur origine dans le corps strié sont

représentées par les cylindres-axes des cellules de Deiters. Elles affectent

toutes un trajet descendant, constituent les fibres de projection striées, les

radiations ou neurones striés, et sont destinées à relier le corps strié à la

FIG. 279. - Cellule de Deiters à cylindre-axe long du corps strié du lapin adulte; à

droite, cellule du type II de Golgi, à cylindre court, à dendrites velues. Méthode de

Golgi.

Cellules névrogli-

qucs et épendniiiai-

res.

1-

Fibres de passage

Radiations striées

.i trajet descendant.

308

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres terminales.

Le noyau caudé et

le putamen ne re-

çoivent pas de fibres

cortico-striées et ne

possèdent pas de cou-

ronne rayonnante

couche optique et à la région sous-optique, en particulier au corps de Luys.

. Le corps strié reçoit enfin des fibres terminales ascendantes, dont les

cellules d'origine sont encore inconnues et qui lui arrivent par la capsule

interne ; ce sont, d'après Cajal, des fibres épaisses, recouvertes d'une gaine

de myéline et qui se ramifient dichotomiquement. Leurs branches pré-

sentent en général une direction oblique ou perpendiculaire à celle des

gros fascicules et se terminent par une arborisation complexe et sou-

vent fort élendue.

Les cellules et les fibres nerveuses du corps strié sont plongées au sein

d'un feutrage péricellulaire extrêmement dense, formé parles arborisations

des fibres terminales ascendantes, par les

collatérales des neurones striés et corti-

caux et par les arborisations cylindre-

axiles terminales des cellules du type II

de Golgi. Dans ce feutrage entrent encore

les dendrites des cellules nerveuses du

corps strié et les prolongements des cel-

lules névrogliques et épendymaires.

Connexions du corps strié avec

la corticalité cérébrale. - Le corps

strié, en particulier le noyau caudé et le

putamen, ne reçoit, au moins chez l'hom-

me, pas de fibres cortico-striées directes;

il ne reçoit que les fines collatérales que

lui abandonnent les fibres de projection

corticale qui traversent sa masse pour se

rendre à la capsule interne et de là aux

amas ganglionnaires des cerveaux inter-

meaiaire, moyen, postérieur, etc., etc. (fibres cortico-thalamiques, libres

cortico-protubérantielles, cortico-bulbaires, cortico-médullaires). Con-

trairement à ce que semblent indiquer l'élude des coupes sagittales (Fig. 281

et 282), le corps strié (noyau caudé et putamen) n'est donc pas en con-

nexion directe avec la corticalité cérébrale et l'existence de fibres cortico-

striées directes, en particulier d'une couronne rayonnante du corps strié

reliant le lobe frontal au corps strié et admise par Foville, Meynert, Hu-

guenin, etc., etc., reste encore à démontrer. Les résultats fournis par la

méthode de Golgi, par l'anatomie expérimentale et par l'étude des dégé-

nérescences secondaires (méthodes de Weigert-Pal et de Marchi) sont, en

effet, en contradiction formelle avec l'ancienne hypothèse de Foville et

de Meynert (VOYCl Historique, p. 82 et Fig. 50).

S'il est un fait qui semble aujourd'hui bien démontré, c'est que les

lésions corticales, quels que soient leur siège, leur étendue et leur durée

ne retentissent pas sur le noyau caudé et sur le putamen comme elles

retentissent sur la couche optique. Cette opposition qui existe entre le

lnc. 80. - Cellules épendymaires

du corps strié. Foetus humain de

6 mois. Méthode de Golgi.

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ.

309

corps strié et le thalamus a été bien mise en valeur par Gudden, dès 1872,

par voie expérimentale. Bianchi et d'Abundo (1886) ont signalé, il est vrai,

FIG. 281. - Coupe sagittale passant par le pédoncule du putamen, les noyaux amygda-

lien et préamygdalien, les segments sous-lenticulaire et rétro-lenticulaire de la cap-

sule interne. L'irradiation des libres des segments postérieur et supérieur de la

couronne rayonnante simule sur cette coupe une couronne rayonnante du putamen

Remarquer en outre la constitution du segment sous-lenticulaire de la capsule in-

terne : ses deux couches superposées, la supérieure formée de fibres sectionnées per

pendiculairement à leur axe, correspond au faisceau de Turck et se continue avec

le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne; l'inférieur comprend les fibres

onduleuses à direction sagittale du faisceau temporo-thalamidue d'Arnold. (Compa-

rez cette coupe avec les Figures 29 à 32 et avec le schéma, Fig. 27). Méthode de

Weigert. 2/1 Grandeur nature.

Alv, alveus intraventriculaire. - A,11, avant-mur. Arc, faisceau arqué. CA, corne

.d'Ammon. Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. - Cll. circonvolution godronnée.

- Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule internp. - Cisl, segment sous-lenticulaire.

- coa, commissure antérieure, située dans l'angle rentrant du pédoncule du putamen.

CR, segment supérieur de la couronne rayonnante. - CSgt, couches sagittales du segment

postérieur de la couronne rayonnante. - Us, diverticule du subiculum. - Fli, faisceau

longitudinal inférieur. - FTth, faisceau Lcmporo-thalamidue d'Arnold. - Fu, faisceau

uncinatus. Fus, lobule fusiforme. - oF3, face orbitaire de la troisième circonvolution

frontale. - 11, circonvolution de l'hippocampe. - h, sillon de l'hippocampe. la, cir-

convolutions antérieures de l'insula. ma sillon marginal antérieur de l'insula. - ms,

sillon marginal supérieur de l'insula. - ? 1, noyau amygdalien. \'C', Suc", queue et

extrémité anlérieure recourbée de la queue du noyau caudé et sa fusion avec le pédoncule

du putamen. - SL3, putamen. j\'pA, noyaux préam3gdaliens. ol, sillon collatéral.

l'SL3, pédoncule du putamen. - 11Tla, radiations thalamiques. - S, scissure de Sylvius,

Tap, Tapetum. lyse, taenia semi-circularis. - U, circonvolution du crochet. - l'oc,

-carrefour ventriculaire.- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.

310

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 282. - Coupe sagittale passant par les trois segments du noyau lenticulaire, le

pulvinar, le corps genouillé externe et la bandelette optique. L'irradiation des

fibres du segment antérieur de la couronne rayonnante et de la partie antérieure

du segment postérieur de la couronne rayonnante simule sur cette coupe une cou-

ronne rayonnante du noyau lenticulaire (putamen et globus pallidus). Remarquer ici

la continuation du segment postérieur de la capsule interne avec le pied du pédon-

cule cérébral ; l'aspect de la zone réticulée et de la lame médullaire externe du

thalamus, la continuation de cette lame avec la zone de Wernicke et la courbure que

le pulvinar décrit autour du cops genouillé externe. Méthode de Weigert. 2/1 Gran-

deur nature.

Alv, alveus intraventriculaire. .1101, aire olfactive. CA, corne d'Ammon. Ce,

corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cia.

Cip, Cirl, segments antérieur, postérieur et rétrolenticulaire de la capsule interne. - coa,

commissure antérieure. - 1)CIi, pied du segment antérieur de la couronne rayonnante. -

Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - oF3, face orbitaire de la

troisième circonvolution frontale. - 11, circonvolution de l'hippocampe. le, sillon de

l'hippocampe. - il, incisure temporale. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. -

lme, lmi, lames médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. - Lins, lame mé-

dullaire superficielle de la corne d'Ammon. NC, queue du noyau caulé. - Ne, noyau

externe du thalamus. - A ? 3, NL2, \'Lr , les trois segments du noyau lenticulaire. - ol,

sillon collatéral. - Plch, plexus choroïde du ventricule latéral. - l'ut, pulvinar. -

RTh, radiations thalamiques. S, scissure de Sylvius. - Sexv, surface extra ventriculaire

de la couche optique. - Sge, substance grise sous-épendymaire.- Tap, Inpetum. - Tgp.

pilier postérieur du trigone. - Tg 1-l, carrefour ventriculaire. - tsc, )j' ! na semicircularis.

Vsph, corne sphénoïdale. - vt, voile terminale. - Il', zone de \\'CI Zr, Zone

réticulée. - ? bandelette optique.

GANGLIONS INFIIACOITTICAUX : CORPS STRIE. 311

une atrophie légère du corps strié à la suite d'ablalion du gyrus sigmoïde

chez le chien, avec diminution des éléments cellulaires, prolifération

légère de la névroglie, et dilatation légère des capillaires. V. Monakow

a noté la diminution de volume et de nombre des cellules nerveuses du

corps strié; Marinesco, à l'aide de la méthode de Marchi, a observé la

dégénérescence de quelques fines fibres du corps strié après ablation du

lobe frontal chez le singe et le chien (1 895). Ces lésions minimes dans tous

les cas, et qui tiennent vraisemblablement à la dégénérescence des fibres

de passage et des collatérales des neurones corticaux lésés, ne sont tou-

tefois pas comparables à l'atrophie souvent extrême que subit la couche

optique dans ces mêmes circonstances. La très minime diminution de

volume du corps strié, que l'on constate quelquefois chez l'homme à la

suite de vieilles lésions corticales pathologiques remontant à la première

enfance, est pour nous l'analogue de la diminution de volume en masse

que subissent dans ces cas toute la moitié correspondante du tronc encé-

phalique, la corne antérieure croisée de la moelle et l'hémisphère cerébel-

leux croisé. Elle tient autant à la dégénérescence des collatérales, que le

système des fibres de projection corticale envoie au corps strié et à la

région de la calotte, qu'à l'inactivité fonctionnelle de ces mêmes régions.

Le cas Rivaud (p. Cil, Fig. 142 à t62) en est un exemple très frappant. Les noyaux

caudé et lenticulaire sont respectés par la lésion primitive corticale et sous-corticale

(Fig. 144 à li6), sauf au niveau du deuxième cinquième postérieur du noyau lenticu-

laire, où la lésion fuse en dedans et sectionne non seulement le putamen et le globus

pallidus, mais encore la parlie correspondante du segment postérieur de la capsule

interne (Fig. 147, p. 1JJ). Dans ce cas datant de la première enfance et où le malade

survécut 24 ans à sa lésion, le noyau caudé est remarquable par son volume qui ne le

cède en rien à celui du côté sain. [Comparez en particulier le noyau caudé droit de la

figure 143 avec le noyau caudé du côté sain (Fig. 144) dessinés au même grossissement.]

Il présente son aspect normal et donne naissance à d'aussi abondantes fibres que du

côté sain; seules les fibres de projection corticale qui le traversent pour former le

segment antérieur de la capsule interne (Cia) font défaut, et grâce à l'absence de ces

fibres, l'union du noyau caudé et du putamen paraît encore plus intime que du côté

sain. (Voy. également Fig. 116 dessiné à un grossissement plus fort.) Le putamen est

bosselé, d'apparence godronnée, et paraît légèrement diminué de volume (Fig. lit5 et

147), ce qui tient probablement au voisinage de la lésion primitive et à sa section par

cette dernière.

Dans ce cas, l'atrophie du thalamus atteint un degré extrême et tel qu'on ne

l'observe guère que dans les lésions remontant a la première enfance. (Comparez la

Figure 1Mi à la Figure 144 (côté sain) et les deux couches optiques de la Figure 1 Í : 7

entre elles.)

Le noyau caudé et le putamen se comportent de même dans les lésions survenant chez

l'adulte, soit qu'il s'agisse de lésions du lobe frontal (cas Moriceau Hg. et 11(l., Fig. 137 î

et 140, p. 147 et 148), soit qu'il s'agisse d'une destruction complète de la corticalité

cérébrale (cas Pradel, Fig. 66 à 78, p. 100 et suiv.) Dans le premier cas le malade sur-

vécut 10 ans, dans le second 19 ans, à la lésion corticale. Ni dans l'un ni dans l'autre

cas, le noyau caudé ou le putamen n'étaient altérés.

Quelques auteurs, Schwalbe,, Edinger, Sachs, Bechterew, Marinesco,

tout en niant l'existence de fibres de projections cortico-striées, admettent,

Los lésions corti-

cales mêmes éten-

dues no retentissent

pas sur le corps strié

ou no déterminent

qu'une atrophie en

masse.

312 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le faisceau occi-

pito-frontal n'est pas

un faisceau d'asso-

ciation cortico-strié.

Les radiations cor-

ticales du globus

pallidus.

en se basant sur l'homologie de développement et de structure du corps

strié et de l'écorce cérébrale établie par Wernicke, l'existence d'un fais-

ceau d'association cortico-slrié, et décrivent comme tel le faisceau occipito-

frontal ou faisceau sous-calleux de Mzerato ff. Bien qu'il paraisse évident que

la mince couche de fibres il myéline sous-épendymaire qui tapisse le noyau

caudé (f NC, Fig. 290), appartienne en propre à ce noyau et représente des

fibres d'association inlercaudées reliant deux territoires plus ou moins

éloignés du noyaucaudé, rien ne prouve qu'il en soilde même pour les nom-

breuses libres à myéline qui sillonnent la substance grise sous-épendymaire

de l'angle externe du ventricule latéral. Ces fibres appartiennent, en partie

au moins, au faisceau occipito-frontal et dégénèrent à la suite de lésions de

la corticalilé cérébrale [lobe frontal, zone rolandique (cas Schweigoffer,

Fig. 116 à 121, p. 133 et suiv.), lobe occipito-temporal cas Chab, p. 287,

et plus particulièrement à la suite de toutes les lésions qui intéressent

le tapetum (Fig. 2GG à 272)]. Elles n'abandonnent au noyau caudé que de

très rares fibres, ainsi que le montrent, non seulement les préparations

traitées par la méthode de Weigert-Pal, mais encore celles traitées suivant

la méthode de Marchi. Le faisceau occipito-fronlal ne doit donc pas être

considéré comme un faisceau d'association cortico-striée dont les cellules

d'origine siègent dans l'écorce cérébrale et dont les arborisations abou-

tissent au corps strié : mais bien comme un faisceau d'association linter-

cortical, reliant deux points plus ou moins éloignés du manteau cérébral.

Radiations corticales du globus pallidus. Si le noyau caudé el le

putamen ne reçoivent pas de fibres de la corticalité cérébrale, il ne parait

pas en être de même du globus pallidus. Lorsqu'on examine le segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne sur des coupes horizontales pas-

sant par les parties moyenne ou inférieure du thalamus (Fig. 295, RGp),

il est le plus souvent facile de suivre de petits fascicules de fibres hori-

zontales qui traversent sagittalement le segment rélro-lenliculaire de la

capsule interne et abordent le globus pallidus au niveau de son bord pos-

térieur. A ce niveau, les fascicules divergent et pénètrent, soit dans la

lame médullaire externe du noyau lenticulaire, soit dans le deuxième

segment de ce noyau. - Ces fibres peuvent être suivies encore avec

plus de facilité dans les dégénérescences complètes du segment rétro-lon-

ticulaire de la capsule, el apparaissent alors en général normales sur le

champ dégénéré (ItGp) (cas Le Séguillon, Fig. 131, p. 143 ; cas Jouan,

Fig. 97, p. 122). Sur les coupes sériées on peut, dans ce cas, les suivre, en

bas et en arrière, dans les couches sagittales du lobe occipilo-temporal

au voisinage du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. De

prime abord, on semble être ici en présence de radiations corticales du

globus pallidus. Mais, comme dans la couronne rayonnante, ces fibres ne

peuvent être suivies au delà du voisinage immédiat du segment rétro-len-

ticulaire de la capsule interne, on peut se demander si, dans l'espèce, il

ne s'agit pas plutôt de fibres lezzticulo-caudécs, de fibres de projection

GANGLIONS I\113 : 1COR'I'IC : 1U1 : CORPS STRIÉ. 313

ou de terminaison caudées, c'est-à-dire de fibres qui traversent le segment

rétro-lenticulaire de la capsule inlerne et relient la queue du noyau caudé

au globus pallidus (Fie) (cas Heudebert, Fig. 126, p. 139; Cas Bras,

Fig. 90 et 91, p. 117 et 118).

Dans les lésions corticales étendues ou limitées, - traitées suivant

la méthode de Weigert-Pal, le globus pallidus ne parait subir aucune

espèce de modification; on n'y rencontre pas de zones d'atrophie limitée

avec disparition, soit des fibres radiées, soit des lames médullaires, soit du

feutrage, comparable à ce que l'on constate dans la couche optique dans

les mêmes cas; mais, d'autre part, on ne peut affirmer que le globus pal-

lidus possède dans ces cas autant de fibres radiées, ou un feutrage aussi

dense qu'à l'étal normal. C'est donc à l'emploi de la méthode de Marchi

qu'est dévolue la tâche d'élucider celle question.

Deux cas de lésions cérébrales récentes, l'une étendue, l'autre limitée,

examinées à l'aide de la méthode de Marchi, par l'un de nous, avec son

interne Long, ainsi qu'un autre cas '.étudié récemment, nous permettent

d'affirmer que le globus pallidus et le corps de Luys reçoivent tous

deux des fibres de projection de la corticalilé cérébrale.

Cas Caillot. Hémiplégie gauche récente avec hémianesthésie datant de 22 jours et

relevant d'un ramollissement de la substance blanche sous-corticale placée sous la partie

moyenne des circonvolutions rolandiques, et sous la partie adjacente de la première

circonvolution pariétale; ce ramollissement peu étendu dans le sens de la profondeur

laisse absolument intact les coips opto-striés. Le noyau lenticulaire ne contient aucun

foyer lacunaire. (Voy. Loxc., Th. Paris, 1898, obs. IV, p. 203.)

Cette lésion a entraîné : -.

1° Une dégénérescence du 3° quart postérieur du segment postérieur de la capsule

interne (Cip Fig. 283 et 284); une dégénérescence du tiers moyen en [particulier du

3° cinquième externe du pied du pédoncule cérébral (Fig. 285); une dégénérescence

de l'étage antérieur de la protubérance et de la pyramide bulbaire, et dans la moelle

une dégénérescence des faisceaux pyramidaux direct et croisé, sans dégénérescence

manifeste de libres pyramidales liomolatérales. La dégénérescence du pied du pédon-

cule s'accompagne d'une dégénérescence du locus niger (Ln),du stratum intermedium,

en particulier du pes lemniscus profond (PLp), dont les fibres s'accolent dans les régions

pédonculaires inférieures au ruban de Reil médian, mais s'en séparent déjà dans les

régions protubérantielles supérieures, de telle sorte que l'intégrité du ruban de Reil

médian est absolument parfaite dans la région protubérantielle inférieure et dans son

trajet bulbaire. La dégénérescence de la voie pédonculaire s'accompagne d'une dégéné-

rescence très évidente et très fine de la substance grise antérieure de la protubérance.

2° Une dégénérescence du noyau externe du thalamus (Ne) dans la partie adjacente au

champ dégénéré du segment postérieur de la capsule interne (Cip). Celte dégénérescence

occupe les faisceaux radiés, la lame médullaire externe (Lme) et la substance grise fonda-

mentale de la moitié postérieure du noyau externe; elle respecte la moitié antérieure

du noyau externe, ainsi que le noyau interne (Ni), le pulvinar (Pul) et les corps genouillés

(Cgi Cge). Elle occupe en outre toute la hauteur du noyau externe, s'étend à la partie

ventrale de ce noyau et au centre médian de Luys (Nm),et occupe en particulier cette

partie profonde du noyau externe que nous avons désignée sur le nom de Région du

ruban de Reil médian (Hg Rm, Fig. 284). Elle respecte toutefois le ruban de Reil médian

(Um, Fig. 285) lequel apparaît sain sur toutes les coupes qui passent par le tiers supé-

rieur du pied du pédoncule cérébral, c'est-à-dire sur toutes les coupes qui intéressent

Cas Call1ot. Hamol-

lisscment sons-corti-

cal Sous-l'olandlftllc.

Dégénérescence de

Cip, Ne, \m; dégé-

nérescence du pied

du pédoncule céré-

bral, du locus niger,

du pcs lemniscus

profond, des noyaux

pontiques. du fais-

ceau py ramdal. -

Dégénérescence lé-

gère du globus pal-

lidus et du corps do

Luys; intégrité du

putamen.

314

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

la partie du ruban de Reil situées au-dessus des fibres dégénérées que le pes lemnicus

profond (PLp) envoie au ruban de Reil médian; il existe enfin une dégénérescence de

la partie externe du taenia thalami (Fig. 283).

Fig. 283, 284,285. - Cas Caillot. Hémiplégie gauche avec hémianesthésie et paraly-

sie faciale inférieure, datant de 22 jours, relevant d'une lésion sous-corticale qui

occupe la partie moyenne des circonvolu-

lions rolandiques et la première circonvo-

lution pariétale. Cette lésion, peu étendue

en profondeur, respecte complètement les

corps opto-striés et la capsule interne. -

Dégénérescence des troisième et quatrième

cinquième postérieurs du segment posté-

rieur de la capsule interne (Fig. 283 et 284),

du tiers moyen du pied du pédoncule et du

pes lemniscus profond (PLp), Fig. 28 : i). Dé-

générescence de la moitié postérieure du

noyau externe du thalamus (Ne), de la lame

médullaire externe (Lme), du centre médian

de Luys (Nm) et de la région du ruban de

Reil médian (RgRm). Intégrité du ruban

de Reil médian (Fig.28S) dans la région pé-

donculaire supérieure. - Dégénérescence

partielle et légère du globus pallidus (NL2,

NL,), de son feutrage, de ses fibres radiées et de ses lames médullaires interne el.

supplémentaire. Dégénérescence légère des radiations strio-luysiennes (RsL), du fais-

ceau lenticulaire de Forel et du corps de Luys (CL). (Méthode de Marchi.)

GANGLIONS INFIIACORTICAUX : CORPS STRIÉ.

31.

3° Une dégénérescence très fine, mais très manifeste du globus pallidus (premier et

deuxième segments du noyau lenticulaire NL2, ni, NI,/) avec intégrité du putamen;

celui-ci ne présente que quelques fascicules de passage dégénérés. La dégénérescence

du globus pallidus occupe toute la substance grise de ce noyau, elle est en outre par-

ticulièrement manifeste au niveau de la lame médullaire interne, mais intéresse

également quelques fibres radiées. Dans la région sous-thalamique (Fig. 284) on voit

ces libres dégénérées entrer dans la constitution des radiations strio-sous-thalamiques

(radiations strio-luysiennes (RsL), faisceau lenticulaire de Forel, et traverser la partie

anlérieure non dégénérée de la capsule interne, puis pénétrer dans le corps de Luys

(CL), dont la dégénérescence est légère, mais manifeste (Fig. 281).

Cas Hilaire. - Hémiplégie gauche avec hémianesthésie et hémianopsie. Aphasie

moliice et sensorielle, surdité verbale, cécité psychique, mort d'angine de poitrine au

quarantième jour. Double lésion corticale (Fig. 28t). (\'oy. Lox(1, Thèse de Paris 1899,

obs. III, p. 188). Le ramollissement cortical intéresse :

A gauche, la partie antérieure de la première circonvolution temporale et la lèvre

sylvienne de l'opercule frontal; de là le ramollissement s'étend, en traînée sur le gyrus

supramarginal, la partie postérieure du sillon parallèle jusqu'à la face externe du lobe

occipital qui présente un léger ramollissement au niveau de la deuxième circonvolution

occipitale. Il n'existe dans le pied du pédoncule cérébral, examiné à la méthode de

Marchi, aucune dégénérescence appréciable. Le faisceau de Turck en particulier est

absolument normal.

A droite, la circonvolution pariétale inférieure (gyrus supramarginalis et pli

courbe), les plis de passages qui la relient à la première circonvolution pariétale, l'oper-

cule pariétal, la partie postérieure et inférieure de la pariétale ascendante, et la partie

postérieure de la première circonvolution temporale; cette lésion s'étend en profondeur

jusqu'aux couches sagittales et au segment supérieur de la couronne rayonnante qu'elle

sectionne près de la couche optique, mais n'atteint pas le segment rétrolenticulaire de

la capsule interne (Fig. 287 et 288).

A droite, les dégénérescences sont très étendues et nombreuses. Il existe :

le Une dégénérescence du segmentrétro-lenticulaire (Cirl) et de ]a moitié postérieure

du segment poslérieur (Cip) de la capsule interne dans ses régions thalamique (Fig. 287)

et sous-thalamique (Fig. 288), ainsi qu'une dégénérescence partielle du faisceau de Tiirck

(FT) (Fig. 289); une dégénérescence des trois cinquièmes externes du pied du pédoncule

cérébral peu prononcée au niveau du faisceau de Turcs; une dégénérescence du pes lem-

ni,cusprofontl (l'Lp), du pes lemniscus superficiel et des fibres aberrantes postéro-externes

de la voie pédonculaire; une dégénérescence des fibres verticales de l'étage antérieur

de la protubérance et de la substance grise avoisinante, de la pyramide antérieure du

bulbe, et dans la moelle des faisceaux pyramidaux direct, croisé et homo-latéral; ? Une dégénérescence du noyau externe du thalamus, du pulvinar, des corps

genouillés interne et externe, du bras du tubercule quadrijumeau antérieur. Sur les

Fic. 286. - Cas Hilaire. Topographie de la double lésion corticale.

Cas II ilaire. Plaque

jaune du pli cnurbo,

du lobule pariétal in-

fériourotdela partie

adjointe de l'a, T, ct

T2. Dégénérescences

de Cirl, partie posté-

rieure Cip, Pul, Ne.

Nm, Cgi, Cge, BrQa,

partie moyenne du

pied du pédoncule,

pes lemniscus pro-

fond, pes lemniscus

superficiel, libres

aberrantes postéro-

externes. Dégéné-

rescence partielle du

faisceau de Turck.

Dégénérescence lé-

gère du globus pal-

lidus et du corps do

Luys.

316

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Hilaire. Plaque

jaune du pli courbe

du lobule pariétal in-

férieur et de la partie

adjointe de Pa T et

T2. Dégénérescences

de Cirl, partie posté-

rieure Cip, Pul, Ne,

¡\111, Cgi, Cge, BrQa,

partie moyenne du

pied du pédoncule,

pes lcmmscus pro-

fond, pes lemniscus

superficiel , fibres

aberrantes postéro-

externes. Dégéné-

rescence partielle du

faisceau de Turck.

Dégénérescence lé-

gère du globus pal-

lidus et du corps de

Luys.

;oupes qui passent par la région thalamique supérieure la dégénérescence intéresse les

rois noyaux thalamiques, externe, interne et antérieur. Dans les régions thalamiques

moyenne.(Fig. 287) et inférieure (Fig. 288), la dégénérescence se cantonne dans le

rois quarts postérieurs du noyau externe et dans le pulvinar. Elle occupe toute la hau-

eur du noyau externe, en particulier sa couche ventrale, au niveau de la région du

'uban de Reil médian et s'étend au centre médian de Luys (Nm); en bas, elle peut être

suiv ie jusque dans la partie exlerne de la capsule du noyau rouge.

Inc. ? 87, ? 88, 289. - Cas Hilaire. Hémiplégie droile. Plaque jaune détruisant la cir-

convolution pariétale inférieure, le pli courbe, l'opercule pariétal, la partie posté-

rieure de la première circonvolution temporale

et la partie postérieure et inférieure de la P,1l ié-

tale ascendante et s'étendant en profondeur.i"s([u'à

l'épendyme du carrefour ventriculaire. Dégénéres-

cence des segments rétrolenticulaire (Ciil), sous-

lenticulaire (Cisl) et de la partie postérieuie du

segment postérieur de la capsule interne (Cip)

des trois cinquième externe du pied du pédon-

cule. Dégénérescence partielle du faisceau de

Turck (FT), du pes lemniscus profond (PLp), du

pes lemniscus superficiel et des fibres aberrantes

postéro-externes de la voie pédonculaire. Dégé-

nérescence du noyau externe du thalamus (Ne),

du pulvinar (l'ul), des corps genouillés interne et

externe (Cgi, Cge), du bras du tubercule 41tiadi,i,ju-

meau antérieur (BrQa), du centre médian de Luys

(Nm).Dé2ëneresccnce du globus pallidus(NL2NL0,

de la lame médullaire interne (lme), du corps de Luys (CL), du faisceau lenticulaire

de Forel (FI) et des radiations strio-luysiennes. Coupes horizontales passant par la

région thalamique moyenne (Fig. 287), la région thalamique inférieure aux confins

de la région sous-optique (Fig. 288) et le pied du pédoncule cérébral (Fig. 28'.)).

Bibliothèque des Internes

' en Médecine de la Salpêtrière

GANGLIONS IN11ACORTICAUY : CORPS STRIÉ. 317 -1

A ces dégénérescences des systèmes de projection cortico-protubérantielle, cortico-

médullaire, cortico-tlialamique, cortico-genouillés qui confirment parfaitement toutes

les dégénérescences étudiées à l'aide de la méthode de Weigert-Pal (Voy. p. 142), il faut

ajouter une dégénérescence légère, il est vrai, mais manifeste du globus pallidus (i'lL2, i'lLI)

et du corps de Luys (CL). Les fibres dégénérées pénètrent dans le globus pallidus au niveau

de son extrémité postérieure, en particulier le long de la lame médullaire interne (lmi). Il

existe en outre une dégénérescence diffuse de la substance grise de toute la moitié posté-

rieure du globus pallidus dans la région adjacente à la dégénérescence capsulaire. Dans

la région thalamique (Fig. 287), la dégénérescence n'occupe que la moitié postérieure du

globus pallidus; dans la région sous-thalamique (Fig. 288), une partie des fibres dégénérées

du globus pallidus s'épuise dans la substance grise de ce ganglion, une autre partie entre

dans la constitution des radiations strio-thalamiques (en particulier du faisceau lenti-

culaire de Forel) et de la partie antérieure des radiations strio-luysiennes et se rendent

au corps de Luys (CL) dont la dégénérescence est légère, mais très manifeste. Les moitiés

antérieures et postérieures du segment postérieur de la capsule interne (Cip) pré-

sentent, de ce fait, un aspect bien distinct. Dans la moitié postérieure du segment pos-

térieur (Cip), les fibres verticales sont dégénérées, tandis que les fibres horizontales du

système strio-luysien sont absolument intactes; dans la moitié antérieure du segment

(Cip), les fibres verticales sont intactes et les fibres horizontales sont dégénérées.

Ces cas montrent donc que certaines lésions corticales et sous-corti-

cales entraînent en l'absence de tout foyer lacunaire du noyau lenticu-

laire une dégénérescence toujours légère il est vrai, du globus pallidus

et du corps de Luys.

Le globus pallidus entre donc en connexion avec la corticalité céré-

brale ; reçoit par son extrémité postérieure et sa lame médullaire des

fibres qui s'épuisent dans sa substance grise;

Le corps de Luys entre de même en connexion avec la corlicalité céré-

brale, ses libres suivent le trajet de la lame médullaire interne du noyau

lenticulaire, puis arrivent au corps de Luys en traversant la partie an-

térieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip), el en suivant

le trajet des libres strio-luysiennes antérieures et du faisceau lenticu-

laire de Forel.

Connexions du corps strié avec les cerveaux intermédiaire

et moyen. Le corps strié est relié aux cerveaux intermédiaire et

moyen par à un volumineux système de fibres d'une valeur phylogéné-

tique considérable, car il appartient au plan général de l'encéphale et se

retrouve, par conséquent, dans toute la série des vertébrés. Pris dans son

ensemble, ce système constitue le faisceau basai du cerveau antérieur des

vertébrés (Edinger), le système des radiations striées que l'on peut encore

désigner sous les noms de. radiations strio-thalamiques et strio-sous-thala-

miques. Il relie, à la manière de certaines fibres corticales (fibres cortico-

thalamiques et cortico-sous-thalamiques), le corps strié à la couche

optique et à la région sous-optique, en particulier au corps de Luys et

au locus niger.

Chez les vertébrés non mammifères, le corps strié, connu sous le nom de ganglion

basai du cerveau antérieur, représente un amas ganglionnaire unique et considérable qui

Les connexions du

corps strié avec les

cerveaux intermé-

diaire et moyen.

Leur importance

phylogénétique.

Le faisceau basal

du cerveau antérieur

des vertébrés infé-

rieurs.

318 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Difficulté d'étude

de ce système de

fibres cliez les mam-

miferos.

Nos recherches

personnelles.

Les radiations

strio-tha]amiqucs et

strio-sous-t h a I a m i-

ques.

chez les poissons forme à lui seul le cerveau antérieur. L'écorce cérébrale ne dépasse

pas, en effet, chez les poissons cartilagineux, le stade embryonnaire et se réduit à une

mince lamelle épithéliale. Elle n'atteintsa structure véritable, caractérisée par des couches

stratifiées de cellules pyramidales, que chez les amphibies, les reptiles et les oiseaux.

Encore cette écorce rudimentaire en connexion étroite avec l'appareil olfactif, n'est-

elle l'homologue que d'une partie de l'écorce des mammifères; elle correspond au rhin-

encéphale, en particulier à la corne d'Ammon et donne naissance à un groupe de fibres

de projection qui est l'homologue, ainsi que Ad. Meyer l'a montré, du système du tri-

gone cérébral. En dehors de la formation ammonique, le reste de l'écorce cérébrale

n'atteint pas dans ces classes de vertébrés un degré de développement suffisant pour

envoyer des fibres de projection dans les cerveaux intermédiaire et moyen à travers

le ganglion basal; la capsule interne fait par conséquent défaut et il devient facile d'étu-

dier le système des libres striées. Celui-ci constitue un volumineux faisceau, faisceau

basal du cerveau antérieur (basales VOI'derhirnbiindel) dont les fibres, recouvei les d'une

épaisse couche de myéline, prennent leur origine dans la masse ganglionnaire unique

qui représente le corps strié, et se terminent dans les amas ganglionnaires des cerveaux

intermédiaire et moyen. Aucune fibre ne descend dans la protubérance ou le bulbe

(Édinger).

Chez les mammifères, en paiticulier chez l'homme, l'élude du système des fibres

striées est plus difficile à cause de son intrication avec le système des fibres de pro-

jection de l'écorce cérébrale. Il ne peut donc être étudié à l'aide de cerveaux nor-

maux débités en coupes microscopiques sériées, et il faut avoir recours iL d'autres mé-

thodes. Edinger les a étudiées chez de jeunes embryons de mammifères et par la

méthode des dégénérescences secondaires chez un chien auquel Goltz avait enlevé toute

l'écorce cérébrale sans lésion concomitLante du corps strié. V. Monakow a employé

la méthode des dégénérescences secondaires expérimentales et pathologiques. Nos

recherches personnelles ont porté sur l'homme. Nous avons pu étudier le trajet des

fibres de projection striée : 1" dans un cas de vasle lésion corticale avec dégénérescence

complète de toutes les fibres d'origine corlicale et intégrité complète du corps strié (cas

Pradel, Fig. G6 à 78, p. 100); 2° dans plusieurs cas de lésions corticales étendues avec

dégénérescence d'un grand nombre de fibres de la capsule interne (cas Rivaud,

Fi". 142 à 1G2, p. 151 et suiv.); 3° à l'aide de la méthode de Marchi dans plusieurs cas

de lésions étendues ou limités du corps strié (cas Ronse, Fig. 296 à 301); 4° dans deux cas

de malformation du cerveau avec arrêt de développement plus ou moins complet du man-

teau cérébral, remontant aux premiers alges de la vie embryonnaire et présentant comme

caractère commun l'existence d'une cavité ventriculaire unique et commune aux deux

hémisphères et l'absence de soudure du manteau cérébral à la partie supérieure du

corps strié. Dans l'un des cas (cas Longery, Fig. 197 à 212, p. 187), l'écorce céré-

brale de la convexité des hémisphères était réduite comme chez les poissons à une

mince membrane tapissée par la pie-mère, et partant le système des fibres de projec-

tion corticale faisait défaut. Dans l'autre cas (cas Richard, Fig. 213 à 231, p. z

toute l'écorce était développée, sauf celle de l'insula. Le système de projection existait

dans le centre ovale, mais n'arrivait pas à la capsule interne par suite de l'absence de

soudure du manteau avec les corps opto-strié.

Origine des radiations striées. Les radiations slrio-l/wla miques et

sous-lhalamiques comportent à la fois des fibres slriofuges cons tiiiiées par

les longs cylindres-axes des cellules du corps slrié, el des libres striopèles,

terminales, dont les cellules d'origine sont encore mal connues; elles se

groupent dans l'intérieur même de cet amas ganglionnaire en fascicules

volumineux, d'aspect arborescent, qui convergent tous vers certains

points déterminés du noyau caudé el du noyau lenticulaire. Les fasci-

GANGLIONS INFRAC013TIC1U1 : CORPS STRIÉ. 319

cules du noyau caudé se dirigent vers son bord inféro-interne; ceux du

noyau lenticulaire émergent le long de son sommet et de sa face inférieure.

Radiations du noyau caudé. - Les fascicules ou radiations du

noyau caudé ne présentent, suivant les régions, ni la même direction ni

la même longueur. Ceux de la tête sont les plus longs et les plus volumi-

neux (Fig. 290) ; ils s'irradient suivant le plan sagittal, tandis que les fas-

cicules du tronc s'irradient suivant le plan vertico-transversal, et ceux de

la queue suivant le plan horizontal. De là, sur les coupes, de grandes

variétés d'aspect. Sur les coupes horizontales passant par le pied de la

couronne rayonnante, les fascicules de la tête et du tronc du noyau caudé

affectent l'aspect d'un pointillé assez régulier (Fig. 290 et T. Nier, fig. 302 et

303). Sur les coupes horizontales qui intéressent les tiers moyen et infé-

rieur de la couche optique (Fig. 291, 21, 13 et 47), les fascicules de la tète

du noyau caudé se trouvent sectionnés parallèlement à leur axe, tandis

qu'ils présentent un aspect pointillé sur les coupes vertico-transversales

(Fig. 19 p. 27).

Quelle que soit leur direction, ces fascicules convergent tous vers le bord

inféro-interne du noyau caudé, puis traversent sous le nom de fibres len-

ticulo-caudées (Fie) la capsule interne, et convergent vers les parties

antérieure, supérieure, postérieure et inférieure du globus pallidus, à

la manière des rayons d'une roue vers leur axe. Les libres originaires

de la tête du noyau caudé traversent le segment antérieur de la capsule

interne (Cia) (Fig. 19, p. 27, et Fg. 23, p. 33); celles du tronc, le segment

postérieur de la capsule interne (Cip); les fibres de la queue traversent

les segments rélro-lenliculaire (Cirl) et sous-lenticulaire de la capsule

intérieure (Cisl). Les libres lenticulo-caudées croisent donc les fibres de

projection corticale sous un angle plus ou moins droit; elles sont parti-

culièrement nombreuses et serrées dans la moitié inférieure du segment

antérieur de la capsule interne, et les coupes vertico-transversales, colo-

rées suivant la méthode de Weigert, montrent très nettement leur trajet

intra-capsulaire; la laque hématoxylinique colore en effet les fibres len-

ticulo-caudées beaucoup moins intensivement que les fibres de projection

corticale. Le trajet des fibres lenticulo-caudées à travers le segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne (Cirl) est de même facile à suivre

lordne ce segment est dégénéré à la suite de lésions du lobe occipital

et du lobe occipito-pariétal (cas Bras, Fig. 90 et 91, p. 117 et 118, el

cas Heudebert, Fig. 125 et 126, p. 139).

Les fibres lenticulo-caudées abordent le globus pallidus, soit au niveau

de ses segments (NL,, NL,, NL,'), soit enlre les segments, en entrant dans

la constitution des lames médullaires interne et externe du noyau lenti-

culaire. Un petit nombre de fibres se terminent dans le globus pallidus,

mais la plupart se coudent, après un trajet plus ou moins long, deviennent

horizontales et concourent à former les fibres radiées et les lames médul-

laires du noyau lenticulaire.

Les radiations du

no) au caudé.

Leur trajet ultra-

caudé.

Leur trajet capsu-

laire; fibres lentlculo-

caudées.

Leurs connexions

avec le globus pal-

lidus.

FIG. 290. - Coupe horizontale intéressant la région de transition entre le pied de la

couronne rayonnante et la région thalamique delà capsule interne. Cette coupesec-

GANGLIONS I\rl3ACORTICAD : CORPS STRIÉ. 321

tionne le stratum zonale du thalamus, la partie supérieure du putamen, la tète et la

queue du noyau caudé et les radiations du noyau caudé. Méthode de Weigert.

4/1 grandeur nature.

AM, avant-mur. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur

de la capsule interne; Cip, segment postérieur; Cirl, segment rétrolenticulaire. - CSgt,

couches sagittales du segment postérieur de la couronne rayonnante. - f\-C, fibres du

noyau caudé. - la, circonvolutions antérieures de l'insula. - Ip, circonvolution posté-

rieure de l'insula. - NC, tête du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. - NL3, pu-

tamen. Ouf, faisceau occipito-frontal. - OF + l'r, faisceau complexe contenant à la fois

des fibres du faisceau occipito-frontal et des fibres de projection. - PaTh, pédoncule

antérieur du thalamus. TTA, pédoncule postérieur du tlialamus. - ? CR, pied de la cou-

ronne rayonnante. - Pur, fibres de projection corticales longeant la queue du noyau

caudé. - SI, septum lucidum. - Th(Strz) stratum zonale du thalamus. - Ise, toenia

semi-circularis. - VSl, ventricule du septum lucidum. - Zr, zone réticulée.

Toutes les fibres caudées ne traversent cependant pas le noyau lenticu-

laire ; un petit nombre, provenant surtout de la partie inférieure de la tête

du noyau caudé, suit dans le segment antérieur de la capsule interne le

trajet des fibres de projection cortico-thalamiques antérieures, et se rend

avec elles dans la partie ventrale de l'extrémité antérieure du thalamus.

Radiations du noyau lenticulaire. Les fascicules ou radiations

du noyau lenticulaire se disposent en deux groupes, les uns traversent

radialement le putamen et le globus pallidus, et convergent vers le

sommet du noyau lenticulaire, fibres radiées du noyau lenticulaire; les

autres séparent les trois segments du noyau lenticulaire, et subdivisent

ses deux segments internes en formant les lames médullaires exlerne,

(lme), et interne (lmi) et les lames médullaires supplémentaires (lmé, lmi').

Fibres radiées. - Les fascicules radiés du putamen (\TL3) présentent le

même aspect arborescent que ceux du noyau caudé (Fig. 291, 21, 2Í, 43,

47). Arrivés au niveau de la lame médullaire externe, ils s'enchevêtrent

les uns avec les autres, une partie des fibres entrent dans la constitution

de cette lame, les autres poursuivent leur trajet radiaire et traversent le

globus pallidus (NL,, NL,).

Les fascicules radiés du globus pallidus sont plus denses, plus serrés,

plus volumineux encore que ceux du putamen et convergent tous vers la

partie moyenne du segment postérieur de la capsule interne (Cip) qu'ils

traversent dans les régions thalamique inférieure et sous-thalamique.

Ils sont entourés d'un dense feutrage interradiaire dont les fibres se con-

centrent entre les segments du globus pallidus, et au centre même de

ces segments, pour former la lame médullaire interne et les lames médul-

laires supplémentaires.

Lames médullaires. La lame médullaire externe (lme) sépare le puta-

men du globus pallidus; elle décrit une courbe à concavité interne, s'étend

dans le sens antéro-poslérieur du segment antérieur de la capsule interne

(Cia) au segment rélro-lenliculaire (Cirl) et dans le sens vertical de la

région thalamique moyenne à la limite inférieure de la région sous-tha-

lamique. Plus étendue que les autres lames du noyau lenticulaire, mince

en haut, un peu plus épaisse au voisinage de la base de ce noyau, elle est

lovii : u. 21

Les deux groupes

do radiations du

noyau lenticulaire.

Les fibres radiées;

leur trajet iiitra-lon-

ticulairc.

Los lames medul-

laircs;lcursrapports

intl'a-Icl1tlCulall cs.

Fie. 291. Coupe horizontale passant par la région thalamique de la capsule interne

Cette coupe intéresse les radial ions du noyau caudé et du putamen. La partie supé

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ. 323

rieure du globus pallidus, les segments antérieur, postérieur et rétrolenticulaire de

la capsule interne et la partie moyenne du thalamus. Méthode de Weigert. -'r/1 gran-

deur nature.

Ce, corps calleux. Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci (g), genou de

la capsule interne. - Cip, segment postérieur; Cirl, segment rétrolenticulaire de la capsule

interne. - CSgt, couches sagittales du segment postérieur de la couronne rayonnante. -

Fi, fimbria du pilier postérieur du trigone. - fi, fibres du fornix longus qui bordent la face

profonde du corps calleux et se rendent dans le septum lucidum. - /)>, fibres perforantes

des régions antérieures du corps calleux se rendant dans le septume lucidum. - Lme.

lame médullaire externe du thalamus. - Lmi, lame médullaire interne. - lme, lame mé-

dullaire externe du noyau lenticulaire. - NC, noyau caudé. - fVC, fibres propres du

noyau caudé. - Na, noyau antérieur. - Ne, noyau externe. - Ni, noyau interne du thala-

mus. - NL3, NL2, les deux segments externes du noyau lenticulaire. - OF + Pr, faisceau

occipito-frontal, mélangé de fibres de projections. - PaTh, pédoncule antérieur du tha-

lamus. - pCR, pied de la couronne rayonnante du lobe frontal. - Plch, plexus choroïdes.

- P1'g, plicature du pilier postérieur du trigone. - Rsth, radiations strio-thalamiques. -

SI, septum lucidum. - Slrz, stratum zonale du thalamus. Tga, pilier antérieur du

trigone cérébral. - Top, pilier postérieur. - Th, thalamus. - lsc, taenia semi-circularis.

- llle, toenia thalami. - Zn, zone réticulée du thalamus.

surtout constituée par des fascicules de fibres enchevêtrés dans tous les

sens, mais qui affectent néanmoins de préférence une direction verticale.

La lame médullaire interne (lmi) sépare les deux segments du globus

pallidus. Elle est remarquable par son épaisseur et la courbure très accen-

tuée de son extrémité antérieure (Fig. 292), el s'étend du genou (Ci[g]) au

segment postérieur de la capsule interne (Cip); sa partie postérieure com-

prend surtout des gros faisceaux enchevêtrés, à direction verticale, dans

sa partie antérieure les fibres affectent une direction horizontale, traver-

sent en fascicules onduleux le genou de la capsule et présentent sur les

coupes horizontales un aspect nettement réticulé (Fig. 24, p. 35 et

Fig. 43, p. 63; Fig. 47, p. 69; Fig. 292 et Fig. 295).

Les lames médullaires supplémentaires sont infiniment plus minces et

moins étendues; l'exlerne (lme') cloisonne incomplètement le segment

moyen du noyau lenticulaire (Fig. 43, p. 63; Fig. 47, p. 69) ; Y interne (lmi'),

beaucoup plus accentuée, occupe le segment interne du noyau lenticu-

laire, le cloisonne quelquefois complètement, de telle sorte que ce noyau

comprend en réalité quatre segments au lieu de trois. Les fascicules de

ces lames médullaires supplémentaires affectent une direction sensible-

ment parallèle à ceux de la lame médullaire interne qu'ils renforcent à

la base du noyau lenticulaire.

Quelle que soit la direction des fibres des lames médullaires dans l'épais-

seur du noyau lenticulaire, elles deviennent toutes horizontales au niveau de

la face inférieure de ce noyau, et la tapissent d'une dense couche de fibres,

d'autant plus épaisse que l'on s'approche du sommet du noyau lenticulaire,

et partant du genou de la capsule interne (Fig. 23, p. 33).

Trajet et terminaisons des radiations striées. Les fibres striées,

quels que soient leur origine et leur trajet intra-strié, qu'elles appartien-

nent au noyau caudé, au putamen ou au globus pallidus (fibres lenticulo-

caudées, fibres radiées ou lames médullaires du noyau lenticulaire), con-

vergent toutes vers le sommet du noyau lenticulaire et affectent à leur

Trajet des radia-

tions striées il tra-

vers le segmont yov-

térieur de la capsule

interne.

324 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Radiations strio-

thalamiques.

émergence un trajet horizontal. Elles traversent, en gros fascicules paral-

lèles, fortement colorés par l'hématoxylinc, le segment postérieur de la

capsule interne (Cip), en interceptant des intervalles irrégulièrement

arrondis ou rectangulaires comblés par les fibres de projection corlicale.

Elles abordent ensuite le thalamus et la région sous-thalamique, et peu-

vent, suivant leur hauteur, être distinguées en radiations strio-thalamiques

et radiations strio-sous-lhalamiques.

Les radiations strio-thalamiques (Rsth,) émergent le long de la

face interne du globus pallidus, au-dessus du sommet du noyau lenticu-

laire, traversent le segment postérieur de la capsule interne dans les par-

tics moyenne el inférieure de la région thalamique et s'irradient dans

luc. 292. - Coupe horizontale passant par la partie intérieure de la région thalamique

et intéressant le genou de la capsule interne, le faisceau géniculé, le globus pallidus,

les lames médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. Méthode de Weigert.

4/1 grandeur nature.

Bd, bandelette diagonale de Broca. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. -

Ci (g), genou et faisceau géniculé.- Cip, segment postérieur de la capsule interne.- coa,

commissure antérieure. Ep, épendyme ventriculaire de la corne frontale. L,, pre-

mière circonvolution limbique, - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lmi,

lames médullaire externe et interne du noyau lenticulaire. - NC, noyau caudé. - \'L,,

NL2, 1YL" les trois segments du noyau lenticulaire.- PaTh, pédoncule antérieur de la cou-

che optique. - T7a, pilier antérieur du trigone. - Th, thalamus, - fn Th, fibres radiées

du thalamus. - Ise, tienia semi-circularis. - lih, taenia thalami. - VA, faisceau de Vicq

d'Azyr. - Zi, zona incerta.

GANGLIONS L\FBACORTlCA[jX : CORPS STRIÉ. 325

la moitié inférieure du thalamus. Elles paraissent très clairsemées, peu

nombreuses sur les coupes horizontales sériées qui sectionnent la partie

moyenne du thalamus (Fig. 91), mais deviennent d'autant plus denses

et plus nombreuses que l'on s'approche de la partie inférieure de la

région thalamique de la capsule interne en particulier de la zone de

transition qui sépare la région thalamique de la région sous-thalamique

(Fig. 292). Cet aspect, très apparent sur les coupes sériées normales,

devient particulièrement manifeste lorsque les fibres de projection corti-

cales du segment postérieur de la capsule interne sont complètement dégé-

nérées à la suite d'une vaste lésion corticale (cas Pradel, Fig. 66 à 78,

p. 100), ou sous-corticale, surtout lorsque cette dernière remonte à l'en-

fance (cas Rivaud, p. 151, Fig. 142 à 162). La comparaison des

figures 293 et 294 appartenant au cas Rivaud est très démonstrative à

cet égard. Dans la partie moyenne de la région thalamique (Fig. 293), les

radiations strio-thalamiques (Rsth) traversent en lâches fascicules le

segment postérieur de la capsule interne, croisent les fibres (ftsc) que le

FiG. 293. - Le contingent thalamique (ftsc) du tmnia semi-circularis (tsc) et les radia-

tions strio-thalamiques (Rsth) de la région thalamique moyenne, dans un cas d'hé-

miplégie cérébrale infantile avec dégénérescence complète des fibres de projection

corticale du segment postérieur de la capsule interne. (Cas Rivaud, p. z1, détail

de la figure 145, p. in.) Méthode de Weigert-Pal. 10/1 grandeur nature.

326 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les radiations

strio - sous -thalami -

'[tics.

Ses trois groupes

de fibres :

taenia semi-circularis (tsc) envoie à la couche optique et entrent dans la

constitution des fibres radiées du thalamus. Dans la partie inférieure de

la région thalamique (Fig. 294), les radiations strio-thalamiques (Rsth)

sont si denses, si serrées, si nombreuses, qu'elles forment presque une

couche continue, qui, - grâce à la rétraction des tissus dans ce cas,

masque en quelque sorte l'emplacement des fibres de projection corti-

cale dégénérées et agénésiées. ,

Les radiations strio-sous-thalamiques sont infiniment plus nom-

breuses ; à leur émergence le long du sommet du noyau lenticulaire, elles

se concentrent en une couche compacte de fibres (FI), Fig. 7, p. 69) qui se

place entre le globus pallidus (NL,)et le segment postérieur de la capsule

interne (Cip), puis elles se disposent, suivant la hauteur à laquelle elles

appartiennent, en trois groupes de fibres. Les unes passent au-dessus du

corps de Luys et forment le faisceau lenticulaire de Forel (FI); les autres

s'irradient dans le corps de Luys et constituent les radiations strio-luy-

siennes (RsL); les troisièmes contournent en dehors la région sous-thala-

mique de la capsule interne à sa limite avec le pied du pédoncule et s'ir-

radient dans l'extrémité antérieure du thalamus et de la région sous-

optique, en formant l'anse du noyau lenticulaire (Al).

Ces trois groupes de fibres, très mal délimités les uns des autres, ont

été désignés par v. Monakow sous le nom commun d'anse du noyazc len-

tuc. 294. Les radiations strio-thalamiques (ttstn) de la région thalamique intérieure

dans un cas d'hémiplégie cérébral infantile avec dégénérescence complète des fibres

de projection corticales du segment postérieur de la capsule interne. (Cas Rivaud,

p. 151 et suiv.) Méthode de Weigert-Pal. 10/1 grandeur nature.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtri,

GANGLIONS 1NlItlCOItTICAU\ : COIiPS STRIÉ. 327

triculaire. Cet auteur y distingue néanmoins trois parties (dorsale,

moyenne et ventrale), correspondant à nos trois groupes de fibres.

Le faisceau lenticulaire de Forel (FI) (faisceau 112 (Forel), dorsal( ?

Antheil der Linsenlcemschlinge, v. Monakow) relie le corps strié à la partie

antéro-ventrale du thalamus. Il est surtout formé de fibres radiées du

noyau lenticulaire qui traversent en fascicules nombreux, denses et serrés

les deux tiers antérieurs du segment postérieur de la capsule interne (Cip),

puis se rassemblent en un faisceau large et aplati qui s'étale en avant

et au-dessus du corps de Luys (CL), (Fig. 318 T. ICI', p. 637 et Fig. 312)

en formant la couche dorsale du corps de Luys de quelques auteurs. Il se

porte ensuite en dedans (Fig. 323, 324), s'adosse au faisceau thalamique

de Forel (Fth) dont le sépare la zona incerta (Zi) de cet auteur, puis

s'enchevêtre avec le pédoncule inféro-interne de la couche optique (PiTh)

et l'anse du noyau lenticulaire (Al). Il abandonne chemin faisant quelques

fibres à la substance grise centrale du 3e ventricule et au champ de

Forel (F), c'est-à-dire à la partie antérieure et supérieure de la capsule du

noyau rouge, puis s'irradie dans la partie antéro-inférieure du thalamus. Les

coupes horizontales montrent ses rapports au-dessus et en avant du corps de

Luys (Fig. 312 et Fig. 21), les coupes horizontales obliques, ses connexions

avec le faisceau thalamique de Forel, le pédoncule inféro-interne du tha-

lamus et l'anse lenticulaire. Sur ces coupes il se présente sous l'aspect

d'un faisceau triangulaire formé de fibres parallèles (Fig. 318 T. Ie1'). Les

coupes vertico-transversales montrent enfin que ce faisceau n'appartient

pas à un seul plan horizontal, mais qu'il traverse obliquement, de bas en

haut et de dehors en dedans, le segment postérieur de la capsule interne

avant de former la couche dorsale du corps de Luys (Fig. 323, 324, 325).

Les radiations strio-luysiennes (RsL) font suite au faisceau lenti-

culaire de Forel, au-dessous et un peu en arrière duquel elles sont situées.

Elles traversent les deux tiers antérieurs du segment postérieur de la cap-

sule interne et de la partie supérieure du pied du pédoncule cérébral en

fascicules denses, nombreux, serrés et parallèles (Fig. 295 etT. ICI', Fig. 319,

po, 321), puis pénètrent dans le corps de Luys (CL) et s'y irradient en pin-

ceau. Les coupes horizontales obliques montrent que les radiations strio-

luysiennes s'accolent en avant et en dedans à l'anse lenticulaire et qu'elles

sont en rapport plus bas avec la bandelette optique et la commissure de

Meynert (T. ICI', Fig. 321). Comme les radiations strio-luysiennes se myéli-

nisent de bonne heure, vers le huitième mois de la vie intra-utérine, ces rap-

ports les ont fait considérer à tort par Stilling'(1SS0) et Bernheimer ( J 891)

comme une racine luysienne de la bandelette optique (Voy. p. 429).

Anse du noyau lenticulaire (Al). L'anse du noyau lenticulaire

(ou anse lenticulaire, ansa lenticularis) est un faisceau volumineux situé

au-dessous et en avant des radiations strio-luysiennes avec lesquelles il

se fusionne en partie. Les fibres radiées et les lames médullaires externe,

interne et supplémentaires du noyau lenticulaire concourent à la former,

mais elle reçoit en outre par les lames médullaires quelques fibres lenti-

1- La faisceau len-

ticulaire de Forel ou

la couche dorsale .\1\

corps de Luys.

Ses connexions.

Ses rapports.

2° Les radiations

strio-luysiennes.

3° L'anse lenticu-

laire.

FiG. 295. - Coupe horizontale de la région sous-thalamique de la capsule interne inté-

téressant les radiations du globus pallidus, les radiations strio-luysiennes, l'anse len-

ticulaire et le faisceau de Turck. Méthode de Weigert. 5/1 grandeur nature.

Al, anse lenticulaire. - Alv, alveus. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur..

- Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - Cip, segment posté-

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ. 329

rieur ; Cirl, segment rétrolenticulaire de la capsule interne ; - CL, corps de Luys. - coa

commissure antérieure. - FT, faisceau de Turck. - fTth, faisceau temporo-Lhalamiduc

d'Arnold au moment où il aborde le pulvinar (comparez avec fig. 83, p. 112, cas Cour

rière). - lme, lame médullaire externe ; lmi, lame médullaire interne du noyau lenticu

laire. - NC', queue du noyau caudé - XL" , XL2, VG3, les trois segments du noyau lentri

culaire. - Nm, centre médian de Luys. - PiTh, pédoncule inféro-interne du thalamus

J'ul, pulvinar. - RC, radiations de la calotte. -RCgi, radiation du corps genouillé interne

- Rcoa, radiations de la commissure antérieure traversant le pied du segment postérieui

de la couronne rayonnante. - RGp, radiation du globus pallidus. - RsL, radiations strio

luysiennes. - Sge, couche sagittale e\.terne; Sgi, couche sagittale interne du segmenl

postérieur de la couronne rayonnante. - Tap, tapetum. Tga, pilier antérieur ; 7qp

pilier postérieur du trigone cérébral. lsc, toenia semi-circularis. IV, zone de Wernicke.

culo-caudées. Contrairement au faisceau lenticulaire de Forel et aux ra

diations strio-luysiennes, l'anse lenticulaire ne traverse pas directement

par le plus court chemin, le segment postérieur de la capsule interne

mais le contourne en écharpe en se portant horizontalement en dedans el

un peu en avant. Dans celle partie de son trajet, elle longe la face

inférieure du noyau lenticulaire (Fig. 23), appartient à la substance inno-

minée sous-lenticulaire de Reichert et croise à angle presque droit les

fibres de la capsule interne en suivant un trajet sensiblement parallèle c

celui de la bandelette optique ou du pédoncule inféro-interne du thala-

mus, au-dessus desquels elle est située (Fig. 2f, 4S, 269, 270 el 293).

Elle forme avec ce dernier faisceau l'anse pédonculaire de Gratiolet

c'est-à-dire cette bande de substance grise et blanche que l'on voit à l'oeil

nu sur un cerveau frais, après ablation de la bandelette optique, con-

tourner le pied du pédoncule cérébral au niveau de sa pénétration dans

le cerveau. Les deux faisceaux constitutifs de l'anse pédonculaire sont

séparés l'un de l'autre par une couche de substance grise riche en volu-

mineuses cellules nerveuses, qui appartient à la substance innominée

sous-lenliculaire de Reichert et qui est connue depuis Meynert sous le

nom de ganglion de l'anse pédonculaire.

Arrivée au tuber cinereum, l'anse lenticulaire se coude, se porte en

haut et en arrière (Fig. 23, 251 à 253) et s'enfonce entre le bord antéro-

interne du segment postérieur de la capsule interne et la substance grise

centrale du troisième ventricule ; elle est accolée aux radiations strio-

luysiennes les plus internes (Fig. 295); passe en dedans du corps de Luys

(CL), en dehors du tubercule mamillaire accessoire (Tma), du pédoncule

du tubercule mamillaire (PTm), du pilier antérieur du trigone (Tga) et

du faisceau de Vicq d'Azyr (VA) (Fig. 45 et T. le', Fig. 319 et 320, p. 639).

Dans la région sous-optique, une partie des fibres de l'anse lenticulaire

se porte en haut dans la partie antérieure et ventrale du thalamus où

elle se termine en s'enchevêtrant avec les fibres du faisceau lenticu-

laire de Forel (FI) et du pédoncule inféro-interne du thalamus (PiTh) les

fibres les plus longues atteignent le plan du ganglion de l'habenula (Gh) ;

une autre partie se porte en arrière, abandonne chemin faisant quelques

fibres à la substance grise centrale du troisième ventricule, puis pénètre

dans la partie antéro-interne de la capsule du noyau rouge (CNR) (Fig.

251^253 et 254, p. 268). Contrairement à l'opinion de Flechsig, Édinger,

Ses rapports avec

le segment posté-

' rieur do la capsulo

; interne.

Ses rapports dans

la région sous-op-

tique.

Son irradiation

dans le thalamus ot

la capsule du noyau

rouge.

330 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Dégénérescence

des radiations striées

consécutive a toute

lésion centrale éten-

due ou limitée du

corps strie.

Dégénérescences

régionales variant

suivant le siège.

Bechterew, etc., l'anse du noyau lenticulaire n'envoie aucune fibre dans

le ruban de Reil, ni dans les radiations de la calotte.

Dégénérescence des radiations striées consécutives aux lésions cen-

trales. Les radiations strio-thalamiques et strio-sous-thalamiques

dégénèrent à la suite de toute lésion centrale des hémisphères cérébraux

qui détruit le corps strié ou sectionne les radiations striées dans leur

trajet capsulaire, thalamique ou sous-thalamique. Comme ces lésions

empiètent le plus souvent sur la capsule interne, une dégénérescence

des fibres de projection corticale, en particulier de la voie pédonculaire,

se surajoute nécessairement dans ces cas à la dégénérescence des radia-

tions striées et en complique l'étude. Les lésions du corps strié sont

d'autre pari des lésions partielles en général, et partant n'entraînent

qu'une dégénérescence partielle du système des radiations striées. Il est

en effet exceptionnel, même dans les vastes lésions centrales, de con-

stater une destruction totale du corps strié et partant une dégénérescence

complète de son système de fibres radiées. Cette particularité tient évi-

demment à la complexité de l'irrigation vasculaire de ce noyau, le corps

strié recevant ses vaisseaux des artères striées antérieures qui se déta-

chent de l'artère cérébrale antérieure; des artères lenticulo-striées et len-

ticulo-optiyzces, branches de l'artère sylvienne, et de l'artère choroïdienne

antérieure. (Fig. 163 et 1G ? p. 165.)

Les lésions étendues du corps strié entraînent en général une dégéné-

rescence plus ou moins intense de toutes les catégories de fibres striées :

radiations strio-thalamiques et radiations strio-sous-thalamiques (faisceau

lenticulaire de Forel, radiations strio-luysiennes, anse lenticulaire). Les

lésions plus restreintes peuvent intéresser de préférence certains groupes

de fibres, en épargner d'autres et les dégénérescences secondaires qui en

résultent varient alors suivant le siège de la lésion : ainsi les lésions de

la partie supérieure et moyenne du noyau lenticulaire (domaine des

artères lenticulo-striées et lenticule-optiques) déterminent surtout une

dégénérescence des radiations strio-thalamiques, strio-luysiennes et du

faisceau lenticulaire de Forel, et respectent relativement l'anse lenticu-

laire. Les lésions de la tête du noyau caudé et de l'e.x'6' ? ? ? e antérieure du

putamen (domaine des artères lenticulo-striées) épargnent en général

l'anse du noyau lenticulaire et le faisceau lenticulaire de Forcl et reten-

tissent surtout sur les radiations strio-thalamiques et strio-luysiennes.

La dégénérescence prédomine enfin dans l'anse lenticulaire, lorsque la

lésion destructive occupe la base du noyau lenticulaire, en particulier

du globus pallidus. Il résulte de cetle disposition qu'il est difficile de

déterminer ce qui, dans la constitution des radiations striées, revient,

soit au noyau caudé, soit au putamen ou au globus pallidus.

D'après v. Monakow, le faisceau lenticulaire de Forel et les radiations

strio-luysiennes tireraient leur origine principale du putamen et du

noyau caudé, tandis que l'anse lenticulaire proviendrait des trois seg-

GANGLIONS INFII,ICORTICAUX : CORPS STRIÉ. 331

ments du noyau lenticulaire. Le noyau caudé (en particulier sa tête) serait

pour cet auteur et pour Mahaim en connexions étroites avec le corps de

Luys, ce qui impliquerait dans la constitution des radiations strio-

luysiennes un contingent caudé important. Il nous semble probable tou-

tefois que la constitution des radiations striées est plutôt régionale que

segmentaire ; le faisceau lenticulaire de Forel, les radiations strio-

luysiennes et strio-thalamiques tireraient leur origine de la partie supé-

rieure et moyenne du corps strié, tandis que l'anse lenticulaire relèverait

surtout de la région ventrale et antérieure.

Lorsqu'on examine au point de vue de la dégénérescence des radiations

striées les cas de lésions centrales rapportées p. 167 à 185, on est frappé du

nombre relativement considérable de fibres qui persistent intactes après

des lésions mêmes très étendues du corps strié. Ce fait est bien mis en

évidence par la méthode de Weigert-Pal.

Dans le cas Racle, par exemple (Fig. 165 à 173, p. 167 et suiv.), bien

que le putamen, la partie adjacente du globus pallidus, le tronc et la partie

supérieure de la tête du noyau caudé soient complètement détruits, il

existe néanmoins dans l'anse lenticulaire et les radiations strio-luysienncs

un grand nombre de fibres saines qui, dans la région sous-thalamique, tra-

versent ou contournent en fascicules si nombreuses et si serrées le seg-

ment postérieur de la capsule interne qu'elles masquent presque la dégé-

nérescence des fibres de projection corticale (Fig. 169, 170, 171, p. 169).

Dans le cas Dautriche (Fig. 192 à 196, p. 182 et suiv.), il existe une

lésion destructive du globus pallidus, en particulier de son segment interne

(NL,) ; la dégénérescence secondaire intéresse toutes les catégories de

fibres striées, les radiations slzio-tlzalanzicues, l'anse lenticulaire, le fais-

ceau lenticulaire de Forel, les radiations strio-luysiennes , le corps de Luys;

mais ici encore on est frappé par le nombre des radiations striées intactes.

Chaque parcelle du globus pallidus respectée par la lésion, possède un

dense feutrage interradiaire et de nombreuses fibres radiées; et la partie

adjacente du segment postérieur de la capsule interne est cloisonnée par

de nombreuses radial ions strio sous-thalamiques et strio-luysiennes saines.

Dans les lésions plus circonscrites, telles que les cas Segalon, Lavigne,

Carré, les dégénérescences sont plus localisées encore et se confinent au

plan du secteur lenticulaire lésé. Dans le cas Segalon (Fig. 181 et 182,

p. 178), il existe une dégénérescence partielle de la partie antérieure du

corps de Luys et de l'anse lenticulaire ; dans les cas Lavigne (Fig. 189 à

191, p. 180) et Carré (Fig. 186 à 188, p. 179) (section de la partie

postérieure du noyau lenticulaire), la dégénérescence respecte l'anse len-

ticulaire, retentit sur la partie postérieure du corps de Luys et les radia-

tions strio-luysienncs correspondantes.

L'étude des dégénérescences secondaires, faite à l'aide de la méthode

de Marchi, montre qu'il existe toujours en amont d'une lésion primitive

du corps strié une dégénérescence très nette du putamen et du globus

pallidus, adjacente à la lésion et intéressant à la fois les fibres radiées et

Dégénérescence

des fibres radiées et

du feutrage interra-

diaire en amont des

lésions primitives.

332 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Dégénérescence

en aval.

Trajet des radia-

tions striées dégé-

nérées en aval de la

lésion primitive.

le feutrage interradiaire. Cette dégénérescence des gros fascicules de fibres

est localisée à une tranche, à un secteur du corps strié et ne s'étend pas

très loin du foyer primitif; mais on trouve en outre, disséminé dans le

corps strié, un très fin granité de dégénérescence que l'on peut suivre

souvent très loin. Ce mode de dégénérescence concorde bien avec ce que

nous savons de la structure du corps strié et de la constitution des fas-

cicules radiés : les fibres striées parcourant souvent un très long trajet

avant de se réunir en faisceaux radiés.

En aval de la lésion primitive, la dégénérescence intéresse les radia-

tions strio-thalamiques et strio-sous-thalamiques (faisceau lenticulaire de

Forel, radiations strio-luysiennes, et suivant le siège, à un degré plus ou

moins prononcé, l'anse lenticulaire).

Pour peu que la lésion primitive n'empiète pas trop sur le segment

postérieur de la capsule interne et sur le thalamus, il est en général très

facile de suivre le trajet des radiations strio-sous-thalamiques dégénérées.

On les voit traverser, en fascicules serrés et parallèles (Cas Ronse,

Fig. 296 à 301), le segment postérieur de la capsule interne (Cip), croiser

à angle droit les fibres de projection corticales plus ou moins dégénérées

et s'irradier dans le corps de Luys (CL) et les régions ventrales du tha-

lamus. La pénétration en pinceau des fibres dégénérées dans le corps

de Luys est particulièrement évidente et tout iL fait conforme à ce que

nous enseigne l'anatomie normale.

Dans toute lésion du corps strié, la dégénérescence du corps de Luys est

toujours très intense et comprend en général toute l'étendue de ce corps.

La dégénérescence du faisceau lenticulaire de Fore] (FI) (Fig. 297 el 298)

est de même très manifeste et peul être suivie au-dessus du corps de Luys,

dans les parties ventrales du thalamus et dans le champ de Forel. Quant t

à la dégénérescence de l'anse lenticulaire, elle est surtout facile à suivre

dans cette partie de son trajet où elle contourne le segment postérieur

de la capsule interne, et s'irradie dans la partie anléro-ventrale du tha-

lamus (Fig. 297) et la partie antéro-inlerne de la capsule du noyau rouge.

Cas Ronse. - Il existe dans ce cas deux lésions, l'une sous-corticale, sous-jacente

aux circonvolutions rolandiques, l'autre centrale, intralenticulaire.

1° La lésion sous-jacente aux circonvolutions rolandiques a sectionné le pied du

segment supérieur de la couronne rayonnante, empiète un peu sur la partie supérieure

et postérieure du noyau externe de la couche optique ; elle s'est manifestée pendant la

vie par une hémiplégie gauche avec contracture et hémianesthésie datant de treize

mois. (Voy. Long, Th. Paris, 1899, Cas XI, p. 257.)

Cette lésion a entraîné les dégénérescences secondaires classiques :

a) Une dégénérescence très étendue du segment postérieur de la capsule interne (Cip)

(Fig. 296 et 297) pouvant être suivie dans la partie moyenne du pied du pédoncule céré-

bral (Fig. 299 et 300), dans l'étage antérieur de la protubérance, la pyramide antérieure

du bulbe et le faisceau pyramidal croisé et direct de la moelle. Les segments sous-lenti-

culaire et rétrolenticulaire (Cirl), les parties postérieure et antérieure du segment posté-

rieur (Cip) de la capsule interne, en particulier le genou de la capsule (Ci (g) (Fig. 298)

sont respectées par la dégénérescence et il en est de même des parties interne et.

GANGLIONS 1111ACORTICAUX : CORPS STRIÉ. 333

Cas Ronse. 1° Lé-

sion sous-corticale

sous-jacente aux cir-

convolutions rolan-

diques ayant sec-

tionne le segment

supérieur de la cou-

roiine rayonnante et

empiété sur la partie

supérieure do la a

couclio optique. Dé-

générescence do la

partie moyenne do

Cip et du pied du

pédoncule. Degene-

rescence de Zr, Lme,

Ne, Nm. 2° Lésion

intralcnticulaire. Dé-

générescence des

libres radiées et la-

mes médullaires du

globus pallidus, des

radiations strio-tlia-

lamiques, strio-lu3-

siennes, du faisceau

lenticulaire do Forel,

de l'anse lenticu-

laire et de la com-

missure de Meynert.

Dégénérescence du

corps de Luys, de la

partie antéro-infé-

rieurs de la couche

optique, du noyau

rougo et de sa cap-

sule de fibres.

*

334 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Ronse. 1° Lé-

sion sous-corticalo

sous-jacente aux cir-

convolutions rolan-

diques ayant sec-

tionné lo segment

supérieur de la cou-

ronne-rayonnanto et

empiété sur la partie

supérieure de la

couche optique. Dé-

générescence de la

partie moyenne de

Cip et du pied du u

pédoncule. Dégéne-

rescence do Zr, Lme,

Ne, Nm. 2° Lésion

intralenticulaire. Dé-

générescence des

libres radiées et la-

mes médullaires du

globus pallidus. des

radiations strio-tha-

lamiques , strio-luy-

siennes, du faisceau

lenticulaire de Forel,

de l'anse lenticu-

laire et de la com-

missure do Meynert

Dégénérescence du

corps de Luys, de la

partie antéro-infé-

rieure de la couche

optique, du noyau

rouge et de sa cap-

sule de fibres.

externe du pied du pédoncule cérébral, y compris le faisceau de Turck (Fig. 299 et 300) .

FIG. 296, 297 et 298. - Cas Ronse. Hémiplégie gauche avec contracture et hémianes-

thésie. La teinte grise indique l'étendue de dégénérescence capsulaire consécutive à

la lésion sous-corticale.

Coupes horizontales obliques parallèles à la bandelette optique passant par les par-

ties moyenne (Fig. ? 9G) et inférieure (Fig. 297 et 298) de la région thalamique : 1° Dégé-

nérescence du segment postérieur (Cip) de la capsule interne consécutive à une lésion

sous-corticale sous-jacente aux circonvolutions rolandiques ayant sectionné le

segment supérieur de la couronne rayonnante et empiété sur la face supérieure du

thalamus. Intégrité du segment rétrolenticulaire (Cirl) et des parties postérieure et

antérieure du segment postérieur de la capsule interne, en particulier du faisceau

géniculé (Ci(g). Dégénérescence de la zone réticulée (Zr) de la lame médullaire

externe (Lme) et des fibres radiées du noyau externe (Ne) du thalamus. Dégéné-

rescence du centre médian de Luys (Nm) et de la région dite du ruban de Reil médian.

2° Lésion du putamen et du globus pallidus (Fig. 29G). Dégénérescences des fibres

radiées et des lames médullaires (lme, Imi, Imi') du noyau lenticulaire, dégéné-

rescence des radiations strio-thalamiques (Rsth), du faisceau lenticulaire de Forel (FI),

de l'anse lenticulaire (Al) des radiations strio-luysiennes (RsL) et de la commissure

de Meynert (CM). Dégénérescence du corps de Luys (CL). Dégénérescence de la

partie antéro-inférieure du thalamus dans la région du faisceau thalamique (Fth) et

du champ de Forel (F) (fig. 298).

Dégénérescence partielle du taenia thalami. Dégénérescence partielle de la com-

missure antérieure. Méthode de Marchi. 2/1 grandeur nature.

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ. 335

6) Une dégénérescence de la zone réticulée, de la lame médullaire externe (Lme) et

des fibres radiées du noyau externe (Ne) de la couche optique dans toute la partie adja-

cente a la dégénérescence capsulaire (Fig. 9G, 297, 298). Une dégénérescence particu-

lièrement accusée de la partie postérieure du noyau externe du thalamus (Fig. 29G),

qui se continue autour et en dehors du centre médian de Luys (Nm, Fig. 297 et 298) e

dont l'intensité est due très probablement à l'extension de la lésion primitive à la

partie postérieure du thalamus.

2° La lésion centrale intralenticulaire se présente sous l'aspect de foyers lacunaires

Fic. 299.

FiG. 299. - Cas Ronse.

Hémiplégie gauche avec

contracture et hémi-

anesthésie. Coupe hori-

zontale oblique, paral-

lèle à la bandelette e

optique passant par la

région sous-thalamique.

Dégénérescence de la

partie moyenne du pied

du pédoncule (P), du lo-

cus niger (Ln) et du pes

lemniscus profoml(PLp).

Intégrité du faisceau in-

lerne du pied du pédon-

cule, malgré la dégéné-

rescence de l'anse lenti-

culaire de la figure 297.

Intégrité du faisceau de

Turck, de la partie adja-

cente du pied du pédoncule, du segment sous-lenticulaire de la capsule interne (Cisl),

de la zone de Wernicke (W) et du pulvinar (Pul).

Dégénérescence cle la région du ruban de Reil médian (RgRm) et de la commissure

postérieure consécutive à l'extension de la lésion sous-corticale à la partie supé-

rieure de la couche optique.

Dégénérescence du noyau rouge et de sa capsule de fibres consécutives à la lésion

mtralenticulaire et a la dégénérescence des

fibres strio-tlialamiques et strio-sous-tliala-

miques, en particulier de l'anse lenticulaire

et du faisceau lenticulaire de Forel. Méthode

de Marchi. 2/1 grandeur nature.

Fic. 300.

FiG. 300. - Cas Ronse. La zone de dégéné-

rescence du système de fibres striées a dis-

paru ; le ruban de Reil médian et le noyau

rouge ne contiennent que quelques rares grains

isolés. Dégénérescence de la partie moyenne

du pied du pédoncule cérébral, qui, dans

la région pédonculaire inférieure, 'envoie par

le pes lemniscus profond (Plp) quelques fas-

cicules aberrants de la voie pédonculaire

dans le ruban de Reil médian. Intégrité des

parties interne et externe du pied du pé-

doncule. Méthode de Marchi.

Cas l2oosc. 1^ Ld-

sion sous-corticalo

sous-jacente aux cir-

convolutions rolan-

diques ayant sec-

tionné le segment

supérieur de la cou-

ronne rayonnante et

empiété sur lapartio

supérieure de la

couche optique. Dé-

générescence do la

partie moyenne de

Cip et du pied du

pédoncule. Dégéné-

rescence de Zr, Lme,

Ne, \m. 2° Lésion

ititralenticulaire. Dé-

générescence des

libres radiées et la-

mes médullaires^du

globus pallidus, des

radiations strto-tlm-

lamiques, strio-luy-

siennes, du faisceau

lenticulaire de Forel,

de l'anse lenticu-

laire et de la com-

missure de Meynert.

Dégénérescence du

corps de Luys, de la

partie antéro - iuré-

rieure de la couche

optique, du noyau

rouge et de sa cap-

sule de fibres.

33G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

remplis de corps granuleux (H, Fig. 296 et 297), foyers allongés dans le sens antéro-

postérieur, situés dans le putamen (NL3) et le deuxième segment du noyau lenticulaire

(NL2, Fig. 296) et respectant le segment interne du globus pallidus. Cette lésion de

date plus récente que la lésion sous-corticale - à en juger d'après l'état de dégéné-

rescence des fibres - a entraîné une dégénérescence de toutes les catégories de fibres

striées. Dans la région thalamique de la capsule interne (NL3, Fig. 296), elle intéresse

les fibres radiées du putamen et du globus pallidus (NL2), les lames médullaires

externe (lme) et interne (lmi) et le feutrage du globus pallidus, les radiations strio-tha-

lamiques (Rsth) qui sillonnent le segment postérieur dégénéré de la capsule interne et

qui s'irradient dans le noyau externe du thalamus et dans la région occupée par le

faisceau thalamique de Forel (Fth, Fig. 297).

La partie antéro-supérieure du putamen et du globus pallidus, en particulier son

segment interne, ne contient que très peu de fibres dégénérées (Fig. 296), mais il est

contourné par les fibres dégénérées de la lame médullaire interne (Imi) qui traversent

la partie antérieure non dégénérée du segment postérieur de la capsule interne, en par-

FiG. 301. - Cas Ronse. Hémisphère gauche sain. Dégénérescence de la commissure de

Meynert pouvant être suivie le long de la bandelette optique et du segment postérieur

de la capsule interne du côté opposé il la lésion lenticulaire, jusque dans le globus

pallidus. Il existe, en outre, dans ce cas, un petit foyer lacunaire du globus pallidus

ayant entraîné une dégénérescence partielle et régionale des radiations strio-luy-

siennes. Méthode de Marchi 2/1, grandeur nature.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ. 337

ticulier le faisceau géniculé (Cig), puis s'irradient dans la partie antérieure du thalamus

(Fig. 296).

Dans la partie inférieure de la région thalamique (Fig. 297), au voisinage de la sub-

stance innominée sous-lenticulaire de Reichert (Sti), les fibres dégénérées sont parti-

culièrement nombreuses. Elles occupent les fibres radiées et le feutrage des deux

segments internes du globus pallidus (NL2, NLi), les lames médullaires internes (lmi)

et les lames supplémentaires (lmi') et s'amassent en une couche épaisse le long du bord

externe du segment postérieur de la capsule interne (X) (Fig. 298).

Elles traversent ensuite ce segment capsulaire (Fig. 297); les supérieures suivent la

voie des radiations strio-thalamiques (Rsth), les suivantes la voie du faisceau lenti.

culaire de Forel (FI) et envoient un petit fascicule (FI') dégénéré dans la substance grise

centrale du troisième ventricule, au-dessus du tubercule mamillaire; les inférieures,

enfin, proviennent surtout des lames médullaires, suivent la voie de l'anse lenticu-

laire (Al) et contournent la partie antérieure non dégénérée du segment postérieur de

la capsule interne (Fig. 297). D'autres fibres, enfin, suivent la voie des radiations strio-

luysiennes (RsL, Fig. 298). Un grand nombre de ces fibres dégénérées concourent à

former la capsule du corps de Luys et s'épuisent dans ce corps (CL) dont la dégénéres-

cence est manifeste. Les autres s'irradient dans la partie antéro-inférieure du thalamus,

entrent dans la constitution du champ de Forel (F) et de la capsule du noyau rouge

(Fig. 298).

D'autres fibres dégénérées ne traversent pas la capsule interne, mais se détachent

de la base du noyau lenticulaire et prennent la voie de la commissure de Meynert (CM)

(Fig. 297et298). Elles peuvent être suivies dans la substance grise centrale du troisième

ventricule le long du chiasma et des deux bandelettes optiques jusque dans le noyau

lenticulaire du côté opposé (Fig. 301).

Dans la région sous-optique (Fig. 299), il existe : 1° en avant du corps genouillé interne,

une dégénérescence de la région du ruban de Reil médian (Rg Rm), qui fait suite sur les

coupes séri ées a la dégénérescence qui entoure le centre médian de Luys; 2° une dégénéres-

cence de la capsule du noyau rouge et de la partie externe de ce noyau (NR), qu. lfait suite

à la dégénérescence du champ de Forel. Ces zones dégénérées diminuent rapidement

d'intensité de haut en bas et dans la région du pédoncule cérébral (Fig. 300), le noyau

rouge (NR), le ruban de Reil médian (Rm), la formation réticulée (SR) ne contiennent

que quelques grains isolés qui disparaissent rapidement. Dans la région sous-optique

(Fig. 299), il existe, en outre, une légère dégénérescence de la commissure postérieure

(cop), consécutive très probablement à l'extension de la lésion sous-corticale à la partie

supérieure du thalamus. Il existe enfin une dégénérescence de la partie moyenne du

pied du pédoncule (P), du locus niger (Ln) et du pes lemniscus profond (PLp), qui

fait suite à la dégénérescence capsulaire.

Il existe, en outre, dans ce cas, une dégénérescence partielle du toenia thalami

(tth, Fig. 2 ! je, 297, 298) et une dégénérescence partielle de la commissure antérieure

(Fig. 297, 298); cette dernière relève de la lésion directe de ce faisceau par un des

foyers lacunaires.

Ce cas démontre :

1° Que le corps strié envoie des fibres dans les radiations strio-thala-

miques, dans le faisceau lenticulaire de Forel, dans l'anse lenticulaire,

dans les radiations strio-luysiennes el dans la commissure de Meynert.

Ces fibres sont. destinées au corps de Luys, à la partie antéro-inférieure

du thalamus, au noyau rouge, à sa capsule de fibres; et au noyau lenticu-

laire du côté opposé, par l'intermédiaire de la commissure de Meynert.

2 Que l'anse lenticulaire ne concourt pas à former le faisceau interne

du pied du pédoncule cérébral et n'envoie pas de fibres dans la voie

TOME II. 22

338 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La dégénérescence

des radiations striée",

«ni particulier do e

l'anse lenticulaire,

ne s'étend ni au ru-

han de Reil médian,

ni aux radiations de

la calotte, ni au fais-

ceau interne du }lll'll

bral.

Dégénérescence

des radiations striées

consécutives aux lé-

sions thalamiques.

Les radiations

striées contiennent

des fibres striofugcs

et striopétes. 0

pédonculaire. C'est là une conclusion à laquelle nous avait déjà conduit

l'étude des dégénérescences secondaires de la voie pédonculaire (p. 73).

Certaines lésions du noyau lenticulaire entraînent en outre (Méthode

de Marchi) la dégénérescence d'un petit faisceau de fibres, qui dans le

plancher du troisième ventricule suit le trajet de la bandelette optique

et qui est connu sous le nom de commissure de Meynert (CM). (Cas

Ronse, Fig. 297, 298 et 301.) Ce faisceau appartient donc au système des

fibres striées. Nous y reviendrons en étudiant les commissures du plan-

cher du troisième ventricule (p. 408). -

Dans aucun des nombreux cas de lésions centrales traités par la

méthode de Weigert-Pal ou par celle de Marchi, que nous avons étudiés,

nous n'avons vu les dégénérescences du système de fibres striées empié-

ter sur le ruban de Reil (Rm) ou sur les radiations de la calolle (RC) ; et

inversement, nous n'avons jamais vu les dégénérescences du ruban de Reil

se propager à l'anse lenticulaire et aux autres catégories de fibres striées.

Dégénérescence des radiations striées consécutives aux lésions thala-

miques. L'anse lenticulaire (Al) et le faisceau lenticulaire de Forel (FI)

peuvent dégénérer à l'exclusion des radiations strio-luysiennes dans les

lésions extra-striées par lésion directe de ces faisceaux clans la région

antéro-ventrale du thalamus. Les lésions de cette région dont l'irrigation

esl assurée par l'artère communicante postérieure sont rares.

Dans un cas qu'il nous a été donné d'ol)sei ? er(Cas Gardette,Fig. 302

à 309), la dégénérescence de l'anse lenticulaire et du faisceau lenticulaire

de Forel pouvait être suivie en amont de la lésion, jusque dans le noyau

lenticulaire et en aval dans le champ de Forel et dans la partie anléro-

interne de la capsule du noyau rouge. Nous avons pu suivre cette dernière

dégénérescence jusqu'à la partie moyenne de la calotte pédonculaire

sans pouvoir toutefois déterminer si les fibres dégénérées se perdaient

dans le noyau rouge ou dans les travées grises de la formation réticulée.

La dégénérescence des radialions striées en amont et en aval des

lésions paraît impliquer que ce système de fibres contient des fibres diri-

gées en sens inverse, des fibres striofuges et des fibres striopètes.

Cas Gardette. - (Fig. 302 à 309.) Ici il s'agit d'une double lésion de l'hémisphère

droit, l'une sous-corticale, l'autre thalamique. La lésion sous-corticale est un foyer de

ramollissement situé dans les circonvolutions frontale et pariétale ascendantes, qui sec-

tionne la partie moyenne du segment postérieur de la capsule interne et envoie un petit t

prolongement vers le thalamus. Cette lésion a entraîné une dégénérescence de la partie

moyenne du segment postérieur de la capsule interne (Fig. 303 à 30), et du pied du

pédoncule cérébral (Fig. 30G à 309), dégénérescence qui peut être suivie dans l'étage

intérieur de la protubérance, la pyramide antérieure du bulbe et les faisceaux pyrami-

daux croisé et direct de la moelle. Il existe, en outre, une dégénérescence du locus niger

Ln, Fig. 307 et 308) et une dégénérescence des voies aberrantes du pied du pédoncule :

pes lemniscus profond (PLp) et pes lemniscus superficiel (PLs) (Fig. 308 et 309). Ces fais-

ceaux s'adossent à la partie externe et à la partie interne du ruban de Reil médian dans

GANGLIONS IIVrRICOR'fICAUI : CORPS STRIÉ. 339

son trajet protubérantieI,puis s'épuisent ou réintègrent la voie pyramidale au voisinage

du sillon bulbo-protubérantiel.

Il existe enfin une dégénérescence des fibres radiées (fr) et de la lame médullaire

externe (Lme) du thalamus (Fig. 303, 304 et 303) infiniment plus étendue que celle que

nous sommes habitués à rencontrer à la suite des dégénérescences partielles du seg-

ment postérieur de la capsule interne. Ce surcroît de dégénérescence qui occupe toute

l'étendue du noyau externe du thalamus relève évidemment en grande partie de la

lésion de la couche optique.

La lésion thalamique siège à la partie antéro-inféro-interne de la couche optique.

C'est un foyer de ramollissement avec perte de substance de la partie antéro-ventrale

du noyau externe du thalamus (Fig. 305), s'étendant jusqu'au champ de Forel (Fig. 30G).

Ce foyer lacunaire est bordé d'une couronne de corps granuleux (corps de Glugge) for-

tement colorés par l'osmium et entourés d'une zone de dégénérescence qui s'étend à la

partie moyenne et postérieure du noyau externe du thalamus, et au noyau interne dont

les cellules sont en voie de désintégration vitreuse (Fig. 30G et 307).

Cette lésion a entraîné : 1° une dégénérescence des radiations strio-thalamiques, du

faisceau lenticulaire de Fore/, de l'anse lenticulaire, du globus pallidus, du putamen et des

lames médullaires du noyau lenticulaire, avec intégrité des radiations strio-luysiennes.

Les radial ions slrio-thalamiques dégénérées (Rsth) peuvent être suivies du foyer

1'ic. 302 et 303. - Cas Gardette (Salpêtrière, 1896). Double lésion de l'hémisphère

droit : 10 lésion sous-corticale des circonvolutions rolandiques et section du segment

moyen de la couronne rayonnante. Dégénérescence de la partie moyenne du seg-

ment postérieur de la capsule interne; 2° ramollissement de la partie antéro-inféro-

interne du thalamus. Dégénérescence des radiations strio-thalamiques (Rsth), du

globus pallidus (NLi, nul2) et de ses lames médullaires (lmi, lme) ; dégénérescence

légère du putamen (\L3). Coupes horizontales obliques en bas, en dehors et en avant.

(Méthode de Marchi.)

Il s'agit d'une femme de 49 ans, atteinte depuis quatre mois d'une hémiplégie

légère du membre supérieur gauche avec intégrité complète de la sensibilité générale

et spéciale (Voy. Observ. clinique et protocole d'autopsie, E. Long, Les voies centrales

de la sensibilité générale. Th. Paris, 1899. Cas XII, p. 26 ).

Cas Garde t te.

Double lésion do

l'hémisphère droit.

1- Ramollissement

sous-cortical dcs cir-

convolutions rolandi-

fines ayant sectionné

le segment moyen do

la couronne rayon-

nante. Dégénércs-

cence de la partie

moyenne du segment

postérieur de la cap-

sule interne et du

pied du pédonculo

cérébral , du locus

niger. du pes lem-

niscus profond et du

pes lemniscus super-

ficiel. Dégénères -

cence de la voie

pyramidale dans son

trajet protubérantiel

bulbaire et médul-

laire. 2C Lésion en

foy er de la partie

antéro-inféro-interno

du thalamus. Dégé-

nérescence des ra-

diations strio-thala-

miques, du faisceau

lenticulaire de Forel,

de l'anse lenticulaire,

du globus palli(lui,de

seslamcsmédullaircs

et du putamen. Dégé-

nérescence du fais-

ceau thalamique et

du champ de Forel,

du noyau rouge et

de la capsule de ce

noyau pouvant être

suivie jusqu'à la ré-

gion pédonculaire

inférieure. Intégrité

du ruban de Reil et

du faisceau interne

du pied du pédon-

cule cérébral.

31O

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Gardette. Dou-

])le lésion de l'hémi-

sphère droit. 1° Ra-

mollissement sous-

cortical des circonvo-

lutions rolandiques

ayant sectionné le

segment moyen de

la couronne rayon-

nante. Dégénéres-

cence do la partie

moyenne du segment

postérieur de la cap-

sule interno et du

pied du pédoncule

cérébral, du locus

niger, dupes lem-

niscus profond et du

pes lemniscussuper-

ficiel. Dégénéres-

cence de la voie

pyramidale dans son

trajet protubérantiel,

bulbaire et médul-

laire. 2° Lésion en

foyer de la partie

antéro-mféro-mterno

du thalamus. Dégé-

nérescence des ra-

diations strio-thala-

miques, du faisceau

lenticulaire de Forel,

de l'anse lenticulaire,

duglobuspallidus, de

ses lames médullaires

et du putameii. Dé.-é-

nérescence du fais-

ceau thalamique et

du champ de Forel,

du noyau rouge et

de la capsule de ce

noyau pouvant être

suivie jusqu'a la ré-

gion pédonculaire

inférieure. Intégrité

du ruban de Reil et

du faisceau interne

du pied du pédon-

cule cérébral.

thalamique jusque dans le noyau lenticulaire. Elles traversent le segment postérieur

de la capsule interne (Cip) soit en avant (Fig. 302 et 303) soit au niveau (Fig. 303 et or),

soit en arrière (Fig. 304 et 305), de la zone capsulaire dégénérée (Cip (d)), puis s'irra-

dient dans le globus pallidus (NL2,NLi) et ses lames médullaires (Ime, lmi, Imi').

La dégénérescence du faisceau lenticulaire de Forel (FI) est particulièrement mani-

feste dans son trajet le long du bord interne du segment postérieur de la capsule

interne (Fig. 304) au-dessus et en dedans du corps de Luys (Fig. 305), et se présente sous

la forme caractéristique d'un faisceau triangulaire, à sommet postérieur, dont les fibres

dégénérées traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip), soit en avant

(Fig. 304), soit au niveau (Fig. 30a) de la zone capsulaire dégénérée (Cip (d)) puis s'irra-

dient dans les globus pallidus.

Le trajet de l'anse lenticulaire (Al) dégénérée est de même très manifeste : on la voit

contourner le bord antérieur du segment postérieur de la capsule interne (Cip), longer

sa face externe, puis la base du noyau lenticulaire et entrer dans la constitution des

lames médullaires du globus pallidus (Fig. 304). Malgré cette dégénérescence de l'anse

lenticulaire il n'existe de dégénérescence ni de la partie antérieure du segment posté-

rieur de la capsule interne (Cip), (Fig. 30j et 30G) ni de la partie interne du pied du

FiG. 304 et 305. - Cas Gardette (Salpêtrière, 189G). Coupes horizontales obliques en

bas, en dehors et en avant, passant par le foyer thalamique et la région sous-thala-

mique. Dégénérescence de la partie moyenne du segment postérieur de la capsule

interne (Cip, d) consécutive à la lésion sous-corticale des circonvolutions rolandiques.

Ces coupes montrent la situation et l'étendue du foyer thalamique, la zone de dégé-

nérescence qui l'entoure et les dégénérescences qui en sont les conséquences.

Dégénérescence des fibres radiées (fr) et de la zone réticulée (Zr), du thalamus,

des radiations strio-thalamiques (Rsth) en arrière de la zone capsulaire dégénérée

(Cip, d), du faisceau lenticulaire de Forel (FI), du fascicule que ce faisceau envoie

au plancher du 3e ventricule (Fig. 30, Fl'), de l'anse lenticulaire (Al), du globus

pallidus (NL2, NLi, NL,'), et de ses lames médullaires. Intégrité du corps de Luys

(CL), des radiations strio-luysiennes, de la partie antérieure du segment postérieur

de la capsule interne, du pilier antérieur du trigone (Tga). (Méthode de Marchi.)

GANGLIONS INFRACORTICAUX : CORPS STRIÉ.

341

pédoncule cérébral (P) (Fig. 307, 308). L'anse lenticulaire n'envoie pas de fibres ci la voie

pédonculaire, les quelques rares fibres dégénérées que l'on constate dans le faisceau

interne du pied du pédoncule cérébral au voisinage du sillon pédonculo-protubéran-

tiel (Fig. 309), sont dues à la dégénérescence du pes lemniscus superficiel (PLs).

La dégénérescence du noyau lenticulaire intéresse, à la fois, le globus pallidus

(iNL2, NL,), les lames médullaires (lmi, lmi', lme) et le putamen (NL3); elle relève en

grande partie de la dégénérescence des radiations strio-thalamiques (Rsth) et strio-

sous-thalamiques (faisceau lenticulaire de Forel (FI), anse lenticulaire (Al) et pour une

petite part de la lésion sous-corticale. La dégénérescence est en effet particulièrement

manifeste dans la région du globus pallidus adjacente à la zone capsulaire dégénérée.

2° La lésion thalamique a entraîné en outre une dégénérescence du faisceau thala-

mique de Forel (Fth) et du champ de Forci (1) (Fig. 30G). La partie interne de ce champ

contient encore sur la figure 30G les dernières vestiges du foyer thalamique entouré

d'un assez grand nombre de corpuscules granuleux de Glugge. Dans la partie

inférieure de la région sous-thalamique, cette dégénérescence s'étend au noyau

rouge (\Il), et surtout il sa capsule de fibres (C\C) (Fig. 307) ; elle se confine ensuite à

la partie interne delà capsule du noyau rouge (CNR) (Fig. 308), puis s'épuise très rapi-

dement (Fig. 309) et disparaît complètement dans la région pédonculaire inférieure,

lorsque le pédoncule cérébelleux supérieur fait place au noyau rouge.

i'ic. 30G et 307. - Cas Gardette (Salpêtrière, 189G). Dégénérescence de la partie

moyenne du pied du pédoncule cérébral et du locus niger (Ln) consécutive à un

ramollissement sous-cortical des circonvolutions rolandiques, ayant sectionné le

segment moyen de la couronne rayonnante.

Dégénérescence vitreuse des cellules du noyau interne du thalamus (Ni), du

centre médian de Luys (Nm), du noyau semi-lunaire de Flechsig (nif), du ganglion

de l'habenula (Gh) de la partie interne du corps genouillé interne (Cgi) consécutive

à un foyer occupant la partie antéro-inféro-interne du thalamus et s'étendant jus-

qu'au champ de Forel (Fp, Fig. 306). Dégénérescence du faisceau thalamique (Fth)

et du champ de Forel (F), du noyau rouge (1\Il) et de sa capsule de fibres (CN13).

Dégénérescences du faisceau de Vicq d'Azyr (VA) et de la capsule du tubercule ma-

millaire (Tm) (Fig. 306). Intégrité du faisceau interne du pied du pédoncule cérébral.

(Méthode de Marchi.)

Cas Gardette. Dou-

ble lésion do 1'liénii-

sphère droit. I° Ita-

molhssement sous-

cortical des circon-

volutions rolandiques

ayant sectionné le

segment mû,) en de

la couronne rayon-

nante. Dégénéres-

cence do la partie

moyenne du segment

postérieur dola cap-

sule interne et du

pied du pédonculo

cérébral, du locus

niger, du pes lem-

niscus profond et du

pes lemniscus super-

liciel. Dégénéres-

cence do la voie

pyramidale dans son

trajet protubérant ici,

bulbaire et médul-

laire. 2° Lésion en

foyer de la partie

antéro-mfcro-internc

du thalamus. Dégé-

nérescence des ra-

diations strio-thala-

nuques, du faisceau

lenticulaire de Forel,

de l'anse lenticulaire,

du globus pallidus, do

ses lames médul-

lalrcsct(lu putamen.

Dégénérescence du

faiscean thalamiquo

et du champ de Fo-

rel, du noyau rougo

et de la capsule de

ce noyau pouvant

être suivie jusqu'à la

région pédonculairo

inférieure. Intégrité

du ruban do Reil et

du faisceau interne

du pied du pédon-

cule cérébral.

342 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cas Gardette. Dou-

ble lésion de l'hénu-

sphère droit. 1° Ra-

mollissement sous-

cortical des circon-

volutions rolandiques

tfant sectionne le

segment moyen de

la couronne rayon-

nante. Dégénéres-

cence de la partie

moyenne du segment

postérieur de la cap-

sule interne et du

pied du pédoncule

cérébral, du locus

niger, du pes lem-

nisciis profond et du

pes lemniscus super-

ficiel. Dégénéres-

cence de la voie

pyramidale dans son

trajet protubéranticl,

bulbaire et médul-

lairc. 2° Lésion en

lyer de la partie

an tl' ra-mfé 1'0- i n tcr II e

du thalamus. Dégé-

nérescence des ra-

diations strio-thala-

miques, du faisceau

lenticulaire de Forel,

de l'anse lenticulaire,

du glohus palhdus, de

ses lames médullaires

etduputamen.Dégé-

nérescence du fais-

ceau thalamique et

du champ de Fore ! ,

du noyau rouge et

de la capsule do co

noyau pouvant être

suivie jusqu'a la ré-

gion pédonculaire

inférieure. Intégrité

du ruban de Reil et

du faisceau interne

du pied du pédon-

cule cérébral.

Il existe d'autre part une dégénérescence du petit faisceau de fibres que le

champ de Forel, en particulier, le faisceau lenticulaire de Forel envoie à la substance

grise centrale du 3e ventricule (FI') (Fig. 305) au-dessus des tubercules maxillaires. Il

existe enfin une dégénérescence du faisceau de Vicq d'Azyr (VA) (directement lésé parle

foyer thalamique), et une dégénérescence partielle de la capsule du tubercule mamil-

laire avec intégrité du pilier antérieur du trigone.

Malgré la dégénérescence vitreuse des cellules du noyau interne du thalamus (Ni)

du centre médian de Luys (Nm), du noyau semi-lunaire (NF) et de la partie interne du

corps genouillé interne (Cgi) (Fig. 306 et 307), malgré la dégénérescence du champ de

Forel (F), des faisceaux thalamiques (Fth) et lenticulaire (FI), malgré la dégénérescence

de l'anse lenticulaire (Al) (Fig. 30t, : 30.5, 306, 30T), il n'existe dans ce cas aucune dégé-

nérescence du ruban de Reil médian (Rm), dans son trajet pédonculaire (Fig. 308 et

309). Ce n'est en effet que dans la région protubérantielle supérieure, lorsque les fibres

aberrantes dégénérées de la voie pédonculaire, en particulier le pes lemniscus profond

(PLp) et le pes lemniscus superficiel (PLs), s'adossent au ruban de Reil médian qu'il

existe une dégénérescence de ce faisceau, encore cette dégénérescence ne dépasse-t-elle

pas le sillon bulho-protubérantiel.

Ce cas démontre :

1° Que les radiations strio-tlialamiques et strio-sous-thalamiqttes (anse lenticulaire,

faisceau lenticulaire de Forel) dégénèrent à la suite de lésions de la partie antéro-infé-

rieure du thalamus.

2° Que les radiations strio-luysiennes et le corps de Luys n'affectent pas de connexions

avec la couche optique.

Fie. 308 et 309. -- Cas Gardette (Salpêtrière, 189G). Dégénérescence de la partie

moyenne du pied du pédoncule cérébral (P, I), du locus niger (Ln), du pes lemniscus

profond (PLp), et du pes lemniscus superficiel (PLs) consécutive à une lésion sous-

corticale des circonvolutions rolandiques ayant sectionné le segment moyen de la

couronne rayonnante.

Dégénérescence de la capsule du noyau rouge, en particulier de sa pai Lie interne,

consécutive à une lésion de la partie antéro-inféro-interne de la couche optique.

Cette dégénérescence, très légère, ne dépasse pas le sillon pédonculo-protubérantiel.

Intégrité du ruban de Reil médian malgré une dégénérescence de l'anse lenticu-

laire, des faisceaux lenticulaire et thalamique de Forel. Intégrité du faisceau inlerne

du pied du pédoncule cérébral, malgré la dégénérescence de l'anse lenticulaire. Les

fibres dégénérées qui se trouvent sur la Figure 309 dans le faisceau interne du pied

du pédoncule appartiennent au pes lemniscus superficiel.

GANGLIONS INFRACORTICAUX. : CORPS STRIÉ. 343

3° Que l'anse lenticulaire n'envoie pas de fibres dans le pied du pédoncule cérébral,

en particulier dans le faisceau interne de la voie pédonculaire.

4° Que l'anse lenticulaire, les faisceaux thalamique et lenticulaire de Forel n'en-

voient pas de fibres au ruban de Reil médian.

5° Que les fibres du faisceau thalamique et du champ de Forel qui dégénèrent à la

suite de lésions de la partie antéro-ventrale de la couche optique et qui entrent dans

la constitution de la capsule du noyau rouge sont des fibres de court trajet qui ne

dépassent guère la région pédonculaire inférieure.

D'après Edinger, le système slrié enverrait de nombreuses fibres au

locus niger. Bien que l'on observe constamment dans les lésions centrales

de l'hémisphère une dégénérescence du locus niger, dégénérescence qui

est particulièrement évidente sur les coupes traitées par la méthode de

Marchi, la démonstration de ces fihres reste encore à faire chez l'homme.

Les lésions centrales qui détruisent une partie plus ou moins considérable

du corps strié empiètent presque toujours sur la capsule interne, sec-

tionnent par conséquent un nombre plus ou moins considérable de fibres

de projection corticale. Nous avons montré dans le chapitre précédent

que le locus niger est en connexion étroite avec la corticalité, qu'il reçoit

de la région rolandique un grand nombre de fibres de projection. Si la

dégénérescence du locus niger paraît plus intense à la suite de lésions

centrales qu'à la suite de lésions corticales, cela tient peut-être non pas

à l'existence de radiations striées se rendant au locus niger, mais bien à

ce qu'une lésion centrale capsulaire frappe un plus grand nombre de

libres de projeclion corticale qu'une lésion corticale même étendue. Dans

le segment postérieur de la capsule interne les fibres de projection

corticale sont en effet resserrées et tassées dans un espace relative-

ment restreint. '

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Gezuebclehre, 1896, p. fil6. - Lvngley u. GRii : >lIHU)1. On the degencmtion resulting from

Los lésions de la

partie antéro-inféro-

interne du thalamus

retentissent sur les

radiations strio-tlia-

laniiques, l'anse len-

ticulaire et le fais-

ceau lenticulaire de

Forel mais respec-

tent le corps de Luys

et les radiations

strio-luysiennes.

Les connexions du

corps strié avec le

locus niger ne sont

pas démontrées.

344 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les noyaux du

thalamus.

Les noyaux intrin-

sèques.

removal of the cérébral cortex and corpora striata in the Dog. Journ. of Physiologie,

vol. XI, supplément Number, 1890. - Long. Les voies centrales de la sensibilité générale.

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II. - STRUCTURE ET CONNEXIONS DE LA COUCHE OPTIQUE

Structure. - Les coupes vertico-lransversales, horizontales et sagit-

tales montrent que la couche optique n'est pas constituée par une masse

homogène, mais bien par une série de noyaux gris, de volume et de struc-

ture variables, qui se fusionnent en parlie et qui sont incomplètement

séparés les uns des autres par la lame médullaire interne (Lmi) ; leur face

libre est recouverte par une couche de fibres à myéline connue sous le nom

de couche zonale, de stratum zonale (Strz, Fig. 290).

Burdach distingua dans la couche optique quatre noyaux : les noyaux

antérieur, exlerne, interne et le pulvinar. Luys décrivit un cinquième

noyau profondément enclavé entre les noyaux externe et interne, et le

désigna sous le nom de centre médian. Meynert (1870), frappé par la diffé-

rence d'aspect que présente dans ses parties supérieure et inférieure le

thalamus vu sur une coupe vertico-transversale, considéra sa partie ven-

trale ou inférieure comme un noyau spécial qu'il désigna sous le nom de

couche ventrale du thalamus ; v. Tschisch et Flechsig décrivirent dans cette

même région ventrale un noyau aplati et arqué, d'aspect semilunaire sur

la coupe, le noyau en forme de coupe (Sc7calenfôrnzier 7 ? pp ? '), que nous

avons désigné dans nos séries de dessins sous le nom de noyau semilunaire

de Flechsig (NF). Nissl (1889) montra que les cellules de la couche optique

se disposent en groupes de volume et de forme variables et distingua chez

le lapin près de vingt groupes cellulaires; v. Monakow (1su) enfin, se

basant à la fois sur les dimensions des cellules nerveuses, leur groupe-

ment et les connexions des différents groupes cellulaires avec la cortica-

lité cérébrale, décrivit, dans chacun des quatre noyaux lhalamiques prin-

cipaux de Burdach, trois à quatre noyaux secondaires.

Les noyaux thalamiques sont donc en réalité beaucoup plus nombreux

qu'on ne l'admet généralement. Nous maintiendrons néanmoins les

grandes divisions établies par Burdach et par Meynert, et nous décrirons

à la couche optique quatre noyaux principaux, les noyaux antérieur,

GANGLIONS INII ACORTICAU : COUCHE OPTIQUE. 345

externe, interne et le pulvinar. Avec v. Monakow, nous considérons le

centre médian de Luys comme une dépendance du noyau interne, mais

nous rattacherons au noyau externe du thalamus la zone grillagée ou réti-

culée, le noyau semi-lunaire et la couche ventrale du thalamus. L'étude

des coupes horizontales et vertico-transversales montre, il est vrai,

que dans la partie supérieure ou dorsale du noyau externe la substance

grise prédomine et que la pénétration des fibres radiées s'y effectue avec

beaucoup de régularité, tandis que la moitié inférieure ou ventrale de ce

noyau est remarquable par sa richesse en fibres verticales. Néanmoins la

transition entre ces deux parties, qui toutes les deux sont en connexion

avec la corticalité cérébrale, se fait d'une manière graduelle et insensible,

et il s'agit plutôt dans l'espèce de deux régions d'un seul et même noyau,

que de deux noyaux distincts.

Outre ces noyaux en quelque sorte intrinsèques, le thalamus possède

des noyaux surajoutés ou extrinsèques, tels sont les corps genouillés externe

et interne et le ganglion de l'habenula.

Les cellules nerveuses des différents noyaux du thalamus appartien-

nent aux deux types de cellules décrits par Golgi (Voy. T. 1"1', Histogenèse,

p. 170). On y trouve par conséquent des cellules du type II de Golgi, ou

à cylindre-axe court, et des cellules du type I à cylindre-axe long. Les

recherches pratiquées à l'aide de la méthode de Golgi et entreprises par

Marchi (1SSG), par Tartuferi (1881), P. Ramon (1891), Cajal (1893), v. Kôl-

liker (1896), n'ont pas encore permis d'élucider ni le nombre respectif de

ces deux types cellulaires, ni surtout le trajet, l'origine et la terminaison

de nombre de cylindres-axes qui sortent du thalamus ou qui y entrent.

Pour v. Monakow, les cellules intercalaires ou cellules du type II de

Golgi seraient très nombreuses et c'est par leur intermédiaire que s'ef-

fectueraient les connexions du thalamus avec la corticalité cérébrale,

d'une part, et avec la région de la calotte, d'autre part. Pour v. Kôl-

liker, par contre, l'existence de ces cellules à cylindres-axes courts ne serait

pas démontrée chez l'homme.

Les cellules nerveuses du thalamus présentent des formes variables.

Les plus nombreuses sont étoilées, polygonales, triangulaires ou fusi-

formes, et ressemblent par leur aspect aux cellules des cornes antérieures

de la moelle épinière. Les plus volumineuses mesurent de 43 à 60 u, les

moyennes et petites de 30 à 20 et 15 jj.. Du corps cellulaire partent six à

huit longues dendrites pourvues de nombreuses et courtes arborisations

dépourvues d'épines (B, Fig. 318). Le cylindre-axe que l'on ne peut suivre

que sur une courte étendue se détache d'un cône d'insertion et abandonne

en général une ou deux collatérales. A côté de ces cellules étoilées à longs

prolongements ramifiés, Kôlliker décrit une autre forme cellulaire, les cel-

lules pénicillées (Buschzellen), caractérisées par leur mode d'arborisation

dendritique (A, Fig. 318). Ce sont des cellules de moyenne et petite dimen-

sions(25a 45 IL) à corps globuleux, polygonales ou fusiformes ; elles émettent

quatre six courtes dendrites, qui s'arborisent en pinceau en donnant nais-

Les noyaux extrin-

sèques.

Éléments cellu-

laires des noyaux

thalamiques.

z46 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le feutrage inter-

cellulairc.

Noyau antérieur,

aa forme.

Sa structure.

Ses connexions

corticales.

sance à de nombreuses branches fines et peu ramifiées. Entre ces deux

formes cellulaires se trouvent tous les intermédiaires. Les cellules étoilées

sont disséminées dans toute l'étendue du thalamus ; les cellules pénicillées

siègent surtout dans la partie interne du pulvinar et du noyau externe.

Toutes ces cellules sont plongées au sein d'une substance fondamen-

tale, finement granuleuse, qui se colore intensivement par le carmin et qui

est constituée par l'enchevêtrement des arborisations dendritiques, des

ramifications cylindraxiles terminales et collatérales et par les fibres et

cellules de la névroglie. Dans les noyaux antérieur, externe, interne et

dans le pulvinar, ce réseau est remarquable par sa pauvreté en fibres

à myéline. Dans le centre médian de Luys et dans la couche ventrale du

thalamus, les fibres à myéline sont par contre nombreuses et serrées, et

donnent aux coupes traitées suivant la méthode de Weigert-Pal une

apparence foncée spéciale et très caractéristique.

1. Noyau antérieur (noyau dorsal de Kolliker) (Na). Ce noyau occupe

la partie antérieure et supérieure de la couche optique et s'enfonce à la

manière d'un coin entre les noyaux externe (Ne) et interne (Ni) (Fig. 310). Il

est recouvert par le stratum zonale et repose sur une bifurcation de la lame

médullaire interne (Lma). Il présente, ainsi que nous l'avons vu plus

haut (T. Leur, p. 381), une forme en massue, assez analogue à celle du

noyau caudé. Son extrémité antérieure, plus ou moins volumineuse sui-

vant les sujets, produit la saillie connue sous le nom de tubercule aalé-

rieur de la couche optique ou corpus album subrotundum, son extrémité

postérieure, effilée en forme de queue, appartient à la face supérieure du

thalamus (Fig. 310 et 7, p. 10).

Les cellules nerveuses du noyau antérieur (Na) sont petites, étoilées et

multipolaires, et réunies en petits amas réguliers séparés par d'étroits

intervalles.

Chez le chat, le lapin, le chien, Nissl et v. Monakow ont décrit, il côté de ce noyau

antérieur principal (ant. a.), plusieurs noyaux accessoires ; v. Monakow distingue un noyau

interne et un autre ventral. Le noyau accessoire interne (ant. c.), situé dans un dédouble-

ment du stratum zonale, est caractérisé par ses cellules nerveuses volumineuses, ainsi

que par la richesse de sa substance fondamentale en fibres à myéline. Le noyau acces-

soire ventral (ant. b.) est séparé du noyau principal par de volumineux fascicules de

fibres appartenant au pédoncule interne de la couche optique. Ses cellules sont très

analogues à celles du noyau principal, la substance fondamentale seule se distingue

par une moindre densité de son réticulum.

Le noyau antérieur (Na) reçoit du segment antérieur de la capsule

interne (Cia) et de la partie antérieure du segment postérieur (Cip) de

nombreuses fibres radiées qui pénètrent dans l'extrémité antérieure de la

couche optique au-dessous du stratum zonale, traversent les couches super-

ficielles du noyau externe (Ne), puis abordent le noyau antérieur par sa partie

externe(Fig. 291). L'origine et le lieu de terminaison de ces fibres sont encore

inconnus. Proviennent-elles des cellules du noyau antérieur (fibres tha-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

GANGLIONS INFRA CORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 341

lamo-corticales), sont-elles d'origine corticale (fibres cortico-thalamiques) ?

v. Monakow les rattache, chez le lapin, à la face interne de l'hémi-

sphère, à la région qui correspondrait au lobule paracentral, à la circon-

volution frontale interne et à la circonvolution limbique, et considère cette

région comme la zone corticale du noyau antérieur. Nos recherches, basées

sur l'étude des dégénérescences secondaires chez l'homme, ne confirment

pas ces faits expérimentaux de v. Monakow. Dans les nombreux cas de

lésions corticales rapportés plushaut (p.91 et suiv.), nous n'avons jamais con-

staté une dégénérescence isolée du noyau antérieur, lequel est presque tou-

jours respecté, même dans les lésions étendues de la corticalité cérébrale,

comme dans le cas Rivaud (p. 151). Il était toutefois dégénéré avec les

autres noyaux thalamiques dans la vaste lésion corticale du cas Pradel

(p. 100). Ce noyau entre donc chez l'homme en connexion avec la corticalité

cérébrale, mais son intégrité, dans le cas Scheule (p. 133), prouve qu'il

n'est pas en connexion avec le lobule paracentral, dont les fibres de pro-

jection passent du reste, comme nous l'avons indiqué, par la partie posté-

rieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) et non pas par

le segment antérieur (Cia).

Si les connexions corticales du noyau antérieur sont mal connues,

nous savons, par contre, depuis les travaux de Cajal (1895) et de K61-

liker (1896), et contrairement à l'opinion de Gudden, que ce noyau est le

noyau terminal du faisceau de Vicq d'Azyr. Ce faisceau nait d'un tronc

commun avec le faisceau de la calotte de Gudden, prend son origine dans

les cellules du tubercule mamillaire (Fig. 274, 276 et 277) et traverse de

bas en haut le noyau externe du thalamus, à peu près dans le plan ver-

tico-transvcrsal de la commissure molle ou moyenne (com). 11 aborde le

noyau antérieur par sa partie postéro-externe (Fig. 310) et y pénètre sous

forme de fins fascicules rigides, légèrement divergents, bien différents

d'aspect des fascicules onduleux des fibres radiées corticales. Le noyau

antérieur reçoit encore, dans sa partie inféro-interne, quelques fibres du

pédoncule inféra-interne de la couche optique.

2. Noyau interne (Ni). -- Le noyau interne n'atteintpas les limites anté-

rieures de la couche optique (Fig. 310 et 291) et n'apparaît sur les coupes

vertico-transversales sériées, que lorsque le noyau antérieur commence

à diminuer de diamètre. Limité en dehors par la lame médullaire interne

(Lmi), recouvert en dedans par la substance grise centrale (Sgc) qui le sépare

du troisième ventricule, le noyau interne est intimement uni en avant au

noyau antérieur (Na) et se continue en arrière avec le pulvinar (Pul)

(Fig. 291 et 310), Sur les coupes horizontales supérieures, le noyau in-

terne et le pulvinar se fusionnent sans ligne de démarcation appréciable

(Fig. 21, p. 31). Dans la région thalamique moyenne (Fig. t3, p. 63), la

limite entre ces deux noyaux est constituée par le ganglion de l'habenula

(Gh) et le centre médian de Luys (Nm).

A l'état frais, le noyau interne présente la même couleur sombre que

Ses connexions

avec le tuliercule

mamillaire.

\T03'au interne.

soit

Sa structure.

348 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 310.- Coupe sagittale-des ganglions de la base et de la partie adjacente du tronc

encéphalique intéressant le noyau antérieur de la couche optique, le faisceau de

Vicq d'Azyr, le faisceau rétroflexe de Meynert, le noyau rouge, le pédoncule cere-

helteux supérieur. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature. ? 10 aire olfactive. - B, carrefour olfactif de Broca. - Cc(Spl), bourrelet du corps

calleux. CNR, capsule du noyau rouge. - coa, commissure antérieure. - F, champ de

Forel. - sillon olfactif. - F.11, faisceau rétroflexe de Meynert. fp, fibres perforantes

du corps calleux destinées au trigone cérébral dont elles concourent à former le fornix

longus. - ft, fibres tangentielles de la première circonvolution limbique (L,). - Le, locus

coeruleus.-Lmi, lame médullaire interne ; Lma, lame médullaire supérieure du thalamus.-

Ln, locus niger. - Na, noyau antérieur; A'e, noyau externe ; Ni, noyau interne du thalamus.

- NIl, noyau rouge. - ol',(Gr), gyrus rectus, face orbitaire de la première circonvolution

frontale. - P, pied du pédoncule cérébral. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. -

Plc%, plexus choroïdes fermant le ventricule latéral. - PiTh, pédoncule inféro-interne du

thalamus. - l'oa,Pop, fibres transversales antérieures et fibres transversales postérieures

de la protubérance. - PTm, pédoncule du tubercule mamillaire. - l'ul, pulvinar. - l'y,

fibres longitudinales de l'étage antérieur de la protubérance faisant suite à la voie pédon-

culaire et concourant à former le faisceau pyramidal. - Qa, tubercule quadrijumeau

antérieur; Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Rm, ruban de Reil médian; lil,

ruban de Reil latéral; - sec, sillon du corps calleux. - Sexv, surface extra ventriculaire

du thalamus, recouverte par la toile choroïdienne et le corps du trigone et appartenant il

la grande fente cérébrale de Bichat. ? 7-'f ? substance grise de l'aqueduc de Sylvius.

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 349

Sgc, substance grise centrale. - SgPo, substance grise de l'étage antérieur de la protubé-

rance. - SR, formation réticulée de la calotte protubérantielle. - Sti, substance innominée

sous-lenticulaire de Reichert. - lec, toenia tecta. - Ty, corps; Tga, pilier antérieur du

trigone. - Th, thalamus. - Tma, tubercule mamillaire accessoire. - tsc, taenia semi-

circularis. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - T'l, ventricule latéral. Zr, zone [réticulée

du thalamus. - II, bandelette optique. - VI, nerf moteur oculaire externe.

le noyau antérieur et le pulvinar; il se colore comme ces derniers noyaux

intensivement par le carmin, et comme eux il apparaît pâle sur les coupes

traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal. Il se rapproche également

de ces noyaux par sa structure. Comme le noyau antérieur, il contient un

grand nombre de petites cellules étoilées ou pyramidales, très rappro-

chées les unes des autres et entourées d'une substance fondamentale

pauvre en fibres à myéline. Ces cellules sont d'autant plus petites que l'on

examine des régions plus rapprochées de la substance grise centrale

(v. Monakow).

Le noyau interne reçoit, surtout dans ses régions antérieures, de

nombreuses fibres radiées qui lui viennent par les segments antérieur(Cia)

(Fig. 21,43,47 et Fig. 291 et 310) et postérieur (Cip) de la capsule interne et

qui traversent toutes le noyau externe du thalamus (Ne) et la lame médul-

laire interne (Lme). Sur les coupes traitées par la méthode de Weigert ou de

Pal, ces fascicules de fibres radiées, légèrement onduleux, se détachent

avec beaucoup de netteté sur le fond clair du noyau interne (Ni) (Fig. 21).

Ils affectent pour la plupart une direction presque sagittale et impriment t

au noyau interne,vu sur les coupes vertico-transversales, un aspect tacheté

spécial (Fig. 284, T,1er). Ces fibres tirent leur origine de la parlie externe

et antérieure des circonvolutions frontales et dégénèrent, ainsi que le

noyau interne, à la suite de lésion destructive de ces régions (Voy. cas

Moriceau, p. 147). Pour v. Monakow, la zone corticale du noyau interne

correspondrait aux deuxième et troisième circonvolutions frontales (F2, F')

et aux circonvolutions antérieures de l'insula.

Par sa partie inférieure et interne, le noyau interne reçoit de nom-

breuses fibres du pédoncule inféro-interne du thalamus, de l'anse lenticu-

laire et quelques fibres du faisceau lenticulaire de Forel. Ces fibres dégé-

nèrent à la suite de lésions de la partie antéro-inférieure des noyaux

interne et externe du thalamus (cas Gardette, Fig. 302 à 309). Le noyau

interne reçoit en outre quelques radiations strio-thalamiques qui traversent

le segment postérieur de la capsule et le noyau externe du thalamus,

dans les régions thalamiques moyenne et inférieure.

Centre médian de Luys (Nm), (Fig. 15, 43, 47, 311). Au noyau

interne de la couche optique se rattache le centre médian de Luys (Nm);

c'est un noyau irrégulièrement sphérique (Fig. 311), situé entre le pul-

vinar (Pul), le noyau inlerne (Ni) et le noyau externe (Ne) du thalamus,

au-dessus de la partie ventrale du noyau externe, en dedans de la lame

médullaire interne (Lmi) et du noyau semilunaire de Flechsig (NF), en

avant et au-dessus du corps genouillé interne (Cgi) (Fig. 43). Il est situé

Ses connexions

corticales.

Ses connexions

striées.

Centro médian do

Luys, dépendance du

noyau interne.

330 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa structure

Ses connexions

avec la corticalité

cérébrale.

dans le plan vertico-transversal et dans le plan horizontal du ganglion,

de l'habenula (Gh). En dehors et en arrière, il est nettement délimité par

la lame médullaire interne; en dedans et en avant, il se fusionne avec le

noyau interne; en avant, il envoie un petit prolongement dans l'épaisseur

de la lame médullaire interne.

Malgré la fusion si intime du noyau interne et du centre médian de

Luys, ces deux noyaux se distinguent très bien, soit à l'état frais, soif sur

des coupes colorées par le carmin ou traitées par la méthode de Weigert-

Pal. Le centre médian de Luys est très riche en fibres à myéline; il appa-

rait par conséquent plus clair que le noyau interne sur les coupes prati-

quées à l'état frais, et plus foncé que ce dernier, sur les coupes colorées

suivant la méthode de Weigert.

Les cellules du centre médian de Luys sont petites, triangulaires ou

fusiformes; elles sont entourées d'une substance fondamentale très riche

en fibres à myéline qui, disposées en fins fascicules, s'entre-croisent dans

tous les sens en formant un feutrage très dense et particulièrement abon-

dant dans les parties postéro-inférieures du centre médian. Il se confond

à ce niveau avec cette épaisse couche de fibres situées à la partie postéro-

inféro-externe du centre médian de Luys, que nous avons désignées sur

nos figures sous le nom de région du ruban de Reil médian, et à laquelle

font suite, dans les régions inférieures, les radiations de la calotte (RC)

et le ruban de Reil médian (Rm).

Chez le chat, le chien, le lapin, la taupe, etc., le noyau homologue au centre médian

de Luys affecte une forme rubannée; il est situé (med. b), d'après v. Monakow, dans un

dédoublement de la lame médullaire interne et se rapproche par sa structure de la

zone réticulée ou grillagée. - Au-dessus de ce noyau, on trouve un petit groupe très

bien différencié de cellules nerveuses, le noyau Il grandes cellules, nucleus magno-cellu-

laris, de Ganser, Nissl et v. Monakow (med. c), remarquable, comme son nom l'indique,

par le volume de ses cellules nerveuses multipolaires. Il se retrouve également chez

l'homme et ses cellules sont particulièrement apparentes sur les coupes traitées par le

carmin ou par la méthode de Marchi.

Bien que l'on ne connaisse pas encore le trajet que suivent les

cylindres-axes des cellules du centre médian de Luys, nous savons toute-

fois que ce centre affecte des connexions importantes avec la corticalité

cérébrale et avec la région de la calotte. Dans sa partie supérieure et

moyenne s'irradient de nombreuses fibres radiées qui traversent la partie

postérieure du noyau externe du thalamus, occupent la partie postérieure

du segment postérieur de la capsule interne et proviennent des parties

moyennes et supérieures des circonvolutions rolandiques et de la partie

adjacente du lobe pariétal. Ces fibres appartiennent au système de la cou-

ronne rayonnante du thalamus, aux fibres cortico-thalamiques supérieures

(Voy. p. 62); elles ont été désignées par v. Monakow sous le nom de ruban

de Reil cortical. En réalité, elles ne se rassemblent, ni dans la capsule

interne,ni dans la couronne rayonnante, en un faisceau compact et dis-

tinct, mais s'entremêlent dans toute la longueur de leur trajet avec

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 331

d'autres catégories de fibres, telles que les fibres cortico-protuhérantielles

et cortico-médullaires.

Par la région de la calotte et par la région sous-optique, le centre

médian de Luys reçoit un certain nombre de fibres du ruban de Reil mé-

dian, du pédoncule cérébelleux supérieur et des fibres longitudinales de la

formation réticulée. Ces fibres abordent le centre médian de Luys par sa

1'ic. 311. Coupes sagittales des corps opto-striés, passantpar le centre médian de Luys,

le corps de Luys et le pédoncule olfactif. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur nature.

Aol, aire olfactive. - B, fente cérébrale de Bichat. - BrQa, bras du tubercule quadriju-

meau antérieur. - Ce' (Spl), bourrelet du corps calleux. - Cg(Fc), fasciola cinerea de la cir-

convolution godronnée. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci(ll) genou de

la capsule interne. - coa, commissure antérieure. - CL, corps de Luys ? p, fibres perfo-

rantes du corps calleux. - ft, fibres tangentielles du subiculum de la corne d'Ammon-

- f'r sillon olfactif. - la, sillon de l'hippocampe. A' + po, branche commune à la scissure

calcarine et à la scissure pariéto-occipitale. - L,, première circonvolution limbique. -

Lmi, lame médullaire interne du thalamus. - ln7e, lame médullaire externe du noyau len-

ticulaire. - Ne, noyau caudé. - Na, noyau antérieur du thalamus. Ne, noyau externe.

- Ni, noyau interne de la couche optique. - Nm, centre médian de Luys, séparé de la

lame médullaire interne (Lmi') par le noyau semi-lunaire de Flechsig. - ope, face orbi-

taire de la première circonvolution frontale. - l', pied du pédoncule cérébral. - Plch

plexus choroïdes du ventricule latéral. - Pol, pédoncule olfactif. - 7 ? pulvinar. -

liolp, radiations olfactives profondes. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche

optique. - si, sillon intermédiaire ou opto-strié. - Strz, stratum zonale du thalamus. -

T,q, corps du trigone. - Th, couche optique. - Tol, tubercule olfactif. - tse, ta : nia semi-

circularis. - VCst, veine du corps slrié. - l'l, ventricule latéral. '1t "l, pli rétro-lim-

bique. - II, bandelette optique.

Ses connexions

av ec la région de la

calotte, en particu-

lier avec le ruban de

Reil médian, le pé-

doncule cérébelleux

supérieur et la for-

mation réticulée.

352 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Lame médullaire

interno.

Sa lamo supplé-

mentaire supérieure.

Son étendue et ses

rapports.

Sa lamo supplé-

mentaire moyonne.

parlie inférieure et par toute la hauteur de sa face externe, puis s'y ter-

minent.

Le centre médian de Luys représente donc une sorte de relais gan-

glionnaire entre le neurone bulbo-thalamique du ruban de Reil qui s'y

termine et les neurones thalamo-cortical et cortico-thalamique qui y

prennent leur origine ou y arrivent.

Lame médullaire interne (Lmi) (Fig. 7, 21, 43, 47, 310, 311, 323, 324.

325). La lame médullaire interne sépare le noyau interne du noyau

externe. Sur les coupes verlico-transversales (Fig. 7, p. '10, 323, 32u., 325),

elle occupe toute la hauteur du thalamus, se dirige obliquement en bas et

en dehors, et se bifurque en haut pour former une lame médullaire sup-

plémentaire que l'on peut désigner sous le nom de lame médullaire szrpé-

1'l'eure,. celle-ci s'implante comme une sortedegouttière sur la lame médul-

laire interne, décrit dans son ensemble une courbe à concavité inférieure,

loge la queue et l'extrémité antérieure du noyau antérieur qu'elle sépare

des noyaux interne et externe et atteint de chaque côté le stratum zonale

qui la renforce par de nombreuses fibres. Il résulte de cette disposition

que l'on peut considérer la lame médullaire supérieure soit comme une

dépendance de la lame médullaire interne, soit comme un dédoublement

du stratum zonale (Fig. 323, 324, 325).

La lame médullaire interne n'appartient qu'aux trois quarts antérieurs

du thalamus. Les coupes horizontales qui passent par le tiers moyen de la

couche optique montrent qu'elle n'atteint pas le pulvinar et qu'elle décrit

deux courbes en sens inverse présentant ainsi l'aspect d'un S italique. La

courbe antérieure (Fig. 21, p. 31) passe en arrière du noyau antérieur, la

courbe postérieure circonscritle centre médiandu Luys. Sur les coupes plus

inférieures, lorsque le noyau antérieur a disparu, la courbure anlérieure

disparaît à son tour et la lame médullaire interne n'atteint plus l'extrémité

antérieure de la couche optique (Fig. 43, p. 63). Sur les coupes qui inté-

ressent le tiers inférieur de la couche optique (Fig. 47, p. 69), la partie

antérieure de la lame médullaire interne correspondu la commissure molle

ou moyenne (com)à laquelle elle envoie de nombreuses fibres. Dans cette

même région, la courbe de la partie postérieure de la lame médullaire

interne s'accentue et sépare le centre médian de Luys (Nm) de la région

du ruban de Reil médian (rgRm), du bras du tubercule quadrijumeau

postérieur (BrQp) et, plus en dedans, du corps genouillé interne (Cgi).

Elle se dédouble en outre (Fig. 47, p. G9 et Fig. 311) et donne naissance à

une lamelle médullaire supplémentaire, la lame médullaire moyenne qui

limite le noyau semi-lunaire de Flechsig (NF) et le sépare en dehors du

faisceau tlialamique de Forel (Fth). Aux confins de la région sous-optique

enfin (Fig. 312), la lamc médullaire interne, réduite encore dans ses dia-

mètres antéro-postérieurs, est située en dehors du faisceau rétroflexe de

Meynert (FM) et du ruban de Reil médian (Rm), en dedans du noyau

semi-lunaire de Flechsig. Elle envoie un grand nombre de ses fibres dans

GANGLIONS tNFRACOR'HCAUX : COUCHE OPTIQUE 3 : i3

la région sous-optique : les antérieures se joignent au faisceau thalamique

de Forel et aux radiations de la calotte (RC), les postérieures situées au

voisinage du centre médian de Luys se rendent dans la région du ruban

de Reil médian.

La lame médullaire interne est formée de fibres à direction surtout

verticale et de fibres à direction plus ou moins sagittale. Une partie de

ces dernières traversent la commissure molle et établissent une con-

nexion entre les deux lames médullaires internes, les autres se recourbent

en bas dans les régions ventrales de la couche optique et se joignent aux

fibres verticales.

Les fibres verticales et sagittales sont croisées par les faisceaux radiés

des régions antéro-externes du thalamus (Fig. 310), qui traversentle noyau

externe et la lame médullaire interne avant d'aborder le noyau interne.

Entre ces fibres, on trouve constamment, dans la lame médullaire interne,

de petites cellules nerveuses, et quelques rares cellules multipolaires

plus volumineuses.

L'origine des fibres de la lame médullaire interne n'est pas encore

élucidée. La plupart proviennent évidemment des cellules nerveuses

situées dans la lame médullaire interne, ou adjacentes il cette lame.

Quelques-unes ne sont probablement que les collatérales des fibres radiées

ou du stratum zonale ; d'autres représentent des libres terminales pro-

venant de la région sous-optique ou de la calotte du pédoncule cérébral

en particulier du pédoncule cérébelleux supérieur, de la formation réti-

culée, etc. La lame médullaire interne est en effet en connexion étroite

avec la région sous-optique et elle contient, à côté de fibres qui prennent

leur origine dans le thalamus, d'autres qui s'y terminent.

Noyau externe (Ne) (Fig. 7, 10, Il., 21, 41, 43, 47, 310, z1, 312,

323, 321, 325). Le plus volumineux des noyaux thalamiques, le noyau

externe, occupe la partie supérieure et externe de la couche optique, corres-

pond au segment postérieur ou lenliculo-optique de la capsule interne

(Cip) et se caractérise à l'état frais par un aspect strié qu'il doit aux fibres

radiées qui le pénètrent. Grâce à sa richesse en fibres à myéline, il est plus

pâle à l'état frais que le noyau antérieur, le noyau interne et le pulvinar.

11 se colore moins intensivement par le carmin et apparaît plus foncé sur

les coupes traitées suivant les méthodes de Pal ou de Weigert (Fig. 21

et 43). Il est donc facile à reconnaître sur ces coupes, et se présente sur

celles qui sont pratiquées horizontalement sous l'aspect d'un noyau

allongé, légèrement convexe en dehors, et qui occupe les trois quarts anté-

rieurs du thalamus (Fig. 21, p. 31). Sur les coupes vcrtico-transversales

et sagittales, il occupe toute la hauteur du thalamus, repose sur la région

sous-thalamique de Forel et décrit une courbe autour des parties anté-

rieure et externe du noyau interne (Ni). Il résulte de cette disposition

que sur les coupes horizontales passant par les couches supérieures du

thalamus, les noyaux externe et antérieur sont seuls intéressés (T. le ?

TOME 11. 23

Sa constitution.

Noyau externe.

Son aspect.

Son étendue.

3Cî4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses rapports.

Fig. 304 et 305). Ce n'est que sur les coupes plus inférieures et lorsque

la queue du noyau antérieur a disparu, que l'on voit apparaître le noyau

interne. Il en est de même lorsque l'on étudie la couche optique sur des

coupes vertico-transversales. Tant que ces dernières passent par les

régions antérieures du thalamus, elles n'intéressent que les noyaux

externe et antérieur, et le noyau interne n'est pas entamé. Ce noyau

interne n'apparaît en effet sur les coupes sériées que lorsque le noyau

antérieur commence déjà à diminuer de volume (Fig. 323). Le noyau

externe (Ne) enveloppe donc en grande partie les noyaux antérieur et

interne. Cette disposition, très manifeste déjà chez l'homme (Voy. éga-

lement Coupes sagittales, Fig. 310 et 311), est encore beaucoup plus

accusée chez le chat, où le noyau externe recouvre en avant et en haut le

noyau antérieur à la façon d'un capuchon ou d'une sphère demi-creuse.

La lame médullaire interne (Lmi) limite le noyau exlerne en dedans et

le sépare, d'avant t en arrière, du noyau antérieur (Na), du noyau interne (Ni)

et du centre médian de Luys (Nm) (Fig. 21). En dehors, il est recouvert

par le segment postérieur de la capsule interne (Cip) auquel il correspond

dans toute son étendue et dont le sépare la lame médullaire externe (Lmc)

et la zone réticulée ou grillagée (Zr). Cette dernière ne constitue du reste,

ainsi que nous le verrons plus loin (p. 358), qu'un de ses noyaux acces-

soires. La face supérieure du noyau externe est recouverte par le stratum

zonale (Strz) (Fig. 290) et concourt à former la face supérieure du thalamus.

Sa partie externe, recouverte par l'épendyme ventriculaire, appartient au

plancher du ventricule latéral. Sa partie inlerne, située en dedans du

sillon elioroidien (sch), appartient à la surface extérieure du cerveau

intermédiaire ; elle est recouverte par la toile choroïdienne et le corps du

trigone (Tg) (Voy. T. le1", Fig. 216, p. 378).

Par sa face inférieure le noyau externe repose sur la région sous-

optique de Forel (Fig. 310, 311, 312 et 2t, p. 35). Il est en rapport d'avant

en arrière : 1° avec l'anse du noyau lenticulaire (Al) et le pédoncule infé-

rieur du thalamus (PiTh) qui s'irradient dans l'extrémité antérieure du

thalamus ; 2° avec la zona incerta (Zi) et le faisceau lenticulaire de Forel (FI)

qui correspondent au tiers antérieur de la couche optique; 3" plus en

arrière, le noyau externe repose sur le champ de Forel (F), le corps de

Luys (CL), le noyau rouge (NR) et reçoit ou émet le faisceau thalamique

de Forel (Flli), les radiations de la calotte (RC) (T. Il ? Fig. 285) et le

ruban de Reil médian (Rm); 4° son tiers postérieur, enfin, est en rapport

avec le locus niger (Ln), la partie postérieure du pied du pédoncule céré-

bral (Fig. 7, p. 10) (P) et avec le corps genouillé interne (Cgi) aux confins

du pulvinar (Pul) (T. Ie1", Fig. 287).

En avant, le noyau externe concourt avec le noyau antérieur à limiter

le trou de Monro (T1\J). Il est séparé de l'épendyme ventriculaire par les

fibres du stratum zonale, et il est traversé dans toute sa hauteur par le

faisceau de Vicq d'Azyr (VA, Fig. 310).

En arrière, le noyau externe se continue avec le pulvinar, mais la fusion

GANGLIONS I\l'R : 1CORTICIUI : COUCHE OPTIQUE. Sa ! )

de ces deux noyaux est moins intime que celle du pulvinar et du noyau

interne. Sur les coupes traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, le

noyau externe se distingue du pulvinar par son aspect plus foncé et par

les rapports qu'il affecte avec la capsule interne. Le noyau externe corres-

pond en effet au segment postérieur (Cip), le pulvinar au segment rétro-

lenticulaire (Cirl) de cette capsule. La lame médullaire externe (Lme)

enfin envoie entre ces deux noyaux un éperon d'autant plus saillant, que

l'on s'approclie davantage des régions ventrales du noyau externe (Fig. 21,

p. 31 et u3 p. 63). Dans ces régions, le noyau externe est séparé du pul-

vinar par le corps genouillé interne (Cgi) compris entre le bras du tuber-

cule quadrijumeau antérieur (BrQa) et le bras du tubercule quadrijumeau

postérieur (BrQp) (Fig. 312, Fig. 17, p. 69 et Fig. 24, p. 35).

Le noyau externe reçoit par toute sa hauteur et par toute son étendue

antéro-postérieure de nombreux et d'épais fascicules de fibres radiées qui

se détachent du segment antérieur, du segment postérieur et du segment

sous-lenticulaire de la capsule interne. Les fibres radiées qui suivent le

segment, antérieur de la capsule interne (Cia) (Fig. 291 el 21, p. 31) et

pénètrent en pinceau dans l'extrémité antérieure du noyau externe, le

traversent dans toute sa largeur, aux confins du noyau antérieur (Na), lui

abandonnent des fibres, croisent la partie supérieure du faisceau de Vicq

d'Azyr (VA) et la lame médullaire interne, puis s'épuisent dans le noyau

interne (Ni) auquel elles sont en partie destinées. Elles affectent une

direction presque sagittale, apparaissent sectionnées parallèlement à leur

axe sur les coupes horizontales el donnent au noyau externe, vu sur les

coupes vertico-transversales, un aspect Lâcheté spécial (Fig. 323, 324, va).

Les fibres qui lui arrivent par le segment postérieur de la capsule

interne (Cip) se dirigent obliquement de haut en bas et de dehors en

dedans; elles sont sectionnées parallèlement à leur axe sur les coupes

vertico-transvcrsales (Fig. 7, p. 10) et plus ou moins obliquement sur les

coupes horizontales (Fig. 291 et T. ler, Fig. 305 à 307). Particulièrement

abondantes dans la moitié supérieure ou dorsale du noyau externe, elles

existent néanmoins dans la moitié inférieure ou ventrale, mais leur obli-

quité est moindre et elles apparaissent sur les coupes horizontales sec-

tionnées parallèlement à leur axe. Une partie des fibres inférieures et

postérieures passent par le segment sous-lenticulaire de la capsule interne

(Cisl) et présentent un trajet légèrement oblique en haut et en dedans.

Les fibres radiées sont constituées à la fois par des fibres cortico-tlea-

lamiques, des fibres thalamo-corticales et des fibres strio-lhalamiques.

Les premières, fibres cortico-thalamiques , prennent leur origine dans

l'écorce cérébrale, appartiennent au système de projection corticale et

passent par la couronne rayonnante et la capsule interne (Cia, Ci(g), Cip,

Cisl). Elles proviennent du secteur moyen de l'hémisphère cérébral, en

particulier des circonvolutions rolandiques et de la partie adjacente des

lobes pariétal et frontal, et dégénèrent avec les autres libres de projection

corticale il la suite de lésions destructives de ces régions (p. 91 et suiv.).

.Ses fibres radiées.

Constitution des

)iht'osradt6os.

Connexion du

noyau externe :

11) avec la corticahté

cérébrale ;

356 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

2° a^ ce le corps

strié ; : ! avec la région

de la calotte.

Le secteur moyen de l'hémisphère représente donc la zone corlicale du

noyau externe; les recherches exposées plus haut (p. 62 et p. 128 à 137)

montrent en outre que les lésions partielles des circonvolutions rolan-

diques déterminent une dégénérescence partielle du noyau externe, dégé-

nérescence qui correspond très exactement au champ dégénéré cap-

sulaire.

Les fibres tlealamo-corticales prennent leur origine dans le thalamus

(noyaux antérieur, interne et externe), se terminent dans l'écorce cérébrale

et suivent en sens inverse le trajet des fibres corticifuges; elles dégé-

nèrent comme les libres cortico-thalamiques à la suite de lésions corticales ,

mais leur dégénérescence est rétrograde, cellulipète et peut aller jusqu'à

la disparition complète de la fibre nerveuse lorsque la lésion est ancienne

ou remonte à la première enfance. L'existence des fibres thalamo-corti-

cales est démontrée à l'état de pureté pour ainsi dire dans nos deux cas

d'hydrocéphalie congénitale avec malformation cérébrale remontant aux

premiers stades de la vie embryonnaire (cas Richard et cas Longery,

p. 185 à 216).

Les fibres strio-tlaalnnziqzces appartiennent aux radiations de môme

nom (Voy. p. 321). Elles relient le noyau lenticulaire elle noyau caudé à la

couche optique, croisent, dans le segment postérieur de la capsule interne

les fibres de projection corticales et les fibres thalamo-corticales à angle

plus ou moins droit et dégénèrent à la suite des lésions du noyau lenti-

culaire (cas Ronse, p. 332) et à la suite de lésions thalamiques (cas

Gardette, p. 338).

La multiplicité d'origine des fibres radiées, le grand champ cortical

auquel elles appartiennent, expliquent pourquoi dans les lésions corticales

leur dégénérescence est presque toujours partielle. Dans les vastes et

anciennes lésions corticales (cas Pradel, p. 100, Rivaut, p. 151), la dégé-

nérescence peut être complète dans la moitié dorsale du noyau externe,

mais elle est toujours partielle dans la moitié ventrale qui reçoit surtout

le contingent des fibres strio-lhalamiques. Quant aux vastes lésions cap-

sulaires, elles n'amènent qu'exceptionnellement une destruction complète-

des différents segments de la capsule interne, et partant, on trouve

toujours dans le noyau externe des fibres radiées conservées.

Dans la partie inférieure ou venlraledu noyau externe, partie qui corres-

pond à la couche ventrale du thalamus de Meynert et au groupe des noyaux

ventraux de v. Monakow, il existe à côté des fibres radiées un très grand

nombre de fibres à direction plus ou moins verticale, qui occupent toute

l'étendue antéro-postérieurc du noyau externe, depuis le faisceau de Vicq

d'Azyr jusqu'au corps genouillé interne, et qui forment un feutrage

d'autant plus dense et plus serré que l'on s'approche de la région sous-

optique. Les fibres externes appartiennent à la lame médullaire externe

(Lme) du thalamus et au faisceau thalamique de Forel (Flh) (Fig. 47, p. 69),

faisceau volumineux qui occupe les deux quarts moyens du noyau externe,

et qui se continue dans la région sous-optique avec le champ de Forel et

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièr<

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. : ¡ : ;7

la partie antérieure de la capsule du noyau rouge. Les fibres postérieures

sont comprises enlre le centre médian de Luys et le corps genouillé

interne; elles occupent cette région que nous avons désignée sur nos coupes

sous le nom de région du ruban de Reil médian (RgRm) (Fig. 47, p. 69 et

Fig. 312) et se continuent dans la région sous-optique et dans la calotte

pédo nculaire avec le ruban de Reil médian et les radiations de la calotte. Le

ruban de Reil médian est formé dans ces régions par un dense feutrage

de fibres qui entoure la partie postérieure, inférieure et externe du centre

médian de Luys; les radiations de la calotte se caractérisent par leur

aspect fasciculeux el onduleux.

Au noyau externe du thalamus sont annexés la lame médullaire externe

et deux noyaux accessoires : le noyau semi-lunaire de Flechsig et la zone

réticulée ou grillagée.

La Lame médullaire externe (Lme) occupe toute la hauteur de la

face externe du thalamus : elle est située dans l'épaisseur même du noyau

externe et du pulvinar, et sépare de ces noyaux la zone réticulée ou gril-

lagée (Zr). Cette dernière, en contact immédiat avec les segments pos-

térieur (Cip) et rétro-lenticulaire (Cirl) de la capsule interne, constitue la

véritable limite du thalamus. Mince en haut et en avant où elle s'im-

plante sur le stratum zonale, la lame médullaire externe s'épaissit en bas

et surtout en arrière, dans la région du pulvinar, où elle concourt à former

la zone de Wernicke (W).

Etudiée sur les coupes horizontales microscopiques sériées, la lame

médullaire externe décrit une courbe à convexité externe, très peu pro-

noncée au niveau du noyau externe, mais beaucoup plus accusée dans la

région du pulvinar. Ici elle refoule en dehors la zone réticulée et le

segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), lequel ne se trouve

plus sur le prolongement du segment postérieur (Cip) (Fig. 21, p. 31).

Dans la région du noyau externe, la lame médullaire externe est for-

mée par, deux ou trois rangées de gros fascicules, sectionnés perpendicu-

lairemcnl à l'axe de leurs fibres et réunis entre eux par de fines fibres à

myéline à direction verticale et sagittale. Ces gros fascicules appartiennent

incontestablement aux fibres radiées qui longent la lame médullaire

externe (Lme) avant de pénétrer dans le noyau externe (,Ne), ainsi que le

montrent nettement les coupes vertico-l ransversales. Les fibres verticales

et sagittales représentent les véritables fibres propres delà lame médullaire

externe. Elles sont peu nombreuses dans les régions supérieures du tha-

lamus, mais augmentent rapidement de nombre dans les régions infé-

rieures ou ventrales où elles s'unissent au faisceau thalamique de Forel

(Flh) qu'elles concourent en partie à former.

Dans la région du pulvinar (Pul), la lame médullaire externe s'épaissit

considérablement et constitue une zone de fibres très compactes connue

sous le nom de zone, de champ triangulaire de Wernicke (\V), (dreieck iges

Markfeld m.) (Voy. p. 362).

Lame médullaire

externe.

Son étendue.

Son a'-pect dans

la région du no) au

externe.

Son aspect dans la

région du pnh lI1ar.

358 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ts o va semi-lu-

naire de Flechsig,

dépendance du

noyau externe.

Ses rapports

Zone réticulce,de-

pcuuance du noyau

externe.

Ses rapports.

Son segment anté-

rieur.

Son segment pos-

térietir.

1. Noyau semi-lunaire de Flechsig (NF), (Fig. 47, 312, 311), (Schalen-

formigerKorper,v.Tschisli, Flechsig), Noyau cupuli forme. medialerNeben

kern der ventralen Gruppe (vent, b) v. Monakow, noyau arqué, Kolliker).

Le noyau semi-lunaire occupe la partie ventrale du noyau externe; il

est situé en dehors du centre médian de Luys (Nm) qu'il entoure à la

façon d'un croissant ou d'une faux. Pauvre en fibres à myéline, mais

entouré par des régions qui en sont abondamment pourvues, le noyau

semi-lunaire se présente sur les coupes traitées par la méthode de 1\'ei-

gert ou de Pal comme un noyau très clair, et de ce fait se délimite très

bien des noyaux avoisinants. En dedans, la lame médullaire interne (Lmi)

le sépare du centre médian de Luys; en dehors, une petite lamelle médul-

laire supplémentaire, la lame médullaire moyenne (Lmm), le sépare du

faisceau thalamique de Forel (Fth); en arrière, il ebt en rapport avec la

région du ruban de Reil médian (RgRm) (Fig. 47 et 312); en bas, il repose sur

la région sous-optique et en particulier sur les radiations du noyau rouge.

2. Zone réticulée ou grillagée (Zr) (Fig. 29, 43). La zone grillagée

se rat facile au noyau externe (Ne) et au pulvinar (Pul). Elle se présente

sous l'aspect d'une mince lamelle de substance grise qui recouvre toute

la face externe du noyau externe et du pulvinar, et sépare ces noyaux £

de la capsule interne.

Située en dehors de la lame médullaire externe (Lme), elle est traversée

par tous les fascicules de fibres radiées qui pénètrent dans le thalamus et

qui forment, en s'entre-croisant les uns avec les autres, un vaste réseau,

sorte de grillage qui recouvre toute la face externe de la couche optique.

Les mailles de ce réseau sont remplies par la substance grise de la zone

réticulée ou grillagée, laquelle communique ainsi largement avec la sub-

stance grise du noyau externe et du pulvinar.

On peut considérer a la zone réticulée deux segments : l'un antérieur,

compris entre le noyau externe et le segment postérieur de la capsule

interne (Cip), l'autre postérieur, en rapport avec le pulvinar, la zone de

Wernicke (W) et le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl).

Mince en avant, au voisinage du genou de la capsule interne, le segment

antérieur de la zone grillagée ou réticulée augmente peu à peu d'épaisseur

et se porte en arrière et en dehors en décrivant une légère courbe à

convexité externe. Dans les régions ventrales du noyau externe, elle se

place en dehors et au-dessous du faisceau thalamique de Forel (Fth), et

se continue avec la zona incerta du même auteur (Zi) (Fig. 32.

Le segment postérieur de la zone réticulée est beaucoup plus épais

que son segment antérieur. Il décrit une courbe à convexité externe

beaucoup plus accusée que celle du segment antérieur, et forme avec ce

dernier un angle obtus ouvert en dehors (Fig. 43, p. 63). Dans les régions

thalamiques inférieures, cet angle se ferme peu à peu et devient presque

un angle droit lorsque le champ triangulaire de Wernicke vient coiffer le

corps genouillé externe (Câc), (Fig. 312 et 47, p. G9). La partie posté-

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 359

Fic. 312. - La région ventrale du thalamus, le noyau semi-lunaire de Flechsig, les

segments postérieur et rétro-lenticulaire de la capsule interne. Coupe horizontale

passant aux confins des régions thalamique et sous-thalamique et sectionnant les

commissures postérieure, moyenne et antérieure. - Méthode de Weigert (voy. des-

cription de cette coupe, T. Ier, Fig. 30ru, p. 612).

Alv, alvéus. - 1.11, avant-mur. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. -

CA, corne d'Ammon. Cc(,9), genou du corps calleux. - Ce, capsule externe. Ceux, cap-

sule extrêmes Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cet,

corps genouillé interne.-Cia, segment antérieur de lacapsule interne. Ci(g), genou dela

capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne. - coa, commissure antérieure. - coin, commissure

molle. - cop, commissure postérieure. -1 ? troisième circonvolution frontale. - FI, fais-

ceau lenticulaire de Forel. - Fie, fibres lenticulo-caudées. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de )Ieynert. FT, faisceau de Tûrck. Fth, fais-

ceau thalamique de Forel. Gh, ganglion de l'habenula. Il, hippocampe. i, sillon

insulaire. - la, partie antérieure de l'insula. - Ip, partie postérieure de l'insula. -

le, lame cornée. - lme, hune médullaire externe du noyau- lenticulaire. - lnaé', lame

médullaire supplémentaire du segment moyen du noyau lenticulaire (NL,). - Lmi, lame

médullaire interne du thalamus. - lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire.

- lmt, lame médullaire interne supplémentaire divisant en deux segments le seg-

360 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les cellules ner-

veuses du noyau ex-

terne.

ment interne du noyau lenticulaire (ATi). - Lms, lame médullaire superfieielle. ma, sil-

lon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - NC,

tête du noyau caudé. - i\'C', queue du noyau caudé. - noyau semi-lunaire de Flech-

sig. - \'L3, cVL, Xi, troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire ;

les premier et deuxième segments (NL,, '\IL2) sont subdivisés par des lames médullaires sup-

plémentaires lme', lmi'. PaTh, pédoncule antérieur de la couche optique. pCR,

pied de la couronne rayonnante. - PiTh, pédoncule inférieur de la couche optique.

Plch, plexus choroïdes. - 7 ? pulvinar. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. -

rg Rm, région du ruban de Reil médian. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - Sage,

substance grise centrale du troisième ventricule. - SI, septum lucidum. - T,, première

circonvolution temporale. - Tap, tapetum. - Tga, pilier antérieur du trigone.- Tgp (Fi)

pilier postérieur du trigone (Fimbria). - Th, thalamus. - troisième ventricule. -

VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. W, zone

de 1\'erniclce. - Zi, zona incerla de Forel. -

rieure du segment postérieur de la zone réticulée disparait bientôt

(Fig. 47, p. 69), et ce segment se trouve alors réduit à une mince lamelle

grise, dirigée presque transversalement de dedans en dehors qui sert de

limite entre les segments postérieur (Cip) et rétro-lenticulaire de la cap-

sule interne (Cirl) et s'enfonce à la façon d'un coin entre le corps

genouillé externe (Cge) et le faisceau de Turck (FT) (Fig. 312).

Ces deux segments. de la zone réticulée constituent chez le chat, le chien, le lapin,

deux noyaux volumineux, relativement beaucoup plus épais et plus larges que chez

'l'homme, et en connexion avec deux territoires corticaux distincts. Le noyau postérieur,

grâce au faible développement du pulvinar ainsi qu'à la situation dorsale du corps

genouillé externe chez ces animaux, forme non pas une mince lamelle comme chez

l'homme, mais un véritable noyau conique, situé entre le corps genouillé externe, la

bandelette optique et la partie postérieure du pied du pédoncule cérébral (v. Monakow).

Les cellules nerveuses du noyau externe sont en général volumineuses,

beaucoup plus volumineuses que celles du noyau antérieur. Elles sont

étoilées, multipolaires, et présentent, suivant les régions, un groupement

un peu spécial. Dans la zone réticulée ou grillagée, les cellules nerveuses

sont petites, entourées d'une substance fondamentale abondante qui rem-

plit toutes les mailles de celte zone. Çà et là, on trouve quelques rares

cellules multipolaires plus volumineuses. Le segment antérieur du noyau

externe se rapproche par sa structure de celle de la zone réticulée : les

petites cellules sont réunies en petits groupes très rapprochés, les cel-

lules volumineuses sont régulièrement disséminées et séparées par de

larges intervalles. Dans le segment postérieur du noyau externe, en par-

ticulier au voisinage du centre médian de Luys, la disposition des cel-

lules nerveuses est autre. Elles sont, ainsi que v. Monakow l'a indiqué,

d'autant plus petites, d'autant plus serrées les unes contre les autres et

entourées d'une substance fondamentale d'autant plus intensivement

colorée par le carmin, que l'on se rapproche davantage de la lame mé-

dullaire interne. Du côté de la lame médullaire externe et des régions

ventrales du noyau externe, les cellules deviennent plus volumineuses,

atteignent le double du volume des cellules précédentes, et se rencontrent

soit isolées, soit disposées en petits groupes et entourées d'une substance

fondamentale riche en fibres à myéline. Ces fibres s'entre-croisent dans

GANGLIONS INFHACOHTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 361

tous les sens, forment un feutrage très serré d'autant plus dense que

l'on se rapproche davantage des régions ventrales du noyau externe et

du faisceau thalamique de Forel, et impriment au noyau externe, sur

les préparations traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, une colo-

ration foncée.

Celle distribution des cellules du noyau externe du thalamus, pour nette qu'elle soit,

ne nous paraît cependant pas suffisante pour autoriser les divisions proposées par

v. Monakow. Cet auteur subdivise le noyau externe en deux noyaux, l'un dorsal, l'autre

ventral. Le noyau ventral comprend quatre noyaux accessoires; le premier, ou central

(centraler Nebenlcern vent. a), correspond au faisceau thalamique deForel; le second, ou

postéro-externe (laleralcaudaler Abschnitt, vent. c), est situé en avant du corps genouillé

interne, en arrière et en dehors du centre médian de Luys et correspond à cette partie

que nous avons désignée sous le nom de région du ruban de Reil médian (RgRm). Le troi-

sième, ou interne, représenté par le noyau semi-lunaire de Flechsig (medialer i'lebenkern

der ventralen Cruppe, vent. b), constitue seul un noyau distinct; enfin le quatrième, ou

antérieur (vorderer Abschnitt der ventralen Kerngruppe, vent. ant.), n'est autre que la

partie antéro-inférieure du noyau externe de Burdach.

Pulvinar (Pul., Fig. 295, 310, 311, 313). Rattaché suivant les

auteurs, tantôt au noyau externe, tantôt au noyau interne, le pulvinar

forme il la partie postérieure de la couche optique cette saillie volumi-

neuse et libre, variable dans sa forme et ses dimensions, tantôt conique,

tantôt régulièrement arrondie, que recouvrent la toile choroïdienne, le

pilier postérieur du trigone (Tgp) et plus médiatement le bourrelet du

corps calleux (Ce [Spl], Fig. 310 et 311).

11 constitue l'extrémité postérieure de la couche optique, atteint chez

l'homme son plein développement et reste rudimentaire chez la plupart des

animaux où il constitue un petit noyau mal délimité, situé à la partie supé-

rieure du thalamus, en avant du corps genouillé externe. En avant et en

bas, le pulvinar se recourbe et embrasse dans sa courbe la partie posté-

rieure du pied du pédoncule cérébral (P), dont le séparent les corps

genouillés externe et interne (Cge, Cgi) ci entre lesquels il envoie un petit

prolongement que v. Monakow considère, comme un noyau spécial, le

noyau postérieur du thalamus. Cette disposition apparaît très nettement

sur les coupes sagiltales ainsi que sur les coupes soit horizontales, soit

plus ou moins obliques en avant et en bas. Les premières montrent

nettement la courbe décrite par le pulvinar (Fig. 311, 282); les autres,

les rapports de ce ganglion avec les corps genouillés (Fig. 47, 312,24

et Fig. 48, 25, 12).

En haut et en avant, le pulvinar se continue sans ligne de démarca-

tion nette avec la face supérieure du thalamus; la limite est constituée

par une ligne transversale passant par la commissure postérieure (cop),

en arrière du ganglion de l'habenula (Gh). Son bord interne, véritable

face, est libre et recouvre les tubercules quadrijumeaux (Qa, Qp) et les

bras (BrQa, BrQp) qui en partent; son bord externe correspond au sillon

choroïdien (sch) et, plus en arrière, au sillon opto-strié (si) et au ta-niv

Pulvinar.

Sa situation.

Ses rapports.

362 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le champ triangu-

laire de Wernicke.

Stratum zonale du

pulvinar et do la

l'ace libre du thala-

mus.

semicircularis (tsc). Toute la face libre du pulvinar est e ? ? 'c ? c/< ? e«/6 ? e

et appartient, ainsi que l'embryologie le démontre, à la surface exté-

rieure du cerveau intermédiaire (Fig. 310). La face externe du pulvinar

est adhérente dans toute son étendue et recouverte par la zone réticulée

ou grillagée (Zr) les segments rétro-lenticulaire (Cirl) et sous-lenticulaire

(Cisl) de la capsule interne en particulier par le faisceau temporo-thala-

mique d'Arnold (fTth, Fig. 313). Elle est convexe, et fait une saillie

beaucoup plus accentuée que celle du noyau externe du thalamus, de telle

sorte que le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne n'est pas

situé sur le prolongement de son segment postérieur (Cip). Cette dispo-

sition s'accentue d'autant plus que l'on étudie des coupes plus inférieures.

Elle est due en grande partie au développement considérable que prend

dans cetle région la lame médullaire externe du pulvinar qui constitue le

champ triangulaire de Wernicke (W). Ce champ affecte sur les coupes

vertico-transversalcs une forme irrégulièrement triangulaire à base infé-

rieure, que Wernicke a comparée à une corne d'abondance (Fig. 313).

En haut, il s'effile et s'implante sur le stratum zonale (Strz) ; en bas, il

s'élargit, s'épaissit considérablement et emboîte le corps genouillé externe

(Cge) qui se loge dans sa concavité. Sur les coupes horizontales (Fig. 295), ce

champ affecte la forme d'une gouttière verticale, ouverte en dedans, dont

le bord postérieur s'implante sur le stratum zonale et dont le bord anté-

rieur, très épais, forme une sorte d'éperon saillant qui sert de limite

entre le noyau externe et le pulvinar. Le champ de Wernicke est sur-

tout formé de fines fibres verticales, fortement colorées par l'héma-

toxyline et qui, disposées en faisceaux serrés, séparés par des intervalles

allongés, sont fort analogues aux fibres de la bandelette optique aux-

quelles elles font suite. Elles pénètrent dans le corps genouillé externe

ou en proviennent, appartiennent au système visuel et sont croisées par

les fibres radiées du pulvinar qui divisent les fibres verticales du champ

de Wernicke en rangées transversales (Fig. 295).

Sur les coupes horizontales sériées, le pulvinar, grâce à sa situation

et à sa richesse en fibres radiées, semble faire suite au noyau externe. En

réalité, il se continue avec le noyau interne (Ni) dont il présente la struc-

ture et la coloration sur les coupes traitées soit au carmin, soit d'après

les méthodes de Weigert et de Pal. Sur les coupes horizontales supé-

rieures (Fig. 21, p. 311 il est impossible de délimiter le pulvinar du noyau

interne. Plus bas (Fig. 43, p. G3), la limite est constituée par le ganglion

de l'habenula (Gh) et le centre médian de Luys (Nm). Plus bas encore

(Fig. 47, p. 69), aux confins delà région sous-optique, le corps genouillé

interne (Cgi) sépare le pulvinar des noyaux externe et interne du thalamus.

La face libre du pulvinar est recouverte d'une mince couche de libres

à myéline, le stratum zonale, qui mesure un peu moins d'un millimètre

d'épaisseur et se prolonge en avant sur la face supérieure des noyaux

interne, externe et antérieur du thalamus. Les libres qui forment le re-

vêtement zonal de la couche optique, affectent surtout une direction

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 363

FIG. 313. - Le pulvinar, le corps genouillé externe, la zone de Wernicke, le segment

rétrolenticulaire de la capsule interne, les segments supérieur et inférieur de la -

couronne rayonnante vus sur une coupe vertico-transversale passant par le bourre-

let du corps calleux, le corps genouillé interne et le tubercule quadrijumeau anté-

rieur. - Méthode de Weigert, 3/2 grandeur nature.

BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. - BrQp, bras du tubercule quadri-

jumeau postérieur. - CA, corne d'Ammon. Ce, bourrelet du corps calleux. - Cg, cir-

convolution godronnée, - Cge, corps genouillé externe. - Ci, corps genouillé interne.

36'r ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules nerveuses

du pulvinar.

16

Cing, cingulum; Ciccg(p), son faisceau postérieur. -Cirl, segment rétrolenticulaire de la

capsule interne. - on, sillon calloso-marginal ; cm', sa branche verticale. cp, la couche

des fibres profondes du tubercule quadrijumeau antérieur. - CR, le segment supérieur

de la couronne rayonnante. - pCR, le pied de la couronne rayonnante. - ds, diverticule

du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Flp, faisceau longitudinal

postérieur. - ft, fibres tangentielles du ta ! nia tecta. - Fus, lobule fusiforme. - Il, cir-

convolution de l'hippocampe. ip, sillon inter-pariétal. - Lms, lame médullaire super-

ficielle du subiculum. - L,, première circonvolution limbique ou circonvolution du corps

calleux. Ne, noyau caudé ; Nc, la partie recourbée de sa queue. NJ.3, putamen. - OF,

faisceau occipito-frontal. - Opl>2, opercule pariétal. - ol, sillon collatéral. Pa, cir-

convolution pariétale ascendante. - Paie, lobule paracentral. - l'cs, pédoncule cérébel-

leux supérieur. - Plch, plexus choroïdes du ventricule latéral. - PLs, pes lemniscus

superficiel situé à la partie interne du ruban de Reil médian. - l'o, protubérance. - pns,

sillon prérolandique supérieur. - Pul, pulvinar. - P-2. circonvolution pariétale inférieure.

- Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - R, scissure de Rolando. - RCc, radiations

du corps calleux ; on les voit traverser le pied de la couronne rayonnante et s'irradier

dans la première circonvolution temporale. - Rm, ruban de Reil médian. - RQa, radia-

tions du tubercule quadrijumeau antérieur. - S(p), prolongement postérieur de la scissure

de Sylvius. - Sge, substance grise sous-épendymaire. - Sge (Fli), couche sagittale

externe ou faisceau longitudinal inférieur du segment inférieur de lacouronne rayonnante.

- Sgi (RTh), couche sagittale interne ou radiations thalamiques du segment inférieur de

la couronne rayonnante. - star ? stratum zonale du pulvinar. - T,, 1'" 7'3, les trois cir-

convolutions temporales. - t,, /2, 13, les trois sillons temporaux. Tap, tapetum. tec,

fenia tecta. - 7'. ? , le corps du trigone et son insertion sur le bourrelet du corps calleux,

dans la région où il fait suite au pilier postérieur. - Tgp, le pilier postérieur du trigone

dans la corne sphénoidale. - tsc. toenia semi-circularis. - 17, ventricule latéral. - 171>,

voie pédonculaire. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - 1 ? zone de 1\'er-

nicke.

sagittale et proviennent en grande partie des fibres de projection cortico-

thalamique ; elles arrivent par les segments antérieur (Cia), postérieur

(Cip) et rétro-lenticulaire (Cirl) de la capsule interne, traversent la zone

réticulée (Zr) et la lame médullaire externe (Lme), elles abandonnent,

au voisinage du noyau antérieur, de nombreuses fibres à la lame médul-

laire supérieure (Lms) et à la lame médullaire interne (Lmi). En avant,

ces fibres sont renforcées par quelques fibres du pédoncule inférieur du

thalamus (PiTh). En arrière, au niveau du pulvinar, le stratum zonale

est renforcé par de nombreuses fibres qui lui viennent soit directement

de la bandelette optique (bis) soit du corps genouillé externe (Cge). Le

stratum zonale dégénère en effet, non seulement après destruction de la

zone corticale visuelle, mais encore dans les cas d'ablation, d'énucléation

ou d'atrophie du globe oculaire. A côté de ces fibres terminales cortico-

thalamiques qui constituent la couche profonde du stratum zonale, ce

dernier contient en outre des fibres thalamo-corticales qui prennent

leur origine dans les petites cellules multipolaires des couches superfi-

cielles du thalamus et dont les cylindres-axes pénètrent dans la capsule

interne et se portent dans l'écorce cérébrale.

Le pulvinar contient, comme les noyaux externe et inlerne, des cel-

lules nerveuses multipolaires et étoilées, de dimensions variables. Les

petites cellules occupent les régions internes du pulvinar et se disposent

en petits groupes, entourés par une substance fondamentale se colorant

intensivement par le carmin. Plus on s'approche du champ de Wernicke,

plus les cellules augmentent de volume. Elles sont isolées ou réunies

en petits groupes et entourées d'un feutrage intercellulaire abondant,

GANGLIONS I.NFRACORTIC.UX : COUCIIE OPTIQUE. 36

finement granuleux et parcouru par des fibres à myéline qui forment ici

un feutrage beaucoup moins dense que celui du noyau externe.

Le pulvinar reçoit de nombreuses fibres radiées ; elles apparaissent

sur les coupes horizontales sectionnées parallèlement à leur axe et peuvent

être suivies sur une grande étendue à travers le pulvinar, le champ de

Wernicke, le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, jusque dans

les couches sagittales interne et externe du segment postérieur de la

couronne rayonnante. Un grand nombre de ces fibres radiées appar-

tiennent aux radiations optiques de Gratiolet (Voy. p. 65), proviennent

du lobe occipital, et en particulier de la zone visuelle et s'irradient dans

les régions inférieures et moyenne du pulvinar. Comme le stratum zonale

du pulvinar et les fibres verticales du champ de Wernicke reçoivent soit

directement, soit par l'intermédiaire du corps genouillé externe, de nom-

breuses fibres de la bandelette optique, le pulvinar se trouve ainsi situé

à la fois sur le trajet des fibres rétiniennes (1 CI' neurone visuel) et des fibres

visuelles corticales ou centrales (2° neurone visuel). Le pulvinar constitue

en effet avec le corps genouillé externe et le tubercule quadrijumeau anté-

rieur les centres visuels primaires sous-corticaux ou ganglionnaires. Ses

fibres dégénèrent a la suite de lésions corticales ou sous-corticales de la

sphère visuelle (Voy. cas Courière, Bras, p. 188 et suiv.), ainsi qu'à

la suite de lésions destructives de l'appareil visuel antérieur (rétine,

nerf et bandelette optique).

Dans la partie supérieure du pulvinar s'irradient des fibres qui provien-

nent de la face externe du lobe occipital, de la partie adjacente du lobe pa-

riéto-temporal et du precuneus (Voy. p. 66). Mais le pulvinar reçoit en

outre dans sa partie inférieure et postérieure le faisceau temporo-thala-

mique d'Arnold (V oy. p. li3) qui provient du lobe temporo-occipital, traverse

le segment sous-lenticulaire de la capsule interne et y croise le faisceau de

Turck et le faisceau visuel central (radiations optiques de Gratiolet). Il

résulte de cet entre-croisement que les régions inférieures du pulvinar

dégénèrent, soit à la suite de lésions de la sphère visuelle corticale, soit

consécutivement aux lésions de la face inféro-externe du lobe temporal.

Corps genouillé externe (Cge, Fig. 12, 16, 24, 25, 28, 30, 47,

282, 295, 312, 313). - Le corps genouillé externe est accolé à la face

inférieure du pulvinar et situé sur le prolongement de la bandelette

optique (Bu). Profondément enclavé dans le pulvinar et la zone de Wer-

nicke (\V), le corps genouillé externe est, en réalité, beaucoup plus volu-

mineux que ne le fait prévoir son aspect extérieur.

Sur les coupes, il affecte la forme d'un coeur de carte à jouer, dont la

base regarde en haut, en arrière et en dedans, dont les faces sont anté-

rieure et externe et dont le sommet, dirigé en avant, en bas et en

dehors, se continue avec la bandelette optique. Le corps genouillé externe

est enveloppé d'une capsule de fibres médullaires d'inégale épaisseur et

présente une structure caractéristique. 11 est formé de lamelles imbri-

Connexions du pul-

vinar avec la corti-

calité cérébrale, en

particulier avec la

zone visuelle.

Corps genouillé

externe.

Son aspect.

366 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa structure la-

1H('I1.lII'C.

Ses rapports.

Ses connexions ré-

tiniennes.

quées, alternativement grises et blanches, qui décrivent une courbe à

concavité postéro-interne, d'autant plus accusée qu'elles sont plus péri-

phériques et plus voisines du sommet du corps genouillé externe. La base

de ce ganglion est en rapport avec la substance grise du pulvinar (Fig. 313),

et dans les régions inférieures (Fig. 312 et 47, p. 69)avec le bras du tuber-

cule quadrijumeau antérieur (Br Qa) et le corps genouillé interne (Cgi);

la face externe est recouverte par le champ triangulaire de Wernicke (W).

La face antérieure est tapissée par le bras du tubercule quadrijumeau

antérieur (Br Qa) (Fig. 47, p. 69) et par le segment postérieur de la zone

réticulée (Zr) (Fig. 312) qui, s'insinuant entre le segment postérieur (Cip)

et le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), sépare le

faisceau de Turck des fibres de projection corticale qui pénètrent dans le

pulvinar.

Le corps genouillé externe reçoit de la bandelette optique de nom-

breuses fibres rétiniennes qui sont superficielles ou profondes : .'

Les fibres superficielles passent les unes au-dessus, les autres au-des-

sous de ce ganglion, l'enchâssent dans une véritable capsule et l'entourent

d'une couche de fines fibres qui se colorent intensivement par l'héma-

toxyline et qui sont réunies en faisceaux très compacts séparés par des

fentes allongées. Elles sont en tous points semblables aux fibres de la ban-

delette optique avec lesquelles elles se continuent sans changement de

direction. Ces fibres émettent quelques collatérales, qui se ramifient autour

des cellules sous-jacentes, puis se recourbent après un trajet plus ou

moins long, concourent à la formation des lames médullaires et se décom-

posent, ainsi que P. Ramon l'a signalé le premier (1891) et que Küll i ker

l'a confirmé (1898), en une superbe arborisation terminale très étendue

et formée de rameaux variqueux et extrêmement Hexueux, qui se

mettent en relation avec un nombre considérable de cellules nerveuses

(Fig. 314 c, D).

Les fibres profondes traversent le corps genouillé externe et concourent

à former en grande partie les lamelles médullaires qui sillonnent ce

ganglion. Elles se terminent, de même que les fibres superficielles, par de

larges arborisations qui entourent les corps cellulaires et s'entrelacent

avec les panaches protoplasmiques des cellules ganglionnaires du corps

genouillé externe.

Mais toutes les fibres rétiniennes, soit superficielles soit profondes, ne

se terminent pas dans le corps genouillé externe. Un certain nombre ne

font que traverser ce corps auquel elles abandonnent quelques collatérales,

puis entrent dans la constitution du stratum zonale du pulvinar (Strz), du

bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) ou des fibres verticales

de la zone de Wernicke Ces dernières fibres présentent la même dispo-

sition que celles de la bandelette optique; elles se réunissent en faisceaux

très compacts séparés par des fentes allongées et se terminent, comme

les fibres du corps genouillé externe, par de larges arborisations qui

enlacent les cellules du pulvinar. Le corps genouillé externe et le pul-

Bibliothèque des Internes

, en Médecine de la Salpêtrière

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 367

vinar représentent donc de véritables noyaux terminaux pour les fibres

de la rétine.

Les lamelles grises du corps genouillé externe contiennent deux

sortes de cellules étudiées par Tartuferi (1881), P. Ramon (1890) et surtout

par Cajal (1895), et qui sont l'origine des fibres visuelles du deuxième

neurone. Les unes, petites, multipolaires, pyriformcs, triangulaires ou

étoilées, se colorent intensivement par le carmin, el sont pourvues de

dendrites ramifiées et couvertes d'aspérités. Les autres, beaucoup plus

volumineuses, sont vésiculeuses et entourées d'un espace péricellulaire.

Leur noyau se colore intensivement par le carmin, tandis que leur proto-

plasma réagit mal vis-à-vis des réactifs colorants. Traitées par la méthode

de Golgi, ces cellules apparaissent pourvues de nombreuses dendrites,

orientées pour la plupart dans le sens transversal. Le cylindre-axe se

FiG. 31 L - Partie inférieure du corps genouillé externe du chat nouveau-né.

Méthode de Golgi (d'après R. y Cajal).

A, fibres optiques pourvues d'une arborisation terminale aplatie. -13. fibres optiques se

ramifiant dans l'étage moyen. - C et D, fibres optiques pourvues d'une arborisation

terminale dense et profonde. - E, faisceau des voies optiques centrales. -1 ? fibres se con-

tinuant dans la bandelette optique. - L, la partie inférieure du corps genouillé externe.

Structure cellu-

laire du corps po-

nouillé externe.

368 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses connexion

avec la zone visliell

corticale.

Corps genouillé

interne.

Ses rapports.

dirige également dans le sens transversal, puis se recourbe, entre dans

l'une des lamelles médullaires, émet quelques collatérales qui se rami-

fient immédiatement entre les cellules avoisinantes, puis se continue avec

une fibre visuelle centrale. Les fibres visuelles centrales se réunissent

en fascicules, traversent la zone de Wernicke et la zone réticulée du

pulvinar, puis entrent dans le segment rétro-lenticulaire de la cap-

sule interne (Cirl) et la couche sagittale du lobe occipital. Elles se

rendent ensuite dans la zone visuelle corticale, c'est-à-dire dans le

cuneus (C), le lobule lingual (Lg), et plus particulièrement dans l'écorce

des deux lèvres de la scissure calcarine (K), puis se terminent par des

arborisations libres dans le ruban de Vicq d'Azyr (VA) et autour des cel-

lules avoisinantes. Elles sont accompagnées [dans toute la longueur de

leur trajet par des fibres de projection corticale (libres cortico-genouillés

externes) (voy. p. 67), qui nées des cellules de la zone visuelle corticale

s'arborisent dans le corps genouillé externe et le tubercule quadriju-

meaux antérieurs.

Les cellules du corps genouillé externe envoient dans la bandelette

optique quelques rares cylindres-axes. Admises par v. Monakow, en se

basant sur les résultats fournis par l'anatomie expérimentale, l'existence

de ces fibres, dont la fonction est inconnue, a été confirmée par Cajal et

v. Gehuchten, Kolliker. Pour Kolliker., elles appartiendraient au système

de la commissure de Gudden; pour Cajal, elles se termineraient par des

arborisations libres dans les couches profondes de la rétine (Voy. nerf

optique, p. r23).

Chez le chat, le chien, la taupe, etc., - animaux chez lesquels le pulvinar est rudi-

mentaire, - le corps genouillé externe prend un développement considérable et

occupe une situation beaucoup plus dorsale que chez les primates, et en particulier chez

l'homme. Chez ces animaux, les fibres visuelles centrales divisent le corps genouillé

externe en deux noyaux : l'un, dorsal ou supérieur, reçoit les fibres rétiniennes,

ainsi que v. Monakow l'a montré; l'autre, inférieur ou ventral, plus volumineux, en

connexion surtout avec les fibres visuelles corticales (v. Monakow), serait, d'après Tar-

tuferi, Ganser, etc., l'homologue du corps genouillé externe de l'homme. Ce noyau

ventral comprend, d'après v. Monakow, quatre noyaux accessoires en connexion avec

des territoires corticaux distincts.

Corps genouillé interne (Cgi, liig. ·12, 1G, 2 ? 2, 28, 4 ï, 48, 295, 312,

313). Le corps genouillé inlerne esl profondément enclavé dans la

couche optique, et quoique plus volumineux que le corps genouillé

externe il forme à la face inférieure du pulvinar une saillie beaucoup

moins accusée que celle de ce dernier. Il est situé à la partie postérieure

de la calotte du pédoncule cérébral et sur les coupes horizontales (Fig. 28,

p. 43 et 47, p. 69), apparaît aux confins des régions thalamique et sous-

thalamique. Il se présente sous l'aspect d'un noyau allongé dans le sens

transversal, compris entre le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) et

le corps genouillé externe (Cge), et enclavé entre les bras des tubercules

quadrijumeaux antérieur et postérieur (BrQa, BrQp). Le bras du tuber-

GANGLIONS OEFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 369

cule quadrijumcau antérieur (BrQa) le sépare en arrière du pulvinar, le

bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp) le limite en avant et

le sépare .de la partie inférieure ou ventrale du noyau externe du tha-

lamus (Ne), et en particulier du faisceau thalamique de Forci (FLh), du

noyau semilunaire de Flechsig (NF) et de la région du ruban de Reil mé-

clian (rgRm) (Fig. 47, p. 69 et Fig. 312). Plus bas, aux confins de la calotte

du pédoncule cérébral (Fig. 24, p. 33), lorsque le corps genouillé interne

apparaît libre à l'extérieur, le bras du tubercule quadrijumeau postérieur

(BrQp) le sépare en avant du ruban de Reil médian (Rm, Fig. 313).

Le corps genouillé interne est dépourvu de lames médullaires ; sa face

libre ou postéro-inférieure est recouverte d'une mince couche de fibres

zonales qui appartiennent en partie au bras du tubercule quadrijumeau

antérieur. Sa face profonde el adhérente reçoit du bras du tubercule qua-

drijumeau postérieur aux confins de la calotte pédonculaire - de nom-

breux fascicules de libres radiées qui s'irradient dans son intérieur (Fig. 48,

p. 71) (V. radiations cortico-genouillées internes, p. 70). Sa partie antérieure

enfin affecte de simples rapports de voisinage avec la branche interne de

la bandelette optique. On sait aujourd'hui que le corps genouillé interne

n'appartient pas au système visuel et que les fibres de la branche interne

de la bandelette optique qui le côtoient appartiennent au bras du tuber-

cule quadrijumeau antérieur (Voy. Nerf optique, p. 419).

Les cellules nerveuses du corps genouillé interne sont analogues à celles

du corps genouillé externe. Elles sont volumineuses, multipolaires, étoi-

lées, pourvues de dendrites ramifiées et couvertes d'épines, et sont situées

au sein d'une substance fondamentale finement granuleuse. Leurs

cylindres-axes se réunissent pour former des fascicules radiés, légèrement

onduleux, qui traversent le corps genouillé interne, se portent en dehors,

passent en avant du corps genouillé externe, traversent, avec le faisceau

de Tiirck (FT), la partie postérieure du segment postérieur de la cap-

sule interne (Fig. 295), puis entrent dans le segment sous-lenticulaire

(Cisl) de celle capsule, et dans la couronne rayonnante] du lobe tem-

poral et se terminent finalement dans la sphère corlicale auditive, et en

particulier dans l'écorce de la première circonvolution temporale (T,). De

celte même région corticale parlent des fibres de projection corticale qui

se terminent librement dans le corps genouillé interne (radiations cor-

lico-gellollillées internes,]}. 70).

Par l'intermédiaire du bras du tubercule quadrijumeau postérieur, le

corps genouillé interne est en connexion avec le ruban de Reil latéral

(RI), faisceau auditif par excellence, qui le relie aux centres auditifs

bulbo- pro lubérantiels.

CONNEXIONS DE LA COUCHE OPTIQUE

Les connexions du thalamus sont multiples et complexes. Siluée

entre le tronc encéphalique et le cerveau antérieur, la couche optique

représente en effet une véritable station intermédiaire qui est reliée par

't0\)r : n. 24 Il

Ses connexions cor-

ticales.

Ses connexions

avec la région de la

calotte et le ruhan

do Reil latéral.

Les connexions

multiples do la

couche optique.

370 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Connexions avec

la corticalité céré-

brale.

Los fibres cortico-

thalamirjues.

de nombreuses fibres à la corticalité cérébrale, au corps strié, au cervelet

et au tronc encéphalique , et qui est en connexion avec la plupart des

systèmes seisitivo-seisoi-iels. Par la partie ventrale du noyau externe et

le centre médian de Luys, elle reçoit le ruban de Reil médian; par le corps

genouillé externe et le pulvinar, elle entre en connexion avec la bandelette

optique; par le corps genouillé interne, elle reçoit le neurone auditif cor-

tical; le faisceau de Vicq d'Azyr, le taenia semi-circularis et le ganglion

de l'habenula, assurent ses connexions avec les régions antérieures et

postérieures du rhinencéphale .

Les connexions du thalamus avec la corticalité cérébrale et avec le

corps strié s'établissent surtout par l'intermédiaire des fibres radiées,

tandis que le dense feutrage de fibres qui occupe toute la couche ventrale

du thalamus assure les connexions de ce ganglion avec le cervelet et le

tronc encéphalique.

1. Connexions de la couche optique avec la corticalité cérébrale.

L'union si intime de la couche optique avec la corticalité cérébrale ('oy.

Dégénérescences secondaires, p. 91 et suiv.) s'effectue non seulement par

les innombrables fibres de projection que la corticalité cérébrale envoie à

la couche optique (p. 57), mais encore par de nombreuses fibres tlralazzzo-

corticales qui, prenant leur origine dans les cellules des divers noyaux du

thalamus, en particulier dans le noyau externe, le pulvinar, les corps

genouillés interne et externe, se terminent dans l'écorce cérébrale et

suivent en sens inverse le trajet des fibres cortico-thalamiques. La cou-

ronne rayonnante du thalamus contient donc à la fois des fibres corli-

cifuges et des fibres corticipètes. Mais le nombre et la proportion respective

de ces deux variétés de fibres sont encore discutés.

La plupart des auteurs (Meynert, Flechsig [avant 1891], Bechterew,

Edinger) considèrent la couronne rayonnante du thalamus comme consti-

tuée surtout par des fibres cortico-thalamiques, v. Monakow, par contre,

admet qu'elle comprend surtout des fibres thalamo-corticales; v. Kôl-

liker, adoptant un terme moyen, soutient que le pulvinar et le corps

genouillé externe, c'est-à-dire les ganglions centraux de la vision, con-

tiennent surtout des fibres thalamo-corticales, tandis que les autres

noyaux, en particulier le noyau externe, ne recevraient que des fibres

cortico-thalamiques.

En réalité, il nous semble que les fibres cortico-thalamiques et thalamo-

corticales sont à peu près également réparties dans les différents pédon-

cules de la couronne rayonnante du thalamus.

L'existence des fibres cortico-thalamiques est bien mise en évidence

par l'étude des dégénérescences secondaires consécutives aux lésions cor-

ticales de date récente étudiées par la méthode de Marchi.

Jusqu'ici, en effet, on a surtout étudié des cas de lésions corticales anciennes par les

méthodes de Weigert-Pal, ou par le carmin. Or, si ces méthodes nous ont appris que

la couche optique est en rapport avec l'écorce entière de chaque hémisphère puisqu'une

GANGLIONS INFRACOHTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 371

4

lésion d'une partie quelconque de cette écorce retentit sur le thalamus, si elles nous

ont montré également que certaines régions de la corticalité sont en rapports plus in-

times que d'autres avec certaines parties déterminées du thalamus, par contre elle;

n'établissent pas d'une manière absolument probante l'existence de fibres allant de la

corticalité au thalamus. En effet, dans toute lésion corticale un peu ancienne, la dégé-

nérescence rétrograde existe, et cette dernière se produit d'autant plus vite et d'autant

plus complètement que le neurone est plus court. Or le trajet des neurones cortico-

thalamiques est peu étendu, et partant, la dégénérescence rétrograde de ces neurones

est assez vite constituée. Si la méthode de Marchi, même lorsqu'on l'applique à l'étude

des cas très récents, ne permet pas toujours d'éliminer complètement la dégénérescence

rétrograde, elle donne cependant des résultats beaucoup plus probants quant au sens

de la dégénérescence. Nous l'avons appliquée dans plusieurs cas et nous avons pu con-

stater qu'à la suite de lésions corticales récentes la dégénérescence occupe non seule-

ment les fibres radiées du thalamus, mais encore toute la substance grise de ce ganglion

qui est piqueté de grains noirs de dimensions variées.

Si la lésion corticale est étendue, si elle occupe le lobe pariétal et sectionne la sub-

stance blanche des circonvolutions rolandiques (cas Hilaire, Fig. 286 p. 313) la dégéné-

* rescence occupe, dans la région thalamique dorsale ou supérieure, les noyaux externe

(Ne), interne (Ni), antérieur (Na) et la zone réticulée (Zr) ; dans les régions thalamiques

moyennes et inférieures la dégénérescence se cantonne dans le pulvinar (Pul), la partie

ventrale du noyau externe, le centre médian de Luys (Nm), et occupe plus particulière-

ment la région du ruban de Reil médian (rgRm) et celle du faisceau thalamique de Forel

(Fth). Elle peut être suivie jusque dans la partie externe de la capsule du noyau rouge

(CNR), mais elle ne s'étend ni au ruban de Reil médian (Rm) dans la région pédoncu-

laire supérieure, ni au pédoncule cérébelleux supérieur (Pes). Ces deux faisceaux qui se

terminent par de nombreuses fibres dans le thalamus ne sont donc pas, contrairement t

à l'opinion de Flechsig et II&sel, en connexion directe avec la corticale cérébrale par

l'intermédiaire de fibres passant par la couche optique. Si ces faisceaux diminuent de

volume à la suite de lésions corticales anciennes ou remontant à l'enfance (cas Pradel,

p. 100, cas Rivaud, p. 151), il s'agit dans ces cas d'une atrophie indirecte, rétrograde et

diminuant de haut en bas, du thalamus aux noyaux des cordons de Goll et de Burdach.

Mais cette diminution de volume tient encore à la dégénérescence descendante des fibres

abérrantes (pes lemniscus superficiel, pes lemniscus profond, etc.) que la voie pédonculaire

envoie au ruban de Reil dans la région pédonculo-protubérantielle et qui abandonnent à

différentes hauteurs du bulbe le ruban de Reil médian pour rentrer dans la constitution

de la pyramide bulbaire.

Dans les lésions capsulaires qui sectionnent les segments postérieur (Cip) et rétro-lenti-

culaire (Cirl) de la capsule interne et qui, empiétant sur le thalamus, intéressent plus

particulièrement la partie ventrale du noyau externe elle centre médian de Luys et détrui-

sent par conséquent un nombre plus ou moins considérable des fibres terminales du

ruban de Iteil médian et du pédoncule cérébelleux inférieur : dans ces cas, disons-nous,

on observe constamment une diminution de volume du ruban de Reil médian, une atro-

phie indirecte, rétrograde, cellulipète, qui diminue de haut en bas (cas Carré, p. 179,

cas Lavigne, p. 180). Dans les lésions récentes de la couche optique traitées par la

méthode de Marchi, on ne constate dans la région sous-optique et pédonculaire supé-

rieure qu'une dégénérescence très légère quoique manifeste du ruban de Reil médian,

renforcée dans les régions protubérantielles par la dégénérescence du pes lemniscus.

L'existence de fibres thalamo-corticales esl difficile à démontrer par

l'élude des dégénérescences secondaires.

Dans les lésions sous-corticales de la région rolandique ou dans celles qui section-

nent les coupes sagittales du lobe occipito-temporal en un point plus ou moins rap-

proché du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, on observe dans les cas

Les fibres thala-

mo-corticalcs.

372 2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

»

Counexionsavcclc

corps strié.

Connexions avec le

rhombencéphale.

anciens une dégénérescence au-dessous et au-dessus de la lésion, à savoir une atrophie

plus ou moins étendue du thalamus et une atrophie des fibres et des cellules dans la

partie correspondante de l'écorce. Mais ici encore, du fait de la dégénérescence rétro-

grade, on ne peut considérer comme thalamo-corticales toutes les libres dégénérées au-

dessus du foyer primitif. L'étude de lésions sous-corticales récentes pratiquée à l'aide

de la méthode de Marchi donne des résultats plus positifs, mais qui, pas plus que dans

les lésions corticales, ne sont absolument certains.

Pour résoudre cette question de l'existence et du nombre des fibres

thalamo-corticales il faut employer d'autres procédés et étudier certaines

malformations tératologiques. Or l'existence de ces fibres est démontrée,

à l'état de pureté pour ainsi dire, par nos deux cas d'hydrocéphalie congé-

nitale avec malformation cérébrale (cas Longery, Richard).

Dans l'un des cas (cas Longery, p. 187, Fig. 197 à 212), l'écorce et partant son sys-

tème de fibres de projection faisaient complètement défaut; dans l'autre (cas Richard,

p. 198, Fig. 213 à 231), l'écorce était développée en partie, mais par suite de l'absence

de soudure du manteau cérébral aux corps opto-striés, le système des fibres de projec- *

lion ne pouvait arriver au segment postérieur de la capsule interne.

Dans les deux cas, il existe dans le thalamus de nombreuses libres radiées qui s'en-

chevêtrent au niveau de la zone ré)icuIée(Fig. 31 et 31G) puis remontent dans la capsule

interne en fascicules serrés et parallèles, elles passent d'abord entre le thalamus et le

globus pallidus, puis entre le noyau caudé et le putamen, et se terminent sur la coupe

en s'épanouissant dans la substance grise très épaisse située au-dessous de l'épendyme

ventriculaire. Ces libres ne peuvent être que des fibres thalamo-corticales, des fibres

d'origine thalamique, qui, nées des cellules de la couche optique, se dirigent vers la corti-

calité qu'elles n'ont pu atteindre par suite même de la malformation cérébrale.

2. Connexions de la couche optique avec le corps strié. Les con-

nexions de la couche optique avec le corps slrié ont été étudiées, p. 313.

Elles s'effectuent dans les deux sens, la couche optique recevant du corps

strié des fibres thalomopètcs, de môme qu'elle lui envoie des fibres lha-

lamofuges. Quelle que soit la direction de ces fibres, elles suivent toutes le

trajet des radiations strio-thalamiques et des radiations slrio-sous-thala-

miques et participent par conséquent à la constitution du faisceau lenticu-

laire de Forel et de l'anse lenticulaire. Elles dégénèrent soit à la suile de

lésions du corps strié (Cas Ronse, p. 330, Fig. 29fi à 301), soit consécuti-

vement à une lésion thalamique (Cas Gardette, p. 336, Fig. 302 à 309).

3. Connexions de la couche optique avec le rhombencéphale et le cer-

veau moyen. La couche optique envoie peu de fibres dans le rhom-

bencéphale, mais elle en reçoit par contre un très grand nombre, qui

l'abordent par l'intermédiaire du faisceau thalamique de Forel, des radia-

lions de la calotte, de la région du ruban de Reil médian, s'irradient dans

toute la région ventrale du thalamus située en avant du pulvinar et y

forment le dense feutrage de libres si caractéristique de celle région.

Le faisceau thalamique de Forel (1 tlc), qui n'est autre que la partie

antérieure de la capsule du noyau rouge, s'irradie dans la partie antérieure

et moyenne du thalamus. Les radiations de la calotte (nC) se détachent

de la partie externe de la capsule du noyau rouge sous forme de gros

GANGLIONS INIR1CORTICAUt : COUCHE OPTIQUE. 313

fascicules onduleux qui se portent en haut el en dehors, et abordent le

thalamus en arrière du faisceau thalamique de Fore). La région du

ruban de Reil médian (rgRm) comprend enfin ce dense feutrage de fibres

Fie. 313 et 316. -Les fibres thalamo-corlicales des segments antérieur et postérieur de

la capsule inlerne dans un cas d'agénésie du manteau cérébral. (Voy. Cas Longery,

p. 186, Fig. 197 a 212.)

374 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Elles s'ellectuent t

par le faisceau tim-

lamique de Forel, les

radiations de la ca-

lotte et la région du

ruban de Reil mé-

dian,

et relient le thala-

mus. aux noyaux des

cordons postérieurs

croisés par l'inter-

médiaire du ruban

de Reil médian ;

à l'olive cérébel-

leuse et à l'hémi-

sphère cérébelleux

croisés par l'mtcr-

médiaire du pédon-

cule cérébelleux su-

périeur ;

aux 110} aux rouges

et la la formation ré-

ticulée homolatérale,

et croisée.

Connexions de la

couche optique avec

le cerveau moyen,

situé à la partie postérieure et ventrale du noyau externe du thalamus

et qui entoure le centre médian de Luys en arrière, en bas et en dehors.

Ces trois faisceaux ne sont pas constitués par une seule et même caté-

gorie de fibres, mais comprennent des fibres du pédoncule cérébelleux

supérieur, des fibres du noyau rouge, des fibres longitudinales de la for-

maton réticulée de la calotte, des fibres du ruban de Reil médian. L'étude

des dégénérescences secondaires à l'aide des méthodes de Weigert et de

Marchi montre que le ruban de Reil médian forme la majorité des fibres

de la région du ruban de Reil médian, qu'il se termine surtout dans la

partie postérieure et ventrale du noyau externe en avant du pulvinar et

dans le centre médian de Luys, mais qu'il envoie en outre des fibres dans

les parties supérieures du noyau externe du thalamus. Il assure ainsi

les connexions de la couche optique avec les noyaux des cordons de Goll

et de Burdach du côlé opposé, et par leur intermédiaire avec les cordons

postérieurs croisés de la moelle épinière.

Le pédoncule cérébelleux supérieur participe à la formation du faisceau

thalamique de Forel, des radiations de la calotte et de la région du ruban

de Reil médian. Il s'irradie principalement dans toute la hauteur du noyau

externe et des lames médullaires externe et interne du thalamus, envoie

quelques fibres dans la partie postérieure du noyau interne et dans le centre

médian de Luys et établit les connexions de ces régions avec l'hémisphère

cérébelleux croisé, en particulier avec l'olive cérébelleuse.

Les fibres du noyau rouge et celles de la formation réticulée de la calotte

entrent surtout dans la constitution du faisceau thalamique et des radiations

de la calotte et établissent des connexions très intimes entre la couche

optique, le noyau rouge et la substance grise de la formation réticulée.

Le complexus de fibres qui relie le rhombencéphale à la couche opti-

que, contient surtout des fibres ascendantes, afférentes, thalamopèles, des

fibres se terminant dans la couche optique ; il contient néanmoins un

petit nombre de fibres efférenles , tl¡alamofuges, qui, prenant naissance

dans les cellules du thalamus, empruntent plus particulièrement le trajet

du faisceau thalamique de Forel et des radiations de la calotte. Le pédon-

cule cérébelleux supérieur, le noyau rouge et sa capsule de fibres, la for-

mation réticulée de la calolle, contiennent donc un certain nombre de

fibres descendantes dont l'existence est démontrée par l'étude des dégé-

nérescences consécutives aux lésions du thalamus et traitées à l'aide de

la méthode de Marchi (Voy. cas Gardette, Fig. 302 à 309 p. 338). Mais

ces fibres sont en généial des fibres à court trajet. Le ruban de Reil

médian parait de même contenir quelques rares fibres descendantes d'ori-

gine thalamique, mais leur nombre est insignifiant lorsqu'on le compare

à celui des fibres ascendantes ou terminales.

Par les corps genouillés interne et externe et par le pulvinar, la couche

optique entre en outre en connexion avec le cerveau moyen. Le bras du

tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp) relie le corps genouillé interne

au tubercule quadrijumeau postérieur et, par son intermédiaire, au ruban

GANGLIONS I\'IRACORTICAU : COUCHE OPTIQUE. : 3ï : ;

de Reil latéral et aux centres auditifs primaires. Le bras du tubercule qua-

drijumeau antérieur unit le corps genouillé externe au tubercule quadri-

jumeau antérieur, et par l'intermédiaire de cet amas ganglionnaire la

couche optique entre indirectement en connexion avec la formation

réticulée de la calotte homolatérale et croisée et avec les noyaux des

nerfs moteurs de l'oeil. (Voy. IIIe partie. Formation réticulée, entre-croi-

sement dorsal de la calotte de Meynert.)

Quant aux connexions du pulvinar avec la formation réticulée elles sont

croisées et s'effectuent par la commissure postérieure. Située à la limite des

cerveaux intermédiaire et moyen, dans la lame repliée qui unit les tuber-

cules quadrijumeaux à la glande pinéale, la commissure postérieure (cop)

l'ail saillie dans l'aqueduc de Sylvius

(Fig. 317), rétrécit sa cavité immédiate-

ment en avant de son embouchure dans

le 3e ventricule et imprime à la base du

triangle sous-pinéal une striation trans-

versale très manifeste (Fig. 339). C'est

un faisceau volumineux, formé par une

série de gros fascicules transversaux, qui

représentent dans leur ensemble une

sorle de gouttière à convexité antérieure

et inférieure, très épaisse à sa partie cen-

trale, mince à ses bords. Les fascicules

du bord supérieur s'effilent et s'amin-

cissent dans la lame inférieure de la

glande pinéale (Gp, Fig. 317), au-des-

sous du diverliculepinéal; les fascicules

du bord inférieur se continuent sans

ligne de démarcation nette avec la couche

des fibres profondes (cp) du tubercule

quadrijumeau antérieur (Qa). Cette disposition très manifeste sur les

coupes sagittales (Fig. 31 i; explique pourquoi sur certaines coupes hori-

zontales obliques (Fig. 320 et 321, T. ICI') qui sectionnent les deux lames

de la gouttière, la commissure postérieure se présente sous l'aspect de

deux faisceaux parallèles séparés l'un de l'autre soit par la substance

grise de l'aqueduc de Sylvius, soit par le sillon sous-pinéal.

Les fibres de la commissure postérieure sont transversales et paral-

lèles dans leur partie moyenne, située en arrière et au-dessus de l'aqueduc

de Sylvius; de chaque côté elles divergent : les unes se portant en dehors

et, en arrière dans le tubercule quadrijumeau antérieur et la couche

oplique (pulvinar et partie postérieure des noyaux externe et interne

du thalamus), formant la partie dorsale de la commissure; les autres

s'infléchissent en avant, contournent les parties latérales de l'aque-

duc de Sylvius et entrent dans la constitution de la partie postérieure

de la calotte pédonculaire (parlie ventrale de la commissure postérieure).

FiG. 317. - La commissure postérieure

et la commissure interhabenulaire

vues sur une coupe sagittale passant

par le tubercule quadrijumeau anté-

lienr et la glande pinéale.

.Ir/, aqueduc de Sylvius. - eih, cour

missure interhabenulaire. - cop, com-

missure postérieure. - cp, couche

profonde des fibres du tubercule qua-

drijumeau antérieur. - Gp, glande pi-

néale. - Qa, tubercule quadrijumeau

antérieur. - 1'Sp, diverticule sus-pi-

néal.- Sge, substance grise centrale.

par les bras des

tubercules quadnju-

mraw antérieur et

postérieur :

par la commissure

postérieure.

Situation et trajet

delà la commissure

postérieure.

Ses parties dorsale

et ventrale.

37C ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La commissure

postérieure no reçoit

pas de fibres de la

corticalité cérébrale.

Malgré son volume on ne connaît encore que peu de chose sur les

lieux d'origine et les lieux de terminaison de la commissure postérieure;

ses fibres paraissent être de court trajet, car leur dégénérescence ne

peut guère être suivie (méthode de Marchi) au delà de la région des

tubercules quadrijumeaux antérieurs et de la partie adjacente de la

couche optique et de la calotte pédonculaire.

En pratiquant chez le chat l'ablation unilatérale des tubercules qua-

drijumeaux, Boyce dit avoir suivi la dégénérescence de la commissure pos-

térieure dans le bras du tubercule quadrijumeau antérieur, puis à travers

le thalamus jusque dans la capsule interne. Cet auteur est ainsi conduit

à admettre que certaines fibres de la commissure postérieure, entrent en

connexion avec la corticalité cérébrale, hypothèse émise déjà par Darks-

chewitch et Bechterew et étayée sur la myélogénèse très précoce des

fibres du segment dorsal de la commissure postérieure. D'après Boyce,

ces fibres corticales dégénéreraient à la suite d'ablation du tiers anté-

rieur de l'hémisphère cérébral ; d'après Bechterew, consécutivement à

l'ablation du lobe temporal (zone auditive, du chien, méthode de Marchi)

avec lésion concomitante des voies optiques. D'après Bechterew la

commissure postérieure dégénérerait en outre il la suite de lésions de la

circonvolution du corps calleux; les libres dégénérées suivraient dans

ce cas la voie du fornix longus, du taenia thalami et des pédoncules

de la glande pinéale. Nos recherches personnelles et celles de V.

Monakow démontrent, contrairement à l'opinion de Darkschewitch,

Bechterew et Boyce, que chez l' ! tomme la commissure postérieure ne

reçoit pas de libres de la corticalité cérébrale et partant qu'elle ne dégé-

nère pas à la suite de lésions de la corticalité frontale, rolandique ou

pariéto-temporo-occipitale. Dans les cas de dégénérescence du bras du

tubercule quadrijumeau antérieur consécutive à une lésion du faisceau

visuel intracérébral (méthode de Marchi), nous n'avons jamais vu la

dégénérescence s'étendre II la commissure postérieure. Dans les cas de

dégénérescence du taenia thalami consécutive à des lésions corticales ou

sous-corticales, nous avons pu suivre les fibres dégénérées dans le gan-

glion de l'habenula, la commissure inlerhahenulaire et le ganglion de

l'habenula du côté croisé (Fig. 320), mais la commissure postérieure

était toujours respectée dans ces cas.

A notre avis, la commissure postérieure ne dégénère que dans les

lésions qui détruisent ou sectionnent le pulvinar et la partie adjacente du

noyau externe du thalamus. Dans ces cas les fibres dégénérées de la com-

missure postérieure peuvent être suivies (Méthode de Marchi), en partie

dans le pulvinar du côté opposé et la partie adjacente du noyau externe

du thalamus, représentant ainsi une véritable commissure inlerlhala-

mique ; en partie dans la couche profonde du tubercule quadrijumeau

antérieur et dans la formation réticulée, en avant et en dehors du faisceau

longitudinal postérieur.

Malgré les connexions si nombreuses de la couche optique avec le

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièrt

GANGLIONS INFHACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 311 -i

rhombencéphale et le cerveau moyen, en particulier avec la formation réti-

culée de la calotte homolatérale et croisée, nous ne savons en réalité, ni

de quelles cellules proviennent ces fibres, ni dans quelles masses grises

elles vont se terminer. Tout obscures qu'elles soient il esl néanmoins

certain que ces connexions s'établissent uniquement par la région de la

calolle. Nos recherches, basées sur l'étude des dégénérescences secondaires

et sur l'étude de certaines anomalies d'évolution du manteau cérébral

démontrent en effet que la couche optique n'envoie aucune fibre dans le

pied du pédoncule cérébral et qu'elle n'en reçoit aucune.

4. Connexions du thalamus avec la bandelette optique (Voy. Nerf

optique, p. 419). Le pulvinar et le corps genouillé externe représentent

les centres ganglionnaires primaires ou inférieurs de l'appareil visuel

infra-cérébral. Ils reçoivent les arborisations terminales des neurones

visuels corticaux, émellenl des fibres qui s'arborisent dans la zone

visuelle corticale el reçoivent les arborisations terminales du nerf optique.

La couche optique représente en effet un relais ganglionnaire important

des voies visuelles.

5. Connexions du thalamus avec le rhinencéphale. Ces connexions

sont nombreuses et complexes; elles s'établissent :

1° Par le taenia semicircularis (Voy. ce faisceau, p. 265 et fig. 255),

donl une parlie des fibres, en prenant leur origine dans le noyau externe

du thalamus ou en s'y terminant, assurent les connexions du thalamus

avec le noyau amygdalien, la circonvolution du crochet et l'aire olfactive;

2° Par le faisceau de Vicq rl'Ayr qui se termine dans le noyau anté-

rieur du thalamus et le relie au tubercule mamillaire (Voy. Faisceau de

Vicq d'Azyr, p. 299) ;

3° Par les radiations olfactives profondes et le faisceau septo-tlaalanzique,

(Voy. p. 262) qui pénètrent dans la partie antérieure, interne et ventrale

du thalamus, concourent à former le lænia thalami et se terminent dans

le ganglion de l'habenula du même côté et du côté croisé.

GANGLION DE L'HABENULA (Gh), SYSTÈME HABÉNULAIRE

Le ganglion de l'habenula (G) est un petit renflement fusiforme ou

piriforme, surajoulé à la couche optique, el en rapport avec l'appareil

olfactif; signalé par Serres (182 1 -1826) et par Luys (1865), décrit plus spé-

cialement par Slieda (18G9), il doit son nom à Meynert (1870).

Le ganglion de l'habenula est situé immédiatement en avant du pul-

\inar, à l'union des faces supérieure et interne du thalamus, et occupe

de chaque côté de l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius dans le troi-

sième ventricule, un petit triangle à sommet antérieur, le triangle de

l'habenula, compris entre la couche optique, le tubercule quadri-

jumeau antérieur et la glande pinéale (Fig. 321, 338, 339). Il est

La couche optique

n'cnvotoaucunonbrc

descendante dans le

pied du pédoncule

cerebral.

Connexions avec le

nerf optique.

Connexions avec

Io rliinencépliale

l;an,Lou dc 1·Ia-

I)CI111l'i.

Situation.

378 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa valeur phylogé-

nétique.

Ses connexions.

Sa structure.

limité en arrière par le profond sillon sous-pinéal qui le sépare du tuber-

cule quadrijumeau antérieur; en dehors, par le sillon de l'habenula qui le

sépare du : pulvinar; en avant, par un tractus blanc qui lui fournil un

revêtement de fibres à myéline et qui est connu sous les noms de taenia

thalami (lth), de strie médullaire du thalamus, de pédoncule antérieur , rêne

ou habena de la glande pinéale.

Le ganglion de l'habenula représente une formation phylogéné-

tique constante et tort

ancienne. Il ne fait en

effet défaut chez aucu n

vertébré, et existe chez

les vertébrés les plus

inférieurs dépourvus

de manteau cérébral.

Son volume parait être,

d'après Edinger, con-

trairement à Lothei-

sen, proportionnel au

développement d e l'ap-

pareil olfactif; très pe-

tit chez l'homme, il est

en effet relativement

beaucoup plus volu-

mineux chez les mam-

mifères osmatiques.

Ce ganglion reçoit

les arborisations ter-

minales du taenia tha-

lami qui le met en

connexion avec l'aire

olfactive (Fig. 3 1 9) ; il

émet un faisceau com-

pact de fibres, le fais-

ceau rétroflexe (fut)

(Meynert), ou faisceau

de Meynert ( Forci )

(Fig. 321) qui le relie

a la caiowe peuoncuiaire, en particulier au ganglion lIueJ1JNWnCUlalJ'e; 11

est uni enfin au ganglion de l'habenula du côlé opposé, par un faisceau

de fibres transversales, situé à la base de la glande pinéale, et qui forme

la commissure interhabenulaire ou Décussation dorsale du thalamus.

La structure du ganglion de l'habenula, ses connexions avec le lmnia

thalami et le faisceau rélroflexe de Meynert, ne sont bien connues que

depuis les récents travaux de v. Gehuchten et de Cajal, confirmés par

Külliker et pratiqués à l'aide de la méthode de Golgi.

FiG. 318. - Les éléments cellulaires des noyaux interne

et externe du ganglion de l'habenula du chien nouveau-

né (d'après Cajal, lb9'r). Méthode de Golgi.

,1, cellules du noyau interne. - B, cellules étoilées du

noyau externe. - C. coupe transversale des libres du taenia

thalami. - D, faisceau rétrollexe de leynert. - (1, cylindre-

axes des cellules du noyau interne. z, cylindre-axes des

cellules du noyau externe. - c, collatérales.

GANGLIONS INFRACORTICAU : COUCHE OPTIQUE. 379

Gudden avait déjà signalé, chez les mammifères, la dégénérescence secondaire des-

cendante du faisceau rétroflexe, à la suite d'extirpation du ganglion de l'habenula,

mais v. Gehuchten constata le premier, chez les poissons osseux, que les fibres du fais-

ceau rétroflexe de Meynert prennent leur origine dans les cellules du ganglion de

l'habenula et se terminent par des arborisations libres dans le ganglion interpédon-

culaire. Ces résultats ont été depuis confirmés par Cajal sur les mammifères.

Examiné sur des coupes horizontales ou vertico-transversales, colo-

riées au caimin ou d'aprèi

les méthodes de Weigert

ou de Pal, le ganglion de

l'habenula se compose chez

les mammifères de deux

masses grises, que l'on peut

distinguer, avec Nissl et

Cajal, en noyau inlerne et

noyau externe.

Le noyau interne, très

petit chez l'homme, et dont

le volume paraît être dans

la série animale propor-

tionnel au développement

de la fonction olfactive, est

recouvert en dedans par

l'épendyme du troisième

ventricule et en dehors par

les fibres du lænia thalami,

qui le séparent du noyau

externe. Ses cellules sont

caractéristiques et remar-

quables par leur petitesse

et leur nombre (Fig. 318).

Serrées les unes contre les

autres et irrégulièrement

disséminées dans l'inté-

rieur du novau interne,

elles se rapprochent par leur petitesse des grains du cervelet, et par

leur morphologie des grains de la circonvolution godronnée. Le corps est

petit, ovoïde, piriforme, fusiforme ou étoilé et donne naissance à deux ou

trois dendrites épaisses, qui se terminent après un très court trajet en un

nombre considérable de rameaux enchevêtrés, à contours rugueux et cou-

verts d'épines, qui ne s'étendent pas au loin, mais restent confinés au

voisinage du corps cellulaire. Le cylindre-axe est fin, décrit plusieurs

méandres, émet quelques collatérales dans l'épaisseur du noyau interne,

puis se continue en une fine fibre amyélinique du faisceau rétroflexe

de Meynert (Voy. p. 386). Ces cellules, qui sont caractéristiques du

FiG. 319. - Arborisations terminales du tænia th al a-

mi dans le noyau interne du ganglion de l'habenula

du lapin de huit jours (d'après Cajal, 1894). Mé-

Ibode de Golgi.

a, arborisation simple. - c, arborisation double.-

b, coupe transversale de la partie interne du tænia

thalami. - e. origine du faisceau rétroflexe de Meynert.

\ oyau interne.

380 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Noyau externe.

Tréma thalami.

Son aspect sur les

coupes vertico-trans-

crsales.

noyau interne du ganglion de l'habenula, se trouvent réunies par groupes

de trois à quatre et sont entourées d'un feutrage cylindre-axile extrême-

ment dense et enchevêtré, fourni par les fibres internes du trenia thalami

(Fig. 319), et tout à fait analogue aux nids péricellulaires qui entourent

les cellules de Purkinje du cervelet.

Les cellules du noyau externe (Fig. 318) sont très analogues à celles du

thalamus; elles sont volumineuses, étoilées, pourvues de dendrites diver-

gentes très étendues, et occupent surtout les régions inférieures du gan-

glion de l'habenula. Leur cylindre-axe est volumineux, émet dans

l'épaisseur du noyau externe deux ou trois collatérales, s'entoure d'un

épais manchon de myéline et se continue avec une grosse fibre du fais-

ceau rétroflexe. Ces cellules sont entourées d'un feutrage très dense,

constitué par de fines fibres granuleuses et ramifiées, fournies en grande

partie par les fibres externes du lrenia thalami et en partie par les

fibres radiées du pulvinar et du centre médian de Luys.

Taenia thalami (llh). - Le taenia thalami des frères Wenzel

([lente) ou strie médullaire du thalamus (linga alba de Daller,

Sehstreifen de Burdach) occupe le bord supéro-interne de la couche

optique. Les termes de pédoncule antérieur, de rênes de la glande pinéale

sous lesquels il est souvent désigné, doivent être abandonnés, les

recherches modernes ayant montré que ce tractus blanc est une dépen-

dance de l'habenula et qu'il n'envoie pas de fibres à la glande pinéale.

Sur les coupes vertico-transversales, le tamia thalami se présente sous la

forme d'un faisceau triangulaire, dont la base se continue avec le stratum

zonale (Strz) des faces supérieure et interne du thalamus et dont le som-

met constitue une arête vive, qui donne insertion à la membrane épendy-

naire qui ferme le troisième ventricule en haut et tapisse la face inférieure

de la toile clioroïdienne et les plexus choroïdes du troisième ventricule.

Mince en avant où il longe l'extrémité antérieure de la couche optique

et où on le voit apparaître immédiatement en arrière de la commissure

antérieure, il s'épaissit bientôt grâce à l'apport incessant de fibres qui lui

viennent du stratum zonale. Sur les coupes vertico-transversales qui inté-

ressent la partie renflée du noyau antérieur du thalamus, le tænia thalami

forme un faisceau épais, fusionné avec le stratum zonale et impossible

à délimiter d'avec lui. Plus en arrière, sur les coupes qui intéressent la

queue du noyau antérieur, le taenia thalami s'étale dans lésons de la largeur

pour s'amincir de nouveau, au voisinage du ganglion de l'habenula, en un

faisceau à surface de section triangulaire. Ces changements de forme ren-

dent assez difficile, au moins chez l'homme, l'appréciation de l'épaisseur

de ce faisceau dans les différentes parties de son trajet. D'après li3llilci-,

il diminuerait d'épaisseur d'avant en arrière chez le chai. 11 ne paraît pas

en être de même chez l'homme.

Les fibres du ta'nia thalami ne se terminent, pas toutes dans le gan-

glion de l'habenula. Un certain nombre le traversent simplement, ou

GANGLIONS Il\'FRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 381

le recouvrent en lui formant son revêtement blanc, puis pénètrent soit

dans le faisceau rétroflexe, soit dans la commissure interbabénulaire.

Si le mode de terminaison des fibres du txnia thalami est aujourd'hui

assez bien connu, il n'en est pas de même du siège de leurs cellules

d'origine. Le tamia thalami constitue en effet un faisceau fort complexe,

dont les origines sont loin d'être complètement élucidées.

1. Il tire une partie de ses fibres du stratum zonale des faces, supé-

rieure, antérieure et postérieure du thalamus; d'autres lui arrivent le

long de la face interne du thalamus, se portent obliquement en

haut et en arrière ou verticalement en haut, et appartiennent au pédoncule

inféro-interne du thalamus. Parmi ces fibres une petite partie est d'ori-

gine corticale, dégénère à la suite de lésions étendues de la corticalité

cérébrale, et passe par les segments antérieur et postérieur de la capsule

interne. Les dégénérescences traitées par la méthode de Marchi montrent

qu'elle occupe la partie externe du tænia thalami et qu'elle se termine

dans le ganglion de l'habenula homolatéral et dans celui du côté opposé

(Fig. 320, voy. aussi cas Caillot, Fig. 283, cas Hilaire, Fig. 287). Une

autre partie provient des différents noyaux du thalamus, et chez le lapin

en particulier, d'après Kôlliker, d'un petit noyau intermédiaire au taenia

thalami et au noyau antérieur. Les fibres corticales et les libres thalamiques

ne sont pas toutes superficielles; il y en a de profondes qui se rendent au

l;¡mia thalami et au ganglion de t'habenula en suivant le trajet des fibres

radiées des noyaux externe et interne du thalamus et du pulvinar. Il est

probable que parmi les fibres qui arrivent au taenia thalami par l'inter-

médiaire du pédoncule inféro-intcrne du thalamus, la plupart tirent leur

origine moins de l'écorce temporale que des cellules de la substance

innominée sous-lenticulaire qui constituent le ganglion de l'anse pédon-

culaire ou des cellules de la substance grise centrale qui tapisse la face

interne du thalamus.

2. De nombreuses fibres proviennent du septum lucidum et de l'aire

olfactive (substance perforée antérieure, substance innominée sous-len-

ticulaire, tubercule olfactif et peut-être partie ventrale du corps strié).

Elles suivent le trajet des radial ions olfactives profondes (Rolp) (Fig. `>5't)

et du faisceau septo-thalamique (fsth) (Fig. 253), passent au-dessous de la

commissure antérieure, puis se recourbent brusquement en haut et en

arrière, et abordent le tænia thalami, au niveau de l'extrémité antérieure

de la couche optique.

3. La plupart des auteurs admettent avec Ganser que le taenia lhalami

reçoit de la corne d'Ammon, par l'intermédiaire du pilier postérieur et du

corps du trigone, un faisceau assez important qui se détache du pilier an-

térieur immédiatement en arrière de la commissure antérieure, puis si

recourbe brusquement en haut et en arrière, pénètre dans la strie médul-

laire du thalamus et ne dégénère pas lorsqu'on sectionne le pilier anté-

rieur du trigone dans le tuber cinereum. L'existence de ce faisceau niée

par Meynert et v. Gudden, admise par Luys, Schwalbe, Forel, Honegger

Origine complexe

de ses fibres.

Contingent cortical

et contingent thala-

mique.

Contingent olfac-

tif.

Connexions dou-

teuses du txnia tlia-

la1111 avec le trigone

cérébral.

382 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Lotheisen, Kolliker., avait déjà été signalée par les auteurs anciens, tels

que Vieussens, Sabatier, Vicq d'Azyr, Burdach, Arnold, Cuvier, etc.

0. Vogt, toutefois, n'a pu constater de dégénérescence du taenia thalami

après section du trigone au-dessous du bourrelet du corps calleux et cel

auteur admet que les fibres qui se détachent du pilier antérieur du trigone,

pour se rendre dans le taenia thalami, ne proviennent pas de la corne

d'Ammon, mais sont simplement accolées au pilier antérieur pendant un

court trajet, et appartiennent en réalité au faisceau septo-thalamique

(voy. p. 267). Les connexions du taenia thalami avec le septum lucidum

et l'aire olfactive, par l'intermédiaire du faisceau septo-thalamique ou

longitudinal basal, sont du reste admises par Lotheisen et Kôlliker.

Fil. 320. - Dégénérescence de la partie inféro-externe du Renia thalami (th) de

l'homme consécutive à une lésion sous-corticale sectionnant le pied de la couronne

rayonnante et le noyau lenticulaire sans intéresser la couche optique. Une partie

des fibres dégénérées se termine autour des noyaux cellulaires du ganglion de l'habe-

nula (Gh) du même côté, une autre partie s'entre-croise dans la commissure interha-

bénulaire (Cih) et se termine dans le ganglion de l'habenula du côté croisé. (Méthode

de Marchi.)

GANGLIONS INFRACORTIC AUX : COUCHE OPTIQUE. 383

4. Les autres connexions du taenia thalami sont beaucoup plus dou-

teuses : D'après Reil, Valentin, Luys, Honegger, le txnia semi-circularis

enverrait quelques fibres au taenia thalami, connexions niées par Kolli-

ker, Lotheisen. D'après Honegger, le taenia thalami recevrait quelques

fibres du pédoncule du septum lucidum, qui après avoir traversé l'aire

olfactive se joindraient à la bandelette optique, contourneraient avec elle

le pied du pédoncule cérébral, atteindraient ainsi les parties latérales et

postérieures du thalamus et parviendraient au taenia thalami, soit en

traversant la partie postérieure du thalamus, soit par l'intermédiaire du

stratum zonale du pulvinar.

D'après Onodi et Honegger, le taenia thalami recevrait du nerf

optique et du ganglion optique basai quelques fibres qui abandonneraient

le nerf optique en arrière de l'espace perforé antérieur, traverseraient le

tuber cinereum et arriveraient au ganglion de l'habenula avec les fibres

du pédoncule inféro-interne de la couche optique. Il s'agirait dans l'espèce

de fibres pupillaires. D'après Mendel l'arc irido-réllexe passerait par le

ganglion de l'habenula, et l'iridectomie totale, pratiquée chez le chien,

le chat, le lapin, peu de jours après la naissance, entraînerait une atro-

phie partielle du ganglion de l'habenula. Darkschewitch admet de même

des connexions entre le nerf optique et le ganglion de l'habenula, mais

pour cet auteur, les fibres pupillaires ou irido-réflexes ne suivraient pas

le trajet indiqué par Honegger. Elles n'abandonneraient la bandelette

optique qu'au niveau du corps genouillé externe, traverseraient ensuite,

avec les fibres radiées, le pulvinar pour se rendre à la commissure pos-

térieure et à la partie postérieure du ganglion de l'habenula. Cajal nie,

par contre, toute connexion du nerf optique avec le ganglion de l'habe-

nula, en se basant sur l'intégrité de ce dernier chez la souris après énu-

cléation du globe oculaire.

Les expériences entreprises dans le laboratoire de l'un de nous

sur le lapin et le chien ne militent pas en faveur de l'hypothèse de

Darkschewitch et de Honegger; même à l'aide de la méthode de Marchi,

nous n'avons jamais pu constater de dégénérescence du ganglion de

l'habenula soit du même côté, soit du côté opposé après énucléation du

globe oculaire. Probst, Bach, dans leurs recherches expérimentales

(1900), ne l'ont pas non plus rencontrée.

Commissure interhabénulaire (cih, Fig. 317 et 320). - La

commissure interhabénulaire est un faisceau de fibres transversales situé

en avant de la glande pinéale et qui existe dans toute la série des verté-

brés. Elle relie le taenia thalami et le ganglion de l'habenula au ganglion

homologue du côté opposé et à la moitié opposée du cerveau moyen. Con-

sidérée par Kôlliker comme une commissure des 1,Tiiie thalami, elle porte

encore le nom de décussation dorsale du thalamus (superior commissur,

Osborne). Pour les auteurs anciens, Willis, Ridley, Vicq d'Azyr, etc., etc.,

elle faisait partie du pédoncule antérieur de la glande pinéale, nom qui

Autres connexions

douteuses du taema

thalami.

Le nerf optique

n'envoie pas de fibres

au ganglion do : 1 ha-

benula.

Commissure inter-

habenulaire.

Sa situation.

384 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Elle no doit pas

être confondue, avec

la commissure pos-

térieure.

Sa constitution.

Connexions de ses

fibres.

Faisceau rétro-

flexe de Meynert.

Son trajet.

. Ses rapports.

doit être abandonné, les recherches modernes ayant démontré que ni la

commissure interhabénulaire, ni le ta'nia thalami n'entrent en connexion

avec la glande pinéale.

Un diverticule du troisième ventricule, le diverlicule pinéal, plus mar-

qué chez l'embryon (Voy. fig. 42, pg, 99, T. ICl')'que chez l'adulte, sépare la

commissure interbabénulaire de la commissure postérieure avec laquelle

elle ne doit pas être confondue, ainsi que Ilaller, Vicq d'Azyr, Leuret et

Gratiolet, Mayser, etc., l'ont déjà fait remarquer.

Ses fibres situées dans la paroi antérieure de la glande pinéale sont

parallèles, revêtues d'une gaine de myéline et se colorent intensivement

par l'hématoxyline. Elles proviennent en grande partie directement du

taenia thalami, et dégénèrent avec celui-ci à la suite de certaines lésions

étendues de la corticalité cérébrale (Fig. 320). La commissure interhabe-

nulaire reçoit en outre quelques fibres du ganglion de l'habenula et du

faisceau rélrotlexc de Meynerl, des fibres radiées du thalamus et du stra-

tum zonale du pulvinar. Un 'petit nombre de ces fibres, après avoir

dépassé la ligne médiane, se termine dans le ganglion de l'habenula du

côté opposé et constitue de véritables fibres commissurales. D'autres

se continuent peut-être avec le taenia thalami du côté opposé et se rendent

aux régions olfactives du cerveau. Mais le plus grand nombre se rend

au cerveau moyen, les unes s'arrêtant dans le toit du cerveau moyen, en

particulier dans le tubercule quadrijumeau antérieur (un des centres

optiques primaires), les autres entrent peut-être en connexion avec le

faisceau longitudinal postérieur et le noyau de la troisième paire.

Faisceau de Meynert (faisceau rétroflexe) (FM). - Soupçonné

par Stiéda et par Luys, le faisceau rétrollexe a été décrit par Meynert.

qui le désigna d'abord sous le nom de faisceau du ganglion de l'habenula

à la calotte (lïaubenbûndcl des ganglions habenula;), puis sous celui de

faisceau rétroflexe. Il porte depuis Formelle nom de faisceau de Meynert.

C'est un faisceau compact, qui existe dans toute la série des vertébrés et

qui se dirige obliquement de haut en bas, d'arrière en avant et de dehors

en dedans, du ganglion de l'habenula, où il prend son origine, au ganglion

interpédonculaire dans lequel une partie de ses fibres se terminent. Chez

les vertébrés inférieurs et chez la plupart des mammifères, ce faisceau

décrit un trajet rectiligne et qui semble tiré au cordeau. Chez l'homme,

grâce au développement considérable du noyau rouge, le faisceau rélro-

Ilexe décrit de chaque côté du troisième ventricule une courbe en forme

d'S (Fig. 3l). La courbe supérieure à convexité externe, traverse le

noyau interne du thalamus aux confins du pulvinar, contourne la partie

postérieure du troisième ventricule et embrasse, dans sa concavité, le fais-

ceau longitudinal postérieur et la partie supérieure du noyau de la troi-

sième paire. La courbe inférieure, convexe en dedans, entoure le noyau

rouge et le traverse dans une parlie de son trajet.

Le faisceau de Meynert affecte les rapports suivants. Au voisinage du

GANGLIONS I\'IRACORTICAU1 : GOUCIIE OPTIQUE.

3si

ganglion de l'habenula, ce faisceau est situé (Fig. 47, p. 69) : en dedans du

centre médian de Luys (Nm), en avant du tubercule quadrijumeau anté-

rieur (Qa), en arrière du noyau interne du thalamus (Ni) et de la sub-

stance grise centrale du troisième ventricule (Sgc) qui le recouvre, en

dedans, de la commissure interhabenulaire. Plus bas (Fig. 28, p. 43), il se

place en avant du ruban de Reil médian (Rm), en dehors et en avant du

faisceau longitudinal postérieur (Fig. 321). Puis il traverse de haut en bas,

de dehors en dedans et d'arrière en avant, la partie postéro-interne du

noyau rouge (NR), et sur les coupes liorizontales détermine dans ce dernier

une échancrure assez profonde (Fig. 320, 321 et 322, T. le ? p. 641 et suiv.)

considérée à tort par Luys comme le hile du noyau rouge. Arrivé à la

partie inféro-interne du noyau rouge (Fig. 323, T. le ? et Fig. 321), le fais-

ceau rétrollexe se confond avec la capsule de ce noyau et chez l'homme ne

peut être suivi au delà. Pour Meynert, il se couderait à angle droit, se

porterait en arrière (de là son nom de fasciculus relroflexus) et se con-

tinuerait avec les libres antéro-internes de la calotte du pédoncule céré-

bral. Forel a montré que, chez les mammifères, ce faisceau ne se continue

pas avec un faisceau de la calotte, mais qu'il se termine dans un petit

TOME Il. 23

FiG. 321. - Coupe vertico-transversale un peu oblique en bas et en avant, parallèle au

plan du faisceau rétroflexe de Meynert. (Méthode de Weigert.)

Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - Flp, faisceau longitu-

dinal postérieur. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - Gh, ganglion de l'habenula. -

Ln, locus niger. - DIoT3, membrane obturatrice du troisième ventricule. - Ne, Ni, Nm.

noyau externe, noyau interne et centre médian de la couche optique. - NR, noyau rouge,

if\, pied du pédoncule. - PTm, pédoncule du tubercule mamillaire. - Plit, pulvinar. -

RC, radiations de la calotte. - RrIR, région du ruban de Reil médian ? Sgc, substance

grise centrale. - sM, sillon de Monro. - Spp, substance perforée postérieure. - SI ri,

stratum intermedium. - Star : , stratum zonale du pulvinar. - Th, couche optique. - tlh,

tienia thalami. - F3, troisième ventricule. - II, bandelette optique. - III, nerf moteur

oculaire commun : Nm, son noyau d'origine.

386 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses deux espèces

de libres. --

Leurs lieux de ter-

minaisons.

Ganglion interpé-

douculawe des ron-

geurs.

ganglion impair, médian et symétrique, le ganglion interpédonculaire

(Gip), situé dans l'espace perforé postérieur et découvert par Gudden.

Nettement accusé chez les mammifères, ce ganglion est insignifiant chez

l'homme.

Le faisceau rétroflexe comprend deux sortes de libres. Les unes, fines

et dépourvues de manchon de myéline, se colorent intensivement par le

carmin; elles représentent les cylindres-axes des petites cellules du noyau

interne de l'habenula (Fig. 318 A); les autres, volumineuses et pourvues

d'un épais revêtement myélinique, prennent leur origine dans les cel-

lules du noyau externe de ce ganglion (B).

Chez les mammifères autres que l'homme et les primates, le noyau

interne du ganglion de l'habenula ainsi que le ganglion inter-pédonculaire

sont bien développés, les fibres amyéliniques prédominent et, sur les coupes

colorées au carmin, le faisceau rétroflexe présente, selon l'expression de

Forel, l'aspect d'un faisceau sclérosé. Chez l'homme, les fibres fines sont

beaucoup moins nombreuses, les grosses fibres myéliniques prédominent

et occupent la périphérie du faisceau. Celle disposition est très facile il

constater sur les coupes horizontales sériées. Au voisinage du ganglion de

l'habenula, le faisceau rétroflexe se compose de quatre à cinq fascicules,

disposés sur une'ligne légèrement courbe, à concavité postérieure (Fig. 319,

p. 639, T. ICI'). Sur les préparations colorées par la méthode de Weigert,

chaque fascicule présente une partie périphérique foncée, formée par les

fibres à myéline fortement colorées par l'hématoxyline, et une partie

centrale claire contenant les fibres dépourvues de myéline. Cette dispo-

sition se retrouve plus bas, ou, par suite de la fusion des fascicules,

le faisceau de Meynert se compose seulement d'un ou de deux faisceaux.

Il est probable que ces deux ordres de fibres, d'origines diverses, pré-

sentent également une terminaison différente. Les( fines fibres amyéli-

niques se terminent très certainement, ainsi que Forel l'a indiqué et que

v. Gehuchten et Cajal l'ont constaté de visu, dans le ganglion interpédon-

culaire (Fig. 322). La prédominance de ces fibres chez les mammifères, dont

le ganglion interpédonculaire est bien développé, milite complètement en

faveur de cette opinion. Quant aux fibres entourées d'une épaisse gaine

de myéline, il est fort probable qu'elles se terminent dans la substance

perforée postérieure ou que, se comportant de la façon décrite par Meynert,

elles se continuent avec des fibres longitudinales de la calotte à desti-

nation inconnue. Il est un fait certain, c'est que chez l'homme : 1° le

faisceau de Meynert ne peut être suivi au delà de la partie antéro-interne

de la capsule du noyau rouge; 2° le volume du faisceau rétroflexe n'est

pas en rapport avec le développement rudimentaire du ganglion interpé-

donculaire. C'est là du reste une opinion émise d'abord par Fritsch, puis

par Honnegger et à laquelle nous nous rallions complètement.

Ganglion interpédonculaire (Gip). - Le ganglion interpédonculaire est un petit

ganglion triangulaire, très bien développé chez les rongeurs et qui occupe l'espace inter-

pédonculaire de Cruveilhier au voisinage du bord supérieur de la protubérance. Il se

Bibliothèque des Internes

en P ? weirne du la S : 1pêtTiè]

GANGLIONS INFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 387

voit très bien à l'oeil nu chez le lapin (Voy. T. I", p. 326, lig. 191); chez le chat et le

chien, il est plus petit. Chez le singe, il est situé dans la protubérance; chez l'homme

enfin, il occupe la voûte du trou borgne pédonculo-protubérantiel. Il s'agit bien ici, du

moins chez les rongeurs et les mammifères inférieurs, d'un ganglion nettement délimité

qui sert de noyau de terminaison au faisceau rétroflexe de Meynert et qui ne doit pas

être confondu avec la substance perforée postérieure.

Découvert par v. Gudden, bien décrit par Forel, puis par Mayser et par Ganser,

le ganglion interpédonculaire a été étudié à l'aide de la méthode de Golgi par Edin-

ger chez les reptiles, par v. Gehuchten et Cajal chez les poissons osseux, et par Cajal

également chez les mammifères.

Les fibres du faisceau rétroflexe de Meynert qui abordent le ganglion interpédoncu-

laire, se recourbent brusquement en bas et en dedans, pénètrent dans la partie anté-

rieure et supérieure de ce ganglion et l'entourent d'une sorte de fer à cheval. Elles sonl

toutes très fines, dépourvues de myéline, ainsi que Gudden l'a signalé, et se colorent

intensivement par le carmin. En s'entrelaçant avec celles du côté opposé, elles forment

dans l'intérieur du ganglion interpédonculaire un système de fibres parallèles légère-

ment curvilignes, très serrées les unes contre les autres, et dont l'aspect est caracté-

ristique de cet amas ganglionnaire. Décrite par v. Gudden, Ganser, Edinger, cette dispo-

sition a été étudiée par Cajal, puis par Kolliker, à l'aide des imprégnations d'argent, et

cet auteur l'a comparée à l'aspect que présente la zone moléculaire de l'écorce cérébel-

leuse vue sur les coupes pratiquées parallèlement à la longueur des lamelles.

Lorsqu'on éludie attentivement le trajet de chaque fibre du faisceau de Meynert, on

FiG. 322. - Coupe vertico-transversale un peu oblique en bas et en arrière du ganglion

interpédonculaire de la souris de quatre jours (d'après Cajal, 1896). Le ganglion

interpédonculaire est limité de chaque côté par la bifurcation des fibres du faisceau

rétroflexe de Meynert (A). - il, cellules du ganglion interpédonculaire vues de

champ. C, arborisation terminale d'une fibre du faisceau rélroflexe. - a, bifur-

cation d'une de ces fibres; b, ses collatérales; c, anse formée par ces libres. -

D, entre-croisement ventral de la calotte.

Mode de terminai-

sons des fibres du

faisceau rétroflexe.

388 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules du gan-

glion intcrpddoncu-

lairc.

Leurs connexions

avec les ganglions

do la calotte de

Gndden.

Glande pinéale.

Son aspect.

Sa situation.

constate qu'elle ne se termine pas dans le côté opposé, mais qu'elle décrit plusieurs

méandres horizontaux qui occupent toute la largeur du ganglion et sont situés sur

plusieurs plans vertico-transversaux (Fig. 322). Gudden et Ganser avaient du reste

signalé ces dispositions en disant que les fibres du faisceau de Meynert décrivent des 8

de chiffre dans l'épaisseur du ganglion interpédonculaire.

Dans la première partie de leur trajet intraganglionnaire, ces fibres n'émettent

que de rares collatérales. Plus loin, près de leur terminaison, elles fournissent quelques

collatérales qui naissent à angle droit, se portent en haut et en bas et se ramifient libre-

ment entre les cellules. Quant au cylindre-axe, il se termine par deux à trois rameaux

variqueux, horizontaux, pourvus souvent d'un bouton terminal. Quelquefois, la fibre se

bifurque en abordant le ganglion, et les deux branches se comportent comme nous

l'avons précédemment indiqué, mais occupent des plans vertico-transversaux distincts.

Les cellules du ganglion interpédonculaire qui entrent en contact avec les fibres du

faisceau rétroflexe sont, ou bien de petites cellules étoilées, pourvues de fines dendrites,

el dont le cylindre-axe se comporte à la manière des cellules du type II de Golgi, ou

bien des cellules volumineuses, fusiformes ou triangulaires à cylindre-axe long et plus

ou moins flexueux. Elles occupent la périphérie et le centre du ganglion interpédoncu-

laire et sont pourvues de trois à quatre fortes dendrites hérissées de grosses épines,

qui se terminent par un panache de ramuscules épineux disposés souvent en bois de

cerf enchevêtrés (Cajal). Les cellules les plus périphériques sont parallèles à la surface*

libre du ganglion et affectent souvent l'aspect d'un fuseau. Les cellules profondes pos-

sèdent des dendrites plus courtes, plus velues, qui se terminent par un épais panache à

texture très compliquée. Ces cellules sont toutes aplaties transversalement, quoique

d'une façon moins absolue que les cellules de Purkinje du cervelet (Cajal). Leurs

cylindres-axes se réunissent en un petit faisceau signalé par Ganser chez la taupe et la

souris des champs, et dont l'existence est confirmée par Kôlliker chez le lapin. C'est

le faisceau segmentaire du ganglion interpéclonculaire (Ilaubenbiindel des ganglion inter-

pedunculare de Ganser) dont les fibres se détachent du ganglion de chaque côté de la

ligne médiane (Fig. 332), se portent sagittalement d'avant en arrière, croisent à angle

droit l'entre-croisement ventral de la calotte de Forel et se terminent dans la sub-

stance grise centrale de la partie supérieure du quatrième ventricule et dans le gan-

glion dorsal de la calotte de Gudden.

GLAXDE PINÉALE (Gp.)

La glande pinéale, ou conarium (Zirbel ; Zirl)eldiüse, des Allemands;

pinçât body or gland des Anglais), est un organe dégénéré, une formation

visuelle ancestrale, dont l'étude se rattache jusqu'à un certain degré il

celle de la couche optique. Développée aux dépens de la voûte du troi-

sième ventricule, elle porte encore le nom à'épiphyse (epiphysis cerebri),

par opposition à l'hypophyse, ou corps pituitaire, développée aux dépens

du plancher de ce même ventricule.

C'est un corps mou, impair et médian, de couleur gris rougeâtre, d'as-

pect grenu, de forme ovoïde ou conique, dont le sommet regarde en arrière

et la base en avant. Du volume d'un petit noyau de cerise ou d'un pois,

aplatie de haut en bas, la glande pinéale mesure 10 millimètres de lon-

gueur sur 5 millimètres d'épaisseur et 5 millimètres de largeur. Elle est

située à la partie postérieure du troisième ventricule, en arrière de la

commissure interbabénulaire, au-dessous de la toile choroïdienne et des

veines de Galien, au-dessus de la commissure postérieure, entre les deux

GANGLIONS 1\NFRACORTICAUX : COUCHE OPTIQUE. 389

tubercules quadrijumeaux antérieurs, et repose sur une surface triangu-

laire tantôt bombée (tubercule sous-pinéal, colliculus subpinealis de

Schwalbe), tantôt déprimée (fossette du conarium, Charpy), qui appartient

au cerveau moyen et termine en haut le sillon sagittal médian des tuber-

cules quadrijumeaux. Ces rapports s'effectuent par l'intermédiaire d'un

feuillet réfléchi de la pie-mère cérébelleuse et n'existent que chez l'homme,

où, grâce au développement considérable que prend le bourrelet du corps

calleux, la glande pinéale se renverse en arrière et se dirige obliquement

en bas et en arrière. Chez la plupart des mammifères et chez les oiseaux,

elle est en effet verticale, et chez les vertébrés inférieurs elle est renversée

en avant.

La face supérieure de la glande pinéale n'affecte avec la toile cho-

roïdienne et les veines de Galien que des rapports très lâches. Elle en

est séparée en effet par un diverticule du troisième ventricule, le diverticule

ou cul-de-sac suspinéal de Reichert, tapissé par l'épendyme ventriculaire et

particulièrement développé chez le foetus et le jeune enfant. Le point

de réflexion de l'épendyme ventriculaire sur la face inférieure de la toile

choroïdienne correspond donc, non pas à la face convexe de la commis-

sure interhabénulaire, mais à la, face supérieure du conarium (Fig. 317) et

au voisinage de son sommet, ainsi que Key et Retzius l'ont démontré.

Ces relations avec la toile choroïdienne assurent la fixité de la glande

pinéale, fixité qui est encore assurée par un cordon fibreux qui relie le

sommet de la glande à la pie-mère de la fente cérébrale de Bichat, ainsi

qu'à la petite circonférence de la tente du cervelet.

La base de la glande pinéale est très rétrécie et se dédouble en deux

lames transversales qui interceptent un petit diverticule du troisième

ventricule, ouvert en avant, le diverticule pinéal ou sous-pinéal de Mihal-

kowicz, le ventricule du conarium de Hyrtl. La lame supérieure du diver-

ticule pinéal s'insère sur le bord inférieur de la commissure interhabénu-

laire, et a été désignée sous le nom de lame des pédoncules de la glande

pinéale (lamina pedonculorll1Jl s. ,uperior) par les auteurs qui considéraient

la commissure interhabénulaire comme la commissure des pédoncules

antérieures du conarium. La lame inférieure (lamina conarii s. inferior

se continue avec le bord supérieur de la commissure postérieure.

Composée d'une substance grise molle, creusée d'une ou plusieurs

cavités kystiques renfermant souvent des concrétions calcaires, la glande

pinéale est surtout constituée par du tissu lymphoïde. Elle est entourée

d'une capsule conjonctive fournie par la pie-mère qui envoie dans l'épais-

seur de la glande de nombreuses travées conjonctives riches en vaisseaux.

Sur une coupe elle montre un stroma conjonctif très dense, dont les mailles

sont tapissées de cellules arrondies ou fusiformes, de t5 u. de diamètre

environ, contenant des granulations pigmentaires jaunes ou rouge-jau-

nutres. Les travées conjonctives ou névrogliques, les kystes, la commis-

sure interhabénulaire et la partie adjacente de la toile choroïdienne

renferment, même chez l'enfant, des concrétions calcaires qui constituent

Ses rapports avec

la toile choroï-

dienne.

Le diverticule pi-

néal.

Structure lyni-

phoidodolagtando

pinéale.

390 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses libres ner-

vcu,esappartiennent

au système sympa-

thique.

les acervules ou sable cérébral et qui sont composées de carbonate et de

phosphate acide de chaux disposés en couches concentriques ou réunies

en amas irrégulièrement mamelonnés.

La nature lymphonde de la glande pinéale est admise par Schwalbe,

Edinger et par la majorité des auteurs, contrairement à Meynert et à llage-

mann qui considéraient cet organe comme un ganglion nerveux. D'après

Bizzozero, un certain nombre de ses cellules présenterait des prolongements

plus ou moins ramifiés; d'après Cionini, elle contiendrait de nombreuses

cellules névrogliques. Quant aux fibres nerveuses de la glande pinéale,

admises par Meynert, par Darkschewitsch, etc., elles semblent, d'après les

recherches de Cionini, Honegger et Cajal, appartenir au système sympa-

thique et arriver à la glande pinéale avec les vaisseaux de la toile cho-

roïdienne : la commissure inlerhabénulaire ne lui abandonne aucune

fibre. Les fibres nerveuses sympathiques forment, d'après Cajal, dans

l'épaisseur de la glande un plexus interstitiel très riche, qui occupe les

travées conjonctives ou névrogliques et se résout finalement en une

arborisation de rameaux courts pourvus d'un bouton terminal (Cajal).

Entre ces rameaux on trouve quelques petites cellules nerveuses, analo-

gues aux grains du cervelet, pourvues de trois à quatre larges dendrites

ramifiées et dont le cylindre-axe n'a pu encore être décelé. Il s'agil peut-

être ici des cellules sympathiques interstitielles de Cajal.

Nous n'avons pas à faire ici le développement phyllogénétique de la glande pinéale

Elle constitue - ainsi que Rabl-Huckhard (1882) le soupçonna et que de Graaf (1886) et

l3ald\\ in Spencer le démontrrent - un organe visuel dégénéré, pourvu chez les sau-

ions, les amphibiens et les cyclostomes d'un cristallin, d'une rétine et d'un nerf optique.

Les recherches de Béranecl; (1892 et 1893) semblent montrer toutefois que l'oeil

pinéal ou pariétal - qui paraît avoir eu son plein développement chez les sauriens

préhistoriques et qui est logé dans le trou pariétal médian - ne correspond pas à la

;lande pinéale de l'homme et des mammifères. Il serait une formation analogue, une

épiphyse ou évagination surajoutée, développée aux dépens de la voûte du troisième

ventricule, en avant de l'épiphyse du conarium, et n'existerait que chez les sauriens,

es amphibiens et les cyclostomes. Quant au nerf pinéal, il ne serait pas formé aux

lépens des pédoncules de la glande pinéale et de la commissure inteihabénulaire, mais

vehrésenterait un tractus nerveux distinct provenant non du trijumeau, ainsi que de

jraaf le croyait, mais de la voûte du cerveau intermédiaire et présentant par conséquent

me origine semblable il celle du nerf optique.

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392 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

III. - RÉGION SOUS-OPTIQUE

La région sous-

optique.

Elle représente la

partie antérieure

sous-thalamiquo de

la région de la ca-

lotte.

Sa direction.

Sa limite établie

par le plan du fais-

ceau de Jteynert.

Sa forme.

La région sous-optique ou sous-thalamique (Fig. 21" 28, 33, 7, 15, 253,

310, 311, 323, 324, 325), bien décrite par Forel en 1877, est une petite

région aplatie, située au-dessous de la couche optique, au-dessus du

locus niger et du pied du pédoncule cérébral, entre la capsule inlerne et

la substance grise centrale du troisième ventricule. Elle atteint en avant

la substance perforée anlérieure et se continue en arrière et en bas, sans

ligne de démarcation nette, avec la calotte du pédoncule cérébral. Elle

représente l'extrémité antérieure, terminale, sous-thalamique de l'im-

portante région de la calotte, région qui s'étend de la substance perforée

antérieure au processus reticularis de la moelle cervicale et qui comprend

de haut en bas : 1° La région sous-optique; 2° L'étage moyen ou calotte

du pédoncule cérébral; 3° L'étage postérieur ou calotte de la protubé-

rance ; 1° La plus grande partie du bulbe rachidien.

La région sous-optique n'est pas située dans l'axe de la calotte du

pédoncule cérébral, mais forme avec elle un angle ouvert en bas et en

avant et dont le sommet correspond au cerveau moyen, à la coudure du

vertex du cerveau embryonnaire. Il résulte de cette disposition - parti-

culièrement accentuée dans le cerveau humain et très nette sur les coupes

sagittales (Fig. 310) que les faisceaux sagittaux qui traversent la région

sous-optique et se continuent dans la calotte pédonculaire, n'affectent pas

la même direction dans ces deux régions. Horizontaux ou légèrement

obliques en bas et en arrière dans la première région, ils deviennent

presque verticaux dans la seconde.

La limite artificielle établie par Forel entre la région sous-thalamique

et la calotte pédonculaire correspond à un plan oblique en bas et en avant,

qui passe par le faisceau rétroflexe de Meynert. Tout ce qui est situé en

avant de ce plan appartient à la région sous-optique; tout ce qui est en

arrière, à la calotte pédonculaire. Ce plan sectionne le noyau rouge qui se

trouve ainsi à cheval sur les deux régions, son tiers antéro-supérieur

appartenant à la région sous-optique, ses deux tiers posléro-inféricurs à la

calotte du pédoncule cérébral (Fig. 310, p. 348).

Considérée dans son ensemble, la région sous-optique constitue une

pyramide horizontale à quatre pans, dont la base située en arrière est

sectionnée obliquement en bas et en avant. Sur les coupes horizontales,

elle affectera par conséquent la forme d'un triangle à sommet antérieur

(Fig. 21, p. 33), d'autant plus étendu que l'on examine des coupes plus

supérieures; sur les coupes vertico-transversales (Fig. 323, 321, 325),

elle est de forme quadrilatérale et d'autant plus petite que l'on examine

des coupes plus antérieures. Sur les coupes sagittales, elle forme un

triangle très allongé à sommet antérieur (Fig. 310). Il résulte en outre de

l'inclinaison de sa base que les coupes horizontales, qui passent par la

GANGLIONS INFRACORTICAUX : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 39 : 3

partie inférieure du globus pallidus et la substance innominée sous-lenti-

culaire de Reichert, intéressent dans leur partie postérieure la calotte

pédonculaire, tandis que les coupes vertico-transversales qui passent par

le tiers moyen de la couche optique (depuis la commissure postérieure

jusqu'à la commissure molle) sectionnent dans leur partie supérieure la

région sous-thalamique, et dans leur partie inférieure la calotte pédon-

culaire. Ce sont là les conséquences forcées de la fusion de la région

sous-optique avec la calotte pédonculaire, ainsi que de la courbure du

tronc encéphalique.

On peut considérer à la région sous-optique quatre faces, un sommet

et une base. Les faces sont supérieure, inférieure, interne et externe :

La face supérieure, située au-dessous de la région ventrale du thalamus,

s'étend depuis le tajnia semicircularis et le pilier antérieur du trigone

jusqu'au corps genouillé interne et au tubercule quadrijumeau antérieur,

ainsi que le montre nettement la coupe horizontale (Fig. 312, p. 359) qui

passe à la limite du thalamus et de la région sous-thalamique. Elle est

en rapport d'avant en arrière : 1° avec la partie inférieure du pédon-

cule antérieur et avec le pédoncule inféro-interne du thalamus qui s'ir-

radient dans l'extrémité antéro-inférieure de la couche optique; 2° avec

le faisceau de Vicq d'Azyr qui traverse la partie antérieure de la région

sous-optique; 3° avec la partie inférieure de la lame médullaire externe

et le noyau externe du thalamus; 4° avec les lames médullaires moyenne

et interne du thalamus et le noyau semi-lunaire de Flechsig; 5° avec la

partie ventrale du noyau interne et le faisceau rétroflexe de Meynert;

6° enfin, avec la région du ruban de Reil médian situé en arrière et au-

dessous du centre médian de Luys.

La face inférieure, de moitié moins étendue dans le sens antéro-posté-

rieur que la face supérieure, repose sur le locus niger et se continue avec

la calotte pédonculaire. Elle ne comprend sur la Figure 44, p. 61, que la

partie du pédoncule cérébral qui contient le corps de Luys, et la partie du

noyau rouge situé en avant du faisceau rétroflexe de Meynert.

La face interne est tapissée par la substance grise centrale dont la

séparent incomplètement le faisceau de Vicq d'Azyr et les fibres du pédon-

cule inféro-interne du thalamus qui passent entre le faisceau de Vicq

d'Azyr cl le pilier antérieur du trigone (Fig. 310 et 312). En haut, le sillon

de Monro constitue du côté du troisième ventricule une excellente limite

entre le thalamus et la région sous-thalamique; en bas, le plancher du

troisième ventricule, en particulier les tubercules mamillaires, et l'espace

intcr-pédonculaire séparent la région sous-optique droite de la gauche

(Fig. 323, 324, 325).

La face externe de la région sous-optique, oblique en bas et en dehors,

forme avec la face inférieure une courbe convexe en dehors et en bas.

Elle est recouverte par la capsule interne réduite dans la région sous-

thalamique, ainsi que nous l'avons vu plus haut, à ses segments postérieur

et rétro-lenticulaire ; or c'est le segment postérieur de la capsule interne (Cip)

Sa face supérieure.

Sa face inférieure.

Sa face interne.

Sa face externo.

394 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son sommet et sa

base.

La couche dorsale

de la région sous-

optique.

Son étendue.

Son aspect et son

épaisseur variable

suivant les plans

ccrtico - transver-

saux.

Les faisceaux len-

ticulaire et thala-

mique de Forel.

auquel s'est joint le faisceau de Turck (FT), c'est-à-dire les éléments con-

stitutifs du pied du pédoncule cérébral qui affectent seuls des rapports

avec la région sous-optique. Le segment rétro-lenticulaire (Cirl) occupe

en effet une situation plus postérieure, il est séparé de la région sous-

optique et de la région de la calotte par les corps genouillés externe et

interne (Fig. 312).

Le sommet de la région sous-optique correspond au pilier antérieur

du trigone; la base, en continuité directe avec la calotte pédonculaire el

les régions du ruban de Reil médian, n'affecte que des rapports éloignés

avec le pulvinar, dont il est toujours séparé par le corps genouillé interne.

La région sous-optique ne correspond en effet qu'aux deux tiers anté-

rieurs de la couche optique.

Constitution. La région sous-optique est essentiellement consti-

tuée : 1° par une couche de fibres à myéline, la couche dorsale de la région

sous-optique ; 2° par un petit amas ganglionnaire, le corps de Luys.

1. COUCHE DORSALE DE LA RÉGION SOUS-OPTIQUE. (Fig. 24, 28, 46, 47,

7, 253, 310, 323, 321r, 325.) La couche dorsale occupe foute l'étendue

de la région sous-optique. Elle s'étale au-dessous de la moitié antérieure

de la face inférieure du thalamus, s'étend de l'extrémité antérieure du

thalamus au plan vertico-transversal qui passe en avant du noyau rouge

et dans le sens transversal, de la zone réliculée du thalamus à la sub-

stance grise centrale du troisième ventricule. Elle augmente d'épaisseur

d'avant en arrière, se continue avec la couche de fibres qui entoure le

noyau rouge et avec les fibres longitudinales de la calotte pédonculaire,

et forme à elle seule (Fig. 323) la partie de la région sous-optique située

en avant du plan vertico-transversal qui passe par les tubercules mamil-

laires. Les coupes vertico-transversales sont particulièrement favorables

à son étude.

La partie antérieure de la couche dorsale est formée par les faisceaux

lenticulaire et thalamique de Forel. Le faisceau lenticulaire (FI, p. 327,

Fig. 24, 28, 78, 203, 204, 46, 253, 310, 323, 324, 325, et Fig. 318, T. Ie')

large et épais, limite la région sous-optique en bas et tapisse la face

interne du segment postérieur de la capsule interne (Cip). Il appar-

tient au système des radiations strio-sous-thalamiques, se fusionne en

avant, avec l'anse lenticulaire et s'irradie avec elle dans l'extrémité anté-

rieure du thalamus et dans la substance grise du tuber cinereum ; en

arrière, il s'amincit et participe à la formation de la capsule de fibres

qui entoure le corps de Luys. Le faisceau thalamique (Fth) (Fig. 7,

24, 28, 47, 253, 312, 324, 325), beaucoup plus grêle, n'atteint pas l'ex-

trémité antérieure du thalamus et ne dépasse pas le plan vertico-trans-

versal de la commissure molle ou moyenne (Fig. 312, 2 et 324); il fait

corps avec la lame médullaire externe et le dense feutrage de fibres qui

sillonne la moitié ventrale de ce ganglion et n'est en réalité que la partie

inférieure, épaissie, de ce feutrage. Les faisceaux thalamique et lenticu-

GANGLIONS 1\rR.ICOR'l'ICAU\ : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 393

laire de Forel sont nettement séparés l'un de l'autre par une milice lame

FiG. 323. - Coupe vertico-trausversale passant en avant des tubercules mamillaires et

de la corne sphénoïdale du ventricule latéral, par le tiers antérieur de la couche

optique, et sectionnant le pied du pédoncule cérébral et la substance innominée sous-

lenticulaire de Reichert dans la région où elle unit le globus pallidus au noyau

amygdalien et à l'extrémité recourbée de la queue du noyau caudé.

La région sous-optique, très étroite, est réduite aux faisceanx de Forel (F) en par-

ticulier au faisceau lenticulaire (FI) dont les fibres peuvent être suivies à travers le

segment postérieur de la capsule interne jusque dans le globus pallidus. - Méthode

de Weigert, 2/1 grandeur nature.

Al, anse lenticulaire. - .1]f, avant-mur. Ce, capsule externe. - Cip, segment pos-

térieur de la capsule interne. - C.11, commissure de Meynert. - coa, commissure anté-

rieure. -peR, pied de la couronne rayonnante. - CSgt. couches sagittales du segment

inférieur de la couronne rayonnante dans la région où elles s'inlléchissent en dedans pour

se continuer avec le segmeut sous-lenticulaire de la capsule iuterne. - F, champ de Forel.

- FI, faisceau lenticulaire de Forel. Fie, fibres lenticulo-caudées qui traversent la par-

tie supérieure du segment postérieur de la capsule interne. - la, circonvolutions anté-

rieures de l'insula. - le, lame cornée. - Lme, lame médullaire exlerne de la couche optique.

- lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lmi, lames médullaires

interne et supplémentaire du globus pallidus. - Lms, lame médullaire superficielle de la

circonvolution du crochet. - ms, sillon marginal supérieur de l'insula. - SA, noyau

amygdalien. - Na, noyau antérieur, Ni, noyau interne de la couche optique. - NC,

noyau caudé. - 1\'C', la partie recourbée de la queue du noyau caudé. - NL3, NL2, .\'G,,

les (rois segments du noyau lenticulaire. - OF + ]le-, le faisceau mixte de fibres occipito-

frontales et de projection. - l'clrl, plexus choroïde du ventricule latéral ? M'f, la surface

extravenlriculaire du thalamus. - Sr/l', substance grise centrale du 3° ventricule. - SI,

seplum lucidum. - Sti, substance innominée sous-lenticulaire de Reichert. - Strz, stra-

tum zonale du thalamus. - Tc, tuber cinereum. - Tcle,, toile choroidienne du troisième

ventricule. - Tg, corps du trigone. - Tria, pilier antérieur du trigone. - Th, thalamus. -

tth, t,unia thalami. - U, circonvolution du crochet. - Vcst, veine du corps strié. - VI,

ventricule latéral. - T'3, troisième ventricule. - Zr, zone réticulée. - Il, bandelette

optique.

396 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La zona Il1certa,

dépendance de la

zono réticulée du

thalamus.

Le champ de Fo-

rel.

Il représente la

partie antérieure de

la capsule du noyau

rouge.

horizontale de substance grise, la zona incerla de Forel (Zi). Il s'agit ici

d'une dépendance de la zone réticulée du thalamus qui longe entre les

deux faisceaux de Forel la face inférieure du thalamus et se perd en

dedans, dans la substance grise centrale du troisième ventricule. La zona

incerta est sillonnée de fines fibres entre-croisées dans tous les sens, et

se distingue surtout de la zone réticulée thalamique par l'absence de

gros fascicules de fibres enchevêtrées.

Dans le plan des tubercules mamillaires (Fig. 324), la région sous-optique

change d'aspect : le corps de Luys apparaît et s'insinue entre segment pos-

térieur de la capsule interne et le faisceau lenticulaire de Forel, en même

temps que les deux faisceaux de la couche dorsale se réunissent en un

faisceau volumineux qui occupe, le long de la substance grise centrale du

troisième ventricule, la partie supérieure et interne de la région sous-

optique, et qui représente le champ de Forel. (F) (Fig 203. 204, 324, 325).

Celui-ci est surtout constitué par le faisceau thalamique de Forel qui

s'épaissit considérablement grâce à l'apport incessant de fibres qui lui

viennent de la couche optique; il reçoit en effet les nombreuses fibres

verticales de la lame médullaire externe, du noyau externe, et des lames

médullaires interne et moyenne qui délimitent le noyau semilunaire de

Flechsig et le centre médian de Luys (Fig. 312, 324, 22); il reçoit en

outre la partie postérieure et amincie du faisceau lenticulaire de Forel

dont les fibres forment une capsule au corps de Luys. Ces dernières fibres

traversent la zona incerta et la divisent en deux parties : l'une interne,

sus-mamillaire, qui s'adosse à la substance grise centrale du troisième

ventricule; l'autre, externe, plus mince, en connexion avec la zone réti-

culée du thalamus, qui sépare le faisceau thalamique du corps de Luys et

de sa capsule de fibres, et se continue en arrière avec le segment de la

zone réticulée qui s'insinue entre le faisceau de Tiirck et le segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne (Fig. 312).

Le champ de Forel, comme les faisceaux thalamique et lenticulaire,

est formé de fibres entre-croisées dans tous les sens, il est fusionné en

dedans au faisceau de Vicq d'Azyr et au faisceau mamillaire principal dont

il est difficile à délimiter sur les coupes horizontales ou vertico-transver-

sales, et reçoit le faisceau de la calotte de Gudden (voy. p. 300 et Fig. 277).

Ainsi constitué, le champ de Forel représente la partie antérieure de la

capsule du noyau rouge. Au voisinage de cet amas ganglionnaire, ses

fibres divergent, entourent les faces supérieure, interne, inférieure et

externe du noyau rouge, s'accolent aux radiations de la calotte et con-

courent à former les fibres longitudinales de la formation réticulée de

la calotte.

L'origine et la terminaison des fibres de la couche dorsale de la région

sous-optique est fort complexe. Elle contient des radiations strio-sous-

thalamiques, des fibres des pédoncules cérébelleux supérieurs, du noyau

rouge, des fibres longitudinales de la formation réticulée, des fibres tha-

lamiques descendantes, et quelques fibres mamillaires. Mais ni le fais-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

GANGLIONS IFRACOUTfCAUX : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 397

ceau thalamique, ni le faisceau lenticulaire de Forel n'abandonnent de

fibres au ruban de Reil médian (Voy. Région de la calotte, IIIe partie).

2. CORPS DE LUYS (Forel). - (Fig. 15, 16, 21, 28, 33, 44, 46, iS, 203,

204, 253, 310, 311, 324, 325.) Corps sous-thalamique (Henle), Corps de

Forel (Edinger), disais lenliformis (Meynert), nucleus amygdaliformis

(Stilling).

Le corps de Luys (CL) occupe la partie postérieure et externe de la

région sous-optique; il a la forme d'une lentille biconvexe très bien déli-

mitée, dont le volume est un peu inférieur à celui du noyau rouge de

Burdach et de Stilling; il est entouré comme ce dernier noyau d'une

capsule de fibres à myéline qui le relient au corps strié (noyau caudé,

putamen et globus pallidus). Bien décrit par Forel en 1877, il a été décou-

vert par Luys en 1865 qui le désigna sous le nom impropre de bandelette

accessoire de l'olive supérieure : il ne s'agit pas ici, en effet, d'une bande-

lette de fibres, mais d'un véritable amas ganglionnaire; « l'olive supé-

rieure » de Luys correspond en outre au noyau rouge de Burdach, de

Stilling et de tous les auteurs, et ne doit pas être confondue avec l'olive

supérieure ou protubérantielle, décrite en 1859 par Schroeder Van der

Kolk, et située dans la calotte protubérantielle au voisinage du sillon

bulbo-protubérantiel.

Situation. Le corps de Luys est situé au-dessous du noyau externe

du thalamus, en dedans du segment postérieur de la région sous-thala-

mique de la capsule interne et du sommet du globus pallidus, au-dessus

et en dedans du pied du pédoncule cérébral et de la partie supérieure du

locus niger, au-dessus, en dehors et en avant du noyau rouge. Il a chez

l'homme la forme d'une lentille biconvexe, très bien délimitée, dont le

grand axe se dirige en avant et un peu en dedans (Voy. Coupes horizon-

tales) et dont le petit axe se dirige obliquement en haut et en dehors

(Voy. Coupes vertico-transversales). Il résulte de cette obliquité que les

coupes vertico-transversales et horizontales sectionnent le corps de Luys

obliquement, et non pas parallèlement à son petit ou à son grand axe.

Plus petit par son volume que le noyau rouge, il mesure 10 à 13 mil-

limètres de longueur, sur 6 à 7 millimètres de largeur, et 3 à 4 millimètres

d'épaisseur.

Il présente à l'état frais une teinte café au lait qu'il doit à sa richesse

en capillaires et au pigment de ses cellules nerveuses ; sur les coupes

traitées par le carmin, il présente une couleur jaune-rosée, et sur celles

traitées suivant la méthode de Weigert une couleur foncée qu'il doit à sa

richesse en fines fibres à myéline.

Sur les coupes vertico-transversales sériées, le corps de Luys apparaît,

avec sa forme caractéristique de lentille biconvexe, sur les coupes qui

passent immédiatement en avant des tubercules mamillaires. Il augmente

rapidement de volume, atteint ses plus grandes dimensions sur les coupes

qui passent par la partie moyenne des tubercules mamillaires (Fig. 321.),

Corps de Luys,

Sa situation à 1a la

partie postéro - ex-

terne de' la région

sous-optique.

Sa forme.

Surlescoupesver-

tico-transversales.

398

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

puis diminue graduellement et. disparaît sur les coupes qui intéressent le

faisceau rétroflexe de Meynert.

Sur les coupes ho- Sur les coupes horizontales sériées, il apparaît sur les coupes qui inlc-

l.i'7nntlnC ?

ressent la partie supérieure des commissures antérieure et postérieure du

cerveau, sous l'aspect d'un corps ovalaire en contact immédiat avec la

partie moyenne du segment postérieur de la capsule interne (Fig. 24,

1'ts. 324. - Coupe vei tico-transversale passant par les tubercules mamillaires, la partie

antérieure du segment sous-lenticulaire de la capsule interne et l'extrémité anté-

rieure de la corne d'Ammon.

La région sous-optique comprend le corps de Luys et la couche dorsale, consti-

tuée par les faisceaux thalamique et lenticulaire de Forel et la zona incerta.

alla, alveus intraventriculaire. - t.11, avant-nur. - CA, corne d'Ammon. Ce, cap-

sule externe. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cisl, segment sous-lenti-

culaire. - C.II, commissure de Meynert. coa, commissure antérieure. CL, corps de

Luys. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - F, champ de Foret. - FI, faisceau lenti-

culaire. - Fie, fibres lenticulo-caudées. - Fmp, faisceau mamillaire principal. - Flp,

faisceau thalamique de Forel. - la, circonvolutions antérieures de l'insula. - le, lame

cornée. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lmi, lames médullaires

externe et interne du noyau lenticulaire. - Lms, lame médullaire superficielle de la cir-

convolution du crochet. - Ln, locus niger. - .VA, noyau amygdalien. - Na, Ni, Ne, les

noyaux antérieur, interne et externe de la couche optique. - NC, le noyau caudé. - NL3

NL2, NL,, les trois segments du noyau lenticulaire. - Il, pied du pédoncule cérébral.

l'cid, plexus choroïdes du ventricule latéral. - Pal, pédoncule du putamen. - S ! I,

couches sagittales du segment inférieur de la couronne rayonnante. Sfte, substance grise

centrale. - SI, septum lucidum. - Slm, stratum zonale de la couche optique. -1·cle, toile

choroïdienne. - Tg, corps du trigone. - Th, couche optique. - 7'm, tubercule mamillaire.

- llh, taenia thalami. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vcsl, veine du corps strié. t7,

ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoldale. - V3, troisième ventricule. - Zi, zona in-

rerta. Zn, zone réticulée. - ? bandelette optique.

GANGLIONS 1NII1ACORTICAU1 : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 399

p. 35). Plus bas il augmente en étendue, se rapproche en grandissant de

la partie antérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip), occupe

d'abord les deuxième et troisième cinquièmes internes de ce segment

(Fig. 28, p. 42), puis les trois cinquièmes internes (Fig. 33, p. 48) et atteint

ses plus grandes dimensions au-dessous de la partie moyenne de la com-

missure antérieure, sur les coupes qui intéressent la substance innominée

sous-lenticulaire de Reichert, à la limite du pied du pédoncule cérébral et

de la région sous-optique. Il diminue (Fig. 44, p. 64) ensuite graduellement

de volume tout en conservant ses rapports avec la partie antérieure du seg-

ment postérieur de la capsule interne, dans laquelle il se creuse une dépres-

sion très accusée, puis disparaît d'arrière en avant à mesure que le locus

niger croît. 11 a disparu lorsque le pied du pédoncule cérébral apparaît

librement à la base du cerveau, au-dessous de la bandelette optique

(Fig. 34, p. 50).

Sur les coupes sagittales sériées, le corps de Luys est plus arrondi,

plus globuleux; ses connexions avec le segment postérieur de la capsule

interne et le pied du pédoncule cérébral deviennent très manifestes;

il occupe en effet le sinus de l'angle formé par le pied du pédoncule céré-

bral et la capsule interne (Fig. 311).

On peut décrire au corps de Luys deux faces convexes, deux bords

et deux extrémités. Les faces convexes sont l'une dorsale ou supéro-inlerne,

l'autre ventrale ou inféro-externe ; les bords sont interne et externe ; les

extrémités anlérieure et postérieure.

La face dorsale ou supéro-externe est la plus convexe; elle est recou-

verte dans toute son étendue par une couche continue defibres à myéline,

la capsule du corps de Luys, dont les fibres se dirigeant obliquement

en haut et en dehors appartiennent au système des radiations strio-sou.s-

lhalamiques (p. 326), en particulier au faisceau lenticulaire de Forel. La

zona incerta (Zi), située au-dessus de cette capsule de fibres, sépare le corps

de Luys de la partie ventrale du noyau externe du thalamus, et d'avant en

arrière du champ de Forel (F, Fig 2S1. T. Ils), du faisceau thalamique

de Forel (Fth, Fig. 324, 24, p. 35) des radiations de la calotte (Fig. 28,

p. 43) et de la partie antéro-externe du noyau rouge (Fig. 33, p. 49).

La face ventrale ou in/'él'o-e,r;le1'ne est enclavée dans le segment posté-

rieur de la capsule interne (région sous-thalamique) et dans la partie

adjacente du pied du pédoncule cérébral. Les fibres de la capsule interne

séparent cette face de la bandelette optique et du segment interne du

. globus pallidus (Fig. 324, 325).

Le bord externe est en même temps supérieur, il est en rapport avec

le segment postérieur de la région sous-thalamique de la capsule interne

et correspond au plan horizontal qui passe au-dessous de la commissure

molle ou moyenne. Le bord interne, situé à la hauteur de la partie pro-

fonde du tubercule mamillaire, est en rapport avec la partie interne du

pied du pédoncule cérébral (Fig. 32 et 325).

L'extrémité postérieure du corps de Luys est située aux confins du

Sur les coupes sa-

gittales.

Rapports de sa face

dorsale.

De sa face ven-

trale.

De ses bords.

400 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

De ses extrémités,

Connexions du

corps de Luys.

Avec le corps strié.

segment postérieur de la capsule interne et du pied du pédoncule céré-

bral, dont le sépare la partie supéro-externe du locus niger. L'extrémité

anlérieure est enclavée dans le faisceau lenticulaire de Forel (FI). Cette

disposition est particulièrement nette sur les coupes horizontales et sagit-

tales sériées (Fig. 24, 28, 33, 44, 48, 46, 253, 254, 311).

Le faisceau lenticulaire de Forel abandonne quelques fibres au corps de

Luys, ainsi que le montrent les dégénérescences secondaires consécutives

aux lésions du noyau lenticulaire et traitées suivant la méthode de Marchi.

Mais le corps de Luys est en outre en connexion très étroite et très active

avec le corps strié (noyau caudé, putamen, globus pallidus) par le riche

système des radiations strio-luysiennes (p. 327) qui perforent et cloisonnent

dans la région sous-thalamique le segment postérieur de la capsule interne,

et abordent le corps de Luys, par toute l'étendue de sa face inférieure

(adhérente à la capsule interne) sous forme de petits fascicules fortement

colorés par la laque hématoxylinique qui s'irradient en faisceau et dont

quelques-uns parcourent toute l'épaisseur du corps de Luys. Le trajet de ces

libres, leurs connexions avec le corps strié, en particulier avec le système

des fibres radiées et des lames médullaires du globus pallidus, sont particu-

lièrement faciles à suivre, soit dans les cas de destruction étendue ou totale

de la corticalité cérébrale sans participation des corps opto-striés (cas Pra-

del, Fig. 78, cas Rivaud, Fig. 148, 149), soit dans les anomalies d'évolu-

tions de l'écorce cérébrale et du système de projection corticale (cas Lon-

gery, Fig. 203, 20ut, cas Richard, Fig. 226 à 228), soit encore dans les

cas de dégénérescences secondaires de ces fibres, consécutives aux lésions

du noyau lenticulaire et traitées par la méthode de Marchi (cas Ronse,

Fig. 298).

Le corps de Luys elle système des radiations strio-luysienncs dégénère

en effet toutes les fois qu'une lésion pathologique ou expérimentale détruit le

corps strié en particulier le noyau lenticulaire. Le degré de dégénéres-

cence du corps de Luys et des fibres qui lui arrivent est dans ces cas pro-

portionnel à l'étendue de la lésion destructive. Ce sont la des faits signa-

lés pour la première fois chez l'homme par Mahaim et par v. Monakow

(méthode au carmin) et dont nous avons été à même de vérifier plus d'une

fois l'exactitude avec notre matériel anatomo-pathologiquepersonnel trai-

tés par les méthodes de Weigert-Pal et de Marchi. Le corps de Luys ne

paraît pas recevoir de fibres de projection corticale, il apparaît intact à la

suite des lésions corticales étendues qui n'intéressent pas les corps opto- .

striés et dont les préparations ont été traitées par la méthode de Wei-

gert-Pal ou par le carmin ; mais lorsqu'on applique la méthode de Mar-

chi, on constate dans ces cas une dégénérescence très légère du corps de

Luys. Les fibres dégénérées proviennent du segment postérieur de la

capsule interne, passent par les lames médullaires du globus pallidus,

perforent la partie antérieure du segment postérieur de la capsule interne

avec les fibres strio-luysiennes, puis abordent le corps de Luys, dans

GANGLIONS INFRACORTICAUX : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 401

lequel elles s'irradient (Déjerine et Long) (cas Caillot, Fig. 283 et 284

et cas Hilaire, Fig. 287 et 288). Le corps de Luys reçoit donc quelques

très rares fibres de la corticalité cérébrale, mais leur nombre est insigni-

fiant lorsqu'on le compare au riche système strio-luysien.

Le corps de Luys envoie enfin de nombreuses fibres dans la commis-

sure de Foret (cF) ou commissure sous-thalamique postérieure (Decus-

satio subthalamica poslerior, Ganser) (voy. p. 106) qui occupe la sub-

stance grise de l'espace perforé postérieur (Fig. 325) ; ces fibres relient

probablement le corps de Luys au corps de même nom du côté opposé.

Outre ces connexions certaines du corps de Luys, quelques auteurs

en admettent encore d'autres dont l'existence pour nous est loin d'être

démontrée. Telles sont les connexions admises :

1 Entre le corps de Luys et les noyaux des cordons de Goll et de

Burdach par l'intermédiaire du ruban de Reil médian ;

2° Entre le corps de Luys el la bandelette optique;

3° Entre le corps de Luys d'un côté, et le noyau lenticulaire du côté

opposé, par l'intermédiaire delà commissure de Meynert.

Pour Flechsig, Bechterew, Edinger, Henschen et d'autres, le ruban de

Reil médian, arrivé dans les régions supérieures du noyau rouge,se porte-

rait en dehors vers le corps de Luys. Une partie de ses fibres s'y termi-

nerait, assurant ainsi les connexions entre ce corps et les noyaux des

cordons de Goll et de Burdach; la plus grande partie contournerait les

parties supérieure et externe du corps de Luys et se continuerait soit

avec l'anse du noyau lenticulaire, soit avec la commissure de Meynert et

relierait ainsi les noyaux des cordons postérieurs de la moelle avec le

globus pallidus du même côté et du côté croisé. Ces connexions sont rien

moins que démontrées; si à l'aide de coupes microscopiques sériées on

ne peut, vu la complexité de la région de la calolte et de la région sous-

optique réfuter celte hypothèse, les résultats fournis par l'anatomie patho-

logique ou expérimentale ne sont pas en sa faveur. Nous avons montré en

effel dans un travail basé sur l'examen de nombreux cas de lésions cor-

ticales, capsulaires protubérantielles ou bulbaires, traitées par la méthode

de Weigert-Pal, ainsi que par de nouveaux cas soumis à la méthode de

Marchi que la destruction du ruban de Reil n'entraine pas une atrophie

ou une dégénérescence du corps de Luys, et que le ruban de Reil médian

se termine dans le thalamus (Voy. Ruban de Reil). Pour nous, il n'existe

pas de neurone reliant directement le corps de Luys aux noyaux des cor-

dons postérieurs et ces connexions, si elles existent, ne peuvent être que

des connexions indirectes.

Pour Darkschewitsch et Pribytkow dont l'opinion a été admise par

Bechterew, c'est par la commissure de Meynert, c'est-à-dire par ce tractus

blanc situé dans le tuber cinereum au-dessus de la bandelette optique

(Voy. p. 108), que s'effectueraient les connexions croisées entre le corps

de Luys et le noyau lenticulaire. Parmi les fibres du corps de Luys qui

tome Il. 26

Avec la corticalité

cérébrale.

Connexions dou-

teuses.

Avec les noyaux

do Goll et de Bur-

dach par l'intermé-

diaire du ruhan do

Koil médian.

Avec le noyau len-

ticulaire croisé par

l'intermédiaire do la

commissuro de Mey-

nert.

402 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Avec la bande-

lette optique et le

chiasma.

traversent la région sous-thalamique de la capsule interne, une partie se

recourberait en avant, entrerait dans la constitution de la commissure

de Meynert et se rendrait après entre-croisement sur la ligne médiane

dans le noyau lenticulaire du côté opposé. Les auteurs invoquent en

faveur de ces connexions les résultats fournis par l'examen : 1° d'un cas

d'anophtalmie bilatérale congénitale; 2° d'une section expérimentale de

la bandelette optique en avant du corps genouillé externe; 3° d'une section

expérimentale de la commissure de Meynert à la partie interne du pied

du pédoncule cérébral. Or, les deux premiers cas montrent simplement

que la commissure de Meynert persiste intacte dans les cas d'atrophie de

la bandelette optique et qu'elle n'affecte, ainsi que ces auteurs l'ont bien dé-

montré, aucune connexion avec les corps genouillés interne ou externe, et

le troisième cas ne peut être invoqué en faveur de l'hypothèse de ces auteurs,

car l'état du corps de Luys et du noyau lenticulaire n'est pas signalé.

J. Stilling déjà en 1878 et 1882 avait décrit à la bandelette optique et

au chiasma une racine luysienne; Bernheimer (1891) et Kolliker (1896) se

sont ralliés à cette manière de voir; ce dernier auteur toutefois, en se

basant sur la méthode myélogénétique, incline à considérer cette racine

comme appartenant soit à la commissure de Gudden, soit à la commis

sure de Meynert. L'étude des coupes microscopiques horizontales ou

obliques, traitées suivant la méthode de Weigert-Pal, semble de prime

abord confirmer cette manière de voir; les fibres qui se détachent de la

partie postérieure du corps de Luys et qui perforent la capsule interne

paraissent se recourber en avant, pour entrer, sinon dans la bandelette

optique, du moins dans la commissure de Meynert. Mais, lorsqu'on a

présent à l'esprit le trajet des radiations strio-luysiennes tel qu'il se pré-

sente sur les coupes vertico-transversales, lorsqu'on réfléchit que ces

radiations, en perforant la capsule interne, appartiennent à des plans

horizontaux distincts; lorsqu'on examine de haut en bas une série inin-

terrompue de coupes horizontales ou obliques, la conviction s'impose que

les fibres luysiennes qui perforent la capsule interne et semblent se conti-

nuer avec la bandelette optique, appartiennent en réalité aux fibres strio-

luysiennes les plus inférieures, à celles qui proviennent du sommet ou de

la face inférieure du globus pallidus.

Les résultats fournis par la méthode des dégénérescences secondaires

ne sont pas non plus en faveur de l'existence de fibres optiques d'origine

luysienne. Les dégénérescences totales anciennes de la bandelette optique

s'accompagnent d'une intégrité complète du corps de Luys et des fibres

strio-luysiennes. D'autre part, on peut observer une dégénérescence secon-

daire totale du corps de Luys avec une intégrité parfaite de la bandelette

optique. Ce sont là des faits signalés pour la première fois par Mahaim et

v. Monakow et dont nous avons été à même de vérifier plus d'une fois

l'exactitude avec notre matériel anatomo-pathologique personnel.

Nous avons observé la dégénérescence de la commissure de Meynert

à l'aide de la méthode de Marchi dans quelques cas de lésions destructives

GANGLIONS INFRACORTICAU : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 403

du noyau lenticulaire, en particulier du globus pallidus. Dans ces cas, la

bandelette optique était parfaitement intacte. Sur une série de coupes

ininterrompue on voyait à la partie postérieure de la région sous-optique

les fascicules dégénérés de la commissure de Meynert passer au-dessus et

en dehors de la bandelette optique et se continuer avec le feutrage dégé-

néré du sommet du globus pallidus. Ces cas démontrent donc que la com-

missure de Meynert prend son origine dans le noyau lenticulaire. Dans ces

cas, le système des radiations strio-luysiennes est, il est vrai, dégénéré, mais

comme le corps de Luys n'est pas intéressé par la lésion destructive, la

dégénérescence de la commissure de Meynert ne peut relever que de la

lésion lenticulaire (cas Ronse, Fig. 297, 298 et 301).

Le corps de Luys est-il en connexions avec le noyau rouge ? Si elles

existent, ces connexions ne peuvent s'effectuer que par l'intermédiaire des

fibres de la zona incerta, du champ de Forel et de la partie antérieure de

la capsule du noyau rouge.

En résumé, le corps de Luys dépend essentiellement du corps strié :

il dégénère chaque fois que le globus pallidus, le putamen et le noyau

caudé sont détruits. Il envoie quelques fibres dans la substance grise inter-

pédonculaire et reçoit de la corticalité cérébrale quelques très rares

fibres qui passent par les lames médullaires du globus pallidus.

Structure. - Comment s'établissent les connexions strio-luysiennes' ? '1

S'agit-il de fibres qui se terminent dans le corps de Luys ou de fibres qui

y prennent leur origine ? Cette étude n'est pas encore faite et on n'a pas

encore établi à l'aide de la méthode de Golgi le trajet des cylindres-axes

des cellules du corps de Luys. Quoi qu'il en soit, le corps de Luys présente

une structure un peu spéciale, il est remarquable par le dense feutrage

de fibres à myéline qui le sillonnent [dans tous les sens. Ces fibres sont

toutes très fines et de calibre uniforme, elles sont toutes pourvues

d'une gaine de myéline qui se colore intensivement par l'hématoxyline.

Elles se groupent en fascicules, plus ou moins lâches, qui s'entre-

croisent dans toutes les directions et forment ainsi un feutrage si dense

que l'on pourrait tour à tour considérer le corps de Luys comme apparte-

nant soif à la substance blanche, soit à la substance grise. Ce n'est

qu'au voisinage de la circonférence du corps de Luys, lorsque les fibres

à myéline se réunissent en faisceau avant 'de traverser le segment pos-

térieur de la capsule interne, que l'on trouve quelques fibres de plus

fort calibre. Ce caractère parait plutôt plaider en faveur de la nature ter-

minale ou collatérale des fibres du corps de Luys. La dégénérescence

(méthode de Marchi) des fibres strio-luysiennes après lésions du corps

strié plaide de même en faveur de la terminaison de ces fibres dans le

corps de Luys.

Le feutrage des fines fibres à myéline est plongé au sein d'une sub-

stance fondamentale, finement fibrillaire, qui ne diffère pas de celle di

reste de la substance grise, el dans laquelle on trouve clairsemées ur

Avec le noyau

rouge.

Structure du corps

de Luys.

Son riche et dense

feutrago de fibres à

myéline.

·'e04 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Scsccilulcsmuht-

polaires et étoilées.

La ! : IubtaI1CCQ-rlC

centrale du troisième

ventriculaire.

Son étendue.

assez grand nombre de cellules multipolaires et étoilées, quelquefois fusi-

formes, qui possèdent toutes un noyau arrondi se colorant intensivement

par le carmin. Le protoplasma ne s'imbibe par contre que faiblement par

les matières colorantes et contient en général un amas de pigment brun

clair qui occupe la moitié ou le tiers du corps cellulaire. L'étude de ces

cellules à l'aide de la méthode de Golgi montre qu'elles appartiennent

pour la plupart au type I de Golgi (Kolliker), qu'elles sont entourées

d'une très riche arborisation cylindre-axile. Mais on ne connaît encore ni

le trajet, ni la destination de leurs cylindres-axes. Quoi qu'il en soit

ces cellules s'atrophient nettement ainsi que Mahaim l'a signalé toutes

les fois que les radiations strio-luysiennes destinées au corps de Luys

dégénèrent à la suite de lésions destructives du noyau caudé ou du

putamen.

Le corps de Luys est en outre remarquable par l'extrême finesse de son

riche réseau capillaire dont les mailles sont beaucoup plus serrées que

celles du noyau rouge ou de l'écorce cérébrale par exemple.

IV. - SUBSTANCE GRISE CENTRALE ET COMMISSURES

DU PLANCHER DU TROISIÈME VENTRICULE

La substance grise centrale tapisse les parois latérales et le plan-

cher du troisième ventricule, double la membrane épendymaire et forme

la commissure molle. Elle se continue au niveau des trous de Monro et de

l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius avec la substance grise sous-épen-

dymaire des ventricules latéraux et la substance grise centrale du cerveau

moyen. Elle fait défaut au niveau de la paroi antérieure du troisième ven-

tricule formée aux dépens de la lame terminale embryonnaire, ainsi qu'au

niveau de la voûte de ce ventricule où la membrane épendymaire tapisse

seule les plexus choroïdes : sa ligne d'arrêt correspond au tiL'nia thalami,

tu ganglion de l'habenula et à la face supérieure de la glande pinéale.

Mince en haut où elle tapisse la face interne du thalamus, la substance

Fisc centrale se fusionne incomplètement à ce niveau avec le noyau

nterne dont la séparent le pédoncule inféro-interne du thalamus, le

faisceau de Vicq d'Azyr et le faisceau rétroJIoxe de Meynert; elle s'épaissit

m niveau et au-dessous du sillon de Monro et s'unit à la zona incerta en

- recouvrant la face interne de la région sous-optique.

La substance grise du plancher du troisième ventricule occupe le

osange opto-pédonculairc et relie entre elles les deux régions sous-op-

iques et la partie adjacente des régions de la calotte. Elle forme le tuber

;ine°eun et la lame interpédonculaire ou perforée postérieure qui appar-

ient en réalité au cerveau moyen, puis tapisse la face profonde des tuber-

cules mamillaires, du chiasma et des bandelettes optiques (Voy. t. 1er,

t. 318 et suiv.).

Son épaisseur n'est pas partout la même : mince sur la ligne médiane

GANGLIONS INFRACORTICAUX : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 403

de la lame inter-pédonculaire, elle s'épaissit à la base de la tige pituitaire

et de chaque côté du tuber cinereum et contient quelques amas ganglion-

naires constants, quoique leur volume et leur nombre varient suivant les

sujets. Au-dessus et autour du chiasma et empiétant de chaque côté sur

la lame terminale embryonnaire, on trouve le ganglion sus-optique de

Lenhossek, qui se fusionne avec la masse principale du tuber cinereum

en arrière du chiasma, et que Meynert désigna sous le nom de ganglion

optique basal. En avant du tubercule mamillaire, entre ce tubercule et la

tige pituitaire, on trouve de chaque côté un ou plusieurs petits amas gan-

glionnaires (Es,El, Fig. 333), tantôt insignifiants, tantôt proéminents, et

formant alors de véritables petites éminences ou tubercules prémamil-

laires. Ils représentent une formation constante qui est probablement

l'homologue des lobes inférieurs des poissons et sont connus sous les noms

de noyau postéro-latéral du tuber cinereum (Lenhossek), éminences latérales

hypencéphaliques (Retzius), ganglions optiques basaux (Kulliker).

Un diverticule du troisième ventricule sépare sur la ligne médiane les

éminences latérales du tuber cinereum, il détermine à la base du cerveau

une saillie très marquée chez le foetus et le jeune enfant, presque con-

stante chez l'adulte, l'éminence sacculaire (Retzius), l'homologue du sac

vasculaire des poissons. Les éminences latérales du tuber cinereum ne

doivent pas être confondues avec le petit tubercule mamillaire acces-

soire (Tma, Fig. 333) en avant et en dedans duquel elles sont situées.

Celui-ci occupe en effet dans le sinus de l'angle obtus du losange opto-

pédonculaire, entre la bandelette optique et le pédoncule cérébral, une

petite région recouverte partiellement par la bandelette optique et per-

forée de petits orifices vasculaires.

La substance grise centrale est tapissée par les cellules cylindriques

à cils vibratiles de la lame épendymaire et traversée par les prolongements

radiés de ces cellules. Elle contient de nombreuses cellules névrogliques

et quelques cellules nerveuses disséminées, plus nombreuses et plus volu-

mineuses dans les amas ganglionnaires du tuber cinereum et au voisi-

nage de l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius, où elles forment un petit

noyau décrit par Darkschewitsch. La méthode de Weigert-Pal révèle dans

la substance grise cenlrale de nombreuses fibres fines, de moyen et de

gros calibre, dont beaucoup appartiennent aux faisceaux avoisinants.

Telles sont les fibres des parois latérales du troisième ventricule qui

appartiennent au pédoncule inféro-interne du thalamus et au faisceau

septo-thalamique ; celles de la commissure molle qui réunissent entre

elles les lames médullaires internes en formant une sorte de commis-

sure ; celles de la région sous-optique qui appartiennent au champ de

Forel, aux faisceaux thalamique ou lenticulaire cle Forel, au corps de

Luys ou au pédoncule du tubercule mamillaire. Telles sont encore les

fibres sagittales qui sillonnent le plancher du troisième ventricule, en

particulier le tuber cinereum, et qui appartiennent aux radiations olfac-

tives profondes ou aux fibres des ganglions du tuber cinereum.

Ses amas ganglion-

naires.

1..0 anghon opti-

que basai.

Les éminences la-

térales.

Les cellules ppcn-

dymaires.

Les libres.

406 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Commissures du

plancher du troi-

sième ventricule.

Commissure sous-

thalamique posté-

rieure ou de Forel.

Sa situation.

Ses rapports.

Sa constitution.

Les fibres luy-

siennes.

COMMISSURES du plancher du TROISIÈME ventricule. - Dans la sub-

stance grise du plancher du troisième ventricule, on rencontre en outre,

indépendamment du chiasma et de la bandelette optique qui appartiennent

au système visuel (Voy. Nerf optique 419), une série de commissures qui

relient les deux régions sous-optiques soit entre elles, soit avec des régions

avoisinantes. Ce sont, d'arrière en avant : dans le fond du trou borgne

interpédonculaire, au niveau du sommet de la lame perforée postérieure,

la commissure ventrale de la calotte de Forel qui appartient à la calotte

pédonculaire; au-dessus et en arrière des tubercules mamillaires, à

la base de la lame interpédonculaire, la commissure de Forel ou com-

missure sous-thalamique postérieure, et dans la substance grise qui double

le chiasma et la bandelette optique, la commissure de Meynert et le petit

faisceau du tuber cinereum de Gudden. Ces commissures sont l'homologue

des fibres commissurales qui traversent le raphé dans toute la hauteur

du tronc encéphalique; le plancher du ventricule moyen n'est en effet

que le raphé des cerveaux moyen et intermédiaire étiré en lame par la

divergence des pédoncules cérébraux; comme pour le système des fibres

commissurales du raphé du tronc encéphalique ou de la moelle épinière,

il s'agit ici bien plus d'un entre-croisement de fibres que d'une commis-

sure véritable.

Commissure de Forel ou commissure sous-thalamique pos-

térieure (CF) (Decussatio subthalamica posterior, Ganser) (Decussatio

hypothalamica posterior, Iillikerl.

La commissure de Forel (cF) ou commissure sous-thalamique posté-

rieure a été signalée et figurée par Forel (1877), bien décrite parSchnopf-

hagen (1877), par Ganser chez la taupe (1881), puis par Honegger (1890).

Elle appartient, comme son nom l'indique, à la région sous-optique, est

située au-dessus et en arrière des tubercules mamillaires, à la base de la

lame perforée postérieure, et ne doit pas être confondue avec la commis-

sure ventrale de la calotte de Forel, qui appartient à la calotte pédoncu-

laire et occupe la partie postérieure et ventrale du noyau rouge (Voy.

Région de la calotte, IIIe partie).

La commissure sous-thalamique postérieure (Fig. 325) est en rapport de

chaque côté avec le faisceau mamillaire principal (Fmp), le corps de Luys

(CL) et le faisceau rétroflexe de Meynert; le pédoncule du tubercule

mamillaire la sépare de la partie interne du pied du pédoncule, à sa limite

avec la région sous-thalamique de la capsule interne.

Chez l'homme, la commissure sous-thalamique postérieure est essen-

tiellement constituée par des fibres luysiennes. Elles se détachent du bord

interne du corps de Luys sous forme de fines fibres parallèles, ne se

réunissent pas en faisceaux compacts, mais sont disséminées dans la

lame perforée postérieure, puis se dirigent vers la ligne médiane qu'elles

dépassent pour aborder le corps de Luys du côté opposé. Elles- semblent

constituer une véritable commissure entre les deux corps de Luys, mais

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièr,

GANGLIONS INFRACORTICAUX : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 407

contiennent probablement des fibres reliant le corps de Luys d'un côté

au noyau rouge, ou à la calotte et au champ de Forel du côté opposé.

Les fibres luysiennes occupent la partie moyenne de la commissure

sous-thalamique postérieure. Au-dessus d'elles, à la partie supérieure ou

dorsale de la commissure sous-thalamique postérieure, on trouve quel-

ques fibres qui proviennent du champ de Forel et des faisceaux thala-

lnc. 325. -Coupe vertico-transversale passant en arrière des tubercules mamillaires,

par la lame interpédonculaire ou perforée postérieure et la commissure sous-thala-

mique postérieure de Forel (Méthode de Weigert).

La région sous-optique comprise entre la couche optique, le pied du pédoncule

cérébral et le locus niger comprend le corps de Luys et la couche dorsale avec les

faisceaux lenticulaire thalamique de Forel, le champ de Forel et la zona incerta.

Alv, alveus intraventriculaire. - AJI, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Ce, cap-

sule externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cip, segment postérieur de la capsule

interne. - Cisl, segment sous-lenticulaire de la capsule interne. - CL, corps de Luys.

pCR, pied de la couronne rayonnante. - er, commissure sous-thalamique postérieure de

Forel. - F, champ de Forel. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. - Fie, fibres lenticulo-

caudées. - Fmp, faisceau mamillaire principal. - l'lh, faisceau thalamique de Forel. -

le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe de la couche optique. - lme, lmi, lames

médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. - Ln, locus niger. - Na, Ne, Ni,

les noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. - NC, noyau caudé. - Nit, NL2,

Nez, les trois segments du noyau lenticulaire. - P, pied du pédoncule cérébral. Ilchl,

plexus choroïdes du ventricule latéral. - PNL, pédoncule du putamen. - Sexv, surface

extra ventriculaire de' la couche optique. - Sge, substance grise centrale. - SI, septum

lucidum. - Spp, lame interpédonculaire ou substance perforée postérieure. - Strz, stra-

tum zonale du thalamus. Tclt3, toile choroïdienne du 36 ventricule. - Tg, corps du tri-

gone. Th, thalamus. - lllz, taenia thalami. - 1 est, veine du corps strié. - VI, ventricule

latéral. - Vsph, corne sphénoïdale. - l'a, troisième ventricule. - U, circonvolution du

crochet. - Zi, zona incerta. Zr, zone réticulée de la couche optique. - II, bandelette

optique.

408 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres du fais-

ceau longitudinal

postérieur.

Les fibres mamil-

laires.

Commissure de

Meynert.

mique et lenticulaire du même auteur, et semblent unir les deux régions

homologues; plus en arrière, on trouve des fibres qui, se détachant de

la partie antérieure du faisceau longitudinal postérieur,longent de haut en

bas la substance grise centrale, ainsi que nous l'avons figuré dans le T. le,,

(Fig. 321), et forment avec celles du côté opposé une anse à concavité su-

périeure. Elles ont été signalées par Schnopfhagen, Honegger, Kôlliker.

Leurs lieux d'origine et de terminaison sont encore inconnus. Unis-

sent-elles entre eux les deux faisceaux longitudinaux postérieurs ? éta-

blissent-elles une connexion entre ces faisceaux et le champ de Forel

croisé ? ou entre ce champ et le corps de Luys ? le noyau rouge ? la calotte

pédonculaire croisée ?

Au-dessous des fibres luysiennes^ la commissure sous-thalamique pos-

térieure est surtout constituée par des fibres du pilier antérieur du trigone

qui s'y entre-croisent; par des fibres directes et croisées des ganglions

interne, externe et accessoires des tubercules mamillaires et du pédoncule

du tubercule mamillaire ; et par des fibres qui appartenant vraisembla-

blement au faisceau septo-thalamique et aux radiations olfactives profondes,

longent la partie interne de la tête du noyau caudé et de la zona incerta,

s'entre-croisent dans les couches ventrales delà commissure sous-tha-

lamique postérieure, puis entrent, dans la constitution du pédoncule du

tubercule mamillaire ou des fibres de la calotte pédonculaire (Voy. IIIe partie,

Rhombencéphale, constitution de la calotte).

Chez l'homme, la couche ventrale de la commissure sous-thalamique

postérieure est insignifiante; chez la plupart des mammifères, on y trouve

de gros faisceaux divergents, fortement colorés par l'hématoxyline, et qui

représentent les fascicules croisés du pilier antérieur du trigone

La commissure sous-lhalamique postérieure ne parait pas recevoir de

fibres du système des radiations strio-luysiennes. Elle ne dégénère pas

(méthode de Marchi) dans les lésions du noyau lenticulaire, et les nom-

breuses fibres qu'elles reçoit chez l'homme du corps de Luys semblent bien

appartenir en propre à ce corps. '

Commissure de Meynert (CM). La commissure désignée sous ce

nom par Gudden, et décrite par Meynert sous celui de commissure de la sub-

stance grise centrale, est un faisceau formé de lâches fascicules de fibres

enclavés dans la substance grise centrale, au-dessus du chiasma et des ban-

delettes optiques dont elle suit le trajet et dont elle est toujours séparée

par une mince lame de substance grise. Chez l'homme, elle occupe une

situation profonde dans toute la longueur de son trajet; chez le lapin, elle

est profonde sur la ligne médiane où elle est située au-dessus du chiasma,

mais de chaque côté elle apparaît à l'extérieur de la base du cerveau, en

arrière de la bandelette optique, puis pénètre entre les faisceaux de la

partie moyenne du pied du pédoncule cérébral (Voy. T. 1er, Fig. 191, p. 326).

Meynert, Forel, Gudden n'ont pu la suivre au delà de la partie moyenne

du pied du pédoncule cérébral; Darkschewitsch et Pribytkow la mettent

GANGLIONS INFRA CORTICAUX : REGION SOUS-OPTIQUE. 409

en connexion avec le noyau lenticulaire, le corps de Luys et le ruban de

Reil médian, et admettent qu'elle contient deux systèmes de fibres : l'un

reliant le noyau lenticulaire d'un côté au corps de Luys du côté opposé;

l'autre unissant le ruban de Reil médian d'un côté au corps de Luys et au

noyau lenticulaire du côté opposé.

Les connexions de la commissure de Meynert avec le noyau lenticu-

laire sont faciles à constater sur une série ininterrompue de coupes hori-

zontales obliques en avant et en bas (Fig. 320 à 328, T. Ie ? p. G 1 ). La

commissure de Meynert se distingue très nettement des fibres parallèles,

serrées et superficielles de la bandelette optique par ses lâches fascicules

légèrement onduleux, fortement colorés par la laque hématoxylinique, et

séparés les uns des autres par de la substance grise. Elle occupe la partie

supérieure et interne du chiasma et de la bandelette optique, jusqu'au

plan vertico-transversal qui passe par le tubercule mamillaire accessoire

où elle croise la bandelette, passe au-dessus et en dehors d'elle et se perd

dans le feutrage des fibres de la partie inférieure du globus pallidus.

Ce trajet est encore facile à suivre,soit lorsque la commissure de Mey-

nert est dégénérée (méthode de Marchi) par suite de la lésion du noyau

lenticulaire (cas Ronse, Fig. 297, 298, 301), soit dans les dégénérescences

complètes de la bandelette optique, où la commissure de Meynert persiste

intacte, soit encore dans certaines malformations cérébrales, telles que le

cas d'anophtalmie bilatérale rapporté par Darkschewitsch et Pribytkow.

Les connexions de la commissure de Meynert avec le corps de Luys

et le ruban de Reil médian nous paraissent beaucoup moins certaines.

Nous avons déjà discuté ces points plus haut (Voy. Corps de Luys, p. 101,

et Ruban de Reil médian) et expliqué pourquoi nous penchons à consi-

dérer comme appartenant au système des radiations strio-luysiennes les

fibres courbes qui paraissent se détacher de la commissure de Meynert

pour se porter, soit dans le corps de Luys, soit en arrière de ce corps dans

la région du ruban de Reil médian. Les dégénérescences même très

intenses du ruban de Reil médian n'entraînent pas de dégénérescence

de la commissure de Meynert. Celle-ci se recouvre de myéline en même

temps que les radiations strio-thalamiques et strio-sous-thalamiques, et

dégénère avec ces dernières dans certaines lésions destructives du globus

pallidus (méthode de Marchi). Le départ de ces fibres ne peut donc être

fait ni par la méthode myélogénétique, ni par celle des dégénéres-

cences secondaires. Dans un cas de lésion du noyau lenticulaire avec

dégénérescences de la commissure de \Ieynert,nous avons pu suivre cette

commissure jusque dans l'hémisphère du côté opposé, où elle entrait très

nettement en connexion avec le feutrage du globus pallidus; une petite

lésion du noyau lenticulaire ayant entraîné la dégénérescence de quel-

ques fibres strio-luysiennnes rendait évidemment ce cas moins démons-

tratif au point de vue des connexions de la commissure de Meynert avec

le corps de Luys du côté croisé (Fig. 301).

Quoi qu'il en soit, si notre interprétation est exacte, il faudra à l'ave-

Ses connexions

avec le noyau lenti-

culaire.

Ses connexions

douteuses avec le

corps de Luys et le

ruban de Reil mé-

dian.

410 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Elle représente

vraisemblabl e m e n t

une commissure m-

terlenticulatre.

Faisceau du tuber

cinereum.

\

Sa situation.

Ses connexions.

Son trajet.

nir considérer la commissure de Meynert comme une commissure inter-

lenticulaire. Ce qui paraît certain et ce que Darkschewitsch et Pribytkow

ont bien mis en évidence, c'est que cette commissure n'affecte aucune

connexion avec les corps genouillés interne ou externe, la section de la

bandelette optique immédiatement en avant des corps genouillés n'en-

traînant pas sa dégénérescence.

Faisceau du tuber cinereum (fTc). Dans la partie antérieure

du tuber cinereum, au voisinage du chiasma et inscrit dans l'arc de la

commissure de Meynert (FTc) (Fig. 321, T. 1'), on trouve un petit entre-

croisement commissural décrit par Gudden (1879) sous le nom de fais-

ceau du tuber cinereum et que Darkschewitsch et Pribytkow, par suite

d'une confusion regrettable, ont désigné sous le nom de commissure de

Forel. Dans son travail sur la région sous-optique, Forel ne fait pas

mention du faisceau du tuber cinereum; la commissure qu'il décrit dans

la substance grise centrale occupe la partie antérieure de la lame inter-

pédonculaire ; elle a été depuis désignée par Ganser sous le nom de

commissure sous-thalamique postérieure et mérite seule le nom de com-

missure de Forel (p. 40 i.).

Le faisceau du tuber cinereum occupe le voisinage immédiat de la

partie antérieure du troisième ventricule; il est formé de petits fascicules

isolés beaucoup plus espacés que ceux de la commissure de Meynert et

qui se colorent moins intensivement que cette dernière par la laque héma-

toxylinique.

Le faisceau du tuber cinereum proviendrait, d'après Darkschewitsch et

Pribytkow, de la partie basale et postérieure du noyau lenticulaire; il

longe la commissure de Meynert en dedans de laquelle il est situé, tra-

verse le tuber cinereum d'arrière en avant et de dehors en dedans, puis

s'entre-croise sur la ligne médiane avec celui du côté opposé, au voisinage

immédiat de l'épendyme ventriculaire. Il se porte ensuite en arrière et

en dedans, le long de la paroi latérale du troisième ventricule, passe en

dedans du pilier antérieur du trigone, et se perdrait, d'après Darksche-

witsch et Pribytkow, dans la substance grise centrale comprise entre le

pilier antérieur du trigone et le faisceau de Vicq d'Azyr.

Sur les coupes sagittales, nous avons pu suivre ce faisceau plus loin

jusque dans la substance grise centrale de l'aqueduc deSylvius(fTc, Fig. 262,

p. 282). Ces coupes montrent en outre, mieux que ne le font les coupes

horizontales obliques, le trajet de la partie croisée du faisceau du tuber

cinereum. Celle-ci se porte en effet en haut et en arrière, occupe d'abord

les parties latérales de l'infundibulum, passe en dedans du pilier antérieur

du trigone et du faisceau de Vicq d'Azyr et arrive à. l'aqueduc en longeant

le sillon de Monro. Ce trajet explique pourquoi, sur les coupes horizontales

obliques, on le voit en général se perdre entre le pilier antérieur du

trigone et le faisceau de Vicq d'Azyr. Le faisceau du tuber cinereum dégé-

nère lorsqu'on sectionne, chez le chat, la bandelette optique et la partie

GANGLIONS INFRACORTICAUX : RÉGION SOUS-OPTIQUE. 411

adjacente du tuber cinereum au voisinage du chiasma (Darkschewitsch et

Pribytkow) ; et la dégénérescence d'un faisceau permet de suivre avec

grande netteté le trajet du faisceau sain. Nous n'avons pas constaté de

dégénérescence de ce faisceau dans les lésions du noyau lenticulaire qui

s'accompagnent d'une dégénérescence de la commissure de Meynert.

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CHAPITRE VIII,

NERFS CRANIENS DÉVELOPPÉS AUX DÉPENS

DES CERVEAUX. ANTÉRIEUR ET INTERMÉDIAIRE.

NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE

Les « nerfs ol-

factif et optique re-

présentent do vé-

ritables formations

cérébrales.

Voie oltactwe pé-

riphériquc ou de ler

ordre.

Siège périphérique

de sa cellule d'ori-

gine.

Les nerfs olfactif et optique occupent une place à part parmi les nerfs

craniens auxquels ils ne peuvent être assimilés. Ils représentent l'un et

l'autre de véritables émanations ou formations cérébrales : le nerf olfactif

étant un lobe cérébral développé aux dépens du cerveau antérieur; le nerf

optique n'étant que le pédicule creux et étiré de la vésicule oculaire pri-

mitive, prolongement elle-même du cerveau intermédiaire. Leur trajet

intracranien appartient donc aux voies centrales : pour le nerf olfactif,

la voie périphérique est représentée par les filets olfactifs ; quant au nerf

optique il ne possède que des voies centrales, car on ne peut guère assi-

miler à une voie périphérique les cellules visuelles (cônes et bâtonnets) et

les cellules bipolaires de la rétine.

NERF OLFACTIF. - PREMIÈRE PAIRE (I)

1. VOIE OLFACTIVE périphérique. Le nerf olfactif ou nerf de la pre-

mière paire est le nerf sensoriel de l'olfaction. Il se distingue des autres

nerfs sensitifs et sensoriels cranio-rachidiens par le siège périphérique de

sa cellule d'origine et l'absence de revêtement myélinique de son prolon-

gement cylindre-axile.

Les cellules olfactives dont il tire son origine siègent dans la muqueuse

qui revêt la partie supérieure des cornets et de la cloison des fosses

nasales. Ce sont des cellules nerveuses périphériques et disséminées, non

groupées en couches ou en ganglions, profondément enclavées entre les

cellules épithéliales cylindriques ou prismatiques de la muqueuse de

Schneider, et entourées par des arborisations cylindre-axiles terminales

qui appartiennent au trijumeau (Brunn, Lenhossek). Voy. T. leur, Fig. 3G9,

p. 733. Leur corps cellulaire est bipolaire et constitué par un noyau

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 413 3

arrondi, entouré d'une très mince couche de protoplasma ; il se loge dans

les cupules des cellules épithéliales ou de soutènement, et émet un pro-

longement à chacun de ses pôles. Le prolongement périphérique épais et

cylindrique se place dans les cannelures longitudinales de la partie supé-

rieure des cellules épithéliales et arrive jusqu'à la surface libre de la mu-

queuse où il se termine par un ou deux petits cils qui dépassent le niveau

de la muqueuse. Le prolongement central, cylindre-axile ou cellulifuge

est extrêmement grêle et variqueux ; il traverse la partie inférieure de

l'épithélium et la couche sous-muqueuse, puis s'unit aux prolongements

voisins et concourt avec eux à former une fibrille olfactive. Cette conti-

nuité du prolongement central avec une fibrille olfactive, soupçonnée par

Schulze, a été constatée, à l'aide des méthodes de Golgi et d'Ehrlich, par

Arnstein, Grassi et Castronovo, Cajal, van Gehuchten, etc., etc. Les

fibrilles olfactives parcourent la sous-muqueuse, se réunissent les unes

aux autres pour former des faisceaux plus ou moins épais qui convergent

vers les canaux creusés dans la lame criblée de l'ethmoïde. Les faisceaux

de la paroi externe des fosses nasales, au nombre de 6 à 8, présentent un

aspect plexiforme; les faisceaux de la cloison sont plus nombreux (8 a 10)

et convergent en éventail. Malgré cette variété d'aspect, les fibres olfac-

tives ne forment aucun réseau anastomotique, elles s'enchevêtrent et

s'entre-croisent sous des angles plus ou moins aigus, mais conservent

leur indépendance dans toute la longueur de leur trajet.

Après avoir traversé les canaux osseux de la lame criblée de

l'ethmoïde, les faisceaux olfactifs pénètrent dans la cavité du crâne et

abordent le bulbe olfactif; ils recouvrent sa face inférieure d'un stratum

zonale, sorte de feutrage épais et dense, puis se terminent par de riches

arborisations libres dans les glomérules olfactifs (Voy. T. Nier, Fig. 370,

p. 3715). Plusieurs fibres olfactives abordent un seul glomérule olfactif et

y entrent en contact avec les ramifications terminales d'une ou de plu-

sieurs (v. Gehucliten, v. Iilliker) dendrites empanachées des cellules

mitrales. Le glomérule recevrait en outre des fibres centripètes d'après

Golgi, Cajal, Monli.

Les fibres olfactives méritent seules le nom de nerfs olfactifs. Elles

forment le neurone olfactif périphérique ou de premier ordre, sont assimi-

lables aux racines postérieures spinales et transmettent aux glomérules

olfactifs les impressions olfactives recueillies par l'aire olfactive de la mu-

queuse pituitaire. Elles représentent les branches terminales du nerf

olfactif des auteurs, qui décrivaient comme tel le bulbe, le pédoncule et

les stries olfactives. Ces formations véritable lobe cérébral con-

tiennent les voies olfactives centrales.

2. voies olfactives centrales. - Les voies olfactives centrales,

bien que réduites chez l'homme, sont néanmoins multiples et complexes.

Elles présentent trois relais ganglionnaires de première importance : le

bulbe oliactif, les centres olfactifs primaires (trigone olfactif, espace per-

Trajet des fibrilles

olfactives.

Leurs arborisa-

tions terminales dans

le glomérule olfactif

Voies olfactives

centrales.

414 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leurs relais gan-

glionnaires.

Le bulbe olfactif et

les radiations olfac-

tives superficielles

(neurone de ? ° ordre).

Les centres olfac-

tifs primaires et les

neurones olfactifs de

t-oisieme ordre.

Radiations olfac-

tives profondes.

foré antérieur, etc.) et les centres olfactifs secondaires ou corticaux. Ces

relais sont reliés les uns aux autres par des neurones olfactifs dits de

deuxième, troisième, quatrième ordre, et représentés par les radiations

olfactives superficielles et profondes, le læina semicircularis et le trigone

cérébral. Les centres olfactifs primaires, de même que les secondaires,

sont en outre unis aux centres homologues du côté opposé et à la calotte

du cerveau moyen par des systèmes distincts de fibres commissurales et

de fibres de projection.

Les deux centres olfactifs primaires sont reliés entre eux par la partie,

olfactive de la commissure antérieure (Rolp, 1, Fig. 327) ; ils sont reliés au

cerveau moyen par le système du ganglion de l'habenula (Gh) : faisceau

septo-thalamique (fsth, Rolp, 2), taenia talami (tth), faisceau rétroflexe

de Meynert (FM) et par quelques fibres qui se rendent directement dans

le tubercule mamillaire (Fig. 327, Rolp, 5). Toutes ces fibres constituent'

probablement la courte voie olfactive réflexe centrale.

La partie hémisphérique de la commissure antérieure et la commissure

psalterienne (Ftr) assurent les connexions des deux centres olfactifs cor-

ticaux entre eux ; le système du tubercule mamillaire - trigone cérébral

(Tg), tubercule mamillaire (Tm), pédoncule du tubercule mamillaire

(PTm), faisceau mamillaire principal, faisceau de la calotte de Gudden

(FG), les relient à la calotte p édonculo.-pro Liib é Pan[ i elle (Fig. 327).

1° Le bulbe olfactif (Fig. 326) est le relais d'arrivée du neurone péri-

phérique et de départ du neurone central de deuxième ordre; ce dernier

est représenté par la cellule mitrale du bulbe olfactif dont la dendrite em-

panachée pénètre dans le glomérule olfactif et dont le cylindre-axe con-

court à former les radiations olfactives superficielles qui se terminent

par des arborisations libres dans les centres olfactifs primaires. Les fibres

les plus longues forment la strie olfactive externe et s'arborisent dans la

couche des fibres tangentielles et du feutrage sus-radiaire de l'écorce de

la circonvolution du crochet ou dans le noyau amygdalien ; ces dernières

fibres toutefois représentent probablement, non les cylindres-axes des

cellules mitrales, mais les cylindres-axes des cellules pyramidales du

tubercule olfactif et appartiennent par conséquent aux neurones olfactifs

de troisième ordrc.

2° Les centres olfactifs primaires comprennent la substance grise

du pédoncule et du trigone olfactif, l'aire olfactive (espace perforé anté-

rieur) et la partie adjacente du septum lucidum ; ils émettent les neurones

olfactifs de troisième ordre représentés par les radiations olfactives pro-

fondes (Rolp) et le taenia semicircularis (tsc) (Fig. 327).

Les radiations olfactives profondes relient les centres olfactifs

primaires :

1° Aux centres olfactifs corticaux, par la voie courte de la strie olfac-

live exleme (Role) d'une part, par les voies plus longues de la strie olfac-

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 4.15

tive inlerne (Roli), de la strie de Lancini (sL) et du faisceau olfaclif du

Irigone (Fol), d'autre part (Fig. 327) ;

2° Au cerveau intermédiaire : a) Par quelques fibres, peu nombreuses

chez l'homme, qui se rendent directement dans le tuber cinereum (Tc),

le tubercule mamillaire (Tm), la commissure sous-thalamique posté-

rieure de Forel et peut-être dans la formation réticulée de la calotte

pédonculaire (Rolp, 4 et 5, Fig. 327) ; b) Par le faisceau septo-lhala-

mique (fslh, Rolp, 2) dont les fibres concourent à former le tænia, thalami

puis s'arborisent dans la partie moyenne du thalamus et dans le ganglion

de l'habenula (Gh). Du ganglion de l'habenula le courant sensoriel olfactif

est transmis au faisceau rétroflexe de Meynert (FM) (neurone de lye ordre) ;

puis aux fibres (ve neurone) que le ganglion inter-pédonculaire envoie

aux noyaux de Gudden (noyau profond (GGp) et noyau dorsal (GGd)) de

la calotte pédonculaire ; enfin au faisceau longitudinal dorsal (Fld) de

Schütz (vie neurone). C'est par l'intermédiaire de ces faisceaux et des

fibres longitudinales de la calotte, que passe très vraisemblablement la

voie olfactive centrale réflexe et que s'établissent les connexions entre

les voies olfactives centrales et les noyaux des nerfs craniens.

Le toenia semicircularis (tsc) représente une voie très homologue à

celle des radiations olfactives profondes, tout en présentant un trajet dis-

tinct. Il assure les connexions des centres olfaotifs corticaux ou secon-

daires (en particulier du noyau amygdalien (NA) et de l'écorce du crochet

(U) adjacente) avec les centres olfactifs primaires et avec le thalamus (noyau

externe et pulvinar) par l'intermédiaire des fibres que nous avons décrites

(Voy. cas Rivaud, Fig. 160, p. 162). Il contient en outre quelques fibres

ric. 326. - Schéma de la marche des courants nerveux dans l'appareil olfactif des

mammifères (d'après Ramon y Cajal).

A, muqueuse olfactive. - B, glomérule olfactif du bulbe. - C, cellule mitrale. -

D, pédoncule olfactif. - E, grains du bulbe olfactif. - G, région de la strie olfactive

externe. - F, cellules pyramidales du pédoncule olfactif. - .1[, cellule à cylindre-axe

court. - J, collatérales des cylindres-axes des cellules mitrales au niveau du bulbe olfactif.

- II, collatérales de ces mêmes cylindres-axes dans le pédoncule olfactif. - I, fibre cen-

trifuge. - L, fibre centrale terminale. - La pointe des flèches indique le sens des courants.

Faisceau septo-tha-

lamique.

Txnia semicurcu-

laris.

t

416 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

commissurales qui, passant par la commissure antérieure, se rendent

dans le lobe olfactif croisé (coa, Fig. 327).

Fig. 327. - Les voies olfactives centrales. (Systèmes des radiations olfactives et du tri-

gone cérébral.)

Aol, aire olfactive. - Bol, bulbe olfactif. - Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution

godronnée. - Cing, cingulum. - Cing(p), le faisceau postérieur du cingulum. - coa, com-

missure antérieure, son faisceau olfactif et le contingent des fibres du taenia semicircu-

laris. - Fc, fasciola cinerea. - FG, faisceau de la calotte de Gudden, ou branche de

bifurcation postérieure du faisceau mamillaire principal (Fmp). Fiel, faisceau longitudi-

nal dorsal de la substance grise centrale de Schutz. 7'U, faisceau rétroflexe de Meynert.

- Fol, faisceau olfactif du trigone. - fp, fibres perforantes calleuses ou fibres extra-

ammoniques du corps du trigone. - fsth, faisceau septo-thalamique. fisc, fibres que le

taenia semi-circularis envoie à la couche optique. - Flv, fornix transversus, ou commis-

sure psalterienne du trigone. - GGd, ganglion dorsal de la calotte de Gudden. - GGp,

ganglion profond de la calotte de Gudden. Gip, ganglion interpédonculaire. - Gh,

ganglion de l'habenula. - If, circonvolution de l'hippocampe. - II(i), isthme de la cir-

convolution de l'hippocampe. -L(1), première circonvolution limbique. Na, noyau anté-

rieur de la couche optique. - noyau amygdalien. Pol, pédoncule olfactif. - Pal,

pédoncule du septum lucidum. L'Tna, pédoncule du tubercule mamillaire. - Qa, tuber-

cule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Role, strie ou

radiations olfactives externes. - lioli, strie ou radiations olfactives internes. - Rolp,

radiations olfactives profondes et leurs connexions : i, avec la partie olfactive de la com-

missure antérieure; 2, avec le taenia thalami par le faisceau septo-thalamique; 3, avec le

taenia semicircularis; r, avec le tuber cinereum; 5, avec le tubercule mamillaire; 6, avec

le noyau amygdalien. -sG, strie de Lancisi. - Spl, splenium ou bourrelet du corps calleux

traversé par les fibres perforantes provenant soit du fasciola cinerea, soit de l'isthme de

la circonvolution de l'hippocampe ou du cingulum. Tc, tuber cinereum. 7 ? corps du

trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. Th,

couche optique. - Tm, tubercule mamillaire. - tsc, txnia semi-circularis. - llle, taenia

thalami. - U, circonvolution du crochet. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr ou branche de

bifurcation supérieure du faisceau mamillaire principal.

Bibliothèque des Internes

en r."J ? ecirîe de la Salpêtrière

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 417 -1

Les deux centres olfactifs primaires sont reliés entre eux par la par-

tie olfactive de la commissure antérieure (Rolp,') dont la plupart des fibres

se terminent soit dans la substance grise du tubercule olfactif, soit au-

tour des cellules mitrales et dans la zone moléculaire du bulbe olfactif

(v. Kolliker). Quelques rares fibres atteindraient le bulbe olfactif (v. Kolliker)

et participeraient à la constitution du glomérule olfactif (Golgi, Monti).

3° Les centres olfactifs secondaires ou corticaux sont repré-

sentés (Fig. 327) par la corne d'Ammon (CA), le fascia dentata (Cg), le

noyau amygdalien (NA), la circonvolution du crochet (U) et la partie

antérieure de la circonvolution de l'hippocampe (H). Ils reçoivent les

fibres centripètes terminales des radiations olfactives profondes (Rolp,0),

du faisceau olfactif du trigone (Fol) et du taenia semi-circularis (tsc)

(neurone de iiie ordre) et émettent le trigone cérébral (Tg), la partie

hémisphérique de la commissure antérieure, et le cingulum (Cing), neu-

rones olfactifs de ive ordre qui relient les centres olfactifs corticaux, soit

avec le cerveau intermédiaire du même côté et du côté croisé, soit entre

eux, soit avec la première circonvolution limbique du même côté.

Les cellules pyramidales géantes du hile et de la région godronnée

de la corne d'Ammon et les cellules polymorphes de la circonvolution

godronnée sont les cellules d'origine du trigone cérébral. Par ses fibres

commissurales (commissure a/<e ? '2eM ? ! e (Ftr)), le trigone relie entre eux

les deux centres corticaux de l'olfaction; par ses fibres cortico-mamil-

laires directes et croisées, il établit les connexions de la zone corticale de

l'olfaction avec le cerveau intermédiaire. Dans le tubercule mamillaire, le

courant sensoriel olfactif est transmis par contact : 1° au faisceau mamil-

laire principal (vo neurone) et à ses deux branches de bifurcation, le

faisceau du Vicq d'1 .dr (VA) qui se termine dans le noyau antérieur du

thalamus (NaTh), et le faisceau de la calolte de Gudden (FG) qui se rend

dans des régions encore indéterminées de la calotte pédonculaire; 2° au

pédoncule du tubercule mamillaire (PTm) (v*' neurone) et de là à la

calotte pédonculo-protubérantielle.

Le cingulum Cing) constitue un neurone olfactif de iv° ordre, qui

relie le centre olfactif cortical à la première circonvolution limbique.

Celle-ci, par les fibres perforantes calleuses (fp), le corps du trigone (Tg)

et le faisceau olfactif du trigone (Fol), entre en connexion avec le tuber-

cule mamillaire et avec les centres olfactifs primaires.

Le centre olfactif cortical donne en outre naissance aux fibres de la

partie hémisphérique de la commissure antérieure qui, prenant leur origine

dans les cellules pyramidales de la circonvolution du crochet et de la

partie adjacente de l'hippocampe, relient ces régions, soit au centre

olfactif primaire du côté opposé, soit au centre olfactif cortical du côté

opposé, soit (connexion non encore démontrée chez l'homme) au noyau len-

ticulaire du côté opposé.

Les différentes régions des centres olfactifs corticaux sont encore

TOME Il. 27

Leur système do

fibres commissurales.

Centres olfactifs

secondaires ou cor-

ticaux et neurones

olfactifs de 4' ordre.

Trigone cérébral.

Cingulum.

Leur système de

fibres commissurales

et d'association.

418 ANATOMIE- DES CENTRES NERVEUX.

unies entre elles par de nombreuses fibres d'association intra et sous-

corticales, telles sont les fibres d'association de l'alveus qui relient la

corne d'Ammon au subiculum et au reste de la circonvolution de l'hippo-

campe (Voy. Fig. 351, T. le,*), les fibres moussues des grains de la circon-

volution godronnée, qui relient cette dernière à la corne d'Ammon, les

fibres du stratum lacunosum qui unissent les cellules pyramidales géantes

de la région godronnée de la corne d'Ammon aux cellules du stratum

lacunosum et à la région hippocampique de la corne d'Ammon.

Les centres olfactifs corticaux sont enfin reliés aux différentes régions

du manteau cérébral par des libres courtes et longues d'association. Les

connexions se font avec le lobule fusiforme par les courtes fibres en U de

Meynert, avec le lobule lingual, le cuneus et la convexité occipito-lem-

poralepar le faisceau longitudinal inférieur. Le faisceau uncinatus, enfin,

les relie au pôle temporal et à la face orbitaire du lobe frontal.

Malgré les connexions si nombreuses que présentent les centres olfactifs

secondaires ou corticaux, nous savons encore peu de chose sur la valeur

physiologique de ces régions. D'après Ferrier, l'excitation électrique de la

circonvolution du crochet déterminerait des sensations olfactives subjec-

tives, sa destruction entraînerait à la fois des troubles de l'olfaction et

du goût. Ces expériences confirment les données d'anatomie comparée,

qui montrent que la circonvolution du crochet et l'hippocampe, c'est-à-

dire le lobe piriforme, est plus développé chez les mammifères osmatiques

qui recherchent leur proie par l'odorat (chien, loup, etc.) que chez ceux qui

la recherchent par l'ouïe (tigre, panthère, léopard) ou par la vue (herbi-

vores). Elles confirment encore les recherches anatomo-cliniques de Ogle,

Fletscher, IIughlings-Jachson, Me Lanc IIamilton, Coupland, d'après les-

quelles la lésion de la circonvolution du crochet déterminerait des troubles

olfactifs : anosmie, parosmie, hyperosmie, ou aura olfactive épileptique.

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NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 419

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NERF OPTIQUE, DEUXIÈME PAIRE (II)

Le nerf optique est dépourvu de voies périphériques; il ne possède que

des voies centrales qui forment un système complexe, prennent naissance

dans la rétineet aboutissenten dernière analyse àl'écorce du lobe occipital;

elles se divisent en deux grands segments : l'un, antérieur ou extra-cérébral

comprenant les nerfs optiques , le chiasma et les bandelettes optiques;

l'autre, postérieur ou intra-cérébral, représenté par les radiations optiques

de Gratiolet et le centre visuel cortical.

Segment antérieur ou extra-cérébral des voies optiques. -

Le nerf optique émerge au-dessus et en dedans du pôle postérieur de

l'oeil, traverse la cavité orbitaire et le canal optique, pénètre dans la

cavité crânienne et s'entre-croise incomplètement avec le nerf optique du

côté opposé, en avant du tuber cinereum, au niveau du chiasma. Ses fibres se

continuent ensuite dans les bandelettes optiques qui limitent l'espace opto-

pédonculaire, contournent les pédoncules cérébraux, adhèrent comme le

chiasma à la substance grise de la base de l'encéphale, puis se divisent

chacune en deux branches ou racines qui abordent de chaque côté le corps

genouillé externe, le pulvinar elle tubercule quadrijumeau antérieur.

La branche externe, de beaucoup la plus volumineuse, enveloppe le corps

genouillé externe d'une sorte de capsule, pénètre dans son intérieur et

concourt il former les lames médullaires de ce ganglion. Une partie des

fibres s'y termine ; une autre partie traverse simplement le corps genouillé

externe, participe à la formation des fibres verticales du champ de Wer-

nicke ou concourt a former le stratum zonale du pulvinar.

La branche interne se porte en arrière et en dedans vers le corps

genouillé interne, mais n'affecte avec ce dernier que des rapports de voi-

sinage. Quelques rares fibres tapissent la surface libre de ce ganglion,

la plupart s'enfoncent dans sa profondeur ou se logent dans l'étroit

sillon qui le sépare du pulvinar; elles contribuent à formcr le bras du

tubercule quadrijumeau antérieur et se terminent dans la substance grise

superficielle et moyenne de ce tubercule.

Segment postérieur ou intra-cérébral. - Du corps genouillé

externe (Cgc). du pulvinar (Pul) et du tubercule quadrijumeau antérieur

Le nerf optique ne

comprend que des

voies centrales.

Les voies optiques

extra - cérébrales :

nerfs,clmsma et lian-

delettes optiques.

Les deux branches

de division de la

bandelette.

420

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 328. - Les voies conductrices de la vision : appareil visuel central ou intra-

cérébral, et appareil visuel périphérique. - Connexions de la zone visuelle corticale

avec le pli courbe et la zone du langage. La partie antérieure des hémisphères a été

écartée afin de montrer le segment antérieur de l'appareil nerveux visuel : bande-

lettes optiques, chiasma, et nerfs optiques. La zone teintée en gris représente la

localisation de la lésion dans la cécité verbale pure.

AM, avant-mur. C, cuneus. Cc, corps calleux (bourrelet). Coc, COi, corps genouillés

externe et interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - CSgt, cou-

ches sagittales interne et externe du segment postérieur de la couronne rayonnante. - F3,

zone de Broca. F'3, troisième circonvolution frontale droite. - fc, faisceau croisé ou

nasal; fcl, faisceau direct ou temporal; fin, faisceau maculaire du nerf optique. - Fin,

forceps postérieur ou major du corps calleux. - Fu, faisceau uncinatus réunissant la zone

de Wernicke il la zone de Broca. - la, Ip, circonvolutions antérieures et postérieure de

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 421

l'insula. -IC, scissure calcarine. -D" première circonvolution limbique. NC, noyau caudt

Ne', queue du noyau caudé. - 11'li, noyau rouge. - Oi, première circonvolution occipitale

- 0F1 face orbitaire de la première circonvolution frontale. - P, pied du pédoncul

cérébral. Pc, pli courbe gauche. Pc' pli courbe droit. - l'ul, pulvinar. - Qa, tubercul

quadrijumeau antérieur. - Ranz, ruban de Reil médian. - Spa, substance perforée anté

rieure. - T,, T,' centre de Wernicke et première circonvolution temporale. - Tgp, pilie

postérieur du trigone. - n. carrefour ventriculaire. - 1V, zone de Wernicke. A77, ner

optique. - Il, bandelette optique. - xll, chiasma des nerfs optiques.

(Qa), se détachent les fibres du segment postérieur de l'appareil visuel

elles comprennent les radiations du tubercule quadrijumeau antérieur qu

suivent, dans une partie de leur trajet, la voie du bras du tubercule qua

drijumeau antérieur (Voy. p. 70), les radiations du corps genouillé

externe (Voy. p. 366) et les radiations du pulvinar (Voy. p. 65 et 363), qu

forment les fibres transversales ou horizontales du champ triangulaire

de Wernicke (Voy. p. 362).

Toutes ces radiations se fusionnent, forment dans leur ensemble les

radiations optiques de Gratiolet, passent par la partie supérieure du seg-

ment rétro-lenticulaire de la capsule interne et par le segment postérieui

de la couronne rayonnante. Elles concourent à former les couches sagit'

tales(CSgt) du lobe occipito-temporal, puis s'irradient dans la zone visuelle

corlicale qui occupe plus particulièrement la région de la scissure calca-

rine (K) et qui s'étend au cuneus (C), au lobe lingual (Lg) et à la pointe

occipitale (Fig. 215).

Les deux segments de l'appareil visucl se réunissent donc dans les

ganglions de la base du cerveau (corps genouillé externe, pulvinar, tuber-

cule quadrijumeau antérieur) qui portent de ce fait les noms de centres

ganglionnaires de la vision, de centres optiques inférieurs, sous-corticaux

ou primaires. Ici les arborisations terminales si riches, si étendues, si

denses et si complexes des fibres rétiniennes (Fig. 314) entourent un

nombre considérable de cellules ganglionnaires.

L'articulation des neurones visuels antérieurs avec les neurones visuels

postérieurs s'effectue soit directement, de l'arborisation terminale du

neurone extra-cérébral à la cellule d'origine du neurone intracérébral, soit

par interposition d'une ou de plusieurs cellules du type de Golgi, comme

l'admet v. Monakow. Or les radiations optiques de Gratiolet contiennent il

la fois des fibres corticifuges et des fibres corticipètes. Les premières pren-

nent leur origine dans les cellules pyramidales géantes de l'écorce occi-

pitale et se terminent par des arborisations dans la substance grise du

corps genouillé externe, du pulvinar, du tubercule quadrijumeau anté-

rieur et dans la substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Les autres repré-

sentent les cylindres-axes des cellules du corps genouillé externe, du

pulvinar et du tubercule quadrijumeau antérieur, et s'arborisent dans la

couche des cellules polymorphes et les couches des cellules pyrami-

dales géantes de la zone visuelle corticale.

L'étude des dégénérescences secondaires montre que les lésions des-

tructives des centres ganglionnaires de la vision retentissent à la fois sur

f

', Les voies optiques

intracérébrales : ra-

(liations ol)tique (1,-

Gratiolet et centre

N istiel cortical.

i

Los centres gan-

glionnaires de la vi-

sion.

Mode d'articula-

tien des neurones

visuels.

Les lésions de ces

centres retentissent

sur les doux segments

dos voies optiques.

422 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les connexions de

la rétine avec l'encé-

phale sont à la fois

croisées et homo-

latérales et s'effec-

tuent avec la moitié

homonyme des deux

rétines.

Origine rétinienne

des fibres visuelles.

les radiations optiques et le centre visuel cortical d'une part, sur la ban-

delette optique, le chiasma et les deux nerfs optiques d'autre part (Voy.

cas Cogery, p. 173, Fig. 174 à 180 et cas Dautriche, p. 182, Fig. 192 à

196). Les dégénérescences consécutives aux lésions destructives du centre

visuel cortical ou des radiations optiques de Gratiolet (Voy. cas Cour-

rière, p. 109, Fig. 80 à 86; cas Bras, p. 1-15, Fig. 87 à 95) ne dépassent

pas, en général, les centres ganglionnaires de la vision et n'entraînent

qu'à la longue une atrophie du segment antérieur, extra-cérébral de l'ap-

pareil nerveux visuel. Les dégénérescences secondaires consécutives aux

lésions du segment antérieur de l'appareil visuel s'arrêtent de même aux

centres ganglionnaires primaires et ne s'étendent qu'à la longue et ter-

tiairement au segment postérieur.

Chaque segment de l'appareil nerveux visuel comprend donc un neu-

rone indépendant, et il ne semble pas exister, chez l'homme tout au moins,

de fibres établissant une connexion directe, ininterrompue, entre la rétine

et le centre visuel cortical.

L'énucléation d'un seul oeil ou la lésion d'un seul nerf optique entraîne

en outre la dégénérescence des deux bandelettes optiques et des deux centres

optiques primaires : ces faits démontrenf donc que les connexions de la

rétine avec l'encéphale sont à la fois croisées et homolatérales. Chaque rétine

est en connexion avec les deux pulvinars, les deux corps genouillés

externes et les deux tubercules quadrijumeaux antérieurs et, par l'intermé-

diaire de ces centres ganglionnaires, avec les deux centres corticaux, et

vice versa, chaque centre visuel cortical est en relation avec les deux nerfs

optiques et avec les deux rétines.

Les recherches anatomo-cliniques ont montré que ces relations s'effec-

tuent avec la moitié homonyme des deux rétines, de telle sorte que toute

lésion destructive de l'appareil nerveux visuel située en arrière du chiasma,

qu'elle siège sur le centre visuel cortical, les radiations optiques, les

centres ganglionnaires ou la bandelette optique, se manifeste cliniquement

par une hémianopsie latérale homonyme : elle intéressera la moitié droite

du champ visuel si l'hémisphère gauche est lésé, et la moitié gauche du

champ visuel si c'est l'hémisphère droit qui est intéressé.

Ces faits cliniques, anatomo-pathologiques et expérimentaux que nous

devons à v. Gudden, Ganser, Tartuferi, Singer et MÜnzer, v..Monakow, lIen-

schen; etc., etc., et que viennent confirmer encore les recherches récentes

de Delbrück, de Schlagenhauer, Bernheimer, Moeli, etc., etc., démon-

trent jusqu'à l'évidence et contrairement aux assertions des anatomistes

purs, tels que Michel et v. Küllilcer, que chez l'homme, les nerfs optiques

contiennent à la fois des fibres directes et croisées, et qu'ils ne subis-

sent au niveau du chiasma qu'une décussation incomplète.

Origines et trajet des fibres visuelles. Les fibres visuelles ou

optiques prennent pour la plupart naissance dans les grandes cellules

ganglionnaires multipolaires de la rétine dont elle forme les prolonge-

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. -123

ments centripètes. Elles occupent la couche interne de la rétine au con-

tact immédiat de la membrane hyaloïde, sont dépourvues de gaine de

myéline et rayonnent vers la papille, située en dedans et un peu au-dessus

du pôle postérieur de l'oeil. A la périphérie de la rétine, au voisinage de

l'ora serrata, les libres rétiniennes se disposent en une mince couche qui

s'épaissit très rapidement et qui est particulièrement dense et épaisse à

la partie externe et inférieure de la papille. Ce secteur papillaire reçoit en

effet ses fibres de la macula lutea (point de vision centrale, tache jaune)

situé en dehors et un peu au-dessous de la papille et qui correspond très

exactement au pôle postérieur de l'oeil.

Dans la partie centrale de la macula (fovea centralis), les cellules gan-

glionnaires et, partant, les fibres nerveuses font complètement défaut, la

rétine très mince à ce niveau n'étant représentée que par une simple couche

de cellules visuelles en cônes. Mais à la périphérie de la macula les cellules

ganglionnaires sont excessivement nombreuses, s'entassent en 7 à 9

couches et donnent naissance à un faisceau nerveux volumineux, le fais-

ceau des fibres maculaires, connu encore sous le nom de faisceau de la

vision distincte, de faisceau maculo-papillaire ou simplement de faisceau

maculaire (fm, Fig. 328 et mn, mt, Fig. 329), qui se porte transversale-

ment en dehors, aboutit au secteur externe et inférieur de la papille, et

représente près du tiers des fibres du nerf optique.

Les fibres de la partie inlerne ou nasale (N, Fig. 329), de la rétine

convergent radiairement vers la papille dont elles occupent le secteur

interne. Les fibres de la partie temporale (T) ou externe de la rétine affectent

un trajet moins rectiligne. La présence de la macula et du faisceau macu-

laire les obligent à se grouper en deux faisceaux : l'un supérieur, alimenté

par les fibres du quadrant supéro-externe de la rétine; l'autre inférieur,

constitué par les fibres du quadrant inféro-externe. Ces deux faisceaux se

portent en dedans, décrivent, ainsi que Kôlliker et Michel l'ont montré,

au-dessus et au-dessous de la macula des courbes ouvertes du côté de la

macula, à concavité maculaire, puis abordent, le supérieur la partie supé-

rieure, l'inférieur la partie inférieure de la papille. Ils n'atteignent pas la

partie centrale de la papille, mais se cantonnent à sa périphérie supérieure

et inférieure et sont séparés l'un de l'autre, en dedans par le faisceau nasal,

en dehors par le faisceau maculaire.

Les fibres visuelles ou rétiniennes, après s'être groupées dans la papille,

se portent en arrière, traversent la sclérotique, au niveau de la lame cri-

blée, se recouvrent d'une gaine de myéline mais non d'une gaine de

Schwann, et se continuent dans le nerf optique. Elles sont excessivement

nombreuses (de 400 à 500 000 : Salzer, Krause) et fines, mesurent les

moyennes 2 IL de diamètre, les plus grosses 5 il 10 p.; outre ces fibres, on

en trouve un grand nombre d'une extrême finesse. Toutes ces fibres se

réunissent, en un très grand nombre de fascicules (près de 800) qui entourent

l'artère centrale du nerf optique, présentent une surface de section plus ou

moins polyédrique ou arrondie, et sont séparés les uns des autres par des

Leur groupement

dans la papille.

Les libres de la

macula.

Les libres des par-

tics nasale et tem-

porale de la rétine.

/

La constitution du

nerf optique.

424 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa trame névro-

qliqnc.

Trajet des fais-

ceaux rétiniens dans

le nerf optique.

Lo faisceau macu-

laire.

Le faisceau tem-

poral.

scpta névrogliques plus' ou moins épais, qui se détachent de la gaine

picmériennc du nerf optique. D'autres septa plus minces subdivisent et

cloisonnent les différents fascicules. Au voisinage immédiat de la gaine

piemérienne et autour de l'artère centrale du nerf optique, les fibres réti-

niennes s'atrophient chez l'adulte, disparaissent même complètement,

de sorte qu'à la périphérie du nerf optique et a sa partie centrale, les mailles

du fin réticulum de soutènement névroglique sont souvent vides. A

15 ou 20 millimètres du globe oculaire, l'artère centrale, en se portant

obliquement en bas et en dehors, abandonne le nerf optique et les fibres

atrophiées ne s'observent qu'à la périphérie du nerf optique, au voisinage

immédiat de sa gaine pie-mérienne.

Groupement des faisceaux rétiniens : 1° Dans le nerf optique.

- Les recherches de Samelsohn (1882), Vossius (1882), Bunge (1884),

Uhthoff (1886), Thomson (1888), Jatzow (1885), Delbruck (1890), Hens-

chen (1890), Moeli (1898), basée sur l'étude des dégénérescences secon-

daires chez l'homme, démontrent que, dans le segment antérieur de l'ap-

pareil nerveux visuel, les faisceaux qui proviennent des différents segments

de la rétine, - faisceau maculaire, faisceau temporal, faisceau nasal, -

conservent une certaine individualité, affectent un groupement spécial et

modifient leurs positions réciproques le long du nerf, du chiasma et de la

bandelette optiques (Fig. 329).

Immédiatement en arrière du globe oculaire, le groupement des fais-

ceaux est le même que dans la papille (Fig. 329,1). Le faisceau maculaire

(mn, mt) occupe la partie externe et inférieure du nerf optique et se

présente sous l'aspect d'un coin à base périphérique et àsommetcentral. Le

faisceau nasal (ns, ni) se place en dedans du faisceau maculaire et occupe

lé secteur interne du nerf optique. La périphérie supérieure et inférieure est

occupée par les fascicules supérieur (ts) et inférieur (ti) du faisceau temporal.

Dans la partie vasculaire du nerf optique le faisceau maculaire (mn, mt}

change de forme : il émigre progressivement vers le centre du nerf optique,

s'épaissit à ce niveau de telle sorte que sa base devient centrale et son som-

met périphérique (Fig. 329,2). Plus en arrière encore, dans la partie non

vasculaire du nerf optique, il abandonne complètement la périphérie inféro-

externe du nerf optique, affecte la forme d'un ovale vertical qui longe

encore le côté temporal du nerf (Fig. 329,3), puis il devient central et

s'aplatit de haut en bas au voisinage du trou optique et dans le trajet intra-

cranien du nerf optique (Fig. 329,4).

Avec la migration du faisceau maculaire dans la partie centrale du

nerf optique, les fascicules supérieur et inférieur du faisceau temporal

(ts, ti) se réunissent en un seul faisceau qui occupe la partie inféro-externe

du nerf optique (Fig. 329, 3) et entoure dans la région intra-cranienne le

faisceau maculaire d'une sorte de fer à cheval (Fig. 324,4). La fusion des

deux faisceaux temporaux s'effectue en général immédiatement en arrière

de la partie vasculaire du nerf optique (Jatzow), mais elle peut présenter

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 425

1" ! G. 329. - Le groupement des fibres des parties maculaire, temporale et nasale de la

rétine : A dans la papille ; B dans le nerf optique, le chiasma et la bandelette optique,

d'après Henschen. La coupe 1 passe par le nerf optique à son émergence du globe e

oculaire ; la coupe 2 sectionne la partie vasculaire ; la coupe 3, la région non vascu-

laire ; la coupe 4, enfin, intéresse le nerf optique immédiatement en avant du

chiasma. La coupe 5 passe par la partie moyenne du chiasma; les coupes G et 7

intéressent la partie antérieure (6) et la partie moyenne (1) de la bandelette optique.

- La hauteur de ces 7 coupes se trouve repérée sur le schéma B'.

Le faisceau maculaire teinté en gris comprend une partie temporale ou directe,

qui se rend dans la bandelette optique homolatérale, et une partie nasale ou croisée

426 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le faisceau nasal.

Indépendance de

ces faisceaux dé-

montrés par leur

dégénérescence.

qui se continue dans la bandelette optique croisée; le faisceau temporal se distingue

par des hachures IIIII; le faisceau nasal par des croix + + +.

M, la macula lutea ou point central de la rétine. - N, le champ nasal de la rétine. -

T, le champ temporal. - Te, tuber cinereum. - mon, la partie nasale (croisée) du faisceau

maculaire. - met, la partie temporale (non croisée) du faisceau maculaire. - ni, le quadrant

inférieur du faisceau nasal; ns, le quadrant supérieur du faisceau nasal. - li, le quadrant

inférieur du faisceau temporal; ts, le quadrant supérieur du faisceau temporal. - p, les

fibres pupillaires et leur siège dans la bandelette optique.

de grandes variétés individuelles, elle peut ne s'effectuer qu'immédiate-

ment en avant du chiasma (Schmidt-Rimpler, Delbruck, Henschen) et

semble donc être indépendante du point de pénétration de l'artère centrale

du nerf optique (Henschen).

Quant au faisceau nasal, il occupe, après la fusion des deux fascicules

temporaux, la partie supérieure et interne du nerf optique (Jatzow, Siemer-

ling, Delbruck, IIenschen).

Dans leur trajet intra-orbitaire, intra-canaliculaire et intra-cranien,

les faisceaux du nerf optique ne constituent pas toutefois des faisceaux

rigoureusement fermés et nettement séparés les uns des autres. Par la

méthode des dégénérescences secondaires, on constale toujours que les

limites d'une zone même complètement dégénérée ne sont jamais nette-

ment tranchées et qu'il existe toujours une région de transition, où les

fibres dégénérées sont entremêlées de fibres normales. Malgré leurs varia-

tions individuelles, l'existence de ces faisceaux est néanmoins indiscutable

chez ! 'homme, où ils peuvent dégénérer indépendamment les uns des autres.

Le faisceau maculaire, dont l'existence, soupçonnée par Lebel' (1869),

a été établie et démontrée par Samelsohn (1882), Nettelschip, Vossius,

Bunge (-1881.), Uhthoff (-1884), Thomsen (1888), peut être seul lésé dans

la névrite rétrobulbaire des alcooliques et des tabagiques. caractérisée cli-

niquement par l'apparition d'un scotome central, c'est-à-dire par l'aboli-

tion de la vision centrale, et à l'optlialmoscope par la décoloration de la

moitié temporale de la papille.

Dans certaines dégénérescences de l'appareil visuel antérieur, le fais-

ceau temporal d'un côté peut ètre seul respecté comme dans le cas de

Jatzow, par exemple, où un sarcome de l'oeil droit et du nerf optique cor-

respondant s'étendant jusqu'au chiasma et à la bandelette optique droite,

avait entraîné une dégénérescence de toutes les fibres rétiniennes à l'excep-

tion du faisceau temporal gauche; ce cas réalise donc l'expérience de Gud-

den et de Ganser qui, sectionnant chez les animaux la bandelette optique

par le canal optique après énucléation du globe oculaire, constataient

l'existence d'une dégénérescence complète des fibres des nerfs optiques à

l'exception du faisceau temporal ou direct de l'oeil non énucléé. Dans

quelques cas rares et anormaux tels que les cas rapportés par Ganser,

par Schlagenhaufer, le faisceau temporal ou direct peut même former

un faisceau aberrant, complètement isolé du reste des fibres du nerf op-

tique ; dans ces deux cas, il longeait le côté externe du nerf optique, croisait

la face inférieure du chiasma, puis côtoyait le bord interne de la bande-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 427

lette optique homolatérale, pour se terminer dans le corps genouillé

externe. Dans le cas de Schlagenhaufer, il ne paraît correspondre qu'à une

partie du faisceau temporal, au fascicule temporal inférieur.

2° Dans le chiasma. - En abordant le chiasma, les différents fascicules

du nerf optique cessent de se grouper en faisceaux plus ou moins fermés,

mais s'enchevêtrent les uns avec les autres, se bifurquent parfois ou

émettent une collatérale (Cajal) et subissent une décussation incomplète.

Les deux tiers des libres rétiniennes, à savoir le faisceau nasal et une

partie du faisceau maculaire s'entre-croisent dans le chiasma avec les

libres homologues du côté opposé, se continuent dans la bandelette optique

contralatérale et constituent le faisceau optique croisé. Les autres fibres,

c'est-à-dire le faisceau temporal et l'autre partie du faisceau maculaire,

se continuent directement avec la bandelette optique homolatérale et for-

ment le faisceau optique direct. Si les faisceaux nasal et temporal ne con-

tiennent qu'une seule variété de fibres, le faisceau maculaire comprend à

la fois des fibres croisées et des fibres directes.

Les recherches de Bunge, Uhthoff, Thomsen, etc., montrent que le

faisceau maculaire conserve dans le chiasma et dans les bandelettes

homo-latérales et croisées, la même situation centrale que dans le nerf

optique et qu'il forme un faisceau fermé (Fig. 329, 5, 6, 7). Il n'en est

pas de même du faisceau nasal et du faisceau temporal qui, loin de for-

mer des faisceaux fermés, s'enchevêtrent intimement l'un avec l'autre

dans le chiasma et dans la bandelette.

Le faisceau nasal (fn Fig. 330), en traversant le chiasma, diverge en

forme de fuseau et ses fibres s'entre-croisent dans toute la hauteur et

toute l'épaisseur de la ligne médiane du chiasma avec des fibres analogues

du côté opposé. Dans son ensemble, le faisceau nasal se rend de la partie

supéro-interne du nerf optique a la partie inféro-interne de la bandelette

croisée; il change par conséquent de place en traversant le chiasma. Mais

seul un petit nombre de fibres sont rectilignes. Les autres divergent en

décrivant une sorte d'anse ou de segment de spire dont la convexité re-

garde soit l'angle postérieur homolatéral, soit l'angle antérieur controla-

téral du chiasma. Ces dernières, bien décrites par Michel, et dont, l'existence

a été confirmée par Kellermann, Delbruck, IIenschen, Moeli, se détachent

de la partie interne du faisceau nasal, se portent transversalement en de

dans, longent la périphérie antérieure du chiasma, se coudent il la base di

nerf optique conlrolatéral, pénètrent même à une certaine profondeur dans

ce nerf et ont pu faire croire à l'existence d'une commissure arquée anté-

rieure (llannover) allant d'une rétine à l'autre en contournant le bord anté

rieur du chiasma. Cette commissure n'existe pas : les fibres du faisceai

nasal, après s'être coudées à la base du nerf optique controlatéral, se por

tent en effet en arrière, le long du bord externe du chiasma; elles conver

gent ensuite vers la partie inféro-interne de la bandelette en suivant soi

les plans supérieurs, soit les plans inférieurs du chiasma et en s'enchevê

Leur trajet dans le

chiasma.

Décussation du

faisceau nasal el

d'une partie du lais-

ceau muculairc.

Situation centrale

du faisceau macu-

laire.

Mode de décussa-

tion du faisceau na-

sal.

Les fibres en anse.

428 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Trajet du faisceau

temporal ou direct.

irant avec les fibres du faisceau temporal. Dans les atrophies unilatérales,

complètes du nerf optique, on constate fréquemment surles coupes verlico-

transversales, passant à un ou deux millimètres en avant du chiasma, des

fibres saines dans le nerf optique complètement dégénéré. Elles appar-

tiennent à ces fibres en anse et, par la méthode des coupes sériées, il^est,

en général, facile de démontrer leurs connexions avec le nerf optique sain.

Les autres fibres en anse se détachent, ainsi que Ploeli l'a montré, de la

partie externe du faisceau nasal, se portent d'avant en arrière jusqu'à la hase

de la bandelette homo-latérale, puis se coudent, longent le bord posté-

rieur du chiasma et se continuent, après entre-croisement, avec les fibres

de la partie inféro-interne de la bandelette controlalérale.

Le faisceau teîzpnî,al(ft, Fig. 330) ne constitue pas, en général, comme

l'admettaient Gudden et la plupart des auteurs, un faisceau fermé lon-

geant le bord externe du chiasma et de la bandelette optique. Il se dis-

socie en avant du chiasma en fins fascicules (Kellermann, Delbruck, IIen-

schen, Moeli) qui s'enchevêtrent à angle aigu avec les libres les plus

externes du faisceau nasal ou croisé et qui décrivent même des courbes

dont la convexité se rapproche plus ou moins de la ligne médiane du

chiasma, sans toutefois jamais l'atteindre. Malgré cette dissociation des

fibres, le faisceau temporal occupe surtout, mais non exclusivement, la

partie externe et périphérique du chiasma, puis la partie supérieure et

externe de la bandelette.

Une compression, portant sur la partie externe du chiasma, intéresse

donc à la fois des libres croisées et des fibres directes et déterminera non

une hémianopsie nasale comme on l'admet généralement, mais une hémia-

nopsie homonyme latérale, comme on l'observe à la suite des lésions de

FiG. 330. - Trajet du faisceau nasal et du faisceau temporal dans le chiasma des nerfs

optiques. -Ces faisceaux ne forment pas des faisceaux fermés, leurs fibres divergent

et décrivent des sortes d'anse.

Nil, nerfs optiques. - xll, chiasma des nerfs optiques. - 7311, bandelettes optiques. -

fm, faisceau maculaire. - fn, faisceau nasal ou croisé. - ft, faisceau temporal ou direct.

- p, fibres pupillaires.

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 429

1

la bandelette. La ligne médiane du chiasma ne contient, par contre, que des

fibres croisées. Une section médiane entraînerait une hémianopsie bi-tem-

porale, et cette hémianopsie est caractéristique des lésions du chiasma.

La dissociation des faisceaux temporal et nasal et les variétés indivi-

duelles qu'ils peuvent présenter d'un sujet à l'autre, compliquent singu-

lièrement la texture du chiasma normal et expliquent pourquoi Michel et

v. Kôlliker, en se basant sur l'étude de coupes microscopiques sériées du

chiasma normal, défendent encore aujourd'hui l'idée de la décussation

complète des fibres optiques dans le chiasma. L'existence des fibres

directes n'a pu en effet être démontrée que par l'étude des dégénérescences

secondaires expérimentale ou pathologique ; elle l'a été d'une façon abso-

lue et la décussation partielle du chiasma humain est aujourd'hui un des

points d'anatomie cérébrale les plus solidement établis.

3° Dans la bandelette optique, le faisceau nasal ou croisé s'enchevêtre

avec le faisceau temporal ou direct, et les dégénérescences de l'un et l'autre

de ces faisceaux occupent en général toute la surface de section de la ban-

delette. Le faisceau croisé (ou nasal) toutefois occupe surtout la partie

inféro-interne, le faisceau direct ou (temporal) la partie supéro-externe

de la bandelette. Il semble exister en outre dans la bandelette, un groupe-

ment spécial des fibres directes et croisées en rapport avec les secteurs

rétiniens dont elles proviennent : ainsi la partie inférieure ou ventrale

de la bandelette paraît contenir les fibres de la moitié inférieure ou ven-

trale des deux rétines. Le cas de Marchand, confirmé par Uhthoff et par

Henschen, montre en effet que la compression de la partie ventro-laté-

rale de la bandelette, entraîne une hémianopsie homonyme des secteurs

supérieurs du champ visuel.

i° Dans les centres ganglionnaires de la vision, la dissociation

des fibres directes et croisées du nerf optique, - qu'elles proviennent de

la macula, du secteur nasal ou du secteur temporal de la rétine - s'ac-

centue encore davantage. La dégénérescence des corps genouillés externes

consécutive à une énucléation de l'oeil par exemple, tout en étant un

peu moins intense du côté homolatéral, occupe néanmoins lamême étendue

que du côté controlatéral. Comme d'autre part les lésions des centres gan-

glionnaires de la vision se traduisent cliniquement par une hémianopsie

latérale homonyme, la terminaison de ces fibres semble se faire dans le

sens d'une projection de la rétine, aussi est-il probable, ainsi que le

soutient v. Monakow, que les fibrcs directes et croisées de points rétiniens

homonymes se terminent dans le corps genouillé externe, autour des mêmes

groupes cellulaires.

Quant aux rapports existant entre la macula et l'écorce occipitale,

la question est encore pendante faute de documents suffisamment précis.

D'après Henschen il y aurait une projection corticale en îlot de la macula,

un centre cortical de la vision distincte qui occuperait la partie antérieure

de la scissure calcarine. Toutefois, on ne connaît cliniquement aucun cas

Dissociation et en-

chevêtrement de ces

faisceaux dans la

bandelette.

Et dans les centres

ganglionnaires delà.

vision.

Il ne semble pas

exister do projection

corticale en ilni de la

macula.

430 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres pupil-

laires du nerf opti-

que.

de perte de la vision centrale avec intégrité des limites périphériques du

champ visuel, consécutif une lésion corticale. Mais à la suite des hémia-

nopsies doubles, la vision centrale peut être conservée ou se rétablir à

l'exclusion de tout le reste des champs visuels qui restent définitivement

perdus. Dans de tels cas, si l'on a l'occasion de faire l'autopsie, on trouve

qu'une petite partie de l'écorce occipitale interne, d'un côté ou de l'autre,

est restée intacte, et naturellement on est porté à considérer comme

champ cortical maculaire, l'îlot cortical qui a échappé à la destruction.

Mais c'est là une généralisation peut-être trop hâtive. Dans les divers cas

observés (Foerster, IIenschen, Laqueur et Schmidt), les localisations de

ces soi-disant centres maculaires ne concordent pas : c'est tantôt l'extré-

mité antérieure de la scissure calcarine qui est conservée, tantôt la posté-

rieure. Il semble que tant qu'il reste un îlot intact dans l'aire corticale

où se projettent les radiations optiques, et notamment dans la scissure

calcarine, quelle que soit la position de cet îlot, la vision centrale est con-

servée. Ceci concorde avec ce crue nous savons du trajet des fibres macu-

laires qui, ramassées en un faisceau distinct dans le nerf optique, le

chiasma et la bandelette, vont, dans le corps genouillé externe, se mettre

en rapport par leurs arborisations terminales, avec un très grand nombre

de cellules d'origine des radiations optiques; d'où la probabilité qu'elles

vont se projeter sur une aire corticale beaucoup plus étendue que ne le

ferait supposer l'exiguïté de la macula rétinienne (Von Monakow, Ber-

nheimer). Ce qui confirme cette opinion, c'est que les radiations optiques,

tout d'abord massées, au sortir du corps genouillé externe, en un fais-

ceau compact, s'épanouissent rapidement et vont aboutir à toute la face

interne du lobe occipital (cunéus, scissure calcarine, lobule lingual et

même au delà). On ne voit là aucune disposition anatomique) qui per-

mette de penser à une projection de la macula en un îlot circonscrit de

l'écorce cérébrale. Bien au contraire, la dissociation des fibres maculaires

dans la partie postérieure de la bandelette, leur dispersion dans tout le

corps genouillé externe, leurs contacts à ce niveau avec des cellules d'ori-

gine des radiations optiques beaucoup plus nombreuses que les fibres ma-

culaires elles-mêmes, l'épanouissement des radiations optiques dans

toute la face interne du lobe occipital, en un mot toutes les dispositions

anatomiques connues (Von Monakow, Vialet, Bernheimer), paraissent in-

diquer que la macula rétinienne entre en relations avec toute l'aire

visuelle corticale et non pas seulement avec un point limité.

Cette conception est du reste en rapport avec la clinique, qui ne nous

montre jamais de scotome cenlral d'origine corticale, ce qui devrait

pourtant se produire quelquefois s'il existait réellement un centre cor-

tical maculaire. Toutefois, la question n'est pas encore complètement

tranchée dans le sens de l'une ou de l'autre de ces deux opinions.

Fibres pupillaires. Le nerf optique contient non seulement des

fibres visuelles, mais encore des fibres pupillaires, qui président aux

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 431

réllexes du sphincter irien. D'après Gudden, elles comprendraient, toutes

les fines fibres du nerf optique, prendraient leur origine dans les tuber-

cules quadrijumeaux antérieurs, se termineraient dans la rétine et dégéné-

reraient après l'ablation du tubercule quadrijumeau antérieur; d'après

Henschen elles occuperaient la partie dorso-latérale de la bandelette

optique (p, Fig. 329) ; d'après v. Monakow elles se termineraient dans les

tubercules quadrijumeaux antérieurs. Pour Darkschewitsch par contre, les

fibres pupillaires traverseraient le pulvinar et se rendraient par la com-

missure interhabénulaire dans le ganglion de l'habenula croisé. De là, les

impulsions pupillaires réflexes arriveraient au noyau du moteur oculaire

commun en suivant le segment ventral de la commissure postérieure. Les

expériences faites dans le laboratoire de l'un de nous, ne viennent pas à

l'appui de l'opinion de Darkschewitsch; même à l'aide de la méthode de

Marchi, nous n'avons jamais constaté de dégénération du ganglion de

l'habenula croisé après énucléation d'un seul oeil.

On tend aujourd'hui à admettre, contrairement à ce qui existe dans la

série des vertébrés, que chez l'homme c'est le corps genouillé externe qui

représente le centre ganglionnaire visuel proprement dit. Il reçoit à lui

seul 80 p. 100 des fibres visuelles (v. Monakow) et entre en connexion

très étroite avec le centre visuel cortical. Les autres fibres visuelles se

terminent dans le pulvinar. Quant au tubercule quadrijumeau antérieur

il ne recevrait du nerf optique que des fibres pupillaires (v. Monakow).

Les connexions des fibres optiques avec les noyaux des nerfs moteurs

de l'oeil sont indirectes et s'effectuent en partie par l'intermédiaire des

fibres de l'entre-croisement dorsal de la calotte de Meynert (fontainartige

Ilanbenkreuznng) qui, prenant naissance dans les cellules du tubercule

quadrijumeau antérieur, descendent dans la formation réticulée de la calotte

pédonculo-protubérantielle controlatérale et abandonnent chemin faisant

des collatérales (IIeld) aux noyaux des nerfs moteurs des yeux. (Voy. ces

connexions, IIIe parlie, nerf moteur oculaire commun.)

Outre le système des fibres centripètes, l'appareil visuel antérieur con-

tient encore une voie centrifuge. Décrites par Ramon, v. Gehuchten et

v. Kôlliker dans le lobe optique des oiseaux et chez les mammifères, ces

libres centrifuges de la bandelette optique proviennent des cellules fusi-

formes el étoilées du tubercule quadrijumeau antérieur et du thalamus.

Pour Cajal, elles se termineraient par des arborisations libres autour des

spongioblastes (cellules anacrines) de la rétine. Pour v. Kolfiker, elles re-

présenteraient des fibres de la commissure de Gudden. Parmi les fibres

qui se terminent librement clans la rétine, un certain nombre, d'après

Elinson et Mislawsky, seraient des fibres t'a \'o-m 0 ll'ices , d'origine sympa-

thique; elles proviendraient du ganglion ciliairc, du ganglion cervical

supérieur et du cordon sympathique, se diviseraient en abordant le nerf

optique en deux branches, dont l'une s'arboriserail dans la rétine et dont

l'autre s'enlre-croiserail dans le chiasma; elles se comporteraient donc

comme les libres des ganglions rachidiens.

Leur origine dis-

cutée.

Les connexions in-

directes des fibres

optiques avec les

noyaux des nerfs

moteurs de l'oeil.

Fibres optiques

centrifugea.

432 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Connexions dou-

teuses des voies

optiques extracére-

brales.

Les voies optiques

antérieures ne pos-

sèdent ni contingent

luysien,nicontingent

lenticulaire, ni con-

tingent pédonculaire.

Commissure de

Gudden.

Connexions douteuses ou discutées du segment antérieur des voies

optiques. Le segment antérieur de l'appareil visuel possède-t-il d'autres

connexions que celles que nous avons décrites avec les centres ganglion-

naires de la vision ? Reçoit-il des fibres du noyau lenticulaire et du pied du

pédoncule, comme l'admettent v. Monakow, Henschen et Stilling ? Entre-

t-il en connexion avec le corps de Luys, le corps genouillé interne, le tuber

cinereum, comme le veulent Stilling, Bernheimer, Kôlliker ? Quelles sont

en outre, chez l'homme, ses connexions avec la commissure de Gudden ?

Lorsqu'on se borne a l'étude des coupes sériées normales, les apparences semblent

évidemment être favorables à l'existence de connexions de la bandelette optique avec le

corps de Luys, le corps genouillé interne, le noyau lenticulaire et le pied du pédoncule

cérébral. Mais les résultats fournis par l'étude des dégénérescences secondaires ne vien-

nent guère à l'appui de ces hypothèses. Dans les dégénérescences très étendues du corps

de Luys et du corps genouillé interne, on peut observer (si la bandelette optique ne par

ticipe pas à la lésion primitive) une intégrité parfaite de la bandelette optique; de

même une dégénérescence très intense des deux bandelettes peut s'accompagner d'une

intégrité parfaite du corps de Luys et du corps genouillé interne. Ce sont là des faits

observés chez l'animal par v. Gudden et v. Monakow et que nous avons été plus d'une

fois à même de confirmer chez l'homme, soit par la méthode de Weigert, soit par celle

de Marchi. Les fibres du corps de Luys et du corps genouillé interne, qui à l'état normal

semblent se rendre dans la bandelette optique, appartiennent très probablement, ainsi

que nous l'avons dit plus haut (Voy. Commissures du troisième ventricule, p. 406), au

système des fibres strio-luysiennes et strio-sous-thalamiques.

Il en est probablement de même des fibres du contingent lenticulaire admis par

v. Monakow et Henschen, ainsi que du contingent dit pédonculaire de la bandelette

optique qui se prolongerait, d'après Stilling, Perlia, etc., dans le noyau de la III0 paire,

dans le cervelet, par la voie du pédoncule cérébelleux supérieur et dans la protubérance,

jusqu'au bulbe rachidien et à l'olive bulbaire. L'énucléation soit uni-latérale, soit bila-

térale du globe oculaire n'entraîne en effet jamais chez l'homme une dégénérescence

soit du pied du pédoncule cérébral, soit du noyau lenticulaire. Il est probable que les

fibres dites pédonculaires appartiennent au système strio-luysien et que les fibres dites

lenticulaires font partie de la commissure de Meynert. Nous avons vu en effet que cette

commissure tire son origine du noyau lenticulaire, qu'elle dégénère à la suite de lésions

de ce noyau et que les fibres qui lui donnent naissance, situées d'abord en dehors de la

bandelette, passent ensuite au-dessus, puis en dedans d'elle. Elles ne font du reste, dans

aucun segment de leur trajet, partie intégrante de la bandelette optique, mais sont

situées dans l'épaisseur même de la substance grise du tuber cinereum et persistent

toujours intactes dans les lésions et destructions des nerfs optiques.

Chez l'homme, nous avons toujours constaté que l'atrophie bilatérale des nerfs op-

tiques entraine une dégénérescence totale des deux bandelettes optiques qui ne con-

tiennent aucune fibre saine. Ces faits ne sont donc pas en faveur de l'existence, dans

l'épaisseurmême de la bandelette optique de l'homme, du système de fibres commissurales

connu sous le nom de commissure de Gudden.

Chez le lapin, on décrit sous le nom de commissure de Gudden, de commissure infé-

rieure, de commissure arquée postérieure, un petit faisceau de fibres qui occupe la partie

interne de la bandelette, la partie postérieure du chiasma, s'étend d'un corps genouillé

à l'autre et se distingue très nettement des fibres visuelles de la bandelette par le lui

calibre de ses fibres (C G, Fig. 274). Ce faisceau persiste intact après l'énucléation des

deux yeux, et forme, chez la taupe dépourvue d'organe visuel, à lui seul la bandelette

et le chiasma. Il relie entre eux les deux corps genouillés internes et les tuber-

NERFS CRANIENS, NERFS OLFACTIF ET OPTIQUE. 433

cules quadrijumeaux postérieurs et semble appartenir au système auditif (Forel).

On admet en général depuis Gudden que, chez la plupat t des mammifères et en par-

ticulier chez l'homme, la commissure de Gudden fait corps avec la bandelette optique

et qu'elle ne peut être distinguée des fibres visuelles ni par le calibre de ces fibres, ni

par l'époque de leur myélinisation. Comme d'autre part, ainsi que nous avons pu nous

en convaincre, l'atrophie complète des deux nerfs optiques entraîne une atrophie com-

pléte des deux bandelettes, c'est donc dans la substance grise centrale de la base du

cerveau qu'il faut chercher chez l'homme l'homologue de la commissure de Gudden, si

toutefois elle existe. C'est là en effet qu'on la trouve figurée par Darkschewitsch dans un

cas d'anophthalmie congénitale. Quant à nous, dans nos cas d'énucléation bilatérale ou

d'atrophie optique bilatérale, nous avons toujours constaté l'existence d'une commis-

sure de Meynert et sa parfaite intégrité, mais nous avons en vain cherché un faisceau

de fibres pouvant.être homologué avec la commissure de Gudden du lapin.

Dans les cas d'atrophie optique uni ou bilatérale, rapportés par v. Monakow,

Henschen, Moeli, etc., la commissure de Gudden est en général passée sous silence.

Schlagenhaufer dans son cas d'atrophie bilatérale des nerfs optiques, avec faisceau

aberrant direct sain, décrit sous le nom de commissure de Gudden un faisceau qui, à en

juger d'après les figures, n'est autre chose que la commissure de Meynert. Il s'agit en

effet de la réunion de plusieurs fascicules de fibres fortement colorées par la laque

hématoxylinique, plongés au sein de la substance grise de la base du cerveau et que

Schlagenhaufer a pu suivre jusqu'au noyau lenticulaire. Ce sont là les caractères de la

commissure de Meynert, et l'erreur de dénomination faite par Schlagenhaufer est d'au-

tant plus probable, que cet auteur désigne sous le nom de commissure de Meynert un

petit faisceau qu'il n'a pu suivre au delà de la région du chiasma et qui évidemment

n'est autre que le petit faisceau du tuber cinereum (Voy. p. 410).

Chez l'homme, ce n'est donc pas seulement la situation, le trajet et la terminaison

de la commissure de Gudden qui sont en discussion, c'est l'existence même de cette

commissure qui jusqu'ici n'apparaît pas démontrée..

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TROISIÈME PARTIE

CERVEAU RHOMBOÏDAL RHOMBENCÉPHALE

Le cerveau rhomboïdal, le rhombencéphale de la nomenclature moderne,

doit son nom à la forme du quatrième ventricule qu'il circonscrit.

Il occupe la loge crânienne inférieure ou cérébelleuse et le trou occi-

pital, se développe aux dépens de la troisième vésicule encéphalique pri-

mitive, et comprend le cervelet et la partie inférieure du tronc encéphalique ,

à savoir : le bulbe rachidien, la protubérance annulaire et cette petite

région située au-dessous des tubercules quadrijumeaux, formée par les

pédoncules cérébelleux supérieurs et la valvule de Vieussens et décrite

par Ilis sous le nom d'isthme postérieur (Fig. 337).

Le cervelet embrasse le tronc encéphalique dans une sorte de profonde

gouttière, le déborde largement sur les côtés, et lui est uni par trois paires

de pédoncules. Une large et profonde scissure, la scissure semi-lunaire ou

marginale anlérieure le sépare en avant et en haut de l'isthme postérieur,

une scissure plus profonde encore, la fente cérébrale postérieure, le sépare

du bulbe racliidien. Le cervelet représente donc une masse relativement

libre; aussi pour la commodité de la description, peut-on diviser le rhom-

bencéphale en deux parties : le cervelet d'une part, la région bulbo-protu-

béranlielle et l'isthme postérieur d'autre part.

Situation.

Ses parties consti-

tuantes.

Leurs rapports ré-

ciproques.

CHAPITRE PREMIER

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE

Situation.

Rapports chez

l'homme.

Chez le, mammi-

fères.

Aspect.

1° CERVELET

Organe impair et médian le cervelet se développe aux dépens d'une

partie de la voûte du cerveau postérieur ou quatrième vésicule encépha-

lique. Il occupe la plus grande partie de la loge crânienne inférieure,

repose sur les fosses cérébelleuses de l'occipital, se place en arrière et en

dedans du rocher et cle l'apophyse mastoïde, au-dessus du trou occipital

dans lequel il plonge avec le bulbe rachidien, au-dessus du rebord du trou

occipital qui imprime a sa face inférieure un sillon plus ou moins mar-

qué suivant les sujets (eoc), Fig. 332). Il n'affecte qu'un rapport éloigné

avec la gouttière basilaire sur laquelle repose la partie inférieure du

tronc encéphalique.

Chez l'homme, le cervelet se trouve enfoncé a la façon d'un coin

entre le cerveau et la moelle épinière. Il est situé au-dessous des hémi-

sphères cérébraux qui le recouvrent entièrement, et dont le sépare une

profonde scissure : la grande fente cérébrale transverse qui loge la tente

du cervelet, en arrière de la protubérance, en arrière et au-dessous des

tubercules quadrijumeaux, en arrière et au-dessus du bulbe rachidien.

Chez les mammifères autres que l'homme, grâce à la direction hori-

zontale de l'axe du tronc encéphalique et au peu de développement des

lobes occipitaux, le cervelet est situé au-dessus du tronc encéphalique et

non en arrière de lui; sa face supérieure est en outre a découvert, elle est

située en arrière des hémisphères cérébraux et du cerveau moyen souvent

très développé.

Sur l'encéphale extrait de la cavité crânienne, le cervelet se présente

sous l'aspect d'un ellipsoïde à grand axe transversal, de couleur gris rosé,

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 437

dont la consistance égale celle du cerveau. Son aspect sillonné et la-

melleux lui donne un cachet particulier, bien différent de celui du cerveau.

Le cervelet comprend chez l'homme deux parties latérales paires et

symétriques, les hémisphères cérébelleux ou lobes (1-ICv, Fig. 331,

332 et 333) réunis par une partie médiane et impaire qui doit à son aspect

strié ou annelé spécial le nom de vermis, ver, éminence vermiforme, pro-

cessus vermiformes, et à sa situation celui du lobe moyen du cervelet.

(Vs, Vi, Fig. 331, 332, 338, 339, 340, 31l).

Dans la série des mammifères, les hémisphères sont d'autant plus

petits et le vermis d'autant plus saillant crue l'on descend davantage

l'échelle zoologique. Chez les oiseaux, les hémisphères sont rudimen-

laires, le cervelet est réduit au vermis, l'étage antérieur de la protubé-

rance et les pédoncules cérébelleux moyens font défaut; chez les vertébrés

inférieurs, poissons et reptiles, le vermis rudimentaire n'est représenté

que par une lame transversale lisse ou plissée. Au point de vue phylo-

génétique et ontogénétique, le lobe moyen ou vermis représente en effel

la partie primitive et fondamentale du cervelet, il se développe le pre-

mier chez le foetus humain et présente des sillons et des circonvolutions

à une époque où les hémisphères cérébelleux sont encore lisses.

Pour étudier la configuration extérieure du cervelet, il faut ou hier

pratiquer la coupe dite de Meynert (Voy. T. 1er, Fig. 3 et 4), c'est-à-dir(

séparer le manteau cérébral du tronc encéphalique et des corps opto-

striés par une section curviligne qui correspond à l'angle externe du

ventricule latéral et aux sillons marginaux de l'insula, ou encore séparei

le rhombencéphale du cerveau par une coupe horizontale qui passe pai

les pédoncules cérébraux et les tubercules quadrijumeaux.

On constate alors que le cervelet présente une face supérieure inclinée

en dos d'àne (Fig. 312, 310), une face inférieure irrégulière et bombée

(Fig. 332, 333, 3 il) et une grande circonférence. Lorsqu'on le libère de

tronc encéphalique, on voit qu'il présente en outre une face antérieure

(Fig. 334) concave, dans laquelle le quatrième ventricule envoie un diver-

ticule angulaire connu sous le nom de faite, d'angle du toit ou de le

tente du quatrième ventricule.

Face supérieure (Fig. 331, 338, 339, 340, 312). - Vu par sa face

supérieure, le cervelet présente d'après la comparaison des anciens ana.

tomistes l'aspect d'un coeur de cartes à jouer, dont le sommet tronque

est en avant et la base échancrée en arrière.

L'échancrure postérieure, étroite et profonde, loge la faux du cervelet

et porte le nom d'incisure marsupiale (em), d.'incisure marginale posté-

rieure, d'échancrure perpendiculaire postérieure (Vicq d'Azyr), d'incavaturc

perpendiculare commune (Malacarne), incisll1'a Ilta1'supialis, poster loi

cerebellaz· nolch (des Anglais). - L'échancrure antérieure, plus large e

plus étalée que la postérieure, entoure les tubercules quadrijumeaux CI

Valeur phylogéné-

tique de ses parties

constituantes.

Configuration ex-

térienrc.

1 Face supérieure.

; échancrure mar-

supialc.

438 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

]il ci semi-In-

nau P.

Vermis supérieur.

l'isthme postérieur dont la sépare un repli pie-mérien; elle est connue

sous le nom d'incisure semi-lunaire (esl), d'incisure marginale antérieure,

anterior cerebellar nolch (des Anglais) et représente une véritable face

lapissée de lamelles transversales el située au-dessus du toit du qua-

trième ventricule et du hile du cervelet (Fig. : 331, el 33G).

On considère à la face supérieure une partie sagittale médiane et sail-

lante, le vermis supérieur (Vs) ou face supérieure du lobe moyen du cer-

velet, et deux parties latérales obliques en bas et en dehors el légè-

rement concaves, les hémisphères cérébelleux inclinés en versant de toit

ou en dos d'âne.

Le vermis supérieur (Vs) est compris entre l'échancrure semi-lunaire

(esl) ou antérieure, et l'échancrure marsupiale ou postérieure (cm). Beall-

zig. 331. - Le cervelet, recouvert de la pie-mère et de l'arachnoïde, vu par sa face

supérieure. La toile choroïdienne et les plexus choroïdes des ventricules latéraux

(d'après la photographie d'une pièce durcie dans le formol).

131, bourgeon terminal. ein, échancrure marsupiale. - Go, glande pinéale. - le, lame

cornée. - Ll', lobe postérieur du cervelet. LS, lobe supérieur du cervelet. NC, noyau

caudé. - Plch, les plexus choroïdes du ventricule latéral, et leur glomérule (Gll'lclz) situé

dans la région du carrefour ventriculaire. - ssl', sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - Tch,

toile choroidienne. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique. - l'Ci-si,

veine du corps strié. - rG, veine de Galion. - )'6', vermis supérieur du cervelet masqué

en partie par les plis de l'arachnoïde.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 439

conp moins étendue dans le sens sagittal que les hémisphères cérébel-

leux qui le débordent en arrière, le vermis est séparé de chaque côté des

hémisphères cérébelleux par un sillon sagittal très superficiel, le sillon

longitudinal supérieur (sis) droit et gauche (Fig. 339, 31O), simple (lépres-

sion qui loge une des branches principales de l'artère cérébelleuse anté-

rieure. Comme les lamelles cérébelleuses se continuent directement du

vermis sur les hémisphères, comme elles présentent à peine au niveau

des sillons longitudinaux supérieurs une légère encoche, il ne peut donc

pour la face supérieure du cervelet - être question d'un lobe médian

et de deux lobes latéraux dans le sens strict du mot. Nous verrons qu'il

n'en est pas de même à la face inférieure du cervelet.

Le vermis supérieur est convexe d'avant en arrière; il forme à la face

supérieure du cervelet une saillie plus ou moins accusée suivant les sujels,

connue sous le nom de monticule, et qui comprend un sommet ou faite,

le culmen (VCu) et un revers ou pente, le déclive (Vdc) (Fig. 338, 339).

Les anciens anatomisles (Malacarne, Reil, Burdach, Vicq d'Azyr, etc.)

considéraient au vermis une tète, un corps et une queue mince et un peu

effilée. Le corps répondait au culmen, la queue au déclive, la tète s'enfon-

çait dans l'échancrure semi-lunaire et correspondait au lobule central de

Malacarne : elle se terminait sur la valvule de Vieussens par une sorte

de languette, la lingula, découverte en 1776 par Malacarne qui ne croyait

pas à son existence constante, et bien décrite en ] 861 par Stilling.

Les hémisphères cérébelleux débordent le vermis en arrière. Un

sillon transversal profond, le sillon supérieur de Vicq d'Azyr (ssV) (sillon

postérieur et supérieur de quelques auleurs) (Fig. 331, 338, 339) qui

atteint en dedans le fond de l'échancrure marsupialc, divise leur face

supérieure en deux parties inégales. La partie antérieure, la plus volu-

mineuse, est quadrilatérale et légèrement concave; elle correspond au

monticule (culmen et déclive) du vermis supérieur et forme le lobe supé-

rieur (LS). La partie postérieure, beaucoup plus petite, est d'aspect semi-

lunaire ; elle déborde le vermis en arrière, limite l'échancrure marsu-

piale en dedans et constitue le lobe postérieur (LP).

Face inférieure (Fig. 332, 333, 3H). - La face inférieure ou occi-

pitale du cervelet est moins régulière que la face supérieure. Les hémi-

sphères sont plus bombés, plus convexes dans le sens antéro-postérieur

comme dans le sens transversal, ils sont séparés l'un de l'autre par

une profonde scissure sagittale et médiane, la vallée (vallecula seu val-

lella) de Reil, la scissure ou fente médiane du cervelet ou scissure longitu--

dinale médiane, masquée sur le cervelet recouvert de ses méninges par

un vaste pont arachnoïdien qui limite le lac cérébelleux inférieur du

liquide céphalo-rachidien. La vallée de Reil se continue en arrière avec

l'échancrure marsupiale (em) ; elle loge dans sa partie postérieure la

fanx du cervelet, et dans sa partie antérieure le bulbe rachidien; son

fond est occupé par le vermis inférieur (Vi). Pour apercevoir ce dernier

Parties consti-

tuantes.

Hémisphères céré-

belleux.

w

Face inférieure.

Vallée de Reil.

440 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

\'rrmi infriear. ?

Parties consti-

tuantes.

dans toute son étendue, il faut enlever le pont arachnoïdien, relever le

bulbe en haut et en avant ou encore le sectionner au voisinage du sillon

bulbo-protubérantiel (Fig. 332). Le vermis inférieur se présente alors

sous l'aspect d'une éminence très convexe dont la partie postérieure se

continue avec le vcrmis supérieur, dont la partie anlérieure s'enfonce

profondément entre les deux hémisphères cérébelleux et fait saillie

dans le 4° ventricule.

Lorsqu'on enlève la pie-mère et qu'on écarte les hémisphères, on con-

state que le vermis inférieur, qui porte encore le nom de processus ou émi-

nence vermiforme ou vermiculaire inférieur, est plus volumineux, plus large

et mieux délimité que le vermis supérieur. Il constitue une saillie

cruciale, une sorte de pyramide à quatre pans, couverte de lamelles trans-

versales et présentant quatre crêtes saillantes, dont l'une est antérieure,

l'autre postérieure, les deux autres externes (Fig. 3 i e).

Le sommet de la pyramide est connu sous le nom de pyramide lamineuse

de Malacarne (Pyc). Les crêtes externes ou latérales se prolongent de

chaque côté dans l'épaisseur des hémisphères en formant les expansions

ou les ailes de la pyramide. La crête postérieure se porte obliquement

en haut et en arrière, et s'unit au vermis supérieur dans le fond de

l'échancrure marsupiale, au niveau des lames transversales d'Arnold

(Fig. 332). La crête antérieure, se porte en avant et en haut, fait saillie

Fin. 332. - Face inférieure du cervelet recouvert de la pie-mère, après ablation de

l'arachnoïde, et section du bulbe au-dessous du sillon bulbo-prolubéranliel.

Aci, artère cérébelleuse inférieure. - B, bulbe rachidien. - em, échancrure marsu-

piale. -eoc, empreinte jugulaire. - llCv, hémisphères cérébelleux. - Ll, lobe inférieur.

Ll', lobe postérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur. 7'yc, pyramide de Malacarne. -

sli, sillon longitudinal inférieur. - l'i, vermis inférieur.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 441 1

dans la cavité du 4e ventricule dont elle est séparée par l'épendyme ven

triculaire, la toile et les plexus choroïdiens du 4e ventricule (Fig. 336).

Elle comprend deux lobules nettement délimités : le nodule (No) en

avant, et la luette (Uv) en arrière (Fig. 31).

Deux profonds sillons, convexes en dehors, les sillons longitudinaux

(sli) droit et gauche, séparent de chaque côté le vermis inférieur des

hémisphères cérébelleux. Profonds en avant où ils aboutissent au nid de

pigeon ou d'hirondelle (Voy. Fig. 315 et p. 471), ils deviennent plus super-

ficiels en arrière et sont constamment interrompus au niveau de leur

point le plus convexe par les ailes ou expansions latérales de la pyra-

mide de Malacarne. Quelquefois ils éprouvent une seconde interruption

par un lobule superficiel qui unit le lobe semi-lunaire inférieur au

tubercule valvulaire (Voy. p. 169).

Les hémisphères cérébelleux qui débordent le vermis inférieur en

arrière, le recouvrent en dedans et en avant et se rendent dans cette

région en une saillie ovalaire, oblique en arrière et en dedans, très

rapprochée de celle du côté opposé et qui plonge dans le trou occipital

avec le bulbe rachidien en arrière duquel elle est située. Cette saillie,

que nous désignerons sous le nom d'éminence occipitale, est séparée du

reste de l'hémisphère cérébelleux par une empreinte semi-lunaire con-

cave en dedans, }' empreinte jugulaire de Henle (lî21l)i-essioj ? tgzila2,i.9) (eoc,

Fig. 332) qui correspond au rebord du trou occipital et au tubercule jugu-

laire de l'occipital; elle commence sur les parties latérales de la vallée

de Reil, en avant des ailes de la pyramide, puis se porte en avant et en

dehors, et se termine en arrière d'un petit lobule nettement circonscrit,

situé à la partie antéro-inférieure du pédoncule cérébelleux moyen et

connu sous le nom de flocculus (Floc), de lobule du nerf vague ou pneu-

mogastrique (Vicq d'Azyr). Un profond sillon, le sillon inférieur de Vicq

d'A ? yr (siV, Fig. 333), l'homologue du sillon supérieur, divise la face

inférieure de l'hémisphère en deux parties inégales : l'une postérieure,

plus petite, qui appartient au lobe postérieur (LP) ; l'autre antérieure,

plus volumineuse, qui comprend le lobe inférieur du cervelet (LI). En

dedans de ce dernier, on trouve un petit lobe très bien délimité, situé en

arrière du bulbe rachidien; il surplombe le vermis inférieur et plonge

dans le trou occipital. C'est l'amygdale (Amg), la tonsille des anciens

auteurs, qui doit encore à ses rapports le nom de lobule du bulbe rachidien.

Grande circonférence. - La grande circonférence du cervelet

comprend quatre bord ? dont deux sont antérieurs et deux postérieurs,

et six angles qui sont antérieurs, postérieurs et externes.

Les bords antérieurs, (Fig. 333) obliques en arrière et en dehors, lon-

gent le bord supérieur du rocher; ils présentent un sillon large et superfi-

' ciel en dedans, mince, effilé et profond en dehors, le sillon marginal

antérieur (sma), qui loge le pédoncule cérébelleux moyen et sur lequel

s'implantent à angles plus ou moins droits les sillons et lamelles des

faces supérieure et inférieure du cervelet.

Lira

1 Ienllsphères céré-

belleux.

]'niinence occipi-

tale.

,

Grande circonfé-

rence.

Bords.

442 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les [bords très épais, obliques en arrière et en dedans,

décrivent une courbe à convexité postérieure et correspondent à la partie

horizontale du sinus latéral. Un profond sillon, le grand sillon circonfé-

Fig. 333. -L'espace opto-pédollculaire et le rhombencéphale vu par sa face inférieure,

,.[après ablation de la pie-mère (d'après la photographie d'une pièce durcie dans le

formol).

Amr/, lobe tonsillaire ou amygdale. El, éminences latérales du tuber cinereum. Es,

éminence vasculaire ou médiane du tuber cinereum. Floc, flocciilus ou lobule du nerf

pneumogastrique. lf, tige de l'hypophyse. /-<< ? , lobe digastrique. - Lgr, lobe grêle.

- Lsli, lobe semi-lunaire inférieur. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. - Il, pied du

pédoncule cérébral. - Py, pyramide antérieure du bulbe. - Pyc, pyramide de Malacarne.

- l'Z ri, diverticule latéral du 41 ventricule. .;il', sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - spop,

sillon post-pyramidal. ssf, sillon sous-llocculnire. - Tm, tubercule mamillairc. - Tmu,

tubercule mamillaire accessoire. - II, nerf optique, son chiasma (xll) et sa bandelette. -

III, nerf moteur oculaire commun. - l', nerf trijumeau. - 1'l, nerf moteur oculaire

externe. - Vît, nerf facial. - VIII, nerf auditif. - IX, nerf glossopharyngien. - .Y, nerf

pneumo-gastrique. XI, nerf spinal. - lll, nerf grand hypoglosse.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 4M

rentiel de Vicq d'Azyr (scf) (Fig. 338, 340, 32) ou grand sillon horizon-

1(il de Reil, parcourt le bord postérieur, se jette en dehors dans le sillon

marginal antérieur et s'enfonce en dedans dans le fond de l'échancrure

marsupiale pour se continuer avec le sillon de même nom du côté

opposé. Ce sillon sépare la face supérieure de la face inférieure de l'hé-

misphère. Il ne correspond pas rigoureusement au bord postérieur du

cervelet, mais empiète un peu en dedans sur la face supérieure, en dehors

sur la face inférieure.

Les angles antérieurs sont situés il l'union de l'échancrure semi-

lunaire et du bord antérieur; les angles externes, il l'union des bords

antérieurs et postérieurs; les angles postérieurs, à l'union des bords posté-

rieurs et de l'échancrure marsupiale.

Dans le sens transversal, le cervelet mesure 10 il Il 1 centimètres entre

les deux angles externes. Il mesure, dans le sens sagittal, 3 il 4 centimètres,

au niveau du vermis, entre les deux échancrures, et 5 il G centimètres sur

les hémisphères de l'angle antérieur à l'angle postérieur. Son épaisseur

ne dépasse guère 4 il centimètres, sur les points les plus bombés des

hémisphères.

Face antérieure. Lorsque par une coupe oblique en arrière et

en dedans on sectionne de chaque' côté les trois pédoncules cérébelleux

et qu'on sépare le cervelet du tronc encéphalique, on constate qu'il pré-

sente une véritable face antérieure concave en avant et qui embrasse

['isthme postérieur, la protubérance et le bulbe rachidien.

Celte face présente à sa partie centrale le diverticule angulaire du toit

du quatrième ventricule (Fig. 331); de chaque côté, le hile du cervelet

(hCv); et à sa périphérie, l'extrémité antérieure du vermis supérieur,

représenté par le lobule cenlral (Le) el la lingula (Lg), l'extrémité anté-

rieure du vermis inférieur qui correspond au nodule (No) et il la luette

(Uv), enfin la face antérieure des amygdales (Amy).

Le hile du cervelet est constitué par la section des trois pédoncules

cérébelleux; il représente le point d'émergence ou la porte de sortie des

pédoncules cérébelleux (Ansgangspforte de Stilling). Si la coupe qui a

isolé le cervelet du tronc encéphalique passe en arrière du trijumeau

(côté gauche de la Fig. 331.). la surface de section intéresse les trois pédon-

cules cérébelleux au niveau du point où, intimement unis, ils pénètrent

dans la masse blanche des hémisphères. Mais pour peu que la coupe

passe en avant du trijumeau (côté droit de la Fig. 33, il est en général

facile de reconnaître dans le hile du cervelet la surface de section propre

a chacun des pédoncules. Le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes) occupe

la parlie supérieure et interne dn hile; sa surface de section est ovalaire

el (le haut en bas; il est situé au-dessus de la tente ou voûte du

4'' ventricule qu'il concourt à former, et réuni il celui du côté opposé par

la valvule de Vieussens (VV) et la lingula (Lig). En dehors et au-dessous

du pédoncule cérébelleux supérieur se trouve la surface de seclion irré-

An;lra.

FacC' antél"lcul'l'.

Diverticule du

41- ventricule.

Hile du cervelet.

444

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

giilièrenient arrondie du volumineux pédoncule cérébelleux moyen (Pcm),

adhérant en haut au pédoncule cérébelleux supérieur, en bas et en

dedans au pédoncule cérébelleux inférieur. Les pédoncules cérébelleux

moyens séparent le diverticule latéral du quatrième ventricule (PIN71) et

le tlocculus (Floc) du lobe supérieur du cervelet, puis pénètrent dans le

sillon marginal antérieur dont ils occupent le fond. La surface de section

du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) est plus étendue que celle du

pédoncule cérébelleux supérieur, mais beaucoup plus petite que celle du

pédoncule cérébelleux moyen. Elle esl ovalaire, aplatie de haut en bas

et présente une face inférieure libre et inlraventrieulaire qui concourl à

limiter le diverticule latéral du quatrième ventricule (rlV<.) et qui se coude

ensuite brusquement en bas et en dedans pour se continuer avec le corps

restiforme.

Fin. 334. - Face antérieure et hile du cervelet après ablation du tronc encéphalique.

La cavité du quatrième ventricule est colorée en rose. - D'après la photographie

d'une pièce durcie dans le formol.

.1mr¡, amygdale ou tonsille cérébelleuse. - Floc, flocculus ou lobule du nerf vague.

pFloc, pédoncule du flocculus. - hCv, hile du cervelet. Le, lobe central, Le', ailes du

lobe central. - Ldg, lobe digastrique. - Lgr, lobe grêle. At ? lingula. - Lca, lobe qua-

drilatère antérieur. - Lqp, lobe quadrilatère postérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur.

- Lsls, lobe semi-lunaire supérieur. - No, nodule. - l'es, pédoncule cérébelleux supé-

rieur. - l'ci, pédoncule cérébelleux inférieur. - pédoncule cérébelleux moyen. -

1'11'" diverticule latéral du il ventricule. - sef, grand sillon circonférentiel du cervelet. -

siV, sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - sma, sillon marginal antérieur. - spon, sillon post-

nodulaire. - spop, sillon post-pyramidal. - sprp, sillon pré-pyramidal. ssf, sillon sous-

flocculaire. - ssl, sillon semi-lunaire. - ssl', sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - Uv, luette.

- VT, valvule de Tarin. - 1T, valvule de Vieusscns. - VII, nerf facial. - VIII, nerf

auditif.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 445

LOUES, LOBULES ET LAMELLES DU CERVELET

Toute la surface du cervelet est parcourue de sillons curvilignes, rap-

prochés, sensiblement parallèles, et en général concentriques à l'échan-

crure semi-lunaire. Cette disposition concentrique est surtout manifeste à

la face supérieure du cervelet (Fig. 338) et dans la région postéro-externe

de la face inférieure (Fig. 333). Dans la région antéro-interne de cette

face, la courbe des sillons se redresse et se rapproche d'autant plus du

plan sagittal que les sillons sont plus internes; c'est ainsi que le lobule

digastrique est parcouru de sillons dont la concavité regarde en dedans et

un peu en avant et que les sillons de l'amygdale sont presque antéro-

postérieurs (Fig. 333).

Sur un cervelet recouvert de la pie-mère (Fig. 331), ces sillons parais-

sent tous égaux en profondeur, mais en les écartant ou en pratiquant des

coupes sagittales du vermis ou des hémisphères (Fig. 336, 358, 359), on

constate qu'ils pénètrent à des profondeurs très inégales et segmentent le

cervelet en lobes, lobules, lames el lamelles ou circonvolutions. Les plus

profonds pénètrent jusqu'au noyau blanc central du cervelet et séparent

les lobes et les lobules; les sillons superficiels servent à délimiter les

lames et les lamelles.

Les sillons profonds, inle1'lobaires ou interlobulaires occupent en géné-

ral toute la largeur du cervelet et appartiennent à la fois au vermis el

aux deux hémisphères. Mais leur profondeur n'est pas forcément la même

dans tout leur trajet : tel sillon profond au niveau des hémisphères devient

superficiel au niveau du vermis, et, vice versa, tel sillon profond du vermis

devient superficiel dans les hémisphères. Leur symétrie n'est en outre

jamais absolue, et il est fréquent de voir, en particulier au niveau du ver-

mis supérieur, des sillons interlobulaires du côté droit, par exemple, se

porter non dans le sillon homologue gauche, mais dans le sillon situé en

arrière ou en avant du lobule qu'il délimite. D'autres fois, ce sillon se bifur-

que, une branche se continue avec le sillon homologue du côté opposé,

l'autre se rend dans le sillon interlobulaire suivant ou dans l'intérieur du

lobule qu'il dédouble. Il résulte de cette disposition que les lobes et lobules

limités par ces sillons sont loin d'être symétriques; tantôt la partie hémi-

sphérique gauche d'un lobule du vermis est épaisse et très développée,

tandis que la moitié hémisphérique droite est mince et tapissée de moins

de lamelles; tantôt un lobule, épais à droite, est dédoublé ou fait défaut

à gauche, et vice versa.

L'asymétrie des lobules porte non seulement sur leur forme et leur

étendue, mais encore sur le nombre, la direction, le trajet et les con-

nexions des lames et des lamelles qui les tapissent.

Le parallélisme des sillons superficiels n'est jamais en outre absolu :

il est fréquent de rencontrer à la face supérieure et surtout à la face

inférieure du cervelet un nombre plus ou moins considérable de sillons

Les sillons curv i-

Igncs du ccrv clct.

Leur profondeur

variable.

Sillons profonds

mtcrlolJail'c et¡utcI'-

lobulaire.

Leurs variétés

nombreuses et leur

asymétrie en passant

du vermis sur les

hémisphères.

Sillons supcrli-

ciels.

446 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ils délimitent les

lames et lamelles des

lobes et lobules du

cervelet.

Variétés d'aspect,

de largeur . de

nombre, d'épaisseur

des lames et lamelles

du cervelet.

Asymétrie de» rc-

gions vermienne et

hémisphérique des

lobes cérébelleux.

interlamaires ou inlerlamellaires, qui se jettent obliquement ou à angle

presque droit dans un sillon interlobaire ou interlobulaire. Dans l'immense

majorité des cas, ces sillons limitent une circonvolution ou une lamelle,

superficielle dans une partie de son trajet et qui s'enfonce ensuite dans

la profondeur du sillon interlobaires pour en tapisser une de ses faces ou

l'une et l'autre de ses faces. Les sillons interlobaires et interlobulaires

sont en effet sillonnés de lames et de lamelles, voire même de lobules,

cachés dans la profondeur du sillon et qui triplent et quadruplent ainsi

l'écorce cérébelleuse visible àla surface (Fig. 336, 339, 3111, 31-3). Quelques-

unes de ces lames et lamelles profondes font suile aux lames superfi-

cielles ; d'autres sont profondes dans tout leur trajet, longent l'une des

lèvres du sillon ou se portent obliquement d'une lèvre à l'autre du même

sillon (Fig. 341 et 343), disposition déjàsignalée et liguréeparVicqd'Axyr.

Les lames et les lamelles n'appartiennent pas nécessairement à toute

la largeur d'un lobe ou d'un lobule cérébelleux; elles peuvent n'appartenir

qu'au vermis ou à un seul hémisphère, elles peuvent être superficielles

au niveau de l'hémisphère droit et devenir profondes au niveau ou au delà

du vermis, et vice versa. L'épaisseur, la hauteur, la largeur, l'étendue des

lamelles ne sont pas partout les mêmes. On trouve des lamelles beaucoup

plus larges, beaucoup plus étroites, beaucoup plus étendues que d'autres;

on en trouve qui sont épaisses par place, d'autres qui sont minces par

place, en particulier au niveau de leurs points de terminaison où elles dimi-

nuent graduellement et s'effilent; on trouve les lamelles qui se divisent

dichotomique ment ou tricholomiquement, une lamelle large donnant

deux à trois lamelles étroites ; on en trouve qui se fusionnent au nombre

de deux à dix, ou vingt ou davantage, au niveau d'un point de terminaison

commun. Dans ce dernier cas, on voit en général des lamelles qui lapis-

sent les faces superficielle et profonde d'un lobule s'implanter à angle

droit sur une lamelle de concentration commune à trajet vertical ou

sagittal. C'est ce que l'on observe par exemple à la face inférieure du

cervelet où les hémisphères sont séparés de chaque côté du vermis par un

sillon sagittal profond, ou encore dans la région postérieure du cervelet où

les lobes très développés dans leurs parties hémisphériques possèdent une

partie médiane très réduite (Fig. 341 el 343).

De cette façon s'explique l'inégale épaisseur que peuvent présenter les

lobes et lobules du cervelet dans leur partie hémisphérique et dans leur

partie médiane : tel lobe, très épais au niveau du vermis, ne présente que

des parties hémisphériques rudimentaires, comme la lingula et le lobule

central par exemple (Fig. 337); tel lobe, très épais au niveau des hémi-

sphères, se réduit dans sa partie médiane à un petit lobule insignifiant t

ou encore à quelques lamelles situées dans la profondeur du sillon : c'est

ce que l'on observe dans la région postérieure du cervelet; ici, grâce au

développement considérable des hémisphères qui dépassent le vermis en

arrière, les volumineux et épais lobes semi-lunaires (Lsli, Lsls) ne sont

réunis l'un à l'autre que par de minces lames transversales, telles que le

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. -117

bourgeon terminal (Bt) el le tubercule va/vu/aire (Tv. Fig. 311) tandis

que le lobule grêle n'est représenté dans le vermis que par les quel-

ques lamelles qui tapissent le fond du sillon post-pyramidal.

Les sillons profonds, qui atteignent la substance blanche centrale,

subdivisent le cervelet en un certain nombre de lobes plus ou moins volu-

mineux, dont la connaissance est indispensable à une bonne étude topo-

graphique du cervelet. Une classification rationnelle serait facile à établir,

si les sillons profonds du vermis conservaient leur profondeur dans les

hémisphères, et vice versa. Nous avons vu qu'il n'en est rien. Les sillons

du vermis, grâce au peu de développement de sa substance blanche cen-

trale, sont en général plus profonds que ceux des hémisphères; cette

particularité est surtout évidente pour les sillons des parties supérieure et

inférieure du cervelet, elle l'est moins pour ceux de la partie postérieure.

La partie postérieure des hémisphères prend en effet un développement

considérable et déborde en arrière, dans une étendue de deux à trois cen-

timètres, la partie correspondante du vermis située dans le fond de

l'échancrure marsupiale : il s'ensuit forcément que les sillons de cette

région sont plus profonds dans les hémisphères que dans le vermis. Les

hémisphères possèdent en outre un nombre beaucoup plus considérable

de sillons profonds que le vermis, ainsi que le montre la comparaison

des Fig. 358 et 359 intéressant une coupe sagittale du vermis et une

coupe sagittale des hémisphères. Le vermis présente un aspect nettement

trifolié; les sillons des hémisphères, au nombre de 12 à 14, s'implantent

par contre radiairement autour de la masse blanche centrale des hémi-

sphères dont le développement est considérable.

Ceci posé, on comprend combien peuvent être variables les appréciations

des auteurs sur le nombre des lobes et lobules du cervelet. Un tel décrit

trois lobes au vermis; un autre lui en assure huit à neuf. Les uns décrivent

cinq lobes aux hémisphères, les autres neuf à dix.

En présence de cette difficulté, il est logique d'admettre avec Kôlliker

une classification embryologique et de choisir comme type le vermis qui

est le lobe fondamental dans la série, se développe le premier chez

l'homme el montre le premier des sillons, qui plus tard s'étendent aux

hémisphères.

Külliker a montré qu'au troisième mois de la vie intra-utérine, quatre

sillons principaux divisaient le vermis en cinq segments ou régions pri-

mitives qui sont : 1° le vermis supérieur; 2° les lames transversales ;

3° la pyramide; i° la luette ou uvula; 5° le nodule.

En s'étendant aux hémisphères, vers le quatrième mois de la vie intra-

utérine, les quatre sillons principaux délimitent de chaque côté : 1° le

lobe quadrilatère ; 2° le lobe postérieur de Henle ; 3° le lobe inférieur ou

digastrique; k0 l'amygdale; 5° le flocculus.

Vers la fin du quatrième et dans le cours des cinquième et sixième

mois apparaissent les lobes secondaires qui sont, du côté du vermis : 1° la

lingula; 2° le lobule central; 3° le culmen ; 4° le déclive; ;)0 la lame trans-

Les sillons pro-

fonds no pew cnt

servir de base à une

classification des lo-

lcs dn cervclet.

Classification.

l.cs cmy lulc 1ri-

mordiaux.

Lf ? 10\'( ? ? ccon

daires.

1118 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Homologie em-

bryogénique.

Mode d'agence

ment des lamelle;

propres à chaque

lobe.

Mode propre au

lobe supérieur.

versale supérieure (folium cacuminis) ; 6° les lames transversales infé-

rieures (tuber valvul), et du côté des hémisphères, la subdivision du

lobe quadrilatère en régions antérieure et postérieure et celle du lobe

postérieur en lobe semi-lunaire supérieur, lobe semi-lunaire inférieur et

lobe grêle.

Il résulte de ces données embryologiques que le lobe quadrilatère, le

lobe grêle, les lobes semi-lunaires ne sont pas l'homologue du lobe digas-

trique, de l'amygdale et du flocculus. La pyramide, la luette, le nodule,

qui représentent des lobes primordiaux, correspondent en effet à l'en-

semble du monticule, du lobule central et de la lingula, de sorte que le

flocculus, par exemple, est l'homologue des deux lobes semi-lunaires et

du lobe grêle, ou encore du lobe quadrilatère, en y joignant les ailes du

lobule central et les freins de la lingula.

Au point de vue embryologique, le cervelet comprend donc cinq lobes

primordiaux que nous désignerons, en mettant à contribution les recher-

ches de Henle, Iiüllil : er et Schafer, d'après leur situation sous les noms

suivants :

1° Lobe supérieur, ou lobe de la masse principale du vermis;

2° Lobe postérieur, ou lobe des lames transversales ;

3° Lobe inférieur, ou lobe de la pyramide ;

4° Lobe inféro-interne, ou lobe de la luette ;

5° Lobe inféro-anlérieur, ou lobe du nodule.

Les trois derniers lobes restent indivis ; le lobe supérieur se frag-

mente en quatre lobes secondaires, le lobe postérieur en deux, soit un

total de neuf lobes inégaux de forme, d'aspect, de dimension et de volume,

qui empruntent leur nom à la partie correspondante du vermis et qui com-

prennent chacun une partie médiane ou vermienne et deux parties laté-

rales ou hémisphériques.

Le tableau ci-contre, résume la classification embryologique du cer-

velet en lobes primordiaux et lobes secondaires, les parties du vermis et

des hémisphères appartenant à chacun de ces lobes ainsi que les sillons

qui les séparent.

A l'appui de cette classification des circonvolutions du cervelet, basée

sur l'embryologie, que nous proposons, nous pouvons encore invoquer :

1° la disposition particulière, caractéristique, que présente la région du

vermis dans chacun de ces cinq lobes primordiaux; 2° le mode d'agence-

ment spécial de leurs lamelles dans la région vermienne et dans la région

hémisphérique (Fig. 335).

Dans le lobe supérieur (LS), la région moyenne ou vermienne (V)

est intimement soudée dans toute sa largeur aux régions hémisphériques

(Il) et forme avec cette dernière un tout inséparable. Les lamelles se

portent directement d'un pédoncule cérébelleux moyen à l'autre, el

éprouvent à peine de chaque côté du lobe médian une légère inllexion

qui sert à délimiter le vermis des hémisphères.

Dans le lobe postérieur (LP), le développement du vermis (V) est rudi-

1050 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Mode propre au

lobe postérieur.

Mode propre au

lobes inférieurs.

Crêtes d'union des

segments vermien

et hémisphérique des

lobes inférieurs.

mentaire, celui des hémisphères (Il) considérable. Cette disproportion

dans leur développement réciproque entraîne un mode d'agencement spé-

cial de leurs lamelles. Les nombreuses lamelles des hémisphères ne se

continuent plus directement avec celle du vermis, ainsi que cela s'observe

dans le lobe supérieur, mais s'implantent sur une ou deux lamelles de

concentration commune qui, elles, se continuent directement avec une

des lamelles du vermis; seules les lamelles les plus profondes, situées

au voisinage du pédicule d'in-

sertion du lobe postérieur sur

la substance blanche centrale

du cervelet, se continuent

directement avec celles de la

région du vermis (Fig. 335).

Les trois lobes inférieurs

(LL) (lobe inférieur propre-

ment dit, lobe inféro-interne,

lobe inféro-autérieur) se dis-

tinguent du lobe supérieur et

du lobe postérieur par l'in-

dépendance de leur partie

médiane ou vermienne (V).

Celle-ci se présente sous l'as-

pect d'une petite masse ver-

ticale, plus ou moins sail-

lante, limitée de chaque côte

par les profonds sillons lon-

gitudinaux inférieurs droit

et ! gauche et reliée aux parties

hémisphériques (II) par une

mince lamelle de substance

blanche, sorte de crête d'union

ou de pédoncule de iorme et d'aspect variés. Celle indépendance presque

complète du vermis et des parties hémisphériques correspondantes en-

traîne un mode d'agencemenl tout particulier des lamelles cérébelleuses

qui ne passent jamais directement du vermis sur les parties latérales,

mais se comportent dans' l'une et l'autre région comme celles de la

région hémisphérique du lobe postérieur. Les lamelles hémisphériques

s'implanlenl sur une lamelle de concentration commune; celles du

vermis se comportent de même et s'implanlent de chaque côté, il angle

droit ou aigu, à une lamelle commune plus ou moins oblique.

Comme dans les trois lobes inférieurs, le vermis est toujours situé à

une certaine distance des régions hémisphériques, la fusion de ces lamelles

communes se fait par l'intermédiaire d'un pédoncule, d'une crête d'union

(c) plus ou moins étendue et formée de substance blanche incomplète-

ment revêtue par l'écorce cérébelleuse (Fig. 31 ? ). La crête d'union du lobe

Fic. 33 ? - .\lode d'agencement, des lamelles propre

aux différents lobes du cervelet.

LS, lobe supérieur. - LP, lobe postérieur. - Ll,

lobe inférieur- ? région hémisphérique. V,

région vermienne. - c, crête d'union qui relie dans

les lobes inférieurs du cervelet la région vermienne

à la région hémisphérique.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 451

inférieur proprement dit ou lobe de la pyramide (ailes de la pyramide)

(.pic) est la plus accusée, mais elle est peu étendue dans le sens trans-

versal. La crête d'union du lobe inféro-interne (Uv), plus mince el plus

étendue, unit la luette à l'amygdale et concourt à former le nid de pigeon

ou d'hirondelle. Quant à la crête d'union du lobe inféro-antérieur (VT),

elle se réduit à un mince voile membraneux qui porte le nom de valvule

de Tarin et unit la luette au flocculus.

Si le mode d'agencement des lamelles des trois lobes inférieurs est

le même, ces lobes diffèrent toutefois les uns des autres par l'élendue

de la crête d'union qui est d'autant plus grande que le lobe est plus

antérieur.

I. LOBE SUPÉRIEUR OU LOBE DE LA MASSE PRINCIPALE DU VERMIS

Le lobe supérieur comprend la partie du cervelet située au-dessus du

quatrième ventricule et en avant d'une ligne courbe qui atteint le fond

de l'échancrure marsupiale; il appartient à la fois à la face supérieure et

à la facc antérieure du cervelet.

Limité en avant par la profonde incisure semi-lunaire qui sépare le

cervelet des tubercules quadrijumeaux, de chaque côté par les sillons

marginaux antérieurs (sma) (Fig. 334) dont il forme la lèvre supérieure,

en arrière par le sillon supérieur de Vicq d'Azyr (ssV) qui le sépare du

lobe postérieur, le lobe supérieur constitue un des lobes les plus volumi-

neux du cervelet. Trois sillons profonds qui atteignent la substance

blanche centrale du cervelet le divisent en quatre lobes secondaires; ce

sonl, d'avant en arrière : 1° le lobe de la lingula, 2° le lobe central, 3° le

lobe du culmen, 4° le lobe du déclive. De même forme, mais de dimen-

sions fort variables, ces quatre lobes secondaires sont tous disposés en

croissanl, décrivent une courbe concave en avant et concentrique à l'échan-

crure semi-lunaire et sont d'autant plus volumineux qu'ils occupent une

situation plus postérieure (Fig. 336). Leurs parties hémisphériques se

fusionnent complètement et sur toute leur hauteur à la partie correspon-

dante du vermis. de telle sorte que les lamelles des hémisphères passent

directement sur le vermis, le point de séparation étant représenté par une

simple encoche qui appartient aux sillons longitudinaux supérieurs. Cette

fusion constitue un caractère commun à tous les lobes développés aux

dépens de la masse principale du vermis et les différencie nettement des

lobes des régions inférieure et postérieure du cervelet.

Sillons principaux du lobe supérieur. - Les sillons qui limitent

ces quatre lobes secondaires sont le sillon précentral, le sillon post-central

et le sillon transverse antérieur des anciens auteurs, ou sillon préclival de

Schafer, ou sillon supérieur et antérieur. Ils présentent comme caractère

commun d'être concentriques à l'échancrure semi-lunaire, de se terminer

Lobe supérieur.

Limites.

Lobes secondai'es

Leurs caractère

communs.

Sillons limitant

4M ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 336. Les lobes primordiaux et les secondaires du vermis : lingula, lobe central,

culmen, déclive, bourgeon, terminal (Bt), tubercule valvulaire (Tub. valv.), pyra-

mide, luette et nodule vus sur une coupe sagittale du rhombencéphale passant par

le plan sagittal médian du cervelet. Le lobe supérieur est coloré en bleu, le lobe

postérieur en rose, les lobes inférieur, inféro-interne et inféro-antérieur en jaune.

Méthode de Weigert. - 2/1 Grandeur nature.

Et, bourgeon terminal. - bh, branche horizontale de l'arbre de vie du vermis. - bv,

branche verticale de l'arbre de vie du vermis. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. -

fai, fibres arciformes internes du bulbe. - NCB, noyau du cordon de Burdach. - NCG,

noyau du cordon de Goll. - Nci, noyau central inférieur. - Nfl, noyau du funiculus teres.

- Noi, noyau juxta-ohvaire interne. - Nrl, noyau réticulé de la calotte. - NXII, noyau

de l'hypoglosse. - Oi, olive inférieure. - 1'IeM, plexus choroïdes du 4° ventricule. - Py,

pyramide antérieure du bulbe. - Rm, ruban de Reil médian. - Sbc, substance blanche

centrale ou noyau blanc central du vermis. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq

d'Azyr. - Sgc, substance grise centrale du .4' ventricule. - Sgc', substance grise centrale

péri-épendymaire. - spo, sillon post-central. -spop, sillon post-pyramidal. - sprp, sillon

prépyramidal. - SR, formation réticulée de la calotte. - ssV,, sillon supérieur de Vicq

d'Azyr. - sla, sillon transverse antérieur. - straVIII, stries acoustiques. - Slrc, stratum

complexum. - Slrp, stratum profundum. - Sirs, stratum superficiale de l'étage antérieur

de la protubérance. - Tch, membrane obturatrice du 4' ventricule. - fV4, diverticule

angulaire du 4' ventricule (Va). - VI', voie pédonculaire. - W, valvule de Vieussens. -

IXd, faisceau solitaire, racine descendante du nerf glossopharyngicn.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 453

dans le sillon marginal antérieur, d'atteindre la substance blanche cen-

trale du cervelet, et d'être plus profonds dans leur partie moyenne que

dans leur parties hémisphériques (Fig. 338 et 339).

Le sillon précentral est le moins profond et le plus antérieur; il sépare

le lobe de la lingula du lobe central (Fig. 336) et devient rapidement

superficiel sur ses parties latérales, où il sépare les ailes du lobe central

des freins de la lingula. Il se termine de chaque côté dans la partie interne

du sillon marginal antérieur et se continue en haut avec le profond sillon

qui sépare le cervelet des tubercules quadrijumeaux.

Le sillon post-central (spo) sépare le lobe central du lobe du culmen;

comme le sillon précédent, il devient rapidement superficiel dans ses parties

hémisphériques et se termine en dehors dans le sillon marginal antérieur,

immédiatement en arrière du sillon précentral. Dans la région du vermis,

il atteint généralement la masse blanche centrale du vermis (Fig. 336) et

sépare le lobe central de la branche verticale de l'arbre de vie du vermis.

Dans quelques cas, sa profondeur est moindre, le lobe central s'implante

dans ces cas sur la branche verticale de l'arbre de vie médian et semble

n'être qu'une dépendance du lobe dn culmen.

Le sillon transverse antérieur ou sillon préclival (sta) est le sillon le

plus profond et le plus étendu du lobe supérieur. Il entaille profondément

le monticule et le lobe quadrilatère, sépare le lobe du culmen du lobe du

déclive, décrit une courbe à convexité postérieure très accusée, et se jette

à angle droit dans le tiers interne du sillon marginal antérieur (Fig. 334).

Il atteint sa plus grande profondeur dans la région du vermis où il sépare,

comme le montrent les coupes sagittales (Fig. 336), la branche verti-

cale de l'arbre de vie médian (bv) de la branche horizontale (bh), puis

diminue rapidement de profondeur dans la région hémisphérique. Les

deux lèvres de ce sillon sont tapissées non seulement de lames et de

lamelles, comme les lèvres des sillons pré et post-centraux, mais de véri-

tables lobules recouverts de nombreuses lamelles et dont quelques-uns

sont extrêmement saillants. Ces lobules profonds sillonnent obliquement

le fond du sillon et deviennent exceptionnellement superficiels. Ils se

portent de la face postérieure du lobe du culmen à la face antérieure du

lobe du déclive et représentent de véritables lobules de passage profonds,

tout à fait comparables aux plis de passage profonds de l'écorce cérébrale.

Loues secondaires. Ces lobes, au nombre de quatre, sont : le lobe de

la lingula, le lobe central, le lobe du culmen et le lobe du déclive.

I. Lobe de la lingula : lingula (Lig) et freins de la lingula

(Lig') (Fig. 334, 336 et 337). Le lobe de la lingula est profondément

situé dans l'échancrure semi-lunaire et appliqué sur les deux tiers infé-

rieurs de la valvule de Vieussens (Fig. 337), entre les deux pédoncules

cérébelleux supérieurs qu'il recouvre à sa base. Pour l'apercevoir il faut

ou bien renverser le lobe supérieur en arrière, ou enlever à l'aide de ciseaux

Sillon preucatral.

Sillon post-central

Sillon trans vei (

antérieur.

Sa profondeur.

Les lames qui ta

pissent ses I(` l'CS

Lobe de la lingula

15r ANAiTOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Aspect et volume.

Freins dC la hn-

gula.

Son adhérence à la

valvule de Vieus-

scns.

Les lames et la-

melles de sa facc

postérieure.

le lobule central et le lobule du culmen (Fig. 337), ou encore pratiquer

une coupe sagittale médiane (Fig. 336).

Le lobe de la lingula se présente alors sous l'aspect d'un petit lobe

triangulaire qui mesure sur la ligne médiane, dans le sens vertical, 8 à

12 millimètres et au niveau de sa plus grande largeur 45 à 60 millimètres

dans le sens transversal. Il comprend une partie médiane qui appartient

au vermis et constitue la linaula proprement dite, découverte par Mala-

carne, et deux par-

ties latérales min-

ces et effilées, les

freins de la lin-

gula (Lig'), dé-

crites par Stilling

en 1865 et qui re-

présentent la par-

lie hémisphérique

rudimentaire de ce

petitlohe(Fig.337).

La face anté-

rieure fait corps

avec la valvule de

Vieussens etadhère

intimement à la

base, des pédoncu-

les cérébelleux su-

périeurs et la partie

correspondante des

pédoncules céré-

belleux moyens.

Les coupes sagit-

tales (Fig. 336)

montrent en effet

que la lingula re-

présente en réalité

un demi-lobe céré-

belleux, dont l'axe

blanc est formé par les fibres de la valvule de Vieusscns.

La face postérieure est libre et forme la lèvre antérieure du sillon pré-

central ; elle est tapissée de lamelles transversales au nombre de quatre

à sept sur la ligne médiane et de deux à quatre sur les freins. Ces der-

nières lamelles occupent en général toute la largeur de la lingula et s'é-

tendent d'un pédoncule cérébelleux moyen à l'autre. Le bord supérieur

est tapissé de lamelles sur ses deux faces et décrit une courbe en N ou

en L, d'autant plus accusée que la partie médiane est plus développée.

Simple sur la ligne médiane, plus rarement bifide, il n'affecte avec la

r¡G. 337. - La lingula et les freins de la lingula; la face pos-

térieure du cerveau moyen et l'islhme postérieur de Ilis.-

D'après Retzius.

BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. - BrQp,

bras"du tubercule quadrijumeau postérieur. - fui, fibres arci-

formes;supérieures de l'isthme. - Gp, glande pinéale. - Lig,

lingula.- Lig', freins de la lingula. - 7'cm, pédoncule cérébel-

leux moyen. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Qa,

Qp"tubercules quadrijumeaux antérieurs et postérieurs. - Tpo,

toenia" pontis. IV, nerf pathétique.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 453

partie supérieure de la valvule de Vieussens que des rapports de conti-

gnïté; il est, en général, libre dans une étendue de 3 à 5 millimètres; dans

quelques cas, il se détache encore davantage de la valvule de Vieussens,

sa face antérieure présente deux iL quatre lamelles et forme ainsi un petit

lobule indépendant en avant duquel on rencontre généralement, comme

Stilling l'a montré, une petite lingula, accessoire ou dédoublée, appliquée

sur la valvulc de Vieussens (Fig. 336).

La base du lobe de la lingula se continue avec le lobe central, s'im-

plante sur la masse blanche centrale du vermis et des hémisphères, et

affecte des rapports intimes avec la base du pédoncule cérébelleux

supérieur et la partie postérieure du pédoncule cérébelleux moyen,

auxquels la lingula envoie un certain nombre de fibres.

II. Lobe central : lobule central et ailes du lobule central.

(Fig. 336, 33 i, 339). Plus volumineux que le lobe de la lingula en arrière

duquel il est situé et qu'il surplombe, le lobe central occupe le fond de

l'échancrure semi-lunaire el n'apparaît généralement pas à la face supé-

rieure du cervelet. Le lobe central est en effet recouvert dans presque

toute son étendue parle culmen et le lobe quadrilatère antérieur, aussi

faut-il enlever ce lobe ou rejeter le monticule en arrière pour l'aper-

cevoir.

Ainsi préparé, le lobe central forme un petit lobe allongé, aplati, cur-

viligne, plus épais et plus étendu dans le sens vertical sa partie médiane

qui appartient au vermis supérieur (lobule central proprement dit),

mince et effilé dans ses parties hémisphériques qui s'étendent en forme

d'aile jusqu'au pédoncule cérébelleux moyen sur lequels ils s'implantent

en formant les ailes du lobule central.

La face antérieure (Fig. 331) recouvre, au niveau du vermis, la lingula,

la partie supérieure de la valvule de Vieussens, l'émergence des nerfs

pathétiques et les tubercules quadrijumeaux postérieurs.

La face postérieure, plus étendue que l'antérieure (Fig. 336), est recou-

verte par le lobe du culmen dont la sépare le sillon post-central. Le bord

supérieur est libre et onduleux; sa partie moyenne est plus ou moins

saillante suivant les sujets, de façon à apparaître ou non à la face supé-

rieure du cervelet, et présente en général, de chaque côté, une encoche

légère qui sert de limite aux ailes ou parties hémisphériques du lobe

central (Fig. 334, 339).

La base d'implantation de ce lobe est étroite; elle est située dans la

région du vermis en avant de la branche verticale (bv, Fig. 336) de l'arbre

de vie médian qu'elle contribue quelquefois à former; dans la région des

hémisphères, elle se place entre l'étroite base d'implantation des freins

de la lingula et la large base du lobe quadrilatère antérieur (Fig. 358).

Les faces antérieure et postérieure et le bord supérieur du lobe central

sont tapissés de lames et de lamelles dont la direction, transversale en

général, présente les plus grandes variétés individuelles. Tantôt ces

Sa base d'imld,m

tation.

Lobe central.

Ailes du lobe cen-

tral.

Rapports.

Base d'implanta-

tion.

Ses lames et la-

mellco.

4o ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

lamelles sont nettement transversales, parcourent toute la largeur du

lobe et s'implantent soit directement, soit par l'intermédiaire d'une

lamelle verticale unique, sur le pédoncule cérébelleux moyen. Tantôt les

lamelles sont de longueur inégale et se portent de la face antérieure du

lobule central a la face postérieure de ses ailes.

Ce sont en général les lamelles de la face antérieure de ce lobe qui

sont les plus étendues, celles de la face postérieure ne dépassant guère le

vermis ou la partie adjacente des ailes. Les variations individuelles sont.

du reste infinies et la symétrie n'est jamais absolue.

ric. 338. - Les corps opto-striés et la face supérieure du cemelet. (D'aptes la photo-

graphie d'une pièce durcie dans le formol.) Même cervelet que celui des figures 33]"

340, 342.

Bl, bourgeon terminal. - com, commissure molle. - cop, commissure postérieure avec

le pédicule de la glande pinéale; les éminences situées de chaque côté de la commissure

postérieure appartiennent aux ganglions de l'habenula. - em, échancrure marsupiale. -

esl, échancrure semi-lunaire. - le, lame cornée. - LP, lobe postérieur. - 7..f/p, lobe qua-

drilatère postérieur. - LS, lobe supérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur. Lsls,

lobe semi-lunaire supérieur. - NC, noyau caudé. - Qa, tubercule quadrijumcau anté-

rieur. - scf, grand sillon circonférentiel de Vicq d'A/yr. - ssV, sV, sillon supérieur de

Vicq d'Azr. - V(Cu), culmen du monticule. - V(dc), déclive du monticule.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 457

III. - Lobe du culmen : culmen(V, Cu) et lobe quadriltère anté-

rieur (Lqa). (Fig. 338, 339, 336, 3u.2, 358, 359, 360.) Ce lobe occupe,

comme son nom l'indique, la partie la plus élevée du vermis. Situé en

arrière du lobe central, en avant du lobe du déclive, il atteint de chaque

côté le tiers antérieur du sillon marginal antérieur et se distingue des

deux lobes précédents par ses dimensions plus considérables et le grand

développement de ses parties hémisphériques. Il comprend une partie

médiane, le culmen, qui appartient au vermis supérieur, et deux masses

latérales ou hémisphériques connues sous le nom de lobe quadrilatère an-

térieur, de parlie antérieure du lobe quadrilatère.

De largeur égale dans presque toute son étendue, ce lobe présente

trois faces qui sont anlérieure, postérieure et supérieure.

La face anlérieure est tapissée de lames et de lamelles; elle recouvre

le lobe central et quelquefois les pédoncules cérébelleux supérieurs

lorsque le lobe central n'apparaît pas à la face supérieure du cervelet.

La face postérieure forme la lèvre antérieure du sillon transverse

antérieur, elle est couverte de lobules secondaires plus ou moins détachés,

surtout dans la région du vermis, et qui apparaissent exceptionnelle-

ment à la surface du cervelet dans la région hémisphérique. Ces lobules

profonds se jettent en effet soit sur la face postérieure du lobe du culmen,

soit sur la face antérieure du lobe du déclive, et représentent, ainsi que

nous l'avons vu plus haut, de véritables plis de passage.

La face supérieure est très large et comprend la moitié antérieure du

vermis. Deux à trois, quelquefois quatre sillons interlobulaires la sub-

divisent en trois à quatre ou cinq lobules secondaires dont l'épaisseur

égale celle du lobe central et qui occupent généralement, mais pas né-

cessairement, toute la largeur du cervelet. Ces lobules présentent, d'un

cervelet à l'autre, et d'un hémisphère à l'autre, les plus grandes variétés

individuelles et la plus grande asymétrie. Tantôt ils s'imbriquent très

régulièrement en décrivant des courbes concentriques à l'échancrure

semi-lunaire; tantôt, comme dans le cervelet de la Fig. 339, ils présentent

la disposition suivante :

Le lobule le plus antérieur (1, Fig. 339) appartient à l'hémisphère droit, limite le

sillon postcentral, concourt il la formation du vermis, puis s'enfonce dans la profondeur

du sillon post-central (spo); ses lamelles se réunissent en une lamelle terminale unique

qui s'implante sur la face postérieure du lobule suivant. Ce lobule ne comprend donc

qu'une partie vermienne et qu'une seule partie hémisphérique.

Le lobule suivant (2. 2) appartient de même a l'hémisphère droit dont il parcourt toute

la largeur ; il s'épaissit considérablement au niveau du vermis par dédoublement de ses

lamelles, puis se rétrécit au delà du vermis, ses lamelles se fusionnant en une partie

hémisphérique gauche rudimentaire qui s'enfonce dans la profondeur du sillon post-

central à 1 centimètre en dehors du vermis et se termine par une lamelle unique qui

se jolie sur la face postérieure de l'aile gauche du lobe central.

Le 3° lobule (3,3) ne présente pas de partie hémisphérique droite. Il commence au

niveau du vermis par un petit groupe de lamelles, implanté sur la face antérieure du lobule

suivant, forme une petite partie du vermis, se rétrécit au niveau du sillon longitudinal

Lobe du culmen.

Forme, dimension,

aspect.

Ses faces.

Les lobules secou-

daires de sa face

supérieure.

Leurs variétés d'as-

pect et leur asymé-

trie suivant les indi-

valusetsurun même

hémisphère

4 : ;8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

supérieur gauche, puis s'élargit brusquement en formant une partie hémisphérique

gauche, large et bien développée, qui recouvre le rudiment hémisphérique du lobule

précédent; il forme ensuite la lèvre postérieure du sillon post-central gauche. Ce lobule

ne présente donc qu'une partie vermienne et une partie hémisphérique gauche.

Le 4° lobule (t, 4) occupe toute la largeur du cervelet et présente une partie moyenne

et deux parties hémisphériques bien développées, quoique asymétriques. La partie

hémisphérique droite est large et formée de trois lamelles; elle se rétrécit légèrement

au niveau du sillon longitudinal supérieur droit (sis), s'élargit au niveau du vermis, puis

se divise au niveau du sillon longitudinal gauche (sis) en deux lobules secondaires dont

le postéiieurest plus large que l'antérieur, mais qui atteignent lous deux le sillon mar-

ginal antérieur gauche.

Fie. 339. - Le lobe supérieur du cervelet, ses lobes et lobules secondaires et le sillon

supérieur de Vicq d'Azyr. La pièce a été durcie dans l'alcool, et les sillons interlo-

baires et interlobulaires ont été écartés. Le lobe supérieur est coloré en bleu, le lobe

postérieur en rose.

13t, bourgeon terminal. - coin, commissure molle ou moyenne. - cop, commissure

postérieure et sa striation transversale. - em, échancrure marsupiale. - esl, échancrure

semi-lunaire. - Le, lobe central. - Lqa, lobe quadrilatère antérieur et ses cinq lobules

secondaires (1, 2, 3, zu, 5). - Lyp, lobe quadrilatère postérieur, et ses 4 lobules secon-

daires (1, 2, 3, 4). - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire supé-

rieur. - pp, pédicule de la glande pinéale. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq

d'Azyr. - sis, sillon longitudinal supérieur droit et gauche. - spo, sillon post-central. -

ssV. sillon supérieur de Vicq d'Aiyr et son lobule profond. - sla, sillon transverse anté-

rieur séparant le lobe du culmen, du lobe du déclive. I'(Cîj), culmen du monticule.

V(rlc) déclive du vermis supérieur.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCEPHALE. 159

Le 5° lobule (5,5) enfin n'est supei ficiel que dans ses parties hémisphériques. A droite,

il occupe toute la longueur du lobe quadrilatère antérieur, s'enfonce dans la profondeur

du sillon transverse antérieur au voisinage du sillon longitudinal droit, forme un lobule

profond à la face postérieure du culmen, puis redevient superficiel à 2 centimètres en

dehors du vermis el. atteint sur l'hémisphère gauche le sillon marginal antérieur.

Il suffit de comparer la figure 339 à la figure 338 pour se rendre compte

des grandes variétés individuelles de ces lobules secondaires. Malgré cette

asymétrie, le lobe du culmen présente toutefois un aspect général et des

dimensions qui varient peu dans les grandes lignes : une partie hémisphé-

rique absente ou rudimentaire étant généralement compensée par un

dédoublement du lobule suivant.

Le lobe du culmen présente une base d'implantation, étroite au niveau

du vermis, plus large au niveau des hémisphères. Les axes des lames, ',

lamelles et lobules du culmen se fusionnent en effet, dans la région ver-

mienne, en une branche commune qui forme la branche verticale (bv) de

l'arbre de vie médian et qui atteint seule la substance blanche centrale du

vermis (Fig. 336). Dans la région des hémisphères, les sillons interlobulaires

gagnent rapidement en profondeur, atteignent tous la substance blanche

centrale, et il résulte de cette disposition que la base d'implantation du

lobe quadrilatère antérieur sera d'autant plus large que l'on se rappro-

chera davantage de l'angle externe du cervelet. Les coupes sagittales

sériées rendent nettement compte de cette disposition (Fig. 336, 358,

359, 360).

IV. - Lobe du déclive (V,dc) : déclive et lobe quadrilatère

postérieur (Lqp). - (Fig. 338, 339, 340, 341, 342, 336, 358, 359, 360).

Situé en arrière du lobe précédent, en avant du sillon supérieur de Vicq

d'Azyr qui le sépare du lobe postérieur, le lobe du déclive représente une

sorte de lobe de transition qui emprunte ses caractères et son aspect gé-

néral à la fois au lobe supérieur et au lobe postérieur du cervelet. Par

la fusion de son vermis dans toute son étendue à la partie hémisphérique,

ce lobe appartient bien au lobe supérieur du cervelet, mais le vermis ne

forme plus, comme pour le lobe du culmen, le lobe central et le lobe de la

lingula, le point le plus saillant, le plus convexe et le plus postérieur du

lobe. Les parties hémisphériques le débordent un peu en arrière et s'élar-

gissent clans la partie adjacente du verrais; en dehors, elles s'effilent pro-

gressivement et forment une sorte cle triangle dont la base s'adosse au

vermis et dont le sommet tronqué atteint le sillon marginal antérieur.

Dans sa partie médiane, qui représente à peu près la moitié posté-

rieure du vermis, ce lobe forme le déclive, la pente ou revers du monticule;

ses parties hémisphériques constituent le lobe quadrilatère postérieur ou la

parlie postérieure du lobe quadrilatère. Dans la classification des anciens

auteurs, les lobes du culmen et du déclive formaient le lobe du monticule

dans la région du vermis, el le lobe quadrilatère dans la région hémi-

sphérique.

Sa base d'implan-

tation et la branche

\ erticale de l'arbre

de 'le du permis.

Lobe du déclive

Forme, dimension,

aspect caractcrb-

tique.

460 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les faces.

Les lobules secon-

daires de sa face

supérieure.

Variétés d'aspect

et asymétrie.

Les lobules posté-

rieurs sont profonds

dans la moitié exté-

rieuro do leur partie

hémisphérique.

Base d'implanta-

tion et branche hori-

zontale de l'arbre de

vie du vermis.

Le lobe du déclive présente comme le lobe du culmen une face anté-

rieure concave, une face postérieure convexe et une face supérieure.

La face antérieure forme la lèvre postérieure du sillon transverse

antérieur (Fig. 336). Elle est tapissée, surtout dans sa partie médiane ou

vermienne, de lobules profonds très bien délimités qui deviennent rapi-

dement sessiles de chaque côté du vermis et se continuent avec les lames

de la partie hémisphérique du lobe.

La face supérieure est irrégulière de forme. Dans la région du vermis,

le déclive s'enfonce dans le fond de l'échancrure marsupiale, les sillons

longitudinaux supérieurs sont plus profonds et le délimitent mieux des

parties hémisphériques (Fig. 339). Trois à quatre sillons interlobulaires

segmentent la surface du iobe du déclive en quatre à cinq lobules. Les

deux lobules antérieurs affectent la même disposition que les lobules du

culmen; ils occupent toute la largeur du cervelet, s'étendent d'un sillon

marginal antérieur à l'autre et peuvent présenter de très grandes varia-

tions individuelles.

Sur le cervelet de la figure 339, le premier lobule (V,dc, 1.) comprend une parlie

superficielle hémisphérique droite et une petite partie médiane ou vermienne, qui

s'enfonce dans la profondeur du sillon transverse antérieur et se termine brusquement

de l'autre côté du vermis.

Le deuxième lobule (2, 2) compense l'insuffisance du premier. Il présente un segment

hémisphérique droit de même dimension et de même largeur que le premier; ai rivé

au niveau du sillon longitudinal supérieur droit, ce lobule se dédouble, fournit deux

lobules au vermis et deux larges lobules hémisphériques gauches qui atteignent le

sillon marginal antérieur gauche.

Les lobules postérieurs ne s'étendent pas à toute la surface du lobe et

sont d'autant plus petits qu'ils sont plus postérieurs. Au nombre de deux a

trois, ils présentent une petite partie médiane ou vermienne et une partie

hémisphérique disposée en forme d'aile et qui s'enfonce après un trajet

plus ou moins long dans la profondeur du sillon supérieur de Vicq d'lr-r,

pour former les lamelles et lobules de la face postérieure du lobe du dé-

clive. Cette face est en effet tapissée de lames et de lobules obliques en

avant et en dehors; les internes décrivent une courbe à concavité anlé-

rieure et inférieure (Fig. 311), puis se ,jettent sur le lobe postérieur et

représentent de véritables plis de passage profonds qui relient le lobe supé-

rieur au lobe postérieur du cervelet. Les externes, plus longs, décrivent

une courbe en S italique et sont la continuation directe des deux ou trois

lobules de la partie postérieure de la surface du lobe du déclive. Les

lamelles de ces lobules secondaires se fusionnent en dehors et s'implantent

soit directement, soit par l'intermédiaire d'une lamelle sagittale commune

sur la partie externe du pédoncule cérébelleux moycn au voisinage de

l'angle externe du cervelet.

Les lames et les lobules du déclive envoient leurs fibres dans la

branche horizontale (bh) de l'arbre de vie médian (Fig. 336). La base d'inser-

tion de ce lobe est large dans la région du vermis; elle diminue dans la

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 461

partie hémisphérique adjacente au vermis, puis se rétrécit peu à peu, à

mesure que l'on s'approche du sillon marginal antérieur. Elle se comporte

en d'autres termes en sens inverse de la base d'insertion du lobe du culmen,

laquelle, étroite dans la région du vermis, s'élargit considérablement au

voisinage du sillon marginal antérieur (Fig. 358, 359, 360).

II. LOBE POSTÉRIEUR OU LOBE DES LAMES TRANSVERSALES

Le lobe postérieur occupe le cinquième postérieur de la face supé-

rieure et la moitié postérieure de la face inférieure du cervelet. C'est un

lobe volumineux, remarquable par l'exiguïté de sa partie moyenne et le

développement considérable de ses parties hémisphériques.

Séparé du lobe supérieur par le sillon supérieur de Vicq d'Azyr (ssV),

le lobe postérieur est limité en avant parle sillon post-pyramidal extrême-

ment profond dans la région du vermis, plus superficiel dans la région des

hémisphères, sillon qui sépare le lobe postérieur du lobe inférieur.

Deux profonds sillons, le grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr

(scf) et le sillon inférieur (siV) du même auteur, subdivisent sa partie hémi-

1 ic. 3r0. - La face postérieure du cervelet et l'échanciure marsupiale. (D'après la pho-

tographie d'une pièce durcie dans le formol.) Autre face des figures 338, 334, 342.

131, 'bourgeon terminal. - em, échancrure marsupiale. - esl, échancrure semi-lunaire

- Lqa, lobe quadrilatère antérieur. - Lqp, lobe quadrilatère postérieur. - LI', lobe posté-

rieur. - LS, lobe supérieur. - 7,su, lobe semi-lunaire inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire

supérieur. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - sis, sillon longitudinal

supérieur. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - sta, sillon transverse antérieur. -

l'(Cu), culmen du vermis supérieur. V(dc), déclive du vermis supérieur.

Lobe postérieur.

Dimensions.

Limites.

462 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ne, cloppement ru-

dimentairc de la

l'('8ïon 'Ol'm : onno.

Bonrgpon termi-

nal.

Tubercule vah u-

laire

Les deux lobes

secondaires.

Sillon supérieur do

Vicq d'.lryr.

Sa profondeur, son

aspect.

sphérique en trois grands lobes qui sont : le lobe semi-lunaire supérieur, le

lobe semi-lunaire inférieur et le lobe grêle.

Dans la région du vermis,lc lobe postérieur se réduit parfois à un petit

lobule dont les dimensions ne dépassent guère celles de la lingula : ce

sont les lames transversales d'Arnold. Tantôt il s'agit d'un lobule unique

tapissé d'un nombre plus ou moins restreint de lames et de lamelles,

tantôt un sillon superficiel et qui fait suite en dehors au grand sillon

circonférentiel de Vicq d'Azyr le subdivise en deux parties inégales :

La partie supérieure ,1a plus petite, se réduit il une simple lame excessi-

vement mince, quelquefois sessile, recouverte de lamelles secondaires el

tertiaires, et située dans le fond de l'échancrure marsupiale, au-dessous du

déclive. C'est le bourgeon terminal (Bl), le folium cacuminis des anciens

auteurs, les lames transversales supérieures d'Arnold; il représente la

partie la plus postérieure du vermis et se trouve situé sur le prolonge-

ment de la branche horizontale de l'arbre de vie médian (Fig. 336).

Lapartie inférieure, beaucoup plus considérable, forme le tuber valvule

(Tv) des anciens ou les lames transversales inférieures d'Arnold et cle Kü 1-

liker. Sa face supérieure est très réduite, elle n'est guère plus développée

que le folium cacuminis, sa face inférieure est par contre considérable,

tapissée de nombreuses lamelles et lobules transversaux et forme la lèvre

supérieure du profond sillon post-pyramidal.

Les lobes semi-lunaires supérieurs sont réunis dans la région du verrais

par le folium cacuminis; les lobes semi-lunaires inférieurs, par le tubercule

valvulaire. Quant aux lobes grêles, ils n'ont généralement pas de repré-

sentants dans le vermis, il moins qu'on ne considère comme tels les lames

et lamelles qui tapissent le fond du sillon post-pyramidal.

On peul donc considérer au lobe postérieur deux lobes secondaires :

1° Le lobe du bourgeon terminal ou des lames transversales supérieures.

comprenant le bourgeon terminal et les lobes semi-lunaires supérieurs;

2° Le lobe du tubercule valvulaire ou des lames transversales inférieures

dont la partie moyenne constitue le tubercule postérieur el dont les par-

ties hémisphériques forment : le lobe semi-lunaire inférieur et le lobe

grêle.

Avant de procéder à leur élude, nous passerons en revue les sillons qui i

les limitent, il savoir, le sillon supérieur, le grand sillon circonférentiel et

le sillon inférieur.

Le sillon supérieur de Vicq d'Azyr (ssV) (Fig. 336, 338,339, 340,341),

qui porte encore les noms de sillon supëro-posléricur, de sillon posl-clical

(Schafer), sépare le lobe supérieur du lobe postérieur. Superficiel dans la

région du vermis où il est loin d'alteindre la profondeur dessillons inler-

lobulaires qui segmentent le monticule (Fig. 341 et Coupes sagittales,

Fig. 336, 358, 359, 3G0), le sillon supérieur devient rapidement profond

dans la région des hémisphères, grâce au développement considérable du

lobe postérieur en arrière; en dehors, il atteint le sillon marginal anlé-

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCEPHALE. 463

rieur. Ce sillon est facile il distinguer des sillons interlobaires el interlo-

Imlaires qui sillonnent la face supérieure du cervelet même recouvert

de ses méninges (Fig. 331), - grâce à la disposition des lamelles qui le

bordent (Fig. 338). Les lamelles de sa lèvre antérieure, qui appartiennent

au lobe déclive, s'enfoncent en effet obliquement dans la profondeur du

sillon et sont d'autant plus courtes qu'elles sont plus postérieures. Les

lamelles de sa lèvre postérieure qui appartiennent au lobe semi-lunaire

supérieur sonl, par contre, transversales el sensiblement parallèles il la

direction du sillon.

Le grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr (scf)'(ri ? 310,31.` ? ,

3t3) (Sulcus horiionlalis magnus) sépare les lobes de la face supérieure

du cervelet de ceux de la face inférieure, et en particulier le lobe semi-

lunaire supérieur (Lsls) du lobe semi-lunaire ini'éricnr(Lsli). C'csUe sillon

le plus profond de l'hémisphère, mais il ne s'étend pas nécessairement au

verrais, comme Vicq d'Azyr le faisait déjà remarquer. En dehors, il se

jet le dans le sillon marginal antérieur (sma) du ccrvelct(li. 3 ? ? ), appar-

tient dans la plus grande partie de son trajet il la face inférieure du cer-

velet et n'apparaît à la face supérieure que dans le voisinage de l'échan-

crurc marsupiale (cm). Lorsqu'on écarte les lèvres de ce sillon (Fig, : H3¡,

FIC, 311. - Le sillon supérieur de Vicq d'.lzyr et les lobules qui ,Lapisseut ses faces.

(D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool et dont leswlèvres du sillon

supérieur de Vicq d'Azyr ont été écartées.) Même pièce que celle des Fig. 339, 3'rl,

313, 314.

131, bourgeon terminal. - LP, lobe postérieur. - 11), lobule profond du sillon supérieur

de Vicq d'Azyr.- Lqa, lobe quadrilatère antérieur. - Ggp, lohe quadrilatère postérieur. -

LS, lobe supérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire supé-

rieur. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. sta, sillon transverse antérieur.

- sis, sillon longitudinal supérieur. ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr ? Tu, tubercule

valvulaire. - 1'(('11\ culmen. - V(dc), déclive.

Ses lamelles pro-

fondes.

Grand sillon CII"-

conférentiel.

Sa prolondeur, son

étendue.

464 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses variétés mdi-

viduelles.

on constate qu'il est tapissé de lamelles dont la direction est à peu près

parallèle à ce sillon. Une mince lamelle profonde, qui unit en dehors les

deux lobes semi-lunaires, le sépare du pédoncule cérébelleux moyen qu'il

n'atteint pas.

En dedans, il présente de grandes variétés individuelles. Tantôt il se

prolonge sur le vermis, segmente les lames transversales d'Arnold, et

sépare du tubercule valvulaire (Tv) le bourgeon terminal (Bt) qui se pré-

sente alors sous l'aspect d'une mince lamelle transversale indépendante

du tubercule. Tantôt il s'arrête dans la profondeur de l'échancrure marsu-

piale, et le bourgeon terminal est représenté dans ce cas par une lamelle

sessile adhérente au tubercule valvulaire (Fig. 341).

Fig. 342. - Face latérale du rhombencéphale : les lobes semi-lunaires supérieur et

inférieur, le grand sillon circonférentiel et le llocculus. (D'après la photographie

d'une pièce durcie dans le formol. - Même pièce que celle des Fig. 340,338 et 334.

B, bulbe rachidien. - BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - esl, échan-

crure semi-lunaire. - Floc, flocculus ou lobule du nerf vague. - Ldg, lobe digastrique. -

Lgr, lobe grêle. - Lqa, lobe quadrilatère antérieur. -Lqp, lobe quadrilatère postérieur. -

Lsli, lobe semi-lunaire inférieur.-Lsls, lobe semi-lunaire supérieur. - P, pied du pédon-

cule cérébral. - Po, protubérance. - Py, pyramide antérieure du bulbe. - Qa, tubercule

quadrijumeau antérieur. - RI, ruban de Reil latéral. - RsTh, région sous-optique. sel,

grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - si l', sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - ss t',

sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - sta, sillon transverse antérieur. - Tut, tractus pedon-

cularis transversus. - IV, nerf pathétique. - F, nerf trijumeau. - VI, nerf moteur oculaire

externe. - VII, nerf facial. - VIII, nerf auditif. - XII, nerf grand hypoglosse.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. t6 : ;

Le sillon inférieur de Vicq d'Azyr (siV) (Fig. 3H-), l'homologue du

sillon supérieur du même auteur, est un sillon, profond en dedans, plus

superficiel en dehors, qui appartient aux hémisphères du cervelet et qui

sépare le lobe semi-lunaire inférieur (Lsli) du lobe grèle (Lbr). Il se con-

tinue en dedans avec le profond sillon post-pyramidal (spop) qui sépare le

lobe postérieur du lobe inférieur, et en particulier le tubercule valvulaire

(Tv) de la pyramide du vermis, décrit une courbe à concavité antérieure et

interne, concentrique il celle du grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr

.(scf), puis atteint en dehors le sillon marginal antérieur (sma) à peu près

à la hauteur du sillon supérieur (ssV) dont le sépare le pédoncule céré-

belleux moyen. Le fond du sillon inférieur est souvent tapissé de plis de

passage profonds qui relient le lobe semi-lunaire inférieur au lobe grêle.

1. Lobe du bourgeon terminal ou lobe des lames transver-

sales supérieures. - Bourgeon terminal (13t) et lobe semi-

lunaire supérieur (Lsls). Le lobe du bourgeon terminal constitue

une masse excessivement mince dans la région du vermis, développée

en forme d'aile dans la région des hémisphères, qui forme le bord pos-

térieur du cervelet et se trouve comprise entre le sillon supérieur (ssV)

et le grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr (scf).

Dans la région du vermis, il se réduit au bourgeon terminal ou folium

cacuminis. Dans la région des hémisphères, le lobe du bourgeon terminal

forme l'important lobe semi-lunaire supérieur (Lsls), mince en dedans,

épais en dehors, et qui comprend comme tous les autres lobes hémisphé-

riques une face superficielle et deux faces profondes, l'une supéro-anté-

TOMK il. 30

Fic. 343. - Le grand sillon circonférentiel et le lobe des lames transversales d'Arnold.

(D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool. - Même pièce que

celles des Fig. 339, 31, 344.)

131, bourgeon terminal. - f.r¡p, lobe quadrilatère postérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire

inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire supérieur.-Li, lobe des lames transversales d'Arnold.

- sc ? grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - ssl', sillon supérieur de Vie d'Azyr. -

Tv, tubercule valvulaire. - 1'(Éle) déclive du vermis supérieur.

Sillon inférieur do

Vicq d'.\zyr.

Son étendue.

Lobe du bourgeon

terminal. : : Son aspect, ses

dimensions.

466 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses faces.

Lames et lobules

secondaires.

Plis de passage

profond reliant le

lobes semi-lunaire;

supérieur et mfc-

rieur.

Lame de concen-

tration commune de

la région hémil'hé-

rique de ce lobe

Lobe du tubercul

valvulaire.

rieure ell'autre inférieure, en contact avec les lobes secondaires adjacents.

La face superficielle est postérieure et sillonnée de lamelles transversales

dont la plupart parcourent toute la largeur de l'hémisphère. Un sillon

interlobulaire profond la sépare en deux parties sensiblement égales

qui comprennent chacune deux à trois lobules secondaires. La face pro-

fonde supéro-antérieure forme la lèvre postérieure du sillon supérieur ;

elle présente constamment un mince lobule aplati en lame de couteau,

(Fig. 341) très bien délimité, situé dans la profondeur du sillon supé-

rieur, mais qui peut devenir superficiel en dehors, et deux à trois lobules

secondaires moins indépendants que le lobule précédent et situés en

arrière de lui.

Les lames et lobules qui sillonnent les faces supéro-antérieure et pos-

térieure du lobe semi-lunaire supérieur ont comme caractère commun

d'être régulièrement curvilignes et sensiblement parallèles au bord

postérieur du cervelet (Fig. 341). Les lamelles et lobules de la face inné-

rieure sont plus irrégulières. Elles forment la lèvre supérieure du grand

sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr, décrivent des courbes plus ou moins

régulières, et sont souvent profonds dans leur partie moyenne, et super-

ficiels à leurs extrémités (Fig. 33). Les plus inférieurs et les plus anté-

rieurs se portent obliquement en bas et se jettent sur le lobe semi-lunaire

inférieur, formant ainsi des plis et des lobules de passage profonds qui

relient les deux lobes semi-lunaires d'un même hémisphère. On compte

en général sur cette face trois à quatre lobules secondaires qui présentent

souvent sur un même cervelet de grandes variétés d'aspect, de forme, de

longueur et de direction.

Les lames et lobules des faces postérieure, supéro-antérieure et infé-

rieure du lobe semi-lunaire supérieur, se fusionnent en dedans et s'im-

plantent à angle droit ou à angle aigu sur une lamelle de concentration

commune (Fig. 313), d'inégale épaisseur qui occupe les bords de l'échan-

crure marsupiale et qui est en général plus développée dans le sens sagit-

tal lorsque le bourgeon terminal est court et sessile, crue lorsqu'il est bien

développé. C'est cette lame de concentration commune qui se réfléchit

dans le fond de l'échancrure marsupiale et se continue avec le folium

cacuminis du vermis. Lorsque celui-ci est sessile, la lame de concentra-

tion commune se continue avec l'une ou l'autre lamelle supérieure du

tubercule valvulaire. Ce mode d'insertion des lamelles cérébelleuses est

caractéristique des lobes des faces postérieure et inférieure du cervelet et

se rencontre chaque fois qu'un profond sillon sépare la région vermienne

de la région hémisphérique. Elle fait défaut au lobe supérieur où les

lames des hémisphères se continuent directement avec celles du verrais

et où les sillons longitudinaux supérieurs sont insignifiants.

, 2. Lobe du tubercule valvulaire, ou lobe des lames trans-

versales inférieures : tubercule valvulaire (Tv), lobe semi-

lunaire inférieur (Lsli) et lobe grêle (Lgr). - Le lobe du tubercule

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 467

valvulaire constitue un lobe considérable, compris entre le grand sillon

circonférentiel de Vicq d'Azyr (scf) et le sillon post-pyramidal (spup),

lobe qui comporte dans la région hémisphérique les deux tiers posté-

rieurs de la face inférieure du cervelet et qui se réduit au niveau du

vermis à une petite masse de volume variable suivant les sujets. Le

tubercule valvulaire ou partie vermienne de ce grand lobe se fusionne

ou non avec la partie vermienne du lobe précédent, c'est-à-dire avec le

bourgeon terminal. Fusionnés (Fig. 313), ces lobes forment une petite

masse que l'on peut désigner sous le nom de lobes des lames trazzsvez·-

sales d'Arnold, remarquable par l'exiguïté de sa face supérieure et le

développement relativement considérable de sa face inférieure, dont

les lames et les lamelles tapissent les deux tiers postérieurs de la face

inférieure de la branche horizontale de l'arbre de vie médian (Fig. 336,

p. 452). Lorsque les deux lobes sont indépendants et que le grand sillon

circonférentiel passe sur le vermis, la face supérieure du tubercule valvu-

laire est un peu plus étendue que dans le cas précédent, mais ne dépasse

guère la largeur de 3 à 4 lamelles, tandis que l'on compte 7 à 8 et 9 lames

et lamelles à la face inférieure qui est tapissée chez quelques sujets de

deux à trois lobules secondaires bien développés. Dans l'un et l'autre cas,

la face superficielle ou postérieure du tubercule valvulaire situé dans le

fond de l'échancrure marsupiale est peu étendue et comprend deux lo-

bules plus ou moins développés, séparés par un sillon superficiel.

A ce minime segment médian ou vermien correspondent deux seg-

ments hémisphériques considérables; larges et épais en dedans où ils

débordent, dans une étendue de 10 à 12 ou 1 millimètres, la partie posté-

rieure du vermis, ils sont plus étroits et plus minces en dehors où ils

concourent il former la moitié externe de la lèvre inférieure du sillon mar-

ginal antérieur.

Les lames et lamelles de ces segments hémisphériques décrivent toutes

en général une courbe concave, en avant et en dedans, et concentrique

au grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. Le sillon inférieur de Vicq

d'Azyr subdivise chaque segment hémisphérique en deux parties, donl

l'antérieur constitue le lobe grêle, el le postérieur le lobe semi-lunaire in(é-

rieur.

Le lobe semi-lunaire inférieur (Lsli), à l'inverse du lobe semi-lunaire

supérieur, est large el épais en dedans, mince et étroit en dehors, et pré-

sente dans la direction, la longueur et le trajet de ses lamelles de grandes

variétés individuelles, non seulement d'un cervelet à l'autre, mais encore

d'un hémisphère à l'autre. Il présente une face supérieure qui forme la

lèvre inférieure du grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr (Fig. 313);

une face antérieure, en contact avec le lobe grêle, auquel elle est unie par

de nombreuses lamelles de passage profondes qui tapissent le fond du sil-

lon inférieur de Vicq d'Azyr ; et une face inférieure ou superficielle qui pré-

sente la forme semi-lunaire caractéristique du lobe.

Un sillon interlobulaire profond, que l'on peul désigner sous le nom

Ses dimensions.

Sa partie vcr

micnne. Tuberculo

valvulaire.

ltrievetéde sa tacu

supérieure.

Étendue de sa face

inférieure.

Segment Lénti-

sphérique.

Lobe semi-lunaire

inférieur.

Son aspect.

468 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa subdivision par

le sillon semi-lunaire.

Segment posté

rieur.

de sillon semi-lunaire (ssl), subdivise la face inférieure ou superficielle en

deux parties inégales qui présentent généralement beaucoup d'analogie

avec les lobules du déclive (Fig. 31). La partie postérieure (1,1) comprend

deux à trois lobules qui ne s'étendent pas à toute la largeur du lobe semi-

lunaire inférieur (Lsli), s'amincissent en dehors et s'enfoncent, après un

trajet plus ou moins long, dans la profondeur du sillon semi-lunaire (ssl)

où ils forment un lobule profond, mince et aplati en lame de couteau,

qui se jette en dehors sur la partie correspondante du lobe semi-lunaire

supérieur (Fig. 343, côté gauche). En dedans, les nombreuses lames

et lamelles de cette partie se fusionnent en une lame de concentration

unique qui s'implante par un court pédicule sur le lobe semi-lunaire

supérieur ou qui se continue avec les lamelles qui tapissent la face supé-

FIG. 3t4. - Face inférieure du cervelet. Les sillons interlobaires ont été écartés, le

bulbe relevé pour montrer l'extrémité antérieure du vermis inférieur et la mem-

brane obturatrice du 4e ventricule. Le lobe postérieur est coloré en rose, les lobes

inférieur, inféro-interne et inféro-antérieur en jaune. (D'après la photographie d'une

pièce durcie dans l'alcool. - Même pièce que celle des Fig. 339, 341, 343, 315.)

amygdale. - Bt, bourgeon terminal. - Floc, flocculus. - pFloc, pédoncule du

flocculus. - Lcl, lobe digastrique. - Lgr, lobe grêle. - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur.

- Lsls, lobe semi-lunaire supérieur. - Ma, trou de Magendie. - mol', membrane obtura-

trice du .4' ventricule. - Vo, nodule. - l'yc, pyramide de Malacarne. - Ilye', ailes ou

expansions latérales de la pyramide. sgr, sillon du lobc grêle. - siV, sillon inférieur de

Vicq d'.\z-r. - sli, sillon longitudinal inférieur. - sma, sillon marginal antérieur. - spf,

sillon pré-llocculaire. - spon, sillon post-nodulaire. - spop, sillon post-pyramidal. -

Spi']), sillon pré-pyramidal. ssl, sillon semi-lunaire. - TV, tubercule valvulaire. - Uu,

luette. - 111, V, 111, j'Il. VIII, les racines des troisième, cinquième, sixième, septième et

huitième paires de nerfs craniens.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 469

rieure du tubercule valvulaire. La partie antérieure du lobe semi-lunaire

inférieur (Fig. 344, 2, 2) comprend un ou deux minces lobules secondaires

qui s'étendent à toute la largeur de l'hémisphère. En dehors, ils se fusion-

nent généralement au voisinage du sillon marginal antérieur à la partie

postérieure du lobe grêle; en dedans, ils se continuent avec les lamelles

qui tapissent la face inférieure ou la face superficielle du tubercule valvu-

laire. Dans ce dernier cas, la lamelle d'union peut être superficielle,

former avec celle du côté opposé une sorte de capuchon qui interrompt de

chaque côté les sillons longitudinaux inférieurs droit et gauche.

La disposition de la partie antérieure du lobe semi-lunaire est en

général constante ; il n'en est pas de même de la partie postérieure qui

peut présenter deux segments semi-lunaires disposés en sens inverse,

l'un épais en dedans et mince en dehors, l'autre mince en dedans et épais

en dehors, séparés par un sillon oblique en arrière et en dedans et qui

unit le grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr au sillon semi-lunaire

(Fig. 313, côté gauche).

Le lobe grêle (Lgr), plus petit que le lobe semi-lunaire inférieur, en

avant duquel il est situé, s'étend à toute la largeur de l'hémisphère, déjà

considérablement réduite à ce niveau (Fig. 333, 3f ). Il atteint en dedans

la pyramide du vermis dont le sépare le sillon longitudinal inférieur, et

en dehors le sillon marginal antérieur (sma) dont il concourt à former la

lèvre inférieure. Un sillon intcr-lobulaire profond, le sillon du lobe grêle

(sgr, Fig.3H.) (sulcus gracilis, sulcus interracilc'sde Schaffer), le dédouble

en deux parties minces et d'égale épaisseur dans toute leur étendue, et

formée de lamelles parallèles. En dedans, les lamelles des segments

dédoublés du lobe grêle s'implantcnt sur deux lamelles communes qui,

le plus souvent, se continuent directement dans le fond du sillon post-

pyramidal (spop) avec les lamelles les plus antérieures de la face infé-

rieure du tubercule valvulaire; d'autres fois elles s'implantent sur les

expansions latérales ou ailes de la pyramide du vermis.

III. LOBE INFÉRIEUR OU LOBE DE LA PYRAMIDE '.

PYRAMIDE ET LOBE DIGASTR1QUE

Le lobe inférieur, situé en avant du lobe postérieur, est très réduit de vo-

lume lorsqu'on le compare aux lobes postérieur ou supérieur du cervelet;

mais, au pointde vuc embryologique, il est équivalent à chacun de ces lobes.

Il comprend, dans la région du vermis, la pyramide de Malacarne (Pyc),

et, dans la région hémisphérique, le lobe digastrique (Ldg) ou cunéiforme.

Considéré dans son ensemble, le lobe inférieur affecte la forme d'un

fer à cheval, inclus dans le lobe postérieur; les branches sont situées en

arrière du flocculus, l'ouverture loge les amygdales et le bulbe rachidien.

Deux profonds sillons, les sillons post et pré-pyramidaux délimitent ce

lobe et le séparent du lobe postérieur et du lobe inféro-interne ou uvulo-

amygdalicn.

Segment I anté-

rieur.

Lobe gt.élc.

Dimension et as-

pect.

Sillon du lobe

grêle.

Lobe inférieur.

Itomologf em-

bryologiqno.

i/70 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sillon post-pyra-

nudal.

Sillon pré-pyraml-

dal.

Pyramide de : -Ia-

acarne.

Aspect et dimen-

sion.

Ailes de la pyra-

mide.

Hase d'implanta-

tion.

Lobe digastrique.

Le sillon post-pyramidal (spop) est très profond dans la région du ver-

mis, où il sépare la pyramide du tubercule valvulaire et de la partie

interne du lobe semi-lunaire inférieur (Fig. 336, 344). Il reçoit sur les

parties latérales de la pyramide l'extrémité interne du sillon inférieur

de Vicq d'Azyr (siV) et du sillon du lobe grêle (sgr), se dirige de chaque

côté obliquement en avant et en dehors, sépare les ailes de la pyramide

du lobe grêle, puis ce dernier du lobe digastrique, et atteint le sillon mar-

ginal antérieur (sma) en dehors du flocculus (Floc).

Le sillon pré-pyramidal (sprp), transversal dans la région du vermis,

où il sépare la pyramide de la luette, décrit de chaque côté une courbe à

concavité interne qui sépare le lobe digastrique de l'amygdale (Fig. 344

345); sa partie concave embrasse l'amygdale et sert à délimiter le nid de

pigeon ou d'hirondelle (nh, Voy. p. 473); elle n'est séparée du sillon post-

pyramidal que par la mince crête verticale qui unit la pyramide au lobe

digastrique.

La pyramide (Pyc, Fig. 332, 336, 344, 345, 108 et 410 à 414) (pyra-

mide lumineuse cle Malacarne) forme un petit lobe piriforme dirigé obli-

quement en arrière et en bas, et séparé du tubercule valvulaire en arrière,

et de la luette en avant, par les sillons post-pyramidal (spop) et pré-pyra-

midal (sprp).

L'extrémité postérieure de la pyramide est libre et arrondie en tubé-

rosité ; elle constitue la partie la plus proéminente du vermis inférieur.

On y distingue trois petits lobules secondaires, aplatis d'avant en arrière,

dont le postérieur, le plus important et le plus volumineux, légèrement

courbe à concavité antérieure, s'étire de chaque côté pour former les

expansions latérales ou ailes de la pyramide.

La lamelle qui tapisse la partie la plus saillante du lobule postérieur

forme le bord libre et tranchant des ailes. Elle reçoit à ce niveau non seu-

lement toutes les lames et lamelles de la face postérieure de la pyramide,

qui sont d'autant plus larges qu'elles sont plus profondes, mais encore

toutes les lamelles des lobules antérieurs, ainsi que celles de la face anté-

rieure de la pyramide, remarquables par leur brièveté, leur direction trans-

versale et leur aspect très analogue à celui de la lingula.

La pyramide présente une base d'implantation mince et étroite, située

à la face inférieure de la branche horizontale de l'arbre de vie médian,

au voisinage de la substance blanche centrale du vermis (Fig. 336).

La pyramide est reliée au lobe digastrique par une mince crête

d'union (cPyc) verticale, basse et concave, dépourvue d'écorce cérébelleuse

(Voy. Coupes sagittales, Fig. 3G0 et h1 4), dirigée obliquement en avant el

en dehors et située en arrière de l'amygdale (Amg), en avant de l'extrémité

interne du lobe grêle (Lgr). Pour l'apercevoir, il faut donc enlever

l'amygdale (Fig. : ils) ou pratiquer une coupe sagittale en dehors de la

pyramide (Fig. 414 et 1 3).

Le lobe digastrique (Ldg) (Fig. 333, 334, 344, 345) (lobe inférieur et

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 471

antérieur, lobe cunéiforme, lobe bivenler) est un lobe irrégulièrement

triangulaire situé en dehors de l'amygdale (Amg), en arrière du floccu-

lus (Floc), en dedans du lobe grêle (Lgr). Son sommet est dirigé en arrière

et en dedans et s'unit, comme nous venons de le voir, par une mince

crête d'union aux ailes de la pyramide (Fig. 34.5); sa base est en rapport,

de dedans en dehors, avec : 1° les plexus choroïdes du diverticule latéral

du quatrième ventricule; 2° le Ilocculus dont le sépare un profond sillon

dans lequel on trouve les lobules accessoires du flocculus lorsqu'ils exis-

tent (Fig. 333 et 334) ; 3° le sillon marginal antérieur dont elle contribue

à former la lèvre inférieure. Ce dernier rapport n'est pas constant et varie

' avec les dimensions respectives du lobe digastrique et du flocculus.

Les faces du lobe digastrique sont inférieure, interne et exleme.

La face inférieure ou superficielle (Fig. 333, 334, 34t) est creusée d'une

empreinte oblique en arrière et en dedans, et plus ou moins profonde,

Y empreinte jugulaire (Fig. 332) qui loge le rebord du trou occipital; sa

partie externe est située dans la fosse occipitale inférieure ou cérébel-

leuse, sa partie interne pend avec le sommet de l'amygdale dans le trou

occipital, en arrière et en dehors du bulbe rachidien. Cette face est tapis-

sée de lamelles à direction presque sagittale; un sillon antéro-postérieur

profond (Fig. 3 ? ), le sillon digastrique, la subdivise en deux lobules

secondaires, qui lui ont valu son nom de biaenler ou digastrique. Chacun

des lobules secondaires est tapissé de lames et de lamelles que des sillons

plus ou moins superficiels peuvent subdiviser en lobules tertiaires. Un de

ces sillons peut devenir quelquefois assez profond, et le lobe digastrique

comprend dans ces cas trois lobules imbriqués de dedans en dehors.

La face exlerne du lobe digastrique est régulièrement convexe, tapissée

de lamelles à direction curviligne et séparée du lobe grêle par le sillon post-

pyramidal (spop).

La face interne est irrégulière (Fig. 333, 341) : convexe en avant, où elle

est en rapport avec le bulbe rachidien, elle est profondément excavée en

arrière et loge la face externe de l'amygdale dont la sépare le sillon pré-

pyramidal. Elle est tapissée de lamelles horizontales, parallèles, qui s'in-

sèrent en arrière sur une lamelle de concentration commune, laquelle se

continue avec la crête d'union des ailes de la pyramide (Fig. 345).

Le lobe digastrique présente une mince base d'implantation dirigée

obliquement en arrière et en dedans; elle occupe la partie interne de la

substance blanche centrale des hémisphères et empiète en avant sur le

pédoncule cérébelleux moyen (Fig. 316 et 116).

IV. LOBE 1\llslt0-I\TER\E. LOBE DE LA LUETTE, LOBE UVULO-A511GD : LIE\ :

LUETTE ET AMYGDALE

Le lobe inféro-interne est un lobe petit, situé en avant de la pyramide,

en arrière et en dedans des lobes digastriques; il forme une sorte de gout-

Ses rapports. s.

Ses faces.

Sillon digastrique.

Lobe inréro -111-

terne.

4ï2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Luette.

Aspect, dimen-

sion.

tière ouverte en avant, que complète la face interne des lobes digastriques-

(Fig. 334, 3 il) el qui loge la face postérieure du bulbe rachidien.

Le lobe inféro-interne comprend, comme tout lohe principal du cer-

velet, un lobe impair et médian, la luette, et deux lobes pairs et symé-

triques, les amygdales ou tonsille, qui doivent encore à leur rapport avec

le bulbe rachidien le nom de lobules du bulbe rachidien.

La luette ou uvula (Uv, Fig. 336, 341, 345, 408 et u10 à 413) forme-

une partie considérable du vermis inférieur. Située entre la pyramide

et le nodule, allongée dans le sens antéro-postérieur, comprimée latéra-

lement à la façon d'un coin par les amygdales, la luette forme un polit

lobule bien délimité, large en arrière, plus mince en avant (Fig. 3t.5).

La luette est triangulaire sur une coupe sagittale médiane (Fig. 33G)

et s'implante par un mince pédicule à la face inférieure de la substance

Fic.. 3M. - Le vermis inférieur, les nids d'hiiondelle, les (le Tarin, le diver-

ticule angulaire du 4" ventricule et le hile du cervelet. L'amygdale a été enlevée de

chaque côté pour montrer le nid d'hirondelle, la face antérieure du lobe digastrique

et la base d'implantation du lobe de l'amygdale. Le cervelet repose sur sa face

supérieure. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool.)

M.' ? ( : ), base d'implantation de l'amygdale. Floc, flocculus. - arc, hile du cervelet.

- Lady, lobe digastrique. - Lqa, lobe quadrilatère antérieur. - Lqp, lobe quadrilatère-

postérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire supérieur.

ms, le relief médian du versant supérieur du toit du 4' ventricule formé par la substance

blanche de la lingula. z/e, nid d'hirondelle. - No, nodule. - Pcs, pédoncule cérébelleux

supérieur. - l'es(a), face intra-ventriculaire du pédoncule cérébelleux supérieur formant

les reliefs latéraux du versant supérieur du 4' ventricule. - pédoncule cérébelleux

moyen. Pyc, pyramide de Malacarne. - sma, sillon marginal antérieur. - spon, sillon

post-nodulaire. - sprp, sillon pré-pyramidal. - set', sillon supérieur de Vicq d'Azyr. -

Uo, luette. ! T, valvule de Tarin. - Y1', valvule de Vieussens. - 1(<<), diverticule angu-

laire du toit du 4' ventricule.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 473

blanche centrale du vermis. Elle présente trois faces couvertes de nom-

breuses lamelles transversales et qui sonl : l'une, inférieure ou superficielle ;

l'autre, postérieure, en rapport avec la pyramide; la troisième, antérieure,

en rapport avec le nodule.

La face superficielle ou inférieure de la luetle (Fig. 345) présente une

crête sagittale médiane qui occupe le fond de la gouttière du bulbe rachi-

dien et deux parties latérales légèrement concaves, obliques en haut el

en dehors, et recouvertes par les amygdales. Elle présente trois à quatre

lobules secondaires bien délimités, tapissés de huit à dix lamelles épaisses

et transversales, qui s'effilent de chaque côté et se terminent sur la face

antérieure des crêtes d'union. La face postérieure, en rapport avec la

pyramide, est étroite en bas, plus large en haut et tapissée de six à sept

lamelles transversales et parallèles. La face antérieure est beaucoup plus

petite que les deux autres faces, elle est tapissée de deux à trois lamelles

transversales et forme la lèvre postérieure du sillon post-nodulaire (spon).

La luelle est reliée de chaque côté aux amygdales par une large lame

de substance blanche, irrégulièrement quatrilatère, connue sous le nom

d'ailes latérales de la luette (ala uvulae, commissura transversa sulcata),

et qui ne deviennent visibles qu'après l'ablalion des amygdales (Fig. 3u5).

Elles mesurent 10 à 12 millimètres dans le sens transversal et s'étendent

des parties latérales de la luette au pédicule d'insertion de l'amygdale.

Leur bord postérieur est libre, mince et tranchant, et forme une crête

verticale située en avant et au-dessous des ailes de la pyramide ; leur bord

antérieur, adhérant à la substance blanche centrale du cervelet, se conti-

nue insensiblement avec les valvules de Tarin (VT). Concaves dans le

sens transversal el dans le sens antéro-postérieur, les ailes latérales de la

luette forment, avec les valvules de Tarin, une excavation profonde, sorte

de loge ou de niche, située à la partie antérieure du sillon longitudinal

inférieur et connu sous le nom de nid de pigeon (Vicq d'zyr), de nid

d'hirondelle (Beil) ou simplement nid cle l'amygdale (Burdach) (nh,

Fig. 345). Elle loge l'extrémité supérieure de l'amygdale dont la sépare

un feuillet pie-mérien. Situés de chaque côté de la luette, les nids de

pigeon ou d'hirondelle sont limités en dehors par le lobe digastrique et le

pédoncule du flocculus (P Floc), en arrière par les ailes de la pyramide, en

avant par le corps restiforme et la toile choroïdienne inférieure qui ferme

le quatrième ventricule.

Les coupes sagittales (liib. 413 et 411.) montrent que la parlie posté-

rieure du nid de pigeon ou d'hirondelle, formée par l'aile latérale de la

luette, est adhérente au bile de l'olive cérébelleuse, tandis que la partie

antérieure, formée par la valvule de Tarin, est séparée par le toit du qua-

trième ventricule de l'olive cérébelleuse et de la mince couche de fibres

blanches qui la recouvre dans celte région.

Les amygdales (Amg, Fig. 344, 313, 34G, 348 et 410 à 415) consti-

tuent deux petits lobes ovoïdes, allongés dans le sens vertical et remar-

Face s.

Lobules secon-

daires.

Ailes latérales.

Leur union av

l'amygdale.

Nid d'hirondelle.

Amygdalos.

474 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Base tl'lml'lulItu-

Base d'implanta-

tion latérale

Faces

quablcs par leur mobilité, la direction sagittale de leurs lamelles (Fig. 314)

et la situation de leur étroite base d'implantation qui est latérale (Fig. 316)

et non pas supérieure, comme pour les autres lobes de la face inférieure

des hémisphères. Le pédicule d'insertion de l'amygdale est situé à l'union

de son tiers supérieur avec ses deux tiers inférieurs (Fig. 34G). Il est

allongé dans le sens sagittal et s'étend des ailes de la pyramide au pédon-

cule du flocculus (Fig. 313).

On peut considérer à l'amygdale trois faces qui sont antérieure,

interne et externe; trois bords : externe, interne et postérieur, et deux

extrémités dont l'une est supérieure, l'autre inférieure.

La face antérieure est concave (Fig. 3 ? et 38); elle appartient à la

face antérieure du cervelet, concourt à former avec le lobe digastrique

(Ldg) la gouttière qui loge le bulbe rachidien ; elle affecte surtout des

rapports avec le corps restiforme et les bords externes de la toile choroï-

dienne inférieure. La face inlerne esl plane en avant, où elle est en contact

avec celle du côté opposé, légèrement concave en arrière où elle s'applique

sur la luette dont la sépare le sillon longitudinal inférieur. La face externe,

ou convexe, se loge dans l'excavation du lobe digastrique. Le bord exterrze,

l'iG. 346. - Coupe vertico-transversale du cervelet passant par le culmen du vermis

supérieur, les noyaux du toit, le bouchon, l'olive cérébelleuse, la partie antérieure

du nodule et de la luette et le pédicule d'implantation latérale des amygdales. -

(Méthode de Weigert-Pal.)

Amg, amygdales. pAmg, base d'implantation latérale de l'amygdale. fec, feutrage

extraciliaire. - fic, feutrage intraciliaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes. fsmi,

fibres semi-circulaires internes. - Ldg, lobe digastrique. - L3r, lobe grêle. - Lqa, lobe

quadrilatère antérieur. - Lqp, lobe quadrilatère postérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire

inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire supérieur. - Ses, embole ou bouchon. No, nodule.

Nt, noyau du toit. - xNt, entre-croisement des noyaux du toit. - Oc, olive cérébelleuse.

scf, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - sqi-, sillon du lobe grêle. - siV, sillon

inférieur de Vicq d'Azyr. ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. spop, sillon post-

pyramidal. 6<a, sillon transverse antérieur. - Uv, luette.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 173

mince et effilé, est recouvert par le lobe digastrique ; le bord interne est

séparé de celui du côté opposé par la vallée de Reil ; le bord postérieur, le plus

épais, est arrondi et recouvert par l'aile de la pyramide et l'aile de la luette.

L'extrémité inférieure est mousse et arrondie, elle plonge avec le bulbe

rachidien dans le trou occipital, représente la partie la plus déclive du cer-

velet et est recouverte par un pont arachnoïdien qui passe de l'amygdale

droite sur la gauche sans pénétrer dans la profondeur de la vallée de Reil.

\J extrémité supérieure est plus volumineuse que l'inférieure. Comprise

entre le flocculus, la luette et le bulbe rachidien, elle est libre, occupe le

nid d'hirondelle et fai saillie dans la cavité du 4e ventricule dont la sépare

un feuillet pie-mérien et la valvule de Tarin (Fig. 346, 414, z).

L'amygdale se trouve donc en quelque sorte enclavée entre le vermis

inférieur et le bulbe rachidien, aussi se trouve-t-elle intéressée sur toutes

les coupes pratiquées au voisinage de la région bulbo-protubérantielle. Les

coupes sagittales (Fig. 410 à 415) et vertico-transversales (Fig. 346) mon-

trent, en outre, les rapports qu'affecte l'extrémité supérieure de l'amyg-

dale avec l'olive cérébelleuse dont elle n'est séparée que par une mince

couche de fibres blanches appartenant en partie aux ailes de la luette.

L'amygdale comprend dix à douze lobules secondaires qui affectent,

pour la plupart, une direction sagittale, sont tapissés chacun de deux à

cinq ou sept lamelles, et séparés par de profonds sillons inter-lobulaires.

Ces lobules se réunissent sur trois lames de concentration communes dont

l'une est antérieure, les deux autres postérieures. La lame antérieure, la

plus courte, est située au voisinage du bord externe de l'amygdale et

reçoit l'extrémité antérieure de tous les lobules des faces antérieure et

externe de l'amygdale, ainsi que ceux des extrémités supérieure et infé-

rieure. Les lames de concentration postérieures sont situées l'une au-

dessus, l'autre au-dessous du pédicule d'insertion de l'amygdale. La supé-

rieure est petite et sert de point de concentration aux deux ou trois

lobules de l'extrémité supérieure; l'inférieure, beaucoup plus étendue,

atteint presque l'extrémité inférieure de l'amygdale et reçoit à angle

plus ou moins aigu les lobules des régions antérieure, postérieure et infé-

rieure de l'amygdale.

De l'enclavement de l'amygdale et de la direction sagittale de la plu-

part de ses lamelles, il résulte que sur les coupes sagittales et horizontales

(Fig. 410 à 415 et 437) qui sectionnent les lamelles parallèlement

à leur direction on n'observe pas l'aspect dendritique si spécial des

autres lobes cérébelleux. Cet aspect ne se rencontre que sur les coupes

vertico-transversales (Fig. 346) un peu obliques qui sectionnent le pédi-

cule d'insertion de l'amygdale (pAmg) perpendiculairement à sa direction.

V. LOBE I\T1 : f20-A\'l'I : IilrUl;. - LOBE DU NODULE : NODULE ET FLOCCULUS

Le lobe du nodule se distingue des autres lobes primordiaux du cervelet :

1° par sa petitesse; 2° par la grande distance qui sépare sa partie médiane

Bords.

Extrémité nitë-

neurc.

Extrémité supé-

rieure libre.

Kapports.

Lobules sccott-

daires.

Lames de concen-

tralon.

Aspect sur coupes

horizontales, sagit-

tales et vertico-

transversales.

Lobe inféro-anté-

rieur

476 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Module.

Situation profonde.

Faces.

ou vermienne, le nodule, de ses parties hémisphériques qui forment les

petits lobes du nerf pneumogastrique ou vague, appelés encore flocculus ou

flocon; 3° par la situation profonde du nodule qui occupe l'extrémité anté-

ricure du vermis, et la si-

tuation superficielle du

Ilocculus de chaque côté

du bulbe rachidien.

Nodule (No, Fis.336,

344, 315, 347, 348, 408,

410).- Lorsqu'on examine

la face inférieure du cer-

veto[, le nodule est généra-

lement masqué parla luette

en avant de laquelle il est

situé et dont le sépare le

silloca po.st ? odulcrie(spon).

Pour l'étudier, il faut donc

ou bien renverser le bulbe

en avant (Fig. 311), ou en-

lever la protubérance et le

bulbe rachidien (Fig. 334,

31 : i), ou encore pratiquer

une coupe sagittale mé-

diane du cervelet (Fig. 336,

347). On constate alors que

le nodule occupe la partie

anlérieure du vermis infé-

rieur, qu'il fait saillie dans

la cavité du elle ventricule

dont le séparent les plexus

choroïdes, et qu'il présente

une hase d'implantation

relativement large, située

en avant de la luette à la

partie antéro-inférieure de

la substance blanche cen-

trale du vermis (Fig. 336,

31 )).

Plus ou moins volumineux suivant les sujets, aplati dans le sens trans-

versal et dans le sens vertical, le nodule présente une face postérieure plane

en rapport avec la luette; une face inférieure ou inféro-antérieure, libre,

qui constitue la partie la plus antérieure du vermis inférieur et sert de

limite interne aux nids de pigeon ou d'hirondelle, el une face supérieure,

tapissée de lamelles cérébelleuses et recouverte en partie par la mem-

Fig. 31Î. - Coupe sagittale du nodule. La face in-

traventriculaire du nodule tapissée par l'épen-

dyme ventriculaire et le diverticule angulaire du

toit du 4e ventricule. (Méthode de Weigert.)

Eca, grand entre-croisement commissural antérieur.

- Ep, épendyme ventriculaire tapissant la face infé-

rieure du noyau du toit, le diverticule angulaire du

4" ventricule et se réfléchissant sur la substance

blanche et l'écorce de la face supérieure du nodule

pour se continuer sur la toile choroïdienne et les

plexus choroïdes du 4° ventricule.- 1*.q, fibres eu guir-

lande qui coitlent le fond du sillon post-central. -

Pj, la couche des cellules de Purkinje intermédiaire

entre la couche moléculaire et la couche granuleuse

de l'écorce du cervelet. Disposition irrégulière des

cellules de Purkinje dans la partie intraventriculaire

du nodule. - Plch, plexus choroïdes du 4" ventri-

cule. - 1 ? quatrième ventricule.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 177

branc épendymaire du 1," ventricule (Fig. 347). Au niveau du point d'arrêt

de cette dernière, la face supérieure du nodule donne insertion à la mince

couche épithéliale qui tapisse les plexus choroïdes transversaux du 1," ven-

tricule : il résulte de cette disposition (Fig. 108, 110 et 3 i.7) que la moitié

postérieure de la face supérieure du nodule est intra-ventriculaire et que

sa moitié antérieure est exii-(-t-ve2èliictilal'î,e; celle-ci fait, il est vrai, saillie

dans le 4° ventricule, mais elle est séparée de la cavité ventriculaire par

la toile choroïdienne inférieure qu'elle refoule en avant.

Toute la face libre du nodule est recouverte de six à neuf lamelles

transversales groupées en deux ou trois lobules secondaires.

Des parties latérales du nodule (Fig. 315) se détachent deux minces

voiles membraneux de substance blanche, que leur forme semi-lunaire a

fait comparer aux valvules semi-lunaires de l'aorte ou de l'artère pul-

monaire ; ce sont les valvules de Tarin (VT) (voile médullaire postérieur,

vêla valvitl-- se) ? îz'-ci2,cztlciîes cerebelli) (Fig. 3 in, 354 et 411 à 1 ),

qui relient le nodule (No) au flocculus (Floc), se continuent en arrière

avec les ailes latérales de la luette (Uv' et concourent à former les nids de

pigeon ou d'hirondelle (nh). Masquée, par l'amygdale, elles ne deviennent

apparentes à l'extérieur qu'après ablation du lobe tonsillaire (Fig. 315).

On considère à chaque valvule de Tarin deux faces et deux bords. La

face supérieure, convexe, fait saillie dans le se ventricule; elle est tapissée

par l'épendyme ventriculaire et concourt à former le versant inférieur du

toit du live ventricule (Fig. 331, 412).

La face inférieure ou extra-ventriculaire est recouverte d'un feuillet

pie-mérien qui la sépare de l'extrémité supérieure de l'amygdale. Le bord

postérieur se continue avec le bord antérieur de l'aile de la luette dont il

se distingue par sa minceur et sa mobilité, et adhère à la substance blanche

centrale du cervelet. Il forme avec la paroi supérieure du toit du ire ven-

tricule le diverticule angulaire connu sous le nom de sommet, de faite du

4" ventricule, ec qui correspond à la région du hile de l'olive cérébel-

leuse (Voy. plus loin).

Lorsqu'on examine la valvule de Tarin sur un cervelet auquel on a

arraché les plexus choroïdes du live ventricule, le bord antérieur de celte

valvule apparaît libre, mince et tranchante (Fig. 345). Elle se continue en

réalité avec la mince couche épithéliale qui lapisse les plexus choroïdes

transversaux du 4.° ventricule et la toile choroïdienne inférieure (Fig. 33 i).

Flocculus (Floc), lobule du nerf vague, lobule du nerf pneumo-

gastrique (Fig. 333, 312, 31 ! z, 31, 31S. il5, 4lli, 4 L ï, .3G, ! r37).- Le floc-

culus (touffe, flocon) est un petit lobe irrégulier, constant, très apparent

et très bien délimité, situé au-dessus du lobe digastrique, en avant et en

dehors de l'amygdale, en dehors du corps restiforme, du diverticule latéral

du 4" ventricule et du nerf auditif, en arrière du nerf vague qui le recouvre

en partie et auquel il doit son nom de lobule du nerf vague ou pnewno-

gastrique.

Sa partie intra-

ventriculaire.

Expansions laté-

rales.

Valvules de Tarin.

Aspect et disposi-

tion dcs valvules.

Flocculus.

Situation.

478 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Flocculus acces-

soire.

Il concourt iL former la lèvre inférieure du sillon marginal antérieur

du cervelet, et adhère par un pédicule long et relativement épais à la face

inférieure du pédoncule cérébelleux moyen (Fig. 437).

Le Ilocculus constitue le plus petit des lobes hémisphériques et affecte

une forme en poire ou en massue; épais en dehors, il est mince et effilé

en dedans, au niveau de son pédoncule (P Floc) qui se continue avec la

partie externe de la valvule de Tarin (VT) (Fig. : H8).

Un sillon constant, dans le fond duquel on rencontre fréquemment

quelques lamelles profondes, sessiles, adhérentes au pédoncule cérébelleux

moyen, et connues sous le nom de flocculus accessoire, sépare le floc-

culus du lobe digastrique.

La partie externe, épaisse et proéminente du flocculus comprend

quatre à cinq petits lobules transversaux et divergents de deux à trois

lamelles chacun. Ces lamelles s'unissent en dehors à un mince et bas

FiG. 318. - Face antérieure et hile du cervelet après ablation du tronc encéphalique.

D'après la photographie d'une pièce durcie dans le formol. Même pièce que celle des

Fig. 338, 340, 342.

Amg, amygdale ou tonsille cérébelleuse. - Floc. flocculus ou lobule du nerf vague.

pFloc. pédoncule du flocculus. - ho, hile du cervelet. - Le, lobe central. Le', ailes

du lobe central. - Lrlg, lobe digastrique. - 7 ? lobe grêle. - Lig. lingula. Lga, lobe

quadrilatère antérieur. - Lgp, lobe quadrilatère postérieur. - Lsli, lobe semi-lunaire infé-

rieur. - Lsls. lobe semi-lunaire supérieur. - No, nodule. - Pes, pédoncule cérébelleux

supérieur. - Pci, pédoncule cérébelleux inférieur. - Pain. pédoncule cérébelleux moyen.

"ll'" diverticule latéral du 4" ventricule. ser, grand sillon circonférentiel du cervelet .

- si ? sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - si ? ici, sillon marginal antérieur. - spon. sillon

post-nodulaire. spop, sillon post-p5·ramidal. - sn ? , sillon prépyramidal. -'ssf, sillon

sous-flocculaire. - ssl. sillon semi-lunaire. - ss1', sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - Uv,

luette. - l'T. valvule de Tarin. - VI-, valvule de Vieussens. - nI, nerf facial. -

VIII, nerf auditif.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 479

pédicule adhérant au pédoncule cérébelleux moyen ; en dedans, elles s'im-

plantent sui un épais faisceau de fibres blanches, le pédoncule du flocculus,

(p Floc) aplati d'avant en arrière. La face postérieure du pédoncule du

flocculus est tapissée de quelques lamelles sessiles ; sa face antérieure

est dépourvue d'écorce cérébelleuse, elle appartient dans sa partie externe

à la surface extérieure du cervelet et est recouverte par un feuillet pic-

mérien. La moitié interne est intra-ventriculaire; elle forme, ainsi que

nous le verrons, la face supérieure du diverticule latéral du 1° ventricule

(rlV..).

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2° PROTUBÉRANCE ANNULAIRE, BULBE RACHIDIEN

ISTHME POSTÉRIEUR

Après ablation du cervelet, le cerveau rhomboïdal se présente sous

l'aspect d'une masse fusiforme, oblongue ou rhomboïdale, épaisse à sa

partie moyenne qui se prolonge dans le cervelet, effilée en bas où elle se

continue avec la moelle épinière et en haut où elle fait suite au cerveau

moyen (Fig. 319). Sa limite supérieure est marquée : en avant, par un

profond sillon, le sillon pédonculo-protubérantiel ou 1),oliibé),ciiiiiel

supérieur, qui sépare la protubérance des pédoncules cérébraux; en

arrière, par un léger sillon transversal, qui sépare les tubercules quadri-

jumeaux postérieurs de l'isthme postérieur. Sa limite inférieure est à

peine indiquée par un léger étranglement, le collet du bulbe, ou encore

par une ligne fictive qui passe au-dessus de la première paire de racines

cervicales, à la naissance de la moelle épinière. Sa direction est presque

verticale chez l'adulte, son extrémité supérieure n'étant inclinée que de

20° à 30° en avant d'une verticale passant par le trou occipital. L'axe du

rhombencéphale forme ainsi avec l'axe du cerveau intermédiaire un angle

obtus ouvert en bas et en avant, et dont le sommet correspond au cer-

veau moyen; il n'est pas recliligne, son extrémité inférieure étant légè-

rement coudée au niveau de l'angle inférieur du quatrième ventricule,

cl ce coude est le vestige de l'angle iiiichal du fa;tus.

Pédoncule du Lloe-

culus.

Forme.

Limites.

Direction.

480 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Configuration exté-

rieure.

Face antérieure.

Région pontine.

Limites.

Trou borgne supé-

rieur.

Sillon médian.

Conformation extérieure. On peut décrire au cerveau rhom-

boïdal, après ablation du cervelet, quatre faces, une antérieure, une pos-

térieure et deux latérales.

Face antérieure. (Fig. 319). Celte face repose sur la gouttière

basilaire de l'occipital dont la séparent l'artère basilaire et un vaste con-

fluent sous-arachnoïdien, le confluent basilaire, du liquide céphalo-rachi-

dien ; sa partie inférieure est en rapport avec le rebord du trou occipital

et l'extrémité supérieure de l'apophyse odontoïde de l'axis.

Un sillon transversal, le sillon bulbo-protubéranliel ou sillon prolll-

béranliel inférieur, divise cette face en deux régions : l'une supérieure

ou pontine, très saillante et caractérisée par la direction transversale de

ses fascicules de fibres; l'autre inférieure ou bulbaire, qui représente une

sorte de cône tronqué et qui est remarquable par ses reliefs longitu-

dinaux.

1° La région supérieure ou pontine constitue la protubérance

annulaire, qu'on appelle encore pont de Varole, mésocéphale (Chaus-

sier), noeud cle l'encéphale (Soemmcring), corps de la moelle allongée ! . Elle

est limitée en haut par le sillon probllbérantiel supérieur ou pédonculo-

protubérantiel; il la sépare du pied des pédoncules cérébraux el forme sur

la ligne médiane le trou borgne supérieur, profond diverticule triangulaire

limité en haut par la lame perforée postérieure el compris entre les deux

pédoncules cérébraux et la protubérance, légèrement échancrée à ce ni-

veau. Au niveau du bord externe du pied du pédoncule cérébral, le sillon

protubérantiel supérieur se jette à angle presque droit dans le sillon latéral

de l'isthme.

La protubérance est convexe dans le sens longitudinal; elle se prolonge

en dehors dans le cervelet en formant les pédoncules cérébelleux moyens

(Pcm, Fig. 333). Sur la ligne médiane elle présente un sillon longitudinal

peu profond, bordé de chaque côté par un relief longitudinal, le bourrelet

pyramidal , et plus en dehors par l'émergence du trijumeau et le pédoncule

cérébelleux moyen. Une ligne fictive qui unit l'émergence du trijumeau à

celle du facial sdrt à limiter la protubérance proprement dite, située en

dedans, des pédoncules cérébelleux moyens, situés en dehors.

Le sillon médian mesure 2 à 2,5 centimètres de hauteur; il com-

mence en bas au niveau du sillon bulbo-protubérantiel (sp) où il concourt

à limiter le trou borgne inférieur de Vicq d'Azyr (tb), s'élargit en haut et

se termine dans le sillon protubérantiel supérieur, au niveau du trou

borgne supérieur (tb'). Il loge l'artère basilaire, et on le désigne encore de

ce fait sous le nom de sillon basilaire, mais sa dépression tient moins à la

présence de cette artère qu'au relief des bourrelets pyramidaux et à

l'existence du raphé médian. Il existe en effet, même lorsque le tronc

1. Pour les anciens anatomistes (\Yillis, Vieusscns),le terme de moelle allongée s'appliquait

non seulement au bulbe rachidien, mais encore u ]a protubérance et aux pédoncules cérébraux.

Baller le premier l'employa dans un sens plus restreint en l'appliquant exclusivement au bulbe

rachidien.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 1-81

basilaire est dévié anormalement, mais s'efface lorsque l'un ou l'autre

bourrelet pyramidal cstai-

faissé par suite de la dégéné-

rescence secondaire ou de

l'agénésie du faisceau pyra-

midal sous-jacent.

Les bourrelets pyramidaux

sont produits par le passage

des faisceaux de la voie pé-

donculaire sous les fibres

transversales de la protubé-

rance qu'ils soulèvent; ils

s'élargissent de bas en haut

comme la voie pédonculaire

et la protubérance mesure à

leurniveau 3 a 3,5 centimètres

de hauteur. En dehors des

bourrelets pyramidaux, on

trouve, à l'union du tiers

supérieur avec les deux tiers

inférieurs de la protubérance,

l'émergence des nerfs lriju-

¡¡¡eaux distants l'un de l'autre

de 3 u3 ? centimètres. Elle se

fait par deux racines, l'une

petite ou motrice, située en

avant et en dedans, l'autre

, ! 7-osse ou sensitive, beaucoup

plus volumineuse et qui pré-

sente après son arrachement

un méplat ovalaire trans-

versal.

Le pédoncule cérébelleux

moyen (Pcm) apparaît comme

- un volumineux faisceau plus

ou moins arrondi, sectionné

par la coupe qui a libéré le

cervelet. Sur un rhombencé-

phale dont le cervelet n'a pas

été enlevé (Fig. 333), ce pé-

doncule représente un volu-

mineux faisceau triangulaire qui se porte en dehors et en arrière et pénètrl

en s'effilant dans le sillon marginal antérieur du cervelet. Les lames c

lamelles des faces supérieure et inférieure du cervelet s'implantent à an

gles plus ou moins droits sur ses bords supérieur et inférieur; sur Sol

TOME Il. 31

Fit;. 349. Face antérieure du cerveau thomboida

après ablation du cervelet. La pie-mère des ré-

gions pontine et bulbaire a été enlevée, le sillor

médian antérieur écarté. (D'après la photogra-

phie d'une pièce durcie dans le formol. - Menu

pièce que celle des Fig. 338, 342, 318, 3S2.)

Fll, faisceau latéral du bulbe. - Floc. Ilocculus

- ploc, pédoncule du flocculus. - Fo, faisceai

oblique de la protubérance. - sma. sillon médial

antérieur du bulbe. - Oi, olive inférieure ou bul

baire. - P, pied du pédoncule cérébral, - l'o, protu

bérance. - Py, pyramide antérieure du bulbe recou

verte il sa partie supérieure et à sa partie moyenn

par les fibres arciformes superficielles du bulbe. -

il'y, décussation pyramidale. lG; trou borgne in

férieur. <&', trou borgne supérieur. - V. trijumeau

- 1 ? nerf facial. - VIII, nerf auditif.

Bourrelets hyra-

Ilwiaux. : Pédonculo céré-

]¡f'UCUX mo,) ('Il.

1

1

l

1

482 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Aspect de la région

pontine.

StDaLiontransver-

sale.

Faisceau oblique.

Collier des py ra-

mides.

Les deux étages

constituants de la

réeion pontine.

Le volume de ses

libres transversales

est proportionnel au

développement du

cervelet.

Variétés patholo-

giques.

Variétés plivlogé-

1\Itiqllc""

bord inférieur, au voisinage du bulbe, on remarque le petit lobule céré-

belleux bien délimité du flocculus ou lobule du nerf vague (Floc).

Toute la face antérieure de la région pontine est striée transversalement

par de gros fascicules de fibres qui se dirigent du sillon médian de la

protubérance vers le cervelet, où ils convergent dans le sillon marginal

antérieur. On appelle, depuis Rolando, faisceaux supérieurs, ceux qui pas-

sent au-dessus de l'émergence du trijumeau; faisceaux inférieurs, ceux

qui sont voisins du sillon bulbo-protubérautiel, et faisceaux moyens, ceux

qui passent au-dessous du trijumeau. Ces derniers se dirigent d'abord hori-

zontalement en dehors, puis s'infléchissent en bas, descendent oblique-

ment vers le nerf facial et le flocculus, el croisent les faisceaux inférieurs

qu'ils recouvrent (Fig. 319). Ils constituent le faisceau oblique de la pro-

tubérance (Fo), le ruban arqué de Foville. Leur existence n'est pas con-

stante, et leurs dimensions présentent de grandes variétés individuelles.

Les faisceaux supérieurs et inférieurs débordent en haut et en bas

les sillons qui limitent la protubérance, masquant ainsi en partie les

pédoncules cérébraux et la partie supérieure du bulbe. Ils s'incurvent en

même temps sur la ligne médiane au niveau des trous borgnes supérieur

et inférieur, et se moulent en haut autour de chacun des pédoncules

cérébraux, en bas autour de chacune des pyramides, les environnant

d'une espèce de collier : le collier des pédoncules cérébraux et le collier

des pyramides , de Cruveilhier.

Celle disposition des fibres prolubéranlielles supérieures et inférieures

est très manifeste sur la coupe sagillale médiane du cerveau rhomboïdal,

elle a conduit quelques auteurs à décrire à la protubérance une face supé-

rieure et une face inférieure libres. Il s'agit en réalité moins d'une face

que d'un rebord saillant, plus ou moins marqué suivant les cerveaux.

Lorsqu'on sectionne la protubérance perpendiculairement à l'axe lon-

gitudinal du rhombencéphale (Fig. 362 et 36.'i), on la voit constituée par

deux parties : l'une postérieure ou supérieure, l'étage postérieur, la ca-

lotir' ou legmenlum, qui relie la calotte pédonculaire au bulbe rachidien;

l'autre antérieure ou inférieure, l'étage antérieur de la protubérance, con-

stitué par des fibres transversales qui relient un hémisphère cérébelleux

à l'autre et représentent une sorte de pont, le pont de Varole, sous lequel

passent les fibres longitudinales de la calotte. Par ses fibres transversales,

la protubérance n'est qu'une annexe, qu'un corollaire des hémisphères

cérébelleux; son volume est en rapport direct avec le volume des hémi-

sphères cérébelleux ; lorsque ceux-ci subissent un arrêt de développe-

ment, les fibres transversales n'existent. pas ou sont très réduites; elles

diminuent considérablement de volume dans les lésions pathologiques

qui intéressent l'écorce cérébelleuse (voy. cas Vasseur, Chap. IV), ou

détruisent la substance blanche centrale sous-jacente (voy. cas Drevel,

Chap. IV). Elles diminuent en outre lorsqu'on s'abaisse dans l'échelle des

vertébrés. Très réduites chez les vertébrés non mammifères dont les lobes

latéraux cérébelleux sont rudimentaires, elles atteignent chez les pri-

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 483

mates, et en particulier chez l'homme, leur maximum de développe-

ment. Chez les mammifères autres que les primates, chez lesquels les

hémisphères cérébelleux sont peu développés, les fibres transversales

sont de même très réduites; elles ne recouvrent pas en haut les pédon-

cules cérébraux, ne dépassent guère en bas l'émergence du trijumeau et

sont adossées à un épais faisceau transversal, le corps 1 ? -apézoïde, très

marqué chez les solipèdes, les ruminants et les rongeurs. Ce faisceau se

distingue des fibres transversales de la protubérance parce qu'il ne re-

couvre pas les pyramides, mais longe leur face postérieure. Il représente

une voie auditive secondaire et existe également chez l'homme, mais

chez ce dernier il occupe une situation profonde, masqué qu'il est par les

libres transversales inférieures de la protubérance qui le recouvrent.

Dans le sillon protubérantiel supérieur et dans le sillon latéral de

l'isthme, on trouve constamment un petit fascicule de fibres qui longe le

bord supérieur de la protubérance et du pédoncule cérébelleux moyen, et

s'enfonce dans la masse blanche du cervelet entre les pédoncules cérébel-

leux supérieur el moyen. Malacarne le considérait à tort comme un nerf

accessoire de la troisième paire (Accessorii dei molori communi); Ilenle

le décrivit sous le nom de taenia pontis , et Arnold sous celui de fila pontis

lateralis (Tpo, Fig. 3 : i0 et 351). 11 présente dans son volume et son trajet

de très grandes variétés individuelles; en général, il apparait dans le trou

borgne supérieur immédiatement en dehors des fibres radiculaires de la

troisième paire; plus rarement on le voit surgir vers la partie moyenne

du sillon protubérantiel supérieur, entre la protubérance et le pied du

pédoncule cérébral.

Le plus souvent il est unique le long du bord supérieur de la protu-

bérance, d'autres fois il se bifurque ou se trifurque le long du pédoncule

cérébelleux .moyen, un des fascicules suit le sillon latéral de l'isthme,

l'autre croise le ruban de Reil latéral et pénètre avec le pédoncule céré-

belleux supérieur dans le cervelet (Fig. 351); d'autres fois encore, un

fascicule croise l'extrémité supérieure du pédoncule cérébelleux supérieur

dont il longe le bord interne. Plus rarement enfin, il reçoit un petit fas-

cicule descendant qui longe le bord externe du pied du pédoncule céré-

bral. Par ses fascicules principaux et constants, le tænia pontis suit assez

exactement le bord supérieur de la protubérance et il semble n'être,

dans la majorité des cas, qu'un faisceau détaché, aberrant des fibres trans-

versales du pont.

2° La partie inférieure ou bulbaire de la face antérieure du cer-

veau rhomboïdal présente : sur la ligne médiane, le sillon médian aillé-

rieur du bulbe el, de chaque côté, la pyramide antérieure et l'olive bulbaire

ou inférieure.

Le sillon médian antérieur du bulbe mesure 20 à 21 millimètres de

hauteur; superficiel en bas, où il se continue avec le sillon médian antérieur

de la moelle épinière et où il est comblé en grande partie par la décussalio n

des pyramides, il atteint entre les deux pyramides 5 G 6 millimètres de

Rapports avec lo

corps trapézo'ide.

T.enta pontis.

Son aspect.

Il semble repré-

senter un fascicule

détaché, aberrant,

des libres transvcr-

sales du pont.

Région bulbaire.

Sillon médian an-

térieur.

484 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Pyramides anté-

rieures.

Leur déenssation

incomplète.

Leurs variétés Ill-

dividuelles.

Leurs variétés pa

thologiqucs.

profondeur et se termine au voisinage de la protubérance dans un diver-

ticule triangulaire, médian et profond, le trou borgne de Vicq d'Azyr. A sa

partie moyenne, ce sillon est le plus souvent interrompu par les fibres

arciformes. externes (stratum zonale d'Arnold) qui recouvrent les pyra-

mides, puis s'enfoncent dans le sillon médian anlérieur et s'y enlre-croi-

sent avec des fibres de même nom du côté opposé (Fig. 319).

Les pyramides antérieures du bulbe (Py) (corps pyramidaux) bordent

de chaque côté le sillon médian antérieur. Ce sont deux faisceaux

arrondis et allongés qui forment à la face antérieure du bulbe un relief

longitudinal très marqué. Etranglées à leur partie supérieure où elles se

dégagent au-dessous des fibres transversales de la protubérance, et où

elles sont souvent recouvertes par des fibres arciformes, elles mesurent à

leur partie moyenne G à 8 millimètres de largeur, puis s'effilent en bas.

De la partie inféro-interne de chaque pyramide se détachent 3 à 5 fas-

cicules qui se portent en bas et en dedans, et s'entre-croisent sous forme

de natte avec ceux du côté opposé.

L' entre-croisement ou la décussation des pyramides occupe dans le

sillon médian antérieur du bulbe une hauteur de 6 à 7 millimètres et sert

à délimiter le bulbe de la moelle épinière (Fig. 333, 349).

La majorité des fibres de la pyramide d'un côté se rend après décus-

sation dans le cordon latéral du côté opposé de la moelle et constitue le

faisceau pyramidal croisé. Un petit fascicule qui occupe la partie externe

de la pyramide - et qu'un sillon longitudinal isole sur quelques cerveaux

plus ou moins complètement des autres fascicules-ne s'enlre-croise pas.

Il se porte très obliquement en bas et en dedans, et se rend dans le cordon

antérieur du même côté de la moelle dont il longe le sillon médian anté-

rieur. On l'appelle faisceau pyramidal direct, faisceau pyramidal de Turck.

Enfin la pyramide envoie encore quelques fibres directes, dans le cordon

latéral du même côté de la moelle. Ce sont les fibres pyramidales home-

latérales (Muraloff, Dejerine el Thomas).

La décussation des pyramides présente du reste de grandes variétés

individuelles. Tantôt l'entre-croisement est total, le faisceau pyramidal

direct fait défaut et toutes les fibres pyramidales se rendent dans le cor-

don latéral croisé de la moelle. Tantôt le faisceau pyramidal direct l'em-

porte en volume sur le faisceau croisé, exceptionnellement enfin la décus-

sation fait totalement défaut, toutes les fibres se rendant dans le cordon

antérieur homolatéral de la moelle (Voy. IVe partie, Moelle épinière).

Lorsque le faisceau pyramidal est lésé dans son trajet de l'écorce

cérébrale à la partie inférieure de la protubérance, la pyramide antérieure

du bulbe dégénère et s'aplatit, et à la place du relief longitudinal on

trouve une traînée grisâtre.

Les deux pyramides peuvent complètement faire défaut dans les cas

d'agénésie de l'écorce cérébrale, par hydrocéphalie, porencéphalie, etc. ,,etc. ,

le sillon médian antérieur est à peine accusé et à la place des pyramides,

on trouve un méplat situé entre les deux olives. (Voy. Cas Longery,

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. z

Fig. 199, 210 et Cas Richard, Fig. 216. 233.) D'autres fois encore, a la suite

de vastes lésions corticales ou centrales inlra-ulérines ou survenant peu

de temps après la naissance, on peut observer une agénésie complète

d'une pyramide (cas Ri-

vaud, Fig. 132, 153,

p. 158). Dans ces cas, la

pyramide contro-laLéralc

peut prendre un dévelop-

pement énorme, elle est

hypertrophiécet les fibres

pyramidales homolalé-

rales de la moelle sont

très nombreuses (cas Ri-

vaud, Fit. 151,157, 162,

p. 159 et 161). Il semble

véritablement que dans

ces cas, la pyramide saine

supplée la pyramide ar-

rêtée dans son dévelop-

pement.

L'olive inférieure ou

bulbaire (Oi , Fig. 349)

décrite par Eustachi et

Vieussens est un corps

ovoïde, blanchâtre, situé

en dehors de la pyramide

antérieure et sur un plan

un peu plus postérieur.

Elle mesure 12 milli-

mètres de longueur sur

3 à 5 millimètres de lar-

geur et se dirige oblique-

ment en bas et en dedans.

Son extrémité supérieure

n'atteint pas la protubé-

rance dont elle est sépa-

rée par une dépression

profonde, la fossette de

l'éminence olivâtre de

Vicq (1',IZ ! /J' ou fossette

sus-olivaire. Son extrémité inférieure est plus petite et elle est souvent bri-

dée par un faisceau de fibres arciformes qui la recouvre pour passer ensuite

au-devant de la pyramide, et s'entre-croiser dans le sillon médian anté-

rieur du bulbe. Ces fibres, que l'on a appelées faisceau arciforme de l'olive,

fibres arciformes pré-olivaires, recouvrent quelquefois toute la surface de

1 ic. 330. -- La face latérale du rhombencéphale après

ablation du cervelet. - D'après la photographie

d'une pièce durcie dans la bichromate.

811, bandelette optique. - BrQa, bras du tubercule

quadrijumeau antérieur. - BrQp, bras du tubercule qua-

drijumeau postérieur. - Cge, corps genouillé externe.

Cgi, corps genouillé interne. - Clall, chiasma des nerfs

optiques. - Crsl, corps restiforme. Fia, faisceau la-

téral du bulbe. - faa, fibres arquées antérieures. - Fora,

faisceau oblique de la protubérance. Gp, glande pi-

néale. - .Vil, nerf optique. - Oi, olive bulbaire ou infé-

rieure. - Il, pédoncule cérébral. - ! 'cm, pédoncule

cérébelleux moyen. ! 'cs, pédoncule cérébelleux supé-

rieur. - ]'0. protubérance. - l'ul, pulvinar. - Py, py-

ramide du bulbe. - Qa, tubercule quadrijumeau anté-

rieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - RI,

faisceau triangulaire de l'isthme ou ruban de Reil laté-

ral. - Rm, ruban de Iteil médian. si, sillon latéral du

mésencéphale. - Th, couche optique. - Tpo, txnia

pontis. - Tlcl, tractus pedoucularis transversus.

Oh\c bulbaire.

Fossette sus-oh-

vaire

486 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Vol uni o.

Sillon olivaire in-

trn.

Sillon olivâtre

¡''(terne'.

;

Faisceau latéral

du bulbe.

Sillon bulbo-pro-

tttbéranticl.

Trou borgne infé-

rieur.

l'olive, lui impriment un aspect bosselé ou la divisent en deux parties

inégales. La saillie de l'olive est d'autant plus accentuée, que ces fibres

sont moins nombreuses (Fig. 349); elle est moins marquée chez l'adulte

que chez le foetus et chez l'enfant nouveau-né.

Lorsqu'on sectionne le bulbe à son tiers supérieur (Fig. 366, 367), on

constate que l'olive est formée par une lame de substance grise plusieurs

fois repliée sur elle-même, et recouverte par une capsule de libres plus

ou moins épaisse. La saillie olivaire ne constitue qu'une petite partie de ce

corps qui s'enfonce dans l'épaisseur du bulbe en arrière des pyramides.

L'olive estséparée de la pyramide antérieure par un sillon longitudinal

dans lequel émergent les filets radiculaires du nerf hypoglosse; c'est le

sillon de l'hypoglosse ou sillon olivaire inlerne; son extrémité inférieure est

en général masquée par les fibres arciformes du bulbe; quelquefois, on le

voit se prolonger en bas et en dedans et limiter en dehors la pyramide '

antérieure qu'il sépare du cordon antérieur de la moelle. Plus rarement, il

se porte en arrière et en bas, vers le sillon collatéral antérieur de la

moelle.

Le sillon olivaire externe ou 2él2,o-olivaii,e limite l'olive en dehors et

loge une artériole. Il aboutit en bas à la ligne d'émergence des racines

antérieures et il est fréquemment interrompu par les fibres arciformes du

bulbe.

En dehors de l'olive, entre elle et le corps restiforme, on trouve un

étroit faisceau longitudinal qui appartient déjà à la face latérale du bulbe,

c'est le faisceau intermédiaire ou faisceau latéral du bulbe (Fit). Il est

limité en arrière par un sillon d'où émergent les racines des nerfs glosso-

pharyngien et pneumogastrique (sillon des nerfs mixtes) et représente, eu

partie, la continuation supérieure du faisceau de Gowers. En bas, il se

fusionne avec le cordon latéral de la moelle épinière; en haut, il atteint

le sillon bulbo-protubérantiel, s'enfonce sous les fibres transversales du

pont et occupe la partie antéro-externe de la calotte protubérantielle.

Le sillon bulbo-protubérantiel ou protubérantiel inférieur marque la

limite entre la base du bulbe et le pont de Varole et s'étend en dehors jus-

qu'aux corps restiformes du bulbe où il reçoit le sillon des nerfs mixtes.

On voit sur sa ligne médiane la fossette médiane de la base du bulbe,

trou borgne de Vicq d'Az.'Jr, for amen caecum ou trou borgne inférieur (tb,

Fig. si-9), dans laquelle pénètre une volumineuse artériole; elle est

comblée en partie par les fibres arciformes qui entourent l'extrémité

étranglée des pyramides et forment le ponlicule d'Arnold.

De chaque côté de la ligne médiane, le sillon buibo-protubérantiel

sépare la protubérance de la pyramide antérieure, puis de l'olive. Il s'élar-

git au-dessus des olives el en avant du corps restiforme en formant deux

diverticules, la fossette sus-olivaire en avant, dans laquelle émerge la

VIe paire, et la fossette latérale du bulbe en arrière, diverticule profond

communiquant avec le précédent et dans lequel on voit l'origine appa-

rente du nerf facial et de la branche vestibulaire du nerf auditif.

.Bibliothèque des .Internes

en Médecine de la Salpêtrière

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 487

Face postérieure. La face postérieure du rhombencéphale pré-

sente deux régions bien distinctes : l'isthme postérieur en haut, la face '

postérieure du bulbe en bas. Ces régions sont reliées l'une il l'autre par le

cervelet; après son ablation, on aperçoit entre elles une étroite fente

transversale par laquelle on pénètre dans la cavité du 4 ventricule.

Isthme postérieur (Fig. 331, 3 : 1 ). L'isthme postérieur représente

une étroite région rectangulaire formée par la valvule de Vieussens (VV)

et les pédoncules cérébelleux supérieurs (Pcs) ; elle est située en arrière

du cerveau moyen, au-dessus de la pro-

tubérance dont la sépare la cavité du

quatrième ventricule, en avant du cer-

velet dont la face antérieure se moule

sur la région, mais en est séparée par

un double feuillet pie-mérien.

Les sillons latéraux de l'isthme qui

logent le toenia pontis (Tpo) limitent

cette région de chaque côté et la sépa-

rent des pédoncules cérébelleux moyens

(Pcm). Sa limite supérieure est consti-

tuée en dedans par le sillon d'émer-

gence du nerf pathétique (IV) qui la

sépare des tubercules quadrijumeaux

postérieurs (Qp), en dehors par le fais-

ceau triangulaire de l'isthme ou ruban

de Reil latéral (RI), situé à cheval sur le

cerveau moyen et l'isthme postérieur.

La limite inférieure de l'isthme

postérieur est masquée par les lamelles

cérébelleuses du petit lobule de la lin-

gula(Lig), qui se moulentsur la valvule

de Vieussens et sur la partie inférieure

des pédoncules cérébelleux supérieurs

auxquels elles adhèrent intimement; on peul considérer comme limite

inférieure le fond du sillon précentral du cervelet qui sépare la lingula

du lobule central.

Les pédoncules cérébelleux supérieurs (Pes) occupent les parties exler-

nes de cette région et forment deux gros et courts cordons aplatis qui con- ' 1

vergent en haut et sont reliés entre eux par la valvule de Vieussens.

Leur surface est convexe, recouverte par la pie-mère et par un certain

nombre de fibres arciformes très variables dans leur volume et leur dispo-

sition. Elles émergent du sillon latéral de l'isthme, croisent le pédoncule

cérébelleux supérieur en décrivant des courbes à concavité inférieure, puis

longent son bord interne et pénètrent avec la valvule de Vieussens dans le

cervelet. Tantôt elles s'étalent sur loule la surface du pédoncule cérébelleux,

Fig. 331. - L'islhme postérieur et le

cerveau moyen (face postéro-laté-

rale). L'émergence du nerf pathé-

tique et le taenia pontis. (D'après

Retzius.) Grandeur nature.

l3rQp,bras du tubercule quadrijumeau

postérieur. - cops, commissure posté-

rieure. - fai, faisceaux arciformes su-

périeurs de l'isthme. - Gp, glande

pinéale. - Sa, nodule avec les valvules

de Tarin. - l'es, pédoncule cérébelleux

supérieur. - l'cm, pédoncule cérébelleux

moyen Tpo, t.enia pontis. - Il, nerf

pathétique.

Face postérieure

Iti rliomi,etic-plial ?

[.hmpostricu)

1

i

Limites.

1

)

Constitution.

Pcdoncnicscurc-

elleux

488 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres arciformes

me.

Vah ule de Viens-

sens

ltalyorts avec la

lingula.

Freins de la val-

vule.

Bulbe.

Forme et aspect.

Sa partie infé-

rieure cylindrique

Sa partie sup6-

rieure évaséo et

membraneuse.

tantôt elles se ramassent en un très fort faisceau qui entoure son extrémité

supérieure et la sépare nettement du ruban de Reil latéral, fibres arciformes,

supérieures de l'isthme (fai) de Retzius (Fig. 337 et 351). D'autres fois

encore, ces faisceaux sont peu accusés ou masqués par quelques fibres-

arciformes que le ruban de Reil latéral envoie à la surface du pédoncule

cérébelleux supérieur (Pcs) ; dans ces cas, l'isthme postérieur parait com-

plètement fusionné avec la région du ruban de Reil latéral. Ces fibres

arquées de l'isthme appartiennent en partie aux fibres semi-circulaires in-

ternes péripédonculaires (voy. chap. IV); elles contiennent des fibres du

petit faisceau latéral du bulbe et du faisceau de Gowers, et représentent,

comme les dégénérescences le montrent, une voie efférente, cérébellopète,

La valvule de Vieussens (VV) (velum medullare, vélum interjectum de

Ilalle, Hirnkiappe, Vorderes Marksegel des Allemands) est une lame quadri-

latère, très mince, demi-transparente, qui remplit l'intervalle entre les deux

pédoncules cérébelleux supérieurs et se prolonge avec eux dans la masse

blanche centrale du cervelet. Sa surface est convexe et tapissée par les

5 il 6 lamelles cérébelleuses transversales de la lingula qui lui impriment

un aspect crénelé. Tantôt, la lingula très développée recouvre complète-

ment la valvule de Vieussens, et pour apercevoir cette dernière il faut

récliner en arrière l'extrémité libre de ce lobule; tantôt et le plus souvent,

l'extrémité supérieure de la valvule est visible sous l'aspect d'une mince

et étroite lame grisâtre. La valvule de Vieussens est limitée en haut par

une bandelette blanche transversale qui correspond à l'entre-croisement

des nerfs pathétiques; elle se continue en haut avec un petit faisceau blanc

longitudinal et saillant, le frein de la valvule, qui s'étend jusqu'au sillon

longitudinal médian interquadrigéminal (Fig. 337 et 351).

Bulbe. Lorsque, sur un cerveau durci dans le iormol, l'alcool,

ou les bichromates alcalins, on enlève avec des précautions minutieuses

le cervelet sans arracher ni la pie-mère ni la toile choroïdienne inférieure

qui recouvrent le bulbe, on remarque que la face postérieure du bulbe

présente deux parties bien distinctes, une partie inférieure, cylindrique

qui se continue sans ligne de démarcation avec la moelle épinière, ci

une partie supérieure, évasée, formée de chaque côté par deux cordons

divergents, les corps restiformes (Crst), et sur la ligne médiane par une

mince membrane demi-transparente, la membrane obturatrice du quatrième

ventricule (loV'), de forme triangulaire, à base supérieure, et dont les

angles latéraux se prolongent en deux poches ou diverticules membraneux,

les diverticules latéraux du quatrième ventricule. Cette membrane forme le

toit du quatrième ventricule; elle est généralement perforée d'un orifice,

le trou de MagendieÇTM), qui fait communiquer le quatrième ventricule

avec l'espace sous-arachnoïdien ; elle se déchire avec la plus grande facilité

lorsqu'on manipule le rhombencéphale et qu'on enlève le cervelet. Le

plancher du quatrième ventricule devient alors visible à la face postérieure

du bulbe, et la majorité des auteurs considèrent pour celle raison, à la face

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 489

postérieure du bulbe rachidien, une partie inférieure fermée et une parlie

supérieure ouverte.

En réalité, le bulbe est fermé dans toute sa hauteur : il l'est dans sa

partie cylindrique comme

la moelle épinière, par

l'apposition des cordons

postérieurs; il l'est dans

sa partie supérieure, par

la membrane épendy-

maire obturatrice dn qua-

trième ventricule qui

comble l'espace en 1' in-

tercepté par les corps res-

ti formes.

On remarque sur la

face postérieure du bul-

be : le sillon médian po ?

térieur, les pyramides

postérieures, les corps ros-

tif ormes et la membrane

obturatrice du quatrième

ventricule.

Le sillon médian pos-

térieur (sillon longitudi-

nal postérieur) appartient

à la partie cylindrique du Il

bulbe; il commence au

sommet du V épendy-

maire, sépare les pyra-

mides postérieures et se

continue avec le siilon de

même nom de la moelle

épinière, dont il se dis-

tingue par sa profondeur.

Le sillon médian posté-

rieur du bulbe représente

en effet une véritable fis-

sure médiane (Fig. 447)

qui sépare complètement

les pyramides postérieu-

res et atteint presque la

substance grise centrale

du bulbe. Au voisinage du collet du bulbe, ce sillon devient de plus en

plus superficiel (Fig. z48 à z3) el se réduit à la moelle à une légère

dépression. La séparation des cordons postérieurs de la moelle est établie,

F ! G. 3 : ;2. - Le plancher du 41 ventricule et la face

postérieure du bulbe après ablation du cervelet et de

la membrane obturatrice du 4e ventricule.

Aa, l'aire acoustique, noyau de terminaison de la branche

vestibulaire du nerf acoustique. - tg, aile grise, fossette

inférieure, ou noyau de terminaison des nerfs mixtes.

CB. cordon de Burdach. - CG. cordon de Goll. -Crsl,

corps restiforme. - et, eminenlia teres. - Fit, faisceau

latéral du bulbe. - /) ? fossette médiane. - fsa, fst, fos-

sette supérieure ou antérieure. - ft, faisceaux arrondis,

funiculi teretes. -Le, locus caeruteus. - ? pied du pédon-

cule cérébral. Pcm, pédoncule cérébelleux moyen. -

F. pyramide postérieure. - Sir. ac, stries acoustiques,

particulièrement développées, masquant en grande partie

l'aire acoustique et les funiculi teretes. - V, nerf triju-

meau. 11', valvule de Vieusseus.

Configuration.

Sillon médian pos-

térieur.

490 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Pyianudes posté-

rieures.

Noyau du l'ordoll

de Coll.

Corps testiforutc.

Direction.

Connexion avec le

pédoncule cérébel-

leux inférieur.

Sillon latéral du

bulbe.

comme nous le verrons plus loin, moins par le sillon que par un épais

septum névroglique.

Les pyramides postérieures (Pyp, Fil-. 352) représentent deux petites

saillies allongées qui bordent de chaque côté la membrane obturatrice du n

quatrième ventricule. Elles commencent en haut par une extrémité effilée,

adossée au corps restiforme, et qui n'atteint, pas les limites supérieures

du bulbe; elles se portent ensuite obliquement en bas et en dedans, en

interceptant entre elles un angle de 75° environ; puis, elles se renflent en

forme cle massue au niveau du sommet du V épendymaire, s'amincissent de

nouveau, deviennent verticales et se continuent sur un grêle et étroit cor-

don médullaire, le cordon de Goll (CG) (cordon grêle, funiculus gracilis).

La partie renflée, désignée sous les noms de clava, d'éminences mamelon-

nées du bulbe (Cruveilhier), renferme un amas ganglionnaire, le noyau du

cordon de Goll.

Les corps restiformes (Crst) (corpora restiformia, processus resli-

formes, cordons cunéiformes, pyramides latérales, crura cerebclli ad

medullam oblongatam, pedunculi cerebclli, Strangformige ou Strickfor-

mige Korper) sont deux volumineux faisceaux cylindriques ou pyrami-

daux, qui occupent les parties postérieure et latérale du bulbe entre la

pyramide postérieure et le faisceau latéral du bulbe et qui se continuent

sans ligne de démarcation avec le cordon de Burdach (CB) de la moelle

épinière. Verticaux et étroits en bas, les corps restiformes s'élargissent t

et se renflent au milieu de leur trajet et contiennent iL ce niveau des amas

ganglionnaires : noyaux des corps restiformes, noyau de Burdach, noyau de

Monakow (\'oy. Fig. 112 il H7). Ils se portent en divergeant en haut, en

avant et en dehors, et s'enfoncent sous les diverticules latéraux du qua-

trième ventricule.

Lorsqu'on examine les corps restiformes sur un bulbe, sur lequel

la toile chroïdienne inférieure et les diverticules latéraux du quatrième

ventricule ont élé arrachés (Fig. 352), on constate : que les corps resti-

formes forment la paroi antéro-intel'l1e cle ces diverticules, qu'ils sont

croisés par les stries acoustiques (Str.ac) et qu'ils atteignent l'angle externe

du quatrième ventricule et l'extrémité postérieure du sillon Imlho-protubé-

rantiel ; ils s'élranglent à ce niveau, se coudent t angle droit, se portent en

haut et en arrière, et se continuent avec les pédoncules cérébelleux infrJ-

rieurs (Pes). Ils pénètrent ensuite dans le hile du cervelet en passant entre

les pédoncules cérébelleux supérieur, situé en dedans, et les pédoncules

cérébelleux moyens, situés en dehors. Une ligne fictive passant par le coude

ou col du corps restiforme (cervix pedunculorum) sert iL délimiter le corps

restiforme proprement dit du pédoncule cérébelleux inférieur.

Le sillon latéral du bulbe ou sillon des nerfs mixtes borde le corps res-

tiforme en dehors el commence en haut dans la fossette latérale du bulbe.

Il se dirige d'abord obliquement, en bas et en arrière, puis devient ver-

tical dans la région cylindrique du bulbe et se continue avec le sillon col-

latéral postérieur de la moelle ou sillon de pénétration des racines médul-

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 191

laires postérieures. C'est le long de ce sillon que pénètrent dans le bulbe

les racines des nerfs glosso pharyngien (IXe paire) et pneumogastrique

(Xe paire) et qu'émergent les racines de la partie bulbaire du spinal

(XIe paire).

Au niveau du collet du bulbe, la ligne d'émergence des filets radicu-

laires du spinal et la ligne de pénétration des racines postérieures du pre-

mier nerf cervical sont presque superposées; au-dessous, ces lignes diver-

gent : la ligne du spinal se porte petit à petit en avant et se place dans la

région cervicale inférieure, immédiatement en arrière du ligament den-

telé.

Dans la partie inférieure, verticale du sillon latéral du bulbe on trouve,

plus accentuée chez l'enfant que chez l'adulte, une éminence oblongue gri-

salre, le tubercule cendré de Rolando (TR), qui n'est autre que la sub-

stance gélatineuse de la corne postérieure, faisant en quelque sorte

hernie, et recouverte par une mince couche de fibres appartenant à la

grosse racine sensitive descendante du trijumeau. Chez l'enfant nouveau-

né, on remarque en outre, dans le cordon latéral de la moelle, un faisceau

myélinisé qui, au-dessus du tubercule cendré, s'infléchit en arrière,

croise le sillon latéral du bulbe et se jette sur le corps restiforme avec

lequel il pénètre dans le cervelet. Ce faisceau bien décrit et figuré par Foville

a été désigné par Flechsig sous le nom de faisceau cérébelleux direct.

Du corps restiforme se détachent toutes les fibres arciformes qui

entourent les parties antéro-latérales du bulbe, interrompent le sillon des

nerfs mixtes, croisent le faisceau latéral du bulbe, l'olive et la pyramide

antérieure, et s'enchevêtrent dans la profondeur du sillon médian antérieur

avec des fibres analogues du côté opposé. Elles portent le nom collec-

tif de fibres arciformes externes antérieures du bulbe (stratum zonale

d'Arnold, stratum transversale) , pour les distinguer des fibres arciformes

externes postérieures , infiniment moins nombreuses et plus courtes, qui

se dirigent vers la pyramide postérieure du bulbe, ainsi que des fibres

arciformes internes.

Membrane obturatrice du quatrième ventricule, toile choroïdienne inné-

rieure, plexus choroïdes du quatrième ventricule. - La membrane obtu-

ralrice du quatrième ventricule est une membrane triangulaire, à base

supérieure, qui forme le versant inférieur du toit du quatrième ventri-

cule. Sa base est fixée sur la ligne médiane à la substance blanche du

nodule (SbNo) et latéralement aux valvules de Tarin (VT) et aux pédon-

cules du flocculus (Fig. 334); son sommet occupe l'angle du V et s'insinue

entre les parties saillantes (clava) des pyramides postérieures. Ses bords

adhèrent aux pyramides postérieures du bulbe et aux corps restiforme.

ses angles latéraux s'étirent en une sorte de demi-gouttière qui entoure

le corps restiforme et se renfle au-devant du flocculus en formant les diver-

licules latéraux (rl'4) du quatrième ventricule.

Cette membrane rétrobulbaire est doublée dans toute son étendue pai

Tubercule rendre

de Rolando.

Faisceau cérébol-

leu x direct.

Fibres areifornies

externes antérieures

du bulbe.

Membrane obtura-

tnc('\ln leycntricnh'.

Forme. Etendue.

492 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Epaisseur variable

suivant les régions

et les individus.

un repli pie-mérien, la toile choroïdienne inférieure, qui recouvre la face

postérieure du bulbe, entoure les diverticules latéraux du quatrième ven-

tricule, et fait l'office d'une véritable membrane de soutènement. La

membrane nerveuse proprement dile est épaisse chez le foetus et pendant

les premiers stades du développement. Chez l'adulte, elle se réduit à sa

partie centrale à une couche d'épithélium épendymaire qui tapisse la toile

choroïdienne inférieure et les plexus choroïdes du quatrième ventricule

qui s'y rattachent. A sa périphérie elle est formée par de minces et

blanches lamelles nerveuses, atrophiées, variables dans leur forme et

leur étendue, et dont les lambeaux restent adhérents aux pyramides

postérieures lorsqu'on arrache la pie-mère et les plexus choroïdes du

quatrième ventricule. Ces lamelles forment l'obex et les tc73l11oe, liguloe ou

bandelettes du quatrième ventricule, dont l'élude ne peut être séparée de

celle de la toile choroïdienne inférieure.

L'obex (ob) ou verrou est une petite lamelle blanche, triangulaire, im-

paire et médiane, tendue entre les deux pyramides postérieures (ob,

Fig. 15 ? 3 : 55). C'est une formation très inconstante, qui présente un dé\'e-

loppement fort variable et paraît manquer dans la plupart des cas. Son

hord supérieur est concave et se continue en haut avec l'épilhélium

épendymaire qui tapisse la toile choroïdienne inférieure.

Les lc73J1Íæ (bandelettes) ou liguloe (languettes) du quatrième venlri-

FIG. 333. - La membrane obturatrice et les diverticules latéraux du le ventricule

(d'après Retzius).

Les lobes postérieur, supérieur et inféiieur du cervelet ont été enlevés, le nodule

et les valvules do Tarin ont été mis à nu. - A gauche la membrane obluratiice

(Mo) est intacte; elle s'arrête sur le bord tranchant des valvules de Tarin (VT) el se

prolonge en avant sur le pédoncule du flocculus en formant la paroi postéro-infé-

rieure ou membraneuse du diverticule latéral (ri VI). A droite, la partie épendymairc

de la membrane obturatrice a été enlevée et on aperçoil la cavité du diveiticule

latéral (Vt) (colorée en rouge) et les toenia, ou languettes qui bordent la cavité de

4e ventricule en dehors et en arrière (Iv) et se prolongent sur le diverticule latéral

droit (ld.

Floc, flOCClllu5, -Id, languette (tænia ou lingula) diverticulaire. - Lu, languette venfri-

culaire. - -Va, membrane obluratrice du 4° ventricule. - /'1 ? diverticule latéral du

4' ventricule. - l'T, valvule de Tarin. - l's, cavité du 4° ventricule au niveau de l'embou-

chure du canal diverticulairc.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 493

cule (désignées par Henle sous le nom deponliculi, par Reichert sous celui

d'alm pontis), sont des formations beaucoup plus constantes que l'obex.

Ce sont des lamelles paires, fort irrégulières suivant les individus, qui

occupent les parties latérales de la membrane obturatrice et se prolongent

sur les diverticules latéraux du quatrième ventricule qu'elles concourent

à former. Elles sont coudées à angle droit et situées il. cheval sur l'extré-

mité supérieure des corps restiformes sur laquelle elles s'insèrent(Fig. 353),

On peut leur considérer deux segments en continuité directe l'un

FiG. 351. - Le versant inférieur du toit du 4e ventricule, la membrane obturatrice

rétrobulbaire et les plexus choroïdes du 4° ventricule (colorés en rouge), vus par la

face ventriculaire après ablation du tronc encéphalique, des pédoncules cérébelleux

supérieurs, de la lingula et du lobe central. (D'après la photographie d'une pièce

durcie dans l'alcool.)

Amy, amygdale. - ba, branche artérielle longeant le bord de la languette diverticu-

laire. - Floc, flocculus. - M, languette diverticulaire. - lu, languette ventriculaire. -

Lqa, lobe quadrilatère antérieur. - o, membrane obturatrice du 4° ventricule avec les

plexus choroïdes transversaux et longitudinaux. - ob, obex ou verrou. - Oc, olive cérébel-

leuse. - l'em, pédoncule cérébelleux moyen. - l'lclel, plexus choroïdes transversaux du

4° ventricule : ils longent la valvule de Tarin et la substance blanche du nodule et se pro-

longent de chaque côte dans les diverticules latéraux du 4' ventricule. SbNo, substance

blanche du nodule. - spe, sillon précentral. - 1"lI"" diverticules latéraux du 4' ventri-

cule. T.II, trou de Magendie limité par un rebord saillant. VT, valvules de Tarin vues

par leur face venlriculaire et refoulées en haut par l'extrémité inférieure de l'amygdale sous-

jacente. - 1'4, le diverticule angulaire du 4* ventricule. Cette figure rend très bien compte

de la différence de profondeur de ce diverticule sur la ligne médiane et dans la région des

valvules de Tarin. (Voy. à ce point de vue les coupes sagittales S 1 à S , Fig. 108 a 412.)

l3andelcticsctlan-

guettes do la mem-

brane obturatrice.

491 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Segment vertical

ventriculaire.

Segment antérieur

diverticulaire

Toilo choroïdienne

inférieure.

Rapports.

avec l'autre : l'un vertical, postérieur, ou ventriculaire; l'autre transversal,

antérieur, ou diverticulaire.

Le segment vertical, postérieur ou ventriculaire, ligula ou languette

postérieure (lv, Fig. 3 : ;f), adhère au corps restiforme et à l'extrémité effilée

de la pyramide postérieure et recouvre l'aile blanche exlerne, c'est-à-dire

la sphère auditive du plancher du quatrième ventricule. Tantôt, c'est une

lamelle quadrangulaire de 5 à 6 millimètres de long, qui en haut s'in-

sère sur la valvule de Tarin et qui en dedans s'avance plus ou moins

loin sur la ligne médiane à la rencontre de la ligula opposée. Tantôt, ses

bords interne et supérieur sont profondément déchiquetés et la ligula

postérieure n'adhère que par une mince et étroite lamelle au corps resti-

forme ; dans ce cas l'épithélium épendymaire comble tous les interstices

et se continue en haut avec la valvule de Tarin, dont il se détache du

reste très facilement à la moindre traction exercée sur le bulbe. Dans l'un

ou l'autre cas, la languette postérieure peut être quelquefois renforcée

par une strie auditive (Iielrius) qui, au lieu de longer le plancher du qua-

trième ventricule, se réfléchit sur la voûte.

Le segment transversal, antérieur ou diverticulaire (ld), ligula ou

languette antérieure , est une lamelle étroite et allongée qui se continue

sans ligne de démarcation avec la languette postérieure et concourt à

former la paroi inférieure du diverticule latéral du quatrième ventricule

(Fig. 353 et 354 et coupes S6 à Ss, Fig. 414 à 416). Exceptionnellement

elle double toute l'étendue de la paroi membraneuse du diverticule et

s'insère en avant au corps restiforme, en arrière sur la valvule de Tarin

t lel)ord inférieur du pédoncule du llocculus; elle est alors épaisse et

pourrait à un examen superficiel être prise pour un tronc nerveux. Le

plus souvent elle se comporte comme la ligula postérieure, s'insère au

3orps restiforme seulement et se termine soit par un bord lisse ou plus

du moins onduleux, soit par un bord profondément déchiqueté et irrégu-

lier. Dans ces cas on trouve constamment, le long du bord inférieur du

pédoncule du flocculus et faisant suite à la valvule de Tarin, une mince

languette ou bandelette nerveuse, que l'on peut désigner sous le nom de

tænia ou ligula supérieure du quatrième ventricule.

La toile choroïdienne inférieure n'est qu'une dépendance du

double feuillet pie-mérien qui s'invagine dans la fente cérébrale posté-

rieure, et sépare le bulbe du cervelet. La partie postérieure de ce feuillet

tapisse les valvules de Tarin, le nid d'hirondelle, puis recouvre l'amyg-

dale et le vermis inférieur du cervelet; la partie antérieure forme la toile

choroïdienne inférieure, jetée comme un pont sur la partie postérieure et

supérieure du bulbe et qui se continue en bas avec la 1)ic-mèrc qui re-

couvre les parties latérale et postérieure du bulbe.

Ces deux feuillets sont réunis cnlre eux par de nombreuses travées

sous-arachnoïdiennes ; leur angle de réflexion correspond aux bords des

valvules de Tarin et à la substance blanche du nodule, c'est-à-dire au

bord supérieur de la membrane obturatrice.

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 11.9 : i

Au niveau des diverticules latéraux du quatrième ventricule, la toile

choroïdienne inférieure se continue en haut avec la pie-mère qui recouvre

le flocculus, en avant avec celle qui double les nerfs auditif, pneumogas-

trique et glossopharyngien, en bas avec celle qui tapisse la face inférieure

du flocculus et recouvre le lobe digastrique.

La toile choroïdienne inférieure présente à son sommet et à l'extré-

mité renflée de chacun de ses diverticules, des orifices constants qui font

communiquer la cavité du quatrième ventricule avec l'espace sous-arach-

noïdien et qui sont connus sous les noms de trou de Magendie et de trous

de Luschka.

Le trou de Magendie (TM) siège à la partie inférieure et médiane de la

toile choroïdienne; il est de dimensions très variables, tantôt large, trian-

gulaire ou ovalairc, ayant 4 à 5 millim., tantôt très petit, admettant à peine

la tète d'une épingle, ou encore fenêtre, grillagé ou masqué par les nom-

breuses travées fibreuses sous-arachnoïdiennes qui s'insèrent au voisinage

du trou, le rétrécissent ou le recouvrent. Sa limite inférieure est formée

non par l'obex, mais par un repli pie-mérien constant, à bord générale-

ment concave, tranchant et lisse (Fig. 354), et tapissé par l'épithélium

épendymaire.

Décrit, par Magendie, tour à tour, contesté, nié ou admis par les dif-

férents ailleurs qui l'ont suivi, l'existence et la constance du trou de

Magendie ont été démontrées définitivement par Axel Key et Retzius, en

1870, à l'aide de la méthode des injections, et en 1885, par Hess à l'aide

de coupes sériées. Retzius ne l'a vu manquer que deux fois sur 100 cer-

veaux et, d'après cet auteur, il apparaît déjà chez le foetus dès le qua-

trième mois de la vie intra-utérine.

Trous de Luschka. - A l'extrémité antérieure des diverticules laté-

raux du quatrième ventricule, on trouve un orifice presque constant

signalé par Bochdalek (1849), Luschka, bien décrit par Axel Key et

Retzius (1870), puis par Hess (1885). Très variable dans son aspect, sa

forme et ses dimensions, cet orifice est le plus souvent masqué par les

racines des nerfs glossopharyngien et pneumogastrique qui le recouvrent

et par des travées sous-arachnoïdiennes souvent fort nombreuses (Fig. 333).

Lorsqu'on enlève avec prudence les IXO et paires crâniennes, il

apparaît en général, sous l'aspect d'un orifice semi-lunaire, plus ou moins

béant, de 4 à 6 millimètres de longueur, comblé en partie par les plexus

choroïdes des diverticules latéraux. Il est limité en bas par un repli pie-

mérien falciforme ou semi-lunaire qui s'étend du nerf auditif au bord externe

du flocculus (Fig. 331), mais que l'on ne trouve pas enroulé en spirale

comme le croyait Bochdalek. Ce repli pie-mérien sous-tend plus ou moins

la partie membraneuse et nerveuse du diverticule. Lorsque celle-ci est

ferme et peu développée, le diverticule présente l'aspect d'un petit cornet,

d'une corne d'abondance ou d'une corbeille de fleurs (Bochdalek); lorsque

la partie membraneuse est lâche et très étendue, on trouve en général

Orifices de com-

municahon.

'Troll de Magendie.

Ce n'est pas un

artifice de prépara z

tion.

'Trous le Lu...c'hka.

4M ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Plexus choroïdes

du te ventricule.

Quatrième ventri-

cule.

Sa forme.

Ses diverticules.

Variétés jruhvf-

duclles.

]}Ianchcrtln 1, %,en-

tricule.

au-dessus du rebord falciforme une poche plus ou moins profonde, llasque

et affaissée (Fig. 353 et 354).

A la toile choroïdienne inférieure se rattachent les plexus choroïdes du

- le ventricule, que Luschka a distingués en plexus médians et plexus laté-

raux. Les plexus médians s'étendent du trou de Magendie à la substance

blanche du nodule sous forme de deux minces traînées de granulations

(Fig. 354). En bas, ils commencent par une extrémité 'effilée qui sort par

le trou de Magendie. En haut, ils sont unis au-devant cle la substance

blanche du nodule par un petit cordon transversal qui se prolonge de

chaque côté en dehors et se continue avec les plexus latéraux. Ces der-

niers se dirigent transversalement en dehors, longent la base de la toile

choroïdienne, s'insèrent au bord des valvules de Tarin et à la partie mem-

braneuse des diverticules latéraux (Fig. 3Si). Ils comblent en grande

partie la cavité du pédicule et de l'extrémité renflée des diverticules, et

sortent par le trou de Luschka. Sur un encéphale non dépourvu de ses

membranes, on voit constamment quelques villosités choriales faire saillie

entre les racines des nerfs glossopharyngien et pneumogastrique.

QUATRIÈME VENTRICULE

Le quatrième ventricule (sinus rhomboïdal, força rlaozzzboidalis, sinus

rlconzboidens 221edzillx oblongatæ, ventricule du cervelet de Galien, premier

ventricule de Tiedcmazz, parce qu'il se développe le premier) est la cavité

épendymaire du cerveau rhomboïdal.

C'est une cavité irrégulièrement losangique, presque verticale, aplatie

d'avant en arrière, qui en haut fait suite à l'aqueduc de Sylvius et qui se

continue en bas avec le canal épendymaire de la moelle épinière. Étroite en

haut, elle s'élargit à sa partie moyenne, émet en arrière un diverticule

angulaire, médian (fV;, Fig. 336), qui s'enfonce dans la substance

blanche du cervelet, et de chaque côté deux diverticules latéraux (rlV;,

Fig. 348) qui entourent la base du bulbe. En bas, elle se rétrécit de

nouveau et se termine par une excavation angulaire très accusée, décrite

par Ilérophile sous le nom de calamus se,il)to2,itis; le sommet de cet angle

correspond à l'embouchure du canal de l'épendyme et constitue le bec du

calamus.

La cavité du quatrième ventricule offre dans sa forme de très grandes

variétés individuelles ; elle est tantôt étroite, tirée en longueur et mesure

30 à 35 millimètres sur 10 à 20 de large; tantôt elle est large, comme

ramassée sur elle-même, et ses axes à peu près d'égale longueur mesurent

chacun 23 à 25 ou 27 millimètres.

Elle présente une paroi antérieure très épaisse, ou plancher, et une

paroi postérieure coudée, le toit, voûte ou tente (Fig. 336).

plancher du 4' ventricule (Fig. 352 et 355). Comme la cavité du

quatrième ventricule, le plancher présente dans sa forme et sa configu-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièr

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 497

ration de très grandes variétés individuelles qui tiennent surtout à la

disposition, au nombre, au trajet et à la saillie de stries blanches trans-

versales, connues sous le nom de stries

acoustiques, stries médullaires, barbes du

calamus (Fig. 352).

Le grand axe du plancher est parcouru

dans toute sa longueur par le sillon lon-

gitudinal médian, qui se continue en haut

avec le profond sillon de même nom de

l'aqueduc de Sylvius, s'élargit dans la

partie supérieure ou protubéranlielle du

plancher pour former une véritable fos-

sette médiane (fm, Fig. 3 : 5 et 335), puis se

rétrécit, devient superficiel dans la région

bulbaire où il constitue la lige du cala-

mus. A la jonction du sillon avec le canal

épendymaire,, Qn trouve, en avant de

l'obex,une petite dépression encul-dc-sac,

appelée ventricule d'lrazatius (Fig. 444).

Le sillon longitudinal médian est bor-

dé de chaque côté par deux cordons lon-

gitudinaux cylindriques el saillants, les

funiculi teretes (fi, Fig. 352, 355) ou fais-

ceaux arrondis, qui parcourent toute la

longueur du plancher, appartiennent à la

lame fondamentale de His (voy. T. ?

p. 85) et contiennent les noyaux d'origine

des nerfs moteurs du rhombencéphale.

Ils commencent dans le calamus par une

extrémité effilée très voisine de la ligne

médiane, connue sous le nom d'aile blanche

interne (apl, Fig. 355), s'élargissent dans

la région moyenne du plancher où ils

sont le plus souvent recouverts par les

stries acoustiques, puis se renflent au-

dessus de la plus grande largeur du plan-

cher en une saillie arrondie, oblongue

ou irrégulicre, l'eminentia leres (et); ils

s'amincissent ensuite, occupent toute la

largeur de la partie supérieure du plan-

cher et se continuent dans l'aqueduc de

Sylvius avec les lames fondamentales du

cerveau moyen.

Deux sillons, les sillons latéraux (sulci limitantes de Ilis), circonscri-

vent les funiculi teretes en dehors et s'étendent de l'extrémité inférieure

TOME II. 32

FIG. 3 ? - La paroi postérieure de

l'aqueduc de Sylvius. Le plancher

du 4° ventricule dépourvu de stries

acoustiques. Les languettes qui bor-

dent de chaque côté la cavité ven-

triculaire ont été rejetées de côté.

(D'après Retzius.)

.la, aire acoustique. «Z,aile grise.

ap, area tostrema. - apl, aile blanche

interne; sa partie externe forme l'area

plumiformis, sa partie interne, l'area

medialis trigoni hypogloasi. - lq,

plancher de l'aqueduc de Sylvius. et,

eminentia teres. - {111, fossette mé-

diane. - fs, funiculi separautes.- fsa,

fossette supérieure ou antérieure.- fl,

funiculi teretes.- ob, obex ou verrou.

Sa striation longi-

tudinale.

Ventricule d'Alau-

tius.

Funiculi teretes.

498 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fossettes su pé-

ricm'cctinfcricnrc.

Aire acoustique.

Tubercule acous-

tique.

1

1

1

1

Stries acoustiques.

1

du calamus à l'aqueduc du Sylvius. Ils séparent les noyaux d'origine des

nerfs moteurs des noyaux de terminaison des nerfs sensitifs (lame alaire,

voy. T. 1er, p. 86), s'élargissent dans la région bulbaire et dans la région

protubérantielle en y formant deux dépressions triangulaires, les fossettes

inférieure (al) et supérieure (fsa) du plancher rhomboïdal (Fig. 355).

La fossette inférieure est la plus profonde; elle est de couleur gris

foncé; irrégulièrement triangulaire ou ovalaire à sommet supérieur et

connue sous les .noms de : aile grise (Ag, Fig. 352), ala cinerea (al,

Fig. 355), cuneus cinereus, eminentia cinerea.

La fossette supérieure (fsa, fst) (fovea anterior), moins profonde que

l'inférieure, est remarquable par sa coloration grise et la présence presque

constante d'une ou plusieurs veines superficielles. Arnold la désignait de

ce fait sous le nom de locus cml'1lleus ou substance ferrugineuse (subslanlia

ferruginea), nom généralement réservé depuis les frères Weber à la petite

zone allongée située au-dessus de la fossette supérieure, qui s'étend jus-

qu'à l'aqueduc de Sylvius et renferme de nombreuses cellules nerveuses

fortement pigmentées.

Les fossettes supérieure et inférieure sont séparées l'une de l'autre

par une saillie blanche et arrondie, irrégulièrement triangulaire ou qua-

drangulaire, dont la base, légèrement convexe, s'adosse aux funiculi teretes

(ft) et dont le sommet se prolonge sur le plancher des diverticules laté-

raux. Elle porte le nom de zone acoustique, d'area aCll5tica (Aa, Fig, 352 et

355), et contient les noyaux de terminaison du nerf vestibulaire. Chez le

foetus et l'enfant, elle est très saillante et a été désignée par Schwalbe

sous le nom de tubercule acoustique. Toute la partie moyenne de la zone

acoustique est en général recouverte par les stries acoustiques, de sorte

que ses extrémités supérieure et inférieure sont seules visibles sur le

plancher du quatrième ventricule (Fig. 352). L'extrémité inférieure appar-

tient à la région bulbaire du plancher, elle est située en dehors de l'aile

grise et connue sous le nom d'aile blanche externe. L'extrémité supérieure

appartient à la région protubérantielle; Charpy l'appelle tubercule acous-

tique. Le terme de tubercule acoustique employé soit dans le sens de

Schwalbe, soit dans le sens plus restreint de Charpy, c'est-à-dire appliqué

à une région qui contient les noyaux de terminaison du nerf vestibulaire,

- prête à confusion et doit être abandonné.

Chez les mammifères autres que l'homme, on désigne, sous le nom de

tubercule acoustique, une saillie ganglionnaire allongée qui entoure l'ex-

,rCmité supérieure du corps restiforme el représente un des noyaux de ter-

ninaison du nerf cochléaire ou labyrinthique. Elle existe également, quoi-

que plus réduite chez l'homme, entoure l'extrémité supérieure du corps

restiforme, appartient au plancher des diverticules latéraux (Tub.ac,

Fig. 439), reçoit une partie des fibres terminales du nerf cochléaire et

sert d'origine à une partie des stries acoustiques.

Les stries acoustiques, stries médullaires, barbes du calamus, présentent

es plus grandes variétés individuelles. Non seulement on peut dire qu'au

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 499

point de vue des stries il n'y a pas deux planchers qui se ressemblent,

mais la moitié droite est rarement symétrique et superposable à la moitié

gauche. Il y a des planchers sur lesquels il n'existe aucune strie (Fig. 355),

il y en a sur lesquels une seule strie fait saillie; il y en a d'autres sur

lesquels on en compte douze et même plus (Fig. 352). Elles peuvent être

grêles ou volumineuses, parallèles, convergentes ou divergentes, trans-

versales, obliques ou longitudinales. 'Retzius en a figuré de nombreux

exemples dans son atlas (1896).

Lorsqu'elles font défaut d'un côté comme de l'autre (Fig. 3GG), ou

plutôt lorsqu'elles ne sont pas visibles à la surface du plancher, on les

retrouve toujours sur les coupes, mais elles sont dans ce cas plus ou

moins développées, profondes et recouvertes par une épaisse couche de

substance grise centrale; quelquefois, elles ne sont apparentes que dans

la partie externe de leur trajet, dans la zone acoustique. Dans l'un et

l'autre cas, la striation longitudinale du plancher est très accusée, les sil-

lons médians et latéraux sont ininterrompus depuis l'aqueduc jusqu'au

canal épendymaire et les funiculi teretes visibles dans toute leur étendue

(Fig. 355).

Lorsque les stries acoustiques sont très développées ( s trac ,

Fig. 352) elles masquent en grande partie cette striation longitudinale.

Les stries recouvrent dans ce cas toute la zone auditive, interrompent

les sillons latéraux, voire même le sillon médian, et masquent plus ou

moins complètement les funiculi teretes; elles interceptent en généra

entre elles des espaces allongés, déprimés et grisâtres, qui ont reçu les

noms de fascicules gris ou cendrés ( fasciola} cinerea}).

Le plus souvent, on voit les stries émerger un peu en dehors du sillon

médian, par une extrémité tantôt grêle, tantôt épaisse, triangulaire ou

fourchue; plus rarement elles sont réunies à celles du côté opposé par un

pont qui interrompt le sillon médian; d'autres fois elles émergent sur la

partie convexe des funiculi teretes ou en dehors d'eux ; leur extrémité

interne est dans ce cas couverte par la substance grise centrale. De leur

ligne d'émergence qui peut occuper toute la hauteur de la région moyenne

du plancher, le plus grand nombre des stries se portent en convergeant

transversalement en dehors vers le plancher des diverticules latéraux

(stries transversales). Une, deux, quelquefois trois stries se portent obli-

quement en haut et en dehors vers la fossette supérieure dans laquelle

elles s'enfoncent (stries obliques ou ascendantes) (stac.a, Fig. 106 et 366,

coupe H 9); plus rarement on voit une strie affecter un trajet longitu-

dinal, croiser très obliquement la partie supérieure des funiculi teretes et

se perdre au voisinage de l'aqueduc de Sylvius (stries longitudinales).

Les stries transversales, obliques et longitudinales peuvent exister sur

un même plancher; sur d'autres, les stries transversales et obliques

existent seules; elles peuvent être visibles dans toute leur étendue; d'au-

tres fois, les stries obliques sont seules visibles, les stries transversales

n'émergeant qu'en dehors des sillons limitants. En résumé, les stries peu-

Do leur nombre,

volume, direction et

disposition, dépens-

dent les variétés in-

dividuelles dans l'as-

pect du plancher du

le ventricule

500 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les trois régions

du jnlanchcr.

Région supérieure.

HCglOll bulbaire ou

inférieure.

Aile blanche ex-

terne.

Aile grise.

Aile extrême pos-

térieure.

Trigono de l'hypo-

glosse.

vent présenter dans leur ordination les plus grandes variétés individuelles,

et il est impossible de donner une description répondant à la majorité

des cas.

Les stries acoustiques divisent le plancher du quatrième ventricule

en trois régions transversales : 1° une région intermédiaire ou moyenne,

ou région des stries acoustiques; 2° une région supérieure ou protubéran-

tielle; 3° une région inférieure ou bulbaire.

La région supérieure ou protubérantielle est étroite, allongée et beau-

coup plus étendue dans le sens vertical que la région inférieure ou bul-

baire : elle contient l'emillenfia teres (et, Fig. 352 et 355), saillie arrondie

qui correspond au noyau d'origine du nerf moteur oculaire externe et au

genou du facial; la fossette supérieure (fsa), dans laquelle s'enfoncent les

stries acoustiques obliques lorsqu'elles existent; la fossette médiane (fm),

et le locus cærltlelts (Le, Fig. 352).

La région inférieure ou bulbaire est beaucoup plus court que la supé-

rieure et mesure à peine 8 ou 11 millimètres.

On y remarque de dehors en dedans : l'aile blanche externe, l'aile grise

et l'extrémité inférieure des funiculi teretes (aile blanche inlerne ou tri-

gone de l'hypoglosse).

L'aile blanche exlerne n'est que la partie inférieure de la zone acous-

tique ; elle forme un petit triangle, blanc, lisse, légèrement convexe, dont

le sommet est inférieur et n'atteint pas le bec du calamus (Fig. 355).

L'aile grise ou cendrée (al, Fig. 355) (fossette inférieure ou postérieure,

trigone du glossopharyngien et du pneumogastrique) est tantôt large,

tantôt étroite; sa surface est déprimée, de couleur gris foncé, de forme

triangulaire ou plus ou moins ovalaire. Le sommet du triangle regarde

en haut et s'insinue entre l'aile blanche externe et l'aile blanche interne;

son extrémité inférieure, mince et effilée, plonge dans le bec du calamus

et la partie fermée du bulbe; sa base n'atteint pas la ligne d'insertion de la

voûte du quatrième ventricule sur la pyramide postérieure, mais en est

séparée par l'area postrema de Retzius (ap Fig. 1üÕ), l'aile grise extrême,

petite languette aplatie, de couleur gris foncé, à surface grenue qui

donne insertion à la voûte du quatrième ventricule, en particulier à la

ligula postérieure, et qui est réunie à celle du côté opposé par l'obex. L'aile

grise extrême provient des profondeurs du bec du calamus, s'étend le long

de la partie effilée de la pyramide postérieure et est séparée de l'aile grise

par un fascicule blanc, que l'on peut suivre du bec du calamus jusqu'au

sommet de l'aile blanche interne où il se perd, et que Retzius décrit sous

le nom de funiculus separans.

L'aile blanche interne, ou Irigone de l'hypoglosse, comprend, comme

Retzius l'a figuré, une large partie externe, couverte par un nombre plus

ou moins considérable de plis de l'épendyme ventriculaire disposés

comme les pennes d'une plume (area yMW7/orM ? de Retzius) et une

partie interne, petite et très étroite (area medialis trigoni hY1JO,qlossi de

Retzius).

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. 501

Lorsque, v l'aide de coupes microscopiques sériées, on étudie les

rapports qu'affectent les différentes zones de Retzius avec la structure du

bulbe, on constate (voy. Fig. 441, .H2, 443, 444) que : l'aile blanche

interne correspond au noyau de l'hypoglosse, l'aile grise extrême à la face

interne, ventriculaire des noyaux des cordons postérieurs (Ncp); que le

funiculus séparons correspond au faisceau solitaire du bulbe ou racine

descendante des nerfs glossopharyngien et pneumogastrique, et l'aile

blanche exlerne au corps juxtarestiforme et au noyau de Deiters.

voûte ou toit du quatrième ventricule. Le quatrième ventricule

forme sur la coupe sagittale médiane un triangle dont le sommet est pos-

térieur et s'enfonce dans le cervelet (Fig. 336). La voûte, le toit ou paroi

postérieure du quatrième ventricule comprend donc deux versants, l'un

supérieur, l'autre inférieur, qui s'unissent à angle très aigu en formant le

diverticule angulaire, l'ecessus tecti, le faite, sommet ou angle du toit ou de

la lente.

Le versant supérieur, oblique en bas et en arrière, est légèrement con-

vexe, et proémine dans la cavité ventriculaire. Il s'étend des tubercules

quadrijumeaux postérieurs à la substance blanche centrale du vermis; sur

la partie médiane, il est formé par la mince valvule de Vieussens que ren-

forcent les dernières lamelles de la lingula, et de chaque côté par les

pédoncules cérébelleux supérieurs.

Vu par la face ventriculaire (Fig. 343), le versant supérieur présente

trois bandes antéro-postérieures saillantes, séparées par deux sillons lon-

gitudinaux. La bande médiane (ms) répond à la substance blanche de la liu-

gula et à la valvule de Vieussens, elle présente une légère dépression

médiane, sorte de raphé rudimentaire. Les bandes latérales, beaucoup plus

saillantes, sont formées par la face ventriculaire des pédoncules céré-

belleux supérieurs (Pes, v) et s'unissent en dehors au plancher du qua-

trième ventricule; un sillon longitudinal, le sillon latéral, les sépare

en haut du locus ca·ruleus et de la fossette supérieure du planchcr

(Fig. 352. Voy. aussi coupes P3, P4, H 1, H 2, H 3, Fig. 368, 369 et

433 à 425, p. 620 à 628).

Le versant inférieur (Fig. 3S4) est plus irrégulier que le supérieur; il

est coudé et présente : z10 un petit segment horizontal formé dans sa partie

moyenne par la substance blanche du nodule, et dans ses parties latérales

par la valvule de Tarin; 2° un segment inférieur plus étendu, mince et ver-

tical, qui répond à la membrane obturatrice rétro-bulbaire. En se réu-

nissant, ces deux segments forment une arète transversale sensible-

ment rectiligne, saillante dans la cavité ventriculaire, le long de laquelle

s'implantent les plexus choroïdes transversaux du quatrième ventricule

(Fig. 354).

La partie horizontale limite avec la partie adjacente du versant supé-

rieur le diverticule angulaire du quatrième ventricule, diverticule peu

profond dans la région du vermis, où il présente de chaque coté de la

Topographie de ces

régions sur les cou-

pcs : transv('rsalc ?

Voûte du 4e ven-

tricule.

Versant supérieur.

Étendue.

Hehefs longlt1HlÎ-

nauc.

Versant inférieur.

Direction.

Diverticule angu-

lairo.

502 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Diverticules laté-

raux.

1,0 plancher.

La paroi membra-

neuse.

L'extrémité renflée

etlo trou de Luschka.

ligne médiane un noyau irrégulièrement arrondi, qui doit à sa situation

le nom de noyau du toit. De chaque côté du vermis la profondeur du

diverticule angulaire augmente et correspond au bord postérieur adhérent

des valvules de Tarin. Mais il ne s'étend dans aucun cas en arrière jusqu'à

la limite postérieure du nid d'hirondelle, de telle sorte que la substance

blanche centrale du cervelet atteint dans cette région la surface exté-

rieure du cervelet. Ce fait est important à retenir, car il donne la clef de

la disposition si particulière qu'affectent sur les coupes sagittales les

régions du hile de l'olive cérébelleuse et du nid d'hirondelle ('oy. Coupes

sagittales avec cavité ventriculaire colorée, S 1 à S 5, Fig. 408 à 413).

diverticules latéraux du quatrième ventricule. - Les versants

supérieur et inférieur du toit, en se réunissant avec le plancher au niveau

des angles latéraux du quatrième ventricule, interceptent un étroit canal

compris entre le pédoncule du flocculus et le corps restiforme et qui sert

d'embouchure aux diverticules latéraux du quatrième ventricule (·ece.ssi

latérales de Reichert).

Ces diverticules représentent de véritables diverticules de flexion de la

quatrième vésicule encéphalique embryonnaire (T. ICI', p. 91). Ce sont de

petites poches globuleuses plus ou moins irrégulières, situées en dedans

du flocculus, en dehors du corps restiforme. des nerfs auditif, glossopha-

ryngien et vague, au-dessous de la partie externe du sillon bulbo-prolu-

bérantiel. Elles présentent une extrémité antérieure renflée el une

extrémité postérieure étroite, pédiculée, qui s'ouvre dans le quatrième

ventricule. Chaque diverticule est constitué par une paroi mince et mem-

braneuse et par une paroi épaisse formée aux dépens du bulbe et du

cervelet, et en continuité directe] avec le plancher et la voûte du quatrième

ventricule. La paroi épaisse occupe la partie supérieure et antérieure du

diverticule; elle est formée par le corps restiforme au niveau du point où

il se coude pour se continuer avec le pédoncule cérébelleux inférieur, par la

zone auditive, par les stries auditives qui recouvrent cette zone et qui

contiennent le tubercule acoustique, enfin par le pédoncule du flocculus.

La paroi inférieure ou membraneuse fait suite à la membrane oblura-

trice rétrobulbaire. Elle s'unit au plancher le long du pédoncule du floc-

culus, mais n'atteint pas sa moitié externe. Le pédoncule du flocculus

comprend ainsi une partie interne intra-diverticulaire et une partie externe

libre à la surface du cervelet (Fig. 318). A l'insertion de la paroi membra-

neuse du diverticule sur le pédoncule du flocculus et sur le corps resli-

forme, on trouve constamment deux bandelettes nerveuses, rudimen-

taires, plus ou moins développées, les liqitlw antérieure et supérieure

(Fig. 353).

L'extrémité renflée des diverticules est formée presque exclusivement

par la partie membraneuse; elle présente un orifice plus ou moins régu-

lier, le trou de Luschka par lequel s'échappent les plexus choroïdes trans-

versaux, « à la façon d'un bouquet sortant d'un vase », d'après la compa-

MORPHOLOGIE DU RHOMBENCÉPHALE. H03

raison de Bochdalek. Le trou de Luschka est limité en bas et en dehors par

un repli falciforme souvent très tranchant; il peut être masqué par des

travées fibreuses sous-arachnoidiennes; exceptionnellement, il fait défaut.

(Voy. p. 495.)

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CHAPITRE II

CONFIGURATION INTÉRIEURE -DU RHOMBENCÉPHALE

1. CONFIGURATION INTÉRIEURE DU CERVELET

écorce cérébel-

leuse.

Sa ligne d'arrêt

pérmcntriculaire.

Le cervelet est surtout composé d'une couche superficielle de substance

grise, l'écorce cérébelleuse, et d'une substance blanche centrale relativement

peu considérable.

L'écorce cérébelleuse recouvre foule la surface plissée de l'or-

gane, d'une couche égale d'un millimètre à un millimètre et demi d'épais-

seur. Elle se moule sur toutes les saillies et sur toutes les dépressions,

tapisse les innombrables lobes, lobules, lames et lamelles du cervelet el

se réfléchit dans le fond des sillons interlobulaires sur la substance

blanche centrale du vermis et des hémisphères. Elle s'arrête à la face

antérieure du cervelet, le long d'une ligne d'arrêt irrégulièrement losan-

gique qui correspond au pourtour du quatrième ventricule, au hile du cer-

velet et au sillon marginal antérieur.

La partie supérieure, S2lS-vetl)'tC2llatt'e de celle ligne d'arrêt, décrit dans

son ensemble une courbe à convexité supérieure (Fig. 3.8). Très accen-

tuée et saillante sur la ligne médiane, où elle correspond à l'insertion de

la lingula sur la valvule de Vieussens, celle ligne s'abaisse brusquement

de chaque côté, au niveau de l'insertion des freins de la lingula et des ailes

du lobe central sur la base du pédoncule cérébelleux supérieur et du

pédoncule cérébelleux moyen (Fig. 337) ; elle décrit ensuite une courbe à

pente douce, oblique en bas et en dehors, qui correspond à l'insertion

des lobes, lames et lamelles du lobe quadrilatère, le long de la lèvre

supérieure' du sillon marginal antérieur.

La partie inférieure, sous-venlriculaire de la ligne d'arrêt, est plus irré-

gulière et plus accidentée que la supérieure (Fig. 315 et 31ls); sur la

ligne médiane, elle correspond à l'insertion de la toile choroïdienne sur

la substance blanche du nodule; de chaque côté elle décrit une courbe à

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 505

concavité supérieure et antérieure, qui comprend assez exactement les

limites postérieure et latérale du nid d'hirondelle et qui correspond aux

parties latérales du nodule, de la luette, aux minces lamelles implantées

sur les ailes de la luette et à la base d'insertion de l'amygdale. Puis la

ligne d'arrêt de l'écorce cérébelleuse se relève au niveau du flocculus,

et se porte finalement en bas et en dehors le long de la lèvre infé-

rieure du sillon marginal antérieur où elle correspond à l'implantation

des lobes digastriques, grêle et semi-lunaire inférieur sur le pédoncule

cérébelleux moyen.

En dehors de cette ligne d'arrêt si nette, l'écorce cérébelleuse se

trouve encore interrompue par place sur de courts trajets, soit dans la

région du vcrmis, soit dans celle des hémisphères. Sur ces points, toujours

. fort restreints, la substance blanche apparaît librement à la surface du

cervelet et n'est recouverte que par un feuillet pie-mérien. La partie la

plus saillante du bourgeon terminal, la crête d'union de la luette (Fig. 411

à 413), celle de la pyramide (Fig. 414, zu) sont généralement dépourvues

d'écorce cérébelleuse. 11 en est de même de la partie du lobe digastrique

situé dans la profondeur du sillon prédigastrique et de la plus grande

partie de la face anlérieure du flocculus, où la substance blanche visible il

l'extérieur constitue le pédoncule du flocculus (Fig. 31S).

Fis. 3aG. - Coupe vertico-transversale du cervelet passant par les olives cérébelleuses, la

pyramide de Malacarne et les branches horizontale et verticale de l'arbre de vie du

lobe médian. - Méthode de Weigert-Pal. Grandeur nature.

bli, branche horizontale de l'arbre de [vie médian. - bu, branche verticale de l'arbre

de vie médian. - Eca, grand entre-croisement commissural antérieur.- c, feutrage intra-

ciliaire. - fsl, feutrage sous-lobaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes. - Lgr, lobe

grêle. Lqa, lobe quadrilatère antérieur. - Lqp,, lobe quadrilatère postérieur.7,s< : , lobe

semi-lunaire inférieur. - Lits, lobe semi-lunaire supérieur. - Pie, pyramide de mais-

carne. - Oc, olive cérébelleuse. - sef, grand sillon circonférentiel. - siV, sillon inférieur

de Vicq d'Azyr. - ssl', sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - spop, sillon post-pyramidal. -

sla, sillon transverse antérieur.

Les crêtes et les

axes des lobes dé-

pourvus d'écorce.

500 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Substance blanche

centrale.

Ses prolongements

périphériques.

Pédoncules céré-

belleux.

Ramifications den-

drinques.

Les noyaux gris

centraux.

Substanco blanche

centrale.

Dimensions et as-

pect.

Préparation de

Reil.

La substance blanche, infiniment moins considérable que l'écorce

cérébelleuse, forme dans l'intérieur du cervelet une masse compacte,

renflée dans la région des hémisphères, réduite dans la région du vermis

à un mince pont transversal jeté d'un hémisphère cérébelleux à l'autre.

Cette masse compacte porte le nom de masse blanche centrale, de noyau

médullaire du cervelet, de noyau blanc central des hémisphères et du vermis.

De sa périphérie se détachent deux ordres de prolongements : les uns

extrinsèques forment les pédoncules cérébelleux supérieurs, moyens et infé-

rieurs , émergent au niveau du hile du cervelet (Fig. 318) et relient le

cervelet au tronc encéphalique; les autres intrinsèques, sont remar-

quables par leur nombre et leur minceur. Ils constituent l'axe des lobes

et lobules du cervelet, se divisent à angle plus ou moins aigu, à la ma-

nière des ramifications d'un arbre, en branches, rameaux et ramuscules,

et affectent sur les coupes sagittales et vertico-transversales une dispo-

sition arborescenle ou dendritique extrêmement élégante, comparée par

les anciens anatomistes aux ramifications de l'arbre de vie ou thuya, et

connue sous le nom d'arbre de vie du cervelet (Fig. 358 et 339).

Dans l'épaisseur de la substance blanche centrale, au voisinage du ver-

sant supérieur du toit du quatrième ventricule, se trouvent les noyaux gris

centraux du cervelet formés de chaque côté par quatre amas ganglion-

naires, pairs et symétriques, de forme et de volume variés; ce sont, dans

le vermis, le noyau du toit, et dans chaque hémisphère, le corps dentelé

ou ciliaire, ou olive cérébelleuse, et ses deux noyaux accessoires, le glo-

Intle ou noyau sphérique et l'embole ou bouchon.

1. SUBSTANCE BLANCHE CENTRALE DU CERVELET. La Substance

blanche centrale du cervelet atteint ses plus grandes dimensions sur une

coupe horizontale passant par le tiers supérieur des olives cérébelleuse

(Fig. 3G1), telle qu'elle est figurée par Vicq d'Azyr, ou mieux encore sur

la préparation dite de Reil (Fig. 337) qui consiste à écarter les deux

lèvres du grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr (scf) et à disséquer

à l'aide du manche du scalpel la substance blanche du cervelet sur le

prolongement de ce sillon.

La coupe de Vicq d'Azyr sectionne les olives; la préparation de Reil

passe au-dessus d'elles et n'intéresse que la substance blanche cen-

trale qui représente ainsi une sorte de centre ovale du cervelet, analogue

au centre ovale de Vieussens du cerveau.

La préparation de Reil divise le cervelet en deux parties d'inégale

épaisseur : l'une, supérieure, mince, comprenant la substance blanche

immédiatement sous-jacente aux lobes du culmen, du déclive et du bour-

geon terminal; l'autre, inférieure, beaucoup plus épaisse, comprenant la

plus grande partie de la substance blanche centrale du cervelet, les

noyaux gris centraux et la substance blanche des lobes de la face infé-

rieure du cervelet. Ainsi préparée la substance blanche centrale occupe

toute la largeur du cervelet, et s'étend d'avant en arrière de la valvule

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 507

de Vieussens et des bords marginaux antérieurs, au fond de l'échancrure

marsupiale et du grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. A l'encontre

du centre ovale de Vieussens, le centre ovale du cervelet n'est pas bordé de

toutes parts par l'écorce cérébelleuse : limité en arrière et de chaque côté

par l'écorce du bourgeon terminal et des lobes semi-lunaires inférieurs, il

se confond largement en avant avec les pédoncules du cervelet le long des

sillons marginaux antérieurs et de l'échancrure semi-lunaire (Fig. 357).

Sur le segment inférieur de. la préparation de Reil, la substance

blanche centrale est

concave dans la région

du vermis, convexe

dans la région des hé-

misphères ; et présente

à ce niveau des bosse-

lures qui correspon-

dent aux dentelures

de l'olive cérébelleuse

sous-jacente (Oc). La

préparation intéresse

en effet la couche de

fibres qui entoure le

corps dentelé et qui est

connue depuis Stilling

sous le nom de toison,

de capsule du corps

dentelé, de plexus ex-

traciliaire. En dehors

de la toison se trouvent

des fibres curvilignes

à convexité externe,

les fibres semÍ-circll-

laires du cervelet, qui

se jettent en avant et

en dedans dans les pé-

doncules cérébelleux.

En dedans, dans la région du vermis, les libres a direction sagittale pré-

dominent; la préparation intéresse, ici, la branche horizontale de l'a1'b7 e

de vie du vermis.

Si la préparation de Reil montre la substance blanche centrale dans sa

plus grande étendue, elle ne nous renseigne nullement sur son épaisseur

dans les diverses régions du cervelet. Pour compléter son étude, il faut

pratiquer des coupes vertico-transversales et sagittales au travers de cet

organe. Elles permettent de distinguer la substance blanche centrale des

hémisphères, de la substance blanche centrale du vermis.

La substance blanche centrale des hémisphères forme sur les

1'ic.3î. - La substance blanche centrale du cervelet \ue

sur une préparation par dissociation.-La moitié gauche

montre les fibres semi-circulaires externes du cervelet

mises à nu après ablation de la lèvre supérieure du sillon

supérieur de Vicq d'Azyr. La moitié droite représente

une partie du centre ovale du cervelet après ablation

des circonvolutions de la face supérieure du grand sillon

circonférentiel de Vicq d'Azyr. (D'après la photographie

d'une pièce durcie dans l'alcool. 2/3 Grandeur nature.

fsme, fibres semi-circulaires externes. - Lsli, lobe semi-

lunaire inférieur. - Lsls, lobe semi-lunaire supérieur. - Oc,

olive cérébelleuse. - sef, grand sillon circonférentiel de

Vicq d'Azyr. - Th, Thalamus. - Il (de) déclive. - (eu),

culmen du vermis supérieur.

Centre ovalo du

cervelet.

508 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Aspect do la sub-

stance blanche cen-

trale des hëmlsphc-

coupes vertico-transversales (Fig. 346 et 35G) et sagittales (coupes S8,

S9) une masse irrégulièrement ovalaire, qui renferme dans son épaisseur

l'olive cérébelleuse. Elle se dirige obliquement en haut, en avant et en

dedans et se continue en avant avec le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm,

Fig. 358). De la périphérie de celle masse ovalaire, se détachent ra-

FIG. 38. - L'aibre de vie des lobes latéraux du cervelet. - Coupe sagittale de l'hémi-

sphère cérébelleux passant par le point d'émergence du trijumeau, par l'olive cérébel-

leuse et le pédoncule cérébelleux moyen. Le lobe supérieur est coloré en bleu, le

lobe postérieur en rose, les lobes inférieur et inféro-antérieur en jaune. Méthode

de Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature. (Voy. description de cette coupe, p. OU,

Coupe S 9, Fig. 417.)

fec, feutrage extraciliaire ou toison. - fie, feutrage intraciliaire. - fsl, feutrage sous-

lobaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes. - Oc, olive cérébelleuse. - l'cm, pédon-

cule cérébelleux moyen. Pchl V, plexus choroïdes du diverticule latéral du 4° ventricule. -

1'i V" diverticule latéral du 4* ventricule. - sel', grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr.

- siV, sillon inférieur de Vicq I'.1r5·r. - slg, sillon du lobe grêle. spo, sillon post-cen-

tral. - spop, sillon post-pyramida). ssl', sillon supérieur de Vicq d ? zyi-. - sla, sillon

transverse antérieur. - V, nerf trijumeau. - V/7, nerf facial.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 509

diairement les axes des différents lobes et lobules des hémisphères qui Arbre de vie de

... lobes latéraux d1

constituent dans leur ensemble la figure décrite par les anciens analo- cervelet. lattlrati-< dut

mistes sous le nom d'arbre de vie des lobes latérazcx du ce1't'elel.

Dans la région du vermis, la substance blanche centrale (coupe SI,

Fig. 336, p. 452) est infiniment moins considérable et se réduit à une petite

masse ovoïde ou irrégulièrement trapézoïde, située au-dessus du toit du

quatrième ventricule, et de laquelle se détachent, à la manière des rayons

Fie. 339. - L'arbre de vie du lobe médian du cervelet. - Coupe sagittale passant en

dehors de la ligne sagittale médiane par le noyau du toit, les lamelles internes du

lobe semi-lunaire inférieur et de l'amygdale. Le lobe supérieur est coloré en bleu, le

lobe postérieur en rose, les lobes inférieur, inféro-interne et inféro-antérieur en

jaune. - Méthode de Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature. (Voy. description de [cette

coupe, p. G9, coupe S 2, Fig. 110.)

bh, branche horizontale de l'arbre de vie. - bv, branche verticale de l'arbre de vie. -

71<, bourgeon terminal. - cEp, crête épendymaire qui recouvre l'écorce de la partie anté-

rieure du nodule et sur laquelle s'insèrent les plexus choroïdes transversaux (Plcht) et la ,

membrane obturatrice du i' ventricule. - FI ? ' faite. diverticule angulaire du 4° ventri-

cule. - Nt, noyau du toit. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Plcht, plexus

choroïdes transversaux du 't' ventricule. - Tub valv, tubercule valvulaire. - sue, substance

blanche centrale du vermis. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azy-r. - Sge,

substance grise centrale. - sil', sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - sprp, sillon prépyramidal.

- ssV,, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - sla, sillon transverse antérieur.

510 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Arbre do vie du

lobe médian.

Modifications su-

bies dans la région

de transition.

Aspect de la sub-

stance blanche cen-

trale du vermis sur

les coupes vertico-

transversales.

d'une roue, six branches de longueur et d'importance variables et dont

l'ensemble constitue la figure si caractéristique de l'arbre de vie du lobe

médian du cervelet. Ce sont, en avant et en haut, les petites branches de

la lingula et du lobe central; en avant et en bas, les branches du nodule

et de la luette; en haut, la branche courte et épaisse du culmen connue

sous le nom de branche verticale de l'arbre de vie médian (bv) ; en arrière,

enfin, la branche mince et longue du déclive connue sous le nom de

branche horizontale de l'arbre de vie médian (bh), vers l'extrémité posté-

rieure de laquelle convergent l'axe du bourgeon terminal et du tubercule

valvulaire et dont l'extrémité antérieure reçoit l'importante branche de la

pyramide.

La figure si caractéristique de l'arbre de vie du vermis (coupe SI,

Fig. 336) appartient au plan sagittal médian; elle s'altère rapidement de

chaque côté du vermis et se fusionne graduellement (au delà du plan sagittal

passant par le sillon longitudinal supérieur) avec l'arbre de vie des lobes

latéraux du cervelet (coupe S9, Fig. z8). Dans la région du vermis, les

altérations sont d'abord toutes quantitatives et consistent en un simple

épaississement du noyau blanc central et de toutes ses branches, et dans

l'apparition dans son épaisseur du noyau du toit (coupe S2, Fig. 359);

puis les branches horizontale et verticale de l'arbre de vie médian se rac-

courcissent et s'épaississent, la substance blanche centrale sè continue en

haut et en avant avec le pédoncule cérébelleux supérieur (coupe S5,

Fig. 360), et l'on voit apparaître au-dessus du nid d'hirondelle (nh) les

noyaux accessoires de l'olive cérébelleuse (Nem, Ngl)). Les branches ver-

ticales et horizontales de l'arbre de vie médian en s'épaississant, en se

raccourcissant el en s'étalant à la surface du noyau blanc central, consi-

dérablement augmenté de volume, perdent bientôt leur individualité; la

substance blanche centrale tend à prendre une forme de plus en plus ova-

laire, elle se continue en avant avec le pédoncule cérébelleux inférieur

(l'ci) puis avec le moyen, et dans son épaisseur apparaît l'olive cérébel-

leuse (coupe S6, S7, Fig. 415, 416). Ces transformations s'effectuent gra-

duellement, de telle sorte qu'il existe dans le plan situé immédiatement

en dehors du sillon longitudinal supérieur une véritable région de transi-

tion, dans laquelle la figure de la substance blanche centrale rappelle par

certains caractères l'arbre de vie des lobes latéraux, tout en présentant

encore des caractères propres à l'arbre de vie du lobe médian.

Sur les coupes vertico-traesve·.sales qui passent par la partie anté-

rieure du cervelet (Fig. 316), la substance blanche centrale du vermis

présente un aspect bilobé, grâce aux noyaux du toit qu'elle renferme.

Sur les coupes plus postérieures (Fig. 336), elle se réduit à un pont

transversal, mince et étroit, légèrement concave en bas, qui unit les deux

substances blanches centrales des hémisphères et correspond à la section

de la branche horizontale (bh) cle l'arbre de vie médian. Elle reçoit en haut

l'implantation des branches ou axes du déclive, et en bas ceux du tuber-

cule valvulaire et de la pyramide de .Malacarne.

CONFIGURATION INTERIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 511 i

2. noyaux GRIS centraux. Au nombre de quatre, les noyaux gris

centraux du cervelet comprennent de chaque côté :

Le noyau du toit du quatrième ventricule qui appartient au vermis;

l'olive cérébelleuse qui appartient à l'hémisphère cérébelleux et, entre les

deux, les noyaux accessoires de l'olive cérébelleuse, à savoir, le noyau sphé-

rique ou globule, et le bouchon ou embole, situés dans la région de tran-

sition entre le vermis et les hémisphères.

Noyau du toit (NL), nucleus /cc, nucleus fasligii, substance feilrit-

giiiezise supérieure (v. IiGlliker). - Découvert et figuré par Stilling en 1867,

le noyau du toit du i.e ventricule occupe de chaque côté de la ligne mé-

diane une partie assez considérable de la substance blanche centrale du

vermis (coupe S2, Fig. 359). Il est situé en arrière de la base de la lin-

gula et du lobe central, au-dessous de la branche verticale de l'arbre de

vie médian, au-dessus de la substance grise sous-épendymaire, qui tapisse

le toit du quatrième ventricule, et des fibres sagittales que lui envoient la

valvule de Vieussens et la branche horizontale de l'arbre de vie médian.

C'est un noyau brun ou gris clair, ovalaire ou triangulaire, arrondi en

avant, aplati de haut en bas, mal délimité en arrière et en bas où il se

fusionne avec celui du côté opposé et où il présente deux à trois prolon-

gements qui se perdent dans la branche horizontale de l'arbre de vie mé-

dian.

Sur les coupes horizontales (coupes H6, C4, Fig. 429, 435) qui inté-

ressent sa partie supérieure, le noyau du toit se présente sous l'aspect

d'un noyau arrondi ou ovalaire, nettement circonscrit, qui mesure 9 à

10 millimètres dans le sens sagittal et 5 à 6 millimètres dans le sens trans-

versal (Stilling). Situé au-dessous du grand entre-croisement commissural

(1 ? ca)(hig. 31.G et 465), le noyau du toit, très rapproché de la ligne médiane

du vermis, est séparé de celui du côté opposé par une sorte de raphé ana-

logue au raphé de la protubérance et le long duquel s'entre-croisent une

partie des fibres semi-circulaires internes du cervelet (fsmi) ainsi que les

fibres qui relient les deux noyaux du toit.

Sur les coupes horizontales plus inférieures, l'aspect change considé-

rablement ; il ne s'agit plus ici d'un noyau régulièrement arrondi, mais

d'une masse grise irrégulière qui affecte la forme d'un W et qui envoie

dans la branche horizontale de l'arbre de vie médian (coupe S3, Fig. 411)

deux ou trois prolongements effilés, dont l'interne et l'externe sont minces

et longs, tandis que le moyen est épais et irrégulier.

Noyaux dentelés accessoires. - Les noyaux dentelés accessoires

occupent dans la région de transition la parlie supérieure et interne de

l'olive cérébelleuse. Ce sont deux petits noyaux irréguliers, homologues

des corps juxta-olivaires du bulbe, décrits par Meynert sous le nom de

corps dentelés accessoires (gezackte Nebenkernc), et par Stilling sous le

nom de noyau du bouchon ou embolus, et de noyau sphéricité ou globules.

Noyaux gris cen-

traux.

Noyau du toit.

Situation.

Forme.

Rapportsot aspect

sur coupes horizon-

tales.

Noyaux dentelés

accessoires.

.;i2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Noyaudubouchon. Noyau du bouchon (Nem). Embolus. Nucleus e22îbolifo2-nîis. Embole

T ? \.1 ?

(coupe S5, Fig. 360). Le noyau du bouchon est le plus volumineux

et le plus externe des noyaux dentelés accessoires. Il est situé en

FIG. 360. - L'arbre de vie de la région de transition entre le vermis et l'hémisphère

cérébral. - Coupe sagittale passant par les noyaux dentelés accessoires, le pédon-

cule cérébelleux supérieur et la grosse racine sensitive descendante du trijumeau. Le

lobe supérieur est coloré en bleu, le lobe postérieur en rouge, les lobes inférieur et

inféro-interne en jaune. - Méthode de Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature. (Voy. des-

cription de cette coupe, p. G02, coupe S 5, Fig. 413.)

bh, branche horizontale de l'arbre de vie médian. - cUv, crête de la luette dépourvue

d'écorce cérébelleuse. - FPoa, fibres antérieures de la protubérance. FPop, fibres pos-

térieures de la protubérance. - fsme, fibres semi-circulaires externes. - fsmi, fibres semi-

circulaires internes. - Nem, embole ou noyau du bouchon. - Sgi, globule ou noyau

sphérique. - nh, nid d'hirondelle. - NVm, noyau masticateur ou moteur du trijumeau. -

l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - l'ci, pédoncule cérébelleux inférieur. - scf, grand

sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - SyR, substance gélatineuse de Rolando,. - sil',

sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - sly, sillon du lobe grêle. - spop, sillon post-pyramidal.

- ssl', sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - sla, sillon transverse antérieur. - l'nz, racine

motrice du trijumeau. - l'Il, voie pédonculaire. - Vsd, grosse racine sensitive descendante

du trijumeau. - Vu, valvule de Tarin. - 1'4, quatrième ventricule.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 513

dedans du corps dentelé, en dehors du noyau sphérique qui le sépare da

noyau du toit, en arrière du pédoncule cérébelleux supérieur avec leque

il pénètre dans le hile de l'olive cérébelleuse qu'il bouche en partie.

C'est un noyau épais, compact, prismatique ou cylindrique, à somme

postérieur, qui mesure 13 à 15 millimètres de longet s'étend dans le sens

sagittal depuis la base d'insertion de la pyramide du vermis jusqu'à 3 ou

4 millimètres en arrière de la base de la lingula.

Les coupes horizontales qui intéressent le bouchon sur sa plus grandi

longueur sont particulièrement instructives (coupe C2 à C4, Fig. 433

à 435). Il affecte sur ces coupes l'aspect d'un noyau volumineux, à con-

tours lisses, renflé en avant, mince et effilé en arrière, où il s'insère, pai

une légère courbure en S, sur un point du bord postérieur du corps den-

telé au voisinage du hile. Son extrémité antérieure, prismatique ou

cylindrique, est seule intéressée sur la plupart des coupes horizontales,

et semble constituer un noyau indépendant du corps dentelé et qui s'in-

sinue à la façon d'un coin, entre ce corps et le pédoncule cérébelleux

supérieur qu'il comprime (coupes H 5 et H 6, Fig. 4 28 et 429). Les

coupes horizontales inférieures (coupe C5, Fig. 361), qui intéressent la

base d'insertion du nodule, permettent seules de reconnaître les con-

nexions intimes qui unissent l'extrémité postérieur du bouchon au corps

dentelé ; elles montrent clairement que le bouchon n'est qu'un noyau

accessoire de l'olive cérébelleuse. (Voy. aussi coupe S 6, Fig. 414.)

Noyau sphérique (Ngl), nucleus globulus, globulus, globule. Le plus

interne des noyaux dentelés accessoires, le noyau sphérique, est situé

dans l'épaisseur de la branche horizontale de l'arbre de vie médian

(coupe S 4, Fig. 360), en avant de l'axe d'insertion de la luette et de la

pyramide du vermis, en dedans et au-dessous du bouchon, au-dessus de

l'amygdale et du nid de pigeon ou d'hirondelle dont le sépare une lame

assez épaisse de substance blanche tapissée par l'épendyme ventricu-

laire (coupes S 4 et S 5, Fig. 412, 360). Il siège en partie sur le même

plan horizontal que le bouchon et se trouve intéressé avec lui sur un

certain nombre de coupes; mais il le dépasse en bas (coupe C5, Fig. 361)

et les coupes horizontales qui passent par sa partie moyenne et inférieure

n'intéressent plus le bouchon.

Il ressemble, d'après la comparaison de Stilling, à une massue, à un

champignon (coupes S 4, S 5, Fig. 412, 369) dont la partie inférieure

arrondie et plus ou moins sphérique se continue en un point très limité

avec la partie inféro-poslérieure du hile de l'olive cérébelleuse; la partie

supérieure, mince, effilée et plus ou moins irrégulière, représente une

sorte de pédoncule indépendant du corps dentelé, mais adhérent en haut t

au noyau du toit et en dehors au noyau du bouchon. Les coupes horizon-

tales le montrent en général sectionné en deux ou trois tronçons.

Olive cérébelleuse ou corps dentelé (Oc). Synonymie : Corps

TOME Il. 33

1 Situation.

1

t Forme.

; Aspect sur coupes.

Connexions avec

l'olive cérébelleuse.

Noyau sphérique.

Forme.

Connexions avec

l'olive cérébelleuse.

Olivo cérébelleuse.

514 ik ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Situation.

Forme.

Direction.

Votume dans la

série animale.

1 J1tcature1 fctons

pt dentelures de l'o-

live céréùcllcu...c.

rhomboïdal (Vieussens). Corps dentelé ou festonne (Vicq d'Azyr). Gan-

glions du cervelet (Gall et Spurzheim). Olive cérébelleuse ou corps olivaires

du cervelet (Cruveilhier). Corpus denlatum, corpus ciliare cerebelli des

auteurs allemands. Dentale nucleus des auteurs anglais. - L'olive cérébel-

leuse, le corps dentelé ou ciliaire, appartient à l'hémisphère cérébelleux

et occupe la partie interne et inférieure de sa substance blanche centrale.

Située au voisinage du vermis, le long de la paroi externe du toit du qua-

trième ventricule, au-dessus et en dehors du nid d'hirondelle, l'olive

cérébelleuse est constituée par une lamelle de substance grise, de couleur

jaunâtre ou gris rougeâtre, de 3 à 3 millimètres d'épaisseur, plissée en

zigzags et en festons, et repliée de telle sorte qu'elle figure une bourse,

un sac ou une sphère creuse fortement plissée.

Considérée dans son ensemble, sans égard à sa surface plissée et fes-

tonnée, l'olive cérébelleuse représente un ovoïde, une sorte de coque, de

lève ou d'amande placée sagittalement et dirigée un peu obliquement en

bas et en dedans. Ses faces sont externe et interne, ses bords supérieur et

inférieur, ses extrémités antérieure et postérieure.

Son grand axe sagittal est un peu oblique en bas et en dedans, et

mesure 15 à 19 ou 20 millimètres, son petit axe vertical mesure 10 à

12 millimètres, son petit axe transversal 8 à 10. Ce dernier se dirige obli-

quement en haut et en dedans, de telle sorte que les bords supérieur et

inférieur ne sont pas situés sur un même plan sagittal; le bord supérieur

est plus interne que l'inférieur, il est distant de 13 à 18 millimètres de

celui du côté opposé, tandis que l'écart est de 2 : 5 il 26 millimètres entre les

deux bords inférieurs (Stilling).

Le volume de l'olive cérébelleuse varie suivant les sujets et paraît être

en raison directe du volume des hémisphères cérébelleux. Elle atteint

chez l'homme son plus haut degré de développement et se réduit chez le

singe à une simple bandelette arquée, dépourvue de festons et de zigzags.

Chez la plupart des mammifères les noyaux gris centraux du cervelet se

présentent sous l'aspect d'un amas gris diffus, de forme irrégulièrement

quadrilatère, qui occupe le toit du quatrième ventricule et que des fais-

ceaux de fibres segmentent en plusieurs noyaux. Weidenreich y distingue

un volumineux noyau interne (nucleus medialis), l'homologue du noyau

du toit, relié aux noyaux de 13echterewet de Deiters par des travées grises,

un noyau externe (l'olive, ou nucleus lalerali.s noyau lisse, dépourvu de

dentelures et de noyau blanc central), enfin un noyau antéro-externc (em-

bole, nucleus antero-lateralis) et un noyau postéro-externe (globule, nucleus

postero-lateralis) relativement considérables.

Chez les oiseaux et les reptiles où le cervelet se réduit au vermis et

au noyau du toit, l'olive cérébelleuse fait défaut comme les hémisphères

cérébelleux.

Les coupes horizontales, vertico-transversales et sagittales montrent

que toute la surface de l'olive cérébelleuse est hérissée de plis, de festons,

de dentelures plus ou moins saillants ou profonds, recoupés eux-mêmes

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE.] 51 : i

FiG. 361. - L'olive cérébelleuse, la substance blanche centrale des hémisphères céré-

belleux et les pédoncules cérébelleux moyens. Coupe horizontale passant au-dessous

du noyau du toit, et sectionnant la protubérance un peu au-dessus du sillon bulbo-

516 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Hile de l'olive cé-

roheticuso.

Substance blanche

intra-ciliaire.

Toison ou sub-

stance blanche extra-

ciliaire.

protubérantiel. - Méthode de Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature. Voy. description

de cette coupe, p. gaz, coupe C 5 Fig. 436.)

Cj, corps juxla-resliforme. - fec, feutrage exlrn-ciliaire. - lie, feutrage intra-ciliaire

- Floc, flocculus. - (si, feutrage sous-lobaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes.

fsmi, fibres semi-circulaires internes. - Il' ! }, fibres de la pyramide de Malacarne. - NUl,

noyau sphérique ou globule. - No, nodule. - xNt, entre-croisement des noyaux du toit. -

Oc, olive cérébelleuse. - Pci, pédoncule cérébelleux inférieur. - Pem, pédoncule céré-

belleux moyen. - Pes, pédoncule cérébelleux supérieur. - ssV, sillon supérieur de Vicq

d'Azyr. - sta, sillon transverse antérieur. - Vu, luette. - 1'1', valvule de Tarin. - l ?

quatrième ventricule. - t'j7, nerf vestibulaire. - l'Il, libres radiculaires du facial.

de denticules. Les plis sont plus nombreux, plus étendus, plus profonds,

dans les régions supérieure et inférieure du corps dentelé où l'on en

compte sept à huit et neuf, que sur ses faces et ses extrémités où l'on n'en

compte guère plus de deux à trois. Ils mesurent 3 il 10 millimètres de

longueur, sont séparés par de profondes incisures et pénètrent dans la

substance blanche centrale des hémisphères; les plus longs atteignent le

voisinage de la base d'implantation des axes des principaux lobes hémi-

sphériques. Chaque pli ou feston du corps dentelé est recouvert de

denticules qui mesurent z à 2 millimètres de longueur et augmentent

considérablement la surface de l'olive cérébelleuse.

Au niveau des deux tiers supérieurs de sa face interne, l'olive

cérébelleuse présente un orifice irrégulièrement arrondi, qui mesure

de 5 à 7 millimètres de haut sur 10 à 12 millimètres de longueur et qui

constitue le hile de l'olive cérébelleuse (coupe C5, Fig. 3G1);; il livre

passage aux libres du pédoncule cérébelleux supérieur et loge un des

noyaux dentelés accessoires, qui doit à sa situation le nom de bouchon ou

embole. (Nom, coupes H 5, H 6, C3, C4" Fig. 428, 429, 434, 435.)

En dedans de la lame festonnée et dentelée qui constitue l'olive céré-

belleuse, il existe un amas de substance blanche dont la périphérie s'in-

sinue dans tous les interstices de la face interne des festons, denlelures

et denticules. C'est le noyau blanc central dit corps dentelé (nucleus medul-

laris corporis dentalæ), ou substance blanche intra-ciliaire (fie), constitué

par un dense feutrage de libres qui prennent leur origine ou se termi-

nent dans la substance grise de l'olive cérébelleuse. Ces fibres ne se

dirigent pas nécessairement vers le hile du corps dentelé, un certain

nombre traversent toute l'épaisseur de la lame festonnée et entrent dans

la constitution de la toison ou substance blanche extra-ciliaire.

La périphérie du corps dentelé est recouverte d'une couche de sub-

stance blanche, d'épaisseur fort inégale, grâce à la situation excentrique de

l'olive cérébelleuse. En dedans et en avant de l'olive cérébelleuse, au voi-

sinage du hile, elle atteint il peine un millimètre d'épaisseur et sépare le

corps dentelé de l'épendyme ventriculaire, de la valvule de Tarin et du

feuillet pie-mérien qui tapisse le nid d'hirondelle (coupe C 6, Fig. 437).

Les parties externe, supérieure, inférieure et postérieure de l'olive céré-

belleuse sont entourées par contre d'une épaisse couche de substance

blanche, dans laquelle on distingue trois zones nettement différenciées

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 317

sur les coupes durcies dans les bichromates alcalins ou colorées suivant

les procédés de Weigeit ou de Pal (Fig. 316, 338, 361). En contact immé-

diat avec le corps dentelé, se moulant sur les festons, les dentelures et

les denticules, est la toison de Stilling, ou substance blanche exlra-ciliaire

(fec), formée par un dense feutrage de fibres, l'homologue de la substance

- blanche intra-ciliaire. A la partie supérieure et externe de l'olive cérébel-

leuse, on trouve, en dehors de la toison, une couche de fibres curvilignes

et parallèles, mince et étroite en arrière, plus épaisse en avant; ce sont

les fibres semi-circulaires du cervelet, remarquables par leurs fascicules

serrés et curvilignes. Elles comprennent deux groupes, dont l'un, exlezwe

et superficiel (fsme, Fig. 361), occupe la moitié supérieure de la substance

blanche centrale des hémisphères et s'entre-croise dans le vermis en for-

mant Y entre-croisement commissural (Eca) cle Stilling, et dont l'autre,

interne et profond (fsmi), est situé en dedans de l'olive cérébelleuse, le

long des parois latérales du quatrième ventricule; il entoure le noyau

du toit et s'entre-croise dans le vermis en formant l'eièlîe-cî,oise2 ? îeiit des

noyaux du toit (xNt coupes H 5, H 6, C 4, Fig. 428, 429, 135).

La troisième couche recouvre le groupe externe des fibres semi-circu-

laires et toute la région postérieure et inférieure de la toison; elle est for-

mée de fibres entre-croisées dans tous les sens qui constituent dans leur

ensemble une couche mal délimitée, située à la base des lobes et lobules,

et que nous désignerons sous le nom de substance blanche non différenciée

du cervelet ou de feutrage sous-lobaire (fsl coupe C5, Fig. 361).

3. pédoncules cérébelleux. De la partie antéro-interne de la sub-

stance blanche du cervelet se détachent les pédoncules cérébelleux. Le

pédoncule cérébelleux moyen (Pcm) se forme surtout aux dépens du feu-

trage sous-lobaire (fsl) et des fibres semi-circulaires externes (fsme,

coupes S 9, C5, C8, Fig. 358, 361, 416); le pédoncule cérébelleux

supérieur (Pcs), aux dépens du feutrage intra-ciliaire (fic, coupes S 4,

S 5, Fig. 360, 363, 412); le feutrage intra-ciliaire (tic) et les fibres semi-

circulaires externes (fsme) et internes (fsmi) entrent surtout dans la con-

stitution du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci, coupes H4, S 6, S 7,

Fig. 396, 414, 415).

Pédoncules cérébelleux moyens (Pcm), bras du pont, brachium

pontis, processus ou entra cerebelli ad ponlem. - Les pédoncules céré-

belleux moyens (Pcm) sont deux faisceaux épais et volumineux qui se

détachent de la partie antérieure de la substance blanche des hémisphères,

apparaissent à l'extérieur dans la profondeur du sillon marginal anté-

rieur (sma) (Fig. 333), puis se portent en avant et en dedans vers l'étage

antérieur de la protubérance qu'ils concourent à former.

Les coupes horizontales (H 3 à H 7 et Cl à C5, Fig. 362 et 127 à 436)

montrent que le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm) ne forme pas dans la

région protubérantielle un faisceau fermé, mais qu'il se segmente, au

Fibres SeIl1Hlrcn-

¡aires externe% et in-

ternes.

Feutra ? o sous-lo-

baire.

Pédonculos céré-

belleux.

Pédoncule ceré-

belleux moyen et

libres protubéran-

tielles transversales.

Ses rapports avec

la voie pédonculaire

et les pou-

tiques.

518 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

voisinage du plan oblique passant par l'émergence du nerf trijumeau, en

un très grand nombre de fascicules épais et volumineux, séparés les uns

des autres par une gangue de substance grise, connue sous le nom de

Fig. 36 ? . - Les pédoncules cérébelleux supérieur et moyen, l'étage antérieur de la protu-

bérance. Les noyaux d'origine et de terminaison du trijumeau et le faisceau de

Gowers. Coupe horizontale un peu oblique en bas et en avant passant par la région

protubérantielle moyenne, un peu au-dessous de l'émergence du trijumeau. -

Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature. (Voy. description de cette coupe,

p. 627, coupe H3, Fig. 423.)

l'ee, faisceau central de la calotte. - FG, faisceau de Gowers. - Flop. faisceau longitu-

dinal postérieur. - FII, faisceau latéral du bulbe dans son trajet protubérantiel. - Fo,

faisceau oblique de la protubérance. FPoa, fibres protubérantielles antérieures. - Fl'om,

fibres protubérantielles moyennes. - FPop, fibres protubérantielles postérieures. - fsme,

fibres semi-circulaires externes. - Girl, lingula. - Nrf, noyau réticulé. - NI ? 7, noyau

masticateur ou moteur du trijumeau. - 1\Ts, noyau sensitif du trijumeau. Os, olive

supérieure ou protubérantielle. - l'cm, pédoncule cérébelleux moyen. - l'es, pédoncule

cérébelleux supérieur. - 1', raphé médian de la protubérance avec ses fibres sagillales. Rm,

ruban (lelleil médian. Sy/o, substance grise de l'étage antérieur de la protubérance. - Sli,

formation réticulée. - Tr, corps trapézoule. - J'd, petite racine motrice descendante du

trijumeau. - l'Il, voie pédonculaire. - Vsd, grosse racine sensitive descendante du tri-

jumeau. - V, nerf trijumeau. - VV, valvule de Vieussens. - 1'4, quatrième ventricule.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 5tJ

noyaux pontiques (Np), de noyaux du pont, de substance grise antérieure

de la protubérance (SgPo). Ces fascicules, à direction transversale, cloison-

nent le système des fibres longitudinales de la voie pédonculaire et suivant

les rapports qu'elles affectent avec cette dernière, on peul les diviser en

trois couches, qui sont l'une superficielle, l'autre profonde, la troisième

intermédiaire ou moyenne.

La couche superficielle ou antérieure (stratum superfictate pontis (Strs).

fibres protubérantielles antérieures [FPoa] (coupe S 1, Fig. 336), occupe

toute la hauteur de la protubérance et passe en avant des fibres de la

voie pédonculaire; elle présente sur les coupes horizontales (H 3,

Fig. 362) une surface de section triangulaire, augmente d'épaisseur de

dedans en dehors, et atteint souvent à peine quelques millimètres en

avant des bourrelets pyramidaux. Sa face profonde est tapissée par la

substance grise antérieure [du pont (noyaux pontiques antérieurs) (SgPo),

qui dissocie toute la face profonde de celle couche en fascicules souvent

fort grêles (Fig. 362). Leurs connexions avec les fibres semi-circulaires

externes (fsme) et le feutrage sous-lobaire du cervelet (fsl) sont faciles à

constater sur les coupes horizontales (H 3 à H 7 et C 1 à C 5, Fig. 361,

362, et 427 il à 3 : ).

Lorsqu'il existe un faisceau oblique du pont (Fig. 349), on voit se déta-

cher de la couche superficielle un volumineux faisceau qui s'isole plus ou

moins complètement des fibres environnantes, affecte un trajet descendant

et ne se continue que plus bas avec la substance blanche des hémisphères

cérébelleux (Fo, Fig. 362).

La couche profonde et postérieure (stratum profondum (Strp), fibres

protubérantielles postérieures [FPop]) occupe surtout les deux tiers infé-

rieurs de la protubérance; elle passe en arrière des fibres de la voie

pédonculaire (VP), entre ces fibres et le ruban de Reil médian (Rm) qui

forme la limite antérieure de la région de la calotte; elle est cloisonnée

par la substance grise antérieure de la protubérance (noyaux pontiques

postérieurs) zip), en un grand nombre de fascicules transversaux plus ou

moins parallèles ou onduleux, de volume et d'épaisseur très variables.

La couche intermédiaire ou moyenne (Strc) (stratum complexum pontis,

fibres protubérantielles moyennes [FPom]) appartient aux deux liers supé-

rieurs de la région protubérantielle. Elle cloisonne, segmente, subdivise

en un nombre incalculable de faisceaux, de]volumes et de formes exlrè-

mement variables, les fibres de la voie pédonculaire, en isole plus ou

moins quelques fascicules arrondis, les adosse au ruban de Reil médian

(Fig. 381, 382), puis les fait rentrer plus bas dans la région protubéran-

tielle antérieure.

Les fibres protubérantielles moyennes abordent et divisent les fibres

de la voie pédonculaire de dedans en dehors; elles sont par conséquent

particulièrement nombreuses dans la moitié supérieure de la protubérance

(H 1 à H4, Fig. 391 à 396). Après épuisement des fibres corlico-protu-

Léranliclles dans les noyaux pontiques, les fibres protubérantielles

Couche superti-

cielle du pont.

Noyaux pontiques.

Faisceau oblique

du pont.

Coucho profonde

Couche 11111.\ (,HIIf'

Ello n'appartient,

]n'aux deux tiers

iupéneurs de la pro-

ubéranco.

520 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Mntrc-crooment

des libres protubé-

l'antlclIes.

Fibres sagittales

,lu raphé.

Pédoncules cére-

I)clletix supérieurs.

Trajet.

Rapports.

moyennes cessent d'exister et le reste des fibres de la voie pédonculaire

se ramasse en un volumineux faisceau irrégulièrement arrondi, entouré

par une couche plus ou moins épaisse de substance grise et limité en

avant par les fibres protubérantielles antérieures, en arrière par les fibres

protubérantielles postérieures (coupe C5, Fig. 361).

Un certain nombre de fibres protubérantielles, qu'elles appartiennent

aux couches superficielles, profondes ou intermédiaires, s'entre-croisent à

angle obtus sur la ligne médiane (Fig. 362). Les fibres antérieures se

continuent avec des fibres moyennes du côté opposé. Les fibres moyennes

d'un côté se continuent après entre-croisement avec des fibres postérieures

du côté opposé et vice-versa. Outre cet entre-croisement qui occupe toute

l'étendue antéro-poslérieure de la région protubérantielle antérieure, et

qui s'effectue par des fascicules souvent volumineux, le raphé de l'étage

antérieur de la protubérance contient encore un grand nombre de fibres

à direction sagittale qui proviennent des fibres protubérantielles transver-

sales ou des noyaux pontiques, pénètrent dans le raphé de la calotte pro-

tubérantielle, puis changent de direction et concourent à former les fibres

arquées de la formation réticulée du côté opposé (coupe H 3, Fig. 362).

Pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Synonymie : Processus

cerebelli ad testis (Pourfour du Petit, Haller), processus e testibus in

cerebelli meditullia protensi (M71llis), processus cerebelli ad cCJ'eúr1l1n (Dre-

1 incourt, Gratiolet), processus cerebelli ad corpora quadrigemina, pedum-

culi cerebelli anteriores sive s2cpe°io°es, commissura cerebelli cmn ce1'ebro

(Arnold), pédoncules cérébelleux supérieurs (Gratiolet), bmc1zia conjunc-

livra, Bindearm (Burdach), Vier ! tüqelsc1¡en ? el (Henle), Vorderer obérer

KleinMrnsc1ten ? el,' GJ'ossltirnsc1zenkel des Kleinhirns. Les pédoncules

cérébelleux supérieurs s'étendent du noyau dentelé et du feutrage inlra-

ciliaire au noyau rouge de Stilling et à la couche optique du côté opposé.

Ils forment deux cordons compacts et aplatis, obliques en haut et en

dedans, reliés entre eux par la valvule de Vieussens et présentent une

face antérieure ou intra-ventriculaire qui imprime un relief longitudinal

sur le versant supérieur du toit du live ventricule (Fig. 345) et une face

postérieure libre, recouverte par la pie-mère, croisée par des fibres arquées

et masquée en grande partie par les lames et lamelles de l'échancrure

semi-lunaire ou antérieure du cervelet.

Les pédoncules cérébelleux supérieurs (Pcs, Fig. 363 et 360,coupe S 5)

émergent de la partie supéro-antérieure du bile du cervelet, concourent

à leur origine à former le nid de pigeon ou d'hirondelle et sonl séparés

de l'extrémité supérieure de l'amygdale, en avant par l'épendyme ven-

triculaire et la valvule de Tarin (coupe S 5, Fig. 360) en arrière par une

mince lame de substance grise appartenant à l'olive cérébelleuse

(Fig. 363). Ils forment ensuite les parties latérales, puis le toit du 4° ven-

tricule, disparaissent sous les tubercules quadrijumeaux postérieurs et se

portent peu à peu, en avant et en dedans, dans la région antérieure de la

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 321

Fie. 363. - Les noyaux rouges de Stilling et les pédoncules cérébelleux supérieurs dans

leur trajet intra-cérébelleux, juxta-ventriculaire et intra-tegmentaire. Coupe oblique

en, avant et en haut des couches optiques, du tronc encéphalique et du cervelet,

sectionnant les pédoncules cérébelleux supérieurs dans toute leur longueur, depuis

leur origine dans l'olive cérébelleuse jusqu'à leur terminaison dans le noyau rouge

et la couche optique du côté opposé. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 Grandeur nature. ,

Amg, amygdale avec son pédicule d'insertion latérale. - Cge, corps genouillé externe.

Cgi, corps genouillé interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl,

522 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Disposition géné-

rale.

Ses trois segments.

Segment intra-cé-

rébelleux.

Aspect et situa-

tion.

segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. Cisl, segment sous-lenticulaire de la

capsule interne. - CNR, capsule du noyau rouge. 1·'cc, faisceau central de la calotte.

fec, feutrage extra-ciliaire. - fie, feutrage intra-ciliaire. - Flp, faisceau longitudinal pos-

térieur. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. fsl, feutrage sous-lobaire. - fsna, fibres

semi-circulaires du cervelet. - Lg, lobe grêle. - Lme, lame médullaire externe du thala-

mus. Ln, locus niger. - iVC, noyau caudé. - Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et

interne du thalamus. .VF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Sm, centre médian de

Luys. - NL,, segment interne du globus pallidus. - nh, nid d'hirondelle. - No, nodule.

- NR, noyau rouge. - Oc, olive cérébelleuse. - Pei, pédoncule cérébelleux inférieur. -

l'cna, pédoncule cérébelleux moyen. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - xl'cs, son

entre-croisement. - Peste), le pédoncule cérébelleux supérieur après son entre-croisement.

- Plclel'n, plexus choroïdes du 4e ventricule. - RC, radiations de la calotte. - RgRm,

région du ruban de Reil médian. - Rm, ruban de Heil médian. 111, ruban de Reil laté-

ral. Sir;, stratum zonale. - Th, thalamus.«/t, taenia thalami. - Uv, luette du verrais

inférieur. - t'a, troisième ventricule. - 114, quatrième ventricule. - ¡'l', voie pédoncu-

laire. - VT, valvule de Tarin. - Il, zone de Wernicke. - Zr, zone réticulée. - III, nerf

moteur oculaire commun.

calotte protubérantielle, où ils s'entre-croisent en gros fascicules onduleux

au niveau du raphé (xPcs) : ils se reconstituent de chaque côté de la ligne

médiane en deux faisceaux courts, volumineux et arrondis (Pcs,c) qui

aboutissent à une petite distance au-dessus de leur entre-croisement au

noyau rouge de Stilling (1'R).

Sur un encéphale convenablement durci dans une solution faible

d'alcool, de formol ou de bichromate, il est aisé par la dissection de

poursuivre chaque pédoncule cérébelleux supérieur, soit dans le cervelet,

soit dans les noyaux rouges. Sur des coupes obliques en haut et en avant,

convenablement orientées, telles que celle de la figure 363, on arrive

de même à suivre dans toute sa longueur le trajet du pédoncule cérébel-

leux supérieur, depuis son origine dans l'olive cérébelleuse jusqu'à son

irradiation dans le noyau rouge et la partie inféro-exlerne du thalamus

du côté opposé. Stilling compare celle disposition des pédoncules cérébel-

leux supérieurs à deux branches de ciseaux à demi ouvertes. Les noyaux

rouges figurent les anneaux, l'entre-croisement répond à l'articulation

des branches,' les parties libres et intra-cérébelleuses aux lames.

De par son trajet, chaque pédoncule cérébelleux supérieur comprend

donc trois parties : l'une inférieure ou intra-cérébelleuse, l'autre moyenne,

ou juxta-ventriculaire, apparente à l'extérieur, la troisième supérieure ou

int1'a-legmenlaire et appartenant à la calotte pédonculo-protubérantielle.

Sur les coupes perpendiculaires à l'axe de l'encéphale, le pédoncule

cérébelleux supérieur présente une surface de section et des rapports

variables dans chacun cle ses segments intra-cérébelleux (Fig. 361), juxta-

ventriculaire (Fig. 362), et intra-tegmcntaire (Fig. 392).

Segment intra-cérébelleux. Dans la profondeur de la cavité du

noyau dentelé, le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) se distingue mal

du feutrage intra-ciliaire dont il dérive (Fig. 363 et coupes Cl à C5,

Fig. 361, 432 à 435). Il ne commence iL former un faisceau nettement

distinct que sur les coupes horizontales qui passent dans la région du

hile du noyau dentelé, où il présente une surface de section piriforme,

semi-lunaire ou en massue. Il est situé sur la partie latérale du quatrième

ventricule ( ? ), en arrière du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) et du

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 523

corps juxta-resliforme (Cj), en avant et en dehors du globule (Ngl) et de

rentre-croisement des noyaux du toit (xNt) (Fig. 361); sa face antérieure

ou intra-ventriculaire est tapissée par l'épendyme ventriculaire, sa face

postérieure est recouverte par le feutrage intra-ciliaire (lie), le bouchon

(Sem) et la lame supérieure du corps dentelé (Oc, coupes C 2 à C 5,

Fig. 435, 431, 433); il est traversé dans toute son épaisseur par les fasci-

cules onduleux des fibres semi-circulaires internes (fsmi) qui croisent sa

direction (Fig. 43 1, lui-35, 3G3 coupes C3, C4, H 6,).

Au-dessus du hile de l'olive cérébelleuse (Fig. 432, coupe C 1,), le

pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) se rapproche de la ligne médiane;

il est séparé du faisceau de même nom du côté opposé par la valvule de

Vieussens (VV) et l'écorce du fond des sillons pré-central et post-central.

Son extrémité antérieure est en rapport avec le corps juxta-restiforme

(Cj), en particulier avec l'extrémité supérieure du noyau de Deiters connue

sous le nom de noyau de Bechterew (NB) et avec l'extrémité supérieure

des noyaux sensitif (NVs) el moteur (NVm) du trijumeau; sa face posté-

rieure est recouverte par les fibres semi-circulaires externes qui contour-

nent la face supérieure du noyau dentelé et se fusionnent ace niveau avec

les fibres semi-circulaires internes les plus élevées et les plus externes.

Dans son segment moyen ou juxta-ventriculaire, le pédoncule cérébel-

leux supérieur forme la paroi postérieure du quatrième ventricule et

affecte une surface de section semi-lunaire (Fig. 362, 395 coupes H 3,

H 2). Son extrémité postérieure est épaisse, arrondie et séparée de celle

du côté opposé par la valvule de Vieussens et par les lamelles cérébel-

leuses de la lingula et de son frein; son extrémité antérieure, mince et

effilée, se porte en avant et en dedans dans la formation réticulée de la

calotte protubérantielle et se trouve séparée de la partie externe du ruban

de Reil médian par un intervalle d'autant moins grand que l'on considère

des coupes plus supérieures. Cet intervalle est comblé en bas (coupe H3,

Fig. 3G2, côté droit) par le noyau moteur du trijumeau et l'extrémité

supérieure du noyau sensitif, en haut (Fig. 362, côté gauche) par l'olive

supérieure ou protubérantielle (Os) et le ruban de Reil latéral. Sa face

inlerne ou concave est en rapport en arrière avec l'épendyme ventricu-

laire qui la recouvre, en avant avec la petite racine motrice descendante

du trijumeau (Vd), les cellules vésiculeuses de Forel qui lui donnent ori-

gine et le locus coeruleus. Sa face externe ou convexe est recouverte au

voisinage du hile par des fibres arquées, sectionnées obliquement, qui

décrivent des anses, des courbes à concavité inférieure (fibres semi-cir-

culaires inle1'Jtes pél'l}Jédollcu/ail'es) et appartiennent en partie au faisceau

de Gowers (FG coupe H3, Fig. 362) et au ruban de Reil latéral (RI,

coupe H 2, Fig. 3je).

Segment intra-tegmentaire. - Aux confins des segments juxta-ventri-

culaire et intra-tegmentaire, le pédoncule cérébelleux supérieur change de

forme. Son extrémité postérieure s'effile, son extrémité antérieure

s'épaissit et se coude à angle presque droit. Ses fibres se déjettent en

Rapports.

Segment juxta

ventriculaire.

Forme.

Rapports

Segment intra-

tcgmentairc.

Sa forme.

S24 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

effet en avant et en dedans, abandonnent la paroi postérieure du qua-

trième ventricule et la partie postéro-externe de la calotte protubcran-

tielle pour occuper sa partie antéro-interne, en croisant à angle presque

droit les fascicules longitudinaux de la formation réticulée (Fig. 394,

coupe H 1). De nombreuses travées névrogliques cloisonnent la surface

de section du pédoncule cérébelleux supérieur en champs rectangulaires

qui sont d'autant plus étroits qu'ils sont plus postérieurs. Les champs

postérieurs contiennent des fibres sectionnées perpendiculairement ou

obliquement a leur axe, tandis que, dans ceux des parties antérieures, les

fibres infléchies vers le raphé sont sectionnées parallèlement à leur axe.

Au-dessus de l'émergence des nerfs pathétiques, dans la région des tuber-

cules quadrijumeaux postérieurs, les pédoncules cérébelleux supérieurs

FIG. 364. - La commissure de Wernekink, les entre-croisements supéiieur et inférieur

des pédoncules cérébelleux supérieurs. - La voie pédonculaire, le stratum inler-

medium et le pes lemniscus profond. Coupe horizontale un peu oblique en haut et

en avant du pédoncule cérébral, au voisinage du sillon pédonculo-protubérantiel, pas-

sant par le toenia pontis et la décussation des nerfs pathétiques. - Méthode de Wei-

gert-Pal.3/1 Gr.nature.(Voy. description de cette coupe, p. G16, coupe Pi,f ig. r19.)

,ly, aqueduc de Sylvius. Flp, faisceau longitudinal postérieur. xl<', entre-croisement

ventral de la calotte de Fore). - Gip, ganglion inter-pédonculaire. - Ln, locus niger. -

NI, noyau latéral de la formation réticulée. - NR1, noyau du ruban de Iteil latéral. - l'es,

pédoncule cérébelleux supérieur; xiPcs, son grand entre-croisement inférieur ; xsl'cs,

son petit entre-croisement supérieur. - PLp, pes lemniscus profond. - RI, ruban de Reil

latéral. - Orna, ruban de Reil médian. - SgAg, substance grise de l'aqueduc. - SR, for-

mation réticulée. - Stri, stratum intermedium. - Tpo, taenia pontis. - l'cl, petite racine

motrice descendante du trijumeau. - VP, voie pédonculaire. - IV, nerf pathétique. -

xlV, entre-croisement des nerfs pathétiques.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 5

atteignent le raphé, s'y entre-croisent et décrivent sur les coupes transver-

sales une vaste courbe convexe en avant, connue sous le nom de commis-

sure en fer à cheval de Wernekink (coupe P4, Fig. 369, p. 536). Très

rapidement, les branches latérales ou postérieures du fer à cheval dispa-

raissent, grâce au transport des fibres dans la partie antéro-interne de la

calotte (coupes P3, P2, Fig. 368, 393), et les deux pédoncules céré-

belleux supérieurs forment, sur les coupes transversales, un large fais-

ceau quadrilatère, compris entre les deux rubans de Reil latéraux et qui

s'étend d'avant en arrière, du ruban de Reil médian au faisceau longitu-

dinal postérieur (coupe P 1, Fig. 364).

L'entre-croisement des pédoncules cérébelleux supérieurs présente

quelques particularités, il ne s'effectue pas suivant un plan transversal,

mais suivant un plan oblique en haut et en arrière. Il en résulte que si

dans les régions moyennes et supérieures (coupe P.2, Fig. 393), l'entre-

croisement s'effectue dans toute l'étendue anléro-postérieure du raphé,

il n'occupe dans les régions inférieures (coupes P3, P4, Fig. 368, 369)

que la partie antérieure du raphé, voisine du ruban de Reil médian, et

dans les régions supérieures que la partie postérieure du raphé, celle

qui avoisinc le faisceau longitudinal postérieur.

Pour l'immense majorité des fibres, l'entre-croisement se fait à l'aide

de larges fascicules transversaux ou parallèles qui se coupent à angle

très ouvert; seul, un petit groupe de fibres, appartenant aux fascicules

les plus postérieurs, les plus supérieurs et les plus internes, s'entre-croise

à angle droit ou aigu, immédiatement en avant du faisceau longitudinal

postérieur, ainsi que nous l'avons déjà figuré dans le tome 1er (Fig. 328,

p. 661). On peut donc distinguer dans l'entre-croisement des pédoncules

cérébelleux supérieurs un grand entre-croisement ventral ou inférieur

(xiPcs) il direction transversale, et un petit entre-croisement dorsal ou

supérieur (xsPcs) à direction dorso-ventrale (Fig. 364).

Immédiatement après leur entre-croisement, les pédoncules cérébelleux

supérieurs (Pes) forment de chaque côté du raphé deux volumineux fais-

ceaux arrondis, les noyaux blancs de Stilling (Fig. 363 et 392, coupe n° 12

x bis); dans leurs parties antéro-externes apparaissent bientôt des amas

de substance grise qui grandissent au sur et à mesure que l'on examine

les coupes supérieures (Fig. 363 et Fig. 25, 26, 48), et se superposent

finalement aux pédoncules cérébelleux supérieurs croisés en formant les

noyaux rouges (NR) de Stilling.

Un certain nombre de fascicules du pédoncule cérébelleux supérieur

pénètrent dans l'épaisseur du noyau rouge, lui impriment son apparence

striée ou tachetée particulière et s'y épuisent. Le plus grand nombre

entourent le noyau rouge d'une véritable capsule de fibres, capsule du

noyau rouge (CNR), entrent dans la constitution des radiations de la

calotte (RC) (Fig. 363) et se terminent dans la partie ventrale du thala-

mus. (Voy. Constitution des pédoncules cérébelleux supérieurs, Chap. IV.)

Noyau rouge (NR), radiations de la calotte (RC). - Le noyau

Commissuro en foi

àchevaldo'\Ver-

nekinl : .

1\Iode : d' cntre-croi

sement des pédon-

cules cérébelleux

supérieurs.

PetIt entre-croise

ment supérieur.

Grand entre-croisé

ment Infériour.

Noyaux blancs d(

Stillin ?

Connexions avec 1,

noyau rouge du côti

opposôctsacapsu)'

de fibres.

oyaurouo.

°6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Situation.

Rapports.

Aspect général.

Capsule du noyau

rouge.

Radiations de la

calotte.

Pédoncules cére-

belleux inférieurs.

rouge de la calotte (nucleus ouber de Burdach et de Stilling, olive supérieure

de Luys), figuré déjà par Santorini, Vicq d'Azyr et Reil, a été dénommé

et bien décrit macroscopiquement par Burdach et par Stilling, et consi-

déré par Meynert comme un renflement gangliforme, un relais ganglion-

naire situé sur le trajet du pédoncule cérébelleux supérieur (ganglion du

pédoncule cérébelleux supérieur).

Il occupe la calotte pédonculaire aux confins de la région sous-optique,

présente, à l'état frais , une couleur gris-rougeâtre qui lui a valu son

nom et affecte la forme d'un noyau très bien délimité, un peu ovalaire,

à grand axe anléro-postérieur.

Il est situé au-dessus du pédoncule cérébelleux supérieur qui l'aborde

presque immédiatement après son entre-croisement (Fig. 363 et 42) en

arrière et en dedans, du corps de Luys et du locus niger (Fig. 48, p. 71,

46, p. 68, 44, p. 64), en dedans du ruban de Reil médian et en avant de

la formation réticulée de la calotte et du faisceau longitudinal postérieur

(Fig. 25, p. 37, 26, p. 39) ; il se trouve limité en dedans par la substance

grise centrale qui entoure l'aqueduc de Sylvius et par les fibres de l'anse

lenticulaire qui entrent dans la constitution de sa capsule (Fig. 33, p. 49),

et plus bas par le raphé médian et le faisceau rétroflexe de Meynert

(Fig. 34, p. 50). Ce dernier faisceau traverse la partie supéro-interne du

noyau rouge (Fig. 321), de telle sorte que, sur les coupes intéressant la

calotte pédonculaire (Fig. 34), le noyau rouge présente, à sa partie

interne, une sorte d'échancrure dans laquelle se loge le faisceau rétro-

flexe de Meynert, échancrure considérée à tort par Luys comme le hile

de l'olive supérieure.

Le noyau rouge présente, sur les' coupes colorées par la méthode de

Weigert-Pal, un aspect strié ou tacheté spécial qu'il doit au nombre con-

sidérable de fascicules qui le sillonnent. Il est, en outre, entouré d'une

couche assez épaisse de fibres à myéline signalée par Reil, la capsule

du noyau rouge, et de constitution fort complexe. Cette capsule enve-

loppe complètement le noyau rouge, se fusionne en arrière, en bas et

en dehors avec le pédoncule cérébelleux supérieur, les fibres longitudi-

nales de la formation réticulée et la partie inlerne du ruban de Reil mé-

dian (Fig. 12, p. 61), et se prolonge en avant et en haut dans la région

sous-optique où elle constitue le champ et le faisceau thalamique de

Forel (coupes sagittales, Fig. 253 et 254, p. 268). De sa partie externe,

particulièrement épaisse, se détachent de volumineux fascicules ondu-

leux, sensiblement parallèles, séparés les uns des autres par de la sub-

stance grise et bien décrits par Forel; ils se portent en haut et en dehors,

s'irradient dans la région ventrale du thalamus (Fig. 321, p. 385) en

avant du ruban de Reil et portent le nom de radiations de la calotte

(Haubenstrahlung, Edinger, Flechsig), couche latérale du noyau rouge

(latérales Mark des rothen Kerns, v. ulonahow).

Pédoncules cérébelleux inférieurs (Pci) (entra cerebelli ad medul-

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièr,

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 527

lam oblongalam, pedunculi cerebelli iJl ! erz'Ol'e5, pedllnculi cerebelli, plein-

hirnstiele, Medutlarsc1zenl.el, hinteJ'e Ia6,iîzhi)-istiele). - Le pédoncule céré-

belleux inférieur, qui relie le cervelet au bulbe rachidien, se forme surtout

aux dépens du feutrage exlra-ciliaire et des fibres semi-circulaires externes

et internes; il reçoit du vermis de nombreuses fibres qui participent à la

Fig. 365. - Les ganglions centraux (noyau du toit, embole, olive cérébelleuse) et les

fibres extrinsèques du cervelet : pédoncules cérébelleux supérieur, inférieur, moyen

et corps juxta-restiforme. Coupe horizontale du rhombencéphale passant par le

tiers inférieur de la protubérance, le noyau réticulé de la calotte, le noyau d'origine

du nerf moteur oculaire externe et le noyau du toit. Méthode de Weigert. 3/2 Gran-

deur nature. (Voy. description de cette coupe, p. 637, coupe H6, Fig. 429.)

Cj, corps juxta-restiforme. Fcc, faisceau central de la calotte. - fec, feutrage

extraciliaire. - fic, feutrage intraciliaire. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - fsme,

fsmi, fibres semi-circulaires externes, fibres semi-circulaires internes du cervelet. - ND,

noyau de Deiters. - Sem, noyau du bouchon, embole. - Np, noyaux pontiques. - Nrt,

noyau réticulé. - NI, noyau du toit. - 3 St, entre-croisement du noyau du toit. - -Yvi,

noyau du moteur oculaire externe. - A'vn, noyau du facial. - Oc, olive cérébelleuse. -

Os, olive supérieure ou protubérantielle. - l'ci, pédoncule cérébelleux inférieur. - l'cm,

pédoncule cérébelleux moyen. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Rm, ruban de

Reil médian. SgR, substance gélatineuse de Rolando. - SR, formation réticulée. -

Strc, stratum complexum. Strp, stratum profundum. Sirs, stratum superficiale. -

7 ? corps trapé/oide. - l'P, voie pédonculaire. - l'scl, grosse racine sensitive descendante

du trijumeau. - 1'4, quatrième ventricule. - 1-l, nerf moteur oculaire externe. - nI ! ],

genou du facial. - 1-ll,, quatrième segment du facial.

528 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Trajet.

Connexions.

Aspect général et

rapports

Son coude au des-

sus du diverticule

ventriculaire

Ses deux segment s

Corps restifornie.

Formo.

Rapports.

formation de l'entre-croisement commissural antérieur et de l'entre-

croisement des noyaux du toit. Sur les coupes horizontales sériées, il

apparaît d'abord (coupe H4, Fig. 396) sous l'aspect d'un faisceau allongé,

en connexion intime avec les fibres semi-circulaires externes qui recou-

vrent la face supérieure de l'olive cérébelleuse, s'insinue entre le pédon-

cule cérébelleux supérieur (Pcs) et le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm)

et se place en arrière et en dehors des noyaux sensitif et, moteur du triju- '

meau.Au-dessousdu plan horizontal passant par l'émergence du trijumeau

(coupes H5,H7, Fig. 405, p. 577,397, p. 561), le pédoncule cérébelleux

inférieur change rapidement de forme; il s'épaissit, et se ramasse en une

sorte de bulbe dont le sommet plus ou moins tronqué s'insinue entre

l'olive cérébelleuse et le pédoncule cérébelleux moyen, et dont la large

base s'adosse à l'angle postéro-externe de la calotte protubérantielle.Il se

porte en outre en avant, en dedans, puis en bas, se coudant à angle droil

au-dessus du diverticule latéral du quatrième ventricule avant de péné-

trer dans-le bulb.e (coupes C5, S6, S7, Fig. 361, lui. 14 et 415, p. 608).

Il résulte de ce changement de direction que sur les coupes horizon-

tales des régions protubérantielles moyennes (coupe H6, Fig. 3gaz),

les fibres du pédoncule cérébelleux inférieur se trouvent sectionnées

parallèlement à leur axe, tandis que plus bas elles sont sectionnées d'au-

tant plus perpendiculairement à ce dernier que les coupes se rapprochent

davantage du sillon bulbo-protubérantiel (coupes C5, H7, Fig. 361

et 397, p. 561). Par leur gros calibre, elles se distinguent néanmoins

toujours facilement des fibres du pédoncule cérébelleux moyen qui leur

sont parallèles dans la partie supérieure de leur trajet.

Le pédoncule cérébelleux inférieur se divise dans la région protubé-

rantielle inférieure en deux segments inégaux :

Le segment externe forme un volumineux faisceau qui occupe l'angle

postéro-externe de la moitié supérieure du bulbe et constitue le corps

restiforme (Crst). A son origine, au voisinage immédiat du diverticule

latéral du quatrième ventricule, le corps restiforme présente une surface

de section irrégulièrement ovalaire. Sa face postérieure et externe, nette-

ment convexe, est en rapport avec le pédoncule du flocculus (PFloc) en

arrière, le noyau du nerf cochléaire (NNvmc) en avant (coupe H 8,

Fig. 398, p. 563); plus bas, elle est recouverte par le tubercule (Tub.ac)

et les stries acoustiques (Str.ac) (coupe H 9, Fig. 366). Dans le bulbe

(coupe H 10, Fig. 367), la face postéro-externe du corps restiforme

est libre et tapissée par la pie-mère de la face postérieure du bulbe. La

face antéro-interne du corps restiforme est plane ou légèrement convexe;

elle est en rapport, dans toute la hauteur du bulbe, avec le segment

interne du pédoncule cérébelleux inférieur (Cj) en arrière, et la grosse

racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) en avant, dont la séparent

incomplètement et de haut en bas, les fibres radiculaires des nerfs vesti-

bulaire (Villa), glossopharyngien (IX) el pneumogastrique (X) (coupes H8,

H9, H10, Fig. 398, 366, 3G7).

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 52» Cet

FiG. 366. - Le corps restiforme, l'olive bulbaire et les fibres arciformes du bulbe. Le

tubercule et les stries acoustiques. - Les diverticules latéraux du 4° ventricule.

Coupe transversale de la partie supérieure du bulbe passant par les tubercules

acoustiques, l'émergence du nerf glosso-pharyngien. Méthode de Weigert-Pal. n/t

Grandeur nature. (Voy. description de cette coupe, ? . GGi, coupe H 9, Fui". 430.)

Cj, corps juxta-restiforme. Crst, corps restiforme. - fad, fibres arciformes dorsales

TOME II. 3k >

530 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres arciformes

céréhello - olivaires

pr6trycmmales.

Fibres arctformes

cércbello - olivaires,

intcr et rétro-trige-

mmales

Continuation du

corps rcstlforffic avec

le faisceau cérébel-

leux direct.

Corps juua-resti-

forme.

Sa constitution :

noyau de Deiters.

du bulbe. - fas, fibres arciformes superficielles. - Fcc, faisceau central de la calotte. -

fcu, faisceaux cérébello-vestibulaires. - feo, feutrage extra-olivaire. - fio, feutrage intra-

olivaire. - fit, fibres arciformes inter-trigéminales. - Floc, flocculus. - Flp, faisceau

longitudinal postérieur. - Fit, faisceau latéral du bulbe. fpl, fibres arciformes pré-tri-

gémmales. - j'd, fibres arciformes rétro-trigéminales. - Fs, faisceau solitaire. - Mo,

membrane obturatrice rétro-bulbaire. - Narc, noyau arqué. - Nab, noyau ambigu ou noyau

antérieur du vague. - NI), noyau de Deiters. - net, noyau du fumculus teres. - NI', noyau

du raphé. Nrp, noyau rétro-pyramidal. - Nixp, noyau postérieur du glosso-pharyngien.

- avilit;, noyau triangulaire ou terminal du nerf vestibulaire. - Oi, olive inférieure ou

bulbaire. ? rloc, pédoncule du flocculus. raphé médian et stries acoustiques. - 1'11'"

diverticule latéral du 4° ventricule. - SRIR, substance gélatineuse de Rolando. SRa,

formation réticulée blanche ou alba. - Sl1a (car), son segment postérieur ou inter-réticulé;

S7 ! c : (cio), son segment antérieur ou inler-olivaire. - SR ! l, formation réticulée grise. -

slac, strie acoustique. - stac-a, strie acoustique as cendante. - TL, trou de Luschka.

Tub. ac, tubercule acoustique. - 1'), quatrième ventricule. - IX, nerf glosso-pharyngien.

Le corps restiforme diminue d'épaisseur et change de forme de haut en

bas; de sa face antérieure, accidentée et saillante (coupe H 9, Fig. 366) se

détachent de nombreuses fibres arciformes, les fibres arciformes cé·ébello-

olivaires (llingazzini) qui comprennent deux groupes principaux : regroupe

exleme et antérieur se détache de la partie antéro-inlerne du corps resti-

forme, passe en dehors de la grosse racine sensitive descendante du triju-

meau, feb·e.s pré-l7'igéminales (fpt),puis traverse la périphérie de la formation

réticulée grise en décrivant des courbes à concavité antérieure; il passe

ensuite en avant de l'olive bulbaire (fibres ci7'curn-olivaÙ'es), et entre dans la

constitution de sa capsule. Parmi ces fibres, les unes se terminent dans

l'olive bulbaire ou y prennent leur origine; les autres continuant leur tra-

jet passent en avant des pyramides antérieures (fibres circurn-pY1'amidales),

ou à travers les pyramides, puis se rendent dans le noyau arqué.

Le groupe interne ou postérieur des fibres cérébello-olivaires passe, soit

à travers, soit en arrière de la grosse racine sensitive descendante du tri-

jumeau [fibres inter (fit) et 1'élro-lrigéminales (frt)], traverse la formation

réticulée grise en décrivant une légère courbe à convexité postérieure,

aborde la lame grise postérieure de l'olive, la perfore ou la côtoie, puis

traverse la couche inler-olivaire et s'en tre-croise au niveau du raphé.

Le plus grand nombre de ces fibres pénètre dans le hile de l'olive contra-

latérale ; un petit nombre descend le long du raphé et aborde le noyau

arqué de la pyramide contra-lalérale.

A la hauteur du noyau de Burdach, le corps restiforme, considérable-

ment diminué de volume après le départ des fibres arciformes, s'aplatit

transversalement, se porte en avant, en dehors et en bas, et se continue

avec un faisceau longitudinal de la moelle épinière, le faisceau dit acéré-

bulleux direct de Flechsig.

Le segment interne du pédoncule cérébelleux inférieur est beaucoup

plus restreint; il se place à la partie postéro-interne du corps restiforme

(coupe H9, Fig. 366), entre ce corps et la substance grise centrale du qua-

trième ventricule, et présente une surface de sec lion rectangulaire ou rhom-

boïdale. Il comprend non un faisceau compact, comme le corps restiforme,

mais un groupe de fascicules isolés, entourés d'une gangue de substance.

grise, connue sous le nom de noyau de Deiters (ND), el qui s'étend, le long

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 331

du bord latéral du quatrième ventricule, de l'olive cérébelleuse au noyau

de Burdach. Les fascicules sont d'origine fort complexe; les uns sont

autochtones et prennent leur origine dans les cellules du noyau de Deiters,

les autres sont la continuation, en partie des fibres semi-circulaires in-

ternes du cervelet, en partie des fibres radiculaires du nerf vestibulaire ;

ils ont été tour à tour décrits sous le nom de racine de Roller, racine

ascendante du nerf vestibulaire, racine descendante du nerf vestibulaire,

faisceaux cérébello-veslibulaires (fcv) (voy. Chap. IV). L'ensemble de la

substance grise et des fascicules peut être désigné sous le nom de corps

juxta-restiforme (Cj).

De toute la hauteur de cette formation se détachent de nombreuses

fibres arciformes (fad) qui décrivent, autour de la substance grise cen-

trale, des courbes incluses dans celles du groupe interne des fibres arci-

formes cérébello-olivaires; elles s'entre-croisent pour la plupart dans le

raphé et se continuent avec des fibres longitudinales de la formation

réticulée blanche ou grise du côté opposé.

Olive bulbaire et noyaux juxta-olivaires. Aux voies cérébel-

leuses inférieures, en particulier au corps restiforme, se rattache l'olive

bulbaire (corpus dentalllm oliva ? nucleus dentalus olivoe, nucleus olivaris),

désignée encore sous les noms d'olive inférieure, de grosse olive, pour la

distinguer de l'olive supérieure, petite ou protubérantielle.

Située à la partie supérieure du bulbe, entre la pyramide antérieure et

le sillon d'émergence des nerfs mixtes, glosso-pharyngien, pneumo-gas-

trique el spinal, l'olive bulbaire est essentiellement constituée, comme

l'olive cérébelleuse, par une lame de substance grise irrégulièrement plis-

sée et repliée sur elle-même, de façon à former une sorte de sac, ou de

bourse, aplati d'avant en arrière, dont l'ouverture ou hile occupe le milieu

de sa face interne et regarde la couche inter-olivaire.

Sur les coupes sagil laies (coupe S 2, Fig. 359, p. 509), la lame grise fes-

tonnée de l'olive forme un anneau complet, aplati d'avant en arrière et dont

la paroi postérieure présente les replis les plus volumineux et les plus pro-

fonds, les dentelures et les denticules les plus nombreux. Comme dans

l'olive cérébelleuse, on distingue un feutrage intra-ciliaire, et un feutrage

extra-ciliaire ou toison, connu encore sous le nom de capsule de l'olive.

Les coupes horizontales H 8 et H 15 (Fig. 398, p. 563 et 4 f.G, p. 679) qui

sectionnent les extrémités supérieure et inférieure de l'olive n'intéressent

cle même qu'un anneau gris complet. Sur toutes les coupes qui passent par

sa partie moyenne (coupe H 9, Fig. 366), l'olive apparaît formée de deux

lames, unies en dehors, séparées l'une de l'autre en dedans par le hile, qui

livre passage à de nombreuses fibres arciformes internes; les fibres radi-

culaires du nerf hypoglosse longent la partie interne de l'olive bulbaire et

la traversent parfois (Coupes H 11 il H 14 (Fig. 441 à 4H ? p. 669 à 677).

Le feutrage intra-olivaire est presque exclusivement formé de gros

faisceaux de fibres horizon laies el transversales qui abordent en pinceau

Faisceaux ccré-

bello-vestibulaires.

Ses libres arci-

formes.

011\ e bulbaire.

Situation.

Forme.

Mile de 1 olive

Feutrage intra

olivaire.

532 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Capsulede l'olive.

les dentelures delà face interne de l'olive, traversent souvent la lame'grise

pour se continuer avec les fihres du feutrage extra-olivaire, et s'entre-

croisent pour la plupart au niveau du raphé. Ce n'est en effet qu'au voi-

sinage du hile de l'olive que l'on rencontre quelques faisceaux de fibres

verticales; ils séparent le hile de l'olive du noyau juxta-olivaire interne

et s'adossent en partie aux fibres de la couche inler-olivaire. Leurs ori-

gines et leurs connexions sont mal connues, mais ils appartiennent vrai-

semblablement aux fascicules longitudinaux de la formation réticulée.

Le feutrage extra-ciliaire ou capsule de l'olive, contient par contre un

grand nombre défibres verticales, abondantes plus particulièrement clans

ses parties postérieure et externe et qui appartiennent surtout au faisceau

central de la calotte (Voy. p. Sh). La capsule contient en outre un grand

FIG.361. - Coupe transversale passant par la partie moyenne des olives bulbaires et les

fibres radiculaires du nerf glosso-pharyngien. Méthode de Weigerl-Pal. 3/1 Gran-

deur nature. (Voy. description de cette coupe, p. 000, coups H, 10 Fig. 410.) .

Ci, corps juxta-restiforme. - Crst, corps restiforme. - Fcc, faisceau central de la

calotte. - feb, fibres arciformes cérébello-olivaires. - fit, fibres arciformes inter-trigémi-

nales.- fpl, fibres arciformes pré-trigéminales. frt, fibres arciformes rétro-trigéminales.

- Fil. faisceau latéral du bulbe. - l's, faisceau solitaire. - fsr, fibres sagittales du raphé

appartenant aux stries acoustiques. - Sa ? noyau ambigu. Narc, noyau arqué des pyra-

mides se continuant en arrière avec le noyau du raphé (NI'). Srt, noyau du faisceau

arrondi (funiculus teres). - Noe, noyau juxta-olivaire externe. - Soi, noyau juxta-olivaire

interne. - .\\ IIW, noyau triangulaire de la branche vestibulaire de l'auditif. - nixe, noyau

postérieur du glosso-pharyngien. - Oi, olive bulbaire ou inférieure. - l'lch l ? plexus

choroïdes du il ventricule. - l'il, pyramide antérieure du bulbe s'étalant au-devant de

l'olive bulbaire. - Slia, formation réticulée blanche (Formatio relicularis alla), - SRrI,

formation réticulée grise. - Stac, strie acoustique. - l'scl, grosse racine sensitive descen-

dante du trijumeau.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. j33

nombre de faisceaux sectionnés obliquement et de nombreuses libres hori-

zontales et transversales qui font partie du système des fibres arciformes

du bulbe. L'olive est ainsi entourée d'une couche d'épaisseur inégale, qui

régularise les contours de ce ganglion el dont toutes les fibres sont for-

tement colorées par la laque hématoxylinique. Elles se distinguent de ce

fait très facilement des fibres longitudinales de la pyramide antérieure du

bulbe et de celles de la formation réticulée qui la recouvrent en arrière.

Noyau juxta-olivaire externe (Noe). Le noyau juxta-olivaire externe

est un noyau plat, vertical et rectiligne, qui n'atteint pas les extrémités

supérieure et inférieure de l'olive, recouvre la moitié interne de la face

postérieure de cette dernière, et sépare sa capsule des fibres longitudi-

nales de la formation réticulée grise.

Le noyau juxta-olivaire interne (Noc) est beaucoup plus étendu et

occupe presque toute la hauteur du bulbe, de l'extrémité supérieure de

l'olive à l'entre-croisement sensitif, coupe S 1 (Fig. 408, p. 590). Réuni en

haut et en arrière au noyau juxta-olivaire externe, il longe le hile de l'olive,

le sépare de la couche inter-olivaire et représente une lame grise sagit-

tale, reliée à l'olive par des ponts de substance grise et dont le bord-anté-

rieur atteint la pyramide antérieure du bulbe.

Au voisinage de l'extrémité inférieure de l'olive, celle lame se porte de

plus en plus en dehors et apparaît sous l'aspect d'une lame coudée, dont

la branche sagittale est petite et s'enfonce dans la couche inter-olivaire et

dont la branche transversale longue de 3 à4 millimètres se place en arrière

de la pyramide bulbaire (coupes H 14 à H 17, Fig. 444 à 447, p. 677 à

682). Les coupes vertico-transversales sont particulièrement favorables à

l'étude de ce noyau et montrent la façon dont il embrasse l'extrémité

inférieure de la capsule de l'olive bulbaire.

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kleinen Gehirns der Mensehel1, Kassel, 18G'r, 1867 et 1878. - Thomas. Le cervelet. Eludi

,Noyau j u-,ta-oli-

\aire externe.

\oyau juxta-o}¡-

valve exterile.

011 étendue.

Son c\tmmte lu-

férieure coudee.

534 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les deux régions

longitudinales du

tronc encéphalique.

Limites.

l'otage antérieur.

Sa constitution.

Dissociation de la

voie pédonculaire

par les fibres trans-

versales du pont.

anatomique, clinique et physiologique. Thèse, Paris, 1897. Weidenreicii. Zur Anatomie

der centralien Kleinhirnkerne der Svuycr. Geitsclirift r. Jlorphol. u. Anthropologie, Bd.

Il, p. 259, 1899.

II. CONFIGURATION INTÉRIEURE DU TRONC ENCÉPHALIQUE

Le tronc encéphalique comprend deux régions longitudinales bien dis-

tinctes : l'une fail suite à la capsule interne et au pied du pédoncule

cérébral, forme l'étage antérieur de la protubérance et la pyramide anté-

du bulbe, et se prolonge dans les cordons antéro-latéraux de la

moelle épinière : c'est l'étage antérieur, basal ou ventral du tronc encépha-

lique ; l'autre s'étend de la région sous-optique et de la calotte du pédoncule

cérébral à la moelle cervicale, contient tous les noyaux d'origine et de ter-

minaison des nerfs craniens, à l'exception du nerf olfactif et du nerf

optique, forme l'étage postérieur de la protubérance et la plus grande

partie du bulbe rachidien : c'est l'étage postérieur ou dorsal du tronc encé- 1-

pllalique, la région de la calotle.

La limile entre ces deux étages ou régions est établie dans le cerveau

moyen par le locus niger, dans le rhombencéphale par les fibres transver-

sales du pont et la face postérieure des pyramides antérieures du bulbe.

1. - ÉTAGE ANTÉRIEUR OU VENTRAL DU TRO\C EKCËPHALIQUE

L'étage antérieur ou ventral du tronc encéphalique est constitué :

1° Par un système de fibres longitudinales, la voie pédonculaire, qui en

occupe toute la hauteur, forme à elle seule le pied du pédoncule cérébral

et la pyramide bulbaire et comprend toutes les fibres de projection du

manteau cérébral qui ne se sont arrêtées ni dans le thalamus et ses gan-

glions, ni dans la région sous-optique (voy. p. 73);

2° Par un système de fibres transversales propres à la protubérance

qui cloisonne la voie pédonculaire, s'enchevêtre avec elle, s'entre-croise

par gros fascicules au niveau du raphé médian et appartient au pédoncule

cérébelleux moyen (p. 51'7);

3° Par une gangue de substance grise, les noyaux pontiques, qui enve-

loppent les fibres longitudinales et transversales de l'étage antérieur de

la protubérance.

Nous avons décrit plus haut (voy. p. 73) le trajet de la voie pédortw-

laire dans le faisceau compact de la couronne rayonnante, la capsule

interne et le pied du pédoncule central, et avons démontré qu'elle pro-

vient du secteur moyen de l'hémisphère cérébral, passe par le genou, les

segments postérieur et sous-lenticulaire de la capsule interne, et occupe

toute l'étendue du pied du pédoncule cérébral.

En pénétrant dans l'étage antérieur de la protubérance, la voie pédon-

culaire est dissociée par les fibres transversales du pont en un nombre

considérable de fascicules de dimensions fort variables. Celte dissociation

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 535

se prépare aeja aans les régions moyenne et intérieure uu pieu uu peuon-

cule cérébral (coupe P 1, Fig. 364), où l'on assiste à un changement de

direction d'un grand nombre de faisceaux qui s'infléchissent, deviennent

obliques ou horizontaux, de verticaux qu'ils étaient, et se groupent le long

de la face postérieure du pied du pédoncule cérébral en petits fascicules

arrondis, séparés les uns des autres par la substance grise du locus niger

(Ln) et plus bas par les noyaux pontiques (coupe P 2, Fig. 393). La

dissociation commence à la partie anléro-interne du pied du pédoncule

cérébral, de chaque côté du trou borgne supérieur (coupe P3, Fig. 368).

Fig. 368. - Dissociation de la partie interne et profonde de la voie pédonculaire par

les fibres transversales de la protubérance, et refoulement dans le ruban de Reil des

fibres aberrantes de la voie pédonculaire. Coupe horizontale oblique en haut et en

avant passant par la lèvre inférieure du trou borgne supérieur, par la valvule de

Vieussens et la commissure en fer à cheval de Wernekink, formée par l'entre-croise-

ment des pédoncules cérébelleux supérieurs. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur

nature. (Voy. description de cette coupe, p. 619, coupe P3, Fig. 421.)

Fcc, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fl'oa,

fibres protubérantielles antérieures. FPop, fibres transversales postérieures de la protubé-

rance dissociant la voie pédonculaire et refoulantgdana le ruban de Reil médian les fasci-

cules aberrants de la voie 'pédonculaire. - G1ZJ, ganglion inter-pédonculaire. - Le, locus

ceruleus. - ives, noyau central supérieur. - NI, noyau latéral, compris entre le pédoncule

cérébelleux supérieur et le ruban de Reil médian. - -Vin, noyau du nerf moteur oculaire

commun. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur formant par son entre-croisement avec

celui du côté opposé, la commissure en fer iL cheval de Wernekink. - xiPcs, son large

entre-croisement inférieur. - Rl, ruban de Reil latéral. - Hum, ruban de Reil médian. -

Sage, substance grise centrale. - SgPo, noyaux pontiques. - SR, formation réticulée. -

l'po, tænm pontis. - T'cl, petite racine motrice descendante du trijumeau. - VP, voie

pédonculaire. - T'l', valvule de Vieussens. l'i, quatrième ventricule.

Elle commence à

la partie antéro-m-

terne do la 1'O'l1ho-

raneo.

a3fi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Elle s'effectue de haut en bas, et cle dedans en dehors, et se confine

assez longtemps à la partie antéro-inlernc de la voie pédonculaire, sa

partie postéro-externe formant encore un faisceau compact (coupe P 4

Fig. 3G9). Ce n'est qu'au voisinage du tiers supérieur de la protubérance

(coupe Hl, Fig. 3994,p. 557) que la dissociation se complète, et que les

fibrcs transversales du pont sont assez nombreuses classez longues pour

traverser la voie pédonculairc dans toute sa largeur, et pour se concentrer

à sa partie externe en formant le pédoncule cérébelleux moyen (l'cm). Les

libres transversales du pont se disposent alors, comme nous l'avons vu

FiG. 369. - Dissociation de la voie pédonculaire par les fibres transversales profondes

du pont et refoulement des fibres aberrantes protubérantielles de la voie hédoncu-

laire dans le ruban de Iteil médian. Coupe horizon laie oblique en haut et en

avant passant par la partie inférieure de la protubérance, par la valvule de

Vieussens et la commissure en fer à cheval de Wernekink, formée par l'entre-croi-

sement des pédoncules cérébelleux supérieurs. - Méthode de Weigert-Pal. 3/t Gran-

deur nature. (Yoy. description de celle coupe, p. 019, coupe P 4, Fig. z.)

Feue, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FPoa,

11'op,fibres transversales antérieures et postérieures de la protubérance. z - Lc,locus cwruleus.

- Ncs, noyau central supérieur. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - lil, ruban de

Reil latéral. - rubin de Hei) médian. Sgl'o, substance grise antérieure du pont. -

SR, formation réticulée. - 7jo, dénia pontis. - 1'tl, petite racine motrice descendante du

trijumeau. - VV, valvule de Vieussens. - lu, quatrième ventricule.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 537 1

plus haut (coupes H3etH6, Fig. 362, p. 518 et 365, p. 527), en trois

couches qui passent l'une en avant (stratum superficielle, Strs), l'autre en

arrière (stratum profundum, Strp), la troisième à travers (stratum com-

plexum, Slrc) la voie pédonculaire (voy. p.54517), la divisant en une série de

couches anléro-poslérieures superposées. Les fascicules dissociés de la voie

pédonculaire sont de dimensions très variables : les plus volumineux sont

allongés dans le sens transversal, les petits sont arrondis et occupent de

préférence la partie interne et postérieure de l'étage antérieur de la pro-

tubérance.

Un très grand nombre (près des deux tiers) des fibres de la voie pédon-

culaire, s'épuisent dans la substance grise de l'étage antérieur de la pro-

tubérance (fibres cortico-protubérantielles p. 81); les autres fibres se ras-

semblent dans le tiers inférieur de la protubérance en un faisceau com-

pact, irrégulièrement arrondi, plongé au sein d'une gangue de substance

grise, et qui n'est plus dissocié que par quelques rares fibres du stratum

complexe (coupes H 6 et H 7, Fig. 365, p. 527 et 397, p. 561). Ce fais-

ceau compact représente déjà le faisceau pyramidal, il traverse le tiers

inférieur de la protubérance, entouré en avant par la couche des fibres

transversales superficielles (stratwn superficiale, Strs), en arrière par la

couche des fibres transversales profondes (stratum profundum, Strp), et

traversé d'arrière en avant, ou longé en dehors par les libres radiculaires

de la VIe paire. Au voisinage du sillon bulbo-protubérantiel (coupe H 8,

Fig. 398, p. 5G3), le stratum profundum disparaît, la couche des fibres

superficielles du pont recouvre seule le faisceau pyramidal, et les noyaux

pontiques l'appliquent sur la région de la calotte, en particulier sur le

ruban de Reil médian et le faisceau central de la calotte.

Dans les deux tiers supérieurs de la protubérance, la dissociation de

la voie pédonculaire par les fibres transversales du pont est si intime, qu'il

est impossible, par l'anatomie normale seule, de déterminer quelle part les

différents segments du pied du pédoncule cérébral prennent à la constitu-

tion de la pyramide bulbaire. L'étude des dégénérescences secondaires

montre que le contingent du faisceau de Türch est minime (Voy. cas Neu-

mann, p. 145), que celui du segment interne du pied du pédoncule est faible,

mais incontestable, (Voy. cas Schweigoffer, p. 131), et que le contin-

gent du segment moyen est, par contre, considérable; les fibres pyrami-

dales y sont intimement mélangées aux fibres cortico-protubérantielles,

car toute dégénérescence, même limitée, de la partie moyenne du pied

du pédoncule cérébral, retentit à la fois sur la pyramide bulbaire et sur la

substance grise antérieure du pont.

Au-dessous du sillon bulbo-protubérantiel, le faisceau pyramidal appa-

raît librement à l'extérieur, forme la pyramide antérieure du bulbe et

affecte des rapports importants. Sa face antérieure, fortement convexe,

conserve encore des connexions, partielles il est vrai, avec la substance

grise de l'étage antérieur de la protubérance, laquelle se condense à la

partie supéro-antéro-inlerne de la pyramide en un noyau irrégulier, connu

Fibres de la voio

pédonculaire s'arrê-

tant dans la protu-

bérance.

Fibres de la voie

pédonculaire des-

cendant dans le

bulbe : faisceau

pyramidal.

38 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Happol't> du fais-

ccau y3 ramidal avec

le noyau arqué et

les fibres arciformes

superficielles.

sous le nom de noyau arC/fol'me ou de noyau arqué des pyramides (Narc)

(coupes H 8 à H 16, Fig. 370, et 138 à 416, p. 657 à 680). Le volume, la

forme, la situation de ce noyau sont variables suivant les individus; il

s'étale en général plus ou moins sur toute la hauteur de la face anté-

rieure du faisceau pyramidal et peut parfois être suivi sur les coupes

horizontales sériées, jusqu au niveau de 1 entre-croisement pyramidal. La

face antérieure du faisceau pyramidal est en oulre recouverte par les

fibres arciformes superficielles du bulbe, qui appartiennent pour la plupart

au système du corps restiforme (coupe HjlO, Fig.3U7),et qui passent les

unes en avant, les autres en. arrière du faisceau pyramidal; d'autres

encore le traversent : elles ont été désignées de ce fait sous les noms de

fibres arciformes circum ou péri-pyramidales ou de fibres arciformes pré-

FiG. 370.- Coupe transversale du bulbe passant au-dessous de l'olive bulbaire. [Méthode

de Weigert-Pal. 6/1 Grandeur nature. (Voy. description de cette coupe, p. 679,

coupe H 16, Fig. lui46.)

Cil, cordon de Burdach CG, cordon de Goll. - Crsl, corps restiforme. - PU, faisceau

latéral du bulbe. - fil', fibres inter-réticulées du bulbe. - Fs, faisceau solitaire. - Narc,

noyau arqué. - NB, noyau de Burdach. ~NG, noyau de Goll. - Nlla, noyau latéral anté-

rieur du bulbe. - Nllp, noyau latéral postérieur du bulbe. - .\'.11, noyau de v. Monakow

ou noyau externe de Burdach. Soi, noyau juxta-olivaire interne. - noyaut du nerf

spinal. - \'xm, noyau du nerf hypoglosse. - Oi, dernières dentelures de l'olive bulbaire;

cOi, sa capsule de fibres. - Py, pyramide antérieure du bulbe. - xpin, entre-croisement

piniforme. - SyR, substance gélatineuse de Rolando. - SRce (cio), couche inter-olivaire

de la formation réticulée blanche. - l'acl, grosse racine sensitive descendante du trijumeau.

- 1/, nerf spinal. - XII, nerf grand hypoglosse.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 39

pyramidales, post-pyramidales et inter-pyramidales . Un grand nombre de

ces fibres se terminent ou prennent leur origine dans le noyau arqué de

la pyramide; les autres s'entre-croisent dans le raphé et se rendent dans

la calotte du côté croisé, en particulier dans le hile de l'olive bulbaire,

d'autres enfin appartiennent au système des stries acoustiques (coupe

H 10, Fig. 367).

La face postérieure du faisceau pyramidal est plane ou légèrement

concave. A la partie supérieure du bulbe(coupeH8,Fig.398, cûlé gauche,

p. 563), elle s'adosse aux fibres transversales du corps trapézoïde (1'r) ainsi

qu'aux fibres longitudinales du ruban de Reil médian (Rm) el du faisceau

central de la calotte (Fcc). Un peu plus bas (coupe H 8, Fig. 398 côté

droit), l'olive bulbaire (Oi) et sa capsule de fibres s'insinuent entre ces

deux faisceaux longitudinaux de la calotte, refoulent le ruban de Reil en

dedans, l'appliquent contre le raphé et déterminent ainsi la formation de

la couche inler-olivaire (SRa, cio, coupe H 9, Fig. 3GG, p. 529).

La délimitation du faisceau pyramidal d'avec la couche inler-olivaire est

difficile à établir, et cela d'autant plus que le faisceau pyramidal reçoit sou-

vent dans celle région les fibres aberrantes de la voie pédonculaire qui

ont suivi, dans une partie plus ou moins longue de leur trajet, la voie du

ruban de Reil médian. On peut néanmoins considérer comme limite les

fibres arciformes transversales les plus antérieures (coupe H 11, Fig. 399,

FiG. 371. - Décussation des pyramides et décapitation des cornes antérieures. - Coupe

transversale passant par le collet du bulbe. - 6/1 Grandeur nature. Méthode de

Weigert-Pal. (Voy. description de cette coupe, p. G8G, coupe H21, Fig. 41.)

Ca, cordon antérieur de la moelle. - CII, cordon de ]3urdach. - CG, cordon de Goll. -

Cl, cordon latéral de la moelle. - Coa, corne antérieure. Col, corne latérale. - Cop,

corne postérieure. - FPyc, faisceau pyramidal croisé. - \'I3, noyau de Burdach. - NG,

noyau de Goll. - T'scl, grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - xPy, entre-

croisement pyramidal.

Avec la couche

intcr-olivairc et l'o-

livo bulbaire.

540 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX

Avec le noyau

juxta-olivaire in-

terne et le cordon

antérieur de la

moelle.

1\Iode de décussa-

trton du faisceau

pyramidal.

Faisceau pyrami-

dal croisé.

Faisceau pyrami-

da direct.

Fibres pyrami-

dales homolaterales.

p. 565). Le faisceau pyramidal se délimite mieux, en général, de l'olive

bulbaire et de sa capsule de fibres, non seulement grâce au sillon olivaire

interne et au trajet horizontal des fibres olivaires, mais encore par la

présence des noyaux rétro-pyramidaux (Nrp), petits amas irréguliers de

substance grise qui bordent le faisceau pyramidal en arrière, et le séparent

de la capsule de l'olive bulbaire (coupes H 9, à H 14, Fig. 438 à 4H.,

p. 657 à 677). Dans quelques cas toutefois, on voit le faisceau pyramidal

s'étaler à la surface de l'olive bulbaire (coupes H 10, H 11, H 12,

Fig. 440 il 442, p. 667 à 672), en masquer la saillie, effacer le sillon oli-

vaire interne, et cette disposition signalée par Pick et V. Gehuchten est

particulièrement manifeste dans les cas de dégénérescence du faisceau

pyramidal traités par la méthode de Marchi (Fig. 383).

Au-dessous de l'olive bulbaire (coupes H 16, H 17, fin. 370 et 400,

p. 567), le faisceau pyramidal se ramasse en un faisceau plus ou moins

arrondi qui s'adosse au segment horizontal du noyau juxta-olivaire inlerne

(Noi); plus bas enfin (coupe H 18, Fig. 403, p. 573), immédiatement au-

dessus de la décussation, il ne se distingue que par l'obliquité de ses fibres

lâchement fasciculées de la dense couche de fibres qui recouvre la corne

antérieure et qui appartient déjà au cordon antérieur de la moelle épinière.

La décussation du faisceau pyramidal est incomplète ; elle commence

par les fascicules les plus internes, s'effectue par cinq à six et huit fasci-

cules plats et volumineux, étages de haut en bas, qui s'enfoncent dans la

profondeur, se nattent en se croisant, écartent violemment l'une de l'autre

la base des deux cornes antérieures (coupes H,19, H20,Fig.4n9, 150,

p. 685), puis se portent en bas, en dehors et en arrière; ils traversent en

fascicules lâches et onduleux la substance grise située en avant et en dehors

du canal central (coupe H 21, Fig. 371), décapitent la corne antérieure,

se placent en avant et en dedans de la corne postérieure et de la sub-

stance gélatineuse de Rolando qu'ils refoulent en arrière, et forment à la

partie postérieure du cordon latéral de la moelle le faisceau pyramidal

croisé. Un petit nombre de fascicules du faisceau pyramidal, les faisceaux

les plus externes, ne participent pas à la décussation, mais descendent

directement dans le cordon antérieur homolatéral de la moelle épinière,

le long du sillon médian antérieur; ils forment le faisceau pyramidal direct.

Le faisceau pyramidal fournit enfin au cordon latéral du même côté

un très petit nombre de fibres, fibres pyramidales homolalérales (fPyh).

Signalées d'abord chez le chat (Russell) et chez le singe (Mcllus, Sherring-

ton), puis chez l'homme (Afuratoff, Dejerine et Thomas), ces fibres se

portent en arrière et en dehors, décapitent la corne antérieure homola-

térale et descendenl dans la partie postérieure du cordon latéral de la

moelle. Elles présentent dans leur nombre les plus grandes variétés indi-

viduelles el sont bien mises en évidence : 1° Dans les cas de dégénéres-

cence du faisceau pyramidal traités par la méthode de Marchi; 3° Dans

les cas d'agénésie ou de dégénérescence totale et ancienne d'une des

pyramides antérieures du bulbe; ici, c'est du côlé sain qu'elles sont alors

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE.

apparentes. Tantôt les fibres pyramidales homolatérales se réduisent à

quelques fines fibres isolées, appréciables seulement dans les cas de dégé-

nérescences traités par la méthode de Mardi ! (Fig. 390); tantôt elles se

réunissent en petits fascicules plus ou moins nombreux, tantôt elles

forment un véritable petit faisceau compact et très bien délimité (Fig. 372

et cas Rivaud (fPyhl), Fig. 151, 156, 157 et 162, p. 159, 160 et 1Gi).

Dans son trajet bulbaire la surface de section du faisceau pyramidal

est irrégulièrement plan-convexe; elle est cloisonnée de nombreux septa

névrogliques qui séparent les lâches fascicules onduleux et enchevêtrés,

sectionnés plus ou moins obliquement (Fig. 370). Le faisceau pyramidal

conserve cet aspect au delà de sa décussation jusque dans la partie supé-

rieure du cordon latéral de la moelle, où les fascicules sont en outre

séparés par une mince trame de substance grise, en continuité avec la

formation réticulée bulbaire, connue sous le nom de processus reticulares

de Deiters, de trac lus inlermedio-lateralis de Clarkc.

La voie pédonculaire peut faire défaut, soit dans les cas de malfor-

mation cérébrale avec agénésie complète des fibres de projection corlicale

(cas Longery et Richard, p. 185 à oh6, en particulier Fig. 208 à 212

et 231 à 233), soit dans les cas de lésions de l'hémisphère cérébral sur-

venant dans les premiers âges de la vie et s'accompagnant d'une régres-

FiG. 372. - Faisceau pyramidal croisé et fibres pyramidales homolatérales, dans un

cas de dégénérescence complète de la pyramide antérieure du bulbe consécutive à

la section de la voie pyramidale par deux lésions, l'une capsulaire et l'autre pro-

tubérantielle. Méthode de Weigert. 9/1 Grandeur nature.

1,'Ily, faisceau pyramidal gauche sain. - F7'(), faisceau pyramidal droit complètement

dégénéré. - FPyc, faisceau pyramidal croisé sain. - FPyc(d), faisceau pyramidal croisé

dégénère ? 7 ? t, fibres pyramidales homolatérales se détachant du faisceau pyramidal sain.

Agenésie de la

vote pedonculail si

avec intégrité des

fibres transversales

protubérantielles.

S42 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sion totale des fibres dont la myélinisation est plus ou moins parachevée

(cas Rivaud, p. 151 et Fig. 152 à 159) ; suivant les cas, cette absence de la

voie pédonculaire peut être bilatérale (cas Longery et Richard) ou uni-

latérale (cas Rivaud). Dans les cas que nous avons été à même d'obser-

ver, le pédoncule cérébral est plus petit qu'à l'état normal, la protubérance

est aplatie et les pyramides antérieures du bulbe absentes. A leur place

il existe un méplat répondant à la partie antérieure de la couche inter-

olivaire (Fig. 152, p. 158; 210, p. 196; 233, p. 215). Sur les coupes sériées,

on trouve en avant du locus niger une trame névroglique revêtant la forme

et la disposition du pied du pédoncule, mais dépourvue de fibres longitudi-

nales ; la protubérance ne contient que des libres transversales séparées

par les travées grises des noyaux pontiques; les libres sagittales du raphé

médian existent comme à l'état normal et proviennent en partie des fibres

transversales de la protubérance. Quanta la pyramide bulbaire, elle n'est

représentée que par un petit amas névroglique, aplati ou arrondi, con-

tenant le noyau arqué et situé au-devant de la couche inter-olivaire.

La disposition inverse peut s'observer; la voie pédonculaire est normale

et les fibres transversales de la protubérance font défaut (Fig. 373). C'est

FiG. 3n. - Atrophie complète des fibres du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm), des

fibres transversales et de la substance grise antérieure du pont dans un cas d'atro-

phie de l'écorce cérébelleuse. Intégrité des pédoncules cérébelleux supérieurs (Pcs).

Intégrité des voies pédonculaires (VP). Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur na-

ture (Voy. Cas Vasseur, chap. IV. Pour l'obs. et le protocole d'autopsie, voy.

J. Dejerine et A. Thomas, l'Atrophie olivo-ponto-cerébelleusc. Nouvelle iconographie

de la Salpêtrière, 1900, p. 330.)

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 343

ce qu'on observe dans certaines atrophies spéciales de l'écorce céré-

belleuse, avec disparition plus ou moins complète des cellules de Purkinje

et atrophie de la substance grise antérieure de la protubérance (Atrophie

olivo-Jo7to-cééb·llezcse de Dejerine et Thomas). Le pied du pédoncule et la

pyramide bulbaire sont intacts; la protubérance est remarquablement petite

et réduite en hauteur, la voie pédonculaire la traverse sous forme d'un fais-

ceau compact et arrondi, plongé au sein d'une substance grise riche en

névroglie, pauvre en cellules nerveuses. Les fibres transversales de laprotu-

bérance et les fibres sagittales du raphé médian font complètement défaut.

Dans son trajet pédonculaire, protubérantiel et bulbaire, la voie pédon-

culaire abandonne à la région de la calotte un nombre variable de fasci-

cules qui présentent dans leur nombre, leur trajet et leur constance, les

plus grandes variétés individuelles, et qui forment le système des fibres

aberrantes de la voie pédonculaire. La plupart s'accolent au ruban

de Reil médian dans son trajet pédonculaire, protubérantiel ou bulbaire,

puis réintègrent la voie pédonculaire à différentes hauteurs du névraxe,

pour participer ensuite à l'entre-croisement pyramidal et descendre dans

la moelle épinière; d'autres s'épuisent dans la calotte ou dans des forma-

lions ganglionnaires avoisinantes; d'autres enfin descendent dans le cordon

latéral homolatéral de la moelle épinière. Dans la région pédonculaire

les fibres aberrantes forment, ainsi que nous l'avons vu plus haut (p. 51),

le pes lemniscus profond, le pes lemniscus superficiel et les fibres aberrantes

postéro-externes. Les deux premiers faisceaux s'adossent au ruban de Reil

médian. Le pes lemniscus profond (PLp, coupes P 1, P 2, Fig. 3G4, p.51 ;

393, p. 556) se détache de la face profonde du deuxième cinquième externe du

pied du pédoncule cérébral, traverse obliquement le locus niger et s'accole au

ruban de Reil médian (Rm) au-dessus ou au niveau du sillon pédonculo-pro-

tubérantiel, en général au-dessus des fibres transversales de la protubérance.

Le pes lemniscus sllperficiel (PLs, Fig. 377), moins constant, contourne

en écharpe la face superficielle du pied du pédoncule et se place en dedans

de son faisceau interne (voy. p. 52). Les premières fibres transversales

du pont qui apparaissent dans le trou borgne supérieur, et qui dissocient

la voie pédonculaire, refoulent en général le pes lemniscus superficiel en

arrière et l'adossent à la partie interne du ruban de Reil médian.

Quant aux fibres aberrantes postéro-externes (Fpe) elles contournent,

lorsqu'elles existent, le faisceau externe du pied du pédoncule et le sillon

latéral de l'istlime (Fig. 377 et 3 iG), se portent en haut, en arrière et en

dedans, passent en avant du corps genouillé interne (Cgi, Fig. 3 in, 37 i)

dans le sillon qui sépare ce corps du faisceau do Tiirck et du bras du tuber-

cule quadrijumeau postérieur. Les unes s'accolent au ruban de Reil médian

(Dejerine et Long)ou s'épuisent dans la région avoisinante de la calotte, les

autres traversent le ruban de Reil médian (Fig. 374) et s'irradient dans

le tubercule quadrijumeau antérieur, en particulier dans ses couches pro-

fondes el moyennes. Leur trajet est particulièrement manifeste dans les

Atrophie des

libres traii,%ei-,ziles

protubéran tielles

avec intégrité de la

voie pédonculaire.

Fibres aberrantes

de la voie pédoncll-

laire.

Pes lemniscus pro-

tond.

Pes lemniscus su-

perficiel.

Fibres aberrantes

postéro-externes

4 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 374, 375, 37G, 377. -- Les fibres aberrantes de la voie pédonculaire de la région du

pédoncule cérébral : Pes lemniscus profond (PLp), (Fig. 375, 3 in, 377), pes lemniscus

superficiel (PLs) (Fig. 377), fibres aberrantes posléro-exlernes (Fpe) (Fig. 377, 37C,

375, 374), dans un cas de dégénérescence de la partie moyenne de la voie pédoncu-

laire consécutive à un foyer capsulaire, ayant sectionné dans la région thalamique

la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne, et la partie adja-

cente du segment rétro-lenticulaire. (Méthode de Marchi.)

Il existe, en outre, dans ce cas, une dégénérescence du bras du tubercule quadri-

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCEPHALE. 343 3

jumeau antérieur (BrQa) (Fig. 374) consécutive à la lésion du segment rétrolenticu-

laire de la capsule interne; - et une dégénérescence partielle des fascicules obliques

qui traversent le ruban de Reil médian au voisinage du noyau rouge, et que nous avons

rattachés sur nos coupes normales au pédoncule du tubercule mamillaire (PTm).

cas de dégénérescence de

la voie pédonculaire trai-

tés par la méthode de Mar-

chi (Fig, 3-il aL 377). Étant

données chez l'homme l'in-

constance du. faisceau dé-

crit par Gudden sous le

nom de ll'aclus jJt1dllncula-

ris transversus, et la varia-

bilité de sa longueur appa-

rente a l'extérieur (\'0)'.

T. Ier, p. 327), on peut se

demander si chez l'homme

les fibres aberrantes de la

voie pédonculaire ne con-

courent pas à former ce

tractus. Lorsque sa partie

postérieure est seule visi-

])le à i exLei'Lour, ! ) ne serait constitué qiiopir les fibres aberrantes postéro-

externes, lorsqu'on le voit contourner Loule la largeur du pied du pédoncule

TONII, 1[. u. 3

Fig. 378, 379, 380. - Dégéné-

rescence de la voie pédoncu-

laire, consécutive à un foyer

lenticulaire sectionnant, dans

la région thalamique, la moi-

Lié postérieure du segment

postérieur de la capsule in-

terne. De la voie pédoncu-

laire dégénérée, se détachent

dans la région protubéran-

tielle super cure les fibres

aberrantes protubérantielles

(Fap) qui s'incorporent dans

le ruban de Reil médian (Rm)

(Fig. 378), descendent dans

la couche inter-olivaire, puis

réintègrent la voie pédoncu-

laire dans les régions bul-

baires supérieure (Fig. 379)

et moyenne (Fig. 380). Dégé-

nérescence de la substance

grise antérieure du pont, du

noyau arqué et des fibres

sagittales du raphé bulbaire.

(Méthode de Marchi.)

546 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres aberrantes

protubérantielles.

cérébral, le pes lemniscus superficiel participerait en outre à sa formation.

Ce petit point d'anatomie humaine demande encore à être élucidé par

de nouvelles recherches.

Dans les cas de dégéné-

rescence de la voie pédon-

culaire, il existe parfois une

dégénérescence partielle des

fascicules obliques (Fig.374,

375 et 376) qui traversent

le ruban cle Reil au voisi-

nage du noyau rouge, et que

nous avons rattachés sur nos

coupes normales au pédon-

cule du tubercule mamil-

laire; les fibres dégénérées

proviennent probablement

de la voie pédonculaire, bien

que nous n'ayons pu consta-

ter cle visu le point où elles

s'en détachent.

Dans la région protuhé-

rantielle, le pes lemniscus

superficiel s'accole a la par-

tie interne, le pes lemniscus profond, cl les fibres aberrantes postéro-

externes aux parties externe et moyenne du ruban de Reil médian. La

FIC, 381 et 382. -. Dégénérescence

de la voie pédonculaire et de la

substance grise antérieure du

pont, du pes lemniscus super-

ficiel (PLs et des fibres aber-

rantes protubérantielles (Fap).

Ces dernières s'incorporent

dans la partie interne et moyen-

ne du ruban de Reil (Rm, Fig.

381), sont particulièrement

abondantes dans la région pro-

tubéranlielle inférieure (Fig.

382), occupent la partie antéro-

interne de la'couche inter-oli-

vaire dans la région bulbaire

moyenne](Fig.383), puisréintè-

grent la voie pédonculaire dans

la région bulbaire inférieure;

aucune fibre ne participe àl'en-

tre-croisementpiniforme(xpin)

ou sensitif du bulbe (Fig. 384).

Méthode de Marchi.

1 Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 5k7

voie pédonculaire fournit en outre à ce faisceau, dans toule la hauteur de

la région protubérantielle, un certain nombre de libres, les fibres aber-

rantes protubérantielles (Fap, Fig. 378, 381, 382) : elles se détachent de

Fig. 383 et 384. - Fibres pyramidales homolatérales superficielles (fPyhs) contournant

l'olive bulbaire et descendant dans le cordon latéral homolatéral de la moelle. Elles sont

particulièrement abondantes en arrière de l'olive (Fig. 383 et 384). La couche inlero-

livaire contient dans sa partie antero-interne un certain nombre de]libres aberrantes

de la voie pédonculaire (Fap, Fig. 383), qui font suite aux fibres aberrantes protubé-

rantielles des figures 381 et 382 et réintègrent la N oie pyramidale au-dessus de la décus-

sation des pyramides (Fig. 381). Méthode de Marchi. (Voy. pour l'Obs. anatomo-

clinique. Long, Les voies centrales de la sensibilité générale. Thèse de Paris, 1899, p. 224).

548 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Inc. 385 à 391. - Mode de décussation du faisceau pyramidal; faisceau pyramidal

croisé et fibres pyramidales homolatérales profondes et superficielles, dans un cas

. CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCEPHALE. 549

de dégénérescence de la voie pédonculaire consécutive à une lésion capsulaire.

(Méthode de Marchi). - Les fibres pyramidales homolatérales superficielles (f Pyhs),

fusionnées avec le faisceau pyramidal (Py) dans la région moyenne de l'olive bulbaire

(Fig. 385), s'en différencient dans la région inférieure de l'olive bulbaire (Fig 386) sous

forme de 5 à 7 fascicules compacts que les fibres arciformes superficielles du bulbe

refoulent dans l'épaisseur du noyau arqué (Narc). Au-dessous de l'olive bulbaire, à la

partie inférieure de l'entre-croisement piniforme, les fibres pyramidales homolatérales

superficielles s'infléchissent en dehors, contournent la périphérie antéro-externe du

bulbe (Fig. 387), puis descendent dans le cordon latéral homolatéral (Fig. 388 et 389) en

avant de la corne postérieure. Au niveau du collet du bulbe, elles sont renforcées par

des fibres pyramidales homolatérales profondes (f l'yli) (Fig. 390 et 3991) qui décapitent la

corne antérieure homolatérale et qui sont particulièrement nombreuses dans ce cas.

la partie postérieure de la voie pédonculaire, se réunissent en petits fas-

cicules arrondis et sont refoulées dans la région de la calotte par les fibres

transversales profondes de la protubérance. Les unes s'adossent à la partie

externe du ruban de Reil médian au voisinage du ruban de Reil latéral

(fascicules latéraux pontiques de Schlesinger), les autres pénètrent dans

ses parties moyenne ou interne et se fusionnent avec les fascicules du

pes lemniscus profond et du pes lemniscus superficiel (Fig. 378,379, 380).

Dans le ruban de Reil médian, ces fascicules aberrants conservent en

général leur indépendance et leur aspect arrondi; ils se colorent plus fai-

blement par la laque hématoxylinique que les fibres du ruban de Reil

proprement dit, et sont de ce fait parfaitement reconnaissables à l'état nor-

mal sur des coupes traitées suivant les méthodes de Weigert ou de Pal

(coupes H2 etH3, Fig. 1-21- et 425, p. 626 et 628). Leur trajet, et surtout

leur connexion avec la voie pédonculaire, deviennent particulièrement

manifestes dans les cas de dégénérescence de la voie pédonculaire traitée

par la méthode de Marchi (Fig. 378, 379, 380, 381, 382). L'examen de ces

cas montre que les fibres aberrantes protubérantielles (Fap) présentent

dans leur nombre, leur trajet, leur disposition, les plus grandes variétés

individuelles : tantôt elles se détachent de la voie pédonculaire dans les

régions protubérantielles supérieure ou moyenne (Fig. 375, 381, 382),

tantôt seulementdans la région protubérantielle inférieure- plus rarement

au-dessous des dernières fibres transversales profondes, au voisinage du

sillon bulbo-protubérantiel ; dans ce dernier cas, elles représentent de

véritables fibres aberrantes bulbaires.

Parmi ces fibres aberrantes protubérantielles et pédonculaires, les

unes réintègrent la voie pédonculaire dans la région protubérantielle

inférieure et sont ramenées en avant par les fibres transversales profondes

du pont; la plupart descendent dans la couche inter-olivaire, puis rentrent

dans la pyramide antérieure aux différentes hauteurs du bulbe, ou seule-

ment au niveau de sa décussation (Fig. 379, 383 et 3S>·). Elles ne parti-

cipent pas à rentre-croisement sensitif, elles n'appartiennent au ruban de

Reil que dans une partie de leur trajet et c'est là leur caractéristique.

Dans la région bulbaire moyenne et inférieure, la voie pédonculaire

abandonne parfois au cordon latéral homolatéral de la moelle un petit

Fibres aberrantes

bulbaires.

550 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibies pyramida-

Us loniolatérale%

superficielles.

Fibres aberrantes

p3 rainidales croi-

sées.

Hé- on dc la ca-

lotte

Ses rapports.

Sa constitution.

)0 Formation réti-

culée.

Les fibres longltn-

dinales.

nombre de libres aberrantes qui se groupent en fascicules, affectent un trajet

superficiel; les unes (Fig. 383, 384) contournent l'olive bulbaire à la

manière des fibres arciformes superficielles, les autres (Fig. 387) s'inflé-

chissent au-dessous de l'olive, toutes deux descendent dans le cordon

latéral de la moelle, soit en arrière de l'olive bulbaire (Fig. 383, 384), soit ,

en avant de la corne postérieure (Fig. 387 à 389). Leur présence au devant

de l'olive a été signalée par Russell, Spiller, Long, Pick, V. Gehuchten.

Elles représentent à notre avis de véritables fibres pyramidales homola-

létales superficielles, tout à fait comparables aux fibres pyramidales homo-

latérales profondes qui décapitent la corne antérieure homolatérale

(voy. Fig. 372, p. 5f.1).

Au niveau du collet du bulbe enfin, le faisceau pyramidal croisé

abandonne parfois quelques fibres aberrantes ; elles descendent dans la

substance grise centrale de la moelle, à la base de la corne postérieure,

puis réintègrent le faisceau pyramidal croisé aux différentes hauteurs de

la moelle cervicale inférieure ou dorsale supérieure. Le faisceau dit de

Pick, n'est qu'une modalité anatomique de ces fibres (voy. Entre-croise-

ment pyramidal, Moelle épinière, IVe partie).

2. ÉTAGE POSTÉRIEUR OU DORSAL DU TRONC ENCÉPHALIQUE,

RÉGION DE LA CALOTTE

La région de la calotte appartient à la fois au rhombencéphale et au

cerveau moyen; considérée dans son ensemble, elle présente l'aspect d'un

long fuseau, atteint sa plus grande largeur dans la région bulbo-protu-

bérantielle, s'effile en haut où elle fait suite à la région sous-optique, et en

bas où elle se prolonge dans la moelle cervicale.

Elle est limitée en dedans par le raphé médian qui la sépare de la

région homologue du côté opposé; en dehors, elle atteint la périphérie du

cerveau moyen et du bulbe rachidien, tandis qu'elle est limitée dans la

région protubérantielle par les pédoncules cérébelleux inférieur et

moyen au moment où ils pénètrent dans le hile du cervelet. En avant, elle

est recouverte par la voie pédonculaire, excepté au niveau du bulbe où elle

la déborde en dehors; en arrière, elle atteint la cavité ventriculaire, forme

le plancher de l'aqueduc de Sylvius et du quatrième ventricule, et entoure

complètement le canal épendymaire dans la partie fermée du bulbe.

La région de la calotte est occupée dans toute sa hauteur par une for-

mation spéciale, la formation ou substance réticulée, essentielle-

ment constituée par une série de colonnettes de substance grise, disposées

sous forme de réseau, lequel englobe dans ses mailles des fibres longitu-

dinales qui sont croisées par des fibres arciformes et radiées. Les colon-

nettes de substance grise portent le nom de processus reticulares de

Lenhossek (1855), l'ensemble du réseau gris et des fibres blanches celui de

formation réticulée de Deiters (1805).

Les fibres longitudinales se groupent les unes en fascicules isolés et

portent le nom générique de fascicules longitudinaux de la formation ré-

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 551

tzculée; les autres se condensent en faisceaux compacts, forment le ruban

de Reil, le faisceau longitudinal postérieur, le faisceau central de la calotte,

traversent toute la hauteur de la calotte, non toutefois sans abandonner à

sa substance grise ou sans en recevoir un certain nombre de fibres.

Les fibres transversales, arquées ou arciformes sont d'origines très

variées; elles proviennent presque toutes des régions postérieures du

tronc encéphalique, se portent transversalement en dedans ou obliquement

en dedans et en avant, en décrivant des courbes à concavité postérieure

et interne plus ou moins accentuées, puis s'entre-croisent dans le raphé;

les unes se continuent avec les fibres longitudinales de la formation

réticulée, les autres se terminent (ou prennent leur origine) dans les

noyaux gris de la calotte.

Les fibres arciformes se disposent en un certain nombre de groupes

dont le volume et le trajet varient suivant la hauteur de la calotte à laquelle

elles appartiennent, les amas gris ou les faisceaux dont elles dérivent.

Dans la calotte pédonculaire, les tubercules quadrijumeaux antérieurs

fournissent l'élégant entre-croisement dorsal de la calotte de Meynert (fon-

taine-artige Ilaubenkreuzung), remarquable par ses courbes très accen-

tuées ; des noyaux rouges se détache l'entre-croisement ventral de la calotte

de Forel, situé en avant du précédent, au voisinage du trou borgne supé-

rieur. A la partie antérieure et inférieure de la protubérance, il existe un

groupe de fibres arciformes extrêmement important qui forme le coips

l1'apézoïde et se continue en partie dans le ruban de Reil latéral croisé. Le

bulbe possède les fibres arciformes les plus nombreuses et les plus denses.

Les unes, fibres arciformes eey'e'6e//o-o/a'M, se détachent de toute la

hauteur du corps restiforme, passent en avant et en arrière de l'olive bul-

baire ou la traversent, puis pénètrent, pour la plupart après entre-croise-

ment, dans le hile de l'olive bulbaire contra-latérale; d'autres se détachent

des noyaux de Goll et de Burdach, forment l'entre-croisement piniforme,

sensitif ou supérieur des pyramides et se continuent avec le ruban de Reil

médian. D'autres encore occupent la partie postérieure de la calotte dans

la région bulbo-protubérantielle, el se détachent du corps juxta-restiforme,

du noyau de Deiters, etc.

Les fibres radiées ou sagittales traversent pour la plupart la calotte

obliquement d'avant en arrière, et de dehors en dedans, et appartiennent

en général aux fibres radiculaires (fibres d'origine, fibres de terminaison)

des différents noyaux des nerfs crâniens : fibres radiculaires des nerfs

facial, glosso-plwr ! /J1gien, pneumogastrique, vestibulaire; d'autres fibres

appartiennent à des noyaux spéciaux, tel le faisceau du hile de l'olive supé-

rieure ou protubérantielle.

Autour de la formation réticulée se groupent les autres éléments

constitutifs de la calotte, à savoir : 1° les voies cérébelleuses et les noyaux

gris qui en dépendent; 2° la substance grise centrale et les noyaux d'ori-

gine el de terminaison des nerfs crâniens.

Les voies cérébelleuses comprennent : a) le pédoncule cérébelleux

Les fibres arc

formes.

Les fibres radiée

2° Voios cérdlhe

(e1150s.

552 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

3n Substance grise

centrale et ses

no) aux de nerfs cra-

mons.

La colonne nu-

cléaire médiane.

La colonne nu-

cléaire latérale.

Les deux colonnes

de noyaux de nerfs

crâniens situées dans

la formation réti-

.Noyaux propres a

certains faisceaux

de la formation réti-

tulue.

supérieur, le noyau rouge et les radiations de la calotte (voy. p. 520),

situés dans la calotte pédonculo-prolubérantielle; 6) le pédoncule cérébel-

leux inférieur avec les formations qui en dépendent et qui appartiennent

à la calotte bulbo-protubérantielle : corps restiforme, olive bulbaire et

ses noyaux juxta-olivaires (voy. p. 528); corps juxta-restiforme (p. 530);

faisceaux cérébello-bulbaire et cérébello-médullaire descendants ; faisceaux

cérébelleux ascendants (faisceau cérébelleux direct, faisceau de Gowers)

(voy. Chap. IV).

La substance grise centrale tapisse la face postérieure de la for-

mation réticulée et la sépare de l'épendyme ventriculaire. Elle contient

un certain nombre de noyaux d'origine et de terminaison des nerfs cra-

niens, disposés de chaque côté du raphé médian en deux colonnes lon-

gitudinales, moniliformes, l'une médiane, l'autre latérale. La colonne

cellulaire médiane forme, dans le pédoncule cérébral, les noyaux d'origine

des nerfs moteurs oculaire commun (IIIe paire) et pathétique (IVe paire);

dans la partie inférieure de la protubérance, le noyau d'origine du nerf

moteur oculaire externe (7l' paire); dans le bulbe, le noyau d'origine du

nerf grand hypoglosse (XIIe paire). La colonne latérale fournit, dans le

pédoncule, le noyau d'origine de la petite racine motrice descendante du

nerf trijumeau et le locus ct7J1'Uleus; dans la protubérance, le noyau de

terminaison du nerf vestibulaire, et le noyau de terminaison des nerfs

mixtes (glosso-plwryngien, vague et spinal).

Les noyaux de terminaison et d'origine des autres nerfs craniens sont

situés non dans la substance grise centrale, mais dans l'épaisseur même

de la formation réticulée, dont la partie externe contient deux colonnes

cellulaires longitudinales. La colonne interne fournit, dans la région pro-

tubérantielle supérieure, le noyau d'origine de la porlion motrice du

nerf trijumeau (Ve paire) ; dans la région protubérantielle inférieure, le

noyau d'origine du nerf facial (VIle paire); dans la région bulbaire, les

noyaux d'origine de la ortiozz motrice des nerfs mixtes, glosso-pharyngien

(IXe paire), pneumogastrique (1° paire) et spinal (XIe paire) ; ce dernier

noyau se prolonge jusque dans la moelle cervicale où il se fusionne avec

la corne latérale. La colonne externe occupe toute la hauteur de la calotte

bulbo-protubérantielle, se prolonge dans la moelle cervicale, se continue

avec la substance gélatineuse de Rolando de la corne postérieure, et con-

tient le noyau de terminaison de la parlie sensitive du nerf trijumeau.

Quant aux noyaux de terminaison du nerf cochléaire (VIIIe paire), ils

sont situés en dehors de la formation réticulée et de la calotte, au niveau

du diverticule latéral du quatrième ventricule, en avant et en dehors du

corps restiforme, aux confins des pédoncules cérébelleux inférieur et moyen.

La calotte contient encore un certain nombre d'amas cellulaires situés

sur le trajet de certains faisceaux auxquels ils appartiennent; tels sont les

noyaux des cordons de Goll et de Burdach qui servent d'origine à la partie

principale du ruban de Reil médian, les noyaux du corps restiforme, en

connexion intime avec ce faisceau, l'olive supérieure ou protubérantielle,

CONFIGURATION INTERIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 353

les noyaux du corps trapézo'ide el les noyaux du ruban de Reil latéral

situés sur le trajet de la voie acoustique centrale.

TOPOGRAPHIE ET MORPHOLOGIE GÉNÉRALES DE LA FORMATION RÉTICULÉE.

NOYAUX GRIS ET FAISCEAUX COMPACTS

1. Noyaux gris de la formation réticulée.

Dans son long trajet étendu de la région sous-optique a la moelle

cervicale supérieure, le réseau de substance grise de la formation réti-

culée n'est pas disposé avec une régularité invariable. Les trabécules

s'épaississent et s'élargissent dans certaines régions, s'amincissent et

disparaissent dans d'autres, les fibres longitudinales s'y groupant en fais-

ceaux plus ou moins compacts; l'on observe ainsi, échelonné dans toute

la hauteur de la formation réticulée, un certain nombre d'agglomérations

de substance grise très mal délimitées en général, et qui, à proprement

parler, ne méritent pas le nom de noyaux sous lequel elles sont générale-

ment désignées.

Dans le cerveau moyen, les amas gris occupent la partie antéro-exlernc

de la formalion réticulée et se logent dans la concavité du ruban de Reil

médian, enformantle noyau innominé de Bechterew(SR, coupen°12xbis,

Fig. 392). Dans la protubérance ils forment : au voisinage du raphé deux

noyaux superposés, le noyau central supérieur (Ncs, coupes Hl, H 2,

Fig. 394 et 395) et le noyau réticulé (Nrt, coupes H3,H6,Fig. 362,

p. 518; 365, p. 527); dans la région postéro-cxternc, le noyau circonflexe

(Nef, coupe H 2, Fig. 395) et dans la région antéro-externc, l'olive supé-

Pleure ou protubérantielle (Fig. 396 et 39-1). Dans le bulbe enfin, ils forment

au voisinage du raphé le noyau central inférieur (Nci, coupes H7,H8,

Fig. 397, 398), et le noyau du cordon antérieur (Nr, coupe H 11, Fig. 399)

et plus en dehors les noyaux du cordon latéral (NI ta, Nltp, coupes H 16,

H17,H18,Fig. 370, 400, 402). Au niveau du collet du bulbe el de la

moelle cervicale supérieure, ils constituent les cornes antérieure et latérale

de la moelle (coupes H 19 et H 20, Fig. l'e9 à 450, p. go).

Celte concentration irrégulière des trabécules de substance grise,

contribue à donner à la formation réticulée un aspect qui varie selon les

segments du tronc encéphalique, et qui est la caractéristique de chacun

de ces segments.

a) Segment pédonculaire. -La formation réticulée commence en haut,

à l'union du cerveau moyen et de la région sous-optique, par une extré-

mité mincc et effilée qui fait suite au champ de Forel, aux fibres de la

commissure postérieure et v la région du ruban de Reil médian; elle

est traversée par le faisceau rétroflexe de Meynert et les voies cérébel-

leuses supérieures - radiations de la calotte, noyau rouge et pédoncule

cérébelleux supérieur - avec lesquelles elle s'enchevêtre intimement; elle

Formation rcticlI-

léu. Son aspect.

La disposition 41('

ses noyau\ : 'al"lo

suivant lc"ùllfél'f'lIh

segments du tronc

oncéplialique.

La formation rétl-

culée du segment

pédonculaire

554 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son étendue.

Son aspect et ses

rapports.

augmente rapidement de volume et occupe aux confins du rhombencéphale

toute la largeur de la calotte pédonculaire.

Située à son origine au-dessous de la partie ventrale et postérieure du

thalamus, du centre médian de Luys et du corps genouillé interne, en avant

des tubercules quadrijumeaux, la formation réticulée occupe » sur les

coupes de la région un petit champ triangulaire compris entre le noyau

rouge en avant, la substance grise centrale en dedans et les irradiations

de la commissure postérieure en arrière (Fig. 28, p. 43, Fig. u.8, p. 71,

Fig. 310, p. 348 et T. le ? Fig. 320 à 323, p. 611 à Gi9).

Sur les coupes plus inférieures, ce champ augmente rapidement de

volume; il s'étale en arrière et en dehors du noyau rouge (Fig. 33, p. 49 et

G2, p. 73), se fusionne avec la capsule de ce dernier et s'étend dans le

sens transversal de la substance grise centrale de l'aqueduc de Sylvius au

lnc. 392. - La formation réticulée du segment pédonculaire au-dessus de l'entre-croi-

sement des pédoncules cérébelleux supérieurs. Le noyau blanc de Stilling, les

entre-croisements dorsal et ventral de la calotte et le pied du pédoncule cérébral.

Coupe horizontale oblique parallèle à la bandelette optique (coupe n° 12 x bis),

appartenant à la série des coupes 1 x à 13 x , T. I ? p. G31 à gaz), passant par le tubei-

cule quadrijumeau antérieur et l'émergence du nerf moteur oculaire commun. Mé-

thode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Cge, corps genouillé externe. -

eF, entre-croisement ventral de la calotte ou entre-croisement de Forel (ne pas confondre

cet entre-croisement originaire du noyau rouge avec l'entre-croisement sous-thalamique

postérieur de Forel situé dans la lame perforée postérieure). - eM, entre-croisement dorsal

de la calotte ou entre-croisement de Meynert. Flp, faisceau longitudinal postérieur. Lu,

locus niger. - NIII, partie inférieure du noyau du nerf moteur oculaire commun. - l'es,

pédoncule cérébelleux supérieur après son entre-croisement ou noyau blanc de Stilling. -

Pul, pulvinar. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - Tin : , ruban de Reil médian.

RI, ruban de Reil latéral. - SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. - SR, for-

mation réticulée. - U, circonvolution du crochet - Top, voie pédonculaire 11', zone de

Wernicke. - ? bandelette optique. - ? nerf moteur oculaire commun.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 555

ruban de Reil médian, et dans le sens antéro-postérieur du noyau rouge

et du pédoncule cérébelleux supérieur, qui lui succède (Fig 392), à la subs-

tance grise des tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. La partie

antéro-externe de la formation réticulée se loge dans la concavité du

ruban de Reil médian; elle est formée d'épais trabécules de substance grise

(noyau innominé de Bechterew) traversés par des fascicules de fibres lon-

gitudinales minces et clairsemés. A mesure que l'on s'approche de l'angle

postéro-interne de la formation réticulée les trabécules gris diminuent, les

faisceaux longitudinaux augmentent en nombre et en volume et se concen-

trent en avant et en dehors de la substance grise centrale de l'aqueduc,

en un petit faisceau compact, triangulaire ou piriforme, le faisceau lon-

gitudinal postérieur (Flp). Ce faisceau, qui se distingue par le gros calibre

de ses fibres et leur coloration foncée par la laque hématoxylinique, n'est

en réalité qu'une dépendance de la formation réticulée avec laquelle il se

fusionne en avant et en dehors sans ligne de démarcation nette.

b) Segment protubérantiel. 1° Aux confins du cerveau moyen et du

rhombencéphale (coupe Pus, Fig. 393), la formation réticulée est traversée

dans toute sa largeur et masquée en grande partie, par l'entre-croisement

des pédoncules cérébelleux supérieurs qui forment la commissure en fer à

cheval de Wernekink. Sur les coupes où la commissure de Wernekink

occupe toute la largeur de la calotte, la formation réticulée n'apparaît que

sous l'aspect de deux zones curvilignes situées l'une en avant, l'autre en

arrière du pédoncule cérébelleux supérieur. La zone antérieure (coupe P 2,

Fig. 393), mince et allongée, est comprise entre les rubans de Reil médian

et latéral et le bord antéro-externe de la commissure de Wernekink. Elle

est riche en trabécules gris, ne contient que des fibres longitudinales

clairsemées qui se continuent insensiblement avec le ruban de Reil médian

et a été désignée par v. K6111ker sous le nom de noyau latéral de la calotte

(NI, coupe P2, Fig. 393). Comme le noyau innominé de Bechterew, ce

noyau latéral de la calolte n'est qu'une dépendance de la formation réti-

culée. Chez le chien et le lapin où le pédoncule cérébelleux supérieur est

peu développé, la formation réticulée occupe en effet toute la largeur de

la calotte, s'étend du ruban de Reil médian à la substance grise centrale;

son enchevêtrement avec le pédoncule cérébelleux supérieur est facile il

constater et le noyau latéral fait défaut en tant que noyau plus ou moins

nettement délimité. La zone postérieure est plus petite que l'antérieure, elle

est située entre le bord postérieur de la commissure de Wernekink et la

substance grise centrale de l'aqueduc et contient en dedans et en arrière

le faisceau longitudinal postérieur, dont les fibres se délimitent mal des

autres fibres longitudinales de la formation réticulée.

2° A mesure que l'entre-croisement des pédoncules cérébelleux supé-

rieurs (Pcs) se parachève et que la commissure de Wernekink diminue,

puis disparaît, la zone postérieure s'accroit, atteint en dedans le raphé,

puis se fusionne avec la zone anlérieure. Dans sa partie interne particu-

Ses noyaux.

La formation r5V-

culée du segment

protubérantiel.

Son aspect au 111-

^ eau de la commis-

sure de Wernekink.

Ses 1103 aux anté-

rieur et postérieur.

Son aspect au-

dessous de l'entre-

croisement des pé-

doncules cérébelleux

supérieurs.

556 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le noyau central

supérieur

lièrement riche en trabécules gris, apparaît le noyau central supérieur J'

de Bechterew(Ncs, hig. 39, coupeHl). Cenoyau occupe la région protu-

bérantielle supérieure, existe sur toutes les coupes qui passent au-dessus

des noyaux du trijumeau et forme avec le noyau du côté opposé une lentille

biconvexe médiane, que divisent les fibres sagittales du raphé et que sil-

lonnent quelques fibres arciformes clairsemées. Il mesure 7 à 8 millimètres

de hauteur, 4 à 5 millimètres de diamètre sagittal, et atteint 3 millimètres

au niveau de son plus fort diamètre transversal. En arrière, il touche

au faisceau longitudinal postérieur; en avant, aux fibres les plus supé-

rieures du corps trapézoïde; en haut, il est en rapport avec la commissure

Fic. 393. - La formation réticulée du segment pédonculaire au niveau de la commis-

sure en fer à cheval de Wernekink. Le pied du pédoncule cérébral au niveau du

sillon pédonculo-protubérantiel et le pes lemniscus profond. - Coupe horizontale

oblique en haut et en avant passant par le sillon pédonculo-protubérantiel et la par-

tie inférieure de la valvule de Vieussens. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur

nature. (Voy. description de cette coupe, p. 619, Coupe P2, Fig. 420.)

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FPoa, fibres protubérantielles antérieures. -

Gip, ganglion interpédonculaire. - Le, locus coeruleus. - NI, noyau latéral de la for-

mation réticulée. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - xil'cs, son grand entre-croi-

sement inférieur. - xsl'cs, son petit entre-croisement supérieur. - PLp, pes lemniscus

profond. - RI, ruban de Reil latéral. - li>a, ruban de Reil médian. - Slt, formation

réticulée. - Slri, stratum intermedium. Tpo, tænia pontis. - 1 , quatrième ventricule

- Vd, petite racine motrice descendante du trijumeau. - l'l', voie pédonculaire. - ;t7),

entre-croisement des nerfs pathétiques. - Il', nerf pathétique.

Bibliothèque des Internes

n Médecine de la Salpêtrière

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 357

de Wernekink; en bas, avec le noyau réticulé. De chaque côté enfin, il

est assez bien délimité par des fibres longitudinales clairsemées de la for-

mation réticulée qui le séparent du faisceau central de la calotle (Fcc,

FiG. 3%. - La formation réticulée de la région protubérantielle supérieure au-dessous

de la commissure en fer à cheval de Wernekink. Le ruban de Reil et les fibres

transversales superficielles, moyennes et profondes de la protubérance. Coupe hori-

zontale oblique en bas et en avant, perpendiculaire à l'axe longitudinal du tronc

encéphalique, passant par l'entre-croisement des nerfs pathétiques et le tiers supé-

rieur de la protubérance. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature. (Voy. des-

criplion de cette coupe, p. 622, coupe Hl, Fig. 423).

Fcc, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Le,

locus c;erulcus. - Lqa. lobe quadrilatère antérieur du cervelet. - Vcs, noyau central

supérieur. - NI, noyau latéral de la formation réticulée. - Pes, pédoncule cérébelleux

supérieur. Ill, ruban de Reil latéral. - 7 ! M : , ruban de Reil médian. - SgPo, substance

grise de l'étage antérieur du pont. - SR, formation réticulée. - Strs, Strc, Strp, les trois

couches de fibres transversales du pont : stratum superficiale, stratum complexum, stra-

tum profundum. Tpo, ttenia pontis. VU, petite racine motrice descendante du trijumeau.

- l'il, voie pédonculawe. - Il', nerf pathétique.

M

: j;j8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

coupe Hl, Fig. 394); sur quelques coupes, correspondant à l'entre-croi-

sement des nerfs pathétiques et à la partie supérieure de la valvule de

Vieussens(coupe H2 Fig. 395), le noyau central supérieur parai ! élargi et

mal délimité en dehors; il est adossé clans celle région à une zone parti-

Fig. 395. - La formation réticulée de la région protubérantielle supérieure. - Les

noyaux central supérieur et circonflexe. - Les rubans de Ileil médian et latéral, le

noyau du ruban de Reil latéral et la partie supérieure du corps trapézoïde. - La

dissociation de la voie pédonculaire par les fibres protubérantielles transversales. -

Coupe horizontale oblique en avant et en bas, perpendiculaire il l'axe longitudinal

du tronc encéphalique.' Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature (Voy. descrip-

tion de cette coupe, p. si ? 5, Coupe H 2, Fig. 424).

a lingula, a lobe central, axe de la lingula et axe du lobe central. - Fcc, faisceau cen-

tral de la calotte. - flip, faisceau longitudinal postérieur. - Fl'oa, FPom, Fi'op, fibres pro-

tubérantielles antérieures, moyennes et postérieures de l'étage antérieur du pont. - Le,

locus ceruleus. Nef, noyau circonflexe. - Ncs, noyau central supérieur; Ncs' son seg-

ment externe. NUI, noyau du ruban de Reil latéral. - l'cnz, pédoncule cérébelleux

moyen. -l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - r, raphé avec ses fibres sagittales. - Rl,

ruban de Reil latéral. - Rm, ruban de Iteil médian. SgPo, noyaux pontiques. - spu,

sillon post-central du cervelet. SR, formation réticulée. - Topo, Itenia pontis.- corps

trapézoide. - V, nerf trijumeau. - Vu, quatrième ventricule. 17cl, petite racine motrice

descendante du trijumeau. VP, voie pédonculaire.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 339

culièrement riche en trabécules gris qui semble n'être qu'une dépendance

du noyau central supérieur, lequel comprend ici un segment interne (Ncs)

et un autre externe (Ncs') (noyau central supéro-interne et noyau central

supéro-externe de Bechterew).

Dans la région protubérantielle supérieure (coupe H2, Fig. 395), les

trabécules,gris s'amassent en outre à la partie postéro-externe de la for-

mation réticulée, où ils forment, sur quelques coupes, une sorte d'accent

circonflexe qui isole les fibres longitudinales de la formation réticulée du

faisceau longitudinal postérieur en dedans, du pédoncule cérébelleux supé-

rieur en dehors, des cellules du locus coeruleus et de la petite racine

motrice descendante du trijumeau en arrière, et que nous désignons sous

le nom de noyau circonflexe (Nef, coupe H2, Fig. 395). Il résulte de cette

disposition que les fibres longitudinales de la formation réticulée sont

rejetées, d'une part, en arrière et en dedans où elles forment le faisceau

longitudinal postérieur (Flp), d'autre part, en avant et en dehors où elles

se concentrent en un faisceau compact décrit par Bechterew sous le nom

de faisceau central de la calotte (Fcc). Très bien délimité en arrière par

le petit noyau circonflexe, le faisceau central de la calotte se continue

insensiblement en avant et en dedans avec les fibres longitudinales de la

formation réticulée qui avoisinent le ruban de Reil médian, et avec celles

qui limitent le noyau central supérieur en dehors (coupe H2, Fig. 395).

3° Dans la région protubérantielle moyenne (coupes H 3 ct H 4,

Fig. 362 p. 518 et 396) qui correspond à l'émergence du trijumeau et à son

noyau moteur, les noyaux central supérieur et circonflexe disparaissent.

Les fibres longitudinales de la formation réticulée atteignent le raphé et

se fusionnent sur un court trajet avec le faisceau longitudinal en arrière,

le faisceau central de la calotte en dehors, le ruban de Reil médian en

avant; ces trois faisceaux ne se différencient dans la formation réticulée

que par leurs fascicules plus denses et leur coloration plus intense par la

laque hématoxylinique.

A la partie externe de la formation réticulée, dans la région'comprise

entre le pédoncule cérébelleux supérieur, le hile du cervelet et la face

externe du faisceau central de la calotte, les fibres longitudinales sont

toujours clairsemées. On y distingue trois amas cellulaires, l'olive supé-

rieure (Os) en avant, les noyaux moteur (NVm) et sensitif (NVs) du triju-

meau en arrière. A la partie antéro-interne de la formation réticulée

apparaît entre les deux rubans de Reil médians, au voisinage du raphé, le

noyau réticulé de la calotte (Nrt), noyau très mal délimité, remarquable par

son aspect déchiqueté et réticulé et les prolongements gris qu'il envoie en

dehors dans la formation réticulée, en avant dans le ruban de Reil mé-

dian et jusque dans la substance grise de la protubérance. Il occupe la

partie moyenne et inférieure de la calotte protubérantielle et il est traversé

par les fibres du corps trapézoïde et par de nombreuses libres arciformes.

f" A mesure que l'on approche de la partie inférieure de la protubé-

rance et du sillon bulbo-protubérantiel (coupe H7, Fig. 397), la formation

Le noyau circon-

flexe, c.

Son aspect dans la

région protubéran-

tiille moyenne.

Le Ifoyau réticulé.

Son aspect dans la

région lorotubbran-

tielle inférieure.

500 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

réticulée cesse d'occuper toute la largeur de la calotte; elle se déforme; la

grosse racine sensitive descendante du lrij L1 me au el le pédoncule cérébelleux

FiG. 396. - La formation réticulée dans la région prolubéranl ielle moyenne, le noyau

réticulé et les noyaux moteur et sensitif du trijumeau. - Les pédoncules cérébel-

leux supérieur, moyen et inférieur et les fibres semi-circulaires externes du cervelet.

- Coupe horizontale du rhombencéphale passant par le hile du cervelet et l'émer-

gence du trijumeau. méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature. (Voy. description

de cette coupe, p. 632, coupe H 4, Fig. i ? 7.)

aLc, axe du lobe central. - bu, branche verticale de l'arbre de vie médian du cervelet.

- Cj, ,corps juxta-restiforme. - Eca, grand entre-croisement commissural antérieur du

vermis. - Fcc, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. -

fsme, fsme', libres semi-circulaires externes du cervelet. - Fl'oa, FPom, 1"I'op, libres

transversales antérieures, moyennes et postérieures de la protubérance. - Lig, lingula. -

Nft, noyau du funiculus teres. - Np, noyaux pontiques. - Nrl, noyau réticulé. - Nl'na,

noyau du nerf masticateur ou noyau moteur du trijumeau. - v\'l's, noyau sensitif du

trijumeau. - Os, olive supérieure ou protubérantielle. - ! 'cm, l'ci, ]les, pédoncule céré-

belleux moyen, inférieur et supérieur. - Iinz, ruban de Reil médian. - SR, formation

réticulée. - Tr, corps trapézoïde. l', trijumeau. - J'I', voie pédonculaire. - 1'8(1, grosse

racine sensitive descendante du trijumeau. l'i, quatrième ventricule.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 561

inférieur la refoulent en dedans, diminuent son diamètre transversal et

augmentent son diamètre antéro-posléricur. - Le ruban de Reil médian

(Rm) se ramasse sur lui-même, gagne en profondeur ce qu'il perd en

largeur et se concentre de plus en plus à la partie anléro-inlerne de la

formation réticulée. Le faisceau central de la calotle (Fcc) se déforme

tome il. 36

1 c. 397. - La formation réticulée dans la région protubérantielle inférieure. -- Le

noyau central inférieur, le ruban de Reil médian et le faisceau central de la calotte.

- L'olive supérieure ou protubérantielle, le corps trapézoïde, la branche vestibulaire

du nerf acoustique et les noyaux d'origine des nerfs facial et moteur oculaire externe.

- Coupe horizontale passant par la région protubérantielle inférieure au voisinage

du sillon hulho-protubérantiel et intéressant les fibres radiculaires des nerfs moteur

oculaire externe' et facial. - Méthode de \'i'eiert-l'al. 3/1 Grandeur nature. (Voy.

description de cette coupe, p. 639, coupe H7, Fig. 430.)

Cj,' corps ju.\Ia-restiloriiie. - Fec, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau

longitudinal postérieur. - Fit, faisceau latéral du bulbe. - fsmi, fibres semi-circulaires

internes du cervelet. - \'ci, noyau central inférieur. - Np, noyaux pontiques. - NVI,

noyau d'origine du nerf moteur oculaire externe. - NVII, noyau d'origine du nerf facial. -

Oc, olive cérébelleuse. - 0 ? olive supérieure ou protubérantielle; hOs, hile de l'olive supé-

rieure. - L'ci, L'cnz, l'es, pédoncules cérébelleux inférieur, moyen et supérieur. l'il, fais-

ceau pyramidal. r, raphé, ses fibres sagittales. R) ? ruban de Reil médian. Sglt, sub-

stance gélatineuse de Rolando. - Slt, formation réticulée. - Strs, stratum superficiale, -

Slrp, stratum profundum. - 7 ? corps trapézoïde. - grosse racine sensitive descen-

dante du trijumeau.-T ? quatrième ventricule. VI. nerf moteur oculaire externe. - VII

premier segment du nerf facial. - lllg, genou du facial. - Ruz, quatrième segment du

facial. - Vlllv, branche vestibulaire du nerf acoustique.

562 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le noyau central

inlérieur.

La formation réti-

culée du segment

h)t)h : U[-C.

Son aspect dans la

région bulbaire su-

périeure

de même, s'allonge dans le sens anléro-postérieur et se place en dehors et

un peu en arrière du ruban de Reil médian. Une ligne sagittale oblique,

passant par ce faisceau, divise la formation réticulée en deux segments :

l'un interne, traversé par les fibres radiculaires de la VIe paire (nerf moteur

oculaire externe) ; l'autre externe, traversé par les fibres radiculaires du

nerf facial et de la branche vestibulaire du nerf auditif (VIII° paire).

Le segment interne présente en arrière du ruban de Reil médian, en

dedans du faisceau central de la calotte, un petit noyau transversal, le

noyau central inférieur (Nci), mieux délimité que le noyau réticulé el qui

appartient à la région bulbo-protubérantielle. Adossé de chaque côté au

raphé, ce noyau n'atteint pas en arrière le faisceau longitudinal postérieur

(Flp) dont il est constamment séparé par une couche assez épaisse de

fibres longitudinales; il envoie de chaque côté un prolongement effilé

entre le ruban de Reil médian (Rm) et le faisceau de la calotte (Fcc), et

sur la ligne médiane un prolongement médian qui s'insinue entre les

deux rubans de Reil médians (Rm) et qui at teint la substance grise de l'étage

antérieur de la protubérance et le noyau arqué des pyramides.

Le segment externe de la formation réticulée contient un certain nombre

de noyaux qui sont, en allant de dedans en dehors et d'avant en arrière

(coupe H 7, Fig. 397), l'olive supérieure (Os), le noyau d'origine du facial

(NVII), la substance gélatineuse de Rolando (SgR)dans laquelle se termine

la grosse racine sensitive descendante du trijumeau, le noyau de Deiters

ou noyau de terminaison de la racine descendante du nerf vestibulaire,

enfin le noyau triangulaire du nerf vestibulaire, situé en arrière el en

dehors de la formation réticulée, dans la substance grise centrale du

le ventricule, en dedans du pédoncule cérébelleux inférieur (l'ci).

Les fibres longitudinales du segment externe sont assez clairsemées

dans sa partie postéro-interne (coupe H7, Fig. 397); elles se concentrent

en épais fascicules dans le noyau de Deiters et s'amassent à la partie

antérieure de la calotte, entre la grosse racine descendante spinale du

trijumeau et le faisceau central de la calotte, où elles s'adossent aux der-

niers fascicules transversaux profonds de la protubérance.

c) Segment bulbaire. 1 Dans le tiers supérieur du bulbe, la forma-

tion réticulée se transforme de nouveau (coupe H8, Fig. 398).

L'olive inférieure ou bulbaire (Oi) s'insinue entre le ruban de Reil mé-

dian (Rm) et le faisceau de la calolle (Fcc), augmente rapidement cle

volume et atteint la périphérie du bulbe dont la sépare une capsule de

fibres d'autant plus mince que l'on considère des régions Imlbai l'es.

plus inférieures. Le faisceau central de la calotte (Fcc) se perd et se ter-

mine dans celle capsule péri-oliva ire, après avoir tour à tour occupé la

face externe, puis la face antéro-externe de l'olive. Le ruban de Reil mé-

zlian (Rm), par contre, s'aplatit de dehors en dedans, s'applique contre le

raphé, s'adosse en avant à la pyramide antérieure du bulbe (Py), concourt

à former la couche inler-olivaire et fait définitivement corps avec la for-

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 563

Fic.. 398. - La formation réticulée de la région bulbaire supérieure. Le noyau central

inférieur, le ruban de Reil médian, le faisceau central de la calotte et.le faisceau

364 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

1 ? rniation rétieu-

1('(' blanche.

l'o mation rét.cu-

lio ; . .[se.

longitudinal postérieur. - Le corps juxta-restiforme, le noyau de Deiters, le noyau

du facial et le noyau antérieur ou de terminaison de la branche cochléaire du nerf

acoustique. - Coupe horizontale un peu oblique en bas et en avant, passant par le

sillon bulbo-protubérantiel et l'extrémité supérieure de l'olive bulbaire, au-dessus

du diverticule latéral du quatrième ventricule. - Méthode de Weigert-Pal. 5/1 gran-

deur nature. (Voy. description de cette coupe, p. 656, coupe H8, Fig. 438.)

Cj, corps juxta-restiforme, comprenant les fibres cérébello-vestibulaires et le noyau

de Deiters. - Crsl, corps restiformes. - facl, fibres arciformes dorsales ou profondes. -

fat, fibres arciformes moyennes. Fcc, faisceau central de la calotte. - Floc, Ilocculus. -

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fit, faisceau latéral du 1)11]be. - FPoa, fibres

transversales antérieures du pont. - fpt, fibres arciformes pré-triéminales. - ND, noyau

de Deiters. .V ? noyau du raphé. .Y\;t, noyau d'origine du facial. JVvnic, noyau de

terminaison de la branche cochléaire du nerf acoustique. Oc, olive cérébelleuse. -

Oi, olive bulbaire ou inférieure. - l'ci, pédoncule cérébelleux inférieurs /'Floc, pédoncule

du flocculus. - rll ? diverticule latéral du 4° ventricule. Il»a, ruban de Reil médian.

SgR, substance gélatineuse de Rolando. - SgPo, noyaux pontiques. - stac, strie acous-

tique. - Strs, stratum superficiale. - CG, trou borgne inférieur. - TI', corps trapézoïde.

J'sel, grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - l'1', valvule de Tarin et plexus

choroïdes transversaux du t* ventricule (l's). - VI, nerf moteur oculaire externe. - l'll,

nerf facial. - Ville, branche cochléaire, I"II/v, branche vestibulaire du nerf auditif.

malion réticulée. Dans la région bulbaire supérieure (coupe H8, Fig. 398),

le noyau central inférieur (Nci) limite en arrière la couche inter-olivaire

et la sépare du faisceau longitudinal postérieur (Flp); plus bas, le noyau

disparaît et l'espace compris entre les deux faisceaux est comblé par de

nombreux et denses fascicules de fibres longitudinales (coupes H10 et

Hll, Fig. 399 et 367, p. 532); il existe alors dans la formation réticulée, de

chaque côté du raphé, un champ triangulaire à base antérieure, étendu de

la substance grise centrale du le ventricule à la pyramide bulbaire et

limité en dehors par les fibres radiculaires du nerf grand hypoglosse. Ce

champ, formé de fascicules longitudinaux plus ou moins volumineux et

denses, croisés par des fibres arciformes, ne contient que de rares et minces

trabécules gris. Il est connu sous le nom de formation réticulée inlerne ou

blanche (formalio reticularis alba) (SRa, coupe H11, Fig. 399), par oppo-

sition au reste de la formation réticulée dans laquelle les processus réti-

culés et les noyaux prédominent, et qui porte le nom de formation réticulée

externe ou grise (formatio reticularis griset) (SRg). On y distingue un

court et large segment antérieur ou inler-olivaire (coupe Hll) et un long

et étroit segment postérieur ou inter -réticulé. C'est dans ce dernier

segment que l'on trouve dans la région inférieure du bulbe (Fig. 399),

un amas gris, étroit, le noyau respiratoire de Mislawsky (Nr) ou noyau

du cordon antérieur (nucleus funiculi anlerioris d'Obersleiner).

La formation réticulée grise, appelée encore champ moteur de Meynert,

présente sur les coupes horizontales (coupe Hll, Fig. 399) une surface

irrégulièrement quadrangulaire, dont l'angle antéro-externe s'étire et

atteint la périphérie du bulbe au niveau du sillon latéral, entre le corps

restiforme et l'olive bulbaire. En arrière, ce champ s'adosse à la substance

grise centrale du plancher du 4e ventricule; en avant, il est en rapport

avec l'olive bulbaire (Oi), la capsule de fibres qui l'enveloppe elle noyau

juxta-olivaire externe (\'oc); en dedans, il est séparé de la formation

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RI10\I13);\CI : I'tlALl : . : i6u

réticulée blanche par les fibres radiculaires de l'hypoglosse (coupe Hll,

Fig. 399) et le noyau juxta-olivaire interne (Noi, coupe H17, Fig. .00)

en dehors, il est limité par le corps restiforme (Crst) dont le séparent

le noyau de Deiters (Cj) et la substance gélatineuse de Rolando (SgR). La

partie antéro-externe ou périphérique de la formation réticulée grise

Fig. 399. - La formation réticulée du segment bulbaire dans la région moyenne de

l'olive bulbaire. La formation réticulée blanche et la formation réticulée grise, le

noyau respiratoire, le noyau ambigu. L'olive bulbaire et les noyaux juxta-olivaires.

Le corps restiforme et ses fibres arciformes cérébello-olivaires, le corps juxta-

restiforme, le faisceau solitaire, le noyau de l'hypoglosse. Coupe transversale du

bulbe. - Méthode de Weigert-Pal. 5/1 grandeur nature. (Voy. description de cette

coupe, p. 668, coupe Hll, Fig. 441.)

Cj, corps juxta-restiforme. - Crsl, corps restiforme. - fad, fibres arciformes dor-

sales. - feo, feutrage extra-olivaire ou capsule de l'olive bulbaire. - fio, feutrage intra-

olivaire.- fil, fibres arciformes inter-trigéminales. fpt, fibres arciformes pré-trigéminales.

- frl, fibres arciformes rétro-trigéminales. - Fit, faisceau latéral du bulbe. - fpo, fibres

pré-olivaires. - Fs, faisceau solitaire. - Nab, noyau ambigu. - Narc, noyau arqué. -

NCrst, noyau du corps restiforme. - Noe, noyau juxta-olivaire externe. - Nos, noyau

juxta-olivaire interne. - 1\fI. noyau du funiculus teres. - Nrp, noyau rétro-pyramidal. -

noyau respiratoire. - v\'cuu, noyau de terminaison de la branche vestibulaire du nerf

auditif. - Nxp, noyau postérieur du vague. - noyau de l'hypoglosse. - Oi, olive

inférieure ou bulbaire. - Py, faisceau pyramidal ; à gauche il s'étale à la surface de l'olive

et masque le sillon olivaire interne (comparer avec la Fig. 383). - SgR, substance gélati-

neuse de Rolando. - SRa, formation réticulée blanche. - SRg, formation réticulée grise.

- Vsd, grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - X, nerf pneumo-gastrique.

XII, nerf grand hypoglosse.

! ;66 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son aspect dans

la région bulhalro

moyenne.

Les noyaux du

cordon latéial.

Son aspect au

niveau de l'entre-

croisement sensitif.

contient de nombreuses fibres longitudinales réunies en fascicules denses

et compacts, séparés par de minces trabécules gris et croisés par d'épais

fascicules de fibres arciformes provenant du corps restiforme.

2° Dans la région qui correspond au tiers moyen de l'olive bulbaiie,

(coupes H12 à H14, Fig. 442 à 444, p. 672 à 677), on voit apparaître,

entre la face dorsale de l'olive et la grosse racine sensitive descendante

du trijumeau, des amas gris plus ou moins bien délimités, connus sous le

nom de noyaux du cordon latéral ou de noyaux latéraux du bulbe (N1L)

(coupes H 11 à H 17, Fig. 399, 400 et 442 à 446, p. 672 à 680). D'abord

diffus, ces amas s'accroissent rapidement, et se présentent sur les coupes

qui passent par l'extrémité inférieure du 4" ventricule sous un aspect

fort variable suivant les individus : tantôt il s'agit d'amas irrégulière- '

ment étoilés; tantôt d'une lame grise plus ou moins coudée; tantôt de

deux amas plus ou moins parallèles, l'un antérieur, l'autre postérieur.

Dans la partie postérieure de la formation réticulée grise, on trouve,

en arrière des noyaux du cordon latéral et dans toute la hauteur de

l'émergence des nerfs vague et glosso-pharyngien, un petit amas gris

mal délimité contenant de volumineuses cellules polygonales, l'usiformes

ou arrondies et désignées sous le nom de noyau ambiguus de Clarke ou

de noyau moteur des nerfs vague el glosso-pltarY1lgien (Nab, coupe Hll,

Fig. 399; coupes H9 et H10, Fig. 366 et 367, p. 529 et 532).

Au niveau du tiers inférieur de l'olive bulbaire, tous ces amas se fu-

sionnent plus ou moins complètement en un seul qui fait corps avec le

reste de la formation réticulée grise, et s'étend de la substance gélatineuse

de Rolando et du noyau du cordon de Burdach au noyau juata-olivaire

externe (coupes H14 et H15, Fig. 4H, ils5, p. 677 à 679).

3° Sur toutes les coupes qui passent au-dessous de l'olive bulbaire

(coupes H16 à H18, Fig. 446 à 448, p. 680 à 684), la formation réti-

culée subit de nouveaux changements. Dans la formation réticulée blanche

apparaît sur la ligne médiane Y entre-croisement supérieur, sensitif, ou

pi*nilo2,nîe du bulbe (xpin, coupe H17. Fig. 400); mince et étroit

d'abord, il s'accroît rapidement, revêt l'aspect d'un cône de pin, à la for-

mation duquel concourt la grande majorité mais non la totalité des fibres

de la couche inter-olivaire (SRa cio). Les fibres entre-croisées se portent t

en dehors et en arrière, décrivent des arcs en avant de la substance grise

centrale, traversent toute la formation réticulée grise dont elles constituent

les fibres arciformes, puis se rendent dans les noyaux des cordons de Goll

(NG) et de Burdach (NB).

La formation réticulée rise (SRg) se modifie également. Elle s'allonge

dans le sens antéro-postérieur, s'étend du noyau juxta-olivaire interne

(Noi), qui la sépare de la pyramide antérieure (Py) du bulbe, jusqu'à la

substance gélatineuse de Rolando (SRg) et aux noyaux des cordons de Goll

(NG) et de Burdach (NB). Les trabécules gris sont épais, diffus et dissé-

minés, et forment une masse qui atteint presque en avant et en dehors la

périphérie du bulbe ; elle en est séparée en arrière et en dehors par une

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrièr

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCEPHALE. : : 67

couche de fibres longitudinales à surface de section triangulaire, qui pro-

viennent du corps restiforme, constituent le faisceau cérébelleux direct de

Flechsig, et se prolongent dans la moelle épinière. La surface de section

de ce faisceau augmente de volume à mesure que l'on se rapproche du

collet du bulbe et s'insinue petit à petit entre la formation réticulée,

avec laquelle il se fusionne, el la substance gélatineuse de Rolando.

4° Dès que l'entre-croisement sensitif est terminé (coupes H19 et

H 20, Fig. 401), les trabécules gris de la formation réticulée se con-

centrent en une masse arrondie bien délimitée, qui ne contient que de

rares fascicules longitudinaux clairsemés, se confond en arrière avec la

substance gélatineuse de Rolando et le noyau de Burdach, et représente

Fig. r00. - La formation réticulée au niveau de l'entre-croisement piniforme ou sen-

sitif du bulbe. Le noyau juxta-olivaire interne, les noyaux de Goll, de Burdach et de

v. Monakow. Coupe transversale du bulbe. Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur

nature. (Voy. description de cette coupe, p. 681, coupe H17, Fig. 4ri.)

CB, cordon de Burdach. - CG, cordon de Goll. - Cl, cordon antéro-latéral de LUI

moelle. - Crst, corps restiforme. - Flt, faisceau latéral du bulbe. - fil', fibres interré-

üculées. - Fs, faisceau solitaire. - YB, noyau du cordon de Burdach. - VG, noyau du

cordon de Goll. - Nom, noyau de v. Monakow, ou partie externe du noyau de Burdach. -

Vll, noyau latéral du bulbe. - Noi, noyau juxta-olivaire interne. - Vw, noyau d'origine

du spinal. - Nw, noyau d'origine du grand hypoglosse. - xpin, entre-croisement pini-

forme ou sensitif du bulbe. - l ? pyramide antérieure du bulbe. - SgR, substance géla-

tineuse de Rolando. - SRa, formation réticulée blanche. - SRa (cio), la couche interoli-

-\aire de la formation réticulée blanche. - SRg, formation réticulée grise. - Vsd, grosse

racine sensitives descendante du trijumeau.

Son aspect au

niveau do l'entre-

croisement moteur.

568 ANATOMIE DES CENTRES NERVEU-X.

La corne anté-

rieure décapitée.

la future corne antérieure de la moelle cervicale. Les fibres longitudinales s

se concentrent de plus en plus à la périphérie du bulbe et se continuent L

avec le cordon antéro-latéral de la moelle.

Au niveau du collet du bulbe et de l'entre-croisement moteur des

pyramides (coupe H20 à H23, Fig. 401 et 451 à 453, p. 687 à 689), la

formation réticulée est très réduite. Les fibres non entre-croisées de la

formation réticulée blanche longent la corne antérieure et se continuent

avec le cordon antérieur (Ca) de la moelle. Quant à la formation réticulée

grise (SRg), ses fibres longitudinales se continuent avec le cordon antéro--

latéral (CI) de la moelle, tandis que la masse arrondie des trabécules gris

des coupes précédentes diminue et s'effile; elle est bientôt séparée du

reste de la substance grise centrale par le faisceau pyramidal croisé qui se

rend dans le cordon latéral de la moelle et elle se présente alors sous

l'aspect d'un amas allongé, déchiqueté en arrière, connu sous le nom de

corne antérieure décapitée (coupes H21, H22, H23, Fig. 451, 452,

453, p. 687 à 689). L'entre-croisement pyramidal une fois effectué, la

corne antérieure est reliée au reste de la substance grise de la moelle

par un col plus ou moins étroit; sa partie postérieure présente toujours

un aspect réticulé spécial, elle s'insinue entre les fascicules onduleux du

FIG. 401. - La formation réticulée à la partie supérieure de l'entre-croisement moteur

du bulbe. Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature. (Voy. description doucette.

coupe, p. G8G, coupe H 20, Fig. 450.)

Ca, cordon antérieur de la moelle. - CB, cordon de Burdach. CG, cordon de Goll. -

Cl, cordon antéro-latéral. - Col, corne latérale ou processus reticulares de [Lenhossek. -

Cop, corne postérieure. - NI3, noyau du cordon de [Burdach. - NG, noyau du cordon de

Goll. - Py, pyramide antérieure du bulbe au niveau de sa décussation (xPy). - Slig,

formation réticulée grise. - TR, tubercule cendré de Rolando. - rsd, grosse racine sensi-

tive descendante du trijumeau. - Il, fibres radiculaires du nerf spinal. ·

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 509

faisceau pyramidal croisé el porte le nom de troisième corne de Stilling,

de corne latérale de Goll, de processus reticulares de Lenhossek (Col,

coupe H21, Fig. 451, p. 687).

Faisceaux compacts de la formation réticulée.

Ruban de Reil (Rm). Schleife des auteurs allemands, ftllet des auteurs anglais.

Synonymie eL Historique : En 1809, Reil décrivit sous le nom de ruban (Schleife) un

faisceau situé à la partie antérieure de la calotte protubérantielle, étendu dans le sens

transversal du raphé médian au point de pénétration dans la calotte des nerfs facial et

trijumeau, faisceau faisant suite d'après cet auteur aux fibres qui enveloppent l'extré-

mité supérieure de l'olive bulbaire et à celles qui sonl adossées à la face postérieure

des pyramides antérieures du bulbe.

Reil montra, en outre, que ce faisceau se divise au-dessus du point de pénétration

des VIIe et Ve nerfs crâniens en deux segments : l'intemc reste profond, monte en ligne

droite dans le pédoncule cérébral et se place en arrière du locus niger ; l'externe

devient superficiel, apparaît sur la face latérale de l'isthme de l'encéphale entre le

pédoncule cérébral et les pédoncules cérébelleux supérieur et moyen, se porte obli-

quement en haut, en arrière et en dehors, croise et contourne en anse la partie supé-

rieure du pédoncule cérébelleux supérieur, puis redevient profond en s'enfonçant sous

le tubercule quadrijumeau postérieur et le bras de ce tubercule. Le segment externe du

ruban se diviserait à ce niveau en deux faisceaux divergents ou radiations : l'un se

porterait en avant, fusionnerait le long du bord externe du pied du pédoncule cérébral

avec le faisceau interne, profond ou vertical, adossé à la face postérieure du locus niger,

et s'irradierait avec lui dans le thalamus en passant au-dessous des corps genouillés ;

quelques fibres atteindraient la couronne rayonnante. L'autre faisceau se porterait en

dedans, s'étalerait en éventail au-dessous du tubercule quadrijumeau antérieur, forme- *

rait avec celui du côté opposé le toit de l'aqueduc de Sylvius,puis s'entre-croiserait avec

lui et constituerait la commissure postérieure du cerveau. Les auteurs qui ont suivi

Reil (Burdach, Tiedemann), ont désigné le segment interne profond ou vertical de ce

faisceau - connu déjà de Haller (1736) - sous le nom de lemniscus (ruban); le segment

externe, superficiel, oblique et curviligne sous celui de laquais (lacet) : la partie infé-

rieure ou bulbaire sous le nom de faisceaux olivâtres (Olivcnlvernstrungc, Burdach).

Si l'on fait abstraction des connexions inférieures et supérieures du ruban dit de Reil

(connexions qui ne furent découvertes que beaucoup plus tard), la description donnée

par Reil, du trajet protubérantiel et pédonculaire du faisceau qui porte son nom, con-

corde parfaitement avec nos connaissances actuelles. Mais les dénominations nom-

breuses et variables qui ont été assignées par les différents auteurs, aux différents

segments et parties de segments du ruban de Reil, n'ont pas peu contribué à rendre

sa conception quelque peu confuse et obscure. Beaucoup d'auteurs emploient indiffé-

remment les termes de laqueus, lemniscus, Schleife, ruban, fllet, et les considèrent

comme synonymes. Renie englobe sous le nom de lemniscus les deux segments du

ruban de Iteil, le lemniscus de Haller et le laqueus.

Le lemniscus de Haller, Burdach, Tiedemann, est encore désigné sous les noms de

couche rubanée, Schleifecasc7viclaG, parlie antérieure du faisceau latéral ou intermédiaire

du bulbe (Cruveilhier), vordere Abtheilung der Vorderstrànge (Stilling, Reichert, Forel,

Flechsig, Edinger, Bechterew) ; partie sensitive des pyramides, faisceau sensitif (Sappey el

Duval); médiate (obère) Schleife (Obersteiner). Ruban principal, Hauptschleife (Becliterew),

Ruban de Rcil médiaca (Dejerine). Médiale Schleife, lemniscus medialis (Kolliker). Traclu,

leclo-spinales et bulbares (Edinger).

Le laqueus sous ceux de ruban ou ganse de Reil (Gratiolet, Longet) ; faisceaua

triangulaires de l'isthme (Cruveilhier); Schleifcnfeld, Trigonum Icmnisci; ruban de Reis

Les processus rcU-

cularcs de Lonho.

sek.

Le ruban de He.1.

Historique.

Synonymies du tri

lemniscus.

Synonymies du

lacpieus.

5ï0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

S) nonynncs de la

pni-tio supérieure du

ruban de Rcl :

Synonymies de la

partie inférieure du

ruban de Reil.

latéral (Dejerine); latérale Schleife, lemniscus lateralis (h&Ilil : er;; laterale oder untere

Schleife ^Bechterew); latérale untere Schleife (Obersteiner); latéral fillet tract (Ferrier et

Turner) ; faisceau acoustique (Charpy).

La partie du ruban de Reil qui s'irradie dans le tubercule quadrijumeau postérieur

est appelée ruban in{érie1l1', untere Schleife(Henle, Forel); unte1'es Schlei{enblatt (Meynert);

Schleife des unteren ZweihÜgels (Forel); ruban du tubercule quadrijumeau postérieur;

untere oder latérale Schleife (Bechterew) ; latérale (untere) Schleife (Edinger) ;'

Celle qui se rend dans le tubercule quadrijumeau antérieur porte les noms de

ruban supérieur, obères Schleifenblatt (Meynert) ; obere Schleife (Forel) ;

La partie qui aborde le thalamus est appelée couche rubanée principale ou proprement

dite, Hanpttheil der Schleifenschicht, eigentliehe Schleifenschicht (Fore], MeynerL, Bechte-

rew) ; Thalamus Schleife (Forel) ; médiate (obère) Schleife (Edinger).

La partie enfin qui directement ou indirectement s'irradie dans la couronne rayon-

nante, a été désignée par V. Monakow sous le nom de ruban cortical, Rizzdenschleife.

Bechterew distingue dans la couche rubanée ou ruban de Reil médian un segment

interne, originaire du noyau de Goll (mediale Abtheilung der Hauptschleife, segment

interne du ruban principal, Bechterew), qu'Édinger désigne il tort sous le nom de mediale

Schleife, et un segment externe, originaire du noyau de Burdach (latérale Abtheilung der

Flrcuptschleife, segment externe du ruban principal, Bechterew) et auquel Edinger applique

le nom de latérale Schleife.

Le ruban de Reil reçoit enfin, de la voie pédonculaire, le système des fibres aberrantes

(p. 543). Les trois groupes de fibres que nous avons désignés sous les noms de pes lem-

niscus superficiel, de pes lemniscus profond, et de fibres aberrantes protubérantielles ont

reçu des différents auteurs les dénominations les plus variées : le pes lemniscus super-

ficiel (Dejerine) porte les noms de : fascicules les plus internes du ruban, médialste Bïczzdel

d6)' Schleife Forel) ; médialste Bïtiidel der medialen Schleife (Obersteiner) ; Fusschleife, pes

lemniscus (Henle, Meynert, Stilling, Obersteiner); mediales acceMO'MC/tes l3undel der

Schleifenschicht (Bechterew), faisceau interne accessoire de la couche rubanée; mediale

Blindel der Schleifenscleiclet, mediale Schleife (Bechterew).

' Le pes lemniscus profond (Dejerine) a été appelé : pes lemniscus (Flechsig); zerslrcules

accessoriches Bùndel, faisceau accessoire disséminé (Bechterew); pédoncule du locus niger

(Meynert). Les fibres aberrantes protubérantielles (Dejerine) ont reçu le nom de fascicules

latéraux pontiques, latérale pontizxecx Bltitdel (Schlesinger).

La partie inférieure ou bulbaire du ruban de Reil porte également des dénomina-

tions très diverses. Cruveilhier montra qu'elle ne procède pas des corps olivaires du

bulbe comme le croyaient Reil et Burdach, mais qu'elle se continue avec les faisceaux

sous-olivaires, c'est-à-dire avec toutes ces fibres qui forment le faisceau latéral ou inter-

médiaire du bulbe, et que Cruveilhier englobe sous le nom de faisceau de renforcement du

bulbe, ou faisceau innominé.

Aujourd'hui, le terme de faisceau latéral du bulbe n'est guère appliqué qu'aux fibres

qui occupent la périphérie du bulbe entre le corps restiforme et l'olive bulbaire; mais

il ne faut pas oublier que pour les anatomistes de la première moitié de ce siècle,

Valentin, Rolando, Burdach, Foville, Cruveilhier, Longet, ce terme s'appliquait à toute

la région connue aujourd'hui sous le nom de formation réticulée du bulbe. C'était un

vaste faisceau qui s'adossait au niveau du raphé bulbaire à celui du côté opposé, appa-

raissait sur chaque face latérale du bulbe, entre l'olive et le corps restiforme, et s'éten-

dait dans le sens antéro-postérieur du plancher du 4° ventricule à l'olive bulbaire et à

la pyramide antérieure du bulbe. Ces anatomistes connaissaient l'entre-croisement in-

complet de la pyramide antérieure du bulbe et sa continuation en grande partie avec le

cordon latéral croisé de la moelle, et en petite partie avec le cordon antérieur du même

côté; mais ils croyaient que le corps restiforme se prolongeait dans le cordon postérieur

de la moelle, et admettaient que le faisceau latéral ou intermédiaire du bulbe était consti-

tué par toute la poition de la colonne antéro-latérale de la moelle, qui ne se continue

point avec la pyramide du côté opposé, portion qui, d'après eux, s'entre-croisait dans

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 571 1

toute la hauteur du bulbe en formant l'entre-croisement supérieur à celui des pyramides.

L'examen de coupes fines montra bientôt à Stilling, Deiters, Clarke, Luys, Kôlliker,

que l'entre-croisement supérieur du bulbe provient des noyaux des cordons postérieurs, et

on l'appela entre-croisement sensitif, bien que la destination ultérieuie de ses fibres fût

encore problématique; pour les uns (Iluguenin, Roller, Flechsig) les fibres des noyaux

des cordons postérieurs se rendaient après entre-croisement dans les olives bulbaires;

et de là, dans le corps restiforme par l'intermédiaire des fibres arciformes externes du

bulbe; pour Meynert, elles se plaçaient à la partie externe des pyramides antérieures

du bulbe, montaient avec elles dans la protubérance et le pédoncule cérébral dont elles

occupaient la partie externe, puis s'iriadiaient dans le lobe occipital. (Voy. Historique

de la voie pédonculaire, p. 82.)

En janvier 48G, Sappey et Duval reconnurent, en se servant de la méthode des

coupes microscopiques sériées, que les fibres des noyaux des cordons postérieurs et de

l'entre-croisement supérieur du bulbe montaient dans le bulbe en arrière des pyramides,

se plaçaient, dans la protubérance, en arrière des fibres transversales du pont, dans le

pédoncule, en arrière du locus niger, puis s'étalaient le long de la face externe du

pédoncule cérébral et pénétraient dans la couche optique. Ces auteurs reconnurent et

figurèrent ainsi les premiers, les connexions inférieures du ruban de Reil, telles qu'elles

sont admises aujourd'hui; mais leur découverte n'eut pas le retentissement auquel elle

avait droit. La même année (18 zig), Flechsig démontra, par la méthode myélogénétique,

l'inexactitude de l'hypothèse de Meynert sur la participation des fibres des noyaux des

cordons postérieurs à la constitution de la partie externe de la pyramide et de la partie

externe du pied du pédoncule cérébral. Mais ce ne fut qu'en 1883, qu'Edinger, puis

Flechsig démontrèrent à l'aide de la même méthode (chez un foetus de 8 mois), la

continuation des fibres de l'entre-croisement sensitif avec la couche inter-olivaire du

bulbe et avec la couche rubanée de la protubérance. En 1883, v. Monakow avait, du

reste, signalé la dégénérescence ascendante de la couche inter-olivaire et du ruban de

Reil, à la suite d'une hémisection de la partie inférieure du bulbe du côté opposé.

De lous les faisceaux compacts de la formation réticulée, le ruban de

Reil est sans contredit le plus important et le mieux différencié. Il tire

son origine principale des noyaux des cordons postérieurs de la moelle

épinière, contribue à former les fibres arciformes internes de la partie

inférieure du bulbe, puis s'entre-croise en arrière des pyramides anté-

rieures au niveau de l'entre-croisement supérieur, sensitif ou piniforme du

bulbe. Il change ensuite de direction, devient ascendant, parcourt la

couche interolivaire, la partie antérieure de la calolle prolubéranlielle et

. de la calotte pédonculaire, se porte peu à peu en dehors et en arrière et

se termine finalemenl dans la partie postérieure et inférieure du noyau

externe de la couche optique, dans celle région située au-dessous el en

dehors du centre médian de Luys, et que nous avons désignée sous le nom

de région du ruban de Reil médian.

Noyaux des cordons postérieurs (Ncp). -Les noyaux des cordons

postérieurs (NCp) ou noyaux de Goll (\`G) et de Burdach (NB), (coupes H 16

à H22, Fig. 400, 401, 403, 416 à 452), d'où procède le ruban de Reil,

occupent la partie inférieure ou fermée du bulbe et s'étendent des corps

restiforme (Crst) et juxta-restiforme (Cj) (coupes H 13 et H 14, Fig. 402,

411) au collet du bulbe (coupe H21, Fig. 371). Ils apparaissent d'abord

sous les traits d'une masse informe qui fait suite au noyau de Deiters et

Vue d'ensemble.

Les noyaux d'ori-

giiio du ruban de

Reil.

S-72 -) ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

aux noyaux du corps restiforme (coupe H13, Fig. 402) et dont la face

antérieure se fusionne, de dehors en dedans, a la substance gélalinenes

f ic. 402. - Les noyaux des cordons postérieurs aux confins des corps restiforme et

juxta-restiforme, les fibres arciformes interréticulées, la partie supérieure de l'entre-

croisement piniforme et la couche interolivaire. Coupe passant par le tiers inférieur

de l'olive bulbaire, le noyau de l'hypoglosse et les libres radiculaires du nerf

pneumo-gastrique. Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature. (Voy. description

de cette coupe, p. 6î3, coupe H13, Fig. 443.)

Cp, extrémité supérieure des cordons postérieurs. NCp, masse commune aux noyaux

des cordons postérieurs. - Crsl, corps restiforme. - fas, fibres arciformes superficielles.

- feb, fibres arciformes cérébello-olivaires. - fio, feutrage intra-olivaire. )-, fibres arci-

formes interréticulées, provenant des noyaux des cordons postérieurs et s'entre-croisant

à la partie postérieure du raphé au niveau du bord supérieur de l'entre-croisement pini-

forme (xpin). - Fit, faisceau latéral du bulbe. - Fs, faisceau solitaire. - Nab, noyau

ambigu ou noyau antérieur du vague. - Narc, noyau arqué prép3-ramidal. - A7/, noyau

latéral du bulbe. - Noe, noyau juxta-olivaire externe. - Noi, noyau juxta-olivaire interne.

- 115·l, noyau réticulé, - Nxp, noyau postérieur du vague. - A'xn, noyau de l'hypoglosse.

- Oi, olive inférieure ou bulbaire. - xpin, entre-croisement piniforme. - ? pyramide

antérieure du bulbe. - SgR, substance gélatineuse de Rolando. SRa (cio), formation réti-

culée blanche (couche interolivaire). - TM, trou de Magendie. - 1 ·scl, grosse racine sensi-

tive descendante du trijumeau. - X, fibres radiculaires du nerf vague. - XII, fibres radi-

culaires de l'hypoglosse.

de Rolando (SgR), à la partie postérieure de la formation réticulée (SR) et

à la substance grise centrale (Sgc); la face postérieure irrégulièrement l

dentelée est entourée d'une couche de fibres longitudinales, d'abord mince

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 573 3

et étroite (Cp, coupe H13, Fig. K)2) mais qui augmente rapidement

d'épaisseur (coupe H7,Fig. 400), se continue avec les cordons postérieurs

de la moelle et segmente la masse grise commune en deux noyaux : l'un

externe, ou noyau de Burdach (NB); l'autre interne, ou noyau de Goll

(NG). Ces noyaux déterminent à la surface du bulbe la saillie des pyra-

mides postérieures et des tubercules cunéiformes (Fig. 352). Ils repré-

sentent deux colonnes grises adossées en haut el qui s'effilent en bas, où

elles sont complètement séparées l'une de l'autre par les fibres des cor-

dons postérieurs.

Le noyau de Burdach (NB) (nucleus funiculi cznzeati, resliform nucleus

(Clarke), latérales hinteres j7ebeiiltoî-ii (Reichert) adhère dans toute sa hau-

tour à la formation réticulée; de sa partie postérieure et externe se détache

un petit noyau irrégulièrement déchiqueté, plongé au sein des fibres du

cordon postérieur el uui à la masse principale par des travées grises plus

ou moins nombreuses (coupes H13 à H17,Fig.402 et H4 à il-i, p. G17

il G8). Il porte le nom de noyau externe de Burdach (nucleus externes

funiculi ciiiiedli), ou ter restiforme nucleus (Clarke) ou encore de noyau de

v. Monakow ce[ auteur ayant démontré ses connexions avec le corps

restiforme el son indépendance complète d'avec le ruban (le Reil.

fin. 403. - Les noyaux de Goll et de Burdach et l'entre-croisement piniforme ou sen-

sitif du bulbe. Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature. (Voy. description de

cette coupe, p. 683, coupe H18, Fig. 448.)

Ca, cordon antérieur de la moelle faisant suite à la formation réticulée blanche. C13

cordon de Burdach. cn, cordon de Goll. - Cl, cordon latéral. - Coa, corne antérieure.

fil', fibres arc[formes interréticulées. - Fit, faisceau latéral du bulbe. - NB, noyau de

Burdach. - NG, noyau de Goll. - A\i, noyau du spinal. - Py, pyramide antérieure du

bulbe. - SR ? formation réticulée grise. - TR, tubercule cendré de Rolando. - 17S(I,

grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - xpin, entre-croisement piniforme ou

sensitif du bulbe. - XI, Fibres radiculaires du spinal. ,

Le 1103 au de liur-

dach.

Son segment ov-

terne ou noyau de

Monakow.

: ii4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son segment m.

terne ou masso I)rjn-

clpale,

Lo noyau de Goll.

Les conne\ ions des

noyaux de Goll et de

Burdach et les fibres

arciformes loterré-

tictilées de la partio

inférieure du bulbe.

La masse principale du noyau de Burdach, désignée encore sous le

nom de noyau de Burdach (NB) proprement dit, ou de noyau interne de

Burdach, représente sur les coupes une excroissance volumineuse reliée

il la formation réticulée par une large base d'implantation; elle est.

entourée en cupule par une épaisse couche de fibres du cordon posté-

rieur qui la sépare, en dedans, du noyau de Goll, en dehors, de la sub-

stance gélatineuse de Rolando (coupes H16 à H20, Fig. 370, 400, 401,

403), et de la corne postérieure. Le noyau interne de Burdach diminue

rapidement d'épaisseur de haut en bas, et n'est plus représenté au niveau

de rentre-croisement moteur que par une saillie mamelonnée plus ou

moins prononcée, du sommet de laquelle se détachent (coupes H18 à

H 21, Fig. 403 et 419 à 451, p. 685 à 687) d'épais fascicules de fibres qui

rayonnent dans le cordon de Burdach (coupes H18, H20, Fig. 403, 101).

Tout autre est la forme du noyau de Goll (NG) (nucleus funiculi gara-

cilis, postpyramidal nucleus C7 ? e), mediales hinleres Nebenhorn (Rei-

che,t); de même volume et de même forme au début que le noyau de

Burdach (coupes H16, H17, Fig. 370, 400), il revêt très rapidement sur

les coupes l'aspect'.d'une massue aplatie dans le sens transversal, qui n'est

séparée de la périphérie du bulbe que par une mince couche de fibres

longitudinales et qui est reliée à la substance grise centrale par un pédi-

cule mince et étroit (coupes H18 à H20, Fig. 403, 401).

Le noyau de Goll descend plus bas que le noyau de Burdach ; au niveau

de l'entre-croisement moteur (coupes H20, Fig. iO 1), ses dimensions

antéro-postéricurcs sont encore considérables alors que le noyau de Bur-

dach tend il disparaître. Au voisinage du collet du bulbe (coupes H21,

H22, Fig. 451 et 452, p. 687 et 688), le pédicule, disparait et le noyau

de Goll se termine par une extrémité libre, aplatie latéralement et plongée

au sein du cordon postérieur de la moelle (Fig. 426, p. 630).

Les noyaux de Goll et;de Burdach diffèrent l'un de l'autre non seulement

par leur forme, mais encore par leur aspect; dans le noyau de Goll, la sub-

slance grise et les fines fibres qui le sillonnent sont uniformément dissémi-

nées ; dans le noyau de Burdach, la substance grise se rassemble en îlots ar-

rondis ou obloys(coupesH16,H1'7,Fib.400 et370, p ? 3S) entourés d'un

dense feutrage de fibres fortement colorées par la laque hématoxylinique.

Fibres arciformes interréticulées et entre-croisement pini-

forme (fir, xpin). - Le noyaux de Goll et les noyaux de Burdach (interne

et externe) représentent les noyaux de terminaison des libres des cordons

postérieurs de la moelle ; ils sont situés sur le trajet de la voie cérébelleuse

nférieure, et envoient au corps restiforme ou en reçoivent, un certain

nombre défibres qui montent directement dans le corps restiforme et pro-

viennent plus particulièrement du noyau externe de Burdach. Le noyau

le Goll et le noyau interne de Burdach sont en outre les noyaux d'origine

le l'important système des fibres arciformes internes de la partie inférieure

lu bulbe, ou fibres arciformes inlernetictclées (fir). Ces dernières se

détachent de la partie antérieure des noyaux de Goll et de Burdach sous

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 573

forme de fins fascicules, fortement colorés par la laque hématoxylinique,

qui se portent en avant, décrivent des arcs autour de la substance grise

centrale et s'entre-croisent, à angle aigu, au niveau du raphé, en formant

immédiatement au-dessus de l'entre-croisement pyramidal ou moteur, un

entre-croisement compact qui affecte la forme d'un cône de pin, à sommet

postérieur, c'est l'entre-croisement supérieur ou sensitif du bulbe, l'entre-

croisement piniforme (xpin) de Spitzka (piniform décussation) (Fig. 401).

Cet entre-croisement s'étend en longueur, du fond du sillon médian

antérieur à la substance

grise centrale (Fig. 404), et

en liauteur,del'entre-croise-

ment pyramidal à la partie

moyenne de l'olive bulbaire.

Sa partie inférieure, large

et épaisse, se fusionne si

bien avec l'entre- croise-

ment moteur qu'elle semble

en provenir (coupe H19,

Fig.H9,p. 685); elle ne peut

en être distinguée que par

la méthode myélogénétique

ou par celle des dégéné-

rescences secondaires. Sa

partie supérieure, mince et

effilée, occupe dans les ré-

gions inférieures et moyen-

nes de l'olive bulbaire la

partie moyenne (coupes

H13 àH1 ? 1 ij. u02,400 et

4H à 446, p. 677 il 680) puis

la partie postérieure du ra-

pliC(coupesHl2 etH13,

Fig. H2 et ! 4.3,p.Gï` ? ,Gii);

ses fibres se distinguent net-

tement des autres fibres

qui s'entre-croisent dans le

raphé (fibres arciformes cérébello-olivaire) fibres arciformes dorsales), grâce

à leur forte coloration par la laque hématoxylinique, à leur groupement

en fascicules compacts et à leur mode d'entre-croisement à angle aigu.

Couche interolivaire (SR, cio). - Après leur décussation, les fibres

de l'entre-croisement piniforme se portent en avant et en dehors, se placent

en arrière de la pyramide antérieure, entre cette dernière, la partie

fondamentale du cordon antérieur et le noyau juxta-olivaire interne

(coupe H17, Fig. 400), puis elles deviennent ascendantes, occupent la

luc. 404. - Les libres arciformes interréticulées et

l'entre-croisement piniforme ou sensitif du bulbe.

Méthode de Weigert-Pal. 1a/1 grandeur nature.

f.Vl3, fibres du noyau de Burdach concourant à for-

mer les fibres arciformes interréticulécs (fil'). - Ca.

cordon antérieur. Coa, corne antérieure. - noyau

du spinal. - XXII, noyau de l'hypoglosse. l'y,

pyramide antérieure. - xpin, entrecroisement pini-

forme ou sensitif du bulbe.

1.. 'C11 lrc-l' l'Olelileli 1 ! "C' ! 1O ? ll¡t 011

La couche ilitei-

oln aire.

S76 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le ruban de Roll

se de la

formalion réticulée

dans la région hulbo-

protubérantielle.

La couche ruba-

liée et ses deux seg-

ments

Kuban de Iteil

médian.

partie antérieure, inter-olivaire de la formation blanche réticulée (SRa,

cio, coupe H17, Fig. 400), mais ne constituent pas à elles seules la couche

inter-olivaire ; elles se mélangent en effet avec des fibres d'origines variées

dont les unes proviennent des cordons antéro-latéraux de la moelle, les

autres du corps restiforme, du corps juxta-restiforme, etc. Ainsi renfor-

cées, elles parcourent toute la hauteur du bulbe, formant un faisceau

complexe, très mal délimité, qui longe la face postérieure des pyramides

dont le sépare incomplètement le noyau rélro-pyramidal (Nrp), et qui

s'adosse, en dedans au raphé et au noyau du raphé (Nr, coupes H9,

H10, Fig. 366, 367,p. 529 et 532), en dehors au noyau juxta-olivaire in-

terne (Noi) et aux fibres radiculaires de l'hypoglosse (XII), en arrière aux

autres fibres de la formation réticulée blanche (coupes Hll à H17,

Fig. 441 à 447, p. 669 à 682). La couche interolivaire est traversée et cloi-

sonnée par les nombreuses fibres arciformes des parties moyenne et supé-

rieure du bulbe, fibres qui appartiennent, pour la plupart, au système des s

fibres cérebello-olivaires (fcb, coupe H10, Fig. 367, p. 532). Ce n'est qu'au

voisinage du sillon bulbo-protubéranliel (coupe H8, Fig. 398, p. 563),

avec l'apparition du noyau central inférieur (Nci), que le ruban de Reil

(Rm) se dégage de la formation réticulée blanche et constitue un faisceau

distinct, compris entre la pyramide antérieure, le noyau central inférieur,

l'extrémité supérieure de l'olive bulbaire et le raphé médian.

Couche rubanée. Au-dessus de l'olive bulbaire (coupe H8, H7,

Fig. 398, côté gauche, 397) le ruban de Reil (Rm) s'étale dans le sens

transversal; il occupe dans la région protubéranlielle moyenne toute la

largeur de la face antérieure de la calotte et s'étend du raphé au tronc

du trijumeau (coupes, H4, H5, H6, Fig. 396, 405, 365). Adossé aux

fibres du stratum profundum (Strp), il sépare l'étage antérieur de la

protubérance du noyau réticulé (Nrt), du faisceau central de la calotte

(Fcc) et d'un petit amas de substance grise, oblong, souvent bilobé, situé

en avant et au-dessus du noyau du facial, en dehors des fibres radicu-

laires de la VIe paire, et connu sous le nom d'olive supérieure ou

protubérantielle (Os). Peu développée chez l'homme, cette dernière pré-

sente chez certains animaux, en particulier chez les carnivores, la forme

d'une lame grise festonnée, contournée plusieurs fois en S et rappelant,

par son aspect et sa structure, les festons et dentelures de l'olive bulbaire

ou de l'olive cérébelleuse. Sur les coupes horizontales, le ruban de Reil

forme ainsi une couche de fibres aplatie d'avant en arrière, désignée par

Reichert sous le nom cle couche rubanée (Sclileifenscliicht), par Haller

sous celui de lemniscus. L'olive protubérantielle la divise en deux parties

inégales : l'une, volumineuse et interne, qui constitue le ruban de Reil

médian (Rm) ou principal; l'autre, petite et externe, comprise entre l'olive

protubérantielle et le tronc du trijumeau, qui porte le nom de ruban de

Reil latéral (RI).

Le Ruban de Reil médian (Rm) procède de la couche inler-olivaire

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 377

et de la décussation piniforme cl comprend des fibres ascendantes, ver-

icales, sectionnées, par conséquent, sur les coupes horizontales, pcr-

pendiculairement leur direction (coupes H5 à H7, Fig. 405, 363, 397);

il est traversé par les libres transversales ou horizontales du corps trapé-

't0n;;t. 31

Fit. 403. - Le ruban de Reil et la formation réticulée dans la région moyenne de la

protuhéiance. L'olive cérébelleuse, l'embole et l'entre-croisement des noyaux du toit.

Les fibres semi-circulaires externes et internes du cervelet et les trois pédoncules

cérébelleux. Coupe horizontale passant par la substance blanche centrale du vermis

au-dessus des noyaux du toit et sectionnant la partie moyenne de l'étage antérieur

de la protubérance. Méthode de Weigeil-Pal. 3/1 grandeur nature. (Voy. description

de cette coupe, p. G31·, coupe H5, Fig. 428.)

Cj, corps juta-restiforme. - 7 ? ), faisceau longitudinal postérieur. - fsme, fsmi

fibres semi-circulaires externes et internes du cervelet. - Xem, embole ou bouchon. - Sp,

noyaux pontiques. - xSt, entre-croisement des noyaux du toit. - .\1-Il, noyau du facial.

- Oc, olive cérébelleuse. - Os, olive supérieure ou protubérantielle. - l'ci, l'cm. l'es,

pédoncules cérébelleux inférieur. moyen et supérieur, - IW ruban de Reil médian.

Sbe, qtibstaiice blanche centmle du vermis. - Sgn, substance gélatineuse de Rolando.

Slis, Slrc, Strp, couches des fibres transversales superficielles, moyennes et profondes

de l'étage antérieur du pont. - 1'r, corps ti-apèioide. - l ? voie pédonculaire. - l'sd,

grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - J'" quatrième ventricule. - l'ily,

genou du facial. 17/9, troisième segment ou segment horizontal du facial.

518 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ruban do Reil

latéral.

Les libres aber-

rantes de la \OIC

pédonculaire.

Noyaux du ruban

de Iteil latéral.

zoïde (Tr, coupe H5, Fig. 405) qui proviennent du noyau antérieur du

nerf cochléaire (VIII° paire), et s'entre-croisent dans le raphé.

Le Ruban de Reil latéral (RI), situé en avant et en dehors de l'olive

protubérantielle, est formé de fibres sectionnées obliquement ou horizon-

talement ; il est alimenté par les fibres du corps trapézoïde (Tr) et de l'olive

protubérantielle (Os) et constitue surtout une voie acoustique centrale; mais

il reçoit de la formation réticulée quelques fibres longitudinales qui

occupent la périphérie rétro-olivaire du bulbe et proviennent de la moelle

épinière; il est renforcé probablement par quelques fibres du ruban de

Reil médian.

Les deux faisceaux de Reil (Rm et RI) se continuent insensiblement

l'un dans l'autre et sont, partant, difficiles il délimiter rigoureusement,

comme du reste tout faisceau compact de la formation réticulée. Dans leur

trajet protubérantiel, ils sont renforcés par un apport incessant de fibres qui

leur proviennent soitde la formation réticulée, soit des petits amas de sub-

stance grise situés au sein de ces faisceaux. Le ruban de Iteil médian con-

tient, en outre, un certain nombre de petits fascicules arrondis, faiblement

colorés par la laque hématoxylinique, qui se distinguent par conséquent

facilement des libres denses, serrées et fortement colorées de ce faisceau.

(Coupes H2 et H3. Fig. 395 et 362). Ces fascicules appartiennent au sys-

tème des fibres aberrantes de la voie pédonculaire , et occupent, suivant

qu'ils proviennent du pes lemniscus superficiel, du pes lemniscus profond

ou des fibres aberrantes protubérantielles, les parties interne, moyenne

ou externe du ruban de Reil médian. Ils sont particulièrement nom-

breux dans les régions protubérantielles supérieure et moyenne, mais

font le plus souvent défaut dans le tiers inférieur de la protubérance, soit

parce qu'ils ont réintégré la voie pédonculaire, soit parce qu'ils se sont

épuisés dans la substance grise voisine (Voy. p. 513).

Au-dessus des noyaux moteurs et sensitifs du trijumeau (coupes H2,

Hl, Fig. 395 et 391) l'olive protubérantielle n'existe plus, et le ruban de

Reil médian (Rm) est séparé du ruban de Reil latéral (RI) par de petits

amas irréguliers de substance grise, situés au voisinage du sillon latéral

de l'isthme et connus sous le nom de noyaux du ruban de Reil latéral

(NR1, coupe H2, Fig. 395); ils envoient, en effet, à ce faisceau un con-

tingent important de fibres. Le ruban de Reil laléral, facile à distinguer

grâce à l'obliquité de ses fibres, n'est plus situé sur la même ligne

transversale que le ruban de Reil médian; il se porte en arrière, recouvre

le pédoncule cérébelleux supérieur (l'cs), atteint la face latérale du tronc

encéphalique et y forme cette couche de fibres obliques désignée par les

anciens anatomistes sous les noms de ruban de Reil, de laqueus, faisceaux

triangulaires de l'isthme. Sur les coupes horizontales de cette région

(coupe Hl, Fig. 391), le ruban de Reil latéral (RI) apparaît sous forme

d'un faisceau triangulaire adossé à angle droit contre le rnban de Reil

médian (Rm), lequel occupe toute la largeur de la calotte, du raphé

médian au sillon latéral.

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 579

Dans les régions voisines du pédoncule cérébral (coupes P3, P4,

Fig. 369 et 368, p. 536 et 535) et qui intéressent la commissure de Wer-

nelcinh,le ruban de Reil médiu.n(Rm) abandonne peu à peu le raphé et se

porte d'autant plus en dehors et en arrière, que s'accuse davantage l'entre-

croisement des pédoncules cérébelleux supérieurs (x Pcs). Le ruban de Jteil

latéral (RI), présente dans cette région un aspect piriforme ou triangulaire,

à sommet postérieur et à base antérieure, reliée au ruban de, Reil médian

par un mince pédicule de fibres. Les fibres, d'obliques quelles étaient,

deviennent verticales, abordent le ganglion du tubercule quadrijumeau

postérieur (GQp) par son extrémité antéro-inférieure et s'y épuisent. Ce

faisceau représente donc une voie relativement courte reliant l'olive supé-

rieure (OS) et par la voie du corps trapézoïde (Tr), - le noyau de ter-

minaison du nerf cochléaire (NVIIP) au tubercule quadrijumeau postérieur

croisé ; sa terminaison dans les régions inférieures du pédoncule cérébral

lui a encore valu le nom de ruban de Reil inférieur (unlerc Schleife)

(Voy. Synonymie et Historique, p. 569). ·

Dans la région des tubercules quadrijumeaux antérieurs (coupes

n° 12 x bis à n° 10 x, Fig. 392 et Tj.r, Fig. 325 a.; 327),.lorsque le

ruban de Reil latéral s'est épuisé et que la commissure de Wernekink

fait place aux noyaux blancs, puis aux noyaux rouges de Stilling, le

ruban de Reil médian (Rm) se porte de plus en plus en dehors et en

arrière, s'éloigne de l'espace inter-pédonculaire et change d'aspect ; il

revêt la forme d'une corne d'abondance, dont le pavillon coiffe la partie

externe du noyau rouge (NR) et se fusionne avec la capsule de fibres

(CNR) qui entoure ce noyau, et dont l'extrémité mince et effilée atteint en

arrière le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa). Sa face concave entoure

la formation réticulée (SR) et se fusionne avec elle; sa face convexe est

en rapport d'arrière en avant avec le bras du tubercule quadrijumeau

poslérieur (BrQp), le corps genouillé interne (Cgi), la partie postérieure

du pied du pédoncule cérébral (P) et du locus niger (Ln). Quelques fibres

se terminent dans le tubercule quadrijumeau antérieur et,con5titunt le

ruban de Reil supérieur (obere Schleife); les autres -mi de beaucoup les

plus nombreuses abordent la région sous-optique et la couche optique;

elles sont quelquefois désignées sous le nom de ruban de Reil thalamique

(Thalamus Schleife). , , i ,

Dans la région sous-optique (coupes n° 9 x à n° 7 x, Fig. 23, p. 37,

48, p. 71, et Ti«, Fig. 322 à 321), le ruban de Reil médian change encore

de forme. Son extrémité antérieure diminue d'épaisseur et se porte en

arrière; son extrémité postérieure s'épaissit et s'unit aux fibres cortico-

quadrigéminales postérieures qui font suite au bras du tubercule quadri-

jumeau postérieur et traversent le segment sous-lenticulaire, de lai capsule

interne; le ruban de Reil affecte ainsi une forme de croissant, dont la

concavité se comble petit à petit, de telle sorte que'¡a,su'rfcIJdc.-geclioJl

de ce faisceau devient très irrégulière au voisinage du,, thalamus, dan;

celte région située au-dessous et en dehors du centre médian de Luys c

Lo ruban de Reil

aux confins du la

région pédonculairo.

Lo ruban de Reil

dans la région pé-

donculaire.

Le ruban de Heil

dans la région tous-

optiquc

80 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres croisant le

ruban de Reil dans

les régions pédoncu-

laire et sous-opti-

que.

Le faisceau longi-

tudinal postéiieur.

Son étendue.

que nous avons désignée sous le nom de région du ruban de Reil médian

(Ilg lim, Fig. 47, p. 69). Le ruban de Reil se termine dans la partie posté-

rieure et inférieure du noyau externe du thalamus (Ne) autour du centre

médian de Luys (Nm). Aucune fibre ne se rend directement dans la

capsule interne.

Dans son trajet pédonculaire et sous-optique, le ruban de Reil est tra-

versé par un grand nombre de fibres horizontales curvilignes d'origines

très variées, et qui proviennent pour la plupart de la formation réti-

culée. Les unes appartiennent au système des fibres corlico-quadrigémi-

nales postérieures (coupe n° 9 x, Fig. 25), et des radiations de la calotte

(coupe n° 7 x, Fig. ors).

D'autres font partie du pédoncule du tubercule mamillaire (PTml,

coupes n° 9 x à n° 10 g, TI ? Fig. 324, 323 et TII, Fig. 374 à 376, p. M4).

D'autres encore semblent relier la formation réticulée au locus niger (Ln),

sans que l'on connaisse toutefois leur origine ou leur terminaison (Fig. 234,

p. 214); ce qui parait certain, c'est qu'elles n'appartiennent ni au ruban

de Reil médian (Hm) niav la voie pédonculaire, car elles persistent intactes

dans les dégénérescences de ces faisceaux; elles représentent une forma-

lion surajoutée, peut-être un système de fibres prenant son origine ou

se terminant dans le locus niger, et sont tout particulièrement évidentes

dans les cas d'agénésies de la voie pédonculaire (cas Richard, xLn,

Fig. 231, p. 204).

Faisceau longitudinal postérieur (Flp). S".\O : '\YJIlE : partie posté-

rieure des cordons antérieurs de Gratiolet et de Stilling; faisceau longitudinal supérieur de

Stieda; Hinteres LangsbÜndel de Meynert; fibres spinales des régions postérieures (Luys);

bord supérieur de la substance réticulée (Henle); fasciculus longitudinal is medialis (nomen-

clator anatomicus), faisceau longitudinal dorsal (Iibllil : er). (Ne pas confondre cette déno-

mination avec le faisceau longitudinal dorsal de Scliütz, situé dans la substance grise

centrale du 4e ventricule, en connexion avec les funiculi teretes et que Kôlliker désigne

sous le nom de faisceau longitudinal de Schiitz.)

Le faisceau longitudinal postérieur (Flp) occupe la partie postéro-

interne de la formation réticulée ; il forme de chaque côté de la ligne

médiane un petit faisceau de fibres fortement colorées par la laque héma-

toxylinique, très bien délimité en arrière par la substance grise centrale,

en dedans par le raphé, mais qui en avant et en dehors se continue sans

ligne de démarcation nette avec la formation réticulée. Il s'étend, en tant

que faisceau plus ou moins bien délimité, de la commissure postérieure

et des noyaux de la troisième paire (coupes n° 6x à n° 10 x, T. ICI',

Fig. 321 à 323, p. 644 à 655) jusqu'au noyau central inférieur (coupes

PI à P4 et coupes Hl à H8, Fig. 419 à 438, p. 616 à 657). Il passe

en arrière de la capsule du noyau rouge, de l'entre-croisement des pédon-

cules cérébelleux supérieurs, du noyau central supérieur et du noyau

réticulé de la calotte, et présente dans son trajet des variations de forme

et de volume très appréciables suivant les régions. Il est néanmoins

facile à reconnaître sur toutes les coupes qui sectionnent le pédoncule

CONFIGURATION INTÉRIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 581

cérébral, la protubérance et la partie supérieure du bulbe, grâce à l'intense

coloration de ses fibres par la laque hématoxylinique, à la densité de

ses fascicules, et à l'absence presque complète entre ces derniers de tra-

bécules de substance grise.

Sur les coupes qui intéressent la commissure postérieure, au niveau

de l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius dans le troisième ventricule

(coupe n° 6 x, T. ICI', Fig. 321, p. 6H), le faisceau longitudinal postérieur

apparaît comme un faisceau mince et aplati, appliqué sur la partie

supéro-internc de la capsule du noyau rouge; sa partie supérieure et

externe comprend sur les coupes horizontales obliques des fibres section-

nées perpendiculairement à leur axe; sa parlie interne et inférieure, des

fibres sectionnées parallèlement; ces dernières forment la limite interne

de la capsule du noyau rouge, la séparent de la substance grise qui

double l'espace perforé postérieur, puis se recourbent en dedans pour par-

ticiper à l'entre-croisement sous-thalamique postérieur de Forel (eF)

(coupe n° 6 g, T. le,, Fig. 321, p. 644).

Sur les coupes qui intéressent les noyaux de la IIIe paire (1Tm),

(coupes n° 7 x et n° 9 x, Fig. 18, p. 71 et Fig. z, p. 37) le faisceau

longitudinal postérieur apparaît encore sous l'aspect d'un faisceau obli-

que, épais en haut et en dehors, mince en bas et en dedans, fusionné

encore intimement à la capsule du noyau rouge dont le délimitent d'au-

tant mieux les élégantes fibres arciformes de l'entre-croisement dorsal

de la calotte de Meynert (xM), que l'on considère dos coupes plus infé-

rieures (Coupes n° 10 x, n° 11 x, T. ICI', Fig. 32f;, 326, p. 6tH et 657).

Sa grosse extrémité se fusionne en dehors avec la formation réticulée de

la calotte pédonculaire (SR); son extrémité interne, mince et effilée, s'unit

par d'étroits fascicules à celle du côté opposé, formant ainsi un angle

très aigu, ouvert en arrière, qui loge les différents noyaux de la Ille paire

et s'insinue très en avant entre les deux noyaux rouges : l'entre-croise-

ment dorsal de la calotte de Meynert (xM) (fontaineartigo IIaubenl : rcu-

zun) constitue sa limite antérieure. Dans toute celle étendue qui cor-

respond assez exactement à la région des tubercules quadrijumeaux

antérieurs, le faisceau longitudinal postérieur est croisé et en partie dis-

socié par les libres radiculaires de la IIle paire (Coupes n° 9 x à n° 11 x,

T. ICI' Fig. 33 ti 326, p. 631 à 657).

A la partie inférieure des noyaux de la IIIe paire (coupe n° 12 xbis,

Fig. 392, p. 554), la surface de section du faisceau longitudinal postérieur

change de forme. Sa partie interne s'épaissit, sa parlie externe se creuse

en cupule pour recevoir le noyau de la IVe paire (Niv), et se fusionne

de plus en plus avec la formation réticulée de la calolte pédonculaire

dont il devient malaisé de le délimiter. Le pont angulaire si accusé, qui

unit dans la région des tubercules quadrijumeaux antérieurs les deux

faisceaux longitudinaux postérieurs, se porte de plus en plus en arrière,

à mesure que l'enlre-croisement dorsal de la calotte (xM) s'effectue, et

lorsqu'il est terminé et fait place à l'entre-croisement des pédoncules

Son aspect dans

la région sous-optt-

que.

Son aspect dans la

région du noyau du Il

moteur oculaire com-

mun.

Son aspect au ui-

veau du 110) au du

nerf pathétique.

582 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son aspect dans la

région protubéran-

ticlle supérieure. ' 1

Son aspect au ni-

\ eau du noyau du

nerf masticateur.

Son aspect dans la

région protubéran-

tielle intérieure

cérébelleux supérieurs (coupe n° 13 x, T. ICI', Fig. 328, p. 661), ce pont

devient transversal et unit les extrémités antéro-inlernes des faisceaux

longitudinaux postérieurs. Il conserve cette apparence dans toute la hau-

teur de la région des tubercules quadrijumeaux postérieurs.

Avec la disparition du noyau de la IVe paire (coupes P 1, P2,

Fig. 419, 120,j. 617, 618), la cupule de la face postérieure disparait et

le Flp présente un aspect piriforme ou aliforme caractéristique; son extré-

mité interné'est épaisse et volumineuse, nettement délimitée en avant par

l'entre-croisement des pédoncules cérébelleux supérieurs et unie à celle

du côté opposé par un petit pont transversal; son extrémité externe s'effile,

atteint en arrière et en dehors le locus caruleus (Le) et la petite racine

motrice descendante du trijumeau (Vc), landis que sa face antérieure se

fusionne avec la formation réticulée, dont il se distingue toutefois par la

coloration plus intense de ses fibres par la laque hématoxylinique. Il con-

serve cette forme d'aile dans toute la région protubérantielle supérieure

qui correspond à l'émergence du nerf pathétique, à l'extrémité supé-

rieure de la valvule de Vieussens et au noyau central supérieur (coupes

P2 à P4 et H1, Fig. 420 à 423, p. 618 à 623) ; seul le petit pont d'union

change d'aspect : le volume de ses fascicules diminue, il cesse d'être trans-

versal, se porte en arrière et envoie dans la substance grise centrale de

l'aqueduc une fine saillie angulaire.

Au-dessous de la IVe paire (Fig. 406 et coupes H2, H3, H4, Fig. 424,

425 à 427, p. 626, 628, 633), le faisceau longitudinal postérieur diminue

d'épaisseur. Son extrémité effilée disparaît ainsi que le pont d'union, et le

faisceau se réduit, dans la région du noyau masticateur (NVm), du noyau

sensitif du'trijumeau (NVs) et du noyau réticulé de la calolle (Nrt), à une

petite masse ovalaire limitée en arrière parles fibres arciformes profondes

(fad), et séparée du faisceau de même nom du côté opposé par les fibres

sagittales du raphé. En dehors, le faisceau longitudinal postérieur se

fusionne'sans limite nette avec le reste de la formation réticulée, dont le

sépare un amas gris irrégulier, mais constant, qui s'insinue le plus souvent

dans l'épaisseur même du faisceau longitudinal postérieur et en dissocie

les' fascicules les plus antérieurs elles plus externes (NFlp). En avant, le

Flp est toujours séparé du noyau réticulé de la calotte par une couche

assez épaisse de fibres longitudinales, dont il se dislingue néanmoins .

facilement, grâce à l'intense coloration et à la densité de ses fascicules.

Surles coupes plus inférieures (coupes H5,H6), Fig. 428, lui-29, p. 635 et

638), ces limites antérieures s'effacent à leur tour, et le faisceau longitu- ,

dinal postérieur fait corps avec le reste de la formation réticulée : il en

forme l'angle postéro-interne. Celte fusion s'opère dès que le genou et le

segment externe des fibres radiculaires du facial apparaissent sur les

coupes. Le genou du facial constitue alors la limite postérieure du faisceau

longitudinal postérieur et le sépare de la substance grise centrale et du

faisceau longitudinal dorsal qu'elle contient. En avant, le Flp est séparé du

noyau réticulé (Nrt), et plus bas (coupe H7, Fig. 430, p. 610), du noyau

CONFIGURATION INTERIEURE DU RHOMBENCÉPHALE. 583

central inférieur (Nci), par de nombreux fascicules longitudinaux d'au-

tant plus denses, et plus fortement colorés par la laque hématoxylinique,

que l'on considère des coupes plus inférieures. Le noyau (1\Tm) et les

fibres radiculaires de la VIe paire limitent en dehors le faisceau longitu-

dinal postérieur; au-dessus et au-dessous de ce noyau, il se fusionne sans

limites distinctes avec le reste de la formation réticulée; comme cette

Fic. 406. - La calotte de la région protubérantielle moyenne : ruban de Reil, faisceau

longitudinal postérieur, faisceau central de la calotte, noyau réticulé, noyau du

nerf masticateur et noyau sensitif du trijumeau. 8/1 grandeur nature. Méthode de

Weigert-Pal.

Fcc, faisceau central de la calotte. - fec, feutrage extraciliaire de l'olive cérébelleuse. -

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - NFlp, noyau du faisceau longitudinal postérieur

se fusionnant en avant avec le noyau réticulé. - Fll, faisceau latéral du bulbe entrant plus

haut dans la constitution du ruban de Reil latéral. fsme, fibres semicirculaires externes

du cervelet. Y ? noyau réticulé. - Os, olive supérieure ou protubérantielle. - l'cs, pédon-

cule cérébelleux supérieur. - Sge, substance grise centrale. - SR, formation réticulée. -

slrac.a, strie acoustique ascendante (Yoy. Fig. É39). - r, libres sagittales du raphé. - Rm

ruban de Reil médian. 7V, corps trapézoïde. - T', trijumeau. - \Vnr, noyau du nerf

masticateur. - NVs, noyau sensitif du trijumeau. - l'd, petite racine motrice descen-

dante du trijumeau.' 1 ? fibres du raphé se rendant dans les noyaux du trijumeau.

z84 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son aspect dans la

région bulbaire.

sa fusion avec la

iorinationrcttculéo

blanche.

Faisceau central

de la calottc.

son aspect

Ses rapports

Ses connexions

avec la capsule de

l'olh c bult,ar('.

dernière, il est sillonné par des fibres arciformes qui le traversent, le

limitent en arrière et le séparent du genou du facial et de la substance

grise centrale du quatrième ventricule.

Au-dessous du noyau de la VIe paire (coupes H8, H9, Fig. 438,

439), avec l'apparition de l'olive bulbaire (Oi) et la disparition du ,

noyau central inférieur, le faisceau longitudinal postérieur (Flp) cesse

d'exister en tant que faisceau plus ou moins nettement délimité. Il est

complètement fusionné avec les fibres de la formation réticulée blanche.

Il occupe la partie postérieure de cette formation, et quoique ses limites

antérieures soient impossibles à établir, il est toujours facile sur les

coupes horizontales sériées, sur les coupes sagittales ou vertico-transver-

sales-de suivre les fibres les plus postérieures de ce faisceau jusque dans

la partie postérieure des cordons antérieurs do la moelle dont il procède.

Faisceau central de la calotte (Fcc). Des trois faisceaux com-

pacts de la formation réticulée, le faisceau central de la calotte est le moins

bien délimité; dans la partie supérieure ou pédonculaire de son trajet, il

se fusionne complètement avec les fibres longitudinales de la formation

réticulée; l'étude des dégénérescences secondaires permet toutefois d'af-

firmer qu'il concourt à former la partie postérieure de la capsule du noyau

rouge et qu'il est situé en dehors et en avant du faisceau longitudinal

postérieur (voy. cas Rauber, Ille partie, chap. IV).

Le faisceau central de la calotte (Fcc) apparaît en tant que faisceau

distinct, dans la concavité de la commissure de (coupe Hl,

Fig. 423 p. 623). Accolé au pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), il est

limité en arrière par le noyau circonflexe (Nef), en dedans par le noyau

central supérieur (nets) et le faisceau longitudinal postérieur (Flp).

Au-dessous cle la commissure de Wernekink (coupe H2, Fig. 424,

p. G2G), il est séparé en avant, du ruban de Reil médian (Rm), par les

fibres horizontales supérieures du corps trapézoïde (Tr) qui se rendent

dans le ruban de Reil latéral (111).

Dans les régions protubérantielles moyenne et inférieure (coupes H3,

H4, H5, 6H, Fig. à il 129, p. 628 à ti38), il s'adosse et se fusionne en

partie avec le ruban de Reil médian se place en dedans de l'olive

supérieure ou protubérantielle (Os) et du noyau du facial (Nvu) et se

délimite mal en arrière et en dedans, des faisceaux longitudinaux (le la

formation réticulée (SR) qui limitent le noyau réliculé (Nrt) et le noyau

central inférieur(Nci). Au voisinage du sillon bulbo-protubérantiel (coupes

H 7, H8, Fig. 397 et 398, p. 561 et M3), il forme avec le ruban de Reil

médian (Hm) un angle ouvert en arrière qui loge un prolongement du noyau

central inférieur (Nci). Immédiatement au-dessous (coupe H 9, Fig. 366,

p. z)), il est séparé du ruban de Reil médian (Rm) par l'olive bulbaire;

dans toute la hauteur du bulbe enfin, il se place d'ahord à la parlie pos-

téro-externe, puis la parlie antérieure de l'olive bulbaire dont il concourt

à former la capsule (coupe H 10, Fig. 367, p. 532).

CONFIGURATION INTÉRIEURE UU RHOMBENCÉPHALE. 585

Le faisceau central de la calotte (Fcc) occupe donc la partie centrale de

la calotte protubérantielle, et s'élend de la capsule du noyau rouge à la

capsule de l'olive bulbaire.

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Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

CHAPITRE III

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE A L'AIDE

DE COUPES MICROSCOPIQUES SÉRIÉES

Les séries de coupes particulièrement instructifs pour l'étude topo-

graphique du rhombencéphale doivent être parallèles soit au plan sagittal

médian, soit au plan horizontal et sectionner le tronc encéphalique

plus ou moins perpendiculairement à son axe.

Les coupes sagittales sont surtout favorables à l'étude topographique

du cervelet et permettent de suivre les transformations que subissent

les lobes du cervelet et l'arbre de vie en passant du vermis aux hémi-

sphères.

Les coupes horizontales montrent les parties constituantes des diffé-

rents segments du tronc encéphalique, les transformations qu'ils subis-

sent et les connexions de ces régions si importantes avec le cervelet.

COUPES SAGITTALES

La série des coupes sagittales SI à S9 (Fig. 408 à 417) n'est pas

rigoureusement parallèle au plan sagittal médian, mais dévie légèrement

en dehors et en bas, de telle sorte que la coupe SI (Fig. 408), par exem-

ple, qui intéresse le plan sagittal médian du cervelet, sectionne le tronc

encéphalique un peu en dehors de la ligne médiane et passe par la couche

inter-olivaire et le hile de l'olive bulbaire. L'orientation mathématique

d'un plan de coupe est toujours chose difficile, surtout lorsqu'il s'agit

d'une masse aussi irrégulière que le rhombencéphale inclus dans un

bloc de celloïdine.

Ce léger écart est négligeable, car c'est l'étude du cervelet qui im-

porte surtout dans celte série de coupes; il est compensé par la

coupe SI bis (Fig. 409) que nous intercalons dans celle série, à laquelle

elle appartient du reste et qui passe par la ligne sagittale médiane du

tronc encéphalique. Pour ne pas faire double emploi avec les coupes SI

588

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

et S2 (Fig. 408 et 410), le vermis, sectionné à gauche de la ligne mé-

diane, n'esl pas représenté dans cette figure 409. Comme on peu s'en

rendre compte par le schéma de repérage (Fig. 407), la déviation dans

celte série de coupes sagittales est donc légère.

COUPES INTÉRESSANT LE VERMIS DU CERVELET

(Coupes Si, S2, S3, Fig. 408, 410 et 411).

Coupe SI (Fig. 408). Coupe passant par la ligne sagillale médiane

du vermis et sectionnant le tronc encéphalique en dehors du raphé, au

niveau de la formation réliculée blanche et du bile de l'olive.

Cette coupe montre très nettement la forme du quatrième ventricule (Vt) et

FiG. 407. - Coupe horizontale un peu oblique en bas et en avant du rhombencéphale,

- passant par le tiers inférieur de la protubérance, le genou du facial et le noyau

du toit - avec lignes pour le repérage des coupes sagittales S 1 as 9. 9.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 389

la différence de constitution de ses parois. La paroi antérieure ou plancher est

verticale, épaisse, presque rectiligne et formée par le tronc encéphalique. La

paroi postérieure, ou toit, est coudée; elle envoie un diverticule angulaire dans

le cervelet et elle est constituée dans sa partie supérieure par le cervelet, dans

sa partie inférieure, par la toile choroïdienne (Tch) et les plexus choroïdes transver-

saux (Plcht) du quatrième ventricule.

Cervelet. - Cette coupe rend bien compte du développement extrême que

prend la substance grise du cervelet, de la profondeur des sillons qui séparent

les différents lobes du -ermis, etde l'exiguïté remarquable delasubstance blanche,

qui affecte la figure si caractéristique de l'arbre de vie du lobe médian.

Considéré dans son ensemble, le vermis se présente sous l'aspect d'une roue

ou d'un disque dont le secteur antéro-inférieur, absent, est occupé par le diver-

ticule angulaire du to ventricule. La substance blanche centrale (Sbc), ou

moyeu de cette roue, représente le point de concentration vers lequel conver-

gent soit directement, soit indirectement les axes des différents lobes du vermis.

Elle occupe une situation excentrique, et ainsi s'explique l'inégale longueur des

axes principaux du vermis et la fusion des axes de la région postérieure du vermis

en une branche commune, la branche horizontale de l'arbre de vie médian (bh).

La substance blanche centrale (Sbc) se réduit à une petite masse ovoïde

ou irrégulièrement trapézoïde, située au-dessus du toit du quatrième ventricule,

et dont la face inférieure est tapissée à sa partie antérieure par l'épendyme du

toit du quatrième ventricule. De la substance blanche centrale du vermis (Sbc)

se détachent, à la manière des rayons d'une roue, deux branches principales et

quatre branches de volume, de longueur et d'importance moindres, qui s'irra-

dient dans les différents lobes du vermis.

Les deux branches principales de l'arbre de vie du lobe médian, portent le nom

de branche verticale (bv) et de branche horizontale (bh), et semblent n'être que

des branches de bifurcation de la subslance blanche centrale (Sbc) qui porte

encore de ce fait le nom de tronc commun de l'arbre de vie médian.

La branche verticale : (bv), remarquable par son épaisseur et sa brièveté, se

détache de la partie supérieure du noyau blanc central et se porte obliquement

en haut et en arrière; elle est destinée au culmen et mesure 8 millimètres de haut

sur 1 à 2 millimètres de large. Vers son extrémité supérieure, renflée en massue,

- convergent les axes plusieurs fois ramifiés des 3 à 4 lobules secondaires de la

face supérieure du culmen; sur ses faces antérieure et postérieure légèrement

festonnées et irrégulières, s'implantent les axes des lames et lobules du culmen

qui bordent les sillons post-central (spo) et transverse antérieur (sta).

La branche horizontale (bh) est séparée de la branche verticale par le sillon

transverse antérieur (sta) elles nombreux lobules qui tapissent les deux lèvres de

ce profond sillon. Elle se détache de la partie postérieure du noyau blanc central,

se porte horizontalement en arrière vers le bourgeon terminal (Bt) dont

l'axe la prolonge en arrière. Lisse, rectiligne et d'égale largeur dans toute son

étendue, elle mesure lao à 16 et 18 millimètres de longueur sur 1 il 1 et demi

millimètre de large. Son extrémité postérieure légèrement renflée reçoit : 1° le

court axe commun aux 2 ou 3 lobules de la face supérieure du déclive; 20 le court

axe du bourgeon terminal (Bt); 3° l'axe plus long du tubercule valvulaire (Tub.

valv.). Sur sa face supérieure s'implantent les axes des nombreux lames et

lobules profonds qui tapissent la lèvre postérieure du sillon transverse antérieur

(sta). Sa face inférieure reçoit les axes grêles et courts des lames et lobules plus

590 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 408. - L'arbre de vie du vermis, la formation réticulée, les noyaux de Goll et de

Burdach, le hile de l'olive bulbaire et l'étage antérieur du pont. Coupe sagittale

médiane SI du vermis passant par la ligne de repère SI de la fig. 407. (Méthode de

Weigert-Pal.) 2/1 grandeur nature.

vie, branche horizontale de l'arbre de vie du vermis ? bv, branche verticale de l'arbre

de vie du vermis. Bt, bourgeon terminal. ça, cordon antérieur. - Cp, cordon postérieur

de la moelle. - fai, fibres arciformes internes du bulbe. Ilp, faisceau longitudinal posté-

rieur. - V CI3, noyau du cordon de Hurdach. NCG, noyau du cordon de Goll.- Vci, noyau

central inférieur. - Nft, noyau du funiculus teres. - Noi, noyau juxta-olivaire interne. -

Ni-1, noyau réticulé. - -Vvit, noyau de l'hypoglosse. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. -

Plclel, plexus choroides transversaux du quatrième ventricule. - l'y, pyramide antérieure

du bulbe. - .rez, décussation pyramidale. - Rii, ruban de Reit. - Sbc, substance blanche

centrale du vermis. - se/, grand sillon circonférentiel du cervelet. - Sgc, Srlc', Spic",

substance grise centrale du tronc encéphalique et de la partie supérieure de la moelle. - spo,

sillon postcentral. - spop, sillon postpyramidal. p,p, sillon prép-rail-iidal. - Sli,

formation réticulée. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - sta, sillon transverse anté-

rieur. - Slrc, stratum complexum pontis. - Strp, stratum pi-OI'LilidLiiii. - Slrs, stratum

superficiale. StmVI/I, stries acoustiques. Tch, toile choroïdienne. VP, voie pédoncu-

laire. - VV, valvule de Vieussens. - V,, quatrième ventricule. - fV,, son diverticule

angulaire. - IXd, faisceau solitaire ou racine descendante du nerf glossopharyngien.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 591

ou moins sessiles qui tapissent la lèvre supérieure du sillon ]Jost-pYI'amidal

(spop). Elle reçoit en outre, au voisinage de son implantation sur la substance

blanche centrale, l'axe long, grêle et mince de la pyramide du vermis dirigé obli-

quement en haut et en avant.

Des quatre branches de moindre dimension qui se détachent directement de

la substance blanche centrale, deux sont supérieures et deux inférieures. Les

premières se portent dans le lobe central et dans la lingula, les autres dans la

luette elle nodule. La branche ou l'axe du lobe central, présente à peu près la

même épaisseur que la branche horizontale de l'arbre de vie médian et se porte

obliquement en haut et en avant. Le plus souvent, elle s'implante sur l'angle

supéro-antérieur du noyau blanc central du vermis ; plus rarement, elle se

détache de la branche verticale de l'arbre de vie médian, et le lobe central ne

représente dans ce cas qu'un des lobules du monticule.

L'axe de la lingula se détache de la partie antéro-supérieure du noyau blanc

central, et présente un trajet coudé; il se dirige d'abord horizontalement en

avant, puis obliquement en haut et en avant, et finalement verticalement en haut :

son troisième segment est d'autant plus long que le sommet de la lingula est

plus indépendant et mieux développé. La face supérieure de l'axe de la lingula

est seule recouverte par l'écorce cérébelleuse, sa face inférieure intra-ventricu-

laire est tapissée par l'épendyme ventriculaire et concourt à former le versant

supérieur du toit du quatrième ventricule.

L'axe de la luette, plus grêle que l'axe de la pyramide, se détache de la face

inférieure du noyau blanc central, au voisinage de l'embouchure de la branche

horizontale de l'arbre de vie médian. Après un trajet d'un centimètre environ,

oblique en bas et un peu en arrière, il se divise et se subdivise dichotomiquement

et s'irradie dans les lobules superficiels de la luelte, concourant ainsi à former

une grande partie du vermis inférieur.

L'axe du nodule est le plus court, le plus mince et le plus efûlé des axes

principaux de l'arbre de vie du lobe médian. Il se déta che de la face inférieure

du noyau blanc central, en un point diamétralement opposé au point d'insertion

de la branche verticale de l'arbre de vie médian, se porte obliquement en bas et

en avant, et s'irradie dans le nodule.

Au voisinage de la substance blanche centrale, l'écorce cérébelleuse de la

face supérieure du nodule est recouverte dans une petite partie de son étendue,

par l'épendyme ventriculaire qui se réfléchit du versant supérieur sur le versant

inférieur du toit du quatrième ventricule (Fig. 347, p. 476) et présente une sorte

de crête, sur laquelle s'implante la mince couche épithéliale qui tapisse les

plexus choroïdes transversaux (Plcht) et la toile choroïdienne (Tch) du quatrième

ventricule (V4).

Au-dessous de la luette, on voit sur cette coupe la section des lames et

lamelles de l'amygdale.

Le tronc encéphalique de la coupe S 1 (Fig. 408) étant sectionné à

droite de la ligne médiane, nous ferons précéder sa description de l'élude de

la coupe sagittale médiane S bis (Fig. 409).

Le quatrième ventricule présente sur cette coupe SI bis la même forme

que sur la coupe SI. La substance grise centrale (Sgc) qui tapisse le plancher

est seulement plus mince, la coupe correspond en effet à la section du sillon

592 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

longitudinal médian et du raphé. En bas, au voisinage de la partie inférieure,

fermée du bulbe, elle s'épaissit, puis se continue avec la substance grise cen-

trale de la moelle épinière, sépa-

rant ainsi le bulbe en deux par-

ties : l'une postérieure, formée par

le noijau de Goll (NCG) terminé

par une extrémité effilée, et par

le cordon postérieur (Cp) de la

moelle épinière; l'autre, anté-

rieure, comprenant lapyramide an-

1(,'jieui,e (Py) du bulbe,lacalolle (SB.)

et la décussation pyramidale (xPy).

Cette coupe permet de consta-

ter très nettement la division du

tronc encéphalique en étage anté-

rieur, et en étage poslérieur ou ca-

lolle. Une incision profonde, le trou

borgne inférieur ou bulbo-protubé-

rantiel (tb), sépare complètement

l'ÉTAGE antérieur en deux parties;

la partie supérieure ou prolubé-

ranlielle, très épaisse, contient la

surface de section des innom-

brables fascicules transversaux de

la protubérance (Strs, Strp) ; en-

tourés d'une gangue cle substance

grise; ils se groupent en colonnes

verticales denses et serrées, sépa-

rées les unes des autres par des

traînées verticales de substance

grise, les noyaux pontiques (Np),

dans lesquels apparaissent sur les

coupes suivantes les fibres lon-

gitudinales de la voie pédoncu-

laire.

Laparlie inférieure ou bulbaire

de l'étage antérieur, est mince et

étroite et se réduit à la pyramide

antérieure du bulbe; elle présente

la section longitudinale des fasci-

cules volumineux, lâches et enche-

vêtrés, du faisceau ]JYl'all11daL (Py)

surmonté du noyau arqué (Narc)

qui limile le trou borgne bulbo-

protubérantiel (tb). A la partie in-

férieure de la coupe, en arrière

de la pyramide, on trouve la section transversale de gros fascicules enchevêtrés

qui appartiennent à la décussation des faisceaux pyramidaux (xPy).

L'étage postérieur ou calotte est fusiforme et atteint sa plus grande largeur

ric. 400. - Les fibres du raphé, les stries

acoustiques et le noyau du cordon de Goll.

Coupe sagittale médiane SI bis du tronc

encéphalique, passant par la ligne de repère

SI bis de la fig. 407. 2/1 grandeur nature.

Méthode de Weigert-Pal.

Cp, cordons postérieurs.- j'ai, fibres arciformes

internes formant l'entre-croisement piniforme

ou sensitif du butbe. .F<</, faisceau longitudinal

dorsal. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. ? fibres du laphé s'étendant dans l'étage an-

térieur de la protubérance. - iVct,c, noyau arqué.

- NCG, noyau du cordon de Goll.- Np, noyaux

pontiques. - Nxn, noyau de l'hypoglosse. 7 ?

faisceau pyramidal. - : rI'y, entre-croisement

pyramidal au niveau du collet du bulbe. -xpin,

entre-croisement piniforme ou sensitif du bulbe.

zur, fibres sagittales du raphe. Syc, substance

grise centrale. - SIi, formation réticulée. -

Slra VIII, stries acoustiques. - Strs, Strp. cou-

ches superficielle et profonde de l'étage anté

rieur du pont. - lG, trou borgne inférieur ou

bulbo-protubérantiel.

ETUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 59 : 3 3

immédiatement au-dessous du trou borgne bulbo-protubérantiel. Dans la région

protubérantielle, elle est formée par les fibres sagittales du mphé (1') qui s'étendent

d'arrière en avant, de la substance grise centrale jusque dans la profondeur de

l'étage antérieur de la protubérance (comparer avec coupes horizontales

H2 à H7 et Cl à C4, Fig. 424 à 435). Les libres sagittales du raphé sont dis-

posées en couches si denses, qu'elles permettent à peine d'apercevoir la.section

des fines fibres transversales de l'entre-croisement du corps trapézoïde. Au-des-

sous du ,trou borgne, les fibres sagittales appartiennent aux stries acoustiques

(comparer avec la coupe horizontale H9, Fig. 439) et se groupent en épais

fascicules fortement colorés par la laque hématoxylinique, séparés les uns des

autres par des traînées sagittales de substance grise en continuité directe avec

le noyau arqué des pyramides, et désignées quelquefois sous le nom de noyau

du raphé. La calotle bulbaire contient déjà la section des fibres longitudinales

les plus internes de la formation réticulée : en avant, adossée à la pyramide, se

trouve la couche iiiterolivai7-e (SR) ; en arrière, adossée à la substance grise

centrale, le faisceau longitudinal postérieur (Flp); fusionnés en bas, ces deux

groupes de fibres de la formation réticulée blanche divergent en haut et l'on

voit apparaître dans leurs interstices les fibres sagittales du raphé bulbaire (r).

Les faisceaux obliques qui sillonnent la calotte et la substance grise centrale

au-dessus de l'entre-croisement pyramidal (xPy), appartiennent à Ventre-croise-

ment piniforme (xpin) et aux fibres arciformes internes (t'ai) du bulbe.

Sur la coupe S 1 (Fig. 408), la division du tronc encéphalique en région anté-

rieure et région postérieure est encore plus nette. Dans les traînées verticales de

substance grise de la coupe précédente S 1 bis, ont apparu les fascicules longitu-

dinaux de la voie pédonculaire (VP), qui ici, sur la coupe S 1, se continuent direc-

tement avec le faisceau pyramidal du bulbe et segmententles fibres transversales

de l'étage antérieur de la protubérance en trois couches : l'une, antérieure, le

stratum sitpe ? ,ficiale pontis (Strs), mince et d'épaisseur égale; l'autre, postérieure,

le stratum profundum (Strp), adossée à la calotte et remarquablement épaisse; la

troisième, intermédiaire, le stratum complexum (Strc), comprenant la voie ]Jédon-

culaire (VP).

Les fascicules longitudinaux de la formation réticulée (SR) sectionnés très obli-

quement, occupent toute la hauteur de la calotle et s'étendent directement de la

région protubérantielle à la région bulbaire. Ils forment en s'enchevêtrant un

réseau à mailles allongées très serrées, qui a valu à cette formation son nom de

réticulée. Un noyau gris allongé, le noyau central inférieur (Nci), sépare dans la

région protubérantielle le ruban de Rcil médian (fim) adossé au stratum profun-

dum (Strp), du faisceau longitudinal postérieur (Flp) adjacent à la substance grise

centrale du quatrième ventricule (Sgc). Les petits amas irréguliers de substance

grise situés à la limite supérieure de la coupe, au-dessus du noyau central

inférieur, appartiennent [au noyau réticulé (Nrt).

Dans le bulbe, le faisceau longitudinal postérieur (Flp) peut être suivi jusque

.dans le cordon antérieur (Ca) de la moelle ; il sépare, à la limite inférieure de la

coupe, la pyramide antérieure (Py) du faisceau pyramidal entre-croisé (xPy), facile

à reconnaître grâce à ses gros fascicules sectionnés transversalement et entourés

.de fibres longues plus ou moins onduleuses.

La couche inler-olivaire de la coupe précédente, renferme immédiatement en

arrière de la pyramide antérieure le noyau juxta-olivaire interne (Noi), longue

traînée de substance grise qui atteint en bas le collet du bulbe, et l'olive bulbaire

tome Il. 38

594 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

(Oi), qui se présente sous l'aspect de quatre à cinq amas cylindriques légèrement

courbes correspondant à la section des dentelures avoisinant le hile de l'olive.

La substance grise centrale (Sgc) du quatrième ventricule est plus épaisse que

sur la coupe précédente; elle présente, échelonnés de haut en bas, le petit

noyau du funiculus teres (Nfl), la section transversale des stries acoustiques

(Stra VIII), le noyau de l'hypoglosse (N xii), puis elle s'épaissit, contient la sec-

tion du faisceau solitaire ou racine descendante du nerf glosso-pharyngien (IXd),

et se continue avec la substance grise centrale de la partie fermée du bulbe

(Sgc') et de la moelle épinière (Sgc").

Dans la partie postérieure et inférieure du bulbe, on aperçoit la section des

noyaux du cordon postérieur : le noyau du cordon de Burdach (NCB) adossé à

la substance grise, et duquel se détachent un grand nombre de fibres arciformes

(fai), le noyau du cordon de Goll (NCG), avec son extrémité effilée, entouré par

les fibres du cordon postérieur de la moelle (Cp).

Le noyau du cordon de Goll est en réalité plus long qu'il ne le paraît sur la

coupe SI (Fig. 408); il descend jusqu'au collet du bulbe (Coupe SI bis,

Fig. 409, voy. aussi Fig. 4 ? 6) ; sa brièveté tient à ce que la coupe SI sectionne

ce noyau en dedans de son grand axe. -.

Coupe S 2 (Fig. 410). Très voisine de la précédente, cette coupe

passe par le noyau du toit (Nt) et le nodule, rase le bord interne du pédon-

cule cérébelleux supérieur (Pcs) et Intéresse, dans le tronc encéphalique,

la partie fermée de l'olive bulbaire (Oi), le noyau du nerf moteur oculaire

exte1'lle (NVI), et le faisceau solitaire ou racine sensitive descendante du

nerf glosso-pharyngien (IXd).

Cervelet. - La figure si caractéristique de l'arbre de vie du vermis de la

coupe précédente (S 1, Fig. 408) se modifie très rapidement dès qu'on s'éloigne

un peu du plan médian du vermis. Toutefois, sur les coupes très rapprochées

de ce plan, telles que la coupe S 2, sur laquelle le nodule se trouve encore inté-

ressé, les modifications sont avant tout quantitatives ; elles consistent en un

simple épaississement de la substance blanche centrale du vermis (Sbc) et de toutes

ses branches, et dans l'apparition dans son épaisseur d'un amas ganglionnaire

arrondi, assez régulièrement ovalaire, qui déprime légèrement le toit du qua-

trième ventricule, et constitue le noyau du toit (Nt) de Stilling.

L'augmentation de volume de la substance blanche centrale, dans ses dimen-

sions verticales et surtout dans ses dimensions sagittales, s'effectue aux dépens

des brandies horizontale (bh) et verticale (bv) de l'arbre de vie, qui se raccour-

cissent et s'épaississent à mesure que la substance blanche centrale s'agrandit.

L'extrémité postérieure de cette substance est épaisse et renflée; elle reçoit, de

haut en bas, et à égale distance l'un de l'autre : 1° la branche horizontale de

l'arbre de vie médian ; 2° l'axe de la pyramide ; 3° l'axe de la luette.

La branche horizontale de l'arbre de vie (bh) ne diffère de celle de la coupe

précédente que par son extrémité postérieure renflée et coudée, qui reçoit comme

précédemment les axes du déclive, du bourgeon terminal (Bt) et du tubercule val-

vulaire. L'axe de la pyramide ne constitue plus, comme sur la coupe précédente,

une ramification de la branche horizontale de l'arbre de vie, mais une véritable

branche principale qui se détache directement de la substance blanche centrale.

L'axe de la luelle s'est raccourci; il se réduit à sa branche de bifurcation posté-

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 595

rieure et il la base de sa branche de bifurcation antérieure; celle-ci est intéressée

tangentiellement au niveau du point où son écorce grise se réfléchit de la face

inférieure sur la face externe de la luette; ainsi s'expliquent les dimensions rela-

tivement considérables qu'elle présente sur celle coupe.

L'axe du nodule s'est raccourci et épaissi, mais conserve sa direction oblique

en haut et en arrière. L'axe de la lingula a doublé de volume, et contient déjà

FiG. 410. - L'arbre de vie du vermis, le noyau du toit. L'olive bulbaire. La calotte et

l'étage antérieur du tronc encéphalique. - Coupe sagittale S du vermis passant

par la ligne de repère S2 delaFig. 407. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

131, le bourgeon terminal. ble, branche horizontale de l'arbre de vie médian. - bru, bran-

che verticale de l'arbre de vie médian. - CI, cordon latéral. - Cp, cordon postérieur. ' 1

cEp, crête épendymaire tapissant l'écorce du nodule. - fai, fibres arciformes internes ou

interréliculéesdu bulbe. Fl'oa, FPom, Pl'op, fibres protubérantielles antérieures, moyenne»

et postérieures. NCI3, noyau du cordon de Burdach. - Nit, noyau latéral du bulbe. - Noe,

Noi, noyaux juxta-olivaires externe et interne. - ni, noyau du funiculus teres. Nt, noyau

du toit. - NVI, noyau du nerf moteur oculaire externe. - l'cs, pédoncule cérébelleux supé-

rieur. - Plcht, plexus choroïdes transversaux du quatrième ventricule. l'y, pyramide anté-

rieure. - Rm, ruban de Iteil médian. SGc, substance blanche centrale. scf, grand sillon

circonférentiel de Vicq d'Azyr. - Sge, substance grise centrale. - SgR, substance gélati-

neuse de Hoiando. siV, sillon inférieur de Vicq d'Azyr. ssF, sillon supérieur de vice

d'Azyr. - SR, formation réticulée. - sta, sillon transverse antérieur. - VP, voie pédon-

culaire. - fll diverticule angulaire du quatrième ventricule. - Ils, racine descendante

du glosso-pharyngien ou faisceau solitaire.

59fi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

quelques fibres du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Quant aux lobes des

faces supérieure et postérieure du vermis : lobes central, culmen, déclive, bout-

geon terminal, tubercule valvulaire, ils présentent, a leur épaisseur près, la même

disposition que sur la coupe sagittale médiane S 1 (Fig. 408).

La coupe S 2 intéresse déjà l'écorce des hémisphères cérébelleux. A la parlie

postérieure et inférieure du vermis se trouvent les premières lamelles du lobe

grêle, et les lamelles plus nombreuses du lobe semi-lunaire inférieur, sectionnées

tangentiellement, et dont quelques-unes se continuent déjà directement avec

celles du tubercule valvulaire.

A la partie antérieure et inférieure du vermis, on trouve l'amygdale sous forme

d'un lobe allongé, indépendant, qui refoule la luette en arrière, le nodule en haut,

et s'insinue entre ces lobes et le bulbe rachidien, dont la sépare la toile choroï-

dienne inférieure du quatrième ventricule. Toutes les lamelles de I'fnHyy<A(/6 se

trouvent sectionnées tangentiellement et parallèlement à leur direction.

Tronc encéphalique. Étage ANTÉRIEUR. - Les connexions de la voie pé-

donculaire (VP) avec le faisceau pyramidal (Py) sont excessivement intimes,

d'épais fascicules s'étendant directement de la région protubérantielle à la région

bulbaire; les trois couches, superficielle, intermédiaire et profonde de l'étage

antérieur de la protubérance, sont aussi manifestes que sur la coupe précédente

S 1 (Fig. 408), et contiennent la surface de section des innombrables faisceaux

protubérantiels transversaux antérieurs, postérieurs et moyens (FPoa, FPop,

FPom).

Calotte. - La caractéristique de cette coupe est l'apparition, en arrière de la

pyramide antérieure, de l'olive bulbaire ou inférieure (Oi) sous l'aspect d'une lame

grise festonnée entourant une cavité close de toutes paris : les festons et dente-

lures sont particulièrement nombreux et profonds le long de sa paroi posté-

rieure. L'olive bulbaire est séparée de la pyramide bulbaire par une traînée de

substance grise qui appartient en haut aux noyaux rétro-pyramidaux, en bas au

noyau juxta-olivaire interne (Noi); elle est longée en arrière par le noyau juxta-

olivaire externe (Noe) qui la sépare des fascicules longitudinaux de la formation

réticulée (SR). Le ruban de Reil médian (Rm) n'est intéressé que dans la partie pro-

tubérantielle de son trajet et se place immédiatement en arrière de l'étage anté-

rieur de la protubérance. Le reste de la formation réticulée est surtout constitué

par la formation réticulée grise, et dans la région protubérantielle par le faisceau

central de la calotte dont la fusion avec le ruban de Reil médian (Rm) et les

connexions avec l'extrémité supérieure de l'olive bulbaire (Oi), sont très mani-

festes.

Dans la substance grise centrale du plancher du 4e ventricule se trouvent les

grêles fascicules faiblement colorés du faisceau longitudinal dorsal (Fld), et le

noyau d'origine du nerf moteur oculaire externe (Nw).

Dans la partie inférieure, fermée du bulbe, la formation réticulée est croisée

par de nombreuses fibres arciformes internes ou interréticulées (fai) qui se détachent

de la base d'insertion du noyau de Burdach (\CB). Les fascicules longitudinaux

fortement colorés par l'hématoxyline que l'on trouve dans cette région, appar-

tiennent au faisceau solitaire ou racine sensitive descendante [du 1W'f glosso-plta1'yn-

gien (IXd). L'amas gris allongé de la partie inférieure de la coupe, compris entre le

cordon postérieur (Cp) et le cordon latéral (CI) de la moelle, appartient à la substance

gélatineuse de Rolando (SgR). La substance grise diffuse, située au-dessous de

Biblictbique des Internes

en r/^ecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 597

FIG. 411. - L'arbre de v ie des parties latérales du vermis, la face externe du noyau

du toit, la valvule de Tarin, le nid d'hirondelle, le pédoncule cérébelleux supérieur à

sa pénétration dans le cervelet. - Les étages antérieur et postérieur du tronc encé-

phalique, l'olive bulbaire, le noyau du facial, le noyau de Deiters et la substance

gélatineuse de Rolando. - Coupe sagittale S 3 du vermis, passant par la ligne de

repère S 3 de la Fig. 407. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

BI, bourgeon terminal. - ble, branche horizontale de l'arbre de vie médian. - bv, branche

verticale de l'arbre de vie médian. - Eca, grand entre-croisement commissural du cervelet.

- Fcc, faisceau central de la calotte. - NCB, noyau du cordon de Burdach. - ND, noyau

de Deiters. - Nt, noyau du toit. A ? noyau du facial. - Oi, olive inférieure ou bulbaire.

- l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - Py, faisceau pyramidal. - Rna, ruban de Reil

médian. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - Sage, substance grise centrale. -

SgR, substance gélatineuse de Rolando. - SR, formation réticulée. - SRg, formation réti-

culée grise du bulbe. - siV, sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - ssV,, sillon supérieur de Vicq

d'Azyr. - spo, sillon post-central. - sta, sillon transverse antérieur. - Strs, Strc, Slip,

couches transversales antérieure, moyenne et postérieure de l'étage antérieur du pont.-Tv,

tubercule valvulaire. - If, voie pédonculaire. - VT, valvule de Tarin. - rsel, grosse racine

sensitive descendante du trijumeau. - 17,, quatrième ventricule. - I'l, nerf moteur ocu-

laire externe. - Vlllv, racine descendante de la branche vestibulaire de l'acoustique le

long du noyau de Deiters.

598 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

l'olive bulbaire, représente les noyaux latéraux du bulbe ou les noyaux des cor-

dons latéraux (Nlt).

Coupe S3 (Fig. 411). La coupe S 3 passe par lesparties latérales

du vermis, sectionne la partie externe du noyau du toit (Nt), la valvule de

Tarin (VT), le nid d'hirondelle et le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs);

elle intéresse dans le tronc encéphalique le noyau du nerf facial (Nvu) et

le noyau de Deiters (NL».

Cervelet. - La transformation de l'arbre de vie du vermis est beaucoup plus

marquée que sur la coupe précédente (S 2, Fig. 410). La substance blanche cen-

trale s'est épaissie dans le sens sagittal et dans le sens vertical; elle se développe

en arrière aux dépens des bases d'implantation de la branche horizontale de l'arbre

de vie (bh), de l'axe de la pyramide et de l'axe de la luette, et se continue direc-

tement en avant avec le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes), formant avec lui

une masse irrégulièrement quadrilatérale située au-dessus du quatrième ven-

tricule Cette masse contient trois à quatre îlots ganglionnaires allongés dans

le sens sagittal et dont le postérieur s'insinue dans la base d'implantation de la

branche horizontale de l'arbre de vie du vermis. Ils appartiennent à la partie

externe du noyau du toit (Nt), plus accidentée et moins nettement circonscrite

que la partie interne.

Des parties supérieure et postérieure de la substance blanche centrale se

détachent les différents axes du vermis, reconnaissables à leur direction et leur

configuration générales, mais qui ont triplé et quadruplé de volume, à l'excep-

tion des axes de la lingula et du nodule.

La lingula se réduit à son frein, mince lamelle cérébelleuse qui recouvre la

base du pédoncule cérébelleux supérieur (Pes) et envoie un grêle et court axe dans

la substance blanche sous-jacente.

Le nodule n'est plus représenté que par une mince lamelle qui tapisse le

sillon post-nodulaire et correspond à la partie postéro-externe de ce lobule; la

substance blanche tapissée par l'épendyme ventriculaire se prolonge en avant

dans la valvule de Tarin (VT), de la même façon que la substance blanche de

la lingula se continuait, sur la coupe S 1 (Fig. 408), avec la valvule de Vieussens,

mais elle décrit, sur cette coupe S 3 et sur les coupes immédiatement adja-

centes, un crochet avant de se continuer avec la valvule de Tarin.

Les axes du lobe central, du culmen, de la pyramide, à part leur augmentation

de volume, sont peu modifiés; il en est de même de la brandie horizontale (bh)

de l'arbre de vie médian dont l'extrémité postérieure, renflée et coudée, reçoit,

comme sur les coupes précédentes, les axes du déclive, du bourgeon terminal (Bt)

et du tubercule valvulaire (Tv). L'axe de la luette s'est par contre considérablement

modifié et se réduit à un axe épais, court, non ramifié, légèrement festonné

sur ses bords et tapissé par des lamelles cérébelleuses, courtes, sessiles et peu

saillantes.

Les parties hémisphériques sont représentées dans cette coupe :

1° Par le lobe semi-lunaire supérieur, réduit à une lamelle qui coiffe l'extrémité

postérieure du bourgeon ternzinal ·(BL) et à un petit îlot indépendant d'écorce

cérébelleuse;

2° Par le lobe semi-lunaire inférieur, en connexion étroite avec le tubercule

valvulaire et dont le développement est déjà considérable;

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 99

3° Par le lobe grêle, dont les lamelles sectionnées parallèlement a leur direc-

tion entourent l'extrémité inférieure de la pyramide du vermis;

4° Par l'amygdale enfin, dont le développement est considérable et qui forme

un lobule ovoïde indépendant, compris entre le bulbe rachidien en avant, la

pyramide et la luette en arrière, et dont l'extrémité supérieure se loge dans le nid

d'hirondelle, formé sur cette coupe par la valvule de Tarin (VT) et l'extrémité

postérieure du nodule. Le quatrième ventricule (V.j s'enfonce jusqu'au-dessous

des îlots du noyau du toit (Nt) et atteint sur cette coupe et la suivante (coupe S 4,

Fig. 412) sa plus grande profondeur. Il est fermé en bas et en arrière par la toile

choroïdienne inférieure et les plexus choroïdes du quatrième ventricule, qui s'in-

sèrent sur le bord antérieur de la valvule de Tarin (VT) et sur la crête épen-

dymaire du bulbe.

Tronc encéphalique. Étage antérieur. - La coupe intéresse la pyramide

antérieure du bulbe le long de son bord externe : aussi le faisceau pYl'amidal(Py)

ne forme-t-il qu'un mince faisceau qui se continue en haut avec la voie pédoncu-

laire (VP).

La gangue de substance grise de l'étage antérieur de la protubérance est plus

abondante que sur la coupe précédente, surtout dans le stratum profundum

(Strp), et sépare nettement les faisceaux de fibres transversales. Dans le stratum

superficiale (Strs), la substance grise n'affleure plus, comme sur la coupe S 2 2

(Fig. 410), la surface de la protubérance, mais en est séparée par une couche

très dense et compacte de fibres transversales qui forment le revêtement du

pont de Varole.

L'olive bulbaire (Oi) se présente avec les mêmes caractères que sur la

coupe S 2; elle est seulement plus petite. Une capsule de fibres enchevêtrées,

fortement colorées par la laque hématoxylinique, l'entoure; de la partie supé-

rieure se détache le faisceau central de la calotte (Fcc).

La calotte renferme, au voisinage du sillon bulbo-protubérantiel, le noyau

moteur bilobé du nerf facial (Nvin). Les fibres longitudinales de la formation réti-

culée (SR) sont encore denses et serrées au-dessus du noyau, tandis qu'elles

sont plus clairsemées dans la région bulbaire où la formation réticulée grise (SRg)

se trouve intéressée. Elle est sillonnée dans toute sa hauteur bulbaire par les

fibres arciformes sectionnées très obliquement. Les supérieures, plus colorées

par l'hématoxyline, appartiennent déjà au système des fibres arciformes céré-

bello-olivaires ; les inférieures, plus grêles, se détachent d'une haute colonne de

substance grise, le noyau de Deiters (ND), à laquelle fait suite en bas le noyau de

Burdach (NCB).

La colonne de substance grise comprise entre la formation réticulée grise

(SRg) et le noyau de Deiters (ND),correspond à la section longitudinale de la

substance gélatineuse de Rolando (SgR), noyau de terminaison de la grosse racine

sensitive descendante du trijumeau. Cette racine (Vsd) se trouve du reste sectionnée

il la périphérie inférieure du bulbe, et l'on voit s'en détacher de longs fascicules

de fibres qui peuvent être suivis jusqu'au-dessous du noyau du facial.

G00 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

COUPES INTÉRESSANT LA RÉGION DE TRANSITION DU CERVELET

ET LES PARTIES LATÉRALES DU TRONC ENCÉPHALIQUE

(Coupes S4 et S5, Fig. 412 et 4L3)

Les trois coupes S 1, S 2 etS 3 que nous venons d'étudier, intéressent le

vermis c'est-à-dire le lobe médian du cervelet. Les deux coupes S 4 et S 5

qui vont suivre, appartiennent L Ù l' élroile régio1/. de transition entre le vermis

' et les hémisphères, située immédiatement en dehors du sillon longitudinal

médian et qui comprend le nid d'hirondelle, les noyaux accessoires de

l'olive cérébelleuse et le trajet intracérébelleux du pédoncule cérébelleux

supérieur.

La substance blanche du vermis s'accroît rapidement dans cette région

et subit des modifications importantes, qui transforment peu à peu l'arbre

de vie médian (coupe SI, Fig. 408) en arbre de vie des lobes latéraux

du cervelet (coupe S9, Fig. 417). L'accroissement se fait aux dépens des

différentes branches de l'arbre de vie médian el aux dépens de la substance

blanche centrale, qui reçoit les pédoncules cérébelleux supérieur, inférieur

et moyen, et contient dans son épaisseur des amas ganglionnaires qui sont :

dans le vermis, les noyaux du toit, dans la région de transition, les noyaux

accessoires cle l'olive cérébelleuse, à savoir le noyau sphérique ou globule

et le noyau du bouchon ou embole, dans la région des hémisphères enfin,

la volumineuse olive cérébelleuse.

Les transformations subies par les branches de l'arbre de vie médian

dans la région de transition et dans la région des hémisphères cérébelleux

sont les suivantes :

1° La branche verticale (bv) de l'arbre de vie médian s'épaissit, s'élargit

et se raccourcit dans la région de transition (coupes S 3 et S4, Fig. 412.

et 413), puis s'étale dans la région des hémisphères (coupes S 6 et S 7,

Fig. 414, 415) et finit par disparaître complètement (coupes S 8 et S9,

Fig. 416 et 417) en se fusionnant avec la substance blanche centrale des

hémisphères. Il en résulte que les lobules du culmen qui bordent les

faces antérieure el postérieure ainsi que l'extrémité supérieure de la

branche verticale de l'arbre de vie médian (coupe S 1, Fig.408), s'étalent

dans la région des hémisphères sur une très large base d'implantation,

qui correspond à toute la moitié antérieure de la face supérieure de la

substance blanche centrale des hémisphères (coupes S 8 et S 9, Fig. 416

et 417). Les sillons interlobulaires augmentent de profondeur en passant

du vermis dans les hémisphères, tandis que le profond sillon transverse

antérieur (sta) diminue, et ne se distingue guère des premiers par sa pro-

fondeur dans la région des hémisphères (comparer entre elles les coupes

SI, S3, S4, S5, S6 et S 7, Fig. 408, et 411 à 415).

2° La branche horizontale (bh) de l'arbre de vie médian subit des modifi-

cations tout aussi importantes. Dans toute la région du vermis, elle est

remarquable par sa longueur, sa minceur et son extrémité postérieure

ÉTUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCEPHALE. 601

trifurquée (Coupes SI, S 2, S 3, Fig. 408, 410, 411), qui envoie ses

branches dans le déclive, le bourgeon terminal et le tubercule valvulaire.

Elle perd rapidement ses caractères dans la région de transition, où elle

s'épaissit un peu et se raccourcit surtout considérablement (Coupes S 4 et

S 5), puis elle disparaît complètement dans la région des hémisphères en

fusionnant avec la subslance blanche centrale (Coupes S6 et S 7). Il en

résulte que la parlie hémisphérique du lobe du déclive (lobe quadrilatère pos-

térieur), du bourgeon terminal (lobe semi-lunaire supérieur), et du tubercule

valvulaire (lobe semi-lunaire inférieur), s'implantent d'avant en arrière

sur une ligne oblique (comparer les coupes S4 et S 5, Fig. 112 et 413,

avec les coupes S 6 et S 7, Fig. 414 et 415) qui fait suite à la ligne

d'implantation de la partie hémisphérique du lobe du culmen (lobe quadri-

latère antérieur).

3° Pour les autres branches de l'arbre de vie médian, les transforma-

tions sont moins radicales et consistent en général en un simple épaissis-

sement et raccourcissement de la branche.

L'axe de la lingula diminue rapidement, n'atteint guère la moitié

externe de la région de transition; la lingula se réduit ainsi à une simple

lamelle sessile, adhérente au pédoncule cérébelleux supérieur (Lig',

Coupe S4, Fig. 412).

L'axe du lobe central s'épaissil et se raccourcit, semble n'être, dans la

région de transition, qu'une ramification de la branche verticale (bv)

modifiée (coupe S4, Fig. 412), puis reprend son indépendance dans la

région hémisphérique en s'implantant en avant des lobules du culmen

(Coupe S5, Fig. 413).

L'axe de lapyramide se comporte de même (Coupe S 4), puis se fusionne

avec l'axe de la luette (cUv) (Coupe S 5, Fig. 413) en un moignon informe

qui présente deux crêtes ou saillies, dont la supérieure reçoit l'insertion

de l'axe de l'amygdale, l'inférieure l'axe du lobe digastrique (Coupe S 6,

Fig. 414). Ce dernier, long, grêle et mince dans la région de transition,

c'est-à-dire dans toute la région correspondant au nid d'hirondelle, se

raccourcit et s'épaissit rapidement dans la région des hémisphères, et

s'implante par une base distincte de celle de l'amygdale sur la substance

blanche centrale des hémisphères (Coupe S 7, Fi-. 415).

Quantàl'<M'e du nodule, il diminue rapidement et n'atteint pas la région

de transition, où il se continue avec la valvule de Tarin (VT) (Coupes S 3,

S4, S5, S 6, Fig. 411 à 414).

Entre la pyramide et le tubercule valvulaire apparaît dans la région

de transition un lobe hémisphérique, le lobe grêle, qui n'a pas son équi-

valent dans le vermis. L'axe de la moitié postérieure du lobe grêle s'insère

de bonne heure sur l'axe du tubercule valvulaire (Coupe S4, Fig. 412),

tandis que la moitié antérieure du lobe grêle représente, dans toute la région

de transition, un petit lobule séparé, sans connexion aucune avec la sub-

stance blanche centrale et qu'un profond sillon sépare de la moitié pos-

térieure de ce même lobe. L'écorce cérébelleuse qui tapisse ce profond sillon

602 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

du globe grêle (slg, coupes S 5 et S 6, Fig. 413 et 4'l4) sépare, dans toute

la région de transition, l'axe commun au tubercule valvulaire et à la

partie postérieure du lobe grêle, de l'axe commun à la pyramide et à la

luette, et imprime à la substance blanche centrale une apparence accidentée

tout à fait spéciale et caractéristique de la région de transition.

Sur les confins de la région de transition et de la région hémisphé-

rique (coupe S7, Fig. 415), l'axe de la moitié postérieure du lobe grêle

s'implante sur la face inférieure de la substance blanche centrale, dont les

dimensions ont considérablement augmenté; le sillon du lobe grêle (slg)

diminue de profondeur et l'implantation des axes des lobes de la face

inférieure des hémisphères (lobe semi-lunaire inférieur, moitié pnslé1'ieure

et moitié antérieure du lobe grêle, lobe digastrique, amygdale) s'effectue

bientôt sur une ligne assez régulière à légère convexité supérieure

(Coupes S 8 et S 9, Fig. 416 et 417), ligne sur laquelle s'insèrent en avant

les lobules du flocculus.

Quant à la subslance blanche centrale, elle s'accroit du centre à la péri-

phérie. Dans la région du vermis, l'accroissement est assez régulier et

s'effectue aux dépens des six branches de l'arbre de vie médian, qui se

raccourcissent à mesure que la substance blanche centrale grandit. Dans la

région de transition (Coupes S 4, S 5, S 6, Fig. 412 à 414), la substance

blanche centrale augmente subitement : 1° par l'apport considérable des

fibres fournies par les pédoncules cérébelleux supérieur et inférieur,

2° aux dépens des axes de tous les lobes de la face supérieure du cervelet.

Les lobes de la face inférieure du cervelet ne fournissent par contre

qu'un contingent très faible, ce qui tient indubitablement dans cette région

à la présence du nid d'hirondelle et à la profondeur du sillon du lobe grêle.

Dès que la région des hémisphères est intéressée, dès que le nid d'hi-

rondelle a disparu, les lobes de la face inférieure du cervelet envoient à

la substance blanche des hémisphères un important contingent de fibres,

et sur les coupes qui passent immédiatement en dehors du nid d'hiron-

delle(Coupe S 8, Fig. 416), la substance blanche centrale des hémisphères

présente déjà sa forme ovalaire caractéristique, qu'elle doit, en outre, à

l'apport, considérable des fibres fournies par le pédoncule cérébelleux

moyen.

Coupes S4etS5 (Fig. 412 et 413.) Ces coupes appartienent la

région de transition du cervelet. La coupe S4 intéresse le noyau sphé-

rique (Ngl) et sectionne le tronc encéphalique en dehors de la pyramide

bulbaire, au voisinage du bord exleme de l'olive bulbaire (Oi). La coupe

85 passe par le noyau du bouchon (Nem) et le corps restiforme (Crst).

Cervelet. - Par l'aspect de la branche verticale de l'arbre de vie (bv) et la

présence de l'axe de la pyramide, les coupes S4 et S5 (Fig. -4t2 et 413) rap-

pellent, jusqu'à un certain point, l'arbre de vie du vermis, mais elles s'en

éloignent complètement par la transformation subie par la branche horizontale

(bh) de l'arbre de vie médian et par l'apparition, dans la substance blanche

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBEINCÉPHALE. 603

Fic. 412. - L'arbre de vie de la région de transition entre le vermis et les hémi-

sphères cérébelleux, le noyau sphérique, le pédoncule cérébelleux supérieur et sa

pénétration dans le cervelet, la valvule de Tarin, le nid d'hirondelle. - Les parties

latérales du tronc encéphalique. Coupe sagittale S 4, de la région de transition,

entre le vermis et les hémisphères cérébelleux (région du nid d'hirondelle) passant par

la ligne de repère S4 de la Fig. 407. 2/1 grandeur nature. Méthode de Weigert-Pal.

bh, branche horizontale de l'arbre de vie médian. - bv, branche verticale de l'arbre de

vie médian. - Eca, grand entre-croisement commissural antérieur du vermis. - fcb, fibres

arciformes cérébelto-olivaires. - : feue, faisceau central de la calotte. fc</, faisceau céré-

belleux direct. Fl'oa, FPom, FPop, fibres protubérantielles antérieures, moyennes et posté-

rieures de l'étage antérieur du pont. - fsme, fibres semi-circulaires externes du cervelet. -

Lig, freins de la lingula. - N13, noyau de Bechterew. ND, noyau de Deiters. - Nui, noyau

sphérique ou globule. - J\',11, noyau de Monakow ou noyau externe de Burdach. - A')'7J",

noyau du facial. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. Pes, pédoncule cérébelleux supérieur.

- Rm, ruban de Reil médian. sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - SgR, sub-

stance gélatineuse de Rolando. - siV, sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - ssV, sillon supérieur

de Vicq d'Azyr. - spop, sillon post-pyramidal. - spr, sillon précentral. - sta, sillon trans-

verse antérieur. - SR, formation réticulée. - cUv, crête de la luette. - l'il, voie pédon-

culaire. - VT, -valvule de Tarin. - V,, quatrième ventricule. - VII, fibres radiculaires du

nerf facial.

604 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

centrale, des noyaux accessoires de l'olive cérébelleuse à savoir : le noyau sphé-

rique ou globule (Ngl), et le bouchon ou embole (Nem).

La branche verticale (bv) de l'arbre de vie s'épaissit et s'élargit considé-

rablement, surtout à sa base d'implantation sur la substance blanche centrale

(coupe S 4, Fig. 412). Sur les coupes plus externes (coupe S 5, Fig. 413), elle se

racourcit en s'épaississant et constitue une sorte de monticule, qui se fusionne

insensiblement sur les coupes S 6 et S 7 (Fig. 414 et 415), avec la substance

blanche centrale des hémisphères.

Les sillons interlobulaires du culmen, en passant sur les hémisphères,

deviennent ainsi d'autant plus profonds que la branche verticale de l'arbre de vie

(bv) diminue de hauteur, et égalent bientôt en profondeur les sillons interlobaires

du lobe supérieur des hémisphères. L'axe du lobe central ne s'implante plus direc-

tement sur la substance blanche centrale, mais sur la brandie verticale (bv) de

l'arbre de vie et semble n'être qu'un des lobules du lobe quadrilatère antérieur

(Coupe S 5, Fig. tl3).

La branche horizontale (bh) de de vie a subi de profondes modifications;

elle s'est épaissie et raccourcie, et se raccourcit d'autant plus que la substance

blanche centrale des hémisphères augmente dans le sens antéro-postérieur. Son

extrémité postérieure se prolonge dans le lobe semi-lunaire inférieur en décrivant

une courbe à concavité inférieure.

L'axe du lobe semi-lunaire supérieur (qui n'est que la continuation de celui du

bourgeon terminal) et l'axe du déclive ne se détachent plus d'un point commun

avec l'axe du lobe semi-lunaire inférieur, mais s'implantent à une certaine dis-

tance l'un de l'autre sur la face supérieure de la branche horizontale ainsi modi-

fiée. Cette branche représente donc, en réalité, une branche richement ramifiée,

destinée au lobe postérieur et à la partie postérieure du lobe supérieur du cer-

velet ; elle s'épanouit dans le lobe semi-lunaire inférieur, reçoit les axes du lobe

semi-lunaire supérieur et du lobe du déclive (quadrilatère postérieur), et donne

naissance aux axes du lobe grêle.

En avant de cette branche horizontale modifiée de l'arbre de vie du vermis,

se trouve encore, comme dernier vestige de l'arbre de vie du vermis, l'axe de la

pyramide, large et épais, peu ramifié, qui s'insère sur la substance blanche cen-

trale au voisinage du noyau sphérique (Ngl). En avant de l'axe de la pyramide,

dont la face antérieure est incomplètement tapissée par l'écorce cérébelleuse, on

trouve sur ces deux coupes S4 et S5 (Fig. 412 et 413), un court moignon dé-

pourvu d'écorce cérébelleuse à son sommet, qui correspond à l'aile de la luette

(c Uv), et que l'on voit se continuer sur la coupe S 6 (Fig. 414) avec un des axes

de l'amygdale. Quant à l'axe de la pyramide, son sommet se porte en bas et en

avant, s'effile et se rapproche de l'axe du lobe digastrique auquel il s'unit sur la

coupe S 6 (Fig. 414).

L'amygdale forme ici encore (coupes S4 et S5) un îlot indépendant, plus petit

que sur les coupes précédentes (S3 et S2, Fig. 411 et 410) compris entre le nid

d'hirondelle (nh) et le lobe digastrique.

La substance blanche considérablement élargie se continue directement en

avant avec le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs); sa face inférieure, tapissée

par l'épendyme ventriculaire, est^séparée de l'amygdale par le diverticule angu-

laire du quatrième ventricule (VJ et la valvule de Tarin (VT). Sur ces deux

coupes le nid d'hirondelle (nh) est, en effet, exclusivement formé par la valvule

de Tarin.

ETUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. Goy

Dans la substance blanche centrale, on trouve, au-dessus du nid d'hirondelle

(nh), deux amas ganglionnaires irrégulièrement arrondis, les noyaux accessoires de

l'olive cérébelleuse. Le globule ou noyau sphérique (Ngl) existe seul sur la

coupe S 4 (Fig. 4 12); il se présente sous l'aspect d'une masse arrondie et bos-

selée, située à la base d'implantation de l'axe de la pyramide et qui envoie

en haut et en avant un long et étroit pédicule au bouchon. La coupe S5

(Fig. 413) intéresse les deux noyaux accessoires de l'olive cérébelleuse : le glo-

bule (Ngl) et le bouchon (Nem). Le noyau sphérique (Ngl) n'est plus arrondi comme

sur la coupe précédente, mais formé de quatre à cinq petits amas sphériques

ou allongés, soudés entre eux par une de leurs faces. Le pédicule qui les relie

au bouchon (Nm) est plus court, plus épais que sur la coupe précédente, mais

ses connexions avec le bouchon (Nem) sont très évidentes.

Le bouchon (Nem) (coupe S5, Fig. 413) se présente sous l'aspect d'un amas

ganglionnaire piriforme, allongé dans le sens sagittal, à contours lisses, non bos-

selés, et ces caractères le distinguent nettement du globule (Ngl) et de l'olive

cérébelleuse (Oc), quelle que soit la direction imprimée aux coupes. L'embole

(Nem) situé en avant et au-dessus du noyau sphérique (Ngl) est recouvert par

les fibres semi-circulaires externes (fsme) du cervelet et recouvre la partie posté-

rieure du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), ainsi que les fibres senzi-circu-

laires internes (fsmi, coupe S 5, Fig. 413).

TRONC ENCÉPHALIQUE.-Les coupes S4 et S5 passent en dehors de

la pyramide par la fossette latérale du bulbe, de telle sorte que 1' étage antérieur

du tronc encéphalique n'est représenté que par sa partie protubérantielle. Les

fibres dela couche superficielle du pont sont encore plus denses, plus compactes que

sur la coupe précédente ; quelques fibres commencent déjà à s'infléchir et à être

sectionnées parallèlement à leur axe (coupe S 5, Fig. 413); elles appartiennent

déjà aux fibres (Voyez Coupes horizontales, séries H et C, Fig. 424 à 431) qui

limitent les noyaux pontiques en dehors, et forment le pédoncule cérébelleux

moyen. Les fascicules du stratum profundum (FPop) sont de même plus denses

que sur les coupes précédentes. Le stratum complexum (FPom) contient encore

quelques fascicules longitudinaux de la voie pédonculaire (VP) qui n'atteignent

pas la périphérie inférieure de l'étage antérieur de la protubérance, et sont

entourés par la substance grise du pont.

Dans la calotte protubérantielle de la coupe S4, (Fig. 412) on trouve, en

arrière de l'étage antérieur, la section des fibres longitudinales du ruban de Reil

médian (Rm) etcellede la formation réticulée (SR), limitées en arrière par les fibres

parallèles fortement colorées par l'hématoxyline du volumineux pédoncule céré-

bulleux supérieur (Pcs) que l'on voit se porter en bas et en arrière, pénétrer dans

la masse blanche du cervelet et former la paroi supérieure du quatrième ventri-

cule. Dans l'angle ouvert formé par ce pédoncule et la formation réticulée (SR)

se trouve un amas gris irrégulier, riche en fibres à myéline et qui représente

la partie supérieure du noyau de Deiters, désignée encore sous le nom de noyau

de Bechterew (NB). Les courts fascicules transversaux qui traversent la partie

inférieure de la calotte protubérantielle appartiennent aux fibres radiculaires

du nerf moteur oculaire externe (VIe paire); le noyau gris situé dans le fond de

la fossette sus-olivaire du bulbe est le noyau du nerf facial (NVII).

Dans la calotte bulbaire, on trouve en arrière du noyau du facial la section

partielle de la substance gélatineuse de Rolando (SgR). Les fibres longitudinales

G06

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

qui la bordent en arrière et en bas appartiennent en partie à la grosse racine sensi z

live descendante du nerf trijumeau, mais en grande partie aussi au corps juxta ? esti-

forme dont la substance grise ou noyau de Deiters (ND) borde en avant la cavité du

quatrième ventricule (V,J. Les fibres transversales qui sillonnent la calotte

FiG. 413. - L'arbre de vie de la région de transition du cervelet, le nid d'hirondelle,

les noyaux accessoires de l'olive cérébelleuse, les pédoncules cérébelleux supérieur

et inférieur, les noyaux moteur et sensitif du trijumeau et la grosse racine sensitive

descendante du trijumeau. - Coupe sagittale S 5 de la région de transition passant

par la ligne de repère S 5 de la fig. 401. 2/1 grandeur nature. Méthode de Weigert-Pal.

bh, la branche horizontale de l'arbre de vie médian. - FPoa, FPop, les fibres transver-

sales antérieures et postérieures de l'étage antérieur de la protubérance. - fsme, fsmi, les

fibres semi-circulaires externes et internes du cervelet. - Sem, noyau emboliforme ou

bouchon. - \' ! Il, noyau sphérique ou globule. - a/e, nid d'hirondelle. - ! 'ci, pédoncule

cérébelleux inférieur. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - scf, grand sillon circon-

férentiel de Vicq d'Azyr. Sgl ! , substance gélatineuse de Rolando. - si Il, sillon inférieur

de Vicq d'Azyr. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'.\zyr. - slg, sillon du lobe grêle. - spop,

sillon post-pyramidal. - sta, sillon transverse antérieur. - cUv, crête de la luette. - "1',

voie pédonculaire. - VT, valvule de Tarin. - Va, quatrième ventricule. - NI"1 ? 1, noyau mo-

teur du trijumeau. - l'n, nerf masticateur. - Vsd, grosse racine sensitive descendante du

trijumeau.

Bibliothèque des Internes

en K.odecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 607

bulbaire appartiennent au système des fibres arciformes internes cérébello-oli-

vaires qui se détachent du corps restiforme; le noyau gris de la partie inférieure

de la coupe est le noyau de Monakow situé dans la partie supérieure des

cordons postérieurs, aux confins du corps restiforme. La coupe intéresse enfin

la partie externe de l'olive bulbaire (Oi), entourée d'une épaisse capsule de libres;

le faisceau triangulaire situé en arrière et au-dessous de l'olive et qui atteint

la périphérie inférieure de la coupe est le faisceau cérébelleux direct (Fcd).

Nous nous contentons d'indiquer ici toutes ces formations, quitte à y revenir

à propos des coupes horizontales qui sont infiniment plus favorables à leur étude.

Coupe S5 (Fig. 413). Cette coupe est intéressante parce qu'elle sectionne

dans une partie de son trajet la grosse racine sensitive descendante du trijumeau,

(Vsd) qui se présente sous l'aspect d'un faisceau compact de fibres, situé en

avant du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) et qui aborde en haut un petit amas

de substance grise représentant la partie supérieure de la substance gélatineuse de

Rolando (SgR), désignée encore sous le nom de noyau sensitif du trijumeau; au-

dessus et en arrière du noyau sensitif est le noyau moteur du trijumeau (NVm).

L'étage antérieur de la protubérance est sectionné aux confins du pédoncule

cérébelleux moyen. Dans la partie supérieure de la coupe, on trouve encore

quelques fascicules longitudinaux de la voie pédonculaire (VP).

COUPES INTÉRESSANT LES HÉMISPHÈRES CÉRÉBELLEUX

(Coupes S 6, S 7, S 8, S 9, Fig. 414 il 417)

Coupes S6 et S7 (Fig. il et 415.) - Si les coupes S4 et S5

(Fig. 112 et 413) montrent le mode d'émergence du pédoncule cérébelleux

supérieur (Pcs) de la substance blanche centrale du cervelet, au-dessus

du quatrième ventricule, les coupes S 6 et S 7 (Fig. il et 415), mon-

trent la façon dont le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) se continue

avec les fibres semi-circulaires externes (fsme) du cervelet. Ces coupes

intéressent en effet le hile et la partie interne de l'olive cérébelleuse et

appartiennent par conséquent aux hémisphères cérébelleux. La coupe

S 6 (Fig. 414) passe par le noyau moteur du trijumeau (NVm), le hile

de l'olive cérébelleuse (Oc) et le noyau du bouchon (Nem) ; elle sectionne

le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci), la partie externe de la valvule

de Tarin (VT) et le diverticule latéral du quatrième ventricule (l'IV.).

La coupe S 7 (Fig. li.15) située en dehors d'elle, passe par la partie

interne de l'olive cérébelleuse (Oc), en dehors du noyau moteur du triju-

meau, intéresse le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm), les lamelles du

flocculus (Floc), la partie antérieure du diverticule latéral du quatrième

ventricule (rlV4) et le noyau du nerf cochléaire (NVIIIc).

La substance blanche centrale des hémisphères ne présente pas encore l'am-

pleur qu'elle affectera sur les coupes suivantes (coupes S 8 et S 9) : elle est

encore allongée dans le sens sagittal, aplatie de haut en bas, et les axes des dif-

férents lobes sont encore de longueur fort inégale.

La branche verticale de l'arbre de vie médian, représentée sur la coupe S 5

(Fig. il 3) par un court et large monticule, a disparu et la partie hémisphérique

608

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fic. 414. - L'arbre de vie de la région de transition du cervelet, le pédicule d'inser-

tion latérale de l'amygdale, le nid d'hirondelle, la valvule de Tarin, le noyau du bou-

chon et l'olive cérébelleuse dans la région du hile de l'olive. Le pédoncule cérébelleux

inférieur et'le noyau moteur du trijumeau.- Coupe sagittale S 6, de la région de

transition, passant par la ligne de repère S 6 de la Fig. 407. Méthode de Weigert-

Pal. 2/1 grandeur nature.

Crst, corps restiforme. - FPoa, FPop, les fibres transversales antérieures et postérieures

de la protubérance. - fsme, fibres semi-circulaires externes du cervelet. - Rem, noyau

emboliforme ou bouchon et son pédicule d'insertion (oNem) au globule. - nh, nid d'hi-

rondelle. - Oc, olive cérébelleuse, sectionnée au niveau du hile de l'olive. - l'ci, pédon-

cule cérébelleux inférieur, sa continuation en arrière avec les fibres semi-circulaires

externes du cervelet et en bas avec le corps restiforme. - Pes(le), pédoncule cérébelleux

supérieur dans la région du hile de l'olive, les fibres les plus externes du pédoncule céré-

belleux supérieur dans son segment juxta-ventriculaire (l'cs) se trouvent sectionnées en

arrière des fibres transversales profondes de la protubérance. - cl'yc, crête de la pyra-

mide du vermis recevant l'insertion de l'axe du lobe digastrique. - l'leh V., plexus cho-

roïdes du quatrième ventricule. - 1'1 V" diverticule latéral du quatrième ventricule. - scr,

grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - sit', sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - ssV,

sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - slg, sillon du lobe grêle. - spop, sillon post-pyramidal.

- sta, sillon transverse antérieur. - cUv, crête de la luette et axe de l'amygdale. 1 ?

voie pédonculaire. - l'T, valvule de Tarin. - NI'm, noyau moteur du trijumeau.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

609

du lobe du culmen, c'est-à-dire le lobe quadrilatère antérieur, s'insère sur la sub-

stance blanche centrale par un large et épais pédicule; les sillons interlobu-

laires atteignent la substance blanche centrale et leur profondeur égale celle

du sillon transverse antérieur (sta). Le lobe quadrilatère postérieur, le lobe semi-

TOME II. 39

Fig. 415. - L'arbre de vie dans la région de transition du cervelet. Le pédicule d'inser-

tion de l'amygdale, le nid d'hirondelle, la valvule de Tarin, le diverticule latéral

du quatrième ventricule. L'olive cérébelleuse, son feutrage intra-ciliaire, le pédon-

cule cérébelleux inférieur et les fibres semi-circulaires externes du cervelet. -

Coupe sagittale S 7, de l'hémisphère cérébral au voisinage de la région de transi-

tion, passant parla ligne S 7 de la Fig. 407. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

fie, feutrage intra-ciliaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes du cervelet. - nh, nid

d'hirondelle. - Oc, olive cérébelleuse, sectionnée dans la région de son hile (hOc). - Ici,

pédoncule cérébelleux inférieur. - Pcnz, pédoncule cérébelleux moyen. - Pes, pédoncule,

cérébelleux supérieur. - PFloc, pédoncule du llocculus. - cPyc, crête .de la pyramide du

vermis. cUv, crête de la luette. - 1'11'" diverticule latéral du quatrième ventricule.

sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - si ? sillon inférieur de Vicq d'Azyr. -

ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - sla, sillon transverse antérieur. - V, trijumeau.

NVlllc, noyau de la branche cochléaire du nerf auditif.

610 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

lunaire inférieur s'étalent de même à leur base d'implantation, au sur et à me-

sure que la substance blanche centrale augmente d'épaisseur.

Les lobes de la face inférieure de l'hémisphère cérébelleux présentent seuls

certaines particularités. Le lobe semi-lunaire inférieur et la partie postérieure du

lobe grêle, s'implantent sur la partie postérieure de la substance blanche centrale

par un pédicule d'insertion commun, d'autant plus large et plus court que l'on

considère des coupes plus externes (coupes S6 et S 7, Fig. 414 et 415). La

partie antérieure du lobe grêle est encore sur la coupe S6 (Fig. 414) sans con-

nexion avec la substance blanche centrale; l'axe mince, long et grêle du lobe

digastrique se continue avec la crête de la pyramide (cPyc), ainsi que la coupe

S5 (Fig. 413) le faisait du reste prévoir; il décrit une courbe à concavité supé-

rieure et antérieure, est dépourvu d'écorce cérébelleuse dans la partie supé-

rieure de sa face antérieure, et loge dans sa concavité l'amygdale de plus en

plus réduite de volume, et dont la substance blanche s'implante en arrière sur

la crête de la luette (cUv).

Le nid d'lairondelle (nh) n'est plus exclusivement formé par la valvule de Tarin

(VT), mais bien par la subslance blanche centrale recouverte par un feuillet pie-

mérien ; la valvule de Tarin est intéressée en effet au niveau de son bord externe.

Sur la coupe S7, (Fig. 415), elle fait place aux premières lamelles du flocculus

(Floc). Les coupes S 6 et S 7 7 intéressent en effet le mince et étroit canal qui

relie le diverticule angulaire ou tente, au diverticule latéral du 4e ventl'icule (l'IV 4).

Dans la substance blanche centrale on trouve encore, sur la coupe S 6

(Fig. 414\ le noyau emboliforme ou bouchon, plus volumineux que sur la coupe

S 5, Fig. 413), plus allongé dans le sens sagittal. Sa face supérieure, légèrement

excavée, reçoit un feston de l'olive cérébelleuse, et son bord postérieur est relié

à la partie postéro-interne de l'olive cérébelleuse par un mince pédicule qui

limite en arrière le hile de l'olive. L'olive cérébelleuse (Oc) est encore représentée

sur cette coupe par un petit méandre situé à la partie antérieure du nid d'hiron-

delle, au-dessus de la valvule de Tarin (VT) et du quatrième ventricule, en

arrière du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci).

La coupe S7 (Fig. 415) passe en dehors du bouchon et n'intéresse que

l'olive cérébelleuse (Oc). Celle-ci ne présente pas encore sa forme annulaire, mais

décrit une courbe à concavité inférieure, ouverte en bas, au niveau du hile de

l'olive) (hOc), et qui limite dans cette région le nid d'hirondelle (n1).En outre, l'olive

ne présente pas ces festons et dentelures si caractéristiques sur les coupes sui-

vantes (coupes S8 et S9, Fig. 416 et 417), mais apparaît sous forme de longs

boudins plus ou moins indépendants et allongés dans le sens sagittal. Les den-

telures de la partie postéro-inférieure de l'olive cérébelleuse sont en effet,

comme nous le verrons plus loin (coupe C 5, p. ti50), les plus longues et les

plus déliées et se trouvent ici sectionnées parallèlement à leur axe. - La courbe

décrite par l'olive cérébelleuse sépare nettement sur cette coupe le feutrage

intra-ciliaire (fie), formé en grande partie par le pédoncule cérébelleux supérieur,

des fibres semi-circulaires externes (fsme), situées en arrière et au-dessus de

l'olive. Celles-ci décrivent sur les deux coupes une courbe à concavité inférieure

et se continuent directement avec le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci).

Le tronc encéphalique n'est intéressé sur ces coupes que dans ses parties

externes, à sa limite avec le pédoncule cérébelleux moyen. Sur la coupe S 6,

(Fig. 414), on trouve encore une gangue de substance grise entaillant les fasci-

cules protubérantiels qui s'infléchissent de plus en plus et sont sectionnés pa-

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 611

rallèlement à leur axe; on trouve encore, au-dessus du coude du pédoncule céré-

belleux inférieur (Pci), le noyau moteur du trijumeau (Nvm), et on voit s'en

détacher de gros fascicules de fibres appartenant à la racine motrice ou nerf mas-

ticateur.

La coupe S 7 (Fig. 415) n'intéresse par contre que le pédoncule cérébelleux

moyen (Pcm) dont les connexions avec la substance blanche centrale deviennent

très manifestes sur les coupes suivantes S 8 et S 9.

Coupes S8 et S9 (Fig. 416 et 417). - Ces coupes intéressent

l'hémisphère cérébelleux et le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm). La

coupe S 8 (Fig. 416) passe par le pédoncule du flocculus (PFloc), la

coupe S 9 (Fig. 417) par l'émergence du nerf trijumeau (V).

La substance blanche centrale des hémisphères augmente de volume, surtout dans

sa partie inférieure et affecte la forme assez régulière d'une ovoïde oblique en

haut et en avant, qui se continue en avant avec le pédoncule cérébelleux moyen

(Pcm).

Sur sa face supérieure, assez régulièrement convexe, s'implantent radiai-

remcnt les axes des lobes quadrilatères antérieur et postérieur et du lobe semi-

lunaire supérieur, séparés par des sillons interlobaires et interlobulaires, de pro-

fondeur sensiblement égale.

Le sillon supérieur de Vicq zizi.;< ? (ssV) et le grand sillon circonférentiel du

même auteur (scf), qui limitent le lobe semi-lunaire supérieur en haut et en bas,

se distinguent seuls par leur plus grande profondeur des autres sillons interlo-

baires.

Sur la coupe S 8 (Fig. 416), le lobe semi-lunaire inférieur et la parlie posté-

1'icul'e du lobe grêle présentent encore une grosse branche d'insertion commune;

sur la coupe S 9 (Fig. 417) l'insertion de ces deux lobes se fait - grâce à l'ac-

croissement de la substance blanche centrale - par deux bases d'implantation

distinctes.

Ainsi se trouve donc constitué l'arbre de vie du lobe latéral du cervelet, carac-

térisé par la disposition régulièrement radiée des axes des différents lobes et

lobules autour d'une substance blanche centrale de forme ovalaire et de dimen-

sion relativement considérable. Le nid d'hÏ1'ondellle a complètement disparu et

on trouve à sa place la partie inférieure de la substance blanche centrale, consi-

dérablement augmentée de volume et tapissée par les derniers vestiges de l'écorce

amygdalienne.

Le flocculus, très net sur ces deux coupes, forme un lobule irrégulier, réduit

sur la coupe S 8 (Fig. 4.16) à 7 ou 8 lamelles sessiles, ou plus ou moins longues,

implantées il la face inférieure du pédoncule du flocculus (PFloc). Celui-ci appa-

rait sous forme d'un faisceau volumineux fortement coloré par l'hématoxyline,

direction sagittale, situé au-dessous de la protubérance et du pédoncule CI'1'IJ-

belleux 7 ? io ! /en (Pcm) en avant de l'olive cérébelleuse (Oc); sa face antérieure, dé-

pourvue d'écorce cérébelleuse est intra-diverticulaire, et sert de limite posté-

rieure au diverticule latéral du quatrième ventricule (l'IV 4); sur la coupe S9,

(Fig. il 7), le pédoncule du flocculus est plus réduit de volume et se confond avec

le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm); le diverticule latéral (rlV4) forme une

petite pochette close de toutes parts et contenant des plexus choroïdes ; le floc-

culus s'est accru et se présente sous l'aspect de trois, quatre ou cinq lobules

612

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

d'autant plus volumineux qu'ils sont plus antérieurs, et qui s'implantent direc-

tement sur le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm). -

Sur ces deux coupes S 8 et S 9, l'olive cérébelleuse (Oc) forme une pochette

festonnée, close de toute part; elle circonscrit une masse blanche centrale, riche

r c. '>1 \), - L'arbre de vie des lobes latéraux ou de l'hémisphère cérébelleux, l'olive céré-

belleuse, les feutrages mira et extra-ciliaire, le feutrage sous-lobaire, les fibres semi-

circulaires externes du cervelet, le pédoncule cérébelleux moyen, le pédoncule des

ilocculus et le diverticule latéral du quatrième ventricule. - Coupe sagittale S 8

de l'hémisphère cérébelleux, passant parla ligne de repère 8 delà fiv. 407. 2/1 gran-

deur nature. Méthode de Weigert-Pal.

fec, feutrage extra-ciliaire. - fie, feutrage intra-ciliaire. - Floc, le flocculus, ses lobules

accessoires (Floc') et son pédoncule (l'Floc). - fsl, feutrage sous-lobaire. - Oc, olive céré-

belleuse. - Plein, pédoncule cérébelleux moyen. -1'11 ? diverticule latéral du quatrième ven-

tricule. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - sil-, sillon inférieur de Vicq

d'Azyr. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'.lzyr. - spo, sillon post-central. - spop, sillon

post-pyramidal. -sla, sillon transverse antérieur. - VIII, nerf auditif, concourant à former

la paroi antérieure du diverticule latéral du quatrième ventricule

ÉTUDE TOPOGR'APHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

613

en vaisseaux et en fibres entre-croisées dans tous les sens ; c'est le corps ou feu-

trage inlraciliaire (fie), le noyau blanc central de l'olive cérébelleuse. A la surface

extérieure de l'olive, on trouve une mince couche de fibres entre-croisées dans

tous les sens qui comblent tous les intervalles des dentelures et constituent la

toison ou le feutrage eX/1'aciliail'e (fec). La moitié supérieure de la toison, enfin,

est tapissée par une couche de fibres courbes à direction sagittale et qui appar-

FiG. 417. - L'arbre de vie du lobe latéral du cervelet, le flocculus, l'olive cérébelleuse,

' les feutrages intra-ciliaire, extra-ciliaire et sous-lobaire, les fibres semi-circulaires

externes du cervelet et le pédoncule cérébelleux moyen. - Coupe sagittale S9 de

l'hémisphère cérébelleux passant par la ligne de repère 9 de la fig. 407. 2/1 Gran-

deur nature. Méthode de Weigert-Pal.

fec, feutrage extra-ciliaire. - fie, feutrage intra-ciliaire. - fsl, feutrage sous-lobaire. -

fsme, fibres semi-circulaires externes du cervelet. - Oc, olive cérébelleuse. - 7'et)t, pédon-

cule cérébelleux moyen. - Plchl"4, plexus choroïdes du diverticule latéral (1'lV,) du qua-

trième ventricule. - sef, grand sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - siV, sillon inférieur

de Vico d'Azyr. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - slg, sillon du lobe grêle. - spo,

sillon post-central. - spop, sillon post-pyramidal. - sta, sillon transverse antérieur. -

1', nerf trijumeau. - 1-11, nerf facial.

614 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

tiennent à la couche des fibres semi-circulaires externe (fsme) du cervelet; - on

les voit s'irradier sur ces coupes dans le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm).

Tout le reste de la substance blanche centrale de l'hémisphère cérébelleux

est constitué par un feutrage de fibres entre-croisées dans tous les sens, qui

sépare les fibres différenciées (fibres semi-circulaires externes, toison) de la base

des lobes et lobules et qui est particulièrement épais à la face inférieure de

l'olive cérébelleuse.

C'est ce feutrage que nous avons désigné sous le nom de feutrage sous-lobaire

(fsl). Il est l'homologue de la masse blanche non différenciée du centre ovale

de l'hémisphère cérébral, et contient comme celle-ci des fibres d'association,

des fibres de projection et des fibres commissurales.

En résumé, il résulte de l'étude de cette série de coupes sagittales,

que la substance blanche centrale du cervelet présente un aspect spécial

et tout à fait caractéristique dans trois régions bien distinctes :

Dans la région du vermis, elle présente la figure caractéristique de

l'arbre de vie médian ;

Dans la région de transition que l'on peut encore désigner sous le nom

de région du nid d'hirondelle, elle est allongée dans le sens sagittal, s'ex-

cave à sa face inférieure et se continue en avant avec les pédoncules

cérébelleux supérieur et inférieur;

Dans la région des hémisphères, elle est plus ou moins régulièrement

ovoïde et se continue avec le pédoncule cérébelleux moyen.

COUPES HORIZONTALES

Les séries de coupes horizontales P, H et C, sont destinées à mon-

trer la manière dont les éléments constitutifs du pédoncule cérébral

abordent le rhombencéphale, les modifications qu'ils y subissent et les

éléments nouveaux qui s'y ajoutent.

Dans le tome 1, chap. III, p. 561 'à 662, nous avons assisté, par l'étude

de coupes sériées horizontales et horizontales obliques, à la formation du

pédoncule cérébral. Nous avons vu : 1° que la calotte procède du thalamus,

de la région sous-thalamique, des tubercules quadrijumeaux antérieur et

postérieur; 2° que la voie pédonculaire ou voie du pied du pédoncule

cérébral fait suite à la capsule interne et qu'elle ne contient que des

fibres de projection du manteau cérébral (T. II, p. 73).

Les quatre coupes P1, P2, P3, P4, (Fig. 419 à 422), sectionnent le

pédoncule cérébral presque parallèlement au plan du sillon pédonculo-

protubérantiel et sont par suite obliques en haut et en avant. (Voy. lignes

de repère, Fig. 431, p. 613.) Elles sont favorables à l'étude de l'entre-croi-

sement des pédoncules cérébelleux supérieurs, et de la commissure de

Wernekink qui en résulte, ainsi qu'il celle de la dissociation de la voie

pédonculaire par les fibres transversales de la protubérance.

Les coupes Hl à H 3 (Fig. 423 à 425) sont obliques en bas et en

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

612

avant, et sectionnent le tronc encéphalique dans la région protubéran-

tielle, perpendiculairement à son axe. (Voy. Fig. 418.)

Les coupes H 4 à H23 (Fig. 427 à 430 et Fig. 438 à 453) sont horizon-

tales, et partant un peu obliques, en particulier dans la région bulbaire,

par rapport au grand axe longitudinal du tronc encéphalique. (Voy. re-

pérage des coupes, Fig. 418) et leur plan de section est sensiblement pa-

rallèle au plan des coupes horizontales obliques du cerveau, N° lx à

N° 13x du T. I (Fig. 315 à 328).

Nous avons intercalé dans la série des coupes H qui montrent les

éléments constitutifs du tronc encéphalique et leurs rapports réciproques,

six coupes, Coupes C 1 C6 (Fig. 432 à 437) sectionnant à la fois le

tronc encéphalique et le cervelet, et destinées à montrer les connexions

du cervelet avec le tronc encéphalique.

Fig. 418. - Face latérale du tronc encéphalique avec lignes de repère indiquant le plan

des coupes horizontales de la série H (coupes Hl à H3 perpendiculaires au grand

axe de la protubérance, et coupes H4 à H23 obliques par rapport à l'axe longitu-

dinal du bulbe).

616 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

COUPES HORIZONTALES OBLIQUES INTÉRESSANT

LA RÉGION PÉDONCULO-PROTUBÉRANTIELLE

Coupes PI, P 2, P3, P4 (Fig. 419 à 422. (Voy. Fig. 431, p. 643

les plans de repérage de ces coupes.)

Ces quatre coupes obliques en haut et en avant sectionnent le trou

borgne supérieur, profonde dépression, située sur la ligne médiane entre

les pédoncules cérébraux et la protubérance, et dont la lèvre supérieure

est formée par le sommet de l'espace interpédonculaire, la lèvre infé-

rieure par les fibres transversales superficielles de la protubérance. En

arrière, ces coupes passent au-dessous des tubercules quadrijumeaux pos-

térieurs, intéressent le nerf pathétique (IV) à son émergence, ou section-

nent la partie supérieure de la valvule de Vieussens (VV). Toutes ces coupes

sectionnent donc obliquement le pied du pédoncule cérébral, et c'est ainsi

que s'explique la différence d'épaisseur considérable qu'il présente sur

ces coupes, (PI et P4, Fig. 419 et 420) lorsqu'on les compare avec

les coupes horizontales ou horizontales obliques du Tome Ier (Fig. 312

à 314, p. 622 à 631 et Fig. 323 à 328, p. 619 à 661).

Comme d'autre part, les fibres transversales supérieures de la protu-

bérance décrivent une courbe à convexité supérieure et atteignent sur la

ligne médiane un niveau plus élevé que sur les parties latérales, ces

fibres protubérantielles ne se trouvent intéressées qu'à la partie interne

de la coupe, la partie externe sectionnant le pied du pédoncule au-

dessus du sillon pédonculo-protubérantiel.

Coupe P 1, (Fig. 419). La plus élevée des quatre coupes : elle passe

au-dessus des fibres transversales de la protubérance, intéresse le pied du

pédoncule cérébral au voisinage de son bord inférieur et sectionne en ar-

rière le nerf pathétique à son émergence, et l'aqueduc de Sylvius (Aq) à

son embouchure dans le quatrième ventricule.

Pied du pédoncule cérébral. Les fibres du pied du pédoncule ou de la

voie pédonculaire (VP) sont sur cette coupe sectionnées très obliquement. Un

certain nombre de ses fascicules ne suivent pas la direction longitudinale de la

plupart des fibres de la voie pédonculaire. mais s'infléchissent en arrière, devien-

nent horizontaux et se groupent à la face profonde du pied du pédoncule cérébral

en une couche de lâches fascicules, la couche dorsale du pied du pédoncule ou

stratum intermedium (Stri). Il n'existe pas sur cette série de coupes de pes lem-

niscits superficiel, mais le pes lemniscus JiI'ofond(PLp) est très développé et forme

un faisceau compact qui occupe la partie externe du pied et s'adosse au ruban

de Reil médian (Itm). II refoule le locus niger (Ln) en dedans, de sorte que cette

masse grise ne s'étend plus comme sur la coupe N° 13 x (Fig. 328, T. du

bord interne au bord externe du pied du pédoncule et ne sépare qu'incomplè-

tement l'étage inférieur de l'étage supérieur du pédoncule cérébral.

Biblàatqu des Internes

en ? ecine de la SalpêtTièt'e

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

617

La face libre de la voie pédonculaire est entourée par un petit fascicule hori-

zontal, le tænia pontis (Tpo), qui contourne le bord inférieur du pédoncule et

que l'on peut suivre, sur les coupes P2, P3, P4, (Fig. 420, 421, zu ? ), jus-

qu'au delà du sillon latéral de l'isthme de l'encéphale.

Calotte pédonculaire. Les pédoncules cérébelleux supérieurs (Pes) occu-

pent la presque-totalité de la calotte pédonculaire; ils s'entre-croisent sur la

ligne médiane, puis se portent en dehors et en arrière, masquant en grande partie

les fibres longitudinales de la formation réticulée (SR).

La décussation de ces pédoncules se présente sous le même aspect que sur la

coupe N° 13x (Fig. 328, p. 661, T. Ier) : elle s'effectue par deux faisceaux de volumo

fort inégal. La plupart des fibres (xiPcs) s'entre-croisent en fascicules presque

FIG. 419. - Le pied du pédoncule cérébral, sa couche intermédiaire ou profonde, et le

pes lemniscus profond. La calotte pédonculaire, le ruban de Reil, la formation réti-

culée, l'entre-croisement des pédoncules cérébelleux supérieurs et l'entre-croisement t

des nerfs pathétiques. - Coupe P 1, coupe horizontale oblique en liaut et en avant

du pédoncule cérébral, au voisinage du sillon pédonculo-protubérantiel, passant par

la ligne PI de la Fig. 431, p. 043. Méthode de \Veiert-Pal, 3/1 grandeur nature.

Aq, aqueduc de Sylvius. - flip, faisceau longitudinal postérieur. - xF, entre-croisement

ventral de la calotte pédonculaire de Forel. - Gip, ganglion interpédonculaire. - Ln, locus

mger. - NI, noyau latéral de la calotte pédonculaire. - l'es, pédoncule cérébelleux supé-

rieur ; son petit entre-croisement supérieur (xsPcs); son grand entre-croisement inférieur

(xil'cs). - PLp, pes lemniscus profond. - Rnz, ruban de Reil médian. RI, ruban de Reil

latéral. - noyau du ruban de Reil latéral. SgAq, substance grise de l'aqueduc de

Sylvius. - SR, formation réticulée. - Slri, stratum intermedium. - Tpo, taenia pontis. -

l'l, petite racine motrice descendante du trijumeau. - VP, voie pédonculaire. - IV, nerf

pathétique; xl1', son entre-croisement en arrière de l'aqueduc de Sylvius.

618

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

parallèles sur toute l'étendue antéro-postérieurs du raphé, puis se portent en

dehors et en arrière en décrivant une courbe à concavité interne autour de la

substance grise centrale de l'aqueduc de Sylvius (SgAq). Un petit nombre (xsPcs)

se détache des parties antérieure et interne d'un des pédoncules cérébelleux

supérieurs, puis se porte d'avant en arrière de chaque côté du raphé, s'entre-

croise à angle droit immédiatement en avant du faisceau longitudinal postérieur

(Flp) et se continue avec les fibres les plus internes du pédoncule cérébelleux

supérieur du côté opposé. Ce petit entre-croisement n'existe qu'a la partie supé-

rieure et postérieure du pédoncule cérébelleux supérieur. Il peut être désigné

sous le nom d'entre-croisement supérieur (xsPcs), pour le distinguer du grand

entre-croisement principal ou inférieur (xiPcs) qui s'effectue sur une grande hau-

Fic. 420. - Le pied du pédoncule cérébral, la couche intermédiaire, le pes lemniscus

profond, la calotte pédonculaire, le ruban de Reil, la formation réticulée et l'entre-

croisement des pédoncules cérébelleux supérieurs.-Coupe P2, coupe horizontale

oblique en haut et en avant de la région pédonculo-protubérantielle, passant par la

ligne de repère P2 de la Fig. 431, p. 643. Méthode de Weigert-Pal, 3/1 grandeur nature.

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fl'oa, fibres protubérantielles antérieures appa-

raissant dans la région du trou borgne pédonculo-proLubérantiel. - Gih, ganglion inter

pédonculaire. - Le, locus cteruleus. NI, noyau latéral de la calotte protubérantielle. -

l'es, pédoncules cérébelleux supérieurs ; xil'cs, leur grand entre-croisement inférieur; xsPcs,

leur petit entre-croisement supérieur. - Plu, pes lemniscus profond. - RI, ruban de Reil

latéral. - Hm, ruban de Reil médian. SR, formation réticulée. - Slri, stratum interme-

dium. - Tpo, taenia pontis. - I'd, petite racine motrice descendante du trijumeau. VI',

voie pédonculaire. - li, quatrième ventricule. - Il, fibres radiculaires des nerfs pathé-

tiques. - xIV, leur entre-croisement au niveau de la valvule de Vieussens.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. fitJ

teur de la calotte pédonculo-protubérantielle. On ne sait encore rien ni sur l'ori-

gine, ni sur la terminaison, ni sur le trajet ultérieur des fibres du petit entre-

croisement supérieur dont l'existence est constante et que nous avons toujours

retrouvé sur nos séries de coupes.

La formation réticulée (SR) est en grande partie masquée sur cette coupe

par l'entre-croisement des fibres du pédoncule cérébelleux supérieur, elle

n'est représentée que par le faisceau longitudinal postérieur en arrière (Flp), le

ruban de Reil médian (Rm) et latéral (Rl) en dehors, et par une étroite lame de

substance grise, le noyau latéral (NI), qui sépare le ruban de Reil du bord con-

vexe du pédoncule cérébelleux supérieur du côté opposé.

Le ruban de Reil médian (Rm) apparaît comme une bande compacte de fibres

qui s'étend du raphé et du ganglion inter-pédonculaire (Gip) au sillon latéral de

l'isthme de l'encéphale; il s'adosse en avant au locus niger (Ln), au pes lemniscus

profond (PLp), et à la partie externe de la voie pédonculaire (VP), et se fusionne

en arrière avec les fascicules longitudinaux clairsemés du noyau latéral (NI).

En dehors, le ruban de Reil médian se continue avec le ruban de Reil latéral

(RI), petit faisceau à surface de section fusiforme qui contient dans son épais-

seur quelques amas gris appartenant aux noyaux du ruban de Reil latéral (NR1).

Le faisceau longitudinal postérieur (Flp) est piriforme et relié à celui du côté

opposé par de petits fascicules médians sectionnés obliquement. La languette mé-

diane si caractéristique, que la substance grise centrale de l'aqueduc (SgAq) envoie

entre les deux faisceaux longitudinaux postérieurs dans toute la région corres-

pondant aux noyaux d'origine du nerf de la troisième paire (T. fer, coupes

N° 9x à N° 12x, Fig. 324 à 327, p. 651 à 659), n'existe plus sur cette coupe et

les fascicules médians sont situés sur le même plan que le bord antérieur du

faisceau longitudinal postérieur. Cette coupe passe au-dessous du noyau de la

quatrième paire, aussi le bord postérieur de ce faisceau est-il lisse, non excavé;

il atteint en dehors la petite racine motrice descendante du trijumeau (Vd). La

paroi postérieure de l'aqueduc de Sylvius (Aq) est constituée par l'entre-croise-

ment des nerfs pathétiques (xIV) dont les fibres radiculaires sectionnées parallè-

lement à leur axe émergent en arrière du ruban de Reil latéral (RI).

Coupes P2, P3, P4 (Fig. 420, 421, 422). Les coupes P2, P3, P4,

situées de 10 en 10 coupes au-dessous de la précédente, intéressent la

partie supérieure de la valvule de Vieussens et les premières fibres traces-

versales de la protubérance qui s'enfoncent dans l'échancrure inter-pédon-

culaire.

Voie pédonculaire. - Les fascicules horizontaux et obliques de la voie

pédonculaire (VP), qui s'infléchissent en arrière et s'accolent au ruban de Reil

médian (Rm) en formant le système des fibres aberrantes de la voie pédonculaire,

sont ici plus nombreux encore que sur la coupe précédente. Ils se détachent de

toute l'étendue de la face profonde du pied dupédoncule (coupe P2), s'entourent

d'une gangue de substance grise qui appartient déjà aux noyaux pontiques, et

renforcent en partie le pes lemniscus profond (PLp) qui atteint, sur cette série de

coupes, des dimensions peu habituelles.

Sur les coupes suivantes, P3 et P4 (Fig. 421 et 422), l'échancrure inter-pé-

donculaire, et partant le trou borgne supérieur, est comblée par les fibres trains-

versales de la protubérance qui s'entre-croisent sous des angles plus ou moins

z620

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

obtus, sillonnent la substance grise de la protubérance (SgPo), dissocient les fas-

cicules de la face profonde du pied du pédoncule et adossent au ruban de Reil

médian (Rm) les fascicules aberrants de la voie pédonculaire.

La dissociation de la voie pédonculaire commence sa partie interne et pro-

fonde et s'effectue par les fibres transversales profondes du pont (FPop). La couche

des fibres transversales superficielles (FPoa) est ici encore très réduite et recouvre

à peine, sur la coupe P4 (Fig. 422), la moitié interne de la face superficielle du

pied du pédoncule. Les fibres transversales profondes atteignent par contre

presque le sillon latéral de l'isthme et dissocient la voie pédonculaire (VP) en

couches transversales, superposées d'arrière en avant.

FiG. 421. - Pied du pédoncule cérébral en particulier dissociation des fibres du stra-

tum intermedium et du pes lemniscus profond, par les fibres transversales du

pont et leur adossement au ruban de Reil médian; la calotte pédonculaire, la com-

missure de Wernekink, le ruban de Reil, le faisceau central de la calotte et le noyau

central supérieur. - Coupe P 3, coupe horizontale oblique en haut et en avant de la

région pédonculo-protubérantielle, passant par la ligne de repère P3 de la Fig. 431,

p. G43. Méthode de Weigert-Pal, 3/1 grandeur nature.

Fcc, faisceau central de la calotte. Flp, faisceau longitudinal postérieur.- FPoa, fibres

protubérantielles antérieures. - FPop, fibres protubérantielles postérieures. - Gip, ganglion

interpédonculaire. - Le, locus coeruleus. Ncs, noyau central supérieur. - NI, noyau

latéral de la calotte pédonculaire. - Nui, noyau de la troisième paire. - Pes, pédoncule

cérébelleux supérieur; xiPcs, son grand entre-croisement inférieur. - RI, ruban de Reil

latéral. -Iim, ruban de Reil médian; les fascicules arrondis qu'il contient appartiennent aux

fibres aberrantes de la voie pédonculaire. - Sge, substance grise centrale. SgPo, substance

grise de l'étage antérieur de la protubérance. - SR, formation réticulée. - Tpo, toenia pontis.

- l'd, petite racine motrice descendante du trijumeau.- 171>, la voie pédonculaire, ses fibres

horizontales et les fascicules dissociés de sa couche profonde. - VV, valvule de Vieussens.

- 114, quatrième ventricule.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHO\II3E1'C1 : 1'IIALG. 621

Calotte pédonculaire. La décussation des pédoncules cérébelleux supé-

rieurs (Pcs) occupe encore sur la coupe P2 (Fig. 420) toute l'étendue sagittale

du raphé, mais un très grand nombre de fibres croisées se concentrent en

dehors et en arrière du quatrième ventricule en un volumineux faisceau falci-

forme, subdivisé par de nombreuses cloisons névrogliques. Très denses, dans

les régions antérieures de la calotte, au voisinage du ruban de Reil médian

(Rm), les fibres du pédoncule cérébelleux supérieur (Pes) sont plus clairsemées-

le long de son bord concave, ce qui permet de distinguer très nettement les-

fibres longitudinales de la formation réticulée (SR).

FiG. 422. - La dissociation des fibres du pied du pédoncule cérébral par les fibres

transversales profondes du pont. La calotte pédonculaire, la commissure de Wer-

nekink, le noyau central supérieur, les faisceaux compacts de la formation réti-

culée : faisceau longitudinal postérieur, faisceau central de la calotte, ruban de Reil

avec les fascicules arrondis, aberrants de la voie pédonculaire. -Coupe P4, coupe

horizontale oblique en haut et en avant de la région pédonculo-protubérantielle, pas-

sant par la ligne P4 de la Fig. 431, p. Gr3. Méthode de Weigerl-Pal, 3/1 grandeur nature.

Face, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FPoa,

FPop, fibres transversales* antérieures et postérieures de la protubérance. - Le, locus

ca'ruleus. Arcs, noyau central supérieur. - Pes, pédoncule cérébelleux supérieur et com-

missure en fer à cheval de Wernekink. - Rl, ruban de Ileil latéral. - Rm, ruban de Iteil

médian. - Sgl'o, substance grise antérieure de la protubérance. - SR, formation réticulée.

- 1'po, toenia'pontis. Vd, petite racine motrice descendante du trijumeau. - 1717, valvule

de Vieussens. \VK, quatrième ventricule.

622 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sur les coupes P3 (Fig.421)P4(Fig. 422), la décussation des pédoncules céré-

belleux supérieurs (xiPcs) n'occupe que la partie antérieure du raphé et les deux

pédoncules forment dans leur ensemble une sorte de fer à cheval, la commissure

de Wernekink, dans la concavité de laquelle apparaît : en dedans, de chaque

côté du raphé, le noyau central supérieur (Ncs) ; en dehors, les fibres fortement

colorées du faisceau central de la calotte (Fcc); en arrière, le long de la substance

grise centrale du quatrième ventricule (Sgc), le faisceau longitudinal postérieur

(Flp), les cellules pigmentées du locus aeruleus (Le) et la section semi-lunaire

de la petite racine motrice descendante du trijumeau (Vd).

Le ruban de Reil constitue la limite antéro-externe de la calotte; un léger

étranglement voisin du sillon latéral de l'isthme le divise en deux parties : l'une

interne, antérieure et volumineuse, le ruban de Reil zuédiazt(llm), formé de fibres

fines réunies en faisceaux compacts, au milieu desquelles on aperçoit nettement t

les fascicules arrondis, aber·ants de la voie pédonculaire ; l'autre, postérieur et

superficiel, le ruban de Reil latéral (RI), de l'extrémité postérieure duquel se

détachent de nombreuses fibres obliques qui se portent en arrière, recou-

vrent le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) et peuvent être suivies jusqu'au

voisinage de la valvule de Vieussens (VV). (Coupes P2 et P3). La partie anté-

rieure du ruban de Reil latéral (RI) est volumineuse et ne contient que des

fibres sectionnées perpendiculairement à son axe; elle se porte peu à peu en

avant, à mesure que le ruban de Reil médian se déplace en dedans.

COUPES INTÉRESSANT LA RÉGION PROTUBÉRANTIELLE

ET LA PARTIE ADJACENTE DU CERVELET

Coupes Hl à H 7, (Fig. 123 à 430).

Coupe Hl (Fig. 423). - Oblique en bas et en [avant (voy. plan de

repérage, Fig. 418, p. 613,) et perpendiculaire au grand axe longitudinal

de la protubérance, cette coupe intéresse en avant le liers supérieur de la

protubérance et sectionne en arrière la partie supérieure de la valvule

de Vieussens et l'entre-croisement des nerfs pathétiques.

Étage antérieur. - Les fibres transversales de la protubémnce sont infiniment

plus nombreuses que sur les coupes précédentes (PI à P4); elles cloisonnent t

complètement toute la voie pédonculaire (VP) et se réunissent à sa partie

externe en formant le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm). Suivant qu'elles

passent en avant, à travers ou en arrière de la voie pédonculaire, on les dis-

tingue en fibres transversales antérieures (Strs), fibres transversales moyennes ou

intermédiaires (Strc), fibres transversales postérieures de la protubérance (Strp).

Entre les fibres transversales profondes (Strp), on rencontre au voisinage du

sillon latéral quelques fascicules très dissociés de la voie pédonculaire; ils appar-

tiennent aux fibres externes du pied du pédoncule cérébral, au faisceau de Turck,

et s'épuisent, ainsi que le montre l'étude des dégénérescences secondaires (mé-

thode de Marchi), dans la substance grise de l'étage antérieur du tiers supérieur

de la protubérance. On ne les rencontre plus sur les coupes des tiers moyen et

inférieur de la protubérance, et la couche des fibres transversales profondes

du pont y est de ce fait plus épaisse.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 623

Les fibres transversales moyennes (Strc) sont très nombreuses et dissocient

la voie pédonculaire (VP) en un nombre infini de fascicules de volumes très variés,

mais qui se disposent en général d'avant en arrière en couches stratifiées

FIG. 123. - L'étage antérieur et la calotte de la région protubérantielle supérieure; la

voie pédonculaire et sa dissociation par les fibres transversales du pont. - Le pédon-

cule cérébelleux supérieur, la formation réticulée : noyau central supérieur et fais-

ceaux compacts (faisceau longitudinal postérieur, faisceau central de la calotte,

ruban de Reil avec les fascicules aberrants de la voie pédonculaire). - Coupe H 1

perpendiculaire il l'axe longitudinal de la protubérance passant par la ligne H 1

de la Fig. 118, p. 615. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

Fcc, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Le, locus

c.eruleus. - Lqa, lobe quadrilatère antérieur du cervelet. - Nes, noyau central supérieur.

NI, noyau latéral. - 7'e;) : , pédoncule cérébelleux moyen. - Pes, pédoncule cérébelleux

supérieur. - Rl, ruban de Iteil latéral. - Rm, ruban de Reil médian. - SgPo, substance

grise antérieure du pont. - SR, formation réticulée. - Strc, Strp, Strs, couche transversale

moyenne, profonde et superficielle de l'étage antérieur du pont. - Tpo, tænia pontis. -

rd, petite racine motrice descendante du trijumeau. - T'P, voie pédonculaire. - IV, nerf

pathétique.

624 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

transversales, les fascicules les plus petits occupant le plus souvent la partie pos-

térieure et interne du pont.

Les fibres transversales antérieures (Strs) passent en avant de la voie pédon-

culaire (VP) et se disposent en fascicules presque parallèles, séparés les uns

des autres par des traînées de substance grise qui affleurent souvent la péri-

phérie du pont au niveau des bourrelets pyramidaux.

Ce sont les fibres transversales antérieures (Strs) qui sur cette coupe alimen-

tent surtout le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm), réduit encore à une mince

mais dense couche de fibres, qui occupe la partie latérale de l'étage antérieur

et qui est encore sans connexion aucune avec le cervelet. Les fibres transversales

moyennes (Strc) se terminent brusquement par de gros fascicules dans la sub-

stance grise (SgPo) qui limite 'en dehors la voie pédonculaire; elles n'entre-

ront que plus bas dans la constitution du pédoncule cérébelleux moyen. Quant aux

fibres transversales profondes (Strp), elles atteignent à peine sur cette coupe

le sillon latéral de la protubérance.

Un grand nombre des fibres transversales de la protubérance s'entre-croisent

sur la ligne médiane à angle plus ou moins obtus avec celles du côté opposé.

Cet entre-croisement occupe toute la hauteur de l'étage antérieur du pont ; il est

particulièrement dense au voisinage du sillon médian antérieur, où les fascicules

sont presque parallèles.

Calotte.-La coupe passe au-dessous de l'entre-croisementdes pédoncules céré-

belleux supérieurs (Pcs). Les fibres croisées de ces pédoncules occupent les par-

ties latérales de la calotte et se présentent sous l'aspect d'un volumineux faisceau

falciforme, subdivisé par des septa névrogliques et dont l'extrémité antérieure

effilée n'atteint plus le raphé médian.

De chaque côté du raphé, les trabécules gris de la formation réticulée (SR)

forment le noyau central supérieur (Ncs), noyau ovalaire qui s'étend du faisceau

longitudinal postérieur (Flp) au ruban de Reil médian (Rm), et qui se trouve sil-

lonné par de nombreuses et fines fibres arquées qui tirent leur origine de la for-

mation réticulée de la calotte (SR) ou s'y terminent.

Les fibres arquées, qui occupent sa partie antérieure sont plus épaisses, plus

fortement colorées par la laque hématoxylinique; elles traversent le ruban de

Reil médian (Rm) et appartiennent déjà au corps trapézoïde (Voy. Tr, Fig. 456,

630). Une étroite rangée de fibres longitudinales limite le noyau central supérieur

(Ncs) en dehors et le sépare d'un segment de formation réticulée, pauvre en fibres

et désigné quelquefois sous le nom de segment externe du noyau central supérieur.

Le faisceau central de la calotte (Fcc) occupe la même situation que sur la

coupe P4 et se loge dans la concavité du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs).

Le ruban de Reil médian (Rm) forme une bande transversale qui limite la

calotte en avant. On y reconnaît avec facilité, surtout dans sa partie interne, les

nombreux fascicules arrondis, aberrants de la voie pédonculaire ; cette partie con-

tient en outre des amas diffus de substance grise qui appartiennent à la formation

réticulée, et doivent être considérés comme des noyaux d'origine ou de termi-

naison de certaines catégories de fibres du ruban de Reil médian, et du corps

trapézoïde. On les désigne quelquefois sous le nom de noyaux du corps trapézoïde,

de noyaux du ruban de Reil.

En dehors, le ruban de Reil médian (Rm) se continue à angle droit avec le

ruban de Reil latéral (RI) dont les fibres sectionnées très obliquement, recouvrent

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 625

complètement le pédoncule cérébelleux supérieur et atteignent en arrière la valvule

de Vieussens au niveau de l'entre-croisement des nerfs pathétiques (IV). Les fasci-

cules foncés de fibres qui recouvrent le ruban de Reil latéral (RI) en dehors et

occupent le sillon latéral, appartiennent au tænia pontis (Tpo) (Voy. trajet de ce

faisceau, Fig. 351, p. 487).

Coupe H2 (Fig. 2). Cette coupe passe par le tiers supérieur de la pro-

tubérance et l'émergence du trijumeau; elle intéresse le noyau central

supérieur, le noyau du ruban de Reillaléral et les lamelles supérieures du

cervelet.

L'étage antérieur et l'étaye postérieur du tronc encéphalique présentent sur cette

coupe un aspect spécial, caractéristique, et tel qu'on le retrouve, a quelques mo-

difications près, dans toute la hauteur de la région protubérantielle. Cet aspect

tient d'une part à la dissociation complète de la voie pédonculaire (VP) par les

fibres transversales de la protubérance, et d'autre part au refoulement du pédon-

cule cérébelleux supérieur (Pcs) à la partie postérieure de la calotte.

Un grand nombre de fibres de la voie pédonculaire (VP) se sont épuisées dans

la subslance grise de l'étage antérieur de la protubérance (SgPo). Les autres fibres

se groupent en épais fascicules, dissociés par les nombreuses fibres toanscer-

sales de la couche protubérantielle moyenne (F Pom).

Les fibres des couches antérieures (FPoa) et postérieures (FPop) ont presque

doublé de volume et se continuent directement en dehors avec le pédoncule

cérébelleux moyen (Pcm).

Ce pédoncule forme sur la coupe un faisceau épais et volumineux, sans con-

nexion encore avec la substance blanche du cervelet. Il est traversé par les fibres

radiculaires du nerf trijumeau (V); la direction oblique et la faible coloration

de ses fibres par la laque hématoxylinique, permettent de reconnaître facilement

ce nerf au sein des fibres épaisses et très foncées du pédoncule cérébelleux

moyen (Pcm).

Au niveau du raphé, les fibres transversales antérieures ou superficielles (FPoa)

s'entre-croisent en fascicules presque parallèles, les fibres des couches moyennes

(FPom) et profondes (FPop) s'entre-croisent à angle droit. La moitié postérieure

du raphé contient en outre un certain nombre de fibres sagittales (r), qui parti-

cipent il la formation du raphé de la calotte et qui atteignent sur la coupe H3 3

(Fig. 125) un grand développement.

Les noyaux pontiques (SgPo), c'est-à-dire la gangue de substance grise qui

entoure les fascicules de la voie pédonculaire et les fibres transversales de la pro-

tubérance, sont particulièrement abondants de chaque côté du raphé, ainsi qu'à la

partie postérieure et externe du pont en dedans du pédoncule cérébelleux moyen

(Pcm). Ils atteignent presque en avant la périphérie antérieure du pont.

La calotte de cette coupe se distingue de celle de la coupe précédente

(coupe Hl) : par la situation excentrique des pédoncules cérébelleux supérieurs

(Pes) dont la surface de section semi-lunaire occupe la partie postéro-externe

de la calolle; par le développement qu'atteint le corps trapézoïde (Tr) et la dis-

position qu'affecte le ruban de Reil médian (Rm).

Le déplacement du pédoncule cérébelleux spérieur(Pcs) en arrière, libère toute

la partie antérieure et moyenne de la calotte occupée par le noyau central supc-

rieur (Ncs), son segment externe (Ncs'), et le faisceau central de la calotte (Fcc).

TOM ! : Il..\0

626

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Un noyau angulaire, le noyau circonflexe (Nef), formé comme les autres noyaux

de la formation réticulée (SR) aux dépens des trabécules gris de cette dernière,

sépare le faisceau central (Fce) du pédoncule cérébelleux supérieur (Y es) en dehors,

du faisceau longitudinal postérieur (Flp) et du locus cieruleus (Le) en arrière.

FiG. 424. -La calotte et l'étage antérieur de la région protubérantielle supéiieure. La

voie pédonculaire et sa dissociation par les fibres transversales du pont. Le pédon-

cule cérébelleux supérieur, la formation réticulée, ses noyaux central supérieur et

circonflexe, ses faisceaux compacts : faisceau longitudinal postérieur, faisceau cen-

tral de la calotte, ruban de Reil avec ses fascicules arrondis aberrants de la voie

pédonculaire; le corps trapézoïde et sa continuation avec le ruban de Reil latéral.

- Coupe H 2, perpendiculaire à l'axe longitudinal de la protubérance, passant par

la ligne H2 de la Fig. 418 p. 615. Méthode de Weigert-Pal, 3/1 grandeur nature. ? ce, faisceau central supérieur. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FPoa, FPom,

FPop, fibres transversales antérieures, moyennes et postérieures du pont. - Le, locus

coeruleus. - Nef, noyau circonllexe. - Ncs, noyau central supérieur. - Ncs', sa partie

externe. - NRl, noyau du ruban de Iteil latéral. - r, fibres sagittales du raphé. - lil,

ruban de Reil latéral. - Rm, ruban de Reil médian. - Pcm, pédoncule cérébelleux moyen.

- Pes, pédoncule cérébelleux supérieur. - SgPo, substance grise antérieure du pont. - spo,

sillon post-central.-Sfi, formation réticulée.-Tpo, t,enia pontis. -Tr, corps trapézoïde.

- t'cl, petite racine motrice descendante du trijumeau. - l'Il, voie pédonculaire. - l', nerf

trijumeau à son émergence de la protubérance.

Bibliothèque des Internes

en L ? ccine de la Salpêtrière

ETUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCEPHALE. 627

Le corps trapézoide (Tr) forme les fibres arciformes antérieures de la calotte.

Du raphé, il se porte en dehors, passe entre le faisceau central de la calotte (Fcc)

et le ruban de Reil médian (Rm), puis s'infléchit en avant et entoure un petit amas

irrégulier de substance grise, qui occupe la partie externe du ruban de Reil et

constitue le noyau du ruban de Reil latéral (NR1) . Sur la moitié gauche de la

coupe, on voit les fibres du corps trapézoïde (Tr) se continuer directement avec

le ruban de Reil latéral (RI).

Le corps trapézoïde (Tr) représente un système complexe de Gbres en

connexion intime avec la voie centrale acoustique; il tire son origine du noyau

antérieur de l'acoustique (Voy. Fig. 426, p. 630), s'entre-croise au niveau du raphé

et se rend dans l'olive supérieure et le ruban de Reil latéral du côté opposé. Dans

ce trajet il décrit une courbe à convexité supérieure très accentuée, ainsi que le

montre la coupe vertico-transversale (Fig. 426), et ainsi s'explique pourquoi ce

système de fibres n'est intéressé qu'au voisinage du raphé sur la coupe Hl

(Fig. 423), tandis que sur la coupe H2 (Fig. 424), on peut le suivre jusque dans

le ruban de Iteil latéral (RI). Les coupes suivantes (coupes H3 à H7), montrent

ses connexions avec l'olive protubéraaztielle (Fig. 425) et avec le noyau antérieur

de l'acoustique (Fig. 426).

Le ruban de Reil latéral très réduit ne contient que des libres horizontales

curvilignes qui entourent la face externe du pédoncule cérébelleux supérieur (Pes),

atteignent en arrière la valvule de Vieussens et s'étendent en avant jusqu'au noyau

du ruban de Reil laléral situé au voisinage du sillon latéral de la protubérance.

Le ruban de Reil médian (Rm) s'est reporté un peu en dedans, et n'atteint

plus comme sur la coupe précédente le sillon latéral de l'isthme de l'encéphale.

On y distingue nettement les fascicules arrondis aberrants de la voie pédon-

culaire. Il contient en outre, comme sur la coupe précédente (coupe Hl), des

amas diffus de substance grise, qui segmentent sa partie postérieure en petits

champs rectangulaires et constituent les noyaux du corps trapézoïde.

Le faisceau longitudinal postérieur (Flp) a perdu son aspect piriforme et a

diminué de volume; il représente un petit faisceau irrégulier qui limite le

noyau central supérieur (Ncs) en arrière et en dehors et qui n'atteint pas en

dedans le raphé médian.

Coupe H3 (Fig. 425). Cetle coupe passe par les noyaux moteur et

sensitif du trijumeau et sectionne la partie supérieure de la subslance

blanche centrale des hémisphères cérébelleux.

L'étage antérieur, du tronc encéphalique ne diffère de celui de la coupe

précédente, que par la concentration de la voie pédonculaire (VP)dans la couche

moyenne du pont et par l'augmentation d'épaisseur de ses couches superficielles

et profondes. La substance grise, ou noyaux pontiques (SgPo), est plus abon-

dante que sur la coupe précédente; elle enveloppe la voie pédonculaire, s'in-

filtre en nappe épaisse entre les fibres transversales, clairsemées, du stratum

profundum (FPop) et du stratum superficielle (FPoa), passe d'un côté du raphé à

l'autre et atteint en avant la périphérie du pont; seuls au voisinage du sillon

médian antérieur, les noyaux pontiques (SgPo) des deux moitiés de la protubé-

rance sont séparés l'un de l'autre par un espace triangulaire à base antérieure,

renfermant de nombreux et denses fascicules transversaux du slratum super-

ficiale (FPoa) qui s'entre-croisent au niveau du raphé. Les fibres sagittales du

G28

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 423. - La calotte et l'étage antérieur do la région protubéranlielle moyenne. La

voie pédonculaire, sa dissociation par les fibres transversales du pont. Le pédon-

cule cérébelleux moyen, son irradiation dans le cervelet et sa continuation avec les

fibres semi-circulaires externes du cervelet. La formation réticulée, le noyau réti-

culé, l'olive supérieure, les noyaux moteur et sensitif du trijumeau. Le ruban de Reil

médian avec ses fascicules aberrants de la voie pédonculaire, le corps trapézoide

et le faisceau de Gowers dans son trajet autour du pédoncule cérébelleux supé-

rieur.-Coupe H3 perpendiculaire à l'axe longitudinal de la protubérance passant

par la ligne de repère H3 de la Fig. 418, p. 613. Méthode de Weigell-Pal, 3/1 gran-

deur nature.

Fcc, faisceau central de la calotte.- FG, faisceau de Gowers; il suit la voie du faisceau

latéral du bulbe, puis contourne le pédoncule cérébelleux supérieur. - Flp, faisceau lon-

gitudinal postérieur. - Fil, faisceau latéral du bulbe. - Fo, faisceau oblique de la protu-

bérance. - FPoa, FPom, FPop, fibres protubérantielles antérieures, moyennes et posté-

rieures. - fsme, fibres semi-circulaires externes. Lirl, lingula. - Nrt, noyau réticulé. -

AI m, noyau moteur du trijumeau. - NIs, noyau sensitif du trijumeau. - Os, olive supé-

rieure ou protubérantielle. - Pcm, pédoncule cérébelleux moyen. - l'es, pédoncule céré-

belleux supérieur. - 1', fihres sagittales du raphé. Rm, ruban de Reil médian. - Sgl'o,

substance grise antérieure du pont. - SR, formation réticulée. - Tr, corps trapézoïde. -

VU, petite racine motrice descendante du trijumeau. - I"s(l, grosse racine sensitive descen-

dante du trijumeau. - l'il, voie pédonculaire. - (T, valvule de Vieussens. - 17j, quatrième

ventricule.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU .RHOMBENCÉPHALE. 629

raphé (r) sont particulièrement abondantes sur cette coupe, où elles s'étendent

de la face profonde du stmclunz superficiale jusqu'au sillon longitudinal médian

du quatrième ventricule; sur d'autres préparations de cette même région, on

voit des fibres sagittales émerger de l'épaisseur même du stratum superficiale.

L'origine des fibres sagittales du raphé est fort discutée. Elles ne provien-

nent pas directement de la voie pédonculaire comme l'ont soutenu quelques

auteurs. Elles existent en effet dans les cas d'agénésie de la voie pédonculaire

(cas Richard Fig. 232) et ne dégénèrent pas dans les lésions, même étendues,

qui détruisent la voie pédonculaire dans son trajet capsulaire ou pédonculaire.

Mais lorsque ces lésions sont anciennes, ou remontent à la première enfance,

on observe souvent une atrophie simple, indirecte, des fibres sag Ut aies du raphé,

ainsi que des fibres arciformes de la calotte protubérantielle du côté,

opposé. Ce fait conduit à admettre une connexion indirecte entre ces fibres et

la voie pédonculaire ; les fibres sagittales du raphé prennent très probablement

leur origine dans les noyaux pontiques, et se terminent dans les travées

grises de la formation réticulée du côté opposé.

Les connexions du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm) avec la substance

blanche du cervelet sont très manifestes sur cette coupe, où l'on voit de nom-

breux fascicules onduleux faisant suite aux fibres transversales profondes (FPop),

intermédiaires (FPom) et antérieures du pont (FPoa), se continuer avec les

fibres semi-circulaires externes (fsme) du cervelet.

A la partie antéro-externe du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm), il existe

un groupe de fibres sectionnées obliquement ou perpendiculairement à leur

direction, et séparées du reste des fibres du pédoncule cérébelleux moyen par

une cloison névroglique; elles forment le faisceau oblique de la protubérance (Fo)

(voy. Fig. 349, p. 481) et ne s'infléchissent vers la substance blanche du cer-

velet que plus bas, aii voisinage du sillon bulbo-protubéranliel.

Calotte. - Dans la calotte, le noyau central supérieur a disparu, il a fait place

au noyau réticulé (Nrt), noyau irrégulier, mal délimité, adossé au raphé en dedans,

au faisceau longitudinal postérieur (Flp) en arrière, et qui se fusionne en avant

avec la substance grise de la protubérance (SgPo), et en dehors avec les trabécules

gris du reste de la formation réticulée (SR). Le faisceau longitudinal postérieur

(Flp) est toujours mal délimité, et entouré en dehors de trabécules gris plus

abondants que sur la coupe précédente. De nombreuses fibres arciformes qui

dérivent en partie des fibres sagittales du raphé, sillonnent ce faisceau ainsi que

le noyau réticulé.

Le faisceau central de la calotte (Fcc) s'est adossé au ruban de Reil médian (Rm)

et n'en est plus séparé, comme sur la coupe précédente, par les trabécules gris

de la formation réticulée (SR). Il limite en dedans un petit noyau irrégulièrement

ovalaire, l'olive supérieure ou P1'olubél'antielle (Os), entourée en avant par les fibres

du corps trapézoïde (Tr).

Le ruban de Reil médian ( ! lm) s'est reporté en dedans et n'occupe plus toute

la largeur de la calotte. Il s'étend dans le sens transversal de l'olive supérieure

(Os) au raphé, où ses fascicules clairsemés plongent au sein d'une gangue de

substance grise qui appartient au noyau réticulé (Nrt). En dehors, il est mal

délimité et se fusionne avec l'étroite couche de fibres (Fit) d'origine fort com-

plexe, située en avant de l'olive supérieure ou protubéranlielle et qu'on peut con-

sidérer en grande partie comme appartenant au ruban de Reil laléml j elle est

630 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fir. 426. - Coupe verticu-transversale de la calotte bulho-protuhérantielle passant

par le ruban de Reil médian (Rm) dans son trajet protubérantiel, les noyaux des

cordons de Goll (NCG) et de Burdach (\C13) et la substance gélatineuse de Rolando

(SgR). Cette coupe intéresse 1° le corps trapézoïde (Tr) dans son trajet curviligne

étendu du noyau de la branche cochléaire de l'auditif (NVIIIc) jusqu'à son entre-

croisement dans le raphé; 2° la grosse racine sensitive descendante du trijumeau

(Vsd) dans son trajet longitudinal, étendu du tronc du trijumeau (Vs) à la partie

supérieure de la moelle cervicale. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

Cp, cordons postérieurs de la moelle. - Cusl, corps restiforme, ses connexions à droite

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 631

avec les noyaux de Monakow (N.11) et de Burdach (\'13) et sa continuation avec les cordons

postérieurs de la moelle. - Fcc, faisceau central de la calotte. - fin, fibres arciformes in-

terréticulées du bulbe. Flp, faisceau longitudinal postérieur. - NB, NCB, noyaux du

cordon de Burdacli.- NCG, noyau du cordon de Goll. - NII, noyau externe de Burdach ou

noyau de v. Monakow. - Pcm, pédoncule cérébelleux moyen. Rnz, ruban de Reil médian.

- r, raphé. - riV" diverticules latéraux du quatrième ventricule. SgPo, substance grise

de l'étage antérieur de la protubérance. - SgR, substance gélatineuse de Rolando. -

SR, formation réticulée de la calotte bulbo-protubérantielle. - TL, trou de Luschka Tr,

corps trapezoide. - Vs, branche sensitive du trijumeau. - Vsd, grosse racine sensitive

descendante du trijumeau. - NVII, noyau du facial. - A'ffe, noyau de la branche

cochléaire de l'auditif. - VI, nerf moteur oculaire externe. - nI, nerf facial. - IXd, fais-

ceau solitaire ou branche descendante du glosso-pharyngien.

en effet surtout alimentée par les fibres du corps trapézoïde et par des fibres

nées dans l'olive protubérantielle, mais elle contient, en outre, des fibres

appartenant au faisceau latéral du bulbe, en particulier au faisceau de Gowers (FG)

et quelques fibres originaires des noyaux du cordon postérieur du côlé opposé;

ces dernières sont homologues à celles du ruban de Reil médian.

Le ruban de Reil médian (Rm) est traversé dans le sens de sa largeur par les

fibres du corps trapézoïde (Tr) qui le divisent en champs rectangulaires. Sur la

coupe H3 le ruban de Reil médian du côté gauche contient un certain nombre

de fascicules arrondis, faiblement colorés par la laque hématoxylinique, qui

appartiennent au système des fibres aberrantes de la voie pédonculaire.

Les noyaux moteur et sensitif du trijumeau constituent l'élément, nouveau,

surajouté de cette coupe. Ils occupent les parties latérales de la calotte entre le

ruban de Reil médian (Rm) et le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes). Le noyau

nzolezvr(NVm) est constitué par une masse ovalaire en contact avec les fibres lon-

gitudinales de la formation réticulée (SR). Il reçoit à sa partie postérieure et externe

la petite racine motrice descendante du trijumeau (Vd), sectionnée très obliquement

et qui s'infléchit en avant et en dehors, séparant le noyau moteur (NVm) du noyau

sensitif (NVs). La coupe intéresse la partie supérieure du noyau sensitif qui appa-

raît comme une masse allongée, située en dehors et en avant du noyau moteur

(NVm). A sa partie antérieure, il existe une sorte de croissant formé de fibres

sectionnées obliquement et qui appartiennent à la grosse racine sensitive descen-

dante du trijumeau (Vsd). Le nerf trijumeau, que nous avons vu pénétrer dans

l'étage antérieur de la protubérance sur la coupe précédente (H2), traverse la pro-

tubérance suivant un trajet légèrement oblique en bas et en arrière ; arrivé aux

confins de l'angle antéro-externe de la calotte, une partie de ses fibres se ter-

mine dans le noyau sensitif (NVs), les autres se coudent, se portent en bas et

constituent la grosse racine descendante sensitive du trijumeau (Vsd) qui parcourt

toute la hauteur du bulbe et présente une surface de section semi-lunaire carac-

téristique ; elle se termine dans une colonne grise, la substance gélatineuse de

Rolando, qui n'est que la continuation du noyau sensitif du trijumeau et qui se

fusionne en bas avec la substance gélatineuse de la corne postérieure de la moelle

épinière. La coupe H 3 intéresse le trijumeau au niveau du point de bifurcation

de la grosse racine descendante sensitive, et ainsi s'explique la surface de section

semi-lunaire de ce tronc nerveux. La comparaison de cette coupe avec la coupe

vertico-transversale (Fig. 46) que nous intercalons dans cette série, est particu-

lièrement instructive et facilite singulièrement l'interprétation de cette région.

La moitié gauche de la coupe H 3 est située à un niveau un peu plus élevé;

elle passe au-dessus des noyaux du trijumeau. Elle intéresse sur les parties

latérales du 4° ventricule la petite racine motrice descendante (Vd) du trijumeau

fi32 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX

qui apparaît encore avec sa surface de section en croissant; le tronc du triju-

meau (V) est sectionné dans toute sa longueur et on le voit traverser toute

l'épaisseur du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm), de la périphérie du rhomb-

encéphale à l'angle antéro-externe de la calotte.

Cette moitié de la coupe intéresse en outre un groupe de fibres à trajet hori-

zontal situé en dehors du ruban de Reil médian (Rm) et qui passant en avant

de l'olive supérieure ou protubérantielle (Os), en arrière du tronc du trijumeau (V),

s'infléchit en arrière et entoure la face convexe du pédoncule cérébelleux supé-

rieur (Pcs). Ces fibres appartiennent il un faisceau médullaire, le faisceau de

Gowers (FG), qui, originaire surtout de la substance grise de la moelle épinière du

côté opposé, monte dans le cordon antéro-latéral de la moelle, en avant du fais-

ceau cérébelleux direct, forme le faisceau latéral du bulbe et se place dans la

protubérance en dehors du ruban de Reil médian (Rm), jusqu'au-dessous du

plan passant par le noyau moteur du trijumeau. A ce niveau, il s'infléchit en

arrière et en dehors, passe en dehors de l'olive supérieure (Os) et de la formation

réticulée (SR), puis recouvre le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes) et pénètre

avec lui dans le cervelet. Le trajet horizontal de ce faisceau est très facile à

suivre sur cette coupe H3 (FG).

Coupe H4 (Fig. t ? 7). La coupe H 4 est empruntée à une autre

série et correspond aux mêmes régions que la coupe H 3 qu'elle sectionne

suivant un plan un peu oblique : la partie antérieure de la coupe H 4 passant

au-dessus du plan de la coupe H3 (Fig. 425), tandis que sa partie posté-

rieure sectionne des régions plus inférieures du cervelet. Elle est parallèle

au plan de pénétration du trijumeau - donc, oblique en bas et en arrière,

et intéresse ce nerf, dans toute sa largeur, depuis sa pénétration dans la

protubérance jusqu'aux noyaux moteur et sensitif situés dans la calotte.

On reconnaît sur cette coupe toutes les parties constituantes de la coupe

précédente : l'étage antérieur avec la voie pédonculaire (VP), les noyaux ponti-

ques (SgPo) et les fibres transversales superficielles (FPoa), moyennes (FPom) et

profondes (FPop) de la protubérance; la calotte avec le ruban de Reil médian

(Rm), le faisceau central de la calolte (Fcc), le noyau réticulé (Nrt), le faisceau

longitudinal postérieur (Flp) et l'olive supérieure ou protubéranlielle (Os).

Les fibres radiculaires du trijumeau (V) traversent le pédoncule cérébelleux

moyen (Pcm), et peuvent être suivies de leur point de pénétration dans la protu-

bérance jusqu'aux noyaux moteur et sensitif de ce nerf.

Le noyau moteur du trijumeau (NVm) présente la même surface de section

ovalaire que sur la coupe précédente (H3, Fig. 125). Le noyau sensitif (NVs) est

beaucoup plus volumineux et apparaît comme une masse irrégulière contenant

un dense feutrage de fibres à myéline; sa partie antérieure est occupée par la

surface de section en croissant de la grosse racine descendante sensitive du triju-

meau (Vsd); sa partie postérieure reçoit un petit fascicule de fibres qui traverse

le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes) et appartient au système des fibres semi-

circulaires internes (fsmi) du cervelet. Elles ont été considérées par Meynert et

Edinger comme une racine directe, cérébelleuse, du trijumeau se rendant directe-

ment dans le tronc de ce nerf. Il est probable qu'il s'agit ici d'une voie centrale

de la VIIIe paire, qui se rend en grande partie dans le noyau de Bechterew et dans

ETUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. G33

Fig. 127. - La calotte et l'étage antérieur de la région protubérantielle moyenne. La

voie pédonculaire et sa dissociation par les fibres transversales du pont. - La forma-

tion réticulée, le noyau réticulé, l'olive supérieure, le ruban de Reil médian, le fais-

ceau longitudinal postérieur et le faisceau central de la calotte. Les noyaux moteur

et sensitif du trijumeau et l'émergence de ce nerf. Les pédoncules cérébelleux supé-

rieur, inférieur et moyen et les fibres semi-circulaires externes du cervelet.

Coupe horizontale H 4 du rhombencéphale, passant par la ligne H 4 de la

Fig. 418, p. 615. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

aLc, l'axe du lobe central. - bv, branche verticale de l'arbre de vie du lobe médian du

cervelet. - Cj, corps juxta-restiforme. Eca, grand entre-croisement cummissural antérieur

du vermis. - Fcc, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longitudinal postérieur.

- FPoa, FPom, FPop, fibres transversales antérieures, moyennes et postérieures de l'étage

antérieur de la protubérance. - fsme, fsme', fibres semi-circulaires externes du cervelet. -

fsmi, fibres semi-circulaires internes du cervelet. - Lig, lingula. - Nfl, noyau du funi-

culus teres. A. noyaux pontiques. - nid, noyau réticulé. - Os, olive supérieure. - l'ci,

pédoncule cérébelleux inférieur. - pédoncule cérébelleux moyen. - l'es, pédoncule

cérébelleux supérieur. - Rm, ruban de Reil médian. -SR, formation réticulée. - Tr, corps

trapézoide. - V, trijumeau. - Vsd, grosse racine sensitive descendante du trijumeau.

NVm, noyau moteur du trijumeau. - NVs, noyau sensitif du trijumeau. - 171>, voie pédon-

culaire. - li, quatrième ventricule.

634 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

le noyau de Deiters situés au niveau de l'angle postéro-externe de la calotte, et

qui n'abandonne que de rares fibres au noyau sensitif de la V° paire. Sur cette

coupe, on voit en outre les fibres sagittales du raphé se porter en dehors, de

chaque côté du sillon longitudinal, passer en arrière du faisceau longitudinal

postérieur (Flp), longer le plancher du 4e ventricule (V,,), puis aborder la partie

postéro-interne du noyau sensitif du trijumeau (NVs). Ces fibres constituaient

pour Meynert une des origines du trijumeau : une partie provenait du locus

cændeus du côté opposé, une autre partie faisait suite aux fibres sagittales du

raphé, provenait de la voie pédonculaire du côté opposé et représentait une ori-

gine cérébrale directe du trijumeau. Les recherches modernes ne viennent pas

à l'appui de cette hypothèse; si ces fibres appartiennent réellement à la voie

trigéminale, il s'agit d'un neurone central, indirect, intercalé, reliant peut-être

les noyaux pontiques au noyau sensitif du trijumeau, mais n'appartenant pas à la

voie pédonculaire, ne provenant pas du pied du pédoncule cérébral et ne se con-

tinuant pas directement avec les fibres radiculaires du trijumeau.

La moitié postérieure de la coupe sectionne la substance blanche centrale

du cervelet au-dessus de l'olive cérébelleuse et de ses noyaux accessoires, et

intéresse les trois pédoncules cérébelleux dans la région du hile du cervelet. Le

pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) forme encore le faisceau compact d'aspect

piriforme de la coupe précédente; il occupe les parois latérales du quatrième

ventricule (V,J et son extrémité postérieure, épaisse et arrondie, est séparée de

celle du côté opposé par l'axe de la lingula et l'écorce qui tapisse le fond du sillon

précentral. En dehors et en arrière, il est entouré par de nombreuses fibres arci-

formes qui font partie des fibres semi-circulaires externes (fsme) du cervelet, se

portent en arrière et en dedans, s'enchevêtrent les unes avec les autres au niveau

de la région de transition, entre le vermis et les hémisphères; elles s'entre-

croisent ensuite sur la ligne médiane du vermis, le long de l'axe du lobe

central (aLc) et de la branche verticale de l'arbre de vie (bv), en formant l'entre-

croisement commissural antérieur (Eca).

Le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) est situé en dehors du pédoncule céré-

belleux supérieur (Pcs) ; c'est, sur cette coupe, un faisceau étroit et allongé, adossé

en avant au noyau sensitif du trijumeau (NVs), recouvert en dehors par le pédon-

cule cérébelleux moyen (Pcm) et qui contient, dans sa partie antérieure surtout, de

nombreuses fibres sectionnées perpendiculairement ou obliquement à leur axe.

La section intéresse en effet le coude que décrit le pédoncule cérébelleux inférieur

au niveau du hile du cervelet (comparer cette coupe avec les coupes sagittales

S 6 et S 7, Fig. 414 et 415, p. 608 et 609).

Le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm) forme la plus grande partie de la

substance blanche centrale des hémisphères cérébelleux; sa partie interne,

adossée au pédoncule cérébelleux inférieur (Pci), contient de nombreuses fibres

semi-circulaires externes (fsme) qui se portent en avant, passent au-dessus ou

au-dessous des fibres radiculaires du trijumeau (V) et se continuent directement

avec les fibres transversales profondes (FPop), moyennes (FPom) et superficielles

(FPoa) de la protubérance. La partie externe du pédoncule cérébelleux moyen

(Pcm) est formée de fibres entre-croisées dans tous les sens; sa partie posté-

rieure contient les gros fascicules isolés des fibres semi-circulaires externes

du cervelet (fsme), fortement colorés par l'hématoxyline.

Coupe H5 (Fig. 428). - Celte coupe appartient à la même série que la

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCEPHALE. 63H

coupe H4 (Fig. 427), au-dessous de laquelle elle passe. Elle intéresse le

noyau du bouchon (Nem), les méandres supérieurs de l'olive cérébelleuse

Fig. 428. - La région protubérantielle moyenne et ses .connexions avec la substance

blanche centrale du cervelet. - La voie pédonculaire et ses rapports avec les fibres

protuhérantielles antérieures et postérieures.-La calotte protubérantielle, ses fais-

ceaux compacts, le noyau réticulé, l'olive supérieure, la grosse racine sensitive des-

cendante du trijumeau. - Les pédoncules cérébelleux supérieur, inférieur et moyen

dans la région du hile du cervelet, les fibres semi-circulaires externes du cervelet. z

L'entre-croisement des noyaux du toit, l'embole et l'olive cérébelleuse. - Coupe

horizontale H5 du rhombencéphale, passant au-dessous des noyaux du trijumeau

par la ligne H5 de la Fig.418, p. Gl;i. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - Fcc, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau longi-

tudinal postérieur. - fsme, fibres semi-circulaires externes du cervelet. - fsmi, fibres

semi-circulaires internes du cervelet. - Nem, bouchon ou embole. Np, noyaux pontiques.

- 1\'rl, noyau réticulé. - xNt, entre-croisement des noyaux du toit. - Oc, olhe cérébelleuse.

- Os, olive supérieure ou protubérantielle. - Pci, pédoncule cérébelleux inférieur. - l'cm,

pédoncule cérébelleux moyen. - l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. - Rm, ruban de

Reil médian. Sbc, substance blanche centrale du vermis. - SgR, substance gélatineuse

de Rolando. - Sli, formation réticulée de la calotte. - Strc, Strp, Strs, couches moyennes,

profonde et superficielle des fibres transversales de la protubérance. - Tr, corps trapé-

zoïde. - l'Il, voie pédonculaire. - Vsd, grosse racine sensitive descendante du trijumeau.

- NVII, noyau du facial. - )7, troisième segment ou segment horizontal du facial. -

Vllg, genou du facial. - T's, quatrième ventricule.

636 6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

(Oc), passe au-dessous des noyaux du trijumeau et sectionne la grosse

racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) et le genou du faciat(Vllg-).

Protubérance. - Les fascicules de la voie pédonculaire (VP) se sont rap-

prochés et ne sont plus séparés que par de rares fibres transversales du stratum

complexum (Strc). Les couches profondes (Strp) et superficielles (Strs) de la pro-

tubérance ont encore augmenté de volume, et la dernière couche contient une

gangue de substance grise plus abondante que sur la coupe précédente. La conti-

nuation des fibres transversales de la protubérance avec le pédoncule cérébelleux

moyen (Pcm) est des plus manifestes.

Dans la calotte, les limites du noyau réticulé (Nrt) et du faisceau longitudinal

postérieur (Flp) sont très diffuses; le faisceau central de la calotte (Fcc) et l'olive

supérieure (Os) sont toujours adossés au ruban de Reil médian (Rm), ce dernier

est traversé par les fibres horizontales du corps trapézo'ide (Tr) et affecte une

lorme ovalaire. En dehors de l'olive supérieure (Os), la formation réticulée (SR) est

pauvre en fibres et présente, dans cette région, la partie supérieure de la colonne

d'origine du nerf facial (vu). La grosse racine sensitive descendante du Irijumcau

(Vsd) occupe l'angle antéro-externe de la calotte : elle présente une surface de

section ovalaire et entoure un noyau irrégulier, la subslance gélatineuse de Rolando

(SgR); sa partie externe est traversée par les dernières fibres radiculaires de

la Ve paire. De chaque côté de la ligne médiane, en arrière du faisceau longitu-

dinal postérieur (Flp), on trouve la surface de section arrondie d'un faisceau

volumineux, le genou du facial (Vllg) qui se continue en dehors avec un fais-

ceau de fibres sectionnées obliquement appartenant au troisième segment ou

segment horizontal du facial (VII3); elles peuvent être suivies en dehors jusqu'à

l'angle latéral du 4° ventricule où elles se coudent à angle obtus et se portent

en avant, pour se continuer avec le dernier ou quatrième segment du facial. La

coupe H 6 (Fig. 129) montre le trajet ultérieur de ces fibres qui, passant en dedans

de la racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) et de la substance gélatineuse

de Rolando (SgR), émergent dans la fossette latérale du bulbe.

Au niveau de l'angle externe du 4° ventricule, entre le deuxième coude du

facial (VII,), la racine descendante sensitive du trijumeau (Vsd) et le pédoncule

cérébelleux supérieur (Pcs), il existe une zone irrégulière de substance grise,

à laquelle aboutissent un certain nombre de fibres semi-circulaires internes du cer-

velet (fsmi), qui traversent le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Cette zone

constitue le corps ju,r;ta-l'esti(ol'/1lC (Cj), sur lequel nous aurons à revenir dans

cette série de coupes.

Dans la substance blanche centrale du cervelet, on retrouve les trois

pédoncules cérébelleux avec les caractères qu'ils présentent sur la coupe pré-

cédente (H4) ; mais le pédoncule cérébelleux in férieur (Pci) s'est épaissi, les fibres

semi-circulaires externes qui le séparaient du pédoncule cérébelleux supérieur (Pes)

ont disparu, et à leur place apparaît la lame festonnée et dentelée de l'olive céré-

belleuse (Oc) dont la face interne recouvre le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs)

et le noyau emboliforme ou bouchon (\cm); ce dernier déprime la grosse

extrémité du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Dans la région du vermis,

la coupe passe par la substance blanche centrale (Sbc) et intéresse la couche de

fibres qui recouvrent les noyaux du toit et s'entre-croisent à angle droit sur la

ligne médiane du vermis en formant l'entre-croisement des noyaux du toit (xNt).

A la partie postéro-externe de la substance blanche centrale des hémisphères, on

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 63-1

retrouve comme sur la coupe précédente, les fascicules isolés des fibres semi-

circulaires externes (fsme) du cervelet; ils ne dépassent pas en dedans la région

de transition, mais divergent en dehors et se perdent dans la substance blanche

non différenciée de l'hémisphère cérébelleux.

Coupe H 6 (Fig. 429). - Cette coupe intéresse le noyau de la

VI0 paire. (Nvi) et le noyau du loit (Nt) .

L'étage antérieur de la protubérance ne diffère pas sensiblement de celui

de la coupe précédente.

Dans la calotte, on trouve encore, en arrière du faisceau longitudinal postérieur

(Flp) la surface de section arrondie du genou du facial (Vllg), et plus en dehors

le quatrième segment de ce nerf (VII;). Ces deux faisceaux ne sont plus en

connexion directe comme sur la coupe précédente, mais sont séparés par un

noyau ovalaire, le noyau de la VIe paire (Nvi) ou noyau du nerf moteur oculaire

externe, dont les fibres radiculaires décrivent de légères courbes, se détachent

de la partie interne du noyau, puis traversent d'arrière en avant la formation réti-

culée (SR) et peuvent être suivies sur la coupe jusqu'au ruban de Reil médian (Rm).

Le noyau réticulé (Nrt), le faisceau central de la calotte (Fcc), l'olive supérieure

(Os), le noyau du facial (NVII), le corps trapézoïde (Tr) et le ruban de Reil médian

(Rm) présentent les mômes caractères que sur la coupe précédente. Il n'en est

pas de même de la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd), qui

présente sur celte coupe et sur toutes celles qui suivront, une surface de section

semi-lunaire tout à fait caractéristique. Ses fibres sont groupées en gros fasci-

cules il surface de section polyédrique, séparés les uns des autres par des

septa névrogliques ; elles entourent en dedans un amas irrégulier de substance

grise, la substance gélatineuse de Rolando (SgR), située en dehors des fibres radi-

culaires du fcccial (VII;). -

Les modifications principales que présente cette coupe portent sur la sub-

stance blanche centrale et les noyaux gris centraux du cervelet. Les connexions

du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm) avec la substance blanche centrale des

hémisphères et la disposition des fibres semi-circulaires externes (fsme) sont les

mêmes que sur la coupe précédente. L'olive cérébelleuse (Oc) s'est étendue

d'arrière en avant, se présente encore sous l'aspect d'une lame festonnée, oblique

en avant et en dehors et limitée de chaque côté (en dedans et en dehors) par les

feutrages intra-ciliaire (tic) et extra-ciliaire (fec). La coupe sectionne en effet la

partie supérieure de l'olive et ce n'est que sur un plan plus inférieur

passant sur la partie inférieure du hile de l'olive, que les extrémités de la lame

festonnée se coudent en dedans et que l'olive revêt la forme d'un sac ou d'une

bourse. (Voy. Coupe C5, Fig. 436 p. 651). L'extrémité antérieure de l'olive

s'insinue entre les pédoncules cérébelleux supérieur (Pes) et inférieur (Pci). Son

extrémité postérieure s'adosse au bouchon (Nem) qui revêt à peu près la même

forme et les mêmes dimensions que sur la coupe précédente.

Le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci), considérablement augmenté de

volume, forme un faisceau arqué, piriforme, qui embrasse la face externe et l'extré-

mité antérieure de l'olive cérébelleuse dont le sépare le feutrage ext1'a-ciliaÍ1'e (fec);

son sommet se continue avec des fibres semi-circulaires externes (fsme) sec-

tionnées obliquement; sa base est volumineuse et s'adosse à la grosse racine descen-

dante sensitive du trauozeazc(Vsd). A ce niveau, qui correspond au hile du cervelet,

638

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

les fibres du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) se coudent, deviennent verti-

cales d'horizontales qu'elles étaient (comparer avec les coupes sagittales S 6

et S 7, Fig. 604 et 60a), et ainsi s'explique le très grand nombre de fibres cou-

pées en travers que contient sur cette coupe la partie antérieure de ce faisceau.

FiG. 429. - La région protubérantielle inférieure et ses connexions avec la substance

blanche centrale du cervelet. - Les trois pédoncules cérébelleux, les fibres semi-

circulaires externes et internes du cervelet, l'olive cérébelleuse, le bouchon, le

noyau du toit. - La calotte protubérantielle, le noyau d'origine du nerf moteur

oculaire externe. - Coupe horizontale H 6 du rhombencéphale, passant par

la ligne H6 de la Fig. 418, p. 613. Méthode de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme.- Fcc, faisceau central de la calotte.- fec, feutrage exlra-ci-

liaire. - fc, feutrage intra-ciliaire. - Flp, faisceau longitunal postérieur. - fsme, fibres

semi-circulaires externes. - fsmi, fibres semi-circulaires internes du cervelet. - ND, noyau

de Deiters. - i'\Iei7, embole. - Np, noyaux pontiques. Nrt, noyau réticulé. - NI, noyau

du toit. xNl, entre-croisement des noyaux du toit. - Oc, olive cérébelleuse. - Os, olive

supérieure ou protubérantielle. - Pci, 7'cm, 7'cs, les pédoncules cérébelleux inférieur,

moyen et supérieur. - Rm, ruban de Jteil médian. - Sglt, substance gélatineuse de

Rolando. - SI ! , formation réticulée de la calotte. S<<'e, Strp, Strs, les fibres transversales

moyennes, profondes et superficielles de l'étage antérieur de la protubérance. - Tr,

corps trapézoïde. - voie pédonculaire. - )</, grosse racine sensitive descendante du

trijumeau. - NVII, noyau du facial. - vils, genou du facial. - 1'11., le quatrième segment

du facial. -NI71, noyau d'origine du nerf moteur oculaire externe. - VI, fibres radiculaires

du moteur oculaire externe.

ÉTUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 639

Les pédoncules cérébelleux supérieurs (Pcs) occupent les parois latérales du qua-

trième ventricule (V,J et présentent les mêmes formes que sur la coupe pré-

cédente. Ils sont séparés l'un de l'autre par deux noyaux arrondis, les noyaux

du toit (Nt), situés de chaque côté de la ligne médiane du vermis, très bien déli-

mités en arrière, en dedans et en avant, irréguliers et déchiquetés en dehors.

Ces noyaux sont séparés l'un de l'autre par Y entre- croisement des noyaux du

toit (xNt), dont les fibres contournent, après leur entre-croisement, la face pos-

térieure du noyau du toit (Nt), puis se portent en avant, traversent le pédoncule

cérébelleux supérieur (Pcs) en fascicules onduleux et enchevêtrés, et constituent

les fibres semi-circulaires internes (fsmi), du cervelet. En avant, elles se placent t

en dedans du pédoncule cérébelleux inférieur (Pci), dans l'angle externe du

4e ventricule, puis s'infléchissent en bas et entrent dans la constitution du corps

juxta-restiforme (Cj), qui atteint son plus haut degré de développement sur les

coupes situées au voisinage et au-dessous du sillon bulbo-protubérantiel.

Une partie des fibres semi-circulaires internes (fsmi) s'épuise dans la substance

grise du C01'PS juxta-l'esti{01'me connue sous le nom de noyau de Deiters (ND); une

autre partie parcourt toute la hauteur du bulbe et descend jusque dans la moelle

épinière.

CoupeH7 (Fig. 13û). - Celte coupe passe au-dessus du sillon bulbo-

protubérantiel, intéresse les fibres inférieures de la protubérance, le noyau

du facial (Nvn), le nerf vestibulaire (VlIIv), l'olive supérieure (Os) et les

fibres radiculaires du nerf moteur oculaire externe (Vle paire).

La coupe ne comprend que la partie antérieure du rhombencéphale;

le plan de section du cervelet, très voisin de celui de la coupe C 5,

Fig. 436 p. 651, passait par l'olive cérébelleuse et le vermis inférieur.

Étage antérieur. - La voie pédonculaire (VP) s'est rassemblée en un fais-

ceau compact, irrégulièrement arrondi, qui mérite dès à présent le nom de fais-

ceau pyramidal. Aucune fibre protubérantielle transversale ne le traverse, mais

beaucoup de fibres passent encore en avant, et en arrière de lui. Elles appar-

tiennent au st1'atwn superficiale (Strs) et profundum (Strp) du pont et sont en-

tourées par une abondante gangue de substance grise (noyaux pontiques) (Np).

Calotte. - La calotte s'est étendue dans le sens antéro-postérieur. Le ruban

de Reil médian (Rm), qui n'occupe plus que la moitié interne de sa face anté-

rieure, s'est ramassé en un faisceau piriforme, plus large que long, adossé au

raphé en dedans, et effilé en dehors, où il atteint l'olive supérieure ou protubé-

rantielle (Os). 11 est séparé de celui du côté opposé par les fibres sagittales du

raphé (r) et par une étroite bande de substance grise, le noyau du raphé, qui

n'estqu'une dépendance de la subslance grise antérieure du pont (Np) ; il est limité

en dehors par le faisceau central de la calotte (Fcc) et par les fascicules isolés de

la formation réticulée (SR) et en arrière, par le noyau central inférieur (Nci) qui

fait suite au noyau réticulé et occupe tout l'espace compris entre le ruban de

Reis (Rm) et le faisceau longitudinal postérieur (Flp).

Le ruban de Reil médian (Rm) est traversé par les fibres horizontales du corps

trapézo'ide (Tr);on les voit se détacher du raphé, traverser le ruban de Reil en

fascicules isolés et curvilignes, puis converger en un faisceau compact à trajet

sinueux, qui passe en avant du faisceau central de la calotte (Fcc), de l'olive supé-

rieure (Os), et de la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd), en

6t0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

arrière des fibres transversales profondes du pont (FPop), pour s'arrêter brus-

quement au niveau des fibres radiculaires du nerf vestibulaire (VlIlv) au delà

desquelles il ne peut être suivi. Les fibres du corps trapézoïde se coudent dans

cette région en bas, vers le noyau antérieur du nerf cochléaire dont elles pro-

cèdent ; elles représentent, en effet, une voie auditive centrale, qui relie le noyau

de terminaison du nerf cochléaire aux olives supérieures et au tubercule quadri-

jumeau postérieur du côté opposé.

L'ensemble du trajet de ce système de fibres est nettement visible sur la coupe

vertico-transversale (Fig. ? 6, p. 630) intercalée dans cette série de coupes.

FIG. 430. - La région protubérantielle inférieure au voisinage du sillon bulbo-protubé-

rantiel. - Le faisceau pyramidal, la calotte protubérantielle; le ruban de Reil,; le

faisceau central de la calotte; l'olive supérieure ou protubérantielle; le noyau cen-

tral inférieur, les noyaux d'origine du facial et du moteur oculaire externe, le nerf

vestibulaire et les fibres semi-circulaires externes du cervelet. - Coupe horizon-

tale H7 du rhombencéphale, passant par la ligne H 7 de la Fig. 418, p. 615 Méthode

de Weigert-Pal. 3/1 Grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - feue, faisceau central de la calotte. - Flp, faisceau lon-

gitudinal postérieur. - Fit, faisceau latéral du bulbe. fsmi, fibres semi-circulaires internes

du cervelet. - i\'ci, noyau central inférieur. - Np, noyaux pontiques. Oc, olive cérébel-

leuse. - Os, olive supérieure ou protubérantielle. - ithos, hile de l'olive supérieure. - l'ci,

l'cn, Pes, les pédoncules cérébelleux inférieur, moyen et supérieur. - puy, faisceau

pyramidal. - r, raphé. - Rm, ruban de Reil médian. SgR, substance gélatineuse de

llolando. - SR, formation réticulée. - Strs, Strp, stratum superficiale, stratum profundum

pontis. - Tr, corps trapézoïde. - 1'a, quatrième ventricule. Vsd, grosse racine sensitive

descendante du trijumeau. - NVI, VI, noyau d'origine et fibres radiculaires du nerf moteur

oculaire externe. Nl'II, noyau d'origine, premier segment genou et quatrième

segment ( VIL), du nerf facial. - Ville, branche vestibulaire du nerf auditif.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 641

L'olive supérieure ou protubéranlielle (Os) atteint dans cette région son plus

haut degré de développement. Elle n'est plus représentée comme sur les coupes

précédentes par une masse grise plus ou moins oblique, mais par une lame

arquée, repliée sur elle-même, située entre le faisceau central de la calotte (Fee),

la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) et le noyau du facial (NVII) ;

de sa concavité, ou de son hile dirigé en arrière, se détachent un certain nombre

de fibres qui traversent radiairement la formation réticulée (SR) et que l'on peut

suivre sur les coupes sériées jusque dans le noyau de là Vle paire (Nvi) ; elles

relient en effet l'olive supérieure au noyau du nerf moteur oculaire externe.

Le noyau du facial (Nvn) situé en arrière et en dehors de l'olive supérieure (Os),

en dedans de la substance gélatineuse de Rolando (SR), forme sur cette coupe un

amas volumineux, d'aspect godronné, formé d'îlots de substance grise ; les

fibres radiculaires du facial qui s'en détachent se portent en arrière et en dedans,

vers la substance grise du [plancher du 4e ventricule; sur cette coupe elles ne

peuvent être suivies au delà de la partie externe du noyau de la VIe paire (Nvi).

Les fibres radiculaires du facial décrivent dans la région inférieure de la

protubérance un trajet très complexe. Du noyau d'origine situé au voisinage du

sillon bulbo-protubérantiel, les fibres radiculaires se dirigent en arrière et en

dedans et se placent, comme le montre la coupe C 5 (Fig. 436, p. 651), en arrière

du faisceau longitudinal postérieur (Flp), de chaque côté du raphé médian. La,

elles se coudent, affectent un trajet ascendant, puis se coudent à nouveau et,

devenant horizontales, se portent de dedans en dehors, le long du plancher du

.té ventricule ; elles se coudent une troisième fois, en avant du noyau de Deiters,

puis se portent en dehors et en avant, dans un plan oblique sensiblement paral-

lèle à celui du premier segment, pour émerger finalement dans la fossette laté-

rale du bulbe, non loin du noyau d'origine. Le facial décrit ainsi dans son

trajet intra-protubérantiel une anse dont les deux extrémités, c'est-à-dire le

noyau d'origine et le point d'émergence, sont très voisines. Cette anse présente

un premier segment oblique en arrière et en dedans, un deuxième segment

vertical, un troisième segment horizontal, et un quatrième segment oblique

en dehors et en avant. Le segment vertical porte le nom de genou du facial. Ce

trajet explique pourquoi on rencontre la section de deux segments du facial,

sur toutes les coupes qui intéressent la moitié inférieure de la protubérance :

ainsi la coupe H5 (Fig. 428, p. 635) intéresse le segment horizontal (VIIj), le plus

élevé et la partie supérieure du genou (Vils) au point où il se continue avec le

segment horizontal; la coupe H6 (Fig. 429, p. 638) intéresse isolément le genou

du facial (VlIg) et le quatrième segment (VII.) la coupe H 7 (Fig. 430) intéresse

le genou et le premier segment (VIL); la coupe C 5 (Fig. 436, p. Li51) inté-

resse le premier segment (VII.) à sa fusion avec le genou; la coupe H 8 (Fig. 438,

p. 657), qui sectionne la partie inférieure du noyau du facial (NVII), intéresse ses

deux segments extrêmes : à savoir, les fibres radiculaires à leur sortie du noyau

d'origine et le facial (VII) à son émergence au voisinage du sillon bulbo-protubé-

rantiel (bp).

Le noyau du moteur oculaire externe (Nvi) est volumineux et ovalaire sur la

coupe H 7 (Fig. 430); de sa partie interne se détachent les fibres radiculaires de

la Vie paire (VI) qui traversent la formation réticulée (SR) et que l'on peut suivre,

sous forme de fascicules sectionnés obliquement, à travers le ruban de Reil

médian (Rm) et en dehors du faisceau pyramidal (Py).

A la partie externe de la calotte, en dehors du noyau du facial (Nvn) et de la

TOME II. 41

6H ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd), on trouve un faisceau de

fibres sectionnées parallèlement à leur axe et qui représente les fibres radiculaires

de la branche vestibulaire du nerf auditif (VIIIv). Ces fibres aboutissent au noyau

de Deiters; la majeure partie se coude, descend dans le bulbe, entre dans la

constitution du corps juxta-resliforme (Cj), et constitue la racine descendante

bulbaire du nerf vestibulaire, dite encore racine de Roller (racine que l'on croyait

ascendante avant les recherches pratiquées par la méthode de Golgi). Une autre

partie des fibres du nerf vestibulaire se termine dans la substance grise de

l'angle latéral du 4e ventricule; une petite partie enfin se coude, à angle droit,

se porte en arrière et un peu en dehors, traverse le pédoncule cérébelleux supé-

rieur (Pcs) et entre dans la constitution des fibres semi-circulaires internes (fsmi)

du cervelet.

Le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) s'est porté à la partie externe de la

calotte; il est sectionné à sa sortie du cervelet, au niveau de son coude, et forme

sur cette coupe une sorte de bulbe nettement limité en arrière et dont la large

base contient de nombreuses fibres longitudinales sillonnées de fibres hori-

zontales. Les fibres radiculaires du nerf vestibulaire (VIII) le séparent en avant et

en dedans de la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd).

COUPES HORIZONTALES DU RHOMBENCÉPHALE :

CERVELET ET PROTUBÉRANCE

(Coupes C 1 à C 6, Fig. 432 à 437.)

La série des coupes C 1 v C 6, intéresse à la fois la protubérance et

le cervelet. Elle montre la part considérable qui revient à l'écorce dans

la constitution du cervelet, l'exiguïté relative de la subslance blanche, les

connexions de cette substance avec le tronc encéphalique, la formation

des pédoncules cérébelleux supérieur, moyen et inférieur, et la manière

dont se présentent sur ces coupes les noyaux gris centraux du cervelet.

Toutes ces coupes intéressent les deux tiers inférieurs de la protubérance

et passent au niveau ou au-dessous des noyaux du trijumeau; on y trouve

par conséquent tous les éléments de la calotte et de l'étage antérieur de la

protubérance des coupes H 1 à. H 7 (Fig. 423 à 430) sur lesquels nous

n'avons plus à revenir.

La coupe C 1 (Fig. 432) passe au-dessus de l'olive cérébelleuse et de la

substance blanche centrale du vermis; elle sectionne en avant le pédoll-

cule cérébelleux moyen (Pcm) dans le sillon marginal antérieur du cervelet

et intéresse les noyaux moteur et sensitif du trijumeau (NVm et NVs).

Cette coupe sectionne les différents lobes de la masse principale du vermis,

la lingula, le lobe central, le culmen et le déclive et intéresse dans la région des

hémisphères les lobes quadrilatères antérieur (Lqa) et postérieur (Lqp) et le lobe

semi-lunaire supérieur. Ce dernier lobe, complètement séparé des autres par le

sillon supérieur de Vicq d'A : YI' (ssV), est sans connexion avec la substance blanche

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 613

centrale. Les connexions des axes du lobe quadrilatère antérieur et du culmen avec

la substance blanche centrale du cervelet, sont seules manifestes sur cette coupe

qui passe au-dessus de la subslance blanche centrale du vermis.

Dans la branche verticale de l'arbre de vie et dans l'axe du lobe central, on

aperçoit les fibres parallèles de I'e ? t'e-c ? -0 ! se7) : en< commissural (Eca) qui se con-

tinuent de chaque côté avec les fibres semi-circulaires externes (fsme) du cervelet.

Celles-ci se disposent en deux groupes de fibres presque parallèles, décrivent des

courbes régulières autour du pédoncule cérébelleux supérieur et de la paroi

externe du 4e ventricule, et tranchent par leur intense coloration et leur aspect

nettement fasciculé sur le dense feutrage sous-lobaire (fsl) formé de fibres

entre-croisées dans tous les sens et qui constitue la masse principale de la

substance blanche centrale des hémisphères.

Les fibres du groupe externe (fsme) se portent en divergeant en avant, et se

continuent directement avec les fibres transversales antérieures de la protubé-

rance en formant le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm); les fibres du groupe in-

terne (fsme) sont plus courtes, ne dépassent pas les limites du pédoncule

cérébelleux supérieur (Pcs) et entrent dans la constitution du pédoncule cérébel-

leux inférieur (Pci).

Manifestement parallèles sur la moitié droite de la coupe, ces deux groupes

de fibres semi-circulaires externes affectent une direction distincte sur la moitié

gauche de la coupe qui sectionne les méandres supérieurs de l'olive cérébelleuse

(Oc) et le bouchon (Nem) et intéresse le feutrage extra-ciliaire (fec). Ici les

fibres du groupe externe (fsme) forment en avant un large faisceau en con-

Fie. 431. - Face latérale du rhombencéphale avec lignes de repérage des séries de

coupes P et C. Les Coupes P 1 à P4 (Fig. 419 à 4 ? 2,p. 616 à 622; sont obliques en

haut et en avant et parallèles au sillon pédonculo-protubérantiel. Les coupes C 1 il

C 6 (Fig. 432 à 437) sont obliques en bas et en avant et perpendiculaires au grand

axe du tronc encéphalique.

mg. 432. - Le cervelet; ses fibres semi-circulaires externes; ses connexions avec la

protubérance. Coupe horizontale C 1 du 1 hombcncéphalc passant au-dessus de

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

645

l'olive cérébelleuse, sectionnant la partie moyenne de la protubérance au niveau

des noyaux du trijumeau et passant par la ligne C 1 de la Fig. 431. Méthode de

Weigert-Pal, 2/1 Grandeur nature.

Eca, grand entre-croisement commissural antérieur du vermis. fec, feutrage extra-

ciliaire. - Fo, faisceau oblique de la protubérance. - fsl, feutrage sous-lobaire. - fsme,

fsme', fibres semi-circulaires externes du cervelet. - fsmi, fibres semi-circulaires internes.

- Lqa, Lqp, lobes quadrilatères antérieur et postérieur des hémisphères cérébelleux. NB,

noyau de l3echterew. - Nem, bouchon. Ni'ii, noyau moteur du trijumeau. - \'l's, noyau

sensitif du trijumeau. - Oc, olive cérébelleuse. - l'ci, l'em, l'cs, les pédoncules cérébelleux

inférieur, moyen et supérieur. - ssl', sillon supérieur de Vicq d'A\ryr. - sta, sillon trans-

verse antérieur. - V, nerf trijumeau.

nexion intime avec les fibres transversales de la protubérance, tandis qu'elles s'ef-

FiG. 33. - La substance blanche du cervelet; ses fibres semi-circulaires externes et

leurs connexions avec les fibres transversales de la protubérance. - Coupe horizon-

tale C 2 du rhombencéphale sectionnant le noyau du bouchon et le tiers infé-

rieur de la protubérance et passant par la ligne C2 de la Fig. 431. Méthode de Wei-

gert-Pal.9/1 grandeur nature.

bu, branche verticale de l'arbre de vie du vermis. - Cj, corps juxta-restiforme. - Eca,

grand entre-croisement commissural antérieur. - fec, feutrage extra-ciliaire. - Io.

faisceau oblique de la protubérance. - fse, feutrage sous-lobaire. - fsme, fsme', fsme", les

fibres semi-circulaires externes du cervelet. - fsmi, les fibres semi-circulaires internes. -

aLc, axe du lobe central. - Lirl, lingula. -¡''la, lobe quadrilatère antérieur. - Nem, noyau

emboliforll1e. - Np, noyaux pontiques. Oc, olive cérébelleuse. - Pci, Pcnz, Pcs, les

trois pédoncules cérébelleux inférieur, moyen et supérieur. - 1'l', la voie pédonculaire. -

Vsd, la grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - l', nerf trijumeau. l'113, le

troisième segment ou segment horizontal du facial. - V,, quatrième ventricule.

646 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

filent en arrière au voisinage de la région de transition entre l'hémisphère céré-

bral et le vermis, où elles se continuent avec les fibres de l'entre-croisement

commissural (Eca). Les fibres du groupe interne (fsme) sont sectionnées plus

obliquement, elles n'occupent plus toute la largeur de la substance blanche

centrale, mais sont rejetés en dehors et en dedans par le feutrage extra-ciliaire

(fec) et par le bouchon (Nem), formant ainsi deux faisceaux très nets qui con-

vergent en avant pour former le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci), dont la

partie antérieure contient déjà un très grand nombre de fibres coudées et par-

tant sectionnées perpendiculairement à leur axe.

La coupe C 2 (Fig. 433) passe un peu au-dessous de la précédente.

Elle intéresse les méandres supérieurs de l'olive cérébelleuse (Oc), l'em-

bole (Nem) et l'écorce du fond des sillons hot et pré-centraux, immé-

diatement au-dessus de la substance blanche centrale du vermis.

Sur la moitié droite de la coupe, l'olive cérébelleuse (Oc) n'est constituée que

par quatre petits amas gris parallèles et de volume sensiblement égal ; sur la

moitié gauche, elle forme une lame festonnée présentant les dentelures et den-

licules caractéristiques, et entourée du feutrage extra-ciliaire (fec) ou toison de

l'olive. En dedans et en avant de l'olive, on trouve, de chaque côté, l'embole ou

noyau du bouchon (Nem), noyau triangulaire dont la base regarde la région de

transition entre le vermis et l'hémisphère cérébelleux et dont le sommet s'in-

sinue entre l'olive cérébelleuse Oc) et le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Le

grand entre-croisement commissural (Eca) est intéressé sur une plus grande étendue

que sur la coupe précédente Cl (Fig. 432), mais occupe néanmoins principa-

lement la branche verticale de l'arbre de vie (bv) et l'axe du lobe central (aLe). Les

fibres semi-circulaires externes (fsme) se divisent nettement en deux groupes :

l'un, externe (fsme), qui traverse la plus grande partie de la substance blanche

centrale des hémisphères et se continue directement avec les fibres transversales

du pont en formant le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm); l'autre, interne (fsme'),

dont les fibres s'insinuent entre l'olive cérébelleuse (Oc) et l'embole (Nem) d'une

part, entre l'embole (Nem) et le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) d'autre

part, et qui forment en se fusionnant le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci).

Le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes) n'a pas changé d'aspect, mais il est

traversé par quelques fascicules légèrement onduleux, les fibres semi-circulaires

internes (fsmi) du cervelet qui se rendent dans le C01'pS juxta-I'estiforme (Cj).

Coupe C 3 (Fig. 434). Cette coupe passe par la substance blanche

centrale du vermis au-dessus du noyau du loit et intéresse comme la coupe

précédente l'olive cérébelleuse (Oc), le bouchon (Nem) et le pédoncule cérébel-

leux moyen (Pcm) dans le sillon marginal antérieur du cervelet; elle sec-

tionne dans la calotte les fibres radiculaires du facial (VIIt) et du moteur

oculaire externe; sa partie antérieure passe à peu près au même niveau

que la coupe H 6 (Fig.'42 *9), tandis que sa partie cérébelleuse correspond

à la coupe H 5 (Fig.lW8).

Cette coupe intéresse les circonvolutions cérébelleuses du lobe quadrilatère

antérieur et du culmen qui tapissent le fond du sillon transverse antérieur (sta),

et sectionne l'axe du lobe quadrilatère postérieur (Lqp) il sa fusion avec la

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 647

Fig. 434. Le cervelet; l'entre-croisement commissural antérieur et l'entre-croisement

des'noyaux du toit, les'fibres semi-circulaires externes et internes du cervelet, leurs

connexions avec les fibres transversales de l'étage antérieur du pont et avec le

corps juxta-restiforme. Le noyau du bouchon et l'olive cérébelleuse. - Coupe

648 - ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

horizontale C 3, du rhombencéphale, sectionnant le tiers inférieur de la protubé-

rance et les fibres radiculaires des nerfs moteur oculaire externe et facial, et pas-

sant par la ligne C 3 de la Fig. 431. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. Eca, grand entre-croisement commissural du vermis. -

fec, feutrage extra-ciliaire. - fie, feutrage intra-ciliaire. - fume, fs7nP', fibres semi-circu-

laires externes du cervelet. - fsmi, fibres semi-circulaires internes du cervelet. - Lqp, lobe

quadrilatère postérieur du cervelet. - Nem, embole. - x\11, entre-croisement des noyaux

du toit. - Oc, olive cérébelleuse. - Pei, Pcm, Pes, les trois pédoncules cérébelleux infé-

rieur, moyen et supérieur. - ssl-, sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - sta, sillon transverse

antérieur. - Vsd, grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - l'i, quatrième ven-

tricule. - 177), quatrième segment du facial.

substance blanche centrale des hémisphères. Les circonvolutions du lobe semi-

lunaire supérieur forment encore, comme sur la coupe C 1 (Fig, 432), des îlots

entièrement indépendants de la substance blanche centrale des hémisphères et

séparés du lobe quadrilatère posté7'iew' par le sillon supérieur de Vicq d'Azyr

(ssV). Les lamelles de la partie postérieure du vermis appartiennent au déclive

et unissent les deux lobes quadrilatères postérieurs entre eux.

La substance blanche centrale du vermis est très réduite dans le sens antéro-

postérieur, grâce à la profondeur du sillon transverse antérieur (sta). On y con-

state deux sortes d'entre-croisements : le postérieur, formé de fibres presque

parallèles, appartient à l'ent1'e-croisement commissural (Eca); l'antérieur, plus

marqué, s'effectue à angle presque droit, c'est l'entre-croisement des noyaux du toit

(xNt). A chacun de ces entre-croisements, se rattache un système spécial de

fibres semi-circulaires.

Les fibres semi-circulaires externes (fsme) font suite al' entre-croisement com-

missural (Eca); elles ne décrivent plus dans leur ensemble un grand arc régulier

autour du 4° ventricule comme sur la coupe C 1 (Fig.432) ; leur partie vermienne

parait s'infléchir en a\ant et devenir convexe de concave qu'elle était; en réalité

elle se modifie peu, reste fixe, et c'est la partie adjacente des libres semi-circu-

laires externes correspondant à la région de transition qui, de chaque côté, est

refoulée en arrière par l'extrémité postérieure de l'olive cérébelleuse (Oc). Le

groupe externe des fibres semi-circulaires externes (fsme) se continue comme

précédemment avec le pédoncule cérébelleux moyen (Pcm). Le groupe interne

(fsme') passe entre l'olive (Oc) et le bouchon (Nem) ou en dehors du pédoncule

cérébelleux supérieur (Pes), puis entre dans la constitution du pédoncule céré-

belleux inférieur (Pci).

Les fibres semi-circulaires internes (fsmi) procèdent de Y entre-croisement des

noyaux du toit (xNt), traversent en fascicules onduleux le pédoncule cérébelleux

supérieur (Pes) et concourent à former le C07'pS juxta-1'estif01'1lle (Cj).

L'olive cérébelleuse (Oc) forme sur cette coupe une lame festonnée un peu plus

étendue que sur la coupe précédente. A droite, le bouchon (Nem) présente sa

forme pyramidale caractéristique; à gauche, il est sectionné à sa partie inférieure,

à son point de fusion avec le globule, et représente une masse informe et irré-

gulière.

Sur ces trois coupes C 1, C 2, C 3, le 4e ventricule (V représente une cavité

irrégulière, plus large dans le sens transversal que dans le sens antéro-pos-

térieur, cavité qui s'élargit graduellement à mesure que l'on approche de la base

de la lingula et des noyaux du toit. La paroi antérieure ou plancher est con-

stituée par la calotte ]J1'otuúérantielle et présente le sillon longitudinal médian, et

de chaque côté deux éminences répondant aux faisceaux ronds, fasciculi teretes,

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 649'

Fig. 435. - Le cervelet; sa substance blanche, ses noyaux gris centraux, ses connexions

avec l'étage antérieur de la protubérance et avec la calotte. Coupe horizontale C 4

'G50 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

du rhombencéphale sectionnant le tiers inférieur de la protubérance et passant par

la ligne C 4 de la Fig. 431. La cavité du quatrième ventricule est colorée en rouge.

Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. Eca, grand entre-croisement commissural du vermis. -

fec, feutrage extra-ciliaire. - fie, feutrage intra-ciliaire. - fsme, fsme' , fibres semi-circu-

laires externes du cervelet. - fsmi, fibres semi-circulaires internes du cervelet. - Lqp, lobe

quadrilatère postérieur. - Nem, embole. - Nt, noyau du- toit. - xNt, entre-croisement

des noyaux du toit. - Oc, olive cérébelleuse. - Pei, l'cnz, Pcs, les trois pédoncules cérc-

belleux inférieur, moyen et supérieur. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - Vsd, grosse

racine sensitive descendante du trijumeau. - T'a, quatrième ventricule.

produits dans cette région en grande partie par le segment vertical ou genou du

facial. La paroi postérieure, beaucoup plus réduite, est convexe et correspond à

la substance blanche de la lingula. Les faces latérales sont convexes et font

saillie dans la cavité ventriculaire; un sillon longitudinal, le sillon latéml du

quatrième ventricule, les subdivise en deux parties, dont la postérieure appar-

tient à la face ventriculaire du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), et l'anté-

rieure, plus réduite, au co-î)s,jzixta-7-estifoî, ? ize, en particulier au noyau de Deiters.

La disposition de la cavité du 4e ventricule change très rapidement dès que

les coupes intéressent le diverticule angulaire du toit du quatrième ventricule, les

valvules de Tarin et l'extrémité antérieure du vermis inférieur, en particulier le

nodule (Voy. coupe C 4, Fig. 435).

Coupe C4 (Fig. 435). Très voisine de la précédente, cette coupe

passe par les noyaux du toit.

On retrouve sur cette coupe les particularités importantes de la coupe pré-

cédente ; elle n'en diffère que par la disposition de la substance blanche centrale

du vermis, dont les dimensions antéro-postérieures ont encore diminué, et qui

présente de chaque côté de la ligne médiane les noyaux du toit (Nt). De ces

noyaux arrondis se détachent un grand nombre de fibres fortement colorées par

l'hématoxyline, qui s'entre-croisent en arrière de ces noyaux, forment Yen ire-

croisement des noyaux du toit (xNt), puis se continuent avec les fibres semi-cir-

culaires internes (fsmi) et traversent en fascicules onduleux le pédoncule céoébcl-

leux supérieur (Pcs).

L' entre-croisement des noyaux du toit (xNt) entoure donc la face supérieure

et la face postérieure des noyaux du toit, les fibres de la coupe C 4 se continuent

en effet avec celles de la coupe C3(Fig. 434). Cet entre-croisement occupe avec

les noyaux du toit la presque-totalité de la substance blanche centrale du vermis.

Toutefois il existe, en avant des lamelles qui doublent le fond du profond sillon

transverse antérieur, quelques fascicules de fibresparallèles fortement colorées par

l'hématoxyline ; ils se continuent en dehors avec les fibres semi-circulaires externes

(fsme) du cervelet et appartiennent encore à 1'entl'e-croisement commissural (Eca).

Coupe C 5 (Fig. 136). - Cette coupe passe par la partie inférieure

de la protubérance, au voisinage du sillon bulbo-protubérantiel ; elle sec-

tionne l'extrémité antérieure du vermis inférieur, qui fait saillie dans la

cavité du quatrième ventricule et correspond à peu près, dans la région

protubéranticllc, à la coupe H 7 (Fig. 430).

La coupe intéresse, dans la région des hémisphères, le lobe qitud7-ilalè ? ,e

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. ti ? 1

FiG. 43G. - Le ceivelet; sa substance blanche, ses libres semi-circulaires externes et

internes, le noyau sphérique, l'olive cérébelleuse, les connexions du cervelet avec la

région protubérantielle inférieure. Coupe horizontale C 5 du rhombencéphale pas-

652 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sant par l'extrémité antérieure du vermis inférieur; elle sectionne la protubérance

au voisinage du sillon butbo-protubérantiel, intéresse le noyau d'origine du facial et

passe par la ligne C 5 de la Fig. 431. La cavité du quatrième ventricule est colorée

en rouge. Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - fec, feutrage extra-ciliaire. - fic, feutrage intra-ciliaire.

- Floc, flocculus. - fsl, feutrage sous-lobaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes

du cervelet. - fsmi, fibres semi-circulaires internes. - fl'y, fibres de la pyramide du

vermis. - globule ou noyau sphérique. - ont, entre-croisement des noyaux du toit.-

- Oc, olive cérébelleuse. - Pci, l'an, l'es, les trois pédoncules cérébelleux inférieur,

moyen et supérieur. - ssV, sillon supérieur de Vicq d'.lcyr. - sta, sillon transverse anté-

rieur. - l'T, valvule de Tarin. -- Ville, branche vestibulaire du nerf auditif.

poslérieur et le lobe semi-lunaire supérieur; à droile ce dernier s'insère par un de

ses axes sur la substance blanche centrale. Les lamelles cérébelleuses situées au

voisinage de la protubérance appartiennent au flocculus (Floc).

Dans la région du vermis, la coupe sectionne : 1° les lamelles de la luette

(Uv) et du nodule (No) qui font saillie dans la cavité du quatrième ventricule (V,,),

en refoulant en avant la toile choroïdienne et les plexus transversaux du quatrième

ventricule; 2° les lamelles du culmen qui tapissent la profondeur du sillon trans-

verse antérieur (sta) et les lamelles du déclive qui relient les deux lobes quadrilatères

postérieurs droit et gauche. La substance blanche centrale du vermis, intéressée il sa

partie postérieure, au voisinage de l'extrémité antérieure de la branche hori-

zontale de l'arbre de vie, n'est représentée que par une bande étroite, située en

arrière de la luette. Dans celte bande on trouve les derniers vestiges de Y entre-

croisement des noyaux du toit (xNt) sous forme de fascicules colorés, entre-croisés

à angle droit qui, en dehors, traversent le globule (Ngl) et se continuent avec les

fibres semi-circulaires internes (fsmi) du cervelet et le C01'ps .Juxta ? esfi(ol'1ne (Cj).

L'olive cérébelleuse (Oc) a considérablement augmenté de volume; elle repré-

sente une lame festonnée et dentelée, repliée sur elle-même à ses extrémités,

formant ainsi une sorte de bourse largement ouverte en dedans, et qui loge dans

sa concavité le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). L'extrémité postérieure de

l'olive est volumineuse, épaisse, la coupe intéresse ici le point de jonction de

l'olive cérébelleuse et du bouchon. En dedans de l'olive cérébelleuse, dans la région

de transition, on trouve, entre l'olive et l'écorce de la luelle, quelques amas irré-

guliers de substance grise arrondis ou oblongs, très mal délimités, et qui appar-

tiennent au noyau sphérique ou globule (Ngl).

Dans la substance blanche centrale, les fibres semi-circulaires externes (fsme)

se présentent avec les mêmes caractères que sur la coupe précédente : elles se

continuent en avant avec les fibres transversales du pont, et se réduisent en arrière

à un mince fascicule qui décrit un courbe très prononcée autour de l'extrémité

postérieure de l'olive; on ne peut le suivre sur cette coupe jusqu'à la ligne

médiane du vermis.

A droite, le pédoncule cérébelleux inférieur forme un faisceau piriforme volu-

mineux, sans connexion manifeste avec les fibres semi-circulaires externes; à

gauche, par contre, ces connexions sont encore très évidentes.

La cavité du quatrième ventricule (Vf) présente une surface de section semi-

lunaire spéciale qui tient à la saillie du nodule (No). Elle est limitée en dedans de

chaque côté par deux minces languettes de substance grise, les valvules de Tarin

(VT), reliées entre elles par la toile choroïdienne et les plexus choroïdes transversaux

du quatrième ventricule.

Coupe C 6 (Fig. 437). Cette coupe passe au-dessous du sillon mar-

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

653

FiG. 137. - Le cervelet dans la région du vermis inférieur, du nid d'hirondelle et de la

branche horizontale de l'arbre de vie. L'olive cérébelleuse, la substance blanche

centiare des hémisphères, les pédoncules du ilocculus. Le quatrième \entricule, ses

654 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

diverticules angulaire et latéraux. Coupe horizontale C 6 du rhombencéphale sec-

tionnant le bourgeon terminal, la partie supérieure de la pyramide du vermis, les

amygdales, le flocculus et la partie supérieurè du bulbe rachidien et passant

par la ligne C 6 de la Fig. 431. (La cavité du quatrième ventricule est colorée en

rouge.) Méthode de Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature.

bh, la branche horizontale de l'arbre de vie du vermis. - 81, bourgeon terminal. - Crsl,

corps restiforme. - Eca, grand entre-croisement commissural du vermis. - fec, feutrage

extra-ciliaire. -fie, feutrage intra-ciliaire. - Floc.ac, flocculus accessoire. - fsl, feutrage

sous-lobaire. - fsme, fibres semi-circulaires externes. - Lsli, Lsls, les lobes semi-lunaires

inférieur et supérieur du cervelet. - nif, nid d'hirondelle. - Oc, olive cérébelleuse. -

l'lclz, plexus choroïde du diverticule latéral du quatrième ventricule. -l'1% loc, pédoncule du

flocculus. - "1 V" diverticule latéral du quatrième ventricule. - sef, grand sillon circonfé-

rentiel de Vicq d'Azyr. - si1', sillon inférieur de Vicq d'Azyr. - spon, sillon post-nodu-

faire. - sppy, sillon post-pyramidal. - sprp, sillon pré-pyramidal. - st.ac, stries acous-

tiques. - 1'ub.cie, tubercule acoustique. - 1'1', valvule de Tarin. - 17111e, branche cochléaire

du nerf auditif. - VIIIv, branche vestibulaire du nerf auditif.

ginal antérieur du cervelet, du pédoncule cérébelleux moyen et de la

substance blanche centrale du vermis. Elle intéresse la partie supérieure

du bulbe rachidien, le diverticule latéral du quatrième ventricule (rlV4), le

nid d'hirondelle (nh) les lobes de la face inférieure des hémisphères, les

amygdales (Amy), les lobes du vermis inférieur, le bourgeon le),î21111al(BL),

l'extrémité postérieure de la branche horizontale de l'arbre de vie (bh) et

le pédoncule du flocculus (PFloc).

La substance blanche centrale des hémisphères se présente sur cette coupe sous

un aspect autre que sur les coupes précédentes. Elle est entourée de toute

part par l'écorce cérébelleuse, ne limite plus le cervelet en avant, et s'est

étendue dans le sens transversal. Autour d'elle, s'implantent les nombreux axes,

d'inégale longueur, des différents lobes des faces inférieure et postérieure du

cervelet. Ce sont en avant, et de dedans en dehors, le pédoncule du flocculus

(PFloc); puis les nombreux et courts axes du lobe grêle, l'axe court et grêle de

l'extrémité antérieure du lobe semi-lunaire inférieur (Lsli), compris entre le sillon

inférieur de Vicq ? y ? ' (siV) et le grand sillon circonférentiel (scf). Autour de

l'extrémité externe de la substance blanche centrale, s'implantent les nombreux

et importants axes du lobe semi-lunaire supérieur (Lsls). Au voisinage du vermis,

en arrière de l'olive cérébelleuse (Oc), s'implantent les axes de la partie posté-

rieure, volumineuse, du lobe semi-lunaire inférieur; quant à la partie moyenne

de la face postérieure de la substance blanche centrale des hémisphères, elle est

tapissée par l'écorce qui recouvre le fond du grand sillon circonférentiel de Vicq

d'A4yr (scf).

Dans la région du vermis, on trouve, entre les deux lobes semi-lunaires infé-

rieurs, l'axe infiniment réduit du bourgeon terminal (Bt) limité en avant par un

pont de substance blanche correspondant à la section de la branche horizon-

tale de l'arbre de vie (bh) - pont qui relie, en arrière des olives, la substance

blanche centrale des deux hémisphères cérébelleux; - la branche horizontale

de l'arbre de vie est limitée en avant par l'écorce du profond sillon post-pyra-

midal (sppy) ; puis on trouve, d'arrière en avant, la section de la pyramide du

vermis (Pyc) dont l'axe se fusionne de chaque côté avec la substance blanche

centrale, le sillon prépyramidal (sprp), la section de la luette (Uv), le sillon posl-

nodulaire (spon), enfin les lamelles cérébelleuses de la face inférieure du nodule

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 655-

(No). Ce dernier lobule s'enfonce à la manière d'un coin entre les deux amyg-

dales (Amy), représentées par trois à quatre îlots gris sans connexion aucune

avec le cervelet, et qui forment dans leur ensemble un lobule irrégulièrement

ovalaire, situé dans le nid d'hirondelle (nh) et limité en avant par la toile cho-

rnidaénne du quatrième ventricule. Les amygdales sont donc extra-ventriculaires.

Quant au nid d'hirondelle, il est constitué à droite par une mince lame de

substance grise qui tapisse le corps intra-ciliaire, par une mince couche de sub

stance blanche qui recouvre l'extrémité antérieure de l'olive cérébelleuse, et qui

se continue en avant avec la substance blanche centrale des hémisphères céré-

belleux. A gauche, la partie postérieure du nid d'hirondelle est limitée comme à

droite par une mince couche de substance grise en connexion avec l'écorce de

la luette et qui tapisse la partie interne du feutrage intra-ciliaire (fic); en

dehors, elle est limitée par la valvule de Tarin (VT), séparée de l'olive cénébel-

leuse (Oc) et de sa toison (fec) par un étroit diverticule du quatrième ventricule.

L'olive cérébelleuse (Oc) est formée sur cette coupe par une lame festonnée

recouverte de denticules et de dentelures, et repliée sur elle-même en forme de

bourse, reproduisant par conséquent l'aspect si caractéristique de l'olive bulbaire

dont elle ne se distingue que par son volume infiniment plus considérable.

Les dimensions réciproques des corps olivâtres bulbaire et cérébelleux sont

du reste très manifestes sur cette coupe.

La cavité de l'olive cérébelleuse (Oc) est comblée par le feutrage intra-ciliaire

(fie), feutrage dense, très riche en vaisseaux et d'où procède, sur les coupes plus.

élevées, le pédoncule cérébelleux supérieur (Pes). L'olive est entourée en dehors.

par une mince couche de feutrage extra-ciliaire, la toison (fec), que ses fibres.

fortement colorées par l'hématoxyline distinguent seules du reste de la sub-

stance blanche centrale. Cette dernière est presque exclusivement formée par

un dense feutrage de fibres entre-croisées dans tous les sens, le feutrage sous-

lobaire (fsl). Ce n'est en effet qu'en arrière de l'olive cérébelleuse (Oc) et dans la

branche horizontale de l'arbre de vie (bh), que l'on rencontre les derniers ves-

tiges des fibres semi-circulaires externes du cervelet (fsme). Dans cette région

elles ne contiennent presque que des fibres d'association, et décrivent dans leur

ensemble un arc à concavité antérieure.

Le quatrième ventricule présente sur cette coupe une fente transversale

étroite, plus large sur la ligne médiane, limitée en avant par le bulbe, en arrière

par la toile choroïdienne et les plexus choroïdes; ceux-ci s'insèrent à gauche sur

l'extrémité antérieure de la valvule de Tarin (VT); à droite, sur un éperon épen-

dymaire situé à la base du pédoncule du flocculus (PFloc). La cavité ventriculaire

présente sur cette coupe deux diverticules : l'un postélieur et gauche, l'autre

antérieur et droit; le diverticule postérieur, long et étroit, s'insinue entre la val-

vule de Tarin (VT) et la substance blanche centrale et appartient au diverticule

angulaire du 40 ventricule; l'antérieur, situé entre le pédoncule du flocculus

(PFloc) et le corps restiforme (Crst) est représenté par un canal étroit et mince

qui conduit en avant dans le diverticule latéral du quatrième ventricule (rlV;).

Il résulte de cette disposition, que la moitié droite du bulbe est complète-

ment séparée sur cette coupe de la substance blanche centrale du cervelet. Il

n'en est pas de même à gauche, où la coupe passe au-dessus du diverticule

latéral du quatrième ventricule, et où le corps restiforme (Crst) est séparé de la

substance blanche centrale des hémisphères par les stries acoustiques (stac), le

tubercule acoustique (Tub.ac) et le pédoncule du flocculus (PFloc), petit faisceau

- 6'i(i ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

compact dont les fibres fortement colorées par la laque hématoxylinique

peuvent être suivies jusqu'à l'angle externe du quatrième ventricule où elles

s'arrêtent brusquement. (PFloc, Fig. 35) (Voy. Pédoncule du flocculus, chap. IV.)

Bulbe rachidien.

COUPES INTÉRESSANT LE BULBE RACHIDIEN

(Coupes H8 à H23, Fig. 438 à 453.)

Les seize coupes suivantes intéressent le bulbe rachidien : elles se dis-

tinguent des coupes de la protubérance, 1° par l'absence des fibres trans-

versales du pont et l'affleurement de la calotte sur les parties latérales du

bulbe; 2° par la fusion de la calotte, ou étage postérieur, avec l'étage anté-

rieur représenté par la voie pédonculaire réduite au faisceau pyramidal ;

3° par l'incorporation, dans la calotte, du pédoncule cérébelleux inférieur qui

occupe, sous le nom de corps restiforme, l'angle postéro-externe du bulbe.

Les coupes H 8 à H 13 (Fig. 438 à H3) sectionnent la partie supé-

rieure du bulbe, c'est-à-dire la partie qui concourt à former le plancher du

quatrième ventricule; elles présentent toutes une surface de section trian-

gulaire à base postérieure et d'autant plus accentuée que la coupe est

plus voisine du sillon hulho-protuhérantiel.

Les coupes H 14 à H 23 (Fig. 444 à 453) intéressent la partie infé-

rieure, fermée, du bulbe, affectent une surface de section arrondie, d'au-

tant plus régulière que les coupes sont plus proches du collet du bulbe,

et partant, de la moelle cervicale.

Coupe H 8 (Fig. 438). Cette coupe passe au-dessus des diverticules

latéraux du quatrième ventricule et de la partie supérieure des pyramides

antérieures du bulbe, et intéresse la région de transition entre la protu-

bérance et le bulbe rachidien, c'est-à-dire la région du sillon bulboT»·ottr-

bérantiel. La coupe étant légèrement oblique en bas et à droite, ses deux

moitiés ne sont pas symétriques. A droite, elle intéresse le noyau de le),-

minaison du nerf cochléaire (NVIIIc), le pédoncule du flocculus (PFloc), et

l'extrémité supérieure de l'olive bulbaire (Oi); à gauche, elle passe au-

dessus de l'olive bulbaire et sectionne les fibres transversales du pont

(FPoa) qui surplombent les pyramides antérieures (Py) et le sillon bulbo-

protubérantiel.

Les extrémités latérales du bulbe sont encore adhérentes a ]a substance blanche

centrale du cervelet, la coupe passe en eflet au-dessus des diverticules latéraux

du quatrième ventricule. Toutefois, à droite, le pédoncule cérébelleux inférieur,

incorporé dans le tronc encéphalique et complètement séparé de la substance

blanche du cervelet par le pédoncule du flocculus (PFloc), constitue déjà le corps

restiforme (Crst), tandis qu'à gauche, la fusion de ce même pédoncule avec le

cervelet existe encore; la coupe se rapproche à cet égard de la coupe H 7

(Fig. 430, p. 640).

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

657

Fig. 438. - Le tronc encéphalique dans la région bulbo-protubérantielle, immédiate-

ment au-dessus des diverticules latéraux du quatrième ventricule. Le corps resti-

TOMEM. 11. 42

638 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

forme et les fibres arciformes cérébello-olivaires. Les faisceaux compacts de la for-

mation réticulée, le noyau central inférieur, le noyau d'origine du facial. - Le corps

juxta-restiforme, la grosse racine sensitive descendante du trijumeau et le noyau

de la branche cochléaire du nerf auditif; les stries acoustiques et le pédoncule du

Ilocculus (La cavité du 4e ventricule est colorée en rouge). - Coupe horizontale H 8

du bulbe, aux confins de la protubérance, passant par la ligne H 8 de la Fig. 418,

p. 615. Méthode de Weigert-Pal. 5/1 grandeur nature.

bp, sillon bulbo-protubérantiel. - Ci, corps juxta-restiforme. CI'st, corps restiforme.

- fad, fibres arciformes dorsales du bulbe. - fana, fibres arciformes moyennes du bulbe.

Fcc, faisceau central de la calotte. - Floc, flocculus. - PFloc, pédoncule du flocculus. -

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Flt, faisceau latéral du bulbe. - FPoa, fibres trans-

versales antérieures de la protubérance. - fpt, fibres arciformes prétribéminales. - ND,

noyau de Deiters. - '\ ? ,,noyau du raphé. - Oc, olive cérébelleuse. - Oi, olive bulbaire

ou inférieure. - Pci, pédoncule cérébelleux inférieur. - ·LT ? embouchure du diverticule

latéral du quatrième ventricule. - Rm, ruban de Reil médian. S9R, substance gélati-

neuse de Rolando. - SgPo, substance grise antérieure de la protubérance. - slac, stries

acoustiques. - Slrs, stratum superficiale pontis. - fL, trou borgne I)ulbo-protubérintiel.

T)', corps trapézoïde. - VT, valvule de Tarin. - Vsd,grosse racine sensitive descendante

du trijumeau. - III, nerf moteur oculaire externe. - 1,Il, nerf facial. - 7VWY, noyau d'ori-

gine du facial. - Ville, branche cochléaire du nerf auditif; NVIIIc, son noyau de termi-

naison. - VIIIv, branche vestibulaire du nerf auditif; NVIIlv, son noyau de terminaison.

- 1 ? quatrième ventricule.

Les pyramides antérieures et toute la moitié gauche du bulbe sont encore

recouvertes par de nombreuses fibres transversales, séparées par des traînées

de substance grise et qui appartiennent au stratum superficiale du pont. L'union

des fibres protubérantielles antérieures (FPoa), soit avec les pyramides, soit

avec la calotte, n'est toutefois pas très intime. La coupe intéresse, en effet, sur

la ligne médiane entre les deux pyramides, le trou borgne inférieur ou bulbo-

protubérantiel (tb), et sur les parties latérales le sillon bulbo-protubéranliel (bp),

dans l'espace compris entre la pyramide et le tronc du nerf facial (VIII); il en

résulte qu'à ce niveau le corps trapézoïde (Tr) apparaît librement à l'extérieur.

Le stratum superficiale du pont (FPoa) est traversé par les troncs des nerfs

moteur oculaire externe (VI), et facial (VII) à leur émergence dans le sillon bulbo-

protubérantiel, et par le nerf vestibulaire (VIIIv) dont les fibres pénètrent dans

les parties latérales du bulbe, passent entre le pédoncule cérébelleux inférieur

(Pci) et la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd), pour se rendre,

en partie dans le corps juxta-restiforme (Cj) et le noyau de Deiters, en partie dans

un noyau triangulaire, le noyau triangulaire ou noyau du nerf vestibulaire;

noyau postérieur de l'acoustique, (NVIIIV) situé sur les parties latérales du plancher

du quatrième ventricule, en arrière et en dedans du corps juxta-restiforme (Cj).

La subslance grise de l'étage antérieur du pont (SgPo), assez abondante sur

cette coupe, se prolonge sur la face interne de chacune des pyramides, y forme

le noyau arqué ou arciforme (Narc) et peut être suivie en particulier, à droite, le

long du raphé jusqu'au voisinage du faisceau longitudinal postérieur (Flp). Les

noyaux arqués des pyramides (Narc) et les noyaux dits du raphé (Nr) ne sont donc

que des dépendances des noyaux pontiques (SgPo) dont ils présentent du reste

la structure.

Les pyramides antérieures du bulbe, incomplètement séparées des fibres trans-

versales de la protubérance, contiennent, outre les noyaux arqués, le faisceau

pyramidal (Py), c'est-à-dire le segment inférieur ou bulbaire de la voie pédoncu-

laire. Ce faisceau n'est plus arrondi comme sur les coupes de la région protubé-

ranlielle inférieure, mais a une forme plan-convexe, sa face postérieure plane

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 659

ou légèrement concave, s'adossant directement à la région de la calotte et

n'en étant plus séparée comme dans la région protubérantielle par les fibres du

stratum profundum.

A gauche, le faisceau pyramidal (Py) est en contact avec le ruban de Reil

médian (Rm) et le faisceau central de la calotte (Fcc). A droite, l'olive bulbaire (Oi)

s'insinue entre ces deux faisceaux sous forme d'une lame circulaire festonnée et

dentelée, entourant une cavité close de toutes parts. Elle refoule le ruban de Iteil

(Rm) en dedans et l'aplatit contre le raphé, de telle sorte que, de piriforme qu'il

est sur la moitié gauche de la coupe, il devient rectangulaire, gagnant en lon-

gueur ce qu'il perd en largeur.

Le faisceau central de la calotte (Fcc) occupe la partie externe de l'olive infé-

rieure ou bulbaire (Oi), et se continue sans délimitation nette avec une couche de

fibres sectionnées plus ou moins obliquement qui entoure l'olive bulbaire et

lui constitue une véritable capsule. Si ces dernières fibres paraissent être si

nombreuses dans cette région, cela tient à ce que cette coupe intéresse l'extré-

mité supérieure de l'olive et que la capsule de fibres est particulièrement

épaisse aux deux extrémités de ce corps. En arrière, le faisceau central de la

calotte (Fcc) se confond sans délimitation nette avec les fascicules de la forma-

tion réticulée (S R) qui circonscrivent en dehors le noyau central inférieur (Nci).

Moins étendu dans le sens sagittal que sur la coupe H7 (Fig. 430, p. 640), ce

noyau est limité en avant par le ruban de Reil médian (Rm), l'olive bulbaire (Oi)

et le faisceau central de la calotte (Fcc). En arrière, il est séparé du faisceau lon-

gitudinal postérieur (Flp) par une couche de fibres beaucoup plus épaisse et

dense que sur la coupe H 7 (Fig. 430).

La partie exlerne de la formation réticulée (SR) contient de nombreux fasci-

cules clairsemés; on y rencontre, en dedans de la grosse racine descendante sen-

sitive du trijumeau (Vsd), le noyau du facial (Nvn) intéressé à sa partie infé-

rieure ; les fibres radiculaires (VII), qui en partent se portent en arrière et en

dedans et peuvent être suivies jusqu'au plancher du quatrième ventricule. Cette

partie du trajet du facial est nettement visible sur la moitié gauche de la coupe

où les fibres radiées et arciformes de la formation réticulée sont seules dessinées.

En avant du noyau du facial (Nvii), la formation réticulée (SR) atteint la péri-

phérie du bulbe; les fibres longitudinales y sont particulièrement denses et nom-

breuses, et constituent dans leur ensemble le faisceau latéral du bulbe (Flt), fais-

ceau complexe et mal délimité qui fait suite à ce groupe de fibres situé dans la

région protubéranlielle, en avant de l'olive protubérantielle, en dehors du ruban

de Reil médian (Voy. coups H7, Fig. 430, p. 640). Le faisceau latéral du bulbe (Fit)

est formé en grande partie par un faisceau médullaire, le faisceau de G'oM6 ? 's;

dans la région protubérantielle, il est renforcé par des fibres du ruban de Reil

latéral et par quelques fibres du ruban de Reil médian. Dans la partie fermée du

bulbe, reçoit le faisceau cérébelleux direct, faisceau d'origine médullaire, con-

stitué par les cylindres-axes des cellules de la colonne de Clarke.

La grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) occupe la partie

externe de la calotte, et conserve dans le bulbe sa surface de section semi-

lunaire et ses connexions avec la substance gélatineuse de Rolando (SgR). En

arrière d'elle, au voisinage de la substance grise centrale qui tapisse le plancher

du quatrième ventricule, on trouve le corps juxta-resliforme (Cj); sa partie

interne est riche en fibres longitudinales denses et serrées, qui forment dans

leur ensemble une surface de section rectangulaire et sont plus nombreuses

660 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sur cette coupe que sur celles de la région protubérantielle; elles sont ren-

forcées en effet à ce niveau par la racine descendante du nerf vestibulaire ou

racine de Roller. La gangue de substance grise qui entoure les fascicules du corps

juxta-restiforme et constitue le noyau de Deiters (ND) est refoulée à la partie

externe de ce corps et s'adosse au corps restiforme (Crst).

Le corps restiforme (Crst), c'est-à-dire le pédoncule cérébelleux inférieur,

après son émergence du hile du cervelet, occupe l'angle postero-externe de la

calotte. Il est complètement séparé du reste du cervelet par les fibres horizon-

tales du pédoncule du flocculus (PFloc) qui le recouvrent en arrière jusqu'à

l'angle latéral du quatrième ventricule. Le corps restiforme présente une surface

de section irrégulièrement ovalaire; c'est un faisceau volumineux, essentielle-

ment constitué par des fibres longitudinales, mais qui contient déjà à ce niveau

des fibres horizontales. Ces derniers s'infléchissent en dedans, se détachent en

grand nombre de sa partie antérieure etconcourent former les fibres arciformes

du bulbe. Dans toute la hauteur de son trajet bulbaire, le corps restiforme

abandonne ainsi à la calotte de nombreuses fibres arciformes qui décrivent des

courbes à concavité interne, postérieure et supérieure, puis s'entre-croisent au

niveau du raphé avec celles du côté opposé. Elles sont destinées aux noyaux

arqués des pyramides et aux olives bulbaires, et constituent le système des fibres

arciformes superficielles du bulbe et le système des fibres cc·réGello-olivaires. Les

premières fibres arciformes (fpt) qui se détachent du corps restiforme partent,

comme le montre cette coupe, de la partie antérieure de ce volumineux faisceau.

Elles passent en avant de la grosse racine sensitive descendante du IJ'1j'umeau(Vsd),

traversent le faisceau latéral du bulbe *FIL) et le faisceau central de la calotte (Fcc),

passent entre l'olive bulbaire (Oi) et le faisceau pyramidal, mais sur cette coupe

n'atteignent pas encore le raphé. Leurs rapports avec la grosse racine sensitive

descendante du trijumeau (Vsd) leur a valu le nom de fibres arciformes pnélrigé-

minales (fpt).

Les parties moyenne et dorsale de la calotte sont traversées par un autre

système de fibres arciformes, le système des fibres arciformes moyennes (fam) et

dorsales (fad). Elles se détachent pourla plupart du raphé, lequel contient de nom-

breuses fibres sagittales, dont les connexions avec le noyau arqué des pyramides

sont très manifestes sur cette coupe. Les moen>7es (fam) traversent le noyau central

inférieur (Nci) et ne peuvent sur cette coupe être suivies au delà du faisceau

central de la calotte (Fcc) ; elles se perdent dans les trabécules gris de la formation

réticulée (SR). Les dorsales (fad) occupent la partie postérieure de la calotte, tra-

versent le faisceau longitudinal postérieur (Flp) et les fibres de la formation

réticulée situées en avant et en dehors de ce faisceau, et les séparent de la sub-

stance grise centrale du plancher du quatrième ventricule; elles peuvent être

suivies pour la plupart jusqu'au corps juxta-restiforme (Cj) dont elles procèdent.

Un petit nombre provient du noyau de terminaison du nerf vestibulaire (NVIIIv).

Dans la calotte du côté gauche, le corps trapézoïde (Tr) constitue un autre

système de fibres arciformes ; on voit ses fibres traverser le ruban de Reil médian

(Rm) et le faisceau central de la calotte (Fcc), longer le sillon úulúo-p1'olllúénl11liel

(bp), passer en avant du noyau du facial (NVII) et de la grosse racine sensitive

descendante du trijumeau (Vsd) et croiser le tronc du nerf vestibulaire (VIIIv). Elles

proviennent du noyau antérieur du nerf acoustique ou noyau du nerf cochléaire

(NVIIIc) situé en avant du pédoncule cérébelleux inférieur, en'dehors du nerf

vestibulaire et au-dessus du diverticule latéral du quatrième ventricule. La moitié

ÉTUDE T0P0GR.VPH1QUE DU RHOMBENCÉPHALE. 661

gauche de la coupe n'intéresse que la partie supérieure de ce noyau (NVIIIc) qui

sert de noyau de terminaison au nerf cochléaire et de noyau d'origine au corps

trapézoïde; la moitié droite de la coupe le sectionne suivant son grand axe. Il

s'y présente sous l'aspect d'un noyau volumineux situé en avant du corps l'esti-

forme (Crst), en dedans du pédoncule du flocculus (PFloc) et qui paraît subdivisé

en deux parties par le tronc du nerf cochléaire (Ville). En réalité, ces deux

parties ne forment qu'une masse unique qui entoure d'une sorte de fer à cheval

ou d'un cercle complet, le nerf cochléaire à sa pénétration dans le bulbe. Les

coupes vertico-transversales sont très démonstratives à cet égard, et montrent

mieux que les coupes horizontales les connexions de ce noyau avec le corps

trapézoïde. (Voy. Fig. 426, p. 630).

Sous l'épendyme ventriculaire, dans la subslance grise du plancher du quatrième

ventricule, il existe dans la moitié droite de cette coupe un faisceau volumineux

de fibres sectionnées parallèlement à leur axe et fortement colorées par la laque

hématoxylinique. Ce faisceau qui, à première vue, semble n'être que la prolon-

gation du pédoncule du flocculus (PFloc) en est, en réalité, distinct; il constitue les

stries acoustiques (stac) particulièrement développées sur ce bulbe et dont le

trajet ultérieur peut facilement être suivi sur les coupes suivantes. Sur cette

strie s'insère la membrane épendymaire obturatrice du quatrième ventricule qui

constitue dans cette région les bandelettes, toenia et lingula du quatrième ven-

tricule. (Voy. p. 491 et Quatrième ventricule, p. 501, Fig. 353 et 354, p. 492.)

Cette insertion épendymaire divise la cavité du quatrième ventricule (V.J en deux

parties : l'une interne, fermée par les plexus choroïdes transversaux du quatrième

ventricule et qui se continue à gauche avec le diverticule angulaire compris

entre la valvule de Tarin (VT) et l'olive cérébelleuse (Oc) (Voy. Coupe C 6. Fig. 437,

p. 633); l'autre externe, infiniment plus petite, qui correspond à l'embouchure

du diverticule latéral du quatrième ventricule (ri V J Ces deux parties paraissent t

distinctes sur cette coupe; elles communiquent en réalité l'une avec l'autre au-

dessus de la strie acoustique.

Coupe H 9 (Fig. /39). - Cette coupe intéresse la partie supérieure du

bulbe au niveau des diverticules latéraux du quatrième vezatriczcle(rIVF) ; elle

sectionne les tubercules acoustiques (Tub.ac) et le tiers supérieur de l'olive

bulbaire (Oi).

Le bulbe, sur cette coupe, est libre de toute connexion avec le cervelet et

présente la forme triangulaire propre au segment supérieur ou ouvert du bulbe,

c'est-à-dire au segment qui concourt à former le plancher du quatrième ventri-

cule ; la base est plane et appartient au quatrième ventricule le sommet

antérieur est tronqué et présente les saillies des pyramides antérieures (Py) du

bulbe; les angles postéro-externes sont occupés par les corps restiformes (Crst).

A cette hauteur, la surface de section du bulbe est surtout remarquable : par

le développement de l'olive bulbaire (Oi) qui occupe la partie antérieure de la

calotte; le nombre et le volume des fibres arciformes émises par le corps resti-

forme (Crst); la disparition du noyau central inférieur cl )il remplacement par

de nombreuses fibres longitudinales, particulièrement denses et serrées, le long

du raphé. On peut de ce fait considérer à la formation réticulée deux régions ou

zones : la région interne, longue et étroite, située le long du raphé, s'étend de la

substance grise centrale du plancher du quatrième ventricule a la face postérieure

062 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

de la pyramide, elle est essentiellement constituée par des fibres nerveuses et

connue sous le nom de formation réticulée blanche (formatio reticularis alba, SRa).

La région externe, large et irrégulièrement quadrilatère, est riche en trabécules

gris et en amas gris plus ou moins mal délimités; elle porte le nom de formation

réticulée grise (SRg); elle s'étend dans le sens transversal de la formation réti-

culée blanche (SRa) au corps juxta-restiforme (Cj) et à la grosse racine sensitive

descendante du trijumeau (Vsd) et atteint la périphérie du bulbe entre le triju-

meau (Vsd) et l'olive bulbaire (Oi). Dans le sens antéro-postérieur, elle s'étend de

la face postérieure de l'olive (Oi)à la substance grise centrale du quatrième ventricule.

La formation réticulée grise (SRg) ne contient à cette hauteur qu'un petit

noyau différencié, qui appartient au noyau antérieur du vague, ou noyau ambigu

(Nab). Les fascicules longitudinaux sont assez régulièrement disséminés, ils ne se

concentrent qu'au voisinage de la périphérie du bulbe, où ils forment le faisceau

latéral du bulbe (Fit). La formation réticulée blanche (SRa) n'atteint pas sur cette

coupe les fibres sagittales du raphé particulièrement nombreuses à ce niveau;

elle en est séparée par le noyau du raphé (Nr), mince et étroite lame grise qui

atteint en arrière le faisceau longitudinal postérieur (Flp) et qui se fusionne en

avant avec le noyau arqué des pyramides (Narc).

Les rapports que la formation réticulée blanche (SRa)^ affecte avec l'olive bul-

baire (Oi) permettent de la diviser en deux parties : l'une antérieure ou interoli-

vaire, la couche intl'1'olivai1'e de Flechsig; l'autre postérieure, la couche inlerréti-

culée. Les deux couches, interolivaire et interréliculée, forment un tout compact à

l'état normal et rien, si ce n'est leurs rapports avec l'olive, n'autorise à les déli-

miter nettement l'une de l'autre, et encore moins à circonscrire dans leur épais-

seur des faisceaux déterminés. La myélogénèse et surtout l'étude des dégénéres-

cences secondaires, permettent par contre d'y reconnaître un certain nombre

de systèmes de fibres. Cette étude montre; que la couche interolivaire comprend

surtout les fibres du ruban de Reil médian, de là le nom de couche lemniscule qui

lui est quelquefois donné, et qu'elle contient en outre des fibres en connexion

avec les cordons antéro- latéraux de la moelle; que la couche inte1'J'éticlllée con-

tient, à sa partie postérieure, les fibres descendantes et ascendantes du faisceau

longitudinal postérieur (Flp) qui se prolongent dans le cordon antérieur de la

moelle ou qui en dérivent; la partie antérieure de la couche inle1'1'éticlllée con-

tient surtout des fibres en connexion avec le cordon latéral de la moelle, fibres

qui se terminent dans le noyau central inférieur ou qui en proviennent.

La formation réticulée présente sur cette coupe peu de fibres radiées, mais elle

est traversée par un grand nombre de fibres arquées ou arciformes de volume

variable. Celles qui parcourent la formation réticulée grise (SRg) et la couche inter-

réticulée de la formation réticulée blanche (SRa) sont en général fines et minces,

s'entre-croisent à angle aigu au niveau du raphé et proviennent du corps juxta-

resliforme (Cj), de^ la partie adjacente du corps restiforme (Crst) et du noyau

triangulaire du nerf vestibulaire (iNVI11v). Ce sont les fibres arciformes ])1'0 (ondes

ou dorsales (fad) et les fibres arciformes moyennes.

Les fibres arciformes qui, sur cette coupe, traversent la partie postérieure

de la couche interolitaire (SRa,cio), sont beaucoup plus épaisses et plus inten-

sivement colorées par la laque hématoxylinique et appartiennent au système

des fibres arciformes cérébello-olivaires. Elles se portent en dehors et un peu en

arrière, passent en arrière de l'olive bulbaire (Oi) ou à travers ce corps, par-

courent en fascicules onduleux et enchevêtrés la partie périphérique de la /'or-

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

FIG. 439. - La région bulbaire supérieure au niveau des diverticules latéraux du qua-

trième ventricule.-Le corps restiforme et les fibres arciformes cérébello-olivaires.

- Les stries acoustiques et le tubercule acoustique. La formation réticulée blanche

et la formation réticulée grise, le corps juxta-restiforme (noyau de Deiters et fais-

ceaux cérébello-vestibulaires). L'olive bulbaire et la pyramide antérieure du bulbe.

6fi4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

- Coupe transversale H9 passant par la ligne H9 de la Fig. 418, p. 615. Mé-

thode de Weigert-Pal. 5/1 grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - Crst, corps restiforme. - fad, fibres arciformes dorsales.

- fas, fibres arciformes superficielles antérieures du bulbe. - Fcc, faisceau central de la

calotte. - fcv, fibres cérébello-vestibulaires. - feo, feutrage extra-olivaire. - fio, feutrage

intra-olivaire. - fil, fibres arciformes intertrigéminales. (pt, fibres arciformes prétri-

géminales. - fil, fibres arciformes rétrotrigéminales. - Floc, flocculus. - Flp, faisceau

longitudinal postérieur. - Fil, faisceau latéral du bulbe. - Fs, faisceau solitaire. - Mo,

membrane obturatrice rétrobulbaire. - Nab, noyau ambigu ou noyau d'origine des nerfs

mixtes. - Na7'c, noyau arqué. - ND, noyau de Deiters. - Nit, noyau du funiculus teres.

- Ni,. noyau du raphé. - Yip, noyau rétropyramidal. Nvnio, noyau de terminaison

de la branche vestibulaire du nerf auditif. - Nixp, noyau postérieur du glosso-pharyn-

gien. - Oi, olive bulbaire. - l'Flot, pédoncule du flocculus. - Pil, pyramide antérieure

du bulbe s'étalant au-devant de l'olive. - r, raphé. - 1'11'" diverticule latéral du quatrième

ventricule. - SgR, substance gélatineuse de Rolando. - SRa, formation reticulée blanche.

- SRa (cio), couche inter-olivaire de la formation réticulée blanche. SRa (cir) couche

interréticulée de cette même formation. - SRg, formation réticulée grise. - stac, strie

acoustique. -slac.a, strie acoustique ascendante. -TL, trou de Luschka. Tub, ac, tuber-

cule acoustique. - 17,, quatrième ventricule. - IX, nerf glosso-pharyngien.

motion réticulée grise (SRg) et le faisceau latéral du bulbe (Fit). Elles se réunissent

ensuite en épais fascicules qui abordent la partie antéro-interne du corps resti-

forme (Crst) et dont les unes passent en avant, les autres à travers, d'autres en

arrière de la grosse racine descendante sensitive du trijumeau (Vsd); elles portent

de ce fait les noms de fibres arciformes prétrigéminales (fpt), inlerll'igémi-

nales (fit) et rétrotrigénzinales (frt). -

Le corps restiforme (Crst) présente le même aspect que sur la coupe précé-

dente, mais il a déjà diminué de volume par suite du départ des fibres arciformes,.

C'est du reste un fait facile à constater et signalé déjà par Deiters et par Meynert,

que le volume du corps restiforme diminue à mesure que celui de l'olive

bulbaire augmente.

Les fibres arciformes pî( ? Iî,igén21nales (fpt) n'appartiennent pas toutes au

système cérébello-olivaire, un grand nombre conservent, comme sur la coupe pré-

cédente H8 (Fig. 438), leur position superficielle et appartiennent aux fibres

arciformes externes ou superficielles du bulbe (fas). En longeant la périphérie du

bulbe, elles passent en avant de l'olive bulbaire (Oi) (fibres pré-olivaires), puis se

comportent de deux façons différentes. Les unes poursuivant leur trajet super-

ficiel passent en avant de la pyramide antérieure du bulbe (Py), (fibres prépyrami-

dales), et se rendent dans le noyau arqué des pyramides (Narc) ou se continuent

avec les fibres sagittales du raphé (r) ; les autres passent entre l'olive (Oi) et la

pyramide (Py) ou à travers le faisceau pyramidal (Py), puis abordent de même le

noyau arqué ou les fibres sagittales du raphé.

L'olive bulbaire (Oi) occupe la partie antérieure de la calotte bulbaire; elle est

située en arrière de la pyramide (Py) et comprend deux lames, l'une antérieure,

l'autre postérieure, dentelées et festonnées, réunies en dehors, écartées en

dedans, où elles interceptent un orifice connu sous le nom de hile de l'olive et qui

livre passage à de nombreuses fibres arciformes cérébello-olivaires de la moitié

opposée du bulbe. Les faces intérieure et extérieure de la lame olivaire sont

tapissées d'un feutrage très dense de fibres, fortement colorées par la laque

hématoxylinique. Le feutrage extra-olivaire (feo) est particulièrement épais,

entoure l'olive d'une véritable capsule, renforcée à sa partie postérieure et

externe par le faisceau central de la calotte (Fce) qui fait corps avec elle.'

Le faisceau pyramidal (Py) s'est étalé au-devant de l'olive dont il masque la

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. z

saillie en effaçant le sillon olivaire interne. C'est là une disposition un peu anor-

male, qui se retrouve sur les coupes H 10 et Hll, Fig. 440 et 441, et qui est

due, - ainsi que le montre l'étude des dégénérescences secondaires du fais-

ceau pyramidal traitées par la méthode de Marchi à la présence de fibres pyra-

midales homolatérales superficielles (Voy. p. 547, Fig. 383). En général le fais-

ceau pyramidal est mieux délimité de l'olive bulbaire, dont le sépare un amas

irrégulier de substance grise, le noyau rét/'opymmidal (Nrp). Dans cette série

de coupes la pyramide ne se délimite, en dehors et en arrière, de la capsule de

l'olive (feo) que par la direction de ses fibres et par leur coloration moins in-

tense par la laque hématoxylinique; en arrière et en dedans, elle s'adosse au

ruban de Reil compris dans la couche inierolivaire de la formation réticulée blanche

(SRa(cio). La partie antéro-interne du faisceau pyramidal (Py) est recouverte

par le noyau arqué (Narc), sa partie antéro-externe par les fibres arciformes péri-

pyramidales. Formé surtout de fibres sectionnées perpendiculairement ou

obliquement à leur direction, le faisceau pyramidal est sillonné par des fibres

horizontales plus ou moins onduleuses dont une partie au moins appartient aux

fibres arciformes pré-olivaires.

Les fibres sagittales du raphé (r), particulièrement nombreuses sur cette

coupe et dont les connexions avec le noyau arqué (Narc) et les fibres prépara-

midales sont des plus manifestes, se continuent au niveau du sillon longitudinal

médian du quatrième ventricule avec les stries acoustiques (stac). A gauche, ces

stries peuvent être suivies le long du plancher du quatrième ventricule jus-

qu'à une saillie allongée, qui recouvre la face diverticulaire du corps resti-

forme (Crst) et constitue le tubercule acoustique (Tub.ac) ; à droite, ces connexions

sont également très manifestes, mais les stries sectionnées plus obliquement et

anormalement développées ne peuvent être suivies sans interruption jusqu'au

tubercule acoustique (Tub. ac). Au voisinage du sillon longitudinal médian, on les

voit passer en avant d'un faisceau arrondi, qui représente la surface de section

d'une strie acoustique ascendante (stac.a) ou oblique.

Les coupes sériées montrent que cette strie anormale, qui répond à la corde

ou baguette d'harmonie des auteurs, s'effile de bas en haut, qu'elle affecte un tra-

jet ascendant et peut être suivie jusqu'à la fossette latérale du quatrième ven-

tricule, au voisinage du locus coeruleus (Fig. 406, p. 583). En dehors de cette

strie anormale, on trouve sur la coupe H9, la surface de section de la partie

inférieure de la strie acoustiques (stac) de la coupe précédente H 8 (Fig. 438,

p. 657); ses fibres sont sectionnées parallèlement à leur direction, fortement

colorées par l'hématoxyline et donnent insertion à la membrane obturatrice (1\10)

du quatrième ventricule.

Le tubercule acoustique droit (Tub.ac) coiffe toute la face externe, diverticu-

laire, du corps restiforme (Crst). C'est une masse allongée de substance grise, sil-

lonnée de fibres parallèles et horizontales fortement colorées par l'hématoxyline

et qui appartiennent aux fibres radiculaires du nerf cochléaire et aux stries acous-

tiques.

En avant des stries acoustiques, la substance grise centrale du quatrième ven-

tricule contient un noyau triangulaire, volumineux, le noyau de terminaison du

nerf vestibulaire ou noyau triangulaire, ou noyau postérieur de l'acoustique

(NVIIIv). Il est limité en dedans, au voisinage du sillon longitudinal médian,

par un petit noyau arrondi pauvre en fibres à myéline, le noyau des faisceaux

arrondis, noyau des funiculi teretes (Nft) qui fait saillie sur le plancher du qua-

666 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

trième ventricule au-dessus du noyau de l'hypoglosse. En dehors, le noyau

triangulaire du nerf vestibulaire est limité par le corps juxta-1'estifornte (Cj) dont

la partie interne (fcv) contient des fascicules moins serrés et moins nombreux

que sur la coupe précédente. Une partie des fibres descendantes de la racine de

Roller (racine descendante du nerf vestibulaire) s'est déjà épuisée dans la su-

bstance grise du noyau de Deiters (ND), particulièrement abondante à la partie

externe du corps juxta-restiforme (Cj) au voisinage du corps restiforme (Crst);

d'autres faisceaux du coîI)sjuxta-2,estifoî, ? te (Cj) ont donné naissance aux fibres

arciformes dorsales ou profondes (fad). En avant du corps restiforme (Crst) et du

corps juxta-restiforme (Cj), on trouve les fibres radiculaires du nerf glosso-pha-

ryngien ou de la IX° paire, dont une partie se coude en avant de la racine des-

cendante de Roller, affecte un trajet descendant et se réunit en un faisceau

compact, le faisceau solitaire (Fs), ou racine descendante du glosso-pharyngien,

faisceau très visible sur les coupes suivantes (Coupes H 10, Hll, H 12, H 13,

H14, Fig. 440 à 444), où il occupe la partie antéro-interne du corps juxta-

restiforme.

La coupe H 9 intéresse encore les dive2licitles latéraux du quatrième ventricule

La strie acoustique (stac), sur laquelle s'implante la membrane obturatrice

du quatrième ventricule (i\J 0), s'est reportée en dedans,rétrécissant ainsi le diamètre

transversal de la cavité ventriculaire (V,). A gauche, la membrane obturatrice et les

plexus choroïdes du quatrième ventricule s'insèrent encore, comme sur la coupe

précédente, sur la valvule de Tarin, de sorte que la cavité ventriculaire com-

munique largement avec le diverticule latéral (rlV;). Large à son embouchure,

celui-ci se réduit bientôt à son étroit chenal compris entre le corps restiforme

(Crst) revêtu du tubercule acoustique (Tub.ac) et le pédoncule du flocculus (PFloc);

puis il se dilate en ampoule en avant, où il est fermé par les plexus choroïdes.

Adroite, le diverticule laléral du quatrième ventricule (rlV,,) paraît indépendant;

il communique en réalité avec la cavité ventriculaire au-dessus de la strie de la

coupe H8 (Fig. 438, p. 657). La membrane obturatrice qui le ferme en arrière

appartient à la ligula, qui forme la paroi inférieure ou membraneuse du diver-

ticule et qui s'insère en dedans à la strie acoustique (stac), en dehors au pédon-

cule du flocculus. En avant, le diverticule laléral (rlV,,) communique librement

avec l'extérieur, et n'est pas fermé comme à gauche par des plexus choroïdes; la

coupe passe en effet par le trou de Luschka (TL).

Coupe H 10 (Fig. 1110). -Cette coupe passe au-dessous des diverticules

latéraux du quatrième ventricule et du tubercule acoustique; elle inté-

resse la partie moyenne des olives (Oi) et les fibres radiculaires du nerf

,rlosso-p7ecayngiea (IX).

Le bulbe complètement libre de toute connexion cérébelleuse a diminué de

volume, surtout dans ses dimensions transversales, mais cette coupe ne diffère

dans son ensemble que peu de la précédente le corps restiforme (Crsl), l'olivc bul-

baire (Oi) et le quatrième ventricule (V;) subissant seuls des modifications impor-

tantes. Cette coupe est en effet assez voisine de la précédente; comme cette

dernière, elle intéresse la région des stries acoustiques, reconnaissable à la présence

de ces stries (stac) sur le plancher du quatrième ventricule et au riche système

de fibres sagittales du raphé qui aboutissent au noyau arqué (Narc.) La hauteur

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

ETUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 667

occupée par cette région des stries est du reste très nettement mise en évidence

sur la coupe sagittale médiane SI bis (Fig. 409, p. 592).

L'olive bulbaire n'a subi qu'une simple augmentation quantitative de volume.

Les deux lames se sont [écartées l'une de l'autre, et le feutrage intra-olivaire

s'est beaucoup accru; il ne comprend 'presque que des fibres horizontales qui

s'irradient dans la lame festonnée ou la traversent de part en part, et appar-

tiennent surtout au système des fibres arciformes cérébello-olivaires (fcb). Au voi-

sinage du hile toutefois, il existe un assez grand nombre de fibres longitudinales,

dont l'origine est encore obscure et qui se confondent en dedans avec la couche

L c. 440. - La région bulbaire supérieure au-dessous des diverticules latéraux du qua-

trième ventricule. Le corps restiforme, le corps juxta-restiforme et les fibres arci-

formes cérébello-olivaires. Les stries acoustiques, les noyaux arciformes et le noyau

du raphé. L'olive bulbaire et les noyaux juxta-olivaires. La formation réticulée blan-

che et la formation réticulée grise. - Coupe transversale H 10 du bulbe, passant

par le plan d'émergence du nerf glosso-pharyngien et par la ligne H10 de la

Fig. 418, p. 615. Méthode de Weigert-Pal. o/i grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - Crst, corps restiforme. - Fcc, faisceau central de la

calotte. fez, fibres arciformes cérébello-olivaires. - fit, fibres arciformes intertrigé-

minales. fpi, fibres arciformes prétrigémmales. - frt, fibres arciformes rétrotrigé-

minales. - Fit, faisceau latéral du bulbe. - Fs, faisceau solitaire. - fsr, fibres sagittales

du raphé. - Xab, noyau ambigu. - Narc, noyau arqué. - \'ft, noyau du funiculus teres.

- Noe, noyau juxta-olivaire externe. - i\oi, noyau juxta-olivaire interne. - Ni; noyau du

raphé. A'fj7B, noyau de la branche vestibulaire du nerf auditif. - Nixp, noyau postérieur

du glosso-pharyngien. - Oi, olive bulbaire ou inférieure. - l'lclaT ? plexus choroïdes verti-

caux du quatrième ventricule. - Py, pyramide antérieure du bulbe. - Stac, strie acous-

tique. SRa, formation réticulée blanche. - SRg, formation réticulée grise. - Vsd, grosse

racine sensitive descendante du trijumeau. - l'i, quatrième ventricule. - IX, nerf glosso-

pharyngien.

668 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

inter-olivaire de la formation réticulée blanche. Le feutrage extra-olivaire est plus

épais et plus dense que sur la coupe précédente, et sa fusion avec le faisceau

central de la calotte (Fcc) est complète.

Le corps restiforme (Crst) a changé d'aspect, il ne comprend plus, comme sur

les coupes H 8 et H 9 (Fig. 438 et 439), des fibres longitudinales, striées de

quelques fascicules horizontaux, mais est surtout constitué de fibres sectionnées

plus ou moins obliquement et enchevêtrées avec de nombreuses fibres longitu-

dinales. Les fibres arciformes du système céérébello-olivaire (fcb) se détachent de

toute la face interne du corps restiforme et les fibres rétrotrigéminales (frt) sont

particulièrement nombreuses dans cette région.

Cette coupe intéresse les fibres radiculaires du cerf glosso-pharyngien (IX), qui

traversent la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) et passent en

avant du corps restiforme (Crst) ; les fibres descendantes du glosso-pharyngien ont

augmenté en nombre, leur surface de section est encore irrégulière ou semi-

lunaire et elles ne sont pas encore groupées en ce' faisceau compact si carac-

téristique, connu sous le nom de faisceau solitaire (Fs) (voy. Coupe ni 1)

Le quatrième ventricule (V.), n'occupe plus que le tiers interne de la coupe.

Sa surface de section est triangulaire; la membrane obturatrice, doublée des

plexus choroïdes longitudinaux (Plch Vs, ferme la cavité en arrière et s'insère de

chaque côté sur un éperon de substance grise formé par la substance grise

centrale et connu sous le nom de ligula ou tænia. Le plancher du quatrième

ventricule est encore longé par les stries acoustiques (stac) immédiatement sous-

jacentes à l'épendyme ventriculaire; elles recouvrent le noyau du funiculus teres

(Nft) et le noyau de terminaison du glosso-pharyngien (Nixp).

Par suite du rétrécissement de la cavité du quatrième ventricule, le corps

juxta-restiforme (Cj) et la partie adjacente de la substance grise centrale occu-

pent une situation superficielle et atteignent la périphérie du bulbe.

Çoupe H 11 (Fig. 441). -Celte coupe passe par la partie moyenne des

olives (Oi) et sectionne la partie supérieure du noyau de l'hypoglosse

(Nxu), le noyau ambigu (Nab) et les fibres radiculaires du nerf vague ou

pneumogastrique (X).

Le diamètre transversal de la partie postérieure du bulbe s'est encore réduit;

la saillie du corps restiforme (Crst) a considérablement diminué et sa surface de

section représente à peine la moitié de ce qu'elle est au niveau du sillon bulbo-

protubérantiel (coupe H8, Fig. 438, p. 657). Toujours on voit s'en détacher des

fibres arciformes inter (fit) et rétrolrigénzizzales (frt) qui passent soit au travers, soit

en avant ou en arrière de l'olive bulbaire (Oi), puis traversent les deux couches

inler-olivaire droite et gauche et s'irradient dans le hile de l'olive bulbaire du

côté opposé (Oi).

Les fibres arciformes occupent sur cette coupe toute l'étendue sagittale de la

couche inter-olivaire, alors qu'elles n'en atteignent que la moitié postérieure sur la

coupe H9 (Fig. 439) et les deux tiers postérieurs sur la coupe H 10 (Fig. 440).

Comme sur les coupes précédentes, il existe ici encore des fibres arciformes

prépyramidales en connexion avec le noyau arqué (Narc); elles s'enfoncent dans

le sillon médian antérieur du bulbe, s'y entre-croisent et se continuent avec les

fibres sagittales du raphé. La direction de ces fibres est moins rectiligne que sur

les coupes précédentes, leur coloration est moins intense, la coupe passe en effet

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

669

au-dessous de la zone des stries acoustiques (Coupe SI bis, Fig. 409, p. 592);

la plupart des fibres ne parcourent du reste pas toute la longueur du raphé, mais

se coudent et se continuent avec les fibres arciformes moyennes ou profondes

du bulbe et ainsi s'explique l'aspect enchevêtré des fibres du raphé.

Les fibres arciformes qui traversent la couche inter-olivaire sont parallèles,

nombreuses, fortement colorées par l'liématoxyline et réunies en fascicules rela-

tivement volumineux; celles (fad) qui traversent la couche tilde de la

formation réticulée blanche (SRa) sont plus courtes et plus grêles, elles semblent

Fig. 441. - La région bulbaire supérieure au niveau de l'émergence du nerf pneumo-

gastrique et du noyau de l'hypoglosse. Le corps restiforme, l'olive bulbaire et les

fibres arciformes cérébello-olivaires. Les formations réticulées blanche et grise. -

Coupe transversale Hll du bulbe passant par la ligne Hll de la Fig. 418, p. 615.

Méthode de )'eigert-Pal. 5/1 grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - Crst, corps restiforme. - {ad, fibres arciformes dorsales.

- feo, feutrage extra-olivaire. - fio, feutrage intra-olivaire. /(/.fibres arciformes intertri-

géminales. - fpt, fibres arciformes prétrigéminales. - frl, fibres arciformes rétrotri-

séminales. - fpo, fibres arciformes préolivaires. - Fit, faisceau latéral du bulbe. - Fs,

faisceau solitaire. - 1\'a6, noyau ambigu. Narc, noyau arqué. - NCrst, noyaux du corps

restiforme. - nove, Noi, noyaux juxta-olivaires externe et interne. - Ni; noyau du raphé. -

N'p, noyau rétropyramidal. - Ayv. noyau du funiculus teres. - Nez, noyau postérieur du

pneumogastrique. iY''U7t), noyau de la branche vestibulaire de l'auditif. - .Y.\'f7, noyau de

l'hypoglosse. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. - Py. pyramide antérieure. - SOR, sub-

stance gélatineuse de Rolando. - SRa, formation réticulée blanche. - SRg, formation réti-

culée grise. - Vsd, grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - l'a, quatrième

ventricule. -- 1, nerf pneumogastrique. XII, nerf grand hypoglosse.

670 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

s'épuiser pour la plupart dans les travées grises de la formation réticuléegrise(SRg),

mais quelques fibres plus longues peuvent être suivies jusqu'au corps juxta-res-

tiforme (Cj), d'autres passent en avant ou en arrière du faisceau solitaire (Fs),

représenté sur cette coupe par un faisceau compact de fibres entourées d'une

zone de substance grise.

Les fascicules du corps juxta-restiforme (Cj) sont plus clairsemés que sur la

coupe précédente, et la substance grise du noyau de Deiters particulièrement

abondante le long de la face interne du corps restiforme (Crst).

L'olive bulbaire (Oi) s'est encore accrue, mais sa disposition générale et ses

rapports ont peu changé. On trouve, en arrière et en dedans d'elle, deux lames

indépendantes de substance grise présentant la même structure que l'olive, mais

lisses, par conséquent sans festons et dentelures. Elles apparaissent déjà sur les

coupes précédentes, mais y sont irrégulières, plus ou moins mal délimitées,

ce sont les noyaux juxta-olivaires ou par olives, les corps parolivaires et

externe.

Le noyau juxta-olivaire externe (Noe) contourne l'extrémité postérieure de

l'olive (coupe H 10, Fig. 440) et longe sa face externe (coupes H 11, H 12, H 13,

Fig. 441 à 413). Il n'appartient qu'à la partie supérieure et moyenne de l'olive,

atteint rarement son extrémité inférieure, et est traversé par les fibres arci-

formes qui abordent la face externe de l'olive; quelquefois il est interrompu par

places par les fibres longitudinales de la formation réticulée grise (SRg).

Le noyau juxta-olivaire inlerne (Noi) est plus important et longe la face interne

ou le hile de l'olive sous forme d'une lame rectiligne, plusieurs fois interrompue

par les fibres arciformes, et longée soit en dedans, soit en dehors par les fibres

radiculaires du nerf hypoglosse (XII).

La formation réticulée blanche forme sur cette coupe une couche homogène;

on n'y distingue même plus la légère diminution de teinte visible sur les coupes

H9 et H 10 (Fig. 439 et 440) dans la partie moyenne, sous-jacente au noyau cen-

f-al inférieur.

Le noyau du raphé (Nr) a presque complètement disparu, la partie postérieure

de la formation réticulée blanche en contient toutefois quelques vestiges, soit

adossés au raphé, soit englobés dans l'épaisseur même de la formation, et en-

tourés de toute part parles fibres longitudinales; ce sont ces amas de substance

grise, irréguliers dans leur forme et inconstants dans leur apparition et leur si-

tuation, qui ont été désignés sous le nom de noyau du cordon antérieur (Bechte-

rew), de noyau respiratoire (Misslawsky), de noyau du raphé (Stieda et Laura).

La formation réticulée grise (SRg) est plus abondante en fibres dans sa partie

moyenne; à sa partie externe, en dedans de la substance gélatineuse de Rolando,

(SgR), logé dans la concavité de la grosse racine sensitive descendante du triju-

meau (Vsd), apparaît, plongé au sein de fibres longitudinales, un noyau allongé

mal délimité. C'est le noyau antérieur du vague ou du pneumogastrique, le noyau

ambigu (Nab), qui fait suite à la colonne d'origine du facial au-dessous de

laquelle il est situé. Sur quelques coupes, on voit s'en détacher un petit groupe

de fibres radiculaires qui se portent en arrière vers le plancher du quatrième

ventricule, en dedans du faisceau solitaire (Fs). Elles se coudent à ce niveau

et se joignent aux fibres radiculaires du vague (X), qui passent en dedans du

corps restiforme et traversent la grosse racine sensitive descendante du trijumeau

(Vsd). La plupart des fibres du vague ne proviennent toutefois pas du noyau

ambigu (Nab), mais prennent leur origine ou se terminent dans un petit noyau,

ÉTUDE TOPOGRAPIIIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 6-il

situé dans la substance grise centrale du plancher du quatrième ventricule et connu

sous le nom de noyau postérieur ou dorsal du vague (Nxp). Il occupe l'aile

grise du plancher du 4e ventricule; il est situé par conséquent entre le noyau

de l'hypoglosse (Nxii) et la partie inférieure du noyau du nerf vestibulaire (Nviiiv)

en arrière et en dedans du faisceau solitaire (Fs).

La partie interne du plancher du quatrième ventricule contient un noyau

volumineux arrondi, riche en grosses cellules multipolaires, le noyau de l'hypo-

glosse (Nxu), situé de chaque côté du sillon longitudinal médian dans l'aile blanche

interne. De ce noyau se détachent quelques gros fascicules radiculaires de l'hypo-

glosse (XII) qui longent la formation réticulée blanche (SRa) et qui peuvent être

suivis sur cette coupe jusqu'au niveau du hile de l'olive.

Sur la coupe H 11, comme sur les deux coupes précédentes, le faisceau pyra-

rnidal (P3,), mal délimité du ruban de Reil, incomplètement séparé de l'olive (Oi)

par l'irrégulier noyau i,étî-o-I)y ? ,ai ? zidal (Nrp), est mal délimité en dehors des fibres

longitudinales qui entrent dans la constitution de la capsule de l'olive. 11 est

impossible d'assigner à l'état normal une limite à ces deux formations, lorsque,

comme dans cette série de coupes, la pyramide s'étale au-devant de l'olive

bulbaire (voy. coupes H 10, H9, Fig. 440 et 439).

Coupe H 12 (Fig. 442). Cette coupe intéresse la partie inférieure

du corps restiforme (Crst), le noyau latéral du bulbe (net), les troncs

radiculaires des nerfs vague (X) et hypoglosse (XII).

Cette coupe ne diffère de la précédente que par les modifications subies par

le corps restiforme (Crst) et la formation réticulée grise (SRg). La pyramide (Py)

présente les mêmes caractères, le noyau arqué (Narc) s'est un peu porté en

avant et ne limite plus la pyramide en dedans; le noyau rétro-pyramidal [Nrp)

s'est accru ainsi que les noyaux juxta-olivaires inlerne (Noi) et externe (Noe). La

couche inierolivaire (SRa, cio) de la formation réticulée blanche est traversée

dans toute sa hauteur par les fibres anci formes cérébello-olivaioes (fcb), et longée

en dehors par les fibres radiculaires de l'hypoglosse (XII) disposées en trois fasci-

cules, dont l'un décrit dans la région du hile de l'olive un trajet sinueux.

Le corps restiforme (Crst) se réduit à une masse allongée, aplatie d'avant en

arrière et de dedans en dehors, qui occupe la périphérie postérieure du bulbe et

qui contient à sa surface, dans son épaisseur et le long de sa face interne, de»

amas irréguliers de substance grise connus sous le nom de noyaux du corps resti-

forme (NCrst). La diminution de volume subie par le corps restiforme est due

non seulement au départ incessant des nombreuses fibres arciformes cérébello-

olivaires, mais encore à la translation d'un certain nombre de ses fibres sur

les parties latérales du bulbe. Ces fibres se détachent de l'extrémité antérieure

du corps restiforme, passent comme les fibres arciformes pzrélrigécrzinales - dont

elles se distinguent par leur section oblique - en avant de la grosse racine des-

cendante sensitive du trijumeau, puis atteignent le faisceau latéral du bulbe dans

lequel elles s'incorporent. Elles constituent le faisceau cérébelleux direct de

Flechsig (écu), faisceau ascendant qui, né des cellules de la colonne de Clarke,

occupe la périphérie latérale de lamoelle, arrive au cervelet par la voie du corps

restiforme el du pédoncule cérébelleux inférieur, entre dans la constitution des

fibres semi-circulaires externes et de l'entre-croisement commissural et se

termine dans le vermis supérieur.

672

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le corps juxta-resliforme (Cj) est à peine reconnaissable ; ses gros fasci-

cules de fibres ont, en grande partie, disparu ou n'existent qu'à la partie interne

de cette formation, le long de la substance grise centrale du quatrième ventricule; sa

substance grise, ou noyau de Deiters, s'est considérablement accrue et transfor-

mée ; elle se fusionne en avant avec les noyaux du corps restiforme et contient

un dense feutrage de fibres qui occupe toute la partie interne du corps resti-

forme et dans laquelle apparaissent des fascicules de fibres sectionnées oblique-

ment ou perpendiculairement, qui se fusionnentplus ou moinsavcclcs fibres les

plus internes du corps 1'esti(onne, s'adossent à la grosse racine descendante sensitive

du t1'ijumeau (Vsd) et appartiennent déjà aux cordons postérieurs du bulbe el tie la

moelle épinière. Sur les coupes suivantes, ces modifications du corps juxta-resti-

Fic. 442. - La région bulbaire moyenne. L'olive bulbaire et les noyaux juxta-olivaires.

La partie inférieure du corps restiforme, les noyaux du corps restiforme et le fais-

ceau cérébelleux direct de Flechsig. La formation réticulée grise et les noyaux

latéraux du bulbe. - Coupe transversale H 12 du bulbe passant par la ligne

H12 de la Fig. 418, p. 615. Méthode de Weigert-Pal. 5/1 grandeur nature.

Cj, corps juxta-restiforme. - Crst, corps restiforme. - Cp, cordons postérieurs de la

moelle. - Fcd, faisceau cérébelleux direct de Flechsig. - fcb, fibres arciformes cérébello-

olivaires. - fil, frt, fpt, fibres arciformes intertrigéminales, rétrotrigéminales et prétri-

géminales. - feo, feutrage extra-olivaire. - fio, feutrage intra-olivaire. - Fit, faisceau

latéral du bulbe. - Fs, faisceau solitaire. - Narc, noyau arqué. NCrst, noyaux du corps

restiforme. - Nfl, noyau du funiculus teres. - Nlt, noyaux latéraux du bulbe. - Noe,

noyaux juxta-olivaire externes. - Nrp, noyau rétropyramidal. - Nxp, noyau postérieur du

vague. - NXll, noyau de l'hypoglosse. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. - puy, pyramide

antérieure. - SgR, substance gélatineuse de Rolando. - SRa, formation réticulée blanche.

- SRa,cio), sa couche interolivaire. - SRg, formation réticulée grise. l'sd, grosse racine

sensitive descendante du trijumeau. - xpin, entre-croisement piniforme. - I quatrième

ventricule. - XII, nerf grand hypoglosse.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 673

forme s'accentuent encore et sa substance grise se transforme petit à petit

en noyaux des cordons postérieurs de la moelle. Quant aux fibres du corps l'esti-

forme qui n'entrent dans la c nstitution, ni des fibres arciformes cérébello-

olivaire, ni du faisceau cérébelleux direct, elles s'épuisent dans les noyaux du

corps restiforme (ou en proviennent) et dans une partie des noyaux des cordons

postérieurs qui leur sont homologues. Sur les coupes suivantes elles font place

aux fibres des cordons postérieurs.

La grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) se délimite mal sur

cette coupe, en arrière des fascicules qui vont former les cordons postérieurs, et en

avant des fibres de la formation réticulée grise(Sllg). En dedans elle est toujours en

rapport intime avec la substance gélatineuse de Rolando (SgR) et traversée par les

fibres arcifbmzes cérébello-olivaires (fcb). Elle n'est plus traversée, comme sur

les coupes précédentes, par les fibres radiculaires du ironc des nerfs mixtes, qui

passent en avant d'elle; aussi s'accorde-t-on en général à rattacher au nerf

vague ou pneumogastrique (Xe paire) toutes les fibres qui traversent la surface de

section du trijumeau, et au spinal (XIe paire) celles qui passent en avant d'elle.

Dans la partie antérieure de la formation réticulée grise (SRg), entre la sub-

stance gélatineuse de Rolando (SgR) et le noyau juxta-olivaire extune (Noe), les

trabécules gris, considérablement accrus, se réunissent en un amas irrégulier

et polymorphe, les noyaux latéraux du bulbe. Sur la coupe H 12, ils forment une

masse aplatie transversalement et deux petits amas allongés et indépendants,

situés en dedans du faisceau latéral du bulbe (Fit), et entourée par des fibres arci-

formes cérébello-olivaires (fcb) qui s'y terminent en partie.

Sur le plancher du quatrième ventricule, on trouve les saillies si caractéris-

tiques de la région : l'aile blanche interne, déterminée par la saillie du volumineux

noyau de l'hypoglosse (Nxii); l'aile grise, constituée par le noyau dorsal du vague

ou pneumogastrique (Nxp) sous lequel on trouve le faisceau solitaire (Fs); enfin

l'extrémité inférieure de l'aile blanche externe, sous-jacente au noyau de Deiters

et à la racine descendante de Relier (racine descendante de la branche vestibu-

laire du nerf auditif).

Co upe H 13 (Fig. li43). - Cette coupe passe au-dessous des plexus cho-

roïdes du quatrième ventricule, et intéresse le trou de Magendie (TM). Elle

sectionne la partie inférieure de l'olive bulbaire (Oi), la partie supérieure des

noyaux des cordons postérieurs (NCp) et les fibres radiculaires des nerfs

grand hypoglosse (XII) et spinal (XI).

En arrière de la grosse racine descendante sensitive du trijumeau (Vsd) et de la

substance gélatineuse de Rolando (SgR) qui lui est annexée, sont apparus les

noyaux des cordons postérieurs (\Cp), amas gris diffus, contenant un très riche feu-

trage de fibres de diamètres très variables, entre-croisées dans tous les sens et au

milieu duquel on trouve quelques fascicules arrondis, que l'étude des coupes

sériées permet seule de rattacher aux fibres les plus longues et les plus infé-

ri eures de la racine descendante de Roller, c'est-à-dire au corps juxta-restiforme.

Cette masse est entourée d'une couche de fibres sectionnées perpendiculairement

à leur direction, qui se concentre surtout à sa partie postéro-externe dans la

région adjacente il la grosse racine sensitive descendante du trijumeau et qui

apparlient aux cordons postérieurs (Cp). Les parties externe et anlérieure de ces

fibres peuvent être rattachées au cordon de Burdach, bien qu'il n'existe encore il

TOME II. 43

674

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

cette hauteur aucune indication permettant d'établir une séparation en cordon

de Goll et cordon de Burdach.

Les fibres des cordons postérieurs (Cp) n'atteignent pas la périphérie posté-

rieure du bulbe; elles en sont séparées par les fibres du corps restiforme (Crst)

disposées en une couche mince, étroite et curviligne qui contourne le cordon

postérieur (Cp) et la grosse racine sensitive descendante du Irijumcau (Vsd); elles

se séparent à ce niveau en deux groupes : les unes occupent la périphérie du bulbe

et se continuent avec les fibres arciformes superficielles péri pyramidales (fas) et le

faisceau latéral du bulbe (Fit); les autres se joignent aux fibres cérébello-olivaires

in ter et rélro-trigéminales, traversent la formation réticulée grise (SRg), le noyau

Floc. 443.- La région bulbaire moyenne au niveau du trou de Magendie. - L'olive bul-

baire et les noyaux juxta-olivaires, le corps restiforme, les noyaux des cordons pos-

térieurs de la moelle, la formation réticulée grise et les noyaux latéraux du bulbe.

- Coupe transversale H13 passant par la ligne H13 de la Fig. ·'r18, p. 615.

Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nalure.

Cp, cordons postérieurs. - Crst, corps restiforme. - fcb, fibres arciformes cérébello-

olivaires. - fio, feutrage intra-olivaire. -fie,, fibres arciformes interréticulées formant l'en-

tre-croisement piniforme du bulbe. ? faisceau latéral du bulbe. -Ts, faisceau solitaire.

Nab, noyau ambigu. - Narc, noyau arqué des pyramides. NCp, noyaux des cordons pos-

térieurs. - Nlt, noyau latéral du bulbe. - Noe, Noi, noyaux juxta-olivaires externe et

interne. - Nrp. noyau rétropyramidal. .Yt/), noyau postérieur du vague. noyau

de l'hypoglosse. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. - l'y, pyramide antérieure du bulbe. -

Sf/li, substance gélatineuse de Rolando. - ·Ra,(cio), couche inierolivaire de la formation

réticulée blanche. TM, troudeMagcndie. l'srf, grosse racine sensitive descendante du

trijumeau. - xpin, entre-croisement piniforme, - - A'7/, nerf grand hypoglosse.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 67J

latéral du bulbe (nid) et l'olive bulbaire (Oi), ou contournent ce corps, puis par-

courent en fascicules parallèles la couche inter-olivaire pour s'irradier dans le hile

de l'olive du côté opposé, non sans avoir abandonné des fibres aux amas gris

qu'elles traversent.

Les fibres arciformes qui occupent la moitié postérieure de la formation l'éli-

culée ont changé d'aspect; ce ne sont plus, comme sur la coupe H 12 de la figure

précédente (Fig. 442), de grêles fascicules faiblement colorés par l'hématoxyline et

que l'on peut suivre à partir du raphé plus ou moins loin dans la formation réticulée

grise (SRg), voire même jusqu'au corps juxta-restiforme, mais d'épais fascicules

intensivement colorés par la laque hématoxylinique. Elles portent le nom de

fibres arciformes intel'1'éticulaÏ1'es (fir), naissent du feutrage de fibres des noyaux

des cordons postérieurs (NCp), traversent en fascicules onduleux et enchevêtrés

la partie postérieure des formations réticulées grise (SRg) et blanche (SRa), et

s'entre-croisent en gros fascicules à la partie postérieure du raphé. Cet entre-

croisement, qui ne dépasse pas sur cette coupe la largeur du raphé, augmente

rapidement d'étendue et de largeur dans les régions olivaires inférieures et

sous-olivaires. Il représente la partie supérieure de Y entre-croisement sensitif ou

piniforme (xpin), les fibres arciformes interréticulées se continuant pour la plu-

part après leur entre-croisement avec les fibres longitudinales ascendantes de la

couche inter-olivaire, en particulier du ruban de Reil médian. Les fibres arciformes

inlerréliculées (fir) appartiennent, par conséquent, au système des fibres sensitives

qui, prenant leur origine dans les cellules des noyaux des cordons postérieurs

(NCp), montent dans la couche inter-olivaire et dans le ruban de Reil médian,

du côté opposé et se terminent dans la couche optique.

La cavité du quatrième ventricule qui, sur la coupe H 12 (Fig. 442), présentait

une figure triangulaire et possédait des plexus choroïdes, s'est considérable-

ment rétrécie. La coupe est voisine de l'extrémité fermée du bulbe. Les plexus

choroïdes ont disparu, les deux moitiés du plancher se sont relevées et limi-

tent un espace allongé d'avant en arrière, irrégulier de forme; les replis épen-

dymaires, taenia, ligula ou bandelette qui donnaient insertion aux plexus cho-

roïdes se sont aussi rapprochés l'un de l'autre, et interceptent un orifice par

lequel la cavité ventriculaire communique avec l'extérieur et qui correspond au

trou de Magendie (TM).

La déformation de la cavité ventriculaire entraîne un déplacement des noyaux

du plancher du quatrième ventricule qui s'étalent dans le sens antéro-posté-

rieur et non plus en largeur. On trouve, de chaque côté du sillon longitudinal

médian, le noyau de l'hypoglosse (\1u), noyau volumineux, arrondi, limité en

arrière par un dense feutrage de fibres et en avant par un petit groupe de fibres

arciformes originaires du noyau de l'hypoglosse, qui s'entre-croisent dans le

raphé et sont les homologues des fibres arciformes dorsales ou profondes qui

proviennent du noyau de Deiters. En dehors du noyau de l'hypoglosse, dans la

substance gris clair correspondant il l'aile grise, on trouve le noyau dOl'sallou

postérieur du vague (Nxp), puis le faisceau solitaire (Fs) , formé non plus par

un gros fascicule compact et arrondi, mais par quatre à cinq petits, fascicules

séparés par de la substance grise et par quelques fibres arciformes. La,subs-

tance grise centrale du quatrième ventricule recouvre ensuite la face interne du

noyau des cordons postérieurs.

Coupe H 14 (Fig. 44t.). - Cette coupe intéresse la partie inférieure,

616 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

fermée, du bulbe au niveau de l'obex et du ventricule d'A2,entizis (VAr). Elle

passe par le tiers inférieur de l'olive (Oi) et la partie supérieure des

noyaux des cordons postérieurs (NCp).

La surface de section du bulbe a pris une forme plus arrondie, son diamètre

transversal a diminué, la cavité du quatrième ventricule est réduite à une fente

dilatée en arrière, au niveau du ventricule d'lrentius (VAr) et fermée par une

mince lamelle épendymaire, l'obex.

L'olive bulbaire (Oi) a considérablement diminué de volume, et sa lame anté-

rieure, très réduite et peu dentelée, semble faire suite au noyau ,juxla-olivairc

interne (Noi) dont il n'est séparé que par un petit intervalle comblé par des

libres arciformes. Le noyau juxta-olivai1'e interne (\oi) s'est en effet reporté en

avant et s'est coudé, une partie s'adossant il la couche inler-olivaire (SRa),

l'autre à la pyramide (Py). Le Mû'/aM ;'t< ? <a-ot)a : re externe (Noe) a disparu; plus

court que l'interne, ce noyau n'atteint guère le tiers inférieur de l'olive. La

capsule de l'olive est toujours reconnaissable, grâce à l'intense coloration de ses

fibres entre-croisées dans tous les sens; le feutrage intra-olivaire s'est considé-

rablement réduit et l'apport des fibres ( ? ci(ormes cérébello-olivaires est relative-

ment faible. Ces fibres, qui n'existent que dans la partie antérieure de la forma-

tion réticulée grise (SRg), sont sans connexion aucune avec le corps restiforme

(Crst) représenté sur cette coupe (comme sur la précédente, coupe H 13

(Fig. 443), et la suivante, coupe H 15 (Fig. 4 hui) par un faisceau horizontal qui

occupe la périphérie du bulbe, entoure les cordons postérieurs (Cp), la racine

descendante du trijumeau (Vsd) et le faisceau latéral du bulbe (Fit), et s'effile en

avant pour se continuer avec les fibres arciformes superficielles /é3·i-olivccires

et péri-pyramidales (fas). Aucune fibre arciformes cérébello-olivaire ne passe plus

soit à travers, soit en arrière de la grosse racine sensitive descendante du triju-

meau (Vsd), aussi la surface de section de cette racine ainsi que celle de

la subslance gélatineuse de Rolando (Sg Il) sont-elles très nettes sur cette coupe.

Cette disposition des fibres du système cénébello-olivaire tient à la manière

dont elles se détachent du corps restiforme. Elles traversent en effet la forma-

tion réticulée, l'olive bulbaire et la couche interolivaire en affectant un trajet

oblique en bas et en dedans, et en décrivant des courbes à concavité interne et

supérieure. Suivant la hauteur des coupes que l'on étudie, on pourra donc

suivre ces fibres soit dans tout leur trajet, depuis le corps restiforme jusque

dans le hile de l'olive du côté opposé, soit dans une partie seulement de leur

trajet. Les coupes qui sectionnent la partie inférieure du bulbe peuvent donc

n'intéresser que les parties antérieure et inférieure de leur courbe, et l'on verra

des fibres cérébello-olivaires traverser la formation réticulée, l'olive et les

couches inter-olivaires (coupes H 14 et H 15), ou seulement l'olive et la couche

inter-olivaire (coupes H 16). En d'autres termes, parmi les fibres qui dans la

parlie inférieure du bulbe s'enlre-croisent dans le raphé, une parlie, les anté-

rieures, bien que sans connexion apparente avec le corps restiforme peuvent

appartenir néanmoins au système cérébello-olivaire.

Les fibres arciformes interréticulées (fir) se distinguent des fibres cérébello-

olivaires par leur volume, leur intense coloration par la laque hématoxylinique

et leurs connexions avec les noyaux des cordons postérieurs (Ncp). Elles s'en-

tre-croisent dans la partie postérieure du raphé, en arrière des fibres cérébello-

olivaires, constituent l'important entre-croisement sensitif ou piniforme, puis se

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 677

continuent avec les fibres ascendantes du ruban de Reil médian, c'est-à-dire

avec une partie des fibres de la couche inter-olivaire. Au sur et à mesure que

les fibres cérébello-olivaires, diminuent et disparaissent, l'entre-croisement

piniforme s'accroît (coupe H 15, Fig. H5), se porte en avant (coupe H 16,

Fig. 446) et occupe finalement toute l'étendue sagittale du raphé (coupe H 17,

Fig. 447).

Les trabécules gris de la formation réticulée grise (SRg) se sont considérable-

ment accrus ; toute la région présente un aspect plus clair et le noyau laté2.al dit

bulbe (Nlt) forme une masse volumineuse, irrégulière, mal délimitée en dedans.

La périphérie de la formation réticulée grise est occupée par une zone de

fibres longitudinales fortement colorées par la laque hématoxylinique; elle se

continue plus bas avec la périphérie du cordon latéral de la moelle, com-

FIG. 44 - La région bulbaire inférieure. L'obex et le ventricule d'Arentius. Les

noyaux des cordons postérieurs etl'entre-croisement piniforme du bulbe. Les for-

mations réticulées blanche et grise et les noyaux latéraux du bulbe; l'olive bulbaire

et le noyau.juxta-olivaire interne. Coupe transversale H14 passant par la ligne

H14de la Fig. 118, p. 615. Méthode Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature.

Cp, extrémité supérieure des cordons postérieurs de la moelle. - Crst, corps restiforme.

- fas, fibres arciformes superficielles antérieures du bulbe. - fcb. fibres arciformes céré-

bello-olivaires. feo. feutrage extra-olivaire. - fio, feutrage intra-ohvaire. fir, fibres arci-

formes interréticulées, provenant des noyaux des cordons postérieurs et concourant il l'en-

(re-croisement piniforme. - Fil, faisceau latéral du bulbe. Fs. faisceau solitaire. Narc,

noyau arqué. - 'Cp..\'cp, noyaux des cordons postérieurs. Nil, noyau latéral du bulbe.

- non, noyau juxta-olivaire interne. NI1), noyau retropyramidal. NI.lI, noyau de l'hy-

poglosse. - Oc. olive inférieure ou bulbaire. l'y, pyramide antérieure. - SgR, substance

gélatineuse de Rolando,. - SRa (cio) couche interolivaire de la formation réticulée blanche.

- SRg, formation réticulée grise. - i'Ar, ventricule d'AI'cntius. Vsd. grosse racine ,en-

sitivc descendante du trijumeau. - xpin, cntre-croisemenl piniforme.

678 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

prend le faisceau de Gowers et le faisceau cérébelleux direct de Flechsig, mais

n'est véritablement bien délimitée que sur les coupes qui passent au-dessous

de l'olive bulbaire (coupe H 17, Fig. 447).

Coupe H 15 (Fig. i 15. - Cette coupe intéresse la partie fermée du

bulbe et passe par l'extrémité inférieure de l'olive bulbaire (Oi).

La substance grise centrale entoure complètement le canal épendymaire réduit

il une mince fente sagittale et s'insinue en arrière entre les deux noyaux des

cordons postérieurs. - Cette disposition, ainsi que la diminution considérable de

volume de l'olive bulbaire(0\), distingue surtout la coupe H 15 de la coupe H 14.

La pyramide antérieu2,e (Py) s'est ramassée enun épais et volumineux faisceau,

presque arrondi, que des septa névrogliques cloisonnent en champs polygo-

naux de dimensions variées et qui sont en général d'autant plus petits, irrégu-

liers et aplatis d'avant en arrière, qu'ils sont plus voisins de la face posté-

rieure de la pyramide. Le noyau arqué (Narc), qui occupait à la partie supérieure

du bulbe la face interne des pyramides, s'est peu il peu reporté en avant, puis

en dehors, contournant ainsi la face superficielle de la pyramide. Sur la coupe

H 15, il occupe la face externe de la pyramide; sur la coupe H 16, il occupe le

sillon latéral de la pyramide; sur la coupe H 18 (Fig. 448), il a disparu.

La pyramide est adossée en arrière à la formation réticulée blanche (SRa) con-

sidérablement réduite et dont un grand nombre de fibres, entrant dans l'entre-

croisement sensitif (xpin), se continuent avec les fibres arciformes intel'1'éticull : es

(fir), et se portent vers le noyau des cordons postérieurs (NCp). Elle est adossée

en outre au noyau juxta-olivaire interne (Noi), qui s'étale de plus en plus en

avant et en dehors.

L'olive (Oi), très réduite, est toujours entourée de sa capsule de libres; elle est

traversée et contournée en avant par des fibres arciformes, appartenant encore au

système cérébello-olivaire, qui traversent le noyau juxta-olivaire interne et la

partie antérieure de la couche inte2-olivaii-e.

La formation réticulée grise (SRg) diffère peu de celle de la coupe précédente.

Elle est traversée à sa partie interne par les fibres radiculaires du nerf hypoglosse

(XII) et à sa partie moyenne par les fibres radiculaires de la portion bulbaire du

nerf spinal ou accessoire de Willis (XIe paire).

Les noyaux des cordons postérieurs (NCp) présentent un aspect spécial, ils

contiennent un riche et dense feutrage de fines fibres à myéline qui se con-

centrent sur certaines parties des noyaux, entourant des îlots ou des cylindres

plus ou moins tortueux de substance grise, pauvres en libres et imprimant aux

noyaux un aspect spécial, rappelant d'une façon très éloignée du reste les

méandres des corps olivaires. Cette disposition existe non seulement dans la

région antéro-externe qui appartient au noyau de Burdach, mais encore, quoique

moins accentuée, dans la partie interne, c'est-à-dire dans le noyau de Goll. On

la retrouve, quoique moins nette, sur les coupes plus inférieures (H 16, H 17)

où les méandres se segmentent et où le feutrage circonscrit des îlots plus ou

moins allongés ou arrondis. Cette disposition fait complètement défaut dans

les amas gris qui occupent la partie externe des cordons postérieurs, et qui

d'aspect plus homogène, reliés au noyau de Burdach par quelques travées grises,

sont connus sous le nom de partie externe du noyau de Burdach, de noyau de.

Monakow (NM); ils sont les homologues des noyaux du corps restiforme, et

ETUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 079

leurs fibres en connexion 'avec le corps restiforme et les cordons postérieurs

de la moelle, ne participent à la formation, ni des fibres arciformes interne-

liculées, ni de l'entre-croisement sensitif.

Coupe (H 16, Fig. 44G). - Celte coupe passe au-dessous de l'olive bul-

baire; elle est tangente à la capsule de fibres qui tapisse son extrémité

inférieure.

Cette coupe ne diffère de la précédente que par l'absence de l'olive bulbaire,

représentée toutefois par deux petits îlots gris (Oi), plongés au sein des fibres de

la capsule olivaire (cOi); par l'accroissement de l'entre-croisement sensitif, enfin

par une délimitation plus nette des noyaux des cordons postérieurs en noyau de Goll

(NG) et noyau de l3uwlaclc (NB).

FIG. \,4,5. - La région bulbaire inférieure. Les noyaux des cordons postérieurs, les

fibres arciformes interréticulées et l'entre-croisement piniforme. - La partie infé-

rieure de l'oli, e bulbai L'e et le noyau juxta-olivaire interne.-La formation réticulée

grise et les noyaux latéraux du bulbe. - Coupe transversale H 15 passant par la

ligne H 15 de la Fig. 418, p. 615. Méthode Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature.

Cp, cordons postérieurs de la moelle. Crst, corps restiforme. fcb, fibres arcifonne

cérébello-olivaires. - fil', fibres arciformes intcrréticulées. - Fit, faisceau latéral du bulbe

- Fs, faisceau solitaire. - Varc, noyau arqué. - sCp, noyaux des cordons postérieurs.

Alla, noyau latéral antérieur du bulbe. - Slip. noyau laléral postérieur du bulbe. NM,

noyau de Monakow. Noi, noyau juxta-olivaire interne. - XXI, noyau du spinal. - Non.

noyau de l'hypoglosse. - Oi, otivc inférieure ou bulbaire. - l'll, pyramide antérieure. -

.cPin, entre-croisement piniforme ou sensitif du bulbe. - SRa (cio), couche interolivaire de la

formation réticulée blanche. - SR7. formation réticulée grise. - l'sel, grosse racine sensi-

tive descendante du trijumeau. .Y7. nerf spinal. - XII, nerf hypoglosse.

680

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le sillon longitudinal postérieur se réduit une simple encoche et ne sépare

pas profondément les deux noyaux du cordon de Goll (NG). Entre ces noyaux, on

trouve un prolongement étroit de la subslance grise centrale, et les préparations

de moelles d'embryon traitées par la méthode de Golgi montrent que la sépara-

tion de ces deux noyaux est effectuée par un faisceau de cellules épendymaires.

Cette coupe montre très nettement les fibres radiculaires du zzeof spizal (I),

dont quelques fascicules passent en avant de la subslance gélatineuse de

Rolando (SgR) et dont les autres traversent la partie moyenne de la formation

réticulée grise (SRg). Une agglomération plus grande de substance grise permet de

distinguer un noyau latéral poslérieur (Nltp) et un noyau laléncal anlé°ieu (Nlta).

Ce dernier atteint presque la périphérie du bulbe occupé ici encore par les der-

FiG. zig. - La région bulbaire inférieure au-dessous de l'olive bulbaire. Le noyau

juxta-olivaire interne. Les noyaux des cordons postérieurs; les fibres arciformes

interréticulées et l'entre-croisement piniforme.-Coupe transversale H16 passant

par la ligne H 16 de la Fig. 418, p. 015. Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature.

CI3, cordon de Burdach. CG. cordon de Goll. Crst, corps restiforme. - fil', fibres

arciformes interréticulées. - Fs, faisceau solitaire. - Narc, noyau arqué. NI3, noyau du

cordon de Burdach. NG, noyau du cordon de Gull. - Alla, noyau latéral antérieur du

bulbe. - Nltp, noyau latéral postérieur du bulbe. Noi, noyau juxta-olivaire interne.

NM, noyau de Monakow. Nui, noyau du spinal. - A\ir. noyau de l'hypoglosse. - Oi,

olive inférieure ou bulbaire. - cOi, capsule de l'olive bulbaire. - l'y, pyramide antérieure.

- xpin, entre-croisement piniforme ou sensitif du bulbe. - S7R, subslance gélatineuse de

Rolando. - SRa (cio), couche inter-olivaire de la formation réticulée blanche. - SRg, forma-

tion réticulée grise. - 1'scl, grosse racine sensitive descendante du trijumeau. - .\7, nerf

spinal. XII, nerf grand hypoglosse.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. 681

niers vestiges du corps restiforme (Crst), réduit à un volumineux faisceau lioi i-

zontal, étendu des cordons postérieurs (CG, CB) au noyau arqué (Narc) et aux fibres

arciformes pré-pyramidales.

Coupe H17 (Fig. 447). Cette coupe passe dans la région inférieure

du bulbe; au-dessous de l'olive bulbaire, et de sa capsule de fibres, elle

intéresse le noyau juxta-olivaire inlerne (Noi), la partie moyenne de l'entre-

croisement sensitif ou piniforme (xpin) et les noyaux de Goll (NG) et de

l3ttrclaclc (NB).

La pyramide anlérieure (Py) du bulbe s'est ramassée en un faisceau arrondi,

volumineux, saillant en avant, et séparé de celle du côté opposé par le sillon

médian antérieur, qui atteint dans cette région une grande profondeur. On con-

state sur cette coupe, comme sur la précédente (H 16 Fig. 446), les champs poly-

gonaux des fascicules du faisceau pyramidal sectionnés encore perpendiculai-

rement à leur axe.

La formation réticulée blanche (SRa) a subi d'importantes modifications; ses

dimensions antéro-postérieures se sont très réduites. La ligne médiane est

occupée par l'e ? tîe-c2,oise ? ? ieiîl sensitif (xpin) dont les proportions sont consi-

dérables, comparées à celle des coupes précédentes, et qui, envisagé dans son

ensemble, présente une forme oblongue comparée à une pomme de pin, dont

le sommet, dirigé en avant, atteint le profond sillon médian antérieur; de là le

nom d'entre-croisement piniforme qui lui est donné.

Des bords latéraux de l'entre-croisement piniforme se détachent de nom-

breuses fibres arciformes interréliculées (fir) fortement colorées, qui décrivent

des arcs autour de la substance grise centrale, traversent les formations réticulées

blanche et grise et peuvent être suivies jusqu'à l'épais faisceau de fibres qui longe

la base des noyaux des cordons postérieurs (NB, NG). Ces fibres appartiennent

toutes au système des fibres inter-réticulées ou leznniscales, prennent leur origine

dans les noyaux des cordons postérieurs et entrent dans la constitution de la

couche inter-olivaire et du ruban de Reil médian.

Les fibres de la partie antérieure de la formation réticulée blanche (SRa, cio),

adossées à la pyramide, se sont infléchies et se trouvent sectionnées parallèle-

ment à leur axe; elles se portent en arrière et en dedans, et participent à l'entre-

croisement piniforme. Les fibres de la partie postérieure de la formation réticulée

blanche (SRa) sont, par contre, sectionnées perpendiculairement à leur axe;

elles sont limitées de chaque côté par les dernières fibres radiculaires de l'hypo-

glosse (XII) et par le noyau juxta-olivaire interne (Noi), et refoulées en dehors

par l' 'entre-croisement piniforme.

Le noyau juxta-olivaire interne (Roi) affecte encore une forme coudée; il est

bien délimité en avant et en arrière par de nombreuses fibres sectionnées per-

pendiculairement il leur axe et qui, sur les coupes suivantes, se continuent avec

les fibres des cordons antero-latéraux de la moelle.

La formation réticulée grise (SRg) a changé d'aspect : les trabécules gris se

concentrent dans la partie interne, qui se trouve ainsi plus riche en substance

grise et relativement pauvre en faisceaux longitudinaux. Ces derniers se groupent

surtout dans la moitié externe de la formation réticulée et sont particulièrement

denses à la périphérie latérale du bulbe. On trouve néanmoins, toujours dans cette

082 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

région, des amas irréguliers de substance grise mal délimités, et que l'on rat-

tache en général aux noyaux des cordons latéraux (Nlt).

A la périphérie latérale du bulbe, en avant de la grosse racine sensitive descen-

dante du trijumeau (Vsd) et de la substance gélatineuse de Rolando (SgR), il existe

toujours un dense conglomérat de fibres, fortement colorées par la laque

hématoxylinique, qui présente dans son ensemble une surface de section irrégu-

lièrement triangulaire, dont le sommet tronqué s'enfonce entre la substance

gélatineuse de Rolando et la formation réticulée grise; recouvert par les fibres

arciformes superficielles, dernier vestige du corpi restiforme (Crst), il comprend

le faisceau de Gowers et le faisceau cérébelleux direct de Flechsig, forme le faisceau

latéral du bulbe (Fit) et se continue avec le cordon luléral de la moelle épinière.

Un autre conglomérat de fibres se rencontre toujours à la base et en avant

de la substance gélatineuse de Rolando (SgR); cette dernière est entourée en

dehors par la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd) et affecte sur

cette coupe une surface de section irrégulière.

Fir. il ? - La région bulbaire inférieure. Les noyaux des cordons postérieurs et l'en-

tre-croisement piniforme. - Coupe transversale H17 passant par la ligne H 17

de la Fig. 418, p. 615. Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature.

GIS, cordon de Burdach. - CG. cordon de Goll. - Cl, cordon anlero-latéral de la moelle.

- Crst, corps restiforme. - Fil, faisceau latéral du bulbe. - fil', fibres arciformes interre-

ticulees. - NB, noyau du cordon de Burdach. - NG, noyau du cordon de Goll.-Nll,noyau

latéral du bulbe. - NM, noyau de Monakow. Noi, noyau juxla-olivaire interne. - A'xi,

noyau du spinal. - Nsm, noyau de l'hypoglosse. - Py, pyramide antérieure du bulbe. -

spin, entre-croisement piniforme. - SgR, substance gélatineuse de Rolando. -SRa, forma-

tion réticulée blanche. - SRa (cio), couche interolivaire de la formation réticulée blanche.

- Sli ! l, formation réticulée grise. - l-scl, grosse racine sensitive descendante du trijumeau.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. G83

Sur la coupe H 17 (Fig. 44 ï), la grosse racine sensitive descendante du trijumeau

(Vsd) est encadrée par deux faisceaux intensivement colorés par la laque héma-

toxylinique : le faisceau latéral du bulbe en avant, le cordon postérieur de la

moelle en arrière. Ce dernier forme sur la coupe un faisceau très compact qui

coiffe complètement le noyau de Burdach (NB), s'insinue profondément entre ce

noyau et la substance gélatineuse de Rolando (SgR) d'une part, entre les noyaux

de Goll (NG) et de Burdach (NB) d'autre part, et subdivise ainsi nettement la

masse auparavant unique des noyaux des cordons postérieurs. Noyaux de Goll et

de Burdach ne sont plus unis entre eux, qu'au niveau de leur base d'implanta-

tion sur la substance grise centrale et sur la formation réticulée (SRg).

Le noyau de Goll (NG) forme une masse volumineuse qui détermine la saillie

connu sous le nom de pyramide postérieure du bulbe, et atteint presque la péri-

phérie du bulbe dont ne le sépare qu'une très mince couche de fibres section-

nées perpendiculairement à leur axe. 11 contient de nombreuses et fines fibres

qui se portent en avant, et forment à la base du noyau un faisceau volumineux

et horizontal en connexion avec les fibres arciformes inlerréticulées du bulbe. Le

noyau de Burdach (NB) ne le cède pas en volume au noyau de Goll, dont il se

distingue par les ilois arrondis ou oblongs de substance grise limités parun feu-

trage de fibres et par l'épaisse couche de fibres du cordon postérieur qui le

recouvre. Son bord postérieur convexe reste toujours très éloigné de la périphé-

rie du bulbe, il est rarement lisse et régulier, mais le plus souvent uni au noyau

externe de Burdach ou de Monakow (NM), représenté sur cette coupe par trois

ou quatre amas irréguliers et déchiquetés de substance grise

Coupe H 18 (Fig. 448). Cette coupe passe au-dessus de l'entre-croise-

ment des pyramides antérieures du bulbe et intéresse la partie inférieure

de l'entre-croisement piniforme.

L'enlre-croisement piniforme (xpin) se présente sous forme d'un entre-croi-

sement épais et court, compris entre la substance grise centrale et le fond du

sillon médian antérieur, très rapprochés l'un de l'autre. De sa partie postéro-

externe se détachent seules des fibres arciformes interréticulées (fir) qui

entourent la substance grise centrale et n'occupent que la partie adjacente de la

formation réticulée grise (SRg). Il est en général facile de suivre ces fibres

jusque dans le noyau de Goll (NG) et le noyau de Burdach (NB).

La pyramide bulbaire a changé de forme, elle s'est déplacée en arrière, s'en-

fonçant avec le sillon médian antérieur; une partie de ses fibres commence déjà

iL s'infléchir, mais aucune ne s'entre-croise. L'entre-croisement que l'on voit sur

cette coupe appartient exclusivement au système sensitif. La substance grise de

la formation réticulée (SRg) se condense en une masse curviligne très mal déli-

mitée en avant, nettement circonscrite en dedans, où elle correspond à la future

corne antérieure (Coa) de la moelle épinière. Fusionnée en dehors avec le reste

de la foimalion réticulée, la corne antérieure est séparée en dedans de l'enlre-

croisement piniforme (xpin) et de la pyramide (Py), par les derniers vestiges de

la formation réticulée blanche a laquelle fait suite dans cette région, le cordon

antérieur de la moelle (Ca).

Toute la moitié externe du bulbe, située en avant de la substance gélatineuse

de Rolando, est occupée par de nombreuses fibres longitudinales qui délimitent

encore mal la formation réticulée grise, mais qui déjà appartiennent au cordon

681

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

antéro-latéral de la moelle (CI). La substance gélatineuse de Rolando revêt tous les

caractères de la corne postérieure, mais d'une corne très volumineuse reliée au

reste de la substance grise centrale par un pédoncule court et épais. Les coupes

H 18, H 19, H20(Fig. .ls à 450) intéressent en effet la région du bulbe connue

sous le nom de tubercule cendré de Rolando (TR), remarquable à l'état frais

par sa coloration grise, translucide. Ces coupes montrent qu'une mince couche

de fibres appartenant à la grosse racine sensitive descendante du trijumeau (Vsd)

sépare le tubercule de Rolando de la périphérie du bulbe, et que ce tubercule

comprend une partie périphérique claire, riche en névroglie, la subslance gélllti-

neuse proprement dite, et une partie profonde parcourue par un dense et fin

feutrage de fibres à myéline, la substance spongieuse de la corne postérieure.

Les noyaux des cordons postérieurs sont moins proéminents et moins volu-

mineux que sur la coupe H 17 (Fig. 447). Le noyau de Burdach (NB) représente

une sorte de monticule qui s'implante par une large base sur la substance grise

centrale, et du sommet duquel se détachent de nombreuses fibres qui s'irradient

dans le cordon de Burdach ou cordon cunéiforme (CB) considérablement accru ; -,

celui-ci entoure le noyau de Burdach d'une sorte de cupule. Sur la coupe H 19

(Fig. 449) les fibres du cordon de Burdach sont si denses et nombreuses, qu'elles

prennent la place du noyau de Burdach qui ne représente plus qu'une saillie

FiG. 448. - L'entre-croisement sensitif du bulbe. Les noyaux de Goll et de Burdach, le

tubercule cendré de Rolando et la formation réticulée grise. Coupe trans-

versale H18 passant par la ligne H18 de ! a Fig. 418, p. 015. Méthode [de

Weigert-Pal. 0/1 grandeur nature.

Ca, cordon antérieur de la moelle. - CIS, cordon de Burdach. - CG, cordon de Goll. -

- Ci, cordon latéral du bulbe. - Coa, corne antérieure de la moelle. - fir, libres iWcrréli-

culées et entre-croisement piniforme ou sensitif du bulbe (xpin). - FU, faisceau latéral du

bulbe. - NB, noyau du cordon de I ! urdarh. SI;, noyau du cordon de Goll. - Nw, noyau

du spinal. - ils, pyramide antérieure du bulbe. - Su, formation réticulée grise. - Tl/,

tubercule cendré de Rolando. - Isd, grosse racine sensitive descendante du Irijumcau.

XI, nerf spinal.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE. fi8 : i

mamelonnée, laquelle diminue rapidement à mesure que l'on s'approche du

collet du bulbe (coupe H20, Fig. 450).

Fig. 119 et 1 : )0. L'entre-croisement moteur et la région du collet du bulbe. Les noyaux

des cordons postérieurs et la formation réticulée grise. Coupes transversales H19

et H20 passant parles lignes H19 et H20 de la Fig.18, p. 615. Méthode de Weigert-

Pal. 6/1 grandeur nature.

Ca, cordon antérieur de la moelle. Cil. cordon de Burdach. CG. cordon de Goll.

Cl. cordon antéro-latéral de la moelle. Coo, corne antérieure. Col, corne lalérale. -

Col, corne postérieure. - fil', fibres inlcrréliculécs du bulbe. \'l3, noyau de Burdach.

.\'G,Ynnyau de Goll. Nw, noyau du spinal 1',1, pyramide antérieure du bulbe. 3']' ! J,

,'nll'e-t'I'o¡'ement moteur ou décussation des pYL'aIl11des, - SR.'}, formation réticulée grise.

TR. tubercule cendré de Rulando. - rsd, grosse racine sensitive descendante du trijumeau.

- 1'l, nerf spinal.

686 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le noyau de Goll (NG) affecte une forme en massue ; son bord postérieur con-

vexe est encore large, sa base devient de plus en plus étroite à mesure que l'on

aborde des plans plus inférieurs (coupe H 19, Fig. 449), puis s'étrangle sur la

coupe H20 (Fig. 450). La couche de fibres qui le revêt et qui constitue le cordon

de Goll (CG) est relativement faible, surtout comparée à la misse considérable e

de fibres du cordon de Burdach, mais elle s'accroît rapidement de haut en bas.

Coupes H 19 et H20 (Fig. 419 et ? 0). - Les coupes H19 et H20

passent par la partie supérieure de l'entre-croisement pyramidal ou entre-

croisement Ho/e(xPy).

Les fibres du faisceau pyramidal (Py) s'infléchissent en arrière et en dedans,

occupent tout l'espace compris entre le sillon médian antérieur et la substance

grise centrale, et s'y entre-croisent par larges fascicules dont la surface de section

présente un aspect en escalier ou en chevrons très marqué. Elles forment dans

leur ensemble un entre-croisement large et court, infiniment plus considérable

quel' entre-croisement piniforme, refoulent en dehors la base des cornes antérieures

et la mince couche de fibres du cordon antérieur (Ca) qui la recouvre, de telle

sorte que la ligne oblique, qui limite sur la coupe H 18 (Fig. 448) la corne anté-

rieure (Coa), devient presque parallèle au plan sagittal médian sur les coupes

H 19 et H20. Ces deux coupes n'intéressent que les faisceaux pyramidaux au

moment de leur entre-croisement; elles ne montrent pas encore le trajet suivi

par les fibres entre-croisées. L'entre-croisement pyramidal (xPy) présente en

effet sur ces coupes des limites très nettes, et il ne faudrait pas considérer

comme lui appartenant, la couronne de fibres arciformes (fir) qui entoure sur la

coupe H 19 la substance grise centrale. Ces fibres appartiennent encore au système,

sensitif et leur connexion avec le noyau de Goll est des plus manifestes.

La substance grise du bulbe n'atteint nulle part sur ces coupes la périphérie

du bulbe, dont la sépare une couche plus ou moins épaisse de substance

blanche essentiellement constituée par des fibres longitudinales. Nous n'avons

pas à revenir sur la partie postérieure de la substance grise, sur les noyaux

de Goll (NG) et de Burdach (NB) et la corne postérieure (Cop). La partie ansé-

rieure permet de reconnaître la corne antérieure (Coa) encore mal délimitée

en dehors, surtout sur la coupe H 19 (Fig.449) et une région intermédiaire (SRg),

adjacente à la corne postérieure (Cop) et qui présente sur les deux coupes un

aspect encore franchement réticulé. Elle fait suite il la formation réticulée des

coupes précédentes et constitue les ]J/'Ocessus reticulares de Lenhossek, la corne la-

térale de Clarke, et se perdra sur les coupes suivantes (H21 et-H22) parmi

les fibres croisées du faisceau pyramidal. Dans la substance grise centrale qui

entoure le canal épendymaire, on trouve en avant de chaque côté de la ligne

médiane, les derniers vestiges de la colonne nucléaire de l'hypoglosse, et plus

en dehors et en arrière, le noyau dorsal des nerfs mixtes (Nxi). Les fibres radi-

culaires du nerf spinal (XI) sont intéressées sur les coupes H19 et H20, elles

traversent la partie postérieure de la corne latérale (Col) en avant de la base de

la corne postérieure.

Coupe H21,H22,H23 (Fig. 4.'il, i. : p2, 453). - Ces coupes passent

par le collet du bulbe, au niveau des parties moyenne et inférieure de

Y entre-croisement pyramidal (xPy).

fcibliotnàque des Internes

en : -. ecine de la Salpêtrière

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU RHOMBENCÉPHALE.

ss

Elles intéressent non seulement, les faisceaux pyramidaux (Py) au niveau de

leur entre-croisement comme la coupe H20 (Fig. 450), mais encore la partie

croisée de ces faisceaux (FPyc); on les voit se porter en dehors et en arrière

dans la partie externe de la formation réticulée, puis occuper le cordon latéral

(Cl) de la moelle épinière. Dans ce trajet elles changent rapidement de direction,

devenant longitudinales d'horizontales ou obliques qu'elles étaient. Ainsi

s'explique l'aspect si spécial que présente le faisceau pyramidal après son entre-

croisement ; il est formé de gros fascicules de fibres, sectionnés obliquement

ou perpendiculairement et entourés de fibres horizontales plus ou moins ondu-

leuses et qui ne s'infléchissent que plus bas.

L'entre-croisement et la translation du faisceau pyramidal croisé (FPyc) dans

le cordon latéral (Cl) de la moelle, s'effectue par gros fascicules; entre ces fasci-

cules, la corne antérieure décapitée se relie sur une étendue plus ou moins

considérable à la substance grise centrale. De là la multiplicité d'aspects, que revêt

le faisceau pyramidal croisé suivant les régions, et dont quelques types sont

représentés sur les Figures 45 l, 452 et 453.

La coupe H21 (Fig. 451) montre la décapitation des deux cornes antérieures

(Coa) et intéresse les deux faisceaux pyramidaux croisés (FPyc). A gauche, la déca-

pitation de la corne antérieure est complète. A droite, le faisceau pyramidal

(FPyc) n'a pas encore atteint complètement le cordon latéral (Cl) de la moelle, et

la corne antérieure est reliée il la corne postérieure par une travée grise plus ou

moins déchiquetée, correspondant au bord externe de la corne latérale (Col) de

la figure H20 (Fig. 4.0).

La coupe H22 (Fig. 452) passe entre deux fascicules entre-croisés et l'on

Fig. 431. - La partie inférieure de l'entre-croisement moteur et la région du collet du

bulbe. - Coupe transversale H21 passant par la ligne H21 de la rig ? r18, p. 013.

Méthode de Weigert-Pal. 6/1 grandeur nature.

Ca, cordon antérieur de la moelle. - C13, cordon de Burdach. CG. cordon de Goll.

Cl, cordon antéro-latéral du bulbe. Coa, corne antérieure décapitée.- Col, corne latérale.

- Col, corne postérieure. - FPyc, faisceau pyramidal croire. NB, noyau du cordon de

Burdach. NG. noyau du cordon de Goll. - I's<7. grosse racine sensitive descendante du

trijumeau. ? décussation des pyramides.

G88

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

voit, à droite comme à gauche, des travées grises relier la corne antérieure (Coa)

à la partie antérieure de la substance grise centrale; ces travées sont plus

épaisses à droite qu'à gauche. Sur cette coupe, la corne latérale (processus

reticulares) presque disparu, ou n'est représentée que par les minces travées

de substance grise qui cloisonnent les gros fascicules du faisceau pyramidal

croisé (FPyc). Celui-ci occupe une profonde excavation comprise entre la corne

postérieure (Cop) et la corne antérieure (Coa), mais se distingue toujours facile-

ment, grâce il son aspect grossièrement fasciculé, du reste des fibres du cordon

11nté¡'o-laléral de la moelle.

Sur la coupe H23 (Fig. 453), ]'e1l{¡'e-C¡'OlÚment pyramidal est terminé; à

droite, la substance grise affecte la forme caractéristique propre à la moelle cer-

vicale supérieure ; on y distingue une corne antérieure reliée par une large base

à la substance grise centrale et une corne postérieure unie cette même sub-

stance grise centrale par un col mince, étroit et effilé. Les fibres du faisceau

pyramidal croisé (FPyc) se sont toutes coudées, affectent une direction longitu-

dinale et ne se distinguent des autres libres constitutives du cordon latéral de la

moelle, que par les travées névrogliques plus abondantes qui les cloisonnent

encore à ce niveau. La partie droite de la coupe ne contient en effet, que

quelques rares fibres horizontales qui traversent en fascicules onduleux la base

d'insertion delà corne antérieure et la partie moyenne du cordon latéral (CI).

Il ne faut pas, en effet, considérer comme appartenant au faisceau pyramidal

croisé les fibres horizontales qui traversent le col et la corne postérieure (Cop),

et qui représentent les fibres radiculaires de la racine postérieure de la première

paire cervicale (CI).

La partie gauche de la coupe H23 (Fig. 453) présente un aspect autre, et

FIG. i : 2. Le collet du bulbe aux confins de la moelle cervicale. Coupe transver-

sale H22 passant parla ligne H22 de la Fig. 118, p. 015. Méthode Weigert-Pal.

G /1 grandeur nature.

Ca, cordon antérieur de la moelle. C13, cordon de Burdach. CG, cordon de Goli.

Cl, cordon antéro-latéral. Coa, corne antérieure décapitée. Cop, corne postérieure.

Fl' ! fc, faisceau pyramidal croisé. NG, noyau du cordon de Goll. l'sl, grosse racine des-

cendante sensitive du Irij1llllCa1l, - xl'y. décussation pyramidale.

ÉTUDE TOPOGRAPHIQUE DU ItH0113ElVGI : PIi.lLl;.

689

intéresse encore le faisceau pyramidal à son entre-croisement. Celui-ci décapite

complètement la corne antérieure gauche et présente l'aspect fasciculé et

enchevêtré, caractéristique de la région où s'effectue la décussation de ce

faisceau.

La substance grise centrale de la moitié postérieure du collet du bulbe

affecte sur ces trois coupes H21, H22, H23, des particularités intéressantes.

La substance grise centrale de la coupe H 21 présente, grâce à la décapitation

des deux cornes antérieures, un aspect triangulaire, à sommet antérieur; sa

large base s'adosse aux cordons postérieurs (Cop). Elle contient les petites

saillies mamelonnées très réduites du noyau de Burdach (,\'B), et le pédicule

mince et étroit du noyau de Goll (NG), lequel forme une lame étroite et aplatie

transversalement. Les angles latéraux du triangle sont coiffés par les cornes pos-

térieures (Cop) auxquelles ils sont reliés par un pédoncule plus ou moins grêle.

La disposition est un peu autre sur la coupe H 22 (Fig. 452). - Le noyau de

Burdach a disparu, le noyau de Goll (NG) forme un îlot gris, aplati, complète-

ment indépendant du reste de la substance grise. Le faisceau pyramidal croisé

en occupant le cordon latéral refoule en arrière la corne postérieure et son col.

- Les cornes postérieures, qui étaient situées (coupe H 21, Fig. 451) sur la même

ligne transversale que la substance grise centrale, se rapprochent ainsi l'une de

l'autre, en même temps que le bord postérieur de la substance grise centrale

s'excave sur la ligne médiane et que les cordons postérieurs s'étendent dans

le sens sagittal, gagnant en épaisseur ce qu'ils perdent en largeur (Voy. coupe

H23, Fui-. 453). A mesure que l'on envisagerades coupes intéressant les régions

cervicales supérieure et moyenne de la moelle épinière, la distance qui sépare

TOME II. 44 't

Fig. 433. La région cervicale supérieure de la moelle au niveau de l'émergence de

la première racine cervicale. Coupe passant par la ligne H23 de [la Fig. 418.

Méthode de Weigert-Pal. 6/i grandeur nature.

Ca, cordon antérieur. CB, cordon de Burdach. CG. cordon de Goll. Cl, cordon

antéro-latéral. CI. racine postérieure de la première paire cervicale. Coa, corne anté-

rieure décapitée. COl', corne postérieure. - eCoy, col de la corne postérieure. Cp, cor-

don postérieur. f ? c, faisceau pyramidal croisé. SgR, substance gélatineuse de ltolando.

,1'1' ! J. décussation pyramidale.

690 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

les deux cornes postérieures diminuera; en se portant en dedans, a corne pos-

térieure augmente ainsi d'autant la surface du cordon Latéral (CI).

Les cordons de la moelle ainsi constitués paraissent homogènes, il n'en est

rien, et l'étude des dégénérescences secondaires permet d'y reconnaître une

texture fort complexe, et des faisceaux plus ou moins compacts et d'origines

très diverses (Voy. Moelle épinière, Il partie).

CHAPITRE IV

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE

I. - CERVELET

1° Structure de l'écorce cérébelleuse. L'oeil nu permet de

distinguer deux couches dans l'écorce cérébelleuse, l'une externe, grise

ou moléculaire, l'autre inlerne, roui liée ou granuleuse, séparées par une

mince couche claire, intermédiaire, qui contient les corps des cellules de

Purkinje, disposées en une seule rangée.

Examinées au microscope, un faible grossissement (Fig. H54), les

coupes sagittales ou vertico-transversales, montrent que l'écorce cérébel-

leuse mesure à peu près t millimètre à 1 millimètre et demi et qu'elle

est plus épaisse au niveau des crêtes des lamelles, que dans la profon-

deur des sillons. Cette différence tient surtout à l'inégale épaisseur de la

couche interne ou granuleuse (cg), dont les éléments cellulaires em-

piètent sur la substance blanche adjacente, de telle sorte qu'au niveau

des crètes des lamelles, il est malaisé de reconnaître licitement la limite

entre la substance grise et la substance blanche, tandis qu'on l'établit

facilement au voisinage du fond des sillons.

Nous étudierons successivement :

1° La couche intermédiaire ou la couche des cellules de Purkinje (cP) ;

2° La couche moléculaire (cm);

3° La couche granuleuse (cg);

'1-° Les fibres terminales qui s'arborisent dans ces couches.

Si nous dérogeons aux habitudes prises de décrire les couches céré-

belleuses de dehors en dedans, cela tient à ce que les cellules de Purkinje

constituent un des éléments les plus importants de l'écorce cérébelleuse et

qu'elles appartiennent aux trois couches : à la couche moléculaire, par

leurs ramifications dendritiques; il la couche intermédiaire, par leurs corps

cellulaires : à la couche granuleuse, par les collatérales de leur cylindre-

axe - et que la plupart des éléments cellulaires des couches moléculaire

et granuleuse sont destinés a assurer les connexions soit des corps cel-

Écorce curebol-

leuse.

Son épaisseur.

Ses trois couches.

692 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

lulaires, soit] des ramifications dendritiques d'un certain nombre de cel-

lules de Purkinje.

Couche intermé-

diaire.

La cellule de Pur-

kinje.

Ses dimensions.

Couche intermédiaire, couche des grandes cellules ou couche des

cellules cle Purkinje. Les cellules de Purkinje découvertes en 1837, par

l'auteur dont elles portent le nom, appartiennent aux cellules les plus

différenciées du corps humain. Ce sont des éléments de très grande taille,

dont le corps est situé aux confins des couches moléculaire et granuleuse,

plus près toutefois de la première, dans laquelle les cellules de Purkinje

sont rangées par beaucoup d'auteurs.

Les corps cellulaires, globuleux et aplatis à la forme d'une lentille,

sont disposés en une seule rangée régulière, plus serrés au niveau de la

crête des lamelles, plus espacés au fond des sillons. Ils mesurent 35 à

70 u. en moyenne, GO p. de longueur sur 30 IJ. de largeur et 25 il 30 p.

d'épaisseur. Au niveau de la crête des lamelles, les corps cellulaires sonl

ovalaires ou piriformes el placés en général verticalement; dans le fond

des sillons par contre, les corps cellulaires sont plus irréguliers, affectent

Fie. 454. - Coupe sagittale d'un lobule cérébelleux de l'homme adulte. (Coloration

par la méthode de Rosin.)

cg, couche granuleuse ; cette couche, très épaisse au niveau des crêtes des lames et la-

melles, se réduit dans le fond des sillons à une mince bande de grains stratifiés. - cm,

. couche 'moléculaire d'épaisseur a peu près partout égale. - cl', couche intermédiaire o

couche des cellules de Purkinje disposées en une seule rangée. - Sbl, substance blanche

des lames et lobules cérébelleux.

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE.

693

des formes en massue et en raquette, et sont dirigés plus ou moins obli-

quement (Fig. 4sus).

L'emploi de la méthode de Nissl permet de déceler dans le corps cel-

FIG. 155. - Les cellules de Purkinje elles libres terminales de la couche granuleuse

du cervelet de l'homme. Coupe sagittale, perpendiculaire au grand axe d'une lamelle

cérébelleuse. (Méthode de Golgi.)

l'j, cellule de Purkinje des crêtes des lamelles cérébelleuses. - pi, s, cellule de Purkinje

des fonds des sillons. Les arborisations en bois de cerf de ces cellules occupent toute la hau-

teur de la couche moléculaire. - cy, cylindre-axe des cellules de Purkinje. - coll, collaté

rales récurrentes du cylindre-axe des cellules de Purkinje. -cs, cellule étoilée de la couche

moléculaire, dont les arborisations cylindre-axiles concourent il former des nids péri-cellu-

laires. - np, nid péri-cellulaire constitué en partie par les arborisations cylindre-axiles

d'une cellule étoilée de la couche moléculaire, en partie par les arborisations cylindre-axile

ou collatérale d'une fibre terminale (fl). - ft, fibres terminales de la substance blanche (sali

s'arborisant dans la couche granuleuse. - as, cellule araignée ou astrocyte de la substance

blanche.

fi9r ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son noyau.

Ses prolongements

dendritiques.

Us occupent toute

la hauteur de la

couche moléculaire.

s'arborisent en bois

do cerf,

lulaire une disposition à la fois réticulée et fibrillaire de la chromaline

à la base de la cellule, la chromaline présente une disposition réticulée;

au niveau du sommet et de l'origine de la dendrite, elle esl striée ou

fibrillaire, autour du noyau elle forme plusieurs couches concentriques

très denses qui se prolongent en pointe dans la dendrite. Le noyau

est volumineux et sphérique; il est parcouru par un délicat réseau de

chromatine et contient un nucléole arrondi, fortement réfringent, riche

en chromatine, et se colorant par conséquent intensivement par les

réactifs colorants. A l'encontre de la plupart des cellules nerveuses, la

cellule de Purkinje ne contient que de très rares granulations pigmen-

ta ires.

La cellule de Purkinje possède deux sorles de prolongements : des

prolongements protoplasmiques ou dendriliques, et un prolongement central

ou cylindre-axile qui se détache de la base ou des parties latérales du corps

cellulaire, traverse la couche rouillée, granuleuse ou interne, el se con-

tinue avec une fibre il myéline de l'arbre de vie du cervelet.

Dendrites. - Du pôle périphérique ou supérieur de la cellule de

Purkinje se détachent une ou deux grosses branches dendriliques, de 15 il

18 p. d'épaisseur. Elles affectent d'abord un trajet horizontal ou légèrement

ascendant, puis se divisent une ou deux fois dichotomiquement el donnent

naissance à une série de branches radiées, qui atteignent l'extrême péri-

phérie de la couche moléculaire et émettent chemin faisant une infinité

de rameaux et ramuscules, qui se détachent à angle plus ou moins aigu et

ne s'anastomosent, ainsi que Golgi l'a monlré, ni entre eux ni avec ceux

des arborisations voisines. Les grosses branches dendritiques sont en

général lisses; leurs rameaux el ramuscules sonl par contre hérissés par

d'innombrables épines courtes, épaisses et équidistantes. implantées il

angle droit et dont l'extrémité libre est légèrement renflée'(Fig. 45G). Ces

caractères les distinguent des épines longues et grêles qui recouvrent les

dendrites des cellules pyramidales de l'écorce cérébrale. Rameaux et

ramuscules se terminent par des extrémités libres et épineuses dans les

différentes hauteurs de la couche moléculaire; quelques-uns se terminent

au voisinage du corps cellulaire, d'autres atteignent l'extrême périphérie

de l'écorce cérébelleuse; quelques-uns se recourbent il ce niveau et

affectent un court trajet horizontal. Ainsi se trouve constituée une vaste

arborisation protoplasmique extrêmement riche et étendue, dite arbori-

sation en bois de cerf, qui mesure souvent 0 ? 7 il 0 ? 8 de diamètre et

qui occupe chez l'adulte toute l'épaisseur de la couche moléculaire

(Fig. 435 et 4JG).

Chez l'embryon, celle arborisation dondrilique se développe lente-

ment, elle atteint à peine chez le nouveau-né la partie moyenne de la

couche moléculaire; elle se trouve recouverte par la couche de cellules

embryonnaires de Vignal qui diminue peu à peu à mesure que le sujet

grandit.

L'arborisation en bois de cerf de la cellule de Pur/, in je est orientée dans

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE.

695

grand axe de la lamelle

cérébelleuse; elle est

aplatie à la façon d'un

arbre fruitier en espa-

lier, et il résulte de

celte curieuse disposi-

tion, signalée d'abord

par Stieda, puis par

Obersteiner, IIenle,

Denissenko, Kahler,

Golgi et surtout par

Ramon y Cajal, que

l'arborisaüonsetr ou ve

étalée sur les coupes

sagittales, perpendicu-

laires à la direction de

la lamelle (Fig. i.5 et L

406) et qu'elle est vue

de champ ou de profil l

sur les coupes vertico-

transversales ou hori-

zonales (Fig. 457), qui

sectionnent les lamel-

les cérébelleuses paral-

lèlement à leur grand

axe.

Cylindre-axe. - Le

prolongement t colin-

dre-axile ou central.

figuré par v. hùllil : er,

Deiters, Koschewni-

koOE, a été bien décrit l

par Golgi. Il naîtpar un

cône d'origine du pôle

inférieur ou base de

la cellule de Purkinje,

s'entoure presque im-

médiatement d'une

gaine de myéline (I)e-

nissenko), traverse en

ligne droite ou légère-

ment courbe la couche e

granuleuse ou interne, puis entre dans la constitution de la substance

blanche des lames et lamelles cérébelleuses

FiG. 4.'iC. Cellule de Purkinje et fibres de Bergmann de son prolongement

l'écorce cérébelleuse de l'homme. - Coupe sagittale, per- cvhndro-axito.

pendiculaire au grand axe d'une lamelle cérébelleuse.

(Méthode de Golgi.)

Pj, cellule de Purkinje d'une crête de circonvolution.- cy,

son cylindre-axe avec implantation latérale. - coll, ses co l-

latérales récurrentes. - ce, cellule empanachée de la couche

granuleuse, dont les prolongements disposés en branches

de candélabre traversent la couche moléculaire, en formant t

les fibres de Bergmann (fB).

le plan sagittal, c'est-à-dire dans un plan strictement perpendiculaire au etsont orientés dans

696 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses collatérales.

Couche mtcmo

Les grains du cer-

velet.

Leurs arborisations

dendritiqucs avor-

tées.

Leurs longs et grê-

les cylmdm·s-azes.

Ils forment les fi-

Ores parallelos de la

couche moléculaire.

Dans son trajet à travers la couche granuleuse, le cylindre-axe présente

quelques étranglements annulaires et émet deux ou trois collatérales

récurrentes découvertes par Golgi, bien décrites par Cajal, Retzius,

v. K6lliker, etc. Elles se dirigent vers la couche moléculaire, se divisent

une ou deux fois dichotomiquement, puis s'arborisent en partie dans la

couche interne, en partie dans les régions inférieures de la couche molé-

culaire, puis se terminent librement autour des corps et des dendrites des

cellules de Purkinje voisines (Fig. 155 et 1-56).

Couche interne. - Comparée à la couche granuleuse interne de la

rétine, la couche interne, couche granuleuse (Gerlach), couche des grains

ou couche rouillée de v. Kôlliker, se présente sur les coupes colorées au

carmin (Fig. in, sous l'aspect d'un amas serré de grains polyédriques

fortement teintés par le carmin. Cette couche présente, ainsi que nous

l'avons vu plus haut, une épaisseur qui varie suivant qu'on considère

le fond des sillons ou la crête des circonvolutions; elle est en outre mal

délimitée de la substance blanche sous-jacente, dans laquelle on ren-

contre constamment un nombre plus ou moins considérable de grains

disséminés ou égarés.

Golgi a démontré le premier la nature nerveuse des grains. Cajal, dont

les recherches furent confirmées par v. Kollikcr, V. Gehuchlen, Ret-

zius, etc., découvrit la façon dont se comportent les prolongements prolo-

plasmiques et cylindre-axiles de ces petites cellules, qui constituent des

éléments propres, caractéristiques de l'écorce du cervelet, et qu'on ne

rencontre dans aucune autre région du névraxe.

Les grains (Fig. 457) représentent de petites cellules nerveuses,

arrondies ou anguleuses, de G à 10 p., formées d'un gros noyau sphé-

rique contenant souvent un nucléole et entouré d'une très mince enve-

loppe protoplasmique. Chaque grain émet 3 à 5 ou G dendrites courtes,

épaisses et lisses, qui se terminent par une courte arborisation avortée,

digitiforme ou étoilée, qui entoure le corps des grains voisins (Cajal).

Le cylindre-axe est long et très grêle; il se détache d'une dcndri le, plus

rarement d'un corps cellulaire, se porte verticalement en haut soit direc-

tement, soit après un trajet plus ou moins oblique, puis pénètre dans la

couche moléculaire et s'y bifurque en T en donnant naissance à deux bran-

ches longitudinales, légèrement onduleuses, qui se portent en sens opposé et

qui croisent et s'entrelacent avec les épines des cellules de Purkinje (Cajal).

Elles n'émettent dans leur long trajet qui peul atteindre On ? @8 à 1 milli-

mètre, aucune collatérale et se terminent non par une arborisation, mais

par un petit boulon ou renflement protoplasmique, ou par une extrémité

effilée qui se recourbe et peul pénétrer dans la couche interne ou granuleuse

(Cajal, Retzius). Ces fibres longitudinales, extrêmement fines et généra-

lement variqueuses, sont très nombreuses; elles occupent toute la liaittelli-

de la couche moléculaire il laquelle elles impriment un aspect slrié spé-

cial, et portent depuis Cajal le nom de fibres parallèles . Leur direction est

Bibliothèque des Interne»

son Médecine de la Salpêtre

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCEPHALE. 697

en effet parallèle au grand axe de la lamelle cérébelleuse et par conséquent

perpendiculaire aux arborisations sagittales des cellules de Purkinje.

Il résulte de cette disposition que, sur les coupes sagittales perpendicu-

laires au grand axe des circonvolutions cérébelleuses, les libres parallèles

se présentent sous l'aspect d'un fin pointillé, qui occupe toute la hauteur

de la couche moléculaire, alors que les arborisations des cellules de Pur-

kinje sont étalées, tandis que sur les coupes yertico-transyersales, paral-

lèles au grand axe des circonvolutions, les arborisations des cellules

de Purkinje sont vues de champ ou de profil (Fig. 457), et que les fibres

parallèles se trouvent sectionnées parallèlement à leur direction. Sur ces

deux sortes de coupes, la parlie verticale ou ascendante du cylindre-axe

est toujours visible et sectionnée parallèlement à son axe.

Outre ces grains si caractéristiques de l'écorce cérébelleuse, la couche

interne contient encore un certain nombre de cellules volumineuses et

multipolaires, découvertes et figurées par Golgi dont les recherches ont été

confirmées par Cajal, v. Kulliker, v. Gehuchlen, Retzius, Azoulay, etc.

Ce sont des cellules à cylindre-axe court ou cellules du type Il de Golgi,

qui mesurent 30 à 40 p. et dont quelques-unes atteignent les dimensions

colossales des cellules de Purkinje. v. Külliker les désigne sous le nom de

grandes cellules granuleuses (grosse lvruerzellen), Relzius sous celui de

cellules de Golgi de l'écorce cérébelleuse. On les trouve disséminées dans

toute la hauteur de la couche granuleuse interne, voire même dans la

Fie. 45T. - Les grains du cervelet, les fibres parallèles de la couche moléculaire et

les cellules de Purkinje vues de champ. - Coupe longitudinale (parallèle à son grand

axe) d'une lamelle cérébelleuse. (Méthode de Golgi.) - Figure demi-schématique

d'après Cajal (1893).

.4, couche moléculaire. - l3, couche granuleuse. - C,' substanche blanche/ Chaque

grain émet un cylindre-axe ascendant, qui se bifurque (6) dans la couche moléculaire, et

donne naissance à une libre parallèle. - e, extrémité granuleuse terminale des fibres

parallèles. - il, cellule de Purkinje, vue de champ. - f, cylindre-axe d'une cellule de Pur-

kinje.

Les grandes cel-

lules du type Il de

Golgi de la coucho

interne.

698 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La couche externe

couche intermédiaire, aux confins de la zone moléculaire où elles se dis-

posent, en particulier chez le chat, soit au-dessous, soit entre les cellules

de Purkinje, en une rangée presque aussi serrée que celle de ces der-

nières (Fig. 458).

Le cylindre-axe est court et se résout en une arborisation complexe,

d'une étendue extrême, qui occupe toute la hauteur de la couche gra-

nuleuse et peul être suivie jusque dans la substance blanche. Les ramifi-

cations cylindres-axiles entourent les grains d'un feutrage si dense et si

inextricable, qu'il est impossible de suivre le trajet des ramuscules et

que, sur les coupes un peu épaisses traitées suivant la méthode de Golgi,

la couche granuleuse parait presque complètement colorée en noir

(v. Gehuchten, Retzius).

Les prolongements protoplasmiques, au nombre de 3 à 6, se dirigent

vers la zone moléculaire et s'y ramifient très irrégulièrement sur de grandes

étendues ; quelques endrilestraversentla couche granuleuse, puis pénètrent

de chaque côté dans la couche moléculaire adjacente (Retzius) (Fig. 458).

D'autres dendrites se coudent après avoir traversé la couche moléculaire,

deviennent horizontales, puis fournissent des ramuscules descendants ci

ascendants extrêmement grêles, à peine épineux et d'aspect cylindre-

axile ; les cellules auxquelles appartiennent ces dendrites ont été décrites

par Azoulay, sous le nom de cellules éloilées et Î)î,oloïtgeî21eîîls protoplas-

miques eu saule pleureur.

Falcone en 1893, et Cajal en 1895, ont décrit, chez la souris et le chai

nouveau-né, dans la couche granuleuse et dans la substance blanche, de

volumineuses cellules étoilées qui envoient leur cylindre-axe dans la sub-

stance blanche et leurs dendrites dans la couche moléculaire. Ces cellules

très rares, et qui n'ont encore été constatées que chez de jeunes animaux,

sont aussi volumineuses que les cellules de Purkinje. Elles sont trian-

gulaires, fusiformes ou étoilées, situées aux confins de la substance blanche

(cellules marginales de Cajal), ou dans l'épaisseur de celle-ci (cellules

interstitielles). Les dendrites sont épaisses, se détachent des pôles du corps

cellulaire et sont en général parallèles au grand axe de la lamelle; 2 il

3 dendrites se portent dans la couche moléculaire et s'y arborisent. Quant

au cylindre-axe, il n'abandonne pas de collatérales, pénètre dans la sub-

stance blanche, et a pu être suivi dans un cas par Cajal jusqu'au voisinage

du noyau dentelé et du noyau du toit, où il se divisait à angle aigu et se

perdait clans le feutrage de fibres qui entoure ces noyaux.

Couche externe ou moléculaire (couche grise de v. Kôlliker,

couche finement grenue, couche granuleuse externe, couche superficielle).

Cette couche, très régulière et d'épaisseur à peu près égale, mesure de

0 ? 15 à 0 ? 04 : Elle renferme, outre les fibres parallèles et les arborisa-

tions à direction sagittale des cellules de Purkinje (Fig. 457 et 459), un

certain nombre de cellules propres, autochtones, multipolaires et étoi-

lées, de grandeur variable, décrites par Golgi et par Cajal. Les unes, petites

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U¡l11-

Fin. r : i8. - Cellule du type II de Golgi de la couche granuleuse de l'écorce du cervelet. - Coupe perpendiculaire au grand axe d'une

lamelle cérébelleuse d'un chai figé de la jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.)

flk. zone granuleuse externe embryonnaire. - ms, zone moléculaire. - Iiiiiite interne de la zone moléculaire. ci/, ram if1cfltion

du court cylindre-axe de la cellule du type 11 de Golgi.

700 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les grandes cellu-

les etoilées etlesiiids

1)éricellulaires four-

nis par leurs arbo-

risations cylindre-

axiles.

Sy%tème de soute-

jacment.

Absence à l'état

noi-rnal d'une couche

névroglique sous-

pi e-mérienno.

ramifiés et un cylindre-axe fin, dont le trajet et le mode de terminaison

sont encore mal connus.

Les grandes cellules étoilées (grosse 111ndenze lIen, Korbzellende v. 1\01-

liker) siègent de préférence dans la partie profonde de la zone molécu-

laire, mesurent 10 à 12 u. chez l'homme (v. Kolliker) et sont en général

orientées dans le plan sagittal, perpendiculairement au grand axe des

lamelles (Fig. 485 et hui9), comme les cellules de Purkinje. Les dendrites

naissent de la partie supérieure de la cellule et atteignent en se ramifiant

la périphérie de la couche moléculaire. Le cylindre-axe se comporte d'une

façon toute spéciale, bien décrite par Cajal. Mince et grêle à son origine

au niveau du corps cellulaire, il s'épaissit rapidement, triple de volume

et peut atteindre souvent 2 p. (v. Kolliker). Sa direction est sagittale,

comme Golgi et Cajal l'ont montré, et sur les coupes qui montrent les

arborisations des cellules de Purkinje étalées, il se trouve par conséquent

sectionné suivant sa longueur. Il longe la partie supérieure des corps

des cellules de Purkinje, atteint souvent chez l'homme 0 ? J5 de longueur

et abandonne, 'chemin faisant, ainsi que Cajal l'a découvert,, 3, 5, G collaté-

rales descendantes, parfois même davantage; ces dernières se détachent à

angle droit, émettent quelques ramuscules, puis s'arborisent en un fais-

ceau terminal et libre, qui enveloppe le corps des cellules de Purkinje à

la façon d'une corbeille, d'un panier tressé (v. ou d'un nid

périccllulaire suivant l'expression de Cajal (b, d, Fig. t.9).

Le nombre de ces collatérales descendantes est en général propor-

tionnel au nombre des cellules de Purkinje, elles sont par conséquent plus

rares au fond des sillons où les cellules de Purkinje sont plus écartées. Il

est à remarquer, en outre, que plusieurs collatérales descendantes, appar-

tenant à une seule ou à plusieurs grandes cellules étoilées, concourent à la

formation d'un seul nid péricellulaire. Outre les collatérales descendantes,

le cylindre-axe émet quelques rares collatérales ascendantes qui se por-

tent vers la périphérie de la couche moléculaire où elles s'arborisent libre-

ment (Fig. 459). Cajal (1895) a signalé enfin dans la couche moléculaire,

des fibres en anse dont l'origine et la terminaison sont encore inconnues.

Système de soutènement . Névroglie. - L'écorce cérébelleuse est

dépourvue d'une couche de névroglie sous-pie-mérienne et occupe de ce

chef une place à part dans le système nerveux central. Elle constitue en

effet ainsi que Golgi l'a signalé en 1871 et que Weigert l'a confirmé

en 1890-la seule exception à la loi générale, qui veut que toute la surface

extérieure du névraxe soit recouverte d'une couche névroglique sous-pie-

mérienne plus ou moins dense. On voit toutefois celle couche apparaître

dans des cas pathologiques, an cours de la paralysie générale progressive

ou de la sclérose en plaques.

Dans l'épaisseur de l'écorce cérébelleuse, il existe un certain nombre

de cellules névrogliques spéciales, dites cellules empanachées de Cajal

(ce, Fig. 456), dont les corps siègent dans la partie supérieure de la couche

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE.

.01

granuleuse et [dont les prolongements traversent radiairement la couche

moléculaire en formant les fibres dites cle Bergmann. La signification de

ces fibres, décrites par Retzius et Key en 1875 et par E. Schultze, n'est

bien connue que depuis l'emploi de la méthode -de Golgi. Golgi, en 1885,

montra que les fibres de Bergmann provenaient d'un corps cellulaire

situé en dedans de la couche moléculaire, et décrivit la forme étoilée

des cellules névrogliques de la substance blanche. Depuis, Ramon y Cajal,

v. Gehuchten, v. Külliker, Retzius, se sont occupés de la question. Les

cellules, donnant naissance aux fibres de Bergmann, paraissent être parti-

culièrement nombreuses sur les coupes traitées suivant la méthode de

Fig. 459. - Les éléments constitutifs de l'écorce céiébelleuse vus sur une coupe

demi-schématique, perpendiculaire au grand axe d'une lamelle cérébelleuse de

mammifère. (D'après Cajal, 1893.)

A, couche moléculaire. - B, couche granuleuse. - C, substance blanche de la lamelle

cérébelleuse. - a, cellule de Purkinje vue de face. - o, collatérale récurrente du cylindre-

axe de la cellule de Purkinje. - b, petites cellules étoilées de la couche moléculaire.

d, nid péricellulaire péripurkinjien, formé par les arborisations terminales descendantes

des cylindres-axes des petites cellules étoilées de la couche moléculaire. - e, cellule étoilée

superficielle. - g, grain avec son cylindre-axe ascendant qui se bifurque en i. - h, fibres

moussues. - j, cellule névroglique empanachée. - n, fibres grimpantes. - ne, cellule

névroglique de la zone des grains. ? grande cellule isolée du type Il de Golgi, de la

couche granuleuse.

La cellule névru-

glique empanachée

et les libres de Berg-

mann.

02 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les cellules arai-

gnées de la substance

blanche.

Les libres à myé-

line de l'écorce cé-

rébelleuse.

1-eiir pénurie dans

la couche molécu-

laire.

Golgi; leur corps est irrégulicr, de volumcjgrand ou moyen, et pourvu

de nombreux prolongements, dont les uns, très courts, se rendent dans la

couche granuleuse, et dont les autres, beaucoup plus longs (t'B, Fig. li 6),

se comportent d'une façon spéciale et caractéristique. Minces et lisses en

général, ces prolongements, au nombre de 8 à 15, se détachent du pôle

périphérique de la cellule, s'écartent les uns des autres à la façon des

branches d'un candélabre, puis passent entre les corps des cellules de

Purkinje, traversent radiairement toute l'épaisseur de la zone moléculaire

et s'insèrent à la pie-mère par un petit renflement conique ou piriforme,

décrit il y a déjà longtemps par Deiters et E. Schultze.

Sur les coupes traitées suivant la nouvelle méthode de Weigert pour

la coloration de la névroglie, on ne constate que de très rares fibres

névrogliques transversales dans la couche moléculaire. Les libres de Berg-

mann et les fibres névrogliques paraissent être beaucoup plus rares chez

les individus jeunes, que chez les gens âgés. Elles traversent radiairement

la zone moléculaire, éloignées les unes des autres d'une distance de z1

et vont se perdre au voisinage des cellules de Purkinje. Le rendement 1

conique périphérique n'est pas appréciable par celle méthode. Elles sont

très abondantes dans la paralysie générale progressive et dans la sclérose

en plaques (Weigert) et dans ces cas, les fibres névrogliques transversales

entourent les cellules de Purkinje de véritable paniers névrogliques.

Dans la couche granuleuse, on ne constate à l'aide de la méthode de

Weigert aucune fibre névroglique. Dans la substance blanche, par contre,

il existe un feutrage névroglique très dense et de nombreuses cellules

araignées (astrocyles) (as, Fig. 153) dont les prolongements fort nombreux

sont lins, lisses, souvent fort étendus et en général parallèles à la direction

de la fibre nerveuse. Ce sont là, du reste, des caractères communs -IL la

névroglie de toute substance blanche.

Eibres de l'écorce cérébelleuse. Lorsqu'on examine une coupe

transversale d'une lamelle cérébelleuse colorée à l'aide de la méthode

de Weigert-Pal, on constate que la couche moléculaire ne contient que peu

de libres à myéline. Elle est dépourvue de cette couche de fibres tangen-

tielles superficielle, si caractéristique de l'écorce cérébrale, et ne présente

que des fibres radiaires et longitudinales, c'est-à-dire parallèles au grand

axe de la lamelle. Ces fibres excessivement fines sont surtout abondantes

au voisinage des cellules de Purkinje, c'est-à-dire au niveau du quart

ou du cinquième interne de la couche moléculaire. Les fibres radiées

passent entre le corps des cellules de Purkinje, puis se coudent et entrent,

comme nous le verrons plus loin, dans le feutrage des libres transver-

sales situées au-dessous des corps des cellules de Purkinje.

Les fibres longitudinales se présentent sur les coupes transversales

sous l'aspect d'un fin pointillé, qui entoure le corps et les branches prin-

cipales de la dendrite des cellules de Purkinje. Les coupes parallèles au

grand axe de la lamelle cérébelleuse les sectionnent parallèlement a leur

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCEPHALE. T03

direction, et il est probable que ces fibres correspondent, comme l'admet

v. Kôlliker, aux fibres parallèles de Cajal, c'est-à-dire aux fibres nerveuses

des grains du cervelet.

Si le quart ou le cinquième interne de la couche moléculaire contient

de nombreuses fibres à myéline, les trois quarts externes n'en sont toute-

fois pas complètement dépourvus. Sur de bonnes préparations traitées

suivant les méthodes de Weigert ou de Pal, il n'est pas rare d'y rencontrer

quelques rares fibres radiées ou longitudinales dont l'interprétation est

assez difficile. Il est néanmoins probable qu'elles appartiennent en parlie

aux fibres parallèles de Cajal, comme les fibres des parties internes de la

couche moléculaire.

La couche granuleuse contient de nombreuses fibres à myéline. Elle

est traversée dans toute sa hauteur par un dense feutrage de fibres et

présenle à sa limile supérieure, au-dessous du corps des cellules de Pur-

kinje, une couche assez épaisse de libres à myéline à direction transversale.

Sur les coupes perpendiculaires au grand axe de la lamelle, les fibres

transversales sous-purkinj iennes se trouvent sectionnées parallèlement à

leur direction; sur les coupes vertico-transversales, c'est-à-dire parallèles

au grand axe de la lamelle, elles se présentent sous l'aspect d'un fin poin-

tillé très abondant, situé au-dessous des corps des cellules de Purkinje et

au-dessous des fibres longitudinales de la couche moléculaire qui croisent

leur direction. Les coupes tangentes v la surface de la circonvolution

montrent qu'il ne s'agil pas ici d'une couche de fibres continue, mais d'une

sorte de feutrage de gros fascicules transversaux, reliés par d'étroits ponts

de fibres à direction plus ou moins oblique.

Cette couche de fibres transversales 5Ous-purkÙjiennc reçoit les fibres

radiées de la couche moléculaire qui se coudent en l'abordant. De sa

partie inférieure se détachent de nombreuses fibres à myéline, rectilignes

ou plus ou moins obliques, qui traversent la couche granuleuse, s'enche-

vêtrent et s'entre-croisent les unes avec les autres en formant un feutrage

extrêmement dense, bien décrit par v. Kôlliker, qui s'étend jusqu'à la

substance blanche sous-corticale et dont les mailles sont occupées par les

grains et les cellules du type II de Golgi. La disposition plexiforme est

particulièrement accusée au niveau de la crête de la circonvolution; elle

fait défaut dans le fond du sillon; ici la couche granuleuse est sillonnée

de fibres obliques ou arquées qui se réfléchissent sur la face latérale de

la lamelle voisine, et représentent de véritables fibres d'association intra-

corticale tout à fait analogues aux fibres courtes d'association intracorli-

cales ou fibres en U de Meynert, que nous avons décrites dans les couches

profondes de l'écorce des sillons cérébraux (Voy. T. I, p. 71.8).

Les libres à myéline que nous venons d'étudier, représentent les libres

centrifuges et les libres centripètes ou terminales de l'écorce cérébelleuse.

Or, de toutes les cellules de l'écorce cérébelleuse, la cellule de Purkinje

seule envoie son cylindre-axe dans la substance blanche. Les fibres cen-

trifuges de l'écorce cérébelleuse sont donc toutes d'origine purkinjienne.

Leur abondanco

dans la couche gra-

nuleuse.

Le feutrage sous-

purkinjicn a direc-

tion transversale.

Les libres d'asso-

ciation iiitracorticalo

du fond des sillons.

Les libres centri-

fuges de l'écorco

cérébelleuse sont

toutes d'origine pur-

kinjicnnc.

704 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres termi

nalesou centripètes.

Fibres grimpantes.

Les nids péricellu.

laires.

Fibres moussues.

Toutes les autres cellules de l'écorce cérébelleuse représentent en effet

des cellules autochtones ou cellules d'association, dont les cylindres-axes

assurent les connexions entre deux territoires corticaux plus ou moins

voisins ou superposés. Dans cette catégorie de cellules rentrent : 1° les

grains dont les cylindres-axes constituent les fibres parallèles; 2° les cel-

lules étoilées de la couche moléculaire dont les cylindres-axes entourent

les corps des cellules de Purkinje de corbeilles terminales; 3° les cellules

du type II de Golgi de la zone granuleuse. D'après Cajal, les cylindres-

axes de ces différentes variétés de cellules seraient dépourvus d'une gaine

de myéline, et par conséquent ne seraient pas décelables sur les prépa-

rations traitées par la méthode de Weigert,; il en serait de même des

collatérales des cylindres-axes des cellules de Purkinje. Pour v. Kolliker

à l'opinion duquel nous nous rallions, les cylindres-axes des grains et

les collatérales des cylindres-axes des cellules de Purkinje seraient recou-

verts d'une gaine de myéline, et concourraient à former les fibres radiées

et les libres longitudinales de la zone moléculaire.

Les fibres centripètes ou termina/es concourent avec les cylindres-axes

des cellules de Purkinje et la branche ascendante des grains, à la forma-

lion du feutrage de la couche granuleuse. Ces libres terminales ont été

découvertes par Cajal à l'aide de la méthode de Golgi : les unes, fibres

moussues, s'arborisent dans la couche granuleuse; les autres, fibres grim-

pantes, sont destinées à la couche moléculaire et s'enroulent a la ma-

nière d'une liane autour des arborisations dendritiques des cellules de

Purkinje. Les arborisations terminales des fibres centripètes sont toutes

dépourvues du revêtement myélinique.

Les fibres grimpantes sont des fibres épaisses, qui traversent la zone

granuleuse et la zone intermédiaire en décrivant un trajet plus ou moins

flexueux. Arrivées au niveau du corps des cellules de Purkinje, elles

abandonnent à celui-ci une ramification étoilée, qui l'entoure d'un véri-

table nid péricellulaire ; puis, elles se prolongent sur les ramifications de

premier et deuxième ordre des dendrites des cellules de Purkinje, les en-

lacent comme une liane et se terminent par une arborisation variqueuse

et plexiforme étendue (Cajal, Iiüllil : er, lielzius) (Fig. 'tJ9 et lui-60). Les fibres

grimpantes sont aussi nombreuses que les cellules de Purkinje et leur

développement s'effectue parallèlement à celui des panaches protoplas-

miques de ces cellules (Manouélian).

Les fibres mozcsszces (filrras musgosas de Cajal, Moosfasern de v. Kôlliker)

s'arborisent dans la couche granuleuse et présentent de distance en dis-

lance des épaississements noueux, hérissés de courtes expansious diver-

gentes, en forme de rosace et rappelant d'après l'expression de Cajal la

mousse qui recouvre les arbres. Elles sont en tous points comparables aux

fibres moussues des grains de la circonvolution godronnée (Fig. 3G5, p. 728,

T. 1). Les arborisations terminales des fibres moussues, au nombre de

20 à 30, occupent de grandes étendues, s'effilent dans la région des cellules

de Purkinje et se prolongent en partie dans la couche moléculaire. D'après

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l'm. 400. Fibres grimpantes et libres moussues de Cajal. Coupe perpendiculaire au grand axe d'une lamelle cérébelleuse d'un chat

âgé de 22 jours. Méthode rapide de Golgi (d'après t.. ILelziua).

il k, zone granuleuse externe uIuJJ1'yunllail'u' - ils. xuncitiulecul.ire. igm, limite inlerne de la zone l1lulèlatlail'u, - i ? libres grimpantes

de Cajal. III/" libres 11lUllllC de Cajal.

'706 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ces deux variétés

de libres représen-

tent peut-être deux

stades de dévelop-

pell1t'ntdcs fibl'C' 1 CI'-

ll1¡nalc&.

structure de l'olive

cérébelleuse.

Les petitescell nies

lutmcillécs.

probablement qu'un des stade : - de développement des libres terminales

qui, de la substance blanche, traversent la couche granuleuse pour s'arbo-

boriser dans la couche moléculaire : libres moussues, fibres étoilées ou à

ni([ péricellulairc, libres grimpantes, appartiendraient ainsi à une seule el

même catégorie de fibres, aux fibres terminales de l'écorce cérébelleuse.

2° Structure des noyaux gris centraux. - L'olive cérébelleuse

el ses noyaux accessoires : le bouchon et le noyau sphérique, contiennent

de nombreuses cellules penicilléus de taille moyenne (18 à 3G 11.), irré-

culièrement disséminées sur G à 10

rangées dans la largeur de la lame

festonnée. Du corps globuleux ou

irrégulier de ces cellules, se déta-

chent en un point assez rapproché,

2 il 5 ou 7 dendrites divergentes qui

se divisent dichotomiquement el

sont en général orientées vers la toi-

son, mais ne dépassentpas les limites

de la lame festonnée. Cette dispo-

sition est surtout manifeste sur les

cellules qui occupent les bords de la

lame festonnée du corps dentelé.

Sur les cellules plus centrales, la

forme globuleuse du corps cellu-

laire et le mode d'émergence des

dendrites sont moins évidents, ce

qui tient peut-être à ce que ces cel-

lules sont vues par leur surface. Le

cylindre-axe est fin, se détache du

corps cellulaire et ne peut générale-

ment être suivi que sur une courte

distance.

Chez un foellis humain, nous

avons vu ces cylindres-axes, un peu

flexueux. se diriger vers la substance blanche mlraciliaire, s'y couder et

se continuer avec une fibre de la région (Fig. 4 fil); mais nous n'avons

jamais pu les suivre ni dans le pédoncule cérébelleux supérieur auquel

ils appartiennent vraisemblablement, ni même jusqu'au hile cle l'olive.

La chose n'a rien qui doive étonner, étant donné le trajet oblique et l'ex-

trême intrication des fibres de la substance blanche inlraciliaire, très

manifestes sur les coupes sériées, colorées suivant les procédés de Wei-

ert ou de Pal. [Coupes H5 il H7 (Fig. 428 à ! a0) et, Coupes C3 à

C6 (Fig. 31. à li-a-7).]

Les cellules nerveuses occupent les mailles d'un feutrage de fibrilles

excessivement dense formé par des fibrilles névrogtiques, de nombreuses

Fu.. 4(;1. - Cellules de l'olive cérébelleuse

du foetus humain de six mois. (Méthode

de Golgi.)

Gy, cylindre-axe d'une cellule du corps

dentelé. - fec, feutrage ealrctciliaire. - fic.

feutrage inlraciliaire. - oc. olive l'él'elJI'1-

leuse.

Bibliothèque des Internes

ier. "decine de la Sa'pstrièTe

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE.

707

fibres à myéline et par les arborisations très riches de fibres terminales,

dont les unes viennent de la substance blanche intraciliaire, et les autres

de la toison. Nous avons pu observer avec beaucoup de netteté ces

arborisations terminales, riches et étendues, dans le corps dentelé d'un

foetus humain de six mois (Fig. 462). Comme à cet âge les cellules de

Purkinje sont encore à un stade d'évolution rudimentaire, il paraît évident L

que ces arborisations terminales n'appartiennent pas à des fibres purkin-

jiennes, mais à des libres d'origine extra-cérébelleuse qui arrivent au corps

dcnteléparlavoiedes pédoncules cérébelleux supérieur,moyen ou inférieur.

Entre les cellules nerveuses, on rencontre des fascicules plus ou moins

lâches de fibres à myéline qui traversent de pari en part le corps dentelé,

de la substance blanche intraciliaire a la toison ou vice versa, ou qui se

dirigent parallèlement à la surface des festons et des denticules.

Les noyaux accessoires présentent la môme structure que l'olive céré-

belleuse. Il n'en est pas de même du noyau du toit qui contient -

comme les noyaux de Bechterew et de Deiters auxquels il est relié chez les

mammifères inférieurs par une traînée presque ininterrompue de sub-

stance grise (Wcidcnrcich) de nombreuses cellules ganglionnaires volu-

mincuses, multipolaires ou vésiculeuses, irrégulièrement disséminées dans

l'épaisseur du noyau. Le corps cellulaire fortement pigmenté mesure 40 à

90 p., possède un gros noyau et un nucléole et émet plusieurs épais pro-

longements protoplasmiques peu ramifiés, mais très étendus, et un cylindre-

Fil,. 462. - Cellules et arborisations cylindraxiles terminales de l'olive cérébelleuse du

foetus humain de six mois. (Méthode de Golgi.)

a, arborisations terminales. - cy. cylindre-axe. fec, feutrage extraciliaire. - fie, feu-

trage intraciliaire. - Oc, olive cérébelleuse.

Les libre-, termi-

nalo..

Les volumineuses

cellules multipolai-

res du noyau du toit.

i 08 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres de la sub-

stance blanche du

cervelet.

Les fibres cn guir-

lande. Elles sout

les homologucs des

courtes libres en l'

do l'ccorco céré-

bt'alo.

Les fibres dendri-

tiques.

Elles comprennent

l'ensemble des libres

d'association et d(

projection, des libre !

commissurales ci

terminales de l'é-

corce cérébelleuse.

axe que l'on ne peut suivre sur les préparations traitées par la méthode

de Golgi que sur un court trajet.

3° Fibres de la substance blanche du cervelet. - Les libres centri-

fuges et centripètes de l'écorce cérébelleuse, après avoir traversé la couche

granuleuse, se réunissent dans l'axe de la lamelle en un mince faisceau de

fibres parallèles qui se porte radiairement du sommet à labase de la lamelle.

Les fibres les plus courtes, qui sont en mème temps les plus périphé-

riques, se recourbent au niveau du fond du sillon interlamcllaire, pour se

porter sur la face latérale de la lamelle voisine : elles constituent les fibres

en guirlande cle Stilling (fg, Fig. 4G5, p. 720, et sont les homologues des

fibres arquées, des fibres en U ou fibres courtes d'association de l'écorce

cérébrale. Elles unissent deux lamelles ou lobules voisins, tapissent le

fond de tous les sillons inlcrlamellaires, interlobulaires et interlobaires,

d'une couche assez épaisse qui mesure 0 ? 2 il 0 ? J, eldonl la face super-

ficielle se continue graduellement avec les fibres d'association intra-cor-

ticales de la couche granuleuse (voy. p. 703).

Les fibres longues ou centrales poursuivent leur trajet descendant,

s'unissent aux fibres semblables des lamelles avoisinantes, s'enchevêtrent

avec elles, forment la partie centrale des ramuscules. rameaux et branches

principales de l'arbre de vie et sont partout recouvertes parles fibres en

guirlande. Comme elles occupent l'axe des ramifications de l'arbre de vie,

elles ont été désignées par Stilling sous le nom de fibres dendritiques

(fd, Fig. 16 ? p. 720). La longueur de ces libres varie nécessairement

suivant la profondeur des sillons qui délimitent les lobules et lobes aux-

quels elles appartiennent. Les fibres dendritiques son[ donc plus longues

dans le vermis que dans les hémisphères ; elles atteignent leur plus grande

étendue dans la branche horizontale de l'arbre de vie où elles forment un

faisceau à direction sagittale, connu sous le nom de couche sagittale de la

branche horizontale de l'arbre de vie du vermis.

Les fibres dendritiques se rendent, les unes aux différentes régions de

l'écorce du vermis ou des hémisphères, les autres aux noyaux gris cen-

traux (noyau du Loit, corps dentelé et ses noyaux accessoires); d'autres

encore sortent du cervelet par l'un des pédoncules cérébelleux et assurent

les connexions de l'écorce cérébelleuse avec des régions plus ou moins

éloignées du névraxe. Les fibres dendritiques comprennent par conséquent

l'ensemble des fibres d'association, des fibres de projection, des fibres

commissurales, et des fibres terminales de l'écorce cérébelleuse.

Arrivées à la base d'implantation des lobes et des lobules, les fibres

dendritiques se coudent en général, changent de direction, s'enchevêtrent

et s'entre-croisent avec les fibres homologues des lobes voisins en formant

à la base des lobes un feutrage sous-lobaire inextricable (Fig. 4G3), tout

à fait analogue à cette couche périphérique du centre ovale du cerveau

que nous avons désignée sous le nom de substance blanche non différenciée

du centre ovale de Vieussens (p. 3).

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE. 709.

Dans certaines régions bien déterminées toutefois, telles que la branche

horizontale de l'arbre de vie du vermis, l'axe de la pyramide du vermis et

le flocculus, on voit les fibres dendritiques converger en nombre appré-

ciable vers les noyaux gris centraux, noyau du toit, olive cérébelleuse,

noyaux dentelés accessoires, et traverser le feutrage sous-lobaire en fais-

ceaux plus ou moins nettement délimités :

Les fibres de la couche sagittale de la branche horizontale de l'arbre

de vie, c'est-à-dire les fibres dendritiques des lobes tributaires de celle

branche (déclive, bourgeon terminal, tubercule valvulaire), traversent le

feutrage sous-lobaire du vermis et abordent le noyau du toit par sa par-

tie postérieure et inférieure (bh, Fig. 410 el 165).

Les fibres de la pyramide de Malacarne se groupent en fascicule»

onduleux et volumineux qui se portent de chaque côté, en haut, en avant

et en dehors, traversent le feutrage sous-lobaire en dehors du noyau du

toit (Fig. Hl p. a997), puis se placent en arrière du bouchon; elles forment

ici un faisceau volumineux, irrégulièrement arrondi (l'Py, Fig. 436, p. 651),

qui longe toute la face postérieure du bouchon, puis s'infléchit en avant et

se conlinue (Fig. 412, p. 603) avec les fibres semi-circulaires externes qui

passent au-dessus du bouchon et du corps dentelé.

Les fibres dendritiques du flocculus se réunissent en un faisceau de

fibres parallèles, fortement colorées par la laque hématoxylinique, qui se

dirige obliquement en arrière, en dedans et en haut, du Ilocculus vers l'angle

externe du quatrième ventricule où ses fibres s'infléchissent et changent de

direction. (PFloc, Fig. 437 et h<i8, p. 6G3 et 6 : )ï), Ce faisceau, connu sous

le nom de pédoncule du flocculus, forme la voûte de l'étroit canal qui relie

le quatrième ventricule à son diverticule latéral (Fig. aï el 439); il se

trouve intéressé sur toutes les coupes horizontales qui avoisinent le sillon

bulbo-protubérantiel et établit sur ces coupes la limite enlre le cervelet et

le bulbe rachidien. Il sépare en effet le feutrage sous-lobaire du corps resti-

forme el du tubercule acoustique qui le recouvre.

Le feutrage sous-lobaire (1 ? 1) occupe la périphérie de la substance

blanche centrale du cervelet : il est recouvert par les fibres en guirlande

des sillons interlobaires et interlobulaires, dont le fond atteint la sub-

stance blanche centrale, reçoit en avant et en dedans, au niveau du sillon

marginal antérieur et du bile du cerveau, les fibres des pédoncules céré-

belleux moyen et inférieur, et se trouve limité en avanl el en bas par

le pédoncule du flocculus. (Coupes Cl à à C6, Fig. 432 -'il 43-1.)

Le feutrage sous-lobaire présente une épaisseur fort variable suivant

les régions. Mince au niveau du verrais et dans la zone de transition entre

le vermis et les hémisphères cérébelleux, cette couche s'épaissit considé-

rablement en avant et en dehors des olives cérébelleuses dans la partie

antéro-exlerne des hémisphères. C'est dans celle région que Stilling, il

tort à notre avis, a décrit deux zones d'entre-croisement, l'une interne,

l'autre externe, séparées par une zone intermédiaire (innerc et aussere

Leur-» faisceaux '\

dIII'éIC.1C.l ? 3.

1° La couche sa-

ttittale de la branche

horizontale de l'arbre

de vie.

z Les fibres de la

py : anllde de \lala-

c trine.

3° Le pédonculo

du fneculus.

Le feutrage sous-

lobaire.

Il est l'homologue

de la substance blan-

che non différenciée

du contre ovale de

Vieussens.

Son épaisseur va-

riable suivant les ré-

gions.

710

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 463. - L'écorce cérébelleuse du lobe supérieur du cervelet et la substance blanche

centrale avec : son feutrage sous-lobaire, ses fibres semi-circulaires externes el

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE. ¡il

internes, l'entre-croisement commissural et l'entre-croisement des noyaux du toit,

les feutrages intra et extraciliaires. - Le noyau du toit, l'olive cérébelleuse et l'em-

bole. Les pédoncules cérébelleux supérieurs, moyens et inférieurs. Coupe horizontale

du rhombencéphale passant par [le tiers inférieur de la protubérance, le genou du

facial et le noyau du toit. Méthode de Weigert 2/1 grandeur nature. - (Voyez des-

cription de cette coupe, Coupe C4, Fig. ! r3;i, p. G49.)

Ci, corps juxtaresliforme. - Pect, grand entre-croisement commissural du vermis.

fec, feutrage ectraciliaire. - fie, feutrage intraciliaire. - fsme, fsmé, fibres semi-circulaires

externes du cervelet. - fsmi, fibres semi-circulaires internes du cervelet. - Lqp, lobe qua-

drilatère postérieur. - Nem. embole. - Ni, noyau du toit. - xNl, entre-croisement des

noyaux du toit. - Oc. olive cérébelleuse. - Pci, Pcm, l'es, les (rois pédoncules cérébelleux

inférieur, moyen et supérieur.- sus 17, sillon supérieur de Vicq d'Azyr. - Is(l, grosse racine

sensitive descendante du trijumeau. - V,, quatrième ventricule.

Kreuzungslonen de Stilling). Les coupes sagittales qui intéressent la parlie

externe des hémisphères cérébelleux montrent que cette division de Stilling,

- qui ne repose sur aucune disposition architecturale du cervelet, ne

mérite pas d'être maintenue. L'enchevêtrement des fibres est ici en effet

aussi intime, aussi inextricable que dans n'importe quelle autre région

du feutrage sous-lobaire et nulle part il ne peut être question d'un entre-

croisement dans le sens propre du mot.

Les coupes horizontales, (Coupes Cl à C6, Fig. 432 à 437), sagittales

(SI à S9 Fig. ? OS a 417) ou vertico-transversales (Fig. 346 p. 474 et

Fig. 356 p. 505) sectionnent les fibres du feutrage sous-lobaire très obli-

quement et sur un très court trajet ; aussi voit-on, sur ces coupes, les

libres à directions radiée, horizontale, transversale, sagittale, verticale

el surtout oblique, s'enchevêtrer en différents sens, mais aucune direction

ne prédomine et on ne voit nulle part, comme dans le centre ovale de

Vieussens, par exemple, des fibres d'une direction donnée, en nombre

assez considérable pour se grouper en faisceaux ou fascicules comparables

aux longs faisceaux d'association des hémisphères cérébraux. S'il n'existe

pas dans la substance blanche centrale du cervelet de longs faisceaux

d'association comparables à ceux des hémisphères cérébraux, les diffé-

rentes régions du cervelet sont néanmoins en connexion intime les unes

avec les autres. Des libres - non groupés en fascicules ou en faisceaux -

relient les faces supérieure et inférieure, les parties externe et interne

d'un même hémisphère ou les différentes parties du vermis. L'existence

de ces fibres est bien mise en évidence par les dégénérescences secon-

daires que l'on observe à la suite des destructions partielles, pathologiques

ou expérimentales, d'un des lobes d'un hémisphère ou du vermis. Il n'est

pas rare dans ces cas, même si la destruction est superficielle et n'im-

plique pas la substance blanche centrale, - cle suivre, à l'aide de la

méthode de Marchi, des fibres dégénérées dans des régions souvent fort

éloignées des foyers primitifs.

En dedans du feutrage sous-lobaire, la substance blanche centrale du

cervelet présente deux systèmes de libres nettement différenciés, ali-

mentés en partie par les fibres dendriliques purl;injienncs, en partie par

L'extrême enche-

vêtrement do ses

fibres.

Les deux s\ ...lelllP";

do fibres dlllèrell-

ciées do la substance

blanche centrale du

cervelet.

7m t) ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Système des feu-

tl'ago5U1tl'a r.t c'\.11'a-

ciliaires.

Fusion intime de

ces feutrages.

La toison son

épaisseur. sa fusion

avec le feutrage

sous-lobaire.

Ses connexions

avec la corticalité

cérébelleuse et avec

le pédoncule céréhel-

leux infcrienr.

des libres des pédoncules cérébelleux et des noyaux gris centraux du cer-

velet. Ces deux systèmes entourent le corps dentelé et ses noyaux acces-

soires de deux zones concentriques, dont l'une, en contact immédiat

avec le corps dentelé ou ciliaire, constitue le système des feutrages intra et

extra ciliaires, el dont l'autre comprend le système des fibres seiii-ci2,cll-

laires du cervelet, -

Système des feutrages intra et extraciliaires. - L'olive céré-

belleuse est située au sein d'un dense feutrage de fibres, entre-croisées

dans tous les sens et intimement appliquées sur toutes les saillies et

toutes les dépressions des surfaces externe et interne du corps dentelé. La

couche qui recouvre la face externe, convexe, du corps dentelé ou ciliaire

porte depuis Stilling les noms de toison, de plexus extraciliaire, de cap-

sule du noyau dentelé ; la couche qui tapisse la face interne de l'olive céré-

belleuse est connue sous le nom de plexus intraciliaire. En réalité ces

deux formations plexiformes ne constituent qu'un seul et même feutrage

de fibres, car non seulement la toison envoie au feutrage intraciliaire (ou

en reçoit) de nombreuses fibres qui traversent toute l'épaisseur de la lame

grise du corps dentelé, mais ces deux feutrages sont en outre intimement

fusionnés l'un avec l'autre au niveau des bords du hile de l'olive céré-

belleuse. Ils présentent néanmoins des rapports et des connexions propres :

La toison, plus épaisse au niveau des parties antérieure et externe

du corps dentelé, se fusionne à la périphérie avec le feutrage sous-lobaire e

de l'hémisphère cérébelleux correspondant. Cette fusion est surtout mani-

feste pour le feutrage sous-lobaire des lobes des faces postérieure et infé-

rieure de l'hémisphère (lobes semi-lunaires supérieur el inférieur, lobes

grêle, digastrique ; voy. Coupes S7, S8, S9, Fig. 415 à 417, p. 609 il

613); elle paraît moins évidente pour le feulrage sous-lobaire des lobes

quadrilatères antérieur el postérieur. Ici les épais fascicules des fibres semi-

circulaires externes du cervelet séparent le feutrage sous-lobaire de la

toison du noyau dentelé. Les deux formations communiquent néanmoins

entre elles par les innombrables interstices (voy. Coupes C2 à C6,

Fig. 433 à 437, p. 645 à 653), qui séparent les lâches fascicules des fibres

semi-circulaires. La toison ne se dislingue dans ces régions du feutrage

sous-lobaire que par la coloration plus intense de ses fibres par la laque

hématoxylinique. Elle reçoit les nombreuses fibres purkinjicnnes des diffé-

rents lobes et lobules de l'hémisphère et envoie à la corticalité cérébel-

leuse des fibres dont les cellules siègenl dans le corps dentelé. Elle envoie

en outre au pédoncule cérébelleux inférieur (ou en reçoit) de nombreuses

fibres destinées il l'olive bulbaire, à la moelle épinière, etc., et qui relient

ces organes au corps dentelé. Ces fibres abordent la partie anléro-interne

du corps dentelé et pénètrent les unes dans la toison, les autres dans le

feutrage inlraciliaire (Voy. Coupes C3 et C4, Fig. 434 et 435, p. 647 et

649). La'toison est en outre renforcée par les nombreuses collatérales des

libres semi-circulaires externes.

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE. ï13

Le feutrage intraciliaire est très abondant dans la moitié infé-

rieure de l'olive cérébelleuse, celle qui correspond à la région du nid d'hi-

rondelle, où une mince lame de substance grise sous-pie-mérienne, puis

sous-épendymaire, le sépare du nid d'hirondelle et de la cavité du quatrième

ventricule (Coupes C5 et C6, Fig. 436 et 437, p. 651 et 653). Plus

haut, il diminue rapidement d'épaisseur à mesure que l'on s'approche du

hile de l'olive, grâce à l'apparition du pédoncule cérébelleux supérieur et

du bouchon, qui refoulent peu à peu le feutrage intraciliaire en dehors et

l'éloignent des parois latérales du quatrième ventricule. (Coupes C2,

C3, C4, Fig. 431. et 4 35 et Coupe H6, Fig. 429, p. 638.)

Le feutrage intraciliaire envoie la majorité de ses fibres dans le pédoncule

cérébelleux supérieur; ces deux formations, intimement fusionnées dans la

partie inférieure de l'olive cérébelleuse, sont faciles à distinguer l'une de

l'autre sur toutes les coupes qui intéressent les parties moyenne et supé-

rieure du corps dentelé, grâce au parallélisme des fibres du pédoncule

cérébelleux supérieur, groupées en fascicules serrés, fortement colorés par

la laque hématoxylinique (Fig. 363, p. 521).

Le feutrage intraciliaire reçoit, en avant et en dedans, des fibres du

pédoncule cérébelleux inférieur (Pci, Coupe C3 et C4, Fig. 434 à 435,

p. 647 et 648) ; en arrière, il reçoit quelques fibres dendritiques de la

région de transition ou du vermis (Coupe H5, Fig. 428, p. 635); mais

il est surtout alimenté par des fibres qui prennent leur origine dans

les cellules du corps dentelé ou qui s'y terminent. Il est sillonné en outre

dans la partie moyenne de l'olive cérébelleuse par des fibres arquées

(voy. fibres semi-circulaires internes), qui longenl la paroi externe du qua-

trième ventricule et relient le vermis à différents noyaux bulbo-protubé-

rantiels.

Système des fibres semi-circulaires du cervelet. - Les libres

de ce système décrivent toutes autour du corps dentelé et de la paroi

externe du toit du quatrième ventricule des courbes à concavité interne,

et comprennent deux groupes, l'un interne, l'autre externe, séparés par

l'olive cérébelleuse et ses feutrages intra et extraciliaires.

Les fibres du groupe externe (fsme, Coupe C4, Fig. 463), décrites par

Stilling sous le nom de fibres semi-cÍ1'culaires, entourent la face externe du

corps dentelé et s'étalent sur sa face supérieure (Coupe C4, Fig. 432,

p. gaz); elles se continuent en avant avec les pédoncules cérébelleux moyen

et inférieur et s'entre-croisent dans le vermis avec des fibres analogues du

côté opposé, à l'aide de fascicules presque parallèles qui forment l'entre-

croisement commissural de Stilling (Eca).

Les fibres dugroupe inlerne (fsmi Fig. 463), plus rapprochées des parois

latérales du quatrième ventricule, sont situées en dedans de l'olive cérébel-

leuse, et ont été décrites tour à tour sous les noms de : segment interne

du pédoncule cérébelleux inférieur (medialer Abschnitt des hinteren

Kleinhirnsclienlcels, Flechsig et Rechlercw), fibres reliant le noyau du

Le feutrage intra-

ciliaire.

Sa fusion avec lo

pédoncule cérébel-

lieux supérieur au-

quel il envoie la plu-

part de ses fibres.

Ses connexions

avec le noyau den-

telé, avec le pédon-

cule cérébelleux in-

férieur étalée l'é-

corce du vermis.

Système des fibres

semi-circulaires du

cervelet, ses deux

groupes de fibres.

Les fibres semi-

circulaires externes,

et l'entro croisement

commissural.

Les fibres semi-

circulaires internes

ctl'cntrc-croiscmont t

des noyaux du toit.

TABLEAU SYNOPTIQUE GÉNÉRAL DES FIBRES DU LA SUBSTANCE BLANCHE DU CERVELET ",

.¡.

71G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres semi-circu-

laires externes.

Leurs rapports

avec l'olive cérébel-

leuse.

Leurs entre-croise-

ments dans le ver-

mis.

Petit entre-croise-

ment commissural

postérieur

Grand entre-croi-

sement commissural

antérieur.

toit au noyau de Deiters, fibres reliant le noyau du. toit ci l'olive supérieure

faisceau sensoriel cérébelleux direct (direckte sensorische Kleinhirnbahn,

Edinger), traclus 11 uclco-cueúellariwC/lstici, etc. (Edinger). Elles traversent

le pédoncule cérébelleux supérieur, entourent le noyau du toit d'une véri-

table capsule de fibres et s'entre-croisent sur la ligne médiane du vermis

au-dessous de l'entre-croisement commissural, en formant l'enlre-croise-

ment des noyaux du toit.

Ces deux entre-croisements sont faciles à distinguer l'un de l'aulre,

l'entre-croisement commissural est formé en effet de faisceaux presque pa-

rallèles, tandis que les fascicules de l'entré-croisement des noyaux du toit

se coupent à angle droit ou à angle aigu. Nous désignerons les fibres du

groupe externe sous le nom de fibres semi-circulaires circzenzclezztelées

externes ou simplement sous le nom de fibres semi-circulaires externes

(fsme, Fig. hG3), et celles du groupe interne sous le nom de fibres semi-

circulaires circumdenlelées internes ou plus simplement sous celui de

fibres semi-circulaires internes ou péri-ventriculaire* (fsmi).

I. Fibres semi-circulaires externes (fsme) et entre-croise-

ment commissural (Eca). Les fibres semi-circulaires externes re-

présentent un faisceau différencié analogue au faisceau compact de la

couronne rayonnante du centre ovale de Vieussens. Elle» enveloppent la

face externe, le bord supérieur, l'extrémilé postérieure el la partie supé-

rieure de la face interne du corps dentelé d'une couche, mince en arrière

et en bas, beaucoup plus épaisse en haut, en dehors et en avant, où elles

se continuent directement et sans ligne de démarcation nette avec les

pédoncules cérébelleux inférieur el moyen.

Après avoir contourné la face externe, l'extrémité postérieure et le

bord supérieur de l'olive cérébelleuse, les fibres semi-circulaires externes

s'infléchissent en dedans vers la substance blanche centrale du vermis;

(Coupes H4, Fig. li27, p. 633, Cl à C5,Fig. 432 il 436, p. 644. à 051).

La pluparl de ces fibres s'enlre-croisent à la partie anlérieure du vermis :

1° dans toute la hauteur de la branche verticale de l'arbre de vie (bu) ;

2° à la base des axes du lobe central (aLc) et de la lingula (aLig); 3° dans

la substance blanche centrale du vermis (Fig. 465, p. 720). Une petite

partie des fibres se porte directement en dedans et en arrière, et s'entre-

croise à l'extrémité postérieure de la branche horizontale de l'arbre de

vie du lobe médian (Fig. 437, p. G : 3); la couche sagittale de cette branche

horizontale sépare donc un petit entre-croisement commissural poslérieur,

d'un grand entre-croisement commissural antérieur beaucoup plus important.

La topographie générale et les rapports des fibres semi-circulaires externes el

de t'entre-croisement commissural peuvent être étudiés avec beaucoup de net-

teté à l'aide des coupes horizontales et sagittales sériées (coupes Cl il C6,

Fig. 432 à 437, H3 à H6, Fig. 425 à 420 et S4 à S9, Fig. 412 à 417), colorées

suivant les méthodes de Weigert, ou de Pal; les fibres semi-circulaires externes

s'y présentent sous forme de gros fascicules de fibres fortement colorées par

Bibliothèque des Internes

«en Médecine de la Salpêtrière

STRUCTURE ET .TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE. 7t7

la laque hématoxylinique et qui se différencient nettement, par leur coloration

et leur direction, des fibres des feutrages sous-lobaire et extraciliaire.

Examinées sur les coupes sagittales (coupes S5,S6, S7, S8), les fibres

Kig. 46 - Les fibres semi-circulaires externes du cervelet, leur trajet au-dessus de

l'olive cérébelleuse et leur continuation avec le pédoncule cérébelleux inférieur.

. Coupe sagittale de la région de transition du cervelet intéressant l'olive cérébelleuse,

son feutrage intraciliaire, le pédicule d'insertion de l'amygdale, le nid d'hirondelle,

la valvule de Tarin et le diverticule latéral du quatrième ventricule. - Méthode de

Weigert-Pal. 2/1 grandeur nature. - (Voy. description de cette coupe, p. 007. Coupe

S7. Fit, 415.)

fie, feutrage intraciliaire. - fsme, libres semi-circulaires externes du cervelet. - nh, nid

d'hirondelle. - Oc, olive cérébelleuse sectionnée dans la région de son hile (l : Oc). - l'ci,

pédoncule cérébelleux inférieur. - l'enz, pédoncule cérébelleux moyen. Pes, pédoncule

cérébelleux supérieur. - PFloc, pédoncule du tlocculus. - cPyc, crête de la pyramide du

vermis. - cUo, crête de la luette. - ravi, diverticule latéral du 4° ventricule. - sef, grand

sillon circonférentiel de Vicq d'Azyr. - sil', sillon inférieur de Vicq d'.lryr. - ssV, sillon

supérieur de Vicq 1 ? zyr. sla, sillon transverse antérieur. V, trijumeau. .vVllle,

noyau de la branche cochléaire du nerf auditif.

718 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Aspect des fibre

semi-circulaires ex

ternes sur les coupes

sagittales.

Le faisceau falci-

forme et ses con-

nexions avec le pé-

doncule cérébcllew

inférieur.

Aspect des fibre ?

semi-circulaires eN.-

ternessur les coupes

horizontales.

Leur disposition

au-dessus de l'olive

cérébelleuse.

Leur disposition

au niveau de l'olive

cérébelleuse

semi-circulaires externes (fsme) se présentent dans leur ensemble sous

l'aspect caractéristique d'un faisceau falciforme (Fig. 464), mince et effilé en

arrière, volumineux en haut et en avant, où il se continue directement et sans

ligne de démarcation avec le pédoncule cérébelleux inférieur (Pci) (coupes S6 6

et S7). Il décrit une courbe à concavité inférieure, il est situé au-dessus de

l'olive cérébelleuse qu'il contourne et dont le sépare la toison. Sur les coupes

sagittales qui passent en dehors du nid d'hirondelle et du pédoncule cérébel-

leux inférieur (Coupes S8 et S9, p. 612 et 613), les fibres semi-circulaires

externes décrivent toujours leur courbe à concavité inférieure au-dessus du

corps dentelé (Oc) ; mais le faisceau s'amincit et s'effile en avant où il se

continue avec les fibres du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm).

Sur les coupes horizontales sériées (coupes H4 à H6, Fig. 427 il 429 et

coupes Cl à C6, Fig. 432 à 437), les fibres semi-circulaires externes (fsme) se

présentent, sur les coupes qui passent au-dessus du corps dentelé (Oc) et de la

toison (fec) qui l'enveloppe, sous l'aspect de faisceaux presque parallèles qui

décrivent des courbes régulières autour du pédoncule cérébelleux supérieur

et de la paroi externe du quatrième ventricule (coupes H3, H4, Cl, Fig. 425,

427 et 432). Ce parallélisme des libres cesse sur les coupes plus inférieures

qui intéressent la partie supérieure du corps dentelé et le bouchon (Nem).

(Coupes H5, et C2, Fig. 428, 433). Les fascicules internes tributaires du

pédoncule cérébelleux inférieur se dirigent obliquement en avant et en

dedans, les fascicules externes tributaires du pédoncule cérébelleux moyen se

portent obliquement en avant et en dehors. Ces deux ordres de faisceaux se

trouvent donc sectionnés sous des obliquités différentes sur toutes les coupes

horizontales qui intéressent les deux tiers supérieurs du corps dentelé.

Sur ces coupes les fibres semi-circulaires externes n'occupent plus toute la

largeur de la substance blanche centrale, mais sont rejetées en dehors et en

dedans d'abord par la toison (fec, côté gauche de la coupe Cl, Fig. 432), plus

bas par le bouchon (Nem) et l'extrémité supérieure du corps dentelé (Oc),

(coupes C2, C3 et H5, Fig. 433, 434 et 428). Elles comprennent ici deux on

trois fascicules dont l'externe (fsme), le plus volumineux, passe en dehors de

la toison, dont le moyen (fsmé) recouvre le bouchon, traverse ses couches les

plus superficielles ou passe entre la toison et le bouchon et dont l'interne (fsme)

le plus petit, passe entre le bouchon et le pédoncule cérébelleux supérieur

(coupe C2, Fig. 433, p. 645). Il semble donc que dès à présent on soit autorisé

à distinguer les fibres semi-circulaires en groupe externe et groupe interne. Mais

si l'on réfléchit à la forme du noyau dentelé, aplati de dehors en dedans et qui

se trouve sectionné sur ces coupes au niveau de son bord supérieur, si l'on réflé-

chit au trajet des fibres semi-circulaires externes, iL la manière dont elles s'étalent

sur la partie supérieure du noyau dentelé, à la courbe à concavité inférieure

qu'elles doivent décrire (voy. Coupe vertico-transversale, Fig. 316), avant de

s'entre-croiser dans le vermis, on comprend aisément que l'épais faisceau de

fibres compris sur les coupes horizontales H4, et C2 (Fig. 427 et 433), entre

la toison et le pédoncule cérébelleux supérieur, appartienne en réalité aux fibres

semi-circulaires externes, tout comme le faisceau qui contourne le corps den-

telé en dehors. Les deux faisceaux se détachent en effet du pédoncule cérébel-

leux inférieur; ils se réunissent l'un à l'autre en arrière de la toison et tous

deux participent il l'entre-croisement commissural (Eca).

A mesure que le bouchon (Nem), le corps dentelé (Oc) et la toison (fec) qui

STRUCTURE ET TEXTURE DU RHOMBENCÉPHALE. 719

l'enveloppe augmentent de volume, les fascicules internes et moyens des fibres

semi-circulaires externes diminuent, puis disparaissent (Coupes C 3, C4. C5,

Fig. 431 à 436 et Coupe H6, Fig. 429). Ils ne sont plus représentés, dans la

région de transition, que par un petit fascicule de libres situé en arrière du

bouchon qui se recourbe en bas sur les coupes suivantes et se continue, comme

le montrent les coupes sagittales et horizontales sériées, avec le» fibres den-

critiques de la pyramide du vermis (Voy. Coupes horizontales, C4 et C5,

Fig. 463 et 43(i, et Coupe sagittale, S4, Fig. 412, p. G03).

Sur toutes ces coupes les fibres semi-circulaires externes ne sont donc

représentées que par les fibres qui contournent la face externe du corps den-

telé. Arrivées dans la région de transition, entre le vermis et les hémisphères,

ces fibres s'infléchissent fortement en dedans et en avant, se coudent presque

il angle droit, puis se portent en dedans et s'entre-croisent dans la substance

blanche centrale du vermis avec celle du côté opposé, en formant l'entre-croise-

ment commissural (Eca).

Sur les coupes qui intéressent la partie moyenne de l'olive cérébelleuse

(coupe C5,Fig. 36). les libres semi-circulaires externes diminuent de nombre.

Elles se réduisenl - sur les coupes qui passent au-dessous du sillon bulbo-protu-

bérantiel et sectionnent le tiers inférieur du corps dentelé - il quelques rares

fascicules de fibres sectionnés obliquement qui se perdent en avant dans le feu-

trage sous-lobaire des régions anléro-externes de l'hémisphère. Si la coupe inté-

resse l'extrémité postérieure de la branche horizontale de l'arbre de vie du vermis

(coupe C6, Fig. li : 7, p. 653), on voit les fibres semi-circulaires externes s'entre-

croiser sur la ligne médiane en décrivant un grand arc ouvert en avant dont la

convexité correspond au petit enlre -croisement commissural postérieur de Stilling.

La disposition générale de l'entre-croisement commissural est surtout

manifeste sur les coupes sagittales du vermis. Sur la coupe sagittale mé-

diane, le petit entre-croisement commissural postérieur présente une surface de

section triangulaire et occupe le point de concentration commun des axes du

déclive, du bourgeon terminal et du tubercule valvulaire, c'est-à-dire l'extré-

mité postérieure de la branche horizontale (bh) de l'arbre de vie médian.

Le grand enlre-croisement commissural antérieur est situé au-dessus et en avant

du noyau du toit et séparé du petit entre-croisement commissural postérieur

par la couche sagiltale de la branche horizontale de l'arbre de vie. Sa surface de

section affecte la forme d'une lame coudée, ouverte en avant (Fig. 465) et qui

mesure 0m'V- à 1 millimètre d'épaisseur. Elle présente un segment vertical qui

occupe toute la hauteur de la branche verticale de l'arbre de vie médian et un

segment horizontal oblique en bas et en avant, situé dans la subslance blanche

centrale du vermis au-dessus du noyau du toit et qui longe en s'effilant la base

du lobe central et de la lingula. Du coude formé par l'union de ces deux seg-

menls se détache parfois une traînée de petits fascicules arrondis, qui peut être

suivie jusqu'à l'embouchure de la branche horizontale de l'arbre de vie médian.

Tous les fascicules du grand entre-croisement commissural antérieur sont

séparés les uns des autres par de nombreuses fibres dendritiques (fd) sectionnées

parallèlement il leur axe et dont la plupart se rendent dans le noyau du toit.

Très net sur la coupe sagittale médiane ou sur les coupes qui en sont très

rapprochées, le grand enlre-croisement commissural antérieur se ramasse sur

lui-même il mesure que la branche verticale de l'arbre de vie diminue de hau-

teur. Ses fibre-* se continuent bientôt avec les fibres semi-circulaires externes

Le crochet qu'elles

décrivent en arrière

de 1 olive cl'rélJcl-

leuse.

Leur disposition

dans les régions in-

férieures de l'olive

cérébelleuse.

Le petit entre-croi-

sement commissural

postérieur a l'extré-

mité postérieure de

la branche horizon-

tale de l'arbre de vie

du vermis.

Le grand entre-

croisement commis-

sural antérieur.

Son aspect coudé

sur les coupes sagit-

tales.

Il occupe la bran-

che verticale de

l'arbre dévie, la sub-

stance blanche cen-

trale du vermis au-

dessus du noyau du

toit, la base des axes

du lobe central et de

la lingula.

720 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

(fsme) qui se présentent sur les coupes sagittales de la région de transition

(coupe S5, Fig. rut3, p. 606) sous l'aspect d'un petit faisceau curviligne, situé au-

dessus du bouchon (Nem'), à la base de la branche verticale (bv) considérable-

ment élargie de l'arbre de vie. Les fibres semi-circulaires externes sont section-

nées parallèlement à leur axe : elles sont en effet intéressées au niveau du cro-

chet qu'elles décrivent autour du bord postérieur de l'olive cérébelleuse et du

bouchon. (Voy. coupe horizontale C 4, Fig. 435, p. 649.)

1,'iG. 16. - La substance blanche centrale du vermis et le noyau du toit. Les libres en

guirlande de Stilling, les fibres dendritiques, et l'entre-croisement commissural anté-

rieur. Mode de réflexion de la membrane épendymaire au niveau du diverticule

angulaire du le ventricule. L'entre-croisement commissural antérieur occupe la

branche verticale de l'arbre de vie du vermis, la face supérieure du noyau du toit et

l'axe du lobe central; il se prolonge en avant dans l'axe de la lingula et atteint en

arrière la branche horizontale de l'arbre de vie. Coupe sagittale du vermis passant

par le noyau du toit un peu en dehors du plan sagittal médian. Méthode de Wei-

gert-Pal. 10/1 grandeur nature.

aLc, axe du lobe central. - aLia, axe de la lingula. - a('y, axe de la pyramide de Ma-

lacarne. - bit, branche horizontale de l'arbre de vie du vermis. bv, branche verlicale de

l'arbre de vie du vermis. Cor ? couche sagittale de la branche horizontale de l'arbre de

vie du lobe médian. Eca, grand cntre-cronfïnent commissural antérieur du vermis. -

1 ? p, membrane épendymaire du 4° ventricule; elle tapisse l'axe de la lingula, se réfléchit au-

dessous du noyau du toit, puis recouvre l'écorce des premières lamelles du nodule avant de

se continuer avec la membrane épithéliale qui tapisse les plexus choroïdes du 4° ventricule.

- fol, fibres dendritiques. - ffl, fibres en guirlande. - (su, fibres sagittales de la lingula.

- SI, noyau du toit. - ilchl, plexus choroïdes du 4' ventricule (1'4),

TABLE DES MATIÈRES

DU TOME DEUXIÈME

ANATOMIE DU CERVEAU (Suite)

CHAPITRE VI

FIBRES DE PROJECTION DE L'ÉCOKCE E C Ji; 1\ Ji; B l\ A L Il

TABLE DES MATIERES.

TABLE DES MATIÈRES.

TABLE DES MATIERES.

CHAPITRE VII

GANGLIONS SIN F H AC 0 1\ T J C A U X : CORPS STRIÉ, COUCHE OPTIQUE

RÉGION SOUS-OPTIQUE

TABLE DES .MATIÈRES.

TABLE DES MATIÈRES.

TROISIÈME PARTIE

RHOMBENCÉPHALE

CHAPITRE PREMIER

MORPHOLOGIE DU II 0 M JI E il C J P JI ALE

TABLE DES MATIÈRES.

Bibliothèque des Internes

en Médecine de la Salpêtrière

TABLE DES MATIERES.