(1895) Anatomie des centres nerveux. Tome 1 : Méthodes générales d'étude-embryologie-histogénèse et histologie, anatomie du cerveau
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(1895) Anatomie des centres nerveux. Tome 1 : Méthodes générales d'étude-embryologie-histogénèse et histologie, anatomie du cerveau

ANATOMIE

DES

CENTRES--NERVEUX

J. DEJERINE

PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS

MÉDECIN DE L'HOSPICE DE ) ! ! CËTRE

VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE

AVEC LA COLLABORATION DE .-

MADAME DEJERINE-KLUMPKE

DOCTEUR EN MÉDECINE

ANCIEN INTERNE DES HOPITAUX DE PARIS

LAURÉAT DE L'INSTITUT ET DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE '

TOME PREMIER

MÉTHODES GÉNÉRALES D'ÉTUDE EMBRYOGÉNIE HISTOGENÈSE ET HISTOLOGIE

ANATOMIE DU CERVEAU

Avec 401 figures dans le texte dont 45 en couleurs

PARIS

RLiEhh ET G", ÉDITEURS

106, 13OULFV.RI) SAINT-GERMAIN, 106

)895

Tous droits réservés.

A LA MEMOIRE

DE NOTRE ILLUSTRE MAITRE

VULPIAN

PRÉFACE

L anatomie du système nerveux central est avant tout une ana-

tomie de texture : suivre les faisceaux qui le constituent, en établir

l'origine, le trajet et la terminaison, tel est le but que se sont proposé

tous ceux qui, depuis Vicq d'Azyr, ont étudié cette branche de l'ana-

tomie ; malgré les moyens d'investigation perfectionnés dont nous

disposons aujourd'hu , il reste encore, pour ce qui concerne le cer-

veau surtout, plus d'u i point obscur à élucider.

Bien des progrès ont été accomplis dans ce domaine au cours de ces

dernières années, aussi m'a-t-il semblé que le moment était arrivé,

d'essayer de fixer, da is un ouvrage d'ensemble, l'état actuel de nos

connaissances sur le névraxe de l'homme.

Depuis quelques a Zées, nous assistons en effet à une véritable révo-

lution en anatomie nerveuse. La découverte des collatérales du cylindre-

axe que nous devons 2 Golgi, la théorie du neurone, basée sur les travaux

de Forel, de His, de iamon y Cajal, ont complètement modifié l'état

de nos connaissances sur la structure des centres nerveux et en parti-

culier sur les connex ons des différents éléments nerveux entre eux.

Aujourd'hui la théori , du réseau anastomotique de Gerlach a vécu et

le système nerveux, périphérique et central, apparaît constitué par

une série de neurones superposés, ne communiquant entre eux que

par simple contact.

Ces données, que .'on doit regarder comme définitivement acquises,

sont d'une important capitale, et la théorie du neurone confirme, en

l'expliquant, ce fait lont nous devons la connaissance à l'anatomie

pathologique et it la pathologie expérimentale, à savoir : que la dégé-

nérescence d'un faisceau encéphalique ou médullaire suit un trajet

a

il ( PRÉFACE.

déterminé, ne se propage pas aux faisceaux voisins et respecte les

cellules nerveuses neurones de 2", 3e, 4° ordre, etc., - autour des-

quelles les fibres de ce faisceau se terminent en s'arborisant.

Si, pour ce qui concerne la structure du système nerveux chez

l'embryon ou le nouveau-né, la méthode de Golgi a rendu des ser-

vices considérables, il faut cependant reconnaître que, pour tout ce

qui a trait à la texture proprement dite du névraxe de l'homme,

nous n'avons encore jusqu'ici que deux méthodes à notre disposition.

Basées toutes deux sur l'emploi des coupes microscopiques sériées,

pratiquées sur des tissus normaux ou pathologiques, préalablement

durcis, ces méthodes se complètent l'une l'autre, et c'est à leur em-

ploi simultané que nous devons nos connaissances anatomiques les

plus précises et les plus solides, sur les centres nerveux de l'homme.

L'emploi des coupes microscopiques sériées, en anatomie patholo-

gique comme en anatomie normale, s'impose chaque jour davantage,

et on doit de plus en plus se pénétrer de ce fait, à savoir : qu'un cer-

veau porteur de lésions doit être si l'on veut en faire une étude

complète et profitable étudié par les mêmes procédés que le bulbe

rachidien ou la protubérance, c'est-à-dire débité en coupes micro-

scopiques sériées et sériées sans interruption.

C'est à ces deux méthodes que j'ai eu recours pour l'élaboration de

cet ouvrage, et le matériel anatomo-pathologique que j'ai recueilli depuis

plusieurs années, dans mon service de Bicêtre, m'a permis de contrôler

dans un très grand nombre de cas, par la méthode des dégénérescences

secondaires, les résultats fournis par l'anatomie normale.

L'ouvrage actuel diffère donc de ceux, plus ou moins similaires,

publiés jusqu'ici, par l'appoint que l'anatomie pathologique fournit à

l'anatomie normale. A ce titre, par conséquent, il s'adresse au médecin

comme à l'anatomiste.

On trouvera dans cet ouvrage très peu de schèmes. Pour tout ce qui

concerne l'anatomie normale et les dégénérescences secondaires, les

dessins qu'il contient sont la représentation fidèle d'une seule prépara-

tion, reproduite par la photographie pour tout ce qui a trait à la mor-

phologie cérébrale, par le calque ou la projection pour les coupes

macroscopiques et microscopiques.

J'estime, en effet, que si les schèmes sont d'une réelle utilité,

pour, donner une représentation simple et commode du trajet de tel ou

tel faisceau nettement déterminé, il faut bien reconnaître que ce n'est

PRÉFACE. m

pas en général de cette manière, que jusqu'ici ils ont été le plus souvent

employés. On a véritablement abusé de ce mode d'enseignement, dont

le principal défaut est de donner à l'élève l'habitude des solutions

rapides et des généralisations hâtives, et de le laisser tout désorienté,

pour ne pas dire rebuté, lorsqu'il se trouve en face d'une préparation

véritable.

Du reste, si, à l'heure actuelle, l'origine cellulaire et la terminaison

de tous les faisceaux encéphaliques et médullaires sont encore loin

d'être établies, il n'en est pas moins vrai-- ainsi qu'on le verra dans

le cours de cet ouvrage que l'anatomie normale et l'anatomie patho-

logique nous permettent de déterminer le trajet réel de la très grande

majorité d'entre eux.

Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration assidue de plusieurs

années : ma chère femme, Mme Dejerine-Klumpke, y a contribué pour

une large part; aussi ai-je tenu, et ce n'est que justice, à ce qu'il fût

publié sous nos deux noms.

Je suis heureux de remercier ici tous ceux qui, depuis plusieurs

années, aussi bien au lit du malade que dans mon laboratoire de Bi-

cêtre, ont travaillé sous ma direction. Que mes internes, MM. Auscher,

Chrétien, Flandre, Huet, Long, Macaigne, Mirallié, Poix, Richerollc,

Sollier, Sottas, Thomas, Thuilant, Touche, Vialet, reçoivent le témoi-

gnage de ma reconnaissance; M. Vialet en particulier, pour le con-

cours dévoué qu'il m'a plus d'une fois apporté dans la confection des

coupes microscopiques sériées.

M. Gillet, l'artiste habile et consciencieux auquel sont dus les des-

sins de cet ouvrage, n'a jamais ménagé ni son temps ni sa peine, et je

tiens à l'en remercier sincèrement.

Mes éditeurs, MM. Rueff et Cie, en se chargeant de la publication de

cet ouvrage, n'ont reculé devant aucune difficulté ; je suis heureux de

leur exprimer toute ma gratitude pour les soins qu'ils ont apportés

dans son exécution matérielle, ainsi que pour les sacrifices qu'ils se

sont imposés.

J. UE&LNE.

Paris, août 1804.

ERRATUM

Page 19, légende de la ligure 3, au lieu de : ipo, incision pré-occipitale, lire : inci-

sure pré-occipitale.

Page 49, procédé rapide de Golgi, avant-dernière ligne, au lieu de : dans la solution

de nitrate d'argent il 75 p. 100, lire : à 0, riz p. 100.

Page 114, figure 56, au lieu de : P, lire : STh.

Page 182, ligne 33, au lieu de : lig. 101 et 11 lire : fig. 101 et 105.

l'age 229, ligne 32, au lieu de : Pansini, lire : Pisani.

Page 46H, légende de la figure 253, au lieu de : Lignes 811 des lig. 2 ? i et 286, lire : .-

des fig. 23b et 230.

Page 569, légende de la ligure 29 : i, dernière ligne, au lieu de troisième -circonvolu-

tion frontale, lire : les trois circonvolutions frontales.

Page 618, légende de la lig. 311, quatorzième ligne, au lieu de fi, sillon limbrio-

godronné, lire : t'ri.

Page 080, ligne 29, au lieu de : chlorate, lire : chlorure de vanadium.

Page 698, ligne 19, au lieu de : (L2 [w], lire : (L2 ;

ANATOMIE

1) ES S

CENTRES NERVEUX

INTRODUCTION

Le système nerveux, qui atteint chez l'homme son plus haut degré de

complexité, est essentiellement un appareil de perfectionnement. Il n'est

pas indispensable au fonctionnement de la vie, car les Protozoaires en sont

dépourvus ainsi que les embryons des animaux supérieurs, dans les pre-

mières phases de leur développement, et, bien que chez ces êtres, les

fonctions soient diffuses et rudimentaires, ils présentent cependant des

phénomènes très manifestes de sensibilité et de mouvement. Or, la sensi-

bilité constitue une propriété générale du protoplasma vivant, elle est une

simple forme de mouvement, elle n'est en effet, d'après l'expression

de Claude Bernard, que « la réaction matérielle à une stimulation ' .

Au sur et à mesure que l'on s'élève dans la série zoologique, l'organisme

se complique soit par le développement de l'être, soit par la supériorité

hiérarchique de l'espèce. La division du travail physiologique commence à

s'effectuer, et c'est alors seulement que l'on voit apparaître le système

musculaire et le système nerveux, et que l'on voit certains éléments s'unir

sous des formes déterminées, pour constituer les appareils de digestion,

de circulation, de sécrétion, etc.

C'est chez les Coelentérés, et en particulier chez les Eponges, que l'on

trouve une première indication de système musculaire; certaines fibres du

mésoderme sont en effet manifestement contractiles : Chez les Eponges cal-

caires, v. Loewcnfckl a décrit, dans la paroi des pores, un rudiment de sys-

tème nerveux : ce sont les cellules sensorielles situées au sein de l'ecto-

derme, et disposées en couronne autour du pore ; elles sont fusiformes et très

petites, et émettent un fin prolongement qui se ramifie dans le mésoderme.

Chez les Actinies, les cellules sensorielles de Yectodevme sont situées au

1

La sensibilité con-

stituc une lWOprin·1

générale du protf)-

plasma vivant.

Cellules sensoriel-

les de l'c('Ío'](,I'J1H'.

2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules mosculo et

neuro-·pith6liales de

l'endoderme.

Neurones périphé-

1.jCf1WS et centraux

des Invertébrés.

milieu de cellules de soutènement et de cellules muqueuses (fig. z1, a et G).

Très grèles et d'aspect fusiforme, elles sont munies à leur extrémité libre

d'un seul et court bâtonnet, et donnent naissance, à leur extrémité pro-

fonde, à un fin prolongement qui se divise en un certain nombre de fibrilles

délicates, formant avec les fibrilles des cellules voisines un plexus nerveux

sous-épithélial très serré. Dans ce plexus nerveux qui entoure les tentacules,

le disque buccal et l'oesophage, on trouve un grand nombre de cellules

multipolaires. De nouvelles recherches, faites surtout à l'aide de la mé-

thode de Golgi, montreront peut-être les connexions qu'affectent ces cellules

multipolaires, avec les nombreuses fibres musculaires des mêmes régions.

Dans l'endoderme on trouve en outre, au sein de cellules glandulaires,

des cellules spéciales décrites par Hertwig : ce sont les cellules oazc.sczclo-e'pz-

ihéliales et les cellules pM;'o ? 7/f</<'.y (fig. 1 c et d); les premières, mu-

nies à leur face libre d'un llagellum unique, s'implantent par leur face pro-

fonde sur une fibre-cellule musculaire à direction transversale; les secondes,

comparables aux cellules sensorielles de l'ectoderme, émettent par leur

face profonde, de fines fibrilles qui entrent dans la constitution d'un plexus

nerveux sous-épithélial.

Chez l'Actinie on trouve donc deux éléments nerveux bien distincts :

d'une part, la cellule sensorielle et la cellule i e iii-o-éj)ll'lh (,'11'aie, affectées à

la sensibilité; et, d'autre part, la cellule multipolaire, destinée probable-

ment aux muscles. Chacun de ces deux éléments, constitue une véritable

unité nerveuse parfaitement indépendante, un neurone , composé d'une cel-

lule nerveuse dont le prolongement se ramifie.

Malgré la complexité que prend le système nerveux lorsqu'on s'élève

dans l'échelle zoologique, on trouve dans toute la série des Ixvkhtéumés, ces

deux ordres de neurones nettement distincts, ainsi que v. Lenhossek l'a

établi par ses recherches sur le ver de terre (fig. 2).

Les neurones périphériques ou du système sensitif, occupent la périphé-

rie du corps : leurs cellules, d'aspect fusiforme, se trouvent soil dissémi-

Ivtc. 1. - Cellules sensorielles, musculo-épithéliales et ncurc-épidiéhides des Invertébrés.

,D'après Il. Blanchard.)

n, cellule sensorielle de l'ectoderme de l'actinia eguinn. - b, cellules vibratiles de soutien. c, cel-

Iules musculo-épithéliales de l'endodermc. - tl, cellules Bouro-épithéliales des lames d'Ldtuardsia

lidu»)'clllata.

INTRODUCTION. 3

dans toute l'étendue du tégument externe, soit situées immédiatement

essous de ce tégument; leurs prolongements nerveux, à direction cen-

te, entrent en connexion avec les neurones centraux (fig. 2).

es neurones centraux ou du système musculaire, ont une tendance à se

ir en petits groupes et à s'entourer d'une enveloppe commune pour

1er de petits ganglions, reliés les uns aux autres par de fines commis-

s, constituées par les fibrilles nerveuses.

)ans toute la série des Invertébrés, les neurônes centraux entourent

épithélium cutané renfermant les cellules des neurones sensitifs. - r, couche de fibres musculaires

aires. /, couche do fibres musculaires longitudinales. - g, vaisseau situé de chaque côté du gan-

à l'origine des nerfs. - n, nerf périphérique. Chaque nerf contient des libres de gros calibre et des

de fin calibre. Les libres de gros calibre ou fibres nerveuses motrices, se terminent dans les couches

ilaires et prennent leur origine dans les cellules unipolaires du renflement ganglionnaire. Ces col-

entourent la substance ponctuée centrale de Leydig à laquelle leur prolongement nerveux princi-

audouuc de nombreuses ramifications. Les fibres de fin calibre (fibres nerveuses sensitives) prennent

origine dans les cellules sensorielles bipolaires de l'épithélium cutané. Leur prolongement principal

dans la couche sous épithéliale des ramifications collatérales à direction tangentielle, puis il tra-

le nerf sans se ramifier, pénètre dans le ganglion et s'y termine par des arborisations libres dans la

nce ponctuée de Leydig. Cette figure montre très nettement le trajet qu'affectent les nerfs entre les

bouches de fibres musculaires. (hn)

ollier nerveux l'extrémité oesophagienne du tube digestif; ce collier

- flien présente plusieurs renflements ganglionnaires, et donne nais-

de chaque côté, à un cordon moniliforme situé du côté ventral de

al, et dont les ganglions sont réunis par de fines commissures verti-

t transversales de fibres nerveuses. Ces deux cordons ganglionnaires

omosent en outre au-dessus et au-dessous du collier oesophagien,

tituent la chaîne ganglionnaire des Invertébrés dont la situation est

ils profonde.

cellules des neurones centraux peuvent affecter des formes varia-

e sont des cellules tantôt multipolaires, tantôt unipolaires, plus rare-

ipolaires. Elles émettent un prolongement nerveux, à direction cen- ? Système nerveux du lombric. Coupe transversale d'un lombric passant par un renfle-

ment ganglionnaire et deux nerfs périphériques latéraux. (D'après G. Retzius.)

4 .k ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX....... 1

Substance ponc-

tuée de Leydig.

Neurones périphé-

riqucs et centraux

chez les Vertébrés.

Névraxe des Ver-

zèbres.

trifuge, c'est le prolongement principal ou cyliiid-e-axile'Stimmfoi,lsat'z ? f6§

auteurs allemands), et un nombre plus ou moins considérable de prolonge"1-

ments secondaires, qui naissent soit du corps cellulaire, soit du prolongé

ment principal. Les prolongements principaux se groupent en petits fasci-

cules, les uns se portent à la périphérie et s'arborisent librement .à rit

surface des muscles, les autres forment les commissures qui relient lès

ganglions entre eux, ils se terminent tous par des arborisations libres

soit dans le ganglion où siège la cellule d'origine (Retzius, v. Lenhossek,

de Nabias), soit dans un ganglion plus ou moins éloigné. Ces arborisations

terminales libres s'enchevêtrent avec celles des prolongements secondaires

ainsi qu'avec celles des prolongements nerveux des neurones périphéri-

ques ; elles forment dans l'intérieur du ganglion une substance finement

granuleuse, véritable feutrage de fibrilles nerveuses : c'est la substance

ponctuée centrale de Leydig, le netrropilème de His; mais elles conservent

toujours leur indépendance, et, les connexions qu'affectent ces neurones

les uns avec les autres se font, ainsi que Forel l'a montré, par contact, par

contiguité et non par continuité de tissu. 1

Chez les Vertébrés, les neurones périphériques ne sont plus représentés

que par le nerf olfactif, dont les cellules d'origine se trouvent disséminées

au sein de l'épithélium de la muqueuse de Schneider. Les cellules dq t¡\1\

les autres neurones sensitifs ont abandonné leur situation supcrficiell< £ 3'ir '\

se groupent ensemble de chaque côté de la colonne vertébrale, pour, «ffi-^1 a

stituer les ganglions Les neurones centraux concourent-

à former Taxe cérébro-spinal ou le névraxe, connu encore sous le nom .01 de 'I

t .oï1l'

CENTRE NERVEUX ENCÉP11AL0-MÉDULLAIRE, OU de 1111GLE\CI : PIIeII.E. Logé dans la

cavité osseuse cranio-rachidienne, il comprend une partie considérablement

renflée, l'ENCÉPHALE, située dans la cavité crânienne et une longue tige cylin-

drique, la moelle épinière, logée dans la cavité rachidienne. J 'dit

On trouve en outre, chez les Vertébrés, un système ganglionnaire spé-

cial, le Système nerveux de la vie organique, ou zo-yélaléve, ou Systl\¡IIJt91lu

grand sympathique. Ce système considéré autrefois et il tort commo d'orrn-

plètement indépendant du système ou Système nerveux ifaela

vie animale, présente de nombreuses connexions avec ce dernier 11°lén

dérive au point de vue embryogénique, et, bien qu'il présente une struc-

ture un peu spéciale, ses cellules donnent naissance, comme les cellulddu

névraxe, à un prolongement nerveux unique qui se continue avec urie'tYlr2

de Remak, laquelle se porte, soit dans un ganglion sympathique ou céri.'1Wo

rachidien voisin, soit dans l'axe cérébro-rachidien lui-même, soit dluibCljI6 !

rameaux viscéraux qui se distribuent aux organes de la vie végétative.80*30

Au sur et à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des Vertébrés, la'COfii*1

plexité du névraxe et en particulier de l'encéphale augmente : il <tE(lÍ\Jt ?

chez l'homme, un degré de développement qu'on ne trouve dans ltftiLÍffi. !

autre espèce vivante, et qui constitue l'élément principal de sa supériorité.

Dès qu'il apparaît dans la série zoologique, le système nerveux J*011-( ? ,dil

rôle prépondérant dans les phénomènes de la vie, il étend partoutMoïï

INTRODUCTION. :

influence, sert d'intermédiaire entre les différents organes, et apparaît

comme un grand régulateur de la nutrition générale. Il exerce, en effet, son

pouvoir sur tous les organes, contribue à toutes les fonctions, coordonne

entre elles toutes les opérations vitales, soit de la vie de relation, soit de la

vie de végétation : tous les mouvements soit réflexes, soit instinctifs, soit

spontanés et volontaires, impliquent l'intervention du système nerveux,

et la plus simple action réflexe, comme les opérations les plus complexes

de l'intelligence, ne sont que les produits et les manifestations de l'activité

des différentes parties de ce système.

Or, cette activité fonctionnelle varie, non seulement d'après la confor-

mation particulière, le mode d'agencement et de connexion réciproques

des éléments centraux qui l'engendrent, mais encore d'après la spécialisa-

tion des éléments périphériques qui lui transmettent les impressions et

d'après la constitution des appareils centraux qui reçoivent ces dernières.

Le mode d'agencement des différents neurônes, l'origine cellulaire, le

trajet et la terminaison des différents faisceaux du névraxe, constituent

donc le chapitre le plus important de l'étude anatomique des centres ner-

veux ; ce chapitre présente encore bien des lacunes et bien des points à

élucider.

L'étude anatomique du névraxe doit être envisagée à différents points

de vue : La morphologie nous en est fournie par J'Anatomie descriptive, la

structure des éléments qui le constituent est du ressort de r/7/.s<o/oy<e et le

mode de groupement de ces éléments entre eux, ainsi que l'étude des voies

de communication qui les relient les uns avec les autres nous sont donnés

par l'Anatomie dite de texture.

Dans un ouvrage sur l'Anatomie des centres nerveux, il est indispen-

sable de décrire, avec détails, les différentes méthodes d'étude usitées en

anatomie nerveuse, les progrès réalisés dans nos connaissances concernant

sa structure et sa texture, ayant en effet toujours marché de pair avec les

progrès effectués dans ces méthodes. L'étude du névraxe, basée sur l'examen

des coupes macroscopiques pratiquées à l'état frais ou après durcissement,

adonné depuis longtemps tout ce qu'elle pouvait donner. Cette méthode,

qui doit être conservée en tant que méthode d'anatomie topographique, ne

peut fournir que des renseignements insuffisants, au point de vue de l'ana-

tomie de texture. Cette dernière ne peut être étudiée avec succès, qu'au

moyen de plusieurs méthodes se complétant les unes les autres, et que nous

passerons successivement en revue. Parmi ces méthodes il en est deux sur-

tout, que nous avons mises à profit au cours de cet ouvrage, car elles sont

de beaucoup les plus importantes. L'une est basée sur l'étude des coupes

microscopiques sériées et emprunte ses procédés à l'anatomie normale,

l'autre relève de l'anatomie pathologique et repose sur l'élude des dégéné-

rescences secondaires. Cette dernière méthode s'applique mieux que toute

autre au cerveau de l'homme et son emploi systématique, dans un très

grand nombre de cas de lésions cérébrales localisées, recueillis dans l'Hos-

pice de l31cctrc, nous a permis de. poursuivre et d'étudier le trajet d'un

î

Rote joué par

le systèmo nerveux

dans les phénomènes

de la vie.

G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

rhtndcronvragc.

certain nombre de faisceaux encéphalo-médullaires. Le résultat de ces re-

cherches sera exposé par l'un de nous dans un autre ouvrage ; nous men-

tionnerons cependant, chemin faisant, ce qui, dans ces recherches, nous a

permis d'élucider tel ou tel point spécial d'anatomie cérébrale.

Mais l'étude analytique et synthétique du névraxe, ne peut être abordée

qu'avec le triple concours de l'Embryologie, de 1 ? s'/oyec.se et de l'/7<s/o-

logie. Il est impossible, en effet, sans l'aide de ces sciences, de se faire une

idée exacte de la morphologie, de la structure et de la texture du névraxe

de l'homme adulte. Ces différents chapitres constitueront la première partie

de l'ouvrage. La deuxième partie sera consacrée au cerveau dont nous étu-

dierons la morphologie, la structure histologique et la texture. Cette der-

nière sera étudiée à l'aide de coupes sériées macroscopiques et surtout mi-

croscopiques, pratiquées dans le sens horizontal, vertico-transversal et

sagittal. Après cette description, pour ainsi dire analytique, des diffé-

rentes régions du cerveau, nous en exposerons la synthèse. Nous passerons

alors successivement en revue l'origine, le trajet et la terminaison des

différents faisceaux du cerveau : faisceaux d'association qui relient deux

régions plus ou moins éloignées de l'écorce cérébrale, faisceaux commissu-

raux qui unissent les deux hémisphères entre eux, faisceaux de projection

enfin, dont les connexions sont beaucoup plus complexes, et qui peuvent

se diviser en deux systèmes principaux. Le premier comprend les fibres

de projection de l'écorce cérébrale qui unissent celte dernière aux gan-

glions infra-corticaux, à la protubérance, au bulbe et il la moelle épinière;

elles entrent dans la constitution de la capsule interne et du pied du pédon-

cule et seront étudiées avec ces régions.

Le second assure les connexions entre les ganglions infra-corticaux et

les centres nerveux inférieurs (cervelet, isthme de l'encéphale, moelle épi-

nière), il concourt à la formation de la région sous-optique de Fore/ et de la

calotte du pédoncule, et sera décrit avec cette partie du système nerveux

central.

La troisième partie de cet ouvrage comprendra : le cervelet, l'isthme de

l'encéphale et la moelle épinière. Nous procéderons ici comme pour le cer-

veau : Après voir exposé la morphologie, puis l'élude analytique et la struc-

ture de ces parties à l'aide de coupes microscopiques sériées, nous abor-

derons l'étude synthétique de leurs différenls faisceaux, ainsi que l'origine

de leurs nerfs respectifs.

PREMIÈRE PARTIE

CHAPITRE 1

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX

1. - MÉTHODES GÉNÉRALES D'ÉTUDE

Au commencement de ce siècle la conformation extérieure et intérieure

de l'encéphale était assez bien connue, il suffit, pour s'en convaincre, de

parcourir l'Atlas de 'icq-d'azyr, mais il n'en était pas de même de sa

texture, et cela se comprend, si l'on réfléchit à l'imperfection des procédés

dont disposaient les anatomistes d'alors. Ces procédés consistaient dans

l'emploi de coupes pratiquées dans différents sens, dans la dissection à

l'aide du scalpel et la séparation au moyen de pinces des fibres nerveuses,

opérations pratiquées sur des tissus frais ou préalablement durcis (Ruysch,

Vicq d'Azyr, Reil).

Malgré la pauvreté de ces moyens, Vicq d'.\zir avait reconnu la ligne

brisée, formée par la lame de substance blanche que nous désignons depuis

Reil sous le nom de capsule interne, et avait réussi à suivre le faisceau que

nous connaissons aujourd'hui sous le nom de faisceau pyramidal, depuis

les pyramides du bulbe, jusqu'au niveau du noyau appelé aujourd'hui noyau

lenticulaire ('l'. l, l'1. IX, XI, XII et XIII). « L'étude de cette planche Il »,

dit-il, « me parait intéressante en ce qu'elle montre, mieux que toutes les

descriptions possibles, les rapports de la moelle allongée et des corps

pyramidaux avec la protubérance annulaire, avec les jambes et loute la

substance médullaire moyenne du cerveau ».

C'est avec des méthodes aussi imparfaites que travaillèrent, au commen-

Méthodes em-

ployées au commeu-

cement de ce siècle

par lzti)«S(11, Vicq-

rl' : lzyr. Ieil.

8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Gall, Spurxheim,

F 0 v i Il e, BUl'dach,

I.ciclvert. Ilenle.

Keii-'hert.

]-îCtnak,Khrt;nbcrg.

Travaux de Stilling.

Méthode des coupes

sériées de Stilling.

Perfectionnements

apportés à cette mé-

thode.

.Micro tome.

Coloration au car-

min de Gcrlach.

Méthode de \\-ci-

gert.

cernent de ce siècle, Gall, Spurzheim, et plus tard, Foville père, Arnold,

Burdach, Heichert, Iletile; et, lorsque l'on considère les moyens qu'ils

avaient à leur disposition, on est vraiment étonné des résultats qu'ils ont

obtenus.

C'est à cette époque également, que Reichcrt appliqua pour la première

fois l'embryogénie à l'étude de l'anatomie du système nerveux.

L'histologie qui, vers 1830, commençait à se développer, n'apporta

point, tout d'abord, un grand secours à cette partie de l'anatomie. Quoique z

Rolando, en 1824, eût pratiqué pour la première fois des coupes minces de

la substance cérébrale, et que Remak et Ehrenberg eussent découvert en

1833, le premier la cellule, le second le tube nerveux, le trajet des fibres

nerveuses dans le système nerveux central restait encore inabordable aux

histologistes, et l'on peut dire qu'à cette époque les données sur la texture

de la moelle épinière et des centres nerveux étaient encore très hypothé-

tiques; c'est à Slilling que revient le grand mérite d'avoir inauguré une

nouvelle méthode, celle des coupes minces en séries, pratiquées après dur-

cissement. Les travaux de Stilling, commencés en 18 ! r2, représentent un

labeur immense, et sont encore aujourd'hui d'une importance fondamentale.

Méthode des coupes en séries. - La méthode des coupes en séries est

basée sur l'examen histologique et à un faible grossissement, de coupes

minces et sériées, pratiquées sur des pièces préalablement durcies; elle

nous permet, par l'étude et la comparaison de coupes successives, de

reconstituer, dans l'encéphale ou dans la moelle épinière, le trajet de tel

ou tel faisceau déterminé, depuis son origine jusqu'à sa terminaison.

A l'aide de cette méthode, aujourd'hui encore journellement employée,

nous procédons, en un mot, de la même manière que les embryogénistes,

reconstituant un embryon après l'avoir débité en coupes sériées. La

méthode des coupes en séries a, du reste, subi, entre les mains des succes-

seurs de Stilling, de notables perfectionnements. Le durcissement des

pièces au moyen de l'alcool, a été remplacé par le durcissement dans les

bichromates, et la découverte du microtome est venue simplifier singuliè-

remcnt la confection des séries. Enfin la coloration des coupes par le

carmin (Gerlach, 1858), et surtout l'emploi de la méthode de Weigert

pour colorer les gaines de myéline (1884), ont donné à la méthode de

Stilling une précision remarquable.

A celte méthode sont attachés les noms de Lenbossek, Schroeder van

der Kolk, Deiters, Meynert, Vulpian, L. Clarke, Luys, M. Duval, Guddcn,

Forel, Ganser, Flechsig, von Bechterew, Darkschewitch, Edinger, Sachs,

Maliaim, Vialet, etc.

L'étude de coupes sériées, pratiquée à un faible grossissement est, en

effet, la seule méthode qui nous permette d'étudier la texture si compliquée

du système nerveux central. Or, tandis que la structure de ce système, a

fait au cours de ces dernières années, des progrès considérables et dus à

Golgi, Ramon y Cajal, Kolliker, Retzius, etc., il s'en faut de beaucoup que

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 9

nous soyons aussi avancés par rapport à sa texture, surtout en ce qui con-

cerne le cerveau.

La méthode de Stilling, en effet, a été surtout appliquée jusqu'ici à

l'étude de la moelle épinière et de l'isthme de l'encéphale, et y a donné de

remarquables résultats. Par contre, dans l'étude du cerveau de l'homme,

l'emploi de cette méthode se heurte à d'assez grandes difficultés et c'est

pour cela sans doute que, jusqu'ici, elle n'a pas dans ce domaine fourni les

résultats qu'elle est capable de donner. Appliquée au cerveau humain, elle

constitue, en effet, une méthode longue, pénible, fastidieuse, exigeant un

temps énorme, un labeur considérable et, comme l'opérateur agit sur de

grandes surfaces, il lui faut, pour appliquer cette méthode, étudier et. com-

parer un très grand nombre de préparations. Et cependant, malgré toutes

les difficultés inhérentes à l'emploi de la méthode de Stilling, c'est encore

aujourd'hui la meilleure que nous puissions employer pour étudier la

texture si compliquée du cerveau.

La méthode de Stilling, quelqu'excellente qu'elle suit, n'est cependant

point la seule qui doive être employée. Les résultats qu'elle nous fournit,

ont besoin d'être contrôlés à l'aide d'autres méthodes qui, bien que parais-

sant de prime abord assez différentes les unes des autres, convergent cepen-

dant vers le même but en se prêtant un mutuel appui.

Ces méthodes nous sont fournies par l'Anatomie pathologique, dégéné-

rescences secondaires; l'Anatomie de développement, étude de l'apparition

de la myéline dans tel ou tel faisceau ou méthode de Flechsig; l'Anatomie

comparée, comparaison chez des animaux différents de P¡F ? dwJP.88'S

du système nerveux central ; la Pathologie expérimentajti ? \}}t ? I61eq ? f ?

la Tératologie.

Méthode des déuénékescences secondaires. LOI'SCIlIllIl ·r LlVy : .l :

lionne, il se produit, ainsi que Nasse l'a montré en 1839, une dégénéres-

cence de son bout périphérique. En 1852, \\ aller, dans ses expériences

sur les racines des nerfs rachidiens, établit les lois suivant lesquelles se

faisait cette dégénérescence. En pratiquant la section des deux racines d'un

nerf avant leur réunion, Waller constata que la racine antérieure dégéné-

rait dans son segment périphérique et restait normale dans son segment

central ; au contraire, la racine sensitive était altérée dans son segment

central, le segment attenant au ganglion persistant intact. Waller arriva

à l'aide de ses expériences, à conclure que le ganglion spinal est le

centre trop/tique du nerf sensitif et que la partie antérieure de la moelle

épinière nous savons aujourd'hui de par l'anatomie pathologique, que

ce sont les cellules des cornes antérieures est le centre trophique du nerf

moteur. Cet auteur formula ainsi la loi générale de la dégénération : « un

tube nerveux dégénère lorsqu'il est séparé de son centre trophique » et, cette

découverte des centres trophiques, a été d'une importance capitale en

histologie et en physiologie nerveuses.

Waller avait vu d'emblée, le parti que l'on pouvait tirer de sa méthode

i'

Application de la

méthode de Stilling à

'étude de la texture :

lu cet-veau. ;

î

Les resu1tats 01lte-

nus par la méthode

le Stil11ng doivent.

tre contrôlés à l'aide ¡

l'autres méthodes.

I

I

I

Expériences de

Waller.

i

Découverte des

centres trophiques.

10 () ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Emploi de la mé-

thode de \\'aller en

anatomie.

Travaux de Turck,

Charcot et \'ulpiau.

l3oucharrl. Flechsig.

Scléroses systéma-

t matiquesdc Vulpiati

Système de ncu-

; rbnes.

i

il

La méthode des

dégénérescences

permet de suivro la

partie fondamentale

d'un faisceau beau-

coup mieux que le

trajet des fibres col-

latérales qui s'en dé-

tachent.

Chez le foetus et

l'entant les dégéné-

rescences secondai-

res s'accompagnent

d'un arrêt de déve-

loppement.

pour étudier certains points d'anatomie du système nerveux périphérique,

et de fait cette méthode a été employée plus d'une fois, pour élucider le

trajet de faisceaux nerveux traversant des plexus ou s'anastomosant entre

eux.

La méthode de \\'aller, fut par la suite appliquée aux centres nerveux,

dans le but d'y produire des dégénérescences secondaires, et partant d'étu-

dier le trajet des faisceaux altérés, mais ici l'anatomie pathologique avait

devancé l'expérimentation, grâce aux travaux de L. Turck (1850-1859)

suivis de ceux de Bouchard, Charcot et Vulpian, Flechsig, Pierret, Kahler

et Pick, Schultze. Brissaud, Pitres, Féré, etc. Nous savons aujourd'hui, de

par l'anatomie pathologique, que certains faisceaux dégénèrent dans toute

leur longueur à la suite de lésions cérébrales corticales ou centrales, ou à

la suite de lésions médullaires, et nous savons aussi que les cordons posté-

rieurs de la moelle dégénèrent à la suite de lésions des racines correspon-

dantes [Scléroses systématiques de Vulpian).

Le territoire de fibres, où se produit constamment une même dégéné-

rescence dans telle condition donnée, est désigné sous le nom de « Système

de fibres »; on doit aujourd'hui, grâce aux données introduites dans la

science par Forelet Cajal, lui donner le nom de « Système de neurones ».

Les résultats acquis par l'étude des dégénérescences secondaires chez

l'homme sont des plus importants. Leur nombre augmente chaque jour, et

l'application de la méthode de Stilling - coupes sériées - à l'étude de ces

dégénérescences, a permis d'étudier des faisceaux à trajet plus ou moins

compliqué.

Mais, et nous tenons à le faire remarquer, s'il est possible et souvent

même facile, de suivre à l'aide de celte méthode, le trajet d'un système

dégénéré, par contre il n'est pas toujours très aisé, il s'en faut même de

beaucoup, de suivre les fibres qui se détachent du système envisagé pour se

rendre dans des systèmes voisins. La découverte des branches collatérales

du cylindre-axe que nous devons à Golgi, montre en effet, que de tout tube

nerveux, encéphalique ou médullaire, se détachent des fibres, qui vont se

terminer dans une région plus ou moins éloignée. Or, la dégénérescence de

ces dernières fibres ne peut être nettement reconnue, que lorsqu'elles sont

en certain nombre, lorsqu'elles sont groupées en fascicules, ce qui est

loin d'être toujours le cas.

Chez l'homme arrivé il son complet développement, le résultat de lé-

sions portant sur les centres trophiques encéphalo-médullaires ou sur le

trajet des fibres nerveuses, se traduit uniquement par un processus de dé-

générescence - disparition du cylindre-axe et de la myéline avec sclérose

consécutive ; - dans les cas de lésion congénitale ou survenue dans le

bas âge, le processus de dégénérescence est accompagné d'un arrêt de

développement d'autant plus prononcé, que l'apparition de la lésion aura

été plus précoce. En d'autres termes, ici, les altérations secondaires sont

analogues, à celles que l'on obtient sur les animaux à l'aide de la mé-

thode de Gudden.

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX, il

Méthode de FLECHSIG. Cette méthode est basée sur le fait que, dans

le système nerveux central, les différents systèmes de fibres se recouvrent

de myéline, à une époque déterminée et variable suivant les faisceaux. Les

anatomo-pathologistes et les embryogénistes, savaient bien qu'à la nais-

sance ou dans les derniers mois de la vie intra-utérine, le cerveau pré-

sente une coloration toute différente de celle qu'il présentera par la suite,

et que les faisceaux de la moelle épinière, ne présentent pas encore tous la

coloration blanche qu'ils auront plus tard. Foville avait même très nette-

ment constaté chez les nouveau-nés, au niveau de la partie postérieure des

cordons latéraux de la moelle et en dehors des faisceaux pyramidaux,

l'existence d'un faisceau distinct contenant des fibres blanches. Parrot,

examinant le cerveau d'enfants nouveau-nés, montra qu'à cette époque

de la vie, il existait déjà des fibres à myéline sous-jacentes au sillon de

Rolando (Anse rolandique de Parrot).

A Flechsig, revient le mérite d'avoir saisi toute l'importance de ces

différences de coloration en étudiant, par la méthode des coupes en séries

le cerveau, le bulbe et la moelle, dans les derniers mois de la vie intra-

utérine et après la naissance. Flechsig traitait ses préparations par l'acide

osmique, et toutes les parties des coupes correspondant à des faisceaux

non encore développés (c'est-à-dire dont les tubes n'étaient pas encore

recouverts de myéline), tranchaient par leur coloration blanche, sur les

autres parties déjà développées et colorées en noir. Les nouvelles tech-

niques de coloration des centres nerveux dues à Weigert et à Pal, ont

rendu la méthode de Flechsig d'une application beaucoup plus facile.

A cette méthode de Flechsig sont attachés les noms de Pierret, von

Bechterew, Edinger, Darkschewitch, etc.

Cette méthode, basée sur l'époque de myélinisation différente des fihres

nerveuses, a rendu, entre les mains de Flechsig et de ses élèves, de très

grands services, pour déterminer dans la moelle et en général dans le sys-

tème nerveux central le trajet de certains faisceaux. Mais cette méthode

ne présente pas une sécurité absolue, car, si le système de neurones que

l'on étudie est un système composé de fibres longues, il peut arriver que la

partie de ces fibres, voisine de leurs cellules d'origine, soit déjà revêtue de

myéline, alors que la périphérie en est encore dépourvue et on pourrait

par conséquent être amené à croire, que cette partie périphérique n'ap-

partient pas au même système que celui que l'on étudie (voy. Histogenèse).

Méthode rasée sur l'anatomie comparée. L'anatomie comparée a

fourni, en anatomie cérébrale, de remarquables résultats, surtout au point

de vue morphologique. Elle fut appliquée pour la première fois, et avec

succès, à l'anatomie du système nerveux, par Leuret et Graliolet, et la

voie que ces auteurs avaient tracée fut suivie depuis par nombre d'auteurs :

Meynert, Gottsche, Fritsch, Stieda, M. Duval, Rahl-Riickhard, Ziehen

et Kükentlial, Spitzka, etc.

La méthode de Leuret et Gratiolet est basée sur ce fait général que,

Méthode de Floc

si, basée sur 'ut,o

que d'apparition d

la myéline dans le

faisceaux.

I

Foville. ! !

Anse rolandique d.

Parrot. i

i

Difficulté d'étudié

DiMcuMd'ctudic

COMP14tement

l'aide de la méthode 1

de Flechsig un sys

tème de fibres Ion

gués.

Travaux de Leur- :

et Gratiolet.

12 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

DWém`rcsconces

ecoftdaîrescxpcri-

lentales.

il

1

1

1

1

t

léthode de Gudden.

Expérimentation

ur ùcsaujmallx nou-

cau-nés.

]

t

j

( Importance de la

péthode de Gudden.

Ii

dans la série animale tout entière, il existe un rapport constant entre le

développement des organes périphériques, et le développement des parties

du système nerveux central, auxquelles aboutissent les nerfs appartenant à

ces organes. Pour déterminer les origines du nerf olfactif, on comparera

le cerveau de divers mammifères. Chez les animaux à odorat très subtil,

chez le chien par exemple, on trouvera à la face inférieure du lobe frontal

un véritable lobe olfactif; ce lobe sera rudimentaire chez l'homme et chez

les animaux il odorat peu développé, il fera défaut chez le dauphin, etc. De

même pour la vue : la taupe possède des tubercules quadrijumeaux anté-

rieurs extrêmement petits; chez les oiseaux, au contraire, ces tubercules,

au nombre de deux seulement tubercules bijumeaux, sont très déve-

loppés, et portent le nom de lobes optiques. Ces lobes optiques des oiseaux

sont d'autant plus volumineux que la vue est plus perçante; c'est ainsi,

par exemple, que chez les oiseaux de proie, ils sont beaucoup plus accusés

que chez les gallinacés. Comme on peut le voir par ces différents exemples,

l'application de l'anatomie comparée il l'étude de l'anatomie du système

nerveux central peut fournir de précieux renseignements. Mais au point

de vue du trajet des faisceaux, l'anatomie comparée a rendu relativement

moins de services que pour la morphologie générale. La texture du né-

vraxe des vertèbres inférieurs, en particulier celle des cerveaux moyen et

postérieur, est le plus souvent beaucoup plus complexe que chez l'homme.

A cette méthode se rattachent toutefois les noms de Stiédi, layser, 1,'i-itscli,

Osborn, Forel, Bellonci, Ahlborn, Ad. Meyer, Ilonnegger, etc.

Méthodes expérimentales. Méthode de Gudden. L'expérimenta-

tion sur les animaux, a été appliquée avec succès, pour étudier au moyen

des dégénérescences, le trajet des faisceaux dans le système nerveux cen-

tral, et, on a pratiqué tantôt des lésions encéphaliques, tantôt des lésions

médullaires, tantôt des lésions des racines ou des nerfs périphériques.

(Vulpian, Schif', Westphal, Schiefferdecker, Franck et Pitres, 1.W venthal,

Langley, Sherrington, Tooth, Mott, Marchi et Alghieri, Singer et Munzer,

Barbaci, etc.) Appliquée dans certaines conditions, celte méthode porte le

nom de méthode de Gudden.

Méthode de Gudden, Cette méthode diffère des autres méthodes

expérimentales, en ce que, au lieu d'opérer sur des animaux adultes, on

opère sur des animaux nouveau-nés, à une époque par conséquent où le

système nerveux est en pleine voie de développement. On obtient ainsi des

dégénérescences beaucoup plus prononcées, et à marche beaucoup plus

rapide que chez l'animal adulte, ce qui tient il une activité plus grande, il

cet âge de la vie, du processus de résorption cellulaire. Cette méthode, il

laquelle sont attachés les noms de Gudden, Hayem, Forel, Vulpian, Ganser,

Mayser, Bumm, v. Monakow, etc., et dont les résultats seront décrits plus

loin en détail (voy. Histogenèse), est extrêmement importante. Elle est en

outre d'une technique relativement facile, car, ainsi que l'a montré Gudden,

l'animal nouveau-né se laisse opérer facilement, les hémorrhagies ne sont

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 13

guère à redouter et les plaies guérissent rapidement. Une fois opéré,

l'animal est remis à la mamelle, on le laisse vivre un temps variable, de

quatre à huit semaines ou même davantage, puis on le sacrifie. On fait

durcir le système nerveux central, et on le coupe en séries au microtome,

d'après les procédés ordinaires. Au lieu d'opérer sur les centres on peut

aussi opérer sur les nerfs périphériques, et les résultats obtenus ne sont

pas moins importants.

Méthodes basées sur l'embryogénie E'r la 1'l.IiATOLOGIE. En examinant

la conformation extérieure et intérieure du névraxe, à différentes périodes

de son développement et en étudiant la manière dont se forment les

diverses parties qui le constituent, on peut arriver à étudier certains points

d'anatomie. Nous devons nos notions actuelles d'embryogénie humaine et

comparée à Reichert, von liôlliker, Coste, His, M. Duval, Mihalkowicz,

Dareste, IL Fol. (rosette, LW ve, Vignal, Edinger, Phisalix, Held, etc.

Enfin, l'étude du système nerveux central dans les cas d'arrêt de déve-

loppement ou de malformations (Tératologie), constitue encore une méthode

importante de recherches, en montrant que tel ou tel faisceau cérébral ou

médullaire, fait défaut à la suite d'arrêt de développement de telle ou telle

partie de l'encéphale. A cette méthode sont attachés les noms de Flechsig,

Forel et Onufrowicz, Kaufman, Hoffmann, etc.

Il. MODES DE PRÉPARATION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

1. Ouverture du crâne et extraction du cerveau. Le sujet reposant

sur le dos, et la tète étant maintenue soulevée à l'aide d'un billot, qui

embrasse par sa concavité la partie postérieure de la nuque, le cuir chevelu

est incisé suivant une ligne transversale allant d'une oreille à l'autre, et

passant par le sommet de la tète. Les deux lambeaux sont rejetés l'un en

avant jusqu'au niveau du bord orbitaire, et l'autre en arrière jusqu'au

niveau de la protubérance occipitale externe. La calotte crânienne est

ensuite enlevée, après incision horizontale des muscles temporaux. Le

meilleur moyen d'enlever la calotte, est encore de la briser circulairement

à l'aide du marteau, suivant une ligne passant environ il un centimètre,

au-dessus de la ligne d'incision des parties molles. L'enlèvement de la

calotte à l'aide du marteau, est d'un usage courant en France, et nous

paraît préférable à l'emploi de la scie. Cette dernière méthode, usitée à

l'étranger, a le défaut d'exposer l'opérateur à léser la corticalité, accident

assez facile à produire, grâce à la différence d'épaisseur que présente la

calotte crânienne suivant les régions. La scie ne doit être employée que

lorsqu'il existe des lésions du crâne, fractures etc., et que l'on tient à

conserver la pièce. La section du crâne une fois pratiquée, la calotte est

Embryogénie et

tératologie.

Ouverture du crâne

chez l'adulte à l'aide

du marteau.

14

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Chez les enfants le

crâne doit être ou-

vert à l'aide de la

scie.

Ouverture du crâne

chez le foetus et le

nouveau-né.

¡

i

|

A

.1

Extraction du cer-

veau de l'adulte.

enlevée et détachée de la dure-mère, au moyen du crochet situé il l'ex-

trémité du marteau.

Chez les jeunes enfants, l'ouverture du crâne nécessite en général l'em-

ploi de la scie, du fait des adhérences qui existent entre la dure-mère et le

crâne, ainsi que de la mollesse du cerveau à cet âge. C'est dans ces cas,

que l'on peut être amené à sectionner transversalement le crâne et le cer-

veau tout, à la fois. On arrive cependant le plus souvent à détacher la

calotte, après avoir incisé la dure-mère circulairement au niveau du trait

de scie. Chez le nouveau-né et à plus forte raison chez le foetus, l'extraction

du cerveau est assez délicate, étant donnée la mollesse extrême du tissu

cérébral à cette époque de la vie. La méthode qui nous parait être la meil-

leure dans ces cas est la suivante : après avoir incisé et rabattu l'épicràne

comme précédemment, on incise au scapel le périoste, àla périphérie de cha-

cune des plaques osseuses, sans intéresser les fontanelles ni la membrane

suturale. On enlève ces plaques, parcelles par parcelles et, lorsque les deux

os pariétaux, les deux os frontaux et l'écaille de l'occipital ontété ainsi enle-

vés, on plonge la tète dans une solution très faible de liquide de Millier, puis

avec des ciseaux, on incise sous le liquide la dure-mère, soit circulaire-

ment, soit en croix. Dans ces conditions, il devient facile d'extraire l'encé-

phale qui flotte dans le liquide. Il faut avoir soin, en employant ce procédé,

de ne pas léser la dure-mère en enlevant les plaques osseuses, caria moindre

ouverture donne issue il la matière cérébrale.

Chez Y adulte, une fois la voûte cranienne enlevée, on examine la face

externe de la dure-mère, puis on incise cette membrane, soit circulaire-

ment, soit crucialement; ce dernier procédé nous parait être le meilleur.

A l'aide de ciseaux mousses, on l'incise d'abord parallèlement de chaque

côté du sinus longitudinal supérieur et chacun de ces lambeaux est divisé

en deux par une incision perpendiculaire à la précédente.

Pour extraire le cerveau, on introduit les doigts de la main gauche sous

les lobes frontaux et. en soulevant légèrement le cerveau, on sectionne

successivement au scalpel et en exerçant le moins de traction possible, les

nerfs de la base du crâne, et la tige pituitaire. On incise ensuite à l'aide

du scalpel la tente du cervelet le long du bord supérieur du rocher, tout

en soutenant les hémisphères cérébraux de la main gauche. On sectionne

également le reste desnerfs de la base, les deux artères vertébrales etenlin,

aussi bas que possible, la moelle épinière. Les doigts de la main droite

étant placés sous le cervelet, on attire à soi la masse encéphalique que l'on

dépose ensuite sur sa convexité. Dans les différentes maniruvres nécessi-

tées pour enlever le cerveau, il faut avoir grand soin lorsque le cerveau

est soulevé en arrière afin de pratiquer la section de la tente du cervelet,

d'exercer le moins de traction possible, car il est très facile dans ces con-

ditions de léser les pédoncules, accident qui n'est pas à négliger, surtout

lorsqu'il s'agit de cerveaux porteurs de lésions.

Le cerveau une fois extrait de la cavité crânienne, sera traité de diffé-

rentes manières, suivant le parti que l'on en veut tirer, suivant, en d'autres

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 1 : ;

termes, que l'on fait de l'anatomie normale ou de l'anatomie 1),-ttiioIo-

gique.

2. Ouverture du hachis. Extraction de la moelle épinière. Le

cadavre étant couché sur le ventre, on soulève la partie supérieure du tronc à

l'aide d'un billot placé sous la fourchette sternale, de manière à ce que la

tète pende en bas et en avant de la table d'autopsie. Les bras sont également 1

abaissés de chaque côté de la table. A. l'aide d'un couteau court et très tran-

chant, on pratique le long des apophyses épineuses, une longue incision

allant de l'écaille de l'occipital jusqu'à la base du coccyx. On rabat la peau

de chaque côté, et on détache à droite et à gauche des apophyses épineuses

et des lames des vertèbres, les masses musculaires spinales. Cet enlèvement

des masses musculaires doit être fait avec soin, et en raclant avec une

rugine courbe les lames osseuses, de manière à enlever complètement

tout le tissu musculaire. On procède ensuite à l'ouverture du canal rachi-

dien, au moyen du rachitome d'Amussat et du marteau, méthode préférable

de beaucoup, à celle qui consiste à ouvrir le canal à l'aide d'un rachitome il

double lame de scie. L'épaisseur de la lame du rachitome est calculée de

telle manière que, si cette lame est maintenue toujours en contact avec les

apophyses épineuses, la section des lames vertébrales s'effectue suivant une

ligne passant en dehors de la moelle épinière. Il suffit donc de maintenir

d'une main ferme, le rachitome dans cette situation, pour ouvrir le canal

rachidien sans crainte d'accident. Une fois les lames coupées de

chaque côté et sur toute la longueur du canal, on applique le rachitome

sur la dernière vertèbre lombaire et on sectionne transversalement à ce

niveau la partie supérieure de la vertèbre. Puis, passant le crochet sous l'a-

pophyse épineuse de cette dernière, on exerce une traction. Si l'opération

a bien réussi, on doit enlever d'un seul coup et jusqu'à l'occipital, toute la

paroi postérieure du canal rachidien. La moelle entourée de sa dure-

mère apparaît alors dans toute sa longueur. S'il reste des esquilles dans

le canal, on aura soin de les enlever avec le davier ou une pince coupante.

Lorsqu'il existe des lésions de la colonne vertébrale-mal de Pott, frac-

turcs, luxations, - le rachitome à marteau sera abandonné et on ouvrira

le rachis à l'aide d'une petite scie et d'un ciseau à froid. Pour extraire les

ganglions spinaux, il sera nécessaire de mettre les trous de conjugaison à

nu, en enlevant les pédicules des vertèbres au moyen d'une pince coupante.

Chez le foetus et le nouveau-né, le rachitome sera remplacé par un fort

scalpel ou» une pince coupante.

Le rachis ouvert, on examine la face superficielle de la dure-mère, puis

on procède à Y extraction de la moelle, en sectionnant d'abord la queue de

cheval au niveau de la dernière vertèbre lombaire. On saisit ensuite la dure-

mère de la main gauche à l'aide d'une pince à dissection, et on coupe suc-

cessivement les racines de bas en haut, et en relevant de plus en plus

l'organe. Le procédé qui consiste à ouvrir la dure-mère par une section

longitudinale, pour extraire ensuite la moelle doit être rejeté.

Extraction de la

moelle épinière.

10 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Étiquetage des ra-

cines.. ? ..

Coupe dite : du

rpukre ovale de

VM ? n-.

Lorsque l'on pratique et c'est le cas ordinaire l'extraction du cer-

veau avant celle de la moelle, il arrive constamment que, par suite de la

section oblique de cette dernière, au-dessous de l'entrecroisement des

pyramides, on perd un ou deux centimètres pour l'étude ultérieure de la

pièce en coupes sériées. Lorsque l'on présume l'existence d'une lésion de

la partie supérieure de la moelle, ou lorsque l'on veut étudier en coupes

sériées l'extrémité tout à fait supérieure de cet organe, il est préférable

d'ouvrir la cavité rachidienne et d'en extraire la moelle, avant de procédera

l'ouverture du crâne. On sectionnera alors la moelle perpendiculairement

à son axe, au niveau de l'arc postérieur de l'atlas et, par ce procédé, la

région cervicale supérieure et bulbaire inférieure pourront après durcisse-

ment être débitées en coupes sériées.

Il est souvent nécessaire, lorsque l'on pratique l'extraction d'une moelle

pathologique, de prendre un point de repère, permettant, une fois la pièce

durcie, de savoir exactement à quelles paires rachidiennes correspondent

les coupes. Cette précaution est indispensable, dans les cas d'atrophie mus-

claire limitée ou de compression des racines. Pour arriver à ce résultat il

suffit, la moelle étant encore contenue dans le canal rachidien, de prendre

une racine comme point de repère. Nous avons l'habitude de choisir la

1 rc dorsale, facile à reconnaître à son volume et à ce fait que la racine

qui lui succède (2° dorsale) est très grêle. Après l'avoir entourée d'un fil

qui servira de point de repère la pièce une fois durcie on procède en-

suite a l'extraction de la moelle. Pour éviter, du reste, toute cause d'erreur

dans le numérotage des racines, on peut aller à la recherche du premier

nerf dorsal, dans le creux sus-claviculaire, au niveau du point où il entre

dans la constitution du plexus brachial. Ce nerf est toujours facile a recon-

naître, car il passe par dessus la première côte. En le dénudant un peu et en

exerçant sur lui une légère traction,on s'assure aisément si laracine étiquetée

le' dorsale dans le canal rachidien, correspond bien au premier nerf dorsal.

Lorsqu'il s'agit de lésions portant sur la queue de cheval, il faut ouvrir

la colonne vertébrale plus bas que d'habitude, jusqu'au canal sacré et

enlever toute la poche durc-mérienne. Les racines restantainsi adhérentes le

a dure-mère, il est beaucoup plus facile de les étiqueter, en prenant comme

point de repère la 1"' dorsale ou la 1"' lombaire.

''). Examen du cerveau normal et pathologique A l'aide de COUPES macro-

scopiques. Technique de ces coupes. - Lorsque l'on veut étudier l'ana-

lomie du cerveau, il faut après avoir examiné sa conformation extérieure

'circonvolutions, scissures, sillons, etc.), examiner sa configuration inté-

rieure (ventricules, etc.). en pratiquant une coupe horizontale des deux

hémisphères, le cerveau reposant sur sa lace inférieure. Cette coupe, qui

doit raser le corps calleux, constitue la coupe dite du centre ovale de. Vieus-

Une fois cette coupe pratiquée, il suffit d'inciser la masse blanche de

chaque côté et parallèlement au corps calleux, pour pénétrer dans les

cavités ventriculaires.

MÉTHODES USITEES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 1- ?

Lorsque l'on veut étudier non plus la morphologie proprement dite du

cerveau, mais les masses ganglionnaires, ainsi que les faisceaux de subs-

tance blanche qui le constituent, il faut pratiquer, sur les hémisphères

séparés l'un de l'autre sur la ligne médiane, une série de coupes dans dif-

férents sens, - horizontales, vcrtico-transversales et sagittales.

A dire vrai, ces coupes pratiquées il l'état frais ne sont pas très instruc-

tives, et on peut dire qu'on ne les interprète bien, qu'après avoir étudié le

cerveau il l'aide d'autres procédés, c'est-à-dire sur des coupes macro et

microscopiques, pratiquées au microtome sur des cerveaux durcis par les

bichromates. Aussi, ne décrirons-nous pas ici les apparences multiples que

présente le cerveau il l'état frais, suivant qu'on y a pratiqué des coupes

dans tel ou tel sens, et nous renvoyons aux figures qui représentent,

grandeur naturelle, ces mêmes coupes pratiquées sur des hémisphères

durcis dans le liquide de Millier. Sous l'action de l'imprégnation chromique,

les faisceaux de la substance blanche apparaissent en effet avec uu ? tHciO

autrement caractérisée qu'il l'état frais. (Voy. Coupes macl'o.w;o'yJ'zquef. dit

- cerveau. )

Lorsqu'il s'agit de cerveaux atteints de lésions, il peut être

dans beaucoup de cas, d'y pratiquer à l'état frais des coupes sui-rà' irtuit(7'

ou telle direction, vous disons u peut et non pas il doit être nécessaire (1"y

pratiquer des coupes, car, en face d'un cerveau pathologique, plusieurs

problèmes peuvent se poser. Ou bien il existe une lésion corticale, ou bien

l'écorce est intacte et la lésion ne peut être décelée qu'à l'aide de coupes,

ou bien enfin la corticalité et les masses centrales sont à la fois lésées.

Mais, quel que soit le siège occupé par la lésion, qu'elle soit apparente ou

cachée, la question que doit se poser l'observateur est la suivante : quel

usage veux-je faire de celle pièce ? vais-je me contenter d'une description

sommaire et macroscopique de la lésion, ou bien veux-je l'étudier complè-

tement et, pour cela, la faire durcir dans les bichromates pour la couper

ensuite au microtome ?

Il existe, en effet, plusieurs procédés pour couper un cerveau porteur de

lésions; mais la plupart ont le grave défaut de mutiler la pièce de telle

manière que tout examen microscopique complet, la pièce étant durcie,

devient totalement impossible. Tel est le cas en participer pour le procédé

de Virchow, ou pour d'autres, dérivant plus ou moins de ce dernier, et

consistant à sectionner horizontalement et de dedans en dehors, la substance

blanche de chaque hémisphère par une série de coupes successives, et à

diviser ensuite les masses centrales, au moyen de coupes verticales plus

ou moins rapprochées. Ce sont là des procédés qui doivent être complète-

ment abandonnés.

Différents procédés ont été proposés, pour sectionner à l'état frais les

cerveaux porteurs de lésions, un des plus anciens est celui de Meynert.

Coupe de Meynert. - Cette coupe (fig. 4 et 5) a été employée par Meynert

dans le but de peser isolément les différentes parties du tronc encéphalique

(llirnstamm) d'une part, et les différents lobes du manteau cérébral

Différenciation des

faisceaux par le dur-

cissement au bichro-

hlatC-\

" ' - "

IiH·.lil' )

^<3&gg.s'aVëtat frais

11evérveaux porteurs

de lésions.

Coupe de Virchow,

inconvénients lors-

que l'on veut faire

durcir la pièce.

Coupe de Meynert.

18 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Technique de la

coupe de Meynert.

Inconvénients de

la coupe dcMeynert.

d'autre part. L'encéphale reposant sur sa convexité, l'opération se fait en

trois temps :

1'" temps. On soulève légèrement de la main gauche l'écorce du

lobule orbitaire; un scalpel, posé à plat sur l'espace perforé antérieur, est

porté horizontalement en avant de façon à entamer, sur une longueur de

3 centimètres et le long du sillon marginal antérieur de l'insula, le lobe

que l'on vient de soulever. On porte ensuite brusquement le tranchant du

scalpel en bas et on pénètre dans les cornes frontales des ventricules

latéraux.

2" temps. - Ce temps a pour but de sectionner le pied de la couronne

rayonnante du lobe fronto-pariétal. Pour atteindre ce résultat, continuant

l'incision précédente, on dirige le scalpel d'avant en arrière, en suivant le

sillon marginal supérieur de l'insula, tandis que la pointe chemine libre-

ment dans l'intérieur du ventricule latéral et rase la surface libre du noyau

caudé. La section ne doit pas dépasser l'extrémité postérieure du sillon

marginal supérieur de l'insula. On agit de même de l'autre côté.

3'' temps. On coupe le pied de la couronne rayonnante du lobe tem-

poral. Pour cela on soulève l'extrémité libre de la pointe de ce lobe et on

plonge horizontalement la pointe du scalpel, le tranchant tourné en avant,

dans l'extrémité antérieure du ventricule sphénoïdal, en arrière de la cir-

convolution du crochet. Par un mouvement circulaire d'arrière en avant

3t de dedans en dehors, on rejoint l'extrémité postérieure de l'incision

précédente, en suivant le bord postérieur de l'espace perforé antérieur et

le sillon marginal postérieur de l'insula. On opère de même sur l'autre

hémisphère. Le manteau ne tient plus alors au tronc encéphalique que par

les piliers postérieurs du trigone en arrière et la lame mince du septum

ucidum en avant; il suffit de sectionner ces parties pour l'en séparer.

On obtient ainsi et séparés l'un de l'autre : d'une part, le manteau des

leux hémisphères réunis par le corps calleux (fig. 3) et d'autre part, le

tronc encéphalique avec le cervelet (fig. 4). On sépare ensuite ce dernier

organe du tronc encéphalique.

Lorsque la coupe de Meynert a été bien pratiquée, la section doit passer

par le pied de la couronne rayonnante, et respecterles noyaux gris centraux.

Dans ses pesées, Meynert séparait le manteau de chaque hémisphère en

sectionnant le corps calleux, puis par une section passant par la scissure de

Rolando, il séparait le lobe frontal du lobe pariéto-temporo-occipital.

La coupe de Meynert est d'un emploi peu usité chez nous; en Allemagne

elle est d'un usage assez général. Cette coupe présente du reste beaucoup

d'inconvénients, celui entre autres de rendre très difficile l'étude histologique

des dégénérescences du centre ovale, à la suite de lésions de la corticalité.

L'étude des faisceaux d'association et de projection des lobes frontaux et

occipitaux-pédoncule antérieur de la couche optique, faisceau uncinatus,

faisceau arqué, faisceau longitudinal inférieur, radiations optiques, etc.,

pratiquée à l'aide de coupes faites après durcissement est également très

difficile. Le seul avantage de la coupe de Meynert est de rendre possible,

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 1J

après durcissement du tronc encéphalique, l'étude en coupes histologiques

sériées, de tout ce tronc encéphalique, depuis la partie inférieure du bulbe,

jusqu'au niveau du pied de la couronne rayonnante. Mais ici se présente une

difficulté inhérente à la direction de l'axe de ce tronc. Cet axe en effet, n'est

vertical que dans sa partie inférieure, il se recourbe peu à peu en avant,

de telle sorte que sur les coupes vertico-transversales pratiquées au micro-

tome, les surfaces de section apparaissent de plus en plus obliques par

rapport à l'axe. C'est ainsi, par exemple, qu'à la hauteur des tubercules qua-

drijumeaux antérieurs, la coupe intéresse à la fois ces tubercules, la protu-

bérance et les pyramides bulbaires, et pour s'orienter il faut avoir une

grande habitude du procédé. Cet inconvénient peut du reste être évité, en

faisant durcir à plat le tronc encéphalique, ainsi que l'a conseillé Meynert.

Nous n'employons cette coupe que lorsqu'il existe une lésion protubéran-

tielle ou bulbaire.

Coupes vertico-transversales. Procédé de Pitres (1ST7). Dans ce pro-

La coupe de Mey-

nert doit ètre réser-

vée pour les cas do

lésion de la protubé-

rauco on du pédon-

cule.

Procédé de Pitres

FiG. 3. - Coupe de Meynert. Manteau des

deux hémisphères cérébraux réunis par le

corps calleux. (D'après une pliotographie.)

Ce, corps calleux. - ipo, incisMcf préoccipitale.

- iSl, insertion du septum lucidum. - LO, lobe

occipital. - LOr, lobule orbitaire. - LT, Lobe

temporal. - oFi (Gr), gyrus rectus (partie orbi-

taire de la première circonvolution frontale).

Op, opercule. - Sik, scissure inter-hémisphé-

riquo. - S(p), branche postérieure de la scissure

de Sylvius.

Fig. 4. - Coupe de Meynert. Tronc encé-

phalique et cervelet. (D'après une photo-

graphie) .

A.l11, avant-mur, - B. bulbe rachidien.

Cu, hémisphères du cervelet. Epa, espace per-

foré antérieur. - Fe, faisceau en écharpe de

Férié. - 1, insula. - i, sillon de l'insula. -

la, circonvolutions antérieures de l'insula. -

Ip, circonvolution postérieure de l'insula. -

LF, lobe frontal. LT, lobe temporal. .VA, noyau

amygdalien. P, pied du pédoncule. - pFd, pli

falciforme de Broca. Fsplt, Ventricule sphé-

noïdal. - xll, chiasma des nerfs optiques.

20 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le procédé de Pi-

tres n'est pas appli-

cal)le aux pièces que

l'on veut faire durcir

pour l'examen mi-

croscopique.

Proc6dcdc\ot)ma-

gel.

Coupes horizontales.

Coupe de Vicq-(l'Azyr

Coupe de Flechsig-.

Technique de la

coupe de Flechsig.

Procédé de Brissaud.

Procédé employé

par nous.

cédé, on pratique sur l'hémisphère reposant sur sa face interne et dépouillé

de sa pie-mère, une série de coupes vertico-transversales et parallèles au

sillon de liolando.

La méthode de Pitres, très bonne quand il s'agit de localiser des

lésions du centre ovale, ne doit être employée que lorsqu'on n'a pas l'in-

tention de faire durcir le cerveau pour le soumettre à l'examen microsco-

pique. Elle ne peut du reste être utilisée pour l'étude des lésions de la

capsule interne, étude qui n'est possible que sur des coupes horizontales.

A la méthode de Pitres se rattache celle de Nothnagel (1879), divisant

également l'hémisphère en six coupes yertico-transversales.

Coupes horizontales des hémisphères. Les coupes horizontales du

cerveau, sont celles qui ont été le plus anciennement connues, et celles

auxquelles aujourd'hui encore on a le plus souvent recours. On les prati-

quait en général, en sciant horizontalement la calotte crânienne et le

cerveau tout à la fois.

'icd-d'Azyr en a reproduit un exemple remarquable dans la planche XI

de son Atlas (1786). Dans cette figure, la capsule interne, son genou, son

segment antérieur et postérieur, ses rapports avec les ganglions de la

base, y sont très fidèlement reproduits. C'est à Flechsig (1877) que revient

le mérite, d'avoir proposé de nouveau la mise en pratique des coupes hori-

zontales, et d'avoir montré leur importance pour l'étude des masses cen-

trales et de la capsule interne en particulier.

La coupe dite de Flechsig est une coupe horizontale, passant par la

tête du noyau caudé et par la partie moyenne de la couche optique, (lig. : i,

ligne .4F).

La coupe de Flechsig se pratique de la manière suivante : après avoir

scié la calotte crânienne à la hauteur habituelle, on laisse cette dernière en

place, et on sectionne horizontalement le cerveau, au moyen d'un couteau

introduit entre les bords de l'ouverture osseuse. Ou coupe ainsi le cerveau

en bloc et de dehors en dedans.

Il est préférable, ainsi que l'a indiqué Brissaud, de pratiquer cette coupe

de dedans en dehors et sur chaque hémisphère isolément. Elle est, en effet,

plus facile à faire dans ces conditions. Au lieu d'une coupe à direction

horizontale, Brissaud a proposé une coupe oblique en bas et en arrière,

et fait passer le couteau par le milieu de la tète du noyau caudé et par le

point de réunion du tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs de la

couche optique (fig. ? ligne XY).

A Bicêtre, nous avons l'habitude de prendre comme point de repère

de la coupe de Flechsig, le tubercule antérieur de la couche optique et

l'extrémité antérieure du pli cunéo-limbique. Celte coupe est donc, comme

dans le procédé de Brissaud, oblique en bas et en arrière et de plus, nous

inclinons la lame du couteau légèrement en bas et en dehors. Nous obte-

nons de cette manière, une coupe oblique par rapport à l'axe horizontal et

il l'axe vertico-transversal. La capsule interne est ainsi sectionnée dans sa

plus grande étendue, le genou en est extrêmement accentué, et la coupe

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 21

intéresse les trois segments du noyau lenticulaire. Cette coupe, qui doit

être pratiquée sans enlever la pie-mère, ne rend de services, de même que

celle de Brissaud, qu'au point de vue macroscopique, car, comme elle

passe très près de la partie supérieure de la région sous-optique, elle n'est

pas à employer, s'il s'agit d'une pièce que l'on veuille faire durcir et débiter

au microtome en coupes sériées. Dans ce cas il est de beaucoup préférable

de revenir à la coupe horizontale de Flechsig, mais en la pratiquant par la

face interne de l'hémisphère et en faisant passer le couteau plus haut que

ne le fait cet auteur, c'est-à-dire par le tiers supérieur de la couche optique.

On n'intéresse alors que deux des segments du noyau lenticulaire, le genou

de la capsule interne est certainement moins accentué que dans la coupe

à direction oblique, mais on a le grand avantage de pouvoir, une fois la

pièce durcie, la couper en séries de haut en bas au microtome, et de pou-

voir ainsi étudier dans toute sa hauteur, la zone de transition située entre

la partie thalami-

que de la capsule

interne et la ré-

gion soît.9-thctl(t-

mique. On peut

par conséquent,

assister au mode

de formation de

tous les faisceaux

de cette dernière

région.

Du reste,

quand on se pro-

posed'étudierl'a-

natomie normale, il est préférable de faire durcir l'hémisphère en entier,

et d'en faire durcir plusieurs à la fois. En usant des précautions que nous

indiquerons plus loin - abondance de liquide, renouvellement fréquent,

- on arrive toujours à en obtenir quelques-uns complètement durcis dans

toute leur épaisseur.

Technique des coupes à pratiquer sur un cerveau pathologique à l'état

frais. - Lorsque l'on a affaire à un cerveau porteur de lésions, les pro-

cédés employés pour le couper à l'état frais, varieront nécessairement sui-

vant le parti que l'on veut en tirer. S'il existe des lésions corticales on les

reportera avec soin sur un schéma, puis on pratiquera une coupe de

Flechsig ou plusieurs de ces coupes, à un centimètre de distance les unes

des autres. Si la lésion est centrale, on la mettra en évidence à l'aide de ce

dernier procédé, et on dessinera également la lésion sur un schéma. On

peut arriver ainsi à établir, avec un degré de précision très relatif, la topo-

graphie d'une lésion corticale ou centrale, ainsi que la disposition des

dégénérescences secondaires de certains gros faisceaux. Mais cette méthode

a donné depuis longtemps tout ce qu'elle pouvait donner et, on ne peut

Inconvénients des

coupes horizontales

lorsqu'elles sont trop

inférieures. J

Modification dans

la hauteur de la

coupe do Flechsig.

Importance de cette

modilication pouruh-

tenir, après durcisse-

ment, des coupes sé.

riches.

Durcissement on

hlocde l'hémisphère.

ri(;. 5. - AU, Coupe de Flechsig. - 17', coupe de Brissaud. - CD, coupe

que nous pratiquons it Bicétre.

22 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Technique du pro-

cédé que nous em-

ployons dans notre

service de Biettre.

Précautions à pren-

dre pour séparer l'un

de l'autre les deux

hémisphères.

Différences dans

la technique, suivant

qu'il existe ou non

une lésion corticale.

Dans le cas de lé-

sion corticale, diviser

l'hémisphère en trois

segments.

faire aujourd'hui des études exactes sur les localisations corticales ou cen-

trales, ainsi que sur les dégénérescences secondaires, qu'au moyen de

pièces durcies et coupées en séries au microtome. Voici comment, à

Bicêtre, dans le service de l'un de nous, nous préparons dans ce but les

cerveaux pathologiques.

L'encéphale extrait de la cavité crânienne et recouvert de sa pie-mère,

est examiné sur toutes ses faces, pour voir d'abord s'il existe une lésion

corticale. On examine également avec soin - en plaçant l'encéphale sur la

convexité l'étage inférieur des pédoncules pour voir s'il existe une dégé-

nérescence secondaire. Ceci fait, on sépare l'isthme de l'encéphale d'avec

le cerveau, en sectionnant la protubérance suivant un plan horizontal

passant au-dessus de la grosse racine du trijumeau, et dirigé parallèlement

a la face inférieure du cerveau. L'encéphale se trouve ainsi divisé en deux

parties, l'une supérieure comprenant les deux hémisphères, les pédon-

cules cérébraux, la partie supérieure de la protubérance et les tuber-

cules quadrijumeaux conservés intacts par suite de l'obliquité de la coupe,

l'autre comprenant le reste de la protubérance, le cervelet et le bulbe

rachidien. Ceci fait, on recherche avec soin sur la surface de section de

la protubérance, s'il existe une dégénérescence du faisceau pyramidal ou

du ruban de Reil, puis on sépare l'un de l'autre les deux hémisphères

cérébraux.

Ici se présente lorsque la lésion n'est pas apparente à la corticalité

une difficulté très vite tranchée en général, celle de savoir quel est

l'hémisphère malade. La chose a son importance, car on doit sectionner le

corps calleux le plus près possible de l'hémisphère sain, afin de pouvoir

mieux l'étudier au point de vue des dégénérescences, de même, qu'au

niveau de la base, la coupe ne doit pas passer par l'espace intcrpédoncu-

laire, mais empiéter d'au moins un centimètre sur le pédoncule normal

et sur la moitié correspondante de la protubérance. Il est en général très

facile de se tirer d'affaire et de voir, en examinant avec soin la surface de

section de la protubérance, de quel côté siège la dégénérescence.

Les deux hémisphères une fois séparés l'un de l'autre, partant de ce

principe qu'en anatomie pathologique comme en anatomie normale, les

faisceaux nerveux doivent être étudiés de préférence, sur des coupes per-

pendiculaires il leur direction, nous traitons l'hémisphère malade de deux

manières différentes, suivant qu'il existe ou non une lésion corticale, et

les coupes que nous y pratiquons sont toujours faites en conservant la

pie-mère.

A. Il existe une lésion corticale. - Dans ce cas nous pratiquons les

coupes suivantes (fig. 6) :

1° Une coupe vertico-transverwle (CD) passant en arrière du bourrelet

du corps calleux.

2° Une coupe également vertico-lransversale (AB) passant en avant du

genou du corps calleux.

L'hémisphère est ainsi divisé en trois segments : un postérieur compre-

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 23

nant le lobe occipital et une partie du lobe pariétal; un antérieur compre-

nant la partie antérieure du lobe frontal; un moyen plus volumineux que

les autres, comprenant la région rolandique, la partie moyenne des circon-

volutions temporales, le pied des circonvolutions frontales, les ganglions

de la base, le pédoncule et la partie correspondante de la protubérance.

Les segments antérieur et postérieur sont placés jusqu'à durcissement dans

le liquide de Millier, et si la lésion corticale est étendue et profonde, per-

mettant par conséquent une facile imbibition de la pièce, nous agissons de

même pour le segment moyen. Dans le cas contraire, nous pratiquons sur

ce tronçon moyen, une coupe horizontale (EF) passant par le tiers supérieur

de la couche optique. Dans le premier comme dans le second cas, les

pièces une fois durcies sont coupées au microtome, les segments antérieur

et postérieur sont débités en séries dans le sens vertico-transversal et en

entier, ie segment moyen

dans le sens horizontal et

dans toute sa hauteur. Si ce

dernier a été divisé en deux

à l'état frais, les deux mor-

ceaux sont également cou-

pés en séries toujours dans

le sens horizontal. A l'aide

de ce procédé, non seule-

ment on arrive à localiser

une lésion corticale avec une

précision très grande, mais

on peut étudier dans tout l

leur trajet les faisceaux at-

teints de dégénérescence, ce

qu'il est impossible de faire

avec les autres méthodes

de coupes. Quels que soient le siège et l'étendue de la lésion corticale,

cette division de l'hémisphère en trois segments donne de bons résultats.

B. Il n'existe pas de lésion corticale. Dans ce cas nous pratiquons sur

l'hémisphère une coupe horizontale passant par le tiers supérieur de la

couche optique et, après avoir pris un croquis de la topographie de la

lésion, les deux moitiés de l'hémisphère sont durcies dans le liquide de

Millier, puis coupées au microtome. En résumé, nous pratiquons dans ce cas

une coupe de Flechsig plus élevée que d'habitude. Si nous ne divisons pas

ici l'hémisphère en trois tronçons, c'est que, dans le cas de lésion centrale de

l'hémisphère, les seules dégénérescences vraiment importantes à étudier,

sont celles des faisceaux de la capsule interne et de la région de la calotte.

Lorsqu'il n'existe pas de lésion corticale ou centrale, que le foyer

siège dans la protubérance ou le pédoncule, on pourra reconnaître le plus

souvent son existence - asymétrie et aplatissement de la région, etc., -

Sens dans lequel

on doit couper au

microtome les seg-

monts une fois durcis.

Importance de

cette méthode pour

l'étude des localisa-

tions et des dégéné-

rescences.

Technique a suivro

lorsque la corticalité

est intacte.

Dans le cas de lé-

sion protubérantielle

ou pédonculaire. em-

ployer la coupe do

Meynert.

Fin. G. - Coupes que nous pratiquons à Bicêtre sur un

cerveau présentant une lésion corticale, avant de le

faire durcir.

21 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Durcissement des

centres nerveux dans

le liquide de Millier.

Nécessité d'em-

ployer de grandes

quantités de liquide

et de le changer son-

vent.

Temps nécessaire

pour obtenir un lion

durcissement avec le

liquide de Mùller.

en pratiquant l'examen général de l'encéphale aussitôt après l'autopsie.

Dans ce cas, pour étudier la dégénérescence des faisceaux en coupes

sériées, on aura recours à la coupe dite de Meynert, et on fera durcir le tronc

encéphalique en entier.

Cervelet. Lorsque l'on veut faire durcir le cervelet, on aura soin de

ne pas le séparer du tronc encéphalique, et on divisera chaque hémisphère

cérébelleux de dehors en dedans, à l'aide d'une coupe horizontale. Dans le

cas de lésion cérébelleuse, si cette dernière est corticale et profonde, on pourra

l'aire durcir en bloc l'hémisphère correspondant; dans le cas contraire, on

pratiquera une coupe dans le même sens que lorsque le cervelet est normal.

Protubérance et bulbe rachidien. - On peut faire durcir ces parties en

bloc, et c'est le seul procédé à employer si l'on veut obtenir des coupes

sériées ; dans le cas contraire on divisera la protubérance à l'aide d'une

coupe horizontale, passant par sa partie moyenne, et on pratiquera sur le

hulbe rachidien une coupe analogue passant par la région moyenne des

olives. Quanta la moelle épinière, on la divisera, si c'est nécessaire, à l'état

frais en une série de segments, dont la surface de coupe passera entre les

racines rachidiennes. Il est préférable de ne pratiquer ces coupes, que

lorsque la moelle a déjà séjourné une semaine dans le liquide de Millier,

car on évite ainsi le gonflement ultérieur des surfaces de section. Pendant

l'été, nous avons l'habitude de ne faire qu'une seule section de la moelle

épinière, et de plonger de suite cet organe dans le liquide de Millier.

4. Méthodes de durcissement. - Qu'il s'agisse de pièces normales ou

pathologiques, l'emploi des solutions de bichromates de potasse ou

d'ammoniaque est aujourd'hui d'un usage, général pour obtenir le dur-

cissement des centres nerveux, et nous donnons, pour notre part, la pré-

férence au liquide de Millier.

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 25

différences assez grandes et dont nous ignorons les causes-, de dix, douze

à quinze mois. Ce temps est nécessaire, si l'on veut obtenir d'une part une

pièce suffisamment dure pour être coupée facilement, et d'autre part suffi-

samment imbibée de sels de chrome, pour se prêter à de bonnes différencia-

tions par les méthodes de Weigert ou de Pal. Pour la moelle épinière il faut

de six à huit mois. On aura soin autant que possible, de tenir les pièces à

l'abri de la lumière.

L'état de la température influe beaucoup sur la rapidité du durcisse-

ment : on sait, en effet, depuis longtemps, que les pièces durcissent plus

vite l'été que l'hiver. On peut du reste accélérer beaucoup le durcissement,

en mettant dans l'étuve à 40°, le cristallisoir contenant la pièce, à condition

de le fermer hermétiquement, de manière à empêcher la concentration du

liquide. On peut dans ces conditions durcir un hémisphère en cinq ou

six semaines ; mais d'une manière générale, nous croyons qu'il est préfé-

rable d'employer la méthode de durcissement lent.

Lorsqu'il s'agit de cerveaux malades, on aura soin de ne pas enlever les

méninges s'il existe des lésions corticales, et de pratiquer les coupes mé-

Ihodiques que nous avons indiquées plus haut. On s'exposerait, en effet,

en faisant durcir l'hémisphère en bloc, à ne pas obtenir un durcissement

suffisant des masses centrales, ou encore à avoir au bout de quelques mois

une pièce dont le centre serait plus ou moins putréfié. Ces accidents, peu

importants lorsqu'il s'agit de cerveaux sains, faciles à remplacer, sont natu-

rellement irréparables lorsqu'il s'agit de cerveaux pathologiques.

Enfin, dans l'un comme dans l'autre cas et pour éviter les déformations,

on aura soin, s'il s'agit d'un seul hémisphère, de le coucher au fond du

cristallisoir sur sa face interne, et s'il s'agit d'un cerveau entier, de le faire

reposer sur sa convexité. Dans les deux cas, une couche épaisse d'ouate

hydrophile, sera interposée entre le tissu nerveux et le fond du récipient.

Afin d'éviter les déformations, conséquence d'une pression trop prolongée,

on retournera la pièce fréquemment.

Pour la moelle épinière, la protubérance et le bulbe, on se servira "éga-

lement de liquide de Millier. La moelle sera posée à plat dans un cristalli-

soir, d'une contenance de quatre litres, sur de la ouate hydrophile, ou bien

suspendue dans un bocal; le liquide sera renouvelé aussi souvent que

précédemment. 11 est nécessaire, pour obtenir un bon durcissement, de

séparer la moelle en une série de fragments, mais, ainsi que nous l'avons

dit, il y a avantage à ne pratiquer ces coupes que lorsque la moelle, le

bulbe, etc., ont séjourné une semaine au moins dans le liquide de Millier.

Uans les cas pathologiques cependant, il y a intérêt à déterminer la topo-

graphie des lésions médullaires, ainsi qu'à pratiquer l'examen microsco-

pique d'une parcelle du tissu malade - étude des lésions cellulaires et

vasculaires, caractères histologiques de la sclérose, recherche des corps

granuleux, état des racines. - Il sera donc nécessaire de pratiquer quelques

coupes à l'état frais, en ayant soin d'en limiter le plus possible le nombre.

On se rappellera aussi que, lorsque la moelle épinière est atteinte de

Influence de la tem-

pérature sur le dur-

cissement.

Durcissement des

cerveaux pathologi- jjj-

ques. ¡ ¡

s

1

Précautions à

prendre pour éviter

des déformations au

cours du durcisse- s™

ment.

Technique à suivre

pour ^durcissement

de la moelle épi-

nière.

Étude histologique

des lésions à l'état

frais.

2G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Durcissement des

troncs nerveux.

Durcissement ra-

pide obtenu par le

liquide d'Erlicki.

Inconvénients do

cette méthode.

Liquide de Fol.

Nécessité d'em-

ployer le microtome

pour les coupes du

système nerveux cen-

tral.

-Méthode d'inclu-

sion des pièces.

ramollissement surtout lorsque la lésion est de date récente, - la

moelle a perdu sa consistance sur une partie plus ou moins grande de

son étendue, et que la section de l'organe au niveau des parties malades,

compromet gravement le durcissement ultérieur de la pièce. On tiendra

encore grand compte de l'état de la température au moment où l'autopsie

est pratiquée, car la loi française n'autorisant l'ouverture des corps que

vingt-quatre heures après la mort, il n'y a en général pas de temps à per-

dre, pendant l'époque des fortes chaleurs, si l'on veut obtenir un bon dur-

cissement des pièces.

Pour le durcissement des troncs nerveux, on emploiera la même

technique que pour la moelle épinière liquide de Millier, ou l'acide

osmique si on veut obtenir un durcissement rapide (Page 43).

Pour obtenir un durcissement rapide, certains liquides ont été préco-

nisés, entre autres le liquide d'Erlicki dont voici la formule :

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 27

par les bichromates, mais encore imprégnées dans toute leur épaisseur

par une substance solidifiable. Un très grand progrès fut réalisé dans la

technique, le jour où M. Duval introduisit en histologie, la méthode d'in-

clusion au collodion, permettant d'exécuter des coupes minces et sériées.

Cette méthode de Duval est aujourd'hui en usage dans tous les labora-

toires, et ce que l'on désigne sous le nom d'inclusion à la celloïdine,

n'est autre chose que l'inclusion des pièces dans un collodion chimique-

ment pur.

Voici la façon de pratiquer l'inclusion avec cette méthode. La pièce est

lavée pendant quelques jours une semaine au moins s'il s'agit d'un

hémisphère entier - dans de l'eau distillée, opération qui a pour but de

la débarrasser de l'excès de bichromate qui par la suite ternirait le collo-

dion. Lorsque l'eau dans laquelle baigne la pièce ne présente plus de

coloration jaune, on déshydrate cette dernière, en la plaçant dans de

l'alcool ordinaire, pendant un temps qui varie suivant le volume de la

pièce. Trois jours suffisent pour des fragments de moelle ou de bulbe;

mais pour de grosses pièces, telles qu'un hémisphère entier, il faut au

moins trois semaines, quelquefois davantage. On aura soin de renouveler

l'alcool aussi longtemps qu'il prendra, au contact de la pièce, une colora-

tion jaune. Au sortir de'l'alcool ordinaire, la pièce passe dans l'alcool

absolu, où elle séjournera de deux il huit jours, selon son volume. Après

cette déshydratation complète, la pièce est plongée pendant un temps

variable - vingt-quatre heures il huit jours suivant son volume - dans

un mélange à parties égales d'éther et d'alcool absolu, en vase herméti-

quement clos. Elle est désormais prête pour l'imprégnation au collodion

ou à la celloïdine.

Le collodion épais de Duval, ou le collodion non riciné d'hôpital,

s'emploient à consistance filante. On choisit un cristallisoir ou. un flacon à

large tubulure, en rapport avec le volume de la pièce à imprégner, et on

place cette dernière dans la solution de collodion en ayant soin qu'elle y

baigne de toutes parts. Le récipient est fermé hermétiquement de manière

à empêcher complètement l'évaporation. C'est là une condition sine quel

non pour obtenir une bonne imbibition, qui n'est possible que si le collodion

reste il l'état liquide. Le séjour dans le collodion sirupeux, varie d'une à

cinq ou six semaines, suivant la grosseur de la pièce. Au bout de ce temps,

l'imbibition étant complète, la pièce est transportée dans une solution

épaisse de collodion, contenue dans un flacon ou un cristallisoir incom-

plètement fermés, permettant par conséquent une évaporation lente. Le

collodion s'évaporant plus vite du côté de la surface que du fond, on aura

grand soin pendant cette période de changer fréquemment la pièce de

position. Lorsque le collodion a acquis un degré de consistance suffisant,

la pièce est collée avec du collodion, sur un morceau de bois taillé de

manière il s'adapter il la pince du microtome. Si au lieu du microtome à

traîneau on se sert du microlome de Gudden, on entoure de paraffine

la pièce collodionnée au préalable. Lorsque l'on a affaire à de petits

i

Méthode de lJuyal.1 i

Inclusion daus col-;

lodion. '

i

t

Lavago de la pièce

dans l'eau distillée.

Déshydratation par

ralcooioydmaircpuis

par l'alcool absolu.

Mélange d'éther ot

d'alcool absolu.

Imbibittoude la

pièco pal' 10 collodion

tilaut. '

i

i !

Emploi du collo-

dion épais.

*

Inclusion de gros-

ses pièces au collo-

dion.

28 8 ANATOMIE DES CENTRES NEHVEUX.

Inclusion au collo-

dion de pièces de

petit volume.

Emploi de la cel-

loïdine.

Méthode de Duval.

Collodionnage des

coupes.,

1 d'inclu-

sion à la parafrlne.

fragments de tissu nerveux moelle épinière, troncs nerveux, - les

pièces au sortir du collodion liquide, sont placées dans de petites boites

rondes ou carrées, contenant du collodion épais. Après évaporation, on

obtient des cylindres ou des tubes de collodion, contenant la -pièce dans

leur intérieur. Ce moyen est particulièrement recommandable si l'on se

propose d'inclure à la fois la moelle et ses racines.

Au lieu du collodion d'hôpital, on peut employer la celloïdine. Cette

substance se trouve dans le commerce sous forme de plaques qui restent à

l'état élastique et translucide, tant qu'elles n'ont pas subi trop longtemps

le contact de l'air. Il suffit de dissoudre ces plaques, fragmentées en petits

cubes d'un centimètre, dans un mélange à parties égales d'éther et d'alcool

absolu, pour obtenir un liquide sirupeux, en tout point semblable au

collodion, et que l'on manipule d'ailleurs de la même façon.

11 arrive parfois, surtout lorsqu'il s'agit de pièces d'un grand volume,

que, malgré toutes les précautions prises, la pièce n'est pas imbibée dans

toute son épaisseur; après y avoir pratiqué un certain nombre de coupes.

on tombe alors sur une surface sans cohésion et qui s'effrite sous le -tran-

chant du rasoir. Dans ce cas il faut recourir à la méthode de Duval, c'est-

à-dire au collodionnage des coupes. On procède de la manière suivante :

La surface de section bien affrontée par le couteau du microtome est

d'abord complètement séchéc à l'aide d'une poire de Richardson, puis,

avec un pinceau, on la recouvre rapidement d'une mince couche de collo-

dion liquide. Cette couche une fois desséchée, on pratique la coupe ; on

répète la même opération à chaque coupe. Cette méthode du collodion-

nage des coupes est très précieuse lorsqu'on veut obtenir des coupes en

série, mais n'est pas applicable aux microtomes dans lesquels la pièce est

maintenue sous l'eau ou sous l'alcool. Elle ne peut servir qu'avec le micro-

tome ordinaire à traîneau.

Inclusion à la paraffine. Pour imbiber de paraffine, un fragment

de substance nerveuse préalablement durcie dans les bichromates, il faut

d'abord laver la pièce l'eau distillée pendant plusieurs jours. On procède

ensuite à sa déshydratation par les alcools - ordinaire et absolu pen-

dant un à quatre ou cinq jours et même davantage, selon son volume. La

pièce est ensuite placée dans du xylol pendant douze heures plus long-

temps si elle a un certain volume, - puis de deux à quatre heures dans

un mélange à parties égales de paraffine et xylol contenu dans un flacon

bien bouché. Au sortir de ce bain, on place la pièce dans une cupule et

on arrose avec de la paraffine fondue, mais pas trop chaude, que l'on

maintient pendant une heure à l'état de fusion. On place ensuite la pièce

dans un moule quelconque (boite en papier, en carton, etc.), on vcrse

autour d'elle de la paraffine fondue et on laisse refroidir. Lorsque le bloc

tout entier a pris une teinte opaque par le refroidissement, on le colle sur

un liège ou sur un morceau de bois. Pour avoir de bonnes imprégnations,

il faut, en général, faire un mélange de différentes paraffines ayant des

points de fusion différents - de ÍO à .'>2°, mélange que l'on fait il

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 29

parties égales à l'étuve. Les pièces imprégnées il la paraffine, doivent être

coupées à sec et perpendiculairement à leur axe, et non pas obliquement

comme avec les autres procédés d'inclusion. L'inclusion à la paraffine,

permet d'obtenir des coupes plus minces que l'inclusion au collodion, mais

n'est applicable qu'à de petites pièces.

Les mélanges do cire et d'huile - une partie de cire pour trois parties

d'huile-proposés pour les grands microtomes à cylindre, celui de Gudden

entre autres, ou l'enrobement de la pièce avec de la paraffine fondue, con-

stituent des méthodes d'enrobement, de contention, mais non d'impré-

gnation.

Afin de bénéficier à la fois des avantages du microtome de Gudden et

de l'imprégnation au collodion, nous avons eu recours il un procédé mixte

- imprégnation au collodion et enrobement à la paraffine. - Ce procédé

qui nous a permis d'obtenir très facilement des coupes en séries d'un hémis-

phère entier est le suivant : Lorsque la pièce a été suffisamment imprégnée

par le collodion, et que ce dernier forme autour d'elle une couche résis-

tante. d'environ deux centimètres d'épaisseur, on pratique dans la partie

inférieure de cette couche des incisions en différents sens et profondes de

1 centimètre. La pièce est ensuite plongée dans le cylindre du microtome

de Gudden contenant de la paraffine fondue, et elle est orientée suivant le

sens des coupes que l'on veut y pratiquer. Il n'est pas nécessaire qu'elle

baigne en entier dans la paraffine, il suffit qu'elle y soit immergée d'un

tiers. La paraffine pénètre entre les fentes du collodion et, lorsque la masse

est solidifiée, la pièce se trouve fixée très solidement. La masse de paraffine

employée dans cette opération est considérable, et subit une rétraction

telle, qu'il est prudent d'attendre vingt-quatre heures avant de commencer

les coupes.

micro-tomes. De tous les microtomes imaginés pour obtenir des

coupes totales d'un hémisphère, le meilleur à notre avis, est encore le

micro tome dit de Gudden, instrument qui permet de couper un hémisphère

ou un cerveau entier dans n'importe quel sens.

Le microtome que nous employons actuellement, diffère du reste beau-

coup de celui imaginé par Gudden, et les modifications qui en rendent

aujourd'hui l'emploi si pratique, sont dues tout entières iL Forel.

Cet instrument se compose (voy. fig. 7) d'un cylindre métallique

creux, enchâssé par sa partie supérieure dans une cuve en zinc, de forme

rectangulaire et à parois d'une hauteur de 8 centimètres. Le corps du

cylindre est situé au-dessous de la cuve ; quant à cette dernière elle repose

sur le sol à l'aide de pieds, qui relèvent iL peu près à la hauteur d'une table a

écrire. Le fond du cylindre est mobile, et monte ou descend à volonté il

l'aide d'une vis micrométrique, mise en mouvement au moyen d'une roue

horizontale. Cette roue est dentelée, et appuie sur un ressort qui déclanche

avec bruit, chaque fois qu'il est mis en contact avec une dentelure,

jouant ainsi le rôle d'avertisseur, comme dans certains microtomes Il glis-

sière. Un tour complet de la roue fait agir seize fois le ressort, et monter

L'inclusion la pa-

l'affine n'cst applica-

ble qu'a des pièces

de petites dimcll- !

sious. t

Méthode d'enrobe- L

ment il la cire et i\ *

la paraffine. !

i

Procédé mixte. !

Imprégnation au I

collodion et enrobe- |

ment à la paraffine J

pour les pièces des- '

tinécs h êtrc COl1plCS z

au miLrntome de GllIl-1 I

den. I

1

Microtomes.

Microtome de '

Gudden modifié par*

Forel.

30 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Microtomes trahi-

neau.

le fond du cylindre de la hauteur d'un pas de vis. La hauteur de ce pas

étant de 1 millimètre, on peut faire monter la pièce de 1]16, 112, 1]8, etc.

de millimètre, suivant que la fraction de tour que l'on imprime à la roue

correspond à un, quatre ou huit déclanchements.

La partie supérieure du cylindre, celle qui est enchâssée dans la cuve,

est constituée par un anneau en cuivre à bords plats et lisses ou bien

dans certains modèles, par un anneau de verre, sur lequel doit glisser

le couteau employé pour pratiquer les coupes. Ce couteau est d'un modèle

un peu spécial. Beaucoup plus long que dans les autres microtomes, il est

muni à chaque extrémité d'une poignée qui sert à le manier. Sa lame est

plate inférieurement et légèrement concave sur sa face supérieure. Pour

pratiquer une coupe, on saisit le couteau avec les deux mains, et on le fait

glisser obliquement de gau-.

che à droite et d'avant en

arrière, en appuyant son

extrémité droite, sur une

règle métallique à direction

diagonale, fixée dans le fond

de la cuve. Avec ce micro-

tome on coupe sous l'eau,

mais on peut tout aussi bien

couper sous l'alcool. Si on

ne se sert pas, en général,

de ce dernier procédé, cela

tient à ce que la surface d'é-

vaporation, l'été surtout,

expose l'opérateur a l'intoxi-

cation par les vapeurs de

l'alcool. Pendant qu'on ma-

noeuvre le couteau, les deux

mams sont constamment dans 1 eau; pour protéger les avant-bras, on fixe

dans les angles de la cuve deux supports triangulaires en bois. On aura

soin de couper sous de l'eau distillée ou préalablement bouillie.

Le microtome de Gudden, n'est donc en réalité qu'un gigantesque

microtome de Ranvier, adapté à une cuve métallique. On en fabrique des

modèles de différentes grandeurs. Dans le modèle que nous employons, le

diamètre du cylindre est de 21 centimètres. Ce microtome, nous le repé-

tons, nous paraît être jusqu'ici le meilleur que nous possédions, pour

elfectuer des coupes d'hémisphères entiers. Ce n'est pas que l'on n'ait

imaginé, différents modèles de microtomes il traîneau, permettant de couper

de larges surfaces, mais ils ont tous le grave défaut, de ne pouvoir être

utilisés que pour des pièces de peu d'épaisseur -3 à 4 centimètres au plus

- et par conséquent ne permettent pas d'obtenir des coupes sériées sans

interruption, coupes dont l'importance est capitale, tant au point de vue

de l'anatomie normale que de l'anatomie pathologique. Au contraire, le

Fic. 7. - Microtome de Gudden.

MÉTHODES USITEES DANS L'ETUDE DES CENTRES NERVEUX. 31

microtome à glissière, d'un maniement plus facile, trouve son emploi pour

les coupes sériées du bulbe et de la protubérance, de la moelle épinière, de

la région sous-optique et même de la capsule interne.

coupes en séries. Différents procédés ont été indiqués pour obtenir

des coupes sériées des centres nerveux. Le plus simple, le plus pratique

et le plus communément employé, est celui de Darkschewitch. On prend

du papier à filtre, suffisamment colle pour ne pas être trop poreux autre-

ment il concentrerait trop les solutions colorantes dans lesquelles il sera

plongé avec les coupes, et on y découpe des feuilles plus ou moins

arrondies, dont le diamètre dépasse de un à deux centimètres, celui de la

surface de la pièce que l'on veut couper. Chaque rond de papier est numé-

roté au crayon - nous verrons pourquoi à propos des colorations - et

le nombre de ces ronds, sera proportionnel à l'épaisseur de la pièce placée

dans le microtome. C'est ainsi que pour couper avec le microtome de

Gudden un hémisphère entier dans le sens vertico-transversal, il faut comp-

ter 1800 à 000 numéros. Pour des coupes de petite surface, le papier

closet peut être employé de préférence au papier à filtre, mais il ne peut

servir pour les grandes coupes, car étant très flexible, il se replie sur

lui-même trop facilement.

La série des papiers une fois préparée, on procède de deux manières,

suivant que l'on opère avec le microtome de Gudden ou avec le microtome

à traîneau ordinaire. Dans le premier cas, la coupe nageant dans l'eau, on

la sort à l'aide d'une plaque de verre et on applique le rond de papier sur

la coupe, la face du papier sur laquelle est inscrite le numéro étant appli-

quée sur cette dernière. On tire ensuite le papier horizontalement sur la

lame de verre et la coupe reste adhérente au papier. Si on a affaire à un

cerveau bien imprégné par le collodion et c'est ce qu'il faut toujours

chercher à obtenir - l'emploi de la plaque de verre est inutile, et on saisit

la coupe avec la feuille de papier à filtre, en la déposant sur le côté de

cette feuille qui porte le numéro d'ordre. Lorsqu'on se sert du microtome à

traîneau, comme la coupe ici reste sur le couteau, on applique sur elle la

lame de papier et on tire horizontalement.

Les coupes ainsi obtenues et superposées suivant leur numéro d'ordre,

on les traite ensuite par différents procédés de coloration.

Le nombre de coupes que l'on montera dans une série, variera nécessai-

rement suivant le but que l'on se proposera d'atteindre. Lorsqu'on fait de

l'anatomie normale il faut, dans certaines régions la région sous-

optique entre autres, colorer et monter en moyenne une coupe sur deux.

Lorsqu'on étudie les dégénérescences secondaires, il faut également pro-

portionner le nombre à la région que l'on étudie. D'une manière générale,

il faut rapprocher les numéros, dès que les faisceaux approchent d'une

région où ils changent de direction.

PROCÉDÉ DE CONSERVATION DES COUPES MACROSCOPIQUES PRATIQUÉES

sur des cerveaux durcis dans les BICHROMATES. - Les coupes micros-

copiques sériées, pratiquées au microtome de Gudden, sont colorées et

Méthode des cou-

pes en série.

Procédé de Dark-

schewitch.

Emploi du procédé

de c Darkschewitch

avec le microtome de

Gudden.

Emploi du procédé

de Darkschewitch

avec le microtome il

traîneau.

Nombre des coupes

quo ,1'on colorera et

moulera dans une

série.

32 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Méthodes de colo-

ration.

Coloration des

fibres à myéline.

Méthode de Wei-

crt.

montées par les procédés ordinaires. De même, lorsqu'un hémisphère a

été débité au microtome de Gudden, en coupes macroscopiques sériées

d'un millimètre d'épaisseur, il est avantageux de pouvoir conserver ces

coupes.

Nous employons dans ce but un procédé de conservation par la géla-

tine stérilisée. On prépare la solution suivante :

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 33

les déshydrater pendant une heure dans de l'alcool à 90°. Elles sont ensuite

plongées dans la solution suivante :

34. ANATOMIE DES CENTRES ' NERVEUX.

Déshydratation et

éclaircissement des

coupes.

Le xylol ph6uiyué

de Weigert ne dis-

sout pas le collodion.

Emploi de la créo-

sote, de l'essence de

girolle ou de berga-

mote, pour éclaircir

les coupes non im-

prégnées de collo-

dion.

Montage des cou-

pes dans le baume

de Canada.

Emploi de la mé-

thode de Weigert

pour l'étude des dé-

énéresccncc sceol1-

daires.

3° Éclaircissement des coupes à l'aide du liquide suivant dont nous

devons la formule à Weigert :

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 35

La coloration noir bleuâtre, que prennent à l'état normal les tubes à

myéline, varie d'intensité suivant tel ou tel système de fibres. C'est ainsi

en particulier que dans le cerveau, -les radiations optiques de Gratiolet,

prennent sous son influence une coloration beaucoup moins foncée que le

faisceau longitudinal inférieur, et ces différences d'intensité de coloration

sont d'une très grande importance en anatomie normale, car elles nous

permettent de suivre tel ou tel système de fibres, au milieu d'entrecroi-

sements plus ou moins compliqués.

Pour obtenir une différenciation encore plus parfaite des fibres à myé-

line, Weigert a modifié sa première méthode, et imbibe d'un sel de cuivre

la pièce avant de la couper. S'il s'agit d'une pièce de petit volume

moelle, bulbe, protubérance, - la pièce imbibée de collodion et fixée sur

son support, est placée dans une solution saturée d'acétate neutre de cuivre,

à laquelle on ajoute un volume égal d'eau distillée, puis mise àl'étuve à 40°

pendant une demi-heure. Ce procédé, qui a le désavantage de racornir la pièce,

n'est applicable qu'à de petits fragments de substance nerveuse, et ne peut

être employé pour des coupes d'hémisphère entier. Il n'est du reste pas

nécessaire de traiter la pièce par le cuivre avant de la couper, car on obtient

d'aussi bons résultats - et sans racornir la pièce, en plaçant les coupes

dans la solution cuprique en question, soit une demi-heure à l'étuve à

40°, soit vingt-quatre heures à la température ambiante. Nous ferons, du

reste, remarquer que l'action du cuivre n'est pas nécessaire pour obtenir

une bonne différenciation, à condition que les pièces aient séjourné long-

temps dans le bichromate. Aucune des préparations que nous avons faites

pour l'ouvrage que nous publions ici n'a été traitée par le cuivre.

Méthode de Pal. Cette méthode n'est qu'une variante de la précé-

dente. Les coupes sont placées dans une solution d'hématoxyline, préparée

de la même manière que dans la méthode de Weigert. Si la pièce dont elles

proviennent n'est pas très imprégnée par les bichromates, il sera bon de

placer les coupes pendant quelques heures dans une solution de bichromate

de potasse, avant de les colorer. Elles resteront dans le liquide colorant

vingt-quatre heures, ou deux heures seulement si on fait usage de l'étuve à

40°. Au sortir de l'hématoxyline les coupes sont lavées dans l'eau distillée,

puis placées dans la solution suivante : .

36 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Décoloration des

coupes dans la mé-

thudcdcPaJ.

Avantages respec-

tifs îles méthodes de

et de Pal.

Modifications ap-

portées a la méthode

de Weigert par Vas-

sale.

1 Il est préférable, du reste, d'avoir dans des flacons séparés, des solutions

d'acide oxalique et de sulfure de potassium, à 1 p. z100, et de mélanger par

parties égales, les deux liquides au moment d'en faire usage.

Les coupes séjournent dans ce liquide un très petit nombre de minutes

(1/2 à 3), jusqu'à ce que leur coloration soit devenue bleu grisâtre. Si ce

changement de coloration ne se produit pas, il faut de nouveau, et après

avoir lavé les coupes à l'eau distillée, les placer dans la solution de per-

manganate, les laver de nouveau et les remettre dans la solution décolo-

rante. Parfois on est obligé de répéter plusieurs fois de suite la même

manoeuvre. Lorsque l'état de différenciation est atteint, les coupes sont

lavées longuement il l'eau distillée et traitées, pour être montées, par les

mêmes procédés que dans la méthode de Weigert, - alcool, xylol phéni-

qué.- Les préparations obtenues par la méthode de Pal diffèrent de celles

traitées par la méthode de Weigert, par ce fait que tout ce qui n'est pas

fibre à myéline y est complètement décoloré névroglie, cellules, vais-

seaux, etc., - et que partant on peut colorer ces éléments, soit par le car-

min ammoniacal ou le picro-carmin, le rouge de Magdala, l'éosine et sur-

tout par le carmin acétique ou aluné. Dans la méthode de Weigert ces

différents procédés de coloration ne donnent pas de bons résultats.

L'une et l'autre de ces méthodes devront toujours être employées en

anatomie normale. La méthode de Pal l'emporte sur celle de Weigert pour

la coloration des très fines fibres à myéline, mais nous paraît être un peu

inférieure à cette dernière pour différencier les faisceaux les uns des autres.

Avec la méthode de Weigert on obtient dans les faisceaux de l'encéphale,

une gamme de colorations allant, . suivant les faisceaux, du bleu noir

intense au brun noirâtre, plus variée, du moins d'après notre expérience

personnelle, qu'avec la méthode de Pal.

En anatomie pathologique les deux méthodes doivent être généralement

employées, en particulier pour tout ce qui concerne les lésions de la sub-

stance blanche, dégénérescences secondaires, scléroses systématisées ou dif-

fuses, scléroses en plaques, etc. ,

Modification de la méthode de Weigert d'après Vassale. Ce procédé,

qui a pour but de simplifier la méthode de Weigert et de la rendre d'une

exécution plus rapide, consiste à mettre les coupes pendant trois à quatre

minutes dans une solution très chaude d'hématoxyline à I p. 100. Elles

sont ensuite lavées à l'eau distillée, puis plongées pendant trois à quatre

minutes dans une solution saturée d'acétate neutre de cuivre. Sorties de

la solution cuprique, elles sont lavées de nouveau et décolorées dans la

solution de Weigert (ferri-cyanure et borax).

B. COLORATION DES CELLULES NERVEUSES ET DE LEURS PROLONGEMENTS.

COLORATION DE LA NÉVROGLIE, DU TISSU CONJONCTIF ET DES VAISSEAUX.

Carmin, picro-cal'minale d'ammoniaque, hématoxyline. Couleurs d'aniline.

Imprégnations métalliques.

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 37

a. Carmin. Depuis que Gerlach a introduit le carmin dans la tech-

nique, bien des formules ont été indiquées. Nous employons le plus habi-

1 ucllemcnt la formule de Ranvier. Un gramme de carmin pulvérisé, est broyé

dans un mortier de porcelaine avec quelques gouttes d'eau, auxquelles on

ajoute un gramme d'ammoniaque. Lorsque le carmin est dissous, on ajoute

100 centimètres cubes d'eau distillée, puis on chauffe la solution au bain-

marie pour enlever l'excès d'ammoniaque.

Les coupes sont placées dans un cristallisoir contenant de l'eau distillée,

il laquelle on a ajouté de la solution précédente jusqu'à coloration fleur de

pêcher; elles y restent vingt-quatre heures. Ce procédé dit de coloration

lente est celui qui donne les meilleurs résultats. Avec cette méthode - colo-

ration lente dans une solution faible,-les cellules et leurs prolongements,

le cylindre-axe des tubes nerveux, les septa conjonctifs, les tuniques des

vaisseaux, les noyaux apparaissent colorés en rouge plus ou moins vif, et

la charpente névroglique en rose pâle. Les gaines de myéline doivent res-

ter blanches ou légèrement jaunes (bichromate). On peut rendre la colo-

ration au carmin plus rapide, en plaçant sous le couvercle du récipient

une goutte d'acide acétique, ou bien encore en chauffant au bain-marie.

Les coupes, une fois colorées, seront lavées à l'eau distillée, déshy-

dratées par l'alcool ordinaire et l'alcool absolu, et éclaircies dans de l'essence

de girolle -- si la pièce dont elles proviennent n'a pas été imprégnée au col-

lodion. Il est à remarquer que les colorations au carmin donnent de

plus beaux résultats, si la pièce n'a pas été soumise à l'action de l'alcool.

Aussi, quand on veut avoir de belles colorations carminées des cellules et de

leurs prolongements, est-il préférable, de couper la pièce sous l'eau, après

l'avoir lavée pendant un certain temps pour la débarrasser de l'excès de

bichromate et sans la déshydrater. Au lieu de carmin, on peut employer le

picro-carmin de Ranvier à 1 p. 400. Conservées à l'abri de la lumière, les

coupes coloriées au carmin se maintiennent indéfiniment.

Si on désire obtenir une coloration intense des noyaux, on emploie le

carmin boraté, aluné ou lithiné.

Carmin-borax (Greenacher) :

38 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Carmin aluné de

Croenacher.

Carmin lithiné de

Orth.

Coloration de la né-

vroglie.

Coloration dcia nc-

croglic lnar le car-

min.

Coloration en

masse île Fond.

1° Séjour dans un cristallisoir contenant la solution suivante :

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 39

veuse, durcis dans les bichromates, sont lavés plusieurs jours dans de l'eau

distillée renouvelée chaque jour. Lorsque l'eau qui les contient ne se colore

plus par les sels de chrome, on place chacun de ces fragments pendant trois

à quatre semaines dans de petits flacons bien bouchés, et contenant du

carmin ou du picro-carmin à 1 p. 100. Au boutde ce temps on déshydrate les

pièces par l'alcool et on les inclut soit dans la paraffine, soit dans le collo-

dion, mais de préférence dans la première de ces substances. Les coupes

pratiquées au microtome, sont ensuite déshydratées et éclaircies par les

procédés ordinaires, puis montées dans le baume de Canada. Par ce procédé,

on obtient des préparations dans lesquelles les fibrilles de la névroglie

apparaissent très nettement et très intensivement colorées, ainsi que les

cellules nerveuses et les cylindre-axes..

En anatomie pathologique, il est souvent utile de pouvoir différencier

nettement, dans le tissu de soutènement des centres nerveux, le tissu con-

jonctif proprement dit de la névroglie. Sur les dissociations pratiquées à

l'état frais, la différence est facile à établir par les caractères morpholo-

giques, d'une part, par l'action de l'acide acétique qui gonfle et dissout le

tissu conjonctif sans altérer la névroglie, d'autre part. Sur les pièces dur-

cies par les bichromates et colorées par la méthode de Forel, on distingue

en général très facilement à l'examen histologique, après action du carmin

ou picro-carmin, les fibrilles de la névroglie d'avec les fibres du tissu con-

jonctif. Dans certains cas cependant il est nécessaire, pour établir nette-

ment les différences, d'avoir recours au procédé de Mal-assez et Chaslin.

Dans ce procédé, les coupes sont placées avant toute espèce de coloration,

dans une solution de potasse à0 p. 100 où elles séjournent un temps variant

de dix à quinze minutes. Elles sont ensuite soigneusement lavées à l'eau

distillée, colorées à l'aide du carmin ou du picro-carmin, et soumises à l'ac-

tion de l'acide acétique concentré. Lavées de nouveau très complètement,

«lies sont montées directement dans la glycérine ou bien dans le baume de

Canada, après déshydratation et éclaircissement. Au microscope, tout ce qui

appartient au tissu conjonctif apparaît gonflé et décoloré, tandis que les

fibrilles névrogliques n'ont subi aucune espèce de modification. Le procédé

de Malassez et Chaslin a été employé par Chaslin dans ses études sur la

sclérose cérébrale (1889), par Letulle et l'un de nous, puis par Achard dans

des recherches sur les scléroses de la moelle épinière (1890).

Hématoxyline. Une des méthodes qui permet le mieux d'apprécier

l'état des tissus annexés au parenchyme nerveux, (méninges, tissu con-

jonctif, névroglie, vaisseaux), et qui rend de grands services en anatomie

pathologique, c'est l'emploi de l'hématoxyline alunée comme colorant

cytologique.

Les tissus nerveux étant durcis dans les bichromates, les composés

colorants à base de carmin ont assez peu d'affinité pour les noyaux qui se

colorent au contraire très bien par l'hématoxyline. On peut ainsi déceler

les infiltrations embryonnaires méningées ou périvasculaires et la dispo-

sition de tous les éléments nucléés.

Emploi en anato-

mie pathologique <le

la méthode de colo-

ration en masse de

Forel.

Procédé de Malas-

sez et Chaslin.

Hématoxyline alu-

Son omploi pour

la coloration dos

noyaux.

40 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX..

Double coloration

pat'1'hmatoxytmcct

1 éosine.

Double coloration

par le carmin et l'hé-

matoxyline.

La solution colorante qui nous paraît la plus favorable pour ce genre

d'études est l'hématoxyline à l'alun, composée à peu près selon la formule

indiquée par Boehmer.

On prépare séparément les deux solutions mères suivantes :

1 rc solution :

METHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 41

dans la crainte de modifier trop profondément la teinte carminée primitive.

Les coupes qui auront été préalablement traitées par le picro-carmin dilué

seront lavées avec beaucoup de ménagement avant l'imprégnation héma-

toxylique, pour respecter l'acide picrique qui s'est fixé sur la myéline. On

pourra ainsi obtenir une triple coloration.

Les coupes colorées par l'hématoxyline alunée ou par l'éosine se con-

servent mal dans la glycérine même neutre; montées dans le baume, après

déshydratation et éclaircissement dans le xylol phénique ou l'essence de

girofle, elles possèdent au contraire une grande fixité.

b. Couleurs d'aniline. -Méthode de Jelgersma. - Cette méthode, basée

sur l'emploi du « bl2ce-black ». fournit des préparations qui se conservent

très longtemps. L'aniline blzce-black, ne colore presque pas la névroglie et

le tissu conjonctif et imprègne particulièrement les cellules, leur noyau et

leur nucléole, ainsi que le cylindre-axe. Cette méthode a été recommandée

par quelques auteurs, pour l'étude des cellules pyramidales de l'écorce,

et pour celle des cellules de Purkinje du cervelet. En anatomie patholo-

gique c'est aussi une bonne méthode pour l'étude des altérations cellu-

laires. L'aniline « blue-black » s'emploie en solutions aqueuses; on se sert

de préférence de solutions- faibles, au 11/2000° par exemple. Les coupes

séjournent douze heures dans la solution puis sont traitées comme des

coupes colorées au carmin.

Schmaus a modifié la méthode de Jelgersma. Il emploie une solution

alcoolique de blcce-blach à 1/4 p. 100, et y ajoute une certaine quantité

d'acide picrique. Les coupes sont placées dans cette solution après lavage

préalable à l'eau distillée, et y séjournent une heure. Elles sont de nou-

veau lavées à l'eau distillée, puis déshydratées, etc. Avec le procédé de

Schmaus on peut colorer des coupes traitées par la méthode de Weigert.

Nigrosinc. Cette méthode employée par Luys et par Gaule, fournit

les mêmes résultats que la méthode au blzce-blach, dont e ,l ? tNEllrè ? e,

par la nature de la coloration qui est noire au lieu d' êtr(hÍ%\l fonéé ? Iërcie

recommande la formule suivante :

12 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Méthode d'P;hrlich

an bleu de méthylène

employée sur les ani-

maux rivant ?

Procédé de Dogicl

ct Riesc.

Procédé de Ret-

zius our l'emploi du

bleu de méthylène

' : hczics Invertébrés.

Imprégnations mé-

talliyncs.

Acide osminuc.

à 70 p. 100 pendant deux jours, puis dans l'alcool absolu pendant cinq jours.

Les coupes une fois pratiquées sont plongées dans une solution saturée de

fuchsine, chaque coupe étant colorée à part dans un verre de montre. On

chauffe ensuite jusqu'à dégagement de vapeurs. On peut colorer à la tenir

pérature ordinaire, en laissant les coupes 24 heures dans la fuchsine. La

coupe est ensuite placée pendant une ou deux minutes dans de l'alcool

absolu, puis déposée sur une lame porte-objet et arrosée d'essence de

girolle, jusqu'à ce qu'elle ne rende plus de matière colorante, ce qui s'obtient

en égouttant la coupe, et en renouvelant au sur et à mesure l'essence de

girolle. On la baigne ensuite dans le xylol et on la monte dans le baume

de Canada. Avec cette méthode, on obtient une bonne coloration des cel-

lules nerveuses et de leurs noyaux, ainsi que des cellules de la névroglie et

des vaisseaux. Les prolongements cellulaires sont colorés moins fortement

que les cellules. La myéline reste incolore. Cette méthode est en outre

excellente pour l'étude du protoplasma cellulaire.

Méthode d'Ehrlich au bleu de méthylène. Dans cette méthode, les

nerfs sont colorés sur l'animal vivant, en injectant le bleu de méthylène

dans le système vasculaire. Chez la grenouille, il suffit, pour obtenir la

coloration cherchée, d'injecter la solution colorante dans le sac lympha-

tique dorsal. La méthode d'Ehrlich donne de précieux résultats, surtout

pour l'étude du système nerveux périphérique. Dogiel et Riese l'emploient

de la manière suivante : On injecte dans une veine de l'animal vivant une

grande quantité de la solution suivante : Bleu de méthylène, ! t grammes ;

Chlorure de sodium, 0 ? 6; Eau distillée, 100 grammes. Le plus souvent

l'animal succombe après l'injection; dans le cas contraire, on le sacrifie

aussitôt. L'animal est rapidement ouvert et on expose à l'air les organes

que l'on veut examiner, jusqu'à ce qu'une teinte bleuâtre se produise. On

fixe la coloration qui est instable avec une solution aqueuse concentrée de

picrate d'ammoniaque faite à froid. On coupe avec le microtome à congéla-

tion. Certaines parties telles que la vessie, le péritoine, la langue, peuvent

être examinées dans un mélange à parties égales de glycérine et d'eau,

auquel on ajoute une trace de picrate d'ammoniaque.

Retzius, appliquant cette méthode à l'étude des terminaisons nerveuses

chez les Invertébrés, injecte dans le corps de ces derniers, une assez grande

quantité d'une solution à 0,2 p. 100 de méthylène, et au bout de quelques

minutes met à nu le système nerveux en enlevant les enveloppes. Il opère

sur un assez grand nombre d'animaux à la fois, et les place dans un cristal-

lisoir permettant l'entrée de l'air, et en évitant la dessication. Il les y laisse

un nombre d'heures variable. Au bout d'une heure, il commence à exa-

miner quelques ganglions et arrive, par tâtonnements, à reconnaître au

bout de combien de temps la coloration est la plus nette.

cr. Méthodes d'imprégnations métalliques. (Centres nerveux et nerfs

périphériques). Acide osmique, Chlorure d'or, Nitrate d'argent, Sublimé.

'1 Acide osmique. - Introduit dans la technique histologique par Max

Schullze, qui lui reconnut la propriété de colorer en noir les graisses et la

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 43

myéline, l'acide osmique a été employé surtout par Ranvier. L'acide

osmique peut être usité comme agent fixateur, comme agent durcissant

et colorant tout à la fois, ou seulement comme agent colorant. Nous

renvoyons au Traité cl'Histologie de Ranvier, pour tout ce qui concerne

l'emploi de l'acide osmique comme agent fixateur des éléments nerveux

à l'état normal. A l'état pathologique, l'acide osmique en solution, est

employé avec avantage comme fixateur, dans les dissociations à l'état

frais, ainsi que pour étudier les cellules nerveuses. On expose la prépara-

tion pendant quelque temps, au contact des vapeurs d'une solution d'acide

osmique à 1 p. J 00, en chauffant le flacon au bain-marie.

Comme agent durcissant et colorant tout à la fois, l'acide osmique sert

à étudier, à l'aide de coupes, des fragments du système nerveux central ou

périphérique.

Méthode d'Exner. - Les pièces provenant de la moelle ou du cerveau,

doivent être prises immédiatement après la mort, et coupées en morceaux

ayant au maximum 1 cent. d'épaisseur. On les met dans une solution

d'acide osmique à 1 p. 100, suffisamment abondante pour que son volume

soit douze ou quinze fois plus considérable que celui des fragments. On

change le liquide dès qu'il prend une coloration noire. Au bout de cinq ou

six jours, on lave les fragments à l'eau distillée, et on les coupe directement,

après les avoir collés sur un morceau de bois ou de liège, ou après les avoir

imprégnés par le collodion ou la paraffine. Les coupes sont lavées à l'eau

distillée, puis montées directement dans la glycérine ou dans le baume de

Canada, après déshydratation et éclaircissement. Les préparations ne se

conservent pas.

Bellonci a modifié de la manière suivante la méthode d'Ëxner : la pièce,

qui doit être également de petit volume, est durcie pendant 14 à 20 heures

dans une solution d'acide osmique à 1 p. 100. On pratique les coupes à la

main, à l'aide d'un rasoir imbibé d'alcool. Les coupes étant lavées dans de

l'eau distillée, puis plongées pendant 3 heures dans de l'alcool à 80°, sont

traitées de nouveau par l'eau distillée, puis placées sur la lame porte-objet.

On recouvre d'une lamelle sous laquelle on instille quelques gouttes d'am-

moniaque. Par ce procédé, on obtient une coupe extrêmement transpa-

rente et dans laquelle les libres à myéline, d'un noir intense, se détachent

avec une grande netteté.

L'étude des troncs nerveux périphériques, à l'aide de coupes pratiquées

sur les nerfs durcis dans l'acide osmique donne d'excellents résultats. On

procède de la manière suivante : A l'aide d'un scalpel très tranchant, ou

de préférence à l'aide d'un rasoir bien affilé, on sectionne, dans les troncs

nerveux que l'on veut examiner, des fragments de z1 cent. de longueur, com-

prenant toute l'épaisseur du nerf et bien affrontés sur chacune de leurs

faces. Ces fragments sont plongés et maintenus suspendus, dans une solu-

tion d'acide osmique à 1 p. 100 dans laquelle ils séjournent, suivant leur

volume, de 24 à 48 heures. La solution d'acide osmique est maintenue à

l'abri de la lumière. Au sortir de la solution, ces fragments sont inclus

Méthode d'Exner.

Procédé de Bellonci.

Examen des nerfs

périphériques à l'aide

de l'acide osmiquc,

employé il la fois

comme durcissant et

comme colorant.

44 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. ,

Inclusion à la pa-

raftine des tronçons

de nerfs durcis et

colorés par l'acide

osmique.

Autres procédés

pour couper lcs tron-

çons do nerfs traités

par l'acide osmique.

Importance de'

cette mit'iode en

anatomie pathologi.

que.

Étude des nerfs

périphériques par le

procédé de la disso-

ciation après colora-

tion a l'acide osmi-

que.

Méthode de Ranvier

dans la paraffine par la méthode ordinaire, puis coupés au microtome et à

sec. Les coupes sont placées sur une lame porte-objet, imbibées de xylol,

montées dans le baume de Canada et recouvertes d'une lamelle.

Ce procédé est un peu long et méticuleux. Nous nous servons d'habi-

tude de l'un ou de l'autre des procédés suivants : 1° Au sortir de l'acide

osmique, les tronçons de nerf sont montés dans du sureau et coupés avec

le microtome à main de Ranvier; 2° Après action de l'acide osmique, les

tronçons sont inclus dans le collodion par les mêmes procédés que pour les

centres nerveux. Dans les deux cas, les coupes, avant d'être montées dans

le baume de Canada, sont traitées comme les coupes du système nerveux

central. Dans les deux cas, enfin, au sortir de l'acide osmique et avant

d'être préparés pour être coupés, les fragments de nerf devront être lavés

pendant plusieurs heures dans l'eau distillée, pour éviter que les prépa-

rations ne noircissent par la suite.

Le tronçon de nerf étant coupé perpendiculairement à sa longueur, on

obtient ainsi de très belles images, où toutes les libres à myéline apparais-

sent sous forme de petits cercles fortement colorés en noir, tandis que le

reste de la coupe, tissu conjonctif, vaisseaux, a pris une coloration gri-

sâtre. En anatomie pathologique, cette méthode est très précieuse, car

elle permet d'étudier des nerfs cinq ou six jours après l'autopsie.

L'acide osmique est enfin journellement employé pour l'étude des nerfs

périphériques en solution à 1 p. 100 (Ranvier) comme agent à la fois

fixateur et colorant. On procède de la manière suivante sur le nerf frais :

Après avoir fendu la gaine lamelleuse, et dissocié le nerf avec des aiguilles

dans une solution d'acide osmique à 1 p. 100, où il séjourne quelques

heures, on le colore ensuite au picro-carmin et on monte la préparation

dans la glycérine. Pour éviter le ratatinement du nerf, il est bon de fixer

chaque extrémité sur une planchette de liège. L'étude des nerfs par la

méthode précédente (dissociation, acide osmique, etc.), rend d'inappré-

ciables services en anatomie pathologique, mais elle n'est guère applicable

aux gros troncs nerveux de l'homme, dont la dissociation est des plus déli-

cates et difficiles. Elle est surtout utilisable pour les troncs nerveux de

petit calibre nerfs musculaires, rameaux cutanés. - Les gros troncs

doiventde préférence être examinés il l'aide de coupes transversales, après

durcissement dans l'acide osmique.

Voici la méthode que nous employons dans nos recherches sur les

névrites périphériques : On prend, aussitôt que possible après la mort, les

nerfs cutanés et musculaires dans les régions où on veut les étudier. Il est

préférable, au point de vue de la facilité de la dissociation, de ne pas

prendre de nerfs d'un diamètre supérieur à celui d'une aiguille à tricoter

d'une moyenne grosseur. La dissociation, pratiquée dans l'eau distillée et

non dans la solution d'acide osmique, - dont les vapeurs sont trop irri-

tantes, - est faite grossièrement, mais suffisamment pour que l'acide

osmique puisse pénétrer dans toute l'épaisseur du nerf. Le tronc nerveux

est placé ensuite pendant vingt-quatre heures, dans une solution d'acide

MÉTHODES USITÉES DANS L'ETUDE DES CENTRES NERVEUX. 4 : ;

osmique à 1/200, contenue dans un flacon bien bouché. Au bout de ce

temps, le nerf qui a pris une coloration noire d'autant plus prononcée qu'il

est moins altéré, est lavé à plusieurs reprises dans de l'eau distillée, jusqu'à

ce qu'il soit complètement débarrassé de l'acide osmique, ce qui se recon-

naît au fait qu'il a perdu toute trace d'odeur de cet acide. Il est alors sou-

mis à une nouvelle dissociation un peu plus complète, puis placé pendant

vingt-quatre heures dans du picro-carmin à 1 p. 100. Au bout de ce temps,

il est plongé dans de la glycérine picro-carminée et dissocié complètement,

faisceau par faisceau, sur la lame porte-objet, dans quelques gouttes de

ce liquide. On recouvre à l'aide d'une lamelle que l'on borde avec du

baume, si on désire garder la préparation. Les nerfs traités par cette

méthode, peuvent être conservés pendant une quinzaine de jours dans de la

glycérine picro-carminée et fournir encore, au bout de ce temps, de très

bonnespréparations, avantage qui n'estpas ànégliger, lorsque l'on doit exa-

miner un grand nombre de nerfs. La même méthode est applicable à

l'étude des racines spinales et de la plupart des nerfs crâniens. Les prépa-

rations ainsi obtenues, se conservent très bien pendant plusieurs années

(dix ans et mème davantage), si on les tient dans l'obscurité.

L'acide osmique, mélangé avec d'autres réactifs, a été employé comme

agent durcissant et colorant. Nous ne citerons, parmi ces méthodes, que

celle de Marchi et Alghieri, employée surtout pour l'étude des dégénéres-

cences secondaires de cause expérimentale. Cette méthode donne de bons

résultats dans les dégénérescences secondaires de date récente (trois semaines

dans les cas expérimentaux), à une époque par conséquent où les tubes

nerveux dégénérés, contiennent encore une assez grande quantité de myé-

line, réduite en boules et en gouttelettes. Dans les dégénérescences de date

un peu ancienne, l'emploi de cette méthode n'est pas indiqué. Dans la mé-

thode de Marchi et Alghieri, la pièce à examiner est réduite en très petits

fragments triangulaires ou cubiques, qui sont plongés dans la solution

suivante dite de Marchi : .'

40 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Méthode d'Upson.

Elles y séjournent cinq à six heures, puis sont lavées de nouveau et

très complètement à l'eau distillée. On les sort de l'eau à l'aide d'un mor-

ceau de papier-filtre - en ayant soin de ne pas les mettre en contact avec

un instrument d'acier, puis on les plonge dans le mélange suivant, récem-

ment préparé :

MÉTHODES USITÉES DANS L'ETUDE DES CENTRES NERVEUX. 47

à 10 p. 100, et lavées de nouveau à l'eau distillée. Chacune d'elles est placée,

une à une dans le liquide de réduction suivant :

48 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Procédé lent de

Golgi.

La méthode de Golgi au nitrate d'argent varie, suivant que l'on veut

examiner des pièces provenant de sujets adultes ou provenant au contraire

d'embryons ou de nouveau-nés. De là, trois procédés, l'un lent, l'autre

rapide et le troisième mixte.

Procédé lent de Golgi (d'après Stohr et Mercier). On fait durcir des

morceaux d'écorce cérébrale, de cervelet et de moelle épinière ayant 2 à

3 centimètres de côté, dans une grande quantité de liquide de Iüller de

200 à â00 centimètres cubes. - Après un séjour de plusieurs semaines

(8 à 6), pendant lesquelles on renouvellera souvent le liquide, on sort les

pièces et on les soumet à l'action des solutions suivantes :

Solution : 1 : .

MÉTHODES USITEES DANS L'ÉTUDE DES' CENTRES NERVEUX. 40

mîtes. - Go On les transporte ensuite dans le bain d'alcool absolu. -n° Puis

on les immerge pendant deux à cinq minutes dans de la créosote pure,

(environ 3 centimètres cubes) puis pendant cinq à dix minutes dans 5 cen-

timètres cubes de térébenthine. 9° On les place sur le porte-objet et on les

recouvre d'une goutte de résine Dammar. Pas de lamelle couvre-objet. On

les examine à un grossissement moyen (80 d.).

On conserve les coupes à l'abri de la lumière et dans un endroit sec.

Lorsqu'elles sont sèches, on les examine à un grossissement plus fort (250-

300 d.) .

Procédé mixte de Golgi. - Les pièces restent quatre ou cinq jours dans

le liquide de mailler, puis sont plongées dans le mélange suivant :

Solution d'acide osmique à 1 p. 100...

Solution de Bichromate de potasse à 8 p. t0(i

On les y laisse vingt-quatre à trente heure ? {{lJ ? fit ? (oir séchées

avec du papier buvard ou les avoir lavées à l'eau distillée, on les place pen-

dant vingt-quatre ou quarante-huit heures, dans une solution de nitrate

d'argent à 0,75 p. 100. On traite ensuite les coupes comme dans la méthode

lente. -

Procédé rapide de Golgi. - Ce procédé, qui a donné de si remarquables

résultats, a été employé surtout par Ramon y Cajal,. 1W llilccr et van Gehuch-

ten. Il ne s'applique qu'à des pièces provenant d'embryons ou de sujets

nouveau-nés, recueillies immédiatement après la mort. On procède de la

manière suivante : on enlève avec soin le système nerveux central en entier,

moelle et cerveau, la dure-mère comprise. On étend les pièces sur une

planchette, puis on ouvre la dure-mère dans toute sa longueur. Le tissu

nerveux étant mis à nu, on sectionne, à l'aide d'un rasoir très tranchant,

tics fragments de substance nerveuse de 3 à il millimètres d'épaisseur que

l'on place, en les maintenant à l'abri delà lumière, dans le liquide suivant,

ou mélange osmio-bichromique de Golgi.

50 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

nouIlle et triple

imprégnation de Ra-

mon y Cajal.

Méthode de Golgi

au sublimé.

solution (van Gehuchtcn). Cette addition d'un peu d'acide, favorise beau-

coup la réduction (Cajal). Comme pour le mélange osmio-bichromique, on

emploiera ici une grande quantité de la solution d'argent. Les pièces

restent au moins deux jours dans le bain d'argent, et en tout cas pas plus

de quatre à cinq jours. Les coupes seront ensuite pratiquées en fixant le

fragment, soit dans du sureau (Cajal), soit dans le collodion, après séjour

pendant un quart d'heure dans l'alcool absolu et pendant le même temps

dans une solution faible de collodion. Les coupes pratiquées subissent

d'abord un examen préalable au microscope, afin de voir si l'imprégnation

est bien réussie, puis sont placées dans de l'alcool absolu. Dans cette mé-

thode, comme du reste dans toutes celles de Golgi, il ne faut pas chercher

à obtenir des coupes minces, mais des coupes variant entre 0,05 et 0,1

millim. (von Lenhossek). On les déshydrate rapidement dans l'alcool, on

les éclaircit avec de l'essence de girofle et du xylol, et on les monte dans la

résine Dammar dissoute dans le xylol. Il est nécessaire de faire sécher ra-

pidement la résine à l'étuve, car on ne met pas de couvre-objet, pas plus

dans le procédé rapide que dans les autres.

Pour obtenir de bonnes réductions par l'argent, R. y Cajal emploie la

méthode de la double et même de la triple imprégnation et van (telmchten

a employé ce procédé pour les cellules nerveuses du sympathique. Après

avoir fait une première imprégnation, comme dans le procédé rapide ordi-

naire que nous venons de décrire, les pièces sont lavées rapidement dans

l'eau distillée, puis placées de nouveau et pendant trois jours dans le mé-

lange osmio-biclzzromique. Sorties de ce liquide et lavées encore à l'eau

distillée on les met pendant deux jours dans le bain d'argent. Pour obtenir

une triple imprégnation, on recommence la même série de manipulations.

Méthode de Golgi au sublimé (d'après Mercier). Les pièces à traiter

ne doivent pas avoir plus de 0,S à 1,3 centimètres de côté. Elles plongent,

jusqu'à durcissement obtenu, dans une solution de bichromate de potasse

à 2 p. 100, ou dans le liquide de Millier.

a) Renouveler fréquemment la solution durcissante Employer de

grandes quantités. A la fin du durcissement, le titre de la solution peut

être porté à 2,5 p. 100, à 3 ou 4 p. 100.

Les pièces y séjournent, les plus grosses de 2, 3 à 4 mois, les plus

petites de 20 à 30 jours.

b) Elles passent ensuite directement, dans une solution à 0,50 p. 100

de sublimé corrosif dans de l'eau distillée.

On peut également essayer des solutions de sublimé à 0,25 p. 100 et de

1 p. 100.

La réaction qui s'opère dans le liquide mercurique esl plus lente que

dans la solution d'argent. La solution de sublimé doit être changée tous

les jours et jusqu'à ce qu'elle ne se colore plus en jaune.

c) Après 4 à 5 jours de ce traitement, on peut essayer de faire des coupes

des plus petites pièces qui sont alors suffisamment imprégnées. Mais il faut

attendre 8 à 10 jours avant de couper les gros morceaux. L'imprégnation

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 51

se fait tantôt un peu plus vite, tantôt plus lentement, suivant la nature

de la pièce; en général on peut dire qu'elle se fait d'autant mieux, que

les pièces y sont soumises plus longtemps. A la fin de la réaction, les

pièces présentent à peu près l'aspect d'un tissu cérébral frais mais lavé

à l'eau. Au point de vue de leur conservation, elles peuvent rester indé-

finiment dans la solution de sublimé.

d) Coupes. Les coupes doivent être soigneusement lavées dans de

l'eau distillée, quand il s'agit de les conserver. - Pour l'étude extempo-

ranée et sans idée de conservation, on recouvre la coupe d'un peu de gly-

cérine.

e) Bain d'alcool absolu, - créosote ou térébenthine comme agent éclair-

cissant, montage dans la résine Dammar sans couvre-objet.

Les cellules et leurs prolongements sont teints en noir, comme dans la

méthode au sel d'argent. Cette dernière donne des résultats plus précis,

aussi l'emploi du sublimé est-il aujourd'hui peu usité.

Les méthodes de Golgi ont rendu des services considérables en histo-

logie nerveuse. C'est grâce à elles et à la méthode d'Ehrlich, que nous

sommes arrivés à connaître exactement les prolongements protoplasmi-

ques et cylindre- axiles des cellules nerveuses, ainsi que leurs modes de

terminaison. Les méthodes de Golgi présentent cependant les inconvé-

nients suivants bien résumés par Mercier.

Sur une coupe traitée par ces méthodes, on constate qu'un petit nom-

bre seulement des cellules nerveuses sont convenablement imprégnées, et

que le nombre des cellules névrogliques imprégnées l'emporte sur celui

des cellules nerveuses. Il existe dans les coupes de nombreux précipités

qui obscurcissent les préparations et compliquent l'examen. Les cellules et

leurs prolongements se ratatinent sous l'action du précipité du chromate

d'argent. Les dépôts métalliques ne possédant pas l'élasticité des élé-

ments organiques qu'ils recouvrent, ne peuvent s'adapter au mouvement

de retrait que ceux-ci subissent pendant le durcissement, et il en résulte

des brisures, des tassements en zig-zag. Aussi les prolongements des cel-

lules ganglionnaires, colorées par la méthode de Golgi, ne sont-ils pas

droits comme après l'emploi d'autres méthodes, mais forment une ligne

brisée. Enfin, et c'est là un gros inconvénient, les chromates d'argent se

résorbent facilement, leur coloration s'altère, et partant les coupes ne sont

utilisables que pendant un temps limité.

En résumé, ainsi que nous avons été à même de le constater plus d'une

fois, ces méthodes ne fournissent pas comme d'autres, ce qu'on est convenu

d'appeler de « belles préparations » et sont, jusqu'à un certain point, assez

capricieuses. Il n'en est pas moins vrai que ce sont les seules qui jusqu'ici,

soient applicables à l'étude de la structure fine du système nerveux central,

et les découvertes faites à l'aide de ces méthodes, ont produit une véritable

révolution.

Pour parer aux inconvénients de ces méthodes, différentes modifications

ont été proposées.

Importance des mé-

thodes de Golgi.

Inconvénients de

ces méthodes.

52 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Modification des

méthodes de Golgi.

Méthode de Flechsig.

Méthode de Ziehc

Méthode de blechsig. Cette méthode a pour Dut de combiner la mé-

thode de Golgi au sublimé, avec un procédé permettant de colorer la myé-

line. Les pièces sont d'abord traitées par le sublimé comme dans la méthode

de Golgi, mais les coupes sont ensuite plongées dans un bain d'alcool à

90°, puis dans le liquide colorant suivant :

MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. : i3

étendue de quatre parties d'eau. Le séjour des coupes dans la solution de

Lugol varie suivant leur épaisseur. On les lave ensuite avec soin dans

l'alcool absolu, on les éclaircit à l'essence de girofle et on les monte dans le

baume de Canada. Eviter dans les différentes manipulations, de saisir les

coupes avec un instrument métallique.

Avec la méthode de Ziehen, les fibres à myéline et sans myéline, les

cellules nerveuses avec leurs prolongements cylindre-axiles et protoplas-

miques, sont colorées en bleu-gris. Les noyaux et les nucléoles des cellules

nerveuses sont également colorés et différenciés. Cette méthode n'est pas

absolument constante.

Méthode de Greppin. - Cette, méthode s'applique aux coupes déjà

colorées par la méthode de Golgi au nitrate d'argent. Les coupes ainsi

traitées, sont placées dans une solution d'acide bromhydrique à 2 p. 100

jusqu'à ce qu'elles aient pris une coloration bleuâtre, puis lavées il l'eau

distillée et à l'alcool. On les place ensuite dans une cupule contenant de

l'essence de girofle, et on expose le tout, pendant quelques minutes, il la

lumière solaire, aussi intense que possible. Après déshydratation et éclair-

cissement, on monte la préparation dans le baume de Canada, en recouvrant

d'un couvre-objet. Pour obtenir une double coloration, on prend les coupes

au sortir de l'essence de girolle, on les place pendant six à douze heures dans

une solution d'acide chromique val/2 p. 100, et on les colore à l'hématoxy-

line selon les méthodes de Weigert ou de Pal. R. y Cajal reproche au pro-

cédé de Greppin de ne pas respecter les fines ramifications nerveuses.

7. EXA3/EN microscopique des coupes. - L'étude des coupes microscopiques

sériées doit être pratiquée, comme on le sait, à l'aide d'un faible grossis-

sement. On peut se servir pour cette étude de la loupe à dissection de

Nachet ou du microscope. Comme on doit en général - surtout lorsqu'il

s'agit du cerveau - étudier des coupes présentant une large surface, il

faut avoir à sa disposition un instrument qui donnant un grand champ de

vision, soit muni en outre d'une platine suffisamment large, pour que

l'on puisse examiner dans toute son étendue, une coupe entière d'hémi-

sphère.

Le microscope que M. Nachet a construit d'après nos indications, rem-

plit complètement ces conditions. Cet instrument (fig. 8) est muni d'une

platine de grande dimension, en verre, placée sur un cadre (G) pouvant, au

moyen d'une crémaillère, se déplacer d'avant en arrière d'une distance de

8 centimètres. Le support du corps (D) portant la partie optique, peut

pivoter sur un axe situé dans la colonne C, au moyen d'une vis tangente

V et donner une amplitude de marche de 14 centimètres. On peut donc

examiner méthodiquement toutes les parties de la préparation et sans tou-

cher à cette dernière, à l'aide d'un déplacement longitudinal de la platine

et du déplacement transversal du tube du microscope. L'éclairage est

obtenu à l'aide d'un miroir plan pour les grandes préparations, et d'un

miroir concave pour les petites. Dans ce cas, la platine de verre est rem-

Méthode de Greppin.

Examen mic-0sco

pique des coupes.

54 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

placée par une plaque d'ébonite, avec ouverture centrale et diaphragme

iris.

Ce microscope est muni d'oculaires et d'objectifs à grand angle [d'ou-

verture, permettant l'examen de grandes surfaces. C'est ainsi qu'avec l'ob-

jectif n° 1, donnant un grossissement de cinq diamètres, on embrasse une

surface de 50 millimètres. Avec l'objectif n° 2 et un grossissement de douze

diamètres, la surface embrassée est de 18 millimètres. Avec cet instru-

ment on peut examiner aussi les préparations avec de forts grossissements,

sans avoir besoin de les recouvrir avec des lamelles minces, car les

objectifs de Nachet ont un foyer plus long que ceux des autres construc-

teurs.

FiG. 8. Microscope de Nachet à platine mobile et axe optique tournant, pour l'élude des grandes

coupes microscopiques du cerveau.

MÉTHODES USITEES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. : ;5

8. Reproduction des coupes. - Dessin. - Appareils de projection. -

Jusqu'ici, malgré des essais parfois très heureux, la photographie n'a pas

encore remplacé le dessin, pour la reproduction des coupes du système

nerveux. Pour les coupes macroscopiques, les résultats si remarquables

obtenus par Luys, et qui n'ont pas encore été dépassés, ne nous paraissent

pas cependant égaler ceux que l'on peut obtenir d'un dessinateur habile et,

pour les coupes microscopiques, il est certain que jusqu'ici, surtout lors-

qu'il s'agit de reproduire de larges surfaces, l'avantage est encore resté au

dessin.

Les reproches que l'on adresse au dessin, comme agent de reproduction

de coupes, en particulier celui de n'avoir pas la précision mathémathique

d'une photographie, peuvent être évités en usant du procédé du calque ou

en dessinant la préparation au moyen d'un appareil à projection. Voici la

manière dont nous avons procédé, pour dessiner les coupes macroscopi-

ques et microscopiques reproduites dans cet ouvrage.

Coupes macroscopiques. - Ces coupes ont d'abord été calquées par l'un

de nous, et dans tous leurs détails sur verre dépoli. Puis, ce premier dessin,

purement linéaire, était calqué de nouveau et sur papier par le dessinateur

qui, ayant la préparation sous les yeux, donnait ensuite la note générale

des valeurs et des tons.

Coupes microscopiques. La chambre claire est l'instrument générale-

ment employé pour dessiner les préparations microscopiques, et on se sert

de préférence de l'excellente chambre claire de Malassez, qui fournit des

images sans déformation aucune. Nous avons employé cet instrument pour

dessiner nos coupes de la moelle épinière. Mais l'emploi de la chambre

claire n'est possible, qu'avec des coupes présentant de petites dimensions et

il est inapplicable dès que ces coupes comprennent une certaine surface.

Aussi, après avoir étudié dill'érents procédés, nous sommes-nous arrêtés il

la reproduction des coupes au moyen d'un appareil à projection.

Cette méthode a déjà été employée dans ce but, et Edinger a construit

un appareil, qui rend des services pour reproduire les coupes de petites

dimensions - moelle de l'adulte, bulbe de foetus mais qui ne peut

servir pour des coupes plus grandes. L'appareil que nous avons fait cons-

truire, permet de projeter des coupes microscopiques d'un hémisphère

entier. Deux conditions sont nécessaires pour obtenir de bons résultats

avec cet appareil : Il faut tout d'abord que les coupes soient minces, afin

d'être facilement traversées par la lumière, et en outre qu'elles soient colo-

rées par les méthodes de Weigert ou de Pal, méthodes qui, en différenciant

fortement les faisceaux de fibres à myéline, fournissent une image autre-

ment nette, que celle que l'on obtient par la méthode au carmin.

Cet appareil, construit sur le principe de la lanterne magique, se com-

pose d'une lanterne et d'un objectif à deux lentilles et à grande ouverture,

et dont la mise au point se règle au moyen d'une vis à crémaillère (V).

L'éclairage qui doit-être très intense - il équivaut dans notre appareil à

soixante bougies - est obtenu au moyen d'une lampe à pétrole à cinq

Avantages du des-

sin sur la photogra-

phie.

C

1

Dessin par le cal-

que et par la projcc-

tion.

Dessin des coupes

macroscopiques par

le procédé du calque.

;

Emploi de la

chambre claire do c

\Ialasscz.

i-

e

o

.1)

Dessin au moyen

d'appareils do pro-

jection.

Appareil d'Edinger

pour les petites cou-

pes.

Appareil employé

par nous.

50

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

mèches et, comme cet éclairage nécessite. un puissant tirage, la lanterne

doit être munie d'une très longue cheminée (fig. 9).

La préparation que l'on veut projeter est placée comme dans une lan-

terne magique ordinaire et, afin d'éviter qu'elle ne s'altère sous l'influence

de la chaleur, on la fixe sur une cuve en verre (C), contenant une solution

d'alun à -1/20". 1

L'agrandissement de l'image, à l'aide de cetappareil, est nécessairement

variable suivant que l'on veut en faire usage pour projeter une préparation

dans une salle de cours, et alors cet agrandissement peut être considé-

rable -, ou au contraire, et c'est de cette manière que nous nous en som-

mes servis, l'employer pour le dessin. Dans ce cas, l'agrandissement est

obtenu par un long tube à tirage (T) sur lequel est fixé l'objectif, et la mise

au point s'obtient à l'aide de la vis à crémaillère (V). L'agrandissement que

nous avons employé a varié suivant les coupes de 1/2 à 10 diamètres. La

projection de l'image sur la table s'obtient à l'aide d'un miroir plan (M), fixé

à la lentille frontale de l'objectif et incliné à 45°. Avec une bonne mise au

point et un bon éclairage, on obtient avec cet,appareil. des images extrême-

FiG. 9. - Appareil à projection employé pour dessiner nos préparations.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. bî

ment nettes et qu'il est très facile de dessiner à la plume ou au crayon,

dans leurs moindres détails. On obtient ainsi des contours très justes, et

une mise en place absolument exacte des faisceaux nerveux ainsi que des

noyaux gris. Toutefois, comme avec cet appareil on obtient un agran-

dissement et non un grossissement de la préparation, il faut achever le

dessin de celle-ci à l'aide du microscope.

Tel est le procédé, que nous avons employé pour dessiner les prépara-

tions figurées dans cet ouvrage celles de la moelle exceptées et, pour

continuer à nous servir de méthodes ne donnant pas de prise à l'interpré-

tation personnelle, nous avons fait reproduire ces ! yt51â3là ? d de la

photogravure.

Bellonci. Riserche comparative sulla struttura du centc°cüi ? i5 e.ç.RicS : e; b80.

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CHAPITRE II

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX'

I. - PREMIERS DÉVELOPPEMENTS DU NÉVRAXE

Le système ner-

veux naît du feuillet

externe du blasto-

derme.

Sillon neural.

Gouttière neurale.

Le système nerveux tout entier, ainsi que les organes des sens, dérivent

du feuillet externe du blastoderme; ce feuillet, qui fournit le revêtement

épithélial du corps entier, donne naissance au niveau de sa partie axiale

à l'axe neural ou encéplwlo-mérlullaÍ1'e, y compris les nerfs optiques et la

rétine avec son épithélium pigmentaire, et, secondairement, aux nerfs

périphériques et sympathiques.

Le premier linéament de l'axe neural apparaît, chez l'embryon de pou-

let, de la seizième à la dix-huitième heure de l'incubation, sous forme

d'un épaississement longitudinal de l'ectoderme, le sillon neural, situé dans

l'axe de la tache embryonnaire, en avant de la ligne primitive; l'existence

de cette dernière est transitoire, elle disparait en effet complètement vers

la cinquantième heure de l'incubation, sans contribuer au développement

d'aucune partie du corps de l'embryon.

Le sillon neural est limité à droite et à gauche par une crête ; ces crêtes

ou lames neurales ou médullaires (fig. 10 et '11 a) se soulèvent et se déli-

mitent de bonne heure du reste de l'ectoderme ; elles transforment le sillon

neural en une large gouttière, la gouttière neurale; peu profonde au début,

celle-ci se creuse bientôt d'autant plus que les lames neurales s'élèvent

davantage (fig. 11 b et c).

1. Daus cette étude embryologique, nous nous efforcerons de considérer le plus possible l'em-

bryon humain, tâche qui nous est facilitée par les travaux si importants de His. Cependant, l'étude

des premières phases du développement n'a pu encore être faite chez l'homme; on doit donc s'en

rapporter à ce qui se passe chez les autres Vertébrés et particulièrement chez le poulet, qui a été

l'objet des recherches les plus minutieuses de la part des embryologistes. On trouvera à ce sujet tous

les détails dans l'oeuvre magistrale de Mathias Duval (Atlas d'embryologie du poulet, Paris, 1889).

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 5t

. Les lames neurales atteignent leur complet développement de la ving-

tième à la vingt-cinquième heure de l'incubation. Sur un embryon de pou-

let vu de dos et examiné à la lumière transmise (fig. 10), elles apparaissent

dans l'aire transparente (ap), sous l'aspect de deux bandes opaques (4), *),

étroites à leur partie moyenne, qui correspond aux premières protover-

tèbres (PV), plus larges

en avant et en arrière,

et séparées l'une de

l'autre par une ligne

claire, la gouttière neu-

rale ou médullaire (GM).

En avant les lames neu-

rales sont limitées par

le repli céphalique de

l'embryon (A); en ar-

rière elles divergent, la

gouttière neurale s'élar-

git et encadre l'extré-

mité antérieure de la

ligne primitive (pp), en

formant le situes ? ? on ! -

boïdal (SR, fig. 13).

La gouttière neurale

repose sur un épaissis-

sement du mésoderme,

la corde dorsale ou no-

tocorde (Ch. fig. 10 et

fig. 11 a), qui lui est in-

timement unie; les la-

mes neurales sont en

rapport avec les pre-

mières ]Jl'otovertèbres

(PV), qui délimitent la

gouttière encéphalique

(rudiment de l'encépha-

le), d'avec la gouttière

médullaire proprement t

dite (rudiment de la moelle épinière) (fig. 10). Dès le début de la vie em-

bryonnaire, la gouttière encéphalique est plus large, et ses bords sont

plus épais que ceux de la gouttière médullaire.

Après s'être soulevées, les lames neurales marchent peu à peu à la ren-

contre l'une de l'autre (fig. 11, b et c et fi-. 12), et finissent bientôt par arri-

ver en contact par leurs bords libres de façon à ne plus intercepter qu'une

mince fente, laquelle disparaît à son tour, de telle sorte que la gouttière

fermée en arrière est convertie en un canal, le canal neural ou médullaire.

Lames neurales.

o

0

Rapports de i-

la gouttière neuralo .o

avec la cordo dor4 lC

sale.

Les protovertc-

bress6parontlaâout-

tièro encéphalique lin

la gouttière m41ul-

laire.

Formation du ca-

nal neural.

FiG. 1U. - Blastodermc et embryon de poulet à la 23° heure de

l'incubation, à un grossissement de 15 diamètres. (D'après

Mathias Duval.)

A, extrémité antérieure du corps de l'embryon, délimitée par l'in-

flexion hlastodennique qui dessine le pharynx ou intestin antérieur.

- ap, aire transparente. - au. aire vitclline.- AV, aire vasculaire.-

CA, croissant antérieur formé par une disposition particulière du

bourrelet cntodermo-citcllin antérieur. - P 17, protovertèbres diffé-

renciées dans le mésodcrmo au-dessous des lames ucuratcs. Ch, corde

dorsale. LDI, lame neuralo ou médullaire. - 1, bord supérieur de

la lame neurale droite arrivé presque au contact de sa congénère du

côté opposé. - 2, limite externe de cette même lame neurale. -

3, région où la lame neurale est très peu soulevée et ne so rapproche

pas encore de sa congénère du côté opposé. - 4, région où la lame

neurale non soulevée délimite une large et peu profonde gouttière

neurale. - 5, limites latérales de la région céphalique de l'embryon.

- pp, ligne primitive. - Si, sinus terminal formant les limites de

l'aire vasculairc. - a, b, c, lignes de coupes.

60 "- ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La lame cornée

n'entré pas dans la

constitution de l'axe

cérébro-spinal.

' Le cordon inter-

médiaire donne nais-

sance aux ganglions

cérébro-spinaux et

sympathiques.

Occlusion de la

gouttière neurale et

formation du cer- : \ eau moyen.

Apparition des

vésicules encéphali-

ques primitives.

' Dans leur mouvement d'ascension les lames neurales entraînent la

partie de l'ectoderme connue sous le nom de lame cornée, qui n'entre pas

dans la constitution de l'axe cérébro-spinal, et qui donne naissance au

revêtement épithélial du corps entier. La lame cornée est mince, surtout

lorsqu'on la compare à l'épaisseur de la lame neurale, déjà considérable à

cette période ; elle est reliée à la lame neurale, par une pièce de transition

légèrement concave, désignée

sous le nom de cordon tinter ?

médiaire ou de cordon gan-

glionnaire de His (Zwischen-

strang, Ganglienstrang), de

crête neurale de Balfour (fig.

12, GS). Ce cordon donne

naissance, ainsi que M. Duval `

l'a montré, aux ganglions cé-

Téb1'o-1'achidiens et secondai-.

rementaux ganglions sympa-

thiques (cordon ganglionnaire

etplexusmyentérique d'Auer-

bach, de Meissner, etc.)

. L'occlusion de la gouttière

neurale, et sa transformation

en un cylindre creux ouvert à

ses deux extrémités, s'effectue

d'abord dans la partie moyen-

ne de la lame encéphalique,

celle qui correspondra au cer-

veau moyen (fig. 10). De- ce

point, elle se propage rapi-

dement en avant et en arriè-

re, et atteint l'extrémité anté-

rieure du canal encéphalique,

à une époque où le canal mé-

dullaire est encore complète-

ment ouvert (fig. 13); lorsque

l'occlusion s'effectue à l'extrémité caudale de ce dernier, le canal encé-

phalique a déjà subi d'importantes modifications.

Les ouvertures des extrémités antérieure et postérieure du canal encé-

phalo-médullaire ; ne se présentent pas sous le môme aspect : tandis que

l'ouverture postérieure est très large et d'aspect losangique, l'ouverture

antérieure se réduit à une étroite fente vertico-médiane, peu étendue, dont

les bords se continuent directement avec le feuillet ectodermique (fig. 13).

Vésicules encéphaliques primitives. Pendant que s'effectue l'occlu-

sion de la gouttière neurale dans la région céphalique, et que son extrémité

antérieure présente encore cette étroite fente vertico-médiane, le canal

Fra. 41. - Trois coupes transversales du même embryon^

passant par les lignes a, b, c. (D'après Mathias Duval.) /

- Pp, protovertébres. CV, gouttière médullaire.

LM, lames médullaires. - Ch, corde dorsale. PP, fente

pleuro-péritonéale. - fi, lame fibro-intestinale. fe, lame

fibro-etitanée. - x, fovea cardiaca. - m.s, double lame méso-

dermique qui plus tard viendra s'étendre dans la fovea. cardiaca.

in, lames entodermiques. -

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 61

encéphalique se dilate (fig;. 1 ï.) et parait bientôt constitué par trois renfle-

ments, séparés par deux

légers étranglements. Les

étranglements sont assez

accentués sur les parois

latérales du canal encé-

phalique ; ils le sont moins

sur la paroi dorsale ou

voûte, et presque pas sur

la paroi ventrale ou base.

Les renflements répon-

dent à la première ébau-

che des trois vésicules en-

céphaliques primitives, et

sont connus sous les noms

de vésicules encéphaliques

antérieure, moyenne et

postérieure, ou de première, deuxième et troisième vésicules encéphaliques

(fig. 14, Y,, Vs, Va). Ces trois vésicules

représentent, des segments homologues

et de même valeur du canal encéphali-

que. Elles ont été appelées pour cette

raison, vésicules principales, vésicules

primitives ou vésicules du tronc encépha-

lique, par opposition aux vésicules secon-

daires, telles que les vésicules oculaires

primitives, les vésicules des hémisphères,

celles du bulbe, du cervelet, etc., dont le

développement est plus tardif, et qui

procèdent soit par division, soit par

bourgeonnement, des première et troi-

sième vésicules encéphaliques. La vési-

cule encéphalique antérieure, donnera

naissance au cerveau proprement dit,

c'est-à-dire aux hémisphères cérébraux,

aux corps opta-striés et à toute la région

qui entoure le troisième ventricule; la

vésicule encéphalique moyenne, aux pé-

doncules cérébraux et aux tubercules qua- ? ? M : < ? c'est-à-dire, à la région de

l'aqueduc de Sylvius. La vésicule encé-

phalique postérieure, à la protubérance

annulaire, au cervelet et au bulbe rachi-

dlclI,c'esl-à-dÍl'e à hl1'égloll du quatrième ventricule.

Au moment de son apparition, la vésicule encéphalique primitive anté-

Rôle des vésicules

dans le développe-

ment du système uer-

veux central.

FiG. 12. - Coupe transversale d'un embryon de poulet de la

2G' heure de l'incubation, passant à peu près au même

niveau que la coupe b de la fig. 10, c'est-à-dire au niveau

de la fosse cardiaque. (D'après Mathias Duval.)

CM, canal neural ou médullaire. - GS, ganglion spinal. -

EC, premiers rudiments des cellules du tube endothélial du coeur.

PC, portion péricardique do la cavité pleuro-péritonéale. -Ph, pha-

rynx. PP, cavité pleuro-péritonéale. - RE, Pochette ectoder-

nuque de la face inférieure de la tête.

Fie 13. - Blastoderme et embryon de

poulet à la `15° heure de l'incubation.

Grossissement de la diamètres. (D'après

Mathias Duval.)

A, extrémité antérieure de la tête. -

]Jp, ligne primitive. - FI, vésicule cérébrale.

Cet embryon a six proto-vertèbres nette-

ment délimitées.

62 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Vésicule anté-

.rieure.

Fermeture'le la

fente yel'tico-l1lé-

diane et apparition

delalamctcrminale

antérieure.

Ncuro-pore de IIis.

Accruissemcntspé-

cial de la vésicule

encéphalique anté-

rieure.

Travaux .de Darestc.

rieure, affecte la forme d'un court fuseau (fig. 13), et présente à son

extrémité antérieure, la fente vertico-médiane qui donne, accès dans sa

cavité. Puis la vésicule grossit, elle se renfle, devient sphérique, s'élargit

ensuite transversalement et son diamètre transvcrse devient le double

de son diamètre antéro-postérieur; elle affecte la forme caractéristique

d'un marteau (fig. Il, Vo), et ses volumineux diverticules latéraux, repré-

sentent les premiers rudiments

des vésicules oculaires primi-

tives.

Dès que les vésicules ocu-

laires primitives apparaissent,

latente vert ica-médiane se ferme

rapidement, et au devant de la

vésicule close, l'ectoderme du

côté droit se continue directe-

ment avec celui du côté gau-

che. A la place de la fente ver-

tico-médiane on trouve une

mince lame suturale, la lame

terminale embryonnaire primi-

tive ou antérieure, qui constitue

le point de fusion des parois

ventrale et dorsale avec les pa-

rois latérales droite et gauche

du canal encéphalique. Cette

lame n'est pas une formation

persistante, mais donne nais-

sance par bourgeonnement,

ainsi que nous le verrons plus

loin, aux vésicules des hémis-

phères cérébraux. Chez beau-

coup d'embryons de vertébrés,

elle présente pendant un temps

plus ou moins long un orifice

d'aspect ombiliqué, le neuro-

pore de His, dernier vestige de la fente vertico-médiane de la vésicule

encéphalique antérieure.

Dareste a particulièrement appelé l'attention, sur le mode d'accroisse-

ment en largeur de la vésicule encéphalique antérieure, et sur l'époque de

la fermeture de sa fente vertico-médiane. Cet accroissement n'est pas pro-

duit par l'épaississement et la dilatation seuls des parois primitives; il se

fait en grande partie au dépens de la partie de l'ectoderme adjacente aux

bords de la fente; l'ectoderme à ce niveau se trouve peu à peu entraîné et

transporté des bords de la fente, vers les parties latérales de la vésicule.

C'est pour permettre cette migration, ce glissement particulier de l'ecto-

' rto. 1.i< W L5. - Em-

bryon de poulet iL

la 29c heure de l'in-

cuhaLion. (D'après

Mathias Duval.)

F. 1.1. Cet embryon,

vu par face su-

périeure ou dorsale,

pl'éscntcdc dix il onze

prévertèbros nette -

nient délimitées. -

, 1>t, hremiè.rc alya-

rition du capuchon

eephali<¡lle de l"am-

nios, qui l'orme 11n re-

pli prêt il venir rccou-

vrir la tête.- Vo, épanouissement latéral de la vésicule

encéphalique antérieure (future vésicule oculaire primitive).

- V2, seconde vésiculo encéphalique. '3, troisième vési-

cule encéphalique. - V011 ! , veine oIl1phalo-II1ésel1térique

- PV, prévertèbros. - Sli, Sinus rhomboïdal, c'est-a-liro

partio postérieure du canal médullaire largement ouvert

et encadrant la partie antérieure de la ligne primitive pp.

Fig. 15. Région céphalique de ce même embryon vue par

la face inférieure ou ventrale. - 1, bord antérieur de la

première vésicule encéphalique qui se courbe vers le bas.

- C, coeur. V0.11, veine oll1phalo-nHsentéri{lue.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX.

63

derme, que la première vé-

sicule encéphalique reste

ouverte, jusqu'après la for-

mation des vésicules oculai-

res primitives. Dès que les

lèvres de la fente sont sou-

dées, l'agrandissement des

parois de la vésicule ne peut

plus se faire que par une

multiplication active de ses

cellules. Si, pour une raison

quelconque, cette fente s'o-

blitère prématurément, le

mouvement de glissement de

l'ectoderme ne peut se pro-

duire, et ce fait entraîne

des modifications profondes

dans le développement de la

tète de l'embryon. La pre-

mière conséquence de cette

fermeture prématurée est la

cyclopie; celle-ci entraîne à

son tour : 1° un changement

dans la structure de la bou-

che, qui devient triangulai-

re ; 2° une atrophie et une

situation anormale de l'ap-

pareil olfactif, qui se réduit

à une cavité unique et mé-

diane sans communication

avec le pharynx, située au-

dessus de l'oeil unique, à

l'extrémité d'un appendice

inconstant, la trompe des

monstres cyclopes;3°un ar-

rêt de développement complet

des vésicules des hémisphè-

res, c'est-à-dire une absence

totale des circonvolutions

cérébrales, du corps calleux,

du trigone, du corps strié et

des ventricules latéraux.

Dareste a montré en ou-

tre, que les cellules em-

bryonnaires qui donnent

Les monstres cy-

clopes résultent

d'une fermeture pré-

maturée do la pre-

mière vésicule cucé-

phalique.

FIG. 16. - Schémas destinés à montrer le déplacement

des cellules rétiniennes et le développement de la pre-

mière vésicule encéphalique. Les schémas a et b repré-

sentent le premier développement de la vésicule encé-

phalique primitive antérieure ; le schéma c représente les

vésicules oculaires primitives, et le schéma d, les vési-

cules oculaires secondaires.

CR, cristallin, Fpi, feuillet pigmentaire de la vésicule ocu-

laire secondaire. - rU7)1, fente vertico-médiaue. - Le, lame

cornée. It, lame terminale embryonnaire. - PII, pédicule

oculaire. - R, cellules rétiniennes (a, b, e,) et feuillet rétinien

.(le la vésicule oculaire secondaire (d). - V,, première vésicule

encéphalique - Vo, vésicule oculairo primitive. - V0, vésicule

oculaire secondaire.

(Ces schémas ont été construits à l'aide do figures empruntées

à l'Atlas d'embryologie de Mathias Duval.)

6 i. ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La cvelopie et ses

différentes variétés.

Étranglement des

vésicules oculaires

primitives.

Formation du nerf

optique.

Formation du cris-

tallin.

Vésicule oculaire

secondaire.

naissance aux rétines, se trouvent, au début, de chaque côté de la fente

vertico-médiane (fin. 16). Les deux rétines sont donc à celle époque, très

rapprochées l'une de l'autre; plus tard, lorsque, la vésicule encéphalique an-

térieure grandit, les cellules rétiniennes sont reportées aux extrémités laté-

rales de la vésicule, et la rétine droite est séparée de la gauche, par toute

l'étendue de la lame terminale embryonnaire antérieure. Si la fermeture

anormale de la fente qui entraîne la cyclopie, se fait très prématurément, il

se forme à la partie antérieure de la/vésicule encéphalique antérieure un oeil

unique, formé par les éléments fusionnés des deux yeux; si la fermetures

est plus tardive, l'oeil unique contient les éléments de deux yeux distincts,

n"rlc Pn narti l'nn a l'autre' si. enfin. la fermeture est encore plus tardivp,

tout en étant cependant prématurée, il peut y avoir

deux yeux complètement distincts, situés l'un il

côté de l'autre et renfermés dans une orbite uni-

que. Les différentes variétés de la cyclopie corres-

pondent donc, ainsi que Dareste l'a montré, aux

différentes époques auxquelles s'est effectuée, la

fermeture prématurée de la fente de la première

vésicule encéphalique primitive.

Les vésicules oculaires primitives, dont la ca-

vité communique largement au début avec celle

de la vésicule encéphalique antérieure primitive,

s'en séparent de bonne heure. Elles restent en

communication avec la partie zizi

de la vésicule encéphalique antérieure primitive,

par l'intermédiaire d'un court et large pédicule

creux, le pédicule oculaire, premier rudiment du

nerf optique; leur partie supéro-postérieure est

au contraire nettement séparée de cette vésicule.

La vésicule oculaire primitive, appliquée par sa paroi externe ou con-

vexe contre le feuillet ectodermique, ne conserve pas longtemps sa forme,

globuleuse (fig. 16, c). La face profonde du feuillet ectodermique donne

naissance, par suite d'une prolifération de ses cellules, il une petite masse

pleine, premier rudiment du cristallin (lig. 16, d, ([Il*[ est peu il peu

enchâssé dans la vésicule oculaire primitive, laquelle se creuse en cupule

pour le recevoir. La paroi externe ou rétinienne (R) de la vésicule ocu-

laire, de convexe qu'elle était, devient concave et s'applique sur la paroi

interne qui donne naissance au feuillet yimo·irlaiw· (I pi); la cavité s'aplatit,

et se réduit à une étroite fente, qui communique encore au début, avec la

cavité de la vésicule encéphalique antérieure primitive, mais qui bientôt

se transforme en une simple fente lymphatique. La vésicule oculaire secon-

daire est dès à présent constituée (fig. 1G, d, côté gauche du schéma). Le

pédicule oculaire (l'0), futur nerf optique, s'allonge et s'étire. Vers la troi-

sième semaine de la vie embryonnaire, son axe forme, avec celui de la

vésicule oculaire (YO), un angle presque droit (lig. J1 et 21) et ainsi s'cx-

I'u : . 9 i. - l.ucéph,tle V'un

embryon humain d'environ

In semaines, vu du vertes.

(U'ahri·. \\'. fIis.)

CA , cerveau antérieur.

. CI, cerveau intermédiaire. z

CM. cerveau moyen. PO. pé-

oculaire primitive.

DEVELOPPEMENT- DU SYSTÈME NERVEUX. 65

plique l'insertion excentrique du nerf optique sur la rétine. Au niveau de

sa base d'implantation sur la vésicule encéphalique antérieure primitive,

le pédicule oculaire présente deux crêtes, plus ou moins saillantes dont l'une

est antérieure et l'autrepostérieure (fig. 18). La crête antérieure, connue

'sous le nom de crête ou de lame basilaire de His (Basilarleiste) (fig. 18, LB),

se porte obliquement

en arrière et en de-

dans vers le plancher

de la vésicule encé-

phalique antérieure

primitive; elle se réu-

nit à celle du côté op-

posé, immédiatement

en arrière de la lame

terminale embryon-

naire, en formant la

lame du nerf optique

de Goette (Sehner-

venplatte), laquelle

donnera naissance au

chiasma des nerfs op-

tiques. La crête pos-

térieure, connue sous

le nom de crête laté-

2,ale deHis(fig.l8,LL)

(Seitenleiste), se porte

en haut et en arrière,

et se perd sur les pa-

rois latérales de la

vésicule encéphali-

que antérieure primi-

tive.Ces crêtes prépa-

rent pour ainsi dire,

le trajet que suivront

les futures fibres op-

tiques pour se porter

de la rétine au chiasma (crête basilaire, faisceau optique croisé) et de la

rétine aux centres optiques ganglionnaires primaires (crête latérale, fais-

ceau optique direct). Au niveau du pédicule oculaire, la crête basilaire est

séparée de la crête latérale par une gouttière profonde (Foc), ouverte en

bas et en arrière, qui s'étend depuis la vésicule encéphalique antérieure

primitive jusqu'à la vésicule oculaire secondaire. Vers la fin de la qua-

trième semaine, la gouttière est très profonde, et la vésicule oculaire se-

condaire affecte la forme d'un fer à cheval ouvert en bas et en arrière,

dont la branche antérieure est en connexion, par l'intermédiaire du pédi-

s

s

Pédicule oculaires

et ses deux crêtes. -a

J

i

La crête basilaire

correspond au fais- .

ccau optique croi-

se ; la crête latérale

au faisceau optique 9

direct. j

- i

FIG. 18. Encéphale d'un embryon humain d'environ quatre

semaines (6,9 mm.), vu de profil. (D'après W. His.)

AC, arrière-cerveau. - ÇA, cerveau antérieur. - CI, cerveau intermé-

diaire. CM, cerveau moyen. - CP, cerveau postérieur. - Ce, cervelet.

- fch) fente clioroïdienne. - Foc, fente oculaire primitive. -1%S, fosse

sylvienne. - fst, fente en forme de selle. - Gp, glande pinéale. -If, in-

fundubilum. - Is, isthme du cerveau. - LB, lame basilaire. - LL, lame

latérale. Lol, lobe olfactif. pas prolongement antérieur de la fosse

sylvienne. Tm, tubercule mamillaire. - VH, vésicule des hémisphères.

- V0, vésicule ^oculaire secondaire.

- y

66 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

- Fente oculaire pri-

mitive.

Sa persistance

donne lieu au colo-

bomo.

Changement d'o-

rientation du pédi-

cule oculaire et ses

conséquences.

Vésicules encépha-

liques secondaires.

La troisième xé-

sicule encéphalique

forme le ventri-

cule.

I

cule oculaire, avec la crête basilaire, et la branche postérieure avec la crête

latérale (fig. 18). Au sur et à mesure que le pédicule oculaire s'allonge et

s'étire, la gouttière se transforme en une fente profonde et étroite, la fente

oculaire primitive, improprement désignée sous le nom de fente clroroï-

dienne. La moitié antérieure de cette gouttière est parcourue par l'artère

centrale de la rétine et sa branche hyaloïdienne. Après la formation de ces

vaisseaux, les deux branches du fer à cheval de la cupule rétinienne se

soudent entre elles; si, par suite d'une cause quelconque, cette suture ne

s'effectue pas, on se trouve en présence de l'anomalie de développement con-

nue sous le nom de colobome.

La fente oculaire primitive persiste dans la partie antérieure du pédon-

cule oculaire, jusque vers le milieu du deuxième mois, mais, elle n'atteint

plus en général en dedans sa base d'implantation cérébrale ; de sorte que

l'on peut dès à présent distinguer au nerf optique rudimentaire, un segment

antérieur vasculaire et un segment postérieur non vasculaire.

Dès qu'il s'est un peu allongé, le pédicule oculaire se porte en bas, en

dedans et en avant; il s'en suit que la cupule rétinienne, d'abord dirigée un

peu obliquement en arrière et en dehors (fig. 19 et 21), se porte peu à peu

en avant et se place vers la fin du deuxième mois au-dessous du lobe olfac-

tif. Il subit en outre un mouvement de torsion sur son axe, de telle sorte

que le segment postérieur de la vésicule oculaire, donne naissance à la

partie temporale et le segment antérieur à la partie nasale de la rétine et

de son feuillet pigmentaire.

Les deux axes optiques, forment vers la fin du deuxième mois de la vie

intra-utérine, un angle de près de 90°; cet angle diminue vers le troisième

mois, puis les deux axes deviennent parallèles (IIis).

Vésicules encéphaliques secondaires. Après l'étranglement

des vésicules oculaires primitives, les trois vésicules encéphaliques primi-

tives, subissent d'importantes modifications qui conduisent à la formation

de quatre, puis de cinq vésicules, grâce à la subdivision de la troisième et

de la première vésicule primitive.

La troisième vésicule encéphalique (fig. 19 et 20, AC et CP) s'évase ; elle

prend l'aspect d'un fuseau allongé et se continue insensiblement avec la

moelle épinière, tandis qu'elle est nettement séparée de la deuxième vési-

cule encéphalique par une partie rétrécie, comme étranglée, l'isthme du

cerveau postérieur (Is) de His. Elle se caractérise surtout par l'amincissement

et la forme losangique d'une partie de sa voûte, qui devient la membrane

obturatrice du quatrième ventricule (MoV4), et par l'existence de quatre à

six plis sur ses parois latérales. Ces plis, dont trois siègent en avant, et un,

quelquefois deux, en arrière de la vésicule auditive (VA^,- tiennent très pro-

bablement au plissement que subit le tube encéphalique, dont le dévelop-

pement est plus rapide que celui de la cavité crânienne; ils n'ont en effet

qu'une existence transitoire, et font complètement défaut chez les embryons

un peu développés (fig. z19 et 20).

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 67

Les vésicules auditives se produisent de chaque côté de la troisième

vésicule encéphalique par invagination de l'ectoderme dans le mésoderme.

Elles donnent naissance à l'épithélium qui tapisse l'oreille interne, et, bien

que complètement indépendantes par leur formation de l'axe neural, elles

sont cependant accolées à la troisième vésicule encéphalique dont elles

déforment la cavité (fin. 20).

Vésicules auditives.]

3. Fig. 19, 20, 21. - Encéphale et ganglions

.' . cérébraux d'un embryon humain d'en- ? viron quatre semaines. (D'après vs. His).

- FiG. 19. Encéphale vu de profil.

. FiG. 20. Encéphale vu par la face dor-

sale. - Fic. 21. Encéphale vu de face.

AC, arrière-cerveau. - AF, ganglion acous-

tico-facial.- CA, cerveau antérieur. - CI, cer-

veau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. -

CP, cerveau postérieur. Ci\ cristallin.'

- Fol, fossette olfactive. /M, fente en

forme de selle. - GG, ganglion de Gasser. -

Gc, ganglion ciliaire. - GI, ganglion du pre-

mier nerf cervical. - HCa, hémisphère cérébel-

loux. - IN. inflexion de la nuque. z 13, isthme du corveau postérieur. - Loi, lobe ottactm. - m, moelle

, épinière. -MoY4, membrane obturatrice du 4° ventricule. - PO, pédicule oculaire s'insérant à angle droit (x)

sur la vésicule oculaire secondaire. - Sila, scissure inter-hémisphérique. - V, trijumeau. - -17H, vésicule dos

. hémisphères. VO, vésicule oculaire secondaire. X, ganglion du pueumo -gastrique. IX. ganglion du

glosso-pharyngien . - La ligne pointillée de la fig. 19. indique la limite antérieure du cerveau intermé-

diaire et la profondeur du sillon semi-lunaire.

G8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

' ''

" l ? F' de (léve-

,; L ? '" ?

L'arrêt do déve-

loppement de la troi-

sième vésicule encé-

phalique donne nais-

.auceàl'otocéphalic.

Différentes combi-

naisons de l'otocé-

pha11c avec l'arrêt

de développement de

la première vésicule

encéphalique.

;.

La troisième vé-

sicule encéphalique

' donne naissance par

sa paroi ventrale il la

protubérance annu-

laire, et au bulbe ra-

dlidien i par sa paroi

; dorsale au cervelet et

à la membrane obtu-

ratrice du quatrième

ventricule.

Ces vésicules qui n'apparaissent, d'après Dareste, qu'après l'évasement

de la troisième vésicule encéphalique et la formation de la niembrane

obturatrice du quatrième ventricule, entrent plus tard en connexion avec

l'oreille moyenne, formée aux dépens des parties latérales de la première

fente branchiale. Si par suite d'une cause quelconque l'évasement de la

troisième vésicule encéphalique n'a pas lieu, la membrane obturatrice du

quatrième ventricule ne se forme pas et la troisième vésicule encéphalique

conserve son aspect tubulé primitif, qui rappelle très exactement celui de

la moelle épinière (fig. 13 et 1 i.) L'arrêt de développement de la troisième

vésicule encéphalique a pour résultat d'entraver le développement de la

tète, qui est beaucoup moins large que dans l'état normal; il en résulte un

rapprochement des deux vésicules auditives et la production d'une mons-

truosité grave, Yolocéphalie, caractérisée par le rapprochement ou la réu-

nion médiane des oreilles au-dessous de la tète. (Dareste.)

Cet arrêt de développement de la troisième vésicule encéphalique, est le

plus souvent accompagné d'un arrêt de développement de la. première vési-

cule encéphalique, dont la fente vertico-médiane se ferme prématurément.

Si la fermeture est très précoce, et antérieure à la formation de la rétine,

on observe la variété d'otocéphalie connue sous le nom de triocéphalie et

caractérisée : 1° par l'absence complète des yeux et de l'appareil olfactif,

2° par la formation d'une tète rudimentaire encadrée d'une seule oreille

médiane, 3° par un état rudimentaire de la première vésicule encépha-

lique, qui ne donne naissance ni aux couches optiques, ni aux hémisphères

cérébraux.

Si la première vésicule encéphalique se développe incomplètement on

se trouve en présence d'un monstre otocéphale cyclope. Si enfin, le dévelop-

pement de cette vésicule est normal et complet, on se trouve en présence

de la variété de monstres otocéphaliens dite sphénocéphalie, dans lesquels

le développement des yeux et de l'appareil olfactif est normal.

Le plancher ou la paroi, ventrale de la troisième vésicule encéphalique,

donne naissance en avant, à la protubérance annulaire, en arrière, au bulbe

rachidien; la paroi dorsale ou la voûte s'épaissit considérablement en

avant pour former le cervelet (HCv), tandis qu'elle se réduit en arrière, il la

mince membrane épithéliale qui recouvre le quatrième ventricule (11'IoV,).

L'inégal développement que prend la voûte de la troisième vésicule encé-

phalique, a conduit les embryologistes à subdiviser cette vésicule en deux

vésicules secondaires, dont l'antérieure porte, dans la nomenclature de

v. Baer, le nom de cerveau postérieur proprement dit, de quatrième vésicule

cérébrale ou de métencéphaloll (CP), et la postérieure celui d'arrière-cer-

veau, de cinquième vésicule cérébrale, d'épencéphalon ou de myélencé-

phalon (AC.)

Cette subdivision de la troisième vésicule encéphalique n'est justifiée

qu'au niveau de la voûte; elle est insignifiante au niveau du plancher et

des parois latérales, où les deux vésicules secondaires délimitent une seule

et même cavité, le quatrième ventricule.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 69

La deuxième vésicule encéphalique grossit rapidement ; elle prend une

forme sphérique chez les oiseaux, hémisphérique chez les mammifères etne

subit aucune subdivision; son plancher donne naissance aux pédoncules

cérébraux, sa voûte aux tubercules quadrijumeaux, sa cavité se rétrécit et

forme l'aqueduc de Sylvius; elle porte désormais le nom de cerveau moyen

(CM), vésicule des tubercules quadrijumeaux, méseozcép7aalon, et ne subira

par la suite que peu de modifications. Nettement délimitée de la troisième

vésicule encéphalique, par l'isthme du cerveau postérieur de Bis i Is), elle est

séparée de la partie postérieure de la vésicule cérébrale antérieure primitive,

par un sillon curviligne assez accentué, le col du cerveau intermédiaire de

His (cCI.) (fig. 24).

La vésicule encéphalique antérieure primitive, donne naissance par

bourgeonnement de sa paroi antérieure ou lame terminale embryonnaire

primitive, à une nouvelle vésicule, petite, impaire et insignifiante au début,

mais qui prend par la suite un grand développement (fig. 17, CA). La vési-

cule mère portera désormais, d'après la classification de von Baer, le nom

de cerveau intermédiaire, (CI) vésicule des couches optiques, vésicule thala-

mique ou thalamcncéphalon; la vésicule fille, celui de cerveau antérieur,

(CA) vésicule cérébrale antérieure , vésicule des hémisphères ou prosencé-

phalon.

L'extrémité antérieure un peu pointue du cerveau intermédiaire, pénètre

à la façon d'un coin dans le cerveau antérieur, de telle sorte que la paroi

interne de la vésicule des hémisphères, s'adosse à la surface extérieure du

cerveau intermédiaire, dont elle est séparée par un sillon semi-lunaire

d'autant plus profond, que la vésicule des hémisphères est plus développée

(lig. 19). L'extrémité inférieure de ce sillon n'atteint pas le plancher de la

vésicule cérébrale antérieure primitive, de telle sorte que la base ou portion

axiale du cerveau antérieur, se continue insensiblement avec la base du

cerveau intermédiaire; ces deux cerveaux circonscrivent ainsi une seule

et môme cavité, le troisième ventricule .

Cette pénétration en forme de coin, du cerveau intermédiaire dans le

cerveau antérieur, et l'adossement des parois qui en est la conséquence, est

un fait important à retenir, car la paroi du cerveau intermédiaire donnera

naissance à la couche optique, celle du cerveau antérieur à une partie du

corps strié, et ainsi se trouve préparée dès le début de la vie embryonnaire,

l'union intime que l'on observera par la suite entre les corps opto-striés

(fig. m à 63).

- Lcce/'ueaM intermédiaire est un peu aplati latéralement; ses épaisses

parois latérales donnent naissance aux couches optiques dans leur moitié

supérieure, et aux régions sous-thalamiques de Forel dans leur moitié infé-

rieure (fig. 22). Layaroi.szcpériezcne ou voûte, se réduit en avant à l'état d'une

mince membrane épithéliale, que recouvre la future toile choroïdienne ;

en arrière elle forme la glande pinéale et la commissure postérieure. Sa paroi

inférieure ou plancher, mince également, constitue le plancher du troisième

ventricule, et présente de très bonne heure deux légères saillies; la saillie

1

La deuxième vé-

sicule encéphalique

forme par sa cavité

l'aqueduc de 8)"1 \'in<,

par son plancher

tespédonculescéré-' z

braux, par sa voûte

les tubercules qua-

drijumeaux.

4 : 1- .

I

Lavôsicutcencc-

phalique antérieure

se dédouble en cer-

veau intermédiaire

ou vésicule des cou-

ches optiques et cer-

veau antérieur ou

vésicule des hémi-

sphères. 1

i

Ces deux vésicules

circonscrivent une

seule cavité, le troi-

sième ventricule.

f

i

l

r i

L'adossement de

leurs parois explique

l'union intime des

corps opto-striés.

I

Constitution du cer-

veau intermédiaire.

70 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le vésicule des hé-

misphères est d'a-

bord impaire et mé-

liane. !

s

1

Formation de la

grande scissure in-

crhcmispherique.

]1

d

h

e

i · Division de la

fcsiculc des hémi-

sphères en trois par-

les, une médiane et

[eux latérales.

1

1

g

B

h

c

d

o

r Accroissement ul-

,él'icur énorme des

. : Gsicules des hémi-

sphères.

antérieure correspond au futur infundibulum, la postérieure aux futurs

tubercules mamillaires (fig. 22).

La vésicule des hémisphères, impaire, médiane et insignifiante au début,

est plus haute que large (fig. 17); vue de profil, elle affecte la forme d'une

cornue ou d'une poire légèrement courbée sur son axe qui embrasse par sa

concavité la partie antérieure et supérieure des vésicules oculaires primi-

tives (fig. 23, 24). Etroite à sa base d'implantation, qui 'est située immédiate-

ment en avant de la vésicule oculaire primitive, la vésicule des hémisphères

s'élargit en avant et en haut, où elle se continue avec la paroi supérieure

du cerveau intermédiaire (fig. 17 et 18).

Vers la fin de la quatrième semaine, un repli mésodermique médian et

antéro-postérieur, la faux primitive du cerveau, déprime la paroi antérieure

de la vésicule des hémisphères, et divise cette dernière en deux moitiés

latérales, l'une droite, l'autre gauche. La dépression médiane ainsi produite,

porte le nom de grande scissure interhémisphérique ou fente interhémisplié-

rique (fig. 21); en avant elle n'atteint pas la portion axiale de la vésicule des

hémisphères ; en arrière, elle se continue avec les deux sillons semi-lunaires,

qui séparent de chaque côté le cerveau antérieur du cerveau intermédiaire.

Le fond de la scissure interhémisphérique répond à la partie supérieure de

la lame terminale embryonnaire; il fait saillie dans la cavité de la vésicule

des hémisphères et y détermine un repli saillant, vertico-médian, le repli

falciforme de His (Sichelfalte), qui n'atteint pas l'extrémité antérieure du

cerveau intermédiaire. La scissure interhémisphérique d'une part, les deux

sillons semi-lunaires d'autre part, divisent donc la vésicule des hémi-

sphères en trois parties : 1° une petite partie impaire et médiane, le tronc,

la base ou la portion axiale du cerveau antérieur (\Ynrzelgebiet, His), en

continuité directe avec le plancher du cerveau intermédiaire, et qui donnera

naissance aux corps striés, et aux parties qui limitent le troisième ventricule

en avant (lame sus-optique); 2° deux parties latérales, paires et symé-

triques, d'aspect globuleux, les vésicules hémisphériques proprement dites

ou la région du manteau cérébral (Mantclgebiet de His, Pallium cerebri),

qui donneront naissance à l'écorce grise du cerveau, à la masse blanche

sous-jacente, au corps calleux, au septum lucidum et au trigone céré-

bral.

Les vésicules des hémisphères sont larges et glolmleuses dans leurs

parties supérieure et postérieure, où elles sont séparées l'une de l'autre par

toute la largeur du cerveau intermédiaire ; elles convergent en avant, et

ne sont plus séparées que par l'étroite fente interhémisphérique qui loge la

faux du cerveau. Elles prendront par la suite un très grand développe-

ment et recouvriront à la façon d'un capuchon le cerveau intermédiaire, le

cerveau moyen et le cerveau postérieur (fig. 21, 40, 44, 46, 66).

Au niveau de leur insertion sur la base du cerveau antérieur, les vési-

cules hémisphériques se rétrécissent, et, à l'intersection des deux parties, on

trouve en général une dépression large mais peu profonde, premier rudi-

ment de la fosse Sylvienne (FS). Un léger sillon prolonge celle-ci en avant

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 71

et sépare un petit lobe étroit, le lobe olfactif, du reste du manteau céré-

bral. (fig. 18.) .

La cavité du cerveau antérieur comprend de même trois parties, une

partie antérieure médiane et axiale, limitée en avant par la lame terminale

embryonnaire, et qui s'ouvre en arrière dans le troisième ventricule; et

deux parties latérales et supérieures, les cavités des vésicules hémisphéri-

ques ou ventricules latéraux, qui communiquent largement au début avec

le troisième ventricule par les trous de Mon1'O primitifs..

. Vue de la cavité ventriculaire, après ablation de sa partie supérieure, la

Cavité commune aux cerveaux intermédiaire et antérieur, se présente sous

l'aspect d'une carène aplatie et fortement excavée, qui se continue en arrière

avec l'aqueduc de Sylvius. La lame du nerf optique (futur chiasma) et l'em-

bouchure des deux pédicules optiques, séparent la partie qui appartient

au cerveau intermédiaire, de celle qui appartient au cerveau antérieur.

Mais cette séparation n'est pas complète, car en avant, en haut et en arrière

Fosse Sylvienne

et lobo olfactif,

La cavité du cer-

veau antérieur com-

prend également

trois parties : une

médiane et deux la-

térales, les ventri-

cules latéraux. I

Fia. 22. - Encéphale d'un embryon humain d'environ quatre semaines (6,9 'mm'.). Section

vertico-médiane de l'encéphale de la fit. 18 (D'après W. His.). La lame fondamentale est

colorée en rouge. -.

ÀC, arrière-cerveau. - CA,.cerveau antérieur. - Ca, calotte. CI, cerveau intermédiaire. - CM, cer-

veau moyen. CP, cerveau postérieur. CPo, courbure de la protubérance. Cst, corps strié . Cv, cer-

velet. fr.h, fente choroïdienne. - fst, fente en forme de selle. - Gp, glande pinéale. la, isthme du

cerveau postérieur. - LA, lame alaire. - LF, lame fondamentale, -lt, lame terminale embryonnaire.

Loi, lobe olfactif. - Po, pédicule oculaire. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule qua-

drijumeau postérieur. - rif, diverticule de l'infundibulum. - ro, recessus optique. - STh, région sous- '

thalamique de Forel. Te.tubercinereum. Tm, tubercule mamillairc. - VB, vésicule des hémisphères.

72 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

t .

Les indexions de

l'encéphale embryon-

naire tiennent il pln-

sieurs causes.

1

1 : Courbure du vertex

1 ou inflexion cérébrale

i antérieure.

La .saillie du ver-

tex représente le

point culminant de

l'axe cncéphalo-mé-

d)dtah-c. '

d

du pédicule optique, le plancher du cerveau intermédiaire se continue

directement et sans aucune ligne de démarcation, avec la partie basale de

la vésicule des hémisphères.

Les trous de Monro primitifs, s'arrêtent bientôt dans leur développement,

tandis que les parties environnantes, qui donnent naissance au corps strié,

s'accroissent considérablement; la partie basale de la cavité du cerveau

antérieur, se réduit alors aune mince fente, qui entre définitivement dans la

constitution du troisième ventricule, et il ne persistera de la cavité du cer-

veau antérieur que les parties latérales, qui, sous le nom de ventricules

latéraux, s'ouvrent dans le troisième ventricule par l'intermédiaire d'une

étroite fente, le trou de Monro définitif.

Inflexions de l'encéphale embryonnaire (lig. 23, 21). - Ces

diverses modifications des vésicules encéphaliques, ne s'accomplissent pas

sur un tube encéphalique rectiligne.

A l'époque de sa formation, l'axe du tube neural est rectiligne, et son

extrémité antérieure correspond, -il la partie moyenne de la fente vertico-

médiane de la première vésicule encéphalique primitive. Mais le tube neu-

ral, s'incurve du côté de la face ventrale de l'embryon avant l'occlusion

complète de la gouttière encéphalique, et l'axe longitudinal affecte la forme

d'une ligne plusieurs fois coudée. Les inflexions du canal encéphalique

tiennent, soit aux courbures que subit l'extrémité céphalique de l'embryon,

soit au développement inégal de la voûte et du plancher du névraxe. La

première courbure qui apparaît, est connue sous le nom de courbure du

vrlex (Schcitelhrümyung de His) ou d' inflexion cérébrale antérieure (Kolli-

ver) elle divise le tube encéphalique en deux segments, l'un antérieur,

l'autre postérieur : le premier répond il la vésicule encéphalique antérieure,

le second il la vésicule encéphalique postérieure. L'angle de celte cour-

bure, connue sous le nom de saillie du vertex (Sheitelhocker de 1-lis), :

représente un angle droit vers la fin de la troisième semaine de la vie.

embryonnaire ; il correspond à la partie moyenne de la deuxième vési-

cule encéphalique, et occupe le point culminant de l'axe encéphalo-mé-

dullaire. Cette courbure s'accentue rapidement; l'antévcrsion de la pre-

mière vésicule encéphalique primitive (fi-. 15) devient une véritable

antéflexion, à tel point que vers la quatrième et la cinquième semaine de

la vie embryonnaire, la base du cerveau intermédiaire devient parallèle à

celle du cerveau postérieur proprement dit, dont elle est séparée par une

fente étroite mais très profonde, comparée il une selle (Sattelspalte de lIis;

fst, fig. 18, 19, 23, 24) et dans laquelle la base du crâne membraneux,

envoie un repli connu sous le nom de pilier moyen du crâne de ltatlihe ou.

de pilier antérieur du crâne de Küllikcr. La lèvre antérieure de la fente, est

formée par la région des futurs tubercules mamillaires et par l'infundi-

bulum du troisième ventricule; la lèvre postérieure, par la future protubé-

rance annulaire. Le fond de la fente, connu sous le nom de fosse de Tarin,

s'élargit dans le sens antéro-postérieur; il correspond au futur espace per-

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 73 3

foré postérieur et donne naissance il deux diverticules ou fossettes; l'anté-

rieur s'insinue entre les tubercules mamillaires, le postérieur formera un

trou borgne, compris entre les futurs pédoncules cérébraux et le bord supé-

rieur de la protubérance annulaire.

Par suite du rapprochement des deux lèvres de celle fente, la saillie du

vertex s'élargit dans le sens antéro-postéricur; elle présentera dorénavant

deux bords : l'angle antérieur et l'angle postérieur (fig. 23). L'angle posté-

rieur, situé au voisinage du bord postérieur du cerveau moyen, correspond

il la plus grande largeur de ce dernier; très ouvert vers la troisième

semaine de la vie embryonnaire, où il mesure, d'après His, 120°; il

augmente rapidement, se transforme en angle droit,, puis en angle aigu,

et mesure 0° vers la moitié de la cinquième semaine et 30° à la fin du

deuxième mois. L'angle antérieur du vertex, occupe la partie antérieure du

Dédoublement do

la saillie du vertex

en angle antérieur et

postérieur.

Fie. 23. - Embryon humain de 12,1 mm. de longueur âge d'environ quatre semaines et demie.

Dessiné d'après nature après éclaircissement par l'essence de girofle. (D'après '\\'. His.)

AC, arrière-cerveau. - C, coeur. - CA, cerveau antérieur. - CI, cerveau intermédiaire. CM, cerveau

moyen.- CN, courbure de la nuque. - Co, cordon ombilical. - CP, cerveau postérieur. - Cav, courbure

antérieure du vertex. - CPo. courbure de la protubérance. - Cpv, courbure postérieure du vertex.

CU, courbure unciformc. - fst. l'ente en forme de selle. -Fol, fossette olfactive. -Gs, ganglions spinaux.

. - Is, isthme du cerveau postérieur. - 11',lèyre rhomboïdale. - M, moelle. - .111, membre inférieur. -

MoV. membrane obturatrice du lu ventricule. - MS, membre supérieur. - VA, vésicule auditive. - VH,

vésicule des hémisphères, VO, vésicule oculaire secondaire. - VUJ1, vaisseaux omphalo-mésentériques.

74 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

cerveau moyen, puis empiète sur la partie postérieure du cerveau inter-

médiaire ; il s'ouvre au sur et à mesure que l'angle postérieur se ferme.

De très bonne heure et pendant que les courbures du vertex. s'ébauchent,

apparaît une troisième courbure, à concavité ventrale également, et qui tient

au développement prédominant que prend la voûte de la vésicule des hé-

misphères par rapport au plancher : c'est Y inflexion unciforme, la courbure

en crochet de IIis (IIacl : enhrümmun). Elle appartient en propre au tube

encéphalique, et entraîne la formation de chaque côté de la vésicule encé-

Fio. 21. Embryon humain de sept semaines (D'après W. His.). La membrane obturatrice du

4° ventricule présente de légères hachures; la ligne à rlouble contour représente la ligne d'in-

sertion des taenias du 4e ventricule; ligne pointillée, la la profondeur du sillon labial externe.

AC, arrière-cerveau. - BCA, hase du cerveau antérieur. - CA, cerveau antérieur. - cCI, col du cer-

veau intermédiaire. - CI, cerveau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. CA', courbure de la nuque. z

CP, cerveau postérieur. - CPo, courbure de la protubérance. - jcli, fente choroïdienne. /s, fissura se-

rotina. - fst, fente en forme de selle. - Is, isthme du cerveau postérieur. lr. lèvre rhomboïdale. Lola,

lobe olfactif antérieur. M, moelle, Tm, tubercule mamillaire. VII, vésicule des hémisphères

I, nerf olfactif. - Il, nerf optique. - Ill, nerf moteur oculaire commun. Il', nerf pathétique. V, V,

nerf trijumeau. VI, nerf moteur oculaire externe. VII, nerf facial. - VIII, nerf acoustique. -IX, nerf

glosso-I)IIal-yllieii. - X, nerf pneumogastrique. - Xl, nerf spinal. - Xll, nerf gi-aii(l hypogiosse.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. TA

phalique antérieure primitive de deux saillies, les futures vésicules ocu-

laires primitives. Celles-ci doivent être considérées, suivant His, comme de

véritables auricules de flexion, assez comparables aux auricules qui se

forment lorsqu'on infléchit un tube en caoutchouc creux (His).

Une troisième courbure à concavité ventrale apparaît au niveau de la

nuque, à l'union de l'arrière-cerveau et de la moelle épinière : c'est la cour-

bure de la nuque, l'angle nucal; elle relève de l'inflexion en avant de toute

la tète de l'embryon. Peu développée vers la troisième semaine de la vie

embryonnaire, elle augmente rapidement et atteint son maximum vers la

sixième semaine. A cette époque, l'axe de la moelle allongée forme avec

celui de la moelle épinière, un angle de près de 65°. A partir de ce moment,

la tête se redresse peu -ci peu et la courbure nuchale diminue, sans dispa-

raître toutefois complètement.

Une quatrième courbure à concavité dorsale, apparaît enfin au niveau de

la troisième vésicule encéphalique primitive. C'est la courbure du pont de

Varole, ou la courbure de la protubérance. Grâce à cette courbure, le qua-

trième ventricule s'élargit, la voûte du cerveau postérieur s'applique

presque sur la voûte de l'arrière-cerveau (fig. 24), et les parties latérales

du cerveau postérieur s'étirent en forme d'auricules, pour former les

diverticules ou recessus latéraux du quatrième ventricule. L'ciîi ! 71e pontique

correspond très exactement à l'émergence du trijumeau. La courbure du

pont est en rapport direct avec le développement du cervelet : très accen-

tuée chez l'homme, elle est à peine marquée chez les batraciens et les

cyclostomes, dont le cervelet reste à l'état rudimentaire.

Les angles de toutes ces courbures, sont très accusés vers la fin du

deuxième mois de la vie embryonnaire; ils s'ouvrent et diminuent peu à

peu dans le troisième mois, de telle sorte que l'angle pontique, par exemple,

devient très obtus au cours du quatrième mois.

Cavités du névraxe embryonnaire. Les courbures de l'axe neu-

ral elles modifications que subissent les parois des vésicules encéphaliques,

entraînent nécessairement des altérations dans la forme de la cavité du

lube encéphale-médullaire.

Chez un embryon de la quatrième semaine, la cavité de la moelle épi-

nière affecte la forme d'une fente antéro-postérieure aplatie latéralement

(Hg;. 2 ? ); elle est limitée par deux parois latérales épaisses, volumineuses,

réunies par deux parties minces commissurales, les sutures ou com-

missures primitives, dont l'une correspond au plancher (P), l'autre à la

voûte (V). Un léger sillon longitudinal latéral, plus rapproché de l'extré- -

mité dorsale de la moelle que de son extrémité ventrale, divise les épaisses

parois latérales de la moelle épinière en deux segments inégaux, l'un ven-

frai, l'autre dorsal. Le segment ventral, le plus grand, désigné par His sous

le nom de lame fondamentale, est le lieu d'origine de tous les nerfs moteurs ;

le segment dorsal, connu sous le nom de lame alaire, reçoit les terminaisons

centrales de tous les nerfs sensitifs.

1 ufiexion uucifortnc

on 00111'1>111'0 en cro-

chet; ses rapports

avec les vésicules

oculaires primitives.

Courbure de la nu-

que.

Courbure du pool

de Val'ole.

(Jette courbure est

en rapport avec le

développement du

cervelet.

Cavité de la moelle

épinière.

Lame fondamentale.

Lame alaire.

76. ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Plancher du canal

neural.

Voûte du canal

neural.

^Cavité de l'arrière-

cerveau et du cer-

veau postérieur.

. Les commissures primitives restent minces pendant toute la vie; la

commissure ventrale ou plancher du canal neural, de date ancienne, appar-

tient à la partie axiale des lames neurales, et relie les deux lames fonda-

mentales. La commissure dorsale, la voûte, du canal neural, de formation

plus récente, représente la suture des deux lames neurales et réunit les

deux lames alaires. La lame alaire et la lame fondamentale se réunissent

à angle obtus; elles font saillie dans l'intérieur de la cavité médullaire,

qu'elles réduisent en avant et en arrière à une étroite et profonde fente-

longitudinale.

Au niveau de Y arrière-cerveau et du cerveau postérieur (fig. 32), la cavité

du canal encéphalique devient prismatique, grâce à l'interposition entre les

bords postérieurs de la moelle, de la membrane obturatrice du quatrième

FIG. 25. - Coupe transversale de la moelle d'un embryon humain d'environ quatre semaines et

- ' mesurant 6,9 mm. (D'après W. His.)

Fo, faisceau, ovalaire ou postérieur. LA, lame alaire. - LF, lame fondamentale. - Le, lame épeu-

dymaire (Innenplatte). - Lge, lame grise externe (aussere Mantelschicht). - Ml"" membrane limitante

méningée. - P, plancher. -rem, racine motrice. Rs, racine sensitive. V, voûte.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 77

ventricule. La forme est en général celle d'un prisme à cinq pans, sauf

au niveau de la plus grande largeur de la membrane obturatrice, où la

forme de la cavité se rapproche de celle d'un prisme à trois pans.

Mais cet aspect se perd plus haut, et l'isthme du cerveau postérieur

comme le cerveau moyen, ne sont plus formés que par deux demi-

cylindres, réunis par un bord antérieur et un bord postérieur saillants. La

cavité circonscrite par le cerveau intermédiaire, paraît large par rapport

à ce qu'elle sera plus tard; cette cavité, très irrégulière, donne naissance

,$, de nombreux diverticules (fig. 22). En bas et en arrière, elle communique

avec l'infundibulum, de chaque côté et en avant, elle se continue avec la

cavité des pédicules oculaires. En bas, elle communique avec les cavités

des lobes olfactifs; en avant, elle se continue avec les ventricules latéraux.

Les ventricules latéraux et le troisième ventricule, forment une cavité com-

mune subdivisée seulement par un léger étranglement, qui délimite les

larges trous de Monro primitifs.

Les sillons longitudinaux latéraux de la moelle épinière peuvent être

poursuivis dans toute la longueur du tube encéphalo-médullaire. Ils sil-

lonnent le plancher du quatrième ventricule et l'aqueduc de Sylvius,

forment au niveau du cerveau intermédiaire le sillon de Monro, et se ter-

minent au niveau du trou de même nom. Ils séparent, dans leur long

trajet, la lame fondamentale encéphalique de la lame alaire. La séparation

de ces deux lames correspond en avant, au chiasma et aux bandelettes

des nerfs optiques ; quant à la] rétine, elle naît de la lame fondamentale :

elle est donc morphologiquement, l'analogue de la corne antérieure de la

moelle et des noyaux moteurs de l'oeil (His).

Les cinq vésicules encéphaliques représentent donc, toutes les parties

constituantes de l'axe encéphalique. Le cerveau antérieur donnera nais-

sance aux hémisphères cérébraux, aux corps. striés, au corps calleux et au

trigone; le cerveau intermédiaire aux couches optiques, à la région sous-

optique et à toutes les parties qui constituent le plancher et la voûte du

troisième ventricule ; le cerveau moyen, aux tubercules quadrijumeaux et à

la calotte des pédoncules cérébraux; le cerveau postérieur, au cervelet et à

la protubérance ; l'ARRiÊRE-cERVEAij au bulbe rachidien. La cavité du cerveau

antérieur formera les ventricules latéraux; celle du cerveau intermédiaire,

le troisième ventricule; celle du cerveau moyen, l'aqueduc de Sylvius; celle

des quatrième et cinquième vésicules, le quatrième ventricule.

Avant de passer à l'étude du développement ultérieur des parties consti-

tuantes de l'axe encéphalo-médullaire, nous résumerons dans le tableau

suivant, les différentes parties qui se développent aux dépens de so plancher,

de sa voûte et de ses parois latérales.

Cavité de l'isthme

et du cerveau moyen.

Cavité du cerveau

intermédiaire et ses

diverticules.

Vue d'ensemble sur

les cinq vésicules et

leurs transforma-

tions ultérieures.

TABLEAU DES DIFFÉRENTES PARTIES DU NÉVRAXE DÉRIVÉES DE CHAQUE VÉSICULE

ENCÉPHALIQUE, AVEC LES NERFS CRANIENS CORRESPONDANTS S

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 79

II. DÉVELOPPEMENT ULTÉRIEUR DU NÉVRAXE

1. MOELLE ÉPINIÈRE

Au commencement du deuxième mois, les parois latérales de la moelle

épinière se coudent légèrement, et ce changement de direction entraîne

une déformation du canal central, qui

n'affecte plus la forme d'une fente

antéro-postérieure aplatie latérale-

ment ig. 2t», mais celle d'un fer de

lance.

La cavité présente par conséquent

quatre sillons, deux médians étroits

et profonds, et deux latéraux beau-

coup plus larges. Le sillon médian

postérieur, de moitié moins profond

que Y antérieur, présente une extré-

mité fourchue, qui tient à une légère

pénétration de la voûte dans le canal

central (fig. 26).

Les sillons latéraux divisent les

épaisses parois latérales du tube mé-

dullaire en deux moitiés inégales :

l'une antérieure , cylindrique, la lame

fondamentale de His (Grundplatte,

vorderer Markcytinder) ; l'autre pos-

térieure, prismatique, la lame alaire

de His (Flugelplatte, hinteres Mark-

prisma).

Ces deux parties sont réunies l'une

à l'autre par une. pièce intermédiaire,

d'aspect losangique (Schaltstüch de

His).

La lame fondamentale, fortement

saillante en avant, est limitée en ar-

rière par un sillon profond, le sillon cylindrique (Cylinderfurche) (se). Elle

donne naissance à la commissure grise antérieure (P), à la commissure

blanche antérieure (ca). à la comze aztéierc°e (CA), aux cordons antérieurs

(Ca), à la partie antérieure des cordons latéraux (Cal) et à la moitié anté-

rieure de la formation arquée (Fa), et renferme tous les noyaux d'origine

des nerfs moteurs.

Déformation de la

cavité médullaire en

fer de lance.

4'

Lame fondamentale.

Ftc. 2b. - Coupe transversale de la région

dorsale supérieure de la moelle d'un em-

bryon humain d'environ quatre semaines

et demie, mesurant 12,5 mm. de longueur.

(D'après W. His.)

,1<, artère du sillon. - Aspa, artère spinale

antérieure. - Cal, corne antérieure. - Ca, cor-

don antérieur. - ca, commissure blanche anté-

rieure. - Cal, cordon antéro-latéral. - Ce. ca-

nal central.- CL, corno latérale.- Fa, formation

arlplée. - Fa, faisceau ovalairo postérieur.

Le. lame épondyniairo. Lge, laine grise externe.

- L,qi, laine grise interne. - P, plancher. -

- Pi. pièce intermédiaire. Bill, racino motrice.

- Ils, racine sensitive. se, sillon cylindrique.

sm, sillon marginal. V, voûte.

so

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX

Lame alaire.

Pièce intermédiaire.

Développement

considérable des cor-

dons antérieurs.

Apparition du sillon

médian antérieur.

Torsion de la corne

postérieure.

La lame alaire est prismatique ; elle donne naissance il la corne postérieure

et reçoit les terminaisons des racines des nerfs sensitifs. Ces racines forment,

en abordant la moelle épinière, un petit faisceau longitudinal, à section

ovalaire, le cordon postérieur primitif ou cordon ovalaire de His (Fo), pre-

mier vestige des cordons de Burdach.

La nièce intermédiaire (Pi) est losans-ique ' elle occupe la partie antc-

rieure élargie du canal central et s'é-

tend du bord antérieur du faisceau ova-

laire, dont elle est séparée par le sillon

marginal de His (sm) (Randfurche), au

sillon cylindrique de la moelle (se). Elle

donne naissance au col de la corne pos-

térieure, à la colonne de Clarke, au pro-

cessus eticulai.s et à la partie postérieure

du cordon latéral (IIinterseitenstrang).

Dans celte région apparaîtront plus tard

le faisceau pyramidal croisé et le fais-

ceau cérébelleux direct de Flechsig.

Les cornes antérieures prennent bien-

tôt un développement considérable; elles

se tordent un peu sur leur axe et en-

voient leurs racines motrices, non plus

directement en dehors, mais en avant;

leur partie postérieure, connue sous le

nom de corne latérale (CL), envoie de

nombreuses fibres dans les cordons an-

téro-latéraux. Les cordons antérieurs et

antéro-latéraux, se développent au sur

et à mesure que la substance grise em-

bryonnaire s'accroît. Les cordons anté-

rieurs font à peine saillie au début de

chaque côté de la commissure antérieure

(fig. 26 et 27) ; ils prennent bientôt un

développement considérable et détermi-

nent en avant de la commissure anté-

rieure, la formation d'un sillon médian,

le futur sillon médian antérieur, d'autant plus accentué et d'autant plus

profond, que les cordons antérieurs sont plus volumineux (fig. 28, °3 ! ), 30).

Les cornes et les cordons antérieurs précèdent toujours dans leur évo-

lution, les cornes et les cordons postérieurs. Les cornes postérieures sont ,

encore informes (fig. 26, 27, 28), alors que les cornes antérieures et laté-

rales sont déjà nettement accentuées. Vers la fin du deuxième mois, la

corne postérieure subit un mouvement de torsion tel, que sa face dorsale

ou postérieure devient interne; le cordon ovalaire ou postérieur, qui repré-

sente le futur cordon de Burdach, l'entoure alors complètement (fig. 29),

Fie. 27. Coupe transversale de la ré-

gion dorsale supérieure de la moelle

d'un embryon humain d'environ se-

maines mesurant 13, 8 mm. de longueur.

(D'après W. His.)

Aspa, artère spinale antérieure.

CA, corne antérieure. - Ca, cordon ante-

rieur. - ca. commissure antérieure. -

Cal, cordon antéro-latéral. Ce, canal cen-

tral. CL, corne latérale. - Cpl, cordon

postéro-latéral. Fa, formation arquée.

Fo, faisceau ovalaire postérieur ? p,lame

dpendymaire.- Lge, lamo grise externe.-

Lfli, laine grise interne. Rm, racine mo-

trice. - R.s, racine sensitive. - sc, sillon

cylindrique. - S111, sillon marginal.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 81

et la corne postérieure commence a se délimiter de sa portion cervicale.

En même temps, se produisent des modifications importantes dans la

partie postérieure du canal central. Celui-ci s'oblitère d'arrière [en avant,

par apposition des parois latérales, puis se retire peu à peu de la surface

vers l'intérieur, et finit par ne plus occuper vers le troisième mois de

a vie embryonnaire, qu'un es-

¡ace relativement petit au centre

le la moelle (fig. 29 et 30).

Le canal central se termine

ilors en arrière par une pointe

droite, qui s'insinue entre les cor-

Ions postérieurs et donne inser-

tion à un cordon névroglique le

septum postérieur (fig. 30), lequel

s'étend jusqu'à la surface de la

moelle légèrement déprimée à ce

niveau. Cette dépression corres-

pond au sillon médian postérieur,

lequel ne peut être comparé au sil-

lon médian antérieur ni embryolo-

siquement,ni morphologi quement.

Entre le septum postérieur et le

faisceau ovalaire, apparaît le cor-

don de Goll, dont le tissu de sou-

tènement est formé aux dépens des

éléments des deux parois juxta-

posées du canal central; les fibres

du cordon de Goll n'apparaissent

que fort tardivement. L'apparition

le la commissure grise postérieure

est également tardive, et concorde

avec la disparition complète du

prolongement postérieur effilé du : anal central.

L'évolution de la substance gri-

se et de la substance blanche de la

moelle s'effectue de haut en bas;

vers le troisième mois de la vie intra-utérine, la moelle cervicale présente

déjà les apparences de la moelle lombaire de l'enfant, tandis que les cornes

et les cordons sont à peine ébauchés dans les régions médullaires infé-

rieures. La moelle cervicale est donc toujours, il un stade de développe-

ment plus avancé que la moelle lombaire, laquelle conserve, même chez

l'adulte, un caractère foetal par rapport à la moelle cervicale. (His.)

Les renflements cervical et lombaire sont déjà ébauchés vers le deuxième

mois de la vie embryonnaire; ils correspondent exactement au premier

u

Septum postérieur.

Sillon médian pos-

térieur.

Cordon de Goll.

Commissure gl'isG

postérieure.

j

Renflements cer-

vicaux et lombaires.

Fio. 28. Coupe transversale de la région dor-

sale supérieure de la moelle d'un embryon hu-

main d'environ sept semaines et demie, mesu-

rant 18,5 mm. (D'après W. His.)

As, Artère du sillon. - Aspa, artère spinale anté-

rieure. - CA, corne antérieure. - Ca, cordon anté-

rieur. - ca, commissure antérieure. - Cal, cordon

antéro-latéral. - Ce, canal central. - CL, corne late-

rale. - CP, corne postérieure. - Fo, faisceau ova-

laire postérieur. - Rm, racine motrice. -Rs, racine

sousitive. - se, sillon cylindrique. - sm, sillon mar-

ginal. voûte. !

82 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Rapports de la

moelle avec le canal

rachidien.

Rapports des ra-

cines médullaires

avec la colonne ver-

tébrale.

Queue de cheval et

filum terminale.

Membrane limi-

tante méningée.

rudiment des membres, mais ces rapports changent ultérieurement. La

moelle épinière s'étend en effet au début, jusqu'à l'extrémité des vertèbres

caudales, et pendant le deuxième et le troisième mois, son accroissement

est parallèle à celui de la colonne vertébrale.

, A partir du quatrième mois, le développement de la colonne vertébrale

s'accélère, et la moelle, ne conservant plus ses rapports avec les vertèbres

inférieures, semble remonter. Ce changement de rapport s'effectue très len-

tement : la moelle n'affecte en

effet ses rapports définitifs avec

la colonne vertébrale qu'après

la naissance, car, au sixième

mois, elle s'étend encore jus-

qu'au canal sacré, et au mo-

ment de la naissance jusqu'à

la troisième vertèbre lom-

baire. Mais si la moelle sem-

ble remonter, par contre, les

racines médullaires et les lep-

to-méninges s'allongent et s'ac-

croissent dans les mêmes pro-

portions que la colonne verté-

brale. Au début, les racines

médullaires se détachent à an-

gle droit de la moelle, pour se

porter vers les trous de conju-

gaisons des vertèbres corres-

pondantes ; elles conservent

cette direction dans la région

cervicale, et deviennent légè-

rement obliques en bas et en

dehors dans la région dorsale.

Dans les régions lombaire et

sacrée, les racines s'allongent

au sur et à mesure que la

moelle semble remonter, et

prennent une direction d'au-

tant plus oblique qu'elles appartiennent à des régions plus inférieures.

Les racines lombo-sacrées, qui effectuent un long trajet à l'intérieur de la

colonne rachidienne, forment par leur ensemble la queue de cheval, et les

lepto-méninges constituent le filum terminale, qui s'insère au sommet du

sacrum.

Pénétration des vaisseaux dans la moelle embryonnaire.

Immédiatement après l'occlusion de la gouttière neurale, l'encéphale et la

moelle épinière, se trouvent situés dans un canal tapissé d'une membrane

Fie. 29. - Coupe transversale de la région dorsale

supérieure de la moelle d'un embryon humain de

huit semaines et demie, mesurant 24 millim. de lon-

gueur. (D'après \\'. His.)

As, artère du sillon. - Aspa, artère spinale antérieure.

- CA, corne antérieure. - Ca, cordon autéricur ? ca, com-

missure antérieure. Cal, cordon antéro-latéral. - Ce, ca-

nal central. - CL, corne latérale. -CI', corne postérieure.

- 1·G, faisceau de Goll. - Fo, faisceau ovalaire postérieur. -

Le, lame épendymairc. - Ilm, racine motrice. - lis, racine

sensitive. - se, sillon cylindrique. - sm, sillon marginal.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 83

conjonctive lisse, la membrane limitante méningée de His, ou pie-mère rudi-

mentaire, qui n'adhère au tube encéphalo-médullaire qu'au niveau de sa

voûte. En dehors de la membrane limitante méningée, on trouve les vais-

seaux méningés, qui proviennent dans la région rachidienne, des vaisseaux

inter-costaux et dans la région crânienne, de l'aorte. Dans l'une et l'autre

région ils apparaissent, vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire,

au niveau du plancher du ca-

nal neural, qu'ils entourent

bientôt d'anneaux presque

complets. Puis apparaissent,de

chaque côte de la ligne mé-

diane, des artères anastomoti-

ques longitudinales : ce sont

d'abord les deux artères spi-

nales antérieures (fig. 26, 27) ;

réunies l'une à l'autre par de

nombreuses anastomoses trans-

versales puis les artères spi-

nales postérieures.

Ces deux systèmes artériels

longitudinaux, donnent nais-

sance à de nombreux bourgeons

vasculaires,qui pénètrent dans

l'intérieur de la moelle.

Les branches qui naissent

des artères spinales antérieu-

res, et qui constituent les fu-

tures artères du sillon médian

antérieur de la moelle, abor-

dent la partie antérieure de la

moelle; -elles divergentbien-

tôt, se portent de chaque côté

de la commissure antérieure,

en dedans de la corne anté-

rieure, à laquelle elles aban-

donnent une branche collaté-

rale, puis se dirigent en arrière

ci atteignent la ligne de pénétration des racines postérieures (iig. soj.

. Les deux artères spinales antérieures et les deux artères du sillon médian

antérieur, se rapprochent de la ligne médiane et se fusionnent l'une avec

l'autre vers la sixième ou la septième semaine (l11s), pour donner naissance

à une seule artère spinale antérieure, impaire et médiane, et a une seule

artère du sillon médian antérieur (fig. 28, 29, 30).

L'apparition des artères spinales postérieures est plus tardive que celle

des antérieures. Elles abordent la moelle un peu en avant du point de péné-

Lcs vaisseaux mé- 1

ningés proviennent \1

des intercostales et .

de l'aorte.

Apparition ulté-

rieure des artères

spinales antérieures

et postérieures ou

systèmes artériels

longitudinaux.

Fusion des artères

spinales antérieures

eu une seule.

FiG. 30. Coupe transversale de la moelle de la

région dorsale supérieure d'un foetus humain de

3 mois. (D'après W. His.)

As, artère du sillon. - Aspa, artère 'spinale antérieure.

CA, corne antérieure. - Ca, cordon antérieur. - ca, com-

missuro antérieure. Cal, cordon antéro-latéral. Cc, ca-

nal central. - CL, corne latérale. - CP, corne posté-

ricuro. - Cpl, cordon postéro-latéral. - FG, faisceau de

Goll. - Fo (1,'B), faisceau on-alaire postérieur ou faisceau do

Burdach. - Le. lame élxn<lynaire. - Rm, racine mo-

trice. - Ils, racine sensitive. se, sillon cylindrique. -

sm, sillon marginal.

84 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Apparition tardive

des artères des ra-

cines antérieures et

des artères radiées.

1111

Vésicule du qua-

trième ventricule.

Sa voûte forme la

membrane obtura-

trice du quatrième

ventricule.

Ses bords donnent

naissance, en haut,

aux hémisphères cé-

ré belleux et aux

])C' dollc ! llles cérébel-

¡ leux.

{i

Il

j

i

; Eu bas, aux corps

l'estiformes et aux

pyramides posté-

rieures du bulbe.

tration des racines postérieures, et se portent vers l'extrémité postérieure

de l'artère du sillon médian antérieur.

Les artères qui pénètrent dans la moelle par les racines antérieures,

apparaissent encore plus tardivement, de même que les artères radiées,

destinées aux parties latérales et postérieures de la moelle; elles ne se mon-

trent guère avant le troisième mois de la vie embryonnaire. Les artères

cérébro-spinales s'entourent de bonne heure de canaux périvasculaires,

dont les parois sont formées par le myclospongium de His (Voy. Histo- .. 4

genèse, p. 138 et suiv.).

2. VÉSICULE ENCÉPHALIQUE POSTÉRIEURE PRIMITIVE

Cerveau rhomboïdal (Hautcnhirn, His).

Le cerveau postérieur et Y arrière-cerveau, qui procèdent de la troisième '

vésicule encéphalique primitive, et qui circonscrivent une seule et môme

cavité, la cavité du quatrième ventricule, sont surtout caractérisés par leur

aspect losangique et par l'amincissement d'une partie de leur voûte, connue

sous le nom de membrane obturatrice du quatrième ventricule. Les bords

de la membrane obturatrice sont irrégulièrement losangiques (fig. 20, p. 67) ;

on peut leur considérer trois parties : une partie moyenne (c), une partie

supérieure (a et b) et une partie inférieure (d et e). Les bords sont parallèles

au niveau de la partie moyenne qui correspond à la plus grande largeur

le la cavité du quatrième ventricule (fig. 20 (c) ; dans leur partie supérieure

les bords se portent transversalement en dedans (b), puis obliquement en

haut et en dedans (a), et se réunissent à angle très aigu, au niveau de

l'isthme du cerveau postérieur ; ils donnent naissance aux hémisphères

cérébelleux et aux pédoncules cérébelleux supérieurs.

La partie inférieure des bords est beaucoup plus étendue que les par-

ties supérieures ou moyennes; elle se dirige d'abord en bas et très légè-

rement en dedans (d), puis se coude à angle obtus, pour converger

brusquement et se réunir à angle aigu (e) à celle du côté opposé; elle

donne naissance aux corps restiformes et aux pyramides postérieures du

bulbe. Chez l'embryon du deuxième mois, l'angle inférieur de la membrane

obturatrice atteint la courbure de la nuque, c'est-à-dire l'extrémité supé- ï

rieure de la moelle épinière. Chez le nouveau-né et chez l'adulte il en est .

séparé par toute la hauteur de la partie inférieure du bulbe.

Lorsque la courbure du pont apparaît (fig. 18, 22, 23, 34), la voûte du

cerveau postérieur s'applique peu à peu sur la voûte de l'arrière-cerveau,

dont elle n'est plus séparée que par une fente profonde et étroite, la fente

choroïdienne (fch), qui livre passage à la toile choroïdienne inférieure, et

recouvre les plexus choroïdes du quatrième ventricule. Le plancher s'élar-

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 85

git, les parois latérales s'étirent au niveau des plis de flexion en forme

d'auricules, dans lesquelles la cavité du quatrième ventricule se prolonge,

en formant de chaque côté le recessus latéral du quatrième ventricule. Le

plancher est alors divisé en deux parties inégales, triangulaires, opposées

par leur base. La partie inférieure ou bulbaire,, appartient à l'arrière-cer-

..., veau; la partie supérieure ou protubérantielle, au cerveau postérieur pro-

.. prement dit. Un sillon profond, médian et longitudinal, la tige du càlamus

scriptorius, divise le plancher du quatrième ventricule en deux moitiés

latérales; il se continue en

haut avec le sillon médian an-

térieur de l'aqueduc de 'Syl-

vius, et en bas avec celui du

canal de l'épendyme. Chaque

moitié latérale du plancher du

quatrième ventricule, se sub-

divise en deux segments par un

second sillon longitudinal, ir-

régulier et peu profond (fig.31).

Ce sillon latéral (si) du plan-

cher du quatrième ventricule,

fait suite au sillon latéral du

canal de l'épendyme, et se con-

tinue en haut avec le sillon de

même nom de l'aqueduc de

Sylvius. Il délimite, comme au

niveau de la moelle, la lame

fondamentale située en dedans,

de la lame alaire située en

dehors. Peu profond au niveau

de la partie bulbaire, le sillon

latéral s'élargit dans la partie

protubérantielle, immédiate-

ment au-dessus de la courbure

pontique pour former la fos-

. sette antérieure (fovea anterior) du plancher du quatrième ventricule.

La lame fondamentale fait saillie dans le quatrième ventricule, et con-

stitue de chaque côté du sillon médian, les funiculi tel'etes des anciens

auteurs; elle affecte dans sa partie bulbaire, où elle est connue sous le nom

d'aile blanche interne, la forme d'un triangle rectangle e.t répond au noyau

d'origine du nerf grand hypoglosse. Dans sa partie protubérantielle, elle

forme une saillie arrondie, l'enzinentia teres proprement dite, qui corres-

pond au futur genou du nerf facial.

. Le noyau d'origine du nerf grand-hypoglosse, est situé sur le prolonge-

ment de la colonne grise de la corne antérieure de la moelle. Cette colonne

fournit en outre dans la région protubérantielle le noyau du nerf moteur

Formation des ré - :

cessus latéraux du

quatrième ventri-

cule.

Division du plan-

cher en portion bul-

baire et portion pro-

tubérantielle.

Sillon médian an-

térieur.

Sillon latéral.

Lame fondamcn- 1.

taie et noyaux d'ori-

gine qui lui corres-

pondent. :

i

FlG. 31. -Coupe transversale do la vésicule encépha-

lique postérieure primitive d'un embryon humain

de 10mm,2 âgé d'environ quatre semaines et demie.

(D'après W. His.)

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fs, faisceau soli-

taire. LA, lame alaire. - LF, lame fondamentale. -

Le, lame épendymaire. - sa, sillon antérieur du 4° ventri-

cule, - si, sillon latéral du 4° ventricule. ), raphé. -

V, voûte. - V4, 4° ventricule, - X, pneumogastrique. -

XII, grand hypoglosse.

86 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Couche grise de la

. substance réticulée.

Faisceau longitu-

dinal postérieur ' et

formation blanche ré-

ticulée.

1 Lame alaire et ses

' modifications.

t

' z

. l

i

ocidaire externe et plus haut, au voisinage de l'aqueduc de Sylvius, le noyau

Au nerf pathétique.

Sur le prolongement de la colonne grise de la corne latérale de la moelle,

on voit naître dans la région bulbaire, les noyaux d'origine des fibres mo-

trices des nerfs spinal, pneumo-gastrique et glosso pJtcrzz,/iezz; et dans là

région protubérantielle, le noyau d'origine du facial et le noyau d'origine

de la partie motrice du trijumeau. Ces noyaux ne constituent dans la

protubérance que des îlots séparés, tandis que dans la région bulbaire, ils

forment une colonne nucléaire ininterrompue. '-

. La lame fondamentale du bulbe et de la protubérance, donne en outre

naissance à la couche grise disséminée de la substance réticulée. Les fibres

qui naissent de cette

couche, concourent

à former une partie

des fibres longitudi-

nales de la substance

réticulée, ainsi que -

les fibres a°cifornzes

internes du bulbe et -

de la protubérance, -

qui s'entrecroisent

au niveau du raphé,

et qui constituent

l'homologue de la

commissure anté -

rieure de la moelle;

enfin, entre le raphé

et le noyau d'ori-

gine du grand-hypo-

glosse, ces fibres

forment, après en- .

trecroisement au niveau duraphe,un petit cordon blanc, longitudinal, le

cordon antérieur primitif de His (primâre Vorderstrangfeld), le futur faisceau

longitudinal postérieur de la calotte, l'homologue du cordon antérieur de

là moelle. Au sur et à mesure que la couche grise de la substance réti-

culée s'accroît, le cordon antérieur primitif de Mis s'étend d'avant en

arrière, et on y peut alors distinguer deux faisceaux, le faisceau longitu-

dinal posté1'Íew' en arrière, et la formation blanche réticulée en avant (Vor-

derstrangstheil der Formatio reticularis de Flechsig, Formatio reticularis

alba). ,

La lame alaire reçoit les racines de la partie sensitive des nerfs glosso-

pharyngien, pneumo-gastrique et spinal. Ces racines, adhérentes à la paroi

inférieure du recessus latéral du quatrième ventricule, forment à la surface

extérieure de la lame alaire, un petit faisceau longitudinal à section ova-

laire, connu sous le nota de faisceau solitaire (Tractussolitarius), faisceau.

FiG. 32. - Coupe transversale de la vésicule encéphalique posté-

rieure primitive d'un embryon humain de 9mm,l, âgé d'environ

quatre semaines et demie. (D'après W. His.)

Flp, faisceau longitudinal postérieur. Fs, faisceau solitaire. - LA, lame

alaire. - tir, lèvre rhomboïdale. LF, lamo fondamentale. r, raphé. - sa,

sillon antérieur du 4° ventricule. - sle, sillon labial externe. - sli, sillon

labial interne. - sl, sillon latéral du 48 ventricule. - V4 4- ventricule. -

XII, hypoglosse. - X, ganglion du pneumo-gastrique.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 87

respiratoire (fib. 33, Fs), et qui est l'homologue du faisceau de Burdach de

la moelle épinière.

Dans la région du quatrième ventricule, la lame alaire subit d'impor-

tantes modifications. Verticale au début (fig. 31) et formant avec la lame

fondamentale un angle presque droit, la lame alaire se porte peu à peu en

dehors, au sur et à mesure que la courbure pontique s'accentue, et que la

troisième vésicule encéphalique primitive s'évase. Bientôt, au cours de la

cinquième semaine, son extrémité externe, celle qui donne insertion à la

membrane obturatrice, se recourbe en dehors en formant une sorte de

crochet (fig. 32). On peut alors considérer a la lame alaire deux segments,

l'un interne vertical en connexion avec la lame fondamentale (Partie

jugalc, Wangcnthcil de His), l'autre externe, recourbé en forme de cro-

chet, la partie labiale ou lèvre rhomboïdale deHis (Lippenlheil, Rautenlippe).

La lèvre rhomboïdale est séparée du segmen t jugal par un sillon à concavité

ventrale, le sillon labial externe de His (sic); elle est. séparée de la mem-

brane obturatrice par un second sillon à concavité dorsale, le sillon labial

interne (sli) de Ilis, qui s'ouvre dans le quatrième ventricule.

1° Le segment jugal on vertical de la lame alaire donne naissance :

a) Dans la région bulbaire du quatrième ventricule, au noyau du cordon

de Goll, à l'aile grise et au tubercule acoustique. Ces deux dernières forma-

tions font partie du plancher du quatrième ventricule; le tubercule acous-

tique occupe sa plus grande largeur; l'aile grise (ala cinerea) représente

un petit triangle isocèle, gris, légèrement déprimé, situé au-dessous du

tubercule acoustique et adossé par sa base à l'aile blanche interne. En

Noyaux qui

naissent do la lame

alairo dans le bulbe

et dans la protubé-

rancc.

Fig. 33. Coupe transversale du bulbe d'un embryon humain de 13mm,S, âgé d'environ

cinq semaines. (D'après \V. His.)

Plp, faisceau longitudinal postérieur. Fs, faisceau solitaire. LA, lamo alaire. (r. lèvro rhom-

boïdale. - LF, lame fondamentale. Le. lame élnendymaire. - llCL restes du cordon latéral. - sa,

sillon antérieur du -te ventricule. - si, sillon latéral du .le ventricule. - sli, sillon labial interne. -

S/l, substance réticulée.

88 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Lèvre rhomboïdale.

Soudure de la lèvre

rhomboïdale au set.

ment jugal de la lame

alaire.

émigration descel

Iules de la lèvre rhom

hoïdale; noyaux qu

en naissent t

avant et en arrière du tubercule acoustique, on trouve en général, Une petite

fossette plus ou moins accentuée, la fovea anterior et la fovea poster·ior·

du plancher du quatrième ventricule; la fossette postérieure correspond

assez exactement à l'aile grise.

b) Dans la région protubérantielle, le segment jugal de la lame alaire

forme au voisinage de l'aqueduc de Sylvius, le locus Coe1'UlellS ou substantia

fer1'1lginea.

2" La lèvre rhomboïdale est très irrégulière (fig. 24) : étroite à son origine

au niveau de l'angle inférieur du quatrième ventricule, elle s'élargit rapide-

ment à la partie moyenne du bulbe, diminue de nouveau au niveau de la

plus grande largeur du quatrième ventricule, se renfle encore pour atteindre

sa plus grande dimension dans la région protubérantielle, et se termine

enfin en pointe au-dessous de l'isthme du cerveau postérieur. Le sillon

labial externe ne représente au niveau de la région bulbaire qu'un sillon

transitoire; il disparaît en effet rapidement, grâce à la soudure précoce du

segment labial au segment jugal de la lame alaire, et la lèvre rhomboïdale

cesse alors d'être une formation indépendante (fig. 33, 34).

Après la soudure de la lèvre rhomboïdale au segment jugal, les cellules

de ces régions émigrent et se portent en avant et en dedans; elles passent,

les unes en avant, les autres en arrière du faisceau solitaire, et viennent

se placer en avant de la couche grise disséminée de la substance réticulée

et du noyau d'origine du grand-hypoglosse (fig. 33).

Elles donnent naissance : a) dans la région bulbaire à l'olive bulbaire,

ou olive inférieure, aux noyaux juxta-olivai2,es, aux noyaux du cordon de

Burdach, aux noyaux des cordons latéraux, aux noyaux arqués des para-

mides et à la substance gélatineuse de Rolando. Les fibres de ces cellules

FiG. 34. Coupe transversale du bulbe d'un embryon humain de f3mm,6, âgé d'environ

cinq semaines. (D'après W. His.)

Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fs, faisceau solitaire. LA, lame alaire. LF, lame fonda-

mentale. - D9oV4, membrane obturatrice du 4e ventricule. - RCL, restes du cordon latéral. si, sillon

latéral du 4e ventricule. sli, sillon labial interne. - SR, substance réticulée. X, pneumo-gastrique. -

XII, grand-hypoglosse.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 89

forment les fibres arclfonnes internes du bulbe, le système des fibres oli-

vaires, le corps trapézoïde, la couche inter-olivaire et le corps restiforme.

. b) Dans la région protubérantielle, la lèvre rhomboïdale fournil l'olive

protubérantielle, la substance gélatineuse de Rolando, les fibres arciformes

internes de la protubérance, le corps trapézoïde, enfin la lame du cervelet.

Les olives bulbaire et protubérantielle, ainsi que les noyaux juxta-

olivaires, sont donc morphologiquement l'homologue du cervelet, des tuber-

cules quadrijumeaux, des couches optiques et des hémisphères cérébraux,

formations qui appartiennent toutes à la lame alaire.

La racine sensitive du trijumeau apparaît plus tardivement, elle forme

au niveau de la substance gélatineuse de Iiolando, un second faisceau

ovalaire, l'homologue du faisceau solitaire, s'unit intimement au début au

faisceau cérébelleux direct de Flechsig, et forme avec lui le tractus inter-

medius de Mis. Ces faisceaux sont bientôt recouverts par les fibres arquées

superficielles du bulbe (fig. 35).

Le corps restiforme apparaît il la partie externe de la lame alaire, vers

la fin du deuxième mois; un sillon profond, le sillon restiforme, le délimite

en dehors et le sépare de la lèvre rhomboïdale secondaire, ou lèvre memb1'a-

71euse,qui se continue avec la membrane obturatrice du quatrième ventri-

cule et donne naissance au ta ? nia du quatrième ventricule (fig. 35).

Ce n'est que vers le quatrième mois de la vie intra-utérine, qu'appa-

raissent au niveau du bulbe et de la protubérance, les fibres longitudinales

des pyramides, que recouvrent les fibres arquées les plus superficielles. La

région de la calotte précède donc dans son développement le faisceau

pyramidal. Les parties constituantes du bulbe et de la protubérance, sont

Apparition tardive

des fibres longitudi-

nales des pyramides.

FiG. 35. - Coupe transversale du bulbe d'un embryon humain d'environ six semaines.

(D'après \ ? His.)

Cio, couche inter-olivaire. - Crst, corps restiforme. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. -

Fs, faisceau solitaire. - LA, lame alaire. lrs, lèvre rhomboïdale secondaire. - LF, lame fondamen-

tale. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. - r, raphé. - RCL, restes du cordon latéral. - SR, substance ré-

ticulée. - Vs, racine spinale du trijumeau.

90 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le développement

du bulbe et de la pro-

tubérance se fait de

la profondeur à la

superficie.

Développement du

cervelet et de ses

différentes parties

constituantes.

Vermis.

en effet d'autant plus précoces dans leur développement, qu'elles sont plus

rapprochées du plancher du quatrième

ventricule, et réciproquement les par-

ties qui apparaissent les dernières, oc-

cupent en même temps les couches les

plus superficielles.

Dans la région protubérantielle, la

lame alaire donne naissance à la lame

du cervelet. Le rudiment du cervelet

apparaît sous la forme d'une lamelle

courbe, qui réunit en arrière les deux

auricules de flexion, qui constituent

les recessus latéraux du quatrième ven-

tricule (fig. 36). '

1 La partie moyenne de la lame céré-

belleuse, donne naissance au vermis ou

lobe moyen du cervelet; son bord pos-

térieur ou tranchant est peu à peu re-

foulé à la façon d'un doigt de gant dans

l'intérieur du quatrième ventricule,

grâce à la formation de la fente choroï-

dienn, et entraîne avec lui la partie

adjacente de la membrane obturatrice

(fig. 44). Celle-ci se raccourcit à sa partie

moyenne, par suite du développement

considérable que prend le vermis, tan-

dis que ses parties latérales forment

deux petites valvules semi-lunaires, les

valvules de Tarin. Quant au -vermis, il

affecte la forme d'une lame recourbée

sur son axe horizontal, dont la face

superficielle constitue le vermis sure-

ri01', et la face profonde le vermis infe-

rior.

Le cervelet s'épaissit de bonne heu-

re au niveau du vermis, qui présente

déjà vers le troisième mois de la vie

intra-utérine, trois à quatre sillons et

circonvolutions ; les sillons des hémi-

sphères cérébelleux n'apparaissent que

vers le milieu du quatrième mois. Sur

la face inférieure des hémisphères cé-

rébelleux, on voit cependant apparaître

dès la fin du deuxième mois et le

commencement du troisième, trois saillies, dont l'inférieure forme le rudi-

Fm. 36. - Moelle et encéphale d'un em-

bryon humain d'environ trois mois, vus

par la face postérieure. (Dessiné d'après

nature.)

AC, arrièrc-cerveau.- CA, cerveau antérieur.

- CM, cerveau moyen. - CP, cerveau posté-

rieur. - Cp, circonvolutions primitives.

BC, hémisphère cérébral. - ICu, hémisphère

cérébelleux. - M, moollo. - moirai, membrane

obturatrice du 4° ventricule - RC, rendement

cervical de la moelle. renflement, lombaire

de la moelle. Sih, sillon inter-hémispberiquo.

- smp, sillon médian postérieur. - sp, sillons

primitifs. st, sillon transverse du cerveau

moyen. sv, sillon vertical du cerveau moyeu.

- Vécu, vermis du cervelet.- 1Y4,4veutricule.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NE 11 VEUX. 91

ment du recessus latéral du quatrième ventricule, la moyenne, le (laccullls,

et la supérieure, un mince bord saillant appartenant à la face inférieure

du cervelet.

Vers le cinquième mois, le cervelet a atteint sa forme définitive ; quatre

sillons profonds divisent, ainsi que K1111;,er l'a montré, sa surface en cinq

grandes régions primaires : la première région correspond à la face supé-

rieure des hémisphères et au vcrmis superior; les troisième, quatrième et

cinquième régions appartiennent il leur face inférieure et au vermis infe-

rior ; la deuxième région enfin, à cheval sur les deux faces, correspond à

la partie postérieure des hémisphères et des vermis.

Au niveau des hémisphères cérébelleux, la première région donne nais-

sance aux ailes du lobule central et au lobe cunéiforme ou quadrilatère ; la

deuxième région fournit les lobes semi-lullaires, qu'un sillon secondaire

subdivise bientôt en lobe, semi-lunaire supérieur et en lobe semi-lunaire

inférieur. La troisième région correspond au lobe digastrique, lequel se

subdivise il son tour en lobule grêle et en lobule cunéiforme. La quatrième

région fournit le lobe tOJlsiUail'1 ! ou amygdalien ; la cinquième région enfin,

le petit lobule clu puetcozo-cc.strirl2te ou (lacclllus,

Au niveau des vermis, la première région fournit : la lingula couchée

sur la valvule de Vieussens, le lobule central qui envoie de chaque côté et

en avant du lobe cunéiforme supérieur une petite languette, l'aile du lobule

central; puis le monticule ou emmenée du vermis, qui se décompose en

sommet (ruhnen) et en pente (declivum), et qui relie entre eux les deux lobes

quadrilatères. A la deuxième région, correspond le bourgeon terminal ou

folium cacllminis, qui relie les deux lobes semi-lunaires supérieurs, ainsi

que le tubercule postérieur (tuber valvuhe), qui relie les deux lobes semi-

lunaires inférieurs. La troisième région fournit la pyramide, qui relie les

lobes cunéiformes inférieurs; la quatrième région, la luette ou uvzcla, qui

relie les amygdales ; la cinquième enfin, le nodule, qui constitue l'extrémité

antérieure du vermis inferior, et qui est relié au lobule du pneumo-gastrique

par le pédoncule du flocculus.

Avec le développement des hémisphères cérébelleux, apparaissent les

pédoncules cérébelleux moyens, dont les fibres se portent en avant et en

dedans, et s'entrecroisent avec le faisceau pyramidal pour former Y étage

antérieur de la protubérance. ,

Les valvules de Tarin s'insèrent en dedans au nodule, en arrière la

face inférieure de l'hémisphère cérébelleux, aux lobes amygdalien et cunéi-

forme inférieur, en dehors au pédoncule du flocculus; leur bord antérieur,

que l'on décrit généralement comme un bord libre, se recourbe pour se

continuer avec la mince membrane épithélialc qui recouvre le plexus cho-

roïde du quatrième ventricule (zig. i.i). Ce mince épithélium se déchire

facilement au niveau de son insertion sur les valvules de Tarin, de telle

sorte qu'il en résulte une fente artificielle, décrite par les auteurs sous le

nom de fissure transverse cérébelleuse.

Les recessus latéraux du quatrième ventricule, ou vélum medullare infe-

Hémisphères céré-

bellc1lx.

Pédoncules céré-

belleux moyens.

92 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Recessus latéraux

du quatrième ventri-

cule.

Modifications que

subit le cervelet dans

la série des verté-

brés.

1-ior, forment de chaque côté une vésicule volumineuse et saillante vers le

troisième mois de la vie intra-utérine; tandis qu'elle est complètement

recouverte par les hémisphères cérébelleux au cinquième mois. Ces vési-

cules sont formées de deux lames appliquées l'une sur l'autre ; la lame

supérieure, la plus faible, s'amincit et recouvre les plexus choroïdes laté-

raux du quatrième ventricule, qui plongent dans les recessus latéraux. La

lame inférieure est formée d'éléments nerveux, rudimentaires, adhérents

aux fibres radiculaires des neuvième et dixième paires, et au pédoncule du

ilocculus. Plus tard, la paroi supérieure s'atrophie .complètement, et il

existe de chaque côté du quatrième ventricule un orifice, qu'Axel Key et

Retzius ont montré ne pas être un artifice de préparation, et par lequel la

cavité du quatrième ventricule communique avec l'espace sous-arachnoï-

dien. Un orifice analogue existe, au niveau de la partie moyenne de la mem-

brane obturatrice du quatrième ventricule, au-dessus du calamus scripto-

rius ; il est connu sous le nom de trou de Magendie. De chaque côté du trou

de Magendie, au niveau de l'insertion de la membrane obturatrice, sur la

lèvre rhomboïdale secondaire, on trouve dans toute la largeur du quatrième

ventricule des éléments nerveux rudimentaires, qui forment, après l'abla-

tion des plexus choroïdes du quatrième ventricule, le taenia médullaris et

l'obex (verrou); ce dernier occupe l'angle inférieur de la membrane

obturatrice (fig. 20, ob).

Au niveau de l'isthme du cerveau postérieur, la lame alaire donne nais-

sance aux pédoncules cérébelleux supérieurs, tandis que l'angle supérieur

de la membrane obturatrice, fournit la valvule de Vieussens ou voile médul-

laire antérieur, sur laquelle s'applique la lingula du vermis superior.

Le cervelet présente dans la série des vertébrés de très grandes modi-

fications. Chez les poissons, les amphibies et les reptiles, il se présente sous

l'aspect d'une lame médiane, la lame cérébelleuse, l'homologue du lobe

moyen ou du vermis des oiseaux et des mammifères; les hémisphères

cérébelleux font en effet défaut dans les trois classes inférieures des ver-

tébrés.

La lame cérébelleuse est lisse chez les amphibies et les reptiles, mais

chez les poissons et les reptiles aquatiques, l'alligator en particulier, la

lame cérébelleuse présente de gros plis transversaux, qui sont d'autant plus

développés et plus nombreux que l'animal est meilleur nageur (Edinger).

Chez les oiseaux et les mammifères, la lame cérébelleuse se transforme

en vermis et se plisse un grand nombre de fois pour former des lobules. En

même temps, apparaissent les hémisphères cérébelleux; petits et peu déve-

loppés chez les oiseaux, ils prennent chez les mammifères un développe-

ment considérable et débordent de chaque côté le vermis.

Le cervelet des poissons, des reptiles et des amphibies, est en connexion

avec le cerveau moyen et le cerveau intermédiaire par le pédoncule cérébel-

leux supérieur, et avec la moelle épinière par le pédoncule cérébelleux infé-

rieur. Les hémisphères cérébelleux faisant défaut, il n'existe pas chez eux

DEVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX. 93

de pédoncule cérébelleux moyen. Ce dernier n'apparaît que chez les oiseaux

et devient très accusé chez les mammifères.

Les fibres pyramidales, qui relient l'écorce cérébrale à la moelle épinière,

n'apparaissent que chez les vertébrés supérieurs (oiseaux et mammifères).

Les reptiles, les amphibies et les poissons, chez lesquels le cerveau anté-

rieur, en particulier le manteau central, est réduit à sa plus simple expres-

sion, en sont dépourvus et ne possèdent que le système des fibres de la

calotte.

Le cerveau postérieur et l'arrière-cerveau donnent naissance à neuf

paires crâniennes (IVe à XII0 paires). Les nerfs moteurs prennent leur

origine dans les cellules ganglionnaires de la lame fondamentale; les nerfs

sensitifs dans les cellules des ganglions crâniens; les ganglions crâniens

se développent aux dépens de la partie supérieure du cordon ganglion-

naire, lequel donne de chaque côté du cerveau postérieur et de l'arrière-

cerveau, trois ganglions dont deux sont situés en avant et un en arrière

de la vésicule auditive (fig. 19).

Le ganglion antérieur représente le ganglion de Gasser rudimentaire,

dont une parcelle donne naissance au ganglion ciliaire.

Le ganglion moyen représente le ganglion acou.stico-facial de Bis, aux

dépens duquel se développent : le ganglion spiral du nerf cochléaire, l'in-

tumescence gazzgliforme de Scarpa du nerf vestibulaire, et le ganglion déni-

culé du facial.

Le ganglion postérieur se subdivise de très bonne heure, et donne

naissance au ganglion d'Andersch du glosso-pharyngien et au ganglion

jugulaire du pneumo-gastrique.

L'origine réelle des nerfs crâniens du bulbe et de la protubérance, est la

môme dans toute la série des vertébrés. Mais, si l'origine réelle est inva-

riable, le volume des noyaux d'origine ou de terminaison, le trajet intra-

encéphalique et l'origine apparente des' nerfs crâniens, sont par contre

extrêmement variables. C'est ainsi, par exemple, que le noyau moteur du

trijumeau s'hypertrophie considérablement chez la torpille, où il forme les

lobes électriques, et que chez les poissons, le noyau de terminaison du vague,

très volumineux, forme une forte saillie dans le quatrième ventricule.

3. VÉSICULE ENCÉPHALIQUE PRIMITIVE MOYENNE

Vésicule des tubercules quadrijumeaux. Cerveau moyen.

Mésencéphalon (Mittelhirn).

De toutes les vésicules encéphaliques, la vésicule des tubercules quadri-

jumeaux ou des lobes optiques, est celle qui subit le moins de modifications.

Ces dernières consistent surtout en un simple épaississement de ses parois,

en particulier de la lame fondamentale, et en une diminution de sa cavité,

qui se transforme en aqueduc de Sylvius, et qui se distingue des cavités des

Nerfs qui naissent

du cerveau posté-

rieur et de l'arrière-

cerveau.

L'origine réelle des

nerfs crauiens ne va-

rie pas dans la série

des vertébrés.

Variabilité du vo-

lume et de l'origine

apparente de ces

nerfs.

La vésicule encé-

phalique moyenno

subit peu de modifi-

cations.

Sa cavité.

01 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses sillons.

Son plancher.

l'\oyaud'ol'igine de

la troisième paire.

Pédoncules céré-

braux.

Les deux étages

du pédoncule.

autres vésicules cérébrales par son petit calibre, et l'absence de plexus cho-

roïdes. L'aqueduc présente un sillon médian antérieur assez profond (fig. 37

et 38), qui se continue avec le sillon médian du plancher du quatrième

ventricule, et deux sillons latéraux qui séparent la lame fondamentale de

la lame alaire, et qui se continuent d'une part avec les sillons latéraux du

quatrième ventricule et d'autre part avec les sillons de Monro.

Le plancher du cerveau moyen, comme celui du cerveau postérieur et

de l'arrière-cerveau, donne naissance aux fibres névrogliques du raphé,

l'homologue du septum antérieur de la moelle éiunière : il fournit en outre

la mince lamelle interpédonculaire, connue sous le nom de substance per-

forée postérieure et qui fait partie du plancher du troisième ventricule. La

lame fondamentale donne naissance, sur le prolongement de la colonne

nucléaire de la corne antérieure de la moelle, au noyau d'origine du mo-

teur oculaire commun; elle fournit en outre les parties constituantes de la

calotte ou étage supérieur des pédoncules cérébraux.

Mais les pédoncules cérébraux n'atteignent leur aspect définitif, qu'après

le développement du faisceau pyramidal, c'est-il-dire vers le milieu du cin-

quième mois. Ils sont alors constitués par deux étages, séparés par une cou-

che de cellules nerveuses pigmentaires, le locus niger de Sommering.

L'étage inférieur constitue le pied du pédoncule, l'étage supérieur, la calotte

ou tegmentul11. Le pied du pédoncule, qui représente le système de projec-

P'ic. 37 et 38. Encéphale d'un embryon humain d'environ trois mois, vu par la face postérieure

après ablation des hémisphères cérébraux, de la lame des tubercules quadrijumeaux (fig. 37)

et de la moitié droite de la lame du cervelet (Hg. 38). (Dessiné d'après nature.)

AC, arrière-cerveau. - 4q.S, aqueduc de Sylvius. B. bulbe. CI, cerveau intermédiaire. cCI, col

du cerveau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. CP, cerveau postél'icul ? cop, commissure postérieure.

- Op, glande pinéale, HCe, hémisphères ce]-ebcHcux.7,innexiou de la protubérance. A-, isthme du

cerveau postérieur. DI, moelle épinière. Th, thalamus. tUI, tænia thalami. V3, : 1e ventricule.

1 ? 4c ventricule.

DEVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 9,;

tion de l'écorce cérébrale dans la protubérance, le bulbe et la moelle

épinière, est à peine ébauché chez les oiseaux et les mammifères inférieurs ;

il n'atteint un grand développement que chez les primates et en particulier

chez l'homme.

La lame alaire s'épaissit uniformément, moins toutefois que la lame

fondamentale; d'abord lisse et régulièrement convexe, on y voit apparaître

bientôt un sillon vertical et un sillon transversal (fit. 3Gj, qui la divisent

en quatre tubercules, les tubercules quadrijumeaux supérieurs et inférieurs,

appelés encore antérieurs et postérieurs. La partie adjacente au cerveau

intermédiaire, s'élève un peu au-dessus du col de ce dernier et forme

une sorte de fer à cheval, dont les branches latérales se portent en diver-

geant en avant, et se perdent sur les parois latérales du cerveau intermé-

diaire (fig. 39, 40). La partie moyenne du fer à cheval répond au tubercule

quadrijumeau antérieur, les branches latérales forment les premiers

rudiments du bras du tubercule quadrijumeau antérieur et du pulvinar.

. Le tubercule quadrijumeau postérieur fournit le ruban de Reil latéral,

ou faisceau triangulaire de l'isthme de l'encéphale, ainsi que le bras du

tubercule quadrijumeau postérieur.

- Très volumineux au début, où il occupe le point le plus saillant de

l'encéphale, le cerveau moyen se développe par la suite moins rapidement

que les hémisphères cérébraux ou cérébelleux, de telle sorle que, de super-

ficiel qu'il était, il devient de plus en plus profond. Au troisième mois, les

hémisphères cérébraux atteignent son bord antérieur; au quatrième mois,

les lobes temporaux recouvrent ses parois latérales et au cinquième mois,

les lobes occipitaux recouvrent complètement les tubercules quadriju-

seaux.

Dans toute la série des vertébrés, la structure et les connexions de la

- lame des tubercules quadrijurneaux sont les mômes, quoique son volume

présente les plus grandes variations. Elle forme en effet les volumineux

lobes optiques des poissons et des oiseaux et les petits tubercules quadriju-

rneaux des mammifères; mais dans toute la série des vertébrés, le uerf op-

tique se termine dans la couche superficielle de la lame des tubercules qua-

drijumeaux, tandis que la couche profonde, donne naissance à un système

sensitif qui contourne l'aqueduc de Sylvius et entre dans la constitution du

ruban de Reil.

Le ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur, dont les libres

entrent également dans la constitution du ruban de Reil, existe dans toute la

série des vertébrés. Ce ganglion forme chez les mammifères le tubercule

quadrijumeau postérieur, dont les dimensions égalent à peu près celles

du tubercule quadrijumeau antérieur. Chez les poissons et les oiseaux, le

ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur se réduit à une mince

lamelle grise, qui occupe la partie inférieure de la lame des tubercule

bijumeaux et ne fait pas saillie il l'extérieur.

Tubercules quadri-

jumeaux.

Ruban (le Reil et

bras du tubercule

quadrijumeau pos-

térieur.

Le cerveau moyeu

est recouvert pro-

g'1'Pssi \'Clllcnt par les

hémisphères céré-

braux.

Variations de vo-

lume des tubercules

quadrijumeaux anté-

rieurs daus la série

des vertébrés.

Lobes optiques des

oiseaux.

Connexions des

tubercules quadri-

jumeaux antérieurs

avec le ncrf optique.

Tubercule quadri-

jumeau postérieur.

96 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Face externe

du cerveau intermé-

diaire.

- VÉSICULE ENCÉPHALIQUE ANTÉRIEURE PRIMITIVE.

A. CERVEAU INTERMÉDIAIRE. VÉSICULES DES COUCHES OPTIQUES

La vésicule des couches optiques s'aplatit de bonne heure dans le

sens transversal; ses parois latérales s'épaississent considérablement, ses

parois supérieures et inférieures se réduisent par contre à l'état de minces

lames membraneuses.

Parois latérales. - Les épaisses parois latérales présentent à étudier

une face interne ou ventriculaire, et une face externe ou superficielle.

La face externe ou superficielle du cerveau intermédiaire, est verticale ou

légèrement convexe au début (fig. `.3J et 40). Son extrémité antérieure

pénètre, ainsi que nous l'avons vu plus haut (fig. 19, p. 67), il la façon d'un

coin dans le cerveau antérieur, et se soude dans le sillon semi-lunaire à

la paroi interne de la vésicule des hémisphères. Après ablation de cette

dernière, la face externe du cerveau intermédiaire présente immédiatement

Fie. 39 et 40. Encéphale d'un embryon humain d'environ trois mois, vu par sa face latérale

droite. (Dessiné d'après nature.) La fig. 40 montre la surface extérieure de l'encéphale après

ablation du cerveau antérieur du côté droit. Dans la lig. ,t0, la paroi latérale droite des

cerveaux moyen et postérieur a été enlevée pour montrer l'aqueduc de Sylvius, l'isthme du ? ." , " ! cerveau postérieur et le 4" ventricule.

AC, arrière-cerveau. AqS, aqueduc de Sylvius. .t7 ? zone trapézoïde. D, bulbe. lill, bande-

" ...lette optique. cerveau antérieur. - CI, cerveau intermédiaire.CM, cerveau moyen. CP, cerveau

, postérieur. cop, commissure postérieure. Cu, lame du cervelet. 7 ? BC. face interne de l'hémisphère

cérébral. fp, fissura prima. - /s, fissura serotina. {si, fente en forme de selle. GP, glande piuéalo.

" : llCv, hémisphère cérébelleux. /, infundibulum. IP, inflexion de la protubérance. Lola, lobe

' . olfactif antérieur, lt, lame terminale embryonnaire. l'o, protubérance. ri VI, recessus latéral du

4' ventricule. 8Th, région sous-thalamique. siCSl1'. surface suturale opto-striée. Ï71, thalamus.

T.ll,t rou do Monro. jTm, tubercule mamillaire. l'a, 3" ventricule. roi' 41' ventricule.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 97

en arrière du trou de Monro une surface arrondie, légèrement concave, qui

correspond il la suture du cerveau intermédiaire et du cerveau antérieur,

suture désignée par Mis sous le nom de pédoncule du corps strié. Comme la

paroi du cerveau intermédiaire, donne naissance à la couche optique et

celle du cerveau antérieur au corps strié, nous désignerons cette surface

suturale sous le nom de surface salit raie opto-striée (fig. 39 et 40, siCStr.).

Elle représente l'axe autour duquel, se développeront les parties consti-

tuantes de la vésicule des hémisphères, à savoir : le corps strié et le manteau

cérébral. Cette surface suturale opto-striée est entourée d'un arc saillant,

libre dans toute son étendue, l'arc thalamique de His, qui contient les rudi-

ments des saillies superficielles de la couche optique. A l'extrémité anté-

rieure de l'arc, on constate la saillie du tubercule antérieur de la couche

optique; à la plus grande convexité de l'arc correspond la région du corps

genouillé externe; l'extrémité inférieure enfin, empiète sur la partie du

cerveau intermédiaire que nous apprendrons à connaître plus tard, sous le

nom de région sous-thalamique de Forel ou de région du corps de Luys;

elle forme la future bandelette optique et se continue avec la crête latérale

du pédicule oculaire (fig. 18). La région du corps genouillé externe est

reliée au tubercule quadrijumeau antérieur, par le pulvinar et le bras du,

tubercule quadrijumeau antérieur. L'extrémité inférieure de l'arc thala-

mique est séparée du tubercule mamillaire, par le corps genouillé interne,

peu saillant iL cette époque.

La bandelette optique comme le chiasma, se développe aux dépens du

cerveau intermédiaire, et établit la limite entre ce dernier et le cerveau an-

térieur. La plupart de ses libres prennent leur origine dans les cellules

ganglionnaires de la rétine, mais quelques-unes proviennent, ainsi que

Mihaikowicx l'a montré, des cellules du tubercule quadrijumeau antérieur,

du nulvinar et du corns 2'enouillé externe. D'anrès Mibalkowicz. ces der-

nières fibres précéderaient dans leur développement, les fibrel ?

rétinienne, car le pédicule du nerf optique est encore creux e ? çute un "

état embryonnaire, alors que l'on constate déjà des fibres n4r\, : h\s6l>Ulf\trH

la bandelette et le chiasma.

La face externe du cerveau intermédiaire ne subit par la suile ? fCE

de modifications, Elle s'épaissit toutefois considérablement vers le qua-

trième mois de la vie intra-utérine, l'arc thalamique finit par devenir

horizontal, et par former toute la partie de la face supérieure de la couche

optique, recouverte par le corps du trigone et la toile choroïdienne. Etroite

en avant au niveau du trou de Monro et du tubercule antérieur du thalamus,

la face supérieure de la couche optique s'élargit en arrière, déborde le

cerveau moyen en formant le pulvinar, puis se recourbe en bas, et se

rétrécit pour se continuer avec la bandelette optique. Elle s'étend en lar-

geur, depuis la voûte du cerveau intermédiaire, jusqu'au point d'insertion

des plexus choroïdes des ventricules latéraux. Elle ne comprend donc,

que la partie de la face supérieure, de la couche optique définitive, située

en dedans du sillon choroïdien; la petite partie externe de la face supé-

7

Surface suturale

pto-striéc.

Arc thalamiqlle.

Région sous-thala-

mique de Forci.

llalldclctlc optitl\1c.

rfassisscmcw m-

térieur de la 1'ace ev-

terne du cerveau in-

tcrmédiairc.

98 8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La face interne

du cerveau intermé-

diaire subit d'impor-

tantos modifications.

rieure de la couche optique définitive, étendue de l'insertion des plexus

choroïdes au sillon opto-strié, concourt à former le plancher du ventricule

latéral, et se développe aux dépens du cerveau antérieur (fig. 52-63).

La face interne ou ventriculaire, concave au début, présente de chaque

côté, dès la fin de la cinquième semaine, deux saillies longitudinales séparées

par un sillon, le sillon de Monro (fig. 41 à 44, 52, 53.) La saillie supérieure

correspond à la lame alaire, et donne naissance à la couche optique propre-

ment dite ou à la région tlzalaziq2ce; la saillie inférieure correspond à la

AC, arrière-cerveau. - Bill bandelette optique. - CA, cerveau antérieur. - C'«, calotte. - CI, cerveau

intermédiaire. CM, cerveau moyen. - CP, cerveau postérieur. - Cst, corps strié. - Fi, fossotte inter-

pédonculaire. - Fm, fossette iuter-mamillairc. fp, tissura prima. Istl fente en formo de selle. Gp,

glande pinéale. - HC, hémisphères cérébraux. - LS, isthme du cerveau postérieur. - Lola, lobe olfactit

antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. - lt, lame terminale embryonnaire. Pch, pli choroïdien.

Po, protubérance. - R, recessus géniculé. - rif, recessus de l'illfundiùuluIl1. - Itm, recossus mamil-

laire. - ro, recessus optique. - saa, sillon arqué antérieur. - s11, sillou de Monro. - Suit, région sous-

thalamique. - Tc. tuber cinereum. TAf, trou de Monro. - Tin, tubercule mamillaire.

lame fondamentale, et donne naissance à la région sous-thalamique de

Forel. Ces régions s'épaississent bientôt considérablement, de telle sorte

que la paroi interne du cerveau intermédiaire, devient verticale vers la fin

du troisième mois de la vie embryonnaire. Etendu de chaque côté, de l'aque-

duc de Sylvius aux trous de Monro, le sillon de Monro, très accusé vers

cette époque, fait suite en arrière au sillon latéral de l'aqueduc, tandis

qu'il se continue en avant, d'une part avec l'embouchure de la cavité du

pédicule oculaire, et d'autre part avec la partie inférieure du trou de Monro

rétréci. Le sillon de Monro sépare donc dans toute son étendue, la lame

alaire de la lame fondamentale, et son extrémité antérieure correspond

assez exactement à la lame du nerf optique, c'est-à-dire au futur chiasma.

Fia. il. Coupe vertico-médiane de l'encéphale d'un embryon humain de 93^^,G, âge d'en-

viron cinq semaines. (D'après W. His.)

1

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 99 ,

'.

La face interne ou ventriculaire subit par la suite d'importantes modi-

fications. La partie postérieure de la lame alaire, ou partie rétro-lhala-

mique du cerveau intermédiaire foetal, donne naissance au pulvinar et au

corps genouillé externe (fig. 41-44, Rg); la partie antérieure ou partie tha-

lamique proprement dite, donne naissance à la couche optique (Th). Celle-

ci s'accroît rapidement et détermine une forte saillie dans le troisième

ventricule, qu'elle réduit iL l'état d'une mince fente.

Quant il la région sous-thalamique développée aux dépens de la lame

fondamentale; elle se continue en arrière, avec la région de la calotte du

cerveau moyen. L'extrémité antérieure de cette dernière région s'unit à celle

du côté opposé, immédiatement au-dessous de l'aqueduc de Sylvius et au-

dessus de la région des tubercules mamillaires, par une lame transversale,

le TOI'us inlermedius de His, qui fait saillie dans la partie postérieure du

troisième ventricule, de telle sorte que l'aqueduc de Sylvius ne commu-

nique avec la cavité de l'infundibulum, que par-dessus la saillie delà pièce

intermédiaire (fib. ! 1.) , .

Déjà avant la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, les deux

couches optiques se soudent sur la ligne médiane, au-dessus du sillon de

Monro, pour former la commissure molle ou moyenne. Cette suture se fait

chez les mammifères, sur une étendue beaucoup plus grande que chez

Soudure des deux

couches optiques;

formation do lacom-

missure moyenne.

Fie. 42. - Coupe vertico-médiane des cerveaux intermédiaire et moyen d'un embryon humain

d'environ sept semaines et demi. (D'après W. His.)

Ach, zone choroïdienne. AFr. zone trapézoïde. Aqs, aqueduc de Sylvius. CA, cerveau antérieur.

Ca, calotte. - cCI, col du cerveau intermédiaire. - CI, cerveau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. -

com, commissure molle. - 1,'ci, sillon choroïdien. - If, corps pituitaire. - Lola, lobo olfactif antérieur.

Lolp, lobo olfactif postérieur. - lt, lame terminale embryonnaire. - NI, nerf olfactif. - PO, pédicule

optiquo recessus. - Rg, geniculi. - rif, recessus de l'infundibulum. - saa, sillon arqué antérieur. - sap,

sillon arque postérieur. -sh, sillon do l'habenula. s.11, sillon de Monro. - sp, diverticulo sous-pinéal. -

$tu, région sous-optique. - Th, thalamus. - Tlll, trou de Monro. - Tm, tubercule mamillaire.

100 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Limites définitives

de la cU11chc optique.

/

Recessus geniculi

de His.

Le centre médian

1 : I,uysest le dernier

vestige du recessus

geniculi.

l'homme, dételle sorte que la cavité du troisième ventricule est fortement

réduite. Le développement de la commissure moyenne, aux dépens de la

suture tardive des deux lames alaires, explique comment cette commissure

peut manquer dans certains cas, ou être dédoublée, ou bien encore com-

ment, dans certaines malformations congénitales, les deux couches optiques

soudées sur une grande étendue, peuvent arriver à ne former qu'une seule

masse impaire et médiane.

Une fois développée, la couche optique est limitée en bas par le sillon

de Monro (s.1), en haut par un

sillon moins profond, le sillon du

frein ou sillon de ? <z6p ? « ? (sh),

qui la sépare de la voûte du cer-

veau intermédiaire (ig. 42, 43).

En avant, la couche optique est

légèrement excavée et concourt

à limiter le trou de Monro; en

arrière, elle est en rapport avec un

diverticule profond qui occupe la

région rétro-thalamique et cor-

respond à la partie la plus sail-

lante de l'arc thalamique, c'est-à-

dire à la région, du corps genouillé

externe. Ce diverticule porte le

nom de recessus geniculi (His);

(11 ? fig. 42, 43, 44), il reçoit en

avant les sillons de l'habenula et

de Monro, en haut il est en con-

nexion avec le diverticule pinéal

(sp), en arrière il s'ouvre dans

l'aqueduc de Sylvius par un étroit

canal, le canal cervical (cCI), qui

correspond au col du cerveau in-

termédiaire de His (fig. 42).

La couche optique, en se dé-

veloppant d'avant en arrière, réduit bientôt le recessus geniculi une étroite

fente curviligne, comprise entre la couche optique et l'extrémité antérieure

de la calotte du cerveau moyen, et refoule en dehors la région rétrothala-

mique (pulvinar, corps genouillé externe), (fig. 44). Cette fente se comble

peu il peu, et ainsi s'expliquent les connexionsintimes que [présente plus

tard la calotte du cerveau moyen avec la couche optique. Le dernier ves-

tige permanent du recessus geniculi est représenté par le centre médian de

Lui/s, qui conserve d'après Flechsig, certaines particularités rappelant son

origine ventriculaire.

Dans toute la série des vertébrés, les parois latérales du cerveau inter-

médiaire sont épaissies et allongées dans le sens antéro-postérieur ; elles

no. 43. Coupe vertico-médiane de l'encéphale

d'un embryon humain d'environ trois mois. (Des-

siné d'après nature).

AC, arrière-cerveau. - A'7.'i', aqueduc de Sylvius. -

B, bulbe. bc, bourrelet de la) calotte. - Ce, canal

central. - CI, cerveau intermédiaire. - CM, cerveau

moyen. - cop, commissure postérieure. - CP, cerveau

postérieur. - Cv, lame du cervelet. - (si, fente en

forme de selle. - Gp, glande pinéale. - /, infundibu-

]um. IP, inflexion de la protubérance. - IS, isthme

du cerveau postérieur. - l ! "lame terminale embryon-

uaire. - ob, ohex. - Pn, protuucraticc. Il, recessus.

. geniculi. - ro, recessus optique. spi, sillon de l'habo-

nula. - s.11, sillon de Monro. ap, diverticulo sous-

pinéal. - tb, trou borgne. Tm, tubercule mamillairc.

- Th, couche optique. - T.11, trou de Mouro. -

V, 4° ventricule.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. loi. 1 1 i

renferment chez les vertébrés supérieurs, plusieurs ganglions thalamiques

. qui rétrécissent d'autant la cavité du troisième ventricule.

Paroi inférieure ou plancher du cerveau intermédiaire. -

Le plancher du cerveau intermédiaire se transforme en une mince mem-

. brane, la membrane basilaire d'Aeby ou la commissure grise de la base de

Henle. Grâce à la direction oblique de l'axe du cerveau antérieur, . le

- . plancher du troisième ventricule est oblique en bas et en avant, et sa

, partie la plus déclive correspond à la paroi antérieure du tuber cinereum.

Le plancher du troisième ventricule n'est pas rectiligne, mais affecte la

forme d'une ligne brisée dont le segment postérieur, presque vertical,

forme la lèvre antérieure de la fente en forme de selle (fst) et dont le seg-

ment, antérieur, presque horizontal, est en rapport avec la base du crâne

(fig. 41, 42). Chez les jeunes embryons ces deux segments se réunissent à

angle obtus, en formant l'infundibulum ou la tige, du corps pituitaire ; cet

angle se ferme peu à peu; il devient droit vers la lin du deuxième mois

de la vie intra-utérine, puis rapidement aigu (fig. 43, 44). Le segment

postérieur ou mamillaire, donne naissance à la substance perforée posté-

- rieure, aux tubercules mamillaires et à la partie postérieure du tuber cine-

.i

Le plancher du cer-

veau intermédiaire z

forme la membrane

basilaire d'Aehy.

Les deux segments

de ce plancher.

A

Formations qui duo-

pendent du segment t

postérieur.

Fig. 44. - Coupe vertico-médiane de l'encéphale d'un embryon humain d'environ deux mois et

demi. (D'après W. His.)

Aèh, zone choroïdienne. - AT1', zone trapézoïde. - Aqs, aqueduc de Sylvius. - B, bulbe. - Bol, bulbe

olfactif. - Ca, calotte. - Co, cervelet. - fcit, fente choroïdienne du 4" ventricule. fst, fente en forme

de selle. - fp, fissura prima. - Gp, glaude pinéale. - IP, inflexion de la protubérance. - Lola,lobo

olfactif antérieur. - Lôlp, lobe olfactif postérieur. M, moelle. - ob, obex. - Po, protubérance. - Qa, tu-

bercule quadrijumeau antérieur. Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. Ry, recessus geniculi.

rif, recessus de l'infundibulum. 1'0, recessus optique. saa, sillon arqué antérieur. sM, sillon de

Monro. -7 sp, diverticule sous-pinéal. - Sïh, région sous-thalamique. - Te, tuber cinereum. -.Th,tha-

lamus. - TM, trou de Meure. - Tm, tubercule mamillaire. - ttk, toenia thalami. - VB, vésicule des

hémisphères. - V" 4- ventricule. - XII, grand hypoglosse. Fs, Corps pituitaire.

102 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Formations (lui dé-

pendent du segment

antérieur.

Tubercules mamil-

];lires.

Hypophyse ; parti-

1 : lIlariti's de son dé-

veloppement.

rezazz. Le segment antérieur ou <K/MM6M ? est fortement déprimé par

le chiasma des nerfs optiques, qui sépare la lame terminale embryonnaire.

de la partie antérieure du tuber cinereum,. il donne ainsi naissance à deux

diverticules dont le postérieur constitue l'infundibulum, et l'antérieur le

diverticule optique (recessus opticus). Dans les premiers stades de la vie

embryonnaire, ce dernier communique avec la cavité du pédicule oculaire;

le premier entre en connexion avec l'hypophyse ou glande pituitaire.

La lame terminale embryonnaire (lt, fig. 41, 42, 43, 44), légèrement dé-

primée au niveau de la commissure antérieure, ferme le troisième ventricule

en avant ; elle appartient en réalité au plancher du cerveau antérieur, de

même que la plus grande partie de la substance perforée postérieure,

appartient au plancher du cerveau moyen. Le plancher du cerveau inter-

médiaire affecte donc la forme d'un entonnoir aplati latéralement, étendu

des tubercules mamillaires à la commissure antérieure. Il s'insère de chaque

côté, sur la région sous-thalamique qui le sépare du sillon de Monro; en

arrière il s'insère à l'extrémité antérieure de la calotte du cerveau moyen

et au T01'llS iileiî2îedii(s de His.

Les tubercules mamillaires (coyora candicantia), simples et médians

au début de la vie embryonnaire, restent tels chez un grand nombre de

mammifères. Vers le quatrième mois de la vie intra-utérine, on voit appa-

raître chez l'homme, un léger sillon médian qui divise le tubercule médian

en deux tubercules latéraux; ceux-ci se recouvrent de substance blanche,

lors du développement du pilier antérieur du trigone.

L'hypophyse ou glande pituitaire (fig. 44), constitue un organe particu-

lier dont les fonctions sont inconnues, et dont le développement présente

des particularités curieuses : son lobe postérieur n'est autre que le diverticule

de l'infundibulum, qui chez les vertébrés inférieurs conserve sa structure

nerveuse toute la vie; chez les vertébrés supérieurs, au contraire, il se

transforme par suite d'une prolifération pie-mérienne, en un appendice

conjonctif du système nerveux central. Le lobe antérieur, véritable appa-

reil glandulaire, se développe au dépens de l'épithélium pharyngé; celui-ci

donne naissance à un diverticule en forme de doigt de gant qui se dirige

vers le diverticule infundibulaire; bientôt le diverticule pharyngien

s'étrangle au niveau de son extrémité buccale, et n'est plus en connexion

avec la cavité pharyngienne que par un étroit conduit, lequel disparait à

son tour : la poche hypophysaire se trouve ainsi transplantée dans la cavité

cranienne. Mais pour arriver dans cette cavité, elle n'a pas besoin, comme

on le croyait, de perforer la base du crâne, son développement précède en

effet celui de la partie préchordiale de la base du crâne. Une fois arrivée à '

la base du cerveau intermédiaire, la poche hypophysaire donne naissance

à des diverticules filles, qui bourgeonnent dans le riche lacis vasculaire

formé par la pie-mère, et donnent ainsi naissance au lobe antérieur de

l'hypophyse.

Ce dernier ne se soude du reste pas forcément à l'infundibulum, il en

est distinct chez les poissons, chez lesquels la paroi postérieure de l'infun-

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 103

dibulum se réduit à l'état d'une mince lamelle épithéliale, dans laquelle la

pie-mère envoie un riche lacis vasculaire, analogue aux plexus choroïdes et

qui constistue le saccus vasculosus des poissons cartilagineux.

Paroi supérieure ou voûte du cerveau intermédiaire. - La

paroi supérieure ou voûte, recouvre le troisième ventricule et réunit les

deux couches optiques. Un sillon transversal la sépare en arrière du cer-

veau moyen, en avant, elle se continue avec la lame terminale embryon-

naire qui appartient au cerveau antérieur, et dont elle n'est séparée que

par un léger étranglement (fig. 41, 42, 43, 44). Cette paroi supérieure se

réduit à une mince lamelle, recouverte par une abondante couche de tissu

conjonctif embryonnaire, dans laquelle elle envoie un diverticule en doigt

de gant qui représente le premier rudiment de la glande pinéale, et qui

divise la paroi supérieure en deux parties inégales, l'une postérieure,

l'autre antérieure.

- La partie postérieure ou rétro-pinéale est petite et forme la commissure

postérieure; ses fibres apparaissent de bonne heure, et relient la couche

optique d'un côté à la région de la calotte du côté opposé, de là le nom de

faisceau croisé de la calotte (Gekreutzer Haubentractus, Tractus crzeciatus

tegzzzenti) que lui a donné Pawlowsky. Embryologiduement, la commis-

sure postérieure n'est pas l'équivalent des autres commissures du cerveau,

telles que la commissure antérieure ou le corps calleux; ces dernières son t, en

effet, des productions secondaires et tardives, dues à un processus suturai.

La partie antérieure ou prépinéale de la voûte, s'étend en avant jus-

qu'au niveau du trou de Monro, où elle se continue avec la lame terminale

embryonnaire; elle se réduit à une mince lamelle épithéliale, qui recouvre

la toile choroïdienne et les plexus choroïdes du troisième ventricule . Ces der-

niers ne pénètrent donc pas dans l'intérieur de la cavité ventriculaire; ils

en sont séparés par l'épithélium choroïdien, et affectent par conséquent

avec le troisième ventricule, des rapports analogues il ceux que les vais-

seaux du mésentère, par exemple, affectent avec la cavité péritonéale.

Les bords de la membrane obturatrice du troisième ventricule s'épais-

sissent et s'insèrent sur le bord supéro-interne de la couche optique en

formant les taenia thalami. Immédiatement, en avant du diverticule pinéal,

ils donnent naissance de chaque côté, iL un ganglion constant dans la série

des vertébrés, le ganglion de l'habenula qui reçoit le tÆnia thalami.

Glande pinéale. (conarium, épiplzyse cérébrale.)

Le premier rudiment de la glande pinéale apparaît, ainsi que nous l'avons

vu plus haut, sous la forme d'un diverticule en doigt de gant connu sous le

nom de processus pinéal (Mihalkowicz), dont le fond atteint l'épidémie et

dont la cavité s'ouvre dans la cavité du troisième ventricule en formant le

recessus infrccpinealis ou diverticule sous-pinéal.

Les parois du processus pinéal sont tapissées d'un épithélium cylin-

drique, et donnent naissance il de petits diverticules latéraux, qui se séparent

peu à peu de la paroi mère, et se transforment, avec la participation de la

Division de la pa-

roi supérieure en

deux parties inéga-

les.

Partie postérieure

ou rétro-pinéale et

formations qui en dé-

pendent.

Partie antérieure

ou prépÎ1ltalc.

Rapports des

plexus choroïdes avec

la cavité du troi-

sième ventricule.

La glande pinéale

est un diverticule du

troisième ventricule.

104 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

E11t' pst formée de

cellules épithéliales

dégénérées.

Freins de la glande

pi iiêale.

CEil pariétal ou

troisième oeil des ver-

tébrés.

pie-mère environnante, en follicules clos. Ces derniers sont tapissés d'un

épithélium cylindrique et leur cavité renferme un liquide clair et transpa-

rent. Chez les oiseaux, ces follicules persistent tels quels; chez les mammi-

fères, les cellules prolifèrent et deviennent arrondies et polygonales. Il

s'agit en somme ici de cellules épithéliales dégénérées, n'ayant aucune con-

nexion avec des libres nerveuses et aucune analogie avec des cellules gan-

glionnaires.

Chez les oiseaux, la cavité du processus pinéal s'ouvre directement en

bas dans la cavité du troisième ventricule. Sa paroi antérieure se continue

avec la toile choroïdienne, sa paroi postérieure avec la lame nerveuse qui "

donne naissance à la commissure postérieure. Chez les mammifères et en

particulier chez l'homme, le diverticule de la glande pinéale s'ouvre dans

le troisième ventricule, non pas directement en bas, mais en avant. La

glande pinéale est en effet entraînée en arrière, très probablement par suite

du grand développement que prend le corps calleux, et elle se couche sur

la lame des tubercules quadrijumeaux, au-dessus de l'embouchure antérieure

de l'aqueduc de Sylvius. Des fibres nerveuses apparaissent en outre dans

toute la partie inférieure du processus pinéal, et donnent naissance aux

pédoncules ou freins de la glande pinéale. La paroi antérieure ne se continue ?

pas ici directement avec la toile choroïdienne, mais se recourbe en arrière n

et donne naissance à un second diverticule, situé en avant du diverticule

sous-pinéal et qui porte le nom de diverticule sus-pinéal. (Mihalkowicz).

Dans la lame qui limite ce diverticule en arrière, apparaissent des fibres

nerveuses, qui forment la commissure des pédoncules de la glande pinéale

ou commissure dorsale du thalamus, laquelle relie les deux ganglions de

l'haúenula.

Le diverticule sous-pinéal, très petit chez l'homme, plus développé chez

les oiseaux, se transforme chez les reptiles en un long et étroit canal, le

canal de l'épiphyse qui se recourbe en avant, traverse un orifice de la voûte

du crâne, et porte à son extrémité antérieure un organe sensoriel particu-

lier, présentant de grandes analogies avec l'oeil. Cet organe impair, décou-

vert par Graaf et par Spencer, possède une rétine et une couche pigmen-

taire, et reçoit un cristallin et une cornée; il est connu sous le nom d'oeil

pariétal ou de troisième oeil des vertébrés. Il s'atrophie et disparait chez les

vertébrés supérieurs; le canal de l'épiphyse se retire dans l'intérieur de la

cavité crânienne, et son extrémité ratatinée se transforme en glande pinéale.

B. CERVEAU ANTÉRIEUR -

1. - Prf : miCl' développement du cerveau antérieur.

Hémisphères cérébraux et portion axiale, lame terminale embryonnaire.

Ventricules latéraux et lobes olfactifs.

Nous avons vu précédemment, que l'on doit considérer au cerveau anté- '

rieur trois parties : une petite partie impaire et médiane, la base ou portion

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 10a ti Il 1

B : )

axiale du cerveau antérieur, et deux parties latérales beaucoup plus volumi-

neuses, les hémisphères cérébraux proprement dits, le manteau cérébral ou

pallium.

Portion axiale. - La surface extérieure de la portion axiale du cer-

veau antérieur constitue la fosse sylvienne. Très légèrement déprimée vers

. la fin de la quatrième semaine de la vie embryonnaire, la fosse sylvienne

s'accentue les semaines suivantes, et devient d'autant plus profonde que le

manteau cérébral est plus étendu.

De très bonne heure, elle donne naissance à deux sillons qui la prolon-

gent l'un en bas, l'autre en avant. Le sillon antérieur (fig. 46, 68, paFS)

atteint l'extrémité antérieure du manteau cérébral et en sépare un petit lobe

étroit et allongé, le lobe olfactif, dont la cavité communique largement au

début avec celle du ventricule latéral. Le sillon inférieur (piFS), se porte

vers la paroi antérieure de l'infundibulum et limite le lobe olfactif en arrière.

Vésicules hémisphériques, ventricules latéraux et lame ter-

minale embryonnaire. -Les vésicules des hémisphères (manteau cérébral,

pallium), représentent au début des vésicules creuses; libres en arrière où

elles recouvrent le cerveau intermédiaire à lafaçon d'un capuchon (fig. 18,24),

elles sont réunies entre elles en avant, par la lame terminale embryonnaire

ou lame unissante, située dans le fond de la fente inter-hémisphérique.

En se développant, chaque vésicule hémisphérique forme en avant le

lobe frontal, en haut le lobe pariétal, en bas le lobe temporal. Le lobe tem-

poral situé au début au-dessus de l'axe transversal qui passe par les surfaces

suturales opto-striées et par les fosses sylviennes, se porte peu à peu en

arrière, puis en bas et en avant, et déborde bientôt en bas la fosse sylvienne

(fig. 24, p. 74). Chaque vésicule hémisphérique entoure ainsi la fosse syl-

vienne d'un anneau presque complet, ouvert seulement en bas et en avant,

et affecte la forme d'un rein ou d'une fève, dont le hile correspond à la fosse

sylvienne ou au futur lobule de l'insula.

Le ventricule latéral suit la forme générale de la vésicule des hémi-

sphères, et entoure d'un canal presque circulaire la base du cerveau; il pré-

sente une partie moyenne ou étage supérieur (cella média), une partie anté-

rieure, la corne frontale, et une partie inférieure, la corne temporale ou

sphénoïdale ou étage inférieur. La corne occipitale ne se développe que

beaucoup plus tardivement, en même temps que le lobe postérieur ou occi-

pital, et représente un diverticule de la corne sphénoïdale.

Chaque vésicule hémisphérique présente deux parois, l'une externe,

l'autre interne. La. paroi externe est convexe, elle est séparée de la base du

cerveau antérieur par un sillon presque circulaire, ouvert seulement en

bas et en avant et qui correspond au futur sillon marginal de l'insula. Cette

paroi externe, lisse au début, présente pendant le deuxième et le troisième

mois de la vie inlra-utérine, des plis plus ou moins nombreux, qui affectent.

tous une disposition radiée par rapport à la fosse sylvienne (fig. 45,

si

1

Fosse sylvienne et /

sillons qui en nais- \

sent.

il

i

Sillon antérieur.

Sillon inférieur.

Formation des dif-

férents lobes du cer-

veau.

Ventricules ]att-

l'aux et leurs subdi-

visions.

Paroi externe de- cc

la vésicule ]iC-nii-

sphériquc.

Plis radiés transi-

toircs.

/

1os ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Paroi interne de

la yésicule hémisphé-

rique.

Sa région anté-

rieure.

Sa région posté-

rieure.

Naissance de la

corne il'Anirnon.

46, 47). Ces plis comprennent toute l'épaisseur de la paroi externe; ils sont

dus à l'inégal accroissement des vésicules hémisphériques par rapport au

crâne, et disparaissent complètement vers le quatrième mois de la vie intra-

utérine, grâce à l'expansion rapide de la cavité cranienne. La face externe

est complètement lisse vers cette époque, mais vers le cinquième mois de la

vie intra-utérine, on y voit apparaître un certain nombre de sillons définitifs

sur lesquels nous reviendrons. Pour nous, ces plis que nous avons pu étudier

sur un embryon humain du troisième mois encore vivant, sont bien des

plis primordiaux, et n'ont rien à voir avec les plis qui se produisent dans le

manteau cérébral à cet Age de la vie, sous l'influence des liquides durcissants.

La paroi interne se réunit à angle aigu à la paroi externe, en formant le

bord supérieur de l'hémisphère. La lame terminale embryonnaire divise la

paroi interne en deux régions, l'une antérieure, l'autre postérieure; la

région antérieure ou préthalamique est verticale, elle est en rapport avec la

paroi interne de l'hémisphère du côté opposé, et correspond à toute la partie

du cerveau antérieur située enlavant du trou de Monro (fig. 41, 42, 44).

La région postérieure ou thalazizique correspond à la lame falciforme de

Reichert (Sichelformige Platée) ; elle est concave et recouvre toute la face

externe du cerveau intermédiaire à laquelle elle est unie au niveau de la

surface suturale opto-striée (fig. 58 à 63) ; un repli mésodermique qui fait tjtt

partie de la faux primitive, et qui donnera naissance aux lacis vasculaires .....

de la toile choroïdienne, la sépare du cerveau intermédiaire.

Cette région thalamique de la paroi interne subit d'importantes modifi-

cations ; elle donne naissance au globus pallidus, à la lame cornée et au

noyau amygrlalien (fig. 52 à 63). Au-dessus de la surface suturale opto-

striée, on y voit apparaître de bonne heure, deux plis parallèles au bord

hémisphérique. Ces plis font saillie dans la cavité ventriculaire; ils partent

du bord postérieur du trou de Monro, et se portent en bas vers l'extrémité

inférieure du lobe temporal qu'ils n'atteignent cependant pas. Le supérieur

ou pli ammonique, s'épaissit et donnera naissance à la corne d'Ammon; l'in-

férieur ou pli choroïdien, se réduit à une mince lame épithéliale qui coiffe les

plexus choroïdes des ventricules latéraux. Ces deux plis, saillants dans la

cavité ventriculaire, correspondent du côté de la face interne de l'hémis-

phère à deux sillons. Le premier sillon porte le nom de sillon ammonique

(Ammonsfurche), de sillon marginal (Randfurche, Arnold), ou de sillon

arqué postérieur de His (hintere Bogenfurche) (fig. 42, sap) ; le sillon infé-

rieur, celui de sillon choroïdien (fig. 42, Fch). Ces deux sillons interceptent

un pli arqué, le pli marginal de Schmidt (Randbogen), sur lequel nous re-

viendrons plus loin.

La région préthalamique de la paroi interne présente un sillon vertical,

le sillon arqué antérieur dc Bis (Vordere Bogenfurche) (lig. 41, 42, saa); il

commence à la face interne du lobe olfactif, qu'il incise profondément en for-

mant l'incisura prima de His, et qu'il divise en une partie antérieure, le lobe

olfactif antérieur, et une partie postérieure, le lobe olfactif postérieur. Pro-

fond à son origine, le sillon arqué antérieur se porte verticalement en haut,

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 107

au, arrière-cerveau. - us buioe. - un, Danueleuc optique. ep, cerveau antérieur. - um, cerveau

moyen. - CP, cerveau postérieur. - CStr, corps strié. - FiCp, face interne des circonvolutions céré-

brales primitives. - fp, assura prima. - FS, fosse sylvienne, - fs, fissura serotina. - fst, fente en

' forme de selle. - BC, hémisphères cérébraux. - HCn, hémisphères cérébelleux. - 1,'infundibulum. -

LF, lobe. frontal. - LO, lobe occipital. - Lola, lobe olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. z

LP, lobe pariétal. - LT, lobe temporal. It, lame terminale embryonnaire. - paFS, prolongement anté-

rieur de la fosse sylvienne. Pehl, plexus choroïdes. piFs, prolongement inférieur de la fosse sylvienne.

. Po, protubérance. - Sik, scissure inter-hémisphérique. - st, sillon transverse du cerveau moyen, - tb,

trou borgne. - 2'c, tuber cinoreum. '

Fia. 45,46,47,48. -Encéphale d'un embryon humain d'environ trois mois. (Dessiné d'après nature).

- Fie. 45 et 46. Face 'externe droite et gauche. - fin. 47. Encéphale vu par la face infé-

rieure. - Fig. 48. Encéphale vu par la face latérale gauche après ablation de la paroi

externe de la vésicule des hémisphères.

os ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les vésicules des

hémisphères sont

réunies en avant par

la lame terminale an-

térieure.

Lobe olfactif anté-

rieur.

Ses rapports avec

le nerf olfactif.

Bulbe olfactif.

puis devient de plus en plus superficiel et se perd un peu en avant de l'ex-

trémité antérieure du sillon choroïdien. Distinct au début du sillon ammo-

nique, il ne se confond avec ce dernier que beaucoup plus tardivement

(fig. 44). Il divise la région préthalamique de la paroi interne, en deux

parties inégales : l'une antérieure, l'autre postérieure. La partie antérieure,

la plus étendue, donnera naissance aux circonvolutions cérébrales de la

région. La partie postérieure, plus étroite, est comprise entre le sillon arqué

antérieur et la lame terminale embryonnaire. On peut lui considérer deux

segments, l'un supérieur, l'autre intérieur. Le segment supérieur répond

à la zone choroïdienne de His (Area chorioidea) et se continue en haut avec

le pli 'marginal de Schmidt. Le segment inférieur, situé au-dessous de la

commissure antérieure, porte le nom de zone trapézoïde de His (Area tra-

pezoïdes), et appartient au lobe olfactif postérieur (fig. 41, 42, 44).

La lame terminale embryonnaire s'étend du chiasma des nerfs optiques

(fig. 41, 42), à la voûte du cerveau intermédiaire. Sa partie inférieure,

impaire et médiane, répond à la zone trapézoïde de His et persiste pendant

toute la vie à l'état d'une mince membrane, la lame S1ls-optique qui ferme

le troisième ventricule en avant. Sa partie supérieure correspond à la

zone choroïdienne de His; elle est plus étendue que la précédente et

forme avec elle un angle obtus, dont le sommet correspond à la commis-

sure antérieure. La grande scissure inter-hémisphérique la refoule en ar-

rière en formant le pli falci forme de His, qui s'insinue profondément entre

les corps striés, et ferme le trou de Monro en avant (fig. 42).

Lobes olfactifs. Les lobes olfactifs antérieur et postérieur, sont

creux au début et leur cavité forme le plancher de la corne frontale du

ventricule latéral. Au sur et à mesure que le sillon arqué antérieur et en

particulier l'incisara prima deviennent plus profonds, la séparation entre

ces deux lobes devient plus distincte.

Le lobe olfactif antérieur se recourbe en arrière et forme avec le lobe

postérieur, un fer à cheval dont la convexité regarde en avant et un peu en

dehors et dont l'ouverture correspond à l'incisura prima (fig. 51 ). Il affecte

la forme d'une petite pyramide aplatie d'avant en arrière, dont la base

allongée et étroite s'étend de la fosse sylvienne à la paroi interne de l'hé-

misphère (fig. 47). Le lobe olfactif antérieur est limité en arrière par l'in-

cisura prima de His ; en avant et en dehors par le sillon qui prolonge la fosse

sylvienne en avant; en avant et en dedans par un sillon peu profond, le

sillon tardif ou fissura sémtlna de Mis, qui se continue en haut avec le sillon

arqué antérieur et qui persiste chez l'adulte. Le sommet du lobe olfactif

antérieur regarde en arrière et reçoit le nerf olfactif. Très petit au début,

le sommet prend par la suite un assez grand développement; il se renfle

pour donner naissance au bulbe olfactif, puis se détache de sa base d'in-

sertion, grâce à la formation d'un pédicule creux, le pédoncule olfactif,

d'autant plus allongé et effilé que l'on considère des embryons plus avancés

en âge. Le bulbe olfactif regarde d'abord en bas, puis en arrière ; et sa pointe

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 109

se place au-dessous du lobe olfactif postérieur vers. la fin du deuxième mois

(fig. 51); à mesure que le pédoncule olfactif s'allonge, le bulbe olfactif se

redresse, puis se porte en avant pour se placer sous le lobe frontal, vers le

troisième mois de la vie intra-utérine. Sa cavité, qui s'étend au début jusque

dans le bulbe olfactif, se rétrécit peu à peu, puis disparaît chez l'homme ;

mais elle persiste chez quelques mammifères, en particulier chez les soli-

pèdes, tels que le cheval, l'âne, -etc., chez lesquels elle s'ouvre dans le ven-

tricule latéral, en avant de la base de la tête du noyau caudé. L'étroite base

d 'insertion dulobe olfactif antérieur donne naissance, dans sapartiemoyenne,

au trigone olfactif; il for-

me en dehors la soi-di-

sante « racine ». olfactive

externe, en dedans, la « ra-

cine » olfactive interne,

ainsi que le carrefour ol-

factif de Broca, que His

propose de désigner sous

le nom de zone de Broca.

Les : racines olfactives

interne et externe, repré-

sentent chez la plupart des

animaux dits osmatiques

deux circonvolutions céré-

brales, la circonvolution

olfactive interne, et la cir-

convolution olfactive exte1'-

ne, qui se continuent avec

le lobe limbique de Broca.

La circonvolution olfactive

interne, se jette en effet

sur la circonvolution du

corps calleux (gyrus fomi-

catus), la circonvolution

olfactive externe, sur la circonvolution du crochet.

Un léger sillon, le sillon tardif on fissura serotina de His, limite 1er car-

1'efozl1' olfactif en avant et le sépare du gyrus fornicatus.

Le lobe olfactif postérieur (fig. 7, u9), compris entre l'incisura prima

de His, et le sillon qui prolonge la fosse sylvienne, en bas, est situé en avant

de l'embouchure du pédicule oculaire, et donne naissance à la substance

perforée antérieure ou espace quadrilatère de Foville et à la bandelette dia-

gonale de Broca. Il se prolonge sur la paroi interne de la vésicule des

hémisphères, où il se confond avec l'area trapaxoïdes de His (fig. 49). La

substance perforée antérieure s'unit intimement à la base du corps strié,

-dont elle est séparée toutefois en arrière, chez l'adulte, par une mince lame

de substance blanche. Quant à la bandelette diagonale de Broca, désignée

Circonvolutions ol-

factives. i

j

f

3

3

1

l

Lobe olfactif posa

térieur.

Substance parfordoi

Substancoperforce

antérieure. '

' . 1

J

9

Fig. 49. - Face interne de l'hémisphère cérébral d'un em-

bryon humain d'environ quatre semaines et demie. (D'après .

W. His.)

Ach, zone choroïdienne. - ATr, zone trapézoïde. - Cst, corps

strié. Fch, plexus choroïdes. - fp, fissura prima. Lola, lobe

olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. - li, lame ter-

minale embryonnaire. - NI, nerfs olfactifs. - PO, pédicule ocu-

laire. rif, recessus do l'infundibulum. S, surface suturale

opto-striée. - saa, sillon arqué antérieur. - STh, région sous-

-thalamique. - TM, trou de Monro. - VU, vésicule des hémi-

sphères.

ii0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

raratlelederap-

pareil olfactif et de

l'appareil optique.

1

1

l

.-< !

a

Développement

du corps strié.

Base du corps strié

I et ses trois seg--

le ments.

i

D . Son bord snpi-

rieur.

Son bord posté-

rieur.

Son sommet,

li

encore sous le nom de pédoncule du corps calleux, pédoncule du septum

lucidum, elle correspond morphologiquement à un développement exagéré

des fibres tangentielles de l'écorce et représente le faisceau olfactif de la

corne d'Ammon de Zuckerkandl. (Voy. structure de l'écorce cérébrale).

La cavité du lobe olfactif postérieur s'ouvre largement au début dans la

corne frontale du ventricule latéral; elle est peu à peu comblée grâce au

développement considérable que prend la base du corps strié.

Le lobe olfactif représente donc en résumé, un appendice du cerveau

antérieur, au même titre que le nerf optique et la rétine représentent un

appendice du cerveau intermédiaire. Le pédoncule olfactif est en effet

l'homologue du nerf optique, le bulbe olfactif l'homologue d'une partie de

la rétine (de la partie dite cérébrale).

2. - Développement des éminences ganglionnaires,

(Corps strié, Globus pallidus, Noyau amyqdalien, Avant-Mur.)

de la Capsule interne et du Pied du Pédoncule.

Éminence ganglionnaire. - La face ventriculaire de la portion

axiale du cerveau antérieur, s'épaissit de bonne heure en avant de l'em- -

bouchure du pédicule oculaire, et donne naissance de chaque côté, à une

éminence ganglionnaire, irrégulièrement triangulaire, qui fait saillie dans

la cavité ventriculaire, commune encore à cette époque au cerveau anté-

rieur et au cerveau intermédiaire. Cette éminence ganglionnaire, qui n'est,

par le fait, qu'une partie modifiée de l'écorce de la base du cerveau anté-

rieur, représente le premier rudiment du [corps strié; celui-ci s'élève dans

l'intérieur de la cavité ventriculaire, à mesure que les vésicules des hémis-

phères proprement dits se développent, et rétrécit en bas le grand trou de

Monro primitif (fig. 41).

Sa large base d'implantation (fig. 50) s'étend de l'embouchure du pédi-

cule oculaire à l'extrémité antérieure du lobe olfactif; on peut lui consi-

dérer avec His, trois segments qui sont : postérieur, moyen et antérieur. Le .

segment postérieur, correspond au sillon qui prolonge la fosse sylvienne

en bas; il est compris entre la lame terminale embryonnaire et l'embou-

chure du pédicule oculaire, qu'il limite en avant, et atteint en bas la limite

supérieure de la région infundibulaire. Le segment moyen, le plus large,

correspond au lobe olfactif postérieur dont il rétrécit la cavité; le segment

antérieur enfin, le plus petit, se porte directement en avant, limite en haut

la cavité du lobe olfactif antérieur, et correspond au sillon qui prolonge la

fosse sylvienne en avant.

Le bord supérieur du corps strié est en rapport avec le manteau céré-

bral, et correspond à la limite supérieure de la fosse sylvienne; le bord pos-

térieur, libre dans sa partie inférieure où il limite en avant le pédicule

oculaire, est séparé dans sa partie supérieure de la couche optique au

niveau du trou de Monro, par le sillon o<o ? 7'e. Le sommet du corps strié

regarde en haut et en arrière, et atteint la surface suturale opto-striée au

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 11f f

voisinage du lobe temporal (fig. 50). Très petit au début, le sommet suit

bientôt le développement du lobe temporal qui l'entraînera en arrière, puis

en bas, au-dessous du niveau de la fosse sylvienne.

Vers la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, le corps strié

affecte la forme si caractéristique d'un anneau ouvert en avant et en bas,

forme qui est propre pour ainsi dire aux organes développés au dépens du

cerveau antérieur. Cet anneau du corps strié entoure en dehors la fosse

sylvienne, c'est-à-dire la région du futur, irsûla et le lobe olfactif posté-

rieur (fig. 48); il entoure en dedans la surface suturale opto-striée, et s'unit

intimement par la suite, à la paroi interne du cerveau antérieur qui donne

naissance au globus pallidus, à la lame cornée et au noyau amygdalien :

il en résulte que la corne frontale du ventricule latéral ne communique

avec la corne sphénoïdale, que par l'intermédiaire de l'étage supérieur du

ventricule latéral (fig. 52 à 63).

Le corps strié rudimentaire donnera naissance au noyau caudé, au

putamen, au globus pallidus, à la lame cornée, et au noyau amygdalien. Sa

face libre fait une forte saillie dans le ventricule latéral; convexe dans le

sens antéro-postérieur, elle est également convexe dans le sens transversal,

et ses extrémités antérieure et postérieure atteignent la base du cerveau

antérieur (fig. 48 et 51).

L'extrémité postérieure ou thalamique est aplatie latéralement; un

sillon profond la limite en dedans et en dehors. Le sillon externe corres-

1

Sa forme générale

en anneau ouvert. j

1

Son union et la pa- ?

roi interne du cer- !

veau antérieur.

1

La face libre du

corps strié et ses

différentes parties.

Via. 50. - Paroi interne de l'hémisphère cérébral de l'embryon de la fig. 49, âge de 4 semaines

et demie. (D'après W. His.)

Cst, corps strié. - Lola, lobo olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. - It, lame terminale

embryouuaire. - Po, pédoncule optique. - rif, rcccssus de l'infundibulum. - sol, sillon de Monro. -

sost, sillon opto-strié. - Stria, région sous-thalamique. - Th, thalamus. VU, vésicule des hémisphères.

112 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

L'union du cerveau

antérieur avec le cer- ? veau intcrmédiairc ? devient plus étroite.

pond au futur bord externe du ventricule latéral; le sillon interne devient

le profond sillon opta-strié.

L'extrémité antérieure au préthedamique est plus volumineuse que la

précédente ; elle se bifurque en deux segments inégaux, dont l'un est

interne et l'autre externe. Le segment externe, le plus petit, correspond au

segment antérieur de la base primitive du corps strié; il suit les change-

ments de direction du lobe olfactif antérieur, se recourbe avec celui-ci en

arrière et en rétrécit la cavité; il s'unit intimement au repli falciforme de

His, en particulier au futur septum lucidum, et cesse alors d'être libre

dans la cavité ventriculaire. Le seqment interne est plus volumineux et

plus recourbé en arrière que

le segment externe, il atteint

la base du cerveau et comble

en partie soit le recessus op-

tique, soit la cavité du lobe

olfactif postérieur, et répond

aux segments moycn et pos-

térieur de la base primitive

du corps strié. Une petite par-

tie du segment interne appa-

raît libre il la face inférieure

du cerveau, en arrière de

l'incisura prima; elle sépare

le lobe olfactif antérieur du

lobe olfactif postérieur, et ce

rapport persiste chez l'adulte,

où cette partie libre du corps

strié forme le collicuills du

noyau caudé. (Voy. noyau

caudé.) La plus grande partie

du segment interne s'unit in-

timement au lobe olfactif pos-

térieur, dont il est sépare toutelois chez l'adulte, par une petite lamelle

irrégulière de substance blanche.

Jusqu'au deuxième mois de la vie intra-utérine, la paroi interne de la

vésicule des hémisphères, n'est intimement unie au cerveau intermédiaire

qu'au niveau de la surface suturale opto-striée (fig. 49, S). Mais dès la fin

du deuxième mois, et surtout pendant le troisième mois, la paroi interne

de la vésicule hémisphérique s'accole au cerveau intermédiaire dans l'es-

pace compris entre le sillon choroïdien et le sillon o ? Go-.v6r·ic·. Elle se soude

avec la partie externe de l'arc lhalamique et avec la surface extérieure

de la région sous-optique, au voisinage de la bandelette optique. On pour-

rait appeler cette nouvelle suture, suture opta-striée secondaire (fig. 34, 55,

Sss), lorsqu'on la compare à la suture primaire qui s'effectue dès la fin du

Ftc. 'il. - Ventricule latéral d'un foetus humain, au

commencement du troisième mois. (D'après \V. His.)

Bol, bulbe olfactif. - Cst, corps strié. - LF, lobe frontal.

- L0, lobe occipital.- LP, lobe pariota].TLo/ff, ! obc olfactif

antérieur. Lolp, lobe olfactif postérieur. -jVl, nerf olfactif.

- PO. pédicule optique. vif, recessus de l'mfuudibulutn.

Sex, segment externe du corps strié. - six, segment interne

du corps strié.-S, surface suturale opto-striée primitive.

l'H, vésicule des hémisphères. 17, ventricule latéral,

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 11 : 1

premier mois de la vie intra-utérine Entre la suture opto-striée secondaire

et la suture primaire, il existe un espace faisant primitivement partie du

sillon semi-lunaire (fig. 52 à 63, ssl), au niveau duquel la surface extérieure

du cerveau intermédiaire est simplement accollée au cerveau antérieur.

C'est par cet espace que passeront les libres du segment postérieur de la

capsule interne (Cip) pour se rendre au pied du pédoncule cérébral (fig. 52

il 63).

La paroi interne de la vésicule des hémisphères, s'unit donc à la partie

externe de l'arc thalamique, et le sillon choroïdien divise ce dernier en

deux parties, l'une interne, l'autre externe. La partie interne de l'arc tha-

lamique, la plus large, comprise entre le toenia thalami et le sillon cho-

roïdien est ext1'a-ventrlculaÙ'e (fig. 52 à 63); elle n'appartient ni au troi-

sième ventricule ni au ventricule latéral, et elle est recouverte par la

toile choroïdienne et le corps du trigone. La partie externe, plus petite,

fait partie du plancher du ventricule latéral; elle est séparée toutefois de

la cavité ventriculaire, par la paroi interne suturée du manteau cérébral,

naroi oui donnera naissance à la lame cornée. Le sillon onto-strié. très

profond au début, loge une veine, la veine du corps strié; il se 1 - - iCT.Hi

peu à peu grâce au développement des fibres de la lame cOl'luJe t1'nrfl ? eml- HI

circtclaris). , " ?

Capsule interne et pied du pédoncule. - Le corps strié^&forme

au début, qu'une seule masse de substance grise que segmentent frienfot1'

des fibres blanches. Ces fibres relient le corps strié à la couche optique et à

la région sous-optique; d'autres fibres beaucoup plus nombreuses traver-

sent le corps strié : elles proviennent du manteau cérébral, constituent la

couronne rayonnante de Reil, et se rendent à la couche optique, à la région

sous-optique, ou encore à des régions plus inférieures, telles que la protu-

bérance annulaire, le bulbe et la moelle épinière. Dans leur trajet à travers

le corps strié ces fibres forment la capsule interne. Les fibres de la couronne

rayonnante affectent dans leur ensemble, comme du reste toutes les parties

qui appartiennent au cerveau antérieur, la forme générale d'un anneau ou-

vert en bas et en avant. Elles naissent de toute la surface du manteau

cérébral, abordent le corps strié entre le sillon qui le limite en dehors et

le sillon marginal de l'insula, et, le divisent en une partie intra-ventnicu-

laire, le noyau caudé et une partie exlj,(i-veîil,icîilat*i-e, le noyau lenticulaire.

Lapartie intra-ventriculaire du corps strié, ou noyau caudé(NC), présente

une extrémité antérieure, renflée, la tête du noyau caudé située en avant du

trou de Monro et de la couche optique; elle est en connexion intime, ainsi

que nous l'avons vu plus haut, avec le lobe olfactif postérieur ou substance

perforée antérieure. L'extrémité postérieure ou temporale du noyau caudé,

en constitue la queue; elle est effilée, suit le sillon marginal de l'insula,

répond à la surface suturale opto-striée secondaire, et atteint l'extrémité

antérieure de la corne sphénoïdale du ventricule latéral. A ce niveau elle

se recourbe légèrement en arrière, et se renfle pour s'unir au noyau amyg-

dalien.

8

tel'avez

^ftji^t--^'^'

La capsule interne

divise le corys striu

en noyau ('muté et

nO'yal1'h'ntie111aÏl'1

\ov;m rwtdé.

f.14 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 115

AM, avant-mur. - BU, bandelette optique. - CA, cerveau antérieur. - CA, corne d'Ammon.

Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Ci, cerveau intermédiaire. - Cip, segment posté-

rieur de la capsule interne.-Cg, corps godronné.- Cst, corps strié. -EC, écorce cérébrale.-

Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fi, première circonvolution frontale.-FT, faisceau

de Tlirck. - Fus, lobule fusiforme. - GP, globus pallidus. - Gp, glande pinéale. - H, cir-

convolution de l'hippocampe. - h, sillon de l'hippocampe. - l, insula. - L, lobe limbique. -

LA(Th), lame alaire donnant naissance au thalamus. - le, lame cornée. Ll'(STh), lame fon-

damentale donnant naissance à la région sous-optique de Forel. - MB, masse blanche sous-

' jacente à l'écorce cérébrale. - NA, noyau amygdalien. NC, noyau caudé. - NL3, putamon

ou troisième segment du noyau lenticulaire. - nL, nerf de Lancisi. - ot, sillon collatéral. -

P, pied du pédoncule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante.PcA, plexus cho-

roïdes des ventricules latéraux PE, paroi externe du cerveau antérieur. - 7 ? paroi interne

du cerveau antérieur. - Pm, pli marginal de Schmidt. - purs, sillon prérolandique supérieur.

- R, scissurede Rolande sap. sillon arqué postérieur. - Sih, scissure inter-hémisphérique.

- SI, septum lucidum. ssl, sillon semi-lunaire. - S(p), branche postérieure de la scissure

de Sylvius. - Sss, surface suturale opto-striée secondaire. Ssp, surface suturale opto-striée

primitive. - STh, région sous-thalamique. - Ti, première circonvolution temporale. - To,

deuxième circonvolution temporale. - t sillon parallèle. - t., deuxième sillon temporal. - tee,

ttenia tecta. - 7'</, corps du trigone cérébral. T,9p, pilier postérieur du trigone. - Th, tha-

lamus. - V3, troisième ventricule. vCI, voûte du cerveau intermédiaire. - VI, ventricule

latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Vsl, ventricule du septum lucidum.

Fig. 52, 53, 54, 55, 56, 57. - Coupes vertico-transversales du cerveau aux différentes

périodes de son développement, passant en arrière de la surface suturale opto-striée

primaire et destinées à montrer le mode de formation des ganglions centraux, de la

capsule interne, du corps calleux et du trigone cérébral (demi-schématique). Le cer-

veau intermédiaire (couche optique, région sous-optique de Forel, bandelette optique)

est teinté en bleu ; la partie de la paroi externe du cerveau antérieur qui donne

naissance au noyau caudé, au putamen, à l'écorce de l'insula et à l'avant-mur est

hachée et colorée en rouge; la partie de la paroi interne du cerveau antérieur, qui

donne naissance au globus pallidus, au noyau'amygdalien, à la lame cornée, au tri-

gone, au septum lucidum, à la couche épithéliale des plexus choroïdes et à l'induseum

griseum, est colorée en rouge, sans hachures.

un ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fic. 58, 59, 60, 61, 62, 63. - Coupes horizontales du cerveau aux différentes périodes

de son développement, destinées à montrer le mode de formation des ganglions

centraux, de la capsule interne, du corps calleux et du trigone cérébral (demi sché-

matique). Le cerveau intermédiaire(couche optique) est coloré en bleu la partie de la

paroi externe du cerveau antérieure qui donne naissance au noyau caudé, au puta-

men, à l'écorce de l'insula et à l'avant-mur, est hachée et colorée en rouge ; la partie

de la paroi interne qui donne naissance au globus pallidus, à la laine cornée, au tri-

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 117

gone, au septum lucidum, à la couche épithéliale des plexus choroïdes et à l'induseum

griseum, est dépourvue de hachures et colorée en rouge. Ces coupes montrent les diffé-

rences que présentent les segments antérieur, postérieur et retro-lenticulaire de la cap-

sule interne; les fibres du segment postérieur passent parle sillon semi-lunaire, par

conséquent entre la surface extérieure du cerveau intermédiaire et la surface exté-

rieure du cerveau antérieur ; - les fibres du segment antérieur passent par la surface

suturale primitive; celles du segment ré ti'o-lentictilaire, par lasurface suturale secondaire.

AM, avant-mur. - AqS, aqueduc de Sylvius. - CA, cerveau antérieur - CA, corne

d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - C,g, circonvolution godronnée.

CI, cerveau intermédiaire. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cip (ss( segment

postérieur de la capsule interne passant par le sillon semi-lunaire). - Cirl, segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne. - CM, cerveau moyen. coa, commissure antérieure. -

cop, commissure postérieure. -- Cst, corps strié ? FC, écorce cérébrale. - Fi, Fe, I·'3, pre-

mière, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - GP, globus pallidus. - I, insula. -

Aï, scissure calcarine. - L, lobe limbique le, lame cornée. - 11., lame terminale embryon-

naire. - MB, masse blanche sous-jacente à l'écorce cérébrale. - A'C, noyau caudé. nu',

queue du noyau caudé. - .VA., putamen, ou troisième segment du noyau lenticulaire. - nL,

nerfs de Lancisi. - 0, première circonvolution occipitale. - l'ch, pli choroïdien et plexus

choroïdes des ventricules latéraux. - PE, paroi externe du cerveau antérieur. - PI, paroi in-

terne du cerveau antérieur. P7(GP), paroi interne du cerveau antérieur donnant naissance

au globus pallidus. - p ? scissure pariéto-occipitale. - Pttl, pulvinar. - saa, sillon arqué

antérieur. - sap, sillon arqué postérieur. - Sih, scissure interhémisphérique. - SI, Septum

lucidum. - ssl, sillon semi-lunaire. Ssy, surface suturale primitive. - 1'l, première cir-

convolution temporale. - lec, ttenia tecta. - 1'ga, pilier antérieur du trigone. - 7'u. pilier

postérieur du trigone. - Th, thalamus. TM, trou de Monro. - Va,);, ventricule de la por-

tion axiale du cerveau. Vil, vésicule des hémisphères. - l'l, ventricule latéral. - Foc,

corne occipitale du ventricule latéral. - 1 ? troisième ventricule.

118 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Noyau lenticulaire.

Capsule externe.

Serment antérieur

Région rétro-len-

ticulaire de la cap-

sl1le interne.

Segment posté-

rieur on lenticule-

optique.

Pied du pédoncule.

La partie e.xtnu-ventoiczclaioe du corps strié, comprend plus particulière-

ment le pzctanzera ou segment externe du noyau lenticulaire (NL3); le globus

pallidus (GP) ou segments interne et moyen du noyau lenticulaire, se déve-

loppe, en effet, aux dépens de la paroi interne de l'hémisphère, et représente

une formation très analogue à la couche optique. Une mince lame de fibres

blanches, la capsule externe, limite le putamen en dehors, et le sépare

de l'avoent-mur, qui doit être considéré, avec Meynert, comme une parcelle

détachée de l'écorce insulaire.

La séparation du noyau caudé et du noyau lenticulaire par les fibres de

la capsule interne n'est cependant pas complète ; le noyau caudé est en effet

réuni au putamen par de nombreux ponts de substance grise. L'union de

ces parties est encore plus intime à la base du cerveau, où la tète et la queue

du noyau caudé, se fusionnent avec le noyau lenticulaire, Y avant-mur, le

noyau <HMyy6/MM, ainsi qu'avec la substance grise de l'espace perforé anté-

rieur.

Les fibres de la capsule interne qui proviennent de l'extrémité frontale

du manteau cérébral, se portent d'avant en arrière et de dehors en dedans, et

séparent la tôle du noyau caudé du noyau lenticulaire. Elles constituent le

segment antérieur de la capsule interne ou segment, lenticulo-calldé (Cia), et "

abordentl'extrémité antérieure de la couche optique, au niveau de la surface

suturale opto-striée primaire. Les fibres de la capsule interne qui provien-

nent de l'extrémité occipitale du manteau cérébral, se portent en avant et en

dedans, abordent la partie externe du pulvinar et constituent la région

rétro-lenticulaire de la capsule interne (Girl.) (Fig. 52 à 63).

Les fibres de la capsule interne qui proviennent de la partie moyenne

du manteau cérébral, se portent en bas et en dedans, et constituent le seg-

ment postérieur ou lezztic2clo-oyliue de la capsule interne (Cip). Après avoir

traversé le corps strié, elles atteignent la surface suturale opto-striée

secondaire : les unes pénètrent dans la couche optique et dans la région

sous-optique, les autres dans le globus pallidus; d'autres enfin côtoient la

surface suturale opto-striée, et atteignent la base du cerveau intermédiaire, .

en dedans de la bandelette optique. Ces dernières libres forment un faisceau i

volumineux, qui se porte en dedans et en bas, et se place en avant de la :

calotte du cerveau moyen, dont il constitue Y étage inférieur ou le pied du .

pédoncule cérébral. Les fibres de la couronne rayonnante qui proviennent

du lobe temporal n'entrent pas dans la constitution de la région thalamique .

de la capsule interne; elles se portent en haut, en dedans et un peu en

arrière, passent entre l'extrémité temporale de la queue du noyau caudé "^

et la face inférieure du noyau lenticulaire, et atteignent la partie inférieure

de la région sous-optique de la capsule interne, en dedans de la bande- \

lette optique. Elles se placent ensuite à la partie externe du pied du pédon-

cule cérébral et forment le faisceau de Tiirck (J. Dejerine).

Les fibres du pied du pédoncule cérébral atteignent le bord supérieur de

la protubérance vers la fin du quatrième mois de la vie intra-utérine, puis

s'entrecroisent à angle droit avec les fibres du pédoncule cérébelleux moyen,

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 119

dont le développement est contemporain; elles sont dissociées par ces der-

nières, et forment avec elles l'étage antérieur de la protubérance. Une

partie de ces fibres forme ensuite la pyramide antérieure du bulbe, et s'en-

trecroise incomplètement au niveau du collet du bulbe avec les fibres du

côté opposé. Le faisceau direct, le plus petit, se rend dans le cordon anté-

rieur de la moelle du même côté, et constitue le faisceau pyramidal direct;

le faisceau croisé se rend dans le cordon latéral du côté opposé de la

moelle, où il forme le faisceau pyramidal croisé.

§ 3. Développement du septum lucidum et de son ventricule,

du trigone cérébral et du corps calleux.

Les parois internes des deux hémisphères se soudent entre elles, vers

le troisième et le quatrième mois, au niveau de la zone choroïdienne de

His, et au niveau du pli marginal de Schmidt. Ce dernier pli, compris

entre le sillon choroïdien et le sillon ammonique ou arqué postérieur,

s'étend de l'extrémité antérieure du lobe temporal jusqu'au trou de Monro ;

à ce niveau il se continue avec la zone choroïdienne de His (fig. 43, 45,

50), qui représente un espace irrégulièrement triangulaire, situé de chaque

côté de la scissure interhémisphérique, immédiatement en avant de la

lame terminale embryonnaire, triangle dont la base regarde en haut et

dont le sommet correspond à la commissure blanche antérieure.

Là zone choroïdienne de His (fig. 41 et 43) donne naissance aux piliers

antérieurs du trigone cérébral, au septum. lucidum, au ventricule de la cloi-

son ou cinquième ventricule, ainsi qu'aux genou et bec du corps calleux. La

partie ventrale du pli marginal donne naissance aux corps et piliers pos-

térieure du trigone; la partie dorsale à une circonvolution cérébrale avortée,

la circonvolution godronnée, qui se continue en avant avec les tænia tecta

et les nerfs de Lancisi. Dans la région temporale, le trigone n'est séparé

de la circonvolution godronnée que par un sillon peu profond. Dans la

région fronto-pariétale, ces deux formations sont séparées l'une de l'autre

par le corps calleux, qui fait irruption entre les toenia tecta et le corps du

trigone.

Septum lucidum et ventricule de la cloison. La suture des

zones choroïdiennes, s'effectue vers le milieu du troisième mois de la vie

intra-utérine. Elles forment ainsi une cloison médiane, le septum lucidum

ou cloison transparente, qui sépare les têtes des deux noyaux caudés (fig. 64).

L'accollement des zones choroïdiennes ne se fait qu'au niveau de ses bords;

la partie moyenne reste libre, de telle sorte que les deux hémisphères inter-

ceptent entre eux une cavité linéaire, la cavité du cinquième ventricule ou le

ventricule de la cloison. Ce ventricule présente donc une origine embryon-

naire spéciale, puisqu'il se développe aux dépens de la scissure interhémi-

sphérique, et il ne peut être rapproché morphologiquement des autres ven-

Zone choroïdionno o

de Hi,.

Pli marginal.

Origine ernhryau-

,aire spéciale du

rentricnlo de la cloi-

;on.

120 ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.

Ce ventricule

n'existe que chez

l'homme.

Le corps calleux

se forme aux dépens

Le trigone naît du

pli marginal.

tricules, qui se développent aux dépens des cavités des vésicules cérébrales.

Le ventricule de la cloison n'existe que chez l'homme; chez les autres

mammifères, les parois internes des hémisphères se soudent dans toute ..

l'étendue de la surface triangulaire, et donnent ainsi naissance à un noyau

gris, médian et symétrique, qui prend un grand accroissement et qui est

connu sous le nom de ganglion du septum lucidum. Ce volumineux ganglion

est loin d'être « lucidum », aussi est-il préférable de le désigner. avec Mi-

halkovicz sous le nom de

ganglion de la cloison.

Chez l'homme, les

bords du septum lucidum

sont antérieur, supérieur

etpostériellr. Dans ce der-

nier apparaissent, en ar-

rière des fibres transver-

sales de la commissure

blanche antérieure, les fi-

bres verticales des piliers

antérieurs du trigone. Les

bords antérieur et supé-

rieur du septum lucidum,

s'épaississent considéra-

blement et forment le

corps calleux. L'angle in-

férieur du triangle cor-

respond au bec, l'anté-

rieur au genou, le posté-

rieur à l'union du trigone

et du corps calleux.

Le corps calleux ne

comprend donc au début

que le genou, la partie du corps calleux située en avant des

trous de Monro.

Trigone cérébral et plexus choroïdes des ventricules laté-

raux. Les fibres longitudinales du trigone, naissent par différenciation

cellulaire de la partie ventrale du pli marginal. En avant elles se continuent

avec les fibres des piliers antérieurs; en arrière elles contournent en arc

la face interne de l'hémisphère, et ne sont séparées de la surface suturale

opto-striée secondaire, que par la couche épithéliale qui recouvre les plexus

choroïdes des ventricules latéraux (fig. 52 à 63).

Au commencement du quatrième mois de la vie intra-utérine, les fibres

du trigone se soudent à celles du côté opposé, dans toute l'étendue comprise

entre le trou de Monro et la glande pinéale. Cette suture du corps du trigone

s'opère d'avant en arrière, et fait suite à la suture qui a donné naissance au

septum lucidum (fig. 6) : .. ,

Fiu. u-t. - r ace interne du cerveau u un loetus humain de la

première moitié du cinquième mois. (D'après V. Mihalkovicz.)

C, cuuéus. - Cc, corps calleux. Cc(Spl), splénium du corps

calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - F, lobo frontal. -

fp, Assura prima. fij, sillon fimbrio-godronné. - Fus, lobule fu-

sit'orme. -- B, circonvolution de l'hippocampe. - If, scissure cal-

carine. -L, lobe limbique. - Lg, lobe lingual. - Lela, lobe olfac-

tif antérieur. - 0, lobe occipital. -- oi, sillon collatéral. - P, lobe

pariétal. - Pu, pli marginal de Schmidt. po, scissuro pariéto-

occipitale. - sap, sillon arqué postérieur. SI, septum lucidum.

- T, lobe temporal. Tp, trigone. - Typo, pilier antérieur du

trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - ? 7t+7'A, thalamus

et région sous-thalamique. - U, uncus.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 121

fjn arrière ue la glande pmeaie, les Hures au trigone U1 Vert;elH ellUnllellC

les piliers postérieurs du trigone, dont les fibres entrent en connexion avec

. la corne d'Ammon. Les piliers postérieurs limitent le lobe sphénuïdal en

dedans; ils sont unis l'un à l'autre à leur point de divergence, par une

mince lamelle de libres transversales qui réunit entre elles les deux cornes

d'Ammon. Cette lamelle horizontale, est l'analogue de ce que Forel a ap-

pelé chez les mammifères, le fornix li-aîzsveî,sie.9; elle est en général adhé-

rente à la face inférieure du corps calleux où elle forme la lyre de David ou

le psalterizcm.

Le trigone est situé immédiatement au-dessus du sillon choroïdien dont

il forme la lèvre supérieure ou dorsale; son bord externe, qui porte dans la

corne sphénoïdale du ventricule latéral le nom de corps bordant ou bordé,

donne insertion à la lamelle épithéliale qui coiffe les plexus choroïdes des

' ventricules latéraux (fig. 56, 57, 62, 63). Les plexus choroïdes ne sont donc

pas libres dans la cavité ventriculaire, ils en sont séparés par une partie de

la paroi interne des hémisphères réduite à l'état d'une mince lame épi-

théliale; celle-ci s'insère, d'une part, au corps et aux piliers postérieurs du

trigone, et d'autre part, à la couche optique, au niveau du sillon choroïdien.

Les plexus choroïdes des ventricules latéraux, décrivent une courbe

autour de la partie supérieure et postérieure du noyau caudé. Ils ne dépas-

sent pas le trou de Monro en avant, et ne plongent pas par conséquent dans

la corne frontale du ventricule latéral. Ils n'atteignent pas, d'autre part,

l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale, où la paroi interne des hé-

misphères, se réduit à une mince lamelle, le voile terminal d'Aeby, qui ferme

la corne sphénoïdale en dedans, et qui s'étend du bord interne de la circon-

volution du crochet à l'extrémité temporale de la ligne suturale opto-striée

secondaire.

Tronc et bourrelet du corps calleux. Les libres du corps cal-

leux naissent de toute la surface du manteau cérébral ; elles convergent vers

la paroi interne de l'hémisphère en formant les radiations du corps calleux.

Celles du genou font irruption au niveau des bords supérieur et antérieur

de la zone choroïdienne, celles du tronc et du bourrelet, le long de toute la

partie fronto-pariétale du pli marginal.

Ces dernières séparent violemment et à la façon d'un coin, la circonvolu-

lion godronnéc foetale du corps du trigone, elles entraînent avec elles une

mince couche de substance grise, l'induseunz griseum, puis se soudent

d'avant en arrière à celles du côté opposé, en formant le raplté du corps cal-

leux. La suture médiane du tronc du corps calleux fait suite à celle du genou,

elle s'étend, en arrière du genou, depuis le trou de Monro jusqu'au niveau

de la glande pinéale. A ce niveau, le tronc du corps calleux se termine en

pointe et forme un bec postérieur, mince et effilé, très analogue au bec an-

térieur. Le bec postérieur donne insertion au fornix transverse, s'enroule

en volute, et s'applique à la face inférieure du tronc du corps calleux qu'il

épaissit ainsi considérablement, en formant un véritable genou désigné sous

le nom de bourrelet ou splénium. Le trigone s'applique à la face postérieure

i

Rapports des

plexus choroïdes

avec la cavité ven-

triculairc.

i

Radiations du corps

calleux.

;l

Raphé du corp·

calleux.

;

Bourrelet du corp :

calleux.

z

4

¡

i

12

l

1..

122 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Rapports du

trigone et du corps

calleux.

I

i

Ventricule de Verga

Ides solipèdes.

Agénésie du corps

jallenx. ! i

Il

1

du corps calleux, par le fornix transverse qui forme la lyre ou lepsalterium,

et le mode de développement de ces formations explique l'adhérence intime -1

de ces deux parties. Quelquefois cependant, le fornix transverse ne s'ap-

plique pas sur le corps calleux; le septumlucidum s'insinue alors entre ces

deux organes et peut atteindre le genou postérieur, séparant ainsi le bec

postérieur du tronc du corps calleux. Ce fait, peu commun chez l'homme,

est la règle chez certains solipèdes, tels que le cheval, l'âne, etc. Le ven-

tricule latéral, donne alors à ce niveau un petit diverticule, connu sous le

nom de ventricule de Verga.

Le corps calleux n'est donc, en résumé, qu'une formation fort tardive;

son développement est postérieur à celui des fibres du trigone cérébral et

de la couronne rayonnante.

Que, par suite d'une cause quelconque, le corps calleux éprouve un

arrêt de développement, le fond de la scissure intcrhémisphérique sera

occupé, comme dans les premiers stades de la vie embryonnaire, par la

voûte du troisième ventricule et la face supérieure des couches optiques,

recouvertes par le repli mésodermique de la toile choroïdienne supérieure.

L'arrêt de développement du corps calleux, entraîne en général un arrêt

de développement du septum lucidum, de telle sorte que les hémisphères

cérébraux ne sont unis entre eux que par la lame terminale embryonnaire,

les couches optiques et les pédoncules cérébraux (fig. 65).

Fie. 65. - Face interne d'un hémisphère présentant une agénésie du corps calleux. (D'après

Forel et Onufrowicz.)

DII. bandelette optique. - C, cuneus sillon du cuneus. - cm, sillon calloso-marginal. coa, com-

missure antérieure. - Fus, lobule fusiforme. H, circonvolution de l'hippocampe. - Ltl circonvolution

limbique. -- Lg, lobe lingual. - lt, lamo terminale embryonnaire. K, scissure calcarino. - ot, sillon

occipito-temporal. - P, pédoncule. - po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, prxcuneus. - Pave, lobule

paracentral. - Pu pulvinar. - R, scissuro de Rolando. - sa, sillon anormal. - SI, septum lucidum.

Spa, espace perforé antérieur. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, thalamus. - U, circonvolution

du crochet.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 123

U autres fois, le corps calleux est incomplètement développé ; le genou

seul existe, et l'agénésie porte dans ces cas sur le tronc et le bourrelet. Si,

au contraire, on se trouve en présence d'une absence du genou ou du tronc

du corps calleux avec conservation du bourrelet, on peut affirmer qu'il

s'agit, non pas d'une malformation congénitale, mais d'une lésion patho-

logique ayant entraîné la destruction de ces parties, lésion appartenant aux

derniers mois de la vie embryonnaire ou à la période post-embryonnaire.

On peut donc considérer le corps calleux comme l'indice d'une structure

cérébrale très élevée. Il ne s'observe, en effet, que chez les mammifères;

encore n'est-il complet que dans les ordres supérieurs : les marsupiaux

et les monotrêmes ne possèdent qu'un genou du corps calleux. Les autres

classes des vertébrés ne possèdent ni corps calleux, ni trigone.

4. Lobes, développement du manteau cérébral, sillons

et circonvolutions cérébrales définitifs.

Les hémisphères cérébraux s'accroissent rapidement : vers la fin du

troisième mois, ils recouvrent les couches optiques ; vers le quatrième mois,

ils atteignent les tubercules quadrijumeaux; ils les recouvrent ainsi qu'une

partie du cervelet vers le sixième mois, et dépassent le cervelet vers la fin

' du septième mois de la vie intra-utérine.

Leurs minces parois s'épaississent considérablement, et donnent nais-

sance à des fibres qui appartiennent soit au système de la couronne rayon-

nante, soit au système des radiations calleuses, soit au système des fibres

d'association ; elles forment la masse blanche sous-jacente à l'écorce céré-

brale, et comblent peu à peu la cavité du ventricule latéral, qu'elles rédui-

sent à une fente demi-circulaire aplatie de haut en bas.

De très bonne heure apparaissent, ainsi que nous l'avons vu plus haut,

sur la paroi interne et la paroi externe du manteau cérébral, de nombreux

sillons, dont les uns sont transitoires et les autres définitifs. Les premiers

sillons définitifs qui apparaissent sont la scissure de Sylvius, à la paroi

externe de l'hémisphère, et le sillon ammonique ou arqué postérieur, à la

paroi interne.

Scissures et circonvolutions définitives de la face interne de

l'hémisphère. Le sillon ammonique, sillon marginal ou sillon arqué

postérieur, apparaît vers le deuxième mois de la vie embryonnaire, à l'épo-

que où les sillons temporaires, à disposition radiaire, sillonnent la face

externe et la face interne de l'hémisphère.

Ces sillons temporaires, relevant d'un simple plissement de la paroi

hémisphérique, disparaissent vers le quatrième mois; le sillon ammonique,

au contraire, s'accentue et contourne en arc la couche optique ; son segment

inférieur ou sphénoïdal devient le sillon de l'hippocampe, son segment

supérieur ou fronto-pariétal, le sinus du corps calleux. En avant du trou

Anomalies de dé-

veloppement du

corps calleux.

Stades successifs

de l'accroissement

des hémisphèros cé-

rébraux.

i

Epaississement de

leurs parois.

Premiers sillons,

définitifs.

Sillon ammonique.

I

\-2't ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le sillon ammoni-

que produit la saillie

deiacorucd'Ammon.

Rapports du sillon

amuionique.

Scissure calcarinc ! et erirot de Morand.

Scissure pariéto-

jj orcipitale.

i

i .

'i

j ¡

i !

i

i

il

de Monro, le sillon ammonique s'unit au sillon arqué antérieur de /7; il

décrit une courbe en forme d'S qui entoure le genou et le bec du corps

calleux, et se confond avec l'izrci.wtec·a prinza (fig. 44, p. 101).

Le sillon ammonique déprime fortement la paroi ventriculaire et forme

dans la cavité ventriculaire la saillie de la corne d'Ammon. Celle-ci s'étend,

au début de la vie embryonnaire, de la pointe du lobe temporal jusqu'au-

dessus du trou de Monro, et elle conserve ces rapports chez un grand

nombre d'animaux, tels que les ruminants, les rongeurs, etc.

Chez le foetus humain, le sillon ammonique est très peu profond dans

sa partie fronto-pariétale, qui se transforme en sinus du corps calleux et qui

loge l'artère cérébrale antérieure. Dans la région temporale, le sillon anuno-

nique déprime fortement la paroi ventriculaire de la corne sphénoïdale, en

formant la corne d'Ammon définitive, qui présente de très bonne heure, à

son extrémité antérieure, des digital ions répondant aux incisures profondes

du futur sillon de l'hippocampe.

Le sillon ammonique sépare dans toute son étendue, la circonvolution

godronnée foetale, du lobe limbique de Broca : au niveau du sinus du corps

calleux, il sépare le txnia tecta et le fasciola cinerea du gyrus fornicatus ,

ou première circonvolution limbique; au niveau du sillon de l'hippocampe,

il sépare la circonvolution godronnée proprement dite de la circonvolution de

l'hippocampe, désignée encore sous le nom de lit ou de cubiculll1n de la

corne d'Ammon, de deuxième circonvolution limbique.

Cette dernière circonvolution décrit, autour de l'extrémité antérieure du

sillon de l'hippocampe, un crochet, le gyrus uncinatus ou la circonvolution

du crochet, dont l'apparition est relativement tardive (lig. 67).

Vers la fin du troisième mois de la vie intra-utérine, apparaît la scis-

sure calcarine (fig. 64 et 66), qui déprime comme le sillon ammonique la

paroi ventriculaire, et produit la saillie de l'Ergot de Morand (calcar

avis). Vers le commencement du quatrième mois, la scissure pariélo-occi-

pitale s'unit à la calcarine, et forme avec cette dernière un couché. La

branche commune aux deux scissures incise profondément le gyrus for-

nicatus au niveau de son isthme (G,(i); les branches divergentes com-

prennent un espace triangulaire, le cuneus (fig. 67, C).

Petite et insignifiante au début, où elle lorme une branche de la scis-

sure calcarine, la scissure pariéto-occipilale atteint vers le sixième ou

septième mois le bord supérieur de l'hémisphère, et incise plus ou moins

profondément la face externe en formant la limite antérieure du lobe occi-

pital. Au début de la vie embryonnaire, la scissure pariéto-occipitale dé-

prime, comme les scissures précédentes, la paroi ventriculaire; plus tard, la

saillie s'eflace,gràce au développement que prennent dans celte région, les

fibres de la couronne rayonnante et celles du forceps major du corps calleux.

Ces trois scissures (ammonique, calcarine et <e'/c'-oce</c), sont

des scissures primaires ou principales dans le sens de elles

comprennent toute l'épaisseur delà paroi hémisphérique et font saillie dans

le ventricule latéral.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX. 13a

- ..... -..........

Lies autres suions ae ia iace interne sont a apparition puis tardive, et

n'intéressent que l'écorce cérébrale et la masse blanche sous-jacente.

Vers le milieu du cinquième mois, apparaît le sillon calloso-'l1wl'ginàl

(fig. 67); il commence en avant, au-dessous du bec du corps calleux,

dont il contourne le genou et le tronc, puis se recourbe en haut, en avant

du bourrelet et atteint le bord hémisphérique, qu'il incise plus ou moins

. profondément. Dans sa partie horizontale, il délimite le gyrus fornicatus

(circonvolution du corps calleux, première circonvolution limbique (L,),

compris entre le sillon

calloso-marginal et le

sinus du corps calleux,

et le sépare de la ci2--

convolution frontale in-

terne (nzF,). En arrière

de la partie verticale

du sillon calloso-mar-

ginal, le gyrus forni-

catus se continue avec

un lobe quadrilatère,

l'avant-coin ou jM'<M--

cuneus (porc) ; celui-ci

atteint le bord supé-

rieur de l'hémisphère,

et il est séparé du cu-

neus par la scissure pa-.

1-iéto-occipitale (pro).

Jusqu'au sixième

mois de la vie intra-

utérine, l'hémisphère

n'est encore formé que

par une face externe et

une face interne ; à

cette époque, apparaît

la face inférieure, qui

repose sur la tente du cervelet, sur les fosses cérébrales antérieure et

moyenne.

Vers cette époque, apparaît à la face inférieure de l'hémisphère, le pre-

mier rudiment de la scissure collatérale ou scissure occipito-temp01'ale (ot),

qui déprime la paroi ventriculaire, et forme dans la corne occipitale l'éoai-

nence collatérale de Meckel. La scissure collatérale, très nette au huitième

mois,' affecte une direction antéro-postérieure et s'étend du lobe sphé-

noïdal au lobe occipital; elle sépare, dans la région sphénoïdale, la circon-

volution de l'hippocampe (H) du lobule fusiforme (Fus) et dans la région

occipitale, le lobule fusiforme du lobule lingual (Lq) compris entre cette

scissure et la scissure calcarine.

Sillons plus tardifs

n'intéressant que o

l'écorce cérébrale. ,

Sillon calloso-mar-

ginal.

Scissure collaté-

rale et éminence col-

latérale de Meckel.

j1'w. 66. '- j1'acc interne de 1 encéphale d un ioetus iiuinain au

commencement du cinquième mois. (D'après V. Mihalkovicz.)

' Aq, aqueduc de Sylvius. - B, bulbe. - C, cunéus. - CaP, calotte

du pédoncule. - 6'e, capsule externe. Cg, circonvolution godronnée.

- cm, partio verticale du sillon ealloso-marginâl. - con; commissure

antérieure. com, commissure molle. - Cu, cervelet. - F, lobe

frontal. - /'s, fissura serotina. - Gp. glande pinéale. if, infundihu-

lum. - K, scissure calcarine. - L, lobe limbique. - Lg, lobule lingual.

- Lola, lobe olfactif antérieur. lt, lame terminale embryonnaire.

0, lobe occipital. ot, sillon collatéral. - P, lobe pariétal. -Po, pro-

tubérance. -po, scissure pariéto-occipitalo. - ni ? recessus de l'infuu-

dibulum. - 1-o recessus optique. - SI, septum lucidum. - sM, sillon

de Monro. STh, région sous-thalamique. - T, lobe temporal. -

T'q, trigone. - T1L trou de Monro. - Tm, tubercule mamillaire. -

t'/¿3 tænia thalami. -TQ. tubercule quadrijumeau.- S'b, <te ventricule.

TII, chiasma des nerfs-optiques.

126 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Région centrale de

la face interne ou

lobe limbique de

Broca.

Sa constitution.

Ses connexions.

Les circonvolutions de la lace interne peuvent, en résume, se diviser en

deux régions : une région centrale ou interne, qui entoure le sillon ammo-

nique foetal et qui constitue le lobe limbique de Broca, et une région péri-

phérique ou externe, qui représente la face interne des lobes frontal, parié-

tal, occipital et temporal.

La région externe comme la région interne, décrivent autour du limbe

de l'hémisphère, c'est-à-dire autour du corps calleux, des couches optiques

et des pédoncules cérébraux, un anneau presque complet, ouvert seulement

en bas et en avant, au niveau de la partie basale du cerveau antérieur.

Le lobe limbique est formé en avant et en haut, par le gyrus fornicatus

ou la circonvolution du corps calleux, en arrière, par une partie rétrécie,

l'isthme du gyrus fornicatus, qu'incise profondément la branche commune

à la scissure calcarine et à la scissure pariéto-occipitale, en bas, par le subi-

culum de la corne d'Ammon (circonvolution de l'hippocampe) et la circon-

volution du crochet. Le lobe limbique est en connexion intime avec le lobe

olfactif antérieur. Le gyrus fornicatus reçoit en effet la « racine » olfactive

interne; la circonvolution de l'hippocampe reçoit la « racine » olfactive

externe.

Le lobe limbique de Broca est limité en dedans, par le sillon ammonique,

c'est-à-dire par le sinus du corps calleux dans la région fronto-pariétale,

et par le sillon de l'hippocampe dans la région occipito-temporale, et ce sillon

sépare le lobe limbique de la circonvolution godronnée foetale ; cette sépa-

ration est complète : il n'existe en effet entre ces parties aucun pli de pas-

1<'10. 67. - Face interne du cerveau d'un foetus humain du commencement du huitième mois.

(D'après V. Mihalkovicz.)

C, cunéus. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, corps calleux. - Cc(Spl), sélénium du corps cal-

leux. - Cg, circonvolution godronnée. - cm, sillon calloso-marginal. - F, lobe frontal. - fp, fissura

prima. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. - h, sillon de l'hippocampe. -

it, incisure temporale. - K, scissure calcarine. - Li, première circonvolution limbique. - LI (i), isthme du

lobe limbique. - Lg, lobe lingual. - Lala, lobe olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. -

It, lame terminale embryonnaire. - ? itri, circonvolution frontale interne.-ot, sillon collatéral. -PF, pôle

frontal. - PO, pôle occipital. po, scissure pariéto-occipitale. PrC, prxcunéus. - PT, pôle temporal.

- SI, septum lucidum. - so, sillon sus-orbitaire. - Tg, trigone. - T(Ip, pilier postérieur du trigone. -

U, uncus.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 127

- - T1 - 7 - Z - 1 1 * * l - . 1- 1 1 T 1 ? il. L ? il.

i : : I<1Õv. DU 1 CLGlLVlJ, 1CO 111111LGJ üü 1UJJC .ll.lUlJl'1 Uv OLM1L iJCILHJUp 111V1llJ 11GLLGD.

Elles sont constituées dans la région frontale par le sillon calloso-marqinal,

Elles sont constituées dans la région frontale par le sillon calloso-marginal,

dans la région pariétale par un petit sillon qui apparaît vers la fin de la vie

intra-utérine, le sillon sous-pariétal et qui sépare le praecuneus du lobe

limbique; dans la région occipitale, par la branche commune ci la scissure

calcarine et à la scissure pariéto-occipitale; dans la région sphénoïdale enfin,

par la partie temporale de la scissure collatérale.

La région périphérique, représente la partie interne des lobes de la face

externe ou convexe de l'hémisphère. Le lobe frontal, ou la face interne de

la première circonvolution frontale, désigné encore sous le nom de circon-

volution frontale interne, en constitue la plus grande étendue. Vers la fin de

la vie intra-utérine, apparaissent dans la partie de la circonvolution fron-

tale interne située au-dessous du genou du corps calleux, le sillon sus-

orbitaire de Broca, et dans le reste de la circonvolution, les incisures du

sillon callo-marginal. Une de ces incisures plus importante que les autres,

l'inciszcre prse-ovalaire , limite en avant la face interne des circonvolutions

rolandiques, et circonscrit avec la branche verticale du sillon calloso-

marginal, le lobule ovalaire ou paracentral.

Le lobe pariétal fournit le praecuneus, le lobe occipital le cuneus et le

lobule lingual; le lobe temporal fournit le lobule fusiforme et la partie

inférieure de la troisième circonvolution temporale.

Tous ces lobes sont reliés au lobe limbique par des plis de passage. Le

lobe frontal est relié au lobe limbique, par un ou deux plis de passage

situés en avant du genou du corps calleux, les plis de passage fronto-lim-

biques ; le lobe pariétal, par les plis de passage pariéto-limbiques antérieur

et postérieur; le cuneus, par un pli profond mais constant, le pli cunéo-lim-

bique; le lobule lingual, par le pli rétro-limbique; le lobule fusiforme enfin,

par le pli temporo-limbique ou temporo-hippocampique de Broca.

Circonvolution godronnée. - En dedans du lobe limbique de Broca, on

trouve la circonvolution godronnée, développée aux dépens de la partie dor-

sale du pli marginal, et qui représente le véritable limbe de l'hémisphère,

c'est-à-dire la région de l'hémisphère où s'arrête l'écorce grise.

Accolée en dedans au trigone cérébral, elle est limitée en dehors par

le sillon ammonique. La partie sphénoïdale de la circonvolution godronnée

conserve ces rapports avec le trigone cérébral, et, dans le cerveau adulte,

on la trouve située dans le fond du sillon de l'hippocampe; la partie fronto-

pariétale au contraire, est séparée tardivement du corps et du pilier

antérieur du trigone, par le corps calleux et le septum lucidum.

La circonvolution godronnée prend par la suite un développement fort

inégal, mais elle reste toujours chez l'homme, à l'état d'une circonvolution

avortée. Sa partie originelle, étendue du vélum terminal à l'extrémité an-

térieure du sillon de l'hippocampe, reste lisse chez l'adulte, et forme

une mince et étroite bandelette transversale qui croise la circonvolu-

tion du crochet, circonvolution dont le développement est considérable.

Région périphé-

rique de la face

interne.

Circonvolution

frontale interne.

Sillon sus-orbitaire.

Incisure pl'æ-ova-

laire.

Prsecuueus.

Cuneus et lobule

lingual.

Lobule fusiforme.

Plis do passage qui

réunissent le lobe

limbique aux diffé-

rents lobes de la face

interne.

La circonvolution

godronnée est le vé-

ritable limbe de l'hé-

misphère.

Sa partie origi-

nollc forme la bau-

de lette de Giacomini.

128 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa partie sphé-

noïdale devient le

corps godronné.

Nerfs de Lancisi

et taenia tecta.

Terminaison va-

riable des nerfs de

Lancisi.

Caractères spé-

ciaux de la circon-

volution godronnée.

Fosse sylvienne.

Cette bandelette est désignée sous le nom de bandelette de Giacomini.

Sa partie sphénoïdale est sinueuse, et sillonnée vers le cinquième mois

de la vie intra-utérine de nombreuses incisures transversales qui lui don-

nent un aspect particulier, et qui lui ont valu le nom de fascia dental, de

corps godronné, ou mieux de gyrus cleztatus (Huxley). Il s'agit ici en effet

d'une circonvolution véritable, la circonvolution godronnée (M. Duval).

Lorsque le corps calleux s'est développé, la circonvolution godronnée se

renfle au-dessous du bourrelet pour former le fasciola cinerea; puis elle

s'effile, s'étire et se réduit, au niveau du tronc et du genou du corps calleux,

à une très mince lamelle de substance grise, l'indusellm ,fj1'iseum, qui

recouvre la face supérieure du corps calleux et dans laquelle apparaissent

par différenciation cellulaire, des libres blanches longitudinales, médianes.

qui forment les nerfs de Lancisi et des amas latéraux de substance grise

qui forment les tienia tecta. En avant du genou du corps calleux, les tamia

tecta et les nerfs de Lancisi s'épaisissent chez quelques animaux, pour

former la circonvolution géniculée de Zaclcerl : andl; puis ils se terminent en

présentant des variations individuelles assez grandes : tantôt ils se jettent

sur l'extrémité antérieure du gyrus fornicatus et sur la « racine » olfactive

interne et s'y perdent, au niveau du carrefour olfactif de Broca; tantôt les

nerfs de Lancisi s'accolent au pédoncule du septum lucidum, forment le

pédoncule du corps calleux et traversent en diagonale la substance perforée

antérieure, où ils sont désignés sous le nom de bandelette diagonale de

Broca. pour se terminer à l'extrémité antérieure du lobe temporal, très près

de l'origine de la bandelette de Giacomini. La bandelette de Broca n'en est

séparée en effet, que par la circonvolution du crochet.

La circonvolution godronnée prise dans son ensemble, présente donc

comme caractères spéciaux non seulement un développement avorté, mais

encore le fait qu'elle croise à son origine et à sa terminaison (bandelette

diagonale de Broca, bandelette de Giacomini), des parties grises de l'hé- .

misphère (circonvolution du crochet, substance perforée antérieure),

ce qui ne s'observe dans aucune autre circonvolution de l'écorce céré-

brale. -

Scissures et circonvolutions définitives de la face externe de '8J

Scissures et circonvolutions définitives de la face externe de

l'hémisphère cérébral. -Les sillons et circonvolutions de la face externe

sont plus nombreux et plus variés que ceux de la face interne; leur appari-

tion est en général plus tardive que celle des sillons de la face interne, sauf

toutefois pour la scissure de Sylvius, dont le développement est intime-

ment lié à celui des ganglions de la base du ccrveau antérieur, et dont les

premiers rudiments apparaissent déjà vers la lin du premier mois de la vie

intra-utérine, sous la forme d'une légère dépression, la fosse sylvienne.

Celle-ci s'accuse les mois suivants, grâce au développement que prend le

manteau cérébral, et elle est d'autant plus profonde que le manteau cérébral

est plus étendu. Vers le troisième mois, la fosse sylvienne affecte la forme

d'un arc vertical, dont les segments antérieur et postérieur, circonscrivent

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 129

le lobule de l'insula, et sont limités en bas par la « racine » olfactive

externe, nettement accusée chez les jeunes embryons humains.

Au commencement du quatrième mois, la fosse sylvienne s'allonge;

elle se rétrécit et. se dirige obliquement en haut et en arrière, et cette obli-

quité tient très probablement au développement du lobe occipital. Puis le

segment antérieur se coude, grâce au développement que prend le lobe

fronto-pariétal, qui lui forme vers le cinquième mois une sorte d'opercule

(fig. 68). En se développant, l'opercule recouvre de plus en plus la fosse

sylvienne; il s'insinue entre le segment antérieur de la scissure de Sylvius,

qui devient la branche antérieure, et le segment postérieur plus long, qui

devient la branche postérieure ou horizontale de cette scissure. L'opercule

ferme peu à peu vers

les septième et huitiè-

me mois, la branche

postérieure et la bran-

che antérieure de la

scissure de Sylvius, et

recouvre le lobule de

l'insula développé au

niveau de la fosse syl-

vienne. L'insula est

encore à découvert

au commencement du

neuvième mois, dans

un petit espace trian-

gulaire, à l'origine de

la scissure de Sylvius.

Vers la fin du neuviè-

me ou au commence-

ment du dixième mois,

l'insula est complète-

ment caché dans la profondeur de la scissure de Sylvius, grâce au déve-

loppement du lobe frontal en avant, du lobe temporal en bas et de l'oper-

cule en haut.

L'insula est lisse pendant la plus grande partie de la vie foetale. Vers la

lin du neuvième ou le commencement du dixième mois, apparaissent à sa

surface quatre à cinq légers sillons à direction radiaire, qui délimitent les

circonvolutions de l'insula.

L'insula est nettement séparé du reste de l'hémisphère cérébral par

un sillon circulaire, le sillon marginal, lequel peut être divisé chez le

foetus arrivé au terme de son développement, en sillon marginal anté-

rieur, supérieur et postérieur. Un sillon oblique en haut et en arrière, le

, sillon de ou sillon insulaire, divise l'insula en deux parties, l'une

postérieure ou temporale, qui forme la circonvolution postérieure de l'in-

sula, l'autre antérieure triangulaire, aux dépens de laquelle se dévclop-

9

ro{lil1catiou suc-

cessives que subit la

fosse sylvienne.

Opercule.

Iusuln.

Limitcs Ue l'iusula.

Sillon Mc l'insula.

Fie. GS. - Face externe du cerveau d'un foetus humain du com-

mencement du cinquième mois. (D'après V. Mihalkovicz.)

F, lobe frontale (p, fissura prima. - FS, fosse sylvienne. -

Zot. lobe olfactif antéi-ictir. - 0, lobe occipital. - P, lobe pariétal.-

paFS, prolongement antérieur de la fosse sylvienne. - piFS, prolonge-

ment interne de la fosse sylvienne. - Su), branche antérieure de la

scissuro de Sylvius. - '<;(p), branche postérieure de la scissure de

Sylvius.

130 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Scissure de Rolando.

Scissure pariéto-

occipitale.

Sillon pré-occipital.

Division de face

externe en lobes.

Sillons secondaires.

Sillons et circon-

volutions du lobe

frontal.

iIlons et ci l'con-

vfjtutiousdniobepa-

riétal.

pent les circonvolutions courtes de l'insula, en rapport avec l'opercule et

le lobe frontal.

Les autres sillons de la face externe, sont d'apparition beaucoup plus

tardive. Au sixième mois, apparaît la scissure de Rolando (R), qui sépare le

lobe frontal du lobe pariéto-temporo-occipital. Au septième mois, la scissure

pariéto-occipitale, incise le bord supérieur et la face externe de l'hémisphère,

et sépare le lobe pariétal du lobe occipital; vers la même époque, apparaît

le sillon pré-occipital ou occipital antérieur de Wernicke, qui délimite en

avant le lobe occipital et le

sépare du lobe temporal.

La face externe de l'hé-

misphère est alors divisée

en quatre lobes : les lobes

frontal, pariétal, occipital

et temporal (fig. 69). Des

sillons secondaires subdi-

visent ces lobes en lobules

et en circonvolutions. Les

sillons secondaires, légè-

rement indiqués au sixiè-

me et septième mois de la

vie intra-utérine, s'accen-

tuent dans le huitième

mois et sont nettement

développés à la fin du

huitième et au neuvième

mois.

Dans le lobe frontal

apparaît d'abord, vers la

fin du sixième mois, le

sillon frontal inférieur,

qui donne en avant du sil-

lon de Rolando, deux

branches verticales, l'une ascendante, l'autre descendante, ces branches

constituent le futur sillon pué-rolandique inférieur ; puis apparaît le sillon

frontal supérieur, et à la face orbitaire le sillon olfactif. Le lobe frontal

présente alors trois circonvolutions à direction antéro-postérieure, dési-

gnées sous le nom de circonvolutions frontales supérieure, moyenne et infé-

rieure. Elles s'implantent en arrière sur une circonvolution à direction as-

cendante, la circonvolution frontale ascendante , comprise entre la scissure

de Rolando et le sillon pré-rolandique.

Le lobe pariétal est limité en avant par le sillon de Rolando, en

arrière par la scissure pariéto-occipitale, en bas par la branche horizontale

de la scissure de Sylvius; il forme à la face interne de l'hémisphère le

præcuneus. Le sillon calloso-marginal incise son bord supérieur vers le

1 tc. b9. - l<'acc externe du cerveau d'un fectus humain du

commencement du huitième mois. (D'après V. 111halkovic.)

B, bulbe. - C, lobe central. - Cv. cervelet. - F, lobe frontal. -

FI, pc circonvolution frontale. - F2. 2c circonvolution frontale. -

Foi, : 1c circonvolution frontale. - f,, 1 ? sillon frontal. - fa, circon-

volution h'onta ! casccn<iantc. 7, insnla. - ip, sillon inter-pariëtal.

- Lola, lobe olfactif antérieur. - 0, lobe occipital. - Oi, olive in-

frieure. - OpR, opercule rolandiqnc. - P, lobe pariétal. -

Pi, 11 circonvolution pariétale. - P2, 2c pariétale. - Po, pl'oll11Jé-

rance. - po, sillon pariuto-occipital. - pi sillon prérolandique in-

férieur. p1 ? sillon prérolandique supérieur. Il, scissure de

Holando. - S, vallée de Sylvius. - S (a), branche antérieure de la

scissure de Sylvius. - S(p), branche postérieure de la scissure de

Sylvius. - T, lobe temporal. Ti, 1° circonvolution temporale. - y

T 2ç circonvolution temporale. fil sillon parallèle. - V, 5" paire.

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 131

septième- mois-dè la vie intra-utérine et divise, avec le sillon interpariétal,

la' face externe du lobe pariétal en trois circonvolutions : la première, ou

circonvolution pariétale ascendante, est parallèle à la scissure de Rolando

qu'elle borde en arrière; la seconde, ou circonvolution pariétale supérieure est

- parallèle à la scissure ihter-hemisphérique; elle forme le bord supérieur

du lobe pariétal et correspond à la

face externe dupraeçuneus(fig.70).

La circonvolution pariétale

inférieure se subdivise en deux

parties : l'une antérieure, l'autre

postérieure. La partie antérieure

entoure la branche postérieure

de la scissure sylvienne, et se con

tinue avec le lobe temporal en

formant le gyrus marginal supé-

rieur; la partie postérieure con-

tourne la branche verticale de la

scissure parallèle, et se continue

avec le lobe occipital en formant

le gyrus angulaire ou pli courbe.

Le lobe temporal se fusionne

avec le lobe occipital à la face in-

férieure. Il en est séparé à la face

externe par le sillon occipital-an-

térieur de Wernicke. Vers le

sixième mois apparaît la scissure

''parallèle ou première temporale;

elle est parallèle à la branche pos-

térieure de la scissure de Sylvius.

et décrit une courbe à concavité

supérieure et antérieure, qui in-

cise plus ou moins profondément

la circonvolution pariétale infé-

rieure.

Vers le septième mois apparaît

le deuxième sillon temporal; vers

le huitième, le troisième sillon temporal . Le lobe temporal est alors formé

à la face externe, par trois circonvolutions parallèles à direction antéro-

postérieure : les première, deuxième et troisième circonvolutions tempo-

rales. Elles se réunissent en avant pour former le pâle temporal. A la. face

inférieure, le lobe temporal présente deux circonvolutions : la face infé-

rieure de la troisième circonvolution temporale et le lobule fusiforme.

Le lobe occipital, mal délimité en avant par la scissure pa2,iéio-occipi-

tale et le sillon occipital antérieur de Wernicke, forme à la face inféro-in-

. terne le cuneus et le lobule lingual. A la face externe apparaît vers le-huitième !

i

1

1

j

- 1

Circonvolutions et : i

scissures du lobe tem- \

pl;al.. i

i

1 1

FIG. 70. - Face supérieure du cerveau crun loetus

humain du commencement du huitième mois.

(D'après V. Mihalkovicz.)

C, lobe central. - F, lobe frontal. - 7 ? 1" circon-

volution frontale. - F2, 2° circonvolution frontale. -

Fas 3° circonvolution frontale. - fi, 1" sillon frontal.

fi, 2° sillon frontal. - Fa, circonvolution frontale

ascendante. - ip,.sillon inter-pariétal. - 0, lobe occi-

pital. - P, lobe .pariétal. - Pa, circonvolution parié-

tale ascendante. - Pi, 1" circonvolution pariétale. -

Pa, 2° circonvolution pariétale. po, scissure pariéto-

occipitale. - pi,i, sillon prérolandique inférieur. -

prs, sillon prérolandique supérieur. - R, scissure de

Rolando. - S(p), branche postérieure de la scissure

de Sylvius. - Sih, scissure inter-hémisphérique.

132 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Circonvolutions et

sillons du lobo occi-

pital.

il

li

Apparition dos plis

de passage au non-

vième mois.

Modifications que

subit le cerveau an-

térieur dans la série

des vertébrés.

Chez les poissons

cartilagineux.

Chez les poissons

osseux.

Chez les amphibies.

Chez les reptiles.

Chez les oiseaux.

Chezles mammifères.

mois, le sillon iozter-occipital ou occipital antérieur, qui fait suite au sillon

inter-pariétal, et qui se bifurque à son extrémité pour donner naissance au

huitième mois à un sillon transversal, le sillon occipital transverse. Vers le

huitième mois, apparaît également le sillon occipital inférieur à direction

antéro-postérieure. La face externe du lobe occipital est ainsi divisée en

trois circonvolutions : les circonvolutions occipitales supérieure, moyenne et

inférieure. Ces circonvolutions se réunissent en arrière et forment une cir-

convolution verticale, le gyrzcs descendens d'Ecker. En avant, la circonvolu-

tiou occipitale supérieure, qui représente la face supérieure et externe du

cuneus, s'unit à la première circonvolution pariétale. La deuxième circonvo-

llttion occipitale, se continue avec la circonvolution pariétale inférieure au

niveau du gyrus angulaire. La troisième circonvolution occipitale enfin, se

continue en avant avec la troisième circonvolution temporale.

Le cerveau du foetus, au neuvième mois de la vie intra-utérine, repré-

sente un cerveau schématique pour ainsi dire, dont tous les sillons et cir-

convolutions sont nettement indiquées. Vers la fin du neuvième mois et au

dixième mois, apparaissent des incisures secondaires et des plis de passage,

les uns profonds, les autres superficiels, plis qui compliquent singulièrement

l'aspect extérieur des hémisphères. -

De toutes les vésicules encéphaliques, la vésicule du cerveau antérieur

est celle qui subit dans la série des vertébrés les plus grandes variations.

Chez les poissons cartilagineux, le cerveau antérieur se réduit à une masse;

épaisse et volumineuse, qui limite en avant le tube encéphalique, et qui

représente à la fois les ganglions de la base (corps strié) et l'écorce céré-

brale (le pallium). Chez les poissons osseux et dans les autres classes des

vertébrés, on distingue nettement : le corps strié et le manteau cérébral ou

pallium. Le corps strié forme, dans toute la série des vertébrés autres que

les poissons cartilagineux, un ganglion volumineux qui occupe la base du

cerveau, et envoie dans les régions encéphaliques inférieures un volumineux

faisceau de fibres. Le manteau cérébral ou pallium, persiste à l'état embryon-

naire chez les poissons osseux, et se réduit à une mince couche épithéliale,

analogue celle qui tapisse les plexus choroïdes des ventricules des mam-

mifères. Chez les amphibies, il se réduit il une mince couche, dans laquelle

on constate quelques rares cellules ganglionnaires inégalement disséminées,

et une mince couche de fibres blanches sous-jacentes au ventricule. Ce n'est

que chez les reptiles et en particulier il la face interne de l'hémisphère, dans

la région de la formation ammonique, que l'on trouve le premier indice de

l'écorce cérébrale, caractérisée par des couches superposées de cellules pyra-

midales. Chez les oiseaux, l'écorce présente à peu près encore les mêmes carac-

tères que chez les reptiles, mais le corps strié prend un développementbeau-

coup plus considérable, que dans n'imporle quelle autre classe des vertébrés.

L'écorce cérébrale prend par contre un développement considérable

chez les mammifères. Chez les mammifères inférieurs de la série et chez les

petits mammifères d'un même ordre, l'écorce est lisse et ne présente ni

DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 133

sillons, ni circonvolutions; l'animal est dit lissencéphale. Mais chez la plu-

part des mammifères, et en particulier chez les grandes espèces, on con-

state à la surface des hémisphères des sillons et circonvolutions plus ou

moins nombreux : l'animal est dit gyrencéphale.

La richesse plus ou moins considérable en circonvolutions d'un hémi-

sphère cérébral, n'est donc pas toujours l'indice d'un développement intel-

lectuel plus ou moins prononcé ; plusieurs facteurs entrent ici, en eifet, en

jeu, tels que l'accroissement relatif de l'écorce cérébrale et de la cavité crâ-

nienne, le développement des fibres blanches, etc., etc. On trouvera donc

chez les petits animaux un cerveau en général lisse, et cependant on peut

observer chez eux des différences considérables au point de vue de la struc-

ture générale, de la morphologie et du développement de l'intelligence.

Ainsi, dans l'ordre des primates, les petites espèces, telles que le genre

Ilapale (Ouistitis), présentent en général un hémisphère lisse, qui fait con-

traste avec le cerveau si riche en circonvolutions des dauphins et de l'élé-

phant par exemple.

Mais que l'on se trouve en présence d'un lissencéphale ou d'un gyrezzcé-

phale, il est toujours facile de distinguer dans le manteau cérébral deux

parties : l'une, le manteau proprement dit, occupe toute la face externe de

l'hémisphère et une grande partie de la face interne chez les mammifères

supérieurs; l'autre, en connexion avec le lobe olfactif, correspond au lobe

limbique de Broca; elle est toujours nettement séparée de l'écorce environ-

nante par un sillon constant, le sillon limbique, et constitue le rhinencé-

phalon de Turner; son existence est constante dans toute la série des mam-

mifères, et les termes de lissezzc-p7actle et de 9Yl'encépltale ne s'appliquent

qu'à la partie d'écorce située en dehors du <7«'HeHc/M'/OM.

BROCA. Recherches sur les centres olfactifs. Revue de l'Anthropologie 1879. C. DARESTE.

Recherches sur la production artificielle des monstruosités ou Essais de tératogénie expé-

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Lisseneéphalcs et

vrcneuphaics.

CHAPITRE III

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX

I. - SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

Cellules neuro-épi-

théliales.

Membrane limi-

tante externe.

Membrane limi-

tante interne.

Cellules germina-

tives.

A l'époque de sa formation, la gouttière neurale présente tous les carac-

tères d'un épithélium cylindrique simple, dont les cellules dites neuro-épi-

théliales, disposées en une seule couche et en palissade, sont allongées dans

le sens de la hauteur. Les cellules du neuro-épithélium primitif, s'implan-

tent toutes par une de leurs faces sur une memhrane basale, la membrane

limitante externe ou membrana prima de Hensen ; la face opposée présente

une sorte de plateau très mince, qui borde et délimite nettement le futur

canal de l'épendyme, en formant la membrane limitante interne.

Chaque cellule neuro-épitltéliale est formée d'un ectoplasma clair et d'un

endoplasma trouble et renferme un noyau ovalaire, volumineux, plus rap-

proché de la membrane limitante externe que de l'interne (fig. 71).

Dans la partie interne de la lame épithéliale, on trouve entre les cel-

lules épithéliales, à des distances irrégulières, d'autres cellules, volumineu-

ses, arrondies, qui, par leur forme et leur protoplasma homogène et très

transparent, se différencient très nettement des cellules épithéliales. Leurs

noyaux, volumineux, sont les uns à l'état de repos, les autres en état de

karyokinèse. Ce sont les cellules en voie de mitose, découvertes par Altmann,

et que His désigne sous le nom de cellules germinatives (Keimzellen). On

les trouve non seulement dans la lame neurale, mais encore dans le cordon

ganglionnaire, et dans la partie adjacente de la lame cornée désignée sous

le nom de lame sensorielle.

Les cellules épithéliales se multiplient rapidement, sans que la ques-

HISTOGENÈSE DU SYSTEME NERVEUX. 135

tion du mode de leur multiplication soit encore résolue. Deux éventualités

sont possibles : ou bien les cellules germinatives leur donnent naissance,

ou bien les cellules épithéliales se multiplient par voie directe. Or, on ne

rencontre, d'après Mis, aucune forme de transition entre les cellules épi-

théliales et les cellules germina-

tives ; et, d'autre part, on ne ren-

contre pas non plus d'apparences

indiscutables d'une division di-

recte.

Quoi qu'il en soit, par suite de

la rapide multiplication des cel-

lules épithéliales, les corps cel-

lulaires s'allongent et se compri-

ment latéralement (fig. 72) ; les

noyaux, plus petits, se placent à

différentes hauteurs et arrivent

ainsi à simuler trois, quatre, voire

même six a huit couches strati-

fiées sur les parties latérales du tube neural. Les noyaux des couches in-

ternes, sont plus serrés les uns contre les autres que ceux des couches

externes; particularité qui tient évidemment, ainsi que His le fait remar-

quer, à la courbure de la la-

me neurale.

En réalité, il n'existe au-

cune stratification; les cellu-

les ont conservé et conser-

veront par la suite, quelles

que soient les transformations

qu'elles subiront, les carac-

tères d'un épithélium à une

seule couche (Hensen). Leurs

extrémités s'implanteront

toujours, d'une part, à la

membrane limitante externe,

de même qu'elles atteindront,

l'autre part, la membrane

imitante interne, quelles que

soient l'extension et l'épais-

seur que prendront par la suite les parois de l'axe cérébro-spinal.

Aussi longtemps que le caractère épithélial des cellules est manifeste,

on peut distinguer avec His, trois zones sur une coupe transversale d'un

canal neural embryonnaire quelconque de Vertébré : une zone moyenne,

la zone des noyaux, et deux zones latérales, claires et dépourvues de noyaux,

dont l'interne porte, le nom de zone des colonnes (Sâulenschicht) et l'externe

celui de voile marginal (Randschleier). (His) La zone des noyaux constitue

Multiplication des

cellules épithéliales.

Absence de stratifi-

cation.

Les trois zones du

canal neural em-

bryonnaire.

Zone dos noyaux.

Zone des colonnes.

Voile marginal.

Fw. 1J. - Lame neurale du lapin avant l'occlu-

sion de la gouttière neurale. (D'après W. His.)

CEp, cellules épondymaires. - CG, cellules germi-

natives. - 3Tli, membrane limitante interno. -

Mp, membrane prima de Hensen.

Fie. 12. Lame neurale du lapin au moment de l'oc-

clusion de la gouttière neurale. (D'après \V. His.)

CEp, cellules épendymaires. - CG, cellules germinatives.

Jfli, membrane limitantc interne. Mp, IUCl1lIJrana prima

de Ueuson.

136 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules germina-

tives.

Les cellules épithé-

liales donnent nais-

sance à la charpente

épendymaire.

Les cellules ger-

minatives donnent

naissance aux cellu-

les nerveuses et né-

vrogliques.

Cordon ganglion-

naire.

Fusion des cordons

ganglionnaires.

pendant longtemps la plus large des trois zones; elle représente le tissu

de soutènement primordial de la substance grise. La zone des colonnes

présente un développement ultérieur très inégal : on y trouve les cellules

germinatives, qui sont logées dans les intervalles des cellules épithéliales

comme dans de véritables nids. Le voile marginal, nettement délimité en

dehors par la membrane limitante externe ou membrana prima de Hensen,

est peu étendue au début; il prend par la suite un développement considé-

rable, et constitue le tissu de soutènement primordial de la substance

blanche.

Les cellules germinatives, sont toujours situées chez l'embryon humain

immédiatement au-dessous de la membrane limitante interne et occupent

exceptionnellement une situation profonde. Leur nombre est considérable

vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire, où elles forment par

places une couche presque continue. Plus tard, leur

nombre diminue au sur et à mesure qu'elles se trans-

forment et qu'elles émigrent dans les zones pro-

fondes.

Les cellules germinatives typiques, sont sphéri-

ques ou légèrement ovalaires; les plus petites me-

surent chez l'embryon humain 10 au1 y., les grandes

13 à 1 ? le noyau des premières mesure de 4 à 5 y.,

celui des secondes de 6 1/2 à 8 Leur protoplasma

clair et transparent, dans lequel His distingue à un

fort grossissement, une couche endoplasmique fai-

blement granuleuse et une couche ectoplasmique non

granuleuse, les différencie nettement des cellules

épithéliales environnantes (fig. 73). Le noyau de

quelques cellules germinatives est à l'état de repos;

il est alors ovalaire, lisse, possède une épaisse enveloppe de chromatine et

de nombreux corpuscules chromatiques. Mais dans la plupart de ces cel-

lules, le noyau présente les élégantes figures karyokinétiques, caractéris-

tiques de la division indirecte.

Ces deux ordres de cellules, donneront naissance aux éléments consti-

tutifs de l'axe neural : les cellules épithéliales se transforment en sponqio-

blastes de His (myélospongium) et formeront la charpente épendymaire ; les

cellules germinatives donneront naissance, aux neuroblastes de Bis, c'est-u-

dire aux cellules nerveuses proprement dites, et aux cellules de la névroglie

(Cajal, v. Lenhossek).

Le cordon ganglionnaire, intermédiaire entre la lame neurale et la lame

cornée, est formé de cellules arrondies, plus petites que les cellules épithé-

liales de la gouttière neurale; il contient, comme la partie adjacente de la

lame cornée, de nombreuses cellules germinatives. Après l'occlusion de la

gouttière neurale, le canal neural reste encore relié pendant un certain temps

à la lame cornée, par un mince pédicule aplati d'avant en arrière, et formé par

la fusion des cordons ganglionnaires droit et gauche. Ce pédicule s'amincit

1<'10. 73. - Cellule germi-

native delà moelle èpi-

nière d'un embryon hu-

main. (D'après W. His).

CG, cellules termina-

tives. - re, octoplasma.

- 1'11, endoplasma. -

ZC, zone des colonnes.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 137

et disparaît au niveau de

sa partie dorsale, et la la-

me cornée se continue di-

rectement de la moitié

droite sur la moitié gau-

che de l'embryon, tandis

que les cordons ganglion-

naires pénètrent à la façon

d'un coin dans le canal

neural, qu'ils contribuent iL

fermer (fig.7 ! J.). Cette situa-

tion des cordons ganglion-

naires n'est que passagère :

bientôt en effet, par suite

de la prolifération des cel-

lules ganglionnaires et de

la tendance à la réunion

des lames neurales, les cel-

lules de la lame ganglion-

naire émigrent, à la façon

« d'un verre qui déborde, »

d'après l'expression de v.

Lenhossek, et recouvrent

la partie dorsale du canal

neural. L'occlusion des la-

mes neurales est dès ce

moment définitive et les

cordons ganglionnaires, re-

jetés de chaque côté du

canal neural, se placent

dans l'angle qui sépare le

canal médullaire de la pro-

tovertèbre ; ils affectent

une disposition segmen-

taire et présentent des ren-

llements, les futurs gan-

glions cé1'ébJ'o-1'achidiells,

situés à intervalles régu-

liers et correspondant à la

partie moyenne des proto-

vertèbres.

Nous allons passer en

revue les diverses transfor-

mations que subiront les

Les cordons gan

glionnairos donncm

naissance aux gan-

glions cérébro-rachi

dicns. ¡

1.<'10. 7 t. - Coupes transversales du tube médullaire d'un

embryon humain possédant 13 Protcvcrtèbres. L'embryon

mesurait 2™ ? i de longueur et était âge d'environ qua-

torze à seize jours. (D'après v. Lenhossek.) Le cordon

ganglionnaire est coloré en rouge.

a) Coupo provenant de la partie du tronc situéo au-dessous des

protovertèbres.

b) Coupe au niveau de l'occlusion de la moelle.

c, d, e) Conpes correspondant aux u-, 8° et 3° Irotovertvhres.

Cc, canal central. - CG, cordon ganglionnaire. - LC, lame

corubo.- LN, lame neurale. - P V, protovcrtèbrcs.

138 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Stade embryon-

maire.

Stade foetal.

Transformation des

;ellules épithéliales

spongioblastes,.

t

La substance fi-

rillaire forme la

6uche des colonnes.

La substance claire

rme le voile mar-

mat.

Disposition ra-

aire des spongio-

lastes.

Leurs prolonge-

ents.

cellules épithéliales et germinatives, en mettant largement à contribu-

tion les travaux de His, la thèse de Vignal et les travaux basés sur la

méthode de Golgi, que nous devons à Golgi, Ramon y Cajal, Kolliker,

v. Lenhossek, Waldeyer, Hensen, etc. '-

. Pour la facilité de la description on peut diviser ces transformations en

deux stades, l'un embryonnaire, comprenant les deux premiers mois de la

vie intra-utérine, pendant lequel les cellules épithéliales se transforment en

spongioblastes, les cellules germinatives en neu1'Oblastes.;1'autrefoetal, étendu

du troisième mois de la vie intra-utérine jusqu'au delà de la vie foetale, et

pendant lequel s'effectue ^transformation des spongioblastes en charpente

épendymaire, et celles des neuroblastes en cellules nerveuses et en cellules

névrogliques. - -

§ I. PREMIER STADE. STADE EMBRYONNAIRE.

A. CELLULES ÉPITHÉLIALES. - SPONGIOBLASTES.

De très bonne heure, les cellules épithéliales se transforment en spon- - "

gioblastes. Le protoplasma cellulaire se différencie, ainsi que His a pu le

constater chez de très jeunes embryons de re-

quin, en une substance trouble, d'aspect fibril-

laire, et en une substance claire, homogène

et transparente (fig. 75). La substance fibril-

laire s'imprègne facilement par les réactifs co-

lorants ; elle entoure les noyaux, forme à elle

seule le prolongement central ou interne des

cellules épithéliales et constitue un faisceau

de fibrilles, une sorte de colonne ou de pilas-

tre, qui s'élargit à son extrémité terminale et

concourt à former la membrane limitante in-

terne. Dans le prolongement basal ou externe

de la cellule, (voile marginal de His), la sub-

stance fibrillaire forme un fin reticulum, dans

les mailles duquel on trouve la substance

claire, homogène et transparente. A ce stade,

les cellules présentent donc quelques analo-

gies avec les-cellules muqueuses (fig. 75).

Une fois constitués, les spongioblastes af-

fectent tous une disposition radiaire ; ils sont

formés par un noyau ovalaire, présentant un

réseau de chromatine et sont entourés d'une mince couche protoplasmique

d'aspect fibrillaire. Celle-ci donne naissance à deux prolongements princi-.

paux, l'un interne et l'autre externe, et à un ou deux prolongements collaté-

raux qui se portent, en général, vers les corps spongioblastiques voisins.

b'ic.75.-Cellules germinatives et

épithéliales de la moelle d'un

embryon de Prissiurus de 4m ? 5 S

de longueur. (D'après W. His.)

CG, cellules germinatives on voie

de transformation. MLi, membrane

limitante interne.-Sp, cellulodpith6-

liale se transformant en spongioblastes.

- Vm, voile marginal. - ZC, zone

des colonnes.-ZCSp, zone des corps

spongioLlastiques.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 130

Les prolongements internes des spongioblastes, constituent par leur

ensemble, la zone des colonnes de His. Dans leur trajet plus ou moins long,

ils donnent quelques rares divisions collatérales qui se détachent à angle

aigu, puis ils se bifurquent et atteignent la membrane limitante interne, dans

laquelle ils s'irradient et qu'ils

concourent à former (fig. 76).

Les prolongements internes des

spongioblastes des couches pé-

riphériques, s'accolent aux corps

des spongioblastes plus profon-

dément situés, dont ils semblent

constituer les prolongements.

On peut ainsi rencontrer un

noyau spongioblastique sur-

monté de trois iL quatre prolon-

gements, dont un seul appar-

tient en réalité à la cellule, les

autres provenant de spongio-

blastes plus profondément si-

tués. On peut également ren-

contrer trois à quatre noyaux

superposés, situés sur le trajet d'une fibre à direction radiaire et plus ou

moins volumineuse. Cette apparence constitue la chaîne de prolifération

des auteurs (fig. 78).

Entre les colonnes de la zone interne, on trouve les cellules germina-

tives qui y sont situées

comme dans de véritables

nids (fig. 77). Après leur

multiplication et leur trans-

formation en neuroblastes

et en cellules névrogliques,

et leur émigration dans la

zone moyenne, c'est-à-dire

dans la zone des corps spon-

gioblastiques, on trouve,

entre les faisceaux de co-

lonnes de la zone interne,

des intervalles vides, cor-

respondant aux anciennes

loges des cellules germina-

tives (fig. 78). Lorsque toutes les cellules germinatives ont émigré dans la

zone moyenne, la zone interne diminue de hauteur, les corps spongio-

blastiques les plus internes se placent, sous la membrane limitante in-

terne, et forment ainsi la couronne épithéliale qui tapisse le canal de

l'épendyme. Vers la fin de la cinquième semaine chez l'embryon humain

Les prolongements

nterncs forment la

zone des colonnes.

1

ij

Chaîne do f>rolif6-

ration.

FIG. 16. - Zone des colonnes formées par les ]11'0-

longements internes des spongioblastes d'un em-

bryon humain. (D'après \ ? His.)

rlli, membrane limitante interne. - Nu, nids vides dos

cellules germinatives. - ZC, zone des colonnes. -

ZCSp, zone des corps spongiohiastiqucs.

l<'lG. 77. Cellules spongioblastiques internes, et cellules

germinatives d'un embryon humain. (D'après W.His.)

("G, cellules germinatives. La cellule de gauche présente un

noyau en état de repos. Dlli, membrane limitante interne.

.Sp, spongioblastes. ZC, zone des colonnes.

140 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Bâtonnet interne

des spongioblastes.

Les prolongements

externes des spon-

gioblastes forment le

voile marginal.

)

3

i

Le voile marginal

i représente le tissu de

1. soutènement de la

substance blanche.

.1

(His), chaque cellule porte en dedans de la membrane limitante interne,

un petit bâtonnet unique qui a été

décrit, à tort, comme constitué par

des cils vibratiles (His). Ce petit

bâtonnet dont la signification est

encore inconnue, fait saillie dans

la lumière du canal.

Les prolongements externes des

spongioblastes affectent également

une disposition radiaire. Ils nais-

sent souvent des corps spongio-

blastiques, par des ramifications

qui s'anastomosent entre elles à

l'aide de nombreuses travées trans-

versales, et semblent former un

réseau à mailles extrêmement ser-

rées, dans lequel persiste toutefois

la disposition radiaire. Ce réseau, dont l'aspect contraste nettement avec le

réseau a larges mailles des

zones interne et moyenne,

constitue le voile marginal ? (iig. 79).

Le voile marginal est

d'autant plus étroit et son

réseau d'autant plus serré,

que le stade de développe-

ment est plus jeune. Ce voile

marginal, qui formera le

tissu de soutènement pri-

mordial de la substance

blanche, constitue un véri-

table filtre, qui ne laissera

passer aucun neuroblaste et

ne livrera passage qu'aux

prolongements cylindre-axi-

les de ces derniers. Au sur

et à mesure que le dévelop-

pement s'avance, le réseau

du voile marginal augmente

d'épaisseur, en même temps

que ses mailles deviennent

plus lâches,mais même lors-

qu'il existe déjà un certain

nombre de cordons médul-

laires longitudinaux, on re-

FiG. 78. - Faisceau de spongioblastes et leur

insertion dans la membrane limitante interne,

chez un embryon humain de six semaines.

(D'après '\\7. bis.)

Ch.pr, chaîne de prolifération. - Mli, membrane

limitante interne. - WCSp, noyau des corps spon-

giolilastiques. - ZC, zone des colonnes.

Fic. 79. - Section frontale d'une moelle épinière du

tétard. Myelospongium avec voile marginal et neuro-

blastes. Toutes ces parties sont riches en pigments.

(D'après W. His.)' 1

Mli, membrane limitante interne. - Nb, ncuroblastes. -

Sp, spongioblastes. - ZC, zone des colonnes. - ZCsp, zono

des corps spongiohlastiques. - VM, voile marginal.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 141

connaît encore aisément la disposition radiaire du tissu de soutènement de

la substance blanche.

Le tissu de soutènement, ou îîiyelosl)oïîqitt21 de His, s'accroît sans cesse.

L'accroissement s'effectue par l'extension du réseau et l'agrandissement des

mailles soit de la zone des colonnes, soit du voile marginal. Il s'agit ici, en

effet, d'un tissu vivant, présentant une certaine activité fonctionnelle et il

n'existe, d'après His, aucune raison pour admettre l'existence d'une proli-

fération des noyaux spongioblastiques.

Les recherches récentes faites d'après la méthode de Golgi ont montré,

en outre, qu'il s'agit dans le voile marginal, non pas d'anastomoses et de

réseaux véritables, mais d'un simple feutrage des fibrilles dont chacune

conserve son indépendance.

C CELLULES GERMINATIVES. - NEUROBLASTES ET NERFS MOTEURS.

Les transformations des cellules germinatives en neuroblastes, ont été

étudiées par His sur des embryons humains. Cet auteur a pu observer tous

les stades intermédiaires, entre la cellule germinative et le neuroblaste.

Ramon yCajal et v.Lenhossel;, ont fait les mêmes observations sur le poulet.

A un certain stade de leur développement, la cellule nerveuse embryon-

naire et la cellule névroglique embryonnaire, se ressemblent étrangement

(Vignal, Cajal, v. Lenhossek), et le terme commun de neuroblaste peut leur

être appliqué. Tous les neuroblastes se développent dans les couches les plus

internes de l'axe neural, aux dépens des cellules germinatives, et de là ils

émigrent secondairement dans les couches plus externes. (His.)

La transformation des cellules germinatives en neuroblastes, et leur

migration dans les couches plus externes, est postérieure à la formation du

myelospongium. Comme il a été dit plus haut, c'est entre les colonnes de

la zone interne de His, sous la membrane limitante interne qu'elles refou-

lent quelquefois dans la cavité épendymaire, que l'on trouve les cellules

germinatives. Vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire, lorsque

le myélospongium est déjà constitué, on trouve encore des cellules germi-

natives typiques, sphériques ou ovalaires, présentant un noyau volumineux

en état de karyokinèse, et entouré d'un protoplasma clair et transparent

(fig. 81). Mais à côté de ces cellules, on en trouve d'autres provenant des

précédentes par voie de division cellulaire, et présentant un noyau allongé,

irrégulier, mal délimité, entouré d'un protoplasma clair, qui, au niveau de

son extrémité externe, tantôt s'effile en pointe (fig. 80 et 81 Ct), tantôt revêt

la forme en massue ou en poire, et émet un long et mince prolongement.

Ces cellules peuvent être considérées comme des cellules de transition (His),

entre les cellules germinatives et les neuroblastes. Elles ont de commun

avec les cellules germinatives leur situation sous la membrane limitante

interne, la forme irrégulière et la richesse en chromatine de leur noyau,

entouré partout d'une couche protoplasmique continue, tandis que leur

long prolongement les rapproche des neuroblastes.

Le voile marginal

est constitué par un

feutrage do fibrilles.

Les cellules nl'-

veuses et les cellules

nltvrogliques pro-

viennent des mêmes

éléments embryon-

naires.

Cellules de transition.

142 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Neuroblastes.

Naissance ducy-

1Înlll'e.axc.

A un stade de développement un peu plus avancé, ces cellules de tran-

sitiou présentent un noyau nettement délimité, abandonnent la membrane

limitante interne et émigrent dans la zone des corps spongioblastiques

(fig. 82). Elles ressemblent singulièrement par leur aspect pyriforme aux

neuroblastes, mais s en distinguent cepen-

dant, par la facilité avec laquelle leur pro-

toplasma s'imprègne de matières colorantes

et par la richesse en chromatine de leurs

noyaux.

Les neuroblastes une fois constitués, pré-

sentent un aspect pyriforme et renferment

un noyau ovalaire peu riche en chromatine,

qui s'imprègne mal par les réactifs colo-

rants, ainsi du reste que le corps protoplas-

mique (fig. 83). Le protoplasma, extrême-

ment mince et à peine visible autour de la

moitié interne du noyau, se déjette sur la

moitié externe, et y forme un cône qui se

continue avec une longue fibre à bords pa-

rallèles. Cette fibre n'est autre chose que le

futur cylindre-axe de la cellule nerveuse,

qui présente dès le début de sa formation

une striation longitudinale très nette.

Le rapide développement du cylindre-

axe au début tient à un simple déplace-

ment du protoplasma, qui se déjette en s'eflilant sur un point du noyau

pour constituer le cylindre-axe. La volumineuse masse protoplasmique

qui entoure une cellule germinative suffit à former, pour les ncuroblastes

FiG. 80 et 81. - Cellules de transition et spongioblastes de la moelle épinière d'un embryon

humain. (D'après "W. His.;

l'G, cellules gcrmmativcs. Ci, cellules de transition. - Sp, spongioblastes. -ZC, zone des colonnes.

Fig. 82. - Jeunes neuroblastes de

la moelle épinière du même em- .

bryon humain que les fig. 80 et 81.

(D'après R. His.)

..1JU, membrane limitante interne. -

iVG, neurohlastes. - Sp, 8pongiohlastes.

- ZC, zono des colonnes.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1 lui-3

par exemple, qui deviendront les cellules antérieures de la moelle, un

cylindre-axe assez long pour atteindre la lame musculaire des proto-

vertèbres. Chez un embryon de la quatrième semaine, cette lame est du

reste très voisine de la lame neurale. L'allongement ultérieur du cylindre-

axe est très lent; il se fait très probablement par accroissement du proto-

plasma cellulaire : aussi se passe-t-il plusieurs semaines, avant que le

cylindre-axe n'arrive jusqu'aux extrémités des membres (orteils et

doigts).

Les recherches de Cajal ont montré, qu'il existe à l'extrémité de chaque

cylindre-axe un renflement terminal, le cône de croissance, qui se porte peu

à peu vers la périphérie; ce cône, loin d'ètre lisse, est couvert de ramus-

cules dentelés, qui peuvent être considérés comme la première ébauche de

la ramification terminale.

Le mécanisme suivant lequel s'effectue la migration des neuroblastes

dans les couches profondes est fort ob-

scur et semble dépendre, non seule-

ment des propriétés élastiques de la

couche des colonnes, mais encore de

l'activité vitale propre de la cellule, et

partant de la même cause que celle

qui fait que le protoplasma vésiculeux

des cellules germinatives, se déjette sur

un côté du noyau pour contribuer à for-

mer le neuroblaste. Il se passe donc ici,

un phénomène analogue à celui qui pré-

side à la formation des spermatoblastes.

Lorsqu'on examine le canal neural

d'un embryon de la quatrième semaine, on peut distinguer dans la sub-

stance grise embryonnaire, très épaisse à cette époque, deux couches, l'une

interne, l'autre externe. La couche grise interne (Innenplate de His) est

compacte ; ses éléments affectent une disposition radiaire et sont surtout

formés de spongioblastes (fig. 84). La couche grise externe (Mantelschicht

de His), riche en neuroblastes, n'atteint la ligne médiane ni en avant ni

en arrière; il en résulte que la couche interne forme à elle seule le plan-

cher et la voûte de la moelle épinière, au niveau desquels il ne naît aucun

neuroblaste. (His.)

L'épaisseur de la couche grise externe n'est pas partout la même. Large

dans sa partie postérieure, elle s'amincit dans sa partie moyenne, puis

s'épaissit considérablement dans sa partie antérieure. Cette partie anté-

rieure, comprend la moitié de la largeur de la lame neurale, et représente

les premiers rudiments de la corne antérieure; la partie postérieure, don-

nera naissance à la substance grise de la corne postérieure, et la mince pièce

intermédiaire, au col de la corne postérieure.

Les neuroblastes de la corne postérieure, envoient pour la plupart leur

Sou développe- zizi

nient ultérieur.

1

Cône de croissance

do Cajal.

Migration des neu-

1.01)lastes.

i

Existonco de deux

couches grises, dans

le tube médullaire.

La couche grise

interne tonne la

planche et la voûte

de la moelle.

La couche grise

externe forme les

cornes de la 'moelle.

Fio. 83. - Trois neuroblastes moteurs

isolés de la moelle épinière d'un embryon

humain. (D'après W. His.)

Cy, cylindre-axe. - JllP, membrana prima.

- V6, neuroblastes.

la ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les neuroblastes

de la corno posté-

rieure forment les fi-

bres arquées et les

libres postérieures

des cordons latéraux

cylindre-axe dans les régions antérieures de la moelle; une partie de ces

derniers forment les fibres arquées (Bobenschicht de His), forzzzatio arcuata;

une autre partie se recourbe et se bifurque, pour former les fibres des cor-

dons longitudinaux de la région postéro-latérale de la moelle.

Les fibres arquées se portent en avant, et reçoivent dans leur trajet de

nouveaux contingents de fibres. Elles s'entrecroisent avec les fibres des

racines antérieures, les unes passant en avant, les autres en arrière,

d'autres encore au travers de la corne antérieure; puis elles atteignent la

ligne médiane, s'entrecroisent avec celles du côté opposé et entrent dans la

constitution des fibres longitudinales du cordon antérieur.

Les neuroblastes de la corne antérieure, extrêmement nombreux, se

disposent en groupes dont l'ensemble forme, dans toute la hauteur de la

moelle, la largo colonne ininterrompue des noyaux d'origine des nerfs

moteurs. Presque tous ces neuroblastes envoient leur cylindre-axe, dont

Fra. 81. Coupe transversale de a moelle d'un embryon humain de quatre semaines environ et

mesurant Gmm,9. (D'après W. His.)

ro, faisceau ovalairc ou postérieur. - LA, lame alaire. - LF, lame fondamentales Le, lame épen-

oly maire (Innenplattc). - G ! ! e, lame grise externe (aussere 111antelschicht). bllm, membrane limitante

méniDgée. P, plancher. - lim, racine motrice. Ils, racine sensitive. \", voûte.

HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 145

l'apparition est. très précoce dans les racines antérieures de la moelle.

On'peut distinguer dans cette colonne de noyaux une partie médio-

ventrale, la. zone de

la corne antérieure,, ,.

et une partie latéro-

darsale, la zone de la

corne latérale. Dans

toute la hauteur de

la moelle do°so-lonz-

6c : M'e et dans la moi-

tié inférieure de la

moelle cervicale, les

racines motrices qui

naissent des zones de

la corne antérieure et

de la corne lat £ ïakr

présentent u'er ? lérTh

gence comifauikeb ssiff

faisant à l'.l'1qtl du'

cordon antériéu

du cordon latéral, le

long d'un sillon irré-

gulier, le futur sillon

collatéral antérieur

(fig. 85).

. Les cylindre-axes

des cellules des cor-

nes antérieures de la

moelle, se rendent

dans les muscles

striés, ceux des cel-

lules de la corne la-

térale dans le systè-

me des muscles du

tube digestif (Gas-

kell).' Réunis. en un

trajet commun au ni-

veau de la racine an-

térieure, les deux or-

dres de fibres se sé-

- parent au niveau de la constitution du tronc mixte. Les fibres des cellules

de la corne antérieure s'unissent aux fibres sensitives, pour former les

nerfs mixtes; les fibres de la corne latérale se jettent, d'après Gaskell, dans

le grand sympathique, dont elles constituent les rami-communicantes.

Dans la moelle cervicale supérieure, les points d'émergence des deux

' 10

Les neuroblastes

de la corne anté-

rieure donnent nais-

sance aux fibres des

racines antérieures.

Fia. 85. - Coupe transversale de la région dorsale inférieure do -

la moelle d'un embryon humain d'environ quatre semaines et

demie et mesurant 10mm,9. de longueur. (D'après W. His.)

As, artère du sillon.-tlspa, artère spinale antérieure. - lspp, artère

spinale postérieure. - CL, corne- latérale. - p'a; formation arquée. -

ro, faisceau ovalaire postérieur. - Le, lame épendymaires. - Lge, lame

grise externe (aussere Mantelschicht). - Lgi, lame. grise interne (innere

hlantelscùicht). - Mlm, membrane limitante ménÏl ! gée. - P, plancher.

- Rm, racine motrice. - Rs, racine sensitive. - se, sillon cylindrique. -

sm, sillon marginal. - V, voûte.

146 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le nerf spinal naît

do la corne latérale.

Nerfs naissant de

la colonne nucléaire

dans la région cer-

vicale supérieure.

Branche motrice

du trijumeau et nerfs

moteurs de 1·eil.

Ganglioblastes.

ordres de racines sont distincts. Les racines de la zone de la corne latérale

forment le nerf spinal ; leur émergence se fait à égale distance du sillon

collatéral antérieur et du sillon collatéral postérieur; elle est située, par

conséquent, en arrière de celle des racines qui naissent de la zone de la

corne antérieure. Les racines antérieures de la moelle cervicale supé-

rieure ne sont donc pas exactement l'homologue des racines des autres

parties de la moelle; il leur manque en effet le contingent des fibres de la

corne latérale qui forme le spinal.

La division de la colonne nucléaire qui apparaît au niveau de la moelle

cervicale supérieure se maintient dans le bulbe rachidien jusqu'au niveau

du bord inférieur de la protubérance; au groupe nucléaire médio-ventral

qui continue la corne antérieure, se rattache la longue série des racines de

l'hypoglosse; au groupe latéro-dorsal, continuation de la corne latérale, se

rattachent le spinal, les racines motrices du pneumo-gastrique et les rares

fibres motrices du glosso-pharyngien, qui émergent toutes le long du sillon

latéral du bulbe, à la limite de la lame fondamentale et de la lame alaire.

Sur le prolongement de cette ligne, émergent également les fibres du facial.

Plus en avant, la chaîne nucléaire est interrompue, et les noyaux d'ori-

gine du moteur oculaire externe (vi° paire), du pathétique (ive paire) et du

moteur oculaire commun (m1' paire), ainsi que les fibres motrices du trijzc-

meau, forment des îlots situés dans des territoires de substance grise

(future formation réticulée de l'isthme de l'encéphale), dont la signification

morphologique et les fonctions sont tout autres que celles des noyaux pré-

cédents.

La racine motrice du trijumeau apparaît sur la prolongation de la ligne

d'émergence du facial, du glosso-pharyngien, du pneumo-gasl.rique et du

spinal. Les racines des vie et ni' paires se portent par le chemin le plus court

vers la face ventrale; le noyau du pathétique , situé dans la lame fondamen-

tale de l'isthme, envoie ses fibres en arrière; elles s'entrecroisent sur la

ligne médiane, traversent la partie supérieure de la valvule de Yieussens et

deviennent libres de l'autre côté de la ligne médiane.

C. GANGLIONS CÉRÉBRO-RACHIDIENS. - NERFS SENSITIFS.

NERFS SYMPATHIQUES.

Les cellules germinatives des rudiments ganglionnaires se transforment

également en neuroblastes, et ont été désignées sous le nom de ganylio-

blastes. Les ganglioblastes de tous les ganglions, soit rachidiens, soit crâ-

niens, sont fusiformes et bipolaires chez l'embryon humain de quatre

semaines (His). Ils donnent naissance à deux prolongements cylindre-axiles

lui traversent comme un méridien le ganglion; l'un se dirige vers la moelle,

'autre vers la périphérie pour former le nerf sensitif.

Les fibres périphériques entraînent avec elles quelques ganglioblastes

et quelques cellules germinatives, qui vont proliférer et constituer, de chaque

côté de la colonne vertébrale, une chaîne ganglionaire moniliforme dont les

HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 147

segments correspondent au nombre des protovertèbres : c'est la chaîne gan-

glionnaire du grand sympathique. Chaque ganglioblaste sympathique donne

naissance à un seul prolongement cylindre-axile, qui constituera soit un

rameau communicant , qui se dirige vers la moelle, soit un rameau connectif

qui se porte dans le ganglion sympathique voisin, soit enfin une fibre du

grand sympathique qui se termine dans l'endoderme, très voisin au début

de la vie embryonnaire de l'ectoderme, ainsi que de la lame des protover-

tèbres. Cette dernière fibre entraîne à

son tour des jeunes ganglioblastes et

des cellules germinatives, qui consti-

tueront la première ébauche des plexus

ganglionnaires d'Auerbach et de 111eiss-

ner.

Entre les ganglioblastes et les fibres

nerveuses, s'insinuent de nombreuses

cellules mésodermiques, qui vont con-

stituer le tissu conjonctif des ganglions,

la capsule ganglionnaire, la gaine de

Schwann, les lamelles conjonctives péri

et interfasciculaires.

Oppositopolaires au début de la vie

embryonnaire chez tous les vertébrés,

les prolongements cylindre-axiles des

ganglioblastes cérébro-rachidiens con-

servent ce caractère chez tous les pois-

sons, ainsi que Robin, Wagner et Bid-

der l'ont montré simultanémcnt en

1847. Chez les vertébrés supérieurs, la

masse protoplasmique se déjette sur

un des côtés de la cellule, les deux

prolongements se rapprochent, s'acco-

lent même si intimement l'un à l'autre,

que l'on se trouve en présence d'une

cellule unipolaire, dont le prolonge-

ment se divise en 1 après un certain trajet (llg. si), xunsi se trouvent

constituées les cellules avec fibres en T de Ranvier, qui représentent le type

normal de la cellule ganglionnaire des vertébrés supérieurs. L'unipolarisa-

tion se rencontre également dans les cellules de ganglions craniens, tels

que le ganglion de. Gasser, le ganglion géniculé du facial, le ganglion

d'And('l'sclt du glosso-pharyngien, le plexus gangliforme du pneumogas-

trique, etc. Seul le ganglion auditif présente d'une façon permanente des

cellules bipolaires.

Les fibres centrales des ganglioblastes rachidiens se dirigent en arrière

et atteignent bientôt la surface de la moelle, où la plupart se bifurquent

et forment un faisceau longitudinal, le cordon postérieur primitif; sur des

Chaîne ganglion- z

naire du grand sym-

pathique. !

i

I

i

Plexus ganglion-

naires d'Aucrlnach et

Meissuer. i i

Gangliohlastes cé-

rébro-rachidiens.

Fibres en T do

Ranvier.

Unipolarisatiou des

ganglioblastes dos

vertébrés supérieurs.

Fibres centrales

des ganglioblastes.

Cordon postérieur

primitif.

Fi(;. 86. - Celltiles et groupes de fibres du

ganglion spinal d'un embryon humain de

quatre semaines et demie. (D'après

\\'. His.)

148 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres centrales

des ganglions cra-

niens.

Racines caudales

des v^, tXe et xa pai-

res.

coupes transversales de la moelle embryonnaire ce cordon, situé à la péri-

phérie, présente une surface de section plus ou moins arrondie qui lui a

valu le nom de faisceau ovalaire (His) (fig. 84 et 85). Après un trajet as-

cendant ou descendant plus ou moins long, ces fibres centrales se terminent

toutes par des arborisations libres autour des cellules du nevraxe ; toutes

les fibres cependant n'affectent pas une direction ascendante ou descen-

dante : quelques-unes se portent directement en dedans et pénètrent entre

les cellules de la lame alaire, où elles se terminent librement.

Les fibres centrales des ganglions craniens atteignent la surface du

bulbe un peu en arrière du sillon latéral du bulbe. Les fibres centrales du

trijumeau (ve paire), du lo.s.so-p7aylzz,ieu (ixe paire) et du vague (x° paire),

forment, comme les fibres des ganglions spinaux, un faisceau longitudinal,

qui descend plus ou moins bas dans le bulbe, et dont la situation est tout

à fait superficielle au début; ce sont les racines dites « ascendantes » du

trijumeau, du glosso-pharyngien et du pneut7lo-qastriqlle, et que nous dési-

gnerons, pour éviter toute espèce de confusion, sous le nom de racines

inférieures ou caudales des ve, ixe et x° paires. La situation de ces ra-

cines, superficielle au début, devient bientôt plus profonde, au sur et à

FIG. 87. - Ganglion cervical du grand-sympathique adhérent à une racine antérieure et à un

ganglion spinal. Coupe horizontale d'un embryon de poulet de 15 jours. (D'après R. y Cajal.)

A, racine postérieure. - B, racine antérieure. - C, rameau postérieur de la paire rachidienne. -

D, rameau antérieur de la paire rachidienne. - F, ganglion sympathique. a, cellule bipolaire du gan-

glion spinal. - c, cellule unipolaire. - bb, cellules de transition entre les cellules bi et unipolaires. -

d, libre de fin calibre venant de la racine antérieure et s'arborisant en e. - f, fibre de fin calibre venant

de la périphérie par le rameau antérieur et s'arborisant en g. va, fihre motrice se rendant dans un rameau

sympathique. - j, faisceau longitudinal sectionné obliquement et dans lequel se rend le cylindre-axe n. -

m, collatérale ramifiée d'une fibre longitudinale. - o, fibre longitudinale s'arborisant autour d'une artère.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 149

mesure que se développent les éléments nés de la lèvre rhomboïdale (p. 86

à 89). Les cellules de cette lame donnent en effet naissance, aux fibre.s ar-

ciformes du bulbe et de la protubérance : fibres du système olivaire, fibres du

corps trapézoïde, fibres du pédoncule cérébelleux moyen, etc. Ces fibres, dont

le développement est relativement tardif, refoulent peu à peu dans la pro-

fondeur du bulbe la racine caudale du glosso-pharyngien connue sous le

nom de faisceau solitaire, ainsi que la racine correspondante du trijumeau.

Les fibres centrales du nerf acoustique ne donnent naissance qu'à une

petite racine caudale; la plupart des fibres s'éparpillent en effet bientôt

après leur entrée dans le cerveau postérieur. Le nerf de Wrisberg par

;ontre, formé par les fi-

bres centrales du gan-

glion géniculé du facial,

loit être considéré, d'a-

près Sapolini, comme une

'longue racine inférieure

2c caudale du facial.

Les racines du nerf

acoustique, celle des nerfs

lu goût (glosso-pharyn-

ien et nerf de Wrisberg),

déterminent, comme celle

les nerfs sensitifs cé-

rébro-rachidiens, par des

arborisations libres dans

des îlots de substance

grise plus ou moins net-

tement circonscrits. Ces

îlots constituent donc les

NOYAUX DE TERMINAISON

de ces nerfs et non leurs

1tU ! JUliX a origine comme on te croyait naguère.

En résumé donc, les nerfs sensitifs cérébro-rachidiens, le nerf acoustique

et les nerfs du goût, prennent leur origine dans les ganglions cérébro-rac7ai-

diens, ils pénètrent dans le névraxe par leur racines ou fibres centrales et

s'aoGorisent librement dans leurs noyaux de terminaison.

Les fibres périphériques des ganglioblastes rachidiens se réunissent

, après un court trajet aux racines antérieures motrices, et forment le tronc

des nerfs mixtes. Ce tronc mixte, très court au début, est constitué par un

nombre plus ou moins considérable de fibres dépourvues de noyaux, qui

présentent au voisinage de leur origine une striation nettement fibrillaire,

et qui s'entrelacent et s'entrecroisent dans l'intérieur du tronc mixte. Plus

un tronc nerveux est jeune, plus il est court : peu à peu, il s'accroît et

s'allonge; mais des semaines se passent avant que les dernières extrémi-

|

i

Fibres centralos de

l'acoustiquo.

Lo nerf de Wris-

berg est une longue

racine caudale du ta-

cial.

Noyaux do termi-

naison des racines

postérieures.

Fibres périphéri-

ques et tronc des

nerfs mixtes.

Fia. 88. - Nerfs et ganglions crâniens d'un embryon humain

d'environ quatre semaines et mesurant 10 millim. de long.

(D'après W. Bis.)

Gc, ganglion ciliaire. - Gh, vésicule ^auditive. - III, nerf mo-

teur oculaire commun, - il, nerf pathétique. - V, ganglion de

Gassor. - VII et VIII, ganglion acoustico-facial. IX, nerf

glosso-pharyngien. l, nerf vague. - SI, nerf spinal. - A77,

nerf grand hyporlosse. - 1, 2, 3, 4, 5, ganglions spinaux des cinq

premiers nerfs cervicaux.

loto ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Trajet rectiligne

ùes ncrfs périphed-

ques.

Changements se-

condaires de direc-

tions.

ji "

Il II i

Formation des

plexus.

i i

|( i

i !

Transformations

cellulaires qui s'ef-

fcctuentdanslestade

., foetal.

i : ¡ ! z

I.

' Les opinions des

.auteurs surla névro-

glie.

tés des doigts et des orteils reçoivent les nerfs qui leur sont destinés.

Le trajet des nerfs périphériques est en général rectiligne ; ils atteignent

leur but par le plus court chemin, et se divisent et se bifurquent en général,

dès qu'ils atteignent un obstacle, tels que cartilage, vaisseau, muscle, etc.

Pour certains nerfs, le trajet est tellement rectiligne, qu'ils semblent tirés

au cordeau : exemple : le nerf vague dans son trajet thoracique. Les trois

branches du ganglion de Gasser et le nerf facial sont de même rectilignes

au début, mais ils se courbent secondairement et suivent l'incurvation des

arcs branchiaux auxquels ils appartiennent (fig. 88). Ce changement de

direction porte non seulement sur les troncs, mais encore sur les branches

terminales; celles-ci peuvent ainsi former un angle droit avec l'axe primitif

du tronc.

Les fibres nerveuses s'entrelacent et s'entrecroisent non seulement dans

l'intérieur d'un même tronc nerveux, mais encore avec les troncs voisins et

forment ainsi des plexus, en particulier dans les points où plusieurs nerfs

très voisins se croisent dans des directions différentes : ainsi se trouvent

constitués les plexus cervical, brachial et lombo-sacré, grâce à la courbure

de l'embryon et à la situation primitive des membres sur les côtés du corps,

en avant des segments médullaires et des ganglions dont ils reçoivent les

branches. -

§ IL - DEUXIÈME STADE, STADE FOETAL.

Le stade foetal pendant lequel s'opère, d'une part, la transformation de-

spongioblastes en charpente épendymaire, et, d'autre part, la transformation

des neuroblastes en cellules nerveuses et en cellules névrogliques, répond

à peu près, chez l'embryon humain, au troisième mois de la vie intra-

utérine. Mais de longs mois se passent avant que les cellules n'arrivent au

stade de leur développement; quelques cellules même, soit nerveuses, soit

névrogliques, conservent leur caractère foetal pendant toute la vie et n'at-

teignent jamais l'état adulte.

Nous allons passer successivement en revue :

A. La charpente névroglique;

B. Les cellules nerveuses.

A. CHARPENTE NÉVROGLIQUE.

La charpente névrogliquc comprend : 1" Les cellules épendymaires ;

2° Les cellules névrogliques.

Découverte en 1811 par Keuffel, désignée par Virchow (1846-1853)

sous le nom de névroglie, la charpente de soutènement du système nerveux

central n'a été bien connue que depuis les travaux de Deiters (l 8G5), Jastro-

witz (1870-71), Ranvier (1873, 1878, 1882 et 1883), Boll (1874), Vlathias

Duval (-1877) et Renaut (1882); celle de la rétine ne l'est que depuis les

travaux de Millier (1874), Schlefrerdecker (1886), R.y Cajal (1893), etc.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 151

Malgré les différences qui existent entre le tissu conjonctif ordinaire

et la névroglie, cette dernière fut considérée pendant longtemps comme

d'origine conjonctive (Virchow, Bidder et Kuppfer, Gerlach, Boll, etc., etc.),

bien que sa nature nerveuse eût déjà été soupçonnée par Wagner, Ilenle

. et Meckel. Gôtte (1875), Fritsch (1875), puis Kuhne et Ewald (1877) insis-

tèrent sur les analogies qui existent entre les cellules névrogliques et les

cellules nerveuses, et en 1877 M. Duval démontra chez les oiseaux l'origine

ectodermique de la névroglie.

L'origine ectodermique de la cellule épendymaire, démontrée par Golgi

à l'aide de sa méthode, est aujourd'hui admise sans contestation; mais il

n'en est pas de même de celle de la cellule de Deiters (cellule araignée),

tour à tour regardée tantôt comme provenant d'une transformation des

globules blancs émigrés par diapédèse (Henle, Meckel, Schwalbe, Eichhorst),

tantôt comme un élément de nature conjonctive (Kôlliker, His).

L'origine ectodermique de la cellule névroglique de Deiters fut démontrée

en 1882 par Renaut (de Lyon) sur la grande lamproie et sur l'ammocète, et

admise par Ranvier en 1883. Aujourd'hui, après les travaux de Vignal,

Nansen, Ramon y Cajal, v. Lenhossek, l'origine ectodermique des cellules

de la névroglie ne peut pas être mise en doute. La discussion ne porte que

sur la question de savoir, si la charpente névroglique est de nature épi-

théliale, de nature nerveuse ou bien dénature conjonctive, comme l'admet-

tent encore aujourd'hui His et Kotliker. Cette dernière opinion n'est géné-

ralement plus admise; mais on discute encore la question de savoir si la né-

vroglie constitue à elle seule tout le tissu de soutènement du système

nerveux central, ou si ce tissu de soutènement contient du tissu conjonctif

véritable. C'est là un point sur lequel nous reviendrons lorsque nous étu-

dierons la structure des centres nerveux.

Le réseau fibrillaire de la névroglie émane-t-il directement de la cel-

lule araignée, dont il ne constituerait que les prolongements ramifiés, ou

bien est-il indépendant de cette dernière ? Pour Ranvier, la cellule névro-

glique adulte serait constituée par un noyau et un protoplasma; les pro-

longements de la cellule de Deiters n'émaneraient pas directement de la

cellule, ils ne feraient que la traverser (1882-83). La charpente névrogliquc

serait ainsi constituée par des fibres de toute longueur, s'entrecroisant

dans différents sens, et qui, traversant le protoplasma des cellules de la

névroglie, donneraient à cette dernière leur forme ramifiée caractéristique.

En d'autres termes, dans cette conception, qui a été adoptée par Weigert

et par Kollikcr, la cellule araignée adulte n'aurait pas une existence

réelle. Quant à la cellule araignée jeune, on admet aujourd'hui, après les

travaux de Vignal, de Ramon y Cajal, dev. Lenhossek, etc., que ses pro-

longements lui appartiennent en propre.

1. - CELLULES ÉPENDYMAIRES, MYÉLOSPONGIUM DE HIS. - Les Cellules

épendymaires se développent aux dépens des spongioblastes; elles gardent

pendant toute la période foetale les caractères d'un épithélium à une seule : \lathias ])l1ya1l1é-

montra cn 1877 l'OI'i-

gine ectodermique de

la névroglie.

Travaux do Re-

naut, Hanvicr, V i-

gnal, etc., etc.

Conception doras-

vier.

Conception de Vi-

gnal, Ramony Cajal,

\". Lenhossek.

Cellules opemiy- '

maires.

152 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leur disposition ra-

(liairc et lellrs pro-

longements.

Morphologie des

cellules épendymai-

res.

Particularités des

ccllnles épendymai-

res au voisinage des

sillons.

couche et leurs connexions avec les membranes limitantes externe et in-

terne. Que la cellule épendymaire appartienne à la moelle ou à l'encéphale,

elle affecte toujours une disposition radiaire et s'étend par ses prolongements

à travers toute l'épaisseur de la moelle ou de l'encéphale, de la paroi ventri-

culaire à la surface de l'axe neural. Certains auteurs, tels que Reissner,Stieda,

Mauthner, avaient déjà constaté que les cellules épithéliales du canal central

envoyaient de longs prolongements, qui, gagnant les scissures longitudi-

nales antérieure et postérieure, allaient jusqu'à la pie-mère. Vignal, à l'aide

de la dissociation, en a isolé et figuré de remarquables exemples provenant

des parois latérales de la moelle foetale (fig. 89). Golgi

(1886), à l'aide de sa méthode, a montré que ces prolonge-

ments atteignent la pie-mère : pendant la période foetale ce

caractère est commun à toutes les cellules épendymaires,

qui forment une couronne épithéliale autour du canal cen-

tral de la moelle et des cavités ventriculaires de l'encé-

phale.

Le corps des cellules épendymaires est cunéiforme ou

fusiforme. Il renferme un noyau allongé ou arrondi, tou-

jours situé au voisinage immédiat de la paroi ventricu-

laire. Le prolongement périphérique affecte une disposi-

tion radiaire, et se porte de la paroi épendymaire à la cou-

che sous-pie-mérienne. Il se divise en général dans la

substance blanche, en deux ou trois rameaux qui s'écar-

tent à angle aigu, ne s'anastomosent jamais ni entre eux,

ni avec les prolongements voisins, et se terminent au

niveau de la couche sous-pie-mérienne, soit d'après Ret-

zius en se recourbant en crochet, soit d'après Ramon y

Cajal par un petit renllement conique (fig. 90).

Les cellules épendymaires du voisinage des sillons mé-

dians antérieur et postérieur de la moelle présentent à

noter quelques particularités que l'embryogénie seule per-

met d'expliquer.

Les prolongements des cellules épendymaires des parois latérales de la

moelle atteignent la périphérie de celle-ci après un trajet plus ou moins

long, tandis que les prolongements des cellules épendymaires du plancher

et de la voûte l'atteignent après un trajet relativement court. Mais les pro-

longements des cellules épendymaires du plancher ne gardent pas pendant

longtemps leur position superficielle : les cordons antéro-latéraux prennent

en effet un développement rapide et considérable; ils débordent bientôt de

chaque côté le plancher de la moelle en avant, et déterminent la formation

d'un sillon médian, le futur sillon médian antérieur, dans lequel la pie-mère

envoie un prolongement. (fig. 90 et 26 à 30.)

Les prolongements des cellules épendymaires du plancher s'étendent

du canal de l'épendyme jusqu'au fond de la scissure longitudinale anté-

rieure, où ils s'insèrent sur le repli pie-mérien ; ils forment ainsi une véri-

1'"10. u. - ueiiuie

épendymaire de .

la moelle d'un

embryon de mou-

ton, long do

45 mm. (D'après

Vignal.)

HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX..153

table cloison sagittale, la cloison primitive ne ils, qui.occupe le méridien

1 de la section transversale de la moelle, et affecte la forme d'un cône,, décrit

par Cajal chez le poulet et les mammifères, et désigné par Retzius sous le

nom de cône épendymaire antérieur (fig. 90.)

Ce cône épendymaire arrête dans leur migration les neuroblastes des

régions avoisinantes, les refoule sur les côtés, où ils forment par. leur

agglomération les cornes antérieures ; il ne laisse passer que les cylindre-

axes qui formeront au niveau de la moelle la commissure blanche antérieure

et au niveau du bulbe les fibres transversales du raphé.

Les cellules épendymaires situées de chaque côté du plancher, c'est-à-

dire à l'union des parties antérieure et latérale du canal central, présentent

Cloison primitive i

do His. ! i

-^- -* '

.. - ;

L.

j :

Cône épendymaire

antérieur et son rôle.

1

r

, Fis. 90. - Coupe transversale de la région cervicale de la moelle d'un embryon humain de Ow,i5

1 , de long. (D'après G. Retzius.) --

Ca, cône épendymaire antérieur. -Ce, canal central. -Cp, cône épendymaire postél'ieur. -Ep, cellules

épendymaires. IVq, cellules névrogliques. La ligne pointillée indique les limites des cornes antérieures.

loi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cône épendymaire

postérieur.

1 Faisceau épcndy-

mairc antérieur.

Sillon postérieur et

sa signification.

1

1

Apparition des cel-

tuics névrotiques.

i

des prolongements extrêmement ramifiés, qui se rendent dans le segment

des cordons antérieurs qui répond au sillon médian antérieur.

Au niveau de la voûte, les prolongements des cellules épendymaires

donnent naissance à un petit cône épendymaire postérieur (Retzius), insigni-

fiant, qui s'étend du canal central à la périphérie de la moelle.

Le canal central de la moelle ne conserve pas pendant longtemps la

forme d'une fente aplatie telle que le présente la fig. 84; il se transforme

en effet, ainsi que nous l'avons vu plus haut, en une cavité circulaire

grâce à la fusion des parois intra-ventriculaires de la lame alaire, fusion

qui s'opère d'arrière en avant (fig. 26 à 30).

Les prolongements des cellules épendymaires du segment, postérieur de

la lame alaire, qui limitent en arrière le canal central définitif, se réunis-

sent en un épais faisceau sagittal, le faisceau épendymaire postérieur, ou

septum postérieur, qui atteint la périphérie de la moelle, et que l'on avait

longtemps considéré comme d'origine pie-mérienne. L'origine pie-

mérienne du septum postérieur n'est plus soufenable aujourd'hui. Il ne se

forme pas en effet au niveau de la voûte, une scissure médiane analogue à

celle du plancher; le soi-disant sillon postérieur n'atteint pas, comme on

l'a enseigné pendant longtemps, la commissure grise, mais se réduit à un

léger sillon, qui n'est guère plus profond que le sillon d'émergence des

racines postérieures (fig. 90).

Les cellules épendymaires de la région fusionnée, région qui correspond

à celle des futures cornes et cordons postérieurs, perdent nécessairement

leurs connexions avec le canal central; elles se transforment toutes en cel-

lules de la névroglie de Deiters. Il résulte de ce fait, ainsi que de la trans-

formation du canal central épendymaire en une cavité circulaire, que toute

la partie postéro-latérale de la moelle, celle qui correspond à la corne et

au cordon postérieurs, est dépourvue de filaments épendymaires.(v. Leu-

hossek).

De tout ce qui vient d'être dit il résulte donc que, les spongioblastes

et les cellules épendymaires qui en dérivent ne constituent qu'une minime

partie de la charpente névroglique du système nerveux central. La plus

grande partie est formée en effet par les cellules névrogliques. La charpente

épendymaire avec sa disposition radiaire joue néanmoins un rôle très im-

portant : elle forme en effet la charpente primordiale de l'axe encéphalo-

médullaire, les travées directrices de la charpente névroglique, et les pro-

longements des cellules névrogliques suivront, en général, la disposition

radiaire des prolongements des cellules épendymaires.

2. - cellules NÉVROGLIQUES. - L'apparition des cellules névro-

gliques est très tardive. Ce n'est qu'après la constitution radiaire de la

charpente épendymaire et l'apparition des premiers neuroblastes, que l'on

constate leur présence dans la substance grise de la moelle, et ce n'est

que beaucoup plus tard, vers le quatrième mois (Vignal), qu'elles émigrent

dans la substance blanche. Chez l'embryon humain, elles apparaissent

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME : \'EHVEUX.15 : >

d'après His après la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, d'a-

près Vignal vers la fin du troisième mois; chez l'embryon de la bre-

bis, de 10 centimètres de long, elles apparaissent vers la dixième se-

maine (Vignal), et chez le poulet, vers le sixième jour de l'incubation

(Vignal).

Les cellules névrogliques ne sont pas en connexion avec les parois

ventriculaires. D'après les recherches de Nansen, pratiquées à l'aide de la

méthode de Golgi, les cellules névrogliques proviennent des cellules épithé-

liales du canal central, - et cette opinion est défendue par Ramon y Cajal

et v. Lenhossek. - D'après les deux premiers auteurs, toutes les cellules

névrogliques proviennent des cellules épithéliales, tandis que, pour v. Len-

hossek, les premières cellules névrogliques seules (c'est-à-dire celles qui

existent au sixième jour de l'incubation chez le poulet) proviennent des

cellules épithéliales; les autres proviennent des cellules en voie de mitose

de la couche péri-épendymaire d'Altmann, c'est-à-dire des mêmes éléments

qui donnent naissance aux cellules nerveuses. Kolliker s'est rallié à cette

dernière opinion, et Vignal, dès 1882, avait déjà indiqué que les cellules

névrogliques proviennent des neuroblastes.

Les cellules névrogliques se montrent au début, vers le troisième mois

de la vie intra-utérine, sous la forme de masses elliptiques à grand axe

radiaire, granuleuses, peu réfringentes, et présentant quelques excrois-

sances en forme de pointes également granuleuses. Entre cette forme et les

neuroblastes à protoplasma presque homogène, on rencontre toute une

série d'intermédiaires (Vignal). Elles revêtent bientôt la forme de cellules

étoilées richement ramifiées, présentent un noyau volumineux, entouré

d'un peu de protoplasma homogène et transparent, lequel renferme de

grosses granulations et émet des prolongements grêles souvent ramifiés,

quelquefois terminés par une extrémité renflée (fig. 91). A un âge un peu

plus avancé, le grand nombre de leurs prolongements souvent ramifiés,

leur a valu pour Jastrowitz le nom de cellules araignées.

Quelques cellules présentent à l'un de leurs pôles un long prolonge-

ment unique, tandis que le pôle opposé est couvert d'un grand nombre de

fines fibrilles; elles ressemblent alors à un pinceau et correspondent à

celles décrites par Roll, sous le nom de Pinselzellen (fig. 91).

Les cellules de la névroglie sont formées à cette époque d'un noyau

insignifiant, entouré d'une mince couche de protoplasma; elles n'attirent

l'attention que grâce à leurs innombrables prolongements ramifiés, à direc-

tion rayonnée. A partir du sixième mois de la vie intra-utérine (Vignal),

jusqu'après la naissance chez le foetus humain, les cellules névrogliques

subissent des transformations et arrivent à présenter les caractères des cel-

lules adultes. Les granulations deviennent moins réfringentes, le proto-

plasma se condense, quelques prolongements se différencient de la masse

protoplasmique granuleuse, prennent un aspect rigide, ferme, homogène,

et deviennent d'un volume égal dans toute leur longueur; ils ne présentent

plus trace de division et traversent le protoplasma à l'état différencié,

Origine des cellules

névrogliques.

Morphologie des

cellules névrogli-

ques.

Leurs transforma -

tions.

15G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellule névrogliquo

adulte.

Les cellules névro-

gliques étudiées d'a-

près la méthode de

Golgi.

Caractères qui dis-

tinguent les cellules

névrogliques des cel-

lules nerveuses.

,

I Cellules névrogli-

ques de la moelle.

tandis que les autres prolongements continuent à être des prolongements

protoplasmiques. La cellule présente alors une partie adulte et une partie

embryonnaire.

Cette différenciation du protoplasma des cellules névrogliques est en-

core caractéristique de leur origine ectodermique, et ne se retrouve que

dans les cellules de même origine : aussi a-t-on pu, jusqu'à un certain point,

comparer les cellules de la névroglie aux cellules du corps muqueux de-

Malpighi (Renaut), aux cellules de soutènement de la rétine (Ranvier), aux

cellules du tissu dit muqueux du sac dentaire (Ranvier), tissus qui sont

tous d'origine ectodermique.

Dans les préparations faites suivant la méthode de Golgi, on retrouve

les cellules névrogliques, avec tous les caractères qui leur sont assignés

dans les descriptions de Deiters, Boll, Golgi, Kôlliker, Jastrowitz, Gierke,

Ranvier, Renaut, Vignal, etc. Ce sont des cellules de forme étoilée, ri-

chement ramifiées (cellules araignées

de Jastrowitz), plus nombreuses et

plus petites chez l'homme que chez

les autres mammifères. Dans les

buissons touffus de rameaux qui en-

tourent le petit corps cellulaire, on

peut distinguer avec Golgi tous les

intermédiaires entre des ramuscules

très courts semblables à un fin du-

vet, et des rameaux longs, droits,

lisses, ordinairement indivis, qui

s'étalent sur de grands segments

médullaires, et dont la plupart ne

présentent aucune trace de division

(fig. 90, 92, 93). Tous ces rameaux

courts ou longs se terminent par des extrémités libres et pointues : avec

la méthode de Golgi on ne retrouve pas en effet les anastomoses décrites

par Ranvier, Renaut et Vignal.

Les cellules névrogliques se distinguent des cellules nerveuses par

leurs rameaux droits et rigides, le riche chevelu de leurs ramuscules et les

faibles dimensions de leur corps cellulaire. Elles s'en rapprochent par un

caractère qui avait échappé aux observateurs antérieurs à Golgi, et que la

méthode de cet auteur démontre de la façon la plus évidente. Chacune de

ces cellules possède en effet, à côté de ces ramifications secondaires en quel-

que sorte, un ou plusieurs prolongements principaux qui affectent une

disposition radiaire, suivent la voie tracée par les fibres épendymaires, tra-

versent les substances grise et blanche du névraxe, et atteignent la péri-

phérie de la moelle, où ils se terminent. Quelques cellules présentent en

outre un prolongement ventriculaire (Cajal).

Dans la moelle humaine, les cellules araignées ne présentent en géné-

ral qu'un seul prolongement principal, véritable prolongement primordial

Fra. 91. - Ccl-

lules de la né-

vroglie de la

moelle épinière

d'un embryon

de brebis, long de 0m,00. (D'après Vignal.)

La forme de la cellule de droite est celle que

Boll a désignée sous le nom de Pinselzelle.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 157

de la cellule névroglique, car il préexiste au riche chevelu des cellules

araignées par lequel il est bientôt masqué (fig. 90).

Lorsqu'à l'aide de la méthode de Golgi, on étudie les cellules névrogli-

ques dans le stade embryonnaire où le chevelu n'est pas encore très déve-

loppé, on constate que les prolongements primordiaux présentent une

disposition radiaire, analogue à celle des prolongements épendymaires, et

qu'ils se dirigent comme ces derniers vers la périphérie de la moelle. Tant

qu'ils siègent dans la substance grise, les prolongements primordiaux sont

recouverts de très fins ramuscules; dans la substance blanche ils deviennent

lisses, unis, se réunissent aux prolongements des cellules voisines et à ceux

des cellules névrogliques, qui de la substance grise ont émigré dans la

substance blanche, et forment les septa névrogliques, considérés à tort pen-

dant longtemps comme des invaginations de la pie-mère, voire même

comme des amas de fibres élastiques (Gerlach). Leurs extrémités terminales

ramifiées et coniques forment à la superficie de la moelle une mince écorce

névroglique, l'enveloppe névroglique de Gierke.

Très nombreuses dans la substance grise embryonnaire, les cellules de

la névroglie émigrent peu à peu dans la substance blanche, et on les dis-

tingue alors, en cellules névrogliques superficielles et en cellules névroglie-

que.\' profondes.

Les cellules névrogliques profondes revêtent en général l'aspect de la

cellule araignée typique. Ces cellules ont été étudiées avec beaucoup de

soin dans la moelle épinière par v. Lenhossek, qui distingue plusieurs

types.

a. Les cellules araignées géantes, situées dans la substance gélatineuse

centrale, et caractérisées par les dimensions considérables de leurs pro-

longements lisses, épais, droits, indivis et rayonnés, qui s'étendent très

loin, autour du canal central, et qui forment un épais feutrage circulaire

autour de ce dernier (fig. 92). Les prolongements des cellules araignées

géantes antérieures se rendent dans la commissure blanche antérieure

et y forment une commissure névroglique (v. Lenhossek) ; les prolongements

des cellules araignées géantes postérieures s'irradient profondément dans

les cordons postérieurs.

p. - Les cellules araignées de la corne antérieure. Elles répondent au

type normal; leur prolongement primordial suit très exactement la direc-

tion radiaire des filaments épendymaires, tandis que leurs prolongements

secondaires petits et moins accessibles à l'imprégnation d'argent, sont revê-

tus, ainsi que le corps cellulaire, d'un fin et abondant duvet qui donne à la

cellule un aspect givré, décrit par Boll, Ranvier et Vignal (fig. 90 et 93).

y. - Les cellules araignées du voisinage de. la commissure grise posté-

rieure se distinguent par leur disposition caractéristique. Dans cette

région, la charpente épendymaire fait défaut, comme nous l'avons vu pré-

cédemment, et toutes les cellules épendymaires se transforment, après l'oc-

clusion de la partie postérieure du canal central, en cellules araignées de

Deiters, qui prennent non pas le canal central, mais bien, ainsi que Kolliker

Scpta névrogli-

ques.

Enveloppe névro-

glique de Gierke.

Cellules névroglie-

ques superficielles et

profondes.

Cellules araignées

géantes.

Commissure névro-

glique.

Cellules araignées

de la corne anté-

rieure.

Cellules araignées

du voisinage do la

commissure grise

postérieure.

1;i8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules araignées

de la stil,tance géla-

tineuso de Rolando.

Cellules névrogli-

ques superficielles.

l'a montré, le septum postérieur comme centre de rayonnement (fig. 90).

Les prolongements primordiaux de ces cellules décrivent tous des courbes

à peu près parallèles à la ligne qui sépare la corne postérieure du cordon

postérieur, et se terminent à la superficie de la moelle sans se ramifier.

Leurs prolongements secondaires sont analogues à ceux des cellules pré-

cédentes.

8. Les cellules araignées de la substance gélatineuse de Rolando pré-

sentent un chevelu très abondant, et sont munies d'un bouquet de fibres

excessivement fines et très nombreuses.

Les cellules névrogliques superficielles présentent des aspects très

variables suivant les régions. Dans la substance blanche de la moelle, un

petit nombre se rattache, d'après v. Lenhossek, au type cellulaire de la

substance grise. La plupart présentent un aspect particulier ; elles se carac-

térisent, d'une part, par la multiplicité de leurs prolongements primor-

diaux, qui s'écartent les uns des autres à la façon des branches d'un

candélabre, et atteignent tous la pie-mère, et d'autre part, par la richesse

de leurs prolongements secondaires qui sont épais, rigides, nombreux,

Fus. 92. - Cellules épithéliales et cellules névrogliques géantes au voisinage du canal central.

(D'après v. Lenhossek.)

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 159

longs, rectilignes et volumineux, se réunissent en pinceaux, puis se diri-

gent vers la substance grise dans laquelle ils pénètrent quelquefois jus-

qu'au niveau du canal central (fig. 90 et 93).

Dans la couche granuleuse de l'écoi-ce cérébelleuse, on trouve des cel-

lules araignées, tandis que dans la couche moléculaire, on trouve des cel-

lules névrogliques spéciales, décrites par Cajal sous le nom de cellules em-

panachées (f, fig. 93). Celles-ci envoient leurs prolongements, qui se déta-

chent également en forme de candélabres, vers la pie-mère, à la superficie

du cervelet. En traversant la zone moléculaire ils forment les fibres de Berg-

Cellules névroti-

ques de l'écorce cérv-

belleuse.

FiG. 93. - Différents types de cellules de la névroglie. (D'après v. Gehuchten.)

Cellules de la névroglie de la substance blanche (b, d) et de la substance grise (a, c) de la moelle d'un

embryon do vache.

e, cellule do la névroglie do la substanco Manche du cervelet d'un chat do huit jours. - f, cellule de

la névroglie de la couche moléculairo du cervelet d'un chat do huit jours.

ibu ? varuiuuL DES LL : Wrltl : J NERVEUX.

Cellules névrogli-

ques de l'écorce céré-

brale.

Le prolongement

cylindre-axile pré-

cède les dendrites.

Transformations

successives de la cel-

lule nerveuse.

mann, aecrites par th. ocnuitze, et s atcacnent a la pie-mere par un petit

renflement conique.

Dans l'écorce cérébrale, on trouve en outre des cellules araignées dont le

corps s'étale largement à la surface corticale, et qui envoient dans la pro-

fondeur de longs prolongements rarement ramifiés (fig. 94).

B. - CELLULES nerveuses

Les cellules nerveuses proviennent des neuroblastes. Leur prolongement

cylindre-axile apparaît de très bonne heure avant la fin du premier mois

(His). Leurs prolongements protoplasmiques, désignés par His sous le nom

de dendrites, n'apparaissent que beaucoup plus tardivement, vers la dixième

semaine de la vie intra-utérine (Vignal). A cette époque, on trouve en géné-

ral tous les intermédiaires entre le neuroblaste et la cellule nerveuse pro-

prement dite. A côté de cellules constituées par un noyau volumineux, à

contours fort nets, entouré d'un protoplasma anguleux et dont la surface

présente de petites pointes, on en trouve d'autres, dont la forme est très

variable, et qui émettent dans toutes les directions des prolongements très

grêles, souvent ramifiés (fig. 95). Le noyau de ces cellules est toujours

volumineux, et renferme, outre des granulations peu distinctes, un ou

deux nucléoles; le protoplasma cellulaire, ainsi que les prolongements, se

colorent faiblement par 1 acide osmique, et rappellent comme aspect une

ne. u. uoupe vertico-transversale de 1 ecorce cérébrale (circonvolution temporale) d un

foetus humain de 7 mois. (D'après G. Retzius.)

o, superficie de l'écorce cérébrale. - cz, cellule de Cajal. - ? fibres tangentielles qui no sont proba-

blement que des prolongements des cellules de Cajal. nz, cellules névrogliques. z e, extrémités pél'iphé-

riques des cellules épendymaires.

HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 161

émulsion d'albumine légèrement teintée en brun (Vignal). Ce protoplasma

contient souvent de nombreuses vacuoles (fig. 95 c).

A un stade un peu plus avancé, le protoplasma renferme de grosses et

nombreuses granulations, peu réfringentes (fig. 96). Vers le sixième mois

le la vie utérine, le protoplasma

prend une apparence . vaguement

striée; à partir du huitième mois,

on constate une véritable structure

fibrillaire, et à la naissance, les cel-

lules nerveuses, tout à fait sembla-

bles à celles de la moelle adulte, ne

s'en distinguent que par leur vo-

lume et leur absence de pigment

fig. 97). '

Suivant leur situation, les cel-

lules nerveuses peuvent être divisées

en cellules nerveuses centrales, gan-

qlionnaires ou périphériques : Les cel-

lules nerveuses centrales siègent dans

la substance grise de l'axe encéphalo-

médullaire, qu'elles concourent à

former et présentent des dimensions extrêmement variables. Les unes sont

si volumineuses, qu'elles ont mérité le nom de cellules géantes : telles

sont les cellules pyramidales qéantes de la zone rolandique de l'écorce

cérébrale, les cellules motrices mul-

tipolai1'es des cornes antérieures ;

d'autres sont de dimensions grandes,

moyennes ou petites. Ces dernières

peuvent même être si petites, qu'on

les a désignées sous le nom de grains

ou de myélocytes (Robin). La nature

nerveuse des grains, soit du cerve-

let, soit de la rétine, longtemps mise

en doute, a été démontrée par Golgi.

Les cellules ganglionnaires siè-

gent dans les ganglions rachidiens

et sympathiques. Elles présentent,

comme les cellules centrales, de grandes variétés de forme et de dimen-

. sions, sans atteindre toutefois les dimensions des cellules géantes. Les

cellules des ganglions rachidiens sont encapsulées et unipolaires, et donnent

naissance à un seul cylindre-axe qui se divise enT; là branche périphérique

se continue avec un nerf sensitif, la branche centrale avec une fibre radi-

culaire postérieure. Les cellules du ganglion auditif (ganglion spirale et

intumescence ganglif01'171e de Scarpa) sont bipolaires, celles des ganglions

il

Cellules nerveuses

centrales.

Cellules géantes.

Cellules grandes,

moyennes etspetites ;

grains.

Cellules ganglion-

naires.

Cellules unipolaires

des ganglions rachi-

diens.

Cellules bipolaires

du ganglion auditif.'

FiG. 95. - Cellules nerveuses de la moelle

d'un embryon de mouton long de 45 millim.

(D'après W. Vignal.)

a, cellule nerveuse peu développée. - b, c, cel-

lules nerveuses bien développées ; il y a plusieurs

larges vacuoles dans c.

ric. 96. - Cellule nerveuse de la moelle

d'un embryon de brebis long de 0m,10.

(D'après W. Vignal.)

102 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

t

V 91

. Cellule nerveuse

péri pliéril ue desver-

1, tèbrés.

Il

il

I

1

Cellules nerveuses

périphériques des In-

vertébrés.

sympathiques sont très irrégulières comme forme et comme dimensions,

elles donnent naissance à un seul cylindre-axe et à des dendrites nom-

breuses et diversement ramifiées.

La seule cellule sensorielle pé-

riphérique actuellement connue

chez les Vertébrés, est la cellule

olfactive; elle est bipolaire, et

donne naissance à un prolonge-

ment périphérique qui se. termine

par une extrémité libre, non vi-

bratile et à un prolongement cen-

tral très long, qui constitue le

nerf olfactif (fig. 98). Celui-ci

passe par les trous de la lame cri-

blée de l'ethmoïde, et se termine

par des arborisations libres dans

les glomérules du, bulbe olfactif

(ug. 112). La ceituie olfactive, située dans la coucne epitiéUale de la mem-

brane de Schneider, représente donc une

cellule d'origine du nerf olfactif, et non

comme on le croyait pendant longtemps une

cellule de terminaison.

Chez les Invertébrés, au contraire, les nerfs

sensitifs naissent tous d'une cellule nerveuse

périphérique découverte par v. Lenhossek

chez le lombric et retrouvée par Retzius chez

les vers polychètes (Nereis). Les cellules dites

terminales des mollusques, des insectes et des

crustacés, décrites par Leydig, Langerhans, '.

Flemming, etc., représentent toutes des cel-

lules sensitives périphériques, des cellules

d'origine de fibres nerveuses. Elles envoient

leur prolongement périphérique entre les cel-

lules épithéliales, presque au niveau de la

surface de l'épiderme, où il se termine, par

une extrémité libre légèrement renflée. Leur

prolongement central représente une fine fibre

nerveuse, qui se réunit aux fibres voisines et

se dirige vers le cordon ganglionnaire abdo-

minal, où elle se bifurque et où elle se ter-

mine, après un trajet plus ou moins long,

par des arborisations terminales, libres et ramifiées, situées au voisinage

des cellules motrices.

Au sur et à mesure que l'on s'élève dans la série des Invertébrés, la

cellule sensitive périphérique abandonne la situation superficielle et inler"

FIG. 97. - Cellule nerveuse des cornes antérieures

do la moelle d'un enfant né il terme et ayant

vécu quatre mois. (D'après W. Vignal.)

a, structure fibrillairo très notte du protoplasma cel-

lulairo et des dendrites.

F1U. Uô. - veuille unacuve pen-

phériqueetterminaisons nerveuses

sensitives du trijumeau dans l'épi-

thélium de la muqueuse olfactive

de la souris. Méthode rapide de

Golgi. (D'après G. Retzius.) ? il, fibres nerveuses qui so portent

sur la surface do l'épithélium pour s'y y ,

terminer par dos arborisations libres.

- n, libres nerveuses provenant du

prolongement central des cellules ol-

factives ( ? ,z). - e, partie supérieure

do deux cellules de soutènement. -

o, surface épithéliale

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1G3

épithéliale qu'elle présente chez les vers oligochètes. Elle s'éloigne de plus

en plus de la surface épidermique; chez les vers polychètes (Nereis vel'sico-

101'), elle occupe, ainsi que Retzius l'a montré, les couches profondes sous-

épithéliales et chez les limaces, sa situation est encore plus profonde. 11

existe donc déjà chez les Invertébrés une voie d'acheminement vers la

situation profonde, que les cellules d'origine des nerfs sensitifs occupent

chez les Vertébrés, où elles siègent toutes dans les ganglions cérébro-

rachidiens (fig. 99).

La cellule olfactive des vertébrés représente donc un stade primitif,

mais constant, de développement phylogénique; elle est l'homologue de la

cellule sensitive périphérique des vers oligochètes.

Quant aux autres cellules sensorielles des Vertébrés, cellules visuelles,

cellules auditives, cellules gustatives, elles représentent des cellules senso-

rielles secondaires , en connexion indirecte avec des fibres nerveuses et qui

ne peuvent être comparées aux cellules olfactives. (Voy. t. II, nerf optique,

nerf glossopharyngien, nerf auditif, etc.)

Les cellules nerveuses, quelles que soient leurs dimensions et lem

situation, qu'elles appartiennent aux variétés des cellules nerveuses propre-

ment dites ou aux variétés des grains ou myélocytes de Robin, présentent

en général deux espèces de prolongements : le prolongement cylindre-axilr

ou cellulifuge (Cajal), le IW//J'aX071 de Kolliker, et les prolongements proto-

plasmiques ou dendrites (Mis).

Examinés à l'aide de la méthode de Golgi, les dendrites et les cylin-

dres-axes en voie de développement, présentent à des distances irrégulière !

des amas protoplasmiques arrondis ou ovalaires, sorte de grains d'autan

plus nombreux que l'on examine des foetus plus jeunes. D'après A. Tho-

Cellule olfactive e

sa vraie significa

tion. ,

Cellules sensoriel

les secondaires- vi

suelles, auditives

gustatives.

u

Prolongements dos

cellules nerveuses.

i

Amas protoplasme

1 ques des dendrites

et cylindres-axes en

voie de développe-

ment.

l

Fic.. 99. - Neurones sensitifs des Invertébrés et des Vertébrés. (D'après G. Retzius.)

104 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les dendrites et

cnrscaractëres.

mas qui vient d étudier le développement des cellules pyramidales de

l'écorce (1894), on trouve ces grains de préférence au niveau des points de

ramification des dendrites et au niveau du point d'origine des collatérales

du cylindre-axe (fig. 100).

Une fois développées, les dendrites ou prolongements protoplasmiques

présentent un aspect tout

à fait spécial et se distin-

guent facilement des cylin-

dres-axes. Epaisses et for-

tes à leur origine, où elles

sont nettementformées par

des parties du protoplasma

cellulaire, elles se divisent

peu à peu en une multi-

tude de ramifications, qui

présententtoutes un aspect

noueux caractéristique ,

comme variqueux, aspect

qu'elles conservent jusque

dans leurs plus fines divi-

sions.

Dans certaines cellules

(cellules de Purkinje de l'é-

corce cérébelleuse, cellules

pyramidales de l'écorce cé-

rébrale), les varicosités et

les renflements irréguliers

qui impriment aux den-

drites leur aspect noueux,

sont si nombreux, que les

dendrites semblent recou-

vertes d'une couche de gi-

vre (fig. 101).

L'extension des dendri-

tes est énorme, ainsi que

la méthode des dissocia-

tionslefaisaitdureste pres-

sentir. A l'aide de la mé-

thode de Golgi, on constate que les dendrites embrassent des étendues

considérables; elles s'étendent dans toutes les directions, passent dans la

moelle d'un côté à l'autre, à travers les commissures antérieure et pos-

térieure et pénètrent profondément dans la substance blanche (fig. 103).

Golgi a eu le grand mérite de montrer que les ramifications des dendrites

se terminent toutes librement et sans anastomoses, soit en pointe, soit par

un petit bouton terminal.

Fic. 100. - Cellules pyramidales en voie de développement.

Méthode rapide de Golgi. (D'après A. Thomas.)

a, b, cellules de l'écorce cérébrale d'un foetus de lapin de vingt

à vingt-cinq jours environ. - c, cellule de l'écorce cérébrale

de la souris âgée de six semaines.

HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 165

Le prolongement cytznd ? 'eaxzte est en général unique; il se distingue

tacitement des dendrites par sa parfaite

régularité, son aspect lisse et uniforme

et par son mode d'origine tout à fait

caractéristique. Il se détache, en effet,

du corps cellulaire par un petit cône

d'origine bien tranché. Dans l'immense

majorité des cas, le cylindre-axe naît

directement du corps cellulaire; excep-

tionnellement on le voit naître par un

petit tronc protoplasmique, c'est-à-dire e

par l'intermédiaire d'une dendrite. Ce

dernier mode d'origine est toutefois ty-

pique, pour une variété de cellules dé-

crites par Cajal, et communément dési-

gnées sous le nom de cellules de Cajal;

(fig. 103, 94) on les rencontre dans la

couche la plus superficielle de l'écorce

cérébrale, dans le lobe optique des oi-

seaux, dans la substance gélatineuse de'

Rolando (Cajal). Les cellules de Cajal se caractérisent en outre, non seu-

' . lement par le mode d'origine de leur cylindre-axe, mais encore par la mul-

Le prolongement

cylindre - axile est

unique-.

Différents modes

d'origine du cylindre-

axe.

Fic. 101. - Portion de l'arborisation ter-

minale de la dendrite primordiale d'une

cellule pyramidale de l'écorce cérébrale

de la souris adulte. Méthode rapide de

Golgi. (D'après R. y Cajal.)-

a, -tige et branches protoplasmiques.

b, épines collatérales.

FiG. 102. - Deux cellules radiculaires de la moelle dorsale d'un chien nouveau-ne. Méthode

rapide de Golgi. (Dessin de v. Gehuchten d'après une préparation de Ramon y Cajal.') .

- Les prolongements protoplasmiques du groupe interne de la cellule a traversent la commissure anté-

rieure et s'étendent jusque dans la corne antérieure du côté opposé. Ceux de la cellule b n'atteignent pas

la commissure. - cy, prolongement cylindre-axile.

1611 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Divisions du cy-

,lindre-axe.

Collatérales de

Golgi.

i

li ! ! '

i Arborisations ter-

minales.

1

¡>

i Corbeilles tcrmi

1 nales de liolliker.

1

1

lu

tihlicité de ce dernier. On rencontre, en effet, dans la couche superficielle

de l'écorce corticale, des cellules fusiformes ou irrégulières, qui donnent

naissance à deux ou quatre cylindres-axes, voire même davantage, lesquels

se détachent tous d'une dendrite (fig. 103).

Le prolongement cylindre-axile n'est pas indivis comme on le croyait

depuis Deiters. Golgi a démontré, et le fait a été confirmé par tous les

observateurs récents, que le cylindre-axe donne, immédiatement après son

origine, un certain nombre de petites et fines branches collatérales, les col-

latérales de Golgi, qui se détachent à angle droit du cylindre-axe au niveau

d'un étranglement annulaire de Ranvier, et présentent à leur origine un

petit renflement conique; elles se terminent, soit par un petit bouton ter-

minal légèrement renflé, soit, le plus souvent, par des arborisations libres,

finement ramifiées, les arborisations terminales de Kolllkcr (Endbaiumchen),

dont les pointes terminales sont munies de varicosités il peine appré-

ciables.

Le nombre des collatérales est extrêmement variable, et dépend de la

variété cellullaire à laquelle appartient le cylindre-axe qui leur donne nais-

sance, ainsi que de la longueur de ce dernier.

Les collatérales sont rares sur le cylindre-axe des cellules motrices des ·

cornes antérieures, mais se rencontrent fréquemment sur les cylindres-axes

des cellules de Purkinje (fig. 111 ) et de certaines cellules de l'écorce cérébrale

et cérébelleuse, ainsi que sur les cylindres-axes des cordons blancs de la

moelle , que ces cylindres-axes appartiennent aux racines postérieures

(c'est-à-dire aux cellules des ganglions rachidiens) ou aux « cellules des

cordons » de la moelle de Ramon y Cajal (Voy. t. II, moelle épinière).

Les arborisations terminales , soit des collatérales, soit de la branche ter-

minale du cylindre-axe - laquelle ne représente par le fait que la dernière

des collatérales - s'entrelacent en général avec les dendrites des cellules

avoisinantes. D'autres fois elles entourent le corps même de ces cellules;

c'est ce que l'on observe par exemple autour des corps des cellules uni ou

bipolaires des ganglions cérébro-rachidiens ou sympathiques, et autour des

corps des cellules de Purkinje (fig. 105). Ces derniers sont entourés d'une

véritable corbeille de fibres entrelacées, désignées par Kolliker sous le nom

de corbeilles terminales (Endkorben). D'autres fois encore, les cylindres-axes

Fig. 103. - Trois cellules de Cajal. Coupe longitudinale de la couche moléculaire de l'écorce

cérébrale du lapin âge de huit jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après R. y Cajal.)

a, cylindres-axes polaires ou principaux se portant en direction opposée. b, cylindre-axe surnumé-

raire partant de diverses branches protoplasmi(jies. - c, ramirlcatiolls du cylindi-c-ixe.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 167

présentent une terminaison spéciale, comme par exemple les fibres mous-

sucs et les fibres grimpantes décrites par Cajal (fig. 10).

Les fibres moussues que l'on rencontre dans l'écorce cérébelleuse, dans

la corne d'Ammon et la circonvolution godronnée, présentent de distance en

distance des épaississements noueux, hérissés de courtes expansions diver-

gentes à la façon d'une rosace, et rappelant la mousse qui recouvre les

arbres (Cajal) (fig. 10, -114). Les libres grimpantes sont épaisses; elles s'en-

lacent comme une liane autour des ramifications de premier et de deuxième

ordre des dendrites des cellules de Purkinje et s'y terminent par une arbo-

risation variqueuse et plexiforme (fig. 105, 111).

Les cylindres-axes du système nerveux central se terminent donc tous

par une extrémité libre, soit légèrement renflée (bouton terminal), soit plus

ou moins ramifiée (arborisations terminales plus ou moins variées). Il en est

de môme, ainsi que nous le verrons plus loin, des cylindres-axes du système

nerveux périphérique, qu'il s'agisse des nerf moteurs, glandulaires, sensi-

tifs, sensoriels ou sympathiques (V. p. 220).

Les cylindres-axes et les dendrites impriment aux cellules nerveuses de

très grandes variétés de forme, qui tiennent moins au volume du corps cel-

lulaire, qu'au mode d'origine et de ramification, des prolongements dendri-

tiques et cylindre-axiles.

D'après le mode d'origine et de ramification du cylindre-axe on dis-

tingue : la cellule de Deiters, la cellule de Golgi et la cellule de Cajal. Le

cylindre-axe de la cellule de Cajal peut être multiple, mais il naît toujours

d'une dendrite. Le cylindre-axe des ('ellllll('.\' de Golgi et de Deiters est

unique, il naît directement du corps cellulaire par un cône d'origine, mais

Fibres moussues.

Fibres grimpantes

Le cylindre-axe s.

tcrmiuc par une ex

trémité libre.

il

I

Variétés de fOl'm,

dcs ccllnles ncrvcn

ses.

l

>

Cellule de Cajal. ·

Fie. 104. - Coupe transversale de la moelle lombaire d'un jeune chat de deux jours montrant

toutes les collatérales. La commissure postérieure est formée par un seul faisceau. Méthode

rapide de Golgi. (D'après v. Gehuchten.)

468 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sa longueur varie. La cellule de Golgi est caractérisée par un très court

cylindre-axe qui se divise en ramifications arboriformes, complexes et

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 160

libres, à l'intérieur même de la substance grise où siège la cellule. Consi-

dérées à tort par Golgi comme des cellules sensitives, elles répondent au

170 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellule de Golgi.

Cellule de Deiters.

Son cy11nùl'c-axc.

type II de cet auteur, et sont généralement désignées sous le nom de cel-

lules du type II de Golgi, de cellules de Golgi, de cellules à cylindre-axe court.

Elles ne siègent pas exclusivement, comme le croyait Golgi, dans la sub-

stance gélatineuse de Rolando et la corne postérieure, mais se trouvent

disséminées dans toute l'étendue de la substance grise et jouent, d'après

Cajal, le rôle de cellules de transmission (tig. z106, 107, 108, Il,[).

Le cylindre-axe de la cellule de Deiters ou cellule du type 1 de Golgi, est

plus ou moins long. Il donne naissance à des collatérales plus ou moins

nombreuses, et se divise lui-même en général en T ou en Y, en deux

branches d'égal ou d'inégal volume. Dès 1875, Ranvier avait du reste

décrit la division en T du cylindre-axe des cellules unipolaires des ganglions

spinaux, dont une branche se dirige vers la moelle et se continue avec une

fibre radiculaire postérieure, dont l'autre se dirige vers la périphérie pour

constituer le nerf sensitif. Golgi et Ramon y Cajal ont confirmé la fré-

quence sinon la constance de la division en T du cylindre-axe, non seule-

ment de celui des cellules ganglionnaires, mais encore de celui de la majorité

des cellules qui envoient leurs cylindres-axes dans la substance blanche de

l'axe cérébro-spinal (fig. 109). La division du cylindre-axe et sa richesse

Fin. 107. - Cellule nerveuse à cylindre-axe court de

la quatrième couche de l'écorce du lapin nouveau-

né. (D'après Ramon y Cajal.)

a, cylindre-axe ascendant. - b, ramilles droites et verti-

cales. c, ramuscules variqueux terminaux.

FIG. 108. - Cellule nerveuse cylindre-

axe court de la corne postérieure de

la moelle lombaire d'un embryon de

vache de 0 ? 55. (D'après v. Geliticlitin.)

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1 il

en collatérales, rendent compte de la disproportion numérique considérable

qui existe entre les cellules nerveuses et les fibres nerveuses, entre le

volume de la substance grise et celui de la substance blanche.

Le mode d'origine des dendrites imprime aux cellules de Deiters les

formes les plus variées. Ces cellules peuvent être, en effet, étoilées et mul-

i tipolaires, comme les cellules motrices des cornes antérieures ou fusi formes

et bipolaires, comme les cellules olfactives et certaines cellules de la couche

superficielle du cerveau; les unes sont pyramidales comme celles de l'écorce

cérébrale, les autres polygonales, triangulaires ou irrégulières, comme cer-

taines cellules cérébrales,

comme les cellules mitrales du

lobe olfactif et les cellules gan-

glionnaires de la rétine ; d'au-

tres encore sont globuleuses,

comme les cellules de Purkinje

du cervelet; d'autres enfin sont

unipolaires, comme les cellules

des ganglions rachidiens et

comme certaines cellules du

type de Cajal.

Les cellules étoilées et mul-

tipolaires donnent naissance à

un seul prolongement cylindre-

axile, mais de toute la surface

du corps protoplasmique se dé-

tachent des dendrites plus ou

moins volumineuses, qui s'é-

tendent dans toutes les direc-

tions, et se divisent en ramifi-

cations noueuses, arboriformes

et libres (fig. 102).

Les cellules pyramidales de

l'écorce cérébrale sont coniques

ou pyramidales : de leur base se détache un cylindre-axe plus ou moins volu-

mineux,d'autant plus volumineux que les dimensions de la cellule sont plus

considérables (fig. 110). Les nombreux prolongements protoplasmiques des

cellules pyramidales se divisent suivant leur origine en dendrite ascen-

dante ou primordiale et en dendrites basilaires. La dendrite ascendante se

détache du sommet de la cellule, elle est épaisse, se dirige vers la couche

superficielle de l'écorce cérébrale, donne dans son trajet quelques rares

ramifications, et s'épanouit en un superbe panache de ramuscules proto-

plasmiques, qui se terminent librement entre les fibres nerveuses de la

zone corticale superficielle (fig. 110). Les dendrites basilaires se détachent

près de la base du corps cellulaire, et se terminent dans son voisinage par

des ramifications variqueuses et libres.

Ses dendi-ites.

Cellules étoilées et

multipolaires.

Cellules pyramida-

les.

Fici. 109. - Coupe longitudinale de la moelle dorsale

d'un embryon de vache de Om,5. Méthode rapide

do Golgi. (D'après v. Gehuchten.)

Les libres des racines postérieures se bifurquent sous un

angle obtus et les deux branches qui en proviennent de-

viennent fibres constitutives des cordons postérieurs. La

fibre a, avant de se bifurquer, émet une branche collatérale.

172 "> ANATOMIE .L1S CENTRES NERVEUX.

Cellules globu-

leuses.

Cellules mitrales

du bulbe olfactif.

-Grains du cervelet.

Cellules des gan-

glions rachidiens.

Les cellules globuleuses, telles que les cellules de Purkinje, donnent

naissance a un cynnare-

axe qui pénètre dans la

substance blanche, émet

quelques collatérales à di-

rection ascendante et se

continue avec une fibre

nerveuse (fig. 111). Du

corps cellulaire se déta-

chent une ou deux dendri-

tes, qui se divisent progres-

sivement en une multitude

de ramifications, dites ra-

mifications en bois de cerf,

qui sont toutes situées sur

un même plan et parallèles

au plan transversal d'une

lamelle cérébelleuse.

Les cellules mitrales du

bulbe olfactif donnent nais-

sance à un cylindre-axe

unique, et à un certain

nombre de dendrites vari-

queuses et ramifiées. Une

de ces dendrites plus épais-

se, plus importante, se ter-

mine dans l'intérieur d'un

glomérule olfactif par un

élégant panache variqueux

(fig. 112). z

Les grains du cervelet

sont, ainsi que Golgi l'a

montré, des . cellules ner-

veuses au même titre que

les grains de la rétine. Les

grains du cervelet donnent

naissance à un fin cylin-

dre-axe, ils donnent en ou-

tre naissance à trois ou

quatre courtes dendrites

qui se terminent par une

arborisation avortée et di-

gitiforme (6g. 111, c).

Les cellules des ganglions rachidiens sont dépourvues de dendrites ; elles

ne possèdent qu'un cylindre-axe qui se divise en T après un court trajet.

FiG. 110. - Cellule pyramidale géante de l'écorce cérébrale

de la souris d'un mois. Méthode rapide de Golgi. (D'après

Ramon y Cajal.)

a, dendrite ascendante. - d, dendrites basilaires. - e, collaté-

rales du cylindre-axe.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 173

Certaines cellules spéciales, telles que les spongioblastes de la rétine, nepos-

Fie. 111. - Éléments nerveux de l'écorce cérébelleuse. Coupe sagittale d'une circonvolution du

cervelet du lapin âgé de sept jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.)

ak, coucho granuleuse externe. - a, cellule de Purkinjo ; la cellule gaucho est dessinée munie des

ramifications dendritiqucs, celle de droite en est dépourvue. - af, prolongements cyliudre-axiles des cel-

lules de Purkinjc avec leurs branches collatérales (ar.li) qui se dirigent vers la couche moléculaire. -

b, cellules horizontales de Cajal avec leurs prolongements transversaux (bf). Leurs rameaux descendants et

leurs terminaisons en corbeilles de fibres ne sont pas encore développés. - c. grains du cervelet dont les

prolongements cylindre-axilcs montent dans la couche moléculaire et se continuent avec les fibros paral-

lèles (cf) sectionnées obliquement ou perpendiculairement et qui apparaissent par cette raison sous forme de

points ou do stries. - d, cellule de Golgi avec prolongements dendritiques et cylindre-axiles (df) qui se rami-

fient richement. d, petite cellule de Golgi à prolongements ramifiés. - hf, fibre nerveuse avec sa termi-

naison en forme de nid péri-cellulaire. - if, fibre grimpante de Cajal.- m ? fibres moussues do Cajal. -

lef, fibres nerveuses à ramification spéciale (prolongement nerveux des cellules do Golgi). - e, cellule

névrogliquc donnant naissance aux fibres de Bergmann.

sèderaient, d'après Tartufori et Cajal, que des prolongements dendritiques.

La nature de tous ces prolongements n'est toutefois pas élucidée; un certain

nombre d'entre eux représentent peut-être des prolongements cylindre-

Spongiolilastes do

la rétine.

174 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX..

Conception de

Deiters.

Conception de Golgi.

Conception de Cajal.

axiles ramifiés ; dans ce cas ces cellules si spéciales ' rentreraient dans la

catégorie des cellules de Golgi.

Nature des dendrites. On sait que dans la conception de -Deiters, on

établissait une différence fondamentale entre les deux catégories de prolon-

gements. Les dendrites étaient considérées comme du protoplasma étalé,

le cylindre-axe comme un produit issu de la cellule, mais distinct d'elle.

Golgi a maintenu cette différenciation des prolongements' cellulaires, en

considérant les dendrites comme des organes de nutrition, chargés d'apporter

à la cellule les sucs nécessaires à son existence, et le prolongement cylindre-

axile comme seul doué d'une fonction nerveuse. Pour Ramon y Cajal et

v. Lenhossek, les dendrites et les cylindres-axes sont de même nature et

jouent un même rôle, celui de conducteur nerveux. Les dendrites représen-

teraient, d'après Ramons Cajal, des appareils récepteurs, les cylindres-axes

des conducteurs cellzclificyes; et « si les dendrites représentent des agents de

FiG. iî2. - Cellules mitrales, glomérules olfactifs et terminaisons centrales du nerf olfactif.

Partie inférieure d'une coupe sagittale du bulbe olfactif d'un lapin âge de deux jours. Méthode

rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.) .. ? .

mi, cellules mitrales. - af, prolongements cylindre-axiles des cellules mitrales. - co, branche collatérale

du cylindre-axe.. - mp, dendrites à direction tangentielle des cellules mitrales. - mpd, dendrite des cel-

lules mitrales se rendant dans les glomérules olfactifs. - yl, glomérules olfactifs. - o, fibres olfactives.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1 -1 'l;

nutrition, ce ne serait qu'en augmentant la surface d'absorption de la cellule

à laquelle elles appartiennent» (Cajal).

Ramon y Cajal n'a pu, en effet, confirmer la constance du fait invoqué par

Golgi en faveur du rôle purement nutritif des dendrites, à savoir, leurs rap-

ports intimes avec les vaisseaux et la névroglie, et leur façon d'enlacer les ca-

pillaires, sur laquelle Meynert avait du reste déjà appelé l'attention. Ramon

y Cajal a montré en effet, que les dendrites existaient dans des régions où

il n'y a pas de capillaires, par exemple dans les glomérules olfactifs des

Vertébrés inférieurs, etc.; que toute région de substance grise pourvue de

fibres nerveuses terminales possède également des arborisations dendri-

tiques, et que, réciproquement, tout territoire dépourvu de ramifications

cylindre-axiles terminales est également dépourvu d'arborisations dendri-

tiques. Dans la substance blanche du cerveau et de la moelle, on rencontre

de nombreuses dendrites ramifiées, ainsi que Golgi, puis Iiülliker l'ont

signalé, mais on y rencontre également, ainsi que Ramon y Cajal l'a

montré, les rameaux terminaux de nombreuses collatérales, dépourvues de

myéline, qui s'enlacent étroitement avec les ramifications dendritiques.

Aujourd'hui, grâce aux recherches sur le système nerveux des Inverté-

brés, faites par Buchholz, Nansen, Romeo Fusari et G. Retzius, malgré les

différences objectives si nettes que présentent ces deux variétés de prolon-

gements, examinés à l'aide des méthodes de Golgi, de Nissl, etc., on doit

se rattacher à l'opinion de Ramon y Cajal et de v. Lenhossek, et admettre

la nature nerveuse des dendrites, et leur rôle de conducteur nerveux.

connexions des cellules nerveuses ENTRE elles. Jusqu'aux tra-

vaux de Golgi, parus en 1880, on admettait, depuis Gerlach, l'existence

d'un réseau anastomotique, formé par les prolongements protoplasmiques

ramifiés des différentes cellules nerveuses, réseau destiné à établir une

continuité de substance, entre les divers éléments du système nerveux.

Ce réseau, connusousle nom de réseau de Gerlacla, donnait naissance dans

la moelle épinière aux racines postérieures, et recevait les dendrites rami-

iiées des cellules des cornes postérieures d'une part et des cellules des cornes

antérieures d'autre part ; ces dernières envoyaient leur cylindre-axe dans

une fibremotrice des racines antérieures. La libiese21silive naissait duréseati

de Gerlach, la fibre motrice des cellules des cornes antérieures, et le courant

nerveux ou l'arc réflexe sczzsi.tivo-zzot.czzr se faisait par l'intermédiaire du

réseau de Gerlach, en tout comparable à un réseau capillaire, dans lequel

la racine postérieure représentait l'artère et la racine antérieure la veine.

La constatation anatomique de la connexion de la libre radiculaire an-

térieure avec la cellule ganglionnaire des cornes antérieures, soupçonnée,

et émise pour la première fois par Deiters, n'avait cependant pas été faite;

de fortes présomptions existaient toutefois en faveur de cette connexion,

que venait appuyer encore la découverte faite par Ranvier, du point pré-

cis où le cylindre-axe de la racine antérieure abandonnait son manchon de

myéline.

Nature nerveuse et

rôle conducteur des

dendrites.

Réseau de Gerlach.

176 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Travaux de Golgi.

Réseau de Golgi.

Travaux de His.

Travaux de Forcl

11ases sur l'emploi de

la méthode de Gud-

den.

Travaux de Cajal.

'l'ravaux <le \Valler.

Golgi, en 1880, eut le grand mérite d'apporter la preuve anatomique

de la continuation directe d'une cellule nerveuse avec le cylindre-axe d'une

fibre motrice ; il montra :

1° Que toutes les cellules nerveuses donnent naissance à un cylindre-

axe, soit long (cellule de Deiters), soit court (cellule de Golgi), lequel émet,

à la façon des expansions protoplasmiques, des branches collatérales nom-

breuses et finement ramifiées;

2° que les dendrites ne forment pas un réseau anastomotique, mais se

terminent par des extrémités ramifiées et libres.

Quant aux connexions réciproques des cellules et des fibres nerveuses,

Golgi se laissa évidemment influencer par la théorie du réseau anastomo-

tique de Gerlach, qui régnait en maîtresse dans la science depuis trente

ans ; il admit à la place d'un réseau interdendritique, un réseau anastomotique,

formé par les ramifications collatérales et terminales des cylindres-axes, en

ne donnant toutefois cette conception que comme une hypothèse anatomique.

Il assignait en même temps au corps cellulaire et aux dendrites un rôle

purement nutritif, et excluait complètement ces parties de toute participa-

tion dans la transmission du courant nerveux.

En 1887, Forel et His s'opposèrent simultanément, en se basant sur des

méthodes différentes, à la théorie du réseau anastomotique, soit dans le sens

de Gerlach, soit dans le sens de Golgi.

His montra, en se basant sur l'histogenèse, que le cylindre-axe procède

de la cellule par voie de bourgeonnement, que son développement est

antérieur à celui des dendrites, qu'il se termine par une extrémité libre,

et que la fibre nerveuse qu'il concourt à former ne doit pas être considérée

comme un élément à part, mais comme une partie constituante de la cellule

nerveuse, que celle-ci soit d'origine centrale ou ganglionnaire.

Forel, en se basant sur les résultats obtenus il l'aide de la méthode expé-

rimentale de Gudden, fut également conduit à nier l'existence du réseau

anastomotique de Gerlach et de Golgi; pour lui le cylindre-axe n'est qu'un

prolongement de la cellule, il se termine par des ramifications arboriformes; .

le réseau n'est qu'apparent, et les connexions des cellules et des fibres se

font par l'intermédiaire d'un feutrage plus ou moins dense, c'est-à-dire

par contiguité et non par continuité de substance.

En 1889, Cajal eut le mérite d'apporter la preuve histologique de l'exis-

tence des ramifications arboriformes admises par Forel. 11 montra que les

collatérales de Golgi, comme la branche terminale du cylindre-axe et

comme le court cylindre-axe des cellules du type II de Golgi, se terminent

tous par des extrémités libres plus ou moins richement ramifiées.

Les recherches de Ramon y Cajal ont été depuis confirmées par van

Gehuchten v. lvôlliker, v. Lenhossek, Retzius, Schàfer, etc., etc., et font

loi dans l'état actuel de nos connaissances.

Les connexions entre le cylindre-axe et sa cellule d'origine sont, en effet,

très intimes : lorsqu'on sectionne un nerf périphérique, son. bout péri-

phérique dégénère, ainsi que Aug. Waller l'a montré en 1850; si une lésion

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 177

destructive quelconque détruit un certain groupe cellulaire, les cylindres-

axes appartenant à ces cellules dégénèrent, et cette dégénérescence se fait

toujours dans le sens du développement de la fibre. Si la cellule d'origine

est située dans la moelle et qu'elle envoie sa fibre vers le bulbe ou vers le

cervelet, la dégénérescence est dite ascendante ; si la cellule d'origine siège

dans le cerveau et qu'elle envoie sa fibre dans des régions inférieures,

telles que la protubérance, le bulbe, la moelle épinière, etc., etc., la dégé-

nérescence est dite descendante. La propriété que possède la fibre nerveuse

de dégénérer, lorsqu'elle est séparée de sa cellule d'origine ou lorsque cette

cellule est détruite, a été mise à profit, ainsi que nous l'avons vu précé-

demment, pour étudier le trajet dans les masses blanches encéphalo-mé-

dullaires de certains faisceaux de fibres nerveuses. (Voy. méthode des

dégénérescences secondaires, p. 9.)

Pendant longtemps, on croyait que le bout périphérique d'un nerf sec-

tionné ou détruit dégénérait seul, et que le bout central ne présentait aucune

espèce d'altération; on sait aujourd'hui, depuis les travaux de Ranvier sur

la dégénéralion et la régénération des nerfs sectionnés, que le bout central

subit également d'importantes modifications. Ranvier a montré que dans

le bout central d'un nerf sectionné, la striation du cylindre-axe s'accentue,

que ce cylindre-axe bourgeonne, qu'il donne naissance à des fibrilles qui

formeront de nouveaux nerfs, et qui se serviront des gaines de Schwann du

bout périphérique dégénéré, comme de point d'appui et de soutien pour

atteindre la périphérie, dans laquelle ils se terminent. Dès que le nerf a

atteint la périphérie, il reprend ses fonctions et on dit alors que le nerf s'est

régénéré.

Mais si, par suite d'une cause quelconque (excision, rétraction, dépla-

cement, amputation du bout périphérique), le nerf de nouvelle formation

ne peut trouver de point d'appui auprès des gaines de Schwann du bout

dégénéré, il s'enroule, s'arrête dans son développement et donne nais-

sance à un névrose, ainsi qu'on l'observe par exemple dans les moignons

des amputés. Mais dans ces cas, en particulier chez les amputés de vieille

. date, on observe un certain degré d'atrophie des racines postérieures et du

cordon postérieur correspondant, ainsi qu'une diminution du nombre des

cellules des cornes antérieure et postérieure du même côté, tous phéno-

mènes qui sont d'autant plus accusés que l'amputation est de date plus

ancienne, et qu'elle porte sur un segment de membre plus rapproché du

tronc. (Vulpian, Dickinson, Hayem, Dejerine et Mayor, Hayem et Gilbert,

Friedlànder et Krause, P. Marie, etc.)

Cette atrophie.de la cellule d'origine de la fibre nerveuse, qui se produit

lorsque l'on sectionne cette dernière, est extrêmement rapide et prononcée

chez les très jeunes sujets, en particulier chez les nouveau-nés, et c'est

sur elle qu'est basée la méthode expérimentale de Gudden qui a donné de si

beaux résultats entre les mains de Gudden, Ganser, Forel, v. Monakow,

Mayser, etc., etc. (Voy. p. 12).

Lorsque chez des animaux nouveau-nés on arrache un nerf moteur, ou

12

Méthode des déé-

nérescences secon-

daires.

Altérations du bout

central d'un nerf sec-

tionné.

Travaux de Kan-

vier.

Régénération des

nerfs sectionnés.

Névromes des am-

putés.

Lésions do la

moelle chez les am-

putés.

Méthode de Gud-

den, son application

aux nerfs moteurs.

178 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Dans la méthode

expérimentale de

Gudden. fibre ner-

veuse s'altère dans

les deux sens.

Travaux de Forel

sur les nerfs moteurs

de l'animal adulte.

Travaux de Hayem

sur l'arrachement des

nerfs moteurs.

Application de la

méthode de Gudden

aux nerfs sensitifs.

lorsqu'on pratique des sections partielles de la moelle, du bulbe, etc., lors-

qu'on fait l'ablation de certaines régions de l'écorce cérébrale ou cérébel- .

leuse, ou de certains ganglions plus ou moins accessibles aux instruments,

on observe non seulement la dégénération du bout périphérique des fibres

sectionnées, mais encore l'atrophie, voire même la disparition complète de

leurs cellules d'origine, si celles-ci n'ont pas déjà été détruites par l'instrument

tranchant comme dans les cas d'ablation de l'écorce ou des noyaux gris.

Dans la méthode de Gudden, la fibre s'altère donc dans toute son étendue :

son bout périphérique dégénère, son bout central avec sa cellule d'origine

s'atrophie. L'atrophie du bout central et de la cellule d'origine semble

donc séparer complètement les résultats obtenus à l'aide de la méthode -

de Gudden d'avec ceux obtenus à l'aide des dégénérescences secondaires.

Forel, par ses expériences sur l'animal adulte, a montré que le bout

central et la cellule d'origine présentent constamment des altérations,

consistant en une émaciation, quelquefois en une atrophie très considé-

rable de la cellule d'origine, pour peu que l'excision n'ait pas été pratiquée

en un point trop éloigné de cette dernière. L'émaciation de la cellule

est insignifiante lorsque les extrémités terminales du nerf sont seules

lésées, ou lorsque la régénération est rapide et complète. L'atrophie est '

partielle, mais néanmoins évidente, lorsqu'on excise un segment du nerf

de façon à rendre la régénération impossible, et lorsqu'on opère sur un

point de son trajet pas trop éloigné du centre (par exemple au niveau du

trou stylo-mastoïdien pour le facial). L'atrophie est considérable et peut

aller jusqu'à la disparition complète de la cellule, ainsi qu'Hayem l'a montré

en 1872, lorsqu'on arrache le nerf, c'est-à-dire lorsqu'on le rompt au ni-

veau de sa sortie du bulbe ou de la moelle.

Ces faits sont importants à connaître car, en nous montrant qu'une .

lésion nerveuse périphérique retentit sur les centres, ils nous donnent

l'explication de certaines névrites à marche ascendante (Duménil, Frie-

dreich, Dejerine et Sottas), ainsi que de la dégénérescence rétrograde de

certains faisceaux médullaires, du faisceau pyramidal entre autres (Sottas).

Mais cette atrophie n'est jamais chez l'animal adulte, ni aussi rapide,

ni surtout aussi complète que chez le nouveau-né. La résorption des parties

nécrosées est en effet extrêmement rapide chez le jeune animal, elle est en

outre complète et ne laisse pas de résidus; chez l'adulte, au contraire, la

résorption est toujours plus lente, elle n'est jamais complète et laisse tou-

jours des résidus, sous forme de cellules ratatinées se colorant intensive-

ment par le carmin et présentant l'aspect de cellules araignées (Forel).

Les résultats de la méthode de Gudden ne se différencient donc que

quantitativement non qualitativement, ainsi que le fait remarquer Fore ! ,

d'avec ceux de la méthode dite des dégénérescences.

Lorsqu'on opère, non plus sur des nerfs moteurs, mais sur des nerfs

sensitifs, les résultats sont différents, mais néanmoins nettement déter-

minés. La racine dite intra-médullaire ou intra-bulbairc d'un nerf sensitif

est l'analogue du bout périphérique de la fibre nerveuse, puisque la libre

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. HO

radiculaire centrale et la fibre périphérique résultent d'une division en T

du cylindre-axe de la cellule d'un ganglion rachidien.

Lorsqu'on arrache un nerf sensitif, les fibres y compris les ramifica-

tions arboriformes de Forel seules dégénèrent dans le noyau de terminaison

du nerf sensitif (voy. p. 149); les cellules autour desquelles ces fibres s'ar-

bprisent (cellules d'origine d'un autre neurone) persistent toutes comme

nombre et comme volume, elles se rapprochent simplement, par suite de

l'atrophie des ramifications arboriformes des cylindres-axes.

La méthode expérimentale de Gudden et la méthode des dégénéres-

cences montrent donc que la fibre nerveuse périphérique ou centrale,

motrice ou sensitive, s'altère dans toute la longueur de son trajet et que

l'atrophie ne dépasse pas le point de terminaison de la fibre. Cependant,

dans quelques cas, surtout chez les jeunes enfants et les jeunes animaux,

on voit l'atrophie se propager au delà des noyaux de terminaison du neu-

rone dégénéré : il s'agit alors de ces atrophies dites indirectes observées

spécialement par v. Monakow à l'aide de la méthode de Gudden. Ces atro-

phies indirectes s'observent presque exclusivement chez les très jeunes ani-

maux et chez l'homme, dans les lésions cérébrales soit très anciennes,

soit remontant à la première enfance. Gudden les a attribuées à tort à des

phénomènes de compression secondaire, dus à l'accumulation du liquide

céphalo-rachidien ou à des déformations secondaires (Verschiebung de

Gudden); ces atrophies indirectes, qui sont toujours des atrophies excessi-

vement lentes et qui ne s'observent que lorsque l'animal, le jeune enfant

ou l'adulte a survécu longtemps à sa lésion, relèvent très probablement

d'une autre cause; elles tiennent, soit à un tassement des éléments cellu-

laires contenus dans le noyau, soit à leur manque de fonctionnement.

En effet, lorsque les ramifications arboriformes des cylindres-axes sont t

dégénérées, atrophiées et détruites, dans un noyau gris - que ce soit un

noyau de la couche optique, un tubercule quadrijumeau, ou un noyau de

terminaison d'un nerf sensitif, - les cellules de ce noyau, qui constituent

les cellules d'origine d'autres systèmes de neurones, se rapprochent les

unes des autres, au sur et à mesure que ce noyau se rétracte par suite de la

disparition de son tissu intercellulaire constitué surtout par les fibrilles

des ramifications arboriformes. Ces cellules peuvent se rapprocher au

point de gêner par leur compression mutuelle leur libre fonctionnement.

Ce résultat peut être produit d'autant plus facilement, que l'excitation

naturelle qui leur venait des fibres désormais dégénérées leur faisant défaut,

leur activité vitale diminue, et les cellules avec leur cylindre-axe s'atro-

phient peu il peu. Mais cette atrophie indirecte n'est jamais du'exce.ssivc-

ment lente, surtout si on la compare à la rapidité d'évolution de la dégéné-

rescence secondaire.

De l'étude histogénique que nous venons de faire, il résulte donc que :

1° Les cellules nerveuses de la moelle, du cerveau, ou des ganglions,

sont toutes isolées au début, sans connexion aucune, soit entre elles, soit

Hamil1cations ar-

boritbnncsdcForet-

Atrophies indi-

redcs.

Causes probables

des atrophies indi-

rectes.

i

Marche excessive-

ment lente Uc l'atro-

phicindirectc.

180 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

avec la périphérie. Elles représentent, suivant l'expression de His, un

système nerveux sans nerfs. Bientôt elles émettent des prolongements, les

prolongements cy/t'c-<M7e ? par lesquels elles entrent en connexion,

1. Dans l'écorce cérébrale EC, nous avons figuré deux cellules pyramidales, une ccllule de Cajal

et une cellule de Golgi. Chacune de ces cellules avec son cylindre-axe et les ramifications tcr-

FiG. 113. - Schéma de quelques neurones moteurs cl sensitifs de l'homme '.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 181

soit avec la périphérie, soit avec des cellules plus ou moins éloignées. Plus

tard, elles émettent de nouveaux prolongements souvent ramifiés, dits

prolongements protoplasmiques ou dendrites, qui établissent entre les cel-

lules voisines de nouvelles connexions.

2° Tous ces prolongements, qu'ils soient cylindre-axiles ou dendri-

tiques, se terminent par des extrémités libres, ramifications arú01'iforllles

de Forel, arborisations terminales de Iïülliher.

3° Les ramifications libres des dendrites et des cylindres-axes forment

non pas un réseau anastomotique, comme le croyaitGolgi, mais, ainsi que le

démontrent les travaux de lIis, de Forel et de Ramon y Cajal, un feutrage

dense, désigné par His sous le nom de neuropilème, feutrage dont tous les

éléments, quelque serrés qu'ils soient les uns contre les autres, conservent

néanmoins toute leur indépendance.

4° Il n'existe donc pas dans le système nerveux deux éléments, l'élément

cellule nerveuse et l'élément fibre nerveuse; il n'existe qu'un seul élément,

une seule unité, présentant son autonomie propre et constituée par la

cellule nerveuse, son prolongement cylindre-axile et les arborisations termi-

nales de ce dernier, unité que Waldeyer a désignée sous le nom de NEUIIONE,

et Kolliker sous celui de neurodeudron. Le système nerveux central ou

périphérique n'est donc constitué que par une chaîne de neurones plus ou

moins longs (fig. 113).

La cellule du neurone peut siéger, soit dans l'axe encéphalo-médul-

laire, soit dans les ganglions, soit à la périphérie (cellule olfactive). Le

cylindre-axe peut être plus ou moins long; une seule cellule nerveuse peut

posséder plusieurs cylindres-axes (cellule de Cajal), mais un cylindre-axe

minales de ce dernier constitue un neurone. L'extension de ces quatre neurones dépend donc de

la longueur de leurs cylindres-axes. La cellule de Golgi et la cellule de Cajal se ramifient en effet

dans l'épaisseur même de l'écorce cérébrale : la cellule pyramidale de gauche envoie son cylindre-

axe dans la couche optique Th; le cylindre-axe de la cellule pyramidale de droite se bifurque après

uncourt trajet, l'une de ses branches entre dans la constitution d'une libre calleuse, l'autre appar-

tient au système pyramidal. Cette dernière branche, après avoir donné dans son trajet de nom-

breuses collatérales, se termine par des arborisations libres autour d'une cellule de la corne

antérieure (CA). Le cylindre-axe de cette dernière cellule s'arborise librement à la surface d'un

muscle M. La voie motrice se compose donc de deux neurones : le premier est constitué par les

neurones du système pyramidal (NI), le second par les neurones moteurs périphériques (ives).

La voie sensitive est constituée au moins par trois neurones. Le neurone sensitif de premier ordre

est représenté par la cellule du ganglion spinal (GS) dont le cylindre-axe périphérique s'arborise

dans l'épidermc (Ep) et y reçoit les impressions sensitives et dont le cylindre-axe central pénètre

dans la moelle où il s'arborise librement. De là l'influx nerveux est transmis à un neurone de

2° ordre, lequel peut être soit un neurone moteur périphérique (CA), soit un neurone cérébelleux

(CC), soit un neurone bulbo-protubérantiel (XG+lI). Le neurone cérébelleux est représenté par la

cellule de la colonne (le Clarke (CC) dont le cylindre-axe s'arborise dans l'écorce cérébelleuse du

vermis supérior (EcV); le nel/I'one IJ1lLbo-p7'oll/l)Ùanliel par la cellule des noyaux des cordons de

Goll et de Burdach dont le cylindre-axe entre dans la constitution du ruban de Reil et

s'arborise dans la couche optique (Th). Le neurone sensitif de 2' ordre entre en connexion dans le

thalamus avec un neurone de 3' ordre, lequel peut être soit une cellule de Golgi (G), soit une cellule

du thalamus (Th) dont le cylindre-axe s'arborise dans l'écorce cérébrale EC, au voisinage d'une

cellule pyramidale, d'une cellule de Cajal ou d'une cellule de Golgi. Mais, par l'intermédiaire de

la cellule de Golgi du thalamus, le neurone sensitif de 2 ordre peut encore entrer en connexion

avec une des cellules pyramidales de l'écorce dont le cylindre-axe s'arborise dans le thalamus. La

cellule du neurone sensitif de 1" ordre GS peut en outre être impressionnée par un neurone sym-

pathique (Gsy).

Nous n'avons envisagé ici que les connexions les plus simples, elles sont en réalité beaucoup

plus complexes, ainsi qu'on le verra dans la deuxième partie de cet ouvrage.

Ncurohilumo de

His.

Les réseaux do

Gerlach et de Golgi

n'existent pas.

Neurone de Wal-

curo(lcnùron de

V. Kolliker. J, I

182 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La fonction des fi-

lires nerveuses dé-

pend de leur termi-

naison périphérique.

ineurilité de Vul-

pian.

Absence d'anasto-

moses entre les cel-

lules nerveuses.

Différents modes

de contact entre les

cellules.

Corbeilles termi-

nales de Kôlliker.

Contacts mufti-

PICS.

Mode de contact

lorsque les dendrites

font défaut.

ne réunit jamais deux cellules nerveuses; le cylindre-axe périphérique ou

central se termine toujours, soit par des arborisations terminales libres,

soit par des boutons terminaux libres également.

6° Il n'existe pas une cellule motrice et une cellule sensitive, une fibre

motrice et une fibre sensitive. La fonction motrice ou sensitive dépend de

la terminaison périphérique de la fibre, soit dans un élément moteur comme

le muscle, soit dans un élément sensible comme la surface cutanée.

Ainsi se trouve donc complètement et définitivement démontrée, par les s

recherches modernes, la théorie de la neurilité que notre illustre et très

regretté maître Vulpian avait émise il y a près de trente ans, en se basant

sur les données de la physiologie expérimentale. « En résumé, disait-il,

la neuritité est, suivant toute vraisemblance, la même dans toutes les fibres

nerveuses, qu'elles soientmotrices, ou sensitives, ou sympathiques, qu'elles

soient en rapport avec les organes des sens et peut-être même qu'elles

fassent partie des centres nerveux. On peut se la représenter comme une,

agissant de la même façon, quelle que soit la fonction qui seule varie. La

raison de la différence de cette fonction ne doit pas être cherchée dans les

propriétés physiologiques des fibres nerveuses elles-mêmes, mais bien dans

la différence des connexions de ces fibres, tant avec les parties centrales

qu'avec les parties périphériques. » (Leçons sur la physiologie, etc., 1866.)

6° Les connexions des cellules entre elles sont toujours de simples con-

nexions de contact, de contiguïté, jamais des connexions de continuité de

substance. Ce principe du contact sert de base à toutes nos connaissances

actuelles.

Le contact a lieu entre les arborisations terminales du cylindre-axe ou

de ses collatérales, soit avec les corps cellulaires, soit avec les dendrites.

Les modes de contact sont du reste variables; tantôt, comme dansle glo-

mérule olfactif (fig. 112), la dendrite empanachée et ramifiée est entourée

par les ramifications libres de la fibre olfactive; tantôt, comme dans le cer-

velet, les ramifications des cylindres-axes s'enroulent en liane autour des

dendrites des cellules de Purkinje (fibres grimpantes), ou s'emboîtent avec

le corps et les dendrites digitiformes des grains du cervelet (fibres mous-

sues) (fig. 101 et 1®); tantôt les arborisations terminales des collatérales

et du cylindre-axe entourent le corps cellulaire d'une sorte de corbeille ter-

minale (Endkorben de KolIIker) ou de nid péri-cellulaire (Cajal) (fig. 105);

le plus souvent enfin, grâce à la longueur et la richesse de leurs dendrites,

les cellules entrent en contact avec les arborisations terminales d'un très

grand nombre de fibres nerveuses (cellules pyramidales de l'écorce céré-

brale, cellules de Purkinje, cellules radiculaires des cornes antérieures).

Les aspérités des arborisations dendritiques (fig. 101) représentent très

vraisemblablement des lieux d'impression ou de contact pour les fibrilles

nerveuses terminales (Ramon y Cajal).

Lorsque les dendrites font défaut, comme dans les cellules unipolaires

ou bipolaires des ganglions cérébro-rachidiens, les ramifications terminales

des cylindres-axes s'appliquent sur le corps cellulaire, et le contact se fait

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 183

uniquement par l'intermédiaire du corps cellulaire. Depuis les travaux de

Ranvier et de v. Lenhossek, nous savons en effet que chaque cellule des

ganglions rachidiens est entourée d'une capsule endothéliale. Ehrlich a

décrit chez la grenouille, et Ramony Cajal, chez les mammifères, une arbo-

risation péri-cellulaire extrêmement fine, qui se continue avec une fibre

nerveuse dont l'origine est inconnue, mais qui appartient probablement au

système du grand sympathique. Cette structure est commune, non seule-

ment à toutes les cellules des ganglions rachidiens, mais encore à celles des

ganglions craniens (pneumo-gastrique, glosso-pharyngien, facial, triju-

meau, etc.).

II. SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE

§ 1. STADE EMBRYONNAIRE

Les nerfs périphériques soit moteurs, soit sensitifs, représentent, ainsi

que nous l'avons vu, les prolongements nerveux périphériques, soit d'une

cellule radiculaire de la moelle ou du bulbe, soit d'une cellule des gan-

glions cérébro-rachidiens. Ils se développent du centre à la périphérie,

ainsi que Kolliker, Bidder et Kupfl'er, Hensen et Vignal l'ont démontré, et

se présentent sous forme de faisceaux de fines fibrilles, noyées au sein

d'une matière homogène.

Chaque fibrille représente le prolongement cylindre-axile d'une cellule

nerveuse et se détache de la cellule par un cône d'insertion nettement

délimité. Les cellules d'origine d'un même nerf périphérique se groupent

ensemble, de telle sorte que le faisceau de fibrilles qui s'en détache et

qui constitue le nerf présente lui-même une base d'insertion conique

(fig. 114). De très bonne heure, à la fin du premier mois chez l'embryon hu-

main (llis), la périphérie de ces faisceaux de fibrilles est recouverte par

des cellules conjonctives embryonnaires qui prolifèrent, pénètrent dans l'in-

térieur même des faisceaux nerveux, s'y multiplient et divisent les fibrilles

nerveuses en petits faisceaux qu'elles recouvrent (fig. 116). Ces cellules

connectives embryonnaires se différencient bientôt des cellules conjonc-

tives ordinaires par la grande longueur que prend leur diamètre longitudi-

nal, par rapport à leur diamètre transversal. Ce sont des cellules aplaties,

très minces, présentant un noyau volumineux, ovalaire, en voie de repos ou

en état de kariokynèse, entouré d'un protoplasma peu granuleux et s'éten-

dant souvent au loin, sous forme de prolongements plus ou moins volu-

mineux et déprimés. Ces longues cellules plates sont formées d'un proto-

plasma excessivement malléable, d'une consistance demi-molle, et pré-

sentant une grande plasticité (Vignal) (fig. -lu7); elles s'appliquent en

effet à la surface des petits faisceaux de fibrilles nerveuses, se modèlent sur

Arborisations péri-

cellulaires des cel-

hiles ganglionnaires.

Développement des

tubes nerveux.

Travaux de His.

Travaux de Vignal.

184 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Formation de la

gaine de Sehwann et

des segments inter-

annulaires de Ran-

vier..

eux, les enveloppent, contractent avec eux une adhérence très intime, puis

se soudent à elles-mêmes et constituent ainsi aux faisceaux de fibrilles une

enveloppe spéciale, connue sous le nom de gaine de Schwann, et formée de

segments superposés' segments £ nte1annu-

lai2,es de Ranvier =' dont le nombre corres-

pond à celui des longues cellules connec-

tives ..

A cet état de développement, les parties

essentielles de la fibre nerveuse sont consti-

tuées : le faisceau de fibrilles en forme le cylindre-axe ; il est entouré de

protoplasma, recouvert par une enveloppe, la gaine.. de Schwann et, pour

constituer un tube nerveux semblable à celui de l'adulte, il ne lui manque

que sa gaine de niyéline.

La fibre nerveuse à cet état de. développement, même lorsqu'elle est

dépouillée par dissociation de l'enveloppe que lui forment les cellules

Fic. 114.

rto. 415.

FIG. 114. Groupe de neuroblastes moteurs et de fibres radiculaires d'un embryon humain

- d'environ quatre semaines. (D'après W. His.)

Cy, cylindre-axe. - Nb, neuroblastes. - Sp, spongioblastes. - ym, voile médullaire.

FiG. 115. - Fibres nerveuses d'un embryon de brebis de Om,3d5 de long. (D'après Vignal.)

F, portion d'un faisceau du nerf sciatiqne. -a, fibres nerveuses. - b, cellules connectives très allongées

ot isolées. c, cellules connectives appliquées sur les fibres nerveuses et dont les noyaux sont seuls visibles.

d, cellules lymphatiques. A -et B, deux fibres nerveuses plus fortement- grossies.

HISTOGENÈSE DIT SYSTÈME NERVEUX. 18.* *)

connectives (Vignal), se distingue cependant d'avec le cylindre-axe d'une

fibre de l'adulte; par

l'exagération de la

striation longitudi-

nale du cylindre-axe

et par la coloration

plus foncée que prend

ce dernier, lorsqu'on

le soumet à l'action

de l'acide osmique.

Elle diffère en outre

des fibres de Remak,

avec lesquelles on

pourrait la confondre à un examen superficiel, par les cellules connectives

qui la recouvrent, la netteté de ses 11J)l'llles et 1 absence d'anastomose5

§ 2. STADE ]OETAL - APPARITION DE LA MYÉLINE-

Vers la fin du quatrième mois de la vie intra-utérine, la myéline fait son

apparition dans le protoplasma qui entoure le cylindre-axe. La myéline

n'apparaît pas en même temps dans toutes les fibres, ni sur tous les points

d'une même fibre nerveuse, elle apparaît au contraire du centre à la péri-

phérie, ce qui a fait dire à

Vignal que « l'évolution

formative des fibres ner-

veuses estplus avancée com-

parativement dans les par-

ties des nerfs proches du

centre que dans celles de la

périphérie, et que le degré

de cette évolution est pro-

portionnel au voisinage de

la racine ».

. Au début, la myéline est à peine différenciée du protoplasma, probable-

ment d'origine centrale, qui entoure le cylindre-axe et qui est connu sous le

nom de ncuroplasma. Bientôt elle apparaît sous forme de mince lame, de

boules ou de gouttelettes, dans l'intérieur du protosplama péri-axile, en

dedans de la gaine formée par les cellules connectives.

Lorsque la myéline apparaît en nappe, c'est-à-dire sous forme de mince

lame, elle se moule à la surface du cylindre-axe qu'elle sépare de la gaine

de Schwann et s'étend dans toute ou presque toute la longueur du segment

inter-annulaire; il est alors excessivement difficile de saisir la limite des

cellules connectives qui forment les segments inter-annulaires (Vignal).

Sur d'autres fibres, elle apparaît sous forme de boules plus ou moins

La myélino appa-

raît dans les nerfs

vers la fin du 4- mois

de la vie intra-uté-

rinc.

La myélino appa-

raît dans le nerf du

centre à la périphé-

rie (Vignal).

FIa. 116. - Coupe d'un faisceau du sciatique d'un embryon de

vache de 25 millimètres de long. (D'après W. Vignal.)

a, fibrilles noyées dans une substance homogène. b, cellules con-

nectives embryonnaires recouvrant la périphérie du faisceau.

Fig. 117. - fibres nerveuses (['un embryon de mouton

de 0 ? 2S de long. (D'après Vignal.)

a, fibres nerveuses. - b, cellules connectives enveloppant les

3/4 do la filtre ; l'une de ces cellules a son noyau en voie de di-

vision, cette dernière est en partie détachée du faisceau.

c, cellules connectives complètement détachées du faisceau.

186 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

allongées et irrégulièrement distribuées le long de la fibre nerveuse. Sur

d'autres enfin, elle revêt la forme de granulations isolées les unes des

autres. A partir de ce moment, la myéline se développe de plus en plus, et

Chez le foetus les

tubes, à myéline ont

une apparence moni-

iformc.

' ^Hypertrophie du

.protoplasma péri-

sile chez le foetus.

Accroissement du

erf en longueur.

1

1

i-

i.

i'

les gouttelettes se contondent avec la grande masse

de la myéline (fig. 118); peu colorée par l'acide os-

mique au début, elle prend peu à peu sous l'in-

fluence de ce réactif, au sur et à mesure que l'on se

rapproche de la naissance, une teinte beaucoup plus

foncée, jusqu'à ce que la fibre nerveuse ait atteint

les caractères qu'elle possède à l'état adulte; « on-

dirait, dit Vignal, qu'à mesure que la vie embryon-

naire approche de sa fin, le protoplasma de la fibre

nerveuse devient de plus en plus capable de sécréter

une myéline parfaite ».

Ajoutons enfin que la myéline présente rarement,

chez le foetus, l'aspect de manchon régulier qu'elle

affectera plus tard et qu'elle se présente avec des

saillies ou des dépressions, donnant à la fibre ner-

veuse une apparence plus ou moins régulièrement

moniliforme, signalée déjà par Valentin.

En même temps que la myéline se développe, le

protoplasma péri-axile ou neuroplàsma s'hypertro-

phie. Il est toujours, d'après Vignal, beaucoup plus

abondant chez l'embryon que chez l'adulte, remarque

qu'avait déjà faite antérieurement Ranvier, sur les

nerfs de jeunes animaux comparés à ceux des ani-

maux adultes.

Les nerfs périphériques ainsi constitués n'ont

plus qu'à croître. Ils s'accroissent en largeur et en

longueur. Les tubes nerveux du foetus sont en effet

des tubes nerveux de très petit calibre, calibre que l'on

ne trouve guère chez l'adulte que dans les cas de

régénération des nerfs, leurs segments inter-annu-

laires sont également plus courts.

L'accroissement en épaisseur ainsi"qu'un certain

degré d'élongation progressive sont très certaine-

ment, ainsi que Ranvier le fit remarquer en 1871,

la conséquence de la croissance des éléments qui

constituent la fibre nerveuse. Si l'augmentation du

calibre du tube nerveux s'explique ainsi aisément, il n'en est pas de même

de son accroissement en longueur. La mensuration comparative des seg-

ments interannulaires chez le foetus et chez l'adulte nous montrent, en effet,

que la longueur de ces segments est comme 1 à 3 (Ranvier), tandis que -

l'accroissement total du nerf est comme 1 à 5. L'accroissement seul des

segments interannulaires ne saurait donc expliquer la croissance en lon-

FiG. 118. - Quatre tubes

nerveux du sciatique

d'un embryon d'une

brebis, long de Om,34.

(D'après Vignal.)

a, fibre sans myéline à

la surface de laquelle on

voit des noyaux. - b et

c, deux fibres sur lesquelles

la myéline a fait son appa-

rition le long du cylindre-

axe ; le protoplasma est

peu développé et no se

voit qu'au voisinage du

noyau. - d, un fibre dans

la myéline s'est également

développée le long du

cylindre-axe, mais le pro-

toplasma est plus abon-

dant; de plus il existe des

granulations de myélino

dans la masse de proto-

plasma située au voisinage

du noyau.

HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 187

gueur des nerfs; et celle-ci tient en grande partie, ainsi que Vignal l'a

montré, à l'interposition des segments intercalaires. « Chez les embryons

des mammifères et les jeunes sujets, des cellules conjonctives s'interposent

entre deux segments inter-annulaires, au niveau de l'étranglement annu-

laire, et sous leur influence, le cylindre-axe croît plus rapidement que la

gaine de Schwann, que le protoplasma et la myéline des segments inter-

annulaires limitant les étranglements, de sorte qu'elles arrivent à se mettre

en contact avec le cylindre-axe et qu'elles l'entourent. »

Ces cellules connectives, qui constituent un segment intercalaire de

Vignal, sont donc tout

à fait comparables aux

cellules enveloppantes

foetales qui constituent

la gaine de Schwann.

Bientôt en effet, dans le

protoplasma qui recou-

vre la portion légère-

ment accrue du cylin-

dre-axe, des gouttelettes

de myéline apparaissent

(fig. 119). D'abord peu

nombreuses; elles se fu-

sionnent bientôt et for-

ment au cylindre-axe,

au niveau du petit seg-

ment intercalaire, un

manchon complet qui

n'a plus qu'à croître en

longueur et en largeur

par élongation intersti-

tielle.

La longueur de ces

segments intercalaires

est très variable. Ils sont d'autant plus courts que l'embryon est plus

jeune, mais on en trouve encore de très courts chez le nouveau-né, ce qui

tend à prouver, d'après Vignal, que pendant la croissance il continue à se

former de nouveaux segments inter-annulaires, et on comprend ainsi

qu'un nerf s'accroisse avec le membre sans qu'il y ait déplacement de ses

parties (Vignal).

Segments courts intercalaires. - Renaut (de Lyon) a décrit chez le che-

val et l'âne adultes, entre des segments inter-annulaires normaux, d'autres

segments plus courts et plus minces, qu'il a appelés segments courts interna-

laires. Ces segments courts ont une longueur qui peut n'être que le cin-

quième de la longueur des segments normaux. Renaut regarde ces segments

plus courts et plus minces comme des segments de nouvelle formation,

Segmonts interca-

laires de Vignal.

Mode d'accroisse-

ment des segments %

intercalaires d'après

Vignal.

' t

)

Longueur des seg-

ments intercalaires.

Segments courts

intercalaires de Ro-

naut.

FiG. 119. Segments intercalaires, à différentes phases de leur

formation, d'un embryon de mouton de ou,47 de long. (D'après

Vignal.) "

a, étranglement annulaire normal. - b, un étranglement annulaire

sur lequel est appliquée une cellule connective intimement soudée à

l'extrémité des deux segments inter-annulaires qui limitent l'étrangle-

ment. - c et d, deux étranglements annulaires plus allongés que le

précédent, . la cellule connective est nettement interposée entre les

deux segments inter-annulaires ; c, est vu de proni ; de face.

e et f, la myéline est développée eu gouttelettes dans la cellule con-

nectivo formant le segment intercalaire. 'g, la myéline est assez

développée dans la cellule connective pour qu'elle forme un petit seg-.

ment inter-annulaire (segment intercalaire). Les lignes placées au voi-

sinage des segments indiquent la longueur relative des segments in-

tercalaires et des deux segments inter-annulaires voisins.

188 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. - -

Signification des

segments de Renaut.

destinés à remplacer les éléments dont l'évolution est terminée. Il est cer-

tain, en enet, que aans les nens tout comme dans les

autres tissus de l'économie, il se fait une rénovation,

mais cette question de la dégénérescence et de la régé-

nération des nerfs à l'état physiologique, posée déjà par

Remak en 1838, est encore loin d'être connue dans tous

ses détails. 0"0, sait du reste que chez l'homme adulte

comme chez les animaux, on trouve des tubes nerveux

en voie de dégénérescence (S. Mayer), bien que diaprés

nos recherches ces fibres' soient excessivement rares

chez l'homme adulte et bien portant. " ,

Renaut, qui a constaté chez les solipèdes la présence

de nerfs en voie de dégénération, dit n'avoir jamais ob-

servé dans ces nerfs dégénérés de nouveaux tubes ner-

veux inclus, indiquant une régénération par développe-

ment centrifuge, analogue à celle que l'on observe dans

le bout périphérique d'un nerf en voie de dégénération

après section expérimentale et rapprochement des deux

tronçons. Comme, d'un autre côté, ces nerfs dégénérés

des solipèdes présentent toujours des segments courts

intercalaires, Renaut a été amené à regarder ces seg-

ments courts comme destinés à remplacer les nerfs

dégénérés.

Vignal, qui a étudié les segments de Renaut, ne se

prononce pas sur leur signification et croit que les seg-

ments de Renaut peuvent être, ou bien comme l'admet

le professeur de Lyon des segments de nouvelle forma-

tion, ou bien, au contraire, n'être que des segments

intercalaires qui, formés dans le jeune âge, ont persisté

à l'état de développement incomplet. Il nous paraît ce-

pendant probable. que les segments de Renaut repré-

sentent bien des segments de nouvelle formation qui

poussent des prolongements vers la périphérie, pour

remplacer des tubes nerveux dont l'évolution est ter-

minée.

BOLL. Die Histologie und Hiszogenese der ne1'vosen Centralor-

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Fig. 120. Troisjeunes

segments intercalai-

res à divers états de

développement. (D'a-

près Vignal.)

Los deux premiers,

A et B, viennent d'un

nerf d'un embryon de

brebis, long de 0m,47 ; le

troisième, C, d'un nerf

d'un enfant âgé de

10 jours. - a, segment

intercalaire.-b, noyau.

- c, protoplasma. -

d, myéline développée

dans le protoplasma du

segment intercalaire le

long du cylindre-axe.

- e, myéline développée

dans le protoplasma,

non le long du cylindre-

axe. - f, les segments

inter-annulaires entre

lesquels se trouvent les

segments intercalaires.

HISTOGÉNÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 189

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Milliers Archiv, 1852.

CHAPITRE IV

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX

DE L'ADULTE

Substance grise et

substance blanche du

système ncrveux cen-

tral.

Substance grise.

i

Différences de co-

loration de la sulls-

tance grise suivant t

les régions.

Ili

Substance blan-

che, sa coloration et

sa consistance.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

Considéré à l'oeil nu au point de vue de sa structure générale macro-

scopique, le système nerveux est essentiellement formé de deux substances

qui diffèrent par leur aspect, leur consistance, leur structure et leurs fonc-

tions. L'une de ces substances présente une couleur grise, l'autre une cou-

leur blanche. La substance grise représente la substance active par excel-

lence, le véritable foyer d'innervation; la substance blanche, au contraire,

est passive au point de vue de ses fonctions et entièrement subordonnée

à la substance grise.

La substance grise, riche en cellules et en fibres nerveuses, forme les

ganglions périphériques et constitue un peu moins du tiers de la masse

totale de l'axe encéphalo-médullaire. Elle est translucide, quelquefois

même transparente, comme au niveau de la substance gélatineuse centrale

et de la substance gélatineuse de Rolando ; sa couleur varie du gris presque

blanc de l'écorce cérébrale au brun noirâtre du /or ? mV/erdeSoemmering.

Entre ces teintes extrêmes viennent se ranger une foule de nuances inter-

médiaires, telles que le gris jaune de la couche optique, le gris rouge des

noyaux rouges de Stilling, de la substance ferrugineuse du quatrième

ventricule, etc. Ces différences de coloration tiennent, non seulement à

l'abondance de la substance grise en vaisseaux sanguins, mais surtout il la

richesse plus ou moins considérable de ses cellules en granulations pig-

mentaires.

La substance blanche est constituée presque exclusivement de fibres

nerveuses; elle est remarquable par son opacité et se montre sous le même

aspect et avec le même éclat dans toute l'étendue du système nerveux.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 191

Elle forme la plupart des nerfs périphériques ainsi que les deux tiers de

l'axe encéphalo-médullaire.

La substance grise, bien que très molle, présente cependant un degré

de fermeté que n'offre pas la substance blanche. Cette dernière, de moin-

dre consistance, a été comparée par les auteurs anciens à une sorte de

pulpe, de là le nom de pulpe cérébrale. La consistance de ces substances

varie suivant que l'on considère les différentes parties du système nerveux :

ainsi le système nerveux périphérique (nerfs et ganglions), présente une

consistance autrement ferme que celle du système nerveux central. Le degré

de consistance tient en grande partie à la plus ou moins grande abon-

dance du tissu conjonctif dans la texture générale du système nerveux.

Partout où le tissu conjonctif abonde, comme par exemple dans les nerfs

et les ganglions périphériques, la consistance soit de la substance blanche,

soit de la substance grise, est augmentée; partout où le tissu conjonctif

n'existe qu'à l'état de trace et se réduit au rôle de simple soutien des

vaisseaux sanguins et lymphatiques comme dans le système nerveux cen-

tral, la consistance est faible.

Dans le système nerveux central, le mode de répartition des substances

" blanche et grise varie selon les segments que l'on considère. Dans la moelle

épinière, la substance blanche occupe la périphérie et entoure complète-

ment la substance grise. Dans l'encéphale, la substance grise entoure les

cavités ventriculaires, recouvre la plus grande partie de sa périphérie et

forme des amas disséminés dans son épaisseur.

La substance grise centrale se présente sous l'aspect d'une longue

colonne, qui s'étend du cône médullaire jusqu'au corps calleux. Elle entoure

le canal central de l'épendyme, s'élargit, s'étale et s'entr'ouvre au niveau

du bulbe pour former le quatrième ventricule, puis se rétrécit au niveau de

l'aqueduc de Sylvius. Elle tapisse le troisième ventricule et s'unit à celle

du côté opposé au-dessus du sillon de Monro pour former la commissure

molle. Au niveau des ventricules latéraux, la substance grise se réduit à

une très mince couche, qui ne présente une certaine épaisseur qu'au

niveau de l'angle latéral du ventricule, ainsi qu'au niveau des extrémités

antérieure et postérieure de ses cornes frontale et occipitale.

La substance grise périphérique revêt la forme d'une couche irréguliè-

rement onduleuse, qui recouvre le cerveau et le cervelet dont elle constitue

l'écorce. Elle représente à peu près les 9 dixièmes de la masse totale de la

substance grise de l'axe encéphalo-médullaire.

La substance grise, qui est située dans l'épaisseur de l'encéphale, con-

stitue autant de noyaux de volume très inégal et de forme extrêmement

variable, qu'on désigne sous le nom générique de ganglions cérébraux ou

encéphaliques. Ces ganglions sont, tantôt nettement circonscrits, comme les

corps opto-striés, le corps de Luys, les corps genouillés, les ganglions des

tubercules quadrijumeaux, les olives du bulbe et de la protubérance, etc.,

tantôt vaguement délimités; ils forment, dans ce cas, des nappes mal circon-

scrites de substance grise, qui s'infiltrent dans les interstices de la substance

t

Il

Modcdercparti-

tion des substances

blanche et grise,

dansicsystëmoner-

veux central.

Substance grise

centrale.

1

Substance grise

périphérique.

Ganglions eCl'é-

lraux ou cncyhali-

ques, ou noyaux cen-

traux.

192 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La substance blan-

che est formée do li-

bres jouant le rôle

de conducteurs.

Couronne rayon-

nante de Reil.

Fibres de projec-

tion. ? t

Fibres commissu-

l'ales et et arquées.

Conception ancien-

ne de la structure un

système nerveux.

Conception moderne.

blanche, comme la formation réticulée de la région de la calotte, les noyaux

gris de l'étage antérieur de la protubérance, etc., etc.

La substance blanche est essentiellement formée de conducteurs, de

fibres, qui relient entre elles les différentes parties de la substance grise.

Elle occupe la périphérie de la moelle épinière, relie l'écorce cérébrale et

cérébelleuse aux ganglions encéphaliques et ces derniers à la substance

grise centrale.

L'ensemble des fibres qui relient l'écorce cérébrale aux ganglions encé-

phaliques forme la couronne rayonnante ou grand soleil de Reil, et répond

au système de projection de ? ordre de Meynert. L'ensemble des fibres

qui relient les ganglions encéphaliques à la substance grise centrale con-

stitue le système de projection de 2" ordre de Meynert. Le système de pro-

jection de 3e ordre de cet auteur est constitué par les nerfs périphériques,

c'est-à-dire par l'ensemble des fibres qui relient la substance grise centrale,

aux organes de la périphérie du corps.

A côté de ces trois systèmes de fibres de projection décrits par Meynert,

il en existe un autre dont nous devons la connaissance aux travaux de

Türck, Bouchard, Charcot et Vulpian, Gudden, Flechsig, etc., travaux

basés sur la méthode des dégénérescences, sur la méthode des atrophies

expérimentales et sur l'époque de myélinisation des conducteurs nerveux.

C'est le système de projection directe qui relie l'écorce cérébrale à la sub-

stance grise centrale et qui comprend entre autres le faisceau pyramidal.

Le cervelet enfin présente des systèmes de fibres de projection qui sont

les homologues de celles décrites par Meynert dans le cerveau.

Mais les systèmes des fibres de projection ne constituent pas toute la

masse blanche de l'axe encéphalo-médullaire. A côté des fibres rayon-

nantes on trouve dans la substance blanche des hémisphères cérébraux et

cérébelleux, ainsi que dans la substance blanche de la moelle, d'autres

faisceaux de fibres; les unes commissurales, celles du corps calleux et de

la commissure blanche antérieure du cerveau, par exemple, relient entre

elles l'écorce des deux hémisphères, les autres, arquées, constituent un

véritable système de fibres d'association, et unissent entre elles les diffé-

rentes parties de l'écorce d'un même hémisphère.

Jusqu'à ces dernières années, on divisait les éléments constitutifs du

système nerveux central en deux variétés : les éléments nerveux proprement

dits et les éléments non nerveux. Les éléments nerveux comprenaient les

fibres nerveuses et les cellules nerveuses; les éléments non nerveux compre-

naient les épithéliums, les vaisseaux et le tissu de soutènement : tissu con-

jonctif et névroglie.

Aujourd'hui, depuis les travaux récents basés sur la méthode de Golgi,

cette division des éléments constitutifs du système nerveux central, en

éléments nerveux et en éléments non nerveux, ne peut plus être main-

tenue. Il résulte en effet de l'étude histogénique que nous venons de faire,

que : 1° l'épithélium qui tapisse les cavités encéphale-médullaires dérive

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTEME NERVEUX DE L'ADULTE. 193 I

du feuillet ectodermique au même titre que les cellules de la névroglie :

2° les cellules de la névroglie, qui présentent de si grandes analogies avec

les cellules nerveuses, proviennent, comme ces dernières, des neuroblastes,

c'est-à-dire des mômes éléments embryonnaires.

Les éléments non nerveux ne comprennent donc que les vaisseaux san-

funins et lymphatiques et la mince trame de tissu conjonctif qui leur sert de

soutien.

Quant aux éléments nerveux proprement dits, ils sont constitués par

l'épithélium épendymaire, la cellule névroglique et la cellule nerveuse munie

de son prolongement cylindre-axile, prolongement qui constitue la partie

la plus importante de la fibre nerveuse.

L'étude histogénique, que nous avons faite plus haut, nous permet d'être

brefs sur la constitution anatomique des différents éléments du système

nerveux central, dont nous allons rapidement passer en revue les caractères

à l'état adulte.

Nous étudierons donc :

1° L'épithélium épendymaire adulte;

3° La cellule névroglique adulte ;

3° La cellule nerveuse adulte ;

4° La fibre nerveuse adulte de la substance blanche;

5° Les éléments non nerveux, tels que les vaisseaux et la trame conjonc-

tive.

1° Les cellules épithéliales qui bordent le canal de l'épendyme et les

cavités encéphaliques sont disposées, chez l'adulte, en une couche unique

et régulière et reposent sur une couche plus ou moins épaisse de névroglie

presque pure et d'aspect gélatineux. Elles forment avec cette dernière

l'él)encly2îîe ventriculaire. Au niveau du troisième ventricule et en particu-

lier au voisinage de la commissure postérieure, les cellules épendymaires

sont disposées, d'après Lachi, en plusieurs couches superposées.

Chaque cellule épendymaire est formée d'une masse protoplasmique

cubique, peu granuleuse; elle contient un noyau sphérique et volumineux,

plus rapproché de la base de la cellule que de son sommet, se colorant

intensivement par le carmin et renfermant un nucléole. La base de la cel-

lule épendymaire est recouverte d'une mince cuticule; elle ne présente

pas chez l'adulte le petit prolongement conique de formation cuticulairc,

que l'on constate avec tant de netteté à l'aide de la méthode de Golgi sur

les cellules épendymaires foetales, prolongement considéré à tort par cer-

tains auteurs comme un cil vibratile. Quant au prolongement périphérique,

qui se détache du sommet de la cellule épendymaire, et qui atteint chez

le foetus la périphérie de la moelle ou de l'encéphale, il ne joue qu'un rôle

embryonnaire et s'atrophie chez l'adulte. Il se termine en effet, après

un trajet plus ou moins flexueux, d'après Cajal, Retzius, Sala et Kolliker,

au voisinage du canal central, dans la substance grise sous-épendymaire,

par une extrémité libre et ramifiée. V. Lenhossek soutient au contraire,

sans apporter toutefois de preuve à l'appui de son hypothèse, que la soi-

13

Structure de l'épi-

thélium épendymaire

à l'état adulte.

1

194 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. !

i

Structure des cel-

lules névrogliques Ùi

l'état adulte.

'

vier.

Corps do la cellule

névrogliquc adulte.

La cellule araignée

; adulte conserve toute

la. vic ses f'al'actèl'cs.

Nature de ses pro-

longcmcnts

Opinion de Ran-

vicr.

disant « atrophie » du prolongement épendymaire tient à un défaut d'im-

prégnation et que ce prolongement atteint chez l'adulte, comme chez le

foetus, l'enveloppe névroglique sous-pie-mérienne. La question n'est en

litige que pour les prolongements des cellules épendymaires qui tapissent

les parois latérales du canal central; et tous les auteurs admettent en

général, à l'exception de Kollil;er, la persistance, chez l'adulte, des prolon-

gements qui forment les cônes épendymaires antérieur et postérieur de

Retzius (fig. 90, p. 153).

2° Les cellules de la névroglie, qui se montrent dans toutes les parties de

la substance grise et de la substance blanche du névraxe, représentent,

grâce à leurs innombrables prolongements, le véritable tissu de soutène-

ment des centres nerveux. Elles entourent d'un feutrage très dense les cel-

lules et les fibres nerveuses, doublent les cellules épendymaires et se pro-

longent sur les vaisseaux, auxquels elles forment un véritable manchon

névroglique qui se poursuit sur toutes leurs ramifications, et qui s'enche-

vêtre avec le chevelu des-cellules névrogliques de la substance blanche et

de la substance grise. La névroglie existe à l'état de pureté autour du canal

central de la moelle et à la périphérie de la moelle et de l'encéphale, où elle .

forme une couche continue d'environ 20 à 50 z. d'épaisseur, couche qui

reçoit les gaines de Schwann des racines cérébro-rachidiennes (Ranvier).

La structure du corps des cellules névrogliques ne peut être étudiée

qu'à l'état frais, ou par dissociation, soit à l'aide d'une injection intersti-

tielle de sérum iodé (Ranvier), soit après action de l'alcool au 1/3 ou du

liquide de Mùller à 0,20 à 0,30 p. 100 et coloration consécutive au carmin.

Le corps cellulaire présente, dans ces conditions, un aspect vitreux homo-

gène, quelquefois finement granuleux et mesure en général de 8 it 10 u. de

diamètre. - Dans la substance blanche de la moelle, du cervelet ou du

cerveau de l'homme, on trouve des cellules aplaties et allongées, dont le

corps mesure 20 à 25 u. et dont le noyau atteint 6 à 8 ? Ce noyau est en

général sphérique et nettement délimité; il se colore intensivement par le

carmin et contient un nombre assez considérable de granulations foncées.

Nous avons étudié plus haut les nombreux prolongements des cellules né-

vrogliques examinés à l'aide de la méthode de Golgi, nous n'y reviendrons

pas ici. La cellule araignée conserve en général ses caractères pendant toute

la vie. Un certain nombre de cellules embryonnaires subissent toutefois

d'après Ranvier, pour atteindre l'état adulte, une transformation particu-

lière qui porte surtout sur leurs prolongements. Ceux-ci prennent, ainsi

que nous l'avons vu précédemment, un aspect rigide, ferme et homogène;

ils deviennent d'un volume égal dans toute leur longueur, ne présentent

jamais la moindre trace de division, sauf toutefois au voisinage immédiat

de la masse protoplasmique qui entoure le noyau, et qui s'étend entre les pro-

longements comme une membrane interdigitale (Ranvier). La cellule de la ,

névroglie, arrivée à l'état adulte, est alors formée, d'après Ranvier, de deux

parties : par des fibres de toute longueur qui s'entrecroisent dans tous les

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 19 : i

sens et constituent les libres de la névroglie, et par une cellule aplatie, granu-

leuse, munie d'un noyau, comparable aux cellules plates du tissu conjonctif

décrites par Ranvier, et qui présentent comme ces dernières des faces et

des crètes d'empreintes correspondant aux fibres de la névroglie.

Chez l'adulte, les cellules névrogliques aplaties de Ranvier se rencon-

trent avec une trop grande fréquence, une trop grande constance de forme

et avec des dimensions trop variées, pour que l'on puisse les considérer,

avec Golgi, comme représentant des déchets cellulaires soit physiologiques,

soit relevant d'une dissociation défectueuse ou d'un défaut de durcissement.

Aussi Kolliker, admettant avec Weigcrt l'existence des cellules de

Ranvier, émet-il l'hypothèse que les cellules névrogliques adultes sécrètent

d'un seul côté, et par différenciation cellulaire, une sorte de membrane pour-

vue de prolongements, membrane qui reste en contact avec le protoplasma

permucleaire aussi long-

temps que les prolongements

s'accroissent, mais qui peut,

dans certaines conditions

qui restent encore à déter-

miner, se séparer du proto-

plasma.

3" Cellules nerveuses. -

Nous avons étudié plus haut

les formes si variées de la

cellule nerveuse, ainsi que le

mode d'origine et de ramifi-

cation de ses dendrites et de

son prolongement cylindre-

axne; il ne nous reste donc a étudier ici que la structure de sa masse pro-

toplasmique.

Le corps de la cellule nerveuse est formé d'une masse de protoplasma

à striation nettement fibrillaire. Etudiée à l'aide des méthodes de coloration

nouvelles, en particulier à l'aide de la méthode de \issu, cette masse de

protoplasma se trouve constituée par un délicat réseau de fibrilles, noyées

au sein d'une substance homogène intermédiaire, laquelle se colore fai-

blement par les réactifs (fig. 122). La striation fibrillaire du protoplasma,

signalée pour la première fois par Remak en 1844, a été étudiée depuis par

Leydig et \Valler chez les Invertébrés; par Beale, Max Schultze, Frommann,

Deiters, Iüillilcer, Ranvier, etc., chez les Vertébrés. A ces travaux il faut

ajouter les travaux récents de Flemming, de Rauber, de Kupffer, etc. Les

fibrilles protoplasmiques, parallèles pour la plupart, pénètrent dans la

cellule au niveau de chacun de ses prolongements dendritiques ou cylindre-

axile, s'entrecroisent dans la masse cellulaire, et se perdent au voisinage du

noyau, autour duquel elles circonscrivent souvent plusieurs couches con-

centriques (Max Schultze). Les fibrilles ne sont pas d'égale épaisseur, mais

Opinion de Golgi.

Opinion de Nôlli-

ker. !

S

Structure de la

masse protoplasmi- i

que de la cellule ner-

vousc.

Réseau fibrillaire. ?

f

I

Fig. 121. - Cellule névroglique de l'écorce cérébrale d'un

supplicié. (D'après Vignal.)

196 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Aspect nioniliformc

des fibrilles.

Paraplasma.

Granulations pi{ ! -

mcntaircsdupara-

plasma.

Réseau chromati-

qncctkaryoptasma

du noyau des cel-

lules.

Nucléolules.

Les cellules ner-

veuses des centres

p sont dépourvues do

membranes d'enve-

loppe.

présentent de place en place des rendements en fuseau, qui leur donnent un

aspect moniliforme. Cet aspect, facile il constater lorsqu'on examine des

cellules nerveuses à l'aide de la méthode d'Ehrlich, c'est-à-dire à l'aide

d'une injection intra-vitam de bleu de méthylène, disparaît peu de temps

après la mort, et les renflements désagrégés des fibrilles impriment alors

au protoplasma cellulaire l'aspect granuleux spécial signalé par tous les

auteurs.

La substance homogène intermédiaire aux fibrilles est de nature albu-

mineuse et connue sous le nom de

paraplasma (Iiupffer).I;lle se conti-

nue avec la couche protoplasmique

qui entoure les fibrillesdu prolonge-

ment cylindre-axile et contient un

nombre plus ou moins considérable

de granulations pigmentaires. Ces

granulations, qui sont propres aux

cellules nerveuses adultes, se pré-

sentent, dans la majorité -des cas,

sous l'aspect d'un amas de granu-

lations angulaires d'un jaune clair,

ou faiblement colorées, occupant

en général dans la cellule une po-

sition excentrique, au voisinage

d'une dendrite (fig. 122). Dans cer-

taines cellules, telles que celles du

locus nige/' de Soemmering ou du

lnclls coe/'uleus par exemple, les gra-

nulations pigmentaires sont forte-

ment colorées en brun ou d'aspect

rouillé; elles remplissent la pres-

que totalité du corps cellulaire, et

se prolongent dans les dendrites, de telle sorte que le noyau représente

le seul point clair de la cellule.

Le noyau des cellules nerveuses est relativement volumineux, et mesure

de 3,4 il '18 y.. Sphérique ou légèrement anguleux, il est constitué, d'après

Flemming, comme toute formation nucléaire, par un réseau de chromatine

et par une substance intermédiaire molle ou liquide, le ka1' ? foplasma. Le

noyau, entouré d'une membrane très nette, riche en chromatine d'après s

Flemming, renferme un nucléole arrondi, fortement réfringent, très nette-

ment délimité, riche en chromatine et se colorant par conséquent intensive-

ment par les réactifs colorants; il est pourvu en général de vacuoles dési- z

gnées sous le nom de nucléolules.

Les cellules nerveuses des centres encéphalo-médullaires sont dépour-

vues d'enveloppe propre; elles sont simplement limitées par le tissu même

de la substance grise environnante, c'est-à-dire par la névroglie, les vais-

Fi(;. 122. - Cellule de la corne antérieure do la

moelle épinière de l'homme, colorée d'après la

méthode de Nissl. [D'après Edinger.)

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE -L'ADULTE. 191 il

seaux et les fibres nerveuses. - Sous l'influence des bichromates alcalins,

elles subissent en général un certain degré de rétraction et des altérations

de forme. Lorsque la cellule n'est pas rétractée, elle occupe toute la place

qui lui est réservée dans la substance grise et s'imprègne en général faible-

ment par les réactifs colorants. Lorsqu'au contraire la cellule est revenue

sur elle-même, elle se colore très intensivement et on constate autour d'elle

l'existence d'une zone claire, qui correspond à l'espace qu'elle a abandonné

dans la substance grise.

Ces différences d'imprégnation que présentent les cellules nerveuses,

différences qui correspondraient, d'après Flesch, à des différences dans leur

fonctionnement, les ont fait distinguer par Weigert en cellules chîo2zol)hî*les

et en cellules chromophobes. Avant d'admettre l'hypothèse de Flesch, il

faut se rappeler que l'on rencontre, en général, tous les intermédiaires entre

les cellules chromophobes et les cellules chromophiles, et que les cellules

nerveuses rétractées se colorent plus intensivement que les cellules non

revenues sur elles-mêmes.

4° Fibres nerveuses adultes du névraxe. - Le cylindre-axe des cellules

nerveuses adultes, qu'il entre dans la constitution d'un nerf périphérique

ou qu'il concourre à former les tubes nerveux du névraxe, se revêt en géné-

ral, aune certaine distance de son origine, d'une gaine de myéline. Mais

la gaine de myéline ne recouvre pas nécessairement tous les cylindres-

axes, de telle sorte que l'on peut diviser les fibres nerveuses soit du système

nerveux périphérique, soit du système nerveux central, en fibres à myéline

et fibres sans myéline. Le cylindre-axe des fibres à myéline n'est pas recou-

vert dans toute sa longueur d'une gaine myélinique. Cette dernière fait

défaut, au niveau de l'origine du cylindre-axe; elle l'abandonne également

en un point plus ou moins éloigné des arborisations terminales, soit des col-

latérales, soit de la fibre nerveuse elle-même, qu'il s'agisse d'une fibre des

centres ou d'un nerf périphérique.

Le cylindre-axe des cellules du type II de Golgi est très probablement

dépourvu de myéline; il en est de même de celui de toute une catégorie spé-

ciale de nerfs périphériques connus sous le nom de fibres de Remak.

Les fibres ci myéline constituent l'immense majorité des tubes nerveux

de la substance blanche du névraxe, mais elles sillonnent également la

substance grise, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre en examinant une

coupe de moelle, de bulbe, de cervelet ou de cerveau, traitée à l'aide des

méthodes de Weigert ou de Pal.

Très sembables par leur aspect général et leur couleur aux nerfs péri-

phériques, les tubes à myéline du névraxe s'en distinguent cependant par

certaines particularités de structure hien indiquées par Ranvier. Ces tubes,

dont le diamètre est variable, possèdent tous un cylindre-axe entouré d'une

gaine de myéline, mais ils sont dépourvus de gaines de Schwann et ne pré-

sentent par conséquent ni étranglements annulaires, ni segments interan-

nulaires (Ranvier). Le Goff et Tourneux, 'Flechsig, Porter, Capobianca él..

13'

f

Cellules chromo-

philes et chromo-

phobes.

1

Gaine de myéline.

Dift'crcllccs do

structure des tubes

nerveux à myéline

du système nerveux

central et des nerfs

périphériques.

Dans les centres

les tubes nerveux

n'ont pas de gaine

de ? chWaJ1l1.

198 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Étranglements an-

nulaires. 1

Incisurcs dans les

nerfs du névraxe.

Germano, Cajal, admettent cependant dans le système nerveux central

l'existence d'étranglements annulaires de Ranvier. La gaine de myéline de

certains tubes nerveux, en particulier celle qui entoure les prolongements

intra-médullaires des racines médullaires ou bulbaires, est recouverte d'une

sorte de membrane très mince; quelques tubes possèdent un noyau saillant

à leur surface et logé dans une masse de protoplasma(fig. 1 23, E, c,) qui s'étend

à la surface du tube; mais il n'existe pas de gaine de Schwann (Ranvier).

D'autres tubes, en particulier les tubes de petit calibre, présentent souvent

une apparence variqueuse.

Enfin, de même que dans les tubes nerveux périphériques, les incisures

de Schmidt, ainsi que les segments cylindro-coniques (voy. p. 2l 1), appa-

raissent très nettement sur les dissociations des tubes nerveux du névraxe

pratiquées après injection interstitielle d'acide osmique. Ranvier fait remar-

quer en outre, que les anneaux concentriques que l'on observe dans la gaine

de myéline des tubes nerveux de la moelle coupés transversalement après

durcissement dans les bichromates, sont trop nombreux pour dépendre

uniquement ainsi que c'est le cas pour les nerfs périphériques - des

incisures et des segments cylindro-coniques. Il est probable que les modi-

fications exercées sur la myéline par les bichromates sont en partie cause

du grand nombre de' ces formations concentriques.

Après l'action de l'alcool absolu et de l'éther, on obtient facilement, sur

les tubes des centres nerveux, le réseau décrit par Ewald et Kuline sur les

Fia. 123. - l, B, C, D et. E, divers tubes nerveux des cordons antérieurs de la moelle opinièro

du chien, isolés par dissociation après injection interstitielle d'acide osmique. (D'après

Ranvier.)

ca, cylindre-axe. my, gaine do myéline. - g, enveloppe ln6riphlrirne ? c, noyau et protoplasma quo

l'on observe à la surface de quelques rares tubes nerveux.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 109

nerfs périphériques. Mais ce réseau se distingue de celui des nerfs périphé-

riques en ce qu'il n'est pas interrompu par des étranglements annulaires

de Ranvier (Kiilliker).

L'absence de gaine de Schwann est constante dans tous les tubes nerveux

de la substance nerveuse centrale. Ranvier a montré, en effet, que les tubes

myéline des racines médullaires ou bulbaires ne se revêtent de leur gaine

de Schwann, qu'au moment où ils atteignent la couche de névroglie sous-

pie-mérienne. La continuité de la gaine de Schwann avec la couche névro-

plique sous-pie-mérienne se fait, non pas au niveau d'un étranglement

annulaire de mais au niveau de la partie moyenne d'un segment

, intcrannulairc, soit avant, soit après le noyau de la gaine de Schwann. Ce

fait pourrait être invoqué en faveur de la nature névroglique de la gaine de

Schwann et de son origine ectodermique.

"7wcH non nerveux, vaisseaux, tissu con jonc tir Les vaisseaux

sanguins des centres encéphalo-médullaires émettent de nombreuses

branches, qui forment dans la substance blanche des réseaux capillaires,

dont les mailles allongées suivent la direction des fibres nerveuses. Dans

la substance grise, le réseau capillaire, d'une extrême richesse, est formé

par des mailles arrondies et très serrées. Ces vaisseaux artériels, veineux

et capillaires, ne se distinguent de ceux des autres tissus que par l'existence

d'une gaine périvasculaire décrite par Robin et par Yirchow, et constituée

- par l'adventice. D'après Axel Key et Retzius, la gaine périvasculaire de

Robin est tapissée, sur ses deux faces, d'un endothélium dont l'existence a

été mise en doute par Pouchet et Tourneux.

La gaine périvasculaire de Robin entoure les vaisseaux sanguins d'un

véritable manchon, et se prolonge sur toutes leurs ramifications. L'espace

compris entre les vaisseaux et la gaine périvasculaire est rempli de liquide

et renferme en général des cellules lymphatiques, des granulations grais-

seuses et, dans les cas pathologiques, une quantité souvent considérable

d'hématoïdine, soit sous forme de granulations, soit sous forme de cristaux ;

aussi lui a-t-on donné le nom de gaine lymphatique, bien qu'une injection

poussée dans ces régions n'arrive pas dans les ganglions voisins. l'our

certains auteurs, ces gaines feraient partie d'un système lacunaire fermé,

situé au-dessous de la pie-mère et constituant les espaces épicérébraux et

épispinaux de Mis.

En dehors de la névroglie qui constitue, ainsi qu'on l'a vu plus haut, le

véritable tissu de soutènement des éléments nerveux, on rencontre encore

dans le système nerveux central du tissu conjonclifvéritable. Ce tissu con-

jonctif, constitué par les prolongements intra-cérébraux et intra-spinaux

de la (lui accompagnent et soutiennent les vaisseaux, présente

les caractères histologiquesethisto-chimiques du tissu conjonctif ordinaire.

Il se différencie de la névroglie par l'épaisseur plus grande de ses fibrilles,

par la facilité avec laquelle il se colore par le carmin, - ce qui n'est point

le cas pour les fibrilles de la névroglie, - et enfin par ses réactions hislo-

Réscaux capillaires.

Gaine de I

Gaine de 1

Il n'est pas pro1lvé

que la pallie dc Ho-

bin soit 111lC 'ail]c

lymphatique. 0

Dans le système

nerveux central. le

tissu eonjonctif n'e- .

xiste' ql1 : autom'- des

vaisseaux. '

Caractères diffé-

l'cntieb de la uéyl'o-

glic et (lu tissu COtl-

jonctif.

200 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le tissu conjonctif

péri-vasculairc est

toujours entouré d'un

manchon de névro-

glie.

Ganglions cérèbro

rachuticnsctsym-

pathiques. .

1'nlcs cn T rlc Itan-

vier. fc

Les cellules des

ganglions c{ : .rtll1'()-

1'.ICllilI1CI15 sont uni-

polaires, sauf pour

le f.;anlion acousti

que,

chimiques, qui sont celles du tissu conjonctif ordinaire. Soumis à l'état frais

à l'action de l'acide acétique, il se dissout, tandis que dans les mêmes con-

ditions la névroglie persiste intacte (Ranvier, Cours du Collège de France,

inédit).

Dans le système nerveux central, le tissu conjonctif ne se rencontre

qu'autour des vaisseaux, et il est plus abondant dans la moelle que dans

le cerveau. Dans la moelle il forme des travées péri-vasculaires rayonnant

de la périphérie au centre sel)la dont il est du reste très

facile de constater l'existence. 11 suffit, ainsi que l'a montré Ranvier, d'ar-

racher la pic-mère sur une moelle fraîche; on voitalors très nettement que `

les vaisseaux radiés sont accompagnés par du tissu conjonctif (Cours du

Collège de France, inédit).

L'élément mésodermique - tissu conjonclif, entre donc dans la con-

stitution de la charpente des centres nerveux, mais les libres de ce tissu

n'entrent pas en contact direct avec les cellules ou les fibres nerveuses,

dont elles sont toujours séparées par une couche plus ou moins épaisse de

fibres névrogliques.

Les vaisseaux, entourés de fibrilles conjonctives, sont en outre envelop-

pés d'un manchon névroglique, qui les suit jusque dans leurs plus fines

ramifications, manchon névroglique qui se continue avec la névroglie cen-

trale, la névroglie sous-pie-mérienne et la névroglie inter-fasciculaire et

inter-tubulaire.

En résumé donc, les vaisseaux du système nerveux central sont entourés

de deux gaines de nature différente : l'interne, de nature conjonctive, appar-

tient au feuillet mésodermique; l'externe, de nature névroglique, se déve-

loppe aux dépens du feuillet externe ou ectodermique. .

HISTOLOGIE GÉNÉRALE Du' SFS'l'Î3111 NHRVELX P É I ! 1 1' II K R I Q U E

I. Structure des ganglions nerveux.

Les ganglions nerveux peuvent être divisés, au point de vue de leur

structure et de leurs fonctions physiologiques, en deux variétés :

A. Les ganglions c'e& ? 'o- ? '6 ! c/</f/ ! eK;

B. Les ganglions sympathiques.

A. GANGLIONS CÉRÉBRO-RACHIDIENS. Les cellules nerveuses adultes

des ganglions cérébro-rachidiens, à l'exception, toutefois, des ganglions

acoustiques, sont unipolaires et d'aspect piriforme ; elles n'émettent qu'une

seule fibre nerveuse, laquelle se divise en T après un court trajet, ainsi que

Ranvier l'a montré en 1875 (fig'. 124).

La cellule unipolaire adulte se présente sous la forme d'un globe assez

régulièrement sphérique, entouré d'une capsule endothéliale et ne conte-

nant en général qu'un seul noyau, dont le volume est en rapport avec celui

de la cellule. Le corps de la cellule ne présente ni la striation fibrillairc

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 20t H

parallèle, ni le réticulum si manifeste des cellules nerveuses du névraxe,

en particulier des grosses cellules multipolaires de la moelle épinière. Il

contient, au contraire, ainsi que Ranvier l'a décrit et figuré, une série de

granulations, disposées en cercles concentriques autour du noyau. D'après

Flemming, le corps cellulaire est formé, d'une part, d'une substance inter-

médiaire homogène et fluide contenant quelques granulations, et, d'autre

part, de fins filaments serrés, disposés en couches concentriques, filaments

dont la longueur et l agencement ne sont

pas encore élucidés : on ne sait, en effet,

s'ils existent à l'état de réticulum. Quoi qu'iL L

en soit, Flemming, en se basant sur ces ca-

ractères, conclut que les cellules des gan-

glions rachidiens président à la nutrition

des racines sensitives, sur lesquelles elles

exercent une action trophique, et qu'elles

ne peuvent être comparées aux cellules

multipolaires des cornes antérieures, par

exemple, ou aux cellules multipolaires sym-

pathiques, qui représentent de véritables .-

centres physiologiques, ou des organes du

conductibilité.

Le volume des cellules nerveuses adul-

tes est très variable et oscille entre 29 à

60 u (Külliker) : il y en a de petites, de

moyennes et de grosses; mais toutes sont

unipolaires et enveloppées dans une cap-

sule endothéliale, bien connue depuis les

recherches de Ranvier et de v. Lenhossek

(fig. -124). La capsule endothéliale corres-

pond à la gaine de Schwann, sa face interne

est tapissée, ainsi que Frantzell'a montré en

18G î, d'une couche de cellules épithéliales

polygonales, dont le noyau volumineux fait

saillie à la face interne de la capsule.

Le cylindre-axe qui se détache de la cellule nerveuse unipolaire se

recouvre bientôt d'une gaine de myéline, puis il se contourne et se replie,

ainsi que Ranvier l'a montré, au niveau de la cellule ganglionnaire, dans

l'intérieur même de la capsule endothéliale, s'enveloppe ensuite de sa gaine

de Schwann et présente un étranglement annulaire (fig. 124).

La cellule des ganglions rachidiens occupe donc la partie centrale d'un

segment intcr-annulaire, et les noyaux qui doublent sa capsule sont l'homo-

logue du noyau du segment inter-annulaire des nerfs périphériques (Ran-

vier). On observe, en général, un deuxième segment inter-annulaire avant

que la fibre nerveuse ne se divise en T (fig. 121). Cette division s'opère au

niveau d'un étranglement annulaire; l'une des branches de bifurcation se

Capsule enùothé-

liale des cellules.

...

Divisions en T de

Ranvier.

Fig. 124. Deux cellules nerveuses

des ganglions spinaux du lapin, iso-

lées par dissociation après injection

interstitielle d'une solution d'acide

osmiquc à 2 p. 400; coloration par

le picro-carminate ; conservation

dans la glycérine. ( D'après Ran-

vier.)

(', étranglement du tube en T. -

n, noyau du premier segment de la

branche cellulaire fin T. ë. premier

étranglement de la branche cellulaire.

ttt, noyau ;mg ! ioni)an'c ? r,noyandc

l'épithélium sous-capsulaire.

202 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

i

11 La Mire la plus

prêle de la division

Icn T est toujours la

rilirc centrale.

Pour Cajal et Van

la cellule

des ganglions eéré-

liro- rachidiens est

coniparabteauuccel-

'lulc olt;vcticc.

Cellules nerveuses

bipolaires du ga : =-

Iioaacoutiu<'.

t

V, Leur capsule en-

Vlothêliale.

I

Gaine secondaire

dc]{a ! )\ierc)tcxfes

^poissons.

continue avec une fibre des racines postérieures de la moelle, tandis que

l'autre se porte à la périphérie, et s'entremêle avec les fibres motrices éma-

nées des cellules antérieures de la moelle pour former le nerf mixte.

v. Lenhossek a établi en 1886, et le fait a été depuis confirmé, a l'aide

de la méthode de Golgi, par Cajal et v. Gehuchten, que la fibre la plus grêle

est toujours la fibre centrale, c'cst-a-diro celle qui entre dans la consti-

tution d'une racine postérieure. Le cylindre-axe de la fibre périphérique

est beaucoup plus volumineux, il semble être la continuation directe du

prolongement cellulaire, de sorte que la libre centrale n'apparaît que comme

une branche collatérale.

Mais Cajal, se basant sur le fait que le prolongement central possède à

un degré plus accentué que le prolongement périphérique les caractères des

prolongements cylindre-axiles, a émis en 1891 l'hypothèse, adoptée par

v. Gehuchten, que le prolongement périphérique représente en réalité le

prolongement protoplasmique de la cellule ganglionnaire; il joue le rôle

d'organe récepteur à conduction cellulipète, et c'est en raison de sa grande

longueur qu'il présente les caractères morphologiques d'un prolongement

cylindre-axile et qu'il s'entoure, comme ce dernier, d'une gaine de myé-

line. La cellule des ganglions rachidiens serait, d'après ces auteurs, tout

à fait comparable aux cellules olfactives, dont elle ne se distingue que par

la longueur de son prolongement périphérique. Le stade intermédiaire

entre le court prolongement périphérique de la cellule olfactive et le long

prolongement périphérique de la cellule ganglionnaire, serait représenté

par la cellule auditive, dont le prolongement périphérique s'arborise libre-

ment entre les cellules ciliées de la macule auditive ou de V organe de Corli .

Les cellules nerveuses des ganglions acoustiques (ganglion spirale du

nerf cochléaire, intumescence gangliforme du nerf vestibulaire) sont bipo-

laires, comme les cellules nerveuses des ganglions rachidiens des poissons.

Elles donnent naissance, par chacun de leurs pôles, à un cylindre-axe qui

se recouvre d'une gaine de myéline. Ces cellules bipolaires sont encapsulées

comme les cellules unipolaires des ganglions rachidiens, elles occupent la

partie centrale d'un segment inter-annulaire, et la gaine de myéline est

interrompue à leur niveau. La capsule des cellules bipolaires ne présente,

en général, qu'un seul noyau situé à sa face interne, et entouré d'une masse

protoplasmique étalée. Chez les poissons, cette capsule, qui correspond à la

gaine de Schwann, est entourée d'une seconde capsule décrite par Ranvier,

sous le nom de gaine secondaire. Cette dernière ne se moule pas comme

la gaine de Schwann, sur les tubes nerveux et leurs prolongements annu-

laires, mais reste cylindrique dans tout son trajet (tig. '1 : : J : i).

La différence morphologique qui existe entre les cellules bipolaires des

poissons et des ganglions acoustiques d'une part, et les cellules unipolaires

[les ganglions cérébro-rachidiens des autres Vertébrés d'autre part, est plus

apparente que réelle. Nous avons vu en effet, plus haut, que les cellules des

ganglions rachidiens sont bipolaires au début et que, dans un certain stade

de développement, on trouve tous les intermédiaires entre les cellules

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 203

bipolaires transitoires et les cellules unipolaires définitives (lig. 87, p. 14.8).

Les cellules unipolaires des ganglions rachidiens se rétractent, comme

les cellules multipolaires du névraxe, sous l'influence des bichromates : alcalins. Mais, au lieu de se rétracter régulièrement, comme le font ces der-

nières, les cellules ganglionnaires se présentent sous la forme de corps à

contours très irréguliers, présentant des pointes et des dépressions feston-

nées, et se colorant vivement par le carmin. Cet aspect festonné, lié, d'après

Ranvier, à la présence de vacuoles plus ou moins grandes développées dans

la couche corticale du globe ganglionnaire, ne se retrouve pas lorsqu'on

durcit les ganglions dans une solution d'acide chromique à 2 p. 1000.

Entre la capsule endothéliale et le corps de la cellule ganglionnaire, on

trouve, en employant la méthode de Golgi, une arborisation péricellulaire

très fine, qui se continue avec une fibre nerveuse amyélinique, d'origine

inconnue, mais provenant probablement du grand sympathique. Ces arbo-

risations, décrites pour la première fois' par Ehrlich chez la grenouille, et

par' Cajal chez les mammifères, montrent que le mode de contact se fait

directement entre le corps protoplasmique et l'arborisation terminale du

cylindre-axe.

Les cellules nerveuses ne sont pas répandues d'une, manière uniforme,

dans le ganglion rachidien ou cérébral. On peut les distinguer en cellules

marginales., beaucoup plus nombreuses et plus serrées, et en cellules cen-

trales. Elles forment, avec les tubes nerveux en T qui en émanent, la

majeure partie des éléments nerveux du ganglion. A côté de ces fibres qui

.naissent dans le ganglion, il s'en trouve d'autres qui ne font que le tra-

verser. L'existence de ces dernières fibres, vues et décrites par Freud en 1879

'sur les poissons cyclostônaes, en particulier sur le î)etî,o22zyzo21, a été souvent

Arborisations péri-

cellulaires d'Ehrlich

Cellules margina-

les et centrales.

Fibres nerveusos

traversant le gan-

glion - Froud, Jo-

seph.

FiG. 125. Ganglion spinal de la raie [Raja bâtis) dissocié dans le sérum odé après avoir été

fixé au moyen d'une injection interstitielle d'acide osmique à 2 p. 100. (D'après Ranvier.)

t, tube nerveux. E, étranglement annulaire. - ca, cylindre-axe dégagé de la gaine de myéline et

s'épanouissant pour former la cellule ganglionnaire. - u, noyau de cette cellule. - y, gaine secondaire.

- 91, gaine de acI vaun épanouie sur la cellule. - a, noyau de la gaine secondaire.

` ? Or ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres nerveuses

partant de la corne

antérieure de la moel-

luépilnëreetscren-

r dant iL la racinc pos-

, térieure. v.I.euhos-

sek, Cajal.

Tissu conjonctif et

vaisseaux des gan-

glions cél'éhro-r : lchi-

diens.

,

1

,

I

Tl'ant1lx <1e R. v

Cajal. -

il

$Les cellules des

,) f ! anlions s)'mpatbi-

ynes çont multipo-

laircs. s.

Dendrites 011 pro-

longements courts.

Nids péri-cellulai-

rcs.

contestée. L'étude de la dégénérescence des racines postérieures, après leur

section en dedans ou en dehors du ganglion spinal, faite par Joseph,

plaide toutefois en faveur de leur existence. v. Lenhossek et Cajal ont

décrit, en outre, dans la moelle du poulet au quatrième ou cinquième jour

de l'incubation, des cellules nerveuses, situées dans la corne antérieure,

dont le prolongement cylindre-axile traverse d'avant en arrière toute

l'épaisseur de la moelle et entre dans la racine postérieure, où on peut le

poursuivre au delà du ganglion spinal.

Les ganglions cérébro-rachidiens sont entourés d'une capsule conjonc-

tive assez épaisse et cloisonnée par des travées connectives. Ces travées

servent de soutien aux éléments nerveux et aux vaisseaux et augmentent

considérablement la consistance du ganglion. Un réseau capillaire, il mailles

relativement petites, entoure les cellules ganglionnaires et les fibres ner-

veuses. Ce réseau est toujours situé en dehors de la capsule endothéliale

qui recouvre la cellule ganglionnaire.

B. ganglions sympathiques. - Jusqu'aux travaux récents de Cajal,

Kolliker (1889), v. Gehuchten, Sala, basés sur la méthode de Golgi, on

considérait les cellules des ganglions sympathiques des mammifères comme

formées de cellules multipolaires spéciales, dont les nombreux prolonge-

ments se continuaient avec des libres de Remak.

R. y Cajal montra en 1891, et ses recherches ont été depuis confirmées '

par v. Gehuchten, Retzius et Sala, que les cellules nerveuses adultes des

ganglions sympathiques centraux des mammifères sont comparables en

tous points aux cellules nerveuses du névraxe, et qu'elles sont pourvues

de deux espèces de prolongements : des prolongements courts ou dendri-

tiques et des prolongements longs ou cylindre-axiles (fig. 126).

Les cellules sympathiques sont donc multipolaires; elles varient entre

elles par leur forme, par leur volume, ainsi que par le nombre et la dispo-

sition des prolongements qui en émanent.

Les prolongements courts ou dendriliques, dont le nombre varie de 2 à

20, sont épais ou grêles, et plus ou moins longs. Ils naissent, tantôt de tout

le pourtour, tantôt d'une ou de deux faces opposées du corps cellulaire.

Dans ce dernier cas, il s'agit en général de prolongements très grêles, pré-

sentant sur leur trajet de petites varicosités, et formant un gros faisceau,

une sorte de panache, dont les fibres enchevêtrées se terminent toutes

librement et en pointe (fig. 126).

Les prolongements dendritiques, les plus longs et les plus épais, pré-

sentent des contours nets et réguliers et des épaississements fusiformes;

ils ressemblent singulièrement par leur aspect aux prolongements cylindre-

axiles, et on comprend facilement qu'ils aient été pris pour tels, dans les

préparations faites par dissociation.

Ils se bifurquent en général une ou deux fois, à une distance variable

du corps cellulaire, et donnent naissance à deux branches très grêles,

d'aspect moniliforme, qui tantôt s'écartent l'une de l'autre et s'insinuent

entre les corps des cellules voisines pour se terminer librement, tantôt

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 20o

entourent les corps cellulaires voisins d'un véritable nid péri-cellulaire

(Cajal), tantôt se résolvent brusquement en un pinceau de branches termi-

nales longues, grêles et moniliformes.

Le prolongement long ou cylindre-axile est unique; il naît en général

directement du corps cellulaire, exceptionnellement d'une dendrite, pré-

sente des contours nets et réguliers et quelquefois de petits renflements

fusiformes. Il se continue avec une fibre de Remak, laquelle se porte soit

vers un ganglion voisin {fibre commissurale ou interganglionnaire), soit

vers la périphérie [fibre périphérique), et ne présente en général pas de

branches collatérales, dans le ganglion même où siège sa cellule d'origine.

Les cellules sym-

pathiques, comme les

cellules desganglions

cérébro - rachidiens ,

sont entourées d'une

capsule endothéliale.

Leur corps cellulaire

est formé d'une mas-

se protoplasmique, à

striation nettement

fibrillaire et d'une

substance granuleuse

intermédiaire . Les

fibrilles protoplasmi-

ques occupent pour

la plupart la périphé-

rie du globe ganglion-

naire et sont toutes

parallèles à son axe.

Par leur structure,

fine. les cellules sym-

pathiques ressem -

hlent donc singulièrement aux cellules multipolaires du névraxe. 11 n'est

pas rare de les voir posséder deux noyaux volumineux, nettement déli-

mités, plus ou moins éloignés l'un de l'autre et se colorant vivement par

le carmin.

Outre les cellules nerveuses avec leurs prolongements dendritiques

multiples et leur prolongement cylindre-axile unique, on trouve encore,

dans le ganglion sympathique, des faisceaux compacts de libres, qui tra-

versent le ganglion en tous sens (fig. 87, p. 148). Les couches les plus

superficielles du ganglion sont formées, en outre, de fibres nerveuses amyé-

liniques, longitudinales, qui émettent sur leur trajet de fines collatérales ; ces

dernières s'enfoncent dans le ganglion et se mettent en contact avec les

prolongements dendritiques des cellules des couches superficielles.

Ces fibres nerveuses qui traversent ou recouvrent le ganglion s)'l11pa-

Prolongemonts

longs ou cylindre-

axiles.

Capsule endolhé-

liale. ,

Corps cellulaire

avec fibrilles proto

plasmiques.

Fibres traversant

les ganglions sympa-

thiques. .

Fie. 1>G. - Cellule sympathique du ganglion cervical inférieur

d'un chien adulte. (D'après R. y Cajal.)

.1, II, Cit D, arborisations péri-cellulaires et dondrites courtes des cel-

lules sympathiques. G, cellules avec des expansions courtes et fines.

- F, autrc cellule avce dps expansions cpaisscs formant cn 0 \ln nitl

péri-cellulaire. s, capsule d'une cellule. Il, noyau d'une arborisation.

C, cylindre-axe des fibres de Rcmak.

206 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres venant des

cellules de la moelle

épinière.

Fibrilles Yal'i-

queuses.

Cellules unipolai-

res dans les gan-

glions sympathiques

(les batraciens.

Travaux de Beale,

Arnold, Retzius.

(.aine lamcllcusc.

i

1 Vaisseaux.

. Itiseau veineux de

Kanvier.

Ganglions sympa-

thiques | viscéraux.

a

thique appartiennent, les unes aux fibres commissurales, les autres aux -

fibres périphériques, les autres enfin aux rameaux communicants ou fibres

centrales.

Les ganglions reçoivent en outre de la moelle, par les racines anté-

rieures, des fibres nerveuses centrifuges, qui prennent leur origine dans les

cellules de la corne latérale de la moelle (Gaskell), et qui se terminent par

des arborisations libres dans l'épaisseur des ganglions (fig. 87).

Ils présentent également, ainsi que v. Gehuchten l'a montré, un nombre

considérable de fibrilles variqueuses qui courent tortueusement entre les

cellules nerveuses, s'entrecroisent et s'enchevêtrent en tous sens, et

forment dans le ganglion une masse granuleuse, comparable au premier

abord à la substance ponctuée, décrite par Leydig dans les ganglions ner-

veux des Invertébrés. Ces fibrilles variqueuses se terminent toutes libre-

ment, soit par un petit bouton terminal, soit par deux ou trois petites

branches terminales, soit par un nid péri-cellulaire, soit encore en se pliant

et repliant sur elles-mêmes, de façon à entourer un corps cellulaire voisin

d'un véritable plexus de rameaux grêles et variqueux (v. Gehuchten).

Les cellules sympathiques des batraciens anoures sont unipolaires et

encapsulées; elles possèdent un noyau volumineux, situé au sommet de la

cellule et semblent donner naissance, ainsi que l3eale et Arnold l'ont

montré, à deux fibres, l'une droite, l'autre spirale. Les recherches récentes

ont montré que la fibre droite appartient seule à la cellule unipolaire dont

elle constitue le prolongement cylindre-axile (Retzius). La fibre spirale, au

contraire, représente une véritable fibre terminale (Arnold, Ehrlich), qui

entoure la cellule sympathique d'une sorte de nid péri-cellulaire.

Le ganglion sympathique, comme les cordons sympathiques et les

branches périphériques, est entouré d'une véritable gaine lamelleuse, qui

envoie dans son intérieur de nombreuses travées conjonctives extrême-

ment résistantes. Les capillaires qui entourent les cellules sympathiques

forment un réseau à mailles assez làches; ils donnent naissance à un réseau

veineux spécial, bien décrit par Ranvier, et qui rappelle, dans sa disposition,

les sinus de la dure-mère et les plexus veineux rachidiens. Les veines z

sont en'effet volumineuses, variqueuses, et se terminent le plus souvent

par des culs-de-sac, dans lesquels viennent se jeter quelques-unes des .

branches efférentes du réseau capillaire (Ranvier).

Les plexus ganglionnaires viscéraux, tels que le plexus de Meissner et

d'Aucrbach, possèdent des cellules nerveuses multipolaires (Ranvier, ç .

Schwalbe, Toldt, ])rasch, Cajal, etc.), qui donnent naissance il trois ou

huit expansions. Mais tandis que les cellules du sympathique vertébral

possèdent deux espèces de prolongements : un prolongement cylindre-axile

et de nombreux prolongements protoplasmiques, les cellules des ganglions

sympathiques viscéraux n'en possèdent qu'une seule espèce (Cajal). Ces pro-

longements se ramifient soit au voisinage, soit aune certaine distance du corps

cellulaire, et donnent naissance à trois ou plusieurs fibres variqueuses, qui

s'incorporent dans les fascicules du nlexus de Meissner et qui se terminent

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 207

par des extrémités libres légèrement renflées, soit au niveau d'une fibre

musculaire lisse, soit au niveau d'une cellule glandulaire (Cajal).

On trouve en outre entre les acini des glandes salivaires (Fusari et

Panarci), dans le tissu conjonctif interstitiel du pancréas (Cajal, Sala,

E. Millier), entre les glandes de Lieberhühn et de Brunner, dans l'épaisseur

des villosités de l'intestin (Drasch, Cajal, Millier), enfin dans la couche

musculaire circulaire de l'intestin (Cajal), des cellules nerveuses isolées,

qui constituent les ganglions sympathiques interstitiels. Ces cellules ner-

veuses isolées sont tantôt fusiformes, tantôt triangulaires, tantôt étoilées.

Leurs expansions se divisent et se subdivisent, et forment un plexus enche-

vêtré à mailles très serrées. Les fibres les plus fines se terminent par des

extrémités libres garnies d'une varicosité qui s'applique sur le protoplasma

des éléments musculaires lisses ou glandulaires auxquels ces fibres sont

destinées.

IL - Structure des nerfs adultes.

Les tubes nerveux, qui constituent par leur réunion les nerfs propre-

ment dits, présentent une structure très différente suivant les nerfs que l'on

examine. La très grande majorité des tubes nerveux cé1'ébro-l'achidiens sont

munis d'une gaine de myéline et c'est à cette gaine de myéline qu'ils

doivent leur coloration blanche et l'aspect moiré qui les caractérisent.

Dans les nerfs dits sympathiques, au contraire, les fibres à myéline sont

peu nombreuses ou font même complètement défaut et les troncs nerveux

présentent une apparence grisâtre.

Nous étudierons successivement les fibres nerveuses à myéline, les fibres

nerveuses sans myéline ou fibres de Remak, ainsi que le tissu de soutène-

ment et les vaisseaux des nerfs.

A. tubes nerveux A myéline. - Les tubes nerveux à myéline pré-

sentent un diamètre qui varie de 1 iL à 10 et 20 . et davantage. Dans un

même nerf périphérique, on trouve en général d'épaisses fibres nerveuses

à côté de fibres très grêles ou de moyenne épaisseur. On admet que les

libres motrices sont plus épaisses que les fibres sensitives; que les fibres

longues le sont plus que les libres courtes, et que les fibres épaisses nais-

sent de cellules volumineuses, tandis que les fibres grêles proviennent de

petites cellules d'origine.

Chaque fibre nerveuse à myéline est constituée par le cylindre-axe,

élément propre du tube nerveux, entouré d'une gaine de myéline, limitée

elle-mème par une membrane découverte par Schwann en 1839. Chaque

fibre nerveuse est donc un véritable tube, lequel, examiné à l'état vivant,

montre sur ses bords un double contour bien marqué et un large ruban

central (fig. 127). Le double contour correspond, ainsi que Ranvier l'a

montré, à la gaine de myéline, le ruban central au cylindre-axe. Mais le

calibre du tube n'est pas le même sur toute sa longueur, car il présente

de place en place des étranglements découverts par Ranvier en 1871.

Ganglions sympa-

tlii.11les interstitiels.

Nerfs cérébro-ra-

chidiens.

Nerfs sympathi-

ques.

Diamètre des tubes

nerveux à myéline.

Gaine de Schwann.

208 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Étranglements de

Kauvier.

Examen après dis-

sociation dans le pi-

cro-carmin.

Interruption de la

myéline au niveau

des étranglement*.

Imprégnation des

nerfs par l'argent.

'1. Membrane de Schwann. Etranglements annulaires. Segments inter-

annulaires. - z La membrane de Schwann n'est pas en effet, comme on le

croyait avant la découverte de Ranvier, une membrane continue qui

accompagne le cylindre-axe depuis la moelle jusqu'à sa terminaison péri-

phérique : elle est formée au contraire par une série de segments super-

posés, les segments iiîleg,-(i21îzîtlaiî,es de Ranvier, séparés les uns des autres

par des parties rétrécies, qui constituent les

étranglements annulaires du même auteur.

Au niveau des étranglements annulaires, la

gaine de Schwann et la gaine de myéline sont

interrompues; le cylindre-axe au contraire est

continu dans toute la longueur du tube nerveux,

depuis sa cellule d'origine jusqu'à son arborisa-

tion périphérique, aussi s'imprègne-t-il facile-

ment au niveau des étranglements annulaires

par les réactifs colorants. C'est au travers de ces

étranglements que s'effectue, d'après Ranvier,

les échanges nutritifs, et c'est à leur niveau que

s'observent les bifurcations des fibres.

Pour bien se rendre compte de ces particula-

rités de structure des tubes nerveux à myéline,

il faut, ainsi que l'a montré Ranvier, les étudier

1° à l'état frais, après dissociation et emploi de

certains réactifs colorants tels que le picrocar-

minate d'ammoniaque, le nitrate d'argenl, etc. ;

2° après action de l'acide osmique à z1 p. 100.

Si on dissocie à l'état frais, dans le picro-

carminate d'ammoniaque, un segment du nerf

sciatique du chien, du lapin ou de la grenouille,

on constate que la myéline perd de sa réfrin-

gence, devient grenue et que le cylindre-axe ap-

paraît nettement (Ranvier) (fig. 127).

Au bout d'un certain temps, la portion du

cylindre-axe, qui fait saillie au niveau du point

où le tube nerveux a été sectionné, se colore la première en rouge, puis la

coloration rouge apparaît sur le cylindre-axe au niveau de chaque

étranglement annulaire, pour s'étendre de là au reste du cylindre-

axe. Ces particularités, découvertes par Ranvier, montrent bien que la

myéline est interrompue au niveau des étranglements annulaires. Cette

démonstration se fait également en traitant les nerfs par le nitrate

d'argent. Si on prend un nerf thoracique de lapin ou de souris et qu'on

l'examine à un grossissement de 200 d. après l'avoir imprégné par l'ar-

gent, on reconnaît à sa surface l'existence d'un revêtement endolhélila,

dont nous reparlerons en étudiant le tissu conjonctif des nerfs et d'une

série de croix latines de petites dimensions, dont les branches longitu-

.

Fio. '12ï. - Tube nerveux à

myéline du nerf sciatique du

lapin adulte, dissocié dans

une solution de picro-carmi-

nale à 1 p. 100. Le dessin a

été fait une heure après le

début de l'action du réactif.

(D'après Ranvier.)

A, à un grossissement de

300 diamètres : B, à 000 diamè-

tres. - a, étranglement allllll-

laire. - m. gaine de myLlino.-

cy, cylindre-axe.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 209

dinales sont parallèles à l'axe du nerf (Ranvier). A un plus fort grossis-

sement, on reconnaît que la barre transversale de chaque croix correspond

il l'étranglement annulaire et la barre longitudinale au cylindre-axe. Dans

le cylindre-axe, le dépôt de l'argent se fait sous forme de stries transver-

sales décrites par Frommann en 1864, (lig. 128, C).

Si au lieu d'immerger en entier dans le nitrate d'argent un nerf de

petit diamètre, on dissocie directement dans la solution d'argent un nerf

plus volumineux, on constate plus nettement encore, ainsi que Ranvier l'a

montré, l'existence de certaines par-

ticularités de structure. Les croix la-

tines sont très nettes et très régulières

sur un certain nombre de tubes, mais

sur beaucoup d'autres, elles présentent

certaines modifications très importantes

à considérer : « Le cylindre-axe a été

déplacé suivant la longueur du tube

nerveux; l'étranglement annulaire est

encore marqué par une dépression de

la membrane de Schwann au fond de

laquelle il existe un anneau coloré en

noir (a, fig. 128, B). A une petite dis-

tance de celui-ci, le cylindre-axe pré-

sente en r' un renflement » (Ranvier).

L'anneau noir correspond, d'après Ran-

vier, à la soudure des segments inter-

annulaires qui constituent la membrane

de Schwann, c'est-à-dire à la coloration

d'un véritable ciment inter-annulairc.

Le renflement, dit renflement biconi-

que, « paraît constitué par deux cônes

réunis par leur base et dans l'axe des-

quels passerait le cylindre d'axe coloré

en noir (Ranvier) ». Sous l'influence du

nitrate d'argent, le renflement biconi-

que est limité des deux cotés par une ligne plus claire, au delà de laquelle

se montrent les stries de Frommann (fig. 128, C). Ces renflements biconi-

ques, qui jouent très probablement un grand rôle dans les échanges nutri-

tifs, et qui ne font pas défaut au niveau des points de bifurcation des

fibres nerveuses (Kolliker), se colorent également facilement, ainsi que

Feist, Kolliker et Retzius l'ont montré, lorsqu'on pratique chez l'animal

vivant une injection intra-veineusc de bleu de méthylène.

' 2° L'emploi de l'acide osmique dans l'étude des nerfs à myéline fournit,

sur leur structure, des résultats importants.

Après un séjour de Í heures dans l'acide osmique il 1 p. 100, les

tubes nerveux isolés apparaissent sous forme de filaments noirs, séparés en

14

Gaine endothé-

liale.

Croix latines de

Ranvier.

Stries de From-

mann.

Renflement hicu-

nique de Ranvier.

Étude des nerfs il

myéline au moyen Il

de l'acide osmique.

Fin. 128. - Tube nerveux et cylindres-axe

du nerf sciatique du lapin adulte, dissocié

dans une solution de nitrate d'argent à

1 p. 300, (D'après Ranvier.) 600 diam.

A, tube ncrveux imprégné par le nitrate

margent. - a, étranglement annulaire. -

m, gaine médullaire. - cy, cylindre-axe.

B, tube nerveux dont le cylindre-axe et l'an-

neau a sont imprégnés d'argent. - cy, cylindre-

axe qui, au niveau de l'étranglement annulaire a,

a subi une déviation sous l'influence do la dis-

sociation : - ruz, renflement biconique.

m. gaine de myéline.

C, cylindre-axe isolé qni montre les stries de

Frommann et en r un renflement Liconiquc.

210 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Etranglements an-

nulaires de Ranvier

et segments inter-an-

nulaires.

Longueur des seg-

ments inter-annulai-

rcs.

Noyau du segment

intcr-annnlaire.

Altérations cada-

vnrirlues de la myé-

lillc.

segments de longueur égale par des barres transversales claires. Ces barres

correspondent aux étranglements annulaires de Ranvier et l'espace compris -

entre ces étranglements constitue les segments inter-annulaires. Ces seg-

ments présentent de chaque côté de leurs étranglements annulaires

une légère dilatation en ampoule (fig. 129) ; les deux ampoules limitent un

ménisque bi-concave, dans lequel, à un fort grossisse-

ment, on reconnaît le cylindre-axe, traversé perpendi-

culairement par une strie, laquelle correspond au ren-

flement biconique.

Les segments inter-annulaires mesurent en moyenne

chez l'homme 1 ? 3. Leur longueur est en général pro-

portionnelle au diamètre des fibres nerveuses; « les

segments inter-annulaires sont d'autant plus courts,

toutes choses égales d'ailleurs, que le diamètre des

tubes est plus petit » (Ranvier). Une même fibre peut

cependant présenter, ainsi qu'Axel Key et Retzius l'ont

montré, des segments inter-annulaires de longueur va-

riable. Ces segments sont toujours plus petits au voi-

sinage de l'expansion terminale des nerfs, et leur lon-

gueur semble varier avec l'activité fonctionnelle du

nerf. Ranvier a montré en effet que les segments des

nerfs électriques de la torpille sont beaucoup plus courts

que ceux des tubes nerveux de même dimension pro-

venant des nerfs mixtes. Ce fait présente un grand

intérêt car, si les échanges nutritifs s'effectuent au ni-

veau des étranglements annulaires, ces derniers seront,

ainsi que le fait remarquer Ranvier, d'autant plus rap-

prochés que les nerfs ont des fonctions plus actives.

Chaque segment inter-annulaire possède un noyau

situé à peu près à égale distance des deux étrangle-

ments qui le limitent. Ce noyau, légèrement aplati,

est muni d'un nucléole et logé dans une échancrure de

la myéline déprimée à ce niveau. Il est entouré d'une

couche mince de protoplasma qui l'isole de la myéline

et qui, s'étendant au-dessous de la membrane de

Schwann, le fixe à cette dernière (Ranvier). Chez les

jeunes sujets, la couche protoplasmique est plus abon-

dante que chez l'adulte et contient parfois des goutte-

lettes de myéline, se colorant en noir par l'acide osmique (rlxel-liey et

Retzius, Ranvier, Vignal) (fig. 120).

2. Gaine de myéline. La myéline située dans chaque segment inter- : '

annulaire, entre la membrane de Schwann et le cylindre-axe, est parfaite-

ment homogène et transparente sur le nerf vivant; mais elle s'altère rapi-

dement après la mort. Lorsqu'on dissocie dans l'eau un nerf enlevé à un

mimai vivant, la myéline perd vite son homogénéité : on y voit apparaître

bits. 129. -Tube ner-

veux du sciatique de

la grenouille disso-

cié directement dans

une solution d'acide

osmique à 1 1). 100

(D'après Ranvier.)

e, étranglement an-

nulairo. - o, r, renfle-

mentstermiuaux munis -

de côtes saillantes.

i, incis111'cs obliques li- ^

mitant deux segments

cylindro-coniques.

35U diam. '

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 2tt

des plis, des stries, des filaments, des granulations, dont le nombre et

l'étendue augmentent progressivement, de telle sorte que la fibre nerveuse

présente bientôt un aspect granuleux. Au niveau de la section des fibres, la

myéline s'échappe en bourgeons filamenteux, qui semblent formés de « fils

transparents enroulés sur eux-mêmes » (Ranvier).

Si, après avoir traité les nerfs par l'acide osmique, on les colore à l'aide

du picro-carminate d'ammoniaque, on voit que les noyaux des segments

inter-annulaires ainsi que le cylindre-axe sont colorés en rouge, et on

constate en même temps, plus nettement qu'après l'emploi de n'importe

quelle autre méthode (Ranvier), la présence dans chaque segment inter-

annulaire A'incisures de la myéline. Ces incisures, décrites par Schmidt et

étudiées plus tard par Lanlermann, sont obliques et divisent la myéline de

chaque segment inter-annulaire en segments cli7tclro-coniqztr.s, vivement

colorés par l'osmium. Les segments cylindro-coniques se recouvrent

comme les tuiles d'un toit et se terminent soit sous la gaine de Schwann,

soit à la surface du cylindre-axe par des angles très aigus (fig. 129).

Leur longueur, leur forme, leur nombre sont très variables; tantôt sim-

ples, tantôt doubles, tantôt emboîtés les uns dans les autres ou adossés par

leurs bases, les segments cylindro-coniques d'un même segment inter-annu-

laire sont quelquefois d'égale dimension, mais le plus souvent une série de

segments de même longueur est interrompue par un segment très long ou

par un segment très court. Lorsque, par la dissociation, la gaine de Schwann

s'est rompue, les segments cylindro-coniques s'arrondissent et donnent au

tube nerveux une apparence moniliforme.

En traitant les nerfs par le nitrate d argent, Segall a imprégné au niveau

de l'emboîtement de deux segments cylindro-coniques un anneau superfi-

ciel et saillant. Cet anneau, dit anneau intercalaire (Segall), est situé au-

dessous de la gaine de Schwann, auniveau de la jonction de deux segments

. cylindro-coniques; il paraît jouer, d'après cet auteur, un rôle clans l'emboî-

tement de deux segments et faciliter la pénétration des matières nutritives.

Sur des coupes transversales de nerfs durcis soit dans le bichromate

d'ammoniaque, soit dans le liquide de Muller et colorés ensuite par le

picro-carmin, ou traités préalablement par l'acide osmique, la gaine de

myéline apparaît formée de couches concentriques. Tantôt elle est formée

de deux anneaux concentriques, séparés par une bande claire, l'interne

étant le plus mince; tantôt la disposition est semblable à la précédente,

mais c'est l'anneau externe qui est le plus mince, dans d'autres tubes, les

deux anneaux sont d'égale épaisseur; dans d'autres encore, la disposition

concentrique n'existe pas et la section transversale de la gaine de myéline

est uniformément noire. Ranvier, qui a décrit ces différents aspects', en a

en même temps donné l'interprétation, basée sur l'existence des étrangle-

ments annulaires et des incisures obliques. En effet, si le tube nerveux est

sectionné au milieu d'un segment cylindro-conique, la gaine de myéline

coupée à ce niveau apparaîtra sous forme d'un anneau simple; si au contraire

le tube nerveux est sectionné au niveau d'une incisure, la gaine de myéline

Incisures de

scluuidt ct Ve Lantcr-

manl1.

Segments cylin-

dro-coniques.

Anneaux interca-

laires.

Examen des tubes

a. myéline à l'aide de

coupes transversa-

les.

Anneaux concen-

triques de la myé-

line.

212 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Filaments de Golgi

et de Rczzonico.

Réseau de Lan-

tcrmann.

sera constituée par deux anneaux, l'interne correspondant au segment

cylindro-conique emboîté, l'externe au segment emboîtant, et l'épaisseur

de ces anneaux variera suivant que la section aura porté sur un point plus

ou moins profond de l'incisure (Ranvier).

Les incisures d'aspect plus clair sont parcourues, ainsi que Ranvier l'a

signalé dès 1878, « par des filaments transparents et incolores qui passent

de l'un des segments à l'autre. Ces filaments semblent sortir de la myéline

et sont assez comparables à ceux qui s'échappent de l'extrémité des tubes

nerveux sectionnés, examinés frais et dans l'eau. »

Golgi, puis Rezzonico, en appliquant la méthode Golgi (bichromate de

potasse et nitrate d'argent) à l'étude des nerfs périphériques, décrivent au

niveau des incisures un système de filaments enroulés en spirale et qui for-

ment par leur ensemble un long cône creux (inalzcti), dont le sommet tron-

qué entoure le cylindre-axe et dont la large base correspond à la face

interne de la membrane de Schwann (fig. 130). Ils signalent en outre dans

certains cas, à la surface de la fibre nerveuse, une striation transversale

ou oblique étendue d'une incisure à l'autre.

Ces systèmes de filaments s'observent, d'après Golgi et Rezzonico, non

seulement sur les nerfs périphériques, mais encore sur les fibres nerveuses

des masses blanches du névraxe : aussi les considèrent-ils comme formant

un véritable système de soutènement à la myéline.

Les observations de Golgi ont été depuis confirmées par Giuseppina Cat-

tani, Marenghi, Villa, Kolliker, etc. G. Cattani insiste tout particulièrement

sur la striation oblique de la surface des segments cylindro-coniques,

signalée déjà par Golgi.

Outre les segments cylindro-coniques, on observe encore, à la surface

des nerfs traités par l'acide osmique, un réseau spécial signalé par Lanter-

mann et constaté depuis par Golgi, Pertik, Joseph, Kulliker, etc., etc.,

réseau dont les mailles sont fort variables, suivant les préparations. Tantôt

elles sont très larges, et on observe à la surface des nerfs la striation oblique

signalée par G. Cattani et Golgi; tantôt elles sont si serrées que le nerf pré-

sente un aspect granuleux. Par l'irrégularité de ses mailles suivant les pré-

parations, le réseau de Lantermann se rapproche du réseau de nezcoo7eéna-

Fio. 130. - Filaments enroulés en spirale et cônes creux de Golgi (imbuti). (D'après Kolliker.)

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 213

tine, décrit par Ewald et Kühne (fig. 131), mais il s'en distingue en ce qu'il

se colore en noir par l'osmium, tandis que celui de Kiihne et d'Ewald

n'apparaît qu'après dissolution de la myéline par l'alcool absolu bouillant

et l'éther.

Ces derniers auteurs admettent en outre, et Golgi, Cattani, v. Lenhossek,

etc., se sont ralliés à cette opinion, l'existence de deux gaines de myéline :

l'une interne et continue, la gaine de myéline proprement dite (Myélin-

scheide), qui accompagne le cylindre-axe depuis son origine jusqu'à son

arborisation périphérique, l'autre externe, la gaine médullaire (Mark-

scheide), interrompue au niveau des étranglements annulaires de Ranvier.

Bien des hypothèses ont été émises pour expliquer l'aspect si spécial

des nerfs traités par l'acide osmique ou le nitrate d'argent, à savoir les

incisures de Schmidtet deLantermann,lcs segments cylindro-coniques, les

filaments enroulés en spirale (imbuti) de Golgi, les striations obliques de

Golgi et Cattani, les réseaux de Lantermann, enfin celui de Kühne et Ewald.

Ranvier, rapprochant le segment inter-annulaire de la cellule adipeuse,

admet que le protoplasma qui entoure le noyau de chaque segment, double

la membrane de Schwann dans toute l'étendue du segment, puis se replie

au niveau des étranglements annulaires et recouvre le cylindre-axe, en

constituant à ce dernier une mince couche protoplasmique, connue sous le

nom de gaine de Mauthner. On peut donc, d'après Ranvier, regarder le pro-

toplasma de chaque segment inter-annulaire comme circonscrivant une

cavité close, enveloppant complètement la myéline, tandis que le cylindre-

axe y est contenu de la même manière qu'un organe est contenu dans

un sac séreux. Quant aux incisures, elles paraissent dépendre, pour Ran-

vier, des cloisons qui s'étendent entre la lame de protoplasma qui siège

sous la membrane de Schwann et celle qui enveloppe le cylindre-axe. Golgi,

au contraire, veut voir dans ces entonnoirs un véritable tissu de soutène-

ment pour la myéline, et c'est cette hypothèse que revendiquent également

Kühne et Ewald pour leur « réseau de neurokératine ».

En réalité, il faut, avec Kollikcr, considérer ces aspects si divers

(segments cylindro-coniques, entonnoirs de Golgi, réseau de Lantermann),

comme des productions artificielles dues à l'action de l'eau et des réactifs

sur les matières grasses et albuminoïdes de la myéline. Ils ne préexistent

pas, sauf toutefois les incisures de Schmidt (Ranvier), sur la fibre nerveuse

vivante, dont la myéline constitue une masse homogène et visqueuse;

ils n'apparaissent que secondairement et ne peuvent être assimilés à des

Réseau de neuro-

kératine do Kulme

et Ewald.

Nature dcs inci-

sures et des réseaux.

Opinion de Ran-

vier.

Opinion de Golgi,

lüihne et Evald.

Opinion de Kultiker.

I'tc. 131. - Réseau de neurokératine de Kiihne et d'Ewald. (D'après lülliker.)

214 ANATOMIE DES CENTRES .NERVEUX'.

Constitution fllril-

lairc du cylindre-

axe.

Action exercée par

réactif, siti-

le cylindre-axe.

Cylindre-axe chez

les Invertébrés.

appareils de soutènement, car on ne les constate plus lorsqu'on dissout

la myéline à l'aide de l'alcool absolu et de l'éther.

Même le réseau d'Ewald et de Kühne, que l'on voit apparaître à l'aide

de ces derniers réactifs, ne constitue pas dans le segment inter-annulaire

une formation préexistante : on le voit en effet apparaître, ainsi que Hesse

et Pertik l'ont montré, lorsqu'on traite, par l'alcool absolu et l'éther, les

gouttes de myéline qui s'écoulent d'un tube nerveux au niveau mème de sa

section.

3. Cylindre-axe. - Quant au cylindre-axe, qui constitue la partie essen-

tielle du tube nerveux, car les gaines qui l'entourent ne sont que des appa-

reils de protection, il est formé par un amas de fibrilles de toute longueur,

réunies en un faisceau cylindrique. Sur le nerf vivant comme sur le nerf

durci à l'aide d'une solution faible d'acide osmique, le cylindre-axe cor-

respond très exactement, ainsi que Ranvier l'a montré, au ruban central

du tube à double contour. Le cylindre-axe ne s'altère pas sous l'influence

de l'eau; les alcalis caustiques, tels que la soude, la potasse ou l'ammo-

niaque, ne l'altèrent qu'à la longue. Il se gonfle peu à peu sous l'influence

de l'acide acétique glacial, et se rétracte sous l'influence de réactifs tels que

l'alcool, l'éther, le sublimé, l'acide chromique, l'iode, etc. Il se colore eu

bleu pâle à la suite d'une injection intra-vitam de bleu de méthylène; le

carmin, les couleurs d'aniline, l'hématoxyline le colorent vivement ; le

nitrate d'argent y fait apparaître les stries de Frommann et souvent un

aspect granuleux; le chlorure d'or le colore en violet foncé.

En se rétractant, le cylindre-axe laisse entre lui et la gaine de myéline

un espace clair, considéré à tort par Schiefferdecker comme un espace

lymphatique péri-axile. Il n'est pas rare en outre, en examinant une coupe

transversale de nerf traitée par l'alcool et le carmin, de voir cet espace

clair traversé par des travées il direction radiaire, correspondant au réseau

d'Ewald et Kùhne et colorées en rose par le carmin. Ai :

Quant à sa structure intime, le cylindre-axe est formé d'un faisceau de w$

fibrilles, plongées au sein d'une substance intermédiaire qui l'entoure

d'une mince couche, connue sous le nom de gaine de Mauthner. Nous avons

vu plus haut que, pour Ranvier, cette couche appartiendrait non pas au

cylindre-axe, mais au segment inter-annulaire, et se continuerait avec la

mince couche protoplasmique qui recouvre le noyau et double la face

interne de la membrane de Schwann. La plupart des auteurs admettent

cependant que cette substance intermédiaire, le 1wuroplasma de Kolliker,

l'axoplasma de Waldcyer, fait partie constituante du cylindre-axe. Elle

forme une masse consistante et homogène d'après Tiüllil;er, Jacobi et

Retzius; une masse d'aspect réticulé pour Joseph; d'après Kupffer, Maly

et Boveri, enfin, il s'agirait d'une masse liquide.

Leydig et Nansen admettent que chez les Invertébrés le cylindre-axe est

formé d'une substance de soutènement finement réticulée, le spol/gioplasma,

et d'une substance fluide et homogène, l ? <i ! /o ? a.fH ! o', qui jouerait le rôle

de la véritable substance nerveuse conductrice.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 2t : :

B. tubes nerveux sans myéline ou fibres DE REMAK. Découvertes

par Remak en 1838, ces fibres, qui constituent la plupart des nerfs des Inver-

tébrés, se rencontrent surtout dans les nerfs provenant du système du grand

sympathique ; mais on les rencontre aussi, quoique en petit nombre, dans les

nerfs cérébro-rachidiens. Le nerf olfactif n'est formé dans toute la série des

Vertébrés que par des fibres sans myéline, et nous avons vu précédemment

que les fibres à myéline se dépouillent de leur gaine médullaire au voisinage

de leurs arborisations terminales. C'est à l'absence de myéline dans les

fibres qui les constituent, que les nerfs sympathique et olfactif doivent leur

coloration grisâtre. Pour les étudier, il faut, comme l'a montré Ranvier,

employer la méthode de la dissociation et celle des coupes. Si on cherche à

dissocier un fragment de nerf provenant du grand sympathique, on voit

qu'on n'arrive que difficilement à isoler les unes des autres, sans les rompre,

les fibres nerveuses qui le constituent. Les fibres de Remak ne sont pas

en effet, comme les fibres à myéline, placées parallèlement les unes à côté

des autres, mais elles s'entrecroisent entre elles sous un angle toujours

aigu. En examinant au microscope ce nerf incomplètement dissocié, on

voit qu'il est constitué par des fibres dépourvues de myéline, de diamètre

variable et présentant à leur surface des noyaux ovalaires. Si on dissocie

dans l'acide osmique un fragment de nerf sympathique et qu'on le colore

ensuite par le picro-carmin, on constate que ses fibres ne prennent pas la

coloration noire, ce qui montre bien qu'elles sont privées de myéline,

ou que si elles en contiennent, cette substance n'est pas en quantité assez

grande pour donner lieu à une coloration noire (Ranvier). On constate en

outre par ce procédé, en employant un grossissement suffisant, que les

fibres de Remak possèdent une striation longitudinale, et qu'elles sont for-

mées par de petits cylindres disposés les uns à côté des autres. Ces cylin-

dres constituent autant de cylindre-axes nus, dépourvus de gaine de

Schwann et groupés en petits faisceaux. De distance en distance, ces fibres

sont recouvertes par des noyaux allongés et ovalaires et entourés d'une

masse protoplasmique. Traitées par le picro-carmin après macération préa-

lable dans l'acide picrique, les fibres de Remak présentent un degré de colo-

ration assez faible, qui, pour Ranvier, suffit cependantpour les distinguer des

fibres du tissu conjonctif. Le même auteur a montré que l'on peut également

arriver à les différencier de ce dernier tissu par l'emploi du rouge d'aniline,

qui ne colore pas les faisceaux connectifs, tandis qu'il imprègne fortement

les fibres de Remak. On arrive encore au même résultat, en faisant séjourner

pendant plusieurs mois des nerfs du système sympathique dans une solu-

tion de bichromate d'ammoniaque à p. 100 (Ranvier). Dans ces conditions

et après dissociation, on peut très facilement distinguer les fibres de Remak

des fibres connectives, car elles présentent un aspect variqueux très pro-

noncé, tandis que les faisceaux conjonctifs traités de la même manière

conservent leurs caractères ordinaires.

Cet aspect variqueux est dû, ainsi que l'a montré Ranvier, à la forma-

tion de vacuoles, considérées à tort par certains auteurs comme des espaces

Fibres de Remak.

Noyaux des fibres

do Remak.

Différenciation dos

fibres de Romak d'a-

yec les fihres du tis-

su conjonctif d'après

Ranvier.

216 ANATOMIE DES CENTHES NERVEUX.

Fibres do Remak

('tudiées sur des cou-

t'cstransversatcs.

i

i

|

i

Les fil)res (le Re-

in k p èdent-elles

1 une gaine ? Opinions

de Ranvier et de

i

1

1

î

i

1 (langue protoplas-

1 matique de Ranvier.

lymphatiques. Sur les coupes transversales pratiquées après durcissement

dans les bichromates, les fibres de Remak se présentent, après coloration par

le carmin, sous forme d'îlots colorés en rouge, et chaque îlot est formé par

un très grand nombre de petits cercles colorés également en rouge. Chacun

de ces petits cercles correspond à la section transversale d'une des

fibrilles qui, par leur réunion, constituent les fibres de Remak.

En résumé, les fibres de Remak présentent une texture übrillairc comme

les cylindres-axes des tubes nerveux à myéline, et il est certain que ces

fibres sont constituées par des cylindres-axes qui, parleur réunion, forment

des faisceaux de diamètre variable, s'entrecroisant entre eux, et constituant

une sorte de feutrage, mais ne s'anastomosant pas au sens propre du mot.

Chaque fibrille conserve dans la fibre de Remak, comme dans la libre

nerveuse à myéline, son individualité propre depuis son origine jusqu'à sa

terminaison. Chacune d'elles représente, en effet, le prolongement nerveux

ou cylindre-axile d'une seule cellule sympathique, ainsi que Cajal, 1W Ilil : er,

v. Gehuchten et Sala l'ont montré à l'aide de la méthode de Golgi. A son

extrémité périphérique il se termine par des arborisations libres comme

les cylindres-axes des nerfs cérébro-rachidiens (Cajal, Retzius, Kolliker).

Existe-t-il une gaine véritable autour des fibres de Remak, et les fibrilles

nerveuses qui les constituent, sont-elles en contact direct les unes avec

les autres ? z

Ranvier, qui a étudié très spécialement ces différents points, considère

les fibres de Remak comme dépourvues de toute membrane enveloppante

continue, et par conséquent comme ne présentant a leur surface rien d'ana-

logue à la membrane de Schwann. Pour le même auteur, les noyaux qui

se trouvent sur les fibres de Remak n'appartiennent pas à autant de cellu-

les distinctes, et il serait possible que ces noyaux appartinssent à une masse

protoplasmique unique [et très étendue, sorte de cellule à noyaux multi-

ples. Ranvier n'émet du reste cette hypothèse qu'avec réserve. D'après

les noyaux appartiendraient, au contraire, à une sorte dégaine de

Henle incomplètement développée.

Toutefois, si les fibres de Remak ne possèdent pas de gaine proprement

dite, il n'en est pas moins certain qu'elles possèdent une gaine protoplas-

mique peut-ètre légèrement condensée il la périphérie et que par

conséquent, elles ne sont pas en contact direct les unes avec les autres.

Lorqu'elles sont très fines, c'est-à-dire constituées par une seule fibrille

nerveuse, le protoplasma qui entoure leur noyau se répand il leur surface et

leur forme une simple gaine. Lorsqu'elles sont formées par plusieurs

fibrilles nerveuses, elles sont munies non seulement d'une enveloppe péri-

phérique de nature protoplasmique, mais encore d'une couche protopfas-

mique, séparant chaque fibrille de sa voisine, de telle sorte que, si l'on

pouvait enlever ces fibrilles, il resterait une gangue protoplasmique possé-

dant des noyaux et creusée de canaux parallèles (Ranvier). On voit donc

que dans les fibres de Remak, commc dans les fibres à myéline, les fibrilles

nerveuses sont également entourées par une couche de proloplasma.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 211

Quant à la structure du nerf olfactif, formé exclusi,vikNtEctts-vl 3 ?

dépourvues de myéline, nous y reviendrons à propos de e `Ÿier £ (Va : ...1 ? 11),

C. TISSU CONJONCTIF ET VAISSEAUX DES NERFS. L ? tts ? ç0ltllttdi.·

des nerfs se présente, ainsi que l'a montré Ranvier, en '18'72 ? trs-rÍ'Õis

formes, à savoir : la gaine lamelleuse qui entoure un certain nombre de

tubes nerveux, en les réunissant en faisceaux, le tissu conjonctif péi-1-fasci-

culaire qui unit ces faisceaux, soit entre eux, soit au tissu conjonctif voisin,

et le tissu conjonctif iutra-fasciculaire situé dans l'intérieur des faisceaux et

entre les tubes nerveux.

La gaine lamelleuse possède une structure d'autant plus simple, que le

faisceau qu'elle circonscrit contient moins de tubes nerveux. Si, comme

l'a fait Ranvier, on étudie chez la grenouille ou le lézard un nerf muscu-

laire au niveau de ses terminaisons, après action de l'acide osmique, on

voit la gaine qui entoure ce nerf se diviser et se subdiviser comme ce nerf

lui-même, de manière à former une enveloppe distincte à chacun des ra-

meaux nerveux partant du tronc principal. Lorsque, par suite de divisions

successives, le nerf musculaire n'est plus formé que par un seul tube ner-

veux à myéline, ce tube possède, outre sa gaine de Schwann, une autre gaine

entourant complètement cette dernière et présentant des noyaux sur sa face

interne. Cette gaine a été désignée par Ranvier sous le nom de gaine de

Henle, car cet anatomiste avait déjà signalé les gaines minces et simples

entourant les nerfs les plus fins. La gaine de Henle et la membrane de

Schwann circonscrivent donc, ainsi que le fait remarquer Ranvier, à la

périphérie du tube nerveux, un espace occupé par le plasma nutritif ou

lymphatique « qui baigne ainsi l'élément nerveux et peut en pénétrer la

partie essentielle, le cylindre-axe, au niveau de chaque étranglement

inter-annulaire». Les noyaux que l'on voit à l'intérieur de la gaine de Henle

appartiennent à un endothélium découvert par Ranvier et formé par des

cellules grandes et minces.

Telle est la gaine lamelleuse réduite à son état le plus simple. A mesure

qu'on l'examine en remontant le long du nerf, c'est-à-dire à mesure que les

tubes nerveux qu'elle contient augmentent de nombre et que les fais-

ceaux nerveux augmentent de diamètre, on voit cette gaine se doubler

de lames concentriques et augmenter de plus en plus d'épaisseur. C'est

ainsi que la gaine lamelleuse des gros faisceaux du nerf sciatique du chien

peut présenter jusqu'à douze ou quinze lames appliquées les unes sur les

autres et recouvertes chacune par un endothélium (Ranvier). Ces lames ne

sont pas des tubes simplement emboîtés les uns dans les autres, mais elles

se divisent et forment en s'anastomosant un système continu (Ranvier).

Toutes choses égales d'ailleurs, l'épaisseur de la gaine lamelleuse est d'au-

tant plus marquée que les faisceaux nerveux sont plus gros; elle est éga-

lement plus développée, malgré leur petit diamètre, s'ils sont situés super-

liciellement. ou dans des régions soumises, soit à des pressions, soit à des

frottements. Dans les gaines lamelleuses des doigts et de la plante des pieds,

Gaine lamellense.

(laine de Henle.

Eiidotliéliuiii dol la

Endothélium de la

gaine de Henle.

' 218 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Tissu conjonctif

péri et intra-fascÍc\1- ? lairc fies nerfs.

j

Corpuscules de Re-

naut.

cette gaine formée d'un grand nombre de couches acquiert une épaisseur

considérable (Ranvier) (fit. 132).

Le tissu conjonctif péri- fasciculaire présente une structure analogue à

celle du tissu conjonctif lâche, mais en diffère, d'après Ranvier, par cer-

taines particularités. C'est ainsi qu'au lieu d'être entrecroisés en tous sens,

les faisceaux affectent presque exclusivement la direction longitudinale et

que les mailles élastiques,

ainsi que les cellules adipeu-

ses,présentent la mêmedirec-

tion.

Tissu conjonctif illtra-fas-

ciczclai·e. Ce tissu, qui existe à

l'intérieur des faisceaux ner-

veux et qui constitue le lissu

de soutènement des tubes

nerveux, apparaît d'après Han-

vier sous forme de lames et

sous forme de fibres. Les lames

connectives intra-fasciculai-

res font partie de la gaine la-

melleuse et pénètrent entre

les tubes nerveux, soit pour

y conduire les vaisseaux san-

guins, soit pour cloisonner un

faisceau et le diviser en deux.

Quant aux fibres du tissu con-

jonctif intra-fasciculaire, elles

sont semblables aux fibres

connectives ordinaires, sans

mélange de fibres élastiques.

Les cellules ici sont des cel-

lules plates du tissu conjonc-

tif ordinaire, mais à prolon-

gements moins longs et moins

nombreux que ceux des cel-

mes au tissu cellulaire sous-cutané. Les cellules, isolées après dissocia-

.ion, apparaissent recourbées, conservant ainsi la forme qu'elles avaient

mtour des tubes nerveux. Elles présentent des crêtes et des dépressions

;orrespondant à l'empreinte des faisceaux conjonctifs et des tubes nerveux

;ur lesquels elles étaient appliquées (Ranvier). On trouve encore dans ce

issu des cellules lymphatiques, comme dans le tissu conjonctif des nerfs.

Entre la face profonde de la gaine lamelleuse et le tissu conjonctif intra-

fasciculaire, on rencontre par place une formation spéciale décrite par

Renaut et connue sous les noms de : système hyalin, intl'a-vaginal (Renaut),

corpuscules à structure alvéolaire (l3aklimaninoll'), corpuscules de Renaut

fuc. 132. - Nerf collatéral des doigts de la main.

(D'après Ranvier.) Coupe transversale après injection

vasculaire forcée d'une solution d'acide osmique à

1 p. 100 et durcissement par la gomme et l'alcool.

Coloration par la purpurine; conservation de la pré-

paration dans la glycérine. - 150 diam.

/'n, faisceau nerveux. - gl, gaine lamelleuse. - a, cloison

de division d'un faisceau nerveux. - n, un faisceau nerveux

très grêle. - v, vaisseau sanguin. - fe. tissu conjonctif. -

ca, cellules adipeuses.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 2111

(Schultze). fuseaux conjonctif)' (Schultze), système tubulaire (Blocq et Mari-

nesco). Décrits par Renaut chez les solipèdes, rencontrés par Rakhmani-

noff, Oppenheim et Siemerling, Kopp, Langhans, etc., etc., dans différents

états pathologiques, les corpuscules de Renaut existent, ainsi que Schultze,

Blocq et Marinesco l'ont montré, à l'état normal dans les nerfs de l'homme

et représentent des tubes nerveux profondément modifiés. Sur une coupe

transversale d'un tronc nerveux, les corpuscules de Renaut se présentent

sous l'aspect d'aires claires, irrégulièrement ovoïdes et situées à la péri-

phérie des fascicules nerveux. Ils sont entourés d'une paroi lamelleuse

stratifiée, analogue à la gaine lamelleuse de Ranvier et renferment des

corps chromatiques irréguliers d'apparence nucléaire. Ces corps chroma-

tiques sont dépourvus de protoplasma; ils affectent quelquefois un aspect

corolliforme et représenteraient, d'après Blocq et Marinesco, la coupe trans-

versale de cylindres-axes déformés.

Vaisseaux sanguins et lymphatiques des nerfs. Les nerfs d'un certain

calibre possèdent seuls des vaisseaux, car les extrémités périphériques

des nerfs se nourrissent par le plasma qui les baigne et qui est exsudé

des capillaires voisins. Les vasa nervorllm proviennent de plusieurs troncs

artériels et jouent un grand rôle dans le rétablissement de la circulation

collatérale lors d'oblitération d'une grosse artère (Hyrtl, Zuckerkandl,

Quénu et Lejars); ils abordent le tronc nerveux obliquement, puis se

divisent et se subdivisent avant de pénétrer dans l'épaisseur du cordon

nerveux. Les vaisseaux du plus gros calibre se rencontrent donc dans le

tissu conjonctif péri et intra-fasciculaire; des artérioles plus petites se

trouvent entre le tissu conjonctif intra-fasciculaire et la gaine lamelleuse et

se résolvent dans l'intérieur de cette dernière en un réseau capillaire très

serré. Tous ces vaisseaux ont une direction parallèle à l'axe du tronc ner-

veux. On trouve un second réseau capillaire dans le tissu conjonctif intra-

fasciculaire ; il est formé de branches longitudinales à peu près parallèles,

reliées entre elles par d'autres branches transversales. Chez les mammi-

fères, il existe en outre dans le tissu conjonctif péri-fasciculaire un troi-

sième réseau artériel, capillaire et veineux (Ranvier).

Les veines suivent le trajet des artères. Les veines des nerfs superficiels

se jettent dans les veines profondes. Les veines des nerfs profonds s'anas-

tomosent largement avec les veines musculaires. Les veines des nerfs satel-

lites d'un paquet artério-veineux se rendent, soit à la grosse veine voisine,

soit au réseau des vasa-vasorum qui entourent l'artère, soit aux veines col-

latérales musculaires près de leur embouchure (Quénu et Lejars).

Quant aux lymphatiques, ils n'existent pas à l'état de vaisseaux distincts,

ni dans l'épaisseur des faisceaux nerveux, ni dans la gaine lamelleuse qui

les entoure, et c'est dans les mailles du tissu conjonctif péri-fasciculaire qu'ils

prennent naissance, car bien que les gaines lamelleuses ne contiennent pas

de lymphatiques, les différentes lames qui les constituent forment un système

lacunaire continu, communiquant largement avec le tissu conjonctif péri-

fasciculaire (Ranvier).

Vaisseaux san-

guins et lymphati

ques des nerfs.

220 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. *-

Houton terminal et

arborisations termi-

nales libres.

Arborisations ter-

minales. inter-épi-

thèliaIes.

111. Terminaison des nerfs.

Les cylindres-axes des fibres nerveuses périphériques, qu'ils appar-

tiennent aux nerfs moteurs ou aux nerfs sensitifs, se terminent tous, ainsi

du reste que les cylindres-axes des fibres nerveuses centrales, par une extré-

mité libre, soit légèrement renflée, bouton terminal, soit plus ou moins

ramifiée - arborisation terminale. L'un et l'autre mode de terminaison

peuvent s'effectuer, soit librement entre les cellules épithéliales, comme

on le voit, par exemple, dans l'épiderme de la peau et l'épithélium des

muqueuses, soit au sein d'une masse granuleuse spéciale, comme dans les

éminences terminales des nerfs musculaires ou dans les corpuscules de Golgi,,

soit dans des organes conjonctifs spéciaux, plus ou moins encapsulés, tels

que les corpuscules de Meissner, de Krause et de Pacini, les corpuscules géni-

taux et les disques tactiles, soit encore autour de cellules sensorielles spé-

ciales, comme dans les bourgeons du goût, les macules et les crêtes auditives

et l'organe de Corti.

Dans tous ces différents cas, la terminaison est une terminaison libre et

nulle part, la fibre nerveuse n'entre en connexion directe, soit : '1° avec une

cellule sensorielle spéciale, gustative, auditive, etc., soit : 2° avec une

cellule épithéliale spéciale, telle que les cellules terminales décrites par

Langerhans, et communément désignées sous le nom de corpuscules de Lan-

gerlwns. Chez les Vertébrés, les corpuscules de Langerhans ne sont, en effet,

ainsi que Ranvier l'a montré, que des cellules migratrices; ils ne présen-

tent par conséquent aucune relation avec la fibre nerveuse. ^

Nous passerons successivement en revue ces différents modes de ter- .

minaisons nerveuses périphériques.

1° Arborisations terminales </c ? '-< ? /) ? e7M' ? .s;

2° Plaques motrices et corpuscules de Golgi,; -

3° Corpuscules du tact.

1° ARBORISATIONS TERMINALES INTER-ÉPITHÉLIALES. Les arborisations

inter-épithéliales, dont nous devons la connaissance il 1-loyer, Cohnheim et

Langerhans, représentent la variété de terminaison la plus fréquente, la

plus connue et la plus banale des nerfs sensitifs. Pendant longtemps, ces

arborisations terminales libres inter-épithéliales et inter-cellulaires, n'ont

été bien connues que dans la cornée. Eimcr ('187'1), Mocsisowicz (1876),

Ranvier (1880), les décrivirent ensuite dans le museau de certains animaux

(taupe, lapin, hérisson, chauve-souris), dans le groin et dans la peau du cou

du cochon, et chez l'homme dans la peau de la plante des pieds et de la

paume des mains On les décrivit bientôt dans certaines muqueuses, telles

que les muqueuses buccale, pharyngienne, oesophagienne et vaginale, dans

la conjonctive, la langue et les gencives, autour des poils tactiles ou autres

(Jobert, Arnstein, Ranvier, etc.).

a) Terminaisons fibrillaires intra-épidermiques. Les nerfs

sensitifs cutanés, après avoir abordé une papille du derme et en avoir gagné

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 221

. la surface, se divisent et s'entrecroisent avec les fibres nerveuses voisines.

Après un trajet plus ou moins compliqué sous la membrane basale des

papilles, les fibres nerveuses, recouvertes encore de leur gaine de myéline,

donnent des branches amyéliniques, qui se divisent et se subdivisent. Leurs

rameaux sinueux et variqueux présentent un aspect moniliforme très net,

ils se recourbent dans différentes directions, et finalement se terminent entre e

les cellules du corps muqueux de Malpighi, par des extrémités libres légère-

ment rentlées, qui ne dépassent jamais le

stratum granulosum (fig. 133).

L'existence de ces arborisations termi-

nales, découvertes à l'aide d'imprégnations

d'or par Langerhans, Eberth, Arnstein,

Mocsisowicz, Merkel, Ranvier, K8111lier et

d'autres, a été confirmée à l'aide de la mé-

thode de Golgi, par Golgi, van Gehuchten,

Retzius, etc. La méthode des chromates

d'argent a démontré jusqu'à l'évidence, que

les corpuscules de Langerhans n'appartien-

nent pas au système nerveux, et que les

fibres sensitives se terminent par des arbo-

risations libres, sans aucune connexion cel-

lulaire directe.

b) Arborisations nerveuses dans

les muqueuses. Dans les muqueuses

recouvertes d'un épithélium pavimenteux stratifié, on observe le même

mode de terminaison que dans l'épiderme (fig. 134, 136). Les fibres ner-

veuses de la couche conjonctive sous-muqueuse se dépouillent de leur

gaine de myéline, montent dans 1"épithélium, se divisent, donnent nais-

sance à des branches à direction tangentielle, lesquelles fournissent à leur

- tour de fins rameaux variqueux, sinueux, d'aspect moniliforme, qui se ter-

minent en des points plus ou moins éloignés de la surface épithéliale, par

Terminaisons fi-

brillaires intra-épi-

dormiqucs.

Dans los muqueu-

ses à épithélium pa-

vimonteux stratifié,

les terminaisons ner-

veuses sont les mê-

mes que dans l'épi-

derme.

FiG. 132. Terminaisons nerveuses sensitives dans l'épithélium pavimenteux stratifié'. (D'après

G. Retzius.) Méthode rapide de Golgi.

IPic. 134. - Terminaisons nerveuses

- sensitives dans l'épithélium des

lèvres d'un foetus humain. (D'après

G. Retzius.) Méthode rapide de

Golgi.

222 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres nerveuses

terminales de la mu-

queuse olfactive de

la souris.

1

Chaque poil ne

1 reçoit qu'une seule

libre nerveuse.

1

des ramuscules libres dont quelques-uns semblent atteindre la surface de

la muqueuse (Retzius).

Ce mode de terminaison est

constant dans les gencives, la mu-

9 ? teii.ye de la langue, celle de 1't,pi-

glotte, des cordes vocales supérieures

(fig. 136) et inférieures (fig. 138) et

de l'crsoplaae (fig. 135) (Retzius).

Dans la muqueuse vésicule (fig.

137), les arborisations terminales

libres et inter-cellulaires se carac-

térisent par leur direction tangen-

tielle, leurs sinuosités extrêmement

nombreuses, leur trajet récurrent,,

enfin par leur terminaison, qui ne

s'effectue jamais dans les couches

épithéliales superficielles (Retzius).

Dans les muqueuses à épithé-

/ ? M vibratile, les libres nerveuses présentent en général un trajet ré-

current (fig. 138) ; quelquefois cependant, en particulier dans la région res-

piratoire des cavités nasales, les rameaux ter-

minaux atteignent presque la surface de l'épi-

thélium cilié (Retzius) (fig 139).

Dans la muqueuse olfactive de la souris, on

trouve, en outre, surtout au niveau de la zone

de transition de l'épithélium olfactif avec l'épi-

thélium respiratoire, de fines fibres nerveuses,

ramifiées, variqueuses, d'aspect moniliforme,

qui se terminent par des extrémités libres, quel-

quefois légèrement renflées. Ces fibres nerveuses

terminales, découvertes par v. Brunn, et dont

l'existence a été confirmée par v. Lenhossek et

par Retzius, appartiennent très probablement

non pas au système sensoriel (c'est-à-dire au

nerf olfactif), mais au trijumeau, dont la termi-

naison se fait comme pour les nerfs cutanés,

par des arborisations libres inter-épithéliales

(fig. 98).

c) Arborisations nerveuses des poils.

Les poils ne présentent pas une innervation

propre et spéciale; ils reçoivent la branche col-

latérale d'un nerf cutané voisin, destiné à in-

nerver une région plus ou moins étendue de la peau. La sensibilité d'un poil

et celle de la peau environnante sont donc sous la dépendance d'un seul et

même nerf périphérique. Chaque poil ne reçoit en général, ainsi que Ran-

Fie. 135. - Terminaisons nerveuses sensitives

dans l'épithélium de l'oesophage du chat.

(D'après G. Retzius.) Méthode rapide de

Golgi.

ô,7, couche conjonctive sons-épithéliale. - o, sur-

face de l'épithélium. - n, fihre nerveuse.

Fic,. 136. - Terminaisons ner-

veuses sensitives dans l'épi-

thélium de la région sus-

glottique du larynx d'un chat : g de six semaines. (D'après

G. Retzius.) Méthode rapide

de Golgi. Arborisation termi-

nale libre extrêmement riche

des libres nerveuses n, entre

les cellules d'un épithélium

pavimenteux stratifié.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 223

vier Ira signalé, qu'une seule fibre nerveuse, .qui se détache du tronc ner-

veux un peu au-dessous de l'épiderme et atteint, au-dessous de l'embouez

chure des glandes sébacées,

lefollicule du poil auquel elle

est destinée. Le nerf perd sa

gaine de myéline au niveau

de la paroi conjonctive du

follicule» puis se divise en

deuxbranches plus oumoins

horizontales, qui embras-

sent le follicule légèrement

rétréci à ce niveau et l'en-

tourent d'un anneau plus ou

.moins complet. Ces deux

branches ne s'anastomosent

jamais, mais peuvent dans

quelque cas entourer le poil

d'un tour.et demi (Retzius).

Elles donhentnaissanee à des

ramuscules longitudinaux,

surtout ascendants, plus ra-

rement descendants, ramus-

cules épais; variqueux,

d'aspect moniliforme et de

contours irréguliers, qui se

terminent tous par des extrémités libres, légèrement renflées, dont aucune

.. ne traverse la membrane anhiste, vitrée de la paroi connective du follicule

(v. Gehuchten) (fig. 140).

Les poils tactiles. n'existent pas chez l'homme, mais se rencontrent chez

tous les mammifères (fig. 141) ; ils sunt entourés d'un sinus sanguin caver-

neux, et reçoivent plusieurs petits troncs nerveux, qui atteignent la paroi

du follicule dans son tiers inférieur, traversent sa capsule fibreuse, s'en-

gagent dans les travées du sinus caverneux, et se terminent par de nom-

Poils tactiles des 1

animaux. *

Fic.131. - Terminaisons nerveuses sensitives dans l'épithé-

lium de la vessie du lapin. (D'après G. Retzius.) Mèthode

rapide de Golgi.

o, surface de l'épithélium. - bg, couche conjonctive sous-épi-

théliale. - n, fibre nerveuse montant du tissu conjonctif dans la

couche épithéliale pour se terminer après un trajet tangentiel par

des arborisations intercellulaires libres.

Fia. 138. - Terminaisons nerveuses sensitives dans l'épithélium de la muqueuse des cordes vo-

cales inférieures et dans l'épithélium à cils vibratiles de la région sous-glottique du larynx

d'un chat âgé de 4 semaines. (D'après G. Retzius.) Méthode rapide de Golgi.

n, fibres nerveuses qui, de la couche conjonctive, montent dans la couche épithéliale et s'y terminent par

des arborisations ramifiées et libres. -

224 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

i

1

I

i Roseau nerveux

autour des cellules

rlandulaires.

.1

Terminaisons ner-

veuses dans les dents.

Arborisations ner-

Yeuses dans les ten-

dons.

breuses arborisations libres, à la surface de la membrane vitrée de la

paroi du follicule.

d) Quant aux nerfs glandu-

laires, sécréteurs ou fl'énatcul's,

Cajal a constaté sur le pancréas

et Retzius sur les glandes sali-

vairés de la salamandre et du lé-

zard, que ces nerfs forment au-

tour des culs-de-sac glandulaires,

un réseau à mailles arrondies ou

polygonales, dont se détachent de

fines fibres nerveuses, qui sont

en contact direct avec la [cellule

glandulaire sans interposition de

membrane propre. Quelques-unes

de ces fibrilles pénètrent même

entre les cellules glandulaires jus-

qu'au niveau de la lumière du ca-

nal glandulaire, où elles se termi-

nent par des extrémi-

tés libres, légèrement

renflées (fig. 142).

e) Dans les dents.

les terminaisons ner-

veuses s'effectuent

également par des

extrémités libres lé-

gèrement renflées,

entre les cellules

odontoblasüques , et

atteignent en général

la superficie de la

pulpe dentaire, ainsi

que Retzius vient de

le 'démontrer récem-

ment chez le lézard

et chez l'anguille (fig.

143).

f) Dans les ten-

dons, Sachs et Tschi-

riew ont décrit des ar-

borisations termina-

les libres, disposées

en buisson, en pin-

ceau, en massue, et présentant à leurs extrémités de petits rendements...

Fio. 139. - Terminaisons nerveuses sensitives dans

l'épithélium vibratile de la région respiratoire des

cavités nasales. (D'après G. Retzius.) Méthode

rapide de Golgi. ,

n, libres nerveuses montant (le la couche conjonctive-

sous-épithéliale et se terminant par des extrémités s

libres et ramifiées.

Fic. 140. Terminaisons nerveuses sensitives autour des poils

du museau d'une souris de 5 à G jours. (D'après G. Retzius.)

Méthode rapide de Golgi.

hst, couche cornée. - réseau de Malpighi. - c, plexus nerveux

superficiel de l'épiderme (Cutis). - 1l, rameau - le, poil. - i.1, sa

gaine interne. - as, sa gaine externe. -- dr, glandes sébacées.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 225

2° PLAQUES MOTRICES.-CORPUSCULES DE GOLGI.

a) Plaques motrices des muscles striés. La terminaison

des nerfs moteurs dans les muscles striés se fait dans l'épaisseur de la

olaaue motrice décrite par Rouget chez le lézard et bien étudiée par Krause

et par Ranvier.

La plaque motrice de

Rouget, l'éminence ter-

minale du nerf moteur

de Ranvier, se présente

sous l'aspect d'une sail-

lie très accentuée chez

les mammifères, plus

étalée chez les reptiles,

superposée aux fais-

ceaux musculaires et re-

couverte par la gaine de

sarcolemme (fig. 144).

Elle est formée d'une

masse granuleuse ren-

fermant de nombreux

noyaux de provenances

diverses. Au voisinage

de l'éminence terminale de Ranvier, la fibre

nerveuse à myéline ou bien reste indivise, ou

bien se divise au niveau d'un étranglement an-

nulaire en deux, voire même trois ou quatre

fibres à myéline, formées chacune d'un segment

inter-annulaire. Ces fibres nerveuses sont des

fibres complètes, pourvues de leur gaine de

Schwann et de leur gaine de Henle. Au niveau

de l'éminence terminale, la gaine de Henle se

continue avec le sarcolemme du faisceau mus-

culaire qui recouvre l'éminence terminale; la

libre à myéline, après s'être divisée deux ou

trois fois, perd sa gaine de myéline et ne se

trouve plus constituée que par le cylindre-axe

recouvert de sa gaine de Schwann. Le cylindre-

axe se divise et se subdivise, et donne nais-

sance à Y arborisation terminale de Ranvier, formée de branches ramifiées,

sinueuses, alternativement rétrécies et élargies, présentant par conséquent

une disposition moniliforme et un aspect variqueux très accentué. - Ces

ramifications se terminent toutes par des extrémités libres, tantôt arron-

dies, tantôt légèrement effilées, et qui n'atteignent pas en général les limites

de l'éminence terminale.

Quant aux nombreux noyaux de l'éminence terminale, ils sont grands,

is

Plaque motrice de

Rouget,Krallse,Rau-

vier.

Arborisation ter-

minale de la plaque

motrice.

1<'10. 141. - Terminaisons

nerveuses sensitives au-

tour des poils tactiles de

la souris de 5 à 6 jours.

(D'après 0. Retzitis. Mé-

thode rapide de Golgi.

Poil tactile avec gaine ca-

vcrucusc. 1, poil. -is, gaine o

intcrnc.-Itb, follicule pileux.

- n. fibres nerveuses. -

hiv, Hoorzwicucl. - hp, pa-

pille du follicule pileux.

Fio. 142. - Terminaisons

nerveuses sensitives dans

le conduit excréteur de la

glande sous-maxillaire du

Lacerta agilis. (D'après

G. Retzius.) Méthode ra-

pide de Golgi.

1. lumière du canal excré-

teur. ? i,hbres nerveuses cir-

culaires et inter-cellulaires.

226 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Noyaux de l'émi-

nence terminale.

Variétés de pla-

quels motrices.

clairs, possèdent un gros nucléole et sont limités par un double contour;

les uns appartiennent à la gaine de Schwann

qui entoure le cylindre-axe ramifié de l'ar-

borisation terminale, et sontsitués au voisi-

nage des premières ramifications ; ils con-

stituent les noyaux cle l'arborisation de

Ranvier,; les autres appartiennent à la

membrane qui recouvre l'éminence termi-

nale : noyaux vaginaux de Ranvier; les au-

tres enfin appartiennent à la substance gra-

nuleuse fondamentale de l'éminence :

noyaux fondamentaux de Ranvier.

Les plaques motrices se rencontrent

non seulement sur les muscles striés vo-

lontaires, mais encore sur les muscles blancs

des mammifères et sur les muscles striés

involontaires, tels qu'on les rencontre dans

la portion supérieure de l'oesophage chez

l'homme, ou dans les coeurs lymphatiques

des reptiles écailleux et des batraciens.

Retzius a décrit dans les muscles de

l'oeil du lapin un mode de terminaison des

nerfs un peu spécial, distinct du type nor-

mal, et qui peut-être rapproché des termi-

naisons nerveuses musculaires que l'on

rencontre chez les Vertébrés inférieurs, la

grenouille par exem-

ple (fig.l4). On ob-

serve ici du reste de

très grandes varié-

tés. En général, le

nerf qui côtoie la

fibre musculaire est

recouvert de sa gai-

ne de myéline, et

donne naissance, au

niveau d'un étran-

glement annulaire,

à une branche col-

latérale amyélini-

que qui se détache

à angle droit. Dans

les cas les plus sim-

pies, la branche collatérale ne se divise pas, et se termine après un court

trajet dans une seule éminence terminale. Dans les cas plus compliqués, la

Fie. 143. - Terminaisons nerveuses

sensitives dans les dents du lézard

(lacera agilisj (D'après G. Retzius. \

Méthode rapide de Golgi.

d, dentino (Zahnbein). - nd, couche

odontoblastiquo. p, pulpe dentaire avec

ses vaisseaux et nerf (r) : co dernier s'ar-

borise librement entre les otlontohlastes

et atteint la surface do la domine.

Fic. 144. - Deux faisceaux des muscles intercostaux du lapin, dis-

sociés après injection interstitielle d'acide osmique et colorés au

moyen du picro-carminate. Ils montrent deux émincllccs termi-

nales vues, l'une de face, l'autre de profil. (D'après Ranvier.)

N, nerf. - ¡11, faisceau musculaire. - p, plaque motrice vue do profil. -

p, plaquo motrico vue do face.

, HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 227

branche collatérale se divisé dichotomiquement ; ses deux divisions affec-

tent souvent un long trajet sinueux, à direction longitudinale et portent un

nombre, quelquefois considérable, dé plaques terminales tantôt ovalaires,

tantôt allongées ou trian-

gulaires, tantôt rubanées

(fig. 145). Ces plaques

terminales, dépourvues

de substance granuleuse,

reçoiventles arborisations

terminales libres des cy-

lindres-axes. Entre ces

deux variétés extrêmes,

on rencontre tous les in-

termédiaires.

Les nerfs du muscle

cardiaque sont dépour-

vus d'éminences termi-

nales. Ils perdent leur

gaine de myéline bien

avant d'atteindre leur ter-

minaison, leur cylindre-

axe se divise et se subdi-

vise, et donne naissance

à de très fines fibres vari-

queuses plus ou moins

ramifiées (fig. z6). Ces

fibres, d'après Ranvier,

embrochent les cellules

musculaires cardiaques,

et formeraient dans l'in-

térieur même de la cel-

lule musculaire un ré-

seau à mailles allongées,

et formé de travées extrê-

mement grêles et d'iné-

gale épaisseur. La péné-

tration des fibres muscu-

laires par les fibres ner-

veuses, signalée par Ranvier, n'a été retrouvée,' à laide de la méthode

de Golgi, ni par Cajal, ni par Retzius. Ces deux auteurs admettent que les

fibres nerveuses du coeur se divisent dichotomiquement entre les fais-

ceaux musculaires, donnent quelques rares collatérales et se terminent par

des extrémités libres et variqueuses (fig. 146).

Les nerfs des. muscles lisses se comportent un peu différemment,

'suivant qu'il s'agit de muscles appartenant à la vie animale ou à la vie

Terminaisons ner-

veuses dans le mus-

cle cardiaque.

Tache motrice do

Ranvier daus les

muscles lisses.

Fio. 14. -Terminaisons nerveuses motrices dans les muscles

de l'oeil du lapin adulte. (D'après G. Retzius.) Coloration au

bleu de méthylène.

, n, fibre nerveuse pourvue d'une gaine de myéline.

228 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Travaux de Ret-

zjns.

organique. Les nerfs des fibres musculaires lisses de la vie animale des

Mollusques et des Annélides, dépourvus de myéline, se divisent et se subdi-

visent, et se terminent à la surface des cellules musculaires par une extré-

mité renflée, souvent

digitiforme, la tache

motrice de Ranvier.Les

nerfs des fibres muscu-

laires lisses de la vie

organique, qu'ils ap-

partiennent aux Inver-

tébrés, ou qu'ils appar-

tiennent aux Verté-

brés, s'entrecroisent t

entre eux, forment

des plexus superposés

[plexus méseutéri jue

el' A llel'bach, plexus des tuniques musculaires de l'intestin, plexus des vais-

seaux sanguins), dont se détachent des fibres très fines, qui se terminent

très probablement par des taches motrices sur les cellules contractiles de

la tunique musculaire (Ranvier).

Retzius, en employant la méthode d'Ehrlich (bleu de méthylène in2tra-

vitam), a montré que ces fibres se divisent dichotomiquement il diverses

reprises, et que toutes les branches de bifurcation sont pourvues de petits

Fie. 146. - Terminaisons nerveuses motrices dans le muscle

cardiaque d'une souris âgée de 11 jours. (D'après G. Retzius.)

Méthode de Golgi.

Fie. 147. - Terminaisons nerveuses motrices dans les muscles lisses de la vessie d'un lapin âgé

de 9 jours. (D'après G. Retzius.) Méthode de Golgi.

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 229

boutons très rapprochés, qui répondent manifestement aux plaques termi-

nales des autres fibres musculaires, et se rapprochent singulièrement du mode

de terminaison des fibres nerveuses des muscles des Vertébrés (lig. 147).

Il n'existe donc, ainsi que Tschiriew le faisait déjà remarquer en '187U,

aucune différence morphologique essentielle, entre les terminaisons ner-

veuses dans les muscles striés et dans les muscles lisses. Tous les nerfs se

terminent par des arborisations libres, et les différents modes de contraction

des différentes espèces de muscles ne dépendent en aucune manière de la

forme de leurs terminaisons nerveuses.

b) Corpuscules de Golgi. - Les tendons reçoivent un très grand

nombre de nerfs sensitifs découverts par Rollet, et qui présentent des modes

de terminaisons variés. Les uns se terminent. ainsi que nous venons de le

voir, par des arborisation,- libres (Sachs et Tschiriew); les autres dans

les corpuscules de Golgi, d'autres dans les corpuscules de Paciui. d'autres

encore dans des corpuscules spéciaux, décrits par Pilliet sous le nom de

corpuscules "elliO - 221 "se ci gaines paciniennes. Ces deux derniers

modes de terminaison seront décrits avec les corpuscules de Pacini. Nous

ne nous occuperons ici que des corpuscules de Golgi.

Golgi découvrit en 1878, à l'union de la fibre musculaire et de la

fibre tendineuse, des corps fusiformes spéciaux, lieu de terminaison des

fibres tendineuses, et qu'il désigna sous le nom de corps l/IuS('ulo-telldi-

neux. Cette dénomination, très exacte quant au siège de ces corpuscules,

pourrait prêter à confusion, quant à la nature des nerfs qui s'y terminent.

Ces nerfs sont en effet exclusivement tendineux : aussi est-il préférable de

désigner avec Cattaneo, Pisani, Ranvier, etc., les petits organes décrits par

Golgi, sous le nom de corpuscules de Golgi.

Les corpuscules de Golgi, qui paraissent être des organes en rapport

avec le sens musculaire, constituent, pour les nerfs tendineux, de véritables

plaques terminales, analogues aux plaques motrices des nerfs musculaires.

Mais au lieu d'être uniques et isolées comme l'éminence terminale des

fibres musculaires, les plaques terminales tendineuses se réunissent en

général en nombre plus ou moins considérable, de 2 à 30 (Péni), et

forment par leur ensemble un corpuscule de Golgi. Ces corpuscules sont

fusiformes, aplatis, situés à la surface du tendon, au voisinage de l'insertion

des fibres musculaires sur les fibres tendineuses; ils sont formés d'une

substance granuleuse, et d'une enveloppe il plusieurs couches hyalines

concentriques, renfermant quelques noyaux. Le nerf sensitif. en abordant t

le corpuscule, lui abandonne sa gaine de Henle., qui entre dans la constitution

conjonctive de l'enveloppe qui recouvre le corpuscule de Golgi. Le nerf

aborde en général le corpuscule par sa partie médiane, plus rarement par

l'une de ses extrémités, et s'y divise soit dichotomiquement, soit en patte

d'oie, en deux ou trois fibres myéliniques et équidistantes. Ces fibres

donnent à leur tour naissance à une véritable arborisation terminale de

fibrilles nerveuses .dépourvues de myéline. Le corpuscule de Golgi reçoit

quelquefois une seule libre nerveuse, mais le plus souvent il en reçoit

15""

Nerfs sensitifs des

tendons.

Corpuscules de

Golgi.

Le corpuscule do

fTolgi sii'g'c au yoi-

sinage de l'insertion

île la fibre tendineuse

surtafi)jrf;niuscn-

laire.

230 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Corpuscules del'a-

cini des tendons.

Corpuscules de

Meissner.

1

J' Corpuscules de Pa-

, ('1ll1.

quatre ou cinq, souvent davantage, formant dans l'intérieur du corpuscule

autant de plaques terminales.

Les tendons renferment en outre de véritables corpuscules de Pacini,

nombreux également au voisinage des insertions musculaires, et dont la

structure ne diffère pas des corpuscules de Pacini que l'on rencontre dans i

les couches sous-dermiques de l'homme et dans le mésentère du chat.

3° CORPUSCULES PLUS OU MOINS ENCAPSULÉS.

a) Corpuscules du tact ou corpuscules de Meissner.- Les cor-

puscules du tact, très abondants à la pulpe des doigts et des orteils, occupent

chez l'homme certaines papilles cle la peau, qu'ils remplissent il peu près

complètement. Ils sont formés par un seul lobe ou par deux ou trois lobes

superposés, qui constituent autant de corpuscules et reçoivent chacun une

fibre nerveuse distincte. Ils présentent tous un aspect strié caractéristique

et qui tient, ainsi que Langerhans l'a montré, il la direction transversale des

fibres nerveuses, revêtues de myéline, qui pénètrent dans le corpuscule.

La fibre nerveuse qui aborde un corpuscule du tact l'atteint, en général,-

à son extrémité profonde et un peu sur le coté, décrit à sa surface un trajet

plus ou moins sinueux, puis pénètre dans le corpuscule et s'y divise et

subdivise, pour former une série d'arborisations plus ou moins distinctes

et destinées aux différents lobules. Elle abandonne sa gaine de myéline

après un court trajet; les branches de bifurcation myélinique présentent

un trajet tortueux et un aspect moniliforme caractéristique, et donnent

naissance à de nombreuses arborisations, qui se terminent par des boutons

de forme irrégulière, généralement aplatis. Les arborisations terminales

occupent la partie centrale du corpuscule, elles sont entourées d'un grand

nombre de cellules marginales, présentant un noyau volumineux aplati de

haut en bas. Tour à tour regardées comme des cellules épithéliales ou des

cellules nerveuses, ces cellules sont aujourd'hui, depuis les travaux de

Ranvier, regardées comme des cellules mésodermiques, différenciées en vue

d'une adaptation spéciale.

b) Corpuscules de Pacini. - Les corpuscules de Pacini se trouvent

en grand nombre dans le tissu cellulo-adipcux de la face palmaire des

doigts et des orteils, au voisinage des nerfs collatéraux. On les rencontre

également dans le mésentère, et surtout au voisinage des tendons, des apo-

névroses, autour des articulations et le long des ligaments z.îilei-0-s-sei(x. Ils

sont formés d'une série de corpuscules emboîtés, qui entourent une cavité

allongée transparente, contenant une matière granuleuse vaguement striée,

cavité connue sous le nom de massue centrale. Le nerf qui aborde le cor-

puscule de Pacini est pourvu d'une gaine lamelleuse épaisse, dont les

lamelles concourent à former les capsules emboîtées; cette gaine limel-

leuse s'étend jusqu'à la massue centrale, et porte dans son trajet capsulaire

le nom de funicule.

Chaque lame capsulaire est formée de fibres connectives, séparées par

une substance amorphe et disposées en deux couches, l'une interne formée

de fibres longitudinales, l'autre externe formée de libres annulaires, et tra-

HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 231 :

versée par quelques fibres à direction rayonnante. Les lames capsulaires

les plus internes et les lames capsulaires les plus superficielles sont beau-

coup plus minces que les lames capsulaires moyennes; elles sont en outre

formées presque exclusivement de fibres longitudinales. Chaque lame cap-

sulaire est tapissée à sa face interne par une mince lame endothéliale, ana-

logue à celle de la gaine lamelleuse des nerfs, et dont les noyaux volumineux

sont saillants dans l'intérieur de la capsule.

En abordant la massue centrale, le nerf qui occupe l'axe de cette

dernière perd sa gaine de myéline et très probablement sa gaine de Schwann ;

il est entouré d'une mince couche de protoplasma et présente une struc-

ture fibrillaire très nette. Il se divise et se subdivise, donne quelques rami-

fications latérales plus ou moins nombreuses, qui se contournent de diverses

façons, et se terminent par des boutons de forme et de dimensions variables.

Quelquefois le nerf ne fait que traverser le corpuscule de Pacini, pour

trouver dans un second ou dans un troisième corpuscule sa véritable ter-

minaison. Dans ce cas, il perd néanmoins ses enveloppes lamelleuses et sa

gaine de myéline, en abordant la massue centrale; mais toutes ses gaines

se reconstituent au pôle opposé.

c) Les corpuscules de Krause, qui existent en grand nombre dans

la conjonctive de l'homme, représentent des corpuscules de Pacini réduite

à un nombre très restreint de capsules, et contenant une massue centrale

relativement volumineuse, composée entièrement de cellules polyédriques

(Longworlh). Chez l'homme ces corpuscules sont sphériques et reçoivent

plusieurs libres nerveuses à myéline qui s'enroulent, se replient et se

terminent par des extrémités libres et renflées.

d) A côté des corpuscules de Pacini, très nombreux dans les muscles et

les tendons, on trouve dans les muscles, au voisinage de leurs insertions

tendineuses, des corpuscules spéciaux à gaines concentriques : ce sont les

corpuscules neuro-musculaires; ils présentent de très grandes varié-

tés, quoique reliés entre eux par une série de transitions, et doivent être

considérés, d'après Pilliet et Kerschner, comme des organes terminaux de

sensibilité.

Entrevus par Friinkel et Eisenlohr, qui les considéraient comme des

productions pathologiques, ils ont été reconnus comme normaux par Roth

et par Babinski. Ils sont faciles à déceler sur les muscles atrophiés, quelle

que soit la cause de l'atrophie musculaire, et se présentent sous l'aspect

de fuseaux allongés, composés de trois à sept groupes de petites fibres

musculaires striées, entourés d'une gaine lamelleuse. Tantôt ils ne

contiennent que des fibres musculaires serrées et très jeunes, tantôt ils

contiennent des muscles et des nerfs, soit réunis, soit séparés par des

cloisons. Tantôt enfin, ils présentent une gaine en tout semblable à celle

des corpuscules de Pacini. Cette dernière variété a été décrite par Pilliet

en 1890, sous le nom de corpuscule nerrro ? a2esculaire ci gaine Nacinienne.

rr) A côté de ces corpuscules nettement encapsulés, on peut signaler le

corpuscule du tact du bec du canard domestique. Ce corpuscule est

. i

Corpuscules de

Krause.

Corpuscnles ucuro-

musculaires.

Corpuscule du tact

du bec du canard.

232 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ménisques tactiles.

constitué par des cellules tactiles, claires et volumineuses, entourées d'une

capsule connective; le nerf sensitif, réduit à son cylindre-axe et à sa gaine

de Schwann, s'insinue entre les cellules tactiles, puis s'aplatit pour former

un disque tactile. .

f) Dans le groin du cochon et dans différentes régions de la peau de

l'homme, on rencontre dans les couches superficielles du derme et dans la

couche de Malpighi, des nerfs qui, après avoir perdu leur gaine de myéline,

se divisent et se subdivisent pour constituer une arborisation extrêmement

élégante, dont les derniers rameaux s'aplatissent-et se terminent par des

ménisques tactiles, autour de cellules spéciales claires, ovoïdes et volumi-

neuses, non encapsulées et non groupées en corpuscules. Ces ménisques

tactiles, qui simulent par leur forme des feuilles de lierre, représentent un

mode d'arborisation nerveuse, terminale et libre, auquel Ranvier a donné

le nom de terminaison hédé1'if01'me. L'existence de ce mode de termi-

naison spéciale n'a pas encore été confirmée par les travaux de Golgi, van

Gehuchten, Cajal, Retzius, etc.

BLOCQ et MARINESCO. Sur un cas de myopathie primitive progressive du type Larzdouzy-

Dejerine avec autopsie, Arch. de Neurologie, 1893, p. 189 et C. R. Soc. de Biologie, 4892. -

BOLL. Studi sulle imagini microscopiche della fibm nervosa midollare, in R. Acad. dei Lincei.

Roma, 1877. - G. Cattani. L'appareil de soutien de la myéline dans les fibres nerveuses

périphériques. Arch. italiennes de Biol. 1886, t. VIII, fasc. 3. - Cajal. Los ganglios y plexos

nerviosos del intestino de los mamiferos. Madrid, 1893. - Du Même. Sur les ganglions et

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La cellule nerveuse du sympathique chez quelques Mammifères et chez l'Homme. La Cellule,

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Sechste umgearbeitete Azct·rge. Leipzig, 1893. Lantermann. Ueber den feineren Batz de)'

Markhaltigen Nervenfaser. Arch. f. hlihros. Anat. 1876, t. XIII. v. Lenhossek. Ueber

Nervenfasern in den hinteren Wurzeln welche aus den Yorderhom entspl'ingen. A ? iat. Attzet- -

ger Jahrg. V. 1890. - Quénu et Leiaus. Étude anatomique sur les vaisseaux sanguins des

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Paris, 1888. Du même. Lecons sur l'Histologie du système nerveux. 2 vol. Paris, 1878. -

REVAUX. Recherches sur quelques points particuliers de l'Histologie des nerfs. Arch. de Phys.,

1881. = RETzius. Biologische ! 7K<6)'Sttc/HMoen. Neue Folge. III, IV, V. Stockholm. REZ-

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1881. - SCHIEFFERDECKER. Beitrüge zur Kenntniss des Baues de Nervenfuser. Arch. f. =

lIfik1'OS, Anat., 1887, t. XXX. - SCHUL1'ZE. Ueber circonscripte Bindegewebshyperplaie oder

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B. Segall. Sur des anneaux intercalaires des tubes nerveux produits par imprégnation d'ar-

gent. C. R. de l'Acad. des Sciences, 1892, Soc. de Biol. 1892 et Journ. de l'Anat. et de la

Physiol., 1893, p. 586.

DEUXIÈME PARTIE

ANATOMIE DU CERVEAU

CHAPITRE I

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE

1. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'ENCÉPHALE

L'encéphale représente la partie supérieure et considérablement modi-

fiée du névraxe. Situé dans la cavité crânienne, qui lui sert en quelque

sorte de moule, il comprend, au point de vue purement morphologique,

trois parties : le cerveau, le cervelet et l'isthme de l'encéphale ; ce dernier

relie le cervelet au cerveau et celui-ci à la moelle épinière.

Le cerveau proprement dit constitue la partie antérieure et supérieure

de l'encéphale, dont il représente le segment le plus important et le plus

volumineux. Il est constitué par toutes les parties développées aux dépens

de la vésicule encéphalique antérieure primitive, c'est-à-dire par les hémi-

sphères cérébraux, les corps oplo-slriés et la région sous- thalami que de

Forel. Pour la facilité de la description, nous ferons rentrer dans son

étude les parties développées aux dépens de la vésicule encéphalique

moyenne, c'est-à-dire la région des pédoncules cérébraux et des tubercules

quadrijumeaux.

Le cerveau occupe la presque totalité de la cavité crânienne, à l'excep-

tion des fosses occipitales inférieures; il se présente sous la forme d'un

ovoïde à grand axe antéro-postérieur, dont la grosse extrémité serait

dirigée en arrière. Sa forme est du reste variable, comme celle de la cavité

crânienne elle-mème. Il est plus long et moins large chez les dolichocé-

phales, plus large et moins long chez les brachycéphales. Dans la première

enfance, le crâne se modifie sous l'influence des compressions extérieures;

Encephale.

Cerveau.

1·'nrme lu ccrccau.

234 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cervelet.

Isthme de l'cnd'-

phale.

Volume et poids

de l'encéphale.

Variations pondé-

rales suivant les

races.

Variations pondé-

rales suivant la taille

et le sexe.

le cerveau subit des modifications parallèles. Il se moule très exactement

sur l'endocràne, et ses variations de forme sont, on le sait, particuliè-

rcment fréquentes chez les idiots.

Le cervelet et l'isthme de l'encéphale, développés aux dépens de la vési-

cule encéphalique primitive postérieure (Cerveau rhomboïdal), sont situés

à la partie inférieure et postérieure de l'encéphale. ,

Le cervelet occupe les fosses occipitales inférieures; il est recouvert par

la partie postérieure du cerveau, dont il est séparé par une fente profonde

et transversale, qui loge la lente du cervelet : c'est la grande fente cérébrale

transversale antérieure. - fissura ceuebri tl'ansvel'sa, marsupium cerebri ante-

rzrzs.

L'isthme de l'encéphale est couché sur la gouttière basilaire; il com-

prend la protubérance annulaire ou pont de Yarole, et le bulbe rachidien

ou moelle allongée.

Avant de passer à l'étude de ces segments, il importe de considérer

l'encéphale dans son ensemble, et de déterminer son volume, son poids et

sa densité.

Volume, Poids. L'évaluation quantitative de l'encéphale peut être

faite, soit en le pesant directement, soit en mesurant la capacité crânienne.

Lorsqu'on compare chez les mèmes individus le poids de l'encéphale il la

capacité du crâne, on voit, ainsi que L. Manouvrier l'a montré, qu'« un vo-

1,,iîî(, donné de crâne correspond en moyenne un même poids cérébral, qu'il

s'agisse des races blanche, jaune et noire, ou qu'il s'agisse des deux sexes.

Mais le poids absolu et la capacité crânienne absolue, présentent de très

grandes variations, ainsi que Marshall, Peacock, Wagner, Parchappe,

Parisot, Sappey, Bischoff, Boyd, Broca, Calori, L. Manouvrier, l'ont prouvé.

Ces variations sont en rapport avec les races, la taille, le poids et le volume

du corps, le sexe, Y âge, le degré d'activité fonctionnelle, l'état de santé ou

de maladie de l'individu.

En règle générale, les capacités les plus fortes, et par conséquent les

poids les plus élevés, appartiennent aux races les plus robustes ou les

plus intelligentes. D'après les mesures de L. Manouvrier (faites avec le

registre des pesées de Broca), la capacité crânienne moyenne serait, sui-

vant les races et les sexes, de :

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. ? : 3 : 5

ainsi que sur le poids de l'encéphale. Le poids moyen est en effet, d'après

Manouvrier, de :

43'i îgl, sui, 168 lioiiimes d'une tiiiie iiio,P-iiiie (le 11,6-j9

13,i6 ? sur 168 hommes d'une taille moyenne de im,6î9 6

120SsT,J sur 50 femmes d'une taille moyenne de f ? 376

Différence : 1 li-891,6.

Il semble ressortir de ces pesées que l'encéphale de la femme est plus

léger de 148 grammes que celui de l'homme; celte différence ne serait,

d'après L. Manouvrier, que de 110 grammes chez une femme et un homme

de même taille.

Mais, ainsi que le soutient L. Manouvrier, le poids et le volume de l'en-

céphale ne peuvent èlre comparés qu'à un poids et à un volume pris dans

l'organisme et non il une longueur de corps : or la taille ou longueur du

corps ne représente pas d'une façon correcte l'ensemble de la masse orga-

nique ; un homme et une femme, par exemple, ne sont pas équivalents sous

le rapport du développement musculaire, par le seul fait qu'ils ont l'un et

l'autre une taille de l ? C0.

« Si l'on compare, dit L. Manouvrier, le poids de l'encéphale non pas

à la taille ou au poids du corps, mais à une masse active du corps, c'est-à-

dire à des termes anatomiques représentant d'une façon plus correcte le

développement organique général, alors le poids relatif de l'encéphale se

trouve beaucoup plus grand chez la femme que chez l'homme, contraire-

ment a l'opinion classique. »

Chez le foetus et chez l'enfant nouveau-né, l'encéphale est proportion-

nellement beaucoup plus volumineux que chez l'adulte. Chez le nouveau-

né, son poids varie chez les garçons, de 286 grammes (Parrot) il 400 grammes

et chez les filles, de 283 grammes (Boyd) à 290 grammes (Wcl-

cker) ; d'après Bischoff, il égalerait le I/o du poids du corps.

D'après les recherches de Robert Boyd, porlant sur plus de 2 000 encé-

phales, le volume absolu de ce dernier va toujours en augmentant de la

naissance jusqu'à 20 ans. L'augmentation est plus rapide de la naissance

jusqu'à l'âge de 7 ans, que de 7 à 20 ans. De 20 à DO ans survient une

période stationnaire, puis une diminution lente et progressive chez le

vieillard. L'encéphale présente du reste des variations individuelles très

grandes. On cite son poids considérable chez certains hommes célèbres :

Cnvier 1829 gr., Byron 2238 gr., Tourgucnelf 2012 gr., rlbercombie

1785 gr., Schiller 1 p80 gr., Spurzheim 1 ;)59 gr., de : \lol'l1Y 1520 gr.,

Agassis t2 gr., Dupuytren 1 437 gr., hante 1 420 gr.. (iambetta 1294 gr.

Le poids relatif de l'encéphale est, ainsi que l'ont montré les recherches

de Serres, Leudet. Dar('ste, Brand. L. Manouvrier, relativement élevé chez

les jeunes individus, chez les individus de petite taille ainsi que. chez les

espèces supérieures ; il est, par contre, relativement faible chez les espèces

inférieures.

Quant à l'interprétation de ces variations du poids relatif de l'encéphale,

nous croyons ne pouvoir mieux faire, que de citer ici textuellement, quel-

.4

Variations pondé-

rales suivant l'âge.

Poids relatif de

l'encéphale.

23G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Rapports du YO-

Inmc de l'encéphale

avec la capacité in-

tellectuelle.

Poids des dillé

reiites parties cou-

atituatttes de l'cncé-

phale.

1

1

ques-unes des conclusions formulées par L. manoeuvrier, dans son mé-

moire :

1° Les espèces inférieures ont un poids cérébral relativement faible, parce que le

nombre, la variété et la complexité des sensations, des idées et des mouvements, sont

moindres chez elles que chez les espèces supérieures; parce que, en outre, le cerveau a

plus d'intluence sur les mouvements dans les espèces supérieures.

21 Les jeunes ont un poids encéphalique relativement élevé : a) parce qu'ils sont déjà

en possession d'une provision d'éléments nerveux embryonnaires qu'ils utiliseront plus

tard ; 6) parce qu'ils sont petits.

3° Les espèces et les individus de petite taille ont un poids encéphalique relative-

ment élevé, parce que le nombre, la variété, la complexité des sensations, des idées, des

mouvements, des opérations cérébrales en un mot, sont indépendants de la masse de

l'organisme.

De ce que le volume de l'encéphale est dans un rapport assez constant

avec la capacité du crâne, il ne s'ensuit donc nullement que la capacité

intellectuelle soit proportionnelle à la masse et au volume de l'encéphale.

L'activité cérébrale, en effet, est le résultat de tant de facteurs autres que

le volume et la masse de l'encéphale, qu'on ne peut guère évaluer l'intel-

libence en se basant exclusivement sur le volume du cerveau. Il faut

prendre en considération l'étendue et l'épaisseur de la substance grise, sa

richesse en cellules ganglionnaires, etc., et se rappeler le précepte de

Galien, que, sous le rapport des fonctions, la qualité de la substance céré-

brale est bien au-dessus de la quantité.

On a cherché à se rendre compte du poids des différentes parties consti-

tuantes de l'encéphale : cerveau, cervelet, bulbe et protubérance.

Chez un certain nombre de sujets de 20 à 30 ans, Meynert a isolé et

pesé séparément le manteau cérébral (écorce grise et masse blanche sous-

jacente), le cervelet et le tronc encéphalique (corps opto-sfriés, pédoncules

cérébraux, protubérance annulaire et bulbe rachidien). Il arrive aux résul-

tats suivants :

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 237

Quant au poids des différents lobes du cerveau, Meynert donne les

chiffres suivants :

1

238 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Densité de l'en-

eéphale.

Hémisphères.

Scissure inter-hé-

misphérique.

Corps calleux.

Nerfs de Lancisi.

ce qui semble donner raison à l'opinion des physiologistes, qui localisent

dans le lobe frontal les fonctions psychiques supérieures.

Densité de l'encéphale. - La densité de la masse encéphalique est

d'environ 1030; elle augmente jusqu'à l'âge de 20 ans, et cette augmenta-

tion est plus forte chez l'homme que chez la femme; d'après Danilewski, la

densité totale du cerveau est de 1041, celle de la substance blanche étant de

1043 et celle de la substance grise de 1038. Les rapports pondéraux de ces

deux substances seraient d'après le même auteur de 61 p. 100 pour la sub-

stance blanche et de 39 p. 100 de la substance grise.

Bischoff, Dos Hil'11gewicht des Menschen. Bonn. 1880. CuARi/roN-BAs'nAN, Le cerveau,

organe de la pensée chez l'homme et les animaux. Paris, 1882. - Broca (Paul), Sur la mel1-

SU1'lltion de la capacité du crâne (Mém. de la Soc. d'Anthrop. 2° série, t. I, 1813).-

sm'stM't de <a capact' d : t o'ane (Mëm. de ia Soc. d'Anthrop. 2'' série, t. I, 1873).

DARESTE, Sur les rapports de la masse encéphalique avec le développement de l'intelligence

(Bull. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 1862). - Bn : nn (Alex.), Sur le rapport du poids du

cerveau ci celui du corps chez différents animaux. Moscou, 1868 (Extrait du Bull. de la Soc.

impér. des Naturalistes de Moscou). - Manouvrier (L.), Sur l'interprétation de la quan-

tité dans l'encéphale et dans le cerveau en particulier (Mém. de la Soc. d'Anlhr. de Paris,

1885. 2e série, t. III). - Du même, Le poids proportionnel du cervelet, de l'isthme et du bulbe

(Associât, française pour l'avancement des sciences. Congrès de Rouen, 1893). -

SUI 2)eso del cervelle (Napoli, 1881). SAppEY, Traité d'anatomie descriptive,

t. III.

II. CONFIGURATION EXTÉRIEURE DU CERVEAU

Le cerveau se compose de deux moitiés à peu près symétriques, les lceini- y

sphères cérébraux, désignés depuis Calien sous le nom de cerveau droit et de

cerveau gauche (fig. 148). Une scissure profonde verticale et antéro-poslé-

rieure, la grande scissure médiane ou inter-hémisphérigue (Sih), les sépare

complètement au niveau de leurs parties supérieure, antérieure et posté-

rieure. A leur partie moyenne, les deux hémisphères sont reliés entre eux

par une large commissure blanche horizontale, le corps calleux (Cc), qui se

présente sous l'aspect de gros tractus de faisceaux blancs, dirigés transver-

salement, et croisés par deux minces bandelettes antéro-postérieures, les

nerfs de Lancisi (NL) ou tractus longitudinaux médians. Le corps calleux se

recourbe en bas à sa partie antérieure et à sa partie postérieure (fig. 151).

En avant il forme le genou (Cc[g]) et le bec ou roslrum (Cc[r], du corps

calleux; en arrière, il s'applique sur lui-même et constitue le bourrelet du

corps calleux ou splénium (cSpl).

En avant du genou et en arrière du bourrelet du corps calleux, la scis-

sure inter-hémisphérique descend jusqu'à la base du cerveau (fig. 148, 4 ? 9).

Son extrémité antérieure mesure de 2,5 il 3 centimètres; elle est moins

étendue que l'extrémité postérieure, et sépare complètement les lobes

frontaux dans leur moitié antérieure. L'extrémité postérieure de la grande

scissure inter-hémisphérique mesure 3 cent.; elle est située en arrière du

bourrelet du corps calleux, et sépare complètement les extrémités occipi-

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 239

tales des hémisphères. Cette grande scissure inter-hémisphérique loge un

prolongement important de la dure-mère crânienne : la faux du cerveau.

Celle-ci s'insinue en avant dans l'extrémité antérieure de la scissure inter-

hémisphérique, pour s'insérer par son sommet à l'apophyse crista galli

de l'ethmoïde; en arrière, sa base, étendue du bourrelet du corps cal-

leux au pressoir d'Héuolcile, s'insère sur la face supérieure de la tente du

Faux du cerveau

Fie. 148. - Face supérieure de l'encéphale ; la scissure inter-hémisphérique a été écartée

pour montrer la face supérieure du corps calleux et du cervelet. (D'après la photo-

.- graphie d'un cerveau à l'état frais.)

C, cuneus. - Ce, corps calleux. - cm, sillon calloso-marginal ; cm', sa branche verticale.

Fi, h'q, Fa, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - Fa, circonvolution

frontale ascendante. f, premier sillon frontal. - 11ci, hémisphères cérébelleux. - ip, sillon

interpariétal. - L,, première circonvolution du lobe lombique. - mF" face interne de la pre-

mière circonvolution frontale. -NL, nerf de Lancisi. Oi, première circonvolution occipitale.

- Pi, Pa, première et deuxième circonvolutions pariétales. - l'a, circonvolution pariétale as-

cendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitale. - poi, pli de passage parièlo-

occipital interne de Gratiolet. - por, sillon post-rolandique. - PrC, proecuneus. - pl'i,sillon

prérolandique inférieur. - pis, sillon prérolandique supérieur. - pt, sillon pariétal transverse.

- pla, pli de passage parito-limbique antérieur. - aplp, pli de passage parioto-limbique

postérieur. - R, scissure de Rolando. - sec, sinus du corps calleux. - sp, scissure sous-

pariétale. - Vs, vermis superior du cervelet.

240 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Faces des hémi-

sphères.

cervelet qu'elle sous-tend. Cette base sépare donc complètement les extré- -

mités occipitales des hémisphères.

Chaque hémisphère présente à étudier trois faces, deux bords et deux

extrémités. Les extrémités sont antérieure et postérieure, les bords sont t.

supérieurs et inléro-externe, les faces sont externe, interne et inférieure .

L ? 7eae' ? '/eMeou/e/)'OM/a/ répond à la fosse frontale, l'extré-

mité postérieure oulole occipital, à la fosse occipitale supérieure (fig. lui9).

Le bord supérieur demi-circulaire, arrondi et mousse, sépare la face

interne de la face externe (fig. 148) ; il est le siège de prédilection des clra-

nulations méniugiennes de Pacchioni, et répond dans toute son étendue

au sinus longitudinal supérieur.

Le bord inféro-externe, mousse dans la région temporo-occipitale, plus

accentué dans la région frontale, sépare la face externe de la face infé-

rieure (fig. 149).

Les trois faces des hémisphères sont nettement marquées au niveau de

l'extrémité frontale du cerveau (voy. coupes vertico-transversales macrosco-

piques, nos 30 à 46) dont la section est triangulaire; elles le sont beaucoup

moins au niveau de l'extrémité occipitale, où la face interne se continue

avec la face inférieure en formant un angle très obtus (fig. 179). La section

transversale de cette extrémité correspond il celle d'un ovoïde irrégulier,

présentant une face externe et une face inféro-interne(voy. coupes vertico-

transversales macroscopiques , 2z" 99 ci 1371.

La face externe de l'hémisphère, convexe dans le sens antéro-postérieur

et dans le sens vertico-transversal, répond aux parois de la calotte cranienne.

En avant elle est en rapport par l'intermédiaire des méninges avec l'os

frontal, en arrière avec l'os occipital, à sa partie moyenne et supérieure

avec l'os pariétal, à sa partie moyenne et inférieure avec l'os temporal. Ces

rapports ont servi de base, dans la division des différentes parties de la face

externe ou convexe de l'hémisphère, en lobes frontal, pariétal, occipital et

temporal (fig. d30).

La face interne, plane et verticale, limite de chaque côté la scissure

inter-hémisphérique (fig. 131). Elle répond, dans la plus grande partie de

son étendue, à la faux du cerveau et au sinus longitudinal inférieur.

Comme la faux du cerveau ne descend pas jusqu'à la face supérieure du

corps calleux, il en résulte que les deux faces internes des hémisphères

se touchent dans une petite étendue, où elles ne sont séparées que par des

tractus conjonctifs et quelques vaisseaux. C'est dans cet espace ou à tra-

vers une éraillure de la faux du cerveau que, dans certaines malforma-

tions cérébrales, les deux hémisphères sont reliés l'un à l'autre par une

espèce de commissure grise. .

La face inférieure des hémisphères appartient à la base du cerveau

(fig. 149); elle se moule sur les étages antérieur et moyen de la base du

crâne, et repose en arrière sur la face supérieure de la tente du cervelet.

Elle présente, à l'union de son tiers antérieur avec ses deux tiers posté-

rieurs, une anfractuosité profonde, la vallée de Sylvius, qui se prolonge sur

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 21

la face externe de l'hémisphère sous le nom de scissure cle Sylvius. Elle

sépare la face inférieure de l'hémisphère en deux parties inégales, l'une

antérieure, frontale, l'autre postérieure, sphéno-occipitale La partie anté-

rieure de la face inférieure de l'hémisphère est plane ou légèrement con-

cave, elle répond au lobe frontal et repose sur la voûte orbitaire; ce rapport

lui a valu le nom de lobule ol'bitail'e, ou mieux de face orbitaine du lobe

16

FiG. 149. - Face inférieure du cerveau. (D'après la photographie d'une pièce

durcie au bichromate.) ;D .

BII, bandelette optique. - C, cunéus. - Cal, calotte du pédoncule. - Cc(Spl), bourrelet

, du corps calleux. - D, circonvolution descendante. - F3, troisième circonvolution frontale.

- /3, troisième sillon frontal ou incisure en H. - f,, quatrième sillon frontal ou sillon olfac-

tif. - Fc fasciola cinerea. - Fus, lobule fusiforme. - 11, circonvolution de l'hippocampe.

/t, sillon de l'hippocampe. ipo, incisure pré-occilitale. - il, incisure temporale. - If, scis-

sure calcarine ; K", son éperon inférieur. K + po, branche commune aux scissures calcarine

et paricto-occipttale ? F,lobe frontal. Lg, lobule lingual. Ig, sillon lingual. L[i), isthme

du lobe limbique. - LO, lobe occipital. - LOr, lobule orbitaire. - LT, lobe temporal. z

NI[, nerf optique. - 03, troisième circonvolution occipitale. - oF,, oFs, oF" partie orbitaire

, des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - oF, (Gr), gyrus rectus. -

01, sillon collatéral ou occipito-temporal; ot', ses incisures. - P, pied du pédoncule cérébral.

- l'ol, pédoncule olfactif. PT, pôle temporal. izrl, pli de passage rtro-limbiclue. -

xtl, pli de passage temporo-limbique. - S(ct), branche verticale de la scissure de Sylvius.

Sih, scissure inter-hémisphérique. - Spa, espace perforé antérieur. - Spp, espace perforé

postérieur. - Ti, T., T'a, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. -

12, 13, deuxième, troisième sillons temporaux. - Tc, tuber cinercum. - 7' ? ? tubercules ma-

millaires. - Toi, tubercule olfactif. - U, circonvolution du crochet.

242 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

frontal (LOr). La partie postérieure- de la face inférieure de l'hémisphère,

franchement concave, affecte la forme d'un rein, répond au lobe sphéno-

occipital (GT, ! 0) et déborde en bas le niveau du lobe frontal ; elle s'en-

fonce en avant dans la fosse temporale, tandis qu'elle repose en arrière

sur la tente du cervelet. Son bord interne, concave, recouvre en avant la

face externe du pédoncule cérébral (P) ; en arrière, il limite l'extrémité pos-

térieure delà grande scissure inter-hémisphérique, et se continue au niveau

du lobe occipital et sous un angle très ouvert, avec la face interne de

l'hémisphère (fig. 1 i-1, 179). Le bord externe du lobe sphéno-occipital fait

FiG. f50. - Lobes de la face externe de l'hémisphère droit. Les lèvres de la scissure

de Sylvius ont été écartées pour montrer le lobule de l'insula. (D'après la photo-

, graphie d'un cerveau durci dans l'alcool.)

F, lobe frontal. - I, insula. - 0, lobe occipital. - P, lobe pariétal. - T, lobe tem-

poral. - F,, f'2, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. F3(C), cap

de la troisième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante.

f2, deuxième sillon frontal. - fui, troisième sillon frontal ou incisure en H. - fin, sillon

fronto-marginal. -Gsm, Gyrus supra-marginalis. - i, sillon insulaire. - la, circonvolution

antérieure de l'insula. - io. sillon inter-occipital. - Ip, circonvolution postérieure de l'in-

sula. - ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisurc pré-occipitale. - Iv', éperon supérieur do la

scissure calcarine. - 0 ! , 0;,03, première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. -

o, 03, deuxième et troisième sillons occipitaux. - oa, sillon occipital antérieur. oF\, oF"

oF3, face orbitaire des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. oF,( ! r),

Gyrus rectus. - OpF3, opercule frontal. - OpP, opercule pariétal. - Opli, opercule rolan-

dique. - Pi, P2, première et deuxième circonvolutions pariétales. - Pa, circonvolution parié-

tale ascendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitalc. - por, sillon post-

rolandique. - pré, sillon prcrolandiquc inférieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. -

Il, scissure de Rolando. - S, vallée de Sylvius. - S(a), branche horizontale antérieure de

la scissure de Sylvius. - S(u), branche verticale ascendante de la scissure do Sylvius. -

7't, Tt, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - l\, sillon parallèle.

- 1'1,. branches verticales du sillon parallèle. - 12, deuxième sillon temporal.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2.M

partie du bord externe des hémisphères, et se continue à angle droit avec

la face convexe des hémisphères.

Les faces externe, interne et inférieure des hémisphères présentent des

. anfractuosités plus ou moins profondes, qui divisent chaque hémisphère en

. lobes, lobules et circonvolutions. On distingue ces anfractuosités, en scissures

qui limitent les lobes, en sillons qui séparent les circonvolutions clont se com-

Scissures.

Sillons.

Incisures.

FiG. 151. - Face interne d'un hémisphère gauche. (D'après la photographie sous l'eau

d'une pièce durcie au bichromate.)

Gll, bandelette optique. - Bol, bulbe olfactif. - C, cuncus. - c, sillon du cuneus. -

Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Cgn, cir-

convolution génieulée. - Ce, tronc du corps calleux. - Ce(l), genou du corps calleux. -

. Liez ou (rostrum) du corps calleux. - cm, sillon calloso-marginal. - cm', partie verti-

cale du sillon calloso-marginal. - cola, commissure antérieure. -cop, commissure postérieure.

Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de l'hippocampe.

- IC, scissure calcarine. K+po, branche commune aux scissures calcarine et pariéto-

occipitale. - LI, première circonvolution du lobe limbique. - L2'H), deuxième circonvolution

limbique ou circonvolution de l'hippocampe. Lg, lobule lingual. &y, sillon du lobule lin-

gual.)) ? face interne de la première circonvolution frontale. oF3, partie orbitaire delà troi-

sième circonvolution frontale. parti(, orbitairede la première circonvolution frontale

(gyrus reclus). -ot, sillon collatéral. - l'arc, lobule paraccntra). parc, sillonparaccntral.

Ilch'r.,11, plexus choroïdes du trou de Monro. - po, scissure parito-occipiLale. - l'ol, pédon-

cule olfactif. - PrC, prfecuncus. ? lf, pli fronto-limbique. - ispla, pli parieto-limbiquc

antérieur. - 7,-11, pli temporo-limbique. - Il, scissure de Rolando. - ri, diverticule de

l'infundibulum. - ro, divcrticulc sus-optique. - sec, sinus du corps calleux. - 7, sinus de

\Ionro. - so, so', premier et deuxième sillons sus-orbitaires. - Sp, septum lucidum.

sp, scissure sous-pariétale. - STh, région sous-optique. - 7's, deuxième circonvolution

temporale. - Ta, troisième circonvolution temporale. - t3, troisième sillon temporal. -

T'clt+PcltVa, toile choroïdienne et plexus choroïdes di troisième ventricule. - Tg, trigone.

- - 7'/t, thalamus. - TM, trou de \ionrn. - Tin, tubercule mamillaire. - Toi, tubercule

olfactif. - U, circonvolution du crochet. - xll, chiasma des nerfs optiques.

244 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les scissures et les

sillons ne présentent

pas chez l'homme un

type régulier.

Plis de passage et

plis anastomotiques.

Anses ou plis d'in-

llexion.

posent les lobes, et en incisures qui entaillent les bords des circonvolutions.

Les scissures, désignées encore sous le nom de scissures primitives , prin-

cipales, lobaires, ou totales, sont au nombre de cinq : la scissure de Sylvius, la

scissure de Rolando, la scissure 1)(tîi(,'Io-occil)ilal(,, la scissure calcarine et la

scissure limbique qui se décompose en scissure calloso-nia2Yz'îlale, scissure

sous-pariétale et scissure collatérale.

Les sillons portent encore le nom de scissures secondaires , de sillons cor-

ticaux, typiques ou lobulaires; ils subdivisent les lobes et sont plus ou "'

moins profonds; ils sont constants, mais souvent fort irréguliers. On donne

enfin le nom de sillons tertiaires, atypiques, gyraires, ou simplement avec

Broca le nom d'incisures, à des sillons superficiels, fort irréguliers pour la

plupart, et variables d'un individu à l'autre. Les unes, dites incisures isolées,

subdivisent les territoires compris entre les sillons secondaires et dédou-

blent les circonvolutions; les autres, dites incisures continues, sont bran-

chées sur un sillon ou sur une scissure, et entaillent plus ou moins profon-

dément les bords des circonvolutions dont elles compliquent les sinuosités.

Les scissures et les sillons ne présentent pas en général chez l'homme

un type régulier et simple, toujours le môme, tel qu'on le rencontre par

exemple chez le singe ou à certaines époques de la vie foetale. Il se forme

en effet des anastomoses, entre deux lobes ou circonvolutions voisines,

anastomoses qui interrompent les scissures et les sillons à la façon d'un

pont. Les anastomoses de lobe à lobe portent depuis Gratiolet le nom de, plis

de passage; ceux-ci sont superficiels et apparents à la surface du cerveau, ou

profonds et situés au fond des scissures. Les anastomoses qui relient deux -

circonvolutions voisines portent depuis Broca le nom de plis anastomotiques

ou de plis de communication; ils peuvent être superficiels ou profonds

comme les plis de passage. Lorsqu'ils sont profonds, les sillons et les inci-

sures continus, peuvent délimiter de véritables petits îlots corticaux, qui ne -

sont reliés au reste de la corticalité que par des plis anastomotiques pro-

fonds. Les circonvolutions se plissent en outre suivant leur longueur, et

décrivent autour des incisures soit continues, soit isolées, des méandres

et des courbures connues sous le nom d'anses ou plis d'inflexion.

Ces plis de passage, d'anastomose et d'inflexion, impriment à la cortica-

lité cérébrale une très grande irrégularité et des variations individuelles

très nombreuses dans la délimitation des différents lobes cérébraux; grâce

à ces plis, les limites des lobes sont fictives et conventionnelles, au moins

dans toute l'étendue qui n'est pas délimitée par les scissures primitives. Les

lobes temporaux et pariétaux, par exemple, s'anastomosent largement en

arrière avec le lobe occipital, de telle sorte que la délimitation de ces trois

lobes par la branche externe de la scissure pariéto-occipitale est tout il fait

fictive. Cette scissure est, en effet, chez l'homme, toujours interrompue par

des plis de passage, et se réduit à une simple entaille du bord hémisphé-

rique.

Il résulte donc de ce qui vient d'être dit sur les anastomoses des diffé-

rents lobes entre eux, et sur leurs limites en partie artificielles, qu'il s'agit

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 243

bien plus dans l'espèce de régions, que de masses lobulées nettement circon-

scrites. La division en lobes n'est en effet nullement fondée sur la confor-

mation intérieure du cerveau; elle n'a de valeur que parce qu'elle permet

une orientation plus facile de l'écorce cérébrale.

Les plis de passage, d'anastomose et d'inflexion, sont, chez l'homme,

l'expression d'un développement plus complet en superficie de l'écorce céré-

brale. Celle-ci est, en effet, beaucoup plus étendue que l'inspection simple

de la surface ne pourrait le faire croire, car la partie de l'écorce située au

fond des sillons est presque le double de la surface apparente. La supé-

riorité cérébrale de l'homme ne réside toutefois pas entièrement dans la

richesse de son cerveau en circonvolutions, car, par la richesse en cir-

convolutions, le cerveau de l'homme est plus éloigné des cerveaux des

singes et des carnassiers, qu'il ne l'est de celui des herbivores et des cétacés.

Les circonvolutions de la face externe de l'hémisphère se prolongent t

> sur la face interne et sur la face inférieure. A la face interne, elles s'arrêtent

le long d'une ligne courbe qui correspond au seuil ou limen de l'hémi-

sphère, c'est-à-dire à toutes les parties qui réunissent les hémisphères céré-

braux [corps calleux, septum lucid1lln, trigone, couche optique, etc., etc.).

Les circonvolutions qui bordent le seuil de l'hémisphère ont été désignées

par Broca sous le nom de circonvolution ou de lobe limbique. A la face

inférieure, la ligne d'arrêt des circonvolutions, très sinueuse et très irré-

gulière, correspond à la base du cerveau; elle limite en particulier l'es-

pace perforé antérieur et le point de pénétration des pédoncules cérébraux.

Les parties constituantes du seuil ou du limen de l'hémisphère appar-

tiennent à la configuration intérieure du cerveau et seront étudiées avec

cette dernière. Les circonvolutions cérébrales et la base du cerceau appar-

tiennent par contre à la configuration extérieure ; nous allons les passer

successivement en revue, et nous adjoindrons à l'étude de la base du cer-

ui veau celle de la configuration extérieure des pédoncules cérébraux.

CIRCONVOLUTIONS ET ANFRACTUOSITÉS CÉRÉBRALES

Pour la facilité de la description, nous étudierons séparément les scis-

sures et les circonvolutions de la face externe ou convexe de l'hémisphère

et celles de la face inféro-interne : nous ferons rentrer l'étude du lobule

orbitaire dans celle de la face externe du lobe frontal, dont elle ne peut être

séparée.

1° ANFRACTUOSITÉS ET CIRCONVOLUTIONS DE LA FACE EXTERNE

DE L , II1 : ! 111S1'IILItE .

A. SCISSURES LOBAIRES OU PRINCIPALES

Les scissures principales ou lobaires de la face externe de l'hémisphère

sont au nombre de trois (fig. 150), ce sont : la scissure de Sylvius (S), la

Importance des sil- l-

lons au point de vue

de l'étendue en sur-

face de l'écorce.

A la l'ace interne,

les circonvolutions

s'arrêtent au niveau

du seuil de 111t : mi-

sphère et à la face

inférieure, au niveau

de l'espace perforé

antérieur.

240 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Scissures princi-

pales ou lobaires do

la face externe de

l'hémisphère.

Lobes de la face

externe de l'hémi-

sphère.

rissurc de ? )"1-

vins.

Origine, direction

et rapports de la

scissure de Sylvius.

Branche posté-

rieure de la scissure

de Sylvius.

scissure de Rolando (il) et le segment externe de la scissure pariéto- - .

occipitale (po), à cheval sur le bord hémisphérique supérieur. Ces trois

scissures divisent la face externe de l'hémisphère en cinq lobes : le lobe ,

frontal (F) en avant, le lobe paniétal (P) en haut, le lobe temporal (T) en

bas, le lobe occipital (0) en arrière et dans le fond de la scissure de

Sylvius, le petit lobe de l'insula de Reil (I).

1° Scissure de Sylvius (S). - Synonymie : Grande scissure inlerlobaire (Chaus-

sier). - Fissure latemlis (Henle). - Fissura sive fossa Sylvii (Ecker). - Scissure de

Sylvius. (Broca). - Fissure of Sylvius (Turner, Ferrier).

MORPHOLOGIE CEREBRALE. 121-

deuxième circonvolution pariétale (P,) (fig. 152, 153, 156, 161). L'éperon

inférieur est généralement court et peu profond, il sépare la première cir-

convolution temporale (T,) du gyrus supra-marginalis (Gsm).

Le bord supérieur de la branche postérieure de la scissure de Sylvius

présente au niveau du lobe pariétal une, deux, voire même trois inci-

sures profondes, les incisures pariétales de Broca (ipop) (fig. 153, 161, 173).

On trouve quelquefois une incisure semblable au niveau du lobe frontal,

en avant de l'opercule rolandique (OpR), c'est l'incisllre frontale de l'oper-

. cule de Brissaud (ifop) (fig. 153, 163,).

La branche antérieure (fig. 155, 163), la plus courte, se bifurque en Y,

1 après un court trajet, et donne un rameau horizontal antérieur (S [a]) et

un rameau vertical ascendant (S [v]). Ces deux rameaux, qui n'ont que 2 à

Branche anté-

rieure do la scissuro

de Sylvius.

Fie. 152. - Face externe de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une pièce

durcie dans l'alcool.)

Fi, F., r3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. c,capde la troisième

circonvolution frontale. ? i ? premier et deuxième sillons frontaux ? sillon de la deuxième

circonvolution frontale. troisième sillon frontal ou incisure en H. Fa. circonvolution

frontale ascendante. - fin, sillon fronto-marginal. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - insula.

- ic, incisure du cap. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure

préoccipitalc. - Iv", éperon inférieur de la scissure calcarine. - 01,0.,Oa, première, deuxième

et troisième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon occipital. - oa, sillon occipital

antérieur. - oF\¡oF ? oF3, partie orbitaire des première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - OpF3, opercule frontal. - OpP., opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique.

^1,^2, première et deuxième circonvolutions pariétales. Pa, circonvolution pariétale ascen-

dante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-uccipitale. - par, sillon post-rolandique. -

pri, sillon prérolandiquc inférieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. - R,R', sillon de

Rolando, interrompu par un pli de passage superficiel (n siégeant au voisinage de l'opercule

rolandique. - S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. -soe, sillon orbitaire externe.

7·,,TE, 7'3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - ti, sillon parallèle;

l'ill'21 ses branches verticales. - tQ, deuxième sillon temporal. - Y, pli de passage superficiel

interrompant la scissure de Rolando.

248 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Plis de passage qui

relient le lobe tempo-

ral au lobe pariétal

an niveau de l'extré-

mité postérieure de

la scissure de Syl U

vins.

Scissure de Ro-

lando.

3 centimètres de longueur, sont très profonds et entament toute l'épais-

seur de la lèvre supérieure de la scissure de Sylvius; ils naissent quel-

quefois directement de la scissure de Sylvius (fig. 161), de manière il former

une sorte de V et non plus un Y. La scissure sylvienne se divise alors en

trois branches : une branche horizontale antérieure (S [a]), une branche

verticale ascendante (S [v]) et une grande branche postérieure (S [p]).

La branche horizontale antérieure (S [a]), la plus importante et la plus

constante, continue dans le lobe frontal la direction de la branche horizon-

tale postérieure ; très profonde, elle comprend toute l'épaisseur de la troi-

sième circonvolution frontale (F.,) et établit la limite entre la face externe

et la face orbitaire de cette importante circonvolution (fig. 160, 161, 162, 'l73).

La branche ascendante verticale (S [v])se détache à angle plus ou moins

aigu de la branche horizontale antérieure, se dirige en haut et en avant, et

pénètre dans la partie postérieure de la troisième circonvolution fron-

tale (F,).

Ces deux branches sont remarquables chez l'homme par leur constance,

et par ce fait, que la troisième circonvolution frontale envoie entre elles un

petit lobule triangulaire, dont le sommet fait saillie dans la scissure de Syl-

vius, lobule auquel Broca a attaché le nom de cap de la troisième circonvo-

lution frontale (F3 [c]).

La partie de l'écorce cérébrale, comprise entre la branche horizontale

antérieure (S [aj) et la branche postérieure (S pl), porte le nom d'opercule;

(fig. 150, 1go, 161, 163, 173, etc.), il forme la lèvre supérieure de la scissure

de Sylvius et sert de couvercle à un lobe situé au fond de cette scissure,

le lobe strié ou l'insula de Reil (I) (ig. 150, 173).

Les lobes temporal et pariétal s'anastomosent au niveau de l'extrémité

postérieure de la scissure de Sylvius par des plis de passage constants, soit

superficiel, soit profond (lig. 173). Le pli de passage superficiel constitue

la circonvolution marginale supérieure ou gyrus supra, marginalis (Gsm)

(fig. 150). Le pli de passage profond est souvent dédoublé, il est situé dans

le fond de la scissure, en arrière du lobule de l'insula, et constitue la région

rétro- insulaire de Broca (Tp) (fig. 100.173).

2° Scissure de Rolando (R). - Synonymie : Scissure de Rolando (Leurel).

Sulcus centralis, Centrulfurche (Huschke, Ecker). - Scissure di Rolando (Giacomini). -

Fissura tretnsversu nn<e/'t0)' (Panscli). - Po.stcro-pariélal sulcus (Huxley). - Notation :

d'après Broca, 11; d'après Ecker, c.

Lascissure de Rolando (R) 1;'iO, 1'3 : 1, 154, 155, 156, 158, 166) se dirige

obliquement en bas et en avant, et celle obliquité est d'autant plus pro-

noncée que le lobe frontal est plus développé. Elle commence en haut, sur

le bord delà scissure inter-hémisphérique, où elle entaille légèrement la face

interne de l'hémisphère, puis elle se dirige en bas et en avant, et se termine

dans l'opercule, à une distance plus ou moins rapprochée de la scissure de

Sylvius.

Féré, puis Passet et Giacomini, ont mesuré le degré d'obliquité de la

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 249

scissure de Rolando, et les mensurations de ces auteurs concordent assez

. 1 T"'I.

exactement; la scissure ue n-

landoparcourtenprojection ho-

rizontale une distance moyen-

ne de 40 millimètres (réré).Son

extrémité supérieure est sépa-

rée de l'extrémité antérieure du

lobe frontal par une distance

moyenne de 111 millimètres

(Variations de 95 à 125); son

extrémité inférieure en est sé-

parée de 71 millimètres seule-

. ment (Variations de 64 à 82).

Son extrémité supérieure est

séparée de l'extrémité posté-

rieure du lobe occipital par

une distance moyenne de 49

millimètres (Variations de 35 à

60); cette distance est de 89

millimètres (Variations de 72 à

100), pour son extrémité infé-

rieure (Féré).

Ces mensurations concor-

dent assez bien avec celles

faites par Passet (1882) et par

Giacomini (1884).

La scissure de Rolando

n'est pas rectiligne ; elle décrit,

, ainsi que Broca l'a fait remar-

quer, des sinuosités dont deux,

convexes en avant, sont cons-

tantes ; elles occupent la par-

. tie supérieure et la partie infé-

rieure de la scissure de Ro-

lando, sont désignées sous le

nom de genou supérieur et de

genou inférieur, et sont sépa-

rées l'une de l'autre par une

courbe concave en avant, plus

ou moins accentuée, et qui

correspond à l'insertion de la

deuxième circonvolution fron-

tale (F2)' sur la circonvolution

frontale ascendante (Fa).

La scissure de Rolando sépare le lobe frontal du lobe pariétal; elle est t

Ftc. la3. - Scissures de Sylvius eC*dt ? Liil2 ? -

Circonvolutions frontale et pariétale ascen-

dantes. Hémisphère droit. (D'après la photo-

graphie d'une pièce à l'état frais.) Les pointes

frontales et occipitales ont été sectionnées et

la face interne légèrement relevée, pour mon-

trer toute l'étendue de la scissure de Rolando,

ainsi que les pieds d'insertion des premières

circonvolutions frontale et pariétale.

C, cap de la troisième circonvolution frontale. -

F,, Fa, F3, première, deuxième et troisième circonvo-

lutions frontales. - fi,fi, premier et deuxième sillons

frontaux. - ? sillon de la deuxième circonvolution

frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante.

- Gsm, circonvolution marginale supérieure. -

ic, incisure du cap. i/bp, incisure frontale de l'oper-

cule. - in, sillon inter-parital. - ipo, incisure pré-

occipitale. - ipop, incisure pariétale de l'opercule.

- j, incisure de Jensen. - oa, sillon occipital anté-

rieur. osa, partie orbitaire de la troisième cir-

convolution frontale. - OpP., opercule pariétal. -

0/;ff, opercule rolandique. - Pi,P, première et

deuxième circonvolutions pariétales. - Pa, circon-

volution pariétale ascendante. pF3, pied d'inser-

tion de la troisième circonvolution frontale. -

po, scissure parito-occipilalc. - pour, sillon post-

rolandiquo.jM' ! +p)'.}, sillons prérolandiques infé-

rieur et supérieur. - 7tC" premier pli vertical de

Gromier. - 7tC., deuxième pli vertical de Gronder.

- R, scisssure de Rolando. -S, scissure de Sylvius ;

S(a), sa branche antérieure ; S(p), sa branche posté-

rieure ; S(v), sa branche verticale. .7 ? T'a, pre-

mière, deuxième et troisième circonvolutions tempo-

rales. - Il, sillon parallèle; t'i, sa branche verticale.

250 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

- Circonvolutionsro-

landiques.

Limites supérieure

et inférieure de la

scissure de Rolando.

Fond .de la scis-

sure de Rolando.

bordée dans tout son parcours par deux circonvolutions volumineuses et - -.

importantes, parallèles. la scissure dont elles suivent les sinuosités, et

connues sous le nom de circonvolutions prolan-

diqxces, de circonvolutions ascendantes ou de

circonvolutions centrales. La circonvolution an-

térieure appartient au lobe frontal, elle est

désignée sous le nom de circonvolution frontale

ascendante, de circonvolution rolandique ou cen-

trale antérieure (Fa) ; la- circonvolution posté-

rieure appartient au lobe pariétal et porte le nom

de circonvolution pariétale ascendante de circon-

volution rolandique, ou centrale postérieure (Pa).

L'extrémité supérieure de la scissure de

Rolando, située un peu en arrière de la partie

moyenne de l'hémisphère, est limitée par le pli

de passage fronto-pariétal supérieur ou lobitle

paracentral (Parc) (fig. 151, 17'1 à 182) qui relie

à la face interne de l'hémisphère l'extrémité

supérieure des deux circonvolutions rolandi-

ques. L'extrémité inférieure, limitée par le pli

de passage fronto-pariétal inférieur (OpR) (fig.

150, 161, 462), se termine au-dessus de la scis-

sure de Sylvius, à 3 centimètres environ en ar-

rière de son rameau ascendant ou vertical (S

[v]).-Le pli de passage fronto-pariétal inférieur

ou opercule rolandique (OpR) est [situé quel-

quefois profondément dans la scissure de Syl-

vius (fig. 155, 156). A un examen superficiel,

la scissure de Rolando semble alors s'aboucher

directement dans là scissure de Sylvius, il suf-

fit en général, dans ces cas, de soulever l'oper-

cule, pour s'assurer de la constance du pli de

passage fronto-pariétal inférieur. ,

Le fond de la scissure de Rolando n'est lisse

que chez le foetus et chez quelques idiots; il

est le plus souvent interrompu par des contre-

forts qui peuvent aller de l'une à l'autre des cir-

convolutions rblandiques (fig.155), et constituer

un ou plusieurs plis transversaux, véritables

plis de passage profonds. Exceptionnellement

ces plis deviennent superficiels, comme dans les

cas cités par Wagner, féré, Giacomini et dans les ligures 152, 154, 16ti.

3° Segment externe de la scissure pariéto-occipitale (po) : - Synonymie. - 1,

Scissure perpendiculaire externe (Gratioiet). - Pars superior sive lateralis fissu1'æ pnrieto-

luc. 154. = Sillon de Rolando

interrompu par un pli de

passage superficiel. Hémi-

sphère gauche. (D'après, la

photographie d'une pièce à

l'état frais.)

F'1,"F2;F3, première, deuxième-

et troisième circonvolutions

frontales. - fi, f2, premier et

' deuxième sillons frontaux. -

Fa, circonvolution frontale

ascendante. - /, insula. -

P ? Po, première et deuxième

circonvolutions pariétales. -

j0[, sillon inter-pariétal ou pre-

mier sillon pariétal. pc, sil-

lonpost-rolandique. -pers, sil-

lon prérolandique supérieur. -

pa', sillon prérolandique infé-

rieur. R, scissuredeRolando,

S, scissure de Sylvius. -

première circonvolution

temporale. - 3j, circonvolu-

tion temporale profonde. -

.x, x', pli d'insertion profond ,

de la deuxième circonvolution

pariétale' sur la pariétale as-

cendante. - y, pli de passage

interrompant la scissure de

Rolando. - , opercule rolan-

dique. - r, pli anastomotique

profond permettant la commu-

nication de la scissure de Ro-

lando et du sillon prérolandique

supérieur. (Voy. fig. 165 et

166 -qui se rapportent au même

hémisphère.)

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 251

occipitalis (Ecker). - External pal'iéto-occipital fissure (Turner). - Scissure occipitale

externe (Broca). J ? ssMi'6t occipitalis perpezdicularis interna (Bischoff). - Externat perpen-

dicular fissure (Marshall). - Fissura occipitalis perpezzdicularis (Henle). -Pente simienne :

Affenspalte (Schwalbe). - Fissura occipitalis interna (Pansch).

'OT9TION.- D'après Broca (0); d'après Ecker (po); d'après Schwalbe (oc); d'après

Brissaud (Oe). '

La scissure pariéto-occipitale d'Ecker (po) (fig. 150, 159, 161- à 1G91, à

cheval sur la partie postérieure du bord supérieur de l'hémisphère, sépare

le lobe pariétal du lobe occipital; elle appartient à la fois à la face interne

et à la face externe de l'hémisphère; son segment externe, la scissure

- perpendiculaire externe de Gratiolet, que nous considérons seul mainte-

nant, est interrompu par deux plis de passage constants et superficiels,

et se réduit à une simple encoche, qui entaille plus ou moins profondé-

ment le bord inter-hémisphérique. Chez le singe et chez quelques idiots,

les plis de passage sont profonds et la scissure descend jusqu'au lobe tem-

poral, séparant ainsi nettement, à la convexité de l'hémisphère, le lobe

occipital des lobes temporal et pariétal.

- B. LOBES DE LA FACE EXTERNE DE L'HÉMISPHÉRE

(1%·.) 1- lobe frontal. - Situé en avant de la scissure de Rolando

au-dessus de la scissure de Sylvius, le lobe frontal atteint en haut

Scissure pal'Îlho-

occipitale.

Lobe frontal.

FIe. i;i5. - Lohe frontal droit. Les bords de la scissure de Rolando et des sillons

frontaux ont été écartés. (D'après la photographie d'un cerveau frais.)

C, cap de la troisième circonvolution frontale. F,, F3, F,, première, deuxième et troisième

circonvolutions frontales. rio f2, f3, premier, deuxième sillons frontaux. - Fa, ci ?

convolution frontale ascendante. ? m, sillon fronto-marginal. Gsm, gyrus supra-marginatif.

- la, circonvolutions antérieures de l'insula.- Ip, circonvolution postérieure de l'insnla. -

ip, sillon inter-pariétal.-P,, Pa, première et deuxième circonvolutions parietales. -Pa, circon-

volution pariétale ascendante. -pc, sillon post-rolanclique. - pei, sillon prérolandique inférieur.

- pcs, sillon prérolandique supérieur. - Il. /{, scissure de Rolando. S, scissure de Sylvitis;S', sa

branchepostérieure ; S", sa branche vert icalo ; S ? sa hranche.1lOrizontaleanterielire. -1'10 T,,]Jrc-

mière et deuxième circonvolutions temporales. -t,, sillon parallèle; t, sa branche verticale.

2a2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

LO ! J111c orbitaire de

(Iratiolct.

Lolmlc frontal de

Gratiolet.

Sillons frontaux.

Lcs quatre circon-

volutions frontalcs.

Sillon fronto-mar-

inal.

Origine, [direction

et terminaison du sil-

lon prérolandique.

Division du sillon

prérolandique.

Sil10n }JI'Ól'oIancli-

que intérieur

le bord hémisphérique supérieur, et se recourbe en avant sur la face infé-

rieure de l'hémisphère, où il forme le lobule orbitaire de Gratiolet (fig. 149,

157, 179), connu encore sous le nom d'étage inférieur (Broca) ou de por-

lion orbitaire (Schwalbe) du lobe frontal; la face externe du lobe frontal

étant désignée par ces auteurs sous les noms de lobule frontal (Gratiolet),

d'étage supérieur ou portion frontale du lobe frontal (Broca), de portion

dorsale du lobe frontal (Schwalbe). ...

Trois sillons secondaires, les sillons prérolandiques supérieur et infé-

rieur (prs, pri), le premier sillon frontal (f,) et le deuxième sillon frontal (f2),

divisent la face externe du lobe frontal en quatre circonvolutions : la cir-

convolution frontale ascendante (Fa), oblique en haut et en arrière et paral-

lèle à la scissure de Rolando, et les trois circonvolutions frontales (FI, F2, 1<\),

qui se dirigent d'arrière en avant, et se recourbent en bas au niveau du

bord antérieur du lobe frontal pour former la portion orbitaire de ce lobe.

Un petit sillon horizontal et transversal, peu profond, le sillon fronto-mar-

ginal de Wernicke (fm, fig. 15â, ·15 7) sépare la portion frontale du lobe de

sa portion orbitaire.

Sillons prérolandiques supérieur et inférieur (pr) (prs) (pri). Synonymie.

- Sillon prérolandique (Broca). -Antéro-pariélal sulcus (Huxley). Sulcus proecentralis

inferior (Schwalbe). - Ramus descendens du sillon frontal moyen (Pansch). - Sulcus lJ1'æ-

centralis Senkrachte Stimful'che (Ecker). Sulcus in fero-frontal (Turner). - Sillon parallèle

frontal (Pozzi). - Notation : D'après Broca (fr); d'après Ecker (f3); d'après Brissaud

(prs, (pri).

Le sillon prérolandique limite en avant la circonvolution frontale ascon-

dante (Fa); il naît en bas dans l'angle que forment la branche verticale et

la branche postérieure de la scissure de Sylvius, dont il est toujours séparé

par un pli anastomotique plus ou moins mince, situé quelquefois profondé-

ment dans la scissure sylvienne, pli qui n'est autre que le pli d'insertion

de la troisième circonvolution frontale (OpF.,) sur la frontale ascendante

(Fa) (fig. 154, z, 156, 157, 160). De là, le sillon prérolandique se porte

obliquement en haut et en arrière, parallèlement à la scissure de Rolando,

mais il n'atteint qu'exceptionnellement la scissure inter-hémisphérique

(fig. 156). Il est en effet le plus souvent interrompu par de nombreux plis

d'anastomose, soit superficiels, soit profonds, et dont les principaux sont

constitués par les pieds d'insertion des première et deuxième circonvolutions

frontales. Lorsque ces deux plis d'insertion sont profonds (fig. 1G), le

sillon prérolandique s'élend du voisinage de la scissure de Sylvius à la

scissure inter-hémisphérique, et peut être confondu à un examen superfi-

ciel avec le sillon de Rolando dont il suit la direction. Mais ces plis d'in-

sertion sont le plus souvent superficiels (fig. 148, 150, 1.i2, ? i, 160, 1(il);

le sillon prérolandique est alors divisé en deux segments, l'un inférieur,

l'autre supérieur. Le sillon prérolandique inférieur (pri), le plus long et le

plus important, parallèle au genou inférieur de la scissure de Rolando,

reçoit en général le deuxième sillon frontal (f2) et le sillon de la deuxième

circonvolution frontale (f'2) (fig. 163). Lorsque la troisième circonvolution

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2';3

frontale (F,) s'insère à la circonvolution frontale ascendante (Fa) par deux

pieds d'insertion superficiels, le sillon prérolandique inférieur se réduit à

une courte incisure isolée (fig. 162).

Le sillon prérolandique supérieur (prs), plus petit que l'inférieur, reçoit

le premier sillon frontal (fj dont il semble souvent n'être qu'une incisure.

Il peut toutefois devenir prédominant, atteindre et même dépasser en lon-

gueur le sillon prérolandique inférieur qu'il compense (fig. loi, 155, 158).

Premier sillon frontal (f;).- SYNo.xYMiH.scus frontalis superior.Obere Slirn-

urche (Ecker, Pansch). Premier sillon frontal (Broca). - SU}JC1'O-fJ'olltal sulcus Huxley.)

- Notation : f, (Broca, Ecker).

Le premier sillon frontal (f,), il direction antéro-postérieure, sépare la

première circonvolution frontale de la deuxième. Il naît en arrière, entre

les deux segments du sillon prérolandique, dont il est séparé en général

par les pieds d'insertion des deux premières circonvolutions frontales (1 ?

F2), Son origine est du reste variable et irrégulière; tantôt il nait de

l'un ou l'autre segment du sillon prérolandique (pri, prs) (f)g. 155, t5G),

sniouprôrota.n'U-

quc supbriour.

Premier sillon frontal

Luc. 15G. Lobe frontal droit. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans

le bichromate.)

Fi, F., F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - F.,(c), cap de la troi-

sième circonvolution frontale. - f,, premier et deuxième sillons frontaux. /%, sillon de

la deuxième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Gsm, gyrus

supra-marginalis. - ic, incisure du cap. - ip, sillon inter-pariétal. - oF3, partie orbitaire

de la troisième circonvolution frontale. -OpF, opercule frontal. 0/jR, opercule rolandique.-

Pi, Pe, première et deuxième circonvolutions pariétales. - l'a, circonvolution pariétale ascen-

dante. - pr, sillon prérolandique. - R, scissure de Rolando. - S(a), branche antérieure. -

Ses), branche postérieure. - S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. - S'(1», éperon

inférieur. - S"(N), éperon supérieur de la branche postérieure de la scissure de Sylvius. -

soe, sillon orbitaire externe. - Ti, T, 13, première, deuxième et troisième circonvolutions

temporales. 1,, sillon parallèle; G ? sa branche verticale.

2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Deuxième sillon

frontal.

Incisures des sil-

ons frontaux.

tantôt il refoule en arrière la circonvolution frontale ascendante (Fa),

qu'il incise plus ou moins profondément en arrière du sillon prérolandique '

inférieur (fig. 166) ; plus exceptionnellement, il naît de la scissure de Rolando

(fig. 163), et divise alors complètement la circonvolution frontale ascen-

dante ; d'autrefois encore il se réduit à l'état de deux ou trois incisures

isolées (fig. 158).

Il se dirige d'arrière en avant, du sillon prérolandique supérieur à

l'extrémité antérieure du lobe frontal,et se trouve généralement interrompu

dans son trajet par un ou deux plis anastomotiques superficiels, qui relient

les deux premières circonvolutions frontales. Un troisième pli anastomo-

tique le sépare en gé-

néral, en avant, du

sillon ' f ? 'onto - 'ma ? 'qi-

nal de Wernicke (fm)

(Eg.187).

Deuxième sillon

frontal ( £ 2)' - Synony-

mie. - Sulcus frontales

inferior unte1'e Stimfll1'-

che (Ecker). Deuxième

sillon frontal (Broca). -

Infé1'o-fl'ontalsulcus (Hux-

ley). Sulcus frontales

medius (Pansch). - No-

'l' : 1TION : f2 (Broca, Ecker).

Le deuxième sil-

lon frontal (f 2) se dé-

tache à angle droit du

sillon prérolandique

inférieur, il se dirige

d'arrière en avant,

sépare la troisième

circonvolution fron-

tale de la deuxième,

et se trouve inter-

rompu par un ou plu-

sieurs plis anastomo-

tiques, qui relient

entre elles ces deux

circonvolutions (fig.

150, 155,-160 à 163).

lin avam, un pu anastomotique semmame le separe au sinon ironto-

marginal (fm), dans lequel il se jette quelquefois.

Les premier et deuxième sillons frontaux donnent, en différents points,

d'assez nombreuses incisures, qui entaillent plus ou moins obliquement .

Fic,. 157. - Extrémité frontale de l'hémisphère gauche.

(D'après la photographie d'une pièce durcie dans le

bichromate.)

F,,F., première et deuxième circonvolutions frontales. -

F,(c), cap de la troisième circonvolution frontale. - fi,f2, pre-

mier et deuxième sillons frontaux. - /"o, sillon de la deuxième

circonvolution frontale. - f3, troisième sillon frontal ou incisure

en H. - f4, quatrième sillon frontal ou sillon olfactif. -Fa, cir-

convolution frontale ascendante. - (m, sillon fronto-marginal.

- ic, incisure du cap. - ip, sillon interpariétal. -i/op, incisure

frontale de l'opercule. - ipop, incisure pariétale de l'opercule.

- oF1, oPe, oF3, partie orbitaire des première, deuxième et troi-

sième circonvolutions frontales. - oFi(Gr), gyrus reclus. -

0/jF, opercule frontal. - OpPs, opercule pariétal.- OpR, opercule

rolandique. J°a, deuxième circonvolution pariétale. - Pa, cir-

convolution pariétale ascendante. -por, sillon post-rolandique.

- pri, sillon prérolandiquo- inférieur. - pros, sillon prérolan-

dique supérieur. - R, scissure de Rolando. - S, scissure do

Sylvius; 'S(a), sa branche antérieure ; S(p), sa branche posté-

rieure ; S(v), sa branche verticale. - soe, sillon orbitaire

externe. - li, sillon parallèle. - t2, deuxième sillon temporal.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2bo

les bords des deux circonvolutions adjacentes. Ils sont loin de présenter

un type uniforme; tantôt longs, tantôt courts, tantôt d'une seule venue,

ils sont quelquefois constitués, en partie ou en totalité, par une série d'inci-

sures isolées plus ou moins obliques : Le deuxième sillon frontal donne

en général, dans le cap de la troisième circonvolution frontale (F3[c), une

incisure presque constante, Y incisure du cap (ic) (fig. 105, 157, 160 à '162).

Le sillon fronto-marginal de Wernicke (fm) (fig. 155, Un) est un

petit sillon transversal, rarement interrompu, présentant le plus souvent

l'aspect d'un accent circonflexe très ouvert en bas, gràce à un ou deux plis

anastomotiques, qui relient la deuxième ou la première circonvolution

frontale aux circonvolutions orbitaires. Ce sillon peut ètre isolé; d'autres

fois, il reçoit à angle plus ou moins droit, soit le sillon gyraire (1"2) qui

dédouble la deuxième circonvolution frontale, soit le deuxième (f,) (fig. 155)

soit même le premier sillon frontal (f,). Son extrémité interne atteint quel-

quefois le bord inter-hémisphérique, et y détermine une encoche toujours

située au-dessous de l'incisurc sus-or bitaire de Broca (fig. 180, 181, 182).

Les deux sillons frontaux et le sillon prérolandique limitent quatre

circonvolutions : la circonvolution frontale ascendante et les trois circon-

volutions frontales, qui portent de haut en bas les noms de première

deuxième et troisième circonvolutions frontales.

Première, deuxième et troisième circonvolutions frontales (F" F2, 1"31.

- Synonymie : Étage frontal supérieur ou troisième étage frontal et pli de la zone externe

(Gratiolet). - Sapero-t'rolltal gyrus (Huxley). - Ersle oder obère Stirmcirtclong, Gyrus

rrontalis superior constituant à la face inférieure le gyrus reclus ou gyrus orbitalis media-

lis de Pansch (Ecker). Enter oder obérer Sti1'nwindungsug (Bischolf). - Gyrus frontal

tout à fait supérieur (Henle). - Superior frontal gyrus (Turner). - Troisième frontale

(Meynert). - Première circonvolution frontale (Broca).

Deuxième frontale externe; Etage frontal moyen (Gratiolet). - Medio-frontal gyrus

(Huxley). - fi-ùiitalis médius sive secondus (Ecker, Pansch). Zweite oder minière

Sti1'nwindung (Ecker). \Zweiter oder mitllerer Stirnwindungszug (Biscliolf). - Circon-

volution frontale du milieu (Henle). - Middle frontal gyrus (Turner). - Deuxième circon-

volution frontale (Broca).

Étage ou pli frontal inférieur; premier étage ou surcilier (Gratiolet). - Première fron-

tale (Meynert). - Infero frontal gyrus (Huxley). - Circonvolution de Broca. - Gyrus

frontal du dessous (Henle). - Inferior frontal gyrus (Turner). - Circonvolution frontale

inférieure (Ecker, Bischolf). - Troisième circonvolution frontale (Broca). - Notation :

1 ? F" I, (Ecker, Broca).

Les trois circonvolutions frontales se présentent sous la forme de trois

plis antéro-postérieurs, plus ou moins llexueux, emboîtés les uns dans les

autres et d'inégale longueur. La première frontale (F,) décrit la plus

grande courbe, occupe le bord, supérieur de l'hémisphère, borde la

grande scissure inter-hémisphérique et forme une partie des circonvolutions

(le la face interne; la troisième frontale (F3) présente la courbe de moindre

dimension; la deuxième (F2) celle de dimension moyenne. Elles ont

Sillon l'ronto-ntar-

ginal.

Aspoet des I : il'eun.

volutions frontales.

2 : : G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leur origine au ni-

veau de la région

orbitaire (lobulo or-

bitaire).

' ! Lobule orbitaire.

Il

1

La première cir-

convolution frontale

est dédoublée par le

' sillon olfactif.

i

Sillon cruciforme.

ï

Jhuxî¡m1P circon-

volution frontale.

toutes un foyer d'origine commun au niveau de la région orbitaire, qu'elles

concourent à former. Celte région, il peu près triangulaire, forme la face

inférieure ou orbitaire du lobe frontal (fig. 149, 179, 183); elle repose

sur la voûte de l'orbite, et doit à sa situation le nom de lobule orbitaire.

Limité en dedans par la grande fente inter-hémisphérique, en avant et en

dehors par le petit sillon fronto-marginal (fm), le lobule orbitaire forme

en arrière la lèvre antérieure de la vallée de Sylvius, et se termine, au

niveau de la substance perforée antérieure, par un bord tranchant, longé

par la « racine » olfactive externe (fig. 183), bord le long duquel s'arrête

l'écorce cérébrale.

La partie orbitaire de la première circonvolution frontale (oF,) occupe

la partie interne de la région, elle est dédoublée par un sillon rectiligne,

antéro-postérieur, le sillon olfactif (fi) (fig. 149, 179, 183), qui loge Je pédon-

cule et le bulbe olfactifs. La direction rectiligne de la moitié interne de la

partie orbitaire de la première circonvolution frontale lui a valu le nom

de gyrus reclus (oFJGr]). La partie externe est plus sinueuse, plus large et

forme la limite interne d'un sillon irrégulier, affectant la forme d'un II,

d'un K ou d'un X. C'est le sillon cruciforme de Rolando, le sillon triradié de

Turner, le sillon orbitaire, sulcus orbitalig \f5) d'Ecker, l'incisul'e en H de

Broca (f,) (fig. 149, 183).

Les parties moyenne et externe du sillon cruciforme sont formées par

la partie orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions frontales

(oF,, oF.,). La deuxième fournit en général le contingent antérieur du

lobule orbitaire tandis que l'anastomose de la troisième circonvolution

avec la première en fournit le contingent postérieur. La moitié externe du

lobule orbitaire est quelquefois uniquement formée par la deuxième cir-

convolution frontale, dans les cas où le sillon fronto-marginal (fm) n'est

pas limité par l'anastomose des deuxième et troisième frontales.

Les trois circonvolutions frontales naissent donc au niveau de la région

orbitaire, dans un foyer d'origine commune, par une extrémité mince et

effilée, puis se renflent à mesure qu'elles s'élèvent sur la face externe,

décrivent de nombreuses flexuosités et s'insèrent sur la circonvolution

frontale ascendante (Fa) (fig. 155). ·

La première circonvolution frontale, ou circonvolution frontale supé-

rieure (F,) forme un pli épais, large et sinueux, souvent divisé longitudi-

nalonieiit par un sillon tertiaire, ordinairement superficiel, et interrompu

par de fréquentes anastomoses. Elle s'insère généralement en arrière par

deux pieds, situés très près de la scissure intrr-hémisphérique, et séparés

l'un de l'autre par le sillon prérolandiquesupél'ieur(pI's) (fig. 155, 158, 159).

La deuxième circonvolution frontale (F,), présente de grandes irrégu-

larités individuelles dans ses origines, sa masse et sa terminaison. Elle se

présente plutôt sous la forme d'un lobule que d'une circonvolution propre-

ment dite, et se trouve généralement dédoublée dans sa partie antérieure.

Le sillon frontal supérieur (f,) la sépare de la première circonvolution

frontale (F,), à laquelle elle est généralement réunie par un ou deux plis

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 257

anastomotiques et le sillon frontal inférieur (fz) la sépare de la troisième cir-

convolution frontale (F3)' Elle naît dans la région orbitaire par deux ou trois

racines grêles et flexueuses, qui contournent le sillon fronto-marginal [ïm),

puis se juxtaposent pour décrire un trajet curviligne parallèle à celui de la

première frontale, et pour s'insérer à la moitié supérieure de la circonvolu-

tion frontale ascendante (Fa) qu'elle refoule en général en arrière. L'inci-

sure qui subdivise cette circonvolution est connue sous le nom de sillon de la

deuxième circonvolution frontale (fez,).

La troisième circonvolution frontale (F 3) ou circonvolution de Broca,

occupe la situation la plus inférieure et décrit des flexuosités nombreuses et

très accentuées, autour de la branche horizontale antérieure (S [a]) et de la

branche verticale ascendante (S [v]) de la scissure de Sylvius (fig. 150, 155,

17

Troisième circon-

volution frontale ou

circonvolution do

Broca.

llc. 158. - Face externe et bord supérieur de l'hémisphère gauche. (D'après la

. photographie d'une pièce durcie au bichromate.)

D, gyrus descendons d'Ecker. - FI, F, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - F3(c\ cap de la troisième circonvolution frontale. fi, premier et deuxième

sillons frontaux. /2, sillon de la deuxième circonvolution frontale. Pa, circonvolution

frontale ascendante. fm, sillon fronto-marginal. -GS11z, gyrus supra-marginalis. ic, inci-

sure du cap. - io, sillon inter-occipital. -ip, sillon inter-pari,;tal. - j, incisure de Jensen. -

0" o ? 03, première, deuxième, troisième circonvolutions occipitales. 02. deuxième sillon

occipital. - oa, sillon occipital antérieur. - partie orbitaire de la troisième circon-

volution frontale. opF,, opercule frontal. - Pl, 1),, première, deuxième circonvolutions pa-

riétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. po, scissure parieto-

occipitale. pal', sillon post-rolandiquc. pri, sillon prérolandique inférieur. p"8, sillon

prérolandique, supérieur. - pt, sillon pariétal transverse. - 7tGI, 7tG" premier et deuxième

plis verticaux de (lromier. - R, scissure de Rolando. S(p), branche postérieure de la

scissure de Sylvitis. - S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. - S· (v), dédoublement

de la branche verticale de la scissure de Sylvius. - Ti,T*,T3, première, deuxième, troisième

circonvolutions temporales. il, sillon parallèle; t'i, l'i, ses branches verticales. - Tp, cir-

convolution temporale profonde. - tp, sillon temporal profond.

1

. 1 ... 258. ANATOMIE DES. CENTRES NERVEUX.

Pôle frontal.

Division en trois

parties de la troi-

sième circonvolution

frontale.

Partie orbitaire.

La partie orbitaire

forme le désert olfac-

tif de Èroca. " .

160 à 162). Elle naît dans la région ôrbitaire, au niveau de l'extrémité pos- :

térieure du sillon olfactif (f,,), par une racine effilée qui lui est commune avee

la première circonvolution frontale et qui constitue par le fait le pôle frontal

(Hervé). De son origine elle se porte transversalement en dehors, forme la

limite postérieure du lo-

bule orbitaire (oF3), se ré-

fléchit sur la convexité de

l'hémisphère et s'insère,

après avoir décrit de nom-

breuses flexuosités qui

affectent la forme d'un M,

à la partie tout fait in-

férieure de la cZ1'convolu-

tion frontale ascendante

(Fa). Ce pli d'insertion,

assez court et étroit, est

en général situé profon-

dément dans la scissure

de Sylvius et embrasse

dans sa concavité l'extré-

mité inférieure du sillon

prérolandique (pri) (fig.

155] 160).. Quelquefois

même, il est si profondé-

ment situé, que le sillon

prérolandique semble , ,.

au premier abord, se jeter

directement dans la scis-

sure de Sylvius (fig. 163).

On distingue à cette

circonvolution trois par-

ties : l'une inférieure, or-

1jitai1'e (oF3), comprise -

entre le sillon olfactif

(f/h) et la branche hori-

zontale antérieure de la

scissure de Sylvius (S.

l'autre moyenne t1'iangu-

laire, le cap de Broca (F3 [c]), comprise entre les branches horizontale

antérieure (S [a]), et verticale, ascendante (S[v]) de cette scissure, et' une

partie postérieure, le pied ou partie operculaire (Op F 3)' situé en arrière

de la branche verticale (fig. 150, 155, 160, 161, 162, 173).

- La partie orbitaire, mince à ses deux extrémités, est large à sapartie

moyenne, où elle se prolonge en avant jusqu'à la branche transversale du

sillon t1'Í1'adié ou de Y incisure en H (f 3) et forme le désert olfactif de Broca :

tic. 159.-e'ace supérieure des hémisphères cérébraux. -

. (Photographie d'une pièce durcie au bichromate.)

. cm' ,partieyerticale du sillon çalloso-marginal.-F" F., F3,' z

première, -deuxième et troisième circonvolutions frontales.

Fa, circonvolution frontale ascendante.' /r, premier sillon

frontal. - incisure du deuxième sillon frontal. ip, sillon

inter-pariétal. j, incisure de Jensen. - 01, 0., première et

deuxième circonvolutions occipitales. Pi, Pi, circonvolu-

tions pariétales supérieure et inférieure. - Pd, circonvolu-

tion pariétale ascendante. - Pc, pli courbe : - pu,2, pied

de la deuxième- circonvolution frontale. po, scissure

pariéto-occipitale.joo ? ', sillon post-rolandique.pr : , sil-

lon prérolandique inférieur. - prs, sillon prérolandique

supérieur. - pt, sillon pariétal transverse. - 7tG" premier

pli vertical de Gromier. - R, scissure de Rolando. - Sih,

scissure inter-hémisphérique. - t'i, branche verticale du

sillon parallèle.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 259

Elle se réfléchit sur la face convexe de l'hémisphère, décrit une courbe à

concavité antérieure, qui limite en bas la branche horizontale antérieure de

la scissure de Sylvius (S [a]) et embrasse l'extrémité externe du sillon

fronto-marginal (fm). Le bord postérieur de la partie orbitaire est longé par la

«racine» olfactive externe (fig. 183) ;son extrémité interne s'unit à la moitié

externe de la partie orbitaire de la première circonvolution frontale, pour

former le pole frontal, son extrémité externe se continue avec le cap (F [c]),

et envoie en général à ce niveau, à la deuxième circonvolution frontale, un pli

anastomotique quilimite en avant le deuxième sillon frontal (fa) (fig. 155).

Le cap ou partie triangulaire (F;; [c]), compris entre les deux branches

de la scissure de Sylvius, est caractéristique par sa forme et sa constance ;

son sommet fait saillie dans la scissure de Sylvius, tandis que sa base est

en général divisée par une incisure profonde, l'incisrrre du cap (ic), émise

par le second sillon frontal. L'une ou l'autre branche de cette base envoie

souvent à la deuxième circonvolution frontale une anastomose superficielle

qui interrompt la continuité du second sillon frontal (fig. 155).

Le pied ou partie operculaire (Op F 3)' se continue avec le cap de Broca

sous la forme d'un pli étroit et allongé, qui tantôt se rétrécit, tantôt s'élargit,

de manière à constituer un petit lobule irrégulièrement quadrilatère, à la

surface duquel se voient une ou plusieurs fossettes, lobule qui peut même

se dédoubler et décrire un méandre allongé autour d'une incisure verticale,

émanant tantôt de la scissure de Sylvius, tantôt du sillon frontal inférieur

(fig. 152, 135, hui8, 161). Ce lobule envoie en général à la deuxième circon-

volution frontale (F.,) un pli anastomotique quelquefois profond, le plus

souvent superficiel. Le pied se dirige ensuite de haut en bas, parallèlement

à la circonvolution frontale ascendante (Fa), décrit une courbe à conca-

vité supérieure, qui embrasse l'extrémité inférieure du sillon prérolan-

dique inférieur (pri) et le sépare de la scissure de Sylvius, puis s'insère

finalement par un pli étroit, mince, court et souvent profond, à la partie

tout à fait inférieure de la circonvolution frontale ascendante. Ce pied pré-

sente du reste de très grandes variétés, ainsi qu'il est facile de s'en assurer

en examinant les figures (fig. 150, 155, 160, 161, -163).

Le bord inférieur et la face inférieure ou profonde de la troisième

circonvolution frontale (fi forment la partie antérieure de la lèvre supé-

rieure de la scissure de Sylvius ; ils affectent des rapports intimes avec le

lobe de {insula (I) qu'ils recouvrent. La face profonde du cap et la partie

adjacente de la partie orbitaire recouvrent la face antérieure de l'insula,

dont elles sont séparées par un sillon profond et vertical, le sillon marginal

antérieur de l'insula (ma) (fig. 1 î : 3). Le pied recouvre la face supérieure de

la région insulaire antérieure (la), dont il est séparé par un sillon antéro-

postéricur, le sillon marginal supérieur de l'insula (ms).

La troisième circonvolution frontale fait sa première apparition chez

les anthropoïdes, où elle n'existe du reste qu'à l'état rudimentaire. Elle

n'existe pas, ainsi que Meynert, Rudinger et Hervé l'ont montré, chez les

singes inférieurs, tels que les cébiens ou les pithéciens. Ce n'est que chez

Cap de Broca.

Incisure du eap.

Partie operculaire.

Direction du pied.

Sillon marginal an-

térieur.

La troisième cir-

convolution frontale

existe à l'état rudi-

mentaire chez les an-

tltruyoïulec.

260 ANATQMIE..DES CENTRES NERVEUX.

Fin. 160 et 161. Pli courbe et variétés d'insertion du pied de la troisième ciconvolu-

tion frontale gauche. (D'après les phol.ographies de deux hémisphères gauches,

durcis dans l'alcool.) Le pli courbe est coloré en bleu, la troisième circonvolution

frontale en rouge.

D, gyrus descendens d'Ecker. F,,F,F3, première,, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - F3e), cap de la troisième circonvolution frontale. - fOI deuxième sillon frontal.

- fa, sillon en H. - Fti, circonvolution frontale ascendante. - fm, sillon fronto-marginal. -

Gsm, gyrus supra- marginalis. - i, sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - ic, incisure

du cap. - io, sillon inter-occipital. - lp, insula postérieur. ip, sillon inter.-pariétal. -

ipo, incisure pré-occipitale. -,j, incisure de Jensen. - 0,, 0., 03, première, deuxième et troi-

sième circonvolutions occipitales. - o., deuxième sillon occipital. - oa, sillon occipital

antérieur. - oF,, oF ? 0F3, partie orbitaire des première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - OPF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - 0/P, opercule de la cir-

convolution pariétale inférieure. - OpR, opercule rolandique. - PI,P2, première et deuxième

circonvolutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - po,

scissure pariéto-occipitale. -por, sillon post-rolandique. p ! 'if, sillon prérolandique inférieur.

- ]J1'S, sillon prérolandique supérieur. -R, scissure de Rolando. S(a), branche antérieure

de la scissure de Sylvius. -S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius.- soe, sillon orbi-

taire externe. - Ti, T., T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - ti,

sillon parallèle ou premier sillon temporal. - l ? sa branche verticale. t2, deuxième sillon

' temporal. . Tp, circonvolution temporale profonde. tp, sillon temporal profond :

.. MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. « 2Q1

l'homme, qu'elle acquiert brusquement le développement considérable qui

la caractérise. Chez le foutus humain, la circonvolution de Broca fait com-

plètement défaut jusqu'au cinquième mois de la vie intra-utérine ; elle se

développe ensuite lentement et graduellement, et son développement indi-

viduel reproduit exactement les phases successives du développement dans

la série des primates (Hervé). Plus ou moins rudimentaire dans les races

inférieures (races sauvages, sourds-muets, microcéphales, idiots), la circon-

volution de Broca présente, chez les intellectuels, une complexité qui est

en générale corrélative à la puissance de la fonction (Hervé). Il y a lieu,

du reste, de faire à cet égard de nombreuses réserves, car nous avons

rencontré bien des fois, dans des autopsies quelconques, un remarquable

développement du pied de la circonvolution de Broca, sans que pour cela

l'individu qui en était porteur eût été pendant sa vie doué de facultés ora-

toires particulières (fig. 158). Ici, comme pour d'autres circonvolutions, ce

n'est pas le volume de l'organe qui fait la fonction.

Développement tlo

la troisième circon-

volution frontale.

l'in. 162. - Face externe de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie d'une pièce

durcie dans l'alcool.) Le pli courbe est coloré en bleu, la troisième circonvolution

. frontale en rouge.

D, circonvolution descendante. - F" F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales.

c, cap de la troisième circonvolution frontale. - fit deuxième sillon frontal. - f.1, troisième

sillon frontal ou incisure en H. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Gsm, gyrus

supra-marginalis. - i, sillon de l'insula. - la, circonvolutions antérieures de l'insula. -

io, sillon inter-occipital. - ic, incisure du cap. - tp, circonvolution postérieure de l'insula.

ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure pré-occipitale. - j, incisure de Jensen. - 0,, 0, pre-

mière et deuxième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon occipital. - oa, sillon

occipital antérieur. - or., oF3, partie orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - OpF, opercule frontal. - 0/) ? opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique. -

1'l, Pi, première et deuxième circonvolutions pariétales. Pa, circonvolution pariétale ascen-

dante. - Pc, pli courbe. -po, scissure haricto-occil»talc. - 1»,i, sillon prérolandique infé-

rieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. - R, scissure de Rolando. - S, scissure de

Sylvills; S(a), sa branche antérieure; S(v), sa branche verticale. - 7't, 7., 7, première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t, sillon parallèle; 1't, t ? ses branche*

verticales. - h, deuxième sillon temporal. - Tp, circonvolution temporale profonde. - Ip, sil-

lon temporal profond.

262 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Circonvolution

frontale ascendante.

Trajet.

Plis de passage.

La face profonde

du pli passage in-

férienr forme l'oper-

cule rolandique.

Lc pli fronto-pa-

riétal supérieur for-

me le lobule para

central.

I,olo ceniral d'1 ? c-

kcr.

Circonvolution frontale ascendante (Fa). SYNONYMIE, - l'roccssi enleroidei -

vertical di mezzo (Rolando). - Premier pli ascendant (Gratiolet). - Antcro-parietal gyrus

(Huxley. - Ascending fronlal gyrus (Turner). - Gyrus centralis anterior, V01'de/'c Central

windung (Henle, Ecker). - Circonvolution transversale pariétale antérieure (Foville). -

Gyrus rolandicus anterior (Pansch). - Circonvolution frontale ascendante (Charcot). - Cii,- ;

convolution prérolandique (Broca). :

Notation : D'après Broca (F). - D'après Ecker (A). - D'après Charcot (Fa).

La circonvolution frontale ascendante (Fa) est située en avant de la scis-

sure de Rolando (R), dont elle suit l'obliquité et les sinuosités. Au niveau

de son genou supérieur et de son genou inférieur, la scissure de Rolando

présente une incisure qui entaille profondément la circonvolution frontale

ascendante. Cette circonvolution très volumineuse est, dans quelques cas

rares (fig. 163), divisée en deux parties par le premier sillon, frontal (f,)

qui s'abouche dans la scissure de Rolando. La partie supérieure de la

circonvolution frontale ascendante s'anastomose largement dans ce cas

avec la première circonvolution frontale (F,), tandis que la partie inférieure

reçoit les pieds d'insertion des deuxième et troisième circonvolutions fron- '

tales (F2, Fla). L'union du premier sillon frontal avec la scissure de Rolando

correspond en général, dans ce cas, à la concavité qui sépare les deux

genoux de ce sillon.

La circonvolution frontale ascendante (Fa) naît à la face interne de ,.

l'hémisphère où elle forme la plus grande partie du lobule paracentral

(Parc) (fig. 177, 180, 181, 182). De là, elle se dirige obliquement en bas et z

en avant, suit les.sinuosités de la scissure de Rolando, et se termine au- '

dessus de la branche postérieure de la scissure de Sylvius, en s'anasto- z

mosant à ses extrémités avec sa congénère, la circonvolution pariétale, '.

ascendante (Pa), par deux plis de passage, les plis de passage fl'onto-parirJ-

taux supérieur et inférieur. i

Le pli de passage inférieur, le plus souvent superficiel, embrasse dans -

sa concavité supérieure l'extrémité inférieure du sillon de Rolando ; sa '

face profonde forme l'opercule rolandique (OpR) et recouvre les circonvo-

lutions postérieures de l'insula (Ip). Deux incisures de la scissure de Sylvius,

l'incisure frontale (ifop) et l'incisure pariétale (ipop) de l'opercule, le limitent

en avant et en arrière. Quelquefois le pli de passage fronto-pariétal infé- z

rieur est caché profondément dans la scissure de Sylvius, qu'il faut écarter

pour l'apercevoir; la scissure de Rolando semble alors se jeter directement

dans la scissure de Sylvius (fig. 106). ¡

Le pli de passage froatomcnrc·tal.suhérzezcr, situé le long du bord inter-

hémisphérique, empiète sur la face interne de 1 hémisphère, où il forme le

lobule paracentral (Parc); l'extrémité frontale est épaisse, volumineuse,

ovalaire, et forme presque il elle seule tout ce lobule ; Y extrémité pariétale

au contraire est mince, étroite, comme du reste-toute la partie supérieure de

la circonvolution par létale ascendante (Pa).

Les deux circonvolutions ascendantes ou centrales forment le lobe central

d'Eckcr. Leur situation, leur direction verticale et ascendante, leur union

intime, leur importance anatomique et physiologique, justifient jusqu'à

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. ' 26S j

un certain point, la création d'un lobe à part,' et autorisent la séparation de

ces deux circonvolutions ascendantes d'avec leurs lobes respectifs. ,

La circonvolution frontale ascendante (Fa) forme la lèvre antérieure de

la scissure de Rolando, son bord antérieur donne insertion aux trois

circonvolutions frontales.. ,.

La circonvolution pariétale ascendante (Pa) forme la lèvre postérieure

de la scissure de Rolando, son bord postérieur donne insertion aux circon-

volitions pariétales supérieure et inférieure.

2° lobe pariétal (P). Le lobe pariétal est situé au-dessus de la

scissure de Sylvius, entre la scissure de Rolando et la scissure perpendicu-

laire externe. Les limites de ce lobe sont très nettes en avant et en bas, où

Lobe pariétal.

FiG. 103. -Face externe et antérieure de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie

d'une pièce ayant séjourné dans l'alcool.)

'. cm, sillon calloso-marginal. - F,, F;,f3, première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - F(c), cap de la troisième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale

ascendante. - fi, f2, premier et deuxième sillons frontaux. ? incisure du deuxième sillon

frontal. - Gsm, gyrus supra-marginalis. ifop, incisure frontale de l'opercule. il), sillon

inter-pariétal. - ipnp, incisure pariétale de l'opercule. - itop, incisure temporale de l'oper-

cule. - j, incisure de Jensen. - oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale.

- OpF3, partie operculaire de la troisième circonvolution frontale. - OpP2, partie operculaire

de la circonvolution pariétale inférieure. - OpR, opercule rolandique. Pi, 7'3, circonvo-

lutions pariétales supérieure et inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. ,,

pFi, pF, pieds d'insertion des première et deuxième circonvolutions frontales. - por, sil-

lon post-rolandique. - pri, sillon prérolandique inférieur. - prs, sillon prérolandique supé-

rieur. -1tG1, premier pli vertical de Gromicr. - pt, sillon pariétal transverse de Brissaud.

- Il, scissure de Rolando. - S, scissure de Sylvius. S(a), S(p), Sv), branches antérieure,

verticale et postérieure de la scissure tle Sylvius. - T,, T., première et deuxième circonvolu-

tions temporales. - ti, le, premier et deuxième sillons temporaux.

264 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Circonvolution pa-

riétale ascendante.

Synonymie.

Lobule paracentral.

SiUoninterpart6-

tal.

elles sont constituées parla scissure de Rolando (R) et la branche postérieure

de la scissure de Sylvius (S [p]). Elles sont conventionnelles et artificielles,

en arrière de la scissure de Sylvius et au niveau de la partie postérieure de

ce lobe, où il s'anastomose largement avec le lobe temporal et le lobe occi-

pital. Néanmoins on lui assigne, comme limite inférieure, une ligne fictive

prolongeant la direction de la scissure de Sylvius, et comme limite posté-

rieure une autre ligne, fictive également, s'étendant de la scissure perpen-

diccrlccirc externe (po) à l'incisu ! ·e pré-occipitale de Meynert (ipo), ou sillon

pré-occipital de Bischoff et Meynert (fig. 150, 171). Cette incisure appar-

tient au troisième sillon temporal (t) situé il la face inférieure de

l'hémisphère.

Le lobe pariétal présente à considérer la circonvolution ascfii-

dante (Pa), le sillon interpariétal (ip) : la circonvolution pariétale supé-

rieure (P,) et la circonvolution pariétale inférieure (P : ,).

Circonvolution pariétale ascendante (]la).- Synonymie. Processi enlcooidei

vertical di mezzo (partie postérieure) (Rolando). - Deuxième pli ascendant (Gratiolet). -

Poslero-parietal gyrus (Huxley). - Ascending pariétal conrolation (Turner). - Gyrus cen-

tralis posterior, Minière Centl'aln : indllng (Ecker). Circonvolution transverse médio-pal'ié-

tale (Foville). - Gyrus Itolaczrlicus posterior (Pansch). - Circonvolution post-rolandique

(Broca).

Notation : D'après Broca (P). - D'après Ecker (B). - D'après Charcot (Pa).

La circonvolution pariétale ascendante (Pa) suit exactement, comme sa

congénère, les sinuosités de la scissure de Rolando. Elle se continue en

bas, avec la partie postérieure du pli de passage fronto-pariétal inférieur et

concourt par conséquent à former l'opercule rolandique (OpR); puis elle se

porte en haut et en arrière, parallèlement à la scissure de Rolando qu'elle

contourne à sa partie supérieure, en contribuant à former le pli de passage

f1'Onto-pa/'i/tal supérieur ou lobule paracentral (Parc). Le contingent

pariétal de ce lobule est représenté par un pli très étroit, et qui contraste z

nettement par sa minceur avec le contingent frontal beaucoup plus

volumineux (fig. 177, 180, 181, 182). La partie supérieure de la circonvo-

lution pariétale ascendante est en général très mince, et beaucoup moins

épaisse que la partie correspondante de la circonvolution frontale ascen-

dante. Dans l'immense majorité des cas, ce caractère est assez constant

pour permettre de reconnaître d'emblée la circonvolution pariétale ascen-

dante, dans les cas d'anomalies, soit de la scissure de Rolando, soit des

sillons pré ou post-rolandique (fig. 1H6, 158, 163, 166).

Sillon interpariétal (ip). - Synonymie. Sillon pariétal (Broca). Tnterpu-

rietal fissure (Turner). Sulcus purielalis (Pansch). - sulcus interparietalis, Selwitel(ll1'c{¡e

(Ecker). - Stiletis occipilo-paoietalis (Schwalbe).

Notation : d'après Broca (p). - D'après Ecker (il;.

No'rA'nox : d'après Broca (p). D'après Ecker (ip).

Le sillon inlm7Hll'Ù ! lal (il)) commence en arrière de la partie postéro-

inférieure de la circonvolution pariétale ascendante ('a), au-dessus de la

branche postérieure de la scissure de Sylvius (SIl se dirige d'abord en

haut et en arrière, parallèlement à la circonvolution pariétale ascendante

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 20.'i

dont il longe le bord postérieur; puis il décrit une grande courbure il .

concavité inférieure, dépasse les limites fictives du lobe pariétal, et pénètre

dans le lobe occipital où il se continue avec le sillon interoccipital (io)

(fi7. 150, 158, 160, 161, 165, 167). Ce trajet lui a valu de Schwalbe, le

nom de sillon pariélo-occipital, nom qu'il faut abandonner, puisqu'il est '

réservé aux scissures perpendiculaires interne et externe. Chez le singe, le

sillon interpariétal se termine dans la scissure perpendiculaire externe cl

se distingue ainsi nettement de celui de l'homme.

La partie du sillon interpariétal, parallèle à la scissure de Rolando (R),

I<'JG. 104. - Sillon inter-pariétal et plis de passage superficiels de Gromier. Face postéro-

externe de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une pièce fraîche.) Les

figures 164, 16 et 166 appartiennent au même encéphale.

Fi.premièrecirconvolutionfrontalc. F., deuxième circonvolution frontale. F3, troisième

circonvolution frontale.- f., deuxième sillon frontal.-Fa,circonvolutionfrontale ascendante.

- Gsm, gyrus supra-marginalis. - I, insula. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-

pariétal.- Oi, première circonvolution occipitale. - 0" deuxième circonvolution occipitale. -

03, troisième circonvolution occipitale. - Os, deuxième sillon occipital. - oF3, partie orbi-

taire de la troisième circonvolution frontale. - OpR, opercule rolandique. - Pa, circonvo-

lution pariétale ascendante. - lle, pli courbe. - Pi, première circonvolution pariétale. -

112, deuxième circonvolution pariétale. - po, scissure pariéto-occipitale. - por, sillon post-

rolandique. - p1'" pied de la circonvolution pariétale inférieure. - pri, sillon prérolandique

inférieur. - pi,s, sillon prérolandique supérieur. - pt, sillon pariétal transverse de Brissaud.

- 1tG" premier lui vertical de Gronder. - 1tG" deuxième pli vertical de Gromier. 1tp, pli

de passage qui interrompt scissure de Rolando. - R, scissure de Rolando. - S(p), branche

postérieure delà scissure de Sylvius; S'(p), son éperon inférieur; S"(p), son éperon supérieur.

S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. - 7 ? première circonvolution temporale. -

Tt, deuxième circonvolution temporale. - ti, premier sillon temporal. t'i,t'i, ses branches

verticales. ' tp, sillon temporal profond.

266 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

donne souvent naissance, avant de décrire sa courbure, à un rameau ascen-

dant, qui continue à longer la circonvolution pariétale ascendante,- sans

atteindre toutefois la scissure inter-hémisphérique. L'ensemble du tronc

principal et du rameau ascendant porte le nom de sillon post-rolandiquc

ou post-central (por) (fig..158, li9, z163). Ce sillon, même lorsqu'il est très '

net, est généralement interrompu par un pli anastomotique profond, formé

par un des plis d'insertion de la circonvolution pariétale supérieure sur la

circonvolution pariétale ascendante. Une anastomose verticale unit quel-

Fig. 16,'i. - Sillon inter-pariétal et plis verticaux profonds de Cromier. - Face pos-

térieure et externe de l'hémisphère gauche, dont certaines scissures et sillons ont t

été écartés pour rendre plus apparents certains plis de passage. (D'après la photo-

graphie d'une pièce fraîche.) .

D, gyrus descendant d'Eckeiv F,,F3,F,, première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - fe, deuxième sillon frontal. - F3(c), cap de la troisième circonvolution frontale.

- Fa, circonvolution frontale ascendante. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - i, sillon de l'in-

sula. - la, insula antérieur. - io, sillon intcr-occipital. - Ip, insula postérieur. - ip, sillon

inter-pariétal. - ipo, incisure pré-occipitale. - ipop, incisure pariétale de l'opercule. - z ? incisure do] Jensen. - K", éperon inférieur de la scissure calcarine. - 01,0t, première et

deuxième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon occipital. - oF3, partie orbitaire

de la troisième circonvolution frontale. 0;o7''], opercule de la troisième circonvolution fron-

tale. - OpP, opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique. - Pi, première circonvolution

pariétale. 7 ? deuxième circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante.

- Pc, plicourhe. - PI, pôle de l'insula. - yF3, pied d'insertion de la troisième circonvolution

frontale. -po, scissure pariéto-occipitale. - por, sillon post-rolandique. - pri, sillon préro-

landique inférieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. - iota, pli anastomotique profond

du sillon inter-occipital. - 7tG" 7tG., premier et deuxième plis verticaux de Crémier. -

7tP., pied d'insertion profond'de la circonvolution pariétale inférieure. -7tp, pli (le passage

interrompant la scissure de Rolando. If, scissure de Rolande. S, scissure de Sylvius.

S(a), branche antérieure de la scissure de Sylvius. - S(v), branche verticale de la scissure de z

Sylvius. - T,, Ti, première et deuxième circonvolutions temporales li, sillon parallèle ou

premier sillon temporal. - l ? branche verticale du sillon parallèle. - Tp, circonvolution

temporale profonde. - tp, sillon temporal profond.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 267

qucfois le lobule pariétal supérieur au lobule pariétal inférieur, de (elle

sorte que le sillon post-rolandique pourrait, à première vue, être confondu

avec la scissure de Rolando (fig. 159, H. d.).

Le sillon interpariélal (ip) est fréquemment interrompu par des plis

anastomotiques, soit superficiels, soit profonds, connus sous le nom de

plis verticaux de Gromier (fig. 164, 165). Dans sa partie courbe, il fournit

presque constamment un rameau qui se porte en haut et se termine en

avant de la scissure pariéto-occipitale, c'est le sillon pariétal transverse

(pt) (Brissaud) (fig. 166); il donne en outre un rameau descendant, le sillon

intermédiaire de Jensen (j) (fig. 166), qui subdivise la circonvolution pariétale

inférieure (P2) en deux parties : l'une antérieure, le pli 7zzar,irtal.ntpc-rinur

(Gsm) de Gratiolet ou premier pli de passage pariéto-temporal, l'autre

postérieure, le pli courbe (Pc).

Première circonvolution pariétale (P,). Synonymie. Lobule du deuxième

pli ascendant (Gratiolet). - Gyrus parielalis superior (Pansch). - Erste Scheilelbeinlap-

penuindung (13. Wagner). - Obérer Sclteitclbeizzfapperz (Huschke). - 11bere innerve Schei-

telgruppe (Bisclio(i). Postero-p £ l1'iétal globule (Huxley, Turner). Lobulus parietalis

superior, Obères Scheitelhppchen (Ecker). - Première circonvolution pariétale (Broca).

Notation : (Ecker, Broca) P,.

La circonvolution pariétale supérieure (P,) (lobule pariétal supérieur)

large en avant, étroite en arrière, n'occupe qu'une petite partie de la con-

vexité de l'hémisphère, elle s'épanouit à la face interne de l'hémisphère où

elle forme le précunéus ou lobule quadrilatère de Foville. Cette circonvolu-

tion représente un territoire flexueux, s'insérant sur la circonvolution parié-

tale ascendante (Pa), par une large base d'implantation, souvent dédoublée.

En arrière, elle s'anastomose avec la première circonvolution occipitale (0,)

par le premier pli de passage pariéto-occipital de Gratiolet, et limite l'en-

coche qui représente à la face externe la scissure pariéto-occipitale (po)

(fig. 164, 165, 169).

La deuxième circonvolution pariétale (P2) (Broca), dénommée encore

circonvolution pariétale inférieure (Pansch), ou lobule pariétal inférieur

(Ecker), très flexueuse, est située au-dessous du sillon interpariétal et divisée

en deux parties par le sillon intermédiaire de Jensen (j) (fig. 166). La partie

antérieure naît de l'extrémité inférieure de la circonvolution pariétale

ascendante, par un pied en général étroit, quelquefois profond, décrit des

llexuosités plus ou moins nombreuses, et jette à la première circonvolution

temporale un pli de passage, le premier pli de passage pariéto-temporal de

Broca, qui contourne l'extrémité postérieure de la scissure de Sylvius.

- Celle partie antérieure de la circonvolution a reçu le nom de gyrus supra-

marginalis, de pli ou lobule marginal supérieur de Gratiolet (Gsm).

' Après avoir formé le premier pli de passage tcmporo-pariétal, la cir-

convolution pariétale inférieure s'élargit en haut, contourne le sillon inter-

1. Ne pas confondre avec le gyrus postéro-pariclal d'llttaxley, qui désigne la circonvolution

pariétale ascendante.

Plis verticaux de

Gromier.

Synonymie.

Circonvolution pa-

rietale Sl1pll'iClll'c.

i

Deuxième circon-

volution pariétale.

Sillon mtormt-41ai-

1'0 de J cnsell.

. (1-)'l'11S ? 111)1\\-111,11'"

ginalis.

268 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

]li courbe.

médiaire de Jensen, puis coiffe l'extrémité postérieure du sillon paral- - -

lèle (t,), en décrivant une courbe à convexité supérieure et se bifurque

enfin en deux anses : l'anse antérieure contourne en arrière le sillon

parallèle pour s'anastomoser avec la deuxième circonvolution temporale

(T2), et former le pli courbe de Gratiolet (Pc) (fig. 165 à 172), le gyrus

angularis d'Ecker, ou deuxième pli de passage priéto-tem2oral de Broca.

L'anse postérieure, se jette sur la deuxième circonvolution occipitale (02), r

.Fic. 166. - Face externe et bord supérieur de l'hémisphère gauche. (D'après la a

photographie d'une pièce fraîche.) Les figures 165 et 154 se rapportent au même

hémisphère..

Fa, circonvolution frontale ascendante. Fi, première circonvolution frontale ? r2, deuxième

circonvolution frontale.-F,(c), cap de la circonvolution de Broca. f, premier sillon frontal.-

fi, deuxième sillon frontal. - fie, sillon de la deuxième circonvolution frontale. - /in, sillon

fronto-marginal. - Gsnz, gyrus supra-marginalis. - ic, incisure du cap. - io, siUon inter-

occipital. - ip, silloninter-pariétal. ipo, incisure pré-occipitale. - j, incisure de Jensen : -

ol ? partie orbitaire de la troisième circonvolutionfrontale ? Op.F', opercule frontal.OpjR, oper-

cule rolandique. - 0" première circonvolution occipitale. - 0=, deuxième circonvolution

occipitale. - 0,; troisième circonvolution occipitale. - o,, deuxième, sillon occipital.

03, troisième sillon occipital. - oa, sillon occipital antérieur. OpP., opercule de la deuxième

. circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante.. - Pc, pli courbe. PI, pre-

mière circonvolution pariétale. - P., deuxième circonvolution pariétale. - pF3, pied de la

circonvolution d ' Broca. - po, scissure pariéto-occipitale. - pour, sillon post-rolandique. -

pri, purs, sillons prérolandiques supérieur et inférieur. - pt, sillon pariétal transverse de

Brissaud. - ira, pli anastomotique interrompant le sillon intor-pariétal. - 7tG" deuxième pli '

vertical de Gromier. - R, scissure de Rolando. - S, scissure de Sylvius ; S.(a), sa branche

antérieure; S(v), sa brandie verticale; S(p), sa branche postérieure. - Tp, circonvolution

temporale profonde. - T,, première circonvolution temporale. Tue, deuxième circonvolution

temporale. - Ta, troisième circonvolution temporale. t,,t ? sillon parallèle et sa branche

verticale. - to, deuxième sillon temporal. - et, troisième sillon temporal.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 269

ro ... ? J'" 1 . ,... 1 Il .. 1 1

en lormant le deuxième pli de passage ? i ! <o-o< : Tj/7a/ de uratiotet.

En résumé, la circonvolution pariétale inférieure, très tIexueuse, est reliée

aux circonvolutions voisines par de nombreux plis anastomotiques. Elle

est reliée à la pariétale ascendante par son pied, d'insertion; elle est reliée

à la pariétale supérieure par un ou plusieurs plis anastomotiques soit pro-

fonds, soit superficiels, les plis verticaux de Gromier qui interrompent la

scissure interpariétale. Elle est reliée au lobe occipital par le deuxième pli,

de passage pariél o-occipilal ; elle est reliée enfin au lobe temporal par les

deux plis de passage pariélo-lemporaux, dont le premier contourne la scis-

sure de Sylvius, en formant le lobule marginal supérieur (Gsm), dont le

deuxième contourne le sillon parallèle en formant lepli courbe (Pc).

La région de la deuxième circonvolution pariétale, si compliquée en

elle-mème, si sujette à des variations non seulement individuelles, mais

encore d'un hémisphère à l'autre, si importante au point de vue des loca-

lisations cérébrales, est rendue d'une étude encore plus complexe par les

nombreuses dénominations sous lesquelles elle est connue et le peu de con-

cordance de ces dernières. Ses deux segments : le gyrus marginalis superior

(Gsm) et le gyrus Éiîigi(l(ii-i.9 (P c), possèdent en effet les synonymies suivantes :

- 1° Gyrus supra-marginalis (pu (G s m]1. -s5soa,wr. -Pli marginal supérieur

(Gratiolet). Loutre du pli marginal supérieur (Gratiolet.). Gyrus purietalis inferior une

tertius (Wagner). - Erste odervordere Scheilelbogeiuvindung (Bisclioff). - Lobulus tube ris

(Henle). - Utzlerer Zug rcrcs der hinteren Cenlralreindtng und Scheilelh6eliei,léipp(,-heiz

(lluschke). Unterer Scheilelbogerz (Meynert). Première pariétale (Hnguenin). Lobule

temporal inférieur (Huguenin). - Lobule du pli courbe (P2- (Pozzi). - Lobule pariétal infe-

rieur (Pi) (Richer).

Notation : (Po) (Ecker, Broca).

2" Gyrus angularis, pli courbe (P c). SYNONYMIE. - Pli courbe (Gratiolet). -

Gyrus angularis (Huxley). - Gyrus parietalis secundus sive médius (IL Wagner). Zweite

oder mittlere Scheilelbogenwindung (Bischoff). : 4u/stei.getzde Windung zum hinterert

ausseren Scheitellâppchen, Hiztteres ausseres Sclteilellsïppcherz (Huschke). ? Obérer Scheilel-

bouen (Meynert). - Pli courbe (Pozzi). - Lobule du pli courbe (Bicher).

Notation : (P'2) (Ecker, Broca).

Parmi ces dénominations, nulle n'est peut-être moins heureuse que

celle de lobule rlrr ? li courbe, appliquée tour à tour par Pozzi au gyrus supra-

71UlI'qinalis et par nicher au gyrus angularis.

Ce peu de concordance de dénominations n'a pas peu contribué à com-

pliquer encore, si possible, l'étude des localisations de cette importante

région.

A notre avis, le meilleur moyen pour déterminer exactement la place

du pli courbe consiste à rechercher d'abord, comme point de repère, le sillon

intermédiaire de Jensen (j), lequel se trouve situé immédiatement en avant

de la scissure perpendiculaire externe (po) ; or le pli courbe est situé, comme

nous l'avons dit, immédiatement en arrière du sillon, intermédiaire de

Jensen (fig. l(i0, 161, 162, 165, 166, 170, 171.)

, 3° lobe occipital (0). Le lobe occipital, remarquablement petit

Topographie va-

riahle de la deu-

xième eil'conyollltioll

pariétale.

Le pen de cOllcor-

dance de dénomina-

tions l'cnll difficile

l'étude de cette ré-

gion.

Point de repère

pour déterminer la

place du pli courbe.

Lobe occipital.

2ïO 0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le lobe occipital a

la t'ormo d'une- pyra-

mide.

Ses rapports.

11 so confond avec

le lobe temporal.

Il est bien délimité

à la face interne.

Silloll prd-occipi-

tal.

Sillon occipital an-

térieur.

chez l'homme, se présente sous la forme d'une pyramide triangulaire,

dont le sommet correspond à l'extrémité postérieure de l'hémisphère, au

pôle occipital de Broca, dont la base, mal délimitée, est antérieure et dont

les trois faces sont : l'une externe et convexe, l'autre interne et plane,

la troisième inférieure et légèrement concave. Ce lobe s'anastomose

largement à sa face

externe avec les lobes

temporal et pariétal,

dont il n'est pour ainsi

dire que le prolonge-

ment. Sa face inférieu-

re se confond, sans li-

gne de démarcation,

avec la face inférieure

du lobe temporal et

constitue avec ce der-

nier le lobe ou mieux .

la région temporo-oc-

cipitale. La délimita-

tion de ce lobe n'est

accentuée nettement

qu'à la face interne, où

la scissure pel7Jendicu-

laire interne le sépare

du précunéus ou avant-

coin.

En haut, la face

externe est séparée du

lobe pariétal, par l'en-

coche qui représente

la scissure pelpendicu-

laire externe (po); en

bas elle est séparée du

lobe temporal par une

autre encoche, l'inci-

sure pré-occipitale de

Meynert(ipo)(fig.l67),

qui lorme quelquefois ri la lace externe un véritable sillon, le sillon pré-

occipital de Meynert (ipo) (fig. 1HO, 170).

Sur le trajet de la ligne qui réunit ces deux encoches, on trouve souvent t

un sillon oblique en haut et en arrière, le sillon occipital antérieur de

Wernicke (o a) (Gb. 171). Ce sillon fort variable représente tantôt un sillon

isolé (fig. 168), tantôt l'éperon inférieur du sillon parallèle (fig. 171); son

extrémité inférieure tombe immédiatement en avant de l'incisure pré-occi- .

pitale, et sépare le lobe temporal du lobe occipital son extrémité supérieure

FIG. 1G7. Face postéro-externe de l'hémisphère gauche.

(Photographie d'une pièce durcie dans le bichromate;

même cerveau que 11g.J 163.)

D, gyrus descendens d'Ecker. - Fa, circonvolution frontale

ascendante. - Gsm, gyrus suhraanarginalis. - ip, sillon inter-

pariHt.aI.tpo, incisure hré-tccilitale. - ipop, incisure parié-

tale de l'opercule. - j, incisure de Jensen. - 0,· 0, 0 ? pre-

mière, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. -

0" 0" premier et deuxième sillons occipitaux. - Opll., opercule

de la circonvolution pariétale inférieure. - P,, P2, circonvo-

lutions pariétales supérieure et inférieure. - l'a, circunvoln-

tion pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure

pariéto-occipitale. - pour, sillon post-rolandique. - 7tG" pre-

mier pli vertical de Gromier. - R, scissure de Rolando. -

5(1'), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - l ? T ? 7·,,·

première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.-

t, 12, premier et deuxième sillons temporaux.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2-il

est séparée de la scissure perpendiculaire externe par le sillon interpariétal,

bordé de chaque côté par les plis de passage de Gratiolet, ou plis occipito-

' pariétaux. Ces plis, volumineux, superficiels et constants, affectent une

direction antéro -postérieure, et établissent l'anastomose du lobe pariétal

avec le lobe occipital. Si ces plis de passage sont profonds, comme on ne

le rencontre qu excessi-

vement rarement chez

l'homme,-mais comme

on le constate chez les

singes d'espèces supé-

rieures, le chimpanzé et

l'orang par exemple, - la

scissure perpendiculaire

externe, en se réunissant

au sillon occipital anté-

rieur, parcourt toute la

face convexe de l'hémi-

sphère, et sépare nette-

ment le lohe occipital du

lobe pariétal et du lobe

temporal; de là le nom

de fente simienne, donné

à la scissure perpendicu-

laire externe.

La face externe du

lobe occipital présente à

considérer outre l'iuci-

sure pré-occipitale et le

sillon occipital antérieur,

trois sillons profonds, à

direction plus ou moins

horizontale,qui divergent

en avant et limitent trois

circonvolutions. Ce sont

le premier, le deuxième

et le troisième sillon oc-

cipital.

Le premier sillon oc-

cipital, sillon inter-occipital (i o) [sillon, occipital supérieur o,] d'Ecker), n'est

autre que la continuation dans le lobe occipital du sillon, interpariétal (i p).

Il continue la direction courbe du sillon interpariétal, et se termine quel-

quefois au niveau du deuxième sillon occipital ou sillon occipital Irans-

vcnsc (o =) (fig. 1 : i0, 1 G, 168); le plus souvent il dépasse ce sillon, le coupe

à angle droit, forme avec lui un sillon étoile et se prolonge jusqu'au niveau

de la pointe du lobe occipital (fig. 1164, 171). Il divise le lobe occipital en

Les plis occipito-

pariétaux relient le

lobe pariétal an lobe

occipital.

Fente simienne.

Sillons occipitaux

FIG. 168. - Pointe occipitale. Hémisphère gauche.

(D'après la photographie d'une pièce fraîche.)

D, gyrus descendons d'Ecker. - Fus, lobule fusiforme. -

Gsm, gyrus supra-marginalis. io, sillon inter-occipital. -

ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure pré-occipitale de

\Ieynert.- j, incisure de Jensen. - K', éperon supérieur de

la scissure calcarine. - K", éperon inférieur de la scissure

calcarine. - 01, 0" 0,, première, deuxième et troisième cir-

convolutions occipitales. -0" deuxième sillon occipital. - z

oa, sillon occipital antérieur. - Pi, ! '. première et deuxième

circonvolutions pariétales. - l'c, pli courbe. - pro, scis-

sure pariéto-occipitale. - pt, sillon pariétal transverse. -

'i ! G1, ·r<G ? premier et deuxième plis verticaux de Gromier.

ï'i, T ? 7], première, deuxième et troisième circonvolu-

tions temporales. - tl, sillon parallèle ou premier sillon

temporal. t'i, branche verticale du sillon parallèle.

1-1,1$, deuxième et troisième sillons temporaux.

212 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Circonvolutions

occipitale..

Gyrlls desccndens. !

Première circon-

volution occipitale.

deux parties, l'une supérieure et postérieure, qui correspond à la première

circonvolution occipitale (0,), ou à la face externe du cuneus (C), l'autre

antérieure et inférieure qui comprend les deuxième et lioisième circon-

volutions occipitales (0,, 03) et l'anastomose de ces circonvolutions avec

le pli courbe (Pc).

Le deuxième sillon occipital (o,) [sillon occipital transverse [o], (Ecker),

fissura occipitalis externa (Pànsch), fissura occipitalis perpendicularis

exlerna (Bischoff), à direction antéro-postérieure, sépare la première cir-

convolution occipitale (0,) de la deuxième (0.) : il s'enlre-croise souvent

à angle droit avec le sillon précédent (io), puis se porte en avant vers

la partie horizontale du sillon parallèle (t,) (fig. 150, 168, 171).

Le troisième sillon occipital (o3) ou sillon occipital moyen (Schwalbe),

sillon occipital inférieur (Ecker), est un petit sillon antéro-postéricur

superficiel, qui sépare la deuxième circonvolution occipitale de la troi- s

sième. Il se porte en avant vers le deuxième ou le troisième sillon tem- <,'

poral (t,, tj et constitue souvent la limite inférieure de la face externe de

l'hémisphère; d'autres fois, il appartient à la face inférieure de l'hémisphère

(fig. 166. 171). |

Les circonvolutions délimitées par ces sillons sont au nombre de quatre : t

Les trois circonvolutions occipitales désignées de haut en bas sous le nom de :

première (0,), deuxième (0» et ou circonvolutions occipitales '

supérieure, moyenne et inférieure, et la circonvolution, descendante (D) ou "

gyrus descendais d'Ecker. '

Première circonvolution occipitale (0,). - Synonymie. Gyrus occipitalis

primus sive parielo-occipitalis 111CIlialts, Erstc oder obère II interhauphuindung (Ecker).

Circonvolution occipitale supérieure (I : cher). - Pli occipital supérieur et pli de passage supé-

rieur externe (Gratiolet). - Obérer 7.ug der hinteren Centrctlwindung (Husehke). - First

external annectent gyrus (Husley). -1'irst bridging aztczeclent or Connecting gyrus (Turner).

- Obereinnere Selieitelbogenii,i ? 21zing (Bisclioff). - Pi-einiéie ci,convoliiiioii occipitale (Broca).

Notation : (0,) (Ecker, Broca).

La première circonvolution occipitale (0,) est située au-dessus de la

scissure interpariétale. Elle représente la face externe du cunéus (C) et

s'étend de la scissure perpendiculaire externe (po) au sillon occipital

transverse o.,). Sa partie antérieure s'anastomose avec le lobule pariétal ,

supérieur (P,) et forme le premier pli de lia.s.wrrelirtniéto-occiyilrrl rlc Una-

tiolet; elle est séparée du pli courbe (P c) ou deuxième pli, de passage de

Gratiolet, par la scissure irrtmlianiétcclc (i p) (Hg. 168, 169).

Après son anastomose avec la circonvolution pariétale supérieure (P,),

la première circonvolution occipitale se dirige en bas et en arrière, décrit

plusieurs sinuosités en longeant la scissure inter-hémisphérique et con-

tourne l'extrémité postérieure du sillon occipital transverse, où elle s'anas- -

tomose avec le gyrus rlc.vcmrrlcrr.s d'Echer (D) (fig. 168).

Deuxième circonvolution occipitale (0,). Synonymie. Gyrus occipitalis

médius (Pansci)).F occipital moyen et deuxième pli de passage externe (Gratiolet).

Gyrus occipitalis secundus pariéto-occipilulis laleralis (Ecker). - Ziocite minière llintcr-

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2711

lappenwindung (Wagner). -dledio-occipitnl and second extel'l1al annectcnt gyrus (Huxley).

- Hintere oder fritte Sclteitelbogenwindung (Bischoff). - Deuxième circonvolution occipitale

(Broca). Notation : 0, (Broca, Ecker).

La deuxième circonvolution occipitale (02) est limitée en arrière par le

sillon inter-occipital (io), en avant par le sillon occipital antérieur (oa), en

bas par le deuxième sillon occipital (o,). en haut elle se con-

tinue avec le pli courbe (Pc), ou spcon{,t : fij;\f ? y ? f-&V.i-'t7r¡& ? f{çl'Jle de Gratiolet,

I ? ll 0Éolle forme l'an-

. 48/ de bifurcation

j)OStél'18L11'e.

Ce pli de passage

n'est pas toujours

simple, il est quel-

quefois dédoublé

par un ou plusieurs

sillons superficiels;

parfois, il inter-

rompue sillon occi-

pital antérieur (oa)

(fig. 173) en s'anas-

tomosant avec la

deuxième circonvo-

lution temporale

(T=), et cette anasto-

mose constitue le

troisième pli de pas-

sage externe de Gra-

tiolet.

La deuxième cir-

convolution occipi-

tale (0.=) affecte la

forme d'un S; après

avoir formé le ra-

meau descendant du

pli courbe, elle se

dirige en arrière,

contourne le sillon occipital transverse (02) et l'extrémité inférieure du sillon

inter-occipital (io), puis s'insère sur la circonvolution descendante d'Ecker

(fig. l 7 1

Troisième circonvolution occipitale (03), - SYN0,NYIIE. - Gyrus occipitalis

lertius sive temporo-occipitalis (Ecker). - Pli occipital inférieur; Troisième et quatrième

pli de passage externe (Gratiolet). Dritte Zl1lte¡'e Ilinterlappenwindung (Wagner). Gyrus

occipitalis inferiol' (Pansch). - Troisième circonvolution occipitale (Broca). - Notation :

03 (Ecker, Broca). '

18

Deuxième nircon-

volution occipitale.

lnc. 169. - Face postérieure du cerveau. (D'après la photo-

graphie d'une pièce durcie dans le bichromate ; même

cerveau que dans la fig. 159.)

C, cuneus. - cm, sillon calloso-marginal. - D, gyrus descen-

dons d'Ecker. - F,, première circonvolution frontale. - Fa, cir-

convolution H'ontate ascendante. ? incisure de Jensen. - io, sil-

lon inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure

pL'c-occipit,atcdcSchaw)bc.f, scissure calcarine. - K',K", épe-

rons supérieur et inférieur de la scissure calcarine. Oi,0°,03, pre-

mière, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. -

P1,1>" première et deuxième circonvolutions pariétales. - Pa, cir-

convolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - por, sillon

post-rolandique. pt. sillon pariétal transverse. icG.pli vertical

de Gromier. - "pro" "po" premier et deuxième plis de passage

parieto-occipitaux de Gratiolet. - R, scissure de Rolande.

Sili, scissure inter-h"mispherir¡nc" - T,,T,T3, première, deuxième

et troisième circonvolutions temporales. - ti, premier sillon 1em-

poralou sillon parallèle.- t' branche verticale du sillon parallèle.

: 274 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Tt'oisicmccit'con-

volntion occipitale.

Circonvolutioll oc-

cipitale Ilesccntlantc.

Lolc tcmporal,

Lo pûlc temporal

l'clmit les trois fa-

ral.

La troisième circonvolution occipitale (03) est une petite circonvolution

à direction antéro-postérieure, qui concourt à former le bord inférieur

de l'hémisphère. Elle est à cheval à la fois sur la face externe et la face

inférieure de l'hémisphère, séparée de la circonvolution précédente

par le deuxième sillon occipital (oz) et du lobule lingual (Lg) par le

troisième sillon occipital (03). En arrière, elle s'insère, sur le gyrus

descendens cl'L'cher (U), eu

avant elle se continue avec

la deuxième circonvolution

temporale (T,) en interrom-

pant le sillon occipital anté-

rieur (oa) ; d'autrefois elle con-

tourne l' incisure pré-occipitale

(ipo) et s'anastomose avec la

troisième circonvolution tem-

porale (T 3)' en formant le qun-

trième pli de passage externe

de Gratiolet (fig. 168, 170,

171).

. La circonvolution occipi-

tale descendante ou gyrus

descendons d'Ecker (D) (fig.

- 167, 168, 16y, 171) occupe

l'extrémité tout à fait posté-

rieure du lobe occipital, elle

représente la circonvolution

d'origine commune des trois

circonvolutions occipitales,

entoure les éperons de la scis-

sure calcarine (K, K', K") et se

continue avec le lobule lin-

gual (Lg) à la face interne de

l'hémisphère (fig. 176).

4° Lobe temporal (T).

Situé dans l'étage moyen

de la base du crâne, le lobe

temporal occupe la partie inférieure de l'hémisphère. Il se présente

sous la forme d'une pyramide triangulaire très allongée, dont la base se

confond avec le lobe occipital et le lobe pariétal, et dont le sommet cons-

titue l'extrémité libre du lobe temporal, le pôle temporal de Broca.

Celui-ci est le point de réunion des trois faces du lobe temporal, qui sont :

supérieure, externe et inférieure. La face inférieure, concave, se continue

sans ligne de démarcation avec la face inférieure du lobe occipital, pour

former la région temporo-occipitale (lig. 1r91. Les limites de la face externe

rie 1 î0. - lace externe et postérieure de

l'hémisphère gauche. (D'après la photographie

d'une pièce durcie au bichromate.)

FI, première circonvolution frontale. - Fa, circon-

volution' frontale ascendante. - Gsm, gyrus supra-

marginalis. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon

inter-parital. - ipo + oa, incisure pré-occipitale,

se coMtinuant avec le sillon occipital antérieur.

j, incisure de Jensen. - 0,,0,,03, première, deuxième

et troisième circonvolutions occipitales. - o3, troi-

sième sillon occipital. - OpP2, opercule de la circon-

volution pariétale inférieure. - Pi, circonvolution

pariétale supérieure. - Pi, circonvolution pariétale

inférieure. - l'a, circonvolution pariétale ascen-

dante. Pc, pli courbe. - po, sillon p : trito-occi-

pital. por, sillon post-rolandique. prs, sillon

prérolandique supérieur. - R, scissure de Rolando.

- S(p;,hranclic postérieure de la scissure de Sylvius.

- 1 ? T,T3, première, deuxième et troisième circon-

volutions temporales. - Il, sillon parallèle. t ?

branche verticale du sillon parallèle. - 12, deuxième

sillon temporal.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 27o

ou convexe sont représentées par une ligne fictive, qui s'étendrait de l'ex-

trémité postérieure de la scissure de Sylvius (S), à l'incisurc pré-occipitale

de Schwalbe (fit.,150, 160, 161, 162). La face supérieure forme la lèvre infé-

rieure de la scissure de Sylvius et limite en bas la région de l'insula qu'elle

recouvre en partie.

La face externe de ce lobe présente à étudier trois sillons et trois cir-

convolutions, ce sont :

Sillon parallèle (t). -

Synonymie. - Scissure parallèle

(Gratiolet).- Sulcus temporales

superior (Ecker), superior tempo-

i,o-sphenoïcl(i.1 fissure (Huxley).

Sulcus temporalis (Pansch). An-

tero-temporalissulcus (Huxley).

Premier sillon temporal (Broca).

Notations : (Ecker, Broca).

Le sillon parallèle (t,)

constant et profond, com-

mence au niveau de l'extré-

mité antérieure du lobe tem-

poral, à un centimètre envi-

ron du pôle, puis il se porte

en arrière et un peu en haut,

parallèlement à la branche

postérieure de la scissure

de Sylvius (S[p]) qu'il con-

tournepourformer l'axe du

pli courbe (t',). Il présente à

considérer une partie anté-

rieure ou horizontale etune

partie postérieure ou verti-

cale. Sa partie antérieure ou

horizontale sépare la pre-

mière circonvolution tem-

porale (T,) de la deuxième

(T2); elle se trouve quelque-

foisinterrompucparunpli de passage anastomotique, reliant ces deux circon-

volutions (fib.1G0, -1 G0,1G L), pli ordinairementprofond, mais qui peut devenir

superficiel (fig. 162). Elle s'anastomose rarement avec la scissure de Sylvius

(fig. 158), plus fréquemment avec le sillon temporal moyen (t2) (fig. 1771).

Dans sa partie verticale (t'1), le sillon parallèle présente de très grandes

variétés individuelles. Arrivé au niveau de la limite inférieure du pli courbe

(Pc), il se divise souvent en = (fib. 169, 171). La branche supérieure

constitue l'axe du pli courbe (t,), la branche inférieure forme le sillon occi-

pital antérieur de Wernicke (oa).

'1 1

Limites de la face

Cxtci,iic. q 1

Sillon parallèle.

Fie. 171. - Face postéro-externe de l'hémisphère

droit. (D'après la photographie d'une pièce durcie

dans le bichromate.)

D, circonvolution descendante. - Fi, première circon-

volution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascen-

diante. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - io, sillon

inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - j, incisure

de Jensen. - 0,,0,Oa, première, deuxième et troisième

circonvolutions occipitales. Oi,o», deuxième et troisième

sillons occipitaux. OpP ? opercule pariétal. OpR, oper-

cule rolandique. - P,, P ? première et deuxième circon-

volntions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale

ascendante. Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-

occipitale. - por, sillon post-rolandique. - prs, sillon

prérolandique supérieur. - 1tGIo premier pli vertical de

Gromier. - R, scissure (le Rolando.- S(p;, branche pos-

térieure de la scissure de Sylvius. - 1'i, T ? 73, première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. -

Il, sillon parallèle; 1'l, sa branche verticale. - l" deuxième

sillon temporal.

276 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Deuxième sillon

temporal.

D'autres fois, la branche supérieure est dédoublée; son rameau pos-

térieur, situé sur le prolongement de la scissure pariéto-occipitale (po), se

continue souvent en bas avec le sillon occipital antérieur de Wernicke (oa)

(fig. 16), et établit ainsi la limite antérieure du lobe occipital.

D'autres fois encore, un pli de passage superficiel relie la deuxième

circonvolution temporale (T,), à la deuxième circonvolution occipitale (0);

le sillon occipital antérieur

(oa) fait alors défaut et le sil-

lon parallèle (t,) ne donne

qu'une branche ascendante,

laquelle peut être simple

(fig. 167) ou dédoublée (fig.

170,172).

On trouve quelquefois

entre l'extrémité postérieure

de la scissure de Sylvius, et

l'extrémité correspondante

de la partie horizontale de

la scissure parallèle, un petit

sillon horizontal superficiel

(fig. 161,168,152), qui n'est,

dans la majorité des cas,

qu'une dépression creusée

par une artère, sillon par

lequel la scissure de Sylvius

semble communiquer avec

le sillon parallèle.

Deuxième sillon tempo-

ral (t,). - Synonymie. - Sulcus

temporales medius (Ecker). -

Middle <empot'o-sp/tetMttM fissure

(Huxley). Postero-temporal sul-

cus (Huxley). - Deuxième sillon

temporal (Broca). - Notation : t,

(Ecker, Broca).

Le deuxième sillon tem-

poral (t2) est un sillon peu

profond, situé au-dessous de la scissure parallèle, dont il aJrecte la direction

antéro-postérieure.Ilest d'ordinaire interrompu par deux, voire même trois >

plis anastomotiques (fib. 4 70, 171, 17) ; il sépare la deuxième circonvolution

temporale (T2) de la troisième (T3), et se termine en arrière d'une façon

variable. Tantôt ce sillon est limité en arrière par un pli anastomotique

allant de la troisième circonvolution temporale à la deuxième (fig. 171),

lantôt il se prolonge en haut et en arrière vers le pli courbe (Pc) et

1 c. 172. - Face postéro-exteruc de l'hémisphère

gauche. (D'après la photographie d'une pièce

durcie dans le bichromate.)

Fa, circonvolution frontale ascendante. Gsm, gyrus

supra-marginalis. - ifop, incisure frontale de l'oper-

pcrcule. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-

pariétal. -ipo, incisure pré-occipitale. - ipop, incisure

pariétale de l'opercule. - Oi,0>,03, première, deuxième

et troisième circonvolutions occipitales. - oa, deuxième

sillon occipital. - OpP, opercule pariétale. opR, oper-

cule rolandique. - 1'101'" première et deuxième circon-

volutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale

ascendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariélo-

occipitale. - por, sillon posl,-rolandique. - pri, sillon

prérolandique inférieur. - R, scissure de Rolando.

- S(p : , branche postérieure de la scissure de Sylvius ;

S'(p), son éperon inférieur ; S"'p), son éperon supérieur.

- TI, T2, T3, }Jl'CIlli(.l'c, deuxième et troisième circonvolu-

tions temporales.<.,sillon parallèle l' 10/'10 ses branches

verticales. - 12, deuxième sillon temporal. TI'. cir-

convolution temporale profonde. - tri, sillon temporal

I)rofi)ii(l. - x, connucnt de Tensen.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 277

concourt à former le sillon occipital antérieur de Wernicke (oa) (fig. 170),

tantôt enfin, affectant une forme étoilée (fig. 172), il reçoit le deuxième

sillon pré-occipital (02), et l'incisure pré-occipitale de Meynert, et constitue

le [Confinent Furchenconflux) de Jensen(x) (fig. 170, 172). De la terminaison

postérieure de ce sillon, dépend donc l'indépendance plus ou moins com-

plète du sillon occipital antérieur (oa).

Troisième sillon temporal (t3). - Synonymie. - Première scissure ternpono-

occipitale (Pansrli). - Sulcus temporalis inferior sive tertius (Ecker). - Troisième sillon

temporal (Broca). - 1 ? 21'ei-io)- tcmporo-sphenoïdal fissure (Huxley). - Notations : t3 (Ecker,

Broca), ot, (Pansch), ot3 (Brissaud).

Le troisième sillon temporal (t3) sépare nettement, à la face inférieure

de l'hémisphère, le lobule fusiforme (Fus) des circonvolutions temporales

proprement dites (lig. 149, 179, 180); il n'atteint pas en avant le lobe

temporal, et se termine souvent en arrière, dans l'incisure pré-occipitale

de Schwalbe, qui semble alors n'être qu'une incisure de ce sillon (fig. 149).

D'autres fois, il en est séparé par un pli de passage, qui relie la troisième

circonvolution temporale (T3) à la troisième circonvolution occipitale (03).

Les trois sillons temporaux limitent trois circonvolutions il direction

antéro-postérieure, parallèles entre elles et peu sinueuses, et qui portent

de haut en bas, les noms de première (T,), deuxième (T,) et troisième circon-

volutions temporales (T3).

Dérogeant aux usages reçus, nous les décrirons de bas en haut, afin de

ne pas séparer l'étude de la face supérieure de la première circonvolution

- temporale, de celle de l'insula.

Troisième circonvolution temporale (T,). Synonymie. Pli temporal in-

férieur (Gratiolet). - lnfeoior temporo-splcenoidal convolution (Turner). - Étage inférieur

. du lobe temporo-sphenoidal (Gratiolet). - Gyrus temporalis infeoioo (Ecker). - Gyrus

tempomlis let-lius sive inferior (R. Wagner). Troisième circonvolution temporale (Broca).

NOTATION : T, (Broca, Ecker).

La troisième circonvolution temporale (T,3) et la deuxième circonvolution

temporale ('1'2) forment souvent une masse lobulée, rectangulaire, étendue

de l'extrémité antérieure du lobe temporal, à l'incisure pré-occipitale de

Meynert (ipo). Elles sont réunies par deux ou trois plis anastomotiques,

et dédoublées plus ou moins par le deuxième sillon temporal (t2) (fig. 160,

1G1, r16 ? , 171). La troisième circonvolution temporale (1'3)' à cheval sur le

bord inférieur de l'hémisphère, est le plus souvent nettement délimitée à

la face inférieure de l'hémisphère, par le troisième sillon temporal (t3) qui la

sépare du lobule fusiforme (Fus).

Deuxième circonvolution temporale (1'2)' ssos5ve. - Gyrus temporales

médius s~ive sectl1ulus (Wagner, Ilusclil;e). - Pli temporal moyen et partie descendante du

pli courbe (Gratiolet). - Étage moyen dit lobe tcmpol'o-sphénoidal (6rLtiolet). - Gyrus

tcmpomlis médius (Ecker). - Medio-temporal gyrus (Huxley). - Circonvolution temporale

inférieure (Pozzi). Middle temporo-sphenoidal convolution (Turner). Deuxième circonvo-

lution temporale (Broca). - Notation : T (Broca, Ecker).

Confluent de Jen-

sen.

Troisième sillon

temporal.

Troisièmo circon-

volution temporale.

278 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Deuxième circon-

volution temporale.

Première circon-

volution temporale.

Lobule marginal

supérieur.

Sillon temporal

,rofond.

i

La deuxième circonvolution temporale mal délimitée d'avec la circon-

volution précédente par le deuxième sillon temporal (t2) , est le plus souvent

nettement séparée de la première temporale par la scissure parallèle (t,)

(fig. 150, 160). En avant et à la face inférieure de l'hémisphère, elle pré-

sente au niveau du pôle temporal une origine commune avec la première

et la troisième circonvolutions temporales (T,, T3), en arrière, elle se pro-

longe dans le pli courbe (Pc), dont elle concourt former, avec la deuxième

circonvolution occipitale, la branche descendante. Le sillon occipital anté-

rieur (oa) la sépare en arrière, des deuxième (02) et troisième circonvolu-

tions occipitales (03) (fig. 150, 171).

Première Circonvolution temporale (T,). - SvKoKYMiK : Gyrus temporales

superior (Ecker). - Pli temporal supérieur; Pli marginal postérieur ou inférieur (Gratio-

let). - Partie inférieure de la circonvolution de l'enceinte (Foville). - Gyrus temporalis

superior sive infra marginalis (Huschke). - Gyrus temporales 2)i-imus (Wagner). Antero-

temporal gyrus (Huxley). Erste oder /Ï11sserc obère Schlàfenivindungsgruppe (Ilischoff).

Superior or Upper temporo-sphenoidal convolution (Turner). - Première circonvolution

temporale (Broca). - Notation : T, (Broca, Ecker).

La première circonvolution temporale (T,) s'étend du sommet du lobe

temporal, à l'extrémité postérieure de la scissure de Sylvius, qu'elle con-

tourne pour s'anastomoser avec la deuxième circonvolution pariétale (1\),

en formant le lobule marginal supérieur de Gratiolet (Gsm).

Cette circonvolution forme la lèvre inférieure de la scissure de Sylvius;

elle est séparée de la deuxième circonvolution temporale (T.,), par la scis-

sure parallèle (t,), qu'elle interrompt quelquefois par un pli de passage plus

souvent profond que superficiel (fig. z); elle est séparée du pli courbe

par le sillon intermédiaire de Jensen (j) (fig. 164, 1G5,-1 ï-1).

La face supérieure de cette circonvolution, située profondément dans la

scissure de Sylvius, forme la face supérieure du lobe temporal; elle ne

devient donc apparente que lorsqu'on écarte les lèvres de la scissure de

Sylvius. Cette face, lisse en avant, recouvre la partie inférieure de l'insula,

dont elle est séparée (fig. 173) par le sillon, marginal postérieur de l' in-

sula ou rigole inférieure de Broca (mp). Sa partie postérieure s'élargit

et donne naissance à un, quelquefois deux plis de passage profonds, les

plis de passage temporo-pariétaux profonds (Tp) ou région, rétro-insulaire

de Broca, connus encore sous le nom de circonvolutions temporales trans-

verses de Heschl. Le sillon marginal postérieur (mp) sépare l'insula propre-

ment dit, de la région rétro -insulaire qui appartient a la première circon-

volution temporale. Un sillon transversal et curviligne, le sillon temporal

profond (tp) ou sillon temporal transverse, sépare la région rétro-insulaire

d'avec la circonvolution marginale supérieure (Gsm), laquelle représente

un véritable pli de passage pariéto-temporal superficiel.

Par son extrémité supérieure, le sillon temporal profond apparaît à la

face externe de l'hémisphère, où il se continue quelquefois, avec le rameau

ascendant de la branche postérieure de la scissure de Sylvius (fig. 160).

.. MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 279

1 L'extrémité inférieure de ce sillon incise plus ou moins profondément

la face supérieure de la première circonvolution temporale (T,); elle peut

même s'étendre sur sa face externe jusqu'à la scissure parallèle (t,),

laquelle semble alors se jeter dans la scissure de Sylvius, tandis que la

première circonvolution temporale (T,) se continue directement avec la

région rétro-insulaire (fig. 158, 160).

La région rétro-insulaire comprend une, quelquefois deux, voire même

trois circonvolutions. L'antérieure, seule est constante, elle est oblique en

haut et en arrière, porte le nom de pli de passage temporo-pariétal profond

(Tp), de circonvolution temporale transverse antérieure ou de circonvolution

de Heschl. La circonvolution postérieure, beaucoup plus variable dans son

volume et sa constance, n'est souvent autre chose qu'un dédoublement de

la circonvolution transverse antérieure. '

5° Lobe de l'insula (I). Lobule du corps strié, Insula de Reil ?

Synonymie : Lûbziq catitlicis (Burdach). Stammlappen (I3urdach).- Lobus inlermeiius

sive opères (Arnold).

.

Situé profondément dans la scissure de Sylvius, intimement uni au

corps strié dont il forme l'écorce, le lobule de l'insula est recouvert

complètement par les lobes frontal, pariétal et temporal, aussi n'est-il

pas apparent à la face externe du cerveau recouvert des méninges, et

faut-il écarter les bords de la scissure de Sylvius pour l'apercevoir. Ce

petit lobule l'a pas toujours occupé cette situation profonde. Chez le foetus,

lorsque la scissure de Sylvius, largement étalée, forme la fosse sylvienne,

le lobe de l'insula apparaît librement à la face externe ou convexe du cer-

veau antérieur. Il constitue même le pivot, autour duquel se fait le déve-

loppement ultérieur de cette vésicule, qui fournit en avant le lobe frontal,

en haut le lobe pariétal, en bas le lobe temporal. Le lobe frontal et le lobe

pariétal, en se développant, recouvrent l'insula dans une plus grande

étendue que ne le fait le lobe temporal et lui forment un véritable oprr-

cule. L'ensemble des circonvolutions des lobes frontal, temporal et parié-

tal qui entourent ce lobule, a reçu de Foville le nom de circonvolution de

l'enceinte de l'insula.

Lorsqu'on écarte chez l'adulte les bords de la scissure de Sylvius, l'irt-

sula (I) se présente sous la forme d'une saillie irrégulièrement conique,

dont le sommet, ou pôle de l'insula (Broca), se dirige en bas et en avant, et

dont la base affecte la forme d'un triangle rectangle à bords supérieur,

antérieur et inférieur. Les angles de celte base peuvent être plus ou moins

arrondis, ses bords plus ou moins courbes, il en résulte que l'aspect trian-,

gulaire peut lui-même faire défaut et que la base peut revêtir la forme

d'une conque. Mais quelle que soit sa forme, la base est toujours nettement

délimitée des lobes voisins, soit par un sillon circulaire, la rigole de l'insula

de Broca, soit par un sillon coudé en triangle, les sillons marginaux de

Circonvolutions do

la region rétro-insu-

laire.

.

Lobule de l'insula.

L'insI11a ehc ? : le

foetus.

Circonvolution do

l'enceinte de l'insula

de Foville.

Sillons mar;;i-

naux de l'insula.

280 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sillon marginal su-

périeur.

l'insula (sulci insulse 1na1'ginalis) de Schnopfhagen, lesquels sont '1tpé- -

1'iew'-(ms), antérieur (ma)etposté1'iew' (mp) (fig. 173). "

. Le sillon marginal supérieur de l'insula (ms), lu- rigole supérieure de

Broca, festonné et découpé' en dents de scie, se dirige horizontalement en

arrière et sépare l'insula (I) de Y opercule sylvien. D'avant en arrière, on

constate au niveau de l'opercule, et compris entre les deux branches

extrêmes de la scissure de Sylvius, les sillons et circonvolutions suivantes :

1° La branche antérieure horizontale de la scissure de Sylvius (S[a]).

2° Le cap de la troisième circonvolution frontale (F3 3 [c J),

3° La branche verticale ascendante de la scissure Sylvienne (S[v).

4° Le pied d'insertion de lic troisième circonvolution frontale sur la cir-

t : G. 173. Scissure de Sylvius, Opercule et lnsula. (D'après une pièce photographiée

à l'état frais.) . -

. Fi, deuxième circonvolution frontale. - F3(c), cap de la troisième circonvolution frontale

- (.,f3, deuxième et troisième sillons frontaux. Fa, circonvolution frontale ascendante.

Gsm, gyrus supra-marginalis. - j, incisure de Jensen. - i, sillon principal de l'insula. - la,

, circonvolutions antérieures de l'insula. ic, incisure du cap. /p, circonvolutions postérieure,

de l'insula.- io, sillon inter-occipital. ip, sillon inter-pariétal. - ipop, incisure pariétale de

l'opercule.- ma; sillon marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. - ms, sillon

marginal supérieur. - Oi,0>,03, première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales.

- o,, deuxième sillon occipital. -oa, sillon occipital 'lntÓrieur de 'V ernicke. -oF"oF2,oF3, partie

orbitaire des première,deuxiëmeettroisiëmecirconvolutionsfrontales.0/) ? opercule frontal.

OjoP ? opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique ? i,P première et deuxième circon-

volutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - pF3.

pied de la troisième circonvolution frontale. - PI, pôle de l'insula. - po, sillon pariéto-

. occipital. - pOl', sillon post-rolandicine. - pri, sillon prérolandique inférieur. - R, scissure

de Rolando.- S(a), S(p), brandies antérieure et verticale de la scissure de Sylvius. - 1'"T.,

première et deuxième circonvolutions temporales. l'i, branche verticale du sillon parallèle.

- Tp, circonvolution temporale profonde.- Ip, sillon temporal profond.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 28t

convolution frontale ascendante, c'est-à-dire, l'opercule de la troisième

frontale (Op F.,), (opercule frontal de Brissaud). Incisé plus ou moins pro-

fondément par le sillon prérolandique izzféiierzr (pri), l'opercule frontal est

quelquefois limité en avant par l'incisure frontale de l'opercule de Brissaud

(ifop) dont l'existence n'est pas constante.

5° L'opercule rolandique (Brissaud) (Op li), formé par le pli de pas-

sage fronto-pariétal inférieur, limité en arrière par l'incisure pariétale de

l'opercule de Broca (ipop).

6° L'opercule de la circonvolution pariétale inférieure (Op P2) (oper-

cule pariétal de Brissaud), qui se continue en arrière avec la circonvolution

marginale supérieure (Gsm) dont il est séparé par l'éperon supérieur de la

branche postérieure de la scissure de Sylvius (S"[p]).

Le sillon marginal postérieur (mp) ou la rigole inférieure de Broca, le

plus long des sillons marginaux, se dirige obliquement en bas en décri-

vant une courbe à convexité postérieure, et s'unit il angle aigu -au sillon

marginal supérieur; son segment postérieur sépare l'insula de la région

rétro-insulaire de Broca, que nous avons étudiée plus haut; son segment

antérieur sépare l'insula de la face supérieure de la première circonvolution

temporale (T,).

Le sillon marginal antérieur (m a) ou la rigole antérieure de Broca se

détache à angle presque droit du sillon marginal supérieur; il est court,

presque vertical et sépare l'insula (I) de la partie orbitaire de la troisième

circonvolution frontale (oF3).

Les sillons marginaux antérieur et inférieur ne se réunissent pas en

bas ; ils sont séparés l'un de l'autre par un espace d'un centimètre environ,

qui limite l'insula en bas et en avant, et qui le sépare de l'espace perforé

antérieur : c'est le seuil de l'insula, le pli falciforme de Broca (SI) (fig. 177).

Le pli falciforme de Broca représente une circonvolution curviligne

aplatie, véritable pli de passage fronto-temporal, qui relie la pointe tem-

porale à la partie orbitaire du lobe frontal. Il est longé par la racine olfac-

tive externe, qui le sépare de la base du cerveau, et en particulier de l'es-

pace perforé antérieur; cette séparation est très nette chez les animaux

dits osmatiques par Broca. C'est au niveau du pli falciforme que le tronc

de la scissure de Sylvius (vallée de Sylvius) se divise en branches anté-

riezcre, ascendante et postérieure, c'est de ce pli que part également le

sillon principal de l'insula (sulcus insularis) (i) de Schnopfhagen, qui divise

la convexité de l'insula en deux parties inégales.

La base de l'insula n'est pas parallèle à la face interne des hémisphères,

elle se dirige obliquement en dehors et en arrière. Une ligne prolongeant

la direction de l'insula se rencontre avec celle du côté opposé en avant du

genou du corps calleux, et forme un angle ouvert en arrière.

Sur cette base triangulaire repose le lobule de l'insula (I), constitué

généralement par trois cinq plis radiés, disposés en éventail, dont les

postérieurs se subdivisent fréquemment en deux plis secondaires. Ces plis

partent tous du sommet tronqué de l'insula, du pôle de Broca (PI), som-

Sillon marginal

postérieur. ·

Sillon marginal

antérieur.

Seuil de l'insula ou

hord talci l'orme tle

Broca.

Base de l'insula. - :

Lolntlc vlc l'insula.

282 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. ,. ,

Division de l'insti-

la (l'après Schnopf-

liagen.

1

La circonvolution

antérieure de l'insiil

correspond aiix trois

premières circonvo-

lutions des auteurs.

met qui affecte la forme d'une crête, dont la direction est sensiblement

parallèle à celle du sillon marginal supérieur (fig. 173).

Des trois faces de l'insula, la supérieure , la plus étendue, se termine en

pente abrupte dans le sillon marginal supérieur ; l'antérieure présente

également une pente très brusque, tandis que l'inférieure, la moins étendue,

se termine en pente douce, dans le sillon marginal postérieur (mp).

. Schnopfhagen distingue deux parties dans le lobule de l'insula : l'une

antérieure, la circonvolution antérieure, de l'insula (la), [Gyrus insitlse ante-

rior de Schnopfhagen) la plus étendue, qui appartient au lobe frontal;

l'autre postérieure , plus étroite, la circonvolution postérieure de l'insula

(Ip) [gyrus insulæ posterior), qui appartient au lobe temporal.

Ces deux circonvolutions sont séparées l'une de l'autre par un sillon

constant, le sillon principal de l'insula, sulcus insularis (i) de Schnopfhagen.

Ce sillon commence à la face inférieure du cerveau, au niveau de la vallée

de Sylvius et du pli falciforme de l'insula, à l'angle externe de l'espace

perforé antérieur, traverse en rasant le lobe temporal, le seuil et la con-

vexité de l'insula, et se porte en haut et en arrière, pour se terminer dans

le sillonmarginal supérieur, à 1, 1 et demi ou 2 cent, en avant de son angle

postérieur. Ce sillon profond et constant, qui mesure au niveau de la crête

près de millimètres de profondeur, se termine insensiblement dans le sillon

marginal supérieur; il est le premier sillon qui apparaît à la surface de

l'insula, et existedéjà surdes embryons de 30 cent. de long. Il peut cependant 1

présenter quelques variétés; ainsi son développement peut commencer à

ses deux extrémités, au niveau de l'espace perforé antérieur et au niveau

du sillon marginal supérieur ; ces deux segments se portent vers le pôle

insulaire, se rapprochent plus ou moins l'un de l'autre, sans arriver se

souder. Mais, la partie inférieure du sillon sépare toujours la région anté-

rieure de l'insula qui appartient au lobe frontal, de la région postérieure,

laquelle se termine dans le lobe temporal près de la circonvolution du

crochet (U).

. La circonvolution antérieure de l'insula (la), volumineuse et triangu-

laire, comprend les trois premières circonvolutions de l'insula des dlilérents

auteurs. Simple à son origine, c'est-à-dire au voisinage du seuil de l'insula,

où elle présente une petite surface lisse, cachée sous la pointe du lobe

temporal et mesurant à peine un demi-cenlimètre de largeur, elle se porte

bientôt en haut et en dehors, augmente rapidementde largeur, se subdivise

en trois ou quatre branches, qui s'étalent en éventail sur la convexité de

l'insula, et se terminent par une large base au niveau du sillon marginal

supérieur. La base de la circonvolution antérieure de l'insula peut atteindre

4 à 4 centim. 1/2, elle est comprise entre le sillon marginal antérieur (ma)

et le sillon principal de l'insula (i). Les branches de division sont séparées

par deux à quatre sillons courts, peu profonds, qui'n'atteignent en général

ni le pôle de l'insula, ni le sillon marginal supérieur, mais ils peuvent dans

quelques cas être assez profonds pour sembler naître du sillon insulaire

principal. ..

i

MORPHOLOGIE CEREBRALE. 283

. Les branches de division de la circonvolution antérieure de l'insula

correspondent aux plis antérieur et moyen de Broca. La branche antérieure

se dirige vers le cash de la circonvolution de Broca (Fa [0]), la moyenne

vers l'opercule de la troisième circonvolution frontale (Op F,,), la postérieure

vers l'opercule rolandique (OpR). La base de la circonvolution antérieure de

l'insula comprend donc tout l'espace compris entre la branche antérieure

de la scissure de Sylvius (S[a]) et l'incisure pariétale de l'opercule (ipop).

La circonvolution postérieure (Ip) ou pli postérieur de Broca, plus étroite,

. mais plus longue que la circonvolution antérieure, se dirige obliquement

en haut et en arrière. Elle naît au niveau de la circonvolution du crochet

(U), sous forme d'un pli étroit qui borde le sillon marginal postérieur (mp),

se porte en haut, en augmentant de largeur, pour se terminer par une extré-

mité rétrécie, dans l'angle postérieur de l'insula, au-dessous de l'opercule

de la deuxième circonvolution pariétale (Op P,). Sa largeur est fort variable,

sa partie culminante concourt à former en partie le pôle insulaire; cette

circonvolution est en général dédoublée par un sillon longitudinal, qui peut

se jeter dans le sillon principal de l'insula, dont il semble alors émaner.

2° ANFRACTUOSITÉS ET CIRCONVOLUTIONS 1)U LA FACE

INFÉRO-INTERNE DE L'III;\IISI'H1 ? Itl : E

La face interne des hémisphères se trouve séparée de celle du côté

opposé par la grande fente inter-hémisphérique et la faux du cerveau. En

arrière du bourrelet du corps calleux, elle se continue à angle très obtus

avec la face inférieure du cerveau, aussi comprendrons-nous dans une

môme description les anfractuosités et circonvolutions de la face interne

et celles de la face inférieure.

Chaque lobe de la face externe de l'hémisphère est représenté à la face

inféro-interne. En avant et en haut, nous trouvons le lobe fi'ontal (F) et le

lobule paracentral (Parc), en haut le lobe pariétal (P), en arrière le lobe oc-

cipital (0), en bas le lobe temporal (T), largement anastomosé en arrière

avec le lobe occipital. Ces lobes sont tout unis à une circonvolution falci-

forme, qui représente le grand lobe limbiqua de Broca, et qui entoure le

seuil de l'hémisphère, en décrivant un arc de cercle presque complet ouvert

en bas et avant.

A. SCISSURES LOBAIRES OU PRINCIPALES

Nous trouvons à la face interne de l'hémisphère six scissures princi-

pales : la scissure pariéto-occipitale (po), la scissure calcarine (K),la scissure

calloso-marginale (cm), la scissure sous-pariétale (sp), la scissure collatérale

(ot) et la scissure de l'hippocampe (h). '

Les deux premières scissures se réunissent à angle aigu et délimitent

dans le lobe occipital un lobule triangulaire, le crrzaéus (C). Les autres scis-

sures servent il délimiler le lobe limbique (L). La scissure calloso-margi-

Circonvolution pos-

téricul'(> {le l'insl1la.

Les lohes de la

face interne sont

tons reliés au lobe

illlhifIl1C.

Scissures de la

.aec interno de l'ht

nisphère.

284 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Scissure pariéto-

occipitale.

nale (cm) et la scissure sous-pariétale (sp) le limitent en haut, la scissure

collatérale (ot) en bas, la scissure de l'hippocampe (h) en dedans.

z Scissure pariéto-occipitale (po). Cette scissure comprend deux

segments, l'un externe qui représente la scissure perpendiculaire externe

de Gratiolet (p. 250), et qui forme une simple entaille à la face externe de

l'hémisphère (fig. 169), l'autre interne qui constitue la scissure pariéto-

occipitale proprement dite, ou scissure perpendiculaire interne de Gratiolet

(fig. 174 à 182), et qui possède la synonymie suivante :

Synonymie : - Pars media lis sire verticalis fissurée parieto-oeeipitalis (Ecker). Fis-

sura posterior (Burdach, Arnold). Fissura oeeipito-pa7'ietalis (Huxley). Fissura occi-

pitale sive posterior. Senkrechte hintere Hionspalte (magner). - Scissure occipitale interne

(Broca). - Fissura occipitalis interna (Pansch). - Fissura occipitalis perpendicularis

interna (Bischoff). - Internai perpendicular fissure (Marschall). - Notations : D'après

Broca, 0; d'après Ecker, po; d'après Schwabe, oc; d'après Brissaud, Oi.

Le segment interne de la scissure pariéto-occipitale (po) forme la limite

antérieure du lobe occipital et sépare à la face interne de l'hémisphère le

cuneus (c), du précunéus (Prc) et de la partie postérieure du lobe limbique (L,).

Cette scissure, très profonde et. dont le développement est très précoce (voy.

p. 124), fait suite, il la face externe de l'hémisphère, à la scissure perpen-

diculaire externe de Gratiolet, la face interne de l'hémisphère, elle se dirige

obliquement en bas et en avant, s'unit à angle aigu avec la scissure calca-

rine (K) et entaille plus ou moins profondément au-dessous du bourrelet

du corps calleux, la partie rétrécie du lobe limbique connue sous le nom

d'isthme du lobe limbique ou isthme antécalcarinien (L[ij) (fig. -1.77, 180, 182).

Lorsqu'on écarte cette scissure, on rencontre toujours deux, quelque-

fois trois plis de passage profonds, qui relient le cunéus aux circonvolu-

tions voisines : le pli inférieur, pli cunéo-limbique de Broca ('1t cl) (fig. 182, 177,

J 8'1), pli de passage pariéto-occipital interne et inférieur de Gratiolet, est

constant et occupe la partie inférieure de la scissure pariéto-occipitale, qu'il

sépare de la scissure calcarine. Il est généralement formé de deux, voire

même trois petits plis parallèles, étendus du sommet du cunéus à la partie

postérieure du lobe ]imbique (fig. 182, 183). Le pli supérieur, constant égale-

ment, relie la partie moyenne de la face profonde du précunéus à l'angle

antéro-supérieur du cunéus (-poi, fig. 177, 181, 182). Il interrompt le fond

de la scissure pariéto-occipitale ; profond et étroit à son origine pariétale,

il se porte en arrière et en dedans, s'étale, devient triangulaire et apparaît

à la surface du cerveau au niveau du bord hémisphérique qu'il concourt

à limiter, et où il se confond avec le premier pli de passage pariéto-occi-

pital externe de Gratiolet. Par analogie avec le pli cunéo-limbique. on

peut dénommer ce pli, sous le nom de pli 1-)a ? -iéto-occij)i,'I(tl interne ou pli

de passage interne et supérieur de Gratiolet (-pot). Il est toujours limité en

bas par une incisure profonde de la scissure pariéto-occipitale, qui se porte

en haut et en arrière, entaille plus ou moins profondément la face pro-

fonde ou antérieure du cunéus, et se prolonge sur la face interne de ce

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2S5

lobule, où il se continue souvent avec un des sillons antéro-postérieurs

du cunéus (fig. 183).

Scissure calcarine (K). Partie postérieure de la scissure des hippocampes (Gratio-

let). - Fissura horizontalis (Pansch).

Fissura posterior, sive occipitalis honi-

so<a<M (Wagner).F : MM ! '<t/t : ppoc< ! ? )M

(Bischoff).- Fissura calca1'ina(Huxley,

Ecker). - Scissure calcarine (Broca). -

Notations : D'après Broca (K) ; d'après

Schwalbe (ca); d'après Ecker (oc).

Cette scissure, horizontale

et extrêmement profonde, appar-

tient au lobe occipital, et s'unit

à angle aigu à la scissure pariéto-

occipitale (po), avec laquelle elle

délimite un lobule triangulaire,

le cunéus (C). Etendue de la

pointe occipitale au bourrelet du

corps calleux, elle sépare le cu-

néus du lobule lingual.Elle nait

le plus souvent très près de l'ex-

trémité du lobe occipital, par un

double éperon qui empiète quel-

quefois sur la face externe de ce

lobe (fig. ] 74). L'éperon supé-

rieur (K') peut faire défaut, et la

scissure calcarine se trouve à

son origine réduite à l'éperon

inférieur (fig. 178, 179, 180). De

la, elle se porte en dedans, en

décrivant des sinuosités plus ou

moins accentuées, et s'unit à la

scissure pariéto-occipitale, au-

dessous du pli cunéo-limbique

(7tcl). La branche commune aux

scissures calcarine et pariéto-

occipitale (K + po), se dirige obli-

quement en bas et en avant, en-

taille plus ou moins profondément la circonvolution du lobe limbique au

niveau de l'isthme aratccalcarinien. (L [i]), mais n'atteint jamais, malgré les

apparences, le sillon de l'hippocampe (h).

Il suffit, en général, d'écarter les lèvres de la scissure calcarine, pour

s'assurer qu'elle est toujours séparée du sillon de l'hippocampe (h), par un

mince pont, qui relie la circonvolution cle l'hippocampe (H) à la circon-

volution du corps calleux (L,) (fig. 177, 182).

Scissure caleariue.

Ftc. 174. - Face interne de l'extrémité occi-

pitale de l'hémisphère droit. (D'après la pho-

tographie d'une pièce durcie dans le bichro-

mate.)

C, cuncus.-c, sillon du cuneus.-Cc(Spl), splé-

nium du corps calleux. - cm, sillon calloso-

marginal. - D, circonvolution descendante. -

Fus, lobule fusiforme. - It, sillon de l'hippo-

campe. K, scissure calcarine; K', son épe-

ron supérieur; 7<", son éperon inférieur.

]( T po, branche commune aux scissures calca-

rine et pariéto-occipitale. - 7,t, première circon-

volution limbique. - L2(H), deuxième circonvo-

lution limbique ou circonvolution de l'hippo-

campe. - Lf, lobule lingual; Lfli, sa première

circonvolution; 2. sa deuxième circonvolution.

- 19, sillon du lobule lingual. - L(i), isthme

anti-calcarinien ou isthme du lobe limbique. -

o, scissure collatérale. po, scissure parieto-

occipitale. - PrC, précunéus. - aplp, pli

pariéto-limbique postérieur. - r,>·l, pli rétro-

limbique. - sec, sinus du corps calleux. -

sp, scissure sous-pariétale. - 1'a, troisième cir-

convolution temporale. - t3, troisième sillon

temporal.

286 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La scissure calcarine représente une scissure totale par excellence, elle

déprime en effet la paroi interne du prolongement occipital du ventricule

latéral, pour former l'ergot de Morand, le petit hippocampe ou calmar avis

(Voy. fig. 204 et coupes ve)-lico-li,ansve2 ? l1WC1'OS.)..

Gratiolet avait pensé que la scissure calcarine se continuait avec le

sillon de l'hippocampe, et qu'elle déterminait dans le prolongement sphé-

noïdal du ventricule latéral la saillie de corne d'Ammon ou grand lippu-

campe, comme elle détermine dans le prolongement occipilal la saillie de

l'ergot de Morand, et il avait donné à cette scissure le nom de scissure des

hippocampes. Nous avons vu que cette communication n'existe pas, et que

ces deux scissures sont toujours séparées par un pli de passage, l'isthme

antécalcal'inien (L [i]).

Fiu. l5 et 170. Cuucus,précunéus, lobule lingual et plis cunéo-linguaux superficiels.

(Ces deux pointes occipitales appartiennent à un même cerveau.) ,

C, cuneus. - c, sillon du' cunéus. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux. - cm, sillon

calloso-marginal; cm', sa partie verticale. - D, circonvolution descendante. - Fus, lobule

fusiforme. - h, sillon de l'hippocampe. - ipo, incisure pré-occipitale. - A', scissure calca-

rine ; K', son éperon supérieur; K", son éperon inférieur. - K + po, branche commune aux

scissures calcarine et pariéto-occipitale. - Li, première circonvolution limbique. -

L2(Il), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe. - Lg, lobule lin-

gual. - lg, sillon du lobule lingual. - L(i), isthme du lobe limbique. - 111Ft, face interne de

la première circonvolution frontale. - ot, scissure collatérale ou occipito-temporale. - l', lo-

doncule cérébral. -Pare, lobule paracentral. - po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, pré-

cunéus. - 7relg, pli cuneo-lingual; ce pli, exceptionnellement superficiel dans la lig. 17G, est.

en partie superficiel et en partie profond dans la lig. i i; dans l'immense majorité des cas il est

profond comme dans les lig. 174, 178, 181, 182. - r.poi, plide passage pariéto-occipital interne.

7-,pla, pli pariéto-limbique antérieur. 'n/p, pli pariéto-limbirlue postérieur. 7r7,1, pli

rétro-limbidue. - Tztl, pli temporo-limhidue. - R, scissure de Itolando.- sec, sinus du corps

calleux. - sp, scissure sous-pariétale. - T3, troisième circonvolution temporale. - la, troi-

sième sillon temporal. - Tg, corps du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone.-

Th, thalamus. - TM, trou de Monro. - U, circonvolution du crochet.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 287

Le fond de la scissure calcarine est constamment interrompu par deux,

le plus souvent trois petits plis verticaux, qui réunissent le cuneus (C)

au lobe lingual (Lg) (fig. 181, ! 8`2). Profonds dans l'immense majorité des

cas, ces plis, que nous désignerons sous le nom de plis cunéo-linguaux (7t dg),

siègent dans la moitié postérieure de la scissure calcarine, et ne s'aperçoi-

vent que lorsqu'on écarte légèrement les deux lèvres de cette scissure.

Exceptionnellement, l'un de ces plis peut devenir superficiel soit dans la

totalité, soit dans une partie de son trajet, et interrompre plus ou moins

complètement la scissure calcarine, comme dans les fig. 175, 176. Ces figures

reproduisent les deux hémisphères d'un même cerveau et représentent des

anomalies très rares de la scissure calcarine.

Scissure calloso-marginale (cm). Synonymie : snlcns calloso-marginalis

(Huxley, Bischoff, Turner, \Iarschall). Scissure festonnée (Pozzi). Balkenfurche (sillon

du corps calleux) (Ecker). - Sulcus fronto-parietalis intemus (Pansch). - Grand sillon du

lobe fronto-pariétal (Gratiolet). - Scissure sous-frontale (Broca). - Notations : d'après

Ecker, cm; d'après Broca, SF.

La .s'c<.y.s ? e c ? o.s'o-M ! <7 ? a/e (cm) (fig. 1711 à 182), parallèle à la

face supérieure du corps calleux, dont elle est séparée par toute l'épaisseur

de la circonvolution limbique (L,), présente la forme d'un S italique très

allongé. Elle commence au-dessous du bec du corps calleux (Cc[r]), se dirige

d'abord d'arrière en avant, puis se réfléchit autour du genou (Cc[g]) et du

tronc (Ce) du corps calleux, et se porte en arrière jusqu'à la partie posté-

rieure de ce tronc. A ce niveau, elle se coude à angle obtus, se dirige en

haut et en arrière, vers le bord supérieur de l'hémisphère, sur lequel elle

produit le plus souvent une encoche (c m') visible sur la face externe de

l'hémisphère, et située immédiatement en arrière de la circonvolution parié-

tale ascendante (fig. 158, 159).

Dans sa partie antérieure et convexe, la scissure calloso-marginale

sépare le lobe limbique de Broca (L,) de la circonvolution frontale interne

(m F,). Dans sa partie ascendante [scissure fronlo-pariétale de Pansch), elle

sépare le précunéus (Pr C) du lobule paracentral (Parc) (fig. 15'1).

De la convexité de la scissure calloso-marginale, naissent un nombre

plus ou moins considérable d'incisures, qui s'irradient dans la face interne

du lobe frontal. L'une d'elles se détache au niveau du genou du corps

calleux, se porte en avant, et sépare à la face interne la partie orbitaire

de la première circonvolution frontale de sa partie supérieure. C'est le

sillon sus-orbitaire de Broca (so) (fig. 181, 182, 183). Il forme quelquefois,

à la face externe, une encoche située immédiatement au-dessus du sillon

fronto-marginal (fm) de Wcrnicke.

Une autre incisure, à peu près constante, se détache un peu en avant

du coude de la scissure calloso-marginale, et forme la limite antérieure du

lobule paracentral, c'est Y incisure pré-ovalaire de Broca, le sillon paracen-

tral de Meynert (parc) (fig. 151, 177, 180, 182).

Au niveau du coude postérieur de la scissure calloso-marginale, se

r

Plis anastollloti-

lues eunéo-lingaux. !

.iJ

Scissure calloso-

marriualc.

Silloll slls-orhitail't'

de Brol'a.

lncisure lwdoca-

laÎl'c ùe Broca.

288 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Scissure sous-pa-

riétale.

détache quelquefois un petit sillon, la scissure sous-pariétale de Broca (sp),

qui continue la direction principale antéro-postérieure de la scissure cal-

i' .

loso-marginale, accompagne le corps calleux jusqu'en arrière du bourrelet

[Cc(Spl)], et se termine en avant de la scissure perpendiculaire interne, dont

elle est séparée par un pli de passage, le pli de passage pariéto-limbique

postérieur de Broca (plp). Dans l'immense majorité des cas, un pli de

unc. Ii 1. Face interne de 1 hémisphère droit. (1)'après une pièce photographiée

à l'état frais.

RG, bandelette de Giacomini. - C, cuneus. - c, sillon du cuneus. - CIJ, carrefour olfac-

tif de Broca. -Cc, tronc du corps calleux. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux. - Cg, cir-

' convolution godronnée. - cm, sillon calloso-marginal. - cm', branche verticale du sillon

calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - Cse, circonvolutions sous-calleuses.

Fc. fasciola cinerea. - f,p, sillon fimbrio-godronné. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon de

l'hippocampe. - ipo, incisure pré-occipitale. - il, incisure temporale. = K, scissure calca-

rine. - K +po, branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. - L,, circon-

volutions du lobe limbique. - G.(H), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de

l'hippocampe. l, sillon intra-limbique. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lin-

gual. -lg, sillon du lobule lingual. - 22F,, circonvolution frontale interne. - NC, noyau

caude. ot, sillon collatéral. Parc, lobule paracentral. parc, sillon du lobule paracentral.

- po, sillon pariéto-occipital. - PrC, précunéus. - pl, sillon 1>aric;to-temporal. - acl, pli

cunéo-Umbiquo. ? ? pli fronto-limlitlue.- pli pariéto-limbirlue antérieur. - "'pl/" pli

parir;to-limhirlue postérieur. - irrl, pli rétro-limbirlue. - scc, sinus du corps calleux. -

SI, seuil de l'insula. - si, sillon opto-strié. sa, sillon sus-orbitaire. sI', scissure sous-

pariétale. - 7s, troisième circonvolution temporale.- 7'y/, trigone ventriculaire. Tgp, pilier

postérieur du trigone.- Th, thalamus.- U, circonvolution du crochet. - Vsph, corne sphj-

noïdale du ventricule latéral. - vl, vélum terminale d'.IEby.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 289

passage analogue, le pli de passage pariéto-limbique antérieur (-pla)

(fig. 180, 177), sépare l'extrémité antérieure de ce sillon, d'avec la scis-

sure calloso-marginale, de telle sorte que ce sillon, situé à la base de l'avant-

coin, se présente sous l'aspect d'une incisure isolée.

La scissure calloso-nw1',qinalc est quelquefois interrompue par un ou

deux plis de passage, le pli de passage f1'onto-lÙnbique de Broca (- 11)

(fig. 180), situé en avant du genou calleux, et qui réunit la circonvolution

du corps calleux à la face interne du lobe frontal.

La scissure calloso-marginale et la scissure sous-pariétale concourent à

former la limite extérieure du segment fronto-pariétal du lobe limbique de

Broca, qu'elles séparent du lobe frontal et du lobe pariétal. Le segment

(]il lobe limbiaue est sédaré du lobe occioital et du lobe temporal

par la branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale.(ï ? tÈcl in

et par une scissure profonde, à direction antéro-postérieure, la colia-

térale (ot) (lig. 180, 177, 181, 182).

40 Scissure collatérale(Ot).-SYNONY.%111, : -Siilezis lo ? igitudincilisinfe,1 ? q ? ;.

ke). - Sulcus occipilo-temporalis (Pansch). - Sulcus occipito-temporalis izxferioz· (Ecker).

- Quatrième sillon temporal (Broca). - Collatéral fissure (Turner). - Fissura collateralis

sive temporalis inferiol' (Bischoff).FtSSM'c[CoHate ? 'a<M (Huxley) ? De ! M;tÉmeM ! .MM)'e(em-

poro-OCel1Jitule (Pozzi). - Due;' m/o ? 0)' longitudinal fissure (Turner). - Notations : tt

(Ecker); o,,t ? (Broca); ot, (Pansch); ot, (Richer); ot,, (Brissaud).

La scissure collatérale (ot), généralement constante et profonde, com-

mence en arrière au niveau du pôle occipital, plus près de son bord externe

que de son bord interne; elle se porte en avant, en décrivant une ligne

courbe à concavité externe, et se termine au niveau de l'extrémité anté-

rieure du lobe temporal, qu'elle n'atteint généralement pas et où elle s'anas-

tomose quelquefois avec le troisième sillon temporal (ot + t3) (fig. 180).

Dans sa moitié postérieure, cette scissure, parallèle à la scissure cal-

carine, appartient au lobe occipital et sépare le lobule lingual (Lg) du

lobule fusiforme (1 us). Dans sa moitié antérieure ou temporale, elle sépare

ce dernier lobule de la circonvolution de l'hippocampe (L.=(lI) dont elle

forme la limite externe. Cette scissure est quelquefois interrompue par un

pli de passage, le pli le) ? j)o2,o-Iiiibiqite (- tl), qui relic le lobe limbique au

lobule fusiforme (fig. 175, 178, 179, 182).

Ordinairement profonde, la scissure collatérale produit, dans le prolon-

gement sphénoïdal du ventricule latéral, une saillie semblable à celle de

l'ergot de Morand, formée par la scissure calcarine dans le prolongement

occipital. Cette saillie, décrite sous le nom d'éminence collatérale de Me-

ckel(EM), est loin d'être constante; lorsqu'elle existe, elle occupe la paroi

externe et inférieure de la corne sphénoïdale (fig. 204 et Coupes vertigo-

transversales).

Les scissures calloso-marginale (cm), pal'iéto-occipitale (po) et colla-

téi,ale (ot), divisent la face interne de l'hémisphère en cinq lobes. Un

lu

Limites tilt lobo ·

limbique.

8ciIll'e collaté-

rale. !

1

]mincl1ce collaté-

ralodcMcckct. t

Division de la faco

interne do l'hémi-

slnhèrc cu ciu loLes.

! 290 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

1

Lobe frontal.

Circonvolution

frontale interne.

Lobule paraccu-

tral.

Praecuneus.

lobe interne, le lobe limbique de Broca (L,) qui entoure le seuil ou limen

de l'hémisphère, et quatre lobes excentriques, les lobes frontal (F), pariétal

(P), occipital (0) et temporal (T), qui ne sont autres que la face interne ou

inférieure des lobes respectifs de la face externe (fig. 151).

B. LOBES DE LA FACE INTERNE DE L'HÉMISPHÈRE

1" Lobe frontal. Le lobe frontal, situé en avant et au-dessus de la

scissure calloso-marginale, comprend la circonvolution frontale interne

(m F,), et le lobule paracentral (Parc).

Circonvolution frontale interne (mFJ. Synonymie : Première circonvolution - .

frontale interne (Charcot). - Second pli ou pli de la zone externe du lobe fronts-pariétal

(Gratiolet). - Gyrus frontalis superior sive primus (Schwalbe). - Gyrus medialis fronto-

parietalis (Pansch). -Marginal gyrus (Turner). Circonvolution frontale interne (Broca),

- NOTATION : Fi (Broca, Ecker).

La circonvolution frontale interne (m F,) ne représente en définitive

que la face interne de la première circonvolution frontale. Elle commence

au-dessous du genou (Ce [g]) et de la circonvolution du corps calleux (L,),

où elle est ordinairement dédoublée par un ou plusieurs sillons parallèles

il la scissure calloso-marginale, les incisures slls-orbitaires inférieures

(fib. 11, 180, 181, 182) (so') de Broca, puis elle se porte en haut et

en arrière, limite la scissure inter-hémispherique, forme le bord supé-

supérieur de l'hémisphère, et se termine en arrière, dans le lobule para-

central (Parc) ou ovalccire.

Elle est entaillée plus ou moins profondément dans tout son trajet par

de nombreuses incisures, qui sont isolées ou branchées sur la scissure cal-

loso-marginale (cm); parmi ces incisures, l'une profonde et constante

appartient au sillon sus-orbitaire (so) de Broca, lequel tantût constitue un

petit sillon isolé, tantôt s'abouche dans la scissure calloso-marginale.

Le lobule paracentral d'Ecker (Parc), lobule ovalail'e de Broca, repré-

sente le pli de passage fronto-pariétal supérieur ou le pli rolandique SlIprf-

rieur; irrégulièrement rectangulaire, il limite en dedans l'extrémité supé-

rieure du sillon de Bolando et il est formé en grande parlie par la face

interne de la circonvolution frontale ascendante (Fa). Ce lobule, générale-

ment déprimé en fossette à sa partie moyenne, est limité en avant par le

sillon paracentral ou pré-ovalaire (pare), en arrière, par la partie ascendante

de la scissure calloso-maryinale (cm').

2° Lobe pariétal. La première circonvolution pariétale de la face

externe de l'hémisphère forme à la face interne le précunéus (PrC) ou

l'avant-coin (Burdach, Ecker) connu encore sous les noms de :

Lobule quadrilatère (Foville). - Vormoiclcel (Burdach). - Lobe carré, lobus quadratus

(Gratiolet, Huxley). - Partie du gyrus cinguli (Pansch). - Notation : P, (Ecker) ; P,

(Broca); AC, (Charcot).

Limité en avant par la partie verticale de la scissure calloso-marginale

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 291

(cm'), en arrière par la scissure pariéto-occipitale (po), en haut par le bord

hémisphérique, en bas par la scissure sous-pariétale (sp), le précunéus est

formé de deux circonvolutions, l'une antérieure, l'autre postérieure, sépa-

rées par un sillon vertical plus ou moins profond, tantôt isolé, tantôt

réuni à la scissure sous-pariétale. Ce sillon, qui entaille plus ou moins le

bord supérieur de l'hémisphère et la première circonvolution pariétale, est

connu sous le nom de sillon pariétal transverse (Brissaud) (pt) (fig.181, 182).

Deux plis de passage, les plis pariéto-limbiques antérieur et postérieur,

(-pla, ;,pli) relient les deux circonvolutions du précunéus au lobe lim-

bique. Le postérieur est toujours superficiel, et fait une saillie plus ou

moins accentuée dans la scissure pariéto-occipitale. Le pli pariéto-lim-

bique antérieur est tantôt superficiel, tantôt profond (fig. 176, 178, 182,

'181) ; dans ce dernier cas, la scissure sous-pariétale se jette dans la scissure

calloso-marginale, dont elle continue la direction courbe antéro-postérieure.

3° Lobe occipital. Ce lobe est représenté à la face interne de l'hé-

niisplière par trois lobules qui sont de haut en bas, le cuneus (C), le lobule

l'lis pal'iéto-lim111-

quo antérieur pos-

térieur.

Lobe occipital.

fie. 178. - Face infèro-interne de 1 hémisphère droit. (D'après la photographie dune

pièce durcie dans l'alcool.)

C, cuneus. Cal, calotte. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, corps calleux.

Crln, circonvolution qnicule de Zuckerkandl. - cent, sillon calloso-marginal; on', sa partie

verticale. Fus, lobule fusiforme. - {., sillon olfactif ou quatrième sillon frontal. - Il, circon-

volution de l'hippocampe. - ipo, incisure pré-occipitale. - it, incisure temporale. - K, scis-

sure calcarine. - Li, première circonvolution limbique. - Lg, lobule lingual. - mu,, face

interne de la première circonvolution frontale.-ot, scissure collatérale. Pn)'c. lobule para-

central. po, scissure pariéto-occipitale. - Porc, précunéus. - Tzpla, pli pariéto-limbique

antérieur. - 7upll, pli pariéto-limbique postérieur. - pli rétro-limbique. - xcll, pli tem-

poro-limbiquc. R, scissure de Rolando. - Roli, « racine » olfactive interne. scc, sinus du

corps calleux. so, sillon sus-orbitaire. sp, scissure sous-pariétale. TI, T" Ta. première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t3, troisième sillon temporal. - Th. tha-

lamus. - Toi, tubercule olfactif. - U, circonvolution du crochet. - V3, troisième ventricule.

292 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cunéus.

Sillon tln cuneus.

Plis de passage et

plis anastoniotiques

du cuneus.

Lobule lingual.

lingual (Lg) et le lobule fusiforme (Fus). Le lobule lingual est séparé du

cunéus par la scissure calcarine (K), et du lobule fusiforme par la scis- '

sure collatérale (ot); le cuneus est limité en avant par la scissure pariéto-

occipitale (po), et le lobule fusiforme est limité en dehors par le troisième

sillon temporal (ta) et l'incisure pré-occipitale (ipo). Le cuneus et le lobule

lingual appartiennent exclusivement au lobe occipital, le lobule fusiforme

appartient à la fois au lobe occipital et au lobe temporal, il est le seul

qui mérite à juste titre le nom de circonvolution occihito-tomporale.

1° Cunéus (C). Synonymie : Cuneus, Zwiêkel (Burdach, Henle). - Lobule occipital

(Gratiolet). -lnte1'l111l occipital lobule (Huxley). Lobe triangulaire (Broca). - Occipital lo-

bule (Turner). -Lobulus medialis posterior (Pansch). Aussere obère llintahauptswindung

(Bischofi). -Erste obère Hiiite)haitptlappe ? 2zviiidiizg; Gyrus occipitalis primas (il. Wagner).

- Obérer Zwischenscheitelbeinlappen (Huschke). - Notation : D'après Broca (Ce), d'après

Ecker(Oz); d'après Charcot (C).

Ce petit lobule, triangulaire et conique, est compiis dans l'angle, que

limite l'intersection de la scissure perpendiculaire interne (po) et de la

scissure calcarine (K). Il représente la face interne de la première circonvo-

lution occipitale (0,), au même titre que le précunéus et la circonvolution

frontale interne représentent la face interne des circonvolutions pariétale

supérieure et première frontale. La surface du cuneus est irrégulièrement

divisée par un petit nombre de sillons superficiels, dont l'un, un peu plus

profond, le sillon du cunéus (c) (fig. 179, 180, 181, 182), affecte, en général,

une direction antéro-postérieure. Par sa base, le cuneus concourt à limiter

le bord hémisphérique supérieur, son sommet est relié au lobe limbique (L,)

par le pli cunéo-limbique (-cl), sa face antérieure profonde forme la lèvre

postérieure de la scissure pariéto-occipitale; elle est reliée au précunéus

par le pli de passage pariéto-occipital interne et supérieur de Gratiolet

(-poi) (lig. 182). Sa [face inférieure, profonde également, forme la lèvre

supérieure de la scissure calcarine; elle est reliée au lobule lingual par les

plis anastomotiques cuw ! o-lil/[j uaux (..dg) (fig. 178, 'l76. 181, 182)

2" Lobule lingual (Lg). - Synonymie : Gyrus occipito-temporalis mecLicelis (Pansch

Ecker). -Lob¡¡lus lingualis Zungenliippchen (Huschke). - Untere innere Hinterhauptwirt-

Llungsg1'llppe (Bischoff). - Cinquième circonvolution occipitale (Broca). Seconde circon-

volution temporo-occipilale (Charcot, Pozzi). - Notation : d'après Broca (Ob); d'après

Ecker (TS; d'après Charcot(TO,).

Le lobule lingual, situé il cheval sur la face interne et la face inférieure

de l'hémisphère, se présente sous la forme d'une languette, large en

arrière, étroite en avant, comprise entre la scissure calcarine (K) qui la

sépare du cuneus (C), et la partie postérieure ou occipitale de la scissure

collatérale (ot) qui la sépare du loúule fusif/J/'me (Fus). Elle s'étend d'arrière

en avant, du pôle occipital, où elle représente la face interne des deuxième

et troisième circonvolutions occipitales, jusqu'au-dessous du bourrelet du

corps calleux, où elle se rétrécit considérablement, et s'anastomose avec

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 293

. la circonvolution de l'hij)j)ocon2l)e (HL2), par l'intermédiaire du pli de pas-

sage rélro-limbique (- ri) de Broca, pli le plus souvent superficiel (fig. 4 in,

179, 180, 181, 182). Le lobule lingual présente un sillon constant, le sillon

du lobe lingual (lg), à direction antéro-postérieure, et plus ou moins si-

nueux. Ce sillon occupe le sinus de l'angle obtus, que forme la face interne

de l'hémisphère avec la face inférieure. Profond en arrière, où il com-

mence, soit par un éperon simple (fig. 1n9, 180) ou double (fig. 181), soit par

une incisure étoilée (fig. 182), qui peut communiquer avec la partie posté-

rieure de la scissure collatérale, le sillon du lobule lingual se porte en

bas et en avant, décrit des sinuosités parallèles à celles de la scissure cal-

canne, et se branche sur la scissure collatérale, immédiatement au-dessous

du pli îél-o-Iii2îbiqèir de Broca (7t i-1) (fig. 179, 180). Il dédouble quelquefois

ce pli (fig. 183), et le lobule lingual se trouve alors rattaché au lobe lim-

bique par deux plis de passage rétro-limbiques, dont le supérieur est en

général superficiel, et l'inférieur profond (fig. 181, 182).

i

Sillon du lobulo ''

lingual.

i

t

Pli lingual supé-

rieur.

1'n.. 179. - Face inféro-interne de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une

pièce durcie dans le bichromate.)

C, cuneus. c, sillon du cuneus.Ca<,calotte ou étage supérieur du pédoncule.-Ce,corps

calleux. -CI3, carrefour olfactif de Broca.-cm, sillon calloso-marginal. cm', partie verticale

du sillon calloso-marginal. - f3, troisième sillon frontal. - fui, sillon olfactif. - Fus, lobule

fusiforme. - II(L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circonvolution limbique.

- ipo, incisure pré-occipitale de Schwalbe. - it, incisure temporale. - li, scissure calcarine.

- K', incisure supérieure de la scissure calcarine. - l, sillon intra-limbique -L,, circon-

volution du lobe limbique. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lingual.- l,g, sillon

du lobule lingual. - mFi, circonvolution frontale interne. - of : , partie orbitaire de la

deuxième circonvolution frontale. - oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution fron-

tale.o7'(G)'),partieorbitaire de la première circonvolution frontale(gyrus supra-marginalis).

- ot, sillon collatéral. - ot', incision du sillon collatéral. - P, étage inférieur du pédoncule.

- Parc, lobule paracentral. - parc, sillon du lobule para-central. - Pol, pôle olfactif. -

PrC, précunéus. - rpla, pli pariétu-litnltique antérieur. - xplp, pli pariéto-limbique posté-

rieur. - pli rtrn-limlrique. Ttl, pli temporo-limbique. scc, sinus du corps calleux.

- so, sillon sus-orbitairc. - T,, T», T3, première, deuxième et troisième circonvolutions tem-

porales. - li, f3, deuxième et troisième sillons temporaux. - Toi, tubercule olfactif. - U, cir-

convolution du crochet.

204 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le sillon du lobule lingual (lg) divise le lobule de même nom en deux

circonvolutions, l'une supérieure, l'autre inférieure. Le pli lingual supérieur,

sinueux, mince et étroit, forme la lèvre inférieure de la scissure calcarine,

et de la branche commune à cette dernière et à la scissure pariéto-occipitale

(K + po). Il se continue en avant, avec la deuxième circonvolution limbique,

ou circonvolution de ! ' hippocampe (L2 [IIJ), par l'intermédiaire du pli de pas- .

sage rélro-limbique superficiel (2rl). En arrière il embrasse l'éperon infé-

rieur de la scissure calcarine, pour se continuer à la face externe de l'hé-

misphère, avec les deuxième et troisième circonvolutions occipitales (0,,

Oa), par l'intermédiaire du gyrus descendens d'Ecker (D) (fig. 174, 175, 176).

Fig. 180. - Face interne de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie d'une pièce

durcie dans l'alcool.)

C,cunéns. -c, sillon du cunéus.-CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, tronc du corps

calleux. - Cc(g), genou du corps calleux. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (Splénium).

cm, sillon calloso-marginal. - cm', branche verticale du sillon calloso-marginal. - f4, sillon

olfactif.-Fus, lobule fusiforme. B(L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circon-

volution limbique il, incisure temporale. - K, scissure calcarine. - Il + po, branche com-

mune aux scissures calcarine et parioto-occipitale.J, première circonvolution du lobe lim-

bique ou gyrus fornicatus. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lingual ? fy,sillon

du lobule lingual. - face interne de la première circonvolution frontale. - mF, (Gr),

face interne du gyrus reclus. - oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale.

- ot, sillon collatéral. - 01 + l" union du sillon collatéral et du troisième sillon temporal. - z

Parc, lobule paracentral. - parc, sillon du lobule paracentral. - PrC, précunéus. - po,

scissure pariéto-occiptiale ou perpendiculaire interne. - 7r/l, pli fronto-limbique. - 7tpla,

Tcplp, plis pariéto-limbidues antérieur et postérieur. - 7t'f'l, pli retro-limbique. - S, scissure

de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - so, sillon sus-orbitaire. - so' incisure sus-orbi-

taire inférieure. - su, scissure sous-pariétalc. - Ti,T ? T3, première, deuxième et troisième

circonvolutions temporales. - , troisième sillon temporal. - Th, thalamus (couche optique).

' U, circonvolution du crochet.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 29H . il

Le pli lingual inférieur forme une petite masse lobulée, à grand axe

antéro-postérieur, entaillée plus ou moins profondément par une incisure

de la scissure collatérale (ot); en arrière, il contourne l'extrémité posté-

rieure de cette scissure, et se continue en dehors avec la troisième circon-

volution occipitale (03), en avant avec le lobule fusiforme (Fus), auquel il

est uni quelquefois par un ou deux plis de passage (fig. 151, 174).

Lobule fusiforme (Fus). SYNONYMIE. - Lobulm fusiforniis. Spinclelfôrmiges

Lrtppchen (Huschke). Gyrus occipito-temporalis lateralis (Pansch, Ecker). - Unlerer

ausserer H't)t<6 ? tftup<tOtMM ! tszM{/ (Bischoff). - Quatrième circonvolution occipitale (Broca).

- Première circonvolution temporo-occipitale (Charcot, Pozzi). - Notation : D'après Broca

(0,); d'après Ecker (T,)); d'après Charcot (T0).

Mince en avant et en arrière, épaisse à sa partie moyenne, limitée en

dedans par la scissure collatérale (ot), en dehors par le troisième sillon

temporal (t3), cette circonvolution mérite véritablement par sa forme le

nom de lobule fusiforme, et par sa situation, celui de circonvolution occihilo-

temporal" .

Elle constitue la seule circonvolution qui appartienne à la fois au lobe

temporal et au lobe occipital. Le lobule lingual (Lg), que quelques auteurs

réunissent a la circonvolution de l'hippocampe, et qu'ils décrivent sous le

nom de deuxième circonvolution occipito-temporale, mérite d'être scindé ;

le lobule lingual forme, en effet, comme nous venons de le voir, un petit

lobule bien délimité, qui appartient exclusivement au lobe occipital, tandis

que la circonvolution de l'hippocampe ne peut être distraite du lobe lim-

bique de Broca.

Le lobule fusiforme (Fus) est fréquemment dédoublé par des incisures

superficielles; en arrière, il n'atteint pas le pôle occipital, mais contourne

en général l'extrémité postérieure de la scissure collatérale, pour s'unir à

la troisième circonvolution occipitale (0,,) (fig. 176, 179, 180, 182) ; en avant,

il n'atteint pas l'extrémité antérieure du lobe temporal, dont il est séparé

par une distance de deux à trois centimètres (fig. 179, 180). Le lobule

fusiforme entre toutefois dans la constitution de la face inférieure du pôle

sphénoïdal, et s'unit à ce niveau avec la deuxième et avec la première cir-

convolution temporale (T, T,).

La profonde scissure collatérale limite le lobule fusiforme en dedans ;

elle'le sépare du lobule lingual en arrière, et de la circonvolution de l'hip-

pocampe en avant. La scissure collatérale est souvent interrompue dans

cette région par un pli de passage, le pli temporo-limbique de Broca (-tl)

(fig. 175, 178, 179, 182), qui relie le lobule fusiforme à la circonvolution

de l'hippocampe.

En dehors, le lobule fusiforme s'unit, par de nombreux plis anastomo-

tiques, à la troisième circonvolution temporale (T3), dont il est séparé par

un sillon superficiel, fréquemment interrompu, le troisième sillon temporal

(t3) (fig. 152). C'est sur ce sillon que se branche, en général, lorsqu'elle

'1

Pli lingual inté-

rieur.

Lobule fusiforme.

'I

Le lobule fusiforme

mérito seul lo nom

de circonvolution oc-

cipito-tomporalc.

296 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Lobe limbique de

Broca.

Le lobe limbiiiuc

se compose de deux

arcs.

Les « racines Il 01-

factivcs complètent

l'anneau en avant.

Limites du lobe

imbiquo.

Parties constituan-

tes du grand lobe

limbique.

existe, l'iarcisrrre pré-occipitale de Meyncrt, incisure qui délimite le lobe

occipital d'avec le lobe temporal (fig. 175, 176, 180).

4° Grand lobe limbique de Broca. Rhinencephalon de Turner. z

- - Broca a décrit en 1878, sous le nom de grand lobe limbique, la grande

circonvolution arquée, d'une extrême importance en anatomie comparée,

qui entoure à la face inféro-interne de l'hémisphère le corps calleux et

le pédoncule cérébral, et qui se continue en avant avec le lobe olfactif.

Désigné par Gerdy (1838) sous le nom de circonvolution annulaire, par

Foville (1839) sous celui de circonvolution de l'ourlet et par Schwalbe sous

celui de lobe falciforme, le grand lobe limbique de Broca (L) se compose

de deux arcs, l'un supérieur, l'autre inférieur, réunis en avant par le lobe

olfactif. L'arc supérieur ou fronlopariétal (L,) longe dans toute son éten-

due la face convexe du corps calleux, et porte le nom de circonvolution dit

corps calleux ou gyrus fornicatus ; l'arc inférieur ou s phé no-occipital con-

tourne le pédoncule cérébral et constitue la circonvolution de l' hippocampe

(L,En avant, l'anneau est complété par le lobe olfactif dont les « racines »

externe et interne contournent l'espace perforé antérieur et se jettent, l'in-

terne sur la circonvolution du corps calleux, l'externe sur celle de l'hippo-

campe. ,

Limité en dehors par lascissul'e limbique, décomposée chez l'homme

en scissure cattoso-mal'yuwte \ cm), sCIssurc sous-pal'lc ! ate \ SP), branche com-

trzzrne aux scissures calcarine et 1),-ii-i(,'Io-occl"liilcile (K -r po), et scissure col-

latérale (ot) (lit. 151, 181, 182), -le grand lobe limbique de Broca est limité

en dedans par la rainure du corps calleux (sec,) ou sinus et par le sillon de

l'hippocampe (h). Ces deux sillons séparent le lobe limbique d'une petite

circonvolution avortée, connue sous le nom de corps godronné (Cg), et que

l'on trouve à tort décrite dans tous les traités d'anatomie, soit comme

partie constituante du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral, soit

à propos des parties constituantes du seuil ou limen de l'hémisphère.

Le corps godronné (Cg), ou fascia den tata , fait partie d'une véritable cir-

convolution annulaire, la circonvolution godronnée (Mathias Duval), dont

l'étude rentre dans celle des circonvolutions cérébrales, et en particulier

dans celle du lobe limbique de Broca. Elle constitue en effet, en dedans

du grand lobe limbique de Broca, une petite circonvolution avortée, irré-

gulièrement développée, laquelle représente le véritable bord d'arrêt de

l'écot'ce cérébrale.

Dans l'étude du grand lobe limbique de Broca nous comprenons donc :

1° La circonvolution du corps calleux ou première circonvolution, lim-

bique (Li)'

2° La circonvolution de l 'hippocampe ou deuxième circonvolution lim-

bique (L2 [HJ).

3° Le sillon, de l'hippocampe (h) et le sinus du corps calleux (scc).

4° La circonvolution godronnée ou circonvolution inlra-limbique (Cg).

5° Le lobe olfactif (Lol). '

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 297

Première Circonvolution limbique (L,).-STNONS : If6 : Bo<7enwt.<<,nctM.<o-e.<

Ge)fo/6e, Fomix periphericus (Arnold). Circonvolution de l'ourlet (Fovillc) . Zwinge, cin-

gula, gyrus cinguli (Burdach, Pansch).- Circonvolution du corps calleux (Broca). - Gyrus

forvicalres (Ecker). Circonvolution of coi,pus callosunz (Turner). - Circonvolution ci-étée,

processo ente1'oideo ci-istrito (Rolando). - Pli du corps calleux, grand pli commissural interne

(Pozzi). - Callosal gyrus (Huxley). -- Deuxième circonvolution frontale interne (Charcot).

- Notation : D'après Ecker (Gf) ; d'après Broca (ccc') ; d'après Charcot (1.=).

Mince il son origine au-dessous du genou du corps calleux (Cc[g]), où elle

se confond avec le carrefour olfactif de Broca (CB) (fig. 177, 180, 181, 182),

la première circonvolution, limbique (L,), ou circonvolution du corps calleux,

augmente de largeur il mesure qu'elle se porte en haut et en arrière et

qu'elle contourne le genou et le tronc du corps calleux. Au niveau du gc-

1/01l du corps calleux elle présente en général un repli saillant, une crête

ou un ourlet, qui sert de pied d'insertion au pli de passage fl'onto-limbiqul ?

(tt il [fig. 180); elle présente en outre, au niveau de la partie postérieure

du tronc du corps calleux, trois crêtes ou ourlets semblables; le premier

correspond au lobule pa1'(lcel/tml, ou ovalaire (Parc), les deux autres au

précunéus (PrC). Ces derniers servent de pied d'insertion aux plis de passage ? <'7o ? s' (Tpla, -plp), dont l'antérieur peut être profond et dont le

, postérieur est en général superficiel. Ces replis, ces crêtes ou ourlets, ont

valu il cette circonvolution le nom de circonvolution crètlJe (Rolando), et de

circonvolution de l'ourlet (Foville). En arrière et au-dessous du bourrelet,

du corps calleux, (Cc[Spl]), la première circonvolution limbique est profon-

dément entaillée par la branche commune aux scissures calcarine cthariito-

of'< ? f</ (K+po); elle s'amincit considérablement à ce niveau pour for-

· mer ]'<'.s7/< ? du lobe limbique ou isthme an lécalcarinien (L[ij). Cet isthme,

qui relie la première circonvolution limbique à la circonvolution de l'hip-

pocampe ou deuxième circonvolution limbique (H), est constant, mais peut

occuper une situation profonde (fig. 179, fil). Il faut dans ce cas, pour

l'apercevoir, écarter les lèvres de la scissure calcarine (K) et l'on se con-

. vainc ainsi facilement qu'il sépare la scissure calcarine du sillon de l'hip-

pocampe (h).

La première circonvolution limbique est remarquable, comme du reste

tout le lobe limbique, par sa surface lisse et les rares incisures superfi-

cielles qui la sillonnent; elle est quelquefois dédoublée dans sa partie fron-

tale, par un sillon parallèle au sillon calloso-marginal, désigné par Manou-

vrier sous le nom de sillon intra-limbique (t) (fig. 181). Les incisurcs occu-

pent en général les ourlets sous-ovalaires et sous-pariétaux ; elles sont le

plus souvent isolées, mais s'abouchent quelquefois dans la rainure ou le

sinus du corps calleux (sec). L'incisure de l'ourlet sous-pariétal postérieur

est en général la plus profonde, et limite souvent en avant le pli de pas-

sage pariéto-timbique postérieur (7tplp) (fin. 182).

L'isthme du lobe limbique (L [i]), connu sous les noms à' isthme du .Ilyrlls

fomicatlls, d'isthme antécalcal'inien, mesure à peine un demi-centimètre

d'épaisseur d'avant en arrière; situé en arrière du bourrelet du corps cal-

Première circon-

volution limbique.

Ses crêtes ou our-

lets. ! Î !

Sillon intra-lim- R

bique.

1*

't

,MI

Isthmo du lobe

limbique.

298 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Pli cuneo-limbi-

quc.

Plu

Deuxième circon-

volution limbique ou

circonvolution de

l'hippocampe.

Circonvolution du

crochet.

Ses limites.

Ii

si

Subiculum de la

corne d'Animon.

leux il relie la première circonvolution limbique à la deuxième, et reçoit

deux plis de passage importants, l'un profond, le pli cunéo-limbique (..cI),

l'autre superficiel le plus souvent, le pli rétro-limbique ou occihito-Itipho-

campique (-rl) de Broca, qui relie le lobe limbique au lobule lingual.

2° Deuxième circonvolution limbique (L2[H]). SYNONYMIE : - Gyrus hippo-

campi (Burdach). - Subiculum cornu Ammonis (Burdach). - Circonvolution temporale

interne supérieure (Bischoff). - Portion du gyrus occipito-temporalis médius (lobule lingual)

(Pansch). -- Pli unciforme ou temporal moyen interne et lobule de l'hippocampe (Gratiolet).

Cinquième circonvolution temporale (Broca). - Circonvolution temporo-occipital interne-

Première circonvolution tcmporo-occipitale (Charcot). - Uncinate gyrus, gyrus uncinatus.

(Huxley, Ecker). Uncus gyri fornicati (Ecker). Circonvolution à crochet (Vicq-d'Azyr).

NOTATION : D'après Ecker (H), (U); d'après Broca (T : ;); d'après Charcot (T02).

La deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de /' hippocampe

(L2[llJ), fait suite en arrière à l'isthme antécalcarinien (fig. 181, 182). Elle

naît par une extrémité épaissie qui s'enfonce au-dessous du bourrelet du |' '

corps calleux, puis se porte en bas et en avant jusqu'à la base du cerveau,

et embrasse le pédoncule cérébral (P).

Arrivée à la base du cerveau, et en particulier au niveau de l'espace

perforé antérieur, la circonvolution de l'hippocampe se rende et s'épaissit

pour former le lobule de l'hippocampe, puis se recourbe brusquement en

arrière, pour embrasser l'extrémité antérieure du sillon de l'hippocampe et

former le crochet, encore connu sous le nom de uncus, pli, unciforme, gyrus

uncinatus(\]). L'extrémité postérieure du crochet adhère au pilier postérieur

du trigone, et donne insertion en dedans au velum terminale d'Aeby (vt),

(fig. 177) lamelle grise qui ferme l'extrémité antérieure du prolongement

sphénoïdal du ventricule latéral. La circonvolution du crochet (U) sert en

effet de limite antéro-inférieure à l'extrémité antérieure de ce prolongement.

La deuxième circonvolution limbique (LfI-Iest limitée en dehors par

la scissure collatérale (ot), qui la sépare du lobule fusiforme (Fus), auquel

elle est reliée quelquefois en avant par un pli de passage superficiel, le pli

de passage temporo-limbique de Broca) (fig. 180, 182, 17G, U7G, 152).

Le pôle temporal déborde en avant le crochet de l'hippocampe, auquel il .

est toujours uni par un pli de passage constant, plus ou moins profondé-

ment entaillé .'par incisure temporale de Schwalbe (it) ou sillon, pl'élln-

cique de Brissaud.

En dedans, la deuxième circonvolution limbique forme la lèvre infé-

rieure d'une anfractuosité profonde, totale, et primitive par excellence, le

sillon de l'hippocampe (h), vestige chez l'adulte de la scissure ammonique

du foetus. Ce sillon déprime fortement la paroi interne du prolongement

sphénoïdal du ventricule latéral, et produit la saillie de la corne d'Ammon.

Celle-ci repose donc sur la circonvolution de l'hippocampe, et ce rapport

a valu à cette dernière le nom de lit ou de subiculum de la corne cl'Azzzzzzozx.

Lorsque, sur un cerveau frais, on écarte les lèvres du sillon de l'hippo-

campe et que l'on relève le bourrelet du corps calleux (fig. 177, 181, 182,)

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 299

on se rend facilement compte et de la profondeur du sillon de l'hippocampe,

et de la grande largeur de la face profonde de la deuxième circonvolution

limbique. Sur des cerveaux riches en circonvolutions, cette face profonde

présente en général, au-dessous du bourrelet du corps calleux (fig. 181, 182)

(Cc), deux ou trois petites saillies correspondant à autant de petites

circonvolutions, désignées par Zuckcrkandl sous le nom de circonvolutions

sous-calleuses, de circonvolutions calleuses inférieures (Csc) (fig. '181, 182).

Circonvolutions

sous-calleuses.

FiG. 181. - Face interne de l'hémisphère gauche. Plis limbiques et cunéo-lingaux.

Circonvolutions sous-calleuses. (D'après la photographie d'une pièce fraîche.)

BG, bandelette de Giacomini. C, cuncus. c, sillon du cunéus. CB, carrefour olfactif

de Broca. - Ce, corps calleux; Cc(Spl), son bourrelet. - Cg, circonvolution godronnée. -

cm, sillon calloso-marginal; cm', sa partie verticale. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. -

f,, sillon olfactif. - Fc, fasciola cinerea. - fg, sillon limbrio-godronné. - Fus, lobule fusi-

forme. - H(L-2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circonvolution limbique.

h, sillon de l'hippocampe. - K, scissure calcarine. - K+po, branche commune aux scissures

calcarine et pariéto-occipitalc. - Z.i, première circonvolution limbique. - Lr, lobule lingual.

- lg, sillon du lobule lingual. - ntF,, face interne de la première circonvolution frontale. -

NC, noyait caudé. - oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale. - ot, scis-

sure collatérale. - ot-1-ta, segment commun à la scissure collatérale et au troisième sillon tem-

poral. -lJ(l1'c, lobule paracentral.-parc, sillon paracentral.-po, scissure hariéto-occipitale.

- pt, sillon pariétal transverse. -1tel, pli cunén-1Î1nbique. - 1tcl,q, pli cunéo-lingual. - r.fl, pli

fronto-limbique. -1tpla, pli pariéto-limbique antérieur. p/jo, pli parieto-limbique postérieur.

- 1tpoi, pli de passage pariéto-oecipital interne. -7ci-1, 7ci-l', plis rétro-limbiques. R, scissure de

Rolando.- sbll, substance blanche de la circonvolution de l'hippocampe. sec, sinus du corps

calleux. - so, so', sillons sus-orbitairos. - sp, scissure sous-pariétale. - T3, troisième circon-

volution temporale.- t3, troisième sillon temporal. Tg, corps du trigone.- Tgp, pilier posté-

rieur du trigone. - Th, thalamus. - Toi, tubercule olfactif. - U, circonvolution du crochet.

- x,x', x", trois plis cunéo-linguaux profonds situés dans la profondeur de la scissure calcarine.

300 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Substance blanche

réticulée d'Arnold,

Sillon de l'hippo-

campe. w 4

Lorsqu'on enlève, à l'aide des ciseaux ou du scalpel, la partie superficielle

de la circonvolution de l'hippocampe, on voit en général très nettement,

chez quelques sujets, les circonvolutions sous-calleuses se continuer avec

une série de petites circonvolutions, qui toutes occupent la partie profonde

du subiculum de la corne d'Ammon ; elles sont formées d'une mince écorce

grise et d'une partie blanche centrale, et reçoivent les radiations de la

substance blanche du subiculum (fig. 181, 182) (sbll). Les circonvolutions

sous-calleuses, mentionnées déjà par Vicq-d'Azyr, puis par Retzius, et dé-

crites plus récemment par Mathias Duval, Zuckerkandl et Giacomini, pren-

nent un très grand développement dans la série des mammifères, en parti- "c-

culier chez les solipèdes et les ruminants. Elles font souvent défaut chez

l'homme, n'existent pas en général sur les cerveaux dont les circonvolu-

tions sont peu incisées, et se réduisent alors à un simple épaississement du

point d'origine de la deuxième circonvolution limbique au-dessous du

bourrelet du corps calleux.

La surface extérieure de la circonvolution de l'hippocampe ne présente

pas la coloration grise propre aux circonvolutions en général. Elle est re-

couverte par une couche assez épaisse de substance blanche d'aspect réti-

culé, la blanche réticulée ? 4toA7, ou/<iw< médullaire super ficielle

du subiculum (Lms), qui est due au développement considérable, que pren-

nent dans cette région les fibres tangentielles de l'écorce cérébrale (voyez z

structure de l'écorce cérébrale).

3°. Sillon de l'hippocampe (h). Synonymie : Dentale sulcus (Huxley). fissura

horizontales, fissura posterior sine occipito-horizontalis (H. Wagner). Partie antérieure

de la scissure des hippocampes (Gratiolet). - Fissura hippocampi (Bischoff, Ecker). z

Notation : D'après Ecker (h).

Sinus du Corps Calleux (sec.) SyNONYMtE : S : ;HM du corps calleux(Vesale).-

Ventricule du corps calleux (Sahatier). - Rainure du corps calleux (Broca).

Le sillon de l'hippocampe (h), vestige de la partie inférieure de la scis-

sure ammonique du foetus, fait suite au sinus ou à la rainure, du corps

calleux (sec).

Très profond à sa partie antérieure, où il déprime fortement la paroi

ventriculaire en formant la saillie de la corne d'Ammon, le sillon de ? <6'cae présente en général à ce niveau, deux à trois ou quatre inci-

sures qui forment dans la cavité ventriculaire les digilations de la corne

d'Ammon (dg CA) (fig. 204). Compris à son origine entre la circonvolution

du crochet (U) et le subiculum de la corne ri' Ammon (L2 [H]), le sillon de l'lzip-

7JOcampe se dirige en haut et en arrière, limite la face profonde du subicu-

lum et des circonvolutions sous-calleuses (Csc) qu'il sépare de la cÍl'convo-

lution godrorzn.c·e (Cg) et devient de moins en moins profond. Dans tout son

trajet, il donne de nombreuses incisures très rapprochées, qui entaillent

plus ou moins irrégulièrement la circonvolution godronnée, et donnent à

cette dernière l'aspect bosselé particulier qui lui a valu son nom.

Arrivé au niveau du bourrelet du corps calleux, le sillon de l'hippo-

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 301

campe (h) sépare les circonvolutions sous-calleuses et l'isthme du lobe

limbique du fasciola cinerea (Fc) (fig. 171, 181, 182), puis se continue in-

sensiblement avec le sinus du corps calleux (sec) ou ventricule du corps

calleux (Sabatier). Le sinus du corps calleux (sec) longe le tronc du corps

calleux, en contourne le genou et le bec, et se continue à la face infé-

rieure du cerveau avec incisure prima (ip) de His. Il loge l'artère céré-

brale antérieure, et sépare la face profonde de la première circonvolution

limbique, de la face supérieure du corps calleux, des nerfs de Lancisi (NL)

et du taenia tecta (tec). (Voy. Coupes vertico-transversales micro et macro-

scopiques).

4° Circonvolution godronnée (Cg). Synonymie : Gyrus dentatus (Huxley).

Circonvolution godronnée (Mathias Duval). - Fascia dentata (Tarin). - Corps godronné

corps denté (Vicq d'Azyr, Gratiolet). - Gyrus dentatus sive fascia dentala (Ecker).

La circonvolution godronnée (Cg) représente une petite circonvolution

avortée, qui occupe le fond du sillon de l'hippocampe (h) et forme à la

face inféro-interne de l'hémisphère le véritable bord d'arrêt de l'écorce

cérébrale. Cachée profondément dans le sillon de l'hippocampe. la circon-

volution godronnée ne devient apparente que lorsqu'on abaisse la circon-

volution de l'hippocampe (L,), et lorsqu'on relève le bord libre du

pilier postérieur du trigone (Tgp) qui la recouvre. Elle apparaît alors sous

la forme d'un cordon grisâtre, qui suit exactement la courbure du subi-

culum, et dont la face interne ou libre présente quinze il vingt incisures verti-

cales, qui fragmentent sa masse en autant de petites saillies ou bosselures.

La circonvolution godronmee naît en avant, au niveau du vélum ter-

minale d'Aeby (vl) (fig. 177), sous la forme d'une mince et petite bande-

lette lisse, d'aspect gélatineux et de couleur cendrée, décrite par Giacomini

en 1883, et désignée généralement sous le nom de bandelette de Giacomini

(B('). De son origine au niveau du bord interne du vélum terminale, la

bandelette de Giacomini se dirige transversalement de dedans en dehors,

croise la surface libre de la circonvolution du crochet (U) qu'elle contourne

de haut en bas, pour s'infléchir ensuite et s'enfoncer dans la profondeur de

l'extrémité antérieure du sillon de l'hippocampe (h). La circonvolution

godronnée s'épaissit à ce niveau, cesse d'être lisse et unie, et présente des

bosselures, des saillies et un aspect godronné caractéristique, puis se

dirige en haut et en arrière, vers le bourrelet du corps calleux (Cc[SpIJ);

elle est recouverte par un feuillet pie-mérien, et séparée de la circonvo-

lution de l'hippocampe, par le profond mais étroit sillon de l'hippo-

campe (h). En dehors, du côté du prolongement sphénoïdal du ventricule

latéral, celte circonvolution est recouverte par le bord libre du pilier pos-

térieur du trigone, désigné encore sous le nom de finzbrirr, de corps bor-

dant ou bordé, de corps //<7</f"'[(Fi), et qui est extra-ventriculaire comme

la circonvolution godronnée (V oy. trigone. p.348). Un mince sillon peu pro-

fond, sépare la circonvolution godronnée de la fimbria, ce sillon peut être

désigné sous le nom de sillon (fg) (fig. 182).

Sinus du corps cal-

leux.

Circonvolution go-

drùllnéc.

Son origine.

Bandelette .1t' {¡¡n-

coniini.

Son trajet.

81llùIl Ilm¡'rio-o-

drouné.

302 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La circonvolution godronnée (Cg) suit le pilier postérieur du trigone (Tgp)

jusqu'au niveau du bourrelet du corps calleux; à ce niveau, le pilier se

porte en avant, et passe au-dessous du corps calleux pour former le corps

du trigone et contourner la couche optique. La circonvolution godronnée,

au contraire, se porte en arrière et obliquement en haut et en dedans, vers

le bourrelet du corps calleux qu'elle contourne. Elle s'épaissit et change

en outre d'aspect à ce. niveau, devient lisse et unie, de godronnée qu'elle

r'tc. 182. - Face interne de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une pièce

. à l'état frais.)

BG, bandelette de Giacomini. C, cunéus. - c, sillon du cunéus CB, carrefour olfac-

tif de Broca. Ce, tronc du corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (Splenium).

- Cg, circonvolution godronnée. - C,qi, corps genouillé interne, - CSc, circonvolutions

sous-calleuses. - on, sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure. f,, sillon

olfactif. - Fc, fasciola cinerea. - fg, sillon limbrio-godronné. - Fi, fimbria. - Fus, lobule

fusiforme. - Gh, ganglion de l'habénula. - Il, circonvolution de l'hippocampe ou deuxième

circonvolution limbique. h, sillon de J'Ilipl)ocaiiipe. -il, incisure temporale. K, scissure

calcarine. -K", éperon inférieur de la scissure calcarine, LI, première circonvolution lim-

bique. - l, sillon intra-limbiquc. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lingual.

- lr/, sillon du lobule lingual. - nl ? face interne de la première circonvolution frontale. z

, 11lF,(Gr), gyrus rectus. - nerf optique. oF,, partie orbitaire de la première circonvo-

lution frontale. - ot, sillon collatéral. ot+t3, union du sillon collatéral avec le troisième,

sillon temporal. Parc, lobule paracentral. parc, sillon du lobule paracentral.' po, scis-

sure pariéto-occipitale. - Porc, précunéus. - pl, sillon pariétal transverse de Brissaud. -

l'ul, pulvinar. - 7ccl, lli cunéo-limbique. - 7tclq, pli cuneo-lingual ? <,pli fronto-limbique.

xpla, Ttplp, plis pariéto-limbiques antérieur et postérieur. tzpoi, pli de passage parieto-

occipital interne. plis rétro-limbiques. 7utl, pli temporo-limbiquc. - R, scissure

de Rolande. H, substance blanche de la corne d'Ammon. - sec, [sinus du corps calleux. ? Af, sillon de Monro. so, sillon sus-orbitaire. - sp, sinus sous-pariétal. - sTh, région

sous-optique. - T ? troisième circonvolution temporale. - ta, troisitmc sillon temporal. -

Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, thalamus. - Tm, tubercule mamillaire. - Tol, tu-

bercule olfactif. U, circonvolution du crochet. V3, troisième ventricule.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 303

était, et porte le nom de fasciola cinerea (Fc) (fig. 182, 149). Arrivée au

niveau de la face supérieure du bourrelet du corps calleux, la circonvolution

s'étale, s'amincit considérablement, et se réduit à l'état d'une mince lamelle

de substance grise, qui se soude à celle du côté opposé au niveau du raphé

du corps calleux, et qui recouvre à la façon d'un léger voile gris toute la

face supérieure du corps calleux. Cette mince lamelle, qui souvent n'est

reconnaissable qu'au microscope, et qui morphologiquement représente

une véritable écorce cérébrale plus ou moins modifiée et avortée, est

connue sous le nom de voile gris ou d'iiidii ? (,îiî2 ? griseum.

De chaque côté du raphé, et dans le fond de chaque sinus du corps

calleux, l'inrlusellln grisellln s'épaissit; les fibres tangentielles de cette

écorce cérébrale rudimentaire se développent d'une façon démesurée, et

donnent naissance de chaque côté à deux tractas blancs longitudinaux, les

uns médians, les autres latéraux; les médians portent le nom de nerfs de

Lancisi (NL), les latéraux celui de tccnia tecta (tec). Les toenia tecta, les

nerfs de Lancisi et Yinduseum griseum, qui représentent la partie fronto-

pariétale de la circonvolution godronnée, se portent en avant, recouvrent

la face superficielle du tronc du corps calleux (Cc), puis se recourbent

en bas, entourent son genou (Cc[g]), et s'épaississent à ce niveau pour

former la circonvolution géniculée de Zuckerkandl (Cgn) (fig. 178). Arrivés

au niveau du bec du corps calleux (Cc[rJ), ils se comportent différemment

suivant les sujets; le tænia tecta se jette le plus souvent sur le carrefour

olfactif (CB) de Broca, il en est de même quelquefois des nerfs de Lan-

cisi (NL); le plus souvent toutefois, les nerfs de Lancisi s'unissent aux

pédoncules du septum lucidum (voy. plus loin), puis se portent en dehors

et en arrière, traversent en diagonale l'espace perforé antérieur pour

former la bandelette diagonale de Broca (bd) ou faisceau olfactif de la

corne d'Ammon de Zuckerkandl, et se terminer au niveau du bord anté-

rieur ou adhérent de la circonvolution de l'hippocampe (H), non loin de

la bandelette de Giacomini (B G).

La circonvolution godronnée on intra-limbique (C g) forme donc, autour

du corps calleux et du pédoncule cérébral, un anneau presque complet,

ouvert seulement dans un petit espace, qui correspond à peu près à

l'épaisseur de la circonvolution du crochet (U).

La présence du mince voile gris, l'induspum griseum, qui tapisse la face

supérieure du corps calleux, s'explique aisément par l'embryologie. Nous

avons vu en effet que le développement du corps calleux est fort tardif, et

que les fibres calleuses, lorsqu'elles font irruption à la face interne de l'hémi-

sphère cérébral primitif pour s'entrecroiser et s'enchevêtrer avec celles

du côté opposé, entraînent à leur surface une mince couche de l'écorce

grise de la face interne des hémisphères.

Lobule olfactif (Loi). Le lobule olfactif, en connexion étroite

avec les circonvolutions limbiques (L, et L,), représente au point de vue

embryologique, comme en anatomie comparée, un véritable lobe cérébral,

Fasciola cinerca.

Induseum gri-

seum.

Nerfs de Lancisi

et tænia tecta.

Circonvolution gé-

uiculéc.

Anneau formé par

la circonvolution go-

dronnle.

Lobule olfactif.

301 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le .sillon primaire

- <lc Ilis sdpare Ic lo-

bule olfactif en lobes

i, antérieur poste-

j jL rieur. ! ,obco ! factifaut( ?

rieur. ? Î Bulha olfactif.

115.I Bulbe olfactif. ! : Pédoncule olfactif

ou bandelette olfac-

tive.

Tubercule olfactif.

f z

développé au dépens de la vésicule des hémisphères et creusé, dans les

premiers stades du développement foetal, d'une cavité qui communique

avec celle du ventricule latéral.

1-Iis, en se basant sur l'embryologie, divise le lobule olfactif en deux par-

tics, l'une antérieure, l'autre postérieure. La partie antérieure ou le lobe

olfactif antérieur (Lola), comprend le bulbe (Bol), le pédoncule (Pol), le tri-

gone (Toi) et le carrefour olfactifs de Broca (CB). La partie postérieure ou

lobe olfactif postérieur (Lolp), comprend l'espace quadrilatère de Foville

(Epa) et la bandelette diagonale de Broca (bd).

Le lobe olfactif antérieur (Lola) est séparé du postérieur par un sil-

lon transversal, le sillon primaire ou fissura prima de Bis (fp). Situé en

arrière du tubercule olfactif, le sillon primaire entaille plus ou moins la

face interne de l'hémisphère, et correspond au bord d'arrêt des circonvo-

lutions de la face orbitaire du lobe frontal. Le lobe olfactif antérieur aussi

bien que le postérieur sont situés à la face inférieure de l'hémisphère, et

empiètent un peu sur sa face interne. Leur étude sert donc pour ainsi dire

de transition, entre celle de l'écorce cérébrale et celle de la base du

cerveau.

Lobe olfactif antérieur (Lola). Le lobe olfactif antérieur (Lola),

libre dans la plus grande partie de son étendue, est situé sous la face orbi-

taire du lobe frontal, dont il occupe le sillon olfactif (f;); il présente en

avant un petit renflement ovalaire gris rosé, le bulbe olfactif (Bol), qui

mesure 8 à 9 millimètres de longueur sur 3 à 4 millimètres de largeur. Le

bulbe olfactif repose sur la lame criblée de l'ethmoïde, et reçoit par sa face

inférieure de nombreux filets nerveux qui traversent les orifices de la lame .

criblée de l'ethmoïde et qui constituent les nerfs olfactifs.

Au bulbe olfactif fait suite une bandelette blanche, triangulaire, il direc-

tion antéro-postérieure, le pédoncule (Pol) ou trac lus olfactif, ou ban-

delette olfactive, improprement désignée sous le nom de nerf olfactif. Il

ne s'agit pas ici d'un nerf périphérique, mais d'une véritable partie du

cerveau, développée aux dépens de la vésicule des hémisphères.

Par sa face inférieure, le pédoncule olfactif repose sur la gouttière

olfactive du sphénoïde et de l'ethmoïde, ses faces latérales se moulent sur

les circonvolutions qui bordent le sillon olfactif (f4), à savoir le gyrus

reclus (oll,Gr) en dedans, Impartie orbitaire de la première circonvolution

frontale (oF,) en dehors; son bord supérieur, véritable arête longitudinale

logée dans le sillon olfactif (l,), est revêtu d'une mince couche de sub-

stance grise.

En arrière, le pédoncule olfactif s'épaissit au niveau du bord postérieur

du lobe frontal en une petite pyramide, le tubercule ou trigone olfactif (Toi),

dont les angles latéraux donnent naissance à deux faisceaux blancs, connus

sous le nom de racine blanche externe (Rôle) et de racine blanche interne du

11er/ ol/actif (Roli). Il ne s'agit pas ici de racines dans le vrai sens du mot,

mais, ainsi que l'embryologie et l'anatomie comparée le montrent, de cir-

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 303 11

convolulions cérébrales avortées, connues en anatomie comparée sous le

nom de circonvolutions olfactives internes et externes. Les fibres blanches

de ces circonvolutions avortées constituent les radiations olfactives externe

et in/pnu' d'Edinger (latérale und innove médiate / ? c/t.s7 ? ? </M/t).

La « racine » olfactive externe (Rôle) blanche et quelquefois dédoublée,

se dirige obliquement en arrière et en dehors, vers l'extrémité antérieure

de la scissure de Sylvius; elle représente le bord d'arrêt des circonvolu-

tions frontales à la face inférieure de l'hémisphère, et se perd sur l'extré-

mité antérieure du lobe temporal (fig. 183). D'après quelques auteurs, elle

se terminerait dans le noyau amygdalien,. l'anatomie comparée montre

qu'elle entre en connexion avec la circonvolution de l'hippocampe (I-"2[11J).

La « racine » olfactive interne (Roli) recouverte par une mince couche

de substance grise est plus petite, moins constante, moins longue que

l'externe; elle se dirige en dedans et en arrière et se perd sur le carrefour

olfactif de Broca.

La base du tubercule olfactif de Broca (Toi) est séparée par un léger

sillon, le sillon primaire de His, de l'espace perforé antérieur (Epa), son

sommet se continue avec le pédoncule olfactif (Pol), sa paroi inférieure

repose sur la gouttière olfactive du sphénoïde, ses parois latérales occupent

le sillon olfactif (f,) : elles sont recouvertes, comme le bord supérieur du pé-

doncule olfactif, par une lame de substance grise, en connexion avec l'écorce

grise du lobe frontal et qui constitue la racine olfactive supérieure de Broca.

Le carrefour de l'hémisphère de Broca, désigné encore sous les noms

de carrefour olfactif de Broca (CB) (lig. 179 à 182), de zone de Broca

(Broca'sches Feld) (His), de Gyrus veslibuli ou de tubercule de jonc/ion

(Brissaud), représente une petite région, située à la face interne de

l'hémisphère cérébral, au-dessous du bec du corps calleux. Elle est

limitée en arrière par l'incisure primaire de His, qui fait suite au sillon

primaire; en bas par le sillon secondaire ou fissura serolina de His; ce

dernier sillon est souvent masqué par un pli de passage, mais on con-

state toujours à son niveau une légère dépression constante, destinée

à loger l'artère cérébrale antérieure, au moment où elle quitte l'espace

perforé antérieur. Le carrefour olfactif de Broca (CB) se continue en avant

avec la face interne de la première circonvolution frontale (m F,), en haut

avec la première circonvolution limbique (L,), en bas et en avant il reçoit la

racine olfactive interne (Roli), en bas et en arrière, la bandelette diagonale

de Broca (bd); directement en bas, entre la racine olfactive interne et la

bandelette diagonale, il est en connexion avec la partie interne de l'espace

pevfové antérieur (Spa).

Lobe olfactif postérieur (Lolp). Espace perfore antérieur de

Vicq d'Azyr ou espace quadrilatère de Foville.

Le lobe olfactif postérieur (Lolp) comprend Y espace perforé antérieur (Spa)

et la bandelette diagonale de Broca (bd). Situé de chaque côté du chiasma

des nerfs optiques, l'espace perforé antérieur est limité en avant et en

20

Les (( racinos Il 01-

factives externe et

'interne sont des ci]--

convolutions ccré- j 1

braies avortées. ;

Racine olfactive .

externe.

Racine olfactive

interne.

Racine olfactive

supérieure rle Broca.

Carrefour olfactif

dl." Bror'a.

Lo ! >c olfactif l'°s-

térieur.

306 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Espace perforé an-

térieur.

La bandelette dia-

gonale de Broca tra-

verse l'espace perfo-

ré antérieur.

La tête du noyau

caudé fait saillie a la

base du cerveau.

Trajet des bande-

lettes diagonales (le

Broca.

dehors par la racine olfactive externe (Rôle) (fig. 183), qui le sépare de .

l'insula(I), en avant et en dedans par le nerf optique (NII), en arrière et en

dedans par la bandelette optique (BII), en arrière et en dehors parle cro-

chet de la circonvolution de l'hippocampe (U) (fig. 149).

Sa surface, de coloration gris rosée, est criblée, surtout à sa partie antéro-

externe, de larges orifices vasculaires, qui livrent passage aux artères

lenticzclo-stoiées, branches de la ca ? tfCt1rÍnterne ;('elle est traversée en dia-

gonale par une lame de substance blanche, la bandelette diagonale de

Broca (bd), ou faisceau olfactif de la corne d'Ammon de Zuc1ccrkandl

(Riechbündel des Ammonshornes).

La partie antéro-inlerne de l'espace perforé antérieur fait partie de la

face inférieure de la tête du noyau caudé (CNC) ; elle se prolonge à. la face

interne de l'hémisphère, sous la forme d'une mince bandelette grise, com-

prise entre la bandelette diagonale et la racine olfactive interne et atteint

en haut le carrefour olfactif de Broca (CB). (Voy. Coupes vertico-transver-

sales et horizontales microscopiques, fig. 280, 296, 314 et 319 à 322.)

La partie postérieure de l'espace perforé antérieur répond a la face infé-

rieure du globus pallidus (NL,, NL2), la partie externe à la face inférieure

du 3" segment du noyau lenticulaire (NL3) ; mais, tandis que la tète du

noyau caudé fait directement saillie à la base du cerveau où il n'est

recouvert par aucune lame de substance grise, le globus pallidus et le

3" segment du noyau lenticulaire sont séparés de la lame grise qui recouvre

l'espace perforé antérieur, par une couche de fibres blanches toujours très

manifeste (fig. 282 et 283). Ces fibres appartiennent aux radiations olfactives

destinées au cerveau intermédiaire, et au cerveau moyen; elles se dirigent t

d'avant en arrière et traversent en partie lasub.stancc innommée de 7 ? e/c/« ? < et

l'anse du noyau lenticulaire. (Voy. plus loin Coupes macro et microscopiques.) ')

Les bandelettes diagonales de Broca (bd) ou faisceaux olfactifs des cornes

d'Ammon de Zuckerkandl, se détachent de chaque côté du bec du corps

calleux. Parallèles et adossées l'une il l'autre sur la ligne médiane, en

avant du bec du corps calleux, les bandelettes diagonales divergent bientôt

pour se porter obliquement en dehors et en arrière; elles traversent en dia-

gonale l'espace perforé antérieur (Epa) et se dirigent vers le bord adhérent

du lobe sphénoïdal, en formant le plus souvent un faisceau unique, plus

rarement dédoublé ou étalé à la surface de l'espace perforé antérieur.

Les bandelettes diagonales de Broca représentent une partie diffé-

renciée de l'écorce du cerveau antérieur, analogue aux fibres langen-

ticllc.s de l'écorce et il la couche réticulée d'Arnold. Leur origine apparente

au niveau du bec du corps calleux est variable suivant les sujets. Le plus

souvent, les bandelettes diagonales font suite aux nerfs de Lancisi. situés

sur la face supérieure du corps calleux; elles passent dans ce cas au-

dessus du bec du corps calleux. D'autrefois, les nerfs de Lancisi se

jettent nettement sur la première circonvolution du lobe limbique (L,);

le bec du corps calleux se termine alors par un bord tranchant, libre, au-

dessous duquel se dégagent deux faisceaux blancs d'aspect rubané, qui se

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 30ï

continuent avec les bandelettes diagonales de Broca. Chaque bandelette

semble naître dans ce cas des fibres longitudinales du septum lucidum, de

Fig. 183. - Face inférieure des hémisphères cérébraux. Le pôle temporal a été enlevé

de chaque côté, alin de montrer le trajet de la bandelette optique. (D'après la photo-

grahie d'une pièce durcie dans l'alcool.)

Ag, aqueduc de Sylvius. - BIT, bandelette optique bd, bandelette diagonale de Broca.

- Bol. bandelette olfactive. - C : 1, corne d'Ammon. (C), cap de la troisième circonvolution

frontale. - Cal, calotte ou otage supérieur du pédoncule. - Cg, circonvolution godronnée.

Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - ds, diverticule du subicu-

culum. - £ 1)((, espace perforé antérieur. - f3, troisième sillon frontal. - f,, sillon olfactif ou

quatrième sillon frontal. - Fe, faisceau externe du pédoncule cérébral. - Fin,. faisceau interne

du pédoncule cérébral. Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. - h,

sillon de l'hippocampe. - I, insula. ipo, incisure préoccipitale de Schwalbe. IC-+po,

branche commune aux scissures calcarine et ltariéto-occiltitalc. - Li, première circonvolution

limbique. - Lg, lobule lingual. mp, sillon marginal postérieur. NA, noyau amygdalien.

- oP,(G¡'), partie orbitaire de la première circonvolution frontale ou gyrus reclus. 0F1. 03,

partie orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions frontales. ot, sillon collatéral.

Il, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. l'ol, pédoncule olfactif. 7,i,l, pli rétro-

limbique. Qp. tubercule quadrijumeau postérieur. Rôle, racine olfactive externe ? 77/,

sillon de la troisième paire. - S(a), branche antérieure de la scissure de Sylvius. - Si,

vallée de Sylvius. - Sih, scissure inter-hemispherique. Spp, substance perforée pos-

térieure. T,, T2, première et deuxième circonvolutions temporales. 1 ? la, deuxième et

troisième sillons temporaux. Tc, tuber cincrcum. Tm, tubercule mamillaire. Toi,

trigone olfactif. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - xPcs, entrecroisement

du pédoncule cérébelleux supérieur.

i - 308 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Mol !

Pédoncules du sep-

tum lucidum.

Développement du

lobe olfactif.

Chez les mammi-

fères n osmatiquos »

le toho olfactif est

très développé.

Chez le cheval le

ventricule olfactif

persiste.

Désert olfactif

des animaux anosma-

tiques.

là le nom de pédoncules du septum lucidum (PSI) qui leur a été donné

(voy. septum lucidum), d'autres fois encore les bandelettes diagonales sem-

blent être la continuation de l'extrémité antérieure du tamia tecta.

Le système olfactif, composé du bulbe, de la bandelette et des racines

olfactifs, représente, au point de vue embryologique, comme en anatomie

comparée, un véritable lobe cérébral développé au dépens de la vésicule

des hémisphères. Ce lobe, dit lobe olfactif, est à la vésicule des hémi-

sphères ce que la vésicule oculaire primitive est au cerveau intermédiaire;

il est volumineux chez le foetus, renflé à son extrémité antérieure, et creusé

d'une cavité qui communique avec le ventricule latéral, immédiatement

en avant de la tête du noyau caudé.

Plus tard, la cavité s'oblitère ; la base du lobe devient le tubercule

olfactif, son extrémité antérieure renflée, le bulbe olfactif, sa pièce interne

devient la bandelette olfactive.

Le bulbe olfactif est extrêmement développé chez les mammifères dits

osinatiques par Broca. Le bulbe volumineux gris-rosé, de consistance

molle, occupe la partie la plus antérieure de la cavité crânienne. Le

cule olfactif, épais, court, ramassé sur lui-même, donne naissance en z

arrière à deux cordons blancs volumineux, les circonvolutions olfactives;

l'externe se continue avec la circonvolution de l'hippocampe en formant le

lobe ]J ? Jl'ifon)le, l'interne avec l'extrémité antérieure, de la circonvolution du

corps calleux. Les deux circonvolutions interceptent un petit espace trian-

gulaire de substance grise, l'espace perforé antérieur. Chez quelques mam-

mifères, en particulier chez le cheval, la cavité du lobe olfactif persiste, et

forme un véritable ventricule olfactif, qui s'ouvre par l'intermédiaire d'un

canal étroit dans le ventricule latéral, immédiatement en avant de l'extré-

mité antérieure de la tète du noyau caudé.

Chez les animaux dits anosmaliques par Broca, en particulier chez les

cétacés delphiniens (dauphins, marsouins), le trigone olfactif fait défaut,

et à sa place on constate une région absolument lisse, qui occupe la partie

postérieure du lobule orbitaire et que Broca a désignée sous le nom de

désert olfactif.

Dès que les circonvolutions cérébrales ont été mieux connues et mieux étu-

diées, et que l'on a cherché il décrire ou il reporter sur une figure la topographie,

exacte d'une lésion corticale, on a éprouvé le besoin d'une nomenclature et

d'une notation fixes et uniformes. Ecker puis Broca ont jeté les bases de nota-

tions qui sont devenues aujourd hui au moins dans leurs grandes lignes

d'un usage courant pour la majorité des auteurs.

Dans les deux notations, les lobes de l'hémisphère sont désignés par la lettre

majuscule de leur adjectif qualificatif latin : ainsi le lobe frontal porte la lettre F,

le lobe pariétal la lettre P, etc. -Les circonvolutions portent de même les lettres

majuscules, les sillons les lettres minuscules des lobes auxquels ils appartien-

nent, suivis de l'exposant 1, 2, 3, en comptant, les circonvolutions et les sil-

lons de haut en bas. Ainsi se trouvent étiquetées p. ex., F,, l'=, Fa, 'l'" T"

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 309

1'3' en allant de haut en bas les trois circonvolutions frontales et temporales.

Mais les divergences commencent lorsqu'il s'agit des circonvolutions rolan-

diques, des circonvolutions de la face inféro-interne de l'hémisphère, des scissures

et des sillons. Ecker désigne les circonvolutions frontale et pariétale ascen-

dantes par les lettres A et B; Broca par les lettres F et P, lettres déjà employées

pour désigner les lobes frontal et pariétal. A la face inféro-interne le lobule fusai-

forme est désigné T4 par Ecker, 0, par Broca; le lobule lingual T5 (Ecker), 05

(Broca); le cunéus Oz (Ecker), 06 (Broca). Malgré ses beaux travaux sur le lobe

limbique et sur l'importance de ce lobe dans la série des Vertébrés, Broca rat-

tache cependant dans sa notation la circonvolution 'le 1'hippncmnpe au lobe tem-

poral et la désigne par la lettre T.. Quant aux scissures et sillons, Broca désigne

les scissures principales ou lobaires par des lettres majuscules ; Ecker ne conserve,

de lettres majuscules que pour la scissure de Sylvius (S), les autres scissures

portent des lettres minuscules.

Dans la notation que nous avons adoptée pour nos ligures de cerveaux ou

pour nos séries de coupes soit microscopiques, soit macroscopiques, nous nous

sommes efforcés d'employer une notation consacrée par l'usage et nous en

avons emprunté les éléments soit il la notation d'Ecker, soit il la notation de

Broca; nous n'avons pas hésité à abandonner l'une et l'autre de ces notations,

lorsque l'usage avait fait prévaloir un certain nombre de termes brefs, descriptifs

et d'un emploi journalier.

Nous avons suivi la notation d'Ecker, et de Broca pour les circonvolutions fron-

tales, pariétales, temporales et occipitales de la convexité de l'hémisphère. Avec

Charcot, nous avons désigné les circonvolutions frontale et pariétale ascendantes

par les lettres Fa, Pa, lettres consacrées par l'usage, au moins en France. Avec

Ecker, nous avons adopté pour les sillons inlerpariélal et interoccipital les lettres

ip et io et pour la scissure pariéto-occihilale, les lettres po. Nous avons au con-

traire, suivi Broca, en adoptant les majuscules pour la scissure de Sylvius (S), pour

la scissure de Rolalldo (R) et pour la scissure calcanitte (It).

A la face inféro-interne de l'hémisphère nous avons conservé les noms de

cunéus (C), prnscunéus (PrC), lobule lingual (Lg), lobule fusiforme (Fus), introduits

dans le langage anatomique par Burdach et que l'usage a définitivement consa-

crés. Ces dénominations présentent en effet l'immense avantage d'être descrip-

tives, brèves et faciles il comprendre.

Nous n'avons pas cru devoir considérer comme circonvolutions spéciales,

soit la face interne de la première circonvolution frontale, soit la/ilce orbitaire des

trois circonvolutions frontales et nous nous sommes contentés de placer les

lettres minuscules m et o devant les circonvolutions frontales pour désigner

leurs faces internes ou orbilrtircs respectives (111 l ? o F,, o F ? o F3).

Quant au lobe limbique, nous avons rejeté les notations admises par les diffé-

rents auteurs et qui du reste ne concordent pas entre elles. Nous avons désigné la

circonvolution du corps calleux sous le nom de première circonvolution limbique

(L,) et la circonvolution de l'hippocampe sous celui de deuxième circonvolution

limbique (L,). Mais comme le terme de circonvolution de l'hippocampe est con-

sacré depuis longtemps par l'usage, nous avons joint la lettre Il il (le telle

sorte que cette circonvolution est notée sur nos dessins soit L2 (H), soit Il (LJ,

soif simplement II.

Dans le tableau suivant se trouve résumée la notation employée dans nos

différentes ligures :

NOTATION -

DES ANFRACTUOSITÉS ET CIRCONVOLUTIONS CEREBRALES

EMPLOYÉE BANS NOS FIGURES

Scissure de Sylvius S.

Sa branche antérieure ..... S(a)

Sa branche verticale . S(v)

Sa branche postérieure ...^.. S(p)

L'éperon supérieur de cette

branche .. '. S'(p)

L'éperon inférieur de cette

branche ..........' S"(p)

Incisures de la branche postérieure :

Incisure frontale de l'opercule. ifop

Incisure pariétale de l'opercule. ipop

Incisure temporale de l'oper-

cule itop

Lobe de l'Insula I.

Sillons :

4. Sillon marginal antérieur.. ma

2. Sillon marginal postérieur . mp

3. Sillon marginal supérieur.. ms

4. Sillon principal de l'insula "

ou sillon insulaire i

Circonvolutions :

1. Circonvolution antérieure de

l'insula.......... la

2. Circonvolution postérieure de

l'insula.......... Ip

3. Bord ou pli falciforme de

Broca (Seuil de l'insula).. Sf

Lobe central (d'Ecker) C.

Sillons : "

1. Scissure de Rolando..... R

2. Sillon paracentral ..... parc

Circonvolutions "

1. Circonvolution frontale as-

pendante Fa

2. Circonvolution pariétale as-

cendante......... Pa

3. Opercule rolandique .... OpR

4. Lobule paracentral...... Parc

Lobe frontal F.

Sillons : .

9. Sillon prérolandique supé-

rieur........... prs

2. Sillon prérolandique infé-

rieur........... pri

Sillon prérolandique formé

par l'union des deux sillons

précédents pr

3. Premier sillon frontal.... si

Ses incisures : .. fil

4. Deuxième sillon frontal... f

Ses incisures f2l

Incisure du cap....... ic

5. Sillon de la deuxième circon-

volution frontale /"2

6. Incisure en H ....... f3

7. Sillon olfactif ..... , f,.

8. Sillon fronto-marginal... fin

9. Sillon orbitaire externe... soe

10. Sillon sus-orbitaire..... so

Deuxième sillonsus-orbitaire. so'

Circonvolutions : .

4. Première circonvolution fron-

tale ? ......... . Fi

Sa portion interne ..... mF, .

Sa portion orbitaire..... ouf,

Gyrus rectos....... OFL(G1')

2. Deuxième circonvolutionfrou-

tale F2

Sa portion orbitaire..... oF2

3. Troisième circonvolutionfron-

tale F, .

Son opercule........ OpR

Son pied pF, . "

Son cap.......... 13(c)

Sa portion orbitaire 0F3

Lobe pariétal P.

Sillons : -

4. Sillons post-rolandique ... por

2. Sillon inter-pariétal..... ip

Ses incisures ip'

Incisure de Jensen ..... j

3. Sillon pariétal transverse .. pt

Circonvolutions : .'

1. Circonvolution pariétale su-

périeure . : ....... * P,

2. Sa portion interne ou Prc-

cunéus PrC

Son premier pli vertical de

Gromier .........

Son deuxième pli vertical de

Gromier......... rG2

3. Circonvolution pariétale infé-

rieure ......... Il

Son opercule OpP$

Circonvolution marginale su-

rieurs Gsm

Pli courbe......... Pc

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE.

311

Lobe temporal T.

Sillons :

1. Sillon parallèle il

Ses branches verticales .. tin, t ?

2. Deuxième sillon temporal.. tu

3. Troisième sillon temporal.. t3

Incisure pré-occipitale.. ipo

4. Sillon temporal profond.. tp

5. Incisure temporale..... it

6. Scissure collatérale .... ot

Circonvolutions : "

1. Première circonvolution tem-

porale........ T,

2. Deuxième circonvolution tem-

porale......... T2

3. Troisième circonvolutiontem-

porale.......... T3-

4. Région rétro-insulaire ou

circonvolution temporale

transverse ou profonde.. Tp

Lobe occipital O.

Sillons : . z

4. Sillon occipital antérieur.. oa

2. Sillon pré-occipital ...... ipo

3. Scissure parié to-occipitale po

i 4. Scissure calcarine. : .. K

Son éperon supérieur.... K'

. Son éperon inférieur.... K"

Branche commune aux scis-

sures calcarine et pariéto-

occipitale........ Ti-1-po

5. Sillon inter-occipital.... io

6. Sillon occipital transverse. os

7. Troisième sillon occipital.. 03

8. Sillon du.cunéus, . : .. c

9. Sillon du lobule lingual.. 19

10. Scissure collatérale.... ot

Circonvolutions :

1. Première circonvolution occi-

pitale.......... Oi

2. Sa portion interne ou Cunéus. C

Son pli de passage pariéto-

occipital interne et supé-

rieur api

3. Deuxième circonvolution oc-

cipitale......... Oa

4. Troisième circonvolution oc-

cipitale......... 03

5. Circonvolution occipitale des- -

cendante (gyrus descen-

dons).......... D

6. Lobule lingual. , Lg

Plis cunéo-linguaux.... ¡;clg

7. Lobule fusiforme ..... Fus

Grand lobe limbique de Broca L.

Sillons :

i. Sillon calloso-marginal... cm .

Sa partie verticale .... cm'

2. Scissure sous-pariétale... sp

3. Sillon intra-limbique.... 1

4. Sinus du corps calleux... ses "

5. Sillon de l'hippocampe... h

6. Sillon fimbrio-godronné .. fg

7. Sillon primaire (Incisura pri-

ma) ...... fp

8. Sillontardif(fissuraserotüra). fs

Circonvolutions : "

1. Première circonvolution lim-

bique ou circonvolution du

corps calleux.. Li

Isthme du lobe limbique ou

isthme antécalcarinien .. L(i)

Carrefour olfactif de Broca.. CB B

2. Deuxième circonvolution lim-

bique ou circonvolution de

l'hippocampe H(Lz)

Circonvolutions sous-calleuses. Csc .

Circonvolution du crochet.. U

Plis de passage :

Pli fronto-limbique..... xfl

Pli pariéto-limbique anté-

rieur rpla

Pli pariéto-limbique posté-

rieur rplp

Pli cunéo-limbique..... izcl

Pli rétro-limbique ..... 7-2-1

Pli temporo-limbique.. r.tl

3. Circonvolution intra-limbi-

que ou circonvolution go-

dronnée , ...... Cg

Bandelette de Giacomini.. BG

Fasciola cinerea...... 1 ! c

Taenia tecta........ tec

Nerfs de Lancisi.... NL

Circonvolution géi1Ïculée.. Cgn

Bandelette diagonale de

Brocha bd

4. Lobe olfactif.

a Lobule olfactif antérieur.. Lola

Bulbe olfactif...... Bol

Pédoncule olfactif.... Pol

Tubercule olfactif .... Tol

Racine olfactive externe . Role

Racine olfactive interne . Roli

Carrefour olfactif d ebroca. CB

(3 Lobule olfactif postérieur.. Lolp

Espace ou substance perfo- Epa

rée antérieure.... ou Spa

Bandelette diagonale de

Broca......... b : l

312 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

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MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 313

BASE DU CERVEAU .

Pour étudier la base du cerveau, on pratique en général une section

transversale, qui sépare le cerveau de l'isthme de l'encéphale, au niveau

du bord supérieur de la protubérance (fig. 183). L'étude du plan de sépa-

ration, c'est-à-dire de la coupe des pédoncules cérébraux, peut donc se faire

à propos de l'étude de la base du cerveau.

La base du cerveau s'étend d'avant en arrière, du bec du corps calleux

jusqu'au bord antérieur de la protubérance, où elle s'insinue entre les pédon-

cules cérébraux en formant le trou borgne antérieur ou supérieur ou fossette

inlerpédonculaire. De chaque côté elle atteint la racine olfactive externe

qui la sépare de l'insula; le lobe olfactif postérieur que nous venons d'étu-

dier appartient donc aussi à la base du cerveau, dont les bords corres-

pondent assez exactement à la ligne sinueuse, le long de laquelle s'arrêtent

les circonvolutions cérébrales de la face inférieure des hémisphères.

La base du cerveau est formée :

1° Sur ses par le lobe olfactif postérieur de Ilis, à savoir

l'espace perforé pèûérieur et la bandelette diagonale de Broca que nous

venons d'étudier.

2° Sur la ligne médiane par une mince membrane grise, la commissure

grise de la base de Ilenle, formée par une partie du plancher du cerveau

antérieur, parle plancher du cerveau intermédiaire (plancher du troisième

ventricule) et par une partie du plancher du cerveau moyen.

La commissure grise de la base répond au conlluent inférieur du

liquide céphalo-rachidien, par conséquent à la partie la plus déclive et

la plus concave de la base, lorsqu'on considère le cerveau entouré de

ses membranes (arachnoïde et pie-mère), et contenu dans la voûte du

crâne. Elle présente un certain nombre d'éléments blancs surajoutés, ce

sont : le chiasma des nerfs optiques, les bandelettes optiques et les tuber-

cules mamillaires.

Le chiasma et les bandelettes optiques subdivisent la commissure grise

de la base en deux régions :

1° Une petite région antérieure, triangulaire, connue sous le nom de

lame sus-optique ou de lame terminale embryonnaire, et comprise entre

le chiasma des nerfs optiques et le bec du corps calleux.

2° Une région postérieure losangique, le losange ohlohécloucolccire,

dont la moitié antérieure est occupée par le luber-cinereum, la tige pilai-

tccirc et le corps pituitaire, et dont la moitié postérieure est formée par les

tubercules mamillaires et Y espace perforé postérieur.

Au point de vue embryogénique, la lame sus-optique appartient au cer-

veau antérieur, le tuber cinereum et les lubevcules mamillaires au cerveau

intermédiaire, l'espace perforé postérieur au cerveau moyen.

Nous étudierons successivement :

Base 41n cerveau.

Commissure prise

de la hase de Ileule.

Eléments surajoutes.

1 314 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Chiasma des nerfs

optiques.

Livertir : ule ou re-

ecssus sus-optique.

llantlelettes opti-

Ilues.

1° Le chiasma et les bandelettes optiques.

2° La lame sus-optique.

3° Le losange opto-pédoucrrlaire.

'L° Chiasma et bandelettes optiques. Le chiasma des nerfs optiques

(fig. 183, 187), formé par l'entre-croisement incomplet des nerfs optiques,

se présente sous la forme d'une petite lame quadrilatère, qui mesure e

5 à 6 millimètres d'avant en arrière, et dont la largeur varie de 12 à

14 millimètres. De ses angles antérieurs partent en divergeant les nerfs

optiques, qui pénètrent par les trous optiques dans la cavité orbitaire; de

ses angles postérieurs se détachent les bandelettes optiques (BII) (tractus

opticus), qui se dirigent obliquement en arrière et en dehors, croisent la

face inférieure des pédoncules cérébraux, atteignent la face inférieure

libre de la couche optique, où elles se terminent dans deux ganglions pro-

fondément enclavés dans la couche optique, les corps genouillés externe et

interne (fig. 183, 187).

Les nerfs optiques sont libres dans tout leur trajet, leur section estova-

laire à leur origine, mais s'arrondit au delà du trou optique. Le chiasma et

les bandelettes optiques sont aplatis et adhérents à la commissure grise de

la base. Le chiasma des nerfs optiques est aplati de haut en bas, sa face ^

inférieure est libre et repose sur la gouttière optique; sa face supérieure, jja

adhérente à la commissure grise de la base, fait partie de la paroi inférieure ..

du troisième ventricule ; son bord postérieur se continue avec la substance

grise du tuber cirzermcnz, son bord antérieur avec la lame sus-optique. Cette

dernière, forme avec la substance grise qui recouvre la face supérieure du

chiasma un angle aigu, ouvert en haut et en arrière, dont le sinus est occupé

par un diverticule du troisième ventricule, le divei-liciite ou l'ecessus sus-

optique (ro) (fig. 188).

Les bandelettes optiques sont également aplaties de haut en bas, et

adhérentes par leur face supérieure à la commissure grise de la base, dans

toute la partie avoisinant le chiasma des nerfs optiques. Toutefois, au

niveau de son trajet pédonculaire, chaque bandelette est aplatie latérale- .

ment et présente une face externe libre, recouverte par la circonvolution '

de l'hippocampe (L.,[II]), une face interne, libre également, en rapport avec

la face inféro-externe du pédoncule, un bord inférieur libre et un bord supé-

rieur adhérent il la substance innommée de Reichert qui recouvre le globus

pallidus. Sur les coupes vertico-transversales, la bandelette optique pré-

sente au voisinage du chiasma une surface de section ovalaire, aplatie de

haut en bas, et dans son trajet pédonculaire une surface de section losan-

gique. (Voy. Coupes veJ'tico-tl'ansvel'sales maC1'O et nt iCl'oscopiques.)

La bandelette optique et le chiasma ne sont pas formés par un système '

de fibres homogènes; ils renferment au moins trois ordres de fibres, dont t

deux appartiennent au système visuel, le troisième, très vraisemblablement 1.

au système auditif. Le chiasma et chacune des bandelettes optiques con-

tiennent en effet un faisceau visuel direct, un faisceau visuel ou optique

evoisé et un faisceau commissural ou azciforme; ce dernier occupe le bord

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 31;i : >

interne de la bandelette et le bord postérieur du chiasma et forme la commis-

sure inférieure de la base du cerveau ou commissure de Gudden (fig. 184).

Le faisceau visuel croisé, le plus volumineux, occupe la face inférieure

ou libre de la bandelette, il affecte sur une section transversale la forme

d'un croissant à concavité supérieure et occupe la partie interne et supé-

rieure du nerf optique du côté opposé. Le faisceau visuel direct, beaucoup

moins volumineux, situé dans la concavité du faisceau visuel croisé,

atteint le bord externe de la bandelette et occupe la partie externe du nerf

optique du même côté.

Faiscoau visuel

croisé.

Faisceau visuel

direct.

F ! G. 184. - Isthme de l'encéphale du lapin vu par sa face inférieure. Chiasma des nerfs

optiques, commissure de Gudden, commissure de Meynert, traclus pédonculaire

transverse et corps trapézoïde. (D'après Gudden.)

73/1, bandelette optique. Ca, étage supérieur ou calotte du pédoncule (région du faisceau

triangulaire de l'isthme do l'encéphale). CG, commissure de Gudden. Cgi, corps genouillé

interne auquel aboutit la commissure, de Gudden. Cl, première paire ccrvic;tle. - C : 11, con-

missure de Meynert séparant le faisceau externe 1'e, du pied du pédoncule du faisceau

interne Pi. 1·'11, fasciculus l'ctl'utl0.Xl1 de Meynert se rendant au ganglion int.Cl'-pl'dnl1cu-

laire Gi.p. 1lCv, hémisphère cérébelleux. 7/, infundibulum. NIT, nerf optique.

Oi, olive inférieure ou bulbaire. Po, protubérance. PTml, pédoncule du tubercule ma-

millaire latéral situé en dedans du sillon du nerf moteur oculaire commun 1/ entre le faisceau

interne du pied du pédoncule Pi et le fasciculus retrouexus de MeynertF ? Py, pyramide du

bmbe.<t,trou borgne inférieur ou I>ullto-protubérantiel. -Tc, tnhcr cinereutn. - 1·m,W ber-

cule mamillaire mi·dian.-1'nal, tubercule mamillaire latéral.7'jt)<. tractus pédonculaire trans-

verse de Gutlden. - T1', corps trapézoïde. xPy, entre-croisement pyramidal. xll, chiasma

des nerfs optiques. ? nerf moteur oculaire commun. J', nerf trijumeau. VI, nerf

moteur oculaire externe.

3lfi ANATOMIE' DES CENTRES NERVEUX.

La racine externe

de la bandelette op-

tique est constituée

par les faisceaux vi-

suels croisé et di-

rect.

La racine interne

ost constituée par la

commissure de Gnd-

den.

La commissure de

Üuddcn relie les dcnx

corps genouillés in-

ternes.

Commissure de

Meynert. !

L'atrophie du faisceau croisé se manifeste par une coloration grise de

la face inférieure ou libre de la bandelette, limitée en dehors par le faisceau

direct blanc et non dégénéré. Lorsque l'atrophie atteint le faisceau direct, la

lame grise dégénérée est située le long du bord externe de la bandelette et le

long du bord externe du nerf optique du même côté. (Voy. Nerf optique, II.)

Les faisceaux visuels croisé et direct constituent la racine externe de la

bandelette optique, racine qui se termine dans le corps genouillé externe,

lepulvinar et le tubercule quadrijumeau antérieur.

La commissure inférieure de Gudden. comprend le tiers de la bande-

lette optique, dont elle constitue la racine interne, racine qui se termine .

dans le corps genouillé interne et le tubercule quadrijumeau postérieur. La

commissure de Gudden se loge dans la concavité du faisceau visuel direct;

convexe par sa face supérieure, elle est également convexe par sa face infé-

rieure. Ses fibres ne se distinguent pas à l'état normal des libres visuelles,

mais après l'énucléa-

tion des deux yeux,

surtout lorsque celle-

ci est pratiquée chez

de jeunes animaux,

les fibres visuelles

s'atrophient rapide-

ment, et la commis-

sure de Gudden se

présente sous l'as-

pect d'un faisceau ar-

ciforme blanc, étendu

d'un corps genouillé

interne àl'autre corps

genouillé interne. Chez la taupe, qui, dépourvue d'organe visuel, ne pré-

sente qu'un corps genouillé externe et un tubercule quadrijumeau antérieur

rudimentaires, la commissure de Gudden existe seule et le corps genouillé c

interne ainsi que le tubercule quadrijumeau postérieur sont très développés

(Forci). Chez le lapin, la commissure de Gudden se caractérise par la grande

finesse de ses libres et se distingue ainsi nettement des libres visuelles, qui

présentent un calibre beaucoup plus considérable (fig. 184, r185, 18G).

Dans la commissure grise de la base, on trouve au-dessus de la bande-

lette optique un autre faisceau commissural, la commissure de Meynert.

Accolée à la bandelette optique, dont elle suit le trajet mais dont elle est

constamment séparée par une mince lame de substance grise, elle se carac-

térise chez l'homme par le gros calibre et la richesse en myéline de ses

libres réunies en gros fascicules. Ses fibres se terminent les nnes dans le

globus pallidus, les autres dans le corps de Luys; d'autres enfin entrent

dans la constitution du ruban de Reil médian. (Voy. Coupes horizontales

microscopiques, fig. 320 et 31.1

Au voisinage du chiasma, on trouve enfin, inscrit dans l'arc de la com-

t

, ,

Flc. 18. - Coupe verLico-

transversale de la bande-

lette optique du lapin faite

au voisinage des corps ge-

nouillés.

FiG. 186. - Coupe de la

même bandelette faite

au voisinage du chias- ''

ma. (D'après Gudden.)

Bll, bandelette optique (faisceaux visuels direct et croisé).

CG, commissure de Gudden. CM, commissure de Meynert. z

FTe, faisccau clu tubcr cinorcuI1l do Guddpn.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 317

. missure de Meynert, un petit faisceau décrit par Gudden sous le nom de fais-

ceau du tuber cillel'ell1n et dont les fibres s'irradient dans la substance grise

située entre le pilier antérieur du trigone et le faisceau de Vicq d'Azyr.

2° La lame grise sus-optique ou lame terminale embryonnaire est dési-

gnée à tort, sous le nom de racine grise des nerfs optiques; elle n'affecte

en effet avec les nerfs optiques que des rapports de voisinage.

De forme triangulaire, cette lame est comprise dans l'écartement des

deux pédoncules du corps calleux, entre le bec du corps calleux et le

chiasma des nerfs optiques, au-dessus duquel elle se continue avec le tuber

- cinereum. Elle représente la paroi inférieure de la vésicule cérébrale anlé-

rieure, et ferme en 'avant le troisième ventricule. Soulevée au niveau de

sa.partie antérieure par la commissure blanche antérieure, elle est un peu

. plus épaisse sur ses parties latérales que sur la ligne médiane, où elle est

très mince et déprimée, aussi se déchire-t-elle facilement, lorsqu'on ren-

verse en arrière le chiasma d'un cerveau reposant sur un plan horizontal.

L'orifice ainsi artificiellement obtenu conduit dans le troisième ventricule.

La lame sus-optique s'unit au bord antérieur du chiasma sous un angle

aigu. Le sinus de cet angle, ouvert dans le troisième ventricule, est situé

immédiatement en avant de l'icr.funliGul2cm, et constitue le diverticule ou

le cul-de-sac optique du troisième ventricule connu encore sous le nom

de recessus sus-optique (ro). Il correspond à l'angle antéro-inférieur du troi-

sième ventricule, et est facile à voir sur une coupe antéro-postérieure et

médiane d'un cerveau durci dans le bichromate (fig. 188).

Faisceau du tuber

cinereum.

Lame grise sus-

optique ou lame

terminalo embryon-

uaire.

Hecossus sus-opti-

que.

FiG. 187. Losange oplo-pédonculaire de l'homme, tractus pédonculaire transverse et

faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone. (D'après Gudden.)

Bill, handclclette optique. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne.

fTga, faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone. - If, infundibulum. p, étage

inférieur du pédoncule. - Po, protubérance ? pp, substance perforée postrieure.-Tc, tuber

cinereum. - Tm, tubercule mamillaire. - Tpt, tractus pédonculaire transverse. - III, racines

du nerf moteur oculaire comnun. - II, nerf optique.

318 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Losange opto-pé-

donculaire ou cen-

tral.

Tuber cinereum.

Tige pituitaire.

(,lande pituitaire.

3°Losange opto-pédonculaire ou losange central. - Limité en avant par

les deux bandelettes et le chiasma des nerfs optiques, en arrière par le

bord interne des deux pédoncules cérébraux, le losange opto-pédonculaire

est formé, dans sa moitié antérieure, par le plancher du cerveau intermé-

diaire et dans sa moitié postérieure, par le plancher du cerveau moyen.

Sa moitié antérieure est occupée par le tuber cinereum, la lige et le

corps pituitaires, sa moitié postérieure par les tubercules mamillaires et

l'espace perforé postérieur.

a) Le tuber cinereum (Tc) se présente sous la forme d'une lame grise et

molle, légèrement proéminente, occupant tout l'espace compris entre le

chiasma, les bandelettes optiques et les tubercules mamillaires. Il fait partie

de la commissure grise de la base et se continue en avant, par l'intermé-

diaire de la substance grise qui tapisse la face supérieure du chiasma et des

bandelettes optiques, avec la lame sus-optique et les espaces perforés anté-

rieurs, en arrière avec la substance grise qui tapisse la face supérieure des

tubercules mamillaires et l'espace inter-pédonculaire. Le tuber cinereum,

fait partie de la substance grise centrale du troisième ventricule qu'il ferme

en arrière et en bas. La partie proéminente donne insertion à l'infundi-

bulum ou tige du corps pituitaire, aussi le tubercule cendré est-il encore

appelé base de l'infundibulum.

p) La tige pituitaire ou l'il/fUl/dibulllln du troisième ventricule (fib. 188),

se présente sous la forme d'un cordon rougeàtre de 4 millimétrés de long,

obliquement dirigé en bas et en avant; large à son extrémité supérieure et

creusée d'une cavité, le diverticule de l'infundibulum (rif) qui représente la

partie la plus déclive du troisième ventricule (fig. 188), cette tige se rétrécit

en bas, et s'implante par son extrémité inférieure qui est pleine, sur le corps

pituitaire. Elle est formée par une lamelle de substance grise, qui se con-

tinue avec la substance grise du tuber cinereum et entourée d'une couche

fibro-vasculaire dépendant de la pie-mère.

'r) Le corps ou la glande pituitaire de Vésalc, l'hypophyse de Chaussier,

est appendue à l'extrémité inférieure de l'infundibulum et logée dans la -

selle turcique, où elle se trouve maintenue par un dédoublement de la

dure-mère, le diaphragme de l'hypophyse, pourvu à son centre d'un orifice

pour le passage de la tige pituitaire. Sa base est entourée d'un cercle vei-

neux, formé latéralement par le sinus caverneux, en avant et en arrière par

le sinus circulaire.

De forme ellipsoïde, aplatie d'avant en arrière, à grand axe transversal,

l'hypophyse pèse environ 3o à 10 centigrammes et mesure 12 il 15 milli-

mètres dans son diamètre transversal, 8 millimètres dans son diamètre

antéro-postérieur, et 6 millimètres da.ns son diamètre vertical.

Elle est essentiellement formée de deux parties ou lobes, l'un postérieur,

l'autre antérieur (fig. 188). Le lobe postérieur, le plus petit, d'un gris jau-

nâtre contient seul les éléments nerveux; le lobe antérieur de coloration

rougeàtre et d'aspect glandulaire provient du pharynx primitif.

Les coupes verticales et horizontales établissent que ces deux lobes,

Fin. 188. - Coupe sagittale inter-hémisphérique. Seuil de l'hémisphère et isthme de

l'encéphale. (D'après la photographie sous l'eau d'une pièce durcie dans le bichro-

mate.)

bd, bandelette diagonale de Broca. C, calotte ou otage supérieur du pédoncule. -

CC(g), genou du corps calleux. Cc(r), bec du corps calleux (rostrum). Cc(Spl), bourrelet

du corps calleux (splGnium).- Ce(y), bec postérieur du corps calleux. CE, canal de l'épen-

dyme. - C,9n, circonvolution géniculée. - coa, commissure antérieure. - com, commissure

postérieure. - Gh, ganglion de l'habénula. - Gp, glande pinéale. - Ifa. Ifp, lobe antérieur

et lobe postérieur du corps pituitaire. - Le, lobe central du cervelet. - Lia, lobe antero-

inférieur du cervelet. Liq, lingula. - Lim, lobe inférieur et moyen du cervelet. - Lip, lobe

inféro-postéricur du cervelet. - Lsm, lobe supérieur et moyen du cervelet. lso, lame sus-

optique. - Lsp, lobe supérieur et postérieur du cervelet. - 11, lame terminale embryonnaire.

- Lg, lyre ou psaJterium. - No, nodule du cervelet. - Nt, noyau du toit du cervelet. -

P, pied du pédoncule cérébral. Po, protubérance. Put, pulvinar. 1-lyc, pyramide du

cervelet. Qa, Qp, tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. rif, diverticule de

l'infundibulum. - R111,ruban de Iteil médian. /'0, diverticule sus-optique. sec, sinus du

corps calleux. - SI, septum lucidum. - sll, sillon de Monro. te, tuber cinereum. -

Tg, corps du trigone ? n, pilier antérieur du trigone. - TM, trou de Monro.7'm, tuber-

' cule mamillaire. dtlt, ttenia thalami. - Tv, tubercule postérieur du vermis. - Uv, uvula

(luette). V" quatrième ventricule. - l'Y, valvule de Vieussens. V(cu), verrais (culmen).

- 17(clc), vermis (declivum). - VV, valvule de Vieussens. - lI(Ch), chiasma des nerfs

optiques.

32.0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le lohe postérieur

de la glando pitui-

tairc dérive du cer-

Yeau et présente

un grand développe-

ment chez les pois-

sons.

Structure du lobe

postérieur.

Le lobe antérieur

présente une struc-

ture glandulaire.

Le lobe antérieur

du corps pituitaire

n'est qu'un diverti-

cule du pharynx pri-

mitif.

Tuhercules roamil-

laires.

unis à la surface de l'organe, sont parfaitement distincts et séparés l'un de

l'autre par une lame fibreuse. Sur les coupes verticales et médianes, on

voit de suite que le lobe postérieur entre seul en connexion avec l'infun-

dibulum. Ce lobe dérive en effet du cerveau; il est une dépendance du ven-

tricule moyen et présente chez les Vertébrés inférieurs, en particulier

chez les poissons, un grand développement. Chez les mammifères et chez

l'homme il est rudimentaire. Sa cavité, qui communique chez le foetus

avec le ventricule moyen, fait défaut chez l'adulte, ou n'existe qu'à l'état

de vestige dans la tige pituitaire. La structure de ce lobe est rudimentaire :

au milieu de faisceaux de fibres entrecroisées en tous sens et dont la |

nature histologique est douteuse, on rencontre un grand nombre de petites

cellules fusiformes et arrondies et quelques cellules un peu plus volu-

mineuses, riches en pigment, et qui représentent peut-être des cellules

nerveuses incomplètement développées.

Le lobe antérieur, ou hypophyse proprement dite, revêt sur des coupes

horizontales la forme d'un rein qui embrasse par sa concavité la moitié

antérieure du lobe postérieur. Les coupes verticales et antéro-postérieures

montrent que ce lobe envoie sur la face antérieure de l'infundibulum une

languette très mince, qui s'étend parfois jusqu'au voisinage du chiasma '.

des nerfs optiques. Plein et compacta à sa partie antérieure, le lobe anté- -

rieur est à sa partie postérieure, mou, presque spongieux, et présente même,

une ou deux petites cavités aplaties, remplies d'une matière colloïde, repré-

sentant le dernier vestige de la vésicule de. l'hypophyse.

- Ce lobe est essentiellement constitué par de nombreux tubes épithé-

liaux disposés en réseaux, tubes pleins ou creux, simples ou bifides, droits

ou légèrement contournés, séparés d'un très riche lacis vasculaire par

une membrane propre. Dans ces tubes glandulaires on rencontre deux

variétés de cellules; les unes sont petites, les autres, plus grandes, pré-

sentent les mêmes réactions que la matière colloïde qui remplit la lumière

d'un certain nombre de tubes glandulaires. Au niveau de la languette,

appliqués le long de l'infundibulum, les cylindres affectent tous une direc-

tion parallèle et longitudinale. Les cavités de la région spongieuse du lobe

antérieur sont tapissées d'un épithélium aplati à cils vibratiles. Ce lobe

antérieur, de structure nettement glandulaire, n'est intimement uni au lobe

postérieur que chez les mammifères; chez les autres Vertébrés, il en est

nettement séparé. Ses fonctions sont aussi obscures, aussi peu connues,

que celles de la glande pinéale, du corps thyroïde ou du thymus.

Son développement est intéressant et explique sa structure. Le lobe

antérieur est en effet, comme nous l'avons vu plus haut (p. HI2), un diver-

ticule du pharynx primitif qui, dans les premiers stades de la vie embryon-

naire, a émigré dans la cavité crânienne, à l'union de la partie chordale et

préchordale de la base du crâne.

La moitié postérieure du losange opto-pédonculaire présente à étu-

dier les tubercules mamillaires et l'espace iuclmpédonctrlairc.

Les tubercules mamillaires (corpus co-1)î(.y candicans) (Tm),

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 321

sont formés par deux saillies blanches, arrondies, de 6 millimètres de dia-

mètre, très rapprochées delà ligne médiane et séparées l'une de l'autre par

un sillon profond (fig. 187). Uniques et médians au début delà vie embryon-

naire et jusqu'au troisième mois de la vie foetale, les tubercules mamillaires

restent uniques extérieurement chez beaucoup de mammifères, en parti-

culier chez les ruminants et les rongeurs ; ils sont doubles au contraire chez

les carnassiers. Ces tubercules reposent sur la commissure grise de la base

qui forme la paroi inférieure du troisième ventricule.

Ils sont essentiellement formés d'une substance blanche périphérique,

provenant en grande partie des piliers antérieurs du trigone et du faisceau

de Vicq d'Azyr, et d'un noyau gris central, qui se continue en haut avec la

substance grise centrale, qui tapisse le fond du ventricule moyen. Gudden

a montré que ce noyau central renferme deux groupes cellulaires, l'un

externe qui reçoit le pilier antérieur du trigone et donne naissance au fais-

ceau de Vicq d'Azyr (fig. 193), l'autre interne qui émet un petit faisceau de

fibres longitudinales, le faisceau de la calotte du tubercule mamillaire (Hau-

benbündel) de Gudden. Ce faisceau, parallèle à son origine au faisceau de ? i ? z,yr, se porte en arrière vers la calotte et la région des tuber- ? \Ug¡'-ifuai{¡'3jumeaux, et se perd dans la substance grise de l'aqueduc de

s&r.1'¥.11 ft ! . Il F i :

zon En cl1f ? (lu tubercule mamillaire, entre ce dernier et le bord interne

-^§%^îe8'|flfevîle cérébral on trouve, dans la commissure grise de la base, un

petit ganglion réniforme, qui ne fait qu exceptionnellement saillie chez

l'homme à la base du cerveau, c'est le tubercule mamillaire latéral (Tml,

fig. 193), décrit chez les animaux par Gudden. Ce tubercule, que nous

croyons être les premiers à figurer chez l'homme, émet un petit faisceau

qui se porte en arrière et en bas pour gagner dans la région de la calotte

le ruban de Reil; c'est le pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PT ml,

fig. 193).

L'espace inler-pédonculairc ou espace perforé postérieur (Spp, fig. 187),

de forme triangulaire, s'enfonce par son sommet au-dessus du bord supé-

rieur de la protubérance, en formant un véritable trou borgne connu sous

le nom de fossette inter-pédonculaire. Par sa base, il répond aux tubercules

mamillaires, par ses bords latéraux aux pédoncules cérébraux dont le

sépare un sillon assez profond, le sillon du, nerf moteur oculaire commun,

le long duquel émerge la troisième paire (III).

Le sillon qui sépare les deux tubercules mamillaires parcourt l'espace

inter-pédonculaire de sa base au trou borgne et le divise en deux moitiés

symétriques.

La partie médiane de l'espace inter-pédonculaire est seule criblée

d'orifices vasculaires et mérite seule par conséquent le nom d'espace per-

foré postérieur. Ces orifices livrent passages aux artères lenticulo-optiques

branches du tronc basilaire et des cérébrales postérieures; ils sont séparés

du sillon du nerf moteur oculaire commun par le pédoncule du tubercule

mamillaire latéral (PTml, fig. 184 et 193), faisceau blanc, légèrement sail-

21

Existence rhoz

l'homme du tuber-

cule mamillaire laté-

ral.

Espace intcr-pu-

donculairo.

Trou borgne anti7-

rieur.

Pédoncule du tu-

horculo mamillairo

latéral.

i 322 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ganglion iutcr-

pédonculaire.

Fascicuiusrutro-

llexits de Nleyiiet*t.

t

1> ? loticules cére-

braux.

Sillon longitudinal

des tubercules qua-

drijunteaux.

Le sillon du nerf

nculo-motcnr et le

sillon latéral de : l'isthme séparent, à

la silritec dit 1)-doii-

cule, l'étage infé-

rieur de l'étage su-

périeur.

lant, qui appartient au bord interne de la région sous-optique et de la ré-

gion de la calotte ou étage supérieur des pédoncules. Le pédoncule du tuber-

cule mamillaire latéral est traversé par la plus grande partie des faisceaux

radiculaires de la troisième paire. Le sommet de l'espace inter-pédonculaire

est occupe, chez les rongeurs, par un petit ganglion impair et médian,

décrit par Gudden et par Forel, la gang lion inter-pédonculaire (Gip, fig. -184).

Ce ganglion, très peu visible chez l'homme, occupe chez ce dernier la

voûte de l'espace perforé postérieur et reçoit le faisceau l'étroflexe de

Meynert [fasciculus ? o/7p;E ? ). Chez les rongeurs ce faisceau forme, de

chaque côté de la ligne médiane, une bandelette étendue du tubercule

mamillaire médian au ganglion inter-pédonculaire (fig. 184).

Région des pédoncules cérébraux.

En arrière du losange opto-pédonculaire, on trouve la section transver-

sale des pédoncules cérébraux. Ces derniers, comme du reste la partie posté- '

rieure du losange opto-pédonculaire, se développent aux dépens du cerveau

moyen, et leur configuration extérieure peut être faite avec celle de la

base du cerveau. La région des pédoncules cérébraux, connue encore sous le

nom de région de l'aqueduc de Sylvius, occupe, chez l'embryon, le point

culminant de l'axe coudé encéphalique ; aussi est-il à prévoir que sa paroi

supérieure sera beaucoup plus longue que sa paroi inférieure (fig. 188).

Cette dernière mesure, en effet, depuis le bord postérieur des tubercules

mamillaires jusqu'au bord antérieur de la protubérance, 9 millimètres,

tandis que la paroi supérieure mesure 17 millimètres, des pédoncules de la

glande pinéale à l'origine de la lingula du cervelet.

Vue en section transversale (fig. 183, 189), la région des pédoncules

cérébraux affecte, dans son ensemble, la forme d'un triangle à sommet

tronqué et à bords arrondis, dont la base est antérieure, le sommet postérieur

et les faces latérales obliques en arrière et en dedans. Ce triangle est légère-

ment déprimé à son sommet, sur la ligne médiane, par un sillon longitu-

dinal antéro-postérieur et rectiligne, le sillon longitudinal ou sagittal des

tubercules quadrijumeaux, bordé de chaque côté des saillies qui correspon-

dent aux tubercules quadri jumeaux.

La base est fortement échancréc et présente, sur la ligne médiane, un

sillon profond, médian et antéro-postérieur, qui se continue avec le sillon

médian de l'espace perforé postérieur et avec celui qui sépare les tubercules

mamillaires. De chaque côté du sillon médian, antérieur, on trouve un

second sillon oblique en avant et en dehors, dans le fond duquel on

aperçoit un peu de substance noirâtre, et le long duquel émerge le nerf

oc2clo-motettr ou de la troisième paire; ce rapport lui a valu le nom de

sillon du nerf oculo-moteur. Ce sillon, qui sépare le pied ou étage inférieur

du pédoncule de la calotte ou étage supérieur, est assez large; l'émergence

de la troisième paire se fait en effet le long d'une ligne irrégulière, analogue

à la ligne d'émergence des racines antérieures de la moelle; il est séparé de

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 323 -1

l'espace perforé postérieur par une ])and ele [te blaiichàtreantéro-postéi@ieure,

le pédoncule du tubercule mamillaire latéral de Gudden (fig. 191 et 1931. 1 .

La face latérale du pédoncule présente également un sillon longitudinal,

dans le fond duquel on trouve un peu de substance noirâtre; c'est le

sillon latéral de l'isthme de l'I'ncéphale (sulcus lateralis mesf'l/Cf'phali) (si),

qui sépare en dehors, le pied du pédoncule de la région de la calotte

(fig. -189, 19° ? , 19 ! ).

Quant au champ du triangle il présente : 1° sur la ligne médiane, le raphé

du pédoncule, et au voisinage des tubercules quadrijumeaux, la section

triangulaire de l'aqueduc de Sylvius (Aq, fig. 189), vestige de la cavité du

cerveau moyen; 2° de chaque côté, on trouve une traînée de substance noi-

râtre, toujours très visible, le locus niger de 6'o ? M ! n ! f' ? ? (Ln), situé à l'union

du tiers antérieur avec les deux tiers postérieurs du pédoncule. Le locus

niger affecte la forme d'un croissant à concavité postéro-interne dont les

deux cornes effilées atteignent : l'externe, le sillon latéral de l'isthme de

l'encéphale; l'interne, le sillon du ne1'f uculo-motr'III'.

Une ligne oblique passant par le locus niger (Ln), une deuxième ligne,

antéro-postérieurc passant par le raphé, et une troisième ligne, tranvcrsale,

passant par l'aqueduc de Sylvius, divisent chaque pédoncule cérébral en

trois régions : l'une postérieure, la, région des tubercules quadrijumeaux;

l'autre antérieure, la région du pied du pédoncule ; la troisième, externe

et centrale, la région, de la calotte du pédoncule.

1° Le pied ou l'étage inférieur du pédoncule (P) (y ? e, crus/a,

pédoncule cérébral proprement dit), considéré tour à tour comme le

prolongement du cerveau vers la moelle, ou de la moelle vers le cerveau,

ou comme les bras, les jambes ou les cuisses du cerveau, affecte, sur la

coupe (fig. 189), la forme d'un croissant à concavité postéro-interne; il est

constitué de chaque côté (fig. 190) par une masse volumineuse de gros fais-

ceaux de fibres, étendues du bord supérieur de la protubérance àla base du

cerveau dans laquelle ces fibres pénètrent, pour entrer dans la consti-

tution du segment postérieur de la capsule interne. La bandelette optique

croise le pied du pédoncule au niveau de son point de pénétration dans

l'hémisphère, et établit la ligne de démarcation entre le pied du pédoncule

et la w·gion..oous-llzalanir7uc de la capsule interne.

Cylindriques, rapprochés l'un de l'autre, et comme étranglés au sortir

de la protubérance, où ils mesurent de 12 à 15 millimètres de largeur, les

pieds des pédoncules cérébraux, divergent bientôt obliquement en avant, en

dehors et en haut, interceptent un espace triangulaire, et forment les

parois latérales et postérieures du losange opto-pédonculaire (fig. 183, 190).

En divergeant ils s'aplatissent et s'élargissent, et mesurent 18 il 20 mil-

limètres de largeur, au niveau du point où ils se perdent sous la bande-

lette optique.

Lorsqu'on examine l'encéphale en position ou sur une coupe sagittale,

les pédoncules affectent une direction fortement ascendante; leur bord

postéro-externe est presque vertical et forme avec le bord supérieur de la

)

Locus niger de

Socmmeriniri. ? t

i

Division du pédon-

cule cérébral en trois

régions. ' - - i

Etage intérieur ou ,

pied du pédoncule.

Laban'ictcttcopti-

que établit la ligne

de démarcation entre

le pied du pédoncule

et la région sous-

thalamique do la cap-

sule interne. ;

i

Direction des pé-

dnn''u)('sc6r))rnux.

1 324 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

1 .

1 : Disposition fasci-

culée de la face libre

du pied du pédon-

cule.

protubérance un angle droit (lig. 188, '1 U). Leur bord antéro-mtcrne lait

avec l'horizontale un angle de 45° et avec le bord supérieur de la protu-

bérance un angle de 80°.

De cette inclinaison différente des deux bords, résulte en avant un élar-

gissement du pédoncule dans le sens transversal et en arrière un épais-

sissement de son diamètre antéro-postérieur, ainsi que le montrent très

nettement les coupes transversales du pédoncule.

La face libre du pied du pédoncule est recouverte par la pie-mère; elle

est criblée d'orifices vasculaires et remarquable par sa disposition fasci-

culée. Les faisceaux affectent quelquefois une disposition parallèle et rec-

tiligne ; le plus souvent ils subissent un léger mouvement de torsion de

dedans en dehors et d'arrière en avant. Ce mouvement est beaucoup plus

\

FiG. 189. - Coupe transversale de la partie inférieure du pédoncule cérébral passant

au voisinage du bord supérieur de la protubérance et intéressant le tubercule qua-

drijumeau postérieur, l'entrecroisement du pédoncule cérébelleux supérieur, le

noyau de la IVe paire et le tamia pontis. (Méthode de Weigert.) Agrandissement de

3 diamètres et détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Fcop, fais-

ceau de la commissure postérieure. - Ftp, faisceau longitudinal postérieur. - Gip, ganglion

inter-pédonculaire. - Ln, locus niger. - N1V, noyau de la quatrième paire. - NQp, noyau du

tubercule quadrijumeau postérieur. 7', étage inférieur ou pieddupédoncule. Pcs. pédoncule

cérébelleux supérieur. Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Bl, ruban de Reil latéral.

Rm, ruban de Reil médian. Tpo, toenia pontis. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Syl-

vius. - si, sillon latéral de l'isthme. - SR, substance réticulée. - Vc, racine encéphalique ou

petite racine motrice descendante du trijumeau. ;c : Pcs, entrecroisement inférieur du pédoncule

cérébelleux supérieur.- sl'cs, entrecroisement supérieur du pédoncule cérébelleux supérieur.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 32u

accentué dans les faisceaux internes que dans les externes, de telle sorte

que Gudden a pu diviser le pied du pédoncule en deux parties inégales,

l'une interne, l'autre externe. La partie interne est étroite au niveau de son

origine protubérantielle; ses fascicules divergent rapidement, s'étalent,

puis se portent en rayonnant vers la bandelette optique et croisent en éven-

tail la partie externe du pied du pédoncule, dont ils recouvrent soit la moi-

tié, soit les deux tiers, voire même les trois quarts. Dans ce cas, la partie

externe, très large au niveau de la protubérance, ne semble plus formée

au voisinage de la bandelette optique que par un étroit fascicule.

Le plus souvent les fascicules internes s'étalent régulièrement; plus

rarement un ou plusieurs d'entre eux se détachent des autres, croisent en

diagonale, du bord antéro-interne au bord postéro-externe, la face super-

ficielle du pied du pédoncule, et constituent le faisceau arciforme ou fais-

ceau en écharpe de Féoé (fig. 4). Ce faisceau représente une variété ana-

tomique assez rare.

Chez les animaux tels que le lapin, où le mouvement de torsion du

faisceau interne du pédoncule est peu accentué, la séparation du pied

du pédoncule en faisceau interne et en faisceau externe est en général

assez nette; elle est établie au niveau du bord hémisphérique du pédoncule,

par le point de pénétration de la commissure de Meynert (CM). Celte dernière

apparaît librement à la face inférieure du cerveau, en arrière du chiasma

et de la bandelette optique (fig. 191). Chez l'homme et chez les autres mam-

mifères plus élevés dans la série, la commissure de Meynert n'apparaît jamais

Lcpieduttpëdon-

cule cOI.npl'cnd 11110

partie interne et uno

partie externe.

Fais''caucn''ctmr-

pe do Féré.

Chez le lal'in le

point de pénétration

de la commissure do : \Icyncrt s(pal.e 10

faisceau interne du

faisceau externe.

lnc. 190. - Losange opto-pédonculaire, tractus pédonculaire transverse et faisceau

aberrant du pilier antérieur du trigone. (D'après Gudden.)

7311, bandelette optique. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne.

- fT,ga, faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone. - lf, infundibulum. - P. étage

inférieur du pédoncule. - Po, protubérance. spp, espace perforé postérieur. - Tc, tuber

cinercum. - Tm, tubercule mamillaire. - Tpt, tractus pédonculaire transverse. - III, racines

du nerf moteur oculaire commun. - II, nerf optique.

326 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Chez l'homme la

commissure de Mey-

nert occupe une si-

JlIation plus pro-

fonde.

à l'extérieur ; elle occupe toujours une situation profonde et se trouve en-

globée dans la substance grise de la commissure grise de la base. Mais sur

les coupes microscopiques, soit horizontales, soit vertico-transversales ou

sagittales (voy. ces coupes, Chap. III), on voit la commissure de Meynert se

diviser en un grand nombre de faisceaux, qui traversent de part en part le

faisceau externe du pédoncule. Plus le faisceau interne du pédoncule s'étale

à la surface du faisceau externe, plus le point de pénétration de la commis- 1

sure de Meynert se porte en dehors. Chez les sujets où le pied du pédoncule

est irrégulièrement constitué, le point de pénétration de la commissure

de Meynert constitue, suivant la remarque de Gudden, un bon point de

repère pour l'orientation.

La face libre du pied du pédoncule est croisée par un certain nombre

Fie. 191. - Isthme de l'encéphale du lapin, vu par sa face inférieure. (D'après Gudden.)

Bll, bandelette optique. - Ca, étage supérieur ou calotte du pédoncule. CG, commis-

sure de Gudden. - Cgi, corps genouillé interne. - CI, première paire cervicale. - CM, com-

missure de Mcyncrt. - F,11, fasciculus rctrot1exus de Meynert. - Gip, ganglion intcr-pédon-

culaire. - IICv, hémisphère cérébelleux. -I f, infundibulum. - Nu, nerf optique. - Oi, olive

inférieure ou bulbaire. - Pe, faisceau externe du pied du pédoncule. - Pi, faisceau interne du

pied du pédoncule. - Po, protubérance. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral.

- P ? , pyramide. tb, trou borgne postérieur ou bulbo-protubérantiel.- Tc, tuber cinereum.

- Tm, tubercule mamillaire. - Tml, tubercule mamillaire latéral. - Tpl, tractus pédoncu-

laire transverse. - tir, corps trapézoïde. - xPy, entre-croisement pyramidal. ;dl, chiasma-

des nerfs optiques. Ill, nerf moteur oculaire commun. -- Il, nerf trijumeau. - VI, nerf

moteur oculaire externe.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 327

de fibres arciformes, qui apparaissent toutes dans la région postérieure du

cerveau moyen, au voisinage des tubercules quadrijumeaux, ou au niveau

des pédoncules cérébelleux supérieurs. Parmi ces faisceaux de fibres, plus

ou moins variables comme nombre et comme volume, on peut en distin-

guer deux, remarquables en général par leur constance, le tractus pedun-

cularis transversus de Gudden et le toenia pontis des anciens anatomistes.

a. 25acttcs2edunculccri.s transversus ('l'pt, fig. 192). - Entrevu pai- Gall et

Spurzheim, qui l'ont désigné sous le nom d'entrelacement transversal du gros

faisceau fibreux, il a été bien décrit en 1870 par Gudden. Très net chez les

différents mammifères, tels que le lapin, la chèvre, le mouton, le cochon, le

chien et le chat, etc., il n'apparaît le plus souvent chez l'homme que dans la

partie postérieure de son trajet, sa partie antérieure étant recouverte par les

fibres du pied du pédoncule. Il occupe la partie moyenne du pédoncule, et se

trouve situé à égale distance de la bandelette optique et du bord supérieur

de la protubérance. Il apparaît, ainsi que l'a indiqué Gudden, au niveau du

tiers moyen du bord supérieur du tubercule quadrijumeau antérieur, occupe

l'angle compris entre le bras du tubercule quadrijumeau postérieur et le

corps genouillé interne, augmente rapidement de volume, puis se porte en

dedans et en avant, contourne le pied du pédoncule, et pénètre dans le sillon

du nerf oculo-moteur, au-dessus de l'émergence de la 3° paire, entre le bord

interne du pédoncule cérébral elle pédoncule du tubercule mamillaire latéral

de Gudden (PTml, fig. 191, 193). Après sa pénétration dans le sillon du nerf

oculo-moteur, le tractus pedoncularis transve1'SUS se porte en arrière, puis

en dehors, passe entre le locus niger et le ruban de <' ? 7,"et se perd après

dissémination de ses fibres.

L'origine cellulaire et la terminaison de ce faisceau formé de fines

fibres nerveuses sont encore inconnues. Il n'est pas en connexion, malgré

son voisinage, avec le tubercule quadrijumeau antérieur, car il ne s'atrophie

pas chez l'animal nouveau-né après l'ablation de ce tubercule (Gudden). Il

s'atrophie par contre avec le système optique visuel antérieur, à la suite de

l'énucléation du globe oculaire, et cette atrophie est plus accentuée du côté

opposé à l'énucléation. Ce fait semble indiquer un entrecroisement partiel

du tractus peduncularis transversus (Gudden).

Le faisceau transverse du pédoncule de Gudden ne doit donc pas être

confondu avec le faisceau en écharpe de Féré ; ce dernier est un faisceau

aberrant, plus ou moins volumineux et inconstant, de la partie interne

du pied du pédoncule, tandis que le tractus peduncularis l1'anSVel'SIlS de

Gudden représente un petit faisceau spécial, qui apparaît au voisinage,

du tubercule quadrijumeau antérieur, contourne la partie moyenne du

pédoncule, et pénètre dans le sillon du nerf oculo-moteur.

p. Le tseniapontis (Tpo, fig. 189 et 192) oubandelctle de la protubérance de

Henle, considéré par Malacarne comme un nerf accessoire du moteur ocu-

laire commun, embrasse le bord inférieur du pédoncule cérébral. Il apparaît

à la surface du pédoncule cérébelleux supérieur ou au niveau du sillon qui

sépare ce pédoncule du pédoncule cérébelleux moyen, se porte en avant,

Fibres arcitormes

dupicddupedon-

doncule.

Tractus ]JedUnCllla-

ris lJ'awwl1'SUS {lf

Gudden.

L'origmcot la ter-

minaison du tractua

peduncularis transver

sus sont encore in-

connues.

Le traclus perfau-

cularis l1'ansuerslis no

doit pas être confon-

du avec le faisceau

en écharpe de Féru

Tamia ]Jontis 011

bandelette do la pro-

tubvrance dc Iicudc.

Trajet du txuia

pontis.

328 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Étage supérieur

des pédoncules ou ré-

gion de la calotte.

Sa face interne.

Sa face externe.

en formant un certain nombre de petits fascicules disséminés, renforcés

quelquefois par un faisceau qui se détache du sillon latéral de l'isthme de

l'encéphale, contourne le pied du pédoncule le long du bord supérieur de "

la protubérance (fig. 189,

192), pénètre dans le sil-

lon du nerf oculo-moteur,

puis dans la protubérance

où nous étudierons son

trajet. (Voy. t. II, Protzc-

bérance).

2° La région de la

calotte ou de l'étage su-

périeur dupédoncule(tey-

mentum) occupe la partie

centrale et externe de la

coupe des pédoncules cé-

rébraux. Elle est séparée

de l'étage inférieur (pied

du pédoncule) par le locus

niger, et confine en haut

aux tubercules quadriju-

meaux, avec lesquels elle

se confond, et dont elle

est séparée artificielle-

ment par une ligne trans-

versale passant par l'aque-

duc de Sylvius (fig. 189).

En dehors, elle con-

court à former la face

externe de l'isthme de

l'encéphale; en dedans,

elle s'adosse, au niveau

du raphé, à celle du côté

opposé, dans la plus

grande partie de son éten-

due. La face interne de

l'étage supérieur du pé-

donculen'esten effet libre

que dans une très petite

partie de son étendue, im-

médiatement en dedans du sillon du nerf oculo-moteur, où elle apparaît dans

l'espace inter-pédonculaire, de chaque côté de la substance perforée posté-

rieure, sous la forme d'un petit faisceau de substance blanche, le péclota-

cule du tubercule mamillaire latéral de Gudden (PTmI, fig. 191, 193, 297).

La face externe de la calotte pédonculaire représente la face externe

FiG. 192. - Isthme de l'encéphale vu de profil. (D'après

la photographie d'une pièce durcie dans le bichro-

mate.)

BU, bandelette optique.- BrQa, Iras du tubercule qua-

drijumeau antérieur. - BrQp, bras du tubercule quadri-

jumeau postérieur. -Cge, corps genouillé externe.- Cgi,

corps genouillé interne. - Ch(l, chiasma des nerfs opti-

ques. - Crst, corps restiforme. - rla, faisceau latéral du

bulbe. - fat, libres arquées antérieures. - Fob, faisceau

oblique de la protubérance. - Gp, glande pinéale. -

Nu, nerf optique. - Oi, olive bulbaire. - P, pédoncule

cérébral. - l'cm, pédoncule cérébelleux moyen. - Pcs,

pédoncule cérébelleux supérieur. - Po, protubérance.

l'ul, pulvinar. - Il ? pyramide du bulbe. Qa, tubercule

quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau

postérieur. - RI, faisceau triangulaire de l'isthme ou

ruban de Reil latéral. - Uni, ruban ,de Reil médian. -

si, sillon latéral du mésencéphale. - Th, couche optique.

- 7·po, toenia pontis. - 7 ? )/, tractus peduncularis trans-

versus.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 329

de l'isthme de l'encéphale (fig. 192) ; on y trouve d'avant en arrière le corps

genouillé interne (Cgi), le bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp)

et une surface triangulaire décrite par Reil, le faisceau triangulaire de

l'isthme, le ruban de Reil (1î,igoîiiiîii lemnisci) (RI). Cette surface triangu-

laire, comprise entre le sillon latéral de l'isthme d'une part (si), le tubercule

quadrijumeau postérieur (Qp) et le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs)

d'autre part, est sillonnée de fibres blanches qui forment un relief tantôt

considérable, tantôt peu marqué. Ces fibres ne représentent, ainsi que nous le

verrons plus loin (t. II), qu'une petite portion du ruban de Reil, le

ruban de Reil latéral ou inférieur (untere Schleife), visible à la surface de

l'isthme.

L'étage supérieur, ou calotte du pédoncule, constitue donc une région

irrégulière, limitée par le locus niger (Ln) en avant, les tubercules cltraclrijo-

meaux en arrière, le raphé et la substance perforée postérieure en dedans,

région dont la face supérieure ou ventriculaire forme, avec celle du côté

opposé, une gouttière antéro-postérieure qui fait partie du 3e ventricule.

Du côté du cerveau, la calotte du pédoncule se continue, sans ligne de

démarcation bien nette, avec la région soît.y-lh(ilti211qi(e de Forel; du côté

de la protubérance, elle se continue avec la calotte ou l'étage postérieur de

la protubérance. La calotte du pédoncule n'est donc, en somme, qu'une par-

tie d'une vaste région que nous apprendrons à connaître plus loin, sous le

nom de région de la calotte, région étendue du bulbe à l'extrémité anté-

rieure de la couche optique.

La calotte du pédoncule est formée de szcbstance ·éticzclc·e (SR), c'est-à-dire

de petites fibres blanches entre-coisées en tous sens, et entre les mailles

desquelles on trouve des amas plus ou moins considérables de substance

grise (fig. 189, 193). Cette substance réticulée occupe dans la calotte les

parties antéro-latérales de l'aqueduc de Sylvius. On y trouve, en outre,

d'importants faisceaux de fibres nerveuses et un noyau volumineux bien

circonscrit, le noyau rouge de Stilling (NR, fig. 193) situé de chaque côté

du raphé, dans les régions supérieures de la calotte du pédoncule et

entouré d'une capsule de fibres blanches. Dans les régions inférieures de

la calotte du pédoncule, on trouve, à la place du noyau rouge, le pé-

doncule cérébelleux supérieur ou noyau blanc de Stilling (Pcs, fig. 189).

De chaque côté du raphé, en arrière du noyau rouge ou du pédon-

cule cérébelleux supérieur, il existe un petit faisceau triangulaire, le

faisceau longitudinal postérieur (Flp), au voisinage duquel on trouve,

dans la région pédonculaire inférieure, le noyau d'origine du nerf pa-

thétique (4e paire) (NI\" fin. 189) et dans la région pédonculaire supé-

rieure les noyaux d'origine du nerf moteur oculaire commun (3° paire)

(NI ? fig. 193).

En dehors du noyau rouge (NR) ou du pédoncule cérébelleux supérieur,

se trouve la section transversale semi-lunaire du ruban, de Reil (HI, Rm);

sa partie antérieure ou interne est comprise entre le locus niger et le noyau

rouge; sa partie postérieure ou externe apparaît à la surface externe de

Corps genouillé in-

terne.

Bras du tubercule

quadrijumeau posté-

rieur.

Ruban do Reil.

Ses limites.

La région de la

calotte s'étend du

bulbe à la couche

optique.

Constitution de la

calotte du pédoncule.

Substance réticulée.

Xoyau rouge de

Stilling.

Pédoncule cérébel-

leux supérieur.

Faisceau longitu-

dinal postérieur.

Noyaux de la troi-

sième et de la qua-

trième paires.

330 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

l'isthme de l'encéphale : elle est connue sous le nom de ruban de Reil laté-

ral, de faisceau triangulaire de l'isthme (RI, fig. 189). Dans la région

Fig. 193. Coupe transversale de la partie supérieure du pédoncule cérébral de l'homme

au niveau de la bandelette optique, intéressant les tubercules quadrijumeaux an-

térieurs, le corps genouillé interne, les noyaux rouges, le noyau de la troisième paire, .,

le tubercule mamillaire médian et le tubercule mamillaire latéral. (Méthode de Wei-

gerl.. Agrandissement -1/diamèl,res.)Détailsdessinés à un grossissement de-i2diam.

Aq, aqueduc de Sylvius.- Brqp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur.- CNR, cap-

sule du noyau rouge. - Cgi, corps genouillé interne. - Fcop, faisceau de la commissure

postérieure. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FM, faisceau rètrof1exe de Meynerl.

. Ln, locus niger. - /Vm, noyaux de la troisième paire; (na,nc), noyaux antérieur et central;

nEIV, noyau de Westphal-Edingcr. - NR, noyau rouge de Stilling. - P, étage inférieur ou

pied du pédoncule. - l'Tml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. - Qa, tubercule

quadrijumeau antérieur; 2, couche blanche moyenne du tubercule quadrijumeau antérieur, se

rendant au ruban de Reil. -3, 3, couche blanche interne du tubercule quadrijumeau antérieur,

se rendant it l'entre-croisement de Meynert. Rm, ruban de Reil médian. - SgAq, substance

1 grise de l'aqueduc de Sylvius. - Sli, substance réticulée. - Stri, stratum intermedium du

pied du pédoncule. - Tb, trou borgne antérieur ou inter-pédonculaire. - Tc, tuber cine-

reum. Tga, pilier antérieur du trigone. - Tm, tubercule mamillaire. -Tml, tubercule

mamillaire latéral. - Tpl, faisceau transverse du pédoncule de Gudden. 1'a, troisième

. ventricule. -VA, faisceau de Vicq d'Azyr. x, entre-croisement de Forel ? 7, entre-croi-

sement de la calotte de Meynert (fontainartige Haubenl : reurung). - ll, bandelette optique.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 331

pédonculaire supérieure (fig. 193), elle est recouverte par les libres du bras

du tubercule quadrijumeau postérieur (13r(p).

3° La région des tubercules quadrijumeaux occupe la partie postérieure

du pédoncule cérébral (fig. 194) ; elle s'étend du bord postéro-supérieur du

troisième ventricule, formé par la commissure postérieure et la glande pi-

néale, à l'extrémité antérieure de la lingula du cervelet. Elle est formée par

quatre saillies mamelonnées, disposées deux par deux de chaque côté de

la ligne médiane; un sillon médian antéro-postérieur, croisé à angle droit

par un sillon transversal; les divisent en tubercules quadrijumeaux anté-

rieurs ou supérieurs et tubercules quadrijumeaux postérieurs ou inférieurs.

Le sillon médian, sillon, longitudinal des tubel'culesquadl'ijumeaux,s'élar-

git en avant, et forme à la partie supéro-interne des tubercules quadriju-

meaux antérieurs, un petit triangle, le triangle sous-pinéal (TgGp, fig. 194),

sur lequel repose la glande pinéale, triangle qui présente quelquefois une

, légère saillie, le tubercule sous-pinéal de Schivalbe (Collicultr.s .,urbhiteali.s).

Au-dessous des tubercules quadrijumeaux postérieurs (Qp), le sillon

longitudinal est bordé, de chaque côté, par un petit faisceau de fibres blan-

ches qui appartient à la valvule de Vieussens et qui est connu sous le nom

Région des tuber-

cules quadrijumeaux.

Sillon longitudinal 1

des tuhercules qua-

drijumeaux.

Frein de la valvule

de Vieussens.

Tic. 194. - Tubercules quadrijumeaux, ganglion de l'habenula, pédoncules

cérébelleux supérieurs. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans le bichromate.)

Ilr()p,hr : LS du tubercule quadrijumeau postérieur. - CR, couronne rayonnante sectionnée

au niveau de la coupe de Meynert. fVV, freins de la valvule de Vieussens. Ch, ganglion

de l'li rhcnula. l, Insuta. - iep, ligne le long de laquelle s'insère l'épendyme ventriculaire.

le, lame cornée. - NC, tronc du noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. - l', pied

du pédoncule. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Po, protubérance. P2tl, pul-

vinar de la couche optique. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur; de sa partie externe

se détache le bras du tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau pos-

*, térieur. Rl, ruban de Reil latéral. R)iî, ruban de Reil médian. sell, sillon choroïdien.

- Sexv, surface extraventriculaire de la couche optique. - si, sillon opto-strié. - si, sillon

latéral de l'isthme de l'encéphale. Th· thalamus. - tth, tienia thalami. TyGp, trigone

sous-pinéal. - 1,'V, valvule de Vieussens. )"'3, troisième ventricule. - IV, nerf pathétique

332 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Tubercules quadri-

jumeaux antérieurs.

Bras du tubercule

quadrijumeau anté-

rieur.

Pulvinar.

Les tubercules

quadrijumeaux anté-

rieurs, 10 puh"inar et

le corps genouillé ex-

terne constituent les

centres optiques in-

fra-corticaux.

Tubercules quadri-

jumeaux postérieurs.

Bras du tubercule

quadrijumeaupostc-

rieur.

Le tubercule qua-

drijumeau postérieur

appartient au sys-

tèmo auditif.

Tubercules quadri-

Jumeaux dans la sé-

rie animale.

de frein de la valvule de Vieussens (fVV); le nerf pathétique (4 paire)

émerge le long du côté externe du frein.

Le sillon transversal des tubercules quadrijumeaux, peu accentué sur la

ligne médiane, sépare les tubercules quadrijumeaux antérieurs des posté-

rieurs.

Les tubercules quadrijumeaux antérieurs, ou nates (Qa), sont plus volu-

mineux que les postérieurs. Ils présentent chacun la forme d'un ovoïde, à

grand axe dirigé en avant et en dehors, mesurent 8 millimètres de hau-

teur sur 12 de largeur, et présentent une coloration un peu grisâtre. De

leur extrémité externe se détache un petit cordon blanchâtre, qui se porte

transversalement en dehors vers le corps genouillé externe (Cge) de la couche

optique : ce cordon est connu sous le nom de bras du tubercule quadriju-

mealt antérieur (BrQa); il est recouvert, comme le tubercule quadrijumeau

antérieur, par l'extrémité libre de la couche optique ou qui les

surplombe; le bras ne devient donc apparent que lorsqu'on soulève le

pulvinar. Il se porte directement en dehors, entre le pulvinar et le corps

genouillé interne, et se continue avec la partie externe de la bandelette

optique. Nettement séparé du corps genouillé interne, mal délimité du -

pulvinar, dans lequel il semble quelquefois se perdre, le bras du tuber- itt

cule quadrijumeau antérieur constitue, avec le corps genouillé externe et « ,

le tubercule quadrijumeau antérieur, une partie importante du système ,

visuel : les centres optiques infra-corticaux, ou ganglionnaires ou centres Çj

optiques primaires de l'appareil visuel.

Les tubercules quadrijumeaux postérieurs, ou lestes (Qp), plus petits, plus .

saillants, plus arrondis que les précédents, mesurent G millimètres de hau- '

teur sur 8 de largeur. Ils présentent une coloration plus claire que les

tubercules quadrijumeaux antérieurs, et donnent naissance au niveau de

leur partie externe à un petit cordon, le bras du tubercule quadrijumeau

postérieur (BrQp), qui se dirige obliquement en avant et en dehors. Un léger

sillon le divise en deux fascicules, l'un, postérieur, qui entre dans la constitu-

tion du ruban de Reil latéral, l'autre antérieur, qui se porte vers le corps ge- z

nouille interne, profondément enclavé dans la couche optique. Le tubercule

quadrijumeau postérieur appartient au système auditif, et n'est pas mor-

phologiquement l'homologue du tubercule quadrijumeau antérieur (Forci)

(Voy. Nerf auditif, t. II).

Beaucoup plus prononcés chez les mammifères que chez l'homme, les

tubercules quadrijumeaux sont en général inégalement développés dans les

différents groupes des mammifères. Les tubercules quadrijumeaux posté-

rieurs sont plus volumineux chez les carnassiers; les tubercules quadriju-

meaux antérieurs prédominent au contraire chez les ruminants, les ron-

geurs, les solipèdes, etc.

Chez les oiseaux, les reptiles et les poissons, il ne semble exister qu'une

seule paire de tubercules, les tubercules dits trijumeaux. Chez les oiseaux,

ils occupent toute la partie latérale du cerveau moyen, atteignent la base

du cerveau, et sont connus sous le nom de lobes optiques. Les tubercules

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 333

quadrijumeaux postérieurs ne font cependant pas défaut dans les classes des

Vertébrés autres que les mammifères. On rencontre constamment, à la partie

postéro-inférieure du cerveau moyen des Vertébrés inférieurs, un petit

ganglion arrondi, qui est l'homologue du tubercule quadrijumeau posté-

rieur des mammifères.

La face postérieure des tubercules quadrijumeaux est libre ; elle est sé-

parée du bourrelet du corps calleux par une anfractuosité profonde et large,

par laquelle la pie-mère s'insinue pour constituer la toile choroïcliemte.

Cette anfractuosité porte le nom de partie moyenne de la grande fente céré-

grave de Bichat.

ALBARRAN. Sur la structure d'un renflement situé au niveau du bord libre des plexus

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Paris, 1786.

III. CONFIGURATION INTÉRIEURE DU CERVEAU

Seuil de l'hémisphère.

Les hémisphères cérébraux sont reliés entre eux, au niveau de leur par-

- tie centrale, par tous les organes qui constituent le seuil ou le limen de

La partie moyenne

do la grando l'ente

ccrébralo do Bichat

livro passage à la

toile choroïdienne.

Seuil do l'hémi-

sphère.

334 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Corps calleux.

Trigone cérébral.

Troisième ventri-

cule.

Sillon de Monro.

".Septum lucidum.

Couche optique et

noyau caudé.

l'hémisphère. Ces organes, étendus du sinus du corps calleux (sec) à la base

du cerveau, ne peuvent être étudiés dans leur ensemble que sur une coupe

médiane et sagittale (fig. 151 et ! 95), qui sépare l'un de l'autre les deux hémi-

sphères cérébraux. Sur cette coupe, on se rend très nettement compte de

l'anneau presque complet, ouvert seulement en bas et en avant, que l'écorce

cérébrale des hémisphères, circonscrit autour de son seuil ou de sa partie

centrale (fig. loi).

Le seuil de l'hémisphère comprend : en haut, le corps calleux (Ce),

vaste voûte de substance blanche à libres transversales, qutaIrecte lWorme

d'un arc régulier et à grand rayon, terminé en avant par une extrémité

recourbée et effilée, le bec du corps calleux (Ce [r]), et en arrière par une

extrémité renflée, le bourrelet du corps calleux (Cc [Spl]). Au-dessous du

corps calleux, on trouve un second arc à rayon plus court, le trigone c( ! î,( ?

boal (Tg), adhérent au corps calleux en arrière, mais séparé de ce dernier,

en avant, par une mince cloison verticale et médiane, le septum lucidum (SI)

ou cloison transparente. Entre le trigone cérébral et la bascllti cerveau, on

trouve le troisième ventricule ou ventricule moyen (V3), cavité médiane, qui

affecte la forme d'un entonnoir aplati latéralement. Sa paroi latérale pré-

sente un sillon curviligne à direction antéro-postéricure, le sillon de

Monro (sM), qui se continue en arrière avec l'aqueduc de 6'y/u/'«.y (AqS),

tandis qu'il s'abouche en avant dans un orifice oblong, situé en arrière du

trigone, et connu sous le nom de trou de Monro (TM). Le sillon de Monro

divise la paroi latérale du troisième ventricule en deux régions, l'une supé-

rieure formée par la couche optique, l'autre inférieure, connue sous le nom

de région sous-optique ou .sous-tlzcclanzi yue de Forel.

On se rend encore très bien compte de la forme générale des organes

du seuil de l'hémisphère et de la constitution intérieure du cerveau, en exa-

minant une coupe verlico-transversale du cerveau, passant par exemple au

niveau des tubercules mamillaires (Tm) (fig. 19(i).

On rencontre, sur la ligne médiane et de haut en bas, la vaste et épaisse

commissure du corps calleux (Ce), qui donne insertion sur la ligne mé-

diane à la mince membrane verticale du septum lucidum (SI), creusée

d'une étroite fente verticale connue sous le nom de ventricule de la cloison

(VSl), puis le trigone cérébral (Tg) qui forme une seconde cloison transver-

sale, dont la face inférieure est tapissée d'une mince membrane vasculaire,

dépendante de la pie-mère : c'est la toile, choroïdienne (Tch); dirigée trans-

versalement, la toile choroïdienne se continue de chaque côté avec une sorte

de bourrelet vasculaire, connu sous le nom de plexus choroïdes des ventri-

cules latéraux (Pchl).

Au-dessous du trigone et de la toile choroïdienne, on aperçoit, sur la

ligne, médiane, l'étroit ventricule moyen, ou troisième ventricule (V1) et, de

chaque côté, deux volumineux ganglions de substance grise, la couche

optique (Th) en dedans, et le noyau caudé ou noyau izztra-zezztriculcciwr

du corps strié, en dehors.

La face interne de la couche optique forme la paroi latérale du troi-

FIG. 195. - Coupe sagittale inter-hemisphêrique. Seuil de l'hémisphère et isthme de

l'encéphale. (D'après la photographie sous l'eau d'une pièce durcie dans le bichro-

mate). La pie-mère et la toile choroïdienne sont colorées en rouge.

· bd, bandelette diagonale do Broca. C, calotte ou étage supérieur du pédoncule. .

Cc(g), genou du corps calleux. - Ce(1'), bec du corps calleux (rostrum). - Cc(Spl); bourrelet

du corps calleux (splenium). Ce(1¡J), bec postérieur du corps calleux. - CE, canal de l'épen-

dyme. Cgn, circonvolution géniculéo. - coa, commissure antérieure. - coin, commissure

postérieure. - Gh, ganglion de l'habénula. - Gp, glande pinéale, - Ifa, Ifp, lobe antérieur '

et lobe postérieur du corps pituitaire. - Le, lobe central du cervelet. - Lia, lobe antéro-

inférieur du cervelet. -Lig, lingula. Lien, lobe inférieur et moyen du cervelet. - Lip, lobe '

inférieur et postérieur du cervelet. Lsm, lobe supérieur et moyen du cervelet. - lso, lame

sus-optique. Lsp, lobe supérieur et postérieur du cervelet. It, lame terminale embryon-

naire. Ly, lyre ou psalterium. - No, nodule du cervelet. Nt, noyau du toit du cervelet. -

P, pied du pédoncule cérébral. Po, protubérance. Pul, pulvinar. Pyc, pyramide du

cervelet. Qa, Qp, tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. rif, diverticule de . '

l'infundibulum. - Rm, ruban de Reil médian. ro, diverticule sus-optique. sec, sinus du

corps calleux. SI, septum lucidum. - sM, sillon de Monro. le, tuber cinereum ?

, . Tg, corps du. trigone. -Tga, pilier . antérieur du trigone. Till, trou de Monro. - Tm, tuber-

cule mamillaire. - tth, taenia thalami. Tv, tubercule postérieur du vermis. Uv, uvula

(luette). V"quatrième ventricule. VV, valvule de Vieussens. V(cu), vermis (culmen).

- V (dc), vermis (declivùm). - Il (Ch), chiasma des nerfs optiques.

33fi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ventricules laté-

raux.

Capsule interne

et couronne rayon-

nante.

Les trois segments

du noyau lenticu-

]aire.

Capsule externe et

avant-mur.

Capsule extrême.

sième ventricule (V3), sa face supérieure recouverte en dedans par la toile

choroïdienne (Tch) et le trigone cérébral (Tg), concourt à former dans

son segment externe une partie du plancher des ventricules latéraux (VI)

ou premier et deuxième ventricules cérébraux. Le noyau caudé, séparé

de la couche optique par un petit sillon dit sillon intermédiaire à ces deux

noyaux ou sillon opto-strié (si), fait saillie dans le ventricule latéral et

contribue à rendre inégal le plancher de ce dernier. Les ventricules laté-

raux droit et gauche (VI), situés au-dessus du troisième ventricule (V3),

forment chacun une cavité irrégulière, large et anfractucuse, limitée en

haut par le corps calleux (Ce), en bas par le trigone (Tg), la couche optique

(Th) et le noyau caudé (NC), en dedans par le septum lucidum (SI), et en

dehors par un angle aigu, résultant de l'accolement du noyau caudé et du

corps calleux. Ces ventricules, dans lesquels les plexus choroïdes (Pch)

font saillie, sont revêtus dans toute leur étendue par une membrane propre,

l'épendyme ventriculaire ou membrane épendymaire, qui repose sur une

mince couche de substance grise; ils sont complètement indépendants l'un

de l'autre, mais communiquent avec le troisième ventricule par l'intermé-

diaire des trous de Monro (TM) (fig. 19a, 198).

La face inférieure du noyau caudé et la face externe de la couche optique,

sont en rapport avec une lame de substance blanche fort importante, la capsule

interne de Reil (Cip, fig. 196); dirigée obliquement en bas et en dedans, elle

se continue en bas avec le pédoncule cérébral (P), et s'irradie en haut dans la

masse blanche des hémisphères (CO), le long du bord supérieur du noyau

caudé, pour former la couronne rayonnante ou le grand soleil de Reil, dont

la base, légèrement étranglée au niveau du noyau caudé, est connue sous

le nom de pied de la couronne- rayonnante (pCI3).

La capsule interne sépare la couche optique et le noyau caudé d'un

troisième noyau de substance grise,, de forme triangulaire, qui n'est en

connexion avec aucune cavité ventriculaire, et qui est connu sous le nom

de noyau lenticulaire (NL, LN2, NL,), ou noyau C.z7/'f<-ï.'<'M ? C/a'C6M corps

strié. Il est formé de trois segments de teinte différente, désignés de dedans

en dehors sous le non deuxième et troisième segments du noyau

lenticulaire. Le troisième segment ou putamen (NL3) est intimement uni .

au noyau caudé par de nombreux ponts de substance grise qui traversent

la capsule interne ; il présente la même coloration foncée que le noyau

caudé, la même structure, la même origine embryogénique et les mêmes

connexions. Les deux segments internes, beaucoup plus pàles, sont connus

sous le nom de globus pallidus (NL2, NL,); ils sont plus riches en fibres

nerveuses, et présentent une origine et une structure différentes de celles

du putamen (Voy. Embryogénie, p. 110 à '119).

Sur la face externe ou base du noyau lenticulaire (NL3), on trouve,

appliquées de dedans en dehors, d'abord une mince lame de substance

blanche, la capsule externe (Ce), puis une traînée de substance grise,

Y avant-mur (AM), enfin la substance blanche qui double l'écorce grise des

circonvolutions de l'insula (I) ou capsule extrême de Reil (Cex). Le rapport

"

Fio. 196. Coupe vertico-transversale du tubercules mamillaires et la partie

antérieure de la corne sphénoïdale du ventricule latéral. (Pièce durcie au bichromate.)

Alv, alveus. - Arc, faisceau arqué. - AM, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. - Ce, corps calleux. -

Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule

interne. - CL, corps de Luys. - CO, centre ovale. - coa, commissure antérieure. - ds, diverticule du

subiculum. - F, champ de Forel. F,,F-2, première et deuxième circonvolutions frontales. - Fa, circon-

volution frontale ascendante. - rio premier sillon frontal. Fi, fimbria. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon

de l'hippocampe. insula. L2(il), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe.

Lme, lame médullaire externe du thalamus. - lc, lame cornée. - Ime, lame médullaire externe du noyau

lenticulaire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. DIoV3, membrane obturatrice du troi-

sième ventricule. - NA, noyau amygdalien. Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus.

- NC', queue du noyau caudé. - NL, nerf de Lancisi. - i\L3,-2, noyau lenticulaire et ses trois segments. -

OF, faisceau occipito.frontal. ot, sillon collatéral. - ot + t, branche commune au sillon collatéral et au

troisième sillon temporal. Il, pédoncule. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Pclh, plexus

choroïdes du troisième ventricule. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - ]Jl'i.. sillon prérolandique

inférieur. - R, scissure de ltolando. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sexv, .surface

extra-ventriculaire du thalamus. - Sgc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épendymairc.

Si, septum lucidum. SJI, sillon de Monro 7 ? 7'», Ï3, première, deuxième et troisième circonvolutions

temporales. l,, l ? 13, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Tch, toile choroïdienne.

lec, toenia tecta. - Tg, trigone. Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique (thalamus). -

Va, troisième ventricule. VA, ruban de Vicq d'Azyr. - VG, veine de Gabion. - VI, ventricule latéral. -

1 ? ventricule du septum lucidum. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - : ;7,, zone réticulée,

ou grillagée. II, bandelette optique.

22'

338 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

C

Centre ovale de

Vieussens.

Corps calleux.

qu'affecte l'insula avec le corps strié, lui a valu le nom de lobule du corps ,

strié.

Les trois gros noyaux de la base du cerveau, sont encore décrits sous .

le nom de corps opto-strie's ou de noyaux centraux des hémisphères ; ils

appartiennent au tronc encéphalique de Reichert, et sont séparés de l'écorce

grise des circonvolutions, par une vaste étendue de substance blanche,

désignée sous le nom de centre ovale de Vieussens (CO).

Le centre ovale (CO) acquiert ses plus grandes dimensions, au niveau de

la coupe dite du centre ovale de Vieussens. Cette coupe, horizontale, passe par

la face supérieure du corps calleux; elle n'intéresse que la substance blanche

des hémisphères circonscrite par l'écorce grise qui alfecte la forme d'une

bordure sinueuse, et n'est interrompue qu'au niveau du corps calleux,

lequel apparaît comme une vaste commissure, jetée entre le centre ovale

d'un hémisphère et le centre ovale de l'hémisphère du côté opposé (lig. 199).

Les formes, les connexions, les rapports des noyaux gris centraux soit -

entre eux, soit avec la capsule interne, soit avec le centre ovale, ne peuvent

être étudiés que sur des coupes macroscopiques et microscopiques à direc-

tion vertico-transversalc, horizontale et sagittale. Avant de procéder à

l'étude de ces coupes, nous allons étudier dans l'ordre suivant, la configu-

ration des parties constituantes du seuil de l'hémisphère et les ventricules

cérébraux.

1° Corps calleux. ,

2° Trigone cérébral.

3° Septum lucidlrrnz.

4° Ventricules latéraux. IP

5° Ventricule moyen ou troisième ventricule.

6° Corps oplo-striés ou noyaux centraux.

7° Capsule interne.

1° Corps calleux.

Lorsque sur un cerveau reposant sur sa base, on écarte les deux hémis-

phères (fig. 197), le corps calleux (Ce) se présente sous la forme d'une

vaste commissure, d'une large cloison blanche quadrilatère, reliant les deux

hémisphères, et formée uniquement de fibres blanches dirigées transversa-

lement. La partie du corps calleux que l'on aperçoit dans le fond de la fente

inter-hémisphérique (Sih), constitue sa partie libre ou moyenne, le tronc

du corps calleux.

La coupe de Vieussens (fig. 199) montre que par ses parties latérales le

corps calleux envoie dans chaque hémisphère, des fibres extrêmement nom-

breuses connues sous le nom de radiations du corps calleux (RCc); celles-ci

pénètrent dans la masse blanche des hémisphères, s'y irradient et s'entre-

croisent avec les fibres du grand soleil de Reil.

La ligne d'intersection des radiations du corps calleux et, des fibres de

la couronne rayonnante forme la limite externe des ventricules latéraux.

- MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 339

Tronc du corps calleux (Cc). Sur une coupe sagittale et médiane Troncducorpscai-

(fig. 151) séparant les deux hémisphères, le corps calleux affecte la forme leux.

. d'une voûte, plus recourbée à sa partie antérieure qu'à sapartie postérieure,

plus rapprochée de l'extrémité antérieure du cerveau dont il est séparé par

une distance dé trois centimètres, que de son extrémité postérieure, dont

il s'éloigne de cinq centimètres environ. Le point culminant du tronc

FM. 197.- Face supérieure de l'encéphale ; la scissure inter-hémisphérique a été écartée

pour montrer la face supérieure du corps calleux et du cervelet. (D'après la photo- :

graphie d'un cerveau à l'état frais.) ! i

i

C, cunéus. Ce, corps calleux. cm, sillon calloso-marginal ; en ? sa branche verticale. |

Fi, F2, première et deuxième circonvolutions frontales. Fa, circonvolution frontale ascen- j

dantc. - f,, premier sillon frontal ? lCv, hémisphères cérébelleux. - ip, sillon intcrpariétal. |

mF" face interne de la première circonvolutionfrontalc, - VG, nerf dc Lancisi. - 0,, 'prc- I

mièro circonvolution occipitale. - Pi, Pi, première et deuxième circonvolutions pariétales. '

l'a, circonvolution pariétale ascendante. po, scissure parictu-occipitale. - poi, pli de pas- .

sage paricl,o-occipital interne do Gratiolet. por, sillon post-rolandique. PrC, précunéus. 1

sillon prérolandique inféricur.-prs, sillon prérolandique supérieur. pt, sillon pariétal

transverse. 1 ! : pla, pli de passage pariéto-limbique antérieur. - 1 ! : plp, pli de passage pariéto-

limbique postérieur. - R, scissure de Rolande. sec, sinus du corps calleux. sp, scissure

sous -pariétale. - I's, vcrmis superior du cervelet.

t

3-in ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Bourrelet.

Genou.

Iicc ou rostrum.

Sa face supérieure.

du corps calleux est distant de trois centimètres environ de la partie la

plus élevée du bord supérieur du cerveau. Sa longueur mesure 7 à 8 centi-

mètres (Sappey)'sur sa face supérieure, 5 à 6 seulement sur sa face infé-

rieure. Son épaisseur est variable suivant les régions ; très épais à son

extrémité postérieure, où il se ramasse et s'enroule sur lui-même en volute,

pour constituer le bourrelet de Reil (Ce [Spl]), qui peut mesurer jusqu'à

18 millimètres, il atteint à peine 1 centimètre d'épaisseur dans sa partie

moyenne. Puis il s'épaissit de nouveau à sa partie antérieure, en se réflé-

chissant brusquement de haut en bas et d'arrière en avant, pour constituer

le genou du corps calleux (Cc [g]), embrasser dans la concavité de sa cour-

bure l'extrémité antérieure du corps strié, et fermer en avant les ventri-

cules latéraux. Après sa réflexion, il se porte en arrière, dans une étendue

de 2 centimètres environ, diminue d'épaisseur, et présente à la coupe l'aspect

d'un triangle, dont le sommet, le bec ou 1'ostJ'llln du corps calleux (Cc [r]), se

réduit à une mince lamelle, qui se continue au niveau de la commissure

blanche antérieure, avec la lame sus-optique (fig. 198).

On considère au tronc du corps calleux deux faces, deux bords et deux

extrémités. La face supérieure (fig. 199), plus large en arrière qu'en avant,

est en même temps plus large que la fente inter-hémisphérique dont elle

lnc. 198. '- Seuil de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie sous l'eau, d'une

pièce durcie dans le bichromate.)

AqS, aqueduc de Sylvius. -B, partie moyenne de la fente cérébrale de Bichat. -Cal, calotte

du pédoncule cérébral. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, corps calleux (tronc).-

Ce, genou du corps calleux. CC(1');bec du corps calleux (rostrum). Cef ? J), bec postérieur du

corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (splenium). - cm, sillon calloso-marginal.

- coa, commissure antérieure. - com, commissure molle. - Cv, cervelet. - Flp, faisceau

longitudinal postérieur. - Gh, ganglion de l'lmtbénula. - Gp, glande pinéale. - I, infundi-

bulum. - L" première circonvolution limbique. - Il, lame terminale embryonnaire.

NC, noyau caudé. l', étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. 1'0, protubérance.

psl, pédoncule du septum lucidum. ';tri, 7rfl', plis fronto-limbique. - 7tp{p, pli pariéto-lim-

biquc postérieur. - Qa,Qp, tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. - ri, récessus

de l'infundibulum. - ro, récessus sus-optique. - rp, récessus sous-pinéal. - sec, sinus du

corps calleux. - sol, sillon de Monro. - sp, scissure sous-pariétale. - Spp, substance perforée

postérieure. - Te, tuber cincreum. - Tclt, toile choroïdienne. - Tg, trigone. - 1 : qa, pilier

antérieur du trigone. - 7'A, thalamus. - Till, trou de Monro. Tm, tubercule mamillaire.

- Va, troisième ventricule. VV, valvule de Vieussens. - xll, chiasma des nerfs optiques.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 311

forme le fond. Elle mesure 15 à 20 millimètres. Un sillon peu profond

(fig. '196), le sinus ou ventricule du corps calleux de Vesale et de Sabatier

(sec), la rainure du corps calleux de Broca, la sépare de la première circon-

volution limbique (L,). Le sinus, large en arrière, étroit et peu profond

en avant (vay. Cotcpes vertico-tan.sver.sale.s, p. 436 et suivantes), se continue

directeemnt avec le sillon de l'hippocampe au niveau du bourrelet; il fait

du reste partie du sillon de l'hippocampe foetal (Voy p. 12'1).

Sur la ligne médiane, cette face présente deux saillies blanches, linéaires,

les tractus longitudinaux médians ou nerfs de Lancisi (NL) dirigés d'avant

en arrière, tantôt sensiblement parallèles, plus souvent irréguliers et

flexueux, contigus ou éloignés l'un de l'autre. Ces tractus parcourent toute

la face supérieure du corps calleux, à laquelle ils sont du reste peu adhé-

rents, se réfléchissent en avant sur le genou et le bec, puis divergent, se

portent, sous le nom de bandelettes diagonales de Broca (bd), ou pédoncules

du corps calleux, en arrière et en dehors, et se perdent sur la substance

perforée antérieure. En arrière, les nerfs de Lancisi se réfléchissent sur le

bourrelet du corps calleux et se continuent soit avec le fasciola cinerea

(Fc) (fig. 1 i.9) soit avec la substance blanche réticulée de la circonvo-

lution de l'hippocampe.

Entre les nerfs de Lancisi on trouve quelquefois un sillon médian,

longitudinal, plus large en arrière, vestige du raphé du corps calleux.

De chaque côté de la face supérieure (fig. 199), on trouve au niveau du

sinus du corps calleux, le t<7'nia tecta (tec), et en dehors un petit faisceau

de fibres blanches, dirigées d'avant en arrière. Ce faisceau, qui n'est visible

que sur la coupe du centre ovale de Vieussens, c'est-à-dire après ablation

de la première circonvolution limbique (L,), est formé par les fibres les plus

inférieures du cingulum (Cing), c'est-à-dire parle long faisceau d'associa-

tion du lobe limbique. D'après Beevor, il serait formé par les fibres propres

de la première circonvolution limbique (L,), fibres qui séparent le cingu-

lum de l'écorce grise du léeliici tecta.

La face supérieure du corps calleux est en rapport, par l'intermédiaire

de la pie-mère et de l'arachnoïde, avec la faux du cerveau, dont le bord

n'atteint pas le corps calleux même en arrière; elle est encore en rapport

avec les artères calleuses ou cérébrales antérieures, enfin avec la première

circonvolution limbique (L,) ou ru ? fornicatus. On trouve quelquefois dans

la pie-mère qui recouvre le corps calleux, une certaine quantité de tissu

adipeux, dont le développement exagéré peut donner lieu à la production

de tumeurs lipomalettses (léré).

Face inférieure Concave d'avant en arrière, convexe transversale-

ment, celle face présente comme la face supérieure un aspect fasciculé.

Libre dans une étendue bien plus grande que cette dernière, elle est tapissée

par Yépendymc, forme la paroi supérieure ou voûte des ventricules laté-

raux, et donne insertion sur la ligne médiane, en avant, au septum luci-

dum (SI), en arrière, au trigone (Tg). Les piliers postérieurs du trigone

(Tgp), en divergeant en arrière pour se porter dans la corne sphénoïdale,

Sinus du corps

calleux.

Nerfs de Lancisi.

Taenia tccta.

Ses rapports.

Sa face inférieure.

312 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sont réunis l'un à l'autre par des fibres transversales, adhérentes au corps

luc. 199. Centre ovale de Vieussens. (D'après la photographie d'un cerveau durci

dans l'alcool.)

C, cunéus. Ce, corps calleux. - Cing, fibres du cingulum sectionnées parallèlement au

niveau de la face. supérieure du corps calleux. - Cinq', Cing", libres du cingulum sectionnées

perpendiculairement au niveau de la première circonvolution limbique. CO, centre ovale.

cm, sillon calloso-marginal. Fi, Fs, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - Fa, circonvolution frontale ascendante.- et deuxième sillons fron-

taux. - f ? incisure du premier sillon frontal. io, sillon inter-occipital. ip, sillon inter-

pariétal. K, scissure calcarine. - L,, première circonvolution limbique. Lg, lobule lin-

gual. - mP,, face interne de la pre-mière circonvolution frontale. NI,, nerf de Lancisi. -

0,, 0, première et deuxième circonvolutions occipitales. ou, sillon occipital antérieur de

Wernicke : /'t, deuxième circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascen-

dante. Pc, pli courbe. - po, sillon pariéto-occipital. ]101', sillon post-rolandiquc.

pr ! , sillon prérolandique inférieur. net, pli cuneo-limbique. - 11, scissure de Rolande.

r, raphé du corps calleux. - RCc, radiations du corps calleux. sec, sinus du corps

calleux. S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. Sih (a), Sih (p), parties an-

térieure et postérieure de la scissure intcr-hémisphérique. - l ? l ? branches verticales du

sillon parallèle. Voc, corne occipitale du ventricule latéral.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 343

calleux, connues sous le nom de psalterium ou de lyre de David, de fornix

transversus de Fore ! (Ly) (fig. 200). En avant, le trigone s'infléchit en bas,

en décrivant une courbe à rayon beaucoup plus court 'que celle du corps

calleux. L'espace triangulaire compris entre le corps, le genou et le bec du

corps calleux d'une part, le pilier antérieur du trigone d'autre part, est

occupé par le septum lucidum ou cloison transparente (SI).

L'extrémité antérieure du corps calleux, en s'infléchissant en bas et en

arrière, forme le genou (Cc[g]) et le bec du corps calleux (Cc[r]). Le som-

nuit du bec se réduit à une mince lamelle de substance blanche, la commis-

sure blanche de la base de Henle, la lame du genou de Burdach, laquelle se

continue au niveau de la commissure blanche antérieure (coa), avec la lame

sus-optique (lt) (lig. 198).

L'extrémité postérieure du corps calleux, connue sous le nom de bour-

relet de Reil, de splenium (Cc[Spl]), épaisse et arrondie, est située au-dessus

des tubercules quadrijumeaux et de la glande pinéale, dont elle est sépa-

rée par la partie moyenne delà grande fente cérébrale de Bichat. C'est au

dessous du bourrelet du corps calleux, que la pie-mère pénètre dans le

cerveau pour former la toile c7aoïclicczcae (Tch) et les plexus choroïdes des

ventricules latéraux (Pch VI).

Le bourrelet (Cc [SpI]) (fig.198) est formé par un véritable enroulement du

corps calleux sur lui-même, et on peut lui considérer trois parties : l'une

supérieure, l'autre postérieure, la troisième inférieure. La partie supérieure

représente l'extrémité postérieure du tronc du corps calleux; la partie infé-

rieure constitue la partie réfléchie, le splenium proprement dit, qu'un mince

sep tum sépare de la partie précédente, et qui se termine en avant par un bord

mince et effilé, véritable bec postérieur (Cc[rp]), situé à peu près , 1 milli-

mètres en avant de la limite postérieure du corps calleux. La partie posté-

rieure constitue la pièce intermédiaire de Beevor, véritable genou postérieur,

très analogue au genou de l'extrémité antérieure. Le bec postérieur donne

insertion aux fibres transversales du psalterium, qui adhèrent en général à

la face inférieure du corps calleux; mais elles peuvent en être séparées

par une fente étroite, qui communique sur les côtés avec les ventricules

latéraux, dont elle forme un véritable diverticule. Cette fente est connue

sous le nom de ventricule de Verga (vV) (fig. 203).

Chez quelques mammifères, tels que le cheval, le mouton, etc., le ven-

tricule de Verga est beaucoup plus volumineux, et l'angle postérieur du

septum lucidum s'insinue entre le corps calleux et le trigone cérébral,

jusqu'au niveau de la pièce intermédiaire, séparant ainsi le splenium pro-

prement dit de l'extrémité du tronc du corps calleux.

Cette distinction en trois parties du bourrelet est importante il établir

car, comme nous le verrons plus loin, leurs fibres n'ont pas la même

origine.

Le corps calleux est formé, si l'on fait abstraction des nerfs de Lancisi

et des tractus longitudinaux latéraux qui appartiennent à la circonvolu-

tion godronnée, de gros faisceaux de fibres transversales.de 1 millimètre

. \

Lyre de Davit.

Genou et bec du

corps calleux.

Bourrelet du corps

callcux (Splertiuin). ,

t

Genou et bec pos- I

térieurs.

i

I

i

Ventricule de Ver-a.

i

j

I !

344 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Radiations du

corps calleux.

Forceps du corps

calleux.

Trigone cérébral.

d épaisseur environ; sur une coupe sagittale et médiane le corps calleux -

présente une apparence striée. Ces stries, qui correspondent aux limites

des différents faisceaux qui le constituent, affectent une disposition verti-

cale dans la plus grande étendue du corps calleux, mais elles deviennent

de plus en plus obliques à mesure que l'on s'approche des extrémités du

corps calleux. Au niveau du genou, la direction des stries est horizontale;

au-dessous elle devient oblique, pour redevenir verticale au niveau du

bec. Une disposition analogue s'observe au niveau du bourrelet, où le corps

calleux s'enroule en volute, et se termine par un bord aigu, à 15 millimètres .

en avant de l'extrémité postérieure du corps calleux.

Radiations du corps calleux. Les bords latéraux du corps calleux

pénètrent horizontalement dans la masse blanche des hémisphères, con-

tournent l'angle externe du ventricule latéral, et donnent naissance à de

nombreuses libres connues sous le nom de radiations du corps calleux.

Ces radiations se portent en divergeant en haut, en dehors et en bas,

s'entrecroisent avec les fibres de la couronne rayonnante, et se terminent

dans la crête des circonvolutions de toute la surface du cerveau, à

l'exception du lobe olfactif et de l'extrémité antérieure du lobe temporal, W

régions desservies par le système de la commissure antérieure.

Comme le corps calleux n'atteint pas les extrémités antérieures et pos-

térieures de l'hémisphère, et comme ces parties reçoivent néanmoins des

fibres calleuses, il faut nécessairement que les fibres du genou et du

bourrelet s'infléchissent en avant et en arrière, et s'irradient dans un

plan d'autant plus antéro-postérieur, qu'elles appartiennent à des couches

plus superficielles du genou ou du bourrelet.

Les fibres du bourrelet décrivent de chaque côté de la scissure

interhémisphérique une courbe à concavité interne et forment avec

celles du côté opposé une sorte de pince qui porte, dans la nomencla-

ture de Reil, le nom de forceps du corps calleux. (Voy. ch. IV, fibres com-

zzis.szcales. )

2° Trigone cérébral

Le trigone cérébral (Tg), la voûte à trois ou quatre piliers, le fomix des

auteurs anciens, la bandelette géminée de Reil, se présente sous la forme

d'un triangle isocèle à base postérieure (fig. 200), situé au-dessous du corps

calleux, au-dessus du troisième ventricule et des couches optiques, autour

desquelles il décrit une courbe inscrite dans celle du corps calleux.

Adhérent au corps calleux en arrière, il l'abandonne en avant pour se

porter verticalement en bas, et intercepte avec le genou et le bec du

corps calleux, un espace triangulaire occupé sur la ligne médiane par le

septum lucidum (fig. 201 à 203).

Le trigone est essentiellement constitué par deux faisceaux de fibres

longitudinales, aplatis de haut en pas, et réunis l'un à l'autre à leur parlie

moyenne, où ils constituent le corps du trigone (Tg) (fig. 200). En arrière

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 34";

et en avant ces faisceaux sont distincts, et forment les piliers postérieurs et

les piliers antérieurs du trigone (Tgp, Tga).

On considère au corps du trigone deux faces, trois bords et trois angles.

La face supérieure est convexe dans le sens antéro-postérieur, elle

donne insertion sur la ligne médiane au septum lucidum (SI), tandis que

ses parties latérales forment de chaque côté le plancher du ventricule

latéral. Les plexus choroïdes sont en général renversés sur cette face du

Corps du trigone.

Ses faces.

FIL;. 200. Étage supérieur des ventricules latéraux. Corps du trigone et septum

lucidum. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool.)

Bt, bourgeon terminal du vermis supérior. Cc(g), genou du corps calleux. Cc(Spl), bour-

relet du corps calleux (splenium). EM, ergot de Morand. Fi, première circonvolution

frontale. - Fin, forceps major. - L,, première circonvolution limbique. Lip, lobe cérébel-

leux inférieur et postérieur. - Lsa, lobe cérébelleux antérieur et supérieur. - Lsm, lobe

cérébelleux supérieur et moyen. - Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Ly, lyre

ou psalterium. - inF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NC (T), tronc du

noyau caudé. - \'C', queue du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal.- pcn, picd de

la couronne rayonnante. - l'cka, plexus choroïdes aberrant situé sur le trajet de la veine du

corps strié.-l'c/tl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - si, sillon opto-strié. -SI, septum

lucidum. -Tg, trigone cérébral. - Tgp, pilier postérieur du trigone. 7';V, trou de Monro.

V (cu), vcrmis (culmen). - V(dc), vermis (declivum). - vif, corne frontal du ventricule latéral.

- l'oc, corne occipitale du ventricule latéral. - VSl, ventricule du septum lucidum.

346 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses bords.

Trous de Monro.

Piliers antérieurs

du trigone.

Sa terminaison

dans le tubercule ma-

millaire.

Ses rapports avec

la commissure anté-

rieure.

Travaux de Gud-

clin et Forel sur le

pilier antérieur du

trigone. '

trigone; il faut donc les écarter en dehors pour l'apercevoir dans toute

sa largeur.

La face inférieure repose dans toute son étendue sur la toile choroïdienne

(Tch), à laquelle elle adhère faiblement, grâce à un tissu conjonctif lâche et

à quelques vaisseaux; cette membrane fibro-vasculaire la sépare à la fois

des couches optiques (Th) et du ventricule moyen (V 3) (fig. 19G).

Le bord postérieur adhère à l'extrémité postérieure du corps calleux,

les bords latéraux minces et tranchants, donnent insertion aux plexus cho-

roïdes qui les recouvrent. Ils occupent exactement l'angle que forment ces

plexus avec la toile choroïdienne, et reposent par l'intermédiaire de cette

dernière sur la moitié interne ou extra ventriculaire (Sexv), de la face supé-

rieure de la couche optique (fig. 196).

En avant les bords latéraux sont libres, et ne donnent plus insertion

aux plexus choroïdes des ventricules latéraux. Ils se soulèvent en arc,

forment avec la couche optique (Th),légè.rement excavée à ce niveau, un

petit orifice ovalaire, le trou de Monro (TM), qui établit la communication

entre le ventricule latéral (VI) et le ventricule moyen (V3). La limite supé-

rieure du trou de Monro est constituée par l'extrémité antérieure des plexus

choroïdes des ventricules latéraux; il n'est donc pas exact de dire que les

trous de Monro servent au passage des plexus choroïdes (fig. 201 à 203).

Les angles du trigone sont l'un antérieur, les deux autres postérieurs.

Le corps du trigone se bifurque au niveau de l'angle antérieur, immédia-

tement en avant du trou de Monro, et donne naissance à deux cordons

arrondis, les piliers antérieurs du trigone (Tga) (Columnoe fornicis).

Après avoir contourné de haut en bas l'extrémité antérieure de la couche

optique, les piliers antérieurs divergent, passent en arrière de la commissure

blanche antérieure (coa), plongent ensuite d'avant en arrière dans la région

sous-optique correspondante, se portent obliquement en bas, en arrière

et en dehors, forment l'écorce postérieure et externe du tubercule mamil-

laire (Tm), et se terminent, ainsi que Gudden et Forel l'ont montré, dans le

noyau gris central de ce tubercule.

Toute la partie des piliers antérieurs située au-dessous du trou de Monro

fait partie du troisième ventricule (V3), et comme telle est recouverte par

la substance grise centrale (Sgc), et par l'épendyme ventriculaire (fig. 201).

Les piliers antérieurs du trigone affectent, avec la commissure anté-

rieure, des rapports variables suivant les individus. Dans l'immense majo-

rité des cas, le pilier antérieur passe, comme nous venons de le voir, en

arrière de la commissure antérieure; d'autrefois il se dédouble en deux

faisceaux de volume égal ou inégal, qui embrassent cette commissure. Le

faisceau antérieur est en général le plus grêle (fige02); exceptionnelle-

ment il est plus volumineux que le faisceau postérieur (zig. 203).

Jusqu'aux travaux de Gudden et de Forel, il fut généralement admis

que le pilier antérieur du trigone, après avoir formé l'écorce blanche du

tubercule mamillaire, subissait un mouvement de torsion en huit de

chiffre, puis pénétrait de nouveau dans la couche optique (Th) et se lermi-

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 347

nait dans son tubercule antérieur (Na). La partie du pilier antérieur du tri-

gone, compriseentre le tubercule antérieur de lacouche optique et le tuber-

cule mamillaire, était décrite sous le nom de racine descendante du trigone

[racine ascendante de Meynert) ; celle comprise entre le tubercule mamil-

laire et le trou de Monro, sous celui de racine ascendante du trigone [racine

descendante de Meynert). \

La « racine ascendante » du trigone [racine descendante de Meynert),

entrevue et figurée déjà par Vicq d'Azyr et par Reil, ne présente en réalité

ancune connexion, ni aucune continuité avec le pilier antérieur du tri-

Indépendance du

du pilier antérieur

du trigone et du fais-

cean de Vicq d'Azyr.

FiG. 201, 202, 203.- Coupes sagittales inter-hémisphériques, montrant le seuil de l'hémi-

sphère et les rapports qu'affectent les piliers antérieurs du trigone avec la commis-

sure antérieure. La toile choroïdienne et les plexus choroïdes du troisième ventri-

cule sont colorés en rouge. (Dessins faits d'après la photographie d'une pièce

durcie dans le bichromate.)

AqS, aqucduc de Sylvius. - Cc, corps calleux (tronc). Cc(g), genou du corps calleux.

Ce(r), bec antérieur du corps calleux (rostrum anterior). - Cc(rp), bec postérieur du corps

calleux (rostrum posterior). Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule cérébral.

coa, commissure antérieure. - Gp, glande pinéale. P, étage inférieur ou pied du pédoncule

cérébral. -ri, diverticule de l'infundibulum. - ro, diverticule sus-optique. - SI, septum luci-

dnm.- sM, sillon de Monro. - STh, région sous-optique. - Teh, toile choroïdienne et plexus

choroïdes du troisième ventricule. Tg, trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone.

Th, thalamus. - TM, trou de Monro. - Tin, tubercule mamillaire. - TQ, tubercules quadri-

jumeaux. Il, nerf optique.

348 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Piliers postérieurs

du trigone.

Lyre de David ou

psalterium.

Corps bordant ou

I·'imlnria.

Crête épendymairc.

gone ; aussi 1'orel a-t-il proposé de la designer sous le nom de faisceau de

Vicq d'Azyr (VA). Celui-ci constitue en effet un faisceau indépendant du tri-

gone cérébral ; il nait de la partie antéro-interne du tubercule mamillaire

(Tm), en dedans du pilier antérieur du trigone, se porte ensuite oblique-

ment en dehors et en haut et se termine dans le tubercule antérieur de la

couche optique (Na). Le faisceau de Vicq d'Azyr relie donc le tubercule

mamillaire (Tm) au tubercule antérieur de la couche optique.

Les piliers postérieurs du trigone font suite aux angles postérieurs

du trigone ; ils se présentent sous la forme de deux rubans, aplatis de haut

en bas, qui contournent le pulvinar ou extrémité postérieure de la couche

optique (Pul), puis se portent brusquement et très obliquement en dehors

et en bas et s'unissent intimement à la corne d'Ammon, qu'ils accompagnent +

jusqu'à la partie la plus antérieure du prolongement sphénoïdal du ventri-

cule latéral (fig. 204 et 213). A leur origine, les piliers postérieurs droit

et gauche limitent, avec le bec postérieur du bounrelet du corps calleux,

un espace triangulaire, à base postérieure, à sommet antérieur, connu sous

le nom de lyre de David, dej).alieî,iii2)z ou de 1) ? (illoïd(,.Y. Les bords

latéraux du psaltcriemz sont formés par les fibres longitudinales du trigone,

le fond est constitué par les fibres transversales du corps calleux, et par des -JËmM

fibres transversales propres au trigone, le fornix transverse de Forel, ou wmi

faisceau commissural des deux cornes d'Ammon.

La lyre et l'origine des piliers postérieurs sont en rapport par l'inter-

médiaire de la toile choroïdienne, avec la partie postérieure de la couche

optique (Th), la glande pinéale (Gp) et les tubercules quadrijumeaux an té-

iczrzs(Qa) (fig.198). Par leur face supérieure, ils sont unis au corps calleux,

dont ils sont séparés dans quelques rares cas par le ventricule de Verga

(fig. 203). En descendant dans le prolongement sphénoïdal du ventricule

latéral, chaque pilier postérieur du trigone s'unit intimement au forceps

major du corps calleux et à la partie postérieure de la corne d'Ammon

(fig. 204) et se divise ensuite en deux parties, l'une externe, l'autre interne.

La partie externe fait suite à la partie interne du corps du trigone et forme

la couche blanche intraventriculaire ou l'cclveu.s (ais) de la corne d'Ammon

(fig. 204, 205, 206); la partie interne est libre, elle fait suite à la partie

externe du corps du trigone, et suit le bord concave de la corne d'Ammon

jusqu'au vélum terminale d'Aeby sous le nom de corps bordé ou bordant, de

corps frangé, de fimbria, de bandelette ou tamia de Y hippocampe (Fi). La

fimbria n'atteint donc pas l'extrémité antérieure du prolongementsphénoï-

dal du ventricule latéral ; elle ne dépasse guère les digitations postérieures

de la corne d'Ammon. Le bord externe de la fimbria est convexe et adhé-

rent au bord concave de la corne d'Ammon; son bord interne et sa face

inférieure sont libres et recouvrent la circonvolution godronnée (Cg), dont ils s

sont séparés par le sillon fimbrio-godronné (fgl, (fig. 20 : i, 206). La facescrpé-

rieure de la fimbria présente dans toute sa longueur, et dans le voisinage

de son bord externe, une crète plus ou moins accusée, la créte éheicclncaire,

qui donne insertion à la mince lame épithéliale qui recouvre les plexus

,

. MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 349

choroïdes des ventricules latéraux et qui ferme ces ventricules en dedans.

Il résulte de cette disposition que la fimbria affecte sur les coupes ver-

. tico-transversales la formé d'un crochet à convexité interne (fig. 205), et

que sa plus grande partie est située en réalité à l'extérieur de la cavité ven-

triculaire. Mais, au voisinage du vélum terminal d'Aeby, la crête épendy-

maire se porte peu à peu en dedans et se confond bientôt avec le bord in-

terne de la fimbria, qui s'élargit et recouvre complètement la circonvolution

godronnée (fig. 206). .

Le trigone contient des fibres longitudinales et des fibres transversales.

Par la majeure partie de ses fibres longitudinales, le trigone cérébral réunit

la cone d'Ammon(CA) et la circonvolution de l'hippocampe (H) autubercule

mamillaire (Tm); il rentre par conséquent, ainsi que nous le verrons plus

loin, dans le groupe des faisceaux de projection qui unissent l'hémisphère

cérébral et en particulier le 1' ! ânenciphalon, au cerveau intermédiaire (tuber-

cules mamillaires, couche optique) : Une petite partie des fibres longitudi-

Le trigone contient

les libres de projec-

tion et,les fibres com-

missuralcs.

Fic, 204. -Prolongements sphénoïdal et occipital du ventricule latéral. Corne d'Ammon,

Ergot de Morand. Eminence collatérale de Meakel. Pilier postérieur du trigone et

forceps major du corps calleux. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans

l'alcool.) '

C, cuncus. CA, corne d'Ammon. Cç(Spl), bourrelet du corps calleux (Splenium).

Csg, couche sagittale du lobe temporo-àccipital. de, diverticule du cuneus. d,gCA, digi-

' tations de la corne d'Ammon. dq, diverticule du lobule lingual ? ds, diverticule du subi-

- .. culum. Ec, éminence collatérale de Meckel. EJ1f, ergot de Morand. Fi, fimbria. -

.. Fm, forceps major. ipo, incisure pré-occipitale de Meynert. LO, lobe occipital. -

LT, lobe temporal, joo, scissure pariéto-occipitale. PT, pôle temporal. 7rpll), pli pariéto-

limbique postérieur. Tgp, pilier postérieur du trigone. TgV, carrefour ventriculaire.

Voc, corne occipitale. Vsph, corne sphénoïdale.

350 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

nales du trigone s'unissent aux fibres du septum lucidum, passent en avant

de la commissure antérieure et se rendent à la substance perforée anté-

rieure. Ces fibres constituent le faisceau olfactif de la corne d'Ammon qui

Fin. 20 : i· Coupe vertico-transversale de la corne d'Ammon et de la région sous-

' optique, passant par le corps genouillé externe et la partie externe du pédoncule

cérébral. Méthode de Weigert. (Agrandissement de deux diamètres et détails

dessinés à un grossissement de douze diamètres.)

Alv, a)vcus. CA, corne d'Ammon. C,g, circonvolution godronnée. - Cge, corps ge-

nouillé externe. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circon-

volution de l'hippocampe, s'enroulant pour former la corne d'Ammon. Lins, lame médul-

laire superficielle de la corne d'Ammon (substance réticulée d'Arnold). NC', lueue du noyau

caudé.-Ne, noyau externe du thalamus.As, 3, NL», troisième et deuxième segments du noyau

lenticulaire. ot, scissure collatérale. l', pied du pédoncule cérébral. - l'es, pédoncule

cérébelleux supérieur. - Poa, l'op, libres antérieures et postérieures de la protubérance.

Py, faisceau pyramidal. Rrrt, ruban de Reil médian. Rp, partie pédonculaire du ruban

de Reil. -SR, substance réticulée. T,gp, pilier postérieur du trigone. Th, thalamus.

Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Il, bandelette optique. - III, fibres radicu-

laires de la 3- paire.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 35t

représente, un véritable faisceau d'association, reliant deux régions du rhi-

nencéphalon.

FiG. ? ou. Coupe vertico-transversale de la corne d'Ammon et de la région sous

optique passant en arrière du velum terminale, parla bandelette optique, le ruban

de Reil et la partie moyenne du pédoncule cérébral. Méthode cie Weigert. (Agran-

dissement de deux diamètres et détails dessinés à un grossissement de douze diamètres).

Alv, alvéus. CA, corne d'Ammon. C,g, circonvolution godronnée. - Cge, corps ge-

nouillé externe. Ci, capsule interne. coa, commissure antérieure. - Fli, faisceau longi-

tudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe, s'enroulant

pour former la corne d'Ammon. Lnxi, Lmm, lames médullaires interne et moyenne de la

corne d'Ammon. Lms, lame médullaire superficielle de la corne d'Ammon (substance

réticulée d'Arnold). Ln, locus niger. - Nu, queue du noyau caudé. Ne, noyau externe

du thalamus. NL3, NI NLI troisième deuxième et premier segments du noyau lenticulaire.

- JV/f, noyau rouge. - ol, scissure collatérale. - P, pied du pédoncule cérébral. - Pcs, pé-

doncule cérébelleux supérieur. - Pchl, plexus choroïdes. - Poa, l'op, fibres antérieures et

postérieures de la protubérance. l'y, faisceau pyramidal.- RC, radiations de la calotte.

Rm, ruban de Reil médian. Slgr, stratum granulosnm de la circonvolution godronnée.

Tgp, pilier postérieur du trigone. Th, thalamus. - Zr, zone réticulée ou grillagée. ?

bandelette optique. - III, fihres radiculaires de la 3° paire.

352 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Septum lucidum.

Pédoncules du sep-

tum lucidum.

Par ses fibres transversales, le trigone appartient également au rhinen-

céphalon, car le fornix transverse de Forel représente un faisceau commis-

sural jeté entre les deux cornes d'Ammon.

3° Septum lucidum.

Le septum lucidum, ou c oison transparente, occupe sur la ligne médiane

l'espace triangulai-

re, large en avant,

étroit en 'arrière,

compris entre le tri-

one (Tg) d'une

part, le tronc et le

genou du corps cal-

leux (Cc[g]) d'autre

part. Il sépare les

deux ventricules la-

téraux, et se pré-

sente sous l'aspect

d'une mincelame dc

substancenerveuse,

translucide, et qui

se déchire facile-

ment sur les cer-

veaux frais (lig.

207). Ses faces laté-

rales, planes, lisses,

et revêtues de l'é-

pendyme ventricu-

laire, forment la

paroi interne des

ventricules latéraux

(VI). Son bord

supérieur, long et

convexe, s'unit à la

face inférieure du

corps calleux; il se

continue par un angle arrondi avec le bord antérieur; celui-ci, court et con-

vexe, est uni au genou (Cc[g]), au bec (Cc[r]) et aux pédoncules du corps cal-

leur. Son bord inférieur, ou mieux postéro-inféricllr, est concave; il répond

à la face supérieure du trigone, à ses piliers antérieurs et à la lame termi-

nale embryonnaire ou lame sus-optique (lt), dans le petit espace triangu-

laire situé en avant de la commissure blanche antérieure (coa). De l'angle

antérieur se détachent les pédoncules du septum lucidum. Ces petits fais-

ceaux passant en avant de la commissure antérieure, reçoivent en général

Fic.. 207. - Seuil de 1 hémisphère droit. (D'après la photo-

graphie d'une pièce durcie dans le bichromate).

AqS, Aqueduc de Sylvius. B, fente cérébrale de Bichat.

Cal. étage supérieur du pédoncule ou calotte. CB, carrefour

olfactif de Broca. Cc, trou du corps calleux. - Cc(g), genou du

corps calleux. - Cc(r), bec antérieur du corps calleux (rostrum).

Cc( ? 1», bec postérieur du corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du

corps calleux (splénium). - Cgn, circonvolution géniculée. cm,

sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure. - com,

commissure molle. cop, commissure postérieure. C V, hé-

misphère cérébelleux. Flp, faisceau longitudinal postérieur. -

fs, fissura serotina. - Gh, ganglion de l'habénula. Gp, glande

pinéale. /, infundibulum. L,, première circonvolution lim-

bique. - lt, lame terminale embryonnaire. - mF,, face interne

de la première circonvolution frontale. P, étage inférieur ou

pied du pédoncule cérébral. 7-plp, pli pariéto-limbique posté-

rieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. ri, récessus

de l'infundibulum. - ro, récessus sous-optiquc. scc, sinus du

corps calleux. - SM, sillon de Monro. SI', septum lucidum. -

Spp, substance perforée postérieure. STh, région sous-optique.

Tch, toile choroïdienne. - T,g, trigone. TM, trou de Monro.

Tm, tubercule mamillaire. V3, troisième ventricule. VV, val-

vule de Vieussens. 2 ? chiasma des nerfs optiques.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 333

les nerfs de Lancisi, puis divergent et traversent en diagonale l'espace

perforé antérieur en formant la bandelette diagonale ae Broca (fig. 183). ? L'angle postérieur, très aigu, s'insinue sous le nom de queue du septum

entre le corps calleux et le trigone, jusqu'au.'pomt, très variable suivant les

individus, où ces deux parties se fusionnent- Quelquefois même il se pro-

longe jusque dans le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]) (fig. 203) et le

diverticule linéaire des ventricules latéraux, compris entre le bourrelet et

le trigone, porte, comme nous l'avons vu, le nom de ventricule de Verga.

Cette disposition est normale chez le cheval. La longueur antéro-posté-

rieure du septum lucidum présente donc de grandes variétés individuelles.

Lorsqu'on incise le septum lucidum soit horizontalement (fig. >08.),

soit verticalement (fig. 212), on constate à. son centre l'existence d'une

petite cavité en forme de fente, large en haut et en avant, étroite en bas

et en arrière, remplie par quelques gouttes de sérosité. Cet espace, clos

de toute part et ne communiquant avec aucun autre ventricule, mesure

en moyenne 3 centimètres de longueur sur 13 millimètres de hauteur; il

porte le nom de ventricule de la cloison ou de cinquième ventricule. La

cloison transparente se compose en effet de deux lames verticales, fusion-

nées sur tout leur pourtour, et juxtaposées simplement par leur partie cen-

traie, qui forme le ventricule du septum lucidum. L'embryologie montre

que les deux lames ne sont autre chose qu'une portion de la paroi interne

de la vésicule des hémisphères, et que le cinquième ventricule ne repré-

sente, en réalité, qu'une partie de la grande fente inter-hémisphérique,

enclavée par les fibres transversales du corps calleux. Le ventricule de la

cloison n'a donc pas la môme valeur morphologique que les autres ven-

tricules, et n'est pas revêtu de la couche épendymaire qui tapisse ces

derniers, mais d'un mince revêtement conjonctif qui est l'homologue de

la pic-mère. (Yoy. Embryologie, p. 1 1 cJ. )

Vestige de la paroi interne des hémisphères, chaque lame de ce ventri-

cule présente à l'état rudimentaire les deux couches qui constituent les cir-

convolutions cérébrales. La couche interne ou grise représente l'écorce grise

rudimentaire; elle est recouverte par une mince couche de fibres tangen-

tielles et renferme dans les couches superficielles (celles qui correspondent

par conséquent à la surface libre de la vésicule hémisphérique) des cel-

iules nerveuses pyramidales, dont le sommet regarde la cavité du cinquième

ventricule, et dans les couches profondes des cellules plus irrégulières.

La couche externe ou blanche, l'analogue de la substance blanche,

reçoit, en arrière, les fibres longitudinales du trigone qui constituent le

faisceau olfactif de la corne d'Ammon de Zuckerkandl ; ces fibres s'irra-

dient dans le septum lucidum, puis convergent au niveau de son angle

antérieur, où elles forment le pédoncule du septum lucidum ou bandelette

diagonale deDroca (bd). (Voy. Fibres de projection du z7aizzezzceh7aalozz.)

Enfin au niveau de la divergence des pédoncules, on rencontre du côté

du ventricule latéral une troisième couche, l'épendyme et la couche grise

sous-épendymaire, communes il tous les ventricules. Mais le septum luri-

23

Ventricul' .1.. la

;Ioison

Sa structure.

354 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ventricules laté-

raux.

dum est souvent si rudimentaire, que l'on ne distingue que difficilement z

ces différentes couches. Entre les deux pédoncules du septum, on ren-

contre en général une petite veine, la veine du septum lucidum; elle se

dirige d'avant en arrière, longe le bord inférieur du septum et se jette

dans la veine du corps strié au niveau des piliers antérieurs du trigone.

4° Ventricules latéraux.

Vestiges de la cavité de la vésicule des hémisphères, les ventricules la- ,

téraux (VI), situés de chaque côté de la ligne médiane et séparés l'un de

l'autre par le septum lucidum (SI), communiquent entre eux par l'inter-

médiaire du ventricule moyen (V.i) et des trous de Monro (TM).

Plus rapprochés de la base du cerveau et de la ligne médiane en avant,

ils divergent en arrière, et s'enroulent autour de la couche optique et du

pédoncule cérébral, en décrivant une courbe ouverte en bas et en avant, et

tout à fait analogue à la courbe que décrivent, autour de ce même axe, toutes

les parties constituantes de la vésicule des hémisphères. Ce trajet courbe

leur a valu le nom de canaux circll1npédonculaires.

A l'état normal, les ventricules latéraux représentent deux canaux apla-

tis, deux cavités anfractueuses, presque virtuelles, dont les parois sont

accolées, et qui ne renferment que très peu de liquide céphalo-rachidien.

Sous l'influence de certaines causes pathologiques, dans l'hydrencéphalie .

aiguë ou chronique, dans l'hémorrhagie cérébrale faisant irruption dans a

les ventricules, dans les tumeurs cérébrales développées au dépens des .

plexus choroïdes, etc., ces cavités se laissent distendre avec la plus grande

facilité. Chez certains hydrocéphales même, cette distension est telle, que

les ventricules latéraux occupent toute la cavité cranienne, et que le cer-

veau se trouve réduit à l'état d'une membrane plus ou moins mince.

Les ventricules latéraux (VI) commencent dans le lobe frontal par une

extrémité recourbée, la corne frontale ou antérieure (Vf), située derrière le

genou du corps calleux (Cc[g.1) qui ferme ces cavités en avant; de là ils

se dirigent en haut, en arrière et un peu en dedans, en décrivant une

courbe à convexité interne (fig. 200). Arrivés au niveau de l'extrémité pos-

térieure de la couche optique, ils divergent, changent de direction, et sous

le nom de corne ou prolongement sphénoïdal (Vsph) se portent d'arrière en

avant et de haut en bas, dans l'épaisseur des lobes temporaux, où ils se ter-

minent à 15 ou 20 millimètres en arrière du pôle temporal (T). Au niveau

du point où le ventricule latéral change de direction, il envoie vers l'ex-

trémité occipitale du cerveau un prolongement horizontal et curviligne, la

corne occipitale (Voc), connue encore sous les noms de cavité digitale ou

ancyroïde, ou de prolongement postérieur (fig. 209 et 204).

Le point de réunion de ces trois parties, au niveau de l'extrémité posté-

rieure de la couche optique, représente un véritable carrefour ventriculaire,

de forme triangulaire : c'est le trigonum venlriculi lateralis des auteurs

allemands.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 3 :

Portion antérieure ou frontale; étage supérieur.

L'étage supérieur du ventricule latéral, plus large en avant (m'en

arrière, appartient aux lobes frontal et pariétal; il décrit une légère courbe

à concavité externe, s'étend du genou du corps calleux (Cc[g]) à l'extré-

mité postérieure de la couche optique (Th) (fig. 208), et mesure en moyenne

7 centimètres de longueur. Le trou de Monro le divise en deux moitiés :

la moitié antérieure, la corne frontale proprement dite, embrasse dans sa

concavité la tète du noyau caudé (NC); elle est d'aspect semi-lunaire, et

répond à la partie la plus large de l'étage supérieur des ventricules laté-

raux. Ses parois supérieure et antérieure sont concaves et répondent au

tronc (Ce), au genou (Cc[g]) et au bec du corps calleux (Cc[r]). Sa paroi

interne est formée par le septum lucidum (SI), large en avant, étroit en

arrière; sa paroi externe, par la tête du noyau caudé (NC), sur laquelle on

rencontre, sous la couche épendymaire, les ramifications antérieures de la

veine du corps strié.

Chez le foetus et chez certains mammifères à lobe olfactif très déve-

loppé (cheval, chien, etc., etc.), la corne frontale du ventricule latéral

s'étend par un canal plus ou moins large, jusque dans l'intérieur du bulbe

olfactif. L'orifice postérieur de ce canal est situé très près de la base de

la corne frontale, en avant de la partie recourbée de la tête du noyau caudé.

La moitié postérieure de l'étage supérieur du ventricule latéral, située

en arrière du trou de Monro, se présente sous la forme d'une fente hori-

zontale (le '1;) millimètres de largeur; elle se continue en avant avec la corne

frontale (Vf), en arrière avec les cornes occipitale (Voc) et sphénoïdale

(Vsph) et correspond il la partie moyenne du ventricule latéral (cella média

des anciens auteurs).

Son bOl'd interne est formé par la ligne d'union du corps calleux avec le

trigone cérébral; son bord externe répond à la rencontre du bord externe

du noyau caudé (NC) avec le corps calleux (fig. 122).

La paroi supérieure est formée par la face inférieure du corps calleux.

La paroi inférieure est fort complexe ; on y rencontre de dehors en dedans :

1° le corps et la queue du noyau caudé (NC, NC) ; 2° un sillon intermédiaire au

noyau caudé et à la couche optique, le sillon opto-stl'ié (si) ; 3° le tiers externe

de la face supérieure de la couche optique (Th) ; i° la face supérieure du trigone

(Tg) et les plexus choroïdes du ventricule latéral (Pchl) (fig. 208).

. 1° Le tronc et la queue du I/o ! /au call1{( : (NêlT], KG') se présentent sous la

forme d'une masse grise, légèrement saillante, qui occupe la partie externe

du plancher du ventricule latéral, et fait suite à la volumineuse tête du

noyau caudé logée dans la corne frontale ; la queue se recourbe en bas et

en avant, au niveau du carrefour ventriculaire, et prend part à la constitu-

tion de la voûte de la corne sphénoïdale (fig. 209).

2° En dedans du noyau caudé on trouve la couche optique (Th), dont la

blancheur relative contraste avec la teinte gris-rougeàtre du noyau caudé.

Le tiers externe de la face supérieure de la couche optique, compris entre

Étac npérip,l1rllll

ventricule latéral.

Corne frontale ; ses

limites.

Chez le fcctus 1111-

main et chez les ani-

maux osmatiuucs, la

corne frontale du

ventricule latéral se

prolonge dans le

bulhe olt'aetit'.

Moitié postérieure

de l'étape supérieur

du ventricule latéral.

i

Ses limites.

Sa voûte.

Son plancher.

3110 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

le sillon opto-strié et le sillon choroïdien, entre seul dans la constitution

du plancher du ventricule latéral. Les deux tiers internes de la couche op-

tique compris entre le sillon choroïdien et le 1--iiia tltalami sont en effet

extravenlriculaires (fig. 213); ils sont recouverts par la toile choroïdienne

et le corps du trigone, et appartiennent par leur développement à la surface

extérieure du cerveau intermédiaire (Yoy. p. 113 et fig. 52 il gui). La partie

Fie. 208. - Étage supérieur des ventricules latéraux. Corps du trigone et septum

lucidum. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool.)

lit, bourgeon terminal du vermis superior. -Cc,), genou du corps calleux. - Cc,1)1), bour-

relet du corps calleux (splenium). - EM, ergot de Morand. - 7'\ première circonvolution

frontale. Fm, forceps major. L" première circonvolution limbique. Lip, lobe cérébel-

leux inférieur et postérieur. - Lsa, lobe cérébelleux antérieur et supérieur. Lsm, lobe

cérébelleux supérieur et moyen. Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Ly, lyre

ou psalterium. - 7nF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NC(T), tronc du

noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. OF, faisceau occipito-frontal. - pCli, pied

de la couronne rayonnante. llcha, plexus choroïdes aberrant situés sur le trajet de la

veine du corps strié. - l'chl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - si, sillon opto-strié.

SI, septum lucidum. - 7 ? trigone. 7;yp, pilier postérieur du trigone. - TM, trou de

Monro. V(cu), vermis (culmen). - V(dc), vermis (declivum). V ? corne frontale du ven-

tricule latéral. - Voc, corne occipitale du ventricule latéral. VSl, ventricule du septum

lucidum. '

MORPHOLOGIE CÉRÉRRALE. 3o7

m'6;-fe ? ? <CM/M'e de la couche optique n'est pas lisse et régulière; elle

correspond en grande partie au noyau externe de ce ganglion (Ne) et présente

en avant, au voisinage du trou de Monro, une saillie mamelonnée et très

accentuée, le tubercule antérieur de la couche optique, constitué par la partie

saillante de son noyau antérieur (Na) (fig. 213).

3° Le sillon opto-strié (si), assez large en avant, plus étroit en arrière,

décrit autour de la couche optique une courbe à concavité antérieure et

interne, et présente à considérer, successivement de haut en bas, la lame,

cornée, la veine du corps strié, le tc7Jnia semi-circularis.

La lame cornée (le) n'est autre chose qu'un épaississement de l'épen-

dyme ventriculaire; elle se présente sous la forme d'une bandelette gri-

sâtre, demi-transparente, épaisse, à laquelle la réplétion plus ou moins

grande de la reine du corps strié (Vcst) sous-jacente donne une coloration

brunâtre ou bleuâtre, que Tarin a comparée il celle de la cornée transpa-

. rente. Assez résistante, large en avant (fig. 208), plus étroite en arrière, la

lame cornée est libre par sa face supérieure, et recouvre la veine du corps

strié, qu'elle protège, et le tamia semi-circularis, qu'elle refoule en bas et en

dehors. La lame cornée, qui contient quelques fibres nerveuses longitudi-

nales du ta'nia semi-circularis, contourne l'extrémité postérieure de la

couche optique, et se retrouve, comme la bandelette demi-circulaire qu'elle

recouvre, sur la voûte de la corne sphénoïdale dont elle atteint l'extrémité

antérieure (fig. 209).

La veine du corps strié (Vcst) recouverte de la lame cornée parcourt

d'arrière en avant le sillon opto-strié. Elle reçoit, chemin faisant, toutes

les veines du corps strié et de la tète du noyau caudé, quitte la lame cornée

au niveau du tubercule antérieur de la couche optique (Na), reçoit à

ce niveau la veine du septum lucidum, puis pénètre dans les plexus choroïdes

qui surplombent le trou de Monro (T}1); elle se continue en arrière avec

la veine de Galien (VG) située dans l'épaisseur de la toile choroïdienne

(Tch), pour se jeter finalement dans le sinus droit.

Le livli ici ? Mï<-<'</T/< ? \'(Hallcr), /'<7y ? < ? cr/eHi ! -c ? M</'c, li inbus postc-

l'iol' corporis slriati de 1\'illis (le), estun petit faisceau de libres nerveuses qui

occupe la partie inféro-externe du sillon opto-strié et « embrasse comme

un lien l'espèce de gerbe » (Cruveilhier) formée par les fibres de la cap-

sule interne. étalée en avant, la bandelette demi-circulaire se rétrécit en

arrière du tubercule antérieur de la couche optique; elle longe ensuite

le sillon opto-strié jusqu'à l'extrémité postérieure de la couche optique,

puis elle se recourbe en bas et en avant, reçoit chemin faisant un grand

nombre de libres de la couche optique et s'épanouit en un faisceau de

libres qui parcourant, la voûte de la corne sphénoïdale, peuvent être

suivies jusqu'au noyau amygdalien, (\'.1), situé dans la circonvolution du

crochet (U).

Sillon npto-stl'i4.

Lame cornée.

Veine du corps

strié.

Bandelette demi-

circulaire.

35S ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Corno' sphénoïdale

th. ventricule laté-

ral.

Ses limites.

Sa voûte.

. 1

.. Portion moyenne ou réfléchie; étage inférieur.

Corne sphénoïdale. -Aplatie de haut en bas, la corne sphénoïdale ( Vsph)

contourne le pédoncule cérébral et la couche optique, se porte oblique-

ment en bas, en avant et en dedans, et se termine à 15 ou 20 millimètres

en arrière de l'extrémité antérieure de la circonvolution du crochet (U).

On lui considère deux parois : l'une supéro-externe, l'autre inféro-interne '

et deux bords : l'un interne ou concave, l'autre externe ou convexe; celui-ci

décrit un trajet sensiblement parallèle à la scissure de Sylvius (S).

La paroi supéro-externe (fig. 209) se moule sur la paroi inférieure et se

continue directement avec la paroi supérieure de la corne occipitale (Voc).

Elle présente en dedans les expansions terminales de la bandelette demi-

circulaire (le), que l'on peut suivre jusqu'au noyau amygdalien (NA), et un

FIG. 209. - Paroi inférieure de l'étage supérieur et paroi supéro-externe de l'étage

inférieur du ventricule latéral droit. Carrefour ventriculaire, noyau caudé, couronne

rayonnante et faisceau uncinatus. (D'après la photographie d'une pièce durcie

dans l'alcool.) "

Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule cérébral. cm, sillon calloso-marginal.

CNC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure antérieure. - Csg, couche sagittale du

lobe temporo-occipital. de, diverticule du cunéus. - dlg, aiverticule du lobule lingual.

Fu, faisceau uncinatus.-iep, insertion de l'épendyme ventriculaire. Cette ligne d'insertion sépare

la partie du noyau caudé entouré par la masse blanche du lobe frontal, de sa partie intra-

ventriculaire. - LF, lobe frontal. LO, lobe occipital. - LT, lobe temporal. NA, noyau

amygdalien. Na, noyau antérieur du thalamus. - NC, tète du noyau caudé. NC', queue

du noyau caudé. - t'C", partie recourbée de la queue du noyau caudé. pCR, pied de la

conronne rayonnante. Pul, pulvinar. R, scissure de Rolando. - sch, sillon choroïdien.

- SI, seuil de l'insula. si, sillon opto-strié. TgV, trigone ventriculaire. Th, thalamus.

Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. z

peu plus en dehors, la queue du noyau caudé (NC'), masquée souvent par

une mince couche de fibres nerveuses. Contiguë en arrière à la bandelette

demi-circulaire, la queue du noyau caudé s'en sépare en avant, et s'unit, au

niveau du noyau amygdalien, au troisième segment du noyau lenticulaire.

(Voy. Coupes sagittales macroscopiques, fig. 274 et fig. 209.)

En dehors, la paroi supéro-externe est formée par le tapetum (Tap),

c'est-à-dire par des fibres décrites pendant longtemps comme appartenant

au corps calleux. Les cas d'agénésie du corps calleux ont permis à Forel et

Onufrowicz, à Kauffmann, puis à Hochhaus, de montrer l'indépendance de

ces fibres d'avec celles appartenant au système calleux, et de les rattacher

au faisceau d'association que nous décrirons plus loin sous le nom de

faisceau occipito-fontccl de Forel et Onufrowicz (OF).

La paroi, ou le plancher de la corne occipitale (fig. 210)

présente en dedans la saillie connue sous le nom de corne d'Ammon, de

grand hippocampe ou de pied de l'hippocampe (CA). La corne d'Ammon

se présente sous l'aspect d'un relief conoïde de coloration blanche, de

0 millimètres de longueur, étendu du bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]),

au noyau amygdalien (NA), et décrit une courbe à concavité antérieure et

interne. Son extrémité postérieure, longue et étroite, est en connexion in-

time avec le pilier postérieur du trigone (Tgp). La fimbria (Fi) ou la partie

interne libre de ce pilier, s'insère en effet le long du bord concave de la corne

d'Ammon, tandis que la partie adhérente ou externe du pilier recouvre la

I corne d'Ammon d'une couche blanche connue sous le nom d'alvéus (Alv)

(fig. 205 et 206). La partie antérieure de la corne d'Ammon est plus courte,

mais plus large et plus épaisse que la partie postérieure; elle repose sur la

circonvolution de l'hippocampe (H), qui doit à ce rapport son nom de lit ou

subiculum de la corne d'Ammon. Elle présente en général trois à quatre bos-

selures, les digitations de la corne d'Anznzozz (dg CA, fig. 210) ; l'interne est la

plus constante, etrépond à une incisure profonde du sillon de l'hippocampe.

En dehors^ ! ? la corne d'Ammon, le plancher de la corne sphénoïdale

est plan, et correspond au sillon collatéral ou occihito-tenzporal (ot). Le

fond de ce sillon forme quelquefois une véritable saillie longitudinale,

située en dehors de la corne d'Ammon, connue sous le nom d'éozinerrce

collatérale de Meckel (Ec) ou de cuissard de Malacarne, et qui s'étend en

arrière dans la corne occipitale.

Un sillon intraventriculaire profond et très étroit, le diverticule du

subiculum (ds), sépare la corne d'Ammon de la partie plane du plancher

de la corne sphénoïdale et de l'éminence collatérale de Meckel.

La corne postérieure ou occipitale (Voc), cavité digitale ou arzcyroïde,

née du point précis où le ventricule latéral se réfléchit en bas ou en avant,

représente une sorte de diverticule du ventricule latéral, qui résulte de

l'accroissement en arrière de la vésicule hémisphérique ; cette corne fait en

elfet défaut toutes les fois que le lobe occipital n'est pas développé. On la

trouve chez les singes, mais elle n'existe chez aucun des herbivores, où le

Son plancher.

Corno dalmmott.

Alvé ?

Eminence collaté-

rale do Meckel.

Diverticule du su-

¡¡c\11mu.

Corne occipitale du

;entriculc lat6ral.

360 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses limites.

Sa voûte.

lobe occipital est rudimentaire. Chez ces animaux, la partie fronto-pariétale

du ventricule latéral se continue directement avec le prolongement sphé-

noïdal, sans émettre de diverticule postérieur.

. La corne occipitale (Voc), située à cheval sur la scissure calcarine (K),

qui la déprime longitudinalement, se porte horizontalement en arrière,

décrit une courbe à concavité interne, se rétrécit peu à peu et se termine en

une pointe distante de 2 à 3 centimètres du pôle occipital, mais Lrès voi-

sine de l'écorce du fond de la scissure calcarine dont elle n'est souvent

séparée que d'un ou deux millimètres. Ses dimensions, son étendue, pré-

sentent du reste de nombreuses variétés, non seulement individuelles el

pathologiques, mais encore d'un hémisphère à l'autre; d'après Engel, la

corne postérieure gauche serait la plus développée dans 66 p. 100 des

cas.

Sa coupe est irrégulière, quelquefois triangulaire. La paroi supérieure

ou mieux supéro-externe, ou voûte, se continue avec la face supérieure du

prolongement sphénoïdal, et se moule assez exactement sur les reliefs de

1'1G. 21U. -Prolongements sptIènoÚlal et occipital du ventricule latéral. Corne d'Ammon.

Ergot de Morand. Eminence collatérale de Meckel. Pilier postérieur du trigone et

forceps major du corps calleux. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans

l'alcool.)

C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (Spicnium).

Csg, couche sagittale du lobe temporo-uccipital. - de, diverticule du cunéus. - d ! 7CA, digi-

tations de la corne d'Ammon. dlg, diverticule du lobule lingual. ds, diverticule du subi-

culum. - Ec, éminence collatérale de Meckel. EJ1f, ergot de Morand. Fi, limhria. -

Fm, forceps major. ipo, incisure pré-occipitale de Meynert. - Li, première circonvo-

lution limbique. - LO, lobe occipital. - LT, lobe temporal. po, sillon pariéto-occipital.

- PT, pôle temporal. 7ri)lp, pli pariéto-limbique postérieur. - Tpg, pilier postérieur du

trigone. - TgV, trigone ventriculaire. - Voc, corne occipitale. - Vsph, corne sphénoïdale.'

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 361

la face inféro-interne (fig. 209). Elle est tapissée par les fibres du tapetum.

La paroi inféro-interne ou plancher présente à considérer, de dedans en

dehors, deux reliefs longitudinaux et une surface plane (fig. 210). Le relief

interne et supérieur est plus petit; c'est un relief plein, formé par la saillie

dans la cavité ventriculaire du forceps postérieur ou major du corps calleux

(Fm); il est connu sous le nom de bulbe de la corne postérieure; au-dessous

et en dehors, on trouve un relief conoïde beaucoup plus considérable, qui

souvent s'étale sur toute la face inférieure qu'il peut occuper en entier : c'est

l'ergot de Morand (EM), le petit hippocampe, l'éminence unciforme, formé

par le fond de la scissure calcarine, qui fait saillie dans la cavité ventri-

culaire. Il est d'autant plus volumineux que la scissure est plus profonde.

La surface plane, plus ou moins large, située en dehors de l'ergot de Morand,

répond au fond de la scissure collatérale (ot) qui la soulève quelquefois pour

former l'éminence collatérale de Meckel (Ec).

Deux sillons inlra-venlriculaires, l'un supérieur, l'autre inférieul', sépa-

rent fergot de Morand du bulbe du forceps en haut, de l'éminence colla-

' térale de Meckel en bas. Ces sillons sont toujours très étroits, et d'autant

plus profonds, que l'ergot de Morand est plus accentué; le supérieur, que

nous désignerons sous le nom de diverticule du cunéus, correspond à la

lèvre supérieure de la scissure calcarine ; l'inférieur ou diverticule du lobule

lingual à la lèvre supérieure de celte même scissure. Ce dernier diver-

ticule s'unit en avant à angle droit avec le diverticule du subiculum (ds)

(hg. 210).

Les plexus choroïdes du ventricule latéral (Pchl) reposent sur

le sillon choroïdien de la couche optique, et longent le bord interne de

la corne d'Ammon (fig. 208); ils forment un cordon vasculaire rouge et

granuleux, étendu du trou de Monro aux digitations postérieures de la

corne d'Ammon, ils n'occupent donc que la corne sphénoïdale et la partie

postérieure de l'étage supérieur du ventricule latéral : les cornes frontale

et occipitale en sont en effet dépourvues. Libres par leurs faces et leurs

bords externes, qui contiennent une veine volumineuse et tortueuse, les

plexus choroïdes se continuent en dedans avec la toile choroïdienne (Tch),

au niveau de l'étage supérieur du ventricule latéral, et avec la pie-mère de

la base du cerveau, au niveau de l'étage inférieur.

Ces plexus sont étroits il leur origine, au-dessus du trou de Monro, où ils

se continuent avec les plexus du côté opposé et avec les plexus choroïdes

du troisième ventricule; ils sont plus larges (Jans la corne sphénoïdale,

et présentent au niveau du carrefour ventriculaire un rendement fusi-

forme, le glomus des frères Wenzel, dont le volume varie de 2 à 3 et 5 mil-

- limètres de largeur sur 6 à 8 de longueur, et qui est formé, d'après Albar-

ran, par un pelotonnement vasculaire de la veine qui longe le bord libre

du plexus.

Le plexus choroïde est formé d'un grand nombre d'anses vasculaires,

véritables villosités vasculaires (Cruveilliier), très serrées les unes contre

Son plancher.

Bulbe de la COl'ne

postérieure.

Krgot de \Lorans

Eminence collaté-

ralo dc Meckcl.

Diverticule du eu- .

néus.

Divcrticulo du lo-

bule liogual.

Plexus choroïdes

du ventricule latéral. ,.

Les cornes fron-

tale et occipitale sont

dépourvues de plexus

choroïdes.

Glomérule chol'oï- J

dien.

Structure des plexus |

choroïdes. ' . ! 1

t

i

I

362 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. 1

Êpcndyme Ventri-

claire.

Son épaisseur varie

suivant les [régions.

Vélum terminale.

les autres, et réunies en petits grains lohulés à leur surface, tantôt sessiles, .

tantôt pédiculés ou disposés en grappe. Les vaisseaux qui constituent l'élé-

ment principal des plexus choroïdes, sont dépourvus de gaine lymphatique

(Albarran), et unis entre eux par un tissu conjonctif lâche, d'aspect réti-

culé, et dans les mailles duquel on trouve des cellules lymphatiques en

abondance plus ou moins grande. Les plexus choroïdes peuvent être le sujet

de productions morbides, lipomes, angiosarcomes, psammômes, et il n'est

pas rare de trouver au niveau du glomérule choroïdien des frères Wenzel

des kystes séreux développés dans le tissu conjonctif (Roland, Albarran).

'' Tantes les parties du ventricule latéral sont tapissées par l'épendyme,

membrane extrêmement mince et délicate, formée chez l'adulte par un

épithélium pavimenteux qui repose sur une couche de substance grise

riche en névroglie. L'épaisseur de cette substance grise sous-épendymaire

(Sge), est insignifiante au niveau de la voûte et du plancher du ventricule

latéral et de ses prolongements ; mais elle devient très appréciable au niveau

de ses bords et extrémités. C'est ainsi qu'elle entoure (ainsi que nous le

verrons plus loin en étudiant les séries des coupes veî,tico-1î,aîîsveisateY,

horizontales et sagittales) d'une sorte de capuchon assez épais le bord

externe du ventricule latéral (VI), l'extrémité antérieure de la corne fron- &Mk

taie Vf), l'extrémité postérieure de la corne occipitale (Voc), et le fond des

diverticules du subiculum (ds), du cunéus (de) et du lobule lingual (dlg).

L'épendyme tapisse les parois du ventricule latéral, et se réfléchit sur

les plexus choroïdes. Lorsqu'on étudie sur une coupe vcrtico-transversale

la manière dont se fait cette réflexion, on voit que, dans la partie fronto-

pariétale du ventricule, le point de réflexion supérieur correspond au bord

externe du corps du trigone, et le point de réflexion inférieur, au sillon

choroïdien, de la couche optique (fig. 212). Dans le prolongement sphénoïdal,

le point de réflexion supérieur correspond à la bandelette demi-circulaire,

l'inférieur à la crête épendymaire de la fimbria (fig. 205, 206).

Les plexus choroïdes no siègent donc pas dans l'intérieur de la cavité

ventriculaire; ils ne passent pas par les trous de Monro, mais en sont séparés,

dans l'un et l'autre cas, par l'épendyme ventriculaire. Ils n'atteignent pas

non plus l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph), de telle

sorte que la paroi interne de cette corne se trouve réduite, en arrière de la

circonvolution du crochet, à une mince lamelle nerveuse, le vélum termi-

nale d'Aeby (vt), tapissé par l'épendyme ventriculaire et la substance

grise sous-épendymaire (fig. 177).

Le ventricule latéral représente donc une cavité close 'de toutes parts,

et qui ne communique qu'avec le troisième ventricule par l'intermédiaire

du trou de Monro.

La fente cérébrale de Bichat, qui établissait pour les anciens auteurs

une communication entre la cavité ventriculaire et la cavité sous-arachnoï-

dienne, n'existe pas : elle se produit en effet artificiellement lorsqu'on

arrache les plexus choroïdes.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 363

S0 Ventricule moyen ou troisième ventricule (V3).

Le troisième ventricule ou ventricule moyen (V3) est une cavité impaire,

médiane et symétrique, située entre les deux couchcs optiques (Th), au-

dessous du trigone (Tg), de la toile choroïdienne (Tch) et des ventricules

latéraux (VI), avec lesquels elle communique par les trous de Monro (TM).

Il se présente sous l'aspect d'une fente antéro-postérieure ou d'un entonnoir

aplati, dont la base dirigée en haut est coupée obliquement en bas et en

avant, et dont le sommet correspond à la tige du corps pituitaire (fig. 211).

On peut donc lui considérer une base, un sommet, deux parois latérales et

deux bords, l'un antérieur court et presque vertical, l'autre postérieur plus

long et oblique en bas et en avant.

Les parois latérales sont verticales et de forme triangulaire ; un sillon

curviligne à concavité supérieure, le sillon de Monro (sM), divise les parois

latérales du troisième ventricule en deux régions : l'une supérieure, l'autre

inférieure. La région supérieure ou thalamique, ou région de la couche

optique, est formée par la face interne plane ou légèrement convexe de la

couche optique (Th), revêtue d'une mince couche de substance grise, la

substance grise centrale (Sgc); la région inférieure, ou région de l'infulldi-

bulum ou du plancher du troisième ventricule (STh), est formée en avant et

en dedans par la commissure grise de la base (losange opto-pédonculaire,

tuber cinereum, substance perforée postérieure, etc.), en arrière et en dehors

par la région sous-optique.

Une lamelle de substance grise, la commissure molle ou grise (com),

située immédiatement au-dessus du sillon de Monro, relie entre elles les

deux régions thalamiques. Horizontale et quadrilatère, à bords largement

concaves, la commissure grise, variable dans ses dimensions et son épais-

seur, se déchire avec la plus grande facilité; ses débris se rétractent quel-

quefois à tel point vers la face interne des couches optiques, qu'ils devien-

nent difficiles il déceler, ce qui peut faire croire à une absence de celte

commissure.

Le bord antérieur du troisième ventricule est presque vertical ou légè-

rement oblique en bas et en avant; il est formé : 1° dans la région de

l'infundibulum (fig. 211), par la partie antérieure du tuber cinereum, le

chiasma des nerfs optiques (xll) et la lame sus-optique (, laquelle forme

avec le chiasma un petit cul-de-sac ouvert en haut, le cul-de-sac optique

(recessus optique) (ro); 2° dans la région thalamique, par la commissure

blanche antérieure (coa) et les piliers antérieurs du trigone (Tga). Ces

piliers interceptent avec la commissure antérieure une fossette triangu-

laire à base inférieure, la vulve des anciens anatomistes.

Le bord postérieur, oblique en bas et en avant, présente successivement

et de haut en bas : 1° dans la région thalamique (fig. 211), la base de la

glande pinéale (Gp), la commissure blanche postérieure (cop), et l'orifice

antérieur ou anus de l'aqueduc de Sylvius (AqS); 2° dans la région, de l'in-

fundibulum, une rainure profonde, médiane, qui fait suite au sillon médian

Troisième vontri-

cule.

Ses parois latérales.

Commissure grise.

Son bord antérieur.

i !

Son boni posté-

rieur.

1

1

lnc. 211. Coupe sagittale inter-hémisphérique. Seuil de l'hémisphère et isthme de

l'encéphale. (D'après la photographie sous l'eau d'une pièce durcie dans le bichro-

. mate.) La pie-mère et la toile choroïdienne sont colorées en rouge.

bd, bandelette diagonale de Broca. C, calotte ou étage supérieur du pédoncule.

Cc(g), genou du corps calleux. - Cc(r), bec du corps calleux (rostrum). - Cc(rp), bec posté-

rieur du corps calleux. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (splenium).- CE, canal de l'open-

dyme. Cryn, circonvolution géniculée de Zuckorkandi. coa, commissure antérieure. com,

commissure postérieure. - Gh, ganglion de l'habénula. Gp, glande pinéale. - Ifs, Ifp,

lobe antérieur et lobe postérieur du corps pituitaire. - Le, lobe central du cervelet. - Lia,

lobe antéro-inférieur du cervelet. - Lig, lingula. - Lim, lobe inférieur et moyen du cervelet.

- Lip, lobe inl'éro-postérieur du cervelet. - Lsm, lobe supérieur et moyen du cervelet. - Iso,

lame sus-optique ou lame terminale embryonnaire. - Lsp, lobe supérieur et postérieur du

cervelet. - ll, commissure blanche de la base de Henle. Ly, lyre ou psalterium. - No,

nodule du cervelet. 11'l,noyau du toit du cervelet. l', pied du pédoncule cérébral.

Po, protubérance. - Pul, pulvinar. Pue, pyramide du cervelet. Qa, Qp, tubercules

' quadrijumeaux antérieur et postérieur. - rée, diverticule de l'infundibulum. lim, ruban de

Reil médian. - ro, diverticule optique. - sec, sinus du corps calleux. - SI, septum lucidum.

- sM, sillon de Monro. le, tuber cinereum. Tg, corps du trigone. - Tga, pilier antérieur

du trigone. - TM, trou de Monro. Tm, tubercule mamillaire. - llh, ttenia tlralami. - 7'u,

tubercule postérieur du vermis. - Uv, uvula (luette). V4, quatrième ventricule. - VV, valvule

de Vieussens. V(cu), vermis (culmcn). V(tlc), vermis (declivum). Il (Cla), chiasma

des nerfs optiques.

FiG. 212. - Coupe verlico-transversale du cerveau passant par les tubercules mamillaires et la partit;

antérieure de la corne sphénoïdale du ventricule latéral. (Pièce durcie au bichromate.) Les

plexus choroïdes et toile choroïdienne sont colorés en rouge.

Alv, alvéus. - Arc, faisceau arqué. - AJl, avant,-mur. - CA, corne d'Ammon, - Ce, corps calleux. -

Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême. Cing, cingulum Cip, segment postérieur de la capsula ' . z

interne. CL, corps de Luys. - CO, centre ovale. - cou, commissure antérieure. - ds, diverticule du

subiculum. F, champ de Forel. - 1 ? r2, première- et deuxième circonvolutions frontales. - Fa, circon- ·

volution frontale ascendante. ? premier sillon frontal. Fi, fimbria. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon

de l'hippocampe. - l, insula.- L,{1l), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe.

lc, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. tme, lame médullaire externe du noyau

lenticulaire. lini, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. - DloT'3, membrane obturatrice du troi-

sième vcntriculc.-N,1, noyau amygdalien. - Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus,-

11'C', queue du noyau caudé. - NL, nerf de Lancisi. - NL"NL"NL" noyau lenticulaire et ses trois segments.

OF, faisceau occipito-frontal. - ot, sillon collatéral. - ot + t3, branche commune au sillon collatéral cl.

. au troisième sillon temporal. P, pédoncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc/;3,

plexus choroïdes du troisième ventricule. - par, pied de la couronne rayonnante. - pri, sillon pré-rolan-

dique inférieur. - R, scissure de Rolande. Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. Sgc, substance

grise centrale. Sge, substance grise sous-épendymaire. - SI, septum lucidum. - SM, sillon de Monro.

1(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. 7 ? T2, T3, première, deuxième et troisième circonvo-

' lutiuns temporales. 11, 12, ? premier, deuxième et troisième sillons temporaux. 7'c/), toile choroï-

dienne. tee, [renia tecta. Tg, trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique (tha-

lamus). 11, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VG, veine de Galien. Vl, ventricule

latéral. - VSl, ventricule du septum lucidum. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - zr, zone

' réticulée, ou grillagée. - II, bandelette optique.

366 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son sommet.

Sa base.

Ticnia thalami et

ganglion de l'habé-

nnla.

Toile choroïdien ne.

Plexus choroïdes du

troisième ventricule.

antérieur de l'aqueduc de Sylvius, et qui sépare deux cordons latéraux

appartenant à la partie intra-ventriculaire de la région sous-optique (STh)

et de la calotte des pédoncules cérébraux (fig. 213); plus en avant se trou-

vent la substance perforée postérieure et le tuber cinereum (te).

Le sommet du troisième ventricule, dirigé en bas et en avant, se termine

par une extrémité effilée dans la moitié supérieure de la tige pituitaire.

Sa base (fig. 213), allongée dans le sens antéro-postérieur, est circonscrite

en avant par les piliers antérieurs du trigone, en arrière par la glande pinéale,

de chaque côté par le tænia thalami (tth), petit cordon très blanc, situé à la

limite de la face interne et de la face supérieure de la couche optique, et

dont les fibres se terminent dans le ganglion de /7c'</f<(Gh). Ce ganglion,

découvert par Serres (1824-1826) et dénommé par Meynert, forme une petite

saillie triangulaire, située à la partie postéro-interne de la couche optique.

Sur les tænia thalami (tth), s'insère de chaque côté la mince lamelle

épithéliale, véritable membrane obturatrice, qui ferme le troisième ven-

tricule en haut (fig. 212) (MV : ;). Cette membrane s'insère en arrière sur les

piliers antérieurs (les freins ou habenoe) de la glande pinéale; en avant elle

se continue de chaque côté avec la membrane épendymaire qui limite les

trous de Monro, et sur la ligne médiane, avec l'épendyme qui tapisse la

face ventriculaire des piliers antérieurs du trigone.

Obersteiner décrit dans le troisième ventricule deux parties : l'une ver- 'T" "™

ticale, comprise entre les faces internes des deux couches optiques, l'autre

horizontale et évasée, située entre le corps du trigone et la moitié interne Wt$|j

de la face supérieure de la couche optique. Cette soi-disant partie horizon-

tale du troisième ventricule, étendue dans le sens transversal du tænia tha-

lami au sillon choroïdien, n'appartient pas au troisième ventricule, elle ne

fait pas partie non plus du ventricule latéral, mais représente la surface

cxlra-ventriculaire de la couche optique (Sexv) (fig. ° ? 92, 213), et corres-

pond, ainsi que nous l'avons montré, à propos du développement du cer- .,

veau, à la surface extérieure du cerveau intermédiaire embryonnaire. ' .,

La toile choroïdienne (Hérophile) (Tch), prolongement de la pic-mère

extérieure, est une membrane vasculaire qui sépare le cerveau antérieur

du cerveau intermédiaire. De forme triangulaire, à sommet antérieur, à base

postérieure, elle s'étend horizontalement au-dessus des couches optiques

et du troisième ventricule, au-dessous du corps du trigone (fig. 212, 213).

La face supérieure, convexe d'avant en arrière, est recouverte par le corps

du trigone (Tg), dont elle présente la forme et les dimensions, et auquel

elle est unie par quelques vaisseaux et tractus conjonctifs. La face inférieure

repose, par ses parties latérales, sur la surface extra-ventriculaire de la

couche optique (Sexv); par sa partie moyenne, elle forme la limite supé-

rieure du troisième ventricule, dont elle est séparée toutefois par la mem-

brane obturatrice. Cette face est parcourue d'avant en arrière par deux

traînées longitudinales de granulations rouges, les plexus choroïdes du

troisième ventricule (fig. 213); ils sont minces en avant, au niveau du

. . MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 367

sommet de la toile choroïdienne, où ils s'infléchissent en dehors eksé con-

tinuent au-dessus du trou de Monro, avec les plexus choroïdes . des veIt'

tricules latéraux. En arrière, les plexus choroïdes du troisième ventricule

augmentent de largeur, puis se confondent avec la pie-mère qui entoure

. la glande pinéale (Gp) (fig. 201 à 203). Ils sont séparés l'un de l'autre

par les veines de Galien, qui se jettent dans la portion antérieure du sinus

- droit. - .

. La partie moyenne de la face( inférieure de la toile choroïdienne

- . recouvre là membrane obturatrice du troisième ventricule, ses parties

Fil. 213. Corps opto-striés. Toile choroïdienne. (D'après la photographie d'une

- pièce durcie dans l'alcool.) ..

Bt, bourgeon terminal du vermis superior. Cc(g), genou du corps calleux. cop, com-

missure postérieure... ? E¥,erg0t de Mora-nd.Ft ? forceps major. - Gh, ganglion de l'habé-

. ' nula. Gp, glande pinéale. lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur. - Lsm, lobe

- cérébelleux supérieur et moyen. Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Na, noyau

antérieur du thalamus. - NC, tête , du noyau caudé. -onc ? queue du noyau caudé.

NC", partie recourbée delà queue du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal.

Pclel, plexus choroïdes. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. sch, sillon

choroïdien. Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche optique. si, sillon opto-strié.

SZ,septumlucidum.S7'A, région sous-optique. Tch, toile choroïdienne. Tga, pilier anté-

- rieur du trigone. - Th, thalamus. - TM, trou de Monro. tth, toenia thalami. - Va, troisième

ventricule. Vf, corne frontale du ventricule latéral. VG, veines de Galien limitées de chaque

côté par les plexus choroïdes'du troisième ventricule.- VSl, ventricule du septum lucidum.

368 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Lafcntccet'eht'ale

0C' Bichat n'existe

pas.

1ûi

latérales sont en rapport avec la surface extra-ventriculaire de la couche

optique (Sexv) (fig. 212).

Les bords latéraux de la toile choroïdienne donnent insertion aux plexus

choroïdes des ventricules latéraux. Sa base se dédouble en deux feuillets, le

supérieur se réfléchit sur le bourrelet du corps calleux, et se confond avec

la pie-mère qui recouvre la face supérieure du corps calleux et les circon-

volutions du lobe limbique. Le feuillet inférieur entoure la face supérieure,

le bord libre et la face inférieure de la glande pinéale, puis se confond avec

la pie-mère qui recouvre les tubercules quadrijumeaux (fig. 211).

Le ventricule moyen, comme les ventricules latéraux, constitue donc

une cavité close, sans communication aucune avec l'espace sous-arach-

noïdien.

Les anciens anatomistes admettaient toutefois l'existence d'une com-

munication par la fente cérébrale de Bichat, grande fente en forme de fer

il cheval, dont les parties latérales entoureraient les pédoncules cérébraux,

et dont la partie moyenne serait comprise entre le bourrelet du corps cal-

leux et les tubercules quadrijumeaux.

Les parties latérales de la fente cérébrale de Bichat ne donnent nulle- '.

ment accès dans les ventricules latéraux, car la mince membrane épithé-

liale qui coiffe les plexus choroïdes de- ce ventricule les ferme compte- .

tement en dedans. La partie moyenne de la fente cérébrale de Bichat ne · "

permet pas davantage la pénétration dans les ventricules ; elle sépare, en

effet, le cerveau moyen du cerveau intermédiaire, et pour pénétrer, soit dans

le troisième ventricule, soit dans les ventricules latéraux, il faut déchirer

la membrane obturatrice du ventricule moyen ou la lame épithéliale qui

coiffe les plexus éhoroïdes des ventricules latéraux. Les parties latérales .

de la grande fente cérébrale de Bichat n'existent donc pas; sa partie moyenne

est une anfractuosité profonde et étroite, dont la forme rappelle celle du

trigone, et qui sépare le cerveau intermédiaire du cerveau moyen.

tie Corps opto-striés.

Historique. - Remarqués seulement par les anatomistes du XIV" siècle qui les com-

paraient aux hanches (anchoe), les corps opto striés n'ont été nettement décrits qu'au

xvn" siècle par Willis, Riolan, Vieussens, etc. Willis le premier sépara les couches optiques

des corps cannelés ou striés et les désigna avec Riolau sous le nom de Thalami nerrorum

opticorum. Vieussens ayant observé que les corps striés, les couches optiques et une

partie des jambes ou pédoncules du cerveau étaient traversés par des stries de différentes

formes, a donné à toutes ces éminences le nom de corpom sl1'iata. Il en a décrit six :

1 Les corporv striata superna anteriora ou corps striés proprement dits de Willis, qui

correspondent à la plus grande partie du noyau caudé.

2° Les c01'pom slniata superiora posteriori ou couches optiques.

3° Les cOl'pom striata inferna exteriora et posteriom qui correspondent au noyau len-

ticulaire.

4" Les corpom striata infe1'11a exteriora et anteriora séparés du noyau lenticulaire par

la commissure blanche antérieure et qui semblent correspondre à la partie inférieure

et sous-épendymaire de la tête du noyau caudé.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 369

5o Les corpora striata 'Íl1femlI et interiora mal délimités et mal décrits, placés au-

dessous de la commissure antérieure et qui font peut-être partie de la couche optique.

6° Les corpora striata média qui correspondraient d'après Vicq d'Azyr, à la substance

grise des pédoncules cérébraux, et d'après Burdach à la capsule interne.

Vieussens décrivit enfin, sous le nom de double centre demi-circulaire (yeminzem

centi-itin semi-cinczclccre),une bandelette de substance blanche située entre les corps striés

et la couche optique. Cette bandelette demi-circulaire, très bien décrite et dessinée par

Vicq d'Azyr qui la compare à une ligne brisée, porte depuis Beil, lenom décapsule interne.

Pour Reil le corps strié comprenait trois noyaux, les nuclei caudatus, lentiformis et

tseniaformis, séparés par trois lames de substance blanche, les capsules interne, externe

et extrême. Reil considéra en effet la capsule interne, comme la paroi interne d'une cap-

sule contenant le noyau lenticulaire et dont la paroi externe ou capsule externe était

située entre le noyau lenticulaire et le nucléus tteniaformis. Ce dernier était séparé

des circonvolutions de l'insula par la capsule extrême. Le nucléus tseniaformis, mince

bandelette dentelée de substance grise, a été signalé et figuré pour la première fois par

Vicq d'Azyr ; il doit son nom, d'uuunt-mur ou de claustrum, il Burdach. Meynert étudia sa

structure et le rattacha à l'écorce des circonvolutions de l'insula dont il représente la

cinquième couche ; de là, par analogie de structure, le nom de couche claustrale donnée à

la cinquième couche de l'écorce cérébrale.

Aujourd'hui les dénominations de Vieussens sont abandonnées, et l'on comprend

avec Willis, Vicq d'Azyr et Burdach, sous le nom de corps opto-striés :

1° La couche optique ou thalamus.

2° Le corps strié formé de deux noyaux :

A. Le noyau lenticulaire ou portion externe du corps strié de Vicq [d'Azyr ou noyau

extra-ventriculaire du corps strié.

B. Le noyau caudé ou portion interne et supérieure du corps strié de Vicq d'Azyr; noyau

intra-ventriculaire du corps strié, éminence pyriforme de Burdin ; corps strié proprement

dit de Willis, Burdach. Dans la nomenclature des auteurs allemands, çe , ro rtc

seul le nom de corps strié (StreifenhÜgel).../ ? ii;;\ \0 v ,

A. CORPS STRIÉ

Considéré dans sa totalité (noyau caudé et noyau lentictilaii,6 ?

strié forme une masse grise ovoïde, dont la grosse extrémité dirigée en

avant et en dedans est logée dans l'épaisseur du lobe frontal; par sa face

supérieure, il fait saillie dans le ventricule latéral; par sa face inférieure,

il repose sur la substance blanche des lobes frontal ou temporal, et appa-

raît à la base du cerveau au niveau de la partie antérieure de l'espace pen-

j'orr' antérieur. Sa face interne répond à la couche optique, à la substance

grise sous-épendymaire du ventricule latéral, aux radiations du genou et

du bec du corps calleux, sa face externe est recouverte par le lobule de l'in-

sula, qui doit à ce rapport le nom de lobule du corps strié.

Il doit son nom de corps strié aux rapports qu'il affecte avec la capsule

interne ; celle-ci traverse sa substance sous forme de stries ou de gros

faisceaux blancs, et le divise en deux parties ou noyaux, l'un supérieur et

interne, le noyau intra-ventriculaire du corps strié ou noyau caudé, l'autre

inférieur et externe, le noyau extra-ventriculaire du corps strié ou noyau

lenticulaire. La séparation de ces deux noyaux n'est pas complète, ils sont

en effet intimement unis par de nombreux ponts de substance grise; et au

niveau de l'extrémité antérieure du corps strié, ils forment une masse

24

,k

Forme du corps

itrici.

La. capsule interne

divise le corps strié

en deux noyaux.

30 0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Forme du noyau

caudé.

unique située au-dessous du segment antérieur de la capsule interne. ,

En arrière, le noyau lenticulaire ne dépasse guère le sillon postérieur

de l'insula; le noyau caudé, au contraire, s'effile, se recourbe en avant et

en bas, et se termine au niveau de l'extrémité antérieure du prolongement

sphénoïdal du ventricule latéral, où il s'unit a la face inférieure du noyau

lenticulaire, au noyau amygdalien, et à Y avant-mur (fig. 214 et 215).

Noyau caudé. Le noyau caudé ou noyau intra-ventriculaire du

corps strié, apparaît du côté du ventricule latéral sous l'aspect d'une émi-

FiG. 214. - Représentation schématique du corps strié (noyau caudé et noyau lenticu- ...

laire) et de son union avec le noyau amygdalien et la substance perforée antérieure.

Le noyau caudé est coloré en rouge, le noyau lenticulaire en bleu.

NA, noyau amygdalien. - NC, tète du noyau caudd. - NC', tronc et queue du noyau

caude. NC", extrémité antérieure recourbée de la queue du noyau caudé. Ni, noyau len-

ticulaire. - CNC, colliculus du noyau caudé.- El', ligne correspondant au point de réflexion

de l'épendyme ventriculaire et séparant la partie intra-ventriculaire de la tète du noyau caudé

située au-dessus, de la partie extra-ventriculaire située au-dessous et qui esten rapport avec la

masse blanche des circonvolutions orbitaires. p, ponts de substance grise reliant le noyau

caudé au noyau lenticulaire. Les lignes verticales xx et 55, divisent le corps strié en trois par-

lies, l'une antérieure répondant au segment lenticulo-calldé de la capsule interne (ici); l'autre

moyenne, correspondant au segment postWieurlproprcmcnt dit (cap) ou segment lenticulo-optirlue;

la troisième, postérieure et répondant au segment rétro-lenticulaire delà capsule interne (Cirl).

Les faisceaux de la capsule interne passent par les intervalles fenêtres compris entre les ponts

lenticulo-caudés (p); ils se déploient donc en un vaste éventail dont la limite antérieure est

située un peu au-dessous de la ligne de réflexion de l'épendyme et dont la limite postérieure

est comprise entre le pédoncule du noyau lenticulaire (PNG,) et le noyau amygdalien (NA). *

La ligne horizontale y-/ qui passe il l'union des deux tiers supérieurs avec le tiers inférieur

de cette ligure, divise la capsule interne en doux régions : la région supérieure ou thalamique

de l'a capsule interne comprend les trois segments de cette capsule (Cia, Cip, Cirl); la

région inférieure ou sous-llialamiquc est formée du segment postérieur et du segment rétro-

lenticulaire (Cip, Cirl). Le segment postérieur de la région sous-thalamitluc comprend non

seulement les libres de la région thalamique de ce segment, mais encore des libres qui

passent en Cip', entre la face inférieure du noyau lenticulaire et l'extrémité antérieure

recourbée de la queue du noyau caudé (NC"). Ces libres appartiennent, au faisceau de Tiirck

et à la couronne rayonnante du lobe temporal.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 371

nonce piriforme ou d'une cornue, située en avant et en dehors de la

couche optique (fig. 215). Epais et arrondi au niveau de la partie frontale

du cerveau, où il se renfle pour former la tête, il est mince, effilé et

très grêle en arrière. Son extrémité postérieure ou queue, contourne la

couche optique et le pédoncule cérébral, et se prolonge en avant jusqu'à

l'extrémité antérieure de la voûte du prolongement sphénoïdal du ventri-

cule latéral. Il décrit, par conséquent, comme toutes les parties consti-

tuantes de la vésicule des hémisphères, un cercle presque complet, ouvert

en bas et en avant au niveau de la vallée de Sylvius.

Sa longueur mesure de 65 à 70 millimètres. La longueur de la tête

jusqu'au niveau du trou de Monro est de 20 à 25 millimètres; son tronc

mesure, du trou de Monro jusqu'à son point de réflexion dans la corne

sphénoïdale, 30 à 35 millimètres; la longueur de la portion réfléchie ou

queue est difficile à évaluer; la queue pénètre en effet plus ou moins loin

dans la profondeur de la voûte du prolongement sphénoïdal du ventricule

latéral, se perd à la vue, mais peut être suivie, après grattage léger de

la voûte, jusque dans le voisinage de l'extrémité antérieure de la corne

sphénoïdale.

La tête atteint dans sa plus grande largeur 20 millimètres, le tronc me-

suré 10 millimètres au niveau du trou de Monro, il diminue ensuite rapide-

ment au niveau de la queue, et n'atteint guère plus de 3 millimètres dans la

portion réfléchie.

On considère au noyau caudé deux faces, deux bords et deux extrémités.

La face libre est convexe, fait saillie dans la cavité du ventricule latéral,

dont elle concourt à former le plancher; sa couleur grise contraste avec la

couleur blanche des parties environnantes, elle est recouverte par l'épen-

dyme ventriculaire et parcourue par des veines volumineuses, dirigées per-

pendiculairement à son grand diamètre. Cette face est supérieure au niveau

du tronc du noyau caudé, et répond à la face inférieure du tronc du

corps calleux; elle devient antéro-inleme au niveau de la tête, se dirige

obliquement en bas et en dedans, et plonge profondément dans la corne

frontale du ventricule latéral qui la sépare du genou du corps calleux.

Au-dessous de la corne frontale, elle est en rapport avec les radiations du

genou et du bec du corps calleux (fig. 213).

Au niveau du carrefour ventriculaire, la queue du noyau caudé se

dirige en bas, en avant et en dehors, la face libre devient interne'et

fait partie de la paroi supéro-externe de l'étage inférieur du ventricule

latéral.

La face adhérente répond dans toute son étendue à la capsule interne

qui la sépare du noyau lenticulaire. Au niveau de la tête, elle est légère-

ment concave et dirigée obliquement de haut en bas et de dehors en de-

dans (fig. 241 à 245). Elle envoie au segment' externe du noyau lenticu-

laire, dont la face supérieure lui est parallèle, de nombreuses travées de

substance grise qui traversent la capsule interne, et établissent des con-

nexions intimes entre ces deux segments du corps strié. Au niveau du

Ses dimensions.

Sa face libre ou

intra-ventriculaire.

Sa face adhérente.

1

372 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ses rapports avec

. la substance grise

sous-opendymaire et

le faisceau occipito-

frontal.

{

1

tronc, la face inférieure est convexe, la surface de section est, par consé-

quent, celle d'une lentille biconvexe (fig. 246 à 251).

Au niveau de la queue la face adhérente devient supéro-externe;. elle

déborde le bord postérieur du noyau lenticulaire et en est séparée par le

segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (fig. 252 à 255). Sa portion

réfléchie se place en dehors de la bandelette optique,(11), de la lame cornée

et des fibres du tænia semi-circzclaris (le) (fig. 249 à.257), au-dessous de la

face inférieure du troisième segment du noyau lenticulaire, dont elle est

séparée par une zone de substance blanche comprenant la .couronne rayon-

nante du lobe temporal et le faisceau de.TÜl'ck.. (Voy..Coupe,s vertico-t1'aTlS-

versales et horizontales microscopiques, fig, 285, 286, 308 et 310.) ..

Le bord externe du noyau caudé est à peu près rectiligne et correspond,

à l'angle externe du ventricule latéral. Il est coiffé de la substance grise sous-

FiG. 215. Paroi inférieure de l'étage supérieur et paroi supéro-externe de l'étage

inférieur du ventricule latéral droit. Carrefour ventriculaire, noyau caudé, couronne

rayonnante et faisceau uncinatus. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans

l'alcool.)

Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule cérébral. cm, sillon calloso-marginal. : CNC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure antérieure. Csg, couche sagittale du

lobetemporo-occipital.c ! c, diverticule du cunéus. dlg, diverticule dulobule lingual. Fu,

faisceau uneinatus. - iep, insertion de l'épendyme ventriculaire. Cette ligne d'insertion sépare

la partie du noyau caudé entouré par la masse blanche du lobe frontal, de sa partie intra-

ventriculaire. LF, lobe frontal. LO, lobe occipital. LT, lobe temporal. JV<4, noyau

amygdalien. Na, noyau antérieur du thalamus. NC, tête du noyau caudé. NC, queue

du noyau caudé. - NC", partie recourbée de la queue du noyau caudé. pCR, pied de la

couronne rayonnante. Pul, pulvinar. - R, scissure de Rolando. - sch, sillon choroïdien.

SI, seuil de l'insula. si, sillon opto-strié. - Tg V, trigone ventriculaire. - Th, thalamus.

- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.

- \' '

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 3T3

épendymaire (Sge) particulièrement épaisse à ce niveau (fig. 241 et suiv.)

et du faisceau d'association occipito-fl'ontal de Forel (OF).

Le bord interne, concave, embrasse la couche optique; il commence im-

médiatement en arrière de la commissure blanche antérieure et du pilier

antérieur du trigone où il est très rapproché de la ligne médiane, et où il

n'est séparé de celui du côté opposé que par le septum lucidum ; il se di-

rige ensuite en dehors et en arrière, séparé de la couche optique par la

lame cornée, la veine du corps strié et le tænia semi-circulm'ls, contenus dans

le sillon opto-strié.

L'extrémité antérieure ou tête, régulièrement arrondie, très rapprochée

de la ligne médiane, où elle n'est séparée de celle du côté opposé que par

le septum lucidum, repose sur la masse blanche du lobe frontal et sur les

radiations du genou du corps calleux, et constitue à elle seule l'extrémité

antérieure du corps strié (fig. 240 et 241).

Elle apparaît librement à la base du cerveau, ainsi qu'il est facile de

s'en convaincre en examinant des coupes microscopiques sériées, faites

dans le sens horizontal, vertico-transversal et sagittal (fig. 281, 314, 319-

321). Elle forme en effet une légère saillie au niveau de l'espace perforé

antérieur, immédiatement en arrière de l'incisura prima de His, en avant

de la bandelette diagonale de Broca, saillie connue sous le nom de colli-

culus du noyau caudé (CNC) (lig. 281).

L'extrémité postérieure ou queue s'infléchit en bas, en avant et en

dehors, descend dans la paroi externe du prolongement sphénoïdal du

ventricule latéral, où elle est recouverte par une mince couche de substance

blanche facile à enlever par un grattage léger ; elle peut être suivie jusqu'à

l'extrémité antérieure de la cavité ventriculaire.

Noyau lenticulaire. Le noyau lenticulaire ou noyau ext1'a-ventl'i-

crtlaire du corps strié, situé au-dessous et en dehors du noyau caudé, répond,

assez exactement par sa situation et ses dimensions, au lobule de l'insula.

On ne peut se rendre compte de sa situation, de sa forme et de sa constitu-

tion qu'en pratiquant des coupes, soit vcrlico-transversales, soit horizon-

tales, soit sagittales du cerveau.

Considéré dans son ensemble, le noyau lenticulaire apparaît sous la

forme d'un coin, dont le sommet situé en dedans et en bas regarde le

pédoncule cérébral et, dont la base convexe répond au lobule de l'insula.

Sa surface de section est triangulaire sur les coupes vertico-transver-

sales et sur les coupes horizontales, et présente par conséquent à considérer

trois faces et trois bords. La face externe répond à la base du coin; elle est

convexe dans le sens vertical, convexe également dans le sens antéro-pos-

lérieur; cette face est sillonnée par de nombreux vaisseaux artériels et vei-

neux, parallèles entre eux, émanés de la substance perforée antérieure et

dont la direction est verticale pour la plupart. Les antérieurs portent le

nom de vaisseaux lf'7lticulo-striés (Duret), les postérieurs, celui de lenticulo-

optiques (Duret.) La face externe est lisse et facile à énucléer ; elle ne donne

La tête du noyau

caudé fait saillie à la

base du cerveau.

La queue n'est visi-

ble qu'en partie dans

le ventricule latéral.

Noyau lenticulaire.

Il répond l'in-

sula.

Sa face externe.

374 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa face supéro-

interne.

Sa face inférieure.

Rapports de cette

face.

Ses bords.

naissance qu'à de rares fibres nerveuses, et n'affecte que des rapports do

contiguité avec la capsule externe (Ce) à laquelle elle est simplement accol-

lée. Il résulte de cette disposition anatomique que dans les hémorragies

des artères lenticulo-caudées et lenticulo-optiques, le sang peut décoller

la capsule externe de la face externe du noyau lenticulaire, mais il n'existe

ici ni fente véritable, ni cavité virtuelle.

La face szcpéro-interne, oblique en bas et en dedans, répond dans toute

son étendue à la capsuleinterne. Elle est reliée au noyau caudé par de nom-

breux ponts de substance grise. La face inférieure, presque horizontale, est

creusée dans sa partie antérieure d'une gouttière destinée à loger la com-

missure antérieure, et affecte des rapports très importants. Elle repose en

arrière sur la couronne rayonnante du lobe temporal et sur le faisceau de

7M ? 'cZ' qui occupe le segment externe du pied du pédoncule et qui sépare le

noyau lenticulaire, du tapetum (Tap), de la queue réfléchie du noyau caudé

(ni), du taenia semi-circularis (le) et de la bandelette optique (II) (fig. 249

à 251). Au niveau de l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale, la

face inférieure du noyau lenticulaire s'unit intimement au noyau amygda-

lien (NA) (fig. 248) et à l'extrémité antérieure recourbée de la queue du

noyau caudé (NC"), par une lamelle de substance grise volumineuse et

constante connue sous le nom de pédoncule du noyau lenticulaire (PNL)

(fig, 247). Plus en avant, le noyau lenticulaire est séparé de l'espace per-

foré antérieur (Spa) par l'anse pédonculaire de Gratiolet, ou substance inno-

minée de Reichert (Sti) qui contient trois faisceaux importants : la partie

externe de la commissure antérieure (coa), l'anse du noyau lenticulaire

(Al) et le pédoncule infào-inte1'7 ! c de la couche optique (PiTh) (fig. 244 à

246). Au niveau du colliculus du noyau caudé (CNC), la face inférieure du

noyau lenticulaire repose sur l'écorce du pli falciforme de Broca, dont elle

est séparée par les fibres les plus inférieures de la capsule externe et par la

partie morcelée de l'avazzt-nzzcr,(fig. 281). Enfin au niveau de la face orbi-

taire du lobe frontal le noyau lenticulaire (NL3) intimement uni au noyau

caudé (NC), repose sur la masse blanche de ce lobe, constituée en dedans

par les radiations du bec et du genou du corps calleux et en dehors par la

capsule externe et le faisceau uncinatus (Fu) (fig. 242 et 243).

Les bords du noyau lenticulaire sont supérieur, inférieur et interne. Les

bords supérieur et inférieur sont convexes; ils convergent en avant et en

arrière et s'unissent l'un à l'autre au niveau des extrémités antérieure et

postérieure, ainsi que le montrent les coupes sagittales, sur lesquelles le

noyau lenticulaire apparaît sous la forme d'une lentille biconvexe dont la

partie moyenne repose sur l'espace perforé antérieur. Le bord supérieur

est longé par les fibres les plus inférieures du faisceau arcifo1'11le (Arc).

Le bord interne se voit surtout sur des coupes horizontales (fig. 224 à

228). Il n'est pas rectiligne, mais coudé, et forme un angle obtus ouvert

en dehors qui correspond au sommet du noyau lenticulaire. Cette forme

du bord interne oblige la capsule interne à se couder dans le même sens

et à former le genou de la capsule interne (Ci[g]). En avant du genou, le

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 375

bord interne du noyau lenticulaire se porte en dehors et en avant, il est

séparé du noyau caudé (NC) par le segment antérieur ou segment Jenticulo-

strié de la capsule interne (Cia). En arrière il se dirige en dehors et en

arrière, séparé de la couche optique par le segment postérieur ou lenliculo-

optique de la capsule interne (Cip).

Les coupes pratiquées sur des cerveaux frais ou durcis dans les bichro-

mates, montrent que le noyau lenticulaire n'est pas homogène comme le

noyau caudé, mais qu'il est formé de trois segments concentriques, nette-

ment délimités par deux lames de substance blanche, les lames médullaires

externe et interne du noyau lenticulaire (lme, lmi), segments qui se distin-

guent les uns des autres par leur coloration. Le segment externe, le plus

foncé, présente la même coloration, la même structure, et, comme 1\'er-

nicke l'a montré, la même origine embryonnaire que le noyau caudé; il

porte depuis Burdach le nom de putamen (NL3), il est seul, comme nous

le verrons plus loin, l'analogue de l'écorce grise et s'unit seul au noyau

caudé. Les deux autres segments plus petits, pâles et riches en fibres, sont

situés en dedans du putamen, et ne se rencontrent que sur les coupes qui

intéressent les parties les plus larges du noyau lenticulaire. Ils forment le

globus pallidus de Burdach, ou les segments moyen et interne du noyau len-

e; titulaire (nul, NL,) ; le segment moyen (NL2), dépasse l'extrémité antérieure

de la couche optique et existe sur les coupes vertico-transversales en

avant de la commissure antérieure (fig. 244 et 224*à 227). Le segment

interne (NL,), le plus pâle, n'apparaît que dans le voisinage immédiat du

genou de la capsule interne (fig. 226). On rencontre enfin dans la région

sous-optique de la capsule interne un quatrième segment concentrique

formé par le dédoublement du segment interne (NL,) (fig. 227 à 229).

Le putamen (NL3) déborde le globus pallidus en haut, en bas, en avant

et en arrière. On le rencontre donc seul et en connexion directe avec la

capsule interne, dans les coupes horizontales et dans les coupes vertico-

transversales'qui intéressent les premières couches du noyau lenticulaire

,,(Iig. 222, 223, 242, 243). Il forme à lui seul l'extrémité postérieure effilée du

noyau lenticulaire. A ce niveau, il est dissocié en un certain nombre de

travées régulièrement superposées dans le sens vertical, qui sillonnent le

segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), et s'unissent à la

portion réfléchie de la queue du noyau caudé (NC") (fig. 214, 224 à 230.

2;il à 255 et 273-274). Lorsque l'on prépare le noyau lenticulaire par dis-

sociation ou lorsqu'on l'étudie sur des coupes sagittales ou vertico-irans-

versales, ces prolongements donnent à l'extrémité postérieure du noyau

lenticulaire et à la face supéro-interne du putamen, un aspect pectine par-

ticulier.

L'extrémité antérieure du noyau lenticulaire est exclusivement formée

par le putamen (NI,,), qui envoie à la tête du noyau caudé de nombreuses

travées grises qui sillonnent la capsule interne (Cia) en avant. La travée infé-

rieure, la plus volumineuse, se soude directement à la partie inférieure de la

tête du noyau caudé, et présente un véritable pont jeté d'un noyau à l'autre,

Le noyau lenticu-

laire est formé de

trois segments.

Putamen.

Globus pallidus.

Rapports et den-

duc du putamen.

3ïû ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres du corps

strié.

Lames médullaires

interne et externe du

noyau lenticulaire.

Fibres radiées.

Couche optique

(thalamus).

La face supérieure

est recouverte par le

.stratum zonale et di-

visée en deux par-

ties parle sillon cho-

roïdieu.

au-dessus duquel passe le segment antérieur de la capsule interne (Cia). -

Sur les coupes vertico-transversales les deux noyaux affectent la forme

d'un U majuscule, dont la convexité regarde en bas et en dedans et qui

repose sur la masse blanche du lobule orbitaire (fig. 243 et 281). Le

putamen ( : \"L;;) ne concourt pas à [former l'extrémité antérieure du corps

strié, exclusivement constituée par la tête du noyau caudé (NC) (lig. 240

à 242).

Le corps strié donne naissance à des fibres appartenant à différents

systèmes. Les unes entrent dans la constitution de l'anse du noyau lenticu-

laire, les autres relient le corps strié à la couche optique, d'autres se ren-

dent à la région sous-optique et, traversant horizontalement le segment

postérieur de la capsule interne, concourent à former le faisceau lenticulaire

cle Forel (FI) (désigné par Forel sous le nom de faisceau IL). D'autres fibres

enfin se rendent au corps cle Lu.s et au locus niger et. représentent un fais-

ceau constant dans toute la série des Vertébrés, le faisceau basai du cerveau

antérieur d'Edinger (basales VurderhirnbÜndel) (loy. t. 11).

Ces fibres traversent le noyau lenticulaire en deux sens, les unes affec-

tent un trajet vertical et forment les lames médullaires interne et externe

(lme, lmi) du noyau lenticulaire. Les autres se portent de dehors en dedans -

et constituent les fibres radiées du putamen et du globus pallidus.

B. COUCHE OPTIQUE (THALAMUS)

Située de chaque côté du ventricule moyen, en arrière et en dedans

du corps strié, en avant et en dehors des tubercules quadrijumeaux, au

dessus des pédoncules cérébraux dont elle occupe le côté supérieur et

interne et qu'elle contourne par son extrémité postérieure, la couche

optique ou thalamus (Th) constitue une masse volumineuse de substance e

grise, irrégulièrement ovoïde, dont la grosse extrémité regarde en arrière

et dont le grand axe est dirigé obliquement en arrière et en dehors. Très rap-

prochées à leurs extrémités antérieures que séparent seulement les piliers

antérieurs du trigone, les couches optiques sont écartées en arrière et

reçoivent dans leur intervalle les tubercules quadrijumeaux. Leur longueur

mesure 35 à 40 millimètres, leur largeur 18 à 22, leur hauteur 20 à 2S

millimètres.

On peut considérer chacune des couches optiques quatre faces et deux

extrémités. Les faces supérieure et interne sont libres, ainsi que l'extrémité

postérieure. Les faces externe et inférieure sont adhérentes et intime-

ment unies à la capsule interne, à la région sous-optique et au pédoncule

cérébral.

La face supérieure, convexe dans le sens antéro-postérieur, légère-

ment convexe dans le sens transversal, est revêtue d'une mince couche

de fibres blanches, le stratum zonale (strz). Sa couleur café au lait,

qu'elle doit en grande partie au stratum zonale, différencie nettement ,

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. : 7 -i

la couche optique du noyau caudé. Cette face est limitée en dehors par le

sillon opto-strié (si) qui loge la lame cornée, la veine du corps strié et la ban-

delette demi-circulaire ; elle est limitée en dedans par un tractus médullaire

d'un blanc éclatant, qui forme la limite enlre la face supérieure et la face

interne et qui fait un léger relief le long du bord supéro-interne de la

couche optique. Ce tractus blanc porte le nom de tænia thalami, de pédon-

cule antérieur ou supérieur, de frein, de rênes (habenæ) ide la glande pi-

néale ou de stria medztllaris thalami (tth, fig. 216).

Etroite en avant, plus large en arrière, la face supérieure présente un

sillon longitudinal, large mais peu profond, oblique en arrière et en dehors,

, le sillon choroïdien (sch), qui loge les plexus choroïdes des ventricules laté-

raux. Ce sillon, qui correspond au bord externe du trigone cérébral, sert de

limite embryologique entre le cerveau antérieur et le cerveau intermédiaire.

La partie de la face supérieure de la couche optique, située en avant et

' en dehors du sillon choroïdien, fait partie du plancher du ventricule laté-

ral ; elle est triangulaire, à base antérieure, et recouverte par l'épendyme

ventriculaire.

La partie de la face supérieure de la couche optique, située en arrière

et en dedans du sillon choroïdien, est triangulaire également, mais étroite

en avant et large en arrière. Elle est recouverte par la toile choroïdienne

qui la sépare du trigone cérébral et appartient à la surface extérieure de la

couche optique (Sexv). ('oy. Embryologie, p. 114 à 117.)

En avant du sillon choroïdien, il existe, tout près du trou de Monro,

une saillie mamelonnée, oblonguc, plus ou moins marquée, c'est le tuber-

cule antérieur de la couche optique de Vicq d'Azyr (Na), le corpus album

sttbrotutzdrtnz de Vieussens. En arrière et en dedans du sillon choroïdien,

on rencontre une saillie volumineuse, le tubercule postérieur de la couche

optique ou pulvinar (Pul) qui se renfle considérablement en arrière pour

former l'extrémité postérieure, libre de la couche optique. En dedans de la

partie postéro-interne du pulvinar, la face supérieure présente une petite

surface triangulaire à base postérieure, le triangle de l'lcabézztcla, ainsi

nommé à cause de son voisinage avec le ganglion de l'habénula (Gh), situé

sur le trajet du tænia thalami ou pédoncule antérieur de la glande pinéale.

Ce petit triangle est limité en dedans par le pédoncule antérieur de la

glande pinéale, en dehors par le pulvinar, en arrière par la commissure pos-

térieure et le tubercule quadrijumeau antérieur.

La face interne, verticale, plane ou légèrement convexe, forme la paroi

latérale du troisième ventricule; elle est recouverte par la substance grise

centrale (Sgc) et tapissée par l'épendyme. En avant elle atteint le trou de

Monro, en arrière la commissure postérieure et les tubercules quadriju-

maux ; en haut, elle est séparée de la face supérieure parle tænia tltalami (tth)

.ou pédoncule antérieur (halena) de la glande pinéale. Un sillon curviligne

à concavité supérieure, le sillon de Monro, étendu du trou de Monro à l'a-

queduc de Sylvius, constitue sa limite inférieure et la sépare de la région

sous-optique. Lès faces internes des deux couches optiques sont reliées

Toenia thalami.

Sa partie intra-

ventriculaire.

Sa partie i

.Sa partie extra- 1

ventriculaire. j

t

i

1

1

Tubercule anté-

rieur.

Pulvinar.

j

I

i

Triangle de l'habé-¡

nula. i

Ganglion de l'ha-

bénula.

1

Sa face interne.

,

Sillon do Monro.

r 378 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Commissure grise.

Son extrémité pos-

. térieure ou pulvinar.

1

1

entre elles un peu en avant de leur partie moyenne et immédiatement au-

dessus du sillon de Monro, par la commissure grise ou molle, qui traverse la

cavité du troisième ventricule (fin. 19).

L'extrémité posCérie2cre est volumineuse, considérablement renflée, con-

nue sous le nom de pulvinar (Pul) et forme une véritable face. Elle est

libre, regarde en arrière et en dehors et est recouverte par l'intermédiaire

de la toile choroïdienne (Tch), par le pilier postérieur du trigone et le

bourrelet du corps calleux; elle recouvre les tubercules quadrijumeaux et

surtout les bras qui en émanent, puis se recourbe en avant et embrasse

F,G. 216.-Corps opio-striés. Toile choroïdienne. (D'après la photographie d'une pièce Dj

durcie dans l'alcool.) 1

Bt, bourgeon terminal du vcrmis superior. - Cc(g), genou du corps calleux. cop, com- .

missure postérieure. EM, ergot de Morand. - Fm, forceps major.-Gh, ganglion de l'habé-

nula. - Gp, glande pinéale. - Lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur. - Lsm, lobe **

cérébelleux supérieur et médian. - Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Na, noyau

antérieur du thalamus. - NC, tête du noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. j

NC", partie recourbée de la queue du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal.

l'chl, plexus choroïdes. - 13zel, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. sch, sillon

choroïdien. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche optique. - si, sillon opto-strié.

SI, septum lucidum. - STh, région sous-optique. - Tcle, toile choroïdienne. - 7;qa, pilier

antérieur du trigone. - Th, .thalamus. 'fil, trou (le Monro. - ttit, Lenia thalami.

V3, troisième ventricule. - Vf, corne frontale du ventricule latéral. -- vu, veine de Galion.

- Voc, corne occipitale du ventricule latéral. VSI, ventricule du septum lucidum.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE.. , 379

dans sa courbe, à concavité antérieure et interne, le pédoncule cérébral.

Son bord externe est limité par la bandelette demi-circulaire, située dans

le sillon opto-strié et par la portion réfléchie de la queue du noyau caudé;

il est embrassé par les plexus choroïdes du ventricule latéral et le corps

bordant ou bordé. ' '

A sa partie externe et. inférieure, le pulvinar se renfle en deux saillies

oblongues, les covps genouillés, qui sont l'un interne et l'autre externe

(fig. 192). Le cOJps genouillé externe (Cge), le plus volumineux, situé sur la

face inférieure du pulvinar, donne naissance en avant à la racine externe

de la bandelette optique et reçoit en arrière le bras du tubercule quadri-

jumeau antérieur (BrQa).

Le corps genouillé interne (Cgi), le plus petit, en rapport avec les parties

latérales de l'isthme de l'encéphale, est uni au tubercule quadrijumeau pos-

térieur par un petit cordon, le bras du tubercule quadrijumeau postérieur

(BrQp) ; il donne naissance en avant il la racine interne de la bandelette

optique, c'est-à-dire à la commissure de Gudden.

Ces deux corps genouillés sont réunis par un faisceau blanc, l'anse

M<<e ? yeMpM ! 7/ee de Rauber, facile à constater chez le nouveau-né.

Les rapports que la couche optique affecte avec le pédoncule cérébral

sont très importants; la partie postérieure de sa face inférieure repose en

effet sur l'étage supérieur du pédoncule, qui porte ici le nom de région

sous-optique; le pulvinar embrasse son bord postérieur, la bandelette op-

tique croise sa face inférieure. Ces trois organes : couche optique, pulvinar

et bandelette optique, forment le système de la couche optique et embrassent

le pédoncule cérébral à la façon d'un anneau aplati de haut en bas, ouvert

en avant et en dedans, et qui est perpendiculaire à la direction des fibres de

l'étage inférieur du pédoncule.

La petite extrémité ou l'extrémité antérieure de la couche optique, libre

dans sa moitié interne, présente au-dessus du tubercule antérieur une

légère échancrure qui concourt à former le trou de Monro. Elle est con-

tournée par le pilier antérieur du trigone, croisée par la commissure blanche

antérieure et se loge en grande partie dans la concavité de la tète du noyau

caudé. Les coupes horizontales montrent qu'elle émet un faisceau volumi-

neux, qui la sépare du noyau caudé et qui constitue la plus grande partie

des fibres du segment antérieur de, la capsule interne; ce faisceau porte le

, nom de pédoncule antérieur de la couche optique (Cia) (fig. 223, 224,

225,' 22G).

Les faces externe et inférieure de la couche optique, adhérentes aux

parties voisines, ne peuvent être étudiées que sur des coupes du cerveau

pratiquées en différents sens.

Face inférieure. Une série de coupes vertico-transversales et sagit-

. laies (voy. ces coupes) montre que la face inférieure, large en arrière, se

rétrécit de plus en plus en avant. Elle affecte les rapports suivants : par sa

partie antérieure, elle pénètre dans la substance grise qui tapisse le plancher

du troisième ventricule, dont elle est séparée par le pilier antérieur du tri-

Corps genouillés.

Rapports de la

couche optique ave,

le pédoncule céré

bral.

Son extrémité an-

térieure. 1

f'1 ,

i

Sa face inférieure

s

1 !

i

' 1

i

'i

380 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Anse pédonculaire.

Ses rapports avec

la région sous-optique

de Forel.

Sa t'aco externe.

Couronne rayon-

nante du thalamus.

j|

Son pédoncule an-

térieur.

i

gone, et repose sur la substance innominée de Reichert (Sti), zone de sub- -

stance grise, de constitution complexe et dont les fibres, à direction trans-

versale et un peu oblique en arrière et en dehors, limitent le pédoncule

cérébral en avant (fig. 245 et 246). Cette zone a été comparée à une anse,

à une écharpe posée en avant du pédoncule cérébral et derrière laquelle,

les libres de l'étage inférieur du pédoncule pénètrent dans le cerveau pour

former le segment postérieur de la capsule interne (Cip). Elle a été décrite

par Gratiolet sous le nom d'anse pédonculaire ; les auteurs allemands la

désignent encore sous celui de substattia iniioi21111(ita (Sti) (fig. 230 et 231).

En arrière de la substance innominée, la face inférieure, plus large, de

la couche optique, repose sur le prolongement antérieur de l'étage supé-

rieure du pédoncule, connu sous le nom de région sous-optique ou sous-

thalamique de Forel (fig. 247 à 252).

Cette région s'étend de la substance innominée de Reichcrt au locus

niger de Soernmering (Ln) et se confond sans ligne de démarcation nette,

avec l'étage supérieur ou calotte du pédoncule cérébral. Elle renferme deux

noyaux gris nettement délimités : le corps de Luys (CL) en avant et en

dehors, le noyau rouge (NR) en arrière et en dedans. Le corps de Luys se

présente sur les coupes sous la forme d'une lentille biconvexe, logée dans la

concavité de la région sous-thalamiquede la capsule interne (fig. 229, 230).

Le noyau rouge représente un petit corps sphérique, qui appartient à la

fois à la région sous-thalamique et à l'étage supérieur du pédoncule et qui

est entouré d'une couche de fibres blanches, la capsule du noyau rouge. Le -t

corps de Luys et le noyau rouge sont séparés de la face inférieure de la

couche optique par une couche de fibres bien décrites par Forel et qui se

confond en arrière avec la capsule du noyau rouge : c'est le champ de Forel

(r) (Feld H, Forel).

Face externe. La face externe de la couche optique, convexe dans

dans le sens transversal et dans le sens antéro-postérieur, répond à la

capsule interne; elle est oblique d'avant en arrière et de dedans en dehors

(fig. 224 à 226). Cette face reçoit un nombre considérable de libres, prove-

nant de toutes les régions de l'écorce et dont l'ensemble constitue les

radiations ou la couronne rayonnante de la couche optique. Meynert y a dis-

tingué trois segments ou pédoncules, en continuité directe les uns avec les

autres : Les pédoncules antérieur, supérieur et postérieur. Un quatrième

pédoncule, le pédoncule inférieur ou interne n'appartient pas à la face

externe; il naît sur la face interne, contourne la partie antérieure de la

face inférieure, entre dans la constitution de l'anse pédonculaire et se ter-

mine dans les circonvolutions du lobe temporal et dans celles de l'insula.

Le pédoncule antérieur est constitué par un gros faisceau de libres qui

proviennent du lobe frontal, se dirige en arrière et en dedans, sépare la

tète du noyau caudé du noyau lenticulaire, forme le segment antérieur de

la capsule interne et pénètre dans l'extrémité antérieure de la couche

optique. Arrivées dans l'intérieur de celles-ci, les fibres se dirigent d'avant

en arrière et de dehors en dedans en affectant surtout tune direction sagi 1 tale.

MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 381

Le pédoncule supérieur ou moyen, le plus large, aborde par ses fibres

la plus grande étendue de la face externe ; il contient des fibres à direction

oblique en bas et en dedans, qui proviennent de la partie postérieure du

lobe frontal et du lobe pariétal et des fibres obliques en haut et en avant

qui proviennent du lobe temporal.

Le pédoncule postérieur [radiations optiques de Gratiolet) provient du

lobe temporal et surtout du lobe occipital. Ses fibres se dirigent d'arrière

en avant et pénètrent dans les couches supérieures du pulvinar. Les

plus inférieures se rendent directement au pulvinar et au corps genouillé

externe (Voy. coupes horizontales macro et microscopiques, fig. 221-228,

292-293) ; les plus supérieures s'étalent sur la face supérieure de la couche

optique et concourent à former le stratum zonale.

En pénétrant dans la face externe de la couche optique, les fibres de

ces trois pédoncules s'entre-croisent dans toutes les directions et forment

un véritable réseau, dont les mailles sont remplies par la substance grise.

.Celle disposition donne à la face externe de la couche optique un aspect

spécial, absolument caractéristique, qui lui a valu le nom de zone réticulée

(st-alii22z l'eticulatwn d'Arnold) ou de zone grillagée (Gitterschicht) (Zr).

. Après avoir formé la zone réticulée, les fibres pénètrent dans l'intérieur

de la couche optique dont elles forment les fibres radiées.

Constitution anatomique. - Sur une coupe horizontale passant par le

tubercule antérieur elle pulvinar, on peut reconnaître, avec Burdach, trois

noyaux dans la masse grise qui constitue la couche optique.

Un noyau interne qui répond au ventricule moyen, un noyau externe

qui répond à la capsule interne et un noyau antérieur ou supérieur, le plus

petit des trois, qui s'enfonce la manière d'un coin entre les deux précé-

dents et fait saillie par sa base dans le ventricule latéral, où il forme le

tubercule antérieur de la couche optique.

Le noyau externe est séparé des noyaux antérieur et interne par une

lame de substance blanche, la lame médullaire interne du thalamus (Lmi),

obliquement dirigée en bas et en dedans, du bord supéro-externe de la

couche optique à son bord inféro-interne. Cette lame n'est pas rectiligne,

mais décrit deux courbes en sens inverse, de telle sorte qu'elle présente à

la coupe l'aspect d'un S italique. A sa partie supérieure et antérieure, elle

donne un prolongement à peu près transversal qui se dirige vers l'angle

supéro-interne, se confond avec le stralum zonale et isole du noyau interne

le petit noyau antérieur (Voy. Coupes horizontales et vertico-transversales

miCroscopiques, fig.. 28 i, 304-305). Ces noyaux ne constituent cependant pas

des masses distinctes complètement isolées les unes des' autres. Ils se

soudent en effet par places et ne présentent pas alors de limites distinctes.

Noyau antérieur ou supérieur (\Ta).-Sur les coupes sagittales, le noyau

antérieur présente une forme analogue à celle du noyau caudé (Burdach).

Plus ou moins volumineux suivant les sujets, très développé en avant au

niveau du tubercule antérieur, qu'il contribue à former, il s'effile en

arrière; sa queue est placée dans un dédoublement du stratum zonale qui

Son pédoncule su-

périeur.

Son pédoncule pos-

térieur.

Zone réticulée ou

grillagée d'Arnold. f

Noyaux du thala-

mus et lame médul-

aire interne.

1

I

I

1

,

Noyau antérieur !

ou supérieur. !

1

382 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Noyau externe,

lame médullaire ex-

terne et fibres ra-

(liés.

1

Champ de Wcr-

nickc.

Noyau interne.

D

GanpUoadcl'hab6-

nula et fasciculus

rétro-flexus de Mey-

ncrt.

Centre médian de

Lny". s.

co

la sépare nettement des noyaux externe et interne. Il reçoit au niveau de ;

sa tête le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) qui l'entoure à la façon d'un enton-

noir, et le relie au tubercule mamillaire.

Noyau externe (Ne). - Le noyau externe, le plus long, s'étend en avant

jusque près de l'extrémité antérieure du thalamus, en dehors et au-des-

sous du noyau antérieur ou supérieur; en arrière, il se continue ainsi que

Luys l'a montré avec la substance du pulvinar. Nettement limité en de-

dans par la lame médullaire interne, dans la plus grande partie de son

étendue, le noyau externe se confond en avant avec le noyau antérieur,

près de la face supérieure de la couche optique, dans la région du faisceau

de Vicq d'Azyr, où ces deux noyaux ne font qu'une seule masse. En de-

hors il est limité par la lame médullaire externe du thalamus (Lme) qui le

sépare de la zone réticulée et des segments postérieur et rétro-lenticulaire

de la capsule interne. Son aspect strié et sa coloration spéciale, rougeâtre JI0'

et pâle, le distinguent nettement du noyau interne, plus foncé et de colo- '1

ration grisâtre. Cette coloration claire tient en partie à la pénétration de

nombreuses stries blanches transversales, les faisceaux radiés de Meynert,

qui proviennent des pédoncules de la couche optique et peuvent être

suivis avec plus ou moins de netteté, jusqu'au delà de la lame médullaire

interne. Dans les couches profondes et inférieures du pulvinar, ces fais-

ceaux radiés s'entre-croisent avec des fibres émanées de la racine externe

de la bandelette optique et du corps genouillé externe, et forment le champ

de Wernicke (W.) (fig. 303-310 et 319-326).

Au noyau externe se rattache le corps genouillé externe (Cgc), situé à

l'extrémité externe du pulvinar. Par sa coloration plus foncée, il se déli- ,

mite plus ou moins nettement de la surface libre du pulvinar. Sa coupe

présente un aspect lamelleux caractéristique.

Noyau, interne (Ni). Situé en dedans de la lame médullaire interne, le

noyau interne, moins long que l'externe, dont il ne présente ni la colora-

tion ni l'aspect strié transversal, ne s'étend guère en avant au delà de la

commissure molle ou grise. Il en résulte que les coupes vertico-transver-

sales de l'extrémité antérieure de la couche optique, n'intéressent que les

noyaux externe et antérieur. Recouvert par la substance grise du troisième

ventricule au niveau de la commissure molle, il en est séparé en arrière

par le fasciculus retroflexus de Meynert (FM). C'est il la partit; supérieure

et postérieure de ce noyau interne, que se trouve situé le petit ganglion

de l'habénula (Gh) (lig. 226, 253, z187, 307, 317, 318).

Luys a décrit en outre dans la couche optique un quatrième noyau, le

centre médian de Luys (Nm), profondément enclavé dans la couche optique

entre le noyau rouge, le noyau interne elle noyau externe, et caractéristique

par sa richesse en fibres. Nous avons vu plus haut que ce noyau fait partie

chez le foetus du troisième ventricule et qu'il correspond au recessus geni-

culi. Il existe enfin, en arrière et au-dessous du centre médian'de Luys et

au-dessous du noyau externe, au voisinage immédiat de la région sous-

optique, un petit noyau aplati de haut en bas et légèrement concave, c'est

1 . MOUPHOLOGIECËRËHHALE. 383

le noyau semi-lunaire de Flechsig (Schalenfôrmiger Korper) (NF) (fig. 307-

309, 318-320).

7° Capsule interne.

Depuis Reil, on désigne sous le nom de capsule interne une lame de

substance blanche comprise entre le noyau lenticulaire d'une part, le noyau

caudé et la couche optique d'autre part. Pour Vicq d'Azyr, elle faisait

partie des corps striés ou cannelés, dont elle constituait la partie moyenne,

blanche et striée, celle qui se continuait en avant et en arrière avec la

substance blanche des hémisphères, en haut avec le centre ovale et les

parties latérales du corps calleux, en bas avec le pédoncule cérébral. A

cause de ses connexions avec les noyaux gris de la base, la capsule interne

ne peut être convenablement étudiée que sur des coupes soit horizontales,

soit vertico-transversales ou antéro-postérieures.

Sur les coupes vertico-transversales (fig. 241 à 252), elle se présente sous

la forme d'une lame de substance blanche dirigée obliquement de haut en

bas et de dehors en dedans, située en dedans du noyau lenticulaire, en

dehors du noyau caudé, de la couche optique et de la région sous-optique

(fig. 248 à 252). On peut par conséquent lui considérer deux parties ou ré-

gions : l'une supérieure ou thalamique, l'autre inférieure ou sous-thalamique .

Sur les coupes horizontales (fig. 224 à 226) elle se présente dans la région

thalamique, sous l'aspect d'une ligne brisée, ainsi que Vicq d'Azyr l'avait déjà

remarqué ; elle forme en effet un angle obtus ouvert en dehors, dans le sinus

duquel se loge le noyau lenticulaire, tandis que le noyau caudé et la couche

optique sont situés sur sa partie convexe. Cet angle porte depuis Reil le nom

de genou de la capsule interne (Ci [g]), il divise cette dernière en deux segments :

l'un antérieur ou lenticulo-caudé, l'autre postérieur ou 1(,îztzciito-optiqiie.

Le segment antérieur ou lcntzczclo-caudé (Cia) (fig. 223 -'il 227 et 241 à 245)

oblique en dehors et en avant passe, comme son nom l'indique, entre le

noyau lenticulaire et le noyau caudé ; il est le plus court, et se trouve fré-

quemment interrompu, surtout en bas et en avant, par les ponts de substance

grise qui relient la tète du noyau caudé au putamen. Il est surtout formé de

fibres à direction horizontale qui présentent, sur des cerveaux durcis dans

les bichromates alcalins, l'aspect brillant, nacré, particulier à toutes les

fibres sectionnées parallèlement. Ces fibres se terminent presque toutes

dans la couche optique dont elles forment le pédoncule antérieur.

- Le segment postérieur ou lenticulo-optique (fig. 223 à 228 et 247 à

255), oblique en arrière et en dehors, passe entre le noyau lenticulaire

et la couche optique; il est le plus long et déborde en arrière le noyau

lenticulaire dans une étendue de 12 il 1;) millimètres environ; de là le nom

de segment rétro-lenticulaire (Cirl) que nous avons donné à la partie la plus

postérieure de ce segment. Le segment postérieur proprement dit (Cip), qui

forme à lui seul les quatre cinquièmes internes dupied du pédoncule acéré-

bral (voy. chap. n et ni et t. II), est surtout formé de fibres verticales,

coupées par conséquent perpendiculairement à leur axe dans les coupes

No1·ausomi-lunaire

de Nlechsig.

Capsule interne.

Son aspect sur les

coupes vertico-trans-

versales et sa division : jï

en région thalamique J

et sous-thalamique. p

Sou aspect sur les

coupes horizontales

et sa division en :

Genou de la cap-

sule interne.

Segment antérieur

olllcnticulo-caildé.

Ii

Segment posté-

rieur ou lenticulo-

optique.

384 ANATOMIE DES CENTRES .NERVEUX.

Segment rétro-

lenticulaire.

Région sous-thala-

mique de la capsule

interne.

Faisceau externe

du pédoncule ou 1\ de

Türclc e.

Dissection de la

capsule interne.

Couronne rayon-

nante et pied de

la couronne rayon-

nante.

horizontales, où elles se présentent sur des cerveaux durcis sous un aspect ,

brun, foncé et mat.

Dans le segment rétro-lenticulaire (Cirl), limité en dedans par la couche

optique et la portion réfléchie de la queue du noyau caudé, la direction des

fibres est horizontale. Ces fibres, connues depuis Gratiolet sous le nom de

radiations optiques, se terminent pour la plupart dans la partie postérieure

de la couche optique dont elles contribuent à former le pédoncule postérieur.

Dans la région sous-thalamique (de Forel) (fig. 228-230, 309-312, 317-

323), la capsule interne n'est plus représentée sur les coupes horizontales

que par son segment postérieur (Cip) et son segment rétro-lenticulaire

(Cirl) : le segment antérieur (Cia) disparait en effet avec la couche optique.

Le segment rétro-lenticulaire (Cirl) est surtout formé de fibres horizon-

tales qui se rendent au pulvinar, au corps genouillé externe et au tuber-

cule quadrijumeau antérieur ; ses fibres les plus antérieures passent au-des-

sous du noyau lenticulaire, se jettent dans la partie postérieure du segment

postérieur de la capsule, et constituent le faisceau dit « de l'i1-ek ». Ce

faisceau prend peu à peu en descendant une direction verticale, et corres-

pond au cinquième externe environ du pied du pédoncule. (Voy. t. II.)

Le segment postérieur comprend donc, par suite de l'arrivée du fais-

ceau de Tiire/e, les parties constituantes du pied du pédoncule cérébral. 11

décrit sur les coupes horizontales une courbe à concavité postéro-interne

dans laquelle se trouve logé le corps de Luys et il est formé de fibres ver- m^-'à

ticales, et cloisonné par un grand nombre de fibres horizontales qui t'Clientr,2J

le globus pallidus à la région sous-optique. (Voy. Chap. m et t. IL) w T'

On se rend encore compte de la direction générale des fibres de la capsule

interne, en disséquant un cerveau convenablement durci. Après ablation

des circonvolutions de l'insula et du noyau lenticulaire, on voit les libres

de la capsule interne se déployer en un vaste éventail. D'abord amassées

en un gros faisceau au niveau du pédoncule cérébral, les fibres se dé-

ploient, s'étendent en avant et en arrière, s'épanouissent le long du bord

supérieur du noyau lenticulaire, puis divergent dans tous les sens, for- .

ment la couronne rayonnante ou le grand soleil de Reil (CR) et se portent t

vers l'écorce cérébrale. Le point d'épanouissement de la capsule interne,

compris entre le bord supérieur du noyau lenticulaire et le bord externe

du noyau caudé, constitue le pied de la. couronne rayonnante (pCR).

Le bord antérieur de la capsule interne et du pied de la couronne

rayonnante se dirige d'arrière en avant et repose sur la partie antérieure

du corps strié, commune au noyau caudé et au putamen. Le bord posté-

rieur de la capsule interne se dirige obliquement en bas, en arrière et en

dehors, il passe au-dessous du noyau lenticulaire et correspond aux fibres

de projection du lobe temporal, en particulier au faisceau de Tiirck. (Voy.

fig. 214.) .

BIBLIOGRAPHIE. Voy. p. 312 et 333.

CHAPITRE II

ETUDE TOPOGRAPHIQUE DU CERVEAU

. i-\ ? lt)] ? COUPES MACROSCOPIQUES SÉRIÉES

Dans la série des figures suivantes, reproduisant grandeur naturelle

des coupes d'hémisphères durcis dans le liquide de Millier, et pratiquées il

l'aide du microtôme de Gudden, nous décrivons les apparences que pré-

sente l'hémisphère cérébral, lorsqu'on l'étudie sur des surfaces de section

horizontales, verlico-transversales et sagittales. L'imprégnation des tissus

par le bichromate de potasse produit un état de différenciation de la

substance blanche du système nerveux, bien connu depuis longtemps, et

(1.'i rend de très grands services au point de vue de l'anatomie topogra-

phique.

Cet état de différenciation tient, non seulement il l'obliquité plus ou

moins grande, suivant laquelle sont sectionnées les fibres de tel ou tel

faisceau de la substance blanche, mais encore il l'angle d'incidence des

rayons lumineux. Un faisceau sectionné perpendiculairement il la direction

de ses fibres apparaît foncé, un faisceau sectionné parallèlement à la

direction de ses fibres apparaît, clair, et présente un aspect nacré et res-

plendissant qui varie avec l'angle d'incidence des rayons lumineux. Entre

ces deux extrêmes on trouve tous les intermédiaires.

L'étude de ces coupes est donc importante, car elle permet de nous

rendre compte de la situation et des rapports des noyaux gris soit entre

eux, soit avec la substance blanche, et nous permet de suivre, dans une

partie plus ou moins grande de leur trajet principal, les faisceaux encé-

phaliques d'un certain volume. Mais, pour une étude complète soit de

l'origine et du trajet de ces faisceaux, soit des rapports que ces derniers

affectent avec les ganglions de la base, ces coupes sont totalement insuffi-

santes. En effet, l'étude de la capsule interne et de la région sous-optique,

de même que celle des faisceaux commissuraux, d'association et de pro-

jection, ne sont possibles, qu'en ayant recours à la méthode des coupes

microscopiques sériées, associée il celle des dégénérescences secondaires.

2 : ;

38R ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Nous ne décrivons donc dans ces coupes macroscopiques que ce qui se

voit strictement à l'oeil nu, renvoyant, pour tout ce qui concerne l'anatomie -

line ou de texture, aux coupes microscopiques que nous donnons plus

loin.

Ces coupes macroscopiques sont au nombre de 56 et comprennent

trois séries, correspondant à l'axe horizontal, vertico-transversal et sagittal

de l'hémisphère. Pour la confection de chaque série, nous avons débité, au

microtôme de Gudden et en coupes d'un millimètre d'épaisseur, un hémi-

sphère entier. Nous avons choisi dans chaque série, pour les faire dessiner,

les coupes des régions les plus importantes.

Chaque coupe pete un numéro d'ordre, indiquant en millimètres

l'endroit exact où elle a été pratiquée. C'est ainsi que dans la série des

coupes horizontales, l'hémisphère ayant été coupé de haut en bas, les

coupes n° il et 75, par exemple, passent, la première à 41 millimètres et

la seconde à 75 millimètres du bord supérieur de l'hémisphère. Dans la

série des coupes vertico-transversales, l'hémisphère ayant été coupé

d'avant en arrière, la coupe n° 30 et la coupe n° 137 passent, la première a

30 et la deuxième à il : 37 millimètres en arrière du polo frontal. Dans la

série, des coupes sagittales enfin, l'hémisphère ayant été sectionné de

dedans en dehors, le numéro de chaque coupe indique, en millimètres, à

quelle distance de la face interne cette coupe a été pratiquée. C'est ainsi

que la coupe n° 5 passe à 5 et la coupe n" 15 à 15 millimètres de cette

face interne.

Du reste le repérage de chaque série de coupes est encore indiqué par '

des figures spéciales, sur lesquelles chaque ligne de coupes est rapportée f

avec son numéro correspondant (lig. 217-218, 233-236 et 267). : ( f

t

FIG. 217. Face interne réduite 10 centimètres de longueur, d'un hémisphère droit

durci dans le bichromate. Les lignes de repère indiquent, en millimètres, la dis-

tance qui sépare chaque coupe horizontale du bord supérieur de l'hémisphère.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 387

A. COUPES HORIZONTALES MACROSCOPIQUES

Cette série se compose de 1G coupes, pratiquées de haut en bas et cor-

respondant aux lignes de repère indiquées dans les figures 217 et 218.

Coupe n° 35 (fig. 219), passant à 35 millimètres au-dessous du bord su-

périeur de l'hémisphère (lignes 3o des fig. 217 et 218).

. Cette coupe située au-dessus de la coupe dite du centre ovale de Vieus-

sens, qui rase la face supérieure du corps calleux, passe par la première

circonvolution limbique (L,).

Elle n'intéresse que la substance blanche de l'hémisphère, entourée par

les circonvolutions du tiers supérieur du cerveau.

Écorce. - Sur cette coupe on constate nettement la différence de profon-

deur des sillons des faces externe et interne du cerveau. Peu profonds il la face

interne, les sillons peuvent atteindre il la face externe presque la moitié de la

largeur de la coupe. Tels sont, le deuxième sillon frontal (f"), le sillon ]J ? ru[an-

dique supérieur (prs), le sillon inle/ïJariélal (ip); cette différence tient non seule-

Inc. 218. Coupe vertico-transversafe d'un hémisphère droit durci dans le bichromate. -

Grandeur naturelle. Les lignes de repère indiquent, en millimètres, la distance

qui sépare chaque coupe horizontale du bord supérieur de l'hémisphère.

388 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ment à la profondeur propre du sillon, mais encore il l'angle d'obliquité de la -

section. C'est ainsi que les sillons sectionnés obliquement, tels que le deuxième

sillon frontal (f2) ou le sillon interpariétal (ip), paraissent plus profonds que la -

Arc, faisceau arqué. C, cunéus. Ce, corps calleux. Cing, cingulum. cm, sillon

calloso-marginal. - CR, couronne rayonnante. - I'i, Fi, ft, première, deuxième et troisième

circonvolutions frontales. fui, f2, premier et deuxième sillons frontaux. Fa, circonvolution

Fic. 219. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° (35, passant à 35 milli-

mètres au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 3a des fig. 217 et 218.

(Grandeur naturelle.)

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 389

scissure de Rolando (R) ou le premier sillon frontal (f,) sectionnés perpendiculai-

rement.

Sur la face interne de l'hémisphère on reconnaît successivement, en allant

d'avant en arrière, la face interne de la première circonvolution frontale (niF,), le

sillon calloso-marginal (cm), puis la première circonvolution limbique {circonvo-

lution du corps calleux, gyrus fornicatus) (LJ, sectionnée dans une grande

partie de sa longueur et limitée en arrière par le sillon sous-pariétal (sp) ; puis le

précunéus (PrC), la scissure ]¡OE/'Ù : to-occipitale ou perpendiculaire interne (po),

enfin l'extrémité supérieure du cunéus (C), qui forme sur cette coupe un petit

îlot complètement séparé du reste de l'écorce cérébrale. A la face externe de

l'hémisphère on trouve, d'avant en arrière, les trois circonvolutions frontales

(F,, F2, F3) séparées par les premier et deuxième sillons frontaux (fl, puis le

sillon prérolandique supérieur (prs), la circonvolution frontale ascendante (Fa), la

scissure de Rolando (R), la circonvolution pariétale ascendante (Pa), enfin la partie

antérieure du sillon z : irtn.rparie·tal (ip) et la deuxième circonvolution pariétale ou

circonvolution pariétale inférieure (P 2)' Cette circonvolution intéressée dans

presque toute sa longueur est limitée en avant, en arrière et en dedans, par le

sillon irrlerparic-tcal (ip, ip, ip); elle est divisée en deux parties par la partie

verticale du sillon parallèle (t' 1) et les deux lèvres qui limitent ce dernier sillon

font partie du pli courbe (Pc). En arrière de la deuxième circonvolution pariétale

(P2), on trouve la circonvolution pariétale supérieure (P,), qui se continue avec le

précunéus (PrC) il la face interne de l'hémisphère, puis la scissure ]J(II'Ù : tale-occi-

pitu ou perpendiculaire externe (po), enfin l'extrémité supérieure de la première ! tt circonvolution occipitale (0,) et du cunéus (C).

, Substance blanche. Dans la masse blanche de l'hémisphère, il y a peu de .

, détails à noter par suite de la grande intrication des fibres nerveuses il ce niveau.

On y reconnaît cependant les faisceaux suivants : 1° Le long de la première cil'-

convolution limbique (L,), se trouve le faisceau d'association du lobe limbique

ou cingulum (Cing.), dont les fibres sont coupées parallèlement il leur axe, et

affectent par conséquent une coloration claire sur un cerveau durci au bichro-

mate ; c ? ° En dehors du cingulum, la coupe intéresse le centre ovale qui se

présente sous l'aspect d'une masse fusiforme foncée, striée de languettes claires;

les libres du centre ovale sont en effet sectionnées les unes parallèlement, les

autres perpendiculairement il leur longueur. La partie interne du centre ovale

nettement limitée en dedans par les fibres du cingulum, correspond aux radina-

tions du corps calleux (Ce), la partie externe il la couronne rayonnante (CR);

celle-ci se confond en dedans avec les radiations du corps calleux, en dehors

elle est limitée par les fibres longues d'association klllpol'o-occipito-j'I'oniales,

qui constituent le faisceau arqué de Burdach ou faisceau longitudinal supérieur

(Arc). Le faisceau arqué est mal délimité sur ces coupes; il se présente en effet

sous l'aspect d'une zone claire, beaucoup moins éclatante que celle du cingulum,

et il doit cette coloration à la direction anléro-postérieure de ses fibres section-

nées parallèlement il leur axe. Mais ce faisceau est traversé par toutes les fibres,

frontale ascendante. - ip, sillon. inter-pariétal. - Li, première circonvolution limbique. -

- face interne de la première circonvolution frontale. - 0" première circonvolution occipi-

talc. - Pi, circonvolution pariétale supérieure. - /'2, circonvolution pariétale inférieure.

- Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. po, sillon parieto-occipital.

Parc, précunéus. - pws, sillon prérolandique supérieur. - Il, scissure de Rolando.

sp, sillon sous-pariétal. li, partie verticale du sillon parallèle.

390 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

qui de la couronne rayonnante et du corps calleux se rendent aux circonvolutions

de la convexité de l'hémisphère; cette grande intrication de fibres explique les

limites diffuses du faisceau. En dehors du faisceau arqué, on trouve les fibres

Arc, faisceau arque.C, cuncus ? Ce, corps calleux.-Ce, capsule externe. - Cing, cin-

gulum. - en), sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - Cli, couronne rayonnante. -

1 . ...

Fig. 220. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 41, passant à 41 millimètres

au-dessous du hord supérieur de l'hémisphère. Lignes 41 des fig..217 et 218. (Gran-

deur naturelle.)

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 3SU

d'association qui relient entre elles les circonvolutions de la face externe, fibres

d'association qui, sectionnées pour la plupart perpendiculairement il leur lon-

gueur, apparaissent ici en teinte foncée. Enfin, bordant le fond des sillons, on

trouve une petite zone claire qui correspond aux fibres en U de Meynert, c'est-

à-dire aux courtes fibres d'association mettant en connexion deux circonvolutions

voisines.

Coupe n° 41 (fig. 220), passant à G millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 41 des fig. 2'17 et 218).

. Cette coupe intéressse la partie supérieure du tronc du corps calleux

(Ce), l'extrémité supérieure du ventricule latéral (VI) et le tronc du noyau

caudé (NC).

Écorce. - : 1 la face externe de l'hémisphère, on retrouve, légèrement mo-

difiées, les circonvolutions de la coupe précédente. La coupe intéresse la

deuxième pariétale (P) dans une grande étendue, depuis la partie supérieure de

son pied d'insertion sur la pariétale ascendante (Pa) jusqu'à la partie supérieure

de la première circonvolution occipilale (0,). Le segment vertical du sillon paml-

lnle (t,') l'incise au niveau du pli courbe (Pc), mais elle est en outre incisée en

avant par la partie verticale de la branche postérieure de la scissure de Sylvius

(S[p] et par une incisure du sillon inteJ'-pa/'Ù ! tal (ip). La pointe occipitale est

occupée par la première circonvolution occipitale (0[),qui forme à la face interne

le cunéus (C).

A la face interne, l'écorce est interrompue par le corps calleux (Ce), qui la

divise en un segment antérieur et un segment postérieur. Sur le segment anté-

rieur on reconnaît : la face interne de la première circonvolution frontale (mF¡),

le sillon calloso-marginal (cm) et la première circonvolution limbique (L,). En

arrière, on trouve : la même circonvolution limbique (L,), la branche verticale

du sillon calloso-marginal (cm), le sillon sous-pariétal (sp), le précunéus (PrC), la

scissure 7JrlI'iéto-occipilale (po), enfin l'extrémité supérieure du cunéus (C) qui

n'occupe encore qu'une petite partie de la face interne. En avant et en arrière, le

corps calleux est séparé de l'écorce de la première circonvolution limbique (L,) *

par le sinus du corps calleux (sec) et le 1,-tiiici tecta (tec) qui représente le véri-

table limbe de l'hémisphère.

Substance blanche. - Le corps calleux (Ce) est sectionné dans sa partie

supérieure., il est limité en dehors parle ventricule, latéral (VI), mais en avant et

en arrière, on le voit pénétrer dans la masse blanche des circonvolutions, dont

il se distingue par ses contours assez nets. Il est séparé du ventricule par

la substance grise sous-épendymaire (Sge), réduite au niveau du tronc du corps cal-

leux (Ce) à une très mince lamelle, constatable seulement au microscope. En

arrière (Sge') et surtout en avant (Sge), la substance grise sous-épendymaire aug-

- 1 ? 1% : , F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - fui, f2, premier et

deuxième sillons frontaux. Fa, circonvolution frontale ascendante. ip, sillon intcr-parietal.

- L,, première circonvolution limbique. - n2l· ? face interne de la première circonvolution

frontale. NC, noyau caudé.- 0" première circonvolution occipitale. - OF, faisceau occipito-

frontal. - Pu, circonvolution pariétale inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante.

- Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. pari, sillon pré-

rolandique inférieur. - R, scissure de ltol ? ndo. - S (p), branche postérieure de la scissure de

Sylvius. scc, sinus du corps calleux. - Sc/e, substance grise sous-épendymaire de la corne

frontale. - Sgé, substance grise sous-épendymaire de la corne occipitale. - sp, sillon sous-

pariétal. t ? partie verticale du sillon parallèle. -tec, tsenia tecta. - VI, ventricule latéral.

39 ? ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

mente considérablement, et forme une couche épaisse, qui coiffe les extrémités - ,

antérieure et postérieure du ventricule latéral (VI).

La substance grise sous-épendymaire (Sge, Sé), est embrassée par un faisceau

compact de fibres obliquement sectionnées sur la coupe, c'est le faisceau occipito-

frontal de Forel (OF), la couronne rayonnante du noyau caudé de Meynert. Ce

faisceau n'a très probablement rien faire avec le noyau caudé (voy. Faisceau

occipito-frontal, Chap. IV).

Il possède une direction antéro-postérieure ; et ses fibres sont dissociées

par les radiations du corps calleux. Dans certaines malformations cérébrales,

dans l'absence congénitale du corps calleux, en particulier, le faisceau occipito-

frontal se réunit au cingulum (Cing) et forme un volumineux faisceau à direction

antéro-postérieure, dont la surface libre fait quelquefois saillie à la face interne ;

de l'hémisphère, au-dessous de la première circonvolution limbique (gyrus for ni- .

catus) toujours très déformée (voy. faisceau oécipito-fl'ontal),

En avant, ce faisceau se retrouve dans- toute la série des coupes horizon-

tales, jusqu'au niveau de la région sous-optique et du plancher du ventricule lui(,-

ral (fig. 220 à 227) ; même après la fermeture antérieure du ventricule on le

retrouve entre la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le pied de la couronne .

rayonnante (pCR) (Ji-. 228). En arrière, le faisceau occipito-frontal recouvre de

môme la substance grise sous-épendymaire qui coiffe le carrefour ventriculaire

(fig. 220) et forme il ce niveau, ainsi que le prouvent les cas de malformation du corps

calleux, la couche des fibres blanches qui constitue le tapetum (Tap) des auteurs

anciens.

Entre les deux extrémités du faisceau occ ? <o-/7'o);/f<, on trouve le noyau

caudé (NC) sectionné au niveau de son tronc; il forme dans cette coupe la plus

grande partie de la paroi externe du 1'cnll'Îwle latéral. En dehors du noyau caudé,

on trouve la couronne rayonnante (CR) qui apparaît sous l'aspect d'une masse fon-

cée, irrégulière, nettement délimitée en dehors, formée surtout de fibres coupées

perpendiculairement ou obliquement, sillonnée de prolongements de substance

grise, que lui envoie le noyau caudé. Les fibres les plus externes de la couronne

rayonnante appartiennent au prolongement supérieur des fibres de la capsule

externe (Ce), les internes il celui des fibres de la capsule interne. La couronne

rayonnante (pCR) se confond insensiblement en arrière, au niveau du corps cal-

leux, avec la masse des fibres d'association des hémisphères. En avanl, la couronne

-rayonnante se recourbe en dedans et en arrière, et ses fibres s'entre-croisent avec

celles du corps calleux pour former le centre ovale (CO) du lobe frontal. L'espace

blanc, situé en dehors de la couronne rayonnante, est constitué parle faisceau,

arqué ou faisceau longitudinal supérieur de Burdach (Arc), qui se continue insen-

siblement en dehors avec les fibres d'association courtes et les fibres en U du

fond des sillons.

A la face interne, et coiffant le fond du sinus du corps calleux (sec), on trouve

la section triangulaire du cingulum (Cing), qui forme, en ayanl et en arrière, un

faisceau foncé nettement délimité, correspondant aux extrémités antérieure et

postérieure de ce faisceau, dont la coupe 25 (Iig. c ? 19) intéresse les libres longi-

tudinales.

Coupe no 45 (fig. 221), passant à 4 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 45 des lig. ? 17 7 et 21 8) .

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 3 : 3

Cette coupe intéresse la partie inférieure du tronc du corps calleux (Ce),

['extrémité supérieure de la couche optique (Th) et du segment externe du

noyau lenticulaire (NLJ, ainsi qu'une partie du sillon marginal supérieur

de l'insula (ms).

Écorce. - L'écorce diffère de celle de la coupe précédente, surtout par la

profondeur de la branche postérieure de la scissure de Sylvius (S[p]) et par la pre-

mière ébauche des circonvolutions de l'insula (1). La partie du lobe frontal et des

circonvolutions frontale et pariétale ascendantes (Fa, Pa), située en avant de la

scissure de Sylvius (S[p]), correspond déjà à la partie supérieure de l'Opercule.

En arrière de la scissure de l'écorce est surtout formée, comme sur les

coupes précédentes du reste, par la circonvolution pariétale inférieure (P.,) et le

. zut courbe (Pc).. A la face interne l'écorce diffère peu de celle de la coupe précé-

dente. On constate toujours la façon identique dont s'arrête l'écorce au niveau

du corps calleux (Ce), en entourant le fond du sinus du corps calleux (sec) et en

formant le toenia tecta (tec). Comme dans la figure précédente, ce dernier est

coiffé par la surface de section du cingulum (Cing).

Le ventricule latéral (VI) est assez étendu, son extrémité antérieure est en-

tourée par la substance grise sous-épendymaire (Sge) et par le faisceau ocei/ilo-

frontal (OF), son extrémité postérieure par une couche beaucoup plus mince de

cette même substance grise sous-épendymaire (Sgé), et par le corps calleux (Ce),

qui recouvre et masque peut-être l'extrémité postérieure du faisceau occipito-

frontal. En dedans, le ventricule est limité par le corps calleux (Ce), qui

présente à sa partie moyenne l'insertion du septum lucidum (SI), tandis qu'en

avant et en arrière, le genou (Ce [g]) et le bourrelet du corps calleux (Ce [Spl]),

commencent, à devenir apparents. En dehors, le ventricule est limité par le

noyau caudé (NC) et la couche optique (Th).

Corps opto-striés. Sur celte coupe et sur toutes celles qui vont suivre,

le noyau caudé est sectionné en deux endroits : au niveau de sa tèle (NC) qui est

volumineuse et qui fait saillie dans le ventricule latéral, et au niveau de la partie

recourbée de sa queue (\G'). Entre ces deux segments, on trouve la couche

optique (Th), sectionnée il sa partie supérieure, et qui présente un noyau gris

central, la partie supérieure du noyau externe entouré d'une capsule blanche,

formée, en dedans, par le stl'atll1u zonale (strz) et en dehors par la zone réticulée

ou grillagée (Zr).

En dehors des noyaux opto-striés, se trouve l'extrémité supérieure de la cap-

sule interne(Cia, Cip), formée de libres horizontales et obliques, au milieu des-

quelles, on trouve disséminées des petites masses de substance grise, appartenant

au putamen (NL3) et quelques prolongements de la substance grise de la 1(t( ! du

noyau caudé. La capsule interne (Cia, Cip) est limitée en dehors par les fibres

verticales delà capsule externe (Ce), qui lui forment une bordure foncée et nette- '

- ment délimitée; en avant elle se perd insensiblement dans la masse des fibres

d'association du lobe frontal, tandis qu'en arrière, elle se prolonge dans la couche

sagittale du lobe occipital qu'elle concourt à former. Sur cette coupe, enfin, le

genou de la capsule interne (Ci[g]) commence à se dessiner. Entre la capsule

externe (Ce) et l'écorce qui limite le sillon marginal supérieur de l'insula (ms), on

trouve une lame blanche, formée par les fibres du faisceau arqué ou longitudinal

supérieur (Arc), et la partie supérieure de Y avant-mur (AM), sous forme d'une

mince bandelette grise, légèrement festonnée au niveau de son bord externe.

394 ANATOMIE DES CENTRES'»N KRVEUX. ?

A part le faisceau arqué nettement limité en; ùeda ",0 ? '1J.2 peut recon-

naître dans la masse blanche sous-jacente à l'écorce, aucun faisceau distinct. Les

fibres courtes d'association de la convexité présentent pour la'plupart une direc-

Alfl, avant-mur. Arc, faisceau arque. - C, cunéus. - Cc, corps calleux. - Ce, capsule

externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou de la capsule interne.

FiG. 21 . Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 45, passant à 4o nnillimèlres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 4 des fig. 217 et 218.

(Grandeur naturelle.)

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 39 ?

lion verticale, et dans celte série sont sectionnées perpendiculairement, mais ni

macroscopiquement, ni microscopiquement, il n'est possible, de délimiter un

faisceau dans l'intrication des fibres blanches sous-jacentes à l'écorce.

Coupe n° 48 (fig. 222), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 48 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe par la partie supérieure du septum lucidum (SI), le

noyau antérieur de la couche optique (Na Th) et l'extrémité supérieure du

putamen (NL : ,).

L'écorce et la substance blanche sous-jacente ne différent de celles de la

coupe précédente, que par quelques petites particularités portant sur l'écorce

de 1'ill su la, qui est sectionnée dans presque toute son étendue. Le corps calleux

(Ce) est séparé en deux parties : une partie antérieure ou genou (Cc[g]) et une

partie postérieure ou bourrelet (Cc[Spl]). Ces deux parties sont reliées entre

elles par le septum lucidum (SI), qui contient le ventricide de la cloison (Vsl). Les

libres du genou du corps calleux pénètrent dans le lobe frontal entre le cingulum

(Cing) et la substance grise sU/ls-l;pl'nd ! l1/wirl ! (Sge) coiffée du faisceau occipito-

frontal (OF). Le bourrelet limite en dedans le carrefour ventriculaire (VI) dont il

est séparé par la substance grise sous-épendymaire (Sâ), réduite il une mince

lamelle; en dedans il est en rapport avec le tcetria tecta (tec), la partie posté-

rieure du cingulum (Cing) et les fibres propres du jzrécunéus (PrC).

Le tapetum (Tap), qui appartient ainsi que le montrent les cas d'agénesie du

corps calleux au faisceau occipito-frontal (OF), se distingue nettement du Gorrr-

relet du corps calleux par la direction de ses libres; sectionnées perpendiculaire-

ment a leur axe; son extrémité antérieure s'effile et se termine en pointe, en

arrière de la queue du noyau caudé (NC').

Corps opto-strié. - La tète du noyau c(tiid ? (NC) a conservé il peu près les

mêmes formes et les mêmes dimensions que sur coupe précédente, elle envoie

- ' au putamen (NL.,) un pont de substance grise assez large, qui traverse le segment

antérieur de la capsule interne (Cia). La couche optique(7h) comprise entre les deux-

segments du noyau caudé a augmenté de volume, on y reconnaît présence de trois

noyaux : le noyau antérieur ( : \a), le noyau interne (Ni) et le noyau externe (Se), ce

dernier noyau esl beaucoup plus volumineux que les deux autres et reçoit, en avant,

un bouquet de libres provenant du segment antérieur de la capsule interne (Cia).

Il est limité en dehors el séparé du segment postérieur de la capsule interne (Cipi,

par une ligne de libres blanches, répondant à la zone réticulée ou grillagée (Zr).

- Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - cm, sillon calloso-

marginal. - CO, centre ovale. F,, F3, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. - ) ? f ? premier et deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution frontalc

ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. /, insula. - ip, sillon intcr-pariétal.

- L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée. mF,, face interne de la pre-

mière circonvolution frontale interne. - mi, sillon marginal supérieur. NC, tête du

noyau caudé. NC ? queue du noyau caudé. - 0,, première circonvolution occipitale.

- OF, faisceau uccipito-fruntal. P>, circonvolution pariétale inférieure. 7 (gsnzl, circon-

volution pariétale inférieure (gyrus supra-marginalis). Pa, circonvolution pariétale ascen-

dante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitale, Porc, précunéus. - pri, sillon

prerolandiquc inférieur. - R, scissure doRolando. RTh, radiations thalamiques de Gratiolet.

- S (p), branche postérieure do la scissure de Syivius. sec, sinus du corps calleux. - Sge,

Sgé, substance grise sous-épendymaire. - SI, septum lucidum. - sp, sillon sous-pariétal. -

slrz, stratum zonale. l\, branche verticale du sillon parallèle. tec.loenia tecta. - TII, thala-

mils. - Vcst, veine du corps strié. l'l, ventricule latéral. - ZI', zone réticulée ou grillagée.

390 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La capsule interne (Cia et Cip) a conservé il peu près le môme aspect que.

luc. 222. - Coupe-nlOrizontale de l'hémisphère droit, n° 48, passant à IF8 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 48 des fig. -217 et 218. (Gran-

deur naturelle.)

AU, avant-mur. Arc, faisceau arqué. - C, cunéus. - Ce (y), genou du corps calleux. -

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 397

sur la coupe précédente, les îlots de substance grise appartenant au putamen.

(NL3) sont cependant plus nombreux et se réunissent en avant pour former un

amas irrégulier. La capsule externe (Ce) est formée surtout de libres sectionnées

perpendiculairement à leur axe, elle est limitée en dehors par les fibres du fais-

ceau w'r¡ur; (Arc ).L' avant-11H11' (ÀM) est dentelé sur son bord externe elles pointes

de ses dentelures correspondent aux crêtes des circonvolutions de l'iiisula (I).

Coupe n° 52 (fig. 223), passant à 4 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 52 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe par le troisième segment du noyau lenticulaire (\TL3),

par le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]) et par les plexus choroïdes (Plch)

qui surmontent le trou de Monro.

Écorce. - Sur cette coupe les trois circonvolutions frontales (F,, F,, F.,)

prennent une part il peu près égale à la constitution de l'écorce du lobe frontal.

En arrière du sillon prérolandique inférieur (pri), l'écorce du lobe frontal se

continue avec celle de Yopercule frontal (ouf,,) et celle de rolandique

(OpR). Celui-ci est libre en arrière ; la branche postérieure de la scissure de

Sylvius (S[p]) le sépare complètement du lobe temporal; en avant il est incomplè-

tement séparé de Yopercule frontal (OpF3)par 1'incisul'e frontale de l'opercule (if).

Le lobe temporal est représenté sur cette coupe par les première et deuxième

circonvolutions temporales (Tp '1 ), séparées l'une de l'autre par la partie infé-

rieure de la circonvolution pariétale inférieure (P 2)' La première circonvolution

temporale (tri) se continue en avant, avec l'extrémité supérieure du pli temporal

profond (Tp), très peu marqué sur cette coupe. En arrière de la deuxième circon-

volution temporale (1'2)' la partie verticale du sillon parallèle, (t,') incise profon-

dément l'écorce cérébrale, et les deux circonvolutions qui le bordent constituent

le pli courbe (Pc). La lèvre antérieure de ce sillon est formée par la circonvolu-

tion pariétale inférieure (P.,), la lèvre postérieure par l'union de la deuxième

circonvolution temporale (T.,) avec la deuxième circonvolution occipitale (0).

Le sillon interpariétal (ip) est remplacé par le sillon inleroccipilal (io) qui

Cc (spl), bourrelet du corps calleux (shlnium). - Ce, capsule externe. - Cia, segment anté-

rieur de la capsule interne. - Ci (g), genou de la capsule interne. Cing, cingulum.

Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CÍ1'I, segment rétro lenticulaire de la capsule

interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - F,, I=, Fui, première, deuxième

et troisième circonvolutions frontales. fi, /«, premier et deuxième sillons frontaux.

Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - /, insula. -

la, Ip, circonvolutions antérieures et postérieures de l'insula. - ip, sillon inter-pariétal. -

L" première circonvolution Ihnbiqnc.7.m ? tn : , lames médullaires externe et interne du tha-

lamus.-Ic, lame cornée.mF.,face interne de la première circonvolution frontale. ? )M, sillon

marginal supérieur.A'C,noyaucaude ? Ys,troisième segment du noyau lenticulaire ou putamen.

- Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, interne et externe de la couche optique.- \'C', queue du noyau

caudé. - 0., première circonvolution occipitale. - OF, faisceau occipito-frontal. - Pa, cir-

convolution pariétale ascendante. Pi, circonvolution pariétale inférieure. -Pc, pli courbe.

- Plch, plexus choroïdes du ventricule latéral. - Plehslzh, plexus choroïdes de la corne sphé-

noïdalc. po, scissure pariéto-occipitale. l'1'C, précunéus. - pli, sillon prérolandique

inférieur. - R, scissure de Rolando. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - S(p), branche

postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. Sexv, surface extra-

.. ventriculaire du thalamus. - Sge, Sgé, substance grise sous-ilxnds-maire. - SI, septum luci-

dum. sp, sillon sous-pariétal. Th, couche optique. T, ! gsna;, circonvolution temporale

supérieure au niveau du pli marginal supérieur. - < ? branche verticale du sillon parallèle.

Tap, tapetum. - tee, taenia tecta. - Th, thalamus. 7/j, circonvolution temporale profonde.

- VI, ventricule latéral. Vsl, ventricule du septum lucidum. Zr, zone réticulée ou

grillagée.

398 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

n'en est que le prolongement. La pointe occipitale est formée par la première

circonvolution occipitale (0,) qui se continue il la face interne avec le cunéus (C),

FIG. 223. Coupe horizonlale de l'hémisphère droit, n° 52, passant à ti2 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Ligne 52 des fig. 21 et 218.

(Grandeur naturelle.)

Ail, avant-mur. - C, cuncus. - Ce, corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux

(Splonium). Ce, capsule externe. Cia, segmcnt antérieur do la capsule interne.-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 399

dont l'importance devient de plus en plus grande. Ses circonvolutions présen-

tent des multiples et un sillon un peu plus profond, correspondant à

une incisure supérieure de la scissure calcarine (K). Le cunéus (C) est limité en

avant par une scissure profonde, la scissure pariéto-occipilale ou perpendiculaire

interne (po), dans le fond de laquelle on aperçoit le pli ctll1lJo-(Ímbique (cl). En

avant de la scissure pariéto-occipilale (po), on trouve la partie inférieure du

, ]J/'écunéus représentée par le pli de passage pariéto-limbique postérieur (-plp),

puis le lobe limbique sectionné dans la région de l'isthme aulécalcarinicta (Li[i]).

Comme sur les coupes précédentes, l'écorce se termine par un crochet autour

du sinus du corps calleux (sec) en formant le txnia tecta (tec).

Le corps calleux (Ce) (genou et bourrelet) (Ce[,-]) (Cc[Spl]) se comporte

comme sur la coupe précédente. Le septum lucidum (SI) s'étend entre le genou

du corps calleux (Ce) et le pilier antérieur du trigone (ta). La substance grise

sous-r;pendY1nail'e (Sge) n'est apparente qu'au microscope dans le fond de la \

corne occipitale, mais au niveau de la corne frontale, elle coiffe, comme précé-

demment le ventricule latéral (VI), entourée en dehors par le faisceau occipito-

frontal (OF).

Corps opto-striés. La tête du noyau caudé (NC) est diminuée de volume,

la (NC') n'est intéressée que dans une petite étendue, le noyau lenticulaire

présente un seul segment, le segment externe ou putamen (NL3), qui pénètre à la

façon d'un coin dans la capsule interne (Cia,Cip). La limite externe du pU/limer;

est formée par la capsule externe (Ce) qui se continue en arrière avec le faisceau,

longitudinal inférieur (Fli) et sépare le pu/amen de Y avant-mur (AM) et de

J'écol'ce de l'insula (I). La couche optique (Th) est volumineuse et sectionnée il

peu près dans sa partie moyenne; le noyau antérieur (Na) est très petit, le noyau

externe (Ne) affecte un aspect radié caractéristique, dû aux fibres radiaires qui le

traversent et qui proviennent de la capsule interne (Cia,Cip); le noyau interne (Ni)

présente un aspect plus homogène, il est séparé du noyau externe par la lame

médullaire interne du thalamus (Lmi) encore très peu apparente. La couche

optique est séparée du noyau caudé par un sillon profond, dans lequel on trouve

la veine du corps strié (Vcst) et les fibres de la lame cornée (le) ou tænia semi-

Ci genou de la capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule

interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal.

- F,, F.j. Fs, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. f\, h, premier et

deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitu-

. dinal inférieur,- I, insula. - if, incisurc frontale de l'opercule. io, sillon intcr-occipiLal.-

K, scissure calcarinc. L" première circonvolution limbique. - Li (t), isthme du lobe limbique.

- le, lame cornée. Lme, lame médullaire externe du thalamus. Lmi, lame médullaire interne

du thalamus. ? ) ! Fj,face interne de la première circonvolution frontale. - Na, Ne, Ni, noyaux

antérieur, externe et interne de la couche optique. - NC, noyau caudé. - : \'C', queue du

noyau caudé. - NL3, troisième segment du noyau lenticulaire. - 0" 0" première et deuxième

circonvolutions occipitales. - OF, faisceau occipito-frontal. OpF" opercule de la troisième

circonvolution frontale. - OpR, opercule rolandique. - Ps, circonvolution pariétale supé-

rieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante.Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes

- po, scissure pariéto-oecipitale. - pri, sillon prérolandique inférieur. - -cl, pli cunéo-

limbique, - 7cplp, pli cunéo-limbique postérieur. - R, scissure de Rolande. Lits, radiations

optiques de Gratiolet. - S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - ses, sillon du

corps calleux. - - .xu, surface extra-ventriculairc de la couche optique. Sge, substance

grise centrale. - SI, septum lucidum. - l ? 1·.=, première et deuxième circonvolutions tempo-

rales. - t ? partie verticale du sillon parallèle. - Tap, tapetum. - tee, toenia tecta. -

T'la, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, couche optique.

- Tp, circonvolution pariétale profonde. - tth, trenia thalami. - F3, troisième ventricule.

V, ruban de Vicq d'Ary·r. - VI, ventricule latéral. - Voc, corne occipitale. - T'Sl, ventri-

cule du septum lucidum. - Vcst, veine du corps strié. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

400 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

circzdaris ; elle est limitée en dehors et séparée du segment postérieur de la cap- ,

sule interne (Cip) par la zone réticulée (Zr). '

La capsule interne (Cia, Cip, Cirl) se présente sous la forme d'une ligne brisée,

on y reconnaît, quoique moins nettement que sur les coupes qui vont suivre,

un genou (Ci[g]), un segment antérieur (Cia), un segment postérieur (Cip.) et un

segment rétro-lenticulaire (Cirl). Le genou (Ci[g]), mal délimité, correspond à peu

près à la veine du corps strié (Vcst) ; le segment antérieur (Cia) est formé, de

fibres horizontales, qui pénètrent toutes dans les noyaux anté1'iew'(Na) et externe

(Ne) de la couche optique, dans lesquels elles s'irradient. Le segment postérieur ,

de la capsule interne (Cip) comprend deux ordres de fibres : des fibres horizon-

tales (blanches par conséquent, sur cette coupe), fibres lcazticulo-llzalamziqucs,

qui relient le troisième segment du noyau lenticulaire (nul;,) à la couche optique

(Th), et des fibres coupées perpendiculairement (foncées par conséquent) qui N , .

font partie du système du pied du pédoncule cérébral. De la partie postérieure

de la couche optique, partent des fibres horizontales, les radiations thalamiques de

Gratiolet (RTh) qui concourent à former le segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne (Cirl) et se portent en arrière dans la couche sagittale du lobe occipital.

La masse blanche du lobe occipito-lemporal est formée par les fibres d'asso-

ciation courtes entre ces dernières et le tapetum (Tap), qui tapisse la corne occi-

pitale se trouve la couche sagittale du lobe occipital. Sur les coupes de cerveaux

durcis par les bichromates, cette couche sagittale semble n'être formée que par

un seul ordre de fibres, à trajet antéro-postérieur. Dans les régions inférieures

ainsi que sur les préparations microscopiques,, colorées par la méthode de Pal

ou de Weigert (fig. 392), ou encore par le carmin, on y reconnaît l'existence de

deux faisceaux : l'un interne appartenant au système dés radiations thalamiques

(RTh), l'autre externe, faisant partie du système des faisceaux d'association et

constitué par le faisceau longitudinal inférieur (Fli).

Dans le lobe frontal, on ne constate pas l'existence d'un système analogue à

celui de la couche sagittale du lobe occipital; les fibres thalamiques du segment

antérieur de la capsule interne (Cia) s'entre-croisent avec les fibres calleuses (Ce),

et constituent- le centre ovale du lobe frontal.

Coupe n° 55 (fig. 224), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 85 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe par le deuxième et le troisième segment du noyau

lenticulaire (NL=,NL3) et la partie moyenne de la couche optique (Th).

Écorce. L'écorce diffère de celle de la coupe précédente par la disparition

1 . presque complète de la deuxième circonvolution pariétale (P2) et l'extension plus

considérable que prend le cundus (C). Ce dernier forme avec le pli pariéto-lim-

bique postérieur (-1tplp) et J'isthme du lobe limbique (L,), le lobe occipital. Les bords

* de l'opercule, formé ici par les circonvolutions rolandiques (OpR) et par la face

profonde de la troisième circonvolution frontale (OpI ? ) ont été écartés dans le

dessin, pour bien montrer la profondeur de la scissure de Sylvius (S) ainsi que

les circonvolutions de l'insu la (I). La région de l'insu la peut être divisée en deux

parties inégales. La partie postérieure ou rétro-insulaire est formée par la cir-

. convolution temporale profonde (Tp), séparée de la première circonvolution tem-

porale (T,) par le sillon temporal profond (tp), et limitée en avant par le

' sillon marginal postérieur de l'insula (mp). La partie antérieure ou insulaire,

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 401

correspond à la convexité du noyau lenticulaire (NL3, XL2) qu'elle dépasse un

peu en avant. C'est elle qui forme le lobule de l'insula proprement dit (lobule

de Reil, lobule du corps strié). Elle est séparée du putamen (NL3) par trois

couches, une blanche externe, formée par la substance blanche de l'insula ou

capsule extrême (Cex), une moyenne grise, Y avant-mur (AM), qui peut être

considérée comme une partie détachée de l'écorce insulaire, dont elle suit les

sinuosités, enfin une couche blanche interne, la capsule externe (Ce). A la partie

postérieure de cette dernière, et touchant la convexité du putamen (NL3), on

trouve sur toutes ces coupes des orifices vasculaires nombreux et volumineux,

répondant aux artères lcnticulo-optiques. La capside externe (Ce) est simplement

t accolée au putamen (NL3), et ne lui donne que de rares fibres, ce qui explique

la facilité avec laquelle les hémorrhagies se collectent dans cette région. L'iii-

sula est formé par quatre, quelquefois cinq circonvolutions, et séparé en deux

parties inégales par un sillon constant, le sillon insulaire (i), qui sépare la circon-

volution insulaire postérieure (Ip) des trois circonvolutions de la région insulaire

antérieure (la). Ce sont ces dernières circonvolutions qui sont en rapport avec la

face profonde de la troisième circonvolution frontale (F3), tandis que la cir'convo-

lution insulaire postérieure est en rapport avec Yopercule rolandique (OpR).

Substance blanche. La masse blanche sous-jacente à l'écorce de cette

coupe affecte les mêmes dispositions que sur les coupes précédentes. Le cingze-

lum (Ging) emboîte toujours en avant et en arrière le sinus du corps calleux (sec)

et le tas nia tecta (tec). Le corps calleux (Ce) est sectionné au niveau de son genou

(Cc[g]) et de son bourrelet (Cc[Spll). Ce dernier s'unit sur ses parties latérales

au corps et au pilier postérieur du trigone (Tgp), en dehors desquels on trouve

l'extrémité postérieure de la corne d'Ammon (C : 1). Le pilier postérieur du trigone

(Tgp) affecte sur cette coupe et sur toutes celles qui vont suivre la forme d'un

crochet dont le bord effilé donne insertion aux plenls choroïdes (Plch) qui ferment

le carrefour ventriculaire (Voc). Ce dernier est limité en dedans par le forceps

major du corps calleux (Fm) et par la saillie de la corne d'Ammon (CA), en dehors

par le /lIp1 ! /llIn (Tap), recouvert par la couche sagittale du lobe occipital. Au

niveau de la corne frontale, on trouve comme précédemment la substance grise

sous-épendymaire (Sge) et le faisceau occipito-fiontal (Or).

Noyaux opto-striés. - La couche optique (Th) est nettement délimitée

en dehors par la zone réticulée (Zr) et la lame médullaire externe (Lme), qui la

séparent du segment postérieur (Cip) et du segment rétro-lenticulaire (Cirl) de la cap-

sule interne. La couche optique déborde en arrière le noyau lenticulaire (NL3, NL.,)

et donne naissance au pédoncule thalamique postérieur, c'est-à-dire aux mdia-

lions optiques de Graliulct (RTh) qui se portent dans la couche sagittale du lobe

occipital. Sa face interne est bordée d'une mince couche de fibres blanches, le

stmtulll zonale (Strz), qui se dédouble en avant et entoure le noyau antérieur (\a).

Le noyau interne (Ni) se distingue par son aspect homogène d'avec le noyau,

externe (Ne), dans lequel pénètrent les fibres horizontales, radiaires, du segment,

postérieur de la capsule interne (Cip) d'une part, et le pédoncule antérieur de la

couche ol)liq ? ie (1-'aTii) ou segment antérieur de la capside interne (Cia) d'autre part.

Le corps strié comprend le noyau caudé (NC), qui ne diffère pas sensiblement

de ce qu'il est sur la coupe précédente et surla suivante, et le noyau lenticulaire.

Ce dernier présente deux segments (NL3' NL2), le segment externe, troisième

segment du noyau lenticulaire ou putamen (NL3), est relié par des ponts de

substance grise, il la tête du noyau caudé (NC), et à la portion réfléchie de sa

26

402 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 224. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 55, passant à 55 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes ;;5 des lig. 217 et 218.

(Grandeur naturelle.)

AU, nvant-mur. - C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Cc, corps calleux. - Cc (Sp), bour-

relet du corps calleux (splénium). - Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la cap-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 403

queue (NC). Il forme avec ce dernier une seule et même masse, ainsi que les

coupes sagittales, certaines coupes vertico-transversales et les coupes hori-

zontales inférieures le démontrent. Le développement de ces deux noyaux est

le même, et ils doivent morphologiquement et embryologiquement être consi-

dérés comme appartenant à l'écorce cérébrale. Le globus pallidus dont le segment

moyen (NL,) existe seul ici, ne fait pas à proprement parler partie du noyau

lenticulaire, mais représente avec le premier segment ou segment interne du noyau

lenticulaire (NL,) que nous retrouverons sur des coupes plus inférieures, un

noyau gris distinct ayant ses connexions propres.

Capsule interne. -La capsule interne est formée de deux segments réunis

par le genou (Ci[-]). Le segment auténiczco (Cia) ne contient pour ainsi dire que des

fibres thalamiques, le segment postérieur (Cip) ne contient que des fibres opto-

slriécs et pédonculaires. Le segment rétro-lenticulaire (Cirl) déborde en arrière le

noyau lenticulaire, dans toute l'étendue de la partie postérieure de la couche

optique qui correspond il la corticalité de la région rétro-insulaire ; il contient

surtout, il cette hauteur, les radiations optiques de Gratiolet (l,Tli), et les fibres

du faisceau longitudinal infënic.2cr (Fli).

Coupe n° 58 (fig. 225), passant à 3 millimètres au-dessous de la pré-

cédente (ligne 58 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe au-dessous du bourrelet du corps calleux, dans la

région du trou de Monro (NIo); elle intéresse la partie moyenne de la

rouclie optique (Th), la région thalamique de la capsule interne, et les

deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire (NL,, KL2).

Écorce. Ce qui caractérise l'écorce de cette coupe et la différencie de 1

celle de la coupe précédente, c'est l'indépendance de 1'U]}I'1'CtÛC frontal (OpF.,) qui

suie interne. Ci ! genou de la capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment posté-

rieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. -

cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - FI, F" F3, première, deuxième et troisième

circonvolutions frontales. - f,, r" premier et deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution

frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fm, forceps major. I, insula.

- ? sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - io, sillon inter-occipital. - Ih, insula posté-

rieur. - il), sillon inter-pariétal. li, scissure calcarine. - LI, première circonvolution lim-

bique. le, lame cornée. Lme, Lmi, lames médullaires externe et interne du thalamus.

lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. mFt, face interne de la première circon-

volution frontale. - Mo, trou de Monro. znp, sillon marginal postérieur. - Na, noyau

' antérieur de la couche optique. - NC, tète du noyau caudé NC', queue du noyau caudé.

- Ne, noyau externe de la couche optique. - Ni, noyau interne de la couche optique. -

1'G, NG,, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - Oi, Os, première et

deuxième circonvolutions occipitales. oa, sillon occipital antérieur de Wernicke. OF,

faisceau occipito-frontal. - OpF,, opercule de la troisième circonvolution frontale. - OpR,

opercule rolandique. Pu, circonvolution marginale supérieure ou pariétale inférieure.

Pa, circonvolution pariétale ascendante. l'a Th, pédoncule antérieur de la couche

optique. - Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes. - po, scissure pariéto-occipitale. -

pari, sillon prérolandique inférieur. - 7l)lp, pli pariéto-limbique postérieur. - R, scissure de

Rolande - 7fy/t, radiations optiques de Gratiolet. - S(p), branche postérieure de la scis-

sure de Sylvius. - scc, sinus du corps calleux. - Sexe, surface extra-ventriculaire de la

couche optique. S,ge, substance grise sous-épendymaire de la corne frontale. SI, septum

lucidum. sp, scissure sous-pariétale. Slrz, stratum ronale. - 7'i, T" première et deuxième

circonvolutions temporales. < ? branche verticale du sillon parallèle. - lec, taenia tecta.-

- 1'ctp, tapetum. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. -

Th, couche optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. tp, sillon temporal profond.

- tth, renia tlialatni.- V, ruban de Vicq d'ilzyr. - T'3, troisième ventricule. Vcst, veine

du corps strié. - l'l, ventricule latéral. - Voc, corne occipitale. - Vsl, ventricule du septum

lucidum. Zr, zone réticulée ou grillagée.

404 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fin. 32u. Coupe hofizonfate de l'hémisphère droit, Do58, passant il ;;8 millimèlrcs

au-dessous du Lord supérieur de l'hémisphère. Lignes b8 des figures 21 et 218.

(Grandeur. : nature lie.)

AU, avant-mur. C, cunéus. Ce, corps calleux. CO, centre ovale. Ce, corps cal-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 40 ?

n'est plus relié à la troisième circonvolution frotf'ale (1 ? c). Le lobe frontal et l'in-

sula ne présentent rien de particulier à noter. L'opercule sylvien constitue un ilot

allongé compris entre la branche verticale S(v) et la branche postérieure S(p)

de la scissure de Sylvius ; il est formé en avant par l'opercule de la troisième

circonvolution frontale (OpF3) en arrière par I'oc;'CM/e rolandique (OpR), séparé

du précédent par incisure frontale de l'opercule (ifop).

Le lobe temporal occupe sur cette coupe les deux tiers antérieurs de la

moitié postérieure du cerveau; il est représenté par la circonvolution temporale

profonde (Tp) et les première et deuxième circonvolutions temporales ('1' pT"). La

circonvolution temporale profonde (Tp) forme une languette étroite, oblique en

avant et en dehors ; le sillon temporal profond (tp) la sépare de la première circon-

volution temporale (T,). Celle-ci est intéressée dans une assez grande étendue;

elle est séparée de la deuxième temporale (T,) par la scissure parallèle, intéressée

deux fois au niveau de ses branches verticales (t,). Le pli courbe (Pc) a

disparu sur cette coupe, ainsi que la circonvolution pariétale inférieure (P.,),

et se trouve remplacé par la deuxième temporale (T2). Celle-ci est limitée, en

arrière, par le sillon occipital antérieur de lb'eraiclce (oa) qui la sépare du lobe

occipital.

A la face externe le lobe occipital est surtout constitué par la deuxième ci,»-

convolution occipitale (0,), qui concourt en partie à la formation de la pointe

occipitale, et qui est séparée de la première circonvolution occipitale (0,) par le

sillon iufcr·-occiyilal (io).

A la face interne apparaît, entre la surface de section du cunéus (C) et la

partie postérieure du lobe limbique (L,), un nouveau lobe, le lobule lingual (Lg);

il forme la lèvre inférieure de la scissure calcarine (K), et appartient aux

circonvolutions de la face inféro-interne du cerveau. La scissure calcarine (K)

est sectionnée en plusieurs endroits, une fois en arrière, au niveau de son

éperon supérieur, qui sépare le cunéus (C) de la première occipitale (0,); une

autre fois au niveau de sa partie moyenne qui subdivise la circonvolution

leux. Ce, capsule externe. Cg, circonvolution godronnée. -Cia, segment antérieur de la

capsule interne. - Ci (g), genou de la capsule interne. Cing, cingulum. - Cip, segment pos-

térieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. -

cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - Csc, circonvolutions sous-calleuses.

- 1-\, 1· ? première et deuxième circonvolutions frontales. - F3(c), cap de la troisième circon-

volution frontale. f,, f2, premier et deuxième sillons frontaux. - pli, faisceau longitudinal

inférieur. Fm', faisceau inférieur ou minor du forceps. l, insul : t. ifop, incisure frontale

de l'opercule. io, sillon inter-occipital. - K, scissuse calcarinc. ? [, ,, première circonvo-

lution limbique. le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. Lme, Lui, lames médullaires

externe et interne du thalamus. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire.

Lins, lame médullaire superficielle. Mo, trou de Monro. -111F" face interne de la première

circonvolution frontale. - A'C, noyau caudé. - NC', queue du noyau chaude. - Ne, noyau

externe de la couche optique. AIL3, iN'12, troisième et deuxième segments du noyau lenticu-

laire. 0,> Os, première et deuxième circonvolutions occipitales. - oa, sillon occipital anté-

rieur dcWcrnicke. - OF, faisceau occipito-froutal. OhR, opercule rolandique. po.

scissure pariéto-occipilale. - Put, pulvinar. - 7tfJip, pli pariétu-limhiquc postérieur. -

/ ! 77;, radiations optiques de Gratiolet. -S (pu), branche postérieure de la scissure de Sylvius.

- S(a), branche verticale de la scissure de Sylvius.- sec, sinus du corps calleux. .S'e.Et',

surface eztra-ventriculairc de la couche optique. -Sye, substance grise sous-épendçntaire de

la corne frontale. - SI, septum lucidum. - sp, scissure sous-pariétale. - li, 7 ? première et

deuxième circonvolutions temporales. 1\, branche verticale du sillon parallèle. 7'n/.), tapetum.

- lec, t.enia tecta. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique. - Tp. circon-

volution temporale profonde. - lp, sillon temporal profond. tlh, tcnia thalami.

l', ruban de Vicq d'rlryr. - V3, troisième ventricule. - Vcst, veine du corps strié.

VI, ventricule latéral. - porc, corne occipitale du ventricule latéral. J'sl, ventricule du'

septum lucidum.

406 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

du cunéus; une troisième fois enfin au niveau de sa partie antérieure ; la

scissure est ici très voisine de la corne occipitale du ventricule latéral (Voc),

dont elle n'est séparée que par une lame de substance blanche qui double

en dedans la corne occipitale. L'écorce qui limite la scissure calcarine présente

une structure spéciale, dont certaines particularités sont visibles à l'oeil nu. Elle

est divisée en deux parties inégales par une raie blanche, connue sous le nom

de ruban de Vicq (4 : ? /)' (V) ou de Gennari, très apparente au niveau du fond de

la scissure calcarine, et que l'on peut suivre, très atténuée, il est vrai, jusqu'au

niveau de la pointe occipitale et sur la face externe du lobe occipital.

Le lobe limbique est intéressé au niveau de l'isthme anlécalcarinien (L,) et

de la partie inférieure du pli P[l1'irJto-limbir¡ue postérieur ("plp). La face anté-

rieure ou profonde du lobe limbique (L, ), est recouverte par une lame de substance

blanche, la substance réticulée d'Arnold (Lms), formée aux dépens d'un dévelop-

pement exagéré des fibres tangentielles de l'écorce. En dehors la circonvolution

limbique (L,) se confond avec la circonvolution godronnée (Cg), continuation du

tænia tecta. L'écorce grise du lobe limbique, en se continuant avec la circonvo-

lution godronnée, est refoulée dans la cavité ventriculaire par le sillon de l'hip-

pocampe et détermine dans le ventricule la production de la saillie de la corne

d'Ammorr. Dans lagrande majorité des cas, la face antérieure de l'isthme du lobe

limbique est lisse, et son écorce se continue directement avec celle de la circon-

volution godronnée (Cg) (Voy. coupe n° 65, iig. 8). Dans quelques cas, moins

exceptionnels chez l'homme qu'on ne le croit généralement, et en particulier

sur les cerveaux à circonvolutions nombreuses et sinueuses, on trouve à la

face antérieure de l'isthme anté-calcarinien, entre la face interne du lobe lim-

bique et la circonvolution, godronnée, deux à trois très petites circonvolutions,

ce sont les circonvolutions sous-calleuses (Csc), décrites par Zuckerkandl, et

qui prennent chez un certain nombre d'animaux, tels que les ruminants et

les solipèdes, un très grand développement. Que ces circonvolutions sous-

calleuses existent ou non, l'écorce de la face antérieure du lobe limbique est

toujours comprise entre deux lames blanches, l'une superficielle, d'aspect

réticulé, étendue du sillon de l'hippocampe à la face externe du lobe limbique

et constituant la substance réticulée ou lame médullaire superficielle d'Arnold

(Lms), l'autre profonde, formée par la masse blanche des circonvolutions. En

avant et en dehors de la circonvolution, godronnée (Cg), on trouve la section du

pilier postérieur du trigone. Le bord libre de ce pilier est effilé, se recourbe en

crochet, et donne insertion aux plexus choroïdes des ventricules latéraux (Voy.

coupe précédente, fig. 324). La partie adhérente du trigone concourt à formel*

l'alvéus ou la substance blanche intra-ventriculaire de la corne < ? txtt)t0)).

Cavités ventriculaires. - L'étage supérieur du ventricule latéral (VI) est

limité en avant et en dedans par le genou du corps calleux (Ce), en dehors et en

arrière par la tête du noyau cccudé (NC); il communique avec le troisième ventri-

cule (Vs) par l'intermédiaire du trou de Monro, compris entre le pilier antérieur

du trigone (Tga) et l'extrémité antérieure de la couche optique (Th). La corne

occipitale (Voc) est limitée en dedans par le faisceau inférieur du forceps du

corps calleux (Fm'), et séparée du stralzerrm calcal'iml1ll qui double la scissure

calcarine (K), par une couche de fibres foncées appartenant au faisceau postérieur

du cingulum (Cing); en dehors, la corne occipitale est recouverte par le tapetum

(Tap) et les couches sagittales du lobe occipital, dont la partie interne est formée

par les radiations thalamiques (RTh) et la partie externe par le faisceau longitu-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 407

dinal inférieur (Fli). En dehors de cette couche on trouve les courtes fibres

d'association du lobe sphéno-occipital.

Corps opto-striés. - Cette coupe intéresse deux segments du noyau lents-

culaire, le putamen (NL.,) et le segment externe du globus pallidus (NL.,). Le

putamen est relié à la tête du noyau caudé (NC) par quelques ponts de substance-

grise ; il en est séparé par le segment antérieur de la capsule interne (Cia). La

lame externe du noyau lenticulaire (lme) sépare le putamen (NL3) du segment

externe du globus pallidus (NL.=). Ces deux segments du noyau lenticulaire sont

traversés par de nombreuses fibres blanches, qui se rendent à la couche optique

en traversant le segment postérieur de la capsule interne (Cip).

La couche optique (Th) est intéressée au niveau de sa partie moyenne. Son

bord interne est divisé en deux parties : l'antérieure est longée par le l se nia

lltcclazni (tth) et appartient au troisième ventricule (V3), la postérieure est extra-

ventriculaire (Sexv), libre et recouverte par le stratum zonale.

La couche optique est formée de deux noyaux, le noyau interne et le noyau

externe (Ne). Ce dernier se distingue du premier par sa coloration plus pâle et

son aspect strié qui tient il la présence des fibres radiaires. Ces noyaux sont sépa-

rés l'un de l'autre par la lame médullaire interne du thalamus (Lmi). Le noyau

externe (Ne) est limité en dehors par la lame médullaire externe du thalamus

(Line) et la zone réticulée (Zr), qui le séparent du segment postérieur de la capsule

interne (Cip). En arrière, le noyau externe se continue avec le pulvinar (Pul),

qui n'en forme qu'une dépendance, et qui est sillonné comme lui par des fibres

radiaires, provenant de la région, rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl).

Coupe n° 61 (fig. 226), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 61 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe au-dessous du trou de Monro. Elle intéresse le pli

cunéo-linabi jzce ( ? lg), le ganglion de l'Itabénula( Gh) et la glande pinéale (Gp).

Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère de celle de la précédente que

par l'extension plus grande que prend le lobule lingual (Lg) et par la diminution

de l'opercule frontal (OpF3) et rolandique (OpR).

Le cap de la troisième circonvolution frontale (F3[c]) et la circonvolution

temporale profonde (Tp) qui limitent l'opercule sylvien, s'infléchissent de plus en

plus, l'un en arrière, l'autre en avant pour recouvrir l'insula (1) à mesure que

l'opercule diminue.

L'aspect si particulier que présentent, sur cette coupe et sur la précédente,

le lobule lingual (Lg) et le cunéus (C), tient à ce fait que la face inférieure du

cunéus n'est pas rectiligne, mais décrit une courbe à concavité inférieure dans

laquelle se loge le lobule lingual. Les sections horizontales portant sur la sois

sure calcarine (K) intéressent donc à la partie moyenne le lobule lingual, en

avant de ce dernier on trouve le pli cunéo-limbique (,mcl), en arrière le cunéus (C).

On voit nettement sur cette coupe l'insertion du pli crenéo-lintbiltze (-cl) sur

l'isthme du lobe limbique (L [i]), et l'entaille de ce lobe par la branche commune

aux scissures calcarine et PaJ'Í1Jto-occipitale (K + po). Ala face profonde de l'isthme

du lobe limbique (L [il), les circonvolutions sous calleuses (Cse) sont encore plus

accentuées sur cette coupe que sur la précédente.

Celte coupe est remarquable par la grande extension du ruban de 1-le(j d'Azyr

(V).1'rès marqué au niveau des deux lèvres de la scissure calcarine (K) et sur le pli

408 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FJG. 226. - Coupe horizontale del'hémisphèrc droit, n° 61, passant à 61 millimètres au-

dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 01 des figures 217 et 218. (Gran-

deur naturelle.)

AM, avant-mur. C, cunéus. CA, corne d'Ammon. Cc(g), genou du corps calleux.

- Ce, capsule externe. - Cg, circonvolution godronnéc. - Cia, segment antérieur de la

capsule interne. Ci(g), genou de la capsule interne. - Cing, faisceau horizontal du

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 409 : \ " i

clmëo-limbique el), se prolonge jusqu'au pôle occipital et peut être suivi ¡da ftfêtïs

externe de l'hémisphère, jusque dans la deuxième circonvolution temporale (T2). -,

Cavités ventriculaires. La corne frontale et la corne occipitale forment

deux diverticules qui ne communiquent entre eux, que par l'intermédiaire de

l'étage supérieur du ventricule latéral. La corne frontale (Vf), aplatie latéralement,

sépare le noyau caudé (NC) du genou du corps calleux (Cc[g]); son angle externe

est coiffé par la substance grise sous-épendymaine du ventricule latéral (Sge) et

par le faisceau, occipi/o-fror7tal (OF). Son angle interne est en rapport avec le

ventricule du septum lucidum (Vsl) et le pilier antérieur du trigone (1'ga), La corne

occipitale (Voc) est large à son origine au niveau du carrefour ventriculaire ;

dans les cas pathologiques de dilatation ventriculaire, elle peut être poursuivie

jusqu'à deux centimètres de la pointe occipitale le long de la ligne droite qui

correspond au diverlicule du lobe occipital (do). D'habitude, les parois ventricu-

laires sont simplement accolées dans cette région, et entourées par la substance

grise sous-épendymaire, qui double le fond de la corne occipitale (Voy. Coupes

vcrtico-Uau.sveosales). La corne occipitale n'est séparée du fond de la scissure cal-

carine (K) que par l'écorce de la région, entourée d'une couche mince mais complexe

de substance blanche. (Voy. Coupes vel'tico-tl'ansvel'salcs 116 et 1 ° ? ? , fig, 63 et G 1. )

Substance blanche. - Cette substance diffère peu ici de ce qu'elle est sur

les coupes nos55, 58 et 63 (fig. 4, 225, 227). Le faisceau arqué a disparu, les cil'-

convolutions frontales sont doublées de fibres d'association courtes ou longues, mal

délimitées entrcelles, mais qui circonscrivent assez nettement le centre ovale (CO).

Le cingulum (Cing) forme un faisceau compacte, sectionné transversalement,

qui entoure l'écorce du sinus du corps calleux (sec) et qui se différencie nette-

ment par sa coloration foncée d'avec les fibres d'association voisines; son faisceau

postérieur (Cingfp]) se trouve sectionné dans l'isthme du lobe limbique (Len

arrière et en dedans du faisceau, inférieur du forceps du corps calleux (Fin').

Dans le lobe occipital on trouve, outre les fibres d'association propres des cir-

cingulum. Cing(p), faisceau postérieur du cingulum. Cip, segment postérieur de la

capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - cm, sillon calloso-

marginal. CO, centre ovale. - cop, commissure postérieure. - Csc,. circonvolutions sous-

calleuses. do, diverticule occipital. F,,F~,F3, première, deuxième et troisième circonvo-

lutions frontales. - fui, f2, premier et deuxième sillons frontaux. - F3{c), cap de la troisième

circonvolution frontale. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de

Nlcy·nert. - Fin', faisceau inférieur ou minor du forceps. - Gh, ganglion de l'habénula.

Gp, glande pinéale. -la, Ip, insula antérieur et postérieur. - Iv, scissure calcarine. - K + po,

union de la scissure calcarine et de la scissure pariéto-occipil,ale. - 7 ? première circon-

volution limbique. - L(i), isthme du lobe limbique. - le, lame cornée et fibres du taenia

semi-circularis. - Lg, lobule lingual. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire.

- lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. Lms, lame médullaire superficielle.

- mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NC, tête du noyau chaude. -

NC , queue du noyau caudé. = Ne, noyau externe de la couche optique. - NL3, NL2, NL,,

troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire. 0,, 0 ? première et deuxième

circonvolutions occipitales. - oa, sillon occipital -antérieur de Wernicke. OF, faisceau

occipito-frontal. - oi, sillon intcr-occipital. - OpF3, opercule de la troisième circonvolution

frontale. - OpR, opercule rolandique. - .pua77;, pédoncule antérieur du thalamus.

po, scissure pariéto-occipilale. - Put, pulvinar. - 7-el, pli cunéo-limbique ? pli pariéto-

limbique postérieur. - RT/¡, radiations optiques de Gratiolet. - S(p), S, (v), branches verti-

cale et postérieure de la scissure de Sylvius. sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance

grise centrale. Sge, substance grise sous-ependymaire. - T,, T3, première et deuxième

circonvolutions temporales. - t ? branche verticale du sillon parallèle. - Tap, tapetum. -

tec, tænia tecta. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tg,, trigone ou carrefour ventricu-

laire. - Th, couche optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. - fp, sillon tCl : 1 ! '1f; : i.ro;

profond. - V3, troisième ventricule. - V, ruban de Vicq d'Azyr. VA, faisccanlécjq q

d'Azyr. Vf, corne frontale du ventricule latéral. - Vsl, ventricule du septum lit 1 -S.\

Zr, zone réticulée ou grillagée. 1 :

410 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

convolutions, la couche sagittale du lobe occipital, formée en dehors par le faisceau

longitudinal inférieur (Fli), en dedans par les radiations thalamiques de Gratiolet

(RTh). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) prend son origine dans le lobe occi-

pital ; il se divise au niveau de la région rétro-insulaire en deux parties, une partie

externe, qui s'irradie dans la première circonvolution temporale (T,) et dont on

peut suivre les faisceaux jusqu'à la pointe temporale, et une partie antérieure qui

recouvre la face externe du noyau lenticulaire (putamen) (NL.,) et se confond

avec la capsule externe (Ce). Le faisceau longitudinal inférieur constitue donc un

faisceau d'association occipito-tezyoonal, qui dégénère dans sa partie temporale, à

la suite des lésions du lobe occipital, ainsi que nous l'avons constaté plusieurs fois.

La partie interne de la couche sagittale est formée par les fibres de projection

du lobe occipital, par les radiations thalamiques (RTh) qui passent entre le

tapetum (Tap) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et qui s'irradient presque

toutes, au niveau de la région rétrolenticulaire de la capsule interne, dans le

pulvinar (Pul) dont elles constituent les fibres radiées.

Corps opto-striés. Les corps opto-striés sont intéressés dans leur plus

grande largeur. La coupe porte sur la tête et la queue du noyau caudé (NC, NC') et

sur les trois segments du noyau lenticulaire (NL3, NL, NL,). La tête du noyau candi;

(NC) est reliée au troisième segment, du noyau lenticulaire (NL) par quelques ponts

de substance grise, elle en est séparée par le segment antérieur de la capsule interne

(Cia). La queue du noyau caudé (NC') siège dans le carrefour ventriculaire, entre

le pulvinar (Pul) et le tapetum (Tap), en dehors du pilier postérieur du trigone.

Les plexus choroïdes, qui ferment le carrefour ventriculaire, s'insèrent d'une

part, au bord libre du trigone et d'autre part, sur la ligne qui sépare le pulvinar

(Pul) de la queue du noyau caudé (NC'). Le troisième segment du noyau lenticu-

laire ou putamen (NL.,) présente une coloration foncée, analogue il celle de

l'écorce et du noyau caudé les segments moyen et interne de ce noyau (NL,, L1),

présentent une coloration plus pâle qui leur a valu le nom de globus pallidus.

Ces trois segments sont séparés les uns des autres par des lamelles blanches,

les lames médullaires interne et externe du noyau lenticulaire (lmi, Finie). Ils sont

sillonnés par un très grand nombre de faisceaux de fibres blanches, qui traversent

les trois segments du noyau lenticulaire (NL3, \L=,NLt) ainsi que le seunwnt pos-

térieur de la capsule interne (Cip) et qui se dirigent vers la couche optique (Th).

Dans la couche optique (Th) on reconnaît les noyaux externe (Ne) et interne et

le ganglion de l'habénula (Gh), situé à la partie interne de la couche optique qu'il

divise en deux parties. La partie antérieure est tapissée par la substance grise

centrale (Sgc) du troisième ventricule (VJ. La partie postérieure est extraventri-

culaire et appartient à la face postérieure et libre du pulvinar (Pul). Le ganglion

de l'habénula est limité en dehors par le fasciculus retroflexus de jlleynert (FM) qui

apparaît sous l'aspect d'un faisceau foncé; en dedans, le ganglion de l'habénula

est réuni à celui du côté opposé par la commissure postérieure (cop), en arrière

de laquelle la coupe intéresse la glande pinéale (Gp).

Capsule interne (Cia, Cip). La capsule interne est intéressée dans la plus

grande étendue de sa partie l/tal(t7jtlq,te. C'est dans cette région qu'elle affecte le

plus nettement la forme d'une ligne brisée, dont l'angle obtus est ouvert en dehors.

Le sommet de cet angle ou genou de la capsule (Ci[g]) correspond à l'extrémité

antérieure du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL). Les segments azrté-

rieur et postérieur de la capsule présentent un aspect très différent; le segment t

antérieur (Cia), oblique en avant et en dehors, sépare le noyau caudé (NC) du

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 411

noyau lenticulaire (NL3,NL2) ; il appartient au corps strié, on le désigne sous le nom

de segment lenticulo-stl'ié de la capsule. Il présente une coloration blanche,

nacrée, et est formé de fibres horizontales qui se rendent toutes dans l'extrémité

antérieure de la couche optique (Th). Il se compose en effet, presque exclusive-

ment, défibres cortico-thalamiques, et constitue le pédoncule antérieur de la couche

optique (PaTh). Les préparations microscopiques de cette région montrent que les

fibres </i6[a ? )M<jf : <Ms'entre-croisentaang1e presque droit, avec des fibres striées qui

naissent du noyau caudé (NC), traversent d'avant en arrière le segment antérieur de

la capside intezwe etpénètrent clans le noyau lenticulaire dont elles forment les lame s

ntc·dullaires(Voy. Coupes microscopiques de la capside interne, chalo. III, p. 577).

Le segment postérieur présente un aspect tout autre. Il se dirige obli-

quement en arrière et en dehors, entre le noyau lenticulaire et la couche optique

(Th), et déborde le noyau lenticulaire en arrière, où il sépare le pulvinar

(Pul) du faisceau longitudinal inférieur (Fli). On peut donc le diviser en deux

parties : l'une antérieure, la plus étendue ou lenticulo-ohtique (Cip), l'autre

postérieure, plus petite ou rétro- lenticulaire (Cirl). Le segment rétro-lenticulaire

se rapproche par son aspect du segment antérieur de la capsule interne. Elle est

blanche, formée de fibres horizontales qui s'irradient presque toutes dans le

pulvinar (Pul), en formant le pédoncule postérieur du thalamus ou les radiations

optiques de Gratiolet (RTh). En pénétrant dans le pulvinar, ces fibres forment

une zone réticulée qui se confond avec la zone réticulée (Zr) du noyau externe du

thalamus (Ne).

La partie lenticulo-optique (Cip) du segment postérieur de la capsule interne

en constitue la région la plus importante et la plus intéressante. Elle est surtout

formée de fibres verticales, sectionnées perpendiculairement, et présente une

coloration foncée. Ces fibres disposées en fascicules appartiennent en majeure

parlie au système du pied du pédoncule cérébral. Les fascicules sont séparés par

des libres transversales qui traversent horizontalement ce segment postérieur

de la capsule interne. Ces fibres transversales appartiennent il différents systèmes,

les unes font partie du système thalamique, proviennent de l'écorce et descendent

avec les fibres du segment postérieur de la capsule interne ; elles s'entre-croisent

au niveau de la zone réticulée (Zr) avec les fibres des régions voisines et pénètrent

dans le noyau externe de la couche optique (Ne), dont elles constituent les fibres

radiaires ; d'autres appartiennent au système du corps strié; elles naissent dans

les différents segments du noyau lenticulaire, traversent le globus pallidus elle

segment postérieur de la capsule interne (Cip), et se rendent dans la couche optique

(Th) et les noyaux de la région sous-thalamique.

Coupe n° 63 (fig. 227), passant à 2 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 63 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe par la commissure blanche antérieure (coa), par la

commissure postérieure (cop), la partie inférieure de la couche optique (Th)et

l'extrémité supérieure des tubercules quadrijumeaux antérieurs (Qa).

Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère de celle des deux coupes pré-

cédentes que par l'union de la circonvolution temporale profonde (Tp) il la jure-

mière temporale ('1\), et par l'extension plus grande du lobule' lingual (Lg). Ce

lobule est limité en arrière et en dehors par la scissure calcarine (K), et en avant

par la branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipilale (K + po)

' , 4t ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

qui sépare le lobule lingual (Lg) du pli Ctllléo-limbique (7tcl) et de l'isthme du lobe

Fig. 227. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 63, passant à 63 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 03 des figures 217 et 2)8- z

(Grandeur naturelle.) ,

AM, avant-mur. C, cunéus. CA, corne d'Ammon. Ce (g), genou du corps calleux : - Ce,

capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci[g), genou de la capsule

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. lui, 13

limbique (L [i]). Les circonvolutions sous-calleuses (Csc) sont encore très appa-

rentes. Comme cette coupe sectionne le bord inférieur du genou du corps

calleux (Ce) et qu'elle passe au-dessous du septum lucidum, l'écorce de l'extré-

mité antérieure du lobe limbique (L,) se trouve intéressée dans la scissure inter-

hémisphérique (Sih) entre le corps calleux (Ce) et la commissure antérieure (coa).

Ici, de même que sur les coupes précédentes, le genouducorps calleux (Cc[g])

est limité en avant par le fae>71a tecta (tec) et le cingulum (Cing), qui affecte la

forme d'un faisceau triangulaire nettement délimité. La face profonde du genou

limite en avant la corne frontale (Vf), elle est en rapport au niveau de l'angle

antéro-externe du ventricule, avec la substance grise soo.s-r·pendyrzaire (Sge) et le

faisceau occipito-frontal (OF).

Cette coupe passe comme la précédente au-dessous du trou de Monro, et le

troisième ventricule (V.,) est complètement séparé de la corne frontale (Vf). La subs-

tance grise centrale (Sgc) tapisse la face interne de la région sous-optique, et

recouvre en avant le pilier antérieur du trigone (Tga) et la partie antérieure ou

moyenne de la commissure aulérieuoe (coa) qui limite le troisième ventricule en

avant. La paroi interne de la corne occipitale (Voc) est limitée au niveau du carre-

four ventriculaire par la saillie de la corne d ? blt1non (CA) et le faisceau inférieur

du forceps du corps calleux (Fm')en dedans duquel on trouve le faisceau postérieur

du cingulum (Cing [p]). Au niveau du fond de la scissure calcarine (K), on trouve

une lame mince de substance blanche, que les sels de chrome, et surtout les

colorations par la méthode de Weigert ou par le carmin différencient en quatre

couches concentriques. La couche interne est formée par les fibres d'association

courtes de la scissure calcarine (K), ou stratum la seconde par les fibres

d'association longues appartenant au système du faisceau longitudinal inférieur

(Fli), la troisième par les radiations thalamiques de Gratiolet (RTh), la quatrième

interne. - Cing, faisceau horizontal du cingulum. Cing(p) [faisceau postérieur du cingu-

lum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Ci·l, segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - CO, centre

ovale. - cop, commissure postérieure. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. - do, diverti-

cule occipital. - dsp, diverticule sous-pinéal. - F,, ]0'" première et deuxième circonvolutions

frontales. - r3lcl,, cap de la troisième circonvolution frontale. - fi, fi, premier et deuxième

sillons frontaux. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fm', forceps minor. - f,, f2, pre-

mier et deuxième sillons frontaux. - FV, fibres visuelles. sillon de l'hippocampe. - la,

insula antérieur. - io, sillon inter-occipital. - Ip, insula postérieur. - li, scissure calca-

rine. K', incisure de la scissure calcarine. - K + yo, union de la scissure calcarine

avec la scissure pariéto-occipitalc. - L, première circonvolution limbiquc ? ( ? isthme

du lobe limbique. - le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. Lme, lame médullaire externe

de la couche optique. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - Lmi,

lame médullaire interne de la couche optique. - lmi, lame médullaire interne du noyau

lenticulaire. - Les, lame médullaire superficielle. - ma, sillon marginal antérieur. - mp,

sillon marginal postérieur. - 7 ? zF , face interne de la première circonvolution frontale.

- NC, noyau caude. i\'C', queue du noyau caudé. - Ne, Ni, noyaux externe et interne de la-

couchc optique. - J\'1 ? NL" .V ? VL ? troisième, deuxième et premier segments du noyau len-

ticulaire, le segment interne comprend à ce niveau deux segments, ,, ? - 0" Os, première et

deuxième circonvolutions occipitales. - oa, sillon occipital antérieur. - OF, faisceau occipito-

frontal.O/Fj, opercule de la troisième circonvolution frontale. 01)11, opercule rolandique.

- Pa Th, pédoncule antérieure du thalamus. l'ul, pulvinar. txcI. pli cunéo-limbique. -

Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - S, scissure

de Sylvius. - S(y), branche postérieure de la scissure de Sylvius. S (v), branche verticale

de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - S7c, substance grise centrale. -

Sge, substance grise' sous-épendymaire. Sih, scissure inter-hémisphérique. T,, 7'», pre-

mière et deuxième circonvolutions temporales. , l2, premier et deuxième sillons tempo-

raux. Tap, tapetum. - lec, taenia tecta. - tua, pilier antérieur du trigone. - TC/I', tri-

gone ou carrefour ventriculaire. - Tp, circonvolution temporale profonde. - tp, sillon tem-

poral profond. - V3, troisième ventricule. ? ruban de Vicq d'Azyr. VA, faisceau de Vicq

d'Azyr. - Vif, corne frontale du ventricule latéral. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

414 IL. ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fie. 228. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 65, passant à Ou millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes Ça des figures 217 et 218.

(Grandeur naturelle.)

AM, avant-mur. - C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, cap-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 4Ui

enfin, sous-ventriculaire, très mince, appartient très probablement au système du

forceps (Fin'). Comme sur la coupe précédente ces quatre couches sont ici très

nettes, immédiatement en arrière du faisceau inférieur du forceps. Elles s'effacent

peuà peu en arrière et se confondent avec la couche blanche sagittale du lobe occipital.

La paroi externe du carrefour ventriculaire et de la corne occipitale (Voc) pré-

sente en avant la partie recourbée de la queue du noyau caudé (NC'), en arrière

le tapetum (Tap) dont les fibres coupées perpendiculairement appartiennent

au système du faisceau d'association occipito-frontal (OF). (Voy. Faisceau occipito-

frontal.) En dehors du tapetum se trouve la couche sagittale du lobe occipital,

constituée par les radiations optiques de Gratiolet (RTh) en dedans et par le

faisceau longitudinal inférieur (Fli) en dehors.

Corps opto-striés. - Cette coupe intéresse le noyau lenticulaire (NL3, Nul.

NL" NL,') dans saplus grande largeur; son segment interne (NL,, NL,') est dédouhlé

par une petite lamelle médullaire constante. Le noyau lenticulaire est donc formé

en réalité par quatre segments, l'interne (NLp NL/) le plus petit, correspond à la

moitié antérieure du segment postérieur de la capsule interne. Ces segments sont

sillonnés de nombreuses fibres branches qui traversent le segment postérieur de la

capsule interne (Cip) et qui impriment aux segments internes du noyau lenticu-

lairc leur coloration pâle.

La couche optique (Th) est intéressée dans sa partie inférieure. La lame 111 ?

dullaire interne (Lmi) est un peu plus accusée que sur les coupes précédentes.

Le noyau externe (Ne) reçoit en avant le pédoncule antérieur de la couche optique

(PaTh) qui fait suite au segment antérieur de la capside interne (Cia) et s'irradie

dans l'extrémité antérieure de ce noyau externe. En arrière du pédoncule anté-

rieur de la. couche optique, on trouve la section transversale du faisceau de Vicq

d'Azyr (VA). La couche optique est réunie il celle du côté opposé par la commis-

sure postérieure (cop). La partie de la couche optique située en avant de la com-

missure postérieure (cop) appartient au troisième ventricule (V.,). Le tubercule

quadrijumeau antérieur (Qa) s'insinue entre la commissure postérieure (cop) et le

suie externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cgi, corps genouillé interne. Cia, segment

antérieur de la capsule interne. - Ci ! t), genou de la capsule interne. - Cing, cingulum.

Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la cap-

sule interne.cm, sillon calloso-marginal.- CO, centre ovale. - coa, commissure antérieure.

- cop, commissure postérieure. do, diverticule occipital. lis, diverticule du subiculum.

F,, h Fi. F,, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - r, e), cap de la troi-

sième circonvolution frontale.- t'l, t'" fi, premier, deuxième et troisième sillons frontaux.

- FI, faisceau lenticulaire de Forci. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Il, hippocampe.

- h, sillon de l'hippocampe. - i, sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - io, sillon inter-

occipital.- Ip, insula postérieur. - IC, scissure calcarine. - K + po, union de la scissure

calcarine et de la scissure parieto-occipitale. - L,, première circonvolution limbique.

- le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. - lme, lui, lames médullaires externe et interne

du noyau lenticulaire. - Lms, lame médullaire superficielle. - m/'Vfacc interne de la première

circonvolution frontale. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal

postérieur de l'insula.-NC, tète du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. .Ye, Ni, noyaux

externe et interne de la couche optique. - Nez, NL" u'L,, ? troisième, deuxième et premier

segments du noyau lenticulaire, - ce dernier étant dédouble. Nm, noyau médian de

la couche optique (centre médian de Luys). - 0,, 0 ? première et deuxième circonvolutions

occipitales. - OF, faisceau occipito-frontal. oa, sillon occipital antérieur de Wernicke.

Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RTh, radiations optiques de

Gratiolet. - Sge, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épendymairc.

T, , ? 2, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - 7'cil), tapetum. -

7 ? a, pilier antérieur du trigone.- 7'p, pilier postérieur du trigone. Th, couche optique.

lit i-i, premier et deuxième sillons temporaux. - V3, troisième ventricule. V, ruban de Vicq

d'Azyr. - VA, faisceau de Vicqd'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale. - Voc, corne occipitale du

ventricule latéral. W , 1.. 0) 'v et' Vtlll\,¥ ? r

416 11\ATO\IlD DES CENTRES NERVEUX.

pulvinar (Pul) qui est libre, et concourt à former la lèvre supérieure de la partie

moyenne de la fente cérébrale de Bichant.

Coupe n° 65 (fixa. 228), passant il deux millimètres au-dessous de la pré-

cédente (lignes 65 des fib. 217 et 218).

Cette coupe passe au-dessous du genou du corps calleux. Elle intéresse

l'extrémité antérieure du lobe limbique (L,), passe par les commissures

antérieure (coa) et postérieure (cop), la partie supérieure de la région sous-

optique de la capsule interne et la partie inférieure de la circonvolution de

l'hippocampe (H). Le genou et le bec du corps calleux ne sont plus apparents

dans le fond de la scissure in ter-hémisphérique, et la première circon-

volution limbique (L,) est sectionnée parallèlement à son extrémité anté-

rieure.

Écorce. Les circonvolutions frontales sont séparées les unes des autres,

par les sillons premier et deuxième frontal (f,, f.,); la coupe intéresse en outre le

fond du troisième sillon frontal ou sillon en H (f ? ) de la face orbi taire du lobe

frontal, nous sommes donc ici très rapprochés de la face inférieure du lobe

frontal. L'insula (I) est limité en avant par le sillon marginal antérieur de l'insula

(ma), en arrière par le sillon marginal postérieur (mp). Il comprend quatre à

cinq circonvolutions irrégulières petites, qu'un sillon constant et assez profond,

le sillon insulaire (i) divise en deux régions, l'une postérieure, la circonvolution,

postérieure de l'insula (Ip) et une antérieure, comprenant les circonvolutions al/t¡;-

rieures de l'insula (la), au nombre de trois à quatre, en rapport avec la partie

operculaire de la troisième circonvolution frontale. L'écorce du lobe tC111po/'O-occi-

pital diffère de celle de la coupe précédente par l'apparition du deuxième sillon

temporal (t.,) l'extension plus grande du lobule lingual (Lg), la diminution de la

scissure calcarine (K) et de la branche commune aux scissures calcarine et ]JOI'ido-

occipitale (K + po). La face profonde de la circonvolution de l'hippocampe (11) (ou

deuxième circonvolution limbique) est lisse et recouverte par la lame médullaire

superficielle (Lms) : les circonvolutions sous-calleuses ont en effet disparu. Dans

le fond du sillon de l'hippocampe (h), on trouve la circonvolution godronnée (Cg) et

la corne d'Ammon (CA) surmontée du pilier postérieur du trigone (Tgp),

Substance blanche. Le cingulum (Cing) est sectionné en avant parallè-

lement à sa longueur, et se présente sous la forme d'un faisceau blanc qui double

l'extrémité antérieure du lobe limbique (L,), qu'il sépare de la partie profonde du

genou du corps calleux (Ce). Le corps calleux (Ce) est situé dans la masse blanche

du lobe frontal, il forme la limite antérieure de la corne frontale, et conserve,

en dehors, ses rapports avec la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le fais-

¡;eau occipito-frontal (OF).

Le faiseeau inférieur du- forceps a disparu ; le carrefour ventriculaire se prolonge

en dedans, dans l'épaisseur de la circonvolution de l'hippocampe (H), sous la forme

d'un étroit diverticule, le divel,ticule du szcfüculzczn (ds). Ce diverticule se poursuit

dans toute l'étendue de la corne sphénoïdale, il est coiffé du faisceau postérieur

du cingulum (Voy. Cingulum). En arrière, le carrefour ventriculaire se continue

avec la corne occipitale (Voc) qui se prolonge dans l'épaisseur du lobe occipital

et donne naissance à un diverticule étroit, situé dans l'épaisseur du lobule lingual,

c'est le diverticule du lobule lingual (do) dont la paroi interne est formée par

Y ergot de Morand (Voy. Coupes ventico-tra>7svcrsalcs). A la paroi externe du carre-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 417

four ventriculaire on trouve, comme sur les coupes précédentes,le tapetum (Tap),

les radiations optiques de Gratiolet (RTh) et le faisceau longitudinal (Fli).

Corps opto-striés.-Le noyau caudé (NC) et le noyaulenticulaire (NL3, NL ?

NL¡, NL¡')ne présentent rien de particulier il noter. La couche optique (Th) a diminué

de volume : cette coupe correspond en effet à sa limite inférieure. On y reconnaît

cependant le noyau interne (Ni), le noyau externe (Ne) et le pulvinar (Pul).

Mais la couche optique présente en outre ici deux nouveaux noyaux profondé-

ment enclavés dans son épaisseur, le centre médian de Luys (Nm) et le corps

genouillé interne (Cgi). Le centre médian de Luys (Nm), situé entre le noyau interne

et le noyau externe, présente un aspect arrondi, semi-lunaire, il se confond en

dedans avec le noyau interne, tandis qu'il est nettement délimité du noyau

externe. Le corps genouillé interne (Cgi), situé entre le pulvinar (Pul) et le tubercule

quadrijumeau antérieur (Qa), fait légèrement saillie à l'extérieur du cerveau.

Capsule interne. - Le segment antérieur de la capsule interne (Cia) a di-

minué de volume, mais a conservé le même aspect clair que sur les coupes précé-

dentes. Il en est de même dusegment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl).

Au niveau du bord externe du pztlvizzar, les radiations optiques de Gratiolet (RTh)

s'entre-croisent avec un système de fibres à direction verticale, qui appartient

au système visuel (fibres du corps genouillé externe) et forment avec ces dernières

la zone de WIJ/'IIÍi : ke(W). Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) n'a pas

changé d'aspect, il se présente toujours avec l'aspect foncé, caractéristique des

fibres nerveuses coupées perpendiculairement à leur axe ; mais les fibres houri-

zontales qui traversent ce segment ont augmenté de nombre; au lieu de s'irradier,

comme sur les coupes précédentes, dans le noyau externe du thalamus, elles se

réunissent il la partie antéro-interne du segment postérieur de la capsule (Cip),

pour former un faisceau allongé, oblique en avant et en dedans, le faisceau leur

ticulaire de Forel (FI), qui appartient au système de la capsule du noyau rouge.

Ce faisceau appartient déjà à la région sous-thalamique de Forel.

Coupe n° 68 (fig. 229), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 68 des lig. 217 et 218).

Cette coupe passe au-dessous de la couche optique et de la corne frontale

du ventricule latéral. Elle sectionne parallèlement l'extrémité antérieure du

lobe limbique (L,) et intéresse le sillon triradié ou sillon eu H (f3), le pôle de

l'insula et la partie profonde du sillon collatéral (ot). Elle passe par la

région sous-optique, intéresse le corps de Luys (CL), le noyau rouge (NR),

l'anse du noyau lenticulaire (Al) et les corps genouillés interne et externe

(Cgi, Cge).

Écorce. L'écorce de la moitié antérieure de l'hémisphère commence à la

face interne, immédiatement en avant de la lame terminale embryonnaire (lt) où

elle se confond avec la substance grise, qui forme à la face inférieure du cer-

veau la commissure grise de la base de Renie. Elle intéresse la première circonvo-

lution limbique (L,),en particulier le carrefour olfactif de Broca (CB), contourne

ensuite le sillon calloso-11wruinal (cm) et le sillon sus-orbitaire de Broca (so), et

forme l'écorce de la face interne de la première circonvolution frontale (ml,).

L'écorce de la face externe du lobe frontal est divisée en deux parties par un

sillon profond, le sillon en H, sillon, tl'imdié ou troisième sillon frontal (f3); la

27

418 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 229. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 68, passant à 68 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Ligne 68 des figures 217 et 218.

(Grandeur naturelle.)

' Al, anse du noyau lenticulaire. - Abf, avant-mur. - BrQa, bras du tubercule qua-

drijumeau antérieur. C, cunéus.- CA, corne d'Ammon.- CR, carrefour olfactif de Broca.

Ce, corps calleux. Cc(g), genou du corps calleux. - Ce, capsule externe. Cex, capsule

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 410

extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps

genouillé interne.- Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum. - Cip,

segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne. - CL, corps de Luys. - cm, sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure.

- ds, diverticule du subiculum. -F,, Fs, Fj, première, deuxième et troisième circonvolutions

frontales. f,, f" f3, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - FOI, faisceau de

Meynert. FT, faisceau de Türck. - FU, faisceau uncinatus. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur. - Gh, ganglion de l'lialpcnula. - H, hippocampe. i, sillon de l'insula. -

la, insula antérieur. - io, sillon inter-occipital. - io', incisure du sillon inter-occipital.

- Ip, insula postérieur. - K, scissure calcarine. - K + po, union des scissures calca-

rine et pariéto-occipitale. - le, lame cornée. - L,, première circonvolution limbique.

- Lg, lobule lingual. - line, lmi, lames médullaires externe et interne du noyau lenticu-

laire. - Lms, lame médullaire superficielle. - ? lame terminale embryonnaire. nif,, face

interne de la première circonvolution frontale. - ma, sillon marginal antérieur de l'in-

sula. mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - NC, tète du noyau caudé. - NC. queue

du noyau caudé. -NL3, NL" NL,, ? troisième, deuxième et premier segment du noyau lenticu-

laire (le dernier segment est divisé en deux). - NR, noyau rouge. - 0,, Os, 03, première,

deuxième et troisième circonvolutions occipitales.-oa, sillon occipital antérieur de Wernicke.

- OF, faisceau occipito-frontal. - ol, sillon collatéral. - Qa, tubercule quadrijumeau anté-

rieur. - RC, radiations de la calotte. -- RTh, radiations optiques. SAq, substance grise

de l'aqueduc de Sylvius. - Sge, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épen-

dymaire. - so, sillon sus-orbitaire de Broca. - T,, T2. T3, première, deuxième et troisième

circonvolutions temporales. - t,, t2, premier et deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum.

- Tga, pilier antérieur du trigone. - troisième ventricule. - V, ruban de Vicq d'Azyr.

- VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphenoïdale du ventricule latéral.

partie interne appartient aux etdeuxième circonvolutions frontales (1; "r)

séparées par le premier sillon frontal (f,).

La partie externe de l'écorce est formée par la partie orbilaire de la troisième

circonvolution frontale (F,), dont la face operculaire se réduit de plus en plus.

L'insula moins étendu, mais plus large que dans les coupes précédentes, est sec-

tionné au niveau du pôle de l'insula; il est divisé en deux régions par le sillon

insulaire (i). La circonvolution postérieure de l'insula (Ip), bien délimitée, est

recouverte par le lobe temporal. Les circonvolutions antérieures de l'insu la (la) se

réduisent à deux circonvolutions. La capsule extrême (Cex), formée par les

fibres d'association courtes de l'insula, est beaucoup plus large que sur les

coupes précédentes. L'avant-mur (AM) de môme s'est élargi, et ne présente que

deux dentelures, correspondant l'une, à la circonvolution postérieure de l'in-

sula (Ip), l'autre, 11 la circonvolution antérieure (la).

L'écorce du lobe sphéno-occipilal intéresse à la face externe les trois circon-

volutions temporales (T,, T ? T3)L,-a première circonvolution temporale (T,), qui

était intéressée dans une très grau "Rendue sur les coupes précédentes, devient

petite et ne dépasse guère le diai< e de la troisième circonvolution frontale (F.,).

La deuxième, temporale (T 2)' au conJraire, est sectionnée dans une grande étendue,

et séparée des première et troisième circonvolutions temporales (T,, T.,), par le

sillon parallèle (t,) en avant, et le deuxième sillon temporal (tj en arrière. La tl'oi-

sième circonvolution temporale (T;¡), mal délimitée, se continue avec la troisième

circonvolution occipitale. (0,), dont la sépare le sillon occipital antérieur (oa) ; puis

viennent la deuxième circonvolution occipitale (0), enfin la partie inférieure de la

première circonvolution occipitale (0,) et le dernier vestige du cunéus (C) qui se

confond profondément avec le lobule lingual (Lg). En avant, le lobule lingual se

continue avec la circonvolution de. l'hippocampe (H' qui déprime à sa partie externe

la paroi ventriculaire , et produit la saillie de la corne d =4vanzon (CA) , saillie

d'autant plus prononcée que l'on considère des coupes plus inférieures. La

substance grise de la corne d'.41/1.11lon se continue avec celle de la circonvolution

godronnée (Cg) et cette dernière représente le bord d'arrêt de l'écorce cérébrale.

.É20 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Substance blanche. - La masse blanche du lobe occipital est considéra-

blement réduite. On y voit apparaître un sillon, entouré d'une écorce grise et

d'une zone claire de fibres courtes d'association. Ce sillon n'est autre que le

sillon collatéral (ot), qui sépare le lobule f itsi fozwze du lobule lingual et qui refoule

légèrement la paroi ventriculaire de la corne sphénoïdale, pour former l'éminence

collatérale de Meckel (Voy. fig. 204). En dehors du sillon collatéral, on rencontre

encore, quoique très réduite, la couche sagittale du lobe occipital. La corne sphé-

noïdale (Vsph) est aplatie latéralement et sépare la corne d'A 1111non (CA) du ta-

petuzn (Tap) et de la queue du noyau caudé (NC'). En dedans elle fournit le diver-

ticule du subiculum (ds) qui incise la circonvolution de l'hippocampe (H) et se

dilate dans certains cas pathologiques. La substance blanche de l'hippocampe

le contourne, et forme autour de lui trois couches concentriques, assez sem-

blables à celles de la couche sagittale du lobe occipital. La couche profonde,

blanche et très mince, appartient très probablement au système du trigone, la

moyenne beaucoup plus épaisse est foncée et appartient au cingulum, l'externe

enfin est blanche et se continue avec la couche des fibres d'association de la

circonvolution de l'hippocampe (H).

Dans le lobe frontal, la corne frontale a disparu, mais on retrouve toujours,

coiffant le noyau caudé (NC), la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui se dis-

tingue des couches blanches voisines par sa richesse en vaisseaux. A sa partie

externe, on trouve encore les derniers vestiges du faisceau occipito-frontal (OF)

qui se confond avec la masse blanche du lobe frontal. A sa partie interne, appa-

rait le genou du corps calleux (Cc[g]) dont la surface de section présente l'aspect

strié caractéristique des faisceaux de fibres qui le composent. Le cingulum (Cing)

apparaît sous la forme d'un faisceau triangulaire, dont le sommet se dirige en

arrière et se confond avec les fibres horizontales du même faisceau, situées

entre le genou du corps calleux Cc[gJ) et l'écorce de la première circonvolution

limbique (L,).

Noyaux opto-striés. Le corps strié présente encore sur cette coupe

tous ses éléments. La tête du noyau caudé (NC) se confond avec le troisième seg-

ment du noyau lenticulaire (NL3), et n'en est qu'incomplètement séparée par le

dernier vestige du segment antérieur de la capsule interne (Cia). Le noyau lenti-

culai¡'( ! est formé de quatre segments, le putamen (NL3) et le globus pallidus

(NL2,i'/)' dont le segment interne est subdivisé ( ? ) par une petite lamelle médul-

laire, supplémentaire, mais constante. A la partie antéro-interne du segment moyen

(NL.,), se trouve la surface de section de la commissure antérieure (coa) qui revêt la

forme d'un ovale, et se caractérise par son aspect blanc et nacré. Les libres des

lames médullaires du noyau lenticulaire se réunissent en un faisceau, l'anse du

noyau lenticulaire (Al), qui contourne l'extrémité antérieure du segment postérieur

de la capsule interne (Cip), qu'il sépare des derniers vestiges du segment antérieur

(Cia). La partie la plus large de l'anse du noyau lenticulaire est visible sur la coupe

suivante n° 70 (nu. 330); elle siège à la face inférieure du globus pallidus dans

la région désignée sous le nom de substance innominée de Ileichel'l (Stil ou d'anse

pédonculaire de Gratiolet. Quelques fibres de l'anse du noyau lenticulaire traver-

sent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) pour se rendre dans la région

de la calotte, mais le plus grand nombre le contourne en avant et en dedans.

La couche optique a disparu, elle n'est plus représentée que par sa partie

postérieure et libre, le pulvinar (Pul), dans lequel apparaissent les premiers

indices d'un noyau de nouvelle formation, le corps genouillé externe (Cge) qui

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 421

appartient au système visuel.- Cette coupe intéresse en effet la région sous-

optique de Forel, qui représente une des régions les plus importantes du tronc

encéphalique, par la multiplicité des fibres qui y passent, s'y terminent ou y

prennent leur origine, ainsi que par la variété et la disposition des noyaux gris.

Cette région représente en effet une région de transition entre la capsule interne

et le pédoncule cérébral. , .

On trouve dans cette région limitée en dedans par la substance grise centrale

(Sge) du troisième ventricule (Va) différents noyaux, à savoir :

En dehors le corps de Luys (CL), en dedans et en arrière le noyau rouge (NR),

enfin entre le noyau rouge et le pulvinar (Pul), le corps genouillé interne (Cgi).

" Le corps de Luys (CL) se présente sous l'aspect d'une lentille biconvexe,

enclavée dans le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et reçoit la plus

grande. partie des fibres horizontales qui transversent cette dernière. En avant,

il est entouré par l'anse du noyau lenticulaire (Al), en arrière et en dedans il est

en rapport avec la capsule du noyau rouge. Les radiations- de la calotte (RC)

le séparent du corps genouillé interne (Cgi). ,

Le noyau rouge (NR) est arrondi, occupe la partie postéro-interne de la région : sous-optique et présente à sa partie interne un faisceau sectionné transversale-

ment, nettement délimité, le faisceau 9-et ? ,oflexus de Meynert (FM).

Le corps genouillé interne (Cgi) fait saillie à la partie postérieure de la région

sous-optique. Il se présente sous l'aspect d'un noyau ovalaire, situé en avant et

en dehors du tubercule quadrijumeau antérieur. (Qa) et de son bras connectif (BrQa).

Les faisceaux blancs de la région sous-optique de Forel sont constitués sur

cette coupe par la capsule du noyau rouge qui sur la coupe précédente reçoit le

faisceau lenticulaire de Forel (FI, coupe n° 65 [fig. z28par les radiations de la

calotte (RC) qui émanent de la capsule du"noyau rouge, enfin en avant et en dedans,

par l'anse du noyau lenticulaire (Al). Dans la substance grise centrale (Sge), on

trouve la section perpendiculaire de deux faisceaux, l'antérieur plus volumineux

est situé en arrière de la lame terminale embryonnaire (It), il représente le pilier

antérieur du trigone (Tga) et se termine dans le tubercule mamillaire. Il se pré-

sente sur les coupes sous la forme d'un faisceau lâchement fasciculé. Le pos-

térieur, le faisceau de Vicq d'Azyr (VA), se présente sous l'aspect d'un faisceau

de fibres compactes et fines. Ces deux faisceaux sont séparés l'un de l'autre par

un assez grand intervalle, plus bas, ils se rapprochent, et se rendent l'un et

l'autre dans le tubercule mamillaire ; le pilier antérieur du trigone se termine

dans ce tubercule, le faisceau de Vicq d'Azyr y naît. -

Le tubercule quadrijumeau anté7'ieu7' (Qa) limite la région sous-optique en

arrière et en dedans. Il est nettement délimité en avant par la substance grise de

l'aqueduc de Sylvius (SAq) qui fait suite à la substance grise centrale (Sge) du

troisième ventricule.

Dans le pulvinar (Pul) se trouve le corps genouillé externe (Cge), réduit à une

mince lamelle de substance grise, dans laquelle s'irradient les fibres du'segment

rétro-lenticidaire de la capsule interne (Cirl) et en particulier les radiations

optiques de Gratiolet (RTh). Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) est un

pe,u moins long, mais plus épais que dans la région thalamique, et se rapproche

déjà par son aspect de celui du pied du pédoncule cérébral. En avant, il est limité

par l'anse du noyau lenticulaire (Al), en arrière par le corps genouillé externe

(Cge). Il est sillonné de fibres transversales,* s'étendant du noyau lenticulaire au

corps de Luys et appartenant en partie au système du faisceau lenticulaire de

422 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Forel (FI) (voy. Coupes microscopiques de la cahsccle inherne (ig. 309, 310]), en

partie à celui du corps de Luys (CL).

Fic.. 230. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 70, passant à 70 millimétrés

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 70 des fil{. 217 et 2t8. (Gran-

deur naturelle.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. - CB, car-

refour olfactif de Broca. - Cc(g), genou du corps calleux. Ce, capsule externe. - Cge,

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 423

Mais il reçoit en outre à sa partie tout il fait postérieure des fibres hori-

zontales provenant du lobe temporal, en particulier des deuxième et troisième

circonvolutions temporales; ces fibres constituent le faisceau de Tiil'ck (FT) et des-

cendent avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) dans le pied du

pédoncule dont elles forment environ le cinquième externe. Ces fibres du faisceau,

de Tiil'ck dégénèrent, ainsi que l'un de nous l'a montré, à la suite de lésions limi-

tées il la partie moyenne du lobe temporal.

Coupe n° 70 (fig. 230), passant tu 2 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 70 des Ji-. 217 et 218). ,

Cette coupe passe par la substance innommée de Reichert (Sti) et la

partie supérieure du pédoncule cérébral (P). '

Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère de celle de la coupe précé-

dente que par la profondeur du sillon triradié ou incisure en H (f") et du sillon

collatéral (ot).

L'avant-mur (AI) présente un aspect fusiforme, il est mal délimité et morcelé

par des fibres blanches qui appartiennent en partie au faisceau, uncinalus (Fuj.

La substance grise .eou.e-nlrcnclynaai>v (Sge) et les fibres du genou du corps cal-

lenT : (Ce) sont encore reconnaissables dans la masse blanche du lobe frontal.

Entre les fibres du corps callrrtt.r et l'r-cm·c de la première circonvolution, limbique

(L,), on trouve les fibres horizontales du faisceau antérieur du cill ! lulwn(Cing [a])

qui ne se différencient pas du reste de la masse blanche du lobe frontal.

La couche sagittale du lobe occipilo-temporal est encore nette au niveau de

la paroi externe de la corne sphénoïdale (Vsph), mais elle ne dépasse guère la

deuxième circonvolution temporale (T,). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) est

très mal délimité, et se continue insensiblement avec les fibres de projection et

avec la capsule externe (Ce). Il n'est nettement circonscrit qu'à la partie posté-

rieure de la corne sphénoïdale. Le tapetum (Tap) très réduit de volume tapisse

d'une mince couche la paroi externe de la corne sphénoïdale.

Le corps strié est réduit il la tète du noyau caudé (NC), fusionnée avec le

putamen (NL.,). Dans la corne sphénoïdale, la queue du noyau caudé (NC) fait

encore saillie. Le globus pallidus a disparu.. ,

corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. Cingla), faisceau antérieur

du cingulum. - Cing(p), faisceau postérieur du cingulum. CL, corps de Luys. CM,

commissure de Meynert. - cm, sillon calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. -

D, gyrus descendons d'I : ckcr. ds, diverticule du subiculum. F,, rl ? F3, première,

deuxième et troisième circonvolutions'frontalcs. - f,, (" premier et troisième sillons frontaux.

- Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - fs, sillon

tardif (fissura scrotina de His). - i, sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - io, sillon inter-

occipital. - io', incisure du sillon inter-occipital. - Ip, insula postérieur. - Fil, faisceau

uncinalus. Fus, lobule fusiforme. H, hippocampe. K, scissure calcarine. L,, pre-

mière circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. - Lms, lame médul-

laize superficielle. - Il, lame terminale embryonnaire. - ma, sillon marginal antérieur.

znp, sillon marginal postérieur. - mF,, face interne de la première circonvolution frontale.

- NC, noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. - NL,, troisième segment du noyau

lenticulaire. - NR, noyau rouge. - Os, deuxième circonvolution occipitale. - oa, sillon occi-

pital antérieur. - ot, sillon collatéral. - P, pied du pédoncule cérébral. - Qa, tubercule

quadrijumeau antérieur. - Rnz, ruban de Reil médian. RTh, radiations thalamiques de

Gratiolet. - S (a), branche antérieure de la scissure de Sylvius. - Sq Aq, substance grise de

l'aqueduc de Sylvius. Sge, substance grise sous-épendymaire. - Sti, substance innommée,

de Reichert. so, sillon sus-orbitaire de Broca. - T,, T2, T3, première, deuxième et troisième

circonvolutions temporales. Tap, tapetum. - 1'ga, pilier antérieur du trigone. TgV, tri-

gons ou carrefour ventriculaire. - t ? partie verticale du sillon parallèle. - C ? incisure du

deuxième sillon temporal. \'3, troisième ventricule. - V, ruban de Vicq d'Azyr. - VA,

faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphénoïdale. - IV, zone de Wernicke.

424 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La région sous-optique contient déjà tous les éléments du pédoncule cél'é-

hi-al. En arrière, on trouve la section de l'aqueduc de Sylvius (Aq), entouré de

sa substance grise, et coiffé du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa). A la partie

moyenne, le noyau rouge (NR), le ruban de 7M médian (Rm), et près du raphé, en.

avant de l'aqueduc de Sylvius, le faisceau longitudinal postérieur (Flp). La partie

antéro-externe de la région sous-optique est constituée par le segment posté-

rieur de la capsule, interne, qui revêt déjà tous les caractères du pied du pédon-

cule (P), et qui décrit une courbe il concavité interne et postérieure, dans

laquelle est logée la lentille bi-cOllvexe,du corps de Luys (CL). En arrière du

pédoncule on trouve le corps genouillé interne (Cgi) très réduit de volume, et le

corps genouillé externe (Cge), facilement reconnaissable grâce a son aspect lamel-

laire et cordiforme. Au niveau de la partie externe du corps genouillé externe,

partie qui répond à sa face dorsale, on trouve une région triangulaire, la zone de

11%ernicl,w (W), dont la base coiffe le corps genouillé externe et dont le sommet

répond il la queue du noyau caudé (NC'). La face antérieure de cette zone est

séparée du pu/amen (NL.,) par les dernières fibres de projection du lobe occipito-

temporal, sa face postérieure concourt à former la lèvre supérieure de la fente

cérébrale de Bichat.

À la place du globus pallidus, on trouve une couche blanche, intermédiaire

entre le globus pallidus et la substance grise de l'espace perforé antérieur. C'est

la substance innominée de Reichert (Sti), l'anse pédonculaire de Gratiolet, constituée

en grande partie par les fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al) qui contour-

nent en dedans le pied du pédoncule cérébral. L'anse du noyau lenticulaire (Al)

ne peut guère être suivie au delà de la région pédonculaire supérieure, où ses

libres entrent, en partie dans la capsule blanche qui entoure le noyau rouge (NR),

en partie se dirigent en arrière, parallèlement au raphé, dont elles concourent

il former les fibres parallèles. Elles se confondent dans la région du noyau

supérieur de la troisième paire, avec le faisceau longitudinal postérieur (Flp).

La substance innommée de Reichert (Sti) est limitée, en avant et en arrière,

par deux faisceaux larges et volumineux de coloration blanc nacré; l'un et

l'autre sont en effet sectionnés parallèlement à la direction de leurs fibres.

L'antérieur est constitué par les parties latérales de la commissure blanche nu 1(;-

rieure (coa) que nous avons vue sectionnée dans sa partie moyenne sur les

coupes n°5 63 et 65 (fig. 227 et 228), et qui présentait sur la coupe n° 68

(fig. 229) une surface de section ovalaire. Elle constitue le système commissural

des deux lobes temporaux, et réunit l'extrémité antérieure du lobe temporal droit

il celle du lobe temporal gauche.

Le faisceau postérieur appartient au système de la bandelette optique. Il con-

tourne le segment postérieur de la capsule interne qui constitue déjà sur celle

coupe l'étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral (P). Les fibres les plus posté-

rieures s'insinuent entre le corps genouillé externe (Cge) et le pied du 1)(,*dfjii-

cule (P) et se terminent dans le corps genouillé interne (Cgi). Ces fibres, qui

entrent dans la constitution de la bandelette optique, n'appartiennent pas au

système visuel, mais bien à la commissure décrite par Guddeu, commissure qui ac-

compagne la bandelette optique jusqu'au chiasma et qui relie les deux cosys

genouillés internes (Voy. Coupes microscopiques).

Coupe n° 72 (fig. ° ? 31), passant à 2 millimètres au-dessous de la coupe

précédente (lignes 72 des fig. 217 et 218).

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 425

Cette coupe passe au-dessous de l'extrémité antérieure du sillon cal-

loso-marginal. Elle intéresse la base du cerveau au niveau de la substance

perforée antérieure (Spa) et le pied du pédoncule cérébral (P) au niveau de

la bandelette optique (II).

Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère guère de celle de la coupe

précédente. Comme la conne nasse au-dessous de l'extrémité antérip.1l1'p du sillon

calloso-znarin.ol, elle intéresse la face interne de la première ci2-co)î vo lit

tale (met), dont l'écorce se confond en arrière avec laszcGstance ri·ci ? htitTc ?

le pilier antérieur du trigone (Tga), et entre dans la constitution le la t^VfWft.

perforée antérieure (Spa).

Le corps strié est réduit à la tête du noyau caudé (NC) et à l'eatrrri'iikos é

rieure du putamen (NLJ ; un mince pédicule relie ce dernier à la partie recruta

nee ae ia queue du noyau caudé Le noyau caudé et le putamen ne cons-

tituent pas deux noyaux gris complètement séparés ; ils sont réunis et fusionnés

entre eux par la substance innommée de Reichert (Sti) et par la substance grise de

l'espace perforé antérieur (Spa) ; ils ne se différencient en effet que par leur colo-

ration plus ou moins foncée. La connexion intime de tous ces noyaux auxquels

on peut ajouter l'avant-nUlI' (AM) n'a rien qui doive étonner étant donnée leur

communauté d'origine.

En dehors du troisième segment du noyau lenticulaire (nez) et de la queue du

noyau caudé (NC'), se trouvent les fibres parallèles de la commissure antérieure

(coa). Dans l'espace compris entre la tête du noyau caudé (NC), la substance inno-

minée (Sti) et le pu/amen (NL.,), on trouve de nombreux orifices vasculaires,

disposés en trois ou quatre rangées, et qui correspondent il la partie externe

de la substance perforée antérieure de la base. La couche grise située en dedans

des orifices vasculaires correspond à la partie interne de la substance perforée

antérieure (Spa), et relie la substance innominée (Sti) au noyau caudé (NC) ; elle est

limitée en dedans par le dernier vestige de la substance grise centrale (Sgc), qui

entre déjà dans la constitution du tuber cinereum (Te) et de la partie profonde du

tubercule mamillaire (Tm). Dans la substance perforée antérieure (Spa) on trouve

les dernières fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al), qui contournent la partie

antéro-interne du pied du pédoncule cérébral (P), pour occuper la partie la plus

antérieure de la calotte, en avant du noyau rouge (NR), en dedans de la sub-

stance perforée postérieure (Spp). Cette coupe intéresse la partie postérieure du

tuber cinereum (Te) et par conséquent la partie la plus déclive du troisième ven-

tricule (Va), limitée en avant par la lame terminale embryonnaire (It), en arrière par

la substance perforée postérieure (Spp). En arrière du troisième ventricule on trouve

un orifice irrégulier, qui appartient à la surface extérieure du cerveau, en parti-

culier à la fossette interpédonculaire (Voy. Base du cerveau, p. 3c ? 1).

Le pied du pédoncule cérébral (P), embrassé par la bandelette optique (II) et le

corps genouillé externe (Cge), commence à se détacher de la base du cerveau à

laquelle il n'est relié que par sa partie antérieure, au niveau de la substance

perforée antérieure.

Dans le pédoncule (P) on reconnaît les trois régions qui le constituent : la

région postérieure ou région des tubercules quadrij umeaux (Qa), située en arrière

de l'aqueduc de Sylvius (Aq), la région moyenne ou région de la calotte conte-

nant le noyau rouge (NR), le ruban de lcil médian (Rm) et le faisceau longitudinal

postérieur (Flp) ; la région inférieure ou pied du pédoncule (P) séparée de

426 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

la région précédente par une bande de substance grise très colorée, le locus

niger de Sommering (Ln), qui occupe la place du corps de Luys de la coupe pré-

Fin. 231. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 72, passant à .î2 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 72 des fig. 217 et 218. (Gran-

deur naturelle.)

Al, anse lenticulaire. - AM, avant-mur. - Ag, aqueduc de Sylvius. ,- CA, corne d'Ammon.

Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. -

coa, commissure antérieure. D,gyrus descendons d'Eckcr. ds, diverticule du subiculum.

F,, 7''B, P3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - f3, troisième sillon

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 427

cèdent. En dehors du pédoncule on trouve la bandelette optique (II) qui s'irradie

en arrière dans le corps genouillé externe (Cge).

Les parties constituantes du pédoncule ne sont indiquées sur ces dessins que

dans leurs rapports avec la région sous-optique et la base du cerveau anté-

rieur. Nous renvoyons aux coupes microscopiques, pour tout ce qui concerne

la texture proprement dite des pédoncules cérébraux.

Coupe n° 75 (fig. 232), passant à 3 millimètres au-dessous de la coupe

précédente (lignes 75 des fig. 217 et 218).

Cette coupe passe par la bandelette optique (II), le noyau amygdalicoa

(NA) et la partie inférieure du corps strié.

Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère pas sensiblement de celle des

coupes nos 70 et 72 (fig. 30 et 231) et auxquelles nous renvoyons. Il n'en est

pas de même de la partie centrale. La bandelette optique (II) est ici sectionnée

dans toute sa longueur; le pédoncule cérébral (P) est séparé de la base du cer-

veau et il est facile de reconnaître dans sa constitution : l° l'étage inférieur ou

le pied du pédoncule (P); 20 l'étage moyen ou la région du noyau rouge (NR),

séparé du précédent par le locus niger (Ln) et dans lequel on trouve la surface

de section du ruban de /<'e<7 médian (Rm), du faisceau loccifrcdi.ual postreriezcr(Iilp),

ainsi que des faisceaux radiculaires de la 3° paire (III); 3° l'étage supérieur enfin

ou région des tubercules quadrijumeaux (qu), limitée en avant par l'aqueduc de

Sylvius (Aq) et la substance grise centrale de l'aqueduc (SgAq).

Le pied du pédoncule cérébral (P) est embrassé en avant par la bandelette

optique (II) qui se continue en arrière avec le corps genouillé exterzte(Cge). l.aparlie

moyenne de la bandelette optique est rétrécie, comme étranglée, et ce fait est impor-

lant à retenir. Dans toute la série des coupes horizontales, macro et microsco-

piques, la bandelette optique présente cet aspect étranglé. L'étranglement tient à

une torsion des libres sur leur axe. Dans toute sa moitié postérieure, la bandelette

optique (II) s'applique contre le pied du pédoncule cércbral (P) et présente deux

faces latérales, interne et externe, un bord inférieur et un bord supérieur.

Dans sa partie antérieure, au contraire, la bandelette s'étale jusqu'au niveau du

chiasma, ses faces deviennent inférieure et supérieure, ses bords interne et ex-

terne. Le chiasma n'est pas intéressé sur la coupe, et la bandelette se perd dans

la substance grise du tuber cinereum (Te). Dans ce triangle gris est englobé,

frontal. - 1·', champ de Forel. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longi-

tudinal postérieur. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. - fa, troisième sillon

frontal. - H, hippocampe. - I, insula. - io, sillon inter-occipital. - K, scissure calcarine.-

L,, première circonvolution limbique. - Lg, lobule lingual. - le, lame cornée. - Lms, lame

médullaire superficielle. - Ln, locus niger. - ll, lame terminale embryonnaire. ma, sillon

marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. - fiice interne de la première cir-

convolution frontale. - NC, tronc du noyau caude. - VC', queue du noyau caudé. - \Z,.

troisième segment du noyau lenticulaire. - VR, noyau rouge. - Oi, deuxième circonvolution

occipitale. - oa, sillon occipital antérieur de Wcrnicke. of, sillon collatéral. P, pied ou

étage inférieur du pédoncule cérébral. itrl, pli rétro-limbique. -Qa, tubercule quadrijumeau

antérieur. - Rm, ruban de Reil médian. - RTh, radiations thalamiques de Gratiolet. - Sge,

substance grise centrale. -Sge, substance grise sous-épendymaire. so, sillon sus-orbitaire

de Broca. - Spa, substance perforée antérieure. - Spp, substance perforée postérieure. -

SR, substance réticulée. - Sti, substance innominée de Reichert. - 7 ? 1 ? T3, première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. - l, 12, premier et deuxième sillons tem-

poraux. - Tap, tapetum. - Te, tuber cinereum. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tm,

tubercule mamillaire. - Va, troisième ventricule. V, ruban de Vicq d'Azyr. - VA, faisceau

de Vicq d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - II, bandelette optique.

Ik28 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. '

en arrière, le /ubel.culema11tillail.e(Tm)etlepiliel.antél.ieu1.dut1.igone(Tga).

A la base du cerveau antérieur, immédiatement en avant et en dehors de la

Fin. 232. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 75, passant Ù. 7;) 73 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes '7a des flg. 217 et 218. (Gran-

deur naturelle.)

AM, avant-mur. - Ay, aqueduc de Sylvius. - Cif, corne d'Ammon. - Cc, corps calleux.

- Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps -ciiouillé externe. - cm, sillon calloso-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 429

bandelette optique (II), on trouve la couche grise de la substance perforée anlé-

rieure (Spa), séparée de la bandelette optique (II) par une rainure qui appartient à

l'espace perforé antérieur. L'écorce de la première circonvolution limbique (L,) se

continue insensiblement avec la substance grise de l'espace perforé antérieur et le

noyau caudé (NC). Ce noyau ne forme qu'un très petit îlot qui appartient à la

tête du noyau caudé. Sa queue (NC') se fusionne avec le noyau amygdalien (NA)

et avec la substance innommée de Reichert (Sti). En dehors de ces noyaux, on

trouve les derniers vestiges de l'avat7t-nexc· (AM), que le faisceau uncinatus (Fu)

sépare en avant et en arrière de l'écorce de l'insula (I). Ce faisceau, qui apparaît

déjà sur les coupes précédentes, constitue le faisceau d'association des circon-

valu/ions de l'entrée de la scissure de S ! Ilviiis; il réunit la pointe du lobe temporal

à la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (os.,).

La corne sphénoïdale (Vsph) est sectionnée presque parallèlement a sa lon-

gueur. Sa paroi externe est formée, d'avant en arrière, par le noyau amygdalien

(NA) réuni à la queue du noyau caudé (NC') et par le tapetum (Tap), en dehors

duquel on trouve, comme précédemment, les fibres de projection du lobe splu;-

noïdal et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). En dedans, la corne sphénoïdale

se prolonge dans la circonvolution de l'hippocampe (H) en formant le diverticule

du subiculum (ds), et ce prolongement est entouré par les fibres du trigone

et celles du faisceau postérieur du cingulum..

Dans cette région, la surface de section du cingulum est caractéristique;

elle présente un aspect triangulaire, dont la base correspond au fond du diver-

ticule du subiculum (ds). La paroi interne de la corne sphénoïdale est formée en

arrière par la corne d'Ammon (CA) et la circonvolution godronnée (Cg), en avant

par une mince lamelle qui ferme la corne sphénoïdale en avant, appartient à la

paroi interne de l'hémisphère et se continue avec la couche épilhéliale qui re-

couvre les plexus choroïdes du ventricule latéral. Cette mince lamelle située

en avant des plexus choroïdes a été décrite par Aeby sous le nom de voile ter-

minal (vélum terminale) (vt).

Coupe n° 78 (fig. 233), passant à 6 millimètres au-dessous de la pré-

cédente (lignes 78 des fig. 217 et oh8)..

Cette coupe passe par le seuil de l'insula (I), le noyau amygdalien (NA)

marginal. - D, gyrus descendens d'Eckcr. ds, diverticule du subiculum. Epp, espace

perforé postérieur. - F,, F" Fa, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. -

troisième sillon frontal. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudi-

nal postérieur. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. 11, hippocampe.

1, insula. - K, scissure calcarine. - L, première circonvolution limbique. te, lame cornée.

- Lg, lobule lingual. - Lms, lame médullaire superficielle. - Ln, locus niger. - il, lame

terminale embryonnaire. mh ? face interne de la première circonvolution frontale.

.VA, noyau amygdalien. - NC, noyau caudé. - 'C', queue du noyau caudé. - NR, noyau

rouge. - 0" 03, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon

occipital. - oa, sillon occipital antérieur de Wcrnicke. oi, sillon collatéral. - P, pied du

pédoncule cérébral. - mi, pli rétro-limbique. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur.

Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de Gratiolet. SgAq, substance

grise de l'aqueduc de Sylvius. - Sge, substance grise sous-pendymaire. - Spa, substance

perforée antérieure. - Spp, substance perforée postérieure. - Sti, substance innommée de

Reichert. - T,, Ts, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. <., 1 ?

premier et deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - Tc, tuber cinereum. Tga,

pilier antérieur du trigone. - Tm, tubercule mamillaire. - 1 ? troisième ventricule. - V,

ruban de Vicq d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale. - st, velum terminale d'.Eby. Il, ]¡Iln-

dclette optique. - Il], faisceaux radiculaires de la troisième paire.

) -

430 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

et la circonvolution du crochet (U); elle intéresse le point de jonclion du

lobule orbitaire et du lobe temporo-sphénoïdal.

Fie. 233. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 78, passant à 78 millimètres

- (lu bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 78 des fig. 217 et 218. (Grandeur naturelle.)

CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronnée. - Il, gyrus descendens cl·Ecker. -

ds, diverticule du subiculum. - Epa, espace perforé antérieur. - F,, P2, 1·i, première,

deuxième et troisième circonvolutions frontales. f3, troisième sillon frontal. - f4, quatrième

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 431

Écorce. - Dans le lobule orbitaire on reconnaît, en dedans la face interne

de la première circonvolution frontale (mF, ) avec le premier vestige du sillon olfac-

tir (fI), en dehors la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF.,)

et le sillon en H (f3) qui la sépare en avant d'une languette appartenant à la

deuxième circonvolution frontale (F2). Au niveau de l'espace perforé antérieur

(Epa), l'écorce de la troisième circonvolution frontale (F3) se continue avec celle

de la face interne de la première circonvolution frontale (mF,); elle est séparée

du seuil de l'insula (I) par une mince lamelle blanche qui appartient aux fibres

tangentielles de la région. En arrière de celte lamelle, l'écorce de l'insula se

continue avec celle de la circonvolution du crochet (U) et avec le noyau ou-

dalien (NA). D'avant en arrière nous trouvons sur la face externe du lobe tellljJol'o-

occipilal les trois circonvolutions temporales (T T=, T), le sillon occipital anté-

rieur (oa), une petite partie de la troisième circonvolution occipitale (p.) qui se

continue en avant et en dedans avec le lobule fusiforme (Fus), et la deuxième

circonvolution occipitale (02) qui se continue en dedans avec le lobule lingual

(Lg). Le sillon collatéral (ot) sépare le lobule lingual (Lg) du lobule fusiforme (Fus)

et le subdivise en trois parties, une partie postérieure qui appartient à la pointe

occipitale, un îlot moyen, et une languette antérieure qui représente le pli d'in-

sertion du lobe lingual sur la circonvolution, de l'hippocampe (H) ou pli rétro-

limbique de Broca Le sillon de l'hippocampe (h) est extrêmement profond

et largement ouvert en dehors. La coupe intéresse, en effet, la partie antérieure

de ce sillon, immédiatement en arrière de la circonvolution du crochet (U). La

corne sphénoïdale (Vsph) est intéressée comme sur la coupe précédente. Sa paroi

interne est formée par la corne d'A ? it ? io)i (CA) et l'extrémité antérieure du pilier

postérieur du trigone (Tgp) dont le sommet s'insère sur la circonvolution du

crochet (U). La coupe passe au-dessous du voile terminal d'Aeby et des plexus

choroïdes, de telle sorte que c'est la circonvolution du crochet (U) qui concourt

à limiter la corne sphénoïdale en avant. La paroi externe de celte dernière est

formée par le noyau a1l ? Jgdalien (NA), intimement uni à la queue du noyau caudé

(NC'), puis par le tapetum (Tap) recouvert par des fibres de projection, apparte-

nant au système des radiations thalamiques (RTh) et par le faisceau longitudinal

inférieur (Fli).

Les libres d'association ne présentent rien de particulier à noter dans les

extrémités frontale et occipitale, mais au niveau du dernier vestige de l'insula (I),

on trouve les fibres du faisceau uncinatus (Fu), situées de chaque côté de

l'écorce de la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF.,) et de

l'écorce insulaire. '

Coupe n" 82 (fig. 234), passant à 4 millimètres au-dessous de la précé-

dente (lignes 82 des fig. 217 et 218.

sillon frontal ou sillon olfactif. - ? faisceau longitudinal inférieur. Fu, faisceau unci-

natus. - Fus, lobule fusiforme. - Il, hippocampe. h, sillon de l'hippocampe. - I, insula.

mut,, face interne de la première circonvolution frontale. Gg, lobule lingual. Lms, lame

médullaire superficielle. - mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NA,

noyau amydalicn. -NC', queue du noyau caudé. - 0" 0" deuxième et troisième circonvolu-

tions occipitales. o, deuxième sillon occipital. - or ? partie orbitaire de la troisième cir-

convolution frontale. - oa, sillon occipital antérieur de Vcrnicl : c. - ot, sillon collatéral. -

arl, pli rétro-limbique. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. S(a), branche antérieure

de la scissure de Sylvius. - Spa, substance perforée antérieure. - T,, 7's, T ? première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t,, sillon parallèle. Tap, tapetum.

Tgp, pilier postérieur du trigone. - U, circonvolution du crochet. - V, ruban de Vicq

d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.

432 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cette coupe sectionne les parties inférieures de l'hémisphère cérébral;

elle rase le lobule orbitaire, intéresse le gyrus reclus (mF,), le sillon

olfactif (f;) et le trigone olfactif (Tol), la circonvolution du crochet (U) et

l'extrémité antéro-inférieure de la corne sphénoïdale.

Fic.. 234. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 82, passant il 82 millimètres

au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 82 des fig. 217 et 218. (Gran-

dur naturelle.)

CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronnée. - D, gyrus descendons d'Eckcr.

- ds, diverticule du subiculum. - F,, F3, première et troisième circonvolutions frontales. -

fa, troisième sillon frontal. - ? sillon olfactif. Fli, faisceau longitudinal inférieur. -

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. lui-33

Écorce. - L'écorce du lobule orbitaire et celle du lobe slÎcrid+;ta ocah· ? %'

complètement séparées l'une de l'autre, par la vallée de ,Sr/loius(G ? e=lbfntler

orbitaire est intéressé au niveau du gyrus rectus (mF,) et de la partie orbitaire des

première et troisième circonvolutions frontales (Fu F3). Un sillon profond, le troi-

sième sillon frontal ou sillon en ff{i3), limite la partie orbitaire de la première cir-

convolution frontale en dehors, et la sépare de la partie orbitaire de la deuxième

circonvolution frontale, et qui fait défaut sur cette coupe. Une incisure postéro-

interne appartenant au sillon en H, sépare la première circonvolution frontale (F,),

de la partie orbitaire de la troisième frontale (F). Cette dernière forme en effet

(voy. Face inférieure du cerveau, fig. 183) la limite antérieure de l'espace perforé

antérieur. A la partie postérieure du sillon olfactif, on trouve une surface de

section triangulaire, appartenant au trigone olfactif (Toi).

L'écorce du lobe terzpor°o-occipital comprend d'avant en arrière : la face ex-

terne de la première circonvolution temporale (T,), la deuxième circonvolution

temporale (T2) dans presque toute son étendue, la troisième circonvolution, tempo-

rale ('1.,) et la face externe des deuxième et troisième circonvolutions occipitales

(020,J. Au niveau de la deuxième circonvolution temporale (T.,), on trouve deux

sillons antéro-postéricurs, l'externe appartient au deuxième sillon temporal (t.,),

l'interne représente une incisure du sillon, collatéral (of). Cette incisure se con-

tinue à la face externe avec le sillon occipital antérieur de IŸer·rriche (oa). A la face

interne, nous trouvons, d'avant en arrière : la circonvolution du crochet (U), un

sillon profond, le sillon de l'hippocampe (h) qui produit dans la corne sphénoï-

dale (Vsph) la saillie de la corne d'=lrz7)coJl (CA). Dans le fond du sillon de l'hip-

pocampe (h), on trouve la circonvolution, godronnée (Cg) et des incisures qui

correspondent aux digitalions de la corne d'Ammon. En arrière du sillon de

l'hippocampe on trouve : la circonvolution de l'hippocampe (H) revêtue de la

substance réticulée d'Arnold (Lms), puis le lobule fusiforme (Fus), que le sillon

collatéral (ot) sépare en avant de la circonvolution de l'hippocampe (II), en

arrière du lobule lingual (Lg). Le lobule lingual (Lg) forme la pointe occipitale

et se continue à la face externe, avec la deuxième circonvolution occipitale (0.,).

Cette coupe n'intéresse que l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale

(Vsph) qui décrit un arc autour du sillon de l'hippocampe (h), arc dont le segment

postérieur correspond au diverticule du. subiculum (ds). Le noyau caudé a dis-

paru, on ne trouve, comme noyau appartenant à la base du cerveau antérieur,

que le noyau muyydalien (NA), qui se confond en dedans avec l'écorce de la cir-

convolution du crochet (U). En avant, le faisceau uncinalus (Fu) le sépare de

l'écorce temporale. La partie postérieure de la paroi externe de la corne sphé-

noïdale est limitée par le tapetum (Tap), en dehors duquel on trouve le faisceau

longitudinal inférieur (Fli). La couche des fibres de projection ou radiations tha-

lamiqucs (1'l'h) se confond ici avec celle des fibres d'association appartenant au

28

Fil. faisceau uncinatus. - Fils, lobule fusiforme. - H, circonvolution de l'hippocampe.

h, sillon de l'hippocampe. - ipo, scissure pré-occipitale. - Lg, lobule lingual. Li, lamina

involuta. - Tnxs, lame médullaire superficielle. - ml ? face interne de la première circonvo-

lution frontale. - NA, noyau amygdaiicn. - 0" 03, deuxième et troisième circonvolutions occi-

pitales. - 1· ? troisième circonvolution frontale. oa, sillon occipital antérieur de Wernicke.

- ol, sillon collatéral. - ol', incisure du sillon collatéral. - RTh, radiations optiques de

Gratiolet. - S, vallée de Sylvius. - Ti, 7'a, Va, première, deuxième et troisième circonvolu-

tions temporales. - Tap, tapetum, - 1,, sillon parallèle. - 1 ? deuxième sillon

Toi, tubercule olfactif. U, circonvolution du crochet. - V, ruban dP- : 1 ? 4t1(t1 : : lC ? "^r1» ?

T'.s, vallée de Sylvius. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral., 1 "ç'\\ v \ . '' ? $'

434 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

système du faisceau longitudinal inférieur (Fli). La paroi interne de la corne

sphénoïdale, est formée par la partie la plus large et la plus épaisse de la corne

d'Ammon (CA) qui embrasse l'extrémité antérieure de la circonvolution godronnée

(Cg), dont elle est séparée par une lame blanche festonnée, la laminllinvolutll

(Li). Cette dernière se continue au niveau du sillon de l'hippocampe (h) avec la

substance réticulée d'Arnold (Lms) qui représente la couche des fibres tangentielles

de l'écorce de la circonvolution de l'hippocampe (H).

B. COUPES VERTICO-TRANSVERSALES MACROSCOPIQUES

Cette série se compose de trente coupes, pratiquées d'avant en arrière,

du pôle frontal au pôle occipital, et correspondant aux lignes de

repère indiquées dans les figures 233 .et 236.

h'tc. 235.- Face interne d'un hémisphère droit durci dans les bichromates (3/4 grandeur

naturelle) destinée au repérage des coupes vertico-transversales macroscopiques.

Les lignes verticales correspondent aux numéros des coupes et indiquent, en mil-

limètres, la distance à laquelle chaque coupe a été pratiquée en arrière du pôle

frontal.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU.

43S

FiG. 236. Coupe horizontale, passant par la région thalamique de la capsule interne,

destinée au repérage des coupes vertico-transversales macroscopiques. (Grandeur

naturelle.) Les numéros des lignes correspondent à ceux de la figure précédente.

436 ANATO ? l1lE DES CENTRES NERVEUX.

Coupes nos 30, 33, 37, 40, 43, 46.

Coupe n° 30 (fig. 237), passant à 30 millimètres en arrière du pôle

frontal et correspondant aux lignes 30 des figures 235 et 236.

Coupe n° 33 (fig. 238), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 33 des figures 235 et 236.

Coupe n° 37 (fig. 239), passant à 4 millimètres en arrière de la précé

dente et correspondant aux lignes 37 des figures 235 et 236.

Coupe n° 40 (fig. 240), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 40 des figures 235 et 236.

Coupe n° 43 (fig. 41), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 43 des figures 235 et 236.

Coupe n° 46 (fig. 242), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 46 des figures 235 et 236.

Ces six coupes appartiennent au lobe frontal. La première (n° 30, lig.

237) passe en avant du genou du corps calleux, les cinq suivantes au niveau

de ce genou (Cc[g]). Les coupes nOS 37 à 46 (lig. 239-242) intéressent la

corne frontale du ventricule latéral (Vf), les coupes nos 40 à 46 (lig. 240-

242) intéressent en outre la tête du noyau caudé (NC) ainsi que l'extrémité

antérieure libre du lobe temporal.

Le lobe- frontal présente, sur toutes ces coupes, une face interne verti-

cale, une face externe convexe, et une face inférieure oblique en bas et en

dedans, plane ou légèrement concave. La face inférieure ou orbitaire

repose sur l'étage supérieur de la base du cràne; la face externe est en

rapport avec les bosses frontales; la face interne est réunie à celle du côté

opposé au niveau du genou du corps calleux (Cc[g]), et en est séparée en

avant (coupe n° 30), au-dessus et au-dessous du genou (coupes nos 33-

46), par la grande scissure inter-hémisphérique et la faux du cerveau.

Les coupes nos 40, 43 et 46 (fig. 240, 2-ici, 242) intéressent l'extré-

mité antérieure, libre, du lobe temporal, complètement séparée du lobe

frontal, par l'origine de la scissure de Sylvius (S), dans laquelle s'insinue

le bord postérieur tranchant de la petite aile du sphénoïde.

Écorce. - Les trois circonvolutions frontales désignées de haut en bas sous

le nom de première, deuxième et troisième (F Fi' F.i), prennent une part il peu

prés égale la constitution de la face externe de cette série de coupes. La

coupe n° 30 passe en avant du genou du corps calleux, en avant de la troisième

circonvolution frontale et n'intéresse à la face externe que les deux premières cir-

convolutions frontales (F,, F2), subdivisées par les nombreuses incisures du

miel' et du deuxième sillon frontal (f,, f).

Les coupes noS 33, 37 et 40 (fig. 238, 239, 240) intéressent le cap de la ? 0 ! -

sième circonvolution frontale (FaC) limitée en bas sur la coupe 33 par une inci-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 437

sure du deuxième sillon, frontal (f') et sur les coupes suivantes (nos 37-43

(fig. 239-241) par la branche horizontale antérieure, de la scissure de Sylvius (S[a]).

Le cap de la troisième circonvolution frontale (F3C) (fig. 238 et 239) est subdivisé

en deux parties inégales par l'incisure du cap (ic) ; la partie supérieure est en con-

nexionaveclepied de la t/'01-

sième circonvolution (/'011-

/ale(V¡); l'autre, inférieure,

triangulaire et. insigni-

fiante sur la coupe n° 37

(fig. 239), plus étendue sur

les coupes nos 40 et 43

(fis. 240, 241),-est séparée

de la partie orbitaire de

la troisième circonvolution

fi'ontale( oF 3),par 1abranche

horizontale antérieure de la

scissure de Sylvius (S[a]).

Sur la coupe n°43 (fig. 34))

apparaitlabranche verlicale

ascendante de la scissure de

Sylvius S(v), qui sépare du

pied de la troisième circon-

volution frontale (F3) la par-

tie supérieure du cap (fisc).

Deux circonvolutions

frontales, la première et la

troisième (F, et F,), concou-

rent il former sur cette sé-

rie de coupes la face Ol'Ú¿-

taire du lobe frontal. La

moitié externe est consti-

tuée par la partie orbitaire

de la /1'oisÙhne cil'convolll-

tion frontale (oF3), subdi-

visée par les incisures du

sillon en H (f3). La moitié

interne est formée par la

partie orbitaire de la pre-

mÎl)l'e ch'convola/ion {1'01l-

tale (oF,), que le sillon ol-

factif (t ? ), subdivise en une parue externe (or,) et une parue interne, ou gyrus

reclus (oF, [Gr]); celui-ci se continue au niveau du bord hémisphérique, avec

la face interne de la première circonvolution frontale (mF,).

En avant du genou du corps calleux (coupe n° 30 (fig. 237), la face interne

verticale du lobe frontal est formée à sa partie moyenne par la première cÏi'con-

volution limbique (L,) (gyrus (ol'nicatus, circonvolution du corps calleux), que le

sillon calloso-marginal (cm) sépare en haut et en bas de la face interne de la

première circonvolution frontale (mF,).

Le genou du corps calleux (Cc[g) (voy. coupes nos 33 à 46, fig. 238-21.),

luc. 237. Coupe \'crlico-trans\'er5ale de l'hémisphère

droit, n° 30, passant à 30 millimètres en arrière du

pôle frontal. Lignes 30 des fig. 235 et 230. (Grandeur

naturelle.)

Ce, corps calleux. - Cing, cingulum. - cm, sillon cal-

loso-marginal. - F,, Fi, première et deuxième circonvolu-

tions frontales. ? 3, premier, deuxième et troisième

sillons frontaux. f, sillon olfactif. - f ,. /'2, incisures

des premier et deuxième sillons frontaux. - Foa, forceps

antérieur du corps calleux. L,, première circonvolution

limbique. - mi" face interne de la première circonvolu-

tion frontale. - OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie

orbitairc de la premièrc circonvolution 1 ? ontale.-oF.( Gl') ,par-

tic orbitaire de la première circonvolution frontale (gyrus

reclus). - oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolu-

tion frontale. - pCH, pied do la couronne rayonnante.

438 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

divise la face interne du lobe frontal en deux parties inégales, qui comprennent

chacune la surface de section de la face interne de la première circonvolution

frontale (1111'\) et celle de la première circonvolution limbique (L,), séparées par le

sillon calloso-margillal (cm), peu marqué dans la partie inférieure de la face in-

terne, mais qui en incise pro-

fondément la partie supé-

rieure. En haut, la face interne

de la première circonvolution,

frontale (mF,) se continue à la

face externe, avec la première

circonvolution frontale (F,),

en bas avec le gyrus reclus

(oF,[Gr]). "

La première circonvolution

limbique (L,) est séparé du

genou du corps calleux par le

sinus du corps calleux (sec).

L'écorce limbique contourne

en crocliet ce sinus, puis s'ef-

file et s'applique sur la face

libre ou dorsale du corps cal-

leu.x (Ce), en formant le /tM ! «

lecttc (tec); cette disposition

se retrouve aussi bien dans la

partie supérieure, que dans la

partie inférieure de la face in-

terne du lobe frontal.

Ventricule latéral et

noyaux gris de la base.

La coupe n° 30 (fit. 237) passe

par la partie antérieure du

lobe frontal et n'intéresse pas

le ventricule latéral. La coupe

n° 33 (fig. 238) passe immé-

diatement en avant de la corne

frontale, et sectionne la sub-

stance grise sous-éperrd ? taire

(Sge) qui double la corne à ce

niveau. Les coupes nos 37 à

46 (fig. ? 39-°3 r3) intéressent il

un degré plus ou moins pro-

noncé la corne frontale (Vf),

dont la section vertico-transversale décrit une sorte de croissant autour de la

tète du noyau caudé (NC). La paroi interne de la corne frontale est toujours

formée par le genou du corps calleux (Cc[g]); la paroi exlerne par de la sub-

stance grise qui double les systèmes de fibres d'association et de projection.

Sur la coupe n° 37 (fig. 239) la substance grise est réduite il la couche sous-

épendymaire (Sge) qui double le ventricule latéral (VI). Sur la coupe n° 40

{Hg. 2W), un noyau gris, la tête du noyau caudé (NC) apparaît dans l'épaisseur

FiG. 238. - Coupe vertico-transversale de l'hémi-

sphère droit, n° 33, passant à 33 millimètres en

arrière du pôle frontal. Lignes 33 des fig. 23o et

230. (Grandeur naturelle.)

Ces], genoux du corps calleux. - Cing, cingulum

- cm, sillon calloso-marginal. - Fi, Fi, F3, première

deuxième et troisième circonvolutions frontales. -

7'C, cap de la troisième circonvolution frontale. -

ru, fi, /3, premier, deuxième et troisième sillons fron-

taux. - fui, sillon olfactif. - /'2, /3, incisure des pre-

mier et deuxième sillons frontaux. - L,, première

circonvolution limbique. - ¡¡¡F" circonvolution frontale

' interne. - OF, faisceau occipito-frontal. oF,, partie

orbitaire de la première circonvolution frontale. oF,{Gr)

gyrus recuis. - oF,, partie orbitaire de la troisième

circonvolution frontale. - pCR, pied de la couronne

rayonnante. - sec, sinus du corps calleux. Sge, sub-

stance grise sous-épendymuire. - tec, toenia tecta.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 439

de la substance grise sous-épcndyntaire (Sge) ; celle-ci se réduit à deux seg-

tnents, l'un supérieur, l'autre inférieur. Le segment supérieur (Sge) double la

bord externe du ventricule latéral et on peut le suivre dans toute la série des

coupes vertico-transversales, le long de l'étage supérieur du ventricule laté-

ral (zig. 240 à 256) ; au ni-

veau du carrefour venlricu-

laire ce segment supérieur

n'est plus reconnaissable

qu'au microscope. Le seg-

ment inférieur (Sge') assez

net au niveau de l'extré-

mité antérieure de la tète

du noyau caudé (NC), dimi-

nue rapidement à mesure

que la tête de ce noyau gran-

dit, et disparaît complète-

ment au niveau du bec du

corps calleux (Ce'), c'est-à-

dire au niveau de la limite

postérieure de la corne (l'on-

tale.

Les coupes nls 40, 43

et 46 (fig. 240-242) intéres-

sent la tète du noyau caudé

(NC), qui fait saillie dans

la corne frontale dont elle

forme en grande partie la

paroi externe. Le noyau

caudé (NC) est limité en

dehors par le pied de la

couronne rayonnante (pCR)

(coupe n° 40, fig. `3 40). Plus

loin (coupes nos 43 et 46,

fig. 2ho2), il est relié par

des ponts de substance grise

au troisième segment du

noyau lenticulaire (NL3) et

les fibres du pied de la cou-

l'onne rayonnante pCR, de-

venue alors le segment anté-

rieur de la capsule interne

(Cia), s'insinuent dans les

intervalles de ces ponts de

substance grise. La coupe n° 46 et les suivantes démontrent nettement que

le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3) appartien-

nent un même et seul noyau, le corps strié, que la capsule interne divise en deux

parties, l'une interne, intra-veulriculairc ou noyau caudé, l'autre externe, exlra-

ventriculaire, ou noyau lenticulaire.

Substance blanche. Dans la masse blanche de cette série de coupes

FiG. 23'J. Coupe vcrtico-transversale de l'hémisphère

droit, n° 37, passant à 37 millimètres du pôle frontal.

Lignes 37 des fig. `>3 et 236. (Grandeur naturelle.)

Arc, faisceau arqué. - Cet ! ]), genou du corps calleux. -

Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre

ovale. -1"" r2, r.1, première, deuxième et troisième circon-

volutions frontalcs.-F,C, cap de la troisième circonvolution

frontale. - f,, f2, f3, premier, deuxième et troisième sillons

frontaux. - (" incisure du deuxième sillon frontal. f,,

sillon olfactif. - ic, incisure du cap. L,, première cir-

convolution limbique. - OF, faisceau occipito-frontal.

mF,, face interne de la première circonvolution frontale.

oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale.

oF(Gr), partie orbitaire de la première circonvolution

frontale (gyrus reclus). - oF,, partie orbitaire de la troi-

sième circonvolution frontale. pCli, pied de la couronne

rayonnante.S(H), branche antérieure de la scissure de Syl-

vius. - sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise

sous-épendymaire. -le, tænia tecta. J'L, ventricule latéral.

440 AX AT07l1lE DES CENTRES NERVEUX.

nous retrouvons les trois systèmes ordinaires de fibres : fibres d'association,

fibres commissurales, fibres de projection.

Le système des fibres de projection est constitué par le pied de la couronne

rayonnante ( ptt ),

dont les libres sont

dont tes libres sont.

sectionnées plus ou

moins obliquement

et par le segment an-

térieur de la capsule

interne (Cia), dont les

fibres sont vues en

coupe transversale.

Les coupes nos 30 il

40 (fig. 237-240), in-

téressent le segment

antérieur du pied de

la couronne rayon-

nante (pCR), qui se

présente ici sous l'as-

pect d'une lame ver-

licale,coudée, et dont

le coude correspond

il la partie orbitaire

de la troisième ci ?

convolution frontale

(oF3). Large dans sa

partie supérieure ,

cette lame s'effile

dans sa partie infé-

rieure, décrit uuc

courbe à concavité

externe, autour du

fond du sillon en Il

(f3), et se confond

avec le système des

fibres d'association

qui entoure le sillon,

olfactif '(fi). La partie

inférieure de la cott-

ronne rayonnante se

réduit de plus en

plus, il mesure que

les coupes se rappro-

chent de la tête du

noyau caudé (NC) et du segment antérieur de la capsule interne (Cia).

Le système de projection forme la paroi externe de la corne frontale du ventri-

cule latéral (VL) coupes nOs 37 et 40 (fig. 239 et 240). En avant du ventricule

latéral (VL), ce système est en rapport en dedans, avec le faisceau occipito-frontal

(OF), qui le sépare sur la coupe n° 30 (fig. 237) du forceps antérieur du corps

FIG. 240.- Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit,

n° 40, passant à 40 millimètres du pôle frontal. Lignes 40

des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

Cc(g), genou du corps calleux. -Cing, cingulum. - cm, sillon

calloso-marginal. CO, centre ovale. - Fi, ? z, fa, première,

deuxième et troisième circonvolutions frontales. - FaC, cap de la

troisième circonvolution frontale. - f,, f2, f3, première, deuxième

et troisième sillons frontaux. - fi, sillon olfactif. Fu, faisceau

uncinatus. - ic, incisure du cap. LI, première circonvolution

limbique. mF,, face interne de la première circonvolution. -

NC, noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie

orbitaire de la première circonvolution frontale. - oF,(Gr), gyrus

rectus. - or.3, partie orbitaire de la troisième circonvolution

frontale.-pCR, pied de la couronne rayonnante. - S(a), branche

antérieure de la scissure de Sylvius. -- sec, sinus du corps calleux. -

- Sge, substance grise sous-épendymaire. TA, Ts, première et

deuxième circonvolutions temporales.-t,, premier sillon temporal.

Il £ , ventricule latéral.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 4H

calleux (Foa) et sur les coupes nOS 33 et 37 (fiez. 238-239), de la substance grise

sous-épendynwil'e (Sge) qui double la corne frontale. Sur la coupe n040 (fig. 240)

apparaît la tête du noyau caudé (NC) qui s'insinue entre le système de projection

et le ventricule latéral (VL). Sur les coupes nos 43 et 46 (fig. 241-242), le pied de

la couronne rayonnante (pCR) se continue avec le segment antérieur de la capsule

ill/c1'1/C (Cia), qui passe entre le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau

lenticulaire (NL3), et qui est traversé par les ponts de substance grise qui relient

ces deux noyaux.

Le système des fibres commissurales est formé par le forceps antérieur (Foa) et

Fui. 241. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n" 43, passant à 43 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 43 des fig. 23 et 236. (Grandeur naturelle.)

Arc, faisceau arciforme. - Ce, corps calleux. - Cc', bec du corps calleux; g, genou du

corps calleux. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, ciugulum. - cm,

sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - F" F" F" première, deuxième et troisième

circonvolutions frontales. - F3C, cap de la troisième circonvolution frontale. - - fi, f2, /3,

premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - fa, sillon olfactif. - Fu, faisceau unci-

natus. - ic, incisure du cap. - L,, première circonvolution limbique. - 111fut, face interne

de la première circonvolution frontale.fC, noyau caudé. NL3, troisième segment du noyau

lenticulaire (putamen). - OF, faisceau occipito-frontal.- oF,, partie orbitaire de la première

circonvolution frontale. - oF,(Go), gyrus reclus. - or ? partie orbitaire de la troisième cir-

convolution frontale. S(6t), S[p), S(v), brandies antérieure, postérieure et verticale de la scis-

sure de Sylvius. Sec, sinus du corps calleux. Sge, substance grise sous-épendymaire. T,, 7 ?

première et deuxième circonvolutions temporales.- t,, 12, premier et deuxième sillons temporaux.

442 AKATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

le genou du corps calleux (Ce [g]). Sur la coupe n° 30 (fig. 237), la section trans-

yersale du forceps an-

léoieur (Foa), affecte la

forme d'une raquette,

dont la queue se con-

fond au-dessus du sil-

lon olfactif (1 ? ) avec le

système des fibres de

projection. Les autres

coupes intéressent le

genou du corps calleux

(Ce [g]), dont la partie

interne est formée de

fibres transversales

presque parallèles, la

partie externe par des

fibres qui s'infléchis-

sent en avant, en haut

et en bas, et qui pré-

sentent un aspect pa-

naché sur les cerveaux

durcis par les bichro-

mates. Sur les coupes

nOS 40, 43 et 46 (fig.

240-242) le genou du

corps calleux comprend

deux parties. La par-

tic supérieure, épaisse,

se continue sur les

coupes ultérieures avec

le tronc du corps cal-

leux (Ce), la partie in-

férieure s'amincit et

s'effile pour former le

bec du corps calleux

(Ce') (coupes nOs 46 et

55, fij. 242-243).

Le système des fi-

bi-es d'association com-

prend : les longs et les

courts faisceaux d'asso-

cialiuu; les premiers

sont représentés par le

cingulum (Cin),le/ûis-

ceau occipito-frontal

(OF), le faisceau arqué

(Arc) et le faisceau

uncinalus (Fu).

Le cingulum (Cing) appartient au lobe limbique- (L,), et contourne le sinus du

Fig. 242. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit,

n° 46, passant à 46 millimètres en arrière du pote frontal.

Lignes 46 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

AM, avant-mur. - Arc, faisceau arciforme. Ce, corps

calleux. Ce', bec du corps calleux (rostrum). Ce, capsule

externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. -

Cing, cingulum.. en ? , sillon calloso-marginal. CO, centre

ovale. F,, Fs, F3, première, deuxième et troisième circon-

volutions frontales. - f,, premier sillon frontal. - Fu, fais-

ceau uncinatus. - L,, première circonvolution limbique, z

face interne de la première cirronvolution frontale. NC,

noyau caudé. - Nul" troisième segment du noyau lenticulaire

(putamen). OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie orbi-

taire de la première circonvolution frontale. - ol'i(Gr), partie

orbitaire de la première circonvolution frontale (gyrus rectus).

- oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale.

l'ol, pédoncule olfactif. - pri, sillon prérolandique inférieur. -

Sec, sillon du corps calleux. - Sge, substance grise centrale.

SrJ), S(v), brandies postérieure et. verticale de la scissure de

Sylvius. T,, 7 ? 1 ? première, deuxième et troisième circon-

volutions temporales. - l,, 12, premier et deuxième sillons tem-

portaux. - lec, toenia tecta. - VI, ventricule latéral.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 443

corps calleux (sec) et le tania tecta (tec). Ce faisceau est intéressé deux fois sur

ces coupes, ainsi du reste que le sinus du corps calleux (sec), la première

circonvolution limbique (LI) et la face interne de la première circonvolution frontale

(mF,), parties qui appartiennent toutes au manteau cérébral, et qui comme telles

décrivent un arc autour de l'insula et des ganglions de la base. (Voy. tig. 177,

179, 182.) La surface de section du cingulum (Cing) présente un aspect triangu-

laire ou pyriforme, la base du triangle repose sur le corps calleux (Ce), le sommet

correspond au lobe limbique (L,). La partie du cingulum qui correspond au bec

du corps calleux (Ce') s'effile, s'atténue et disparaît sur la coupe n° 55 (fig. 243).

La partie supérieure du cingulum forme dans toute la série des coupes vertico-

transversales, un épais faisceau, qui présente, sur les coupes de cerveaux dur-

cis dans les bichromates, une coloration très-foncée. Sur les coupes passant

en avant du genou du corps calleux (Ce [g]), le cingulum est intéressé au niveau

du point où ses libres s'incurvent, et sur la coupe n° 30 (fig. 237), le triangle

supérieur foncé se continue en bas, avec une lame claire de fibres sectionnées

parallèlement, qui appartiennent au système du cingulum, et qui séparent le

forceps antérieur du corps calleux (Foa) de l'écorce de la première circonvolution

limbique (LI),

Faisceau occipito-frontal (OF). Ce faisceau qui met en connexion le lobe 1l'oil-

tal avec le lobe occipital, esta la paroi externe du ventricule, ce que le cingulum

est à sa paroi interne. Il se présente sous l'aspect d'une lame allongée et étroite,

située d'abord (coupe n° 30, fig. 237) entre le forceps antérieur du corps calleux

(Foa) et le pied de la couronne rayonnante (pCR), puis entre ce dernier et la sub-

stance grise sOlls-ëpendymaÍt'e (Sge) (coupes nos 33 et 37, fig. 238-239). Sa partie

inférieure ou orbitaire, se confond avec la partie correspondante du pied de la

couronne rayonnante (pCR) et du genou du corps calleux (Ce [gj), immédiatement

au-dessus du sillon olfactif (U)-

Lorsqu'apparait la tète du noyau caudé (NC) (coupe n° 40, fig. 240), le fais-

ceau occipito-frontal (OF) est refoulé en haut, et il double dans cette région le

bord externe du ventricule latéral (VL), dont il est séparé par la substance grise

sous-épendymaire (Sge), tandis que le pied de la couronne rayonnante (par) le

recouvre en dehors. Il est séparé du cingulum (Cing) par toute l'épaisseur du corps-

calleux (Ce). Dans les cas d'agénésie du corps calleux, le cingulum elle faisceau

ncciyilr>-fnorrtal ne forment qu'un seul et môme faisceau, volumineux, 11 direc-

tion antéro-postérieure, faisant quelquefois saillie au-dessous de l'écorce du

lobe limbique, qui dans ces cas est plus ou moins défiguré.

Le faisceau arqué ou longitudinal supérieur de Burdach (Arc) pourrait êlre

appelé faisceau de l'opercule il réunit la troisième circonvolution frontale

au lobe pariétal et au lobe temporal. Sur une série de coupes vertico-transver-

sales il se présente, sous l'aspect d'un faisceau foncé, mal délimité en dehors, où

il se confond avec les courtes fibres d'association de la troisième circonvolution

frontale (F3), mais par contre très nettement délimité en dedans, du côté du

centre ovale de Vieussens (CO). En haut, il se confond avec les fibres d'association

de la deuxième circonvolution frontale (F.,), en bas, il s'effile et se continue avec

le faisceau uncinalus (Fu) d'une part (coupes nos 40 et 43, ü ? t0-`3-li), et la

partie supérieure de la capsule externe (C), d'autre part (coupes nos 43 et 46,

fi. c ? .g.l- 3).

Le faisceau, uncinalus (Fu) constitue un faisceau fortement arqué, qui réunit

la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3) avec l'extrémité

444 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

antérieure du lobe temporal, en passant par le seuil de l'insula. Il se présente

sur ces coupes, sous l'aspect d'un faisceau foncé, irrégulier, qui est limité en

dedans par la capsule externe (Ce) (coupes nos 43 et 46, fig. 2< l-2t2) et qui se

confond en dehors, en haut et en bas, avec les courtes fibres d'association des

circonvolutions voisines.

11 est impossible de décrire des faisceaux distincts, dans l'ensemble des

fibres d'association du lobe frontal. Sauf pour les fibres en U du fond des sillons

on ne peut en effet décrire, comme faisceau distinct, un faisceau d'association

de la première (F,) ou de la deuxième circonvolution frontale (F2), ou bien des

circonvolutions du lobule orbitaire (oF,). Tout ce que l'on peut dire, c'est que

les fibres d'association sont d'autant plus courtes, qu'elles sont plus près du

fond des sillons, et d'autant plus longues, qu'elles appartiennent à des régions

de la substance blanche plus rapprochées du centre ovale (CO). Néanmoins,

l'ensemble des fibres d'association moyennes et courtes forme sur les coupes de

cerveaux durcis par les bichromates, une couche nettement distincte du centre

ovale (CO). Ce dernier est formé par l'intrication intime des fibres calleuses et

des fibres du système de projection. La séparation entre ces deux ordres de fibres,

système calleux ou commissural et de projection d'une part, système d'associa-

liorc d'autre part, n'est pas complète, car si les fonds des sillons sont tapissés

par de courtes fibres d'association, les crêtes des circonvolutions reçoivent des

libres des systèmes commissural et de projection, qui doivent nécessairement pour

y arriver, s'entre-croiser avec les fibres du système d'association. C'est là un fait

facile il constater sur les coupes microscopiques (voy. fig. ? 7Si, 280, 281, etc.).

Coupes nos 55, 60, 63, 66.

Coupe n° 55 (fib. z43), passant à 5S millimètres en arrière du pôle

frontal et correspondant aux lignes 35 des ligures 235 et 236.

Coupe n° 60 zig. 244), passant à 5 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 60 des figures 235 et 236.

Coupe n° 63 (fig. 2fi), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 63 des figures 235 et 236.

Coupe n° 66 (fig. zig), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 66 des figures z et 236.

Ces quatre coupes intéressent les circonvolutions antérieures de l'insula

(1), la partie inférieure de la circonvolution frontale ascendante (Fa), l' O/WI'-

cule rolandique (Opli) ou pli de passage 11-oîzlo-I)aî,l( ? Ial inférieur, et le lobe

temporal, immédiatement en arrière du seuil de l'insula.

La coupe n° 55 (fig. 23) passe au niveau de la circonvolution du cro-

chet (U), du bec du corps calleux (Ce') et du trigone olfactif (Toi) immédia-

tement en avant de l'espace perforé antérieur; la coupe n° 60 (lit. 21n), au

niveau de l'espace perforé antérieur (Spa) et de la partie moyenne de la

commissure antérieure (coa) ; la coupe n° 63 (fig. 245), au niveau du chiasma

des ol)ti(liies (11), de l'extrémité antérieure du thalamus (Th), du seg-

ment interne du nayaulellticulai/'e(NL1) et de l'extrémité antérieure du noyau

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 44 : ,

izterne(Ci(b]),du tzibegciize2,ezi ? 21 (Te) et de l'anse du noyau lenticulaire (Al).

Fie. 243. Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 55, passant à 55 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 55 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

AM, avant-mur. - Arc, faisceau arqué, - Cc, corps calleux. - Ce', bec du corps calleux.

Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule in-

terne. Ciug, cingulum. -cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - F,, F2, Fa, pre-

mière, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - f" premier sillon frontal. - Fa, cir-

convolution frontale ascendante. Fu, faisceau uncinatus. - l, insula. - it, incisure

temporale. - Li, première circonvolution limbique. - face interne de la première

circonvolution frontale. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal

postérieur de l'insula. - NC, noyau caudé. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire

(putamen). OF, faisceau occipito-frontal. oF, (G,'), partie orbitaire de lapremièrecirconvo-

lutin frontale (gyrus rectus). oh ? partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale. -

pCR, pied de la couronne rayonnante. - Sge, substance grise sous-épendymaire. SI, Sep-

tum lucidum. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. T,, 7's, T3, première,

deuxième et troisième circonvolutions teiiiporiles. - Tol, tubercule olfactif. - 11, t2, ta, premier,

deuxième et troisième sillons temporaux. - 17, ventricule latéral. \, pont de substance

grise unissant la partie inférieure des noyaux caudé et lenticulaire.

446 Av : ITOVI1)J DES CENTRES NERVEUX.

Dans cette série de coupes, ainsi que dans toutes celles qui suivront,

jusqu'au niveau de la partie postérieure du bourrelet du corps calleux, le

cerveau ne présentera plus trois faces^ comme au niveau du lobe frontal,

mais deux faces seulement. La face externe est convexe, l'interne est

très accidentée; plane dans sa moitié supérieure, située au-dessus du

bourrelet du corps calleux, elle est légèrement oblique en bas et en dehors

dans sa partie inférieure, qui correspond au lobe sphénoïdal ; la partie

moyenne est occupée par les gros ganglions de la base qui forment avec la

face interne du lobe sphénoïdal, une excavation profonde correspondant à

l'espace perforé antérieur (Spa) et au losange oolo-1),doiietil(iiï,e.

Écorce. -· A la face externe de cette série de coupes, nous trouvons au

niveau du lobe frontal, les deux premières circonvolutions frontales (Fj ! F2) et la

circonvolution frontale ascendante (Fa). La première circonvolution frontale (1<\),

large sur la coupe n° 55 (fig. 243), où elle est subdivisée par un profond sillon

accessoire, devient plus étroite sur les coupes suivantes. Il en est de même de

la deuxième circonvolution frontale (F2) que le premier sillon frontal (f,) sépare

de la circonvolution précédente, et que le sillon prérolandique inférieur (pri)

sépare de la circonvolution frontale ascendante (Fa). La coupe n° 55 intéresse

en oulre l'opercule frontal, c'est-à-dire le pied de la Iroi.siè7rtn, circonvolztliou-fioll-

tale (F3) au niveau de son insertion sur la frontale ascendante (Fa). Celle

dernière est très obliquement sectionnée sur la coupe n° 55 (tig. 243), où

elle est enclavée entre la troisième (1") et la deuxième circonvolution frontale

(1"2)' dont elle est séparée par le sillon prérolandique inférieur (pri). Les coupes

nos 60, 63 et 66 (fig. '241-246) intéressent l'extrémité inférieure de la cir-

convolution frontale ascendante (Fa), dans la partie qui concourt à la formation

de l'opercule rolandique (OpR). Les coupes nOS 63 et 66 (fig. ? 4S ? E6) inté-

ressent en outre l'extrémité inférieure de la scissure de Rolando (R) et la parlie

inférieure de la circonvolution pariétale ascendante (Pa). L'opercule rolandique

(OpR) est séparé du lobe temporal (T"T ? l'3) par la scissure de Sylvius (S[p]),

dans le fond de laquelle on trouve les circonvolutions antérieures de l'insula (1).

L'insula (I) est séparé de l'opercule rolandique (OpR) par le sillon marginal SII)JrJ-

rieur (ms), et du lobe temporal par le sillon, marginal inférieur ou postérieur

(mp). Au niveau du lobe temporal, nous trouvons les trois circonvolutions

temporales (T,, tu,, Te) et le commencement du lobule fusiforme (Fus). La

première circonvolution temporale (T,) est étroite et mince; elle présente une face

supérieure ou sylvienne, qui s'applique sur ]'ojJel'clrle,. une face externe, qui fait

partie de la convexité de l'hémisphère, et une face inférieure que le sillon

parallèle (t,), profond en général, sépare de la deuxième circonvolution tempo-

rale ('1'2)' La face inférieure du lobe temporal est constituée par le lobule f'usi-

forme (Fus) et la troisième circonvolution temporale (T.,), limitée en dehors parle

deuxième sillon temporal (t) et en dedans par la fusion du troisième sillon tempo-

ml et du sillon collatéral (ot+ t : ,). Sur les coupes nns 63 et 66 (tig. 245-246), le

lobule fusiforme (Fus) est délimité par une incisure du sillon collatéral (of). Sur

la coupe n° 60 (fig. 244), il se fusionne avec la circonvolution de l'hippocampe

(H) au niveau du pli 1(,,iiipol-o-liiiibiqte (7 : [1). (Voy fib. 179, 182, etc.)

A la face interne de l'hémisphère nous trouvons, au niveau du lobe

frontal, la face interne de la première circonvolution frontale (mF,), le sillon.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 447

caliosO-l1wl'gillal (cm) et la première circonvolution limbique (L,). La coupe

n" 55 (zig. 243) intéresse au-dessous du bec du corps calleux (Cc') l'extré-

mité antérieure, effilée, du lobe limbique (L,) au niveau de sa jonction avec

Fin. 244. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 60, passant il 00 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 60 des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle.)

AM, avant-mur. -11 Arc, faisceau arqué. Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. -Cex, cap-

sule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum cm, sillon

calloso-marginal. CO, centre ovale. coa, commissure antérieure. Fi, .j, première et

deuxième circonvolutions frontales. - premier sillon frontal. Fa, circonvolution frontale

ascendante. Pu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hip-

pocampe. - I, insula. - L,, première circonvolution limbique. - linge, lame médullaire

externe du noyau lenticulaire. - mai. face interne de la première circonvolution frontale.

mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - VC, noyau caudé. - NL3, NL ? troisième et

deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - oI.1, partie orbi-

taire de la troisième circonvolution frontale.o/, partie olfactive do la commissure antérieure.

OpR, opercule, rolandique. - ot + É3, union du sillon collatéral et du troisième sillon tem-

poral. ov, orifices vasculaires (artères lenticulo-cauclues). - pri, sillon prérolandique infé-

rieur. - Syc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épcndymaire. - SI, sep-

tum lucidum. S (y), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Spa, substance

perforée antérieure. - 7·,, 7·,, 1 ? première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.

- t,, f" la, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. U, circonvolution du cro-

clict. - VI, ventricule latéral.

448 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

la face interne de la première circonvolution frontale (mFj) ou gyrus reclus

(oF1[Gr]); la coupe intéresse en outre la partie postérieure du lobule orbitaire et

le tubercule olfactif (Tol), qui sépare le gyrus reclus (oF,[Gr]) de la partie orbitaire

de la troisième circonvolution frontale (oF3). L'écorce du lobule orbitaire se conti-

nue avec celle de l'insula (I) ; l'écorce de la face sylvienne de la première circon-

volution temporale (T;) se continue de. même avec celle dé la circonvolution du

crochet (U) dont elle est séparée par Yincisure temporale (it) (fig. 243). L'écorce

du lobe frontal et celle du lobe temporal se trouvent ainsi adossées sur cette

coupe, qui passe au niveau du seuil de l'insula. Sur les coupes qui passent en

arrière de l'espace perforé antérieur (Spa), l'écorce se comporte différemment :

l'écorce insulaire (I) se continue avec celle de la première temporale (T,) ; l'écorce

de la circonvolution du crochet (U) se confond insensiblement avec la substance

grise de l'espace perforé antérieur (Epa), ainsi qu'avec les ganglions de la base

(coupe n° 66, fig. 246), et, à la place des écorces fi°ozto-tenzporales adossées,

nous trouvons des fibres blanches, formées d'abord par des fibres du système

d'association, faisceau uncinatus (Fu), puis par des fibres du système commissural,

commissure antérieure (coa). " .

Noyaux gris de la base et ventricule latéral.

Coupe n° 55 (fig. 243). - Le noyau caudé (NC) et le noyau lenticulaire, dont

le troisième segment (NL,) apparaît seul ici, sont intimement unis et présentent

la forme d'un fer à cheval, dont la partie moyenne, située en dedans et en bas,

est formée par un large pont de substance grise (X) qui réunit la tête du noyau

caudé (NC) au putamen (NL.,). La face superficielle, libre, de la tête du noyau

caudé fait saillie dans le ventricule, et forme à elle seule la paroi externe du

ventricule latéral (VI). Sa face profonde envoie au putamen (NL3) de nombreux

ponts de substance grise, séparés par les fibres du segment antérieur de la cap-

sule interne (Cia). La face externe du putamen est lisse, nettement délimitée, et

séparée de l'avant-mur (AM) par une lamelle blanche, la capsule externe (Ce). Le

point de jonction (X) des noyaux caudé et lenticulaire, correspond au trigone ol-

factif (Tol) et à l'extrémité terminale de la première circonvolution limbique (L1),

dont il est séparé par le bec du corps calleux (Ce') et par quelques rares fibres du cin-

gulum. L'avant-mur (AM) est séparé de l'écorce de l'insula (1) par la capsule extrême

(Cex) et le faisceau uncinatus (Fu). Il reste néanmoins au niveau de son extrémité

supérieure, en connexion avec l'écorce insulaire, dont il représente d'après

Meynert la cinquième couche; à sa partie inférieure il se fusionne avec le troi-

sième segment du noyau lenticulaire (NLg) (coupes nos 60, 69 et 71, fig. 244, 247-248).

. Le ventricule latéral (VI) affecte une forme triangulaire à sommet inférieur.

Sa paroi externe est formée par la tête du noyau caudé (NC), sa paroi interne par

le septum lucidum (SI) et le bec du corps calleux (Ce'), sa paroi supérieure par le

corps calleux (Ce). Son bord externe est entouré de la substance grise sous-épen-

dymaire (Sge) qui le sépare du faisceau occipito-frontal (OF). '

. La masse blanche de cette coupe (n° 55) (fig. 243) diffère peu de celle de la pré-

cédente (n° 46) (fig. 242). Nous y. retrouvons les longs faisceaux d'association : le

cingulum (Cing), le faisceau occipito-frontal (OF), le faisceau arqué ou longitudi-

nal supérieur Arc) et le faisceau uncinatus (Fu). Dans le lobe temporal on ne peut

distinguer aucun faisceau. Les fibres courtes, comme les fibres longues d'associa-

tion, les fibres commissurales et de projection sont ici intimement enchevêtrées.

. Coupe n° 60 (fig. 244). - La paroi interne et la paroi supérieure du ventTi-

cule latéral (VI) sont toujours formées par le septum lucidum (SI) et le corps

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 449

calleux (Cc). Le noyau caudé (NC) ne forme plus que la partie supérieure de

sa paroi interne; dans l'angle inférieur du ventricule latéral, on trouve, en effet,

une couche de substance grise, la substance grise centrale (S-c), dans laquelle

29

lie 2t5. - Coupe vertico-transversale de 1 hémisphère droit, n° 63, passant a 63 miiii-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 63 des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. - Arc, faisceau arqué. - Ce, corps

calleux. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci (g), genou de la capsule

interne. - Cing, cingulum. -cm, sillon calloso-marginal. CO, centre ovale. - coa, com-

missure antérieure. - F,, r2, première et deuxième circonvolutions frontales. - f,, premier

sillon frontal. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fu, faisceau uncinatus.

Fus, lobule fusiforme.- I, insula.- L,, première circonvolution limbique, - 7nF,, fice interne

de la première circonvolution frontale. - mp, sillon marginal postérieur de l'insula. -

ms, sillon marginal supérieur de l'insula. NA, noyau amygdalien. XC, noyau caudé. -

NL3, 1. i. troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire. OF, faisceau occipito-

frontal. - OpR, opercule rolandique. - ot + t, union du sillon collatéral et du troisième

sillon temporal. - ot', incisure du sillon collatéral. - pri, sillon prérolandique inférieur.

It, scissure de Rolando.. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sge, subs-

tance grise centrale. - Sge, substance grise sous-vpendymaire. - Spa, substance perforée

antérieure. - SI, septum lucidum. - tu T-2, T3, première, deuxième et troisième circonvolu-

tions temporales. - l" l" 1.1, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Tga, pilier

antérieur du trigone. Th, couche optique (thalamus). - U, circonvolution du crochet. -

l'l, ventricule latéral. - Il, bandelette optique.

'450 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

apparaît (coupe n° 63, fig. 245) l'extrémité antérieure de la couche optique (Th).

Cette substance grise, qui recouvre la commissure antérieure (coa) et le pilier an-

té7'ieu1' du trigone (Tga), appartient déjà au troisième ventricule (Va).

Le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau lenticulaire (putamen)

(NL3), sont séparés l'un de l'autre, par toute. l'épaisseur du segment antérieur de

la capsule interne (Cia). Au niveau du bord externe du ventricule latéral (VI), le

noyau caudé (NC) est recouvert par la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le

faisceau occipito-f1'ontal (OF). Au niveau de l'angle inférieur du ventricule, il est

en rapport avec la substance grise centrale (Sge). Sa face profonde envoie au

putamen (NL3) quelques ponts de substance grise et de nombreux faisceaux

blancs, constituant les fibres lenticulo-caudées, qui traversent obliquement la

capsule interne, pour se rendre dans les lames médullaires du noyau lenticulaire.

Le noyau lenticulaire est ici formé de deux segments : le segment externe ou

putamen (NL3) est de coloration foncée ; sa structure est analogue à celle du noyau

caudé. Le segment interne (NL2) fait partie du globus pallidus, qui représente un

ganglion analogue à la couche optique; il est séparé du putamen par la lame mé-

dullaire externe (lme) du noyau lenticulaire et de la substance grise centrale (Sge)

par le segment antérieur de la capsule interne (Cia). La commissure blanche anté-

rieure (coa) le traverse obliquement en bas et en dehors, et le sépare en deux

parties inégales. La commissure blanche antérieure est intéressée en effet dans sa

partie antérieure, au niveau du large coude qu'elle forme avant de pénétrer dans

le lobe temporal. Elle est sectionnée parallèlement à ses fibres, et se présente

sous l'aspect d'une bandelette blanche et nacrée. Par son extrémité interne, elle

plonge dans la substance grise centrale (Sgc), tandis que son extrémité externe

atteint la partie inférieure de la lame médullaire externe (lme) du noyau lenti-

culaire. Sur toutes les coupes ultérieures, nous la trouverons au-dessous du

deuxième segment du noyau lenticulaire (globus pallidus) (NL2,). La face inférieure

du putamen (NL3) et du segment externe du globus pallidus (NL2) repose sur la

substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa). Au-dessous du putamen et à

sa face externe, on trouve de nombreux orifices vasculaires (ov) qui répondent

aux artères lenticulo-striées, et à la partie externe de la substance perforée anté-

rieure.(Spa). Cette coupe n° 60 (fig. 244) passe immédiatement en arrière-de la

partie orbitaire du lobe frontal; elle intéresse dans sa partie interne l'espace per-

foré antérieur (Spa) et dans sa partie externe l'écorce grise de la troisième circon-

volution frontale (oF3) au niveau de sa fusion avec l'écorce de la circonvolution

du crochet (U). En dehors, le putamen (NL3) est recouvert par la capsule externe

(Ce) et Y avant-mur (AM). L'avant-mur s'effile en haut, et s'insinue entre le fais-

ceau argué de Burdach (Arc) et. les fibres propres de l'insu la .(capsule extrême)

(Cex); en bas il s'étale, s'élargit et entre en rapport avec le faisceau uncinatus.

(Fu) qui s'épanouit dans l'extrémité antérieure du lobe temporal.

Coupe n° 63 (fig. 245). La coupe passe au niveau du chiasma des nerfs

optiques (II) et de l'extrémité antérieure dé la couche optique (Th). Le noyau caudé

(NC) est relié au noyau lenticulaire (NL3' 2' 1)' par des ponts de substance grise et

par les fibres lenticulo-striées. Il est toujours recouvert en haut par la substance

grise sous" : épendymaÎ7'e (Sge) et le faisceau occipilo-froaztal (OF); en bas, il est en

rapport avec l'extrémité antérieure du thalamus (Th), Le noyau lenticulaire est

ici formé de trois segments, le putamen en dehors (NL3), le globus pallidus (NL2, 1)

en dedans. Il repose sur la substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa),

dont il est séparé par la commissure antérieure (coa) et par. une mince couche de

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 451

fibres blanches, qui font partie des fibres lés plus antérieures de l'anse du noyau

lenticulaire (Al). La.substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa) se continue

FiG. 246. Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 66, passant à 66 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 66 des fig. z et 236. (Grandeur naturelle.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. - Arc, faisceau arqué. - Ce, corps

.calleux. Ce, capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci (g), genou

de la capsule interne. - Cing, cingulum. cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre

ovale. coa, commissure antérieure. F,, première et deuxième circonvolutions fron-

tales. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusi-

forme. H, circonvolution de l'hippocampe. 1, insula. -L,; première circonvolution lim-

bique. - lnté, lui, lames médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. m.F\, face

interne, de la première circonvolution frontale. - NL 3, ? noyau lenticulaire et ses trois seg-

ments. - NA, noyau amygdalien. NC, tronc du noyau caudé. OF, faisceau occipito-frontal .

- OpR, opercule rolandique.. - ot + t3, union du sillon collatéral et du troisième sillon

temporal. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pchl, plexus choroïdes. -.PiTlz,

pédoncule inféro-interne du thalamus. - pri, sillon prérolandique inférieur. - R, scissure de

Rolando. - S(p); branche postérieure de la scissure de Sylvius. Se ? surface extra"ven-

triculaire du thalamus. Sgc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épendy

maire. SI, septum lucidum. - sM, sillon de Monro. - Sti, substance innominée de Rei-

chert. 7\, T2, T, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. tl, 19, ta,

premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Tc, tuber cinereum. Tg, corps du tri-

gone. Tga, pilier antérieur du trigone. - TIz, couche optique. - U, circonvolution du cro-

chet. Vs, troisième ventricule. - Vl, ventricule latéral. - II, bandelette optique.

452 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

insensiblement avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U) ; celle-ci s'épaissit

en dehors et se fusionne avec le noyau anzygdalien (NA), lequel occupe l'ex-

trémité antérieure du lobe temporal et limite la corne sphénoïdale en avant. Dans

toute cette série de coupes, nous trouvons, en dehors du noyau lenticulaire,

la capsule externe (Ce) et l'ava ? -tt-72%u ? (AM), en bas le faisceau uncinatus (Fu)

dont les fibres les plus supérieures entrent dans la constitution de la partie infé-

rieure de la capsule exterzze (Ce), et dont les fibres inférieures s'épanouissent dans

le lobe temporal en dehors du noyau arnygdalien (NA).

Coupe n° 66 (fig. 246). -Le noyau cazcdé (NC) et le noyau lenticulaire (NLa, â1)

présentent les mêmes connexions que précédemment. Le noyau caudé est seule-

ment plus petit; il est intéressé en effet au niveau de son tronc. Le noyau lenti-

culaire présente trois segments (ïTL3, ? , 1) séparés par les lames médullaires externe

et interne (lme, lmi). Au dessous du putamen (NL3), la commissure antérieure (coa)

s'épanouit dans le lobe temporal en dehors du noyau amygdalien (NA). En haut

et en avant, le noyau lenticulaire est en rapport avec le segment antérieur de la

capsule interne (Cia) ; en dedans, il est séparé de la couche optique (Th) par le

genou de la capsule interne (Ci[g]); l'obliquité de la face supérieure du noyau len-

ticulaire ainsi que de la capsule interne, explique comment la capsule peut être

intéressée à la fois dans son segment antérieur (Cia) et au niveau de son genou

(Ci[g]). La face inférieure du globus pallidus (NL2;1) est réunie au noyau anzygda-

lien (NA) par la substance grise de l'espace perforé antérieur. De cette substance

grise et des noyaux environnants, partent des fibres qui contournent l'extrémité

interne du noyau lenticulaire et du genou de la capsule interne (Ci[gl); les fibres

les plus inférieures, qui sont en môme temps les plus internes, se recourbent

en haut, pénètrent dans la substance grise centrale (Sge) et se terminent dans les

régions inférieures et internes de la couche optique (Th). Ces fibres qui viennent

en partie du segment du lobe temporal, situé en avant de la corne sphénoïdale,

constituent le pédoncule inférieur ou interne de la couche optique (PiTh). Entre le

segment interne du globus pallidus (NL,) et le pédoncule inféro-interne de la couche

optique (PiTh), on trouve un autre faisceau de fibres sectionnées parallèlement,

l'anse du noyau lenticulaire (Al). Ces fibres proviennent du noyau caudé (NC),

traversent le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et concourent à former

les fibres verticales des lanzes médullaires du noyau lenticulaire (lmi, lme). Au

niveau de la face inférieure du noyau lenticulaire, elles se coudent, se portent

eu dedans et embrassent sous le nom d'anse du noyau lenticulaire (Al), le genou

de la capsule interne (Ci[g]) ainsi que les fibres les plus internes du pédoncule

cérébral; elles se placent ensuite (voy. Coupes horizontales microscopiques, fig. 296)

en arrière du locus niger dans la région de la calotte, dont elles occupent la partie

la plus antérieure. Le pédoncule inféro-interze de la couche optique (PiTh) et

l'anse du noyau lenticulaire (Al) sont plongés dans la substance grise de l'espace

perforé antérieur et forment, dans leur ensemble, l'anse pédonculaire de Gra-

tiolet, ou la substance innominée de Reichert (Sti), mal délimitée dans ses origines

et ses terminaisons. La coupe intéresse en outre le tuber cinereum (Te) et la

partie la plus déclive du troisième ventricule (Va), ' v 1 .

A la face inférieure du cerveau entre le tuber cinereum (Te) et la substance per-

forée antérieure, on trouve labandelette optique (II) enclavée dans la substance grise

de la base du cerveau. Le troisième ventricule (Va) se présente sous l'aspect d'une

fente étroite et verticale, divisée en 'deux parties par sillon de Monro (sM). La

partie supérieure ou thalamique estlimité'e îàr-le't ? nia tia.la7nii qui donne insertion

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 453

à la couche, d'épithélium qui recouvre les ple.xncschoroïdes du troisième ventricule.

La partie inférieure appartient à la région sous-thalamique. Dans la sub-

stance grise centrale (Sgc), qui concourt à la former en grande partie, on trouve

en dedans, le pilier antérieur du trigone (Tga), en dehors, le pédoncule iuféro-

interne du thalamus (PiTh) et l'anse du noyau lenticulaire (Al).

Le noyau amygdalien (NA) a considérablement augmenté de volume. En

dedans il se confond avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U), en haut, il

est dissocié par des fibres blanches qui s'irradient dans son intérieur et qui

appartiennent aux fibres du loenia semi-circularis ; en bas, il est séparé des fibres

propres d'une incisure du sillon collatéral (ot'), par une mince couche de fibres

blanches qui entourent l'extrémité antérieure du diverticule sphénoïdal.

Coupes nIl 69 et 71.

Coupe n° 69 (fig. 247), passant à 3 millimètres en arrière de la précé--

dente et correspondant aux lignes 69 des figures 235 et 236.

Coupe n" 71 (tin. 248), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 71 des figures 235 et 236.

La coupe n° 69 passe par le noyau antérieur (Na) de la couche optique

(Th), la partie antérieure du pédoncule cérébral (P), le tubercule mamillaire

(Tm) et l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph). La coupe

n° 71, intéresse le tubercule mamillaÍi'e (Tm), le faisceau de Vicq d'Azyr

(VA) et la corne d'Ammon (CA).

Écorce. - Le bord supérieur de l'hémisphère est formé par la première

circonvolution frontale. (FI) qui se continue il la face interne (mF,), où le sillon

calloso-marginal (cm) la sépare de la première, circonvolution limbique (J-'I); à la

face externe elle est séparée de la deuxième circonvolution frontale (1=), par le

premier sillon frontal (f,). On rencontre ensuite à la face externe, et de haut en bas,

le sillon prérolandique inférieur (pri), la circonvolution, frontale ascendante (Fa),

la scissure de Rolando (R), la circonvolution pariétale ascendante (Pa) et l'entaille

profonde formée par la branche postérieure de la scissure de SylviusS (p). Le fond

de cette scissure est occupé par l'insula (1), la lèvre supérieure est formée par

l'opercule rolandique (OpR), la lèvre inférieure par la circonvolution temporale

r·ofmdn(1'p) et la face profonde de la première circonvolution temporale (T,). Au-

dessous de la scissure de Sylvius S (p) on rencontre les trois circonvolutions tempo-

rales (T,, T2' T : ¡), séparées par les trois sillons temporaux (tp t2, ot-t- 1.,). Puis à

la face inférieure du cerveau, on trouve le lobule fusiforme (Fus), une incisure du

sillon collatéral (of) et la circonvolution de l'hippocampe, ou deuxième circonvolu-

tion limbique (L,dont l'écorce se confond en dehors avec la substance grise

du noyau, amygdalien (NA).

Cavités ventriculaires. - Le ventricule moyen (V;,) ne présente rien de

particulier à noter. Le ventricule latéral (VI) est intéressé dans son étage

supérieur et dans la partie antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph). L'étage

supérieur du ventricule latéral (VI) est aplati et se réduit 11 l'état d'une fente, dont

la paroi supérieure est formée par le corps calleux (Ce), la paroi inférieure par

le noyau caudé (NC ! et la partie attenante de la couche optique (Thi. Son bord

externe est coiffé par la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le faisceau

454 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

occipito-frontal (OF), son bord interne répond aux plexus choroïdes (Pchl) du

ventricule latéral, qui s'insèrent d'une part au bord libre du trigone (Tg), et

d'autre part a la couche optique (Th), en dedans de la veine du corps strié (Vcst).

FIG. 247. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 69, passant il 69 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 69 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-inur. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne

d'Ammon. Cc, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cing, cingulum Cip, segment

postérieur de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. -

coa, commissure antérieure. ds, diverticule du subiculum. - r,, F2, Fa, première, deuxième

et troisième circonvolutions frontales. - f,, premier sillon frontal. - Fa, circonvolution

frontale ascendante. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. - Flh, faisceau thalamique de

Forel. - Fus, lobule fusiforme.- /, insula. - G,, première circonvolution limbique.- L.,(11),

deuxième circonvolution limbique ou circonvolutionde l'hippocampe. - le, lame cornée et t-,eni;x

semi-circularis. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lmi, lames médullaires

externe et interne du noyau lenticulaire. - ml ? face interne de la première circonvolution

frontale. - mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - nzs, sillon marginal supérieur de

l'insula. - NL3,a, ,, noyau lenticulaire et ses trois segments. - Na, noyau antérieur du tha-

lamus. - NC, tronc du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau externe

du thalamus. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. - ot + t3, union

du sillon collatéral et du troisième sillon temporal. - ol', incisure du sillon collatéral. - ? étage inférieur du pédoncule cérébral. - l'a, circonvolution pariétale ascendante. -

Pchl, plexus choroïde du ventricule latéral. - PNL3, pédoncule du noyau lenticulaire. -

poi, sillon prérolandique inférieur. - Il, scissure de Rolando, - S (1», branche postérieure de

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 453

La corne sphénoïdale (Vsph) est encore ici très réduite de volume, elle est limitée

en haut et en dedans par le noyau amygdalien (NA), en dehors par la--commissure

antérieure (coa) elle tapetum (Tap). La corne sphénoïdale donne en dedans deux

petits diverticules, qui circonscrivent les diuitations antérieures delà corne d'Am-

mon (CA) ; le diverticule supérieur sépare la corne du noyau amygdlliien

(NA), l'inférieur incise profondément la circonvolution de l'hippocampe L2 (H), il

est connu sous le nom de diverticule du subiculum de la corne d4vatzott. (ds)

(coupe 69, fig. 247). La coupe n° 71 (fig. 248) intéresse l'extrémité antérieure

de la corne'4 ? it ? )t0) ! (CA) au niveau de ses digitations. La corne d'Ammon (ÇA)

se présente ici sous l'aspect d'une languette étroite, aplatie de haut en bas, qui

fait saillie dans la corne sphénoïdale (Vsph`, et qui est reliée en dedans il l'écorce

de la circonvolution de l'hippocampe Sa face libre ou intra-ventriculaire

est revêtue d'une lame de substance blanche, l'alvéus (Alv) qui envoie de petits

prolongements blancs dans la substance grise de la corne d' : trzmmon. Entre ces

prolongements, la corne ? 4 ? ? )t0) ! présente des saillies ou digitations qui répon-

dent aux incisures du sillon de l'hippocampe (h).

Noyaux opto-striés. Le noyau caudé (NC) ne présente rien de particu-

lier a noter. Le noyau lenticulaire (NL3, 2'1) est triangulaire; il présente une face

inférieure, plane, qui repose sur la bandelette optique (II), le noyau amygdalien

(NA) et la commissure antérieure (coa); une face externe, convexe, que la capsule

externe (Ce) et l'avant-mUl' (AM) séparent de l'insula (I), et une face supéro-

interne, oblique en bas et en dedans, en rapport avec le segment postérieur de la

capsule interne (Cip) en haut, le pédoncule cérébral (P) en bas. Le noyau lenticu-

lairc est divisé par deux lames médullaires verticales (time, lmi) en trois segments,

le putamen (NI.,) en dehors, et le globus pallidus (NL2, 1) en dedans. La base du

pu/amen (nul.,) s'unit a l'acllu/-11/.UI' (AM), et envoie en bas une petite languette de

substance grise, qui le relie il l'extrémité antérieure recourbée de la queue du

noyau caudé (NC). Ce dernier ne fait pas encore saillie dans la corne sphénoïdale

(Vsph), il en est en efiet séparé par les fibres blanches de la lame cornée (le) (1,Tiiia

En dedans, le putamen (NI : ! ) envoie un prolongement de substance

semi-circularis). En dedans, le putamen (nul3) envoie un prolongement de substance

grise beaucoup plus considérable que le précédent, il est connu sous le nom de

pédoncule du noyau lenticulaire (PNL,), relie le au noyau amygdalien (NA)

et sépare ce dernier noyau du globus pallidus (NL2, 1) (fig. 217). Le sommet du

globus pallidus repose sur la bandelette optique (II) qui se porte de plus en plus en

dehors, a mesure que le pédoncule cérébral (P) se détache librement à la base du

cerveau. La bandelette (II) n'est adhérente que par sa face supérieure, où une

mince lamelle de substance blanche la sépare du globus pallidus.

La couche optique (Th) est irrégulière; elle présente une face interne verti-

cale, recouverte par la substance grise centrale (Sge) et qui concourt à former la

paroi latérale du troisième ventricule (V.,), une face supérieure qui présente la

saillie du tubercule antérieur de la couche optique (Na), et que l'insertion des

plexus choroïdes (Pchl) du ventricule latéral divise en deux parties; la partie

la scissure de Sylvius. - Sexe, surface extra-vcntriculaire du thalamus. - Sge, substance

grise centrale. - S,e, substance grise sous-ependymaire. - sM, sillon de Monro. - z

T,, Ta, 7*3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. t,, t ? premier et

deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - 7 ? trigone. - 7,qa, pilier antérieur du tri-

gone. - Th, couche optique. - Tm, tubercule mamillaire. - Tp, circonvolution temporale

profonde. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - troisième ventricule. - l'est, veine du corps

strié. - VI, ventricule latéral. - Vsph, corne sphéno'idale du ventricule latéral. - Zi, zona

incerta de Forel. - Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique.

456 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

externe concourt à former avec le noyau caudé (NC) et le sillon oplo-strié le plan-

F) ? 2248. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, no 71, passant à 71 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 71 des fig. 235 et 236. (Grandeur nature.)

Alv, alvéus.-Adl, avant-mur. Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps

calleux. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum. - CL, corps de

Luys. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - coa, commissure antérieure.

- ds, diverticule du subiculum. - F,, l'.z, première et deuxième circonvolutions frontales. -

premier sillon frontal. F, champ de Forel. - Fa, circonvolution frontale ascendante. -

Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon de l'hippocampe.

z ? insula. - L,, première circonvolution limbique. - L2 (II), deuxième circonvolution

limbique ou circonvolution de l'hippocampe. -le, lame cornée. -Lme, lame médulaire externe

du thalamus. - lme, lmi, lames médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. -

infi, face interne de la première circonvolution frontale.-NA,noyauamygdalien.-Na,noyau

antérieur du thalamus. - NC, tronc du noyau caudé. - 'C', queue du noyau caudé. - Ne,

noyau externe du thalamus. Ni, noyau interne du thalamus. NL3, 2, ,, les trois segments

du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. -

ot, sillon collatéral. - ot + la, union du sillon collatéral et du troisième sillon temporal. z

P, pied du pédoncule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. Il, scissure de

Rolando. -l11'i, sillon prérolandique inférieur. S(p), branche postérieure do la scissure de

Sylvius. Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. - sec, sinus du corps calleux. -

.S'c, substance grise centrale. Sge, substance grise sous-épendymaire. sJl, sillon de

de Monro. - T,, Ts, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. -

l,, 12, premier et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum. - Tg, trigone. - Tga, pilier

antérieur du trigone. - Th, couche optique. - Tm, tubercule mamillaire. - Tp, circonvolu-

tion temporale profonde. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - VI, ventricule latéral. - Vsph,

corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Il, bandelette optique.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 457

cher du ventricule latéral (VI); la partie interne est extra-venlriculaire (Sevx);

elle est recouverte par le corps du trigone (Tg) et s'étend du tænia thalami (tth) il

l'insertion des plexus choroïdes du ventricule latéral (Pchl). (Va)", Coupes vel'iico-

transversales micl'oscopiques, fig. 286.) La face externe de la couche optique (Th) est

en rapport avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) dont la sépare la

zone réticulée (zr) (coupe n° 69, fig. 247). Sa paroi inférieure correspond à une

ligne horizontale passant par le sillon de Monro (sM), elle repose sur la région

sous-optique dans laquelle on trouve les deux faisceaux de Forel : le faisceau

supérieur ou thalamique (Fth) et le faisceau inférieur ou lenticulaire (FI), séparés

par une mince couche de substance grise, la zona incerta du même auteur (Zi),

qui se continue en haut avec la zone réticulée (Zr). Limitée en dedans par la

substance grise centrale (Sgc), la région sous-optique est en rapport : en dehors

avec le pied du pédoncule céréG·al (P), et en bas, avec le tubercule mamillaire (Tm),

dans lequel on trouve un faisceau blanc, le pilier antérieur du trigone (Tga). Sur

la coupe n° 71 (fig. 248), les faisceaux lenticulaire et thalamique de Forel sont

réunis en un seul faisceau et constituent le champ de Forci (F) situé au-dessus

du corps de Luys (CL).

Du noyau antérieur de la couche optique (Na) part un faisceau volumineux, le

faisceau de Vicq d'Azyr (Va), que la coupe n° 69 intéresse dans sa partie supé-

rieure et que la coupe n° 71 sectionne dans toute sa longueur (ûg. 247, 248). II

naît du tubercule mamillaire (Tm) et se termine dans le noyau antérieur de la

couche optique (Na). Ce faisceau fut décrit à tort sous le nom de pilier ascendant

du trigone (pilier descendant du trigone de Meynert), n'a en réalité rien il faire

avec le pilier antérieur du trigone, et constitue un faisceau indépendant, ainsi

que Gudden l'a montré il l'aide de l'expérimentation, et v. Monakow par l'étude

des dégénérescences. Le noyau interne de la couche optique (Ni) est très peu

accusé (fig. 248), il se confond avec la substance grise centrale (Sgc) et n'appa-

raît, comme noyau distinct, que dans la série des coupes suivantes. Le noyau

externe (Ne), au contraire, est bien développé et présente un aspect strié, qui

tient aux fibres radiaires qui le pénètrent.

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) sépare le noyau caudé CSC)

et la couche optique (Th) du noyau lenticulaire (NLa, 2' Il. Il se continue en bas

avec le pédoncule cérébral (P) et se dirige obliquement en bas et en dedans.

Le corps calleux (Ce) pénètre dans la masse blanche des hémisphères, et se

confond au niveau du centre ovale (CO), avec le pied de la couronne rayonnante.

Il y a peu de choses à ajouter à ce que nous avons dit précédemment, sur le

système des fibres d'association. Le cingulum (Cing) et le faisceau arqué (Arc),

présentent ici leurs mêmes caractères. Le faisceau uncinatus a dispat ? 1-il ! ! l. ! l)ar-

tient en effet il l'extrémité antérieure du lobe temporal.

Coupes nos 75, 78, 80.

Coupe n° '/5 (hg. : ! 4), passant a 4 millimètres en arrière de lê1-ptill. : è.t.1.C : 1Ue" '

et correspondant aux lignes 75 des figures 235 et 236.

Coupe n° 78 (fig. 250), passant il 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 78 des figures 235 et 236.

Coupe n° 80 (fig. 2;5'1), passant a 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 78 des figures 235 et 236.

458 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ces coupes passent toutes par le lobule paracentral (Parc), le pédoncule

cérébral (P) et la partie antérieure de la protubérance (Po).

Écorce. - L'écorce ne présente que peu de modifications, de l'une il

h'c. 249. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, ne 75, passant à 73 mil-

limètres en arrière du pote frontal. Lignes '75 des flg. 235 et 230. (Grandeur naturelle.)

Alv, alvéus.- AM, avant-mur. -Are, faisceau arqué. Ce, corps calleux. - Ce, cap-

sule externe. - Cex, capsule extrême. - Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la

capsule interne. - CL, corps de Luys. cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale.

ds, diverticule du subiculum. - Epp, espace perforé postérieur. - F, champ de Forci. -

Fui, première circonvolution frontale. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau

longitudinal inférieur. - FT, faisceau de Tiirck. - Fus, lobule fusiforme. - 11, hippocampe.

. le, sillon de l'hippocampe. - I, insula. - L,, première circonvolution limbiquc. - le, lame

cornée. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. lme, lame médullaire externe du

noyau lenticulaire. - Ln, locus niger. Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du

thalamus. - JVC, tronc du noyau caudé. NC, queue du noyau caudé. - NL.1, », troisième et

deuxième segments du noyau lenticulaire (putamen et globus medialis). - OF, faisceau occi-

pito-rrontal. - OpR, opercule rolandique. - ot, sillon collatéral. - of -1- ta, union du sillon

collatéral et du troisième sillon temporal. - P, pied du pédoncule cérébral. -- Pa, circonvo-

lution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. l'a, protubérance. pms, sillon

prérolandique supérieur. P, faisceau pyramidal. - R, scissure de Rolando. - /i77t, radia-

tions optiques de Gratiolet. - S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 150

l'autre de ces coupes. Le bord supérieur de l'hémisphère est constitué' par le

lobule paracentral (Parc), qui occupe la face interne de l'hémisphère et que le

sillon calloso-lIwl' ! Jil1al (cm) sépare de la première circonvolution limbique (L,).

A la face externe, le lobule paracentral se continue, sur la coupe n° 75

(fig. 249), avec le pied d'insertion de la première circonvolution frontale (1) ; sur

les autres coupes nos 78 et 80 (fig. 250 et 251) avec la circonvolution frontale

ascendante (Fa). Cette dernière circonvolution est très large, le sillon }/1 ? olllll-

dique supérieur (prs) l'incise profondément et la scissure de Rolando (R) la sépare

de la circonvolution pariétale ascendante (Pa), qui concourt il former opercule

rolandique (OpR). La branche postérieure de la scissure de Sylvius (S[pJ) entaille

profondément la face externe de l'hémisphère : son fond est occupé par l'in-

sula (I). L'opercule rolandique (OpR) en forme la lèvre supérieure, tandis que la

lèvre inférieure est formée par la circonvolution temporale profonde (Tp) et la

face profonde ou supérieure de la première circonvolution temporale (T,). ).

Les trois circonvolutions temporales (1'¡, T2' T : J) occupent la moitié inférieure

de la face convexe de l'hémisphère ; à la face inféro-interne nous trouvons le

lobule fusiforme (Fus), la circonvolution de l'hippocampe (H) et l'extrémité posté-

rieure de la circonvolution du crochet (U). Cette dernière circonvolution forme la

paroi inférieure du ventricule sphénoïdal (Vsph). Sa face superficielle est recou-

verte d'une mince couche de substance blanche, qui correspond à la substance,

réticulée d'A l'IlIIld ou lame médullaire .suyercin,lle (Lms). La substance blanche

qui tapisse la face ventriculaire, de la circonvolution du crochet se continue avec

Yalvéus (Alvj. Sur la coupe n° 75 (fig. 248), la couche de substance grise inter-

médiaire décrit quelques festons qui correspondent aux digilations de la corne

d ? I11wlOn (CA), elle est au contraire unie, sur les coupes nOS 78 et 80 (fig. ' : 250-

251), qui intéressent l'extrémité postérieure et effilée de la circonvolution du

crochet (U). Le sillon de l'hippocampe (h) parait très profond; il sépare la circon-

volution de l'hippocampe (H) de la circonvolution du crochet (U) et de la circon-

volution godronnée (Cg), qui occupe le fond du sillon. En déprimant la paroi

ventriculaire, le sillon de l'hippocampe (h) détermine la formation de la corne

d'. \ 1/Iliton (CA), qui repose sur la circonvolution de l'hippocampe (II); cette der-

nière porte de ce fait le nom de lit ou de subiculum de la corne d'cll1 ! /1wn, Les

deux lèvres du sillon de l'hippocampe (h) sont tapissées par la substance blanche

réticulée d'Arnold, désignée encore sous les noms de lamina medullaris involula

ou de lame médullaire superficielle (Lms). Dès que la circonvolution du crochet

(0\ a disparu, la circonvolution godronnée (Cg) représente le bord le long duquel

s'arrête l'écorce cérébrale. Elle est recouverte par le pilier postérieur du trigone

(Tgp) qui la déborde en dedans et dont elle est séparée par un sillon peu pro-

fond, le sillon fimbrio-godronné. (Voy. Coupes microscopiques, fig. 307, 311, 313).

Cavités ventriculaires. - Le ventricule latéral (VI) est intéressé au niveau

de son étage supérieur et au niveau de la corne sphénoïdale (Vsph). Les limites

de l'étage supérieur sont les mêmes que sur les coupes précédentes. La corne

sphénoïdale (Vsph) s'est agrandie, mais sauf dans les cas de dilatation ventri-

culaire, ses deux parois sont en général accolées. La paroi externe est formée

du corps calleux.Se.ff, surface extra-ventriculaire du thalamus.- Sage, substance grise sous-

épendymaire. sM, sillon de Monro. - T,, T ? T.1, première, deuxième et troisième circonvo-

lutions temporales. - l,, 12, premier et deuxième sillons temporaux. - Tap. tapetum. -

lLs, trou borgne supérieur. - Tg, trigone. - Tlt, couche optique. - Tp, circonvolution

temporale profonde. - ltlt, taenia thal : uui. - U, circonvolution du crochet. - VI, ventricule

latéral. - II, bandelette optique.

460 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

par la lame cornée (le), la queue du noyau caudé (NC') et les trois couches de

fibres qui limitent le ventricule en dehors : Tapetum (Tapi. radiations thala-

miques (RTh) et faisceau longitudinal inférieur (Fli). La paroi interne est formée

FiG. 280. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n- 78, passant à 78 mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 78 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

AM, avant-mur. Arc, faisceau arqué. Ce, capsule externe. - Cg, circonvolution

godronnée. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal.

- CO, centre ovale. - Epp, espace perforé postérieur. - Fa, circonvolution frontale ascen-

dante. -fi, faisceau longitudinal inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - fut, fais-

ceau de Tiirck. Fus, lobule fusiforme. - Gsnz, gyrus supra-marginalis. - II, hippocampe.

- lz, sillon de l'hippocampe. -l, insula. - ip, sillon inter-pariétal. L,, première circonvolu-

tion limbique. - Lme, Lmi, lames médullaires externe et interne du thalamus. - Lms, lame

médul-superficicllc.-Ln, locus niger. -NA, noyau antérieur du thalamus. NC, tronc dunoyau

caudé. - NC', queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. - Ni, noyau interne

du thalamus. - NL3, putamen. OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique.

- ol + t3, union du sillon collatéral et du troisième silion temporal. P, étage inférieur du pé-

doncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - Po,

protubérance. purs, sillon prérolandique supérieur. 1ttl, pli temporo-limbique. R, scissure

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 461

par la corne d'Ammon (CA) que le diL'I'I'/iwle du subiculum (ds) limite en bas, et

par le pilier postérieur du trigone (Tgp) (f ? ? 51).

Le troisième ventricule (V3) (fig. 250) est limité en bas par l'adossement des

deux régions sous-optiques.

Noyaux opto-striés. - Sur toutes les coupes qui passent en arrière du

noyau amygdalien, le noyau caudé (NC) est sectionné en deux endroits, à savoir :

une première fois au niveau de son tronc dans la partie moyenne du ventricule

latéral, en dehors de la couche optique; une seconde fois, au niveau de sa queue

(NC'), dans la corne sphénoïdale (Vsph) dont il concourt à former la paroi supéro-

externe. La queue du noyau caudé (NC) est toujours située en dehors de la lion-

delette optique (II), du corps genouillé externe (Cge) ou du pzz.lvinar (Pul); elle

est séparée de ces parties par la lame cornée : 1c) et les libres du txnia semicircu-

lares qui forment un faisceau d'autant plus large que l'on se rapproche davan-

tage du noyau amygdalien. Au niveau du carre four ventriculaire, la couche optique

et la queue du noyau caudé sont rapprochées l'une de l'autre; elles ne sont sépa-

rées en effet que par le sillon opto-strié. Au niveau de la corne sphénoïdale, le

noyau caudé et le thalamus divergent; la couche optique, après avoir formé le

pulvinar, se rétrécit et se réduit dans sa partie inférieure au corps genouillé

externe, puis il la bandelette optique qui se porte en avant et en dedans. La queue

du noyau caudé se porte au contraire dans la corne sphénoïdale en avant et en

dehors, le sillon opto-strié, très étroit au niveau du carrefour ventriculaire,

s'élargit considérablement au niveau de la corne sphénoïdale, et le tienia semi-

circularis dont les fibres se sont accrues, s'étale sur la paroi supérieure de la

corne sphénoïdale et masque souvent la queue du noyau caudé.

Sur ces coupes le noyau lenticulaire diminue considérablement de volume ;

il ne présente que deux segments (NL3'21 sur la coupe n° 75 (fig. 219), sur la

coupe n° 78 (fig. 250), le deuxième segment (NL2) se perd dans les fibres du segment

postérieur de la capside interne (Cip) et sur la coupe n° 80 (li. 25) ), le putamen

(NL;,1 n'est plus formé que par des îlots gris dissociés par les fibres de projection.

La couche optique (Th) augmente de volume à mesure que le noyau leoli-

culaire disparaît. On y reconnaît très nettement la saillie que détermine il son

bord supéro-interne le tienia tlcalaoei (tth) (coupe n° 75 et 80, fig. ? .49. 251).

La couche optique jTh) est divisée en deux noyaux, l'un interne (Ni), l'autre

externe (Ne), séparés par la lame médullaire iuterne (Lmi) (coupe n° 78, zig. 250).

Le noyau externe est limité en dehors par la lame médullaire externe (Lme) et la

zone réticulée ou grillagée (Zr) qui le séparent du segment postérieur de la capsule

interne (Cip). La face supérieure de la couche optique présente sur cette coupe

un mince noyau aplati, situé entre deux couches de fibres blanches, et qui répond

il bipartie postérieure du noyau antérieur (Na). (Voy. Coupes microscopiques hori-

zontales (fig. 301.) et sagittales, t. IL)

La couche optique repose sur la région sous-optique. Cette région intéresse

le corps de Luys (CL) sur la coupe n° 75 (fig. ? .f9), le noyau rouge (NR) le locus

niger (Ln) sur les coupes nos 78 et 80 (fig. 2.49-250. Le corps dcLtys se présente

de Rolando. - RC, radiations de la calotte. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.

sec, sinus du corps calleux. - S',ge, substance grise sous-épendymaire. 1'l, T ? 73. première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t,, t'2, t3, premier, deuxième et troisième

sillons temporaux. - tec, tienia tecta. Tap, tapetum. - Tg, trigone. - Th, couche optique.

- Tp, circonvolution temporale profonde. - U, circonvolution du crochet. - V3. troisième

ventricule. - Zi, zona incerta. - Zr, zone réticulée ou grillagée. - Il, bandelette optique.

462

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sur la fig. 249 sous la forme d'une lentille biconvexe, dirigée obliquement en haut

et en dehors. Sa face supérieure, convexe, est séparée de la couche optique (Th)

Fil;. 2 : -ij. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 80, passant à 80 mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 80 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

Aln, alvéus - ADf, avant-mur. Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps

calleux. - Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la

capsule interne.-cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - des, diverticule du subicu-

lum. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - FM,

faisceau rétroflexe de Meynert. FT, faisceau de Turck. -Fus, lobule fusiforme.- Gsm, gyrus

supra-marginalis. - H, circonvolution de l'hippocampe. /, insula. - ip, sillon inter-pariétal.

- L,, première circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lzns, lame médullaire superfi-

cielle. -Ln, locus niger. Na, noyau antérieur du thalamus. -NC, tronc du noyau caudé. -

i\'C', queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. Ni, noyau interne du thala-

mus. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire. Nin, noyau médian du thalamus

(centre médian de Luys). - A'R, noyau rouge. - Or, faisceau occipito-frontal. OpR, oper-

cule rolandique. - oi, sillon collatéral.- ol', incisure du sillon collatéral. - Pa, circonvolu-

tion pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - 11, pied 'du pédoncule cérébral -

Pcm, pédoncule cérébelleux moyen. - Pô, protubérance. - pi-s, sillon prérolandique supé-

rieur. - R, scissure de Rolando RC, radiations de la calotte. - 77;, radiations optiques

de Gratiolet. - S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. Sge, substance grise

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 463

par une zone de fibres nerveuses bien décrite par Forel et que nous désignerons

sous le nom de champ de Forel (F). La face inférieure du corps de Luys, convexe

également, repose en dedans sur le locus niger (Ln), en dehors sur la partie

.sous-tlcalataiqur, de la capsule interne (Cip). Le locus niger (Ln) se présente sous

l'aspect d'une bandelette étroite, qui repose sur le pied ou l'étage inférieur du

pédoncule (P) et qui atteint en dedans la face libre de ce dernier. La région sous-

optique n'est en effet pas autre chose que la continuation directe de la calotte ou

l'étage supérieur du pédoncule.

Les coupes n's 78 et 80 (fig. 250-251) passent en arrière du corps de Luys.

Le locus niger repose toujours sur le pied du pédoncule cérébral (P) et atteint en

dedans la face interne du pédoncule. Au-dessus et en dedans on trouve le noyau

rouge (\R) arrondi et entouré d'une capsule de fibres blanches, qui se déjettent

en dehors pour former les radiations de la calotte (RC) et se confondre avec la

lame médullaire externe du thalamus (Lme). En dedans du noyau rouge on trouve

sur les coupes nos 80 et 83 (fig. 251-252), la section des fibres radiculaires de la

troisième paire (III). Au-dessus du noyau muge on trouve sur la coupe n° 78

(lit, 250) le faisceau de Meynert (FM), qui déprime légèrement la face interne du

noyau rouge et qui sur les coupes nos 80 et 83 (fig. 251-253) se porte en haut

et en dehors. Il se termine en effet dans le ganglion de l'habénula (Gh) qui se

trouve sectionné sur la coupe n° 86 (fig. 253). '

, Substance blanche. - Le corps calleux (Ce) et les longs faisceaux d'asso-

ciation, tels que le cingulum (Cing), le faisceau occipito-j'I'olltal (OF) el le faisceau

arqué (Arc) ne présentent rien de particulier il noter.

La capsule externe (Ce) se continue en bas, avec un faisceau provenant du

lobe telllp°l'o-occipital qui concourt il former toute sa partie inférieure. Il s'agit

du faisceau longitudinal inférieur (Fli) qui constitue la couche sagittale externe

du lobe <em.o-0f;c)'/a/. En arrière, les limites externes et inférieures de ce

faisceau sont extrêmement nettes; elles le sont moins en avant, où ce faisceau

s'irradie, pour se porter d'une part (coupes ne-' 75 et 78, fig. ? ! c1-`3ai0), dans la

première circonvolution temporale (T,) et d'autre part, dans la partie inférieure de

la capside externe (Ce).

Ces coupes intéressent le pied du pédoncule cérébral (P), au moment où il

s'irradie dans la capsule interne. On le voit se continuer çn bas avec les fibres

verticales (Py) de la protubérance (Po), où il est dissocié paroles fibres transver-

sales du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm). Arrivé à la hauteur de la bandelette

optique (II), c'est-à-dire au niveau de la région sous-t/lI1lamique, le pied du pédon-

cule (P) se continue avec la capsule interne (du) et se divise en deux faisceaux de

volume inégal. Le faisceau supérieur et interne continue la direction du pied du

pédoncule. Il se porte en haut et en dehors, représente le segment postérieur de

la capsule interne (Cip) et sépare le noyau lenticulaire (NL3) de la couche optique

(Th), du corps de Luys (CL) (coupe n° 75'(fig : z9) et des radiations de la calotte

(RC) (coupe n° 78 (fig. 250). Le faisceau inférieur beaucoup moins considé-

rable, se porte en dehors, au-dessous de la face inférieure du noyau lenticulaire

sous-épcndymaire. - 7't, T2, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.

- Ile i-1 13 premier, deuxième et troisième sillons tcmporau. - Tap, tapetum. - 1/j, trou

borgne antérieur. - tec, taenia tecta. - 7'<y, trigone. - Typ, pilier postérieur du trigone

(Fimbri : v). - Th, couche optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. - il/¡, tienia tha-

lami. U, circonvolution du crochet. - V3, troisième ventricule. - VI, ventricule latéral.

l'sph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Zi, zona incerta. - Zr, zone réticulée ou

grillagée. - Il, bandelette optique. - Ill, fibres radiculaires de la troisième partie

464 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

(NL3), qui le sépare de la bandelette optique (II), de la lame cornée (le) et de la

queue recourbée du noyau caudé (NC'). Ce faisceau représente le faisceau de

T'ürcl, (FT) (fig. 24H, 251). Il se porte en bas et en dehors entre le tapetum (Tap !

et le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et semble se confondre en arrière avec

les radiations optiques de Gratiolet (RTh). En réalité ce faisceau vient de l'écorce

temporale. (Voy. Coupes horizontales et vel'tico-transvel'sales microscopiques, fig. 285,

56, 30S v 3l0).

Coupes n°5 83, 86, 88, 89.

Coupe n° 83 (fig. 232), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant au lignes 83 des figures 235 et 236.

Coupe n° 86 (fig. 253), passant à 3 millimètres en arrière de la précédente

et correspondant aux lignes 86 des figures 235 et 236.

Coupe n° 88 (fig. 254), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 88 des figures 235 et 236.

Coupe n° 89 (fig. 255), passant à 1 millimètre en arrière de la précédente

et correspondant aux lignes 89 des figures z35 et 336.

Ces coupes intéressent le lobule paracentral (Parc), la partie postérieure

de la branche postérieure de la scissure de Sylvius S (p), le corps genouillé

externe (Cge), la partie externe du pied du pédoncule cérébral (P) et la région

de la calotte du pédoncule cérébral.

Écorce. - L'écorce de ces coupes ne présente rien de particulier il noter,

elle ne diffère de celle des coupes de la série précédente, que par le volume

moins considérable de la circonvolution frontale ascendante (Fa) et l'apparition de

la deuxième circonvolution pariétale (P2), qui forme la lèvre supérieure de la

scissure de Sylvius (S [p]) et qui refoule en haut la circonvolution pariétale ascen-

dante (Pa). La scissure de Sylvius (S (p)) entaille toujours profondément la face

externe d01'écÔr¿e : 'L'illsula a disparu, ces coupes intéressent en effet la région

rétro-insulaire (Tp) et le pli marginal supérieur (Gsm) et (P.,) ). Sur la coupe

n° 89 (fig. 255), un pli de passage profond qui réunit la circonvolution pariétale

inférieure (P.,) à la première circonvolution temporale forme la limite posté-

rieure de la scissure sylvienne (S [p]).

Cavités ventriculaires. -Il n'y a rien il ajouter il ce qui a été ditprécédem-

ment pour le ventricule latéral (VI) et la corne sphénoïdale (Vsph). Quant au lroi-

sième ventricule (V.,), il est considérablement réduit de volume. Sur la coupe

n° 83 (fig. 252) le sillon de 11/011/'0 (sM) exisle encore, sur la coupe n° 86 (lig.

253) apparaissent le ganglion de l'habénula (Gh), la commissure postérieure (cop)

et l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius (Aq) dans le troisième ventricule :

Les coupes nos 88 et 89 (fig. 254-255) passent en arrière du troisième t'eo-

tricule. Elles intéressent le pulvinar (Pul) et l'aqueduc de Sylvius (Aq), c'est-il-

dire la surface exlra-veniriculaire de la couche optique et la région du pédoncule.

Noyaux opto-striés. Le noyau caudé est très réduit de volume. Ces

coupes n'intéressent en effet que la partie postérieure de son tronc (NC) au niveau

de l'étage supérieur du ventricule latéral (VI), et sa queue (NC') dans la corne plu;-

nodale (Vsph). Le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3), n'est plus repré-

senté que par des îlots disséminés de substance grise, situés sur le trajet d'une

COUPES MACROSCOPIQUES. DU CERVEAU. 4<Ki

ligne courbe, qui relie les (leux)cGtiQns de la queue du noyau caudé (NC, NC').

FIG. 252. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 83, (passant à 83 mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 83 des 235 et 236. (Grau deur naturelle.

.V, avant-mur. Arc, faisceau arqué. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux.

Ce, capsule externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe.

Cgi, corps genouillé interne. - Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la capsule

interne. - cm, sillon calloso-marginal. CO, centre ovale. de, diverticule du subiculum.

- 1·'ct, circonvolution frontale ascendante. P.1[, faisceau retrotlexe de \Ieyncrt.- Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - Gsm, circonvolution marginale soupé-

- rieure (gyrus supra-marginalis). -Il, circonvolution de -l'hippocampe. ip, sillon intcr-

pariétal. - L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée. - Lzz, locus niger. -

Ne, Ni, noyaux externe et interne du thalamus. - NL3, putamen. - OF, faisceau occipito-

- frontal. - OpR, opercule rolandique. - ot, sillon collatéral. - \'C ? tronc du noyau caudc.

- NC', queue du noyau caudé. - ? pied du pédoncule cérébral. - Pi, circonvolution pariétale

inférieure. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Porc, lobule paracentral. - l'cnz,

pédoncule cérébelleux moyen. - Po, protubérance. - pi-s, sillon prérolandique supérieurs

R, scissure de Rolande. RC. radiations de la calotte. iî7'/i, radiations optiques de Gratiolet.

- S(p). branche postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - Sge.

substance grise sous-épendymaire, - sM, sillon de Monro. T,; 7 ? 7'3. première, deuxième

et troisième circonvolutions temporales. t,, 12, 13, premier, deuxième et troisième sillons tem-

poraux. T'ap, tapetum. - Tg, trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. 7'/t, couche

.optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. - V" troisième ventricule. - IV, zone de

Wernicke. ? filets radiculaires de la troisième paire.

30

466 . X1'\ATOilllE'DES CENTRES'^ NERVEUX, ' ! %

Ces îlots gris du noyau lenticulaire'. (NLJ- sont séparés par des fibres, faisant suite

Fie.. 233. - Coupe vertico-trausversale de l'hémisphère droit, no 8b, passant à 86 mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 811 des fig. 235 et 2jô. (Grandeur naturelle.)

Aq, aqueduc de Sylvius. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps cal-

- leux. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. -C71, corps genouillé '

~- interne : Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule interne. cm, sillon

calloso-mâr';inal. - CO, centre ovale. - cop, commissure postérieure. ds, diverticule du

subiculum ? Fa, circonvolution frontale ascendante. C'li, faisceau longitudinal inférieur.

FM, faisceau rétroflexe de Mcynert.- Fus, lobule fusiforme. - Gh, ganglion de l'hahenula.

Gsm, circonvolution marginale supérieure (gyrus supra-marginalis). Il, hippocampe.

- ip, sillon intcr-pariétal. Gi, première circonvolution limbique. - le, lame cornée. -

Lms, lame médullaire superficielle. - NC, tronc du noyau caudé. - NC', queue du noyau

caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire

(putamcn).- NR, noyau rouge. OF, faisceau occipito-frontal. - Opp" opercule pariétal.

ot, sillon collatéral. - P, pédoncule cérébral. - Pu, circonvolution pariétale inférieure.

l'a, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - 1'eus, pédoncule céré-

helleux supérieur. - prs, sillon prérolandique supérieur.- - R, scissure de Rolando. - 11,

ruban de Reil. - IiTh, radiations -optiques de Gratiolet. S (pu), branche postérieure de

la scissure de Sylvius. - Sge, substance grise sous-ependymaire. - sM, sillon de Monro.

- S/i, substance réticulée. - 7'l, 7'i, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions tcm-

porales. - t,, t3, premier et troisième sillons temporaux. Tap, tapetum. Tg, trigone. -

7·gl>, pilier postérieur du trigone. Th, couclie optique. Tp, circonvolution temporale pro-

fonde. - VI, ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale. - IV, zone de Wcrnickc. Z1',

zone réticulée. - 11 T, fibres radiculait : es de sa troisièlllc pail'e, .

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 467

aux fibres de projection qui limitent en dehors la corne sphénoïdale (Vsph). Elles

Fil : . 25. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 88, passant à 88 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 87 des fig. 35 et 236. (Grandeur naturelle.)

ils, aqueduc de Sylvius. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps cal-

leux. -Cg, circonvolution godronnée. Cge, corps genouillé externe. Crli, corps genouillé

interne. - Cing, cingulum. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - cm, sil-

lon calloso-marginal. CO, centre ovale. - cop, commissure postérieure. ds, diverticule du

subiculum. Fla, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur.-

Fus, lobule fusiforme. - H, hippocampe. ip, sillon inter-pariétal. L,, première circonvo-

lution limbique. - le, lame cornée. - Lms, lame médullaire superficielle. - NC, tronc du

noyau caudé. - Nu, queue du noyau caudé. - XL" troisième segment du noyau lenticulaire

(putamen). - OF, faisceau occipito-frontal. - OI)P.2, opercule pariétal. - ot, sillon collatéral.

l ? (gsnt), circow·olutionmarpinale supérieure (gyrus supra-marginalis). l'a, circonvolution

pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. -

Pul, pulvinar. - 11, scissure de Rolando. - RI, ruban de Rcil latéral. - RTh, radiations opti-

ques de Gratiolet. - rp, recessus pinealis. - J (p), branche postérieure de la scissure de Syl-

vius. - sec, sinus du corps calleux, - Sge, substance grise sous-épendymaire ? SR, sub-

stance réticulée. - 7 ? T'a, lui, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. -

t,, l,, premier et troisième sillons temporaux. - Tap, tapetum.- lec, toenia tecta. - Tg, tri-

gone. - top, circonvolution temporale profonde. - T'l, ventricule latéral.- Vsph, corne sphé-

noïdale du ventricule latéral. IV, zone dé \\'crnicl : e. - 1.1', zone réticulée ou grillagée.

468 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

appartiennent pour la plupart au système thalamique et constituent le segmen i rétro-

lenticulaire de la capsule in terne (Cirl) (fig. 254-255). La couche op/ique(Th) a diminué

de volume. On y reconnaît cependant le noyau externe (Ne) et le noyau interne

(Ni). Sur la coupe n° 83 (fig. 252), la couche optique (Th) repose sur la région de

la calotte du pédoncule cérébral; les radiations de la calotte (RC) la séparent du

noyau rouge (NR) et du locus niger (Ln). Le noyau rouge (NR) a diminué égale-

ment. A sa partie inféro-interne on trouve la section des fibres radiculaires de

la troisième paire (III). Au-dessus du noyau rouge (NR), en dedans des radiations

de la calotte (RC), on trouve le faisceau rétroflexe de Illerlner't (FM) qui atteint sur

la coupe n° 86 (fig. 253) le ganglion de l'habénula (Gh). En dehors de la calotte,

nous trouvons dans les figures 252 et 253 le pied du pédoncule cérr·Go'rcl (P), qui

delà protubérance (Po) se dirige enhaut et en dehors, passe entre le corps genouillé

externe (Cge) et le noyau externe du thalamus (Ne). Le corps genouillé interne (Cgi)

apparaît sur la coupe n° 83 (fig. 252) où il recouvre la partie externe du pied du

pédoncule (P). Sur les coupes nos 86 et 88 (lif;. 253-254) il se présente comme

un ganglion arrondi, enclavé dans la couche optique (Th), situé en dedans du

corp genouillé externe (Cge), au-dessous du noyau externe du thalamus (Ne) et du

pulvinar (Pul), en dehors de la calotte du pédoncule cérébral. Sur la coupe n° 89

(fig. 255) le pulvinar le limite en dehors et le sépare du champ de ]Vei-iiicke (W).

Le corps genouillé externe (Cge) présente un aspect cordiforme (fig. 252 et

253) : les lamelles concentriques grises et blanches qui le constituent le font faci-

lement reconnaître ; il se trouve à la place occupée par la bandelette optique (II)

sur les coupes précédentes. Il présente une face inférieure libre, une face

interne en rapport avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) sur la

coupe n° 83 (fig. 252) et avec le corps genouillé interne (Cgi) sur la coupe

n° 86 (zig. 253), et une face externe adhérente également, qui donne naissance

il un grand nombre de fibres, lesquelles constituent les radiations du corps

genouillé externe et se joignent aux radiations thalamiques de Graliolet (RTh)

pour atteindre le lobe occipital.

Les radiations du corps genouillé externe (Cge), et les radiations thalamiques

qui abordent les parties inférieures de la couche optique, s'entre-croisent avec des

fibres qui, venant de la bandelette optique, traversent le corps genouillé externe

pour se porter dans la lame médullaire externe (Lme) du pulvinar (Pul), coupe

n° 89 (fig. 255). Ces fibres forment en s'éntre-croisant un champ irrégulièrement

triangulaire, bien décrit par Wel'l11cke,. le champ ou la zone de l1'cl'lliclw (W) pré-

sente un sommet supérieur, une base inférieure; ses côtés latéraux correspon-

dent, l'interne au corps genouillé-exlernc (Cge) (fig. 252 et 253), puis au pulvinar

(Pul) (fig. 254) et l'externe aux fibres de projection thalamiques. Très petit sur les

coupes où le corps genouillé externe existe encore (tig. 252 et 253), le champ

de Wernicke (W) s'élargit et s'allonge sur les coupes qui passent en arrière de ce

dernier (fig. 254 et 255); il s'applique sur la zone réticulée (Zr) du pulvinar (Pul)

et se confond en haut avec la lame médullaire externe du thalamus (Lme). (Voy.

coupes microscopiques horizontales (fig. 306 à 308).

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) se continue directement sur

la coupe n° 83 (lig. 252), avec le pied du pédoncule cérébral (P); sur la coupe

n° 86 (fig. 253), elle en est séparée par le corps genouillé interne (Cgi) ; les deux

coupes suivantes (fixa. 254-255) l'intéressent dans son segment rétro-lenticulaire

(Cirl), elle ne forme plus ici une couche nettement distincte, mais dissocie le li-oi-

sième segment du noyau lenticulaire (NL3) et se continue en bas avec les radiations

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 469

optiques de Gratiolet (RTll) et le faisceau longitudinal Sur la coupe

n° 89 (fig. 255) enfin, le;uoazc lcuticulaire(NL.,) a presque complètement disparu,,

et sa place est occupée par le segment rétro-lenticulaire de la capsule interrae(Cirl),

1 ic. 211. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 89, passant il 80 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 89 des Hg. 235 et 236. (Grandeur naturelle.

Aq, aqueduc de Sylvius. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne d' : lnunon. - Cc, corps

calleux. - Cgi, corps genouillé interne. - Cing, cingulum. - Cirl, segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - cop, commissure

postérieure. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur.

l'2ts, lobule fusiforme. - H, circonvolution de l'hippocampe. - ip, sillon inter-pariétal.

L"premiére circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe

du thalamus. Lms, lame médullaire superficielle ? \'C, tronc du noyau caudé.- \'C', queue du

noyau caudé. NL3, putamen.OF, faisceau occipito-frontal. ot, sillon collatéral. P.{Gsm), cir-

convolution pariétale inférieure (gyrus supra-marginalis). P< ! , circonvolution pariétale ascen-

dante. - Parc, lobule paracentral. Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. Pu pulvinar.

- Il, scissure de Rolando.. - RI, ruban de Rcil latéral. H771, radiations optiques de Gra-

tiolet. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Se.vv, surface extra-ventricu-

l;tire de la couche optique. - Syc, substance grise sous-épendymaire. SR, substance réti-

culée. - slr, stratum zonale. - T,, T., T3, première, deuxième et troisième circonvolutions

temporales. t, t" t3, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. Tap, tapetum.

- tec, t¡cnia tecta. - T'li, couche optique. - Tg, trigone. - 1'l, ventricule latéral. -

Vsylh, corne sphénoïdale. - IV, zone de Weruicke. - Zr, zone réticulée ou grillagée. -

Ill, noyau de la troisième paire.

470 ANATOMIE DES CENTRES NEIIVEUX.

Comme sur les coupes précédentes, la paroi externe du ventricule sphénoïdal

(Vsph); est bordée par trois couches concentriques : le tapetum (Tap), les radia-

lions optiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce dernier nette-

ment délimité en bas et en dehors, au niveau du lobule fusiforme (Fus), ainsi que

des deuxième et troisième circonvolutions temporales (T2, T3), s'élargit et devient

diffus en haut. Sur les coupes précédentes, nous avons vu que ce faisceau entrait

dans la constitution de la capside externe (Ce), et ce fait est encore visible sur la

coupe n° 83 (fig. 252), qui intéresse la partie la plus postérieure de la capsule

externe (Ce) et de l'aaan.f-ziaur (AM). Sur les coupes nos 86, 88 et 89 (fig. 2;;3,2;;4

et 255), ce faisceau se perd en haut dans le centre ovale (CO), en dedans du fais-

ceau arqué (Arc). Ce dernier faisceau occupe la même situation que sur les coupes

précédentes, il limite le centre ovale (CO) en dedans, et se confond en dehors avec

les courtes fibres tarciforztaes de la circonvolution pariétale inférieure (1 ? z).

Le corps calleux (Ce) et le cingulum (Cing) ne présentent ici rien de particu-

lier à noter. Au-dessous du corps calleux (Ce), nous trouvons le trigone (Tg) qui

lui est uni dans sa partie interne, et qui ne se distingue du corps calleux que par

sa coloration foncée, duc à ce que ses fibres sont sectionnées perpendiculaire-

ment à leur longueur. Ces trois dernières coupes (fig. 25 ? 25t et 255) intéressent

en outre la partie postérieure de la calotte ou étage supérieur du pédoncule. On

trouve en dedans l'aqueduc de Sylvius (Aq) entouré de la substance grise, en haut

la commissure postérieure (cop) et en dehors la substance réticulée (SR), bordée

Dar le ruban de Ileil latéral (RL).

Coupes nos 92, 93, 95, 97, 99.

Coupe n° 92 (fig. 256), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 92 des figures 235 et 236.

Coupe n° 93 (fig. 257), passant à 1 millimètre en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 93 des figures 235 et 236.

Coupe n° 95 (fig. 258), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 95 des figures 235 et 23G.

Coupe n° 97 (fig. 259), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 97 des figures 235 et 236.

Coupe n° 99 (fig. 260), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 99 des figures 235 et 236.

Ces coupes extrêmement rapprochées passent par le lobule paracentral

(Parc), la partie supérieure des circonvolutions frontale et pariétale ascen-

dantes (Fa. Pa) et la circonvolution pariétale inférieure (1\) au niveau de

la partie antérieure du pli courbe (Pc). Elles intéressent en outre le bour-

relet du corps calleux (Cc [Spl]), le pulvinar (Pul) et toutes les parties qui

recouvrent en arrière la surface extra-ventriculaire de la couche optique

(Sexv).

Écorce. - Le bord supérieur de l'hémisphère est formé par le lobule para-

central (Parc) et la circonvolution frontale ascendante (Fa). A une distance plus

ou moins grande de cette dernière et d'autant plus grande que la coupe intéresse

COUPES MACROSCOPIQUES' DU CERVEAU.

z71

.sectionnée presque parallèlement à sa direction sur les coupes n"S 92. et 93

(fig. °356 et 357); les autres coupes intéressent sa partie supérieure. En dehors

de la scissure de Rolando nous trouvons la circonvolution pariétale ascendante (Pa),

le sillon inlcrpariélal (ip), la circonvolution pariétale inférieure (P2) sectionnée

au niveau de la partie antérieure du pli courbe (Pc), le sillon parallèle (t,) et les

deuxième et troisième circonvolutions tempomles (1\, T,,). La troisième circonvolution

Fut. 256. Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 92, passant à 92 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 92 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution

godronnée. Cing, cingulum. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.

cm, sillon calloso-marginal. CO, centre ovalc.-cls, divcrticule du subiculum. Fa, circonvolu-

tion frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fus, lobule fusiforme.

H, circonvolution de l'hippocampe. - ip, sillon inter-pariétal. - L,, première circonvolution

limbique. le, lame cornée. - Lrns, lame médullaire superficielle. NC, tronc du noyau caudé.

- Ne,, queue du noyau cade. - ot, sillon collatéral. - I ? circonvolution pariétale supérieure.

- l'a, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - l'c, pli courbe.

Pu/, pulvinar. - Il, scissure dcRotando.HT/t, radiations optiques de Gratiolet. sec, sinus

du corps calleux. - Sexe, surface cxtra-vcntriculairc du thalamus. Sge, substance grise sous-

épendymaire. - Spl, bourrelet du corps calleux (splniumj. - 7'.>, l'i, deuxième et troisième

circonvolutions temporales. - 11, t2, premier et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum.

- tec, toenia tecta. - Tg,triâone.-1'p, pilier postérieur du trigone. VI, ventricule latéral.

Vsph, corne sphénoïdale.

472 2

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

temporale (T3) forme le bord inféro-interne de l'hémisphère. A la face infé-

rieure, oblique en haut et en dedans, nous trouvons, le lobule fusiforme (Fus),

subdivisé par une incisure du sillon collatéral (et') et limité en dedans par le

sillon collatéral (ot), puis la circonvolution de l'hippocampe (II) et la circonvolution

godronnée (Cg). Sur les coupes no, 95 il 99 (fi-. 258 il ` ? Ii0), la face interne de la

circonvolution de es[ divisée en trois parties; la partie supé-

Fil;. 257. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, no 93, passant à 93 milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 93 des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle.)

CA, corne d'Ammon. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux. Cg, circonvolution godron-

née. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginU. - CO, centre ovale. - ds, diverticule

du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, faisceau longitudinal infé-

rieur. L Fus, lobule fusiformc. - H, circonvolution de l'hippocampe. fg, sillon fimbrio-

godronné. - ip, sillon inter-pariétal. Li, première circonvolution limbique. le, lame

cornée. Lms, lame médullaire superficielle. NC, partie réfléchie de la queue du noyau

caudé. - ot, sillon collatéral. - ot', incisure du sillon collatéral. P2, circonvolution parié-

talc inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - Pc,

pli courbe. P/e/i,plexus choroïdes. -Pul, pulvinar. - li, scissure de Rolando. - RTh, radia-

tions optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. - Sexv, surface exl,ra-vcntricu-

lairc du thalamus. - 7*, T3, deuxième et troisième circonvolutions temporales. Tap, tape-

tum. - pilier .postérieur du trigone. - t,, t2, premier et deuxième sillons temporaux.

1'l, ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. tec, ténia tecta. -

Foc, cornc occipitale du ventricule latéral.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 473 3

rieure répond au segment inférieur ou hippocampique de l'isthme du lobe lim-

bique (H(i)), limitée en haut par le sillon de l'hippocampe (h), en bas par la

branche commune aux scissures calcarine et ]JOI'iélo-occipi/alc (K+po); la

partie moyenne correspond au pied d'insertion du pli 1'étl'o-limúiquc (-rl); la

partie inférieure enfin, à la circonvolution de l'hippocampe (H).

Dans le fond du sillon de l'hippocampe (h), nous trouvons la circonvolution

godronnée (Cg) qui conserve sur les coupes nOS 92 et 93 (fig. 256 et 257), l'as-

pect qu'elle présentait sur les coupes précédentes. Sur les coupes nos 95 et 97

FiG. 258. - Coupe verlico-lransversale de l'hémisphère droit, n- 95, passant à 9 mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 9o des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle).

Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingulum.-cnz, sillon calloso-

marginal. - CO, centre ovale. Csc, circonvolutions sous-callcuscs. -ds, diverticule du subi-

cululn. Fa, circonvolution frontale ascendante. Fc, fasciola cinerea, - 1·'li, faisceau lon-

gitudinal inférieur. - Fin', forceps minor. - Fus, lobule fusiforme. - H, hippocampe.

H(i;, partie inférieure ou hippocampique de l'isthme du lobe limbique. - h, sillon de l'hippo-

campe. - ip, sillon inter-pariétal. - K + po, branche commune aux scissures calcarine et

pariéto-occipitalc. - LI, première circonvolution limbique. - Lms, lame médullaire super-

ficielle. - z\'C', partie réfléchie de la queue du noyau caudé. - ot, sillon collatéral. 7,

circonvolution pariétale inférieure. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Parc,

lobule paracentral. - Pc, pli courbe. pli rétro-limbique.- R, scissure de Rolando.

R1·h, radiations optiques de Gratiolet. scc, sinus du corps calleux. Spl, splénium. 7 ?

T3, dcuxièmc et troisième circonvolutions temporales. - t2, t3, deuxième et troisième sillons

temporaux. tec, t,enia tecta. 1'gp, pilier postérieur du trigone. l'l, ventricule latéral.

474 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. : '

(fig. 258 et 259), cette circonvolution change de forme. La coupe intéresse en

effet ici la partie postérieure du bourrelet du corps calleux (Ce [Spl]) et la partie

correspondante du sillon de l'hippocampe (h), au niveau du point où il se continue

avec le sinus du corps calleux (sec). La circonvolution godronnée (Cg) abandonne

sur la coupe n° 95 (fig. 258) le fond du sillon de l'hippocampe, elle se renfle à

ce niveau, et donne naissance au fasciola cincrea (Fc) sectionné parallèlement

à sa longueur sur les coupes no, 95 et 97 (iig. 258 et 259). Le fasciola cinaea

(Fc) se porte en haut et en dedans, contourne la face inférieure du bourrelet du

corps calleux (Cc[S1MJ) (coupes nos 97 et 99, tig. 259 et 260), puis se continue en

arrière et au-dessus du bourrelet du corps calleux avec le tania tecta (tec) qu'il

concourt à former (coupe n° 105, fig. 261). Sur les coupes nos 95 et 97 (fig. 258

et 259), le sillon, de l'hippocampe (h) sépare la circonvolution godronnée (Cg) des

quatre ou cinq petites circonvolutions rudimentaires, circonvolutions sous-cal-

leuses (Cse), qui occupent la face supérieure de la circonvolution de l'hippocampe

(H) et font généralement défaut sur les cerveaux peu riches en circonvolutions.

La surface de section du corps calleux (Ce) à la face interne de l'hémisphère,

est le double de ce qu'elle est sur les coupes précédentes. Le corps calleux est

sectionné en effet au niveau de son bourrelet (Spl), c'est-à-dire de sa partie recour-

bée ce qui explique son épaisseur considérable. Sur la coupe n° 92 (fig. 256)

on trouve ¡¡l'union du tronc du corps calleux (Ce) et du bourrelet (Spl), le long du

bord externe, une échancrure dans laquelle vient s'insérer le corps du trigone

(Tg). Sur celte môme coupe, le trigone est sectionné en deux endroits comme

sur les coupes précédentes, une fois au niveau de l'étage supérieur du ventri-

cule latéral (VI) immédiatement au-dessus du pulvinar (Pul), une seconde fois

dans la corne sphénoïdale (Vsph) au niveau du pilier postérieur du trigone (Tgp).

La coupe n° 93 (fig. 237) intéresse le pilier postérieur du trigone (Tgp) Ü son

origine, c'est-à-dire dans la partie qui recouvre le pulvinar (Pul) et qui se porte

ensuite sur la corne d'19>zzrzorz (CA). Les coupes nos 95 et 97 (fig. 258 et 259)

intéressent sa partie postérieure; le pilier ptostérieur (Tgp) forme sur ces coupes

la couche de substance blaiielie qui recouvre la circonvolution,

godronnée (Cg) et l'écorce grise de la cOl'ne d'A m1/WII, et qui est décrite sous le nom

d'alvéu.s (Alv, fig. 260). La coupen° 99 (fig. 3ti0), enfin, passe en arrière du trigone.

Cavités ventriculairés. - Les coupes 92 et 93 (fig. 25(i et 257) section-

nent le ventricule latéral en deux endroits, comme du reste toutes les coupes

qui intéressent le lobe temporal; une première fois au niveau de son étage-

supérieur (VI), une seconde fois au niveau de la corne sphénoïdale (Vsph). La

coupe n° 93 (fig. 257) intéresse le ventricule latéral au niveau du point où il se

recourbe pour se porter dans la corne sphénoïdale , c'est-à-dire au niveau du

carrefour ventriculaire; cette coupe présente par conséquent toutes les parties

qui limitent le carrefour ventriculaire en avant, il savoir le pilier postérieur du

trigone (Tgp), la lame cornée (le) et la queue du noyau caudé (NC'), parties qui

forment le plancher de l'étage supérieur du ventricule latéral (VI) et la voûte de

l'étage inférieur ou sphénoïdal. Les coupes n"s 95, 97 et 99 (fig. 258, 259, 260)

intéressent le carrefour ventriculaire, c'est-il-dire la partie commune aux cornes

occipitale et sphénoïdale et il l'étage supérieur du ventricule.

Noyaux gris centraux. -Le,, coupes nos 92 et 93 (fig. 256 et 257 intéres-

sent le pulvinar (Pul) dans sa partie libre et extra-venlriculaire. Sa face supé-

rieure est recouverte par le trigone (Tg), sa face inférieure repose sur la circon-

volution de l'hippocampe (H) et le bourrelet du corps calleux (Cc[Splj) est en rap-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 'r7;i

port avec sa partie interne. Sa face externe est séparée du noyau caudé (NC) par

le tænia se1/l'lcil'culaÍi'is située dans 1alame cornée (le) et sectionnée parallèlement

ases fibres. La situation extra-ventriculaire du pulvinar (Pul) se comprend facile-

ment à l'inspection de la coupe n° 93 (fig. 257). Le pilia pos/Ùiew' du trigone

(Tgp) qui limite sur celle coupe le carrefour velll1'iculail'c(Vl) en avant et qui

donne insertion aux plexus choroïdes des ventricules latéraux (Plch), est situé en

effet en dehors du pulvinar (Pul). Les coupes nos 95 et suivantes intéressent

le carrefour ventriculaire et passent en arrière de la couche optique.

Le noyau caudé est encore sectionné en deux endroits (NC, NC') sur la

Fin. 259. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 97, passant à 9 mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 97 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

Cc, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. - Cing, cingulul11.- cm, sillon calloso-

marginal. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. CO, centre ovale. - ds, diverticule du

subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fc, fasciola cinerea. - Fli, faisceau

longitudinal inférieur. - Fin, forceps major. Fus, lobule fusiforme. - II, hippocampe.

H(i), partie inférieure ou hippocampique de l'isthme du lobe hmbisptc. ! /J, sillon inter-pariétal.

/i*+/jo, branche commune aux scissures calcarine etpariéto-occipitaic ? première circon-

volution limbique. Lms, lame médullaire superficielle. oi, sillon collatéral. Pa, circonvo-

lution pariétale inférieure.Pn, circonvolution pariétale ascendante. Parc, lobule paracentral.

- Pc, pli courbe. - 7c7,l, pli rétro-limbique. R, scissure de Rolando. -l ! Th, radiations optiques

de Gratiolet. - Spl, splénium. - sec, sinus du corps calleux. - ? , T3, deuxième et troisième

circonvolutions temporales. -t ? L3, deuxième et troisième sillons temporaux.- Tap, tapotum.

tec, tcenia tecta.- Tgp, pilier postérieur du trigone. Voc, corne occipitale du ventricule latéral.

47G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

coupe n° 92 (fig. 256). La coupe n° 93 (fig. 257) intéresse la partie postérieure

de sa queue immédiatement en avant du carrefour ventriculaire. Aussi la queue

du noyau caudé (NC') se préscnte-t-elle sur cette coupe sous l'aspect d'une

étroite lame grise, oblique en bas et en dehors, siluée en dehors de la lame

cornée (le) et étendue du plancher de l'étage supérieur du ventricule latéral (V1)

il la voûte de la corne sphénoïdale (Vsph). La coupe n° 95 (fig. 258), enfin, inté-

resse la partie la plus saillante de l'arc décrit par la queue du noyau caudé (\1G').

Substance blanche. La situation du corps ««//eux (Ce) par rapport au verr-

tricule latéral (VI) n'a pas varié. Sa face interne et inférieure forme la voûte du

carrefour ventriculaire; sa face supérieure est recouverte par le loenia tecta (tec)

et le cirrr/ulurrt (Gin), dont la surface de section n'est pas changée. En dehors, les

Frc. 260. -- Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 99, passant à DU mil-

limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 99 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

/t), : )lveus. Ci, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée.

- Cirzg, cingulum. - c71, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - Fc, fasciola cinerea.

Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fm', forceps minor. Fus, lobule fusiforme.

If (i), partie inférieure ou hippocampique de l'isthme du lobe limbique. - h, sillon de l'hipJ1o-

campe. - il), sillon intcr-pariétal. -la-i- po, branche commune aux scissures calcarinc ct luiriétn-

occipitale. - L,, première circonvolution limbique. - 01, sillon collatéral. - P,, circonvolution

pariétale supérieure. Pi, circonvolution' pariétale inférieure. - Pa, circonvolution pariétale

ascendante.-l'arc, lobule paracentral. Pc, pli courbe. por, sillon post-rolandiquo. 7ï/>fa.pli

pariéto-limbique antérieur. -7t1'l, pli rétro-limbique. -li, scissure de Rolando.- li Th, radiations

optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. - sp, scissure sous-pariétale. 7'a, 7

deuxième et troisième circonvolutions temporales. Tap, tal'etunl. -1" ti, l3, premier, deuxième

et troisième sillons temporaux. <ee, tænia tecta. l'oc, corne occipitale du ventricule latéral.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 477 7

fibres calleuses s'infléchissent, elles contournent le bord externe du ventricule et

changent de direction; elles se présentent en effet sous la forme de libres

blanches, nacrées, sectionnées parallèlement à leur longueur, qui se confondent

au-dessus de la queue du noyau caudé (NC') avec le faisceau d'association occi-

pito-frnutal (coupes nos 92, 93, 95, fig. 256, 257, 258). Au niveau du carrefour

ventriculaire et en arrière de la queue du noyau caudé (coupes nOS 97 et 99,

(fig. 259 et 260) les fibres du corps calleux semblent se confondre avec le tapetum

(Tap); ce dernier constitue la plus interne des trois couches qui limitent la corne

sphéno-occipitale en dehors. Les libres du tapetum ne font pas partie des fibres

calleuses, elle appartiennent en effet, comme les cas d'agénésie du corps calleux

le démontrent, au faisceau occipito-frontal (OF), grand faisceau d'association qui

relie le lobe frontal au lobe occipital et dont nous avons étudié, sur les coupes

précédentes, la surface de section tranversale.

En dehors du tapetum (Tap) et du noyau caudé (ni) nous trouvons sur les

coupes n°S 95, 97,-99 (fig. 258 à 260), la couche des fibres de projection du lobe

occipital, ou radiations optiques de Gratiolet (RTh). Cette couche de fibres, pré-

sente, dans son segment externe, un aspect fusiforme; épaisse dans la région

qui correspond au sillon parallèle (t,) et il la deuxième circonvolution temporale

('1), cette couche s'effile en haut où elle embrasse en dehors les fibres calleuses,

- et se perd dans le centre ovale (CO). En bas, elle se rétrécit, contourne le bord

inférieur de la corne sphénoïdale, se place entre le tapetum (Tap) et le faisceau,

longitudinal inférieur (Fli), et envoie une mince languette au-dessous du diverli-

cule du subiculum (ds), languette située comme la partie principale de ce fais-

veau, entre le tapetum (Tap) et le faisceau longitudinal inférieur (FIii.

Le faisceau longitudinal inférieur (flip, se perd insensiblement en haut, et se

confond avec les fibres de projection d'une part, les fibres courtes d'association

,¡¡'autre part. Dans sa partie inférieure, sa limite est extrêmement netle. Il décrit

deux angles qui correspondent, l'externe il la troisième circonvolution temporale

(TJ, l'interne au lobule fusiforme (Fus). Ce faisceau forme la couche sagittale

externe du lobe occipital; il représente un long faisceau d'association, qui relie le

lobe occipital au lobe temporal et au lobe frontal par l'intermédiaire de la capsule

externe (Ce), et il dégénère, de môme que les radiations de Gratiolet (RTh), con-

sécutivement aux lésions du lobe occipital.

Quant aux autres longs faisceaux d'association, le cingulum. (Cing) ne change

guère sur cette série de coupes; le faisceau arqué (Arc), n'est intéressé que sur

la coupe n° 92 (fit. 256), qui correspond encore à la partie la plus postérieure

de la scissure sylvienne, ainsi que l'indique le petit îlot d'écorce cérébrale situé

au-dessous de ce faisceau; sur les coupes n°5 93 et suivantes, le faisceau arqué

n'existe plus il l'état de faisceau plus ou moins distinct, mais se confond avec

les courtes fibres d'association de la circonvolution pariétale inférieure (Po).

Coupes n°S 105, 107, 116, 122, 133,137..

Coupe n° 105 (fig. 261), passant à 6 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 105 des figures 235 et 236.

Coupe n° 107 (fig. 262), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 107 des figures 235 et 23tri.

4-78 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Coupe n° 116 (fig. 263), passant à 9 millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 116 des figures 235 et 236.

Coupe n° 122 (fig. 264), passant à foi millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 122 des figures 235 et 236.

Coupe n° 133 (fig. 265), passant à Il millimètres en arrière de la précé-

dente et correspondant aux lignes 133 des figures 235 et 236.

Coupe n° 137 (fig. 266), passant à 4 millimètres en arrrière de la

précédente et correspondant aux lignes 137 des figures 235 et 236.

Ces coupes intéressent le lobe occipital en arrière du bourrelet du corps

calleux. Les deux premières passent par la partie postérieure du lobule

paracentral (Parc), les autres, par le précunéus (PrC) et le cunéus (C).

Écorce. - Comme ces coupes passent en arrière du bourrelet du corps cal-

leux (Sp), l'écorce cérébrale n'est nulle part interrompue, elle est 11 peu près

d'égale épaisseur sur toutes les coupes, sauf toutefois dans les points où la surface

de section de la coupe, est tangente à un sillon. Sur la coupe n° 105 (fig. 261)

seulement, il existe un point où l'écorce est extrêmement réduite, point qui cor-

respond à la partie profonde du bourrelet, du corps calleux (forceps major) (Cc

Fm). Cette mince bandelette corticale représente le tænia tecta (tec), qui se re-

courbe au niveau du sinus du corps calleux (sec) pour se continuer avec les deux

circonvolutions du lobe limbique (L, et H). Le lobe limbique comprend deux parties,

une partie supérieure qui se confond avec le précunéus (PrC), dont il est séparé

par la scissure sous-pariétale (sp), une partie inférieure, l'isthme du lobe limbique

(L (i)) qui se continue en avant avec la partie postérieure de la circonvolution de

l'hippocampe (H). Au-dessus du lobe limbique et du précunéus, nous trouvons

en contournant l'écorce, la partie verticale du sillon calloso-marginal (cm') et la

partie postérieure du lobule paracentral (Parc). La face externe de l'hémisphère

présente de haut en bas : la circonvolution pariétale ascendante (Pa) le sillonpost-

rolandique (por), la première circonvolution pariétale (P,), le sillon inler-pariélal

(ip), la deuxième circonvolution pariétale (P2)' que subdivise la partie verticale du

sillon parallèle (t',) dans la région du pli courbe (Pc); puis la deuxième circonvo-

lution temporale (T2), le deuxième sillon temporal (t,) et la troisième circonvolution-

temporale (T 3)' La troisième circonvolution temporale (T.,) forme le bord inférieur de

l'hémisphère, elle s'étend de la face externe à la face inférieure, et elle est sépa-

rée du lobule fusiforme (Fus) par le troisième sillon temporal (t,). En dedans du

lobule fusiforme (Fus), nous trouvons le sillon collatéral (ot), le pli l'élro-lim-

bique qui représente le pied d'insertion du lobule lillgual (Lg) sur le lobe lim-

bique dont il est séparé par la branche commune aux scissures calcarine et pariélo-

occipilale (K+po).

La coupe n° 107 (fig. 262) ne présente que peu de modifications, celles-ci

portent surtout sur le lobe limbique qui ne présente maintenant qu'une seule

circonvolution (L,). Dans le fond de la branche commune aux scissures calcarine et

pariéto-occipilale (K+po) on aperçoit une petite circonvolution triangulaire,

qui augmente rapidement de volume sur les coupes suivantes, et prend dans la

constitution de la pointe occipitale une part importante. Ce pli profond, pli czcnreo-

limbique (,cl), représente le pied d'insertion profond du cunéus (C) sur le lobe

limbique. Avec l'apparition de ce, pli, coïncide une modification de la structure-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ,. 479

cUv l'écorce de la région. On voit en effet apparaître un ruban blanc (V), carac-

téristique de l'écorce qui borde la scissure calcarine, et désigné sous le nom de

ruban de Vicq d'Azyr ou de Gennari, visible à l'oeil nu, soit sur le cerveau

frais, soit après durcissement dans les bichromates. Très peu marqué sur les

coupes n° 105 et 107 (tic. 261, 262), le ruban de Vicq d'Azyr est extrêmement

accentué sur les coupes nos 116 et 122 (fig. 263, 264); sur les coupes n°5 133

et 137 (fig. 265, 266), il s'étend sur la face supérieure du cunéus (C) et à la

face interne et inférieure du lobule lingual (Lg).

Les coupes n°S 116, 122, 133, 137 (lig. 263, 26 i, 265, 266) intéressent le

précunéus (PrC) et le cunéus (C) il la face interne; le pli courbe (Pc) il la face

externe. Le ]J/'éculléus (PrC) occupe toute la moitié supérieure de la coupe.

FIG. 2gui. -Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 105, passant à 10 ? milli-

mètres en arrière du pôle frontal. Signes 105 des fi. ? 35 et 230. (Grandeur naturelle.)

Cc, corps calleux. Cing, cingulum. - cm'. partie verticale du sillon calloso-margiual. -

CO, centre ovale. ? Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fm, forceps major. - Fm', forceps

minor. Fus, lobule fusiforme. - H, circonvolution de l'hippocampe. IL, sillon de l'hip-

pocampe. ip, sillon inter-pariétal. - K + po, branche commune aux scissures calcarine

et pariéto-occipilale. - Li, première circonvolution limbique. - L (i), isthme du lobe

limbique. - ot, sillon collatéral. Pi, circonvolution pariétale supérieure. - P2, circonvolu-

tion pariétale inférieure. -Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracen-

. irais por, sillon post-rolandiquc. - 1'1'C, précunéus. - pli rétro-limbiquc. - /i77t,

radiations optiques de Gratiolet. sec, sinus du corps calleux. - sep, scissure sous-pariétale.

- li, 3, troisième circonvolution temporale. ts, t3, deuxième et troisième sillon temporaux.

- l ? branche verticale de la scissure parallèle. - Tap, tapetum. tec, ttenia tecta.

V, ruban de Vicq d' : lzyr.- l'oc, corne occipitale du ventricule latéral.

480

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Large sur les coupes nos 116 et 122 (fig. 263, 264), le précunéus diminué sur.-

les coupes suivantes, et forme sur. la coupe 137 (fig. 266) un îlot cortical,

complètement séparé de l'écorce du lobe occipital par la scissure pariéto-

occipitale (po) qui s'étend de la face interne il la face externe de l'hémi-

sphère. A la face externe de l'hémisphère, le Jmicllnéus (PrC), forme la

circonvolution pariétale supérieure (P,). En dehors de celle-ci, nous trouvons

la circonvolution pariétale inférieure (P.2) qui diminue graduellement de volume

à mesure qu'on se porte en arrière; le sillon inler-pariélal (ip) sectionné

parallèlement à son trajet (coupe n° 116, fig. 263) la subdivise en deux parties :

la partie inférieure de cette circonvolution appartient au pli courbe (Pc),

situé à cheval sur la branche verticale du sillon parallèle (t',) et dans la consti-

tution duquel entrent trois circonvolutions : la circonvolution pariétale inférieure

(P.,), la deuxième circonvolution temporale (T.,) et la deuxième circonvolution occi-

Fez. 262. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 107, passant à

107 millimètres du pôle frontal. Lignes 107 des fig. 235 et 23G. (Grandeur naturelle.)

CO, centre ovale. Fm, forceps major. ri ? i', forceps minor. F/<, faisceau longitudi-

nal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - ip, sillon inter-pariétal. - /(' +pro, branche com-

mune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. - Lui, première circonvolution limbique.

- Lg, lobule lingual. - oisillon collatéral. -1 ? circonvolution pariétale sup6rieurc.-l ? cir-

convolution pariétale inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule

paracentral. P7,C, prcnnèus. - pour, sillon post-rolandiquc. nul, pli cunéo-limbique.

RTh, radiations optiques de Gratiolet. - sep, scissure sous-pariétale.- 7 ? I, deuxième et troi-

sième circonvolutions temporales. 1 ? t3, deuxième et troisième sillons temporaux.

Tap, tapetum. - V, ruban de Vicq d'Azyr. - Voc, corne occipitale du ventricule littéral.

COUPES- MACROSCOPIQUES DU CERVEAU.

, t81

pitale (02), Ces trois circonvolutions sont intéressées sur les coupes nos 116 et

122 (fig. 263, 264); sur. les coupes n°"133 et 137 (fig. 265, 266) la section ne

porte que sur la deuxième pariétale (P 2) et sur la deuxième occipitale (02). Le bord

inféro-interne de l'hémisphère est formé par le lobule. fusiforme (Fus) et la troi-

sième circonvolution occipitale (0.) sur les coupes nOS 116 et 122 (fig. 263, 26

les dernières coupes n'intéressent que la troisième circonvolution occipitale

(Fus -+- 0.;) et le lobule lingual (Lg).

Le cunéus (C) se présente sous la forme d'une languette triangulaire, limitée

par deux profondes scissures, la scissure paariéto-occipilale (po) en haut, qui le

sépare du ]J/'écunéus (PrC) et la scissure calcarine (K) en bas, qui le sépare du

lobule /uM6t<(Lg). Étroit et profond sur les coupes nos 116 et 122 (fig. 263,26)

où il ne forme la face interne qu'une mince languette qui correspond à son

sominet, le cunéus s'étale considérablement sur les coupes postérieures (133

et 137) (fig. ? G5, 266), mais ces. coupes ne peuvent pas rendre compte de la place

31

Fig. 263. -Coupe vertico-lransversale de l'hémisphère droit, n° 116, passant à t 16 milli- i-

mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 116 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

EM, ergot de Morand. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fin, forceps major.

Fus, lobule fusiforme. - ip, sillon inter-pariétal. - K, scissure calcarine. - K -1- yo, branche

commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. L,g, lobule lingual. - 0 : , 03, deuxième

et troisième circonvolutions occipitales. 03, troisième sillon occipital. - ot, sillon collatéral.

Pi, circonvolution pariétale supérieure. P-2, circonvolution pariétale inférieure. - Pc, pli

courbe. - po, scissure parièto-occipitale. - PrC, précunéus. luel, pli cunéo-limloiquc. z

litli, radiations optiques de Gratiolet. sp, scissure sous-pariétale. - T ? deuxième circonvo-

lution temporale. Tap, tapetum. fI, branche verticale du sillon parallèle. - V, ruban

de Vicq d'Azyr. - Voc, corne occipitale du ventricule latéral.

482 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.;

qu'occupe le cunéus à la face interne du lobe occipital. Elles n'intéressent en effet

que la partie antérieure du cunéus, celle qui est en rapport avec le. précunéus.

(Voy. fig. 235.) ' .' .

Le lobule lingual (Lg), que nous avons vu naître sur les coupes nos 99 et

105 (fin..260, 261),

par le pli l'étl'o-li1llbi-

que s'étale con-

sidérablement par la

'suite. Ce lobule ap-

partient en effet tout

entier au lobe occipi-

tal. Situé au-dessous

du cuxréus (C), en de-

dans du lobule fusi-

forme (Fus), limité

en haut par la scis-

sure calcarine (K), en

dehors par la scis-

sure collatérale (ot),

le lobule lingual fait

partie à la fois de

la face interne et de

la face inférieure de

l'hémisphère, et le

bord mousse qui sé-

pare ses deux faces

répond, non pas à la

scissure calcarine (K), "

mais à la partie su-

périeure du lobule

lingual. La scissure

calcarine extrême -

ment profonde, dé-

prime la paroi de la

corne occipitale du

ventricule latéral

(Voc) et y détermine

une saillie, connue

sous le nom d'ergot

de J11ol'al1d (EII).

Cavités ventri-

culaires. La corne e

occipitale (Voc) est irrégulièrement quadrangulaire sur les coupes nON 105 et

107 (fig. 261, 262). Sa paroi supérieure est limitée par les fibres calleuses qui con-

courent à former le forceps major (Fm), sa paroi interne est tapissée par le for-

ceps minor (Fm') qui s'étale sur toute la paroi interne dans la coupe n° 105 et

qui, sur la coupe n° 107, se réunit en un petit faisceau situé à l'angle inféro-

interne du ventricule. Sa paroi externe est tapissée par le tapetum, (Tap), en

dehors duquel nous trouvons les couches sagittales du lobe occipital a savoir :

Fieu. - Coupe vertico-transversaie de l'hémisphère droit,

n° 122,passantà 122 millimètres en arrière du pôlefrontal.

.Lignes 122 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.) .

C, cunéus. - EM, ergot de Dlorand. -Fli, faisceau longitudinal

inférieur. - Fin, forceps major.-Fus lobule fusiforme. -il), sillon

interpariétal. K, scissure calcarine. - L,q, lobule lingual.

lg, sillon du lobe lingual. O., 03, deuxième et troisième circon-

volutions occipitales. o3, troisième sillon occipital. oi, sillon

collatéral. P,, circonvolution pariétale supérieure. - P2, circon-

volution pariétale inférieure. Pc, pli courbe. - po, scissure

pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. -RTh, radiations optiques

de Gratiolet. - sP, scissure sous-pariétale. - T,, deuxième circon-

volution temporale. Tap, tapetum. - l ? branche verticale du

sillon parallèle. - V, ruban de Vicq d'Azyr. Voc, corne occi-

pitale.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 483

les radiations optiques de Gratiole (IlTli) en dedans et le faisceau longitudinal

inférieur (Fli) en dehors. La paroi inférieure répond au fond' du sillon collatéral

(ot) qui détermine quelquefois, dans la cavité ventriculaire, la production d'une

saillie connue sous le nom d'éminence collatérale de lleclccl (l : c, fig. 204). Cette paroi

est tapissée par les trois couches de la paroi externe qui sont effilées et recourbées

en dedans et par les courtes fibres d'association du fond du sillon collatéral (ot).

Sur les coupes sui-

vantes, la lumière de

la cavité s'efface, grâce

ala saillie de l'ergot de

11/o1'and (EM), et la ca-

vité se présente sous

l'aspect d'une fente

curviligne, qui coiffe le

fond de la scissure cal-

carim : (IC). Les extré-

mités supérieure et

inférieure de la corne

occipitale se recour-

benten dedans;l'extré-

mité supérieure se pro-

longe dans le cunéus

en formant un petit

diverticule, que l'on

peut désigner sous le

nom de diverticule du

cunéus (fiv. 204, de);

l'extrémité inférieure

s'insinue dansle lobule

lingual et forme un di-

verticule assez pro-

fond, le diverticule du

lobule lingual, (Ilg. 204,

dlg), l'homologue du di-

verticule du subiculum,

Sur les coupes qui in-

téressent la moitié pos-

lérieure de la scissure

calcarine, la lumière

ventriculaire réappa-

raît. Elle est triangulaire et présente une base inféro-interne et un sommet

interne. La coupe n° 137 (fig. 266) passe en arrière de la cavité ventriculaire,

elle intéresse la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui double le ventricule

en arrière et qui s'étend quelquefois assez loin dans la corne occipilale (Voc) (voy.

Coupes horizontales macroscopiques, fig. 226 et 237). La cavité ventriculaire n'atteint

donc pas la pointe occipitale, son extrémité postérieure en est éloignée peu

près trois centimètres.

Substance blanche. - Les fibres calleuses sont sectionnées sur la coupe

n° 105 (iig. 261) immédiatement en arrière du bourrelet, au niveau du forceps

FiG. ;2ü : i, -Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit,

n" 133, passant à 133 millimètres en arrière du pote

frontal. Lignes 133 desfig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)

C, cunéus. - EM, ergot de Morand. Fli, faisceau longitu-

dinal inférieur. - Ficus, faisceau transverse du cunéus de Sachs.

- Fus + 03, union du lobule fusiforme et de la troisième cir-

convolution occipitale. - ip, sillon inter-pariétal. - K, scissure,

calcarine. - G, lobule lingual ? sillon du lobule lingual. -

0,. 0" première et deuxième circonvolutions occipitales. - ot,

sillon collatéral. - P,, circonvolution pariétale supérieure. Pi,

circonvolution pariétale inférieure. - Ile, pli courbe. - po, scis-

sure parito-occipitalc. - PI'C, précunéus. - RTh, radiations

optiques de Gratiolet. - Tap, tapetum. t ? branche verticale

du sillon parallèle. V, ruban de Vicq d'Azyr. l'oc, corne occi-

pitale du ventricule latéral.

484 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

nzajor(Cc, Fm). Leur section affecte la forme d'un grosfaiscrauarrondi, présentant

un aspect panaché qui tient il la direction oblique de ses fibres. En dehors elles se

confondent avec une bande de fibres blanches, nacrées, resplendissantes, qui

tapissent la paroi externe et inférieure de la corne occipitale (Voc) et forment

le tapetum (Tap). En dedans elles se confondent avec le faisceau inférieur du

forceps (Fm'), qui présente

de même un aspect pana-

ché. Sur la coupe suivante

(107, fig. 362), les fibres du

forceps major (Fm) sont

réunies en un épais faisceau

il direction antéro-posté-

rieure, très foncé grâce il

la direction de ses fibres.

Situé d'abord au-dessus du

cunéus dans la partie infé-

rieure du lobe limbique (L,)

(coupe n° 107), le forceps

major se place bientôt dans

la partie centrale du cunéus

(itcl etC), au sur et il mesure

que cette circonvolution aug-

mente de volume (coupes

nos 116 et 122, fig. 263,264).

Sur les coupes n°s 133 et

137 (fig. 265, 266), le forceps

major a disparu en tant que

faisceau distinct, et la cavité

ventriculaire est simplement

bordée par une mince cou-

che de fibres calleuses. Le

faisceau inférieur du forceps

(Fm') qui occupe l'angle in-

féro-interne du ventricule

s'épuise rapidement, on n'en

lrouve plus trace sur la coupe

n° 116 (fig. 263).

En dehors du fbrcn ? 8nrjo

on trouve les fibres blanches

et nacrées du tapetum (Tap).

Nous avons déjà dit précé-

demment, que ces libres ne

font pas partie du système du corps calleux. Dans les cas d'agénésie du corps

calleux, le bourrelet et le forceps major font défaut, le tapetum au contraire

existe, tapisse la paroi ventriculaire et se continue en avant avec le faisceau

occipito-fro>ztal. (Voy. Faisceau occijilu-frunlcrl.)ln dehors du tapetum, nous

trouvons les radiations otiques (RTh) et le faisceau longitudinal in fi·ri.n,zcr(>;li), ce

dernier toujours très nettement délimité dans sa partie inférieure et externe.

Dès que la scissure calcarine (K) devient un peu moins profonde et que le

FiG. 266. Coupe vertico-transversale de l'hémi-

sphère droit, no 137, passant à 13'7 millimètres en

arrière du pôle frontal. Lignes 137 des fig. 235 et 236.

(Grandeur naturelle.)

C, cunéus. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. -

Fus 03, union du lobule fusiforme et de la troisième cir-

convolution occipitale. ip, sillon inter-pariétal. -

K, scissure calcarine. - L7, lobule lingual. - lg, sillon du

lobule lingual. - 0[, ou, première et deuxième circonvolu-

tions occipitales.-ot, sillon collatéral. - P,, circonvolu-

tion pariétale supérieure. - Ps, circonvolution pariétale

inférieure.Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipi-

talc. - PrC, précunéus.-RTh, radiations optiques de

Gratiolet. S'ye, substance grise sons-epcndymaire. Tap,

tapetum. - t ? branche verticale du sillon parallèle. - V,

ruban de Vicq d'Azyr.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 485

cunéus (C) est plus étendu, la cavité ventriculaire est entourée par trois couches

concentriques de fibres à direction pour la plupart antéro-postérieure. (Coupes

nos 133 et 137, fig. 265 et 266.) Ce sont, en allant de la cavité ventriculaire il la

périphérie : les fibres calleuses, les fibres de projection occipitales ou radiations

thalamiques (RTh) et les longues fibres d'association (faisceau longitudinal irrfé-

rieur) (Fli). Ces trois couches de faisceaux, très distinctes à la face externe et

inférieure, se réduisent au niveau de l'ergot de Jlorar7d (EM) et du fond de la

scissure calcarine (K), à trois minces lamelles, reconnaissables il la loupe et sur-

tout sur les coupes microscopiques colorées il l'hématoxyline ou au carmin.' Au

niveau de l'angle supérieur du ventricule, les couches de la paroi externe se

recourbent et se réunissent sous un angle très aigu, avec celles de la paroi

interne. Au niveau de la pointe occipitale, ces trois couches forment donc un

cercle complet, quoique très irrégulier.

En dehors du faisceau longitudinal inférieur et du ces coupes n'inté-

ressent que des courtes fibres d'association ou des fibres d'association régionales.

Seul, le cingulum (Cing) est encore intéressé sur la coupe n° 105 (fig. 261) où

il est situé au niveau de la partie supérieure et interne du bourrelet du corps cal-

leux, dans la première circonvolution limbique (L,), en dehors du sinus du corps

calleux (sec) et du tænia tecta (tec). Toutes les autres coupes passent en arrière

de ce faisceau. Dans la pointe occipitale (coupe n° 133, fig. 265), au niveau de la

partie moyenne du CtliU : us (C), un faisceau foncé, reconnaissable surtout sur les

coupes microscopiques, coiffe le sommet des couches sagittales. Ce faisceau,

décrit par Sachs sous le nom de faisceau transvase du cunéus (FteS), appartient

au lobe occipital et réunit le cunéus (C) à la convexité de ce lobe.

C. COUPES SAGITTALES MACROSCOPIQUES

Cette série comprend dix coupes, très légèrement obliques en bas et en

dehors, pratiquées en allant de la face interne vers la face externe de l'hé-

misphère et correspondant aux lignes de la figure 267.

Coupe n° 5 (fig. 268), passant à S millimètres en dehors de la face

interne de l'hémisphère et correspondant à la ligne 5 de la figure 267.

Cette coupe, parallèle à la face interne de l'hémisphère, mais légère-

rement oblique en bas et en dehors, passe à 5 millimètres en dehors de la

scissure inter-hémisphérique. Elle intéresse le corps calleux (Ce [g] Cc[Spl])

sectionné dans toute la longueur de son tronc, l'extrémité interne du

corps strié (NC+NL3), la couche optique (Th), la région sous-optique

(F, NR), le pied du pédoncule cérébral (P), la région des tubercules qzccccloi-

iumoazcax (Qa, Qp), la protubérance (l'o) et le cervelet.

Écorce. Sur cette coupe, très voisine du plan médian de l'hémisphère, on

reconnaît tous les sillons et toutes les circonvolutions de la face interne. Autour

du corps calleux nous trouvons la première circonvolution limbique ou gyrus for-

nica/us (LI), qui s'enroule autour du'genou (Ce [g]) et du bUl{/'I'elet (Cc [SpI]) du corps

calleux, et se termine en arrière par une extrémité libre, qui correspond il l'isthme

du lobe limbique (i) et il l'angle obtus qui sépare la face interne de l'hémisphère de

la face inférieure. La scissure pariéto-occipilale (po) limite la première circon-

valu/ion limbique (LI) en arrière et la sépare du\cunéus (C) et du lobule lingual (Lg).

48'6

ANATOMIE' DES CENTRES NERVEUX.

Les sillons s'ouspariétal.

(sp), calloso-ma1'ginal( cm)

et sus-orbitaire de Broca,

(so) la limitent- en 'haut et

en avant et la séparent

incomplètement du pré-

cunéus (PrC), du lobule

paracentral (Earc) ' et de

la face interne de la pro-

mière circonvolution fron-

tale (mF,). Elle est reliée

en effet à ces circonvolu-

tions, par le plaidé passage

. fronto -limbique 1 (7êfl) , en

avant et par les plis de

passage pa1'Íéto-limbiquè'

antérieur (apla) et posté-

rieur (7up1p) en haut. Sa'

masse blanche est cons-

tituée en grande partie

par le cingulum (Cing).

La face interne de la

première circonvolution

frontale (mu,,), se confond

en bas par sa masse blan-

che avec la partie anté-

rieure de la première ci ? -

convolution limbique (L¡).

Son écorce grise forme

dans cette région le gyrus

rectus (oFj [Gr]), qui .en

arrière semble se con-

fondre directement avec

la substance grise de la

tête du noyau caudé (NC).

En avant et en bas, la face

interne de la première cir-

convolution frontale , est

incisée assez profondé-

ment par le sillon olfactif

(fez ). A la face antérieure,

un petit sillon peu pro-

fond, le sillon fronto-ma1'-

ginal de Wernicke (fm),

sépare la face orbitaire de

cette circonvolution de sa

face externe. La coupe

sectionne la première cir-

convolution frontale paral-

FJG. 267. Coupe horizontale de l'hémisphère droit

avec-lignes de repère, pour la série des coupes sagit-

tales. Chaque ligne indique en millimètres la distance

à laquelle chaque coupe a été pratiquée, à partir de

- la face interne de l'hémisphère.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 487

lèlement à sa longueur et les incisures qui l'entaillent appartiennent presque

toutes au premier sillon frontal, c'est-à-dire à la face externe de l'hémisphère.

Le lobule paracentral (Parc), bien délimité en arrière par la partie verticale du

sillon calloso-marginal (cm'), l'est moins bien en avant. L'incisure ]ml-ovalaire

ou paracentrale (parc) est en effet très petite, et la face interne de la première

circonvolution fiyon.tale (mh,) se continue directement en arrière avec le lobule

paracentral, formé dans sa plus grande partie par la circonvolution frontale asceî ? -

dante (Fa) et dans une petite partie par la circonvolution pariétale ascendante (Pa).

La scissure de Rolando (R) incise le lobule paracentral et le sillon ]J/'é-1'Olandique

supérieur (prs) et délimite ce lobule en avant. Entre la partie verticale du sillon

calloso-1lwl'ginal (cm') et la scissure pariéto-occipitale (po), se trouve le po'cunéus

(PrC), relié, comme nous l'avons vu à la première circonvolution limbique (L,),

par les plis de passage paJ'iéto-lirnbiques antérieur et postérieur ( ? pla, zlnlp). Le

bord supérieur du précunéus (PrC) appartient à la face externe de l'hémisphère,

il est formé par la Pl'emière circonvolution pariétale (P,). ).

Lecunéus (C), d'apparence triangulaire, est compris entre la scissure pariéto-

occipitale (po) et là scissure calcarine (K). Sa face inférieure n'est pas rectiligne,

mais décrit une courbe, à concavité inférieure extrêmement prononcée, dans

laquelle se loge le lobule lingual (Lg). Cette concavité rend compte de l'aspect tout

particulier que présentent les coupes horizontales de ces régions et qui intéres-

sent à la fois le cunéus et le lobule lingual. (Voy. Coupes horizontales macrosco-

piques, fig. ? ° ? , l6 et 227.) Au-dessous du cunéus nous trouvons le lobule lingual

(Lg), dont la face supérieure se moule sur le cunéus (C) et sur l'isthme du lobe

limbique (i). Elle est séparée du premier par la scissure calcarine (K) et du second

par la branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale (K+po).

L'écorce de la face supérieure du lobule lingual et de la face inférieur du cunéus,

montrent de la façon la plus nette le ruban de Vicq d'Azyr (V). La face inférieure

du lobule lingual se moule sur la convexité du vermis su2erior du cervelet (V[Cu]),

elle en est séparée à l'état frais par la tente du cervelet (non indiquée sur la coupe).

Le lobule lingual (Lg) n'est pas intéressé ici dans toute son étendue. La coupe

ne sectionne en effet que la partie du lobule lingual qui appartient à la face

interne de l'hémisphère, et qui est située au-dessus du bord obtus qui sépare la

face interne de la face inférieure.

L'écorce de toutes ces régions ne présente, en dehors du ruban de Vicq

d'Azyr (V) bordant les lèvres de la scissure calcarine (K), rien de particulier il

noter, si ce n'est toutefois l'écorce de l'isthme du lobe limbique (i); celle-ci est

recouverte par une lame blanche qui appartient aux fibres tangentielles de l'écorce,

et qui se continue à la face inférieure de l'hémisphère avec la lame médullaire

superficielle ou substance blanche réticulée d'Arnold, qui recouvre la circonvolution

de l'hippocampe restée en dehors de la coupe.

Corps calleux. - La surface de coupe du corps calleux est ici fort irré-

gulière. Sa face supérieure est en effet déprimée et déformée en deux endroits

par le durcissement, elle devrait être plus régulièrement convexe comme dans

la figure 207. Mais cette déformation artificielle présente un avantage, elle

permet en effet de voir nettement le sinus du corps calleux (sec), et au voi-

sinage du bourrelet (Ce [Spl]),la section du nerf de Lancisi (NL) et du tarnia tecta

(tec). La face supérieure du corps calleux présente des dentelures plus ou moins

irrôgulières qui correspondent aux fascicules du corps calleux. Sa face inférieure

donne insertion 11 des lambeaux irréguliers de substance grise, qui appartiennent

488'

ANATOMIE DES-CENTRES NERVEUX.

Fic. 268. - Coupe sagittale de l'hémisphère gauche, no 5, passant à 5 millimètres en

1 dehors de la face interne de l'hémisphère. Li ? ne 5 de la figure 2G i. (Grandeur naturelle.)

B, fente cérébrale de Bichat. C, cunéus. Cc{g), genou du corps calleux. Cc(Spl), bour-

re le ducorps calleux (splénium).CM,cingu]uin.cn ! ,SiIIoncaUoso- ! )tnrgmal. -cm',partie

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 480

verticale du sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure ? i, sillon )11*;k('Iil«. -

F, champ de Forel. Fa, circonvolution frontale ascendante. - FM, faisceau rétroflexe

de Meynert. - fil ! , sillon fronto-marginal de Wernicke. - (i), isthme du lobe limbique. -

K, scissure calcarine. - K + po, branche commune à la scissure calcarine et à la scissure

parieto-occipitalc. - L,, première circonvolution limbique. - Le, lobule central du cervelet.

s - Lg, lobule lingual. - Lia, lobe cérébelleux inférieur et antérieur. - Lill, lingula. -

L'on, lobe cérébelleux inférieur et médian. Lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur.

- Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Ln, locus niger. - Ly, lyre. - »eF,, face

interne de la première circonvolution frontale. - NC + NL3, corps strié, formé par la

réunion du noyau caudé NC et du putamen NL3. Na, noyau antérieur de la couche

optique. -Ni,'noyau interne de la couche optique. NL, nerf de Lancisi. - Nil, noyau rouge.

- Nt, noyau du toit. - 0), première circonvolution occipitale. - oF, partie orbi-

taire de la première circonvolution frontale (gyrus rectus). - P, étage inférieur ou pied du

pédoncule' cérébral. - P,, première circonvolution pariétale. - Pa, circonvolution pariétale

ascendante. - Parc, lobule paracentral. parc, sillon du lobule paracentral. Pchl, plexus

choroïdes du ventricule latéral. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. - PiTh, pédoncule

inférieur du thalamus. Po, protubérance.-po, scissure parieto-occipitale.-PrC, précunéus.

- pi-s, sillon prérolandique supérieur. - Piil, pulvinar. - Py, faisceau pyramidal. Tt/7, pli

fronto-limbique. - 7ul)la, pli pariéto-limbique antérieur. aplp, pli parieto-limbique pns-

¡,'rieur, - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur.

- fi, scissure de Rolando. RC, radiations de la calotte. -Rl, ruban de Reil latéral. - sec,

sinus du corps calleux. si, sillon opto-strié.- SI, septum lucidum. - so, sillon sus-orbitaire.

- sp, scissure sous-pariétale - Spa, substance perforée antérieure. - Spp, substance perforée

postérieure. SR, substance réticulée. tec, ttenia tecta. Tg, triuryr ? cmyliy

optique (thalamus.) Tm, tubercule mamillaire.- Uv, uvula (luette) ? JÕ'ù.\j,W¡";L"'\5'eq,

d'Azyr. F (Czr), partie supérieure (culinen) du vermis. V (De), partiq'inlrr ! eure (léçlivum)"

du vermis. Ver, ventricule de Vert ? -·6'l, ventricule latéral.

au septum lucidum (SI). Au niveau de son bourrelet (Ce [Spl]), le caïy"ce^1 ? '.

s'unit il la lyre de David (Ly) dont le sépare en avant le ventricule de Verga (Ver).

La lyre se continue en bas avec le corps du trigone (Tg), qui s'applique sur la

couche optique et donne insertion en avant aux plexus choroïdes des ventricules

latéraux (Pchl). Cette coupe montre encore nettement les différences d'épais-

seur du tronc du corps calleux suivant les régions.

Ventricule latéral (VI). Le ventricule latéral, est limité en haut par le

corps calleux, en bas par les corps opto-striés, en avant parle genou du corps cal-

lezuz·(Cc(g), en arrière par les plexus choroïdes qui le séparent de la face extra-ven-

triculaire de la couche optique (Pul); très irrégulier sur cette coupe, il fournit en

arrière deux diverticules : l'un petit et supérieur, situé entre la lyre (Ly1 etle tronc

du corps calleux, l'autre inférieur compris entre la lyre et le corps du trigone

(Tg). Le diverticule supérieur, connu sous le nom de ventricule de Fla (Ver),

n'est pas constant, il n'existe pas en effet, lorsque la lyre est adhérente dans

toute son étendue il la face inférieure du corps calleux (Voy. fig. 181). Le diver-

ticule inférieur, très petit sur la ligne médiane, s'élargit considérablement en

dehors (voy. coupes suivantes) et se confond avec le carrefour ventriculaire,

c'est-à-dire avec le point de réunion de la corne sphénoïdale, de la corne occi-

pitale et de l'étage supérieur du ventricule.

Le trigone (Tg) et les plexus choroïdes (Pchl) séparent le ventricule latéral (VI)

de la partie moyenne de la fente cérébrale de Bichat (B). Cette fente, comprise

entre le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]) et les tubercules quadri jumeaux

(Qa, Qp), ne livre donc pas accès dans le ventricule latéral; elle permet simple-

ment la pénétration de la toile choroïdienne entre le trigone et la surface extra-

ventriculaire de la couche optique.

Noyaux opto-striés et isthme de l'encéphale. - À la paroi inférieure

du ventricule latéral (VI) la coupe intéresse la partie saillante de la tète du noyau

caudé, unie au troisième segment du noyau lenticulaire. Ces deux noyaux ne for-

490 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

nient qu'une seule et même masse (NC ? NL3). Le noyau caudé (NC) fait saillie

dans la cavité ventriculaire, et la masse commune concourt il former il la base

de l'hémisphère la substance perforée antérieure (Spa) qui se confond avec

l'écorce du gyrus rectus (oF, [Gr]). Dans l'épaisseur du corps strié, on trouve la

commissure antérieure (coa) qui se présente sous l'aspect d'un faisceau ovalaire

très foncé. En arrière du corps strié et faisant encore partie du plancher du ven-

utricule latéral, on trouve la couche optique (Th) séparée du corps strié par le sillon,

opto-strié (si). On reconnaît dans la couche optique (Th), le noyau antérieur (Na)

et le noyau interne (Ni). Au-dessous du noyau antérieur (Na), se voit un faisceau

de fibres (PiTh) qui semble venir de la région du tubercule mamillaire (Tm). Ce

faisceau s'irradie en pinceau et appartient au pédoncule inféro-interne de la

couche optique (PiTh). Il ne vient pas des tubercules mamillaires, mais du llilbe

sphénoïdal et passe au-dessous de la face inférieure de la couche optique (Th).

Cette coupe ne l'intéresse donc que dans son segment vertical.

La face supérieure de la couche optique (Th) est divisée en deux parties par l'in-

sertion des plexus choroïdes des ventricules latéraux (Pchl). La partie antérieure

est intra-ventriculaire et concourt avec le noyau caudé a former le plancher du

ventricule latéral; la partie postérieure est extra-ventriculaire ; elle se continue

sur les coupes suivantes avec le pulvinar(Pul) et correspond il la toile choroïdienne.

L'insertion des plexus 'choroïdes dans cette région de la couche optique a lieu

de surprendre au premier abord. Il faut se rappeler en effet, que les plexus cho-

roïdes s'insèrent le long du sillon choroïdien qui se porte obliquement en arrière

et en dehors. Sur les coupes sagittales, la section des plexus choroïdes sera donc

d'autant plus antérieure que la coupe sera plus rapprochée de la ligne médiane.

Au sur et à mesure que l'on se porte en dehors, l'insertion des plexus choroïdes

se fait davantage en arrière (coupes nos 5, 7 et 10, fig. 268, 269, 270).

La couche optique repose sur la région sous-optique, constituée parle noyau-

rouge (NR) et le champ de Forel (F). En arrière et au-dessous de la couche optique

on trouve les parties constituantes du cerveau moyen, que le locus niger (Ln)

divise en deux parties inégales : l'une antéro-inférieure, l'autre postéro-supé-

rieure; la partie antéro-inférieure constitue l'étage inférieur ou pied du pédoncule

cérébral (P); la partie postéro-supérieure, beaucoup plus considérable, forme

les tubercules quadrijumeaux (Qa, Qp) et la région de la calotte du pédoncule. La

couche optique (Th) est séparée des tubercules quadrijumeaux (Qa, Qp) par un

faisceau de fibres d'un blanc éclatant, qui se dirige obliquement en haut et en

arrière, et qui représente la partie supérieure du faisceau rétroflexe de Jfe ! JneJ't

(FM), au moment où il aborde le ganglion, de l'habénula situé en dedans de la coupe.

La région de la calotte comprend le noyau rouge (NR) situé iL cheval sur la

région de la, calotte et sur la région sous-optique. Il est entouré de sa capsule de

fibres blanches, formée en haut par les radiations de la calotte (RC), en avant par

le champ de Foret (F). En arrière du noyau rouge, nous trouvons la substance

réticulée de la calotte (SR) et les fibres du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs),

qui se dirigent obliquement en haut et en avant, du cervelet au noyau rouge.

Au-dessous du tubercule quadrijumeau postérieur (Qp), nous trouvons enfin une

mince couche de fibres blanches, qui répond au ruban de 1 ? (il latéral (RI) ou

faisceau triangulaire de l'isthme. Ces coupes sagittales montrent très nettement,

l'angle droit que forme l'axe du cerveau intermédiaire avec celui du cerveau

moyen et du cerveau postérieur. Cet angle correspond il peu près il la région sous-

optique, en particulier au noyau rouge (n) et ainsi s'explique la différence de

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 491

longueur que présentent l'étage inférieur et l'étage supérieur du pédoncule.

L'étage inférieur du pédoncule (P) se continue avec les fibres longitudinales de

l'étage antérieur de la protubérance (Po), qui concourent il former le faisceau ]JY-

mmidal (Py). La région de la calotte se continue de môme avec l'étage postérieur

de la protubérance ; elle ne comprend sur cette coupe que le pédoncule céré-

belleux supérieur (Pcs).

Comme la coupe est un peu oblique en bas et en dehors, le bulbe est resté en

dedans de la coupe, et la section passe au niveau du bord inférieur et latéral de

la protubérance (Po). Du côté du cervelet, cette coupe intéresse le vermis supel'i01'

dans la moitié supérieure du cervelet, et l'hémisphère cérébelleux dans sa moitié

inférieure. On reconnaît au niveau du vermis : la lingala (Lig), le lobule central

(Le), le culmen (VCu) et le declivum (VDc) du vermis; au niveau des hémi-

sphères : le lobe postera-inférieur (Lip) ou lobe semi-lunaire inférieur, le lobe

inféro-moyen (Lim) et le lobe inféro-anté rieur (Lia) surmonté du lobule de la.

luette (Uv).

Cette coupe donne une idée assez fidèle de ce qui a été décrit sous le nom

d'arbre de vie du cervelet. Comme elle passe assez près de la ligne médiane, elle

intéresse un noyau gris irrégulier, le noyau du toit du cervelet (Nt).

Coupe n° 7 (fig. 269), passant à 2 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 7 de la figure 267.

Cette coupe passe par le trigone olfactif (Toi), par la partie externe du

tubercule mamillaire (Tm) et du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) ;

elle intéresse les mêmes circonvolutions que la coupe précédente, mais

comprend en outre la partie la plus interne de la circonvolution du crochet

(U), qui représente un petit îlot gris, situé en avant du pédoncule et de

la protubérance, au-dessous de l'espace perforé antérieur (Spa), dont elle

est séparée par la vallée de Sylvius.

Écorce. -11 y a peu de chose il ajouter, àloropos de l'écorce, à ce qui a été dit

sur la coupe précédente. Comme la coupe passe en dehors de cette dernière (n° 5,

fig. 268), les sillons de la face interne sont moins profonds, et plus fréquemment

interrompus. La scissure pariéto-occipitale (po) divise encore complètement

l'écorce de la face interne de l'hémisphère, la scissure calcarine (K) est inter-

rompue par un pli de passage profond, le pli cunéo-lingual qui relie le cunéus (C)

au lobule lingual (Lg).

Le trigone olfactif (Tol) a été sectionné parallèlement à son axe. Son écorce

se continue en avant avec celle des circonvolutions orbitaires (oF ¡[Gr]), en for-

mant la racine olfactive supérieure de Broca et en arrière avec la substance grise

de l'espace perforé antérieur (Spa), qui est festonnée et rappelle l'aspect des plis

avortés de la circonvolution godronnée. L'écorce de la face calleuse de la pre-

mière circonvolution limbique (L,) a disparu, sauf en deux points, correspondant

au tronc du corps calleux; le sinus du corps calleux (sec) et le tænia tecta (tec)

sont intéressés il ce niveau. A la place de la première circonvolution limbique, il

existe un faisceau blanc arciforme, qui entoure complètement le corps calleux,

et qui appartient au cingulum (Cing). Au-dessous du bourrelet du corps calleux

(Cc[Spl]), on trouve également la partie inférieure du sinus du corps calleux (sec),

qui limite le fasciola cincrea (Fc) et le sépare du bourrelet.

Le corps calleux présente il -peu près le même aspect que sur la coupe pré-

492

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Inc. 21.HJ. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 7, passant à 7 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 7 de la figure 2G7. (Grandeur

naturelle.)

Al, anse du noyau lenticulaire. C, cunéus. CL, corps de Luys. - Cc, corps ca))cux.

Cl( ? ), genou du corps calleux. Ce(Spl), bourrelet du corps calleux (splnium). - Cinq, cin-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 49 :

cédente (n° 5, lig. 268). Par sa face supérieure il est en contact avec la masse

blanche du lobe limbique, en particulier avec le cingulum (Cing). Le bourrelet

du corps calleux (Ce [Spl]) est moins enroulé en volute, sa face inférieure donne

toujours naissance il la lyre (Ly) et au trigone (Tg). Le diverticule de Versa a dis-

paru, et le ventricule latéral (VI) qui présente à peu près le même aspect que dans

la ligure précédente, s'élargit en arrière au niveau du carrefour ventriculaire.

Noyaux opto-striés. - Le noyau caudé (NC) a augmenté de volume, il fait

une forte saillie dans le ventricule latéral et donne naissance il des petits fais-

ceaux de fibres à direction radiée. Ces fibres sont un peu plus accentuées en bas,

au-dessous de la commissure antérieure, et représentent la première ébauche de

la séparation du corps strié en deux parties : noyau caudé (NC) et putamen (troi-

sième segment du noyau lenticulaire) (NLJ. Le noyau lenticulaire (\Ly), encore

très réduit de volume, occupe la partie inférieure du corps strié; il est séparé de

la substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa) par une mince lamelle

blanche. Dans la concavité du C1J/]JS Stl'¡ ? on trouve la commissure antérieure (coa)

qui se présente toujours sous l'aspect d'un faisceau ovalaire très foncé; elle est

entourée de substance grise qui correspond à la première ébauche du globus

pallidums, A la partie supérieure de la commissure antérieure (coa), on trouve un

faisceau de fibres blanches, qui apparaissent nacrées et resplendissantes sur

les cerveaux durcis au bichromate, faisceau qui s'étend, du premier indice de

séparation du noyau caudé (21C) et du putamen (\L.,), vers la couche optique (Th)

dans laquelle il s'irradie. Ce faisceau fait partie de la couche la plus interne du

pédoncule antérieur du thalamus (PaTh) , et occupe le segment antérieur de la

capsule interne : cette coupe n" 7 passe en effet en dedans du genou de la

capsule. (Voy. fig. 267.)

La couche optique (Th) est séparée du noyau caudé (NC) par un sillon assez

profond, le sillon opto-strié (si), en arrière duquel on trouve une veine volumi-

gulum. cm, sillon calloso-marginal. - cm', partie verticale du sillon calloso-marginal. -

coa, commissure antérieure. - cop, commissure postérieure D, gyrus descendons d'Ecker.

- F,, première circonvolution frontale. fa, sillon olfactif. Fa, circonvolution frontale ascen-

dante. - Fc, fasciola cinere : v. - Floc, flocculus. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. A,

sillon de l'hippocampe. - (i), isthme du lobe limbique. - K, scissure calcarine. - K + po,

branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. L,, première circonvolution

limbique. - Lg, lobule lingual. - Lia, lobe cérébelleux inférieur et antérieur. ? m, lobe

cérébelleux inférieur et médian. Lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur. Lmi, lame

médullaire interne de la couche optique. Ln, locus niger. Lsa, lobe cérébelleux antérieur et

supérieur. -Lsm, lobe cérébelleux supérieur et médian. - lisp, lobe cérébelleux inférieur et

postérieur. - Ly, lyre. 711F,, face interne de la première circonvolution frontale. - Na, noyau

antérieur de la couche optique. NC, noyau caudé. - Ne, noyau externe de la couche optique.

- NF, noyau setrri-lunaire de Flechsig. Ni, noyau interne de la couche optique. - NL3, pu-

tamen. - Nm, noyau médian de la couche optique. - NR, noyau rouge. - 0,, première circon-

volution occipitale. Oc, olive cérébelleuse. - oF, (Gr), partie orbitaire de la première circon-

volution frontalc.-P, étage inférieur du pédoncule cérébral. P,, circonvolution pariétale,

supérieure. - l'a, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - PaTh,

pédoncule antérieur du thalamus. - PC, pli courbe. Pan, pédoncule cérébelleux moyen. -

Pchl, plexus choroïdes. Po, protubérance. po, scissure pariéto-occipitale. -arc, précunéus.

- prs, sillon prérolandique supérieur. - Pul, pulvinar. - l1j, faisceau pyramidal. - 7z/'l, pli

fronto-limltiquc. 7cplci, pli parieto-limbiquc pli pariéto-limbiquc postérieur.

. - arl, pli rétro-limbique. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - R, scissure de Ro-

lando. - scc, sinus du corps calleux. - Sfle, substance grise centrale. si, sillon opto-strié.

- sa, sillon sus-orbitaire. - Spa, substance perforée antérieure. SR, substance réticulée.

- slrz, stratum zonale. - tee, teiiia tecta. - Tg, trigone. - Th, thalamus. - Tm, tubercule

mamillaire. Tol, tubercule olfactif. U, circonvolution du crochet. - Uv, uvula (luette).

1"4, quatrième ventricule. V, ruban de Vicq V' : lr.yr. Vl, ventricule latéral. Vcst, veine

du corps strié. - v, veinule du corps strié.

494 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.,

neuse, sectionnée transversalement, et qui soulève l'épendyme qui recouvre la

couche optique, c'est la veine du corps strié (Vcst).

Dans toute cette série de coupes sagittales, l'insertion des plexus choroïdes

(Pchl) divise la couche optique en deux parties : l'une intra, l'autre extra-venlri-

culaire. Dans la région intra-ventriculaire, nous trouvons le noyau antérieur de

la couche. optique (Na), qu'un dédoublement de slralum sonate (strz), sépare com-

plètement des noyaux externe (N.e) et interne (Ni). Au-dessous du noyau antérieur

(Na) de la couche optique, nous trouvons, d'avant en arrière : le noyau externe

(Ne), facile il reconnaître grâce il ses fibres radiaires et dans lequel s'irradie le

pédoncule antérieur du thalamus (Pa Th), puis le noyau interne (Ni), limité en

avant et en arrière par la lame médullaire interne (Lmi), qui grâce à sa direc-

tion courbe, il concavité interne et postérieure, se trouve sur cette coupe sec-

tionnée deux fois. (Voy. Coupes horizontales microscopiques.)

En arrière du noyau interne, le pulvinar (Pul) fait saillie dans la partie

moyenne de la fente cérébrale de l31claal. Au-dessous du noyau interne (Ni) se

trouve le centre médian de Luys (Nm) ou noyau médian du thalamus.

Les noyaux de la couche optique reposent sur la région sous-optique. Celle-ci

présente le noyau rouge (NR) et le corps de Luys (CL). Sur une ligne oblique de

haut en bas et d'arrière en avant, étendue du pulvinar (Pul) au tubercule mamil-

laire (Tm), on trouve, d'arrière en avant, quatre noyaux gris : le pulvinar (Pul),

le centre médian de Luys (Nm), le noyau rouge (NR) et le corps de Luys (CL).

Le corps de Luys (CL) est entouré en bas et en avant par l'anse du noyau lell-

ticulaire (Al), qui le sépare de la. substance grise centrale (Sgc). Au-dessous du

corps de Luys, s'étale en arrière le locus niger (Ln) qui délimite, avec la série des

quatre noyaux précédemment indiqués, un espace triangulaire, dont la base est

formée par le pulvinar (Pul), la commissure postérieure (cop) sectionnée perpen-

diculairement et la partie externe du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa); ce

triangle renferme la substance réticulée (SR) de la calotte du pédoncule. Au-des-

sous et en avant du locus niger (Ln), le pied du pédoncule cérébral (P) se prolonge

dans la protubérance (Po) pour constituer le faisceau pyramidal (Py). La prolubé-

rance (Po) est sectionnée au niveau de sa partie externe et ne présente de parti-

culier à noter que la présence des fibres du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm),

au moment où elles contournent la partie externe de la protubérance. La calotte

de la protubérance est restée en dedans de la coupe. (Comme nous l'avons indiqué

plus haut, cette série de coupes est très légèrement oblique en bas et en dehors.)

Dans la masse blanche du cervelet, nous trouvons l'olive cérébelleuse (Oc) et

une petite dépression arrondie, appartenant la partie supérieure du quatrième

ventricule (V ? ). La coupe intéresse l'hémisphère cérébelleux; sur la face supérieure

on distingue le lobe supào-antIJI'Í1 ! W' (Lsa), le lobe supéro-mogen (Lsm), le lobe

.ezcpéro-poslériezez·(Lsp).La face inférieure présente le lubc i.ui ! ro-o.sléri.eur(Lilr),

le lobe inféi'o-moyen (Lim) et le lobe inféro-anlérieur (Lia), ce dernier surmonté

du flocculus (Floc).

Coupe n° 10 (fig. 270), passant à 3 millimètres en dehors de la précédente

et correspondant à la ligne 10 de la figure 267.

Cette coupe passe par la circonvolution de l'hippocampe (H). Elle inté-

resse le genou de la capsule interne (Ci [g]), le noyau caudé (NC) et les trois

segments du noyau lenticulaire (NL, 2' ,), la partie moyenne du corps de

COUPES MACROSCOPIQUES DU, CERVEAU. 40o

Luys (CL) et la couche optique (Th) au niveau de son noyau externe (Ne).

L'isthme de l'encéphale est resté en dedans de la coupe, qui sectionne l'Iaé-

misphère cérébelleux et la protubérance, en dedans de l'origine apparente

du nerf trijumeau (V). ; ,

. Écorce. - Le fond du sillon calloso-marginal n'est plus représenté que par

deux îlots de substance grise situés en a et en , et la masse blanche du lobe

frontal ne forme, avec celle des circonvolutions rolandiques (Fa, Pa) et de la

circonvolution pariétale supérieure (Pj), qu'une seule et même masse. La scissure

pariéto-ocçi.lzilale (po), est interrompue par un pli e passage paricfto-occiyital,

interne. Elle est limitée en bas par le pli de passage rétro-limbique (,ni). On suit

dans presque toute son étendue la branche commune aux scissures calcarine et

yauiéto-occipitale (K + po), qui incise profondément la circonvolution du lobe

limbique au niveau de son isthme (i). La scissure calcarine (K) n'est représentée

que par ses parties antérieure et postérieure. Le ruban, de Vicq d'Azur (V) se

présente avec beaucoup de netteté dans cette région. La masse blanche du

cunéus et du lobule lingual (Lg) se sont fusionnées. L'isthme du lobe limbique (i),

se continue avec la circonvolution de l'hippocampe (H), qui est vue sur cette

coupe par sa face externe et superficielle. A son extrémité postérieure, le sillon

de l'hippocampe (h) la sépare des circonvolutions sous-calleuses (Csc) et de la cir-

convolution godronnée (Cg), située entre le sillon de l'hippocampe et le corps du

trigone (Tg), au niveau du point où il se continue avec le pilier postérieur. A son

extrémité antérieure, la circonvolution de l'hippocampe (H) se recourbe sur elle-

même pour former la circonvolution du crochet (U). Cette dernière circonvolution

est intéressée sur la coupe, et présente l'extrémité antérieure du prolongement

sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph) et le noyau amygdalien (NA), dont la face

postérieure fait saillie dans la corne sphénoïdale, et dont la face antérieure se

fusionne avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U). Sur la face supérieure

de la circonvolution du crochet (U), au-dessous du pédoncule cérébral (P), on

trouve la section d'une petite bandelette aplatie, la bandelette de Giacomini (BG),

qui appartient à la circonvolution godronnée.

Le corps calleux (Ce) a pénétré dans la profondeur des masses blanches des

circonvolutions, mais sa limite supérieure est toujours nette, grâce à la direction

de ses fibres. Letciugulum a disparu, il est resté en dedans de la coupe sauf au

niveau de la circonvolution de l'hippocampe (H). Le bourrelet du corps calleux s'est

déplissé ; il donne naissance en avant et en bas au faisceau inférieur du forceps (Fin').

Cavités ventriculaires. - L'étage supérieur du ventricule latéral (VI) est

intéressé dans toute sa longueur, depuis la corne frontale (Vf) jusqu'à la nais-

sance de la corne occipitale. La corne sphénoïdale (Vsph) est sectionnée il son

extrémité antérieure. Entre ces deux parties on trouve sur cette coupe un espace

compris entre la circonvolution de l'hippocampe (H) et la couche optique (Th),

limité en haut par le trigone (Tg) et l'insertion des plexus choroïdes (Pchl) et en

bas, par le fond du sillon de l'hippocampe (h). Cet espace est exlra-ventriculaire ;

il appartient il la surface extérieure de l'encéphale et en particulier aux parties

latérales de la fente cérébrale de Bichat

Noyaux opto-striés. Le noyau caudé (NC) fait une forte saillie dans le

ventricule. Il est sectionné au niveau de sa tète; on le voit s'effiler au-dessus de

la couche optique (Th) pour former la queue du noyau caudé, séparée de la couche

optique par le sillon opta-strié (si). Au-dessous du noyau caudé (NC), apparait

,49G

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fin;. 270. Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 10, passant à 10 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 10 de la figure 2G7. (Grandeur na-

turelle.)

a, z, ilots de l'écorce grise du fond du sillon calloso-marginal. BG, bandelette de

y Giacomini. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. Ce, corps calleux. - Cg, circonvo-

lution godronnée. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou de la

- capsule interne. CL, corps de Luys. cn', branche verticale du sillon calloso-m;rginnl. -

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 49' ?

le noyau lenticulaire (NL : 1, ,), dont le troisième segment (NL3) est encore très

petit et décrit avec le noyau une courbe à concavité postérieure et infé-

rieure, dans laquelle se loge le globus pallidus (NLz, ,). Le putamen (NL.,) et le

noyau caudé (NC) sont séparés par des faisceaux de fibres blanches, qui donnent

il ces noyaux l'aspect strié auquel ils doivent leur nom de corps striés. Ces libres

appartiennent au segment antérieur de la capsule interne (Cia); les unes (celles

qui sont surtout apparentes dans cette série de coupes sagittales) se dirigent eu

bas et en arrière et traversent le deuxième et le premier segment du noyau lenti-

wlail'c (;\/L" 1)' Elles appartiennent au système lenticulo-caudé et relient le

noyau caudé (NC) au globus pallidus (NL,, ) et aux centres infra-corticaux.

Les autres (visibles surtout dans la série des coupes horizontales) appar-

tiennent au système de la couche optique; elles sont ici sectionnées très obli-

quement, se présentent par conséquent sous l'aspect de faisceaux plus ou

moins foncés et qui se confondent avec le pédoncule antérieur de la conclu-

optique (PaTh) de la coupe n° 7 (fig. 269). Dans le segment externe du globus

pallidus (NL.,) se trouve la section transversale de la commissure antérieure ; le

sommet du globus pallidus est situé au-dessus de la bandelette optique (II) et de

la substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa), en avant du genou de la

capsule interne (ti[p : J).

Ces coupes sagittales montrent très nettement les rapports qu'affectent les

noyaux opto-striés entre eux. La couche optique (Th) est située- en arrière du corps

strié. Sur la coupe n° 15 (fig. 271) elle est enclavée entre la queue du noyau

caudé, et le pied du pédoncule cénrGral (P), mais elle présente toujours dans cette

série de coupes une extrémité postérieure libre, le pulvinar (Pul), qui correspond

il la cérébrale de 731clcal. Sur cette coupe n° 10 (fig. 270), le thalamus (Th)

est sectionné au niveau de son noyau externe (Ne), facile il reconnaitre grâce à la

présence des fibres radiées. La couche optique repose sur le pied du pédoncule (P)

dont elle est séparée par le corps de Lui/s (CL) et le faisceau thalamique de Foret

(Fth) qui appartiennent il la région sous-optique. Le pied du pédoncule (P)

est sectionné obliquement par rapport il la direction de ses libres. Les fibres les

plus antérieures, qui sont en même temps les plus internes, s'irradient seules

sur celte coupe ; elles se présentent sous la forme d'un faisceau blanc, nacré, res-

plendissant, il direction presque verticale; ce faisceau, qui correspond au genou

de la capsule interne (Ciest situé en arrière du globus pallidus ( : 'IL" ,Î et du

32

Csc, circonvolutions sous-calleuses. FI, première circonvolution frontale. Fa. circonvo-

lution frontale ascendante. Fm, forceps major. - fm, sillon fronto-marginal de Wernicke.

Fth, faisceau thalamiquo de Forci. Il, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de

l'hippocampe. (i), isthme du lobe limbique. Li. scissure calcarinc.- K+-yo, branche

commune aux scissures calcarine et pariéto-oeeipitale. Lg, lobule lingual. Lme, lame

médullaire externe du thalamus. <) ? ! e, Imi, lames médullaires externe et interne du noyau

lenticulaire. NA, noyau anngdalicn. JVC, noyau caudé. Ne, noyau externe du thala-

mus. NI3, " putamen et globus pallidus. 0, première circonvolution occipitale.

Ou, olive cérébelleuse. oF\, partie orbiLairc de la première circonvolution frontale.

Pu première circonvolution pariétale. ? étage inférieur du pédoncule cérébral. - l'a, cir-

convolution pariétale ascendante. L'cltl, plexus choroïdes. l'cm, pédoncule cérébelleux

moyen, - po, scissure parieto-occipitale. p7-s, sillon pré-rolandique supérieur. P/</. pulvi-

nar. trl, pli dlro-lilllbifiue. fi, scissure de Rolande. S, scissure de Sylvius. Sen',

surface cxtra-vcntt'iculairc du thalamus. Sge, substance grise sous-ependymaire. si, sillon

intermédiaire ou opto-strié. Spa, substance perforée antérieure. slra, stratum zonale.

Tg, trigone. - Th, thalamus. Tr/p, pilier postérieur du trigone. U, circonvolution du

crochet. V, ruban de Vicq d'Azyr. V{, corne frontale du ventricule latéral. 17. ventricule

latéral. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Zr, zone réticulée ou grillagée. ? bandelette oplique. - V, origine apparente du trijumeau.

498 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

segment antérieur de la capsule interne (Cia), en avant de la partie antérieure

du noyau externe (Ne) du thalamus (Th).

. Le cervelet ne présente rien de particulier il noter. La coupe intéresse la

partie moyenne de Y hémisphère cérébelleux, la partie externe du corps rhomboïdal

ou de l'olive cérébelleuse (Oc) et la masse blanche, au niveau du point où elle

donne naissance au pédoncule cérébelleux moyen (Pe.rn).

Coupe n° 15 (fig. 271) passant à 8 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 15 de la figure 267.

Cette coupe passe au niveau de la paroi externe du ventricule latéral

(PeVl) et sectionne le noyau caudé (NC) dans toute sa longueur, jusqu'au

point de réflexion de sa queue au niveau du carrefour ventriculaire (TbVI).

Elle passe en dehors du fond des scissures pariéto-occipitale (po) et calca-

rine (K), et n'intéresse que la partie moyenne, c'est-à-dire la partie la plus

profonde de la branche commune aux scissures calcarine et pariélo-occipi-

tale (K+ po). Elle sectionne en outre la circonvolution de l'hippocampe (H)

parallèlement à sa longueur, la circonvolution du crochet (U) et une partie

du pôle temporal (T2)' Cette coupe montre, ainsi que la coupe précédente

(n° 10, fig. 270) et la coupe suivante (n° 17, iig. 272), l'anneau presque

complet, que le manteau cérébral décrit autour de la couche optique (Th)

et du pédoncule cérébral. Cet anneau n'est ouvert en effet qu'en avant

et en bas, au niveau de la vallée de Sylvius (N7S). Sur les coupes nos 10

et 15 (fig. 270, 271), la vallée de 6'y/f; ! M (VS) se continue directement en

arrière avec les parties dites latérales de la fente cérébrale de Bichat,

située entre la circonvolution de l'hippocampe (H) d'une part, le pied

du pédoncule cérébral (P) et la couche optique (Th) d'autre part. Sur la

coupe n° 17 (fig. 272), cette continuité est interrompue par la fusion du

noyau lenticulaire (NL,) avec le noyau amygdalien (NA), et l'écorce du lobe

temporal et de la circonvolution du crochet (U) se recourbe en haut et en

avant, pour se continuer au niveau du seuil de Yinsula avec la partie

orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3).

Écorce. En commençant par le lobe frontal et, en allant d'avant en

arrière, on rencontre il partir de la vallée de Sylvius (VS) les circonvolutions et

sillons suivants : les parties li/'bitaÏ1'es des troisième, deuxième et première circon-

volutions frontales (oF ? oV ? oF,) séparées par le sillon en // (f3); puis à la face

externe, la et la deuxième circonvolutions frontales (F,, F.,) séparées par

le premier sillon frontal (1'1); le sillonpl'é-l'olrllldique supérieur (prs), la ci,'conco-

lution frontale ascendante (Fa), qui est très large et qui représente le point cul-

minant de l'hémisphère, la scissure de Itolando (R), la circonvolution pariétale

ascendante (Pa), le sillon jJost-rulandiqw ! (por), la première circonvolution parié-

tale (P,) et la scissure ])(11'Ùito-occÎpitale (po). Cette dernière scissure n'incise que

faiblement la face externe de l'hémisphère; la coupe correspond en effet il la

branche externe de cette scissure ou scissure perpendiculaire externe, mais dans

la masse blanche de l'hémisphère, on trouve en deux endroits la section du

fond de la branche interne; une première fois au-dessus du forceps major du

corps calleux (Fm), une seconde fois au-dessous de la corne occipitale (Voc) ;

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. " M'J

cette dernière section correspond à la branche commune aux scissures calcarine el

pariéto-occipitale (K+po). Dans la région, occipitale de l'hémisphère, nous trou-

vons en arrière de la scissure ¡JllI'Ïr ! to-occipitale (po) la première circonvolution

occipitale (0,), le sillon inln.r-occipital (io) et la deuxième circonvolution occipitale

(02), qui se prolonge sur la face inférieure de l'hémisphère pour former le lobule

lingual (Lg). Ce dernier se confond au niveau du pli réiro-limbiquc (1trl) avec

la circonvolution, de l'hippocampe (H). Au-dessous du pli rétro-limbiquc (1trl),

commence une circonvolution nouvelle, dont la surface de section n'est encore

représentée que par un îlot de substance grise, séparé du pli iiibi (j lie par

le sillon, collatéral (ot). Cette circonvolution correspond il la partie la plus interne

du lobule fusiforme (Fus). En avant, la circonvolution de l'hippocampe (H) se

continue avec les troisième et deuxième circonvolutions temporales (T3' T 2) et

avec la circonvolution du crochet (U) qui forme la lèvre inférieure de la vallée

de Sylvius (VS), et qui est limitée au dehors par incisure temporale (it).

Quant à la lèvre supérieure de la vallée de Sylvius (VS), elle est formée par la

substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa) et la partie orbilaire de la

troisième circonvolution frontale (ol). En arrière de la vallée de Sylvius, l'écorce

de la circonvolution du crochet (U) se continue avec celle de la corne d'.4ml/wl/

(CA). Cette dernière est intéressée au niveau de la partie profonde du sillon de

l'hippocampe (h), lequel donne en avant quelques incisures, qui produisent du

côté de la cavité ventriculaire les digitalions de la corne d ? lncneuir. (inca).

Sur cette coupe on se rend très bien compte de la manière dont est formée la

corne 64.HM)M« au niveau du ventricule sphénoklal (Vsph). Elle représente en

effet une petite écorce cérébrale, plusieurs fois plissée sur elle-même, recou-

verte du côté du venlricule par une mince lame de substance blanche, Valve us

(Alv) et du côté du sillon de l'hippocampe (h), par une lame blanche, festonnée,

qui se continue avec la substance blanche réticulée d'Arnold ou lame médullaire

superficielle (Lms) de la circonvolution de l'hippocampe (H). Dans le fond du

sillon de l'hippocampe (h) on aperçoit la partie supérieure de la circonvolution

godronnée (Cg).

L'écorce grise de la corne d'lznznorz (CA) se continue avec celle de la face

supérieure de la cipculIL'ulution de l'hippocampe (H) el forme la lèvre inférieure

des parties latérales de la fente cérébrale de lïichat. Au-dessous du pilier posté-

rieur du trigone (Tp), l'écorce se renfle, et donne naissance il quelques petits s

plissements, analogues il ceux de la corne ? b;ttti,M, mais beaucoup plus petits

que ces derniers. Ces petites circonvolutions avortées entourent l'extrémité pos-

térieure du sillon de l'hippocampe (h), elles forment les circonvolutions sous-cal-

leuses (Csc), et se continuent avec la partie postérieure de la circonvolution

godronnée (Cg). La circonvidulion godronnée (Cg) est donc sectionnée deux fois

sur cette coupe, une fois au niveau du pilier postérieur du trigone (Tgp), une

seconde fois en arrière de la corne 6.iM ? Mf (CA).

Substance blanche. - Le ventricule latéral est recouvert par une mince

couche de substance grise, la substance grise, sous-épcndymaire (Sge), qui s'épais-

sit en avant et au-dessous de. la corne frontale et qui sépare la paroi externe de

la cavité ventriculaire d'avec le corps calleux (Ce). Ce dernier est encore facile il

reconnaître, grâce il la direction de ses fibres et à ses limites supérieures encore

nettes. Il se continue en arrière avec le j(I/'ccpsmajOl'(Fm); en avant et en dehors

il est limité par une couche foncée, qui suit la courbe du corps calleux et qui

appartient aux libres de la couronne rayonnante (CR). Le reste de la masse

500 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fit.. 271. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 15, passant à 1;; millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 1;i de la figure 2cl. (Grandeur na-

tourelle.)

Alv, alvéus. Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. - Cia, segment anté-

rieur de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. coa, commis-

sure antérieure. CH, couronne rayonnante.. - Csc, circonvolutions sous-calleuses.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 501

blanche des circonvolutions ne présente rien de particulier il noter; nous entrons

en effet ici en plein centre ovale. Au-dessous du ventricule occipital (Voc), au-dessus

du pli rélro-limbique il existe un faisceau triangulaire, qui appartient au

système du forceps dont il représente le faisceau inférieur ou minor (Fm').

Ventricule latéral. La partie moyenne du ventricule latéral n'est repré-

sentée que par sa paroi externe (PeVl), au niveau de l'angle latéral du ventricule.

Cette paroi apparaît légèrement déprimée sur la coupe. En arrière, la coupe

intéresse le carrefour ventriculaire (TgVl) qui se continue avec la corne occipi-

tale (Yoc) et qui est limité en avant, par les plexus choroïdes (Pchl) du ventricule

latéral et le pilier postérieur du trigone (Tgp). La corne sphénoïdale (Vsph) se

présente sous la forme d'une mince fente verticale, aplatie d'avant en arrière,

située entre la corne (1'tîiti)ioii (CA) et le noyau amygdalien (NA.)

Noyaux gris centraux. Le noyau caudé (NC) est sectionné dans toute

sa longueur; il est réuni en avant au putamen (NL,) par des languettes de

substance grise. Dans la concavité que décrivent ces deux parties du corps strié,

se logent le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et le globus pallidus

(NL=, , ). Les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) affectent toutes

une disposition rayonnée, et convergent vers les segments internes du noyau

lenticulaire (nez, ,,) qu'elles traversent pour la plupart. La queue du noyau caudé

est séparée de la couche optique (Th) par une laine de fibres claires, qui appar-

tiennent pour la plupart, sinon exclusivement, au système lhalamique dont elles

forment le pédoncule moyen (PThm). La couche optique (Th) est en

outre par une couche de fibres blanches, la zone réticulée ou grillagée (zr). En

arrière, au niveau de sa face extra-vcnlriculaire, elle fait saillie sur les parties

latérales de la fente cérébrale de Bichat, et se renfle en bas pour former le ]Julvi-

nar (Pul); en bas et en avant elle repose sur le pied du pédoncule cérébral (P),

dont elle est séparée par la zone réticulée (zr).

Les parties antérieures du pied du pédoncule céréGnal (P) se continuent avec

des faisceaux de fibres il direction verticale, qui passent entre la zone réticulée (zr)

elle globus lJallidlls (NL2, 1)' Ces fibres correspondent au tiers antérieur du segment

postérieur de la capsule interne (Cip), et sont situées immédiatement en arrière

du rnuu. Le pied du pédoucazle cérébral (P) a diminué de volume, par le fait même

de sa pénétration dans la capsule interne, qui commence déjà sur la coupe n° 10

D,gCca, digitations de la corne d'Ammon. EM, ergot de Morand. F,, 7 ? première et

deuxième circonvolutions frontales. l'l, /3, premier et troisième sillons frontaux. Fa, cir-

convolution frontale ascendante.f ? ? ? , forceps major; 1·nz', son faisceau inférieur on minor.

Fus, lobule fusiforme. H, hippocampe. A, sillon de l'hippocampe. K + po, branche com-

mnne aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. io, sillon intel'-occipila ;7,incisure tem-

porale. ? </, lobule lingual. Lme, lame médullaire externe du thalamus. Lins, lame médullaire

superficielle. mFi, face interne de la première circonvolution frontale. -"A, noyau amygda-

lien. NC, noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. NL" NL2, ;>IL¡, noyau lenticulaire

avec ses trois segntents.-0,, 0, première et deuxième circonvolutions occipitale ? oFt.oF.j,

oF" partie orhitairc des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. ol, sillon

collatéral. P, pied du pédoncule cérébral. -P,, première circonvolution pariétale. - l'a, cir-

convolution pariétale ascendante. Pe7/, paroi externe du ventricule latéral. Pchl, plexus

choroïdes. -po, scissure pariéto-occipitale. por, sillon post-rolandique. pvs, sillon pre-rotan-

dique supérieur. PThm, pédoncule moyen de la couche optique.Pi<<, pulvinar. w/, pli

rétro-linibique. R, scissure de llolando - Sge, substance grise sous-épendymaire. Spa, sub-

stance perforée antérieure. -T" T3. deuxième et troisième circonvolutions tempurales.-7;g, tri-

gone, 1 : qp, pilier postérieur du trigone. TgYI, trigone du ventricule latéral. Th, thala-

mus (couche optique). U, circonvolution du crochet. Voc, corne occipitale du ventricule

latéral. V8, vallée de Sylvius. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. W, zone

de Wernickc. ;1', zone réticulée ou grillagée. - Il, bandelette optique.

502 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

(fig. 270). Les fibres de ses 2/3 postérieurs présentent encore le même aspect

que sur cette coupe. Elles n'ont en effet pas encore changé de direction. En

arrière du pied du pédoncule cérébral, entre celui-ci et le pulvinar (Pul), on

trouve des libres blanches il direction verticale, qui appartiennent il la zone de

Wernicke (W). C'est dans cette région que nous verrons s'irradier sur la coupe

suivante (fig. 372), les fibres de la bandelette optique. La bandelette optique (II)

est ici très obliquement sectionnée, elle affecte la forme d'un triangle isocèle,

extrêmement allongé, compris entre le pied du pédoncule cérébral (P) et l'écorce

grise de la corne d'A 11 ? iIOn (CA); son sommet se dirige du côté de la fente céré-

In'ale de liiehat, sa base est adhérente à la substance grise de l'espace perforé anté-

rieure (Spa) et présente constamment des orifices vasculaires assez volumineux.

Coupe n° 17 (fig. 272), passant à 2 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 17 de la fig. 267.

Cette coupe passe en dehors de l'étage supérieur du ventricule latéral,

au niveau du seuil de l'insula, de la bandelette optique (II), du pulvinal' (Pul)

et du segment postérieur de la capsule interne (Cip).

Écorce. - L'écorce du lobe temporal se continue directement an-dessous du

noyau lenticulaire (NL3' NL,, \L,) avec celle de la partie orbilaire de la troisième

circonvolution frontale (oF.). Nous trouvons sur cette coupe les mêmes circonvo-

lutions que sur la coupe précédente (fig. °371), mais l'écorce a diminué d'étendue.

La coupe intéresse surtout le plan de la deuxième circonvolution frontale (F.,),

c'est-à-dire un plan de l'hémisphère, déjà sensiblement moins étendu que les

plans des coupes précédentes, très voisines de la scissure inter-hémisphérique.

Le lobule lusijimne (Fus) a augmenté de volume; la corne d'Ammon (CA) dimi-

nue, son écorce se continue il la partie antérieure et il la partie postérieure du

sillon de l'hippocampe (h) avec celle de la circonvolution godronnée (Cg). La corne

sphénoïdale (Vsph) a augmenté de volume, elle s'est élargie en haut et en arrière,

elle n'est plus limitée par l'écorce grise qui unit la corne (Llmll/1111 à l'écorce

de la circonvolution du crochet (U), mais par une lame iiince, le vélum terminale

d'A eby, sur lequel s'insèrent les plexus choroïdes de la corne sphénoïdale (Pchsl'h).

Noyaux gris centraux. Le noyau amygdalien (NA) limite la paroi anté-

rieure de la corne sphénoïdale et se fusionne avec le segment interne du globus

pallidus (NL,). Le carrefour ventriculaire (TgVl) a augmenté de hauteur, com-

mence mieui circonscrire la corne d'Ammon (CA) et il se prolonger en avant

et en bas du côté de la corne sphénoïdale. La branche commune aux scissures

calcarine et pw'iéto-occipitale (K + po) détermine dans la corne occipitale (Voc)

la saillie de V ergot de Jloraud (EM) (fig. 371). La partie l}'(l il tale du ventricule latéral a

disparu, il sa place on trouve, entre les derniers vestiges du noyau caudé (NC)

et le corps calleux (Cc), une surface ovalaire, légèrement teintée, qui correspond

la substance grise sous-(; (Sge) qui tapisse l'angle externe du ven-

l'iCille latéral. (Voy. Coupes vel'lico-tl'flllS1WI'SIÛCSIIWcl'uswpiques, fig. 240 il 35<j.)

Au-dessus du bord supérieur de la substance grise sous-épendymaire, on trouve

les dernières fibres nettement marquées du corps calleux (Ce). Sur les coupes

suivantes, il a disparu; ses fibres sont en effet dissociées par les fibres de la cnet-

ronne rayonnante (CR), et le dernier point sur lequel le corps calleux apparaît

distinct correspond à la courbe qu'il décrit autour de l'angle externe du ven-

tricule. Au-dessus du carrefour ventriculaire (TgVl), les fibres calleuses (Ce) sont

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;i03

encore très apparentes ; elles correspondent en effet aux fibres du forceps major

(Fm). Autour de la courbe des fibres calleuses, se dessine une seconde courbe

de fibres plus claires qui appartiennent à la couronne rayonnante (CR).

Le noyau caudé est sectionné une première fois au niveau de la partie re-

courbée de la queue (NC'), au-dessus du pulvinar (Pul); une seconde fois, à la

partie supérieure de sa tête (NC), où il est réduit à quelques îlots de substance

grise, situés sur la ligne de limite inférieure de la substance grise sous-élzendy-

maire (Sge). Des ponts incomplets de substance grise le relient au putamen (NL3)

qui a augmenté de volume. En arrière et au-dessous du putamen on trouve le

globus pallidus (NL2, 1) et la section transversale de la commissure antérieure

(coa), entourée d'un assez grand nombre d'orifices vasculaires, qui livrent pas-

sage aux artères lel1liculo-sll'iées.

La couche optique est réduite au pulvinar (Pul). La bandelette optique (II) est

située sur le prolongement du segment interne du globus pallidus (NL,), dont elle

est séparée par des orifices vasculaires volumineux qui livrent passage aux artères

lei7li'cu,lo-ol)fiques; elle se porte en arrière, entoure à la manière d'une fronde le

pied du pédoncule cérébral (P) et s'irradie dans le pulvinar (Pul). Ce dernier est

séparé du segment interne du noyau lenticulaire (NL,) par les fibres du segment

postérieur de la capsule interne (Cip), qui présentent toutes une direction verti-

cale. Les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) situées entre le

noyau caudé (NC) et le noyau lenticulaire (NL,¡, 2' ,), présentent une direction

beaucoup plus oblique en bas et en arrière. Lorsqu'on compare la coupe actuelle

n° 17 (fig. 272) avec la coupe suivante n° 21 (ûg. 273), on se rend très bien compte

de la forme en éventail assignée à la capsule interne. Le sommet de l'éventail,

répond à la bandelette optique (II) et sa base à la limite supérieure du noyau caudé

(NC). Lorsque d'autre part on se reporte aux coupes horizontales, et que l'on songe

au genou que forme la capsule interne, on comprend que les anciens anatomistes

aient pu comparer, non sans quelque apparence de raison, la capsule interne à

un éventail à moitié déployé et légèrement coudé, de façon à présenter un angle

ouvert en dehors. Cette même série de coupes sagittales fait comprendre éga-

lement, comment Meynert a pu décrire au noyau lenticulaire un pôle central et

un pôle périphérique; le pôle central répondant il la face supérieure du putamen

(NL3), le pâle périphérique à sa face interne. En réalité, le troisième segment du

noyau lenticulaire (NL3) donne naissance à un grand nombre de fibres qui traver-

sent le globus pallidus (NL ? ), pour se porter dans les régions infra-corticales,

mais il n'en reçoit pas par sa face supérieure (Wernicke); il présente donc un

pôle périphérique, mais il ne présente pas, comme le croyait Meynert, un pôle

central, et les fibres qui semblent s'irradier dans le putamen ne font que tra-

verser sa partie supérieure. Ces fibres qui constituent le segment antérieur de la

capsule interne (Cia) sont du reste de deux ordres, les unes constituent les fibres

de projection du noyau caudé, qui traversent perpendiculairement le segment

antérieur de la capsule interne, puis concourent à former les lames médullaires

verticales du noyau lenticulaire (lmi, lme), entrent dans la constitution de l'anse

du noyau lenticulaire, pour se porter de là dans la calotte du pédoncule* La

seconde série de fibres appartient il la couche optique et constitue le pédoncule

antérieur de la couche optique qui aborde le thalamus au niveau du genou de la

capsule interne. La signification morphologique du segment antérieur de la capsule

interne (Cia) n'est donc pas comparable à celle de son segment postérieur (Cip);

celui-ci contient surtout des fibres pédonculaires et représente la continuation

504 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Vu; 272. Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 17, passant à 17 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 17 de la figure 267. (Grandeur na-

turelle.) ,

B, fente cérébrale de Bichat. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. C7, circon-

volution godronnée. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cip, scgment posté-

rieur de la capsule interne. - cott, commissure antérieure. - Cil, couronne rayonnante. -

EM, ergot de Morand. Fui, F,, première et deuxième circonvolutions frontales. ? pre-

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU; 30a ')

dans la capsule interne des fibres du pied du pédoncule (P), elui`.ilé'z'fjt uMüŸCs ?

verser la capsule pour s'irradier dans la couronne r·ayozznautr. (C ?

ovale, et de là dans l'écorce grise de la zone rolandique. (Voy., t. II, Coupes sagit-

tales microscopiques .)

Coupe n° 21 (lig. 273), passant à 4 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 21 de la figure 267.

Cette coupe passe en dehors du segment interne du globus pallidus; elle

n'intéresse que le putamen (NL3) et le segment externe du globus pallidus

(NL,) ainsi que la partie externe du pulvinar (Pul). Elle sectionne dans

toute leur longueur la circonvolution godronnée (Cg) et le pilier postérieur

du trigone (Tgp).

Écorce. - L'écorce ne présente rien de spécial il noter, si ce n'est l'appari-

tion des premières circonvolutions de l'insula (I), dans le fond de la scissure de-

Sylvius (S) et la disposition particulière que présente la corne d'Ammon, section

née parallèlement à son grand axe. La corne d'Ammon (CA) repose sur la sub-

stance blanche de la circonvolution de l'hippocampe (H); elle fait saillie dans la

corne, sphénoïdale (Vsph) en avant et dans le carrefour ventriculaire en arrière.

Ses faces ventriculaires sont tapissées par une lame de substance blanche,

l'alvéu.s (Alv) qui se continue au niveau des parties latérales de la fente céré-

1)J'ale de Bichat (B) avec le pilier postérieur du. trigone (Tgp). La substance grise de

la corne d'Ammon est subdivisée en deux lames, l'une inférieure, l'autre supé-

rieure, par une couche festonnée de substance blanche, connue sous le nom de

lame médullaire moyenne (Lmm) ou de lamina invalida. Elle sépare l'écorce du

sllúiwlll1/L de celle de la circonvolution godronnée (Cg) comprise entre le pilier

postérieur du trigone et la lame médullaire moyenne.

Le ventricule latéral est encore formé par deux parties complètement

séparées, la corne sphénoïdale (Vsph) en bas et en avant, le carrefour ventriculaire

et. la corne occipitale (Voc) en arrière. La corne sphénoïdale (Vsph) s'est élargie

et étendue d'avant en arrière. Sa paroi inférieure est formée comme nous venons

de le voir par la corne d'Ammon (CA), tapissée par l'altétts (Alv); sa paroi supé-

rieure est coudée, et décrit un angle obtus ouvert en bas et en arrière, dont le

segment antérieur est limité par le noyau amygdalien (NA) et le segment supé-

rieur par l'extrémité antérieure recourbée, de la queue du noyau caudé (NC").

micr sillon frontal. ? incisure du prcmicr sillon frontal. Fa, circonvolution frontale

ascendante. - Fm, forceps major; F2)2',son faisceau inférieur ou minor. - fm, sillon fronto-

marginal de Wernicke. Fus, lobule fusiforme. Il, hippocampe. h, sillon de l'hippo-

campe.1<, incisure temporale. -K + po,1)ranche commune aux scissures calcarine ct. pariéto-

occipitale. - le, lame cornée et toenia scmi-circularis - Lg, lobule lingual. - lnae, lnzi, lames

médullaires externe et intcrnc du noyau lenticulaire. - NA, noyau amygdalien. NC, tète du

noyau caudé. - \'C', queue du noyau caudé. NL3, NL" NL,, noyau lenticulaire et ses trois

segments. Oi, première circonvolution occipitale. oF,, oF ? 0l'3, partie orbitaire des pre-

mière, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - ol, sillon collatéral. Pi, première

circonvolution pariétale. - P, pied du pédoncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale

ascendante. Pchl, plexus choroïdes. - Pchvsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale.

por, sillon post-rolandique. Pul. pulvinar. il, scissure de Rolande. S, scissure

de Sylvius. - Sge, substance grise sous-èpendymaire. - sa, substance innommée de Rei-

chert. - T'a, deuxième circonvolution temporale. - Tgp, pilier postérieur du trigone.

TgVI, trigone du ventricule latéral. U, circonvolution du crochet. - Voç,...< ? J : Wj,\ltJ;Í1'iÍ<I. ! C

du ventricule latéral. - VS, vallée de Sylvius. - Vsph, corne sphén6t,\<'t¡,\Q.lrv : c\U¡li ? u

latéral. - zr, zone réticulée ou grillagée. Il, nerf optique. j ! i ? '

1 I \ k ! 1 I ? ... ?

506

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 273. Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 21, passant à 21 millimètres er/

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 21 de la figure 267. (Grandeur

naturelle.) .

Alv, alvéus. AU, avant-mur. B, fente- cérébrale de Bichat. - CA, corne d'Ammon.-

Ce, capsule externe. Cc, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. Cia, segment

antérieur de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CO, contre

ovale. coa, commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante. F,, Fa, première et

deuxième circonvolutions frontales. f2, f3, premier, deuxième et troisième sillons fron-

taux. Fà, circonvolution frontale ascendante. - fg, sillon fimbrio-godrohné. Fli, faisceau

longitudinal inférieur. fm, sillon fronto-marginal. Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule

fusiforme. - Il, hippocampe. - insula. ip, sillon inter-parietal. le, lame cornée et

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 50î

L'angle postérieur de la corne sphénoïdale est fermé par l'insertion des plexus

choroïdes de la. corne sphénoïdale (Pch, sph).

Le carrefour ventriculaire est fermé en avant par les plexus choroïdes (Pchl)

qui s'insèrent d'une part au pilier postérieur du trigone (Tgp) et d'autre part,

au sillon opto-si21.au niveau de la lame cornée (le).' Toute la face inférieure du

pulvinar (Pul) est donc extra-ventriculaire,' et correspond aux parties latérales

de la fente cérébrale de Bichat (B). - .

Noyaux gris centraux. La tête et le tronc du noyau caudé ont disparu,

et ne sont plus représentés que par les ponts de substance grise qui cloisonnent

le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et qui relient le noyau caudé au

putamen (NL3). La queue du noyau caudé (NC') est intéressée en deux endroits;

une première fois dans le carrefour ventriculaire, immédiatement au-dessus de

l'insertion des plexus, cltoroïdes(Pchl); une seconde fois (NC") dans la corne sphé- ? wïdale(Vsph), où elle envoie au putamen (NL3) un pont de substance grise, qui

embrasse dans sa concavité la commissure antérieure (coa). Le putamen (NL3) a

considérablement augmenté de volume, son bord supérieur donne naissance à

de nombreux ponts, de substance grise (NL3) qui s'irradient pour se porter en

dedans vers la tête du noyau caudé qui est restée en dedans de la coupe. Le seg-

ment externe du globus pallidus (NL2) est situé dans l'angle formé par le putamen

(NL3) et l'extrémité antérieure de la queue du noyau caudé (NC"). Le thalamus (Th)

est sectionné au niveau de la partie externe du piulvinar (Pul); il est entouré en

haut et en avant par la zone réticulée (zr) et séparé du deuxième segment du noyau

lenticulaire (NL2) par le segment postérieur de la èa]Jsule interne (Cip), qui se pré-

sente encore ici sous l'aspect d'un éventail à sommet inférieur. Le bord supé-

rieur de l'éventail se continue au niveau du pied de la couronne rayonnante (pCR),

avec une zone de fibres claires, qui appartiennent à la couronne rayonnante (CR)

et correspondent à l'entre-croisement des fibres calleuses et des fibres de projet-

tion. Cette zone claire est limitée en dehors par une seconde couche concentrique-

qui appartient au centre ovale (CO).

L'aspect des fibres blanches est différent au niveau de la corne occipitale

(Voc) ; ici nous commençons à voir apparaître les trois couches- de fibres qui

doublent la corne occipitale, à savoir : le tapetum (Tap), la couche des radiations

thalamiques de Gratiolet (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Toute la

paroi supérieure du carrefour ventriculaire est bordée par les fibres calleuses (Ce),

qui se différencient assez nettement d'avec celles du tapetum (Tap), par leur

direction. Le tapetum se présente en effet sous l'aspect d'une lamelle blanche

qui coiffe le fond de la corne occipitale (Voc).

semi-circularis. - L'g, lobule lingual. Lmm, lame médullaire moyenne de la corne d'Am-

mon. NA, noyau amygdalien. 1VC', queue du noyau caudé. NC", partie recourbée de

la queue du noyau caudé. NL3, i'L, troisième et deuxième segments du noyau lenticu-

laire. 02, deuxième circonvolution occipitale. - oF2, OF3, partie orbitaire des deuxième et

troisième circonvolutions occipitales. ot, sillon collatéral. - P,, P2, première et deuxième

circonvolutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. Pc, pli courbe.

pCR, pied de la couronne rayonnante. - Pchl, plexus choroïdes. - Pchsph, plexus cho-

roïdes de la corne sphénoïdale. por, sillon post-rolandique. prs, sillon pre-rolandique

supérieur, - Pul, pulvinar. - 'It1'l, pli rétro-limbique. RTh, radiations optiques de Gra-

tiolet. S, scissure de Sylvius. Ti, première et deuxième circonvolutions temporales.

- T3 + Fus, union de la troisième circonvolution temporale et du lobule fusiforme. Tap,

tapetum. - Th, thalamus (couche optique). Tgp, pilier postérieur du trigone. - TgVl, tri-

gone du ventricule latéral. Th, thalamus (couche optique). v, orifices vasculaires. Voc,

corne occipitale du ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. 2 ? ',

zone réticulée ou grillagée. - Il, bandelette optique.

508

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FG. 274. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 37, passant à 27 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 27 de la figure 267. (Grandeur na-

turelle.) .

AM,'avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Cc, corps calleux. Ce, capsule externe.

Cl, circonvolution godronnée. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, seg-

ment rétro-lenticulaire de la capsule interne.- CO, centre ovale. - coa, commissure -antérieure,

Fi, deuxième circonvolution frontale. - f , f3, deuxième et troisième sillons frontaux,

Fa, circonvolution frontale ascendante. Fit, faisceau longitudinal inférieur/ fm, sillon fronto-

marginal de Wernicke. Fu, faisceau uncinatus. =Fus, lobule fusiforme. H, hippocampe.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 509

Coupe n° 27 (fig. 274), passant à 6 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 27 de la figure 207.

Cette coupe passe par le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3),

le fond du sillon marginal supérieur de l'inslila (ms) et par la corne sphé-

noïdale (Vsph) du ventricule latéral. Elle laisse par conséquent, au dedans

d'elle, les parties latérales de la fente cérébrale de Bichat et toute la sur-

face extra-ventriculaire de la couche optique.

Écorce. L'écorce ne se distingue que par des différences insignifiantes,

d'avec celle de la coupe précédente. Le bord antérieur de l'insu la (la) commence

à se dessiner nettement. est séparé de la face operculaire de la troisième circon-

volution frontale par le sillon marginal antérieur (ma). La masse blanche du

lobule fusiforme (Fus) s'est fusionnée avec celle du lobule lingual (Lg); la corne

d'Arevmon (CA) fait saillie dans l'étage inférieur du ventricule latéral; son écorce

grise forme un îlot complètement séparé du reste de l'écorce cérébrale, et entoure

l'écorce grise de la circonvolution godronnée (Cg) dont elle est séparée par la

lame médullaire moyenne.

Ventricule latéral. Cette coupe passe en dehors du pilier postérieur du

trigone et de l'insertion des plexus choroïdes du ventricule latéral. La corne occi-

pitale (Voc) communique directement avec la corne sphénoïdale (Vsph), et l'étage

inférieur du ventricule latéral affecte une forme très allongée et aplatie. Sa

limite supérieure est formée par les derniers vestiges du noyau amygdalien (NA),

par l'extrémité antérieure recourbée de la queue du noyau caudé (NC") unie au

pédoncule du putamen (PNL.,),par les derniers vestiges du thalamus (Th) doublés

de la lame cornée et des fibres du tænia scmi-circularis (le), enfin par la queue du

noyau caudé (NC') au niveau de sa réflexion. Quant à la corne occipitale (Voc),

elle est limitée en haut par la couche épaisse des fibres calleuses (Cc) doublées

de la couche des radiations thalamiques (RTh). Au niveau du fond et de la paroi

inférieure de la corne occipitale, on retrouve ces deux couches superposées,

auxquelles s'est ajoutée une troisième couche, constituée par le faisceau lonrli-

tudinal inférieur (Fli). Très accentuées et très distinctes au niveau du fond de

la corne occipitale, ces trois couches se réduisent au niveau de la paroi infé-

rieure, à trois très minces lamelles, qui ne se différencient entre elles que grâce

il leur coloration et à la direction de leurs fibres.

Noyaux gris centraux. Des trois segments du noyau lenticulaire, le

putamen (NL) est seul intéressé sur cette coupe; il présente un aspect parti-

culier et tout à fait caractéristique. Son bord inférieur se coude en effet à angle

droit et donne naissance il un pédoncule étroit et mince, qui se dirige vers l'ex-

trémité antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph), où il se fusionne avec l'extru-

Ici, insula antérieur. - ip, sillon inter-pariétal. - le, lame cornée et taenia scmi-circularis.

Lg, lobule lingual. ma, sillon marginal antérieur. ms, sillon marginal supérieur. NA,

noyau amygdalien. - NC, queue du noyau caudé. - NC", partie recourbée de la queuc du

noyau caudé. - NL,, putamcn. - 0" deuxième circonvolution occipitale. oF" oF3, partie

orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - ot, sillon collatéral. -

P ? deuxième circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli

courbe. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - PNL" pédoncule du troisième segment du

noyau lenticulaire. pri, sillon pré-rolandique inférieur. - R, scissure de Rolando. - RTh,

radiations optiques de Gratiolet. - S, scissure de Sylvius. - Ti, 1'" 7'3, première, deuxième

et troisième circonvolutions temporales. - Th, couche optique (thalamus). - t'l, partie verti-

cale du sillon parallèle. - T'oc, corne occipitale. - Vsph, corne sphénoïdale.

; ! )0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

mité antérieure recourbée de la queue du noyau coudé (NC"). Ce pédoncule porte

le nom de pédoncule du troisième segment du noyau lenticulaire ou pédoncule

du putamen (PNL3). Il se détache de la partie externe du putamen, au niveau de

l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale, et ne se rencontre par conséquent

que sur les coupes sagittales, rasant la face exlerne du putamen, et sur les

coupes vertico-transversales, intéressant l'extrémité antérieure du ventricule

sphénoïdal (Voy. Coupe vC1'tico-lmnsvcl'sale, fig. 247).

Dans le sinus de l'angle formé par le pédoncule du troisième segment du noyau

lenticulaire (Pi`1L) et le putamen, se logent la commissure arrtérieure (coa), l'extré-

mité supérieure du noyau amygdalien (NA) et de nombreux orifices vasculaires

appartenant aux artères lenticulo-caudées.

En avant de ces organes on trouve la capsule (Ce) et l'avanrl-mzc (ANI)

doublé du faisceau uncinatus (Fu) ; celui-ci, situé il la partie antérieure de

Y in su la (la), relie la face orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3) il

l'extrémité antérieure de la première circonvolution temporale (T,).

La face inférieure et la moitié antérieure de la face supérieure du troisième

segment du noyau lenticulaire (NL3) sont lisses, sa moitié postérieure donne

naissance il des languettes de substance grise qui se dirigent en haut et en arrière

vers le tronc du noyau caudé, resté en dedans de la coupe. Ces languettes font

suite il celles de la coupe précédente, et qui siégeaient sur la moitié antérieure

de la face supérieure du noyau, lenticulaire.

Entre l'extrémité antérieure recourbée de la queue du noyau caudé (NC") et

la partie de la queue du noyau caudé qui fait saillie dans le carrefour ventriculaire

(NC'), on trouve le dernier vestige de la couche optique (Th) et le segment, rétro-

lenticulaire de la capsule interne (Cirl). Les fibres de cette dernière se dirigent

pour la plupart en haut et en arrière, et se confondent avec le pied de la couronne

rayonnante (pCR). La couronne rayonnante ne forme plus une couche aussi régu-

lière que sur les coupes précédentes, elle est interrompue il sa partie moyenne

par le sillon marginal supérieur de l'insula (ms), par l'écorce grise qui l'entoure

et les fibres courtes d'association propres il ce sillon. En avant, elle atteint presque

l'extrémité antérieure du putamen (NL,,) dont elle est séparée par la capsule exlerne

(Ce); en arrière, elle se confond netternent avec les radiations thalamiques (RTh).

Sa partie antéro-supérieure est embrassée par les fibres légèrement teintées du

centre ovale (CO), en dehors desquelles on trouve les fibres d'association plus ou

moins courtes des circonvolutions, fibres qui sont pour la plupart sectionnées

parallèlement à leur axe, sauf celles de la pointe du lobe temporal.

Coupe n° 33 (fig. 275), passant à 33 millimètres en dehors de la face

interne de l'hémisphère et correspondant à la ligne 33 de la figure 267.

Cette coupe passe au niveau du ventricule sphénoïdal (Vsph), et de

l'avant-mur (AM) et intéresse les circonvolutions de (la.)

Écorce. - Ici encore, l'écorce ne présente que peu de modifications,

lorsqu'on la compare à celle de la coupe précédente. Le sillon marginal supérieur

de l'insula (ms) est plus accentué et les circonvolutions antérieures de l'insula

(la) commencent il être reconnaissables, surtout celles qui sont en rapport avec

l'opercule de la portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (0F,¡).

Le ventricule sphénoïdal (Vsph) est incisé dans toute sa longueur, il est en-

touré en arrière par le corps calleux (Ce), la couche des radiations thalamiques

FiG. 275. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 33, passant à 33 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 33 delà figure 267. (Grandeur

naturelle.) . ,

AU, avant-mur. Ce, corps calleux. Ce, capsule externe. Ci ? ,11- segment rétro-len-

ticulaire de la capsule interne. - Ec, éminence collatérale, de Meckel. Fi, deuxième circon-

volution frontale. - fI, {2, ¡ ? premier, deuxième et troisième sillons frontaux. Fa, circonvo-

lution frontale ascendante. Fli, faisceau longitudinal inférieur. FT, faisceau de Tttrck.

Pu, faisceau .uncinatus. - Fus, lobule. fusiforme. H, circonvolution de l'hippocampe. - la,

insua antérieur. io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. -ma, sillon marginal

antérieur. zip, sillon marginal postérieur.-ms, sillon marginal supérieur. NC', queue du

noyau caudé. Os, 0,; deuxième et troisième circonvolutions occipitales. oF2, oFs, partie

orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions frontales. ot, sillon collatéral. - Pz,

deuxième circonvolution pariétale.-Pa, circonvolution pariétale ascendante.-l'c, pli courbe.

- pli, sillon pré-rolandique inférieur. il, scissure de Rolande ? RT/t, radiations thalamiques

de Gratiolet. - S, scissure- de Sylvius. - Ti, T3, première et troisième circonvolutions

temporales. - t\, partie verticale du sillon parallèle ? deuxième sillon temporal. Vsph,

corne sphénoïdale du ventricule latéral.

at2

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 276. Coupe sagittale de l'hémisphère droil, n° 37, passant à 37 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 37 de la figure 267. (Grandeur

naturelle.)

1 ? F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales. (2, deuxième sillon frontal.

'3(C),cap delà troisième circonvolution frontale.-Fa, circonvolution frontale ascendante.

Fli, faisceau longitudinal infrieur.-1'evs, lobule fusiforme. -I, insula. /, sillon de l'insula.

la, insula antérieur. - Il), insula postérieur. ip, sillon inter-pariétal. - ma, sillon

marginal antérieur. mp, sillon marginal postérieur. ms, sillon marginal supérieur.

0,,03, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - 0F3, partie orbitaire de la

troisième circonvolution frontale. 0/) ? 3, opercule de la troisième circonvolution frontale.

0/j/(Gsm), opercule de la circonvolution pariétale inférieure (gyrus supra-margi-

nalis). - Opli, opercule rolandique. - 0" deuxième sillon occipital. oa, sillon occipital

antérieur de Wcrnicke. ot, sillon collatéral. - P" deuxième circonvolution pariétale.

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;13

(RTh) et par celle du faisceau longitudinal inférieur (Fli). Sa paroi inférieure est

extrêmement mince ; elle est légèrement refoulée en haut par le sillon collatéral

(ot), qui produit la saillie connue sous le nom d'éminence collatérale de Meckel,

(Ec, fig. 275). Sa paroi supérieure est longée par un noyau gris, mince et étroit,

interrompu par quelques faisceaux de fibres blanches et qui appartient ¡lia la queue

du noyau caudé (NC'). Au-dessus du noyau caudé on trouve une série de libres il

direction arciforme, dont le segment antérieur est oblique en haut et en arrière,

et dont la partie postérieure décrit une courbe assez accentuée. Ces fibres appar-

tiennent il la partie inférieure du segment postérieur et au segment lie it-

laire de la capsule interne (Cirl); elles contiennent le faisceau de Turc (fur) qui

passe dans la région sous-optique supérieure, entre le noyau lenticulaire et la partie

recourbée de la queue du noyau caudé (NC') pour se rendre dans la région des

première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.

La queue recourbée du noyau caudé (NC') représente sur cette coupe le der-

nier vestige des ganglions de base. Cependant, au-dessous du sillon marginal

supérieur de l'insula (ms), dans l'espace qui correspond au putamen de la coupe

précédente (fig. 274) et aux circonvolutions de l'insula de la coupe suivante

(fig. 276), on trouve un amas de substance grise, d'aspect ovalaire, qui se prolonge

en bas sous forme de lamelles grises, morcelées et aplaties, et qui correspondent

il l'avanl-mUl' (abri). Sur les coupes sagittales, Y avant-mur n'est sectionné que sur

les coupes passant par la partie externe de l'hémisphère, celles qui intéressent

l'insula ou son seuil. 11 se présente alors, grâce à la courbe qu'il décrit (Voy. coupe

n° 27, fig. 274), sous la forme d'une lamelle grise, étroite et curviligne, située entre

la circonvolution antérieure de l'insula (la) et le noyau lenticulaire. Il est séparé des

circonvolutions insulaires par un faisceau d'association interlobaire, le faisceau

uncinatus (Fu). Il est séparé [du noyau lenticulaire sur la coupe actuelle, n° 33

(fig. 275,) par une mince lamelle blanche, qui borde le noyau lenticulaire en avant

et en bas, et qui entoure Y avant-mur lorsque le putamen a disparu. Cette couche

blanche appartient il la capsule externe (Ce), dont l'étude à l'aide des coupes sagit-

tales est très peu démonstrative. Ces coupes la sectionnent en effet, non seulement

parallèlement à son axe, mais encore parallèlement à la direction de ses libres,

de telle sorte qu'elle se présente toujours sous l'aspect d'une couche blanche mal

délimitée (Voy. pour son étude les Coupes vel'tico-l1'ansversales et horizontales).

Coupe n" 37 (fig. 276), passant à 4 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 37 de la fig. 267.

Cette coupe passe en dehors des noyaux gris centraux, elle est tangente

au bord externe de la corne sphénoïdale (Vsph) et intéresse les circonvo-

lutions de l'insula (la, Ip).

L'écorce et la substance blanche occupent ici une surface beaucoup

moins considérable que sur les coupes précédentes, et décrivent autour de l'insula

une courbe extrêmement prononcée, un anneau ouvert en bas et en avant, au niveau

33

P,(Gsm), partie inférieure de la deuxième circonvolution pariétale (gyrus supra-marginalis).

- Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. position prérolandique infé-

rieur. - R, scissure de Rolande. RÏ7 : , radiations optiques de Gratiolet. - S, scissure de Syl-

vins ? S(a), S(v), branches antérieure et verticale de la scissure de Sylvius. Sg Vsph, substance

grise sous- épendymaire de la corne sphénoïdale. - 1'1, 1'" 1'" première, deuxième et troisième cir-

convolutions temporales.ï'ap,tapctum.ï/), circonvolution temporale profonde. Il, l" 1 ?

premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - t ? partie verticale du sillon parallèle.

Si4 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

de la scia5tcr·c dc Sylvius (S). De l'extrémité du lobe frontal jusqu'à l'extrémité anté-

rieure du lobe temporal, on rencontre en passant parle lobe occipital les circonvolu-

tions suivantes : la portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF,) qui

forme la lèvre antérieure de la scissure de Sylvius (S) et s'étend sur la face externe

de l'hémisphère ; la deuxième circonvolution frontale (1%) et les incisures du deuxième

sillon frontal (1'2)' la circonvolution frontale ascendante (Fa), la scissure de Rolando

(R), la circonvolution pariétale ascendante (Pa) qui est mince et étroite, puis la

circonvolution pw'iélalelinlél'iew'c(P2' Gsm), (P.,) et le sillon (ip). La

partie antérieure de la circonvolution pariétale inférieure (P= Gsm) correspond il

la base du gyrus supra-marginalis (OpP2,Gsm). La partie postérieure de la circon-

volution pariétale inférieure (P 2) est subdivisée en deux segments par une incisure

du sillon intel'-paJ>ÙJtal (ip) et par une incisure de la partie verticale du sillon parallèle

(t',). Cette partie postérieure de la circonvolution pariétale in férieure, appartient au

pli courbe (Pc) dont elle constitue le segment antérieur. Le segment postérieur du

pli courbe (Pc) est formé par la deuxième circonvolution temporale ('1\), qui se con-

tinue en arrière avec la deuxième circonvolution occipitale (0.,) subdivisée par le

deuxième sillon occipital (o.,). L'angle postero-infericur de la coupe, est formé par

la troisième circonvolution occipitale (0 : )), séparée du lobule fusiforme (Fus) par le

sillon colla 1(;i-al (ot). Le lobule fusiforme (Fus) est sectionné parallèlement il sa lon-

gueur, il est limité et subdivisé par plusieurs incisures : en arrière, nous trouvons

le sillon collatéral (ot), en avant, deux incisures appartenant au troisième sillon,

temporal (t3). En avant du lobule fusiforme, l'extrémité antérieure du lobe temporal

est formée par les trois circonvolutions temporales (T3' T2, T,), séparées par les

deuxième et premier sillons temporaux (t2, t,). La face supérieure de la première

circonvolution temporale (T,) forme la lèvre inférieure de la scissure de Sylvius (S);

son écorce se continue d'une part, le long du sillon marginal postérieur de l'insula

(mp) avec l'écorce de la région rétro-insulaire (Tp), et d'autre part au niveau de

la vallée de Sylvius (S) avec l'écorce des circonvolutions insulaires (Ip, la). L'in-

sula occupe le fond de la scissure de Sylvius (S), sa surface de section affecte la

forme d'un triangle, dont le sommet correspond à la vallée de Sylvius, dont la

base répond -Il l'opercule rolandique (OpR), dont le côté inférieur répond au lobe

temporal et le bord antérieur à la troisième circonvolution frontale (F.,). Le sillon

marginal antérieur (ma) sépare l'insula de la portion orbitaire de la troisième cir-

convolution frontale (0F,¡) : ce sillon, intéressé dans toute sa longueur, reçoit la

branche antérieure de la scissure de Sylvius (S [a]). Le sillon qui délimite la base

de l'insula, sillon marginal supérieur (ms), est le plus long, il est interrompu sur

cette coupe, au niveau du point où les circonvolutions antérieures et postérieures

de l'insula se continuent avec l'opercule rolandique (OpR). Le sillon marginal, su-

périeur (ms) reçoit en avant la branche verticale de la scissure de Sylvius (S [v],)

et à sa partie moyenne le sillon insulaire (i), qui divise l'insula en insula anté-

rieur (la) et en insula postérieur (Ip). Laparlie postérieure du sillon marginal

supérieur (ms) se continue il angle aigu avec le sillon marginal postérieur (mp),

qui sépare l'insula postérieur du lobe temporal. Dans le fond des sillons margi-

7//lII.I : supérieur et postérieur, l'écorce temporale fait saillie, et donne naissance

il une, quelquefois il deux circonvolutions qui constituent la circonvolution tem-

porale profonde de Heschl (Tp). Cette circonvolution forme il elle seule la région

rétro-insulaire de Broca; elle représente un pli de passage profond, analogue au

gyrus supra-marginalis et relie la circonvolution pariétale inférieure (Pz [Gsm] il la

première circonvolution eno)'6te(Tt).

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ais

L'insula antérieur (la) est formé de trois circonvolutions brèves, en rapport

avec la portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3) et avec le cap

de Broca, (F3[C]), compris entre la branche antérieure (S [a]) et la branche verticale.

(S [v]) de la scissure de Sylvius. La plus postérieure des circonvolutions antérieures

de l'insula, sectionnée parallèlement à son axe, se confond en haut avec la masse

blanche de l'opercule rolandique (OpR). La circonvolution insulaire postérieure (Ip)

est étroite et allongée et se dirige obliquement en bas et en avant. Son écorce se

fusionne en haut avec celle de l'opercule rolandique (OpR), en bas avec celle de

la première circonvolution temporale ('1\), en avant avec celle des circonvolutions

antérieures de l'insula (la).

La masse blanche du lobe frontal et des circonvolutions rolandiques ne pré-

sente rien de particulier à signaler, on y trouve la section de -nombreuses fibres

d'association, qui ne semblent pas se grouper en faisceaux distincts. Dans

le lobe lemp°l'O-pa1'iélO-occipital, la coupe intéresse la face externe de la corne

sphénoïdale (Vsph), qui apparaît sur la figure, sous la forme d'une dépression

irrégulière, recouverte par de la substance grise sous-épendymaire (SgVsph) et

entourée par les trois couches de cette région, à savoir : immédiatement en

dehors du ventricule, le tapetum (Tap), puis les radiations thalamiques (RTh) et

le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce dernier est particulièrement accentué

au niveau de la partie postérieure de la corne sphénoïdale.

Coupe n° 43 (fig. 277), passant à 6 millimètres en dehors de la précé-

dente et correspondant à la ligne 43 de la fig. 267.

Cette coupe passe en dehors de l'insula et intéresse l'écorce de l'oper-

cule sylvicn.

Écorce. - On reconnaît sur.cette coupe toutes les circonvolutions de la

face externe de l'hémisphère. La scissure de Sylvius (S) incise profondément la

face externe, et donne naissance à une branche antérieure (S [a]) courte et à

une branche postérieure (S [p]) extrêmement longue, qui se prolonge jusque

dans la circonvolution pariétale inférieure. La branche antérieure de la scissure de

Sylvius (S [a]), est limitée par l'opercule de la partie orbitaire de la troisième cir-

convolution frontale (OpF3). La branche postérieure (S [p]) est limitée en bas par

la face supérieure de la première circonvolution temporale (T,), qui forme l'oper-

cule temporal (OpT,) et par la circonvolution temporale profonde de Heschl (Tp).

Entre la branche antérieure (S [a]) et la branche postérieure (S [p]) de la scissure

de Sylvius, l'écorce décrit une courbe. il convexité inférieure, qui recouvre la

circonvolution de l'insula et qui constitue l'opercule sylvien proprement dit. Cet

opercule est divisé en trois parties par deux incisures de la scissure de Sylvius,

la première correspond il la branche verticale de la scissure de Sylvius (S [v]) et

limite le cap de Broca (F., [C]) en arrière. La seconde sépare l'opercule rolandique

(OpR) de l'opercule de la deuxième circonvolution pariétale (OpP 2)'

En comparant l'opercule avec la région insulaire de la coupe n° 37 (fig. 276),

on voit que la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oFa), que

le cap de Broca (F., [C]), que le pied d'insertion de la troisième circonvolution

frontale (O1F;,)et que l'opercule rolandique (OpR) ou pli de passage ]JaJ'iélÓ-l1'Ontal

inférieur, sont en rapport avec la région insulaire proprement dite, tandis que

l'opercule de la deuxième circonvolution pariétale (OpP2) est en rapport avec la

région rétro-insulaire.

516

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fig. 277. -Coupe sagittale de l'hémisphère droit, no 43, passant a 43 millimètres en

dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 43 de la figure 207. (Grandeur

naturelle.)

F2, F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - Fa, circonvolution frontale

ascendante.- 1,'3(C), cap de la troisième circonvolution frontale. - f2, deuxième sillon frontal.

- ip, sillon inter-pariétal. - mp, sillon marginal postérieur. - Os, 03, deuxième et troisième

circonvolutions occipitales. oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale.-

OpF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - °p ! '2, opercule do la circonvolution

pariétale inférieure. OpR, opercule rolandique. -OpT,, opercule de la première circon-

volution temporale. - oa, sillon occipital antérieur de Wernicke. - P : , circonvolution

pariétale inférieure. P2(Gsm), circonvolution pariétale inférieure (gyrus supra-marginalis).

COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. - 317

Le plan de cette coupe passe par la deuxième circonvolution frontale (F.,) la

partie moyenne des circonvolutions rolandique. (Fa, Pa), le pli courbe (Pc), les

deuxième et troisième circonvolutions occipitales (0 ? 0;1) et la troisième circozzvolzc-

tion temporale (T : ¡). En avant, l'écorce de la partie orbitaire de la troisième circonvo-

lution fl'Ontale (oF3) se continue avec la partie externe de cette même circonvo-.

lution (F.,); la deuxième circonvolution frontale est limitée en avant par le deuxième

sillon frontal (f.,), elle est subdivisée par un certain nombre d'incisures de ce

même sillon, et se continue en arrière avec la circonvolution frontale ascendante

(Fa) dont la sépare le sillon prérolandique inférieur (pri). La circonvolution pariétale

ascendante (Pa) est étroite, et circonscrite par deux profonds sillons : la scissure

de Rolando (R) en avant, le sillon interpariétal (ip) en arrière. La deuxième circon-

volution pariétale (P.,) est intéressée au niveau du gyrus supra-marginalis (P2fGsm])

et au niveau du pli courbe (Pc). La troisième circonvolution occipitale (03) occupe

l'angle inféro-externedelacoupe; sonécorce se continueenarrièreaveccelledela

deuxième circonvolution occipitale (0,), en avant avec celle de la troisième circonvo-

lution temporale (T.,); le sillon occipital antérieur (oa) la limite en avant. Au niveau

de l'extrémité antérieure du lobe temporal, la coupe intéresse les trois circonvolu-

tions de ce lobe (T,,T2,T3).

La masse blanche ne présente rien de particulier il noter. Elle n'intéresse en

effet aucun faisceau différencié, si ce n'est les courtes fibres d'association qui

tapissent les fonds des sillons. Le reste de la masse blanche est formé par l'intime

intrication des fibres d'association et de projection avec les fibres commissurales.

Dans le lobe frontal, le deuxième sillon frontal (f.,) subdivise la masse blanche de

ce lobe, et dans le lobe temporo-pariétal, le sillon parallèle (t,), interrompu en deux

endroits, sépare la première circonvolution temporale (T,) des autres circonvolu-

tions temporales (T" '1'3 J.

- Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - pri, sillon prérolandique

inférieur. - if, scissure de Rolando, - S, scissure de Sylvius. S(a), S(p), S(v), branches

antérieure, postérieure et verticale de la scissure de Sylvius.- Tu 7, ï'3, première, deuxième

et troisième circonvolutions temporales. Tp, circonvolution temporale profonde. -L" h, t3, pre-

mier, deuxième et. troisième sillons temporaux. 1'l, branche verticale du sillon parallèle.

tp, sillon temporal profond.

- CHAPITRE III

TEXTURE DU CERVEAU

ÉTUDIÉE A L'AIDE DE COUPES MICROSCOPIQUES SÉRIÉES

La texture si complexe de la masse encéphalique ne peut être étudiée,

aujourd'hui, qu'à l'aide de coupes microscopiques sériées, pratiquées en dif-

férents sens et examinées à un faible grossissement. Appliquée à l'anatomie

normale, cette méthode, quelque précieuse qu'elle soit, ne suffit toutefois

pas pour élucider le trajet souvent fort compliqué de certains faisceaux

du névraxe; il faut de toute nécessité lui adjoindre l'examen à l'aide de

coupes microscopiques sériées de cas de dégénérescences secondaires.

L'emploi simultané de ces deux méthodes, combinées avec celles de Gudden

et de Flechsig, permet en effet, seul, de résoudre certains points controversés

sur le trajet des fibres du névraxe de l'homme adulte. Dans le tome II de

cet ouvrage, on trouvera à propos de l'étude synthétique des fibres de la

capsule interne, de la région sous-optique, du pédoncule cérébral, du cerve-

let, de la protubérance, du bulbe rachidien et de la moelle épinière, la repro-

duction d'un assez grand nombre de cas de dégénérescences secondaires

étudiés à l'aide de coupes microscopiques sériées.

Les coupes microscopiques, au nombre de 46, dont nous donnons plus

loin les figures, comprennent quatre séries de coupes à direction vertico-

transversale et horizontale. Les coupes pratiquées au microtome de Gudden

ou au microtome à traîneau, ont été colorées par les méthodes de Weigert

ou de Pal, et dessinées avec notre appareil à projection d'après les indi-

cations données plus haut (fig. 9, p. 06). Chaque dessin est la reproduction

d'une seule préparation; aussi fidèles qu'une photographie, nos dessins

ont sur cette dernière le très grand avantage d'être autrement nets et de

donner une mise au point exacte de toutes les parties de la préparation.

I. La première série de coupes, à direction vcrtico-transversale, intéresse

toute l'épaisseur de l'hémisphère cérébral et comprend '12 coupes apparte-

nant à deux cerveaux distincts (Voy. si ? de repérage 278). Les unes (lignes

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. : il9

pleines) sont parallèles au plan vertico-transversal de l'encéphale, les

autres (lignes pointillées) sont très légèrement obliques en bas et en arrière.

Cette série est intéressante à étudier : comprenant toute l'épaisseur de

l'hémisphère, elle montre en effet très nettement :

1° Les rapports de l'écorce cérébrale avec la masse blanche sous-jaccnte;

la façon dont les fibres radiées abordent l'écorce et l'aspect que ces libres

présentent, suivant qu'elles se trouvent sectionnées parallèlement, perpen-

diculairement ou obliquement à leur longueur.

2° La constitution du centre ovale de Yieussezz.s. Les faisceaux courts et

longs d'association; leur intrication avec les fibres commissurales et de pro-

jectiozz; les rapports respectifs des fibres calleuses et des fibres de la couronne

rayonnante, soit au-dessus du ventricule latéral, soit au niveau des cornes

frontale, occipitale ou sphénoïdale; la façon dont se détachent les mdia-

lions du corps calleux pour aborder l'écorce cérébrale, et l'irradiation des

fibres de la couronne rayonnante dans la crête des circonvolutions. Les

coupes faites parallèlement à la direction de ces fibres sont particulièrement t

instructives.

3° Le la capsule externe, le morcellement de la partie infé-

rieure de l' avant-mur par les fibres du faisceau uncinatus.

4° La constitution des noyaux gris centraux -corps opto-striés et région

sous-optique.

50 La constitution de la capsule interne dans ses segments antérieur, pos-

léoieur, et rétro-lenticulaire , et dans ses régions thalamique et sous-thala-

nzique.

6° La façon dont la couronne rayonnante du lobe temporal aborde la

région sous-thalamique de la capsule interne et le pied du pédoncule cérébral.

On pourrait reprochera cette série de coupes vertico-transversales, de ne

pas comprendre des coupes assez rapprochées pour l'étude des transforma-

tions successives de la capsule interne et des noyaux gris centraux. Nous y

suppléons largement par nos deux séries de coupes horizontales, particuliè-

rement destinées à l'étude des régions thalamique et sous-thalamique de

la capsule interne. On trouvera en outre dans le tome II, et à propos de

l'étude synthétique de la capsule interne, de la région sous-optique et de la

calotte du pédoncule cérébral, des coupes microscopiques soit vertico-trans-

versales, intermédiaires entre celles de la série I, soit sagittales, destinées à

montrer une partie du trajet des fibres de ces régions, qui comptent parmi

les régions les plus complexes de l'encéphale. ,

II. La deuxièmeséric de coupes comprend 6 coupes horizontales intéres-

sant les deux tiers de l'hémisphère. Les coupes A et B intéressent les deux

tiers postérieurs de l'hémisphère (voy. fig. de repérage 291) et sectionnent

l'une (coupe A), la région thalamique, l'autre (coupe B), la région sous-tha-

lamique de la capsule interne. Elles sont destinées à montrer les relations

des couches sagittales du lobe occipilo-temporal, avec les capsules externe

et interne.

! : 20 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les coupes C, D et E, comprennent les 2/3 antérieurs de l'hémisphère céré-

bral (voy. fig. de repérage 294) et intéressent la région thalamique (coupe C),

la région sous-thalamique de la capsule interne (coupe D), et la substance

innominée de Roichert (coupe E). Elles montrent la façon dont se compor-

tent les fibres du corps calleux, de la couronne rayonnante et du faisceau

occipito-frontal, en avant et au-dessous de la corne frontale. La coupe C

montre l'irradiation des fibres de la couronne rayonnante et du segment

antérieur de la capsule interne dans la couche optique. La coupe D est

intéressante au point de vue du faisceau uncinalus et de l'anse du noyau

lenticulaire. Ce dernier faisceau est sectionné parallèlement a la direction

de ses fibres; on le voit contourner la partie antérieure du segment posté-

rieur de la région sous-optique de la capsule interne, pour entrer dans la

constitution de la partie interne de la capsule du noyau rouge.

La coupe E indique la façon dont le faisceau uncinalus se prolonge dans

la capsule externe, s'unit au faisceau longitudinal inférieur et dissocie

la substance grise de l'avant-mur, pour s'irradier dans la face orbitaire

des circonvolutions frontales. La coupe F, enfin, qui appartient à la même

série, n'intéresse que le lobe temporal; elle passe au-dessous du lobe fron-

tal et montre les connexions du faisceau longitudinal inférieur avec le

noyau amygdalien...

III. La troisième série comprend 1 coupes à direction horizontale (voy.

fig. de repérage 299) et parallèles à la série des coupes horizontales macrosco-

piques. Ces coupes intéressent les noyaux gris centraux, la capsule interne,

la région sous-optique et la partie supérieure du pédoncule cérébral. La

coupe supérieure passe par le centre ovale de Vieussens, la coupe infé-

rieure par le pédoncule cérébral et le tubercule quadrijumeau postérieur.

Ces coupes sont assez rapprochées et l'on assiste, sans transition brusque,

à la transformation du centre ovale en région thalamique de la capsule

interne, à la constitution graduelle de la région sous-thalamique de Forci,

de la calotte et du pied du pédoncule cérébral.

IV La quatrième série, enfin, comprend 13 coupes horizontales égale-

ment, mais obliques en avant et en bas, et parallèles à la bandelette optique

(Voy. fig. de.repérage 315). Elles intéressent la région sous-optique elle pé-

doncule cérébral. L'obliquité de ces coupes est particulièrement instructive

pour l'étude du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, de l'anse du

noyau lenticulaire, des faisceaux tlwlamlquc (II,) et lenticulaire (IL) de Forci,

de la commissure de Meynert, du petit faisceau du tuber cillercllln de Gudden

et de la substance innominée de Rciohcrt ou anse pédonculaire de Gratiolel.

I. - COUPES VERTICO-TRANSVERSALES MICROSCOPIQUES

Cette série se compose de 12 coupes, correspondant aux lignes de repère

indiquées dans la fig. 278.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 321

Coupe n° I (fig. 279). Coupe passant par la ligne I de la fig. 278 et en

arrière de la coupe macroscopique vertico-transversale n° 30 (fig. 237).

Cette coupe passe en avant du genou du corps calleux et de la corne

frontale du ventricule latéral. Elle intéresse la substance grise OM ? CM<7y-

maire (Sge) les fibres calleuses qui doublent la corne frontale en avant (Ce)

et le cingulum (Cizg) au niveau du pointoù il se recourbe en avant du corps

calleux; elle sectionne l'extrémité antérieure du lobe limbique (L,) et la

portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF,,), immédiate-

ment en arrière de la branche transversale de l' incisure en H de Broca (f.,)'.

La substance grise sous-épendymaire (Sge), autour de laquelle viennent

se grouper les faisceaux importants de celte coupe, affecte une forme irrégulière ;

elle est située plus près de la face orbitaire du lobe, frontal que de ses faces

externe ou interne. Riche en vaisseaux, elle est traversée par un très grand nombre

de fibres il myéline, non réunies en fascicules, qui la sillonnent dans tous les sens

(le fibi,es -lut iii3,('-Iine, non PéLiiiies eu fiscicttl(,s, qui la sillonnent dans tous les sens

et qui appartiennent au faisceau occipito-fronlal (Voy. fig. 295). Cette grande

richesse en libres lui donne sur les préparations colorées au Weigert une teinte,

foncée, licitement distincte de la teinte jaune clair de l'écorce cérébrale ou des

FiG. 278. -Face interne d'un hémisphère droit durci au bichromate, 2/3 grandeur natu-

relle. Les lignes de repère correspondent aux nos des coupes vertico-transversales

microscopiques. (Dessin fait d'après une photographie.)

522 ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.

ganglions centraux. Autour de la substance grise sous-épendymaire, on trouve un

faisceau volumineux, fortement coloré par l'hérnatoyline, constitué par les libres

calleuses (Ce). Très épais il la partie interne et supérieure de la substance grise

sous-épendymaÍ1'e (Sge), il est formé en grande partie par des libres sectionnées

parallèlement à leur axe et qui se dirigent de dedans en dehors; elles s'entre-

croisent à angle plus ou moins aigu avec des fibres à direction soit oblique, soit

antéro-postcrieure. La direction transversale de ces fibres s'explique, lorsqu'on

se reporte aux coupes horizontales passant par celte région (Voy. fig. 9). Le

FiG. 279. Coupe vertico-transversale n° I, passant par la ligne I de la figure 278.

Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe passe en arrière de la coupe macroscopique de la figure 237.

Ce, fibres calleuses. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne

rayonnante. - Fi, 7 ? 13, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - fi, /a,

f3, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - f4, quatrième sillon frontal ou sillon

olfactif. - 1'" incisure du deuxième sillon frontal. - L" première circonvolution limbique. -

' mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - OF, faisceau occipito-frontal. -

ouf., partie orbitaire de la première circonvolution frontale. - ol', (G)'), partie orbitaire de

la première circonvolution frontale (gyrus reclus). - oFa, partie orbitaire de la troisième

circonvolution frontale. - IiCc, radiations du corps calleux. - Sge, substance grise sous-

ependymaire.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. z23

plan de section de la coupe actuelle intéresse en effet les fibres calleuses, au

niveau du point où elles se réfléchissent en avant de la corne frontale du ventri-

cule latéral, pour atteindre la paroi externe de ce même ventricule. Les fibres

calleuses, qui limitent la substance grise sous-épendymaire en haut, se portent

transversalement en dehors et ne diffèrent pas, dans leur aspect général et

dans leur direction, des fibres calleuses qui proviennent du tronc du corps

calleux (Voy. coupes suivantes). On les voit très nettement contourner la

partie supérieure de la substance grise s01ls-épendymail'e (Sge) et se réunir

à la couche de libres sectionnées perpendiculairement à leur axe, qui limite

cette substance en dehors. Cette couche appartient encore au système cal-

leux et répond il la section des fibres réfléchies qui, après avoir contourné

l'extrémité antérieure de la corne frontale, se portent d'avant en arrière le long

de la paroi externe de cette corne, avant de s'irradier dans les circonvolutions

du lobe frontal (Voy. fig. 395). Entre ces fibres calleuses et la substance grise sous-

épendymaire, on trouve la section transversale de fibres faiblement colorées par

l'hématoxyline, et qui appartiennent, ainsi que les coupes sériées le montrent, au

faisceau occiilo-f i·oz7tal de Forel (OF). Ce faisceau se distingue des fibres calleuses

par la coloration moins foncée de ses fibres.

Au-dessous de la substance grise s01ls-épendymaire, les fibres calleuses inférieures

se réunissent aux fibres calleuses réfléchies et forment un faisceau allongé,

qui se prolonge dans la partie orbitaire de la première circonvolution frontale

(oF,). Ce faisceau est toujours séparé du fond du sillon olfactif (1'4) par trois

couches de fibres qui sont, en allant de l'écorce aux fibres calleuses : 1° une

couche de fibres claires qui doublent le fond du sillon, olfactif et représentent

les fibres d'association propres de la région; 2° une couche de fibres plus foncées

qui appartiennent la la couronne rayonnante (CIl), enfin, 3° une couche de fibres

claires qui font partie du même système de fibres.

Les fibres de la couronne rayonnante (CR) entourent en dehors la couche

des fibres calleuses; ce sont pour la plupart des fibres sectionnées perpendicu-

lairement il leur axe, qui forment un faisceau volumineux et allongé au niveau

de la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF.,). Mal délimitées

en haut, où elles font suite aux fibres sectionnées obliquement ou parallèlement

et qui s'irradient dans la première circonvolution frontale (FjinfF,]), cette couche

est au contraire très nettement délimitée en bas et en dehors. Elle s'effile au sur et

il mesure qu'elle se prolonge dans la 1)ai-lie orbitaire de la première circonvolution,

frontale (oF,), se coude brusquement à ce niveau, puis se porte transversalement

en dedans jusqu'au niveau de la base du gyrus reclus (oFl). La direction des

fibres qui composent cette couche n'est pas partout la même. Nous venons de voir

qu'elle est formée clans sa partie supérieure par des fibres qui s'irradient dans la

première circonvolution frontale (Fj) (face externe et face interne). Dans sa partie

moyenne elle est formée de fibres sectionnées transversalement, c'est-à-dire de

fibres qui se portent d'arrière en avant, pour s'irradier dans des régions anté-

rieures au plan de cette coupe, à savoir, dans la deuxième circonvolution frontale

et dans la partie antérieure de la première circonvolution frontale. Les libres

sont sectionnées transversalement jusqu'au niveau du coude qui correspond

à la première circonvolution orbitaire (oF,), mais les fibres qui doublent le fond

du sillon olfactif (f4) sont sectionnées parallèlement à leur axe, elles se portent

en dedans et s'irradient soit dans le gyrus reclus (oF,[Gr]), soit dans la partie

adjacente de la face interne de la première circonvolution frontale (mF,).

: : 24 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

En dedans des fibres calleuses (Cc), on trouve un faisceau volumineux,

fortement coloré, formé de fibres verticales sectionnées parallèlement il

leur axe : c'est le cingulum (Cing) qui forme la masse blanche de la première

circonvolution limbique (L,) et qui envoie un fascicule s'irradier au voisinage du

gyrus reclus. Les fibres du cingulum sont séparées de l'écorce du lobe limbique

(LJ par les fibres d'association propres à la région. Les fibres d'association

sont particulièrement abondantes à la partie externe de la coupe; elles occu-

pent l'espace compris entre les fibres de la couronne rayonnante et l'écorce des

circonvolutions frontales. Elles sont entre-croisées dans cette région par des fais-

ceaux de fibres assez espacés, que l'on peut suivre du corps calleux (Ce) jusque

dans la troisième circonvolution frontale (F3), dans laquelle ils s'irradient pour

former les fibres radiées des circonvolutions. En abordant la troisième circonvo-

lution frontale, ces radiations calleuses (RCc) sont toutes parallèles entre elles, et

on les voit s'irradier soit dans l'écorce qui tapisse le fond des sillons, soit dans

celle qui recouvre la crête des circonvolutions. Au niveau du fond des sillons,

elles s'entre-croisent avec les fibres d'association courtes et avec la couche des

fibres d'association externe de Meynert (Vay. p. 686).

L'écorce de la troisième circonvolution frontale (FF,), du gyrus reclus (oF, [Gr])

et de la première circonvolution frontale (1,), présente une très belle irradiation

de fibres. Venues de la substance blanche, elles s'épanouissent dans la couche

profonde de l'écorce cérébrale, et s'entre-croisent avec les fibres tangentielles de

la partie moyenne de l'écorce qui forment la ligne externe de Baillarger. L'épa-

nouissement des fibres radiées est moins marqué dans la deuxième circonvolution-,

frontale (fez,), où elles sont en elfet sectionnées plus ou moins obliquement et se

présentent sous l'aspect d'un pointillé plus ou moins serré.

Coupe n° II (fig. 280). Coupe passant par la ligne II de la fig. 278 et

correspondant à peu près à la coupe macroscopique vertico-transversale

n° 37, (hg. 239).

Cette coupe passe par la partie antérieure du genou du corps calleux

(Ce) et l'extrémité antérieure de la corne frontale du ventricule latéral (Vf).

Elle intéresse le lobe limbique (L,), la face interne de la première circon-

volution frontale (mF,) au-dessus et au-dessous du genou du corps calleux,

et comprend les trois circonvolutions frontales à la face externe du lobe

frontal et la partie orbitaire des première (oF,) et troisième circonvolutions

frontales (oF3) à la face inférieure de ce lobe.

Sur cette coupe, l'écorce n'est pas continue comme sur la coupe précédente,

elle est interrompue au niveau du genou du corps calleux (Ce), où elle se réfléchit

pour former au-dessus et au-dessous du genou le toenia teelri (tec). Les fibres

calleuses au niveau du genou sont sectionnées pour la plupart parallèlement a

leur axe; elles sont réunies en gros fascicules qui s'entre-croisent sous des angles

aigus et se portent en dehors; les moyennes sont tapissées par l'épendyme ven-

utriculaire, sous lequel elles s'arrêtent assez brusquement; les libres supérieures

contournent la corne frontale (Vf) comme sur la coupe précédente, et se réfléchis-

sent en s'effilant sur sa paroi externe, où elles se placent en dehors du faisceau

occipito-for7tal (OF) et de la substance grise sous-épendymaire (Sge) très épaisse

à ce niveau. Les libres inférieures se portent également en dehors, et forment un

faisceau compacte, qui se coude brusquement au niveau de la partie orbitaire de

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 52S

la première circonvolution frontale (oF,). Là, le faisceau calleux inférieur s'effile

comme le faisceau supérieur, et entoure la paroi externe de la. corne frontale

d'une couche de fibres continues. Mais tandis que le faisceau supérieur, que le

faisceau inférieur et que le genou sont formés de fibres presque parallèles, la

couche de fibres calleuses qui entoure la paroi externe de la corne frontale est

formée de fibres sectionnées perpendiculairement à leur axe; ces fibres répondent

en effet il la section des fibres calleuses qui se réfléchissent en arrière, après avoir

FiG. 280. Coupe verlico-transversale, n° II, passant par la ligne II de la figure 278.

Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macroscopique

de la figure 239.

Ce, corps calleux. - Cing, Cing', cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne

rayonnante. F,, Fi, Fa, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales.

A, fi, ft, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. /», quatrième sillon frontal ou sillon

olfactif. - r2, incisure du deuxième sillon frontal. - Li, première circonvolution limbique.

mF" face interne de la première circonvolution frontale. - OF, faisceau occipito-frontal.

oFi, partie orbitaire do la première circonvolution frontale. oF, (Gr), partie orbitaire de la

première circonvolution frontale (gyrus rectus). -oFa, partie orbitaire de la troisième circon-

volution frontale.- lice, radiations du corps calleux. Sge, Sge', substance grise sous-épen-

dymaire. lec, tec', ténia tecta.- Vf, corne frontale du ventricule latéral.

526 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

contourné l'extrémité antérieure de la corne frontale (Voy. Coupe horizontale

microscopique C, fig. ? 95, p. 369).

Le faisceau occipito-frontal (OF), situé en dedans des fibres calleuses, est formé

de gros fascicules de fibres sectionnées perpendiculairement à leur axe et peu

colorées par l'hé iiiitox-1 ine -Il est en contact immédiat avec la substance grise

sous-épendymaire (Sge), assez épaisse au niveau des parois externe, supérieure

et inférieure de la corne frontale; au niveau de la paroi interne, l'épendyme se

réduit à une mince lamelle. La substance grise sous-csloendynzaire contient comme

sur la coupe précédente (n°I, fig. 279), des fibres il myéline s'entre-croisant dans

tous les sens, et appartenant en partie au faisceau occipito-frontal; elles dégé-

nèrent comme ce faisceau à la suite de lésions corticales. ,

En dehors des fibres calleuses on trouve la section des fibres de la couronne

rayonnante (CR); il s'agit ici encore de fibres sectionnées perpendiculairement

à leur axe et disposées en deux couches, une couche interne claire et une couche

externe beaucoup plus foncée et groupée en gros fascicules. Ces couches se

dédoublent au niveau de la partie supéro-externe de la corne frontale, les fibres

deviennent plus obliques, puis sont sectionnées parallèlement à leur axe, et on

les voit s'irradier dans la face interne de la première circonvolution frontale (niF,),

et dans la première circonvolution limbique (L,). La partie inféro-externe de la cou-

ronne rayonnante (CR) présente un premier coude, qui correspond à la partie

orbitaire de la première circonvolution frontale (oF,), et un second coude au ni-

veau du gyrus reclus (oF,[Grj). Dans l'un et l'autre cas, il s'agit de fibres section-

nées perpendiculairement à leur axe, mais déjà on observe, au niveau du gyrus

reclus, une obliquité de fibres et une irradiation de quelques-unes d'entre elles

dans cette circonvolution.

En dehors de la couche des fibres de la couronne rayonnante, on trouve la

masse des fibres d'association de cette région, formée de fibres s'entre-croi-

sant dans tous les sens, dans lesquelles prédominent toutefois les fibres sec-

tionnées parallèlement à leur axe et qui viennent s'irradier dans la troisième circon-

volution frontale (F,). Ces fibres, qui sont pour la plupart des fibres de projection,

se groupent en fascicules et traversent la masse blanche du lobe frontal pour

se rendre, soit dans le système des fibres calleuses, après avoir traversé les deux

couches de la couronne rayonnante, soit dans la couronne rayonnante elle-même.

Dans la masse blanche du lobe frontal, soit de la troisième, soit de la première

circonvolution frontale (F,), (pal'lie interne [mu;], ou partie orbitaire [oF,]) on

ne distingue pas de faisceaux d'association nettement circonscrits et méritant

un nom spécial.

Dans la première circonvolution limbique (L,) par contre, on trouve soit au-

dessus, soit au-dessous du genou du corps calleux, la section du cingulum (Cing)

situé en dehors du licnia tecta (tec). Au-dessus du genou du corps calleux, le

cingulum affecte la forme d'un faisceau triangulaire ou pyriforme, dont le

sommet regarde en dedans, dont la base repose sur les fibres calleuses; il est

formé de fibres à direction sagittale fortement colorées par l'hérnatoxyline. Au-

dessous du genou du corps calleux, le cingulum forme un faisceau beaucoup plus

petit (Cing'), dont les fibres sont sectionnées très obliquement, presque perpendi-

culairement à leur axe au niveau du ténia tecta (tec). Au niveau du sommet du

triangle, la section des fibres est presque parallèle il leur axe, et l'on peut suivre

quelques fibres qui s'irradient dans la partie adjacente de la face interne de la ]iI'e-

mière circonvolution frontale (mF,).

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 1;2-1

Coupe n° III (Fig. 281). Coupe passant par la ligne III de la fig. 278 et

en arrière de la coupe macroscopique vertico-transversale n° 55 (fig. 243).

Cette coupe passe immédiatement en arrière du tubercule olfactif, elle

intéresse le seuil de l'insula, l'extrémité antérieure du lobe temporal, le

corps strié (NC, NL3) et le segment antérieur de la capsule interne (Cia).

Le corps strié est intéressé au niveau de sa partie antérieure, ou partie

commune au noyau caudé et au putamen. Le noyau caudé (NC) forme toute la

paroi externe du ventricule latéral (VI); le putamen (NL .,) repose sur la partie

antérieure de la capsule externe (Ce) et de Y avant-mur (AM). Ces deux noyaux

sont incomplètement séparés dans leurs 3/ supérieurs parle segment antérieur

de la capsule interne (Cia). Ils sont réunis il leur partie inféro-interne par un

large pont de substance grise et affectent la forme d'un U oblique en haut et en

dehors.

Le noyau caudé contourne, en bas et en crochet, l'angle inférieur du ventricule

latéral, mais sa plus grande partie se porte en dehors pour se réunir au puta-

men (NL3) et former, au niveau de l'espace perforé antérieur, le colliculus du

noyau caudé (CNC). Le noyau caudé est recouvert en dedans par l'épendyme

ventriculaire qui se réfléchit sur le septum lucidum (SI) et sur la face inférieure

du corps calleux (Ce). Au-dessous du ventricule latéral, le noyau caudé est

séparé de la substance grise du septum lucidum par des fibres riches en myéline,

et fortement colorées par l'hématoxyline, qui appartiennent au pédoncule du

septum lucidum. Ces fibres se portent en dehors, se confondent avec la mince

couche de fibres tangentielles qui tapissent le colliculus du noyau caudé (CNC) et

qui séparent seules ce noyau, de la névroglie sous-pie-mérienne et de la pie-

mère de l'espace perforé antérieur. Le putamen (NL : 1) repose sur la capsule

externe (Ce) et sur la mince couche de fibres propres qui doublent le seuil de

l'insula (1).

Le noyau caudé (NC) et le putamen (NL3) sont formés par une seule masse

de substance grise, réunie'parde nombreux ponts et présentant la même richesse

de vascularisation et le même aspect microscopique. Ils sont séparés l'un de

l'autre par deux ordres de fibres, les unes fortement, les autres très peu colorées

par l'hématoxyline. Les fibres très noires appartiennent presque exclusivement

au segment antérieur de la capsule interne (Cia). Les fibres claires prennent leur

origine dans le corps strié, elles représentent les fibres de projection, de ce gan-

glion et apparaissent sous forme de fascicules plus ou moins gros, sectionnés

parallèlement, obliquement et perpendiculairement à leur axe, fibres qui entrent

dans la constitution de la partie inférieure du segment antérieur de la capsule

interne. Quoique mélangées aux fibres fortement colorées par l'hématoxyline,

ces fibres de projection du corps strié prédominent cependant dans la partie infé-

rieure du segment antérieur de la capsule.

Du putamen (\TL 3) et du colliculus du noyau caudé (CNC), naissent un certain

nombre de fascicules fortement imprégnés par l'hématoxyline; ils sont coupés

la plupart perpendiculairement il leur direction et appartiennent, ainsi que nous

le verrons plus loin, au système du lobe olfactif dont ils représentent les radia-

lions se rendant au cerveau intermédiaire et au cerveau moyen. Ces fibres donnent

au colliculus du noyau caudé un aspect lobule tout à fait spécial et facile il recon-

naître sur toutes les coupes, que celles-ci soient pratiquées dans le sens vertico-

transversal, horizontal (voy. lig. 297, 314, 320) ou sagittal.

528 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres du corps calleux (Ce) se portent en dehors, sous la forme de

gros fascicules qui s'entre-croisent sous des angles plus ou moins aigus et qui

contournent en crochet l'angle externe du ventricule latéral. Elles se terminent

Fil;. 281. - Coupe vertico-transversale, n° III, passant par la ligne III de la figure 278.

Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe passe en arrière de la coupe macroscopique de la

figure 243.

AU, avant-mur. - AM', avant-mur dissocié par la capsule externe. - Ce, corps calleux.-

Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum.

cm, sillon calloso-marginal. - CNC, colliculus du noyau caudé. - CR, couronne rayonnante.

- Fi, F2, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - fi, premier sillon

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;i29

en pointe en dehors de la substance grise sous-épendymaire et du faisceau occi-

pito-frontal (OF) et elles donnent naissance, dans tout leur trajet,. des fasci-

cules de libres qui s'entre-croisent avec les fascicules de la couronne rayonnante

(CR), et qui s'irradient ensuite dans les trois circonvolutions frontales (F,, F ? F.,).

Les fibres calleuses qui se rendent dans la troisième circonvolution frontale (F.,)

sont particulièrement nettes sur cette coupe.

Les libres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) font suite

a la partie inférieure des fibres de la couronne rayonnante de la coupe précédente

n° II (lig. 281). Ce sont des libres sectionnées très obliquement sauf au niveau

du bord supérieur du corps strié, où elles le sont presque parallèlement, et où elles

pénètrent dans le centre ovale en formant le pied de la couronne rayonnante

(pCR). Les libres du pied de la couronne rayonnante se portent en haut et en

dedans en décrivant une courbe, dans la concavité de laquelle se logent les fibres

calleuses (Ce), la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le faisceau occipito-

frontal (OF). Elles s'entre-croisent avec les fibres calleuses et présentent un coude

au niveau du pied de chacune des circonvolutions frontales. L'irradiation des

fibres rayonnantes ou de projection se voit mal dans les deuxième el troisième

circonvolutions frontales (F.2, F,). La première circonvolution frontale (F : ,) reçoit au

contraire un très beau faisceau, de projection, qui concourt il la formation des

fibres radiées de cette circonvolution. Un petit faisceau de fibres rayonnantes se

porte en dedans vers la première circonvolution limbique (Li) et limite en dehors

le cingulum.

Le cingulum (Cing) constitue un faisceau volumineux, formé de fibres sec-

tionnées en travers, fortement colorées par llit-iiiatox.11ne; il entoure l'écorce

du fond du sinus du corps calleux (sec), dont il est séparé par quelques fibres

propres il la région, et repose par sa base sur les fibres calleuses.

L'écorce de la région limbique (L,) présente quelques particularités intéres-

santes. On la voit se prolonger sur la face supérieure du corps calleux pour

former le t<l'nill tecta (tec) et l'iudrzseurrr, ! /l'iseu1lt (ig). Au niveau du tsenia tect/1,

les fibres tangentielles (ft), sectionnées transversalement, présentent un assez

grand développement. L'écorce des circonvolutions frontales et de la pointe telll-

lmrorle ne présente rien de particulier il noter; on y voit la section des fibres

radiées qui affectent un aspect particulier, suivant qu'elles se trouvent section-

nées perpendiculairement, obliquement ou parallèlement. L'écorce de l'insula (1)

s'élargit au niveau de sa partie inférieure. Dans sa partie verticale, on voit s'irra-

dier des libres qui appartiennent au système d'association du sillon marginal supé-

rieur (ms) de l'insula; au niveau de son angle saillant, on trouve la section

oblique du faisceau uncinalus (Vu); au niveau de sa partie inférieure, les fibres

radiées sont clairsemées et les fibres tangentielles des couches profondes de

l'écorce prédominent .

En dedans du faisceau uncinalus (Fn) et des fibres propres de on

3t

- frontal. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - fl, fibres tangentielles. - Fu, faisceau

uncinatus. - l, insula. - ig, induseum griseum. - L,, première circonvolution limbique.

2zF,, face interne de la première circonvolution frontale. - ms, sillon marginal supérieur.

- NC, noyau caudé. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). OF, faisceau

occipito-frontal. - OpF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - pCR, pied de la

couronne rayonnante. - pri, sillon prérolandique inférieur. - S, scissure de Sylvius. -

S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius.-Sge, substance grise sous-pcndynurirc.

SI, scl>tum lucidum.-T,, T" première et deuxième circonvolutions temporales. - li, 1 ? lii,c-

mier et deuxième sillons temporaux. - Pl, ventricule latéral.

530 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

trouve l'avant-mur (AM), qui se présente au niveau de la partie externe du pu-

lumen (NL3), sous forme d'une lame étroite et brisée qui se dédouble au niveau

de sa partie supérieure et se perd au voisinage du sillon marginal supérieur de

l'insula (ms). Au niveau de la partie horizontale du putamen, l'avant-mur (AM')

se présente sous l'aspect de petits îlots de substance grise, morcelée par des

libres fortement colorées, qui appartiennent au système des radiations olfactives

profondes.

L'avant-mur (AM) est séparé du putamen (NL.,) par la capsule externe (Ce),

formée d'une couche assez épaisse de libres sectionnées parallèlement qui se

dirigent en haut et en dehors, s'entre-croisent avec les libres du pied de la cou-

ronne rayonnante (pCR) et se portent en dedans, soit vers le faisceau occipito-

frontal (OF), soit vers la partie recourbée des fibres calleuses (Ce). Quant au fais-

ceau occipito-frontal, situé entre le pied de la couronne rayonnante, la substance

grise sous-épendymaÎl'e(Sge) et les fibres calleuses, il est formé de gros fascicules de

libres, sectionnées perpendiculairement il leur axe, dont les unes sont colorées

fortement par l'hématoxyline, et les autres le sont faiblement. De ces fais-

ceaux volumineux se détachent un certain nombre de fibres, qui entrent dans

la constitution du pied de la couronne rayonnante, dont elles occupent la partie

interne. Ce sont elles qui forment la traînée de substance claire, comprise entre

les fibres calleuses et la couronne rayonnante.

Coupe n° IV (fig. 282). Coupe passant par la ligne IV de la lig. 278 et

correspondant à peu près à la coupe vertico-transversale macroscopique

de la figure 244

Cette coupe passe par la partie moyenne de la commissure antérieure

(coa), le segment externe du globus pallidus (NL,), la substance perforée an-

térieure et le pilier antérieur du trigone (Tga).

Le corps strié est formé de trois segments nettement séparés; au putamen

(NL3) et au noyau caudé (NC) qui a diminué considérablement de volume, s'est

adjoint le deuxième segment, du noyau lenticulaire ();L2) ou segment exlerne du

globus pallidus. Quoique celte coupe passe par la substance perforée antérieure,

le corps strié n'apparaît plus à l'extérieur; sa face inférieure est doublée en effet

par une lame de substance grise riche en libres, la substance innominée de

lipichei-1 (Sti), qui se continue en dedans avec la substance grise du tubel' cÙlel'enlit

(Te) et en dehors avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U). Le noyau caudé

(NC), tapissé par Y épendyme comme dans la préparation précédente, est coiffé

au niveau de l'angle externe du ventricule laléoal (VI) par la substance grise

sous-épendymaire (Sge, Sgé). Celle-ci est très abondante au niveau de la partie

inférieure de la tête du noyau caudé (NC) et de l'angle inférieur du ventricule

latéral. Elle sépare le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et la commis-

sure antérieure (coa) de la cavité ventriculaire (VI), se réfléchit sur le pilier anté-

rieur du trigone ('1'ga), puis s'amincit pour tapisser le septum lucidum (SI) et la

face inférieure du corps calleux (Ce). La substance grise qui coiffe externe

du ventricule latéral est parcourue par de nombreuses fibres myéline; celles-ci

font presque complètement défaut dans la substance grise qui recouvre le pilier

antérieur du trigone et l'angle inférieur du ventricule latéral.

Bu corps strié (NC, [nul,]) (noyau caudé et putamen) el du globus pallidus

(NL2) partent un grand nombre de libres : le noyau caudé donne naissance,

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. SU

comme sur les coupes précédentes, il de gros fascicules de libres peu colorées par

l'hématoxyline, qui traversent le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et

se portent vers le noyau lenticulaire. La plupart de ces fibres lenliculo-caudées

passent entre le putamen (NL3) et le segment externe du globus pallidus (NL) et

forment la lame médullaire externe du noyau lenticulaire (lme). Un certain nombre

de ces libres aborde le segment externe du globus pallidus (NL) au niveau de sa

partie supérieure. Les fascicules volumineux qui apparaissent dans le putamen

(NL3) affectent pour la plupart une disposition radiaire; ils se portent en dedans

et présentent le même aspect et la même coloration que les fascicules du noyau

caudé (NC) ; les uns entrent dans la constitution de la lame médullaire l'Heml ? du

noyau lenticulaire (Ime); les autres traversent le segment externe du globus palli-

dus (NL), entrent dans la constitution du segment antérieur de la capsule interne

(Cia) le long du bord supérieur de ce noyau, et sont faciles il reconnaître dans

la capsule interne grâce il leur coloration pâle.

Le globus pallidus dont le segment externe ( : \'L) existe seul ici, est surtout

caractérisé par sa grande richesse en libres à myéline fortement colorées par

l'hématoxyline, fibres qui impriment il ce noyau une coloration foncée toute

spéciale, sur les coupes traitées par les méthodes de Pal ou de Weigerl. Ces

libres sillonnent la plus grande partie du globus pallidus sous forme d'un feutrage

très dense. Au niveau du sommet de ce noyau, elles se groupent en fascicules

clairsemés et sectionnés très obliquement. Ces fascicules appartiennent au

système de l'anse du noyau lenticulaire et du faisceau lenticulaire de Forel, qui

prendra sur les coupes suivantes un très grand développement; ils traversent

la capsule interne au niveau de son genou et de son segment postérieur, se mé-

langent aux fibres précédentes, dont ils se distinguent facilement grâce il leur

coloration foncée et se trouvent situés sur cette coupe, immédiatement au-dessus

de]ac«t ? <t ? { ? M<'e<f< ? <'/f't ? (coa)(Voy.iig ? 9t)).

Toutes ces libres constituent les fibres de projection lenliculo-caudées ; elles

traversent le segment postérieur de la capsule interne et s'épuisent pour la plu-

part dans la couche optique, la région sous-optÙ/1/1 ? (corps de LI/Ys, noyau rouge) et

le locus nir;e'; leur existence est constante dans toute la série des Vertébrés, où

elles portent le nom de faisceau basai du cerveau antérieur d'Edinger.

Le corps calleux (Ce), le faisceau occipito-frontal (OF), le pied de la couronne

rayonnante (pCl3.), ainsi que la substance blanche de la première circonvolution

frontale (F,) et de la circonvolution frontale, ascendante (Fa), se présentent sur cette

coupe avec les mêmes caractères que sur la coupe précédente (n°III, fig. 281).

Les libres du pied de la couronne rayonnante (par) se portent en bas et en

dedans pour former le segment antérieur de la capsule interne. (Cia). Sectionnées

presque parallèlement il leur axe au niveau du bord supérieur du corps strié, ces

fibres sont coupées d'autant plus obliquement, que l'on se rapproche davan-

tage de la partie inférieure de ce segment antérieur de la capsule interne. Elles

sont groupées en gros fascicules séparés par les pouls de substance grise qui

relient le noyau caudé (XC) au putamen (NLJ, par les fibres lenliculo-caudées et

par les fibres qui entrent dans la constitution de l'anse du noyau lenticulaire.

La capsule externe (Ce) est formée de fibres il direction verticale, section-

nées parallèlement il leur axe. Ces fibres, peu abondantes au niveau de la partie

inférieure du putamen (I1 ? ) où elles dissocient l'avant-mur (AM), reçoivent au

niveau de la partie inférieure de l'insula (I) quelques fibres du faisceau auci-

nalus (Fu). Ainsi renforcées, elles se portent en haut, longent la face externe

532 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fie. 282. Coupe vertico-lransversale, no IV, passant par la ligne IV de la figure 278.

Méthode de \'1'ei7crt. Agrandissement 3/2. Détails dessinés h un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près a la coupe macroscopique de la

figure 244. ,

AM, avant-mur. 4M', avant-mur dissocié par le faisceau uncinatus. - Arc, faisceau

arqué. Ce, corps calleux. Ce, capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule

interne. Cing, cingulum. CM, commissure de Meynert. - cm, sillon calloso-marginal.

coa, commissure antérieure. CR, couronne rayonnante : 1 7 ? 1 ? première et deuxième cir-

convolutions frontales. ? premier sillon frontal. Fa, circonvolution frontale ascendante.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. a3 : 3

du putamen (NL3), puis s'entre-croisent avec le pied de la couronne rayonnante

(pCR) et semblent se confondre avec les fibres calleuses les plus inférieures et

avec les fibres du faisceau occipito-fron lai. Elles sont parallèles aux fibres calleuses

(Ce) qui s'épanouissent dans l'opercule rolandique (OpR) et dans la circonvolution

frontale ascendante (Fa), après intrication avec les fibres du pied de la couronne

rayonnante et avec les fibres du faisceau occipito-frontal.

En dehors de la capsule externe (Ce) on trouve l'avant-mur (AM), morcelé

au niveau de sa partie inférieure (AM') par le faisceau uncinalus (Fu) et par les

fibres de la capsule externe (Ce). En dehors de l'avant-mur, on trouve enfin les

fibres d'association courtes qui longent le fond du sillon marginal supérieur de

l'insula (ms) et qui s'épanouissent d'une part, dans la face sylvienne de l'opercule,

rolandique (OpR) au-dessous du faisceau arqué de 7;urdaclc (Arc) et d'autre part

dans la circonvolution antérieure de l'insula. Le faisceau uncinatus (Fu) se pro-

longe dans le lobe temporal et s'irradie en partie dans la première circonvolution

temporale (tel),

Le lobe temporal ne présente rien de particulier il noter; la coupe passe en

avant de la corne sphénoïdale du ventricule latéral et n'intéresse que des faisceaux

d'association ou des faisceaux de projection non encore différenciés. Au niveau du

sillon marginal postérieur de l'insula (mp), entre ce sillon et l'écorce de la circon-

volution du crochet (U), la partie inférieure du faisceau uncinalus (Fu) est disso-

ciée par des languettes de substance grise, qui appartiennent à l'écorce de la

partie profonde et postérieure de la circonvolution du crochet (Voy. coupe F,

fig. 298).

Au-dessous du globus pallidus et de la substance grise sous-épendymaire qui

double le bord inférieur du ventricule latéral (VI), on trouve la section de la

partie moyenne de la commissure antérieure (coa). Elle est formée de fibres

parallèles, placées les unes il coté des autres, et l'on ne constate pas ici l'enche-

vêtrement si caractéristique des fibre calleuses. Elle constitue, en effet, un véri-

table système commissural et assure très probablement les connexions entre

deux points symétriques des lobes temporaux. Malgré l'opinion de Meynert long-

temps classique, il ne parait pas en être de même des fibres calleuses (Voy. Radia-

lions du corps calleux, chap. IV).

Au-dessous de la commissure antérieure, dans la substance grise de l'espace

perforé antérieur, qui doit être considéré comme le prolongement antérieur de

la substance innominée de Reichert (Sti), on voit un certain nombre de

libres coupées la plupart parallèlement et qui se dirigent de dedans en dehors et

de haut en has. Les fibres inférieures répondent aux fibres tangentielles de la

région et appartiennent il la bandelette diagonale de Broca ou faisceau olfactif

de la corne d'Ammon de Zucl : erkandl, faisceau qui prend son origine dans la

corne d ? xxtnort et dans la paroi inférieure de la corne sphénoïdale. Ses libres

Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule fusiforme. fi, fibres tagentielles. J. insula.

L,, première circonvolution limbique. Ime, lame médullaire externe du noyau lenticulaire.

mF,, face interne de la première circonvolution frontale. mp, sillon marginal postérieur.

- n ? s, sillon marginal supérieur. -NC, noyau c ! ).udc. ;V, nerf de Lancisi. - NL3, NL" trui-

sième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipiLn-17·nt : rl. 0/j/f,

opercule rolandique. ot, sillon collatéral. y)CR. pied de la couronne rayonnante. pri, sillon

prérolandique inférieur. - R, scissure de Rolando. - S(p), branche postérieure de la scissure

de Sylvius. - S,ge, S,ge', substance grise sous-épendymaire. SI, septum lucidum.- Sti, sulv-

stance innominée de Reichert. - 7'i, T2, Ta, première, deuxième et troisième circonvolutions

temporales. - il, 1.2, la, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. 7'c, tuber cine-

reum. - tec, ttenia tecta. - Tga, pilier antérieur du trigone. U, circonvolution du crochet.

VI, ventricule latéral. - Il, bandelette optique.

: ! 34 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

suivent le trajet des fibres des piliers postérieurs et du corps du trigone; arrivées

au niveau de la commissure antérieure, elles s'irradient dans le septum lucidum

(SI), puis se réunissent de nouveau au niveau de l'angle antérieur du septum,-

sous la forme d'un faisceau assez compact connu sous le nom de bandelette ou

pédoncule du septum lucidum, et traversent en diagonale l'espace perforé anlé-

rieur.

Les fibres situées au-dessus de la bandelette diagonale de Broca sont section-

nées perpendiculairement il leur axe et appartiennent aux radiations olfactives

profondes, destinées aux cerveaux moyen et postérieur.

Dans le luber cirtereunz (Te) qui limite le troisième ventricule, on trouve en

dedans de la bandelette optique (II) la section de la commissure de Meynert (CM).

Coupe n° V (lig. 283 ). Coupe passant par la ligne V de la fig. 278

et correspondant assez exactement à la coupe vertico-transversale macro-

scopique n° 63 (fig. 245).

Cette coupe passe par les trois segments du noyau lenticulaire (NL3, Nul=,

NL,) l'extrémité antérieure de la couche optique (Th), l'anse du noyau len-

ticulaire (Al), le genou de la capsule interne (Cig) et l'extrémité antérieure

de la corne sphénoïdale du ventricule latéral (Vsph).

Le corps calleux (Ce), le faisceau occipito-frontal (OF), la masse blanche des

circonvolutions l'olondiques (Fa, Pa), et le cingulum (Cing) ne présenteut rien de

particulier à noter. Il en est de même du noyau caudé (NC), qui a diminué de

volume, et du troisième segment du noyau lenticulaire ou putamen (NL3).

En dedans du putamen, on trouve le globus pallidus (NL2, NL,), formé de

deux segments, séparés par les lames médullaires externe et interne du noyau len-

ticulaire (lme, lmi). Ces deux segments du globus pallidus sont subdivisés par des

lames médullaires supplémentaires (lmé); très accentuées dans le segment externe

du globus pallidus, elles sont il peine ébauchées dans le segment interne. Le glo-

Gu.spallidzr.e a conservé l'aspect si spécial qu'il présentait sur la coupe précé-

dente, mais les fibres radiaires que lui envoie le putamen. et les fibres caudées qui

lui arrivent du segment antérieur de la capsule interne (Cia) ont augmenté comme

nombre et comme volume. Elles se dirigent vers l'angle interne du globus palli- -,

dus sans se grouper toutefois en faisceaux distincts; elles s'entre-croisent en

effet avec les fines fibres fortement colorées par l'hématoxyline, qui prennent

leur origine dans le feutrage fibrillaire du globus pallidus. Ces fibres foncées se

groupent en un faisceau volumineux, qui sort du bord inférieur et de l'angle

interne du globus pallidus et qui constitue l'anse du noyau lenticulaire (Al). Sec-

tionnées parallèlement il leur longueur, ces fibres de l'flnse du noyau lenticulaire

longent le bord inférieur du globus pallidus, puis se portent en haut en décrivant

une courbe il convexité inférieure et interne, et se trouvent brusquement sec-

tionnées, en dehors du pilier antérieur du trigone (Tga) et de la substance grise

centrale (Sge) qui tapisse le troisième ventricule. Ces fibres changent en effet de

direction à ce niveau et l'examen des coupes sériées, en particulier des coupes

horizontales (voy. coupe D, fig. 296 et Coupes microscopiques de la capsule interne

et de la région sous-optique, séries III et IV), montre qu'elles se portent en arrière,

contournent la partie sous-thalamique du segment postérieur de la capsule interne

et entrent dans la constitution de la capsule du noyau rouge. '

L'anse du noyau lenticulaire (Al) est renforcée par des fibres peu colorées par

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 535

l'hématoxyline et qui appartiennent aux lames médullaires du noyau lenticulaire. z

La lame médullaire externe (lme) reçoit un fort contingent de fibres du noyau

caudé (NC), fibres qui traversent le segment, antérieur de la capsule interne (Cia),

affectent une direction verticale entre le putamen et le segment externe du globus

pallidus (NL2), et s'entre-croisent avec les fibres radiaires du putamen (NL3). La

lame médullaire interne (lini) est formée par des faisceaux plus épais et plus

nombreux. Ils sont sectionnés plus ou moins obliquement, occupent une assez

grande largeur et se portent, comme les précédents, vers la face inférieure du

noyau lenticulaire où ils se recourbent, pour entrer dans la constitution de

l'ansc du noyau lenticulaire (Al). Mais un certain nombre de fibres de la lame

médullaire interne du globus pallidus (lmi) se portent en haut et en dedans, s'en-

tre-croisent avec les fibres du genou de la capsule (Ci [g]) et forment dans cette

région un petit faisceau assez isolé, situé au-dessus de l'anse du noyau lents-

c2claire.

Au-dessous du putamen (NL3), se trouve la section oblique de la commissure

antérieure (coa) qui forme un petit faisceau ovalaire, entouré de nombreux ori-

fices vasculaires. Au-dessous de la commissure antérieure, au niveau de la partie

la plus externe de l'espace perforé antérieur, se trouve la section du pédoncule

inférieur de la couche optique (PiTh), formé de fibres parallèles qui se por-

tent en haut et en dedans. On les voit apparaître entre la partie morcelée de-

Y avant-mur (AM') et le pédoncule du putamen (pal3) et on peut les suivre jus-

qu'au-dessous de la partie postérieure de l'anse du noyau lenticulaire. Suivi sur

des coupes sériées, le pédoncule inférieur de la couche optique se porte en dedans,

au-dessous de l'extrémité antérieure de la couche optique qu'il borde au niveau

de sa face interne. Au-dessous de l'anse du noyau lenticulaire, on trouve, dans la

substance grise du tuba cinereum (Te), la commissure de Meynert (CM), formée

de petits fascicules de fibres, fortement colorés par l'hématoxyline et séparant

la bandelette optique (II) de l'anse du noyau lenticulaire (Al).

La substance grise centrale (Sgc), qui tapisse le troisième ventricule et se

continue avec la substance grise du tuber cinereum (Te), est divisée en deux par-

ties par le sillon de Monro (sM). Dans la partie inférieure, ou région sous-optique,

on trouve, en dedans de l'anse du noyau lenticulaire (Al), la section oblique

de la partie du pilier antérieur du trigone (Tga) qui s'enfonce dans la région

sous-optique pour se rendre au tubercule mamillaire. En dedans du pilier anlé-

rieur du trigone (Tga) formé de gros fascicules de fibres, on trouve la section

oblique d'un petit fascicule, fortement coloré par l'hématoxyline, dont l'origine,

le trajet et la terminaison sont inconnus, mais qui reçoit très manifestement sur

cette coupe des fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al), fibres qui traversent

la partie supérieure du pilier antérieur du trigone. Au-dessous du corps calleux

(Ce) et du septum lucidum. se trouve enfin la section transversale du corps du tri-

yone (Tg).

Au-dessus du sillon de Monro (sM), la substance grise centrale (Sgc) est très

réduite, elle recouvre en effet l'extrémité antérieure de la couche optique, repré-

sentée seulement ici par le stmtum zonale (strz) qui reçoit de nombreuses fibres

du segment antérieur de la capsule interne (Cia).

La partie supérieure du segment antérieur de la capsule interne (Cia)

et la couronne rayonnante (CR) présentent le même aspect que sur la coupe pré-

cédente ; elles sont formées de faisceaux onduleux, sectionnés presque parallè-

lement leur direction et qui se portent en bas et en dedans. Au niveau du noyau

536

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ho. 283. - Coupe vei-Lico-1 i-illisvel-saie, no V, passant par la ligne V de la figure 218.

.Méthode de Weigert. Agnlllùissememenl : 3/2. Détails dessinés Ù un grossissement de

12 diamètres, Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macroscopique de

la figure 2\'5, .

Al, anse du noyau lenticulaire. - AJI, av;mt-rnur. - 1VI', partie de l'avant-mur morcelée

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 53- -.

caudé (NC) et du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL1), le segment, ont ?

rieur de la capsule interne (Cia) est traversé par les fibres du système lenliculu-

caudé. Au niveau du segment interne du globus pallidus (NL,), le segment antérieur

de la capsule interne se divise en trois parties : la partie interne et supérieure

forme le stmtllm zonale de la couche optique (strz); la partie moyenne forme un

faisceau allongé et effilé qui atteint presque le pilier antérieur du II 'if JOlie (Tga) et

qui constitue le pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh). Le faisceau

1,x;[I'I'I/(', onduleux, beaucoup moins volumineux que le pédoncule antérieur de la

couche optique, est englobé dans le bord supérieur du segment interne du globus

pallidus (NL,); il correspond au genou, de la capsule interne (Ci[g]).

Sur cette coupe on voit très nettement que l'avant-mur est formé de deux

parties : une partie verticale (AM) qui côtoie la circonvolution de l'insula (1), et

une partie inférieure (AM'), morcelée par le faisceau uncinatus (Fn) et qui se con-

fond en dedans avec des languettes de substance grise appartenant au pédoncule

du putamen (PNL,) et. au noyau amygdalien (NA).

L'écorce de la circonvolution du crochet (U) se renfle pour donner naissance

au noyau amygdalien (NA), traversé par des fascicules assez volumineux du fais-

ce«« longitudinal inférieur (Fli), qui se portent en haut et en dehors et segmen-

tent le pédoncule du putamen (PNL.,).

Le noyau amygdalien. (NA) fait saillie dans la corne sphénoïdale (Vsph) et

forme la lèvre supérieure du diverlicule du subiculum. Tapissée par la substance

.grise SI1tls ? pendYlllllire, la corne sphénoïdale est entourée des couches sagittales du

lobe temporo-occipilal, constituées en dedans par la couche de fibres peu colorées

liai' l'léuuatoyline des radiations thalamiques (RTh) et en dehors par le fais-

ceau longitudinal inférieur (Fli). Au niveau de la paroi inférieure de la corne

sphénoïdale (Vsph), ce dernier faisceau est formé de libres sectionnées en tra-

vers; au niveau de la paroi externe, ses fascicules sont sectionnés presque paral-

liement il leur longueur; ils sont fortement colorés par l'hématoxyline. se por-

tent en haut et en dedans et séparent les languettes de substance grise qui

relient le pédoncule du putamen (PNL.,I au noyau amygdalien (NA). Le faisceau

longitudinal inférieur (Fli) est séparé de la partie morcelée de l'avant-mur (AM')

par les fibres du faisceau uncinatus. Are, faisceau arqué. Ce, corps calleux. Ce. cap-

sule externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(q.), genou de la capsule

interne. - Cino, cingulum. CVT, commissure de Meynert. -cm, sillon calloso-marginal.

coa, commissure antérieure. CR, couronne rayonnante. Fi. première circonvolution

frontale. ? i, premier sillon frontal. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, faisceau

longitudinal inférieur. j't, libres tangentielles. -Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule

fusiforme. l, insula. LI, première circonvolution limbique. lme, lame médullaire

externe du noyau lenticulaire. Ime' , lame médullaire supplémentaire du deuxième segment

du noyau lenticulaire, divisant ce segment en deux parties. - lnzi, lame médullaire interne du

noyau lenticulaire. M : Fi, face interne de la première circonvolution frontale. mp, sillon

marginal postérieur de l'insula. 1ns, sillon marginal supérieur de l'insula.- NA, noyau

amygdalien. A'C, noyau caudé. XL3. NL" NLI, troisième, deuxième et premier segments

du noyau lenticulaire. OF, faisceau occipito-frontal. OpR, opercule rolandique. ot, sillon

collatéral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. PaTh, pédoncule antérieur du thala-

mus. pCR, pied de la'couronne rayonnante. prs, sillon prérolandique supérieur. PiTh,

pédoncule inférieur du thalamus ? Y, pédoncule du troisième segment du noyau lenticulaire.

- R, scissure de Rolando. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - scc, sinus du corps cal-

leux. .Sc, substance grise centrale. Sge, substance grise sous-épendymaire. - sM, sillon

de Monro. Slh), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - si ? stratum xonaie.

Th 7 ? 1\, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. t,, l"2, ta, premier,

deuxième et troisième sillons temporaux. Te, tuber cinereum. tec, Uenia tecta. Tga, pilier

antérieur du trigone. Th, thalamus (couche optique;. U, circonvolution du cruche).

VI, ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. J/, bandelette opt ique.

538 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

et du faisceau uncinalus (Fu) par le pédoncule inférieur de la couche optique

(PiTh), dont les fibres peuvent être suivies depuis l'anse du noyau lenticulaire

(Al) jusque dans la substance blanche du lobe temporal. Le reste du lobe tem-

fJ01'al ne présente rien de particulier à noter; on y trouve, comme au niveau des

circonvolutions rolandiques, une intrication intime des fibres d'association et de

projection, ainsi que l'épanouissement des fibres radiées dans les crêtes des cir-

convolutions.

Coupe n° VI (fig. 284). Cette coupe passe par la ligne VI de la fig. 278 et

appartient à une autre série que les coupes précédentes. Vertico-trans-

versale comme ces dernières, elle est cependant très légèrement oblique

d'avant en arrière et de haut en bas. Elle passe par le segment postérieur

de la capsule interne, la partie antérieure du pied du pédoncule cérébral (P),

la partie moyenne de la couche optique (Th) et intéresse la partie anté-

rieure de la circonvolution frontale ascendante (Fa), les plis d'insertion des

première et troisième circonvolutions frontales (F,, Fa) et la circonvolution

du crochet (U) en avant de la circonvolution godronnée.

Par suite du durcissement, cette coupe est un peu aplatie de dehors en

dedans et ne présente pas l'ampleur des coupes de la série précédente.

La partie supérieure de la coupe ne présente rien de particulier il noter. Les

fibres calleuses (Cc) contournent comme précédemment l'angle externe du veutoi-

cule latéral et s'entre-croisent avec les fibres du faisceau occipito-frontal (OF) et

de la couronne rayonnante (CR).

Le noyau caudé (NC), très réduit de volume, se trouve sectionné en deux

endroits, ainsi que cela a lieu toutes les fois que la section intéresse la corne

sphénoïdale du ventricule latéral (Vsph). Le tronc du noyau, caudé (NC), recouvert

par la substance grise sous-épendymaire (Sge), émet des fibres de projection qui,

de ce noyau, se rendent dans les lames médullaires (Ime, lmi) du noyau lenticu-

laÍ1'e, après avoir traversé le segment postérieur de la capsule interne (Cip). La

queue du noyau caudé (NC') est sectionnée au niveau du point où elle s'unit aux

derniers vestiges du noyau amygdalien (NA) et à la face inférieure du putamen

(NL.,). Ces trois noyaux ne forment sur cette coupe qu'une masse unique limi-

tée en avant par le pédoncule inférieur de la couche optique (voy. coupe n° V,

fig. 283) et en arrière par la couronne rayonnante du lobe temporal. Dès que la

coupe intéresse en effet la région située en arrière de la circonvolution du, cro-

chet, la queue du noyau caudé (NC') est séparée du putamen (NLa) par une couche

de fibres sectionnées parallèlement, fibres qui constituent la couronne rayon-

liante du lobe temporal.

Sur celle coupe les radiations thalamiques (RTh) forment une couche mal dé-

limitée, située le long de la paroi externe du ventricule sphénoïdal (Vsph),

dont elle est séparée par les rares fibres du tapetum (Tap). En dehors, cette

couche est limitée par un faisceau de fibres foncées, dirigées obliquement en

haut et en dedans et qui pénètrent dans la partie inférieure du putamen (nul,).

Ces fibres appartiennent à la commissure antérieure (coa) et correspondent il l'ir-

radiation de cette dernière dans le lobe temporal.

En dedans du putamen (NL3) on trouve les deux segments du globus pallidus

(NL2, NL,), séparés l'un de l'autre ainsi que du putamen par les lames médullaires

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 539

du noyau lenticulaire (Ime, lmi). Le segment externe (NL2) repose sur le noyau amyu-

dalien (NA), dont il est séparé parles derniers vestiges de la substance innominée

de Reichert. Le segment interne (NL,), dédoublé par une lame, médullaire wpplé-

mentaire, repose sur la bandelette optique (II). Celle-ci affecte une surface de

section losangique et occupe le fond du sillon qui sépare la circonvolution du

crochet (U) du pied du pédoncule cérébral (P). Du sommet et de la face infé-

rieure du globus pallidus, partent un très grand nombre de libres qui traversent

la partie sous-thalamique de la capsule interne et abordent le corps de Luys (CL).

L'intérêt de cette coupe réside dans la couche optique, la région sous-optique

et le segment postérieur de la capsule interne.

La couche optique (Th) représente sur cette coupe un noyau volumi-

neux, irrégulièrement quadrilatère. Sa face supérieure, étendue du sillon opto-

slrié au taenia thalami (tth), est divisée en deux parties par une encoche qui cor-

respond au sillon choroïdien. La partie externe de cette face appartient au

ventricule latéral, elle est recouverte par Yépendymé ventriculaire et correspond

au noyau externe (Ne) de la couche optique. Une couche épaisse de fibres qui cons-

tituent le stratum zonale (strz) et qui se dirigent transversalement de dehors en

dedans la recouvre ; ces fibres proviennent de la partie supérieure de la capsule

interne et du pied de la couronne rayonnante (pCR) et s'entre-croisent avec les

fibres du système lenlicztlo-caztdé. La partie interne de la face supérieure de la

couche optique, comprise entre le sillon choroïdien et le tænia thalami, appar-

tient il la surface e,L'ii'OE-ventl'iculail'e de la couche optique; elle correspond au

noyau, antérieur du thalamus (Na) qui se trouve compris dans un dédoublement

du stratum zonale. La face interne de la couche optique répond à son noyau

interne (Ni) et limite le troisième ventricule. La face externe est en rapport

avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et présente un aspect très

caractéristique et toujours identique, qu'il s'agisse de coupes ventico-transver-

sales ou horizontales : en connexion immédiate avec le segment postérieur de la

capsule interne, on trouve une mince lame de substance grise, la zone réticulée

de la couche optique ou zone grillagée d'Arnold ('l,r), riche en gros fascicules de

fibres, dont les uns, sectionnés parallèlement, pénètrent dans le noyau interne

(Ni) du thalamus en formant les fibres radiées, dont les autres se trouvent sec-

tionnés sous des angles plus ou moins obliques. Elle est limitée en dedans par

une couche de fibres fines, il direction verticale, la lame médullaire externe du

thalamus (Lme), qui la sépare du noyau externe. (Ne) de la couche optique. La

face inférieure de la couche, optique est mal délimitée et repose sur la région sous-

optique, représentée sur cette coupe par le champ de Forci (F) et le corps de Luys

(CL).

La couche optique est formée de trois noyaux, présentant un aspect spécial,

et faciles à reconnaître les uns des autres. Le noyau antérieur (Na), riche en sub-

stance grise, reçoit du stratum zonale (strz) quelques rares fibres qui le sillon-

nent de dehors en dedans. Le noyau externe (Ne) est séparé du noyau interne

(Ni) par la lame médullaire interne du thalamus (Lmi) très riche en fibres. Il est

sillonné par de gros fascicules de fibres parallèles, les fibres radiées, qui provien-

nent de toute la couronne rayonnante du thalamus. Ces fibres arrivent au noyau

externe par l'intermédiaire du segment postérieur de la capsule interne et s'entre-

croisent au niveau de la zone réticulée. (Zr), avec des faisceaux semblables venus

des différentes parties de l'écorce cérébrale. Outre les fibres radiaires qui impri-

ment au noyau externe l'aspect caractéristique qu'il présente soit sur les coupes

540

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX

Vu : . 284. Coupe vertico-transversale, n° VI, passant par la ligne VI de la ligure 278.

Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. ·

Alv, alvéus. AM, avant-mur. Ce, corps calleux. Ce, capsule externe. Cing, cin-

bulum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CL, corps de Luys. cm, sillon

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5 If 1

pratiquées il l'état frais, soit sur les coupes colorées par les méthodes de Pal

ou de Weigert, on trouve dans le noyau externe un feutrage extrêmement dense

de fines fibres, dans lequel dominent toutefois des fibres à direction verticale.

Ces fibres forment les lames médullaires externe et interne du thalamus (Lnie,

Lmi). Elles sont particulièrement denses au niveau de la moitié inférieure du

noyau C,x : tl ! l'l1C (Ne), où elles se réunissent pour former un faisceau qui descend

dans la région sous-optique, où il constitue le faisceau thalamique de Forel.

Le noyau interne (Ni) est surtout caractérisé par la présence de fascicules de

fibres il direction antéro-postérieure. Ce sont les fibres du pédoncule antérieur de

la couche optique qui, abordant la couche optique a son extrémité antérieure,

s'irradient dans toute la longueur du noyau externe et du noyau interne. (Voy.

coupe C, fig. 295). Il reçoit en outre des fibres radiées qui lui arrivent après

avoir traversé le noyau et la lame médullaire interne (Lmi) du thalamus.

A l'angle supéro-interne de ce noyau interne (Ni) on trouve la section transver-

sale d'un faisceau fortement coloré, qui longe d'avant en arrière le bord corres-

pondant de la couche optique ; c'est le (oenia thalami (tth) qui se rend en arrière

dans le ganglion de Yhabénula et établit la limite entre la face interne et la surface

exlra-venlriculaire de la couche optique. A la limite inférieure du noyau interne,

au-dessus du sillon de Monro, on trouve un autre faisceau de libres il direction

transversale, appartenant il la commissure molle, faisceau qui reçoit un certain

nombre de fibres de la lame médullaire interne du thalamus (Lmi).

La région sous-optique, située au-dessous des noyaux interne et externe du

thalamus, en dedans du pied du pédoncule cérébral (P) et de la partie inférieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip), est limitée en dedans par le troisième

ventricule et l'espace interpédonculaire, séparés l'un de l'autre par une lamelle

grise appartenant il la substance, perforée postérieure. Sa moitié supérieure, com-

prise entre le sillon de Monro et la substance perforée postérieure, fait partie du

troisième ventricule; sa moitié inférieure appartient à la base du crâne, où elle

occupe l'espace compris entre le sillon du nerf oculo-moleur dans lequel apparaît

le locus lIif71'I' (Ln) et la substance perforée postérieure. La région sous-optique se

continue en bas et en dedans avec la région de la calotte du pédoncule à laquelle

appartient déjà le locus niger (Ln) intéressé sur cette coupe. La région sous-

optique comprend sur cette coupe un noyau gris, le corps de Luys (CL) et une

calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante. - F,, F.1, pre-

mière et troisième circonvolutions frontales. - fi, premier sillon frontal.-F, champ de Forel.

Fa, circonvolution frontale ascendante FI, faisceau lenticulaire de Forel. ? fibres

tangentielles. - Fus, lobule fusiforme. -h, sillon de l'hippocampe. - /, insula. L,, première

circonvolution limbique. - L ? (H), circonvolution de l'hippocampe (deuxième circonvolution lim-

bique). - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - Lmi, lame médullaire interne du tha-

lamus. lnze, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lmi, lame médullaire interne

du noyau lenticulaire. Ln, locus nier.- mp, sillon marginal postérieur. - 112S, sillon marginal 1

supérieur. NA, noyau amygdalien. NC, noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé.

Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. - NL,, NL" 11'L,, troisième,

deuxième et premier segments du noyau lenticulaire, le premier segment est subdivisé en deux.

OF, faisceau occipito-frontal. - Opta, opercule de la troisième circonvolution frontale.

ot, sillon collatéral. - P, pied du pédoncule cérébral. - Parc, lobule para central. - pCR, pied

de la couronne rayonnante. P.VL3, pédoncule du troisième segment du noyau lenticulaire.

p) ? sillon prérolandique inférieur. sec, sinus du corps calleux. S(p), branche postérieure

de la, scissure de Sylvius. - S,qe, substance grise sous-pendy-nmirc. - strz, stratum zonale.

- Tt, riz, 7'j, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - Il, premier

et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum tec, tæuia tecta. - Th, couche optique

(thalamus). - Ilh, hcnia thalami. - U, circonvolution du crochet. - Vsph, corne sphénoïdale

du ventricule latéral. ZI', zone réticulée ou grillagée. - II, bandelette optique.

: ¡2 A\ : 1TOII1 DES CENTRES NERVEUX.

zone irrégulière, riche en fibres, le champ de Forel (F). Le corps de Luys (CL)

se présente sous l'aspect d'une lentille biconvexe, dirigée obliquement en bas

et en dedans et riche en fibres qui s'entre-croisent dans tous les sens. Il appar-

tient il la fois ù la région de la calotte du pédoncule cérébral et il la région sous-

optique et il est entouré d'une capsule de fibres nettement limitée en haut, en

bas et en dehors, et qui n'est ouverte qu'en dedans. Le corps de Luys reçoit un

très grand nombre de fines libres, serrées les unes contre les autres, qui prennent

leur origine dans le globus pallidus (NL ? NL,), en particulier dans ses lames

médullaires (lme, lmi). Comme situation et comme origine ces fibres font suite

aux fibres de l'ansl ! du noyau lenticulaire; les unes contournent la face inférieure

du globus pallidus, les autres émergent le long de son sommet ou de son bord

supérieur; de la ces libres se portent en dedans, traversent le segment postérieur

de la capsule interne (Cip) avec les fibres de laquelle elles s'entre-croisent puis

abordent l'extrémité externe du corps de Luys. Les unes pénètrent dans l'extré-

mité externe de ce corps et se mélangent au feutrage dense de ce noyau, les

autres forment un faisceau qui enveloppe, soit la face inférieure, soit la face

supérieure du corps de Luys. Le faisceau supérieur, particulièrement dense,

se porte en dedans et aboutit au champ de Forel (F). Ces fibres bien décrites par

Forel constituent le faisceau (H2) de cet auteur, faisceau que nous désignerons

sous le nom de faisceau lenticulaire de Forel, et entrent dans la constitution de la

capsule du noyau rouge (Voy. fig. 309 il 311 et 318).

En dedans et au-dessus du corps de Luys se 1 rouve un champ de fibres irré-

gulièrement quadrilatère, c'est le champ de Forel (F) (champ H, Forel). Les

fibres de ce champ tirent leur origine en grande partie de la lame médullaire

externe (Lme) et du noyau exlerur. (Ne) du thalamus. Elles naissent du feutrage

librillaire du noyau externe (Ne), forment il la limite inférieure de ce noyau un

faisceau assez compacte, le faisceau lhalamique de Forel ( 1· th) (faisceau I-I,) eoupe

n° VIII (firi. 286), puis entrent dans le champ de Forel (F) où elles s'unissent au

faisceau lenticulaire (FI) du même auteur. Réunis en dedans, ces deux faisceaux

divergent en dehors et sont séparés l'un de l'autre par une lame grise, la zona

incerta de Forel, qui se confond en haut avec la ? 0 Il réticulée ou grillagée. d'Arnold

(Zr). Le champ de Forel (F) est limité en dedans par la substance grise qui tapisse

le troisième ventricule. Sur les coupes passant un peu en avant de celle-ci, le

champ de Forel est adossé en dedans au faisceau de Vicq d'Azyr (VA) qui relie

le tubercule antérieur (Na) de la couche optique au tubercule mamillaire.

Du champ de Forel (F) et de la partie interne du corps de Luys, se détachent

des fibres qui se portent en dedans, traversent la ligne médiane au niveau de

la substance perforée postérieure, et constituent le petit faisceau désigné par Forel

sous la lettre y, et que nous désignerons sous le nom de commissure de Forel

(eF)(Voy. fig. 3)t, 3l6, 327). Ces fibres occupent la partie inférieure du troisième

ventricule ou la voûte de l'espace ¡II t 1"'}i,'dollwlaÎl'c.

Cette coupe intéresse le segment postérieur de la capsule interne (Cip),

formé de deux parties inégales, l'une supérieure, l'autre inférieure. La supérieure

correspond il la région lhalamique du segment postérieur de la capsule interne, la

partie inférieure iL la région sous-thalamique de ce segment postérieur. La capsule

interne dans l'une et l'autre de ces régions présente un aspect différent. Dans la

région tlwlll1oÎlll/e, la capsule est formée de gros fascicules de fibres qui s'entre-

croisent angle droit ou sous des angles plus ou moins obliques; ce sont des

fascicules ondulés, dont un très grand nombre se porte en dedans el forme, après

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5t3

entre-croisement au niveau de la zone réticulée (Zr), soit le stratum zonale (strz),

soit les fibres radiées de la couche optique. Les fibres du stratum zonale décrivent

une grande courbe à concavité supérieure, puis entrent dans la constitution du

pied de la couronne rayonnante (pCR) et affectent un trajet presque horizontal au

niveau de la partie supérieure de la capsule interne. Les fibres radiées du thala-

mus présentent une direction d'autant plus oblique, qu'elles abordent des régions

plus inférieures du noyau externe (Ne) de la couche optique. A côté de ces fibres

qui constituent la couronne rayonnante du tlaalaoazes-les fibres de projection tha-

/amt'Me ? il en est d'autres qui côtoient au niveau du pied de la couronne rayon-

liante (pCR) la face profonde du noyau caudé (NC), puis se coudent brusquement

et descendent dans le segment thalamique de la capsule interne, sous forme de gros

fascicules de fibres qui entrent plus bas dans la constitution du pied du pédoncule

cérébral (P). Ce sont les fibres de projection directes de l'écorce de la région

rolandique, dont un grand nombre va constituer le faisceau pyramidal du bulbe.

Dans la partie supérieure de la région thalamique de la capsule, ces fibres sont

croisées à angle presque droit par les fibres de projection thalamiques; elles se grou-

pent en faisceaux parallèles dans la partie inférieure, de telle sorte que l'enche-

vêtrement des fibres si accentué au voisinage du noyau caudé et du stratum

zonale cesse complètement au niveau de la région, sous-thalamique de la capsule,

où les dernières fibres radiées de la couche, optique affectent une direction paral-

lèle aux fibres qui entrent dans la constitution du pied du pédoncule cérébral.

Outre la couronne rayonnante du thalamus et les fibres de projection directes de

l'écorce rolandique, la région thalamique de la capsule interne contient encore des

fibres dites lerzficulo-crzu.décs. Elles constituent les fibres de projection du. noyau

caudé, traversent la partie supérieure de la capsule interne, s'entre-croisent avecres

deux ordres de libres précédentes et abordent soit le putamen (NL3), soit la lame

médullaire interne du noyau lenticulaire (Lme). Elles se distinguent en général

facilement des autres fibres, car elles sont faiblement colorées par l'hématoxyline.

Dans la région sous-thalamique de la capsule interne, les fibres de projection de

1'¡;col'ce l'Olrllldiqae s'entre-croisent à angle presque droit avec le faisceaulenliculaire

de Forel (FI), puis elles se groupent en fascicules, s'enchevêtrent les unes avec les

autres et apparaissent librement à la base du cerveau, où elles constituent, ainsi

que le démontre l'élude des dégénérescences par lésions corticales, les cinq

sixièmes internes du pied du pédoncule cérébral (J. Dejerine). Elles sont séparées de

la partie interne du corps de Luys (CL) par la première ébauche du locus nirler (Ln).

Coupe no VII (fig. °38). - Cette coupe appartient à la même série que

la coupe précédente et passe par la ligne VII de la fig. 278.

Cette coupe sectionne les circonvolutions rolandiques (Fa, Pa), la partie

.postérieure de la circonvolution du crochet (U) et la circonvolution

godronnée (Cg). Elle intéresse le segment externe (NL,) et le segment moyen

(GP) du noyau lenticulaire, le centre médian de Luys (Nm), le noyau rouge

(NR) et les radiations de la calotte (RC). Elle intéresse en outre la partie

moyenne du pied du pédoncule cérébral (P) et de l'étage antérieur de la

protubérance (Poa).

La partie supérieure de cette coupe ne présente rien de particulier il noter.

On constate toujours, de la façon la plus nette, le crochet que les fibres calleuses

(Ce) décrivent autour de l'angle externe du ventricule latéral (VI) et de la suús-

1 m. 2tj : J. Loupe verlico-transversalc, no VII, passant par la ligne VII de la ligure 2/8.

Méthode de WeigerL Agrandissement de 3/2. Détails dessinés un grossissement

de 12 diamètres.

Ala, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Ce, cap-

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 545

tauce'r·isn ? nu-zpend/zrrairv> (Sâe), ainsi que la courbe il conveitétipjyuty , 1

décrite par les fibres de la couronne i·ayorzrrarrte (GR). Le pied de la cnitrrr>c-uâs- z

rayonnante (pCR) et le noyau caudé (NC) ne présentent rien de particulier il

noter. Dans le sillon opto-strié on trouve la coupe transversale de très fines fibres

qui se colorent faiblement par l'hématoxyline et appartiennent au taenia semi-

circularis. On rencontre ces fibres (le) avec leur même caractère, mais accrues

en nombre, dans le ventricule sphénoïdal (Vsph), entre la bandelette optique et la

couche des fibres du tapetum (Tap).

Le noyau lenticulaire se réduit il deux segments : le putamen (NL3) et le

segment externe du globus pallidus (GP). Le putamen est traversé par de gros fas-

cicules de fibres fortement colorées, qui traversent le globus pallidus pour se

rendre dans la région sous-optique de la capsule interne. Ces fibres indiquent que

nous sommes déjà au voisinage de la région rétro-lenticulaire de la capsule interne.

Le noyau externe (Ne) de la couche optique (Th) est toujours caractéristique

par les nombreuses fibres radiées qui. le sillonnent et qui, dépassant la lame

médullaire interne du thalamus, atteignent la partie moyenne du noyau interne

(Ni). Le noyau externe présente toujours le fin feutrage de libres il direction ver-

ticale, qui se portent en bas et entrent dans la capsule du noyau rouge (NR). Le

noyau interne (Ni), riche en fibres radiées, a vu disparaître le plus grand nombre

de ses fibres sectionnées perpendiculairement. Nous sommes en effet ici assez

éloignés du pédoncule antérieur de la couche optique. Le. [¡uuin thalami (tth) est

très accusé. Le stratum zonale (strzl, la zone réticulée (Zr) et la lame médullaire

externe du thalamus, ne présentent rien de particulier il noter. Entre les noyaux

externe (Ne) et interne (Ni) du thalamus apparaît le centre médian de Luys (Nm)

remarquable par sa grande richesse en fibres. Il est nettement limité en haut et

en dehors par une lame médullaire, dépendance de la lame médullaire interne du

thalamus. En bas et en dedans, il est en rapport avec le fasciculus reti'ofle.1 ? us de

Meynert (FM), qui se présente sous l'aspect de quatre gros fascicules de fibres,

fortement colorés par l'hématoxyline et dirigés obliquement en haut et en

35

suie externe. Cg, circonvolution godronnée. C : H ? cingu)um. Cip, segment postérieur

delà, capsule interne. cm, sillon calloso-marginal. CR, couronne rayonnante.C/i<,cou-

ronne rayonnante du lobe temporal. ds, diverticulc du subicultllll. Epp, espace perforé

postérieur. F,, première circonvolution frontale. l'" premier sillon frontal. Fa, cir-

convolution frontale ascendante. Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétro-

flexe de Meynert. l'l, fibres tangentielles. IZ (Lms), libres tangentielles (lame médul-

laire superficielle). Fus, lobule fusiforme. - CI', globus pallidus ou segments interne et

moyen du noyau lenticulaire ? l, hippocampe. h, sillon de Diippocanrnp. /, insula. ip,

sillon inter-pariétal. LI, première circonvolution limbique. le, lame cornée et fibres du

toenia scmi-circularis. Ln, locus niger. NC, noyau caudé. Ni, noyau interne du thala-

mus. NL, nerf de Lancisi. NLa, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen1.

Nm, noyau médian du thalamus. - XII, noyau rouge. OF, faisceau occipitn-fmntal. OpR,

opercule rolandique. ot, sillon collatéral. P, étage inférieur ou pied du pédoncule céré-

braI. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Parc, lobule paracentral. /jCt,pied de

la couronne rayonnante. Plchsph, plexus choroïdes du ventricule sphénoïdal. Po, protu-

bérance. Poa, fibres antérieures de la protubérance. Pop, fibres postérieures de la pro-

tubérance. Pi/, faisceau pyramidal. - R, scissure de Rolando. RC, radiations de la

calotte. RTIi, radiations thalamiques de Gratiolet. S'p], branche postérieure de la scissure

de Sylvius.- sec, sinus du corps calleux. S,gc, substance grise centrale. Sge, substance

grise sous-épendymaire. strz, stratum zonalc.-1 ? 7*2, 7 ? première, deuxième et troisième

circonvolutions temporales. t" l" premier et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum.

tec, ttenia tecta. 1 ? 7, trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. 771.Ve, noyau externe

du thalamus. tth, t : enia tlialami.- U, circonvolution du crochet. - V" troisième ven. ! 2' : Ü : ,u1 ?

l't, ventricule latéral. Vsph, ventricule sphénoïdal. .1 : , mode de ferllletu"1.\11 £ {J

sième ventricule par l'épendyme. Zi, zona incerta de F.orel. Zr, zone retj ? ( ? )9\H1 gril-

lagée. 77°, bandelette optique. 777, fibres radiculaires de la troisième paire, i \ o i i i>i"

541 ! ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

dedans. Ce faisceau prend son origine dans les cellules du ganglion de l'ItaÚI;-

nula et se termine par des arborisations libres (Van Gelmcliten) dans le gan-

glion interpédonculaire de Gudden (Forel); il dégénère à la suite de la lésion Ou

de la destruction du ganglion de l'habénula. Le centre médian de Luys est sillonné

par un grand nombre de fibres. Il reçoit la terminaison des fibres radiées du

noyau externe du thalamus (Ne) et un certain nombre de fibres du feutrage de ce

noyau, qui, traversant la lame médullaire interne, pénètrent clans la partie supéro-

externe du centre médian de Luys. Du riche feutrage de fibres du centre médian

(Nm) partent de nombreuses fibres qui se portent en bas; elles sont traversées

par les gros fascicules des radiations de la calotte (RC) qui émergent du noyau

rouge (NR), puis se portent dans la partie externe de la calotte du noyau rouge

et entrent dans la constitution du ruban de Reil médian. C'est il la capsule du

noyau rouge que se rendent, de même, les fibres verticales du feutrage du noyau

externe du thalamus (Ne), ainsi que celles des lames médullaires du thalamus.

Le noyau rouge (NR) occupe la plus grande partie de la région sous-optique

et de la calotte du pédoncule cérébral. Il se présente sur cette coupe sous la

forme d'un noyau arrondi, très irrégulier, étranglé sa partie moyenne et sil-

lonné par de très gros fascicules de libres sectionnées obliquement et affectant

une direction presque parallèle. Ces fascicules sont particulièrement serrés au

niveau de la partie inféro-interne du noyau rouge, où ils font suite aux fibres dû

pédoncule cérébelleux supérieur et où ils sont croisés par des fibres radiculaires

de la troisième paire (III) qui embrassent la convexité inférieure du noyau rouge.

De la partie supéro-externe du noyau rouge (NR) se détachent les radiations

de la calotte (RC), qui se portent en haut et en dehors sous forme de gros fasci-

cules onduleux et pénètrent, soit dans le centre médian de Luys (Nm), soit dans

les lames médullaires du thalamus, soit dans le noyau externe de la couche optique

Ne). En dehors, le noyau rouge est entouré par les fines fibres émanées du centre

médian de Luys et qui entrent dans la constitution du ruban de ]leiI1lu1dian. En

dedans du noyau rouge, on trouve la section transversale d'un certain nombre de

fibres, réunies en fascicules serrés, fibres qui appartiennent à la capsule du noyau

rouge et en particulier au faisceau longitudinal postérieur. \

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) ne présente rien de

particulier il noter dans sa région thalamique. Sa région sous-thalamique est carac-

térisée ici, comme sur la coupe précédente n° VI (fig. 284), par ses fibres paral-

lèles, très serréesles unes contre les autres et qui se rendent, pourla plus grande

partie, dans le pied du pédoncule cérébral (P). Elles affectent un aspect onduleux,

puis descendent dans la protubérance (Po) où elles s'entre-croisent avec les gros

faisceaux de fibres transversales du pédoncule cérébelleux moyen.

Cette coupe ne passe pas suffisamment en arrière du pôle frontal, pour qu'on

puisse déjà voir le faisceau de 7'M)'c/c s'irradier dans le pied du pédoncule. A la

paroi externe de la corne sphénoïdale (Vsph), au-dessous de la couche du tapetum

(Tap), on reconnaît la couche faiblement colorée des- radiations optiques de

Graliolel (RTh) et la couche de fibres plus épaisses du faisceau lonuiludi1l1lIinfi'-

rieur (Fli). De ces deux couches partent un certain nombre de fibres fortement

colorées, qui se dirigent en haut et en dedans, passent au-dessous du segment

externe du noyau lenticulaire (NL3)) et se trouvent sectionnées brusquement au-

dessous du globus pallidus (GP). Sur la coupe suivante n° VIII (fig. 286), nous ver-

rons ces fibres qui constituent la couronne rayonnante du lobe temporal (CRt),

passer au-dessus de la bandelette optique (II) et aborder le pédoncule cérébral (P)

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 347

au niveau de sa partie externe, formant ainsi le faisceau externe du pédoncule

ou « faisceau de TÜrck ».

Coupe n° VIII (fig. 286) passant par la ligne VIII de la fig. 278 et cor-

respondant assez exactement à la coupe vertico-transversale macroscopique

n° 80 (f1g. 2â1).

Cette coupe appartient à 1 a même série que les coupes I, II, III, IV, V. Elle

intéresse la partie moyenne de la couche optique (Th), le noyau ronge (NR), et

le pédoncule cérébral. Elle passe immédiatement en arrière de la circon-

volution du crochet et sectionne l'écorce du lobule paracentral (Parc).

Cette coupe est remarquable par l'irradiation des fibres calleuses (Ce) dans les

circonvolutions l'olalldiques (Fa, Pa). Le faisceau occipito-frontal (OF) présente

encore le même volume que sur les coupes précédentes. Ses fibres onduleuses

entrent les unes dans la constitution de la couronne rayonnante (CR) et passent,

au niveau de l'angle externe du ventricule latéral (VI), entre les fibres calleuses

situées en dedans et les libres du pied de la couronne rayonnante (pCR) situées

en dehors. D'autres fibres se portent en dehors et en bas, s'entre-croisent avec

celles du pied de la couronne rayonnante et entrent dans la constitution de la

capsule externe (Ce). Le faisceau occipito-frontal fournit en effet à cette dernière

un contingent de fibres assez important.

Le trigone (Tg) situé au-clessous du tronc du corps calleux (Ce), auquel il est

intimement uni, se présente sous l'aspect d'une masse rectangulaire, formée de

fibres sectionnées en travers, et dont l'angle inféro-interne s'étire pour donner

naissance à la finaliria. Le bord libre de celle-ci donne insertion aux plexus clw-

ro'idr.· ? (Plch) du ventricule latéral, qui s'insèrent d'autre part sur la couche optique

(Th)au voisinage du sillon choroïdien. Sur cette coupe, la toile choroïdienne (Tch),

ainsi que les plexus choroïdes du troisième ventricule (Plcly) ont été représentés,

et l'on se rend nettement compte du mode de fermeture du ventricule latéral et

du troisième ventricule, ainsi que de l'étendue de la surface extra-venlriculaire de

la couche optique, comprise entre le sillon choroïdien et le lænia thalami (tth).

Dans la corne sphénoïdale, le mode d'occlusion est analogue : les plexus cho-

roïdes (Plchsph) s'insèrent en effet d'une part au bord libre de la fimbr·ia. et

d'autre part à la lame cornée (le) en dehors de la bandelette optique (II).

La tète du noyau caudé (NC) ne présente rien de particulier il noter, elle

émet, comme sur les coupes précédentes, des fibres qui traversent laparlie supé-

rieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) et qui se rendent dans la

lame médullaire du noyau lenticulaire. De la partie recourbée de la queue du

noyau caudé (NC') située dans la corne sphénoïdale, partent de même des fibres

qui se portent en haut et en dedans vers la face inférieure du noyau lenticulaire,

pour entrer dans la constitution de la lame médullaire externe de ce noyau.

Le noyau lenticulaire est surtout représenté par le putamen (NL,) en de-

dans duquel on trouve les derniers vestiges du globus pallidus. L'aspect particu-

lier qu'affecte le putamen sur cette coupe indique que nous nous rapprochons

du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. Le putamen (NL.,) est en effet sil-

lonne par de gros fascicules de fibres fortement colorées, qui le divisent en un

certain nombre d'îlots de substance grise : ces fibres appartiennent aux confins du

segment postérieur de la capsule interne (Cip); les inférieures abordent la capsule

548 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fiu. 286. -Coupe vertico-transversate, no VIII, passant par la ligne VIII, de la figure 2 ? 8.

Méthode de Wcigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés il un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macroscopique de

la figure 23-I.

Aie, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Ce, capsule

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 549

interne au niveau de la partie supérieure de la région sous-thalamique, les supé-

rieures, obliques en bas et en dedans, l'abordent dans la région lhalamique.

Les deux noyaux de la couche optique, le noyau externe (Ne) et le noyau in-

terne (Ni), présentent les mêmes caractères que sur la coupe précédente, n° VIII,

(fi. 285); la pénétration des fibres radiaircs est toutefois ici plus accusée. Au

niveau de la surface 1',rtm-velltl'iculaÎl'e de la couche optique, on retrouve encore

le noyau antérieur (Na), compris dans un dédoublement du stratum zonale

(strz)'.

La couche optique (Th) repose sur la région sous-optique, en particulier sur

le noyau rouge (NR). On voit encore sur cette coupe, les dernières fibres du fais-

ceau thall'lnique de Forel (Fth) qui s'épanouissent dans la face inférieure du tltrr-

lOI/lUS et en particulier dans sa lame médullaire externe (Lme). Au-dessus de ce

faisceau se trouve un petit noyau aplati, légèrement recourbé sur son axe, le

noyau semi-lunaire de Flechsi ! 1 (NF). Du noyau rouge (NR) ha1'tent un certain

nombre de faisceaux volumineux, onduleux, qui se portent en haut et en dehors

et sont sectionnés au niveau de la partie inférieure de la lame médullaire externe

du thalamus (Lme) : ce sont les radiations de la calotte (HC), qui pénètrent en

grande partie dans la couche optique dans un plan situé un peu en arrière de

celui de cette coupe. En dehors, le noyau rouge est limité par des fibres section-

nées perpendiculairement, qui appartiennent à la capsule du noyau rouge et au

pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs); en dedans, on trouve les dernières fibres

de faisceau longitudinal postérieur, ainsi que le faisceau 1"i[I'o(le : CI ? de Meynert

(FM), recouvert par la substance grise centrale (sage) qui tapisse le troisième vell-

tricule (Va). En dehors du lIoyalt 1'( ! Uge(NIl), entre ce dernier et le pied du pédon-

cule cérébral (P), se trouve le locus lIiyel' (Ln) qui se confond en haut avec la

zona incata de Foret et la zone réticulée du thalamus (Zr).

- Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) est intéressant il étu-

externe. Cg, circonvolution godronnée. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal.

Cip, segment postérieur de la capsule interne. -CR, couronne rayonnante. - ds, diverti-

cule du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur. - FAf, faisceau rétroflexe de Meynert. l'Poa, fibres antérieures de la protubé-

rance. - FT, faisceau de Tiit'ck. FT', partie du faisceau de Tiirck, venant des deuxième et

troisième circonvolutions temporales. - Fut" partie du faisceau de Tiirck venant, de la pre-

mière circonvolution temporale. ft, fibres tangentielles. - Fth, faisceau thalamique de Fo-

- rel. - Fus. lobule fusiforme. H, circonvolution de l'hippocampe. /, insula. - L,, pre-

mière circonvolution limbique. le, lame cornée et fibres du taenia semi-circularis. Lnae,

lame médullaire externe du thalamus. Lmi, lame médullaire interne du thalamus. Lu, locus

niger. - Na, noyau antérieur du thalamus. \'C, tronc du noyau caudé. Nu, queue du

noyau caudé. Ne, noyau externe du thalamus. VF, noyau semi-lunaire de Flechsig. -

Ni, noyau interne du thalamus. XL3, putamen. A'R, noyau rouge. OF. faisceau occipito-

frontal. - Coppa. partie pariétale de l'opercule rolandique. - ol, sillon collatéral. - 01 + t.1,

branche commune au sillon collatéral et au troisième sillon temporal. - P, pied du pédon-

. cule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. l'arc, lobule paracentral. - pen.

pied de la couronne rayonnante. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Plch, plexus cho-

roïdes du ventricule latéral. Plch,, plexus choroïdes du troisième ventricule. - Plchsph,

plexus choroïdes de la corne sphénoïdale. - ]JI'S, sillon prérolandique supérieur. Prl, fais-

ceau pyramidal. R, scissure de Rolando. - RC, radiations de la calotte. - rlll, faisceaux

radiculaires de la troisième paire. - {7'/<, radiations optiques de Gratiolct. - sec, sinus du

corps calleux. - Sge, substance grise centrale. - Sge, substance grise snus-épendymaire. z

, Sgl'o, substance grise de la protubérance. strz, stratum zonale. T,, 7 ? T3. première,

deuxième et troisième circonvolutions temporales. Il, l,. premier et deuxième sillons tem-

poraux. Tup, tapetum. - 7'c/t, toile cl1tJroïdienne. tec, Uenia tecta. 1'g, trigone. : Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, coupe optique (thalamus). - Ith, uenia thalamii.

- Tp, circonvolution temporale profonde. U, circonvolution du crochet. - Il troisième

ventricule. - VI, ventricule latéral. - Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique.

III, troisième paire.

50 0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

dier. Dans la région lhalamique il reçoit toutes les fibres du pied de la couronne

rayonnante (pCR) qui se rendent, soit dans la couche optique (Th) dont elles for-

ment les fibres radiaires, soit dans le pied du pédoncule cérébral (P). Ces dernières

fibres se réunissent en faisceaux qui s'enchevêtrent les uns avec les autres

et changent souvent brusquement de direction, au niveau de la face inférieure

de la tête du noyau caudé (NC) et au niveau du putamen (nul.,). La région, thala-

mique de la capsule interne contient en outre les fibres lenliculo-caudées qui tra-

versent obliquement sa partie supérieure, puis des libres du putamen (NL.,) qui

traversent sa partie inférieure et se portent en dedans vers le locus nigel' (Ln).

Dans la région sous-thalamique, le segment postérieur de la capsule interne

reçoit un contingent important de fibres, qui constituent la couronne rayonnante du

lobe temporal et le faisceau de 7'M ! 'c ? (FT) ou faisceau externe du pied du pédon-

cule cérébral. Ces fibres apparaissent au niveau de la paroi externe de la corne

sphénoïdale, où elles se présentent sous la forme d'une couche de fibres forte-

ment colorées, formée de fibres sectionnées très obliquement, et que l'on voit

s'irradier dans les trois circonvolutions temporales (T,, T2' T.,), et sur cette coupe

en particulier, dans la première temporale (F1''1\). La partie du faisceau de Tiirck,

qui vient des deuxième et troisième circonvolutions temporales (1'2,1' : 1)' s'irradie

dans un plan postérieur à celui de cette coupe et est vue en section transversale

(FT'). De là ces fibres se portent en haut et en dedans, passent au-dessous du

putamen (NL3) et le séparent de la queue du noyau caudé (NC), des fibres de la

lame cornée (tænia senai-circularis) (le) et de la bandelette optique (II). A ces fibres

se joignent un certain nombre d'autres, qui proviennent de la zone claire de

fibres situées en dedans du faisceau de 7'ürcl, : (FT) et qui se continuent avec la

couche des radiations thalamiques (RTh) du lobe occipilo-temporal. Ces libres

des radiations thalamiques ou ? 7 ? Mto)'o ? t/))fM.s' s'enchevêtrent avec

celles du faisceau de Tùrck, traversent la région thalamique de la capsule interne

et se rendent il la partie inférieure de la couche optique. Les fibres du faisceau de

7'M/'c/- (FT) se portent au contraire en bas et en dedans, abordent la capsule in-

terne dans la région sous-thalamique et entrent dans la constitution du pied du

pédoncule. Les dégénérescences secondaires ont montré il l'un de nous (1893),

que les fibres qui dégénèrent à la suite d'une lésion de la partie moyenne du

lobe temporal; occupent le sixième externe environ du pied du pédoncule cérébral

et que par conséquent le faisceau.de y'tt;'c/)' tire son origine corticale exclusivement

de l'écorce temporale et surtout de l'écorce des deuxième et troisième circonvolu-

tions temporales (FT').

Les fibres du pied du pédoncule cérébral (P), qu'elles proviennent de la région

lhalamique ou sous-thalamique de la capsule interne, descendent en se portant en

dedans, puis pénètrent dans la protubérance, où elles sont dissociées par les

fibres protubérenlielles et postérieures (FPoa).

Dans la corne sphénoïdale on trouve, en dedans de la couche formée par

les radiations thalamiques (RTh), un petit faisceau de fibres sectionnées perpendi-

culairement et tapissées par ta .s'7'x/6 ! cef/ ? 's'<;.<oM.<-<''n< ? )tf/M))t)/v' de la corne sphé-

noïdale : ce sont les fibres du tapetum (Tap), que nous verrons grandir au sur et

il mesure que l'on s'approche du carrefour ventriculaire et de la corne occipitale.

Au niveau des parois inféro-externe de la corne sphénoïdale il existe une couche

de libres foncées, nettement sectionnées en travers et dont la partie supérieure

est traversée par le faisceau de 7'ür·cl, : avec lequel elles paraissent se confondre

en dehors : c'est le faisceau longitudinal inférieur (Fli), séparé de la cavité vers

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;¡,)l

iriculaire par une mince couche de fibres peu colorées par l'hématoxyline et qui

appartiennent aux radiations thalamiques.

La paroi interne de la corne sphénoïdale est tapissée par les fibres de Yalvéus

(Alv) qui se continuent en haut avec celles du pilier postérieur du trigone (Tg-p).

Coupe n° IX (iig. 1-187). Cette coupe passe par la ligne IX de la fig. 278

et correspond à peu près a, la coupe vertico-transversale macroscopique

n° 86 (fig. 3).

Elle intéresse la circonvolution pariétale ascendante (Pa), la deuxième

circonvolution pariétale (P,), le fond de la scissure de Sylvius (S[p]) et le gy-

rus supra-marginalis (Gsm), passe par le segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne (Cirl), la partie postérieure de la couche optique (Th), la coiii-

missure postérieure (cop) et les corps g enouillès externe et interne (Cge, Cgi).

Elle sectionne la calotte du pédoncule au niveau de l'entre-croisement du

pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), ainsi que la partie postérieure du

pied du pédoncule cérébral (P)et de Y étage antérieur de la protubérance (Poa).

Le pied du pédoncule cérébral n'est plus en connexion avec la capsule

interne dont il est séparé par le corps genouillé externe (Cge).

L'écorce ne présente rien de particulier à noter. Le fond du sinus du corps

calleux (sec), ainsi que la circonvolution de l'hippocampe (H), sont cependant re-

marquables par le grand développement que prennent leurs fibres tangentielles,

qui forment au niveau de la circonvolution de l'hippocampe (CH) la lame médullaire

superficielle du subiculum (Les). L'épanouissement des fibres radiées dans les

crêtes des circonvolutions est moins net sur cette coupe que sur les deux coupes

précédentes (nos VII et VIII, fig. 285, 286) qui intéressent les deux circonvolutions

rolandiques. Ici les fibres radiées sont sectionnées plus ou moins obliquement et

on ne trouve un bel épanouissement de fibres qu'au niveau de la première circon-

volatioll limbique (L,) et du lobule fusiforme (Fus).

Le corps calleux (Ce) et la couronne rayonnante (CR) se comportent comme

sur la coupe précédente n° VIII (fin. 286). Le faisceau occipito-frontal (OF) est

formé de faisceaux aplatis et sectionnés parallèlement à leur axe qui longent la

subslannce rvise S/111s-épendymail'e et se confondent en dehors avec les fibres du

pied de la couronne rayonnante (pCR).

Les fibres du pied de la couronne rayonnante (pCR) se portent en bas,

un grand nombre se recourbent en dedans, segmentent le putamen cl,) qui

n'est plus formé sur cette coupe que par des ilots de substance grise échelonnés

entre les surfaces de sections de la Ir ? te (NC) et de la queue (NC) du noyau

caudé, puis pénètrent dans la couche optique (Th) dont elles forment les fibres

radiées. Celle pénétration est particulièrement nette au niveau de la partie supé-

rieure et de la partie inférieure de la capsule interne. Les fibres radiées supérieures

ou fibres y ? r7<) ? </6tntt ? < du pied de la couronne rayonnante, appartiennent au

lobe pariétal. Les fibres radiées inférieures ou fibres temporo-ihalamiques appar-

tiennent au contraire au lobe temporal. Ces dernières fibres se détachent des ra

diations thalamiques postérieures (RTh), qui bordent le ventricule sphénoïdal (Vsph)

en dehors, et s'entre-croisent avec le faisceau longitudinal inri·rieur (lli), puis

elles se portent en haut et en dedans, passent entre l'extrémité antérieure re-

courbée de la queue du noyau caudé (NC') et les îlots inférieurs du putamen (NL.,),

traverse le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), passent au-des-

Kb2 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fie. 287. Coupe vei-lico-Li-aiisversale, n° IX, passant par la ligne IX de )atfigu ? 8.

Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés a un grossissement^;

12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près à la coupe macroscopique de la

figure 2b 3.

Alv,alvétis. Aq, aqueduc de Sylvius. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Ce,

capsule ext,e]'ne.C ? c, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. -Cizt7, cingu-

Juin. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CM, sillon c;tllÔso-iiiirgin;tl. -

col), commissure postérieure. CR, couronne rayonnante. ds, (livei-lictile du subiculum.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 353

sus des fibres du tænia scmi-circularis et du corps genouillé exter»e (Cge), puis

s'irradient dans la partie inférieure de la couche optique et dans le corps genouillé

interne (Cgi). Ces fibres appartiennent au pédoncule postérieur du thalamus (RTh,

(Pp Th). Entre ces fibres et les fibres qui traversent les îlots supérieurs du pu-

tamell, il existe une zone verticale, riche en fibres sectionnées transversalement,

comprise entre la zone réticulée du thalamus (Zr), et les îlots morcelés clu yzeta-

men. Ces fibres appartiennent au segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne (Cirl), et se confondent insensiblement en haut avec la couronne rayon-

llanle du lobe pariétal, en bas avec celle du lobe temporal. Quoique cette région

soit surtout formée de fibres sectionnées perpendiculairement il leur longueur,

elle renferme cependant un certain nombre de fibres qui se dirigent de dehors en

dedans, du il la couche optique dans laquelle elles s'irradient pour formel-

les fibres radiées, mais on ne peut pas les suivre sur un long trajet, comme il est

facile de le faire par exemple au niveau de la couronne rayonnante du lobe telll-

poral et du lobe pariétal. Ces fibres proviennent en effet du lobe occipito-te/IJ}io-

ml, constituent les radiations optiques de Graliolel (RTh) et sont sectionnées ici

au niveau du point où elles se recourbent pour pénétrer dans le thalamus

(Voy. Coupes horizontales, fig. 292, 293).

Les fibres des radiations thalamiques (RTh) et du faisceau longitudinal infé-

rieur (Fli) sont traversées au voisinage de la queue du noyau coudé (NC'), par

des libres sectionnées parallèlement à leur longueur. Au sur et à mesure que

l'on se porte en bas, les fibres sont sectionnées en travers et cette direction est

particulièrement nelle au niveau du coude que présente le faisceau longitu-

dual inférieur (Fli), il la base de la circonvolution du lobule fusiforme. Les

radiations thalamiques (Hth) présentent le même aspect que sur les coupes pré-

cédentes et se différencient des fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli) par

leur coloration plus pâle. Elles sont limitées en dedans par les fibres du tapetum

(Tap) et par la substance grise sous-épendymaire riche en libres il myéline. Au ni-

veau de la paroi inférieure du diverlicule du stcbiculunc (ds), le faisceau longitu-

dinal infé1'iew' (Fli) se confond avec le faisceau postérieur du cingulum. Quant il la

paroi interne de la corne sphénoïdale (Vsph), elle est tapissée par les libres

parallèles de l'alvéus (Alv), qui se continuent graduellement en haut avec les fibres

- Fli, faisceau longitudinal inférieur. - l'lp, faisceau longitudinal postérieur. - ft. fibres

tangentielles. - Fus, lobule fusiforme. - Gh, ganglion de l'habénula. Gsm, gyrus supra-

marginalis. H, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de l'hippocampe. Ip, insula

postérieur. ip, sillon inter-pariétal. L,, première circonvolution limbique. Lg, lobule

lingual. Lme, lame médullaire externe du thalamus. L)) ! 6', lame médullaire superficielle.

- Ln, locus niger. NC, tronc du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. - Ne, Ni,

noyaux externe et interne de la couche optique. NU, troisième segment du noyau lenticu-

laire (putamen). OF, faisceau occipito-frontal. OpP-2, opercule pariétal. - ot, sillon

collatéral. P, pied du pédoncule cérébral. - Pi, deuxième circonvolution pariétale. Pa,

circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. -pCR, pied de la couronne

rayonnante. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - P/c/t)A, plexus choroïde du ventri-

cule latéral. - Pp1'h, pédoncule postérieur du thalamus. - Poa, fibres antérieures de la protu-

lpérance. Pop, fibres postérieures de la protubérance. - pour, sillon post-rolandique.

Py, faisceau pyramidal. - /in : , ruban de Reil médian. RTla, radiations optiques de Gratio-

let. - RTh(PpTh), radiations thalamiques formant le pédoncule postérieur du thalamus.

. S(p), partie postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - SR, sub-

stance réticulée. - strz, stratum zonalc. - T,, T ? T3, première, deuxième et troisième cir-

convolutions temporales. - 1,, /, premier et deuxième sillons temporaux. 1'(tl), tapetum.

tee, ténia lgl), I)ilier POSL('-i-iciir dit ti-igoiie. - 7'lui, tlitiliiiiiis (couche oliti(luie). -

ventricule tecta. - l'gpt, pilier postérieur du triâonc. - T/a, thalamus (couche optique).

VI, ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Zr, zone réticulée

ou grillagée. -I/I, fibres radiculaires de la : 3` paire.

334 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

sectionnées en travers du pilier postérieur du trigone (Tgp). Sur celle coupe on voit

très nettement le mode de fermeture de la corne sphénoïdale, les plexus choroïdes

(Plch sph), s'insérant d'une part il la fimln'ia du trigone, et d'autre part à la lame

cornée qui sur le dessin répond il la zone claire, située entre le corps genouillé

externe (Cge) et la partie recourbée de la queue du noyau caudé (NC,

La couche optique (Th), considérablement diminuée de volume, est surtout

représentée par son noyau externe (Ne). La zone réticulée (Zr) et la lame médul-

laire externe (Lme) se présentent, au moins au niveau de leur partie supérieure,

comme sur les coupes précédentes. Dans la partie inférieure du thalamus, au

voisinage du corps genouillé externe (Cge), la lame médullaire exlerne s'élargit, elle

reçoit en effet un contingent très important de fibres provenant du corps genouillé

externe (Cge); ces libres concourent à former le champ de Wernicke et s'entre-

croisent avec les fibres du pédoncule postérieur de la couche, optique (PpTh). Toutes

les fibres du corps genouillé externe ne se rendent cependant pas dans la lame

médullaire e,l'te/'l1e du thalamus, un cerlain nombre se recourbe en dehors et en

bas, et forme au-dessus de la lame cornée et des fibres du ta'nia scmi-circularis,

un champ assez important qui se confond en dehors avec les radiations llaala-

zrciques (RTh). Ces libres constituent la couronne rayonnante du corps genouillé

externe. En dedans du corps genouillé externe. (Cge) on trouve le corps genouillé

interne (Cgi), situé il la partie inférieure de la couche optique et qui envoie de

nombreuses libres dans le ruban de Reil médian (Rm).

Le pied du pédoncule cérébral (P) est complètement séparé de la capsule

interne. Il est formé de fibres enchevêtrées, sectionnées plus ou moins oblique-

ment, limitées en dedans par le locus niger (Ln).Ces libres deviennent très ondu-

leuses il la partie inférieure du pédoncule, où elles pénètrent, dans la JII'lIt 1(1)1;-

rance et sont dissociées en gros fascicules par la substance grise; et par les fibres

transversales de l'étage antérieur de la protubérance (Poa).

Dans la calotte du pédoncule, l'aqueduc de Sylvius^ (Aq) et la substance

grise centrale de l'aqueduc divisent cette région en deux parties : la partie

antérieure est surtout constituée par l'entre-croisement du pédoncule cérébelleux

supérieur (Pcs), entre-croisement se luisant par de très gros fascicules de fibres.

Entre le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) et la substance grise de l'aqueduc

qui se porte un peu en avant, on trouve le faisceau longitudinal postérieur (l11)

divisé en gros fascicules par les fibres radiculaires de la troisième paire (Ill), qui

limitent en avant la substance réticulée (SR). Entre le pédoncule cérébelleux supé-

rieur (Pcs), le locus lIi ! /el' (Ln) et le corps genouillé interne (Cgi), se trouve le

ruban de Ileil médian (Rm) dont les fibres, sectionnées très obliquement, se

portent en dedans et s'insinuent entre le pédoncule cérébelleux supérieur et la

substance grise postérieure de la protubérance. Au-dessus de l'aqueduc de Sylvius

(Aq) on trouve le ganglion de l'habérrrrlrt (Gh) et la crrzrzrrzi ? stcre po.sléz·ietcre (cop),

dont les fibres se portent en avant, délimitent nettement la substance grise de

l'aqueduc et forment dans les couches plus inférieures de la région de la calotte

la couche blanche profonde du tubercule qiiudrijumeau antérieur.

Coupe n" X (fig. 288) passant par la ligne X de la fig. 278, en arrière

de la coupe vertico-transversale macroscopique n" 95, (fig. 258).

Cette coupe passe en arrière de la queue du noyau caudé et sectionne le

bourrelet du corps calleux (Ce), la circonvolution godronnée (Cg) au niveau

du point où elle se confond avec la fasciola cinez·ncc (Fc) et le carrefour

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 333

ventriculaire. Elle n'intéresse donc aucun noyau gris de la base, mais

exclusivement la masse blanche des circonvolutions temporales et parié-

tales, le corps calleux et les fibres de projection du lobe occipilal.

Le ventricule latéral (VI), sectionné au niveau du carrefour ventriculaire,

est large en haut, étroit en bas, il contient les plexus choroïdes du ventricule

latéral (Plch) au moment où ils se réfléchissent dans la corne sphénoïdale ; ils sont

libres dans le carrefour et ne présentent aucune surface d'insertion, la coupe les

intéresse en effet au niveau de leur partie postérieure. Le ventricule est tapissé

par la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui recouvre la face inférieure du

corps calleux (Cc), se réfléchit sur la face interne du ventricule puis sur sa paroi

externe où elle est particulièrement épaisse : elle est sectionnée en effet immé-

diatement en arrière de la partie recourbée de la queue du noyau caudé.

Le bourrelet du corps calleux (Ce), formé de gros faisceaux de fibres enche-

vêtrées, se divise au niveau de l'angle externe du ventricule latéral en deux

parties : la partie supérieure contourne, comme sur les coupes précédentes,

l'angle externe du ventricule latéral et peut être suivie, jusqu'à la substance grise

sous-épendymaire (Sge), où elle se termine par une extrémité effilée. Un peu en

arrière du plan par lequel passe cette coupe, ces fibres vont se porter en arrière

pour constituer le forceps major ou postérieur du corps calleux. La partie infé-

rieure du bourrelet du corps calleux se porte en bas et en dehors; elle appartient

atipilieposléîieiti dit trigone cérébral, forme à elle seule la paroi interne du carre-

four ventriculaire et recouvre l'écorce grise de la circonvolution godronnée (Cg);

celle-ci s'épaissit ce niveau, forme la fasciola cinerea (Fc), puisse continue avec

une mince couche grise qui tapisse la face inférieure du bourrelet et qui repré-

sente le voile gris ou indusellm griseum.

A la paroi externe du ventricule latéral on trouve, au-dessous de la substance

grise sous-ohendyzuaine; une couche de fibres sectionnées parallèlement à leur axe,

dirigées de haut en bas et qui appartiennent au tapetum (Tap). Les cas d'agé-

nésie du corps calleux montrent que le tapetum appartient, non pas au système

calleux, mais au faisceau d'association occipito-frorztal de Forel et Onnfrowicz

(Voy. ce faisceau, chap. IV). Arrivées au niveau de l'angle inférieur du ventni-

cule, les fibres du tapetum se réfléchissent et tapissent toute la paroi inférieure

du diverti cule du subiculum (ds).

En dehors des fibres calleuses qui tapissent l'angle supérieur du carrefour vell-

triculaire et des fibres du tapetum qui tapissent son angle inférieur, on trouve, le

long de toute la hauteur de ce carrefour, une couche de fines fibres peu colorées

par l'hématoxyline et qui appartiennent aux radiations optiques de Gmliold

(RTh). Très nettement accusées au niveau de la paroi externe du ventricule lalr%-

ml, où elles sont formées par des fascicules sectionnés en travers, elles se con-

fondent, au niveau de l'angle supéro-externe de ce ventricule, avec de gros fasci-

cules de fibres plus ou moins enchevêtrées, qui se portent en haut et en dedans,

contournent en sens inverse le crochet formé par les fibres calleuses et représen-

tent la couronne rayonnante du lobe pariétal. Elles sont traversées par un très grand

nombre de libres il direction radiaire, appartenant au corps calleux, qui s'épa-

nouissent-dans la crête de la première circonvolution limbique (L,)'dans le ]iré-

(PPC) et dans les première et deuxième circonvolutions pariétales (P,, P2).

Au niveau de la paroi inférieure du diveriiculc du subiculum (ds), les libres

des radiations optiques se réfléchissent comme les fibres du tapetum (Tap),

330 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ftc. 288. - Coupe vertico-transversale, n°X, passant par la ligneY de la figure 278. Mé-

thode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés il un grossissement de 12 dia-

mètres. Cette coupe passe en arrière de la coupe macroscopique de la figure 238.

CA,-cornc d'Ammon. Cc, corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - Cinq, cin-

gulum. CR, couronne rayonnante.-ds,diverticule du subiodum.Fe, fasciola cincrea.-

Fli, faisceau longitudinal inférieur. - ft, fibres tangentielles. - Fus, lobule fusiforme. - H, cir-

convolution de l'hippocampe. Il, sillon de l'hippocampe. ip, il)', sillon inter-pariétal et ses

incisures. L,, première circonvolution limbique. Lg, lobule lingual. L111S, lame

médullaire superficielle. ot, sillon collatéral. P,, P ? première et deuxième circonvolutions

pariétales. Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes. PrC, précunéus. M7t, radiations

thalamiques. - sec, sinus du corps calleux. sp, sp', scissure sous-pariétale et son

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. a37 1

mais elles sont formées de fibres nettement sectionnées en travers, groupées

en fascicules et séparées par les fibres du tapetum qui vont s'irradier dans les

lobules lingual (Lg) et fusiforme (Fus).

En dehors des radiations thalamiques on trouve, au niveau de l'angle inférieur

du ventricule latéral, un faisceau fortement coloré et volumineux : c'est le fais-

ceau longitudinal inférieur (Fli) qui présente au niveau du lobule fusiforme

(Fus) un coude très accentué. Il entoure, comme les deux faisceaux précédents,

le diverticule du subiculum, mais il est constitué à ce niveau, comme au niveau de

la paroi inférieure du carrefour ventriculaire, par des fibres sectionnées parallè-

lement, qui s'épanouissent d'une part, dans le lobule fusiforme (Fus), et d'autre

part, dans la circonvolution de l'hi ppocampe (H) ou subiculum de la corne d ? 1lll1non

où elles se confondent avec le faisceau postérieur du cingulum. Nettement déli-

mité au niveau du lobule fusiforme (Fus), le faisceau longitudinal inférieur se perd

peu à peu, à mesure que l'on remonte le long de la paroi externe du ventricule

latéral et disparait au-dessus de la région du pli coMe(Pc), où se perd dans

les fibres de la couronne rayonnante et dans les fibres d'association de la région.

Dans la première circonvolution du lobe limbique (L,) on trouve, au-dessus du

corps calleux (Ce), la section transversale du cingulum (Cing) qui affecte toujours

sa forme triangulaire caractéristique. Les fibres courtes d'association et l'épa-

nouissement des fibres radiées ne présentent sur cette coupe rien de particulier.

Notons toutefois le grand développement des fibres tangentielles (ft) (Lms) au

niveau du sinus du corps calleux (sec) et du subiculum de la corne d'Ammon (H).

Coupe n° XI (fig. 289), passant par la ligne XI de la fig. 278 et en avant

de la coupe vertico-transversale macroscopique n° 116 (fig. 263).

Cette coupe sectionne le pli cunéo-limbique et le fond de la scissure

pariéto-ocCljJÙale (po), elle intéresse il la face interne le précunéus (PrC), le

lobule lingual (Lg) et le lobule fusiforme (Fus) ; à la face externe, la cincozz-

volution pariétale supérieure (P,), la branche descendante ou occipitale du

pli courbe (Pc), puis les deuxième et troisième circonvolutions occipitales

).

Tandis que la face externe est nettement convexe, la face inféro-interne pré-

sente un coude qui correspond au lobule lingual (Lg); toute la partie de la face

interne située au-dessus est verticale et correspond il la scissure znleo-Iézn.i.vlrlcé-

l'iqlll', la partie située au-dessous est oblique en bas et en dehors et appartient

il la face inférieure de l'hémisphère.

L'Écorce de cette coupe présente dans toute son étendue le ruban de

Yicq d'Azyr qui est particulièrement net au niveau de la scissure calcarine (ka et

du lobule lingual (Lg).La corne occipitale (Voc) présente une surface de section

triangulaire, sa paroi interne est refoulée par le fond de la scissure calcarine qui

forme l'ergot de Morand. La corne occipitale est entourée par trois couches con-

centriques de fibres; ces couches, très épaisses au niveau de la paroi externe

et de la paroi inférieure, existent également il la paroi interne quoiqu'elles soient

très minces il ce niveau. Immédiatement en dehors de Y épendyme et de la subs-

tance grise sous-épendymaire, on trouve la couche des fibres du tapetum (Tap)

incisure. Sage, substance grise sous-épcndvmairc. - ni, T3, deuxième et troisième circon-

volutions temporales. - l" l" premier et deuxième sillons temporaux. t ? incisure du

deuxième sillon temporal. - Tap, tapetum. - tec, Uenia tecta. VI, ventricule latéral.

358 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

et du forceps major du corps calleux (Fm) ; ce dernier forme, au niveau de

l'angle supérieur de la corne occipitale, un faisceau volumineux et très épais,

fortement coloré par l'hématoxyline, et sectionné perpendiculairement à-son

trajet. Les fibres du tapetum se dirigent de haut en bas et sont sectionnées

parallèlement à leur axe, au niveau des parois interne et externe de la corne occi-.

pitale. Au niveau de la paroi inférieure enfin, ces fibres sont sectionnées très

obliquement. Le tapetum et le forceps major entourent la corne occipitale d'une

couche continue, très analogue à celle que forment autour de la corne frontale

les fibres du genou du corps calleux et du faisceau oceipito ? f1'ontal (Voy. fig. 279

et 280). De cette couche se détachent des fibres qui traversent les deux couches

sagittales de la corne occipitale, pour se rendre dans la masse blanche des cir-

convolutions avoisinantes.

Fi&. 289. Coupe vertico-transversale, nO XI, passant par la ligne XI de la figuré 278.

Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement, de

12 diamètres. Cette coupe passe en avant -de la coupe macroscopique de la

figure 263. -

1'li, faisceau longitudinal inférieur. Fm, forceps major. - ftcS, faisceau transverse du

cunéus de- Sachs. Fus, lobule fusiforme. io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-pa-

riétal. K, scissure calcarine. Lg, lobule lingual. 01, 03, deuxième et troisième circonvo-

lutions occipitales. ôs, deuxième sillon occipital. oa', incisure du sillon occipital antérieur

de Werniclce. - ot, sillon collatéral. P,, première circonvolution pariétale. Pc, pli

courbe. po, scissure pariéto-occipitale. PrC, précunéus. RTh, radiations optiques' de

Gratiolot. Tap, tapetum. Voc, corne occipitale- du ventricule latéral.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5; ! 9

Autour de la couche du tapetum se trouve une couche de fibres pâles, très

fines, quiappartiennentauxradiations thalamiques(RTh). Epaisse au niveau de

la paroi externe et inférieure de la corne ocicpitule, cette couche est très mince

au niveau du fond des scissures pariéto-occipitale (po) et calcarine (K). Tandis

que la couche du tapetum est formée de fibres il direction verticale au niveau

de la paroi externe, il s'agit ici de fibres sectionnées en travers, qui ne com-

mencent il s'infléchir et â devenir parallèles qu'au niveau de la paroi inférieure

de la corne occipitale (Voc). Ces fibres renferment presque toutes les fibres de

projection du lobe occipital, fibres qui passent dans le segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne et se rendent dans la couche optique (pulvinar) et dans le

corps genouillé externe dont elles forment la couronne rayonnante.

En dehors des radiations de la couche optique (RTh), se trouve une couche de

libres épaisses, fortement colorées par l'hématoxyline, c'est la couche des fibres

longues d'association ou du faisceau longitudinal inférieur (Fli). De même

que les deux couches précédentes, cette couche entoure d'un anneau complet

la corne occipitale. Très épaisse au niveau de la partie inférieure et de l'angle

inféro-externe, celte couche se réduit au niveau de la partie supérieure et interne

de la corne occipitale, la largeur de deux ou trois fascicules de fibres. Comme

pour la couche des radiations thalamiques (RTh), il s'agit ici encore de fibres

sectionnées en travers et qui ne deviennent parallèles qu'au niveau de la paroi

inférieure du ventricule.

Ces longues fibres d'association proviennent de toutes les circonvolutions occi-

pilales : cunéus (C), lobule lingual (Lg), lobule fusiforme (Fus) et des trois circon-

vulutions occipitales de la face externe (0"0=,Oa). Elles se portent en avant, le

long de la paroi inféro-externe de la corne sphénoïdale et se bifurquent au

niveau du sillon marginal postérieur de l'insula, en deux faisceaux : Le fais-

ceau inférieur suit l'angle inféro-externe de la corne sphénoïdale jusqu'au niveau

de son extrémité antérieure et relie les circonvolutions temporales aux circonvo-

lutions occipitales (Voy. Coupes horizontales, fig. 392, 293 et 298). Le faisceau

supérieur traverse le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, puis forme

les fibres les plus inférieures du segment postérieur de la capsule exlcrvre (Voy.

coupes 296 et 297). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) constitue donc un long

faisceau d'association lemporo-occipilal. Il dégénère il la suite des lésions du lobe

occipital, et contient donc des fibres dont les cellules d'origine siègent, dans

l'écorce occipitale et dont les fibres se terminent dans l'écorce du lobe temporal.

Ce faisceau a probablement des fonctions très importantes : il relie en effet à

gauche la zone visuelle au centre auditif des mots.

En dehors de ces trois couches de fibres qui constituent les couches s'agit-

tales du lobe occipital, on trouve les fibres d'association propres de ce lobe

Coiffant l'angle supérieur du faisceau longitudinal inférieur, on trouve un faisceau

assez volumineux formé de fibres parallèles ou légèrement obliques, c'est le

faisceau transverse, du cunéus de Sachs (flcS), qui relie la face interne du cunéus

(C) aux circonvolutions de la convexité du lobe occipital et en particulier au pli

courbe (Pc).

Le fond des sillons est entouré par les fibres courtes d'association, fibres

en U de Meynert, et qui ne présentent ici rien de particulier il noter.

Quoique la scissure calcarine (K) ne soit revêtue que d'une très mince couche

de libres blanches, cette couche de fibres en U existe cependant à ce niveau, où

elle forme le stratum calcarinum (voy. [strK], coupe suivante n° XII, fig. 290),

H60 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

de telle sorte que, du fond de la scissure calcarine jusqu'au 'ventricule occipital,

on compte quatre couches de fibres : 1° le stratum calcarinum; 2° le faisceau

longitudinal inférieur ; 3° la mince couche des radiations thalamiques, et 4.° les

fibres du forceps tapissées de l'épendyme ventriculaire.

Coupe- n° XII (fig. 290). Cette coupe passe par la ligne XII de la

fig. 278 et correspond à peu près à la coupe vertico-transversale macro-

scopique no 135 (fig. 265). -

- Cette coupe intéresse la pointe occipitale au niveau du premier pli

anastomotique cunéo-lingual (1tC+ Lg) et passe en arrière du p1'écunéus.

La corne occipitale (Voc) présente ici encore une forme triangulaire et se

trouve entourée par ses trois couches concentriques. Le forceps major a disparu.

Les fibres du tapetum (Tap) sont très réduites, mais forment néanmoins une

couche complète autour du ventricule. Comme sur la coupe précédente n° XI

rrc. 290. - Coupe vertico-transversale, n°XII, passant par ]a ligne XII de la figure 278.

Méthode de Weigert. Agrandissement de 3/2. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près à la coupe macroscopique de la

figure 265. -

C, cunéus. Fli, faisceau longitudinal inférieur. ^- ftcS, faisceau transverse du cunéus

de Sachs. tlgV, faisceau transverse du lobule lingual de Vialet. - Fus, lobule fusiforme.

io, sillon inter-occipital. K, scissure calcarine. Lg, lobule lingual. lg, sillon du lobule

lingual. 0,, 02, 03, première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - o2, deuxième

sillon occipital. et, sillon collatéral. ol', incisure du sillon collatéral. po, scissure parié-

to-occipitale. aC + Lg, pli cunéo-lingual du fond de la. scissure calcarine. RTh, radia-

tions optiques de Gratiolet. strK, stratum calcarinum de Sachs.-Tap,tapetuin.- Voe, corne

occipitale du ventricule latéral.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 561

(fig. 289), les fibres qui longent la paroi externe du ventricule sont sectionnées

parallèlement ou obliquement à leur axe. En dehors de la couche du tapetum

(Tap), se trouve la couche des radiations thalamiques ([luth) , plus épaisse au

niveau de la paroi externe et de la paroi inférieure et qui ne présente ici rien

de particulier il noter. Quant au faisceau longitudinal inférieur (Fli), très mince

au niveau des parois interne et supéro-externe du ventricule, il tapisse la paroi

inférieure de la corne occipitale (Voc) d'une très épaisse couche de libres, forte-

menl colorées et nettement délimitées. Au-dessous de cette couche, on trouve

un court faisceau d'association de la région, le faisceau transverse du lobule

lingual, de Vialet (IIbV). Entrevu par Sachs, bien décrit par Vialet, ce faisceau

est formé de fibres parallèles qui se dirigent transversalement de dedans en

dehors. En dedans, elles s'épanouissent dans le lobule lingual (Lg) et dans la

lèvre inférieure de la scissure calcarine (K); en dehors, elles s'irradient dans le

lobule, fusiforme (Fus) et les circonvolutions occipitales inférieures (0 ? 03),

qu'elles relient au lobule lingual. Ce faisceau représente la moitié inférieure de

l'important système d'association, qui met en relation la région calcarinienne

avec la convexité du lobe occipital.

La moitié supérieure de ce système est constituée par le faisceau transverse du

cunéus de Sachs, plus épais et plus volumineux que le faisceau transverse du

lobule lingual de Vialet. Né de la lèvre supérieure de la scissure calcarine (K) et

de la face interne du cunéus (C), le faisceau de Sachs (ftcS) passe au-dessus de la

partie supérieure du faisceau longitudinal inférieur (Fli) qu'il coiffe à la façon

d'un capuchon, puis se recourbe en bas et en dehors, le long de la face externe

du lobe occipital dans lequel il s'irradie. Quelques-unes de ses fibres atteignent

le pli courbe (Pc).

Ce faisceau, toujours facile il reconnaître, est limité en dehors par des fibres

à direction verticale, qui relient la base du lobe occipital la convexité et consti-

tuent le faisceau occipital vertical de Wernicke (Ov, fig. 389) (faisceau perpendi-

culaire de la convexité de Sachs).

Sur les coupes passant en arrière de la corne occipitale (Voc), les trois couches

de fibres disparaissent graduellement. Ce sont d'abord les fibres du tapetum

(Tap), qui ne forment une couche distincte qu'au voisinage immédiat de la corne,

occipitale; nuis les radiations thalamiques (IlTh) disparaissent à leur tour et, à un

centimètre en arrière de la corne occipitale, le faisceau longitudinal inférieur (Fli)

n'existe plus en tant que faisceau distinct. Toutes les coupes passant en arrière

de ce dernier faisceau n'intéressent que les fibres d'association courtes de la région,

entre-croisées par les fibres du tapetum, des radiations thalamiques et du fais-

ceau longitudinal inférieur, faisceaux dont aucun n'a conservé son individualité.

II. COUPES HORIZONTALES MICROSCOPIQUES

Cette série, destinée à l'étude du trajet des longs faisceaux d'associa-

tion, comprend 6 coupes; les deux premières intéressent les deux tiers

postérieurs de l'hémisphère, les quatre autres les deux tiers antérieurs;

elles ne sont pas parallèles au plan horizontal de l'hémisphère, mais un

peu obliques en haut et en dedans. Leur repérage est indiqué par les

figures z01 et 294.

Coupe A (fig. 292) passant par la ligne A de la fig. 291.

36

562

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cette coupe, parallèle à la deuxième circonvolution temporale (T,), inté-

resse à la face interne de l'hémisphère la première circonvolution limbique

(L,), le lobule lingual (Lg), l'ergot de Morand et la scissure calcarine (K) au

niveau du diverticule de la corne occipitale. Elle passe par la partie infé-

rieure du corps calleux (Ce), l'extrémité supérieure et postérieure de la corne

d'Ammon (CA), le tiers supérieur de la couche optique (Th), le putamen

(NL3) et le segment externe du globus pallidus (NL2)..

Cette coupe est surtout destinée à l'étude des couches sagittales du lobe

occipital.

Sur la face interne de cette coupe on constate très nettement la présence du

ruban de Vicq d'Azyr (V), qui tapisse les deux lèvres de la scissure calcarine (K).

On le voit apparaître au niveau du pli cunéo-limbique (-cl) et il est extrêmement

accusé au niveau du lobule lingual(Lg), du cunéus (C) et de la pointe occipitale (0,).

Il se perd peu à peu sur la face externe de l'écorce et au niveau de la deuxième

circonvolution temporale (T2), où il est remplacé par la strie exlerne de lzcillarzier,

qui établit une limite très nette entre les couches profondes de l'écorce riches en

fibres radiées, et les couches superficielles qui en sont dépourvues et qui présen-

tent, sur les coupes colorées par la méthode de Weigert, une teinte pâle très

spéciale. Au niveau de la première circonvolution limbique (L,), en particulier

dans le sinus du corps calleux (sec), les fibres tangentielles (ft) du tfCllia tecta (lec)

sont particulièrement nombreuses. L'écorce de l'insula (la, Ip), peu riche en

fibres radiées, est un peu plus riche en fibres tangentielles; les belles irradia-

tions de fibres radiées ne s'observent sur cette préparation, qu'au niveau de la

première circonvolution temporale (1\) et au niveau du lobe limbique (L,).

Le carrefour ventriculaire et la corne occipitale (Voc) ne se prolongent guère

sur cette coupe au delà de la partie moyenne de Yergol de 111ol'and,. de ce point

jusqu'au lobule lingual (Lg), on observe une traînée de substance grise sO/ls-éjil ! /I-

dymaire (Sgé), qui indique les limites du diverticule du lobule lingual et qui

FiG. 291. - Face interne d'un hémisphère droit avec lignes de repère pour les coupes

horizontales microscopiques A et B.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 363

s'épaissit au niveau de la partie postérieure de ce diverticule. La substance blan-

che du lobe lemporo-oecipilal ne présente, en dehors des couches sagittales, aucun

faisceau nettement distinct. L'enchevêtrement des fibres d'association, de ]JI'ojec-

tion et commissurales est ici, en effet très grand. Dans le lobe limbique seulement,

au niveau du corps calleux (Ce), le cingulum (Cing) se reconnaît facilement, grâce

à ses libres fortement colorées; elles sont sectionnées obliquement à leur direc-

tion, et on les voit s'irradier dans la première circonvolution limbique (L,) au voi-

sinage du tænia tecta (tec).

Les couches sagittales du lobe occipital se voient sur celle préparation dans

toute leur longueur; elles entourent complètement le diverticule du lobule lirr-

gual et peuvent être nettement suivies jusque dans l'épaisseur même du cunéus.

Très nettes le long de la paroi externe, ces couches se réduisent sur la paroi

interne au niveau de l'ergot de 11loml/d, a leur plus simple expression; mais il

est néanmoins toujours facile d'en constater l'existence, grâce à la coloration

spéciale et à la direction des fibres. Ces couches sagittales sont séparées de

l'écorce de la sCzSsU7'e calcarine (K) par une couche relativement épaisse de libres

propres, le stratum calcarinum (1(,, Sachs (fk). Comme les fibres propres sont perpen-

diculaires il la direction des sillons, les fibres du stratum calcarinum se trouvent

donc sectionnées perpendiculairement à leur direction et se présentent sur cette

coupe horizontale sous l'aspect d'un fin pointillé de libres. Les couches sagittales

du lobe temporo-occipital comprennent, en allant de la masse blanche vers la

cavité ventriculaire : le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et les radiations lh(i-

lamiques de Gratiolet (RTh); en dedans de ces fibres on trouve le tapetum (Tap).

1° Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) qui représente les libres du système

d'association, et qui dégénère il la suite des lésions du lobe occipital, se présente

sous l'aspect d'une bande de libres foncées, fortement colorées par l'hématoxy-

line et sectionnées parallèlement à leur axe. Sur cette coupe il naît en arrière

par un double éperon, particularité due au fait, que la coupe sectionne parallèle-

ment il leur longueur les fibres qui lui viennent du cunéus (C) et du lobule lingual

(Lg), fibres qui alimentent l'extrémité postérieure du faisceau longitudinal inférieur.

Limité en dehors par les deuxième et première-circonvolutions temporales (T=,T, ),

le faisceau longitudinal inférieur présente un coude au niveau de la base de

chacune des circonvolutions qui le limitent. Les coudes de son double éperon

correspondent au'lobule lingual et au cunéus; les trois coudes de sa face externe

correspondent aux deuxième et première circonvolutions temporales (T" T,). Les

deux postérieurs sont peu accusés; l'antérieur donne naissance à de nombreuses

fibres, qui s'irradient en arrière du sillon marginal postérieur de l'insula (mp)

dans la crête de la première circonvolution temporale (T,). En avant, le faisceau

longitudinal inférieur peut être suivi jusque dans la capsule externe (Ce).

Le long de la paroi interne de la corne occipitale et de l'ergot de on

trouve en dehors du stratum calcarinum (fk) une mince couche de libres à direc-

tion horizontale, fortement colorées par l'hématoxyline et qui appartient au

faisceau longitudinal in firicrtr (1 li). En arrière, ces fibres se continuent avec ce

dernier faisceau au niveau de la base du lobule lingual; en avant on les voit

s'irradier dans le pli cunéo-limbique ( ? cl). ,

2" Radial ions thalamiques (IlTli). En dedans du faisceau longitudinal inférieur,

on trouve le long de la paroi externe de la corne occipitale une couche caracté-

risée par la finesse et la faible coloration de ses fibres. Ce sont les radiations

optiques de Gratiolet (RTh); comme les libres précédentes, elles se trouvent

564

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fic. 292. Coupe horizontale microscopique A, comprenant les deux fiers postérieurs

de l'hémisphère droit et passant par la ligne A de la figure 291. Méthode de Wei-

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 303

sectionnées parallèlement à leur longueur. Au niveau de la pointe occipitale (0,)

on les voit traverser la couche des fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli)

et s'irradier dans le cunéus (C) et dans le lobule liytcal-(L). En avant elles entrent

dans la constitution du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, dissocient

les ponts de substance grise (NL,,) qui relient le putamen (NL ? I il la queue du

noyau caudé (NC'), puis s'irradient dans la couche optique (Th) dont elles concou-

rent à former les fibres radiées.

Cette couche des radiations représente le système de projection occilrito-

(laalrc»cilttrr; elle se réfléchit, au niveau de l'ergot de Morand et le tapisse d'une

mince couche de fibres peu colorées, comprise entre le faisceau longitudinal

inférieur et la mince couche des fibres calleuses.

Les radiations thalamiques (RTh) reçoivent chemin faisant, un certain nombre

de fibres des circonvolutions temporales (T,, T ? T3) qui traversent le faisceau

longitudinal inférieur (Fli) : il est probable que toutes les fibres fines, peu colo-

rées, que l'on constate à un fort grossissement dans le faisceau longitudinal infé-

rieur appartiennent aux radiations thalamiques. Au voisinage du segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne, les radiations thalamiques s'entre-croisent à angle

aigu avec de nombreux faisceaux ondulés et fortement colorés qui s'irradient

dans la couche optique. L'origine de ces faisceaux n'est pas élucidée. Repré-

sentent-ils, comme nous penchons à le croire, des fibres de projection /r'II1POI'O-

//itM/«e ? qui traversent les couches sagittales avant d'aborder le segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne et la couche optique ? Appartiennent-ils, comme

l'admettent la majorité des auteurs, au faisceau longitudinal inférieur dont quel-

ques fibres s'irradieraient dans la couche optique ? L'étude systématique de dégé-

nérescences secondaires consécutives il des lésions corticales pourra seule

résoudre le problème (Voy. chap. V et t. II).

3° Les fibres du tapetum (Tap) n'affectent pas une direction sagittale. Placées

immédialement au-dessous de la substance grise sous épendymaire (Sge'), elles

sont nettement limitées en dehors par les radiations thalamiques (RTh) et se

présentent sous l'aspect d'un gros faisceau de fibres sectionnées perpendiculai-

rement à leur direction. Ce faisceau s'arrête brusquement au niveau de la queue

du noyau caudé (NC').

gert. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur.- C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, capsule

externe. Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou

delà capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule interne.

Fc, fibres calleuses. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fm, forceps major. /7;, libres

propres de la scissure calcarine (stratum calcarinum de Sachs). - /'p, libres de projection.

Il, fibres tangentielles du lobe limbique. - i, sillon de l'insula. la, insnla antérieur.

ig, induscum griseum. lp, insula postérieur. - li, scissure calcarine. - Lu première circon-

volution limbique.- le, lame cornée et fibres du tænia semi-circularis. Lg, lobule linguai.

Mo, trou de Monro. n : jo, sillon marginal postérieur. -.Va, noyau antérieur de la couche optique..

- NC, noyau caudé. - v'C', queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe de la couche optique.

- 1 NL3, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire.-0,, première circonvolution

occipitale. - Plchl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - Plchsph, plexus choroïdes de la

corne sphénoïdale du ventricule latéral. 7tcl, pli cunéo-limbique. - /f ! 71, radiations optiques

de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. Sexv, surface cxtra-veniriculaire de la couche

optique. - Sge, substance grise sous-épendymaire de la corne frontale. - Sgé, sulmtance grise

sous-epcndymaire de la corne occipitale. strz, stratum xonale ? 7 ? première et deuxième

convolutions temporales. - t,, sillon parallèle. - Tap, tapetum. - Tch, toile choroïdienne. -

tec, Uenia tecta. - 1'g, trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone.- Tgp, pilier postérieur du

trigone. - Th, couche optique (thalamus). tlh, tænia thalami. - V, ruban de Vicq d'A/.yr.

- VI, ventricule latéral. - Voc, corne occipitale. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

566

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX,

Fie. 293. - Coupe horizontale microscopique B, comprenant les deux tiers postérieurs

de l'hémisphère droit et passant par la ligne de la figure 291. Méthode de Weigert.

3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Aie, alvéus. - AM, avant-mur. ,-IJ1'Qa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. -

Ce, capsule externe. Cex, capsule cxtrème. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge(d),

partie dorsale du corps genouillé externe. Cge(v), partie ventrale du corps genouillé externe.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. si6-,

Au niveau de la paroi interne du carrefour ventriculaire, la mince couche des

fibres de projection (fp) est recouverte par une mince couche de fibres calleuses

(Fc) qui se continue manifestement- avec le forceps major (Fm). Nous avons

insisté à différentes reprises sur ce fait que le tapetum et le forceps major n'ap-

partiennent pas à un seul et même système de fibres. Si le forceps représente

un système de fibres commissurales , le tapetum constitue un système de fibres

d'association inlra-hémisphérique, mettant en connexion la région occipitale avec

la région frontale (Voy. faisceau occ ? ) ! '<o-/<'0)i<a7).

En avant, les fibres du forceps major (Fm) se continuent avec celles du bour-

relet du corps calleux qui se dirigent d'avant en arrière. La direction des fibres

calleuses devient bientôt oblique, et au niveau du tronc du corps calleux (Ce),

elles sont disposées en gros faisceaux à direction transversale.

Le trigone (Tg) est intéressé ou niveau de son corps et au niveau de l'origine

du pilier postérieur (Tgp). Intimement uni au bourrelet du corps calleux le trigone

entoure la partie supérieure de la corne d'Azmon (CA) dont il forme l'alvéus, puis

il se continue avec la fimbria du corps du trigone, située entre la corne d' si m11 ! on

(CA) et la couche optique (Th). La fimbria donne insertion aux plexus choroïdes du

ventricule latéral (Tcli et Plchsph) ; ses fibres disposées en gros fascicules affec-

tent une direction oblique en avant et en dedans. ,

La capsule interne, les noyaux gris de la base ne présentent ici rien de par-

ticulier à noter, nous y reviendrons du reste en détail, dans les séries de

coupes III et IV. Notons toutefois l'aspect bien différent des trois segments de

la capsule interne. Les segments antérieur (Cia) et rétro-lenticulaire sont formés

de fibres à direction horizontale; [le segment postérieur (Cip) de fibres section-

nées perpendiculairement à leur axe.

Coupe B (ng. 293) passant par la ligne B de la fig. 291.

Cette coupe intéresse la partie inférieure du lobule lingual (Lg), les trois

circonvolutions temporales (T,,T=,T ? ) et la région sous-optique de la capsule

interne. Elle sectionne le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), les corps

ge nouilles interne et externe (Cgi, Cge), le corps de Luys (CL), la capsule du

noyau rouge (NR(c) et les quatre segments du noyau lenticulaire (NL3, GP).

- Cf/i, corps genouillé interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cig),

genou de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. CL, corps de

Luys. cop, commissure postérieure. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. Fli, faisceau

longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert FT, faisceau de Tiirck.

GP, globus pallidus. - H, hippocampe. - la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. -

Lg, lobule lingual. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médul-

laire interne du noyau lenticulaire. - mp, sillon marginal postérieur. - VC, noyau caudé. -

NC', queue du noyau caudé. : 1'L3, troisième segment du noyau lenticulaire ou putamen. -

A(c), capsule du noyau l'auge. - 0" troisième circonvolution occipitalc.-ot,sillon collatéral.

- Plchsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale. - Qa, tubercule quadrijumeau anté-

rieur. - rgRm, région du ruban de Reil médian. - Rm + Brqp, union du ruban de Reil médian,

avec le bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.

SgAr/, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Sge, substance grise centrale. Sge, sub-

stance grise sous-épendymaire de 'la corne frontale. 81'.1, substance réticulée d'Arnold ou

lame médullaire superficielle. T,, T., T3, première, deuxième et troisième circonvolutions

temporales. Tap, tapetum. r' ? a, pilier antérieur du trigone. - Top, pilier postérieur du

trigone. - tu sillon parallèle. - V,, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. -

Voe, corne occipitale du ventricule latéral. - W, zone de Wernicke. ;, couche superficielle

du tubercule quadrijumeau antérieur, allant au corps genouillé externe. - ;, couche moyenne

allant au ruban de Reil. 3, couche profonde appartenant au système de la commissure pos-

térieure.

,;sa

ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.

La masse blanche du lobe temporo-occipilccl a considérablement diminué de

volume. Elle est constituée en grande partie par les fibres courtes d'association,

enchevêtrées avec les fibres longues d'association, les fibres de projection et les

fibres commissurales , non encore disposées en couches constituées.

. Le carrefour ventriculaire (Voc) ne se prolonge plus dans le lobe occipital,

mais donne, en arrière de la corne d'Ammon (CA) le diverticule du subiculum. Au-

tour du carrefour ventriculaire on retrouve les trois couches de fibres de la ligure

précédente, mais beaucoup moins étendues dans le sens antéro-postérieur. Les

fibres du tapetum (Tap) sectionnées perpendiculairement à leur axe, contour-

nent l'angle postérieur du ventricule et se prolongent sur la paroi postérieure

du diverticule du subiculum,. où elles sont sectionnées parallèlement il leur axe.

La couche des radiations thalamiques (rait) est facile il reconnaître, grâce à la

linesse et au peu.de coloration de ses libres; ces dernières se recourbent en

avant et s'irradient dans le corps genouillé externe (Cge) dont elles constituent

la couronne rayonnante. Elles s'entre-croisent avec les fibres du corps genouillé

externe qui entrent dans la constitution de la bandelette optique et forment le

champ de Wernicke (W). Quant au faisceau longitudinal inféoiczt· (Fli), formé de

fibres très foncées, il présente trois coudes ou angles qui correspondent aux

trois circonvolutions temporales (T" T2, T : 1). En avant, il se perd sous le troisième

segment du noyau lenticulaire f\L") et s'entre-croise avec les fibres du faisceau de

Tiirck (FT), faisceau qui entre dans la constitution de la partie postérieure du

segment postérieur de la capsule interne (Cip).

Dans la circonvolution de (11), les fibres tangentielles qui forment

la substance réticulée d'Arnold (SrA) ou lame médullaire superficielle, sont parli-

culièrement développées.

La substance blanche de cette circonvolution présente deux couches assez

nettement différenciées. La couche foncée appartient au cingulum et semble se

continuer en dehors avec le système du faisceau longitudinal inférieur (Fli); la

couche des fibre» claires* entoure le diverticule du subiculum et parait se confi-

j- 10. z'j-t. race interne a un Hémisphère droit avec lignes rie repère pour les coupes

horizontales microscopiques C, D, E, F.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

569

FIG. 2 ! ) : i. Coupe horizontale microscopique C, comprenant les deux tiers antérieurs

de l'hémisphère droit et passant par la ligne C de la figure '294. Méthode de Weigert.

3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur. Cc(g), genou du corps calleux. - Ce()'), bec du corps calleux (rostrum).

Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - C;(.<y), genou de la

capsule interne. - Cing, cingulum. -Cip, segment postérieur de la capsule internes 0)), sil-

lon calloso-marginal. CR, couronne rayonnante. - F,, Fi, F3, première, deuxième et

troisième circonvolutions frontales.- f,, f , premier et deuxième sillons frontaux. - Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur. - i, sillon insulaire. la, Ip, insula antérieur et postérieur. ? première circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe

du thalamus. Tme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire

interne du thalamus. 7 ? zF, face interne de la première circonvolution frontale. Na, Ne,

Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. NC, tète du noyau caudè. - NL3, NI,2,

troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal.

OF', partie du faisceau occipito-frontal, s'irradiant dans ltroi circonvolution frontale.

z0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

nuer avec les fibres du tapetum (Tap). Pour l'étude de la région sous-optique de la

capsule interne, nous renvoyons aux séries de coupes suivantes (séries III et IV).

Coupe C (fig. 295), passant par la ligne C de la fig. 294. Cette coupe inté-

resse les deux tiers antérieurs de l'hémisphère cérébral. Elle passe par

l'opercule rolandique (OpR), les trois circonvolutions frontales (F,, F,, F3),

et par le septum lucidum (SI), immédiatement au-dessous du genou du

corps calleux. Elle intéresse deux segments du noyau lenticulaire (NL3' NL2),

et la partie moyenne de la couche optique (Th).

Cette coupe est destinée à montrer la façon dont se comportent les fibres du

genou du corps calleux (Ce[-]) et les fibres de la couronne rayonnante (CR), en

avant de la corne frontale du ventricule latéral.

Ces deux ordres de fibres se comportent ici absolument de la même façon

qu'elles se comportent le long de l'angle externe du ventricule latéral (Voy. Coupes

verlico-transversales microscopiques, fig. z80 à 287). Les fibres calleuses contournent

en crochet la corne frontale et donnent naissance à un grand nombre de fibres, qui

traversent radiairement le système de la couronne rayonnante (CR) et se rendent

dans les trois circonvolutions frontales (Fu F,, F.,). La couronne rayonnante qui

reçoit un fort contingent de fibres de la face interne de la première circonvolution-

frontale (mF,) est formée par des fibres onduleuses, qui contournent les fibres

calleuses, passent par le segment antérieur de la capsule interne (Cia) qu'elles con-

courent -Il former, puis s'irradient dans l'extrémité antérieure de la couche optique

(Th). Ces fibres de la couronne rayonnante (CR) traversent l'extrémité antérieure

du noyau externe (Ne) et la lame médullaire interne (Lmi) du thalamus et peuvent

être suivies jusqu'à la partie moyenne du noyau interne (Ni) du thalamus. Ce

mode de pénétration des fibres dans l'extrémité antérieure de la couche optique

explique pourquoi, sur les coupes verlico-transversales intéressant la moitié anté-

rieure du thalamus (Th), on rencontre un si grand nombre de gros fascicules

sectionnés en travers, qui impriment aux noyaux interne et exlerne du thalamus

(Ni, Ne) un aspect tacheté tout à fait spécial (Voy. fig. 284 et t. II).

En avant et en dedans du pied de la couronne rayonnante, on trouve le faisceau

ocr.ipilo-fionlal (OF), formé de fibres peu colorées, disposées en gros fascicules

et en contact immédiat avec la substance grise sous-épendymaire (Sge). Une partie

des fibres du faisceau occipilo-fronlal (OF') se porte en avant et en dedans, s'en-

tre-croise avec les fibres calleuses et les fibres de la couronne rayonnante, et s'ir-

radie dans les circonvolutions frontales; une autre partie située en dedans des

fibres de la couronne rayonnante se porte avec ces dernières dans la face interne

de la première circonvolution frontale (mF,). D'autres fibres, enfin, traversent au

niveau de la tête du noyau caudé (NC), le pied de la couronne rayonnante et

entrent dans la constitution de la capsule exlel'l1e (Ce). En arrière, la capsule

externe (Ce) reçoit au niveau du putamen (NL3) un contingent assez important

de fibres qui lui viennent du faisceau longitudinal inférieur (Fli).

OpF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. OpR, opercule rolandique. -

Pa11t, pédoncule antérieur du thalamus. 21cltMo, plexus choroïdes situés au-dessus du trou

de Monro. R, scissure de Rolando. - S(p), S(v),I)ranches verticale et postérieure de la scis-

sure de Sylvius. Sge, substance grise sous-épendymaire. SI, scptum lucidum. so,

sillon sus-orhitaire. - T,, première circonvolution temporale. Th, couche optique. - Tga,

pilier antérieur du trigone. tth, toenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Zr, zone

réticulée ou grillagée.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

51l

Coupe D (fig. 296), passant par la ligne D de la fig. 294. Cette coupe, très

voisine de la base du cerveau, sectionne la face orbitaire des circonvolu-

tions frontales, la région sous-optique et l'anse du noyau lenticulaire (Al).

On reconnaît au niveau de la face orbitaire des trois circonvolutions frontales

(F,, F2' F3) le sillon tri-radié ou troisième sillon frontal (fg) et l'extrémité posté-

rieure du sillon, olfactif (l ? ).

La masse blanche du lobe frontal est considérablement réduite, les fibres

d'association prédominent en effet ici. Au niveau de la troisième circonvolution

frontale (F3) et de l'insula (la, Ip), on constate l'existence d'un faisceau fortement

coloré, sectionné parallèlement à la direction de ses fibres et qui contourne le

sillon marginal antérieur de l'insula : c'est le faisceau uncinatus (Fu) qui appar-

tient au seuil de l'insula et qui relie la portion orbitaire de la troisième circonvolu-

lion frontale (F3) à la pointe du lobe temporal. Il n'est sectionné sur cette coupe

que dans sa partie antérieure, celle qui contourne le sillon marginal antérieur de

l'insula. Sur la coupe suivante (coupe E, fib. 297) il s'unit au faisceau longitu-

dinal inférieur et morcelle la partie horizontale de l'avant-mur.

En dehors du sillon olfactif (1'1.) il existe un faisceau antéro-postérieur, formé

de fibres fortement colorées et qui appartiennent à la couronne rayonnante (CR)

de la première circonvolution frontale (F,). Ces fibres se portent en avant, formant

un faisceau unique, qui se dédouble en avant du sillon olfactif au niveau des der-

niers vestiges de la substance grise sous-épendymaire (Sge); elles entourent cette

dernière d'un cercle de fibres complet, puis s'irradient dans la face interne du

gyrus reclus (mF,). Inscrits dans cette courbe de la couronne rayonnante (CR), on

trouve une couche de fibres claires, puis un faisceau à direction sagittale, qui

appartient au faisceau occipito-frontal (OF). En avant on voit ces fibres s'irradier

dans la face interne du gyrus reclus (mF,).

Les fibres de la capsule externe (Ce) sont fortement colorées au voisinage

des sillons, marginaux antérieur et postérieur de l'insula. La partie postérieure

de la capsule externe (Ce) reçoit, en effet, le faisceau longitudinal inférieur

que l'on voit, sur les coupes sériées, suivre l'angle inféro-externe du putamen

(NL3), dissocier l'avant-mur (AM) et s'entre-croiser avec le faisceau uncinatus (Fu)

(Voy. coupe E, fig. 297).

Les fibres fortement colorées de la partie antérieure de la capsule externe

appartiennent au faisceau uncinatus (Fu), dont quelques fibres se portent en

dedans, s'entre-croisent avec les fibres de la couronne rayonnante (CR) puis s'irra-

dient dans la partie orbitaire de la première circonvolution, frontale (mF,), en

dehors du sillon olfactif (f4). Le plus grand nombre des fibres du faisceau unci-

na lus (Fu) se porte en dehors et s'irradie dans la troisième circonvolution f)oz7.-

tale (F,).

Le corps strié est intéressant à étudier sur cette coupe. Le putamen (NLs) et le

noyau caudé (NC) ne forment qu'une seule masse, qui apparaît à l'extérieur (CNC)

entre l'écorce cérébrale et la lame terminale embryonnaire (lt). Cette masse com-

mune est limitée en avant, par des fibres fortement colorées, un peu obliques

en avant et en dehors et qui semblent entrer dans la couronne rayonnante. En

arrière, ces fibres se disséminent en gros fascicules fortement colorés qui tra-

versent le corps strié en présentant un trajet un peu onduleux. On les voit s'entre-

croiser avec la masse de fibres qui occupent la substance innominée de Reichert

(Sti), mais on ne les voit pas atteindre l'anse du noyau lenticulaire (Al). Ces fibres

572

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX

Fin. 296. - Coupe horizontale microscopique D, comprenant les deux fiers antérieurs

de l'hémisphère droit et passant par la ligne D de la figure 294. Méthode de Weigert.

3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés a un grossissement de 12 diamètres.

Al, alvéus. - ail, avant-mur. ADI', avant-mur morcelé par les-fibres du faisceau uncina-

tus (Fu). -bcl, bandelette diagonale de Broca. - Ce, capsule esternc.-Cip, segment postérieur

de la capsule interne. - CL, corps de Luys. - CNC, colliculus du noyau caudé. - coa, com-

missure antérieure. - CR, couronne rayonnante. F,, Fa, Fa, première, deuxième et troisième

circonvolutions frontales. - f3, troisième sillon frontal. - f, quatrième sillon frontal ou

sillon olfactif. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert.

- FT, faisceau de Türck. - Fu, faisceau uncinatus. la, Ip, insula antérieur et postérieur.

- lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du

noyau lenticulaire. lmi·, lame médullaire interne supplémentaire, divisant en deux le seg-

ment interne du noyau lenticulaire (NI,). ll, lame terminale embryonnaire. - mF,, face

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 573

appartiennent au système olfactif et représentent les fibres de projection du bulbe

olfactif destinées au cerveau intermédiaire et au cerveau moyen. Elles sont

entre-croisées en dedans par les fibres de la bandelette diagonale de Broca (bd),

qui appartient également au système olfactif

Cette coupe est en outre intéressante parce qu'elle sectionne dans toute son

étendue l'anse du noyau lenticulaire (Al). On voit cette dernière se continuer avec

les lames médullaires du globus pallidus (lmi,lmi') se porter horizontalement en

dedans et contourner la partie antérieure du segment postérieur de la capsule ill-

terne (Cip), qui affecte déjà dans cette région les apparences du pied du pédoncule

cérébral. L'anse du noyau lenticulaire (Al) passe entre le pied du pédoncule céré-

Gial (Cip), et le pilier antérieur du trigone (Tga), se recourbe en arrière, passe

en dehors du faisceau de Vicq d'Azyr (VA), en dedans du corps de Luys (CL), puis

se confond avec les fibres de la partie interne de la capsule du noyau rouge (NR).

La partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) reçoit le

faisceau, de 7'M)'eA (FT) qui passe au-dessous du putamen (\La) et s'entre-croise

avec le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Entre l'anse du noyau lenticulaire

(Al) et le faisceau, de TiiJ'ck (FT), les fibres verticales du segment postérieur de la

capsule interne (Cip) sont divisées en faisceaux plus ou moins gros, par de nom-

breuses fibres il direction, transversale qui réunissent le globus pallidus (NL,, NL,)

au corps de Luys (CL).

De la partie externe de la capsule du noyau rouge on voit se détacher les

fibres fortement onduleuses des radiations de la calotte (RC). '

Coupe E (lig. 297) passant par la ligne E de la figure 94. Cette coupe

passe par le seuil de l'insula (SI), la face orbitaire des première et troisième

circonvolutions frontales (oF,, oF3), la partie morcelée de l'avant-mur (AM)

et le crochet de la circonvolution de l'hippocampe (U). Elle intéresse la

bandelette optique (II), le corps genouillé externe (Cge) le noyau rouge (NR)

et la partie moyenne du tubercule mamillaire (Tm). Elle sectionne la sur-

stance innominée de Reichert (Sti) au-dessous des noyaux gris centraux,

et au-dessus du noyau amygdalien.

Les fibres tangentielles ainsi que l'irradiation des fibres radiées dans la face

orbitaire des première et troisième circonvolutions frontales (or"or3), en particulier

de la troisième est très nette sur cette coupe. Au niveau de la troisième circonvo-

lution frontale (off,) le réseau d'Exncr (ft) est très apparent; il en est de même de

la strie externe de llaillarrler (sB) et des fibres d'association externes de Meynert

(fAc). Les fibres en U du fond des sillons sont ici encore nettement accentuées

(Voy. chap. IV).

En arrière du sillon olfactif (f.t) l'écorce du gyrus reclus (niF, [Gr]) se con-

tinue avec celle du tubercule olfactif (Toi) et la substance grise de l'espace perforé

antérieur (Epa). On voit très nettement la mince couche de fibres tangentielles qui

tapissent le gyrus reclus (ml ? Gr), s'épaissir au niveau de l'espace perforé

antérieur (Epa) pour concourir il former la racine olfactive externe (Rôle).

De la substance blanche du fond du tubercule olfactif (Toi) se détachent un

interne de la première circonvolution frontale. NC, tète du noyau caudé. XL3, XL;, NL,,

noyau lenticulaire et ses trois segments.-NR, noyau rouge. - 01, faisceau occipito-frontat.

RC,radiations de la calotte.-S, scissure de Sylvius. S.')'<y,substance grise de l'aqueduc de

Sylvius. Sge, substance grise sous-6lendymairc.- Sli, substance innominée de Reichert. -

T,, T ? première et deuxième circonvolutions temporales. - T{fa, pilier antérieur du trigone.

57 r

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

I c. 297. Coupe horizontale microscopique E, comprenant les deux tiers antérieurs

de l'hémisphère droit et passant par la ligne E de la figure 294. Méthode de Pal.

3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de 12 diamètres.

AJI, avant-mur. Cge, corps genouillé externe. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de

la capsule interne. CII, commissure de Meynert. - cxe, colliculus du noyau caudé.

coa, commissure ;intérieure. - Epa, espace perforé antérieur. - ? troisième sillon frontal

ou incisure en II. f4, sillon olfactif. - fAc, libres d'association externes de Meynert.

Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. Il, libres

tangentielles. -Fu faisceau uncinatus. - le, lame cornée et fibres du taenia, scmi-circularis.

- Ln, locus niger. ma, sillon marginal antérieur. - mF, (Gr), partie orbitaire de la face

interne de la première circonvolution frontale (gyrus reclus). mp, sillon marginal posté-

rieur. Nui, noyau du moteur oculaire commun. - NZ.3, putamcn. - Nil, noyau rouge. -

oF,, oF,, partie orbitaire des première et troisième circonvolutions frontales. - P, étage infé-

rieur ou pied du pédoncule cérébrale. - PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral.

- Rm, ruban de Reil médian. Rôle, racine olfactive externe. - Itolm, radiations olfactives

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 373

certain nombre de fascicules fortement colorés, un peu ondulés, qui traversent

la partie inférieure du corps strié (CNC) et appartiennent aux radiations olfactives

profondes (Rolm). Les unes se dirigent en arrière et en dehors pour se rendre dans

le cerveau intermédiaire ; les autres, groupées en fascicules sectionnés transversa-

lement à leur axe, viennent très probablement du trigone olfactif; elles s'infléchis-

sent dans les coupes plus inférieures pour traverser d'avant en arrière la substance

perforée antérieure (Epa).

En dehors de ces radiations olfactives profondes (Rolm) on trouve des amas

de substance grise, limités en avant par les orifices vasculaires des artères lenli-

culo-slriées. Ces amas gris appartiennent à la partie horizontale et morcelée de

l'avant-mur (AM), et s'unissent en dedans à la tête du noyau caudé (CNC). Ils sont

séparés par des fibres nettement parallèles, fortement colorées par l'hématoxy-

line et disposées en gros fascicules, que l'on voit s'irradier en avant dans la partie

orbitaire les première et troisième circonvolutions frontales (oF uoF 3)' En arrière

elles se réunissent en un épais faisceau, situé dans la capsule externe (Ce) en

dehors du putamen (NL3), faisceau que l'on peut suivre jusqu'au niveau de la

corne sphénoïdale. Ces fibres appartiennent au faisceau uncinalus (Fu). Le faisceau

longitudinal inférieur (Fli) s'entre-croise en avant avec le faisceau uncinatus (Fu)

en arrière (NI,) avec les radiations thalamiques (RTh), et il est limité en dehors

par les fibres d'association propres du sillon, marginal postérieur de l'insula (mp).

Entre le putamen (NL3) et la corne sphénoïdale, on trouve : 1° une couche

épaisse de fibres enchevêtrées (Cirl), qui appartiennent aux fibres de projection

du lobe temporal et qui passent sous le noyau lenticulaire ; 2° les fibres du loen.ia

scmi-circularis situées dans la lame cornée (le), faciles à reconnaître grâce il leur

faible coloration.

Dans la substance grise du tuber cinereum (Te), on trouve en arrière de la ban-

delette optique (II) la commissure de Meynert (CM) et en avant du pied du pédon-

cule cérébral (P), le ganglion du tubercule mamillairc latéral (Tml). De ce ganglion

partent des fibres qui contournent la partie antéro-interne du pied du pédoncule

cérébral (P), puis se portent en arrière et en dehors entre le locus nigel' (Ln), le

slralumintermedium (Stri) et le noyau l'auge (NIt), pour entrer dans la constitution

du ruban de Reil médian (Rm); c'est le pédoncule du tubercule mamillaire latéral

(PTrnl). En dedans du noyau rouge (NR) se trouve le faisceau longitudinal posté-

rieur (Flp), le noyau et les fibres radiculaires de la troisième paire (Nm).

Coupe F (fig. 298), passant par la ligne F de la fig. 294.

Cette coupe qui appartient il la même série de coupes que les trois

précédentes, passe au-dessous du lobe frontal et n'intéresse que le lobe tem-,

pond, le noyau amygdalien (NA) et la corne sphénoïdale (Vsph).

Le noyau amygdalien (NA), qui fait saillie dans la corne sphénoïdale (Vsph), se

présente sous l'aspect d'un noyau ovalaire, sillonné par un certain nombre de

libres radiées et uni en dedans à l'écorce de la circonvolution du crochet (U), dont

il n'est séparé que par quelques rares fibres à direction langentielle. En haut

et en dehors, le noyau amygdalien (NA) est sillonné par un certain nombre de

moyennes ou profondes. - RTh, radiations thalamiques de Gratiolet. - sB, strie externe de

Baillarger. - SI, seuil de l'insula. - Sli, substance innominée de Reichert. - Stri, stratum

intermedium du pédoncule cérébral. - T,, première circonvolution temporale. - Tc, tuber

cinereum. - 7'nt, tubercule mamillaire. - 7'n ? tubercule mamillaire latéral. - Tol, tulcrcule

olfactif. - U, circonvolution du crochet.

576 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

gros fascicules qui morcellent sa partie externe, ainsi que la partie contiguë de

l'avant-mur (AM) uni à l'écorce temporale. Ces gros fascicules appartiennent soit

au faisceau longitudinal inférieur (Fli), soit au faisceau uncinatus (Fu). Le fais-

ceau longitudinal inférieur (Fli) intéressé au niveau du plancher de la corne splté-

noïdale (Vsph), est bifurqué en arrière; il est soulevé par les fibres d'association

du fond du sillon collatéral et se trouve sectionné obliquement. En avant il con-

tourne les radiations llaalanaiqucs(IT1), s'enchevêtre en partie avec elles, embrasse

le noyau amygdalien. (NA) et s'irradie dans l'écorce adjacente. Les faisceaux qui

sillonnent les parties morcelées de l'avant-mur (AM) appartiennent au faisceau

uncinalus (Fu). En dedans des radiations thalamiques (RTh) on trouve les derniers

vestiges du tapetum (Tap) et de la substance grise sous-é}iCl1dymaire (Sge). Celle

dernière s'épaissit notablement au voisinage du noyau amygdalien (NA). Les

radiations thalamiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli) sont tra-

versés par des fibres qui s'irradient dans la crête de la première circonvolution

temporale (Tj) et qui appartiennent au tapetum (Tap). En dehors des couches

Fic. -n8. - Coupe horizontale microscopique F, du lobe temporal droit, passant par la

ligne F de la figure 294. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés

11 un grossissement de 12 diamètres.

Alv, alvéus. - AM, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronnée.

ds, diverticule du subiculum. Epa, espace perforé antérieur. - Fli, faisceau longitudi-

nal inférieur.- Fu, faisceau uncinatus. H(L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième

circonvolution limbique. h, sillon de l'hippocampe. - Gnts, lame médullaire superficielle.

NA, noyau amygdalien. - RTh, radiations thalamiques de Gratiolct. - Sge, substance

grise suus-chendymairc. - sa, stratum lacunosum. - Ti, T2, première et deuxième circonvo-

lutions temporales. - l,, sillon parallèle. - Tap, tapetum. - U, circonvolution du crochet.

- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. j77

sagittales, la masse blanche du lobe temporal comprend l'intime enchevêtrement

des fibres d'association et de projection.

La paroi interne de la corne sphénoïdale (Vsph) est formée par la corne d'A nc-

mon (CA) doublée de la circonvolution godronné (Cg). La corne d'Ammon (CA) est

intéressée au niveau de trois digitations. Elle est doublée du côté du ventricule

par l'alvéus (Alv) formé de deux couches de fibres : l'une épaisse, fortement colorée

contient les fibres du trigone cérébral; l'autre située en dedans constitue une cou-

che de fibres lâches et peu colorées, particulièrement épaisse au niveau du subi-

culum (H[L=]) et de l'extrémité postérieure de la circonvolution du cnoclael (U) : ces

fibres correspondent aux fibres d'association de la région, en particulier au faisceau

postérieur du cingulum. Les fibres tangentielles de la circonvolution de l'hippocampe

(H[L=]) s'épaississent considérablement au niveau du subiculum, où elles forment

la couche réticulée d'Arnold (Lms). Arrivée au niveau du fond du sillon de l'hippo-

campe (h), elles se dédoublent en deux couches, la lamina involuta de la corne

,l'c11nllwn et le stratum lacunosmn (Sll). Cette dernière couche est particulièrement

riche en fibres fortement colorées. Ces deux couches de fibres tangentielles appar-

tiennent à la couche moléculaire de la corne d'Ammon (CAi et suivent toutes les

digilalions de cette dernière. Séparées l'une de l'autre dans toute l'étendue de la

corne lLlmnlOn, elles se réunissent en avant (1(,, la cii-co) ? volt(tio)i godronnée (Cg) et

se continuent avec les fibres tangentielles de la circonvolution du crochet (U). La

circonvidulion godronnée (Cg) est donc, sur cette coupe, complètement séparée

de la corne cLllll1ll011 (CA) ; elle est intéressée en effet dans le fond de l'eyr £

antérieure du sillon de l'hippocampe (h), au-dessous de la bandelette de ? MtH'.

III. COUPES HORIZONTALES MICROSCOPIQUES Sériée

LA PARTIE SUPERIEURE DU TRONC ENCEPHALIQUE (CAP-

SULE INTERNE, RÉGION SOUS-OPTIQUE ET PÉDONCULE

CÉRÉBRAL).

Les 1 5 coupes horizontales suivantes font partie d'une série de 390 coupes

pratiquées de haut en bas sur un hémisphère gauche, depuis le centre

ovale jusqu'au pédoncule cérébral et colorées par la méthode de Weigert.

Ces 13 coupes qui ne sont pas équidistantes (voy. fin. de repérage 299)

- on[ été choisies de façon à montrer les apparences diverses sous lesquelles

apparaissent les masses centrales de l'hémisphère, examinées à différentes

hauteurs. -

Coupe n° 1 (lig. 300) passant par la ligne 1 de la fig. 299.

Celte coupe intéresse le centre ovale (CO) et passe par la partie supé-

rieure de la première circonvolution limbique (L,), le cingulum (Cing), les

radiations du corps calleux (RCc) elle pied de la couronne rayonnante (pCR).

Celte coupe intéresse la première circonvolution limbique (L,) dans presque

toute son étendue; elle sectionne en outre le fond des sillons et la partie pro-

fonde de la plupart des circonvolutions de la région moyenne de la face

externe de l'hémisphère. D'arrière en avant, nous rencontrons le sillon illta-

lranir-lal (ip), la deuxième ,.il'COIIVO{lItÎOII ])(/l'iétale (P2)' la circonvolution pariétale

ascendante (Pa), le fond de la scissure, de Rolando (R), la circonvolution frontale

37

578

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ascendante (Fa), le fond du sillon ]Jl'é-l'olandique inférieur (pri), les troisième et

deuxième circonvolutions frontales (F3, F.,). A la face interne, la première circonvo-

lution limbique (L,) est limitée en avant et en arrière par le sillon calloso-

marginal (cm,cm').

De l'écorce cérébrale émanent un grand nombre délires radiées qui pénè-

trent toutes dans la masse blanche; celles qui proviennent du fond des sillons

et des parties avoisinantes forment les fibres d'association courtes; elles doublent

le fond de tous les sillons d'une couche de fibres parallèles, d'autant plus régu-

lière et d'autant plus épaisse, que la section se rapproche davantage du plan

perpendiculaire au grand axe de la circonvolution. Les fibres qui proviennent des

crêtes des circonvolutions pénètrent profondément dans la masse blanche, et

peuvent être suivies sur une assez grande étendue; tel est le cas en particulier

pour les fibres des circonvolutions frontale (Fa) et pariétale ascendantes (Pa). A la

face interne, la couche des courtes fibres d'association qui double les fonds des

sillons ou fibres en U est moins épaisse, il en est de même des fibres radiées des

crêtes des circonvolutions, qui se perdent dans la masse des fibres blanches, dès

qu'elles ont dépassé le fond des sillons. La partie externe et postérieure de la

masse blanche est formée sur cette coupe par des fibres il trajet extrêmement

complexe, enchevêtrées, et s'entre-croisant dans toutes les directions, de telle

sorte, qu'il devient absolument impossible d'y suivre non seulement quelques

fibres, mais même des groupes de fibres.

Dans la partie centrale seule de la coupe, il existe de véritables faisceaux de

fibres, plus ou moins nettement circonscrits; ainsi, on trouve dans la première

circonvolution limbique (L,) et en dehors d'une mince couche de fibres propres

à cette circonvolution, un volumineux faisceau qui se dirige d'avant en arrière,

et dont les extrémités se perdent dans la niasse blanche du lobe limbique. Ce

faisceau, fortement coloré par l'hématoxyline, constitue le cingulum (Cing), qui

lic. 299. - Partie moyenne de la face interne de l'hémisphère gauche avec lignes de

repère pour les coupes horizontales microscopiques de la capsule interne. (Gran-

deur naturelle.)

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

379

est toujours séparé de l'écorce, par une couche plus ou moins mince de fibres

d'association courtes. En dehors du cingulum, on trouve un second faisceau vo-

lumineux, épais, formé en grande partie de libres qui se dirigent transversalement,

de dedans en dehors, et qui s'entre-croisent sous des angles plus ou moins aigus.

Ces libres constituent les radiations du corps calleux(RCc); elles sont nette-

ment délimitées en dedans, par le ci7guluia.(Cing) et par les fibres enchevêtrées

de la musse blanche, dont elles se distinguent par leur direction et leur coloration

plus foncée. En dehors, les limites des radiations calleuses sont beaucoup plus

lm. : 300. Coupe horizontale microscopique, n° 1, passant par la ligne 1 de la

ligure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. Les coupes de cette série ont été pratiquées sur un hémi- i-

sphère gauche. Cette coupe passe à la même hauteur que la coupe macroscopique de

la figure 219. ''

Cc, corps calleux. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. cm', partie verti-

cale du sillon calloso-marôinal. - F" F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales.

/i, fi- premier et deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution frontale ascendante.

fpL,, libres propres de la première circonvolutionjlimbique. ip, sillon inter-pariétal. i ! , pre-

mière circonvolution limbique. - Pi, circonvolution pariétale inférieure. l'a, circonvo-

lution pariétale ascendante. pCR, pied de la couronne rayonnante. PrC, précunéus.

pri, sillon pré-rolandique inférieur. R, scissure de Rolando. - RCc, radiations du corps

calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire.

580 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

diffuses ; elles dissocient en effet de volumineux fascicules de fibres coupés

perpendiculairement à leur axe, et qui appartiennent au. pied de la couronne

rayonnante (pCR). On peut suivre les radiations calleuses presque jusqu'aux con-

fins du pied de la couronne rayonnante, au delà elles se perdent dans la couche

des fibres d'associafion..A la partie moyenne des radiations du corps calleux, il

existe un espace clair, au niveau duquel les fibres calleuses moyennes s'inflé-

chissent pour se porter en arrière et en dedans. L'espace clair correspond à la

substance grise .s'OM.'f-c/</ ? H6t ! )'e (Sge) qui tapisse la voûte du ventricule latéral

au niveau de son angle externe. Lorsqu'on étudie la région sur des coupes verlico-

transversales (voy. fig. 3S 1 ), on se rend très bien compte de l'inflexion que subis-

sent les fibres calleuses au niveau de l'angle externe du ventricule latéral, avant de

s'entre-croiser au niveau du pied de la. couronne rayonnante avec les fibres de pro-

section. Comme la voûte du ventricule latéral décrit une courbe, on comprend

pourquoi sur cette coupe, tangente à la voûte du ventricule, la substance grise

sozt.c-r%per7cl,znaire (Sge) n'est intéressée qu'à sa partie moyenne.

La troisième couche de fibres différenciées sur cette coupe est formée par

les libres du pied de la couronne rayonnante (pCR). Ces libres sont toutes

coupées perpendiculairement à leur axe, et groupées en fascicules. Leurs limites

internes, formées par de gros fascicules de fibres, correspondent assez exacte-

ment à une ligne droite antéro-postérieure, limitant en dedans les radiations cal

le lises (RCc) et la substance ! Jl'ise sOlls-l;pwdymaÏ/'e(Sge). Au sur et à mesure que

l'on se porte en dehors, les fascicules du pied de la couronne rayonnante devien-

nent de plus en plus petits, puis se perdent sans limites précises dans l'enche-

vêtrement de la masse blanche sous-corticale. Ces fascicules sont séparés les uns

des autres par les radiations calleuses dont la direction est transversale.

Nous trouvons donc en résumé sur cette coupe ne 1 (lig. 300) qui intéresse le

centre ovale de Vieussel1s, trois faisceaux nettement délimités el caractéristiques

par la direction de leurs fibres : en dedans le cingulum (Cing) avec ses libres il

direction antéro-postérieure, en dehors les fibres du pied de la couronne rayon-

nante (pCR) à direction verticale, et qui se présentent sur cette coupe sous forme

de faisceaux de fibres coupés en travers. Entre le cingulum et le pied de la cort-

ronne rayonnante, se trouve la troisième couche ou couche moyenne, constituée

par les radiations du corps calleux (RCc) sectionnées parallèlement il leur direc-

tion, et qui se dirigent transversalement de dedans en dehors; nettement déli-

mitées en dedans d'avec les fibres du cingulum, les radiations calleuses s'enlre-

croisent en dehors à angle droit avec les fibres dupied de la couronne rayonnante

et leur limite externe se confond avec celle de cette dernière.

Coupe n" 2 (fig. 301), passant par la ligne 2 de la ligure 299.

Cette coupe passe par la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui

tapisse l'angle externe du ventricule latéral (VI) est par la partie inférieure

de la première circonvolution limbique (LI),

Les circonvolutions de la face, externe ne présentent rien de particulier

à noter. Le fond du sillon inter-pariétal (ip) a en partie disparu. La circonvolu-

tiou pariétale ascendante (Pa) s'est fusionnée avec la deuxième circonvolution

pariétale (P.,). La circonvolution frontale ascendante (Fa) et la troisième circon-

volution frontale (F3) sont au contraire nettement délimitées par le sillon pré-

rolandique inférieur (pri). La première liîiiljl'(Iiip (1,,) présente au

- COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 581

' niveau de sa partie moyenne un aspect un peu particulier; elle est inégalement

subdivisée par un sillon qui correspond au sinus ou. ventricule du corps calleux

. (sec). -La mince lamelle grise externe appartient au tsema tecta (tec), la large

lame interne à l'écorce limbique (Ll). Le long du sinus du corps calleux (sec), on

trouve une mince couche de fibres sectionnées parallèlement et qui appartien-

nent aux fibres tangentielles (ft) de cette écorce atrophiée.

Fin. 301. - Coupe horizontale microscopique, n° 2, passant par la ligne 2 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un gros-,

sissement de .12 diamètres.

. Ce,- corps calleux. Cing, cingulum. cm, sillon calloso-marginal. T Fa, Fa, deuxième

et troisième circonvolutions frontales.Fn, circonvolution frontale ascendante.- f-2, deuxième

sillon frontal. - ft, fibres tangentielles du tænia tecta. ip, sillon inter-pariétal. L,, pre-

mière circonvolution limbique. - OF, faisceau occipito-frontal. - P2, deuxième circon-

. volution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - pCR, pied de la cou-

. - ronne rayonnante. PrC, précunéus. - ju''t, sillon pré-rolandique inférieur. - prs, sillon

pré-rolandique supérieur. - R, scissure de Rolando. - RCc, radiations du corps calleux. -

sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire. tec, taenia tecta.

582 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le tænia tecta (tec) est doublé par une couche de fibres parallèles, il direction

antéro-postérieure, fortement colorées par l'hématoxyline, et qui appartiennent

au cingulum (Cing). Très mince il sa partie moyenne où il est refoulé par les

radiations du corps calleux, le cingulum s'épaissit en avant et en arrière, au niveau

du point où il contourne les parties antérieure et postérieure du sinus du corps

calleux (scc) ; à ce niveau il se confond avec les fibres enchevêtrées de la masse

blanche sous-corticale.

Les radiations calleuses (RCc) ont changé d'aspect; prises dans leur

ensemble, elles se présentent toujours sous la forme d'un faisceau large il sa partie

moyenne, effilé à ses extrémités, nettement délimité du cingulum en dedans au

niveau de sa partie moyenne, et de l'enchevêtrement des fibres sous-corticales,

à ses extrémités antérieure et postérieure. En dehors elles sont limitées par la

substance grise sous-épendymaire (Sge) qui a augmenté de volume. En avant et en

arrière, les radiations calleuses contournent la substance grise Il-(' et

s'infléchissent en dehors et en arrière, comme elles s'infléchissaient sur la coupe

précédente, puis dissocient les fibres du pied de la couronne rayonnante (pCR)

comme précédemment.

Le pied de la couronne rayonnante (pCR) est formé de deux ordres de

fibres. La moitié postérieure, qui correspond aux circonvolutions rolandique

(Fa,Pa), est formée de gros fascicules de libres sectionnées transversalement et

sillonnées par les radiations calleuses (RCc). Les rapports de celte, moitié posté-

rieure du pied de la couronne rayonnante sont variables. En avant, elle est séparée

des radiations calleuses par toute l'épaisseur de la substance grise sous-éjiendymaire

(Sge). En arrière, elle entre en connexion intime avec les radiations calleuses,

dont les fibres la sillonnent en se dirigeant transversalement de dedans en dehors.

La moite antérieure du pied de la couronne rayonnante (pCK) présente un

aspect particulier. Immédiatement en dehors de la substance grise sous-épen-

dymaire (Sge), on trouve de gros fascicules de libres il direction antéro-posté-

rieure et sectionnés parallèlement il leur axe : ces fibres appartiennent au fais-

ceau occipito-frontal (OF), qui longe l'angle antéro-externe du noyau caudé (NC),

dissocie les gros fascicules de fibres du pied de la couronne rayonnante de cette

région, et les refoule en dehors, où elles s'entre-croisent avec les radiations

calleuses. Les confins du pied de la couronne rayonnante sont aussi mal accusés

sur cette coupe que sur la coupe précédente. Ses fascicules de fibres de-

viennent de plus en plus petits, il mesure que l'on se porte en dehors, et se

perdent insensiblement dans la masse blanche sous-corticale non différenciée.

Coupe n° 3 (fig. 302), passant par la ligne 3 de la ligure 299.

Cette coupe passe par la partie supérieure du noyau caudé (NC), le

tronc du corps calleux (Ce), le pied de la couronne rayonnante (pCR) et le

ventricule latéral (VI).

De l'écorce des circonvolutions de la face externe, on n'aperçoit sur cette

coupe que celle qui double le fond du sillon pré-rolandique inférieur (pri) et la

branche postérieure de la scissure de Sylvius (S[p]).

A la face interne, la coupe intéresse le tronc du corps calleux (Ce) dans sa partie

supérieure. L'écorce grise de la première circonvolution limbique (L,) se réfléchit

au niveau du sinus du corps calleux (sec), puis s'amincit et s'effile, pour former

le ta : nia tecta (tec). Dans le tronc du corps calleux, on trouve deux îlots de sub-

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

a83

stanee grise à direction antéro-postérieure, et qui appartiennent à cette partie

de l'écorce rudimentaire et avortée, qui constitue les nerfs de Lancisi (NL). -

La masse des fibres d'association est toujours extrêmement considé-

rable ; les faisceaux différenciés se délimitent cependant mieux que sur les

Fie. 302. - Coupe horizontale microscopique, n° 3, passant par la ligne 3 de la figure 299.

Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe passe à la même hauteur que la coupe macroscopique de

la figure 220.

Arc, faisceau arqué. Cc, corps calleux. - Cing, cingulum en : , sillon calloso-margi-

nal. - F3, troisième circonvolution frontale. Fa, circonvolution frontale ascendante.

Fie, fibres lenticnlo-candees. ft, fibres tangentielles du Uenia tecta. - L,, première circon-

volution limbique. - NC, noyau caudé. NL, nerf de Lancisi. - OF, faisceau occipito-

frontal. P», deuxième circonvolution pariétale. - put, circonvolution pariétale ascendante.

- pCR, pied de la couronne rayonnante. -- PrC, précunéus. - pri, sillon pré-rolandique

inférieur. - RCc, radiations du corps calleux. S(p), fond de la branche postérieure de la

scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire.

- Srlé, substance grise sous-épendymaire, au niveau de l'angle postéro-externe du ventricule

latéral. - tec, toenia tecta. VI, ventricule latéral.

584 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

coupes précédentes, grâce à l'apparition d'un certain nombre de fibres il direc-

tion antéro-poslérieure qui appartiennent au faisceau arqué, ou longitudinal

supérieur de l3rcrdacla (Arc). En dedans, le cingulum (Cing) se réduit à deux petits

faisceaux qui entourent le sinus du corps calleux (sec), et qui se différencient

très nettement des fibres calleuses, grâce à leur direction.

Le corps calleux (Cc) présente un aspect qui varie, suivant qu'on considère

le tronc (Ce) ou les radiations du corps calleux (RCc). Le tronc (Ce) forme la

paroi interne du ventricule latéral (VI), et il est recouvert à ce niveau par une

mince couche épendymaire. Il est constitué, en grande partie, par des fibres

sectionnées parallèlement et disposées en faisceaux qui se dirigent transver-

salement en dehors. Entre ces faisceaux, on aperçoit un assez grand nombre de

fibres sectionnées obliquement, voire même perpendiculairement, et qui sont

d'autant plus nombreuses, que l'on se rapproche davantage de la paroi, ventre-

culaire du tronc du corps calleux. Sur la ligne médiane, au voisinage du nerf de

Lancisi (NL), les fibres sont toutes coupées parallèlement et s'entre-croisent

sous un angle plus ou moins aigu. Cette différence d'aspect tient à un accident

de durcissement de la pièce. Le tronc du corps calleux s'est affaissé dans la cavité

ventriculaire comme le montre par exemple, la figure 381 : la coupe actuelle (n° 3,

fig. 302) sectionne parallèlement à leur longueur les fibres des couches super-

ficielles et perpendiculairement à leur axe les fibres des couches profondes du

corps calleux. La section de ces fibres à direction ascendante explique ainsi

l'aspect, si singulier au premier abord, que présente sur cette coupe hori-

zontale le tronc du corps calleux. Les fibres sectionnées verticalement, très nom-

breuses au niveau de la paroi épendymaire du tronc du corps calleux, diminuent,

graduellement au sur et à mesure que l'on se porte vers l'extrémité postérieure

du ventricule latéral (VI). Elles font place peu à peu aux fibres exclusivement

transversales des radiations du corps calleux (RCc). Celles-ci se portent transver-

salement en dehors, et s'entre-croisent avec les fibres du pied de la couronne

rayonnante (pCR), mais l'entre-croisement, est ici beaucoup moins net qu'il ne

l'était sur les coupes précédentes (nos 1 et 2, lig. 300 et 301 ) ; il ne se voit en effet

avec beaucoup de netteté, qu'au niveau de l'extrémité antérieure du ventricule

laté)al(VI), immédiatement en avant de la substance grise s01ts-épcndymail'e (Sge).

Le noyau caudé (NC) est intéressé sur une assez grande étendue dans le

sens antoro-postérieur. Il est limité, en avant et en arrière, par une sorte de

capuchon formé par la substance grise .MM.<-e) ! 6/))ta ? e (Sge) qui double les

angles latéraux du ventricule et qui recouvre d'une mince couche le noyau

caudé. La face interne du noyau caudé est lisse et assez régulière. Sa face externe

est irrégulière, et donne naissance il un certain nombre de promontoires de

substance grise, dont les dimensions s'accentueront sur les coupes plus infé-

rieures, et qui se dirigent tous vers la partie supérieure du noyau lenticulaire,

reste au-dessous de la coupe. Dans le noyau caudé naissent des libres disposées

en fascicules, sectionnées soit perpendiculairement, soit obliquement, et qui se

colorent moins intensivement par la méthode de W(igert que les fibres appartenant

il d'autres faisceaux. Grâce il cette différenciation, on peut suivre des libres pâles,

peu riches en myéline, dans le pied de la couronne rayonnante (pCR), pied qui i

bientôt va constituer la capsule interne. Ces fibres, sectionnées obliquement, se

dirigent presque toutes en dehors et s'entre-croisent avec des fibres fortement

colorées, à direction verticale, qui appartiennent il la couronne rayonnante (pCR). ).

Nous désignerons les libres pâles, peu riches en myéline, sous le nom de fibres

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. Ma

lCi/liwlo-caudl ! cs (Fie). Elles paraissent appartenir, en effet, au système des fibres

intrinsèques du corps strié et relient dans toute la hauteur de la capsule interne, le

noyau caudé au noyau lenticulaire, Au niveau de la grosse extrémité du noyau

caudé, ces fibres Ümticulo-caudécs s'entre-croisent avec le faisceau occipilo-

frontal (OF), faisceau à direction sagittale, qui borde l'angle externe du f'tt-

tricule latéral (VI) et constitue un faisceau d'association reliant le lobe occipital

au lobe frontal. Le long de la face externe du noyau coudé, on trouve entre les

fibres lenliculo-caudées, le système de fibres de projection qui constitue le pied

de la couronne rayonnante (pCR), système qui s'étend du noyau caudé yÉS 1

ceau arqué de BUl'dach (Arc) et qui dépasse dans le sens tntéro I)o.um

limites du ventricule latéral (VI).

Coupe n° 4 (fig. 303), passant par la ligne de la figure 299.

Cette coupe passe parla partie moyenne du tronc du corps calleux (Ce),

par le ventricule latéral (VI) et l'extrémité supérieure de la couche

optique (Th.)

L'écorce est représentée -IL la face externe par un petit fond de sillon qui

appartient à l'extrémité postérieure du sillon marginal postérieur de l'insula [ni]})

et il la face interne, par l'écorce de la première circonvolution limbique (L,) et le

l[('nia tecta (tec).

La couche de fibres non différenciées qui forme le centre ovale (CO) et qui

constitue tout le tiers externe de la coupe, appartient à la masse blanche de

l'opercule sylviGn. Cette coupe passe en effet par l'opercule ; les coupes suivantes

intéresseront le sillon marginal supérieur de l'insula, puis les circonvolutions de

l'insula.

Le faisceau arqué (Arc), qui limite la masse blanche de l'opercule en dedans,

est facilement reconnaissable grâce à la direction antéro-postérieure de ses libres ;

il délimite nettement le système des fibres d'association, d'avec le système des fibres

de projection qui occupe la partie moyenne de la coupe.

Le corps calleux (Ce) est intéressé dans une très grande étendue. Il est formé

surtout de libres qui se dirigent transversalement de dedans en dehors et qui

occupent tout le tiers interne de la préparation. Entre les faisceaux de libres

transversales, on aperçoit un certain nombre de fibres sectionnées obliquement

et dont quelques-unes affectent une disposition en tourbillon; ces dernières sont

surtout abondantes le long d'une ligne antéro-postérieure, qui passe par la

moitié antérieure du corps calleux et correspond il la ligne d'insertion du septum

lucidum, (iSl). Comme sur les coupes précédentes, les radiations calleuses ())Cc')

contournent en avant la substance grise sous-épendymaire du ventricule latéral

(Sge) et dissocient les libres du faisceau occipito-frontal (OF), ainsi que celles

du pied de la couronne rayonnante (pfft). En arrière, les fibres calleuses sont net-

lemenl séparées des fibres de projection , qui appartiennent déjà, dans celte

région, aux couches sagittales du lobe occipito-pariélal.

Sur celle coupe et sur toutes celles qui suivront, le noyau caudé (NC) est

sectionné deux fois; une fois au niveau de sa lèlr. (NC), une seconde fois au

niveau de sa queue (NC'). En avant et en arrière, au niveau des angles du ventricule

latéral (VI), la tète et la queue du noyau caudé sont recouvertes par une couche

de substance grise sous-I}¡iend ! Jlnail'e (Sge), particulièrement épaisse en avant.

Celte couche s'eflile en dedans pour tapisser toute la face ventriculaire du corps

586 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

calleux. Dans la tête (NC) et dans la queue du noyau caudé (NC'), on voit un assez

grand nombre de faisceaux de fibres, sectionnées obliquement ou perpendiculai-

rement, faiblement colorées par l'hématoxyline et qui abondent surtout au niveau

du bord externe de la tête du noyau caudé (NC). Ces libres appartiennent aux

fibres lenliculo-caudées (Fielc), se portent en dehors et traversent la capsule interne z

(Cia, Cip), pour se rendre dans les îlots de substance grise qui relient le noyau

caudé (NC, NC') au noyau lenticulaire (NL3) et qui sillonnent, sur cette coupe,

toute l'étendue de la capsule interne.

Entre la tête et la queue du noyau caudé, on trouve la couche optique (Th)

dont les dimensions sont encore réduites; elle est recouverte par une couche

dé fibres enchevêtrées, à direction onduleuse, qui se porte, soit de dehors

en dedans, soit d'avant en arrière et constitue le stratum zonale de la couche

optique (ThLa couche optique est limitée en dehors par des îlots de

substance grise, qui appartiennent à la zone réticulée ou grillagée d'¡11'11f11cl

(Zr); ils sont séparés les uns des autres par de gros fascicules de fibres qui

pénètrent dans la couche optique (Th), où ils forment soit le stratum zonale

(strz), soit les fibres radiées que nous retrouverons sur des coupes plus infé-

rieures.

Le pied de la couronne rayonnante commence sur cette coupe il former la

capsule interne (Cia, Cip). Au point de vue des rapports que la capsule interne

affectera avec les corps opto-striés, la coupe actuelle et la suivante (fi. 304)

peuvent être considérées comme appartenant à des régions de transition entre

le pied de la couronne rayonnante et la capsule interne proprement dite, telle que

cette dernière se présente sur les coupes n° 6 et suivantes (fig. 305 il 308). Sur

la coupe actuelle, la capsule interne présente en effet il peu près la même largeur

que le pied de la. couronne rayonnante de la coupe n° 3 (fig. 302). Elle s'étend

du bord externe du noyau caudé (NC)et du thalamus (Th), jusqu'au faisceau arqué

de Iturdach (Arc), et se continue insensiblement en avant et en arrière, avec la

masse des libres non différenciées du lobe frontal et du lobe occipilo-pariélal.

.. Sur cette coupe n° 4 (fin. 303) la capsule interne (Cia, Cip) se confond en

dehors avec la partie supérieure de la capsule externe (Ce). Elle est sillonnée

d'un grand nombre d'îlots de substance grise, étroits et lancéolés, qui se dirigent

transversalement en dehors, et qui appartiennent aux ponts de substance grise,

qui relient la face inférieure du noyau caudé (NC) à la face supérieure du troisième

segment du noyau lenticulaire (NLJ)'

Les fibres de la capsule interne présentent un aspect particulier, suivant

qu'elles appartiennent il son segment caudé ou à son segment thalamique. Les

fibres du segment caudé ou segment antérieur de la capsule interne (Cia) sont

toutes sectionnées obliquement, et se dirigent toutes d'avant en arrière et de

dehors en dedans. Elles appartiennent essentiellement au système de pi'Ojec-

tion col'iico-lhalrlliliqlle, et sur les coupes plus inférieures, on les voit s'irradier

dans l'extrémité antérieure de la couche optique (Th) (fig. 30.1 il 308). A coté de

ces fibres thalamiques on trouve les libres lenliculo-caudées (Fie), peu riches en

myéline, et sectionnées également, soit parallèlement à leur longueur, soit sous

un angle très oblique.

Les fibres du segment thalamique ou segment postérieur de la capsule interne

(Cip) sont de deux ordres. Ici on trouve un grand nombre de libres fortement

colorées par l'hématoxyline, sectionnées parallèlement il leur longueur, et qui se

portent transversalement de dehors en dedans, pour s'entre-croiser en abordant

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

587

la zone réticulée (Zr), sous forme de gros fascicules qui pénètrent tous dans la

couche optique (Th) ; ces fibres appartiennent à la couronne rayonnante de la couche

optique. On y trouve, en outre, des fibres pâles, peu colorées, a direction transver-

sale ou oblique, appartenant au système des fibres lenliculo-caudées (FIe) et qui se

trouvent souvent accolées le long des ponts de substance grise. Mais, à côté de ces

fibres nettement transversales, on trouve dans le segment, postérieur de la capsule

FiG. 303. Coupe horizontale microscopique, n° 4, passant par la ligne 4 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés a un grossis-

sement de 12 diamètres. Cette coupe passe ¡\ peu près a la même hauteur que la coupe

macroscopique de la figure 221.

Arc, faisceau arqué. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cia, segment anté-

rieur de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CO, centre

ovale. Fie, fibres lenticulo-caudecs. ft, libres tangentielles du ttenia tecta. iSI, inser-

tion du septum lucidum. L,, première circonvolution limbique. - le, lame cornée et

t : enia semi-circularis. - mp, sillon marginal postérieur. - NC, tête du noyau caude. -

NC', queue du noyau caudé. - NL3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen).

- 01',faisccau occipito-frontal.-pCR, pied de la couronne rayonnante. - RCc, radiations du

corps calleux. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. -

Sge, substance grise sous-epcndymairc. Sgé, substance grise sous-épendymaire, au niveau

de l'angle postro-caternc du ventricule latéral. - tec, tænia tecta. - Th(strz), thalamus re-

couvert par le stratum zonale. - T'l, ventricule latéral. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

588 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

interne (Cip) des fibres sectionnées perpendiculairement à leur longueur, qui se

présentent par conséquent sous forme d'un fin pointillé, et qui se groupent en

fascicules entourés par les fibres à direction horizontale. Ces fibres verticales

font suite aux fibres de même direction du pied de la couronne rayonnante (pCR)

des coupes précédentes, et appartiennent au système de projection qui se rend

soit aux régions thalamiques inférieures, soit aux régions pédonculaires; or, ces

dernières fibres appartiennent presque toutes au système du faisceau pyramidal.

Dès la première apparition de la capsule interne au niveau des zones de tran-

sition (fig. 303 et 304), on voit donc se dessiner très nettement la différence

d'aspect du segment antérieur (Cia) et du segment postérieur (Cip) de celte capsule.

Le genou qui sépare ces deux segments est il peine indiqué sur celte coupe (n° 3,

fit('. 303); il doit être cherché, sur le prolongement d'une ligne transversale,

passant par la lame cornée (le). Au sur et à mesure que la couche optique (Th)

grossit et que le noyau lenticulaire se développe, le genou de la capsule interne

s'accentue, ainsi qu'on le verra sur les coupes suivantes.

En arrière de la couche optique (Th), au niveau de la queue du noyau caudé (NC'),

les fibres de la capsule interne sont presque toutes sectionnées parallèlement. Ces

fibres viennent du lobe a ? e<o-occ)t/'7/et appartiennent au système de projection

cortico-lhalamique ou radiations optiques de Gratiolet (IITII). Elles représentent

par conséquent l'homologue des fibres du segment, antérieur, et constituent un

faisceau assez large, situé en dehors de fibres calleuses, au niveau de l'angle pos-

téro-externe du ventricule latéral (VI), et sont formées de gros fascicules de libres

légèrement ondulées et sectionnées parallèlement à leur longueur.

Les fibres horizontales des segments antérieur et postérieur de la capsule interne

dépassent en dehors la ligne courbe qui réunit les extrémités externes des

îlots gris lenliculo-caudés. Elles s'entre-croisent et s'enchevêtrent il ce niveau

avec des libres à direction verticale, pour former la capsule externe (Ce). L'aspect

de cet entre-croisement, ainsi que la courbe que décrivent les fibres de projection

pour pénétrer dans l'opercule sylvien, se comprennent très bien, lorsqu'on étudie

les coupes verlico-transversales microscopiques (voy. fig. 281 à 286).

Coupe n° 5 (fig. 304), passant par la ligne 5 de la figure 299.

Cette coupe passe par les sillons marginaux supérieur (ms) et postérieur

(mp) de l'insula, la partie supérieure du noyau lenticulaire (NL3), le noyau

antérieur de la couche optique (Na), le corps du trigone (Tg), le septum

lucidum (SI) et le ventricule de la cloison (VS1).

Dans la masse des libres non différenciées de l'écorce cérébrale, apparais-

sent les circonvolutions de l'insula (la, Ip), adhérant encore par leur écorce aux

circonvolutions operculaires. La circonvolution postérieure de l'insula (11» est

intéressée dans une plus grande étendue que les circonvolutions antérieures

(la), représentées seulement par l'écorce qui double le fond du sillon marginal

supérieur (l11s).

Le corps calleux (Ce) est divisé en deux parties par le septum (SI),

la partie antérieure appartient au genou du corps calleux, \a partie postérieure au

tronc (Ce) qui forme la voûte du ventricule latéral (VI). Le corps calleux (Ce) est

formé presque exclusivement de libres transversales : au niveau du septum luci-

dum (SI), ces fibres s'entre-croisent avec les fibres longitudinales qui constituent

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;i89

la cloison transparente (SI). En dehors du corps calleux, dans la paroi interne

FiG. 304. - Coupe horizontale microscopique n° 5, passant par la ligne 5 de la figure 299.

Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe correspond à la [coupe macroscopique de la figure 222.

AM, avant-mur. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de

la capsule interne. - Ci(g), genou de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la

capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire do la capsule interne. - F3, troisième cir-

convolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur. - la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. - le, lame cornée et t,enia semi-

circularis. - Lma, lame médullaire antérieure de la couche optique. Line, lame médullaire

externe de la couche optique. - mp, sillon marginal postérieur. - ms, sillon marginal supé-

rieur. Sa, noyau antérieur du thalamus. NC, tête du noyau caudé, Nu, queue du

noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. - Ara, putamen. - OF, faisceau occipito--

frontal. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - pcli, pied de la couronne rayonnante.

Plch, plexus choroïdes. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - Sexv, surface extra-

vcntriculairo du thalamus. - Sge, substance grise sous-pendy-maire. -si, sillon opto-strié. -

SI, septum lucidum. strz, stratum zonale. - T,(Gsm), première circonvolution temporale

(gyrus supra-nmrginalis). - Tch, toile choroïdienne. - Tg, trigone. - Th, couche optique

(thalamus).W, ventricule latéral. - ventricule du septum lucidum. Zr, zone réticulée

ou grillagée.

590 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

du ventricule latéral (VI), on trouve les fibres du corps du trigone (Tg), qui

ont une direction antéro-postérieure. L'extrémité antérieure du trigone (Tg),

le septum lucidum (SI) et la face ventriculaire du corps calleux sont recouverts

par une couche de substance grise sous-épendymaire (Sge), qui donne insertion

au niveau du trigone, aux plexus choroïdes du ventricule latéral (Plch) qui sur-

montent le trou de Monro.

L'extrémité postérieure du trigone (Tg) est effilée et sectionnée obliquement;

elle sert d'insertion aux plexus choroïdes (Plch), qui s'étendent de l'extrémité

postérieure du trigone au sillon opto-slrié (si). Les plexus choroïdes se trouvent

donc sectionnés en deux endroits, ils subdivisent en trois segments l'espace qui

sépare le corps calleux des corps opto-striés : les segments antérieur et posté-

rieur appartiennent au ventricule latéral (VI), le segment moyen est extra-ven-

triculaire et livre passage il la toile choroidienne (Tch) (Voy. fig. 21 ? et 286).

La couche optique (Th) a augmenté de volume : la coupe intéresse son

noyau externe (Ne) et son noyau antérieur (Na). Ce dernier est arrondi en avant

et fait saillie dans le trou de MUIII'oj en arrière il s'effile et atteint l'extré-

mité postérieure de la couche optique. Il est limité en dedans par une couche

de fibres qui forment le stratum zonale (strz), en dehors par une seconde

couche de fibres il direction oblique et antéro-postérieure, couche que nous

désignons sous le nom de lame médullaire antérieure du thalamus (Lma), et qui

sépare le noyau antérieur (Na) du noyau externe du tlw1nalus (Ne) (Voy. iig. °3Sr

et 286). Le noyau antérieur (Na) reçoit en avant un grand nombre de libres, qui

lui viennent du segment antérieur de la capsule interne (Cia). Il se. distingue faci-

lement par son aspect du noyau externe du thalamus (Ne); il est lisse en effet,

peu riche en fibres, tandis que le noyau externe reçoit un 1res grand nombre de

fascicules, dont la section lui donne un aspect pointillé tout particulier. Le noyau

externe (Ne) est séparé de la zone réticulée (Zr) qui constitue la limite externe de

la couche optique, par la lame médullaire externe du thalamus (Lme). Dans sa

partie moyenne, cette lame est formée par des fascicules de fibres sectionnées

perpendiculairement à leur longueur. Aux extrémités antérieure et postérieure

de cette lame, ces fascicules sont sectionnés dans le sens de leur longueur. Les

fibres antérieures proviennent du segment antérieur de la capsule interne (Cia) et

s'irradient dans l'extrémité antérieure de la couche optique, dont elles forment

les fibres radiées. Les postérieures proviennent des radiations thalamiques (RTh),

et s'irradient dans le segment postérieur du noyau externe du thalamus (Ne).

Sur cette coupe, la du noyau caudé (NC) n'a guère changé de forme et

de volume; elle est toujours coiffée au niveau de l'angle antéro-externe du vell-

tricule latéral (VI) par la substance grise slHl.HlpelldYl/1,flÎ1'e (Sge) et par le faisceau

occipito-li'lil11al (OF). En arrière, elle est séparée de la couche optique par la lame

cornée (lc), qui renferme un certain nombre de fines fibres faiblement colorées

par l'hématoxyline et sectionnées obliquement. Ces fibres appartiennent au

tanirz semi-circularis et se trouvent sectionnées une seconde fois, au niveau de

l'extrémité postérieure de la couche optique, immédiatement en avant de la

queue du noyau caudé (NC'). La face externe de la queue et de la tète du noyau

caudé (nu, NC), donnent naissance à de nombreux ponts de substance grise, qui

sillonnent les segments antérieur et postérieur de la capsule interne (Cia, Cip).

Quelques îlots se groupent, pour former une masse irrégulière de substance

grise, nettement délimitée en dehors par une ligne courbe, mais il contours très

accidentés en dedans, et qui représente la partie supérieure du troisième segment

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 591

du noyau lenticulaire ou putamen (NL.,). Ces îlots sont trop irrégulièrement situés,

pour enclaver régulièrement la capule interne, qui appartient encore ici à la

zone de transition. Elle est en effet très large sur cette coupe, mais on y recon-

naît déjà trois segments de longueur inégale : le segment antérieur, le segment

postérieur et le segment rétro-lenticulaire. Le segment antérieur (Cia) est formé

de fibres sectionnées soit parallèlement, soit très obliquement. La plupart

pénètrent dans l'extrémité antérieure de la couche optique (Th), quelques-unes

appartiennent aux fibres lenliculo-caudées. Dans le segment postérieur de la cap-

sule (Cip) les fibres à direction verticale prédominent de beaucoup. On y ren-

contre cependant un certain nombre de fibres horizontales, qui pénètrent dans

la partie moyenne de la couche optique (Th), et d'autres fibres, horizontales

également, mal colorées par la méthode de Weigert, et qui appartiennent aux

fibres lenliculo-caudées.

Dans le segment que nous désignons sous le nom de segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne (Cirl), les libres horizontales prédominent. Ce segment est

compris entre la face externe de la queue du noyau caudé (ni) et les fibres pro-

pres qui doublent le fond du sillon, marginal postérieur (mp). Il reçoit les fibres

des radiations thalamiques (RTh), qui forment sur cette coupe un faisceau

nettement délimité en dehors par les fibres du faisceau longitudinal infé-

rieur (Fli). Ce dernier faisceau est formé par des fascicules de fibres compactes

et à direction antéro-postérieure dont la plupart peuvent être suivis dans la

capsule externe (Ce).

Sur cette coupe, la capsule externe (Ce) n'a pas encore d'individualité

bien nette; en dehors et en avant, elle se confond encore en partie, avec le pied

de la couronne rayonnante (pCR), en dedans avec les îlots irréguliers du noyau

lenticulaire (NL3). Un assez grand nombre de libres horizontales de la capsule

interne (Cia, Cip) dépassent le bord externe du noyau lenticulaire, pour s'entre-

croiser avec les fibres horizontales et verticales de la capsule externe (Ce).

Celle-ci ne présente qu'au niveau de sa partie moyenne les caractères qui lui

sont propres et que nous allons rencontrer sur les coupes plus inférieures. A ce

niveau elle est formée par des fibres à direction antéro-postérieure, faiblement

colorées, et qui délimitent assez nettement les fibres du pied de la couronne

rayonnante (pCR).

Entre la capsule externe et les fibres propres qui doublent l'écorce des circon-

volutions de l'insula, on trouve une lamelle de substance grise, étroite et feston-

née, Y avant-mur (AM), dont la structure se rapproche de celle du putamen et de

celle de l'écorce cérébrale.

Coupe n° 6 (fig. 305), passant par la ligne 6 de la figure 299.

Cette coupe passe par la partie postérieure de la couche optique (Th),

intéresse le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau lenticulaire

(NLa)'

L'insula (la, Ip), sectionné au niveau de sa partie supérieure, est séparé de

l'opercule de la troisième circonvolution frontale par le sillon marginal antérieur de

l'iuszela; en arrière, le sillon marginal postérieur (mp) le sépare de la première cir-

convolution temporale. (T,). L'insula comprend quatre circonvolutions, deux ant,C

rieures (la), petites, et deux postérieures (Ip) plus grandes. Le pli le plus saillant

592 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.'

correspond à l'insula antérieur; il est séparé de la circonvolution postérieure

de l'insula par le sillon insulaire (i). La petitesse des deux circonvolutions anté-

rieures de l'insula tient à leur obliquité en avant et en bas. Dans l'écorce de

l'insula ainsi que dans celle de la première circonvolution temporale (T,), on

trouve quelques particularités intéressantes à noter. La couche superficielle

est claire et ne reçoit que de rares fibres à myéline, colorées par la méthode

de Weigert. Dans la couche profonde, on observe, surtout au niveau de la

première circonvolution temporale (T,) ainsi qu'au sommet de la circonvolution

insulaire antérieure (la), un très bel épanouissement de fibres radiaires. La

couche de fibres qui double les circonvolutions de l'insula est peu épaisse, si

ce n'est au niveau des crêtes des circonvolutions. Ces fibres s'entre-croisent

dans tous les sens, les libres à direction radiaire prédominent toutefois dans

les parties centrales des circonvolutions, de même que les fibres en U abon-

dent au fond des sillons. Cette couche de fibres est limitée en dedans par la

substance grise de l'avant-mur (AM), qui suit très exactement dans ses cour-

bures la ligne des circonvolutions insulaires et se renfle au niveau des crêtes

des circonvolutions. Sur cette coupe, l'avant-mur est complètement séparé

de l'écorce grise de l'insula. Il s'effile en avant et en arrière et se perd dans la

couche des fibres qui doublent le fond du sillon marginal postérieur (mp) d'une

part, et d'autre part dans les fibres propres des deux circonvolutions antérieures

de l'insula (la). Il sépare la couche des fibres propres de l'insula des fibres de

la capsule externe (Ce).

La capsule externe (Ce) est formée surtout de libres se colorant d'une façon

peu intense par l'hématoxyline, à direction verticale ou légèrement oblique, et

croisées par des fibres horizontales plus intensivement colorées, qui traversent

par endroits la substance grise de l'avant-mur (AM), pour se confondre avec la

couche des fibres propres de l'insula. La capsule externe (Ce) est nettement limi-

tée en dedans par le troisième segment du noyau lenticulaire (putamen) (NL'I);

elle ne donne à ce noyau aucun gros faisceau de fibres. Cependant lorsqu'on

examine à l'aide de forts grossissements des préparations présentant une bonne

élection de coloration, on voit très nettement de rares fibres isolées pénétrer

dans le putamen (NL3).

L'aspect de la capsule l'xleme change un peu, lorsqu'on aborde les extrémités

antérieure et postérieure du troisième segment du noyau lenticulaire. La partie

postérieure de la capsule externe (Ce) et la partie correspondante du troisième

segment du noyau lenticulaire (nul,,) présentent de gros fascicules de libres, for-

tement colorées par l'hématoxyline, se détachant nettement des fibres pâles du

fond de la capsule externe, et qui traversent la partie postérieure du noyau

lenticulaire pour aborder le segment rélro-lcnliculairc de la capsule interne (Cirl),

dans laquelle elles se perdent. Comme intensité de coloration, ces fibres peuvent

être comparées aux fibres qui appartiennent au faisceau longitudinal inférieur

(Fli). Dans la partie antérieure de la capsule externe (Ce), on trouve de même, un

petit nombre de faisceaux foncés, fortement colorés, qui ne font que traverser

l'extrémité antérieure du pu lumen (NL;¡) et qui appartiennent au système des

libres du segment antérieur de la capsule interne (Cia).

Le noyau caudé (NC) est intéressé dans une grande étendue; la coupe porte

en effet sur la tête de ce noyau (NC). Il est relié au troisième segment du noyau,

lenticulaire (ils) par un pont volumineux, et un très grand nombre de pools

minces et étroits de substance grise, qui sillonnent tout le segment antérieur de la

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. .93

capsule interne (Cia). Dans le putamen (NL3) et dans la tête du noyau caudé-(NC),

les fibres nerveuses' apparaissent sous forme de très gros fascicules, présentant

par endroits un aspect arboriforme. Ces fibres qui appartiennent à la tête du

38

FiG. 305. Coupe horizontale microscopique n° 6, passant par la ligne 6 de la figure 299.

Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de

12 diamètres. Cette coupe passe au-dessus de la coupe macroscopique de la figure 223.

AM, avant-mur. - Cc, corps calleux. - Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême.

Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci(g), genou de la capsule interne.

Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl,. segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. i, sillon de l'insula. la, insula antérieur.

Ip, insula postérieur. le, lame cornée et taenia semi-circularis. - Lma, lame médullaire

antérieure de la couche optique. Lme, lame médullaire externe de la couche optique.

mp, sillon marginal postérieur. Na, noyau antérieur du thalamus. NC, tète du noyau

caudé. NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau externe du thalamus. NL3, troisième

segment du noyau lenticulaire. PaTh, pédoncule antérieur de la couche optique. pCR,

pied de la couronne rayonnante. Plch, plexus choroïdes. -l'pTla, pédoncule postérieur

do la couche optique. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - si, sillon opto-strié.

strz, stratum zonale. - T,, première circonvolution temporale. - t,, sillon parallèle ou premier

sillon temporal. Tg V, carrefour ventriculaire. Tg, trigone. - Th, couche optique. VC) ?

veine du corps strié. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

591 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

noyau caudé (NC) ou au putamen (NL.,), sont colorées intensivement par la mé-

thode de Pal; elles ne sont au contraire que faiblement colorées par la méthode

de Weigerl. Elles se groupent à la partie postérieure du noyau caudé, traver-

sent le segment antérieur de la capsule interne (Cia), pour se rendre au noyau

lenticulaire et appartiennent au système des fibres leulicizlo-caudées.

Les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) sont toutes des

fibres obliques en arrière et en dedans, et sectionnées d'autant plus parallèle-

ment, que l'on considère des régions plus antérieures. Dans le segment postérieur

de la capsule interne. (Cip) au contraire, toutes les fibres sont coupées perpendi-

culairement à leur axe. Dans ce segment postérieur, et principalement au niveau

de sa paroi antérieure, on rencontre quelques rares faisceaux de fibres à direc-

tion horizontale, étendus du putamen (NL) il la couche optique (Th). Ces fibres

sont surtout nombreuses au niveau du genou de la capsule (Ci[g]), de sorte que

le genou (Ci[g]), représente une région de transition entre les fibres du segment

antr-i·icur (Cia), il direction oblique et qui pénètrent pour la plupart dans l'extrél

mité antérieure de la couche optique (Th, et les fibres du segment postérieur

(Cip) qui, vues en section transversale, se présentent sous l'aspect d'un fin

pointillé.

L'aspect change encore dans le segment rélro-lenliculaire de la capsule (Cirl).

Les fibres coupées en travers disparaissent graduellement, et sont remplacées

par des fibres à direction plus ou moins oblique, qui longent toutes la paroi

externe du carrefour ventriculaire (TgV), formant deux couches encore mal déli-

mitées sur cette coupe, et qui deviendront extrêmement nettes sur les coupes

plus inférieures. Ces deux couches sont formées par le faisceau, longitudinal

iujhicul' (Fli) confondu avec les radiations thalamiques postérieures (RTh) et qui

n'apparaît nettement distinct que dans ses couches les plus externes. Les fibres

les plus internes des radiations thalamiques (RTh) contournent la queue du noyau

caudé (NC'), et pénètrent dans la couche optique (Th), dont elles forment les fibres

radiées les plus postérieures. D'autres fibres, que l'on trouve éparpillées dans le

segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), pénètrent entre les différents seg-

ments dissociés du putamen (L.,). Quelques-unes entrent dans la constitution

de la partie postérieure de la capsule exlerne (Ce).

Cette coupe intéresse les noyaux externe (Ne) et antérieur (Na) de la couche

optique (Th). Cette dernière est limitée en dehors par une zone grise, la zone

réticulée (Zr), morcelée par un grand nombre de fibres qui pénètrent dans la

couche optique, au niveau de ses extrémités antérieure et postérieure. Dans ces

mêmes régions, la zone réticulée est beaucoup plus large; on y distingue la sec-

tion de faisceaux de fibres, non seulement horizontales et pénétrant dans la

couche optique, mais de faisceaux il direction verticale, et qui entrent dans la

constitution de la lame médullaire externe du thalamus (Lme). Dans la partie

adjacente au segment postérieur de la capsule interne (Cip), la zone réticulée (Zr)

se réduit à une très mince lame grise, qui sépare la capsule interne (Cip) de la

lame médullaire externe du thalamus (Lme). La lame médullaire externe. (Lme) est

nettement marquée il la face externe du thalamus ; elle est formée par une série de

gros fascicules de fibres, coupés perpendiculairement à leur longueur et aucune

fibre radiai re ne paraît pénétrer dans cette région de la couche optique. Il serait

cependant inexact de dire, que la face externe du thalamus ne reçoit pas de fibres

J'fJ1diail'cs" ces fibres existent, mais elles sont coupées sous des incidences telles,

qu'elles se présentent sous l'aspect d'un lin pointillé, et non plus sectionnées

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 595

parallèlement -,Il leur axe, comme au niveau des extrémités antérieures et posté-

rieures de la couche optique.

En avant, la lame médullaire n,.xUnrue(Lme)se prolonge sur la face ventriculaire

de la couche optique et concourt à former le slratum zonale (strz). En arrière, il

en est de môme, et les fibres radiaires les plus internes entrent dans la consti-

tution de la mince lame de libres blanches, qui recouvre la face supérieure de

la couche optique, et qui contribue à lui donner à l'état frais sa couleur café au

lait caractéristique. Quant aux fibres radiaires antérieures, les plus internes

pénètrent dans l'intérieur môme du thalamus, et délimitent avec le stralum zonale

(strz) un petit noyau arrondi, le noyau antérieur de la couche optique (Na). Ce

noyau qui fait saillie sur le plancher du ventricule latéral, et dont la face infé-

rieure est enclavée profondément dans la"couclw optique (voy. coupen°7, fig. 306),

se prolonge en arrière en forme de queue effilée et aplatie, qui sur celle coupe,

se trouvant sectionnée parallèlement à sa longueur, semble présenter les mêmes

dimensions que sa partie antérieure. On se rend facilement compte de la forme

de la partie postérieure de ce noyau antérieur, en examinant soit les coupes ver-

lr : co-lrarrsversalc.s (voy. lig. 284 à 286) soit les coupes sagittales (voy. t. II). Sur ces

coupes, la lame 111,;dullaÙ'p- antérieul'e (Lma) dépendance du ssfratuzn zonale (strz),

sépare toujours le noyau antérieur (Na) du noyau externe du thalamus (Ne). Ce

noyau externe (Ne) renferme un très grand nombre de faisceaux, sectionnés per-

pendiculairement ; il forme la plus grande partie de la couche optique et reçoit,

en avant et en arrière, les fibres radiaires des pédoncules antérieur (PaTh) et

postérieur (PpTh) de la couche optique.

Dans le sillon opto-strié (si), qui sépare la couche optique de la tête (NC) et de

la queue (NC) du noyau caudé, on trouve plusieurs orifices vasculaires volumi-

neux, qui appartiennent aux veines du corps strié (VCrst), et dans la lame cornée

(le) on rencontre un faisceau de libres fines, mal colorées par la méthode de

Weigert, peu large en avant, beaucoup plus prononcé en arrière et qui appar-

tient au heuia semi-circularis.

L'épendyme du ventricule latéral recouvre la tête du noyau caudé, ainsi que la

veine du corps strié et s'arrête en avant au niveau du stratum zonale (strz) de la

couche optique. Dans le carrefour vent riculaire (TgV), l'épendyme recouvre la queue

du noyau caudé (NC') et la lame cornée (le), puis se réfléchit sur le stratum zonale de

la couche optique, pour donner insertion aux plexus choroïdes du ventricule latéral

(Plch) dont le point d'insertion interne s'effectue sur le corps du trigone (Tg).

Coupe n° 7 (lig. 306) passant par la ligne 7 de la figure 299.

Cette coupe intéresse les deuxième et troisième segments du noyau len-

ticulaire (NL2, NL), le noyau antérieur de la couche optique (Na) et le pé-

doncule antérieur de la glande pinéale (iænia thalami) (tth).

Vinsula (la, Ip), la capsule e.xlrêoce(Gea),1'azaof-narcr(A11Z)et la capsule externe

(Ce), ne présentent ici rien de particulier à noter. La queue du noyau caudé (NC')

a diminué de volume, le troisième segment du noyau lenticulaire (pulamen)

(NLJ s'est étendu en arrière; il atteint le fond du sillon marginal postérieur de

l'insula (mp), et il est relié il la queue du noyau caudé (NC') par quelques ilôts de

substance grise, situés dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne

(Cirl). Il est relié également il la tête du noyau caudé (NC) par un large pont de

596 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

substance grise qui interrompt le segment antérieur de la capsule interne (Cia). Le

bord externe du putamen (NL3) est convexe, son bord interne est concave, et

reçoit le deuxième segment du noyau lenticulaire (NL2), qui le sépare du segment

postérieur de la capsule interne (Cip) ; mais sa partie postérieure reste néanmoins

en connexion avec cette dernière. Cette coupe intéresse une partie assez consi-

dérable du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL2), segment caractérisé par

sa grande richesse en libres, disposées en gros fascicules et sectionnées perpen-

diculairement à leur axe. Un certain nombre de ces fascicules se groupe en une

lame étroite, la lame médullaire externe supplémentaire (,lui subdivise

incomplètement le deuxième segment du noyait lenticulaire (NL,). Ce dernier est

séparé du pulamen (NL.,) par la lame médullaire externe du noyau lenticulaire

(lme), formée surtout de fibres se colorant faiblement par la méthode de Wei-

gert et disposées en gros fascicules, coupés perpendiculairement il leur lon-

gueur. Les fibres du/zntavzeu affectent une disposition analogue, tandis que dans

le noyau caudé (NC) au contraire, les fascicules sont sectionnés parallèlement à

leur axe. Un certain nombre de ces derniers traversent le segment antérieur de la

capsule interne (Cia), pour se rendre dans la lame médullaire externe du noyau

lenticulaire (Ime). Les étroits ponts de substance grise, si nombreux sur la coupe

précédente ne 6 (lig. 305) au niveau du genou de la capside interne (Ci[ ? ]), ont

disparu à cette hauteur.

Les libres du segment antérieur delà capsule interne (Cia) sont toutes cou-

pées parallèlement à leur axe, et pénètrent toutes dans l'extrémité antérieure de

la couche optique (Th); elles en forment le pédoncule antérieur (PaTh), ainsi que

les fibres radiaires du noyau externe du thalamus (Ne). Les fibres internes chemi-

nent sous la forme d'un gros faisceau, jusqu'à la partie antérieure de ce noyau

externe, puis divergent et embrassent le noyau antérieur (Na) de la couche optique;

les plus internes se confondent avec le sli'at1l1n zonale (strz).

La différence d'aspect des deux segments de la capsule interne, déjà extrême-

ment nette sur la coupe précédente n" 6 (Hg. 305), devient encore plus frap-

pante sur celle-ci. Le genou (Ci[g]) marque une limite très nette entre ces deux

parties. Toute la partie (Cia) située en avant du genou est formée de libres

horizontales et appartient a la couche optique; toute la partie (Cip) étendue du

genou au segment rétro-lenticulaire de la capsule appartient à la couche optique, à

la région sous-optique et au pied du pédoncule cérébral, toute la partie enfin située

dans la région rétro-lenticulaire (Cirl) appartient de nouveau et presque exclusi-

vement à la couche optique.

Le segment postérieur de la capsule (Cip) est surtout formé de faisceaux de

libres à direction verticale, traversées par un certain nombre de libres horizon-

tales, qui sillonnent ce segment postérieur de la capsule interne, en le divisant en

fascicules. Ces libres horizontales s'étendent du deuxième segment du noyau len-

ticulaire (NL,) à la couche optique (Th); peu nombreuses dans le tiers antérieur du

segment postérieur, elles sont au contraire assez abondantes dans le tien posté-

rieur, où elles se présentent sous forme d'un gros fascicule il direction oblique,

qui longe le bord interne du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL.,), dans

la région qui donnera naissance sur les coupes suivantes à la lame médullaire

interne du noyau lenticulaire (mi). Ces fibres se dirigent toutes vers la couche

optique (Th), elles traversent la zone réticulée (Zr) et la lame médullaire externe

du thalamus (Lme), pour pénétrer dans le noyau externe du thalamus (Ne).

' Le segment rétro-lenticulaire de la capside (Cirl) présente sur cette coupe une

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 591

FIG.-306. Coupe horizontale microscopique n° 7, passant par la ligne 7 de- la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe

macroscopique de la figure 224.

Alv, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. --

Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou de la

capsule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-len-

ticulaire de la capsule interne. Fli, faisceau longitudinal inférieur. la, insula antérieur.

- Ip, insula postérieur. le, lame cornée et tænia semi-circularis. Lme, lame médullaire

externe du thalamus. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lme', lame

. médullaire supplémentaire du deuxième segment du noyau lenticulaire. Lmi, lame médul-

laire interne du thalamus. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. mp, sillon marginal

postérieur de l'insula. Na, noyau antérieur de la couche optique. JVC, tête du noyau

caudé. NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau externe de la couche optique.

Ni, noyau interne de la couche optique. Aïs, deuxième segment du noyau lenticulaire.

Ni.3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). Nm, noyau médian de la couche

optique (centre médian de Luys). PaTh, pédoncule antérieur de la couche optique.

pCR, pied de la couronne rayonnante. Pul, p'ulvinar. - RTh, radiations optiques de Gratio-

let. si. sillon opto-strié. SI, septum lucidum. strz, stratum zonale. Th, couche

optique. ï't, première circonvolution temporale. ti, premier sillon temporal (sillon paral-

lèle). Tap, tapetum. -Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp (Fi), pilier postérieur du trigone

(fimbria). TM, trou de Monro. tih, taenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'Azyr.

VCrst, veine du corps strié. 1V, zone de Wernicke. - Zr, zone réticulée ou grillagée.

598 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

texture tout il fait particulière. On y trouve des fibres entre-croisées dans tous

les sens; les unes s'étendent de la queue du noyau caudé (NC') au troisième seg-

ment du noyau lenticulaire (NL,), les autres proviennent des [radiations thalazni-

ques (RTh), longent la paroi externe du ventricule latéral, contournent la queue

du noyau caudé (NC') et les fibres du tænia semi-circularis situées dans la lame

cornée (le), puis pénètrent dans la partie postérieure de la couche optique, dans

toute la région qui appartient au pulvinar (Pul).

Dans ce segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), se trouvent de petits

amas de substance grise, faisant partie du corps strié et reliant la queue du

noyau caudé (NC') au putamen (NL3).

Lorsqu'on examine la paroi externe du ventricule latéral (VI), on se rend très

nettement compte de la disposition des fibres qui concourent à former le segment

rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl). Cette paroi est constituée par quatre couches

de fibres qui sont de dedans en dehors : les fibres du tapetu1ll (Tap), les libres

des radiations thalamiques (RTh), les fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli)

et les fibres propres du fond du sillon jiarallèle (t,).

1° Le tapetum. (Tap) se présente sur cette coupe comme sur toutes celles qui

vont suivre, sous la forme d'une couche étroite, limitée en avant par la queue du

noyau caudé (NC'), en dehors par les radiations thalamiques (RTh), et formée par

des fibres fines, claires, peu colorées par l'hématoxyline et sectionnées oblique-

ment. Aucune de ses fibres n'entre dans la constitution du segment -leu licii7

laire de la capside interne.

2° Les radiations thalamiques ou radiations optiques de Gratiolet (RTh) sont

formées par de gros fascicules de fibres, à direction antéro-postérieure au ni-

veau de la paroi externe du ventricule latéral. Ces fibres s'infléchissent au voisi-

nage de la queue du noyau caudé (NC'), deviennent onduleuses, traversent la zone

réticulée (Zr) sous forme de gros fascicules, et pénètrent dans le pulvinar (Pul)

de la couche optique dont elles constituent les fibres radiaires. Après avoir tra-

versé la zone réticulée (Zr), elles s'entre-croisent avec une couche épaisse de libres

il direction verticale, et forment avec ces dernières une zone de fibres très com-

pacte décrite par Wernicke, qui augmente d'épaisseur à mesure que l'on se rap-

proche du corps genouillé externe (Cge) (voy. coupe suivante n° 8, fig. 307). Dans ses

ligures et dans son texte, Wernicke la désigne sous le nom de champ (Jlllt'kj'eldrllll/.)

nous la désignons dans nos ligures sous le nom de champ de Wernicke (W). Ce

champ embrasse la partie externe adhérente du pulvinar (Pul), en avant il s'unit

sous un angle aigu il la lame médullaire externe du thalamus (Lme), en arrière, il

s'étend jusqu'au stl'lllll1n zonale (strz) du pulvinar (Pul), en haut (voy. Coupes

V("I,Iico- 11-ail svei-sa les), il s'effile, et se continue avec la lame médullaire externe

(Lme) des régions post(ro-externes de la couche optique, en bas il s'élargit,

s'épaissit considérablement et emboîte le corps genouillé externe qui se loge dans

sa concavité; sa forme a été comparée par Wernicke à celle d'une corne d'abon-

dance. '

Sur les coupes t)e/'<ico ? Y«;.s ? c.s'6[.< microscopiques (voy. tin.387), le champ de

Wernicke (W) affecte une forme irrégulièrement triangulaire à base inférieure;

sur les coupes horizontales, il présente la forme d'une gouttière verticale ouverte

en dedans, dont les parois sont d'autant plus épaisses que l'on se rapproche

davantage du corps genouillé externe.

Le champ de Wernicke (W) est formé par deux ordres de fibres : des fibres

horizontales, qui appartiennent dans la région thalamique aux radiations posté-

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5fl9

rieures de la couche optique (RTh) et dans la région sous-thallimique aux radiations

du corps genouillé externe (RCge) (voy. Coupes de la région sous-optique, lig. 308,309)-

p. Des fibres verticales, fines, fortement colorées par l'hématoxyline et dispo-

sées en faisceaux extrêmement serrés ; elles appartiennent au corps genouillé

externe et font suite au système de la bandelette optique (II). Ces libres s'épui-

sent peu à peu dans le segment posléro-supérieur de la lame médullaire externe

du thalamus (Lme), qui entre également dans la constitution du champ de Wer-

nicke (W).

3° Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) est formé de libres fortement colo-

rées par l'hématoxyline et qui se différencient facilement des radiations thala- ? niques (RTh); elles constituent avec ces dernières la couche sagittale du lobe

oecipito-tempoml (voy. fig. 292 et 293), se dirigent d'arrière en avant et se cou-

dent au niveau de la première circonvolution temporale (T,). Une partie de ces

libres s'irradie dans cette circonvolution, une autre partie se porte en avant et

en dedans, entoure l'extrémité postérieure du putanwll (NL : 1) et entre dans la con-

stitution de la capsule externe (Ce). D'autres fibres, enfin, semblent se porter direc-

tement en dedans, traversent le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne

(Cirl) et s'irradient dans le pulvinar (Pul). Comme nous le disions plus haut,

(p. 565) l'origine de ces dernières libres n'est pas élucidée (voy. cliap. V et t. II).

1° Les fibres propres du fond du sillon parallèle appartiennent au système des

courtes fibres d'association; ce sont des libres parallèles, faiblement colorées par

l'hématoxyline, qui occupent tout l'espace compris entre le faisceau longitudinal

inférieur (Fli) et l'écorce cérébrale et qui relient deux circonvolutions plus ou

moins rapprochées.

Sur cette coupe n° 7 (fig. 306), la couche optique (Th) a considérablement

augmenté de volume; elle s'est élargie, en arrière surtout, par suite de l'appari-

lion du pulvinar (Pul). Le stratum zonale (strz) qui recouvre sa face libre ne lui

forme pas une couche continue, et les libres qui le constituent n'appartiennent

pas à un seul et même système; le slratum zonale de la face postérieure de la,

couche optique est formé, comme sur la coupe précédente (fin. 305), par des

fibres appartenant aux radiations thalamiques postérieures (RTh); les fibres qui

recouvrent l'extrémité antérieure de la couche optique constituent un faisceau

volumineux, épais, à direction antéro-postérieure, et appartiennent au tænia

thalami (tlh) (frein ou pédoncule antérieur de la glande pinéale).

En dehors, la couche optique est limitée par la zone réticulée (Zr) qui a aug-

menté d'épaisseur, surtout en arrière, au niveau du champ de Wernicke l',\V), et

par la lame médullaire externe du thalamus (Lme), formée de gros fascicules de

libres, sectionnés transversalement, surtout dans sa partie moyenne. Dans le

tiers moyen du noyau externe du thalamus (Ne), les fibres radiaires sont coupées

perpendiculairement à leur axe, et se présentent sous la forme d'un pointillé ;

au niveau de l'extrémité postérieure de la couche optique, c'est-il-dire au niveau

de la zone de Wernicke, ainsi qu'au niveau de son extrémité antérieure, les fibres

radiaires sont sectionnées parallèlement à leur longueur et constituent de gros

fascicules de fibres à direction horizontale ou oblique, qui sillonnent le noyau

externe du thalamus (Ne).

Le pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh), qui entre dans la constitu-

tion des fibres radiaires de l'extrémité antérieure du thalamus, pénètre dans la

couche optique sous forme d'un pinceau, dont les fibres embrassent la partie pro-

fonde de son noyau antérieur (Na). De la partie posléro-externe de ce noyau.

600 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

part un faisceau conique et compacte, de fines fibres à direction horizontale ou

légèrement oblique; ce faisceau, qui correspond à l'origine du faisceau de Vicq

d'Azyr (VA), aborde par sa base le noyau antérieur (Na) et est croisé parles fibres

radiaires du pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh). Le noyau antérieur

(Na), a considérablement diminué de volume, par contre, le noyau externe (Ne)

s'est allongé, et décrit une courbe à concavité interne autour du noyau interne

(Ni), dont il est séparé par la lame médullaire interne (Lmi). Le noyau interne

(Ni) se caractérise par sa moins grande richesse en fibres et son aspect lisse; il

reçoit cependant quelques fibres radiaires du pédoncule antérieur de la couche

optique (PaTh). En arrière, ce noyau se continue avec le pulvinar (Pul). A

l'union du pulvinar (Pul), du noyau externe (Ne) et du noyau interne (Ni), on voit

le premier indice d'un cinquième noyau thalamique, le centre médian de,L ? Iys (Nm),

encore mal délimité sur cette coupe et qui appartient aux régions thalamiques

inférieures. Il occupe une situation inférieure il celle du noyau antérieur, dont il

est séparé par toute l'épaisseur du noyau interne, et ne devient nettement appa-

rent que lorsque le noyau antérieur a disparu.

Coupe n° 8 (fig. 307), passant par la ligne 8 de la figure 299.

Cette coupe passe par le trou de Monro (Tl), le centre médian de Luys

(Nm), le ganglion de l'habe'nzcla (Gh) et intéresse les trois segments du noyau

lenticulaire (nul,, NL,, NL,).

Les modifications principales portent sur le noyau lenticulaire et sur la

couche optique. Le pulamen (NL.,) a peu changé comme forme, il s'est un peu

rétréci, et n'envoie pas il la tête du noyau caudé (NC) un pont de substance grise

qui traverse le segment antérieur de la capsule interne (Cia) (voy. fig. 305, 306). Il

est toujours caractérisé par son aspect clair, et son peu de richesse en fibres, qui

affectent toujours un aspect fascicule.

La lame médullaire externe du noyau lenticulaire (hue) a diminué de volume;

le deuxième segment du noyau lenticulaire (.\'L2) s'est étendu et recourbé ; il em-

brasse dans sa concavité la partie supérieure du premier segment (NL,), dont il

est séparé par la lame médullaire interne du noyau lenticulaire (lmi), très épaisse

ici. Les trois segments du noyau lenticulaire présentent chacun un aspect carac-

téristique et qui leur est propre. Le troisième segment (pulamen) (NL¡) est pâle,

surtout formé de substance grise, dans laquelle apparaissent de gros faisceaux de.

fibres qui affectent une disposition arboriforme et qui traversent le globus pal-

lidus (NL,, NL,).

Le deuxième segment du noyau lenticulai,'e (NL2) présente un aspect finement

grenu, qui tient à sa richesse en fibres il directions très diverses, parmi les-

quelles on trouve, surtout au voisinage de la partie postérieure du segment

interne (NL,), quelques gros fascicules coupés transversalement. Ce noyau est

généralement subdivisé en deux parties, par une lame médullaire supplémentaire

(Imé), dans laquelle prédominent les fibres il direction horizontale. Le segment

interne du noyau lenticulaire (NL,) présente un aspect pointillé, qui lient aux

nombreux faisceaux de fibres sectionnés transversalement qui le traversent. La

lame médullaire interne du noyau (Inii) est surtout formée d'une part,

de gros fascicules de fibres il direction verticale et par conséquent sectionnés

transversalement il leur longueur, et d'autre part, de nombreuses fibres hori-

FiG. 307. Coupe horizontale microscopique" n.passant par la ligne 8 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur n lle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe u u au-dessus de la coupe macro-

scopique de la figure 225. ' \ ...

Alv, alvéus. AM, avant-mur.. - CA, corne d'Animon-. Ce, capsule externe. -

Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. Cia, segment antérieur de la cap-

sule interne. Ci(g), genou de la capsule interne. Cip, segment postérieiu;dc la capsule

interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. Fa, troisième circonvolu-

tion frontale. fq, sillon mnbrio-godronne. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Gh, gan-

glion de l'habénula. h, sillon de l'hippocampe. la, insula antérieur. le, lame cornée

et tænia semi-.circularis. Lme, Lmi, lames médullaires externe et interne du thalamus.

lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lme', lame médullaire supplémentaire du

deuxième segment (NL.) du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du noyau lenti-

culaire. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. mp, sillon marginal postérieur de

l'insula. NC, tète du noyau caudé. NC'. queue du noyau caudé. Ne, noyau externe du

thalamus. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Ni, noyau interne du thalamus.

lfL3, lIL2, NI troisième, deuxième et premier segments du noyau, lenticulaire. Nm, noyau

médian du thalamus (centre médian de Luys). pCR, pied de la couronne rayonnante.

Pul, pulvinar. RTh, radiations optiques de Gratiolet. Sexv, surface extra-vontriculàire de

la couche optique. si, sillon opto-strié. - strz, stratum-zonale. - T,, première circonvolu-

tion temporale. SI, septum lucidum. t" sillon parallèle ou premier sillon temporal.

Tap, tapetum. Tga, pilier antérieur du trigone. Tgp(Fi), pilier postérieur du trigone

(fimbria). Th, couche optique (thalamus). TItI, trou de Monro. tlh, taenia thalami.

Va, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VCrst, veine du corps strié.

VI, ventricule latéral. Vsph, ventricule sphénoïdal. W, zone de Wernicke. Zr, zone

réticulée ou grillagée.

602 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

zonlales qui relient entre eux les deux noyaux du globus pallidus (NL,, NL,). En

avant, ces fibres horizontales s'infléchissent en dedans et traversent la capsule

interne au niveau de son genou (Ci [g], qu'elles subdivisent en un certain nombre

de fascicules. Le noyau caudé (NC) ne présente rien de particulier à noter, on le

trouve toujours sectionné en avant, au niveau de la tète (NC), et en arrière, au

niveau de la queue (NC').

Sur cette coupe la capsule interne (Cia, Cip, Cirl) est intéressée dans sa plus

grande étendue, et présente l'aspect particulier qu'on lui décrit sur la « coupe,

dite de Flechsig ». Le genou (Ci[g]) ici est extrêmement accusé, beaucoup plus

que sur les coupes précédentes, ou que sur les coupes qui vont suivre et qui

appartiennent à des régions plus inférieures. Les trois parties qui constituent la

capside interne : le segment antérieur (Cia), le segment postérieur (Cip), le segment

rétro-lenticulaire (Cirl), présentent chacune l'aspect particulier que nous avons

déjà indiqué sur les coupes précédentes. Les fibres horizontales du segment

antérieur (Cia) s'irradient toutes dans l'extrémité antérieure de la couche optique

(Th) dont elles constituent le pédoncule (ultérieur. Les fibres du segment rétro-

lenticit,laii-e.(Cir]) sont sectionnées horizontalement ou obliquement ; les posté-

rieures forment le slratum zonale (slrz) du pulvinar (Pnl), les antérieures se diri-

gent obliquement en avant et en dedans, et forment les fibres radiées de la partie

du noyau externe du thalamus (Ne) qui touche au pulvinar. Les fibres moyennes,

très obliquement sectionnées dans la région comprise entre le putamen (NL3) et

la queue du noyau caudé (NC), s'incurvent au niveau de la zone réticulée (Zr) et

traversent horizontalement le champ de Wernicke (W), considérablement élargi

sur cette coupe.

Les fibres du segment postérieur de la capsule interne (Cip) sont toutes

coupées perpendiculairement il leur axe, et subdivisées en fascicules par les

fibres qui se rendent du noyau lenticulaire au thalamus. Ces fibres lenliculo-opti-

ques, à direction horizontale, sont beaucoup plus nombreuses ici que sur la coupe

précédente (fig. 306). Les fibres du genou (Ci[g]) ont changé de direction; elles

sont coupées non plus perpendiculairement à leur axe, mais très obliquement,

se dirigent en avant et en dehors vers le segment antérieur de la capsule interne

(Cia), et sont subdivisées en gros fascicules de libres, en partie par les fibres

de la lame médullaire interne (lmi) du noyau lenticulaire, en partie également

par les fibres qui relient le deuxième segment du noyau lenticulaire (N1) à

l'extrémité antérieure de la couche optique (Th). Les fibres du genou s'infléchissent

donc en avant, et s'accolent au pédoncule antérieur de la couche, optique ou seg-

ment antérieur de la capsule interne (Cia), dont elles se distinguent cependant

toujours facilement par leur aspect fascicule et leur obliquité. Cet aspect si par-

ticulier du genou, ne s'observe pas, et c'est là un point sur lequel nous attirons

l'attention, sur une très grande hauteur. En examinant une série ininterrompue

de coupes de la région, traitées par la méthode de Weigert, on voit apparaître

l'obliquité des libres du genou de la capsule interne, seulement sur les coupes qui

intéressent la moitié inférieure du putamen (NL.,). Sur foules les coupes qui

portent sur la moitié supérieure de ce segment, les libres du genou sont coupées

perpendiculairement a leur axe.

. Lorsque l'on étudie sur des coupes sériées les fibres du segment postérieur

de la capsule interne (Cip), en allant de bas en haut, c'est-ù-tliroolu /noloucaclc crf-

1'IJbml vers la capsule, il esl facile de constater que le faisceau, dit du genou de la

capsule, ne dépasse guère en hauteur la partie inférieure de la région, thalaniique.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 6y3

L'anatomie pathologique nous a permis de montrer qu'il lire son origine de

l'opercule rolandique. En effet, dans trois cas de lésion localisée à l'opercule

rolandique, avec participation de la partie adjacente de l'opercule frontal l'un de

nous a constaté (1893) l'existence d'une dégénérescence du faisceau du genou,

dégénérescence qu'il a pu suivre, il l'aide de coupes sériées traitées par la mé-

thode de Weigert, depuis la région thalamique de la capsule interne, jusqu'à

l'entrée du pédoncule cérébral dans la protubérance. Dans le pédoncule, le fais-

ceau dégénéré occupait le bord interne. Ces faits, que l'examen de coupes nor-

males étudiées en séries rendait déjà probables, démontrent que le faisceau du

genou de la capsule (Ci[g]) correspond au segment le plus interne de l'étage infé-

rieur ou pied du pédoncule cérébral.

En avant et un peu au-dessous du genou (Ci[g]), dans la substance grise sous-

épendymaire qui double le sillon intermédiaire ou (si), on trouve les

libres du taenia semi-cireularis situées dans la lame cornée (le). Ces libres,

coupées perpendiculairement à leur axe, ont un aspect caractéristique ; elles sont

très fines et se colorent faiblement par le Weigert ou le Pal. A la partie pos-

térieure de la couché optique (Th), entre le pulvinar (Pul) et la queue du noyau

caudé (NC), on retrouvedans la lame cornée (le) la surface de section du tzenia

semi-circularis, sous la forme d'un petit faisceau ovalaire; recouvert par la suú-

stance grise sous-épendymaire qui donne. insertion en ce point aux plexus choroïdes

du ventricule latéral. Ces plexus, non représentés sur cette coupe, n° 8 (fig. 307),

s'insinuent entre la queue du noyau caudé (NC') et l'alvélls (Alv) ou en d'autres

termes, entre la queue du noyau caudé et la couche de substance blanche appar-

tenant au pilier postérieur du trigone (Tgp) qui recouvre la face intra-ventricu-

laire de la corne d'Ammon (CA). Les plexus choroïdes ferment ainsi en dedans, le

prolongement spluonoïdal du ventricule latéral (Vsph) (Voy. coupe n° 7, fig. 306).

Le pilier postérieur du trigone ou fimbria (Tgp[Fi]) affecte sur toute cette série

de coupes un aspect caractéristique ; il se présente sous la forme d'un gros fais-

ceau de libres, sectionnées très obliquement, situées entre le pulvinar (Pul) et

la circonvolution godronnée (Cg), en dehors par conséquent du ventricule latéral.

Il recouvre toute la largeur de la circonvolution godronnée dont il est séparé par

un mince sillon, le sillon fimbrio-godronné (fg). Le bord externe du pilier posté-

rieur du trigone ou de la fimbria, est libre et appartient à la surface extérieure du

cerveau. Son bord interne se prolonge sur la face profonde de la circonvolution

de la corne d'Ammon (CA), et constitue la couche de substance blanche qui

recouvre la face ventriculaire de cette circonvolution. De l'angle antéro-interne

du pilier postérieur du trigone, part une mince languette qui sert d'insertionpos-

térieure aux plexus choroïdes du ventricule latéral.

La paroi interne du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph)

est donc formée par l'alvézc.e (Alv) et la corne d'Ammon (CA); sa paroi externe

présente quatre couches très nettes de fibres qui sont de dedans en dehors :

- le Les fibres il direction transversale et oblique du tapetum (tas); 20 les

fibres a direction sagittale des radiations thalamiques postérieures (RTh); 3° les

libres du faisceau longitudinal inférieur (Fli), à direction sagittale également,

caractérisées par leur coloration foncée et l'apparence serrée de leurs fascicules;

.1.0 enfin, les fibres propres du fond du sillon parallèle (t,), formées dans les

couches profondes par des fibres entre-croisées dans fous les sens, et dans

les couches superficielles par des fibres parallèles qui embrassent le fond du

sillon. '

604 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Couche optique (Th). Le noyau antérieur de la couche optique a disparu,

et l'extrémité antérieure de cette dernière est formée par les noyaux externe (Ne)

el interne (Ni). A la partie antérieure du noyau externe, toujours facile à distin-

guer, grâce à la présence de ses fibres radiaires, on trouve la surface de section

transversale d'un faisceau ovalaire, formé de libres fines et serrées et que nous

retrouverons sur les coupes qui vont suivre. Ce faisceau représente le faisceau

de Vicq d'Azyr (VA), que nous avons vu sur la coupe précédente n° 7 (fig. 306),

aborder le noyau antérieur du thalamus (Na).

Le noyau externe (Ne) est limité en' dehors comme sur les coupes que nous

venons de décrire, par la lame médullaire externe du thalamus (Lme) et la zone

réticulée (Zr). La lame médullaire interne du thalamus (Lmi) n'est plus formée

ici par des faisceaux sectionnés perpendiculairement à leur axe, mais bien par

de nombreuses fibres radiaires, qui pénètrent dans le noyau interne. Cette lame

médullaire interne du thalamus limite le noyau externe en dedans et le sépare en

avant, du noyau interne (Ni), en arrière, du pulvinar (Pul), et au niveau de sa

partie moyenne, du centre médian de Luys (Nm).

Le noyau interne du thalamus (Ni) reçoit quelques fibres radiaires, qui lui

viennent du 1)(.,doîicule antérieur de la couche optique ou segment antérieur de la

capsule, interne (Cia). Le centre médian de Luys (Nm) présente un aspect grenu

particulier; très bien délimité en dehors, et en arrière par la lame médullaire

interne (Lmi) et par une dépendance de cette dernière en avant, il est par

contre mal délimité du noyau interne (Ni) dont il se distingue cependant facile-

ment, grâce à sa richesse en fibres. Le centre médian de Luys se présente

donc sous la forme d'un noyau plus ou moins irrégulièrement arrondi, enclavé

profondément dans le thalamus. Il se présente sous cette forme, quelle que soit

la direction des coupes (horizon laie, sagittale ou vel'lico-tml1svl ! I'sale), et affecte

par conséquent une forme sphérique. Il occupe les parties inférieures de la

couche optique (Th) et se trouve situé immédiatement au-dessus de la région dite

sous-thalamique de Forel. Le pulvinar (Pul) a considérablement augmenté de

volume. 11 représente sur cette coupe à peu près le tiers de la couche optique, il

est séparé du centre médian de Luys (Nm) et du noyau externe (Ne), par la par-

tie postérieure de la lame médullaire interne (Lmi). A l'union de ces trois noyaux,

pulvinar (Pul), centre médian de Luys (Nm) et noyau externe, du thalamus (Ne) on

trouve un espace triangulaire, riche en fibres, et qui se continue sur les coupes

plus inférieures, avec la région dans laquelle nous verrons apparaître le ruban de

Hein. En dehors, le pulvinar est limité par le champ de Wernicke (W) considéra-

blement élargi, il est recouvert par le st/'Cltwn zonale. (strz) et reçoit les fibres 1'Il-

niées des radiations thalamiques postérieures (RTh). A l'union du pulvinar (Pul)

et du noyau interne du thalamus (Ni), on rencontre un petit ganglion surajouté,

saillant à la face interne de la couche optique, le ganglion de l'lw/ilillllla (Gh). Ce

ganglion esl formé par la réunion de petits amas de substance grise qui consti-

tuent de véritables petits nids, entourés de fibres nerveuses. Il reçoit plusieurs

systèmes de libres : les fibres internes se groupent en pelils fascicules fortement

colorés par l'hématoxyline et appartiennent, ainsi que le démontre l'examen de

coupes sériées, au pédoncule, antérieur de la glande pinéale ou tællill lhalami

(llh). Les fibres externes colorées aussi intensivement que les libres du faisceau,

longitudinal inférieur entourent les amas ou nids de substance grise; sur les

coupes suivantes, elles se portent en dehors, et forment un faisceau de libres for-

tement colorées, le fasciculus rélrofiexus de3l( ? Iîi( ! )-i (FM), formé de plusieurs gros

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. GO : i

fascicules de libres, dont la section transversale affecte une forme semi-lunaire

à concavité postérieure (Voy. fig. 308 et 309).

Le ganglion de Vhabéuula (Gh) sert de limite entre les faces intl'a et c.rtm-

ventriculaire du thalamus. Toute la partie de la couche optique située en avant de

ce ganglion fait partie de la paroi latérale du troisième ventricule (V,,), paroi qui

se continue en avant, par l'intermédiaire du trou de Jlonro (TM), avec le ventri-

cule latéral (VI). Cette coupe, ainsi que la précédente (fib. 306) et la suivante

(fig. 308), passe en effet par le trou de J/01/l'o. La partie de la couche optique située

en arrière du ganglion de l'habénula appartient à la surface extra-ventriculaire

de la couche optique, elle est recouverte par la toile choroïdienne et le corps du

trigone (Tg), et concourt il former la lèvre inférieure de la partie moyenne de la

fente cérébrale de Bichal.

Coupe n" 9 (fig. 308 passant par la ligne 9 de la fig. 299).

Cette coupe intéresse la couche optique à la limite de la région sous-

thalamique de Forel; elle passe par les trois segments du noyau lenticulaire

(NL¡,NL2,NL : I)' par les corps genouillés interne et externe (Cgi, Cge), la com-

missure postérieure (cop) et la partie supérieure du tubercule quadrijumeau

antérieur (Qa.)

Sur cette coupe, l'écorce de la région insulaire postérieure (Ip) commence

à s'unir fv la substance grise de 1'(ivaiit-niui, (AM), à l'aide de nombreuses travées

de substance grise. La capsule extrême (Cex) est réduite aux fibres radiaires qui

pénètrent dans 1'('COl'CC iiisîtlaiie, et qui se portent en dedans vers le fond du

sillon marginal postérieur de l'insula (mp). La capsule externe (Ce) est toujours

très réduite, surtout au niveau de sa partie moyenne.

Le noyau lenticulaire (NL3,NL2,;\;L¡) s'est encore agrandi, aux dépens sur-

tout de son segment interne (NL,) qui présente une lame médullaire supplémen-

taire (lmi') presque complète, de telle sorte que le noyau lenticulaire semble

formé ici par quatre segments. Le pzctaznerz (NL3) est réuni à la tête du noyau caudé

(NC) par deux larges ponts de substance grise'. La substance grise sous-"pen-

dymaÍ1'e recouvre la tête du noyau caudé (NC) s'épaissit en avant du genou de

la capsule (Ci[g]), avant de se confondre avec la substance grise qui entoure le

pilier antérieur du trigone (Tga). La tète du noyau caudé (NC) est traversée par

les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia); elle donne en outre

naissance à de nombreuses libres, qui naissent, comme dans le troisième segment

du noyau lenticulaire (NL3), par de gros fascicules et qui traversent d'avant en

arrière le segment antérieur de la capsule, interne.

Le globus pallidus (NL,, NL,) s'est étendu en surface, mais ses caractères res-

tent les mômes que sur les coupes précédentes. La laine médullaire interne du

noyau lenticulaire (lmi) s'est élargie, elle est formée par des fibres horizontales,

qui traversent le genou de la capsule (Ci[g]), et qui s'irradient dans l'extrémité

antérieure de la couche optique (Th). Les fibres horizontales de la lame médullaire

intanc s'entre-croisent avec les gros fascicules des fibres radiaires des segments

interne et externe du globus pallidus (NL2, NI,,

Le ganglion de l'habénula (Gh) divise la couche optique (Th) en deux par.

lies inégales. La partie antérieure est tapissée par une épaisse couche de sub-

stance grise, la substance grise centrale (Sgc); elle fait partie du troisième vcn-

606 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

luc. 308. Coupe horizontale microscopique n° .9, passant par la ligne 9 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près à la coupe macro-

scopique de la figure 2 ? 7. , , .

Alv, alvéus. AU, avant-mur. Ail , région' diffuse de l'avant-mur, se continuant avec

l'écorce de la circonvolution insulaire postéricurc,(11». BrQa, bras du tubercule quadriju-

meau antérieur. CA, corne d'Ammon. ,' Ce, corps calleux. GeC ? ), genou du corps

calleux. Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. -

Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. Cia, segment antérieur de la

capsule interne. -. Ci(y), genou de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la cap-,

suie interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. com, commissure

molle. cop, commissure postérieure. ,Fi, troisième circonvolution frontale. fpl, sillon

fimbrio-godronné. FI, faisceau lenticulaire do Foret. Fli, faisceau longitudinal inférieur.

FM, faisceau rétroflexe de Meynert. FT, faisceau de Türck. - Fllt, faisceau thalamique

de Forel. Gh, ganglion de l'habénula. - H, hippocampc. - h, sillon de l'hippocampe. -

i, sillon insulaire. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. le, lamc cornée et tamia

semi-circularis. Lme, lame médullaire externe du thalamus. lme, lame médullaire

externe du noyau lenticulaire. lme', lame médullaire externe supplémentaire, subdivisant t

le segment moyen (N[12) du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire interne du thalamus.

lmi,lame médullaire interne du noyau lenticulaire. lmi', lamc médullaire interne sup-

plémentaire subdivisant lé segment intcl' ! lc (NLt) du noyau lenticulaire. ma. sillon marginal

antérieur. mp, sillon marginal postérieur. -NC, tète du noyau caudé. NC, queue du noyau

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. fi07

caudé. Ne, noyau externe du thalamus.- NF. noyau semi-lunaire de Flechsi ? Ni. noyau

interne du thalamus. NL" NU. NLI, troisième, deuxième et premier segments du noyau

lenticulaire.- Nm, noyau médian du thalamus (centre médian de Luy). - PaTh. pédoncule

antérieur du tlulamus. -pCR, pied de la couronne rayonnante. - pus, pulvinar. Qa, tu-

bercule quadrijullleau antérieur. rgRm, région du ruban de Reil médian. RTh· radia-

tions optiques de Gratiolel. - Sexv, surface extra-vcntriculaire du thalamus. S{le, substance

grise centrale. si, sillon opto-strié. Si, septum lucidum. strz, stratum zonale.

T,, première circonvolution temporale. Tgn, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier pos-

térieur du trigone. Th, couche optique. V3, troisième ventricule. - VA, faisceau de

Vicq d'Azyr. VI, ventricule latéral. Il ? zone de Wernicke. Zi, zona incerta de Forci.

Zt', zone réticulée ou grillagée.

tricule (V3), lequel s'étend du ganglion de l'habénula (Gh) jusqu'au pilier

antérieur du trigone (Tga). Vers la partie moyenne du troisième ventricule, la

substance grise centrale envoie à la paroi interne du côté opposé une languette

qui constitue la commissure grise ou molle (com), et qui est traversée par quel-

ques fibres de la lame médullaire interne du thalamus (Lmi).

Celte partie antérieure du thalamus comprend le noyau interne (Ni) considé-

rablement diminué de volume et le noyau externe (Ne) qui correspond dans

toute sa longueur au segment postérieur de la capsule interne (Cip). Il s'étend du

troisième ventricule (V3) au corps genouillé interne (Cgi), et reçoit par sa face

externe les fibres radiaires du thalamus. Ces fibres sont particulièrement accusées

en arrière et en avant; les fibres antérieures appartiennent au pédoncule antérieur

de la couche optique (PaTh). Les fibres postérieures séparent le noyau externe

du thalamus (Ne), d'un noyau qui n'existait pas encore sur la coupe précédente

n" 8 (fig. 307), le corps genouillé interne (ci). .

Vers la partie moyenne du noyau externe (Ne), les fibres radiaires sont beau-

coup plus clairsemées; elles s'entre-croisent avec un faisceau, qui apparaît ici

pour la première fois, et qui relie la couche optique (Th) avec la région de la Cll-

lotte. Ce faisceau découvert par Forel faisceau (H,) (Markfeld H,) de cet au-

teur et que nous désignerons sous le nom de faisceau lhalamique de, Forel

(fla), occupe la partie moyenne du noyau externe (Ne), et se présente sur cette

coupe, sous l'aspect d'un champ triangulaire, dont la base embrasse le faisceau

de Vicq d'Azyr (VA), dont le bord externe recouvert par la zone réticulée (Zr)

entre dans la constitution de la lame médullaire externe du thalamus (Lme), et

dont le bord interne est en rapport avec un dédoublement de la lame médullaire

interne du thalamus (Lmi). Cette dernière lame (Lmi) se dédouble un peu en ar-

rière du faisceau de Vicq d'Azyr (VA), et embrasse un noyau aplati et allongé,

oblique en avant et en dedans, c'est le noyau en forme de coupe de Flechsig

(Schalenfôrmiger Korper), situé entre le centre médian de Luys (Nm), et le noyau

externe du thalamus (Ne) et que nous désignerons sous le nom de noyau semi-

lunaire de, Flechsig (NF). ·

Le noyau interne du thalamus (Ni) reçoit en avant quelques fibres radiaires

du pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh); en arrière, il se confond avec

le centre médian de Luys (Nm), et il est séparé du ganglion de l'habénula (Gh) el

du tubercule quadri jumeau antérieur (Qa) par le faisceau 1'étJ'Oflexe de Meynert

(FM) (fasciculus retroflexus).

La partie de la couche optique située en arrière An ganglion de l'habénula (Gh)

Comprend le Jtulviuar (Pul), les corps geuouillés interne et externe (Cgi, Cge) et

la partie supérieure du tubercule quadrijunicau antériettr· (Qa), qui apparaît entre

le pulvinar et, le ganglion de l'habénula.

Sur cette coupe, le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) n'est pas intéressé

608 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

dans sa plus grande largeur. Il est surtout caractérisé ici par le grand nombre

de ses libres transversales et parallèles. Les libres les plus postérieures s'irradient

dans le pulvinar (Pul), les fibres moyennes se réunissent pour former un faisceau

volumineux, le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), qui se porte

d'abord transversalement en dehors, puis décrit une courbe à concavité anté-

rieure et se dirige vers le bord antérieur du corps genouillé externe (Cge), dans

lequel il s'irradie. Ce bras du tubercule quadrijumeau antérieur, sépare le pul-

vinar (Pul) du corps genouillé interne (Cgi). Le corps genouillé interne (Cgi) se pré-

sente sous l'aspect d'un noyau allongé, volumineux, curviligne, profondément

enclavé dans la couche optique, et nettement séparé du pulvinar par le bras du

tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Ses limites antérieures sont moins pré-

cises. Ses fibres radiaires les plus postérieures le séparent du noyau externe du

thalamus (Ne). Un champ irrégulier, riche en fibres, la future région du ruban

de lieil médian (rg Rm), le sépare du centre- médian de Luys (Nm) et du noyau

semi-lunaire de Flechsig (NF).

Quant au pulvinar (Pul), il est aplati d'avant en arrière, recouvert par un ? 11-a-

tum zonale (strz) épais, et sillonné par des fibres radiaires qui proviennent des

radiations thalamiques (RTh). Son angle antéro-interne est coiffé par le corps

genouillé externe (Cge), toujours facile à reconnaître, grâce il son aspect de coeur

de carte jouer et à sa constitution lamellaire. Il est constitué, en effet, par des

lamelles alternativement imbriquées de substance grise et de substance blanche,

et sillonné par de nombreuses fibres radiaires, dont la direction est perpendicu-

laire il celle des fibres qui constituent les lamelles.

Le corps genouillé c.r/e/'He (Cge) est séparé du pulvinar (Pul) par quelques

rares fibres; il est limité en avant par une épaisse couche de fibres, dans laquelle

s'irradie le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (Br Qa), et en dehors par

une couche beaucoup plus épaisse et qui appartient au champ de Wernicke (W.).

Le corps genouillé externe est profondément enclavé dans le champ de, Wernicke

(W.), et apparaît sur cette coupe il la place qu'occupait ce champ sur les coupes

précédentes. Sa partie postérieure donne naissance il de nombreuses fibres très

serrées, qui traversent de dedans en dehors le champ de Wernicke, entrent dans

le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), suivent le trajet des ra-

diations thalamiques postérieures (RTh) et sont désignées par analogie avec les

radiations postérieures du thalamus, sous le nom de radiations du corps genouillé

externe. Ces fibres prennent leur origine dans l'écorce du lobe occipital et dégé-

2èi,eiii a la suite des lésions de la zone visuelle corticale qu'elles relient au corps

genouillé externe.

Sur cette coupe n" 9 (fig. 308) nous voyons donc apparaître dans la couche

optique trois nouveaux systèmes de fibres à savoir :

1° Le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), qui appartient au

système visuel et qui relie le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) au corps ge-

nouille externe (Cge); 2° le premier commencement du ruban de. lleil (rgRm),

qui apparaît à la face inférieure de la couche optique, entre le corps genouillé

interne (Cgi) et le centre médian de Luys (Nm); 3° le faisceau lIlI/lamique de Forel

(Fth), qui fait partie des radiations de la calotte et qui est situé entre la lame mé-

dullaire externe du thalamus (Lme) qu'il concourt il former, le noyau semi-lunaire

de Flechsig (NF) et la lame médullaire interne du thalamus (Lmi). Ces formations

appartiennent à la -région sous-optique.

La capsule interne est encore formée de trois segments ; le segment antérieur

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 609

(Cia), est toujours constitué par des fibres sectionnées horizontalement, qui s'ir-

radient dans la couche optique. A sa partie externe, il présente, au niveau de la

lame médullaire interne du noyau lenticulaire (lmi) quelques fibres sectionnées

obliquement, et qui entrent dans le genou de la capsule (Ci(âJ). Il s'agit donc ici

de libres appartenant au genou, (le fibres ]/I;dullculail'p-s, qui entrent

dans la constitution du segment antérieur de la capsule. Le segment postérieur de

la capsule (Cip) présente ses caractères ordinaires, du moins, clans ses cinq

sixièmes antérieurs environ. Dans cette partie antérieure du segment postérieur

en effet, nous retrouvons la même apparence que sur les coupes précédentes;

ce segment postérieur est composé de libres vues en section transversale, sous

forme de faisceaux ou de fascicules, séparés les uns des autres par des fibres il

direction horizontale, reliant le globus pallidus (NL2,NL¡) il la couche optique.

Notons cependant déjà ici une richesse plus grande en fibres transversales, dans

toute la portion de la capsule qui est en contact avec le segment interne du

globus pallidus (NL,); ces fibres se réunissent au niveau de la face externe de la

capsule, pour constituer la première ébauche du faisceau 112 de Forel, faisceau

que nous désignerons sous le nom de faisceau lenticulaire de Forel (FI) et que

l'on retrouvera beaucoup plus accusé sur les coupes suivantes.

Le septième postérieur de ce segment postérieur de la capsule interne (Cip),

situé en avant du corps genouillé externe (Cge) dont il est séparé par le prolon-

gement de la zone réticulée (Zr), présente par contre, sur cette coupe, un aspect

caractéristique et qui n'existait pas encore sur la coupe précédente n° 8 (fig. 307).

Ici en effet, les fibres au lieu d'apparaître sectionnées perpendiculairement à leur

longueur, comme dans les six septièmes antérieurs, apparaissent sous une direc-

tion oblique, presque horizontale. Il s'agit donc ici d'un système de fibres dont

la direction est assez analogue il celui que nous avons décrit dans le genou de

la capsule (CiCes fibres horizontales de la partie postérieure du si'Ullll'nl pos-

térieur constituent le faisceau de 7';«'cA' (FT). Ce faisceau, que nous allons re-

trouver sur les coupes plus inférieures, correspond environ au cinquième externe

de Vétuge inférieur du pédoncule. Son origine n'a guère été établie nettement jus-

qu'ici. Beaucoup d'auteurs considèrent avec Meynert le faisceau de Turck.

comme étant la continuation dans Vêlage inférieur du pédoncule, des fibres des

couches sagittales du lobe occipital (radiations optiques postérieures ou de Graliolel

et faisceau longitudinal inférieur [fiv]). Cette interprétation ne peut plus

aujourd'hui être admise. L'anatomie normale et l'anatomie pathologique sont

contraires en effet à cette manière de voir. Si, en effet, on étudie le faisceau de

7'üncl, : sur des coupes vertico-transversales et sériées d'un hémisphère entier

(voy. fig. 285, 286 et t. II), on constate très nettement que ce faisceau est formé

par des fibres de projection qui, venant du lobe temporal (en particulier des

deuxième el troisième circonvolutions temporales zut=, T3]), passent au-dessous du

pulamen (NLJ, et abordent la partie postérieure de la capsule (Cip) dans la ré-

gion sous-optique; elles se rendent ensuite dans le pédoncule cérébral dont elles

occupent le bord externe. L'étude des dégénérescences de ce faisceau, il la suite

de lésions corticales, est extrêmement démonstrative. Le segment postérieur de,

la capsule interne el le faisceau externe du pédoncule cérébral persistent en effet

intacts la suite de lésions du lobe occipital, et dans ce cas, le segment rétro-lenti-

culaire de la capsule interne (Cirl) est seul dégénéré (J. Dejerine, N. Vialet). Le

faisceau de 7'ürcl : , par contre, dégénère dans toute sa longueur, depuis la région

sous-ojilique de la capsule interne jusqu'il la protubérance à la suite de lésion i

39

610 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

portant sur la corlicalilé de la partie moyenne et inférieure du lobe temporal (T ? T3),

ainsi que l'un de nous a pu le constater par la méthode des coupes microsco-

piques sériées dans cinq cas de lésions corticales, limitées à cette région; la

dégénérescence occupe alors le cinquième externe environ de Vêlage inférieur du

pédoncule.

Sur cette coupe le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) pré-

sente une disposition qui n'existait pas encore sur la coupe précédente (n° 8,

fig. 307). On voit en effet ici les fibres qui constituent ce segment rétro-lenticulaire,

se séparer du faisceau de 7'« ? 'c/; et se recourber en arrière, sous forme de gros

fascicules de fibres qui vont se terminer soit dans le corps genouillé externe

(Cge), soit dans le pulvinar (Pul). Cette séparation entre le segment y'e7)-c/)/<CM-

laire (Cirl) et le segment postérieur de la capsule interne (Cip), ira toujours en

s'accentuant à mesure que nous examinerons des coupes plus inférieures, et

cela par suite du développement de plus en plus prononcé que prendra le corps

genouillé externe (Cge). Comme sur les coupes précédentes, le segment rétro-

lenticulaire est formé ici par les radiations thalamiques postérieures (RTh) ; quant

au f'aiscerczt lonzritztdizzal itr fét·ieur (1 li), la plus grande partie de ces fibres se rend

à la première circonvolution temporale (T,) et à la capsule externe (Ce).

Coupe n° 10 (ng. 309), passant par la ligne 10 de la figure 299.

Cette coupe passe par la région sous-thalamique supérieure, au-

dessus du corps de Luys. Elle se distingue de la précédente par la dimi-

nution du segment antérieur de la capsule interne (Cia), qui sépare très

incomplètement le pzetamen (NL3) de la tète du noyau caudé (NC).

Sur cette coupe, on a nettement l'impression que la tête du noyau caudé

(NC) et le putamen (NL.,) ne sont qu'une seule et même masse de substance

grise, incomplètement divisée en deux segments, par les fibres du segment

antérieur de la capsule interne (Cia) qui relient la corticalité à l'extrémité anté-

rieure du thalamus. Les fibres qui naissent de cette masse grise, commune au

noyau caudé et au putamen (NC, NL.,), se rendent toutes dans le globus pal-

lidus (NL,, NL,). Pour y arriver, les fibres du putamen (NL.,) n'ont qu'a traverser

la lame médullaire externe du noyau lenticulaire (lme), tandis que les libres de

la tète du noyau caudé (NC) doivent traverser le segment antérieur de la capsule

interne (Cia), et elles le font en général, au niveau de l'extrémité antérieure du

segment externe du globus pallidus (NL,).

Le globus pallidus (nul., NL,) a augmenté de volume, il est sectionné sur

cette coupe dans sa plus grande largeur; son segment interne (NL,) est incom-

plètement divisé par une lame médullaire supplémentaire (lmi'), de telle sorte

que le noyau lenticulaire semble être formé par quatre segments. Les nom-

breuses fibres radiaires, qui naissent du segment interne du globus pallidus

(NL,), traversent dans la région sous-thalamique supérieure les 2/3 antérieurs

du segment postérieur de la capsule interne (Cip), sous forme de fascicules extrê-

mement serrés qui se réunissent au niveau de la face interne de cette dernière,

pour former le faisceau lenticulaire de Forel (FI), faisceau de fines fibres

obliques en avant et en dedans, fortement colorées par la méthode de Weigert.

Ce faisceau entre dans la constitution des radiations de la calotte et de

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 611

la capsule du noyau rouge; sa terminaison inférieure est encore inconnue.

Au niveau du segment interne du globus pallidus (NLJ, les fibres du genou de

la capsule interne (Ci[g]) continuent à s'infléchir en avant, pour se joindre au

segment antérieur de la capsule interne (Cia). Cette particularité qui s'est pré-

sentée pour la première fois sur la coupe n° 8 (fig. 307), où l'obliquité des fibres

est extrêmement faible, ne se rencontre plus au-dessous de la présente coupe.

Dans la région sous-thalamique supérieure, la capsule interne se trouve ré-

duite à son segment postérieur (Cip); le segment antérieur (Cia) disparaît en effet,

dès que l'on sectionne la partie supérieure du corps de Luys (CL). Quant au seg-

ment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), il n'existe plus désormais que dans

une partie excentrique par rapport au' segment postérieur (Cip), grâce à l'inter-

position entre ces deux segments du corps genouillé externe (Cge). Sur la coupe

actuelle (n° 10, fig. 309), on voit encore les fibres du segment antérieur de la cap-

sule interne aborder l'extrémité antérieure de la couche optique (Th); sur les

coupes suivantes, la couche optique a disparu, et le segment antérieur de la capsule

interne ne contient plus que quelques rares fibres du pédoncule antérieur du

thalamus (PaTh), qui ne séparent que fort incomplètement les deux noyaux du

'C01'}JS strié. - .

A la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip), on

voit le faisceau de Tiirck (FT), formé de fibres sectionnées très obliquement et

situé en avant du corps genouillé externe (Cge). Il occupe environ le septième pos-

térieur du segment postérieur- de la capsule (Cip). Les six septièmes antérieurs de

ce segment postérieur sont formés de fibres nettement sectionnées en travers et

qui dégénèrent à la suite des lésions de la corticalité rolandique. La zone de

dégénérescence se rapproche d'autant plus du genou que la lésion corticale

rolandique est située plus bas (J. Dejerine).

. Les radiations optiques postérieures ou de Gratiolet (RTh) abordent le segment

rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl) en arrière du deuxième segment du noyau

lenticulaire (NL2), puis elles s'incurvent en dedans et en arrière et contribuent à

former les radiations du corps genouillé externe (Cge) et les dernières radiations

du pulvinar (Pul).

Le corps genouillé externe (Cge) est augmenté de volume; la zone de Wernicke

(W) se réduit, au sur et à mesure que le corps genouillé externe grandit.

La couche optique (Th) n'est représentée ici que par sa partie antérieure

dans laquelle s'irradie le pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh). En ar-

rière, elle est réduite à un petit segment du pulvinar (Pul) entouré du stratum

. zonale (strz). Il en résulte que le corps genouillé interne (Cgi) devient apparent à

la surface extérieure de la région; il est recouvert sur cette coupe par un fais-

ceau volumineux, le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Le centre

médian de Luys a disparu, il est remplacé par un champ défibres qui entrent dans

la constitution de la région du ruban de Reil médian (rg Rm). Le noyau externe du

thalamus a disparu également, il est remplacé par le faisceau découvert par Forel

(faisceau H,) et que nous désignerons sous le nom de faisceau thalamique de

Forel (Fth). Ce faisceau, 'allongé dans, le sens antéro-postérieur, est séparé en

avant du pédoncule antérieur de la couche optique (Path) par le faisceau de Vicq

d'Azyr (VA), en dedans il est séparé du champ du ruban delleilnzédian(rgRm), par

le dernier vestige de la lame médullaire interne du thalamus (Lmi), et par le noyau

semi-lunaire de Flechsig (NF). Il est séparé enfin en dehors, des trois cinquièmes

postérieurs du segment postérieur de la capside (Cip) et du faisceau lenticulaire

612 1 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

loc. 309 ? Coupe horizontale microscopique, n° 10, passant par la ligne 10 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de.12 diamètres. Cette coupe passe légèrement au-dessous de la coupe ma-

croscopique de la figure 228. - ..

Alv, alvéus. AM, avant-mur. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur.

CA, corne d'Ammon. Cc(g), genou du corps calleux. Ce, capsule externe. Cex, cap-

sule extrême. - Cy, circonvolution godronnée. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps

genouillé interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g); genou de la cap-

sule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenti-

culaire de la capsule interne. coa, commissure antérieure. com, commissure molle. -

cop, commissure postérieure. F3, troisième circonvolution frontale. FI, faisceau lenticu-

laire de Forel. Flc, fibres lenticuo-caudées. Fli, faisceau longitudinal, inférieur.

FM, faisceau rétroflexe de Meynert. FT, faisceau de Turck. Fth, faisceau thalamique de

Forel. Gh, ganglion de l'habénula. H, hippocampe. i, sillon insulaire. la, partie

antérieure de l'insula. Ip, partie postérieure de l'insula. lc, lame cornée et taenia semi-

circularis. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. m ? lame médullaire sup-

plémentaire du segment moyen du noyau lenticulaire (NL). Lmi, lame médullaire interne

du thalamus. lmi, lame médullaire interne du segment interne du noyau lenticulaire. -

lmi ? lame médullaire interne supplémentaire divisant en deux segments le segment interne du

noyau lenticulaire (NL,). Lms, lame médullaire superficielle. ma, sillon marginal anté-

rieur de l'insula. mp, sillon marginal postérieur de l'insula. NC, tête du noyau caudé..

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 613

de Forel (FI), par une lame étroite de substance grise, contenant de nombreuses

fibres horizontales, c'est la zona incerta de Forel (Zi). La zona incerta occupe la

place où, sur les coupes précédentes, se trouvait la zone réticulée ou grillagée

(Zr), elle se continue du reste avec cette dernière, ainsi qu'il est facile de le

constater, soit en étudiant les coupes sériées de la région, soit en étudiant les

coupes vertico-transversales (iig. 28S).

La face interne de la région sous-thalamique concourt à former la paroi

latérale du troisième ventricule (V.,); on y trouve en avant la commissure molle

(com), en arrière, le commencement de la commissure postérieure (cop) et le dernier

vestige du ganglion de l'habénula (Gh). Le faisceau rélroflexe de 1lcriuert (FM) très

facile à reconnaître, grâce son aspect fascicule et semi-lunaire, s'est porté en

dehors et s'est rapproché du champ du ruban de Ileil médian (rgRm). Le tubercule

quadrijumeau antérieur (Qa) a augmenté de volume ; il est recouvert d'une couche

de substance grise superficielle; dans sa partie centrale, on reconnaît déjà l'exis-

tence de ses trois zones de fibres : la zone externe, superficielle, entre dans la

constitution du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), la zone moyenne

se rend vers la région du ruban de lfeil (rgRm), la zone profonde, encore très

réduite, est située en arrière de la commissure postérieure (cop) et constituera

sur les coupes inférieures (voy. coupe n° 12, fig. 3tl) la partie dorsale de la

commissure postérieure.

La paroi antérieure du troisième ventricule (V.,) est limitée par le pilier anté-

rieur du trigone (Tga), facile à reconnaître, grâce aux gros fascicules de fibres

qui le constituent. En dedans, on trouve les premières fibres transversales de

la partie moyenne de la commissure antérieure (coa); le pilier antérieur du tri-

yone (Tga) et la commissure antérieure (coa), sont situés dans la masse grise sous-

épendymaire qui forme de chaque côté de la ligne médiane le seplum lucidum (SI)

et qui recouvre la tête du noyau caudé (NC). En arrière et en dehors du trigone,

on trouve les fibres du /.fH<6[ semi-rircularis et de la lame cornée (le).

Coupe n° 11 (li ;. 310), passant par la ligne Il de la figure 299.

Cette coupe intéresse la région sous-thalamique de Forel et passe par la

partie supérieure du corps de Luys (CL) et la partie moyenne de la com-

missure antérieure (coa).

Les dimensions du noyau caudé (NC) et du putamen CL3) n'ont pas

changé; il en est de même de celles du deuxième segment du noyau lenticulaire

(NL,), sous lequel s'engage la commissure antérieure (coa), remarquable par ses

libres fines et serrées, sectionnées toutes horizontalement.

Le segment interne du noyau lenticulaire (NLJ est réduit de volume, surtout

NC', queue du noyau caudé. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. .\/.3, NL" NL"

troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire, le premier et le deuxième

segment ;.\'1." NU) sont divisés par les lames médullaires, lme', lmi'. PaTh, pédoncule anté-

rieur de la couche optique. pCR, pied de la couronne rayonnante. PiTh. pédoncule

inférieur de la couche optique. Plch, plexus choroïdes. Pul, pulvinar. Qa, tubercule

quadrijumeau antérieur. rglim. région du ruban de Reil ntdiau. - R1·h· raclialinns optiques

de Gratiolet. Sgc, substance grise centrale. SI, septum lucidum. T,, première circon-

volution temporale. Talt, tapetum. 7'a, pilier antérieur du trigone. TtlpiFi). pilier

postérieur du trigone (Fimbria). Th, thalamus. Va, troisième ventricule. VA. faisceau

de Vicq d'Azyr. Vsph. corne sphénoïdale du ventricule latéral. W, zone de Wernicke.

- Zi, zona incerta de Fore).

614 4

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FIG. 310. Coupe horizontale microscopique n° 11, passant par la ligne 11 de la

figure 29tu. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un gros-

sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe au-dessous de la coupe macroscopique

de la figure 228.

Al, anse du noyau lenticulaire. Alv, alvéus. AU, avant-mur. - bd, bandelette diago-

nale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. BrQp, bras du tubercule

quadrijumeau postérieur. CA, corne d'Ammon. - Cc(g), genou. du corps calleux.

Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps

genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. Cria, segment antérieur de la capsule

interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne. CL, corps de Luys. - coa, commissure antérieure. coin, commis-

sure molle. - cop, commissure postérieure. 1%a, troisième circonvolution frontale.

FI. faisceau lenticulaire de Forel. 1%le, libres lenticulo-caudées. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur. FM, faisceau rétroflexe de \Ieynert. FT, faisceau de Tiirck. Fth, faisceau

thalamique de Forel. Glp, glande pinéale. Il, hippocampe. - la, Ip, insula antérieur et

postérieur. lc, lame cor lée et taenia semi-circularis. lme, lame médullaire externe du

noyau lenticulaire. -tri, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. / ? ) ? lame médul-

laire supplémentaire divisant en deux segments le segment interne du noyau lenticulaire (NL,).

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. Ces

au niveau de sa partie externe et postérieure, et de même que sur les coupes

précédentes, il est subdivisé par la lame médullaire interne supplémentaire (lmi').

Les fibres radiaires de ce segment interne, extrêmement nombreuses et serrées,

traversent horizontalement les deux tiers antérieurs du segment postérieur de la

capsule interne (Cip).

Le segment antérieur ainsi que le genou de la capsule interne ont disparu, et

par suite de l'éloignement de son segment rétro-lenticulaire (Cirl), refoulé tou-

jours de plus en plus en arrière par le corps genouillé externe (Cge), la capsule

interne se trouve réduite il son segment postérieur (Cip), ou en d'autres termes

il sa partie pédonculaire.

Les derniers restes du segment antérieur de la capsule (Cia) sont représentés

par quelques fibres horizontales que l'on suit jusqu'à la commissure antérieure

(coa) et qui appartiennent au pédoncule antérieur de la couche optique. Ce système

de fibres qui sépare, fort incomplètement du reste, le noyau caudé (NC) du;)«/«-

111('11 (NL,.), se voit encore sur les coupes plus inférieures (nos 12, 13) (fig. 311,

3)3), mais il a perdu alors toute connexion avec la couche optique, et les fibres

qui le constituent ne dépassent guère la commissure antérieure (coa). Ces fibres

viennent des parties inférieures du lobe frontal, très probablement de sa face

orbitaire, affectent un trajet ascendant, oblique en haut et en arrière, et attei-

gnent l'extrémité antérieure de la couche optique, au niveau de la région sous-

thalamique.

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) décrit une légère courbe à

concavité interne el postérieure. Cette courbe s'accentue, au sur et à mesure

que l'on considère les coupes plus inférieures, et atteint son plus grand déve-

loppement au niveau du pédoncule cérébral. Le segment postérieur de la capsule

forme en effet, il lui tout seul, l'étage inférieur du pédoncule cérébral.

Dans la concavité du segment postérieur de la capsule interne, se loge un amas

de substance grise très nettement limité, ayant la forme d'une lentille biconvexe

légèrement aplatie, et il grand axe anléro-postérieur. Ce corps, découvert par Luys

et bien étudié par Forel (CL), est formé de substance grise, sillonnée par de

nombreuses fibres et contient de grandes cellules polygonales et multipolaires.

Le corps de ? lYs (CL) augmente de volume, au sur et il mesure que l'on des-

cend dans la région sous-optique ; il atteint son plus grand développement au

niveau de la partie supérieure du noyau rouge (NR), puis disparait progressive-

ment, et la concavité de l'étage inférieur du pédoncule est alors occupée par

le locus niger (Ln), dont le volume augmente de haut en bas, au sur et à mesure

que celui du corps de Luys diminue.

Le segment postérieur de la' capsule interne (Cip) est formé de fibres à direc-

tion verticale, sectionnées transversalement dans les quatre cinquièmes antérieurs

. - Lms, lame médullaire superficielle. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. nzp,

sillon marginal postérieur de l'insula. -NC, tète du noyau caudé. i\'C', queue du noyau

caudé. NL3, NL" NL,, ? troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire,

le segment interne est divisé en deux par la lame médullaire supplémentaire Inti'. par,

pied de la couronne rayonnante. PiTh, pédoncule inférieur de la couche optique. - l'ul,

pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. Rc, faisceau cortical du noyau rouge

passant par les radiations de la calotte. Rm, ruban de Reil médian. lIT/¡, radiations

optiques de Gratiolet. Sge, substance grise sous-epcndymaire. SI : , substance innommée

de Reichert. Tap, tapetum. Tga, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du

trigone. TM, trou de Monro. V3, troisième ventricule. VA. faisceau de Vicq d'Azyr.

VI, ventricule latéral. Vsph, cornc sphénoïdale du ventricule latéral. 1\', zone de

Wernicke. Zi, zona incerta de Forel. Il, bandelette optique.

616 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

de la capsule; le cinquième postérieur est occupé par le faisceau de 7'M<'e& (FT);

formé de fibres horizontales et qui, comme sur les coupes précédentes, arrivent

des circonvolutions temporales au niveau de la région rétro-lenticulaire de la

capsule (Cirl).

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl) a changé de situation, et con-

tinue à s'éloigner en arrière et en dehors du segment postérieur proprement dit

de la capsule (Cip), disposition qui ne fera que s'accuser de plus en plus sur les

coupes suivantes. Il est toujours formé par les radiations optiques postérieures

ou de Grafiolet(RTb), limitées en dehors par le faisceau longitudinal inférieur (Fli)

et en arrière par la queue du noyau caudé (NC) et les fibres du tænia .seHM-c ? cM-

laris situées dans la lame cornée (le). Les radiations optiques forment ici, comme

précédemment, la zone de Wernicke (W), en s'entre-croisant avec les fibres du

corps genouillé externe (Cge). Quant au faisceau longitudinal izzfi·r°icvr(lli), tout,

en ayant l'air d'abandonner un certain nombre de fibres au segment rétro-lenti-

culaire de la capsule, il continue sa route en avant, en fournissant des fibres à la

première circonvolution temporale, ainsi qu'il la capsule externe (Ce).

Les quatre cinquièmes antérieurs de la capsule interne sont traversés par

de nombreuses fibres horizontales, présentant une origine et une terminaison

variables, et que l'on peut diviser en trois groupes : le groupe antérieur et le

groupe moyen font suite aux fibres radiaires du segment interne du globus pal-

lidus (NL,); les antérieures, après avoir traversé la capsule interne, se réunissent

en un faisceau rectangulaire, formé de fibres entre-croisées dans toutes les

directions, mais parmi lesquelles dominent les libres obliques en avant et en

dedans. Ce faisceau constitue le faisceau lenticulaire de Forel (FI), dont

nous avons vu naître la partie supérieure sur la coupe précédente (n° 10, suri. 309).

Les fibres du groupe moyen abordent le corps de Lugs (CL) dans lequel elles

s'irradient; les fibres postérieures proviennent également du segment interne du

noyau lenticulaire (NL,); elles sont beaucoup moins nombreuses que les fibres

des deux groupes précédents, et s'irradient dans la zona incerta de Forel (Zi).

Ces différents groupes de fibres sont très faciles à étudier et à suivre,

sur les préparations traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal. Si on

les étudie dans les cas de dégénérescence secondaire de la capsule interne à

la suite de lésions corticales portant sur la région rolandique, on constate

des. particularités intéressantes. En effet, tandis que les fibres verticales ? systèffiè'col'lico-pym1Jlidal et système cortico-llcalazzeiqree qui constituent les

quatre cinquièmes antérieurs du segment postérieur de la capsule, dégénèrent

dans une étendue proportionnelle il celle de la zone motrice corticale détruite,

par contre, les fibres horizontales appartenant aux trois variétés que nous venons

de décrire, fibres radiaires antérieures, moyennes et postérieures, persistent

remarquablement intactes, ainsi que l'un de nous a été il même de le constater

bien des fois.

En avant, le segment postérieur de la capsule (Cip) esl entouré par un gros

faisceau de fibres horizontales, l'anse du noyau lenticulaire (Al). Ces fibres

font suite aux lames médullaires internes (lmi, lmi') du segment interne du noyau

lenticulaire (NL,), contournent le bord antéro-interne de. la capsule, et s'unis-

sent en dedans avec le faisceau lenticulaire de Forel (FI).

En arrière du faisceau de 7'ürc%, le segment postérieur de la capsule interne

(Cip) touche au corps genouillé externe (Cge) ainsi qu'il ses radiations. Ce bord

postéro-externe de la capsule est beaucoup plus large que le bord ail tào-il/ tel'nc,.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 617

il est en rapport en arrière et en dedans avec le corps genouillé interne (Cgi),

dont il est séparé par un petit faisceau triangulaire de fibres horizontales (Rc),

qui s'insinuent entre le faisceau de 7'Mt'cA (FT) et le corps genouillé externe (Cge).

Ce faisceau (Rc), représente la partie corticale des radiations de la calotte des-

tinées au noyau rouge. Il dégénère il la suite de lésions de l'écorce cérébrale et

ses fibres dégénérées peuvent être suivies jusque dans le noyau rouge (Voy. t. II).

Le ruban de Reil (Rm) forme sur cette coupe n° 11 (fig. 310) un faisceau

irrégulier, aplati dans sa partie postérieure, comprise entre le corps genouillé

interne (Cgi) et le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) d'une part et

le faisceau thalamique de Forel (Fth) d'autre part. Il est surtout constitué dans

cette région, par des fibres il direction horizontale appartenant en partie au bras

du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp). En avant et en dedans de la partie

aplatie du ruban de Reil, on trouve un champ irrégulier qui appartient encore au

ruban de Reil, dont il est séparé sur cette coupe par un léger intervalle. Sur les

coupes suivantes, ce champ s'unit intimement il la partie postérieure du ruban

de Reil, et ce dernier présente alors dans la région sous-thalamique inférieure et

dans la région pédonculaire , une forme curviligne, semi-lunaire et caractéristique.

La partie antérieure du ruban de Reil (Rm) est sillonnée de gros fascicules de

libres courtes, sectionnées obliquement, fortement colorées par l'hématoxyline,

et qui appartiennent, ainsi que le montre l'étude des coupes sériées de la région,

aux radiations de la calotte (RC) et à la capsule du noyau rouge (NR) (Voy. Coupes

suivantes).

En dedans du ruban de Reil (Rm), entre ce ruban et la commissure postérieure

(cop), on trouve le faisceau réiroflexe de Meynert (FM), facile à reconnaître, grâce

il sa forme et au gros diamètre de ses fibres. En avant du ruban de Reil, on trouve

le faisceau thalamique de Forel (Fth), dont les limites sont devenues moins

distinctes que sur la coupe précédente. Ce faisceau, né des libres verticales des

lames médullaires du thalamus, embrasse toujours en avant le faisceau de Vicq

d'Azyr (VA), et il est séparé du faisceau lenticulaire de Forel (FI) et du corps de

Luys (CL) par une étroite lame de substance grise riche en fibres il myéline, la

zona incerta de Forel (Zi). Les dimensions du corps genouillé externe (Cge) se

sont encore accrues. Il devient libre à la surface extérieure du cerveau, et n'est

plus recouvert que par une petite partie du nulvinar (Pul). Le corps aenouillé

interne (Cgi), mieux délimité ici que sur les coupes précédentes, est 19JJj.ru.I.l ? \..

recouvert par les fibres du bras du tubercule quadrijumeau antéicfyr ? (t)i'==

Coupe n° 12 (fig. 31 L), passant par la ligne 12 de la ligure b.4.

1 , 41 ?

Cette coupe intéresse la commissure antérieure (coa) dans presque toute

sa longueur, elle passe par la partie moyenne du corps de Luys (CL), les

couches supérieures de la capsule du noyau rouge (RC) et par l'extrémité

postérieure de la bandelette optique (II).

L'avant-mur (AM) s'est étalé et élargi. De nombreux ponts de substance

blanche le relient à la circonvolution postérieure de l'insula (Ip). Le troisième serr-

ment du noyau lenticulaire (NLJ)' intimement uni au noyau caudé (NC), est mor-

celé par la commissure antérieure (coa), sectionnée parallèlement il son axe

sur presque toute sa longueur, et qui occupe le segment moyen du noyau lcnticu-

6d8 8

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 311. Coupe horizontale microscopique n° 12, passant par la ligne 12 -de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe au-dessus de la coupe macroscopique

de la figure 229. 1

Al, anse du noyau lenticulaire. Alv, alvéus. ADT, avant-mur. - bd, bandelette

diagonale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur.

BrQp + Rm, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban de Reil

médian. CA, corne d'Ammon. - Cc(g)', genou du corps calleux, Ce, capsule externe.

Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. -

Cgi, corps genouillé interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cip, segment

postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.

CL, corps de Luys. - CM, commissure de Meynert. coa, commissure antérieure.

cop, commissure postérieure. - ds, diverticule du subiculum. - Fa, troisième circonvolution

frontale. Fcon, faisceau de la commissure postérieure. sillon fimbrio-goclronné.

FI, faisceau lenticulaire. de Forel. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, fais-

ceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - FT, faisceau de

Türck : - h, sillon de l'hippocampe. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. - lc,

lame cornée et taenia semi-circularis. lme, lame médullaire externe du noyau lenticu-

laire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. Lms, lame médullaire

superficielle. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal postérieur

de l'insula. NC, tète du noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. NLa, NU,

NL,, premier, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - pCR, pied de la cou-

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 610

laire (NL,). Elle est limitée, en avant et en dehors par la lame médullaire externe

du noyau lenticulaire (lme), en dedans par la lame médullaire interne (Imi) et par

le troisième segment du noyau lenticulaire (nul : ,). La commissure antérieure (coa)

ne présente pas le même aspect sur toute sa longueur; au niveau de sa partie

moyenne, située en arrière de la lame terminale embryonnaire et de la tête du

noyau caudé (NC), elle est formée de fibres parallèles, disposées en faisceaux

serrés. Elle se coude au niveau des fibres qui constituent les derniers vestiges

du segment antérieur de la capsule interne (Cia), se dirige en arrière et en

dehors, ses fibres cessant alors d'être nettement parallèles, pour décrire un

léger mouvement spiroïde, de telle sorte que les fibres les plus antérieures, se

portent obliquement en arrière et en dedans, pour former la partie postérieure

et externe de la commissure antérieure.

Horizontale dans sa partie moyenne, et dirigée transversalement de dedans

en dehors, la commissure antérieure (coa) affecte une direction très oblique dans

son segment externe, et sectionne complètement le putamen (1L.,) et le segment

externe du globus pallidus (NL,). Elle atteint ensuite la capsule externe (Ce), où

ses fibres s'arrêtent assez brusquement au voisinage de nombreux trous vascu-

laires, qui correspondent aux artères lenticulo-opliques. La commissure antérieure

(coa) divise ainsi en deux parties, le troisième segment du noyau lenticulaire (putu-

men) (il;,) : l'une antérieure, unie à la tête du noyau caudé (NC) dont elle n'est

séparée que par des fascicules peu nombreux, appartenant au pédoncule anté-

rieur de la couche optique (Cia), l'autre postérieure, comprise entre elle et les der-

nières fibres du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl); en dehors,

cette deuxième partie du pulmnen est en rapport avec la capsule externe (Ce),

et avec les fibres les plus antérieures du faisceau longitudinal inférieur (Fli). En

dedans, elle est en rapport avec ce qui reste du deuxième segment du noyau /en-

ticulaire (N'L2), et par l'intermédiaire de ce dernier, avec la bandelette optique (II)

et la commissure de Meynert (CM). Sur les coupes suivantes, le deuxième segment

du noyau lenticulaire (NL,) va disparaître, et sera remplacé par une masse de

substance grise, la substance innominée de Reichert (Sti), déjà visible ici

où elle limite la bandelette optique (II) en dehors et forme la voûte de la partie

antérieure du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph). C'est dans

cette substance grise qu'apparaîtra le noyau amygdaliell (NA). Cette substance in-

nominée de Reichert constitue le soi-disant ganglion de l'anse pédonculaire de

Gratiolet. Nous tenons àfaire remarquer qu'il s'agit ici d'une masse de substance

grise diffuse, non réunie en noyau, qui se confond avec la base du deuxième

segment du noyau lenticulaire (NL2), avec le troisième segment du même noyau

(NL.,), avec l'extrémité antérieure de la queue du noyau caudé (NC) et avec le

noyau alllygdoliell. Elle est située au-dessous du faisceau de 7'M;'c ? (FT) qui

croise salace supérieure, et elle limite en dehors la bandelette optique (Il) et la

commissure de Meynert (CM).

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), séparé du

faisceau de l'iil'ck (FT) par toute l'épaisseur de la bandelette optique (II), est situé

ronne rayonnante. PiTIi. pédoncule inférieur de la couche optique. Qa, tubercule qua-

drijumeau antérieur. RC, radiations de la calotte RTh, radiations optiques de Gratiolet.

S,gc, substance grise centrale. Sge, substance grise sous-cpcndymairc. - Sih, scissure

inter-hcmispherique. Sti, substance innominée de Reichert. Tap, tapetum.

7'n, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. V3, troisième ven-

tricule. VA, faisceau de Vicq d'A/yr. Vif, corne frontale du ventricule latéral. 171, ven-

tricule latéral. 11, bandelette optique.

620 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

plus en arrière et en dehors que sur la coupe précédente (n° 11, fig. 310) et

contient beaucoup moins de fibres. En arrière il est séparé du ventricule sphé-

noïdal (Vsph), par la lame cornée et les fibres du taenia scmi-circularis (le) qui s'in-

fléchissent en avant et par l'extrémité antérieure de la queue Au noyau caudé (NC').

Ce segment rétro-lenticulaire est formé ici surtout par des fibres des radiations

thalamiques (RTh). La plupart des libres du faisceau longitudinal inférieur (Fli)

se rendent en effet il ce niveau, dans la capsule externe (Ce) et dans la première

circonvolution temporale.

En avant et en dedans du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl),

on trouve un champ de fibres sectionnées parallèlement à leur axe, qui émergent

de la partie postérieure du troisième segment 1 du noyau lenticulaire (NL3)- au-des-

sous duquel elles passent - et se dirigent obliquement en dedans et en arrière.

Ces fibres viennent de l'écorce temporale et appartiennent encore au faisceau de

Tùrck (FT) dont elles sont séparées sur cette coupe par la optique (II).

Le premier segment du noyau lenticulaire (NL,) est considérablement ré-

duit ; il est nettement limité en arrière et en dehors par la lame médullaire in-

terne du noyau lenticulaire (lmi), en dedans il donne naissance il de nombreuses

fibres qui traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) pour se ren-

dre au corps de Luys (CL). En arrière, il donne naissance à un certain nombre de

libres parallèles, plus faiblement colorées que la lame médullaire interne du

noyau lenticulaire (lmi) et que la bandelette optique (II), fibres qui s'étendent

entre ces deux organes, el qui constituent la commissure de Meynert (CM). Celte,

commissure donne naissance à des fibres nombreuses, qui traversent le tiers

postérieur du segment postérieur de la capsule (Cip), et subdivisent ce dernier en

fascicules. Les fibres les plus antérieures atteignent le corps de Luys (CL), les

postérieures se perdent dans la zone de substance grise qui fait suite à la zona in-

cala.

De la partie antérieure du segment interne du noyau lenticulaire (NL,), partent

des fibres transversales, qui traversent le tiers antérieur du segment postérieur

de la capsule interne (Cip) et entrent dans la constitution du faisceau lenticulaire

de Forel (FI), très accusé snr cette coupe.

Le corps genouillé externe (Cge) apparaît la surface extérieure du cer-

veau. Il donne naissance il la bandelette optique (II), qui se porte en avant et un

peu en dedans, et contourne l'extrémité postérieure du segment postérieur de la

capsule interne (Cip).

Le segment postérieur de la capsule interne se transforme en pied du

pédoncule cérébral. Il n'est pas encore libre, mais entouré de toutes parts, soit

par le corps genouillé externe (Cge) et la bandelette optique (II), soit par la com-

missure de Meynert (CM) et le troisième segment du noyau lenticulaire (NL.,). Au

sur et à mesure que nous examinerons des coupes plus inférieures, le corps ge-

ilouillé externe (Cge) disparaîtra, la bandelette optique (II) deviendra libre et sé-

parera le pédoncule de la base du cerveau.

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip), que l'on pourrait presque

appeler déjà le pied Au pédoncule, est surtout formé de libres sectionnées per-

pendiculairement à leur axe; son sixième postérieur, qui représente le faisceau de ! 'ürck(1T), est seul formé de fibres couchées et sectionnées encore obliquement.

Le segment postérieur de la capsule interne est en rapport en arrière, avec les corps

yenouillés interne (Cgi) et externe (Cgi), en avant, avec un petit faisceau de fibres

fines, le pédonculeinjëro-inlc1'Ile de la coztclteopzli.jzer(l'iThl, en dedans et successive-

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 621

ment en allant d'avant en arrière, avec le faisceau lenticulaire de Forel (FI), le

corps de Luys (CL) et la substance grise qui limite en dedans le ruban de Reil1lu'-

dian (Rm).

Le corps genouillé interne (Cgi) reçoit quelques libres du bras du tubercule

quadrijumeau antérieur (BrQa), qui apparaît à la surface extérieure de la région

sous-thalamique. La plupart de ces fibres ne font que traverser ce noyau, pour

se rendre au corps genouillé externe (Cge). En avant du bras du tubercule quadri-

jumeau antérieur, on trouve le bras du tubercule quadrijumeau postérieur, uni au

ruban de Reil11u ! diall(BrQp +Rm). Le ruban de Reilzndiazz(Rm) présente déjà la

forme semi-lunaire qui lui est propre dans tout son trajet pédonculaire. En avant

du ruban de Reil médian (Rm), on trouve des libres fasciculées, fortement colorées

par les méthodes de Weigert ou de Pal; elles constituent les radiations de la.

calotte (RC), et forment la partie supérieure de la cajisule du noyau, rouge. En

avant des radiations de la calotte (RC) nous trouvons en dehors : le faisceau,

thalamique de Forel (Fth) et le corps de Luys (CL), en avant le faisceau lenticu-

laire de Forel (FI) et le faisceau de Vicq d'Azyr (VA), puis la substance grise du

troisième ventricule (V.,).

Au niveau du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), la commissure pos-

térieure (cop) apparaît sectionnée dans toute sa largeur; un petit îlot de sub-

stance grise qui appartient déjà à la substance grise de l'aqueduc de, Sylvius, la

divise en deux parties : la partie ventrale, se porte en dehors et forme dans la

concavité du ruban delleil médian(Hm)nn faisceau de fibres, le faisceau de la com-

missure postérieure (Fcop) qui descend dans la calotte ou étage supérieur du pédon-

cule. En avant de ce faisceau on trouve, d'une part, le faisceau 1'1 ! II'oflexc de Oletl-

lied (FM), et entre celui-ci et la partie ventrale de la commissure postérieure (cop),

le commencement du faisceau longitudinal postérieur (Flp), qui apparaît sous la

forme d'un faisceau triangulaire constitué par de gros fascicules fortement

colorés.

Le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) laisse déjà apercevoir ses trois

couches caractéristiques, à savoir : la couche superficielle grise, qui donne nais-

sance aux fibres qui entrent dans la constitution du bras du tubercule quadri--

jumeau antérieur (BrQa); la couche moyenne, formée de fines fibres fortement

colorées, qui se dirigent obliquement en bas et en dehors pour entrer dans le

ruban de Reil (Rm). La couche profonde est formée de fibres parallèles qui se por-

tent presque transversalement en dehors; ces libres appartiennent au système de

la commissure postérieure (cop) et formeront sur les coupes inférieures la couche

blanche profonde du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) (Tiefliegcndes Mark).

Coupe n° 13 (fig. 312), passant par la ligne 13 de la ligure 299.

Cette coupe intéresse déjà le pied du pédoncule cérébral proprement

dit (P), que la bandelette optique (II) sépare de plus en plus de la base du

cerveau. Par sa moitié antérieure, le pédoncule est encore adhérent à la

base, il répond par sa face interne à la partie sous-thalamique du troisième

ventricule (Y.,).

La commissure antérieure (coa) est encore intéressée dans une petite por-

tion de sa partie moyenne, et dans presque toute l'étendue de sa partie latérale.

On la suit en effet, de la base du noyau caudé (NC) jusqu'à la partie antérieure du

622

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

faisceau longitudinal inférieur (Fli), c'est-à-dire jusqu'au niveau du coude, que

ce faisceau forme à la base de la première circonvolution temporale (T,) : La

FIG. 312. Coupe horizontale microscopique, n° 13, passant par la ligne 13 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossis-

sement de 12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macro-

scopiqué de la figure 231. ·

Al, anse du noyau lenticulaire. - Ala, alycus. - AM, avant-mur. - bd, bandelette diago-

- nale de Broca. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. Bi,Qp, bras du tubercule

quadrijumeau postérieur. CA, corne d rlmmon. - CB, carrefour olfactif de Broca.

Cc(g), genou du corps calleux. - Ge(1'), bec du corps calleux (rostrum). - Ce, capsule externe. z

Cg, circonvolution godronnée. - Qqe, corps genouillé externe. - C,gi, corps genouillé interne.

- Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la cap-

sule interne. CL, corps de Luys. - CM, commissure de Moynert. - coa, commissure

antérieure. - cop, commissure postérieure. - ds, diverticule du subiculum. - Po, troisième

circonvolution frontale. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. - Fi, fimbria.

Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert, Fl, faisceau

longitudinal postérieur. - la, Ip, insula antérieur et postérieur. - le, lame cornée et taenia

semi-circularis. - Lms, lame médullaire superficielle. - ma, sillon marginal antérieur.

mp, sillon marginal postérieur. - NC, tète du noyau caudé. NC, queue du noyau caudé.

- NL,, IVL2, troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - NL,(Al), premier seg-

ment du noyaù lenticulaire et anse du noyau lenticulaire. - NR, noyau rouge. P, étage

inférieur ou pied du pédoncule cérébral. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - PiTh, pé-

doncule inférieur du thalamus. - Pich, plexus choroïdes. - Qa, tubercule quadrijumeau

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. cl

commissure antérieure divise le troisième segment du noyau lenticulaire (nul.)

en deuxparties. La partie antérieure, intimement unie au noyau caudé (NC), n'en

est séparée que par des fascicules de fibres interrompus, représentant les der-

niers vestiges du segment antérieur de la capsule interne (Cia); elle est limitée en

dehors par la capsule externe (Ce), V avant-mur (AM) et le pied de la couronne

rayonnante (pCR); en arrière par la commissure antérieure (coa) qui la sépare du

deuxième et du premier segment du noyau lenticulaire (NL,, NL,). La tète du noyau

caudé (NC) est en rapport en arrière avee une lame de substance grise, sillonnée

par des fibres à direction oblique en avant et en dedans, qui appartiennent à

V anse pédonculaire de Gratiolet et en particulier au pédoncule infél'o-interne de la

couche optique (PiTh). En avant, la tète -Au noyau caudé (NC) est coiffée par une

laine de substance grise, la substance grise sous-épcndymaire (Sge), qui double la

corne frontale du ventricule latéral (Vf) et qui sépare la tète du noyau caudé, du

genou ou bec du corps calleux (Cc[g]) (Cc[rJ). En arrière du bec (Cc[r]), l'angle

postéro-interne de la tête du noyau candi; est en rapport avec un petit faisceau

de fibres diffuses, sectionnées transversalement, et qui appartiennent à la bande-

lette diagonale de Broca, située entre la lame terminale embryonnaire et le rebord

cortical appartenant au carrefour olfactif de Broca (CB).

En arrière des parties latérales de la commissure antérieure (coa), on trouve

l'extrémité postérieure du putamen (\`L.i), unie, en dedans à la substance inno-

minée de Reichert, (Sti) et séparée en arrière de l'extrémité antérieure de la queue

du noyau caudé (NC'), par les derniers restes du segment rétro-lenticulaire

de la capsule (Cirl), formé surtout dans cette région par des fibres apparte-

nant aux radiations thalamiques de Gratiolet (HTh). Le faisceau longitudinal infé-

rieur (Fli) recouvre en dehors les radiations thalamiques et le segment 2,ptî-o-le)iti-

culaire de la capsule interne, abandonne un grand nombre de fibres à la première

circonvolution temporale (Ti), puis se porte en avant dans la capsule externe (Ce),

s'entre-croise avec la partie temporale de la commissure antérieure (Coa) et mor-

celle la substance grise de l'avant-1Jwl' (AM).

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl) est encore plus éloigné que

sur la coupe précédente (n° 12, fig. 311), du segment postérieur proprement dit,

qui constitue déjà ici le pied du pédoncule cr·rz·Gral (l'); il en est séparé par la

bandelette optique (II), lasuústance innominée de Reichert (Sti) et la lame cornée (le),

qui donne insertion aux plexus choroïdes (Plch) et dont les fibres qui appartien-

nent au henia semi-CÍI'wlaris s'infléchissent en avant.

Le deuxième segment du noyau lenticulaire (;,\L2) a presque complètement

disparu, le prcocicr·,cn.gncenl (\L,) n'est représenté que par la couche de fibres

qui double sa base, et qui forme l'anse du noyau lenticulaire (Al). Quelques-

unes de ces fibres traversent la partie interne du pied du pédoncule cc·rr%Grczl (l'),

pour aboutir au corps (1( Lity.(CL).La plus grande partie contourne le bord interne

du pédoncule cérébral (P), se dirige en arrière et en dedans, passe entre le pied du

ci2,(.,bial(P) el lepili( ? ait dit trigone (Tga), puis s'entre-croise sous

un angle très aigu, avec le pédoncule inféro-inlerne de la couche optique (PiTh);

antérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de Gratiolet.

'1</, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Sgc, substance grise centrale. Sue, sub-

stance grise sous-épcndymaire. Sli, substance innominée de Reichert. T,, première circon-

volution temporale. Tap, tapetum. Tga, 7 ? piliers antérieur et postérieur du trigone.

V3, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vf, corne frontale du ventri-

cule latéral. Vsph, corne splrénoïdale du ventricule latéral. ? bandelette optique.

624 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

quelques fibres peuvent être suivies il la partie externe du faisceau de Vicq d'Azyr

(VA), le long du bord interne du noyau rouge (NR), jusqu'au voisinage du faisceau

longitudinal postérieur (Flp).

Le pied du pédoncule cérébral (P) est limité en dehors au niveau de sa

partie postérieure par la bandelette optique (II) bifide en arrière, et dont la corne

externe présente les derniers vestiges du corps genouillé, externe (Cge). A sa partie

postérieure, la bandelette optique est libre, elle n'est retenue que par des adhérences

vasculaires,au trigone et à la lame cornée, (le) en dehors, au pédoncule cérébral en

dedans. En avant, elle se creuse un passage il travers la substance innominée (Sti),

dont la sépare la commissure de Meynert (CM). Le pédoncule céréG°al (P) ne tient à

la base du cerveau, comme nous l'avons dit plus haut, que dans sa moitié anté-

rieure, par les fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al) et de la commissure de

Meynert (CM), qui se rendent dans le corps de Luys (CL). L'étage inférieur ou

pied du pédoncule (P) c'est-à-dire la continuation du segment postérieur de la

capsule, interne (Cip) des coupes précédentes est surtout formé de fibres

sectionnées transversalement ou obliquement, et séparées en fascicules par les

fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al) et de la commissure de Meynert (CM).

La face interne du pied du pédoncule, (P) présente une concavité très accen-

tuée, dans laquelle se loge le corps de Lu ys (CL), nettement délimité par une couche

de fibres il ses parties interne et externe. En dedans du corps de Luys, au milieu

de la masse de fibres constituée sur la coupe précédente (voy. fig. 311) par le

faisceau thalamique de Forci et les radiations de la calotte, apparaît un noyau plus

ou moins régulièrement arrondi, le noyau rouge de Stilling (NR). Il est carac-

térisé par son aspect pointillé, qu'il. doit à la section du grand nombre des fas-

cicules de fibres qui le traversent et il est entouré d'une véritable capsule de fibres

nerveuses, dont les internes affectent une direction antéro-postérieure, les

externes et les inférieures une direction transversale. Le bord interne du noyau

rouge (NR) est légèrement déprimé par un faisceau de libres foncées, vues en

section transversale, et qui sont la continuation du faisceau rétroflexe de

J/eynl1'l (FM).

En arrière et en dedans du noyau rouge apparaît, à l'union de la substance grise

centrale du troisième ventricule (Sgc) avec la substance grise de l'aqueduc de 8yl-

J,ius (SgAqj, un petit faisceau triangulaire, formé de libres sectionnées perpen-

diculairement il leur axe, c'est le faisceau longitudinal postérieur (Flp), auquel

aboutissent quelques-unes des libres de l'anse du noyau lenticulaire (Al). En ar-

rière et en dehors du noyau rouge (NR), on aperçoit le ruban de Reil médian

(Rm) vu en section transversale, et de forme semi-lunaire. 11 se confond en avant

et en dedans avec la capsule du noyau rouge, et on y reconnaît déjà très nette-

ment, au moins deux ordres de fibres : les unes, fibres de fin calibre, groupées

surtout au voisinage de la capsule du noyau rouge, les autres fibres de gros

calibre, entourées d'une gaine épaisse de myéline, qui forment la partie externe

(lit de Reil médian et représentent l'union du ruban de Reil médian (Hm) avec

le bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQI>+I3m). En dehors et en arrière

du ruban de Reil médian, le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) est

sectionné dans presque toute son étendue.

Dans la substance grise du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) on

observe trois sortes de fibres : les postérieures, les plus superficielles, très peu

nombreuses sur cette coupe n° 13 (lis. 312), se dirigent vers le bras du tubercule,

quadrijumeau antérieur (BrQa), les moyennes, obliques et curvilignes, se dirigent

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 62;i

en avant et en dehors et se rendent dans le ruban de Reil médian (Ilrru, les pro-

fondes appartiennent au système de la commissure postérieure (cop;. .

Coupe n° 14 (fig. 313), passant par la ligne 14 de la figure 299.

Cette coupe passe par la substance innominée de Reichert (Sti) et la partie

supérieure de la circonvolution du crochet (U); elle intéresse le troisième

ventricule (V3) au niveau de l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius (Aq). Le

pied du pédoncule cérébral (P) n'est adhérent à la base du cerveau qu'au

niveau de son tiers interne.

Sur cette coupe, l'extrémité antérieure du corps strié (NL, NC) est consi-

dérablement réduite, et s'unit en dehors par de nombreux ponts de substance

grise aux parties morcelées de l'/luanl-11wI' (AM). La queue du noyau caudé (nui)

est intimement unie au noyau amygdalien(NA), qui fait saillie dans la partie

antérieure de la corne splereoïdale (Vsph). Sa face venlriculaire est recouverte

par une couche de fibres sectionnées transversalement il leur axe et qui appar-

tiennent au 1 ? e)iia scmi-circularis ; sa face profonde est en rapport avec les fibres

à direction transversale de la substance innominée (Stil. Ces fibres, qui appartien-

nent au pédoncule inféro-interne de la couche optique (PiTh) proviennent

du lobe temporal, et s'entre-croisent avec les libres venant du faisceau lonyilu-

dinal inférieur (Fli) et des radsatic ? « r,s (RTIt), qui longent la paroi ex-

terne de la corne splténoïdalr¡fYpli). Elles se Crirjgent obliquement, en avant et en

dedans, sous forme de li4es en fascicules, passent entre le

noyau /lm ! Jgdalien (NA) et tr#'.f\'ties morcelée^rie l'avant-mur (AM), puis entre

la bandelette optique (II) et 1 exlr ? d : nti6 ? tré'dtt corps strié (NL." NC). On les

perd en dehors du trigone, mais sur la coupe précédente n° 13 (lig. 313), nous

avons pu suivre l'extrémité antérieure de ce faisceau, en dehors du pilier zanté-

rieur du trigone (Tga) et du faisceau de Vicq d ? L.r/r (VA).

La commissure antérieure a complètement disparu; le troisième ventricule (V.,)

est fermé en avant par la lame terminale embryonnaire (lt). Entre cette dernière

et l'écorce grise de la première circonvolution limbique, se trouve un faisceau de

fibres fines, peu serrées, qui appartient il la surface extérieure du cerveau : c'est

la bandelette diagonale de Broca (bd) ou le pédoncule du septum lucidum.

Ses fibres se dirigent en arrière et en dehors, côtoient le corps strié (nez NC) et

se perdent dans la substance innominée de Reichert (Sti), en s'entre-croisant avec

le pédoncule inféro-interne de la couche optique (Pith). Elles appartiennent aux

couches superficielles de la substance perforée antérieure et font, dans l'espace

quadrilatère de Fouille, un relief plus ou moins accentué.

En dedans du pied du pédoncule cérébral (P), en dehors An pilier antérieur du

trigone (Tga), on trouve les derniers vestiges de l'anse du noyau lenticulaire

(Al), qui contourne l'extrémité interne du pied Au pédoncule, se porte en avant et

en dedans, entre le faisceau de Vicq d ? l;.r/r(VA) et le noyau rouge (NR), et se perd

dans la partie interne de la capsule de ce noyau. Quelques fibres de l'unse lenticu-

laire s'irradient dans la substance réticulée de la calotte du pédoncule cérébral, qui

commence à apparaître de chaque côte de l'aqueduc de Sylvius, et que nous

retrouverons beaucoup plus accentuée sur la coupe suivante n° 15 (lin. 3l4);

d'autres semblent se continuer avec le faisceau longitudinal postérieur (Fin).

En dehors de l'allse du noyau lenticulaire, la partie interne du pied du pédon-

40

626

ANATOMIE,DES CENTRES NERVEUX.

cule cérébral (P) est sillonnée par de nombreuses fibres fortement colorées en

noir, à direction transversale, qui pénètrent dans le dernier, vestige [du corps de

Luys (CL). Entre ces faisceaux et l'anse du noyau lenticulaire (Al), apparaît un

petit faisceau de fibres fortement colorées, dont l'origine se voit nettement sur la

coupe suivante n° 15 (fig. 314). Ce faisceau constitue le pédoncule du tubér-

FIG. 313. Coupe horizontale microscopique n° 14, passant'.par la ligne 14 de la

figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe un peu au-dessous de la coupe macro-

scopique de la figure 232. .

Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.

- BG, bandelette de Giacomini. -B1'Qa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. BrQp, bras ,

. du tubercule quadrijumeau postérieur. CA, corne d'Ammon. CB, carrefour olfactif de

Broca. Cg, circonvolution godronnée. - CL, corps de Luys. CM, commissure de Meynert.

ds, diverticule du subiculum. F3, troisième circonvolution frontale. Fcop, faisceau de

la commissure postérieure. ' fg, sillon fimbrio-godronné. Fli, faisceau longitudinal infé-

rieur. -1'lp, faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétrofiexe de Meynert. - GQp, gan-

glion du tubercule quadrijumeau postérieur. h, sillon de l'hippocampe. - i, sillon insulaire. -

la, insula antérieur. Jp,insula postérieur. Lms, lame médullaire superficielle. Ln, locus

niger. il, lame terminale embryonnaire. ma, sillon marginal antérieur. - mp, sillon

- marginal postérieur. NA, noyau amygdalien. NC, tête du noyau caudé. NC', queue du

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 627

cule mamillaire latéral (PTml), il contourne le bord interne du pédoncule,

cérébral, se porte en arrière et en dehors entre le corps de Luys (CL) et le noyau

rouge (NR), puis atteint le ruban de Reil médian (Rm) qu'il traverse, et dans le-

quel ses fibres semblent se perdre. Le pédoncule du tubercule mamillaire latéral

(PTml) et l'anse du noyau lenticulaire (Al) embrassent le noyau rouge (NR); le

premier contourne sa face externe, le second sa face interne.

Le noyau rouge (NR) constitue la formation la plus importante de la calotte

ou étage supérieur du pédoncule. Il a augmenté de volume, et il est toujours

caractérisé par son aspect pointillé. Des fibres disposées en fascicules très rap-

prochés le subdivisent en deux parties, l'une antérieure, l'autre postérieure, et

lui donnent un aspect bilobé. Le bile de ce lobe est occupé par le faisceau rétro-

flexc de Meynert (FM). En dehors du noyau rouge et du pédoncule du tubercule

mamillaire latéral, on trouve le locus niger (Ln) en arrière, et le corps de Luys (CL)

en avant.

Le locus niger (Ln) appartient au pédoncule cérébral (P), le corps de Luys a

la région sous-thalamique. Le pédoncule cérébral n'est donc pas encore complète-

ment constitué ici, et ne le sera définitivement que sur la coupe suivante n" 15

(ti ? il ! 4). Le locus niger envoie de nombreuses pointes de substance grise dans

Vêlage inférieur du pédoncule ; il est sillonné par un grand nombre de fibres fas-

cicnlees, sectionnées transversalement, peu riches en myéline, faiblement colo-

rées par conséquent par la méthode de Weigert. Ces libres constituent le straittzn

inlermedium de Meynert (Voy. fig. 193 et 397, Stri). Le pied du pédoncule cérébral

est libre dans ses trois quarts postérieurs; très épais en arrière il se rétrécit

en avant, et il est formé au niveau du corps de Luys [par des fibres faiblement

colorées par la méthode de Weigert.

Dans cette région, la bandelette optique (II) adhère encore il la substance inno-

minée de Reichert (Sti); en avant et en dedans d'elle on trouve les fibres de la

commissure de Meynert (CM). La substance grise de l'aqueduc de Sylvius (SgAq)

se continue avec celle du troisième, ventricule (V.,1. Le bras du tubercule quadriju-

1UNIU antérieur (BrQa) est réduit il quelques rares fibres, qui forment il ce tuber-

cule un slratum zonale.. Le ruban de Reil médian (Rm) s'est allongé dans sa

partie postérieure, et donne naissance il des libres sectionnées parallèlement,

qui s'irradient dans un petit noyau de substance grise, le ganglion du tubercule,

(Iii(idi-i.].iiit( ? au 1)osléi-ieiii (GQp). Cette coupe passe, en effet, au niveau du sillon

transversal qui sépare le tubercule quadrijumeau antérieur Au postérieur.

Coupe n° 15 Ci-. 314), passant par la ligne t : i de la ligure 299.

Cette coupe intéresse le seuil de l'insula, ['espace perforé antérieur

(Epa), la région du tuber cinereum (Te), la partie supérieure du tubercule

mamillaire, la circonvolution du crochet (U) et le pédoncule cérébral au

niveau du tubercule quadrijumeau postérieur Qp).

noyau caude. NI,, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). NR. noyau rouge.

P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. peu, pied de la couronne rayonnante.

PiTh, pédoncule inférieur du thalamus. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire laté-

ral. IiCcf,y), radiations du genou et du bec du corps calleux. Rm, ruban de Reil médian.

RTh, radiations optiques de Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. -

Sti, substance innominée de Reichert ou anse pédonculaire de Gratiolet. Tap, tapetum.

Tga, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. U, circonvolution du

crochet. 171, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphé-

noïdalc. Il, bandelette optique.

628 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sur les coupes précédentes nos 12 et 13 (fig. 311 et 312), on pouvait encore

distinguer dans l'insula la circonvolution postérieure (Ip), large et étalée, d'avec

les circonvolutions antérieures (la), plus étroites et plus bombées. Sur la coupe

n° 14 (fig. 3t3), cette différence commence déjà il être moins nette, et la cil'convo-

lution antérieure (la), qui regarde la partie OI,bilaÍ1'e de la troisième circonvolution

frontale (F3), est seule proéminente. Sur la coupe actuelle n° 15 (fig. 314) l'in-

sula se réduit iL une seule circonvolution (la); cette coupe passe en effet au ni-

veau du seuil de l'insula.

La circonvolution de l'hippocampe (H) ou subiculum de la corne d'Ammon

s'élargit, au sur et à mesure que l'on considère les coupes inférieures de cette

série. Le ventricule sphénoïdal (Vsph) lui fournit un diverticule, le diverticille

du subiculum (ds), qui occupe sa partie centrale, et autour duquel se réfléchissent t

la substance blanche et la substance grise de la circonvolution de l'hippocampe (II).

La face ventriculaire de la corne d'Ammon (CA) est recouverte d'une couche de

libres blanches, l'alvéus (Alv), qui proviennent An pilier postérieur du trigone et

forment la paroi interne de la corne sphénoïdale (Vsph). La paroi externe est

tapissée par trois couches concentriques de libres, qui sont en allant de dedans

en dehors : le tapetum (Tap), les radiations thalamiques de Gratiolet (RTh) et le

faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce dernier faisceau présente un coude au

niveau de la base de chacune des circonvolutions qui le limitent, et abandonne

un certain nombre de fibres il la crête de ces circonvolutions, à savoir : aux

première et deuxième circonvolutions temporales, au lobule fusiforme (Fus) et à la

circonvolution de l'hippocampe (II) où elles s'unissent aux fibres duj'aisccau ]1OS-

tl'I'iew' du cil1gulwn,.

Les libres du tapet1l1n (Tap), très réduites comme nombre, sur les coupes qui

intéressent les régions inférieures de l'hémisphère, apparaissent immédiatement

en dehors de la queue du noyau caudé (ni). Ce sont des fibres à direction sagil-

tale, parallèles à la paroi externe du ventricule sphénoïdal (Y$\A\) et recouvertes

par les fibres des radiations thalamiques (RTh). Ces dernières, peu colorées par la

méthode de Weigert, sont parallèles et il direction antéro-postérieuro dans la

plus grande partie de leur trajet. En avant elles s'infléchissent, présentent un

aspect ondulé, et pénètrent dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule in-

terne (Cirl), figuré sur les coupes précédentes et qui n'existe à proprement parler

plus ici. Lorsque ce segment rétro-lenticulaire de la capsule a disparu, ces fibres

s'arrêtent en général assez brusquement au niveau du bord externe du noyau

amygdalien (NA). Sur la coupe n° 14 (lig. 3t3), on les voit nettement entrer dans

la constitution du pédoncule inféro-interne de la couche optique (PiTh).

Ces fibres des radiations optiques (RTh) sont recouvertes par le faisceau

longitudinal inférieur (Fli), dont les fibres affectent le même trajet et présentent

la même direction. Ces dernières se distinguent cependant nettement des libres

des radiations optiques (RTh), par ce fait qu'elles sont plus grosses et se colo-

rent beaucoup plus intensivement il l'aide de la méthode de Weigert. En avant,

les fibres du faisceau longitudinal inférieur entrent dans la constitution des

couches inférieures de la capsule externe (Ce), traversent la partie morcelée de

l'avant-mur (AM), mais ne peuvent guère être suivies au delà de la limite anté-

rieure du noyau amygdalien (NA) dans lequel elles s'irradient.

La circonvolution de l'hippocampe (H) est recouverte par une, couche plus ou

moins épaisse de fibres blanches, la substance réticulée d'1r>rold, ou lame mÚlul-

luire superficielle de la corne d'Ammon (Lms). Elle est formée par des fibres tan-.

Tic;. 314. Coupe horizontale microscopique n° 15, passant par la ligne 15 de la

- figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres.

Alv, alvéus. AM, avant-mur. Ag, aqueduc de Sylvius. bd, bandelette diagonale do

Broca. BG, bandelette de Giacomini.- BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur.

CA, Corne d'Ammon. CB, carrefour olfactif de Broca. Cg, circonvolution godronnée.

CM, commissure de Meynert. CNC, colliculus du noyau caudé. ds, diverticule du

subiculum. - eF, commissure de Forel occupant la voûte de l'espace perforé postérieur. -

Epa, espace perforé antérieur. F3, troisième circonvolution frontale. f4, sillon olfactif.

Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fp, fais-

ceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. Fus, lobule fusiforme.

GQp, ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur. H, circonvolution de l'hippocampe.

. h, sillon de l'hippocampe. - la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. jjMts, lame médul-

laire superficielle. -Ln, locus niger. - lt, lame terminale embryonnaire. ma, sillon marginal

antérieur de l'insula. NA, noyau amygdalien. NC, tète du noyau caudé. NR, noyau

rouge. ot, sillon collatéral. P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. pCR, pied

de la. couronne rayonnante. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. Qp, tuber-

cule quadrijumeau postérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de

Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée.

Tt + Ip, union de la première circonvolution temporale avec l'insula postérieur. Tap, tapetum.

Te, tuber cinereum. Tga, pilier antérieur du trigone. Tml, tubercule mamillaire latéral '

de Gudden. - U, circonvolution dû crochet. V3, troisième ventricule. VA, faisceau de

Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Il, bandelette optique.

630 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

gentielles, très abondantes dans cette région (Voy. Ecorce du )'/«HeHcj/<a/0)),

p. 703). La corne d'Ammon (CA) décrit un crochet autour du sillon de l'hippocampe

(h), dans la concavité duquel se trouve logée une petite circonvolution avortée,

la circonvolution godronnée (Cg), que le sillon fimbrio-godronné sépare sur la

coupe n° 13 (fig. 312) du pilier postérieur du trigone. Sur la coupe précédente,

n° 14 (fig. 313) les plexus choroïdes de la corne sphénoïdale ont disparu, les fibres

du pilier postérieur du trigone sont moins nombreuses, et établissent un pont

entre la corne d'Ammon (CA) et la circonvolution du crochet (U), qui ferme la corne

sphénoïdale en dedans. Sur la coupe actuelle n° 15 (fig. 314) la circonvolution du

crochet (U) a augmenté de volume, son écorce grise se continue avec l'écorce de

la corne d'Ammon (CA). La circonvolution godronnée (Cg), jusqu'ici située

dans la profondeur du sillon de l'hippocampe (h), s'est élargie, étalée, et recouvre

à la façon d'une lame mince la circonvolution du crochet (U), dont elle est séparée

par une couche de fibres très lâches, tout à fait comparable à celle qui sépare la

circonvolution godronnée de l'écorce de la corne d'Ammon. La partie étalée de la

circonvolution godronnée (Cg) est connue sous le nom de bandelette de Giacotnini

(bec), bandelette qui est déjà apparente sur la coupe n° 14 (fi. 313). Elle recou-

vre toute la circonvolution du crochet (voy. 6'N'c( ! uo< ? i( ? ? 'onKe< ? p. 301), et

se termine au niveau du vélum terminale (1 ? Ieby.

L'avant-mur (AM) suit plus ou moins exactement, sur ces dernières coupes,

les modifications de l'écorce insulaire; au sur et il mesure que l'on se rapproche,

de la base du cerveau, il s'élargit et s'étale. Sur les coupes précédentes nos 11 et

12 (fig. 310, 311), nous l'avons déjà vu envoyer de nombreux ponts de substance

grise à la circonvolution postérieure de l'insula (Ip). Sur la coupe n° 13 (fig 31°3),

mais surtout sur la coupe n° 14 (lig. 313) et sur la coupe actuelle n° 15 (fig. 314)

on voit l'amnl-In/II' s'unir au noyau amyr/dalien (NA). Ce fait, rapproché d'un

autre, il savoir : l'union de plus en plus intime du troisième segment du noyau len-

ticulaire (NL : .) avec la tête du noyau caudé (NC), montre nettement la corrélation

intime existant entre ces différents organes, qui appartiennent à la base du cer-

veau, et qui présentent un développement commun (Voy. Embryologie, p. 110).

Le corps strié (NC) est réduit il une petite masse de substance grise, sillon-

née par les dernières fibres du pied de la couronne rayonnante (IiCR), et séparée

-de l'écorce qui tapisse le fond du sillon olfactif (fi), par des fibres propres appar-

tenant à cette région. En avant, le corps strié est en contact avec la masse blanche

du lobe orbitaire, au sein duquel se trouve le sillon olfactif ({.;). En arrière, il est

en rapport avec les fibres parallèles de la bandelette diagonale de Broca (bd), en

dedans, il est recouvert par le carrefour olfactif de Broca (CB) et la première zircon-

volution limbique. Son angle postéro-intcrne apparaît librement Ü la surface exté-

rieure du cerveau, entre la première circonvolution limbique et la bandelette dia-

oi7ale(bd), où il forme une petite saillie grise, le colliculus du noyau caudé (ceci).

La substance innominée de Reichert a disparu sur celle coupe, et se trouve

remplacée par la circonvolution du crochet (U) et 1 perforé antérieur (Epa).

Le pied du pédoncule cérébral(P)ne lient plus Ü la base du cerveau que par

le luter (Te) et la partie supérieure du tubercule mamillaire. Lalillllrlell'tle

optique (II) et la commissure de Meynert (CM) se sont portées en dedans, le pilier

antérieur du trigone (Tga ! et le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) se sont rapprochés.

Le tubercule mamillaire esl formé par deux petites masses ganglionnaires :

l'une externe, le tubercule mamillaire latéral de Guddcn ('l'ml), l'autre interne, le

tubercule mamillaire proprement dit, ou interne. Ce dernier n'est intéressé que

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 631

dans ses parties tout à fait supérieures, et n'est pas indiqué par ses lettres sur

la coupe. Il sera décrit à propos des coupes plus inférieures dit céré-

bral. Le pilier antérieur du trigone (Tga) l'aborde dans sa partie antéro-externe,

le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) par sa face interne; en arrière du faisceau de Vicq

d'Azyr, on trouve un faisceau de fibres lâches, fines, il direction transversale,

parallèles pour la plupart, qui forment en s'entre-croisant en avant des noyaux

rouges (NR) une commissure décrite par Forel (e.h) et qui occupe la voûte (le l'espace

perforé postérieur. Sur les coupes présentant une obliquité différente de celle

de cette série (voy. fig. 331) on voit la commissure de Forel réunir les extrémités

internes des Aeux coips de Luys.

Quant au tubercule mamillaire externe ou latéral (Tml), il apparaît sous la

forme d'une petite masse grise, oblongue, qui s'insinue entre la commissure de

Meynert (CM) et le pied An pédoncule cérébral (P). Cette petite masse grise donne

naissance au pédoncule du tubercule mamillaire latéral de Gudden (PTml), lequel

contourne le bord interne du pied du pédoncule cérébral (P), le bord externe du

noyau rouge (NR), et traverse le ruban de Reil médian (Rm) dans lequel il se perd.

Sur cette coupe n° 15 (fin. 31 t), le corps de Luys a disparu. Le locus niger

(Ln) s'est étalé, il a augmenté de volume, et sépare seul maintenant Vêlage infé-

rieur ou pied Au pédoncule (P) de l'étage supérieur ou région de la calotte.

Le noyau rouge (NR) a encore augmenté de volume. Le faisceau rétroflexe de

Meynert (FM) s'est porté en avant. La substance réticulée (SR) de la région de la

calotte est constituée. La partie postérieure du ruban de Reil médian (Rm) aborde,

le ganglion du tubercule quadrijumeau Jostreieun (GQp).

L'aqueduc de, Sylvius (Aq) ne* communique plus avec le troisième ventricule

(V3), il est entouré d'une couche épaisse de substance grise (SgAq). En un mot,

sur cette coupe, le pédoncule cérébral est complètement constitué.

IV. COUPES MICROSCOPIQUES SÉRIÉES DE LA CAPSULE

INTERNE ET DE LA REGION SOUS-OPTIQUE PARALLÈLES

A LA BANDELETTE OPTIQUE.

Les 13 coupes suivantes font partie d'une série de coupes destinées à

l'étude de la région sous-optique de Forel. Horizontales comme celles de la

série précédente, elles sont en-outre obliques en bas et en avant (voy. fig. de

repérage 315) et parallèles il ? la bandelette optique. Sur ces coupes, prati-

quées de haut en bas et colorées par la méthode de Pal, on retrouvera, mais

sous un aspect un peu différent que sur celles des deux séries précédentes

(Il et III), les noyaux gris centraux, la capsule interne et toutes les parties

constituantes de la 1'égion 's{s-t/l(llam¡r¡u(' de Forel.

L'élude des coupes que nous venons de faire nous permet donc d'être

brefs dans la description démette série ; aussi n'insisterons-nous que sur

quelques faisceaux dont l'étude est singulièrement facilitée par l'obliquité

de ces coupes. En outre, dans la série actuelle, il ne faut pas perdre de vue

que les coupes supérieures intéressent en avant la région sous-thalamique

de la capsule interne et en arrière sa région thalamique, et que, sur les

coupes inférieures, le pédoncule est libre en avant, alors que le segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne est encore intéressé dans sa région

thalamique ou sous-thalamique .

G32 . . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Coupe n° 1 x (fig. 316), passant par la ligne 1 x de la figure 315.

Cette coupe sectionne la partie inférieure de la commissure antérieure

(coa), la commissure molle (com) et le tænia thalami (tth.)

Cette coupe intéresse la région thalamique de la capsule, interne au niveau de

ses limites avec la région sous-thalamique. Elle correspond, en arrière, à la coupe

n° 7 (fig. 306) de la série précédente, et en avant à la coupe n° 9 (fil'. 308) de

la même série. Il résulte de l'obliquité même de la coupe que la couche

optique (Th) est moins étendue que sur les coupes de la série précédente, et

que la tête du noyau caudé (NC), plus petite également, est intéressée au-dessous

de la paroi inférieure de la corne, frontale du ventricule latéral. Les noyaux in-

terne et externe de la couche optique (Ni) (Ne) sont nettement différenciés; on

voit en outre, plus nettement que sur la série précédente, la continuation du

noyau externe (Ne) avec le pulvinar (Pul). Toute la partie externe de la couche

optique (Th) est sillonnée par des fibres radiaires, épaisses et fasciculées, dont

quelques-unes dépassent la lame médullaire interne (Lmi) et pénètrent dans le

noyau interne du tlcalaizezcs (\Ti). Celui-ci reçoit, en avant, Ie/)0)ic'M<c antérieur de

la couche optique (PaTh), qui ne se différencie guère au niveau de son point de

pénétration, d'avec les fibres radiaires de la face externe du thalamus. La limite

postérieure du troisième ventricule (V3) est établie de chaque côté par le tænia

thalami (tth), sectionné transversalement, et la limite postérieure de la corne

sphénoïdale (Vlj est indiquée par l'insertion des plexus choroïdes du ventricule,

vinar (Pul) comprise entre l'insertion postérieure des plexus choroïdes du ventri-

cule latéral (VI) et le txnia thalami (tth), appartient il la surface v.rlra-ucrriricu-

faire de la couche optique (Sexv), recouverte au niveau du pulvinar par un stratum

zonale (strz). La lame médullaire interne du thalamus (Lmi), renflée il sa partie pos-

térieure, qui correspond a sa partie supérieure du centre médian de, Ato/.s'nette-

ment apparent sur la coupe suivante n° 2 x (fig. 317), - cnvoic ses fines libres

t''[G. 313. Face. interne d'un hémisphère droit, avec lignes de repère pour les coupes

horizontales obliques de la région sous-optique (Grandeur naturelle).

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

633

parallèles en avant et en dedans vers la commissure molle (com), que traversent

quelques-unes de ces fibres.

FiG. 316. Coupe n° 1 x, passant par la ligne 1 x de la figure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca. - Ce,-capsule externe. - Ci(.Il), genou

de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cil-1, segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne. - coa, commissure antérieure. - com, commissure molle.

FI, faisceau lenticulaire de Forel. - Fic, fibres lenticulo-caudées. Fli, faisceau longitudi-

nal inférieur. - I, insula. iPchl, insertion des plexus choroïdes du ventricule latéral.

L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée et libres du tænia semi-circu-

l;tris. - Lnze, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau

lenticulaire. Inte', lame médullaire externe supplémentaire du noyau lenticulaire, divi-

sant en deux parties (NU. le segment moyen. Lz>zi, lame médullaire interne du tha-

lamus. - lui, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. - Il, lame terminale embryon-

naire. ¡¡¡F" face interne de la première circonvolution frontale s'unissant a la première

circonvolution limbique L,. - NC, tète du noyau caudé. - t\'C', queue du noyau caudé. -

Ne, Ni, noyaux externe et interne du thalamus. iVL3, \'L, 2', NL,, noyau lenticulaire et ses

trois segments. - PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. - l'ul, pulvinar. - RTh, radia-

tions optiques de Gratiolet. - Sexv, surface cxtra-ventriculaire du thalamus. - Sih, scissure

iiit,er-liénii-,pli(1-ique. strz, stratum zonale. T,, première circonvolution temporale.

Tga pilier antérieur du trigone. Th, thalamus (couche optique). Ilh, twnia thalami. ! '3, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VI, ventricule latéral.

z ? zone réticulée ou grillagée.

634 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

A l'extrémité antérieure de la couche nhlic/tte (Tlr), entre le pédoncule antérieur

(PaTh) et les fibres radiaires du noyau externe (Ne), on trouve la section trans-

versale du faisceau de Vicq d'Azyr (VA), séparé du pilier antérieur du trigone

(Tga) par toute l'épaisseur Au pédoncule antérieur du thalamus (PaTh). Cette coupe

passe au-dessus du champ de Wernicke, et la lame médullaire externe du thalamus

(Lme), bordée en dehors par la zone réticulée ou grillagée (Zr), s'étend du t<t'nia

semi-circularis et de la lame cornée (le), jusqu'au faisceau de Vicq d'Azyr (VA). En

avant, la zone grillagée tend il disparaître; elle est remplacée par une zone riche

en fibres, sectionnées transversalement, et qui se continue sur les coupes sui-

vantes avec la zona incerta de Forel.

La capsule interne présente un genou (Ci) extrêmement accentué, son

segment, ccntéricui (Cia), est formé exclusivement par les libres horizontales, qui

séparent le noyau caudé (NC) du noyau lenticulaire (NL : pNL2-2,NL¡) et qui pénètrent

dans la couche optique dont elles constituent le pédoncule rttrlrrieua(P;tTl1). Le genou

(Ciest formé par des fibres coupées transversalement ou légèrement obliques.

Les gros fascicules de fibres, qui forment le segment postérieur de la capsule

intln.i'ne(Cip), se coudent au niveau du genou, en formant un angle obtus d'environ

110 degrés. Une partie des fascicules se porte, en avant, jusqu'au niveau de la

lame médullaire interne du noyau lenticulaire (lmi). Les fascicules les plus anté-

rieurs semblent entrer dans la constitution An segment antérieur de la capsule

interne (Cia), ils sont dissociés par de nombreuses fibres qui viennent de la lame

médullaire interne du noyau lenticulaire (Lmi) et du globus pallidus (NL ? NL,),

et qui appartiennent déjà au faisceau lenticulaire de Forel et il 1'(I ? r du noyau len-

ticulaire. Le segment postérieur de la capside interne (Cip), formé de libres section-

nées perpendiculairement il leur longueur, est traversé par des fibres beaucoup

moins nombreuses à direction horizontale, qui relient le globus pallidus au thu-

lctrutts. Au niveau de l'extrémité postérieure du putamen (NL3) l'aspect de la

capsule change assez brusquement : dans celte région qui répond au segment

rétro-lenticulaire de la ca])sule interne (Cirl), les libres de la capsule ont un aspect

ondulé; les unes traversent cette région un peu obliquement en avant et en

dehors, relient la queue du noyau clu/(lri (NC') au troisième segment du noyau lenti-

culaire (NL.,), et représentent les fibres lenticulo-caudées, les autres se dirigent

en avant et en dedans. Ces dernières appartiennent pour la plupart aux radiations

thalamiques postérieures (RTh), et abordent le pulvinar (Pul), soit au voisinage

immédiat de la queue du noyau caudé (NC"), soit un peu plus en avant et en

formant des faisceaux nettement ondulés. En dehors des radiations thalamiques,

le faisceau longitudinal inférieur (Fli) envoie le plus grand nombre de ces libres

en dehors du ]Jutillnen (NL3), elles entourent toute l'extrémité postérieure de ce

noyau. Un certain nombre de fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli) peu-

vent être suivies dans la capsule externe (Ce) jusqu'au voisinage de la circonvolu-

tioll alltÙielll'e de l'in,wlll (1).

En avant de la commissure antérieure (coa), sectionnée dans sa partie

moyenne, on trouve la section transversale d'un petit faisceau, qui appartient a la

bandelette diagonale de Broca (bd) et apparaît dans la scissure ÍI¡l"I ? ¡huispl/l'i'il/u,

(Sih), entre la commissure antérieure (coa) et la première circonvolution limbique.

Coupe n° 2 x (fig. 317), passant par la ligne 2 x de la ligure 31 S.

Celle coupe intéresse la région sous-thalamique supérieure, le ganglion

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

63o

de l'habénula (Gh), le centre médian de Luys (Nm), la commissure molle

(com) et la lame terminale embryonnaire (Il) immédiatement au-dessous

de la commissure antérieure (coa).

Inc, 317. Coupe n° 2 x, passant par la ligne 2x de la figure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. - bd, bandelette diagonale de Broca.

Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip. segment postérieur de la capsule

interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. coa, commissure anté-

rieure. - com, commissure molle. FI, faisceau lenticulaire de Forel. Fle, fibres lenti-

culo-caudées. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fth, faisceau thalamique de Forel. -

Gh, ganglion de l'habénula. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. le, lame

cornée et fibres du toenia semi-circularis. Lme, lame médullaire externe du thalamus.

lztze. lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lme' lame médullaire externe supplé-

mentaire du noyau lenticulaire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. Il,

lame terminale embryonnaire. mp, sillon marginal postérieur. NC, tète du noyau caudé.

Nu, queue du noyau caudé. Ne, Ni, noyaux externe et interne du thalamus. NL3, NG.

troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire. Nm. noyau médian

du thalamus (centre médian de Luys). PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. PiTh,

pédoncule inférieur du thalamus. - l'ul, pulvinar. 7f7'/i, radiations optiques de Gratiolet.

Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. Sge, substance grise centrale. s<) ? stratum

zonale. T,, première circonvolution temporale. Tga, pilier antérieur du trigone. Tlt,

couche optique (thalamus). llh, trenia thalami. Pa, troisième ventricule. VA, faisceau

de Vicq d'Azyr. Zi, zona incerta de Forel. Zn, zone réticulée ou grillagée.

636 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le segment antérieur de la capsule interne (Cia) a disparu, il n'est plus

représenté que par quelques rares fibres horizontales appartenant au pédoncule

antérieure de la couche optique (PaTh), et qui sillonnent l'extrémité antérieure

du corps strié (NC, NL3). Ce fait que la capsule interne est réduite à son segment

]iOst';I'iP-Ul' (Cip) et il son segment rétro-lenticulaire (Cirl) constitue un des carac-

tères anatomiques les plus importants de la région sous-thalamique.

Le pulvinar (Pul) et le noyau externe du thalamus (Ne) ne présentent rien

de particulier il noter; ils reçoivent comme précédemment et dans le même

ordre les fibres radiaires.

La lame médullaire interne du thalamus a beaucoup diminué d'épaisseur;

il sa place apparaît le centre médian de Luys, ou noyau médian du thalamus

(Nm), que l'on intéresse toujours, dès que la coupe passe par le ganglion,

de l'habénula (Gh). Ce dernier forme, un petit triangle de substance grise situé

entre les parties extra et intm-vent1'iculaÍl'es de la couche optique. A sa partie

postéro-interne se trouve la section du terzia thalami (tth), sa partie anté-

rieure présente des nids de substance grise, dans lesquels nous verrons naître

sur les coupes suivantes le faisceau rélroflexe de Meynert. Les fibres de la

lame, médullaire interne du thalamus traversent nettement la commissure molle,

(com). Cette dernière renferme en outre des fibres d'apparence commissurale,

qui relient les deux parois du troisième ventricule (V.,) et forment un U en avant

et en arrière de la commissure molle (com). En dehors du faisceau de Vicq d'Azyr

(VA), en dedans de la lame médullaire externe du thalamus (Lme), on trouve un

faisceau d'aspect triangulaire, très allongé, formé de fibres horizontales, qui se

portent en arrière et en dehors, et entrent dans la constitution de la lame médul-

laire externe; c'est le faisceau thalamique, de Forel (Fth). En avant et séparé de

lui par la zone incerta (Zi) du même auteur, on voit apparaître le faisceau lenticu-

laire de Forel (FI), qui naît du segment interne du noyau lenticulaire (NL,), et qui

traverse ce qui représente ici le genou de la capsule, c'est-à-dire l'extrémité

antérieure de son segment postérieur (Cip). De la lame médullaire interne du

noyau lenticulaire (lmi), se détache un faisceau de fibres parallèles, oblique

également en arrière et en dedans; il contourne l'extrémité antérieure de la

capsule interne (Cip) et appartient à l'anse du noyau lenticulaire (Al). En dedans

de lui, dans la substance grise centrale (Sgc), du troisième ventricule (V3) se trouve

la section du pédoncule inféro-interne de, la couche optique (PiTh) et Au pilier anté-

rieur du tr°ionn.'('l'ja). Le troisième ventricule (V3) est fermé en avant par la lame

terminale embryonnaire (lt), de chaque côté de laquelle on trouve, comme sur

la coupe précédente n° 1 x (fig. 316), la section de la bandelette diagonale de

Broca (bd). La commissure antérieure (coa), sectionnée obliquement, siège dans

la partie externe du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL2), assez en dehors

duo·doncule antérieur de la couche optique (PaTh).

Coupe n° 3 x (fib. 318), passant par la ligne 3 x de la ligure 315.

Cette coupe, pratiquée immédiatement au-dessous de la commissure

molle, passe par le ganglion de l'habénula (Gh), la partie inférieure, de la

commissure postérieure (cop), le centre médian de Luys (Nm), le noyau

semi-lunaire de Flechsig (NF) et la lame terminale embryonnaire (Il).

Le noyau externe du thalamus (Ne) se réduit dans son diamètre antero-poste-

rieur. La lame médullaire externe du thalamus (Lme) s'épaissit, surtout au niveau

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

G37

du pulvinar (Pul), et cet épaississenient correspond il la partie supérieure de la

zone ou du champ de Wernicke, que nous allons rencontrer sur la coupe sui-

vante, n° 4 z (fig. 319).

Fil;. 318. Coupe n° 3 x, passant par la ligne 3 x de la figure 3ta. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de 12 diamètres.

Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.

Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur de la capsule

interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. coa, commissure anté-

rieure. cop. commissure postérieure. rl, faisceau lenticulaire de Foret. Fie, libres

lenticulo-caudées. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexc de

Meynert. Fllz, faisceau thalamique de Forel. Gh, ganglion de l'habénula. -i, sillon de

l'insula. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. - le, lame cornée et fibres du taenia

semi-circularis. Lme, lame médullaire externe du thalamus. Une, lame médullaire externe

du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire interne du thalamus. lmi, lame médullaire

interne du noyau lenticulaire. lnti', lamc médullaire supplémentaire divisant le segment

interne du noyau lenticulaire en deux parties (nez, \'L,'). lt, lame terminale embryonnaire.

ho, face interne de la première circonvolution frontale. mp, sillon marginal postérieur.

NC, toitc du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. Ne, Ni, noyaux externe et

interne du thalamus. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Ni ? ? , noyau médian du thala-

mus (centre médian de Luys). NL3, NL" NI ? NL ? troisième, deuxième et premier seg-

ments du noyau lenticulaire, le premier étant divisé en deux parties (i, i'), par la lame mé-

dullaire supplémentaire lmi'. -PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. Ptï7 ! . pédoncule

inférieur du thalamus. 7}77t, radiations optiques de Gratiolet. Sexv, surface cstra-vcntri-

culaire du thalamus. Sge, substance grise centrale. Sti, substance innominée de Rei-

chcrt. strz, stratum zonale. Tga, pilier antérieur du trigone. Th, thalamus (couche

optique). VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - i'3, troisième ventricule. Zi, zona incerta de

Forel. Zr, zone réticulée ou grillagée.

038 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le t,l'nia thalami a disparu dans le ganglion de. l'habénula (Gh). Ce dernier

donne naissance en dedans aux libres transversales de la commissure postérieure

(cop), en dehors au faisceau rétroflexe de Meynert (FM), qui apparaît formé par

une dizaine de fascicules, situés entre le ganglion de l'habénula (Gh) et le centre

médian de Luys (Nm). La lame médullaire interne du thalamus entoure un petit

noyau allongé, bien délimité en avant en dedans et en arrière, le noyau semi-

lunaire de Flechsig (NF), situé entre le centre médian (Nm) et le faisceau tlcalre-

miquc de Forel (Fth). L'extrémité postérieure de ce noyau se termine insensible-

ment dans le noyau externe du thalamus (Ne).

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) ne présente rien

de particulier il noter. On y rencontre toujours les fibres lenticulo-caudées (1 lc),

croisées par les fibres des radiations thalamiques postérieures (RTh) et par le

faisceau longitudinal inférieur (Fli). On voit les radiations thalamiques aborder

nettement le pulvinar (Pnl), après avoir traversé le segment rétro-lenticulaire de

la capsule interne (Cirl), tandis que la plupart des fibres du faisceau longitudinal

inférieur coiffent l'extrémité postérieure du troisième segment du noyau lenticu-

lail'e (NL3).

Une lame médullaire interne supplémentaire (lmil) subdivise le segment interne

du noyau lenticulaire (NL,, \L,'), de telle sorte que le noyau lenticulaire

semble formé de quatre segments. De toute la longueur du segment interne du

noyau lenticulaire, se détachent clés fascicules de fibres très élégantes, se colo-

rant fortement par la méthode de Weigert, qui traversent toute la moitié interne

du segment postérieur de la capsule, interne (Cip), se coudent au niveau de la

face postérieure de cette dernière, et forment un faisceau triangulaire il base

interne, constitué presque exclusivement par des fibres horizontales dirigées de

dehors en dedans. Ces libres forment le faisceau lenticulaire de Forel (FI). La

base de ce faisceau est traversée par le pédoncule inféro-interne de la couche

optique (PiTh), qui croise également le faisceau thalamique de, Forel (1 lUl en

dehors du faisceau de Vicq d'Azyr (VA). A l'angle antéro-interne du faisceau len-

ticulaire de Forel (FI) arrivent les libres de l'arzsc du noyau lenticulaire (Al), que

l'on voit naître de la lame médullaire interne (lmi) et de la face interne du globus

pallidus (NL ? NLu NL,). Ces libres contournent le bord antérieur du segment

postérieur de la capsule interne (Cip), et passent en dehors du pilier antérieur

dzc liurlrinc (Tâa).

Les libres de la bandelette diagonale de Broca (bel) s'infléchissent et se diri-

gent en arrière et en dehors, en arrière de la tète du noyau caudé (NC). Elles ne

sont plus seules il occuper le sillon qui sépare la lame terminale embryonnaire

(lt) de la première circonvolution limbique. La tête du noyau caudé (NC) s'est

rapprochée de la surface extérieure du cerveau; sur la coupe suivante nous

la verrons placée en avant de la bandelette diagonale (bd), et ce fait indique que

nous touchons ici aux régions supérieures de l'espace per foré antérieur.

Coupe n" 4 x (fig. 319), passant par la ligne 4 x de la ligure : 31 : i.

Cette coupe intéresse la partie supérieure de la substance parorée pos-

térieure (Spp), la commissure postérieure (cop), l'extrémité supérieure du

corps de Luys (CL) et le champ de Forel (h.l.

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) présente des ilôts de

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

639

FIG. 319. Coupe n° 4 x, passant par la ligne 4 x de la figure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.

Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur de la capsule

interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de Luys.

cop, commissure postérieure. F, champ de Forel. - floc, fibres lenticulo-caudées..

Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. la, insula anté-

rieur. Ip, insula postérieur. le, lame cornée et fibres du tænia semi-circularis.

Lme, lame médullaire externe du thalamus. lme, lame médullaire externe du noyau lenti-

culaire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. lmi', lame-médnllaire

interne supplémentaire divisant le segment interne du noyau lenticulaire en deux parties

NL,, NL ? It, lame terminale embryonnaire. mF,, face interne de la première circonvolu-

tion frontale. NC, tète du noyau caudé. Nu, NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau

externe du thalamus. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Ni, noyau interne du thala-

mus. NL3, NL2, NL,, ? premier, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire, le.

premier, segment est divisé en deux parties NL,, NL ? par la lame médullaire interne supplé-

mentaire lmi'. Nvz, noyau médian du thalamus (centre médian de Luys). oF,, partie or-

bitaire de la première circonvolution frontale. oF ? gyrus rectus. PiTh, pédoncule infé-

rieur du thalamus. Pul, pulvinar. 1']J, recessus pinealis. RTh, radiations optiques

de Gratiolet. Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. Spp, substance perforée

postérieure. Sti, substance innominée de Reichert. strz, stratum zonale. Tga, pilier

antérieur du trigone. Th, thalamus. V3, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq

d'Azyr. Fiv, zone de Wernicke. Zi, zona inc'erta de Forel. Zr, zone réticulée ou

grillagée. , ... '

640 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

substance grise, qui relient incomplètement la dit noyau caudé (NC') au

pulamen U'{L3)'

Le noyau lenticulaire (NL., NL,, NL,, NL,') est formé de quatre segments,

dont les trois internes d'égale grandeur appartiennent au globus pallidus (NL,,

NL,, NL,'). En avant, le ]Jutamp-n (NL,,) criblé de nombreux orifices vasculaires,

se confond avec la tête du noyau caudé (NC), qui atteint la surface du cerveau,

dans le sillon qui sépare la première circonvolution limbique de la lame terminale

embryonnaire. (It). En arrière de la tête du noyau caudé (NC), entre cette tête et

l'ccnse du noyau lenticulaire (Al), on trouve la substance innominée de Reichert

(anse pédonculaire de Gratiolet) (Sti), qui se continue en arrière et en dehors

avec le deuxième segment du noyau lenticulaire (NL,) et qui reçoit en dedans les

libres de la bandelette diagonale de Broca (bd).

Cette série de coupes n'est pas, comme la série précédente, parallèle Il la

substance innominée de Reichert (Sti), aussi, ne verrons-nous l'anse du noyau

lenticulaire (Al) que par fragments ; elle se détache des lames médullaires internes

du noyau lenticulaire (lmi, lmi'), et contourne l'extrémité antérieure du segment

postérieur de la capsule interne (Cip). De toute la face interne du globus pallidus

(NL, NL" NL,'), se détachent de nombreuses fibres transversales qui se portent

en dedans et traversent la capsule interne. Quelques-unes s'arrêtent dans le corps

de Luys (CL); d'autres, traversant ce dernier, forment une couche de libres il sa

partie postérieure, et se rendent par la zona incerta (Zi) il l'extrémité antérieure

de la couche optique (Th) dans un champ irrégulier de fibres, le champ de Forel

(F). Les fibres qui traversent le corps de Luys appartiennent encore au faisceau

lenticulaire de Forel (FI). On les voit nettement aborder le champ de Forel par sa

parti.e-.antèroex.terne. Elles s'enlre-croisent il ce niveau avec les fibres du fais-

ceau thalamique de Forel, lesquelles se dirigent en arrière et en dehors, et avec de.

gros fascicules de fibres qui appartiennent déjà aux radiations de la calotte. Le

champ de Forel (F) formé, en effet, la partie supérieure de la capsule du noyau

1'(lUge, et nous verrons apparaître sur la coupe suivante n° 5x (fig. 320), il la

place du champ' de Forel, le noyau rouge de Stilling. En dedans du champ de, Forel,

nous trouvons le pr·donccclcit7 fi·ro-iztter·nc de la couche optique (PiTh) et le faisceau

de Vicq d'Azyr (VA). Ce dernier est encore assez éloigné du pilier antérieur du

trigone (Tga), situé dans la substance grise du troisième ventricule (.,). En arrière

du champ de Forel (F) on trouve encore le noyau semi-lunaire de Flechsig (NF),

le centre médian de Luys (Nm), le faisceau rétroflexe de Meynert, (FM), la partie

inférieure du ganglion de l'habénula et les fibres de la commissure postérieure

(cop). Une petite cavité, le recessus de la glande J1Înàtle (,'ecessus pinealis)(rp)

divise la commissure postérieure (cop) en deux parties : l'une antérieure ou

ventrale, dont les fibres se portent en dehors, et entrent sur les coupes sui-

vantes dans la constitution de la calotte; l'autre postérieure qui appartient au sys-

/c«te thalamique et pénètre dans le pulvinar (Pul), dont elle concourt il former une

partie du stratum zonale (strz).

La zone de Wernicke (W) s'est un peu élargie. Les fibres radiaires sont cxtl't'-

mement nombreuses, ainsi que les fibres du stratum zonale. A la partie posté-

rieure de la zone de Wernicke (W) et de la zone réticulée ou grillagée (Zr), on

trouve la section transversale de la lame cornée (le) contenant les fibres du renia

semi-circularis.

Coupe n° 5 x (fig. 320), passant par la ligne 5 x de la figure 315.

¡ : Il ! . 3°30. Coupe n° 5 x, passant par la ligne 5 x de la ligure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.

Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur de la capsule

interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de Luys.

CM, commissure de Meynert. CXC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure anté-

rieure. cop, commissure postérieure. eF, commissure de Forel occupant la voûte

de l'espace perforé postérieur. fi, première circonvolution frontale. Fcop, faisceau de

la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe

de Meynert. Fth, faisceau thalamique de Forel. Fu, faisceau uncinatus. la, insula

antérieur. Ip, insula postérieur. le, lame cornée et fibres du t,enia semi-circularis.

lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lmi, lame médullaire interne du noyau

lenticulaire. lmi', lame médullaire supplémentaire du segment interne (AL)) du noyau len-

ticulaire, le divisant en deux segments, NL, et \'L ? ll, lame terminale embryonnaire.

mi., face interne de la première circonvolution frontale. SC, noyau caudé. NC . queue

du noyau caudé. A'e, noyau externe du thalamus.- VI7, noyau semi-lunaire de Flechsig.

NL3, NI.J2, ¡VLI, 1', noyau lenticulaire avec ses trois segments, dont l'interne est divisé en

deux i et ? A'm, noyau médian du thalamus (centre médian de Luys). SB, noyau rouge.

PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. Pu pulvinar. Qa, tubercule qua-

drijumeau antérieur. RC, radiations de la calotte. rp, recessus pinealis. RTh, ra-

diations optiques de Gratiolet. Sex», surface extra-ventriculaire du thalamus. Sge, sub-

stance grise centrale. Spa, espace perforé antérieur. Spp, espace perforé postérieur.

Sufi, substance innominée de Reichert. strz, stratum zonale. Tga, pilier antérieur du tri-

gone. Th, couche optique. Tznl, tubercule mamillaire latéral. VA, faisceau de Vicq

d'Azyr. V" troisième ventricule. 11', zone de Wernicke. Zr, zone réticulée ou grillagée.

41

G43 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cette coupe passe par la partie supérieure du tubercule quadrijumeau

antérieur (Qa), la partie supérieure du noyau rouge (NR) et par la commis-

sure de Meynert (CM).

La substance perforée postérieure (Spp) s'est élargie. Le troisième ventricule

(V3) est sectionné en deux endroits : une fois en arrière de la lame terminale

embryonnaire (lt), une deuxième fois en avant de la commissure postérieure (cop).

Le recessus pinealis (rp) et la séparation de la commissure postérieure (cop)

en deux parties sont toujours très accentués. Entre la commissure et le pulvinar

(Pul) s'est interposé le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), relié au pulvinar

par de nombreux faisceaux, qui appartiennent au segment dorsal de la commis-

sure postérieure (cop). Le segment ventral de cette commissure, formé de fibres

parallèles, se recourbe en avant et en dedans et forme de chaque côté du ventri-

cule un petit faisceau, sectionné perpendiculairement, le faisceau de la commis-

sure postérieure (Fcop). En avant du faisceau de la commissure postérieure , on trouve

le noyau rouge (NR), entouré de sa capsule de fibres; il reçoit en arrière le

faisceau rétroflexe de Meynert (FM) sectionné obliquement et qui traverse le

noyau rouge. La partie posléro-in terne de la capsule du noyau rouge est formée

de faisceaux de fibres sectionnées perpendiculairement; la partie interne, par

des fibres à direction antéro-postérieure, enfin la partie externe reçoit le

faisceau thalamique de Forel (Fth); de la partie centrale et antérieure de la

capsule du noyau rouge, se détachent de gros fascicules de fibres un peu

onduleux, qui se portent en dehors et qui constituent les radiations de la

calotte (1C).

Les deux noyaux rouges (NR) sont reliés au niveau de la substance perforée

postérieure (Spp), par des fibres commissurales transversales (eF), qui occupent le

plancher du troisième ventricule (V.j), et qui ont été signalées par Forel.

Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) s'est peu modifié. Le e

corps de Luys (CL) a augmenté de volume, il reçoit de nombreuses fibres du glo-

bus pallidus (NL,, NL" NL,'). L'anse du noyau lenticulaire (Al) a diminué de

volume; on la voit toujours contourner la partie interne du segment postérieur

de la capsule. En avant et en dedans de l'anse du noyau lenticulaire, apparait la

commissure de Meynert (CM), sous forme de fascicules de fibres à direction

parallèle, qui semblent au début appartenir à l'anse du noyau lenticulaire (AI);

mais, tandis que cette dernière se porte en arrière, on voit la commissure de

Meynert (CM) diverger en avant, au niveau de l'espace perforé antérieur (Spa), et

entrer dans la constitution du tuber cinei'eum (Voy. coupe suivante n° 6 x, fig. 32 I,

Te). Dans l'espace triangulaire intercepté par la commissure de Meynert (CM),

l'anse du noyau lenticulaire (Al) et le pilier antérieur du trigone (Tga), on trouve

le ganglion du tubercule mamillaire latéral (Tml). Les fibres qui en naissent,

formant le pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PTml), contournent la par-

lie interne du segment postérieur de la capsule (Cip), puis la partie externe du

faisceau de Vicq d'Azyr (VA), et se perdent au voisinage de la capsule du noyau

rouge.

La bandelette diagonale de Broca (bd) a augmenté d'épaisseur et de longueur.

La partie saillante du noyau caudé (colliculus du noyau caudé) (CNC) s'est

agrandie, et la tête du noyau caudé (NC) se confond en avant avec la partie

morcelée de l'avanl-azeccr (AM), limité en dehors par les fibres du faisceau unci-

nalus (Fu).

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 043

Coupe n° 6 x (fig. 321) passant par la ligne 6 x de la figure 313.

Cette coupe passe par la partie supérieure du tubercule î2îaî ? îlllcii)-e(Tm) et

du noyau rouge (NR) et par la partie inférieure du centre médian de Luys (Nm).

Au sur et à mesure que l'on descend, le pulvinar (Pul) diminue et la zone de

Wernicke (W) augmente. On reconnaît encore très nettement sur cette coupe

le centre médian de Luys (ThNm), dans lequel les fibres ont considérable-

ment augmenté de nombre. Ces fibres appartiennent déjà au ruban de Reil,

qui se trouve constitué immédiatement au-dessous du centre médian de Luys

(Voy. coupe suivante n° 7 x, fit. 322, Rm). Dans le tubercule quadrijumeau

antérieur (Qa), apparaissent les trois couches de fibres caractéristiques de ce

noyau, les superficielles appartiennent au bras du tubercule quadrijumeau a>zlr·-

rieur (BrQa), et entourent l'angle qui sépare ce tubercule du pulvinar (Pul); les

moyennes se portent en avant et en dehors vers le centre médian de Luys

(ThNm) ; les profondes appartiennent à la commissure postérieure (cop).

La division de cette commissure est toujours extrêmement apparente. Le

diverticule sous-pinéal a'disparu; à sa place on trouve de la substance grise qui

appartient à la substance grise de l'aqueduc de Sylvius. L'espace triangulaire,

situé en avant de la partie ventrale de la commissure postérieure, correspond il

l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius dans le troisième ventricule (V.,).

Le noyau rouge (NR) a augmenté de volume, et donne toujours naissance

aux nombreuses radiations de la calotte (RC), qui se portent en dehors vers la

lame médullaire externe du thalamus. Le faisceau rétroflexe de Meynert (FM), tou-

jours sectionné obliquement, occupe la partie centrale du noyau rouge.

Le corps de Luys (CL) a augmenté d'étendue; nettement délimité en avant

et en arrière, il donne naissance en dedans à un certain nombre de fibres fines,

qui se portent vers la ligne médiane dans la substance grise de l'espace perforé

postérieur (Spp), en arrière des tubercules mamillaires (Tm), où elles forment

l'enlre-cl'oisemenl ou commissure de Forel (eF). Ces fibres s'entre-croisent avec le

pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PTml). Le tubercule mamillaire

(Tm) est englobé dans la substance grise du tuber cinereum (Tc); il reçoit en

avant et en dehors les fascicules du pilier antérieur du trigone (Tga), en arrière

et en dedans le faisceau de Vicq d'Azyr (VA).

La capsule interne s'élargit de plus en plus au niveau de l'union de son

segment postérieur (Cip) avec son segment rétl'olelltiwlaÍ1'p- (Cirl). Elle reçoit du

segment rétro-lenticulaire, et en particulier des radiations thalamiques (RTh), des

fibres qui l'abordent obliquement. La partie interne du segment postérieur de

la capsule apparaît presque à l'extérieur du cerveau. Elle est recouverte par la

commissure de (CM) et par quelques fibres de la bandelette optique (II). La

commissure de Meynert s'entre-croise avec celle du côté opposé, en avant du

troisième ventricule (V3), dans la substance grise du tuber cinereum (Te). En arrière,

de la commissure de Meynert, sur la ligne médiane, on trouve un petit faisceau

de fibres qui se perd dans la substance grise, du tuber cinereum (Te); il a été

décrit par Gudden sous le nom de faisceau du tuber cinereum (fTc). La commis-

sure de Meynert (CM) se porte en dehors, s'insinue entre le segment postérieur de la

capsule interne (Cip) et le segment interne du noyau lenticulaire, formé encore de

deux segments (NL,, ,'). De là ses fibres se recourbent, se dirigent en arrière et

en dedans, traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) au niveau

U44

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

de sa partie moyenne, et pénètrent dans l'extrémité postérieure du corps de Luys

(CL). En avant de la commissure de Meynert, la coupe intéresse la bandelette op-

tique (II), facile à distinguer de cette dernière. La commissure de Meynert (CM) est

FiG. 321. Coupe n° 6 x, passant par la ligne 6 x de la figure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca. 13rQa, bras du tubercule quadri-

jumeau antérieur. Ce, capsule externe. -Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur

de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de

Luys. CADI, commissure de Meynert. CSC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure

antérieure. cop, commissure postérieure. eF, commissure de Forel de la voilte de l'es-

pace perforé postérieur. Fle, libres lenticulo-caudées. Fli, faisceau longitudinal inférieur.

FM, faisceau rétroflexe de Meynert. fUe, fascicule du tuber cinereum de Gudden. -

Fu, faisceau uncinatus. I; insula. le, lame cornée et fibres du tamia semi-circularis.

ml ? face interne de la première circonvolution frontale. 'C', queue du noyau caudé.

1YL3, NLi, -VL,, ? troisième, deuxième et premier segments, ce dernier subdivisé en deux

du noyau lenticulaire. NI ? , noyau rouge. or,, partie nrbitairc de la première circon-

volution frontale. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. 7 ? pulvinar.

Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RC, radiations de la calotte. 111, recessus

pinealis. IiTh, radiations optiques de Gratiolet. Sgc, substance grise centrale. Spa,

substance perforée antérieure. Spp, substance perforée postérieure. Sti, substance

innominée de Reichert. strz, stratum zonale. Tc, tuber cinereum. Tga, pilier antérieur

du trigone. Th\'e, noyau externe du thalamus. 7'AA'n : , noyau médian du thalamus (centre

médian de Luys). Tm, tubercule mamillaire. Tml, tubercule mamillaire latéral. Toi,

tubercule olfactif. Va, troisième ventricule. ]A, faisceau de Vicq d'Azyr. 1V, champ

ou zone de Wernicke. xCM' , entre-croisement de la commissure de Meynert. Zr, zone

réticulée ou grillagée. II, bandelette optique.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. Ma

en effet formée de fibres réunies en fascicules espacés et séparés par la substance

grise du tuber cinereum (Te); la bandelette optique (II), au contraire, est formée de

fibres fines, extrêmement serrées, fortement colorées par l'hématoxyline. Elles

n'atteignent dans cette coupe ni le segment interne du noyau lenticulaire (NL,, ¡')

en arrière, ni la ligne médiane en avant.

La substance perforée antérieure (Spa) est intéressée dans ses couches

les plus superficielles. Elle est formée de deux parties : l'une postérieure, riche

en fibres obliques en dehors et en arrière, et qui appartiennent à la bandelette

diagonale de Broca (bd), l'autre antérieure, formée presque exclusivement de

substance grise et contenant de nombreux orifices vasculaires. Cette substance

grise correspond à la partie inférieure de la tête du noyau caudé (colliculus dit

noyau caudé) (CNC), qui fait saillie dans l'espace perforé antérieur (Spa). Elle est

limitée en dehors par la commissure antérieure (coa), sectionnée transversale-

ment et qui la sépare du pulamen (NL3), en avant par V avant-mur (AM) et le fais-

ceau uncinalus (Fu), ainsi que par quelques fibres fortement colorées, qui

appartiennent au tubercule olfactif (Toi). Plus superficiellement on trouve le

gurus reclus (mF,), ou partie orbitaire de la première circonvolution frontale (oF,).

Coupe n° 7 x (fig. 322) passant par la ligne 7 x de la figure 315.

Cette coupe passe par la bandelette optique (II), la partie moyenne du

tubercule mamillaire (Tm) et le corps genouillé interne (Cgi).

Nous abordons sur celte coupe la partie inférieure de la région sous-

optique. Le centre médian de Luys a disparu, et à sa place on trouve, en dehors

et en arrière du noyau î,oige (NR),Ie commencement du ruban de Reil médian

(Rm), uni au niveau de sa partie postérieure à des fibres à direction transversale

fortement colorées, qui appartiennent au bras du tubercule quadrij umeau postérieur

(BrQp + Rm), et qui forment la limite antérieure du corps genouillé interne (Cgi),

profondément enclavé dans la partie inférieure de la couche optique (Th). Les

fibres du bras du tubercule quadrijumeau postérieur et du ruban de Reil

(BrQp + Rm) se portent transversalement en dehors, entre la partie postérieure

de la capsule interne (Cip) et la zone de 1,Veii ? icke(W). Le noyau rouge (NR) s'est

peu modifié; en dehors et en arrière, il donne naissance il de gros fascicules de

fibres qui appartiennent aux radiations de la calotte (RC). Le faisceau rétroflexe de

Meynert (FM), qui sur la coupe précédente occupait la partie moyenne du noyau

rouge, s'est porté en avant et en dedans et échancre le noyau rouge au voisinage de

l'espace perforé postérieur (Epp). Le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa)

est complètement constitué, et ne diffère pas sur cette coupe de ce qu'il sera sur

les quatre coupes suivantes. L'aqueduc de Sylvius (Aq) présente une section

triangulaire; il est entouré de la substance grise de l'aqueduc de Sylvius, qui s'in-

sinue entre les faisceaux longitudinaux postérieurs (Flp), pour se confondre avec

la substance grise de l'espace perforé postérieur. La substance grise de l'aqueduc

est nettement limitée en arrière par des fibres transversales, qui font suite aux

fibres de la commissure postérieure des coupes précédentes. Elles contournent la

substance grise de l'aqueduc, et sur les coupes suivantes s'entre-croisent d'une

façon extrêmement élégante, pour former Ventre-croisement de la calotte de

Meynert (Fontaineartige tlaubenhreuzunj Meynert's de Forel) (xM, fig. 3'23). Ces

646 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

libres sont limitées en dedans et en arrière parle faisceau longitudinal postérieur

(Flp), qui fait sur cette coupe sa première apparition, sous forme d'un petit

faisceau triangulaire dont le sommet très effilé se dirige en avant, et qui limite

en arrière les fibres qui forment la capsule du noyau rouge. La couche des fibres

moyennes du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) se rend dans le ruban de

Reil (Rm). Elle est formée de fibres obliques en avant et en dehors. La couche

superficielle est formée de fibres parallèles à la courbure du tubercule quadri-

jumeau antérieur (Qa); elles se réunissent en un gros fascicule qui se porte

en dehors, forme le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), et sépare,

en s'enfonçant dans la couche optique (Th), le corps genouillé interne (Cgi) du

pulvinar (Pul). Au niveau du pulvinar, ces fibres s'entre-croisent avec la zone

de Wernicke (W), et se perdent dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule

(Cirl). Le corps genouillé interne (Cgi) se trouve donc nettement limité sur cette

coupe : en avant par le bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp), en

arrière par le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), et en dehors par

la partie élargie de la zone de Wernicke (W).

Le pulvinar (Pul) reçoit encore des fibres radiaires assez nombreuses, qui

lui viennent des radiations optiques (RTh) et du segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne (Cirl). Il est séparé de la zone réticulée (Zr) par le champ ou la zone

de Wernicke (W), considérablement accru de volume, et dont la forme correspond

assez exactement il celle d'une corne d'abondance. On constate très nettement

sur cette coupe que le champ de Wernicke est formé par plusieurs ordres de

libres : les unes extrêmement fines se dirigent d'avant en arrière, en décrivant

une courbe à concavité interne. Ainsi que Wernicke l'a fait remarquer, ces fibres

présentent les plus grandes analogies avec les fibres de la bandelette optique

(II); elles ont en effet de commun, avec celles de cette dernière, leur finesse

extrême et leur réunion en fascicules serrés, séparés les uns des autres par

des fentes longitudinales. Ces fibres sont croisées par les fibres radiaires du

pulvinar (Pul), qui, provenant des radiations thalamiques postérieures (RTh),

abordent la partie postérieure de la couche optique (Th); elles sont croisées en

outre par les fibres du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) et par

quelques fibres du ruban de Reil (Rm). La zone réticulée ou grillagée (Zr) sépare

la zone de Wernicke (W) du segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl). La face

superficielle du pulvinar est libre et tapissée par le stratum zonale (strz). Dans

l'angle qui sépare le pulvinar de la tête du noyau caudé (NC), on trouve la section

transversale des fibres du icerzia semi-circularis situées dans la lame cornée (le).

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) comprend un

très grand nombre de fibres dont la direction et l'origine sont variables; les

unes relient la queue du noyau caudé (NC') au troisième segment du noyau lenli-

culaire (NL.j), et traversent en diagonale cette région de la capsule; elles font

partie des fibres lenticulo-caudées. Les autres appartiennent aux fibres radiaires

du pulvinar (Pul) : ce sont les radiations thalamiques postérieures (RTh). Elles

s'enlre-croisent obliquement avec les fibres lenticulo-caudées, concourent à for-

mer la cône de Wernicke (W) et les fibres radiaires du pulvinar. D'autres encore

sont situées en avant des radiations thalamiques, auxquelles elles sont presque

parallèles; leur origine ne peut être établie que par l'étude des dégénérescences

secondaires. Or, ainsi que l'un de nous a pu le constater dans plusieurs cas, ces

fibres dégénèrent ri la suite des lésions corticales des régions rolandiques supé-

rieures et des parties antérieures du lobe pariétal. Elles descendent de ce lobe

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

647

el passent par les régions antérieures des couches sagittales du carre four vent ri-

culaire. Parallèles aux 1'adiations lhaZamiques (RTh), elles se portent comme celles-

ci en avant et en dedans, mais leur courbure est beaucoup plus accentuée, et elles

entrent dans la constitution de la partie postérieure du segment pédonculaire de

Fit;. 322. Coupe n° 7 x, passant par la ligne 7 x de la figure 315. Méthode de Pal.

` ? /I grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

A.1.1, avant-mur. Ag, aqueduc de Sylvius. Bz·Qa, bras du tubercule quadrijumeau

antérieur. BrQp + li ? 2, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban

de Reil médian. Ce, capsule externe. Cgi, corps genouillé interne. Cih, segment pos-

térieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL,

corps de Luys. CM, commissure de Meynert. CNC, colliculus du noyau caudé. - coa,

commissure antérieure. Epa, espace perforé antérieur. Epp, espace perforé postérieur.

Fcoh, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. -Flp,

faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. Fil, faisceau unci-

natus. 1, insula. le, lame cornée et fibres du taenia semi-circularis. Ln, locus ni.-or. -

mp, sillon marginal postérieur. NC, queue du noyau caudé, NLl troisième segment du

noyau lenticulaire (putamcn). - NR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule

cérébral. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RC, radiations de la

calotte. Role, racine olfactive externe. RTh, radiations thalamiques de Gratiolet. SI(,

substance réticulée. Sti, substance innominée de Reichert. strz, stratum zonale. - T,,

première circonvolution temporale. Te, tuber cinereum. Th, couche optique (thalamus).

Tm, tubercule mamillaire. 1'3, troisième ventricule. 117, zone ou champ de Wernicke.

Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique. xll, chiasma des nerfs optiques.

648 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

la capsule interne. Ces trois ordres de fibres sont limités en dehors par un fais-

ceau de libres parallèles et très serrées, les fibres du faisceau longitudinal in fn-

1'iew' (Fli). Ces dernières se portent obliquement d'arrière en avant et de dehors

en dedans; quelques-unes se perdent dans la partie postérieure de la capsule

externe (Ce); le plus grand nombre coiffe l'extrémité postérieure du putamen

(NL3). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) forme la limite externe du segment

rétro-lenticulaire (Cirl) de la capsule interne. Il est séparé de l'écorce grise du

fond du sillon marginal postérieur de l'insula (mp) par les courtes fibres d'association

qui relient la première circonvolution temporale (T, ) à la circonvolution postérieure

de l'insula. Sur cette coupe, l'étage inférieur ou pied du pédoncule (P) est déjà

constitué dans sa partie interne. Nous nous trouvons ici en effet à la limite du

pied Au pédoncule cérébral (P) et du segment postérieur de la capsule interne (Cip).

Le pied du pédoncule cérébral (P) décrit une courbe à concavité posté-

rieure et entoure le corps de Luys (CL), qui le sépare du noyau rouge (NR) et de la

capsule de ce noyau. Il touche en dedans au tubercule mamillaire (Tm), formé par

un gros noyau gris situé très près de la ligne médiane, entouré d'une mince couche

de fibres blanches, et logé dans la substance grise du tuber cinereum (Te). En

avant et en dehors, le pied du pédoncule cérébral est limité par la bandelette

optique (II), qui s'entre-croise en avant du tuber cinereum. Toute la partie en con-

nexion avec la bandelette optique appartient à l'étage inférieur ou pied du pédon-

cule, tandis que toute la région qui est située en arrière de cette dernière appar-

tient encore au segment sous-thalamique de la capsule interne. La séparation entre

ces deux régions est formée par les fibres de la commissure de Meynert (CM), qui

traversent horizontalement la partie sous-thalamique de la capsule pour aborder

le corps de Luys (CL). En dehors, la région sous-thalamique de la capsule est

limitée par la substance innominée de Reichert (Sti) et le troisième segment du

noyau lenticulaire (NL), en avant duquel on trouve la surface de section de la

commissure antérieure (coa).

La substance perforée antérieure a fait place il l'espace perforé antérieur

(Epa), limité en arrière par la bandelette optique (II), en avant par une mince,

bande de substance grise en connexion avec la tête du zzoyzcrc caudé (\C) et bordée

par un mince fascicule de fibres fortement colorées, appartenant il la racine

olfactive externe (Role). Plus en dehors on trouve l'aval/l-lIW1' (AM), formé

d'îlots de substance grise, dissociés par des libres peu colorées, obliques en

avant et en dedans, et appartenant au faisceau uncinalus (Fu).

Coupe n° 8 x (fig. 323) passant par la ligne 8 x de la figure 315.

Cette coupe intéresse le chiasma des nerfs optiques (xll) et la partie

supérieure du noyau de la troisième paire (Nm).

Le pulvinar (Pul) a diminué de volume. Le champ de Wernicke (W) s'est

accru, le corps genouillé interne (Cgi) s'est rapproché de la base du cerveau, dont

il est séparé encore par le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Le,

segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) envoie tou-

jours de nombreux fascicules de fibres dans le pulvinar. Le pied du pédoncule

cérébral (P) ne diffère de celui de la coupe précédente n° 7 x (tig. 3) que par

l'apparition des premiers fascicules d'un faisceau, situé immédiatement en arrière

de la commissure de Meynert, (CM), et qui n'est autre que le faisceau de 7'ürc%(h'T),

que nous décrirons sur la coupe suivante (n° 9 x, lige. 3 : ).1.),

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

649

Le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3) s'est encore réduit, et se

continue en avant avec la partie supérieure du noyau amggdalien (NA). Dans

l'angle que forment ces deux noyaux en se réunissant, on trouve la surface de

section de la commissure antérieure (coa), limitée en dehors par les fibres de la

Fig. 323. Coupe n° 8 x, passant par la ligne 8 x de la figure z. Méthode de l'al.

2/1 Grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AJI, avant-mur. 1,7, aqueduc de Sylvius. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau

antérieur. BrQp + Ilnt, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban

de Reil médian. Ce, capsule externe. Cg, circonvolution godronnée. Cgi, corps

genouillé interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-

lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de Luys. CM, commissure de Meynert,

coa, commissure antérieure. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau

longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe do

Meynert. FT, faisceau de Turck. Fu, faisceau uncinatus. ? insula. le, lame cornée

et fibres du ttenia semi-lenticularis. LIl, locus niger. Nui, noyau de la troisième paire.

NA, noyau amygdalien. NC', queue du noyau caudé. XL3, troisième segment du

noyau lenticulaire (putamen). .YR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule

cérébral. l'ul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. 1, , 3, couches super-

ficielle, moyenne et profonde du tubercule quadrijumeau antérieur. RTh,, radiations optiques

de Gratiolet. SR, substance réticulée. - SU, substance innominée de Reichert. strz,

stratum zonale. T,, première circonvolution temporale. Tc, tuber cinereum. Tgp,

pilier postérieur du trigone. Tm, tubercule mamillaire. - Tort, tubercule ou trigone

olfactif. U, circonvolution du crochet. 1*3, troisième ventricule. 117, zone de Wernicke.

xll, chiasma des nerfs optiques. xM, entre-croisement de la calotte de Meynert.

Gn, zone réticulée ou grillagée. ? bandelette optique.

6 : in ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

capsule externe (Ce) et V avant-mur (AM), morcelé par les fibres du faisceau unci-

nalus (Fu).

La bandelette optique (II) s'entre-croise sur la ligne médiane pour former

le chiasma des nerfs optiques (xll), adhérent en arrière à la substance grise du

tuber cinereum (Te). L'entre-croisement des fibres de la bandelette se fait dans les

trois quarts antérieurs du chiasma; le quart postérieur est formé uniquement

par des fibres parallèles, qui se continuent avec les fibres les plus internes des

deux bandelettes optiques et appartiennent manifestement à la commissure de

Gudden,. celle-ci fait partie du système auditif et relie entre eux les corps genouillés

internes (Cgi) (Voy. fig. 191, CG).

Dans le losange opto-pédonculaire on trouve les tubercules mamillaires

(Tm), qui ne sont reliés à la base du cerveau que par un mince pont de substance

grise, au niveau de l'angle interne du pied du pédoncule cérébral, (P.).

Le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) ne diffère pas ici de ce qu'il

était sur la coupe précédente (n° 8 x, fig. 323). Les faisceaux de la commissure

postérieure (Fcop) forment en arrière du noyau rouge (NR) un petit champ assez

mal délimité et compris dans la concavité du ruban de Reil médian. (Rm).

Le faisceau longitudinal posléJoiew' (Flp) a augmenté de volume, et dans la

substance grise de l'aqueduc (Aq) qui sépare ces deux faisceaux l'un de l'autre, on

trouve les noyaux de la troisième paire (III). Sur la ligne médiane il existe

un petit noyau impair, allongé, formant le noyau central; en dehors, de chaque

côté du faisceau longitudinal postérieur (Flp), on trouve deux autres groupes cel-

lulaires : l'un est situé assez en avant dans la partie rétrécie de la substance grise

de. l'aqueduc (Aq), au voisinage de l'extrémité effilée du faisceau longitudinal

postérieur. Il forme le groupe ventral du noyau latéral de la troisième paire. Le

groupe dorsal, de ce même noyau siège il la base du faisceau longitudinal posté-

rieur (Flp), dans la petite excavation que forme ce faisceau au niveau de la subs-

tance grise de l'aqueduc. En dedans du noyau latéral, en arrière du noyau central

ou médian, on trouve de chaque côté un petit noyau ovalaire, contenant des

petites cellules et connu sous le nom du noyau de WestJihal ou d'Edinger (Voy.

t. II, Noyaux de la troisième paire).

Le reste de la calotte pédonculaire diffère peu de celui de la coupe précé-

dente ; il convient cependant de noter la diminution de volume du corps de Luys

(CL), l'apparition du locus niger (Ln) il la partie interne du pédoncule cérébral et

la disposition particulière que présente le ruban de Reil médian (Rm), qui reçoit

un faisceau extrêmement net de fibres, qui lui viennent du segment 1'I : II'o-lenticu-

laire de la capsule interne (Cirl). Ces fibres appartiennent très probablement aux

radiations de la calotte (Haubenstralilungen) décrites par Edinger ; elles sont

destinées au noyau rouge et dégénèrent à la suite des lésions corticales, ainsi que

l'un de nous a pu le constater (Voy. t. II).

Coupe n° 9 x (fig. 324), passant par la ligne 9x de la figure 315.

Cette coupe passe par le chiasma des nerfs optiques (xll), la partie supé-

rieure du corps genouillé interne (Cgi) et le faisceau de TÜJ'ck (FT).

Le pulvinar (Pul) s'est encore réduit de volume; il s'est écarté du tubercule

quadrijumeau anlénir.ur (Qa) et dans l'angle qu'il forme avec ce dernier, apparaît

le corps genouillé interne (Cgi), coiffé encore du bras du tubercule quadrijumeau

a»tr·nir.ac>·(f3rQa). La zone de Wernicke (W) s'est accrue. Dans sa partie antérieure et

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

651

volumineuse, apparaissent les lamelles superposées, caractéristiques du corps

genouillé externe (Cgc). Les fascicules de fibres de la zone de Wernicke sont lins,

serrés, et extrêmement nombreux; ils s'enlre-croisent avec les fibres onduleuses

qui proviennent du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), et qui

s'irradient dans le pulvinar (Pul). Une mince lamelle de substance grise sépare

Cc. 324. - Coupe n° 9 x, passant par la ligne 9 x de la figure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau

antérieur. BrQp + Rm, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban

de Reil médian. CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. Cg, circonvolution

godronnée. - Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. Cip, segment

postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.

Epp, espace perforé postérieur. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, fais-

ceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FT, faisceau de Tiirck.

Fu, faisceau uncinatus. le, lame cornée et libres du taenia semi-circularis. Ln, locus

niger. .V//7. noyau de la troisième paire. NA, noyau amygdalien. Nu, queue du

noyau caudé. A'7, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). XR, noyau rouge.

l', étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. PTml, pédoncule du tubercule ma-

millaire latéral. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur ,, 3, 3, couches

superficielle, moyenne et profonde du tubercule quadrijumeau antérieur. RTh, radiations

optiques de Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Th, thalamus,

couche optique. Tol, tubercule ou trigone olfactif. U, circonvolution du crochet. IV,

champ de Wernicke. xi, chiasma des nerfs optiques. Zr, zone réticulée ou grillagée.

Il, bandelette optique. 111, fibres radiculaires de la troisième paire.

632 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

les corps genouillés interne et externe (Cgi, Cge), de la partie postérieure du pied

Au pédoncule cérébral (P).

Le noyau rouge (NR) commence à diminuer de volume. Sa capsule devient

plus épaisse, surtout en dedans, où elle est croisée par les fibres radiculaires de

la troisième paire (III). Les fibres de la couche profonde du tubercule quadri-

jumeau antérieur (Qa) se portent en avant et en dedans, s'entre-croisent avec

les fibres du faisceau longitudinal postérieur (Flp), avec les fibres de la partie

interne de la capsule du noyau rouge, puis avec les fibres radiculaires de la lzoi-

sième paire (III). Arrivées sur la ligne médiane, elles s'entre-croisent à angle

extrêmement aigu avec celles du côté opposé, en formant l'élégant entre-croise-

ment de la calotte de Meynert (Fontaineartige Haubenkreuzung) (xM, fig. 323.)

Dans le prolongement antérieur de la substance grise de l'aqueduc (SgAq), on

retrouve les différents groupes des noyaux de la troisième paire (NIII),

séparés par de gros fascicules de fibres, appartenant aux radicules de ce nerf.

Cette coupe est surtout intéressante, par l'aspect semi-lunaire que présente la

section transversale du ruban de Reil médian (Rm) uni au bras du tubercule

quadrijumeau postérieur (BrQp). Compris entre le corps genouillé interne (Cgi) et

le noyau rouye (NR), le ruban de Reil présente déjà la forme en corne d'abondance

ou en croissant, caractéristique des régions pédonculaires supérieures.

Le corps de Luys a disparu; sa place on trouve le locus niger (Ln) avec ses

cellules fortement pigmentées et disposées en groupes. L'un de ces groupes est

situé au voisinage du sillon d'émergence de la troisième paire (III), les autres au

niveau du bord postérieur du locus niger. Le locus niger est très riche en fibres

entre-croisées dans tous les sens, groupées en petits fascicules et se colorant

faiblement par la méthode de Weigert. Ces fascicules, qui dégénèrent à la suite

de lésions corticales, constituent le stratum iniennedimn de Meynert (Stri,

Ilg. 193 et 297).

En arrière, le locus niger est séparé du noyau rouge et de la capsule, de ce

dernier, par une zone de libres entre-croisées dans tous les sens dont l'origine

est encore inconnue. Il existe toutefois dans cette zone un groupe de fibres

plus colorées qui s'en détache nettement. Ce petit faisceau se porte en dehors

et en arrière, parallèlement au bord supérieur du locus niger, traverse le ruban

de Reil médian (Rm) et se perd dans la zone mal délimitée, située entre le tubercule

quadrijumeau antérieur (Qa), le ruban de Reil médian (Rm) et le faisceau longi-

ludinal postérieur (Flp). Ces fibres appartiennent, ainsi que Gudden l'a montré,

au pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PTml), et nous renvoyons

pour la description de ce pédoncule aux coupes de la série précédente, plus favo-

rables à son étude (Voy. Coupes microscopiques de la capsule interne, fig. 313 et

314). Dans la série de coupes que nous étudions ici, la surface de section trans-

versale de ce pédoncule doit être cherchée au niveau de la partie libre de la face

interne du pied du pédoncule cérébral (P), en arrière du locus niger, au niveau de

la large zone d'émergence de la troisième paire.

Le pied du pédoncule cérébral (P) est presque complètement constitué sur

la coupe actuelle n° 9 x (fig. 324). Ses quatre cinquièmes internes sont libres et

partiellement embrassés par la bandelette optique (II). Son cinquième postérieur

ou externe est encore adhérent il la base du cerveau, et reçoit au niveau du iroi-

sième segment du noyau lenticulaire (pulamen) (nul,,) un volumineux faisceau de

fibres à direction transversale : le faisceau de Türck (FT), qui vient du lobe

temporal ainsi que le démontrent l'élude des coupes vertico-transversales

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. G3

sériées et les dégénérescences secondaires et passe au-dessous de la face

inférieure du putamen (NL,,). Le faisceau de Tiil'ck aborde le segment postérieur de.

la capsule dans la partie supérieure de la région sous-optique, sépare ce seg-

ment postérieur du segment rétro-lenticulaire (Cirl) et correspond au sixième externe

environ, du pied du pédoncule cérébral.

Le putamen (NL3) est réduit il une petite bande de substance grise comprise

entre le faisceau de l'iirclc (FT) et la capsule, externe (Ce), renforcée par des fibres

venant du faisceau longitudinal inférieur (Fli). En avant, le putamen se confond

avec le noyau anzggdalien (NA), mal délimité d'avec la circonvolution du cro-

chet U; en avant et en dehors, il est en rapport avec l'avanl-1Jwl' (AM), coiffe par

le faisceau uncinatus (Fu) et par l'écorce grise qui double le pli falci fornze de

l'insula. Cette coupe n° 9 x (fig. 324) présente encore en avant un point inté-

ressant ; elle sectionne en effet le trigone ou tubercule olfactif (Toi) au

niveau du point où se détachent les racines olfactives interne et externe, et on y

constate nettement que le tubercule olfactif est formé d'une masse grise

centrale, entourée de fibres à myéline fortement colorées, et représentant mor-

phologiquement les fibres laiigeiiiielles de cette écorce rudimentaire.

Coupe n° 10 x (fig. 325), passant par la ligne 10 x de la figure 315.

Cette coupe passe par le pédoncule cérébral (P), et du côté de la base

du cerveau, par la paroi supérieure du prolongement sphénoïdal du ven-

tricule latéral (Vsph).

Le pédoncule cérébral (P) n'est plus relié maintenant à la base du cerveau

que par les corps genouillés interne et externe (Cgi, Cge), et par des fibres qui, se

détachant de la partie postérieure de la bandelette optique (II), traversent le cin-

quième postérieur Au pied du pédoncule (P). Ces libres appartiennent non pas au

système visuel, mais à la commissure de Meynert (CM). Le corps genouillé interne.

(Cgi) est apparent il la surface extérieure du pédoncule cérébral, où il forme un

petit noyau ovalaire de substance grise, entouré d'une capsule de libres formée

aux dépens du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Par sa face pro-

fonde, il reçoit un nombre assez considérable de fascicules de fibres, apparte-

nant au bras du t ubl ? 1'culc. quadl'ijumeau postérieur (BrQp), adossées au ruban de

Iteil médian (Rm).

Le pulvinar (Pul) ne forme plus qu'une petite masse grise peu considé-

rable, mais qui reçoit du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) un

très grand nombre de fascicules ondulés, qui croisent le champ de Wernicke (W).

Celui-ci s'est encore élargi ; sa partie antérieure, concave, embrasse le corjis

genouillé externe (Cge), qui présente ici l'aspect cordiforme qui lui est parti-

culier, ainsi que sa structure lamellaire caractéristique. Ce corps genouillé externe

(Cge) n'est pas encore ici en continuité avec la bandelette optique (II); il en

est séparé par la commissure de Meynert (CM) et par la partie postérieure de la

substance innominée de Reichert (Sti).

Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) est intéressant

à étudier, ainsi que sa partie adjacente, riche en fibres et qui appartient à la SUú-

stance innominée de Reichert (Sti). Ce segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl)

contient en effet de gros fascicules de fibres, il direction presque antéro-posté-

rieure, et qui relient la queue du noyau caudé (NC) a l'extrémité postérieure du noyau

lenticulaire (putamen) (NLJ. Quelques-uns de ces fascicules semblent provenir,

654 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

non pas de la queue du noyau caudé (NC'),mais des radiations thalamiques (RTIi'),.

avec lesquelles elles forment un angle presque droit; elles représentent en effet

les fibres de projection corticales du globus pallidus.

La plus grande masse des fibres du segment rétro-lenticulaire est formée par

Fie. 325. Coupe n° 10 x, passant par la ligne 10 x de la figure 315. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau. -

BrQp,bras du tubercule quadrijumeau postérieur. CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe.

C,g, circonvolution godronnée. C,ge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé

interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire

de la capsule interne. CM, commissure de Meynert. Epp, espace perforé postérieur.

Feop, faisceau de la commissure postérieure. Fi, fimbria. Fli, faisceau longitudinal in-

férieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FT, faisceau de Türclc. - Fu, faisceau unci-

natus. le, lame cornée et fibres du toenia semi-circularis. Lms, lame médullaire superfi-

cielle. Ln, locus niger. NA, noyau amygdalien. -NC', queue du noyau caudé. NL3, troi-

sième segment du noyau lenticulaire (putamen). - NR, noyau rouge. - P, étage inférieur du

pédoncule cérébral. Plch, plexus choroïde. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire.

Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur ,, 3,3, couches superficielle, moyenne et

profonde du tubercule quadrijumeau antérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radia-

tions optiques de Gratiolet. RTh', fibres de projection corticale du globus pallidus, RTht,

fibres de projection de la partie antérieure du lobe temporal destinées au pulvinar. SgAq,

substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée. Sti, substance inno-

minée de Reichert. strz, stratum zonale. Tgp, pilier postérieur du trigone. Th, thalamus.

Tol, trigone ou tubercule olfactif. U, circonvolution du crochet. Vsph, corne sphénoï-

dale du ventricule latéral. W, champ de Wernicke. xM, entre-croisement de là calotte de

Meynert. Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique. Hln, noyau de la troi-

sième paire. - III, filets radiculaires de la troisième paire. -xll, chiasma des nerfs optiques.

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. si : i3 5

les libres des radiations thalamiques (RTh), qui pénètrent dans le pulvinar (Pul)

après avoir traversé la zone de Wernicke (W). Mais le pulvinar reçoit en outre

d'autres gros fascicules de fibres, qui passent sous le pulamen (NL.,), se dirigent

obliquement d'avant en arrière et de dehors en dedans, et traversent la

substance innominée de Reichert (Sti). Ces fibres (RTht) proviennent des parties

antérieures du lobe temporal. Elles sont croisées par des fibres à direction presque

transversale, qui se logent dans la concavité du bord interne du putamen, et qui

appartiennent au faisceau de Vth'cA (FT) décrit sur la coupe précédente (n° 9 x,

fig. 324). En dehors du segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), on trouve

encore ici le faisceau longitudinal inférieur (Fli), avec ses fibres disposées en

fascicules serrées et d'aspect caractéristique, fibres dont la plus grande partie,

entre dans la constitution de la capsule externe (Ce).

Le troisième segment du noyau lenticulaire (putamen) (NL3), compris entre le

faisceau de 7'Mt'c/b (FT) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli), se fusionne en

avant avec le noyau amygdalien (NA) qui forme la paroi inférieure et extérieure

du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph). En dehors, le noyau

amygdalien se fusionne avec l'avanl-l1wl' (AM), dissocié en fragments par le fais-

ceau uncinatus (Fu). L'avant-mur et le noyau amygdalien sont recouverts par

l'écorce du seuil de l'insula, qui se continue en dedans et en arrière avec la

circonvolution du crochet (U). Cette dernière est séparée du pied du pédoncule

cérébral (P) par la bandelette optique (II).

Sur cette coupe le pied du pédoncule cérébral (P) est complètement

constitué. Le locus niger (Ln) a encore augmenté de volume. Les fibres du

sl1'alwn intel'1lwdillln sont beaucoup plus nombreuses que sur la coupe précé-

dente (n° 9 x, fig. 324) et sont disposées en gros fascicules au niveau de la partie

postérieure du locus niger. Les fibres du pied du pédoncule cérébral (P) présentent

déjà un aspect un peu particulier. Ce pied n'est plus, comme sur les coupes pré-

cédentes, formé par un aussi grand nombre de fibres nettement coupées en

travers. Ces fibres sont couchées sous des angles plus ou moins obliques, ce

qui tient à la torsion qu'éprouvent toutes les fibres Au pied du pédoncule, peu

de temps après leur émergence à la base du cerveau. Les fibres sectionnées

obliquement sont surtout nombreuses dans la moitié interne du pied du pé-

doncule; dans la moitié externe, les fibres coupées transversalement, ainsi

que les fibres horizontales, dominent. Ces dernières viennent surtout du stratum

intermedium, traversent le pied Au pédoncule en se dirigeant obliquement en de-

hors et en avant. Le cinquième postérieur du pied du pédoncule est extrêmement

large, et formé presque exclusivement par des fibres horizontales, qui appar-

tiennent les unes au faisceau de Tùrck (FT), les autres à la commissure de Meynert

(CM). Ces dernières constituent ce que Wernicke a décrit sous le nom de fibres

pédonculaires de la bandelette optique.

Au niveau de sa partie antérieure, cette coupe intéresse en outre le chiasma

des nerfs optiques (xll) et le trigone olfactif (Toi) avec sa couche de fibres

nerveuses. Au niveau de sa partie postérieure, on trouve : un petit segment de la

corne d'Ammon (CA) recouvert de la lame médullaire superficielle (Lms), la

circonvolution godronnée (Cg) et le pilier postérieur du trigone (Tgp), dont le bord

libre ou fimbria (Fi) contribue à fermer le prolongement sphénoïdal du ventricule

latéral (Vsph). L'insertion des plexus choroïdes (Plch) et le mode d'occlusion du

ventricule latéral rendent extrêmement facile sur cette série de coupes la com-

préhension de la partie extra-vent riculaire de la couche optique.

6 : i0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Coupe n° 11 x (fig. 326), passant par la ligne dix de la figure 315.

Cette coupe passe par la partie inférieure du noyau rouge (NR), les

corps genouillés interne et externe (Ci, Cge) et l'extrémité antérieure du

prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph).

Du côté de la base du cerveau, le putamen (NL3), formé de petits îlots de sub-

stance grise, se fusionne en avant avec le noyau amygdalien (NA) et l'avant-11tw'

(AM), et la masse de substance grise formée par ces trois noyaux se confond

avec l'écorce du seuil de l'insu la et l'écorce de la circonvolution du crochet (U). Celle

dernière s'effile, et donne naissance à une mince lamelle de substance grise, le

voile terminal d'Aeby (vt), qui borde en dehors la bandelette optique (II), et ferme

en dedans l'extrémité antérieure du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral

(Vsph). Les ilôts morcelés de 1 avant-mur apparaissent nettement détachés. A ce

niveau apparait un faisceau volumineux, fortement coloré, dont les libres se

confondent en arrière avec celles du segment rétro-lenticulaire de la capsule

interne (Cirl), tandis qu'elles sont recouvertes en dedans et en avant par la

substance grise sous-épendgmaire qui double le prolongement sphénoïdal du ventri-

cule latéral. Ces fibres se dirigent en arrière et en dedans, s'entre-croisent avec

les fibres de la zone de Wernicke (V) et s'irradient dans le pulvinar (Pul); elles

viennent de la partie antérieure du lobe temporal (faces externe et inférieure) et

passent au-dessous du }Jutamel/ (\L.,).

Le pulvinar (Pul) ne forme plus qu'un tout petit segment de substance grise,

qui coiffe le corps genouillé externe (Cge). Le stmtum zonale (strz) est très épais

et se prolonge en dehors jusqu'à la lame cornée (le) et aux fibres du laenia semi-cir-

cularis. Le corps genouillé. interne (Cgi) forme une petite masse oblongue, très

réduite de volume, entourée d'une très mince couche de fibres nerveuses. Le

corps genouillé externe (Cge) est très augmenté de volume; il donne naissance au

niveau de sa partie postérieure, aux libres de la zone de Wernicke (W), et reçoit

en avant la bandelette optique (II), dont les fibres s'irradient dans ce ganglion,

et dont quelques-unes ne font que le traverser, pour se continuer avec le stratum : ;rmale(strz).

Le pédoncule cérébral est sectionné au voisinage dn sillon transversal

qui sépare le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) du postérieur. La région

des tubercules quadrijumeaux se ressent un peu de ce voisinage, et se

présente sous une apparence assez compliquée. On y trouve en effet les

éléments du tubercule quadrijumeau artférinur (Qa) et certains éléments du

tubercule quadrijumeau postérieur. La couche de fibres profondes (3) et la

couche de libres moyennes (2) du tubercule quadrijumeau antérieur présentent

il peu près la même disposition que sur les coupes précédentes; seul l'entre-

croisement, en arrière de l'aqueduc de Sylvius (Aq), a augmenté d'étendue, el

ses fibres entrent en connexion soit avec la couche profonde, soit avec la

couche moyenne. La couche des libres profondes se porte en avant, et décrit,

une courbe à concavité interne autour de la substance grise de l'aqueduc de Syl-

vius (SgAq). ,

Après avoir embrassé la petite racine motrice cérébrale ou descendante de la

5° paire (Vc) (voy. coupes suivantes, fig. 327 et 328), la couche profonde du tuber-

cule quadrijumeau mztr,·'oin.zcr (Qa) se disperse pour former l'élégant entre-croise-

ment de la calotte de Meynert (Fontaineartige Ilaubcnkreuzung) (xM), dont les

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

Gj7 -1

libres traversent la substance réticulée (SR), et se portent très obliquement en bas

et en dedans, pour s'entre-croiser à angle très aigu avec celles du côté opposé au

niveau de la partie antérieure du raphé. Les fibres de la couche moyenne ('2) du

tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) se dirigent vers le ruban de Reil médian

(lim), auquel elles apportent un contingent assez important. Quant la couche

superficielle, elle a presque disparu et n'est plus représentée que par quelques

rares fibres, qui se dirigent obliquement en dehors et en avant et que l'on

retrouve seulement dans les parties postérieures du tubercule quadrijumeau

antérieur. Sur les parties latérales de ce tubercule, elles sont remplacées par un

42

FiG. 326. Coupe n° 11 x, passant par la ligne 11 x de la figure 3t5. Méthode de Pal.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. BrQp, bras du tubercule quadrijumeau pos-

térieur. CA, corne d'Ammon. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé

interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. coa, commissure anté-

rieure. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur

Flp, faisceau longitudinal postérieur. Fu, faisceau uncinatus. le, lame cornée et

fibres du taenia semi-circularis. Ln, locus niger. NIII, noyau de la troisième paire.

NA, noyau amygdalicn. 1\"C', queue du noyau caudé. iVL3, troisième segment du noyau

lenticulaire (putamen). NR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule céré-

bral. Pes, pédoncule cérébelleux supérieur. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadriju-

meau antérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de Gratiolet.

SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée. strz, stratum

zonale. Tgp, pilier postérieur du trigone. U, circonvolution du crochet. Vsph, corne

sphénoïdale du ventricule latéral. vt, vélum terminale d'. .by-. IV, champ de Wernicke.

- xF, entre-croisement ventral de la calotte de Forel. xM, entre-croisement de la calotte de

Meynert. ? bandelette optique. III, filets radiculaires de la troisième paire.

6;i8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

faisceau de fibres parallèles fortement colorées, le bras du tubercule quadrijumeau

postérieur (BrQp), dont les fibres se continuent insensiblement en dedans avec

le ruban de Reil médian (Rm). Ce dernier augmente de volume au sur et il

mesure que l'on descend dans les régions inférieures, présente un aspect semi-

lunaire caractéristique, et coiffe en dehors le noyau rouge (NR).Dans la concavité

du ruban de Reil médian se loge le faisceau de la commissure postérieure (Fcop).

Le noyau rouge (NR) a diminué de volume, il est refoulé à la partie anté-

rieure et externe de l'étage moyen du pédoncule; sa capsule est très réduite en

dehors, tandis qu'en dedans elle forme un gros faisceau de fibres très serrées,

sectionnées transversalement, et qui constituent la partie supérieure du 1)(doil-

cule cérébelleux supérieur (Pcs). Ce faisceau augmente de volume et refoule en

dehors le noyau rouge (NR), dont il occupe la place dans les régions pédonculaires

inférieures. Cette disparition graduelle du noyau rouge et cet aspect si particulier

du pédoncule cérébral, lorsqu'on le considère à l'état frais, ont fait dire à Stilling

que le noyau rouge des régions supérieures Au pédoncule fait place a un noyau

blanc dans les régions pédonculaires inférieures.

En arrière et en dedans Au pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), on trouve le

faisceau longitudinal postérieur (Flp), qui en est séparé par les libres de l'eil-

de la caloltede Meynert (xM En dedans, le faisceau longitudinal posté-

rieur s'insinue dans le mplté, pour se réunir par d'étroits fascicules de libres avec

celui du côté opposé, immédiatement en arrière de l'en.le-croisenze>7 t de la calotte de

Meynert. En dehors, le faisceau longitudinal postérieur se confond insensiblement

avec la substance réticulée de la calotte du pédoncule cérébral (SR), substance l'di-

culée qui va prendre sur les coupes suivantes une extension de plus en plus

considérable. Le faisceau longitudinal postérieur (Flp), le pédoncule cérébelleux

supl'rieur (Pcs), le noyau rouge (-11) et l'extrémité interne Au locus niger (Ln), sont

traversés par de grosses fibres radiculaires appartenant il la troisième paire (III).

Au niveau du raphé nous trouvons, d'arrière en avant, les fibres radiculaires

internes de la troisième paire, les fascicules du faisceau longitudinal posté/leur

(Flp), Ventre-croisement de la calotte de Meynert (xM), qui se fait à angle extréme-

.ment aigu, et en avant,' entre les deux noyaux rouges (NR), un entre-croisement

de fibres transversales, décrit par Forel sous le nom A' entre-croisement ventral de

la valottr,, (xF) (Ventrale Haubenl : reuzunâ).

Les fibres qui forment ce dernier entre-croisement naissent du noyau rouge

et entrent après entre-croisement sur la ligne médiane, dans la constitution

de la substance réticulée de la calotte du pédoncule cérébral (SR) et de la protubé-

rance puis dans celle du cordon latéral de la moelle. -

Les fibres de Ventre-croisement de la calotte de Meynert prennent leur origine

dans la région des tubercules quadri jumeaux antérieurs, passent par la substance

réticulée de la calotte et entrent dans la constitution du cordon antIYro-lall'l'at de

la moelle.

Toute la région de l'étage supérieur ou calotte du pédoncule, est séparée du

pied du pédoncule cérébral (P), par le locus niger (Ln) qui a pris une grande

extension et qui présente ses cellules pigmentées disposées en groupes. L'aspect

du pied Au pédoncule cérébral ne diffère pas beaucoup de celui de la coupe précé-

dente. Les libres horizontales à direction i'Cldiail'c ont augmenté de volume, elles

proviennent presque toutes du slratum intermedium de Meynert (SIri) (fin. 193 et

297). Le pied du pédoncule cérébral est nettement délimité en arrière; il ne reçoit

plus aucune fibre de la base du cerveau. Le pied du pédoncule cérébral, de même

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.

6M 9

que la calotte, seront du reste étudiés en détail dans le tome II, par la méthode

des dégénérescences secondaires consécutives à des lésions corticales ou cen-

trales, dont nous rapporterons un certain nombre d'exemples.

Coupe n° 12 x (fig. 327), passant par la ligne 12 x de la figure 31b.

La partie antérieure de cette coupe passe par la partie inférieure du

noyau rouge (NR); la partie postérieure intéresse le sillon intermédiaire

entre le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) et le tubercule quadrijumeau

postérieur. Cette coupe ne diffère du reste que très peu de la précédente.

Le pédoncule cérébral est complètement libre et n'adhère plus il aucun

organe de la base du cerveau. Le noyau rouge (NR) a diminué de volume, et sa

place est occupée parle pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), qui prend une part

de. plus en plus évidente dans la constitution des régions pédonculaires infé-

rieures, et qui refoule le noyau rouge en avant et en dehors.

Le pied du pédoncule cérébral (P) a augmenté de volume ainsi que le locus niger

Fic. 327. Coupe n° 12 x, passant par la ligne 12 x de la figure 313. Méthode de Pal.

3/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Aq, aqueduc de Sylvins. -l3rQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Feop, fais-

ceau de la commissure postérieure. Flp, faisceau longitudinal postérieur. Ln, locus niger.-

V7tl, noyau de la troisième paire. NQa, noyau du tubercule quadrijumeau antérieur.

NR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. Pes, pédoncule cé-

rébelleux supérieur. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. Rm, ruban de Reil médian.

SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée. Vc, racine

encéphalique ou petite racine motrice descendante du trijumeau. xF, entre-croisement ven-

tral de la calotte de Forel, xM, entre-croisement de la calotte de Meynert. Ill, filet

radiculaires de la troisième paire.

660 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

(Ln), tandis que la troisième paire (III) n'est plus représentée que par ses faisceaux

radiculaires les plus externes, qui émergent au niveau du sillon de Voculo-moleur.

Les entre-croisements du raphé, entre-croisement de la calotte de Meynert

(xM) et entre-croisement ventral de la calotte de Forel (xF), sont extrêmement nets,

et limités en arrière par les fascicules du faisceau longitudinal postérieur (Flp),

qui envoie dans le raphé des fascicules de fibres atteignant presque la partie

moyenne de ce raphé. Le bord postérieur de ce faisceau est légèrement excavé, et

embrasse la partie inférieure et très réduite du noyau de la troisième paire (NIII).

En avant de Ventre-croisement ventral de la calotte de Forel (xF), on trouve de

chaque côté de la ligne médiane un groupe de cellules nerveuses assez abon-

dantes, qui appartiennent au ganglion inter-pédonculaire de Gudden (voy. coupe

suivante, n° 13 x, fig. 328, Gip), et qui entrent en connexion avec le fasciculus

retroflexus de Meynert.

Le ruban de Reil médian (Rm) n'est pas modifié. Le bras du tubercule qua-

drijumeau postérieur (BrQp) contient un peu moins de fibres que sur la coupe

précédente, mais ses connexions avec le ruban de Reil médian (Rm) restent tou-

jours les mêmes.

Le noyau du tubercule quadrijumeau antérieur (NQa) est très net sur cette

coupe. En avant de ce noyau, et embrassé par la couche profonde des fibres du

tubercule quadrijumeau antérieur, on trouve un petit croissant (Vc) formé par de,

fines fibres vues en section transversale et qui entourent de grosses cellules,

dont l'aspect vésiculeux a été décrit par Forel. Ce petit faisceau représente la

racine cérébrale ou la petite racine motrice descendante de la cinquième paire (Vc)

et ses fibres ne sont autres, ainsi que l'a montré Foret, que les cylindres-axes de

ces grosses cellules vésiculeuses. Ces cellules appartiennent à la partie motrice

du trijumeau.

Coupe n° 13 x (fig. 328), correspondant à la ligne 13 x de la figure 3-1 S.

Cette coupe passe, en arrière, par le tubercule quadrijumeau postérieur

(Qp) et en avant, par rentre-croisement du pédoncule cérébelleux supérieur

(Pcs). En dedans du pied du pédoncule cére'Gral (P) se trouvent sectionnées

les fibres les plus supérieures de la protubérance, le tænia ponlis (Tpo).

Les tubercules quadrijumeaux postérieurs (Qp) présentent un aspect

particulier, et sont faciles il distinguer des ccnlrriczzr·.c (Qa) des coupes précédentes .

Ces derniers sont constitués, en effet, par de la substance grise diffuse, et par

trois couches de fibres superposées : une couche superficielle, une couche

moyenne et une couche profonde. Dans les tubercules quadrijumeaux postérieurs

(Qp), au contraire, la substance grise se groupe en un noyau ovalaire, le ganglion

du tubercule quadrijumeau postérieur (NQp). Mal délimité en dedans, où il se

perd dans la substance grise qui entoure l'aqueduc de Sylvius (SgAq), ce ganglion

du tubercule quadrijumeau postérieur est, par contre, très bien délimité en dehors,

en avant et en arrière. En dehors et en arrière, il reçoit le bras du tubercule qlla-

rlnljurzcau yn.clr%rin.ur (13rQ1), qui sur les coupes précédentes s'est porté de plus

en plus en arrière. En avant et en dedans, il donne naissance à un assez grand

nombre de libres fines et fortement colorées, qui entrent en connexion avec le

ruban de Reil médian (Rm) et qui constituent le ruban de Reil latéral ou infé-

rieur (Itl). Ce ruban de Reil inférieur (Ri) se distingue du ruban de Reil médian

(Rm) par sa situation d'une part, et par le calibre de ses fibres d'autre part. Il

COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 66t

occupe toujours en effet les parties postérieures et externes du ruban de Reil,

tandis que le ruban de Reil médian (Rm) en occupe la partie antéro-interne et

se trouve constitué par de gros fascicules de fibres assez serrées. Le ruban de

Reil lalé2-al ([il) et le ruban de Reil médian (Rm) affectent dans les régions pédon-

culaires inférieures la forme d'un large croissant qui se porte de plus en plus

en dedans, au sur et à mesure que l'on se rapproche de la protubérance. Sur

cetle coupe leur extrémité interne est éloignée du raphé par toute l'épaisseur

du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Ce dernier, qui nait du noyau

rouge (NR), ainsi que nous l'avons vu sur les coupes précédentes, s'entre-croise

avec son congénère presque immédiatement après son origine, formant ainsi

dans la partie ventrale de l'étage supérieur, ou calotte Au pédoncule, un très large

entre-croisement (xiPcs), qui occupe presque toute l'étendue de la calotte, depuis

le faisceau longitudinal postérieur (Flp) jusqu'au locus] niger (Ln). L'entre-croi-

sement de ces fibres se fait sous un angle très ouvert, de telle sorte que les

FlG. 328. Coupe n" 13 x, passant par la ligne 13 x de la figure 315. Méthode de Pal.

3/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Aq, aqueduc.de Sylvius. BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. Fcop, fais-

ceau de la commissure postérieure. rlp, faisceau longitudinal postérieur. Gip, ganglion

inter-pédonculaire. L ? t, locus niger. XIV, noyau du nerf pathétique (4" paire). NQp, gan-

glion du tubercule quadrijumeau postérieur. P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral.

Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. ni, ruban

de Reil latéral. lim, ruban de Reil médian. SgAq, suhstance grise de l'aqueduc de

Sylvius. si, sillon latéral de l'isthme de l'encéphale. -SR, suhstance réticulée. -Tpo, tænia

pontis. xiPcs, entre-croisement inférieur du pédoncule cérébelleux supérieur. -xsPcs, entre-

croisement supérieur du pédoncule cérébelleux supérieur. )le, racine encéphalique ou petite

racine motrice descendante du trijumeau. IV, filets radiculaires du nerf pathétique (iv* paire).

662 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

gros fascicules de fibres qui constituent le pédoncule cérébelleux supérieur, tra-

versent le raphé en fascicules presque parallèles. A la partie postérieure du raphé,

on observe un second entre-croisement se faisant à angle extrêmement aigu,

c'est V entre-croisement supérieur du pédoncule cérébelleux supérieur (xsPcs) dont les

fibres descendent presque parallèlement le long du raphé, et se perdent dans

la masse de fibres Au pédoncule, cérébelleux supérieur.

Le faisceau longitudinal postérieur (Flp) ne se présente plus ici, sous

l'aspect qui le caractérise dans les régions pédonculaires supérieures. Comme

le raphé est occupé dans son sens an léro-posté rieur par l'important en/l'e-cl'oi-

sement du pédoncule cérébelleux supérieur, le faisceau longitudinal postérieur

n'envoie plus en avant ses fascicules les plus internes. Aussi ces derniers

constituent-ils un simple pont médian, qui réunit la partie antérieure des fais-

ceaux longitudinaux postérieurs. Le bord postérieur de ces faisceaux est légè-

rement échancré, et embrasse un petit noyau arrondi qui envoie ses fibres

en dehors et en arrière. Ce noyau constitue le noyau du pathétique ou de la,

quatrième paire (NI,), dont les fibres (IV) se portent en arrière, et s'entre-croisent,

ainsi que nous le verrons sur les coupes suivantes (voy. t. II), en arrière de la

substance grise de l'aqueduc de Sylvius, pour émerger dans le sillon qui sépare

le tubercule quadrijumeau postérieur, du pédoncule cérébelleux supérieur. En

dehors, le faisceau longitudinal postérieur se confond insensiblement avec les

faisceaux de la substance réticulée de la calotte (SR). Dans la zone claire qui sépare

cette substance 'réticulée du ruban de Reil médian (Rm), on trouve le faisceau, de

la commissure postérieure (Fcop), dont les fibres présentent pour la plupart une

direction oblique en dehors et en avant et dont quelques-unes traversent la partie

interne du ruban de Reil médian (Rm).

Le locus niger (Ln) présente ses groupes de cellules caractéristiques. Le

stmtum intei'medill1n s'est fusionné avec le pied du pédoncule cérébral (P),

dans lequel il envoie des fibres horizontales, qui s'enchevêtrent avec les fibres à

direction oblique ou verticale du pied du pédoncule cérébral, En dedans, le pied

Au pédoncule cérébral est limité par un faisceau arci forme (Tpo), composé de fibres

horizontales qui s'infléchissent en avant et en dehors, pour entourer le tiers

interne du pédoncule cérébral. Obersteiner désigne ces fibres, qui viennent des

régions protubérantielles , sous le nom de pai-lie pédonculaire du ruban de Reil (Pes

lemniscus). Ces fibres ne doivent pas être confondues avec celles que Flechsig

a désignées sous ce même nom, et que nous verrons apparaître sur les coupes s

suivantes (Voy. t. II, Coupes du pédoncule cérébral). Pour nous, nous basant sur

l'étude des coupes en séries et sur l'étude des dégénéscences secondaires, ces

fibres horizontales internes, que l'on ne rencontre qu'au voisinage immédiat de

la protubérance annulaire, ne font pas parlie constituante du ruban de mais

représentent des fibres ascendantes de la protubérance, que les couches de fibres

protubérantielles plus profondes ont refoulées en arrière dans la partie antero-

interne de la calotte. Ces fibres persistent intactes dans les cas de dégénérescence

totale du pédoncule par lésion corticale ou centrale. Arrivées au niveau du

bord supérieur de la protubérance, ces libres deviennent appareilles à l'extérieur,

et forment un polit fascicule de fibres qui embrasse le bord inférieur An pédon-

cule, et représente le taenia pontis ou bandelette de la protubérance de Henle.

Ce faisceau se coude ensuite brusquement au niveau du bord postérieur du

pédoncule cérébral, pour se porter en bas, et longer le bord externe du pédoncule

cérébelleux supérieur, avec lequel il se confond.

CHAPITRE IV

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE

Si l'on examine une coupe vertico-transversale, horizontale ou sagittale

de l'hémisphère, on constate que chaque circonvolution cérébrale est

formée de deux substances, l'une blanche en continuité directe avec le

centre ovale, c'est la substance blanche ou médullaire dont la forme déter-

mine celle de la circonvolution correspondante, l'autre grise, la substance

grise, cendrée ou corticale, qui se moule très exactement sur la substance

blanche, l'entoure de toutes parts et forme l'écorce cérébrale. °

L'écorce cérébrale, mesure en moyenne de 1,5 à 4 millimètres, son épais-

seur varie selon les sujets, selon les régions et selon l'àge. En règle géné-

rale elle est plus épaisse au sommet des circonvolutions que dans le fond

des sillons, plus épaisse chez l'enfant que chez le vieillard, où elle participe

à l'atrophie générale du cerveau. Elle est plus épaisse sur la face externe

que sur les faces internes et inférieures des hémisphères, et ce n'est qu'au

voisinage du lobe frontal qu'elle présente sur les faces interne et externe

une épaisseur égale. Elle atteint enfin son maximum d'épaisseur, dans les

régions supérieures des circonvolutions rolandiques et dans le lobule para-

central, son minimum, au pôle occipital.

Lorsqu'on examine à l'oeil nu une mince coupe vertico-transver-

sale, provenant par exemple de la première circonvolution frontale ou de

la circonvolution frontale ascendante, on voit que la substance grise n'est

pas homogène; en allant de la surface vers la profondeur, elle présente,

ainsi que Baillarger l'a montré en 1840, une série de zones concentriques,

au nombre de six, alternativement blanches et grises, connues sous le

nom de stries de Baillarger (fig. 330).

Au niveau de la face interne du lobe occipital, l'écorce cérébrale apparaît

formée seulement par trois couches, l'externe et l'interne de coloration

grise, la moyenne de coloration blanche. Cette dernière, très facile à déli-

Substance blanche

et substance grise

des circonvolutions.

Ecorce cérébrale.

Variations dans

l'épaisseur cie l'é-

corce.

Stries d· 13aillar

ger.

Particularités

strncturale. do l'd-

curco du lobo occi-

pital.

CG4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Huhan de Vicq

on de (;en-

nari.

Les trois couches

,le Iüillikcr.

Les cinq couches

de Meynert..

miter et à suivre sur tous les cerveaux, donne un aspect tout spécial aux

coupes pratiquées dans cette région des hémisphères; connue sous le nom -

de ruban ou de ligne de Vicq d'Azyr et de Gennari, elle acquiert son maxi-

mum d'épaisseur dans la scissure calcarone, est encore très apparente dans

le cunrfus, et va en s'amincissant jusqu'au niveau de la pointe occipitale

(fig. 223 à 234 et 261 à 266). Ces différences de coloration de la substance

grise, suivant les régions que l'on examine, montrent déjà, à l'oeil nu, que

la structure de l'écorce n'est pas partout la même.

Kollikcr divisait en z ? l'écorce cérébrale en trois couches : une couche

externe blanche, transparente, extrêmement mince, située à la surface des

circonvolutions, c'est la couche blanche corticale de Remak; une couche

moyenne, grise, et une couche interne grise également, mais présentant une

coloration rouge jaunâtre (fig. 330).

Ces deux couches grises, assez épaisses, sont séparées l'une de l'autre

par une zone blanche, mince et mal délimitée en général, la strie externe

de Baillarger, ou couche blanche intermédiaire externe de Remak, qui

constitue dans le lobe occipital le ruban de Vicq d'Azyr. Dans certaines cir- .1.....

convolutions, en particulier au niveau de la face externe du lobe occipital ! jjJ)J !

et du lobe frontal, ainsi que de la face interne de la première circonvolu-

tion frontale, la strie de Baillarger se dédouble. La strie externe correspond

au ruban de Vicq d'Azyr, la strie interne subdivise la couche grise interne

et constitue la strie interne de Baillarger ou couche blanche intermédiaire

interne de Remak (lig. 330).

Meynert étudiant l'écorce au point de vue de l'agencement des cellules,

y décrivit cinq couches régulièrement stratifiées dans lesquelles les cellules

varient en forme et en nombre; ce sont : 1" La couche granuleuse ou molé-

culaire; 2° la couche des petites cellules pyramidales; 3° la couche des

grandes cellules pyramidales; 4° la couche des petites cellules irrégulières; : 50 la couche des cellules fusiformes (fig. 329 et 330).

La 3° couche ou couche des grandes cellules pyramidales est parcourue

à sa partie moyenne par la strie externe de Baillarger. Cette strie présente

dans le lobe occipital une grande épaisseur et y forme une véritable couche,

la troisième couche de lleynert; cet auteur subdivisa en outre, dans cette

région, la 2° couche ou couche des petites cellules pyramidales en deux

coudes secondaires, et ainsi se trouva constitué, dans le lobe occipital, le

type longtemps classique des huit couches de Meynert (fig. 345).

Cette division de l'écorce cérébrale en un nombre limité de couches

présente évidemment quelque chose d'arbitraire; car, sauf pour la couche

granuleuse ou moléculaire dont les limites sont assez précises, les autres

couches de l'écorce se continuent entre elles par des transitions graduelles;

aussi, tous les auteurs n'ont-ils pas admis le schéma si longtemps clas-

sique des cinq couches de Meynert. Stieda, llenle, Boll, Schwalbe décrivent

quatre couches, Krause sept, et Golgi, ne trouvant pas que l'on puisse

admettre l'existence de couches nettement tranchées, divise l'écorce en

trois parties égales, superficielle, moyenne et profonde.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 665

. -- Ramon y Cajal, considérant que la 4° et la. 5° couche de Mevnert n'en

font en réalité qu'une seule, distingue avec

. Schwalbe dans la région psycho-motrice de

l'écorce du cerveau des mammifères, quatre

couches, à savoir : 1° la zone moléculaire;,

2° la zone des petites cellules pyramidales;

3° la zone des grandes cellules pyramidales; '.

4° la zone des cellules polymorphes (fig. 330).'

La nomenclature de ces différents auteurs

se trouve . résumée dans le tableau suivant,

(fig. 330) qui représente en quelque sorte,

les progrès réalisés depuis un siècle dans la

structure de l'écorce cérébrale.

Si on examine au microscope une coupe

de circonvolution pratiquée après durcisse-

ment perpendiculairement à sa longueur et

colorée soit par les méthodes de Weigert ou

Pal, soit par le carmin, on constate que

l'écorce cérébrale est formée de cellules ner-

veuses, de fibres nerveuses, de névroglie et

de vaisseaux. Les cellules nerveuses présen-

tent des formes très variées : elles sont en

général pyramidales et se disposent en cou-

ches stratifiées. Les fibres nerveuses qui

naissent des cellules pyramidales se réunis-

sent en fascicules, forment les fibres radiées,

puis pénètrent dans la substance blanche.

D'une manière générale, la direction des

fibres radiées, ainsi que celle des cellules py-

ramidales, est perpendiculaire au. grand axe

de la circonvolution.

Mais à côté des fibres radiées on en trouve

d'autres, perpendiculaires à leur direction et

en général parallèles au grand axe des cir-

convolutions : ce sont les fibres tdngentielles

ou fibres d'association intra-corticales. Elles

occupent toute l'épaisseur de l'écorce céré-

brale, forment une mince couche à la surface

des circonvolutions, et donnent naissance

aux stries blanches de Baillarger et en par-

ticulier au ruban de Vicq d'Azyr.

C'est au mode d'agencement des cellules,

ainsi qu'au mode de distribution des fibres

tangentielles, qu'est dû l'aspect concentrique

que présente l'écorce cérébrale sur une coupe

Lesquatro couches

le Ramon y Cajai.

; i

Structure de l'é=;

,orce cérébrale.

i

Cellules nerveuses

Cellules nerveuses.

Fibres radiées.

Fibres transversal

es ou tangentielles.

Fis. 329. - Coupe transversale

de l'écorce cérébrale d'un sup-

plicié colorée au picro-carmin.

Gross.2a0diam. (d'après W.

Vignal.)

A ,prcmière couche de Meynert ou

. couche granuleuse. B, deuxième

couche de Meynert ou couche des,

. petites cellules pyramidales.

C, troisième couche de Meynert

ou couche des grandes cellules py-

ramidales. D, quatrième couche

de Meynert ou couche des petites

.cellules irrégulières. E, cin-

quième couche de Meynert ou

. couche des cellules fusiformes.

6li6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

ric. 330. Schéma résumant la concordance des différentes couches de l'écorce céré-

brale, depuis Vicq d'Azyr (1790), jusqu'à Ramon y Cajal (1890).

La première colonne représente les trois couches de Vicq d'Azyr (1790) et les six couches de

Baillarger (1840). La deuxième colonne représente les trois couches décrites par Iütlliker en

18 : p ? . La troisième colonne reproduit le type à cinq couches de Meynert (1867) et la quatrième

colonne représente les quatre couches de Cajal (1890). Les fibres tangentielles, le ruban de Vicq

d'Azyr, les stries interne et externe de Baillarger et la substance blanche sont colorés en

rouge : 1\[, couche moléculaire. pPg, couche des petites cellules pyramidales. gPy, couche

des grandes cellules pyramidales. - Pm, couche des cellules polymorphes.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. GG'7

transversale, apparence si facile à constater sur des cerveaux durcis dans

les bichromates.

La distribution de ces éléments n'est du reste pas la même dans toute

l'étendue de l'écorce cérébrale, et il convient de distinguer à cet égard

l'écorce du manteau cérébral (pallium cerebri) de celle du dlinPncéphaloll.

I. ÉCORCE DU MANTEAU CÉRÉBRAL

L'écorce du manteau cérébral présente des modifications structurales

qui varient suivant les régions. Nous étudierons ici trois régions princi-

pales : la région rolandique, la région de l'insula et la région occipitale.

Région rolandique (zone psycho-motrice).-Les cellules de l'écorce

de la région rolandique se disposent d'après Cajal en quatre couches. Ce

sont, ainsi que nous l'avons vu plus haut : 1° la couche moléculaire ; 2° la

couche des petites cellules pyramidales ; 3" la couche des grandes cellules

$pyramidales ; 4° la couche des cellules polymorphes.

. 1° Zone moléculaire (1r couche de Meynert, couche granuleuse, couche

sans cellules de Stieda, couche des fibres tangentielles) (fig. 329, 339, A). -

Cette zone a une épaisseur de 0 ? 25 environ au niveau des crêtes des

circonvolutions, mais peut atteindre 0 ? 73 dans le fond des sillons (Kaes).

Immédiatement sous-jacente à la pie-mère, elle en est séparée par une

mince couche de névroglie sous-pie-mérienne riche en cellules araignées.

Sur des préparations colorées par le carmin (fig. 329), la zone nzolé-

culaire parait constituée par une substance fondamentale d'aspect granu-

leux, dans laquelle on trouve disséminées quelques rares cellules nerveuses

petites et irrégulières. Sur des préparations traitées par l'acide osmique,

les méthodes de Weigert, de Pal ou de Wolters, cette couche est formée

presque exclusivement de fibres à myéline, variqueuses, d'épaisseur très

variable, présentant pour la plupart une direction parallèle il la surface

et tangente à la courbe de la circonvolution. Cette couche de fibres tan-

gentielles, découverte par K6111l.er en 1852 et bien décrite depuis par Exner,

Tuczek, Ranvier, Emminghaus, Jendrassik, Vulpius, Kaes, constitue le

réseau d'Exner, la zone corticale tangentielle, les fibres zonales ou le plexus

externe de Cajal.

Ce sont pour la plupart de très fines fibres à myéline, sauf dans la

région rolandique où on en trouve d'assez volumineuses (Tuczek). Elles

siègent surtout dans la portion la plus superficielle de la couche molécu-

laire, affectent une direction principalement horizontale et s'entre-croisent

avec des fibres à direction verticale ou plus ou moins oblique. Le réseau

d'Exner se trouve donc constitué, à la fois par des fibres à direction tan-

gentielle et par des fibres à direction plus ou moins oblique (fig. 342).

L'origine des libres du réseau d'Exner a donné lieu à de nombreux tra-

vaux. Martinotti a montré, à l'aide de la méthode de Golgi, que les libres

Kcorcedumautcau

cérébral et écorce du

l'l11noncéphalon.

Ecoroodumautcau

cérébral.

Les quatre couche

de Ramon y Cajal.

Zone moléculaire

(1" couche),

Son épaisseur.

Fibres tanc'ettticties

ou réseau d'lexiier.

Origine des fibres

du réseau d.Exncr.

668 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules delà cou-

che moléculaire.

Cellules polygo-

sales.

i

; Cellules fiisifor.

1 mes de Citjal.

verticales de ce réseau se continuaient avec le cylindre-axe ascendant de

certaines cellules polymorphes des couches sous-jacentes, et que la plus

grande partie de ses fibres horizontales se ramifiait comme des arborisa-

tions terminales de cylindres-axes. Cajal reconnut que le plus grand

nombre des fibres du réseau d'Exner proviennent de cellules propres à la

couche moléculaire, cellules considérées jusqu'à lui comme étant de nature

névroglique, et distingua dans cette couche trois espèces de cellules : des

cellules fisifo ? iaes, des cellules triangulaires et des cellules polygonales.

Les cellziles polygonales (fig. 331) sont anguleuses, de volume moyen

et peu nombreuses; elles émettent un grand nombre de dendrites effilées,

ramifiées dans tous les sens, et dont quelques-unes descendent jusque

dans la couche des petites cellules pyramidales. Leur cylindre-axe, très

mince, se détache d'un point latéral de la cellule, affecte une direction soit

horizontale, soit ascendante, et se divise en fibrilles et en rameaux vari-

queux, qui suivent un trajet en général parallèle à la surface de la circon-

volution, mais n'atteignent jamais la couche sous-jacente.

Les cellules fusiformes et es ce u es triangulaires répondent au type

cellulaire que nous avons décrit plus haut (voy. p. 165) sous le nom de cellules

de Cajal, cellules caractérisées par la multiplicité de leurs cylindres-axes .

et par le mode d'origine de ces derniers, qui naissent tous d'une den-

drite.

Les cellules fusiformes (fig. 332) sont en général hipolaires; elles peu-

vent toutefois être unipolaires en particulier chez les nouveau-nés ou les

embryons. Elles présentent une apparence ovoïde, à surface lisse et régu-

lière. De leurs deux pôles partent des dendrites assez épaisses, le plus souvent

rectilignes, qui se coudent vers la superficie du cerveau, après avoir émis

dans leur long trajet horizontal des branches qui se dirigent toutes du

Fig. 331. Cellules polygonales de la couche moléculaire de l'écorce cérébrale du lapin de

8 jours. Coupe antéro-postérieure. Méthode rapide de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

a, cylindres-axes. b, collatérales. c, branches protoplasmiques.

GO

H

53

C

n

H

G

m

M

U

t4

1-

M-

n

O

ft)

n

M

n

m-

»

m

>

c-1

M z

C3>

C'

CD

Fig. 332. - Cellules fusiformes du type de Cajal. Coupe longitudinale de la couche moléculaire de l'écorce cérébrale du lapin âgé

de 8 jours. Imprégnation par laméthode rapide de'Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

a, cylindres-axes polaires ou principaux, se portant en direction opposée. - b, cylindres-axes surnuméraires partant de diverses branches

protoplasmiques. - c, ramification des cylindres-axes. tl, terminaisons libres des dendrites.

Fig. 333. Cellules triangulaires du type de Cajal. Coupe longitudinale de la couche moléculaire de l'écorce cérébrale du

lapin âgé de 8 jours. Imprégnation par la méthode rapide de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

A et B, cellules pluripolaires, triangulaires. - a cylindres-axes principaux, dont la direction est antero-posterioure. - b, cylindres-axes

surnuméraires. - C et D, cellules pluripôlaires plus petites et de forme presque arrondie. - a cylindres-aaes. - b, leurs collatérales.

670 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le cylindre-axe des

cellules fusiformes

de la couche molé-

culaire est double et

même triple.

Cellules triangu-

laires.

j

La couche molé-

culaire de l'écorce

est formée de libres 1

autochtones qui, mé-

langées avec celles

provenant des con.

ches sous-jacentes.

constituent le plexus

. externe de l'écorce.

j

côté de la corticalité, et qui s'y terminent par des extrémités libres

(lisa. 332, d). Le cylindre-axe de ces cellules est double, parfois triple; ils

partent chacun du coude des dendrites polaires, se dirigent horizontale-

ment, parcourent de très grandes étendues, en abandonnant un grand

nombre de collatérales qui se détachent à angle

droit et se terminent librement.

D'autres cylindres-axes surnuméraires nais-

sent de la partie ascendante des dendrites po-

aires ou de rameaux protoplasmiques secon-

laires (fig. 332).

Les cellules triangulaires (fig. 333, 334) ne

sont qu'une modification du type précédent,

qu'elles dépassent en grosseur et en nombre.

Leurs dendrites sont divergentes et peu rami-

iées ; leurs cylindres-axes multiples provien-

lent des dendrites, affectent une direction hori-

zontale, et se terminent par des arborisations

variqueuses, qui paraissent entrer en connexion

ivec les panaches protoplasmiques des cellules

pyramidales.

La couche moléculaire est donc formée par

les cellules et des fibres nerveuses autochtones

a à direction surtout tangentielle; elles s'enchevêtrent avec des fibres

provenant des zones sous-jacentes (cylindres-axes ascendants des cellules

polymorphes, ramifications terminales de fibres nerveuses de la substance

olanche des hémisphères) et constituent avec elles un plexus serré le

plexus externe de l'écorce de Cajal, dont les mailles sont traversées, ainsi

lue Golgi l'a reconnu le premier, par les rameaux terminaux ramilles-

FiG. 334. Cellule de Cajal en voie de développement. Coupe vertico-transversale de

l'écorce de la circonvolution frontale ascendante d'un foetus humain de 8 mois.

Méthode de Golgi. (D'après G. Retzius.)

0, Surface de l'écorce ccrebrale. - f, fibres tangentielles, prolongements d'antrcs cellules

de Cajal.

rc. 33 : i. Cellule de la cou-

che des grandes cellules

pyramidales (3° couche de

Meyiiert) de l'écorce céré-

brale d'un supplicié. (D'a-

près W. Vignal.)

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 671

des panaches ascendants des cellules pyramidales (fig. 338, A) et par les

nombreuses cellules névro-

gliques de la région.

Cette 'structure de la

couche moléculaire est la

même chez tous les Ver-

tébrés, ainsi que l'a mon-

tré Cajal. La transmission

nerveuse se fait ici par

contact; elle est analogue

à celle qui existe dans le

cervelet, entre les fibres

parallèles des grains et les

dendrites des cellules de

Purkinje.

2° Couche des petites

cellules pyramidales.-(2°

couche de Meynert, stralo-

superiorede Golgi) (fin. 329

et 339, B). Cette couche, à

peu près aussi large que la

précédente, dont elle se de-

tache nettement, est for-

mée par un grand nombre

de cellules pyramidales,

serrées les unes contre les

autres, et dont la hauteur

ne dépasse pas 10 à 12 [1-; la

dimension de ces éléments

augmente à mesure qu'ils

deviennent plus profonds,

et la zone des petites cel-

lules pyramidales se conti-

nue ainsi insensiblement,

et sans ligne de démarca-

tion nette, avec la zone des

grandes cellules pyrami-

dales.

Quelle que soit la cou-

che à laquelle elles appar-

tiennent, quel que soit leur

volume, les cellules p,1Jl'a-

midales (fig. 335,336,338,

339) présentent toujours

Couche des petites

cellules pyramidales

12. couche de Cajal).

Caractères géné-

l'aux de la cellule

pyramidale.

l'ic. 336. Cellule pyramidale géante de l'écorce

cérébrale de la souris d'un mois. Méthode rapide

de Golgi. Ilamoii y Cii.jiil.)

a, tige ascendante ou dendrite primordiale. d, den-

drites basilaires. e, collatérales du cylindre -axe.

des caractères généraux communs à toutes.

672 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

. Dendrites de la

ccllnlc pyramidale.

Tige' ascendante on

n.ppcndic-cprincipat.

Épines dendriti-

que ?

Dendrites laté-

rales de la tige as-

cendante. `

Dondriteshast-

laires.

Le eylindrc-axc de

la cellule pyramidale

se continue. soit avec

une fibre d'associa-

tion, soit avec une

fibro de projection.

Elles ont la forme d'un cône ou d'une pyramide, dont le sommet est

dirigé vers la superficie du cerveau et dont la base est inférieure, et donne

naissance au cylindre-axe. Le protoplasma cellulaire est granuleux, d'ap-

parence striée, et contient au niveau de la base un amas de granulations

pigmentaires d'un jaune clair. Le noyau de la cellule est volumineux,

arrondi, parfois même de forme conique ou triangulaire, et contient un

nucléole brillant (fig. 335).

Les dendrites de la cellule pyramidale sont très nombreuses et on peut,

d'après leur mode d'origine, les distinguer avec Cajal en tige ascendante ou

dendrite primordiale, en dendrites collatérales de cette tige, et en dendrites

basilaires, provenant du corps même de la cellule (fig. 336, 338 et 339).

La tige ascendante (a,fig.336 et 338) est dé-

signée encore sous le nom d'appendice princi-

pal, de dendrite primordiale , parce qu'elle est

de toutes les dendrites la première à appa-

raître (Cajal). Elle est large, lisse à son origine

et monte vers la surface du cerveau, paral-

lèlement à celle des autres cellules pyrami-

dales. Arrivée dans la couche moléculaire,

cette tige ascendante se décompose en un

panache de ramifications protoplasmiques,

les ramilles de Cajal qui se terminent

librement entre les fibrilles nerveuses de

cette zone. Ces ramifications protoplas-

miques n'ont pas de contours lisses et ar-

rondis, mais sont hérissées de pointes se

terminant par une extrémité arrondie et

légèrement renflée (fig. 337, a et b) ; pointes

qui leur donnent l'apparence d'un buisson

d'épines (Cajal), et qui se retrouvent, quoi-

qu en moins grand nombre, sur la tige ascendante de la dendrite. La

réunion de toutes ces ramifications forme un réticulum très serré. Pour

Golgi et Martinotti, quelques ramifications terminales entreraient en con-

tact avec les capillaires et les cellules de la névroglie, opinion qui n'est

adoptée, ni par Cajal, ni par Retzius (Voy. p. 174).

Les dendrites collatérales de la tige principale émergent soit à angle

droit, soit à angle plus ou moins aigu, au niveau des renflements de la

tige et se termineut librement sur les côtés.

Les dendrites basilaires (d, fi-. 336 et 338) sont d'épaisseur variable,

elles proviennent du corps de la cellule, et se dirigent les unes en dehors,

les autres en bas; puis elles se ramifient successivement et se perdent

dans le voisinage du corps de la cellule.

Le cylindre-axe (cy, fig.-33S) de la cellule pyramidale naît par un petit

cône d'origine, soit de la base même de la cellule, soit d'une dendrite basi-

laire. Il se dirige en bas, et traverse les différentes couches de l'écorce

l tc. 337. - l'ortiort tle l'arhori,n-

l.ion terminale de la tige radiale

d'une cellule pyramidale de la

souris adulte. Méthode rapide de

Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

a, tige et branches protoplasmi-

qucs.A,épines collatérales.

Fig. 338. Cellule pyramidale type moyen de l'écorce cérébrale de l'homme

adulte. Lobe frontal. Méthode de Golgi. Dessin de M. Azoulay (d'après ses prépa-

rations).

a, tige protoplasniiquo ou dendrite ascenllante. - c, corps cellulaire. col, collatérales

du cylindrc-azn. l'y, cylindres-axes. - d, dendrites basilaires. p, panaches protoplasmiques.

43

11 674 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Collatérales du cy-

lindre-axe de la cel-

lule pyramidale.

Cellule psychique

.le Cajal.

La cellule pyra-

midale chez lcs Ver-

téhrés.

Variétés de forme

des petites cellules

pyramidales.

cérébrale, pour se continuer dans la substance blanche, avec un tube ner-

veux, appartenant soit au système des fibres d'association, soit à celui de la

couronne rayonnante (Cajal). C'est là un fait, d'une constatation beaucoup

plus facile chez les petits mammifères que chez l'homme.

Pendant son trajet à travers la substance grise, le cylindre-axe, émet

dans la partie supérieure de son trajet de fines collatérales (col fig. 338) au

nombre de six à dix, qui se détachent à angle droit, se dirigent horizon-

talement ou obliquement en dehors, et se terminent par deux ou trois

ramuscules très ténus. Cette terminaison se fait toujours par une extrémité

libre, granuleuse ou épaissie, sans arborisation finale. Cette particularité,

très nette chez les mammifères très jeunes, est moins aisée à constater sur

les adultes, dont les rameaux collatéraux sont plus longs et plus ramifiés

(Cajal).

La cellule pyramidale se présente chez les petits mammifères, où Cajal

l'a particulièrement étudiée, avec les mêmes caractères que chez l'homme.

Chez les petits mammifères toutefois, le corps cellulaire est un peu moins

nettement pyramidal et presque ovoïde, son volume est moins grand que

chez l'homme, car il garde toujours une certaine proportion avec le

corps de l'animal, et les dendrites du tronc principal et de la base sont

plus courtes et moins nombreuses (Cajal).

Tels sont les caractères histologiques que présente chez les mammifères

la cellule pyramidale, cellule qui, par sa morphologie spéciale et son siège

exclusif dans la corticalité du cerveau, constitue le véritable centre des

actions nerveuses d'ordre supérieur, la cellule psychique de Cajal.

Cette cellule présente une structure d'autant plus simple, qu'on l'exa-

mine chez des Vertébrés plus inférieurs. Chez les batraciens, les dendrites

se réduisent au panache terminal qui se ramifie dans la zone moléculaire,

particulièrement développée chez ces animaux; les dendrites collatérales

du tronc principal ainsi que les dendrites basilaires font défaut, de telle

sorte que les cellules pyramidales des batraciens ressemblent singulière-

ment aux cellules pyramidales plus ou moins modifiées, qui constituent les

grains de la circonvolution godronnée (fig. 364). Chez les reptiles, la tige

ascendante existe, mais elle ne fournit pas de dendrites collatérales et le

corps cellulaire n'émet qu'un seul prolongement descendant, plus ou moins

ramifié, représentant les expansions basilaires que l'on rencontre chez

les mammifères (Cajal).

Dans la couche des petites cellules pyramidales, les cellules situées

immédiatement au-dessous de la zone moléculaire ne sont pas de forme

véritablement pyramidale, mais plutôt polygonales ou étoilées, du moins

chez les petits mammifères (Cajal). Leurs dimensions, ainsi que la lon-

gueur de leur dendrite principale, augmentent avec la profondeur de la

couche. La dendrite ascendante se termine par un panache très touffu dont

les ramifications s'entrelacent avec celles des cellules voisines, et occupent

presque toute l'épaisseur de la zone moléculaire. Quant aux dendrites basi-

laires, elles sont très nombreuses et très ramifiées (fig. 338, 339).

Il'ic. 339. Coupe transversale de l'écorce de la souris d'un mois (Région supra-

ventriculaire). Méthode de Golgi. Objectif C. Zeiss. Ocul.3. (D'après Ramon y Cajal.)

A, couche moléculaire. B, couche des petites pyramides. C, couche des grandes pyra-

mides. D, couche des corpuscules polymorphes. E, substance blanche. a, panaches épi-

neux des cellules pyramidales. b, petites cellules pyramidales plus élevées. - c, cylindre-axe

d'une petite cellule pyramidale. d, grande cellule py-ramidale.-e, son cylindre-axe. f, cel-

lule à cylindre-axe ascendant. - g, cellules semblables mais plus petites. - h, ^cellule siégeant

dans la substance blanche. i, cellule arrondie dont le cylindre-axe se dirige vers [la sub-

stance blanche cellule du type II de Golgi. '

676 6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les cylindres-axes

des petites cellules

pyramidales se con-

tinuent avec une fi-

bre de projection ou

une fibre calleuse.

Modo de terminai-

son dos collatérales

cyliudre-axiles.

Opinion de Golgi.

Pour Cajal, les

collatérales se ter-

minent par des ex-

trémités libres et

renflées. s.

Couche des gran-

des cellules pyrami-

dalcs (3' couche).

Le cylindre-axe

des grandes cellules

pyramidales se con-

tinue en général avec

une libre de projCC2

tion ou d'association.

Le cylindre-axe des petites cellules pyramidales descend à travers les

couches sous-jacentes, dans la substance blanche où il se continue avec

une fibre à myéline, en fournissant à une certaine distance de son origine

quatre ou cinq fines collatérales, qui se divisent une ou deux fois. Sur les

mammifères nouveau-nés, Cajal est arrivé à suivre ces cylindres-axes dans

la substance blanche jusqu'au corps strié, et il admet avec v. Monakow, que

dans les régions de l'écorce situées au-dessus des ventricules latéraux, ces

cylindres-axes participent probablement à la formation du corps calleux.

Quant aux collatérales du cylindre-axe, Cajal les a vues remonter parfois

jusque dans la zone moléculaire. D'après Golgi qui les a découvertes, les

collatérales, après s'être ramifiées un certain nombre de fois, s'anastomo-

seraient entre elles, pour contribuer à former le réseau nerveux continu,

dont cet auteur admet l'existence dans la substance grise (Voy. p. 176). Chez

l'homme et les grands mammifères, il est impossible de suivre sur une coupe

le trajet complet d'une de ces fibres. Par contre, sur l'embryon, le mammi-

fère nouveau-né ou de petite taille, les collatérales du cylindre-axe sont très

courtes et se terminent, comme l'a montré Cajal, par une varicosité sans

arborisation. En étudiant sur de jeunes foetus le mode d'accroissement des

collatérales, cet auteur a pu suivre toutes les phases de cet accroissement,

depuis le moment où elles ne sont encore que de simples excroissances

verruqueuses du cylindre-axe, jusqu'à celui où elles se montrent sous forme

de rameaux dichotomisés et terminés par des extrémités renflées et libres.

3° Couche des grandes cellules pyramidales (3° couche ou couche anznzo-

nique de Meynert, couche moyenne des cellules nerveuses de Stieda, strata-

medio de Golgi, fig. 329 et 339, C.).

Cette couche se distingue de la précédente par le plus grand volume

des cellules pyramidales qui ont de 20 à 30u-, ainsi que par une plus grande

longueur et épaisseur de leur prolongement cylindre-axile. Mal délimitée en

dehors d'avec la couche précédente, la couche des grandes cellules pyra-

midales est un peu mieux délimitée en dedans, quoiqu'il ne soit pas rare

de voir de grandes cellules pyramidales, disséminées dans la couche des

cellules polymorphes (live couche).

Le cylindre-axe des grandes cellules pyramidales est plus épais que

celui des petites cellules pyramidales; il descend en suivant un trajet

rectiligne, se réunit à d'autres cylindres-axes pour constituer les faisceaux

de libres radiées, puis arrive dans la substance blanche où il se continue

en général avec une fibre de projection ou d'association. Dans certains cas,

il se bifurque en deux branches inégales, dont l'interne est la plus fine,

et concourt à former le corps calleux. Pendant leur trajet à travers la

substance grise, les cylindres-axes des grandes cellules pyramidales

émettent des collatérales horizontales ou obliques, qui après s'être divisées

se terminent par des nodosités libres. Quant aux dendrites, elles se com-

portent dans cette couche comme dans la couche précédente (Cajal).

Les intervalles qui séparent les petites etles grandes cellules pyramidales

sont comblés par un feutrage de fibres nerveuses, particulièrement serré au

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 677

niveau de la partie moyenne de la couche des grandes cellules pyramidales,

où il se présente sur des préparations traitées par la méthode de Weigert,

sous l'aspect d'une ligne foncée correspondant à la. strie externe de Baillarger.

4° Couche des cellules polymorphes ÏD, E, fib. 329 et D. fig. 339). -Dans

cette zone, qui mesure à peu près 0 ? \32, on retrouve encore quelques cel-

lules pyramidales, les unes très grandes, les autres de petit diamètre et

dont la dendrite principale se dirige vers la zone moléculaire. La majorité

des cellules de celte zone est toutefois constituée par des éléments ovoïdes,

fusiformes, 'triangulaires ou polygonaux, pourvus de courtes dendrites

ascendantes ou obliques, qui s'arborisent dans la couche des grandes cellules

pyramidales, mais n'atteignent jamais la couche moléculaire, zone dans

laquelle se trouvent les terminaisons en panache des dendrites des cellules

pyramidales. Quelques-unes de ces cellules polymorphes possèdent deux

ou trois dendrites épaisses et descendantes, qui s'arborisent jusque dans la

substance blanche. Le cylindre-axe des cellules polymorphes est mince,

il a une direction descendante, fournit trois ou quatre collatérales qui se

ramifient, puis se coudent ou se divisent en T et se continuent avec une

fibre nerveuse de la substance blanche (Cajal).

i

Couche des cellules

polygonales (-le cuu-

che).

i

Le cylindre-axe

ries cellules poly-

morphes se continue

avec une fibre de la

substance blanche.

Fil;. a : r0. -Cellule à cylindre-axe court (type II de Golgi) de la 4" couche de l'écorce

t du lapin nouveau-né. (D'après Ramon y Cajal.)

e a, cylindrc-axc ascendant. b, rameaux droils et verticaux du cylindrc-axc. - c, rami-

fications terminales ci variqueuses du cylindre-axe.

678 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules du type U

de Golgi.

Cellules à cylindre-

axe ascendant de

Martinotti.

Cellules névro-

tiques.

Leur origine.

Cellules névrogli-

ques d'origine épon-

dymaire.

Cellules araignées.

Fibres myéliniques

et amyéliniques de

l'écorce

Entre les cellules pyramidales et les cellules polymorphes, on trouve

encore dans les trois dernières couches de l'écorce cérébrale des cellules

de Golgi, cellules à cylindre-axe court, et des cellules spéciales décrites

par Martinotti, les cellules à cylindre-axe ascendant.

Les premières, de forme polygonale, envoient dans tous les sens leurs

dendrites. Leur cylindre-axe, qui naît du corps cellulaire, se décompose

près de la cellule en une arborisation variqueuse et libre, dont les rameaux

enveloppent le corps des cellules voisines (fig. 340).

Quant aux cellules décrites par Martinotti et dont le cylindre-axe pré-

sente une direction ascendante, on les rencontre dans les trois dernières

couches de l'écorce et principalement dans la couche des cellules poly-

morphes (fig. 339, f, g). Fusiformcs ou triangulaires, elles présentent des

dendrites ascendantes et descendantes. Leur cylindre-axe, qui naît parfois

d'une dendrite, monte en ligne droite dans la zone moléculaire, où il se

divise en fins rameaux, à direction horizontale, qui constituent une arbori-

sation terminale très étendue. Pour quelques cellules, cette arborisation

se termine dans la couche des petites cellules pyramidales (Cajal).

Cellules névrogliques. On trouve dans l'épaisseur de la substance

grise et blanche de l'écorce cérébrale un grand nombre de cellules névro-

gliques qui représentent, grâce à leurs innombrables prolongements, le

véritable tissu de soutènement de l'écorce. Les unes, d'origine épithéliale,

représentent des cellules épendymaires émigrées dans les substances

blanche et grise. Les autres, développées aux dépens de l'ectoderme et

du mésoderme (voy. p. '155), entourent les vaisseaux d'un véritable man-

chon névroglique et correspondent aux cellules araignées de .lastrowitz. '

Les cellules névrogliques d'origine épendymaire se reconnaissent faci-

lement grâce à leur orientation radiale : la tige des cellules épendymaire

s'atrophie, le corps se raccourcit, sa périphérie se recouvre d'expansions

variqueuses qui se détachent à angle droit et se portent dans tous les

sens (fig. 341).

Les cellules araignées manquent d'orientation radiale, s'insèrent géné-

ralement sur les vaisseaux par un filament épais comme Golgi l'a reconnu,

et sont pourvues d'un riche chevelu de rameaux soit courts et semblables

à un fin duvet, soit longs, lisses et ordinairement indivis (fig. 341).

Fibres de l'écorce cérébrale. Les fibres de l'écorce cérébrale

sont les unes pourvues, les autres dépourvues d'un manchon de myéline.

Les cylindres-axes des cellules pyramidales grandes et moyennes, des cel-

lules de Cajal et très probablement des cellules polymorphes, possèdent

une gaine médullaire. Il en est de même des collatérales d'un certain

diamètre, particularité indiquée par Flechsig. Les cylindres-axes des petites

cellules pyramidales, ceux des cellules de Golgi, ceux des collatérales de

petit diamètre ou les arborisations terminales, soit des collatérales, soit

des cylindres-axes, sont au contraire dépourvus de myéline.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 679

Les fibres myéliniques de l'écorce cérébrale sont décelables à l'aide

de l'acide osmique, des méthodes de Weigert, de Pal et de Welters ' ; ;

elles affectent deux directions principales; les unes traversent radiai-

rement l'épaisseur de l'écorce cérébrale, ce sontles fibres radiées ; les autres

sillonnent toute l'épaisseur de l'écorce d'un réseau à mailles plus ou

moins lâches, et constituent les fibres à direction transversale ou fibres

langentielles (fig. 342).

Les fibres radiées (fig. 342 et fig. 347, fr) forment des faisceaux régu-

lièrement espacés, qui traversent la couche des cellules polymorphes ainsi

que la couche des grandes cellules pyramidales et qui sur de bonnes pré-

parations au carmin, au Weigert ou au Pal, peuvent être suivis jusqu'au

. delà de la strie externe de Baillarger.

*

1. La méthode de Wolters colore la myéline, les cylindres-axes, les corps cellulaires

et leurs ramifications dendritiques. Elle se pratique ainsi que suit :

Les pièces sont durcies dans le liquide de \IÜller ou de préférence dans le liquide

d'Erlicky ou dans le liquide de Kultscliitzky. Ce dernier se compose de :

G80 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Leur direction.

Leur origine.

Les faisceaux ra-

diés contiennent tou-

tes les libres d'asso-

ciation, commissura

les et de projection,

; ainsi que les libres ! terminales venant de

la substance blanche. !

11

Ces faisceaux de libres radiées augmentent de volume à mesure que

l'on se rapproche de la substance blanche, et constituent des faisceaux -

compacts et serrés, entre lesquels les cellules nerveuses sont disposées

en colonne radiaire; ils renferment des libres de calibres variés : à côté

de très grosses fibres appartenant aux cellules pyramidales grandes ou

géantes, on en trouve en effet d'autres beaucoup plus fines.

Ces faisceaux radiés naissent de préférence de la crête et des parois

latérales de la circonvolution. Mais le fond des sillons n'en est pas dépouvu,

comme on le croyait pendant longtemps, Ils s'irradient dans l'écorce, dans

un plan parallèle au grand axe de la circonvolution, et présentent par consé-

quent un aspect spécial, suivant qu'ils sont sectionnés parallèlement, perpen-

diculairement ou obliquement au grand axe de cette dernière; sur les coupes

vertico-transversales, parallèles au grand axe de la circonvolution, les fais-

ceaux radiés des circonvolutions rolandiques, par exemple, se présentent

sous l'aspect de fibres parallèles entre elles qui, de la substance blanche, -

montent dans la substance grise, où elles s'épanouissent en un très élégant

pinceau de libres (fig. 283, Fa, p. 536). Sur les coupes perpendiculaires au

grand axe de la circonvolution, ces fibres se présentent sous le même

aspect (fig. 283, h" p. 536 et fig. suiv.). Sur les coupes horizontales section-

nant ces circonvolutions sous un angle plus ou moins oblique, les faisceaux

radiés se présentent sous l'aspect d'ilôts pointillés, d'autant plus courts,

que les fibres sont sectionnées plus perpendiculairement à leur direction

(lig. 29o,T V" p ? 6).

Ces faisceaux radiés contiennent toutes les fibres du système d'associa-

tion, du système commissural et du système de projection du territoire cor- -

tical envisagé ; ils sont formés par les cylindres-axes des cellules pyramidales

Les coupes une fois pratiquées, on procède comme suit :

Il On place les coupes pendant vingt-quatre heures dans le mordant suivant :

FiG. 342. Ce schéma représente la disposition des libres nerveuses dans l'écorce céré-

brale, ainsi que la nomenclature employée par différents auteurs pour les désigner.

Les lignes pointillées séparent les cinq couches cellulaires de Meynert et les quatre

couches cellulaires de Cajal.

fl, fibres tangenticlles. fll-lll, fibres des deuxième et troisième couches. -se, strie externe

de Baillarger (strie intermédiaire externe de Remak). flfl-l1', fibres des troisième et qua-

trième couches. sBi, strie interne de Baillarger (strie intermédiaire interne de Remak).

. /7-f, fibres des quatrième et cinquième couches. Sb, substance blanche.

682 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres tangentielles

de l'écorce.

Elles occupent

toute la hauteur de

l'écorce cérébrale.

grandes et moyennes et par les cylindres-axes des cellules polymorphes,

mais ils renferment en outre des fibres terminales provenant de la substance "

blanche, qui viennent s'arboriser dans ce territoire cortical (fig. 343).

Les fibres à direction transversale ou fibres tangentielles

sont perpendiculaires aux fibres radiées ; elles occupent toute la hauteur de

l'écorce cérébrale, et constituent un feutrage plus ou moins dense par places.

Cette large bande de fibres tangentielles s'épaissit à sa partie externe, à sa

partie moyenne et à sa partie interne, pour former en dehors le réseau

il'T·..xaen, à sa partie moyenne la strie externe de Baillarger, et en dedans la

couche des fibres d'association intm-col'ticales de Meynert (couche des fibres

d'association externes) (Kaes). Ces trois zones, caractérisées par la grande

densité de leur feutrage de fibres, sont reliées entre elles par deux zones de

fibres plus clairsemées, formant un feutrage à mailles très lâches. Comme

les faisceaux des fibres radiées ne dépassent guère la strie externe de Bail-

larger, on peut désigner, avec Edinger, la zone externe sous le nom de feu-

FiG. 343. Coupe transversale de la région supra-ventriculaire du cerveau de la souris

âgée de 15 jours. On y a représenté les fibres grosses venant de la substance blanche

et s'arborisant dans la substance grise. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

a, fibres ascendantes bifurquées en b. c, arborisations variqueuses finales. d, colla-

térales très longues desdites fibres. e, grandes cellules pyramidales. f, éléments globu-

leux. A, substance blanche. B, couche moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. C83

trage super-radiaire et la zone interne sous celui de feutrage inler-radiaire.

L'écorce cérébrale présente donc de dehors en dedans cinq couches de

fibres à direction transversale (fig. 342); ce sont :

- 1° La couche des fibres tangentielles proprement dite ou réseau rl' £ .1'1/{'1'

située à la périphérie de la couche moléculaire ;

2° Le feutrage super-radiaire d'Edinger, qui occupe la couche des petites

cellules pyramidales et une partie de celle des grandes cellules pyramidales;

3° La strie externe de Baillarger, située dans l'épaisseur de la couche

des grandes cellules pyramidales;

4° Le feutrage mter-radiaire a AfMy ? qui occupe la couche des grandes

cellules pyramidales et une partie de la couche des cellules polymorphes;

5° Les fibres d'association intm-corticales de Meynert, qui occupent au

niveau du fond des sillons la couche des cellules polymorphes, et se con-

tinuent profondément avec les fibres courtes d'association, fibres en U, ou

librioe proprise de Meynert.

De ces couches de fibres tangentielles, le réseau d'Exner est le seul qui

soit nettement délimité chez l'homme et les mammifères, ce qui lient, ainsi

que le fait remarquer Cajal, à ce que dans les autres couches, les rameaux

des collatérales d'une couche cellulaire se mélangent avec ceux prove-

nant de la couche voisine. Du reste, pour avoir une idée nette de ce feu-

trage intracortical, il faut employer la méthode de Golgi, car les innom-

jtjjtt brables ramifications, variqueuses et terminales, qui entourent les cellules

^p de l'écorce, sont dépourvues d'un manchon de myéline et parlant ne se

colorent pas par les méthodes de Weigert et de Pal.

Les éléments qui prennent part il la constitution de cette large bande

de libres il direction tangentielle, qui occupe toute la hauteur de l'écorce

cérébrale, sont d'après Cajal les suivants :

1° Les collalérales des cylindres-axes des cellules pyramidales et des

cellules polymorphes;

2° Les arborisations terminales du cylindre-axe des cellules de Golgi ;

3° Les ramifications terminales des collatérales et du cylindre-axe de

quelques cellules à cylindre-axe ascendant du type de Martinotti;

4° Les collatérales des libres d'association de la substance blanche;

5° Les arborisations terminales des fibres d'association et probablement

d'autres libres nerveuses, venant des ganglions centraux ou des centres

infra-corticaux ;

6° Les collatérales et arborisations terminales des fibres du corps

calleux.

Toutes ces libres forment par leur entrelacement un plexus d'une

complexité extrême, et il est actuellement impossible de déterminer

exactement, en détail, la manière dont se terminent les libres appartenant à

l'une de ces six variétés. On ne peut envisager ce feutrage que dans son

ensemble, et on doit se contenter d'indiquer, d'après Cajal, les fibres ner-

veuses qui paraissent dominer dans chacune des couches de l'écorce.

1° Couche des fibres tangentielles proprement dite {réseau d'Exner,

Les cinq couches

de libres tangon-

tielles.

lléD1cnts qui en

trent dans la consti-

tution (les fibres tan-

gentielles.

GS4 Al'\ATOl\I1E DES CENTRES NERVEUX.

Couche des fibres

tangentielles propre-

ment dites ou plexus

externe do l'écorce

(1"' plexus).

Origine de ces

fibres.

Son épaisseur va-

rie selon les régions

et selon l'âge.

Feutrage super-

radiaire d'I : diuger,

plexus de la deu-

xième couche (2°

plexus).

Origine de ces

libres.

zone corticale tangenlielle, stratum zonale, premier plexus de Cajal, fig.

342 et 347, fl). Cette couche, relativement épaisse et visible à l'oeil nu,

siège à la périphérie de la couche moléculaire. Plus épaisse d'après Kaes

au fond des sillons où elle mesure en moyenne O"'nm,73, qu'au niveau de

la crète des circonvolutions où elle n'atteint que 0 ? 244, cette couche

contient un grand nombre de fibres amyélinique et myélinique d'épaisseur

variable et plus ou moins variqueuses. Elles est formée, d'après Cajal,

par : a, les cylindres-axes multiples des cellules fusiformes, triangulaires

et polygonales de Cajal; , les cylindres-axes ascendants des cellules pro-

fondes de l'écorce décrites par Martinotti (voy. p. 668) ; y, les collatérales

de la substance blanche.

Cette couche est nettement délimitée en dedans et en dehors, mais son

feutrage est toutefois plus dense à la périphérie des circonvolutions qu'au

voisinage de la couche des petites cellules pyramidales.

Son épaisseur est du reste très variable non seulement selon les régions

mais encore selon l'âge.

En règle générale, la convexité du cerveau est plus riche en fibres tan-

gentielles que les faces interne ou inférieure de l'hémisphère. Les circon-

volutions rolandiques sont remarquables par leur richesse en fibres lan-

gentielles et par le fort calibre de ces dernières ; très nombreuses dans

le lobe occipital ces fibres y son ! particulièrement fines. Le lobe temporal

et l'insula possèdent de même un stratum zonale très épais, le lobe frontal,

au contraire, est de tous les lobes le plus pauvre en libres tangentielles ^gi

(Tuczek, Vulpius, Kaes). UN

Kaes a montré en outre, qu'au niveau des faces interne et inférieure de .

l'hémisphère, l'épaisseur de cette couche s'accroît avec l'âge, tandis que

les parties profondes de cette même couche subissent une sorte de rare- HÉ

faction au niveau de la convexité du cerveau. Ce sont là tout autant de par- ^H

ticularités importantes à connaître pour l'anatomo-pathologiste, car avant

de décider de l'état de cette couche, dans tel ou tel cas, il devra comparer

la région qu'il étudie, avec la même région prise au même point, chez un

individu du même âge.

2° Feutrage super-radiaire d'Edinger (fibres des deuxième et troisième

couches de Meynert, deuxième plexus de Cajal, fig. 342 et fig. 31.-1, fsr). Ce

feutrage occupe la couche des petites cellules pyramidales et bipartie supé-

rieure de la couche des grandes cellules pyramidales contient, ainsi que

Tuczek et Exner l'ont montré, les plus fines fibres à myéline de l'écorce

cérébrale et constitue un plexus très lâche formé, d'après Cajal, par : z,

les collatérales ascendantes des cylindres-axes des cellules pyramidales

moyennes et petites (peut-être aussi par les collatérales ascendantes des

grandes cellules pyramidales); , les arborisations des collatérales des

cylindres-axes ascendants; y, les arborisations terminales des libres de la

substance blanche (Cajal).

Celte couche, qui a été l'objet de la part de Kaes d'une élude toute spé-

ciale, mesure en moyenne l ? 8 (Kaes). Peu développée chez les jeunes

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 685

individus où elle ne contient que quelques rares, unes et courtes libres

irrégulièrement disséminées, ses fibres croissent en nombre avec l'âge.

Elles se disposent en fibres parallèles fines, plus ou moins longues, qui

occupent d'abord la moitié interne de la couche, puis s'étendent à sa moitié

externe. A mesure que leur nombre augmente, ces fibres se stratifient en

une strie, d'autant plus nettement délimitée, que la raréfaction des couches

inférieures du stratum zonale est plus grande (Kaes).

C'est au moment de la stratification de cette couche, quelquefois avant

(Kaes), qu'apparaissent quelques fibres à myélines de fort calibre, signalées

pour la première fois par Bechterew dans le lobe occipital. Ces libres, qui

constituent la strie de Bechterew (Kaes) (fig. 342 et fig. 347, sBK), apparaissent,

d'après l'auteur dont elles portent le nom, aux confins du feutrage super-

radiaire et seraient, dans le lobe occipital, l'homologue de la couche l1uf-

douaire moyenne (stratwn lacunosum) de la corne d'Ammon ; d'après Kaes

ces fibres de fort calibre apparaîtraient dans la partie moyenne et interne

du feutrage super-radiaire. Quoi qu'il en soit, ces fibres sont en général au

nombre de 40 à 80 (Kaes), elles se disposent en une strie de 0mu,3 de lar-

geur, strie qui est plus accentuée au fond des sillons qu'au niveau des

crêtes des circonvolutions. D'après Kaes, cette strie de Bechterew est

l'indice du complet développement du feutrage super-radiaire d'Edinger.

Elle n'est du reste pas propre au lobe occipital comme le croyait Bechterew,

IL mais apparaît d'après Kaes, dans toutes les régions riches en fibres transver-

sales intra-corticales. Elle est par conséquent, particulièrement développée

au niveau du lobe occipital, du lobe temporal, des circonvolutions rolan-

diques et du lobule paracentral, et fait défaut dans le lobe frontal et il la face

inféro-interne des lobes frontal et temporal.

3° La strie externe de Baillarger (troisième plexus de Cajal, fig. 342,

sBc), est formée d'un feutrage très dense et très riche en fibres médullaires,

courtes et fines. Elle correspond à la couche des cellules pyramidales grosses

et moyennes (3" couche) et se compose principalement, d'après Cajal : «, de

la réunion d'un grand nombre de collatérales provenant des cylindres-axes

des cellules pyramidales petites et moyennes; S, des collatérales ascen-

dantes des cylindres-axes des grosses cellules pyramidales. Elle mesure

en moyenne 0,11,11,46 (Kaes), occupe la partie moyenne de l'écorce cérébrale

et se délimite mal en général des couches adjacentes.

La strie de Baillarger s'épaissit considérablement dans le lobe occipital,

où elle porte le nom de ruban de Vicq d'Azyr ou de Gennari (Voy. fig. 347, V,

et coupes macro et microscopiques); elle se dédouble dans le lobe frontal, en

particulier au niveau de sa face interne, en strie externe et strie interne de

Baillarger (fig. 342, sBe, sBi). Ce dédoublement s'observe en outre d'après

Kaes à la face externe de l'hémisphère, dans les circonvolutions 1'olan-

diques, la première circonvolution pariétale, le pli courbe, la partie pos-

térieure des circonvolutions temporales ; il est plus accentué à 38 ans qu'à

- 18 ans et la strie interne de Baillarger peut même être plus développée

que la strie externe. La strie externe conserve sa situation dans la partie

Leur accroisse-

ment avec 1 ?

Strie de ncchte-

rew.

L'apparition de la

strie de Bechterew

est l'indice du com-

plet développement

du feutrage superra-

diairc.

Strie externe de

l3aillarer( ? plexus).

Origine de ses

libres.

La strie de Bail-

larger se dédouble

dans le lobe frontal

et constitue daus le

lobe occipital l'il-

ban de Vicq d'Azyr.

8G ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.

Feutrage inter-

radiaire d'Edinger,

plexus de la qua-

trième couche (4"

plexus).

Fibres d'associa-

tion intra-corticales

de Meynert,

Elles ne se distin-

guent des fibres en

U de \Ieynert que

par leur situation

intracorticale.

HÔtc joué par

ces différents plexus

dans les connexions

cellulaires.

moyenne cie la oc coucne ae cellules ou coucne ues granaes cellules

pyramidales, la strie interne occupe la couche des cellules polymorphes

(fig. 342), et appartient au feutrage interradiaire d'Edinger.

4° Feutrage inter-radiaire d'Edinger (Fibres des troisième et quatrième

couches de Meynert, quatrième plexus de Cajal, (fig. 342 et fig. 347, fir). Ce

feutrage est situé dans la couche des corpuscules polymorphes (4° couche) ;

il est formé par : les collatérales des cylindres-axes des cellules pyra-

midales géantes;$, les collatérales des cellules polymorphes, principale-

ment dans sa partie profonde; y, les arborisations terminales des cellules

du type Il de Golgi. La partie moyenne de ce feutrage présente, en parti-

culier dans le lobe frontal, un grand nombre de fibres à myéline rela-

tivement épaisses, qui constituent la strie interne de Baillarger ou plexus

nerveux interne de Krause.

5° Les fibres d'association intra-corticales de Meynert (Fibres d'asso-

ciation externes de l'écorce cérébrale [Bechterew], couche d'association externe

de, Meynert [aussere Meyne1'l'sche Associationsschicht, Kaes], fig. 342 et

fig. 347, fAc). Bien décrites par Kaes, ces fibres occupent la partie pro-

fonde de la couche des cellules polymorphes, et représentent la partie la

plus inférieure et la plus dense du feutrage inter-radiaire d'Edinger. Nette-

ment délimités chez les jeunes individus de la strie externe de Baillarger,

elles peuvent atteindre cette dernière lors de leur complet développement.

Elles sont alors particulièrement abondantes au niveau de l'écorce qui

tapisse le fond des sillons, où elles se présentent sous l'aspect de fibres

parallèles, qui s'entre-croisent avec les faisceaux de fibres radiées, et qui

s'étendent en hauteur, depuis la strie externe de Baillarger jusqu'aux courtes

fibres d'association de la substance blanche ou fibres en U de Meynert,. Elles

se confondent insensiblement avec ces dernières, mais s'en distinguent

par leur situation nettement intra-corticale. Cette couche est formée de

fines fibres parallèles entre elles et de quelques fibres de fort calibre

d'autant plus nombreuses et plus épaisses, que son développement est plus

avancé (Bechterew, Kaes). Elles ne le cèdent dans ce cas en rien par leur

calibre aux fibres en U de Meynert.

Sur les faces latérales des circonvolutions ainsi qu'au niveau de leurs

crêtes, les fibres d'association cessent d'être parallèles aux libres en U;

celles-ci entrent en effet dans la constitution des faisceaux radiés, les

premiers, au contraire, poursuivent leur trajet tangentiel et s'entre-croisent

avec les faisceaux radiés au niveau de la crète des circonvolutions, et

quelquefois avec les fibres de la substance blanche (fig. 317).

Connexions des cellules pyramidales. Les fibres tangentiel) es qui occu-

pent toute l'épaisseur de l'écorce cérébrale assurent les connexions, soit entre

les cellules d'une même couche, soit entre les cellules de couches voisines.

Les connexions des cellules pyramidales sont particulièrement impor-

tantes il étudier, car elles sont excessivement nombreuses. La cellule

pyramidale occupe en effet toute la hauteur de l'écorce cérébrale : par

son panache proloplasmique, elle atteint les confins de la couche mole-

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 687

culaire, et elle plonge dans les autres couches de l'écorce par sa tige, ses

dendrites collatérales et basilaires et par ses nombreuses collatérales qui

se détachent de son cylindre-axe dans son trajet intra-cortical (fig. 344).

Par son panache

protoplasmique, la cel-

lule pyramidale entre

en connexions d'après

Cajal :

1° Avec les ramifi-

cations cylindre-axiles

des cellules de Cajal ou

cellules autochtones de

la couche moléculaire;

2° Avec les arbori-

sations supérieures des

cellules à cylindre-axe

ascendant;

3° Avec les colla-

térales ascendantes et

les arborisations ter-

minales de cylindres-

axes appartenant :

11.) Soit à des cellu-

les pyramidales d'asso-

ciation, siégeant en des

points plus ou moins

éloignés de l'écorce

(fibres d'association) ;

p) Soit à des cel-

lules du cervelet, de

centres infra-corticaux,

etc. (fibres terminales) ;

y) Soit à des cel-

lules de l'hémisphère

opposé, par l'intermé-

diaire des branches

terminales des fibres

calleuses (fibres com-

missll1'ales) .

Par sa tige et par ses dendrites collatérales et basilaires, la cellule

' pyramidale se met en rapport avec les éléments constitutifs des feutrages

super et inter-radiaire et des stries de Baillarger. Par leur grande surface

de contact, les grandes cellules pyramidales peuvent recevoir les courants

d'un grand nombre de cellules pyramidales situées au-dessus d'elles;

mais elles subissent encore l'iniluence des cellules de Golgi, disséminées

Connexions au ni-

veau des panaches

protoplasmiques.

Connexions au ni-

veau de la tige et

des dendrites colla-

térales et basilaires.

1 ic. 344. Schéma montrant la marche probable des

courants et les connexions nervoso-protoplasmiques

dans les cellules de l'écorce cérébrale. (D'après Cajal.)

A, petite cellule pyramidale. - B, grande cellule pyra-

midale. C et D, cellules polymorphes. - E, fibres termi-

nales venues d'autres centres. F, collatérales de la sub-

stance blanche. G, cylindre-axe bifurqué dans la substance

blanche.

G88 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Connexions par les

collatérales du cy-

11n,1re-axe.

Toutes les con-

nexions se font par

contact nervoso-pro-

toplasmique.

Sens du courant

nerveux.. c--

Excitations volon-

taircs.

L'intelligence pa-

rait liée à la présence

de la cellule pyrami

dale.

La multiplicité et

l'étendue des con-

nexions des cellules

pyramidales entre

elles sont, au point

de vue de l'intelli-

gence. plus impor-

tantes que le nombre

de ces cellules.

dans la couche des cellules pyramidales, des cellules d'association mira et

inter-hémisphériques, des cellules des sphères sensitives, sensorielles, etc.

Par les nombreuses collatérales qui se détachent du cylindre-axe des

cellules pyramidales dans son trajet intra-cortical, par la grande extension

et les nombreuses ramifications de ces collatérales, la cellule pyramidale,

quelque petite soit-elle, entre en connexion avec d'innombrables cellules

pyramidales petites ou moyennes situées au-dessous d'elle.

Ainsi se trouvent donc assurées les communications à petites et à

grandes distances; elles s'effectuent toutes par contiguité de substance'

(Forel), par contact réciproque entre les arborisations terminales et les

collatérales des cylindres-axes d'un côté avec les corps cellulaires et les

dendrites .de l'autre (contact nervoso-protoplasmique de Cajal) ; le sens du

courant est.cc//M ? Myc dans le cylindre-axe et cellaolilète dans le corps

cellulaire et les dendrites (Cajal, van Gchuchten) : ces derniers reçoivent

donc les courants, tandis que les ramifications terminales des cylindres-

axes et de leurs collatérales les transmettent.

Il est probable, que l'incitation du mouvement volontaire commence -

de même, dans le panache terminal des cellules pyramidales et s'engendre

dans l'épaisseur de la zone moléculaire. C'est en outre sur le panache

dendritique que semblent agir les stimulants mécaniques, chimiques et . 1

électriques de l'écorce cérébrale, qui provoquent la contraction de groupes

musculaires déterminés.

La multiplicité et la grande étendue des connexions des cellules pyra-

midales semblent être une des conditions principales des manifestations

intellectuelles. Celles-ci paraissent du reste liées à la présence même de la

cellule pyramidale. Absentes chez les poissons où les cellules pyramidales ÊÈ/M

font défaut (Edinger), ces manifestations semblent proportionnelles au .'

degré d'évolution des cellules pyramidales. Si le volume de ces cellules

est en général en rapport avec la taille de l'animal, leur degré d'évolution,

la richesse de leurs ramifications dendritiques et cylindre-axiles, sont en

général proportionnelles à l'activité fonctionnelle.

La suprématie intellectuelle semble donc être le résultat moins du

nombre et du volume des cellules pyramidales, que de la multiplicité et de

l'étendue de leurs connexions. Ainsi s'explique, d'après Cajal « le remar-

quable accroissement intellectuel qui s'observe chez les hommes consacrés

à un exercice mental profond et continu et la coexistence d'un talent de

marque et même d'un véritable génie, avec des cerveaux de volume moyen

ou inférieur à la dimension et au poids normaux.

Dans le premier cas on pourrait supposer que la gymnastique céré- .

brale, puisqu'elle ne peut produire des cellules nerveuses, porte un peu

plus loin que d'ordinaire le développement des expansions protoplasmi-

ques et des collatérales nerveuses, en forçant l'établissement de connexions

infra-corticales nouvelles et plus étendues.

Dans le second cas, il n'est rien qui nous empêche d'accepter que cer-

tains cerveaux, soit par héritage d'adaptations 'antérieures, soit pour

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. ' 689

d'autres causes, offrent, en compensation d'un moindre nombre de cellules,

un développement notable de toutes sortes de collatérales. »

Cette hypothèse de Cajal vient à l'appui de ce que nous savons du

développement de l'intelligence de l'enfant et de l'époque de la myélini-

sation des fibres cérébrales. Elle est encore corroborée par les recherches

de Kaes sur la richesse de l'écorce cérébrale en fibres myéliniques. Cet

auteur a montré, en effet, que les fibres tangentielles, en particulier celles

du feutrage super-radiairc, sont plus nombreuses, plus serrées chez l'adulte

que chez les jeunes individus; elles semblent atteindre leur maximum de

développement vers l'âge de quarante à cinquante ans, époqu9({\lf¡ :

où, chez la plupart des individus, la puissance intellectuelle c ? t Me-mènie

la plus grande.

Époque de la myélinisation des fibres de la substance blanè1fè ?

hémisphères et des fibres tangentielles intra-corticales.- Chez les foetus

de 25 à 35 centimètres (du cinquième au sixième mois), le cerveau est

mou, semi-transparent, friable, très aqueux, de teinte à peu près uniforme

et d'apparence homogène. Chez des foetus un peu plus âgés sa consistance

augmente; l'écorce cérébrale, dans laquelle apparaissent les grandes et les

petites cellules pyramidales (Vignal), tend à se différencier par sa colora-

tion d'avec la substance médullaire sous-jacente; les contours de l'écorce

s'accusent plus nettement, elle prend en outre une coloration grise, tandis

que la substance médullaire présente une teinte grenat ou violacée. Vers

la fin de la vie intra-utérine, apparaissent dans la substance médullaire des

stries blanches, indices de la myélinisation des fibres nerveuses. Cette

myélinisation s'accroît et se perfectionne progressivement après la nais-

sance. Mais avant de prendre sa couleur laiteuse définitive, la substance

médullaire conserve pendant un temps assez long une légère teinte violacée.

Les fibres nerveuses de la masse blanche des hémisphères ne se

recouvrent en effet que tardivement de leur gaine de myéline, ainsi que

Flechsig et Parrot l'ont montré. Vers la fin du neuvième mois de la vie

intra-utérine, la myélinisation s'effectue dans les circonvolutions parié-

tale supérieure (P,) et pariétale ascendante (Pa). Entre la deuxième et

la troisième semaine après la naissance, elle est très nette au niveau de

la région rolandique, de la couronne rayonnante et de la capsule interne

le long du trajet du faisceau pyramidal. Sur une coupe sagittale, les fibres

revêtues de leur gaine de myéline se présentent sous la forme d'une

traînée blanche, étendue de la capsule interne au sillon de liolando, traînée

qui se bifurque à ce niveau pour se rendre aux circonvolutions frontale et

pariétale ascendantes, constituant ainsi une sorte d'anse, l'anse rolandique

de Parrot. Beaucoup plus tard, pendant le deuxième et le troisième mois, la

myélinisation s'effectue dans le lobe occipital; elle apparaît dans le lobe

frontal après le cinquième mois, mais ce lobe n'acquiert sa coloration défi-

nitive que huit ou neuf mois après la naissance (Parrot).

Après la troisième année, la myélinisation est si avancée qu'il est im-

' t4

La myélinisation

des fibres nerveuses

qui augmente avec

l'âge est en laveur

de cette manière de

voir.

La myélinisation

commence dans le

cerveau vers la nu

lc la vic iutrant6-

rine.

Anse rolandique

dc Parrot.

690 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La myélinisation

des fibres tangen-

tielles va en augmen-

tant de la naissance

à l'âge adulte.

Variétés de la

structure de l'écorce

suivant les lobes.

Ecorce du lobe

frontal.

Cellules pyrami-

dales géantes de

l'écorce rolandique.

possible de constater de visu son perfectionnement dans la masse blanche

des hémisphères. Il est probable qu'elle se perfectionne pendant les longues

années d'accroissement du cerveau et d'augmentation de son poids, au sur

et à mesure de l'activité de ses fonctions et du développement de l'intel-

ligence.

Si les progrès de la myélinisation de la masse blanche des hémisphères

ne sont guère appréciables après la troisième année, il n'en est pas de

même de la myélinisation des fibres nerveuses intracorticales et en parti-

culier des fibres tangentielles de l'écorce, ainsi que le montrent les

recherches de Vulpius et de Kaes.

Il résulte des recherches de Vulpius que l'époque de la myélinisation

des fibres tangentielles varie, non seulement suivant les régions, mais

encore suivant les différentes couches d'une même région. Les premières

fibres tangentielles apparaissent au niveau du réseau d'Exner et de la

couche des cellules polymorphes, vers le quatrième mois après la nais-

sance. Dans la couche des petites et des grandes cellules pyramidales, ...

(feutrages super et interradiaire d'Edinger, fibres des deuxième et troi- ?

sième couches de Meynert), elles n'apparaissent que vers le huitième mois

après la naissance. Elles augmentent progressivement non seulement

dans l'enfance, mais aussi dans l'âge adulte. Leur développement est con-

sidérable de 18 à 38 ans (Kaes) ; il n'est pas épuisé à cet âge, et serait pro- « ?

portionnel à la puissance intellectuelle (Kaes).

La myélinisation est entravée par les maladies de la nutrition, par le

rachitisme (Vulpius). Les fibres tangentielles du réseau d'Exner, ainsi que

celles des couches moyennes et profondes de l'écorce, sont détruites non

seulement dans la paralysie générale (Tuczek, Zacher, etc.), mais encore .

dans d'autres psychoses voisines de cette dernière : la démence sénile, IL^

dans l'idiotie et l'épilepsie (Zacher); elles sont conservées au contraire

dans les psychoses fonctionnelles.

La description de l'écorce que nous venons de donner s'applique il la

région rolandique ; si partant de cette région, on examine l'écorce en se

rapprochant du pôle frontal, on voit que, bien que les caractères généraux

de structure nombre de couches, etc ? restent les mêmes; par contre

les cellules pyramidales diminuent de volume. C'est en effet au niveau de

la région rolandique que ces cellules présentent leurs plus grandes dimen-

sions, dimensions qui augmentent de bas en haut, le long du sillon de liô-

lando, pour arriver à leur maximum dans le lobule J)ai,(Iceîîti-(11, où ces

cellules atteignent en moyenne 65 a, d'où le nom de cellules pyramidales *

géantes, que leur a donné Betz. Dans la circonvolution pariétale ascendante ,

les cellules pyramidales géantes ne se rencontrent que dans le voisinage

du bord marginal supérieur, et sur la face qui regarde le sillon de l3olando.

Ces cellules pyramidales géantes présentent rarement une forme nettement

pyramidale (Obersteiner), et sont le plus souvent groupées entre elles sous

forme de nids de deux à cinq cellules. Pour Bevann Lewis, les grandes ce 1-

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. <t9t 1

Iules pyramidales, correspondant aux régions motrices établies par Ferrier,

seraient disposées en groupes plus étendus.

La structure de l'écorce de l'insula ne se différencie que peu de

celle du reste de l'écorce cérébrale (Mayor, Meynert, Mondino). Elle pré-

sente les quatre couches de l'écorce typique (5 couches d'après Meynert),

et renferme des cellules pyramidales de dimensions grande, moyenne et

petite et des cellules polygonales, fusiformes, ou plus ou moins irrégulières.

La couche moléculaire de l'insula est large particulièrement au fond

des sillons et riche en fibres tangentielles volumineuses et à contours nets

(Kaes), telles qu'on les rencontre dans le lobe frontal ou à la face inférieure

du cerveau; les fines fibres font au contraire défaut.

Les couches des cellules pyramidales petites et grandes contiennent,

comme dans les autres régions de l'écorce, des cellules pyramidales, d'au-

tant plus volumineuses et d'autant plus serrées les unes contre les autres,

que l'on considère des couches plus profondes. Leur dendrite principale ou

ascendante se dirige vers la superficie de l'écorce cérébrale, leurs dendrites

basilaires sont nombreuses et présentent une grande extension. Leur

cylindre-axe se dirige vers la capsule extrême et émet dans son trajet

intracortical de nombreuses collatérales. Mondino décrit en outre dans

la couche des petites et des grandes cellules pyramidales, des cellules de

forme pyramidale ou irrégulière, dont la dendrite principale se dirige

plus ou moins obliquement en bas et dont le cylindre-axe se détache de la

partie inférieure de la cellule ; pour Mondino, ce cylindre-axe se recourbe-

rait après un trajet ascendant plus ou moins long et se comporterait comme

le cylindre-axe des autres cellules pyramidales. Il s'agit probablement ici

de la variété de cellules il cylindre-axe ascendant décrite par Martinotti.

La couche des cellules polymorphes renferme des cellules de forme et

de dimension variables. A côté de cellules pyramidales et de cellules

polygonales de petite et de moyenne dimensions, on trouve, en particulier

au voisinage de la substance blanche, un certain nombre de cellules fusi-

formes, particulièrement nombreuses et serrées au voisinage du sillon

marginal postérieur de l'insula, où leurs dendrites se dirigent parallèlement

à la surface de l'écorce et forment une sorte de barrière, qui sépare l'écorce

cérébrale de la substance blanche sous-jacente (Mondino). Cette disposi-

tion est encore exagérée par la direction des fibres propres ou fibres en U.

qui tapissent le sillon marginal postérieur de l'insula d'une épaisse couche

de fibres parallèles. Le feutrage interradiaire de l'insula est très peu accusé,

même chez l'adulte, où son développement ne dépasse guère celui que

présente, chez l'enfant, le feutrage interradiaire des autres régions de

l'écorce. La strie de Baillarger fait défaut, les fibres d'association intra-

corticales de Meynert sont au contraire bien développées, quoique de fin

calibre (Kaes).

Les fibres radiées de l'insula appartiennent presque toutes au système

d'association, et relient les circonvolutions de l'insula soit entre elles, soit

La structure de

l"él : ol'cO de 1ïnlIla

dilf2·re leu dc nelle

de l'écorce typique.

Coucbo molécu-

laire (1re couchc),

Couche des cellules

pyramidales ('2n et

3° couches;.

Couche des ce(-

lules polymorphes

(4° couche).

Dans l'insula

le fCl1tt"agc illterr-a-

diaire est très peu

développé et la strie

externe de Baillarger ·r

fait du·faut.

Les fibres radiées

\1c lïllsula sont fol'-

nu·es surtout par des

fibres d'association.

692 ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX. -

L'insula ne con-

tient que do rares

fibres de projection

qui se rendent au

pédoncule 'inféro-in-

terno du thalamus.

Ecorce du lobe

occipital.

Les 8 couches de

l'écorce du lobe occi-

pital d'après Mey-

ncrt.

Les 5 couches de

l'écorce du lobc occi-

l,ital d'après Cajal.

avec l'opercule sylvien, l'opercule temporal ou la région rétro-insulaire

de Broca. Ces fibres forment la majorité des fibres de la capsule extrême;

mais celle-ci contient en outre quelques fibres commissurales se rendant

au corps calleux ou à la commissure antérieure ; d'autres fibres traversent

V avant-mur et se rendent par le chemin de la capsule externe soit en

haut vers le faisceau occiito-frozztal et le corps calleux, soit en bas vers le

pédoncule inféra-interne de la couche optique. Ces dernières fibres repré-

sentent les rares fibres de projection de l'insula.

Lobe occipital. Dans le lobe occipital, la présence du ruban de

Vicq d'Azyr montre déjà, à l'oeil nu, que la structure de l'écorce présente à

ce niveau des particularités spéciales. Meynert distinguait huit couches

dans l'écorce du lobe occipital, et créa le type à 8 couches stratifiées qu'il

opposa au type à cinq couches stratifiées du reste de la corticalité. Ce

schéma, admis par Huguenin, Obersteiner et la majorité des auteurs, est

longtemps resté classique. Les huit couches de Meynert comprenaient

(fig. 345) de dehors en dedans :

1° La couche moléculaire, plus étroite ici que dans les autres régions de

l'écorce; 2° la couche des petites cellules pyramidales, analogue à celle que

l'on rencontre dans les circonvolutions des autres régions ; 3° la couche

granuleuse externe formée par de petites cellules irrégulières; 4° la couche

intermédiaire (Kahle Schicht, Meynert) qui renferme quelques rares cellules

pyramidales géantes dites cellules solitaires (Meynert) ; DO la couche granu-

leuse moyenne; 6° La couche intermédiaire, pauvre en éléments cellulaires

et dans laquelle on trouve comme dans la 4e couche de rares cellules soli-

taires de Meynert; 7° la couche des petits éléments ou couche granuleuse

interne; 8° la couche des cellules fusiformes (fig. 345).

Le ruban de Vicq d'Azyr correspondait aux 4e, 5e et (;e couches et était

dû, d'après Meynert, à la pauvreté de ces couches en cellules et partant en

pigment et non, comme on l'admet universellement aujourd'hui, à la pré-

sence de nombreuses fibres à myéline.

Le type cortical à 8 couches stratifiées se distingue donc du type à

5 couches de Meynert, par la présence de 3 couches granuleuses; la couche

granuleuse externe (3e couche) est comprise entre la couche des petites cel-

lules pyramidales (2e couche) et la couche des grandes cellules pyramidales

(4e couche). La couche granuleuse moyenne 5" couche) dédouble la 3° couche

du type commun en deux couches intermédiaires, pauvres en cellules,

situées l'une au-dessus, l'autre au-dessous de la couche granuleuse moyenne ;

la couche granuleuse interne, enfin, répond à la 4° couche du type commun. '

Hamon y Cajal, étudiant l'écorce occipitale des petits mammifères, ne

s'est pas rallié à l'opinion de Meynert; pour lui, les différences dans la struc-

ture de l'écorce qui existent entre cette région et les autres régions de la

corticalité, ne portent que sur la couche moléculaire et sur les deuxième et

troisième couches. Cet auteur, dont nous suivrons la description (fig. 345

et 346), n'admet que cinq couches dans l'écorce occipitale, à savoir :

- STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.. 693

1° La couche moléculaire;

2° La couche des cellules fusi-

formes verticales;

3° La couche des fibres médul-

laierez moyennes (ruban de Vicq

d'Azyr) ou couche des petites cel-

lules-PY7'amidalès ?

4° La couche des grandes cel-

lules pyramidales;

5° La couche des corpuscules

polymorphes (fig, 346).

1° Couche moléculaire (A. fig.

346). - Contrairement à l'opi-

nion de Meynert, cette couche est

remarquable par son épaisseur

et sa richesse en fibres nerveuses

tangentielles. '

Elle présente les caractères

fondamentaux de l'écorce céré-

brale : on y trouve en effet des

cellules de Cajal, des cellules du

type II de Golgi, les panaches ter-

minaux des cellules pyramidales,

et un nombre extrêmement consi-

dérable de fibrilles nerveuses,

provenant soit des cellules ner-

veuses autochtones, soit des cy-

lindres-axes ascendants des cel-

lules des couches sous-jacentes.

Les fibres à myéline à direc-

tion tangentielle sont remarqua-

bles, non seulement par leur nom-

bre, mais surtout par leur grande

finesse; elles forment un feutrage'

d'autant plus épais, que l'on se

rapproche davantage de la cou-

che sous-jacente. * '

La partie profonde de la cou-

che moléculaire (sous-zone interne

de Cajal), contient en effet les ar-.

borisations terminales d'un grand

nombre de fibres ascendantes, re-

vêtues d'une épaisse couche de

myéline; elle contient en outre

de nombreuses cellules apparte-

Couche molécu-

laire. (1" couche de

Cajal.)

La couche mo-

léculaire du lobe oc-

cipital présente les

caractèresfondamen-

taux do l'écorce en

général.

Finesse de ses fi-

bres tangentielles.

Dans la partie pro-

fonde do la couche

moléculaire, le feu-

trage des fibres tan-

gentielles est très

dense et on y ren-

contre de nombreu-

ses cellules du type

do Cajal.

- rie. do. aciiema représentant les coucnes

de l'écorce occipitale d'après Meynert et

- d'après Cajal. Les couches de fibres trans-

versales sont colorées en rouge.

I, il, Ili, IV, V, VI, VII, VIII, les Irait cou-

ches de Meynert. -'1, Il, 111 IV, V, les cinq

couches de Cajal. M, couche moléculaire.

Fv, couche des cellules fusiformes verticales.

pPy, couche des petites cellules pyramidales.

gPy, couche des grandes cellules pyrami- : : dales.- Pm, couche des cellules polymorphes.

CU4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

nant presque toutes au type des « cellules dites de Cajal, ». Ce sont des

cellules fusiformes, triangulaires ou étoilées, caractérisées, comme dans

toute l'écorce cérébrale, par la multiplicité de leurs cylindres-axes et le '

Fie 340. Coupe de la partie inférieure de l'écorce occipitale d'un cobaye de 8 jours.

Méthode double de Golgi. (D'après Cajal.) .

A, couche moléculaire.-73, couche des cellules fusiformes.-C, couche des fibres médullaires

moyennes ou du ruban de Vicq d'Axyr. D, E, couche des cellules pyramidales moyennes

et grandes. F, couche des corpuscules polymorphes. a, cellules étoilées de la première

couche. b, cellules fusiformes ou cellules spéciales de la corticalité. c, c, cylindres-axes.

- d, cellule fusiforme verticale.-e, cellules pyriformes sans dendrite ascendante ressemblant

aux spongioblastes de la rétine. f, petite cellule pyramidale. .</, cellule iL cylindre-axe

ascendant. h, cellule fusiforme verticale de la troisième couche. i, cellule à cylindre-axe

ascendant s'arborisant dans la couche moléculaire. - j, petite cellule pyramidale. - r, cellule

' pyramidale géante. S, cellules fusiformes de la couche des cellules polymorphes, munies

d'un cylindre-axe ascendant se terminant dans la couche moléculaire. l, cellule il cylindrc-

axc ascendant de Martinotti. zt, cellule ovoïde de la couche fibrillaire moyenne, dont le

cylindre-axe suit d'abord une direction descendante puis se recourbe en haut et se dirige

vers la couche moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉRRALE. 693

mode d'origine de ces derniers, qui naissent tous d'une dendrite. Elles sont

situées dans le voisinage de la 2° couche ou couche des cellules fusiformes

verticales; leur grand axe est parallèle à la surface de la circonvolution,

de leurs pôles se détachent des expansions épaisses et d'aspect dendriti-

que, plus ou moins horizontales, qui peu à peu présentent les caractères

des cylindres-axes : elles s'amincissent en effet, deviennent variqueuses et

émettent à angle droit de fines collatérales. Ces dernières se divisent en

T, et donnent naissance à des rameaux secondaires et tertiaires à direc-

tion plus ou moins horizontale. D'autres collatérales ascendantes parais-

sent se terminer par deux ou trois courts rameaux à la surface libre du cer-

veau, apparence due peut-être à une imprégnation incomplète (Cajal). Pour

Cajal, ces cellules constituent un type spécial, se rapprochant à certains

égards des grains du bulbe olfactif (voy. p. 735) et des spongioblastes de la

rétine.

Les cellules de Cajal sont très rares dans la partie superficielle de la

couche moléculaire [sous-zone externe de Cajal); dans les mailles du feu-

trage, formé par de nombreuses fibres nerveuses ramifiées, se rencontrent

quelques cellules dites du type II de Golgi. Ce sont des cellules étoilées,

dont les dendrites se divisent et se subdivisent un très grand nombre de

fois et présentent un aspect dentelé et irrégulier, qui contraste avec l'aspect

lisse des prolongements des cellules de Cajal (fig. 346, a). Leur cylindre-

axe chemine parallèlement à la surface de l'écorce, se réduit rapidement

en une arborisation terminale complexe et libre, dont les rameaux vari-

queux ne dépassent jamais la couche moléculaire.

2° Couche des cellules fusiformes verticales (B. iig. 346). - Au-

dessous de la zone moléculaire, on trouve trois ou quatre rangées de

petites cellules de forme ovoïde (fig. 346, d), allongées dans le sens vertical

et émettant par leurs pôles deux dendrites, l'une ascendante qui va se rami-

fier dans la zone moléculaire, l'autre descendante qui forme une arbori-

sation horizontale de trois ou quatre rameaux, aussitôt qu'elle atteint le

ruban de Vicq d'Azyr (3 couche). Le cylindre-axe de ces cellules, d'une

extrême finesse, naît de la dendrite descendante au niveau de son arbori-

sation terminale, traverse le ruban de Vicq d'Azyr auquel il abandonne

deux ou trois collatérales qui se détachent à angle droit, puis descend

jusqu'au niveau du tiers inférieur de l'écorce, sans atteindre cependant la

substance blanche. Entre ces cellules fusiformes verticales, on rencontre

. des cellules dépourvues de dendrites ascendantes, qui par leurs caractères

ressemblent aux spongioblastes de la rétine (Cajal) et dont le cylindre-axe,

excessivement fin, se détache de l'arborisation terminale de la dendrite

descendante (fig. 346, c).

3° Ruban de Vicq d'Azyr. Couche fibrillaire moyenne (Cajal)

(C, fig. 346). Immédiatement au-dessous de la couche des cellules fusi-

formes verticales, se trouve le ruban de Vicq d'Azyr ou couche des

fibres médullaires moyennes de Cajal, qui correspond il la strie externe de

Baillarger des autres régions de l'écorce. Cette couche qui représente,

Dans la partie

superficielle de la

couche moléculaire,

le feutrage des li-

hres tangentielles est

moins dense et ou y

rencontre des cella-

les du type II de

Golgi.

Couche des col-

lules fusiformes ver-

ticales. ( : °couche de

Cajal.)

Le cylindre axe de

ces cellules n'atteint

pastasubstan-c tran-

che.

Couche fibrillaire

moyenne ou ruban

de Vicq d'Azyr. (3"

couche de Cajal.)

696 ANATOMIE DES CENTRES .NERVEUX.

Cellules de cette

couche.

avec quelques modifications, la couche des petites cellules pyramidales

(2° couche) des autres régions de l'écorce cérébrale, est constituée par des

cellules nerveuses et de nombreuses fibres à myéline et sans myéline. Les

cellules sont de trois espèces : cellules pyramidales de petites dimensions,

ayant les mêmes caractères que celles que l'on rencontre dans l'écorce

typique (fig. 346, j), cellules fusiformes à direction verticale, semblables a

celles de la couche précédente (fig. 346, h), cellules triangulaires ou fusi-

formes plus épaisses, caractérisées par la présence d'un cylindre-axe à di-

FiG. 347. - Coupe vertico-transversale du lobule lingual de l'homme. Méthode de Wei-

gert. Agrandissement de 10/1. Détails dessinés à un grossissement de 60 dia-

mètres.

filc, fibres d'association externe ou intra-corticales.- fir, fibres inter-racliaires. - fr, fibres

radiaires. fsr, fibres super-radiaires. ft, fibres tangentielles. fU, fibres en U de Mey-

nert ou fibres d'association du fond des sillons. K, scissure calcarine. Lg, lobule lingual.

- sBK, strie de Bechterew et de Kaes. - V, ruban de Vicq-d'Azyr. v, orifices vasculaires.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 697

rection ascendante, qui se termine dans la couche moléculaire par une

arborisation étendue (fig. 346, i). Avant d'aborder la couché des cellules fusi-

formes, ce cylindre-axe fournit toujours quelques collatérales, qui se

ramifient en se dirigeant horizontalement dans la zone du ruban de Vicq

d'Azyr. On rencontre encore dans cette zone, ou dans celle qui est située

au-dessous, des cellules déforme ovoïde, triangulaire ou étoilée (lig.346, u),

plus volumineuses que les précédentes, dont le cylindre-axe, d'abord

dirigé en bas, se recourbe en haut, en émettant dans l'épaisseur du ruban

de Vicq d'Azyr un grand nombre de longues et épaisses collatérales, et

dont les ramifications terminales se terminent dans la couche moléculaire,

au voisinage des cellules dites de Cajal.

Les fibres nerveuses du ruban de Vicq d'Azyr, ou couche médullaire

moyenne de Cajal, sont extrêmement nombreuses, affectent pour la plupart

une direction horizontale et s'étendent à de grandes distances. Par la

méthode de Weigert, on constate que beaucoup de ces fibres sont revêtues

de myéline et qu'elles constituent un feutrage très serré, dans les mailles

duquel se trouvent les cellules nerveuses. A l'exception des fibres verti-

cales, qui représentent les cylindres-axes ascendants ou descendants des

cellules nerveuses, toutes les fibres du ruban de Vicq d'Azyr sont consti-

tuées par des collatérales de cylindres-axes, et peut-être par quelques arbo-

risations terminales provenant des cylindres-axes ascendants. Les collaté-

rales des cylindres-axes, remarquables par le grand nombre de leurs

ramifications terminales richement arborisées, entourent les cellules ner-

veuses d'un feutrage fibrillaire très dense.

4° Couche des grandes cellules pyramidales (D et E, fig. 346). -Cette

couche se présente ici avec les mêmes caractères que dans les autres régions

de l'écorce. La dendrite ascendante ou principale se termine en panache dans

la zone moléculaire, et le cylindre-axe peut être suivi jusque dans la subs-

tance blanche (fig. 346, r). Ici encore, comme dans le reste de la corticalité,

les cellules pyramidales diminuent de volume de bas en haut et se con-

fondent peu à peu avec les petites cellules pyramidales de la couche du

ruban de Vicq d'Azyr.

5° Couche des corpuscules polymorphes (F, fig. 346). Dans cette

couche, se trouve un grand nombre de petites cellules pyramidales, dont la

dendrite radiaire ne parait pas atteindre la couche moléculaire. On y

trouve en outre un certain nombre de cellules triangulaires ou fusiformes

(fig. 31G, s) analogues aux cellules à cylindre-axe ascendant décrites par

Marlinotti, cellules dont le cylindre-axe ascendant se termine par de riches

arborisations dans la couche moléculaire, après avoir fourni de nom-

breuses collatérales au ruban de Vicq d'Azyr. (Retzius, Martinotti, Cajal.)

L'écorce du lohe occipital est très riche en fibres tangentielles. C'est ici

que l'on peut étudier avec le plus de netteté en particulier sur des cerveaux

d'adultes (fig. H 7) - outre le ruban de Vicq d'Azyr (V) et les fibres tangen-

il'elles (ft) (couche zonale d'Exner) - la strie de Bechte1'ew (sBK) située aux

Fibres du ruban

de Vicq d'Azyr.

Le ruban de Vicq 1

d'Azyr est formé par ·

un plexus de libres ' 1

à myéline.

Couche des gran-

des cellules pyrami-

dales. (4- couche de

Cajal.)

Cette couche est

la même que dans le

reste de l'écorce.

Couche des cor-

opuscules polymor-

phes. (58 couche de

Cajal.)

Dans l'écorce du z

lobe occipital, les z

libres tangentielles

sont très nombreu-

ses.

698 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Elles présentent

leur maximum de de-

velopl)eiiient sur les

lèvresdeta scissure

calcarinc.

Variations dans

la structure de l'é-

corce du rhinencé-

phalon.

Formes atypiques.

écorce de ! : ), pure-

mière circonvolution

Umbiquc.

confins de la couche des cellules fusiformes verticales, les feutrages intel' et

sU1H'I'J'adiaires d')Jdinger (fir, fsr) et les fibres d'association intracorticales de

Mcynert(fAc). Ces dernières occupent les couches des cellules polymorphes

et des grandes cellules pyramidales, et sont particulièrement accentuées au

fond des sillons (fig. 347, fU). Toutes ces fibres à direction transversale sont 1,

très développées dans le fond et sur les deux lèvres de la scissure calcarine.

Le ruban de Vicq d'Azyr y présente son maximum de netteté; à mesure

que l'on s'éloigne de la scissure calcarine le feutrage du ruban de Vicq

d'Azyr devient moins dense et sur la face externe du lobe occipital, il se

continue insensiblement avec la strie externe de^ Baillarger située aux

confins des fibres radiées. Ces dernières fibres se comportent dans le lobe

occipital comme dans les autres régions de l'écorce; sur les lèvres de la

scissure calcarine, elles dépassent en général le ruban de Vicq d'Azyr

(fig. 317).

. II. - ÉCORCE DU RHINENCÉPHALON

L'écorce du rhinencéphalon se distingue de celle du manteau cérébral

non seulement par l'agencement particulier de ses cellules, mais encore

par la grande richesse de ses fibres tangentielles, dont les plus superficielles

forment une couche épaisse, visible à l'oeil nu, et particulièrement accentuée

au niveau de la circonvolution de l'hippocampe (L2[), où elle porte le nom

de lame médullaire superficielle ou de substance réticulée d'Arnold (Lms). Du

reste, la structure de l'écorce du rhinencéphalon n'est pas partout la même ;

tantôt, comme au niveau de la première circonvolution limbique (L,), les dif-

férences ne portent que sur le nombre des couches ainsi que sur la forme

et le volume des éléments qu'elles contiennent, tantôt les différences sont

beaucoup plus accentuées, et il existe des modifications importantes du

type normal. Ces modifications, ces formes atypiques, peuvent être la con-

séquence soit d'un arrêt de développement, tel est le cas pour les bande-

lettes olfactives^ le septum lucidum, le mince voile gris qui tapisse la face

supérieure du corps calleux, soit d'une modification considérable dans la

disposition des couches, se traduisant par une morphologie spéciale, s'éloi-

gnant du type normal, tel est le cas pour la corne d'Ammon, la circonvolu-

tion godronnée et le bulbe olfactif. Il est certain que ces différences de

structure sont en rapport avec des fonctions spéciales, et l'anatomie seule

nous conduit déjà à admettre, que les différentes parties de l'écorce jouis-

sent de propriétés physiologiques différentes.

Première circonvolution limbique. Nerf de Lancisi. -Taenia

tecta. -L'écorce de la première circonvolution limbique (L,) ou cir-

convolution du corps calleux, ne se distingue de celle du manteau cérébral,

que par quelques légères modifications qui portent surtout sur la présence

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. G99

de la strie interne, de Baillarger, et la pauvreté de la 3° couche en grandes

cellules pyramidales.

Les deux premières couches de cette circonvolution (couche moléculaire

et couche des petites cellules pyramidales) ne présentent rien de spécial

dans leur structure. La couche moléculaire, quoique très large, est toutefois

moins dense en fibres tangentielles que dans les autres régions de l'écorce.

La troisième couche (couche des grandes cellules pyramidales), con-

tient dans sa moitié externe quelques petites cellules pyramidales et dans

sa moitié interne des cellules pyramidales de moyenne grandeur (25 à

36 ! j.'), qui occupent presque toutes la profondeur de cette couche. Il résulte

de cette disposition que la partie moyenne de la 3C couche, pauvre en cel-

lules, est traversée par les dendrites ascendantes ou primordiales des

cellules pyramidales moyennes sous-jacentes, dendrites qui donnent à

celle zone intermédiaire un aspect strié ou radié, de là son nom de stratum

radiation. Peu marqué au niveau de la première circonvolution limbique,

Ç le stratum radiatum s'accentue dans la circonvolution de l'hippocampe ou

, deuxième circonvolution limbique (H [L2]) et atteint son plus haut degré de

développement dans la corne d'Ammon.

La quatrième couche enfin, ou couche des cellules polymorphes, pré-

sente les mêmes caractères que dans les autres régions de l'écorce.

L'écorce de la première circonvolution limbique (L,) se distingue encore

de celle des circonvolutions du manteau cérébral, par les particularités sui-

vantes signalées par Greppin et confirmées par Yulpius et par Kaes : ses

fibres tangentielles sont peu nombreuses, le réseau d'Exner de la couche

moléculaire est plus large, mais moins serré, et dans les couches profondes,

les feutrages super et interracliaire, ainsi que les stries externe et interne de

Baillarger, sont également plus lâches que dans d'autres régions de l'écorce.

Large de 3 millimètres au niveau de la scissure inter-hémisphérique,

l'écorce de la première circonvolution limbique s'amincit en se portant

vers le corps calleux; elle tapisse le sinus du corps calleux, se réduit à ce

niveau il 1 millimètre d'épaisseur, et parait à l'oeil nu s'arrêter brusquement

au niveau des fibres transversales du corps calleux. En réalité, elle recou-

vre ces libres d'un mince voile de substance grise de 20 à 40 ;. d'épaisseur,

connu sous le nom d'induseum griseum du corps calleux; ce voile gris se

renlle en dedans, sous forme d'une bande longitudinale, de 0,3 à z1 milli-

mètre de hauteur, qui constitue le nerf de Lancisi, ou strie longitudinale in-

ou médiane. L& partie externe de l'induseum griseum, en général un peu

saillante, constitue le taenia tecta ou strie longitudinale externe ou latérale.

Lorsque l'écorce de la première circonvolution limbique s'amincit pour

se continuer avec le taenia tecta, l'amincissement se fait surtout aux dépens

de la troisième couche, dont les cellules pyramidales deviennent de plus

en plus rares et finissent même par disparaître, de telle sorte que la

deuxième et la quatrième couches se confondent l'une avec l'autre au niveau

du corps calleux.

Stratum radiatum

de la pl'cmii'l'P eil'-

convolution limhiql1c.

lmlnscum ¡ ? l'isl'lIlI1

et nerfs de Lancisi.

1

i f

i

1 : .

700 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Structure des nerfs

dc l,ancisi.

On trouve dans les nerfs de Lancisi et les tænia tecta des cellules ner-

veuses décrites par Golgi, Giacomini, Blumenau, Cajal. Chez les petits

mammifères, où Cajal les a étudiés, les nerfs de Lancisi seuls sont bien

développés, car ici les tamia tecta se confondent avec l'écorce grise des

hémisphères (Blumenau). Cajal distingue trois couches dans les nerfs de

Lancisi, une superficielle ou moléculaire, une moyenne ou cellulaire et une

profonde ou de substance blanche (fig. 318).

La couche moyenne est composée de cellules ovoïdes ou fusiformes à

grand axe vertical, cellules dont le volume augmente de haut en bas. l'ar

leur extrémité supérieure, elles donnent naissance à des dendrites se rami-

fiant dans la zone moléculaire , particularité qui les rapproche des cellules

pyramidales de l'écorce (Giacomini, Blumenau). Le cylindre-axe se détache

du corps de la cellule, descend et après un court trajet, se continue avec

Fil;. 348. - Coupe transversale de la substance grise supra-calleuse du cerveau du

lapin nouveau-né. Les stries longitudinales internes apparaissent soudées en une

lame grise. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

a, fibres du corps calleux. -L, grosses fihres antero-postéricures des nerfs de Lancisi. -

c, grosses cellules de la région profonde. - d, couche moléculaire ou superficielle.

e, cylindre-axe d'une cellule inférieure. - f, celui d'une cellule supérieure. - g, corpuscule

fusiforme antèro-posterieur. - h, fond de la scissure hitcr-hemispherique.

Fil;. 34-9. - Coupe longitudinale d'un nerf de Lancisi d'un rat de 15 jours. Méthode de

Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

a, cellules grandes et profondes se continuant en b avcc des fibres il direclion antérn-

postéricurc. c, libre antéro-postérieure notablement variqueuse et très riche en collatérales

ascendantes. - d, fibrilles fines antéro-postcricures de la couchc moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 701 1 '

une fibre à myéline, soit de la couche profonde, soit de la substance

blanche. Parfois même, le cylindre-axe se divise en Y et donne ainsi nais-

sance à deux fibres se dirigeant en sens inverse (Cajal) (fig. 349).

La couche profonde est constituée par la réunion des cylindres-axes

des cellules de la couche moyenne. Ces fibres nerveuses donnent nais-

sance à des collatérales, qui se terminent dans la couche moyenne et dans

la couche moléculaire par de riches arborisations (fig. 349). On rencontre

encore, d'après Cajal, dans les couches moyennes et profondes, des cylin-

dres-axes plus variqueux que les précédents, et que cet auteur regarde,

sans cependant rien affirmer sur leur origine, comme se terminant libre-

ment dans les nerfs de Lancisi, à la manière des cylindres-axes des cellules

du type II de Golgi.

La couche moléculaire, formée par la réunion de presque toutes les ex-

pansions dendritiques, contient, comme dans l'écorce cérébrale ordinaire,

un grand nombre de fibres tangentielles très délicates, ramifiées et il

direction longitudinale ou antéro-postérieure (fig. 349). On trouve aussi

dans cette couche quelques rares éléments fusiformes, dont le mode d'ori-

gine et le trajet du cylindre-axe ne sont pas encore établis (Cajal).

En résumé, les nerfs de Lancisi ne sont autre chose, ainsi que l'a montré

Blumenau, qu'un prolongement de l'écorce cérébrale, dont ils possèdent la

même structure fondamentale. La simplification des couches cérébrales est

encore beaucoup plus grande dans l'induseum griseum.

Les fibres longitudinales des nerfs de Lancisi se continuent en avant

avec les fibres du pédoncule du septum lucidum, en arrière avec la circonvo-

lution godronnée (Zuckerkandl, Honegger), elles correspondent aux fibres

tangentielles du reste de l'écorce, et constituent un système d'association

intracorticale, mettant en connexion deux territoires plus ou moins éloi-

gnés du rhinencéphalon.

Les fibres du teitit7 tecta représentent également des fibres tangen-

tielles ; en avant, elles ne dépassent guère le bec du corps calleux, en

arrière elles se confondent ainsi que Honegger l'a montré, avec la substance

réticulée d'Arnold ou lame médullaire superficielle de la circonvolution

de l'hippocampe.

Deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hip-

pocampe. La structure de l'écorce de la deuxième circonvolution limbique

varie, suivant que l'on considère la partie de la circonvolution qui appar-

tient au subiculum de la corne d'Ammon, ou celle qui fait saillie dans la

corne sphénoïdalc du ventricule latéral pour former la corne d'Ammon

proprement dite.

,in Subiculum de la corne d'Ammon. La partie de l'écorce de la

circonvolution de l'hippocampe, qui fait suite au lobule fusiforme et forme

la lèvre interne de la scissure collatérale, présente une structure qui ne

s'écarte guère de celle de l'écorce typique. On rencontre ici, comme dans

Les nerfs do

Lancisi représentent

une ccorC'e cérébrale

très simplifiée.

Deuxième circon-

colution limliquc.

Sa structure at

voisinage de la scis

sure collatérale.

702 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

les autres régions de l'écorce, les quatre couches décrites par Cajal et [qui

sont, en allant de la surface à la profondeur : 1° la couche moléculaire;

Inc. : 150. - Coupe vertico-transversale de la corne d'Ammon passant par les corps

genouillés. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-

sissement de 12 diamètres. La circonvolution godronnée est colorée en rouge.

Ci, corne d'Ammon et ses couches. - Alv, alvéus. - l', couche des cellules pyramidales.

- L, stratum lacunosum. il/, stratum moleculare. - fl, fibres tangentielles ou lamina

medullaris involula. Cg, circonvolution godronnée et ses couches. M, stratum molecu-

lare.- G, couche des grains. -- Pm, couche des cellules polymorphes. Ails, avant-mur.

Cge, Cgi, corps genouillés externe et interne. - Cing (p), faisceau postérieur du cingulum. -

Cip, segment postérieur de la capsule interne. Fli, faisceau longitudinal inférieur. ? fibres

radiées du thalamus.-Fus, lobule fusiformc.-11, circonvolution de l'hippocampe ? t, sillon

de l'hippocampe. Lms, lame médullaire superficielle. NC', queue du noyau cattdé.

Ne, noyau externe du thalamus. NL3, NL2, troisième et deuxième segments du noyau

lenticulaire. - oi, sillon collatéral. l', pied du pédoncule cérébral. - l'es, pédoncule céré-

belleux supérieur. - Py, faisceau pyramidal.- RCge, radiations du corps genouillé externe. -

Ilm, ruban de Reil médian. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - SR, substance réticulée

de la calotte du pédoncule cérébral. Tap, tapetum. - Tgp, pilier postérieur du trigone.

tri, thalamus.- hic, taenia semi-circularis. Zr, zone réticulée ou grillagée.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 703

2° la couche des petites cellules pyramidales ; 3° la couche des grandes cellules

pyramidales ; 4° la couche des cellules polymorphes.

Mais déjà au niveau de la crête de la circonvolution de l'hippocampe,

et davantage encore au niveau de la face qui regarde le sillon de l'hippo-

campe, c'est-à-dire au niveau du subiculum ou du lit de la corne d'Ammon,

apparaissent des modifications qui s'accentuent de plus en plus, à mesure

que l'on se rapproche de la corne d'Ammon. Ces modifications portent

surtout sur la richesse de ces parties en fibres tangentielles et sur la dimi-

nution du nombre des cellules pyramidales petites et moyennes.

La couche moléculaire est beaucoup plus large que dans les autres

régions de l'écorce, grâce au développement considérable que prennent les

fibres tangentielles qui forment ici une couche appréciable à l'oeil nu et d'as-

pect réticulé. C'est la couche réticulée d'Arnold ou lame médullaire superfi-

cielle ou externe du subiculum (fig. 3su, Lms). L'épaisseur de cette couche

n'est pas partout la même ; lorsqu'on examine une coupe microscopique

vertico-transversale de la circonvolution de l'hippocampe, colorée par les

méthodes de Weigert ou de Pal, on constate que la couche moléculaire

contient un grand nombre de fibres parallèles, revêtues d'une couche rela-

tivement épaisse de myéline et qu'elle est limitée, non par une ligne

régulière, mais par une ligne festonnée ou crétée, qui empiète sur la couche

des petites cellules pyramidales. C'est à cette épaisseur inégale de la couche

des fibres tangentielles, qu'est dû l'aspect réticulé que présente à l'état frais

ou après durcissement la surface de la circonvolution de l'hippocampe.

L'inégalité d'épaisseur de cette couche est d'autant plus appréciable que du

sommet des festons se détachent des faisceaux de fibres radiées, qui des-

cendent jusque dans la substance blanche de la circonvolution (fig. 350).

Cette couche moléculaire, qui contient comme celle- de l'écorce typique

un certain nombre de cellules du type de Cajal, présente en outre un nom-

bre considérable de cellules du type II de Golgi (Cajal).

La 2° couche ou couche des petites cellules pyramidales ne forme pas

une couche régulière; elle s'emboîte en effet dans les festons et les den-

telures de la couche moléculaire.

Dans la 3c couche ou couche des grandes cellules pyramidales, nous

voyons s'exagérer une disposition que l'on constate déjà dans l'écorce occi-

pitale et surtout dans la première circonvolution limbique. La zone des

celulles pyramidales petites et moyennes s'éclaircit et la 3e couche ne con-

tient, pour ainsi dire, que de grandes cellules pyramidales, qui peuvent

atteindre 401x de longueur et qui occupent surtout les parties profondes de

cette couche. Leurs dendrites ascendantes s'arborisent dans la zone molécu-

laire et impriment à la 3c couche un aspect radié très manifeste, qui lui a valu

le nom de stratum radiatum. Cette couche est en outre riche en fibres tangen-

tielles à direction parallèle au grand axe de la circonvolution, fibres grou-

pées en faisceaux, et qui, sur des coupes vertico-transversales traitées

par les méthodes de Weigert ou de Pal, donnent à cette couche un aspect

tacheté tout particulier (fig. 350).

Sa structure au ni-

veau du subiculum.

Couche mulécn-

laire.

Cette couche est

plus épaisse ici que

dans le reste de l'é-

corce.

Ses libres taugcn-

tielles constituent la

substance réticulée

d'Arnold.

Couche des petites

cellules pyramidales.

Couche des gran-

des cellules yrami-

dales et stratum ra-

diatum.

loi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Coucho des cellules

polymorphes.

Substance blancho

du subiculum.

Travaux de Ma-

thias Duval.

La corne d'Ammon

et la circonvolution

godronnée adhèrent

entre elles par leurs

couches moléculai-

res.

Aspect de la corne

d'Ammon sur une

coupe vertico-trans-

versale.

Quant à la 4e couche, couche des cellules polymorphes, elle ne se dis-

tingue guère de la couche semblable des autres régions de l'écorce.

La. substance blanche du subiculum est épaisse et contient deux couches

de fibres à myéline. La couche profonde celle qui entoure le diverticule

du subiculum de la corne sphénoïdale se compose de fines fibres entou-

rées d'une mince couche de myéline; elles appartiennent au système des

fibres commissurales (fornix transversus de Forel) et représentent, ainsi que

nous le verrons plus loin, les collatérales des cylindres-axes des cellules

pyramidales du subiculum et de la région adjacente de la corne d'Ammon;

par la voie du trigone cérébral, ces fibres entrent dans la constitution de la

lyre de David ou psalterium. '

La couche de fibres commissurales est entourée d'une couche de fibres

de plus gros calibre, revêtues d'une épaisse couche de myéline et se colo-

rant intensivement par l'hématoxyline. Elles se continuent avec les fibres

de l'alvéus, représentent le cylindre-axe des cellules pyramidales de la corne

d'Ammon et du subiculum, et appartiennent au système des fibres d'associa-

tion, en particulier au faisceau postérieur du cingulum, dont les fibres

mettent en connexion la corne d'Ammon avec la circonvolution de l'hip-

pocampe et avec des régions plus ou moins éloignées du manteau cérébral.

2° Corne d'Ammon. -La corne d'Ammon constitue un relief conoïde

situé dans le prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (voy. fig. 210,

p. 360). Elle est produite par la saillie que forment, dans la cavité ventricu-

laire, l'écorce grise et la substance blanche qui tapissent le fond du sillon

de l'hippocampe (fig. 350). La corne d'Ammon et la circonvolution godronnée,

qui lui est intimement unie, représentent, ainsi que Mathias Duval l'a mon-

tré, deux circonvolutions cérébrales adhérentes entre elles par leur couche 1

moléculaire : Cette conception de Mathias Duval, basée sur les recherches

embryologiques, est celle qui concorde le mieux avec les résultats fournis

par l'histologie; elle est adoptée aujourd'hui par la majorité des auteurs.

Une des difficultés de l'étude de ces deux circonvolutions tient il ce que

le sillon de l'hippocampe qui les sépare, au lieu d'être largement ouvert,

comme pour les autres circonvolutions, reçoit un seul feuillet pie-mérien

par l'intermédiaire duquel, les couches moléculaires de ces deux circonvolu-

tions sont intimement unies. Il en résulte que, lorsque l'on pratique une

coupe vertico-t.ransversale de cette région, la couche moléculaire de la

corne d'Ammon et la couche moléculaire de la circonvolution godronnée

sont adossées, et ne sont séparées l'une de l'autre, que par le feuillet pie-

mérien et par leurs couches respectives de fibres tangentielles (Ii ? 3â0).

Sur une coupe vertico-transversale, la corne d'Ammon et le subiculum

affectent la forme d'un S italique. La courbe inférieure de 1\S' correspond il

la circonvolution de l'hippocampe, la courbe supérieure à la corne d'Am-

mon proprement dite.

C'est dans la concavité de la corne d'Ammon que se loge la circonvolu-

tion godronnée, qui représente une circonvolution cérébrale avortée, proton-

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 705 1

dément modifiée, plissée en forme débourse dont l'ouverture ou hile regarde

en haut et en dehors. Or, il surgit ici une seconde difficulté qui complique

encore l'étude de cette région. L'extrémité supérieure de la corne d'Ammon

pénètre en effet dans le hile de la circonvolution godronnée, de telle sorte

; que l'écorce de la circonvolution godronnée forme la paroi de la bourse et

1 que l'écorce de la corne d'Ammon en constitue le centre (fig. 351). La

structure si complexe de cette région se trouve donc expliquée : 1° par

l'adhérence des couches moléculaires respectives de la circonvolution

1 godronnée et de la corne d'Ammon au niveau du sillon de l'hippocampe ;

2° par la superposition des deux écorces cérébrales dans la région du hile

, de la circonvolution (fig. 353). Il découle de ce dernier fait que les fibres

i de la circonvolution godronnée, destinées au pilier postérieur du trigone,

sont obligées de traverser, dans la région du hile, l'écorce de la corne

d'Ammon avant d'arriver à leur destination (fig. 381 ). ).

On considère généralement comme limite, entre le subiculum et la corne

d'Ammon, une ligne passant par le point où la circonvolution godronnée

n'est séparée du subiculum que par un seul feuillet pie-mérien et, comme

limite entre la corne d'Ammon et la circonvolution godronnée, le hile de cette

circonvolution (fig. 351). La corne d'Ammon comprend par conséquent deux

régions qui ont chacune des connexions et une structure différentes : l'une est

enrapportaveclacirconvolutiongodronnée,l'autre avec le subiculum. Cajal,

étudiant la corne d'Ammon chez de petits mammifères lissencéphales, chez

lesquels elle est très développée, désigne, sous le nom de région supérieure de

la corne d'Ammon, la région en relation avec le subiculum, et sous le nom

de région inférieure, celle qui est en rapport avec la circonvolution godron-

née (fig. 359). Chez l'homme les rapports sont autres : il suffit d'examiner

une coupe vertico-transversale de l'hémisphère (fig. 3â9 ), pour constater que

la partie de la corne d'Ammon adjacente à la circonvolution godronnée

constitue la région supérieure, et la partie en connexion avec le subiculum

la région inférieure. Pour éviter la confusion que pourrait créer, dans l'es-

pèce, l'emploi des termes supérieur et inférieur, nous décrirons ces deux ? régions de la corne d'Ammon sous le nom de : région godronnée (région

inférieure de Cajal) et de région hippocampique (région supérieure de Cajal).

C'est l'extrémité supéro-interne de la région godronnée de la corne d'Am-

mon, qui pénètre dans le hile de la circonvolution godronnée, et cette

portion incluse dans la circonvolution godronnée présente la même struc-

ture et les mêmes connexions que la région godronnée proprement dite.

Les différentes couches constituantes de la corne d'Ammon ont été

décrites il y a déjà longtemps par Kupffer, Meynert, Krause, Ganser, Todt

et Kahler, Obersteiner, Giacomini, etc., etc. :

Golgi, Sala, puis Schaitfcr et Cajal ont appliqué à l'étude de cette région

la méthode par l'imprégnation d'argent.

Les différences de structure, entre la corne d'Ammon et l'écorce céré-

brale, portent principalement sur la morphologie de ses cellules pyrami-

45

Hile de la circon-

volution godronnée.

L'extrémité su-

périeure de la corne

d'Ammon pénètre

dans le hile de la cir-

convolution godron-

née, de telle sorte

qu'il existe à ce ni-

veau une sllpelposi-

tion de deux écorces

cérébrales.

Limites de la corne

d'Ammon.

i

Région godronnée

et région hippocam-

pique de la corne

d'.\mmon.

Structure de la

corne d'Ammou.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 707

d'Ammon : 1° La région inférieure ou hippocampique est comprise entre la circonvolu-

tion godronnée et le diverticule du subiculum (ils); elle se continue en dedans avec

l'écorce du subiculum et de la circonvolution de l'hippocampe; 2° La région Slip ?

rieure ou godronnée est située au-dessus et en dehors de la circonvolution godron-

née. Son extrémité supéro-interne pénètre dans le hile de la circonvolution godronnée

et il existe à ce niveau deux écorces cérébrales superposées. La ligne poinlillée .....

correspond au bile de la circonvolution godronnée.

Alo, alvéus. - cep, croie épendymaire du pilier postérieur du trigone. Cg, circonvolu-

tion godronnée. Cing (p), faisceau postérieur du cingulum, (,le, diverticule du subiculum.

1 : '1, sillon fimbrio-godronné. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - fin, fibres moussues

de Cajal. fl, fibres tangentielles ou lamina medullaris involuta. - Fus, lobule fusiforme.

- G, couche des grains ou des cellules ovoïdes. yP, grande cellule pyramidale du subi-

culum. - H, circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circonvolution limbique. - h, sillon

de l'hippocampe. - L, stratum lacunosum. 1. cellule du stratum lacunosum. Lus, lame

médullaire superficielle du subiculum. M, couche moléculaire. - i\'C', queue du noyau

caudé. - 0, stratum oriens ou couche des cellules polymorphes. - o, cellule de Golgi à cy-

lindre-axc liorizontal du stratum oricns.-o', cellule à cylindre-axe arqué de Cajal du stratum

oriens. - l', couche des cellules pyramidales. ), p, cellules pyramidales de cette couche.

- Pchl, plexus choroïdes. Pm, couche des cellules polymorphes.pPy; petite cellule pyra-

midale du subiculum. - R, stratum radiatum. RT/a, radiations optiques de Gratiolet.

Tap, tapetum. - Trlp (Fi), pilier postérieur du trigone (Fimbria). - tsc, trenia semi-circularis.

- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. ' .

dales, le nombre et la variété de forme de ses cellules du type II de Golgi,

sa richesse en fibres tangentielles, ainsi que sur le mode de distribution

des cylindres-axes provenant des « grains » de la circonvolution godronnée

(Cajal). Quant au nombre des couches et à leur structure, elles sont, ainsi que

l'a montré Schaiffer, presque les mêmes ici que dans le reste de l'écorce.

La corne d'Ammon ne diffère en effet de l'écorce typique, ainsi que le

lait remarquer Cajal, que par la complexité de sa couche moléculaire et par

la simplicité relative de ses couches profondes.

En abordant la corne d'Ammon, l'épaisse couche de fibres tangentielles,

qui forme la lame médullaire superficielle du subiculum, se dédouble et

donne naissance à la lame médullaire superficielle (lamina medullaris invo-

luta ou circumvoluta) et au stratum lacunosum. Les cellules pyramidales

petites et. moyennes disparaissent, les grandes cellules s'accumulent dans

la partie profonde de la couche des cellules pyramidales. Leurs longues den-

drites ascendantes traversent ainsi, avant d'aborder les parties supérieures

de la couche moléculaire, une zone pauvre en cellule, le stratum radiatum.

On a décrit à la corne d'Ammon sept et même huit couches distinctes :

ce sont en allant de la cavité crânienne iL la cavité ventriculaire :

1" La lame médullaire superficielle ou externe, le feuillet nucléaire

(Kernblatt) des auteurs allemands ou la lamina medullaris involuta s. cir-

cumvoluta.

2" La couche moléculaire, stratum moleculare.

3° La couche lacunaire, stratum lacunosum (Meynert), stratum reti-

cularc (Kuplfer), stratum medullare médium (Ohersteiner, Cajal).

4" La couche radiaire, stratum radiatum (Meynert).

5° La couche des cellules pyramidales (stratum cellularum pyramidalium)

ou stratum lucidum.

6" Le stratum oriens.

Sa richesse en li-

bres tangentielles.

Les 8 couches de la

corne d'Ammon de

Meynert.

708 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Parallèle entre les

couches de la corne

d'Ammon et celles

de l'écorce du man-

teau cérébral.

Les 5 couches de la

corne d'Ammon de

Cajal.

Couche molécu-

laire de la corne

d'Ammon. Cette cou-

. che. comprend le stra-

taiii moleculare; le

stratum lacunosum

et le stratum radia-

- tam.

l Cellules du stra-

' tum moleculare.

f

r

Cellules du stra-

tum lacunosum.

. 7° -L'Alnéxs; feuillet vallonné des auteurs allemands (Muldenblatt).

8° La couche épithéliale de la corne sphénoïdale.

Si l'on veut- ramener les 8 couches de la corne d'Ammon aux quatre

couches de l'écorce du manteau cérébral, on peut construire le tableau ? 1riv : mt, : v . '.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 70'9 «

. tum, la couche dès cellules pyramidales, et se terminent dans le stratum

FiG. 352 et 353. Schémas représentant la structure de .l'écorce dans la région hippo-

campique de la corne d'Ammon et dans la région du hile de la circonvolution

godronnée. ' ' .

En réalité, ces deux. colonnes sont adossées l'une à l'autre par leurs couches

moléculaires (M) qui ne sont séparées l'une de l'autre que par le sillon de l'hippo- z

campe et un seul feuillet pie-mérien. (Voy. schéma, figez11.) . ,

ric. 352. Schéma de la struc-

ture de l'écorce de la région

hippocampique de la corne

d'Ammon.

1, couche moléculaire compre-

nant : le stratum moleculare (il ! ),

le stratum lacunosum (L) et le stra-

tum radiatum (R). 77, couche des

cellules pyramidales (Py). - Il[,

couche des cellules polymorphes

(Pm) ou stratum oriens.-Alv, al-

véus ou substance blanche.

FiG. 353. Schéma de la struc-

ture de l'écorce dans la région ,

du hile de la circonvolution

godronnée. '

Il s'agit ici de deux écorces ce'ré-

. braies superposées. Les trois pre-

mières couches I, II, III appartien-

nent à la couche moléculaire (Jf)

à la couche granuleuse (Py) et à la

couche des cellules polymorphes

(Pm) de la circonvolution godron-

née (Cg) ; les trois couches suivantes

I, TI,'III appartiennent à la couche

' moléculaire (M), à la couche des

cellules pyramidales géantes (Py)

et àla couche des cellules polymor-

plies(Pnx)dela;régiongodronnéedé .

la corne d'Ammon (CA). Les cylin-

dres-axes des cellules polymorphes

de la circonvolution godronnée,

sont obligés de traverser les trois

couches de la corne d'Ammon (CA) '

avant d'arriver àl'alvéus (Alv). Les

. cylindres-axes des grains ou cel-

lules ovoïdes de la circonvolution

godronnée, traversentla couche des

cellules polymorphes de la circon-

volution godronnée et la couche

- moléculaire de la corne d'Ammon.

Ils se coudent au voisinage du

corps des cellules pyramidales .

géantes, se transforment en fibres

moltssues de Cajal, et assurent les

connexions entre les grains de la

circonvolution godronnée et les

cellules pyramidales géantes de la

région godronnée de la corne

. d'Ammon. ,

0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

oriens ou couche des cellules polymorphes, par des extrémités non ramifiées

(fig. 354). Le cylindre-axe (c) naît du corps cellulaire, s'étend plus ou moins

horizontalement dans l'épaisseur de la couche lacunaire, et s'y termine par

une arborisation étendue de ramifications divergentes et plus ou moins

horizontales, dontles branches terminales atteignent la couche moléculaire.

c) Stratum radiatum (fig. 352, R). Le stratum radiatum se présente sous

forme d'une bande limitée en haut par le stratum lacunosum, et en bas par

FiG. 354. - Coupe de la corne d'Ammon d'un cobaye de dix jours. Méthode double de

, Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

A, substance blanche. - B, couche des cellules polymorphes ou stratum oriens. - C,

couche des cellules pyramidales. D, stratum radiatum. E, stratum lacunosum. - F, stra-

tum moleculare. - a, cellule du stratum oriens à cylindre-axe ascendant. b, autre cellule

du stratum oriens dont le cylindre-axe s'arborisc entre les cellules pyramidales. - c, c, cylin-

dres-axes. - d, cellule du stratum radiatum dont le cylindre-axe fournit des rameaux au

plexus nerveux situé entre les cellules pyramidales. - e, f, cellules du stratum radiatum dont

le cylindre-axe se perd en se ramifiant dans le stratum lacunosum. - g, cellule du stratum

lacunosum dont le cylindre-axe descendant fournit des rameaux au plexus situé entre les cel-

lules pyramidales. - h, i,,j, n, cellules du stratum lacunosum dont le cylindre-axe s'arborisc

soit dans cette couche soit dans la couche moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. ili

la couche des cellules pyramidales; il est presque exclusivement constitué

par un épais feutrage dendritique (Golgi, Sala, Scli<iffer, Cajal), formé par la

réunion des panaches ascendants des cellules pyramidales.

Mais le stratum radiatum contient en outre quatre espèces de cellules

nerveuses et un feutrage de libres plus ou moins dense. Parmi les cellules,

les unes représentent des éléments égarés des deux couches adjacentes :

telles sont les cellules pyramidales égarées (fig. 355, g h) et les cellules trian-

gulaires ou fusiformes égarées du stratum lacunosum (fig. 354, e, f), dont les

dendrites descendantes atteignent le stratum oriens. Les autres sont propres

Cellules du sira-

tum radiatum.

Fie. 355. - Coupe de la corne d'Ammon du cobaye d'un mois. Méthode de Cox. (D'après

Ramon y Cajal.)

B, substance blanche. O, stratum oriens. P, couche des cellules pyramidales. /i, stratum

radiatum. - L, stratum lacunosum. - J)/, couche moléculaire. a, b, d, cellules de Golgi

du stratum oriens il cylindre-axe liorizontal. - c, c, cylindres-axes. - e, f, cellules de Golgi il

. 1 cylindre-axe court du stratum radiatum. - g, h, cellules pyramidales égarées. i, cellule

du stratum radiatum dont le cylindre-axe fournit des rameaux au plexus situé entre les cellules

pyramidales. - j, cellule du stratum lacunosum. m, n, deux petites cellules de Golgi de la

couche moléculaire.

712 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Couche des cellules

pyramidales (2 cou-

che).

- Caractères de cette

couche dans la classe

des mammifères.

Caractères qui dis-

tinguent les cellules

pyramidales de la

région hippocampi-

que de la corne d'Am-

mon.

Leurs ilendritcs.

au stratum radiatum, ce sont : les cellules du type II de Golgi et les cellules- -

à cylindre-axe descendant. -

Les cellules du type II de Golgi sont des cellules étoilées ou triangulaires

(fig. 355 e, f, fig. 360, G, H), qui occupent toute l'épaisseur du stratum radia-

tum ; leur court cylindre-axe se termine par une arborisation étendue et vari- '

queuse, soit dans l'épaisseur même de cette couche (fig. 355, f), soit dans le

slratumlacunosum(fig.360,H,G).Leursdendrites,aunombredetroisàquatre,

sont divergentes, richement ramifiées et d'aspect fortement variqueux; les

plus volumineuses parcourent de grandes distances; quelques-unes traver-

sent la couche des cellules pyramidales et atteignent le stratum oriens (Cajal).

Les cellules à cylindre-axe descendant sont fusiformes (fig. 354, d, g,

fig. 355, i) ou triangulaires. Leur cylindre-axe, destiné à la couche des cel-

lules pyramidales, émet quelques collatérales qui se perdent dans le stra-

tum radiatum, puis descend verticalement et entre dans la constitution

du riche plexus peri-cellulaire de la couche des cellules pyramidales; quel-

ques rares ramifications terminales atteignent le stratum oriens.

2. Couche des cellules pyramidales (fig. 352, Py). - Cette couche

correspond aux couches des petites et des grandes cellules pyramidales de

l'écorce typique.

Chez le lapin, le cobaye, le rat, la couche des cellules pyramidales est

épaisse, bien délimitée des couches voisines et renferme trois ou quatre

rangées de cellules, serrées les unes contre les autres. Chez l'homme, les

corps cellulaires sont plus éloignés les uns des autres et constituent une

zone plus large, mal délimitée, absolument semblable à celle des cellules

pyramidales grandes et moyennes de l'écorce cérébrale typique. Les couches

les plus supérieures contiennent les plus petites cellules; les cuuches infé- .

rieures, les cellules les plus volumineuses, cequi a amené Schiiffer à consi-

dérer les couches supérieures, comme l'homologue- de la couche des petites

cellules pyramidales de l'écorce typique. , - '

Les cellules pyramidales de la' corne d'\nimdn; bien décrites par Golgi,

dont les recherches ont été confirmées et complétées par Sala, Schaiffer,

Cajal, présentent une morphologie spéciale dans la région hippocampique

et dans la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 311).

Dans la région hippocampique de la corne d'Ammon (fig. 356, CA), ces

cellules possèdent un corps fusiforme ou ovalaire, pourvu de deux espèces de

dendrites, des dendrites descendantes ou basilaires, et d'une dendrite ascen-

dante ou primordiale.

Les dendrites descendantes ou basilaires (les racines de Golgi) sont très

développées; elles forment un panache qui descend dans le stratum ariens

et entre en connexion avec le feutrage des collatérales de cette région.

La lige ou dendrite ascendante est lisse comme le corps de la cellule et

traverse sans se diviser la couche des cellules pyramidales; une fois dans

le stratum radiatum, elle émet de nombreuses ramifications horizontales,

puis se résout en un panache de ramifications divergentes (les rameaux

de Golgi. ), qui peuvent atteindre les confins de la couche moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. il : )

Les panaches dendritiques (descendants et ascendants) sont, ainsi que

bchafter t'a a indique, hérissés

d'épines, au niveau desquel-

les s'effectuent les contacts

nervoso-protoplasmiques.

Le cylindre-axe se déta-

che du corps cellulaire ou

d'une grosse dendrite, et se

continue avec une fibre

(commissurale ou d'asso-

ciation) de l'alvéus. Il tra-

verse plus ou moins obli-

quement le stratum oriens,

et lui abandonne deux ou

trois collatérales, quis'arbo-

risent et se terminent autour

des cellules polymorphes.

En abordant l'alvéus, la

plupart des cylindres-axes

se coudent et se continuent

simplement avec les fibres il

myéline. D'autrefois ils se

divisent en deux branches

de volume inégal. La bran-

che épaisse, continue le cy-

lindre-axe et concourt à for-

mer les épaisses fibres à

myéline de l'alvéus (fibres

d'association). La branche

mince présente tous les ca-

ractères des collatérales, elle

prend un chemin opposé ou

distinct de celui de la bran-

che épaisse, concourt à for-

mer les fibres fines de l'al-

véus, et entre très probable-

ment dans la constitution

des fibres transversales ou

commissurales du trigone

cérébral. Cette branche col-

latérale ne doit pas être con-

fondue avec les deux ou

trois collatérales qui se détachent du cylindre-axe dans le stratum oriens,

et qui s'arborisent toutes dans l'épaisseur de cette couche (fig 356).

Dans la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 365, RCg), les cel-

Leur cylindrc-axe.

Il se continue avec

une fibre de l'alvéus.

1"¡G. 3 : iG. - Cellules pyram\dè,'1s. des règlOns0t¿\.f>I ?

campique (CA) el godronné(Ite)lii'tJJjj};....r'1\m-

mon. Méthode de Golgi. (D'tipre'stfliï61 y Cajal.)

CA, petites cellules pyramidales de la région hippo-

campique delà corne cl' : lmmon. -RCg, cellules pyra-

midales géantes de la région godronnée dela corne d'Am-

mon.-a, épaisses collatérales ascendantes des cylindres-

axes c des cellules pyramidales géantes. d, rameaux

épineux de la tige des petites cellules pyramidales. ex-

croissances de la tige des grandes cellules pyramidales.

- ? line collatérale se rendant à la substance blanche.

- g, collatérale venant des fibres de l'alvéus.-h, libres

moussues en relation avec les cellules pyramidales géantes

de la région godronnée de la corne d'Ammon. : 1,

alvéus. B, stratum ariens. - C, couche des cellules

pyramidales. D, stratum radiatum. - E, stratum la-

cunosum. F, stratum moleculare.

FiG. 3li7. - Cellule pyramidale géante de la région godronnée de la corne d'Ammon,

- provenant de la partie superficielle de la couche des cellules pyramidales. Enfant

de vingt-deux jours. (Dessin fait par M. Azoulay d'après ses préparations.)

a, tige protoplasmique courte. - c, corps cellulaire. - col, col, les nombreuses collatérales

cylindrc-axilesconcourantàla formation du plexus inter-pyramidal. cy, cylindre-axe. d, ex-

pansions protoplasmiques basilaires épineuses. zip, zip, expansions protoplasmiques périphé-

riques dichotomisées, hérissées d'épines et atteignant la périphérie de la couche moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 715

Iules pyramidales sedistinguent par des caractères très nets des cellules ana-

logues de l'écorce typique (fig. 357).

Ce sont des cellules pyramidales

géantes qui présentent, ainsi que Golgi

l'a montré, un corps d'autant plus ir-

régulier et un panache dendritique

d'autant plus court, plus épais et plus

volumineux, que l'on s'approche da-

vantage du hile de la circonvolution

godronnée.

Dans la portion de la corne d'Am-

mon incluse dans la circonvolution go-

dronnée, les cellules pyramidales géan-

tes sont irrégulièrement disséminées

et se confondent peu à peu, au voisi-

nage du pilier postérieur du trigone,

avec les cellules polymorphes de la

circonvolution godronnée (ng. 351).

Les dendrites ascendantes des cel-

lules pyramidales géantes, au lieu

d'émettre, comme les cellules de la ré-

gion hippocampique, des ramifications

dendritiques destinées au stratum ra-

diatum, sont hérissées d'excroissances

latérales volumineuses, qui s'emboî-

tent, ainsi que nous le verrons plus

loin, avec les rosaces des fibres mous-

sues, émanées des grains de la circon-

volution godronnée (Cajal).

Les cellules pyramidales géantes

de la région godronnée de la corne

d'Ammon sont en effet intimement

associées aux grains de la circonvolu--

tion godronnée, tandis que les cellules

pyramidales de la région hippocam-

pique n'affectent aucune connexion

avec ces mêmes grains.

Chez le foetus, le corps des cellules

pyramidales géantes, leurs ramifica-

tions dendritiques, leurs cylindres-

axes, etc., sont hérissés d'amas proto-

plasmiques d'aspect globuleux (fig.

358) et fout il fait comparables aux

amas protoplasmiques que l'on observe dans toutes les cellules en voie de

développement (Voy. fig. 100, p. 164).

Caractères qui dis-

tinguent les cellules

pyramidales do la

région godronnée de

la corne d'Ammon.

Ce sont des cellu-

les géantes pourvues

d'une courte tige pro-

toplasmique.

Leurs connexions

avec les fibres mous-

sues de Cajal.

Fie.. 338. - Cellule pyramidale géante de

la région godronnée de la corne d'Am-

mon et appartenant à la partie superfi-

cielle de la couche des cellules pyra-

midales. Foetus de mois. (Dessin fait

par : \l.Azoulay d'après ses préparations).

a, tige protoplasmique coiii-te. - C, corps

cellulaire hérissé d'épines. col, collatc-

rales du cylindre-axe. - cy, cylindre-axe

avec grains protoplasmiques moussus. -

d, dendrites basilaires couvertes d'amas

protoplasmiques et hérissées de longues

épines. p, ramifications protoplasmiques

se dirigeant vers la périphérie de la couche

moléculaire et hérissées de globules pro-

toplasmiques et de longues épines.

716 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le cylindre-axe

des cellules pyrami-

dales de la région go-

dronnéo de la corno

d'Ammon, se conti-

nue avec une fibre

du trigone cérébral.

L'épaisse collaté-

rale il trajet ascen-

dantdecescylindres-

axes.

Les cellules pyramidales de la région godronnée de là corne d'Ammon

envoient leur cylindre-axe dans la fimbria (Cajal), c'est-à-dire dans le

pilier postérieur du trigone. Ces fibres représentent de véritables fibres de

projection qui, par la voie du corps du trigone, mettent en connexion la

corne d'Ammon avec les tubercules mamillaires (cerveau intermédiaire)

et de là avec le cerveau moyen et postérieur (Voy. fig. 359).

Schàffer a montré en outre, et le fait a été confirmé par Cajal, que le

cylindre-axe de ces cellules émet, à une courte distance de son origine, une

collatérale épaisse, à trajet ascendant, qui représente souvent une véritable

branche de bifurcation. Cette épaisse collatérale à trajet ascendant donne

dans son trajet deux ou trois collatérales qui s'arborisent dans le stratum

oriens, puis elle traverse le stratum radiatum, devient horizontale dans le

stratum lacunosum et se continue avec une fibre nerveuse à myéline de

cette région (fig. 359). Ces fibres se portent vers le subiculum, où elles se

terminent par des arborisations libres et très étendues, après avoir émis, à

angle droit ou à angle aigu, de fines collatérales qui s'arborisent dans le

stratum radiatum sous-jacent ou dans l'épaisseur même du stratum lacuno-

sum, assurant ainsi les connexions entre les grandes cellules pyramidales

de la région godronnée et un nombre considérable de panaches dendri-

tiques des cellules de la région hippocampique de la corne d'Ammon.

1"IG. 3 : ! 0. Schéma de la corne d'Ammon et de la circonvolution godronnée montrant

les rapports existant entre les cellules pyramidales géantes de la « région inférieure »

de la corne d'Ammon et les fibres moussues provenant, des grains. (D'après Ramon

yCajal.)

A, couche moléculaire de la circonvolution godronnée. - B, couche des grains. -

C, couche moléculaire de la portion terminale de la corne d'Ammon. L, faisceau longitu-

dinal des fibres moussues ou cylindres-axes des grains. E, cylindres-axes des grandes

cellules pyramidales allant la fimbria. F, fimbria. G, petite cellule pyramidale ou

supérieure. ? faisceau formé de grosses collatérales nerveuses ascendantes /, collatérales

de la substance blanche. - J, fibres terminales venant du subiculum. L, cellules pyra-

midales du subiculum dont le cylindre-axe pénètre dans la corne d'Ammon.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 717 1

3. Stratum oriens. Couche des cellules polymorphes. Cajal distingue

dans le stratum oriens deux zones : l'une inférieure, l'autre supérieure. La

zone inférieure renferme des cellules fusiformes et irrégulières, dirigées

parallèlement aux fibres de l'alvéus et dont les plus profondes sont situées

en pleine substance blanche (fig. 354, a, b); leurs dendrites se perdent entre

les fibres à myéline de l'alvéus, leur cylindre-axe se comporte, soit comme

le cylindre-axe ascendant des cellules décrites par Martinotti (fig. 354, a;

fig. 360, A), soit comme le cylindre-axe horizontal des cellules du type II de

Golgi delà zone supérieure (fig. 354, b).

La zone supérieure du stratum oriens, beaucoup plus épaisse que la

précédente, mérite d'après Cajal le nom de zone plexiforme. Cette zone

reçoit les dendrites inférieures, ainsi que les collatérales du cylindre-axe

des cellules pyramidales et contient trois espèces de cellules nerveuses, dé-

crites par Schaiffer : les cellules à cylindre-axe ascendant, les cellules à

, cylindre-axe descendant et les cellules à cylindre-axe horizontal.

- Les cellules à cylindre-axe descendant constituent des cellules pyrami-

dales égarées dans le stratum oriens et sont nombreuses dans la région

hippocampique de la corne d'Ammon.

i Les cellules à cylindre-axe Tzori.zozztal (tig. 3â, a, b, d), décrites par Sala

et par Schâffer, représentent des cellules du type II de Golgi. Elles occupent

toute l'épaisseur du stratum oriens, voire même de l'alvéus, et sont remar-

quables parleurs grandes dimensions, leur forme étoilée, la direction radiée

de leurs dendrites, longues et fortement variqueuses. Leurs dendrites as-

cendantes, plus variqueuses que les autres, traversent la couche des cel-

lules pyramidales ainsi que le stratum, radiatum, et se terminent sans se

ramifier dans la couche moléculaire. Leurs dendrites descendantes se diri-

gent parallèlement à l'alvéus, parcourent de grandes étendues et sont

dépourvues d'épines.

Le cylindre-axe de ces cellules du type II de Golgi présente des particu-

larités intéressantes. Il est volumineux, affecte un trajet horizontal ou

oblique, se divise en un très grand nombre de rameaux épais, qui divergent

dans tous les sens, mais qui atteignent tous, la couche des cellules pyra-

midales qu'ils parcourent horizontalement dans une grande étendue. Ils

émettent dans leur trajet horizontal de nombreuses collatérales verticales,

flexueuses et variqueuses, qui entourent d'un feutrage très dense les corps

des cellules pyramidales.

Les cellules à cylindre-axe ascendant (fig. 360, B,C, E)sont de petites cel-

lules, fusiformes ou triangulaires, qui occupent toute l'épaisseur de lacouche

des corpuscules polymorphes. Leurs dendritesépaissesetpourvuesdecourtes

épines sont horizontales ou descendantes; elles se ramifient et se perdent

dans le voisinage de l'alvéus, et entrent en connexion avec les collatérales

du stratum oriens. Leur cylindre-axe ascendant se comporte différemment.

Tantôt, analogue à celui des cellules décrites par Martinotli dans l'écorce

cérébrale typique, il s'arborise dans la couche moléculaire au voisinage

des fibres tangentielles cette disposition est relativement rare (Cajal)

Stratum oriens I

(3e couche). j. z

Zone inférieure.

Sa zone plexiforme.

Cellules de cette

zone.

Cellules de Golgi

à cylindre-axe hori-

zontal.

Cellules a cylin-

vlre-axe ascendant.

lis ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules à cylindre-

axe arqué de Cajal.

(fig. 3G0, A), tantôt et cette disposition, bien décrite par Cajal, est la plus

fréquente, le cylindre-axe se détache de la partie supérieure de la cel-

lule, traverse la couche des cellules pyramidales, puis se recourbe en arc à

une hauteur variable du stratum radiatum, redescend en ligne droite et

parallèlement a lui-même, clans la couche des cellules pyramidales, voire

même dans le stratum oriens, et se termine par une superbe arborisation

horizontale ou récurrente, qui entoure les corps des cellules pyramidales

d'un riche feutrage de rameaux flexueux et fortement variqueux (fig. 360,

B,C,E).

Les collatérales de ces cellules à cylindre-axe arqué, décrites par Cajal,

FiG. 360. - Coupe de la corne d'Ammon du cobaye d'un mois. Méthodes de Cox et de

Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

A, cellule du stratum oricns dont le cylindre-axe ascendant se termine dans le stratum

lacunosum. B, C, E, cellules du stratum oriens dont le cylindre-axe arqué se termine dans

le plexus situé entre les cellules pyramidales. - D, cellule de Golgi du stratum oriens à

cylindre-axe horizontal. F, couche des cellules pyramidales avec son plexus nerveux

inter-cellulaire. G, Il, deux cellules à cylindre-axe court du stratum radiatum. - I, fibres

horizontales du stratum lacunosum. J, cellule fusiforme de Cajal de la couche moléculaire.

- c, c, cylindres-axes.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. il\)

présentent des particularités intéressantes. Les unes se détachent de l'arc

du cylindre-axe, traversent toute la hauteur du stratum radiatum et

pénètrent dans le stratum lacunosum où elles affectent un trajet plus ou

moins horizontal.

Les autres se détachent à angle droit de la partie ascendante du cylindre-

axe, affectent un long trajet horizontal, puis se recourbent brusquement

en bas; elles entourent de leurs arborisations variqueuses et épaisses le

corps des cellules pyramidales, et concourent ainsi à former le feutrage

péri-pyramidal.

Le feutrage péri-pyramidal est donc alimenté : 1° par les cellules à cy-

lindre-axe arque du stratum oriens; 2° par les cellules de Golgi à cylindre-

axe horizontal du stratum oriens; 3° par les cellules à cylindre-axe descen-

dant du stratum radiatum.

On trouve en outre dans toute l'épaisseur de la corne d'Ammon de

nombreuses cellules de la névroglie, analogues à celles des autres régions

de l'écorce. La direction radiaire, très manifeste pour quelques-unes d'entre

elles, démontre nettement leur origine épithéliale (Cajal).

Chez le jeune enfant, ces cellules névrogliques sont très polymorphes,

ainsi qu'Azoulay vient de le montrer récemment. En dedans de la couche

épithéliale, elles peuvent présenter cinq ou six prolongements épais,

couverts de fines aspérités. Dans l'alvéus et dans l'écorce grise, les pro-

longements, plus longs et plus grêles, sont dirigés, parallèlement aux fibres

de la substance blanche, et simulent des cylindres-axes ou des collatérales

(Azoulay). ,

Quant aux cellules épendymaires, qui limitent l'alvéus en dehors et le

séparent de la corne sphénoïdale, elles forment une rangée de courtes cel-

lules épithéliales prismatiques ou cubiques, tuut àfai( analogues aux cellules

6pemlymairesdunévraxe; de leur face profonde se détache un prolongement

radiaire dont la longueur varie avec l'âge. Chez le nouveau-né (Cajal,

Azoulay), le prolongement radiaire des cellules épendymaires traverse

obliquement Yalvéus et le stratum oriens, puis il se coude pour traverser

radiairement la couche des cellules pyramidales et la couche moléculaire

dans lesquelles il s'arborise. Il ne s'insère pas sur les confins de la couche

moléculaire, par un cône terminal comme dans les autres régions du

névraxe, mais se termine par des arborisations libres dans l'épaisseur même

de la couche moléculaire (Cajal). De la face profonde de la cellule épendy-

maire, se détache chez le nouveau-né un court panache de rameaux horizon-

taux et variqueux, qui se terminent dans l'épaisseur même de l'épendyme

venlriculaire. Chez les jeunes animaux, les prolongements radiaires des

cellules épendymaires ne dépassent guère l'alvéus et le stratum oriens,

et chez l'adulte, on ne les suit guère au delà de l'alvéus (Cajal).

2. Fibres de la corne d'Ammon.-Lcs fibres de la corne d'Ammon

comprennent : 1° la substance blanche ou ah/Jus; 2° les nombreuses fibres

Feutrage 1)%ripy-

ramirlal.

Cellules de la né-

vroglie.

Cellules de l'épen-

d3nue de la cornc

sphénoïdale.

i'

j

Fibres do la corne

d'Ammon.

1 d2o ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

F

1 ilrcs nervcuscs

de l'alvéus.

1

Ce sont des libres

de gros et de fin ua-

libre.

Collatérales cylin-

drC'-axilcs. "'

Fibres intra-eorti-

cales de la corne

d'Ammon.

intra-cortlcales qui occupent les différentes couches de la corne d'Ammon.

1° Alvéus (Substance blanche de la corne d'Ammon. Couche des fibres

blanches du pilier postérieur du trigone). Golgi, Sala, Schüffer ont montré

que cette couche est formée par les cylindres-axes des cellules pyramidales

de la corne d'Ammon et qu'elle renferme quelques cellules polymorphes

égarées du stratum oriens.

Les fibres nerveuses de l'alvéus affectent une direction variable suivant

la région à laquelle elles appartiennent. Les fibres de la région godronnée

de la corne d'Ammon pénètrent dans la fimbria et le pilier postérieur du

trigone (Cajal). Les fibres de la région hippocampique de la corne d'Ammon

contournent la corne sphénoïdale, et entrent dans la constitution de la

masse blanche du subiculum (fig. 359).

Les fibres de l'alvéus sont de gros et de fin calibre. Les fibres de gros

calibre sont situées au-dessus du stratum oriens et représentent les

cylindres-axes des cellules pyramidales. Les fibres fines, nombreuses sur-

tout dans la région hippocampique de la corne d'Ammon, sont situées sous

l'épendyme ventriculaire, où elles forment une véritable couche; elles

correspondent aux collatérales émises par le cylindre-axe des cellules py-

ramidales, et ne sont jamais la continuation directe du cylindre-axe de ces

cellules ; par leur aspect et leur finesse elles ressemblent beaucoup aux fibres

du corps calleux (Cajal).

Les collatérales de l'alvéus sont rares et fines ; elles se détachent à angle

droit des fibres de gros calibre ou cylindres-axes des cellules pyramidales,

et se voient avec beaucoup de netteté dans la région godronnée de la corne

d'Ammon (fig. 359).

La plupart de ces collatérales s'arborisent dans le stratum oricns;

quelques-unes traversent la couche des cellules pyramidales et le stratum

radiatum et s'arborisent soit dans le stratum lacunosum, soit dans la couche

moléculaire de la corne d'Ammon.

Le cylindre-axe des cellules pyramidales (soit de la région hippocam-

pique, soit de la région godronnée) ne se revêt en général de sa gaine de

myéline, que vers la partie moyenne du stratum oriens. Les collatérales

qu'il émet, - qu'il s'agisse des grosses collatérales ascendantes de la région

godronnée qui vont concourir à former le stratum lacunosum on des fines

collatérales de la région hippocampique qui forment les filtres fines de

l'alvéus, sont en général recouvertes d'une gaine de myéline. Il en

est de même du cylindre-axe des cellules de Martinotti (cellules à cylindres-

axes ascendants du stratum oriens), de la branche horizontale des cellules

il cylindre-axe horizontal de Cajal du stratum oriens, ainsi que de certaines

collatérales des fibres de l'alvéus, qui traversent l'écorce de la corne d'Am-

mon. Les cylindres-axes du riche feutrage péri-pyramidal sont au contraire

dépourvus de gaine de myéline.

Fibres intra-corticales. - La corne d'Ammon est remarquable par sa

richesse en fibres intra-corticales à direction plus ou moins tangentielle ;

elles occupent la couche moléculaire, la couche des cellules pyramidales, le

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 721

stratum oriens, et sont toutes destinées à assurer les communications, à

courte ou à longue distance, des différentes parties constituantes des cellules

pyramidales des régions godronnée et hippocampique de la corne d'Ammon.

1° La couche moléculaire possède il elle seule trois feutrages de fibres

superposés. Le feutrage superficiel constitue la lame médullaire superficielle

ou lamina medullaris involuta s. circonvolula; située aux confins de la couche

moléculaire, elle assure les connexions des ramilications terminales des

panaches protoplasmiques des cellules pyramidales et correspond au réseau

d'Exner de l'écorce typique. Le feutrage moyen ou lame médullaire moyenne

(Cajal), stratum medullare médium (Obersteiner), forme le stratum lacuno-

szcoz, relie entre eux les panaches protoplasmiques des cellules pyramidales

de la région godronnée et de la région hippocampique, et peut être comparé

à la strie de Bechterew. Le feutrage profond enfin occupe le stratum radiatum

et correspond au feutrage superradiaire de l'écorce typique.

. a) La lame médullaire superficielle ou lamina medullare involuta s.

circozvolzcta de la corne d'Ammon est riche en fibres nerveuses à myéline.

Sur les préparations traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, cette

couche de fibres apparaît d'autant plus épaisse que l'on s'approche davan-

tage du subiculum (lig. 350). L'origine de ces épaisses fibres à myéline n'est

pas encore bien élucidée. D'après Scliaiffer elles proviendraient : 'Iodes arbo-

risations terminales des fibres et des collatérales de la substance blanche

du subiculum (fig. 359) ; 2° des ramifications terminales des cylindres-axes

ascendants (fig. 3;4, a, et fig. 360, A); 3° des cellules étoilées autochtones

de la couche moléculaire (Gg. 355, m, n). Les deux premières origines sont

certaines; il est par contre douteux, d'après Cajal, que les fines ramifications

du cylindre-axe des cellules de Golgi de la couche moléculaire se recou-

vrent de myéline.

b) Les fibres nerveuses du stratum lacunosum sont extrêmement nom-

breuses et disposées en fascicules parallèles, qui s'étendent de la région

godronnée de la corne d'Ammon au subiculum, où elles s'unissent à la la-

mina medullaris involuta de la corne d'Ammon, pour former la substance

réticulée d'Arnold du subiculum (fig. z0 et 351).

Ces libres ne forment une couche indépendante que dans la région hip-

pocampique de la corne d'Ammon. Dans la région godronnée de la corne

d'Ammon et dans sa portion incluse dans le hile de la circonvolution godron-

née, elles occupent tout l'intervalle qui sépare les cellules pyramidales

géantes de la couche des cellules polymorphes de la circonvolution go-

dronnée (V oy. plus loin).

L'origine de ces fibres à myéline est très complexe.

1. La plus grande partie est formée, d'après Sch;iffer, par les épaisses

collatérales ascendantes du cylindre-axe des cellules pyramidales géantes

de la région godronnée de la corne d'Ammon ; ces collatérales traversent

la couche des cellules pyramidales et le stratum radiatum, puis parcou-

rent horizontalement le stratum lacunosum, dans lequel elles s'arborisent

librement (lig. 359).

' -io

Fibres de la lame

médullaire supcrti-

clelle ou lamina me

\tullaris involllta.

Fibres de la lame

médullaire moyenne,

stratum medullare

médium ou stratum

lacunosum.

722 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres du stratum

radiatum.

Feutrage péri-ccl-

lulairc de la couche

des cellules pyrami-

dales.

2. D'autres fibres représentent les arborisations terminales des cellules

à cylindre-axe ascendant du stratum oriens (fig. 354, a, et fig. 360, A).

A ces deux ordres de fibres bien décrites par Schtiffer il faut ajouter

d'après Cajal : ..

3. Les collatérales des fines fibres de l'alvéus, particulièrement nom-

breuses dans la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 359).

4. Les collatérales des épaisses fibres de l'alvéus qui entourent les cel-

lules du stratum lacunosum d'un feutrage très dense (fig. 359).

5. Les ramifications terminales des cellules à cylindre-axe ascendant

du stratum radiatum (fig. 354, e, f).

6. Les arborisations terminales des éléments cellulaires autochtones du

stratum lacunosum (fig. 354, h, i, j, m, fig. 355, j).

c) Les fibres du stratum radiatum sont formées par :

1. Les collatérales des cylindres-axes ascendants dont les cellules d'ori-

gine occupent le stratum oriens (cellules deMartinotti, et cellules à cylindre-

axe arqué de Cajal) (fig. 360, A, B, C, E).

2. Les ramifications des épaisses collatérales ascendantes des cel-

lules pyramidales géantes qui se portent vers le stratum lacunosum

(fig. 359).

3. Les arborisations des cellules étoilées du type II de Golgi propres au

stratum radiatum (fig. 355, e, f). '

4. Les arborisations des collatérales et des cylindres-axes qui montent

de l'alvéus. -

2° Couche des cellules pyramidales. Les corps des cellules pyra-

midales sont entourés d'un feutrage péricellulaire extrêmement dense.

Ce feutrage, qui en richesse et en densité ne le cède en rien aux corbeilles

pericellulaires des cellules de Purkinje du cervelet, représente une parti-

cularité structurale intéressante de la corne d'Ammon. Il est alimenté

par trois ordres de ramifications cylindre-axiles dépourvues de myéline.

Quelques-unes de ses fibrilles représentent les ramifications terminales

des cellules à cylindre-axe descendant de Cajal du stratum radiatum

et du stratum lacunosum (fig. 354, d, g).

Mais la plupart des fibrilles de ce feutrage péripyramidal, proviennent

des arborisations terminales de deux variétés cellulaires appartenant au

stratum oriens : des cellules et cylindre-axe arqué de Cajal (fig. 360, B, C, E),

des cellules à cylindre-axe horizontal (fig. 355, a, b, d), ces dernières sont

une variété de cellules du type II de Golgi.

3° Le feutrage du stratum oriens, enfin, est surtout constitué par les

fines collatérales, qui se détachent du cylindre-axe des cellules pyrami-

dales dans leur trajet vertical, et par les fibres de l'alvéus.

La corne d'Ammon représente donc en résumé, d'après Cajal, l'écorce

d'une circonvolution cérébrale, à texture simplifiée dans les couches pro-

fondes et compliquée dans la couche superficielle ou moléculaire. Tandis

que dans la couche moléculaire de l'écore cérébrale typique, il n'existe

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 723

qu'un seul plexus formé par les cylindres-axes ascendants, les collaté-

rales de la substance blanche et les arborisations terminales des cellules

du type de Cajal et du type II de Golgi, dans la couche moléculaire de la

corne d'Ammon, les arborisations des cellules de Golgi forment plusieurs

plexus superposés; chacun d'eux se mettant en connexion avec des parties

distinctes de la tige ascendante et du panache terminal des cellules pyra-

midales. Les cellules de Golgi du stratum lacunosum et du stratum mole-

culare, associent les panaches terminaux des cellules pyramidales.

Les cellules de Golgi du stratum radiatum assurent les connexions des

tiges ascendantes.

Les cellules de Golgi à cylindre-axe horizontal du stratum oriens et les

cellules à cylindre-axe arqué de la même couche associent entre eux les

corps des cellules pyramidales.

Circonvolution godronnée (fascia dentata).

La circonvolution godronnée représente une petite circonvolution céré-

brale avortée, adossée par sa couche moléculaire à la couche moléculaire

É de la corne d'Ammon, et disposée de telle sorte, que son hile reçoit l'ex-

. trémité supéro-interne de la région godronnée de la corne d'Ammon

(Voy. fig. 351).

La substance blanche de la circonvolution godronnée est représentée par

l'alvéus et par le pilier postérieur du trigone, mais cette substance n'est

pas en contact immédiat avec l'écorce de la circonvolution godronnée,

comme on l'observe dans les autres circonvolutions cérébrales ; elle en est

séparée par une deuxième écorce, cérébrale possédant une couche molécu-

laire, une couche de cellules pyramidales et une couche de cellules poly-

morphes, écorce qui appartient à la. région godronnée de la corne d'Ammon.

Il résulte de la superposition de ces deux écorces cérébrales, que les fibres

de la circonvolution godronnée sont obligées de traverser la portion de

la corne d'Ammon incluse dans la circonvolution godronnée, avant d'arriver

à leur destination (fig. 351 et 353). Cette superposition de deux écorces

cérébrales est particulièrement évidente au niveau de la bandelette de Gia-

cozzzini; la circonvolution godronnée est en effet lisse à ce niveau, où elle

s'applique à plat sur l'écorce de la circonvolution du crochet. On peut

donc comparer la circonvolution godronnée à un galon froncé ou bouil-

lonné, qui borde et entoure l'extrémité godronnée de la corne d'Ammon.

Arrivé au niveau de l'extrémité antérieure du sillon de l'hippocampe, ce

galon se pose à plat sur l'écorce du crochet et forme la bandelette de

Giacomini.

Du sillon de l'hippocampe à la cavité ventriculaire, on compte donc,

en passant par le hile de la circonvolution godronnée, les 7 couches sui-

vantes (fig. 353) :

La circonvolu-

tion godronnée re-

présente une circon-

volution cérébrale

avortée.

Son écorce est su-

prpo,rée : l·dconn·

de la région go-

dronnée de la corne

d'Ammon.

'1

1

i 724 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

i

La circonvolution

odronnéc est for-

mée de trois couches.

Couche molécu-

laire (1" couche).

Cellules de la cou-

che moléculaire.

Origine des fihres

tangentielles de la

couche moléculaire.

1° Couche moléculaire adossée au niveau du

sillon de l'hippocampe à la couche mo-

... léculaire de la région hippocampique de

la corne (l'Am\l1on.

2° Couche granuleuse (ou couche des cellules

pyramidales modifiée).

3° Couche des cellules polymorphes.

S 4° Couche moléculaire. ,

B. Hégion godronnee de la 3° Couche des cellules pyramidales géantes.

corne d'Ammon. f 6° Couche des cellules polymorphes.

{ 7° Alvéus.

Nous avons étudié plus haut (p. 715) les caractères spéciaux à l'écorce de

la région godronnée de la corne d'Ammon, caractérisée surtout par l'irrégu-

larité de forme de ses cellules pyramidales géantes. Nous avons vu que

ces cellules pyramidales sont irrégulièrement disséminées dans le bile de

la circonvolution godronnée, et qu'elles se confondent insensiblement au

voisinage du pilier postérieur du trigone, avec la couche des cellules po-

lymorphes de la circonvolution godronnée (lig. 351) ; il ne nous reste donc

qu'il passer en revue la structure de la circonvolution godronnée.

La circonvolution godronnée se compose des trois couches fondamen-

tales que l'on rencontre dans la corticalité cérébrale et dans la corne

d'Ammon, à savoir : la couche moléculaire, la couche granuleuse et la couche

des cellules polymorphes.

4° Couche moléculaire. Cette couche, analogue à celle de même

nom de la corticalité cérébrale, reçoit les panaches épineux des grains ou

cellules ovoïdes de la circonvolution godronnée; on y trouve en outre,

comme dans toute écorce cérébrale, un grand nombre de fibres tangentielles

et deux variétés de cellules; ce sont : les cellules triangulaires ou grains

égarés du stratum granulosum et les cellules du type Il de Golgi.

Les cellules ou grains égarés sont triangulaires, semblables à celles du

stratum granulosum (voy. plus loin, p. 726). Les cellules du type II de

Golgi, bien décrites par Sala, sont superficielles ou profondes. Les super-

ficielles sont petites, pyriformes, ovoïdes ou fusiformes, leurs dendrites et

les ramifications de leur court cylindre-axe s'arborisent toutes dans l'épais-

seur de la couche moléculaire (fig. 363, b). Les profondes sont triangulaires,

étoilées, et plus volumineuses que les précédentes, leur cylindre-axe s'ar-

borise de même dans l'épaisseur de la couche moléculaire; leurs dendrites

divergent; les plus volumineuses traversent le stratum granulosum et se

terminent dans la couche des cellules polymorphes.

. Les fibres tangentielles de la couche moléculaire forment le stratum

nz«rizzccle de fe3-nert et reconnaissent, d'après Cajal, les origines suivantes :

x Ramifications terminales des cylindres-axes des cellules du type Il de

Golgi, cellules autochtones de la couche moléculaire (fig. 363, b).

Collatérales du cylindre-axe des grains égarés de cette même couche

(fig. 363, a).

y Ramifications terminales des cellules à cylindre-axe ascendant de la

couche des éléments polymorphes (fig. 363, c, f).

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 725

. 3 Ramifications cylindre-axiles terminales des cellules du type II de

Golgi, dont les corps résident dans la couche des éléments polymorphes :

Fis. 361 et 362. Schéma représentant la structure de l'écorce dans la région hippocam-

pique de la corne d'Ammon et dans la région du hile de la circonvolution godronnée.

. En réalité, ces deux colonnes sont adossées l'une à l'autre par leurs couches

moléculaires, qui ne sont séparées l'une de l'autre que par le sillon de l'hippocampe

et un seul feuillet pie-mérien. (Voy. schéma, fig. 3tH.) ,

.

l'c. 361. Schéma de la struc-

ture de l'écorce de la région

hippocampique de la corne

d'Ammon.

T, couche moléculaire compre-

nant : le stratum moleculare (M),

le stratum lacunosum (L) et le stra- ' '

tum radiatum (R). ? couche des

cellules pyramidales (Py). - III,

couche des cellules polymorphes

(Pm) ou stratum oriens.-Alv, al- ' . 1

vous ou substance blanche.

Fig. 362. Schéma de la struc-

ture de l'écorce dans, la région

du hile de la circonvolution

godronnée.

Il s'agit ici de deux écorces céré-

brales superposées. Les trois pro-

mières couches /, ? III appar-

tiennent à la couche moléculaire

(M), àla couche granuleuse (Py) et à

la couche des céllules polymorphes

(Pm) de la circonvolution godron-

nee (Cg); les trois couches suivantes

I,71,111 appartiennent à la couche

moléculaire (111), iL la couche des

cellules pyramidales géantes (Py)

et à la couche des cellules polymor-

phes (Pm) de la région godronnée

de la corne d'Ammon (CA). Les

cylindres-axes des-cellules polymor-

phes dela circonvolution godronnée

sont obligés de traverser les trois

couches de la corne d'Ammon ( CA) .

avant d'arriver à l'alvéus (Alv). Los

cylindres-axes des grains ou cel-

lules ovoïdes de la circonvolution

godronnée traversent la couche

des cellules polymorphes de la cir-

convolution godronnée et la couche

moléculaire de la corne d'Ammon.

Ils se coudent au voisinage du

corps des cellules pyramidales

géantes, se transforment en fibres

moussues de Cajal, et assurent les

connexions entre les grains de la

circonvolution godronnée et les

cellules pyramidales géantes de la

région godronnée de la corne

d'Ammon.

1 726 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Stratum granulo-

siim (2- couche).

Les grains de la

circonvolution go-

dronnée représen-

tent les cellules py-

ramidales de cette

écorce avortée.

Caractères des

grains.

a

£ Fibres nerveuses collatérales et terminales de l'alvéus. Ces fibres,

très difficiles à imprégner, n'arrivent à la couche moléculaire de la cir-

convolution godronnée, qu'après avoir traversé la région godronnée de la

corne d'Ammon.

2° Stratum granulosum (Couche des grains ou des celhues ovoïdes). - Le

stratum granulosum se compose de plusieurs rangées superposées d'élé-

ments arrondis ou ovoïdes, très rapprochés les uns des autres, et si pauvres

en protoplasma, qu'on les a considérés pendant longtemps comme des

noyaux; ce sont les grains du fascia dentata, les myélocytes de Robin. Golgi

a montré que ces « grains » représentent de véritables cellules nerveuses

ovoïdes, qui sont morphologiquement l'analogue des cellules pyramidales

de l'écorce typique ou de la corne d'Ammon. Golgi a montré en outre, et

ses recherches ont été confirmées par Sala, Schaffer, Cajal, que les cellules

ovoïdes du stratum granulosum se distinguent des cellules pyramidales

par un certain nombre de caractères particuliers. Dépourvues de dendrites

basilaires et de dendrite ascendante, radiaire ou primordiale, leur panache

dendritique épineux s'insère directement sur le corps cellulaire (fig. 364);

les cellules ovoïdes des couches profondes du stratum granulosum peuvent

toutefois présenter une dendriLe radiaire, qui ne donne aucune ramifica-

tion collatérale, [et qui se termine par un panache, analogue il celui des

cellules pyramidales de l'écorce typique (fig. 365) ; ce n'est qu'exception-

Fic,. 363. - Coupe de la circonvolution godronnée du cobaye de huit jours. MuUtode -

de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

A, couche moléculaire. - B, couche des grains. - C, zone plexiforme de la couche des cel-

lules polymorphes. - D, zone des cellules irrégulières de la même couche. - a, grain égaré.

- b, cellule iL cylindre-axe court. - c, c, cylindres-axes. d, cellule à cylindre-axe ascendant

se ramifiant entre les grains. e, autres cellules dont les expansions nerveuses s'arborisent

dans la couche moléculaire. - h, cellule cylindre-aae court. i, o, cellules à cylindre-axe

ascendant. - j, g, cellules iL cylindre - axe descendant. - m, collatérales variqueuses des

cylindres-axes ascendants, s'arborisant dans la couche des grains par des terminaisons ren-

flées. - 7, n, bifurcation des cylindres-axes ascendants dans la couche moléculaire.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. ï27

nellement, enfin que ces cellules présentent des dendrites basilaires

(Scliâffer, Cajal) (fig. 365, d). Les panaches épineux des cellules ovoïdes

du stratum granulosum se terminent aux confins de la zone moléculaire,

dans des régions riches en vaisseaux et en névroglie, et c'est au niveau des

épines que s'effectuent les contacts nervoso-protoplasmiqiies avec les fibres

nerveuses terminales de la couche moléculaire.

Par leur cylindre-axe, les cellules ovoïdes du stratum granulosum se

distinguent encore nettement des cellules pyramidales des autres régions de

l'écorce cérébrale. Le cylindre-axe de ces cellules est fin et dépourvu de

gaine de myéline; il traverse la couche des cellules polymorphes de la cir-

Cylindre-axe des

grains.

Fie. 3gui. - Grain de la circonvolution godronnée au voisinage de la couche molécu-

laire. Méthode rapide de Golgi. (Dessin fait par M. Azoulay d'après ses préparations.)

C, corps du grain. col(i), collatérales du plexus inter-granulaire inférieur. - col(s), col-

latérales du plexus intcr-granulaire supérieur. eu, cylindre-axe dont les grains protoplas-

miques grossissent à mesure que l'on s'éloigne de son origine; ce cylindre-axe est interrompu

en i. ey(fm), portion recourbée d'un cylindre-axe montrant les grains moussus (libre mous-

sue de Cajal). p, panache protoplasmiquc.

72R ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. ,

Collatérales mous-

sucs des grains.

Le cylindre -axe

des grains pénètre

dans la couche des

cellules pyramidales

géantes de la corne

d'Ammon et s'y trans-

forme en fibre mous-

sue.

convolution godronnée, lui abandonne en général quatre à cinq fines colla-

térales Ilexueuses et variqueuses, pourvues par places d'une véritable rosace

protoplasmique analogue à celles des fibres moussues de Cajal (voy. 365, b,) ;

ces collatérales entourent d'un dense feutrage les corps des cellules poly-

morphes.

Après avoir traversé la troisième couche de la circonvolution godronnée,

ces cylindres-axes pénètrent, au niveau du hile de cette circonvolution,

dans la région godronnée de la corne d'Ammon dont ils traversent la couche

moléculaire. Arrivés dans la couche des cellules pyramidales géantes, ils se

coudent à angle droit, affectent un trajet horizontal et se transforment en

Fin. 363. Coupe de la circonvolution godronnée dans la région du hile de la corne

d'Ammon. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

A, couche moléculaire. B, couche des grains. C, zone plexiforme ou partie supérieure

de la couche des cellules polymorphes. D, couche moléculaire de la corne d'Ammon.

E, couche des petites cellules pyramidales de la corne d'Ammon. a, grain égaré. - G, libre

moussue. d, grain avec expansion protoplasmique descendante. c, c, cylindres-axes.

e, collatérales ascendantes des cylindres-axes des grains. ? cylindre-axe d'un grain égaré.

h, bifurcation du cylindre-axe des grains. i, fin rameau collatéral inférieur d'une de ces

expansions.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE, ? )9

fibres moussues (fig. 366). Ils présentent, en effet, par places, un aspect vari-

queux très prononcé signalé par Sala et formé par de véritables amas de

protoplasma, sortes de rosaces irrégulières ou étoilées, d'où partent des

appendices divergents, d'épaisseur variable, se terminant par des nodosités.

Ces rosaces s'emboîtent avec les saillies, les varicosités et les dépressions

des corps et de l'origine des dendrites radiaires des cellules pyramidales

géantes de la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 356 RCg, p. 713),

et forment un plexus très serré.

Les fibres moussues des grains dufascia dentata se réunissent en un faisceau

horizontal, signalé par Sala et Scbaiffer, et qui traverse toute la région godron-

née de la corne d'Ammon. D'après Sala, ce faisceau, arrivé au niveau de la

région hippocampique de la corne d'Ammon, se bifurque en deux fascicules

secondaires, dont l'un se continue avec l'alvéus et l'autre avec la lamina

medullaris involuta. Pour Sclniffer, ce faisceau traverse toute la région hip-

pocampique de la corne d'Ammon au-dessus des grandes cellules pyrami-

dales, dans une région riche en vacuoles, et qui constitue le stratum lucidum

de Honegger. Pour Cajal enfin, ce faisceau de fibres moussues ne dépasse pas

la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 366) et représente une

véritable arborisation nerveuse terminale, superposée aux corps et aux den-

drites radiaires des cellules pyramidales géantes. Les cylindres-axes des

Rosaces des fibres

moussues.

rH ? jOO. - Cl1èma de la corne a-Ammon et de la circonvolution goaronnce montrant

les rapports existant entre les grandes cellules pyramidales de la région inférieure

de la corne d'Ammon et les fibres moussues provenant des grains. (D'après Ramon

y Cajal.)

A, couche moléculaire de la circonvolution godronnée. - B, couche des grains. -

C, couche moléculaire de la portion terminale de la corne d'Ammon. - D, faisceau longitu

dinal des fibres moussues ou cylindres-axes des grains. - E, cylindres-axes des grande-

cellules pyramidales allant il la limbria. - F, fimbria. G, petite cellule pyramidale ou

suhéricure.-1/, faisceau formé de grosses collatérales nerveuses ascendantes. /, collatérales

de la substance blanche. - J, libres terminales venant de la circonvolution godronnée. -

L, cellules pyramidales de la circonvolution godronnée dont le cylindre-axe pénètre dans la

corne d'Ammon.

! ' - 730 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.- -

I Les fibres moussues

mettont en rapport

les grains de la cir-

convolution godron-

née avec les cellules

pyramidales géantes

delacorne d'Ammon.

Couche des cellules

polymorphes (3° cou-

che).

Sa subdivision en

zones superficielle,

moyenne et profon-

de.

Cellules de la cou-

che des cellules po-

Jymorphes.

Cellules à. cylindre-

axe ascendant de la

zone superficielle.

cellules ovoïdes du stratum granulosum ne vont donc pas jusqu'à la sub-

stance blanche, et partant ne concourent pas à la formation de fibres apparu -

tenant au système commissural ou de projection. Ces cylindres-axes repré1

sentent un système particulier de fibres d'association zntra-c01,ticale, desti-

nées à mettre en rapport les cellules ovoïdes de la circonvolution godronnée

avec les celtîiles pyramidales géantes de la région- godronnée de la corne

d'Ammon. -' - -

3° Couche ! des cellules polymorphes. - Cette couche, analogue ainsi

due l'a indiqué Schâffer, à celle de même nom de l'écorce cérébrale, est

limitée en haut par le

stratum granulosum et en

bas par la couche molécu-

laire de la région godron-

née de la corne d'Am-

mon. Cajal distingue dans

cette couche trois ou

quatre zones secondaires

à savoir : la zone limi-

tante superficielle ou zone

des cellules pyramidales,

la zone moyenne ou plexi-

forme et la zone profonde

ou zone des cellules fusi-

formes; ces deux derniè-

res sont plus nettement

délimitées que la premiè-

re, qui est en contact in-

time avec le stratum gra-

nulosum.

. La couche des cellu-

les polymorphes contient

des cellules à cylindre-axe ascendant, des cellules à cylindre-axe descendant

et des cellules étoilées du type II de Golgi. : Les cellules à cylindre-axe ascendant occupent les zones superficielle et

moyenne. Elles correspondent aux cellules à cylindre-axe arqué de la couche

des cellules polymorphes de la corne d'Ammon, dontle cylindre-axe entoure

les cellules pyramidales d'un dense feutrage péricellulaire. Les cellules de

la zone superficielle sont pyramidales ou étoilées, enclavées par leur base

dans la couche des cellules polymorphes (fig. 367, a, b) ; leur corps est placé

entre les cellules ovoïdes du stratum granulosum ; leur dendrite principale

ou radiaire est volumineuse et lisse et remonte jusqu'aux confins de la couche

moléculaire où elle s'arborise ; les dendrites basilaires s'épuisent dans la zone

superficielle ou dans la. zone plexiforme. Le cylindre-axe ascendant se

détache plus souvent de la dendrite radiaire que du corps cellulaire, traverse .

le stratum granulosum,. puis se recourbe brusquement en arc dans là

FiG. 367. Coupe de la circonvolution godronnée du

cobaye' d'un mois. Méthode de Cox. (D'après Ramon

y Cajal.)

a, b, corps cellulaires. -c, c, cylindres-axes et leurs col-

latérales descendantes.-A, couche moléculaire.. B, cou-

che des grains.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. nI

couche moléculaire de la circonvolution godronnée, devient horizontal, et

peut être suivi sur une longue étendue au-dessus du stratum granulosum.

Dans son trajet horizontal, ce cylindre-axe fournit une multitude de

collatérales descendantes (fig. 367, c, c), qui viennent s'arboriser librement

autour des cellules ovoïdes de la moitié externe du stratum granulosum.

Les cylindres-axes ascendants de ces cellules constituent donc deux espèces

de plexus, le plexus supragranulaire et le plexus inlergranidaire de Cajal.

Les cellules à cylindre-axe ascendant de la zone moyenne sont globuleuses

ou polymorphes^. 368, d, i, o), quelquefois nettement pyramidales ; leurs

dendrites ne dépassent pas en général la couche des cellules polymorphes,

leur cylindre-axe ascendant traverse le stratum granulosum, se bifurque

dans la couche moléculaire en branches horizontales, qui émettent dans

leur long trajet un grand nombre de collatérales J1exueuses et variqueuses,

qui entrent dans la constitution Au. feutrage intergraczulaire. Elles entourent

surtout les corps cellulaires des couches inférieures du stratum granulosum.

Les cellules à cylindre-axe descendant (lig. 368, j, g), rares dans la

zone superficielle, sont plus fréquentes dans les zones moyenne et profonde

de la couche des cellules polymorphes. Ce sont des cellules étoilées ou fusi-

formes, dont les dendrites affectent en général une direction horizontale, et

s'arborisent dans l'épaisseur même de la couche des cellules polymorphes.

Les dendrites des cellules étoilées présentent des épines très nombreuses

Cellules à cylindrc-

axe ascendant de la

zone moyenne.

Cellules a cylindre-

axe descendant de la

zone profonde.

Fie. 368. - Coupe de la circonvolution godronnée du cobaye de huit jours. Méthode de

. Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)

.l, couche moléculaire. - B, couche des grains. C, zone plexiforme de la couche des

cellules polymorphes. D, zone des cellules irrègulières de la mème couche. a, grain

égaré. - b, cellule à cylindre-axe court. - c, c, cylindres-axes. - d, cellule iL cylindre-axe

ascendant se ramifiant entre les grains. - e, f, autres cellules dont les expansions nerveuses

s'arborisent dans la couche moléculaire. - h, cellule iL cylindre-axe court. - i. o, cellules à

cylindre-axe ascendant.- j, g, cellules il prolongements nerveux descendants. - ici, collatérales

variqueuses des cylindres-axes ascendants, s'arborisant dans la couche des grains par des extré-

mités renflées. - n, n, bifurcation des cylindres-axes ascendants dans la couche moléculaire.

732 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules du type

II de Golgi.

Cellules u6vro=·li-

ques de la circollvo-

lution godronnée.

Cellules araignées.

Cellules fusiformes

ou épendymaires.

Lobe olfactif.

Travaux de Broca

et do Zuckerkanil.

Le développement

des circonvolutions

. de l'hippocampe et

du crochet est ou

raison directe de ce-

lui du lobe olfactif.

(Cajal); les dendrites des cellules fusiformes présentent au contraire un

aspect remarquablement lisse. Le cylindre-axe de ces cellules est en général

épais ; il traverse la couche moléculaire et la couche des cellules pyrami-

dales de la région godronnée de la corne d'Ammon, et se continue avec une

fibre à myéline de l'alvéus. Il fournit en général dans son trajet une ou deux

collatérales à trajet ascendant et rétrograde, qui s'arborise autour des élé-

ments de la couche des cellules polymorphes de la circonvolutiongodronnée.

Les cellules du type II de Golgi 1Hg. 368, h) occupent toute l'épaisseur

de la couche des cellules polymorphes; elles sont étoilées et présentent des

dendrites divergentes, dont quelques-unes gagnent les confins de la couche

moléculaire de la circonvolution godronnée. Leur court cylindre-axe donne

naissance à une arborisation terminale extrêmement riche et étendue, qui

se perd clans la couche des cellules polymorphes; quelques branches

traversent toutefois le stratum granulosum et se perdent dans la couche

moléculaire de la circonvolution godronnée.

Cellules névrogliques. La circonvolution godronnée contient, deux

espèces de cellules névrogliques : des cellules araignées et des cellules fIlS/-

formes.

Les cellules araignées ou étoilées, bien décrites par Sala, sont pourvues

d'un riche et abondant chevelu et siègent de préférence aux confins de la

couche moléculaire.

Les cellules fusiformes, bien décrites par Cajal, occupent le stratum gra-

nulosumetlacouche des cellules polymorphes; leurs prolongements radiai-

res se comportent comme les fibres de Bergmann du cervelet (fig. 93, f, et e,

p. 159). Leur corps, fusiforme ou ovoïde, donne naissance à un seul pro-

longement qui traverse le stratum granulosum, puis se divise en un panache

de branches variqueuses et parallèles, qui traversent la zone moléculaire et

se terminent, aux confins de celle-ci, par une extrémité recourbée et pourvue

d'une nodosité. Dans la couche des cellules polymorphes et dans la région

godronnée de la corne d'Ammon, on trouve en général tous les intermé-

diaires entre les cellules fusiformes et les cellules de l'épendyme ventricu-

laire, de telle sorte que d'après Cajal, les cellules névrogliques fusiformes

ne sont autre chose que des cellules épendymaires émigrées de l'alvéus. ,

Lobe olfactif.

Ce lobe, qui comprend le bulbe, le pédoncule, le trigone olfactif, ainsi

que la substance perforée antérieure, est en relation intime avec la corne

d'Ammon et le crochet de la circonvolution de l'hippocampe.

Les recherches d'anatomie comparée de Broca, confirmées par celles de

Zuckerkandl, montrent en effet que ces circonvolutions sont d'autant plus

développées, que l'appareil olfactif est plus puissant. Rudimentaire chez le

dauphin (Zuckerhandl), petite chez l'homme, la corne d'Ammon est très

développée chez les animaux osmatiques, où elle se recourbe en avant, au-

dessous du bourrelet du corps calleux. Chez ces mêmes animaux osmatilues, z

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CI : ItI : R11.11.I.. 733

la circonvolution de l'hippocampe se renfle en un lobe puissant, connu sous

le nom de lobe pyriforme, lobe qui s'atrophie, ainsi que Uudden l'a montré,

après l'extirpation du bulbe olfactif.

. Bulbe olfactif. - Le lobe olfactif représente une écorce cérébrale pro-

fondément modifiée, surtout au niveau du bulbe olfactif. Celui-ci, véritable

organe terminal des fibres olfactives périphériques, a été étudié par Owsjan-

nikow, Walter, Lockhart-Clarke, Broca, Zuclcerliandl, etc. Mais sa struc-

ture n'est bien connue que depuis les travaux de Golgi et de Cajal. Les

recherches de ce dernier auteur ont été con-

firmées par P. Ramon, v. Gehuchten et Mar-

tin, Kolliker, Retzius, Calleja, etc.

Les premiers auteurs connaissaient les

couches stratifiées du bulbe olfactif, l'exis-

tence des glomérules olfactifs (papilles olfac-

tives de Broca), visibles du reste à l'oeil nu,

ainsi que l'existence des grandes cellules

triangulaires ou multipolaires, que Broca le

premier rapprocha des cellules pyramidales

de la région rolandique. Mais la structure

intime du bulbe olfactif, la forme de ses élé-

ments cellulaires, la constitution de ses glo-

mérules, ne sont connues que depuis l'appli-

cation de la méthode de Golgi à l'étude de ce

lobe.

Chez les animaux osmatiques, la cavité

ventriculairc se prolonge dans le bulbe ol-

factif. En allant de la surface vers la cavité,

Cajal décrit dans le bulbe olfactif cinq cou-

ches concentriques :

'Í. La couche des fibres nerveuses super-

ficielles.

2. La couche des glomérules olfactifs.

3. La couche moléculaire.

4. La couche des cellules mitrales.

5. La couche des grains et des fibres nerveuses profondes.

1. La couche des fibres nerveuses superficielles est exclusivement

formée par les fibres olfactives. Ces fibres sont dépourvues de myéline, et

abordent le bulbe olfactif sous forme de petits fascicules qui s'entre-croi-

sent il la surface du bulbe olfactif, sous des angles plus ou moins aigus, et

forment un feutrage très dense et non anastomotique. Les cellules d'ori-

gine des fibres olfactives sont bipolaires; elles siègent clans la muqueuse

de Schneider et représentent un remarquable exemple de cellules nerveuses

périphériques (Voy. fig. a69 et p. 162).

, 2" Couche des glomérules olfactifs. Les glomérules olfactifs (lig. 370,

gl), représentent de petites masses sphériques, ovoïdes ou elliptiques,

Lobe lyriformr.

La structure du

lobe et surtout celle

du l,illl,e olfactif

est celle de l'écorce

(',énhrale pro1'oll1l0-

ment modifiée.

Les cinq couches

du bulbe olfactif.

Couche des libres

nerveuses superfi-

cielles. (1re couche.)

Couche des glose-

rules olfactifs (2° cou-

che.)

Fie. 369. - Cellule olfactive pé-,

riphérique et terminaisons ner-

veuses sensitivesdu trijumeau

dans l'épithélium de la mu-

queuse olfactive de la souris.

Méthode rapide de Golgi. (D'a-

près G. Retzius.)

n', fibres nerveuses qui se por-

tent sur la surface de l'épithélium

pour s'y terminer par des arbori-

sations libres. - 11, libres nerveu-

ses provenant du prolongement

central des cellules olfactives ( ? ? ).

- e, partie supérieure de deux

cellules de sotitèneiiieiit. - o,

surface épithéliale.

731 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les filnrilles olfac-

tives se terminent

dans les glomérules

par des arborisations

libres (Cajal).

Couche molécu-

laire. (3e couche.)

Couche des cel-

lules mitrales (-1 cou-

che).

Couche des grains

et des libres à myé-

line. (5' couche.)

de 0mi",20 à omm,25 de diamètre, assez semblables, à première vue, aux

glomérules du rein. Ces glomérules renferment, ainsi que Golgi l'a mon-

tré dès 1874, deux ordres de fibres : les ramifications terminales des nerfs

olfactifs et les arborisations variqueuses et en forme de panache, des den-

drites primordiales des cellules mitrales du bulbe olfactif. D'après Golgi

les fibres olfactives constitueraient dans le glomérule un réseau nerveux

anastomotique qui se continuerait avec d'autres fibres nerveuses centri-

pètes, émergeantdu glomérule. Les ramifications dendritiques nejoueraient

au contraire qu'un simple rôle nutritif.

Ramon y Cajal a montré, et ses recherches ont été confirmées par

v. Gehuchten et Martin, par Retzius, Kollikcr, Calleja, que les fibrilles olfac-

tives se terminent par des arborisations libres, variqueuses, épaisses, très

flexueuses et qui ne dépassent jamais le territoire du glomérule. Dans

l'intérieur du glomérule, ces arborisations entrent en contact avec les den-

drites empanachées des cellules mitrales.

Le glomérule olfactif reçoit en général deux ou trois fibrilles olfactives,

mais il ne contient qu'une seule dendrite empanachée.

3° La couche moléculaire, d'aspect finement granuleux, est comprise

entre la couche des glomérules et la couche des cellules mitrales; elle

reçoit les dendrites principales des cellules mitrales, ainsi que leurs den-

drites latérales et les dendrites des grains (Voy. plus loin). Elle contient, en

outre, un certain nombre de petites cellules fusiformes, qui se comportent

comme les cellules mitrales.

4° La couche des cellules mitrales renferme des cellules nerveuses

géantes, les unes triangulaires, les autres en forme de mitre (fig. 370, mi,

fig. 3ï1, C), cellules signalées et figurées déjà par Walter, par Lockharl-

Clarke, par Broca, etc., et bien décrites par Golgi. Ces cellules émettent une

dendrite épaisse, qui traverse la zone moléculaire et se termine par un élégant

panache, variqueux et libre, clans l'intérieur du glomérule olfactif. Elles

entrent à ce niveau en connexion avec les arborisations centrales des fibres

olfactives. Le corps des cellules mitrales donne en outre naissance il des

dendrites latérales plus ou moins obliques, qui se ramifient dans la zone

moléculaire, et à un épais cylindre-axe pourvu d'une gaine de myéline qui se

coude après un court trajet, affecte une direction antéro-postérieure et entre

dans la constitution des fibres Au pédoncule olfactif et de la racine olfactive

externe (fig. 371). Les cylindres-axes des cellules mitrales donnent dans leur

trajet de nombreuses collatérales, qui se détachent il angle droit et s'arbori-

sent dans la couche moléculaire du trigone olfactif, et de la « racine » ul l'ac-

tive externe. Quant au cylindre-axe, il se termine, ainsi que Calleja l'a

montré, dans la couche moléculaire de la circonvolution de l'hippocampe, où

ses arborisations terminales entrent en contact, avec les panaches protoplas-

miques des cellules pyramidales de l'écorce de la circonvolution du crochet. : jo Couche des grains et des fibres à myéline. Cette couche com-

prend une trame de fibres nerveuses à myéline entre-croisées dans tous les

sens, mais à direction surtout antéro-postérieure; ces fibres entourent

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CEREBRALE. 733

et séparent les uns des autres, des îlots cellulaires formés par les grains et

les cellules du type II de Golgi.

Les fibres représentent soit les cylindres-axes des cellules mitrales, soit

. ceux des cellules fusiformes de la zone moléculaire du bulbe olfactif, soit

encore des fibres centrales terminales (fig. 371, L) qui viennent s'arboriser

librement autour des grains et des cellules du type II de Golgi.

Les îlots cellulaires sont presque exclusivement formés par des grains

(fig. 371, E), c'est-à-dire par de petits éléments sphériques, polyédriques ou

triangulaires, extrêmement nombreux ; ces grains possèdent des dendrites

périphériques et des dendrites centrales, mais sont dépourvus de cylindres-

axes ; ils sont analogues aux spongioblastes de la rétine ou cellules ana-

crines, (c'est-à-dire dépourvues de cylindre-axe) de Cajal.

Les dendrites centrales, au nombre de deux ou trois, finement granu-

leuses, se terminent après un court trajet par de fines ramifications dans

des îlots cellulaires plus profondément situés. Les dendrites périphériques,

Analogies entre

les grains et les ce[-

lules anacrines do

la rétine.

Fixe. 370. Cellules mitrales, glomérules olfactifs et terminaisons centrales du nerf

olfactif. Partie inférieure d'une coupe sagittale du bulbe olfactif d'un lapin àgé de

deux jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.)

mi, cellules mitrales. af, prolongements cylindrc-axilcs des cellules mitrales. - co, Lran-

che collatérale du cylindre-axe. mp, dendrites il direction tangentielle des cellules mitrales.

mpd, dendrite des cellules mitrales se rendant dans les glomérules olfactifs. - gl, glol1ll'-

rnic olfactif. - o, libres olfactives. '

ï36 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Cellules de Golgi.

Origine et termi-

naison des libres de

la racine olfactive

externe.

les plus importantes et les seules que l'on retrouve, d'après P. Ramon, chez

les Vertébrés inférieurs, sont tantôt longues, tantôt courtes. Elles tra--

versent perpendiculairement la couche des grains et celle des cellules

mitrales, et se terminent dans la zone moléculaire par une ramification

divergente, fortement épineuse, qui entre en connexion avec les dendrites

latérales des cellules mitrales (fig. 371).

Parmi ces grains on trouve quelques rares cellules du type II de Golgi

(fig. 371, M). Ce sont des cellules étoilées, volumineuses, découvertes par

Golgi, et dont le cylindre-axe se termine par une riche arborisation vari-

queuse et libre dans l'épaisseur même de la couche moléculaire.

Le dense feutrage, formé par les différents éléments du bulbe olfactif, est

encore augmenté par les prolongements des cellules araignées de la névro-

glie et par les prolongements radiaires des cellules épendymaires, qui pénè-

trent profondément dans le bulbe olfactif.

Les fibres de la racine olfactive externe naissent en éventail du bulbe

olfactif et se continuent avec les faisceaux de la couche des grains, elles

sont toujours superficielles, représentent les véritables fibres tangentielles

du pédoncule olfactif, du trigone olfactif et de la substance perforée ante-

rieure, et se terminent toutes, ainsi que Cajal et Callcja l'ont montré, dans

la couche moléculaire de l'écorce de la circonvolution de l'hippocampe,

sans jamais atteindre la couche des cellules pyramidales. Aucune fibre de

la racine olfactive externe ne descend, en effet, dans les couches profondes

(fib. 371).

Le bulbe olfactif émet, outre les fibres de la racine externe, un autre

faisceau profondément situé, formé de libres plus grêles et dont les cel-

FiG. 31 Schéma de la marche des courants nerveux dans l'appareil olfactif des

mammifères. (D'après Ramon y Cajal.)

A, muqueuse olfactive. - B, glomérule olfactif du bulbe. - C, cellule initiale. - D, tractus

ou pédicule olfactif. E, grains.- G, région de la racine blanche externe du nerf olfactif.-

F, cellules pyramidales du tractus. - M, cellule à cylindre-axe court. - J, collatérales îles

cylindres-axes des cellules mitrales au niveau du bulbe olfactif. - 11, collatérales de ces

mêmes cylindres-axes dans le tractus. - I, fibre centrifuge. - L, fibre centrale terminale. -

La pointe des flèchesindique le sens des courants.

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 737

Iules d'origine sont encore inconnues. Ces fibres occupent la partie pro-

fonde du pédoncule et du tubercule olfactif, reçoivent les fibres des cel-

lules pyramidales de la région, et traversent la partie inférieure du corps

strié pour former les radiations olfactives profondes d'Edinger. Les unes

entrent dans la commissure antérieure, d'autres se rendent dans le tuber-

cule mamillaire et dans la calotte du pédoncule cérébral.

De ce qui vient d'être dit, il résulte donc, ainsi que le fait remarquer

Cajal, que la transmission de l'influx nerveux n'est' pas individualisée,

c'est-à-dire ne- va pas d'une fibre olfactive afférente à une cellule mitrale,

mais d'un groupe de fibres olfactives à une seule cellule mitrale.

La voie olfactive représente une chaîne d'au moins trois neurones. La

cellule d'origine du neurone périphérique siège dans la muqueuse de

Schneider, elle recueille l'impression olfactive par sa dendrite périphérique

et la transmet au glomérule olfactif par l'intermédiaire du nerf olfactif.

Dans le glomérule, l'impression est recueillie par la dendrite empanachée

des cellules mitrales (neurone de deuxième ordre), pour être portée et

déposée par les fibres de la « racine » olfactive externe, dans la couche

moléculaire de la circonvolution du crochet et de l'hippocampe. Les

4. panaches des cellules pyramidales de la région (3° neurone) les trans-

mettent à leur tour à d'autres régions corticales ou infra-corticales.

Mais les cellules mitrales peuvent encore être incitées indirectement

par des fibres centripètes, dont les cellules d'origine sont inconnues. Ces

fibres excitent les grains du bulbe olfactif dont les dendrites périphé-

riques actionnent à leur tour, dans la couche moléculaire du lobe olfactif,

les dendrites basilaires des cellules mitrales (fig. 371).

Tubercule olfactif. La région du tubercule olfactif représente, ainsi

que Calleja vient de le montrer récemment, une écorce cérébrale avortée

caractérisée par le groupement en îlots de ses cellules pyramidales plus

ou moins modifiées. Ces îlots de cellules pyramidales donnent il cette écorce

une physionomie caractéristique. Calleja décrit au tubercule olfactif trois

couches, ce sont : 1° La couche moléculaire ; 2° la couche des cellules pyra-

midales petites et moyennes; 3° la couche plexiforme ou des cellules poly-

mOJ7J/Jes.

1" La couche moléculaire, tout à fait analogue à celle de l'écorce céré-

brale typique, est surtout constituée par l'entre-croisement des panaches

protoplasmiques des cellules pyramidales de la région, avec un nombre con-

sidérable de fibres nerveuses de fin ou de gros calibre. Les fibres de fin

calibre appartiennent aux ramifications terminales des cellules à cylindre-

axe ascendant de la couche des cellules polymorphes, décrites par Martinotti

et par Schalfer. Les fibres de gros calibre appartiennent vraisemblable-

ment aux cellules pluripolaires du type de Cajal.

2° La couche des cellules pyramidales petites et moyennes comprend

des cellules fort irrégulières, tantôt triangulaires, tantôt fusiformes, qui se

groupent par places pour constituer les îlots olfactifs. Ces îlots présentent

47

Radiations olfacti-

ves profondes d'K-

ùinger.

Neurones olfactifs

et voies que suit l'im-

pression olfactive.

Tubercule ou tri-

gone olfactif.

Couches du tuber-

cule olfactif.

Couche molfku-

laire (Ire couche).

Couche des ccilu-

les pyramidales (-"

couche).

738 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Couche plexiforme

mu des ccllules poly- : norplies (3= couche).

Couche de sub-

stance blanche (4'

' : ouche).

Septum lucidum.

Il est l'homologue

;cl'6corcc clrihralc.

un aspect fort variable : les uns sont semi-lunaires et très rapprochés de la

surface cérébrale, les autres affectent une forme ovoïde ou arrondie et

occupent les couches profondes. Ils contiennent des cellules petites et

grandes. Les petites cellules se trouvent de préférence dans les îlots super-

ficiels, elles sont de forme étoilée, plus petites que les petites cellules pyra-

midales et envoient leurs dendrites ramifiées dans la zone moléculaire, très

réduite en général au niveau des îlots. Leur fin cylindre-axe traverse la

couche des cellules polymorphes et se continue avec une fibre de la

substance blanche. Les grandes cellules sont fusiformes, triangulaires ou

franchement pyramidales; elles occupent les îlots profonds, sont pourvues

de dendrites ascendantes et basilaires fortement épineuses, qui s'arbori-

sent dans la couche moléculaire. Le cylindre-axe est épais, il traverse

obliquement la couche des cellules polymorphes et se continue avec une

fibre à myéline de la substance blanche.

Les cellules des îlots olfactifs sont enlacées d'une très fine arborisation

nerveuse et variqueuse. Cette arborisation appartient à des fibres termi-

nales, qui proviennent probablement du bulbe olfactif (Calleja).

3° La couche plexiforme ou des cellules polymorphes, riche en fibres

à myéline disposées en faisceaux à direction verticale, horizontale ou

oblique, renferme un grand nombre de cellules volumineuses et irrégulières

de forme, qui se comportent comme les cellules pyramidales; leurs den-

drites s'arborisent dans la couche moléculaire, leur cylindre-axe se con-

tinue avec une fibre de la substance blanche. A côté de ces fibres, on trouve

des cellules fusiformes ri cylindre-axe ascendant, analogues à celles décrites

par Martinotti et Cajal dans l'écorce typique et des cellules du type II de 1

Golgi.

4° La substance blanche, simple condensation des faisceaux de la

couche précédente, se continue profondément avec les faisceaux plexi-

formes du corps strié. Ses fibres, qui sont la continuation des cylindres-

axes des cellules polymorphes et des cellules des îlots olfactifs, affectent

une direction surtout horizontale; elles se joignent aux nombreux fais-

ceaux qui traversent la partie inférieure du corps strié, au niveau de

l'espace perforé antérieur.

A l'écorce du rhinencéphalon se rattachent encore le septum lucidum et

le noyau amydalien. La structure de ce dernier noyau est très analogue à

celle de l'avant-mur et du putamen auxquels il est intimement uni, et sera

faite à propos de la structure du corps strié (1. II). Nous terminerons donc

la structure de l'écorce du rhinencéphalon par celle du septum lucidum qui

représente une véritable écorce cérébrale profondément modifiée.

Le septum lucidum, qui appartient cmbryogéniqucment à la paroi

interne de la vésicule de l'hémisphère, et qui est par conséquent l'homo-

logue de l'écorce cérébrale, est constitué de la manière suivante : la face du

septum lucidum qui regarde le ventricule delà cloison correspondu bipartie

STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 739

superficielle de cette écorce rudimentaire. Elle est revêtue, non pas d'une

couche épithéliale analogue à l'épendyme ventriculaire, mais d'une véri-

table couche de fibres tangentielles, couche mince, qui correspond au réseau

d'Exner de la couche moléculaire. Au-dessous de la couche de fibres tan-

gentielles, on rencontre une couche mince de cellules nerveuses, de forme

pyramidale et dont le prolongement principal est dirigé du côté du plan

médian inter-hémisphérique. Le mode de terminaison du cylindre-axe de ces

cellules n'estpas encore élucidé. Cette couche grise est plus épaisse au niveau

de la partie inférieure du septum lucidum qu'au niveau de sa base. Quant

à la face du septum bordant le ventricule latéral, elle est constituée par une

couche de fibres à myéline, recouverte de l'épendyme ventriculaire ordinaire.

Ces libres a myéline appartiennent au faisceau olfactif de la corne d'Am-

mon de Zucl : erl : andl. Elles arrivent au septum lucidum avec le fornix 101l-

de Forel, s'épanouissent en divergeant sur la face ventriculaire du

septum, se rassemblent au niveau de son angle antéro-inférieur, et forment

à la base du cerveau le pédoncule du septum lucidum. Elles traversent

en diagonale la substance perforée antérieure, se terminent, soit dans la

couche grise de cette substance, soit dans l'extrémité antérieure de la cir-

convolution de l'hippocampe, et représentent par conséquent un long fais-

ceau d'association du rhinencéphalon.

Cette disposition du septum lucidum se retrouve, ainsi que Honegger

l'a montré, chez le veau, le mouton, le cheval.

Sur d'autres animaux tels que la souris, le lapin, le cochon, le chat, le

chien, etc., il n'existe pas de ventricule de la cloison, et l'écorce du septum

$lucidum présente il peu près la même épaisseur que l'écorce des autres

régions de l'hémisphère. Elle contient un très grand nombre de cellules

nerveuses, analogues à celles de l'écorce, dont elles ne se distinguent que

par l'absence de stratification.

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Ses libres tangen-

tiellcs.

Ses lier-

vouscs.

Sa substance Man-

che.

Faisceau olfactif de

la corne d'Ammon.

Septum lucidum

des mammifères.

740 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

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Psych. u. Nervenk. 4887. - .

CHAPITRE V

0

SUBSTANCE BLANCHE DES HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX

Les ^fibres de la

substance blanche

comprennent des fi-

bres d'association,

des fibres commissl1-

l'ales. des fibres de

projection et des fi-

bres centripètes ou

terminales.

Les fibres d'asso-

ciation naissent sur-

tout des parois latl ?

rales des circonvolu-

tions.

FIBRES D'ASSOCIATION ET FIBRES COMMISSURALES

La substance blanche des hémisphères, qui atteint sa plus grande

étendue au niveau du centre ovale de Vieussens, est essentiellement formée

de faisceaux de fibres nerveuses à myéline, à trajet plus ou moins sinueux,

non revêtues d'une gaine de Scinvann (Ranvier), et s'entre-croisant fré-

quemment les unes avec les autres.

La substance blanche sous-jacente à n'importe quelle partie de l'écorce,

soit du manteau cérébral, soit du rhinencéphalon, comprend quatre espèces

de fibres à savoir : 1° Des fibres et association qui relient deux régions plus

ou moins éloignées de l'écorce cérébrale; 2° des fibres commissurales qui

unissent les deux hémisphères entre eux; 3° des fibres de projection qui

relient l'écorce cérébrale aux ganglions centraux, à la région sous-optique,

à la protubérance, au bulbe, à la moelle épinière; 4" des fibres centripètes

ou terminales, qui comprennent : a, des fibres nées d'une région quelconque

de l'écorce cérébrale et qui se terminent en s'arborisant dans une autre

région fibres d'association, fibres commissurales , collatérales des fibres de

projection - b, des libres provenant d'autres régions que celles de l'écorce,

par exemple des corps opto-striés, du cervelet, de la région de la ca-

lotte, etc., etc., fibres sensitives et sensorielles, fibres cérébelleuses, etc., et qui

se terminent également par des arborisations libres dans la substance grise

de l'écorce cérébrale.

Les fibres d'association naissent de préférence des parois latérales des

circonvolutions, présentent un trajet curviligne, en général court, et se

terminent sur la paroi latérale de la circonvolution voisine, en tapissant le

fond des sillons et des scissures. Ce sont des libres tantôt courtes, tantôt

longues, qui relient entre elles soit deux circonvolutions voisines, soit deux

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 743

circonvolutions ou territoires plus ou moins éloignés d'un même hémi-

sphère.

Les fibres de projection et les fibres commissurales , par contre, naissent

de préférence du sommet ou de la crête de la circonvolution, sous forme de

pinceaux serrés; elles atteignent, sans déviation dans leur trajet, la base

de la circonvolution et la masse blanche sous-jacente. Le fond des sillons

n'est toutefois pas dépourvu, comme le croyait Meynert, de fibres commis-

surales et de fibres de projection.

Si on enlève avec des pinces et par dissection une certaine étendue de

l'écorce grise d'un cerveau convenablement durci, soit dans l'alcool, soit

dans le bichromate, la disposition respective des fibres d'association, de pro-

jection et commissurales, devient nettement apparente : La crête des cir-

convolutions présente un aspect rugueux, comparé aux crins d'une brosse,

aspect qui n'est modifié par aucune coupe tangente au grand axe de la cir-

convolution, ni par aucune dissociation; les fibres commissurales et de

projection se terminent en effet, dans le sommet de la circonvolution, per-

pendiculairement à la direction de son grand axe.

Le fond des sillons est au contraire lisse, formé de lamelles super-

posées, parallèles, faciles à dissocier, qui se recourbent en U, et se ter-

minent sur les parois latérales des deux circonvolutions voisines. Ces

lamelles sont constituées par les fibres arquées d'Arnold, les fibres propres

de Meynert, les fibres en U, ou fibres courtes d'association. Les plus courtes

de ces fibres sont en même temps les plus superficielles, elles tapissent

immédiatement le fond des sillons. Au sur et à mesure de leur ablation,

les vallées deviennent plus larges, les libres plus longues, celles-ci passent

quelquefois sur la base de la circonvolution la plus voisine, pour relier

deux circonvolutions éloignées, voire même deux territoires fort distants,

et constituer dans ce dernier cas les longues fibres d'association. On trouve

tous les intermédiaires entre les courtes fibres en U, reliant deux circonvo-

lutions voisines, et les fibres longues qui relient, par exemple, le lobe frontal

au lobe occipital, ou le lobe frontal avec l'extrémité antérieure du lobe

temporal, en décrivant une courbe autour du seuil de l'hémisphère; mais

en règle générale, les fibres courtes sont toujours les plus superficielles, les

plus voisines de l'écorce grise et les fibres longues les plus profondes.

Les longs faisceaux d'association eux-mêmes ne présentent qu'un petit

nombre de fibres ayant toute la longueur du faisceau ; ils se composent en

effet de fibres plus ou moins longues, sensiblement parallèles entre elles,

et n'appartenant au long faisceau d'association que dans une partie de

leur trajet.

Si la préparation des courtes fibres d'association est très facile, et se

voit très manifestement sur la surface de brisure d'un cerveau convena-

blement durci dans le bichromate ou dans l'alcool par exemple, il n'en est

pas de même des longues fibres d'association, situées dans la masse blanche

commune des hémisphères, où elles sont souvent très profondément entre-

croisées et dissociées par les libres qui naissent du sommet des circonvo-

Les libres de pro-

jection et los fibres

commissurales nais-

sent surtout du som-

met et de la crète de

la circonvolution.

Ktude de ces fais-

ceaux à raide de la

dissection.

Aspect des crêtes

des circonvolutions.

Aspect du fond des

sillons.

Fibres courtes et

longues d'associa-

tion.

744 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Entre-croisements

des fibres d'associa-

tion, commissurales

.et de projection.

Origine et termi-

naison des libres de

la substance blanche

Fibres d'associa

tion.

Leur origine.

lutions, et qui appartiennent d'une part au corps calleux, d'autre part au

système de projection, ou système de la couronne rayonnante. - -

Que l'on suppose par la pensée la substance grise étalée à la surface du

cerveau, le système d'association présentera des fibres parallèles à cette sur-

face, le système de la couronne rayonnante et du corps calleux présentera

par contre des fibres perpendiculaires..L'entre-croisement des trois sys-

tèmes de fibres est très intime, leur dissociation est souvent extrêmement

difficile, et il est aisé de prévoir que l'on peut obtenir, suivant le plus ou

moins d'habileté de l'anatomistc, certains aspects absolument artificiels.

Aussi, pour la détermination du trajet des fibres d'association, en particulier

des longs faisceaux d'association, est-il absolument nécessaire d'avoir

recours aux coupes microscopiques sériées pratiquées en différents sens.

On constate alors facilement que la substance blanche des hémisphères,

malgré les entre-croisements multiples de ses fibres, ne forme pas un feu-

trage inextricable, sauf toutefois à la base des circonvolutions. S'il est vrai

qu'il n'existe dans la substance blanche, pour ainsi dire, pas de faisceaux

qui ne soient dissociés ou entre-croisés par d'autres fibres, il n'existe jMl^

par contre que bien peu de régions où l'on ne puisse constater nette- ! j ! ) ! j

ment, par la direction des fibres, la prédominance de tel ou tel faisceau de

fibres.

En règle générale on peut dire : que les radiations du corps calleux et

les fibres de la couronne rayonnante naissent de préférence du sommet ou

de la crête des circonvolutions et le système d'association des parois laté-

rales de ces dernières ;

Que chaque fibre suit en général le trajet le plus direct pour se rendre

à son lieu de destination ;

Que les fibres du 'système d'association occupent les couches les plus

périphériques dé la substance blanche; qu'elles sont d'autant plus courtes

.qu'elles sont plus superficielles, plus voisines de l'écorce, et qu'elles s'en-

tre-croisent',toutes, avec les fibres calleuses ou les fibres de projection;

Que les fibres calleuses et de projection se présentent dans une certaine

partie de leur trajet à l'état de faisceaux compactes, isolés pour ainsi dire, ? s

et non entre-croisés par d'autres fibres.

Que les fibres calleuses et de projection, alTectent toutes la forme de

rayons (grand soleil de Reil), qui convergent le long du bord externe du

noyau caudé et de l'angle externe du ventricule latéral.

Origine et terminaison des fibres de la substance blanche. Chez

l'homme et chez les grands mammifères, l'origine ou la terminaison dans

l'écorce de tel ou tel système de fibres de la substance blanche est impos-

sible à établir par l'histologie seule, car toutes ces libres apparaissent con-

fondues en un mélange inextricable. Chez les petits mammifères, on peut

arriver à résoudre la difficulté à l'aide de la méthode de Golgi, ainsi que

l'a montré Cajal.

1° Pour Cajal, les fibres d'association tirent probablement leur origine

des cellules pyramidales petites et moyennes et des cellules polymorphes. Le

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSE» AUX. 745

cylindre-axe de ces cellules donne naissance à une fibre d'association, le

plus souvent en se recourbant à angle droit, mais on rencontre aussi des

divisions en T ou en Y et, dans ce dernier cas, la branche de bifurcation

interne des longues fibres d'association s'insinue en général, d'après Cajal,

entre les fibres calleuses. Les fibres (l'association, grâce à la variété de leur

direction et au mode de terminaison de leurs branches de bifurcation, peu-

vent donc mettre en relation une cellule d'un point déterminé de l'écorce,

avec plusieurs cellules siégeant dans des points plus ou moins éloignés du

même hémisphère ou de l'hémisphère du côté opposé. La plupart des fibres

d'association émettent en outre des collatérales sur leur trajet, et entrentainsi

davantage encore en contact avec les différentes couches de l'écorce céré-

brale (Cajal).

2° Les fibres commissurales proviennent de toute la surface de l'écorce

d'un hémisphère, et se terminent dans celle de l'hémisphère opposé. Elles

comprennent le corps calleux, la commissure antérieure et les fibres trans-

versales du trigone cérébral (fornix transversus de Forel, faisceau commis-

sural de la corne d'Ammon). Le fornix transversus et la commissure anté-

rieure représentent le système commissural du rhinencéphalon, et le corps

calleux celui du manteau cérébral.

L'origine des fibres calleuses est complexe. Quelques fibres représentent

d'après Cajal le cylindre-axe des cellules pyramidales petites et moyennes;

d'autres proviennent des cellules polymorphes. Mais un grand nombre ne

sont que les collatérales ou les branches de bifurcation des fibres longues

d'association ou des fibres de projection. Quelle que soit leur origine, les

libres calleuses possèdent un cylindre-axe fin, variqueux (Cajal), entouré

d'une épaisse gaine de mvéline qui se colore intensivement par l'héma-

toxyline. Sur les coupes traitées par la méthode de ? I les

fibres calleuses apparaissent foncées; le picro-carm#n ¡; ? P.hOE en "fetrïe

foncé.

Dans leur trajet d'un hémisphère à l'autre, les Jîbl;0t £ YrH £ 0ém"

tent, ainsi que Cajal la montré, de fines collatérales, qui setDrnrtlre11t par

des arborisations dans l'écorce cérébrale. Chaque fibre calleuse est donc en

réalité composée de plusieurs fibres : l'une est horizontale, et se porte dans

l'hémisphère opposé, les autres sont verticales, se détachent de la pre-

mière et se terminent dans la substance grise de l'hémisphère du même

coté.

D'après les nouvelles conceptions que nous devons à Cajal, les fibres

calleuses représentent donc, non pas un système commissural dans le sens de

Meynert,, mais un véritable système d'association inter-hémisphérique, met-

tant en connexion des régions symétriques et asymétriques de l'écorce des

deux hémisphères cérébraux.

3 Les fibres de projection naissent de tous les points de la corticalité

et convergent vers les régions centrales de l'hémisphère, trajet que met en

évidence l'étude des dégénérescences secondaires. Pour v. Monakow, ces

fibres viennent exclusivement des grandes cellules pyramidales. Pour

Les fibres d'asso-

ciation mettent en

relation des cellules

do l'écorce plus ou

moins éloignées les

unes des autres.

Fibres commissu-

rales.

Origine des libres

calleuses.

Collatérales des

fibres calleuses.

Fibres de projec-

tion. .. i z

Leur origine. * j

740 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Trajet des fibres

de projection.

Fibres centripètes

ou terminales.

Leur origine.

Les librcs centri-

pètes se terminent

par des arborisations

libres dans l'écorce

cérébrale.

Cajal elles viennent en outre des cellules pyramidales petites et moyennes

et même de quelques cellules polymorphes.

Les libres de projection sont de gros et de fin calibre; elles émettent

dans leur trajet intracortical un grand nombre de collatérales qui se divi-

sent et se subdivisent, puis se terminent dans l'épaisseur même de la sub-

stance grise par un renflement variqueux et libre (Cajal). Ces fibres de pro-

jection traversent toute l'épaisseur de la masse blanche des hémisphères;

arrivées au niveau du corps calleux, un grand nombre de fibres de projec-

tion (mais pas toutes) envoient à ce corps, soit une mince collatérale, soit,

une mince branche de bifurcation; puis elles traversent le corps strié, et

entrent dans la constitution de la capsule interne. Quelques fibres abandon-

nent au corps strié de fines collatérales, qui se terminent par une riche

arborisation variqueuse et libre entre les cellules propres de ce ganglion

(Cajal).

4° Fibres centripètes ou terminales. - Tous les auteurs qui ont étudié

la structure de l'écorce admettent qu'elle contient les ramifications de

fibres nerveuses, provenant des différentes régions du système nerveux

central. D'après Golgi, les ramifications de ces fibres seraient d'ordre pro-

bablement sensitif et contribueraient à former le réseau diffus de la

substance grise, dont cet auteur admet l'existence. Pour v. Monakow, ces

libres se terminent en pinceau. Golgi, qui a vu et figuré dans le cervelet ces Ë

libres terminales, ne les décrit pas à part dans l'écorce cérébrale. L'étude * ..

de ces fibres est en effet particulièrement difficile, et ne peut être entreprise

d'après Cajal, que sur l'animal nouveau-né. Cet auteur, qui les a spéciale-

ment étudiées chez les petits mammifères, les décrit comme étant les plus

grosses de celles qui sillonnent l'écorce.

Elles arrivent de la substance blanche, se coudent pour pénétrer dans

l'écorce, et après un trajet plus ou moins oblique, se divisent en deux ou

trois grosses branches (fig. 372 a et b), qui se dichotomisent plusieurs fois,

et se terminent par des arborisations libres et variqueuses (fig. 372, c),

situées en général au niveau des cellules pyramidales. Pendant leur trajet

ascendant, ces fibres émettent des collatérales assez volumineuses (fig. 372, d).

Elles concourent ainsi à former le vaste feutrage des fibres tangentielles qui

occupent la deuxième, la troisième et une partie de la quatrième couche.

Cajal a même pu suivre des arborisations jusque dans la couche molécu-

laire. Ces libres ne s'anastomosent jamais avec d'autres fibres de la sub-

stance grise; elles ne s'abouchent avec aucune cellule nerveuse, et leur

nombre est assez considérable pour constituer un facteur très important

de l'écorce cérébrale (Cajal).

Parmi ces fibres les unes, ainsi que nous l'avons indiqué, appartiennent

au système des fibres d'association, mais il en est d'autres qui sont beaucoup

plus épaisses que ces dernières. Elles sont revêtues, ainsi que leurs

branches principales, d'une épaisse couche de myéline, munies d'étran-

glements annulaires de Ranvier, possèdent de très longs segments inter-

annulaires et représentent vraisemblablement des fibres sensitives, senso-

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 747

rielles ou cérébelleuses (Cajal). Ces fibres se distinguent des cylindres-axes

des cellules pyramidales non seulement par l'épaisseur de leur couche de

myéline, mais surtout par leur trajet irrégulier, horizontal ou oblique, bien

différent de celui des cylindres-axes des cellules pyramidales, qui pré-

sentent comme on le sait une disposition rectiligne et un trajet radiaire

(fibres radiées). Cajal regarde comme appartenant à celte variété de libres

terminales, toutes les très grosses fibres à trajet oblique ou horizontal, qui

sillonnent la substance grise dans les couches moyennes et inférieures de

l'écorce cérébrale.

Nous n'étudierons ici que les systèmes des fibres d'association et des

fibres commissurales, renvoyant au chapitre suivant t. II) tout ce qui con-

cerne le système des fibres de projection.

Caractères qui les 1

distinguent dos fibres

do projection.

1 m. 372. - Coupe transversale de la région supra-ventriculaire du cerveau de la souris

âgée de 13 jours. On y a représenté les fibres grosses venant de la substance blanche

cl, s'arborisant dans la substance grise. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.

a, libres ascendantes bifurquées en b. - c, arborisations variqueuses finales. - d, colla-

térales très longues desdites libres. - e, grandes cellules pyramidales. J', cellules poly-

morphes. - A, substance blanche. B, couche moléculaire.

748 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Fibres courtes

d'association ou Il-

bi-es cil U.

Leur originc.

Leur trajet.

Leur direction.

Leurs rapports-

Fibres d'association

Ces fibres comprennent :

A. Les courtes fibres d'association;

B. Les longs faisceaux d'association;

C. Les fibres propres des lobes occipital et frontal.

A. Fibres courtes d'association (fibres en U de Meynert, fibres

arquées d'Al'11old, fibres propres des circonvolutions cérébrales). - Les courtes

fibres d'association relient deux circonvolutions ou deux lobes voisins

(f, fig. 347, p. 696 et p. 743); elles forment quelquefois, presque à elles

seules, la masse blanche de certaines circonvolutions, telles que les circon-

volutions courtes de l'insula, la partie orbitaire des circonvolutions frontales

qui bordent le sillon triradié (f3) (Schnoffhagen), et en général de tous ces

plis plus ou moins complexes, irréguliers et variables d'un individu à

l'autre, d'un hémisphère il l'autre, qui compliquent l'étude des circonvolu-

tions du manteau cérébral. Les fibres les plus courtes et les plus superfi-

cielles de ces plis tapissent le fond des sillons, les plus longues naissent

du sommet du pli anastomotique pour se rendre à une circonvolution plus

éloignée. Ces plis anastomotiques reçoivent néanmoins un nombre va-

riable, suivant les régions et suivant l'importance du pli, de fibres com-

missurales et de fibres de projection.

La direction des fibres en U varie avec la direction du sillon : les fibres

qui doublent la scissure calcarine (K) sont parallèles au plan vertico-trans-

versal de l'hémisphère, il en est de même de celles qui tapissent le fond des

sillons temporaux (C, t2, t3) de la scissure collatérale (ot) et en général de tous

les sillons à direction sagittale. Lorsque les sillons décrivent des courbes,

comme par exemple la scissure calloso-margirzale (cm), la direction des fibres

en U est parallèle au plan vertico-transversal au niveau de la partie hori-

zontale des sillons, et parallèle au plan horizontal au niveau de la partie

verticale des sillons. Les fibres en Uqui tapissent la scissure de Rolando (R)

et la scissure pariéto-occipitale (po) sont parallèles au plan horizontal de

l'hémisphère. En d'autres termes, la direction des fibres en U est toujours

perpendiculaire au grand axe du sillon qu'elles tapissent.

Ces fibres en U forment au niveau du fond des sillons une couche assez

épaisse; elles se colorent intensivement par l'hématoxyline et se conti-

nuent insensiblement du côté de l'écorce, avec les fibres d'association inlra-

corticales ou externes de Meynert (fAc, fig. 347), dont elles ne se distin-

guent que par leur situation sous-corticale. La face profonde de la couche

des fibres en U est en rapport avec la masse blanche propre de la région,

formée par l'enchevêtrement des fibres de projection, des fibres commissu-

rales et des fibres d'association de longueur moyenne (fig. 347, p. 090).

Les fibres en Une sont pas en général désignées sous un nom spécial;

si toutefois, pour la clarté de description d'un examen auatomo-pal.holo-

gique microscopique, on voulait les désigner plus spécialement, il nous

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7M

semble que le nom du sillon ou de la scissure qu'elles tapissent est tout

désigné. C'est ainsi que se trouve déjà consacré par Sachs et par Vialet le

nom de stratum calcarinum, c'est ainsi que l'on pourrait parler d'un stra-

tum rolandicum, d'un stratum calloso-2îil-gi)tali ? d'un stratum collateralis,

d'un stratum parieto-occipitalis, etc., etc.

Les fibres courtes d'association ont évidemment pour fonction de

mettre en rapport deux circonvolutions voisines, et il est probable que ces

fibres ne se recouvrent de myéline chez l'enfant et ne se distinguent de

la masse générale des fibres nerveuses, que lorsque l'éducation et l'exer-

cice ont incité deux territoires corticaux à fonctionner à l'unisson. C'est

par ces fibres d'association et par le système des fibres tangentielles, que

se généralise probablement l'attaque d'épilepsie jacksonienne ; c'est par

elles que l'excitation d'un point limité de l'écorce chez l'animal peut pro-

duire une excitation non seulement de tout le membre, mais généralisée

aux quatre membres et au tronc; ce sont elles en outre qui servent de

substratum anatomique aux associations multiples d'idées, de mouvements,

de sensations, etc.

B. Longs faisceaux d'association. - Les longs faisceaux d'as-

sociation sont ou nombre de cinq, ce sont : le cingulum, le faisceau arqué

ou longitudinal supérieur, le faisceau longitudinal inférieur, le faisceau

uncinatus et le faisceau nccipito-frozatal de Forel et Onufrowic : s.

Le cingulum constitue le faisceau d'association du rhinencéphalon;

il relie la première circonvolution limbique à la deuxième, et unit en outre

le lobe limbique aux lobes de la face interne, et peut-être de la face

externe (Beevor) de l'hémisphère.

Les quatre autres faisceaux appartiennent au manteau cérébral dont

ils relient les différents lobes. Le faisceau longitudinal supérieur ou faisceau

arqué relie le lobe frontal aux lobes pariétal et temporal, en passant au-

dessus de l'opercule sylvien; le faisceau uncinatus passe par le seuil de

l'insula et unit la pointe temporale à la pointe frontale ; le faisceau longi-

tudinal inférieur relie le lobe temporal au lobe occipital; le faisceau occipito-

frontal de Forci et Onufrowicz concourt à former le tapetum et assure les

connexions entre le lobe occipito-temporal et le lobe frontal.

Cingulum (Burdach) (Cing), faisceau longitudinal du gyrus 107'llicatus,(or-

nix peripltericus (Arnold) (Voy. fig. 373, 374 et Coupes vertico-transversales

macro et microscopiques, chap. II et III). - Le cingulum constitue le long

faisceau d'association du rhinencéphalon. C'est un faisceau arqué, à direction

sagittale, situé à la face interne de l'hémisphère et qui concourt à former,

en grande partie, la masse blanche des première et deuxième circonvolu-

tions limbiques (L, et L | in]). Arnold le considérait à tort, comme formant

avec le trigone cérébral un seul et même système, simple au niveau de la

circonvolution de l'hippocampe, dédoublé au niveau du corps calleux. Il

désignait le trigone cérébral sous le nom de fornix intérims, le cingulum

Fonctions des fi-

bres en U.

Longs faisceaux

d'association.

Cingulum.

Le cingulum repré-

sente le long fais-

ceau d'association

du rhinencéphalon.

750 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Forme et trajet du

cingulum.

sous le nom de fornix periphericus, et croyait que ces deux formations

étaient reliées par de nombreuses fibres qui traversaient le corps calleux.

Le cingulum est facile à mettre à nu lorsque, sur un cerveau durci dans

l'alcool ou dans le bichromate, on enlève par dissection l'écorce grise et les

fibres en U de la première circonvolution limbidue (L,). Il se présente sous la

forme d'un faisceau arqué, qui contourne le bec, le genou, le tronc et le

bourrelet du corps calleux, se rétrécit au niveau de l'isthme du lobe lim-

bique (L[i]) puis s'étale, se renfle au niveau de la circonvolution de l'hi p-

pocampe (L [I1J), en se portant en bas et en avant vers l'extrémité anté-

Fig. 373. - cingulum, faisceau longitudinal inférieur, faisceau basai interne et stratnn)

calcarinum. L'écorce du lobe limbique et celle du lobule fusiforme ont été enlevées

pour mettre ces faisceaux à nu. [D'après la dissection d'un cerveau durci dans

l'alcool. (Demi-schématique.)

BG, bandelette de Giacomini. Soi, bulbe olfactif. C, cunéus. Ce, tronc du corps calleux.

. Cc(g), genou du corps calleux. C·°(Spl), bourrelet du corps calleux (splénium). Cg,

circonvolution godronnée. - Cing(a), faisceau antérieur du cingulum. Cing(h), faisceau

horizontal ou supérieur du cingulum. - Cing(p), faisceau postérieur du cingulum. - cm, sillon

calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante du lobe tem-

poral. - fa(ci), fibres arciformes du sillon calloso-marginal. zizi, faisceau basai interne

de Burdach. - je, sillon fimbrio-godronné. Fli, faisceau longitudinal inférieur. f m, fais-

ceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. - K, scissure calcarine. - Lfl, lobule lingual. -

mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - mh', (G,), face interne du gyrus

rectus.-ot, sillon collatéral. - l'arc, lobule paracontral. - pare, sillon paracentral. o.

scissure pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. - Role, racine olfactive externe. - lioli, racine

olfactive interne.- Sl, septum lucidum. -slrK, stratum calcarinum. - tec, taenia tecta. - 7·zlz,

pilier postérieur du trigone. - Th, thalamus. U, circonvolution du crochet.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7;ii .1 ri

rieure de la circonvolution du crochet (U). Les dissections montrent que

le cingulum n'est pas formé de fibres ayant, toute la longueur du faisceau,

mais de fibres relativement courtes, qui se recourbent à leurs deux extré-

mités pour se porter dans les masses blanches des circonvolutions environ-

nantes, et qui dans une partie de leur trajet font seules partie du cingulum

de Burdach. Ce faisceau reçoit et émet en effet des fibres pour la première

' circonvolution frontale (mF,), pour le lobule paracentral (Parc), le précu-

néus (PrC), le cunéus (C), le lobule lingual (Lg), le lobule fusiforme (Fus)

et le pôle temporal. Cet apport et ce départ incessant de fibres expliquent

pourquoi la largeur du cingulum varie si peu le long de toute la face supé-

rieure du corps calleux; le cingulum ne se rétrécit en effet qu'au niveau de

l'isthme anté-calcarinien.

Sur une coupe vertico-transversale d'un hémisphère durci dans le

bichromate (fig. 238 à 261 et 280 à 288), le cingulum se présente sous l'as-

pect d'un faisceau foncé pyriforme, nettement délimité, qui occupe la moitié

inférieure de la première circonvolution limbique (LJ. Par sa base il re-

pose sur le corps calleux (Ce), au niveau du point où celui-ci pénètre dans

la masse blanche du centre ovale (CO) ; son sommet correspond à la crête

de la première circonvolution limbique (L,), sa face interne est concave

et embrasse le taenia tecta (tec) et l'écorce grise de la première circonvo-

lution limbique, dont elle est séparée par les courtes fibres d'association

de la région ; sa face externe ou convexe est en rapport avec les fibres du

centre ovale (CO), et dissociée par les fibres calleuses qui se rendent au bord

supérieur de l'hémisphère et aux circonvolutions de la face interne.

D'après Meynert, Schwalbe, Obersteiner, etc., les fibres les plus inféro-

internes du cingulum ne seraient pas recouvertes par l'écorce grise, mais

formeraient sur la face supérieure du corps calleux, les nerfs de Lancisi et

les toenia tecta et au niveau de la circonvolution de l'hippocampe (H [L2]),

la substance réticulée d'Arnold (Lms). Or, ces formations [nerfs de Lancisi,

tænia tecta, substance réticulée) sont absolument distinctes du cingulum ;

nous avons vu en effet plus haut qu'elles représentent les fibres tangen-

tielles de l'écorce de la région (p. 699 à 701).

En arrière du bourrelet du corps calleux (Cc[Spl] ) le cingulum est dis-

socié par quelques fibres du forceps major du corps calleux, qui se rendent

dans le cunéus (C) et le lobule lingual (Lg); au niveau de l'isthme anté-cal-

carinien (L [i] ) la partie rétrécie du cingulum est en rapport avec les fibres

les plus antérieures du stratum calcarinum (strK) qui tapissent la branche

commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale (K + po). Dans la cir-

convolution de l'hippocampe (L2 [H]) enfin, le cingulum constitue ces fibres

à direction sagittale, fortement colorées par l'hématoxyline et qui coiffent

l'extrémité interne du diverticule du subiculum (Cing [p]) (fig. 354, p. 706).

L'origine et la terminaison des fibres du cingulum sont très controver-

sées. Pour Foville les deux extrémités du cingulum se terminaient dans

l'espace perforé antérieur. Pour Broca, elles reliaient la racine olfactive

interne à la racine olfactive externe, et cet auteur comparait le système du

Forme du cingu-

lum sur une coupe

vertico-transversale. ? 4

Origine et ter.ni-

naison du cingulum.

il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les trois faisceaux

du cingulum d'après

Becvor.

cingulum à une raquette dont le pédoncule olfactif représentait le manche.

Pour Meynert, Huguenin, etc., l'extrémité antero-inférieure du cingulum

entrerait en connexion avec le noyau amygdalien.

Pour Beevor enfin le cingulum comprendrait trois faisceaux indépen-

dants les uns des autres : le faisceau antérieur, le faisceau horizontal et le

faisceau postérieur (fig. 373, 374). Le faisceau antérieur (Cing[a]), situé au-

dessous du genou et du bec du corps calleux, met en connexion l'espace

perforé antérieur et en particulier la racine olfactive interne (Roli), avec

l'extrémité antérieure du lobe frontal ; aucune de ses fibres no se recourbe-

rait en avant du genou du corps calleux pour entrer dans la constitution

du faisceau horizontal.

Le faisceau horizontal (Cing[h]) longe la face supérieure du corps cal-

leux, ses fibres proviennent de l'extrémité frontale de l'hémisphère (faces

interne et externe), et relient la première circonvolution limbique (L,) aux

circonvolutions de la face interne et probablement il celles de la face

externe.

Le faisceau postérieur (Cing[p J), enfin, occupe la circonvolution de l'liip-

FiG. 374. - Face interne de l'hémisphère gauche. Cingulum, faisceau basai interne et

faisceau longitudinal inférieur, vus par transparence.

C, cunéus. - Cing(a), faisceau antérieur du cingulum. - Cill ! )(h), faisceau horizontal ou

supérieur du cingulum. - Cino7(p), faisceau postérieur du cingulum. - cm, sillon calloso-

marginal. -cm', partie verticale du sillon calloso-marginal. Fbi, faisceau basai interne de

Burdach. - l·'li, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - 11(1-2), deuxième

circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe. 7t, scissure calcarine. - L,, pre-

mière circonvolution limbique. Lg, lobule lingual. - met, face interne de la première cir-

convolution frontale. ot, sillon collatéral. Parc, lobule paracentral. ;)a)-c, sillon paracen-

tral. - po, scissure parieto-occipitale. Pi-C, précunéus. so, sillon sus-orbitaire de Broca

strK, stratum calcarinum. - 1'3, troisième circonvolution temporale. - Th, thalamus.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSUHAUX. 753 ,

pocampe (H LJ ) qu'il relie au lobule lingual (Lg), au lobule fusiforme (Fus)

et aux circonvolutions de la pointe temporale; aucune libre ne se porte

en haut vers la corne d'Ammon, ou vers le noyau amygdalien, aucune ne

se dirige vers l'espace perforé antérieur (Beevor).

Les fonctions du cingulum sont fort obscures; Horsley l'a sectionné en

avant du précunéus chez le ouistiti (Hapale jactans) et n'a constaté aucune

espèce de paralysie ou d'anesthésie. L'animal fut sacrifié deux mois après

l'opération, et à l'examen du cerveau, Beevor constata une dégénérescence

portant sur les fibres de la partie postérieure du faisceau horizontal; toutes

les fibres de cette partie n'étaient pas dégénérées, et ce fait vient à l'appui

de l'opinion aujourd'hui admise, que le cingulum contient non pas des

fibres de toute longueur, mais des fibres qui, dans une partie seulement de

leur trajet, appartiennent à ce faisceau.

Faisceau uncinatus. (Fu) (fig. 37a, 3 in, 377 et 381). Découvert

par Reil, le faisceau uncinatus ou crochu, fasciculus uncil'ormis de Burdach,

constitue le plus court des longs faisceaux d'association du manteau céré-

bral. Facile à mettre à nu par dissection, sur des cerveaux durcis dans

l'alcool ou dans les bichromates, il relie le pôle temporal il la face orbi-

taire du lobe frontal et occupe le seuil de l'insula, où il s'étend dans le

sens transversal, de la substance perforée antérieure à la capsule extrême.

Comme la face orbitaire du lobe frontal est très rapprochée du pôle

temporal, les fibres les plus internes de ce faisceau sont aussi arquées que

les libres en U qui tapissent le fond des sillons; c'est cette incurvation si pro-

noncée qui a valu il ce faisceau son nom de fascicules uncinatus. Mais les

libres les plus internes possèdent seules une incurvation aussi accentuée;

plus on s'éloigne de l'espace perforé antérieur et par conséquent plus on

considère des fibres plus externes du faisceau, plus la courbure se redresse,

de telle sorte que les dernières fibres deviennent non seulement rectilignes,

mais affectent mème une courbure en sens inverse (fig. 376).

Le faisceau uncinatus se colore peu intensivement par l'hématoxyline

dans les méthodes de Pal et de Weigert, et existe à l'état compacte au niveau

du seuil de l'insula. Sur les. coupes vertico-transversales (fig. 281 à 283) il

affecte la forme d'un faisceau irrégulicr, compris entre la capsule extrême

(Ces) et la substance perforée antérieure (Spa). Situé en dehors de la com-

missure antérieure (coa), il s'entre-croise au voisinage du sillon marginal

postérieur de l'insula (mp), avec le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et

morcelle la partie horizontale de l'avant-mur (api').

A leur extrémité frontale (fig. 375), les fibres les plus inférieures, les

plus internes et les plus superficielles du faisceau uncifol'lne, se portent

en avant, et en dedans, passent entre la substance perforée antérieure et la

face inférieure du putamen, s'entre-croisent au niveau du sillon olfactif

avec les libres du genou du corps calleux, puis se terminent dans la partie

interne de la première circonvolution frontale (mF,).

Les fibres qui suivent se rendent les unes dans le gyrus rectus (oF,

.48

Les fonctions du

cingulum sont encore

indéterminées.

I

Faisceau uncina-

tus.

Le faisceau unci-

natus relie le lobe

temporal à la face

orbitaire du lobe

frontal.

Trajet du taiscea : :

uncinatus.

Son entre-erois ! 1 -

meut avec le faisceau

longitudinal inférieur

au niveau du sillon

marginal postérieur

dct'iusuta.

Trajet de ses fibres

dans le lobe trontal.

i

754 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

les autres dans la partie orbitaire des première et troisième circonvola-

FiG. 3 15. - Coupe horizontale microscopique comprenant les deux tiers antérieurs de

l'hémisphère droit et passant par le seuil de l'insula, la face orbitaire des première

et troisième circonvolutions frontales, la partie morcelée de l'avant-mur, le faisceau

uncinatus et la substance innommée de Reichert. Méthode deyYeigert. 3/2 grandeur

naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Pour la description

de cette coupe, voy. p. 573, coupe E.

. AM, avant-mur. Crie, corps genouillé externe. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de

la capsule interne. CN, commissure de Meynert. CNC, col11culus du noyau caudé. z

coa, commissure antérieure. - Epa, espace perforé antérieur. /3, troisième sillon frontal

ou incisure en H. - f5, sillon olfactif. jilc, fibres d'association externes de Meynert. -

Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - ft, libres tan-

gentielles. - Fu, faisceau uncinatus. - le, lame cornée et libres du ttenia semi-circularis.

Ln, locus niger. ma, sillon marginal antérieur. mF,(G1'), face interne de la première

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 733

circonvolution frontale (gyrus reclus). mp, sillon marginal postérieur. - NUI, noyau du nerr

moteur oculaire commun. NL" putamen. NR, noyau rouge. - oF 11, 0F3, partie orbitaire

des première et troisième circonvolutions frontales. Il étage inférieur ou pied du pédon-

cule cérébral. - l'Tnl, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. Rm, ruban de Reil

médian. Rôle, racine olfactive externe. Rolm, radiations olfactives moyennes ou pro-

fondes. - RTh, radiations thalamiques. - sB, strie externe de Baillarger. - SI, seuil de

l'insula. - SI;, substance innommée de Reichert. - Slri, stratum intermedium du pédoncule

cérébral. - Ti, première circonvolution temporale. - Te, tuber cinereum. Tm, tubercule

mamillaire. - Tml, tubercule mamillaire latéral. - Tol, tubercule olfactif. U, circonvolu-

tion du crochet.

tions frontales (oFpoF 3); les fibres les plus externes enfin se recourbent en

dehors, s'entre-croisent avec les fibres du genou du corps calleux et se ter-

minent avec ces dernières, dans la crête des parties orbitaire et externe de

la troisième circonvolution frontale (OF3' F3[c]).

A leur extrémité temporale, les libres du faisceau uncinatus morcellent

la substance grise qui relie l'avant-mur (AM) au noyau amygdalien (NA) et

/ b

Trajet de ses libre :

dans le lobo tem

poral.

Fic. 370. Face externe de l'hémisphère gauche. Les circonvolutions de l'insula, de

l'opercule sylvien et de la face profonde de la première circonvolution temporale,

ont été enlevées pour montrer les fibres de la capsule externe, le faisceau uncinatns

et le faisceau arqué ou longitudinal supérieur. (Demi-schématique.)

.tre, faisceau arqué ou longitudinal supérieur. Ce. capsule externe. F., deuxième circon-

volution frontale. f, deuxième sillon frontal. - F,(C), cap de la troisième circonvolution

frontale. f,, sillon olfactif. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - fa(ip), fibres arci-

formes du sillon inter-parital. - fa(pri), libres arciformes du sillon pré-rolandique inférieur.

' - Fit. faisceau uncinatus. - io. sillon intcr-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - 0" 0 ? 0,,

première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - oF,, oF2, oF3, partie orbitaire

des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - oF,(Gr), gyrus rectus.

Pi, Il ? première et deuxième circonvolutions pariétales. -Pa, circonvolution pariétale ascen-

dante. -- Pc, pli courbe. -. po, scissure pariéto-occipitale. - p0)', sillon post-rolandiduc. -

purs, sillon pré-rolandique supérieur. - Il, scissure de Rolando.- Ti, T" première et deuxième

circonvolutions tcmporales.- 11, sillon parallèle ou premier sillon temporal. - 1'l, 1'l, branches

. verticales du sillon parallèle. - t2, deuxième sillon temporal. - 1'S, vallée de Sylvius.

il 75G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

1

Faisceau longitu-

dinal supérieur ou

faisceau arqué.

Son trajet.

à l'écorce temporale au niveau de la substance perforée antérieure (fig. 283) ; ,

elles s'entre-croisent avec le faisceau longitudinal inférieur dont elles se

distinguent, sur les coupes microscopiques colorées au Weigert et au Pal,

par leur coloration moins foncée, puis elles s'irradient dans la circonvo-

lution du crochet (U), dans le pôle temporal et dans la partie antérieure

des première et deuxième circonvolutions temporales (T,, '1'2); elles s'entre-

croisent à ce niveau avec le faisceau longitudinal supérieur (Arc).

Le faisceau uncinatus est souvent intéressé dans les lésions de l'insula

et de la capsule externe, et ses libres dégénérées peuvent être suivies dans

le pôle temporal et dans la partie orbitaire du lobc frontal (Yoy. chap.

suiv., t. II).

Faisceau longitudinal supérieur ou faisceau arqué (Arc) ((ascicuills

arcualus de Burdach) (fig. 376. 377). Le faisceau arqué est à la face ex-

terne de l'hémisphère ce que le cingulum est il la face interne; situé à la

base des circonvolutions de l'opercule sylvien, en dehors des fibres du

pied de la couronne rayonnante et à la hauteur du tronc du corps calleux,

(voy. lis. 382 et Coupes vertico-lransversales macroscopiques, Ilg. 247 à 250), v

ce faisceau décrit, comme le cingulum et le faisceau uncinatus, une courbe

ouverte en bas et en avant. Sur les dissections de cerveaux durcis dans le

bichromate ou dans l'alcool, le faisceau arqué ne se présente sous forme

de faisceau [compact, que dans la région pariétale de l'opercule; parallèles

au bord supérieur du putamen, ses fibres les plus inférieures et les plus

superficielles atteignent le sillon marginal supérieur de l'insula, disso- i

cient le bord supérieur de l'avant-mur, recouvrent en dehors les fibres du

pied de la couronne rayonnante, et concourent a former la partie supé-

rieure de la capsule externe. Au niveau de la limite postérieure de la

scissure de Sylvius (S[p]), le faisceau arqué décrit une courbe il concavité

antérieure, qui embrasse le bord postérieur du putamen, puis ses fibres se

déploient en éventail, s'entre-croisent avec les libres de la couronne rayon-

nante et du bourrelet du corps calleux et longent, pendant quelque temps,

la base des circonvolutions pariéto-occipito-tempurales. Les fibres les plus

superficielles se portent en avant, recouvrent en dehors le faisceau unci-

natus (fut, et s'irradient dans la crète de la partie antérieure de la pre-

mière circonvolution temporale (T,); les suivantes se terminent dans le

segment postérieur de la première circonvolution temporale (T,) et dans la

deuxième circonvolution temporale (il), où elles s'entre-croisent avec les

fibres de la couronne rayonnante et du bourrelet du corps calleux. Les plus

profondes, enfin, s'irradient dans les crêtes du gyrus supra-marginalis

(Gsm), du pli courbe (Pc) et des circonvolutions de la face externe du lobe

occipital (0"02,0.,). A mesure que l'on s'éloigne du sillon marginal postérieur

de l'insula (mp), ces libres deviennent de plus en plus difficiles il suivre,

grâce à leur intrication avec les fibres calleuses et les fibres de projection.

Sur les coupes vertico-transversales de cerveaux durcis dans les bichro-

mates alcalins (voy. fig. 382 et Coupes macroscopiques, fig. ? r`3 il 2(5), la

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7.=i7 7

surface de section du faisceau arqué est triangulaire; son angle inféro-

interne correspond à la capsule externe et s'insinue entre cette dernière

et l'avant-mur, son angle inféro-cxterne correspond à la base des circon-

volutions de l'opercule sylvien; son angle supérieur se perd dans la couche

des fibres avoisinantes. Mal délimité en dehors et en bas, où il se confond

insensiblement avec la masse blanche des circonvolutions de l'opercule

sylvien, le faisceau arqué est très bien délimité en dedans, où il est appli-

qué sur le pied de la couronne rayonnante : ses libres sont en effet per-

pendiculaires à la direction des fibres rayonnantes. Au niveau du gyrus

supra-marginalis, le faisceau arqué se recourbe en bas et en avant pour se

porter dans le lobe temporal; il se confond en arrière avec la couche des

fibres verticales de la convexité des régions occipitale et pariéto-tempo-

Le faisceau u'lJu

présente une forme

tl'iallg'ulail'c SUI' 1( ?

coupes ycrtico-tl'anso

ycrsales,

FIG. : 3ïï. - Face externe de l'hémisphère gauche. Les bords- de la scissure de Sylvius ont

été écarlés pour montrer l'insula et la région rétro-insulaire. Les faisceaux uncina-

lus, arqué ou longitudinal supérieur et occipital vertical, sont vus par transparence.

Arc, faisceau arqué ou longitudinal supérieur. - Fi, F3, deuxième et troisième circonvo-

lutions frontales. - f, deuxième sillon frontal. - fi. troisième sillon frontal ou sillon en H.

- F,;C), cap de la troisième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascen-

dante. - Fu, faisceau uncinatus. - la, la, la, circonvolutions antérieures de l'insula. -

io, sillon inter-occipital. - Ip. Ip, circonvolutions postérieures de l'insula. - ip, sillon intcr-

pariétal. - ma, sillon marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. ms, sillon

marginal supérieur. 0\, 0" première et deuxième circonvolutions occipitales. oa, sillon

occipital antérieur de \'erniclce. oF,, 07 ? opta, partie orbitaire des première, deuxième et

troisième circonvolutions frontales.- OPR, opercule rolandique/ 0/.) ? opercule pariétal.

Ov, faisceau occipital vertical. - PI, 1 ? première et deuxième circonvolutions pariétales.

- Pu, circonvolution pariétale ascendante. Pc, pli courbe. po, scissure parieto-occipitale.

- por, sillon post-rol'1ndique ? pl'i, sillon prérol;tndiquc inférieur. - R, scissure de Rolande.

- S(a), S(v), branches antérieure, et verticale de la scissure de Sylvius. - Ti, 7 ? première

et deuxième circonvolutions temporales. - t,, sillon parallèle ou premier sillon temporal.

- l ? t ? branches verticales du sillon parallèle. - 1p, circonvolution temporale profonde.

- VS, vallée de Sylvius.

7 : i8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Terminaison du

faisceau arqué.

Opinion de Mcy-

nert.

Opinion de Sclinopf-

]lagon.

Les dégénéres-

cences secondaires

montrent que le fais-

ceau arqué est formé

par un système de

courtes fibres d'asso-

dation.

Faisceau occipito-

frontal.

Travaux de Forci

et Onufrowicz sur

l'agénésie du corps

calleux.

raie, couche constituée par le faisceau occipital vertical (Ov, fig. 377) de

Wernicke.

Sur les coupes microscopiques traitées par les méthodes de Weigert ou

de Pal, le faisceau arqué se colore faiblement par l'hématoxyline et se dif-

férencie difficilement, de la masse blanche de la base des circonvolutions

de l'opercule sylvien. ,

Le mode de terminaison du faisceau arqué en avant est très discuté.

D'après Meynert il se terminerait dans l'opercule rolandique (OpR) et dans

l'opercule de la troisième circonvolution frontale (Opr3), et constituerait

un faisceau d'association reliant la face externe des régions temporo-occi-

pitales à la convexité du lobe frontal.

Pour Schnopfhagen, au contraire, le faisceau arqué ou longitudinal su-

périeur ne se terminerait pas en avant au niveau de la troisième circonvo-

lution frontale (Fg) ; il s'entre-croiserait à ce niveau avec les fibres de la

couronne rayonnante, puis se porterait en avant et en dedans vers la partie

antérieure du corps calleux, traverserait la ligne médiane au niveau du

genou du corps calleux, pour se terminer dans le lobe frontal de l'hémis-

phère du côté opposé. Le faisceau arqué appartiendrait donc pour cet

auteur, au système du corps calleux, et mettrait en connexion le lobe tem-

poro-occipital d'un côté avec le lobe frontal du côté opposé. C'est là une

question qui ne pourra être résolue que par l'anatomie de développement

elles dégénérescences secondaires; quoi qu'il en soit, les cas d'agénésie

du corps calleux ne paraissent pas militer en faveur de l'hypothèse de

Schnopfhagen.

Le faisceau arqué ne semble du reste être composé que de courtes fibres

d'association, mettant en connexion deux circonvolutions voisines; ses

couches profondes, en particulier celles qui sont en rapport avec la capsule

externe, contiennent seules quelques fibres plus longues qui, sautant l

une circonvolution, relient deux circonvolutions un peu plus éloignées.

Mais le faisceau arqué ne parait pas contenir des fibres de toute longueur,

mettant en connexion deux lobes éloignés. Nous avons pu constater en

effet à différentes reprises, par la méthode des coupes microscopiques

sériées, que lorsque le faisceau arqué ou longitudinal supérieur de Bur-

dach se trouve englobé dans une lésion corticale ancienne, on ne suit

guère ses fibres dégénérées au delà du voisinage immédiat du foyer pri-

mitif.

Faisceau occipito-frontal (Forel et Onufrowicz) (OF). - Forel et Onu-

frowicz ont démontré, et le fait a été confirmé par Kaufmann et Ilochliaus,

que dans l'agénésie complète du corps calleux, l'arrêt de développement

porte sur le corps calleux (bec, genou, tronc, splénium), sur le forceps et

sur le système commissural du trigone cérébral (Lyre de David) (fig. 378,

379, 380). Le lapetum au contraire, c'est-à-dire la couche de fibres qui

tapisse la paroi externe des cornes sphénoïdale et occipitale est nor-

malement développé, et se continue en avant avec un faisceau à direction

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 730 9

sagittale, situé en dedans de la couronne rayonnante, en dehors du corps

du trigone auquel il est intimement uni (fig. 379). Ces faits montrent donc

que le tapetum n'appartient pas au corps calleux, comme on le croyait

jusqu'à Forel et Onufrowicz, mais bien à un faisceau d'association intra-

hémisphérique, au faisceau désigné par ces auteurs sous le nom de fais-

ceau occipito-frontal. A quel faisceau correspond dans l'hémisphère nor-

mal ce faisceau occipito-frontal, qui forme au niveau du carrefour ventri-

culaire le tapetum des anciens auteurs ?

Forel et Onufrowicz l'ont identifié avec le faisceau longitudinal supé-

rieur ou arqué de Burdach, et leur manière de voir a été admise par Kauf-

mann et Hochhaus. Nous ne pouvons nous rallier à cette opinion. Nous

venons de voir, en effet, que le faisceau longitudinal supérieur de Burdach

est situé en dehors de la couronne rayonnante, et que ses fibres les plus

inférieures recouvrent en dehors la capsule externe; le faisceau occipito-

frontal est situé par contre en dedans de la couronne rayonnante, et con-

court à former la voûte du ventricule latéral (fig. 379 et 380).

Sachs émet l'hypothèse qu'il s'agit dans les cas d'arrêt de développe-

ment du corps calleux, non d'une agénésie, mais d'une sorte d'hétérotopie

du corps calleux ; les fibres calleuses se seraient développées, mais au lieu de

se porter transversalement de dehors en dedans et de réunir les deux hémi-

sphères, elles se porteraient dans le même hémisphère d'arrière en avant

Le tapetum n'ap-

partient pas au corps

calleux, mais au fais-

ceau occipito-frontal.

Théorie de Fort')

et Onufrowicz.

Théuric dc Saclts.

Fil;. 378. - Face interne d'un hémisphère présentant une agénésie du corps calleux.

(D'après Forel et Onufrowicz.)

RII, bandelette optique. C, cunéus. - c. sillon du cunéus. - cm. sillon calloso-marginal.

- coa, commissure antérieure. - Fils. lobule fusiforme. -Il. circonvolution de l"hippocampe.-

li, scissure calcarine. LI, première circonvolution limbique. Gg, lolmlc lingual. /l, lame

terminale embryonnaire. oisillon occipilo-tcmporal. P, pédoncule cérébral. po, scissure

pariéto-occipilale. PrC.précunéus. - Parc, lobule paracentral.PM/.pulvinar ? scissure

de Rolando. - sa, sillon anormal. SI. septum lucidum. - Spa, espace perforé antérieur.

- Tua, pilier antérieur du trigone. - Tli, thalamus. - U, circonvolution du crochet.

. 7G0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Interprétation per-

sonucllc.

Le faisceau occi-

pito-frontal corres-

pond au faisceau dé-

crit par Meynert sous

le nom de couronne

rayonnante du noyau

caudé, et par Wer-

nicke sous celui de

faisceau calleux des-

tin6 à la capsule in-

terne.

et se transformeraient en un faisceau à direction sagittale. Or on ne com

prend guère, ni comment, ni sous quelle influence, s'opérerait une telle

transformation. Dans l'agénésie cérébrale congénitale, il s'agit en effet d'un

arrêt de développement qui intéresse non seulement les fibres et leurs

arborisations terminales, mais encore les cellules d'origine d'un système de

neurones. Les choses sont ici tout a fait comparables à ce nue l'on observe

dans la méthode expé-

rimentale de Gudden,

où les extirpations chez

les animaux nouveau-

nés entraînent la dis-

parition complète des

fibres et de leurs cellu-

les d'origine, sans lais-

ser aucune espèce de

résidu (Forel).

. A nôtre avis, le fais-

ceau oee7o-/)'OM de

Fore]'' et Onufrowicz

. -,¡

s'identifie avec un fai-

sceau à direction sagit-

tale, qui longe, dans

l'hémisphère normal,

l'angle externe du ven-

tricule latéral. Ce fai-

sceau est situé en de-

dans de la couronne

rayonnante, au-dessus

du noyau caudé, au-

dessous et en dehors

du corps calleux; il est

séparé de la cavité

ventriculaire par la

substance grise sous-

épendymaire. Ce fais-

ceau, que nous avons

désigné dans nos séries

de coupes sous le nom de faisceau occipito-frontal (OF), correspond au fai-

sceau, tour à tour décrit par Meynert sous le nom de couronne rayonnante

du noyau caudé et par Wernicke, sous le nom de faisceau du corps calleux

se rendant à la capsule interne.

. D'après Meynert, la couronne rayonnante du noyau caudé est formée par

de nombreuses fibres qui prennent leur origine dans le noyau caudé, émer-

gent le long de son bord supéro-externe et s'irradient dans les circonvolu-

tions du bord supérieur de l'hémisphère. Or Wernicke a montré que ces

FiG. 370. - Coupe vertico-transversale d'un hémisphère

présentant une agénésie du corps calleux. (D'après Foret

et Onufrowicz.) (Voy. fig. 378 et 380.)

Cette coupe correspond à peu près à la coupe nor-

male n° 88, fig. 234, p. 467.

Alv, alvéus. - CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution

godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cirl, segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne. - ds, diverticule du

subiculum. Ec, bord d'arrêt de l'écorce cérébrale. ? Fli,

faisceau longitudinal inférieur. - ? circonvolution de l'hippo-

campe. h, sillon de l'hippocampe. L,, première circonvo-

lution limbique. - .YC, tronc du noyau caudé. - NC , queue du

noyau caudé. - NLi, troisième segment du noyau lenticulaire.

- OF, faisceau occipito-frontal de Fore] et Onufrowicz. -

ot, sillon collatéral. - Put, pulvinar de la couche optique. -

Tg, corps du trigone. - Top, pilier postérieur du trigone (lim-

bria). VI, ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 761 ..

fibres n'affectent aucune connexion avec le noyau caudé; à l'examen de

coupes microscopiques sériées, on ne voit, en effet, nulle part, aucune de

ces fibres se terminer dans le noyau caudé.

D'après Wernicke, ces fibres constituent un faisceau défibres calleuses se

l'endant el la capsule interne (BalkenbÜndel ZlIr inneren Kapsel) ; elles provien-

draient de la paroi antérieure de la corne frontale, c'est-à-dire du genou du

corps calleux et de la masse blanche du lobe frontal; se réuniraient en un

faisceau comnact mesurant un centimètre et demi d'épaisseur, qui longerait

le bord supéro-externe du noyau caudé et

dont les fibres pénétreraient dans la capsule

interne, entre le noyau caudé et le bord su-

périeur du putamen, au niveau de la partie

moyenne de la couche optique; ce faisceau

ne s'identifierait donc pas avec le segment t

antérieur de la capsule interne (Wernicke).

A l'examen de coupes microscopiques

sériées, soit vertico-transversales, soit hori-

zontalessoit sagittales, nous avons pu nous

convaincre à maintes reprises, qu'aucune

fibre de ce faisceau n'entre en connexion

avec le noyau caudé; or, comme aucun fait

anatomo-pathologique ou expérimental ne

vient à l'appui de l'ancienne opinion de Gra-

liolet et de Foville, reprise par Wernicke., sur

l'existence de fibres calleuses se rendant dans

la capsule interne, nous avons cru pouvoir

identifier ce faisceau avec le faisceau occi-

pito-frontal décrit par Forel et Onufrowicz,

dans les cas d'agénésie du corps calleux.

Il est possible que, dans les cas d'agéné-

sie du corps calleux, le cingulum s'unisse au

faisceau occipito-frontal; mais le cingulum

ne constitue pas à lui seul ce faisceau. Le

cingulum longe en effet la première circon-

volution limbique, et se réfléchit dans la circonvolution de l'hippocampe,

mais aucune de ses libres n'entre dans la constitution de la paroi externe

des cornes occipitale et sphénoïdale.

Nous décrirons donc, sous le nom de faisceau occipito-frontczl, un long

faisceau d'association à direction sagittale, situé entre le cingulum et le

faisceau arqué ou longitudinal supérieur de Burdach; il est séparé du cin-

gulum par toute l'épaisseur du corps calleux, et du faisceau longitudinal

supérieur par le pied de la couronne rayonnante (Iib. 3S1, 382). Comme

les longs faisceaux d'association que nous venons d'étudier, le faisceau

occipito-frontal décrit une courbe ouverte on avant et en bas. Recouvert

Trajot du faisceau

occipito-frontal.

Fig. 380. - Coupe lits

versale d'un hémisphère pré-

sentant une agénésie du corps

calleux. (D'après Forel et Onu-

frowicz.) (Voy. fig. 378 et 379.)

Cette coupe correspond à

peu près à la coupe normale

n° 107, fig. 262, p. 480.

C, cunéus. - EM, ergot de Mo-

rand. - Fli, faisceau longitudinal

inférieur. - li, scissure calcarine.

- OF (Tap), faisceau occipito-

frontal de Forel et Onufrowicz,

formant le tapetum de la corne

occipitale. - po, scissure pariéto-

occipitale. - 7î77t, radiations tha-

lamiques. - Voc, corne occipitale.

762 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa iorme sur les

coupes vertico-trans-

versales.

dans toute son étendue par l'épendyme et la substance grise sous-épen-

dymaire, à laquelle il abandonne de nombreuses fibres, ce faisceau longe -

l'angle externe du ventricule latéral et se trouve situé au-dessus du noyau

caudé, en dedans de la couronne rayonnante, au-dessous du crochet que

décrivent les fibres calleuses autour de l'angle externe du ventricule latéral.

Sur les coupes vertico-transversalcs (Iig. 382), sa surface de sec-

tion est pyriforme, et mesure environ un demi-centimètre d'épaisseur;

par sa base il repose sur la couronne rayonnante, par son sommet dirigé

en haut et en dedans, il s'insinue entre les fibres calleuses et l'épen-

dyme ventriculaire. Nettement délimité au niveau de la tète et du tronc

du noyau caudé, ce faisceau est en partie dissocié au niveau de la queue

de ce dernier, par les fibres de la couronne rayonnante et par les libres

FIG. 381. -Faisceau occipito-frontal, trenia semi-circularis et faisceau uncinalus. Le

corps calleux et le cingulum ont été enlevés et le pied de la couronne rayonnante a

été disséqué. La préparation montre la paroi inférieure de l'étage supérieur du ven-

tricule latéral et la voûte des cornes occipitale et sphénoïdale. D'après la dissection

d'une pièce durcie dans l'alcool. (Demi-schématique.)

Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. coa, commissure anté-

rieure. - F2t, faisceau uncinatus. - Gh, ganglion de l'hab("l1nla. .VA, noyau amygdalien.

- Na, noyau antérieur du th;tlamus.-lfC, tète du noyau caud ? -NC', queue du noyau caudé.

- NC(T), tronc du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal. 0(7'f7), partie du fais-

ceau occipito-frontal formant tapetum. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - l'ut,

pulvinar. - sch, sillon choroïdien. - 7 ? a, pilier antérieur du trigone. Tle, thalamus

(couche optique). - 1'h(Va), partie de la couche optique formant la paroi du troisième ventri-

cule. - lsc;lcj, tienia semi-circularis dont quelques fibres sont situées dans la lame cornée.

- ltlt, ténia thalami. - ? bandelette optique.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. ÍI)3

calleuses. Arrivé au niveau du carrefour ventriculaire ce faisceau se

recourbe en bas et en avant, et ses fibres s'étalent en éventail sur la paroi

inféro-externe de la corne sphénoïdale, en formant le tapetum des anciens

- auteurs.

En avant, le faisceau occipito-frontal prend son origine dans toute

l'écorce du lobe frontal face externe, pôle frontal, face orbitaire; il reçoit

chemin faisant, un grand nombre de fibres provenant du bord supérieur

de l'hémisphère et des circonvolutions de la face externe, et qui lui arri-

vent en passant entre les fibres calleuses et les fibres de la couronne rayon-

nante. Ce fait est facile à constater sur des coupes microscopiques vertico-

transversales (fig. 382) ou horizontales (Iïg. 301 à 304 et 295, 296), traitées

par les méthodes de Weigert ou de Pal. Les fibres du faisceau occipito-fron-

tal se groupent en effet en fascicules nettement séparés les uns des autres,

et se colorent beaucoup moins intensivement par la laque hématoxyli-

nique, que les fibres calleuses ou que celles de la couronne rayonnante.

Du faisceau principal on voit se détacher un grand nombre de fibres fines

et peu colorées, qui se portent en avant et en dedans (coupes horizontales

zig. ou en haut et en dedans (coupes vertico-transversales fig. 382), et

qui occupent tout l'espace clair, compris entre les fibres de la couronne

rayonnante et les fibres calleuses qui entourent le ventricule latéral. D'autres

fibres (OF', fig. 391, p. 790) traversent la substance grise sous-épendymaire, ',

s'entre-croisent, en avant de la corne frontale, avec les fibres du corps

calleux et de la couronne rayonnante et s'irradient dans l'extrémité anté-

rieure du lobe frontal. De la base du faisceau occipito-frontal, on voit en

outre se détacher sur les coupes vertico-transversales des fibres qui se

portent en bas et en dehors, traversent le pied de la couronne rayonnante

et entrent dans la constitution de la capsule externe.

Dans le lobe sphéno-occipital, les fibres du faisceau occipito-f1'Ontal

s'irradient, après avoir formé le tapetum, dans les circonvolutions de la face

externe et du bord inféro-externe de ce lobe; il est probable qu'elles s'entre-

croisent au niveau du carrefour ventriculaire et en particulier au niveau de la

corne occipitale, avec les fibres du forceps major du corps calleux : en exa-

minant une série de coupes vertico-transversales, on voit en effet très net-

tement des fibres se détacher du forceps major, et longer la paroi externe

de la corne occipitale. Dans les lésions limitées du lobe occipital, on voit

en outre, les fibres dégénérées du tapetum entrer en partie dans la consti-

tution du forceps major (lig. 394); il semble donc résulter de ces faits, que

le corps calleux prend une certaine part dans la constitution de la paroi

externe de la corne occipitale, et cela est d'autant plus probable, que Cajal a

montré que les fibres calleuses ne sont souvent que la branche de bifurca-

tion interne des longues fibres d'association.

Les lésions du lobe occipital retentissent, ainsi que nous le verrons plus

loin, non seulement sur le forceps du corps calleux, mais encore sur le

tapetum et sur le faisceau occipito-frontal; or ce dernier faisceau dégénère

partiellement, à la suite de lésions du lobe temporal et de la convexité de

Origine de ce fais

ceau en avant.

Le faisceau occi-

pito-frontal forme le

tapotum et s'irradie

dans la face externe

du lobe temporo-

occipital.

Le faisceau occi-

pito-frnntal dégénère

à la suite des lésions

de la convexité" de

l'hémisphère.

761 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FiG. 382. - Coupe vertico-transversale, passant par la partie moyenne de la commis-

sure antérieure et l'extrémité antérieure du lobe temporal en avant du noyau amyg-

dalien. Elle intéresse les principaux faisceaux d'association : cingulum, faisceaux

occipito-frontal, longitudinal supérieur et uncinatus. Méthode de Weigert. Agran-

dissement de 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Pour la des-

cription de cette coupe, voy. p. 330, coupe n° IV.

AM, avant-mur. - AM', avant-mur dissocié par le faisceau uncinatus. Arc, faisceau

arqué. - Cc, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cing, cingulum. - CJI, commissure de

Meynert. - OH, sillon calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. CI ! . couronne

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 763 1,;

rayonnante. - F,, F ? première et deuxième circonvolutions frontales. - f, premier sillon

frontal. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule

fusiforme. ft, fibres tangentielles. - /, insula. L,, ,, première circonvolution limbique.

- <n : e, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. mF,, face interne de la première

circonvolution frontale. - mp, sillon marginal postérieur. tns, sillon marginal supérieur.

NC, noyau caudé. - NL, nerf de Lancisi. .Via, NL" troisième et deuxième segments du

noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. ot, sillon

collatéral. - par, pied de la couronne rayonnante. - pri, sillon prc-rolandique inférieur.

li, scissure de Rolande. S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sge, Sge',

substance grise sous-épendymaire. - SI, septum lucidum. Sti, substance innommée de

Reichert. - TI, T2, T,, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.

II, t2, t3, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. Tc,tuber cinercum. - tec, ùeniL

tecta. Tga, pilier antérieur du trigone. U, circonvolution du crochet. - VI, ventricule

latéral. - Il, bandelette optique.

l'hémisphère, et ses libres dégénérées peuvent ètre suivies dans la substance

grise sous-épendymaire. Nous en rapporterons des exemples dans les cha-

pitres suivants, à propos des dégénérescences d'origine corticale (Voy. t. II).

Ces faits, que nous avons observés chez l'homme, sont du reste con-

formes à ce que nous enseigne la pathologie expérimentale. Il résulte en

effet des recherches expérimentales de Muratoff pratiquées sur le chien,

que le faisceau occipito-frontal de Forel et Onufrowicz (fascicllius subcal-

losus de Muratoff) dégénère partiellement à la suite de l'ablation de la

sphère motrice ou de la destruction des circonvolutions frontales ou

occipitales. Mais ce faisceau, et en particulier le tapetum, demeure intact

après la section du corps calleux, lorsque l'écorce cérébrale n'est pas acciden-

tellement lésée pendant l'opération. L'indépendance du tapetum et du sys-

tème calleux, démontrée par Forel et Onufrowicz à l'aide de la tératologie, se

trouve donc confirmée par la pathologie expérimentale. C'est là un résultat

que nous fournit l'expérimentation et que la méthode des dégénérescences

secondaires ne pouvait nous donner, car, à la suite de lésions corticales,

les libres calleuses, d'association et de projection dégénèrent ensemble.

Le faisceau occipito-f7'ontal constitue -donc un long faisceau d'associa-

tion, qui relie le lobe temporo-occipital au lobe frontal, à la convexité de

l'hémisphère et à l'insula (par les fibres se rendant à la capsule externe).

Comme tous les longs faisceaux d'association, il est formé de fibres d'iné-

gale longueur n'appartenant que dans une partie de leur trajet au faisceau

occiht.'lo-fiotztal : celui-ci ne se distingue des longs faisceaux d'association

que par sa situation profonde et sous-épendymaire, il est situé en effet en

dedans du système de projection, tandis que les autres longs faisceaux

d'association occupent une position excentrique par rapport à ce système.

Faisceau longitudinal inférieur (Burdach) (Fli). - Couches sagittales

du lobe occipital (Wernicke). Stratum sagittale externwn (Sachs). Faisceau

sensitif (Charcol, Ballet) (iig. 373,374, 383, etc.).

Le faisceau longitudinal inférieur de Burdach est un faisceau à direc-

tion antéro-postérieure, situé au niveau du bord inféro-externe du lobe

sphéno-occipital et étendu du pôle occipital au pôle temporal. Il forme la

couche externe des fibres sagittales du lobe occipito-temporal et il est extrê-

Travaux de Mura-

toff.

Le faisceau occi-

pito-frontal relie le

lobe temporo-occipi-

tal au lobe frontal.

Faisceau longitu-

dinal inférieur.

Sa forme dans le*

lobe temporal.

166 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Sa for111e dans le

lobe occipital.

Son aspect sur les

coupes vertico-traus-

versales.

Son épaisseur.

Rapports de sa

lace concave.

Rapports (le sa

face convexe.

moment facile il mettre à nu sur des cerveaux durcis dans l'alcool ou

dans les bichromates alcalins, car la direction de ses fibres est en effet

perpendiculaire à celle des fibres qui le recouvrent (fig. 383 et 389).

Pris dans son ensemble, ce faisceau forme, ainsi que Burdachl'amontru,

une sorte de gouttière ou de rainure fortement coudée, ouverte en haut et

en dedans, et qui reçoit dans sa concavité les libres de projection du lobe

occipito-temporal. Il présente à considérer une paroi externe, une paroi infé-

rieure et un angle saillant très épais, qui correspond au bord inféro-externe

de l'hémisphère, et en particulier à la base des circonvolutions troisième

temporale (T.,) et troisième occipitale (0.,) (fig. 383, voy. aussi lige52 à 262).

La paroi externe répond aux première et deuxième circonvolutions tempo-

l'ales (T,, T,), la paroi inférieure limite le diverticule du subiculum (ds) en

bas, tapisse la base du lobule fusiforme (Fus) et du lobule lingual (Lg),

et se confond en dedans avec le faisceau postérieur du cingulum (Cing

[p]) situé dans la circonvolution de l'hippocampe (II[L2]).

Le faisceau longitudinal inférieur ne présente toutefois cette forme

particulière que dans le lobe temporal; dans le lobe occipital, la paroi

inférieure de la gouttière se réfléchit en haut et en dedans, et tapisse au

niveau de l'ergot de Morand le stratum calcarinum (fig. 384). A la base du ÉKË

cunéus, les deux bords de la gouttière sont si rapprochés, qu'ils se réunis- "

sent et transforment ce faisceau en une sorte de cône creux, dont le som-

met effilé est situé, environ, à 2 centimètres et demi du pâle occipital. Il

résulte de cette disposition que, sur les coupes vertico-transversales. le à

faisceau longitudinal inférieur affecte dans le lobe occipital la forme d'un WkM

anneau plus ou moins irrégulier et anguleux (fig. 384 et 290), et dans le .

lobe temporal, la forme d'une gouttière fortement coudée (fig. 383. Le .

faisceau longitudinal inférieur constitue donc un faisceau nettement défi-

mité, et c'est à tort que quelques auteurs décrivent sous ce nom l'ensemble

tics fibres commissurales, de projection et d'association, qui tapissent le

plancher des cornes occipitale et sphénoïdale, et qui sont comprises entre

l'épendyme ventriculaire et l'écorce du sillon collatéral.

L'épaisseur du faisceau longitudinal inférieur varie suivant, les régions;

mince en arrière, où il entoure d'un anneau complet l'extrémité effilée de

la corne occipitale, il s'épaissit considérablement le long de la paroi

externe et du bord inféro-externe du carrefour ventriculaire, où il se

ramasse en un faisceau compacte de fibres très serrées, tandis qu'il se

réduit, au niveau de l'ergot de Morand, à une très mince couche de fibres,

décelable seulement au microscope.

Sa face concave est en rapport avec la couche des fibres de projection

du lobe <c ? ? o/'o-oc< ? <7/, connue encore sous les noms de couche sagittale

interne, de radiations thalamiques, et qui sépare le faisceau longitudinal

inférieur, du tapetum (tau) et de la cavité ventriculaire (Vil.

Sa face convexe est irrégulière et recouverte par les libres d'association

propres au lobe occipital (voy. p. 780); elle présente il la base de chacune

des circonvolutions qui la limitent une saillie, sorte de crête, produite par

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 767

1'tc. 383.-Couhe vertico-transversale, passant par le carrefour ventriculaire en arrière de

la queue du noyau caudé. Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés

à un grossissement de 12 diamètres. Pour la description de cette coupe, voy, p. 5.i.,

coupe n° X.

CA, corne d'Ammon. - Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingu-

lum. CR, couronne rayonnante. ds, diverticule du subiculum. Fc, fasciola cinerea.

Fli, faisceau longitudinal inférieur. - ft, fibres tangentielles. Fus, lobule fusiforme. -

II, circonvolution de l'hippocampo. - h, sillon de l'bippocampc. -ip, ip', sillon inter-parietal

et ses incisurcs. - Li, première circonvolution limbique. - Lg, lobule lingual, Lus, lame

médullaire superficielle. - ot, sillon collatéral. - l'" 1'" première et deuxième circonvolu-

tions pariétales. - Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes. PrC, prccuneus. RTIT, ra-

diations thalamiques de Gratiolet. sec, sinus du corps calleux. sp, sp', scissure sous-

pariétale et son incisure. Sge, substance grise sous-épendymaire. y ? T3, deuxième et troi-

sième circonvolutions temporales. - l,, 1 ? premier et deuxième sillons temporaux. 12', incisure

du deuxième sillon temporal. Tap, tapetum. - tec, ttenia tecta. VI, ventricule latéral. ;

768 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les crêtes de cette

face.

Faisceau basai in-

terne de Burdach.

l'entre-croisement à la base des circonvolutions, des fibres commissurales,

d'association et de projection. Ces crêtes affectent une direction sagittale '

comme les circonvolutions du lobe occipito-temporal ; peu marquées au

niveau du pli courbe et de la deuxième circonvolution pariétale, ces

crêtes sont particulièrement accentuées au niveau des trois circonvolu-

tions temporales ('C,T2,T3), de la troisième circonvolution occipitale (0,,) et

des lobules fusiforme (Fus) et lingual (Lg) (fig. 384, 385, voy. aussi lig.

223 a 228, 2S1 à ° ? GG, 273 à zig). Le faisceau longitudinal inférieur aban-

donne en effet à ces circonvolutions un très grand nombre de fibres.

La crête du lobule lingual a été décrite par Burdach sous le nom de fais-

ceau basai interne (Inneres Grundbundel) (fig. 373 et 374, Fbi) ; elle répond

Fie. 384. - Coupe vertico-transversale passant par la partie postérieure du précunéus,

parles scissures pariéto-occipitale et calcarine et par l'ergot de Morand. Méthode de

Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Pour la description de cette coupe, voy. p. 551, coupe n° XI.

Fli, faisceau longitudinal inférieur. - FM, forceps major. fles, faisceau transverse du

cunéus de Sachs. - Fus, lobule fusiforme. - io, sillon intcr-occipital. - ip, sillon inter-

pariétal. -If, scissure calcarine.- Lg, lobule lingual. - Os, 03, deuxième et troisième cir-

convolutions occipitales. Os, deuxième sillon occipital. oa', incisure du sillon occipital

antérieur de Wernicke. - of, sillon collatéral. - Pl, première circonvolution pariétale. z ! 'c, pli courbe. po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. - RTh, radiations

optiques de Gratiolet. - Tap, tapetum. Voc, corne occipitale du ventricule latéral.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7G ! )

à la partie inféro-interne du faisceau longitudinal inférieur, renforce en

avant, au niveau du pli rétro-11mbique, le faisceau postérieur du cingulum

situé dans la circonvolution de l'hippocampe (H[L=], et disparaît avec le

pli rétro-limbique.

Les crêtes qui sillonnent la face convexe du faisceau longitudinal infé-

rieur sont très nettes sur les coupes vertico-transversales, soit que l'on

considère des coupes macroscopiques de cerveaux durcis dans le bichro-

mate, soit que l'on étudie des coupes microscopiques traitées par le carmin

ou par les méthodes de Weigert ou de Pal. Elles sont en outre faciles à

constater sur les coupes horizontales qui sectionnent obliquement les

circonvolutions temporales (fig. 385 et 293).

Dans le lobe temporal, le faisceau longitudinal inférieur est mal déli-

mité en haut; il se confond en effet - au niveau du segment rétro-lenti-

culaire de la capsule interne qu'il recouvre en dehors - avec les fibres de

projection des lobes temporal et pariétal (fig. 383, 385 et p. 532, fig. 287).

Il résulte de cette disposition, que ce faisceau ne se dispose en couche net-

tement distincte, que dans les régions situées en arrière et au-dessous de-

la partie recourbée de la queue du noyau caudé (Voy. séries I, II, 111,

p. 33fi, fig. 283 à 288, 292, 293 et p. : i93, fig. 305 à 314).

En avant du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), le

faisceau longitudinal inférieur entoure l'extrémité postérieure et le bord

inférieur du putamen (NL3) (fig. 385), puis contourne la corne sphénoïdale

(Vsph) et atteint la partie externe du noyau amygdalien (NA), où il mor-

celle avec le faisceau uncinatus, la substance grise qui relie l'avant-mur

au noyau amygdalien et à l'écorce cérébrale avoisinante (fig. 386).

Sur les coupes traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, le fais-

ceau longitudinal inférieur se colore très intensivement par l'hématoxvline.

11 se différencie très facilement des radiations thalamiques (RTh) et des

fibres de la masse blanche du lobe temporo-occipital, grâce au gros calibre

et à l'intense coloration de ses fibres réunies en fascicules compactes et

séparés les uns des autres : 1° par de fines fibres peu colorées qui appar-

tiennent vraisemblablement aux radiations thalamiques de Gratiolet, et

2° par des fibres foncées qui, traversant le faisceau longitudinal inférieur

perpendiculairement à la direction de ses fibres, entrent dans la consti-

tution du tapetum.

Comme tous les longs faisceaux d'association, le faisceau longitudinal

inférieur comprend un système très complexe de fibres d'inégale longueur.

Les dégénérescences secondaires, consécutives à des lésions corticales

limitées du lobe occipital, nous ont toutefois montré, que ce faisceau con-

tient un grand nombre de fibres longues, dont la dégénérescence peut être

suivie dans la substance blanche du lobe temporal.

Les libres du faisceau longitudinal inférieur prennent leur origine dans

l'écorce du pôle et du lobe occipital; elles traversent radiairement, avec les

libres de projection et les fibres commissurales, la substance blanche de ce

z19

Rapports de son

bord supérieur.

Le faisceau longi-

tudinal inférieur se

différencie des ra-

diations thalamiqucs

par le gros calibre do

ses libres et leur co-

loration plus intense

par l'hématoxyline.

Texture du fais-

ceau longitudinal in-

périeur. *

Origine de ses li-

brcs.

- 770 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

]'H. 383. Coupe horizontale microscopique parallèle à la deuxième circouvolutiou

temporale et passant par le cunéus, le lobule lingual, l'ergot de Morand et le tiers

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. ï71 t

supérieur de la couche optique. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur naturelle. Détails

dessinés à un grossissement de 12 diamètres (Voy. pour la description de cette

coupe, page ;iG1 et suiv. Coupe A).

AM, avant-mur. C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, cap-

sule externe. - Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne.

Ci (g) genou de la capsule interne.- Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule ' "

interne. - Fc, fibres calleuses. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - F-II, forceps major.

- fit, libres propres de la scissure calcarine (stratum calcarinum de Sachs). fp, fibres de

projection. - fl, fibres tangentielles du lobe limbique. - i, sillon de l'insula. - la, insula

antérieur. - ig, induseum griseum. - Ili, insula postérieur. - K, scissure calcarine. - G,, pre-

mière circonvolution limbique. - le, lame cornée et libres du taenia scmi-circularis. z

Lg, lobule lingual. Mo, trou de Monro. mp, sillon marginal postérieur. .Va, noyau

antérieur de la couche optique. - NC, noyau caudé. - VC', queue du noyau caudé. z

Ne, noyau externe de la couche optique. NL-2, ,VL3. deuxième et troisième segments du

noyau lenticulaire. - 0,, première circonvolution occipitale. - Plchl, plexus choroïdes du

ventricule latéral. - Plchsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale du ventricule latéral.

- ncl, pli cunéo-limbique. R1'h, radiatons optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps

calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire de la corne frontale. - Sge', substance grise

sous-épendymaire de la corne occipitale. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche

optique. - strz, stratum zonale. - 1 ? Vs, première et deuxième circonvolutions temporales.

- 1,, sillon parallèle. - Tap, tapetnm - Tch, toile choroïdienne. - lec, taenia tecta. -

7·,g, trigone. - Tf/ci, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. -

Th, couche optique (thalamus). tlh, toenia thalami. - V, ruban de Vicq d'Azyr. VI, ven-

tricule latéral. - Voc, corne occipitale. Zr, zone réticulée ou grillagée.

lobe, et se groupent de bonne heure en arrière de la corne occipitale, en un

mince faisceau annulaire, facile à distinguer sur les coupes traitées par la

méthode de Weigert (p. 60 fig. 290, et p. 768 fig. 384). Ce faisceau reçoit

chemin faisant un grand nombre de fibres du cunéus (C), du lobule lingual

(Lg), du lobule fusiforme (Fus) et des trois circonvolutions de la face

convexe du lobe occipital (Oi,02,03).

Toutes ces fibres ne présentent pas la même direction. Tandis que les

fibres qui prennent leur origine dans la moitié inférieure et externe du lobe

occipital se portent d'arrière en avant, le long du bord inféro-externe

des cornes occipitale et sphénoïdale, les fibres qui naissent de la partie

supéro-externe de ce lobe se portent très obliquement en bas et en avant,

le long de la paroi externe du carrefour ventriculaire, et sont d'autant plus

obliques qu'elles proviennent de régions plus supérieures.

Les fibres qui naissent de l'écorce du cunéus se portent de même obli-

quement en bas et en avant, longent la paroi interne de la corne occipitale

en dehors du stratum calcarinum, puis passent au-dessous du plancher de

la corne occipitale. Toutes ces fibres se rapprochent donc de plus en plus

du faisceau compacte de fibres sagittales qui longe le bord inféro-externe

du carrefour ventriculaire, et qui affecte dans le lobe temporal la formc

d'une gouttière. '

Arrivé au niveau du lobe temporal, le faisceau longitudinal inférieur

abandonne aux circonvolutions de ce lobe de nombreuses fibres. Les fibres

des couches inférieures se rendent dans la circonvolution de l'hippocampe

(H(L=), le lobule fusiforme (Fus) et la troisième circonvolution temporale

(T3) ; un grand nombre s'irradie dans la deuxième circonvolution tempo-

rale (T) ; un plus grand nombre encore s'irradient dans la première circon-

volution temporale et atteignent le pôle temporal, où elles s'entre-croisent

Direction de ses

fibres.

Terminaison des

fibres du faisceau

longitudinal inte-

rieur.

Terminaisons an-

térieures.

" 772 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

De- faisceau lon-

gitudinal inférieur

fournit des fibres à

la capsule externe.

Son entre-croise-

ment avec les fibres

de la commissure

intérieure et du

faisceau uncinatus.

avec les fibres du faisceau arqué ou. longitudinal supérieur de Burdach et

avec celles du faisceau uncinatus. ' .

Un petit nombre de fibres entrent dans la constitution de la capsule

externe, dont elles concourent à former les couches les plus inférieures.

Ces fibres, qui ne dépassent guère le tiers postérieur de la capsule externe

(fig. 303 à 326), s'entre-croisent avec les. fibres de la commissure antérieure

et avec le faisceau uncinatus, mais s'en . distinguent par leur plus gros

calibre et leur intense coloration. " .,

D'autres fibres enfin s'irradient dans l'écorce de la circonvolution du

crochet (U) dans l'écorce temporale qui limite l'espace perforé. antérieur

(Epa) en arrière et dans l'écorce adjacente de .la première circonvolution

temporale (Ti) (fig, 386) (Voy.- aussi : les séries de coupes horizontales III et

IV, p. z587 à 657, fig. 303 à 326). - ...... ? ' ,

Fie. 386. - Coupe horizontale du lobe temporal droit, montrant la façon dont le fais-

, ceau longitudinal inférieur aborde ' le noyau amygdalien. Méthode de Weigert.

2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. (Voy. : -pour la description de cette coupe, p. 516 et suiv. Coupe F). - -

Alri, alvéus. - AM, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. C; circonvolution godronnée.

- ds, diverticule du subiculum. Epa, espace perforé antérieur. - Fli, faisceau longitudinal -

inférieur Fu, faisceau uncinatus. H (L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième

circonvolution limbique. h, sillon de. l'hippocampe. - Lms, lame médullaire superficielle.

- NA, noyau amygdalien. B7'A, radiations thalamiques de Gratiolet. Sge, substance grise

sous-épendymaire. - Stl, stratum lacunosum. - Ti, TB, première et deuxième 'circonvolu-

tions temporales. -t,, sillon parallèle. Tap, tapetum. U, circonvolution du crochet.

rsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - -

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSE MAUX. 773

Ces terminaisons antérieures du faisceau longitudinal inférieur et son

intrication avec le faisceau uncinatus sont faciles à constater sur les coupes

horizontales sériées (p. 754, fig. 375).

Au voisinage de la première circonvolution temporale, le faisceau lon-

gitudinal inférieur présente, sur les coupes microscopiques horizontales

(lige. 385) ou vertico-transversales (fig. 387), un aspect tout il fait spécial : il

est traversé par un grand nombre de fascicules onduleux, fortement coloré ?

par l'hématoxyline, qui s'infléchissent en avant et en dedans, traversent les

radiations thalamiques, entrent dans la constitution du segment rétro-lenti-

culaire de la capsule interne, puis s'irradient dans le pulvinar. dans les corps

genouillés externe et interne, et dans les noyaux externe et interne de la

couche optique. Les plus antérieurs de ces fascicules onduleux abordent

dans la région sous-thalamique le segment postérieur de la capsule, interne, et

descendent avec les fibres de ce segment postérieur dans le pied du pédon-

cule cérébral, dont elles concourent à former le cinquième externe.

Toutes ces fibres qui traversent les radiations thalamiques et le segment

rétro-lenticulaire de la capsule interne, appartiennent-elles au faisceau

longitudinal inférieur dont une partie entrerait dans la constitution de la

couronne rayonnante ? Représentent-elles, au contraire, des fibres de pro-

jection du lobe temporal, qui ne feraient que traverser le faisceau longitu-

dinal inférieur pour se rendre à leur destination ? La question est im-

portante à résoudre, car elle implique en même temps, la nature des

fonctions du faisceau longitudinal inférieur. Dans le deuxième cas ce fais-

ceau serait exclusivement un faisceau d'association, dans le premier cas

il contiendrait à la fois des fibres d'association et des libres de projection.

Pour les auteurs qui assimilent ce faisceau aux fibres de projection du lobe

occipital et le décrivent avec ces dernières sous les noms de radiations

optiques (Gratiolet), lame des faisceaux optiques (Meynert), substance sa-

yittccle du lobe occipital (Wernicke), faisceau sensitif (Charcot, Ballet, Bris-

saud), le faisceau longitudinal inférieur ne serait formé que de fibres

de projection.

Pour Sachs, la couche de fibres que cet auteur désigne sous le nom

de stratum sagittale externonz, serait surtout formé de fibres d'association,

mais contiendrait en outre un petit nombre de fibres de projection.

Il est incontestable que dans le faisceau longitudinal inférieur, le départ

des fibres de projection et des fibres d'association ne peut se faire unique-

ment il l'aide de l'anatomie normale. L'intrication des fibres est trop

grande, leurs entre-croisements trop multiples; le problème ne peut donc

être résolu qu'a l'aide des dégénérescences secondaires, de l'anatomie com-

parée ou d'autres méthodes. Pour nous, la partie inférieure du faisceau

longitudinal inférieur constitue exclusivement un faisceau d'association;

([liant il sa partie supérieure, intimement unie au segment rétro-lenticu-

laire de la capsule interne, elle confient certainement des fibres de pro-

jection, destinées aux centres infra-corticaux, (couche optique, corps

genouillé externe, globus pallidus, etc.).

Aspect du faisceau

longitudinal infé-

rieur, au niveau de

iapretnierecit'cou-

volution temporale.

Rapports des li-

bres du faisceau 1011-

gitudinal inférieur

avec les fibres des

radiations thalami-

ques.

Le faisceau longi-

tudinal inférieur est

exclusivement un

faisceau d'associa-

tion dans sa partie

inférieure.

774 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

FIG. 387. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit passant par la partie

moyenne de la couche optique, le noyau rouge et le pédoncule cérébral. Méthode de

Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

(Voy. pour sa description, p. 47 et suiv., coupe n° VIII).

Alv, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 77o

externe. Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de

la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne rayonnante. - ds, diverti-

cule du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - 7·'li, faisceau longitudinal

inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - FPoa, fibres antérieures de la protubé-

rance. - FT, faisceau de Tlirck. - FT', partie du faisceau de Tiirck. venant des deuxième et

troisième circonvolutions temporales. - FTTt, partie du faisceau de Tiirck, venant de la pre-

mière circonvolution temporale. - Il, libres tangentielles. Flh, faisceau thalamiquo de

Forci. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. - 1, insula. - L,, pre-

mière circonvolution limbique. - le, lame cornée et libres du Uenia semi-circularis.

Lme, laine médullaire externe du thalamus. - Lmi, lame médullaire interne du thalamus.

Ln, locus niger. - Na, noyau antérieur du thalamus. - NC, tronc du noyau caudé. nit ?

queue du noyau caudé. - Ve, noyau externe du thalamus. - \'F, noyau semi-lunaire de

Fleclisig. - Ni, noyau interne du thalamus. Axa, putamen. - NR, noyau rouge. - OF,

faisceau occipito-frontal. - OpPa, partie pariétale de l'opercule rolandique. - ot, sillon col-

latéral. - ot + t,, branche commune au sillon collatéral et au troisième sillon temporal. -

P, pied du pédoncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Parc, lobule

paracentral. -par, pied de la couronne rayonnante.- I'cs, pédoncule cérébelleux supérieur.

- Plch, plexus choroïdes du ventricule latéral. - l'lcla3, plexus choroïdes du troisième ven-

tricule. - Plchsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale. - pl'S, sillon pré-rolandiduo

suprienr.-Pg, faisceau pyramidal.-R, scissure de Rolando. - RC, radiations de la calotte.

- rlll, faisceaux radiculaires de la troisième paire. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.

- sec, sinus du corps calleux. - Sgc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-

épendymaire. SgPo, substance grise de la protubérance. - strz, stratum zonale. -

7'i, 1· ? T'j. première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t1, ti, premier et

deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - Tch, toile choroïdienne. - tec, 1lenia tecta.

- Tg, trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, couche optique (thalamus).

tilt, taenia thalami. Tp, circonvolution temporale profonde. - U, circonvolution du crochet.

troisième ventricule. - VI, ventricule latéral. Zr, zone réticulée ou grillagée. -

Il, bandelette optique. - Ill, troisième paire.

Nous avons insisté plus haut sur ce fait, que le faisceau longitudinal

inférieur est traversé, dans toute sa partie occipitale, par les fibres qui de

l'écorce occipitale se rendent dans le tapetum et dans la couche des radia-

tions thalamiques. Nous croyons qu'il en est de même dans la partie tem-

porale de ce faisceau, et que la plupart des fibres que l'on voit se détacher

de la couche sagittale du lobe occipito-temporal pour s'irradier dans le

pulvinar, les corps genouillés interne et externe, le noyau externe du

thalamus, la région sous-optique, le segment postérieur de la capsule

interne, etc., etc., que ces fibres, disons-nous, n'appartiennent pas en

propre au faisceau longitudinal inférieur, qu'elles ne font que le traverser

et qu'elles appartiennent, soit à la couronne rayonnante du lobe occipital,

soit à la couronne rayonnante du lobe temporal.

Les fibres de la couronne rayonnante du lobe temporal (c'est-à-dire les

fibres de projection de ce lobe), passent sous la face inférieure du putamen

(NL : 1), entre cette face et l'extrémité recourbée de la queue du noyau caudé

(NC) (fig. 387), dans toute l'étendue comprise entre le segment rétro-lenti-

culaire de la capsule interne (Cirl) et le noyau amygdalien (NA) (Cip'

lig. 21 1, p. 370). Cette couronne rayonnante du lobe temporal est destinée

à la couche optique, au corps genouillé interne, au pulvinar, au globus

pallidus, au pied du pédoncule cérébral, etc., etc. ; elle doit donc nécessai-

rement. traverser la partie supérieure du faisceau longitudinal inférieur

avant d'arriver à sa destination.

La démonstration de cette proposition est faite pour les fibres de pro- .

jection du lobe temporal qui descendent dans le pied du pédoncule cérébral.

116 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le faisceau ex-

terne du pied du pé-

doncule cérébral ou

faisceau « de Tiirck »

ne reçoit pas de fi-

bres des radiations

thalamiques ni du

faisceau longitudinal

inférieur.

Le faisceau de

Türck naît de l'écor-

ce temporale (J. De-

jerine.)

Les lésions du lobe

occipital ne retentis-

sent pas sur. le pied

du pédoncule c{ : l'é-

])val.

Le faisceau de

Tiirck n'est pas un

faisceau de sen si hi-

lité générale.

En étudiant à l'aide des coupes microscopiques sériées, la -topographie

de la dégénérescence secondaire dans cinq cas de lésions anciennes de la

corticalité temporale, l'un de nous a montré, en effet, que les fibres qui

constituent le cinquième externe environ du pied du pédoncule cérébral,

c'est-à-dire que les fibres du « faisceau dit de Tüuclc » proviennent, non pas

du lobe occipital, comme l'ont admis Türch, Meynert, Wernicke, Charcot,

Ballet, Brissaud, etc., mais bien du lobe temporal. Le faisceau de Türc7

dégénère en effet à la suite de lésions localisées de l'écorce temporale, en

particulier de la partie moyenne des deuxième et troisième circonvolutions

temporales, et dans ces cas, on voit ses fibres dégénérées traverser la partie

supérieure du faisceau longitudinal inférieur, passer sous le troisième

segment du noyau lenticulaire et aborder dans la région sous-thalamique

supérieure le segment postérieur de la capsule interne, immédiatement en

avant de son segment rétro-lenticulaire.

L'étude des dégénérescences secondaires consécutives aux lésions de

la corticalité occipitale confirme encore l'origine temporale du faisceau de

Turck. Les recherches faites par l'un de nous dans cinq cas de lésions de la

corticalité occipitale, - intéressant soit la convexité occipitale jusqu'au pli

courbe inclusivement, soit le cunéus, le lobule lingual, ou le lobule fusi-

forme, - et étudiés par la méthode des coupes microscopiques sériées, lui

ont montré que le pied du pédoncule cérébral, ainsi que le segment posté-

rieur de la capsule interne, persistent intacts à la suite des lésions du lobe

occipital et que, dans ces cas, le segment rétro-lenticulaire de la capsule

seul est altéré. Vialet, dans ses recherches sur les Centres cérébraux de la

vision, est arrivé aux mêmes résultats. La description des dégénérescences,

dans les cinq cas d'hémianopsie étudiés dans cet important travail, mon-

tre en effet que, tant que la lésion est limitée au lobe occipital, la dégé-

nérescence secondaire est toujours cantonnée dans le segment rétro-lenti-

culaire de la capsule interne; elle retentit sur les centres optiques infra-

corticaux, pulvinar, corps genouillé externe, bras du tubercule quadrijumeau

antérieur, mais respecte absolument le pied du pédoncule cérébral.

Par contre, dès que les altérations corticales ne sont plus cantonnées

au lobe occipital, mais empiètent sur les lohes pariétal et temporal, la

topographie de la dégénérescence capsulaire change, le segment rétro-

lenticulaire n'est plus seul altéré, la zone dégénérée gagne le segment posté-

rieur de la capsule interne et se poursuit dans le pied du pédoncule.

Des recherches que nous venons d'exposer il résulte donc que, con-

trairement à l'opinion de Meynert admise par Huguenin, Charcot, Ballet,

Brissaud, le faisceau longitudinal inférieur, de même que les radiations

optiques, auxquelles il est accolé, n'envoie pas de libres dans l'étage infé-

rieur du pédoncule cérébral.

Isolé ou associé aux radiations optiques, le faisceau longitudinal inférieur

ne joue aucun rôle dans la transmission de la sensibilité générale, contrai-

rement à ce qu'ont admis Meynert, Charcot et Ballet. Pour ces deux der-

niers auteurs, le faisceau longitudinal inférieur représentait, avec les

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 777 -1

radiations optiques de Gratiolet, le faisceau conducteur de la sensibilité

générale, le faisceau sensitif, qui s'épanouissait dans le lobe occipital et

qui constituait le faisceau externe du pédoncule cérébral. Pour Brissaud,

qui adopte les idées des auteurs précédents, le faisceau longitudinal infé-

rieur représenterait un faisceau sensitif externe et les radiations optiques

un faisceau sensitif interne, aboutissant tous deux au faisceau externe du

pédoncule cérébral ou faisceau de Tiirck.

Cette conception ne peut plus être admise aujourd'hui car, d'une part,

ainsi que nous venons de l'indiquer, le faisceau de Türch ne vient pas du

lobe occipital et d'autre part, c'est là une chose prouvée par de nombreuses

observations èliniques suivies d'autopsies, les lésions du lohe occipital,

corticales ou centrales, ne retentissent pas sur la sensibilité générale.

(Voy. t. II, Ruban de Reil et Localisations cérébrales.)

Le faisceau de Tùrck n'est pas le seul faisceau de projection du lobe

temporal, qui s'entre-croise avec le faisceau longitudinal inférieur. D'autres

fibres de la couronne rayonnante du lobe temporal, telles que les radiations

du corps genouillé interne, les fibres temporales destinées au pulvinar, au

noyau externe de la couche optique, etc., traversent de même le faisceau lon-

gitudinal inférieur et contribuent à donner à sa partie antérieure son aspect

spécial. Les radiations du corps genouillé interne tirent leur origine de la

première circonvolution temporale, ainsi que Monakow, Mahaim, etc., l'ont

démontré. Dans certains cas de dégénérescences secondaires par lésions

de la corticalité temporale, nous les avons vues traverser (voy. t. II) le fais-

ceau longitudinal inférieur, ainsi que le segment rétro-lenticulaire de la

capsule interne, et aborder la partie du corps genouillé interne qui est

profondément enclavée dans la couche optique.

Il en est de même des fibres temporales destinées au pulvinar et que

nous désignerons sous le nom de fibres temporo-thalamiques. Sur une série

de coupes horizontales, heureusement orientées et obliques de haut en

bas, d'arrière en avant et de dedans en dehors (plus obliques encore que

celles de notre série IV, p. 633, fig. 316 à 328), on peut intéresser parallè-

lement à leur longueur les fibres du lobe temporal qui relient l'extrémité

antérieure de ce lobe au pulvinar. Ces fibres se rassemblent à la partie externe

et supérieure du noyau amygdalielt, s'entre-croisent dans toute leur longueur

avec le faisceau longitudinal inférieur, passent sous le noyau lenticulaire et

se dirigent obliquement en arrière, en dedans et en haut vers le pulvinar.

Le pédoncule illféro-inteme de la couche optique de Meynert, - dont les

libres passent par la substance innominée de Reichert et se dirigent obli-

quement en avant et en dedans, - ne s'identifie pas avec ces fibres temporo-

thalamiques dont le trajet est très facile à suivre dans les cas de dégénéres-

cence du faisceau longitudinal inférieur (Voy. t. II, les coupes horizontales

se rapportant au cas des fig. 39G à 398, p. 798).

A l'examen de coupes microscopiques sériées de cerveaux de singe

Les lésions du lobe

occipital no produi-

sent pas de troubles

de la sensibilité é-

nérale.

Entre-croisement

du faisceau lon¡ : ritu-

dinal inférieur avec

les fibres temporales

se rendent au corps,

genouillé interne et

les fibres tomporo-

thalamiques.

778 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

l<JG. doa. Coupe horizontale d'un cerveau de singe macaque, passant par la partie

supérieure de la région sous-thalamique. Méthode de l'al. Agrandissement de 2/1.

Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.

Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. Bra, bras du tubercule quadriju-

mcau antérieur. Ce, capsule externe. - Ce(h'li), fibres du faisceau longitudinal inférieur

se rendant à la capsule externe. - Cex, capsule extrême. -Cg, circonvolution godronnée. -

Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. Cia(PaTh), segment antérieur

de la capsule interne (pédoncule antérieur de la couche optique). - Cip, segment postérieur

de la capsule interne. coa, commissure antérieure. - duo, diverticule occipital.eA', écorce

. de la scissure calcarine. I· ? deuxième circonvolution frontale. - FI, faisceau lenticulaire

de Forel. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur.

Fth, faisceau thalamique de Forel. - Il, circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circon-

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSU 11 AUX. ï0

(voy. fig. : 388\ on ne retrouve dans la couche sagittale du lobe temporo-

occipital les différences de coloration si caractéristiques que l'on ren-

contre chez l'homme; il ne semble exister, de prime abord, qu'une seule

couche sagittale (RTh, fig. 388) correspondant à la fusion des radiations

thalamiques (couche sagittale interne) et du faisceau longitudinal inférieur

(couche sagittale externe), et formée de fibres serrées, disposées en fais-

ceaux compacts, et fortement colorés par l'hématoxyline. Ces libres nais-

sent du lobe occipital (pointe, face interne et face externe), se portent

d'arrière en avant, reçoivent un fort contingent de fibres de l'ergot de

Morand, entourent complètement la corne occipitale, se réunissent le

long de la paroi externe du ventricule, puis s'infléchissent en dedans, au

niveau de la queue du noyau caudé, pour s'irradier dans le thalamus et en

particulier dans le pulvinar et dans le corps genouillé externe, extrêmement

développé chez cet animal (fig. 388).

Mais en examinant les choses de plus près, on constate qu'il existe entre

cette couche de fibres fortement colorées par l'hématoxyline et le faisceau

occipilo-vertical de Wernicke (voy. fib. 388, Ov) une très mince couche de

fibres fines, peu colorées par l'hématoxyline (fig. 388, Fli), disposées en

lâches fascicules, et qui doivent, à notre avis, être identifiées avec le fais-

ceau longitudinal inférieur de l'homme.

Sur des coupes microscopiques sériées, ce faisceau naît en arrière des

circonvolutions occipitales, en particulier de la pointe occipitale et de ses

faces interne et externe; de là il se porte en avant, et entoure d'une couche

mince, mais complète, l'épaisse couche des radiations thalamiques. Sur les

coupes intéressant les régions temporales inférieures, ses fibres s'irradient

en avant dans les circonvolutions temporales, dans le noyau amygdalien

et dans l'écorce qui limite, en arrière, l'espace perforé antérieur. Sur les

coupes plus élevées, intéressant les corps opto-striés, la plus grande partie

des fibres du faisceau longitudinal inférieur s'irradient en avant dans les

circonvolutions temporales, en particulier dans la première circonvolution

temporale; une petite partie coiffe l'extrémité postérieure du putamen

et se porte dans la capsule externe.

A part son petit volume et sa faible coloration par la laque hématoxy-

linique le faisceau longitudinal inférieur se comporte donc ici comme chez

l'homme. La faible coloration du faisceau longitudinal inférieur par l'hé-

Le faisceau longi-

tudinal chez le singe.

Chez le singe, ce

faisceau est très ré-

duit de volume, tau-

dis que les radiations

thalaniiquessonttrès j;

Origine et trajet

du faisceau longitu-

dinal chez le singe.

volution limbique. - l, insula. G,, première circonvolution limbique. bne, lame médul-

laire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. -

, lutine médullaire interne supplémentaire divisant en deux le segment interne du noyau

lenticulaire (NL,). - NC, tète du noyau caudé. - NC', queue du noyau c,¡rtld ? -

]\'L3, NL" Ni ? noyau lenticulaire et ses trois segments. - 0, lobe occipital. - off, partie

orbitaire de la première circonvolution frontale. Ov, faisceau occipital vertical de Wernicke.

- ! 'iTk, pédoncule inférieur du thalamus. - Pu pulvinar. - Qa, tubercule quadrijumeau

antérieur. - RC, radiations de la calotte. Re, faisceau cortical du noyau rouge, passant

par les radiations de la calotte.- RTIt, radiations thalamiques de Gratiolet. S, scissure

de Sylvius. <'7f, stratum calcarinum. - Tah, tapetum. - Tgp, pilier postérieur du trigone.

- Fiv, carrefour ventriculaire. - V, ruban de Vicq d'Azyr. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr.

- Vif, corne frontale du ventricule latéral. - VV, zone de Wernicke. - Zi, zona incerta.

Gn, zone réticulée ou grillagée.

1 780 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Los dégénères.

cences secondaires

montrent que lo fais-

ceau longitudinal in-

férieur relie lo lobe

)ccipital au lobe tem-

l)Qral.

Le faisceau longi-

tudinal inférieur dé-

géiiûro dans les deux

sens.

fibres d'associa-

tion propre au lobe

occipital.

matoxyline n'a rien qui doive étonner, étant donné le peu de développe-

ment que présentent chez le singe la masse blanche des hémisphères et en

particulier les fibres d'associations intra-hémisphériques.

En résumé, les dégénérescences secondaires et l'anatomie comparée

montrent donc, que le faisceau longitudinal inférieur est avant tout un

faisceau d'association qui relie le lobe occipital, et en particulier la zone

visuelle, au lobe temporal. Ce faisceau dégénère à la suite des lésions du

lobe occipital et se trouve intéressé, dans la variété de cécité verbale que

l'un de nous a décrite sous le nom de cécité verbale pure. Mais, de même

que tous les faisceaux d'association, il est formé de fibres d'inégale lon-

gueur qui n'appartiennent à ce faisceau que dans une partie de leur trajet;

il en résulte donc que les dégénérescences n'intéressent pour ainsi dire

jamais toute l'épaisseur de ce faisceau, et qu'à mesure que l'on s'éloigne du

foyer destructif, des fibres saines viennent s'adjoindre aux fibres dégénérées.

Lorsque l'on étudie la dégénérescence secondaire du faisceau longitu-

dinal inférieur, à la suite des lésions portant non plus sur la corticalité

occipitale, mais sur la masse blanche sous-jacente et en particulier dans

les cas de lésions en foyer de la couche sagittale du lobe tcmporo-occipital,

on voit que ce faisceau, de même que les radiations optiques, dégénère

dans les deux sens, ainsi que nous avons pu le constater très nettement

dans deux cas. On peut par conséquent se demander, si le faisceau longi-

tudinal inférieur ne contient pas, outre les fibres qui lui viennent de l'écorce

occipitale et qui constituent du reste presque la totalité de ce faisceau, un

certain nombre d'autres fibres qui, lui venant de l'écorce temporale, iraient

s'arboriser dans l'écorce occipitale. La méthode des dégénérescences secon-

daires est impuissante pour trancher cette question, carnous savons de par

la méthode expérimentale de Gudden (voy. p. 12 et 178) et de par l'ana-

tomie pathologique, que les faisceaux encéphaliques ou médullaires s'al-

tèrent dans les deux sens. La méthode des dégénérescences secondaires,

qui présente une sécurité absolue pour déterminer le trajet de tel ou tel

faisceau, est en effet beaucoup moins sûre, lorsqu'il s'agit de reconnaître

l'origine cellulaire de tel ou tel de ces faisceaux.

Fibres d'association propres au lobe occipital (Stratum pro-

prium corlicis de Sachs). Autour du faisceau longitudinal inférieur se

groupent les fibres propres au lobe occipital, disposées en cinq faisceaux

plus ou moins nettement délimités. Ce sont : en dedans le stratum calcarinum,

en dehors le faisceau occipital vertical de Wernicke, enbas le faisceau trans-

verse du lobule lingual de Vialet, en haut le faisceau transverse du cunéus

et le faisceau propre du cunéus de Sachs. Le faisceau occipital vertical, le

stratum calcarinum et le faisceau propre du cunéus sont formés de libres

plus ou moins verticales, qui relient la partie supérieure du lobe occipital

à ses parties moyenne et inférieure; les fibres des faisceaux transverses du

cunéus et du lobule lingual se dirigent de dedans en dehors, et assurent les

connexions entre les faces interne et externe de ce lobe.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. -78t

Le stratum calcarinum (fig. 290 et 389, strK) est une épaisse couche de

fibres verticales, qui double l'écorce de l'ergot de Morand, la sépare du

faisceau longitudinal inférieur et forme à elle seule la masse blanche des

plis cunéo-limbiques. Ses fibres relient la lèvre supérieure de la scissure

calcarine à sa lèvre inférieure ; les plus courtes et les plus superficielles

unissent les parties profondes des deux lèvres de la scissure calcarine, les

fibres les plus longues relient la face interne du cunéus à la face inféro-in-

- terne du lobule lingual. Cette couche de fibres verticales s'étend du pôle

occipital au lobe limbique, unit, au niveau de la branche commune aux

scissures calcarine et pariéto-occipitale, la deuxième circonvolution lim-

bique (circonvolution de l'hippocampe) au pli rétro-limbique de Broca, et

renforce dans cette région le faisceau postérieur du cingulum. Elle repré-

sente en d'autres termes, la couche des fibres en U de la scissure calcarine.

Brissaud décrit le stratum calcarinum sous le nom de lame festonnée du

cunéus et soutient l'hypothèse étayée sur l'examen macroscopique de

cerveaux normaux durcis dans le bichromate, que cette lame festonnée

isole complètement le cunéus du reste de l'hémisphère, et qu'elle oppose

une barrière aux fibres de projection dont le cunéus serait ainsi dépourvu.

L'examen microscopique de coupes du lobe occipital, colorées par les méthodes

de Weigert ou de Pal, montre combien les coupes macroscopiques sont in-

suffisantes pour déterminer le trajet d'un faisceau ; ici comme dans toutes les

autres régions de l'écorce, on voit les fibres radiées de l'écorce de la scissure

calcarine, traverser perpendiculairement ou plus ou moins obliquement

la couche des fibres en U, puis les faisceaux d'association plus ou moins

longs, et concourir à former la couche des fibres de projection, dont la situa-

tion est toujours profonde et voisine des cavités ventriculaires.

L'étude systématique des lésions limitées du cunéus et des dégénéres-

cences qu'elles entraînent montre du reste (v. Monakow, Moeli, Hens-

chen, Zinn, Vialet), que le cunéus possède des fibres de projection tout

comme les autres régions de l'écorce cérébrale, et que ces fibres arrivent à

leur destination par le plus court chemin, c'est-à-dire en traversant les

fibres en U et les fibres d'association plus ou moins longues, avant d'arriver

la couche des fibres sagittales du lobe occipital.

Le faisceau occipital vertical ou occipital perpendiculaire de Wernicke

(Ov), (fig. 377, 388, 389) stratum proprium convexitatis de Sachs, constitue

une épaisse couche de fibres propres au lobe occipital et qui relie le bord

supérieur de ce lobe à sa face inférieure. Il met par conséquent en con-

nexion la première circonvolution occipitale avec la troisième circonvolu-

tion occipitale et avec le lobule fusiforme. Très épaisse dans la région

occipitale, cette couche s'amincit en avant; elle est toutefois facile à con-

stater dans le lobe pariétal, où elle relie le pli courbe aux deuxième et

troisième circonvolutions temporales et recouvre profondément la mince'

couche des fibres propres du sillon parallèle.

En arrière du gyrus supra-marginalis, le faisceau occipital vertical de

Stratum calcari-

Ullll1.

ri

1 Il

J

Fibres de projee-

tion du cunéus.

1,'aisceaii occipital-

vertical.

Son origine et son

trajct.

782 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Faisceau occipital

transvcrse du cu-

néus.

Ce faisceau relie le

cunéus à la convexité

du lobe occipital et à

son bord infére-ex-

terne.

Faisceau occipital

transverse du lobule

lingual de Vialet.

Ce faisceau met la

région calcarinienne

en communication

avec la convexité du

lobe occipital. ,

Wernicke se confond avec les fibres postérieures ou descendantes du fais-

ceau arqué ou longitudinal supérieur de Burdach. :

Dans leur ensemble, les fibres du faisceau occipito-frontal constituent -

donc une sorte de cloison verticale, étendue de la pointe occipitale à la

branche postérieure de la scissure de Sylvius. Cette cloison est traversée

par les nombreuses fibres qui entrent dans la constitution du faisceau lon-

gitudinal inférieur, des radiations thalamiques du lobe occipito-temporal

et du tapetum; elle est encore traversée par les fibres des faisceaux trans-

verses du cunéus et du lobule lingual. Grâce à ces nombreux entre-croise-

ments, cette couche de fibres verticales est mal délimitée en dehors, elle est

au contraire nettement délimitée en dedans par le faisceau longitudinal

inférieur, et ses fibres se distinguent, de celles de ce dernier par leur direc-

tion et leur coloration moins foncée par la laque hématoxylinique.

Le faisceau occipital transverse du cunéus (stratum cllnei tranSVeJ'SIfl7l

de Sachs) (ftcS), (fig. 390, 384 et 389) relie le cunéus à la convexité du lobe

occipital et à son bord inféro-externe ; il appartient à la région du cunéus,

ne dépasse pas en avant la scissure pariéto-occipitale,et présente la même

origine corticale que le stratum calcarinum. Ses fibres naissent donc de la

lèvre supérieure de la scissure calcarine et se portent transversalement en

dehors; mais au lieti de s'infléchir en bas comme les fibres du stratum cal-

carinum, elles se recourbent en haut, passent au-dessus du cône creux

formé par la partie occipitale du faisceau longitudinal inférieur, puis tra-

versent le faisceau occipital vertical, se mélangent intimement aux fibres

commissurales de projection et d'association de la région, et s'irradient

très probablement dans l'écorce de la convexité du lobe occipital et de son 4tY'" "

bord inféro-externe. Les libres les plus antérieures se portent un peu obli-

quement en avant et en dehors, et s'irradient dans le lobule pariétal supé-

rieur et dans le pli courbe (Sachs).

Le faisceau occipital transverse du lobule lingual de Vialet (fig. 290 et 389,

fllgV) est au lobule lingual ce que le faisceau précédent est au cunéus. Entre-

vu par Sachs, bien étudié par Vialet, ce faisceau naît de la lèvre inférieure

de la scissure calcarine, se porte transversalement en dehors, puis recouvre

en bas le faisceau longitudinal inférieur qu'il tapisse; ses libres se réflé-

chissent une première fois au niveau du diverticule du lobule lingual et

du faisceau basai interne de Burdach, une seconde fois au niveau de

l'angle inféro-externe de la corne occipitale, puis elles traversent le fais-

ceau occipital vertical de Wernicke, et s'irradient dans l'écorce de la con-

vexité du lobe occipital et de son bord inféro-externe. Ce faisscau, qui relie

la lèvre inférieure de la scissure calcarine à la convexité de l'hémisphère,

et qui représente, d'après Vialet, la moitié inférieure du système d'associa-

tion qui met en relation la région calcarinienne avec la convexité occipitale,

se trouve quelquefois, dans certaines lésions du lobe occipital, persister intact,

parmi les libres dégénérées de la région, et ces cas sont particulièrement

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 83

instructifs pour l'étude de ce faisceau (fig. 394) (Voy. Th. de Vialet, Obs. III).

Outre ces quatre couches de fibres propres au lobe occipital, Sachs dé-

crit une cinquième couche de oourtes fibres d'association propresau cunéus,

c'est le stratum proprium cunei de Sachs (fig. 309, strprC). Il s'agit ici

encore de fibres verticales comme celles du stratum calcarinum : elles

prennent leur origine comme celles de cette dernière couche et comme

celles du faisceau transverse du cunéus, dans la lèvre supérieure de la

scissure calcarine, puis se portent verticalement en haut, recouvrent les

fibres propres des sillons du cunéus et s'irradient dans l'écorce du bord

supérieur de l'hémisphère.

Stratum proprium

cunei.

r ig. 389. - Coupe vertico-transversale du lobe occipital gauche, destinée à montrer

. l'origine et le trajet des fibres d'association propres du lobe occipital. (Demi-

schématique.) ,

C, cunéus. - far, fibres arquées. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - fll,gi', faisceau

transverse du lobule lingual de Vialet. - ftcS, faisceau transverse du cunéus de Sachs.

Fus, lobule fusiforme. io, sillon inter-occipital. - K, scissure calcarine. - Lg, lobule lin-

gual.- 19, sillon du lobule lingual. 0,, 0" 03, première, deuxième et troisième circonvolu-

tions occipitales.- os, deuxième sillon occipital. - Or, faisceau occipital vertical.-at, si1lon

collatéral. po, scissure pariéto-occipitale. - 7Ccl[j, pli cuneo-limbique. - / ! 7'/t, radiations

thalamiques de Gratiolet. sB, strie de Baillarger. - shW, stratum calcarinum.

strprC, stratum proprium cunei. - Tap, tapetum. V, ruban de Vicq d'Azyr. - Fac, corne

occipitale du ventricule latéral.

78t ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Couche des libres

propres des circon-

volutions de face

interne de l'hémi-

sphère.

Fibres d'associa-

tiou lu IoVc l'routal.

Couche des fibres propres des circonvolutions de la face interne de

l'hémisphère. - Une couche de fibres verticales, analogues aux fibres

propres du cunéus, se trouve également dans le précunéus, dans le lobule

paracentral et dans la face interne de la première circonvolution frontale. ®

Ces fibres, plus ou moins longues, naissent du bord supérieur de l'hémi- @

sphère, se portent obliquement en bas et en avant et se terminent autou

des scissures calloso-marginale et sous-pariétale. Cette couche de fibres

s'étend du cunéus au pôle frontal, et s'entre-croise avec les nombreuses

fibres de projection et commissurales qui abordent les circonvolutions de la

face interne de l'hémisphère; grâce à la direction oblique de ses libres,

cette couche apparaît foncée sur les coupes vertico-transversales de ccr-

veaux durcis dans le bichromate (lig. 239 à 260), et se distingue par con-

séquent facilement des radiations calleuses et des fibres de la couronne

rayonnante, qui contournent la voûte du ventricule latéral et dont les

fibres sont sectionnées parallèlement à leur longueur, ainsi que le mon- -&

trent nettement les coupes vertico-transversales microscopiques (p. 528

lig. 281 à 287 et 387).

C'est cette couche de fibres propres des circonvolutions de la face

interne de l'hémisphère, que Brissaud a désignée sous le nom de fais-

ceau compact et de faisceau diffus du fornix. Il ne peut être question

dans l'espèce, ainsi que nous venons de le voir, d'un long faisceau d'as-

sociation, analogue au cingulum et étendu du pôle frontal au cunéus, voire

même au lobule lingual. Appliquer en outre à la couche des courtes fibres

d'association des circonvolutions de la face interne de l'hémisphère le

nom de faisceaux du fornix, c'est, selon nous, employer un terme prêtant

à confusion. Le terme de fornix est aujourd'hui universellement appliqué

au trigone cérébral; l'usage n'a pas en effet fait prévaloir le terme de for-

nix periphericus, appliqué par Arnold au cingulum. Or, nous distinguons

dans le trigone cérébral le corps du fornix, les colonnes du fornix, les

piliers du fornix; les travaux de Gudden, Forel, Honegger, etc., ont montré

en outre que le trigone cérébral renferme un système fort complexe de

fibres : on y décrit, outre le fornix proprement dit, un fornix transversus,

un fornix longlls direct et croisé, un fornix oM/««s, etc. Pour toutes ces

raisons nous réserverons donc le terme de forai ? au trigone cérébral et

désignerons la couche de fibres d'association dont il est question ici, sous

le nom de couche des fibres propres des circonvolutions de la face interne de

l'Izénzisphère.

Dans le lobe frontal, le système des fibres d'association propres est

beaucoup moins développé que dans le lobe occipital. La corne occipitale,

autour de laquelle se groupent les couches sagittales et les différentes

couches des courtes fibres d'association, se prolonge en effet très loin dans

le lobe occipital, tandis que la corne frontale ne dépasse guère l'extrémité

antérieure du noyau caudé. Sur les coupes vertico-transversales on constate

toutefois, immédiatement en avant de la tête du noyau caudé et autour de la

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 785

substance grise sous-épendymaire (Sge) qui double la corne frontale (Vf) en

avant, une disposition en couche annulaire, très analogue d'aspect, quoique

beaucoup plus réduite, à ce que l'on observe dans la corne occipitale

(fig. 390). L'anneau interne se trouve constitué en dedans, en haut et en

bas, par les fibres calleuses émanées du genou (Ce), il est complété en

dehors par le faisceau occipilo-frontal (OF). Autour de ce premier système

de fibres, on trouve l'anneau irrégulier et incomplet formé par les fibres

50

fie. 390. Coupe vertico-transvcrsale de l'hémisphère droit, passant en avant du

genou du corps calleux et de la corne frontale du ventricule latéral. Méthode de

f. Weigert. Agrandissement de 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. ! (Voy. pour la description de cette coupe, p. 31, coupe n° I.) -

Ce, fibres calleuses. Cin,g, cingulum, cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne

j rayonnante. - Fi, re, F, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. fi.fi, f3,

premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - f,, sillon olfactif. - f incisure du deuxième

i- sillon frontal. - Lui, première circonvolution limbique. - mF,, face interne delà première cir-

convolution frontale. OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie orbitaire de la première

| circonvolution frontale. - ol, Gr), partie orbitaire de la première circonvolution frontale

(gyrus reclus). - oF,, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale. -RCc, radia-

tions du corps calleux. - Sage, substance grise sous-épendymaire.

786 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Les fibres d'asso-

ciation propres au

lobc frontal se grou-

pent autour de la

couronne rayon-

nante.

Fihrcscommissu-

raies.

de la couronne rayonnante du lobe frontal (CR). Ces fibres se disposent en

une couche épaisse en dehors, en haut et en bas, et mince en dedans, où

elle est renforcée par les fibres du cingulum, immédiatement en avant du

genou du corps calleux. Les fibres des parties orbitaires et externe de la

couronne rayonnante, sont sectionnées perpendiculairement à leur longueur.

Les fibres des parties supérieures de la couronne rayonnante, se trouvent

sectionnées plus ou moins obliquement ou parallèlement à leur axe, elles

s'irradient en effet dans les faces interne et supérieure de la première

circonvolution frontale et dans la première circonvolution limbique (fig. 390).

Cette disposition en couches sagittales ne se retrouve pas sur les coupes

horizontales (fig. 391, 296), ces dernières montrent, au contraire, que les

fibres calleuses se réfléchissent en avant du ventricule latéral avant de

s'irradier dans la troisième circonvolution frontale, et que les fibres de la

couronne rayonnante décrivent une courbe en sens inverse autour des

fibres calleuses. La disposition en anneaux concentriques n'est due qu'à

une fausse apparence, obtenue grâce à la section simultanée des fibres du

genou du corps calleux et de ses fibres réfléchies,

C'est autour des fibres de la couronne rayonnante que se groupent les

couches des fibres d'association propres au lobe frontal : les unes affectent une

direction transversale et relient la face interne du lobe frontal à ses faces

orbitaire et externe ; les autres présentent une direction verticale et

assurent les connexions, soit entre les différentes circonvolutions de salace

interne, soit entre les circonvolutions de ses faces orbitaire et supéro-

externe. D'autres enfin affectent une direction sagittale; elles sont particu- ,

lièrement nombreuses en avant de l'espace perforé antérieur et s'entre-

croisent avec les extrémités antérieures des libres du faisceau uncinatus,

qui viennent s'irradier dans les faces orbitaires des première et troisième

circonvolutions frontales.

Mais ces courtes fibres d'association ne se disposent pas en couches

compactes comme dans le lobe occipital - elles s'entre-croisent en effet

avec les nombreuses fibres de projection et commissurales de la région.

En avant de la substance grise sous-épendymaire, les couches de fibres 1...

différenciées perdent rapidement leur individualité, de telle sorte que la ||

plus grande partie de la masse blanche du lobe frontal est formée par

l'intime intrication des fibres d'association avec les fibres commissurales et

de projection. C'est le long du sillon olfactif, dans le gyrus reclus et la partie

orbitaire de la première circonvolution frontale, que l'on peut le mieux

suivre les dernières fibres différenciées (fig. 242 et 243, p. 442 et 448).

Fibres commissurales.

Les libres commissurales qui relient les deux hémisphères entre eux,

comprennent le corps calleux, la commissure antérieure et le fornix trans-

verse de Forel. Ce dernier faisceau ne peut être séparé du trigone cérébral,

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 787

aussi renvoyons-nous pour son étude au système des fibres de projection.

du rhinencéphalon (Voy. Trigone cérébral, t. II).

Corps calleux (Ce).

Les fibres calleuses constituent le système commissural ou mieux le

système d'association inte1'-hémisphérique, qui relie entre elles toutes les

circonvolutions du manteau cérébral, à l'exception du lobe olfactif et de

l'extrémité antérieure du lobe temporal, régions desservies par le système

de la commissure antérieure.

Les fibres calleuses représentent très probablement, d'après Cajal, soit

les cylindres-axes des cellules pyramidales petites ou moyennes ou des

. cellules polymorphes, soit les collatérales ou les branches de bifurcation

des longues fibres d'association ou des fibres de projection. Nées de toute

la corticalité cérébrale, elles convergent à la façon des rayons d'une

roue vers l'angle externe du ventricule latéral, où elles se réunissent en

un faisceau compact qui augmente rapidement de volume, se dirige trans-

versalement en dedans vers la scissure inter-hémisphérique et pénètre dans

l'hémisphère du côté opposé.

Dans leur trajet radié, étendu de l'écorce cérébrale à l'angle externe

du ventricule latéral, les fibres calleuses sont connues sous le nom de raclia-

tions calleuses (RCc); leur faisceau compact, qui forme la voûte des ven-

tricules latéraux, constitue le corps calleux proprement dit et comprend,

ainsi que nous l'avons vu plus haut (p. 338) : le tronc, le bourrelet, le genou.

elle bec du corps calleux.

Les radiations destinées au tronc du corps calleux (fit. 387, p. 774),

s'irradient toutes dans un plan vertico-transversal et il est d'autant plus

facile d'en constater l'existence, sur les coupes vertico-transversales mi-

croscopiques colorées selon les méthodes de Weigert ou de Pal, que l'irra-

diation des fibres de projection se fait suivant un plan oblique.

Elles proviennent de la partie postérieure du lobe frontal, de tout le

lobe pariétal, de la partie postérieure du lobe temporal et peut-être de l'in-

sula, par l'intermédiaire de la capsule externe (Schnopfhagen). Les fibres

les plus internes naissent de la première circonvolution limbique (L,), des

faces interne et supérieure de la première circonvolution frontale (mF,,F,),

du lobule paracentral (Parc), du précunéus (PrC), de la première circonvo-

lution pariétale (P,) et de la face supérieure des circonvolutions rolandiques

(Fa, Pa); elles se portent obliquement en bas et en dehors, en décrivant

une légère courbe à concavité inféro-interne.

Les fibres moyennes naissent des circonvolutions de la face externe de

l'hémisphère (deuxième circonvolution frontale (F2), partie moyenne des

circonvolutions roland irllles (l'a,Fa), deuxième circonvolution pariétale (P=1)

et se portent soit obliquement en bas et en dedans, soit transversalement

en dedans. Les fibres les plus inférieures, enfin, proviennent des circonvo-

Corps calleux.

Origine des libres

calleuses.

Radiations du

tronc du corps cal-

Icux.

Leur origine.

Leur trajet.

788 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Tronc du corps cal-

cux.

Sa texture.

Le tronc du corps

calleux ne constitue

pas une simple com-

missure.

Origine et trajet

des radiations du ge-

nou du corps calleux.

lutions de l'opercule sylvien (OpFz, OpR, OpP2), de la partie postérieure

du lobe temporal (première et deuxième circonvolutions temporales) (T 1> 1\)

et peut-être des circonvolutions de l'insula (la, Ip), en passant par la capsule

externe; elles se portent obliquement en haut et en dedans, décrivent une

courbe à concavité inféro-interne et traversent le faisceau arqué de Bur-

dach (Arc), le pied de la couronne rayonnante (pCR) et une partie du fais-

ceau occipito-frontal (OF) (fig. 387, p. 774).

Arrivées au niveau de l'angle externe du ventricule latéral (VI), les

radiations calleuses se recourbent à angle droit, et se groupent en un fais-

ceau compact, à direction transversale, qui constitue le tronc du corps

calleux (Cc). Sur une coupe vertico-transversale (fig. 387 et 281 à 287),

le tronc du corps calleux se présente sous l'aspect d'un épais faisceau, effilé

en dehors, où il entoure en crochet l'angle externe du ventricule latéral. < ?

Son sommet correspond au faisceau occipito-frontal (OF). Sa face infé-

rieure est tapissée par l'épendyme ventriculaire et la substance grise sous-

épcndymaire (Sge) particulièrement épaisse en dehors, sa face supérieure

est en rapport en dedans avec le toenia tecta (tec) et le cingulum (Cing), en

dehors avec les fibres de la couronne rayonnante (Ce), qui décrivent autour

du ventricule une courbe en sens inverse de celle du corps calleux. Ces

deux espèces de systèmes sont toutefois faciles à séparer l'un de l'autre

par dissection, sur des cerveaux convenablement durcis dans l'alcool, et on

obtient ainsi les figures bien connues de l'atlas de Foville.

Le tronc du corps calleux ne présente pas une structure aussi simple

qu'on l'admet généralement; il n'est pas formé de lamelles régulière-

ment stratifiées et par conséquent plus ou moins faciles à dissocier; mais,

ainsi que le montrent les coupes microscopiques, de faisceaux plus ou

moins enchevêtrés qui s'entre-croisent dans tous les sens, au niveau de la *&*

ligne médiane. Les faisceaux superficiels deviennent profonds de l'autre

côté de la ligne médiane, les fibres des régions antérieures d'un hémisphère

s'irradient, après entre-croisement sur la ligne médiane, dans les régions

plus postérieures de l'hémisphère du côté opposé et vice versa. 11 résulte

donc de ce double entre-croisement, que, si le tronc du corps calleux con-

tient, comme l'ont soutenu Reil, Arnold et en particulier Meynert, de

véritables fibres commissurales qui relient et associent dans leur fonction-

nement les régions homologues et symétriques des deux hémisphères,

il contient en outre un grand nombre de fibres d'association inter-hémi-

sphériques, qui assurent les connexions de régions asymétriques des deux

hémisphères. Le corps calleux représente, en d'autres termes, le plus volu-

mineux et le mieux circonscrit des faisceaux d'association et, « en reliant

les régions asymétriques des deux hémisphères, il ramène il l'unité le

manteHu cérélJl'aldivisé en deux parties par la scissme inter-hémisphéri (lue».

(Schnopfhagen).

Les radiations du genou du corps calleux (Cc[g se comportent comme

celles du tronc. Nées des faces externe, orbitaire et interne du lobe frontal,

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET CO\I111SSI;R : 1U1. 789

elles convergent en rayonnant vers l'angle antéro-externe du ventricule

latéral.

Les fibres qui naissent de la troisième circonvolution frontale (Fg) s'ir-

radient dans un plan vertico-transversal, et peuvent par conséquent être

suivies dans toute leur longueur sur les coupes vertico-transversales (lig. 280

et 390). Les fibres originaires des deuxième et première circonvolutions

frontales (F,, F,) s'irradient suivant un plan oblique, qui se rapproche

d'autant plus du plan sagittal, que l'on considère davantage les fibres nées

de la première circonvolution frontale. Les fibres de la face interne (L,,mF,)

se dirigent enfin obliquement en arrière et en dehors. Toutes ces radia-

tions s'entre-croisent avec les fibres d'association propres du lobe frontal

et avec les libres de la couronne rayonnante, puis se coudent au-devant de

la corne frontale et se réunissent en un faisceau compact, qui se réfléchit

en avant du ventricule latéral, comme le faisceau du tronc du corps cal-

leux se réfléchit autour de son angle externe (fig. 391). Ce faisceau compact

augmente rapidement de volume grâce à l'adjonction de nouvelles fibres,

puis se porte obliquement en dedans et en arrière vers le genou du corps

calleux, où il s'entre-croise irrégulièrement avec celui du côté opposé.

Les fibres superficielles du genou du corps calleux ne se portent donc

pas directement en avant vers l'extrémité antérieure du lobe frontal; elles

ne décrivent pas de chaque côté de la scissure inter-hémisphérique une

courbe à concavité interne, une sorte de pince (forceps anterior ou minor

d'Arnold), telle que l'ont décrite les anciens auteurs. Ces apparences, que

l'on peut constater par la dissection de cerveaux durcis dans l'alcool, tiennent

à ce qu'en disséquant, on passe du système du corps calleux dans celui de

la couronne rayonnante : elles ne se retrouvent pas en effet sur les coupes

microscopiques colorées au carmin ou traitées par la méthode de Weigert

(fig. 391).

Le genou du corps calleux contiendrait encore d'autres fibres : nous

avons vu plus haut que le faisceau longitudinal supérieur ou arqué de Bur-

dach (fig. 375, p. 754) ne serait autre chose, d'après Schnopfhagen, que des

fibres du genou du corps calleux, destinées à relier le lobe frontal d'un

côté au lobe temporal du côté opposé.

Nous avons vu en outre (p. 760), que Wernicke décrit un faisceau d'un

centimètre et demi d'épaisseur, le faisceau calleux de la capsule interne (Bal-

kcnbuudcl der innerenKapsel), qui, se détachant dela masse blanchcdu lobe

frontal et du genou du corps calleux, longe le bord externe du noyau caudé et se

rend dans la capsule interne. Nous avons identifié ce faisceau avec le fais-

ceau d'association occipito-frontal de Forel et Onufrowicz (OF), qui forme le

tapetum du lobe sphénoïdal (fig. 381, p. 760). Schwalbe émet l'hypothèse

que le faisceau décrit par Wernicke serait un faisceau commissural reliant

les deux noyaux caudés entre eux. De prime abord, cette hypothèse

n'à rien d'invraisemblable, le noyau caudé ne représentant, ainsi que

nous l'avons dit à maintes reprises, qu'une écorce cérébrale plus ou

moins modifiée; mais, ainsi que le fait remarquer Wernicke, et nous ne

Le forceps anterior

ou minor du corps

calleux d'Arnold

n'existe pas.

790 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Ins. 391. - Coupe horizontale comprenant les deux tiers antérieurs de l'hémisphère

droit et passant au-dessous du genou du corps calleux, par la partie moyenne de la

couche optique et les deux segments du noyau lenticulaire. Méthode de Weigert.

3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Pour la

description de cette coupe, voy. p. 570, coupe C.

AM, avant-mur. - Cet/), genou du corps calleux. Ce (1'), bec du corps calleux (rostrum).

Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci (g), genou de

la capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule interne. -

cm, sillon calloso-marginal. CR, couronne rayonnante. F,,F->,F3, première, deuxième et,

troisième circonvolutions frontales. fi, f2, premier et deuxième sillons frontaux. - Fli, fai-

sceau longitudinal inférieur. i, sillon insulaire. la, //), insula antérieur et postérieur.

L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe du

thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire

interne du thalamus. nr,, face interne de la première circonvolution frontale. - Na, Ne,

Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. - NC, tète du noyau caudé. - \'La,

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. TUt

pouvons que confirmer cette remarque, on ne voit, ni sur les coupes hori-

zontales, ni sur les coupes vertico-transversales ou sagittales, aucun fas-

cicule de ce faisceau pénétrer dans le noyau caudé et s'y irradier, quelques

. rares fascicules traversent seuls les couches les plus superficielles de ce

noyau. ,

Les radiations du bec du corps calleux naissent de la face orbitaire de

la troisième circonvolution frontale (off. quelques fibres proviendraient

des couches les plus inférieures de la capsule externe (Ce) (Schnopfhagen).

- Ces radiations s'entre-croisent avec le faisceau uncinatus (Fu), puis se

réunissent en un petit faisceau compact, qui se dirige obliquement en

dedans et en avant, passe au-dessous de la tète du noyau caudé (NC, fig. 242,

p. 442), s'épaissit rapidement grâce à l'adjonction de nouvelles fibres qui lui

viennent des faces orbitaire et interne de la première circonvolution frontale

(oF,, mli,, [Gr]), puis concourt à former la commissure blanche de la base de

Henle et s'entre-croise avec celui du côté opposé, au niveau du bec du

corps calleux. - Ces fibres n'affectent aucun rapport avec les fibres de la

couronne rayonnante, elles sont séparées en effet des couches inférieures

du segment antérieur de la capsule interne (Cia) et du pied de la couronne

rayonnante du lobe frontal (pCR), par le pont de substance grise qui relie

le putamen à la tête du noyau caudé (Voy. fig. 242 et 243, p. 442 et 4 ! â).

Radiations du bourrelet du corps calleux, radiations du forceps. Le

, bourrelet du corps calleux comprend trois parties, ainsi que nous l'avons

vu plus haut (p. 343). Une partie supérieure, qui n'est autre que l'extré-

mité postérieure du tronc du corps calleux, une partie inférieure ou réflé-

chie, qui constitue le splénium proprement dit (Cc[Spl]), et une partie pos-

térieure ou intermédiaire, véritable genou postérieur du corps calleux

(Cc[rp]).

Les radiations de laparlie supérieure du bourrelet se comportent comme

celles du tronc du corps calleux. Il n'en est pas de mème des radiations des

. parties postérieures et réfléchies; nées de toute l'écorce du lobe occipital et

de la partie postérieure du lobe pariétal, ces dernières entourent d'un

anneau complet la corne occipitale. Grâce à la saillie de l'ergot de Morand

dans la cavité ventriculaire, elles se condensent bientôt en deux faisceaux

compactes, l'un inférieur, plus petit, qui reçoit les radiations de la partie

inféro-interne du lobe occipital, l'autre supérieur, beaucoup plus volumi-

neux, qui dessert les régions externe et supérieure de ce lobe. Ces deux

1

Origine et trajet

des radiations du bec

du corps calleux.

10

Origine et trajet

des radiations du

bourrelet du corps

calleux.

s NLi, troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. OF, faisceau occipito-frontal.

- OF', partie du faisceau occipito-frontal, s'irradiant dans les trois circonvolutions frontales.

- 0/)3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - OpR, opercule rolandique. -

PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. l'lchblo, plexus choroïdes situés au-dessus du

trou de Mono. - R, scissure de Rolando. - S(a), S(p), branches verticale et postérieure de

la scissure de Sylvius. Sge, substance grise sous-épendymaire. - SI, scptum lucidum. -

.so, sillon sus-orbitaire. - T,, première circonvolution temporale. - Th, couche optique. -

7'ltt, pilier antérieur du trigone. tth, taenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'Azyr.

Zr, zone réticulée ou grillagée.

792 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

forceps major et

forceps miner.

}11lll'e de la partie

inférieure ou minor

du forceps.

V

faisceaux sont reliés l'un à l'autre, dans toute l'étendue de la corne occipi- ?

tale, par une couche continue de libres qui tapisse les parois interne et z

externe de la cavité ventriculaire. En avant de l'ergot de Morand, les deux

faisceaux s'unissent intimement l'un à l'autre et constituent le forceps du

corps calleux de Reil et de Burdach. Le faisceau inférieur porte le nom de

petite partie, faisceau accessoire ou minor du forceps (Fm') ; le faisceau

supérieur celui de grande partie, faisceau principal ou major du forceps

(Fm). Ce dernier faisceau détermine à la partie supéro-interne de la corne

occipitale la production d'un relief conoïde, situé en dedans et au-dessus

de l'ergot de Morand et connu sous le nom de bulbe de la corne posté-

rieure.

Etudions maintenant en détail comment se comportent les radiations

tributaires du forceps.

Les radiations calleuses qui naissent de la pointe occipitale (faces

externe, interne et inférieure) convergent vers l'extrémité effilée et pos-

térieure de la corne occipitale. Confondues en arrière avec les fibres d'asso-

ciation et de projection non encore différenciées, elles n'apparaissent en

couche annulaire distincte qu'au voisinage immédiat de la cavité ventri- '

culaire. Elles entourent la corne occipitale d'une couche mince et régulière .

(Tap) fig. 290, p. 560), qui est séparée de la cavité ventriculaire par l'épen-

dyme et la substance grise sous-épendymaire, et qui est recouverte par les

couches concentriques des radiations thalamiques (RTh) et du faisceau

longitudinal inférieur (Fli).

Sur les coupes vertico-transversales, les fibres de cette couche annulaire

se trouvent toutes sectionnées plus ou moins obliquement. A mesure que

la cavité ventriculaire s'ouvre et grandit, et que l'ergot de Morand s'accuse

davantage, les fibres de la partie inférieure ou minor du forceps (Fm'), tri-

butaires des lobules lingual (Lg) et fusiforme affectent une direction

sagittale. Les fibres de la mince couche qui tapisse l'ergot de Morand

proviennent des deux lèvres delà scissure calcarine (K) et se dirigent obli- ;>'-

quement en haut et en dedans, et plus ou moins parallèlement il la paroi

interne de la corne occipitale (fig. 384, p. 768). Il en est de même de la

plupart des fibres qui tapissent la paroi externe du ventricule. Nées des

troisième et deuxième circonvolutions occipitales 10" 03), ces libres rayon-

nent vers la paroi externe du ventricule, traversent les épaisses couches

de fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli) et des radiations tliaia-

miques (RTh) ; elles se coudent ensuite brusquement et se portent en haut,

parallèlement il la paroi externe du ventricule, puis rejoignent le faisceau

principal du forceps dont elles sont tributaires (lig. 384).

Les radiations calleuses qui naissent du cunéus (( : ;1 et lit première ('ir-

convolution occipitale IO,) convergent, en rayonnant, vers l'angle supérieur

de la corne occipitale, traversent les couches des faisceaux d'association et

de projection, puis se recourbent en avant et entrent directement dans

la constitution du forceps major.

Les fibres du faisceau supérieur ou major du forceps (Fm) affectent une

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 793

direction nettement sagittale (fig. 384). Renforcé par les libres de la paroi

. externe de la corne occipitale et surtout par le fort contingent, qui lui vient

du cunéus et de la première circonvolution occipitale, ce faisceau se

porte en avant et reçoit dans les régions antérieures les fibres du précu-

néus (PrC), de la première circonvolution pariétale (P,) et du pli courbe (I'e).

Les fascicules du faisceau major du forceps s'enchevêtrent intimement en

avant de l'ergot de Morand, avec les fascicules du faisceau inférieur ou

minor. Puis ils se recourbent en dedans, passent en avant du cingulum

(Cing) et de l'isthme de la première circonvolution limbique (L[i]), et

gagnent l'hémisphère du côté opposé. Le forceps représente donc, en

d'autres termes, une sorte de cône creux qui coiffe la corne occipitale et

qui est recouvert par deux cônes concentriques, formés par les radiations

thalamiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli).

Par sa base, le cône creux du forceps s'adosse à la partie supérieure du

bourrelet du corps calleux. Les fascicules respectifs de ces deux faisceaux

s'intriquent les uns dans les autres, et c'est intimement unis qu'ils gagnent

l'hémisphère du côté opposé en constituant le bourrelet du corps calleux.

Nous avons dit plus haut que les radiations de la partie supé-

rieure du bourrelet se comportent comme celles du tronc du corps

calleux (fig. 383). Nées de toute la convexité du lobe pariéto-temporal

(deuxième circonvolution temporale [T2], première et deuxième circonvo-

lutions pariétales [P,, P,]), du précunéus (Prc) et de la partie postérieure

de la première circonvolution limbique (L,), ces radiations convergent en

rayonnant vers l'angle externe du ventricule latéral, traversent les couches

des libres d'association, des fibres de projection ainsi que les fibres du

faisceau occipito-frontal (off, puis se coudent et se réunissent en un

faisceau compact, qui se porte en dedans vers le bourrelet, et dont l'ex-

trémité effilée se réfléchit autour de l'angle externe du ventricule latéral.

Dans la description des radiations du bourrelet du corps calleux, nous

avons évité à dessein d'employer l'expression de tapetum. Ce terme date

de Reil, qui comprenait sous ce nom la mince couche de fibres d'aspect

triangulaire, qui tapisse la paroi supéro-externe des cornes sphénoïdale et

occipitale; cette couche se continuait en haut avec la partie^ postérieure

du tronc et du bourrelet du corps calleux, elle atteignait en avant l'extré-

mité antérieure du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral et s'unis-

sait en arrière, au forceps, au niveau de la voûte de la corne occipitale.

Burdach, au contraire, ne désigne sous le nom de tapetum que la couche

de fibres qui tapisse la paroi supéro-externe de la corne sphénoïdale.

Les cas d'agénésie du corps calleux montrent, ainsi que nous l'avons

répété à maintes reprises, que le tapetum n'appartient pas au système du

corps calleux, mais au faisceau occipito-frontal de Forel et Onufrowicz.

Ces faits tératologiques se trouvent confirmés par la pathologie expéri-

mentale et par l'anatomie pathologique. 1 ? Muratoff a montré en effet que

le tapetum reste indemne à la suite de la section du corps calleux, pourvu que

Fibres de partie

supérieure major

du forceps.

Origine et trajet

des radiations de la

partie supérieure du

bourrelet.

Tapetum.

Le tapetum n'ap-

partient pas au sys-

tème du corps cal-

leux, mais au faisceau

occipito-frontal.

11

ri

794 ANATOMIE DES' CENTRES NERVEUX.

Trajet des fibres

calleuses étudié par

la méthode des dégé-

nérescences secon-

daires.

Dégénérescence

du corps calleux

dans les lésions occi-

pitales.

l'écorce cérébrale ne soit pas accidentellement lésée pendant l'opération.

Le tapetum a de même été trouvé intact par Kaufmann, dans un cas de

ramollissement presque total du corps calleux. Il est néanmoins problable,

que les fibres calleuses entrent pour une certaine part dans la constitution

de la paroi externe de la corne occipitale (voy. Faisceau occipito-frontal

et fig. 384); sur les coupes vertico-transversales microscopiques sériées,

on voit, en effet, un certain nombre de fibres de la paroi externe de la

corne occipitale aborder le faisceau principal ou major du forceps. Le

départ, dans ce cas, des fibres du tapetum et de celles du forceps,

ne peut être fait à l'aide de la méthode des dégénérescences secondaires

consécutives aux lésions de l'écorce cérébrale, les fibres du tapetum dégé-

nérant en effet comme celles du forceps à la suite de lésions de l'écorce

occipitale. Ce sont les lésions expérimentales ou pathologiques du bourre-

let du corps calleux qui aideront à résoudre le problème.

Beevor soutient l'hypothèse que le cunéus est dépourvu de fibres cal-

leuses, nous avons vu plus haut que Brissaud lui refusait des fibres de

projection : Si les hypothèses de ces auteurs étaient fondées, le cunéus

serait exclusivement formé de fibres d'association. Or, il n'en est rien, les

dégénérescences secondaires démontrent, nettement, qu'une lésion du cu-

néus retentit fatalement sur le système de projection et le système calleux.

Si le cunéus et la pointe occipitale sont le siège d'un ramollissement

ancien, si, comme dans les figures 392 et 393, il s'agit d'une plaque jaune

ancienne, occupant la pointe occipitale (0" O2), le gyrus descendens (D),

le cunéus (C), la scissure calcarine (K) et la lèvre calcarine du lobule lin-

gual, avec intégrité des lobules fusiforme (Fus) et lingual (Lg), la dégéné-

rescence des fibres calleuses se dispose comme suit : les fibres dégénérées

de la pointe occipitale et de la base du cunéus revêtent la partie postérieure

de la corne occipitale d'un anneau dégénéré complet et sous-épendymaire.

Dans les régions plus antérieures (fig. 394), la situation des fibres dégéné-

rées se modifie, par suite de l'arrivée incessante des fibres saines, prove-

nant soit des lobules lingual (Lg) et fusiforme (Fus), soit des circonvolu-

tions de la face externe et supérieure du lobe occipito-pariétal (deuxième

circonvolution occipitale [0.=], pli courbe [Pc], première circonvolution

pariétale [I',], précunéus [l'rC]).-La zone dégénérée se cantonne aux parois

inférieure et externe de la corne occipitale, puis remonte le long de la

paroi externe du ventricule; longe la face sous-épendymaire du forceps

major, s'enfonce ensuite profondément dans le forceps major et dans le

bourrelet du corps calleux, et n'affleure pas la surface apparente du bour-

relet (fig. 392). Si cette plaque jaune ancienne respecte un petit îlot corti-

cal, on voit très nettement, ainsi que Vialet l'a bien indiqué, les libres

saines traverser la zone des fibres dégénérées, et aborder soit le forceps

major, soit la couche des radiations thalamiques.

Si la lésion est plus localisée encore, si elle n'intéresse que la lèvre

pariéto-occipitale du cunéus (C), le tiers antérieur de ce dernier et le pli

FAISCEAUX D'ASSOCIATION' ET COMMISSURAUX. 79o

cunéo-limbique (fig. 395), la dégénérescence des fibres calleuses se can-

tonne dans le forceps major et intéresse, au niveau du pli cunéo-lim-

bique, le forceps minor. Après la réunion de ces deux faisceaux, la zone

dégénérée s'enfonce dans la profondeur du forceps et du bourrelet du corps

calleux, et n'affleure pas sa surface apparente (fig. 395) (J. et A. De-

jerine, et thèse de Vialet, Obs. I).

Si la lésion porte au contraire sur la pointe occipitale (0,,02), sur les

lobules fusiforme (Fus) et lingual (Lg) (fig. 396, 397 et 398), la dégénéres-

cence des fibres calleuses occupe encore la partie inférieure du ventricule,

mais elle se cantonne peu à peu dans le faisceau inférieur du forceps ou

forceps minor, et occupe dans le bourrelet les parties inféro-postérieures,

en particulier le bec et le genou postérieurs (fig. 397 et 398).

En résumé donc, les lésions de la scissure pariéto- occipitale (po) (fig. 395).

et de la partie postérieure de la scissure calcarine (K) (fig. 392), retentissent

sur le forceps major, et la dégénérescence occupe alors la partie profonde

du bourrelet. Dans les lésions de la partie occipitale de la scissure collaté-

rale (ot), du pli cunéo-limbique de la partie antérieure de la scissure

Différences de to-

pographie de la dégé-

nérescence suivant

le siège de la lésion.

FiG. 392 et 393. Topographie des lésions dans un cas d'hémianopsie homonyme

latérale droite, d'origine corticale. Plaque jaune ancienne du cunéus et des circon-

volutions occipitales gauches, légères plaques jaunes sur les deuxième et troisième

circonvolutions temporales. Dégénérescence du bourrelet du corps calleux.

Ce cas a trait à un ancien maçon âgé de 78 ans qui fut atteint, à la suite d'une

attaque d'apoplexie, d'hémianopsie homonyme latérale droite avec rétrécissement

du champ visuel à droite, de rotation de la tête à gauche, et de diminution du sens mus-

culaire dans le membre supérieur droit, sans troubles paralytiques ni ataxiformes.

Le malade entra en observation le lendemain de son attaque, alors qu'il était encore

dans le coma et fut suivi pendant les onze mois qu'il survécut. L'hémianopsie

homonyme droite avec rétrécissement du champ visuel fut constatée au campimètre

et persista pen'dant les onze mois de survie du malade. La diminution du sens mus-

culaire s'amenda rapidement et disparut un mois après le début des accidents.

Sept mois après l'attaque le malade présenta un délire non systématisé, caractérisé

par des idées de persécution avec hallucinations de la vue et de l'ouïe. (DEJERINE,

Soulier et Aoscher. Deux cas d'hémianopsie homonyme par lésions de l'écorce du

lobe occipital. Arch. de Phys., 1890, p. 177 et Vialet, Thèse de Paris, 1893, Obs I.)

- 796 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

calcarine (K), la dégénérescence intéresse de préférence le forceps minor

(Fm'), et efileure la surface libre du bourrelet, dont elle occupe les parties

postéro-inférieures, c'est-à-dire le bec et le genou postérieurs (fig. 398).

Les lésions primitives, colorées en orangé, sont limitées à l'écorce cérébrale et

épargnent presque complètement la masse blanche, qui n'est le siège que de dégé-

nérescences secondaires colorées en jaune paille. L'écorce cérébrale est ratatinée et

sclérosée au niveau des foyers primitif (Ram), qui occupent les deux lèvres et le fond

de la scissure calcarine (K), la face du cunéus (C) qui regarde la scissure pariéto-

occipitale (po), le fond du sillon inter-pariétal (ip) et le fond du deuxième sillon

temporal (ta).

Les dégénérescences intéressent le stratum calcarinum (strK), la masse blanche

du cunéus (C), les radiations thalamiques(RTh), le tapetum (Tap) et le forceps major

du corps calleux (Fm). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) est très peu touché,

si ce n'est au fond de la scissure calcarine (K).

Les courtes fibres d'association du lobe occipital telles que le faisceau transverse

du cunéus de Sachs (ftcS), le faisceau transverse du lobule lingual de Vialet (ftlgY),

le faisceau occipital perpendiculaire ou vertical de Wernicke (Ov) sont peu lésés

et se voient avec beaucoup de netteté sur cette coupe.

La dégénérescence du stratum calcarinum, de la masse blanche du cunéus

et la zone de dégénérescence qui occupe la partie supéro-interne des radiations

Fie. 394. Coupe vertico-transversale du lobe occipital dans un cas d'hémianopsie

homonyme latérale droite (Voy. topographie de la lésion, fig. 392 et 393). Cette

coupe passe environ à 45 millim. de la pointe occipitale et intéresse le pli courbe (Pc),

la scissure pariéto-occipitale (po), la base du cunéus (C) et la partie moyenne du

lobule lingual (Lg). Méthode de Pal. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un

grossissement de 12 diamètres.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 797

thalamiques et le forceps major du corps calleux, relèvent évidemment delà lésion

du cunéus. Quant à la zone de dégénérescence qui occupe la paroi inférieure de la

corne occipitale, elle doit être rapportée à la lésion de la pointe occipitale.

Sur les coupes qui passent en arrière de la coupe actuelle, les fibres dégénérées

du tapetum et des radiations thalamiques entourent la corne occipitale d'un anneau

dégénéré complet.

Sur les coupes qui passent en avant de cette coupe, la dégénérescence des

fibres du tapetum se cantonne (grâce à l'apport incessant de nouvelles fibres) à la

partie externe et supérieure du ventricule et à la face sous-épendymaire du forceps

major, et se localise nettement dans la profondeur du bourrelet du corps calleux.

La dégénérescence des fibres des radiations thalamiques se continue au contraire à

la paroi inféro-externe du ventricule et peut être suivie jusqu'aux noyaux gris

centraux, où elle retentit sur les fibres radiées du pulvinar, sur la zone de Wernicke

et la partie postéro-externe du corps genouillé externe (Pour ces coupes, voy. chap.

suiv., t. II et Vialet, Thèse de Paris, 1893).

Les lésions du lobe occipital, et en particulier celles du cunéus, en-

traînent donc une dégénérescence des fibres du système calleux, mais

eues retentissent en outre, comme

toute lésion corticale un peu éten-

due, sur les systèmes d'association

et de projection. Au voisinage du

foyer primitif, les courtes fibres

d'association sont toutes dégéné-

rées ; à mesure que l'on s'éloigne

du foyer primitif, la dégénéres-

cence se cantonne sur les longues

fibres d'association, sur les fibres du

système calleux et sur les fibres du

système de projection. Or, les tra-

vaux expérimentaux de Gudden,

Munk, Forel, v. Monakow, les im-

portantes recherches cliniques et

anatomo-pathologiques de v. Mo-

nakow, Henschen, Vialet, mon-

trent que ces lésions entraînent à

leur suite, une dégénérescence se-

condaire des radiations thalami-

ques, du pulvinar, de la partie pos-

téro-supéro-extcrne du corps ge-

nouillé externe, du tubercule qua-

drijumcau antérieur, et, dans quel-

ques cas, de la bandelette optique.

Mais, fait important, ces lésions

du lobe occipital ne déterminent pas de dégénérescence dans le pied du

pédoncule. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le pied du pédoncule et

en particulier son cinquième externe, formé par le faisceau de Turck, dé-

génère non à la suite de lésions du lobe occipital, mais consécutivement à à

Fig. 395. Ilémianolosie homonyme gauche

d'origine corticale. Plaque jaune ancienne

de la face antérieure du cunéus et du pli

cunéo-limbique. Dégénérescence des ra-

diations thalamiques et du bourrelet du

corps calleux. (J. et A. DEJElU1\E, Soc. de

Biologie, 1892 et Thèse de Vialet, 1893.)

C. cunus.-CI3, carrefour olfactif de Broca.

Ce, corps calleux. cm, sillon calloso-mar-

ginal. Fus, lobule fusiforme. A', scissure

calcarine.- K -ro, union de la scissure calca-

rine et de la scissure pariéto-occipitale.

ii, première circonvolution limbique. Lg, lo-

bule lingual. L(i), isthme du lohe limbique.

mF,, lace interne de la première circonvo-

lution frontale. 11lFI(Gr), face interne du

gyrus rectus. ot, sillon collatéral. - po, scis-

sure pariéto-occipitale. - YrC, precuneus.

so, sillon sus-orbitaire de Broca. Th, tha-

lamus (couche optique).

798 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Le corps calleux

dégénère à la suite

de toute ldsion ten-

due de l'écorce.

des lésions de la partie moyenne du lobe temporal et en particulier des

deuxième et troisième circonvolutions temporales.

Les dégénérescences des fibres calleuses s'observent non seulement il la

suite de lésions du lobe occipital, mais consécutivement à n'importe

quelle lésion un peu étendue de la corticalité cérébrale, comme l'ont, mon-

Le cas a trait a un maiacie que 1 un cie nous a odserve et suivi pendant quatre

ans et qui présentait les symptômes suivants : cécité verbale totale littérale et ver-

bale chez un homme de soixante-huit ans, très intelligent et très cultivé. Cécité

musicale. Conservation complète de la lecture des chiffres ainsi que de la faculté

de calculer. Pas trace de surdité verbale, ni de troubles de la parole. Pas d'aphasie

optique ni de cécité psychique. Conservation complète de l'écriture spontanée et

sous dictée. Écriture d'après copie, pénible et défectueuse. Hémianopsie homonyme

latérale droite avec hémiachromatopsie du même côté. Intégrité de la motilité, de

la sensibilité générale et spéciale, ainsi que du sens musculaire. Mort subite, après

avoir présenté pendant dix jours de la paraphasie avec agraphie totale, sans trace

de surdité verbale.

En résumé, l'histoire clinique et anatomo-patholoaique de ce malade se compose

de deux stades : Pendant le premier stade qui a duré quatre ans, cet homme pré-

senta le tableau clinique le plus pur que l'on puisse imaginer de la cécité verbale pure

- cécité verbale avec intégrité de l'écriture spontanée et sous dictée ainsi que de

la parole, et relevant des lésions anciennes du lobe occipital. Pendant le deuxième

stade, qui ne dura qu'une dizaine de jours, la cécité verbale pure se transforma en

cécité verbale avec agraphie et troubles de la parole, par suite de la lésion du lobule

pariétal inférieur et du pli courbe. (J. DE.IERI,'4E, Soc. de Biologie, 1892; Dejerine et

VILET, Soc. de Biologie, 1893, et Thèse de Vialet, 1893.)

tré les recherches expérimentales de Gudden, v. Monakow, Sherrington,

Langley et Grünbaum, Muratuff, etc. ; le siège et le nombre des fibres cal-

leuses dégénérées, sont proportionnels au siège et à l'étendue du foyer cor-

tical (Forel, Muratoff).

Les fibres calleuses qui se réfléchissent autour de l'angle externe du

ventricule latéral, sont souvent impliquées dans les lésions sous-corticales

ou dans les foyers primitifs, étendus de l'écorce cérébrale à l'épendyme ven-

triculaire. Dans ce dernier cas, le champ des fibres calleuses dégénérées est

Fig. 396 et 397. Topographie des lésions dans un cas de cécité verbale pure. Plaque

jaune ancienne- indiquée par des hachures-de la base du cunéus, de la pointe occi-

pitale, de la partie postérieure des lobules lingual et fusiforme et du sillon collatéral

ou occipito-temporal. La zone pointillée représente le siège d'un ramollissement

récent qui a entraîné la mort du malade. Dégénérescence du bourrelet du corps

calleux (Voy. fig. 398).

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 799

souvent beaucoup plus étendu que la lésion corticale ne le faisait prévoir.

A l'appui de cette assertion, nous pouvons citer le cas des lig. 399 et 400.

Il s'agit ici d'une lésion étendue du pli courbe (Pc), de l'opercule sylvien

(OpF3,OpH.OpP,), de l'insula et de la lèvre temporale de la première

circonvolution temporale (T,) avec intégrité de toute la face interne de

l'hémisphère, de sa face inférieure, et du tiers supérieur de sa face externe

(fig. 399).

La lig. 400 représente une coupe sagittale derhémisphère du côté opposé

la lésion; elle est destinée à montrer les dégénérescences des fibres cal-

leuses il la suite de cette vaste lésion de l'hémisphère gauche. La dégénéres-

cence intéresse, ainsi que la lésion corticale le faisait prévoir, les quatre

cinquièmes postérieurs du tronc du corps calleux, mais elle est en outre

extrêmement accusée au niveau du bourrelet du corps calleux, en parti-

culier de ses bec et genou postérieurs. Dans ce cas la distribution du champ

de dégénérescence parait donc être en contradiction flagrante, d'une part,

avec l'intégrité de l'écorce du cunéus du lobule lingual, du lobule fusiforme

et de la pointe occipitale et, d'autre part, avec ce que nous avons dit plus

haut sur les dégénérescences du bourrelet consécutives à des lésions du

lobe occipital.

Mais l'examen méthodique de la pièce, par la méthode des coupes

microscopiques sériées, montre qu'au niveau du pli courbe, la lésion pri-

mitive a atteint l'épendyme ventriculaire, qu'elle a sectionné les radiations

thalamiques et le forceps du corps calleux, et cette dégénérescence si pro-

noncée du bourrelet trouve ainsi une explication toute naturelle.

Lorsqu'il s'agit de déterminer chez l'homme les dégénérescences consé-

cutives à des lésions corticales, on ne saurait donc prendre trop de précau-

lions pour bien topographier,non seulement l'étendue de la lésion corticale,

mais surtout sa profondeur. Les lésions corticales qui paraissent les mieux

circonscrites, les mieux délimitées, les plus petites sont souvent très pro-

fondes, détruisent une grande étendue de substance blanche, fusent sous

la cavité ventriculaire, sectionnent des faisceaux importants, et il ne fau-

drait pas, dans ces cas, rapporter à la lésion corticale, la dégénérescence due

à la section des faisceaux sous-jacents. -

En résumé, le corps calleux est donc formé par un grand nombre de

fibres qui, venant de toute la corticalité cérébrale (à l'exception du lobe

olfactif et de la pointe temporale), s'entre-croisent sur la ligne médiane, à

la manière des fibres de la commissure antérieure de la moelle, et se ter-

minent, dans l'écorce de l'hémisphère du côté opposé. Ces libres qui repré-

sentent, soif les cylindres-axes directs des cellules pyramidales ou poly-

morphes, soit les branches de bifurcation des fibres de projection ou

d'association, émettent de nombreuses collatérales avant ou après leur

entre-croisement. Il ne peut donc être question ici d'un système commis-

sural dans le sens étroit de Meynert, reliant deux points symétriques de

l'hémisphère, mais bien d'un système d'association intra et inler-hémi-

Importance de ?

coupes microscopi-

ques sériées pour

établir exactement

la topographie d'une

lésion corticale.

Le système

calleux constitue non

pas une commissure,

mais un système

d'association intra et

inter-hémisphérique.

800

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

La coupe passe par la partie postérieure du bourrelet du corps calleux et par le

foyer de ramollissement récent (Rr) du pli courbe. Elle intéresse en outre au niveau

de la paroi inférieure de la corne occipitale (Voc), à la base du lobule fusiforme (Fus),

la partie antérieure du foyer ancien datant de quatre ans. Sur des régions posté-

rieures au plan par lequel passe cette coupe, le foyer ancien a pénétré jusqu'à l'épen-

dyme ventriculaire et a complètement détruit le tapetum (Tap), les radiations tha-

lamiques (litai) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Sur la coupe actuelle, la

lésion n'a sectionné que le faisceau longitudinal inférieur et a entraîné : 1° une

dégénérescence extrêmement accentuée de ce faisceau qui peut être suivie en avant

jusqu'au delà du noyau amygdalien; 2° une dégénérescence extrêmement marquée,

des radiations thalamiques, qui s'accuse avec une netteté remarquable en avant, dans

la zone de Wernicke, le pulvinar et le corps genouillé externe; 3° une dégénéres-

cence extrêmement nette des fibres calleuses, qui sur les coupes sériées, peut être

suivie dans le faisceau inférieur ou minor du forceps (Fm'). Sur la coupe actuelle on

voit ces fibres dégénérées longer la paroi interne de la corne occipitale, se rassembler

pour former le faisceau inférieur du forceps et s'enchevêtrer intimement au niveau

lnc. 398. Coupe vertico-transversale de la partie postérieure de l'hémisphère gauche

dans un cas de cécité verbale pure (Voy. fig. 396 et 397, la topographie de la lésion).

3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Les

parties dégénérées sont teintées en jaune.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 801

du I)otrrelet du corps calleux, avec les fascicules sains du forceps moyen (Fm).

La lil. e pointillée correspond à la coupe horizontale pratiquée sur cet hémisphère.

cm', branche verticale du sillon calloso-marginM. - Fc, fasciola cinerca. Fli, faisceau

longitudinal inférieur. Fli', faisceau longitudinal inférieur au voisinage du sillon collatéral

(ot). 71n, forceps major ou partie principale du forceps. Fnt', forceps minor ou petite

partie d ïorceps, dont on peut suivre les faisceaux dégénérés s'enchevêtrant avec les faisceaux

du forc ]s major et du bourrelet du corps calleux. Fpa, foyer de ramollissement ancien, ayant

sectic ; le faisceau longitudinal inférieur. Il, fibres tangentielles. Fus, 1'tisifoi-iiie.-

ip, sill intcr-parital. - Je +1'0, branche commune aux scissures calcarinc et 1);ti-iéto-occil)il;tle.

L(i) sthme du lobe limbique. Lg, lobule lingual.o<, sillon collatéral. - Il,, Pu, première

et deux 3me circonvolutions pariétales. l'a, circonvolution pariétale ascendante. Parc,

lobule paracentral. por, sillon post-rolandique. Porc, prcunéus - R, scissure de Ro-

lando. RTh, radiations thalamiques de Gratiolct. sp, scissure sous-pariétale. t ?

branche verticale du sillon parallèle. T2, T·3, deuxième et troisième circonvolutions tem-

porales. U, <3, deuxième et troisième sillons temporaux. Tap, tapetum. lec, ttenia

tecta. T'oc, corne occipitale du ventricule latéral.

Ce cas a trait à un homme que l'un de nous a observé pendant six ans dans

son service de Hicèlre, qui, atteint à l'âge de 37 ans d'hémiplégie droite avec

aphasie, mourut il l'âge de 43 ans. Pendant son séjour à l'hospice, il présenta les

symptômes suivants : Hémiplégie droite avec contracture très marquée. Aphasie

motrice et sensorielle. Épilepsie partielle débutant par la main droite s'étendant

au membre inférieur correspondant et se généralisant ensuite. L'aphasie motrice

était presque totale, le malade ne pouvant prononcer que quelques mots, toujours

les mêmes : « Paris, Lyon, oui, non, parole, idée », entrecoupés des interjections

malade ne reconnaissait aucun mot imprimé ou manuscrit, sauf son nom propre

Mort..., les mots Lyon il était employé à la gare de Lyon le. mot hôpital, et

celui de chef de gare. Par contre il reconnaissait la plupart des lettres et pouvait les

épeler. Il y avait donc chez lui cécité verbale sans cécité littérale. De la main

gauche le malade écrivait correctement son nom et rien d'autre.' Sous dictée, il ne

pouvait tracer un seul mot. Par contre il copiait assez correctement les modèles que

l'on plaçait devant ses yeux. Il copiait du reste très lentement et sans comprendre

ce qu'il copiait, sauf lorsqu'il copiait son nom ou les quelques mots qu'il pouvait

VA I

Fig. 399. Plaque jaune ancienne occupant une grande partie de la face externe de

l'hémisphère gauche, ayant déterminé, entre autres dégénérescences secondaires,

la dégénérescence du tronc et du bourrelet du corps calleux, représentée dans la

figure 400. (D'après une photographie faite après durcissement de la pièce dans

le liquide de buller. Le foyer primitif est coloré en orange.).

802 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

lire. Pendant les deux premières années de son séjour à Bicètre, présenta un degré

assez prononcé de surdité verbale qui disparut par la suite.

Dans le cas actuel il s'agit donc d'un malade qui, atteint d'aphasie motrice et

sensorielle avec hémiplégie droite, avait recouvré la faculté dé comprendre la parole

nnrh'-f f) et était resté anliasiaue moteur, alexioue et asraphique.

sphérique, assurant le fonctionnement simultané de différents points de

l'écorce cérébrale du même côté et du côté opposé. z

Quant à l'ancienne opinion de Foville reprise par llamilton, que le

corps calleux représente un entre-croisement des deux capsules internes,

aucun fait anatomo-pathologique ne peut être invoqué à l'appui de cette

hypothèse. Les sections expérimentales du corps calleux, pratiquées sur le

chien par Muratoff, montrent au contraire nettement, qu'aucune fibre dégé-

nérée ne pénètre dans la capsule interne, et c'est un fait aujourd'hui univer-

sellement admis, que les lésions corticales d'un hémisphère ne retentissent

pas sur la capsule interne de l'hémisphère du côté opposé.

Commissure antérieure (coa). Si le corps calleux représente un

Inc. 400. Coupe sagittale microscopique de la face interne de l'hémisphère sain du

cas précédent (fig. 399), montrant l'atrophie de la partie postérieure du tronc du corps

calleux ainsi que de son bourrelet. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur naturelle. Détails

dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Les parties dégénérées sont teintées

en jaune. Pour se rendre compte de l'atrophie du corps calleuÍ, comparer avec la

coupe sagittale macroscopique grandeur naturelle de la figuré 8.

\

Ce, tronc du corps calleux. Ce( ? );'genou du corps calleux. Ce(Spl), bourrelet du

corps calleux (splénium). Cing, cingulum. cm, sillon calloso-marinal. - cnz', sa partie

verticale. fAe, fibres d'association externes de leviiert. L,, première circonvolution

limbique. 2)îF, face interne dc> fà première circonvolution frontale. .YC, noyau caudé.

- Parc, lobule paracentral. - parc, sillon paraccntral.- PrC, prècunéus. - rplp, pli pariéto-

limbique postérieur. s13, strie de Baillarger. sec, sinus du corps calleux. SI, septum

lucidum. <ec,toenia lccta. - Tg(Gg), lyre de David et trigone ventricule latéral.

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 803

systèmc d'association in ter-hémisphérique, la commissure antérieure semble

constituer un véritable système d'association, dans le sens que le comprenait

Mcyncrt, réunissant deux points symétriques des hémisphères. Elle appa-

raît déjà daus la série des Vertébrés inférieurs, alors que le corps calleux

n'existe que chez les mammifères supérieurs, où son développement est

en raison directe de celui du manteau cérébral.

La commissure antérieure est un faisceau blanc très apparent, assez

régulièrement cylindrique, et représente dans son ensemble un long fer il

cheval, dont la convexité serait dirigée en avant et dont les deux extrémités

sont étalées en éventail. Sa partie moyenne est libre et appartient au bord

antérieur du troisième ventricule (V3). Située au niveau de l'angle inférieur

du scptumlucidum, la face postérieure de la commissure antérieure est tapis-

sée par la substance grise centrale du troisième ventricule (Sgc), et croisée

obliquement par les piliers antérieurs du trigone (Tga) (fig. 201 à 203).

Elle forme avec ces derniers un espace triangulaire, la vulve ou recessus

triangularis, qui établissait il tort, pour les anciens anatomistes, une com-

munication entre le ventricule du septum lucidum et le troisième ventri-

cule.La face antérieure de la commissure antérieure est recouverte par la

commissure blanche de la base de Henle, fait un léger relief en avant du

bec du corps calleux et sépare ce dernier de la lame sus-opticlue. Sur une

coupe verticale et sagittale (fig. -193, p. z), sa surface de section est ova-

. -.... l' ? 1"1 . ,....... , l . t l

laire, son diamètre vertical mesure 3 millimètres, son diamètre horizontal

3 à 4 millimètres.

La commissure antérieure n'est libre qu'au niveau de la face posté-

rieure de sa partie moyenne. Ses parties latérales s'enfoncent dans la

substance perforée antérieure, se dirigent d'abord en dehors et un peu en

avant, puis s'infléchissent graduellement en arrière et en bas, s'engagent

au-dessous du corps strié, et se creusent à la face inférieure de ce dernier une

gouttière plus ou moins profonde, signalée par Gratiolet sous le nom de

canal de la commissure antérieure. Eh avant, ce canal est compris entre la

substance perforée antérieure et la tète du noyau caudé (ng. 316), il sépare

ensuite le globus pallidus du putamen (fig. 229, 244, 268, 269, 282), croise

. la face inférieure du putamen (fig. 230, 246, 283), longe ensuite ce noyau

en dehors (fig. 231, 312, 40')), concourt à former la partie postéro-infé-

rieure de la capsule externe (fig. 312, 401), s'cnlre-croise avec le faisceau

longitudinal inférieur et limite en dehors le noyau amygdalien (fig. 246).

La commissure antérieure peut donc être suivie, soit par la dissection

de cerveaux durcis dans l'alcool, soit surtout à l'aide de coupes vertico-

transversales ou horizontales sériées, jusqu'au niveau du sillon marginal

postérieur de l'insula (lig. 401) et de la face externe du noyau amygdalien.

Elle décrit une courbe analogue à celle de la bandelette optique, dont elle

est séparée par la substance perforée antérieure et par l'anse pédonculaire

de GraLiolet (substance innommée de Reichert) (Sti).

Mais la courbe que décrit la commissure antérieure n'est pas parallèle

à celle de la bandelette optique; sur une série de coupes parallèles à la

Commissure ;mOi·

ricurc.

Sa l'orme, ses l'ap-

ports.

il

e

Son trajet.

1

Canal de la oiii-

missure.

Ses rapports avec

la handelcttc optiquc.

80

ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

direction de cette dernière (voy. série IV, p. 631, fig. 316 à 323), la com-

missure antérieure se trouve sectionnée obliquement et se présente sous

l'aspect d'un ovale; sur une série de coupes horizontales parallèles à un

Al, anse du noyau lenticulaire. Alv, alvéus. Ail, avant-mur. bd, bandelette diago-

nale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. l1¡'Qp + 11m, union du

bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban de Reil médian. CA, corne

d'Ammon. Ce ( ! ), genou du corps calleux. Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême.

Cg, cironvolution godronnée. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé

interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la

capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de

Luys. CM, commissure de lfeynert. coa, commissure antérieure. cop, commissure

postérieure. ds, diverticule du subiculum. F3, troisième circonvolution frontale.

flop, faisceau de la commissure postérieure. zig, sillon nmbrio-godronne. FI, faisceau

lenticulaire de Forel. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal

postérieur. Full, faisceau rétroflexe de \Ieyncrt. FT, faisceau de Tiirck. h, sillon de

l'hippocampe. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. le, lame cornée et Henia

semi-circularis. Ime, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lnzi, lame médul-

FiG. 401. - Coupe horizontale microscopique passant par la commissure antérieure et

la région sous-optique inférieure. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle.

Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. (Voy. pour la description de

cette coupe p. 616, coupe n° 12.)

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 800 1

laircinterne du noyau lenticulaire. Lins, lame médullaire superficielle.mastiion marginal

antérieur de l'insula. mi, sillon marginal postérieur de l'insula. NC, tète du noyau

caudé. NC', queue du noyau caude. NL3, NL" XL" premier, deuxième et troisième s'eg-

ments du noyau lenticulaire. pC/t, pied de la couronne rayonnante. PiTh, pédoncule

inférieur de la couche optique. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RC, radiations de

la calotte. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - Sgc, substance grise centrale. -

Sge, substance grise sous-épondymaire. Sih, scissure inter-hemisptieriquc. Sti, substance

innommée de Rciclicrt. - Tap, tapetuiii. - Tga, pilier antérieur du trigone. - TriP, pilier

postérieur du trigone. 1, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq-d'A/.yr. 1"(, corne

frontale du ventricule latéral. VI, ventricule latéral. II, bandelette optique.

plan passant parles commissures antérieure et postérieure (voy. série III,

p. 877, fig. 310, 312), la commissure antérieure est sectionnée parallè-

lement à son axe et se trouve intéressée dans tout son trajet (fig. 401),

tandis que la bandelette optique est au contraire sectionnée obliquement.

En d'autres termes, la commissure antérieure, sensiblement parallèle il la

bandelette optique en arrière, est située en avant sur un plan plus élevé.

La commissure antérieure est formée de libres fines, se colorant faible-

ment par l'hématoxyline et présentant sur les coupes traitées par les

méthodes de Pal ou de Weigert l'intensité de coloration des radiations tha-

lamiques et du faisceau uncinatus; ses fibres se distinguent par conséquent

facilement des fibres du faisceau longitudinal inférieur. Au niveau de

la partie moyenne de la commissure antérieure, les fibres sont disposées

en couches parallèles régulièrement superposées; elles ne s'entre-croisent

pas sur la ligne médiane et constituent vraisemblablement de véritables

fibres commissurales ; au niveau des parties latérales, les fibres subissent une

torsion, de telle sorte que les fibres postérieures deviennent inférieures

puis externes et les fibres antérieures, supérieures, puis internes.

La commissure antérieure comprend deux parties : l'une hémisphérique,

l'autre olfactive.

La partie olfactive de la commissure antérieure, bien décrite par

Meynert, est très petite chez l'homme, mais atteint un grand développe-

ment chez les animaux osmatiques. Elle appartient à la partie moyenne de

la commissure antérieure, se détache, en dedans du corps strié (lig. 244),

puis s'enfonce verticalement dans la substance perforée antérieure, se re-

courbe en avant et atteint le tubercule olfactif. Elle contient : 1° des fibres

commissurales reliant l'un à l'autre les deux lobes olfactifs et représentant

un véritable chiasma olfacti f (\Ieynert), et 2° des fibres qui s'entre-croisent

sur la ligne médiane, et unissent le lobe olfactif d'un côté au lobe temporal

du côté opposé.

L'origine corticale de la partie hémisphérique de la commissure anté-

rieure est fort discutée. Burdach (·182), Gratiolet (1839 à 1837) et Mey-

nert (15G51, l'ont suivie par la dissection jusque dans le lobe occipital;

Arnold (1851) et Luys (186a) n'ont pu la suivre au delà du lobe temporal.

Pour Foville (1844), elle s'étendait à tout le lobe limbique (première et

deuxième circonvolutions limbiques (L"L [II ), substance perforée anté-

rieure, noyau amygdalien); pour Meynert, elle représentait le système

commissural de la face inférieure des lobes temporo-occipitaux; pour Gan-

Texture de la com-

missure antérieure.

Partie olfactive,

Me la commissure au-

tdricurc.

Partie hemisphcpi-

Ilue de la commiSSU1'6

antérieure.

Opinions des au-

teurs sur son origine

corticale.

806 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Son étude par la

néthoc1c des dégéné-

escences secondai-

es.

ser (1879), dont l'opinion fut admise par Wernicke (1881) et par Edingcr

(1885), elle constituait la commissure des lobes temporaux (de là le nom

départie temporale, sous lequel Ganser désigne la partie hémisphérique de

la commissure antérieure) ; pour ScbwalJe (1881), elle représentait la com-

missure des lobules de l'insula. Tout récemment enfin, Edinger (1893), reve-

nant à l'ancienne opinion de Foville, considère la commissure antérieure

comme la commissure du rhinencéphalon : sa partie olfactive relierait les

deux lobes olfactifs, sa partie hémisphérique unirait entre elles les deux

circonvolutions de l'hippocampe et l'écorce adjacente du manteau céré-

bral ; la commissure antérieure posséderait en outre chez les mammifères

une partie ascendante, qui relierait entre elles les deux premières circon-

volutions limbiques, en passant par la capsule externe.

Voyons maintenant ce que nous enseigne chez l'homme l'étude des

dégénérescences secondaires. Les premiers cas de dégénérescence secon-

daire de la commissure antérieure à la suite des lésions corticales ont été

rapportés par Popoff et par Flechsig en 1886. Pour ces auteurs, la com-

missure antérieure représente la commissure des lobules linguaux. Dans le

cas de Popoff, il s'agit d'une dégénérescence presque totale de la commis-

sure antérieure avec intégrité de sa portion olfactive, consécutive à une

lésion bilatérale du lobule lingual (Lg), de la partie adjacente du cunéus (C),

du lobule fusiforme (Fus) et de la partie postérieure de l'hippocampe (H).

Dans le cas de Flechsig il s'agit d'une lésion unilatérale, intéressant le

lobule lingual (Lg), le cunéus (C), la pointe occipitale (0,, 0,), le lobule

fusiforme (Fus) et la partie postérieure de la circonvolution de l'hippo-

campe (H); la dégénérescence de la commissure antérieure était dans ce

cas beaucoup moins accusée que dans le cas de Popoff.

A notre connaissance, ces deux cas sont les seuls cas publiés. Pour

aider à résoudre ce problème de l'origine corticale de la commissure

antérieure, nous avons d'une part compulsé l'oeuvre importante de Hcns-

chen, et d'autre part examiné, au point de vue des dégénérescences de la

commissure antérieure, le matériel recueilli par l'un de nous dans son

service de Bicètre.

Les quatre cas de lésion unilatérale du lobule lingual, rapportés par

Henschen, sont très analogues au point de vue de l'étendue du ramollisse-

ment cortical, à ceux de Popoff et de Flechsig. Dans un cas, l'état de la com-

missure n'est pas noté; dans deux cas, elle est normale; dans le quatrième

cas, il existe une dégénérescence partielle de la commissure antérieure,

mais l'auteur dit expressément que sa partie postérieure était intéressée

dans le foyer primitif, qui atteignait la partie postérieure du putamen.

Quant à notre expérience personnelle, la commissure antérieure n'est

pas dégénérée dans le cas de ramollissement cortical du cunéus (C), de la

pointe occipitale (0,,0) et de la lèvre calcarine du lobule lingual (Lg) (to-

pographie dans les fig. 392 à 394); elle est normale également dans le

cas de cécité verbale pure intéressant le lobule lingual (Lg), la pointe occi-

pitale (0,, O) et en particulier les deux lèvres des scissures calcarine (K)

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 807

et collatérale (ot) (Voy. topographie des lésions fig. 396 et 397 et L. II).

Nous l'avons trouvée de môme normale, dans trois autres cas de pla-

ques jaunes du lobule lingual, dans lesquels la topographie de la lésion

peut être superposée aux cas de Popoff et de Flechsig. Nos cinq cas

personnels et les deux cas négatifs de Henschen infirment l'opinion de

Popoff et de Flechsig. La commissure antérieure ne peut donc être consi-

dérée comme la commissure des lobules linguaux; elle ne dégénère, dans

ces cas, que lorsque son segment postérieur est intéressé dans le foyer

primitif.

La commissure antérieure ne dégénère pas à la suite de lésions de la

face externe du lobe temporal et qui atteignent en profondeur l'épendyme

ventriculaire, ainsi que nous avons pu nous en assurer dans trois cas per-

sonnels.

Il n'est pas rare, par contre, de voir la commissure antérieure comprise

dans les foyers hémorrhagiques de la capsule externe et de la partie pos-

térieure du putamen, ou dans les plaques jaunes qui intéressent la circon-

volution postérieure de l'insula (Ip), la région rétro-insulaire (Tp), la pre-

mière circonvolution temporale (T,) et le gyrus supra-marginalis (P2 [Gsm]).

Il serait intéressant dans ces cas de suivre dans l'hémisphère sain, le trajet

des fibres dégénérées de la commissure antérieure.

Dans deux cas, nous avons pu suivre les fibres dégénérées jusqu'à la

capsule externe et la partie postérieure du putamen de l'hémisphère opposé

a la lésion. Nous n'avons pu les suivre plus loin, les coupes sériées de ces

cas remontent à cinq ans, et les pièces n'avaient pas été préparées en vue

de l'étude des fibres dégénérées dans la masse blanche de l'hémisphère

sain.

De l'ensemble de ces recherches, il résulte donc que l'origine corticale

de la partie hémisphérique de la commissure antérieure, reste encore à

trouver. Nous espérons du reste pouvoir apporter, dans le tome II de cet

ouvrage, de nouveaux documents pour l'étude de cette question.

Capsule externe (Ce). La capsule externe contient un grand nom-

bre de fibres commissurales et d'association, aussi son étude se trouve-

1-elle tout indiquée a la fin de ce chapitre. Elle n'est toutefois pas dépourvue

de fibres de projection, et fournit le contingent principal des fibres du pédon-

cule inféro-interne de la couche optique (PiTh) (Voy. i. II).

Recouverte par l'écorce des circonvolutions de l'insula, par la capsule

extrême et par l'avant-mur, la capsule externe est située à la face externe

du pulamen, à laquelle elle est unie par quelques rares fibres à myéline; il

n'existe, en ell'et, entre ces deux organes, aucune fente linéaire ni aucune

cavité virtuelle, mais de nombreux vaisseaux (artères lenticulo-caudées et

lenticule-striées), qui sont le point de départ fréquent de l'hémorrhagic

cérébrale. Sur un cerveau durci par l'alcool ou les bichromates, la capsule

externe se présente, après ablation de l'écorce insulaire ainsi que de la cap-

sule extrême et de l'avant-mur, sous l'aspect d'un éventail à demi déployé

La conuttiasurc an-

téi-ie%ire iie 1 ? iiiiit 1,;t

les deux lobules lin-

ruaus.

L'origine corticale

dc la convuissurean-

térieure est encore

indéterminée.

Capsule externe.

808 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

Origine et trajet

'es fihres de la cap-

sule externe.

Capsule extrême

(Ce, fig. 375) dont la base, croisée par les fibres du faisceau arqué ou lon-

gitudinal supérieur, décrit une courbe régulière, qui correspond au bord

supérieur du putamen et au pied de la couronne rayonnante et dont le

sommet correspond à la commissure antérieure. Les libres de la partie

moyenne de la capsule externe se dirigent verticalement en haut, celles des

parties antérieure et postérieure se portent obliquement en haut en dehors

et en avant, ou en haut en dehors et en arrière, et se rapprochent d'autant

plus de l'horizontale, que l'on considère des fibres plus inférieures.

Ses fibres ont des origines fort complexes. Les libres de la partie

moyenne proviennent probablement du faisceau occipito-frontal et de la

partie moyenne du tronc du corps calleux (Schnopfhagen), et arrivent à la

capsule externe après avoir croisé, perpendiculairement à leur direction,

les fibres du pied de la couronne rayonnante. Dans les cas d'agénésie

du corps calleux la capsule externe paraît normalement développée; le

contingent calleux de la capsule externe ne semble donc pas être très

considérable.

Les fibres antérieures proviennent du faisceau uncinatus et, d'après

Schnopfhagen, du genou et du bec du corps calleux. Ces dernières fibres,

passent au-dessous de l'extrémité antérieure du corps strié, et ne s'entre-

croisent pas par conséquent avec le pied de la couronne rayonnante. Les

fibres postérieures sont fournies par le faisceau longitudinal inférieur, par

la commissure antérieure et les fibres temporales du faisceau uncinatus.

Ce dernier faisceau occupe toute la région de la capsule externe située

au-dessous du pôle de l'insula, et morcelle la partie horizontale de l'avant-

mur.

Un certain nombre des fibres soit verticales, soit obliques de la capsule

externe, appartiennent probablement au système de projection et en parti-

culier au pédoncule inféro-interne de la couche optique.

De toute l'étendue de la capsule externe, se détachent de petits fais-

ceaux qui traversent l'avant-mur dont ils déterminent les dentelures, puis

se terminent dans la crête des circonvolutions de l'insula. D'autres fibres se

rendent dans la substance grise des parties verticale ou morcelée de l'avant-

mur.

Les fibres de la capsule externe forment donc une partie des libres de

la capsule extrême (Cex); celle-ci contient en outre un très grand

nombre de courtes fibres d'association, reliant deux circonvolutions voisines

ou plus ou moins éloignées de l'insula.

Les fibres des capsules externe et extrême, à l'exception de celles qui

appartiennent au faisceau longitudinal inférieur, se colorent faiblement

par l'hématoxyline et se trouvent fréquemment englobées dans les foyers

hémorrhagiques collectés à la face externe du putamen ; mais, dans ces

cas, ainsi que nous avons été à même de le constater plus d'une fois, la

dégénérescence de ces différentes fibres, sauf toutefois celle des fibres de la

commissure antérieure et du faisceau uncinatus, ne peut guère être suivie

au delà du voisinage immédiat du foyer primitif. Cette particularité prouve

FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 800

qu'un grand nombre des fibres de la capsule externe, et en particulier de

la capsule extrême, appartiennent au système des fibres courtes d'asso-

ciation. " "

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810 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.

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FIN DU TOME PREMIER

TABLE DES MATIÈRES

DU TOME PREMIER

812 ' TABLE DES MATIÈRES.

TABLE DES MATIÈRES. 813

814 TABLE DES MATIÈRES.

r' TABLE UES MATIÈRES. Si : ,

f

816 , TABLE DES MATIERES.