ANATOMIE
DES
CENTRES--NERVEUX
J. DEJERINE
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS
MÉDECIN DE L'HOSPICE DE ) ! ! CËTRE
VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE
AVEC LA COLLABORATION DE .-
MADAME DEJERINE-KLUMPKE
DOCTEUR EN MÉDECINE
ANCIEN INTERNE DES HOPITAUX DE PARIS
LAURÉAT DE L'INSTITUT ET DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE '
TOME PREMIER
MÉTHODES GÉNÉRALES D'ÉTUDE EMBRYOGÉNIE HISTOGENÈSE ET HISTOLOGIE
ANATOMIE DU CERVEAU
Avec 401 figures dans le texte dont 45 en couleurs
PARIS
RLiEhh ET G", ÉDITEURS
106, 13OULFV.RI) SAINT-GERMAIN, 106
)895
Tous droits réservés.
A LA MEMOIRE
DE NOTRE ILLUSTRE MAITRE
VULPIAN
PRÉFACE
L anatomie du système nerveux central est avant tout une ana-
tomie de texture : suivre les faisceaux qui le constituent, en établir
l'origine, le trajet et la terminaison, tel est le but que se sont proposé
tous ceux qui, depuis Vicq d'Azyr, ont étudié cette branche de l'ana-
tomie ; malgré les moyens d'investigation perfectionnés dont nous
disposons aujourd'hu , il reste encore, pour ce qui concerne le cer-
veau surtout, plus d'u i point obscur à élucider.
Bien des progrès ont été accomplis dans ce domaine au cours de ces
dernières années, aussi m'a-t-il semblé que le moment était arrivé,
d'essayer de fixer, da is un ouvrage d'ensemble, l'état actuel de nos
connaissances sur le névraxe de l'homme.
Depuis quelques a Zées, nous assistons en effet à une véritable révo-
lution en anatomie nerveuse. La découverte des collatérales du cylindre-
axe que nous devons 2 Golgi, la théorie du neurone, basée sur les travaux
de Forel, de His, de iamon y Cajal, ont complètement modifié l'état
de nos connaissances sur la structure des centres nerveux et en parti-
culier sur les connex ons des différents éléments nerveux entre eux.
Aujourd'hui la théori , du réseau anastomotique de Gerlach a vécu et
le système nerveux, périphérique et central, apparaît constitué par
une série de neurones superposés, ne communiquant entre eux que
par simple contact.
Ces données, que .'on doit regarder comme définitivement acquises,
sont d'une important capitale, et la théorie du neurone confirme, en
l'expliquant, ce fait lont nous devons la connaissance à l'anatomie
pathologique et it la pathologie expérimentale, à savoir : que la dégé-
nérescence d'un faisceau encéphalique ou médullaire suit un trajet
a
il ( PRÉFACE.
déterminé, ne se propage pas aux faisceaux voisins et respecte les
cellules nerveuses neurones de 2", 3e, 4° ordre, etc., - autour des-
quelles les fibres de ce faisceau se terminent en s'arborisant.
Si, pour ce qui concerne la structure du système nerveux chez
l'embryon ou le nouveau-né, la méthode de Golgi a rendu des ser-
vices considérables, il faut cependant reconnaître que, pour tout ce
qui a trait à la texture proprement dite du névraxe de l'homme,
nous n'avons encore jusqu'ici que deux méthodes à notre disposition.
Basées toutes deux sur l'emploi des coupes microscopiques sériées,
pratiquées sur des tissus normaux ou pathologiques, préalablement
durcis, ces méthodes se complètent l'une l'autre, et c'est à leur em-
ploi simultané que nous devons nos connaissances anatomiques les
plus précises et les plus solides, sur les centres nerveux de l'homme.
L'emploi des coupes microscopiques sériées, en anatomie patholo-
gique comme en anatomie normale, s'impose chaque jour davantage,
et on doit de plus en plus se pénétrer de ce fait, à savoir : qu'un cer-
veau porteur de lésions doit être si l'on veut en faire une étude
complète et profitable étudié par les mêmes procédés que le bulbe
rachidien ou la protubérance, c'est-à-dire débité en coupes micro-
scopiques sériées et sériées sans interruption.
C'est à ces deux méthodes que j'ai eu recours pour l'élaboration de
cet ouvrage, et le matériel anatomo-pathologique que j'ai recueilli depuis
plusieurs années, dans mon service de Bicêtre, m'a permis de contrôler
dans un très grand nombre de cas, par la méthode des dégénérescences
secondaires, les résultats fournis par l'anatomie normale.
L'ouvrage actuel diffère donc de ceux, plus ou moins similaires,
publiés jusqu'ici, par l'appoint que l'anatomie pathologique fournit à
l'anatomie normale. A ce titre, par conséquent, il s'adresse au médecin
comme à l'anatomiste.
On trouvera dans cet ouvrage très peu de schèmes. Pour tout ce qui
concerne l'anatomie normale et les dégénérescences secondaires, les
dessins qu'il contient sont la représentation fidèle d'une seule prépara-
tion, reproduite par la photographie pour tout ce qui a trait à la mor-
phologie cérébrale, par le calque ou la projection pour les coupes
macroscopiques et microscopiques.
J'estime, en effet, que si les schèmes sont d'une réelle utilité,
pour, donner une représentation simple et commode du trajet de tel ou
tel faisceau nettement déterminé, il faut bien reconnaître que ce n'est
PRÉFACE. m
pas en général de cette manière, que jusqu'ici ils ont été le plus souvent
employés. On a véritablement abusé de ce mode d'enseignement, dont
le principal défaut est de donner à l'élève l'habitude des solutions
rapides et des généralisations hâtives, et de le laisser tout désorienté,
pour ne pas dire rebuté, lorsqu'il se trouve en face d'une préparation
véritable.
Du reste, si, à l'heure actuelle, l'origine cellulaire et la terminaison
de tous les faisceaux encéphaliques et médullaires sont encore loin
d'être établies, il n'en est pas moins vrai-- ainsi qu'on le verra dans
le cours de cet ouvrage que l'anatomie normale et l'anatomie patho-
logique nous permettent de déterminer le trajet réel de la très grande
majorité d'entre eux.
Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration assidue de plusieurs
années : ma chère femme, Mme Dejerine-Klumpke, y a contribué pour
une large part; aussi ai-je tenu, et ce n'est que justice, à ce qu'il fût
publié sous nos deux noms.
Je suis heureux de remercier ici tous ceux qui, depuis plusieurs
années, aussi bien au lit du malade que dans mon laboratoire de Bi-
cêtre, ont travaillé sous ma direction. Que mes internes, MM. Auscher,
Chrétien, Flandre, Huet, Long, Macaigne, Mirallié, Poix, Richerollc,
Sollier, Sottas, Thomas, Thuilant, Touche, Vialet, reçoivent le témoi-
gnage de ma reconnaissance; M. Vialet en particulier, pour le con-
cours dévoué qu'il m'a plus d'une fois apporté dans la confection des
coupes microscopiques sériées.
M. Gillet, l'artiste habile et consciencieux auquel sont dus les des-
sins de cet ouvrage, n'a jamais ménagé ni son temps ni sa peine, et je
tiens à l'en remercier sincèrement.
Mes éditeurs, MM. Rueff et Cie, en se chargeant de la publication de
cet ouvrage, n'ont reculé devant aucune difficulté ; je suis heureux de
leur exprimer toute ma gratitude pour les soins qu'ils ont apportés
dans son exécution matérielle, ainsi que pour les sacrifices qu'ils se
sont imposés.
J. UE&LNE.
Paris, août 1804.
ERRATUM
Page 19, légende de la ligure 3, au lieu de : ipo, incision pré-occipitale, lire : inci-
sure pré-occipitale.
Page 49, procédé rapide de Golgi, avant-dernière ligne, au lieu de : dans la solution
de nitrate d'argent il 75 p. 100, lire : à 0, riz p. 100.
Page 114, figure 56, au lieu de : P, lire : STh.
Page 182, ligne 33, au lieu de : lig. 101 et 11 lire : fig. 101 et 105.
l'age 229, ligne 32, au lieu de : Pansini, lire : Pisani.
Page 46H, légende de la figure 253, au lieu de : Lignes 811 des lig. 2 ? i et 286, lire : .-
des fig. 23b et 230.
Page 569, légende de la ligure 29 : i, dernière ligne, au lieu de troisième -circonvolu-
tion frontale, lire : les trois circonvolutions frontales.
Page 618, légende de la lig. 311, quatorzième ligne, au lieu de fi, sillon limbrio-
godronné, lire : t'ri.
Page 080, ligne 29, au lieu de : chlorate, lire : chlorure de vanadium.
Page 698, ligne 19, au lieu de : (L2 [w], lire : (L2 ;
ANATOMIE
1) ES S
CENTRES NERVEUX
INTRODUCTION
Le système nerveux, qui atteint chez l'homme son plus haut degré de
complexité, est essentiellement un appareil de perfectionnement. Il n'est
pas indispensable au fonctionnement de la vie, car les Protozoaires en sont
dépourvus ainsi que les embryons des animaux supérieurs, dans les pre-
mières phases de leur développement, et, bien que chez ces êtres, les
fonctions soient diffuses et rudimentaires, ils présentent cependant des
phénomènes très manifestes de sensibilité et de mouvement. Or, la sensi-
bilité constitue une propriété générale du protoplasma vivant, elle est une
simple forme de mouvement, elle n'est en effet, d'après l'expression
de Claude Bernard, que « la réaction matérielle à une stimulation ' .
Au sur et à mesure que l'on s'élève dans la série zoologique, l'organisme
se complique soit par le développement de l'être, soit par la supériorité
hiérarchique de l'espèce. La division du travail physiologique commence à
s'effectuer, et c'est alors seulement que l'on voit apparaître le système
musculaire et le système nerveux, et que l'on voit certains éléments s'unir
sous des formes déterminées, pour constituer les appareils de digestion,
de circulation, de sécrétion, etc.
C'est chez les Coelentérés, et en particulier chez les Eponges, que l'on
trouve une première indication de système musculaire; certaines fibres du
mésoderme sont en effet manifestement contractiles : Chez les Eponges cal-
caires, v. Loewcnfckl a décrit, dans la paroi des pores, un rudiment de sys-
tème nerveux : ce sont les cellules sensorielles situées au sein de l'ecto-
derme, et disposées en couronne autour du pore ; elles sont fusiformes et très
petites, et émettent un fin prolongement qui se ramifie dans le mésoderme.
Chez les Actinies, les cellules sensorielles de Yectodevme sont situées au
1
La sensibilité con-
stituc une lWOprin·1
générale du protf)-
plasma vivant.
Cellules sensoriel-
les de l'c('Ío'](,I'J1H'.
2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules mosculo et
neuro-·pith6liales de
l'endoderme.
Neurones périphé-
1.jCf1WS et centraux
des Invertébrés.
milieu de cellules de soutènement et de cellules muqueuses (fig. z1, a et G).
Très grèles et d'aspect fusiforme, elles sont munies à leur extrémité libre
d'un seul et court bâtonnet, et donnent naissance, à leur extrémité pro-
fonde, à un fin prolongement qui se divise en un certain nombre de fibrilles
délicates, formant avec les fibrilles des cellules voisines un plexus nerveux
sous-épithélial très serré. Dans ce plexus nerveux qui entoure les tentacules,
le disque buccal et l'oesophage, on trouve un grand nombre de cellules
multipolaires. De nouvelles recherches, faites surtout à l'aide de la mé-
thode de Golgi, montreront peut-être les connexions qu'affectent ces cellules
multipolaires, avec les nombreuses fibres musculaires des mêmes régions.
Dans l'endoderme on trouve en outre, au sein de cellules glandulaires,
des cellules spéciales décrites par Hertwig : ce sont les cellules oazc.sczclo-e'pz-
ihéliales et les cellules pM;'o ? 7/f</<'.y (fig. 1 c et d); les premières, mu-
nies à leur face libre d'un llagellum unique, s'implantent par leur face pro-
fonde sur une fibre-cellule musculaire à direction transversale; les secondes,
comparables aux cellules sensorielles de l'ectoderme, émettent par leur
face profonde, de fines fibrilles qui entrent dans la constitution d'un plexus
nerveux sous-épithélial.
Chez l'Actinie on trouve donc deux éléments nerveux bien distincts :
d'une part, la cellule sensorielle et la cellule i e iii-o-éj)ll'lh (,'11'aie, affectées à
la sensibilité; et, d'autre part, la cellule multipolaire, destinée probable-
ment aux muscles. Chacun de ces deux éléments, constitue une véritable
unité nerveuse parfaitement indépendante, un neurone , composé d'une cel-
lule nerveuse dont le prolongement se ramifie.
Malgré la complexité que prend le système nerveux lorsqu'on s'élève
dans l'échelle zoologique, on trouve dans toute la série des Ixvkhtéumés, ces
deux ordres de neurones nettement distincts, ainsi que v. Lenhossek l'a
établi par ses recherches sur le ver de terre (fig. 2).
Les neurones périphériques ou du système sensitif, occupent la périphé-
rie du corps : leurs cellules, d'aspect fusiforme, se trouvent soil dissémi-
Ivtc. 1. - Cellules sensorielles, musculo-épithéliales et ncurc-épidiéhides des Invertébrés.
,D'après Il. Blanchard.)
n, cellule sensorielle de l'ectoderme de l'actinia eguinn. - b, cellules vibratiles de soutien. c, cel-
Iules musculo-épithéliales de l'endodermc. - tl, cellules Bouro-épithéliales des lames d'Ldtuardsia
lidu»)'clllata.
INTRODUCTION. 3
dans toute l'étendue du tégument externe, soit situées immédiatement
essous de ce tégument; leurs prolongements nerveux, à direction cen-
te, entrent en connexion avec les neurones centraux (fig. 2).
es neurones centraux ou du système musculaire, ont une tendance à se
ir en petits groupes et à s'entourer d'une enveloppe commune pour
1er de petits ganglions, reliés les uns aux autres par de fines commis-
s, constituées par les fibrilles nerveuses.
)ans toute la série des Invertébrés, les neurônes centraux entourent
épithélium cutané renfermant les cellules des neurones sensitifs. - r, couche de fibres musculaires
aires. /, couche do fibres musculaires longitudinales. - g, vaisseau situé de chaque côté du gan-
à l'origine des nerfs. - n, nerf périphérique. Chaque nerf contient des libres de gros calibre et des
de fin calibre. Les libres de gros calibre ou fibres nerveuses motrices, se terminent dans les couches
ilaires et prennent leur origine dans les cellules unipolaires du renflement ganglionnaire. Ces col-
entourent la substance ponctuée centrale de Leydig à laquelle leur prolongement nerveux princi-
audouuc de nombreuses ramifications. Les fibres de fin calibre (fibres nerveuses sensitives) prennent
origine dans les cellules sensorielles bipolaires de l'épithélium cutané. Leur prolongement principal
dans la couche sous épithéliale des ramifications collatérales à direction tangentielle, puis il tra-
le nerf sans se ramifier, pénètre dans le ganglion et s'y termine par des arborisations libres dans la
nce ponctuée de Leydig. Cette figure montre très nettement le trajet qu'affectent les nerfs entre les
bouches de fibres musculaires. (hn)
ollier nerveux l'extrémité oesophagienne du tube digestif; ce collier
- flien présente plusieurs renflements ganglionnaires, et donne nais-
de chaque côté, à un cordon moniliforme situé du côté ventral de
al, et dont les ganglions sont réunis par de fines commissures verti-
t transversales de fibres nerveuses. Ces deux cordons ganglionnaires
omosent en outre au-dessus et au-dessous du collier oesophagien,
tituent la chaîne ganglionnaire des Invertébrés dont la situation est
ils profonde.
cellules des neurones centraux peuvent affecter des formes varia-
e sont des cellules tantôt multipolaires, tantôt unipolaires, plus rare-
ipolaires. Elles émettent un prolongement nerveux, à direction cen- ? Système nerveux du lombric. Coupe transversale d'un lombric passant par un renfle-
ment ganglionnaire et deux nerfs périphériques latéraux. (D'après G. Retzius.)
4 .k ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX....... 1
Substance ponc-
tuée de Leydig.
Neurones périphé-
riqucs et centraux
chez les Vertébrés.
Névraxe des Ver-
zèbres.
trifuge, c'est le prolongement principal ou cyliiid-e-axile'Stimmfoi,lsat'z ? f6§
auteurs allemands), et un nombre plus ou moins considérable de prolonge"1-
ments secondaires, qui naissent soit du corps cellulaire, soit du prolongé
ment principal. Les prolongements principaux se groupent en petits fasci-
cules, les uns se portent à la périphérie et s'arborisent librement .à rit
surface des muscles, les autres forment les commissures qui relient lès
ganglions entre eux, ils se terminent tous par des arborisations libres
soit dans le ganglion où siège la cellule d'origine (Retzius, v. Lenhossek,
de Nabias), soit dans un ganglion plus ou moins éloigné. Ces arborisations
terminales libres s'enchevêtrent avec celles des prolongements secondaires
ainsi qu'avec celles des prolongements nerveux des neurones périphéri-
ques ; elles forment dans l'intérieur du ganglion une substance finement
granuleuse, véritable feutrage de fibrilles nerveuses : c'est la substance
ponctuée centrale de Leydig, le netrropilème de His; mais elles conservent
toujours leur indépendance, et, les connexions qu'affectent ces neurones
les uns avec les autres se font, ainsi que Forel l'a montré, par contact, par
contiguité et non par continuité de tissu. 1
Chez les Vertébrés, les neurones périphériques ne sont plus représentés
que par le nerf olfactif, dont les cellules d'origine se trouvent disséminées
au sein de l'épithélium de la muqueuse de Schneider. Les cellules dq t¡\1\
les autres neurones sensitifs ont abandonné leur situation supcrficiell< £ 3'ir '\
se groupent ensemble de chaque côté de la colonne vertébrale, pour, «ffi-^1 a
stituer les ganglions Les neurones centraux concourent-
à former Taxe cérébro-spinal ou le névraxe, connu encore sous le nom .01 de 'I
t .oï1l'
CENTRE NERVEUX ENCÉP11AL0-MÉDULLAIRE, OU de 1111GLE\CI : PIIeII.E. Logé dans la
cavité osseuse cranio-rachidienne, il comprend une partie considérablement
renflée, l'ENCÉPHALE, située dans la cavité crânienne et une longue tige cylin-
drique, la moelle épinière, logée dans la cavité rachidienne. J 'dit
On trouve en outre, chez les Vertébrés, un système ganglionnaire spé-
cial, le Système nerveux de la vie organique, ou zo-yélaléve, ou Systl\¡IIJt91lu
grand sympathique. Ce système considéré autrefois et il tort commo d'orrn-
plètement indépendant du système ou Système nerveux ifaela
vie animale, présente de nombreuses connexions avec ce dernier 11°lén
dérive au point de vue embryogénique, et, bien qu'il présente une struc-
ture un peu spéciale, ses cellules donnent naissance, comme les cellulddu
névraxe, à un prolongement nerveux unique qui se continue avec urie'tYlr2
de Remak, laquelle se porte, soit dans un ganglion sympathique ou céri.'1Wo
rachidien voisin, soit dans l'axe cérébro-rachidien lui-même, soit dluibCljI6 !
rameaux viscéraux qui se distribuent aux organes de la vie végétative.80*30
Au sur et à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des Vertébrés, la'COfii*1
plexité du névraxe et en particulier de l'encéphale augmente : il <tE(lÍ\Jt ?
chez l'homme, un degré de développement qu'on ne trouve dans ltftiLÍffi. !
autre espèce vivante, et qui constitue l'élément principal de sa supériorité.
Dès qu'il apparaît dans la série zoologique, le système nerveux J*011-( ? ,dil
rôle prépondérant dans les phénomènes de la vie, il étend partoutMoïï
INTRODUCTION. :
influence, sert d'intermédiaire entre les différents organes, et apparaît
comme un grand régulateur de la nutrition générale. Il exerce, en effet, son
pouvoir sur tous les organes, contribue à toutes les fonctions, coordonne
entre elles toutes les opérations vitales, soit de la vie de relation, soit de la
vie de végétation : tous les mouvements soit réflexes, soit instinctifs, soit
spontanés et volontaires, impliquent l'intervention du système nerveux,
et la plus simple action réflexe, comme les opérations les plus complexes
de l'intelligence, ne sont que les produits et les manifestations de l'activité
des différentes parties de ce système.
Or, cette activité fonctionnelle varie, non seulement d'après la confor-
mation particulière, le mode d'agencement et de connexion réciproques
des éléments centraux qui l'engendrent, mais encore d'après la spécialisa-
tion des éléments périphériques qui lui transmettent les impressions et
d'après la constitution des appareils centraux qui reçoivent ces dernières.
Le mode d'agencement des différents neurônes, l'origine cellulaire, le
trajet et la terminaison des différents faisceaux du névraxe, constituent
donc le chapitre le plus important de l'étude anatomique des centres ner-
veux ; ce chapitre présente encore bien des lacunes et bien des points à
élucider.
L'étude anatomique du névraxe doit être envisagée à différents points
de vue : La morphologie nous en est fournie par J'Anatomie descriptive, la
structure des éléments qui le constituent est du ressort de r/7/.s<o/oy<e et le
mode de groupement de ces éléments entre eux, ainsi que l'étude des voies
de communication qui les relient les uns avec les autres nous sont donnés
par l'Anatomie dite de texture.
Dans un ouvrage sur l'Anatomie des centres nerveux, il est indispen-
sable de décrire, avec détails, les différentes méthodes d'étude usitées en
anatomie nerveuse, les progrès réalisés dans nos connaissances concernant
sa structure et sa texture, ayant en effet toujours marché de pair avec les
progrès effectués dans ces méthodes. L'étude du névraxe, basée sur l'examen
des coupes macroscopiques pratiquées à l'état frais ou après durcissement,
adonné depuis longtemps tout ce qu'elle pouvait donner. Cette méthode,
qui doit être conservée en tant que méthode d'anatomie topographique, ne
peut fournir que des renseignements insuffisants, au point de vue de l'ana-
tomie de texture. Cette dernière ne peut être étudiée avec succès, qu'au
moyen de plusieurs méthodes se complétant les unes les autres, et que nous
passerons successivement en revue. Parmi ces méthodes il en est deux sur-
tout, que nous avons mises à profit au cours de cet ouvrage, car elles sont
de beaucoup les plus importantes. L'une est basée sur l'étude des coupes
microscopiques sériées et emprunte ses procédés à l'anatomie normale,
l'autre relève de l'anatomie pathologique et repose sur l'élude des dégéné-
rescences secondaires. Cette dernière méthode s'applique mieux que toute
autre au cerveau de l'homme et son emploi systématique, dans un très
grand nombre de cas de lésions cérébrales localisées, recueillis dans l'Hos-
pice de l31cctrc, nous a permis de. poursuivre et d'étudier le trajet d'un
î
Rote joué par
le systèmo nerveux
dans les phénomènes
de la vie.
G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
rhtndcronvragc.
certain nombre de faisceaux encéphalo-médullaires. Le résultat de ces re-
cherches sera exposé par l'un de nous dans un autre ouvrage ; nous men-
tionnerons cependant, chemin faisant, ce qui, dans ces recherches, nous a
permis d'élucider tel ou tel point spécial d'anatomie cérébrale.
Mais l'étude analytique et synthétique du névraxe, ne peut être abordée
qu'avec le triple concours de l'Embryologie, de 1 ? s'/oyec.se et de l'/7<s/o-
logie. Il est impossible, en effet, sans l'aide de ces sciences, de se faire une
idée exacte de la morphologie, de la structure et de la texture du névraxe
de l'homme adulte. Ces différents chapitres constitueront la première partie
de l'ouvrage. La deuxième partie sera consacrée au cerveau dont nous étu-
dierons la morphologie, la structure histologique et la texture. Cette der-
nière sera étudiée à l'aide de coupes sériées macroscopiques et surtout mi-
croscopiques, pratiquées dans le sens horizontal, vertico-transversal et
sagittal. Après cette description, pour ainsi dire analytique, des diffé-
rentes régions du cerveau, nous en exposerons la synthèse. Nous passerons
alors successivement en revue l'origine, le trajet et la terminaison des
différents faisceaux du cerveau : faisceaux d'association qui relient deux
régions plus ou moins éloignées de l'écorce cérébrale, faisceaux commissu-
raux qui unissent les deux hémisphères entre eux, faisceaux de projection
enfin, dont les connexions sont beaucoup plus complexes, et qui peuvent
se diviser en deux systèmes principaux. Le premier comprend les fibres
de projection de l'écorce cérébrale qui unissent celte dernière aux gan-
glions infra-corticaux, à la protubérance, au bulbe et il la moelle épinière;
elles entrent dans la constitution de la capsule interne et du pied du pédon-
cule et seront étudiées avec ces régions.
Le second assure les connexions entre les ganglions infra-corticaux et
les centres nerveux inférieurs (cervelet, isthme de l'encéphale, moelle épi-
nière), il concourt à la formation de la région sous-optique de Fore/ et de la
calotte du pédoncule, et sera décrit avec cette partie du système nerveux
central.
La troisième partie de cet ouvrage comprendra : le cervelet, l'isthme de
l'encéphale et la moelle épinière. Nous procéderons ici comme pour le cer-
veau : Après voir exposé la morphologie, puis l'élude analytique et la struc-
ture de ces parties à l'aide de coupes microscopiques sériées, nous abor-
derons l'étude synthétique de leurs différenls faisceaux, ainsi que l'origine
de leurs nerfs respectifs.
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE 1
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX
1. - MÉTHODES GÉNÉRALES D'ÉTUDE
Au commencement de ce siècle la conformation extérieure et intérieure
de l'encéphale était assez bien connue, il suffit, pour s'en convaincre, de
parcourir l'Atlas de 'icq-d'azyr, mais il n'en était pas de même de sa
texture, et cela se comprend, si l'on réfléchit à l'imperfection des procédés
dont disposaient les anatomistes d'alors. Ces procédés consistaient dans
l'emploi de coupes pratiquées dans différents sens, dans la dissection à
l'aide du scalpel et la séparation au moyen de pinces des fibres nerveuses,
opérations pratiquées sur des tissus frais ou préalablement durcis (Ruysch,
Vicq d'Azyr, Reil).
Malgré la pauvreté de ces moyens, Vicq d'.\zir avait reconnu la ligne
brisée, formée par la lame de substance blanche que nous désignons depuis
Reil sous le nom de capsule interne, et avait réussi à suivre le faisceau que
nous connaissons aujourd'hui sous le nom de faisceau pyramidal, depuis
les pyramides du bulbe, jusqu'au niveau du noyau appelé aujourd'hui noyau
lenticulaire ('l'. l, l'1. IX, XI, XII et XIII). « L'étude de cette planche Il »,
dit-il, « me parait intéressante en ce qu'elle montre, mieux que toutes les
descriptions possibles, les rapports de la moelle allongée et des corps
pyramidaux avec la protubérance annulaire, avec les jambes et loute la
substance médullaire moyenne du cerveau ».
C'est avec des méthodes aussi imparfaites que travaillèrent, au commen-
Méthodes em-
ployées au commeu-
cement de ce siècle
par lzti)«S(11, Vicq-
rl' : lzyr. Ieil.
8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Gall, Spurxheim,
F 0 v i Il e, BUl'dach,
I.ciclvert. Ilenle.
Keii-'hert.
]-îCtnak,Khrt;nbcrg.
Travaux de Stilling.
Méthode des coupes
sériées de Stilling.
Perfectionnements
apportés à cette mé-
thode.
.Micro tome.
Coloration au car-
min de Gcrlach.
Méthode de \\-ci-
gert.
cernent de ce siècle, Gall, Spurzheim, et plus tard, Foville père, Arnold,
Burdach, Heichert, Iletile; et, lorsque l'on considère les moyens qu'ils
avaient à leur disposition, on est vraiment étonné des résultats qu'ils ont
obtenus.
C'est à cette époque également, que Reichcrt appliqua pour la première
fois l'embryogénie à l'étude de l'anatomie du système nerveux.
L'histologie qui, vers 1830, commençait à se développer, n'apporta
point, tout d'abord, un grand secours à cette partie de l'anatomie. Quoique z
Rolando, en 1824, eût pratiqué pour la première fois des coupes minces de
la substance cérébrale, et que Remak et Ehrenberg eussent découvert en
1833, le premier la cellule, le second le tube nerveux, le trajet des fibres
nerveuses dans le système nerveux central restait encore inabordable aux
histologistes, et l'on peut dire qu'à cette époque les données sur la texture
de la moelle épinière et des centres nerveux étaient encore très hypothé-
tiques; c'est à Slilling que revient le grand mérite d'avoir inauguré une
nouvelle méthode, celle des coupes minces en séries, pratiquées après dur-
cissement. Les travaux de Stilling, commencés en 18 ! r2, représentent un
labeur immense, et sont encore aujourd'hui d'une importance fondamentale.
Méthode des coupes en séries. - La méthode des coupes en séries est
basée sur l'examen histologique et à un faible grossissement, de coupes
minces et sériées, pratiquées sur des pièces préalablement durcies; elle
nous permet, par l'étude et la comparaison de coupes successives, de
reconstituer, dans l'encéphale ou dans la moelle épinière, le trajet de tel
ou tel faisceau déterminé, depuis son origine jusqu'à sa terminaison.
A l'aide de cette méthode, aujourd'hui encore journellement employée,
nous procédons, en un mot, de la même manière que les embryogénistes,
reconstituant un embryon après l'avoir débité en coupes sériées. La
méthode des coupes en séries a, du reste, subi, entre les mains des succes-
seurs de Stilling, de notables perfectionnements. Le durcissement des
pièces au moyen de l'alcool, a été remplacé par le durcissement dans les
bichromates, et la découverte du microtome est venue simplifier singuliè-
remcnt la confection des séries. Enfin la coloration des coupes par le
carmin (Gerlach, 1858), et surtout l'emploi de la méthode de Weigert
pour colorer les gaines de myéline (1884), ont donné à la méthode de
Stilling une précision remarquable.
A celte méthode sont attachés les noms de Lenbossek, Schroeder van
der Kolk, Deiters, Meynert, Vulpian, L. Clarke, Luys, M. Duval, Guddcn,
Forel, Ganser, Flechsig, von Bechterew, Darkschewitch, Edinger, Sachs,
Maliaim, Vialet, etc.
L'étude de coupes sériées, pratiquée à un faible grossissement est, en
effet, la seule méthode qui nous permette d'étudier la texture si compliquée
du système nerveux central. Or, tandis que la structure de ce système, a
fait au cours de ces dernières années, des progrès considérables et dus à
Golgi, Ramon y Cajal, Kolliker, Retzius, etc., il s'en faut de beaucoup que
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 9
nous soyons aussi avancés par rapport à sa texture, surtout en ce qui con-
cerne le cerveau.
La méthode de Stilling, en effet, a été surtout appliquée jusqu'ici à
l'étude de la moelle épinière et de l'isthme de l'encéphale, et y a donné de
remarquables résultats. Par contre, dans l'étude du cerveau de l'homme,
l'emploi de cette méthode se heurte à d'assez grandes difficultés et c'est
pour cela sans doute que, jusqu'ici, elle n'a pas dans ce domaine fourni les
résultats qu'elle est capable de donner. Appliquée au cerveau humain, elle
constitue, en effet, une méthode longue, pénible, fastidieuse, exigeant un
temps énorme, un labeur considérable et, comme l'opérateur agit sur de
grandes surfaces, il lui faut, pour appliquer cette méthode, étudier et. com-
parer un très grand nombre de préparations. Et cependant, malgré toutes
les difficultés inhérentes à l'emploi de la méthode de Stilling, c'est encore
aujourd'hui la meilleure que nous puissions employer pour étudier la
texture si compliquée du cerveau.
La méthode de Stilling, quelqu'excellente qu'elle suit, n'est cependant
point la seule qui doive être employée. Les résultats qu'elle nous fournit,
ont besoin d'être contrôlés à l'aide d'autres méthodes qui, bien que parais-
sant de prime abord assez différentes les unes des autres, convergent cepen-
dant vers le même but en se prêtant un mutuel appui.
Ces méthodes nous sont fournies par l'Anatomie pathologique, dégéné-
rescences secondaires; l'Anatomie de développement, étude de l'apparition
de la myéline dans tel ou tel faisceau ou méthode de Flechsig; l'Anatomie
comparée, comparaison chez des animaux différents de P¡F ? dwJP.88'S
du système nerveux central ; la Pathologie expérimentajti ? \}}t ? I61eq ? f ?
la Tératologie.
Méthode des déuénékescences secondaires. LOI'SCIlIllIl ·r LlVy : .l :
lionne, il se produit, ainsi que Nasse l'a montré en 1839, une dégénéres-
cence de son bout périphérique. En 1852, \\ aller, dans ses expériences
sur les racines des nerfs rachidiens, établit les lois suivant lesquelles se
faisait cette dégénérescence. En pratiquant la section des deux racines d'un
nerf avant leur réunion, Waller constata que la racine antérieure dégéné-
rait dans son segment périphérique et restait normale dans son segment
central ; au contraire, la racine sensitive était altérée dans son segment
central, le segment attenant au ganglion persistant intact. Waller arriva
à l'aide de ses expériences, à conclure que le ganglion spinal est le
centre trop/tique du nerf sensitif et que la partie antérieure de la moelle
épinière nous savons aujourd'hui de par l'anatomie pathologique, que
ce sont les cellules des cornes antérieures est le centre trophique du nerf
moteur. Cet auteur formula ainsi la loi générale de la dégénération : « un
tube nerveux dégénère lorsqu'il est séparé de son centre trophique » et, cette
découverte des centres trophiques, a été d'une importance capitale en
histologie et en physiologie nerveuses.
Waller avait vu d'emblée, le parti que l'on pouvait tirer de sa méthode
i'
Application de la
méthode de Stilling à
'étude de la texture :
lu cet-veau. ;
î
Les resu1tats 01lte-
nus par la méthode
le Stil11ng doivent.
tre contrôlés à l'aide ¡
l'autres méthodes.
I
I
I
Expériences de
Waller.
i
Découverte des
centres trophiques.
10 () ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Emploi de la mé-
thode de \\'aller en
anatomie.
Travaux de Turck,
Charcot et \'ulpiau.
l3oucharrl. Flechsig.
Scléroses systéma-
t matiquesdc Vulpiati
Système de ncu-
; rbnes.
i
il
La méthode des
dégénérescences
permet de suivro la
partie fondamentale
d'un faisceau beau-
coup mieux que le
trajet des fibres col-
latérales qui s'en dé-
tachent.
Chez le foetus et
l'entant les dégéné-
rescences secondai-
res s'accompagnent
d'un arrêt de déve-
loppement.
pour étudier certains points d'anatomie du système nerveux périphérique,
et de fait cette méthode a été employée plus d'une fois, pour élucider le
trajet de faisceaux nerveux traversant des plexus ou s'anastomosant entre
eux.
La méthode de \\'aller, fut par la suite appliquée aux centres nerveux,
dans le but d'y produire des dégénérescences secondaires, et partant d'étu-
dier le trajet des faisceaux altérés, mais ici l'anatomie pathologique avait
devancé l'expérimentation, grâce aux travaux de L. Turck (1850-1859)
suivis de ceux de Bouchard, Charcot et Vulpian, Flechsig, Pierret, Kahler
et Pick, Schultze. Brissaud, Pitres, Féré, etc. Nous savons aujourd'hui, de
par l'anatomie pathologique, que certains faisceaux dégénèrent dans toute
leur longueur à la suite de lésions cérébrales corticales ou centrales, ou à
la suite de lésions médullaires, et nous savons aussi que les cordons posté-
rieurs de la moelle dégénèrent à la suite de lésions des racines correspon-
dantes [Scléroses systématiques de Vulpian).
Le territoire de fibres, où se produit constamment une même dégéné-
rescence dans telle condition donnée, est désigné sous le nom de « Système
de fibres »; on doit aujourd'hui, grâce aux données introduites dans la
science par Forelet Cajal, lui donner le nom de « Système de neurones ».
Les résultats acquis par l'étude des dégénérescences secondaires chez
l'homme sont des plus importants. Leur nombre augmente chaque jour, et
l'application de la méthode de Stilling - coupes sériées - à l'étude de ces
dégénérescences, a permis d'étudier des faisceaux à trajet plus ou moins
compliqué.
Mais, et nous tenons à le faire remarquer, s'il est possible et souvent
même facile, de suivre à l'aide de celte méthode, le trajet d'un système
dégénéré, par contre il n'est pas toujours très aisé, il s'en faut même de
beaucoup, de suivre les fibres qui se détachent du système envisagé pour se
rendre dans des systèmes voisins. La découverte des branches collatérales
du cylindre-axe que nous devons à Golgi, montre en effet, que de tout tube
nerveux, encéphalique ou médullaire, se détachent des fibres, qui vont se
terminer dans une région plus ou moins éloignée. Or, la dégénérescence de
ces dernières fibres ne peut être nettement reconnue, que lorsqu'elles sont
en certain nombre, lorsqu'elles sont groupées en fascicules, ce qui est
loin d'être toujours le cas.
Chez l'homme arrivé il son complet développement, le résultat de lé-
sions portant sur les centres trophiques encéphalo-médullaires ou sur le
trajet des fibres nerveuses, se traduit uniquement par un processus de dé-
générescence - disparition du cylindre-axe et de la myéline avec sclérose
consécutive ; - dans les cas de lésion congénitale ou survenue dans le
bas âge, le processus de dégénérescence est accompagné d'un arrêt de
développement d'autant plus prononcé, que l'apparition de la lésion aura
été plus précoce. En d'autres termes, ici, les altérations secondaires sont
analogues, à celles que l'on obtient sur les animaux à l'aide de la mé-
thode de Gudden.
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX, il
Méthode de FLECHSIG. Cette méthode est basée sur le fait que, dans
le système nerveux central, les différents systèmes de fibres se recouvrent
de myéline, à une époque déterminée et variable suivant les faisceaux. Les
anatomo-pathologistes et les embryogénistes, savaient bien qu'à la nais-
sance ou dans les derniers mois de la vie intra-utérine, le cerveau pré-
sente une coloration toute différente de celle qu'il présentera par la suite,
et que les faisceaux de la moelle épinière, ne présentent pas encore tous la
coloration blanche qu'ils auront plus tard. Foville avait même très nette-
ment constaté chez les nouveau-nés, au niveau de la partie postérieure des
cordons latéraux de la moelle et en dehors des faisceaux pyramidaux,
l'existence d'un faisceau distinct contenant des fibres blanches. Parrot,
examinant le cerveau d'enfants nouveau-nés, montra qu'à cette époque
de la vie, il existait déjà des fibres à myéline sous-jacentes au sillon de
Rolando (Anse rolandique de Parrot).
A Flechsig, revient le mérite d'avoir saisi toute l'importance de ces
différences de coloration en étudiant, par la méthode des coupes en séries
le cerveau, le bulbe et la moelle, dans les derniers mois de la vie intra-
utérine et après la naissance. Flechsig traitait ses préparations par l'acide
osmique, et toutes les parties des coupes correspondant à des faisceaux
non encore développés (c'est-à-dire dont les tubes n'étaient pas encore
recouverts de myéline), tranchaient par leur coloration blanche, sur les
autres parties déjà développées et colorées en noir. Les nouvelles tech-
niques de coloration des centres nerveux dues à Weigert et à Pal, ont
rendu la méthode de Flechsig d'une application beaucoup plus facile.
A cette méthode de Flechsig sont attachés les noms de Pierret, von
Bechterew, Edinger, Darkschewitch, etc.
Cette méthode, basée sur l'époque de myélinisation différente des fihres
nerveuses, a rendu, entre les mains de Flechsig et de ses élèves, de très
grands services, pour déterminer dans la moelle et en général dans le sys-
tème nerveux central le trajet de certains faisceaux. Mais cette méthode
ne présente pas une sécurité absolue, car, si le système de neurones que
l'on étudie est un système composé de fibres longues, il peut arriver que la
partie de ces fibres, voisine de leurs cellules d'origine, soit déjà revêtue de
myéline, alors que la périphérie en est encore dépourvue et on pourrait
par conséquent être amené à croire, que cette partie périphérique n'ap-
partient pas au même système que celui que l'on étudie (voy. Histogenèse).
Méthode rasée sur l'anatomie comparée. L'anatomie comparée a
fourni, en anatomie cérébrale, de remarquables résultats, surtout au point
de vue morphologique. Elle fut appliquée pour la première fois, et avec
succès, à l'anatomie du système nerveux, par Leuret et Graliolet, et la
voie que ces auteurs avaient tracée fut suivie depuis par nombre d'auteurs :
Meynert, Gottsche, Fritsch, Stieda, M. Duval, Rahl-Riickhard, Ziehen
et Kükentlial, Spitzka, etc.
La méthode de Leuret et Gratiolet est basée sur ce fait général que,
Méthode de Floc
si, basée sur 'ut,o
que d'apparition d
la myéline dans le
faisceaux.
I
Foville. ! !
Anse rolandique d.
Parrot. i
i
Difficulté d'étudié
DiMcuMd'ctudic
COMP14tement
l'aide de la méthode 1
de Flechsig un sys
tème de fibres Ion
gués.
Travaux de Leur- :
et Gratiolet.
12 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
DWém`rcsconces
ecoftdaîrescxpcri-
lentales.
il
1
1
1
1
t
léthode de Gudden.
Expérimentation
ur ùcsaujmallx nou-
cau-nés.
]
t
j
( Importance de la
péthode de Gudden.
Ii
dans la série animale tout entière, il existe un rapport constant entre le
développement des organes périphériques, et le développement des parties
du système nerveux central, auxquelles aboutissent les nerfs appartenant à
ces organes. Pour déterminer les origines du nerf olfactif, on comparera
le cerveau de divers mammifères. Chez les animaux à odorat très subtil,
chez le chien par exemple, on trouvera à la face inférieure du lobe frontal
un véritable lobe olfactif; ce lobe sera rudimentaire chez l'homme et chez
les animaux il odorat peu développé, il fera défaut chez le dauphin, etc. De
même pour la vue : la taupe possède des tubercules quadrijumeaux anté-
rieurs extrêmement petits; chez les oiseaux, au contraire, ces tubercules,
au nombre de deux seulement tubercules bijumeaux, sont très déve-
loppés, et portent le nom de lobes optiques. Ces lobes optiques des oiseaux
sont d'autant plus volumineux que la vue est plus perçante; c'est ainsi,
par exemple, que chez les oiseaux de proie, ils sont beaucoup plus accusés
que chez les gallinacés. Comme on peut le voir par ces différents exemples,
l'application de l'anatomie comparée il l'étude de l'anatomie du système
nerveux central peut fournir de précieux renseignements. Mais au point
de vue du trajet des faisceaux, l'anatomie comparée a rendu relativement
moins de services que pour la morphologie générale. La texture du né-
vraxe des vertèbres inférieurs, en particulier celle des cerveaux moyen et
postérieur, est le plus souvent beaucoup plus complexe que chez l'homme.
A cette méthode se rattachent toutefois les noms de Stiédi, layser, 1,'i-itscli,
Osborn, Forel, Bellonci, Ahlborn, Ad. Meyer, Ilonnegger, etc.
Méthodes expérimentales. Méthode de Gudden. L'expérimenta-
tion sur les animaux, a été appliquée avec succès, pour étudier au moyen
des dégénérescences, le trajet des faisceaux dans le système nerveux cen-
tral, et, on a pratiqué tantôt des lésions encéphaliques, tantôt des lésions
médullaires, tantôt des lésions des racines ou des nerfs périphériques.
(Vulpian, Schif', Westphal, Schiefferdecker, Franck et Pitres, 1.W venthal,
Langley, Sherrington, Tooth, Mott, Marchi et Alghieri, Singer et Munzer,
Barbaci, etc.) Appliquée dans certaines conditions, celte méthode porte le
nom de méthode de Gudden.
Méthode de Gudden, Cette méthode diffère des autres méthodes
expérimentales, en ce que, au lieu d'opérer sur des animaux adultes, on
opère sur des animaux nouveau-nés, à une époque par conséquent où le
système nerveux est en pleine voie de développement. On obtient ainsi des
dégénérescences beaucoup plus prononcées, et à marche beaucoup plus
rapide que chez l'animal adulte, ce qui tient il une activité plus grande, il
cet âge de la vie, du processus de résorption cellulaire. Cette méthode, il
laquelle sont attachés les noms de Gudden, Hayem, Forel, Vulpian, Ganser,
Mayser, Bumm, v. Monakow, etc., et dont les résultats seront décrits plus
loin en détail (voy. Histogenèse), est extrêmement importante. Elle est en
outre d'une technique relativement facile, car, ainsi que l'a montré Gudden,
l'animal nouveau-né se laisse opérer facilement, les hémorrhagies ne sont
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 13
guère à redouter et les plaies guérissent rapidement. Une fois opéré,
l'animal est remis à la mamelle, on le laisse vivre un temps variable, de
quatre à huit semaines ou même davantage, puis on le sacrifie. On fait
durcir le système nerveux central, et on le coupe en séries au microtome,
d'après les procédés ordinaires. Au lieu d'opérer sur les centres on peut
aussi opérer sur les nerfs périphériques, et les résultats obtenus ne sont
pas moins importants.
Méthodes basées sur l'embryogénie E'r la 1'l.IiATOLOGIE. En examinant
la conformation extérieure et intérieure du névraxe, à différentes périodes
de son développement et en étudiant la manière dont se forment les
diverses parties qui le constituent, on peut arriver à étudier certains points
d'anatomie. Nous devons nos notions actuelles d'embryogénie humaine et
comparée à Reichert, von liôlliker, Coste, His, M. Duval, Mihalkowicz,
Dareste, IL Fol. (rosette, LW ve, Vignal, Edinger, Phisalix, Held, etc.
Enfin, l'étude du système nerveux central dans les cas d'arrêt de déve-
loppement ou de malformations (Tératologie), constitue encore une méthode
importante de recherches, en montrant que tel ou tel faisceau cérébral ou
médullaire, fait défaut à la suite d'arrêt de développement de telle ou telle
partie de l'encéphale. A cette méthode sont attachés les noms de Flechsig,
Forel et Onufrowicz, Kaufman, Hoffmann, etc.
Il. MODES DE PRÉPARATION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
1. Ouverture du crâne et extraction du cerveau. Le sujet reposant
sur le dos, et la tète étant maintenue soulevée à l'aide d'un billot, qui
embrasse par sa concavité la partie postérieure de la nuque, le cuir chevelu
est incisé suivant une ligne transversale allant d'une oreille à l'autre, et
passant par le sommet de la tète. Les deux lambeaux sont rejetés l'un en
avant jusqu'au niveau du bord orbitaire, et l'autre en arrière jusqu'au
niveau de la protubérance occipitale externe. La calotte crânienne est
ensuite enlevée, après incision horizontale des muscles temporaux. Le
meilleur moyen d'enlever la calotte, est encore de la briser circulairement
à l'aide du marteau, suivant une ligne passant environ il un centimètre,
au-dessus de la ligne d'incision des parties molles. L'enlèvement de la
calotte à l'aide du marteau, est d'un usage courant en France, et nous
paraît préférable à l'emploi de la scie. Cette dernière méthode, usitée à
l'étranger, a le défaut d'exposer l'opérateur à léser la corticalité, accident
assez facile à produire, grâce à la différence d'épaisseur que présente la
calotte crânienne suivant les régions. La scie ne doit être employée que
lorsqu'il existe des lésions du crâne, fractures etc., et que l'on tient à
conserver la pièce. La section du crâne une fois pratiquée, la calotte est
Embryogénie et
tératologie.
Ouverture du crâne
chez l'adulte à l'aide
du marteau.
14
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Chez les enfants le
crâne doit être ou-
vert à l'aide de la
scie.
Ouverture du crâne
chez le foetus et le
nouveau-né.
¡
i
|
A
.1
Extraction du cer-
veau de l'adulte.
enlevée et détachée de la dure-mère, au moyen du crochet situé il l'ex-
trémité du marteau.
Chez les jeunes enfants, l'ouverture du crâne nécessite en général l'em-
ploi de la scie, du fait des adhérences qui existent entre la dure-mère et le
crâne, ainsi que de la mollesse du cerveau à cet âge. C'est dans ces cas,
que l'on peut être amené à sectionner transversalement le crâne et le cer-
veau tout, à la fois. On arrive cependant le plus souvent à détacher la
calotte, après avoir incisé la dure-mère circulairement au niveau du trait
de scie. Chez le nouveau-né et à plus forte raison chez le foetus, l'extraction
du cerveau est assez délicate, étant donnée la mollesse extrême du tissu
cérébral à cette époque de la vie. La méthode qui nous parait être la meil-
leure dans ces cas est la suivante : après avoir incisé et rabattu l'épicràne
comme précédemment, on incise au scapel le périoste, àla périphérie de cha-
cune des plaques osseuses, sans intéresser les fontanelles ni la membrane
suturale. On enlève ces plaques, parcelles par parcelles et, lorsque les deux
os pariétaux, les deux os frontaux et l'écaille de l'occipital ontété ainsi enle-
vés, on plonge la tète dans une solution très faible de liquide de Millier, puis
avec des ciseaux, on incise sous le liquide la dure-mère, soit circulaire-
ment, soit en croix. Dans ces conditions, il devient facile d'extraire l'encé-
phale qui flotte dans le liquide. Il faut avoir soin, en employant ce procédé,
de ne pas léser la dure-mère en enlevant les plaques osseuses, caria moindre
ouverture donne issue il la matière cérébrale.
Chez Y adulte, une fois la voûte cranienne enlevée, on examine la face
externe de la dure-mère, puis on incise cette membrane, soit circulaire-
ment, soit crucialement; ce dernier procédé nous parait être le meilleur.
A l'aide de ciseaux mousses, on l'incise d'abord parallèlement de chaque
côté du sinus longitudinal supérieur et chacun de ces lambeaux est divisé
en deux par une incision perpendiculaire à la précédente.
Pour extraire le cerveau, on introduit les doigts de la main gauche sous
les lobes frontaux et. en soulevant légèrement le cerveau, on sectionne
successivement au scalpel et en exerçant le moins de traction possible, les
nerfs de la base du crâne, et la tige pituitaire. On incise ensuite à l'aide
du scalpel la tente du cervelet le long du bord supérieur du rocher, tout
en soutenant les hémisphères cérébraux de la main gauche. On sectionne
également le reste desnerfs de la base, les deux artères vertébrales etenlin,
aussi bas que possible, la moelle épinière. Les doigts de la main droite
étant placés sous le cervelet, on attire à soi la masse encéphalique que l'on
dépose ensuite sur sa convexité. Dans les différentes maniruvres nécessi-
tées pour enlever le cerveau, il faut avoir grand soin lorsque le cerveau
est soulevé en arrière afin de pratiquer la section de la tente du cervelet,
d'exercer le moins de traction possible, car il est très facile dans ces con-
ditions de léser les pédoncules, accident qui n'est pas à négliger, surtout
lorsqu'il s'agit de cerveaux porteurs de lésions.
Le cerveau une fois extrait de la cavité crânienne, sera traité de diffé-
rentes manières, suivant le parti que l'on en veut tirer, suivant, en d'autres
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 1 : ;
termes, que l'on fait de l'anatomie normale ou de l'anatomie 1),-ttiioIo-
gique.
2. Ouverture du hachis. Extraction de la moelle épinière. Le
cadavre étant couché sur le ventre, on soulève la partie supérieure du tronc à
l'aide d'un billot placé sous la fourchette sternale, de manière à ce que la
tète pende en bas et en avant de la table d'autopsie. Les bras sont également 1
abaissés de chaque côté de la table. A. l'aide d'un couteau court et très tran-
chant, on pratique le long des apophyses épineuses, une longue incision
allant de l'écaille de l'occipital jusqu'à la base du coccyx. On rabat la peau
de chaque côté, et on détache à droite et à gauche des apophyses épineuses
et des lames des vertèbres, les masses musculaires spinales. Cet enlèvement
des masses musculaires doit être fait avec soin, et en raclant avec une
rugine courbe les lames osseuses, de manière à enlever complètement
tout le tissu musculaire. On procède ensuite à l'ouverture du canal rachi-
dien, au moyen du rachitome d'Amussat et du marteau, méthode préférable
de beaucoup, à celle qui consiste à ouvrir le canal à l'aide d'un rachitome il
double lame de scie. L'épaisseur de la lame du rachitome est calculée de
telle manière que, si cette lame est maintenue toujours en contact avec les
apophyses épineuses, la section des lames vertébrales s'effectue suivant une
ligne passant en dehors de la moelle épinière. Il suffit donc de maintenir
d'une main ferme, le rachitome dans cette situation, pour ouvrir le canal
rachidien sans crainte d'accident. Une fois les lames coupées de
chaque côté et sur toute la longueur du canal, on applique le rachitome
sur la dernière vertèbre lombaire et on sectionne transversalement à ce
niveau la partie supérieure de la vertèbre. Puis, passant le crochet sous l'a-
pophyse épineuse de cette dernière, on exerce une traction. Si l'opération
a bien réussi, on doit enlever d'un seul coup et jusqu'à l'occipital, toute la
paroi postérieure du canal rachidien. La moelle entourée de sa dure-
mère apparaît alors dans toute sa longueur. S'il reste des esquilles dans
le canal, on aura soin de les enlever avec le davier ou une pince coupante.
Lorsqu'il existe des lésions de la colonne vertébrale-mal de Pott, frac-
turcs, luxations, - le rachitome à marteau sera abandonné et on ouvrira
le rachis à l'aide d'une petite scie et d'un ciseau à froid. Pour extraire les
ganglions spinaux, il sera nécessaire de mettre les trous de conjugaison à
nu, en enlevant les pédicules des vertèbres au moyen d'une pince coupante.
Chez le foetus et le nouveau-né, le rachitome sera remplacé par un fort
scalpel ou» une pince coupante.
Le rachis ouvert, on examine la face superficielle de la dure-mère, puis
on procède à Y extraction de la moelle, en sectionnant d'abord la queue de
cheval au niveau de la dernière vertèbre lombaire. On saisit ensuite la dure-
mère de la main gauche à l'aide d'une pince à dissection, et on coupe suc-
cessivement les racines de bas en haut, et en relevant de plus en plus
l'organe. Le procédé qui consiste à ouvrir la dure-mère par une section
longitudinale, pour extraire ensuite la moelle doit être rejeté.
Extraction de la
moelle épinière.
10 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Étiquetage des ra-
cines.. ? ..
Coupe dite : du
rpukre ovale de
VM ? n-.
Lorsque l'on pratique et c'est le cas ordinaire l'extraction du cer-
veau avant celle de la moelle, il arrive constamment que, par suite de la
section oblique de cette dernière, au-dessous de l'entrecroisement des
pyramides, on perd un ou deux centimètres pour l'étude ultérieure de la
pièce en coupes sériées. Lorsque l'on présume l'existence d'une lésion de
la partie supérieure de la moelle, ou lorsque l'on veut étudier en coupes
sériées l'extrémité tout à fait supérieure de cet organe, il est préférable
d'ouvrir la cavité rachidienne et d'en extraire la moelle, avant de procédera
l'ouverture du crâne. On sectionnera alors la moelle perpendiculairement
à son axe, au niveau de l'arc postérieur de l'atlas et, par ce procédé, la
région cervicale supérieure et bulbaire inférieure pourront après durcisse-
ment être débitées en coupes sériées.
Il est souvent nécessaire, lorsque l'on pratique l'extraction d'une moelle
pathologique, de prendre un point de repère, permettant, une fois la pièce
durcie, de savoir exactement à quelles paires rachidiennes correspondent
les coupes. Cette précaution est indispensable, dans les cas d'atrophie mus-
claire limitée ou de compression des racines. Pour arriver à ce résultat il
suffit, la moelle étant encore contenue dans le canal rachidien, de prendre
une racine comme point de repère. Nous avons l'habitude de choisir la
1 rc dorsale, facile à reconnaître à son volume et à ce fait que la racine
qui lui succède (2° dorsale) est très grêle. Après l'avoir entourée d'un fil
qui servira de point de repère la pièce une fois durcie on procède en-
suite a l'extraction de la moelle. Pour éviter, du reste, toute cause d'erreur
dans le numérotage des racines, on peut aller à la recherche du premier
nerf dorsal, dans le creux sus-claviculaire, au niveau du point où il entre
dans la constitution du plexus brachial. Ce nerf est toujours facile a recon-
naître, car il passe par dessus la première côte. En le dénudant un peu et en
exerçant sur lui une légère traction,on s'assure aisément si laracine étiquetée
le' dorsale dans le canal rachidien, correspond bien au premier nerf dorsal.
Lorsqu'il s'agit de lésions portant sur la queue de cheval, il faut ouvrir
la colonne vertébrale plus bas que d'habitude, jusqu'au canal sacré et
enlever toute la poche durc-mérienne. Les racines restantainsi adhérentes le
a dure-mère, il est beaucoup plus facile de les étiqueter, en prenant comme
point de repère la 1"' dorsale ou la 1"' lombaire.
''). Examen du cerveau normal et pathologique A l'aide de COUPES macro-
scopiques. Technique de ces coupes. - Lorsque l'on veut étudier l'ana-
lomie du cerveau, il faut après avoir examiné sa conformation extérieure
'circonvolutions, scissures, sillons, etc.), examiner sa configuration inté-
rieure (ventricules, etc.). en pratiquant une coupe horizontale des deux
hémisphères, le cerveau reposant sur sa lace inférieure. Cette coupe, qui
doit raser le corps calleux, constitue la coupe dite du centre ovale de. Vieus-
Une fois cette coupe pratiquée, il suffit d'inciser la masse blanche de
chaque côté et parallèlement au corps calleux, pour pénétrer dans les
cavités ventriculaires.
MÉTHODES USITEES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 1- ?
Lorsque l'on veut étudier non plus la morphologie proprement dite du
cerveau, mais les masses ganglionnaires, ainsi que les faisceaux de subs-
tance blanche qui le constituent, il faut pratiquer, sur les hémisphères
séparés l'un de l'autre sur la ligne médiane, une série de coupes dans dif-
férents sens, - horizontales, vcrtico-transversales et sagittales.
A dire vrai, ces coupes pratiquées il l'état frais ne sont pas très instruc-
tives, et on peut dire qu'on ne les interprète bien, qu'après avoir étudié le
cerveau il l'aide d'autres procédés, c'est-à-dire sur des coupes macro et
microscopiques, pratiquées au microtome sur des cerveaux durcis par les
bichromates. Aussi, ne décrirons-nous pas ici les apparences multiples que
présente le cerveau il l'état frais, suivant qu'on y a pratiqué des coupes
dans tel ou tel sens, et nous renvoyons aux figures qui représentent,
grandeur naturelle, ces mêmes coupes pratiquées sur des hémisphères
durcis dans le liquide de Millier. Sous l'action de l'imprégnation chromique,
les faisceaux de la substance blanche apparaissent en effet avec uu ? tHciO
autrement caractérisée qu'il l'état frais. (Voy. Coupes macl'o.w;o'yJ'zquef. dit
- cerveau. )
Lorsqu'il s'agit de cerveaux atteints de lésions, il peut être
dans beaucoup de cas, d'y pratiquer à l'état frais des coupes sui-rà' irtuit(7'
ou telle direction, vous disons u peut et non pas il doit être nécessaire (1"y
pratiquer des coupes, car, en face d'un cerveau pathologique, plusieurs
problèmes peuvent se poser. Ou bien il existe une lésion corticale, ou bien
l'écorce est intacte et la lésion ne peut être décelée qu'à l'aide de coupes,
ou bien enfin la corticalité et les masses centrales sont à la fois lésées.
Mais, quel que soit le siège occupé par la lésion, qu'elle soit apparente ou
cachée, la question que doit se poser l'observateur est la suivante : quel
usage veux-je faire de celle pièce ? vais-je me contenter d'une description
sommaire et macroscopique de la lésion, ou bien veux-je l'étudier complè-
tement et, pour cela, la faire durcir dans les bichromates pour la couper
ensuite au microtome ?
Il existe, en effet, plusieurs procédés pour couper un cerveau porteur de
lésions; mais la plupart ont le grave défaut de mutiler la pièce de telle
manière que tout examen microscopique complet, la pièce étant durcie,
devient totalement impossible. Tel est le cas en participer pour le procédé
de Virchow, ou pour d'autres, dérivant plus ou moins de ce dernier, et
consistant à sectionner horizontalement et de dedans en dehors, la substance
blanche de chaque hémisphère par une série de coupes successives, et à
diviser ensuite les masses centrales, au moyen de coupes verticales plus
ou moins rapprochées. Ce sont là des procédés qui doivent être complète-
ment abandonnés.
Différents procédés ont été proposés, pour sectionner à l'état frais les
cerveaux porteurs de lésions, un des plus anciens est celui de Meynert.
Coupe de Meynert. - Cette coupe (fig. 4 et 5) a été employée par Meynert
dans le but de peser isolément les différentes parties du tronc encéphalique
(llirnstamm) d'une part, et les différents lobes du manteau cérébral
Différenciation des
faisceaux par le dur-
cissement au bichro-
hlatC-\
" ' - "
IiH·.lil' )
^<3&gg.s'aVëtat frais
11evérveaux porteurs
de lésions.
Coupe de Virchow,
inconvénients lors-
que l'on veut faire
durcir la pièce.
Coupe de Meynert.
18 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Technique de la
coupe de Meynert.
Inconvénients de
la coupe dcMeynert.
d'autre part. L'encéphale reposant sur sa convexité, l'opération se fait en
trois temps :
1'" temps. On soulève légèrement de la main gauche l'écorce du
lobule orbitaire; un scalpel, posé à plat sur l'espace perforé antérieur, est
porté horizontalement en avant de façon à entamer, sur une longueur de
3 centimètres et le long du sillon marginal antérieur de l'insula, le lobe
que l'on vient de soulever. On porte ensuite brusquement le tranchant du
scalpel en bas et on pénètre dans les cornes frontales des ventricules
latéraux.
2" temps. - Ce temps a pour but de sectionner le pied de la couronne
rayonnante du lobe fronto-pariétal. Pour atteindre ce résultat, continuant
l'incision précédente, on dirige le scalpel d'avant en arrière, en suivant le
sillon marginal supérieur de l'insula, tandis que la pointe chemine libre-
ment dans l'intérieur du ventricule latéral et rase la surface libre du noyau
caudé. La section ne doit pas dépasser l'extrémité postérieure du sillon
marginal supérieur de l'insula. On agit de même de l'autre côté.
3'' temps. On coupe le pied de la couronne rayonnante du lobe tem-
poral. Pour cela on soulève l'extrémité libre de la pointe de ce lobe et on
plonge horizontalement la pointe du scalpel, le tranchant tourné en avant,
dans l'extrémité antérieure du ventricule sphénoïdal, en arrière de la cir-
convolution du crochet. Par un mouvement circulaire d'arrière en avant
3t de dedans en dehors, on rejoint l'extrémité postérieure de l'incision
précédente, en suivant le bord postérieur de l'espace perforé antérieur et
le sillon marginal postérieur de l'insula. On opère de même sur l'autre
hémisphère. Le manteau ne tient plus alors au tronc encéphalique que par
les piliers postérieurs du trigone en arrière et la lame mince du septum
ucidum en avant; il suffit de sectionner ces parties pour l'en séparer.
On obtient ainsi et séparés l'un de l'autre : d'une part, le manteau des
leux hémisphères réunis par le corps calleux (fig. 3) et d'autre part, le
tronc encéphalique avec le cervelet (fig. 4). On sépare ensuite ce dernier
organe du tronc encéphalique.
Lorsque la coupe de Meynert a été bien pratiquée, la section doit passer
par le pied de la couronne rayonnante, et respecterles noyaux gris centraux.
Dans ses pesées, Meynert séparait le manteau de chaque hémisphère en
sectionnant le corps calleux, puis par une section passant par la scissure de
Rolando, il séparait le lobe frontal du lobe pariéto-temporo-occipital.
La coupe de Meynert est d'un emploi peu usité chez nous; en Allemagne
elle est d'un usage assez général. Cette coupe présente du reste beaucoup
d'inconvénients, celui entre autres de rendre très difficile l'étude histologique
des dégénérescences du centre ovale, à la suite de lésions de la corticalité.
L'étude des faisceaux d'association et de projection des lobes frontaux et
occipitaux-pédoncule antérieur de la couche optique, faisceau uncinatus,
faisceau arqué, faisceau longitudinal inférieur, radiations optiques, etc.,
pratiquée à l'aide de coupes faites après durcissement est également très
difficile. Le seul avantage de la coupe de Meynert est de rendre possible,
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 1J
après durcissement du tronc encéphalique, l'étude en coupes histologiques
sériées, de tout ce tronc encéphalique, depuis la partie inférieure du bulbe,
jusqu'au niveau du pied de la couronne rayonnante. Mais ici se présente une
difficulté inhérente à la direction de l'axe de ce tronc. Cet axe en effet, n'est
vertical que dans sa partie inférieure, il se recourbe peu à peu en avant,
de telle sorte que sur les coupes vertico-transversales pratiquées au micro-
tome, les surfaces de section apparaissent de plus en plus obliques par
rapport à l'axe. C'est ainsi, par exemple, qu'à la hauteur des tubercules qua-
drijumeaux antérieurs, la coupe intéresse à la fois ces tubercules, la protu-
bérance et les pyramides bulbaires, et pour s'orienter il faut avoir une
grande habitude du procédé. Cet inconvénient peut du reste être évité, en
faisant durcir à plat le tronc encéphalique, ainsi que l'a conseillé Meynert.
Nous n'employons cette coupe que lorsqu'il existe une lésion protubéran-
tielle ou bulbaire.
Coupes vertico-transversales. Procédé de Pitres (1ST7). Dans ce pro-
La coupe de Mey-
nert doit ètre réser-
vée pour les cas do
lésion de la protubé-
rauco on du pédon-
cule.
Procédé de Pitres
FiG. 3. - Coupe de Meynert. Manteau des
deux hémisphères cérébraux réunis par le
corps calleux. (D'après une pliotographie.)
Ce, corps calleux. - ipo, incisMcf préoccipitale.
- iSl, insertion du septum lucidum. - LO, lobe
occipital. - LOr, lobule orbitaire. - LT, Lobe
temporal. - oFi (Gr), gyrus rectus (partie orbi-
taire de la première circonvolution frontale).
Op, opercule. - Sik, scissure inter-hémisphé-
riquo. - S(p), branche postérieure de la scissure
de Sylvius.
Fig. 4. - Coupe de Meynert. Tronc encé-
phalique et cervelet. (D'après une photo-
graphie) .
A.l11, avant-mur, - B. bulbe rachidien.
Cu, hémisphères du cervelet. Epa, espace per-
foré antérieur. - Fe, faisceau en écharpe de
Férié. - 1, insula. - i, sillon de l'insula. -
la, circonvolutions antérieures de l'insula. -
Ip, circonvolution postérieure de l'insula. -
LF, lobe frontal. LT, lobe temporal. .VA, noyau
amygdalien. P, pied du pédoncule. - pFd, pli
falciforme de Broca. Fsplt, Ventricule sphé-
noïdal. - xll, chiasma des nerfs optiques.
20 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le procédé de Pi-
tres n'est pas appli-
cal)le aux pièces que
l'on veut faire durcir
pour l'examen mi-
croscopique.
Proc6dcdc\ot)ma-
gel.
Coupes horizontales.
Coupe de Vicq-(l'Azyr
Coupe de Flechsig-.
Technique de la
coupe de Flechsig.
Procédé de Brissaud.
Procédé employé
par nous.
cédé, on pratique sur l'hémisphère reposant sur sa face interne et dépouillé
de sa pie-mère, une série de coupes vertico-transversales et parallèles au
sillon de liolando.
La méthode de Pitres, très bonne quand il s'agit de localiser des
lésions du centre ovale, ne doit être employée que lorsqu'on n'a pas l'in-
tention de faire durcir le cerveau pour le soumettre à l'examen microsco-
pique. Elle ne peut du reste être utilisée pour l'étude des lésions de la
capsule interne, étude qui n'est possible que sur des coupes horizontales.
A la méthode de Pitres se rattache celle de Nothnagel (1879), divisant
également l'hémisphère en six coupes yertico-transversales.
Coupes horizontales des hémisphères. Les coupes horizontales du
cerveau, sont celles qui ont été le plus anciennement connues, et celles
auxquelles aujourd'hui encore on a le plus souvent recours. On les prati-
quait en général, en sciant horizontalement la calotte crânienne et le
cerveau tout à la fois.
'icd-d'Azyr en a reproduit un exemple remarquable dans la planche XI
de son Atlas (1786). Dans cette figure, la capsule interne, son genou, son
segment antérieur et postérieur, ses rapports avec les ganglions de la
base, y sont très fidèlement reproduits. C'est à Flechsig (1877) que revient
le mérite, d'avoir proposé de nouveau la mise en pratique des coupes hori-
zontales, et d'avoir montré leur importance pour l'étude des masses cen-
trales et de la capsule interne en particulier.
La coupe dite de Flechsig est une coupe horizontale, passant par la
tête du noyau caudé et par la partie moyenne de la couche optique, (lig. : i,
ligne .4F).
La coupe de Flechsig se pratique de la manière suivante : après avoir
scié la calotte crânienne à la hauteur habituelle, on laisse cette dernière en
place, et on sectionne horizontalement le cerveau, au moyen d'un couteau
introduit entre les bords de l'ouverture osseuse. Ou coupe ainsi le cerveau
en bloc et de dehors en dedans.
Il est préférable, ainsi que l'a indiqué Brissaud, de pratiquer cette coupe
de dedans en dehors et sur chaque hémisphère isolément. Elle est, en effet,
plus facile à faire dans ces conditions. Au lieu d'une coupe à direction
horizontale, Brissaud a proposé une coupe oblique en bas et en arrière,
et fait passer le couteau par le milieu de la tète du noyau caudé et par le
point de réunion du tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs de la
couche optique (fig. ? ligne XY).
A Bicêtre, nous avons l'habitude de prendre comme point de repère
de la coupe de Flechsig, le tubercule antérieur de la couche optique et
l'extrémité antérieure du pli cunéo-limbique. Celte coupe est donc, comme
dans le procédé de Brissaud, oblique en bas et en arrière et de plus, nous
inclinons la lame du couteau légèrement en bas et en dehors. Nous obte-
nons de cette manière, une coupe oblique par rapport à l'axe horizontal et
il l'axe vertico-transversal. La capsule interne est ainsi sectionnée dans sa
plus grande étendue, le genou en est extrêmement accentué, et la coupe
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 21
intéresse les trois segments du noyau lenticulaire. Cette coupe, qui doit
être pratiquée sans enlever la pie-mère, ne rend de services, de même que
celle de Brissaud, qu'au point de vue macroscopique, car, comme elle
passe très près de la partie supérieure de la région sous-optique, elle n'est
pas à employer, s'il s'agit d'une pièce que l'on veuille faire durcir et débiter
au microtome en coupes sériées. Dans ce cas il est de beaucoup préférable
de revenir à la coupe horizontale de Flechsig, mais en la pratiquant par la
face interne de l'hémisphère et en faisant passer le couteau plus haut que
ne le fait cet auteur, c'est-à-dire par le tiers supérieur de la couche optique.
On n'intéresse alors que deux des segments du noyau lenticulaire, le genou
de la capsule interne est certainement moins accentué que dans la coupe
à direction oblique, mais on a le grand avantage de pouvoir, une fois la
pièce durcie, la couper en séries de haut en bas au microtome, et de pou-
voir ainsi étudier dans toute sa hauteur, la zone de transition située entre
la partie thalami-
que de la capsule
interne et la ré-
gion soît.9-thctl(t-
mique. On peut
par conséquent,
assister au mode
de formation de
tous les faisceaux
de cette dernière
région.
Du reste,
quand on se pro-
posed'étudierl'a-
natomie normale, il est préférable de faire durcir l'hémisphère en entier,
et d'en faire durcir plusieurs à la fois. En usant des précautions que nous
indiquerons plus loin - abondance de liquide, renouvellement fréquent,
- on arrive toujours à en obtenir quelques-uns complètement durcis dans
toute leur épaisseur.
Technique des coupes à pratiquer sur un cerveau pathologique à l'état
frais. - Lorsque l'on a affaire à un cerveau porteur de lésions, les pro-
cédés employés pour le couper à l'état frais, varieront nécessairement sui-
vant le parti que l'on veut en tirer. S'il existe des lésions corticales on les
reportera avec soin sur un schéma, puis on pratiquera une coupe de
Flechsig ou plusieurs de ces coupes, à un centimètre de distance les unes
des autres. Si la lésion est centrale, on la mettra en évidence à l'aide de ce
dernier procédé, et on dessinera également la lésion sur un schéma. On
peut arriver ainsi à établir, avec un degré de précision très relatif, la topo-
graphie d'une lésion corticale ou centrale, ainsi que la disposition des
dégénérescences secondaires de certains gros faisceaux. Mais cette méthode
a donné depuis longtemps tout ce qu'elle pouvait donner et, on ne peut
Inconvénients des
coupes horizontales
lorsqu'elles sont trop
inférieures. J
Modification dans
la hauteur de la
coupe do Flechsig.
Importance de cette
modilication pouruh-
tenir, après durcisse-
ment, des coupes sé.
riches.
Durcissement on
hlocde l'hémisphère.
ri(;. 5. - AU, Coupe de Flechsig. - 17', coupe de Brissaud. - CD, coupe
que nous pratiquons it Bicétre.
22 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Technique du pro-
cédé que nous em-
ployons dans notre
service de Biettre.
Précautions à pren-
dre pour séparer l'un
de l'autre les deux
hémisphères.
Différences dans
la technique, suivant
qu'il existe ou non
une lésion corticale.
Dans le cas de lé-
sion corticale, diviser
l'hémisphère en trois
segments.
faire aujourd'hui des études exactes sur les localisations corticales ou cen-
trales, ainsi que sur les dégénérescences secondaires, qu'au moyen de
pièces durcies et coupées en séries au microtome. Voici comment, à
Bicêtre, dans le service de l'un de nous, nous préparons dans ce but les
cerveaux pathologiques.
L'encéphale extrait de la cavité crânienne et recouvert de sa pie-mère,
est examiné sur toutes ses faces, pour voir d'abord s'il existe une lésion
corticale. On examine également avec soin - en plaçant l'encéphale sur la
convexité l'étage inférieur des pédoncules pour voir s'il existe une dégé-
nérescence secondaire. Ceci fait, on sépare l'isthme de l'encéphale d'avec
le cerveau, en sectionnant la protubérance suivant un plan horizontal
passant au-dessus de la grosse racine du trijumeau, et dirigé parallèlement
a la face inférieure du cerveau. L'encéphale se trouve ainsi divisé en deux
parties, l'une supérieure comprenant les deux hémisphères, les pédon-
cules cérébraux, la partie supérieure de la protubérance et les tuber-
cules quadrijumeaux conservés intacts par suite de l'obliquité de la coupe,
l'autre comprenant le reste de la protubérance, le cervelet et le bulbe
rachidien. Ceci fait, on recherche avec soin sur la surface de section de
la protubérance, s'il existe une dégénérescence du faisceau pyramidal ou
du ruban de Reil, puis on sépare l'un de l'autre les deux hémisphères
cérébraux.
Ici se présente lorsque la lésion n'est pas apparente à la corticalité
une difficulté très vite tranchée en général, celle de savoir quel est
l'hémisphère malade. La chose a son importance, car on doit sectionner le
corps calleux le plus près possible de l'hémisphère sain, afin de pouvoir
mieux l'étudier au point de vue des dégénérescences, de même, qu'au
niveau de la base, la coupe ne doit pas passer par l'espace intcrpédoncu-
laire, mais empiéter d'au moins un centimètre sur le pédoncule normal
et sur la moitié correspondante de la protubérance. Il est en général très
facile de se tirer d'affaire et de voir, en examinant avec soin la surface de
section de la protubérance, de quel côté siège la dégénérescence.
Les deux hémisphères une fois séparés l'un de l'autre, partant de ce
principe qu'en anatomie pathologique comme en anatomie normale, les
faisceaux nerveux doivent être étudiés de préférence, sur des coupes per-
pendiculaires il leur direction, nous traitons l'hémisphère malade de deux
manières différentes, suivant qu'il existe ou non une lésion corticale, et
les coupes que nous y pratiquons sont toujours faites en conservant la
pie-mère.
A. Il existe une lésion corticale. - Dans ce cas nous pratiquons les
coupes suivantes (fig. 6) :
1° Une coupe vertico-transverwle (CD) passant en arrière du bourrelet
du corps calleux.
2° Une coupe également vertico-lransversale (AB) passant en avant du
genou du corps calleux.
L'hémisphère est ainsi divisé en trois segments : un postérieur compre-
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 23
nant le lobe occipital et une partie du lobe pariétal; un antérieur compre-
nant la partie antérieure du lobe frontal; un moyen plus volumineux que
les autres, comprenant la région rolandique, la partie moyenne des circon-
volutions temporales, le pied des circonvolutions frontales, les ganglions
de la base, le pédoncule et la partie correspondante de la protubérance.
Les segments antérieur et postérieur sont placés jusqu'à durcissement dans
le liquide de Millier, et si la lésion corticale est étendue et profonde, per-
mettant par conséquent une facile imbibition de la pièce, nous agissons de
même pour le segment moyen. Dans le cas contraire, nous pratiquons sur
ce tronçon moyen, une coupe horizontale (EF) passant par le tiers supérieur
de la couche optique. Dans le premier comme dans le second cas, les
pièces une fois durcies sont coupées au microtome, les segments antérieur
et postérieur sont débités en séries dans le sens vertico-transversal et en
entier, ie segment moyen
dans le sens horizontal et
dans toute sa hauteur. Si ce
dernier a été divisé en deux
à l'état frais, les deux mor-
ceaux sont également cou-
pés en séries toujours dans
le sens horizontal. A l'aide
de ce procédé, non seule-
ment on arrive à localiser
une lésion corticale avec une
précision très grande, mais
on peut étudier dans tout l
leur trajet les faisceaux at-
teints de dégénérescence, ce
qu'il est impossible de faire
avec les autres méthodes
de coupes. Quels que soient le siège et l'étendue de la lésion corticale,
cette division de l'hémisphère en trois segments donne de bons résultats.
B. Il n'existe pas de lésion corticale. Dans ce cas nous pratiquons sur
l'hémisphère une coupe horizontale passant par le tiers supérieur de la
couche optique et, après avoir pris un croquis de la topographie de la
lésion, les deux moitiés de l'hémisphère sont durcies dans le liquide de
Millier, puis coupées au microtome. En résumé, nous pratiquons dans ce cas
une coupe de Flechsig plus élevée que d'habitude. Si nous ne divisons pas
ici l'hémisphère en trois tronçons, c'est que, dans le cas de lésion centrale de
l'hémisphère, les seules dégénérescences vraiment importantes à étudier,
sont celles des faisceaux de la capsule interne et de la région de la calotte.
Lorsqu'il n'existe pas de lésion corticale ou centrale, que le foyer
siège dans la protubérance ou le pédoncule, on pourra reconnaître le plus
souvent son existence - asymétrie et aplatissement de la région, etc., -
Sens dans lequel
on doit couper au
microtome les seg-
monts une fois durcis.
Importance de
cette méthode pour
l'étude des localisa-
tions et des dégéné-
rescences.
Technique a suivro
lorsque la corticalité
est intacte.
Dans le cas de lé-
sion protubérantielle
ou pédonculaire. em-
ployer la coupe do
Meynert.
Fin. G. - Coupes que nous pratiquons à Bicêtre sur un
cerveau présentant une lésion corticale, avant de le
faire durcir.
21 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Durcissement des
centres nerveux dans
le liquide de Millier.
Nécessité d'em-
ployer de grandes
quantités de liquide
et de le changer son-
vent.
Temps nécessaire
pour obtenir un lion
durcissement avec le
liquide de Mùller.
en pratiquant l'examen général de l'encéphale aussitôt après l'autopsie.
Dans ce cas, pour étudier la dégénérescence des faisceaux en coupes
sériées, on aura recours à la coupe dite de Meynert, et on fera durcir le tronc
encéphalique en entier.
Cervelet. Lorsque l'on veut faire durcir le cervelet, on aura soin de
ne pas le séparer du tronc encéphalique, et on divisera chaque hémisphère
cérébelleux de dehors en dedans, à l'aide d'une coupe horizontale. Dans le
cas de lésion cérébelleuse, si cette dernière est corticale et profonde, on pourra
l'aire durcir en bloc l'hémisphère correspondant; dans le cas contraire, on
pratiquera une coupe dans le même sens que lorsque le cervelet est normal.
Protubérance et bulbe rachidien. - On peut faire durcir ces parties en
bloc, et c'est le seul procédé à employer si l'on veut obtenir des coupes
sériées ; dans le cas contraire on divisera la protubérance à l'aide d'une
coupe horizontale, passant par sa partie moyenne, et on pratiquera sur le
hulbe rachidien une coupe analogue passant par la région moyenne des
olives. Quanta la moelle épinière, on la divisera, si c'est nécessaire, à l'état
frais en une série de segments, dont la surface de coupe passera entre les
racines rachidiennes. Il est préférable de ne pratiquer ces coupes, que
lorsque la moelle a déjà séjourné une semaine dans le liquide de Millier,
car on évite ainsi le gonflement ultérieur des surfaces de section. Pendant
l'été, nous avons l'habitude de ne faire qu'une seule section de la moelle
épinière, et de plonger de suite cet organe dans le liquide de Millier.
4. Méthodes de durcissement. - Qu'il s'agisse de pièces normales ou
pathologiques, l'emploi des solutions de bichromates de potasse ou
d'ammoniaque est aujourd'hui d'un usage, général pour obtenir le dur-
cissement des centres nerveux, et nous donnons, pour notre part, la pré-
férence au liquide de Millier.
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 25
différences assez grandes et dont nous ignorons les causes-, de dix, douze
à quinze mois. Ce temps est nécessaire, si l'on veut obtenir d'une part une
pièce suffisamment dure pour être coupée facilement, et d'autre part suffi-
samment imbibée de sels de chrome, pour se prêter à de bonnes différencia-
tions par les méthodes de Weigert ou de Pal. Pour la moelle épinière il faut
de six à huit mois. On aura soin autant que possible, de tenir les pièces à
l'abri de la lumière.
L'état de la température influe beaucoup sur la rapidité du durcisse-
ment : on sait, en effet, depuis longtemps, que les pièces durcissent plus
vite l'été que l'hiver. On peut du reste accélérer beaucoup le durcissement,
en mettant dans l'étuve à 40°, le cristallisoir contenant la pièce, à condition
de le fermer hermétiquement, de manière à empêcher la concentration du
liquide. On peut dans ces conditions durcir un hémisphère en cinq ou
six semaines ; mais d'une manière générale, nous croyons qu'il est préfé-
rable d'employer la méthode de durcissement lent.
Lorsqu'il s'agit de cerveaux malades, on aura soin de ne pas enlever les
méninges s'il existe des lésions corticales, et de pratiquer les coupes mé-
Ihodiques que nous avons indiquées plus haut. On s'exposerait, en effet,
en faisant durcir l'hémisphère en bloc, à ne pas obtenir un durcissement
suffisant des masses centrales, ou encore à avoir au bout de quelques mois
une pièce dont le centre serait plus ou moins putréfié. Ces accidents, peu
importants lorsqu'il s'agit de cerveaux sains, faciles à remplacer, sont natu-
rellement irréparables lorsqu'il s'agit de cerveaux pathologiques.
Enfin, dans l'un comme dans l'autre cas et pour éviter les déformations,
on aura soin, s'il s'agit d'un seul hémisphère, de le coucher au fond du
cristallisoir sur sa face interne, et s'il s'agit d'un cerveau entier, de le faire
reposer sur sa convexité. Dans les deux cas, une couche épaisse d'ouate
hydrophile, sera interposée entre le tissu nerveux et le fond du récipient.
Afin d'éviter les déformations, conséquence d'une pression trop prolongée,
on retournera la pièce fréquemment.
Pour la moelle épinière, la protubérance et le bulbe, on se servira "éga-
lement de liquide de Millier. La moelle sera posée à plat dans un cristalli-
soir, d'une contenance de quatre litres, sur de la ouate hydrophile, ou bien
suspendue dans un bocal; le liquide sera renouvelé aussi souvent que
précédemment. 11 est nécessaire, pour obtenir un bon durcissement, de
séparer la moelle en une série de fragments, mais, ainsi que nous l'avons
dit, il y a avantage à ne pratiquer ces coupes que lorsque la moelle, le
bulbe, etc., ont séjourné une semaine au moins dans le liquide de Millier.
Uans les cas pathologiques cependant, il y a intérêt à déterminer la topo-
graphie des lésions médullaires, ainsi qu'à pratiquer l'examen microsco-
pique d'une parcelle du tissu malade - étude des lésions cellulaires et
vasculaires, caractères histologiques de la sclérose, recherche des corps
granuleux, état des racines. - Il sera donc nécessaire de pratiquer quelques
coupes à l'état frais, en ayant soin d'en limiter le plus possible le nombre.
On se rappellera aussi que, lorsque la moelle épinière est atteinte de
Influence de la tem-
pérature sur le dur-
cissement.
Durcissement des
cerveaux pathologi- jjj-
ques. ¡ ¡
s
1
Précautions à
prendre pour éviter
des déformations au
cours du durcisse- s™
ment.
Technique à suivre
pour ^durcissement
de la moelle épi-
nière.
Étude histologique
des lésions à l'état
frais.
2G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Durcissement des
troncs nerveux.
Durcissement ra-
pide obtenu par le
liquide d'Erlicki.
Inconvénients do
cette méthode.
Liquide de Fol.
Nécessité d'em-
ployer le microtome
pour les coupes du
système nerveux cen-
tral.
-Méthode d'inclu-
sion des pièces.
ramollissement surtout lorsque la lésion est de date récente, - la
moelle a perdu sa consistance sur une partie plus ou moins grande de
son étendue, et que la section de l'organe au niveau des parties malades,
compromet gravement le durcissement ultérieur de la pièce. On tiendra
encore grand compte de l'état de la température au moment où l'autopsie
est pratiquée, car la loi française n'autorisant l'ouverture des corps que
vingt-quatre heures après la mort, il n'y a en général pas de temps à per-
dre, pendant l'époque des fortes chaleurs, si l'on veut obtenir un bon dur-
cissement des pièces.
Pour le durcissement des troncs nerveux, on emploiera la même
technique que pour la moelle épinière liquide de Millier, ou l'acide
osmique si on veut obtenir un durcissement rapide (Page 43).
Pour obtenir un durcissement rapide, certains liquides ont été préco-
nisés, entre autres le liquide d'Erlicki dont voici la formule :
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 27
par les bichromates, mais encore imprégnées dans toute leur épaisseur
par une substance solidifiable. Un très grand progrès fut réalisé dans la
technique, le jour où M. Duval introduisit en histologie, la méthode d'in-
clusion au collodion, permettant d'exécuter des coupes minces et sériées.
Cette méthode de Duval est aujourd'hui en usage dans tous les labora-
toires, et ce que l'on désigne sous le nom d'inclusion à la celloïdine,
n'est autre chose que l'inclusion des pièces dans un collodion chimique-
ment pur.
Voici la façon de pratiquer l'inclusion avec cette méthode. La pièce est
lavée pendant quelques jours une semaine au moins s'il s'agit d'un
hémisphère entier - dans de l'eau distillée, opération qui a pour but de
la débarrasser de l'excès de bichromate qui par la suite ternirait le collo-
dion. Lorsque l'eau dans laquelle baigne la pièce ne présente plus de
coloration jaune, on déshydrate cette dernière, en la plaçant dans de
l'alcool ordinaire, pendant un temps qui varie suivant le volume de la
pièce. Trois jours suffisent pour des fragments de moelle ou de bulbe;
mais pour de grosses pièces, telles qu'un hémisphère entier, il faut au
moins trois semaines, quelquefois davantage. On aura soin de renouveler
l'alcool aussi longtemps qu'il prendra, au contact de la pièce, une colora-
tion jaune. Au sortir de'l'alcool ordinaire, la pièce passe dans l'alcool
absolu, où elle séjournera de deux il huit jours, selon son volume. Après
cette déshydratation complète, la pièce est plongée pendant un temps
variable - vingt-quatre heures il huit jours suivant son volume - dans
un mélange à parties égales d'éther et d'alcool absolu, en vase herméti-
quement clos. Elle est désormais prête pour l'imprégnation au collodion
ou à la celloïdine.
Le collodion épais de Duval, ou le collodion non riciné d'hôpital,
s'emploient à consistance filante. On choisit un cristallisoir ou. un flacon à
large tubulure, en rapport avec le volume de la pièce à imprégner, et on
place cette dernière dans la solution de collodion en ayant soin qu'elle y
baigne de toutes parts. Le récipient est fermé hermétiquement de manière
à empêcher complètement l'évaporation. C'est là une condition sine quel
non pour obtenir une bonne imbibition, qui n'est possible que si le collodion
reste il l'état liquide. Le séjour dans le collodion sirupeux, varie d'une à
cinq ou six semaines, suivant la grosseur de la pièce. Au bout de ce temps,
l'imbibition étant complète, la pièce est transportée dans une solution
épaisse de collodion, contenue dans un flacon ou un cristallisoir incom-
plètement fermés, permettant par conséquent une évaporation lente. Le
collodion s'évaporant plus vite du côté de la surface que du fond, on aura
grand soin pendant cette période de changer fréquemment la pièce de
position. Lorsque le collodion a acquis un degré de consistance suffisant,
la pièce est collée avec du collodion, sur un morceau de bois taillé de
manière il s'adapter il la pince du microtome. Si au lieu du microtome à
traîneau on se sert du microlome de Gudden, on entoure de paraffine
la pièce collodionnée au préalable. Lorsque l'on a affaire à de petits
i
Méthode de lJuyal.1 i
Inclusion daus col-;
lodion. '
i
t
Lavago de la pièce
dans l'eau distillée.
Déshydratation par
ralcooioydmaircpuis
par l'alcool absolu.
Mélange d'éther ot
d'alcool absolu.
Imbibittoude la
pièco pal' 10 collodion
tilaut. '
i
i !
Emploi du collo-
dion épais.
*
Inclusion de gros-
ses pièces au collo-
dion.
28 8 ANATOMIE DES CENTRES NEHVEUX.
Inclusion au collo-
dion de pièces de
petit volume.
Emploi de la cel-
loïdine.
Méthode de Duval.
Collodionnage des
coupes.,
1 d'inclu-
sion à la parafrlne.
fragments de tissu nerveux moelle épinière, troncs nerveux, - les
pièces au sortir du collodion liquide, sont placées dans de petites boites
rondes ou carrées, contenant du collodion épais. Après évaporation, on
obtient des cylindres ou des tubes de collodion, contenant la -pièce dans
leur intérieur. Ce moyen est particulièrement recommandable si l'on se
propose d'inclure à la fois la moelle et ses racines.
Au lieu du collodion d'hôpital, on peut employer la celloïdine. Cette
substance se trouve dans le commerce sous forme de plaques qui restent à
l'état élastique et translucide, tant qu'elles n'ont pas subi trop longtemps
le contact de l'air. Il suffit de dissoudre ces plaques, fragmentées en petits
cubes d'un centimètre, dans un mélange à parties égales d'éther et d'alcool
absolu, pour obtenir un liquide sirupeux, en tout point semblable au
collodion, et que l'on manipule d'ailleurs de la même façon.
11 arrive parfois, surtout lorsqu'il s'agit de pièces d'un grand volume,
que, malgré toutes les précautions prises, la pièce n'est pas imbibée dans
toute son épaisseur; après y avoir pratiqué un certain nombre de coupes.
on tombe alors sur une surface sans cohésion et qui s'effrite sous le -tran-
chant du rasoir. Dans ce cas il faut recourir à la méthode de Duval, c'est-
à-dire au collodionnage des coupes. On procède de la manière suivante :
La surface de section bien affrontée par le couteau du microtome est
d'abord complètement séchéc à l'aide d'une poire de Richardson, puis,
avec un pinceau, on la recouvre rapidement d'une mince couche de collo-
dion liquide. Cette couche une fois desséchée, on pratique la coupe ; on
répète la même opération à chaque coupe. Cette méthode du collodion-
nage des coupes est très précieuse lorsqu'on veut obtenir des coupes en
série, mais n'est pas applicable aux microtomes dans lesquels la pièce est
maintenue sous l'eau ou sous l'alcool. Elle ne peut servir qu'avec le micro-
tome ordinaire à traîneau.
Inclusion à la paraffine. Pour imbiber de paraffine, un fragment
de substance nerveuse préalablement durcie dans les bichromates, il faut
d'abord laver la pièce l'eau distillée pendant plusieurs jours. On procède
ensuite à sa déshydratation par les alcools - ordinaire et absolu pen-
dant un à quatre ou cinq jours et même davantage, selon son volume. La
pièce est ensuite placée dans du xylol pendant douze heures plus long-
temps si elle a un certain volume, - puis de deux à quatre heures dans
un mélange à parties égales de paraffine et xylol contenu dans un flacon
bien bouché. Au sortir de ce bain, on place la pièce dans une cupule et
on arrose avec de la paraffine fondue, mais pas trop chaude, que l'on
maintient pendant une heure à l'état de fusion. On place ensuite la pièce
dans un moule quelconque (boite en papier, en carton, etc.), on vcrse
autour d'elle de la paraffine fondue et on laisse refroidir. Lorsque le bloc
tout entier a pris une teinte opaque par le refroidissement, on le colle sur
un liège ou sur un morceau de bois. Pour avoir de bonnes imprégnations,
il faut, en général, faire un mélange de différentes paraffines ayant des
points de fusion différents - de ÍO à .'>2°, mélange que l'on fait il
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 29
parties égales à l'étuve. Les pièces imprégnées il la paraffine, doivent être
coupées à sec et perpendiculairement à leur axe, et non pas obliquement
comme avec les autres procédés d'inclusion. L'inclusion à la paraffine,
permet d'obtenir des coupes plus minces que l'inclusion au collodion, mais
n'est applicable qu'à de petites pièces.
Les mélanges do cire et d'huile - une partie de cire pour trois parties
d'huile-proposés pour les grands microtomes à cylindre, celui de Gudden
entre autres, ou l'enrobement de la pièce avec de la paraffine fondue, con-
stituent des méthodes d'enrobement, de contention, mais non d'impré-
gnation.
Afin de bénéficier à la fois des avantages du microtome de Gudden et
de l'imprégnation au collodion, nous avons eu recours il un procédé mixte
- imprégnation au collodion et enrobement à la paraffine. - Ce procédé
qui nous a permis d'obtenir très facilement des coupes en séries d'un hémis-
phère entier est le suivant : Lorsque la pièce a été suffisamment imprégnée
par le collodion, et que ce dernier forme autour d'elle une couche résis-
tante. d'environ deux centimètres d'épaisseur, on pratique dans la partie
inférieure de cette couche des incisions en différents sens et profondes de
1 centimètre. La pièce est ensuite plongée dans le cylindre du microtome
de Gudden contenant de la paraffine fondue, et elle est orientée suivant le
sens des coupes que l'on veut y pratiquer. Il n'est pas nécessaire qu'elle
baigne en entier dans la paraffine, il suffit qu'elle y soit immergée d'un
tiers. La paraffine pénètre entre les fentes du collodion et, lorsque la masse
est solidifiée, la pièce se trouve fixée très solidement. La masse de paraffine
employée dans cette opération est considérable, et subit une rétraction
telle, qu'il est prudent d'attendre vingt-quatre heures avant de commencer
les coupes.
micro-tomes. De tous les microtomes imaginés pour obtenir des
coupes totales d'un hémisphère, le meilleur à notre avis, est encore le
micro tome dit de Gudden, instrument qui permet de couper un hémisphère
ou un cerveau entier dans n'importe quel sens.
Le microtome que nous employons actuellement, diffère du reste beau-
coup de celui imaginé par Gudden, et les modifications qui en rendent
aujourd'hui l'emploi si pratique, sont dues tout entières iL Forel.
Cet instrument se compose (voy. fig. 7) d'un cylindre métallique
creux, enchâssé par sa partie supérieure dans une cuve en zinc, de forme
rectangulaire et à parois d'une hauteur de 8 centimètres. Le corps du
cylindre est situé au-dessous de la cuve ; quant à cette dernière elle repose
sur le sol à l'aide de pieds, qui relèvent iL peu près à la hauteur d'une table a
écrire. Le fond du cylindre est mobile, et monte ou descend à volonté il
l'aide d'une vis micrométrique, mise en mouvement au moyen d'une roue
horizontale. Cette roue est dentelée, et appuie sur un ressort qui déclanche
avec bruit, chaque fois qu'il est mis en contact avec une dentelure,
jouant ainsi le rôle d'avertisseur, comme dans certains microtomes Il glis-
sière. Un tour complet de la roue fait agir seize fois le ressort, et monter
L'inclusion la pa-
l'affine n'cst applica-
ble qu'a des pièces
de petites dimcll- !
sious. t
Méthode d'enrobe- L
ment il la cire et i\ *
la paraffine. !
i
Procédé mixte. !
Imprégnation au I
collodion et enrobe- |
ment à la paraffine J
pour les pièces des- '
tinécs h êtrc COl1plCS z
au miLrntome de GllIl-1 I
den. I
1
Microtomes.
Microtome de '
Gudden modifié par*
Forel.
30 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Microtomes trahi-
neau.
le fond du cylindre de la hauteur d'un pas de vis. La hauteur de ce pas
étant de 1 millimètre, on peut faire monter la pièce de 1]16, 112, 1]8, etc.
de millimètre, suivant que la fraction de tour que l'on imprime à la roue
correspond à un, quatre ou huit déclanchements.
La partie supérieure du cylindre, celle qui est enchâssée dans la cuve,
est constituée par un anneau en cuivre à bords plats et lisses ou bien
dans certains modèles, par un anneau de verre, sur lequel doit glisser
le couteau employé pour pratiquer les coupes. Ce couteau est d'un modèle
un peu spécial. Beaucoup plus long que dans les autres microtomes, il est
muni à chaque extrémité d'une poignée qui sert à le manier. Sa lame est
plate inférieurement et légèrement concave sur sa face supérieure. Pour
pratiquer une coupe, on saisit le couteau avec les deux mains, et on le fait
glisser obliquement de gau-.
che à droite et d'avant en
arrière, en appuyant son
extrémité droite, sur une
règle métallique à direction
diagonale, fixée dans le fond
de la cuve. Avec ce micro-
tome on coupe sous l'eau,
mais on peut tout aussi bien
couper sous l'alcool. Si on
ne se sert pas, en général,
de ce dernier procédé, cela
tient à ce que la surface d'é-
vaporation, l'été surtout,
expose l'opérateur a l'intoxi-
cation par les vapeurs de
l'alcool. Pendant qu'on ma-
noeuvre le couteau, les deux
mams sont constamment dans 1 eau; pour protéger les avant-bras, on fixe
dans les angles de la cuve deux supports triangulaires en bois. On aura
soin de couper sous de l'eau distillée ou préalablement bouillie.
Le microtome de Gudden, n'est donc en réalité qu'un gigantesque
microtome de Ranvier, adapté à une cuve métallique. On en fabrique des
modèles de différentes grandeurs. Dans le modèle que nous employons, le
diamètre du cylindre est de 21 centimètres. Ce microtome, nous le repé-
tons, nous paraît être jusqu'ici le meilleur que nous possédions, pour
elfectuer des coupes d'hémisphères entiers. Ce n'est pas que l'on n'ait
imaginé, différents modèles de microtomes il traîneau, permettant de couper
de larges surfaces, mais ils ont tous le grave défaut, de ne pouvoir être
utilisés que pour des pièces de peu d'épaisseur -3 à 4 centimètres au plus
- et par conséquent ne permettent pas d'obtenir des coupes sériées sans
interruption, coupes dont l'importance est capitale, tant au point de vue
de l'anatomie normale que de l'anatomie pathologique. Au contraire, le
Fic. 7. - Microtome de Gudden.
MÉTHODES USITEES DANS L'ETUDE DES CENTRES NERVEUX. 31
microtome à glissière, d'un maniement plus facile, trouve son emploi pour
les coupes sériées du bulbe et de la protubérance, de la moelle épinière, de
la région sous-optique et même de la capsule interne.
coupes en séries. Différents procédés ont été indiqués pour obtenir
des coupes sériées des centres nerveux. Le plus simple, le plus pratique
et le plus communément employé, est celui de Darkschewitch. On prend
du papier à filtre, suffisamment colle pour ne pas être trop poreux autre-
ment il concentrerait trop les solutions colorantes dans lesquelles il sera
plongé avec les coupes, et on y découpe des feuilles plus ou moins
arrondies, dont le diamètre dépasse de un à deux centimètres, celui de la
surface de la pièce que l'on veut couper. Chaque rond de papier est numé-
roté au crayon - nous verrons pourquoi à propos des colorations - et
le nombre de ces ronds, sera proportionnel à l'épaisseur de la pièce placée
dans le microtome. C'est ainsi que pour couper avec le microtome de
Gudden un hémisphère entier dans le sens vertico-transversal, il faut comp-
ter 1800 à 000 numéros. Pour des coupes de petite surface, le papier
closet peut être employé de préférence au papier à filtre, mais il ne peut
servir pour les grandes coupes, car étant très flexible, il se replie sur
lui-même trop facilement.
La série des papiers une fois préparée, on procède de deux manières,
suivant que l'on opère avec le microtome de Gudden ou avec le microtome
à traîneau ordinaire. Dans le premier cas, la coupe nageant dans l'eau, on
la sort à l'aide d'une plaque de verre et on applique le rond de papier sur
la coupe, la face du papier sur laquelle est inscrite le numéro étant appli-
quée sur cette dernière. On tire ensuite le papier horizontalement sur la
lame de verre et la coupe reste adhérente au papier. Si on a affaire à un
cerveau bien imprégné par le collodion et c'est ce qu'il faut toujours
chercher à obtenir - l'emploi de la plaque de verre est inutile, et on saisit
la coupe avec la feuille de papier à filtre, en la déposant sur le côté de
cette feuille qui porte le numéro d'ordre. Lorsqu'on se sert du microtome à
traîneau, comme la coupe ici reste sur le couteau, on applique sur elle la
lame de papier et on tire horizontalement.
Les coupes ainsi obtenues et superposées suivant leur numéro d'ordre,
on les traite ensuite par différents procédés de coloration.
Le nombre de coupes que l'on montera dans une série, variera nécessai-
rement suivant le but que l'on se proposera d'atteindre. Lorsqu'on fait de
l'anatomie normale il faut, dans certaines régions la région sous-
optique entre autres, colorer et monter en moyenne une coupe sur deux.
Lorsqu'on étudie les dégénérescences secondaires, il faut également pro-
portionner le nombre à la région que l'on étudie. D'une manière générale,
il faut rapprocher les numéros, dès que les faisceaux approchent d'une
région où ils changent de direction.
PROCÉDÉ DE CONSERVATION DES COUPES MACROSCOPIQUES PRATIQUÉES
sur des cerveaux durcis dans les BICHROMATES. - Les coupes micros-
copiques sériées, pratiquées au microtome de Gudden, sont colorées et
Méthode des cou-
pes en série.
Procédé de Dark-
schewitch.
Emploi du procédé
de c Darkschewitch
avec le microtome de
Gudden.
Emploi du procédé
de Darkschewitch
avec le microtome il
traîneau.
Nombre des coupes
quo ,1'on colorera et
moulera dans une
série.
32 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Méthodes de colo-
ration.
Coloration des
fibres à myéline.
Méthode de Wei-
crt.
montées par les procédés ordinaires. De même, lorsqu'un hémisphère a
été débité au microtome de Gudden, en coupes macroscopiques sériées
d'un millimètre d'épaisseur, il est avantageux de pouvoir conserver ces
coupes.
Nous employons dans ce but un procédé de conservation par la géla-
tine stérilisée. On prépare la solution suivante :
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 33
les déshydrater pendant une heure dans de l'alcool à 90°. Elles sont ensuite
plongées dans la solution suivante :
34. ANATOMIE DES CENTRES ' NERVEUX.
Déshydratation et
éclaircissement des
coupes.
Le xylol ph6uiyué
de Weigert ne dis-
sout pas le collodion.
Emploi de la créo-
sote, de l'essence de
girolle ou de berga-
mote, pour éclaircir
les coupes non im-
prégnées de collo-
dion.
Montage des cou-
pes dans le baume
de Canada.
Emploi de la mé-
thode de Weigert
pour l'étude des dé-
énéresccncc sceol1-
daires.
3° Éclaircissement des coupes à l'aide du liquide suivant dont nous
devons la formule à Weigert :
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 35
La coloration noir bleuâtre, que prennent à l'état normal les tubes à
myéline, varie d'intensité suivant tel ou tel système de fibres. C'est ainsi
en particulier que dans le cerveau, -les radiations optiques de Gratiolet,
prennent sous son influence une coloration beaucoup moins foncée que le
faisceau longitudinal inférieur, et ces différences d'intensité de coloration
sont d'une très grande importance en anatomie normale, car elles nous
permettent de suivre tel ou tel système de fibres, au milieu d'entrecroi-
sements plus ou moins compliqués.
Pour obtenir une différenciation encore plus parfaite des fibres à myé-
line, Weigert a modifié sa première méthode, et imbibe d'un sel de cuivre
la pièce avant de la couper. S'il s'agit d'une pièce de petit volume
moelle, bulbe, protubérance, - la pièce imbibée de collodion et fixée sur
son support, est placée dans une solution saturée d'acétate neutre de cuivre,
à laquelle on ajoute un volume égal d'eau distillée, puis mise àl'étuve à 40°
pendant une demi-heure. Ce procédé, qui a le désavantage de racornir la pièce,
n'est applicable qu'à de petits fragments de substance nerveuse, et ne peut
être employé pour des coupes d'hémisphère entier. Il n'est du reste pas
nécessaire de traiter la pièce par le cuivre avant de la couper, car on obtient
d'aussi bons résultats - et sans racornir la pièce, en plaçant les coupes
dans la solution cuprique en question, soit une demi-heure à l'étuve à
40°, soit vingt-quatre heures à la température ambiante. Nous ferons, du
reste, remarquer que l'action du cuivre n'est pas nécessaire pour obtenir
une bonne différenciation, à condition que les pièces aient séjourné long-
temps dans le bichromate. Aucune des préparations que nous avons faites
pour l'ouvrage que nous publions ici n'a été traitée par le cuivre.
Méthode de Pal. Cette méthode n'est qu'une variante de la précé-
dente. Les coupes sont placées dans une solution d'hématoxyline, préparée
de la même manière que dans la méthode de Weigert. Si la pièce dont elles
proviennent n'est pas très imprégnée par les bichromates, il sera bon de
placer les coupes pendant quelques heures dans une solution de bichromate
de potasse, avant de les colorer. Elles resteront dans le liquide colorant
vingt-quatre heures, ou deux heures seulement si on fait usage de l'étuve à
40°. Au sortir de l'hématoxyline les coupes sont lavées dans l'eau distillée,
puis placées dans la solution suivante : .
36 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Décoloration des
coupes dans la mé-
thudcdcPaJ.
Avantages respec-
tifs îles méthodes de
et de Pal.
Modifications ap-
portées a la méthode
de Weigert par Vas-
sale.
1 Il est préférable, du reste, d'avoir dans des flacons séparés, des solutions
d'acide oxalique et de sulfure de potassium, à 1 p. z100, et de mélanger par
parties égales, les deux liquides au moment d'en faire usage.
Les coupes séjournent dans ce liquide un très petit nombre de minutes
(1/2 à 3), jusqu'à ce que leur coloration soit devenue bleu grisâtre. Si ce
changement de coloration ne se produit pas, il faut de nouveau, et après
avoir lavé les coupes à l'eau distillée, les placer dans la solution de per-
manganate, les laver de nouveau et les remettre dans la solution décolo-
rante. Parfois on est obligé de répéter plusieurs fois de suite la même
manoeuvre. Lorsque l'état de différenciation est atteint, les coupes sont
lavées longuement il l'eau distillée et traitées, pour être montées, par les
mêmes procédés que dans la méthode de Weigert, - alcool, xylol phéni-
qué.- Les préparations obtenues par la méthode de Pal diffèrent de celles
traitées par la méthode de Weigert, par ce fait que tout ce qui n'est pas
fibre à myéline y est complètement décoloré névroglie, cellules, vais-
seaux, etc., - et que partant on peut colorer ces éléments, soit par le car-
min ammoniacal ou le picro-carmin, le rouge de Magdala, l'éosine et sur-
tout par le carmin acétique ou aluné. Dans la méthode de Weigert ces
différents procédés de coloration ne donnent pas de bons résultats.
L'une et l'autre de ces méthodes devront toujours être employées en
anatomie normale. La méthode de Pal l'emporte sur celle de Weigert pour
la coloration des très fines fibres à myéline, mais nous paraît être un peu
inférieure à cette dernière pour différencier les faisceaux les uns des autres.
Avec la méthode de Weigert on obtient dans les faisceaux de l'encéphale,
une gamme de colorations allant, . suivant les faisceaux, du bleu noir
intense au brun noirâtre, plus variée, du moins d'après notre expérience
personnelle, qu'avec la méthode de Pal.
En anatomie pathologique les deux méthodes doivent être généralement
employées, en particulier pour tout ce qui concerne les lésions de la sub-
stance blanche, dégénérescences secondaires, scléroses systématisées ou dif-
fuses, scléroses en plaques, etc. ,
Modification de la méthode de Weigert d'après Vassale. Ce procédé,
qui a pour but de simplifier la méthode de Weigert et de la rendre d'une
exécution plus rapide, consiste à mettre les coupes pendant trois à quatre
minutes dans une solution très chaude d'hématoxyline à I p. 100. Elles
sont ensuite lavées à l'eau distillée, puis plongées pendant trois à quatre
minutes dans une solution saturée d'acétate neutre de cuivre. Sorties de
la solution cuprique, elles sont lavées de nouveau et décolorées dans la
solution de Weigert (ferri-cyanure et borax).
B. COLORATION DES CELLULES NERVEUSES ET DE LEURS PROLONGEMENTS.
COLORATION DE LA NÉVROGLIE, DU TISSU CONJONCTIF ET DES VAISSEAUX.
Carmin, picro-cal'minale d'ammoniaque, hématoxyline. Couleurs d'aniline.
Imprégnations métalliques.
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 37
a. Carmin. Depuis que Gerlach a introduit le carmin dans la tech-
nique, bien des formules ont été indiquées. Nous employons le plus habi-
1 ucllemcnt la formule de Ranvier. Un gramme de carmin pulvérisé, est broyé
dans un mortier de porcelaine avec quelques gouttes d'eau, auxquelles on
ajoute un gramme d'ammoniaque. Lorsque le carmin est dissous, on ajoute
100 centimètres cubes d'eau distillée, puis on chauffe la solution au bain-
marie pour enlever l'excès d'ammoniaque.
Les coupes sont placées dans un cristallisoir contenant de l'eau distillée,
il laquelle on a ajouté de la solution précédente jusqu'à coloration fleur de
pêcher; elles y restent vingt-quatre heures. Ce procédé dit de coloration
lente est celui qui donne les meilleurs résultats. Avec cette méthode - colo-
ration lente dans une solution faible,-les cellules et leurs prolongements,
le cylindre-axe des tubes nerveux, les septa conjonctifs, les tuniques des
vaisseaux, les noyaux apparaissent colorés en rouge plus ou moins vif, et
la charpente névroglique en rose pâle. Les gaines de myéline doivent res-
ter blanches ou légèrement jaunes (bichromate). On peut rendre la colo-
ration au carmin plus rapide, en plaçant sous le couvercle du récipient
une goutte d'acide acétique, ou bien encore en chauffant au bain-marie.
Les coupes, une fois colorées, seront lavées à l'eau distillée, déshy-
dratées par l'alcool ordinaire et l'alcool absolu, et éclaircies dans de l'essence
de girolle -- si la pièce dont elles proviennent n'a pas été imprégnée au col-
lodion. Il est à remarquer que les colorations au carmin donnent de
plus beaux résultats, si la pièce n'a pas été soumise à l'action de l'alcool.
Aussi, quand on veut avoir de belles colorations carminées des cellules et de
leurs prolongements, est-il préférable, de couper la pièce sous l'eau, après
l'avoir lavée pendant un certain temps pour la débarrasser de l'excès de
bichromate et sans la déshydrater. Au lieu de carmin, on peut employer le
picro-carmin de Ranvier à 1 p. 400. Conservées à l'abri de la lumière, les
coupes coloriées au carmin se maintiennent indéfiniment.
Si on désire obtenir une coloration intense des noyaux, on emploie le
carmin boraté, aluné ou lithiné.
Carmin-borax (Greenacher) :
38 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Carmin aluné de
Croenacher.
Carmin lithiné de
Orth.
Coloration de la né-
vroglie.
Coloration dcia nc-
croglic lnar le car-
min.
Coloration en
masse île Fond.
1° Séjour dans un cristallisoir contenant la solution suivante :
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 39
veuse, durcis dans les bichromates, sont lavés plusieurs jours dans de l'eau
distillée renouvelée chaque jour. Lorsque l'eau qui les contient ne se colore
plus par les sels de chrome, on place chacun de ces fragments pendant trois
à quatre semaines dans de petits flacons bien bouchés, et contenant du
carmin ou du picro-carmin à 1 p. 100. Au boutde ce temps on déshydrate les
pièces par l'alcool et on les inclut soit dans la paraffine, soit dans le collo-
dion, mais de préférence dans la première de ces substances. Les coupes
pratiquées au microtome, sont ensuite déshydratées et éclaircies par les
procédés ordinaires, puis montées dans le baume de Canada. Par ce procédé,
on obtient des préparations dans lesquelles les fibrilles de la névroglie
apparaissent très nettement et très intensivement colorées, ainsi que les
cellules nerveuses et les cylindre-axes..
En anatomie pathologique, il est souvent utile de pouvoir différencier
nettement, dans le tissu de soutènement des centres nerveux, le tissu con-
jonctif proprement dit de la névroglie. Sur les dissociations pratiquées à
l'état frais, la différence est facile à établir par les caractères morpholo-
giques, d'une part, par l'action de l'acide acétique qui gonfle et dissout le
tissu conjonctif sans altérer la névroglie, d'autre part. Sur les pièces dur-
cies par les bichromates et colorées par la méthode de Forel, on distingue
en général très facilement à l'examen histologique, après action du carmin
ou picro-carmin, les fibrilles de la névroglie d'avec les fibres du tissu con-
jonctif. Dans certains cas cependant il est nécessaire, pour établir nette-
ment les différences, d'avoir recours au procédé de Mal-assez et Chaslin.
Dans ce procédé, les coupes sont placées avant toute espèce de coloration,
dans une solution de potasse à0 p. 100 où elles séjournent un temps variant
de dix à quinze minutes. Elles sont ensuite soigneusement lavées à l'eau
distillée, colorées à l'aide du carmin ou du picro-carmin, et soumises à l'ac-
tion de l'acide acétique concentré. Lavées de nouveau très complètement,
«lies sont montées directement dans la glycérine ou bien dans le baume de
Canada, après déshydratation et éclaircissement. Au microscope, tout ce qui
appartient au tissu conjonctif apparaît gonflé et décoloré, tandis que les
fibrilles névrogliques n'ont subi aucune espèce de modification. Le procédé
de Malassez et Chaslin a été employé par Chaslin dans ses études sur la
sclérose cérébrale (1889), par Letulle et l'un de nous, puis par Achard dans
des recherches sur les scléroses de la moelle épinière (1890).
Hématoxyline. Une des méthodes qui permet le mieux d'apprécier
l'état des tissus annexés au parenchyme nerveux, (méninges, tissu con-
jonctif, névroglie, vaisseaux), et qui rend de grands services en anatomie
pathologique, c'est l'emploi de l'hématoxyline alunée comme colorant
cytologique.
Les tissus nerveux étant durcis dans les bichromates, les composés
colorants à base de carmin ont assez peu d'affinité pour les noyaux qui se
colorent au contraire très bien par l'hématoxyline. On peut ainsi déceler
les infiltrations embryonnaires méningées ou périvasculaires et la dispo-
sition de tous les éléments nucléés.
Emploi en anato-
mie pathologique <le
la méthode de colo-
ration en masse de
Forel.
Procédé de Malas-
sez et Chaslin.
Hématoxyline alu-
Son omploi pour
la coloration dos
noyaux.
40 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX..
Double coloration
pat'1'hmatoxytmcct
1 éosine.
Double coloration
par le carmin et l'hé-
matoxyline.
La solution colorante qui nous paraît la plus favorable pour ce genre
d'études est l'hématoxyline à l'alun, composée à peu près selon la formule
indiquée par Boehmer.
On prépare séparément les deux solutions mères suivantes :
1 rc solution :
METHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 41
dans la crainte de modifier trop profondément la teinte carminée primitive.
Les coupes qui auront été préalablement traitées par le picro-carmin dilué
seront lavées avec beaucoup de ménagement avant l'imprégnation héma-
toxylique, pour respecter l'acide picrique qui s'est fixé sur la myéline. On
pourra ainsi obtenir une triple coloration.
Les coupes colorées par l'hématoxyline alunée ou par l'éosine se con-
servent mal dans la glycérine même neutre; montées dans le baume, après
déshydratation et éclaircissement dans le xylol phénique ou l'essence de
girofle, elles possèdent au contraire une grande fixité.
b. Couleurs d'aniline. -Méthode de Jelgersma. - Cette méthode, basée
sur l'emploi du « bl2ce-black ». fournit des préparations qui se conservent
très longtemps. L'aniline blzce-black, ne colore presque pas la névroglie et
le tissu conjonctif et imprègne particulièrement les cellules, leur noyau et
leur nucléole, ainsi que le cylindre-axe. Cette méthode a été recommandée
par quelques auteurs, pour l'étude des cellules pyramidales de l'écorce,
et pour celle des cellules de Purkinje du cervelet. En anatomie patholo-
gique c'est aussi une bonne méthode pour l'étude des altérations cellu-
laires. L'aniline « blue-black » s'emploie en solutions aqueuses; on se sert
de préférence de solutions- faibles, au 11/2000° par exemple. Les coupes
séjournent douze heures dans la solution puis sont traitées comme des
coupes colorées au carmin.
Schmaus a modifié la méthode de Jelgersma. Il emploie une solution
alcoolique de blcce-blach à 1/4 p. 100, et y ajoute une certaine quantité
d'acide picrique. Les coupes sont placées dans cette solution après lavage
préalable à l'eau distillée, et y séjournent une heure. Elles sont de nou-
veau lavées à l'eau distillée, puis déshydratées, etc. Avec le procédé de
Schmaus on peut colorer des coupes traitées par la méthode de Weigert.
Nigrosinc. Cette méthode employée par Luys et par Gaule, fournit
les mêmes résultats que la méthode au blzce-blach, dont e ,l ? tNEllrè ? e,
par la nature de la coloration qui est noire au lieu d' êtr(hÍ%\l fonéé ? Iërcie
recommande la formule suivante :
12 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Méthode d'P;hrlich
an bleu de méthylène
employée sur les ani-
maux rivant ?
Procédé de Dogicl
ct Riesc.
Procédé de Ret-
zius our l'emploi du
bleu de méthylène
' : hczics Invertébrés.
Imprégnations mé-
talliyncs.
Acide osminuc.
à 70 p. 100 pendant deux jours, puis dans l'alcool absolu pendant cinq jours.
Les coupes une fois pratiquées sont plongées dans une solution saturée de
fuchsine, chaque coupe étant colorée à part dans un verre de montre. On
chauffe ensuite jusqu'à dégagement de vapeurs. On peut colorer à la tenir
pérature ordinaire, en laissant les coupes 24 heures dans la fuchsine. La
coupe est ensuite placée pendant une ou deux minutes dans de l'alcool
absolu, puis déposée sur une lame porte-objet et arrosée d'essence de
girolle, jusqu'à ce qu'elle ne rende plus de matière colorante, ce qui s'obtient
en égouttant la coupe, et en renouvelant au sur et à mesure l'essence de
girolle. On la baigne ensuite dans le xylol et on la monte dans le baume
de Canada. Avec cette méthode, on obtient une bonne coloration des cel-
lules nerveuses et de leurs noyaux, ainsi que des cellules de la névroglie et
des vaisseaux. Les prolongements cellulaires sont colorés moins fortement
que les cellules. La myéline reste incolore. Cette méthode est en outre
excellente pour l'étude du protoplasma cellulaire.
Méthode d'Ehrlich au bleu de méthylène. Dans cette méthode, les
nerfs sont colorés sur l'animal vivant, en injectant le bleu de méthylène
dans le système vasculaire. Chez la grenouille, il suffit, pour obtenir la
coloration cherchée, d'injecter la solution colorante dans le sac lympha-
tique dorsal. La méthode d'Ehrlich donne de précieux résultats, surtout
pour l'étude du système nerveux périphérique. Dogiel et Riese l'emploient
de la manière suivante : On injecte dans une veine de l'animal vivant une
grande quantité de la solution suivante : Bleu de méthylène, ! t grammes ;
Chlorure de sodium, 0 ? 6; Eau distillée, 100 grammes. Le plus souvent
l'animal succombe après l'injection; dans le cas contraire, on le sacrifie
aussitôt. L'animal est rapidement ouvert et on expose à l'air les organes
que l'on veut examiner, jusqu'à ce qu'une teinte bleuâtre se produise. On
fixe la coloration qui est instable avec une solution aqueuse concentrée de
picrate d'ammoniaque faite à froid. On coupe avec le microtome à congéla-
tion. Certaines parties telles que la vessie, le péritoine, la langue, peuvent
être examinées dans un mélange à parties égales de glycérine et d'eau,
auquel on ajoute une trace de picrate d'ammoniaque.
Retzius, appliquant cette méthode à l'étude des terminaisons nerveuses
chez les Invertébrés, injecte dans le corps de ces derniers, une assez grande
quantité d'une solution à 0,2 p. 100 de méthylène, et au bout de quelques
minutes met à nu le système nerveux en enlevant les enveloppes. Il opère
sur un assez grand nombre d'animaux à la fois, et les place dans un cristal-
lisoir permettant l'entrée de l'air, et en évitant la dessication. Il les y laisse
un nombre d'heures variable. Au bout d'une heure, il commence à exa-
miner quelques ganglions et arrive, par tâtonnements, à reconnaître au
bout de combien de temps la coloration est la plus nette.
cr. Méthodes d'imprégnations métalliques. (Centres nerveux et nerfs
périphériques). Acide osmique, Chlorure d'or, Nitrate d'argent, Sublimé.
'1 Acide osmique. - Introduit dans la technique histologique par Max
Schullze, qui lui reconnut la propriété de colorer en noir les graisses et la
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 43
myéline, l'acide osmique a été employé surtout par Ranvier. L'acide
osmique peut être usité comme agent fixateur, comme agent durcissant
et colorant tout à la fois, ou seulement comme agent colorant. Nous
renvoyons au Traité cl'Histologie de Ranvier, pour tout ce qui concerne
l'emploi de l'acide osmique comme agent fixateur des éléments nerveux
à l'état normal. A l'état pathologique, l'acide osmique en solution, est
employé avec avantage comme fixateur, dans les dissociations à l'état
frais, ainsi que pour étudier les cellules nerveuses. On expose la prépara-
tion pendant quelque temps, au contact des vapeurs d'une solution d'acide
osmique à 1 p. J 00, en chauffant le flacon au bain-marie.
Comme agent durcissant et colorant tout à la fois, l'acide osmique sert
à étudier, à l'aide de coupes, des fragments du système nerveux central ou
périphérique.
Méthode d'Exner. - Les pièces provenant de la moelle ou du cerveau,
doivent être prises immédiatement après la mort, et coupées en morceaux
ayant au maximum 1 cent. d'épaisseur. On les met dans une solution
d'acide osmique à 1 p. 100, suffisamment abondante pour que son volume
soit douze ou quinze fois plus considérable que celui des fragments. On
change le liquide dès qu'il prend une coloration noire. Au bout de cinq ou
six jours, on lave les fragments à l'eau distillée, et on les coupe directement,
après les avoir collés sur un morceau de bois ou de liège, ou après les avoir
imprégnés par le collodion ou la paraffine. Les coupes sont lavées à l'eau
distillée, puis montées directement dans la glycérine ou dans le baume de
Canada, après déshydratation et éclaircissement. Les préparations ne se
conservent pas.
Bellonci a modifié de la manière suivante la méthode d'Ëxner : la pièce,
qui doit être également de petit volume, est durcie pendant 14 à 20 heures
dans une solution d'acide osmique à 1 p. 100. On pratique les coupes à la
main, à l'aide d'un rasoir imbibé d'alcool. Les coupes étant lavées dans de
l'eau distillée, puis plongées pendant 3 heures dans de l'alcool à 80°, sont
traitées de nouveau par l'eau distillée, puis placées sur la lame porte-objet.
On recouvre d'une lamelle sous laquelle on instille quelques gouttes d'am-
moniaque. Par ce procédé, on obtient une coupe extrêmement transpa-
rente et dans laquelle les libres à myéline, d'un noir intense, se détachent
avec une grande netteté.
L'étude des troncs nerveux périphériques, à l'aide de coupes pratiquées
sur les nerfs durcis dans l'acide osmique donne d'excellents résultats. On
procède de la manière suivante : A l'aide d'un scalpel très tranchant, ou
de préférence à l'aide d'un rasoir bien affilé, on sectionne, dans les troncs
nerveux que l'on veut examiner, des fragments de z1 cent. de longueur, com-
prenant toute l'épaisseur du nerf et bien affrontés sur chacune de leurs
faces. Ces fragments sont plongés et maintenus suspendus, dans une solu-
tion d'acide osmique à 1 p. 100 dans laquelle ils séjournent, suivant leur
volume, de 24 à 48 heures. La solution d'acide osmique est maintenue à
l'abri de la lumière. Au sortir de la solution, ces fragments sont inclus
Méthode d'Exner.
Procédé de Bellonci.
Examen des nerfs
périphériques à l'aide
de l'acide osmiquc,
employé il la fois
comme durcissant et
comme colorant.
44 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. ,
Inclusion à la pa-
raftine des tronçons
de nerfs durcis et
colorés par l'acide
osmique.
Autres procédés
pour couper lcs tron-
çons do nerfs traités
par l'acide osmique.
Importance de'
cette mit'iode en
anatomie pathologi.
que.
Étude des nerfs
périphériques par le
procédé de la disso-
ciation après colora-
tion a l'acide osmi-
que.
Méthode de Ranvier
dans la paraffine par la méthode ordinaire, puis coupés au microtome et à
sec. Les coupes sont placées sur une lame porte-objet, imbibées de xylol,
montées dans le baume de Canada et recouvertes d'une lamelle.
Ce procédé est un peu long et méticuleux. Nous nous servons d'habi-
tude de l'un ou de l'autre des procédés suivants : 1° Au sortir de l'acide
osmique, les tronçons de nerf sont montés dans du sureau et coupés avec
le microtome à main de Ranvier; 2° Après action de l'acide osmique, les
tronçons sont inclus dans le collodion par les mêmes procédés que pour les
centres nerveux. Dans les deux cas, les coupes, avant d'être montées dans
le baume de Canada, sont traitées comme les coupes du système nerveux
central. Dans les deux cas, enfin, au sortir de l'acide osmique et avant
d'être préparés pour être coupés, les fragments de nerf devront être lavés
pendant plusieurs heures dans l'eau distillée, pour éviter que les prépa-
rations ne noircissent par la suite.
Le tronçon de nerf étant coupé perpendiculairement à sa longueur, on
obtient ainsi de très belles images, où toutes les libres à myéline apparais-
sent sous forme de petits cercles fortement colorés en noir, tandis que le
reste de la coupe, tissu conjonctif, vaisseaux, a pris une coloration gri-
sâtre. En anatomie pathologique, cette méthode est très précieuse, car
elle permet d'étudier des nerfs cinq ou six jours après l'autopsie.
L'acide osmique est enfin journellement employé pour l'étude des nerfs
périphériques en solution à 1 p. 100 (Ranvier) comme agent à la fois
fixateur et colorant. On procède de la manière suivante sur le nerf frais :
Après avoir fendu la gaine lamelleuse, et dissocié le nerf avec des aiguilles
dans une solution d'acide osmique à 1 p. 100, où il séjourne quelques
heures, on le colore ensuite au picro-carmin et on monte la préparation
dans la glycérine. Pour éviter le ratatinement du nerf, il est bon de fixer
chaque extrémité sur une planchette de liège. L'étude des nerfs par la
méthode précédente (dissociation, acide osmique, etc.), rend d'inappré-
ciables services en anatomie pathologique, mais elle n'est guère applicable
aux gros troncs nerveux de l'homme, dont la dissociation est des plus déli-
cates et difficiles. Elle est surtout utilisable pour les troncs nerveux de
petit calibre nerfs musculaires, rameaux cutanés. - Les gros troncs
doiventde préférence être examinés il l'aide de coupes transversales, après
durcissement dans l'acide osmique.
Voici la méthode que nous employons dans nos recherches sur les
névrites périphériques : On prend, aussitôt que possible après la mort, les
nerfs cutanés et musculaires dans les régions où on veut les étudier. Il est
préférable, au point de vue de la facilité de la dissociation, de ne pas
prendre de nerfs d'un diamètre supérieur à celui d'une aiguille à tricoter
d'une moyenne grosseur. La dissociation, pratiquée dans l'eau distillée et
non dans la solution d'acide osmique, - dont les vapeurs sont trop irri-
tantes, - est faite grossièrement, mais suffisamment pour que l'acide
osmique puisse pénétrer dans toute l'épaisseur du nerf. Le tronc nerveux
est placé ensuite pendant vingt-quatre heures, dans une solution d'acide
MÉTHODES USITÉES DANS L'ETUDE DES CENTRES NERVEUX. 4 : ;
osmique à 1/200, contenue dans un flacon bien bouché. Au bout de ce
temps, le nerf qui a pris une coloration noire d'autant plus prononcée qu'il
est moins altéré, est lavé à plusieurs reprises dans de l'eau distillée, jusqu'à
ce qu'il soit complètement débarrassé de l'acide osmique, ce qui se recon-
naît au fait qu'il a perdu toute trace d'odeur de cet acide. Il est alors sou-
mis à une nouvelle dissociation un peu plus complète, puis placé pendant
vingt-quatre heures dans du picro-carmin à 1 p. 100. Au bout de ce temps,
il est plongé dans de la glycérine picro-carminée et dissocié complètement,
faisceau par faisceau, sur la lame porte-objet, dans quelques gouttes de
ce liquide. On recouvre à l'aide d'une lamelle que l'on borde avec du
baume, si on désire garder la préparation. Les nerfs traités par cette
méthode, peuvent être conservés pendant une quinzaine de jours dans de la
glycérine picro-carminée et fournir encore, au bout de ce temps, de très
bonnespréparations, avantage qui n'estpas ànégliger, lorsque l'on doit exa-
miner un grand nombre de nerfs. La même méthode est applicable à
l'étude des racines spinales et de la plupart des nerfs crâniens. Les prépa-
rations ainsi obtenues, se conservent très bien pendant plusieurs années
(dix ans et mème davantage), si on les tient dans l'obscurité.
L'acide osmique, mélangé avec d'autres réactifs, a été employé comme
agent durcissant et colorant. Nous ne citerons, parmi ces méthodes, que
celle de Marchi et Alghieri, employée surtout pour l'étude des dégénéres-
cences secondaires de cause expérimentale. Cette méthode donne de bons
résultats dans les dégénérescences secondaires de date récente (trois semaines
dans les cas expérimentaux), à une époque par conséquent où les tubes
nerveux dégénérés, contiennent encore une assez grande quantité de myé-
line, réduite en boules et en gouttelettes. Dans les dégénérescences de date
un peu ancienne, l'emploi de cette méthode n'est pas indiqué. Dans la mé-
thode de Marchi et Alghieri, la pièce à examiner est réduite en très petits
fragments triangulaires ou cubiques, qui sont plongés dans la solution
suivante dite de Marchi : .'
40 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Méthode d'Upson.
Elles y séjournent cinq à six heures, puis sont lavées de nouveau et
très complètement à l'eau distillée. On les sort de l'eau à l'aide d'un mor-
ceau de papier-filtre - en ayant soin de ne pas les mettre en contact avec
un instrument d'acier, puis on les plonge dans le mélange suivant, récem-
ment préparé :
MÉTHODES USITÉES DANS L'ETUDE DES CENTRES NERVEUX. 47
à 10 p. 100, et lavées de nouveau à l'eau distillée. Chacune d'elles est placée,
une à une dans le liquide de réduction suivant :
48 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Procédé lent de
Golgi.
La méthode de Golgi au nitrate d'argent varie, suivant que l'on veut
examiner des pièces provenant de sujets adultes ou provenant au contraire
d'embryons ou de nouveau-nés. De là, trois procédés, l'un lent, l'autre
rapide et le troisième mixte.
Procédé lent de Golgi (d'après Stohr et Mercier). On fait durcir des
morceaux d'écorce cérébrale, de cervelet et de moelle épinière ayant 2 à
3 centimètres de côté, dans une grande quantité de liquide de Iüller de
200 à â00 centimètres cubes. - Après un séjour de plusieurs semaines
(8 à 6), pendant lesquelles on renouvellera souvent le liquide, on sort les
pièces et on les soumet à l'action des solutions suivantes :
Solution : 1 : .
MÉTHODES USITEES DANS L'ÉTUDE DES' CENTRES NERVEUX. 40
mîtes. - Go On les transporte ensuite dans le bain d'alcool absolu. -n° Puis
on les immerge pendant deux à cinq minutes dans de la créosote pure,
(environ 3 centimètres cubes) puis pendant cinq à dix minutes dans 5 cen-
timètres cubes de térébenthine. 9° On les place sur le porte-objet et on les
recouvre d'une goutte de résine Dammar. Pas de lamelle couvre-objet. On
les examine à un grossissement moyen (80 d.).
On conserve les coupes à l'abri de la lumière et dans un endroit sec.
Lorsqu'elles sont sèches, on les examine à un grossissement plus fort (250-
300 d.) .
Procédé mixte de Golgi. - Les pièces restent quatre ou cinq jours dans
le liquide de mailler, puis sont plongées dans le mélange suivant :
Solution d'acide osmique à 1 p. 100...
Solution de Bichromate de potasse à 8 p. t0(i
On les y laisse vingt-quatre à trente heure ? {{lJ ? fit ? (oir séchées
avec du papier buvard ou les avoir lavées à l'eau distillée, on les place pen-
dant vingt-quatre ou quarante-huit heures, dans une solution de nitrate
d'argent à 0,75 p. 100. On traite ensuite les coupes comme dans la méthode
lente. -
Procédé rapide de Golgi. - Ce procédé, qui a donné de si remarquables
résultats, a été employé surtout par Ramon y Cajal,. 1W llilccr et van Gehuch-
ten. Il ne s'applique qu'à des pièces provenant d'embryons ou de sujets
nouveau-nés, recueillies immédiatement après la mort. On procède de la
manière suivante : on enlève avec soin le système nerveux central en entier,
moelle et cerveau, la dure-mère comprise. On étend les pièces sur une
planchette, puis on ouvre la dure-mère dans toute sa longueur. Le tissu
nerveux étant mis à nu, on sectionne, à l'aide d'un rasoir très tranchant,
tics fragments de substance nerveuse de 3 à il millimètres d'épaisseur que
l'on place, en les maintenant à l'abri delà lumière, dans le liquide suivant,
ou mélange osmio-bichromique de Golgi.
50 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
nouIlle et triple
imprégnation de Ra-
mon y Cajal.
Méthode de Golgi
au sublimé.
solution (van Gehuchtcn). Cette addition d'un peu d'acide, favorise beau-
coup la réduction (Cajal). Comme pour le mélange osmio-bichromique, on
emploiera ici une grande quantité de la solution d'argent. Les pièces
restent au moins deux jours dans le bain d'argent, et en tout cas pas plus
de quatre à cinq jours. Les coupes seront ensuite pratiquées en fixant le
fragment, soit dans du sureau (Cajal), soit dans le collodion, après séjour
pendant un quart d'heure dans l'alcool absolu et pendant le même temps
dans une solution faible de collodion. Les coupes pratiquées subissent
d'abord un examen préalable au microscope, afin de voir si l'imprégnation
est bien réussie, puis sont placées dans de l'alcool absolu. Dans cette mé-
thode, comme du reste dans toutes celles de Golgi, il ne faut pas chercher
à obtenir des coupes minces, mais des coupes variant entre 0,05 et 0,1
millim. (von Lenhossek). On les déshydrate rapidement dans l'alcool, on
les éclaircit avec de l'essence de girofle et du xylol, et on les monte dans la
résine Dammar dissoute dans le xylol. Il est nécessaire de faire sécher ra-
pidement la résine à l'étuve, car on ne met pas de couvre-objet, pas plus
dans le procédé rapide que dans les autres.
Pour obtenir de bonnes réductions par l'argent, R. y Cajal emploie la
méthode de la double et même de la triple imprégnation et van (telmchten
a employé ce procédé pour les cellules nerveuses du sympathique. Après
avoir fait une première imprégnation, comme dans le procédé rapide ordi-
naire que nous venons de décrire, les pièces sont lavées rapidement dans
l'eau distillée, puis placées de nouveau et pendant trois jours dans le mé-
lange osmio-biclzzromique. Sorties de ce liquide et lavées encore à l'eau
distillée on les met pendant deux jours dans le bain d'argent. Pour obtenir
une triple imprégnation, on recommence la même série de manipulations.
Méthode de Golgi au sublimé (d'après Mercier). Les pièces à traiter
ne doivent pas avoir plus de 0,S à 1,3 centimètres de côté. Elles plongent,
jusqu'à durcissement obtenu, dans une solution de bichromate de potasse
à 2 p. 100, ou dans le liquide de Millier.
a) Renouveler fréquemment la solution durcissante Employer de
grandes quantités. A la fin du durcissement, le titre de la solution peut
être porté à 2,5 p. 100, à 3 ou 4 p. 100.
Les pièces y séjournent, les plus grosses de 2, 3 à 4 mois, les plus
petites de 20 à 30 jours.
b) Elles passent ensuite directement, dans une solution à 0,50 p. 100
de sublimé corrosif dans de l'eau distillée.
On peut également essayer des solutions de sublimé à 0,25 p. 100 et de
1 p. 100.
La réaction qui s'opère dans le liquide mercurique esl plus lente que
dans la solution d'argent. La solution de sublimé doit être changée tous
les jours et jusqu'à ce qu'elle ne se colore plus en jaune.
c) Après 4 à 5 jours de ce traitement, on peut essayer de faire des coupes
des plus petites pièces qui sont alors suffisamment imprégnées. Mais il faut
attendre 8 à 10 jours avant de couper les gros morceaux. L'imprégnation
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. 51
se fait tantôt un peu plus vite, tantôt plus lentement, suivant la nature
de la pièce; en général on peut dire qu'elle se fait d'autant mieux, que
les pièces y sont soumises plus longtemps. A la fin de la réaction, les
pièces présentent à peu près l'aspect d'un tissu cérébral frais mais lavé
à l'eau. Au point de vue de leur conservation, elles peuvent rester indé-
finiment dans la solution de sublimé.
d) Coupes. Les coupes doivent être soigneusement lavées dans de
l'eau distillée, quand il s'agit de les conserver. - Pour l'étude extempo-
ranée et sans idée de conservation, on recouvre la coupe d'un peu de gly-
cérine.
e) Bain d'alcool absolu, - créosote ou térébenthine comme agent éclair-
cissant, montage dans la résine Dammar sans couvre-objet.
Les cellules et leurs prolongements sont teints en noir, comme dans la
méthode au sel d'argent. Cette dernière donne des résultats plus précis,
aussi l'emploi du sublimé est-il aujourd'hui peu usité.
Les méthodes de Golgi ont rendu des services considérables en histo-
logie nerveuse. C'est grâce à elles et à la méthode d'Ehrlich, que nous
sommes arrivés à connaître exactement les prolongements protoplasmi-
ques et cylindre- axiles des cellules nerveuses, ainsi que leurs modes de
terminaison. Les méthodes de Golgi présentent cependant les inconvé-
nients suivants bien résumés par Mercier.
Sur une coupe traitée par ces méthodes, on constate qu'un petit nom-
bre seulement des cellules nerveuses sont convenablement imprégnées, et
que le nombre des cellules névrogliques imprégnées l'emporte sur celui
des cellules nerveuses. Il existe dans les coupes de nombreux précipités
qui obscurcissent les préparations et compliquent l'examen. Les cellules et
leurs prolongements se ratatinent sous l'action du précipité du chromate
d'argent. Les dépôts métalliques ne possédant pas l'élasticité des élé-
ments organiques qu'ils recouvrent, ne peuvent s'adapter au mouvement
de retrait que ceux-ci subissent pendant le durcissement, et il en résulte
des brisures, des tassements en zig-zag. Aussi les prolongements des cel-
lules ganglionnaires, colorées par la méthode de Golgi, ne sont-ils pas
droits comme après l'emploi d'autres méthodes, mais forment une ligne
brisée. Enfin, et c'est là un gros inconvénient, les chromates d'argent se
résorbent facilement, leur coloration s'altère, et partant les coupes ne sont
utilisables que pendant un temps limité.
En résumé, ainsi que nous avons été à même de le constater plus d'une
fois, ces méthodes ne fournissent pas comme d'autres, ce qu'on est convenu
d'appeler de « belles préparations » et sont, jusqu'à un certain point, assez
capricieuses. Il n'en est pas moins vrai que ce sont les seules qui jusqu'ici,
soient applicables à l'étude de la structure fine du système nerveux central,
et les découvertes faites à l'aide de ces méthodes, ont produit une véritable
révolution.
Pour parer aux inconvénients de ces méthodes, différentes modifications
ont été proposées.
Importance des mé-
thodes de Golgi.
Inconvénients de
ces méthodes.
52 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Modification des
méthodes de Golgi.
Méthode de Flechsig.
Méthode de Ziehc
Méthode de blechsig. Cette méthode a pour Dut de combiner la mé-
thode de Golgi au sublimé, avec un procédé permettant de colorer la myé-
line. Les pièces sont d'abord traitées par le sublimé comme dans la méthode
de Golgi, mais les coupes sont ensuite plongées dans un bain d'alcool à
90°, puis dans le liquide colorant suivant :
MÉTHODES USITÉES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. : i3
étendue de quatre parties d'eau. Le séjour des coupes dans la solution de
Lugol varie suivant leur épaisseur. On les lave ensuite avec soin dans
l'alcool absolu, on les éclaircit à l'essence de girofle et on les monte dans le
baume de Canada. Eviter dans les différentes manipulations, de saisir les
coupes avec un instrument métallique.
Avec la méthode de Ziehen, les fibres à myéline et sans myéline, les
cellules nerveuses avec leurs prolongements cylindre-axiles et protoplas-
miques, sont colorées en bleu-gris. Les noyaux et les nucléoles des cellules
nerveuses sont également colorés et différenciés. Cette méthode n'est pas
absolument constante.
Méthode de Greppin. - Cette, méthode s'applique aux coupes déjà
colorées par la méthode de Golgi au nitrate d'argent. Les coupes ainsi
traitées, sont placées dans une solution d'acide bromhydrique à 2 p. 100
jusqu'à ce qu'elles aient pris une coloration bleuâtre, puis lavées il l'eau
distillée et à l'alcool. On les place ensuite dans une cupule contenant de
l'essence de girofle, et on expose le tout, pendant quelques minutes, il la
lumière solaire, aussi intense que possible. Après déshydratation et éclair-
cissement, on monte la préparation dans le baume de Canada, en recouvrant
d'un couvre-objet. Pour obtenir une double coloration, on prend les coupes
au sortir de l'essence de girolle, on les place pendant six à douze heures dans
une solution d'acide chromique val/2 p. 100, et on les colore à l'hématoxy-
line selon les méthodes de Weigert ou de Pal. R. y Cajal reproche au pro-
cédé de Greppin de ne pas respecter les fines ramifications nerveuses.
7. EXA3/EN microscopique des coupes. - L'étude des coupes microscopiques
sériées doit être pratiquée, comme on le sait, à l'aide d'un faible grossis-
sement. On peut se servir pour cette étude de la loupe à dissection de
Nachet ou du microscope. Comme on doit en général - surtout lorsqu'il
s'agit du cerveau - étudier des coupes présentant une large surface, il
faut avoir à sa disposition un instrument qui donnant un grand champ de
vision, soit muni en outre d'une platine suffisamment large, pour que
l'on puisse examiner dans toute son étendue, une coupe entière d'hémi-
sphère.
Le microscope que M. Nachet a construit d'après nos indications, rem-
plit complètement ces conditions. Cet instrument (fig. 8) est muni d'une
platine de grande dimension, en verre, placée sur un cadre (G) pouvant, au
moyen d'une crémaillère, se déplacer d'avant en arrière d'une distance de
8 centimètres. Le support du corps (D) portant la partie optique, peut
pivoter sur un axe situé dans la colonne C, au moyen d'une vis tangente
V et donner une amplitude de marche de 14 centimètres. On peut donc
examiner méthodiquement toutes les parties de la préparation et sans tou-
cher à cette dernière, à l'aide d'un déplacement longitudinal de la platine
et du déplacement transversal du tube du microscope. L'éclairage est
obtenu à l'aide d'un miroir plan pour les grandes préparations, et d'un
miroir concave pour les petites. Dans ce cas, la platine de verre est rem-
Méthode de Greppin.
Examen mic-0sco
pique des coupes.
54 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
placée par une plaque d'ébonite, avec ouverture centrale et diaphragme
iris.
Ce microscope est muni d'oculaires et d'objectifs à grand angle [d'ou-
verture, permettant l'examen de grandes surfaces. C'est ainsi qu'avec l'ob-
jectif n° 1, donnant un grossissement de cinq diamètres, on embrasse une
surface de 50 millimètres. Avec l'objectif n° 2 et un grossissement de douze
diamètres, la surface embrassée est de 18 millimètres. Avec cet instru-
ment on peut examiner aussi les préparations avec de forts grossissements,
sans avoir besoin de les recouvrir avec des lamelles minces, car les
objectifs de Nachet ont un foyer plus long que ceux des autres construc-
teurs.
FiG. 8. Microscope de Nachet à platine mobile et axe optique tournant, pour l'élude des grandes
coupes microscopiques du cerveau.
MÉTHODES USITEES DANS L'ÉTUDE DES CENTRES NERVEUX. : ;5
8. Reproduction des coupes. - Dessin. - Appareils de projection. -
Jusqu'ici, malgré des essais parfois très heureux, la photographie n'a pas
encore remplacé le dessin, pour la reproduction des coupes du système
nerveux. Pour les coupes macroscopiques, les résultats si remarquables
obtenus par Luys, et qui n'ont pas encore été dépassés, ne nous paraissent
pas cependant égaler ceux que l'on peut obtenir d'un dessinateur habile et,
pour les coupes microscopiques, il est certain que jusqu'ici, surtout lors-
qu'il s'agit de reproduire de larges surfaces, l'avantage est encore resté au
dessin.
Les reproches que l'on adresse au dessin, comme agent de reproduction
de coupes, en particulier celui de n'avoir pas la précision mathémathique
d'une photographie, peuvent être évités en usant du procédé du calque ou
en dessinant la préparation au moyen d'un appareil à projection. Voici la
manière dont nous avons procédé, pour dessiner les coupes macroscopi-
ques et microscopiques reproduites dans cet ouvrage.
Coupes macroscopiques. - Ces coupes ont d'abord été calquées par l'un
de nous, et dans tous leurs détails sur verre dépoli. Puis, ce premier dessin,
purement linéaire, était calqué de nouveau et sur papier par le dessinateur
qui, ayant la préparation sous les yeux, donnait ensuite la note générale
des valeurs et des tons.
Coupes microscopiques. La chambre claire est l'instrument générale-
ment employé pour dessiner les préparations microscopiques, et on se sert
de préférence de l'excellente chambre claire de Malassez, qui fournit des
images sans déformation aucune. Nous avons employé cet instrument pour
dessiner nos coupes de la moelle épinière. Mais l'emploi de la chambre
claire n'est possible, qu'avec des coupes présentant de petites dimensions et
il est inapplicable dès que ces coupes comprennent une certaine surface.
Aussi, après avoir étudié dill'érents procédés, nous sommes-nous arrêtés il
la reproduction des coupes au moyen d'un appareil à projection.
Cette méthode a déjà été employée dans ce but, et Edinger a construit
un appareil, qui rend des services pour reproduire les coupes de petites
dimensions - moelle de l'adulte, bulbe de foetus mais qui ne peut
servir pour des coupes plus grandes. L'appareil que nous avons fait cons-
truire, permet de projeter des coupes microscopiques d'un hémisphère
entier. Deux conditions sont nécessaires pour obtenir de bons résultats
avec cet appareil : Il faut tout d'abord que les coupes soient minces, afin
d'être facilement traversées par la lumière, et en outre qu'elles soient colo-
rées par les méthodes de Weigert ou de Pal, méthodes qui, en différenciant
fortement les faisceaux de fibres à myéline, fournissent une image autre-
ment nette, que celle que l'on obtient par la méthode au carmin.
Cet appareil, construit sur le principe de la lanterne magique, se com-
pose d'une lanterne et d'un objectif à deux lentilles et à grande ouverture,
et dont la mise au point se règle au moyen d'une vis à crémaillère (V).
L'éclairage qui doit-être très intense - il équivaut dans notre appareil à
soixante bougies - est obtenu au moyen d'une lampe à pétrole à cinq
Avantages du des-
sin sur la photogra-
phie.
C
1
Dessin par le cal-
que et par la projcc-
tion.
Dessin des coupes
macroscopiques par
le procédé du calque.
;
Emploi de la
chambre claire do c
\Ialasscz.
i-
e
o
.1)
Dessin au moyen
d'appareils do pro-
jection.
Appareil d'Edinger
pour les petites cou-
pes.
Appareil employé
par nous.
50
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
mèches et, comme cet éclairage nécessite. un puissant tirage, la lanterne
doit être munie d'une très longue cheminée (fig. 9).
La préparation que l'on veut projeter est placée comme dans une lan-
terne magique ordinaire et, afin d'éviter qu'elle ne s'altère sous l'influence
de la chaleur, on la fixe sur une cuve en verre (C), contenant une solution
d'alun à -1/20". 1
L'agrandissement de l'image, à l'aide de cetappareil, est nécessairement
variable suivant que l'on veut en faire usage pour projeter une préparation
dans une salle de cours, et alors cet agrandissement peut être considé-
rable -, ou au contraire, et c'est de cette manière que nous nous en som-
mes servis, l'employer pour le dessin. Dans ce cas, l'agrandissement est
obtenu par un long tube à tirage (T) sur lequel est fixé l'objectif, et la mise
au point s'obtient à l'aide de la vis à crémaillère (V). L'agrandissement que
nous avons employé a varié suivant les coupes de 1/2 à 10 diamètres. La
projection de l'image sur la table s'obtient à l'aide d'un miroir plan (M), fixé
à la lentille frontale de l'objectif et incliné à 45°. Avec une bonne mise au
point et un bon éclairage, on obtient avec cet,appareil. des images extrême-
FiG. 9. - Appareil à projection employé pour dessiner nos préparations.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. bî
ment nettes et qu'il est très facile de dessiner à la plume ou au crayon,
dans leurs moindres détails. On obtient ainsi des contours très justes, et
une mise en place absolument exacte des faisceaux nerveux ainsi que des
noyaux gris. Toutefois, comme avec cet appareil on obtient un agran-
dissement et non un grossissement de la préparation, il faut achever le
dessin de celle-ci à l'aide du microscope.
Tel est le procédé, que nous avons employé pour dessiner les prépara-
tions figurées dans cet ouvrage celles de la moelle exceptées et, pour
continuer à nous servir de méthodes ne donnant pas de prise à l'interpré-
tation personnelle, nous avons fait reproduire ces ! yt51â3là ? d de la
photogravure.
Bellonci. Riserche comparative sulla struttura du centc°cüi ? i5 e.ç.RicS : e; b80.
Songer. ZM)6</' Vorlesungen iibel' den Bau dcr nervosen Centl>aloi'flrn ? ik1' : tte u. Studie-
rende. Leipz ! g, vogel, 189d. Ehrlich. ileoer aie ll1ethylenDlaureactzon. Deutsche med.
Wochenschrift, 1886. EXNEH. Sitzungsberichle der K. 11. Aliadémie der lVissezzschaftezz,
Wien, 1881.-FLrcasrc. Leitungsbahnen imGehirn 1876, in von Kahlden-Technik der Lis-
tologischen Lntersuchungen. Fischer, Iéna, 1890.- A. FOREL. Uniersuchungen icber die
Haubenregion. (Archiv. sur Psych.), VU, 1877.- FoL (HnnHAN). Lelerbuch der vergleichen-
den microscopischen Anat. Leipzig, 1885. FREUD. Arch. sur Anal, und Physiologie, p. 4-53,
)884. FR ! CDL : 11DER. lhC7·OSCO71SClte Techzzilt. II. Ed Fischer, Berlin, 1884. - GOLGI. Sulla
strutura delle fibre nervose midollete periferiche centrale. (Archiv. per les sciences medic.),
1880. Vol. V. Du même. Sulla fina anatomia degli organi centrali. Mitano, 1886.
Greppin. Beitrag zur Kenntniss der Golgiscleezc Unte/'suchunUs Melhoden. Archiv. sur Anat.
und Physiol. Anat., 1880. JELGERSMA, Anilinblueblack. Zeitschrift sur wiss. Microscop.,
III, 1886. v. KÜLLIKER. Zur feineren Anatomie des Centralnervensystems. Das Riïckenmark.
Zeitschrift sur wisseuschaflliche Zoologie. Leipzig, Engelmann, 1890. Marchi et ALGIIIERI.
Rivista sperimentale di Fl'enal/'ia, XI, 1885. - Mercier. Technique microscopique des coupes
du système nerveux central. Paris, 1894. Nissl. Neurologisches CeK< ! Yd6aM., 1887.
H. OBERSTrlNER .4nleitung beim Sludiwn de)' nervosen Cezztralorgane. Leipzig, I Ed., 1888.
Ranvier. Traité technique d'histologie. - Stohr. Compendium der microscopischen Technik
und Histologie. Schmaus. Tes)zozische R'olien zcr Farbuzzg de)' Axencylineler. (Miinchen.
med. Wochenschrift, 1891, n° 8). Upson. Die Upson'schen Melhoden, etc., par Mercier, in
Zeitschrift für wiss. Microscopie, VII, 1890. Vassale. Una modificazione al metodo Wei-
gert per la colorazione del centri nervosi. (Rivista speriment. di Frenatria. etc., 1889. ? · ? ERT. Zeitschrift fiir wiss Microscop., 1884, et Fortschritt der Medicin, 1884. -DU
même. Zur Markscheidenfârbung. Deutsche medicinische Wochenschrift, 4891. - ZIEHEX.
Eine nette Farbungsmelhode des Cciztralzzcrucnsystems. \eurologisches Centralblatt. 1891.
CHAPITRE II
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX'
I. - PREMIERS DÉVELOPPEMENTS DU NÉVRAXE
Le système ner-
veux naît du feuillet
externe du blasto-
derme.
Sillon neural.
Gouttière neurale.
Le système nerveux tout entier, ainsi que les organes des sens, dérivent
du feuillet externe du blastoderme; ce feuillet, qui fournit le revêtement
épithélial du corps entier, donne naissance au niveau de sa partie axiale
à l'axe neural ou encéplwlo-mérlullaÍ1'e, y compris les nerfs optiques et la
rétine avec son épithélium pigmentaire, et, secondairement, aux nerfs
périphériques et sympathiques.
Le premier linéament de l'axe neural apparaît, chez l'embryon de pou-
let, de la seizième à la dix-huitième heure de l'incubation, sous forme
d'un épaississement longitudinal de l'ectoderme, le sillon neural, situé dans
l'axe de la tache embryonnaire, en avant de la ligne primitive; l'existence
de cette dernière est transitoire, elle disparait en effet complètement vers
la cinquantième heure de l'incubation, sans contribuer au développement
d'aucune partie du corps de l'embryon.
Le sillon neural est limité à droite et à gauche par une crête ; ces crêtes
ou lames neurales ou médullaires (fig. 10 et '11 a) se soulèvent et se déli-
mitent de bonne heure du reste de l'ectoderme ; elles transforment le sillon
neural en une large gouttière, la gouttière neurale; peu profonde au début,
celle-ci se creuse bientôt d'autant plus que les lames neurales s'élèvent
davantage (fig. 11 b et c).
1. Daus cette étude embryologique, nous nous efforcerons de considérer le plus possible l'em-
bryon humain, tâche qui nous est facilitée par les travaux si importants de His. Cependant, l'étude
des premières phases du développement n'a pu encore être faite chez l'homme; on doit donc s'en
rapporter à ce qui se passe chez les autres Vertébrés et particulièrement chez le poulet, qui a été
l'objet des recherches les plus minutieuses de la part des embryologistes. On trouvera à ce sujet tous
les détails dans l'oeuvre magistrale de Mathias Duval (Atlas d'embryologie du poulet, Paris, 1889).
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 5t
. Les lames neurales atteignent leur complet développement de la ving-
tième à la vingt-cinquième heure de l'incubation. Sur un embryon de pou-
let vu de dos et examiné à la lumière transmise (fig. 10), elles apparaissent
dans l'aire transparente (ap), sous l'aspect de deux bandes opaques (4), *),
étroites à leur partie moyenne, qui correspond aux premières protover-
tèbres (PV), plus larges
en avant et en arrière,
et séparées l'une de
l'autre par une ligne
claire, la gouttière neu-
rale ou médullaire (GM).
En avant les lames neu-
rales sont limitées par
le repli céphalique de
l'embryon (A); en ar-
rière elles divergent, la
gouttière neurale s'élar-
git et encadre l'extré-
mité antérieure de la
ligne primitive (pp), en
formant le situes ? ? on ! -
boïdal (SR, fig. 13).
La gouttière neurale
repose sur un épaissis-
sement du mésoderme,
la corde dorsale ou no-
tocorde (Ch. fig. 10 et
fig. 11 a), qui lui est in-
timement unie; les la-
mes neurales sont en
rapport avec les pre-
mières ]Jl'otovertèbres
(PV), qui délimitent la
gouttière encéphalique
(rudiment de l'encépha-
le), d'avec la gouttière
médullaire proprement t
dite (rudiment de la moelle épinière) (fig. 10). Dès le début de la vie em-
bryonnaire, la gouttière encéphalique est plus large, et ses bords sont
plus épais que ceux de la gouttière médullaire.
Après s'être soulevées, les lames neurales marchent peu à peu à la ren-
contre l'une de l'autre (fig. 11, b et c et fi-. 12), et finissent bientôt par arri-
ver en contact par leurs bords libres de façon à ne plus intercepter qu'une
mince fente, laquelle disparaît à son tour, de telle sorte que la gouttière
fermée en arrière est convertie en un canal, le canal neural ou médullaire.
Lames neurales.
o
0
Rapports de i-
la gouttière neuralo .o
avec la cordo dor4 lC
sale.
Les protovertc-
bress6parontlaâout-
tièro encéphalique lin
la gouttière m41ul-
laire.
Formation du ca-
nal neural.
FiG. 1U. - Blastodermc et embryon de poulet à la 23° heure de
l'incubation, à un grossissement de 15 diamètres. (D'après
Mathias Duval.)
A, extrémité antérieure du corps de l'embryon, délimitée par l'in-
flexion hlastodennique qui dessine le pharynx ou intestin antérieur.
- ap, aire transparente. - au. aire vitclline.- AV, aire vasculaire.-
CA, croissant antérieur formé par une disposition particulière du
bourrelet cntodermo-citcllin antérieur. - P 17, protovertèbres diffé-
renciées dans le mésodcrmo au-dessous des lames ucuratcs. Ch, corde
dorsale. LDI, lame neuralo ou médullaire. - 1, bord supérieur de
la lame neurale droite arrivé presque au contact de sa congénère du
côté opposé. - 2, limite externe de cette même lame neurale. -
3, région où la lame neurale est très peu soulevée et ne so rapproche
pas encore de sa congénère du côté opposé. - 4, région où la lame
neurale non soulevée délimite une large et peu profonde gouttière
neurale. - 5, limites latérales de la région céphalique de l'embryon.
- pp, ligne primitive. - Si, sinus terminal formant les limites de
l'aire vasculairc. - a, b, c, lignes de coupes.
60 "- ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La lame cornée
n'entré pas dans la
constitution de l'axe
cérébro-spinal.
' Le cordon inter-
médiaire donne nais-
sance aux ganglions
cérébro-spinaux et
sympathiques.
Occlusion de la
gouttière neurale et
formation du cer- : \ eau moyen.
Apparition des
vésicules encéphali-
ques primitives.
' Dans leur mouvement d'ascension les lames neurales entraînent la
partie de l'ectoderme connue sous le nom de lame cornée, qui n'entre pas
dans la constitution de l'axe cérébro-spinal, et qui donne naissance au
revêtement épithélial du corps entier. La lame cornée est mince, surtout
lorsqu'on la compare à l'épaisseur de la lame neurale, déjà considérable à
cette période ; elle est reliée à la lame neurale, par une pièce de transition
légèrement concave, désignée
sous le nom de cordon tinter ?
médiaire ou de cordon gan-
glionnaire de His (Zwischen-
strang, Ganglienstrang), de
crête neurale de Balfour (fig.
12, GS). Ce cordon donne
naissance, ainsi que M. Duval `
l'a montré, aux ganglions cé-
Téb1'o-1'achidiens et secondai-.
rementaux ganglions sympa-
thiques (cordon ganglionnaire
etplexusmyentérique d'Auer-
bach, de Meissner, etc.)
. L'occlusion de la gouttière
neurale, et sa transformation
en un cylindre creux ouvert à
ses deux extrémités, s'effectue
d'abord dans la partie moyen-
ne de la lame encéphalique,
celle qui correspondra au cer-
veau moyen (fig. 10). De- ce
point, elle se propage rapi-
dement en avant et en arriè-
re, et atteint l'extrémité anté-
rieure du canal encéphalique,
à une époque où le canal mé-
dullaire est encore complète-
ment ouvert (fig. 13); lorsque
l'occlusion s'effectue à l'extrémité caudale de ce dernier, le canal encé-
phalique a déjà subi d'importantes modifications.
Les ouvertures des extrémités antérieure et postérieure du canal encé-
phalo-médullaire ; ne se présentent pas sous le môme aspect : tandis que
l'ouverture postérieure est très large et d'aspect losangique, l'ouverture
antérieure se réduit à une étroite fente vertico-médiane, peu étendue, dont
les bords se continuent directement avec le feuillet ectodermique (fig. 13).
Vésicules encéphaliques primitives. Pendant que s'effectue l'occlu-
sion de la gouttière neurale dans la région céphalique, et que son extrémité
antérieure présente encore cette étroite fente vertico-médiane, le canal
Fra. 41. - Trois coupes transversales du même embryon^
passant par les lignes a, b, c. (D'après Mathias Duval.) /
- Pp, protovertébres. CV, gouttière médullaire.
LM, lames médullaires. - Ch, corde dorsale. PP, fente
pleuro-péritonéale. - fi, lame fibro-intestinale. fe, lame
fibro-etitanée. - x, fovea cardiaca. - m.s, double lame méso-
dermique qui plus tard viendra s'étendre dans la fovea. cardiaca.
in, lames entodermiques. -
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 61
encéphalique se dilate (fig;. 1 ï.) et parait bientôt constitué par trois renfle-
ments, séparés par deux
légers étranglements. Les
étranglements sont assez
accentués sur les parois
latérales du canal encé-
phalique ; ils le sont moins
sur la paroi dorsale ou
voûte, et presque pas sur
la paroi ventrale ou base.
Les renflements répon-
dent à la première ébau-
che des trois vésicules en-
céphaliques primitives, et
sont connus sous les noms
de vésicules encéphaliques
antérieure, moyenne et
postérieure, ou de première, deuxième et troisième vésicules encéphaliques
(fig. 14, Y,, Vs, Va). Ces trois vésicules
représentent, des segments homologues
et de même valeur du canal encéphali-
que. Elles ont été appelées pour cette
raison, vésicules principales, vésicules
primitives ou vésicules du tronc encépha-
lique, par opposition aux vésicules secon-
daires, telles que les vésicules oculaires
primitives, les vésicules des hémisphères,
celles du bulbe, du cervelet, etc., dont le
développement est plus tardif, et qui
procèdent soit par division, soit par
bourgeonnement, des première et troi-
sième vésicules encéphaliques. La vési-
cule encéphalique antérieure, donnera
naissance au cerveau proprement dit,
c'est-à-dire aux hémisphères cérébraux,
aux corps opta-striés et à toute la région
qui entoure le troisième ventricule; la
vésicule encéphalique moyenne, aux pé-
doncules cérébraux et aux tubercules qua- ? ? M : < ? c'est-à-dire, à la région de
l'aqueduc de Sylvius. La vésicule encé-
phalique postérieure, à la protubérance
annulaire, au cervelet et au bulbe rachi-
dlclI,c'esl-à-dÍl'e à hl1'égloll du quatrième ventricule.
Au moment de son apparition, la vésicule encéphalique primitive anté-
Rôle des vésicules
dans le développe-
ment du système uer-
veux central.
FiG. 12. - Coupe transversale d'un embryon de poulet de la
2G' heure de l'incubation, passant à peu près au même
niveau que la coupe b de la fig. 10, c'est-à-dire au niveau
de la fosse cardiaque. (D'après Mathias Duval.)
CM, canal neural ou médullaire. - GS, ganglion spinal. -
EC, premiers rudiments des cellules du tube endothélial du coeur.
PC, portion péricardique do la cavité pleuro-péritonéale. -Ph, pha-
rynx. PP, cavité pleuro-péritonéale. - RE, Pochette ectoder-
nuque de la face inférieure de la tête.
Fie 13. - Blastoderme et embryon de
poulet à la `15° heure de l'incubation.
Grossissement de la diamètres. (D'après
Mathias Duval.)
A, extrémité antérieure de la tête. -
]Jp, ligne primitive. - FI, vésicule cérébrale.
Cet embryon a six proto-vertèbres nette-
ment délimitées.
62 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Vésicule anté-
.rieure.
Fermeture'le la
fente yel'tico-l1lé-
diane et apparition
delalamctcrminale
antérieure.
Ncuro-pore de IIis.
Accruissemcntspé-
cial de la vésicule
encéphalique anté-
rieure.
Travaux .de Darestc.
rieure, affecte la forme d'un court fuseau (fig. 13), et présente à son
extrémité antérieure, la fente vertico-médiane qui donne, accès dans sa
cavité. Puis la vésicule grossit, elle se renfle, devient sphérique, s'élargit
ensuite transversalement et son diamètre transvcrse devient le double
de son diamètre antéro-postérieur; elle affecte la forme caractéristique
d'un marteau (fig. Il, Vo), et ses volumineux diverticules latéraux, repré-
sentent les premiers rudiments
des vésicules oculaires primi-
tives.
Dès que les vésicules ocu-
laires primitives apparaissent,
latente vert ica-médiane se ferme
rapidement, et au devant de la
vésicule close, l'ectoderme du
côté droit se continue directe-
ment avec celui du côté gau-
che. A la place de la fente ver-
tico-médiane on trouve une
mince lame suturale, la lame
terminale embryonnaire primi-
tive ou antérieure, qui constitue
le point de fusion des parois
ventrale et dorsale avec les pa-
rois latérales droite et gauche
du canal encéphalique. Cette
lame n'est pas une formation
persistante, mais donne nais-
sance par bourgeonnement,
ainsi que nous le verrons plus
loin, aux vésicules des hémis-
phères cérébraux. Chez beau-
coup d'embryons de vertébrés,
elle présente pendant un temps
plus ou moins long un orifice
d'aspect ombiliqué, le neuro-
pore de His, dernier vestige de la fente vertico-médiane de la vésicule
encéphalique antérieure.
Dareste a particulièrement appelé l'attention, sur le mode d'accroisse-
ment en largeur de la vésicule encéphalique antérieure, et sur l'époque de
la fermeture de sa fente vertico-médiane. Cet accroissement n'est pas pro-
duit par l'épaississement et la dilatation seuls des parois primitives; il se
fait en grande partie au dépens de la partie de l'ectoderme adjacente aux
bords de la fente; l'ectoderme à ce niveau se trouve peu à peu entraîné et
transporté des bords de la fente, vers les parties latérales de la vésicule.
C'est pour permettre cette migration, ce glissement particulier de l'ecto-
' rto. 1.i< W L5. - Em-
bryon de poulet iL
la 29c heure de l'in-
cuhaLion. (D'après
Mathias Duval.)
F. 1.1. Cet embryon,
vu par face su-
périeure ou dorsale,
pl'éscntcdc dix il onze
prévertèbros nette -
nient délimitées. -
, 1>t, hremiè.rc alya-
rition du capuchon
eephali<¡lle de l"am-
nios, qui l'orme 11n re-
pli prêt il venir rccou-
vrir la tête.- Vo, épanouissement latéral de la vésicule
encéphalique antérieure (future vésicule oculaire primitive).
- V2, seconde vésiculo encéphalique. '3, troisième vési-
cule encéphalique. - V011 ! , veine oIl1phalo-II1ésel1térique
- PV, prévertèbros. - Sli, Sinus rhomboïdal, c'est-a-liro
partio postérieure du canal médullaire largement ouvert
et encadrant la partie antérieure de la ligne primitive pp.
Fig. 15. Région céphalique de ce même embryon vue par
la face inférieure ou ventrale. - 1, bord antérieur de la
première vésicule encéphalique qui se courbe vers le bas.
- C, coeur. V0.11, veine oll1phalo-nHsentéri{lue.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX.
63
derme, que la première vé-
sicule encéphalique reste
ouverte, jusqu'après la for-
mation des vésicules oculai-
res primitives. Dès que les
lèvres de la fente sont sou-
dées, l'agrandissement des
parois de la vésicule ne peut
plus se faire que par une
multiplication active de ses
cellules. Si, pour une raison
quelconque, cette fente s'o-
blitère prématurément, le
mouvement de glissement de
l'ectoderme ne peut se pro-
duire, et ce fait entraîne
des modifications profondes
dans le développement de la
tète de l'embryon. La pre-
mière conséquence de cette
fermeture prématurée est la
cyclopie; celle-ci entraîne à
son tour : 1° un changement
dans la structure de la bou-
che, qui devient triangulai-
re ; 2° une atrophie et une
situation anormale de l'ap-
pareil olfactif, qui se réduit
à une cavité unique et mé-
diane sans communication
avec le pharynx, située au-
dessus de l'oeil unique, à
l'extrémité d'un appendice
inconstant, la trompe des
monstres cyclopes;3°un ar-
rêt de développement complet
des vésicules des hémisphè-
res, c'est-à-dire une absence
totale des circonvolutions
cérébrales, du corps calleux,
du trigone, du corps strié et
des ventricules latéraux.
Dareste a montré en ou-
tre, que les cellules em-
bryonnaires qui donnent
Les monstres cy-
clopes résultent
d'une fermeture pré-
maturée do la pre-
mière vésicule cucé-
phalique.
FIG. 16. - Schémas destinés à montrer le déplacement
des cellules rétiniennes et le développement de la pre-
mière vésicule encéphalique. Les schémas a et b repré-
sentent le premier développement de la vésicule encé-
phalique primitive antérieure ; le schéma c représente les
vésicules oculaires primitives, et le schéma d, les vési-
cules oculaires secondaires.
CR, cristallin, Fpi, feuillet pigmentaire de la vésicule ocu-
laire secondaire. - rU7)1, fente vertico-médiaue. - Le, lame
cornée. It, lame terminale embryonnaire. - PII, pédicule
oculaire. - R, cellules rétiniennes (a, b, e,) et feuillet rétinien
.(le la vésicule oculaire secondaire (d). - V,, première vésicule
encéphalique - Vo, vésicule oculairo primitive. - V0, vésicule
oculaire secondaire.
(Ces schémas ont été construits à l'aide do figures empruntées
à l'Atlas d'embryologie de Mathias Duval.)
6 i. ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La cvelopie et ses
différentes variétés.
Étranglement des
vésicules oculaires
primitives.
Formation du nerf
optique.
Formation du cris-
tallin.
Vésicule oculaire
secondaire.
naissance aux rétines, se trouvent, au début, de chaque côté de la fente
vertico-médiane (fin. 16). Les deux rétines sont donc à celle époque, très
rapprochées l'une de l'autre; plus tard, lorsque, la vésicule encéphalique an-
térieure grandit, les cellules rétiniennes sont reportées aux extrémités laté-
rales de la vésicule, et la rétine droite est séparée de la gauche, par toute
l'étendue de la lame terminale embryonnaire antérieure. Si la fermeture
anormale de la fente qui entraîne la cyclopie, se fait très prématurément, il
se forme à la partie antérieure de la/vésicule encéphalique antérieure un oeil
unique, formé par les éléments fusionnés des deux yeux; si la fermetures
est plus tardive, l'oeil unique contient les éléments de deux yeux distincts,
n"rlc Pn narti l'nn a l'autre' si. enfin. la fermeture est encore plus tardivp,
tout en étant cependant prématurée, il peut y avoir
deux yeux complètement distincts, situés l'un il
côté de l'autre et renfermés dans une orbite uni-
que. Les différentes variétés de la cyclopie corres-
pondent donc, ainsi que Dareste l'a montré, aux
différentes époques auxquelles s'est effectuée, la
fermeture prématurée de la fente de la première
vésicule encéphalique primitive.
Les vésicules oculaires primitives, dont la ca-
vité communique largement au début avec celle
de la vésicule encéphalique antérieure primitive,
s'en séparent de bonne heure. Elles restent en
communication avec la partie zizi
de la vésicule encéphalique antérieure primitive,
par l'intermédiaire d'un court et large pédicule
creux, le pédicule oculaire, premier rudiment du
nerf optique; leur partie supéro-postérieure est
au contraire nettement séparée de cette vésicule.
La vésicule oculaire primitive, appliquée par sa paroi externe ou con-
vexe contre le feuillet ectodermique, ne conserve pas longtemps sa forme,
globuleuse (fig. 16, c). La face profonde du feuillet ectodermique donne
naissance, par suite d'une prolifération de ses cellules, il une petite masse
pleine, premier rudiment du cristallin (lig. 16, d, ([Il*[ est peu il peu
enchâssé dans la vésicule oculaire primitive, laquelle se creuse en cupule
pour le recevoir. La paroi externe ou rétinienne (R) de la vésicule ocu-
laire, de convexe qu'elle était, devient concave et s'applique sur la paroi
interne qui donne naissance au feuillet yimo·irlaiw· (I pi); la cavité s'aplatit,
et se réduit à une étroite fente, qui communique encore au début, avec la
cavité de la vésicule encéphalique antérieure primitive, mais qui bientôt
se transforme en une simple fente lymphatique. La vésicule oculaire secon-
daire est dès à présent constituée (fig. 1G, d, côté gauche du schéma). Le
pédicule oculaire (l'0), futur nerf optique, s'allonge et s'étire. Vers la troi-
sième semaine de la vie embryonnaire, son axe forme, avec celui de la
vésicule oculaire (YO), un angle presque droit (lig. J1 et 21) et ainsi s'cx-
I'u : . 9 i. - l.ucéph,tle V'un
embryon humain d'environ
In semaines, vu du vertes.
(U'ahri·. \\'. fIis.)
CA , cerveau antérieur.
. CI, cerveau intermédiaire. z
CM. cerveau moyen. PO. pé-
oculaire primitive.
DEVELOPPEMENT- DU SYSTÈME NERVEUX. 65
plique l'insertion excentrique du nerf optique sur la rétine. Au niveau de
sa base d'implantation sur la vésicule encéphalique antérieure primitive,
le pédicule oculaire présente deux crêtes, plus ou moins saillantes dont l'une
est antérieure et l'autrepostérieure (fig. 18). La crête antérieure, connue
'sous le nom de crête ou de lame basilaire de His (Basilarleiste) (fig. 18, LB),
se porte obliquement
en arrière et en de-
dans vers le plancher
de la vésicule encé-
phalique antérieure
primitive; elle se réu-
nit à celle du côté op-
posé, immédiatement
en arrière de la lame
terminale embryon-
naire, en formant la
lame du nerf optique
de Goette (Sehner-
venplatte), laquelle
donnera naissance au
chiasma des nerfs op-
tiques. La crête pos-
térieure, connue sous
le nom de crête laté-
2,ale deHis(fig.l8,LL)
(Seitenleiste), se porte
en haut et en arrière,
et se perd sur les pa-
rois latérales de la
vésicule encéphali-
que antérieure primi-
tive.Ces crêtes prépa-
rent pour ainsi dire,
le trajet que suivront
les futures fibres op-
tiques pour se porter
de la rétine au chiasma (crête basilaire, faisceau optique croisé) et de la
rétine aux centres optiques ganglionnaires primaires (crête latérale, fais-
ceau optique direct). Au niveau du pédicule oculaire, la crête basilaire est
séparée de la crête latérale par une gouttière profonde (Foc), ouverte en
bas et en arrière, qui s'étend depuis la vésicule encéphalique antérieure
primitive jusqu'à la vésicule oculaire secondaire. Vers la fin de la qua-
trième semaine, la gouttière est très profonde, et la vésicule oculaire se-
condaire affecte la forme d'un fer à cheval ouvert en bas et en arrière,
dont la branche antérieure est en connexion, par l'intermédiaire du pédi-
s
s
Pédicule oculaires
et ses deux crêtes. -a
J
i
La crête basilaire
correspond au fais- .
ccau optique croi-
se ; la crête latérale
au faisceau optique 9
direct. j
- i
FIG. 18. Encéphale d'un embryon humain d'environ quatre
semaines (6,9 mm.), vu de profil. (D'après W. His.)
AC, arrière-cerveau. - ÇA, cerveau antérieur. - CI, cerveau intermé-
diaire. CM, cerveau moyen. - CP, cerveau postérieur. - Ce, cervelet.
- fch) fente clioroïdienne. - Foc, fente oculaire primitive. -1%S, fosse
sylvienne. - fst, fente en forme de selle. - Gp, glande pinéale. -If, in-
fundubilum. - Is, isthme du cerveau. - LB, lame basilaire. - LL, lame
latérale. Lol, lobe olfactif. pas prolongement antérieur de la fosse
sylvienne. Tm, tubercule mamillaire. - VH, vésicule des hémisphères.
- V0, vésicule ^oculaire secondaire.
- y
66 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
- Fente oculaire pri-
mitive.
Sa persistance
donne lieu au colo-
bomo.
Changement d'o-
rientation du pédi-
cule oculaire et ses
conséquences.
Vésicules encépha-
liques secondaires.
La troisième xé-
sicule encéphalique
forme le ventri-
cule.
I
cule oculaire, avec la crête basilaire, et la branche postérieure avec la crête
latérale (fig. 18). Au sur et à mesure que le pédicule oculaire s'allonge et
s'étire, la gouttière se transforme en une fente profonde et étroite, la fente
oculaire primitive, improprement désignée sous le nom de fente clroroï-
dienne. La moitié antérieure de cette gouttière est parcourue par l'artère
centrale de la rétine et sa branche hyaloïdienne. Après la formation de ces
vaisseaux, les deux branches du fer à cheval de la cupule rétinienne se
soudent entre elles; si, par suite d'une cause quelconque, cette suture ne
s'effectue pas, on se trouve en présence de l'anomalie de développement con-
nue sous le nom de colobome.
La fente oculaire primitive persiste dans la partie antérieure du pédon-
cule oculaire, jusque vers le milieu du deuxième mois, mais, elle n'atteint
plus en général en dedans sa base d'implantation cérébrale ; de sorte que
l'on peut dès à présent distinguer au nerf optique rudimentaire, un segment
antérieur vasculaire et un segment postérieur non vasculaire.
Dès qu'il s'est un peu allongé, le pédicule oculaire se porte en bas, en
dedans et en avant; il s'en suit que la cupule rétinienne, d'abord dirigée un
peu obliquement en arrière et en dehors (fig. 19 et 21), se porte peu à peu
en avant et se place vers la fin du deuxième mois au-dessous du lobe olfac-
tif. Il subit en outre un mouvement de torsion sur son axe, de telle sorte
que le segment postérieur de la vésicule oculaire, donne naissance à la
partie temporale et le segment antérieur à la partie nasale de la rétine et
de son feuillet pigmentaire.
Les deux axes optiques, forment vers la fin du deuxième mois de la vie
intra-utérine, un angle de près de 90°; cet angle diminue vers le troisième
mois, puis les deux axes deviennent parallèles (IIis).
Vésicules encéphaliques secondaires. Après l'étranglement
des vésicules oculaires primitives, les trois vésicules encéphaliques primi-
tives, subissent d'importantes modifications qui conduisent à la formation
de quatre, puis de cinq vésicules, grâce à la subdivision de la troisième et
de la première vésicule primitive.
La troisième vésicule encéphalique (fig. 19 et 20, AC et CP) s'évase ; elle
prend l'aspect d'un fuseau allongé et se continue insensiblement avec la
moelle épinière, tandis qu'elle est nettement séparée de la deuxième vési-
cule encéphalique par une partie rétrécie, comme étranglée, l'isthme du
cerveau postérieur (Is) de His. Elle se caractérise surtout par l'amincissement
et la forme losangique d'une partie de sa voûte, qui devient la membrane
obturatrice du quatrième ventricule (MoV4), et par l'existence de quatre à
six plis sur ses parois latérales. Ces plis, dont trois siègent en avant, et un,
quelquefois deux, en arrière de la vésicule auditive (VA^,- tiennent très pro-
bablement au plissement que subit le tube encéphalique, dont le dévelop-
pement est plus rapide que celui de la cavité crânienne; ils n'ont en effet
qu'une existence transitoire, et font complètement défaut chez les embryons
un peu développés (fig. z19 et 20).
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 67
Les vésicules auditives se produisent de chaque côté de la troisième
vésicule encéphalique par invagination de l'ectoderme dans le mésoderme.
Elles donnent naissance à l'épithélium qui tapisse l'oreille interne, et, bien
que complètement indépendantes par leur formation de l'axe neural, elles
sont cependant accolées à la troisième vésicule encéphalique dont elles
déforment la cavité (fin. 20).
Vésicules auditives.]
3. Fig. 19, 20, 21. - Encéphale et ganglions
.' . cérébraux d'un embryon humain d'en- ? viron quatre semaines. (D'après vs. His).
- FiG. 19. Encéphale vu de profil.
. FiG. 20. Encéphale vu par la face dor-
sale. - Fic. 21. Encéphale vu de face.
AC, arrière-cerveau. - AF, ganglion acous-
tico-facial.- CA, cerveau antérieur. - CI, cer-
veau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. -
CP, cerveau postérieur. Ci\ cristallin.'
- Fol, fossette olfactive. /M, fente en
forme de selle. - GG, ganglion de Gasser. -
Gc, ganglion ciliaire. - GI, ganglion du pre-
mier nerf cervical. - HCa, hémisphère cérébel-
loux. - IN. inflexion de la nuque. z 13, isthme du corveau postérieur. - Loi, lobe ottactm. - m, moelle
, épinière. -MoY4, membrane obturatrice du 4° ventricule. - PO, pédicule oculaire s'insérant à angle droit (x)
sur la vésicule oculaire secondaire. - Sila, scissure inter-hémisphérique. - V, trijumeau. - -17H, vésicule dos
. hémisphères. VO, vésicule oculaire secondaire. X, ganglion du pueumo -gastrique. IX. ganglion du
glosso-pharyngien . - La ligne pointillée de la fig. 19. indique la limite antérieure du cerveau intermé-
diaire et la profondeur du sillon semi-lunaire.
G8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
' ''
" l ? F' de (léve-
,; L ? '" ?
L'arrêt do déve-
loppement de la troi-
sième vésicule encé-
phalique donne nais-
.auceàl'otocéphalic.
Différentes combi-
naisons de l'otocé-
pha11c avec l'arrêt
de développement de
la première vésicule
encéphalique.
;.
La troisième vé-
sicule encéphalique
' donne naissance par
sa paroi ventrale il la
protubérance annu-
laire, et au bulbe ra-
dlidien i par sa paroi
; dorsale au cervelet et
à la membrane obtu-
ratrice du quatrième
ventricule.
Ces vésicules qui n'apparaissent, d'après Dareste, qu'après l'évasement
de la troisième vésicule encéphalique et la formation de la niembrane
obturatrice du quatrième ventricule, entrent plus tard en connexion avec
l'oreille moyenne, formée aux dépens des parties latérales de la première
fente branchiale. Si par suite d'une cause quelconque l'évasement de la
troisième vésicule encéphalique n'a pas lieu, la membrane obturatrice du
quatrième ventricule ne se forme pas et la troisième vésicule encéphalique
conserve son aspect tubulé primitif, qui rappelle très exactement celui de
la moelle épinière (fig. 13 et 1 i.) L'arrêt de développement de la troisième
vésicule encéphalique a pour résultat d'entraver le développement de la
tète, qui est beaucoup moins large que dans l'état normal; il en résulte un
rapprochement des deux vésicules auditives et la production d'une mons-
truosité grave, Yolocéphalie, caractérisée par le rapprochement ou la réu-
nion médiane des oreilles au-dessous de la tète. (Dareste.)
Cet arrêt de développement de la troisième vésicule encéphalique, est le
plus souvent accompagné d'un arrêt de développement de la. première vési-
cule encéphalique, dont la fente vertico-médiane se ferme prématurément.
Si la fermeture est très précoce, et antérieure à la formation de la rétine,
on observe la variété d'otocéphalie connue sous le nom de triocéphalie et
caractérisée : 1° par l'absence complète des yeux et de l'appareil olfactif,
2° par la formation d'une tète rudimentaire encadrée d'une seule oreille
médiane, 3° par un état rudimentaire de la première vésicule encépha-
lique, qui ne donne naissance ni aux couches optiques, ni aux hémisphères
cérébraux.
Si la première vésicule encéphalique se développe incomplètement on
se trouve en présence d'un monstre otocéphale cyclope. Si enfin, le dévelop-
pement de cette vésicule est normal et complet, on se trouve en présence
de la variété de monstres otocéphaliens dite sphénocéphalie, dans lesquels
le développement des yeux et de l'appareil olfactif est normal.
Le plancher ou la paroi, ventrale de la troisième vésicule encéphalique,
donne naissance en avant, à la protubérance annulaire, en arrière, au bulbe
rachidien; la paroi dorsale ou la voûte s'épaissit considérablement en
avant pour former le cervelet (HCv), tandis qu'elle se réduit en arrière, il la
mince membrane épithéliale qui recouvre le quatrième ventricule (11'IoV,).
L'inégal développement que prend la voûte de la troisième vésicule encé-
phalique, a conduit les embryologistes à subdiviser cette vésicule en deux
vésicules secondaires, dont l'antérieure porte, dans la nomenclature de
v. Baer, le nom de cerveau postérieur proprement dit, de quatrième vésicule
cérébrale ou de métencéphaloll (CP), et la postérieure celui d'arrière-cer-
veau, de cinquième vésicule cérébrale, d'épencéphalon ou de myélencé-
phalon (AC.)
Cette subdivision de la troisième vésicule encéphalique n'est justifiée
qu'au niveau de la voûte; elle est insignifiante au niveau du plancher et
des parois latérales, où les deux vésicules secondaires délimitent une seule
et même cavité, le quatrième ventricule.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 69
La deuxième vésicule encéphalique grossit rapidement ; elle prend une
forme sphérique chez les oiseaux, hémisphérique chez les mammifères etne
subit aucune subdivision; son plancher donne naissance aux pédoncules
cérébraux, sa voûte aux tubercules quadrijumeaux, sa cavité se rétrécit et
forme l'aqueduc de Sylvius; elle porte désormais le nom de cerveau moyen
(CM), vésicule des tubercules quadrijumeaux, méseozcép7aalon, et ne subira
par la suite que peu de modifications. Nettement délimitée de la troisième
vésicule encéphalique, par l'isthme du cerveau postérieur de Bis i Is), elle est
séparée de la partie postérieure de la vésicule cérébrale antérieure primitive,
par un sillon curviligne assez accentué, le col du cerveau intermédiaire de
His (cCI.) (fig. 24).
La vésicule encéphalique antérieure primitive, donne naissance par
bourgeonnement de sa paroi antérieure ou lame terminale embryonnaire
primitive, à une nouvelle vésicule, petite, impaire et insignifiante au début,
mais qui prend par la suite un grand développement (fig. 17, CA). La vési-
cule mère portera désormais, d'après la classification de von Baer, le nom
de cerveau intermédiaire, (CI) vésicule des couches optiques, vésicule thala-
mique ou thalamcncéphalon; la vésicule fille, celui de cerveau antérieur,
(CA) vésicule cérébrale antérieure , vésicule des hémisphères ou prosencé-
phalon.
L'extrémité antérieure un peu pointue du cerveau intermédiaire, pénètre
à la façon d'un coin dans le cerveau antérieur, de telle sorte que la paroi
interne de la vésicule des hémisphères, s'adosse à la surface extérieure du
cerveau intermédiaire, dont elle est séparée par un sillon semi-lunaire
d'autant plus profond, que la vésicule des hémisphères est plus développée
(lig. 19). L'extrémité inférieure de ce sillon n'atteint pas le plancher de la
vésicule cérébrale antérieure primitive, de telle sorte que la base ou portion
axiale du cerveau antérieur, se continue insensiblement avec la base du
cerveau intermédiaire; ces deux cerveaux circonscrivent ainsi une seule
et môme cavité, le troisième ventricule .
Cette pénétration en forme de coin, du cerveau intermédiaire dans le
cerveau antérieur, et l'adossement des parois qui en est la conséquence, est
un fait important à retenir, car la paroi du cerveau intermédiaire donnera
naissance à la couche optique, celle du cerveau antérieur à une partie du
corps strié, et ainsi se trouve préparée dès le début de la vie embryonnaire,
l'union intime que l'on observera par la suite entre les corps opto-striés
(fig. m à 63).
- Lcce/'ueaM intermédiaire est un peu aplati latéralement; ses épaisses
parois latérales donnent naissance aux couches optiques dans leur moitié
supérieure, et aux régions sous-thalamiques de Forel dans leur moitié infé-
rieure (fig. 22). Layaroi.szcpériezcne ou voûte, se réduit en avant à l'état d'une
mince membrane épithéliale, que recouvre la future toile choroïdienne ;
en arrière elle forme la glande pinéale et la commissure postérieure. Sa paroi
inférieure ou plancher, mince également, constitue le plancher du troisième
ventricule, et présente de très bonne heure deux légères saillies; la saillie
1
La deuxième vé-
sicule encéphalique
forme par sa cavité
l'aqueduc de 8)"1 \'in<,
par son plancher
tespédonculescéré-' z
braux, par sa voûte
les tubercules qua-
drijumeaux.
4 : 1- .
I
Lavôsicutcencc-
phalique antérieure
se dédouble en cer-
veau intermédiaire
ou vésicule des cou-
ches optiques et cer-
veau antérieur ou
vésicule des hémi-
sphères. 1
i
Ces deux vésicules
circonscrivent une
seule cavité, le troi-
sième ventricule.
f
i
l
r i
L'adossement de
leurs parois explique
l'union intime des
corps opto-striés.
I
Constitution du cer-
veau intermédiaire.
70 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le vésicule des hé-
misphères est d'a-
bord impaire et mé-
liane. !
s
1
Formation de la
grande scissure in-
crhcmispherique.
]1
d
h
e
i · Division de la
fcsiculc des hémi-
sphères en trois par-
les, une médiane et
[eux latérales.
1
1
g
B
h
c
d
o
r Accroissement ul-
,él'icur énorme des
. : Gsicules des hémi-
sphères.
antérieure correspond au futur infundibulum, la postérieure aux futurs
tubercules mamillaires (fig. 22).
La vésicule des hémisphères, impaire, médiane et insignifiante au début,
est plus haute que large (fig. 17); vue de profil, elle affecte la forme d'une
cornue ou d'une poire légèrement courbée sur son axe qui embrasse par sa
concavité la partie antérieure et supérieure des vésicules oculaires primi-
tives (fig. 23, 24). Etroite à sa base d'implantation, qui 'est située immédiate-
ment en avant de la vésicule oculaire primitive, la vésicule des hémisphères
s'élargit en avant et en haut, où elle se continue avec la paroi supérieure
du cerveau intermédiaire (fig. 17 et 18).
Vers la fin de la quatrième semaine, un repli mésodermique médian et
antéro-postérieur, la faux primitive du cerveau, déprime la paroi antérieure
de la vésicule des hémisphères, et divise cette dernière en deux moitiés
latérales, l'une droite, l'autre gauche. La dépression médiane ainsi produite,
porte le nom de grande scissure interhémisphérique ou fente interhémisplié-
rique (fig. 21); en avant elle n'atteint pas la portion axiale de la vésicule des
hémisphères ; en arrière, elle se continue avec les deux sillons semi-lunaires,
qui séparent de chaque côté le cerveau antérieur du cerveau intermédiaire.
Le fond de la scissure interhémisphérique répond à la partie supérieure de
la lame terminale embryonnaire; il fait saillie dans la cavité de la vésicule
des hémisphères et y détermine un repli saillant, vertico-médian, le repli
falciforme de His (Sichelfalte), qui n'atteint pas l'extrémité antérieure du
cerveau intermédiaire. La scissure interhémisphérique d'une part, les deux
sillons semi-lunaires d'autre part, divisent donc la vésicule des hémi-
sphères en trois parties : 1° une petite partie impaire et médiane, le tronc,
la base ou la portion axiale du cerveau antérieur (\Ynrzelgebiet, His), en
continuité directe avec le plancher du cerveau intermédiaire, et qui donnera
naissance aux corps striés, et aux parties qui limitent le troisième ventricule
en avant (lame sus-optique); 2° deux parties latérales, paires et symé-
triques, d'aspect globuleux, les vésicules hémisphériques proprement dites
ou la région du manteau cérébral (Mantclgebiet de His, Pallium cerebri),
qui donneront naissance à l'écorce grise du cerveau, à la masse blanche
sous-jacente, au corps calleux, au septum lucidum et au trigone céré-
bral.
Les vésicules des hémisphères sont larges et glolmleuses dans leurs
parties supérieure et postérieure, où elles sont séparées l'une de l'autre par
toute la largeur du cerveau intermédiaire ; elles convergent en avant, et
ne sont plus séparées que par l'étroite fente interhémisphérique qui loge la
faux du cerveau. Elles prendront par la suite un très grand développe-
ment et recouvriront à la façon d'un capuchon le cerveau intermédiaire, le
cerveau moyen et le cerveau postérieur (fig. 21, 40, 44, 46, 66).
Au niveau de leur insertion sur la base du cerveau antérieur, les vési-
cules hémisphériques se rétrécissent, et, à l'intersection des deux parties, on
trouve en général une dépression large mais peu profonde, premier rudi-
ment de la fosse Sylvienne (FS). Un léger sillon prolonge celle-ci en avant
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 71
et sépare un petit lobe étroit, le lobe olfactif, du reste du manteau céré-
bral. (fig. 18.) .
La cavité du cerveau antérieur comprend de même trois parties, une
partie antérieure médiane et axiale, limitée en avant par la lame terminale
embryonnaire, et qui s'ouvre en arrière dans le troisième ventricule; et
deux parties latérales et supérieures, les cavités des vésicules hémisphéri-
ques ou ventricules latéraux, qui communiquent largement au début avec
le troisième ventricule par les trous de Mon1'O primitifs..
. Vue de la cavité ventriculaire, après ablation de sa partie supérieure, la
Cavité commune aux cerveaux intermédiaire et antérieur, se présente sous
l'aspect d'une carène aplatie et fortement excavée, qui se continue en arrière
avec l'aqueduc de Sylvius. La lame du nerf optique (futur chiasma) et l'em-
bouchure des deux pédicules optiques, séparent la partie qui appartient
au cerveau intermédiaire, de celle qui appartient au cerveau antérieur.
Mais cette séparation n'est pas complète, car en avant, en haut et en arrière
Fosse Sylvienne
et lobo olfactif,
La cavité du cer-
veau antérieur com-
prend également
trois parties : une
médiane et deux la-
térales, les ventri-
cules latéraux. I
Fia. 22. - Encéphale d'un embryon humain d'environ quatre semaines (6,9 'mm'.). Section
vertico-médiane de l'encéphale de la fit. 18 (D'après W. His.). La lame fondamentale est
colorée en rouge. -.
ÀC, arrière-cerveau. - CA,.cerveau antérieur. - Ca, calotte. CI, cerveau intermédiaire. - CM, cer-
veau moyen. CP, cerveau postérieur. CPo, courbure de la protubérance. Cst, corps strié . Cv, cer-
velet. fr.h, fente choroïdienne. - fst, fente en forme de selle. - Gp, glande pinéale. la, isthme du
cerveau postérieur. - LA, lame alaire. - LF, lame fondamentale, -lt, lame terminale embryonnaire.
Loi, lobe olfactif. - Po, pédicule oculaire. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule qua-
drijumeau postérieur. - rif, diverticule de l'infundibulum. - ro, recessus optique. - STh, région sous- '
thalamique de Forel. Te.tubercinereum. Tm, tubercule mamillairc. - VB, vésicule des hémisphères.
72 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
t .
Les indexions de
l'encéphale embryon-
naire tiennent il pln-
sieurs causes.
1
1 : Courbure du vertex
1 ou inflexion cérébrale
i antérieure.
La .saillie du ver-
tex représente le
point culminant de
l'axe cncéphalo-mé-
d)dtah-c. '
d
du pédicule optique, le plancher du cerveau intermédiaire se continue
directement et sans aucune ligne de démarcation, avec la partie basale de
la vésicule des hémisphères.
Les trous de Monro primitifs, s'arrêtent bientôt dans leur développement,
tandis que les parties environnantes, qui donnent naissance au corps strié,
s'accroissent considérablement; la partie basale de la cavité du cerveau
antérieur, se réduit alors aune mince fente, qui entre définitivement dans la
constitution du troisième ventricule, et il ne persistera de la cavité du cer-
veau antérieur que les parties latérales, qui, sous le nom de ventricules
latéraux, s'ouvrent dans le troisième ventricule par l'intermédiaire d'une
étroite fente, le trou de Monro définitif.
Inflexions de l'encéphale embryonnaire (lig. 23, 21). - Ces
diverses modifications des vésicules encéphaliques, ne s'accomplissent pas
sur un tube encéphalique rectiligne.
A l'époque de sa formation, l'axe du tube neural est rectiligne, et son
extrémité antérieure correspond, -il la partie moyenne de la fente vertico-
médiane de la première vésicule encéphalique primitive. Mais le tube neu-
ral, s'incurve du côté de la face ventrale de l'embryon avant l'occlusion
complète de la gouttière encéphalique, et l'axe longitudinal affecte la forme
d'une ligne plusieurs fois coudée. Les inflexions du canal encéphalique
tiennent, soit aux courbures que subit l'extrémité céphalique de l'embryon,
soit au développement inégal de la voûte et du plancher du névraxe. La
première courbure qui apparaît, est connue sous le nom de courbure du
vrlex (Schcitelhrümyung de His) ou d' inflexion cérébrale antérieure (Kolli-
ver) elle divise le tube encéphalique en deux segments, l'un antérieur,
l'autre postérieur : le premier répond il la vésicule encéphalique antérieure,
le second il la vésicule encéphalique postérieure. L'angle de celte cour-
bure, connue sous le nom de saillie du vertex (Sheitelhocker de 1-lis), :
représente un angle droit vers la fin de la troisième semaine de la vie.
embryonnaire ; il correspond à la partie moyenne de la deuxième vési-
cule encéphalique, et occupe le point culminant de l'axe encéphalo-mé-
dullaire. Cette courbure s'accentue rapidement; l'antévcrsion de la pre-
mière vésicule encéphalique primitive (fi-. 15) devient une véritable
antéflexion, à tel point que vers la quatrième et la cinquième semaine de
la vie embryonnaire, la base du cerveau intermédiaire devient parallèle à
celle du cerveau postérieur proprement dit, dont elle est séparée par une
fente étroite mais très profonde, comparée il une selle (Sattelspalte de lIis;
fst, fig. 18, 19, 23, 24) et dans laquelle la base du crâne membraneux,
envoie un repli connu sous le nom de pilier moyen du crâne de ltatlihe ou.
de pilier antérieur du crâne de Küllikcr. La lèvre antérieure de la fente, est
formée par la région des futurs tubercules mamillaires et par l'infundi-
bulum du troisième ventricule; la lèvre postérieure, par la future protubé-
rance annulaire. Le fond de la fente, connu sous le nom de fosse de Tarin,
s'élargit dans le sens antéro-postérieur; il correspond au futur espace per-
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 73 3
foré postérieur et donne naissance il deux diverticules ou fossettes; l'anté-
rieur s'insinue entre les tubercules mamillaires, le postérieur formera un
trou borgne, compris entre les futurs pédoncules cérébraux et le bord supé-
rieur de la protubérance annulaire.
Par suite du rapprochement des deux lèvres de celle fente, la saillie du
vertex s'élargit dans le sens antéro-postéricur; elle présentera dorénavant
deux bords : l'angle antérieur et l'angle postérieur (fig. 23). L'angle posté-
rieur, situé au voisinage du bord postérieur du cerveau moyen, correspond
il la plus grande largeur de ce dernier; très ouvert vers la troisième
semaine de la vie embryonnaire, où il mesure, d'après His, 120°; il
augmente rapidement, se transforme en angle droit,, puis en angle aigu,
et mesure 0° vers la moitié de la cinquième semaine et 30° à la fin du
deuxième mois. L'angle antérieur du vertex, occupe la partie antérieure du
Dédoublement do
la saillie du vertex
en angle antérieur et
postérieur.
Fie. 23. - Embryon humain de 12,1 mm. de longueur âge d'environ quatre semaines et demie.
Dessiné d'après nature après éclaircissement par l'essence de girofle. (D'après '\\'. His.)
AC, arrière-cerveau. - C, coeur. - CA, cerveau antérieur. - CI, cerveau intermédiaire. CM, cerveau
moyen.- CN, courbure de la nuque. - Co, cordon ombilical. - CP, cerveau postérieur. - Cav, courbure
antérieure du vertex. - CPo. courbure de la protubérance. - Cpv, courbure postérieure du vertex.
CU, courbure unciformc. - fst. l'ente en forme de selle. -Fol, fossette olfactive. -Gs, ganglions spinaux.
. - Is, isthme du cerveau postérieur. - 11',lèyre rhomboïdale. - M, moelle. - .111, membre inférieur. -
MoV. membrane obturatrice du lu ventricule. - MS, membre supérieur. - VA, vésicule auditive. - VH,
vésicule des hémisphères, VO, vésicule oculaire secondaire. - VUJ1, vaisseaux omphalo-mésentériques.
74 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
cerveau moyen, puis empiète sur la partie postérieure du cerveau inter-
médiaire ; il s'ouvre au sur et à mesure que l'angle postérieur se ferme.
De très bonne heure et pendant que les courbures du vertex. s'ébauchent,
apparaît une troisième courbure, à concavité ventrale également, et qui tient
au développement prédominant que prend la voûte de la vésicule des hé-
misphères par rapport au plancher : c'est Y inflexion unciforme, la courbure
en crochet de IIis (IIacl : enhrümmun). Elle appartient en propre au tube
encéphalique, et entraîne la formation de chaque côté de la vésicule encé-
Fio. 21. Embryon humain de sept semaines (D'après W. His.). La membrane obturatrice du
4° ventricule présente de légères hachures; la ligne à rlouble contour représente la ligne d'in-
sertion des taenias du 4e ventricule; ligne pointillée, la la profondeur du sillon labial externe.
AC, arrière-cerveau. - BCA, hase du cerveau antérieur. - CA, cerveau antérieur. - cCI, col du cer-
veau intermédiaire. - CI, cerveau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. CA', courbure de la nuque. z
CP, cerveau postérieur. - CPo, courbure de la protubérance. - jcli, fente choroïdienne. /s, fissura se-
rotina. - fst, fente en forme de selle. - Is, isthme du cerveau postérieur. lr. lèvre rhomboïdale. Lola,
lobe olfactif antérieur. M, moelle, Tm, tubercule mamillaire. VII, vésicule des hémisphères
I, nerf olfactif. - Il, nerf optique. - Ill, nerf moteur oculaire commun. Il', nerf pathétique. V, V,
nerf trijumeau. VI, nerf moteur oculaire externe. VII, nerf facial. - VIII, nerf acoustique. -IX, nerf
glosso-I)IIal-yllieii. - X, nerf pneumogastrique. - Xl, nerf spinal. - Xll, nerf gi-aii(l hypogiosse.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. TA
phalique antérieure primitive de deux saillies, les futures vésicules ocu-
laires primitives. Celles-ci doivent être considérées, suivant His, comme de
véritables auricules de flexion, assez comparables aux auricules qui se
forment lorsqu'on infléchit un tube en caoutchouc creux (His).
Une troisième courbure à concavité ventrale apparaît au niveau de la
nuque, à l'union de l'arrière-cerveau et de la moelle épinière : c'est la cour-
bure de la nuque, l'angle nucal; elle relève de l'inflexion en avant de toute
la tète de l'embryon. Peu développée vers la troisième semaine de la vie
embryonnaire, elle augmente rapidement et atteint son maximum vers la
sixième semaine. A cette époque, l'axe de la moelle allongée forme avec
celui de la moelle épinière, un angle de près de 65°. A partir de ce moment,
la tête se redresse peu -ci peu et la courbure nuchale diminue, sans dispa-
raître toutefois complètement.
Une quatrième courbure à concavité dorsale, apparaît enfin au niveau de
la troisième vésicule encéphalique primitive. C'est la courbure du pont de
Varole, ou la courbure de la protubérance. Grâce à cette courbure, le qua-
trième ventricule s'élargit, la voûte du cerveau postérieur s'applique
presque sur la voûte de l'arrière-cerveau (fig. 24), et les parties latérales
du cerveau postérieur s'étirent en forme d'auricules, pour former les
diverticules ou recessus latéraux du quatrième ventricule. L'ciîi ! 71e pontique
correspond très exactement à l'émergence du trijumeau. La courbure du
pont est en rapport direct avec le développement du cervelet : très accen-
tuée chez l'homme, elle est à peine marquée chez les batraciens et les
cyclostomes, dont le cervelet reste à l'état rudimentaire.
Les angles de toutes ces courbures, sont très accusés vers la fin du
deuxième mois de la vie embryonnaire; ils s'ouvrent et diminuent peu à
peu dans le troisième mois, de telle sorte que l'angle pontique, par exemple,
devient très obtus au cours du quatrième mois.
Cavités du névraxe embryonnaire. Les courbures de l'axe neu-
ral elles modifications que subissent les parois des vésicules encéphaliques,
entraînent nécessairement des altérations dans la forme de la cavité du
lube encéphale-médullaire.
Chez un embryon de la quatrième semaine, la cavité de la moelle épi-
nière affecte la forme d'une fente antéro-postérieure aplatie latéralement
(Hg;. 2 ? ); elle est limitée par deux parois latérales épaisses, volumineuses,
réunies par deux parties minces commissurales, les sutures ou com-
missures primitives, dont l'une correspond au plancher (P), l'autre à la
voûte (V). Un léger sillon longitudinal latéral, plus rapproché de l'extré- -
mité dorsale de la moelle que de son extrémité ventrale, divise les épaisses
parois latérales de la moelle épinière en deux segments inégaux, l'un ven-
frai, l'autre dorsal. Le segment ventral, le plus grand, désigné par His sous
le nom de lame fondamentale, est le lieu d'origine de tous les nerfs moteurs ;
le segment dorsal, connu sous le nom de lame alaire, reçoit les terminaisons
centrales de tous les nerfs sensitifs.
1 ufiexion uucifortnc
on 00111'1>111'0 en cro-
chet; ses rapports
avec les vésicules
oculaires primitives.
Courbure de la nu-
que.
Courbure du pool
de Val'ole.
(Jette courbure est
en rapport avec le
développement du
cervelet.
Cavité de la moelle
épinière.
Lame fondamentale.
Lame alaire.
76. ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Plancher du canal
neural.
Voûte du canal
neural.
^Cavité de l'arrière-
cerveau et du cer-
veau postérieur.
. Les commissures primitives restent minces pendant toute la vie; la
commissure ventrale ou plancher du canal neural, de date ancienne, appar-
tient à la partie axiale des lames neurales, et relie les deux lames fonda-
mentales. La commissure dorsale, la voûte, du canal neural, de formation
plus récente, représente la suture des deux lames neurales et réunit les
deux lames alaires. La lame alaire et la lame fondamentale se réunissent
à angle obtus; elles font saillie dans l'intérieur de la cavité médullaire,
qu'elles réduisent en avant et en arrière à une étroite et profonde fente-
longitudinale.
Au niveau de Y arrière-cerveau et du cerveau postérieur (fig. 32), la cavité
du canal encéphalique devient prismatique, grâce à l'interposition entre les
bords postérieurs de la moelle, de la membrane obturatrice du quatrième
FIG. 25. - Coupe transversale de la moelle d'un embryon humain d'environ quatre semaines et
- ' mesurant 6,9 mm. (D'après W. His.)
Fo, faisceau, ovalaire ou postérieur. LA, lame alaire. - LF, lame fondamentale. - Le, lame épeu-
dymaire (Innenplatte). - Lge, lame grise externe (aussere Mantelschicht). - Ml"" membrane limitante
méningée. - P, plancher. -rem, racine motrice. Rs, racine sensitive. V, voûte.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 77
ventricule. La forme est en général celle d'un prisme à cinq pans, sauf
au niveau de la plus grande largeur de la membrane obturatrice, où la
forme de la cavité se rapproche de celle d'un prisme à trois pans.
Mais cet aspect se perd plus haut, et l'isthme du cerveau postérieur
comme le cerveau moyen, ne sont plus formés que par deux demi-
cylindres, réunis par un bord antérieur et un bord postérieur saillants. La
cavité circonscrite par le cerveau intermédiaire, paraît large par rapport
à ce qu'elle sera plus tard; cette cavité, très irrégulière, donne naissance
,$, de nombreux diverticules (fig. 22). En bas et en arrière, elle communique
avec l'infundibulum, de chaque côté et en avant, elle se continue avec la
cavité des pédicules oculaires. En bas, elle communique avec les cavités
des lobes olfactifs; en avant, elle se continue avec les ventricules latéraux.
Les ventricules latéraux et le troisième ventricule, forment une cavité com-
mune subdivisée seulement par un léger étranglement, qui délimite les
larges trous de Monro primitifs.
Les sillons longitudinaux latéraux de la moelle épinière peuvent être
poursuivis dans toute la longueur du tube encéphalo-médullaire. Ils sil-
lonnent le plancher du quatrième ventricule et l'aqueduc de Sylvius,
forment au niveau du cerveau intermédiaire le sillon de Monro, et se ter-
minent au niveau du trou de même nom. Ils séparent, dans leur long
trajet, la lame fondamentale encéphalique de la lame alaire. La séparation
de ces deux lames correspond en avant, au chiasma et aux bandelettes
des nerfs optiques ; quant à la] rétine, elle naît de la lame fondamentale :
elle est donc morphologiquement, l'analogue de la corne antérieure de la
moelle et des noyaux moteurs de l'oeil (His).
Les cinq vésicules encéphaliques représentent donc, toutes les parties
constituantes de l'axe encéphalique. Le cerveau antérieur donnera nais-
sance aux hémisphères cérébraux, aux corps. striés, au corps calleux et au
trigone; le cerveau intermédiaire aux couches optiques, à la région sous-
optique et à toutes les parties qui constituent le plancher et la voûte du
troisième ventricule ; le cerveau moyen, aux tubercules quadrijumeaux et à
la calotte des pédoncules cérébraux; le cerveau postérieur, au cervelet et à
la protubérance ; l'ARRiÊRE-cERVEAij au bulbe rachidien. La cavité du cerveau
antérieur formera les ventricules latéraux; celle du cerveau intermédiaire,
le troisième ventricule; celle du cerveau moyen, l'aqueduc de Sylvius; celle
des quatrième et cinquième vésicules, le quatrième ventricule.
Avant de passer à l'étude du développement ultérieur des parties consti-
tuantes de l'axe encéphalo-médullaire, nous résumerons dans le tableau
suivant, les différentes parties qui se développent aux dépens de so plancher,
de sa voûte et de ses parois latérales.
Cavité de l'isthme
et du cerveau moyen.
Cavité du cerveau
intermédiaire et ses
diverticules.
Vue d'ensemble sur
les cinq vésicules et
leurs transforma-
tions ultérieures.
TABLEAU DES DIFFÉRENTES PARTIES DU NÉVRAXE DÉRIVÉES DE CHAQUE VÉSICULE
ENCÉPHALIQUE, AVEC LES NERFS CRANIENS CORRESPONDANTS S
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 79
II. DÉVELOPPEMENT ULTÉRIEUR DU NÉVRAXE
1. MOELLE ÉPINIÈRE
Au commencement du deuxième mois, les parois latérales de la moelle
épinière se coudent légèrement, et ce changement de direction entraîne
une déformation du canal central, qui
n'affecte plus la forme d'une fente
antéro-postérieure aplatie latérale-
ment ig. 2t», mais celle d'un fer de
lance.
La cavité présente par conséquent
quatre sillons, deux médians étroits
et profonds, et deux latéraux beau-
coup plus larges. Le sillon médian
postérieur, de moitié moins profond
que Y antérieur, présente une extré-
mité fourchue, qui tient à une légère
pénétration de la voûte dans le canal
central (fig. 26).
Les sillons latéraux divisent les
épaisses parois latérales du tube mé-
dullaire en deux moitiés inégales :
l'une antérieure , cylindrique, la lame
fondamentale de His (Grundplatte,
vorderer Markcytinder) ; l'autre pos-
térieure, prismatique, la lame alaire
de His (Flugelplatte, hinteres Mark-
prisma).
Ces deux parties sont réunies l'une
à l'autre par une. pièce intermédiaire,
d'aspect losangique (Schaltstüch de
His).
La lame fondamentale, fortement
saillante en avant, est limitée en ar-
rière par un sillon profond, le sillon cylindrique (Cylinderfurche) (se). Elle
donne naissance à la commissure grise antérieure (P), à la commissure
blanche antérieure (ca). à la comze aztéierc°e (CA), aux cordons antérieurs
(Ca), à la partie antérieure des cordons latéraux (Cal) et à la moitié anté-
rieure de la formation arquée (Fa), et renferme tous les noyaux d'origine
des nerfs moteurs.
Déformation de la
cavité médullaire en
fer de lance.
4'
Lame fondamentale.
Ftc. 2b. - Coupe transversale de la région
dorsale supérieure de la moelle d'un em-
bryon humain d'environ quatre semaines
et demie, mesurant 12,5 mm. de longueur.
(D'après W. His.)
,1<, artère du sillon. - Aspa, artère spinale
antérieure. - Cal, corne antérieure. - Ca, cor-
don antérieur. - ca, commissure blanche anté-
rieure. - Cal, cordon antéro-latéral. - Ce. ca-
nal central.- CL, corno latérale.- Fa, formation
arlplée. - Fa, faisceau ovalairo postérieur.
Le. lame épondyniairo. Lge, laine grise externe.
- L,qi, laine grise interne. - P, plancher. -
- Pi. pièce intermédiaire. Bill, racino motrice.
- Ils, racine sensitive. se, sillon cylindrique.
sm, sillon marginal. V, voûte.
so
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX
Lame alaire.
Pièce intermédiaire.
Développement
considérable des cor-
dons antérieurs.
Apparition du sillon
médian antérieur.
Torsion de la corne
postérieure.
La lame alaire est prismatique ; elle donne naissance il la corne postérieure
et reçoit les terminaisons des racines des nerfs sensitifs. Ces racines forment,
en abordant la moelle épinière, un petit faisceau longitudinal, à section
ovalaire, le cordon postérieur primitif ou cordon ovalaire de His (Fo), pre-
mier vestige des cordons de Burdach.
La nièce intermédiaire (Pi) est losans-ique ' elle occupe la partie antc-
rieure élargie du canal central et s'é-
tend du bord antérieur du faisceau ova-
laire, dont elle est séparée par le sillon
marginal de His (sm) (Randfurche), au
sillon cylindrique de la moelle (se). Elle
donne naissance au col de la corne pos-
térieure, à la colonne de Clarke, au pro-
cessus eticulai.s et à la partie postérieure
du cordon latéral (IIinterseitenstrang).
Dans celte région apparaîtront plus tard
le faisceau pyramidal croisé et le fais-
ceau cérébelleux direct de Flechsig.
Les cornes antérieures prennent bien-
tôt un développement considérable; elles
se tordent un peu sur leur axe et en-
voient leurs racines motrices, non plus
directement en dehors, mais en avant;
leur partie postérieure, connue sous le
nom de corne latérale (CL), envoie de
nombreuses fibres dans les cordons an-
téro-latéraux. Les cordons antérieurs et
antéro-latéraux, se développent au sur
et à mesure que la substance grise em-
bryonnaire s'accroît. Les cordons anté-
rieurs font à peine saillie au début de
chaque côté de la commissure antérieure
(fig. 26 et 27) ; ils prennent bientôt un
développement considérable et détermi-
nent en avant de la commissure anté-
rieure, la formation d'un sillon médian,
le futur sillon médian antérieur, d'autant plus accentué et d'autant plus
profond, que les cordons antérieurs sont plus volumineux (fig. 28, °3 ! ), 30).
Les cornes et les cordons antérieurs précèdent toujours dans leur évo-
lution, les cornes et les cordons postérieurs. Les cornes postérieures sont ,
encore informes (fig. 26, 27, 28), alors que les cornes antérieures et laté-
rales sont déjà nettement accentuées. Vers la fin du deuxième mois, la
corne postérieure subit un mouvement de torsion tel, que sa face dorsale
ou postérieure devient interne; le cordon ovalaire ou postérieur, qui repré-
sente le futur cordon de Burdach, l'entoure alors complètement (fig. 29),
Fie. 27. Coupe transversale de la ré-
gion dorsale supérieure de la moelle
d'un embryon humain d'environ se-
maines mesurant 13, 8 mm. de longueur.
(D'après W. His.)
Aspa, artère spinale antérieure.
CA, corne antérieure. - Ca, cordon ante-
rieur. - ca. commissure antérieure. -
Cal, cordon antéro-latéral. Ce, canal cen-
tral. CL, corne latérale. - Cpl, cordon
postéro-latéral. Fa, formation arquée.
Fo, faisceau ovalaire postérieur ? p,lame
dpendymaire.- Lge, lamo grise externe.-
Lfli, laine grise interne. Rm, racine mo-
trice. - R.s, racine sensitive. - sc, sillon
cylindrique. - S111, sillon marginal.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 81
et la corne postérieure commence a se délimiter de sa portion cervicale.
En même temps, se produisent des modifications importantes dans la
partie postérieure du canal central. Celui-ci s'oblitère d'arrière [en avant,
par apposition des parois latérales, puis se retire peu à peu de la surface
vers l'intérieur, et finit par ne plus occuper vers le troisième mois de
a vie embryonnaire, qu'un es-
¡ace relativement petit au centre
le la moelle (fig. 29 et 30).
Le canal central se termine
ilors en arrière par une pointe
droite, qui s'insinue entre les cor-
Ions postérieurs et donne inser-
tion à un cordon névroglique le
septum postérieur (fig. 30), lequel
s'étend jusqu'à la surface de la
moelle légèrement déprimée à ce
niveau. Cette dépression corres-
pond au sillon médian postérieur,
lequel ne peut être comparé au sil-
lon médian antérieur ni embryolo-
siquement,ni morphologi quement.
Entre le septum postérieur et le
faisceau ovalaire, apparaît le cor-
don de Goll, dont le tissu de sou-
tènement est formé aux dépens des
éléments des deux parois juxta-
posées du canal central; les fibres
du cordon de Goll n'apparaissent
que fort tardivement. L'apparition
le la commissure grise postérieure
est également tardive, et concorde
avec la disparition complète du
prolongement postérieur effilé du : anal central.
L'évolution de la substance gri-
se et de la substance blanche de la
moelle s'effectue de haut en bas;
vers le troisième mois de la vie intra-utérine, la moelle cervicale présente
déjà les apparences de la moelle lombaire de l'enfant, tandis que les cornes
et les cordons sont à peine ébauchés dans les régions médullaires infé-
rieures. La moelle cervicale est donc toujours, il un stade de développe-
ment plus avancé que la moelle lombaire, laquelle conserve, même chez
l'adulte, un caractère foetal par rapport à la moelle cervicale. (His.)
Les renflements cervical et lombaire sont déjà ébauchés vers le deuxième
mois de la vie embryonnaire; ils correspondent exactement au premier
u
Septum postérieur.
Sillon médian pos-
térieur.
Cordon de Goll.
Commissure gl'isG
postérieure.
j
Renflements cer-
vicaux et lombaires.
Fio. 28. Coupe transversale de la région dor-
sale supérieure de la moelle d'un embryon hu-
main d'environ sept semaines et demie, mesu-
rant 18,5 mm. (D'après W. His.)
As, Artère du sillon. - Aspa, artère spinale anté-
rieure. - CA, corne antérieure. - Ca, cordon anté-
rieur. - ca, commissure antérieure. - Cal, cordon
antéro-latéral. - Ce, canal central. - CL, corne late-
rale. - CP, corne postérieure. - Fo, faisceau ova-
laire postérieur. - Rm, racine motrice. -Rs, racine
sousitive. - se, sillon cylindrique. - sm, sillon mar-
ginal. voûte. !
82 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Rapports de la
moelle avec le canal
rachidien.
Rapports des ra-
cines médullaires
avec la colonne ver-
tébrale.
Queue de cheval et
filum terminale.
Membrane limi-
tante méningée.
rudiment des membres, mais ces rapports changent ultérieurement. La
moelle épinière s'étend en effet au début, jusqu'à l'extrémité des vertèbres
caudales, et pendant le deuxième et le troisième mois, son accroissement
est parallèle à celui de la colonne vertébrale.
, A partir du quatrième mois, le développement de la colonne vertébrale
s'accélère, et la moelle, ne conservant plus ses rapports avec les vertèbres
inférieures, semble remonter. Ce changement de rapport s'effectue très len-
tement : la moelle n'affecte en
effet ses rapports définitifs avec
la colonne vertébrale qu'après
la naissance, car, au sixième
mois, elle s'étend encore jus-
qu'au canal sacré, et au mo-
ment de la naissance jusqu'à
la troisième vertèbre lom-
baire. Mais si la moelle sem-
ble remonter, par contre, les
racines médullaires et les lep-
to-méninges s'allongent et s'ac-
croissent dans les mêmes pro-
portions que la colonne verté-
brale. Au début, les racines
médullaires se détachent à an-
gle droit de la moelle, pour se
porter vers les trous de conju-
gaisons des vertèbres corres-
pondantes ; elles conservent
cette direction dans la région
cervicale, et deviennent légè-
rement obliques en bas et en
dehors dans la région dorsale.
Dans les régions lombaire et
sacrée, les racines s'allongent
au sur et à mesure que la
moelle semble remonter, et
prennent une direction d'au-
tant plus oblique qu'elles appartiennent à des régions plus inférieures.
Les racines lombo-sacrées, qui effectuent un long trajet à l'intérieur de la
colonne rachidienne, forment par leur ensemble la queue de cheval, et les
lepto-méninges constituent le filum terminale, qui s'insère au sommet du
sacrum.
Pénétration des vaisseaux dans la moelle embryonnaire.
Immédiatement après l'occlusion de la gouttière neurale, l'encéphale et la
moelle épinière, se trouvent situés dans un canal tapissé d'une membrane
Fie. 29. - Coupe transversale de la région dorsale
supérieure de la moelle d'un embryon humain de
huit semaines et demie, mesurant 24 millim. de lon-
gueur. (D'après \\'. His.)
As, artère du sillon. - Aspa, artère spinale antérieure.
- CA, corne antérieure. - Ca, cordon autéricur ? ca, com-
missure antérieure. Cal, cordon antéro-latéral. - Ce, ca-
nal central. - CL, corne latérale. -CI', corne postérieure.
- 1·G, faisceau de Goll. - Fo, faisceau ovalaire postérieur. -
Le, lame épendymairc. - Ilm, racine motrice. - lis, racine
sensitive. - se, sillon cylindrique. - sm, sillon marginal.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 83
conjonctive lisse, la membrane limitante méningée de His, ou pie-mère rudi-
mentaire, qui n'adhère au tube encéphalo-médullaire qu'au niveau de sa
voûte. En dehors de la membrane limitante méningée, on trouve les vais-
seaux méningés, qui proviennent dans la région rachidienne, des vaisseaux
inter-costaux et dans la région crânienne, de l'aorte. Dans l'une et l'autre
région ils apparaissent, vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire,
au niveau du plancher du ca-
nal neural, qu'ils entourent
bientôt d'anneaux presque
complets. Puis apparaissent,de
chaque côte de la ligne mé-
diane, des artères anastomoti-
ques longitudinales : ce sont
d'abord les deux artères spi-
nales antérieures (fig. 26, 27) ;
réunies l'une à l'autre par de
nombreuses anastomoses trans-
versales puis les artères spi-
nales postérieures.
Ces deux systèmes artériels
longitudinaux, donnent nais-
sance à de nombreux bourgeons
vasculaires,qui pénètrent dans
l'intérieur de la moelle.
Les branches qui naissent
des artères spinales antérieu-
res, et qui constituent les fu-
tures artères du sillon médian
antérieur de la moelle, abor-
dent la partie antérieure de la
moelle; -elles divergentbien-
tôt, se portent de chaque côté
de la commissure antérieure,
en dedans de la corne anté-
rieure, à laquelle elles aban-
donnent une branche collaté-
rale, puis se dirigent en arrière
ci atteignent la ligne de pénétration des racines postérieures (iig. soj.
. Les deux artères spinales antérieures et les deux artères du sillon médian
antérieur, se rapprochent de la ligne médiane et se fusionnent l'une avec
l'autre vers la sixième ou la septième semaine (l11s), pour donner naissance
à une seule artère spinale antérieure, impaire et médiane, et a une seule
artère du sillon médian antérieur (fig. 28, 29, 30).
L'apparition des artères spinales postérieures est plus tardive que celle
des antérieures. Elles abordent la moelle un peu en avant du point de péné-
Lcs vaisseaux mé- 1
ningés proviennent \1
des intercostales et .
de l'aorte.
Apparition ulté-
rieure des artères
spinales antérieures
et postérieures ou
systèmes artériels
longitudinaux.
Fusion des artères
spinales antérieures
eu une seule.
FiG. 30. Coupe transversale de la moelle de la
région dorsale supérieure d'un foetus humain de
3 mois. (D'après W. His.)
As, artère du sillon. - Aspa, artère 'spinale antérieure.
CA, corne antérieure. - Ca, cordon antérieur. - ca, com-
missuro antérieure. Cal, cordon antéro-latéral. Cc, ca-
nal central. - CL, corne latérale. - CP, corne posté-
ricuro. - Cpl, cordon postéro-latéral. - FG, faisceau de
Goll. - Fo (1,'B), faisceau on-alaire postérieur ou faisceau do
Burdach. - Le. lame élxn<lynaire. - Rm, racine mo-
trice. - Ils, racine sensitive. se, sillon cylindrique. -
sm, sillon marginal.
84 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Apparition tardive
des artères des ra-
cines antérieures et
des artères radiées.
1111
Vésicule du qua-
trième ventricule.
Sa voûte forme la
membrane obtura-
trice du quatrième
ventricule.
Ses bords donnent
naissance, en haut,
aux hémisphères cé-
ré belleux et aux
])C' dollc ! llles cérébel-
¡ leux.
{i
Il
j
i
; Eu bas, aux corps
l'estiformes et aux
pyramides posté-
rieures du bulbe.
tration des racines postérieures, et se portent vers l'extrémité postérieure
de l'artère du sillon médian antérieur.
Les artères qui pénètrent dans la moelle par les racines antérieures,
apparaissent encore plus tardivement, de même que les artères radiées,
destinées aux parties latérales et postérieures de la moelle; elles ne se mon-
trent guère avant le troisième mois de la vie embryonnaire. Les artères
cérébro-spinales s'entourent de bonne heure de canaux périvasculaires,
dont les parois sont formées par le myclospongium de His (Voy. Histo- .. 4
genèse, p. 138 et suiv.).
2. VÉSICULE ENCÉPHALIQUE POSTÉRIEURE PRIMITIVE
Cerveau rhomboïdal (Hautcnhirn, His).
Le cerveau postérieur et Y arrière-cerveau, qui procèdent de la troisième '
vésicule encéphalique primitive, et qui circonscrivent une seule et môme
cavité, la cavité du quatrième ventricule, sont surtout caractérisés par leur
aspect losangique et par l'amincissement d'une partie de leur voûte, connue
sous le nom de membrane obturatrice du quatrième ventricule. Les bords
de la membrane obturatrice sont irrégulièrement losangiques (fig. 20, p. 67) ;
on peut leur considérer trois parties : une partie moyenne (c), une partie
supérieure (a et b) et une partie inférieure (d et e). Les bords sont parallèles
au niveau de la partie moyenne qui correspond à la plus grande largeur
le la cavité du quatrième ventricule (fig. 20 (c) ; dans leur partie supérieure
les bords se portent transversalement en dedans (b), puis obliquement en
haut et en dedans (a), et se réunissent à angle très aigu, au niveau de
l'isthme du cerveau postérieur ; ils donnent naissance aux hémisphères
cérébelleux et aux pédoncules cérébelleux supérieurs.
La partie inférieure des bords est beaucoup plus étendue que les par-
ties supérieures ou moyennes; elle se dirige d'abord en bas et très légè-
rement en dedans (d), puis se coude à angle obtus, pour converger
brusquement et se réunir à angle aigu (e) à celle du côté opposé; elle
donne naissance aux corps restiformes et aux pyramides postérieures du
bulbe. Chez l'embryon du deuxième mois, l'angle inférieur de la membrane
obturatrice atteint la courbure de la nuque, c'est-à-dire l'extrémité supé- ï
rieure de la moelle épinière. Chez le nouveau-né et chez l'adulte il en est .
séparé par toute la hauteur de la partie inférieure du bulbe.
Lorsque la courbure du pont apparaît (fig. 18, 22, 23, 34), la voûte du
cerveau postérieur s'applique peu à peu sur la voûte de l'arrière-cerveau,
dont elle n'est plus séparée que par une fente profonde et étroite, la fente
choroïdienne (fch), qui livre passage à la toile choroïdienne inférieure, et
recouvre les plexus choroïdes du quatrième ventricule. Le plancher s'élar-
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 85
git, les parois latérales s'étirent au niveau des plis de flexion en forme
d'auricules, dans lesquelles la cavité du quatrième ventricule se prolonge,
en formant de chaque côté le recessus latéral du quatrième ventricule. Le
plancher est alors divisé en deux parties inégales, triangulaires, opposées
par leur base. La partie inférieure ou bulbaire,, appartient à l'arrière-cer-
..., veau; la partie supérieure ou protubérantielle, au cerveau postérieur pro-
.. prement dit. Un sillon profond, médian et longitudinal, la tige du càlamus
scriptorius, divise le plancher du quatrième ventricule en deux moitiés
latérales; il se continue en
haut avec le sillon médian an-
térieur de l'aqueduc de 'Syl-
vius, et en bas avec celui du
canal de l'épendyme. Chaque
moitié latérale du plancher du
quatrième ventricule, se sub-
divise en deux segments par un
second sillon longitudinal, ir-
régulier et peu profond (fig.31).
Ce sillon latéral (si) du plan-
cher du quatrième ventricule,
fait suite au sillon latéral du
canal de l'épendyme, et se con-
tinue en haut avec le sillon de
même nom de l'aqueduc de
Sylvius. Il délimite, comme au
niveau de la moelle, la lame
fondamentale située en dedans,
de la lame alaire située en
dehors. Peu profond au niveau
de la partie bulbaire, le sillon
latéral s'élargit dans la partie
protubérantielle, immédiate-
ment au-dessus de la courbure
pontique pour former la fos-
. sette antérieure (fovea anterior) du plancher du quatrième ventricule.
La lame fondamentale fait saillie dans le quatrième ventricule, et con-
stitue de chaque côté du sillon médian, les funiculi tel'etes des anciens
auteurs; elle affecte dans sa partie bulbaire, où elle est connue sous le nom
d'aile blanche interne, la forme d'un triangle rectangle e.t répond au noyau
d'origine du nerf grand hypoglosse. Dans sa partie protubérantielle, elle
forme une saillie arrondie, l'enzinentia teres proprement dite, qui corres-
pond au futur genou du nerf facial.
. Le noyau d'origine du nerf grand-hypoglosse, est situé sur le prolonge-
ment de la colonne grise de la corne antérieure de la moelle. Cette colonne
fournit en outre dans la région protubérantielle le noyau du nerf moteur
Formation des ré - :
cessus latéraux du
quatrième ventri-
cule.
Division du plan-
cher en portion bul-
baire et portion pro-
tubérantielle.
Sillon médian an-
térieur.
Sillon latéral.
Lame fondamcn- 1.
taie et noyaux d'ori-
gine qui lui corres-
pondent. :
i
FlG. 31. -Coupe transversale do la vésicule encépha-
lique postérieure primitive d'un embryon humain
de 10mm,2 âgé d'environ quatre semaines et demie.
(D'après W. His.)
Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fs, faisceau soli-
taire. LA, lame alaire. - LF, lame fondamentale. -
Le, lame épendymaire. - sa, sillon antérieur du 4° ventri-
cule, - si, sillon latéral du 4° ventricule. ), raphé. -
V, voûte. - V4, 4° ventricule, - X, pneumogastrique. -
XII, grand hypoglosse.
86 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Couche grise de la
. substance réticulée.
Faisceau longitu-
dinal postérieur ' et
formation blanche ré-
ticulée.
1 Lame alaire et ses
' modifications.
t
' z
. l
i
ocidaire externe et plus haut, au voisinage de l'aqueduc de Sylvius, le noyau
Au nerf pathétique.
Sur le prolongement de la colonne grise de la corne latérale de la moelle,
on voit naître dans la région bulbaire, les noyaux d'origine des fibres mo-
trices des nerfs spinal, pneumo-gastrique et glosso pJtcrzz,/iezz; et dans là
région protubérantielle, le noyau d'origine du facial et le noyau d'origine
de la partie motrice du trijumeau. Ces noyaux ne constituent dans la
protubérance que des îlots séparés, tandis que dans la région bulbaire, ils
forment une colonne nucléaire ininterrompue. '-
. La lame fondamentale du bulbe et de la protubérance, donne en outre
naissance à la couche grise disséminée de la substance réticulée. Les fibres
qui naissent de cette
couche, concourent
à former une partie
des fibres longitudi-
nales de la substance
réticulée, ainsi que -
les fibres a°cifornzes
internes du bulbe et -
de la protubérance, -
qui s'entrecroisent
au niveau du raphé,
et qui constituent
l'homologue de la
commissure anté -
rieure de la moelle;
enfin, entre le raphé
et le noyau d'ori-
gine du grand-hypo-
glosse, ces fibres
forment, après en- .
trecroisement au niveau duraphe,un petit cordon blanc, longitudinal, le
cordon antérieur primitif de His (primâre Vorderstrangfeld), le futur faisceau
longitudinal postérieur de la calotte, l'homologue du cordon antérieur de
là moelle. Au sur et à mesure que la couche grise de la substance réti-
culée s'accroît, le cordon antérieur primitif de Mis s'étend d'avant en
arrière, et on y peut alors distinguer deux faisceaux, le faisceau longitu-
dinal posté1'Íew' en arrière, et la formation blanche réticulée en avant (Vor-
derstrangstheil der Formatio reticularis de Flechsig, Formatio reticularis
alba). ,
La lame alaire reçoit les racines de la partie sensitive des nerfs glosso-
pharyngien, pneumo-gastrique et spinal. Ces racines, adhérentes à la paroi
inférieure du recessus latéral du quatrième ventricule, forment à la surface
extérieure de la lame alaire, un petit faisceau longitudinal à section ova-
laire, connu sous le nota de faisceau solitaire (Tractussolitarius), faisceau.
FiG. 32. - Coupe transversale de la vésicule encéphalique posté-
rieure primitive d'un embryon humain de 9mm,l, âgé d'environ
quatre semaines et demie. (D'après W. His.)
Flp, faisceau longitudinal postérieur. Fs, faisceau solitaire. - LA, lame
alaire. - tir, lèvre rhomboïdale. LF, lamo fondamentale. r, raphé. - sa,
sillon antérieur du 4° ventricule. - sle, sillon labial externe. - sli, sillon
labial interne. - sl, sillon latéral du 48 ventricule. - V4 4- ventricule. -
XII, hypoglosse. - X, ganglion du pneumo-gastrique.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 87
respiratoire (fib. 33, Fs), et qui est l'homologue du faisceau de Burdach de
la moelle épinière.
Dans la région du quatrième ventricule, la lame alaire subit d'impor-
tantes modifications. Verticale au début (fig. 31) et formant avec la lame
fondamentale un angle presque droit, la lame alaire se porte peu à peu en
dehors, au sur et à mesure que la courbure pontique s'accentue, et que la
troisième vésicule encéphalique primitive s'évase. Bientôt, au cours de la
cinquième semaine, son extrémité externe, celle qui donne insertion à la
membrane obturatrice, se recourbe en dehors en formant une sorte de
crochet (fig. 32). On peut alors considérer a la lame alaire deux segments,
l'un interne vertical en connexion avec la lame fondamentale (Partie
jugalc, Wangcnthcil de His), l'autre externe, recourbé en forme de cro-
chet, la partie labiale ou lèvre rhomboïdale deHis (Lippenlheil, Rautenlippe).
La lèvre rhomboïdale est séparée du segmen t jugal par un sillon à concavité
ventrale, le sillon labial externe de His (sic); elle est. séparée de la mem-
brane obturatrice par un second sillon à concavité dorsale, le sillon labial
interne (sli) de Ilis, qui s'ouvre dans le quatrième ventricule.
1° Le segment jugal on vertical de la lame alaire donne naissance :
a) Dans la région bulbaire du quatrième ventricule, au noyau du cordon
de Goll, à l'aile grise et au tubercule acoustique. Ces deux dernières forma-
tions font partie du plancher du quatrième ventricule; le tubercule acous-
tique occupe sa plus grande largeur; l'aile grise (ala cinerea) représente
un petit triangle isocèle, gris, légèrement déprimé, situé au-dessous du
tubercule acoustique et adossé par sa base à l'aile blanche interne. En
Noyaux qui
naissent do la lame
alairo dans le bulbe
et dans la protubé-
rancc.
Fig. 33. Coupe transversale du bulbe d'un embryon humain de 13mm,S, âgé d'environ
cinq semaines. (D'après \V. His.)
Plp, faisceau longitudinal postérieur. Fs, faisceau solitaire. LA, lamo alaire. (r. lèvro rhom-
boïdale. - LF, lame fondamentale. Le. lame élnendymaire. - llCL restes du cordon latéral. - sa,
sillon antérieur du -te ventricule. - si, sillon latéral du .le ventricule. - sli, sillon labial interne. -
S/l, substance réticulée.
88 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Lèvre rhomboïdale.
Soudure de la lèvre
rhomboïdale au set.
ment jugal de la lame
alaire.
émigration descel
Iules de la lèvre rhom
hoïdale; noyaux qu
en naissent t
avant et en arrière du tubercule acoustique, on trouve en général, Une petite
fossette plus ou moins accentuée, la fovea anterior et la fovea poster·ior·
du plancher du quatrième ventricule; la fossette postérieure correspond
assez exactement à l'aile grise.
b) Dans la région protubérantielle, le segment jugal de la lame alaire
forme au voisinage de l'aqueduc de Sylvius, le locus Coe1'UlellS ou substantia
fer1'1lginea.
2" La lèvre rhomboïdale est très irrégulière (fig. 24) : étroite à son origine
au niveau de l'angle inférieur du quatrième ventricule, elle s'élargit rapide-
ment à la partie moyenne du bulbe, diminue de nouveau au niveau de la
plus grande largeur du quatrième ventricule, se renfle encore pour atteindre
sa plus grande dimension dans la région protubérantielle, et se termine
enfin en pointe au-dessous de l'isthme du cerveau postérieur. Le sillon
labial externe ne représente au niveau de la région bulbaire qu'un sillon
transitoire; il disparaît en effet rapidement, grâce à la soudure précoce du
segment labial au segment jugal de la lame alaire, et la lèvre rhomboïdale
cesse alors d'être une formation indépendante (fig. 33, 34).
Après la soudure de la lèvre rhomboïdale au segment jugal, les cellules
de ces régions émigrent et se portent en avant et en dedans; elles passent,
les unes en avant, les autres en arrière du faisceau solitaire, et viennent
se placer en avant de la couche grise disséminée de la substance réticulée
et du noyau d'origine du grand-hypoglosse (fig. 33).
Elles donnent naissance : a) dans la région bulbaire à l'olive bulbaire,
ou olive inférieure, aux noyaux juxta-olivai2,es, aux noyaux du cordon de
Burdach, aux noyaux des cordons latéraux, aux noyaux arqués des para-
mides et à la substance gélatineuse de Rolando. Les fibres de ces cellules
FiG. 34. Coupe transversale du bulbe d'un embryon humain de f3mm,6, âgé d'environ
cinq semaines. (D'après W. His.)
Flp, faisceau longitudinal postérieur. - Fs, faisceau solitaire. LA, lame alaire. LF, lame fonda-
mentale. - D9oV4, membrane obturatrice du 4e ventricule. - RCL, restes du cordon latéral. si, sillon
latéral du 4e ventricule. sli, sillon labial interne. - SR, substance réticulée. X, pneumo-gastrique. -
XII, grand-hypoglosse.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 89
forment les fibres arclfonnes internes du bulbe, le système des fibres oli-
vaires, le corps trapézoïde, la couche inter-olivaire et le corps restiforme.
. b) Dans la région protubérantielle, la lèvre rhomboïdale fournil l'olive
protubérantielle, la substance gélatineuse de Rolando, les fibres arciformes
internes de la protubérance, le corps trapézoïde, enfin la lame du cervelet.
Les olives bulbaire et protubérantielle, ainsi que les noyaux juxta-
olivaires, sont donc morphologiquement l'homologue du cervelet, des tuber-
cules quadrijumeaux, des couches optiques et des hémisphères cérébraux,
formations qui appartiennent toutes à la lame alaire.
La racine sensitive du trijumeau apparaît plus tardivement, elle forme
au niveau de la substance gélatineuse de Iiolando, un second faisceau
ovalaire, l'homologue du faisceau solitaire, s'unit intimement au début au
faisceau cérébelleux direct de Flechsig, et forme avec lui le tractus inter-
medius de Mis. Ces faisceaux sont bientôt recouverts par les fibres arquées
superficielles du bulbe (fig. 35).
Le corps restiforme apparaît il la partie externe de la lame alaire, vers
la fin du deuxième mois; un sillon profond, le sillon restiforme, le délimite
en dehors et le sépare de la lèvre rhomboïdale secondaire, ou lèvre memb1'a-
71euse,qui se continue avec la membrane obturatrice du quatrième ventri-
cule et donne naissance au ta ? nia du quatrième ventricule (fig. 35).
Ce n'est que vers le quatrième mois de la vie intra-utérine, qu'appa-
raissent au niveau du bulbe et de la protubérance, les fibres longitudinales
des pyramides, que recouvrent les fibres arquées les plus superficielles. La
région de la calotte précède donc dans son développement le faisceau
pyramidal. Les parties constituantes du bulbe et de la protubérance, sont
Apparition tardive
des fibres longitudi-
nales des pyramides.
FiG. 35. - Coupe transversale du bulbe d'un embryon humain d'environ six semaines.
(D'après \ ? His.)
Cio, couche inter-olivaire. - Crst, corps restiforme. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. -
Fs, faisceau solitaire. - LA, lame alaire. lrs, lèvre rhomboïdale secondaire. - LF, lame fondamen-
tale. - Oi, olive inférieure ou bulbaire. - r, raphé. - RCL, restes du cordon latéral. - SR, substance ré-
ticulée. - Vs, racine spinale du trijumeau.
90 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le développement
du bulbe et de la pro-
tubérance se fait de
la profondeur à la
superficie.
Développement du
cervelet et de ses
différentes parties
constituantes.
Vermis.
en effet d'autant plus précoces dans leur développement, qu'elles sont plus
rapprochées du plancher du quatrième
ventricule, et réciproquement les par-
ties qui apparaissent les dernières, oc-
cupent en même temps les couches les
plus superficielles.
Dans la région protubérantielle, la
lame alaire donne naissance à la lame
du cervelet. Le rudiment du cervelet
apparaît sous la forme d'une lamelle
courbe, qui réunit en arrière les deux
auricules de flexion, qui constituent
les recessus latéraux du quatrième ven-
tricule (fig. 36). '
1 La partie moyenne de la lame céré-
belleuse, donne naissance au vermis ou
lobe moyen du cervelet; son bord pos-
térieur ou tranchant est peu à peu re-
foulé à la façon d'un doigt de gant dans
l'intérieur du quatrième ventricule,
grâce à la formation de la fente choroï-
dienn, et entraîne avec lui la partie
adjacente de la membrane obturatrice
(fig. 44). Celle-ci se raccourcit à sa partie
moyenne, par suite du développement
considérable que prend le vermis, tan-
dis que ses parties latérales forment
deux petites valvules semi-lunaires, les
valvules de Tarin. Quant au -vermis, il
affecte la forme d'une lame recourbée
sur son axe horizontal, dont la face
superficielle constitue le vermis sure-
ri01', et la face profonde le vermis infe-
rior.
Le cervelet s'épaissit de bonne heu-
re au niveau du vermis, qui présente
déjà vers le troisième mois de la vie
intra-utérine, trois à quatre sillons et
circonvolutions ; les sillons des hémi-
sphères cérébelleux n'apparaissent que
vers le milieu du quatrième mois. Sur
la face inférieure des hémisphères cé-
rébelleux, on voit cependant apparaître
dès la fin du deuxième mois et le
commencement du troisième, trois saillies, dont l'inférieure forme le rudi-
Fm. 36. - Moelle et encéphale d'un em-
bryon humain d'environ trois mois, vus
par la face postérieure. (Dessiné d'après
nature.)
AC, arrièrc-cerveau.- CA, cerveau antérieur.
- CM, cerveau moyen. - CP, cerveau posté-
rieur. - Cp, circonvolutions primitives.
BC, hémisphère cérébral. - ICu, hémisphère
cérébelleux. - M, moollo. - moirai, membrane
obturatrice du 4° ventricule - RC, rendement
cervical de la moelle. renflement, lombaire
de la moelle. Sih, sillon inter-hémispberiquo.
- smp, sillon médian postérieur. - sp, sillons
primitifs. st, sillon transverse du cerveau
moyen. sv, sillon vertical du cerveau moyeu.
- Vécu, vermis du cervelet.- 1Y4,4veutricule.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NE 11 VEUX. 91
ment du recessus latéral du quatrième ventricule, la moyenne, le (laccullls,
et la supérieure, un mince bord saillant appartenant à la face inférieure
du cervelet.
Vers le cinquième mois, le cervelet a atteint sa forme définitive ; quatre
sillons profonds divisent, ainsi que K1111;,er l'a montré, sa surface en cinq
grandes régions primaires : la première région correspond à la face supé-
rieure des hémisphères et au vcrmis superior; les troisième, quatrième et
cinquième régions appartiennent il leur face inférieure et au vermis infe-
rior ; la deuxième région enfin, à cheval sur les deux faces, correspond à
la partie postérieure des hémisphères et des vermis.
Au niveau des hémisphères cérébelleux, la première région donne nais-
sance aux ailes du lobule central et au lobe cunéiforme ou quadrilatère ; la
deuxième région fournit les lobes semi-lullaires, qu'un sillon secondaire
subdivise bientôt en lobe, semi-lunaire supérieur et en lobe semi-lunaire
inférieur. La troisième région correspond au lobe digastrique, lequel se
subdivise il son tour en lobule grêle et en lobule cunéiforme. La quatrième
région fournit le lobe tOJlsiUail'1 ! ou amygdalien ; la cinquième région enfin,
le petit lobule clu puetcozo-cc.strirl2te ou (lacclllus,
Au niveau des vermis, la première région fournit : la lingula couchée
sur la valvule de Vieussens, le lobule central qui envoie de chaque côté et
en avant du lobe cunéiforme supérieur une petite languette, l'aile du lobule
central; puis le monticule ou emmenée du vermis, qui se décompose en
sommet (ruhnen) et en pente (declivum), et qui relie entre eux les deux lobes
quadrilatères. A la deuxième région, correspond le bourgeon terminal ou
folium cacllminis, qui relie les deux lobes semi-lunaires supérieurs, ainsi
que le tubercule postérieur (tuber valvuhe), qui relie les deux lobes semi-
lunaires inférieurs. La troisième région fournit la pyramide, qui relie les
lobes cunéiformes inférieurs; la quatrième région, la luette ou uvzcla, qui
relie les amygdales ; la cinquième enfin, le nodule, qui constitue l'extrémité
antérieure du vermis inferior, et qui est relié au lobule du pneumo-gastrique
par le pédoncule du flocculus.
Avec le développement des hémisphères cérébelleux, apparaissent les
pédoncules cérébelleux moyens, dont les fibres se portent en avant et en
dedans, et s'entrecroisent avec le faisceau pyramidal pour former Y étage
antérieur de la protubérance. ,
Les valvules de Tarin s'insèrent en dedans au nodule, en arrière la
face inférieure de l'hémisphère cérébelleux, aux lobes amygdalien et cunéi-
forme inférieur, en dehors au pédoncule du flocculus; leur bord antérieur,
que l'on décrit généralement comme un bord libre, se recourbe pour se
continuer avec la mince membrane épithélialc qui recouvre le plexus cho-
roïde du quatrième ventricule (zig. i.i). Ce mince épithélium se déchire
facilement au niveau de son insertion sur les valvules de Tarin, de telle
sorte qu'il en résulte une fente artificielle, décrite par les auteurs sous le
nom de fissure transverse cérébelleuse.
Les recessus latéraux du quatrième ventricule, ou vélum medullare infe-
Hémisphères céré-
bellc1lx.
Pédoncules céré-
belleux moyens.
92 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Recessus latéraux
du quatrième ventri-
cule.
Modifications que
subit le cervelet dans
la série des verté-
brés.
1-ior, forment de chaque côté une vésicule volumineuse et saillante vers le
troisième mois de la vie intra-utérine; tandis qu'elle est complètement
recouverte par les hémisphères cérébelleux au cinquième mois. Ces vési-
cules sont formées de deux lames appliquées l'une sur l'autre ; la lame
supérieure, la plus faible, s'amincit et recouvre les plexus choroïdes laté-
raux du quatrième ventricule, qui plongent dans les recessus latéraux. La
lame inférieure est formée d'éléments nerveux, rudimentaires, adhérents
aux fibres radiculaires des neuvième et dixième paires, et au pédoncule du
ilocculus. Plus tard, la paroi supérieure s'atrophie .complètement, et il
existe de chaque côté du quatrième ventricule un orifice, qu'Axel Key et
Retzius ont montré ne pas être un artifice de préparation, et par lequel la
cavité du quatrième ventricule communique avec l'espace sous-arachnoï-
dien. Un orifice analogue existe, au niveau de la partie moyenne de la mem-
brane obturatrice du quatrième ventricule, au-dessus du calamus scripto-
rius ; il est connu sous le nom de trou de Magendie. De chaque côté du trou
de Magendie, au niveau de l'insertion de la membrane obturatrice, sur la
lèvre rhomboïdale secondaire, on trouve dans toute la largeur du quatrième
ventricule des éléments nerveux rudimentaires, qui forment, après l'abla-
tion des plexus choroïdes du quatrième ventricule, le taenia médullaris et
l'obex (verrou); ce dernier occupe l'angle inférieur de la membrane
obturatrice (fig. 20, ob).
Au niveau de l'isthme du cerveau postérieur, la lame alaire donne nais-
sance aux pédoncules cérébelleux supérieurs, tandis que l'angle supérieur
de la membrane obturatrice, fournit la valvule de Vieussens ou voile médul-
laire antérieur, sur laquelle s'applique la lingula du vermis superior.
Le cervelet présente dans la série des vertébrés de très grandes modi-
fications. Chez les poissons, les amphibies et les reptiles, il se présente sous
l'aspect d'une lame médiane, la lame cérébelleuse, l'homologue du lobe
moyen ou du vermis des oiseaux et des mammifères; les hémisphères
cérébelleux font en effet défaut dans les trois classes inférieures des ver-
tébrés.
La lame cérébelleuse est lisse chez les amphibies et les reptiles, mais
chez les poissons et les reptiles aquatiques, l'alligator en particulier, la
lame cérébelleuse présente de gros plis transversaux, qui sont d'autant plus
développés et plus nombreux que l'animal est meilleur nageur (Edinger).
Chez les oiseaux et les mammifères, la lame cérébelleuse se transforme
en vermis et se plisse un grand nombre de fois pour former des lobules. En
même temps, apparaissent les hémisphères cérébelleux; petits et peu déve-
loppés chez les oiseaux, ils prennent chez les mammifères un développe-
ment considérable et débordent de chaque côté le vermis.
Le cervelet des poissons, des reptiles et des amphibies, est en connexion
avec le cerveau moyen et le cerveau intermédiaire par le pédoncule cérébel-
leux supérieur, et avec la moelle épinière par le pédoncule cérébelleux infé-
rieur. Les hémisphères cérébelleux faisant défaut, il n'existe pas chez eux
DEVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX. 93
de pédoncule cérébelleux moyen. Ce dernier n'apparaît que chez les oiseaux
et devient très accusé chez les mammifères.
Les fibres pyramidales, qui relient l'écorce cérébrale à la moelle épinière,
n'apparaissent que chez les vertébrés supérieurs (oiseaux et mammifères).
Les reptiles, les amphibies et les poissons, chez lesquels le cerveau anté-
rieur, en particulier le manteau central, est réduit à sa plus simple expres-
sion, en sont dépourvus et ne possèdent que le système des fibres de la
calotte.
Le cerveau postérieur et l'arrière-cerveau donnent naissance à neuf
paires crâniennes (IVe à XII0 paires). Les nerfs moteurs prennent leur
origine dans les cellules ganglionnaires de la lame fondamentale; les nerfs
sensitifs dans les cellules des ganglions crâniens; les ganglions crâniens
se développent aux dépens de la partie supérieure du cordon ganglion-
naire, lequel donne de chaque côté du cerveau postérieur et de l'arrière-
cerveau, trois ganglions dont deux sont situés en avant et un en arrière
de la vésicule auditive (fig. 19).
Le ganglion antérieur représente le ganglion de Gasser rudimentaire,
dont une parcelle donne naissance au ganglion ciliaire.
Le ganglion moyen représente le ganglion acou.stico-facial de Bis, aux
dépens duquel se développent : le ganglion spiral du nerf cochléaire, l'in-
tumescence gazzgliforme de Scarpa du nerf vestibulaire, et le ganglion déni-
culé du facial.
Le ganglion postérieur se subdivise de très bonne heure, et donne
naissance au ganglion d'Andersch du glosso-pharyngien et au ganglion
jugulaire du pneumo-gastrique.
L'origine réelle des nerfs crâniens du bulbe et de la protubérance, est la
môme dans toute la série des vertébrés. Mais, si l'origine réelle est inva-
riable, le volume des noyaux d'origine ou de terminaison, le trajet intra-
encéphalique et l'origine apparente des' nerfs crâniens, sont par contre
extrêmement variables. C'est ainsi, par exemple, que le noyau moteur du
trijumeau s'hypertrophie considérablement chez la torpille, où il forme les
lobes électriques, et que chez les poissons, le noyau de terminaison du vague,
très volumineux, forme une forte saillie dans le quatrième ventricule.
3. VÉSICULE ENCÉPHALIQUE PRIMITIVE MOYENNE
Vésicule des tubercules quadrijumeaux. Cerveau moyen.
Mésencéphalon (Mittelhirn).
De toutes les vésicules encéphaliques, la vésicule des tubercules quadri-
jumeaux ou des lobes optiques, est celle qui subit le moins de modifications.
Ces dernières consistent surtout en un simple épaississement de ses parois,
en particulier de la lame fondamentale, et en une diminution de sa cavité,
qui se transforme en aqueduc de Sylvius, et qui se distingue des cavités des
Nerfs qui naissent
du cerveau posté-
rieur et de l'arrière-
cerveau.
L'origine réelle des
nerfs crauiens ne va-
rie pas dans la série
des vertébrés.
Variabilité du vo-
lume et de l'origine
apparente de ces
nerfs.
La vésicule encé-
phalique moyenno
subit peu de modifi-
cations.
Sa cavité.
01 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ses sillons.
Son plancher.
l'\oyaud'ol'igine de
la troisième paire.
Pédoncules céré-
braux.
Les deux étages
du pédoncule.
autres vésicules cérébrales par son petit calibre, et l'absence de plexus cho-
roïdes. L'aqueduc présente un sillon médian antérieur assez profond (fig. 37
et 38), qui se continue avec le sillon médian du plancher du quatrième
ventricule, et deux sillons latéraux qui séparent la lame fondamentale de
la lame alaire, et qui se continuent d'une part avec les sillons latéraux du
quatrième ventricule et d'autre part avec les sillons de Monro.
Le plancher du cerveau moyen, comme celui du cerveau postérieur et
de l'arrière-cerveau, donne naissance aux fibres névrogliques du raphé,
l'homologue du septum antérieur de la moelle éiunière : il fournit en outre
la mince lamelle interpédonculaire, connue sous le nom de substance per-
forée postérieure et qui fait partie du plancher du troisième ventricule. La
lame fondamentale donne naissance, sur le prolongement de la colonne
nucléaire de la corne antérieure de la moelle, au noyau d'origine du mo-
teur oculaire commun; elle fournit en outre les parties constituantes de la
calotte ou étage supérieur des pédoncules cérébraux.
Mais les pédoncules cérébraux n'atteignent leur aspect définitif, qu'après
le développement du faisceau pyramidal, c'est-il-dire vers le milieu du cin-
quième mois. Ils sont alors constitués par deux étages, séparés par une cou-
che de cellules nerveuses pigmentaires, le locus niger de Sommering.
L'étage inférieur constitue le pied du pédoncule, l'étage supérieur, la calotte
ou tegmentul11. Le pied du pédoncule, qui représente le système de projec-
P'ic. 37 et 38. Encéphale d'un embryon humain d'environ trois mois, vu par la face postérieure
après ablation des hémisphères cérébraux, de la lame des tubercules quadrijumeaux (fig. 37)
et de la moitié droite de la lame du cervelet (Hg. 38). (Dessiné d'après nature.)
AC, arrière-cerveau. - 4q.S, aqueduc de Sylvius. B. bulbe. CI, cerveau intermédiaire. cCI, col
du cerveau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. CP, cerveau postél'icul ? cop, commissure postérieure.
- Op, glande pinéale, HCe, hémisphères ce]-ebcHcux.7,innexiou de la protubérance. A-, isthme du
cerveau postérieur. DI, moelle épinière. Th, thalamus. tUI, tænia thalami. V3, : 1e ventricule.
1 ? 4c ventricule.
DEVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 9,;
tion de l'écorce cérébrale dans la protubérance, le bulbe et la moelle
épinière, est à peine ébauché chez les oiseaux et les mammifères inférieurs ;
il n'atteint un grand développement que chez les primates et en particulier
chez l'homme.
La lame alaire s'épaissit uniformément, moins toutefois que la lame
fondamentale; d'abord lisse et régulièrement convexe, on y voit apparaître
bientôt un sillon vertical et un sillon transversal (fit. 3Gj, qui la divisent
en quatre tubercules, les tubercules quadrijumeaux supérieurs et inférieurs,
appelés encore antérieurs et postérieurs. La partie adjacente au cerveau
intermédiaire, s'élève un peu au-dessus du col de ce dernier et forme
une sorte de fer à cheval, dont les branches latérales se portent en diver-
geant en avant, et se perdent sur les parois latérales du cerveau intermé-
diaire (fig. 39, 40). La partie moyenne du fer à cheval répond au tubercule
quadrijumeau antérieur, les branches latérales forment les premiers
rudiments du bras du tubercule quadrijumeau antérieur et du pulvinar.
. Le tubercule quadrijumeau postérieur fournit le ruban de Reil latéral,
ou faisceau triangulaire de l'isthme de l'encéphale, ainsi que le bras du
tubercule quadrijumeau postérieur.
- Très volumineux au début, où il occupe le point le plus saillant de
l'encéphale, le cerveau moyen se développe par la suite moins rapidement
que les hémisphères cérébraux ou cérébelleux, de telle sorle que, de super-
ficiel qu'il était, il devient de plus en plus profond. Au troisième mois, les
hémisphères cérébraux atteignent son bord antérieur; au quatrième mois,
les lobes temporaux recouvrent ses parois latérales et au cinquième mois,
les lobes occipitaux recouvrent complètement les tubercules quadriju-
seaux.
Dans toute la série des vertébrés, la structure et les connexions de la
- lame des tubercules quadrijurneaux sont les mômes, quoique son volume
présente les plus grandes variations. Elle forme en effet les volumineux
lobes optiques des poissons et des oiseaux et les petits tubercules quadriju-
rneaux des mammifères; mais dans toute la série des vertébrés, le uerf op-
tique se termine dans la couche superficielle de la lame des tubercules qua-
drijumeaux, tandis que la couche profonde, donne naissance à un système
sensitif qui contourne l'aqueduc de Sylvius et entre dans la constitution du
ruban de Reil.
Le ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur, dont les libres
entrent également dans la constitution du ruban de Reil, existe dans toute la
série des vertébrés. Ce ganglion forme chez les mammifères le tubercule
quadrijumeau postérieur, dont les dimensions égalent à peu près celles
du tubercule quadrijumeau antérieur. Chez les poissons et les oiseaux, le
ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur se réduit à une mince
lamelle grise, qui occupe la partie inférieure de la lame des tubercule
bijumeaux et ne fait pas saillie il l'extérieur.
Tubercules quadri-
jumeaux.
Ruban (le Reil et
bras du tubercule
quadrijumeau pos-
térieur.
Le cerveau moyeu
est recouvert pro-
g'1'Pssi \'Clllcnt par les
hémisphères céré-
braux.
Variations de vo-
lume des tubercules
quadrijumeaux anté-
rieurs daus la série
des vertébrés.
Lobes optiques des
oiseaux.
Connexions des
tubercules quadri-
jumeaux antérieurs
avec le ncrf optique.
Tubercule quadri-
jumeau postérieur.
96 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Face externe
du cerveau intermé-
diaire.
- VÉSICULE ENCÉPHALIQUE ANTÉRIEURE PRIMITIVE.
A. CERVEAU INTERMÉDIAIRE. VÉSICULES DES COUCHES OPTIQUES
La vésicule des couches optiques s'aplatit de bonne heure dans le
sens transversal; ses parois latérales s'épaississent considérablement, ses
parois supérieures et inférieures se réduisent par contre à l'état de minces
lames membraneuses.
Parois latérales. - Les épaisses parois latérales présentent à étudier
une face interne ou ventriculaire, et une face externe ou superficielle.
La face externe ou superficielle du cerveau intermédiaire, est verticale ou
légèrement convexe au début (fig. `.3J et 40). Son extrémité antérieure
pénètre, ainsi que nous l'avons vu plus haut (fig. 19, p. 67), il la façon d'un
coin dans le cerveau antérieur, et se soude dans le sillon semi-lunaire à
la paroi interne de la vésicule des hémisphères. Après ablation de cette
dernière, la face externe du cerveau intermédiaire présente immédiatement
Fie. 39 et 40. Encéphale d'un embryon humain d'environ trois mois, vu par sa face latérale
droite. (Dessiné d'après nature.) La fig. 40 montre la surface extérieure de l'encéphale après
ablation du cerveau antérieur du côté droit. Dans la lig. ,t0, la paroi latérale droite des
cerveaux moyen et postérieur a été enlevée pour montrer l'aqueduc de Sylvius, l'isthme du ? ." , " ! cerveau postérieur et le 4" ventricule.
AC, arrière-cerveau. AqS, aqueduc de Sylvius. .t7 ? zone trapézoïde. D, bulbe. lill, bande-
" ...lette optique. cerveau antérieur. - CI, cerveau intermédiaire.CM, cerveau moyen. CP, cerveau
, postérieur. cop, commissure postérieure. Cu, lame du cervelet. 7 ? BC. face interne de l'hémisphère
cérébral. fp, fissura prima. - /s, fissura serotina. {si, fente en forme de selle. GP, glande piuéalo.
" : llCv, hémisphère cérébelleux. /, infundibulum. IP, inflexion de la protubérance. Lola, lobe
' . olfactif antérieur, lt, lame terminale embryonnaire. l'o, protubérance. ri VI, recessus latéral du
4' ventricule. 8Th, région sous-thalamique. siCSl1'. surface suturale opto-striée. Ï71, thalamus.
T.ll,t rou do Monro. jTm, tubercule mamillaire. l'a, 3" ventricule. roi' 41' ventricule.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 97
en arrière du trou de Monro une surface arrondie, légèrement concave, qui
correspond il la suture du cerveau intermédiaire et du cerveau antérieur,
suture désignée par Mis sous le nom de pédoncule du corps strié. Comme la
paroi du cerveau intermédiaire, donne naissance à la couche optique et
celle du cerveau antérieur au corps strié, nous désignerons cette surface
suturale sous le nom de surface salit raie opto-striée (fig. 39 et 40, siCStr.).
Elle représente l'axe autour duquel, se développeront les parties consti-
tuantes de la vésicule des hémisphères, à savoir : le corps strié et le manteau
cérébral. Cette surface suturale opto-striée est entourée d'un arc saillant,
libre dans toute son étendue, l'arc thalamique de His, qui contient les rudi-
ments des saillies superficielles de la couche optique. A l'extrémité anté-
rieure de l'arc, on constate la saillie du tubercule antérieur de la couche
optique; à la plus grande convexité de l'arc correspond la région du corps
genouillé externe; l'extrémité inférieure enfin, empiète sur la partie du
cerveau intermédiaire que nous apprendrons à connaître plus tard, sous le
nom de région sous-thalamique de Forel ou de région du corps de Luys;
elle forme la future bandelette optique et se continue avec la crête latérale
du pédicule oculaire (fig. 18). La région du corps genouillé externe est
reliée au tubercule quadrijumeau antérieur, par le pulvinar et le bras du,
tubercule quadrijumeau antérieur. L'extrémité inférieure de l'arc thala-
mique est séparée du tubercule mamillaire, par le corps genouillé interne,
peu saillant iL cette époque.
La bandelette optique comme le chiasma, se développe aux dépens du
cerveau intermédiaire, et établit la limite entre ce dernier et le cerveau an-
térieur. La plupart de ses libres prennent leur origine dans les cellules
ganglionnaires de la rétine, mais quelques-unes proviennent, ainsi que
Mihaikowicx l'a montré, des cellules du tubercule quadrijumeau antérieur,
du nulvinar et du corns 2'enouillé externe. D'anrès Mibalkowicz. ces der-
nières fibres précéderaient dans leur développement, les fibrel ?
rétinienne, car le pédicule du nerf optique est encore creux e ? çute un "
état embryonnaire, alors que l'on constate déjà des fibres n4r\, : h\s6l>Ulf\trH
la bandelette et le chiasma.
La face externe du cerveau intermédiaire ne subit par la suile ? fCE
de modifications, Elle s'épaissit toutefois considérablement vers le qua-
trième mois de la vie intra-utérine, l'arc thalamique finit par devenir
horizontal, et par former toute la partie de la face supérieure de la couche
optique, recouverte par le corps du trigone et la toile choroïdienne. Etroite
en avant au niveau du trou de Monro et du tubercule antérieur du thalamus,
la face supérieure de la couche optique s'élargit en arrière, déborde le
cerveau moyen en formant le pulvinar, puis se recourbe en bas, et se
rétrécit pour se continuer avec la bandelette optique. Elle s'étend en lar-
geur, depuis la voûte du cerveau intermédiaire, jusqu'au point d'insertion
des plexus choroïdes des ventricules latéraux. Elle ne comprend donc,
que la partie de la face supérieure, de la couche optique définitive, située
en dedans du sillon choroïdien; la petite partie externe de la face supé-
7
Surface suturale
pto-striéc.
Arc thalamiqlle.
Région sous-thala-
mique de Forci.
llalldclctlc optitl\1c.
rfassisscmcw m-
térieur de la 1'ace ev-
terne du cerveau in-
tcrmédiairc.
98 8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La face interne
du cerveau intermé-
diaire subit d'impor-
tantos modifications.
rieure de la couche optique définitive, étendue de l'insertion des plexus
choroïdes au sillon opto-strié, concourt à former le plancher du ventricule
latéral, et se développe aux dépens du cerveau antérieur (fig. 52-63).
La face interne ou ventriculaire, concave au début, présente de chaque
côté, dès la fin de la cinquième semaine, deux saillies longitudinales séparées
par un sillon, le sillon de Monro (fig. 41 à 44, 52, 53.) La saillie supérieure
correspond à la lame alaire, et donne naissance à la couche optique propre-
ment dite ou à la région tlzalaziq2ce; la saillie inférieure correspond à la
AC, arrière-cerveau. - Bill bandelette optique. - CA, cerveau antérieur. - C'«, calotte. - CI, cerveau
intermédiaire. CM, cerveau moyen. - CP, cerveau postérieur. - Cst, corps strié. - Fi, fossotte inter-
pédonculaire. - Fm, fossette iuter-mamillairc. fp, tissura prima. Istl fente en formo de selle. Gp,
glande pinéale. - HC, hémisphères cérébraux. - LS, isthme du cerveau postérieur. - Lola, lobe olfactit
antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. - lt, lame terminale embryonnaire. Pch, pli choroïdien.
Po, protubérance. - R, recessus géniculé. - rif, recessus de l'illfundiùuluIl1. - Itm, recossus mamil-
laire. - ro, recessus optique. - saa, sillon arqué antérieur. - s11, sillou de Monro. - Suit, région sous-
thalamique. - Tc. tuber cinereum. TAf, trou de Monro. - Tin, tubercule mamillaire.
lame fondamentale, et donne naissance à la région sous-thalamique de
Forel. Ces régions s'épaississent bientôt considérablement, de telle sorte
que la paroi interne du cerveau intermédiaire, devient verticale vers la fin
du troisième mois de la vie embryonnaire. Etendu de chaque côté, de l'aque-
duc de Sylvius aux trous de Monro, le sillon de Monro, très accusé vers
cette époque, fait suite en arrière au sillon latéral de l'aqueduc, tandis
qu'il se continue en avant, d'une part avec l'embouchure de la cavité du
pédicule oculaire, et d'autre part avec la partie inférieure du trou de Monro
rétréci. Le sillon de Monro sépare donc dans toute son étendue, la lame
alaire de la lame fondamentale, et son extrémité antérieure correspond
assez exactement à la lame du nerf optique, c'est-à-dire au futur chiasma.
Fia. il. Coupe vertico-médiane de l'encéphale d'un embryon humain de 93^^,G, âge d'en-
viron cinq semaines. (D'après W. His.)
1
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 99 ,
'.
La face interne ou ventriculaire subit par la suite d'importantes modi-
fications. La partie postérieure de la lame alaire, ou partie rétro-lhala-
mique du cerveau intermédiaire foetal, donne naissance au pulvinar et au
corps genouillé externe (fig. 41-44, Rg); la partie antérieure ou partie tha-
lamique proprement dite, donne naissance à la couche optique (Th). Celle-
ci s'accroît rapidement et détermine une forte saillie dans le troisième
ventricule, qu'elle réduit iL l'état d'une mince fente.
Quant il la région sous-thalamique développée aux dépens de la lame
fondamentale; elle se continue en arrière, avec la région de la calotte du
cerveau moyen. L'extrémité antérieure de cette dernière région s'unit à celle
du côté opposé, immédiatement au-dessous de l'aqueduc de Sylvius et au-
dessus de la région des tubercules mamillaires, par une lame transversale,
le TOI'us inlermedius de His, qui fait saillie dans la partie postérieure du
troisième ventricule, de telle sorte que l'aqueduc de Sylvius ne commu-
nique avec la cavité de l'infundibulum, que par-dessus la saillie delà pièce
intermédiaire (fib. ! 1.) , .
Déjà avant la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, les deux
couches optiques se soudent sur la ligne médiane, au-dessus du sillon de
Monro, pour former la commissure molle ou moyenne. Cette suture se fait
chez les mammifères, sur une étendue beaucoup plus grande que chez
Soudure des deux
couches optiques;
formation do lacom-
missure moyenne.
Fie. 42. - Coupe vertico-médiane des cerveaux intermédiaire et moyen d'un embryon humain
d'environ sept semaines et demi. (D'après W. His.)
Ach, zone choroïdienne. AFr. zone trapézoïde. Aqs, aqueduc de Sylvius. CA, cerveau antérieur.
Ca, calotte. - cCI, col du cerveau intermédiaire. - CI, cerveau intermédiaire. - CM, cerveau moyen. -
com, commissure molle. - 1,'ci, sillon choroïdien. - If, corps pituitaire. - Lola, lobo olfactif antérieur.
Lolp, lobo olfactif postérieur. - lt, lame terminale embryonnaire. - NI, nerf olfactif. - PO, pédicule
optiquo recessus. - Rg, geniculi. - rif, recessus de l'infundibulum. - saa, sillon arqué antérieur. - sap,
sillon arque postérieur. -sh, sillon do l'habenula. s.11, sillon de Monro. - sp, diverticulo sous-pinéal. -
$tu, région sous-optique. - Th, thalamus. - Tlll, trou de Monro. - Tm, tubercule mamillaire.
100 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Limites définitives
de la cU11chc optique.
/
Recessus geniculi
de His.
Le centre médian
1 : I,uysest le dernier
vestige du recessus
geniculi.
l'homme, dételle sorte que la cavité du troisième ventricule est fortement
réduite. Le développement de la commissure moyenne, aux dépens de la
suture tardive des deux lames alaires, explique comment cette commissure
peut manquer dans certains cas, ou être dédoublée, ou bien encore com-
ment, dans certaines malformations congénitales, les deux couches optiques
soudées sur une grande étendue, peuvent arriver à ne former qu'une seule
masse impaire et médiane.
Une fois développée, la couche optique est limitée en bas par le sillon
de Monro (s.1), en haut par un
sillon moins profond, le sillon du
frein ou sillon de ? <z6p ? « ? (sh),
qui la sépare de la voûte du cer-
veau intermédiaire (ig. 42, 43).
En avant, la couche optique est
légèrement excavée et concourt
à limiter le trou de Monro; en
arrière, elle est en rapport avec un
diverticule profond qui occupe la
région rétro-thalamique et cor-
respond à la partie la plus sail-
lante de l'arc thalamique, c'est-à-
dire à la région, du corps genouillé
externe. Ce diverticule porte le
nom de recessus geniculi (His);
(11 ? fig. 42, 43, 44), il reçoit en
avant les sillons de l'habenula et
de Monro, en haut il est en con-
nexion avec le diverticule pinéal
(sp), en arrière il s'ouvre dans
l'aqueduc de Sylvius par un étroit
canal, le canal cervical (cCI), qui
correspond au col du cerveau in-
termédiaire de His (fig. 42).
La couche optique, en se dé-
veloppant d'avant en arrière, réduit bientôt le recessus geniculi une étroite
fente curviligne, comprise entre la couche optique et l'extrémité antérieure
de la calotte du cerveau moyen, et refoule en dehors la région rétrothala-
mique (pulvinar, corps genouillé externe), (fig. 44). Cette fente se comble
peu il peu, et ainsi s'expliquent les connexionsintimes que [présente plus
tard la calotte du cerveau moyen avec la couche optique. Le dernier ves-
tige permanent du recessus geniculi est représenté par le centre médian de
Lui/s, qui conserve d'après Flechsig, certaines particularités rappelant son
origine ventriculaire.
Dans toute la série des vertébrés, les parois latérales du cerveau inter-
médiaire sont épaissies et allongées dans le sens antéro-postérieur ; elles
no. 43. Coupe vertico-médiane de l'encéphale
d'un embryon humain d'environ trois mois. (Des-
siné d'après nature).
AC, arrière-cerveau. - A'7.'i', aqueduc de Sylvius. -
B, bulbe. bc, bourrelet de la) calotte. - Ce, canal
central. - CI, cerveau intermédiaire. - CM, cerveau
moyen. - cop, commissure postérieure. - CP, cerveau
postérieur. - Cv, lame du cervelet. - (si, fente en
forme de selle. - Gp, glande pinéale. - /, infundibu-
]um. IP, inflexion de la protubérance. - IS, isthme
du cerveau postérieur. - l ! "lame terminale embryon-
uaire. - ob, ohex. - Pn, protuucraticc. Il, recessus.
. geniculi. - ro, recessus optique. spi, sillon de l'habo-
nula. - s.11, sillon de Monro. ap, diverticulo sous-
pinéal. - tb, trou borgne. Tm, tubercule mamillairc.
- Th, couche optique. - T.11, trou de Mouro. -
V, 4° ventricule.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. loi. 1 1 i
renferment chez les vertébrés supérieurs, plusieurs ganglions thalamiques
. qui rétrécissent d'autant la cavité du troisième ventricule.
Paroi inférieure ou plancher du cerveau intermédiaire. -
Le plancher du cerveau intermédiaire se transforme en une mince mem-
. brane, la membrane basilaire d'Aeby ou la commissure grise de la base de
Henle. Grâce à la direction oblique de l'axe du cerveau antérieur, . le
- . plancher du troisième ventricule est oblique en bas et en avant, et sa
, partie la plus déclive correspond à la paroi antérieure du tuber cinereum.
Le plancher du troisième ventricule n'est pas rectiligne, mais affecte la
forme d'une ligne brisée dont le segment postérieur, presque vertical,
forme la lèvre antérieure de la fente en forme de selle (fst) et dont le seg-
ment, antérieur, presque horizontal, est en rapport avec la base du crâne
(fig. 41, 42). Chez les jeunes embryons ces deux segments se réunissent à
angle obtus, en formant l'infundibulum ou la tige, du corps pituitaire ; cet
angle se ferme peu à peu; il devient droit vers la lin du deuxième mois
de la vie intra-utérine, puis rapidement aigu (fig. 43, 44). Le segment
postérieur ou mamillaire, donne naissance à la substance perforée posté-
- rieure, aux tubercules mamillaires et à la partie postérieure du tuber cine-
.i
Le plancher du cer-
veau intermédiaire z
forme la membrane
basilaire d'Aehy.
Les deux segments
de ce plancher.
A
Formations qui duo-
pendent du segment t
postérieur.
Fig. 44. - Coupe vertico-médiane de l'encéphale d'un embryon humain d'environ deux mois et
demi. (D'après W. His.)
Aèh, zone choroïdienne. - AT1', zone trapézoïde. - Aqs, aqueduc de Sylvius. - B, bulbe. - Bol, bulbe
olfactif. - Ca, calotte. - Co, cervelet. - fcit, fente choroïdienne du 4" ventricule. fst, fente en forme
de selle. - fp, fissura prima. - Gp, glaude pinéale. - IP, inflexion de la protubérance. - Lola,lobo
olfactif antérieur. - Lôlp, lobe olfactif postérieur. M, moelle. - ob, obex. - Po, protubérance. - Qa, tu-
bercule quadrijumeau antérieur. Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. Ry, recessus geniculi.
rif, recessus de l'infundibulum. 1'0, recessus optique. saa, sillon arqué antérieur. sM, sillon de
Monro. -7 sp, diverticule sous-pinéal. - Sïh, région sous-thalamique. - Te, tuber cinereum. -.Th,tha-
lamus. - TM, trou de Meure. - Tm, tubercule mamillaire. - ttk, toenia thalami. - VB, vésicule des
hémisphères. - V" 4- ventricule. - XII, grand hypoglosse. Fs, Corps pituitaire.
102 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Formations (lui dé-
pendent du segment
antérieur.
Tubercules mamil-
];lires.
Hypophyse ; parti-
1 : lIlariti's de son dé-
veloppement.
rezazz. Le segment antérieur ou <K/MM6M ? est fortement déprimé par
le chiasma des nerfs optiques, qui sépare la lame terminale embryonnaire.
de la partie antérieure du tuber cinereum,. il donne ainsi naissance à deux
diverticules dont le postérieur constitue l'infundibulum, et l'antérieur le
diverticule optique (recessus opticus). Dans les premiers stades de la vie
embryonnaire, ce dernier communique avec la cavité du pédicule oculaire;
le premier entre en connexion avec l'hypophyse ou glande pituitaire.
La lame terminale embryonnaire (lt, fig. 41, 42, 43, 44), légèrement dé-
primée au niveau de la commissure antérieure, ferme le troisième ventricule
en avant ; elle appartient en réalité au plancher du cerveau antérieur, de
même que la plus grande partie de la substance perforée postérieure,
appartient au plancher du cerveau moyen. Le plancher du cerveau inter-
médiaire affecte donc la forme d'un entonnoir aplati latéralement, étendu
des tubercules mamillaires à la commissure antérieure. Il s'insère de chaque
côté, sur la région sous-thalamique qui le sépare du sillon de Monro; en
arrière il s'insère à l'extrémité antérieure de la calotte du cerveau moyen
et au T01'llS iileiî2îedii(s de His.
Les tubercules mamillaires (coyora candicantia), simples et médians
au début de la vie embryonnaire, restent tels chez un grand nombre de
mammifères. Vers le quatrième mois de la vie intra-utérine, on voit appa-
raître chez l'homme, un léger sillon médian qui divise le tubercule médian
en deux tubercules latéraux; ceux-ci se recouvrent de substance blanche,
lors du développement du pilier antérieur du trigone.
L'hypophyse ou glande pituitaire (fig. 44), constitue un organe particu-
lier dont les fonctions sont inconnues, et dont le développement présente
des particularités curieuses : son lobe postérieur n'est autre que le diverticule
de l'infundibulum, qui chez les vertébrés inférieurs conserve sa structure
nerveuse toute la vie; chez les vertébrés supérieurs, au contraire, il se
transforme par suite d'une prolifération pie-mérienne, en un appendice
conjonctif du système nerveux central. Le lobe antérieur, véritable appa-
reil glandulaire, se développe au dépens de l'épithélium pharyngé; celui-ci
donne naissance à un diverticule en forme de doigt de gant qui se dirige
vers le diverticule infundibulaire; bientôt le diverticule pharyngien
s'étrangle au niveau de son extrémité buccale, et n'est plus en connexion
avec la cavité pharyngienne que par un étroit conduit, lequel disparait à
son tour : la poche hypophysaire se trouve ainsi transplantée dans la cavité
cranienne. Mais pour arriver dans cette cavité, elle n'a pas besoin, comme
on le croyait, de perforer la base du crâne, son développement précède en
effet celui de la partie préchordiale de la base du crâne. Une fois arrivée à '
la base du cerveau intermédiaire, la poche hypophysaire donne naissance
à des diverticules filles, qui bourgeonnent dans le riche lacis vasculaire
formé par la pie-mère, et donnent ainsi naissance au lobe antérieur de
l'hypophyse.
Ce dernier ne se soude du reste pas forcément à l'infundibulum, il en
est distinct chez les poissons, chez lesquels la paroi postérieure de l'infun-
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 103
dibulum se réduit à l'état d'une mince lamelle épithéliale, dans laquelle la
pie-mère envoie un riche lacis vasculaire, analogue aux plexus choroïdes et
qui constistue le saccus vasculosus des poissons cartilagineux.
Paroi supérieure ou voûte du cerveau intermédiaire. - La
paroi supérieure ou voûte, recouvre le troisième ventricule et réunit les
deux couches optiques. Un sillon transversal la sépare en arrière du cer-
veau moyen, en avant, elle se continue avec la lame terminale embryon-
naire qui appartient au cerveau antérieur, et dont elle n'est séparée que
par un léger étranglement (fig. 41, 42, 43, 44). Cette paroi supérieure se
réduit à une mince lamelle, recouverte par une abondante couche de tissu
conjonctif embryonnaire, dans laquelle elle envoie un diverticule en doigt
de gant qui représente le premier rudiment de la glande pinéale, et qui
divise la paroi supérieure en deux parties inégales, l'une postérieure,
l'autre antérieure.
- La partie postérieure ou rétro-pinéale est petite et forme la commissure
postérieure; ses fibres apparaissent de bonne heure, et relient la couche
optique d'un côté à la région de la calotte du côté opposé, de là le nom de
faisceau croisé de la calotte (Gekreutzer Haubentractus, Tractus crzeciatus
tegzzzenti) que lui a donné Pawlowsky. Embryologiduement, la commis-
sure postérieure n'est pas l'équivalent des autres commissures du cerveau,
telles que la commissure antérieure ou le corps calleux; ces dernières son t, en
effet, des productions secondaires et tardives, dues à un processus suturai.
La partie antérieure ou prépinéale de la voûte, s'étend en avant jus-
qu'au niveau du trou de Monro, où elle se continue avec la lame terminale
embryonnaire; elle se réduit à une mince lamelle épithéliale, qui recouvre
la toile choroïdienne et les plexus choroïdes du troisième ventricule . Ces der-
niers ne pénètrent donc pas dans l'intérieur de la cavité ventriculaire; ils
en sont séparés par l'épithélium choroïdien, et affectent par conséquent
avec le troisième ventricule, des rapports analogues il ceux que les vais-
seaux du mésentère, par exemple, affectent avec la cavité péritonéale.
Les bords de la membrane obturatrice du troisième ventricule s'épais-
sissent et s'insèrent sur le bord supéro-interne de la couche optique en
formant les taenia thalami. Immédiatement, en avant du diverticule pinéal,
ils donnent naissance de chaque côté, iL un ganglion constant dans la série
des vertébrés, le ganglion de l'habenula qui reçoit le tÆnia thalami.
Glande pinéale. (conarium, épiplzyse cérébrale.)
Le premier rudiment de la glande pinéale apparaît, ainsi que nous l'avons
vu plus haut, sous la forme d'un diverticule en doigt de gant connu sous le
nom de processus pinéal (Mihalkowicz), dont le fond atteint l'épidémie et
dont la cavité s'ouvre dans la cavité du troisième ventricule en formant le
recessus infrccpinealis ou diverticule sous-pinéal.
Les parois du processus pinéal sont tapissées d'un épithélium cylin-
drique, et donnent naissance il de petits diverticules latéraux, qui se séparent
peu à peu de la paroi mère, et se transforment, avec la participation de la
Division de la pa-
roi supérieure en
deux parties inéga-
les.
Partie postérieure
ou rétro-pinéale et
formations qui en dé-
pendent.
Partie antérieure
ou prépÎ1ltalc.
Rapports des
plexus choroïdes avec
la cavité du troi-
sième ventricule.
La glande pinéale
est un diverticule du
troisième ventricule.
104 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
E11t' pst formée de
cellules épithéliales
dégénérées.
Freins de la glande
pi iiêale.
CEil pariétal ou
troisième oeil des ver-
tébrés.
pie-mère environnante, en follicules clos. Ces derniers sont tapissés d'un
épithélium cylindrique et leur cavité renferme un liquide clair et transpa-
rent. Chez les oiseaux, ces follicules persistent tels quels; chez les mammi-
fères, les cellules prolifèrent et deviennent arrondies et polygonales. Il
s'agit en somme ici de cellules épithéliales dégénérées, n'ayant aucune con-
nexion avec des libres nerveuses et aucune analogie avec des cellules gan-
glionnaires.
Chez les oiseaux, la cavité du processus pinéal s'ouvre directement en
bas dans la cavité du troisième ventricule. Sa paroi antérieure se continue
avec la toile choroïdienne, sa paroi postérieure avec la lame nerveuse qui "
donne naissance à la commissure postérieure. Chez les mammifères et en
particulier chez l'homme, le diverticule de la glande pinéale s'ouvre dans
le troisième ventricule, non pas directement en bas, mais en avant. La
glande pinéale est en effet entraînée en arrière, très probablement par suite
du grand développement que prend le corps calleux, et elle se couche sur
la lame des tubercules quadrijumeaux, au-dessus de l'embouchure antérieure
de l'aqueduc de Sylvius. Des fibres nerveuses apparaissent en outre dans
toute la partie inférieure du processus pinéal, et donnent naissance aux
pédoncules ou freins de la glande pinéale. La paroi antérieure ne se continue ?
pas ici directement avec la toile choroïdienne, mais se recourbe en arrière n
et donne naissance à un second diverticule, situé en avant du diverticule
sous-pinéal et qui porte le nom de diverticule sus-pinéal. (Mihalkowicz).
Dans la lame qui limite ce diverticule en arrière, apparaissent des fibres
nerveuses, qui forment la commissure des pédoncules de la glande pinéale
ou commissure dorsale du thalamus, laquelle relie les deux ganglions de
l'haúenula.
Le diverticule sous-pinéal, très petit chez l'homme, plus développé chez
les oiseaux, se transforme chez les reptiles en un long et étroit canal, le
canal de l'épiphyse qui se recourbe en avant, traverse un orifice de la voûte
du crâne, et porte à son extrémité antérieure un organe sensoriel particu-
lier, présentant de grandes analogies avec l'oeil. Cet organe impair, décou-
vert par Graaf et par Spencer, possède une rétine et une couche pigmen-
taire, et reçoit un cristallin et une cornée; il est connu sous le nom d'oeil
pariétal ou de troisième oeil des vertébrés. Il s'atrophie et disparait chez les
vertébrés supérieurs; le canal de l'épiphyse se retire dans l'intérieur de la
cavité crânienne, et son extrémité ratatinée se transforme en glande pinéale.
B. CERVEAU ANTÉRIEUR -
1. - Prf : miCl' développement du cerveau antérieur.
Hémisphères cérébraux et portion axiale, lame terminale embryonnaire.
Ventricules latéraux et lobes olfactifs.
Nous avons vu précédemment, que l'on doit considérer au cerveau anté- '
rieur trois parties : une petite partie impaire et médiane, la base ou portion
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 10a ti Il 1
B : )
axiale du cerveau antérieur, et deux parties latérales beaucoup plus volumi-
neuses, les hémisphères cérébraux proprement dits, le manteau cérébral ou
pallium.
Portion axiale. - La surface extérieure de la portion axiale du cer-
veau antérieur constitue la fosse sylvienne. Très légèrement déprimée vers
. la fin de la quatrième semaine de la vie embryonnaire, la fosse sylvienne
s'accentue les semaines suivantes, et devient d'autant plus profonde que le
manteau cérébral est plus étendu.
De très bonne heure, elle donne naissance à deux sillons qui la prolon-
gent l'un en bas, l'autre en avant. Le sillon antérieur (fig. 46, 68, paFS)
atteint l'extrémité antérieure du manteau cérébral et en sépare un petit lobe
étroit et allongé, le lobe olfactif, dont la cavité communique largement au
début avec celle du ventricule latéral. Le sillon inférieur (piFS), se porte
vers la paroi antérieure de l'infundibulum et limite le lobe olfactif en arrière.
Vésicules hémisphériques, ventricules latéraux et lame ter-
minale embryonnaire. -Les vésicules des hémisphères (manteau cérébral,
pallium), représentent au début des vésicules creuses; libres en arrière où
elles recouvrent le cerveau intermédiaire à lafaçon d'un capuchon (fig. 18,24),
elles sont réunies entre elles en avant, par la lame terminale embryonnaire
ou lame unissante, située dans le fond de la fente inter-hémisphérique.
En se développant, chaque vésicule hémisphérique forme en avant le
lobe frontal, en haut le lobe pariétal, en bas le lobe temporal. Le lobe tem-
poral situé au début au-dessus de l'axe transversal qui passe par les surfaces
suturales opto-striées et par les fosses sylviennes, se porte peu à peu en
arrière, puis en bas et en avant, et déborde bientôt en bas la fosse sylvienne
(fig. 24, p. 74). Chaque vésicule hémisphérique entoure ainsi la fosse syl-
vienne d'un anneau presque complet, ouvert seulement en bas et en avant,
et affecte la forme d'un rein ou d'une fève, dont le hile correspond à la fosse
sylvienne ou au futur lobule de l'insula.
Le ventricule latéral suit la forme générale de la vésicule des hémi-
sphères, et entoure d'un canal presque circulaire la base du cerveau; il pré-
sente une partie moyenne ou étage supérieur (cella média), une partie anté-
rieure, la corne frontale, et une partie inférieure, la corne temporale ou
sphénoïdale ou étage inférieur. La corne occipitale ne se développe que
beaucoup plus tardivement, en même temps que le lobe postérieur ou occi-
pital, et représente un diverticule de la corne sphénoïdale.
Chaque vésicule hémisphérique présente deux parois, l'une externe,
l'autre interne. La. paroi externe est convexe, elle est séparée de la base du
cerveau antérieur par un sillon presque circulaire, ouvert seulement en
bas et en avant et qui correspond au futur sillon marginal de l'insula. Cette
paroi externe, lisse au début, présente pendant le deuxième et le troisième
mois de la vie inlra-utérine, des plis plus ou moins nombreux, qui affectent.
tous une disposition radiée par rapport à la fosse sylvienne (fig. 45,
si
1
Fosse sylvienne et /
sillons qui en nais- \
sent.
il
i
Sillon antérieur.
Sillon inférieur.
Formation des dif-
férents lobes du cer-
veau.
Ventricules ]att-
l'aux et leurs subdi-
visions.
Paroi externe de- cc
la vésicule ]iC-nii-
sphériquc.
Plis radiés transi-
toircs.
/
1os ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Paroi interne de
la yésicule hémisphé-
rique.
Sa région anté-
rieure.
Sa région posté-
rieure.
Naissance de la
corne il'Anirnon.
46, 47). Ces plis comprennent toute l'épaisseur de la paroi externe; ils sont
dus à l'inégal accroissement des vésicules hémisphériques par rapport au
crâne, et disparaissent complètement vers le quatrième mois de la vie intra-
utérine, grâce à l'expansion rapide de la cavité cranienne. La face externe
est complètement lisse vers cette époque, mais vers le cinquième mois de la
vie intra-utérine, on y voit apparaître un certain nombre de sillons définitifs
sur lesquels nous reviendrons. Pour nous, ces plis que nous avons pu étudier
sur un embryon humain du troisième mois encore vivant, sont bien des
plis primordiaux, et n'ont rien à voir avec les plis qui se produisent dans le
manteau cérébral à cet Age de la vie, sous l'influence des liquides durcissants.
La paroi interne se réunit à angle aigu à la paroi externe, en formant le
bord supérieur de l'hémisphère. La lame terminale embryonnaire divise la
paroi interne en deux régions, l'une antérieure, l'autre postérieure; la
région antérieure ou préthalamique est verticale, elle est en rapport avec la
paroi interne de l'hémisphère du côté opposé, et correspond à toute la partie
du cerveau antérieur située enlavant du trou de Monro (fig. 41, 42, 44).
La région postérieure ou thalazizique correspond à la lame falciforme de
Reichert (Sichelformige Platée) ; elle est concave et recouvre toute la face
externe du cerveau intermédiaire à laquelle elle est unie au niveau de la
surface suturale opto-striée (fig. 58 à 63) ; un repli mésodermique qui fait tjtt
partie de la faux primitive, et qui donnera naissance aux lacis vasculaires .....
de la toile choroïdienne, la sépare du cerveau intermédiaire.
Cette région thalamique de la paroi interne subit d'importantes modifi-
cations ; elle donne naissance au globus pallidus, à la lame cornée et au
noyau amygrlalien (fig. 52 à 63). Au-dessus de la surface suturale opto-
striée, on y voit apparaître de bonne heure, deux plis parallèles au bord
hémisphérique. Ces plis font saillie dans la cavité ventriculaire; ils partent
du bord postérieur du trou de Monro, et se portent en bas vers l'extrémité
inférieure du lobe temporal qu'ils n'atteignent cependant pas. Le supérieur
ou pli ammonique, s'épaissit et donnera naissance à la corne d'Ammon; l'in-
férieur ou pli choroïdien, se réduit à une mince lame épithéliale qui coiffe les
plexus choroïdes des ventricules latéraux. Ces deux plis, saillants dans la
cavité ventriculaire, correspondent du côté de la face interne de l'hémis-
phère à deux sillons. Le premier sillon porte le nom de sillon ammonique
(Ammonsfurche), de sillon marginal (Randfurche, Arnold), ou de sillon
arqué postérieur de His (hintere Bogenfurche) (fig. 42, sap) ; le sillon infé-
rieur, celui de sillon choroïdien (fig. 42, Fch). Ces deux sillons interceptent
un pli arqué, le pli marginal de Schmidt (Randbogen), sur lequel nous re-
viendrons plus loin.
La région préthalamique de la paroi interne présente un sillon vertical,
le sillon arqué antérieur dc Bis (Vordere Bogenfurche) (lig. 41, 42, saa); il
commence à la face interne du lobe olfactif, qu'il incise profondément en for-
mant l'incisura prima de His, et qu'il divise en une partie antérieure, le lobe
olfactif antérieur, et une partie postérieure, le lobe olfactif postérieur. Pro-
fond à son origine, le sillon arqué antérieur se porte verticalement en haut,
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 107
au, arrière-cerveau. - us buioe. - un, Danueleuc optique. ep, cerveau antérieur. - um, cerveau
moyen. - CP, cerveau postérieur. - CStr, corps strié. - FiCp, face interne des circonvolutions céré-
brales primitives. - fp, assura prima. - FS, fosse sylvienne, - fs, fissura serotina. - fst, fente en
' forme de selle. - BC, hémisphères cérébraux. - HCn, hémisphères cérébelleux. - 1,'infundibulum. -
LF, lobe. frontal. - LO, lobe occipital. - Lola, lobe olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. z
LP, lobe pariétal. - LT, lobe temporal. It, lame terminale embryonnaire. - paFS, prolongement anté-
rieur de la fosse sylvienne. Pehl, plexus choroïdes. piFs, prolongement inférieur de la fosse sylvienne.
. Po, protubérance. - Sik, scissure inter-hémisphérique. - st, sillon transverse du cerveau moyen, - tb,
trou borgne. - 2'c, tuber cinoreum. '
Fia. 45,46,47,48. -Encéphale d'un embryon humain d'environ trois mois. (Dessiné d'après nature).
- Fie. 45 et 46. Face 'externe droite et gauche. - fin. 47. Encéphale vu par la face infé-
rieure. - Fig. 48. Encéphale vu par la face latérale gauche après ablation de la paroi
externe de la vésicule des hémisphères.
os ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les vésicules des
hémisphères sont
réunies en avant par
la lame terminale an-
térieure.
Lobe olfactif anté-
rieur.
Ses rapports avec
le nerf olfactif.
Bulbe olfactif.
puis devient de plus en plus superficiel et se perd un peu en avant de l'ex-
trémité antérieure du sillon choroïdien. Distinct au début du sillon ammo-
nique, il ne se confond avec ce dernier que beaucoup plus tardivement
(fig. 44). Il divise la région préthalamique de la paroi interne, en deux
parties inégales : l'une antérieure, l'autre postérieure. La partie antérieure,
la plus étendue, donnera naissance aux circonvolutions cérébrales de la
région. La partie postérieure, plus étroite, est comprise entre le sillon arqué
antérieur et la lame terminale embryonnaire. On peut lui considérer deux
segments, l'un supérieur, l'autre intérieur. Le segment supérieur répond
à la zone choroïdienne de His (Area chorioidea) et se continue en haut avec
le pli 'marginal de Schmidt. Le segment inférieur, situé au-dessous de la
commissure antérieure, porte le nom de zone trapézoïde de His (Area tra-
pezoïdes), et appartient au lobe olfactif postérieur (fig. 41, 42, 44).
La lame terminale embryonnaire s'étend du chiasma des nerfs optiques
(fig. 41, 42), à la voûte du cerveau intermédiaire. Sa partie inférieure,
impaire et médiane, répond à la zone trapézoïde de His et persiste pendant
toute la vie à l'état d'une mince membrane, la lame S1ls-optique qui ferme
le troisième ventricule en avant. Sa partie supérieure correspond à la
zone choroïdienne de His; elle est plus étendue que la précédente et
forme avec elle un angle obtus, dont le sommet correspond à la commis-
sure antérieure. La grande scissure inter-hémisphérique la refoule en ar-
rière en formant le pli falci forme de His, qui s'insinue profondément entre
les corps striés, et ferme le trou de Monro en avant (fig. 42).
Lobes olfactifs. Les lobes olfactifs antérieur et postérieur, sont
creux au début et leur cavité forme le plancher de la corne frontale du
ventricule latéral. Au sur et à mesure que le sillon arqué antérieur et en
particulier l'incisara prima deviennent plus profonds, la séparation entre
ces deux lobes devient plus distincte.
Le lobe olfactif antérieur se recourbe en arrière et forme avec le lobe
postérieur, un fer à cheval dont la convexité regarde en avant et un peu en
dehors et dont l'ouverture correspond à l'incisura prima (fig. 51 ). Il affecte
la forme d'une petite pyramide aplatie d'avant en arrière, dont la base
allongée et étroite s'étend de la fosse sylvienne à la paroi interne de l'hé-
misphère (fig. 47). Le lobe olfactif antérieur est limité en arrière par l'in-
cisura prima de His ; en avant et en dehors par le sillon qui prolonge la fosse
sylvienne en avant; en avant et en dedans par un sillon peu profond, le
sillon tardif ou fissura sémtlna de Mis, qui se continue en haut avec le sillon
arqué antérieur et qui persiste chez l'adulte. Le sommet du lobe olfactif
antérieur regarde en arrière et reçoit le nerf olfactif. Très petit au début,
le sommet prend par la suite un assez grand développement; il se renfle
pour donner naissance au bulbe olfactif, puis se détache de sa base d'in-
sertion, grâce à la formation d'un pédicule creux, le pédoncule olfactif,
d'autant plus allongé et effilé que l'on considère des embryons plus avancés
en âge. Le bulbe olfactif regarde d'abord en bas, puis en arrière ; et sa pointe
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 109
se place au-dessous du lobe olfactif postérieur vers. la fin du deuxième mois
(fig. 51); à mesure que le pédoncule olfactif s'allonge, le bulbe olfactif se
redresse, puis se porte en avant pour se placer sous le lobe frontal, vers le
troisième mois de la vie intra-utérine. Sa cavité, qui s'étend au début jusque
dans le bulbe olfactif, se rétrécit peu à peu, puis disparaît chez l'homme ;
mais elle persiste chez quelques mammifères, en particulier chez les soli-
pèdes, tels que le cheval, l'âne, -etc., chez lesquels elle s'ouvre dans le ven-
tricule latéral, en avant de la base de la tête du noyau caudé. L'étroite base
d 'insertion dulobe olfactif antérieur donne naissance, dans sapartiemoyenne,
au trigone olfactif; il for-
me en dehors la soi-di-
sante « racine ». olfactive
externe, en dedans, la « ra-
cine » olfactive interne,
ainsi que le carrefour ol-
factif de Broca, que His
propose de désigner sous
le nom de zone de Broca.
Les : racines olfactives
interne et externe, repré-
sentent chez la plupart des
animaux dits osmatiques
deux circonvolutions céré-
brales, la circonvolution
olfactive interne, et la cir-
convolution olfactive exte1'-
ne, qui se continuent avec
le lobe limbique de Broca.
La circonvolution olfactive
interne, se jette en effet
sur la circonvolution du
corps calleux (gyrus fomi-
catus), la circonvolution
olfactive externe, sur la circonvolution du crochet.
Un léger sillon, le sillon tardif on fissura serotina de His, limite 1er car-
1'efozl1' olfactif en avant et le sépare du gyrus fornicatus.
Le lobe olfactif postérieur (fig. 7, u9), compris entre l'incisura prima
de His, et le sillon qui prolonge la fosse sylvienne, en bas, est situé en avant
de l'embouchure du pédicule oculaire, et donne naissance à la substance
perforée antérieure ou espace quadrilatère de Foville et à la bandelette dia-
gonale de Broca. Il se prolonge sur la paroi interne de la vésicule des
hémisphères, où il se confond avec l'area trapaxoïdes de His (fig. 49). La
substance perforée antérieure s'unit intimement à la base du corps strié,
-dont elle est séparée toutefois en arrière, chez l'adulte, par une mince lame
de substance blanche. Quant à la bandelette diagonale de Broca, désignée
Circonvolutions ol-
factives. i
j
f
3
3
1
l
Lobe olfactif posa
térieur.
Substance parfordoi
Substancoperforce
antérieure. '
' . 1
J
9
Fig. 49. - Face interne de l'hémisphère cérébral d'un em-
bryon humain d'environ quatre semaines et demie. (D'après .
W. His.)
Ach, zone choroïdienne. - ATr, zone trapézoïde. - Cst, corps
strié. Fch, plexus choroïdes. - fp, fissura prima. Lola, lobe
olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. - li, lame ter-
minale embryonnaire. - NI, nerfs olfactifs. - PO, pédicule ocu-
laire. rif, recessus do l'infundibulum. S, surface suturale
opto-striée. - saa, sillon arqué antérieur. - STh, région sous-
-thalamique. - TM, trou de Monro. - VU, vésicule des hémi-
sphères.
ii0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
raratlelederap-
pareil olfactif et de
l'appareil optique.
1
1
l
.-< !
a
;é
Développement
du corps strié.
Base du corps strié
I et ses trois seg--
le ments.
i
D . Son bord snpi-
rieur.
Son bord posté-
rieur.
Son sommet,
li
encore sous le nom de pédoncule du corps calleux, pédoncule du septum
lucidum, elle correspond morphologiquement à un développement exagéré
des fibres tangentielles de l'écorce et représente le faisceau olfactif de la
corne d'Ammon de Zuckerkandl. (Voy. structure de l'écorce cérébrale).
La cavité du lobe olfactif postérieur s'ouvre largement au début dans la
corne frontale du ventricule latéral; elle est peu à peu comblée grâce au
développement considérable que prend la base du corps strié.
Le lobe olfactif représente donc en résumé, un appendice du cerveau
antérieur, au même titre que le nerf optique et la rétine représentent un
appendice du cerveau intermédiaire. Le pédoncule olfactif est en effet
l'homologue du nerf optique, le bulbe olfactif l'homologue d'une partie de
la rétine (de la partie dite cérébrale).
2. - Développement des éminences ganglionnaires,
(Corps strié, Globus pallidus, Noyau amyqdalien, Avant-Mur.)
de la Capsule interne et du Pied du Pédoncule.
Éminence ganglionnaire. - La face ventriculaire de la portion
axiale du cerveau antérieur, s'épaissit de bonne heure en avant de l'em- -
bouchure du pédicule oculaire, et donne naissance de chaque côté, à une
éminence ganglionnaire, irrégulièrement triangulaire, qui fait saillie dans
la cavité ventriculaire, commune encore à cette époque au cerveau anté-
rieur et au cerveau intermédiaire. Cette éminence ganglionnaire, qui n'est,
par le fait, qu'une partie modifiée de l'écorce de la base du cerveau anté-
rieur, représente le premier rudiment du [corps strié; celui-ci s'élève dans
l'intérieur de la cavité ventriculaire, à mesure que les vésicules des hémis-
phères proprement dits se développent, et rétrécit en bas le grand trou de
Monro primitif (fig. 41).
Sa large base d'implantation (fig. 50) s'étend de l'embouchure du pédi-
cule oculaire à l'extrémité antérieure du lobe olfactif; on peut lui consi-
dérer avec His, trois segments qui sont : postérieur, moyen et antérieur. Le .
segment postérieur, correspond au sillon qui prolonge la fosse sylvienne
en bas; il est compris entre la lame terminale embryonnaire et l'embou-
chure du pédicule oculaire, qu'il limite en avant, et atteint en bas la limite
supérieure de la région infundibulaire. Le segment moyen, le plus large,
correspond au lobe olfactif postérieur dont il rétrécit la cavité; le segment
antérieur enfin, le plus petit, se porte directement en avant, limite en haut
la cavité du lobe olfactif antérieur, et correspond au sillon qui prolonge la
fosse sylvienne en avant.
Le bord supérieur du corps strié est en rapport avec le manteau céré-
bral, et correspond à la limite supérieure de la fosse sylvienne; le bord pos-
térieur, libre dans sa partie inférieure où il limite en avant le pédicule
oculaire, est séparé dans sa partie supérieure de la couche optique au
niveau du trou de Monro, par le sillon o<o ? 7'e. Le sommet du corps strié
regarde en haut et en arrière, et atteint la surface suturale opto-striée au
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 11f f
voisinage du lobe temporal (fig. 50). Très petit au début, le sommet suit
bientôt le développement du lobe temporal qui l'entraînera en arrière, puis
en bas, au-dessous du niveau de la fosse sylvienne.
Vers la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, le corps strié
affecte la forme si caractéristique d'un anneau ouvert en avant et en bas,
forme qui est propre pour ainsi dire aux organes développés au dépens du
cerveau antérieur. Cet anneau du corps strié entoure en dehors la fosse
sylvienne, c'est-à-dire la région du futur, irsûla et le lobe olfactif posté-
rieur (fig. 48); il entoure en dedans la surface suturale opto-striée, et s'unit
intimement par la suite, à la paroi interne du cerveau antérieur qui donne
naissance au globus pallidus, à la lame cornée et au noyau amygdalien :
il en résulte que la corne frontale du ventricule latéral ne communique
avec la corne sphénoïdale, que par l'intermédiaire de l'étage supérieur du
ventricule latéral (fig. 52 à 63).
Le corps strié rudimentaire donnera naissance au noyau caudé, au
putamen, au globus pallidus, à la lame cornée, et au noyau amygdalien. Sa
face libre fait une forte saillie dans le ventricule latéral; convexe dans le
sens antéro-postérieur, elle est également convexe dans le sens transversal,
et ses extrémités antérieure et postérieure atteignent la base du cerveau
antérieur (fig. 48 et 51).
L'extrémité postérieure ou thalamique est aplatie latéralement; un
sillon profond la limite en dedans et en dehors. Le sillon externe corres-
1
Sa forme générale
en anneau ouvert. j
1
Son union et la pa- ?
roi interne du cer- !
veau antérieur.
1
La face libre du
corps strié et ses
différentes parties.
Via. 50. - Paroi interne de l'hémisphère cérébral de l'embryon de la fig. 49, âge de 4 semaines
et demie. (D'après W. His.)
Cst, corps strié. - Lola, lobo olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. - It, lame terminale
embryouuaire. - Po, pédoncule optique. - rif, rcccssus de l'infundibulum. - sol, sillon de Monro. -
sost, sillon opto-strié. - Stria, région sous-thalamique. - Th, thalamus. VU, vésicule des hémisphères.
112 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
L'union du cerveau
antérieur avec le cer- ? veau intcrmédiairc ? devient plus étroite.
pond au futur bord externe du ventricule latéral; le sillon interne devient
le profond sillon opta-strié.
L'extrémité antérieure au préthedamique est plus volumineuse que la
précédente ; elle se bifurque en deux segments inégaux, dont l'un est
interne et l'autre externe. Le segment externe, le plus petit, correspond au
segment antérieur de la base primitive du corps strié; il suit les change-
ments de direction du lobe olfactif antérieur, se recourbe avec celui-ci en
arrière et en rétrécit la cavité; il s'unit intimement au repli falciforme de
His, en particulier au futur septum lucidum, et cesse alors d'être libre
dans la cavité ventriculaire. Le seqment interne est plus volumineux et
plus recourbé en arrière que
le segment externe, il atteint
la base du cerveau et comble
en partie soit le recessus op-
tique, soit la cavité du lobe
olfactif postérieur, et répond
aux segments moycn et pos-
térieur de la base primitive
du corps strié. Une petite par-
tie du segment interne appa-
raît libre il la face inférieure
du cerveau, en arrière de
l'incisura prima; elle sépare
le lobe olfactif antérieur du
lobe olfactif postérieur, et ce
rapport persiste chez l'adulte,
où cette partie libre du corps
strié forme le collicuills du
noyau caudé. (Voy. noyau
caudé.) La plus grande partie
du segment interne s'unit in-
timement au lobe olfactif pos-
térieur, dont il est sépare toutelois chez l'adulte, par une petite lamelle
irrégulière de substance blanche.
Jusqu'au deuxième mois de la vie intra-utérine, la paroi interne de la
vésicule des hémisphères, n'est intimement unie au cerveau intermédiaire
qu'au niveau de la surface suturale opto-striée (fig. 49, S). Mais dès la fin
du deuxième mois, et surtout pendant le troisième mois, la paroi interne
de la vésicule hémisphérique s'accole au cerveau intermédiaire dans l'es-
pace compris entre le sillon choroïdien et le sillon o ? Go-.v6r·ic·. Elle se soude
avec la partie externe de l'arc lhalamique et avec la surface extérieure
de la région sous-optique, au voisinage de la bandelette optique. On pour-
rait appeler cette nouvelle suture, suture opta-striée secondaire (fig. 34, 55,
Sss), lorsqu'on la compare à la suture primaire qui s'effectue dès la fin du
Ftc. 'il. - Ventricule latéral d'un foetus humain, au
commencement du troisième mois. (D'après \V. His.)
Bol, bulbe olfactif. - Cst, corps strié. - LF, lobe frontal.
- L0, lobe occipital.- LP, lobe pariota].TLo/ff, ! obc olfactif
antérieur. Lolp, lobe olfactif postérieur. -jVl, nerf olfactif.
- PO. pédicule optique. vif, recessus de l'mfuudibulutn.
Sex, segment externe du corps strié. - six, segment interne
du corps strié.-S, surface suturale opto-striée primitive.
l'H, vésicule des hémisphères. 17, ventricule latéral,
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 11 : 1
premier mois de la vie intra-utérine Entre la suture opto-striée secondaire
et la suture primaire, il existe un espace faisant primitivement partie du
sillon semi-lunaire (fig. 52 à 63, ssl), au niveau duquel la surface extérieure
du cerveau intermédiaire est simplement accollée au cerveau antérieur.
C'est par cet espace que passeront les libres du segment postérieur de la
capsule interne (Cip) pour se rendre au pied du pédoncule cérébral (fig. 52
il 63).
La paroi interne de la vésicule des hémisphères, s'unit donc à la partie
externe de l'arc thalamique, et le sillon choroïdien divise ce dernier en
deux parties, l'une interne, l'autre externe. La partie interne de l'arc tha-
lamique, la plus large, comprise entre le toenia thalami et le sillon cho-
roïdien est ext1'a-ventrlculaÙ'e (fig. 52 à 63); elle n'appartient ni au troi-
sième ventricule ni au ventricule latéral, et elle est recouverte par la
toile choroïdienne et le corps du trigone. La partie externe, plus petite,
fait partie du plancher du ventricule latéral; elle est séparée toutefois de
la cavité ventriculaire, par la paroi interne suturée du manteau cérébral,
naroi oui donnera naissance à la lame cornée. Le sillon onto-strié. très
profond au début, loge une veine, la veine du corps strié; il se 1 - - iCT.Hi
peu à peu grâce au développement des fibres de la lame cOl'luJe t1'nrfl ? eml- HI
circtclaris). , " ?
Capsule interne et pied du pédoncule. - Le corps strié^&forme
au début, qu'une seule masse de substance grise que segmentent frienfot1'
des fibres blanches. Ces fibres relient le corps strié à la couche optique et à
la région sous-optique; d'autres fibres beaucoup plus nombreuses traver-
sent le corps strié : elles proviennent du manteau cérébral, constituent la
couronne rayonnante de Reil, et se rendent à la couche optique, à la région
sous-optique, ou encore à des régions plus inférieures, telles que la protu-
bérance annulaire, le bulbe et la moelle épinière. Dans leur trajet à travers
le corps strié ces fibres forment la capsule interne. Les fibres de la couronne
rayonnante affectent dans leur ensemble, comme du reste toutes les parties
qui appartiennent au cerveau antérieur, la forme générale d'un anneau ou-
vert en bas et en avant. Elles naissent de toute la surface du manteau
cérébral, abordent le corps strié entre le sillon qui le limite en dehors et
le sillon marginal de l'insula, et, le divisent en une partie intra-ventnicu-
laire, le noyau caudé et une partie exlj,(i-veîil,icîilat*i-e, le noyau lenticulaire.
Lapartie intra-ventriculaire du corps strié, ou noyau caudé(NC), présente
une extrémité antérieure, renflée, la tête du noyau caudé située en avant du
trou de Monro et de la couche optique; elle est en connexion intime, ainsi
que nous l'avons vu plus haut, avec le lobe olfactif postérieur ou substance
perforée antérieure. L'extrémité postérieure ou temporale du noyau caudé,
en constitue la queue; elle est effilée, suit le sillon marginal de l'insula,
répond à la surface suturale opto-striée secondaire, et atteint l'extrémité
antérieure de la corne sphénoïdale du ventricule latéral. A ce niveau elle
se recourbe légèrement en arrière, et se renfle pour s'unir au noyau amyg-
dalien.
8
tel'avez
^ftji^t--^'^'
La capsule interne
divise le corys striu
en noyau ('muté et
nO'yal1'h'ntie111aÏl'1
\ov;m rwtdé.
f.14 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 115
AM, avant-mur. - BU, bandelette optique. - CA, cerveau antérieur. - CA, corne d'Ammon.
Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Ci, cerveau intermédiaire. - Cip, segment posté-
rieur de la capsule interne.-Cg, corps godronné.- Cst, corps strié. -EC, écorce cérébrale.-
Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fi, première circonvolution frontale.-FT, faisceau
de Tlirck. - Fus, lobule fusiforme. - GP, globus pallidus. - Gp, glande pinéale. - H, cir-
convolution de l'hippocampe. - h, sillon de l'hippocampe. - l, insula. - L, lobe limbique. -
LA(Th), lame alaire donnant naissance au thalamus. - le, lame cornée. Ll'(STh), lame fon-
damentale donnant naissance à la région sous-optique de Forel. - MB, masse blanche sous-
' jacente à l'écorce cérébrale. - NA, noyau amygdalien. NC, noyau caudé. - NL3, putamon
ou troisième segment du noyau lenticulaire. - nL, nerf de Lancisi. - ot, sillon collatéral. -
P, pied du pédoncule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante.PcA, plexus cho-
roïdes des ventricules latéraux PE, paroi externe du cerveau antérieur. - 7 ? paroi interne
du cerveau antérieur. - Pm, pli marginal de Schmidt. - purs, sillon prérolandique supérieur.
- R, scissurede Rolande sap. sillon arqué postérieur. - Sih, scissure inter-hémisphérique.
- SI, septum lucidum. ssl, sillon semi-lunaire. - S(p), branche postérieure de la scissure
de Sylvius. - Sss, surface suturale opto-striée secondaire. Ssp, surface suturale opto-striée
primitive. - STh, région sous-thalamique. - Ti, première circonvolution temporale. - To,
deuxième circonvolution temporale. - t sillon parallèle. - t., deuxième sillon temporal. - tee,
ttenia tecta. - 7'</, corps du trigone cérébral. T,9p, pilier postérieur du trigone. - Th, tha-
lamus. - V3, troisième ventricule. vCI, voûte du cerveau intermédiaire. - VI, ventricule
latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Vsl, ventricule du septum lucidum.
Fig. 52, 53, 54, 55, 56, 57. - Coupes vertico-transversales du cerveau aux différentes
périodes de son développement, passant en arrière de la surface suturale opto-striée
primaire et destinées à montrer le mode de formation des ganglions centraux, de la
capsule interne, du corps calleux et du trigone cérébral (demi-schématique). Le cer-
veau intermédiaire (couche optique, région sous-optique de Forel, bandelette optique)
est teinté en bleu ; la partie de la paroi externe du cerveau antérieur qui donne
naissance au noyau caudé, au putamen, à l'écorce de l'insula et à l'avant-mur est
hachée et colorée en rouge; la partie de la paroi interne du cerveau antérieur, qui
donne naissance au globus pallidus, au noyau'amygdalien, à la lame cornée, au tri-
gone, au septum lucidum, à la couche épithéliale des plexus choroïdes et à l'induseum
griseum, est colorée en rouge, sans hachures.
un ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fic. 58, 59, 60, 61, 62, 63. - Coupes horizontales du cerveau aux différentes périodes
de son développement, destinées à montrer le mode de formation des ganglions
centraux, de la capsule interne, du corps calleux et du trigone cérébral (demi sché-
matique). Le cerveau intermédiaire(couche optique) est coloré en bleu la partie de la
paroi externe du cerveau antérieure qui donne naissance au noyau caudé, au puta-
men, à l'écorce de l'insula et à l'avant-mur, est hachée et colorée en rouge ; la partie
de la paroi interne qui donne naissance au globus pallidus, à la laine cornée, au tri-
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 117
gone, au septum lucidum, à la couche épithéliale des plexus choroïdes et à l'induseum
griseum, est dépourvue de hachures et colorée en rouge. Ces coupes montrent les diffé-
rences que présentent les segments antérieur, postérieur et retro-lenticulaire de la cap-
sule interne; les fibres du segment postérieur passent parle sillon semi-lunaire, par
conséquent entre la surface extérieure du cerveau intermédiaire et la surface exté-
rieure du cerveau antérieur ; - les fibres du segment antérieur passent par la surface
suturale primitive; celles du segment ré ti'o-lentictilaire, par lasurface suturale secondaire.
AM, avant-mur. - AqS, aqueduc de Sylvius. - CA, cerveau antérieur - CA, corne
d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - C,g, circonvolution godronnée.
CI, cerveau intermédiaire. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cip (ss( segment
postérieur de la capsule interne passant par le sillon semi-lunaire). - Cirl, segment rétro-
lenticulaire de la capsule interne. - CM, cerveau moyen. coa, commissure antérieure. -
cop, commissure postérieure. -- Cst, corps strié ? FC, écorce cérébrale. - Fi, Fe, I·'3, pre-
mière, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - GP, globus pallidus. - I, insula. -
Aï, scissure calcarine. - L, lobe limbique le, lame cornée. - 11., lame terminale embryon-
naire. - MB, masse blanche sous-jacente à l'écorce cérébrale. - A'C, noyau caudé. nu',
queue du noyau caudé. - .VA., putamen, ou troisième segment du noyau lenticulaire. - nL,
nerfs de Lancisi. - 0, première circonvolution occipitale. - l'ch, pli choroïdien et plexus
choroïdes des ventricules latéraux. - PE, paroi externe du cerveau antérieur. - PI, paroi in-
terne du cerveau antérieur. P7(GP), paroi interne du cerveau antérieur donnant naissance
au globus pallidus. - p ? scissure pariéto-occipitale. - Pttl, pulvinar. - saa, sillon arqué
antérieur. - sap, sillon arqué postérieur. - Sih, scissure interhémisphérique. - SI, Septum
lucidum. - ssl, sillon semi-lunaire. Ssy, surface suturale primitive. - 1'l, première cir-
convolution temporale. - lec, ttenia tecta. - 1'ga, pilier antérieur du trigone. - 7'u. pilier
postérieur du trigone. - Th, thalamus. TM, trou de Monro. - Va,);, ventricule de la por-
tion axiale du cerveau. Vil, vésicule des hémisphères. - l'l, ventricule latéral. - Foc,
corne occipitale du ventricule latéral. - 1 ? troisième ventricule.
118 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Noyau lenticulaire.
Capsule externe.
Serment antérieur
Région rétro-len-
ticulaire de la cap-
sl1le interne.
Segment posté-
rieur on lenticule-
optique.
Pied du pédoncule.
La partie e.xtnu-ventoiczclaioe du corps strié, comprend plus particulière-
ment le pzctanzera ou segment externe du noyau lenticulaire (NL3); le globus
pallidus (GP) ou segments interne et moyen du noyau lenticulaire, se déve-
loppe, en effet, aux dépens de la paroi interne de l'hémisphère, et représente
une formation très analogue à la couche optique. Une mince lame de fibres
blanches, la capsule externe, limite le putamen en dehors, et le sépare
de l'avoent-mur, qui doit être considéré, avec Meynert, comme une parcelle
détachée de l'écorce insulaire.
La séparation du noyau caudé et du noyau lenticulaire par les fibres de
la capsule interne n'est cependant pas complète ; le noyau caudé est en effet
réuni au putamen par de nombreux ponts de substance grise. L'union de
ces parties est encore plus intime à la base du cerveau, où la tète et la queue
du noyau caudé, se fusionnent avec le noyau lenticulaire, Y avant-mur, le
noyau <HMyy6/MM, ainsi qu'avec la substance grise de l'espace perforé anté-
rieur.
Les fibres de la capsule interne qui proviennent de l'extrémité frontale
du manteau cérébral, se portent d'avant en arrière et de dehors en dedans, et
séparent la tôle du noyau caudé du noyau lenticulaire. Elles constituent le
segment antérieur de la capsule interne ou segment, lenticulo-calldé (Cia), et "
abordentl'extrémité antérieure de la couche optique, au niveau de la surface
suturale opto-striée primaire. Les fibres de la capsule interne qui provien-
nent de l'extrémité occipitale du manteau cérébral, se portent en avant et en
dedans, abordent la partie externe du pulvinar et constituent la région
rétro-lenticulaire de la capsule interne (Girl.) (Fig. 52 à 63).
Les fibres de la capsule interne qui proviennent de la partie moyenne
du manteau cérébral, se portent en bas et en dedans, et constituent le seg-
ment postérieur ou lezztic2clo-oyliue de la capsule interne (Cip). Après avoir
traversé le corps strié, elles atteignent la surface suturale opto-striée
secondaire : les unes pénètrent dans la couche optique et dans la région
sous-optique, les autres dans le globus pallidus; d'autres enfin côtoient la
surface suturale opto-striée, et atteignent la base du cerveau intermédiaire, .
en dedans de la bandelette optique. Ces dernières libres forment un faisceau i
volumineux, qui se porte en dedans et en bas, et se place en avant de la :
calotte du cerveau moyen, dont il constitue Y étage inférieur ou le pied du .
pédoncule cérébral. Les fibres de la couronne rayonnante qui proviennent
du lobe temporal n'entrent pas dans la constitution de la région thalamique .
de la capsule interne; elles se portent en haut, en dedans et un peu en
arrière, passent entre l'extrémité temporale de la queue du noyau caudé "^
et la face inférieure du noyau lenticulaire, et atteignent la partie inférieure
de la région sous-optique de la capsule interne, en dedans de la bande- \
lette optique. Elles se placent ensuite à la partie externe du pied du pédon-
cule cérébral et forment le faisceau de Tiirck (J. Dejerine).
Les fibres du pied du pédoncule cérébral atteignent le bord supérieur de
la protubérance vers la fin du quatrième mois de la vie intra-utérine, puis
s'entrecroisent à angle droit avec les fibres du pédoncule cérébelleux moyen,
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 119
dont le développement est contemporain; elles sont dissociées par ces der-
nières, et forment avec elles l'étage antérieur de la protubérance. Une
partie de ces fibres forme ensuite la pyramide antérieure du bulbe, et s'en-
trecroise incomplètement au niveau du collet du bulbe avec les fibres du
côté opposé. Le faisceau direct, le plus petit, se rend dans le cordon anté-
rieur de la moelle du même côté, et constitue le faisceau pyramidal direct;
le faisceau croisé se rend dans le cordon latéral du côté opposé de la
moelle, où il forme le faisceau pyramidal croisé.
§ 3. Développement du septum lucidum et de son ventricule,
du trigone cérébral et du corps calleux.
Les parois internes des deux hémisphères se soudent entre elles, vers
le troisième et le quatrième mois, au niveau de la zone choroïdienne de
His, et au niveau du pli marginal de Schmidt. Ce dernier pli, compris
entre le sillon choroïdien et le sillon ammonique ou arqué postérieur,
s'étend de l'extrémité antérieure du lobe temporal jusqu'au trou de Monro ;
à ce niveau il se continue avec la zone choroïdienne de His (fig. 43, 45,
50), qui représente un espace irrégulièrement triangulaire, situé de chaque
côté de la scissure interhémisphérique, immédiatement en avant de la
lame terminale embryonnaire, triangle dont la base regarde en haut et
dont le sommet correspond à la commissure blanche antérieure.
Là zone choroïdienne de His (fig. 41 et 43) donne naissance aux piliers
antérieurs du trigone cérébral, au septum. lucidum, au ventricule de la cloi-
son ou cinquième ventricule, ainsi qu'aux genou et bec du corps calleux. La
partie ventrale du pli marginal donne naissance aux corps et piliers pos-
térieure du trigone; la partie dorsale à une circonvolution cérébrale avortée,
la circonvolution godronnée, qui se continue en avant avec les tænia tecta
et les nerfs de Lancisi. Dans la région temporale, le trigone n'est séparé
de la circonvolution godronnée que par un sillon peu profond. Dans la
région fronto-pariétale, ces deux formations sont séparées l'une de l'autre
par le corps calleux, qui fait irruption entre les toenia tecta et le corps du
trigone.
Septum lucidum et ventricule de la cloison. La suture des
zones choroïdiennes, s'effectue vers le milieu du troisième mois de la vie
intra-utérine. Elles forment ainsi une cloison médiane, le septum lucidum
ou cloison transparente, qui sépare les têtes des deux noyaux caudés (fig. 64).
L'accollement des zones choroïdiennes ne se fait qu'au niveau de ses bords;
la partie moyenne reste libre, de telle sorte que les deux hémisphères inter-
ceptent entre eux une cavité linéaire, la cavité du cinquième ventricule ou le
ventricule de la cloison. Ce ventricule présente donc une origine embryon-
naire spéciale, puisqu'il se développe aux dépens de la scissure interhémi-
sphérique, et il ne peut être rapproché morphologiquement des autres ven-
Zone choroïdionno o
de Hi,.
Pli marginal.
Origine ernhryau-
,aire spéciale du
rentricnlo de la cloi-
;on.
120 ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.
Ce ventricule
n'existe que chez
l'homme.
Le corps calleux
se forme aux dépens
Le trigone naît du
pli marginal.
tricules, qui se développent aux dépens des cavités des vésicules cérébrales.
Le ventricule de la cloison n'existe que chez l'homme; chez les autres
mammifères, les parois internes des hémisphères se soudent dans toute ..
l'étendue de la surface triangulaire, et donnent ainsi naissance à un noyau
gris, médian et symétrique, qui prend un grand accroissement et qui est
connu sous le nom de ganglion du septum lucidum. Ce volumineux ganglion
est loin d'être « lucidum », aussi est-il préférable de le désigner. avec Mi-
halkovicz sous le nom de
ganglion de la cloison.
Chez l'homme, les
bords du septum lucidum
sont antérieur, supérieur
etpostériellr. Dans ce der-
nier apparaissent, en ar-
rière des fibres transver-
sales de la commissure
blanche antérieure, les fi-
bres verticales des piliers
antérieurs du trigone. Les
bords antérieur et supé-
rieur du septum lucidum,
s'épaississent considéra-
blement et forment le
corps calleux. L'angle in-
férieur du triangle cor-
respond au bec, l'anté-
rieur au genou, le posté-
rieur à l'union du trigone
et du corps calleux.
Le corps calleux ne
comprend donc au début
que le genou, la partie du corps calleux située en avant des
trous de Monro.
Trigone cérébral et plexus choroïdes des ventricules laté-
raux. Les fibres longitudinales du trigone, naissent par différenciation
cellulaire de la partie ventrale du pli marginal. En avant elles se continuent
avec les fibres des piliers antérieurs; en arrière elles contournent en arc
la face interne de l'hémisphère, et ne sont séparées de la surface suturale
opto-striée secondaire, que par la couche épithéliale qui recouvre les plexus
choroïdes des ventricules latéraux (fig. 52 à 63).
Au commencement du quatrième mois de la vie intra-utérine, les fibres
du trigone se soudent à celles du côté opposé, dans toute l'étendue comprise
entre le trou de Monro et la glande pinéale. Cette suture du corps du trigone
s'opère d'avant en arrière, et fait suite à la suture qui a donné naissance au
septum lucidum (fig. 6) : .. ,
Fiu. u-t. - r ace interne du cerveau u un loetus humain de la
première moitié du cinquième mois. (D'après V. Mihalkovicz.)
C, cuuéus. - Cc, corps calleux. Cc(Spl), splénium du corps
calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - F, lobo frontal. -
fp, Assura prima. fij, sillon fimbrio-godronné. - Fus, lobule fu-
sit'orme. -- B, circonvolution de l'hippocampe. - If, scissure cal-
carine. -L, lobe limbique. - Lg, lobe lingual. - Lela, lobe olfac-
tif antérieur. - 0, lobe occipital. -- oi, sillon collatéral. - P, lobe
pariétal. - Pu, pli marginal de Schmidt. po, scissuro pariéto-
occipitale. - sap, sillon arqué postérieur. SI, septum lucidum.
- T, lobe temporal. Tp, trigone. - Typo, pilier antérieur du
trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - ? 7t+7'A, thalamus
et région sous-thalamique. - U, uncus.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 121
fjn arrière ue la glande pmeaie, les Hures au trigone U1 Vert;elH ellUnllellC
les piliers postérieurs du trigone, dont les fibres entrent en connexion avec
. la corne d'Ammon. Les piliers postérieurs limitent le lobe sphénuïdal en
dedans; ils sont unis l'un à l'autre à leur point de divergence, par une
mince lamelle de libres transversales qui réunit entre elles les deux cornes
d'Ammon. Cette lamelle horizontale, est l'analogue de ce que Forel a ap-
pelé chez les mammifères, le fornix li-aîzsveî,sie.9; elle est en général adhé-
rente à la face inférieure du corps calleux où elle forme la lyre de David ou
le psalterizcm.
Le trigone est situé immédiatement au-dessus du sillon choroïdien dont
il forme la lèvre supérieure ou dorsale; son bord externe, qui porte dans la
corne sphénoïdale du ventricule latéral le nom de corps bordant ou bordé,
donne insertion à la lamelle épithéliale qui coiffe les plexus choroïdes des
' ventricules latéraux (fig. 56, 57, 62, 63). Les plexus choroïdes ne sont donc
pas libres dans la cavité ventriculaire, ils en sont séparés par une partie de
la paroi interne des hémisphères réduite à l'état d'une mince lame épi-
théliale; celle-ci s'insère, d'une part, au corps et aux piliers postérieurs du
trigone, et d'autre part, à la couche optique, au niveau du sillon choroïdien.
Les plexus choroïdes des ventricules latéraux, décrivent une courbe
autour de la partie supérieure et postérieure du noyau caudé. Ils ne dépas-
sent pas le trou de Monro en avant, et ne plongent pas par conséquent dans
la corne frontale du ventricule latéral. Ils n'atteignent pas, d'autre part,
l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale, où la paroi interne des hé-
misphères, se réduit à une mince lamelle, le voile terminal d'Aeby, qui ferme
la corne sphénoïdale en dedans, et qui s'étend du bord interne de la circon-
volution du crochet à l'extrémité temporale de la ligne suturale opto-striée
secondaire.
Tronc et bourrelet du corps calleux. Les libres du corps cal-
leux naissent de toute la surface du manteau cérébral ; elles convergent vers
la paroi interne de l'hémisphère en formant les radiations du corps calleux.
Celles du genou font irruption au niveau des bords supérieur et antérieur
de la zone choroïdienne, celles du tronc et du bourrelet, le long de toute la
partie fronto-pariétale du pli marginal.
Ces dernières séparent violemment et à la façon d'un coin, la circonvolu-
lion godronnéc foetale du corps du trigone, elles entraînent avec elles une
mince couche de substance grise, l'induseunz griseum, puis se soudent
d'avant en arrière à celles du côté opposé, en formant le raplté du corps cal-
leux. La suture médiane du tronc du corps calleux fait suite à celle du genou,
elle s'étend, en arrière du genou, depuis le trou de Monro jusqu'au niveau
de la glande pinéale. A ce niveau, le tronc du corps calleux se termine en
pointe et forme un bec postérieur, mince et effilé, très analogue au bec an-
térieur. Le bec postérieur donne insertion au fornix transverse, s'enroule
en volute, et s'applique à la face inférieure du tronc du corps calleux qu'il
épaissit ainsi considérablement, en formant un véritable genou désigné sous
le nom de bourrelet ou splénium. Le trigone s'applique à la face postérieure
i
Rapports des
plexus choroïdes
avec la cavité ven-
triculairc.
i
Radiations du corps
calleux.
;l
Raphé du corp·
calleux.
;
Bourrelet du corp :
calleux.
z
4
¡
i
12
l
1..
122 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Rapports du
trigone et du corps
calleux.
I
i
Ventricule de Verga
Ides solipèdes.
Agénésie du corps
jallenx. ! i
Il
1
du corps calleux, par le fornix transverse qui forme la lyre ou lepsalterium,
et le mode de développement de ces formations explique l'adhérence intime -1
de ces deux parties. Quelquefois cependant, le fornix transverse ne s'ap-
plique pas sur le corps calleux; le septumlucidum s'insinue alors entre ces
deux organes et peut atteindre le genou postérieur, séparant ainsi le bec
postérieur du tronc du corps calleux. Ce fait, peu commun chez l'homme,
est la règle chez certains solipèdes, tels que le cheval, l'âne, etc. Le ven-
tricule latéral, donne alors à ce niveau un petit diverticule, connu sous le
nom de ventricule de Verga.
Le corps calleux n'est donc, en résumé, qu'une formation fort tardive;
son développement est postérieur à celui des fibres du trigone cérébral et
de la couronne rayonnante.
Que, par suite d'une cause quelconque, le corps calleux éprouve un
arrêt de développement, le fond de la scissure intcrhémisphérique sera
occupé, comme dans les premiers stades de la vie embryonnaire, par la
voûte du troisième ventricule et la face supérieure des couches optiques,
recouvertes par le repli mésodermique de la toile choroïdienne supérieure.
L'arrêt de développement du corps calleux, entraîne en général un arrêt
de développement du septum lucidum, de telle sorte que les hémisphères
cérébraux ne sont unis entre eux que par la lame terminale embryonnaire,
les couches optiques et les pédoncules cérébraux (fig. 65).
Fie. 65. - Face interne d'un hémisphère présentant une agénésie du corps calleux. (D'après
Forel et Onufrowicz.)
DII. bandelette optique. - C, cuneus sillon du cuneus. - cm, sillon calloso-marginal. coa, com-
missure antérieure. - Fus, lobule fusiforme. H, circonvolution de l'hippocampe. - Ltl circonvolution
limbique. -- Lg, lobe lingual. - lt, lamo terminale embryonnaire. K, scissure calcarino. - ot, sillon
occipito-temporal. - P, pédoncule. - po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, prxcuneus. - Pave, lobule
paracentral. - Pu pulvinar. - R, scissuro de Rolando. - sa, sillon anormal. - SI, septum lucidum.
Spa, espace perforé antérieur. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, thalamus. - U, circonvolution
du crochet.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 123
U autres fois, le corps calleux est incomplètement développé ; le genou
seul existe, et l'agénésie porte dans ces cas sur le tronc et le bourrelet. Si,
au contraire, on se trouve en présence d'une absence du genou ou du tronc
du corps calleux avec conservation du bourrelet, on peut affirmer qu'il
s'agit, non pas d'une malformation congénitale, mais d'une lésion patho-
logique ayant entraîné la destruction de ces parties, lésion appartenant aux
derniers mois de la vie embryonnaire ou à la période post-embryonnaire.
On peut donc considérer le corps calleux comme l'indice d'une structure
cérébrale très élevée. Il ne s'observe, en effet, que chez les mammifères;
encore n'est-il complet que dans les ordres supérieurs : les marsupiaux
et les monotrêmes ne possèdent qu'un genou du corps calleux. Les autres
classes des vertébrés ne possèdent ni corps calleux, ni trigone.
4. Lobes, développement du manteau cérébral, sillons
et circonvolutions cérébrales définitifs.
Les hémisphères cérébraux s'accroissent rapidement : vers la fin du
troisième mois, ils recouvrent les couches optiques ; vers le quatrième mois,
ils atteignent les tubercules quadrijumeaux; ils les recouvrent ainsi qu'une
partie du cervelet vers le sixième mois, et dépassent le cervelet vers la fin
' du septième mois de la vie intra-utérine.
Leurs minces parois s'épaississent considérablement, et donnent nais-
sance à des fibres qui appartiennent soit au système de la couronne rayon-
nante, soit au système des radiations calleuses, soit au système des fibres
d'association ; elles forment la masse blanche sous-jacente à l'écorce céré-
brale, et comblent peu à peu la cavité du ventricule latéral, qu'elles rédui-
sent à une fente demi-circulaire aplatie de haut en bas.
De très bonne heure apparaissent, ainsi que nous l'avons vu plus haut,
sur la paroi interne et la paroi externe du manteau cérébral, de nombreux
sillons, dont les uns sont transitoires et les autres définitifs. Les premiers
sillons définitifs qui apparaissent sont la scissure de Sylvius, à la paroi
externe de l'hémisphère, et le sillon ammonique ou arqué postérieur, à la
paroi interne.
Scissures et circonvolutions définitives de la face interne de
l'hémisphère. Le sillon ammonique, sillon marginal ou sillon arqué
postérieur, apparaît vers le deuxième mois de la vie embryonnaire, à l'épo-
que où les sillons temporaires, à disposition radiaire, sillonnent la face
externe et la face interne de l'hémisphère.
Ces sillons temporaires, relevant d'un simple plissement de la paroi
hémisphérique, disparaissent vers le quatrième mois; le sillon ammonique,
au contraire, s'accentue et contourne en arc la couche optique ; son segment
inférieur ou sphénoïdal devient le sillon de l'hippocampe, son segment
supérieur ou fronto-pariétal, le sinus du corps calleux. En avant du trou
Anomalies de dé-
veloppement du
corps calleux.
Stades successifs
de l'accroissement
des hémisphèros cé-
rébraux.
i
Epaississement de
leurs parois.
Premiers sillons,
définitifs.
Sillon ammonique.
I
\-2't ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le sillon ammoni-
que produit la saillie
deiacorucd'Ammon.
Rapports du sillon
amuionique.
Scissure calcarinc ! et erirot de Morand.
Scissure pariéto-
jj orcipitale.
i
i .
'i
j ¡
i !
i
i
il
de Monro, le sillon ammonique s'unit au sillon arqué antérieur de /7; il
décrit une courbe en forme d'S qui entoure le genou et le bec du corps
calleux, et se confond avec l'izrci.wtec·a prinza (fig. 44, p. 101).
Le sillon ammonique déprime fortement la paroi ventriculaire et forme
dans la cavité ventriculaire la saillie de la corne d'Ammon. Celle-ci s'étend,
au début de la vie embryonnaire, de la pointe du lobe temporal jusqu'au-
dessus du trou de Monro, et elle conserve ces rapports chez un grand
nombre d'animaux, tels que les ruminants, les rongeurs, etc.
Chez le foetus humain, le sillon ammonique est très peu profond dans
sa partie fronto-pariétale, qui se transforme en sinus du corps calleux et qui
loge l'artère cérébrale antérieure. Dans la région temporale, le sillon anuno-
nique déprime fortement la paroi ventriculaire de la corne sphénoïdale, en
formant la corne d'Ammon définitive, qui présente de très bonne heure, à
son extrémité antérieure, des digital ions répondant aux incisures profondes
du futur sillon de l'hippocampe.
Le sillon ammonique sépare dans toute son étendue, la circonvolution
godronnée foetale, du lobe limbique de Broca : au niveau du sinus du corps
calleux, il sépare le txnia tecta et le fasciola cinerea du gyrus fornicatus ,
ou première circonvolution limbique; au niveau du sillon de l'hippocampe,
il sépare la circonvolution godronnée proprement dite de la circonvolution de
l'hippocampe, désignée encore sous le nom de lit ou de cubiculll1n de la
corne d'Ammon, de deuxième circonvolution limbique.
Cette dernière circonvolution décrit, autour de l'extrémité antérieure du
sillon de l'hippocampe, un crochet, le gyrus uncinatus ou la circonvolution
du crochet, dont l'apparition est relativement tardive (lig. 67).
Vers la fin du troisième mois de la vie intra-utérine, apparaît la scis-
sure calcarine (fig. 64 et 66), qui déprime comme le sillon ammonique la
paroi ventriculaire, et produit la saillie de l'Ergot de Morand (calcar
avis). Vers le commencement du quatrième mois, la scissure pariélo-occi-
pitale s'unit à la calcarine, et forme avec cette dernière un couché. La
branche commune aux deux scissures incise profondément le gyrus for-
nicatus au niveau de son isthme (G,(i); les branches divergentes com-
prennent un espace triangulaire, le cuneus (fig. 67, C).
Petite et insignifiante au début, où elle lorme une branche de la scis-
sure calcarine, la scissure pariéto-occipilale atteint vers le sixième ou
septième mois le bord supérieur de l'hémisphère, et incise plus ou moins
profondément la face externe en formant la limite antérieure du lobe occi-
pital. Au début de la vie embryonnaire, la scissure pariéto-occipitale dé-
prime, comme les scissures précédentes, la paroi ventriculaire; plus tard, la
saillie s'eflace,gràce au développement que prennent dans celte région, les
fibres de la couronne rayonnante et celles du forceps major du corps calleux.
Ces trois scissures (ammonique, calcarine et <e'/c'-oce</c), sont
des scissures primaires ou principales dans le sens de elles
comprennent toute l'épaisseur delà paroi hémisphérique et font saillie dans
le ventricule latéral.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX. 13a
- ..... -..........
Lies autres suions ae ia iace interne sont a apparition puis tardive, et
n'intéressent que l'écorce cérébrale et la masse blanche sous-jacente.
Vers le milieu du cinquième mois, apparaît le sillon calloso-'l1wl'ginàl
(fig. 67); il commence en avant, au-dessous du bec du corps calleux,
dont il contourne le genou et le tronc, puis se recourbe en haut, en avant
du bourrelet et atteint le bord hémisphérique, qu'il incise plus ou moins
. profondément. Dans sa partie horizontale, il délimite le gyrus fornicatus
(circonvolution du corps calleux, première circonvolution limbique (L,),
compris entre le sillon
calloso-marginal et le
sinus du corps calleux,
et le sépare de la ci2--
convolution frontale in-
terne (nzF,). En arrière
de la partie verticale
du sillon calloso-mar-
ginal, le gyrus forni-
catus se continue avec
un lobe quadrilatère,
l'avant-coin ou jM'<M--
cuneus (porc) ; celui-ci
atteint le bord supé-
rieur de l'hémisphère,
et il est séparé du cu-
neus par la scissure pa-.
1-iéto-occipitale (pro).
Jusqu'au sixième
mois de la vie intra-
utérine, l'hémisphère
n'est encore formé que
par une face externe et
une face interne ; à
cette époque, apparaît
la face inférieure, qui
repose sur la tente du cervelet, sur les fosses cérébrales antérieure et
moyenne.
Vers cette époque, apparaît à la face inférieure de l'hémisphère, le pre-
mier rudiment de la scissure collatérale ou scissure occipito-temp01'ale (ot),
qui déprime la paroi ventriculaire, et forme dans la corne occipitale l'éoai-
nence collatérale de Meckel. La scissure collatérale, très nette au huitième
mois,' affecte une direction antéro-postérieure et s'étend du lobe sphé-
noïdal au lobe occipital; elle sépare, dans la région sphénoïdale, la circon-
volution de l'hippocampe (H) du lobule fusiforme (Fus) et dans la région
occipitale, le lobule fusiforme du lobule lingual (Lq) compris entre cette
scissure et la scissure calcarine.
Sillons plus tardifs
n'intéressant que o
l'écorce cérébrale. ,
Sillon calloso-mar-
ginal.
Scissure collaté-
rale et éminence col-
latérale de Meckel.
j1'w. 66. '- j1'acc interne de 1 encéphale d un ioetus iiuinain au
commencement du cinquième mois. (D'après V. Mihalkovicz.)
' Aq, aqueduc de Sylvius. - B, bulbe. - C, cunéus. - CaP, calotte
du pédoncule. - 6'e, capsule externe. Cg, circonvolution godronnée.
- cm, partio verticale du sillon ealloso-marginâl. - con; commissure
antérieure. com, commissure molle. - Cu, cervelet. - F, lobe
frontal. - /'s, fissura serotina. - Gp. glande pinéale. if, infundihu-
lum. - K, scissure calcarine. - L, lobe limbique. - Lg, lobule lingual.
- Lola, lobe olfactif antérieur. lt, lame terminale embryonnaire.
0, lobe occipital. ot, sillon collatéral. - P, lobe pariétal. -Po, pro-
tubérance. -po, scissure pariéto-occipitalo. - ni ? recessus de l'infuu-
dibulum. - 1-o recessus optique. - SI, septum lucidum. - sM, sillon
de Monro. STh, région sous-thalamique. - T, lobe temporal. -
T'q, trigone. - T1L trou de Monro. - Tm, tubercule mamillaire. -
t'/¿3 tænia thalami. -TQ. tubercule quadrijumeau.- S'b, <te ventricule.
TII, chiasma des nerfs-optiques.
126 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Région centrale de
la face interne ou
lobe limbique de
Broca.
Sa constitution.
Ses connexions.
Les circonvolutions de la lace interne peuvent, en résume, se diviser en
deux régions : une région centrale ou interne, qui entoure le sillon ammo-
nique foetal et qui constitue le lobe limbique de Broca, et une région péri-
phérique ou externe, qui représente la face interne des lobes frontal, parié-
tal, occipital et temporal.
La région externe comme la région interne, décrivent autour du limbe
de l'hémisphère, c'est-à-dire autour du corps calleux, des couches optiques
et des pédoncules cérébraux, un anneau presque complet, ouvert seulement
en bas et en avant, au niveau de la partie basale du cerveau antérieur.
Le lobe limbique est formé en avant et en haut, par le gyrus fornicatus
ou la circonvolution du corps calleux, en arrière, par une partie rétrécie,
l'isthme du gyrus fornicatus, qu'incise profondément la branche commune
à la scissure calcarine et à la scissure pariéto-occipitale, en bas, par le subi-
culum de la corne d'Ammon (circonvolution de l'hippocampe) et la circon-
volution du crochet. Le lobe limbique est en connexion intime avec le lobe
olfactif antérieur. Le gyrus fornicatus reçoit en effet la « racine » olfactive
interne; la circonvolution de l'hippocampe reçoit la « racine » olfactive
externe.
Le lobe limbique de Broca est limité en dedans, par le sillon ammonique,
c'est-à-dire par le sinus du corps calleux dans la région fronto-pariétale,
et par le sillon de l'hippocampe dans la région occipito-temporale, et ce sillon
sépare le lobe limbique de la circonvolution godronnée foetale ; cette sépa-
ration est complète : il n'existe en effet entre ces parties aucun pli de pas-
1<'10. 67. - Face interne du cerveau d'un foetus humain du commencement du huitième mois.
(D'après V. Mihalkovicz.)
C, cunéus. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, corps calleux. - Cc(Spl), sélénium du corps cal-
leux. - Cg, circonvolution godronnée. - cm, sillon calloso-marginal. - F, lobe frontal. - fp, fissura
prima. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. - h, sillon de l'hippocampe. -
it, incisure temporale. - K, scissure calcarine. - Li, première circonvolution limbique. - LI (i), isthme du
lobe limbique. - Lg, lobe lingual. - Lala, lobe olfactif antérieur. - Lolp, lobe olfactif postérieur. -
It, lame terminale embryonnaire. - ? itri, circonvolution frontale interne.-ot, sillon collatéral. -PF, pôle
frontal. - PO, pôle occipital. po, scissure pariéto-occipitale. PrC, prxcunéus. - PT, pôle temporal.
- SI, septum lucidum. - so, sillon sus-orbitaire. - Tg, trigone. - T(Ip, pilier postérieur du trigone. -
U, uncus.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 127
- - T1 - 7 - Z - 1 1 * * l - . 1- 1 1 T 1 ? il. L ? il.
i : : I<1Õv. DU 1 CLGlLVlJ, 1CO 111111LGJ üü 1UJJC .ll.lUlJl'1 Uv OLM1L iJCILHJUp 111V1llJ 11GLLGD.
Elles sont constituées dans la région frontale par le sillon calloso-marqinal,
Elles sont constituées dans la région frontale par le sillon calloso-marginal,
dans la région pariétale par un petit sillon qui apparaît vers la fin de la vie
intra-utérine, le sillon sous-pariétal et qui sépare le praecuneus du lobe
limbique; dans la région occipitale, par la branche commune ci la scissure
calcarine et à la scissure pariéto-occipitale; dans la région sphénoïdale enfin,
par la partie temporale de la scissure collatérale.
La région périphérique, représente la partie interne des lobes de la face
externe ou convexe de l'hémisphère. Le lobe frontal, ou la face interne de
la première circonvolution frontale, désigné encore sous le nom de circon-
volution frontale interne, en constitue la plus grande étendue. Vers la fin de
la vie intra-utérine, apparaissent dans la partie de la circonvolution fron-
tale interne située au-dessous du genou du corps calleux, le sillon sus-
orbitaire de Broca, et dans le reste de la circonvolution, les incisures du
sillon callo-marginal. Une de ces incisures plus importante que les autres,
l'inciszcre prse-ovalaire , limite en avant la face interne des circonvolutions
rolandiques, et circonscrit avec la branche verticale du sillon calloso-
marginal, le lobule ovalaire ou paracentral.
Le lobe pariétal fournit le praecuneus, le lobe occipital le cuneus et le
lobule lingual; le lobe temporal fournit le lobule fusiforme et la partie
inférieure de la troisième circonvolution temporale.
Tous ces lobes sont reliés au lobe limbique par des plis de passage. Le
lobe frontal est relié au lobe limbique, par un ou deux plis de passage
situés en avant du genou du corps calleux, les plis de passage fronto-lim-
biques ; le lobe pariétal, par les plis de passage pariéto-limbiques antérieur
et postérieur; le cuneus, par un pli profond mais constant, le pli cunéo-lim-
bique; le lobule lingual, par le pli rétro-limbique; le lobule fusiforme enfin,
par le pli temporo-limbique ou temporo-hippocampique de Broca.
Circonvolution godronnée. - En dedans du lobe limbique de Broca, on
trouve la circonvolution godronnée, développée aux dépens de la partie dor-
sale du pli marginal, et qui représente le véritable limbe de l'hémisphère,
c'est-à-dire la région de l'hémisphère où s'arrête l'écorce grise.
Accolée en dedans au trigone cérébral, elle est limitée en dehors par
le sillon ammonique. La partie sphénoïdale de la circonvolution godronnée
conserve ces rapports avec le trigone cérébral, et, dans le cerveau adulte,
on la trouve située dans le fond du sillon de l'hippocampe; la partie fronto-
pariétale au contraire, est séparée tardivement du corps et du pilier
antérieur du trigone, par le corps calleux et le septum lucidum.
La circonvolution godronnée prend par la suite un développement fort
inégal, mais elle reste toujours chez l'homme, à l'état d'une circonvolution
avortée. Sa partie originelle, étendue du vélum terminal à l'extrémité an-
térieure du sillon de l'hippocampe, reste lisse chez l'adulte, et forme
une mince et étroite bandelette transversale qui croise la circonvolu-
tion du crochet, circonvolution dont le développement est considérable.
Région périphé-
rique de la face
interne.
Circonvolution
frontale interne.
Sillon sus-orbitaire.
Incisure pl'æ-ova-
laire.
Prsecuueus.
Cuneus et lobule
lingual.
Lobule fusiforme.
Plis do passage qui
réunissent le lobe
limbique aux diffé-
rents lobes de la face
interne.
La circonvolution
godronnée est le vé-
ritable limbe de l'hé-
misphère.
Sa partie origi-
nollc forme la bau-
de lette de Giacomini.
128 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Sa partie sphé-
noïdale devient le
corps godronné.
Nerfs de Lancisi
et taenia tecta.
Terminaison va-
riable des nerfs de
Lancisi.
Caractères spé-
ciaux de la circon-
volution godronnée.
Fosse sylvienne.
Cette bandelette est désignée sous le nom de bandelette de Giacomini.
Sa partie sphénoïdale est sinueuse, et sillonnée vers le cinquième mois
de la vie intra-utérine de nombreuses incisures transversales qui lui don-
nent un aspect particulier, et qui lui ont valu le nom de fascia dental, de
corps godronné, ou mieux de gyrus cleztatus (Huxley). Il s'agit ici en effet
d'une circonvolution véritable, la circonvolution godronnée (M. Duval).
Lorsque le corps calleux s'est développé, la circonvolution godronnée se
renfle au-dessous du bourrelet pour former le fasciola cinerea; puis elle
s'effile, s'étire et se réduit, au niveau du tronc et du genou du corps calleux,
à une très mince lamelle de substance grise, l'indusellm ,fj1'iseum, qui
recouvre la face supérieure du corps calleux et dans laquelle apparaissent
par différenciation cellulaire, des libres blanches longitudinales, médianes.
qui forment les nerfs de Lancisi et des amas latéraux de substance grise
qui forment les tienia tecta. En avant du genou du corps calleux, les tamia
tecta et les nerfs de Lancisi s'épaisissent chez quelques animaux, pour
former la circonvolution géniculée de Zaclcerl : andl; puis ils se terminent en
présentant des variations individuelles assez grandes : tantôt ils se jettent
sur l'extrémité antérieure du gyrus fornicatus et sur la « racine » olfactive
interne et s'y perdent, au niveau du carrefour olfactif de Broca; tantôt les
nerfs de Lancisi s'accolent au pédoncule du septum lucidum, forment le
pédoncule du corps calleux et traversent en diagonale la substance perforée
antérieure, où ils sont désignés sous le nom de bandelette diagonale de
Broca. pour se terminer à l'extrémité antérieure du lobe temporal, très près
de l'origine de la bandelette de Giacomini. La bandelette de Broca n'en est
séparée en effet, que par la circonvolution du crochet.
La circonvolution godronnée prise dans son ensemble, présente donc
comme caractères spéciaux non seulement un développement avorté, mais
encore le fait qu'elle croise à son origine et à sa terminaison (bandelette
diagonale de Broca, bandelette de Giacomini), des parties grises de l'hé- .
misphère (circonvolution du crochet, substance perforée antérieure),
ce qui ne s'observe dans aucune autre circonvolution de l'écorce céré-
brale. -
Scissures et circonvolutions définitives de la face externe de '8J
Scissures et circonvolutions définitives de la face externe de
l'hémisphère cérébral. -Les sillons et circonvolutions de la face externe
sont plus nombreux et plus variés que ceux de la face interne; leur appari-
tion est en général plus tardive que celle des sillons de la face interne, sauf
toutefois pour la scissure de Sylvius, dont le développement est intime-
ment lié à celui des ganglions de la base du ccrveau antérieur, et dont les
premiers rudiments apparaissent déjà vers la lin du premier mois de la vie
intra-utérine, sous la forme d'une légère dépression, la fosse sylvienne.
Celle-ci s'accuse les mois suivants, grâce au développement que prend le
manteau cérébral, et elle est d'autant plus profonde que le manteau cérébral
est plus étendu. Vers le troisième mois, la fosse sylvienne affecte la forme
d'un arc vertical, dont les segments antérieur et postérieur, circonscrivent
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 129
le lobule de l'insula, et sont limités en bas par la « racine » olfactive
externe, nettement accusée chez les jeunes embryons humains.
Au commencement du quatrième mois, la fosse sylvienne s'allonge;
elle se rétrécit et. se dirige obliquement en haut et en arrière, et cette obli-
quité tient très probablement au développement du lobe occipital. Puis le
segment antérieur se coude, grâce au développement que prend le lobe
fronto-pariétal, qui lui forme vers le cinquième mois une sorte d'opercule
(fig. 68). En se développant, l'opercule recouvre de plus en plus la fosse
sylvienne; il s'insinue entre le segment antérieur de la scissure de Sylvius,
qui devient la branche antérieure, et le segment postérieur plus long, qui
devient la branche postérieure ou horizontale de cette scissure. L'opercule
ferme peu à peu vers
les septième et huitiè-
me mois, la branche
postérieure et la bran-
che antérieure de la
scissure de Sylvius, et
recouvre le lobule de
l'insula développé au
niveau de la fosse syl-
vienne. L'insula est
encore à découvert
au commencement du
neuvième mois, dans
un petit espace trian-
gulaire, à l'origine de
la scissure de Sylvius.
Vers la fin du neuviè-
me ou au commence-
ment du dixième mois,
l'insula est complète-
ment caché dans la profondeur de la scissure de Sylvius, grâce au déve-
loppement du lobe frontal en avant, du lobe temporal en bas et de l'oper-
cule en haut.
L'insula est lisse pendant la plus grande partie de la vie foetale. Vers la
lin du neuvième ou le commencement du dixième mois, apparaissent à sa
surface quatre à cinq légers sillons à direction radiaire, qui délimitent les
circonvolutions de l'insula.
L'insula est nettement séparé du reste de l'hémisphère cérébral par
un sillon circulaire, le sillon marginal, lequel peut être divisé chez le
foetus arrivé au terme de son développement, en sillon marginal anté-
rieur, supérieur et postérieur. Un sillon oblique en haut et en arrière, le
, sillon de ou sillon insulaire, divise l'insula en deux parties, l'une
postérieure ou temporale, qui forme la circonvolution postérieure de l'in-
sula, l'autre antérieure triangulaire, aux dépens de laquelle se dévclop-
9
ro{lil1catiou suc-
cessives que subit la
fosse sylvienne.
Opercule.
Iusuln.
Limitcs Ue l'iusula.
Sillon Mc l'insula.
Fie. GS. - Face externe du cerveau d'un foetus humain du com-
mencement du cinquième mois. (D'après V. Mihalkovicz.)
F, lobe frontale (p, fissura prima. - FS, fosse sylvienne. -
Zot. lobe olfactif antéi-ictir. - 0, lobe occipital. - P, lobe pariétal.-
paFS, prolongement antérieur de la fosse sylvienne. - piFS, prolonge-
ment interne de la fosse sylvienne. - Su), branche antérieure de la
scissuro de Sylvius. - '<;(p), branche postérieure de la scissure de
Sylvius.
130 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Scissure de Rolando.
Scissure pariéto-
occipitale.
Sillon pré-occipital.
Division de face
externe en lobes.
Sillons secondaires.
Sillons et circon-
volutions du lobe
frontal.
iIlons et ci l'con-
vfjtutiousdniobepa-
riétal.
pent les circonvolutions courtes de l'insula, en rapport avec l'opercule et
le lobe frontal.
Les autres sillons de la face externe, sont d'apparition beaucoup plus
tardive. Au sixième mois, apparaît la scissure de Rolando (R), qui sépare le
lobe frontal du lobe pariéto-temporo-occipital. Au septième mois, la scissure
pariéto-occipitale, incise le bord supérieur et la face externe de l'hémisphère,
et sépare le lobe pariétal du lobe occipital; vers la même époque, apparaît
le sillon pré-occipital ou occipital antérieur de Wernicke, qui délimite en
avant le lobe occipital et le
sépare du lobe temporal.
La face externe de l'hé-
misphère est alors divisée
en quatre lobes : les lobes
frontal, pariétal, occipital
et temporal (fig. 69). Des
sillons secondaires subdi-
visent ces lobes en lobules
et en circonvolutions. Les
sillons secondaires, légè-
rement indiqués au sixiè-
me et septième mois de la
vie intra-utérine, s'accen-
tuent dans le huitième
mois et sont nettement
développés à la fin du
huitième et au neuvième
mois.
Dans le lobe frontal
apparaît d'abord, vers la
fin du sixième mois, le
sillon frontal inférieur,
qui donne en avant du sil-
lon de Rolando, deux
branches verticales, l'une ascendante, l'autre descendante, ces branches
constituent le futur sillon pué-rolandique inférieur ; puis apparaît le sillon
frontal supérieur, et à la face orbitaire le sillon olfactif. Le lobe frontal
présente alors trois circonvolutions à direction antéro-postérieure, dési-
gnées sous le nom de circonvolutions frontales supérieure, moyenne et infé-
rieure. Elles s'implantent en arrière sur une circonvolution à direction as-
cendante, la circonvolution frontale ascendante , comprise entre la scissure
de Rolando et le sillon pré-rolandique.
Le lobe pariétal est limité en avant par le sillon de Rolando, en
arrière par la scissure pariéto-occipitale, en bas par la branche horizontale
de la scissure de Sylvius; il forme à la face interne de l'hémisphère le
præcuneus. Le sillon calloso-marginal incise son bord supérieur vers le
1 tc. b9. - l<'acc externe du cerveau d'un fectus humain du
commencement du huitième mois. (D'après V. 111halkovic.)
B, bulbe. - C, lobe central. - Cv. cervelet. - F, lobe frontal. -
FI, pc circonvolution frontale. - F2. 2c circonvolution frontale. -
Foi, : 1c circonvolution frontale. - f,, 1 ? sillon frontal. - fa, circon-
volution h'onta ! casccn<iantc. 7, insnla. - ip, sillon inter-pariëtal.
- Lola, lobe olfactif antérieur. - 0, lobe occipital. - Oi, olive in-
frieure. - OpR, opercule rolandiqnc. - P, lobe pariétal. -
Pi, 11 circonvolution pariétale. - P2, 2c pariétale. - Po, pl'oll11Jé-
rance. - po, sillon pariuto-occipital. - pi sillon prérolandique in-
férieur. p1 ? sillon prérolandique supérieur. Il, scissure de
Holando. - S, vallée de Sylvius. - S (a), branche antérieure de la
scissure de Sylvius. - S(p), branche postérieure de la scissure de
Sylvius. - T, lobe temporal. Ti, 1° circonvolution temporale. - y
T 2ç circonvolution temporale. fil sillon parallèle. - V, 5" paire.
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 131
septième- mois-dè la vie intra-utérine et divise, avec le sillon interpariétal,
la' face externe du lobe pariétal en trois circonvolutions : la première, ou
circonvolution pariétale ascendante, est parallèle à la scissure de Rolando
qu'elle borde en arrière; la seconde, ou circonvolution pariétale supérieure est
- parallèle à la scissure ihter-hemisphérique; elle forme le bord supérieur
du lobe pariétal et correspond à la
face externe dupraeçuneus(fig.70).
La circonvolution pariétale
inférieure se subdivise en deux
parties : l'une antérieure, l'autre
postérieure. La partie antérieure
entoure la branche postérieure
de la scissure sylvienne, et se con
tinue avec le lobe temporal en
formant le gyrus marginal supé-
rieur; la partie postérieure con-
tourne la branche verticale de la
scissure parallèle, et se continue
avec le lobe occipital en formant
le gyrus angulaire ou pli courbe.
Le lobe temporal se fusionne
avec le lobe occipital à la face in-
férieure. Il en est séparé à la face
externe par le sillon occipital-an-
térieur de Wernicke. Vers le
sixième mois apparaît la scissure
''parallèle ou première temporale;
elle est parallèle à la branche pos-
térieure de la scissure de Sylvius.
et décrit une courbe à concavité
supérieure et antérieure, qui in-
cise plus ou moins profondément
la circonvolution pariétale infé-
rieure.
Vers le septième mois apparaît
le deuxième sillon temporal; vers
le huitième, le troisième sillon temporal . Le lobe temporal est alors formé
à la face externe, par trois circonvolutions parallèles à direction antéro-
postérieure : les première, deuxième et troisième circonvolutions tempo-
rales. Elles se réunissent en avant pour former le pâle temporal. A la. face
inférieure, le lobe temporal présente deux circonvolutions : la face infé-
rieure de la troisième circonvolution temporale et le lobule fusiforme.
Le lobe occipital, mal délimité en avant par la scissure pa2,iéio-occipi-
tale et le sillon occipital antérieur de Wernicke, forme à la face inféro-in-
. terne le cuneus et le lobule lingual. A la face externe apparaît vers le-huitième !
i
1
1
j
- 1
Circonvolutions et : i
scissures du lobe tem- \
pl;al.. i
i
1 1
FIG. 70. - Face supérieure du cerveau crun loetus
humain du commencement du huitième mois.
(D'après V. Mihalkovicz.)
C, lobe central. - F, lobe frontal. - 7 ? 1" circon-
volution frontale. - F2, 2° circonvolution frontale. -
Fas 3° circonvolution frontale. - fi, 1" sillon frontal.
fi, 2° sillon frontal. - Fa, circonvolution frontale
ascendante. - ip,.sillon inter-pariétal. - 0, lobe occi-
pital. - P, lobe .pariétal. - Pa, circonvolution parié-
tale ascendante. - Pi, 1" circonvolution pariétale. -
Pa, 2° circonvolution pariétale. po, scissure pariéto-
occipitale. - pi,i, sillon prérolandique inférieur. -
prs, sillon prérolandique supérieur. - R, scissure de
Rolando. - S(p), branche postérieure de la scissure
de Sylvius. - Sih, scissure inter-hémisphérique.
132 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Circonvolutions et
sillons du lobo occi-
pital.
il
li
Apparition dos plis
de passage au non-
vième mois.
Modifications que
subit le cerveau an-
térieur dans la série
des vertébrés.
Chez les poissons
cartilagineux.
Chez les poissons
osseux.
Chez les amphibies.
Chez les reptiles.
Chez les oiseaux.
Chezles mammifères.
mois, le sillon iozter-occipital ou occipital antérieur, qui fait suite au sillon
inter-pariétal, et qui se bifurque à son extrémité pour donner naissance au
huitième mois à un sillon transversal, le sillon occipital transverse. Vers le
huitième mois, apparaît également le sillon occipital inférieur à direction
antéro-postérieure. La face externe du lobe occipital est ainsi divisée en
trois circonvolutions : les circonvolutions occipitales supérieure, moyenne et
inférieure. Ces circonvolutions se réunissent en arrière et forment une cir-
convolution verticale, le gyrzcs descendens d'Ecker. En avant, la circonvolu-
tiou occipitale supérieure, qui représente la face supérieure et externe du
cuneus, s'unit à la première circonvolution pariétale. La deuxième circonvo-
llttion occipitale, se continue avec la circonvolution pariétale inférieure au
niveau du gyrus angulaire. La troisième circonvolution occipitale enfin, se
continue en avant avec la troisième circonvolution temporale.
Le cerveau du foetus, au neuvième mois de la vie intra-utérine, repré-
sente un cerveau schématique pour ainsi dire, dont tous les sillons et cir-
convolutions sont nettement indiquées. Vers la fin du neuvième mois et au
dixième mois, apparaissent des incisures secondaires et des plis de passage,
les uns profonds, les autres superficiels, plis qui compliquent singulièrement
l'aspect extérieur des hémisphères. -
De toutes les vésicules encéphaliques, la vésicule du cerveau antérieur
est celle qui subit dans la série des vertébrés les plus grandes variations.
Chez les poissons cartilagineux, le cerveau antérieur se réduit à une masse;
épaisse et volumineuse, qui limite en avant le tube encéphalique, et qui
représente à la fois les ganglions de la base (corps strié) et l'écorce céré-
brale (le pallium). Chez les poissons osseux et dans les autres classes des
vertébrés, on distingue nettement : le corps strié et le manteau cérébral ou
pallium. Le corps strié forme, dans toute la série des vertébrés autres que
les poissons cartilagineux, un ganglion volumineux qui occupe la base du
cerveau, et envoie dans les régions encéphaliques inférieures un volumineux
faisceau de fibres. Le manteau cérébral ou pallium, persiste à l'état embryon-
naire chez les poissons osseux, et se réduit à une mince couche épithéliale,
analogue celle qui tapisse les plexus choroïdes des ventricules des mam-
mifères. Chez les amphibies, il se réduit il une mince couche, dans laquelle
on constate quelques rares cellules ganglionnaires inégalement disséminées,
et une mince couche de fibres blanches sous-jacentes au ventricule. Ce n'est
que chez les reptiles et en particulier il la face interne de l'hémisphère, dans
la région de la formation ammonique, que l'on trouve le premier indice de
l'écorce cérébrale, caractérisée par des couches superposées de cellules pyra-
midales. Chez les oiseaux, l'écorce présente à peu près encore les mêmes carac-
tères que chez les reptiles, mais le corps strié prend un développementbeau-
coup plus considérable, que dans n'imporle quelle autre classe des vertébrés.
L'écorce cérébrale prend par contre un développement considérable
chez les mammifères. Chez les mammifères inférieurs de la série et chez les
petits mammifères d'un même ordre, l'écorce est lisse et ne présente ni
DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX. 133
sillons, ni circonvolutions; l'animal est dit lissencéphale. Mais chez la plu-
part des mammifères, et en particulier chez les grandes espèces, on con-
state à la surface des hémisphères des sillons et circonvolutions plus ou
moins nombreux : l'animal est dit gyrencéphale.
La richesse plus ou moins considérable en circonvolutions d'un hémi-
sphère cérébral, n'est donc pas toujours l'indice d'un développement intel-
lectuel plus ou moins prononcé ; plusieurs facteurs entrent ici, en eifet, en
jeu, tels que l'accroissement relatif de l'écorce cérébrale et de la cavité crâ-
nienne, le développement des fibres blanches, etc., etc. On trouvera donc
chez les petits animaux un cerveau en général lisse, et cependant on peut
observer chez eux des différences considérables au point de vue de la struc-
ture générale, de la morphologie et du développement de l'intelligence.
Ainsi, dans l'ordre des primates, les petites espèces, telles que le genre
Ilapale (Ouistitis), présentent en général un hémisphère lisse, qui fait con-
traste avec le cerveau si riche en circonvolutions des dauphins et de l'élé-
phant par exemple.
Mais que l'on se trouve en présence d'un lissencéphale ou d'un gyrezzcé-
phale, il est toujours facile de distinguer dans le manteau cérébral deux
parties : l'une, le manteau proprement dit, occupe toute la face externe de
l'hémisphère et une grande partie de la face interne chez les mammifères
supérieurs; l'autre, en connexion avec le lobe olfactif, correspond au lobe
limbique de Broca; elle est toujours nettement séparée de l'écorce environ-
nante par un sillon constant, le sillon limbique, et constitue le rhinencé-
phalon de Turner; son existence est constante dans toute la série des mam-
mifères, et les termes de lissezzc-p7actle et de 9Yl'encépltale ne s'appliquent
qu'à la partie d'écorce située en dehors du <7«'HeHc/M'/OM.
BROCA. Recherches sur les centres olfactifs. Revue de l'Anthropologie 1879. C. DARESTE.
Recherches sur la production artificielle des monstruosités ou Essais de tératogénie expé-
rimentale, 2° édit. Paris 1891. - MATIIlAS Duval. Recherches sur le sinus rhomboidal des
oiseaux, sur son développement et sur la nevroglie péoipczzdymai.re. Journal de l'Anatomie
et de la Physiologie. Janvier 1877. - Du même. Atlas d'embryologie. Paris 1889. EcKER.
Zur Entwicklzmusgcsclticltte der Furc7zetz und 1Vi1Hlungen der Goosshirz7zemi.phüretz im Foetus
des Menschen. Arcli. 1'. Anthropologie 1868. Bd II. IIE : "sEN. Beitmg Zll1' Morphologie
der Rotyec·fornz und des Gehirns der llenschlichen Embryonen. Arcli. f. Anat. et Entwick-
lungs. 1877. - Hts. Unterstechungetz ueber die crsle Anlage des TVirbelst7zierleibc.c. Leizpig
f 8G8. - Du même. Ueber die Gliederung des Gehirns. Verh. der naturf. Gesell. in Basel,
Bd. IV, 1869. - Du même. Bricfe ueber W¡Se1'e lüirperfornt. Leipzig 1815. - Du même. Ana-
tomic menscklicheer Embryonen. Leipzig 1880-85. - Du même. Die Formentwickelung des
menschliehen Vorderhirns vain Endes des ersten bis zwn Beginn des dritten monts. Leipzig
1889. - Du même. Die Enltvic7tel2n : g des menschlichcn Ifautenhirns vont Ende des ersten
bis zum Beginn des dritten hTonats. Vcrldngertes Mark. Leipzig 1890. v. Kôllikeb. Em-
bryologie ou Traite complet du développement de l'homme et des animaux supérieurs. Tra-
duction française sur la deuxième édition allemande, 1882. - Du même. Zur Geschichte
des iiienschlichen Ruckenmarkes und der Ne1'Venww'zeln. Leipzig 1886. - V. Mihalkovicz.
Entwickelungsgeschichle des Gehirns. Leipzig 1877 Reichert. Der Bau des nenschlic7cen
Gehirns. Berlin 189-f8Gi. - F. Schmidt. Beitrâge ur Entll'ickelulIusgeschicte des Gehirns.
Siebold u, Kollikcr's Zeitschr. sur Wiss. Zoologie, Bd XI. 1861. - E. Zucr : enhwnr,. Ueber
das Riechcentrum. Stuttgart 1887.
Lisseneéphalcs et
vrcneuphaics.
CHAPITRE III
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX
I. - SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
Cellules neuro-épi-
théliales.
Membrane limi-
tante externe.
Membrane limi-
tante interne.
Cellules germina-
tives.
A l'époque de sa formation, la gouttière neurale présente tous les carac-
tères d'un épithélium cylindrique simple, dont les cellules dites neuro-épi-
théliales, disposées en une seule couche et en palissade, sont allongées dans
le sens de la hauteur. Les cellules du neuro-épithélium primitif, s'implan-
tent toutes par une de leurs faces sur une memhrane basale, la membrane
limitante externe ou membrana prima de Hensen ; la face opposée présente
une sorte de plateau très mince, qui borde et délimite nettement le futur
canal de l'épendyme, en formant la membrane limitante interne.
Chaque cellule neuro-épitltéliale est formée d'un ectoplasma clair et d'un
endoplasma trouble et renferme un noyau ovalaire, volumineux, plus rap-
proché de la membrane limitante externe que de l'interne (fig. 71).
Dans la partie interne de la lame épithéliale, on trouve entre les cel-
lules épithéliales, à des distances irrégulières, d'autres cellules, volumineu-
ses, arrondies, qui, par leur forme et leur protoplasma homogène et très
transparent, se différencient très nettement des cellules épithéliales. Leurs
noyaux, volumineux, sont les uns à l'état de repos, les autres en état de
karyokinèse. Ce sont les cellules en voie de mitose, découvertes par Altmann,
et que His désigne sous le nom de cellules germinatives (Keimzellen). On
les trouve non seulement dans la lame neurale, mais encore dans le cordon
ganglionnaire, et dans la partie adjacente de la lame cornée désignée sous
le nom de lame sensorielle.
Les cellules épithéliales se multiplient rapidement, sans que la ques-
HISTOGENÈSE DU SYSTEME NERVEUX. 135
tion du mode de leur multiplication soit encore résolue. Deux éventualités
sont possibles : ou bien les cellules germinatives leur donnent naissance,
ou bien les cellules épithéliales se multiplient par voie directe. Or, on ne
rencontre, d'après Mis, aucune forme de transition entre les cellules épi-
théliales et les cellules germina-
tives ; et, d'autre part, on ne ren-
contre pas non plus d'apparences
indiscutables d'une division di-
recte.
Quoi qu'il en soit, par suite de
la rapide multiplication des cel-
lules épithéliales, les corps cel-
lulaires s'allongent et se compri-
ment latéralement (fig. 72) ; les
noyaux, plus petits, se placent à
différentes hauteurs et arrivent
ainsi à simuler trois, quatre, voire
même six a huit couches strati-
fiées sur les parties latérales du tube neural. Les noyaux des couches in-
ternes, sont plus serrés les uns contre les autres que ceux des couches
externes; particularité qui tient évidemment, ainsi que His le fait remar-
quer, à la courbure de la la-
me neurale.
En réalité, il n'existe au-
cune stratification; les cellu-
les ont conservé et conser-
veront par la suite, quelles
que soient les transformations
qu'elles subiront, les carac-
tères d'un épithélium à une
seule couche (Hensen). Leurs
extrémités s'implanteront
toujours, d'une part, à la
membrane limitante externe,
de même qu'elles atteindront,
l'autre part, la membrane
imitante interne, quelles que
soient l'extension et l'épais-
seur que prendront par la suite les parois de l'axe cérébro-spinal.
Aussi longtemps que le caractère épithélial des cellules est manifeste,
on peut distinguer avec His, trois zones sur une coupe transversale d'un
canal neural embryonnaire quelconque de Vertébré : une zone moyenne,
la zone des noyaux, et deux zones latérales, claires et dépourvues de noyaux,
dont l'interne porte, le nom de zone des colonnes (Sâulenschicht) et l'externe
celui de voile marginal (Randschleier). (His) La zone des noyaux constitue
Multiplication des
cellules épithéliales.
Absence de stratifi-
cation.
Les trois zones du
canal neural em-
bryonnaire.
Zone dos noyaux.
Zone des colonnes.
Voile marginal.
Fw. 1J. - Lame neurale du lapin avant l'occlu-
sion de la gouttière neurale. (D'après W. His.)
CEp, cellules épondymaires. - CG, cellules germi-
natives. - 3Tli, membrane limitante interno. -
Mp, membrane prima de Hensen.
Fie. 12. Lame neurale du lapin au moment de l'oc-
clusion de la gouttière neurale. (D'après \V. His.)
CEp, cellules épendymaires. - CG, cellules germinatives.
Jfli, membrane limitantc interne. Mp, IUCl1lIJrana prima
de Ueuson.
136 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules germina-
tives.
Les cellules épithé-
liales donnent nais-
sance à la charpente
épendymaire.
Les cellules ger-
minatives donnent
naissance aux cellu-
les nerveuses et né-
vrogliques.
Cordon ganglion-
naire.
Fusion des cordons
ganglionnaires.
pendant longtemps la plus large des trois zones; elle représente le tissu
de soutènement primordial de la substance grise. La zone des colonnes
présente un développement ultérieur très inégal : on y trouve les cellules
germinatives, qui sont logées dans les intervalles des cellules épithéliales
comme dans de véritables nids. Le voile marginal, nettement délimité en
dehors par la membrane limitante externe ou membrana prima de Hensen,
est peu étendue au début; il prend par la suite un développement considé-
rable, et constitue le tissu de soutènement primordial de la substance
blanche.
Les cellules germinatives, sont toujours situées chez l'embryon humain
immédiatement au-dessous de la membrane limitante interne et occupent
exceptionnellement une situation profonde. Leur nombre est considérable
vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire, où elles forment par
places une couche presque continue. Plus tard, leur
nombre diminue au sur et à mesure qu'elles se trans-
forment et qu'elles émigrent dans les zones pro-
fondes.
Les cellules germinatives typiques, sont sphéri-
ques ou légèrement ovalaires; les plus petites me-
surent chez l'embryon humain 10 au1 y., les grandes
13 à 1 ? le noyau des premières mesure de 4 à 5 y.,
celui des secondes de 6 1/2 à 8 Leur protoplasma
clair et transparent, dans lequel His distingue à un
fort grossissement, une couche endoplasmique fai-
blement granuleuse et une couche ectoplasmique non
granuleuse, les différencie nettement des cellules
épithéliales environnantes (fig. 73). Le noyau de
quelques cellules germinatives est à l'état de repos;
il est alors ovalaire, lisse, possède une épaisse enveloppe de chromatine et
de nombreux corpuscules chromatiques. Mais dans la plupart de ces cel-
lules, le noyau présente les élégantes figures karyokinétiques, caractéris-
tiques de la division indirecte.
Ces deux ordres de cellules, donneront naissance aux éléments consti-
tutifs de l'axe neural : les cellules épithéliales se transforment en sponqio-
blastes de His (myélospongium) et formeront la charpente épendymaire ; les
cellules germinatives donneront naissance, aux neuroblastes de Bis, c'est-u-
dire aux cellules nerveuses proprement dites, et aux cellules de la névroglie
(Cajal, v. Lenhossek).
Le cordon ganglionnaire, intermédiaire entre la lame neurale et la lame
cornée, est formé de cellules arrondies, plus petites que les cellules épithé-
liales de la gouttière neurale; il contient, comme la partie adjacente de la
lame cornée, de nombreuses cellules germinatives. Après l'occlusion de la
gouttière neurale, le canal neural reste encore relié pendant un certain temps
à la lame cornée, par un mince pédicule aplati d'avant en arrière, et formé par
la fusion des cordons ganglionnaires droit et gauche. Ce pédicule s'amincit
1<'10. 73. - Cellule germi-
native delà moelle èpi-
nière d'un embryon hu-
main. (D'après W. His).
CG, cellules termina-
tives. - re, octoplasma.
- 1'11, endoplasma. -
ZC, zone des colonnes.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 137
et disparaît au niveau de
sa partie dorsale, et la la-
me cornée se continue di-
rectement de la moitié
droite sur la moitié gau-
che de l'embryon, tandis
que les cordons ganglion-
naires pénètrent à la façon
d'un coin dans le canal
neural, qu'ils contribuent iL
fermer (fig.7 ! J.). Cette situa-
tion des cordons ganglion-
naires n'est que passagère :
bientôt en effet, par suite
de la prolifération des cel-
lules ganglionnaires et de
la tendance à la réunion
des lames neurales, les cel-
lules de la lame ganglion-
naire émigrent, à la façon
« d'un verre qui déborde, »
d'après l'expression de v.
Lenhossek, et recouvrent
la partie dorsale du canal
neural. L'occlusion des la-
mes neurales est dès ce
moment définitive et les
cordons ganglionnaires, re-
jetés de chaque côté du
canal neural, se placent
dans l'angle qui sépare le
canal médullaire de la pro-
tovertèbre ; ils affectent
une disposition segmen-
taire et présentent des ren-
llements, les futurs gan-
glions cé1'ébJ'o-1'achidiells,
situés à intervalles régu-
liers et correspondant à la
partie moyenne des proto-
vertèbres.
Nous allons passer en
revue les diverses transfor-
mations que subiront les
Les cordons gan
glionnairos donncm
naissance aux gan-
glions cérébro-rachi
dicns. ¡
1.<'10. 7 t. - Coupes transversales du tube médullaire d'un
embryon humain possédant 13 Protcvcrtèbres. L'embryon
mesurait 2™ ? i de longueur et était âge d'environ qua-
torze à seize jours. (D'après v. Lenhossek.) Le cordon
ganglionnaire est coloré en rouge.
a) Coupo provenant de la partie du tronc situéo au-dessous des
protovertèbres.
b) Coupe au niveau de l'occlusion de la moelle.
c, d, e) Conpes correspondant aux u-, 8° et 3° Irotovertvhres.
Cc, canal central. - CG, cordon ganglionnaire. - LC, lame
corubo.- LN, lame neurale. - P V, protovcrtèbrcs.
138 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Stade embryon-
maire.
Stade foetal.
Transformation des
;ellules épithéliales
spongioblastes,.
t
La substance fi-
rillaire forme la
6uche des colonnes.
La substance claire
rme le voile mar-
mat.
Disposition ra-
aire des spongio-
lastes.
Leurs prolonge-
ents.
cellules épithéliales et germinatives, en mettant largement à contribu-
tion les travaux de His, la thèse de Vignal et les travaux basés sur la
méthode de Golgi, que nous devons à Golgi, Ramon y Cajal, Kolliker,
v. Lenhossek, Waldeyer, Hensen, etc. '-
. Pour la facilité de la description on peut diviser ces transformations en
deux stades, l'un embryonnaire, comprenant les deux premiers mois de la
vie intra-utérine, pendant lequel les cellules épithéliales se transforment en
spongioblastes, les cellules germinatives en neu1'Oblastes.;1'autrefoetal, étendu
du troisième mois de la vie intra-utérine jusqu'au delà de la vie foetale, et
pendant lequel s'effectue ^transformation des spongioblastes en charpente
épendymaire, et celles des neuroblastes en cellules nerveuses et en cellules
névrogliques. - -
§ I. PREMIER STADE. STADE EMBRYONNAIRE.
A. CELLULES ÉPITHÉLIALES. - SPONGIOBLASTES.
De très bonne heure, les cellules épithéliales se transforment en spon- - "
gioblastes. Le protoplasma cellulaire se différencie, ainsi que His a pu le
constater chez de très jeunes embryons de re-
quin, en une substance trouble, d'aspect fibril-
laire, et en une substance claire, homogène
et transparente (fig. 75). La substance fibril-
laire s'imprègne facilement par les réactifs co-
lorants ; elle entoure les noyaux, forme à elle
seule le prolongement central ou interne des
cellules épithéliales et constitue un faisceau
de fibrilles, une sorte de colonne ou de pilas-
tre, qui s'élargit à son extrémité terminale et
concourt à former la membrane limitante in-
terne. Dans le prolongement basal ou externe
de la cellule, (voile marginal de His), la sub-
stance fibrillaire forme un fin reticulum, dans
les mailles duquel on trouve la substance
claire, homogène et transparente. A ce stade,
les cellules présentent donc quelques analo-
gies avec les-cellules muqueuses (fig. 75).
Une fois constitués, les spongioblastes af-
fectent tous une disposition radiaire ; ils sont
formés par un noyau ovalaire, présentant un
réseau de chromatine et sont entourés d'une mince couche protoplasmique
d'aspect fibrillaire. Celle-ci donne naissance à deux prolongements princi-.
paux, l'un interne et l'autre externe, et à un ou deux prolongements collaté-
raux qui se portent, en général, vers les corps spongioblastiques voisins.
b'ic.75.-Cellules germinatives et
épithéliales de la moelle d'un
embryon de Prissiurus de 4m ? 5 S
de longueur. (D'après W. His.)
CG, cellules germinatives on voie
de transformation. MLi, membrane
limitante interne.-Sp, cellulodpith6-
liale se transformant en spongioblastes.
- Vm, voile marginal. - ZC, zone
des colonnes.-ZCSp, zone des corps
spongioLlastiques.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 130
Les prolongements internes des spongioblastes, constituent par leur
ensemble, la zone des colonnes de His. Dans leur trajet plus ou moins long,
ils donnent quelques rares divisions collatérales qui se détachent à angle
aigu, puis ils se bifurquent et atteignent la membrane limitante interne, dans
laquelle ils s'irradient et qu'ils
concourent à former (fig. 76).
Les prolongements internes des
spongioblastes des couches pé-
riphériques, s'accolent aux corps
des spongioblastes plus profon-
dément situés, dont ils semblent
constituer les prolongements.
On peut ainsi rencontrer un
noyau spongioblastique sur-
monté de trois iL quatre prolon-
gements, dont un seul appar-
tient en réalité à la cellule, les
autres provenant de spongio-
blastes plus profondément si-
tués. On peut également ren-
contrer trois à quatre noyaux
superposés, situés sur le trajet d'une fibre à direction radiaire et plus ou
moins volumineuse. Cette apparence constitue la chaîne de prolifération
des auteurs (fig. 78).
Entre les colonnes de la zone interne, on trouve les cellules germina-
tives qui y sont situées
comme dans de véritables
nids (fig. 77). Après leur
multiplication et leur trans-
formation en neuroblastes
et en cellules névrogliques,
et leur émigration dans la
zone moyenne, c'est-à-dire
dans la zone des corps spon-
gioblastiques, on trouve,
entre les faisceaux de co-
lonnes de la zone interne,
des intervalles vides, cor-
respondant aux anciennes
loges des cellules germina-
tives (fig. 78). Lorsque toutes les cellules germinatives ont émigré dans la
zone moyenne, la zone interne diminue de hauteur, les corps spongio-
blastiques les plus internes se placent, sous la membrane limitante in-
terne, et forment ainsi la couronne épithéliale qui tapisse le canal de
l'épendyme. Vers la fin de la cinquième semaine chez l'embryon humain
Les prolongements
nterncs forment la
zone des colonnes.
1
ij
Chaîne do f>rolif6-
ration.
FIG. 16. - Zone des colonnes formées par les ]11'0-
longements internes des spongioblastes d'un em-
bryon humain. (D'après \ ? His.)
rlli, membrane limitante interne. - Nu, nids vides dos
cellules germinatives. - ZC, zone des colonnes. -
ZCSp, zone des corps spongiohiastiqucs.
l<'lG. 77. Cellules spongioblastiques internes, et cellules
germinatives d'un embryon humain. (D'après W.His.)
("G, cellules germinatives. La cellule de gauche présente un
noyau en état de repos. Dlli, membrane limitante interne.
.Sp, spongioblastes. ZC, zone des colonnes.
140 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Bâtonnet interne
des spongioblastes.
Les prolongements
externes des spon-
gioblastes forment le
voile marginal.
)
3
i
Le voile marginal
i représente le tissu de
1. soutènement de la
substance blanche.
.1
(His), chaque cellule porte en dedans de la membrane limitante interne,
un petit bâtonnet unique qui a été
décrit, à tort, comme constitué par
des cils vibratiles (His). Ce petit
bâtonnet dont la signification est
encore inconnue, fait saillie dans
la lumière du canal.
Les prolongements externes des
spongioblastes affectent également
une disposition radiaire. Ils nais-
sent souvent des corps spongio-
blastiques, par des ramifications
qui s'anastomosent entre elles à
l'aide de nombreuses travées trans-
versales, et semblent former un
réseau à mailles extrêmement ser-
rées, dans lequel persiste toutefois
la disposition radiaire. Ce réseau, dont l'aspect contraste nettement avec le
réseau a larges mailles des
zones interne et moyenne,
constitue le voile marginal ? (iig. 79).
Le voile marginal est
d'autant plus étroit et son
réseau d'autant plus serré,
que le stade de développe-
ment est plus jeune. Ce voile
marginal, qui formera le
tissu de soutènement pri-
mordial de la substance
blanche, constitue un véri-
table filtre, qui ne laissera
passer aucun neuroblaste et
ne livrera passage qu'aux
prolongements cylindre-axi-
les de ces derniers. Au sur
et à mesure que le dévelop-
pement s'avance, le réseau
du voile marginal augmente
d'épaisseur, en même temps
que ses mailles deviennent
plus lâches,mais même lors-
qu'il existe déjà un certain
nombre de cordons médul-
laires longitudinaux, on re-
FiG. 78. - Faisceau de spongioblastes et leur
insertion dans la membrane limitante interne,
chez un embryon humain de six semaines.
(D'après '\\7. bis.)
Ch.pr, chaîne de prolifération. - Mli, membrane
limitante interne. - WCSp, noyau des corps spon-
giolilastiques. - ZC, zone des colonnes.
Fic. 79. - Section frontale d'une moelle épinière du
tétard. Myelospongium avec voile marginal et neuro-
blastes. Toutes ces parties sont riches en pigments.
(D'après W. His.)' 1
Mli, membrane limitante interne. - Nb, ncuroblastes. -
Sp, spongioblastes. - ZC, zone des colonnes. - ZCsp, zono
des corps spongiohlastiques. - VM, voile marginal.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 141
connaît encore aisément la disposition radiaire du tissu de soutènement de
la substance blanche.
Le tissu de soutènement, ou îîiyelosl)oïîqitt21 de His, s'accroît sans cesse.
L'accroissement s'effectue par l'extension du réseau et l'agrandissement des
mailles soit de la zone des colonnes, soit du voile marginal. Il s'agit ici, en
effet, d'un tissu vivant, présentant une certaine activité fonctionnelle et il
n'existe, d'après His, aucune raison pour admettre l'existence d'une proli-
fération des noyaux spongioblastiques.
Les recherches récentes faites d'après la méthode de Golgi ont montré,
en outre, qu'il s'agit dans le voile marginal, non pas d'anastomoses et de
réseaux véritables, mais d'un simple feutrage des fibrilles dont chacune
conserve son indépendance.
C CELLULES GERMINATIVES. - NEUROBLASTES ET NERFS MOTEURS.
Les transformations des cellules germinatives en neuroblastes, ont été
étudiées par His sur des embryons humains. Cet auteur a pu observer tous
les stades intermédiaires, entre la cellule germinative et le neuroblaste.
Ramon yCajal et v.Lenhossel;, ont fait les mêmes observations sur le poulet.
A un certain stade de leur développement, la cellule nerveuse embryon-
naire et la cellule névroglique embryonnaire, se ressemblent étrangement
(Vignal, Cajal, v. Lenhossek), et le terme commun de neuroblaste peut leur
être appliqué. Tous les neuroblastes se développent dans les couches les plus
internes de l'axe neural, aux dépens des cellules germinatives, et de là ils
émigrent secondairement dans les couches plus externes. (His.)
La transformation des cellules germinatives en neuroblastes, et leur
migration dans les couches plus externes, est postérieure à la formation du
myelospongium. Comme il a été dit plus haut, c'est entre les colonnes de
la zone interne de His, sous la membrane limitante interne qu'elles refou-
lent quelquefois dans la cavité épendymaire, que l'on trouve les cellules
germinatives. Vers la quatrième semaine de la vie embryonnaire, lorsque
le myélospongium est déjà constitué, on trouve encore des cellules germi-
natives typiques, sphériques ou ovalaires, présentant un noyau volumineux
en état de karyokinèse, et entouré d'un protoplasma clair et transparent
(fig. 81). Mais à côté de ces cellules, on en trouve d'autres provenant des
précédentes par voie de division cellulaire, et présentant un noyau allongé,
irrégulier, mal délimité, entouré d'un protoplasma clair, qui, au niveau de
son extrémité externe, tantôt s'effile en pointe (fig. 80 et 81 Ct), tantôt revêt
la forme en massue ou en poire, et émet un long et mince prolongement.
Ces cellules peuvent être considérées comme des cellules de transition (His),
entre les cellules germinatives et les neuroblastes. Elles ont de commun
avec les cellules germinatives leur situation sous la membrane limitante
interne, la forme irrégulière et la richesse en chromatine de leur noyau,
entouré partout d'une couche protoplasmique continue, tandis que leur
long prolongement les rapproche des neuroblastes.
Le voile marginal
est constitué par un
feutrage do fibrilles.
Les cellules nl'-
veuses et les cellules
nltvrogliques pro-
viennent des mêmes
éléments embryon-
naires.
Cellules de transition.
142 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Neuroblastes.
Naissance ducy-
1Înlll'e.axc.
A un stade de développement un peu plus avancé, ces cellules de tran-
sitiou présentent un noyau nettement délimité, abandonnent la membrane
limitante interne et émigrent dans la zone des corps spongioblastiques
(fig. 82). Elles ressemblent singulièrement par leur aspect pyriforme aux
neuroblastes, mais s en distinguent cepen-
dant, par la facilité avec laquelle leur pro-
toplasma s'imprègne de matières colorantes
et par la richesse en chromatine de leurs
noyaux.
Les neuroblastes une fois constitués, pré-
sentent un aspect pyriforme et renferment
un noyau ovalaire peu riche en chromatine,
qui s'imprègne mal par les réactifs colo-
rants, ainsi du reste que le corps protoplas-
mique (fig. 83). Le protoplasma, extrême-
ment mince et à peine visible autour de la
moitié interne du noyau, se déjette sur la
moitié externe, et y forme un cône qui se
continue avec une longue fibre à bords pa-
rallèles. Cette fibre n'est autre chose que le
futur cylindre-axe de la cellule nerveuse,
qui présente dès le début de sa formation
une striation longitudinale très nette.
Le rapide développement du cylindre-
axe au début tient à un simple déplace-
ment du protoplasma, qui se déjette en s'eflilant sur un point du noyau
pour constituer le cylindre-axe. La volumineuse masse protoplasmique
qui entoure une cellule germinative suffit à former, pour les ncuroblastes
FiG. 80 et 81. - Cellules de transition et spongioblastes de la moelle épinière d'un embryon
humain. (D'après "W. His.;
l'G, cellules gcrmmativcs. Ci, cellules de transition. - Sp, spongioblastes. -ZC, zone des colonnes.
Fig. 82. - Jeunes neuroblastes de
la moelle épinière du même em- .
bryon humain que les fig. 80 et 81.
(D'après R. His.)
..1JU, membrane limitante interne. -
iVG, neurohlastes. - Sp, 8pongiohlastes.
- ZC, zono des colonnes.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1 lui-3
par exemple, qui deviendront les cellules antérieures de la moelle, un
cylindre-axe assez long pour atteindre la lame musculaire des proto-
vertèbres. Chez un embryon de la quatrième semaine, cette lame est du
reste très voisine de la lame neurale. L'allongement ultérieur du cylindre-
axe est très lent; il se fait très probablement par accroissement du proto-
plasma cellulaire : aussi se passe-t-il plusieurs semaines, avant que le
cylindre-axe n'arrive jusqu'aux extrémités des membres (orteils et
doigts).
Les recherches de Cajal ont montré, qu'il existe à l'extrémité de chaque
cylindre-axe un renflement terminal, le cône de croissance, qui se porte peu
à peu vers la périphérie; ce cône, loin d'ètre lisse, est couvert de ramus-
cules dentelés, qui peuvent être considérés comme la première ébauche de
la ramification terminale.
Le mécanisme suivant lequel s'effectue la migration des neuroblastes
dans les couches profondes est fort ob-
scur et semble dépendre, non seule-
ment des propriétés élastiques de la
couche des colonnes, mais encore de
l'activité vitale propre de la cellule, et
partant de la même cause que celle
qui fait que le protoplasma vésiculeux
des cellules germinatives, se déjette sur
un côté du noyau pour contribuer à for-
mer le neuroblaste. Il se passe donc ici,
un phénomène analogue à celui qui pré-
side à la formation des spermatoblastes.
Lorsqu'on examine le canal neural
d'un embryon de la quatrième semaine, on peut distinguer dans la sub-
stance grise embryonnaire, très épaisse à cette époque, deux couches, l'une
interne, l'autre externe. La couche grise interne (Innenplate de His) est
compacte ; ses éléments affectent une disposition radiaire et sont surtout
formés de spongioblastes (fig. 84). La couche grise externe (Mantelschicht
de His), riche en neuroblastes, n'atteint la ligne médiane ni en avant ni
en arrière; il en résulte que la couche interne forme à elle seule le plan-
cher et la voûte de la moelle épinière, au niveau desquels il ne naît aucun
neuroblaste. (His.)
L'épaisseur de la couche grise externe n'est pas partout la même. Large
dans sa partie postérieure, elle s'amincit dans sa partie moyenne, puis
s'épaissit considérablement dans sa partie antérieure. Cette partie anté-
rieure, comprend la moitié de la largeur de la lame neurale, et représente
les premiers rudiments de la corne antérieure; la partie postérieure, don-
nera naissance à la substance grise de la corne postérieure, et la mince pièce
intermédiaire, au col de la corne postérieure.
Les neuroblastes de la corne postérieure, envoient pour la plupart leur
Sou développe- zizi
nient ultérieur.
1
Cône de croissance
do Cajal.
Migration des neu-
1.01)lastes.
i
Existonco de deux
couches grises, dans
le tube médullaire.
La couche grise
interne tonne la
planche et la voûte
de la moelle.
La couche grise
externe forme les
cornes de la 'moelle.
Fio. 83. - Trois neuroblastes moteurs
isolés de la moelle épinière d'un embryon
humain. (D'après W. His.)
Cy, cylindre-axe. - JllP, membrana prima.
- V6, neuroblastes.
la ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les neuroblastes
de la corno posté-
rieure forment les fi-
bres arquées et les
libres postérieures
des cordons latéraux
cylindre-axe dans les régions antérieures de la moelle; une partie de ces
derniers forment les fibres arquées (Bobenschicht de His), forzzzatio arcuata;
une autre partie se recourbe et se bifurque, pour former les fibres des cor-
dons longitudinaux de la région postéro-latérale de la moelle.
Les fibres arquées se portent en avant, et reçoivent dans leur trajet de
nouveaux contingents de fibres. Elles s'entrecroisent avec les fibres des
racines antérieures, les unes passant en avant, les autres en arrière,
d'autres encore au travers de la corne antérieure; puis elles atteignent la
ligne médiane, s'entrecroisent avec celles du côté opposé et entrent dans la
constitution des fibres longitudinales du cordon antérieur.
Les neuroblastes de la corne antérieure, extrêmement nombreux, se
disposent en groupes dont l'ensemble forme, dans toute la hauteur de la
moelle, la largo colonne ininterrompue des noyaux d'origine des nerfs
moteurs. Presque tous ces neuroblastes envoient leur cylindre-axe, dont
Fra. 81. Coupe transversale de a moelle d'un embryon humain de quatre semaines environ et
mesurant Gmm,9. (D'après W. His.)
ro, faisceau ovalairc ou postérieur. - LA, lame alaire. - LF, lame fondamentales Le, lame épen-
oly maire (Innenplattc). - G ! ! e, lame grise externe (aussere 111antelschicht). bllm, membrane limitante
méniDgée. P, plancher. - lim, racine motrice. Ils, racine sensitive. \", voûte.
HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 145
l'apparition est. très précoce dans les racines antérieures de la moelle.
On'peut distinguer dans cette colonne de noyaux une partie médio-
ventrale, la. zone de
la corne antérieure,, ,.
et une partie latéro-
darsale, la zone de la
corne latérale. Dans
toute la hauteur de
la moelle do°so-lonz-
6c : M'e et dans la moi-
tié inférieure de la
moelle cervicale, les
racines motrices qui
naissent des zones de
la corne antérieure et
de la corne lat £ ïakr
présentent u'er ? lérTh
gence comifauikeb ssiff
faisant à l'.l'1qtl du'
cordon antériéu
du cordon latéral, le
long d'un sillon irré-
gulier, le futur sillon
collatéral antérieur
(fig. 85).
. Les cylindre-axes
des cellules des cor-
nes antérieures de la
moelle, se rendent
dans les muscles
striés, ceux des cel-
lules de la corne la-
térale dans le systè-
me des muscles du
tube digestif (Gas-
kell).' Réunis. en un
trajet commun au ni-
veau de la racine an-
térieure, les deux or-
dres de fibres se sé-
- parent au niveau de la constitution du tronc mixte. Les fibres des cellules
de la corne antérieure s'unissent aux fibres sensitives, pour former les
nerfs mixtes; les fibres de la corne latérale se jettent, d'après Gaskell, dans
le grand sympathique, dont elles constituent les rami-communicantes.
Dans la moelle cervicale supérieure, les points d'émergence des deux
' 10
Les neuroblastes
de la corne anté-
rieure donnent nais-
sance aux fibres des
racines antérieures.
Fia. 85. - Coupe transversale de la région dorsale inférieure do -
la moelle d'un embryon humain d'environ quatre semaines et
demie et mesurant 10mm,9. de longueur. (D'après W. His.)
As, artère du sillon.-tlspa, artère spinale antérieure. - lspp, artère
spinale postérieure. - CL, corne- latérale. - p'a; formation arquée. -
ro, faisceau ovalaire postérieur. - Le, lame épendymaires. - Lge, lame
grise externe (aussere Mantelschicht). - Lgi, lame. grise interne (innere
hlantelscùicht). - Mlm, membrane limitante ménÏl ! gée. - P, plancher.
- Rm, racine motrice. - Rs, racine sensitive. - se, sillon cylindrique. -
sm, sillon marginal. - V, voûte.
146 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le nerf spinal naît
do la corne latérale.
Nerfs naissant de
la colonne nucléaire
dans la région cer-
vicale supérieure.
Branche motrice
du trijumeau et nerfs
moteurs de 1·eil.
Ganglioblastes.
ordres de racines sont distincts. Les racines de la zone de la corne latérale
forment le nerf spinal ; leur émergence se fait à égale distance du sillon
collatéral antérieur et du sillon collatéral postérieur; elle est située, par
conséquent, en arrière de celle des racines qui naissent de la zone de la
corne antérieure. Les racines antérieures de la moelle cervicale supé-
rieure ne sont donc pas exactement l'homologue des racines des autres
parties de la moelle; il leur manque en effet le contingent des fibres de la
corne latérale qui forme le spinal.
La division de la colonne nucléaire qui apparaît au niveau de la moelle
cervicale supérieure se maintient dans le bulbe rachidien jusqu'au niveau
du bord inférieur de la protubérance; au groupe nucléaire médio-ventral
qui continue la corne antérieure, se rattache la longue série des racines de
l'hypoglosse; au groupe latéro-dorsal, continuation de la corne latérale, se
rattachent le spinal, les racines motrices du pneumo-gastrique et les rares
fibres motrices du glosso-pharyngien, qui émergent toutes le long du sillon
latéral du bulbe, à la limite de la lame fondamentale et de la lame alaire.
Sur le prolongement de cette ligne, émergent également les fibres du facial.
Plus en avant, la chaîne nucléaire est interrompue, et les noyaux d'ori-
gine du moteur oculaire externe (vi° paire), du pathétique (ive paire) et du
moteur oculaire commun (m1' paire), ainsi que les fibres motrices du trijzc-
meau, forment des îlots situés dans des territoires de substance grise
(future formation réticulée de l'isthme de l'encéphale), dont la signification
morphologique et les fonctions sont tout autres que celles des noyaux pré-
cédents.
La racine motrice du trijumeau apparaît sur la prolongation de la ligne
d'émergence du facial, du glosso-pharyngien, du pneumo-gasl.rique et du
spinal. Les racines des vie et ni' paires se portent par le chemin le plus court
vers la face ventrale; le noyau du pathétique , situé dans la lame fondamen-
tale de l'isthme, envoie ses fibres en arrière; elles s'entrecroisent sur la
ligne médiane, traversent la partie supérieure de la valvule de Yieussens et
deviennent libres de l'autre côté de la ligne médiane.
C. GANGLIONS CÉRÉBRO-RACHIDIENS. - NERFS SENSITIFS.
NERFS SYMPATHIQUES.
Les cellules germinatives des rudiments ganglionnaires se transforment
également en neuroblastes, et ont été désignées sous le nom de ganylio-
blastes. Les ganglioblastes de tous les ganglions, soit rachidiens, soit crâ-
niens, sont fusiformes et bipolaires chez l'embryon humain de quatre
semaines (His). Ils donnent naissance à deux prolongements cylindre-axiles
lui traversent comme un méridien le ganglion; l'un se dirige vers la moelle,
'autre vers la périphérie pour former le nerf sensitif.
Les fibres périphériques entraînent avec elles quelques ganglioblastes
et quelques cellules germinatives, qui vont proliférer et constituer, de chaque
côté de la colonne vertébrale, une chaîne ganglionaire moniliforme dont les
HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 147
segments correspondent au nombre des protovertèbres : c'est la chaîne gan-
glionnaire du grand sympathique. Chaque ganglioblaste sympathique donne
naissance à un seul prolongement cylindre-axile, qui constituera soit un
rameau communicant , qui se dirige vers la moelle, soit un rameau connectif
qui se porte dans le ganglion sympathique voisin, soit enfin une fibre du
grand sympathique qui se termine dans l'endoderme, très voisin au début
de la vie embryonnaire de l'ectoderme, ainsi que de la lame des protover-
tèbres. Cette dernière fibre entraîne à
son tour des jeunes ganglioblastes et
des cellules germinatives, qui consti-
tueront la première ébauche des plexus
ganglionnaires d'Auerbach et de 111eiss-
ner.
Entre les ganglioblastes et les fibres
nerveuses, s'insinuent de nombreuses
cellules mésodermiques, qui vont con-
stituer le tissu conjonctif des ganglions,
la capsule ganglionnaire, la gaine de
Schwann, les lamelles conjonctives péri
et interfasciculaires.
Oppositopolaires au début de la vie
embryonnaire chez tous les vertébrés,
les prolongements cylindre-axiles des
ganglioblastes cérébro-rachidiens con-
servent ce caractère chez tous les pois-
sons, ainsi que Robin, Wagner et Bid-
der l'ont montré simultanémcnt en
1847. Chez les vertébrés supérieurs, la
masse protoplasmique se déjette sur
un des côtés de la cellule, les deux
prolongements se rapprochent, s'acco-
lent même si intimement l'un à l'autre,
que l'on se trouve en présence d'une
cellule unipolaire, dont le prolonge-
ment se divise en 1 après un certain trajet (llg. si), xunsi se trouvent
constituées les cellules avec fibres en T de Ranvier, qui représentent le type
normal de la cellule ganglionnaire des vertébrés supérieurs. L'unipolarisa-
tion se rencontre également dans les cellules de ganglions craniens, tels
que le ganglion de. Gasser, le ganglion géniculé du facial, le ganglion
d'And('l'sclt du glosso-pharyngien, le plexus gangliforme du pneumogas-
trique, etc. Seul le ganglion auditif présente d'une façon permanente des
cellules bipolaires.
Les fibres centrales des ganglioblastes rachidiens se dirigent en arrière
et atteignent bientôt la surface de la moelle, où la plupart se bifurquent
et forment un faisceau longitudinal, le cordon postérieur primitif; sur des
Chaîne ganglion- z
naire du grand sym-
pathique. !
i
I
i
Plexus ganglion-
naires d'Aucrlnach et
Meissuer. i i
Gangliohlastes cé-
rébro-rachidiens.
Fibres en T do
Ranvier.
Unipolarisatiou des
ganglioblastes dos
vertébrés supérieurs.
Fibres centrales
des ganglioblastes.
Cordon postérieur
primitif.
Fi(;. 86. - Celltiles et groupes de fibres du
ganglion spinal d'un embryon humain de
quatre semaines et demie. (D'après
\\'. His.)
148 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres centrales
des ganglions cra-
niens.
Racines caudales
des v^, tXe et xa pai-
res.
coupes transversales de la moelle embryonnaire ce cordon, situé à la péri-
phérie, présente une surface de section plus ou moins arrondie qui lui a
valu le nom de faisceau ovalaire (His) (fig. 84 et 85). Après un trajet as-
cendant ou descendant plus ou moins long, ces fibres centrales se terminent
toutes par des arborisations libres autour des cellules du nevraxe ; toutes
les fibres cependant n'affectent pas une direction ascendante ou descen-
dante : quelques-unes se portent directement en dedans et pénètrent entre
les cellules de la lame alaire, où elles se terminent librement.
Les fibres centrales des ganglions craniens atteignent la surface du
bulbe un peu en arrière du sillon latéral du bulbe. Les fibres centrales du
trijumeau (ve paire), du lo.s.so-p7aylzz,ieu (ixe paire) et du vague (x° paire),
forment, comme les fibres des ganglions spinaux, un faisceau longitudinal,
qui descend plus ou moins bas dans le bulbe, et dont la situation est tout
à fait superficielle au début; ce sont les racines dites « ascendantes » du
trijumeau, du glosso-pharyngien et du pneut7lo-qastriqlle, et que nous dési-
gnerons, pour éviter toute espèce de confusion, sous le nom de racines
inférieures ou caudales des ve, ixe et x° paires. La situation de ces ra-
cines, superficielle au début, devient bientôt plus profonde, au sur et à
FIG. 87. - Ganglion cervical du grand-sympathique adhérent à une racine antérieure et à un
ganglion spinal. Coupe horizontale d'un embryon de poulet de 15 jours. (D'après R. y Cajal.)
A, racine postérieure. - B, racine antérieure. - C, rameau postérieur de la paire rachidienne. -
D, rameau antérieur de la paire rachidienne. - F, ganglion sympathique. a, cellule bipolaire du gan-
glion spinal. - c, cellule unipolaire. - bb, cellules de transition entre les cellules bi et unipolaires. -
d, libre de fin calibre venant de la racine antérieure et s'arborisant en e. - f, fibre de fin calibre venant
de la périphérie par le rameau antérieur et s'arborisant en g. va, fihre motrice se rendant dans un rameau
sympathique. - j, faisceau longitudinal sectionné obliquement et dans lequel se rend le cylindre-axe n. -
m, collatérale ramifiée d'une fibre longitudinale. - o, fibre longitudinale s'arborisant autour d'une artère.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 149
mesure que se développent les éléments nés de la lèvre rhomboïdale (p. 86
à 89). Les cellules de cette lame donnent en effet naissance, aux fibre.s ar-
ciformes du bulbe et de la protubérance : fibres du système olivaire, fibres du
corps trapézoïde, fibres du pédoncule cérébelleux moyen, etc. Ces fibres, dont
le développement est relativement tardif, refoulent peu à peu dans la pro-
fondeur du bulbe la racine caudale du glosso-pharyngien connue sous le
nom de faisceau solitaire, ainsi que la racine correspondante du trijumeau.
Les fibres centrales du nerf acoustique ne donnent naissance qu'à une
petite racine caudale; la plupart des fibres s'éparpillent en effet bientôt
après leur entrée dans le cerveau postérieur. Le nerf de Wrisberg par
;ontre, formé par les fi-
bres centrales du gan-
glion géniculé du facial,
loit être considéré, d'a-
près Sapolini, comme une
'longue racine inférieure
2c caudale du facial.
Les racines du nerf
acoustique, celle des nerfs
lu goût (glosso-pharyn-
ien et nerf de Wrisberg),
déterminent, comme celle
les nerfs sensitifs cé-
rébro-rachidiens, par des
arborisations libres dans
des îlots de substance
grise plus ou moins net-
tement circonscrits. Ces
îlots constituent donc les
NOYAUX DE TERMINAISON
de ces nerfs et non leurs
1tU ! JUliX a origine comme on te croyait naguère.
En résumé donc, les nerfs sensitifs cérébro-rachidiens, le nerf acoustique
et les nerfs du goût, prennent leur origine dans les ganglions cérébro-rac7ai-
diens, ils pénètrent dans le névraxe par leur racines ou fibres centrales et
s'aoGorisent librement dans leurs noyaux de terminaison.
Les fibres périphériques des ganglioblastes rachidiens se réunissent
, après un court trajet aux racines antérieures motrices, et forment le tronc
des nerfs mixtes. Ce tronc mixte, très court au début, est constitué par un
nombre plus ou moins considérable de fibres dépourvues de noyaux, qui
présentent au voisinage de leur origine une striation nettement fibrillaire,
et qui s'entrelacent et s'entrecroisent dans l'intérieur du tronc mixte. Plus
un tronc nerveux est jeune, plus il est court : peu à peu, il s'accroît et
s'allonge; mais des semaines se passent avant que les dernières extrémi-
|
i
Fibres centralos de
l'acoustiquo.
Lo nerf de Wris-
berg est une longue
racine caudale du ta-
cial.
Noyaux do termi-
naison des racines
postérieures.
Fibres périphéri-
ques et tronc des
nerfs mixtes.
Fia. 88. - Nerfs et ganglions crâniens d'un embryon humain
d'environ quatre semaines et mesurant 10 millim. de long.
(D'après W. Bis.)
Gc, ganglion ciliaire. - Gh, vésicule ^auditive. - III, nerf mo-
teur oculaire commun, - il, nerf pathétique. - V, ganglion de
Gassor. - VII et VIII, ganglion acoustico-facial. IX, nerf
glosso-pharyngien. l, nerf vague. - SI, nerf spinal. - A77,
nerf grand hyporlosse. - 1, 2, 3, 4, 5, ganglions spinaux des cinq
premiers nerfs cervicaux.
loto ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Trajet rectiligne
ùes ncrfs périphed-
ques.
Changements se-
condaires de direc-
tions.
ji "
Il II i
Formation des
plexus.
i i
|( i
i !
Transformations
cellulaires qui s'ef-
fcctuentdanslestade
., foetal.
i : ¡ ! z
I.
' Les opinions des
.auteurs surla névro-
glie.
tés des doigts et des orteils reçoivent les nerfs qui leur sont destinés.
Le trajet des nerfs périphériques est en général rectiligne ; ils atteignent
leur but par le plus court chemin, et se divisent et se bifurquent en général,
dès qu'ils atteignent un obstacle, tels que cartilage, vaisseau, muscle, etc.
Pour certains nerfs, le trajet est tellement rectiligne, qu'ils semblent tirés
au cordeau : exemple : le nerf vague dans son trajet thoracique. Les trois
branches du ganglion de Gasser et le nerf facial sont de même rectilignes
au début, mais ils se courbent secondairement et suivent l'incurvation des
arcs branchiaux auxquels ils appartiennent (fig. 88). Ce changement de
direction porte non seulement sur les troncs, mais encore sur les branches
terminales; celles-ci peuvent ainsi former un angle droit avec l'axe primitif
du tronc.
Les fibres nerveuses s'entrelacent et s'entrecroisent non seulement dans
l'intérieur d'un même tronc nerveux, mais encore avec les troncs voisins et
forment ainsi des plexus, en particulier dans les points où plusieurs nerfs
très voisins se croisent dans des directions différentes : ainsi se trouvent
constitués les plexus cervical, brachial et lombo-sacré, grâce à la courbure
de l'embryon et à la situation primitive des membres sur les côtés du corps,
en avant des segments médullaires et des ganglions dont ils reçoivent les
branches. -
§ IL - DEUXIÈME STADE, STADE FOETAL.
Le stade foetal pendant lequel s'opère, d'une part, la transformation de-
spongioblastes en charpente épendymaire, et, d'autre part, la transformation
des neuroblastes en cellules nerveuses et en cellules névrogliques, répond
à peu près, chez l'embryon humain, au troisième mois de la vie intra-
utérine. Mais de longs mois se passent avant que les cellules n'arrivent au
stade de leur développement; quelques cellules même, soit nerveuses, soit
névrogliques, conservent leur caractère foetal pendant toute la vie et n'at-
teignent jamais l'état adulte.
Nous allons passer successivement en revue :
A. La charpente névroglique;
B. Les cellules nerveuses.
A. CHARPENTE NÉVROGLIQUE.
La charpente névrogliquc comprend : 1" Les cellules épendymaires ;
2° Les cellules névrogliques.
Découverte en 1811 par Keuffel, désignée par Virchow (1846-1853)
sous le nom de névroglie, la charpente de soutènement du système nerveux
central n'a été bien connue que depuis les travaux de Deiters (l 8G5), Jastro-
witz (1870-71), Ranvier (1873, 1878, 1882 et 1883), Boll (1874), Vlathias
Duval (-1877) et Renaut (1882); celle de la rétine ne l'est que depuis les
travaux de Millier (1874), Schlefrerdecker (1886), R.y Cajal (1893), etc.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 151
Malgré les différences qui existent entre le tissu conjonctif ordinaire
et la névroglie, cette dernière fut considérée pendant longtemps comme
d'origine conjonctive (Virchow, Bidder et Kuppfer, Gerlach, Boll, etc., etc.),
bien que sa nature nerveuse eût déjà été soupçonnée par Wagner, Ilenle
. et Meckel. Gôtte (1875), Fritsch (1875), puis Kuhne et Ewald (1877) insis-
tèrent sur les analogies qui existent entre les cellules névrogliques et les
cellules nerveuses, et en 1877 M. Duval démontra chez les oiseaux l'origine
ectodermique de la névroglie.
L'origine ectodermique de la cellule épendymaire, démontrée par Golgi
à l'aide de sa méthode, est aujourd'hui admise sans contestation; mais il
n'en est pas de même de celle de la cellule de Deiters (cellule araignée),
tour à tour regardée tantôt comme provenant d'une transformation des
globules blancs émigrés par diapédèse (Henle, Meckel, Schwalbe, Eichhorst),
tantôt comme un élément de nature conjonctive (Kôlliker, His).
L'origine ectodermique de la cellule névroglique de Deiters fut démontrée
en 1882 par Renaut (de Lyon) sur la grande lamproie et sur l'ammocète, et
admise par Ranvier en 1883. Aujourd'hui, après les travaux de Vignal,
Nansen, Ramon y Cajal, v. Lenhossek, l'origine ectodermique des cellules
de la névroglie ne peut pas être mise en doute. La discussion ne porte que
sur la question de savoir, si la charpente névroglique est de nature épi-
théliale, de nature nerveuse ou bien dénature conjonctive, comme l'admet-
tent encore aujourd'hui His et Kotliker. Cette dernière opinion n'est géné-
ralement plus admise; mais on discute encore la question de savoir si la né-
vroglie constitue à elle seule tout le tissu de soutènement du système
nerveux central, ou si ce tissu de soutènement contient du tissu conjonctif
véritable. C'est là un point sur lequel nous reviendrons lorsque nous étu-
dierons la structure des centres nerveux.
Le réseau fibrillaire de la névroglie émane-t-il directement de la cel-
lule araignée, dont il ne constituerait que les prolongements ramifiés, ou
bien est-il indépendant de cette dernière ? Pour Ranvier, la cellule névro-
glique adulte serait constituée par un noyau et un protoplasma; les pro-
longements de la cellule de Deiters n'émaneraient pas directement de la
cellule, ils ne feraient que la traverser (1882-83). La charpente névrogliquc
serait ainsi constituée par des fibres de toute longueur, s'entrecroisant
dans différents sens, et qui, traversant le protoplasma des cellules de la
névroglie, donneraient à cette dernière leur forme ramifiée caractéristique.
En d'autres termes, dans cette conception, qui a été adoptée par Weigert
et par Kollikcr, la cellule araignée adulte n'aurait pas une existence
réelle. Quant à la cellule araignée jeune, on admet aujourd'hui, après les
travaux de Vignal, de Ramon y Cajal, dev. Lenhossek, etc., que ses pro-
longements lui appartiennent en propre.
1. - CELLULES ÉPENDYMAIRES, MYÉLOSPONGIUM DE HIS. - Les Cellules
épendymaires se développent aux dépens des spongioblastes; elles gardent
pendant toute la période foetale les caractères d'un épithélium à une seule : \lathias ])l1ya1l1é-
montra cn 1877 l'OI'i-
gine ectodermique de
la névroglie.
Travaux do Re-
naut, Hanvicr, V i-
gnal, etc., etc.
Conception doras-
vier.
Conception de Vi-
gnal, Ramony Cajal,
\". Lenhossek.
Cellules opemiy- '
maires.
152 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Leur disposition ra-
(liairc et lellrs pro-
longements.
Morphologie des
cellules épendymai-
res.
Particularités des
ccllnles épendymai-
res au voisinage des
sillons.
couche et leurs connexions avec les membranes limitantes externe et in-
terne. Que la cellule épendymaire appartienne à la moelle ou à l'encéphale,
elle affecte toujours une disposition radiaire et s'étend par ses prolongements
à travers toute l'épaisseur de la moelle ou de l'encéphale, de la paroi ventri-
culaire à la surface de l'axe neural. Certains auteurs, tels que Reissner,Stieda,
Mauthner, avaient déjà constaté que les cellules épithéliales du canal central
envoyaient de longs prolongements, qui, gagnant les scissures longitudi-
nales antérieure et postérieure, allaient jusqu'à la pie-mère. Vignal, à l'aide
de la dissociation, en a isolé et figuré de remarquables exemples provenant
des parois latérales de la moelle foetale (fig. 89). Golgi
(1886), à l'aide de sa méthode, a montré que ces prolonge-
ments atteignent la pie-mère : pendant la période foetale ce
caractère est commun à toutes les cellules épendymaires,
qui forment une couronne épithéliale autour du canal cen-
tral de la moelle et des cavités ventriculaires de l'encé-
phale.
Le corps des cellules épendymaires est cunéiforme ou
fusiforme. Il renferme un noyau allongé ou arrondi, tou-
jours situé au voisinage immédiat de la paroi ventricu-
laire. Le prolongement périphérique affecte une disposi-
tion radiaire, et se porte de la paroi épendymaire à la cou-
che sous-pie-mérienne. Il se divise en général dans la
substance blanche, en deux ou trois rameaux qui s'écar-
tent à angle aigu, ne s'anastomosent jamais ni entre eux,
ni avec les prolongements voisins, et se terminent au
niveau de la couche sous-pie-mérienne, soit d'après Ret-
zius en se recourbant en crochet, soit d'après Ramon y
Cajal par un petit renllement conique (fig. 90).
Les cellules épendymaires du voisinage des sillons mé-
dians antérieur et postérieur de la moelle présentent à
noter quelques particularités que l'embryogénie seule per-
met d'expliquer.
Les prolongements des cellules épendymaires des parois latérales de la
moelle atteignent la périphérie de celle-ci après un trajet plus ou moins
long, tandis que les prolongements des cellules épendymaires du plancher
et de la voûte l'atteignent après un trajet relativement court. Mais les pro-
longements des cellules épendymaires du plancher ne gardent pas pendant
longtemps leur position superficielle : les cordons antéro-latéraux prennent
en effet un développement rapide et considérable; ils débordent bientôt de
chaque côté le plancher de la moelle en avant, et déterminent la formation
d'un sillon médian, le futur sillon médian antérieur, dans lequel la pie-mère
envoie un prolongement. (fig. 90 et 26 à 30.)
Les prolongements des cellules épendymaires du plancher s'étendent
du canal de l'épendyme jusqu'au fond de la scissure longitudinale anté-
rieure, où ils s'insèrent sur le repli pie-mérien ; ils forment ainsi une véri-
1'"10. u. - ueiiuie
épendymaire de .
la moelle d'un
embryon de mou-
ton, long do
45 mm. (D'après
Vignal.)
HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX..153
table cloison sagittale, la cloison primitive ne ils, qui.occupe le méridien
1 de la section transversale de la moelle, et affecte la forme d'un cône,, décrit
par Cajal chez le poulet et les mammifères, et désigné par Retzius sous le
nom de cône épendymaire antérieur (fig. 90.)
Ce cône épendymaire arrête dans leur migration les neuroblastes des
régions avoisinantes, les refoule sur les côtés, où ils forment par. leur
agglomération les cornes antérieures ; il ne laisse passer que les cylindre-
axes qui formeront au niveau de la moelle la commissure blanche antérieure
et au niveau du bulbe les fibres transversales du raphé.
Les cellules épendymaires situées de chaque côté du plancher, c'est-à-
dire à l'union des parties antérieure et latérale du canal central, présentent
Cloison primitive i
do His. ! i
-^- -* '
.. - ;
L.
j :
Cône épendymaire
antérieur et son rôle.
1
r
, Fis. 90. - Coupe transversale de la région cervicale de la moelle d'un embryon humain de Ow,i5
1 , de long. (D'après G. Retzius.) --
Ca, cône épendymaire antérieur. -Ce, canal central. -Cp, cône épendymaire postél'ieur. -Ep, cellules
épendymaires. IVq, cellules névrogliques. La ligne pointillée indique les limites des cornes antérieures.
loi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cône épendymaire
postérieur.
1 Faisceau épcndy-
mairc antérieur.
Sillon postérieur et
sa signification.
1
1
Apparition des cel-
tuics névrotiques.
i
des prolongements extrêmement ramifiés, qui se rendent dans le segment
des cordons antérieurs qui répond au sillon médian antérieur.
Au niveau de la voûte, les prolongements des cellules épendymaires
donnent naissance à un petit cône épendymaire postérieur (Retzius), insigni-
fiant, qui s'étend du canal central à la périphérie de la moelle.
Le canal central de la moelle ne conserve pas pendant longtemps la
forme d'une fente aplatie telle que le présente la fig. 84; il se transforme
en effet, ainsi que nous l'avons vu plus haut, en une cavité circulaire
grâce à la fusion des parois intra-ventriculaires de la lame alaire, fusion
qui s'opère d'arrière en avant (fig. 26 à 30).
Les prolongements des cellules épendymaires du segment, postérieur de
la lame alaire, qui limitent en arrière le canal central définitif, se réunis-
sent en un épais faisceau sagittal, le faisceau épendymaire postérieur, ou
septum postérieur, qui atteint la périphérie de la moelle, et que l'on avait
longtemps considéré comme d'origine pie-mérienne. L'origine pie-
mérienne du septum postérieur n'est plus soufenable aujourd'hui. Il ne se
forme pas en effet au niveau de la voûte, une scissure médiane analogue à
celle du plancher; le soi-disant sillon postérieur n'atteint pas, comme on
l'a enseigné pendant longtemps, la commissure grise, mais se réduit à un
léger sillon, qui n'est guère plus profond que le sillon d'émergence des
racines postérieures (fig. 90).
Les cellules épendymaires de la région fusionnée, région qui correspond
à celle des futures cornes et cordons postérieurs, perdent nécessairement
leurs connexions avec le canal central; elles se transforment toutes en cel-
lules de la névroglie de Deiters. Il résulte de ce fait, ainsi que de la trans-
formation du canal central épendymaire en une cavité circulaire, que toute
la partie postéro-latérale de la moelle, celle qui correspond à la corne et
au cordon postérieurs, est dépourvue de filaments épendymaires.(v. Leu-
hossek).
De tout ce qui vient d'être dit il résulte donc que, les spongioblastes
et les cellules épendymaires qui en dérivent ne constituent qu'une minime
partie de la charpente névroglique du système nerveux central. La plus
grande partie est formée en effet par les cellules névrogliques. La charpente
épendymaire avec sa disposition radiaire joue néanmoins un rôle très im-
portant : elle forme en effet la charpente primordiale de l'axe encéphalo-
médullaire, les travées directrices de la charpente névroglique, et les pro-
longements des cellules névrogliques suivront, en général, la disposition
radiaire des prolongements des cellules épendymaires.
2. - cellules NÉVROGLIQUES. - L'apparition des cellules névro-
gliques est très tardive. Ce n'est qu'après la constitution radiaire de la
charpente épendymaire et l'apparition des premiers neuroblastes, que l'on
constate leur présence dans la substance grise de la moelle, et ce n'est
que beaucoup plus tard, vers le quatrième mois (Vignal), qu'elles émigrent
dans la substance blanche. Chez l'embryon humain, elles apparaissent
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME : \'EHVEUX.15 : >
d'après His après la fin du deuxième mois de la vie intra-utérine, d'a-
près Vignal vers la fin du troisième mois; chez l'embryon de la bre-
bis, de 10 centimètres de long, elles apparaissent vers la dixième se-
maine (Vignal), et chez le poulet, vers le sixième jour de l'incubation
(Vignal).
Les cellules névrogliques ne sont pas en connexion avec les parois
ventriculaires. D'après les recherches de Nansen, pratiquées à l'aide de la
méthode de Golgi, les cellules névrogliques proviennent des cellules épithé-
liales du canal central, - et cette opinion est défendue par Ramon y Cajal
et v. Lenhossek. - D'après les deux premiers auteurs, toutes les cellules
névrogliques proviennent des cellules épithéliales, tandis que, pour v. Len-
hossek, les premières cellules névrogliques seules (c'est-à-dire celles qui
existent au sixième jour de l'incubation chez le poulet) proviennent des
cellules épithéliales; les autres proviennent des cellules en voie de mitose
de la couche péri-épendymaire d'Altmann, c'est-à-dire des mêmes éléments
qui donnent naissance aux cellules nerveuses. Kolliker s'est rallié à cette
dernière opinion, et Vignal, dès 1882, avait déjà indiqué que les cellules
névrogliques proviennent des neuroblastes.
Les cellules névrogliques se montrent au début, vers le troisième mois
de la vie intra-utérine, sous la forme de masses elliptiques à grand axe
radiaire, granuleuses, peu réfringentes, et présentant quelques excrois-
sances en forme de pointes également granuleuses. Entre cette forme et les
neuroblastes à protoplasma presque homogène, on rencontre toute une
série d'intermédiaires (Vignal). Elles revêtent bientôt la forme de cellules
étoilées richement ramifiées, présentent un noyau volumineux, entouré
d'un peu de protoplasma homogène et transparent, lequel renferme de
grosses granulations et émet des prolongements grêles souvent ramifiés,
quelquefois terminés par une extrémité renflée (fig. 91). A un âge un peu
plus avancé, le grand nombre de leurs prolongements souvent ramifiés,
leur a valu pour Jastrowitz le nom de cellules araignées.
Quelques cellules présentent à l'un de leurs pôles un long prolonge-
ment unique, tandis que le pôle opposé est couvert d'un grand nombre de
fines fibrilles; elles ressemblent alors à un pinceau et correspondent à
celles décrites par Roll, sous le nom de Pinselzellen (fig. 91).
Les cellules de la névroglie sont formées à cette époque d'un noyau
insignifiant, entouré d'une mince couche de protoplasma; elles n'attirent
l'attention que grâce à leurs innombrables prolongements ramifiés, à direc-
tion rayonnée. A partir du sixième mois de la vie intra-utérine (Vignal),
jusqu'après la naissance chez le foetus humain, les cellules névrogliques
subissent des transformations et arrivent à présenter les caractères des cel-
lules adultes. Les granulations deviennent moins réfringentes, le proto-
plasma se condense, quelques prolongements se différencient de la masse
protoplasmique granuleuse, prennent un aspect rigide, ferme, homogène,
et deviennent d'un volume égal dans toute leur longueur; ils ne présentent
plus trace de division et traversent le protoplasma à l'état différencié,
Origine des cellules
névrogliques.
Morphologie des
cellules névrogli-
ques.
Leurs transforma -
tions.
15G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellule névrogliquo
adulte.
Les cellules névro-
gliques étudiées d'a-
près la méthode de
Golgi.
Caractères qui dis-
tinguent les cellules
névrogliques des cel-
lules nerveuses.
,
I Cellules névrogli-
ques de la moelle.
tandis que les autres prolongements continuent à être des prolongements
protoplasmiques. La cellule présente alors une partie adulte et une partie
embryonnaire.
Cette différenciation du protoplasma des cellules névrogliques est en-
core caractéristique de leur origine ectodermique, et ne se retrouve que
dans les cellules de même origine : aussi a-t-on pu, jusqu'à un certain point,
comparer les cellules de la névroglie aux cellules du corps muqueux de-
Malpighi (Renaut), aux cellules de soutènement de la rétine (Ranvier), aux
cellules du tissu dit muqueux du sac dentaire (Ranvier), tissus qui sont
tous d'origine ectodermique.
Dans les préparations faites suivant la méthode de Golgi, on retrouve
les cellules névrogliques, avec tous les caractères qui leur sont assignés
dans les descriptions de Deiters, Boll, Golgi, Kôlliker, Jastrowitz, Gierke,
Ranvier, Renaut, Vignal, etc. Ce sont des cellules de forme étoilée, ri-
chement ramifiées (cellules araignées
de Jastrowitz), plus nombreuses et
plus petites chez l'homme que chez
les autres mammifères. Dans les
buissons touffus de rameaux qui en-
tourent le petit corps cellulaire, on
peut distinguer avec Golgi tous les
intermédiaires entre des ramuscules
très courts semblables à un fin du-
vet, et des rameaux longs, droits,
lisses, ordinairement indivis, qui
s'étalent sur de grands segments
médullaires, et dont la plupart ne
présentent aucune trace de division
(fig. 90, 92, 93). Tous ces rameaux
courts ou longs se terminent par des extrémités libres et pointues : avec
la méthode de Golgi on ne retrouve pas en effet les anastomoses décrites
par Ranvier, Renaut et Vignal.
Les cellules névrogliques se distinguent des cellules nerveuses par
leurs rameaux droits et rigides, le riche chevelu de leurs ramuscules et les
faibles dimensions de leur corps cellulaire. Elles s'en rapprochent par un
caractère qui avait échappé aux observateurs antérieurs à Golgi, et que la
méthode de cet auteur démontre de la façon la plus évidente. Chacune de
ces cellules possède en effet, à côté de ces ramifications secondaires en quel-
que sorte, un ou plusieurs prolongements principaux qui affectent une
disposition radiaire, suivent la voie tracée par les fibres épendymaires, tra-
versent les substances grise et blanche du névraxe, et atteignent la péri-
phérie de la moelle, où ils se terminent. Quelques cellules présentent en
outre un prolongement ventriculaire (Cajal).
Dans la moelle humaine, les cellules araignées ne présentent en géné-
ral qu'un seul prolongement principal, véritable prolongement primordial
Fra. 91. - Ccl-
lules de la né-
vroglie de la
moelle épinière
d'un embryon
de brebis, long de 0m,00. (D'après Vignal.)
La forme de la cellule de droite est celle que
Boll a désignée sous le nom de Pinselzelle.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 157
de la cellule névroglique, car il préexiste au riche chevelu des cellules
araignées par lequel il est bientôt masqué (fig. 90).
Lorsqu'à l'aide de la méthode de Golgi, on étudie les cellules névrogli-
ques dans le stade embryonnaire où le chevelu n'est pas encore très déve-
loppé, on constate que les prolongements primordiaux présentent une
disposition radiaire, analogue à celle des prolongements épendymaires, et
qu'ils se dirigent comme ces derniers vers la périphérie de la moelle. Tant
qu'ils siègent dans la substance grise, les prolongements primordiaux sont
recouverts de très fins ramuscules; dans la substance blanche ils deviennent
lisses, unis, se réunissent aux prolongements des cellules voisines et à ceux
des cellules névrogliques, qui de la substance grise ont émigré dans la
substance blanche, et forment les septa névrogliques, considérés à tort pen-
dant longtemps comme des invaginations de la pie-mère, voire même
comme des amas de fibres élastiques (Gerlach). Leurs extrémités terminales
ramifiées et coniques forment à la superficie de la moelle une mince écorce
névroglique, l'enveloppe névroglique de Gierke.
Très nombreuses dans la substance grise embryonnaire, les cellules de
la névroglie émigrent peu à peu dans la substance blanche, et on les dis-
tingue alors, en cellules névrogliques superficielles et en cellules névroglie-
que.\' profondes.
Les cellules névrogliques profondes revêtent en général l'aspect de la
cellule araignée typique. Ces cellules ont été étudiées avec beaucoup de
soin dans la moelle épinière par v. Lenhossek, qui distingue plusieurs
types.
a. Les cellules araignées géantes, situées dans la substance gélatineuse
centrale, et caractérisées par les dimensions considérables de leurs pro-
longements lisses, épais, droits, indivis et rayonnés, qui s'étendent très
loin, autour du canal central, et qui forment un épais feutrage circulaire
autour de ce dernier (fig. 92). Les prolongements des cellules araignées
géantes antérieures se rendent dans la commissure blanche antérieure
et y forment une commissure névroglique (v. Lenhossek) ; les prolongements
des cellules araignées géantes postérieures s'irradient profondément dans
les cordons postérieurs.
p. - Les cellules araignées de la corne antérieure. Elles répondent au
type normal; leur prolongement primordial suit très exactement la direc-
tion radiaire des filaments épendymaires, tandis que leurs prolongements
secondaires petits et moins accessibles à l'imprégnation d'argent, sont revê-
tus, ainsi que le corps cellulaire, d'un fin et abondant duvet qui donne à la
cellule un aspect givré, décrit par Boll, Ranvier et Vignal (fig. 90 et 93).
y. - Les cellules araignées du voisinage de. la commissure grise posté-
rieure se distinguent par leur disposition caractéristique. Dans cette
région, la charpente épendymaire fait défaut, comme nous l'avons vu pré-
cédemment, et toutes les cellules épendymaires se transforment, après l'oc-
clusion de la partie postérieure du canal central, en cellules araignées de
Deiters, qui prennent non pas le canal central, mais bien, ainsi que Kolliker
Scpta névrogli-
ques.
Enveloppe névro-
glique de Gierke.
Cellules névroglie-
ques superficielles et
profondes.
Cellules araignées
géantes.
Commissure névro-
glique.
Cellules araignées
de la corne anté-
rieure.
Cellules araignées
du voisinage do la
commissure grise
postérieure.
1;i8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules araignées
de la stil,tance géla-
tineuso de Rolando.
Cellules névrogli-
ques superficielles.
l'a montré, le septum postérieur comme centre de rayonnement (fig. 90).
Les prolongements primordiaux de ces cellules décrivent tous des courbes
à peu près parallèles à la ligne qui sépare la corne postérieure du cordon
postérieur, et se terminent à la superficie de la moelle sans se ramifier.
Leurs prolongements secondaires sont analogues à ceux des cellules pré-
cédentes.
8. Les cellules araignées de la substance gélatineuse de Rolando pré-
sentent un chevelu très abondant, et sont munies d'un bouquet de fibres
excessivement fines et très nombreuses.
Les cellules névrogliques superficielles présentent des aspects très
variables suivant les régions. Dans la substance blanche de la moelle, un
petit nombre se rattache, d'après v. Lenhossek, au type cellulaire de la
substance grise. La plupart présentent un aspect particulier ; elles se carac-
térisent, d'une part, par la multiplicité de leurs prolongements primor-
diaux, qui s'écartent les uns des autres à la façon des branches d'un
candélabre, et atteignent tous la pie-mère, et d'autre part, par la richesse
de leurs prolongements secondaires qui sont épais, rigides, nombreux,
Fus. 92. - Cellules épithéliales et cellules névrogliques géantes au voisinage du canal central.
(D'après v. Lenhossek.)
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 159
longs, rectilignes et volumineux, se réunissent en pinceaux, puis se diri-
gent vers la substance grise dans laquelle ils pénètrent quelquefois jus-
qu'au niveau du canal central (fig. 90 et 93).
Dans la couche granuleuse de l'écoi-ce cérébelleuse, on trouve des cel-
lules araignées, tandis que dans la couche moléculaire, on trouve des cel-
lules névrogliques spéciales, décrites par Cajal sous le nom de cellules em-
panachées (f, fig. 93). Celles-ci envoient leurs prolongements, qui se déta-
chent également en forme de candélabres, vers la pie-mère, à la superficie
du cervelet. En traversant la zone moléculaire ils forment les fibres de Berg-
Cellules névroti-
ques de l'écorce cérv-
belleuse.
FiG. 93. - Différents types de cellules de la névroglie. (D'après v. Gehuchten.)
Cellules de la névroglie de la substance blanche (b, d) et de la substance grise (a, c) de la moelle d'un
embryon do vache.
e, cellule do la névroglie do la substanco Manche du cervelet d'un chat do huit jours. - f, cellule de
la névroglie de la couche moléculairo du cervelet d'un chat do huit jours.
ibu ? varuiuuL DES LL : Wrltl : J NERVEUX.
Cellules névrogli-
ques de l'écorce céré-
brale.
Le prolongement
cylindre-axile pré-
cède les dendrites.
Transformations
successives de la cel-
lule nerveuse.
mann, aecrites par th. ocnuitze, et s atcacnent a la pie-mere par un petit
renflement conique.
Dans l'écorce cérébrale, on trouve en outre des cellules araignées dont le
corps s'étale largement à la surface corticale, et qui envoient dans la pro-
fondeur de longs prolongements rarement ramifiés (fig. 94).
B. - CELLULES nerveuses
Les cellules nerveuses proviennent des neuroblastes. Leur prolongement
cylindre-axile apparaît de très bonne heure avant la fin du premier mois
(His). Leurs prolongements protoplasmiques, désignés par His sous le nom
de dendrites, n'apparaissent que beaucoup plus tardivement, vers la dixième
semaine de la vie intra-utérine (Vignal). A cette époque, on trouve en géné-
ral tous les intermédiaires entre le neuroblaste et la cellule nerveuse pro-
prement dite. A côté de cellules constituées par un noyau volumineux, à
contours fort nets, entouré d'un protoplasma anguleux et dont la surface
présente de petites pointes, on en trouve d'autres, dont la forme est très
variable, et qui émettent dans toutes les directions des prolongements très
grêles, souvent ramifiés (fig. 95). Le noyau de ces cellules est toujours
volumineux, et renferme, outre des granulations peu distinctes, un ou
deux nucléoles; le protoplasma cellulaire, ainsi que les prolongements, se
colorent faiblement par 1 acide osmique, et rappellent comme aspect une
ne. u. uoupe vertico-transversale de 1 ecorce cérébrale (circonvolution temporale) d un
foetus humain de 7 mois. (D'après G. Retzius.)
o, superficie de l'écorce cérébrale. - cz, cellule de Cajal. - ? fibres tangentielles qui no sont proba-
blement que des prolongements des cellules de Cajal. nz, cellules névrogliques. z e, extrémités pél'iphé-
riques des cellules épendymaires.
HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 161
émulsion d'albumine légèrement teintée en brun (Vignal). Ce protoplasma
contient souvent de nombreuses vacuoles (fig. 95 c).
A un stade un peu plus avancé, le protoplasma renferme de grosses et
nombreuses granulations, peu réfringentes (fig. 96). Vers le sixième mois
le la vie utérine, le protoplasma
prend une apparence . vaguement
striée; à partir du huitième mois,
on constate une véritable structure
fibrillaire, et à la naissance, les cel-
lules nerveuses, tout à fait sembla-
bles à celles de la moelle adulte, ne
s'en distinguent que par leur vo-
lume et leur absence de pigment
fig. 97). '
Suivant leur situation, les cel-
lules nerveuses peuvent être divisées
en cellules nerveuses centrales, gan-
qlionnaires ou périphériques : Les cel-
lules nerveuses centrales siègent dans
la substance grise de l'axe encéphalo-
médullaire, qu'elles concourent à
former et présentent des dimensions extrêmement variables. Les unes sont
si volumineuses, qu'elles ont mérité le nom de cellules géantes : telles
sont les cellules pyramidales qéantes de la zone rolandique de l'écorce
cérébrale, les cellules motrices mul-
tipolai1'es des cornes antérieures ;
d'autres sont de dimensions grandes,
moyennes ou petites. Ces dernières
peuvent même être si petites, qu'on
les a désignées sous le nom de grains
ou de myélocytes (Robin). La nature
nerveuse des grains, soit du cerve-
let, soit de la rétine, longtemps mise
en doute, a été démontrée par Golgi.
Les cellules ganglionnaires siè-
gent dans les ganglions rachidiens
et sympathiques. Elles présentent,
comme les cellules centrales, de grandes variétés de forme et de dimen-
. sions, sans atteindre toutefois les dimensions des cellules géantes. Les
cellules des ganglions rachidiens sont encapsulées et unipolaires, et donnent
naissance à un seul cylindre-axe qui se divise enT; là branche périphérique
se continue avec un nerf sensitif, la branche centrale avec une fibre radi-
culaire postérieure. Les cellules du ganglion auditif (ganglion spirale et
intumescence ganglif01'171e de Scarpa) sont bipolaires, celles des ganglions
il
Cellules nerveuses
centrales.
Cellules géantes.
Cellules grandes,
moyennes etspetites ;
grains.
Cellules ganglion-
naires.
Cellules unipolaires
des ganglions rachi-
diens.
Cellules bipolaires
du ganglion auditif.'
FiG. 95. - Cellules nerveuses de la moelle
d'un embryon de mouton long de 45 millim.
(D'après W. Vignal.)
a, cellule nerveuse peu développée. - b, c, cel-
lules nerveuses bien développées ; il y a plusieurs
larges vacuoles dans c.
ric. 96. - Cellule nerveuse de la moelle
d'un embryon de brebis long de 0m,10.
(D'après W. Vignal.)
102 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
t
V 91
. Cellule nerveuse
péri pliéril ue desver-
1, tèbrés.
Il
il
I
1
Cellules nerveuses
périphériques des In-
vertébrés.
sympathiques sont très irrégulières comme forme et comme dimensions,
elles donnent naissance à un seul cylindre-axe et à des dendrites nom-
breuses et diversement ramifiées.
La seule cellule sensorielle pé-
riphérique actuellement connue
chez les Vertébrés, est la cellule
olfactive; elle est bipolaire, et
donne naissance à un prolonge-
ment périphérique qui se. termine
par une extrémité libre, non vi-
bratile et à un prolongement cen-
tral très long, qui constitue le
nerf olfactif (fig. 98). Celui-ci
passe par les trous de la lame cri-
blée de l'ethmoïde, et se termine
par des arborisations libres dans
les glomérules du, bulbe olfactif
(ug. 112). La ceituie olfactive, située dans la coucne epitiéUale de la mem-
brane de Schneider, représente donc une
cellule d'origine du nerf olfactif, et non
comme on le croyait pendant longtemps une
cellule de terminaison.
Chez les Invertébrés, au contraire, les nerfs
sensitifs naissent tous d'une cellule nerveuse
périphérique découverte par v. Lenhossek
chez le lombric et retrouvée par Retzius chez
les vers polychètes (Nereis). Les cellules dites
terminales des mollusques, des insectes et des
crustacés, décrites par Leydig, Langerhans, '.
Flemming, etc., représentent toutes des cel-
lules sensitives périphériques, des cellules
d'origine de fibres nerveuses. Elles envoient
leur prolongement périphérique entre les cel-
lules épithéliales, presque au niveau de la
surface de l'épiderme, où il se termine, par
une extrémité libre légèrement renflée. Leur
prolongement central représente une fine fibre
nerveuse, qui se réunit aux fibres voisines et
se dirige vers le cordon ganglionnaire abdo-
minal, où elle se bifurque et où elle se ter-
mine, après un trajet plus ou moins long,
par des arborisations terminales, libres et ramifiées, situées au voisinage
des cellules motrices.
Au sur et à mesure que l'on s'élève dans la série des Invertébrés, la
cellule sensitive périphérique abandonne la situation superficielle et inler"
FIG. 97. - Cellule nerveuse des cornes antérieures
do la moelle d'un enfant né il terme et ayant
vécu quatre mois. (D'après W. Vignal.)
a, structure fibrillairo très notte du protoplasma cel-
lulairo et des dendrites.
F1U. Uô. - veuille unacuve pen-
phériqueetterminaisons nerveuses
sensitives du trijumeau dans l'épi-
thélium de la muqueuse olfactive
de la souris. Méthode rapide de
Golgi. (D'après G. Retzius.) ? il, fibres nerveuses qui so portent
sur la surface do l'épithélium pour s'y y ,
terminer par dos arborisations libres.
- n, libres nerveuses provenant du
prolongement central des cellules ol-
factives ( ? ,z). - e, partie supérieure
do deux cellules de soutènement. -
o, surface épithéliale
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1G3
épithéliale qu'elle présente chez les vers oligochètes. Elle s'éloigne de plus
en plus de la surface épidermique; chez les vers polychètes (Nereis vel'sico-
101'), elle occupe, ainsi que Retzius l'a montré, les couches profondes sous-
épithéliales et chez les limaces, sa situation est encore plus profonde. 11
existe donc déjà chez les Invertébrés une voie d'acheminement vers la
situation profonde, que les cellules d'origine des nerfs sensitifs occupent
chez les Vertébrés, où elles siègent toutes dans les ganglions cérébro-
rachidiens (fig. 99).
La cellule olfactive des vertébrés représente donc un stade primitif,
mais constant, de développement phylogénique; elle est l'homologue de la
cellule sensitive périphérique des vers oligochètes.
Quant aux autres cellules sensorielles des Vertébrés, cellules visuelles,
cellules auditives, cellules gustatives, elles représentent des cellules senso-
rielles secondaires , en connexion indirecte avec des fibres nerveuses et qui
ne peuvent être comparées aux cellules olfactives. (Voy. t. II, nerf optique,
nerf glossopharyngien, nerf auditif, etc.)
Les cellules nerveuses, quelles que soient leurs dimensions et lem
situation, qu'elles appartiennent aux variétés des cellules nerveuses propre-
ment dites ou aux variétés des grains ou myélocytes de Robin, présentent
en général deux espèces de prolongements : le prolongement cylindre-axilr
ou cellulifuge (Cajal), le IW//J'aX071 de Kolliker, et les prolongements proto-
plasmiques ou dendrites (Mis).
Examinés à l'aide de la méthode de Golgi, les dendrites et les cylin-
dres-axes en voie de développement, présentent à des distances irrégulière !
des amas protoplasmiques arrondis ou ovalaires, sorte de grains d'autan
plus nombreux que l'on examine des foetus plus jeunes. D'après A. Tho-
Cellule olfactive e
sa vraie significa
tion. ,
Cellules sensoriel
les secondaires- vi
suelles, auditives
gustatives.
u
Prolongements dos
cellules nerveuses.
i
Amas protoplasme
1 ques des dendrites
et cylindres-axes en
voie de développe-
ment.
l
Fic.. 99. - Neurones sensitifs des Invertébrés et des Vertébrés. (D'après G. Retzius.)
104 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les dendrites et
cnrscaractëres.
mas qui vient d étudier le développement des cellules pyramidales de
l'écorce (1894), on trouve ces grains de préférence au niveau des points de
ramification des dendrites et au niveau du point d'origine des collatérales
du cylindre-axe (fig. 100).
Une fois développées, les dendrites ou prolongements protoplasmiques
présentent un aspect tout
à fait spécial et se distin-
guent facilement des cylin-
dres-axes. Epaisses et for-
tes à leur origine, où elles
sont nettementformées par
des parties du protoplasma
cellulaire, elles se divisent
peu à peu en une multi-
tude de ramifications, qui
présententtoutes un aspect
noueux caractéristique ,
comme variqueux, aspect
qu'elles conservent jusque
dans leurs plus fines divi-
sions.
Dans certaines cellules
(cellules de Purkinje de l'é-
corce cérébelleuse, cellules
pyramidales de l'écorce cé-
rébrale), les varicosités et
les renflements irréguliers
qui impriment aux den-
drites leur aspect noueux,
sont si nombreux, que les
dendrites semblent recou-
vertes d'une couche de gi-
vre (fig. 101).
L'extension des dendri-
tes est énorme, ainsi que
la méthode des dissocia-
tionslefaisaitdureste pres-
sentir. A l'aide de la mé-
thode de Golgi, on constate que les dendrites embrassent des étendues
considérables; elles s'étendent dans toutes les directions, passent dans la
moelle d'un côté à l'autre, à travers les commissures antérieure et pos-
térieure et pénètrent profondément dans la substance blanche (fig. 103).
Golgi a eu le grand mérite de montrer que les ramifications des dendrites
se terminent toutes librement et sans anastomoses, soit en pointe, soit par
un petit bouton terminal.
Fic. 100. - Cellules pyramidales en voie de développement.
Méthode rapide de Golgi. (D'après A. Thomas.)
a, b, cellules de l'écorce cérébrale d'un foetus de lapin de vingt
à vingt-cinq jours environ. - c, cellule de l'écorce cérébrale
de la souris âgée de six semaines.
HISTOGENESE DU SYSTEME NERVEUX. 165
Le prolongement cytznd ? 'eaxzte est en général unique; il se distingue
tacitement des dendrites par sa parfaite
régularité, son aspect lisse et uniforme
et par son mode d'origine tout à fait
caractéristique. Il se détache, en effet,
du corps cellulaire par un petit cône
d'origine bien tranché. Dans l'immense
majorité des cas, le cylindre-axe naît
directement du corps cellulaire; excep-
tionnellement on le voit naître par un
petit tronc protoplasmique, c'est-à-dire e
par l'intermédiaire d'une dendrite. Ce
dernier mode d'origine est toutefois ty-
pique, pour une variété de cellules dé-
crites par Cajal, et communément dési-
gnées sous le nom de cellules de Cajal;
(fig. 103, 94) on les rencontre dans la
couche la plus superficielle de l'écorce
cérébrale, dans le lobe optique des oi-
seaux, dans la substance gélatineuse de'
Rolando (Cajal). Les cellules de Cajal se caractérisent en outre, non seu-
' . lement par le mode d'origine de leur cylindre-axe, mais encore par la mul-
Le prolongement
cylindre - axile est
unique-.
Différents modes
d'origine du cylindre-
axe.
Fic. 101. - Portion de l'arborisation ter-
minale de la dendrite primordiale d'une
cellule pyramidale de l'écorce cérébrale
de la souris adulte. Méthode rapide de
Golgi. (D'après R. y Cajal.)-
a, -tige et branches protoplasmiques.
b, épines collatérales.
FiG. 102. - Deux cellules radiculaires de la moelle dorsale d'un chien nouveau-ne. Méthode
rapide de Golgi. (Dessin de v. Gehuchten d'après une préparation de Ramon y Cajal.') .
- Les prolongements protoplasmiques du groupe interne de la cellule a traversent la commissure anté-
rieure et s'étendent jusque dans la corne antérieure du côté opposé. Ceux de la cellule b n'atteignent pas
la commissure. - cy, prolongement cylindre-axile.
1611 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Divisions du cy-
,lindre-axe.
Collatérales de
Golgi.
i
li ! ! '
i Arborisations ter-
minales.
1
¡>
i Corbeilles tcrmi
1 nales de liolliker.
1
1
lu
tihlicité de ce dernier. On rencontre, en effet, dans la couche superficielle
de l'écorce corticale, des cellules fusiformes ou irrégulières, qui donnent
naissance à deux ou quatre cylindres-axes, voire même davantage, lesquels
se détachent tous d'une dendrite (fig. 103).
Le prolongement cylindre-axile n'est pas indivis comme on le croyait
depuis Deiters. Golgi a démontré, et le fait a été confirmé par tous les
observateurs récents, que le cylindre-axe donne, immédiatement après son
origine, un certain nombre de petites et fines branches collatérales, les col-
latérales de Golgi, qui se détachent à angle droit du cylindre-axe au niveau
d'un étranglement annulaire de Ranvier, et présentent à leur origine un
petit renflement conique; elles se terminent, soit par un petit bouton ter-
minal légèrement renflé, soit, le plus souvent, par des arborisations libres,
finement ramifiées, les arborisations terminales de Kolllkcr (Endbaiumchen),
dont les pointes terminales sont munies de varicosités il peine appré-
ciables.
Le nombre des collatérales est extrêmement variable, et dépend de la
variété cellullaire à laquelle appartient le cylindre-axe qui leur donne nais-
sance, ainsi que de la longueur de ce dernier.
Les collatérales sont rares sur le cylindre-axe des cellules motrices des ·
cornes antérieures, mais se rencontrent fréquemment sur les cylindres-axes
des cellules de Purkinje (fig. 111 ) et de certaines cellules de l'écorce cérébrale
et cérébelleuse, ainsi que sur les cylindres-axes des cordons blancs de la
moelle , que ces cylindres-axes appartiennent aux racines postérieures
(c'est-à-dire aux cellules des ganglions rachidiens) ou aux « cellules des
cordons » de la moelle de Ramon y Cajal (Voy. t. II, moelle épinière).
Les arborisations terminales , soit des collatérales, soit de la branche ter-
minale du cylindre-axe - laquelle ne représente par le fait que la dernière
des collatérales - s'entrelacent en général avec les dendrites des cellules
avoisinantes. D'autres fois elles entourent le corps même de ces cellules;
c'est ce que l'on observe par exemple autour des corps des cellules uni ou
bipolaires des ganglions cérébro-rachidiens ou sympathiques, et autour des
corps des cellules de Purkinje (fig. 105). Ces derniers sont entourés d'une
véritable corbeille de fibres entrelacées, désignées par Kolliker sous le nom
de corbeilles terminales (Endkorben). D'autres fois encore, les cylindres-axes
Fig. 103. - Trois cellules de Cajal. Coupe longitudinale de la couche moléculaire de l'écorce
cérébrale du lapin âge de huit jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après R. y Cajal.)
a, cylindres-axes polaires ou principaux se portant en direction opposée. b, cylindre-axe surnumé-
raire partant de diverses branches protoplasmi(jies. - c, ramirlcatiolls du cylindi-c-ixe.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 167
présentent une terminaison spéciale, comme par exemple les fibres mous-
sucs et les fibres grimpantes décrites par Cajal (fig. 10).
Les fibres moussues que l'on rencontre dans l'écorce cérébelleuse, dans
la corne d'Ammon et la circonvolution godronnée, présentent de distance en
distance des épaississements noueux, hérissés de courtes expansions diver-
gentes à la façon d'une rosace, et rappelant la mousse qui recouvre les
arbres (Cajal) (fig. 10, -114). Les libres grimpantes sont épaisses; elles s'en-
lacent comme une liane autour des ramifications de premier et de deuxième
ordre des dendrites des cellules de Purkinje et s'y terminent par une arbo-
risation variqueuse et plexiforme (fig. 105, 111).
Les cylindres-axes du système nerveux central se terminent donc tous
par une extrémité libre, soit légèrement renflée (bouton terminal), soit plus
ou moins ramifiée (arborisations terminales plus ou moins variées). Il en est
de môme, ainsi que nous le verrons plus loin, des cylindres-axes du système
nerveux périphérique, qu'il s'agisse des nerf moteurs, glandulaires, sensi-
tifs, sensoriels ou sympathiques (V. p. 220).
Les cylindres-axes et les dendrites impriment aux cellules nerveuses de
très grandes variétés de forme, qui tiennent moins au volume du corps cel-
lulaire, qu'au mode d'origine et de ramification, des prolongements dendri-
tiques et cylindre-axiles.
D'après le mode d'origine et de ramification du cylindre-axe on dis-
tingue : la cellule de Deiters, la cellule de Golgi et la cellule de Cajal. Le
cylindre-axe de la cellule de Cajal peut être multiple, mais il naît toujours
d'une dendrite. Le cylindre-axe des ('ellllll('.\' de Golgi et de Deiters est
unique, il naît directement du corps cellulaire par un cône d'origine, mais
Fibres moussues.
Fibres grimpantes
Le cylindre-axe s.
tcrmiuc par une ex
trémité libre.
il
I
Variétés de fOl'm,
dcs ccllnles ncrvcn
ses.
l
>
Cellule de Cajal. ·
Fie. 104. - Coupe transversale de la moelle lombaire d'un jeune chat de deux jours montrant
toutes les collatérales. La commissure postérieure est formée par un seul faisceau. Méthode
rapide de Golgi. (D'après v. Gehuchten.)
468 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
sa longueur varie. La cellule de Golgi est caractérisée par un très court
cylindre-axe qui se divise en ramifications arboriformes, complexes et
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 160
libres, à l'intérieur même de la substance grise où siège la cellule. Consi-
dérées à tort par Golgi comme des cellules sensitives, elles répondent au
170 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellule de Golgi.
Cellule de Deiters.
Son cy11nùl'c-axc.
type II de cet auteur, et sont généralement désignées sous le nom de cel-
lules du type II de Golgi, de cellules de Golgi, de cellules à cylindre-axe court.
Elles ne siègent pas exclusivement, comme le croyait Golgi, dans la sub-
stance gélatineuse de Rolando et la corne postérieure, mais se trouvent
disséminées dans toute l'étendue de la substance grise et jouent, d'après
Cajal, le rôle de cellules de transmission (tig. z106, 107, 108, Il,[).
Le cylindre-axe de la cellule de Deiters ou cellule du type 1 de Golgi, est
plus ou moins long. Il donne naissance à des collatérales plus ou moins
nombreuses, et se divise lui-même en général en T ou en Y, en deux
branches d'égal ou d'inégal volume. Dès 1875, Ranvier avait du reste
décrit la division en T du cylindre-axe des cellules unipolaires des ganglions
spinaux, dont une branche se dirige vers la moelle et se continue avec une
fibre radiculaire postérieure, dont l'autre se dirige vers la périphérie pour
constituer le nerf sensitif. Golgi et Ramon y Cajal ont confirmé la fré-
quence sinon la constance de la division en T du cylindre-axe, non seule-
ment de celui des cellules ganglionnaires, mais encore de celui de la majorité
des cellules qui envoient leurs cylindres-axes dans la substance blanche de
l'axe cérébro-spinal (fig. 109). La division du cylindre-axe et sa richesse
Fin. 107. - Cellule nerveuse à cylindre-axe court de
la quatrième couche de l'écorce du lapin nouveau-
né. (D'après Ramon y Cajal.)
a, cylindre-axe ascendant. - b, ramilles droites et verti-
cales. c, ramuscules variqueux terminaux.
FIG. 108. - Cellule nerveuse cylindre-
axe court de la corne postérieure de
la moelle lombaire d'un embryon de
vache de 0 ? 55. (D'après v. Geliticlitin.)
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1 il
en collatérales, rendent compte de la disproportion numérique considérable
qui existe entre les cellules nerveuses et les fibres nerveuses, entre le
volume de la substance grise et celui de la substance blanche.
Le mode d'origine des dendrites imprime aux cellules de Deiters les
formes les plus variées. Ces cellules peuvent être, en effet, étoilées et mul-
i tipolaires, comme les cellules motrices des cornes antérieures ou fusi formes
et bipolaires, comme les cellules olfactives et certaines cellules de la couche
superficielle du cerveau; les unes sont pyramidales comme celles de l'écorce
cérébrale, les autres polygonales, triangulaires ou irrégulières, comme cer-
taines cellules cérébrales,
comme les cellules mitrales du
lobe olfactif et les cellules gan-
glionnaires de la rétine ; d'au-
tres encore sont globuleuses,
comme les cellules de Purkinje
du cervelet; d'autres enfin sont
unipolaires, comme les cellules
des ganglions rachidiens et
comme certaines cellules du
type de Cajal.
Les cellules étoilées et mul-
tipolaires donnent naissance à
un seul prolongement cylindre-
axile, mais de toute la surface
du corps protoplasmique se dé-
tachent des dendrites plus ou
moins volumineuses, qui s'é-
tendent dans toutes les direc-
tions, et se divisent en ramifi-
cations noueuses, arboriformes
et libres (fig. 102).
Les cellules pyramidales de
l'écorce cérébrale sont coniques
ou pyramidales : de leur base se détache un cylindre-axe plus ou moins volu-
mineux,d'autant plus volumineux que les dimensions de la cellule sont plus
considérables (fig. 110). Les nombreux prolongements protoplasmiques des
cellules pyramidales se divisent suivant leur origine en dendrite ascen-
dante ou primordiale et en dendrites basilaires. La dendrite ascendante se
détache du sommet de la cellule, elle est épaisse, se dirige vers la couche
superficielle de l'écorce cérébrale, donne dans son trajet quelques rares
ramifications, et s'épanouit en un superbe panache de ramuscules proto-
plasmiques, qui se terminent librement entre les fibres nerveuses de la
zone corticale superficielle (fig. 110). Les dendrites basilaires se détachent
près de la base du corps cellulaire, et se terminent dans son voisinage par
des ramifications variqueuses et libres.
Ses dendi-ites.
Cellules étoilées et
multipolaires.
Cellules pyramida-
les.
Fici. 109. - Coupe longitudinale de la moelle dorsale
d'un embryon de vache de Om,5. Méthode rapide
do Golgi. (D'après v. Gehuchten.)
Les libres des racines postérieures se bifurquent sous un
angle obtus et les deux branches qui en proviennent de-
viennent fibres constitutives des cordons postérieurs. La
fibre a, avant de se bifurquer, émet une branche collatérale.
172 "> ANATOMIE .L1S CENTRES NERVEUX.
Cellules globu-
leuses.
Cellules mitrales
du bulbe olfactif.
-Grains du cervelet.
Cellules des gan-
glions rachidiens.
Les cellules globuleuses, telles que les cellules de Purkinje, donnent
naissance a un cynnare-
axe qui pénètre dans la
substance blanche, émet
quelques collatérales à di-
rection ascendante et se
continue avec une fibre
nerveuse (fig. 111). Du
corps cellulaire se déta-
chent une ou deux dendri-
tes, qui se divisent progres-
sivement en une multitude
de ramifications, dites ra-
mifications en bois de cerf,
qui sont toutes situées sur
un même plan et parallèles
au plan transversal d'une
lamelle cérébelleuse.
Les cellules mitrales du
bulbe olfactif donnent nais-
sance à un cylindre-axe
unique, et à un certain
nombre de dendrites vari-
queuses et ramifiées. Une
de ces dendrites plus épais-
se, plus importante, se ter-
mine dans l'intérieur d'un
glomérule olfactif par un
élégant panache variqueux
(fig. 112). z
Les grains du cervelet
sont, ainsi que Golgi l'a
montré, des . cellules ner-
veuses au même titre que
les grains de la rétine. Les
grains du cervelet donnent
naissance à un fin cylin-
dre-axe, ils donnent en ou-
tre naissance à trois ou
quatre courtes dendrites
qui se terminent par une
arborisation avortée et di-
gitiforme (6g. 111, c).
Les cellules des ganglions rachidiens sont dépourvues de dendrites ; elles
ne possèdent qu'un cylindre-axe qui se divise en T après un court trajet.
FiG. 110. - Cellule pyramidale géante de l'écorce cérébrale
de la souris d'un mois. Méthode rapide de Golgi. (D'après
Ramon y Cajal.)
a, dendrite ascendante. - d, dendrites basilaires. - e, collaté-
rales du cylindre-axe.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 173
Certaines cellules spéciales, telles que les spongioblastes de la rétine, nepos-
Fie. 111. - Éléments nerveux de l'écorce cérébelleuse. Coupe sagittale d'une circonvolution du
cervelet du lapin âgé de sept jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.)
ak, coucho granuleuse externe. - a, cellule de Purkinjo ; la cellule gaucho est dessinée munie des
ramifications dendritiqucs, celle de droite en est dépourvue. - af, prolongements cyliudre-axiles des cel-
lules de Purkinjc avec leurs branches collatérales (ar.li) qui se dirigent vers la couche moléculaire. -
b, cellules horizontales de Cajal avec leurs prolongements transversaux (bf). Leurs rameaux descendants et
leurs terminaisons en corbeilles de fibres ne sont pas encore développés. - c. grains du cervelet dont les
prolongements cylindre-axilcs montent dans la couche moléculaire et se continuent avec les fibros paral-
lèles (cf) sectionnées obliquement ou perpendiculairement et qui apparaissent par cette raison sous forme de
points ou do stries. - d, cellule de Golgi avec prolongements dendritiques et cylindre-axiles (df) qui se rami-
fient richement. d, petite cellule de Golgi à prolongements ramifiés. - hf, fibre nerveuse avec sa termi-
naison en forme de nid péri-cellulaire. - if, fibre grimpante de Cajal.- m ? fibres moussues do Cajal. -
lef, fibres nerveuses à ramification spéciale (prolongement nerveux des cellules do Golgi). - e, cellule
névrogliquc donnant naissance aux fibres de Bergmann.
sèderaient, d'après Tartufori et Cajal, que des prolongements dendritiques.
La nature de tous ces prolongements n'est toutefois pas élucidée; un certain
nombre d'entre eux représentent peut-être des prolongements cylindre-
Spongiolilastes do
la rétine.
174 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX..
Conception de
Deiters.
Conception de Golgi.
Conception de Cajal.
axiles ramifiés ; dans ce cas ces cellules si spéciales ' rentreraient dans la
catégorie des cellules de Golgi.
Nature des dendrites. On sait que dans la conception de -Deiters, on
établissait une différence fondamentale entre les deux catégories de prolon-
gements. Les dendrites étaient considérées comme du protoplasma étalé,
le cylindre-axe comme un produit issu de la cellule, mais distinct d'elle.
Golgi a maintenu cette différenciation des prolongements' cellulaires, en
considérant les dendrites comme des organes de nutrition, chargés d'apporter
à la cellule les sucs nécessaires à son existence, et le prolongement cylindre-
axile comme seul doué d'une fonction nerveuse. Pour Ramon y Cajal et
v. Lenhossek, les dendrites et les cylindres-axes sont de même nature et
jouent un même rôle, celui de conducteur nerveux. Les dendrites représen-
teraient, d'après Ramons Cajal, des appareils récepteurs, les cylindres-axes
des conducteurs cellzclificyes; et « si les dendrites représentent des agents de
FiG. iî2. - Cellules mitrales, glomérules olfactifs et terminaisons centrales du nerf olfactif.
Partie inférieure d'une coupe sagittale du bulbe olfactif d'un lapin âge de deux jours. Méthode
rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.) .. ? .
mi, cellules mitrales. - af, prolongements cylindre-axiles des cellules mitrales. - co, branche collatérale
du cylindre-axe.. - mp, dendrites à direction tangentielle des cellules mitrales. - mpd, dendrite des cel-
lules mitrales se rendant dans les glomérules olfactifs. - yl, glomérules olfactifs. - o, fibres olfactives.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 1 -1 'l;
nutrition, ce ne serait qu'en augmentant la surface d'absorption de la cellule
à laquelle elles appartiennent» (Cajal).
Ramon y Cajal n'a pu, en effet, confirmer la constance du fait invoqué par
Golgi en faveur du rôle purement nutritif des dendrites, à savoir, leurs rap-
ports intimes avec les vaisseaux et la névroglie, et leur façon d'enlacer les ca-
pillaires, sur laquelle Meynert avait du reste déjà appelé l'attention. Ramon
y Cajal a montré en effet, que les dendrites existaient dans des régions où
il n'y a pas de capillaires, par exemple dans les glomérules olfactifs des
Vertébrés inférieurs, etc.; que toute région de substance grise pourvue de
fibres nerveuses terminales possède également des arborisations dendri-
tiques, et que, réciproquement, tout territoire dépourvu de ramifications
cylindre-axiles terminales est également dépourvu d'arborisations dendri-
tiques. Dans la substance blanche du cerveau et de la moelle, on rencontre
de nombreuses dendrites ramifiées, ainsi que Golgi, puis Iiülliker l'ont
signalé, mais on y rencontre également, ainsi que Ramon y Cajal l'a
montré, les rameaux terminaux de nombreuses collatérales, dépourvues de
myéline, qui s'enlacent étroitement avec les ramifications dendritiques.
Aujourd'hui, grâce aux recherches sur le système nerveux des Inverté-
brés, faites par Buchholz, Nansen, Romeo Fusari et G. Retzius, malgré les
différences objectives si nettes que présentent ces deux variétés de prolon-
gements, examinés à l'aide des méthodes de Golgi, de Nissl, etc., on doit
se rattacher à l'opinion de Ramon y Cajal et de v. Lenhossek, et admettre
la nature nerveuse des dendrites, et leur rôle de conducteur nerveux.
connexions des cellules nerveuses ENTRE elles. Jusqu'aux tra-
vaux de Golgi, parus en 1880, on admettait, depuis Gerlach, l'existence
d'un réseau anastomotique, formé par les prolongements protoplasmiques
ramifiés des différentes cellules nerveuses, réseau destiné à établir une
continuité de substance, entre les divers éléments du système nerveux.
Ce réseau, connusousle nom de réseau de Gerlacla, donnait naissance dans
la moelle épinière aux racines postérieures, et recevait les dendrites rami-
iiées des cellules des cornes postérieures d'une part et des cellules des cornes
antérieures d'autre part ; ces dernières envoyaient leur cylindre-axe dans
une fibremotrice des racines antérieures. La libiese21silive naissait duréseati
de Gerlach, la fibre motrice des cellules des cornes antérieures, et le courant
nerveux ou l'arc réflexe sczzsi.tivo-zzot.czzr se faisait par l'intermédiaire du
réseau de Gerlach, en tout comparable à un réseau capillaire, dans lequel
la racine postérieure représentait l'artère et la racine antérieure la veine.
La constatation anatomique de la connexion de la libre radiculaire an-
térieure avec la cellule ganglionnaire des cornes antérieures, soupçonnée,
et émise pour la première fois par Deiters, n'avait cependant pas été faite;
de fortes présomptions existaient toutefois en faveur de cette connexion,
que venait appuyer encore la découverte faite par Ranvier, du point pré-
cis où le cylindre-axe de la racine antérieure abandonnait son manchon de
myéline.
Nature nerveuse et
rôle conducteur des
dendrites.
Réseau de Gerlach.
176 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Travaux de Golgi.
Réseau de Golgi.
Travaux de His.
Travaux de Forcl
11ases sur l'emploi de
la méthode de Gud-
den.
Travaux de Cajal.
'l'ravaux <le \Valler.
Golgi, en 1880, eut le grand mérite d'apporter la preuve anatomique
de la continuation directe d'une cellule nerveuse avec le cylindre-axe d'une
fibre motrice ; il montra :
1° Que toutes les cellules nerveuses donnent naissance à un cylindre-
axe, soit long (cellule de Deiters), soit court (cellule de Golgi), lequel émet,
à la façon des expansions protoplasmiques, des branches collatérales nom-
breuses et finement ramifiées;
2° que les dendrites ne forment pas un réseau anastomotique, mais se
terminent par des extrémités ramifiées et libres.
Quant aux connexions réciproques des cellules et des fibres nerveuses,
Golgi se laissa évidemment influencer par la théorie du réseau anastomo-
tique de Gerlach, qui régnait en maîtresse dans la science depuis trente
ans ; il admit à la place d'un réseau interdendritique, un réseau anastomotique,
formé par les ramifications collatérales et terminales des cylindres-axes, en
ne donnant toutefois cette conception que comme une hypothèse anatomique.
Il assignait en même temps au corps cellulaire et aux dendrites un rôle
purement nutritif, et excluait complètement ces parties de toute participa-
tion dans la transmission du courant nerveux.
En 1887, Forel et His s'opposèrent simultanément, en se basant sur des
méthodes différentes, à la théorie du réseau anastomotique, soit dans le sens
de Gerlach, soit dans le sens de Golgi.
His montra, en se basant sur l'histogenèse, que le cylindre-axe procède
de la cellule par voie de bourgeonnement, que son développement est
antérieur à celui des dendrites, qu'il se termine par une extrémité libre,
et que la fibre nerveuse qu'il concourt à former ne doit pas être considérée
comme un élément à part, mais comme une partie constituante de la cellule
nerveuse, que celle-ci soit d'origine centrale ou ganglionnaire.
Forel, en se basant sur les résultats obtenus il l'aide de la méthode expé-
rimentale de Gudden, fut également conduit à nier l'existence du réseau
anastomotique de Gerlach et de Golgi; pour lui le cylindre-axe n'est qu'un
prolongement de la cellule, il se termine par des ramifications arboriformes; .
le réseau n'est qu'apparent, et les connexions des cellules et des fibres se
font par l'intermédiaire d'un feutrage plus ou moins dense, c'est-à-dire
par contiguité et non par continuité de substance.
En 1889, Cajal eut le mérite d'apporter la preuve histologique de l'exis-
tence des ramifications arboriformes admises par Forel. 11 montra que les
collatérales de Golgi, comme la branche terminale du cylindre-axe et
comme le court cylindre-axe des cellules du type II de Golgi, se terminent
tous par des extrémités libres plus ou moins richement ramifiées.
Les recherches de Ramon y Cajal ont été depuis confirmées par van
Gehuchten v. lvôlliker, v. Lenhossek, Retzius, Schàfer, etc., etc., et font
loi dans l'état actuel de nos connaissances.
Les connexions entre le cylindre-axe et sa cellule d'origine sont, en effet,
très intimes : lorsqu'on sectionne un nerf périphérique, son. bout péri-
phérique dégénère, ainsi que Aug. Waller l'a montré en 1850; si une lésion
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 177
destructive quelconque détruit un certain groupe cellulaire, les cylindres-
axes appartenant à ces cellules dégénèrent, et cette dégénérescence se fait
toujours dans le sens du développement de la fibre. Si la cellule d'origine
est située dans la moelle et qu'elle envoie sa fibre vers le bulbe ou vers le
cervelet, la dégénérescence est dite ascendante ; si la cellule d'origine siège
dans le cerveau et qu'elle envoie sa fibre dans des régions inférieures,
telles que la protubérance, le bulbe, la moelle épinière, etc., etc., la dégé-
nérescence est dite descendante. La propriété que possède la fibre nerveuse
de dégénérer, lorsqu'elle est séparée de sa cellule d'origine ou lorsque cette
cellule est détruite, a été mise à profit, ainsi que nous l'avons vu précé-
demment, pour étudier le trajet dans les masses blanches encéphalo-mé-
dullaires de certains faisceaux de fibres nerveuses. (Voy. méthode des
dégénérescences secondaires, p. 9.)
Pendant longtemps, on croyait que le bout périphérique d'un nerf sec-
tionné ou détruit dégénérait seul, et que le bout central ne présentait aucune
espèce d'altération; on sait aujourd'hui, depuis les travaux de Ranvier sur
la dégénéralion et la régénération des nerfs sectionnés, que le bout central
subit également d'importantes modifications. Ranvier a montré que dans
le bout central d'un nerf sectionné, la striation du cylindre-axe s'accentue,
que ce cylindre-axe bourgeonne, qu'il donne naissance à des fibrilles qui
formeront de nouveaux nerfs, et qui se serviront des gaines de Schwann du
bout périphérique dégénéré, comme de point d'appui et de soutien pour
atteindre la périphérie, dans laquelle ils se terminent. Dès que le nerf a
atteint la périphérie, il reprend ses fonctions et on dit alors que le nerf s'est
régénéré.
Mais si, par suite d'une cause quelconque (excision, rétraction, dépla-
cement, amputation du bout périphérique), le nerf de nouvelle formation
ne peut trouver de point d'appui auprès des gaines de Schwann du bout
dégénéré, il s'enroule, s'arrête dans son développement et donne nais-
sance à un névrose, ainsi qu'on l'observe par exemple dans les moignons
des amputés. Mais dans ces cas, en particulier chez les amputés de vieille
. date, on observe un certain degré d'atrophie des racines postérieures et du
cordon postérieur correspondant, ainsi qu'une diminution du nombre des
cellules des cornes antérieure et postérieure du même côté, tous phéno-
mènes qui sont d'autant plus accusés que l'amputation est de date plus
ancienne, et qu'elle porte sur un segment de membre plus rapproché du
tronc. (Vulpian, Dickinson, Hayem, Dejerine et Mayor, Hayem et Gilbert,
Friedlànder et Krause, P. Marie, etc.)
Cette atrophie.de la cellule d'origine de la fibre nerveuse, qui se produit
lorsque l'on sectionne cette dernière, est extrêmement rapide et prononcée
chez les très jeunes sujets, en particulier chez les nouveau-nés, et c'est
sur elle qu'est basée la méthode expérimentale de Gudden qui a donné de si
beaux résultats entre les mains de Gudden, Ganser, Forel, v. Monakow,
Mayser, etc., etc. (Voy. p. 12).
Lorsque chez des animaux nouveau-nés on arrache un nerf moteur, ou
12
Méthode des déé-
nérescences secon-
daires.
Altérations du bout
central d'un nerf sec-
tionné.
Travaux de Kan-
vier.
Régénération des
nerfs sectionnés.
Névromes des am-
putés.
Lésions do la
moelle chez les am-
putés.
Méthode de Gud-
den, son application
aux nerfs moteurs.
178 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Dans la méthode
expérimentale de
Gudden. fibre ner-
veuse s'altère dans
les deux sens.
Travaux de Forel
sur les nerfs moteurs
de l'animal adulte.
Travaux de Hayem
sur l'arrachement des
nerfs moteurs.
Application de la
méthode de Gudden
aux nerfs sensitifs.
lorsqu'on pratique des sections partielles de la moelle, du bulbe, etc., lors-
qu'on fait l'ablation de certaines régions de l'écorce cérébrale ou cérébel- .
leuse, ou de certains ganglions plus ou moins accessibles aux instruments,
on observe non seulement la dégénération du bout périphérique des fibres
sectionnées, mais encore l'atrophie, voire même la disparition complète de
leurs cellules d'origine, si celles-ci n'ont pas déjà été détruites par l'instrument
tranchant comme dans les cas d'ablation de l'écorce ou des noyaux gris.
Dans la méthode de Gudden, la fibre s'altère donc dans toute son étendue :
son bout périphérique dégénère, son bout central avec sa cellule d'origine
s'atrophie. L'atrophie du bout central et de la cellule d'origine semble
donc séparer complètement les résultats obtenus à l'aide de la méthode -
de Gudden d'avec ceux obtenus à l'aide des dégénérescences secondaires.
Forel, par ses expériences sur l'animal adulte, a montré que le bout
central et la cellule d'origine présentent constamment des altérations,
consistant en une émaciation, quelquefois en une atrophie très considé-
rable de la cellule d'origine, pour peu que l'excision n'ait pas été pratiquée
en un point trop éloigné de cette dernière. L'émaciation de la cellule
est insignifiante lorsque les extrémités terminales du nerf sont seules
lésées, ou lorsque la régénération est rapide et complète. L'atrophie est '
partielle, mais néanmoins évidente, lorsqu'on excise un segment du nerf
de façon à rendre la régénération impossible, et lorsqu'on opère sur un
point de son trajet pas trop éloigné du centre (par exemple au niveau du
trou stylo-mastoïdien pour le facial). L'atrophie est considérable et peut
aller jusqu'à la disparition complète de la cellule, ainsi qu'Hayem l'a montré
en 1872, lorsqu'on arrache le nerf, c'est-à-dire lorsqu'on le rompt au ni-
veau de sa sortie du bulbe ou de la moelle.
Ces faits sont importants à connaître car, en nous montrant qu'une .
lésion nerveuse périphérique retentit sur les centres, ils nous donnent
l'explication de certaines névrites à marche ascendante (Duménil, Frie-
dreich, Dejerine et Sottas), ainsi que de la dégénérescence rétrograde de
certains faisceaux médullaires, du faisceau pyramidal entre autres (Sottas).
Mais cette atrophie n'est jamais chez l'animal adulte, ni aussi rapide,
ni surtout aussi complète que chez le nouveau-né. La résorption des parties
nécrosées est en effet extrêmement rapide chez le jeune animal, elle est en
outre complète et ne laisse pas de résidus; chez l'adulte, au contraire, la
résorption est toujours plus lente, elle n'est jamais complète et laisse tou-
jours des résidus, sous forme de cellules ratatinées se colorant intensive-
ment par le carmin et présentant l'aspect de cellules araignées (Forel).
Les résultats de la méthode de Gudden ne se différencient donc que
quantitativement non qualitativement, ainsi que le fait remarquer Fore ! ,
d'avec ceux de la méthode dite des dégénérescences.
Lorsqu'on opère, non plus sur des nerfs moteurs, mais sur des nerfs
sensitifs, les résultats sont différents, mais néanmoins nettement déter-
minés. La racine dite intra-médullaire ou intra-bulbairc d'un nerf sensitif
est l'analogue du bout périphérique de la fibre nerveuse, puisque la libre
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. HO
radiculaire centrale et la fibre périphérique résultent d'une division en T
du cylindre-axe de la cellule d'un ganglion rachidien.
Lorsqu'on arrache un nerf sensitif, les fibres y compris les ramifica-
tions arboriformes de Forel seules dégénèrent dans le noyau de terminaison
du nerf sensitif (voy. p. 149); les cellules autour desquelles ces fibres s'ar-
bprisent (cellules d'origine d'un autre neurone) persistent toutes comme
nombre et comme volume, elles se rapprochent simplement, par suite de
l'atrophie des ramifications arboriformes des cylindres-axes.
La méthode expérimentale de Gudden et la méthode des dégénéres-
cences montrent donc que la fibre nerveuse périphérique ou centrale,
motrice ou sensitive, s'altère dans toute la longueur de son trajet et que
l'atrophie ne dépasse pas le point de terminaison de la fibre. Cependant,
dans quelques cas, surtout chez les jeunes enfants et les jeunes animaux,
on voit l'atrophie se propager au delà des noyaux de terminaison du neu-
rone dégénéré : il s'agit alors de ces atrophies dites indirectes observées
spécialement par v. Monakow à l'aide de la méthode de Gudden. Ces atro-
phies indirectes s'observent presque exclusivement chez les très jeunes ani-
maux et chez l'homme, dans les lésions cérébrales soit très anciennes,
soit remontant à la première enfance. Gudden les a attribuées à tort à des
phénomènes de compression secondaire, dus à l'accumulation du liquide
céphalo-rachidien ou à des déformations secondaires (Verschiebung de
Gudden); ces atrophies indirectes, qui sont toujours des atrophies excessi-
vement lentes et qui ne s'observent que lorsque l'animal, le jeune enfant
ou l'adulte a survécu longtemps à sa lésion, relèvent très probablement
d'une autre cause; elles tiennent, soit à un tassement des éléments cellu-
laires contenus dans le noyau, soit à leur manque de fonctionnement.
En effet, lorsque les ramifications arboriformes des cylindres-axes sont t
dégénérées, atrophiées et détruites, dans un noyau gris - que ce soit un
noyau de la couche optique, un tubercule quadrijumeau, ou un noyau de
terminaison d'un nerf sensitif, - les cellules de ce noyau, qui constituent
les cellules d'origine d'autres systèmes de neurones, se rapprochent les
unes des autres, au sur et à mesure que ce noyau se rétracte par suite de la
disparition de son tissu intercellulaire constitué surtout par les fibrilles
des ramifications arboriformes. Ces cellules peuvent se rapprocher au
point de gêner par leur compression mutuelle leur libre fonctionnement.
Ce résultat peut être produit d'autant plus facilement, que l'excitation
naturelle qui leur venait des fibres désormais dégénérées leur faisant défaut,
leur activité vitale diminue, et les cellules avec leur cylindre-axe s'atro-
phient peu il peu. Mais cette atrophie indirecte n'est jamais du'exce.ssivc-
ment lente, surtout si on la compare à la rapidité d'évolution de la dégéné-
rescence secondaire.
De l'étude histogénique que nous venons de faire, il résulte donc que :
1° Les cellules nerveuses de la moelle, du cerveau, ou des ganglions,
sont toutes isolées au début, sans connexion aucune, soit entre elles, soit
Hamil1cations ar-
boritbnncsdcForet-
Atrophies indi-
redcs.
Causes probables
des atrophies indi-
rectes.
i
Marche excessive-
ment lente Uc l'atro-
phicindirectc.
180 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
avec la périphérie. Elles représentent, suivant l'expression de His, un
système nerveux sans nerfs. Bientôt elles émettent des prolongements, les
prolongements cy/t'c-<M7e ? par lesquels elles entrent en connexion,
1. Dans l'écorce cérébrale EC, nous avons figuré deux cellules pyramidales, une ccllule de Cajal
et une cellule de Golgi. Chacune de ces cellules avec son cylindre-axe et les ramifications tcr-
FiG. 113. - Schéma de quelques neurones moteurs cl sensitifs de l'homme '.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 181
soit avec la périphérie, soit avec des cellules plus ou moins éloignées. Plus
tard, elles émettent de nouveaux prolongements souvent ramifiés, dits
prolongements protoplasmiques ou dendrites, qui établissent entre les cel-
lules voisines de nouvelles connexions.
2° Tous ces prolongements, qu'ils soient cylindre-axiles ou dendri-
tiques, se terminent par des extrémités libres, ramifications arú01'iforllles
de Forel, arborisations terminales de Iïülliher.
3° Les ramifications libres des dendrites et des cylindres-axes forment
non pas un réseau anastomotique, comme le croyaitGolgi, mais, ainsi que le
démontrent les travaux de lIis, de Forel et de Ramon y Cajal, un feutrage
dense, désigné par His sous le nom de neuropilème, feutrage dont tous les
éléments, quelque serrés qu'ils soient les uns contre les autres, conservent
néanmoins toute leur indépendance.
4° Il n'existe donc pas dans le système nerveux deux éléments, l'élément
cellule nerveuse et l'élément fibre nerveuse; il n'existe qu'un seul élément,
une seule unité, présentant son autonomie propre et constituée par la
cellule nerveuse, son prolongement cylindre-axile et les arborisations termi-
nales de ce dernier, unité que Waldeyer a désignée sous le nom de NEUIIONE,
et Kolliker sous celui de neurodeudron. Le système nerveux central ou
périphérique n'est donc constitué que par une chaîne de neurones plus ou
moins longs (fig. 113).
La cellule du neurone peut siéger, soit dans l'axe encéphalo-médul-
laire, soit dans les ganglions, soit à la périphérie (cellule olfactive). Le
cylindre-axe peut être plus ou moins long; une seule cellule nerveuse peut
posséder plusieurs cylindres-axes (cellule de Cajal), mais un cylindre-axe
minales de ce dernier constitue un neurone. L'extension de ces quatre neurones dépend donc de
la longueur de leurs cylindres-axes. La cellule de Golgi et la cellule de Cajal se ramifient en effet
dans l'épaisseur même de l'écorce cérébrale : la cellule pyramidale de gauche envoie son cylindre-
axe dans la couche optique Th; le cylindre-axe de la cellule pyramidale de droite se bifurque après
uncourt trajet, l'une de ses branches entre dans la constitution d'une libre calleuse, l'autre appar-
tient au système pyramidal. Cette dernière branche, après avoir donné dans son trajet de nom-
breuses collatérales, se termine par des arborisations libres autour d'une cellule de la corne
antérieure (CA). Le cylindre-axe de cette dernière cellule s'arborise librement à la surface d'un
muscle M. La voie motrice se compose donc de deux neurones : le premier est constitué par les
neurones du système pyramidal (NI), le second par les neurones moteurs périphériques (ives).
La voie sensitive est constituée au moins par trois neurones. Le neurone sensitif de premier ordre
est représenté par la cellule du ganglion spinal (GS) dont le cylindre-axe périphérique s'arborise
dans l'épidermc (Ep) et y reçoit les impressions sensitives et dont le cylindre-axe central pénètre
dans la moelle où il s'arborise librement. De là l'influx nerveux est transmis à un neurone de
2° ordre, lequel peut être soit un neurone moteur périphérique (CA), soit un neurone cérébelleux
(CC), soit un neurone bulbo-protubérantiel (XG+lI). Le neurone cérébelleux est représenté par la
cellule de la colonne (le Clarke (CC) dont le cylindre-axe s'arborise dans l'écorce cérébelleuse du
vermis supérior (EcV); le nel/I'one IJ1lLbo-p7'oll/l)Ùanliel par la cellule des noyaux des cordons de
Goll et de Burdach dont le cylindre-axe entre dans la constitution du ruban de Reil et
s'arborise dans la couche optique (Th). Le neurone sensitif de 2' ordre entre en connexion dans le
thalamus avec un neurone de 3' ordre, lequel peut être soit une cellule de Golgi (G), soit une cellule
du thalamus (Th) dont le cylindre-axe s'arborise dans l'écorce cérébrale EC, au voisinage d'une
cellule pyramidale, d'une cellule de Cajal ou d'une cellule de Golgi. Mais, par l'intermédiaire de
la cellule de Golgi du thalamus, le neurone sensitif de 2 ordre peut encore entrer en connexion
avec une des cellules pyramidales de l'écorce dont le cylindre-axe s'arborise dans le thalamus. La
cellule du neurone sensitif de 1" ordre GS peut en outre être impressionnée par un neurone sym-
pathique (Gsy).
Nous n'avons envisagé ici que les connexions les plus simples, elles sont en réalité beaucoup
plus complexes, ainsi qu'on le verra dans la deuxième partie de cet ouvrage.
Ncurohilumo de
His.
Les réseaux do
Gerlach et de Golgi
n'existent pas.
Neurone de Wal-
curo(lcnùron de
V. Kolliker. J, I
182 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La fonction des fi-
lires nerveuses dé-
pend de leur termi-
naison périphérique.
ineurilité de Vul-
pian.
Absence d'anasto-
moses entre les cel-
lules nerveuses.
Différents modes
de contact entre les
cellules.
Corbeilles termi-
nales de Kôlliker.
Contacts mufti-
PICS.
Mode de contact
lorsque les dendrites
font défaut.
ne réunit jamais deux cellules nerveuses; le cylindre-axe périphérique ou
central se termine toujours, soit par des arborisations terminales libres,
soit par des boutons terminaux libres également.
6° Il n'existe pas une cellule motrice et une cellule sensitive, une fibre
motrice et une fibre sensitive. La fonction motrice ou sensitive dépend de
la terminaison périphérique de la fibre, soit dans un élément moteur comme
le muscle, soit dans un élément sensible comme la surface cutanée.
Ainsi se trouve donc complètement et définitivement démontrée, par les s
recherches modernes, la théorie de la neurilité que notre illustre et très
regretté maître Vulpian avait émise il y a près de trente ans, en se basant
sur les données de la physiologie expérimentale. « En résumé, disait-il,
la neuritité est, suivant toute vraisemblance, la même dans toutes les fibres
nerveuses, qu'elles soientmotrices, ou sensitives, ou sympathiques, qu'elles
soient en rapport avec les organes des sens et peut-être même qu'elles
fassent partie des centres nerveux. On peut se la représenter comme une,
agissant de la même façon, quelle que soit la fonction qui seule varie. La
raison de la différence de cette fonction ne doit pas être cherchée dans les
propriétés physiologiques des fibres nerveuses elles-mêmes, mais bien dans
la différence des connexions de ces fibres, tant avec les parties centrales
qu'avec les parties périphériques. » (Leçons sur la physiologie, etc., 1866.)
6° Les connexions des cellules entre elles sont toujours de simples con-
nexions de contact, de contiguïté, jamais des connexions de continuité de
substance. Ce principe du contact sert de base à toutes nos connaissances
actuelles.
Le contact a lieu entre les arborisations terminales du cylindre-axe ou
de ses collatérales, soit avec les corps cellulaires, soit avec les dendrites.
Les modes de contact sont du reste variables; tantôt, comme dansle glo-
mérule olfactif (fig. 112), la dendrite empanachée et ramifiée est entourée
par les ramifications libres de la fibre olfactive; tantôt, comme dans le cer-
velet, les ramifications des cylindres-axes s'enroulent en liane autour des
dendrites des cellules de Purkinje (fibres grimpantes), ou s'emboîtent avec
le corps et les dendrites digitiformes des grains du cervelet (fibres mous-
sues) (fig. 101 et 1®); tantôt les arborisations terminales des collatérales
et du cylindre-axe entourent le corps cellulaire d'une sorte de corbeille ter-
minale (Endkorben de KolIIker) ou de nid péri-cellulaire (Cajal) (fig. 105);
le plus souvent enfin, grâce à la longueur et la richesse de leurs dendrites,
les cellules entrent en contact avec les arborisations terminales d'un très
grand nombre de fibres nerveuses (cellules pyramidales de l'écorce céré-
brale, cellules de Purkinje, cellules radiculaires des cornes antérieures).
Les aspérités des arborisations dendritiques (fig. 101) représentent très
vraisemblablement des lieux d'impression ou de contact pour les fibrilles
nerveuses terminales (Ramon y Cajal).
Lorsque les dendrites font défaut, comme dans les cellules unipolaires
ou bipolaires des ganglions cérébro-rachidiens, les ramifications terminales
des cylindres-axes s'appliquent sur le corps cellulaire, et le contact se fait
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 183
uniquement par l'intermédiaire du corps cellulaire. Depuis les travaux de
Ranvier et de v. Lenhossek, nous savons en effet que chaque cellule des
ganglions rachidiens est entourée d'une capsule endothéliale. Ehrlich a
décrit chez la grenouille, et Ramony Cajal, chez les mammifères, une arbo-
risation péri-cellulaire extrêmement fine, qui se continue avec une fibre
nerveuse dont l'origine est inconnue, mais qui appartient probablement au
système du grand sympathique. Cette structure est commune, non seule-
ment à toutes les cellules des ganglions rachidiens, mais encore à celles des
ganglions craniens (pneumo-gastrique, glosso-pharyngien, facial, triju-
meau, etc.).
II. SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE
§ 1. STADE EMBRYONNAIRE
Les nerfs périphériques soit moteurs, soit sensitifs, représentent, ainsi
que nous l'avons vu, les prolongements nerveux périphériques, soit d'une
cellule radiculaire de la moelle ou du bulbe, soit d'une cellule des gan-
glions cérébro-rachidiens. Ils se développent du centre à la périphérie,
ainsi que Kolliker, Bidder et Kupfl'er, Hensen et Vignal l'ont démontré, et
se présentent sous forme de faisceaux de fines fibrilles, noyées au sein
d'une matière homogène.
Chaque fibrille représente le prolongement cylindre-axile d'une cellule
nerveuse et se détache de la cellule par un cône d'insertion nettement
délimité. Les cellules d'origine d'un même nerf périphérique se groupent
ensemble, de telle sorte que le faisceau de fibrilles qui s'en détache et
qui constitue le nerf présente lui-même une base d'insertion conique
(fig. 114). De très bonne heure, à la fin du premier mois chez l'embryon hu-
main (llis), la périphérie de ces faisceaux de fibrilles est recouverte par
des cellules conjonctives embryonnaires qui prolifèrent, pénètrent dans l'in-
térieur même des faisceaux nerveux, s'y multiplient et divisent les fibrilles
nerveuses en petits faisceaux qu'elles recouvrent (fig. 116). Ces cellules
connectives embryonnaires se différencient bientôt des cellules conjonc-
tives ordinaires par la grande longueur que prend leur diamètre longitudi-
nal, par rapport à leur diamètre transversal. Ce sont des cellules aplaties,
très minces, présentant un noyau volumineux, ovalaire, en voie de repos ou
en état de kariokynèse, entouré d'un protoplasma peu granuleux et s'éten-
dant souvent au loin, sous forme de prolongements plus ou moins volu-
mineux et déprimés. Ces longues cellules plates sont formées d'un proto-
plasma excessivement malléable, d'une consistance demi-molle, et pré-
sentant une grande plasticité (Vignal) (fig. -lu7); elles s'appliquent en
effet à la surface des petits faisceaux de fibrilles nerveuses, se modèlent sur
Arborisations péri-
cellulaires des cel-
hiles ganglionnaires.
Développement des
tubes nerveux.
Travaux de His.
Travaux de Vignal.
184 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Formation de la
gaine de Sehwann et
des segments inter-
annulaires de Ran-
vier..
eux, les enveloppent, contractent avec eux une adhérence très intime, puis
se soudent à elles-mêmes et constituent ainsi aux faisceaux de fibrilles une
enveloppe spéciale, connue sous le nom de gaine de Schwann, et formée de
segments superposés' segments £ nte1annu-
lai2,es de Ranvier =' dont le nombre corres-
pond à celui des longues cellules connec-
tives ..
A cet état de développement, les parties
essentielles de la fibre nerveuse sont consti-
tuées : le faisceau de fibrilles en forme le cylindre-axe ; il est entouré de
protoplasma, recouvert par une enveloppe, la gaine.. de Schwann et, pour
constituer un tube nerveux semblable à celui de l'adulte, il ne lui manque
que sa gaine de niyéline.
La fibre nerveuse à cet état de. développement, même lorsqu'elle est
dépouillée par dissociation de l'enveloppe que lui forment les cellules
Fic. 114.
rto. 415.
FIG. 114. Groupe de neuroblastes moteurs et de fibres radiculaires d'un embryon humain
- d'environ quatre semaines. (D'après W. His.)
Cy, cylindre-axe. - Nb, neuroblastes. - Sp, spongioblastes. - ym, voile médullaire.
FiG. 115. - Fibres nerveuses d'un embryon de brebis de Om,3d5 de long. (D'après Vignal.)
F, portion d'un faisceau du nerf sciatiqne. -a, fibres nerveuses. - b, cellules connectives très allongées
ot isolées. c, cellules connectives appliquées sur les fibres nerveuses et dont les noyaux sont seuls visibles.
d, cellules lymphatiques. A -et B, deux fibres nerveuses plus fortement- grossies.
HISTOGENÈSE DIT SYSTÈME NERVEUX. 18.* *)
connectives (Vignal), se distingue cependant d'avec le cylindre-axe d'une
fibre de l'adulte; par
l'exagération de la
striation longitudi-
nale du cylindre-axe
et par la coloration
plus foncée que prend
ce dernier, lorsqu'on
le soumet à l'action
de l'acide osmique.
Elle diffère en outre
des fibres de Remak,
avec lesquelles on
pourrait la confondre à un examen superficiel, par les cellules connectives
qui la recouvrent, la netteté de ses 11J)l'llles et 1 absence d'anastomose5
§ 2. STADE ]OETAL - APPARITION DE LA MYÉLINE-
Vers la fin du quatrième mois de la vie intra-utérine, la myéline fait son
apparition dans le protoplasma qui entoure le cylindre-axe. La myéline
n'apparaît pas en même temps dans toutes les fibres, ni sur tous les points
d'une même fibre nerveuse, elle apparaît au contraire du centre à la péri-
phérie, ce qui a fait dire à
Vignal que « l'évolution
formative des fibres ner-
veuses estplus avancée com-
parativement dans les par-
ties des nerfs proches du
centre que dans celles de la
périphérie, et que le degré
de cette évolution est pro-
portionnel au voisinage de
la racine ».
. Au début, la myéline est à peine différenciée du protoplasma, probable-
ment d'origine centrale, qui entoure le cylindre-axe et qui est connu sous le
nom de ncuroplasma. Bientôt elle apparaît sous forme de mince lame, de
boules ou de gouttelettes, dans l'intérieur du protosplama péri-axile, en
dedans de la gaine formée par les cellules connectives.
Lorsque la myéline apparaît en nappe, c'est-à-dire sous forme de mince
lame, elle se moule à la surface du cylindre-axe qu'elle sépare de la gaine
de Schwann et s'étend dans toute ou presque toute la longueur du segment
inter-annulaire; il est alors excessivement difficile de saisir la limite des
cellules connectives qui forment les segments inter-annulaires (Vignal).
Sur d'autres fibres, elle apparaît sous forme de boules plus ou moins
La myélino appa-
raît dans les nerfs
vers la fin du 4- mois
de la vie intra-uté-
rinc.
La myélino appa-
raît dans le nerf du
centre à la périphé-
rie (Vignal).
FIa. 116. - Coupe d'un faisceau du sciatique d'un embryon de
vache de 25 millimètres de long. (D'après W. Vignal.)
a, fibrilles noyées dans une substance homogène. b, cellules con-
nectives embryonnaires recouvrant la périphérie du faisceau.
Fig. 117. - fibres nerveuses (['un embryon de mouton
de 0 ? 2S de long. (D'après Vignal.)
a, fibres nerveuses. - b, cellules connectives enveloppant les
3/4 do la filtre ; l'une de ces cellules a son noyau en voie de di-
vision, cette dernière est en partie détachée du faisceau.
c, cellules connectives complètement détachées du faisceau.
186 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
allongées et irrégulièrement distribuées le long de la fibre nerveuse. Sur
d'autres enfin, elle revêt la forme de granulations isolées les unes des
autres. A partir de ce moment, la myéline se développe de plus en plus, et
Chez le foetus les
tubes, à myéline ont
une apparence moni-
iformc.
' ^Hypertrophie du
.protoplasma péri-
sile chez le foetus.
Accroissement du
erf en longueur.
1
1
i-
i.
i'
les gouttelettes se contondent avec la grande masse
de la myéline (fig. 118); peu colorée par l'acide os-
mique au début, elle prend peu à peu sous l'in-
fluence de ce réactif, au sur et à mesure que l'on se
rapproche de la naissance, une teinte beaucoup plus
foncée, jusqu'à ce que la fibre nerveuse ait atteint
les caractères qu'elle possède à l'état adulte; « on-
dirait, dit Vignal, qu'à mesure que la vie embryon-
naire approche de sa fin, le protoplasma de la fibre
nerveuse devient de plus en plus capable de sécréter
une myéline parfaite ».
Ajoutons enfin que la myéline présente rarement,
chez le foetus, l'aspect de manchon régulier qu'elle
affectera plus tard et qu'elle se présente avec des
saillies ou des dépressions, donnant à la fibre ner-
veuse une apparence plus ou moins régulièrement
moniliforme, signalée déjà par Valentin.
En même temps que la myéline se développe, le
protoplasma péri-axile ou neuroplàsma s'hypertro-
phie. Il est toujours, d'après Vignal, beaucoup plus
abondant chez l'embryon que chez l'adulte, remarque
qu'avait déjà faite antérieurement Ranvier, sur les
nerfs de jeunes animaux comparés à ceux des ani-
maux adultes.
Les nerfs périphériques ainsi constitués n'ont
plus qu'à croître. Ils s'accroissent en largeur et en
longueur. Les tubes nerveux du foetus sont en effet
des tubes nerveux de très petit calibre, calibre que l'on
ne trouve guère chez l'adulte que dans les cas de
régénération des nerfs, leurs segments inter-annu-
laires sont également plus courts.
L'accroissement en épaisseur ainsi"qu'un certain
degré d'élongation progressive sont très certaine-
ment, ainsi que Ranvier le fit remarquer en 1871,
la conséquence de la croissance des éléments qui
constituent la fibre nerveuse. Si l'augmentation du
calibre du tube nerveux s'explique ainsi aisément, il n'en est pas de même
de son accroissement en longueur. La mensuration comparative des seg-
ments interannulaires chez le foetus et chez l'adulte nous montrent, en effet,
que la longueur de ces segments est comme 1 à 3 (Ranvier), tandis que -
l'accroissement total du nerf est comme 1 à 5. L'accroissement seul des
segments interannulaires ne saurait donc expliquer la croissance en lon-
FiG. 118. - Quatre tubes
nerveux du sciatique
d'un embryon d'une
brebis, long de Om,34.
(D'après Vignal.)
a, fibre sans myéline à
la surface de laquelle on
voit des noyaux. - b et
c, deux fibres sur lesquelles
la myéline a fait son appa-
rition le long du cylindre-
axe ; le protoplasma est
peu développé et no se
voit qu'au voisinage du
noyau. - d, un fibre dans
la myéline s'est également
développée le long du
cylindre-axe, mais le pro-
toplasma est plus abon-
dant; de plus il existe des
granulations de myélino
dans la masse de proto-
plasma située au voisinage
du noyau.
HISTOGENÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 187
gueur des nerfs; et celle-ci tient en grande partie, ainsi que Vignal l'a
montré, à l'interposition des segments intercalaires. « Chez les embryons
des mammifères et les jeunes sujets, des cellules conjonctives s'interposent
entre deux segments inter-annulaires, au niveau de l'étranglement annu-
laire, et sous leur influence, le cylindre-axe croît plus rapidement que la
gaine de Schwann, que le protoplasma et la myéline des segments inter-
annulaires limitant les étranglements, de sorte qu'elles arrivent à se mettre
en contact avec le cylindre-axe et qu'elles l'entourent. »
Ces cellules connectives, qui constituent un segment intercalaire de
Vignal, sont donc tout
à fait comparables aux
cellules enveloppantes
foetales qui constituent
la gaine de Schwann.
Bientôt en effet, dans le
protoplasma qui recou-
vre la portion légère-
ment accrue du cylin-
dre-axe, des gouttelettes
de myéline apparaissent
(fig. 119). D'abord peu
nombreuses; elles se fu-
sionnent bientôt et for-
ment au cylindre-axe,
au niveau du petit seg-
ment intercalaire, un
manchon complet qui
n'a plus qu'à croître en
longueur et en largeur
par élongation intersti-
tielle.
La longueur de ces
segments intercalaires
est très variable. Ils sont d'autant plus courts que l'embryon est plus
jeune, mais on en trouve encore de très courts chez le nouveau-né, ce qui
tend à prouver, d'après Vignal, que pendant la croissance il continue à se
former de nouveaux segments inter-annulaires, et on comprend ainsi
qu'un nerf s'accroisse avec le membre sans qu'il y ait déplacement de ses
parties (Vignal).
Segments courts intercalaires. - Renaut (de Lyon) a décrit chez le che-
val et l'âne adultes, entre des segments inter-annulaires normaux, d'autres
segments plus courts et plus minces, qu'il a appelés segments courts interna-
laires. Ces segments courts ont une longueur qui peut n'être que le cin-
quième de la longueur des segments normaux. Renaut regarde ces segments
plus courts et plus minces comme des segments de nouvelle formation,
Segmonts interca-
laires de Vignal.
Mode d'accroisse-
ment des segments %
intercalaires d'après
Vignal.
' t
)
Longueur des seg-
ments intercalaires.
Segments courts
intercalaires de Ro-
naut.
FiG. 119. Segments intercalaires, à différentes phases de leur
formation, d'un embryon de mouton de ou,47 de long. (D'après
Vignal.) "
a, étranglement annulaire normal. - b, un étranglement annulaire
sur lequel est appliquée une cellule connective intimement soudée à
l'extrémité des deux segments inter-annulaires qui limitent l'étrangle-
ment. - c et d, deux étranglements annulaires plus allongés que le
précédent, . la cellule connective est nettement interposée entre les
deux segments inter-annulaires ; c, est vu de proni ; de face.
e et f, la myéline est développée eu gouttelettes dans la cellule con-
nectivo formant le segment intercalaire. 'g, la myéline est assez
développée dans la cellule connective pour qu'elle forme un petit seg-.
ment inter-annulaire (segment intercalaire). Les lignes placées au voi-
sinage des segments indiquent la longueur relative des segments in-
tercalaires et des deux segments inter-annulaires voisins.
188 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. - -
Signification des
segments de Renaut.
destinés à remplacer les éléments dont l'évolution est terminée. Il est cer-
tain, en enet, que aans les nens tout comme dans les
autres tissus de l'économie, il se fait une rénovation,
mais cette question de la dégénérescence et de la régé-
nération des nerfs à l'état physiologique, posée déjà par
Remak en 1838, est encore loin d'être connue dans tous
ses détails. 0"0, sait du reste que chez l'homme adulte
comme chez les animaux, on trouve des tubes nerveux
en voie de dégénérescence (S. Mayer), bien que diaprés
nos recherches ces fibres' soient excessivement rares
chez l'homme adulte et bien portant. " ,
Renaut, qui a constaté chez les solipèdes la présence
de nerfs en voie de dégénération, dit n'avoir jamais ob-
servé dans ces nerfs dégénérés de nouveaux tubes ner-
veux inclus, indiquant une régénération par développe-
ment centrifuge, analogue à celle que l'on observe dans
le bout périphérique d'un nerf en voie de dégénération
après section expérimentale et rapprochement des deux
tronçons. Comme, d'un autre côté, ces nerfs dégénérés
des solipèdes présentent toujours des segments courts
intercalaires, Renaut a été amené à regarder ces seg-
ments courts comme destinés à remplacer les nerfs
dégénérés.
Vignal, qui a étudié les segments de Renaut, ne se
prononce pas sur leur signification et croit que les seg-
ments de Renaut peuvent être, ou bien comme l'admet
le professeur de Lyon des segments de nouvelle forma-
tion, ou bien, au contraire, n'être que des segments
intercalaires qui, formés dans le jeune âge, ont persisté
à l'état de développement incomplet. Il nous paraît ce-
pendant probable. que les segments de Renaut repré-
sentent bien des segments de nouvelle formation qui
poussent des prolongements vers la périphérie, pour
remplacer des tubes nerveux dont l'évolution est ter-
minée.
BOLL. Die Histologie und Hiszogenese der ne1'vosen Centralor-
gane. Arehiv. sur Psychiatrie und Neruenkrankheiten, 1874. -
Bucsholz. Bemerkungen über den histologischen Bau des Centralner-
vensystems de)' Suswassermolluskcn. Archiv. für. Anat. Physiol. und
wissenschaftl. Medicin, 1863. - S. R. Y Canal. A propos de certains éléments bipolaires du
cervelet, avec quelques détails nouveaux sur l'évolution des fibres cérébelleuses. Internat.
Monatschr. f. Anat. und Physiol., Bd VII, 1890. - Du même. Sur les fibres nerveuses de la
couche granuleuse du cervelet et sur l'évolution des éléments cérébelleux. Internat. Alonat-
schr. f. Anat. und Physiol., Bd VII, 1890. - Du Même. Sur la structure de l'écorce céré-
brale de quelques mammifères. La Cellule. Tome VII, 1891. - Deiters, Unte1'suchungen
über Gehirn und Rückenmark des Menschen und der Saügethiére. Braecnschweig, 1865. ,
Fig. 120. Troisjeunes
segments intercalai-
res à divers états de
développement. (D'a-
près Vignal.)
Los deux premiers,
A et B, viennent d'un
nerf d'un embryon de
brebis, long de 0m,47 ; le
troisième, C, d'un nerf
d'un enfant âgé de
10 jours. - a, segment
intercalaire.-b, noyau.
- c, protoplasma. -
d, myéline développée
dans le protoplasma du
segment intercalaire le
long du cylindre-axe.
- e, myéline développée
dans le protoplasma,
non le long du cylindre-
axe. - f, les segments
inter-annulaires entre
lesquels se trouvent les
segments intercalaires.
HISTOGÉNÈSE DU SYSTÈME NERVEUX. 189
EHRLICH. Ueber die lY1ethylenblau,reaction der lebenden Nervensubstanz. Deutsch medic. Wo-
chenschrift, 1886. - Forel. Einige Hirnanatomische Betrachtungen und Ergeb ? lisse. Arch.
f. Psychiatrie und Nervenk1'anl¡heiten. Bd XVIII, z FUSARI. Untersuchungen ueber die
feinere Anatomie des Gehirns des Teleostier. Intern. Nlonatsschr. f. Anat. u Physiologie. Bd
IV, 1887. - VAN GEHUCHTEX. Contribution ci l'étude de la muqueuse olfactive chez les mam-
mifères. La Cellule. Tome Vf, 1890. Du même. La Structure des centres nerveux. La
moelle . épinière et le cervelet. Li Cellule. Tome VII, 1891. -Du même. Les Découvertes
récentes dans l'anatomie et l'histologie du système nerveux central. Annales de la Société belge
de microscopie. Tome XV, Bruxelles, Manceaux, 1891. Du même. Le Système nerveux de
l'homme. Lierre, 1894. - Gerlach. Von dem Ruc7¡enmark. Stricker's Handbuch de)' Lehre
von den Geweben; t871. - GlERKE. Die Stützsitbstanz der Cem'sMerue ! ts</s<6 ? ? ! S. Archiv. f.
mikr. Anat., Bd. 25 et et 26, 1885-1886.- GOLGI. Sulla fina (matomia degli organi centrals
deL.sistema nervosa. Milano, 1885-1886. Du même. Sulla fina structura dei Bulbi olfactorii.
Reggio Emilia, 1875, - Du même. Recherches sur l'histologie des Centres nerveux. Archives
italiennes de Biologie. Tome II[, 1883. - HENLE. Handbuch der systematischen Anatomie des
Menschen. Bd III, Nervenlehre. Brazcnschweig, 1871. - His. Die Neuroblccsten zcnd deren
Enstehung im embryonalen Mark. Abh. de;' math-phys Classe d. Konigt. Sachs. Gesellsch.
d. Wissensch. Bd. XV, 1889. -DU même. Histogenèse und Zusammenhang der Nervenelemente.
Archiv. f. Anat. u Phys. Abth. Supplément Band, 1890. - Du même. Die Entwickelung der
ersten Nervercbahnerz beim blenschlichen Embryo. Uebersichtliche. Durstellung. Arch. f. Anat.
u Phys. Anat. Abth. 1887 p. 368. -Du même. Die ltI01'phologische Betrachtung der Kopf-
nerven. Id., p. 379. - Vorr KÜLL1Kim. Zur feineren Anatomie des centralen Nerverzsystems.
Das gleinlcirn; Das Ruckenmark. Zeitschrift f. wissensch. Zoologie. Bd. 49 et 57, 1890. -
Du même, Histologische Mittheilungen. WÜnbZl1'gel' Sitzungsberichte, 1889. Du même. Zur
feineren Anatomie des centralen Nervensystems. Zweitel' Beiti-ag : Das RÜckenma1'ke. Zeitsch1'.
f. wissensch. Zoologie, 1890. V. Lenhossek. Neuere Forschungen ueber den feinererz Bau
des Nerverzsystems. Correspondenzblatt sur Schweizer Aertze. lahrg. 21, 1891. - Du même.
Die Entwickelung der Ganglienanlagen bei dem Meuschlichen Embryo. Arch. f. Anat. u
Phys. Anat., Abth. 1891, p. 1. Du même. De)' feinere Bau des Nervensystems im Lichte
neuester Forschungen. Berlin, 1893. - Du même. Zui- Kenntniss der ersten Enstehurzg der
Nervenzellen und Nervenfaserrz béim Vogelembryo. Yerlarzdl : des X internat, medic. Con-
gresses. Berlin, 1890. - Du même. Ursprung, Verlauf und Endigung der sensiblen Ne ? ,tell-
las81'n bei Lumbricus. Archiv. f. mikrosk. Anatomie. Bd. 30, 1892. Du même. Beil1'tige
zur Histologie des Nervensystems und der Sirznesorgane. Wiesbaden, 1894. NANSEN. The
Structure and Conzbination of the Histological Eléments of the Central nervous Systems.
Bergens Muséums Aarsberetuing. Bergen, 1887. - RANviER, De la névroglie. Comptes
rendus de l'Acad. des se. Tome 94, 1882, et Arch. de Physiol. nôrm. et pathol., 1883.
- RETZIUS. Zur Kenntniss der Ependyrnzelléii de Centrcclorgane. Verhandl. des Biol. Vereins
in Stockholm, 1891. Du même. Biologische Untersuchungen. Neue Folge. Bd I, II, 111, IV, V.
Stockholm, 1892. - Robin. Procès-verbaux de la Société philomatique de Paris. Séance du
13 février 1847. - A. Thomas. Contribution à l'Étude du développement des cellules de
l'écorce cérébrale par la méthode de Golgi. C. R. Soc. de Biol., 1894. - VIGNAL. Sur le déve-
loppement des éléments de la moelle des mammifères. Archives de physiol. nor111. et path., 1884.
- Du même. Recherches histologiques sur les centres nerveux de quelques invertébrés. Archives
de zoologie expérimentale et générale. Série 2, t. I, 1883. - Du même. Accroissement des
tubes nerveux en longueur par la formation de segments intercalaires. Arch. de Phys., 1883.
- Du même. Développement des éléments du système nerveux cérébro-spirzal chez l'homme et
chez les mammifères. Paris, 1889. - W ALDEYER. Ueber einige neuere Forschungen im Gebiete
der Anatomie des Nervensystems. Deutsche medicin. Wochenschrift, 1891. - AUG. WALLER.
Sur la Reproduction des nerfs et sur la structure et les fonctions des ganglions spinaux.
Milliers Archiv, 1852.
CHAPITRE IV
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX
DE L'ADULTE
Substance grise et
substance blanche du
système ncrveux cen-
tral.
Substance grise.
i
Différences de co-
loration de la sulls-
tance grise suivant t
les régions.
Ili
Substance blan-
che, sa coloration et
sa consistance.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
Considéré à l'oeil nu au point de vue de sa structure générale macro-
scopique, le système nerveux est essentiellement formé de deux substances
qui diffèrent par leur aspect, leur consistance, leur structure et leurs fonc-
tions. L'une de ces substances présente une couleur grise, l'autre une cou-
leur blanche. La substance grise représente la substance active par excel-
lence, le véritable foyer d'innervation; la substance blanche, au contraire,
est passive au point de vue de ses fonctions et entièrement subordonnée
à la substance grise.
La substance grise, riche en cellules et en fibres nerveuses, forme les
ganglions périphériques et constitue un peu moins du tiers de la masse
totale de l'axe encéphalo-médullaire. Elle est translucide, quelquefois
même transparente, comme au niveau de la substance gélatineuse centrale
et de la substance gélatineuse de Rolando ; sa couleur varie du gris presque
blanc de l'écorce cérébrale au brun noirâtre du /or ? mV/erdeSoemmering.
Entre ces teintes extrêmes viennent se ranger une foule de nuances inter-
médiaires, telles que le gris jaune de la couche optique, le gris rouge des
noyaux rouges de Stilling, de la substance ferrugineuse du quatrième
ventricule, etc. Ces différences de coloration tiennent, non seulement à
l'abondance de la substance grise en vaisseaux sanguins, mais surtout il la
richesse plus ou moins considérable de ses cellules en granulations pig-
mentaires.
La substance blanche est constituée presque exclusivement de fibres
nerveuses; elle est remarquable par son opacité et se montre sous le même
aspect et avec le même éclat dans toute l'étendue du système nerveux.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 191
Elle forme la plupart des nerfs périphériques ainsi que les deux tiers de
l'axe encéphalo-médullaire.
La substance grise, bien que très molle, présente cependant un degré
de fermeté que n'offre pas la substance blanche. Cette dernière, de moin-
dre consistance, a été comparée par les auteurs anciens à une sorte de
pulpe, de là le nom de pulpe cérébrale. La consistance de ces substances
varie suivant que l'on considère les différentes parties du système nerveux :
ainsi le système nerveux périphérique (nerfs et ganglions), présente une
consistance autrement ferme que celle du système nerveux central. Le degré
de consistance tient en grande partie à la plus ou moins grande abon-
dance du tissu conjonctif dans la texture générale du système nerveux.
Partout où le tissu conjonctif abonde, comme par exemple dans les nerfs
et les ganglions périphériques, la consistance soit de la substance blanche,
soit de la substance grise, est augmentée; partout où le tissu conjonctif
n'existe qu'à l'état de trace et se réduit au rôle de simple soutien des
vaisseaux sanguins et lymphatiques comme dans le système nerveux cen-
tral, la consistance est faible.
Dans le système nerveux central, le mode de répartition des substances
" blanche et grise varie selon les segments que l'on considère. Dans la moelle
épinière, la substance blanche occupe la périphérie et entoure complète-
ment la substance grise. Dans l'encéphale, la substance grise entoure les
cavités ventriculaires, recouvre la plus grande partie de sa périphérie et
forme des amas disséminés dans son épaisseur.
La substance grise centrale se présente sous l'aspect d'une longue
colonne, qui s'étend du cône médullaire jusqu'au corps calleux. Elle entoure
le canal central de l'épendyme, s'élargit, s'étale et s'entr'ouvre au niveau
du bulbe pour former le quatrième ventricule, puis se rétrécit au niveau de
l'aqueduc de Sylvius. Elle tapisse le troisième ventricule et s'unit à celle
du côté opposé au-dessus du sillon de Monro pour former la commissure
molle. Au niveau des ventricules latéraux, la substance grise se réduit à
une très mince couche, qui ne présente une certaine épaisseur qu'au
niveau de l'angle latéral du ventricule, ainsi qu'au niveau des extrémités
antérieure et postérieure de ses cornes frontale et occipitale.
La substance grise périphérique revêt la forme d'une couche irréguliè-
rement onduleuse, qui recouvre le cerveau et le cervelet dont elle constitue
l'écorce. Elle représente à peu près les 9 dixièmes de la masse totale de la
substance grise de l'axe encéphalo-médullaire.
La substance grise, qui est située dans l'épaisseur de l'encéphale, con-
stitue autant de noyaux de volume très inégal et de forme extrêmement
variable, qu'on désigne sous le nom générique de ganglions cérébraux ou
encéphaliques. Ces ganglions sont, tantôt nettement circonscrits, comme les
corps opto-striés, le corps de Luys, les corps genouillés, les ganglions des
tubercules quadrijumeaux, les olives du bulbe et de la protubérance, etc.,
tantôt vaguement délimités; ils forment, dans ce cas, des nappes mal circon-
scrites de substance grise, qui s'infiltrent dans les interstices de la substance
t
Il
Modcdercparti-
tion des substances
blanche et grise,
dansicsystëmoner-
veux central.
Substance grise
centrale.
1
Substance grise
périphérique.
Ganglions eCl'é-
lraux ou cncyhali-
ques, ou noyaux cen-
traux.
192 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La substance blan-
che est formée do li-
bres jouant le rôle
de conducteurs.
Couronne rayon-
nante de Reil.
Fibres de projec-
tion. ? t
Fibres commissu-
l'ales et et arquées.
Conception ancien-
ne de la structure un
système nerveux.
Conception moderne.
blanche, comme la formation réticulée de la région de la calotte, les noyaux
gris de l'étage antérieur de la protubérance, etc., etc.
La substance blanche est essentiellement formée de conducteurs, de
fibres, qui relient entre elles les différentes parties de la substance grise.
Elle occupe la périphérie de la moelle épinière, relie l'écorce cérébrale et
cérébelleuse aux ganglions encéphaliques et ces derniers à la substance
grise centrale.
L'ensemble des fibres qui relient l'écorce cérébrale aux ganglions encé-
phaliques forme la couronne rayonnante ou grand soleil de Reil, et répond
au système de projection de ? ordre de Meynert. L'ensemble des fibres
qui relient les ganglions encéphaliques à la substance grise centrale con-
stitue le système de projection de 2" ordre de Meynert. Le système de pro-
jection de 3e ordre de cet auteur est constitué par les nerfs périphériques,
c'est-à-dire par l'ensemble des fibres qui relient la substance grise centrale,
aux organes de la périphérie du corps.
A côté de ces trois systèmes de fibres de projection décrits par Meynert,
il en existe un autre dont nous devons la connaissance aux travaux de
Türck, Bouchard, Charcot et Vulpian, Gudden, Flechsig, etc., travaux
basés sur la méthode des dégénérescences, sur la méthode des atrophies
expérimentales et sur l'époque de myélinisation des conducteurs nerveux.
C'est le système de projection directe qui relie l'écorce cérébrale à la sub-
stance grise centrale et qui comprend entre autres le faisceau pyramidal.
Le cervelet enfin présente des systèmes de fibres de projection qui sont
les homologues de celles décrites par Meynert dans le cerveau.
Mais les systèmes des fibres de projection ne constituent pas toute la
masse blanche de l'axe encéphalo-médullaire. A côté des fibres rayon-
nantes on trouve dans la substance blanche des hémisphères cérébraux et
cérébelleux, ainsi que dans la substance blanche de la moelle, d'autres
faisceaux de fibres; les unes commissurales, celles du corps calleux et de
la commissure blanche antérieure du cerveau, par exemple, relient entre
elles l'écorce des deux hémisphères, les autres, arquées, constituent un
véritable système de fibres d'association, et unissent entre elles les diffé-
rentes parties de l'écorce d'un même hémisphère.
Jusqu'à ces dernières années, on divisait les éléments constitutifs du
système nerveux central en deux variétés : les éléments nerveux proprement
dits et les éléments non nerveux. Les éléments nerveux comprenaient les
fibres nerveuses et les cellules nerveuses; les éléments non nerveux compre-
naient les épithéliums, les vaisseaux et le tissu de soutènement : tissu con-
jonctif et névroglie.
Aujourd'hui, depuis les travaux récents basés sur la méthode de Golgi,
cette division des éléments constitutifs du système nerveux central, en
éléments nerveux et en éléments non nerveux, ne peut plus être main-
tenue. Il résulte en effet de l'étude histogénique que nous venons de faire,
que : 1° l'épithélium qui tapisse les cavités encéphale-médullaires dérive
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTEME NERVEUX DE L'ADULTE. 193 I
du feuillet ectodermique au même titre que les cellules de la névroglie :
2° les cellules de la névroglie, qui présentent de si grandes analogies avec
les cellules nerveuses, proviennent, comme ces dernières, des neuroblastes,
c'est-à-dire des mômes éléments embryonnaires.
Les éléments non nerveux ne comprennent donc que les vaisseaux san-
funins et lymphatiques et la mince trame de tissu conjonctif qui leur sert de
soutien.
Quant aux éléments nerveux proprement dits, ils sont constitués par
l'épithélium épendymaire, la cellule névroglique et la cellule nerveuse munie
de son prolongement cylindre-axile, prolongement qui constitue la partie
la plus importante de la fibre nerveuse.
L'étude histogénique, que nous avons faite plus haut, nous permet d'être
brefs sur la constitution anatomique des différents éléments du système
nerveux central, dont nous allons rapidement passer en revue les caractères
à l'état adulte.
Nous étudierons donc :
1° L'épithélium épendymaire adulte;
3° La cellule névroglique adulte ;
3° La cellule nerveuse adulte ;
4° La fibre nerveuse adulte de la substance blanche;
5° Les éléments non nerveux, tels que les vaisseaux et la trame conjonc-
tive.
1° Les cellules épithéliales qui bordent le canal de l'épendyme et les
cavités encéphaliques sont disposées, chez l'adulte, en une couche unique
et régulière et reposent sur une couche plus ou moins épaisse de névroglie
presque pure et d'aspect gélatineux. Elles forment avec cette dernière
l'él)encly2îîe ventriculaire. Au niveau du troisième ventricule et en particu-
lier au voisinage de la commissure postérieure, les cellules épendymaires
sont disposées, d'après Lachi, en plusieurs couches superposées.
Chaque cellule épendymaire est formée d'une masse protoplasmique
cubique, peu granuleuse; elle contient un noyau sphérique et volumineux,
plus rapproché de la base de la cellule que de son sommet, se colorant
intensivement par le carmin et renfermant un nucléole. La base de la cel-
lule épendymaire est recouverte d'une mince cuticule; elle ne présente
pas chez l'adulte le petit prolongement conique de formation cuticulairc,
que l'on constate avec tant de netteté à l'aide de la méthode de Golgi sur
les cellules épendymaires foetales, prolongement considéré à tort par cer-
tains auteurs comme un cil vibratile. Quant au prolongement périphérique,
qui se détache du sommet de la cellule épendymaire, et qui atteint chez
le foetus la périphérie de la moelle ou de l'encéphale, il ne joue qu'un rôle
embryonnaire et s'atrophie chez l'adulte. Il se termine en effet, après
un trajet plus ou moins flexueux, d'après Cajal, Retzius, Sala et Kolliker,
au voisinage du canal central, dans la substance grise sous-épendymaire,
par une extrémité libre et ramifiée. V. Lenhossek soutient au contraire,
sans apporter toutefois de preuve à l'appui de son hypothèse, que la soi-
13
Structure de l'épi-
thélium épendymaire
à l'état adulte.
1
194 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. !
i
Structure des cel-
lules névrogliques Ùi
l'état adulte.
'
vier.
Corps do la cellule
névrogliquc adulte.
La cellule araignée
; adulte conserve toute
la. vic ses f'al'actèl'cs.
Nature de ses pro-
longcmcnts
Opinion de Ran-
vicr.
disant « atrophie » du prolongement épendymaire tient à un défaut d'im-
prégnation et que ce prolongement atteint chez l'adulte, comme chez le
foetus, l'enveloppe névroglique sous-pie-mérienne. La question n'est en
litige que pour les prolongements des cellules épendymaires qui tapissent
les parois latérales du canal central; et tous les auteurs admettent en
général, à l'exception de Kollil;er, la persistance, chez l'adulte, des prolon-
gements qui forment les cônes épendymaires antérieur et postérieur de
Retzius (fig. 90, p. 153).
2° Les cellules de la névroglie, qui se montrent dans toutes les parties de
la substance grise et de la substance blanche du névraxe, représentent,
grâce à leurs innombrables prolongements, le véritable tissu de soutène-
ment des centres nerveux. Elles entourent d'un feutrage très dense les cel-
lules et les fibres nerveuses, doublent les cellules épendymaires et se pro-
longent sur les vaisseaux, auxquels elles forment un véritable manchon
névroglique qui se poursuit sur toutes leurs ramifications, et qui s'enche-
vêtre avec le chevelu des-cellules névrogliques de la substance blanche et
de la substance grise. La névroglie existe à l'état de pureté autour du canal
central de la moelle et à la périphérie de la moelle et de l'encéphale, où elle .
forme une couche continue d'environ 20 à 50 z. d'épaisseur, couche qui
reçoit les gaines de Schwann des racines cérébro-rachidiennes (Ranvier).
La structure du corps des cellules névrogliques ne peut être étudiée
qu'à l'état frais, ou par dissociation, soit à l'aide d'une injection intersti-
tielle de sérum iodé (Ranvier), soit après action de l'alcool au 1/3 ou du
liquide de Mùller à 0,20 à 0,30 p. 100 et coloration consécutive au carmin.
Le corps cellulaire présente, dans ces conditions, un aspect vitreux homo-
gène, quelquefois finement granuleux et mesure en général de 8 it 10 u. de
diamètre. - Dans la substance blanche de la moelle, du cervelet ou du
cerveau de l'homme, on trouve des cellules aplaties et allongées, dont le
corps mesure 20 à 25 u. et dont le noyau atteint 6 à 8 ? Ce noyau est en
général sphérique et nettement délimité; il se colore intensivement par le
carmin et contient un nombre assez considérable de granulations foncées.
Nous avons étudié plus haut les nombreux prolongements des cellules né-
vrogliques examinés à l'aide de la méthode de Golgi, nous n'y reviendrons
pas ici. La cellule araignée conserve en général ses caractères pendant toute
la vie. Un certain nombre de cellules embryonnaires subissent toutefois
d'après Ranvier, pour atteindre l'état adulte, une transformation particu-
lière qui porte surtout sur leurs prolongements. Ceux-ci prennent, ainsi
que nous l'avons vu précédemment, un aspect rigide, ferme et homogène;
ils deviennent d'un volume égal dans toute leur longueur, ne présentent
jamais la moindre trace de division, sauf toutefois au voisinage immédiat
de la masse protoplasmique qui entoure le noyau, et qui s'étend entre les pro-
longements comme une membrane interdigitale (Ranvier). La cellule de la ,
névroglie, arrivée à l'état adulte, est alors formée, d'après Ranvier, de deux
parties : par des fibres de toute longueur qui s'entrecroisent dans tous les
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 19 : i
sens et constituent les libres de la névroglie, et par une cellule aplatie, granu-
leuse, munie d'un noyau, comparable aux cellules plates du tissu conjonctif
décrites par Ranvier, et qui présentent comme ces dernières des faces et
des crètes d'empreintes correspondant aux fibres de la névroglie.
Chez l'adulte, les cellules névrogliques aplaties de Ranvier se rencon-
trent avec une trop grande fréquence, une trop grande constance de forme
et avec des dimensions trop variées, pour que l'on puisse les considérer,
avec Golgi, comme représentant des déchets cellulaires soit physiologiques,
soit relevant d'une dissociation défectueuse ou d'un défaut de durcissement.
Aussi Kolliker, admettant avec Weigcrt l'existence des cellules de
Ranvier, émet-il l'hypothèse que les cellules névrogliques adultes sécrètent
d'un seul côté, et par différenciation cellulaire, une sorte de membrane pour-
vue de prolongements, membrane qui reste en contact avec le protoplasma
permucleaire aussi long-
temps que les prolongements
s'accroissent, mais qui peut,
dans certaines conditions
qui restent encore à déter-
miner, se séparer du proto-
plasma.
3" Cellules nerveuses. -
Nous avons étudié plus haut
les formes si variées de la
cellule nerveuse, ainsi que le
mode d'origine et de ramifi-
cation de ses dendrites et de
son prolongement cylindre-
axne; il ne nous reste donc a étudier ici que la structure de sa masse pro-
toplasmique.
Le corps de la cellule nerveuse est formé d'une masse de protoplasma
à striation nettement fibrillaire. Etudiée à l'aide des méthodes de coloration
nouvelles, en particulier à l'aide de la méthode de \issu, cette masse de
protoplasma se trouve constituée par un délicat réseau de fibrilles, noyées
au sein d'une substance homogène intermédiaire, laquelle se colore fai-
blement par les réactifs (fig. 122). La striation fibrillaire du protoplasma,
signalée pour la première fois par Remak en 1844, a été étudiée depuis par
Leydig et \Valler chez les Invertébrés; par Beale, Max Schultze, Frommann,
Deiters, Iüillilcer, Ranvier, etc., chez les Vertébrés. A ces travaux il faut
ajouter les travaux récents de Flemming, de Rauber, de Kupffer, etc. Les
fibrilles protoplasmiques, parallèles pour la plupart, pénètrent dans la
cellule au niveau de chacun de ses prolongements dendritiques ou cylindre-
axile, s'entrecroisent dans la masse cellulaire, et se perdent au voisinage du
noyau, autour duquel elles circonscrivent souvent plusieurs couches con-
centriques (Max Schultze). Les fibrilles ne sont pas d'égale épaisseur, mais
Opinion de Golgi.
Opinion de Nôlli-
ker. !
S
Structure de la
masse protoplasmi- i
que de la cellule ner-
vousc.
Réseau fibrillaire. ?
f
I
Fig. 121. - Cellule névroglique de l'écorce cérébrale d'un
supplicié. (D'après Vignal.)
196 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Aspect nioniliformc
des fibrilles.
Paraplasma.
Granulations pi{ ! -
mcntaircsdupara-
plasma.
Réseau chromati-
qncctkaryoptasma
du noyau des cel-
lules.
Nucléolules.
Les cellules ner-
veuses des centres
p sont dépourvues do
membranes d'enve-
loppe.
présentent de place en place des rendements en fuseau, qui leur donnent un
aspect moniliforme. Cet aspect, facile il constater lorsqu'on examine des
cellules nerveuses à l'aide de la méthode d'Ehrlich, c'est-à-dire à l'aide
d'une injection intra-vitam de bleu de méthylène, disparaît peu de temps
après la mort, et les renflements désagrégés des fibrilles impriment alors
au protoplasma cellulaire l'aspect granuleux spécial signalé par tous les
auteurs.
La substance homogène intermédiaire aux fibrilles est de nature albu-
mineuse et connue sous le nom de
paraplasma (Iiupffer).I;lle se conti-
nue avec la couche protoplasmique
qui entoure les fibrillesdu prolonge-
ment cylindre-axile et contient un
nombre plus ou moins considérable
de granulations pigmentaires. Ces
granulations, qui sont propres aux
cellules nerveuses adultes, se pré-
sentent, dans la majorité -des cas,
sous l'aspect d'un amas de granu-
lations angulaires d'un jaune clair,
ou faiblement colorées, occupant
en général dans la cellule une po-
sition excentrique, au voisinage
d'une dendrite (fig. 122). Dans cer-
taines cellules, telles que celles du
locus nige/' de Soemmering ou du
lnclls coe/'uleus par exemple, les gra-
nulations pigmentaires sont forte-
ment colorées en brun ou d'aspect
rouillé; elles remplissent la pres-
que totalité du corps cellulaire, et
se prolongent dans les dendrites, de telle sorte que le noyau représente
le seul point clair de la cellule.
Le noyau des cellules nerveuses est relativement volumineux, et mesure
de 3,4 il '18 y.. Sphérique ou légèrement anguleux, il est constitué, d'après
Flemming, comme toute formation nucléaire, par un réseau de chromatine
et par une substance intermédiaire molle ou liquide, le ka1' ? foplasma. Le
noyau, entouré d'une membrane très nette, riche en chromatine d'après s
Flemming, renferme un nucléole arrondi, fortement réfringent, très nette-
ment délimité, riche en chromatine et se colorant par conséquent intensive-
ment par les réactifs colorants; il est pourvu en général de vacuoles dési- z
gnées sous le nom de nucléolules.
Les cellules nerveuses des centres encéphalo-médullaires sont dépour-
vues d'enveloppe propre; elles sont simplement limitées par le tissu même
de la substance grise environnante, c'est-à-dire par la névroglie, les vais-
Fi(;. 122. - Cellule de la corne antérieure do la
moelle épinière de l'homme, colorée d'après la
méthode de Nissl. [D'après Edinger.)
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE -L'ADULTE. 191 il
seaux et les fibres nerveuses. - Sous l'influence des bichromates alcalins,
elles subissent en général un certain degré de rétraction et des altérations
de forme. Lorsque la cellule n'est pas rétractée, elle occupe toute la place
qui lui est réservée dans la substance grise et s'imprègne en général faible-
ment par les réactifs colorants. Lorsqu'au contraire la cellule est revenue
sur elle-même, elle se colore très intensivement et on constate autour d'elle
l'existence d'une zone claire, qui correspond à l'espace qu'elle a abandonné
dans la substance grise.
Ces différences d'imprégnation que présentent les cellules nerveuses,
différences qui correspondraient, d'après Flesch, à des différences dans leur
fonctionnement, les ont fait distinguer par Weigert en cellules chîo2zol)hî*les
et en cellules chromophobes. Avant d'admettre l'hypothèse de Flesch, il
faut se rappeler que l'on rencontre, en général, tous les intermédiaires entre
les cellules chromophobes et les cellules chromophiles, et que les cellules
nerveuses rétractées se colorent plus intensivement que les cellules non
revenues sur elles-mêmes.
4° Fibres nerveuses adultes du névraxe. - Le cylindre-axe des cellules
nerveuses adultes, qu'il entre dans la constitution d'un nerf périphérique
ou qu'il concourre à former les tubes nerveux du névraxe, se revêt en géné-
ral, aune certaine distance de son origine, d'une gaine de myéline. Mais
la gaine de myéline ne recouvre pas nécessairement tous les cylindres-
axes, de telle sorte que l'on peut diviser les fibres nerveuses soit du système
nerveux périphérique, soit du système nerveux central, en fibres à myéline
et fibres sans myéline. Le cylindre-axe des fibres à myéline n'est pas recou-
vert dans toute sa longueur d'une gaine myélinique. Cette dernière fait
défaut, au niveau de l'origine du cylindre-axe; elle l'abandonne également
en un point plus ou moins éloigné des arborisations terminales, soit des col-
latérales, soit de la fibre nerveuse elle-même, qu'il s'agisse d'une fibre des
centres ou d'un nerf périphérique.
Le cylindre-axe des cellules du type II de Golgi est très probablement
dépourvu de myéline; il en est de même de celui de toute une catégorie spé-
ciale de nerfs périphériques connus sous le nom de fibres de Remak.
Les fibres ci myéline constituent l'immense majorité des tubes nerveux
de la substance blanche du névraxe, mais elles sillonnent également la
substance grise, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre en examinant une
coupe de moelle, de bulbe, de cervelet ou de cerveau, traitée à l'aide des
méthodes de Weigert ou de Pal.
Très sembables par leur aspect général et leur couleur aux nerfs péri-
phériques, les tubes à myéline du névraxe s'en distinguent cependant par
certaines particularités de structure hien indiquées par Ranvier. Ces tubes,
dont le diamètre est variable, possèdent tous un cylindre-axe entouré d'une
gaine de myéline, mais ils sont dépourvus de gaines de Schwann et ne pré-
sentent par conséquent ni étranglements annulaires, ni segments interan-
nulaires (Ranvier). Le Goff et Tourneux, 'Flechsig, Porter, Capobianca él..
13'
f
Cellules chromo-
philes et chromo-
phobes.
1
Gaine de myéline.
Dift'crcllccs do
structure des tubes
nerveux à myéline
du système nerveux
central et des nerfs
périphériques.
Dans les centres
les tubes nerveux
n'ont pas de gaine
de ? chWaJ1l1.
198 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Étranglements an-
nulaires. 1
Incisurcs dans les
nerfs du névraxe.
Germano, Cajal, admettent cependant dans le système nerveux central
l'existence d'étranglements annulaires de Ranvier. La gaine de myéline de
certains tubes nerveux, en particulier celle qui entoure les prolongements
intra-médullaires des racines médullaires ou bulbaires, est recouverte d'une
sorte de membrane très mince; quelques tubes possèdent un noyau saillant
à leur surface et logé dans une masse de protoplasma(fig. 1 23, E, c,) qui s'étend
à la surface du tube; mais il n'existe pas de gaine de Schwann (Ranvier).
D'autres tubes, en particulier les tubes de petit calibre, présentent souvent
une apparence variqueuse.
Enfin, de même que dans les tubes nerveux périphériques, les incisures
de Schmidt, ainsi que les segments cylindro-coniques (voy. p. 2l 1), appa-
raissent très nettement sur les dissociations des tubes nerveux du névraxe
pratiquées après injection interstitielle d'acide osmique. Ranvier fait remar-
quer en outre, que les anneaux concentriques que l'on observe dans la gaine
de myéline des tubes nerveux de la moelle coupés transversalement après
durcissement dans les bichromates, sont trop nombreux pour dépendre
uniquement ainsi que c'est le cas pour les nerfs périphériques - des
incisures et des segments cylindro-coniques. Il est probable que les modi-
fications exercées sur la myéline par les bichromates sont en partie cause
du grand nombre de' ces formations concentriques.
Après l'action de l'alcool absolu et de l'éther, on obtient facilement, sur
les tubes des centres nerveux, le réseau décrit par Ewald et Kuline sur les
Fia. 123. - l, B, C, D et. E, divers tubes nerveux des cordons antérieurs de la moelle opinièro
du chien, isolés par dissociation après injection interstitielle d'acide osmique. (D'après
Ranvier.)
ca, cylindre-axe. my, gaine do myéline. - g, enveloppe ln6riphlrirne ? c, noyau et protoplasma quo
l'on observe à la surface de quelques rares tubes nerveux.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 109
nerfs périphériques. Mais ce réseau se distingue de celui des nerfs périphé-
riques en ce qu'il n'est pas interrompu par des étranglements annulaires
de Ranvier (Kiilliker).
L'absence de gaine de Schwann est constante dans tous les tubes nerveux
de la substance nerveuse centrale. Ranvier a montré, en effet, que les tubes
myéline des racines médullaires ou bulbaires ne se revêtent de leur gaine
de Schwann, qu'au moment où ils atteignent la couche de névroglie sous-
pie-mérienne. La continuité de la gaine de Schwann avec la couche névro-
plique sous-pie-mérienne se fait, non pas au niveau d'un étranglement
annulaire de mais au niveau de la partie moyenne d'un segment
, intcrannulairc, soit avant, soit après le noyau de la gaine de Schwann. Ce
fait pourrait être invoqué en faveur de la nature névroglique de la gaine de
Schwann et de son origine ectodermique.
"7wcH non nerveux, vaisseaux, tissu con jonc tir Les vaisseaux
sanguins des centres encéphalo-médullaires émettent de nombreuses
branches, qui forment dans la substance blanche des réseaux capillaires,
dont les mailles allongées suivent la direction des fibres nerveuses. Dans
la substance grise, le réseau capillaire, d'une extrême richesse, est formé
par des mailles arrondies et très serrées. Ces vaisseaux artériels, veineux
et capillaires, ne se distinguent de ceux des autres tissus que par l'existence
d'une gaine périvasculaire décrite par Robin et par Yirchow, et constituée
- par l'adventice. D'après Axel Key et Retzius, la gaine périvasculaire de
Robin est tapissée, sur ses deux faces, d'un endothélium dont l'existence a
été mise en doute par Pouchet et Tourneux.
La gaine périvasculaire de Robin entoure les vaisseaux sanguins d'un
véritable manchon, et se prolonge sur toutes leurs ramifications. L'espace
compris entre les vaisseaux et la gaine périvasculaire est rempli de liquide
et renferme en général des cellules lymphatiques, des granulations grais-
seuses et, dans les cas pathologiques, une quantité souvent considérable
d'hématoïdine, soit sous forme de granulations, soit sous forme de cristaux ;
aussi lui a-t-on donné le nom de gaine lymphatique, bien qu'une injection
poussée dans ces régions n'arrive pas dans les ganglions voisins. l'our
certains auteurs, ces gaines feraient partie d'un système lacunaire fermé,
situé au-dessous de la pie-mère et constituant les espaces épicérébraux et
épispinaux de Mis.
En dehors de la névroglie qui constitue, ainsi qu'on l'a vu plus haut, le
véritable tissu de soutènement des éléments nerveux, on rencontre encore
dans le système nerveux central du tissu conjonclifvéritable. Ce tissu con-
jonctif, constitué par les prolongements intra-cérébraux et intra-spinaux
de la (lui accompagnent et soutiennent les vaisseaux, présente
les caractères histologiquesethisto-chimiques du tissu conjonctif ordinaire.
Il se différencie de la névroglie par l'épaisseur plus grande de ses fibrilles,
par la facilité avec laquelle il se colore par le carmin, - ce qui n'est point
le cas pour les fibrilles de la névroglie, - et enfin par ses réactions hislo-
Réscaux capillaires.
Gaine de I
Gaine de 1
Il n'est pas pro1lvé
que la pallie dc Ho-
bin soit 111lC 'ail]c
lymphatique. 0
Dans le système
nerveux central. le
tissu eonjonctif n'e- .
xiste' ql1 : autom'- des
vaisseaux. '
Caractères diffé-
l'cntieb de la uéyl'o-
glic et (lu tissu COtl-
jonctif.
200 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le tissu conjonctif
péri-vasculairc est
toujours entouré d'un
manchon de névro-
glie.
Ganglions cérèbro
rachuticnsctsym-
pathiques. .
1'nlcs cn T rlc Itan-
vier. fc
Les cellules des
ganglions c{ : .rtll1'()-
1'.ICllilI1CI15 sont uni-
polaires, sauf pour
le f.;anlion acousti
que,
chimiques, qui sont celles du tissu conjonctif ordinaire. Soumis à l'état frais
à l'action de l'acide acétique, il se dissout, tandis que dans les mêmes con-
ditions la névroglie persiste intacte (Ranvier, Cours du Collège de France,
inédit).
Dans le système nerveux central, le tissu conjonctif ne se rencontre
qu'autour des vaisseaux, et il est plus abondant dans la moelle que dans
le cerveau. Dans la moelle il forme des travées péri-vasculaires rayonnant
de la périphérie au centre sel)la dont il est du reste très
facile de constater l'existence. 11 suffit, ainsi que l'a montré Ranvier, d'ar-
racher la pic-mère sur une moelle fraîche; on voitalors très nettement que `
les vaisseaux radiés sont accompagnés par du tissu conjonctif (Cours du
Collège de France, inédit).
L'élément mésodermique - tissu conjonclif, entre donc dans la con-
stitution de la charpente des centres nerveux, mais les libres de ce tissu
n'entrent pas en contact direct avec les cellules ou les fibres nerveuses,
dont elles sont toujours séparées par une couche plus ou moins épaisse de
fibres névrogliques.
Les vaisseaux, entourés de fibrilles conjonctives, sont en outre envelop-
pés d'un manchon névroglique, qui les suit jusque dans leurs plus fines
ramifications, manchon névroglique qui se continue avec la névroglie cen-
trale, la névroglie sous-pie-mérienne et la névroglie inter-fasciculaire et
inter-tubulaire.
En résumé donc, les vaisseaux du système nerveux central sont entourés
de deux gaines de nature différente : l'interne, de nature conjonctive, appar-
tient au feuillet mésodermique; l'externe, de nature névroglique, se déve-
loppe aux dépens du feuillet externe ou ectodermique. .
HISTOLOGIE GÉNÉRALE Du' SFS'l'Î3111 NHRVELX P É I ! 1 1' II K R I Q U E
I. Structure des ganglions nerveux.
Les ganglions nerveux peuvent être divisés, au point de vue de leur
structure et de leurs fonctions physiologiques, en deux variétés :
A. Les ganglions c'e& ? 'o- ? '6 ! c/</f/ ! eK;
B. Les ganglions sympathiques.
A. GANGLIONS CÉRÉBRO-RACHIDIENS. Les cellules nerveuses adultes
des ganglions cérébro-rachidiens, à l'exception, toutefois, des ganglions
acoustiques, sont unipolaires et d'aspect piriforme ; elles n'émettent qu'une
seule fibre nerveuse, laquelle se divise en T après un court trajet, ainsi que
Ranvier l'a montré en 1875 (fig'. 124).
La cellule unipolaire adulte se présente sous la forme d'un globe assez
régulièrement sphérique, entouré d'une capsule endothéliale et ne conte-
nant en général qu'un seul noyau, dont le volume est en rapport avec celui
de la cellule. Le corps de la cellule ne présente ni la striation fibrillairc
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 20t H
parallèle, ni le réticulum si manifeste des cellules nerveuses du névraxe,
en particulier des grosses cellules multipolaires de la moelle épinière. Il
contient, au contraire, ainsi que Ranvier l'a décrit et figuré, une série de
granulations, disposées en cercles concentriques autour du noyau. D'après
Flemming, le corps cellulaire est formé, d'une part, d'une substance inter-
médiaire homogène et fluide contenant quelques granulations, et, d'autre
part, de fins filaments serrés, disposés en couches concentriques, filaments
dont la longueur et l agencement ne sont
pas encore élucidés : on ne sait, en effet,
s'ils existent à l'état de réticulum. Quoi qu'iL L
en soit, Flemming, en se basant sur ces ca-
ractères, conclut que les cellules des gan-
glions rachidiens président à la nutrition
des racines sensitives, sur lesquelles elles
exercent une action trophique, et qu'elles
ne peuvent être comparées aux cellules
multipolaires des cornes antérieures, par
exemple, ou aux cellules multipolaires sym-
pathiques, qui représentent de véritables .-
centres physiologiques, ou des organes du
conductibilité.
Le volume des cellules nerveuses adul-
tes est très variable et oscille entre 29 à
60 u (Külliker) : il y en a de petites, de
moyennes et de grosses; mais toutes sont
unipolaires et enveloppées dans une cap-
sule endothéliale, bien connue depuis les
recherches de Ranvier et de v. Lenhossek
(fig. -124). La capsule endothéliale corres-
pond à la gaine de Schwann, sa face interne
est tapissée, ainsi que Frantzell'a montré en
18G î, d'une couche de cellules épithéliales
polygonales, dont le noyau volumineux fait
saillie à la face interne de la capsule.
Le cylindre-axe qui se détache de la cellule nerveuse unipolaire se
recouvre bientôt d'une gaine de myéline, puis il se contourne et se replie,
ainsi que Ranvier l'a montré, au niveau de la cellule ganglionnaire, dans
l'intérieur même de la capsule endothéliale, s'enveloppe ensuite de sa gaine
de Schwann et présente un étranglement annulaire (fig. 124).
La cellule des ganglions rachidiens occupe donc la partie centrale d'un
segment intcr-annulaire, et les noyaux qui doublent sa capsule sont l'homo-
logue du noyau du segment inter-annulaire des nerfs périphériques (Ran-
vier). On observe, en général, un deuxième segment inter-annulaire avant
que la fibre nerveuse ne se divise en T (fig. 121). Cette division s'opère au
niveau d'un étranglement annulaire; l'une des branches de bifurcation se
Capsule enùothé-
liale des cellules.
...
Divisions en T de
Ranvier.
Fig. 124. Deux cellules nerveuses
des ganglions spinaux du lapin, iso-
lées par dissociation après injection
interstitielle d'une solution d'acide
osmiquc à 2 p. 400; coloration par
le picro-carminate ; conservation
dans la glycérine. ( D'après Ran-
vier.)
(', étranglement du tube en T. -
n, noyau du premier segment de la
branche cellulaire fin T. ë. premier
étranglement de la branche cellulaire.
ttt, noyau ;mg ! ioni)an'c ? r,noyandc
l'épithélium sous-capsulaire.
202 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
i
11 La Mire la plus
prêle de la division
Icn T est toujours la
rilirc centrale.
Pour Cajal et Van
la cellule
des ganglions eéré-
liro- rachidiens est
coniparabteauuccel-
'lulc olt;vcticc.
Cellules nerveuses
bipolaires du ga : =-
Iioaacoutiu<'.
t
V, Leur capsule en-
Vlothêliale.
I
Gaine secondaire
dc]{a ! )\ierc)tcxfes
^poissons.
continue avec une fibre des racines postérieures de la moelle, tandis que
l'autre se porte à la périphérie, et s'entremêle avec les fibres motrices éma-
nées des cellules antérieures de la moelle pour former le nerf mixte.
v. Lenhossek a établi en 1886, et le fait a été depuis confirmé, a l'aide
de la méthode de Golgi, par Cajal et v. Gehuchten, que la fibre la plus grêle
est toujours la fibre centrale, c'cst-a-diro celle qui entre dans la consti-
tution d'une racine postérieure. Le cylindre-axe de la fibre périphérique
est beaucoup plus volumineux, il semble être la continuation directe du
prolongement cellulaire, de sorte que la libre centrale n'apparaît que comme
une branche collatérale.
Mais Cajal, se basant sur le fait que le prolongement central possède à
un degré plus accentué que le prolongement périphérique les caractères des
prolongements cylindre-axiles, a émis en 1891 l'hypothèse, adoptée par
v. Gehuchten, que le prolongement périphérique représente en réalité le
prolongement protoplasmique de la cellule ganglionnaire; il joue le rôle
d'organe récepteur à conduction cellulipète, et c'est en raison de sa grande
longueur qu'il présente les caractères morphologiques d'un prolongement
cylindre-axile et qu'il s'entoure, comme ce dernier, d'une gaine de myé-
line. La cellule des ganglions rachidiens serait, d'après ces auteurs, tout
à fait comparable aux cellules olfactives, dont elle ne se distingue que par
la longueur de son prolongement périphérique. Le stade intermédiaire
entre le court prolongement périphérique de la cellule olfactive et le long
prolongement périphérique de la cellule ganglionnaire, serait représenté
par la cellule auditive, dont le prolongement périphérique s'arborise libre-
ment entre les cellules ciliées de la macule auditive ou de V organe de Corli .
Les cellules nerveuses des ganglions acoustiques (ganglion spirale du
nerf cochléaire, intumescence gangliforme du nerf vestibulaire) sont bipo-
laires, comme les cellules nerveuses des ganglions rachidiens des poissons.
Elles donnent naissance, par chacun de leurs pôles, à un cylindre-axe qui
se recouvre d'une gaine de myéline. Ces cellules bipolaires sont encapsulées
comme les cellules unipolaires des ganglions rachidiens, elles occupent la
partie centrale d'un segment inter-annulaire, et la gaine de myéline est
interrompue à leur niveau. La capsule des cellules bipolaires ne présente,
en général, qu'un seul noyau situé à sa face interne, et entouré d'une masse
protoplasmique étalée. Chez les poissons, cette capsule, qui correspond à la
gaine de Schwann, est entourée d'une seconde capsule décrite par Ranvier,
sous le nom de gaine secondaire. Cette dernière ne se moule pas comme
la gaine de Schwann, sur les tubes nerveux et leurs prolongements annu-
laires, mais reste cylindrique dans tout son trajet (tig. '1 : : J : i).
La différence morphologique qui existe entre les cellules bipolaires des
poissons et des ganglions acoustiques d'une part, et les cellules unipolaires
[les ganglions cérébro-rachidiens des autres Vertébrés d'autre part, est plus
apparente que réelle. Nous avons vu en effet, plus haut, que les cellules des
ganglions rachidiens sont bipolaires au début et que, dans un certain stade
de développement, on trouve tous les intermédiaires entre les cellules
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 203
bipolaires transitoires et les cellules unipolaires définitives (lig. 87, p. 14.8).
Les cellules unipolaires des ganglions rachidiens se rétractent, comme
les cellules multipolaires du névraxe, sous l'influence des bichromates : alcalins. Mais, au lieu de se rétracter régulièrement, comme le font ces der-
nières, les cellules ganglionnaires se présentent sous la forme de corps à
contours très irréguliers, présentant des pointes et des dépressions feston-
nées, et se colorant vivement par le carmin. Cet aspect festonné, lié, d'après
Ranvier, à la présence de vacuoles plus ou moins grandes développées dans
la couche corticale du globe ganglionnaire, ne se retrouve pas lorsqu'on
durcit les ganglions dans une solution d'acide chromique à 2 p. 1000.
Entre la capsule endothéliale et le corps de la cellule ganglionnaire, on
trouve, en employant la méthode de Golgi, une arborisation péricellulaire
très fine, qui se continue avec une fibre nerveuse amyélinique, d'origine
inconnue, mais provenant probablement du grand sympathique. Ces arbo-
risations, décrites pour la première fois' par Ehrlich chez la grenouille, et
par' Cajal chez les mammifères, montrent que le mode de contact se fait
directement entre le corps protoplasmique et l'arborisation terminale du
cylindre-axe.
Les cellules nerveuses ne sont pas répandues d'une, manière uniforme,
dans le ganglion rachidien ou cérébral. On peut les distinguer en cellules
marginales., beaucoup plus nombreuses et plus serrées, et en cellules cen-
trales. Elles forment, avec les tubes nerveux en T qui en émanent, la
majeure partie des éléments nerveux du ganglion. A côté de ces fibres qui
.naissent dans le ganglion, il s'en trouve d'autres qui ne font que le tra-
verser. L'existence de ces dernières fibres, vues et décrites par Freud en 1879
'sur les poissons cyclostônaes, en particulier sur le î)etî,o22zyzo21, a été souvent
Arborisations péri-
cellulaires d'Ehrlich
Cellules margina-
les et centrales.
Fibres nerveusos
traversant le gan-
glion - Froud, Jo-
seph.
FiG. 125. Ganglion spinal de la raie [Raja bâtis) dissocié dans le sérum odé après avoir été
fixé au moyen d'une injection interstitielle d'acide osmique à 2 p. 100. (D'après Ranvier.)
t, tube nerveux. E, étranglement annulaire. - ca, cylindre-axe dégagé de la gaine de myéline et
s'épanouissant pour former la cellule ganglionnaire. - u, noyau de cette cellule. - y, gaine secondaire.
- 91, gaine de acI vaun épanouie sur la cellule. - a, noyau de la gaine secondaire.
` ? Or ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres nerveuses
partant de la corne
antérieure de la moel-
luépilnëreetscren-
r dant iL la racinc pos-
, térieure. v.I.euhos-
sek, Cajal.
Tissu conjonctif et
vaisseaux des gan-
glions cél'éhro-r : lchi-
diens.
,
1
,
I
Tl'ant1lx <1e R. v
Cajal. -
il
$Les cellules des
,) f ! anlions s)'mpatbi-
ynes çont multipo-
laircs. s.
Dendrites 011 pro-
longements courts.
Nids péri-cellulai-
rcs.
contestée. L'étude de la dégénérescence des racines postérieures, après leur
section en dedans ou en dehors du ganglion spinal, faite par Joseph,
plaide toutefois en faveur de leur existence. v. Lenhossek et Cajal ont
décrit, en outre, dans la moelle du poulet au quatrième ou cinquième jour
de l'incubation, des cellules nerveuses, situées dans la corne antérieure,
dont le prolongement cylindre-axile traverse d'avant en arrière toute
l'épaisseur de la moelle et entre dans la racine postérieure, où on peut le
poursuivre au delà du ganglion spinal.
Les ganglions cérébro-rachidiens sont entourés d'une capsule conjonc-
tive assez épaisse et cloisonnée par des travées connectives. Ces travées
servent de soutien aux éléments nerveux et aux vaisseaux et augmentent
considérablement la consistance du ganglion. Un réseau capillaire, il mailles
relativement petites, entoure les cellules ganglionnaires et les fibres ner-
veuses. Ce réseau est toujours situé en dehors de la capsule endothéliale
qui recouvre la cellule ganglionnaire.
B. ganglions sympathiques. - Jusqu'aux travaux récents de Cajal,
Kolliker (1889), v. Gehuchten, Sala, basés sur la méthode de Golgi, on
considérait les cellules des ganglions sympathiques des mammifères comme
formées de cellules multipolaires spéciales, dont les nombreux prolonge-
ments se continuaient avec des libres de Remak.
R. y Cajal montra en 1891, et ses recherches ont été depuis confirmées '
par v. Gehuchten, Retzius et Sala, que les cellules nerveuses adultes des
ganglions sympathiques centraux des mammifères sont comparables en
tous points aux cellules nerveuses du névraxe, et qu'elles sont pourvues
de deux espèces de prolongements : des prolongements courts ou dendri-
tiques et des prolongements longs ou cylindre-axiles (fig. 126).
Les cellules sympathiques sont donc multipolaires; elles varient entre
elles par leur forme, par leur volume, ainsi que par le nombre et la dispo-
sition des prolongements qui en émanent.
Les prolongements courts ou dendriliques, dont le nombre varie de 2 à
20, sont épais ou grêles, et plus ou moins longs. Ils naissent, tantôt de tout
le pourtour, tantôt d'une ou de deux faces opposées du corps cellulaire.
Dans ce dernier cas, il s'agit en général de prolongements très grêles, pré-
sentant sur leur trajet de petites varicosités, et formant un gros faisceau,
une sorte de panache, dont les fibres enchevêtrées se terminent toutes
librement et en pointe (fig. 126).
Les prolongements dendritiques, les plus longs et les plus épais, pré-
sentent des contours nets et réguliers et des épaississements fusiformes;
ils ressemblent singulièrement par leur aspect aux prolongements cylindre-
axiles, et on comprend facilement qu'ils aient été pris pour tels, dans les
préparations faites par dissociation.
Ils se bifurquent en général une ou deux fois, à une distance variable
du corps cellulaire, et donnent naissance à deux branches très grêles,
d'aspect moniliforme, qui tantôt s'écartent l'une de l'autre et s'insinuent
entre les corps des cellules voisines pour se terminer librement, tantôt
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 20o
entourent les corps cellulaires voisins d'un véritable nid péri-cellulaire
(Cajal), tantôt se résolvent brusquement en un pinceau de branches termi-
nales longues, grêles et moniliformes.
Le prolongement long ou cylindre-axile est unique; il naît en général
directement du corps cellulaire, exceptionnellement d'une dendrite, pré-
sente des contours nets et réguliers et quelquefois de petits renflements
fusiformes. Il se continue avec une fibre de Remak, laquelle se porte soit
vers un ganglion voisin {fibre commissurale ou interganglionnaire), soit
vers la périphérie [fibre périphérique), et ne présente en général pas de
branches collatérales, dans le ganglion même où siège sa cellule d'origine.
Les cellules sym-
pathiques, comme les
cellules desganglions
cérébro - rachidiens ,
sont entourées d'une
capsule endothéliale.
Leur corps cellulaire
est formé d'une mas-
se protoplasmique, à
striation nettement
fibrillaire et d'une
substance granuleuse
intermédiaire . Les
fibrilles protoplasmi-
ques occupent pour
la plupart la périphé-
rie du globe ganglion-
naire et sont toutes
parallèles à son axe.
Par leur structure,
fine. les cellules sym-
pathiques ressem -
hlent donc singulièrement aux cellules multipolaires du névraxe. 11 n'est
pas rare de les voir posséder deux noyaux volumineux, nettement déli-
mités, plus ou moins éloignés l'un de l'autre et se colorant vivement par
le carmin.
Outre les cellules nerveuses avec leurs prolongements dendritiques
multiples et leur prolongement cylindre-axile unique, on trouve encore,
dans le ganglion sympathique, des faisceaux compacts de libres, qui tra-
versent le ganglion en tous sens (fig. 87, p. 148). Les couches les plus
superficielles du ganglion sont formées, en outre, de fibres nerveuses amyé-
liniques, longitudinales, qui émettent sur leur trajet de fines collatérales ; ces
dernières s'enfoncent dans le ganglion et se mettent en contact avec les
prolongements dendritiques des cellules des couches superficielles.
Ces fibres nerveuses qui traversent ou recouvrent le ganglion s)'l11pa-
Prolongemonts
longs ou cylindre-
axiles.
Capsule endolhé-
liale. ,
Corps cellulaire
avec fibrilles proto
plasmiques.
Fibres traversant
les ganglions sympa-
thiques. .
Fie. 1>G. - Cellule sympathique du ganglion cervical inférieur
d'un chien adulte. (D'après R. y Cajal.)
.1, II, Cit D, arborisations péri-cellulaires et dondrites courtes des cel-
lules sympathiques. G, cellules avec des expansions courtes et fines.
- F, autrc cellule avce dps expansions cpaisscs formant cn 0 \ln nitl
péri-cellulaire. s, capsule d'une cellule. Il, noyau d'une arborisation.
C, cylindre-axe des fibres de Rcmak.
206 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres venant des
cellules de la moelle
épinière.
Fibrilles Yal'i-
queuses.
Cellules unipolai-
res dans les gan-
glions sympathiques
(les batraciens.
Travaux de Beale,
Arnold, Retzius.
(.aine lamcllcusc.
i
1 Vaisseaux.
. Itiseau veineux de
Kanvier.
Ganglions sympa-
thiques | viscéraux.
a
thique appartiennent, les unes aux fibres commissurales, les autres aux -
fibres périphériques, les autres enfin aux rameaux communicants ou fibres
centrales.
Les ganglions reçoivent en outre de la moelle, par les racines anté-
rieures, des fibres nerveuses centrifuges, qui prennent leur origine dans les
cellules de la corne latérale de la moelle (Gaskell), et qui se terminent par
des arborisations libres dans l'épaisseur des ganglions (fig. 87).
Ils présentent également, ainsi que v. Gehuchten l'a montré, un nombre
considérable de fibrilles variqueuses qui courent tortueusement entre les
cellules nerveuses, s'entrecroisent et s'enchevêtrent en tous sens, et
forment dans le ganglion une masse granuleuse, comparable au premier
abord à la substance ponctuée, décrite par Leydig dans les ganglions ner-
veux des Invertébrés. Ces fibrilles variqueuses se terminent toutes libre-
ment, soit par un petit bouton terminal, soit par deux ou trois petites
branches terminales, soit par un nid péri-cellulaire, soit encore en se pliant
et repliant sur elles-mêmes, de façon à entourer un corps cellulaire voisin
d'un véritable plexus de rameaux grêles et variqueux (v. Gehuchten).
Les cellules sympathiques des batraciens anoures sont unipolaires et
encapsulées; elles possèdent un noyau volumineux, situé au sommet de la
cellule et semblent donner naissance, ainsi que l3eale et Arnold l'ont
montré, à deux fibres, l'une droite, l'autre spirale. Les recherches récentes
ont montré que la fibre droite appartient seule à la cellule unipolaire dont
elle constitue le prolongement cylindre-axile (Retzius). La fibre spirale, au
contraire, représente une véritable fibre terminale (Arnold, Ehrlich), qui
entoure la cellule sympathique d'une sorte de nid péri-cellulaire.
Le ganglion sympathique, comme les cordons sympathiques et les
branches périphériques, est entouré d'une véritable gaine lamelleuse, qui
envoie dans son intérieur de nombreuses travées conjonctives extrême-
ment résistantes. Les capillaires qui entourent les cellules sympathiques
forment un réseau à mailles assez làches; ils donnent naissance à un réseau
veineux spécial, bien décrit par Ranvier, et qui rappelle, dans sa disposition,
les sinus de la dure-mère et les plexus veineux rachidiens. Les veines z
sont en'effet volumineuses, variqueuses, et se terminent le plus souvent
par des culs-de-sac, dans lesquels viennent se jeter quelques-unes des .
branches efférentes du réseau capillaire (Ranvier).
Les plexus ganglionnaires viscéraux, tels que le plexus de Meissner et
d'Aucrbach, possèdent des cellules nerveuses multipolaires (Ranvier, ç .
Schwalbe, Toldt, ])rasch, Cajal, etc.), qui donnent naissance il trois ou
huit expansions. Mais tandis que les cellules du sympathique vertébral
possèdent deux espèces de prolongements : un prolongement cylindre-axile
et de nombreux prolongements protoplasmiques, les cellules des ganglions
sympathiques viscéraux n'en possèdent qu'une seule espèce (Cajal). Ces pro-
longements se ramifient soit au voisinage, soit aune certaine distance du corps
cellulaire, et donnent naissance à trois ou plusieurs fibres variqueuses, qui
s'incorporent dans les fascicules du nlexus de Meissner et qui se terminent
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 207
par des extrémités libres légèrement renflées, soit au niveau d'une fibre
musculaire lisse, soit au niveau d'une cellule glandulaire (Cajal).
On trouve en outre entre les acini des glandes salivaires (Fusari et
Panarci), dans le tissu conjonctif interstitiel du pancréas (Cajal, Sala,
E. Millier), entre les glandes de Lieberhühn et de Brunner, dans l'épaisseur
des villosités de l'intestin (Drasch, Cajal, Millier), enfin dans la couche
musculaire circulaire de l'intestin (Cajal), des cellules nerveuses isolées,
qui constituent les ganglions sympathiques interstitiels. Ces cellules ner-
veuses isolées sont tantôt fusiformes, tantôt triangulaires, tantôt étoilées.
Leurs expansions se divisent et se subdivisent, et forment un plexus enche-
vêtré à mailles très serrées. Les fibres les plus fines se terminent par des
extrémités libres garnies d'une varicosité qui s'applique sur le protoplasma
des éléments musculaires lisses ou glandulaires auxquels ces fibres sont
destinées.
IL - Structure des nerfs adultes.
Les tubes nerveux, qui constituent par leur réunion les nerfs propre-
ment dits, présentent une structure très différente suivant les nerfs que l'on
examine. La très grande majorité des tubes nerveux cé1'ébro-l'achidiens sont
munis d'une gaine de myéline et c'est à cette gaine de myéline qu'ils
doivent leur coloration blanche et l'aspect moiré qui les caractérisent.
Dans les nerfs dits sympathiques, au contraire, les fibres à myéline sont
peu nombreuses ou font même complètement défaut et les troncs nerveux
présentent une apparence grisâtre.
Nous étudierons successivement les fibres nerveuses à myéline, les fibres
nerveuses sans myéline ou fibres de Remak, ainsi que le tissu de soutène-
ment et les vaisseaux des nerfs.
A. tubes nerveux A myéline. - Les tubes nerveux à myéline pré-
sentent un diamètre qui varie de 1 iL à 10 et 20 . et davantage. Dans un
même nerf périphérique, on trouve en général d'épaisses fibres nerveuses
à côté de fibres très grêles ou de moyenne épaisseur. On admet que les
libres motrices sont plus épaisses que les fibres sensitives; que les fibres
longues le sont plus que les libres courtes, et que les fibres épaisses nais-
sent de cellules volumineuses, tandis que les fibres grêles proviennent de
petites cellules d'origine.
Chaque fibre nerveuse à myéline est constituée par le cylindre-axe,
élément propre du tube nerveux, entouré d'une gaine de myéline, limitée
elle-mème par une membrane découverte par Schwann en 1839. Chaque
fibre nerveuse est donc un véritable tube, lequel, examiné à l'état vivant,
montre sur ses bords un double contour bien marqué et un large ruban
central (fig. 127). Le double contour correspond, ainsi que Ranvier l'a
montré, à la gaine de myéline, le ruban central au cylindre-axe. Mais le
calibre du tube n'est pas le même sur toute sa longueur, car il présente
de place en place des étranglements découverts par Ranvier en 1871.
Ganglions sympa-
tlii.11les interstitiels.
Nerfs cérébro-ra-
chidiens.
Nerfs sympathi-
ques.
Diamètre des tubes
nerveux à myéline.
Gaine de Schwann.
208 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Étranglements de
Kauvier.
Examen après dis-
sociation dans le pi-
cro-carmin.
Interruption de la
myéline au niveau
des étranglement*.
Imprégnation des
nerfs par l'argent.
'1. Membrane de Schwann. Etranglements annulaires. Segments inter-
annulaires. - z La membrane de Schwann n'est pas en effet, comme on le
croyait avant la découverte de Ranvier, une membrane continue qui
accompagne le cylindre-axe depuis la moelle jusqu'à sa terminaison péri-
phérique : elle est formée au contraire par une série de segments super-
posés, les segments iiîleg,-(i21îzîtlaiî,es de Ranvier, séparés les uns des autres
par des parties rétrécies, qui constituent les
étranglements annulaires du même auteur.
Au niveau des étranglements annulaires, la
gaine de Schwann et la gaine de myéline sont
interrompues; le cylindre-axe au contraire est
continu dans toute la longueur du tube nerveux,
depuis sa cellule d'origine jusqu'à son arborisa-
tion périphérique, aussi s'imprègne-t-il facile-
ment au niveau des étranglements annulaires
par les réactifs colorants. C'est au travers de ces
étranglements que s'effectue, d'après Ranvier,
les échanges nutritifs, et c'est à leur niveau que
s'observent les bifurcations des fibres.
Pour bien se rendre compte de ces particula-
rités de structure des tubes nerveux à myéline,
il faut, ainsi que l'a montré Ranvier, les étudier
1° à l'état frais, après dissociation et emploi de
certains réactifs colorants tels que le picrocar-
minate d'ammoniaque, le nitrate d'argenl, etc. ;
2° après action de l'acide osmique à z1 p. 100.
Si on dissocie à l'état frais, dans le picro-
carminate d'ammoniaque, un segment du nerf
sciatique du chien, du lapin ou de la grenouille,
on constate que la myéline perd de sa réfrin-
gence, devient grenue et que le cylindre-axe ap-
paraît nettement (Ranvier) (fig. 127).
Au bout d'un certain temps, la portion du
cylindre-axe, qui fait saillie au niveau du point
où le tube nerveux a été sectionné, se colore la première en rouge, puis la
coloration rouge apparaît sur le cylindre-axe au niveau de chaque
étranglement annulaire, pour s'étendre de là au reste du cylindre-
axe. Ces particularités, découvertes par Ranvier, montrent bien que la
myéline est interrompue au niveau des étranglements annulaires. Cette
démonstration se fait également en traitant les nerfs par le nitrate
d'argent. Si on prend un nerf thoracique de lapin ou de souris et qu'on
l'examine à un grossissement de 200 d. après l'avoir imprégné par l'ar-
gent, on reconnaît à sa surface l'existence d'un revêtement endolhélila,
dont nous reparlerons en étudiant le tissu conjonctif des nerfs et d'une
série de croix latines de petites dimensions, dont les branches longitu-
.
Fio. '12ï. - Tube nerveux à
myéline du nerf sciatique du
lapin adulte, dissocié dans
une solution de picro-carmi-
nale à 1 p. 100. Le dessin a
été fait une heure après le
début de l'action du réactif.
(D'après Ranvier.)
A, à un grossissement de
300 diamètres : B, à 000 diamè-
tres. - a, étranglement allllll-
laire. - m. gaine de myLlino.-
cy, cylindre-axe.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 209
dinales sont parallèles à l'axe du nerf (Ranvier). A un plus fort grossis-
sement, on reconnaît que la barre transversale de chaque croix correspond
il l'étranglement annulaire et la barre longitudinale au cylindre-axe. Dans
le cylindre-axe, le dépôt de l'argent se fait sous forme de stries transver-
sales décrites par Frommann en 1864, (lig. 128, C).
Si au lieu d'immerger en entier dans le nitrate d'argent un nerf de
petit diamètre, on dissocie directement dans la solution d'argent un nerf
plus volumineux, on constate plus nettement encore, ainsi que Ranvier l'a
montré, l'existence de certaines par-
ticularités de structure. Les croix la-
tines sont très nettes et très régulières
sur un certain nombre de tubes, mais
sur beaucoup d'autres, elles présentent
certaines modifications très importantes
à considérer : « Le cylindre-axe a été
déplacé suivant la longueur du tube
nerveux; l'étranglement annulaire est
encore marqué par une dépression de
la membrane de Schwann au fond de
laquelle il existe un anneau coloré en
noir (a, fig. 128, B). A une petite dis-
tance de celui-ci, le cylindre-axe pré-
sente en r' un renflement » (Ranvier).
L'anneau noir correspond, d'après Ran-
vier, à la soudure des segments inter-
annulaires qui constituent la membrane
de Schwann, c'est-à-dire à la coloration
d'un véritable ciment inter-annulairc.
Le renflement, dit renflement biconi-
que, « paraît constitué par deux cônes
réunis par leur base et dans l'axe des-
quels passerait le cylindre d'axe coloré
en noir (Ranvier) ». Sous l'influence du
nitrate d'argent, le renflement biconi-
que est limité des deux cotés par une ligne plus claire, au delà de laquelle
se montrent les stries de Frommann (fig. 128, C). Ces renflements biconi-
ques, qui jouent très probablement un grand rôle dans les échanges nutri-
tifs, et qui ne font pas défaut au niveau des points de bifurcation des
fibres nerveuses (Kolliker), se colorent également facilement, ainsi que
Feist, Kolliker et Retzius l'ont montré, lorsqu'on pratique chez l'animal
vivant une injection intra-veineusc de bleu de méthylène.
' 2° L'emploi de l'acide osmique dans l'étude des nerfs à myéline fournit,
sur leur structure, des résultats importants.
Après un séjour de Í heures dans l'acide osmique il 1 p. 100, les
tubes nerveux isolés apparaissent sous forme de filaments noirs, séparés en
14
Gaine endothé-
liale.
Croix latines de
Ranvier.
Stries de From-
mann.
Renflement hicu-
nique de Ranvier.
Étude des nerfs il
myéline au moyen Il
de l'acide osmique.
Fin. 128. - Tube nerveux et cylindres-axe
du nerf sciatique du lapin adulte, dissocié
dans une solution de nitrate d'argent à
1 p. 300, (D'après Ranvier.) 600 diam.
A, tube ncrveux imprégné par le nitrate
margent. - a, étranglement annulaire. -
m, gaine médullaire. - cy, cylindre-axe.
B, tube nerveux dont le cylindre-axe et l'an-
neau a sont imprégnés d'argent. - cy, cylindre-
axe qui, au niveau de l'étranglement annulaire a,
a subi une déviation sous l'influence do la dis-
sociation : - ruz, renflement biconique.
m. gaine de myéline.
C, cylindre-axe isolé qni montre les stries de
Frommann et en r un renflement Liconiquc.
210 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Etranglements an-
nulaires de Ranvier
et segments inter-an-
nulaires.
Longueur des seg-
ments inter-annulai-
rcs.
Noyau du segment
intcr-annnlaire.
Altérations cada-
vnrirlues de la myé-
lillc.
segments de longueur égale par des barres transversales claires. Ces barres
correspondent aux étranglements annulaires de Ranvier et l'espace compris -
entre ces étranglements constitue les segments inter-annulaires. Ces seg-
ments présentent de chaque côté de leurs étranglements annulaires
une légère dilatation en ampoule (fig. 129) ; les deux ampoules limitent un
ménisque bi-concave, dans lequel, à un fort grossisse-
ment, on reconnaît le cylindre-axe, traversé perpendi-
culairement par une strie, laquelle correspond au ren-
flement biconique.
Les segments inter-annulaires mesurent en moyenne
chez l'homme 1 ? 3. Leur longueur est en général pro-
portionnelle au diamètre des fibres nerveuses; « les
segments inter-annulaires sont d'autant plus courts,
toutes choses égales d'ailleurs, que le diamètre des
tubes est plus petit » (Ranvier). Une même fibre peut
cependant présenter, ainsi qu'Axel Key et Retzius l'ont
montré, des segments inter-annulaires de longueur va-
riable. Ces segments sont toujours plus petits au voi-
sinage de l'expansion terminale des nerfs, et leur lon-
gueur semble varier avec l'activité fonctionnelle du
nerf. Ranvier a montré en effet que les segments des
nerfs électriques de la torpille sont beaucoup plus courts
que ceux des tubes nerveux de même dimension pro-
venant des nerfs mixtes. Ce fait présente un grand
intérêt car, si les échanges nutritifs s'effectuent au ni-
veau des étranglements annulaires, ces derniers seront,
ainsi que le fait remarquer Ranvier, d'autant plus rap-
prochés que les nerfs ont des fonctions plus actives.
Chaque segment inter-annulaire possède un noyau
situé à peu près à égale distance des deux étrangle-
ments qui le limitent. Ce noyau, légèrement aplati,
est muni d'un nucléole et logé dans une échancrure de
la myéline déprimée à ce niveau. Il est entouré d'une
couche mince de protoplasma qui l'isole de la myéline
et qui, s'étendant au-dessous de la membrane de
Schwann, le fixe à cette dernière (Ranvier). Chez les
jeunes sujets, la couche protoplasmique est plus abon-
dante que chez l'adulte et contient parfois des goutte-
lettes de myéline, se colorant en noir par l'acide osmique (rlxel-liey et
Retzius, Ranvier, Vignal) (fig. 120).
2. Gaine de myéline. La myéline située dans chaque segment inter- : '
annulaire, entre la membrane de Schwann et le cylindre-axe, est parfaite-
ment homogène et transparente sur le nerf vivant; mais elle s'altère rapi-
dement après la mort. Lorsqu'on dissocie dans l'eau un nerf enlevé à un
mimai vivant, la myéline perd vite son homogénéité : on y voit apparaître
bits. 129. -Tube ner-
veux du sciatique de
la grenouille disso-
cié directement dans
une solution d'acide
osmique à 1 1). 100
(D'après Ranvier.)
e, étranglement an-
nulairo. - o, r, renfle-
mentstermiuaux munis -
de côtes saillantes.
i, incis111'cs obliques li- ^
mitant deux segments
cylindro-coniques.
35U diam. '
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 2tt
des plis, des stries, des filaments, des granulations, dont le nombre et
l'étendue augmentent progressivement, de telle sorte que la fibre nerveuse
présente bientôt un aspect granuleux. Au niveau de la section des fibres, la
myéline s'échappe en bourgeons filamenteux, qui semblent formés de « fils
transparents enroulés sur eux-mêmes » (Ranvier).
Si, après avoir traité les nerfs par l'acide osmique, on les colore à l'aide
du picro-carminate d'ammoniaque, on voit que les noyaux des segments
inter-annulaires ainsi que le cylindre-axe sont colorés en rouge, et on
constate en même temps, plus nettement qu'après l'emploi de n'importe
quelle autre méthode (Ranvier), la présence dans chaque segment inter-
annulaire A'incisures de la myéline. Ces incisures, décrites par Schmidt et
étudiées plus tard par Lanlermann, sont obliques et divisent la myéline de
chaque segment inter-annulaire en segments cli7tclro-coniqztr.s, vivement
colorés par l'osmium. Les segments cylindro-coniques se recouvrent
comme les tuiles d'un toit et se terminent soit sous la gaine de Schwann,
soit à la surface du cylindre-axe par des angles très aigus (fig. 129).
Leur longueur, leur forme, leur nombre sont très variables; tantôt sim-
ples, tantôt doubles, tantôt emboîtés les uns dans les autres ou adossés par
leurs bases, les segments cylindro-coniques d'un même segment inter-annu-
laire sont quelquefois d'égale dimension, mais le plus souvent une série de
segments de même longueur est interrompue par un segment très long ou
par un segment très court. Lorsque, par la dissociation, la gaine de Schwann
s'est rompue, les segments cylindro-coniques s'arrondissent et donnent au
tube nerveux une apparence moniliforme.
En traitant les nerfs par le nitrate d argent, Segall a imprégné au niveau
de l'emboîtement de deux segments cylindro-coniques un anneau superfi-
ciel et saillant. Cet anneau, dit anneau intercalaire (Segall), est situé au-
dessous de la gaine de Schwann, auniveau de la jonction de deux segments
. cylindro-coniques; il paraît jouer, d'après cet auteur, un rôle clans l'emboî-
tement de deux segments et faciliter la pénétration des matières nutritives.
Sur des coupes transversales de nerfs durcis soit dans le bichromate
d'ammoniaque, soit dans le liquide de Muller et colorés ensuite par le
picro-carmin, ou traités préalablement par l'acide osmique, la gaine de
myéline apparaît formée de couches concentriques. Tantôt elle est formée
de deux anneaux concentriques, séparés par une bande claire, l'interne
étant le plus mince; tantôt la disposition est semblable à la précédente,
mais c'est l'anneau externe qui est le plus mince, dans d'autres tubes, les
deux anneaux sont d'égale épaisseur; dans d'autres encore, la disposition
concentrique n'existe pas et la section transversale de la gaine de myéline
est uniformément noire. Ranvier, qui a décrit ces différents aspects', en a
en même temps donné l'interprétation, basée sur l'existence des étrangle-
ments annulaires et des incisures obliques. En effet, si le tube nerveux est
sectionné au milieu d'un segment cylindro-conique, la gaine de myéline
coupée à ce niveau apparaîtra sous forme d'un anneau simple; si au contraire
le tube nerveux est sectionné au niveau d'une incisure, la gaine de myéline
Incisures de
scluuidt ct Ve Lantcr-
manl1.
Segments cylin-
dro-coniques.
Anneaux interca-
laires.
Examen des tubes
a. myéline à l'aide de
coupes transversa-
les.
Anneaux concen-
triques de la myé-
line.
212 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Filaments de Golgi
et de Rczzonico.
Réseau de Lan-
tcrmann.
sera constituée par deux anneaux, l'interne correspondant au segment
cylindro-conique emboîté, l'externe au segment emboîtant, et l'épaisseur
de ces anneaux variera suivant que la section aura porté sur un point plus
ou moins profond de l'incisure (Ranvier).
Les incisures d'aspect plus clair sont parcourues, ainsi que Ranvier l'a
signalé dès 1878, « par des filaments transparents et incolores qui passent
de l'un des segments à l'autre. Ces filaments semblent sortir de la myéline
et sont assez comparables à ceux qui s'échappent de l'extrémité des tubes
nerveux sectionnés, examinés frais et dans l'eau. »
Golgi, puis Rezzonico, en appliquant la méthode Golgi (bichromate de
potasse et nitrate d'argent) à l'étude des nerfs périphériques, décrivent au
niveau des incisures un système de filaments enroulés en spirale et qui for-
ment par leur ensemble un long cône creux (inalzcti), dont le sommet tron-
qué entoure le cylindre-axe et dont la large base correspond à la face
interne de la membrane de Schwann (fig. 130). Ils signalent en outre dans
certains cas, à la surface de la fibre nerveuse, une striation transversale
ou oblique étendue d'une incisure à l'autre.
Ces systèmes de filaments s'observent, d'après Golgi et Rezzonico, non
seulement sur les nerfs périphériques, mais encore sur les fibres nerveuses
des masses blanches du névraxe : aussi les considèrent-ils comme formant
un véritable système de soutènement à la myéline.
Les observations de Golgi ont été depuis confirmées par Giuseppina Cat-
tani, Marenghi, Villa, Kolliker, etc. G. Cattani insiste tout particulièrement
sur la striation oblique de la surface des segments cylindro-coniques,
signalée déjà par Golgi.
Outre les segments cylindro-coniques, on observe encore, à la surface
des nerfs traités par l'acide osmique, un réseau spécial signalé par Lanter-
mann et constaté depuis par Golgi, Pertik, Joseph, Kulliker, etc., etc.,
réseau dont les mailles sont fort variables, suivant les préparations. Tantôt
elles sont très larges, et on observe à la surface des nerfs la striation oblique
signalée par G. Cattani et Golgi; tantôt elles sont si serrées que le nerf pré-
sente un aspect granuleux. Par l'irrégularité de ses mailles suivant les pré-
parations, le réseau de Lantermann se rapproche du réseau de nezcoo7eéna-
Fio. 130. - Filaments enroulés en spirale et cônes creux de Golgi (imbuti). (D'après Kolliker.)
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 213
tine, décrit par Ewald et Kühne (fig. 131), mais il s'en distingue en ce qu'il
se colore en noir par l'osmium, tandis que celui de Kiihne et d'Ewald
n'apparaît qu'après dissolution de la myéline par l'alcool absolu bouillant
et l'éther.
Ces derniers auteurs admettent en outre, et Golgi, Cattani, v. Lenhossek,
etc., se sont ralliés à cette opinion, l'existence de deux gaines de myéline :
l'une interne et continue, la gaine de myéline proprement dite (Myélin-
scheide), qui accompagne le cylindre-axe depuis son origine jusqu'à son
arborisation périphérique, l'autre externe, la gaine médullaire (Mark-
scheide), interrompue au niveau des étranglements annulaires de Ranvier.
Bien des hypothèses ont été émises pour expliquer l'aspect si spécial
des nerfs traités par l'acide osmique ou le nitrate d'argent, à savoir les
incisures de Schmidtet deLantermann,lcs segments cylindro-coniques, les
filaments enroulés en spirale (imbuti) de Golgi, les striations obliques de
Golgi et Cattani, les réseaux de Lantermann, enfin celui de Kühne et Ewald.
Ranvier, rapprochant le segment inter-annulaire de la cellule adipeuse,
admet que le protoplasma qui entoure le noyau de chaque segment, double
la membrane de Schwann dans toute l'étendue du segment, puis se replie
au niveau des étranglements annulaires et recouvre le cylindre-axe, en
constituant à ce dernier une mince couche protoplasmique, connue sous le
nom de gaine de Mauthner. On peut donc, d'après Ranvier, regarder le pro-
toplasma de chaque segment inter-annulaire comme circonscrivant une
cavité close, enveloppant complètement la myéline, tandis que le cylindre-
axe y est contenu de la même manière qu'un organe est contenu dans
un sac séreux. Quant aux incisures, elles paraissent dépendre, pour Ran-
vier, des cloisons qui s'étendent entre la lame de protoplasma qui siège
sous la membrane de Schwann et celle qui enveloppe le cylindre-axe. Golgi,
au contraire, veut voir dans ces entonnoirs un véritable tissu de soutène-
ment pour la myéline, et c'est cette hypothèse que revendiquent également
Kühne et Ewald pour leur « réseau de neurokératine ».
En réalité, il faut, avec Kollikcr, considérer ces aspects si divers
(segments cylindro-coniques, entonnoirs de Golgi, réseau de Lantermann),
comme des productions artificielles dues à l'action de l'eau et des réactifs
sur les matières grasses et albuminoïdes de la myéline. Ils ne préexistent
pas, sauf toutefois les incisures de Schmidt (Ranvier), sur la fibre nerveuse
vivante, dont la myéline constitue une masse homogène et visqueuse;
ils n'apparaissent que secondairement et ne peuvent être assimilés à des
Réseau de neuro-
kératine do Kulme
et Ewald.
Nature dcs inci-
sures et des réseaux.
Opinion de Ran-
vier.
Opinion de Golgi,
lüihne et Evald.
Opinion de Kultiker.
I'tc. 131. - Réseau de neurokératine de Kiihne et d'Ewald. (D'après lülliker.)
214 ANATOMIE DES CENTRES .NERVEUX'.
Constitution fllril-
lairc du cylindre-
axe.
Action exercée par
réactif, siti-
le cylindre-axe.
Cylindre-axe chez
les Invertébrés.
appareils de soutènement, car on ne les constate plus lorsqu'on dissout
la myéline à l'aide de l'alcool absolu et de l'éther.
Même le réseau d'Ewald et de Kühne, que l'on voit apparaître à l'aide
de ces derniers réactifs, ne constitue pas dans le segment inter-annulaire
une formation préexistante : on le voit en effet apparaître, ainsi que Hesse
et Pertik l'ont montré, lorsqu'on traite, par l'alcool absolu et l'éther, les
gouttes de myéline qui s'écoulent d'un tube nerveux au niveau mème de sa
section.
3. Cylindre-axe. - Quant au cylindre-axe, qui constitue la partie essen-
tielle du tube nerveux, car les gaines qui l'entourent ne sont que des appa-
reils de protection, il est formé par un amas de fibrilles de toute longueur,
réunies en un faisceau cylindrique. Sur le nerf vivant comme sur le nerf
durci à l'aide d'une solution faible d'acide osmique, le cylindre-axe cor-
respond très exactement, ainsi que Ranvier l'a montré, au ruban central
du tube à double contour. Le cylindre-axe ne s'altère pas sous l'influence
de l'eau; les alcalis caustiques, tels que la soude, la potasse ou l'ammo-
niaque, ne l'altèrent qu'à la longue. Il se gonfle peu à peu sous l'influence
de l'acide acétique glacial, et se rétracte sous l'influence de réactifs tels que
l'alcool, l'éther, le sublimé, l'acide chromique, l'iode, etc. Il se colore eu
bleu pâle à la suite d'une injection intra-vitam de bleu de méthylène; le
carmin, les couleurs d'aniline, l'hématoxyline le colorent vivement ; le
nitrate d'argent y fait apparaître les stries de Frommann et souvent un
aspect granuleux; le chlorure d'or le colore en violet foncé.
En se rétractant, le cylindre-axe laisse entre lui et la gaine de myéline
un espace clair, considéré à tort par Schiefferdecker comme un espace
lymphatique péri-axile. Il n'est pas rare en outre, en examinant une coupe
transversale de nerf traitée par l'alcool et le carmin, de voir cet espace
clair traversé par des travées il direction radiaire, correspondant au réseau
d'Ewald et Kùhne et colorées en rose par le carmin. Ai :
Quant à sa structure intime, le cylindre-axe est formé d'un faisceau de w$
fibrilles, plongées au sein d'une substance intermédiaire qui l'entoure
d'une mince couche, connue sous le nom de gaine de Mauthner. Nous avons
vu plus haut que, pour Ranvier, cette couche appartiendrait non pas au
cylindre-axe, mais au segment inter-annulaire, et se continuerait avec la
mince couche protoplasmique qui recouvre le noyau et double la face
interne de la membrane de Schwann. La plupart des auteurs admettent
cependant que cette substance intermédiaire, le 1wuroplasma de Kolliker,
l'axoplasma de Waldcyer, fait partie constituante du cylindre-axe. Elle
forme une masse consistante et homogène d'après Tiüllil;er, Jacobi et
Retzius; une masse d'aspect réticulé pour Joseph; d'après Kupffer, Maly
et Boveri, enfin, il s'agirait d'une masse liquide.
Leydig et Nansen admettent que chez les Invertébrés le cylindre-axe est
formé d'une substance de soutènement finement réticulée, le spol/gioplasma,
et d'une substance fluide et homogène, l ? <i ! /o ? a.fH ! o', qui jouerait le rôle
de la véritable substance nerveuse conductrice.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 2t : :
B. tubes nerveux sans myéline ou fibres DE REMAK. Découvertes
par Remak en 1838, ces fibres, qui constituent la plupart des nerfs des Inver-
tébrés, se rencontrent surtout dans les nerfs provenant du système du grand
sympathique ; mais on les rencontre aussi, quoique en petit nombre, dans les
nerfs cérébro-rachidiens. Le nerf olfactif n'est formé dans toute la série des
Vertébrés que par des fibres sans myéline, et nous avons vu précédemment
que les fibres à myéline se dépouillent de leur gaine médullaire au voisinage
de leurs arborisations terminales. C'est à l'absence de myéline dans les
fibres qui les constituent, que les nerfs sympathique et olfactif doivent leur
coloration grisâtre. Pour les étudier, il faut, comme l'a montré Ranvier,
employer la méthode de la dissociation et celle des coupes. Si on cherche à
dissocier un fragment de nerf provenant du grand sympathique, on voit
qu'on n'arrive que difficilement à isoler les unes des autres, sans les rompre,
les fibres nerveuses qui le constituent. Les fibres de Remak ne sont pas
en effet, comme les fibres à myéline, placées parallèlement les unes à côté
des autres, mais elles s'entrecroisent entre elles sous un angle toujours
aigu. En examinant au microscope ce nerf incomplètement dissocié, on
voit qu'il est constitué par des fibres dépourvues de myéline, de diamètre
variable et présentant à leur surface des noyaux ovalaires. Si on dissocie
dans l'acide osmique un fragment de nerf sympathique et qu'on le colore
ensuite par le picro-carmin, on constate que ses fibres ne prennent pas la
coloration noire, ce qui montre bien qu'elles sont privées de myéline,
ou que si elles en contiennent, cette substance n'est pas en quantité assez
grande pour donner lieu à une coloration noire (Ranvier). On constate en
outre par ce procédé, en employant un grossissement suffisant, que les
fibres de Remak possèdent une striation longitudinale, et qu'elles sont for-
mées par de petits cylindres disposés les uns à côté des autres. Ces cylin-
dres constituent autant de cylindre-axes nus, dépourvus de gaine de
Schwann et groupés en petits faisceaux. De distance en distance, ces fibres
sont recouvertes par des noyaux allongés et ovalaires et entourés d'une
masse protoplasmique. Traitées par le picro-carmin après macération préa-
lable dans l'acide picrique, les fibres de Remak présentent un degré de colo-
ration assez faible, qui, pour Ranvier, suffit cependantpour les distinguer des
fibres du tissu conjonctif. Le même auteur a montré que l'on peut également
arriver à les différencier de ce dernier tissu par l'emploi du rouge d'aniline,
qui ne colore pas les faisceaux connectifs, tandis qu'il imprègne fortement
les fibres de Remak. On arrive encore au même résultat, en faisant séjourner
pendant plusieurs mois des nerfs du système sympathique dans une solu-
tion de bichromate d'ammoniaque à p. 100 (Ranvier). Dans ces conditions
et après dissociation, on peut très facilement distinguer les fibres de Remak
des fibres connectives, car elles présentent un aspect variqueux très pro-
noncé, tandis que les faisceaux conjonctifs traités de la même manière
conservent leurs caractères ordinaires.
Cet aspect variqueux est dû, ainsi que l'a montré Ranvier, à la forma-
tion de vacuoles, considérées à tort par certains auteurs comme des espaces
Fibres de Remak.
Noyaux des fibres
do Remak.
Différenciation dos
fibres de Romak d'a-
yec les fihres du tis-
su conjonctif d'après
Ranvier.
216 ANATOMIE DES CENTHES NERVEUX.
Fibres do Remak
('tudiées sur des cou-
t'cstransversatcs.
i
i
|
i
Les fil)res (le Re-
in k p èdent-elles
1 une gaine ? Opinions
de Ranvier et de
i
1
1
î
i
1 (langue protoplas-
1 matique de Ranvier.
lymphatiques. Sur les coupes transversales pratiquées après durcissement
dans les bichromates, les fibres de Remak se présentent, après coloration par
le carmin, sous forme d'îlots colorés en rouge, et chaque îlot est formé par
un très grand nombre de petits cercles colorés également en rouge. Chacun
de ces petits cercles correspond à la section transversale d'une des
fibrilles qui, par leur réunion, constituent les fibres de Remak.
En résumé, les fibres de Remak présentent une texture übrillairc comme
les cylindres-axes des tubes nerveux à myéline, et il est certain que ces
fibres sont constituées par des cylindres-axes qui, parleur réunion, forment
des faisceaux de diamètre variable, s'entrecroisant entre eux, et constituant
une sorte de feutrage, mais ne s'anastomosant pas au sens propre du mot.
Chaque fibrille conserve dans la fibre de Remak, comme dans la libre
nerveuse à myéline, son individualité propre depuis son origine jusqu'à sa
terminaison. Chacune d'elles représente, en effet, le prolongement nerveux
ou cylindre-axile d'une seule cellule sympathique, ainsi que Cajal, 1W Ilil : er,
v. Gehuchten et Sala l'ont montré à l'aide de la méthode de Golgi. A son
extrémité périphérique il se termine par des arborisations libres comme
les cylindres-axes des nerfs cérébro-rachidiens (Cajal, Retzius, Kolliker).
Existe-t-il une gaine véritable autour des fibres de Remak, et les fibrilles
nerveuses qui les constituent, sont-elles en contact direct les unes avec
les autres ? z
Ranvier, qui a étudié très spécialement ces différents points, considère
les fibres de Remak comme dépourvues de toute membrane enveloppante
continue, et par conséquent comme ne présentant a leur surface rien d'ana-
logue à la membrane de Schwann. Pour le même auteur, les noyaux qui
se trouvent sur les fibres de Remak n'appartiennent pas à autant de cellu-
les distinctes, et il serait possible que ces noyaux appartinssent à une masse
protoplasmique unique [et très étendue, sorte de cellule à noyaux multi-
ples. Ranvier n'émet du reste cette hypothèse qu'avec réserve. D'après
les noyaux appartiendraient, au contraire, à une sorte dégaine de
Henle incomplètement développée.
Toutefois, si les fibres de Remak ne possèdent pas de gaine proprement
dite, il n'en est pas moins certain qu'elles possèdent une gaine protoplas-
mique peut-ètre légèrement condensée il la périphérie et que par
conséquent, elles ne sont pas en contact direct les unes avec les autres.
Lorqu'elles sont très fines, c'est-à-dire constituées par une seule fibrille
nerveuse, le protoplasma qui entoure leur noyau se répand il leur surface et
leur forme une simple gaine. Lorsqu'elles sont formées par plusieurs
fibrilles nerveuses, elles sont munies non seulement d'une enveloppe péri-
phérique de nature protoplasmique, mais encore d'une couche protopfas-
mique, séparant chaque fibrille de sa voisine, de telle sorte que, si l'on
pouvait enlever ces fibrilles, il resterait une gangue protoplasmique possé-
dant des noyaux et creusée de canaux parallèles (Ranvier). On voit donc
que dans les fibres de Remak, commc dans les fibres à myéline, les fibrilles
nerveuses sont également entourées par une couche de proloplasma.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 211
Quant à la structure du nerf olfactif, formé exclusi,vikNtEctts-vl 3 ?
dépourvues de myéline, nous y reviendrons à propos de e `Ÿier £ (Va : ...1 ? 11),
C. TISSU CONJONCTIF ET VAISSEAUX DES NERFS. L ? tts ? ç0ltllttdi.·
des nerfs se présente, ainsi que l'a montré Ranvier, en '18'72 ? trs-rÍ'Õis
formes, à savoir : la gaine lamelleuse qui entoure un certain nombre de
tubes nerveux, en les réunissant en faisceaux, le tissu conjonctif péi-1-fasci-
culaire qui unit ces faisceaux, soit entre eux, soit au tissu conjonctif voisin,
et le tissu conjonctif iutra-fasciculaire situé dans l'intérieur des faisceaux et
entre les tubes nerveux.
La gaine lamelleuse possède une structure d'autant plus simple, que le
faisceau qu'elle circonscrit contient moins de tubes nerveux. Si, comme
l'a fait Ranvier, on étudie chez la grenouille ou le lézard un nerf muscu-
laire au niveau de ses terminaisons, après action de l'acide osmique, on
voit la gaine qui entoure ce nerf se diviser et se subdiviser comme ce nerf
lui-même, de manière à former une enveloppe distincte à chacun des ra-
meaux nerveux partant du tronc principal. Lorsque, par suite de divisions
successives, le nerf musculaire n'est plus formé que par un seul tube ner-
veux à myéline, ce tube possède, outre sa gaine de Schwann, une autre gaine
entourant complètement cette dernière et présentant des noyaux sur sa face
interne. Cette gaine a été désignée par Ranvier sous le nom de gaine de
Henle, car cet anatomiste avait déjà signalé les gaines minces et simples
entourant les nerfs les plus fins. La gaine de Henle et la membrane de
Schwann circonscrivent donc, ainsi que le fait remarquer Ranvier, à la
périphérie du tube nerveux, un espace occupé par le plasma nutritif ou
lymphatique « qui baigne ainsi l'élément nerveux et peut en pénétrer la
partie essentielle, le cylindre-axe, au niveau de chaque étranglement
inter-annulaire». Les noyaux que l'on voit à l'intérieur de la gaine de Henle
appartiennent à un endothélium découvert par Ranvier et formé par des
cellules grandes et minces.
Telle est la gaine lamelleuse réduite à son état le plus simple. A mesure
qu'on l'examine en remontant le long du nerf, c'est-à-dire à mesure que les
tubes nerveux qu'elle contient augmentent de nombre et que les fais-
ceaux nerveux augmentent de diamètre, on voit cette gaine se doubler
de lames concentriques et augmenter de plus en plus d'épaisseur. C'est
ainsi que la gaine lamelleuse des gros faisceaux du nerf sciatique du chien
peut présenter jusqu'à douze ou quinze lames appliquées les unes sur les
autres et recouvertes chacune par un endothélium (Ranvier). Ces lames ne
sont pas des tubes simplement emboîtés les uns dans les autres, mais elles
se divisent et forment en s'anastomosant un système continu (Ranvier).
Toutes choses égales d'ailleurs, l'épaisseur de la gaine lamelleuse est d'au-
tant plus marquée que les faisceaux nerveux sont plus gros; elle est éga-
lement plus développée, malgré leur petit diamètre, s'ils sont situés super-
liciellement. ou dans des régions soumises, soit à des pressions, soit à des
frottements. Dans les gaines lamelleuses des doigts et de la plante des pieds,
Gaine lamellense.
(laine de Henle.
Eiidotliéliuiii dol la
Endothélium de la
gaine de Henle.
' 218 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Tissu conjonctif
péri et intra-fascÍc\1- ? lairc fies nerfs.
j
Corpuscules de Re-
naut.
cette gaine formée d'un grand nombre de couches acquiert une épaisseur
considérable (Ranvier) (fit. 132).
Le tissu conjonctif péri- fasciculaire présente une structure analogue à
celle du tissu conjonctif lâche, mais en diffère, d'après Ranvier, par cer-
taines particularités. C'est ainsi qu'au lieu d'être entrecroisés en tous sens,
les faisceaux affectent presque exclusivement la direction longitudinale et
que les mailles élastiques,
ainsi que les cellules adipeu-
ses,présentent la mêmedirec-
tion.
Tissu conjonctif illtra-fas-
ciczclai·e. Ce tissu, qui existe à
l'intérieur des faisceaux ner-
veux et qui constitue le lissu
de soutènement des tubes
nerveux, apparaît d'après Han-
vier sous forme de lames et
sous forme de fibres. Les lames
connectives intra-fasciculai-
res font partie de la gaine la-
melleuse et pénètrent entre
les tubes nerveux, soit pour
y conduire les vaisseaux san-
guins, soit pour cloisonner un
faisceau et le diviser en deux.
Quant aux fibres du tissu con-
jonctif intra-fasciculaire, elles
sont semblables aux fibres
connectives ordinaires, sans
mélange de fibres élastiques.
Les cellules ici sont des cel-
lules plates du tissu conjonc-
tif ordinaire, mais à prolon-
gements moins longs et moins
nombreux que ceux des cel-
mes au tissu cellulaire sous-cutané. Les cellules, isolées après dissocia-
.ion, apparaissent recourbées, conservant ainsi la forme qu'elles avaient
mtour des tubes nerveux. Elles présentent des crêtes et des dépressions
;orrespondant à l'empreinte des faisceaux conjonctifs et des tubes nerveux
;ur lesquels elles étaient appliquées (Ranvier). On trouve encore dans ce
issu des cellules lymphatiques, comme dans le tissu conjonctif des nerfs.
Entre la face profonde de la gaine lamelleuse et le tissu conjonctif intra-
fasciculaire, on rencontre par place une formation spéciale décrite par
Renaut et connue sous les noms de : système hyalin, intl'a-vaginal (Renaut),
corpuscules à structure alvéolaire (l3aklimaninoll'), corpuscules de Renaut
fuc. 132. - Nerf collatéral des doigts de la main.
(D'après Ranvier.) Coupe transversale après injection
vasculaire forcée d'une solution d'acide osmique à
1 p. 100 et durcissement par la gomme et l'alcool.
Coloration par la purpurine; conservation de la pré-
paration dans la glycérine. - 150 diam.
/'n, faisceau nerveux. - gl, gaine lamelleuse. - a, cloison
de division d'un faisceau nerveux. - n, un faisceau nerveux
très grêle. - v, vaisseau sanguin. - fe. tissu conjonctif. -
ca, cellules adipeuses.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 2111
(Schultze). fuseaux conjonctif)' (Schultze), système tubulaire (Blocq et Mari-
nesco). Décrits par Renaut chez les solipèdes, rencontrés par Rakhmani-
noff, Oppenheim et Siemerling, Kopp, Langhans, etc., etc., dans différents
états pathologiques, les corpuscules de Renaut existent, ainsi que Schultze,
Blocq et Marinesco l'ont montré, à l'état normal dans les nerfs de l'homme
et représentent des tubes nerveux profondément modifiés. Sur une coupe
transversale d'un tronc nerveux, les corpuscules de Renaut se présentent
sous l'aspect d'aires claires, irrégulièrement ovoïdes et situées à la péri-
phérie des fascicules nerveux. Ils sont entourés d'une paroi lamelleuse
stratifiée, analogue à la gaine lamelleuse de Ranvier et renferment des
corps chromatiques irréguliers d'apparence nucléaire. Ces corps chroma-
tiques sont dépourvus de protoplasma; ils affectent quelquefois un aspect
corolliforme et représenteraient, d'après Blocq et Marinesco, la coupe trans-
versale de cylindres-axes déformés.
Vaisseaux sanguins et lymphatiques des nerfs. Les nerfs d'un certain
calibre possèdent seuls des vaisseaux, car les extrémités périphériques
des nerfs se nourrissent par le plasma qui les baigne et qui est exsudé
des capillaires voisins. Les vasa nervorllm proviennent de plusieurs troncs
artériels et jouent un grand rôle dans le rétablissement de la circulation
collatérale lors d'oblitération d'une grosse artère (Hyrtl, Zuckerkandl,
Quénu et Lejars); ils abordent le tronc nerveux obliquement, puis se
divisent et se subdivisent avant de pénétrer dans l'épaisseur du cordon
nerveux. Les vaisseaux du plus gros calibre se rencontrent donc dans le
tissu conjonctif péri et intra-fasciculaire; des artérioles plus petites se
trouvent entre le tissu conjonctif intra-fasciculaire et la gaine lamelleuse et
se résolvent dans l'intérieur de cette dernière en un réseau capillaire très
serré. Tous ces vaisseaux ont une direction parallèle à l'axe du tronc ner-
veux. On trouve un second réseau capillaire dans le tissu conjonctif intra-
fasciculaire ; il est formé de branches longitudinales à peu près parallèles,
reliées entre elles par d'autres branches transversales. Chez les mammi-
fères, il existe en outre dans le tissu conjonctif péri-fasciculaire un troi-
sième réseau artériel, capillaire et veineux (Ranvier).
Les veines suivent le trajet des artères. Les veines des nerfs superficiels
se jettent dans les veines profondes. Les veines des nerfs profonds s'anas-
tomosent largement avec les veines musculaires. Les veines des nerfs satel-
lites d'un paquet artério-veineux se rendent, soit à la grosse veine voisine,
soit au réseau des vasa-vasorum qui entourent l'artère, soit aux veines col-
latérales musculaires près de leur embouchure (Quénu et Lejars).
Quant aux lymphatiques, ils n'existent pas à l'état de vaisseaux distincts,
ni dans l'épaisseur des faisceaux nerveux, ni dans la gaine lamelleuse qui
les entoure, et c'est dans les mailles du tissu conjonctif péri-fasciculaire qu'ils
prennent naissance, car bien que les gaines lamelleuses ne contiennent pas
de lymphatiques, les différentes lames qui les constituent forment un système
lacunaire continu, communiquant largement avec le tissu conjonctif péri-
fasciculaire (Ranvier).
Vaisseaux san-
guins et lymphati
ques des nerfs.
220 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. *-
Houton terminal et
arborisations termi-
nales libres.
Arborisations ter-
minales. inter-épi-
thèliaIes.
111. Terminaison des nerfs.
Les cylindres-axes des fibres nerveuses périphériques, qu'ils appar-
tiennent aux nerfs moteurs ou aux nerfs sensitifs, se terminent tous, ainsi
du reste que les cylindres-axes des fibres nerveuses centrales, par une extré-
mité libre, soit légèrement renflée, bouton terminal, soit plus ou moins
ramifiée - arborisation terminale. L'un et l'autre mode de terminaison
peuvent s'effectuer, soit librement entre les cellules épithéliales, comme
on le voit, par exemple, dans l'épiderme de la peau et l'épithélium des
muqueuses, soit au sein d'une masse granuleuse spéciale, comme dans les
éminences terminales des nerfs musculaires ou dans les corpuscules de Golgi,,
soit dans des organes conjonctifs spéciaux, plus ou moins encapsulés, tels
que les corpuscules de Meissner, de Krause et de Pacini, les corpuscules géni-
taux et les disques tactiles, soit encore autour de cellules sensorielles spé-
ciales, comme dans les bourgeons du goût, les macules et les crêtes auditives
et l'organe de Corti.
Dans tous ces différents cas, la terminaison est une terminaison libre et
nulle part, la fibre nerveuse n'entre en connexion directe, soit : '1° avec une
cellule sensorielle spéciale, gustative, auditive, etc., soit : 2° avec une
cellule épithéliale spéciale, telle que les cellules terminales décrites par
Langerhans, et communément désignées sous le nom de corpuscules de Lan-
gerlwns. Chez les Vertébrés, les corpuscules de Langerhans ne sont, en effet,
ainsi que Ranvier l'a montré, que des cellules migratrices; ils ne présen-
tent par conséquent aucune relation avec la fibre nerveuse. ^
Nous passerons successivement en revue ces différents modes de ter- .
minaisons nerveuses périphériques.
1° Arborisations terminales </c ? '-< ? /) ? e7M' ? .s;
2° Plaques motrices et corpuscules de Golgi,; -
3° Corpuscules du tact.
1° ARBORISATIONS TERMINALES INTER-ÉPITHÉLIALES. Les arborisations
inter-épithéliales, dont nous devons la connaissance il 1-loyer, Cohnheim et
Langerhans, représentent la variété de terminaison la plus fréquente, la
plus connue et la plus banale des nerfs sensitifs. Pendant longtemps, ces
arborisations terminales libres inter-épithéliales et inter-cellulaires, n'ont
été bien connues que dans la cornée. Eimcr ('187'1), Mocsisowicz (1876),
Ranvier (1880), les décrivirent ensuite dans le museau de certains animaux
(taupe, lapin, hérisson, chauve-souris), dans le groin et dans la peau du cou
du cochon, et chez l'homme dans la peau de la plante des pieds et de la
paume des mains On les décrivit bientôt dans certaines muqueuses, telles
que les muqueuses buccale, pharyngienne, oesophagienne et vaginale, dans
la conjonctive, la langue et les gencives, autour des poils tactiles ou autres
(Jobert, Arnstein, Ranvier, etc.).
a) Terminaisons fibrillaires intra-épidermiques. Les nerfs
sensitifs cutanés, après avoir abordé une papille du derme et en avoir gagné
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 221
. la surface, se divisent et s'entrecroisent avec les fibres nerveuses voisines.
Après un trajet plus ou moins compliqué sous la membrane basale des
papilles, les fibres nerveuses, recouvertes encore de leur gaine de myéline,
donnent des branches amyéliniques, qui se divisent et se subdivisent. Leurs
rameaux sinueux et variqueux présentent un aspect moniliforme très net,
ils se recourbent dans différentes directions, et finalement se terminent entre e
les cellules du corps muqueux de Malpighi, par des extrémités libres légère-
ment rentlées, qui ne dépassent jamais le
stratum granulosum (fig. 133).
L'existence de ces arborisations termi-
nales, découvertes à l'aide d'imprégnations
d'or par Langerhans, Eberth, Arnstein,
Mocsisowicz, Merkel, Ranvier, K8111lier et
d'autres, a été confirmée à l'aide de la mé-
thode de Golgi, par Golgi, van Gehuchten,
Retzius, etc. La méthode des chromates
d'argent a démontré jusqu'à l'évidence, que
les corpuscules de Langerhans n'appartien-
nent pas au système nerveux, et que les
fibres sensitives se terminent par des arbo-
risations libres, sans aucune connexion cel-
lulaire directe.
b) Arborisations nerveuses dans
les muqueuses. Dans les muqueuses
recouvertes d'un épithélium pavimenteux stratifié, on observe le même
mode de terminaison que dans l'épiderme (fig. 134, 136). Les fibres ner-
veuses de la couche conjonctive sous-muqueuse se dépouillent de leur
gaine de myéline, montent dans 1"épithélium, se divisent, donnent nais-
sance à des branches à direction tangentielle, lesquelles fournissent à leur
- tour de fins rameaux variqueux, sinueux, d'aspect moniliforme, qui se ter-
minent en des points plus ou moins éloignés de la surface épithéliale, par
Terminaisons fi-
brillaires intra-épi-
dormiqucs.
Dans los muqueu-
ses à épithélium pa-
vimonteux stratifié,
les terminaisons ner-
veuses sont les mê-
mes que dans l'épi-
derme.
FiG. 132. Terminaisons nerveuses sensitives dans l'épithélium pavimenteux stratifié'. (D'après
G. Retzius.) Méthode rapide de Golgi.
IPic. 134. - Terminaisons nerveuses
- sensitives dans l'épithélium des
lèvres d'un foetus humain. (D'après
G. Retzius.) Méthode rapide de
Golgi.
222 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres nerveuses
terminales de la mu-
queuse olfactive de
la souris.
1
Chaque poil ne
1 reçoit qu'une seule
libre nerveuse.
1
des ramuscules libres dont quelques-uns semblent atteindre la surface de
la muqueuse (Retzius).
Ce mode de terminaison est
constant dans les gencives, la mu-
9 ? teii.ye de la langue, celle de 1't,pi-
glotte, des cordes vocales supérieures
(fig. 136) et inférieures (fig. 138) et
de l'crsoplaae (fig. 135) (Retzius).
Dans la muqueuse vésicule (fig.
137), les arborisations terminales
libres et inter-cellulaires se carac-
térisent par leur direction tangen-
tielle, leurs sinuosités extrêmement
nombreuses, leur trajet récurrent,,
enfin par leur terminaison, qui ne
s'effectue jamais dans les couches
épithéliales superficielles (Retzius).
Dans les muqueuses à épithé-
/ ? M vibratile, les libres nerveuses présentent en général un trajet ré-
current (fig. 138) ; quelquefois cependant, en particulier dans la région res-
piratoire des cavités nasales, les rameaux ter-
minaux atteignent presque la surface de l'épi-
thélium cilié (Retzius) (fig 139).
Dans la muqueuse olfactive de la souris, on
trouve, en outre, surtout au niveau de la zone
de transition de l'épithélium olfactif avec l'épi-
thélium respiratoire, de fines fibres nerveuses,
ramifiées, variqueuses, d'aspect moniliforme,
qui se terminent par des extrémités libres, quel-
quefois légèrement renflées. Ces fibres nerveuses
terminales, découvertes par v. Brunn, et dont
l'existence a été confirmée par v. Lenhossek et
par Retzius, appartiennent très probablement
non pas au système sensoriel (c'est-à-dire au
nerf olfactif), mais au trijumeau, dont la termi-
naison se fait comme pour les nerfs cutanés,
par des arborisations libres inter-épithéliales
(fig. 98).
c) Arborisations nerveuses des poils.
Les poils ne présentent pas une innervation
propre et spéciale; ils reçoivent la branche col-
latérale d'un nerf cutané voisin, destiné à in-
nerver une région plus ou moins étendue de la peau. La sensibilité d'un poil
et celle de la peau environnante sont donc sous la dépendance d'un seul et
même nerf périphérique. Chaque poil ne reçoit en général, ainsi que Ran-
Fie. 135. - Terminaisons nerveuses sensitives
dans l'épithélium de l'oesophage du chat.
(D'après G. Retzius.) Méthode rapide de
Golgi.
ô,7, couche conjonctive sons-épithéliale. - o, sur-
face de l'épithélium. - n, fihre nerveuse.
Fic,. 136. - Terminaisons ner-
veuses sensitives dans l'épi-
thélium de la région sus-
glottique du larynx d'un chat : g de six semaines. (D'après
G. Retzius.) Méthode rapide
de Golgi. Arborisation termi-
nale libre extrêmement riche
des libres nerveuses n, entre
les cellules d'un épithélium
pavimenteux stratifié.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 223
vier Ira signalé, qu'une seule fibre nerveuse, .qui se détache du tronc ner-
veux un peu au-dessous de l'épiderme et atteint, au-dessous de l'embouez
chure des glandes sébacées,
lefollicule du poil auquel elle
est destinée. Le nerf perd sa
gaine de myéline au niveau
de la paroi conjonctive du
follicule» puis se divise en
deuxbranches plus oumoins
horizontales, qui embras-
sent le follicule légèrement
rétréci à ce niveau et l'en-
tourent d'un anneau plus ou
.moins complet. Ces deux
branches ne s'anastomosent
jamais, mais peuvent dans
quelque cas entourer le poil
d'un tour.et demi (Retzius).
Elles donhentnaissanee à des
ramuscules longitudinaux,
surtout ascendants, plus ra-
rement descendants, ramus-
cules épais; variqueux,
d'aspect moniliforme et de
contours irréguliers, qui se
terminent tous par des extrémités libres, légèrement renflées, dont aucune
.. ne traverse la membrane anhiste, vitrée de la paroi connective du follicule
(v. Gehuchten) (fig. 140).
Les poils tactiles. n'existent pas chez l'homme, mais se rencontrent chez
tous les mammifères (fig. 141) ; ils sunt entourés d'un sinus sanguin caver-
neux, et reçoivent plusieurs petits troncs nerveux, qui atteignent la paroi
du follicule dans son tiers inférieur, traversent sa capsule fibreuse, s'en-
gagent dans les travées du sinus caverneux, et se terminent par de nom-
Poils tactiles des 1
animaux. *
Fic.131. - Terminaisons nerveuses sensitives dans l'épithé-
lium de la vessie du lapin. (D'après G. Retzius.) Mèthode
rapide de Golgi.
o, surface de l'épithélium. - bg, couche conjonctive sous-épi-
théliale. - n, fibre nerveuse montant du tissu conjonctif dans la
couche épithéliale pour se terminer après un trajet tangentiel par
des arborisations intercellulaires libres.
Fia. 138. - Terminaisons nerveuses sensitives dans l'épithélium de la muqueuse des cordes vo-
cales inférieures et dans l'épithélium à cils vibratiles de la région sous-glottique du larynx
d'un chat âgé de 4 semaines. (D'après G. Retzius.) Méthode rapide de Golgi.
n, fibres nerveuses qui, de la couche conjonctive, montent dans la couche épithéliale et s'y terminent par
des arborisations ramifiées et libres. -
224 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
i
1
I
i Roseau nerveux
autour des cellules
rlandulaires.
.1
Terminaisons ner-
veuses dans les dents.
Arborisations ner-
Yeuses dans les ten-
dons.
breuses arborisations libres, à la surface de la membrane vitrée de la
paroi du follicule.
d) Quant aux nerfs glandu-
laires, sécréteurs ou fl'énatcul's,
Cajal a constaté sur le pancréas
et Retzius sur les glandes sali-
vairés de la salamandre et du lé-
zard, que ces nerfs forment au-
tour des culs-de-sac glandulaires,
un réseau à mailles arrondies ou
polygonales, dont se détachent de
fines fibres nerveuses, qui sont
en contact direct avec la [cellule
glandulaire sans interposition de
membrane propre. Quelques-unes
de ces fibrilles pénètrent même
entre les cellules glandulaires jus-
qu'au niveau de la lumière du ca-
nal glandulaire, où elles se termi-
nent par des extrémi-
tés libres, légèrement
renflées (fig. 142).
e) Dans les dents.
les terminaisons ner-
veuses s'effectuent
également par des
extrémités libres lé-
gèrement renflées,
entre les cellules
odontoblasüques , et
atteignent en général
la superficie de la
pulpe dentaire, ainsi
que Retzius vient de
le 'démontrer récem-
ment chez le lézard
et chez l'anguille (fig.
143).
f) Dans les ten-
dons, Sachs et Tschi-
riew ont décrit des ar-
borisations termina-
les libres, disposées
en buisson, en pin-
ceau, en massue, et présentant à leurs extrémités de petits rendements...
Fio. 139. - Terminaisons nerveuses sensitives dans
l'épithélium vibratile de la région respiratoire des
cavités nasales. (D'après G. Retzius.) Méthode
rapide de Golgi. ,
n, libres nerveuses montant (le la couche conjonctive-
sous-épithéliale et se terminant par des extrémités s
libres et ramifiées.
Fic. 140. Terminaisons nerveuses sensitives autour des poils
du museau d'une souris de 5 à G jours. (D'après G. Retzius.)
Méthode rapide de Golgi.
hst, couche cornée. - réseau de Malpighi. - c, plexus nerveux
superficiel de l'épiderme (Cutis). - 1l, rameau - le, poil. - i.1, sa
gaine interne. - as, sa gaine externe. -- dr, glandes sébacées.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 225
2° PLAQUES MOTRICES.-CORPUSCULES DE GOLGI.
a) Plaques motrices des muscles striés. La terminaison
des nerfs moteurs dans les muscles striés se fait dans l'épaisseur de la
olaaue motrice décrite par Rouget chez le lézard et bien étudiée par Krause
et par Ranvier.
La plaque motrice de
Rouget, l'éminence ter-
minale du nerf moteur
de Ranvier, se présente
sous l'aspect d'une sail-
lie très accentuée chez
les mammifères, plus
étalée chez les reptiles,
superposée aux fais-
ceaux musculaires et re-
couverte par la gaine de
sarcolemme (fig. 144).
Elle est formée d'une
masse granuleuse ren-
fermant de nombreux
noyaux de provenances
diverses. Au voisinage
de l'éminence terminale de Ranvier, la fibre
nerveuse à myéline ou bien reste indivise, ou
bien se divise au niveau d'un étranglement an-
nulaire en deux, voire même trois ou quatre
fibres à myéline, formées chacune d'un segment
inter-annulaire. Ces fibres nerveuses sont des
fibres complètes, pourvues de leur gaine de
Schwann et de leur gaine de Henle. Au niveau
de l'éminence terminale, la gaine de Henle se
continue avec le sarcolemme du faisceau mus-
culaire qui recouvre l'éminence terminale; la
libre à myéline, après s'être divisée deux ou
trois fois, perd sa gaine de myéline et ne se
trouve plus constituée que par le cylindre-axe
recouvert de sa gaine de Schwann. Le cylindre-
axe se divise et se subdivise, et donne nais-
sance à Y arborisation terminale de Ranvier, formée de branches ramifiées,
sinueuses, alternativement rétrécies et élargies, présentant par conséquent
une disposition moniliforme et un aspect variqueux très accentué. - Ces
ramifications se terminent toutes par des extrémités libres, tantôt arron-
dies, tantôt légèrement effilées, et qui n'atteignent pas en général les limites
de l'éminence terminale.
Quant aux nombreux noyaux de l'éminence terminale, ils sont grands,
is
Plaque motrice de
Rouget,Krallse,Rau-
vier.
Arborisation ter-
minale de la plaque
motrice.
1<'10. 141. - Terminaisons
nerveuses sensitives au-
tour des poils tactiles de
la souris de 5 à 6 jours.
(D'après 0. Retzitis. Mé-
thode rapide de Golgi.
Poil tactile avec gaine ca-
vcrucusc. 1, poil. -is, gaine o
intcrnc.-Itb, follicule pileux.
- n. fibres nerveuses. -
hiv, Hoorzwicucl. - hp, pa-
pille du follicule pileux.
Fio. 142. - Terminaisons
nerveuses sensitives dans
le conduit excréteur de la
glande sous-maxillaire du
Lacerta agilis. (D'après
G. Retzius.) Méthode ra-
pide de Golgi.
1. lumière du canal excré-
teur. ? i,hbres nerveuses cir-
culaires et inter-cellulaires.
226 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Noyaux de l'émi-
nence terminale.
Variétés de pla-
quels motrices.
clairs, possèdent un gros nucléole et sont limités par un double contour;
les uns appartiennent à la gaine de Schwann
qui entoure le cylindre-axe ramifié de l'ar-
borisation terminale, et sontsitués au voisi-
nage des premières ramifications ; ils con-
stituent les noyaux cle l'arborisation de
Ranvier,; les autres appartiennent à la
membrane qui recouvre l'éminence termi-
nale : noyaux vaginaux de Ranvier; les au-
tres enfin appartiennent à la substance gra-
nuleuse fondamentale de l'éminence :
noyaux fondamentaux de Ranvier.
Les plaques motrices se rencontrent
non seulement sur les muscles striés vo-
lontaires, mais encore sur les muscles blancs
des mammifères et sur les muscles striés
involontaires, tels qu'on les rencontre dans
la portion supérieure de l'oesophage chez
l'homme, ou dans les coeurs lymphatiques
des reptiles écailleux et des batraciens.
Retzius a décrit dans les muscles de
l'oeil du lapin un mode de terminaison des
nerfs un peu spécial, distinct du type nor-
mal, et qui peut-être rapproché des termi-
naisons nerveuses musculaires que l'on
rencontre chez les Vertébrés inférieurs, la
grenouille par exem-
ple (fig.l4). On ob-
serve ici du reste de
très grandes varié-
tés. En général, le
nerf qui côtoie la
fibre musculaire est
recouvert de sa gai-
ne de myéline, et
donne naissance, au
niveau d'un étran-
glement annulaire,
à une branche col-
latérale amyélini-
que qui se détache
à angle droit. Dans
les cas les plus sim-
pies, la branche collatérale ne se divise pas, et se termine après un court
trajet dans une seule éminence terminale. Dans les cas plus compliqués, la
Fie. 143. - Terminaisons nerveuses
sensitives dans les dents du lézard
(lacera agilisj (D'après G. Retzius. \
Méthode rapide de Golgi.
d, dentino (Zahnbein). - nd, couche
odontoblastiquo. p, pulpe dentaire avec
ses vaisseaux et nerf (r) : co dernier s'ar-
borise librement entre les otlontohlastes
et atteint la surface do la domine.
Fic. 144. - Deux faisceaux des muscles intercostaux du lapin, dis-
sociés après injection interstitielle d'acide osmique et colorés au
moyen du picro-carminate. Ils montrent deux émincllccs termi-
nales vues, l'une de face, l'autre de profil. (D'après Ranvier.)
N, nerf. - ¡11, faisceau musculaire. - p, plaque motrice vue do profil. -
p, plaquo motrico vue do face.
, HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 227
branche collatérale se divisé dichotomiquement ; ses deux divisions affec-
tent souvent un long trajet sinueux, à direction longitudinale et portent un
nombre, quelquefois considérable, dé plaques terminales tantôt ovalaires,
tantôt allongées ou trian-
gulaires, tantôt rubanées
(fig. 145). Ces plaques
terminales, dépourvues
de substance granuleuse,
reçoiventles arborisations
terminales libres des cy-
lindres-axes. Entre ces
deux variétés extrêmes,
on rencontre tous les in-
termédiaires.
Les nerfs du muscle
cardiaque sont dépour-
vus d'éminences termi-
nales. Ils perdent leur
gaine de myéline bien
avant d'atteindre leur ter-
minaison, leur cylindre-
axe se divise et se subdi-
vise, et donne naissance
à de très fines fibres vari-
queuses plus ou moins
ramifiées (fig. z6). Ces
fibres, d'après Ranvier,
embrochent les cellules
musculaires cardiaques,
et formeraient dans l'in-
térieur même de la cel-
lule musculaire un ré-
seau à mailles allongées,
et formé de travées extrê-
mement grêles et d'iné-
gale épaisseur. La péné-
tration des fibres muscu-
laires par les fibres ner-
veuses, signalée par Ranvier, n'a été retrouvée,' à laide de la méthode
de Golgi, ni par Cajal, ni par Retzius. Ces deux auteurs admettent que les
fibres nerveuses du coeur se divisent dichotomiquement entre les fais-
ceaux musculaires, donnent quelques rares collatérales et se terminent par
des extrémités libres et variqueuses (fig. 146).
Les nerfs des. muscles lisses se comportent un peu différemment,
'suivant qu'il s'agit de muscles appartenant à la vie animale ou à la vie
Terminaisons ner-
veuses dans le mus-
cle cardiaque.
Tache motrice do
Ranvier daus les
muscles lisses.
Fio. 14. -Terminaisons nerveuses motrices dans les muscles
de l'oeil du lapin adulte. (D'après G. Retzius.) Coloration au
bleu de méthylène.
, n, fibre nerveuse pourvue d'une gaine de myéline.
228 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Travaux de Ret-
zjns.
organique. Les nerfs des fibres musculaires lisses de la vie animale des
Mollusques et des Annélides, dépourvus de myéline, se divisent et se subdi-
visent, et se terminent à la surface des cellules musculaires par une extré-
mité renflée, souvent
digitiforme, la tache
motrice de Ranvier.Les
nerfs des fibres muscu-
laires lisses de la vie
organique, qu'ils ap-
partiennent aux Inver-
tébrés, ou qu'ils appar-
tiennent aux Verté-
brés, s'entrecroisent t
entre eux, forment
des plexus superposés
[plexus méseutéri jue
el' A llel'bach, plexus des tuniques musculaires de l'intestin, plexus des vais-
seaux sanguins), dont se détachent des fibres très fines, qui se terminent
très probablement par des taches motrices sur les cellules contractiles de
la tunique musculaire (Ranvier).
Retzius, en employant la méthode d'Ehrlich (bleu de méthylène in2tra-
vitam), a montré que ces fibres se divisent dichotomiquement il diverses
reprises, et que toutes les branches de bifurcation sont pourvues de petits
Fie. 146. - Terminaisons nerveuses motrices dans le muscle
cardiaque d'une souris âgée de 11 jours. (D'après G. Retzius.)
Méthode de Golgi.
Fie. 147. - Terminaisons nerveuses motrices dans les muscles lisses de la vessie d'un lapin âgé
de 9 jours. (D'après G. Retzius.) Méthode de Golgi.
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 229
boutons très rapprochés, qui répondent manifestement aux plaques termi-
nales des autres fibres musculaires, et se rapprochent singulièrement du mode
de terminaison des fibres nerveuses des muscles des Vertébrés (lig. 147).
Il n'existe donc, ainsi que Tschiriew le faisait déjà remarquer en '187U,
aucune différence morphologique essentielle, entre les terminaisons ner-
veuses dans les muscles striés et dans les muscles lisses. Tous les nerfs se
terminent par des arborisations libres, et les différents modes de contraction
des différentes espèces de muscles ne dépendent en aucune manière de la
forme de leurs terminaisons nerveuses.
b) Corpuscules de Golgi. - Les tendons reçoivent un très grand
nombre de nerfs sensitifs découverts par Rollet, et qui présentent des modes
de terminaisons variés. Les uns se terminent. ainsi que nous venons de le
voir, par des arborisation,- libres (Sachs et Tschiriew); les autres dans
les corpuscules de Golgi, d'autres dans les corpuscules de Paciui. d'autres
encore dans des corpuscules spéciaux, décrits par Pilliet sous le nom de
corpuscules "elliO - 221 "se ci gaines paciniennes. Ces deux derniers
modes de terminaison seront décrits avec les corpuscules de Pacini. Nous
ne nous occuperons ici que des corpuscules de Golgi.
Golgi découvrit en 1878, à l'union de la fibre musculaire et de la
fibre tendineuse, des corps fusiformes spéciaux, lieu de terminaison des
fibres tendineuses, et qu'il désigna sous le nom de corps l/IuS('ulo-telldi-
neux. Cette dénomination, très exacte quant au siège de ces corpuscules,
pourrait prêter à confusion, quant à la nature des nerfs qui s'y terminent.
Ces nerfs sont en effet exclusivement tendineux : aussi est-il préférable de
désigner avec Cattaneo, Pisani, Ranvier, etc., les petits organes décrits par
Golgi, sous le nom de corpuscules de Golgi.
Les corpuscules de Golgi, qui paraissent être des organes en rapport
avec le sens musculaire, constituent, pour les nerfs tendineux, de véritables
plaques terminales, analogues aux plaques motrices des nerfs musculaires.
Mais au lieu d'être uniques et isolées comme l'éminence terminale des
fibres musculaires, les plaques terminales tendineuses se réunissent en
général en nombre plus ou moins considérable, de 2 à 30 (Péni), et
forment par leur ensemble un corpuscule de Golgi. Ces corpuscules sont
fusiformes, aplatis, situés à la surface du tendon, au voisinage de l'insertion
des fibres musculaires sur les fibres tendineuses; ils sont formés d'une
substance granuleuse, et d'une enveloppe il plusieurs couches hyalines
concentriques, renfermant quelques noyaux. Le nerf sensitif. en abordant t
le corpuscule, lui abandonne sa gaine de Henle., qui entre dans la constitution
conjonctive de l'enveloppe qui recouvre le corpuscule de Golgi. Le nerf
aborde en général le corpuscule par sa partie médiane, plus rarement par
l'une de ses extrémités, et s'y divise soit dichotomiquement, soit en patte
d'oie, en deux ou trois fibres myéliniques et équidistantes. Ces fibres
donnent à leur tour naissance à une véritable arborisation terminale de
fibrilles nerveuses .dépourvues de myéline. Le corpuscule de Golgi reçoit
quelquefois une seule libre nerveuse, mais le plus souvent il en reçoit
15""
Nerfs sensitifs des
tendons.
Corpuscules de
Golgi.
Le corpuscule do
fTolgi sii'g'c au yoi-
sinage de l'insertion
île la fibre tendineuse
surtafi)jrf;niuscn-
laire.
230 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Corpuscules del'a-
cini des tendons.
Corpuscules de
Meissner.
1
J' Corpuscules de Pa-
, ('1ll1.
quatre ou cinq, souvent davantage, formant dans l'intérieur du corpuscule
autant de plaques terminales.
Les tendons renferment en outre de véritables corpuscules de Pacini,
nombreux également au voisinage des insertions musculaires, et dont la
structure ne diffère pas des corpuscules de Pacini que l'on rencontre dans i
les couches sous-dermiques de l'homme et dans le mésentère du chat.
3° CORPUSCULES PLUS OU MOINS ENCAPSULÉS.
a) Corpuscules du tact ou corpuscules de Meissner.- Les cor-
puscules du tact, très abondants à la pulpe des doigts et des orteils, occupent
chez l'homme certaines papilles cle la peau, qu'ils remplissent il peu près
complètement. Ils sont formés par un seul lobe ou par deux ou trois lobes
superposés, qui constituent autant de corpuscules et reçoivent chacun une
fibre nerveuse distincte. Ils présentent tous un aspect strié caractéristique
et qui tient, ainsi que Langerhans l'a montré, il la direction transversale des
fibres nerveuses, revêtues de myéline, qui pénètrent dans le corpuscule.
La fibre nerveuse qui aborde un corpuscule du tact l'atteint, en général,-
à son extrémité profonde et un peu sur le coté, décrit à sa surface un trajet
plus ou moins sinueux, puis pénètre dans le corpuscule et s'y divise et
subdivise, pour former une série d'arborisations plus ou moins distinctes
et destinées aux différents lobules. Elle abandonne sa gaine de myéline
après un court trajet; les branches de bifurcation myélinique présentent
un trajet tortueux et un aspect moniliforme caractéristique, et donnent
naissance à de nombreuses arborisations, qui se terminent par des boutons
de forme irrégulière, généralement aplatis. Les arborisations terminales
occupent la partie centrale du corpuscule, elles sont entourées d'un grand
nombre de cellules marginales, présentant un noyau volumineux aplati de
haut en bas. Tour à tour regardées comme des cellules épithéliales ou des
cellules nerveuses, ces cellules sont aujourd'hui, depuis les travaux de
Ranvier, regardées comme des cellules mésodermiques, différenciées en vue
d'une adaptation spéciale.
b) Corpuscules de Pacini. - Les corpuscules de Pacini se trouvent
en grand nombre dans le tissu cellulo-adipcux de la face palmaire des
doigts et des orteils, au voisinage des nerfs collatéraux. On les rencontre
également dans le mésentère, et surtout au voisinage des tendons, des apo-
névroses, autour des articulations et le long des ligaments z.îilei-0-s-sei(x. Ils
sont formés d'une série de corpuscules emboîtés, qui entourent une cavité
allongée transparente, contenant une matière granuleuse vaguement striée,
cavité connue sous le nom de massue centrale. Le nerf qui aborde le cor-
puscule de Pacini est pourvu d'une gaine lamelleuse épaisse, dont les
lamelles concourent à former les capsules emboîtées; cette gaine limel-
leuse s'étend jusqu'à la massue centrale, et porte dans son trajet capsulaire
le nom de funicule.
Chaque lame capsulaire est formée de fibres connectives, séparées par
une substance amorphe et disposées en deux couches, l'une interne formée
de fibres longitudinales, l'autre externe formée de libres annulaires, et tra-
HISTOLOGIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME NERVEUX DE L'ADULTE. 231 :
versée par quelques fibres à direction rayonnante. Les lames capsulaires
les plus internes et les lames capsulaires les plus superficielles sont beau-
coup plus minces que les lames capsulaires moyennes; elles sont en outre
formées presque exclusivement de fibres longitudinales. Chaque lame cap-
sulaire est tapissée à sa face interne par une mince lame endothéliale, ana-
logue à celle de la gaine lamelleuse des nerfs, et dont les noyaux volumineux
sont saillants dans l'intérieur de la capsule.
En abordant la massue centrale, le nerf qui occupe l'axe de cette
dernière perd sa gaine de myéline et très probablement sa gaine de Schwann ;
il est entouré d'une mince couche de protoplasma et présente une struc-
ture fibrillaire très nette. Il se divise et se subdivise, donne quelques rami-
fications latérales plus ou moins nombreuses, qui se contournent de diverses
façons, et se terminent par des boutons de forme et de dimensions variables.
Quelquefois le nerf ne fait que traverser le corpuscule de Pacini, pour
trouver dans un second ou dans un troisième corpuscule sa véritable ter-
minaison. Dans ce cas, il perd néanmoins ses enveloppes lamelleuses et sa
gaine de myéline, en abordant la massue centrale; mais toutes ses gaines
se reconstituent au pôle opposé.
c) Les corpuscules de Krause, qui existent en grand nombre dans
la conjonctive de l'homme, représentent des corpuscules de Pacini réduite
à un nombre très restreint de capsules, et contenant une massue centrale
relativement volumineuse, composée entièrement de cellules polyédriques
(Longworlh). Chez l'homme ces corpuscules sont sphériques et reçoivent
plusieurs libres nerveuses à myéline qui s'enroulent, se replient et se
terminent par des extrémités libres et renflées.
d) A côté des corpuscules de Pacini, très nombreux dans les muscles et
les tendons, on trouve dans les muscles, au voisinage de leurs insertions
tendineuses, des corpuscules spéciaux à gaines concentriques : ce sont les
corpuscules neuro-musculaires; ils présentent de très grandes varié-
tés, quoique reliés entre eux par une série de transitions, et doivent être
considérés, d'après Pilliet et Kerschner, comme des organes terminaux de
sensibilité.
Entrevus par Friinkel et Eisenlohr, qui les considéraient comme des
productions pathologiques, ils ont été reconnus comme normaux par Roth
et par Babinski. Ils sont faciles à déceler sur les muscles atrophiés, quelle
que soit la cause de l'atrophie musculaire, et se présentent sous l'aspect
de fuseaux allongés, composés de trois à sept groupes de petites fibres
musculaires striées, entourés d'une gaine lamelleuse. Tantôt ils ne
contiennent que des fibres musculaires serrées et très jeunes, tantôt ils
contiennent des muscles et des nerfs, soit réunis, soit séparés par des
cloisons. Tantôt enfin, ils présentent une gaine en tout semblable à celle
des corpuscules de Pacini. Cette dernière variété a été décrite par Pilliet
en 1890, sous le nom de corpuscule nerrro ? a2esculaire ci gaine Nacinienne.
rr) A côté de ces corpuscules nettement encapsulés, on peut signaler le
corpuscule du tact du bec du canard domestique. Ce corpuscule est
. i
Corpuscules de
Krause.
Corpuscnles ucuro-
musculaires.
Corpuscule du tact
du bec du canard.
232 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ménisques tactiles.
constitué par des cellules tactiles, claires et volumineuses, entourées d'une
capsule connective; le nerf sensitif, réduit à son cylindre-axe et à sa gaine
de Schwann, s'insinue entre les cellules tactiles, puis s'aplatit pour former
un disque tactile. .
f) Dans le groin du cochon et dans différentes régions de la peau de
l'homme, on rencontre dans les couches superficielles du derme et dans la
couche de Malpighi, des nerfs qui, après avoir perdu leur gaine de myéline,
se divisent et se subdivisent pour constituer une arborisation extrêmement
élégante, dont les derniers rameaux s'aplatissent-et se terminent par des
ménisques tactiles, autour de cellules spéciales claires, ovoïdes et volumi-
neuses, non encapsulées et non groupées en corpuscules. Ces ménisques
tactiles, qui simulent par leur forme des feuilles de lierre, représentent un
mode d'arborisation nerveuse, terminale et libre, auquel Ranvier a donné
le nom de terminaison hédé1'if01'me. L'existence de ce mode de termi-
naison spéciale n'a pas encore été confirmée par les travaux de Golgi, van
Gehuchten, Cajal, Retzius, etc.
BLOCQ et MARINESCO. Sur un cas de myopathie primitive progressive du type Larzdouzy-
Dejerine avec autopsie, Arch. de Neurologie, 1893, p. 189 et C. R. Soc. de Biologie, 4892. -
BOLL. Studi sulle imagini microscopiche della fibm nervosa midollare, in R. Acad. dei Lincei.
Roma, 1877. - G. Cattani. L'appareil de soutien de la myéline dans les fibres nerveuses
périphériques. Arch. italiennes de Biol. 1886, t. VIII, fasc. 3. - Cajal. Los ganglios y plexos
nerviosos del intestino de los mamiferos. Madrid, 1893. - Du Même. Sur les ganglions et
plexus nerveux de l'intestin. Mem. Soc. Biol. 1893, p. 217. - GEDOELST. Recherches sur la
. constitution cellulaire de la fibre nerveuse. La Cellule. Tomes III et IV. - v. Gehuchten.
La cellule nerveuse du sympathique chez quelques Mammifères et chez l'Homme. La Cellule,
Tome VIII, 1892. Golgi. Sulla structura delle fibre nervose midollale periferiche. Arch.
p. le scienze mediche, 188'r, t. IV. - IC0LL1ER. Handbuch de ! ' Gewesbelehz·e des Alenschen.
Sechste umgearbeitete Azct·rge. Leipzig, 1893. Lantermann. Ueber den feineren Batz de)'
Markhaltigen Nervenfaser. Arch. f. hlihros. Anat. 1876, t. XIII. v. Lenhossek. Ueber
Nervenfasern in den hinteren Wurzeln welche aus den Yorderhom entspl'ingen. A ? iat. Attzet- -
ger Jahrg. V. 1890. - Quénu et Leiaus. Étude anatomique sur les vaisseaux sanguins des
nerfs. Arch. de Neurologie, 1892, p. -1, t. XXIII. - RANVIER. Traité technique d'lüstologie.
Paris, 1888. Du même. Lecons sur l'Histologie du système nerveux. 2 vol. Paris, 1878. -
REVAUX. Recherches sur quelques points particuliers de l'Histologie des nerfs. Arch. de Phys.,
1881. = RETzius. Biologische ! 7K<6)'Sttc/HMoen. Neue Folge. III, IV, V. Stockholm. REZ-
z6Nlco. Sulla struttura delle fibre nervose del midollo spinale. Arch. p. le scienze mediche,
1881. - SCHIEFFERDECKER. Beitrüge zur Kenntniss des Baues de Nervenfuser. Arch. f. =
lIfik1'OS, Anat., 1887, t. XXX. - SCHUL1'ZE. Ueber circonscripte Bindegewebshyperplaie oder
Bindegezvebsspindel. Nodules hyalins de Renaut. Arch. de Virchow, 1892, Bd CXXIX.
B. Segall. Sur des anneaux intercalaires des tubes nerveux produits par imprégnation d'ar-
gent. C. R. de l'Acad. des Sciences, 1892, Soc. de Biol. 1892 et Journ. de l'Anat. et de la
Physiol., 1893, p. 586.
DEUXIÈME PARTIE
ANATOMIE DU CERVEAU
CHAPITRE I
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE
1. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'ENCÉPHALE
L'encéphale représente la partie supérieure et considérablement modi-
fiée du névraxe. Situé dans la cavité crânienne, qui lui sert en quelque
sorte de moule, il comprend, au point de vue purement morphologique,
trois parties : le cerveau, le cervelet et l'isthme de l'encéphale ; ce dernier
relie le cervelet au cerveau et celui-ci à la moelle épinière.
Le cerveau proprement dit constitue la partie antérieure et supérieure
de l'encéphale, dont il représente le segment le plus important et le plus
volumineux. Il est constitué par toutes les parties développées aux dépens
de la vésicule encéphalique antérieure primitive, c'est-à-dire par les hémi-
sphères cérébraux, les corps oplo-slriés et la région sous- thalami que de
Forel. Pour la facilité de la description, nous ferons rentrer dans son
étude les parties développées aux dépens de la vésicule encéphalique
moyenne, c'est-à-dire la région des pédoncules cérébraux et des tubercules
quadrijumeaux.
Le cerveau occupe la presque totalité de la cavité crânienne, à l'excep-
tion des fosses occipitales inférieures; il se présente sous la forme d'un
ovoïde à grand axe antéro-postérieur, dont la grosse extrémité serait
dirigée en arrière. Sa forme est du reste variable, comme celle de la cavité
crânienne elle-mème. Il est plus long et moins large chez les dolichocé-
phales, plus large et moins long chez les brachycéphales. Dans la première
enfance, le crâne se modifie sous l'influence des compressions extérieures;
Encephale.
Cerveau.
1·'nrme lu ccrccau.
234 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cervelet.
Isthme de l'cnd'-
phale.
Volume et poids
de l'encéphale.
Variations pondé-
rales suivant les
races.
Variations pondé-
rales suivant la taille
et le sexe.
le cerveau subit des modifications parallèles. Il se moule très exactement
sur l'endocràne, et ses variations de forme sont, on le sait, particuliè-
rcment fréquentes chez les idiots.
Le cervelet et l'isthme de l'encéphale, développés aux dépens de la vési-
cule encéphalique primitive postérieure (Cerveau rhomboïdal), sont situés
à la partie inférieure et postérieure de l'encéphale. ,
Le cervelet occupe les fosses occipitales inférieures; il est recouvert par
la partie postérieure du cerveau, dont il est séparé par une fente profonde
et transversale, qui loge la lente du cervelet : c'est la grande fente cérébrale
transversale antérieure. - fissura ceuebri tl'ansvel'sa, marsupium cerebri ante-
rzrzs.
L'isthme de l'encéphale est couché sur la gouttière basilaire; il com-
prend la protubérance annulaire ou pont de Yarole, et le bulbe rachidien
ou moelle allongée.
Avant de passer à l'étude de ces segments, il importe de considérer
l'encéphale dans son ensemble, et de déterminer son volume, son poids et
sa densité.
Volume, Poids. L'évaluation quantitative de l'encéphale peut être
faite, soit en le pesant directement, soit en mesurant la capacité crânienne.
Lorsqu'on compare chez les mèmes individus le poids de l'encéphale il la
capacité du crâne, on voit, ainsi que L. Manouvrier l'a montré, qu'« un vo-
1,,iîî(, donné de crâne correspond en moyenne un même poids cérébral, qu'il
s'agisse des races blanche, jaune et noire, ou qu'il s'agisse des deux sexes.
Mais le poids absolu et la capacité crânienne absolue, présentent de très
grandes variations, ainsi que Marshall, Peacock, Wagner, Parchappe,
Parisot, Sappey, Bischoff, Boyd, Broca, Calori, L. Manouvrier, l'ont prouvé.
Ces variations sont en rapport avec les races, la taille, le poids et le volume
du corps, le sexe, Y âge, le degré d'activité fonctionnelle, l'état de santé ou
de maladie de l'individu.
En règle générale, les capacités les plus fortes, et par conséquent les
poids les plus élevés, appartiennent aux races les plus robustes ou les
plus intelligentes. D'après les mesures de L. Manouvrier (faites avec le
registre des pesées de Broca), la capacité crânienne moyenne serait, sui-
vant les races et les sexes, de :
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. ? : 3 : 5
ainsi que sur le poids de l'encéphale. Le poids moyen est en effet, d'après
Manouvrier, de :
43'i îgl, sui, 168 lioiiimes d'une tiiiie iiio,P-iiiie (le 11,6-j9
13,i6 ? sur 168 hommes d'une taille moyenne de im,6î9 6
120SsT,J sur 50 femmes d'une taille moyenne de f ? 376
Différence : 1 li-891,6.
Il semble ressortir de ces pesées que l'encéphale de la femme est plus
léger de 148 grammes que celui de l'homme; celte différence ne serait,
d'après L. Manouvrier, que de 110 grammes chez une femme et un homme
de même taille.
Mais, ainsi que le soutient L. Manouvrier, le poids et le volume de l'en-
céphale ne peuvent èlre comparés qu'à un poids et à un volume pris dans
l'organisme et non il une longueur de corps : or la taille ou longueur du
corps ne représente pas d'une façon correcte l'ensemble de la masse orga-
nique ; un homme et une femme, par exemple, ne sont pas équivalents sous
le rapport du développement musculaire, par le seul fait qu'ils ont l'un et
l'autre une taille de l ? C0.
« Si l'on compare, dit L. Manouvrier, le poids de l'encéphale non pas
à la taille ou au poids du corps, mais à une masse active du corps, c'est-à-
dire à des termes anatomiques représentant d'une façon plus correcte le
développement organique général, alors le poids relatif de l'encéphale se
trouve beaucoup plus grand chez la femme que chez l'homme, contraire-
ment a l'opinion classique. »
Chez le foetus et chez l'enfant nouveau-né, l'encéphale est proportion-
nellement beaucoup plus volumineux que chez l'adulte. Chez le nouveau-
né, son poids varie chez les garçons, de 286 grammes (Parrot) il 400 grammes
et chez les filles, de 283 grammes (Boyd) à 290 grammes (Wcl-
cker) ; d'après Bischoff, il égalerait le I/o du poids du corps.
D'après les recherches de Robert Boyd, porlant sur plus de 2 000 encé-
phales, le volume absolu de ce dernier va toujours en augmentant de la
naissance jusqu'à 20 ans. L'augmentation est plus rapide de la naissance
jusqu'à l'âge de 7 ans, que de 7 à 20 ans. De 20 à DO ans survient une
période stationnaire, puis une diminution lente et progressive chez le
vieillard. L'encéphale présente du reste des variations individuelles très
grandes. On cite son poids considérable chez certains hommes célèbres :
Cnvier 1829 gr., Byron 2238 gr., Tourgucnelf 2012 gr., rlbercombie
1785 gr., Schiller 1 p80 gr., Spurzheim 1 ;)59 gr., de : \lol'l1Y 1520 gr.,
Agassis t2 gr., Dupuytren 1 437 gr., hante 1 420 gr.. (iambetta 1294 gr.
Le poids relatif de l'encéphale est, ainsi que l'ont montré les recherches
de Serres, Leudet. Dar('ste, Brand. L. Manouvrier, relativement élevé chez
les jeunes individus, chez les individus de petite taille ainsi que. chez les
espèces supérieures ; il est, par contre, relativement faible chez les espèces
inférieures.
Quant à l'interprétation de ces variations du poids relatif de l'encéphale,
nous croyons ne pouvoir mieux faire, que de citer ici textuellement, quel-
.4
Variations pondé-
rales suivant l'âge.
Poids relatif de
l'encéphale.
23G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Rapports du YO-
Inmc de l'encéphale
avec la capacité in-
tellectuelle.
Poids des dillé
reiites parties cou-
atituatttes de l'cncé-
phale.
1
1
ques-unes des conclusions formulées par L. manoeuvrier, dans son mé-
moire :
1° Les espèces inférieures ont un poids cérébral relativement faible, parce que le
nombre, la variété et la complexité des sensations, des idées et des mouvements, sont
moindres chez elles que chez les espèces supérieures; parce que, en outre, le cerveau a
plus d'intluence sur les mouvements dans les espèces supérieures.
21 Les jeunes ont un poids encéphalique relativement élevé : a) parce qu'ils sont déjà
en possession d'une provision d'éléments nerveux embryonnaires qu'ils utiliseront plus
tard ; 6) parce qu'ils sont petits.
3° Les espèces et les individus de petite taille ont un poids encéphalique relative-
ment élevé, parce que le nombre, la variété, la complexité des sensations, des idées, des
mouvements, des opérations cérébrales en un mot, sont indépendants de la masse de
l'organisme.
De ce que le volume de l'encéphale est dans un rapport assez constant
avec la capacité du crâne, il ne s'ensuit donc nullement que la capacité
intellectuelle soit proportionnelle à la masse et au volume de l'encéphale.
L'activité cérébrale, en effet, est le résultat de tant de facteurs autres que
le volume et la masse de l'encéphale, qu'on ne peut guère évaluer l'intel-
libence en se basant exclusivement sur le volume du cerveau. Il faut
prendre en considération l'étendue et l'épaisseur de la substance grise, sa
richesse en cellules ganglionnaires, etc., et se rappeler le précepte de
Galien, que, sous le rapport des fonctions, la qualité de la substance céré-
brale est bien au-dessus de la quantité.
On a cherché à se rendre compte du poids des différentes parties consti-
tuantes de l'encéphale : cerveau, cervelet, bulbe et protubérance.
Chez un certain nombre de sujets de 20 à 30 ans, Meynert a isolé et
pesé séparément le manteau cérébral (écorce grise et masse blanche sous-
jacente), le cervelet et le tronc encéphalique (corps opto-sfriés, pédoncules
cérébraux, protubérance annulaire et bulbe rachidien). Il arrive aux résul-
tats suivants :
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 237
Quant au poids des différents lobes du cerveau, Meynert donne les
chiffres suivants :
1
238 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Densité de l'en-
eéphale.
Hémisphères.
Scissure inter-hé-
misphérique.
Corps calleux.
Nerfs de Lancisi.
ce qui semble donner raison à l'opinion des physiologistes, qui localisent
dans le lobe frontal les fonctions psychiques supérieures.
Densité de l'encéphale. - La densité de la masse encéphalique est
d'environ 1030; elle augmente jusqu'à l'âge de 20 ans, et cette augmenta-
tion est plus forte chez l'homme que chez la femme; d'après Danilewski, la
densité totale du cerveau est de 1041, celle de la substance blanche étant de
1043 et celle de la substance grise de 1038. Les rapports pondéraux de ces
deux substances seraient d'après le même auteur de 61 p. 100 pour la sub-
stance blanche et de 39 p. 100 de la substance grise.
Bischoff, Dos Hil'11gewicht des Menschen. Bonn. 1880. CuARi/roN-BAs'nAN, Le cerveau,
organe de la pensée chez l'homme et les animaux. Paris, 1882. - Broca (Paul), Sur la mel1-
SU1'lltion de la capacité du crâne (Mém. de la Soc. d'Anthrop. 2° série, t. I, 1813).-
sm'stM't de <a capact' d : t o'ane (Mëm. de ia Soc. d'Anthrop. 2'' série, t. I, 1873).
DARESTE, Sur les rapports de la masse encéphalique avec le développement de l'intelligence
(Bull. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 1862). - Bn : nn (Alex.), Sur le rapport du poids du
cerveau ci celui du corps chez différents animaux. Moscou, 1868 (Extrait du Bull. de la Soc.
impér. des Naturalistes de Moscou). - Manouvrier (L.), Sur l'interprétation de la quan-
tité dans l'encéphale et dans le cerveau en particulier (Mém. de la Soc. d'Anlhr. de Paris,
1885. 2e série, t. III). - Du même, Le poids proportionnel du cervelet, de l'isthme et du bulbe
(Associât, française pour l'avancement des sciences. Congrès de Rouen, 1893). -
SUI 2)eso del cervelle (Napoli, 1881). SAppEY, Traité d'anatomie descriptive,
t. III.
II. CONFIGURATION EXTÉRIEURE DU CERVEAU
Le cerveau se compose de deux moitiés à peu près symétriques, les lceini- y
sphères cérébraux, désignés depuis Calien sous le nom de cerveau droit et de
cerveau gauche (fig. 148). Une scissure profonde verticale et antéro-poslé-
rieure, la grande scissure médiane ou inter-hémisphérigue (Sih), les sépare
complètement au niveau de leurs parties supérieure, antérieure et posté-
rieure. A leur partie moyenne, les deux hémisphères sont reliés entre eux
par une large commissure blanche horizontale, le corps calleux (Cc), qui se
présente sous l'aspect de gros tractus de faisceaux blancs, dirigés transver-
salement, et croisés par deux minces bandelettes antéro-postérieures, les
nerfs de Lancisi (NL) ou tractus longitudinaux médians. Le corps calleux se
recourbe en bas à sa partie antérieure et à sa partie postérieure (fig. 151).
En avant il forme le genou (Cc[g]) et le bec ou roslrum (Cc[r], du corps
calleux; en arrière, il s'applique sur lui-même et constitue le bourrelet du
corps calleux ou splénium (cSpl).
En avant du genou et en arrière du bourrelet du corps calleux, la scis-
sure inter-hémisphérique descend jusqu'à la base du cerveau (fig. 148, 4 ? 9).
Son extrémité antérieure mesure de 2,5 il 3 centimètres; elle est moins
étendue que l'extrémité postérieure, et sépare complètement les lobes
frontaux dans leur moitié antérieure. L'extrémité postérieure de la grande
scissure inter-hémisphérique mesure 3 cent.; elle est située en arrière du
bourrelet du corps calleux, et sépare complètement les extrémités occipi-
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 239
tales des hémisphères. Cette grande scissure inter-hémisphérique loge un
prolongement important de la dure-mère crânienne : la faux du cerveau.
Celle-ci s'insinue en avant dans l'extrémité antérieure de la scissure inter-
hémisphérique, pour s'insérer par son sommet à l'apophyse crista galli
de l'ethmoïde; en arrière, sa base, étendue du bourrelet du corps cal-
leux au pressoir d'Héuolcile, s'insère sur la face supérieure de la tente du
Faux du cerveau
Fie. 148. - Face supérieure de l'encéphale ; la scissure inter-hémisphérique a été écartée
pour montrer la face supérieure du corps calleux et du cervelet. (D'après la photo-
.- graphie d'un cerveau à l'état frais.)
C, cuneus. - Ce, corps calleux. - cm, sillon calloso-marginal ; cm', sa branche verticale.
Fi, h'q, Fa, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - Fa, circonvolution
frontale ascendante. f, premier sillon frontal. - 11ci, hémisphères cérébelleux. - ip, sillon
interpariétal. - L,, première circonvolution du lobe lombique. - mF" face interne de la pre-
mière circonvolution frontale. -NL, nerf de Lancisi. Oi, première circonvolution occipitale.
- Pi, Pa, première et deuxième circonvolutions pariétales. - l'a, circonvolution pariétale as-
cendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitale. - poi, pli de passage parièlo-
occipital interne de Gratiolet. - por, sillon post-rolandique. - PrC, proecuneus. - pl'i,sillon
prérolandique inférieur. - pis, sillon prérolandique supérieur. - pt, sillon pariétal transverse.
- pla, pli de passage parito-limbique antérieur. - aplp, pli de passage parioto-limbique
postérieur. - R, scissure de Rolando. - sec, sinus du corps calleux. - sp, scissure sous-
pariétale. - Vs, vermis superior du cervelet.
240 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Faces des hémi-
sphères.
cervelet qu'elle sous-tend. Cette base sépare donc complètement les extré- -
mités occipitales des hémisphères.
Chaque hémisphère présente à étudier trois faces, deux bords et deux
extrémités. Les extrémités sont antérieure et postérieure, les bords sont t.
supérieurs et inléro-externe, les faces sont externe, interne et inférieure .
L ? 7eae' ? '/eMeou/e/)'OM/a/ répond à la fosse frontale, l'extré-
mité postérieure oulole occipital, à la fosse occipitale supérieure (fig. lui9).
Le bord supérieur demi-circulaire, arrondi et mousse, sépare la face
interne de la face externe (fig. 148) ; il est le siège de prédilection des clra-
nulations méniugiennes de Pacchioni, et répond dans toute son étendue
au sinus longitudinal supérieur.
Le bord inféro-externe, mousse dans la région temporo-occipitale, plus
accentué dans la région frontale, sépare la face externe de la face infé-
rieure (fig. 149).
Les trois faces des hémisphères sont nettement marquées au niveau de
l'extrémité frontale du cerveau (voy. coupes vertico-transversales macrosco-
piques, nos 30 à 46) dont la section est triangulaire; elles le sont beaucoup
moins au niveau de l'extrémité occipitale, où la face interne se continue
avec la face inférieure en formant un angle très obtus (fig. 179). La section
transversale de cette extrémité correspond il celle d'un ovoïde irrégulier,
présentant une face externe et une face inféro-interne(voy. coupes vertico-
transversales macroscopiques , 2z" 99 ci 1371.
La face externe de l'hémisphère, convexe dans le sens antéro-postérieur
et dans le sens vertico-transversal, répond aux parois de la calotte cranienne.
En avant elle est en rapport par l'intermédiaire des méninges avec l'os
frontal, en arrière avec l'os occipital, à sa partie moyenne et supérieure
avec l'os pariétal, à sa partie moyenne et inférieure avec l'os temporal. Ces
rapports ont servi de base, dans la division des différentes parties de la face
externe ou convexe de l'hémisphère, en lobes frontal, pariétal, occipital et
temporal (fig. d30).
La face interne, plane et verticale, limite de chaque côté la scissure
inter-hémisphérique (fig. 131). Elle répond, dans la plus grande partie de
son étendue, à la faux du cerveau et au sinus longitudinal inférieur.
Comme la faux du cerveau ne descend pas jusqu'à la face supérieure du
corps calleux, il en résulte que les deux faces internes des hémisphères
se touchent dans une petite étendue, où elles ne sont séparées que par des
tractus conjonctifs et quelques vaisseaux. C'est dans cet espace ou à tra-
vers une éraillure de la faux du cerveau que, dans certaines malforma-
tions cérébrales, les deux hémisphères sont reliés l'un à l'autre par une
espèce de commissure grise. .
La face inférieure des hémisphères appartient à la base du cerveau
(fig. 149); elle se moule sur les étages antérieur et moyen de la base du
crâne, et repose en arrière sur la face supérieure de la tente du cervelet.
Elle présente, à l'union de son tiers antérieur avec ses deux tiers posté-
rieurs, une anfractuosité profonde, la vallée de Sylvius, qui se prolonge sur
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 21
la face externe de l'hémisphère sous le nom de scissure cle Sylvius. Elle
sépare la face inférieure de l'hémisphère en deux parties inégales, l'une
antérieure, frontale, l'autre postérieure, sphéno-occipitale La partie anté-
rieure de la face inférieure de l'hémisphère est plane ou légèrement con-
cave, elle répond au lobe frontal et repose sur la voûte orbitaire; ce rapport
lui a valu le nom de lobule ol'bitail'e, ou mieux de face orbitaine du lobe
16
FiG. 149. - Face inférieure du cerveau. (D'après la photographie d'une pièce
durcie au bichromate.) ;D .
BII, bandelette optique. - C, cunéus. - Cal, calotte du pédoncule. - Cc(Spl), bourrelet
, du corps calleux. - D, circonvolution descendante. - F3, troisième circonvolution frontale.
- /3, troisième sillon frontal ou incisure en H. - f,, quatrième sillon frontal ou sillon olfac-
tif. - Fc fasciola cinerea. - Fus, lobule fusiforme. - 11, circonvolution de l'hippocampe.
/t, sillon de l'hippocampe. ipo, incisure pré-occilitale. - il, incisure temporale. - If, scis-
sure calcarine ; K", son éperon inférieur. K + po, branche commune aux scissures calcarine
et paricto-occipttale ? F,lobe frontal. Lg, lobule lingual. Ig, sillon lingual. L[i), isthme
du lobe limbique. - LO, lobe occipital. - LOr, lobule orbitaire. - LT, lobe temporal. z
NI[, nerf optique. - 03, troisième circonvolution occipitale. - oF,, oFs, oF" partie orbitaire
, des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - oF, (Gr), gyrus rectus. -
01, sillon collatéral ou occipito-temporal; ot', ses incisures. - P, pied du pédoncule cérébral.
- l'ol, pédoncule olfactif. PT, pôle temporal. izrl, pli de passage rtro-limbiclue. -
xtl, pli de passage temporo-limbique. - S(ct), branche verticale de la scissure de Sylvius.
Sih, scissure inter-hémisphérique. - Spa, espace perforé antérieur. - Spp, espace perforé
postérieur. - Ti, T., T'a, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. -
12, 13, deuxième, troisième sillons temporaux. - Tc, tuber cinercum. - 7' ? ? tubercules ma-
millaires. - Toi, tubercule olfactif. - U, circonvolution du crochet.
242 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
frontal (LOr). La partie postérieure- de la face inférieure de l'hémisphère,
franchement concave, affecte la forme d'un rein, répond au lobe sphéno-
occipital (GT, ! 0) et déborde en bas le niveau du lobe frontal ; elle s'en-
fonce en avant dans la fosse temporale, tandis qu'elle repose en arrière
sur la tente du cervelet. Son bord interne, concave, recouvre en avant la
face externe du pédoncule cérébral (P) ; en arrière, il limite l'extrémité pos-
térieure delà grande scissure inter-hémisphérique, et se continue au niveau
du lobe occipital et sous un angle très ouvert, avec la face interne de
l'hémisphère (fig. 1 i-1, 179). Le bord externe du lobe sphéno-occipital fait
FiG. f50. - Lobes de la face externe de l'hémisphère droit. Les lèvres de la scissure
de Sylvius ont été écartées pour montrer le lobule de l'insula. (D'après la photo-
, graphie d'un cerveau durci dans l'alcool.)
F, lobe frontal. - I, insula. - 0, lobe occipital. - P, lobe pariétal. - T, lobe tem-
poral. - F,, f'2, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. F3(C), cap
de la troisième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante.
f2, deuxième sillon frontal. - fui, troisième sillon frontal ou incisure en H. - fin, sillon
fronto-marginal. -Gsm, Gyrus supra-marginalis. - i, sillon insulaire. - la, circonvolution
antérieure de l'insula. - io. sillon inter-occipital. - Ip, circonvolution postérieure de l'in-
sula. - ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisurc pré-occipitale. - Iv', éperon supérieur do la
scissure calcarine. - 0 ! , 0;,03, première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. -
o, 03, deuxième et troisième sillons occipitaux. - oa, sillon occipital antérieur. oF\, oF"
oF3, face orbitaire des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. oF,( ! r),
Gyrus rectus. - OpF3, opercule frontal. - OpP, opercule pariétal. - Opli, opercule rolan-
dique. - Pi, P2, première et deuxième circonvolutions pariétales. - Pa, circonvolution parié-
tale ascendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitalc. - por, sillon post-
rolandique. - pré, sillon prcrolandiquc inférieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. -
Il, scissure de Rolando. - S, vallée de Sylvius. - S(a), branche horizontale antérieure de
la scissure de Sylvius. - S(u), branche verticale ascendante de la scissure do Sylvius. -
7't, Tt, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - l\, sillon parallèle.
- 1'1,. branches verticales du sillon parallèle. - 12, deuxième sillon temporal.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2.M
partie du bord externe des hémisphères, et se continue à angle droit avec
la face convexe des hémisphères.
Les faces externe, interne et inférieure des hémisphères présentent des
. anfractuosités plus ou moins profondes, qui divisent chaque hémisphère en
. lobes, lobules et circonvolutions. On distingue ces anfractuosités, en scissures
qui limitent les lobes, en sillons qui séparent les circonvolutions clont se com-
Scissures.
Sillons.
Incisures.
FiG. 151. - Face interne d'un hémisphère gauche. (D'après la photographie sous l'eau
d'une pièce durcie au bichromate.)
Gll, bandelette optique. - Bol, bulbe olfactif. - C, cuncus. - c, sillon du cuneus. -
Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Cgn, cir-
convolution génieulée. - Ce, tronc du corps calleux. - Ce(l), genou du corps calleux. -
. Liez ou (rostrum) du corps calleux. - cm, sillon calloso-marginal. - cm', partie verti-
cale du sillon calloso-marginal. - cola, commissure antérieure. -cop, commissure postérieure.
Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de l'hippocampe.
- IC, scissure calcarine. K+po, branche commune aux scissures calcarine et pariéto-
occipitale. - LI, première circonvolution du lobe limbique. - L2'H), deuxième circonvolution
limbique ou circonvolution de l'hippocampe. Lg, lobule lingual. &y, sillon du lobule lin-
gual.)) ? face interne de la première circonvolution frontale. oF3, partie orbitaire delà troi-
sième circonvolution frontale. parti(, orbitairede la première circonvolution frontale
(gyrus reclus). -ot, sillon collatéral. - l'arc, lobule paraccntra). parc, sillonparaccntral.
Ilch'r.,11, plexus choroïdes du trou de Monro. - po, scissure parito-occipiLale. - l'ol, pédon-
cule olfactif. - PrC, prfecuncus. ? lf, pli fronto-limbique. - ispla, pli parieto-limbiquc
antérieur. - 7,-11, pli temporo-limbique. - Il, scissure de Rolando. - ri, diverticule de
l'infundibulum. - ro, divcrticulc sus-optique. - sec, sinus du corps calleux. - 7, sinus de
\Ionro. - so, so', premier et deuxième sillons sus-orbitaires. - Sp, septum lucidum.
sp, scissure sous-pariétale. - STh, région sous-optique. - 7's, deuxième circonvolution
temporale. - Ta, troisième circonvolution temporale. - t3, troisième sillon temporal. -
T'clt+PcltVa, toile choroïdienne et plexus choroïdes di troisième ventricule. - Tg, trigone.
- - 7'/t, thalamus. - TM, trou de \ionrn. - Tin, tubercule mamillaire. - Toi, tubercule
olfactif. - U, circonvolution du crochet. - xll, chiasma des nerfs optiques.
244 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les scissures et les
sillons ne présentent
pas chez l'homme un
type régulier.
Plis de passage et
plis anastomotiques.
Anses ou plis d'in-
llexion.
posent les lobes, et en incisures qui entaillent les bords des circonvolutions.
Les scissures, désignées encore sous le nom de scissures primitives , prin-
cipales, lobaires, ou totales, sont au nombre de cinq : la scissure de Sylvius, la
scissure de Rolando, la scissure 1)(tîi(,'Io-occil)ilal(,, la scissure calcarine et la
scissure limbique qui se décompose en scissure calloso-nia2Yz'îlale, scissure
sous-pariétale et scissure collatérale.
Les sillons portent encore le nom de scissures secondaires , de sillons cor-
ticaux, typiques ou lobulaires; ils subdivisent les lobes et sont plus ou "'
moins profonds; ils sont constants, mais souvent fort irréguliers. On donne
enfin le nom de sillons tertiaires, atypiques, gyraires, ou simplement avec
Broca le nom d'incisures, à des sillons superficiels, fort irréguliers pour la
plupart, et variables d'un individu à l'autre. Les unes, dites incisures isolées,
subdivisent les territoires compris entre les sillons secondaires et dédou-
blent les circonvolutions; les autres, dites incisures continues, sont bran-
chées sur un sillon ou sur une scissure, et entaillent plus ou moins profon-
dément les bords des circonvolutions dont elles compliquent les sinuosités.
Les scissures et les sillons ne présentent pas en général chez l'homme
un type régulier et simple, toujours le môme, tel qu'on le rencontre par
exemple chez le singe ou à certaines époques de la vie foetale. Il se forme
en effet des anastomoses, entre deux lobes ou circonvolutions voisines,
anastomoses qui interrompent les scissures et les sillons à la façon d'un
pont. Les anastomoses de lobe à lobe portent depuis Gratiolet le nom de, plis
de passage; ceux-ci sont superficiels et apparents à la surface du cerveau, ou
profonds et situés au fond des scissures. Les anastomoses qui relient deux -
circonvolutions voisines portent depuis Broca le nom de plis anastomotiques
ou de plis de communication; ils peuvent être superficiels ou profonds
comme les plis de passage. Lorsqu'ils sont profonds, les sillons et les inci-
sures continus, peuvent délimiter de véritables petits îlots corticaux, qui ne -
sont reliés au reste de la corticalité que par des plis anastomotiques pro-
fonds. Les circonvolutions se plissent en outre suivant leur longueur, et
décrivent autour des incisures soit continues, soit isolées, des méandres
et des courbures connues sous le nom d'anses ou plis d'inflexion.
Ces plis de passage, d'anastomose et d'inflexion, impriment à la cortica-
lité cérébrale une très grande irrégularité et des variations individuelles
très nombreuses dans la délimitation des différents lobes cérébraux; grâce
à ces plis, les limites des lobes sont fictives et conventionnelles, au moins
dans toute l'étendue qui n'est pas délimitée par les scissures primitives. Les
lobes temporaux et pariétaux, par exemple, s'anastomosent largement en
arrière avec le lobe occipital, de telle sorte que la délimitation de ces trois
lobes par la branche externe de la scissure pariéto-occipitale est tout il fait
fictive. Cette scissure est, en effet, chez l'homme, toujours interrompue par
des plis de passage, et se réduit à une simple entaille du bord hémisphé-
rique.
Il résulte donc de ce qui vient d'être dit sur les anastomoses des diffé-
rents lobes entre eux, et sur leurs limites en partie artificielles, qu'il s'agit
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 243
bien plus dans l'espèce de régions, que de masses lobulées nettement circon-
scrites. La division en lobes n'est en effet nullement fondée sur la confor-
mation intérieure du cerveau; elle n'a de valeur que parce qu'elle permet
une orientation plus facile de l'écorce cérébrale.
Les plis de passage, d'anastomose et d'inflexion, sont, chez l'homme,
l'expression d'un développement plus complet en superficie de l'écorce céré-
brale. Celle-ci est, en effet, beaucoup plus étendue que l'inspection simple
de la surface ne pourrait le faire croire, car la partie de l'écorce située au
fond des sillons est presque le double de la surface apparente. La supé-
riorité cérébrale de l'homme ne réside toutefois pas entièrement dans la
richesse de son cerveau en circonvolutions, car, par la richesse en cir-
convolutions, le cerveau de l'homme est plus éloigné des cerveaux des
singes et des carnassiers, qu'il ne l'est de celui des herbivores et des cétacés.
Les circonvolutions de la face externe de l'hémisphère se prolongent t
> sur la face interne et sur la face inférieure. A la face interne, elles s'arrêtent
le long d'une ligne courbe qui correspond au seuil ou limen de l'hémi-
sphère, c'est-à-dire à toutes les parties qui réunissent les hémisphères céré-
braux [corps calleux, septum lucid1lln, trigone, couche optique, etc., etc.).
Les circonvolutions qui bordent le seuil de l'hémisphère ont été désignées
par Broca sous le nom de circonvolution ou de lobe limbique. A la face
inférieure, la ligne d'arrêt des circonvolutions, très sinueuse et très irré-
gulière, correspond à la base du cerveau; elle limite en particulier l'es-
pace perforé antérieur et le point de pénétration des pédoncules cérébraux.
Les parties constituantes du seuil ou du limen de l'hémisphère appar-
tiennent à la configuration intérieure du cerveau et seront étudiées avec
cette dernière. Les circonvolutions cérébrales et la base du cerceau appar-
tiennent par contre à la configuration extérieure ; nous allons les passer
successivement en revue, et nous adjoindrons à l'étude de la base du cer-
ui veau celle de la configuration extérieure des pédoncules cérébraux.
CIRCONVOLUTIONS ET ANFRACTUOSITÉS CÉRÉBRALES
Pour la facilité de la description, nous étudierons séparément les scis-
sures et les circonvolutions de la face externe ou convexe de l'hémisphère
et celles de la face inféro-interne : nous ferons rentrer l'étude du lobule
orbitaire dans celle de la face externe du lobe frontal, dont elle ne peut être
séparée.
1° ANFRACTUOSITÉS ET CIRCONVOLUTIONS DE LA FACE EXTERNE
DE L , II1 : ! 111S1'IILItE .
A. SCISSURES LOBAIRES OU PRINCIPALES
Les scissures principales ou lobaires de la face externe de l'hémisphère
sont au nombre de trois (fig. 150), ce sont : la scissure de Sylvius (S), la
Importance des sil- l-
lons au point de vue
de l'étendue en sur-
face de l'écorce.
A la l'ace interne,
les circonvolutions
s'arrêtent au niveau
du seuil de 111t : mi-
sphère et à la face
inférieure, au niveau
de l'espace perforé
antérieur.
240 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Scissures princi-
pales ou lobaires do
la face externe de
l'hémisphère.
Lobes de la face
externe de l'hémi-
sphère.
rissurc de ? )"1-
vins.
Origine, direction
et rapports de la
scissure de Sylvius.
Branche posté-
rieure de la scissure
de Sylvius.
scissure de Rolando (il) et le segment externe de la scissure pariéto- - .
occipitale (po), à cheval sur le bord hémisphérique supérieur. Ces trois
scissures divisent la face externe de l'hémisphère en cinq lobes : le lobe ,
frontal (F) en avant, le lobe paniétal (P) en haut, le lobe temporal (T) en
bas, le lobe occipital (0) en arrière et dans le fond de la scissure de
Sylvius, le petit lobe de l'insula de Reil (I).
1° Scissure de Sylvius (S). - Synonymie : Grande scissure inlerlobaire (Chaus-
sier). - Fissure latemlis (Henle). - Fissura sive fossa Sylvii (Ecker). - Scissure de
Sylvius. (Broca). - Fissure of Sylvius (Turner, Ferrier).
MORPHOLOGIE CEREBRALE. 121-
deuxième circonvolution pariétale (P,) (fig. 152, 153, 156, 161). L'éperon
inférieur est généralement court et peu profond, il sépare la première cir-
convolution temporale (T,) du gyrus supra-marginalis (Gsm).
Le bord supérieur de la branche postérieure de la scissure de Sylvius
présente au niveau du lobe pariétal une, deux, voire même trois inci-
sures profondes, les incisures pariétales de Broca (ipop) (fig. 153, 161, 173).
On trouve quelquefois une incisure semblable au niveau du lobe frontal,
en avant de l'opercule rolandique (OpR), c'est l'incisllre frontale de l'oper-
. cule de Brissaud (ifop) (fig. 153, 163,).
La branche antérieure (fig. 155, 163), la plus courte, se bifurque en Y,
1 après un court trajet, et donne un rameau horizontal antérieur (S [a]) et
un rameau vertical ascendant (S [v]). Ces deux rameaux, qui n'ont que 2 à
Branche anté-
rieure do la scissuro
de Sylvius.
Fie. 152. - Face externe de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une pièce
durcie dans l'alcool.)
Fi, F., r3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. c,capde la troisième
circonvolution frontale. ? i ? premier et deuxième sillons frontaux ? sillon de la deuxième
circonvolution frontale. troisième sillon frontal ou incisure en H. Fa. circonvolution
frontale ascendante. - fin, sillon fronto-marginal. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - insula.
- ic, incisure du cap. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure
préoccipitalc. - Iv", éperon inférieur de la scissure calcarine. - 01,0.,Oa, première, deuxième
et troisième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon occipital. - oa, sillon occipital
antérieur. - oF\¡oF ? oF3, partie orbitaire des première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - OpF3, opercule frontal. - OpP., opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique.
^1,^2, première et deuxième circonvolutions pariétales. Pa, circonvolution pariétale ascen-
dante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-uccipitale. - par, sillon post-rolandique. -
pri, sillon prérolandiquc inférieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. - R,R', sillon de
Rolando, interrompu par un pli de passage superficiel (n siégeant au voisinage de l'opercule
rolandique. - S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. -soe, sillon orbitaire externe.
7·,,TE, 7'3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - ti, sillon parallèle;
l'ill'21 ses branches verticales. - tQ, deuxième sillon temporal. - Y, pli de passage superficiel
interrompant la scissure de Rolando.
248 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Plis de passage qui
relient le lobe tempo-
ral au lobe pariétal
an niveau de l'extré-
mité postérieure de
la scissure de Syl U
vins.
Scissure de Ro-
lando.
3 centimètres de longueur, sont très profonds et entament toute l'épais-
seur de la lèvre supérieure de la scissure de Sylvius; ils naissent quel-
quefois directement de la scissure de Sylvius (fig. 161), de manière il former
une sorte de V et non plus un Y. La scissure sylvienne se divise alors en
trois branches : une branche horizontale antérieure (S [a]), une branche
verticale ascendante (S [v]) et une grande branche postérieure (S [p]).
La branche horizontale antérieure (S [a]), la plus importante et la plus
constante, continue dans le lobe frontal la direction de la branche horizon-
tale postérieure ; très profonde, elle comprend toute l'épaisseur de la troi-
sième circonvolution frontale (F.,) et établit la limite entre la face externe
et la face orbitaire de cette importante circonvolution (fig. 160, 161, 162, 'l73).
La branche ascendante verticale (S [v])se détache à angle plus ou moins
aigu de la branche horizontale antérieure, se dirige en haut et en avant, et
pénètre dans la partie postérieure de la troisième circonvolution fron-
tale (F,).
Ces deux branches sont remarquables chez l'homme par leur constance,
et par ce fait, que la troisième circonvolution frontale envoie entre elles un
petit lobule triangulaire, dont le sommet fait saillie dans la scissure de Syl-
vius, lobule auquel Broca a attaché le nom de cap de la troisième circonvo-
lution frontale (F3 [c]).
La partie de l'écorce cérébrale, comprise entre la branche horizontale
antérieure (S [aj) et la branche postérieure (S pl), porte le nom d'opercule;
(fig. 150, 1go, 161, 163, 173, etc.), il forme la lèvre supérieure de la scissure
de Sylvius et sert de couvercle à un lobe situé au fond de cette scissure,
le lobe strié ou l'insula de Reil (I) (ig. 150, 173).
Les lobes temporal et pariétal s'anastomosent au niveau de l'extrémité
postérieure de la scissure de Sylvius par des plis de passage constants, soit
superficiel, soit profond (lig. 173). Le pli de passage superficiel constitue
la circonvolution marginale supérieure ou gyrus supra, marginalis (Gsm)
(fig. 150). Le pli de passage profond est souvent dédoublé, il est situé dans
le fond de la scissure, en arrière du lobule de l'insula, et constitue la région
rétro- insulaire de Broca (Tp) (fig. 100.173).
2° Scissure de Rolando (R). - Synonymie : Scissure de Rolando (Leurel).
Sulcus centralis, Centrulfurche (Huschke, Ecker). - Scissure di Rolando (Giacomini). -
Fissura tretnsversu nn<e/'t0)' (Panscli). - Po.stcro-pariélal sulcus (Huxley). - Notation :
d'après Broca, 11; d'après Ecker, c.
Lascissure de Rolando (R) 1;'iO, 1'3 : 1, 154, 155, 156, 158, 166) se dirige
obliquement en bas et en avant, et celle obliquité est d'autant plus pro-
noncée que le lobe frontal est plus développé. Elle commence en haut, sur
le bord delà scissure inter-hémisphérique, où elle entaille légèrement la face
interne de l'hémisphère, puis elle se dirige en bas et en avant, et se termine
dans l'opercule, à une distance plus ou moins rapprochée de la scissure de
Sylvius.
Féré, puis Passet et Giacomini, ont mesuré le degré d'obliquité de la
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 249
scissure de Rolando, et les mensurations de ces auteurs concordent assez
. 1 T"'I.
exactement; la scissure ue n-
landoparcourtenprojection ho-
rizontale une distance moyen-
ne de 40 millimètres (réré).Son
extrémité supérieure est sépa-
rée de l'extrémité antérieure du
lobe frontal par une distance
moyenne de 111 millimètres
(Variations de 95 à 125); son
extrémité inférieure en est sé-
parée de 71 millimètres seule-
. ment (Variations de 64 à 82).
Son extrémité supérieure est
séparée de l'extrémité posté-
rieure du lobe occipital par
une distance moyenne de 49
millimètres (Variations de 35 à
60); cette distance est de 89
millimètres (Variations de 72 à
100), pour son extrémité infé-
rieure (Féré).
Ces mensurations concor-
dent assez bien avec celles
faites par Passet (1882) et par
Giacomini (1884).
La scissure de Rolando
n'est pas rectiligne ; elle décrit,
, ainsi que Broca l'a fait remar-
quer, des sinuosités dont deux,
convexes en avant, sont cons-
tantes ; elles occupent la par-
. tie supérieure et la partie infé-
rieure de la scissure de Ro-
lando, sont désignées sous le
nom de genou supérieur et de
genou inférieur, et sont sépa-
rées l'une de l'autre par une
courbe concave en avant, plus
ou moins accentuée, et qui
correspond à l'insertion de la
deuxième circonvolution fron-
tale (F2)' sur la circonvolution
frontale ascendante (Fa).
La scissure de Rolando sépare le lobe frontal du lobe pariétal; elle est t
Ftc. la3. - Scissures de Sylvius eC*dt ? Liil2 ? -
Circonvolutions frontale et pariétale ascen-
dantes. Hémisphère droit. (D'après la photo-
graphie d'une pièce à l'état frais.) Les pointes
frontales et occipitales ont été sectionnées et
la face interne légèrement relevée, pour mon-
trer toute l'étendue de la scissure de Rolando,
ainsi que les pieds d'insertion des premières
circonvolutions frontale et pariétale.
C, cap de la troisième circonvolution frontale. -
F,, Fa, F3, première, deuxième et troisième circonvo-
lutions frontales. - fi,fi, premier et deuxième sillons
frontaux. - ? sillon de la deuxième circonvolution
frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante.
- Gsm, circonvolution marginale supérieure. -
ic, incisure du cap. i/bp, incisure frontale de l'oper-
cule. - in, sillon inter-parital. - ipo, incisure pré-
occipitale. - ipop, incisure pariétale de l'opercule.
- j, incisure de Jensen. - oa, sillon occipital anté-
rieur. osa, partie orbitaire de la troisième cir-
convolution frontale. - OpP., opercule pariétal. -
0/;ff, opercule rolandique. - Pi,P, première et
deuxième circonvolutions pariétales. - Pa, circon-
volution pariétale ascendante. pF3, pied d'inser-
tion de la troisième circonvolution frontale. -
po, scissure parito-occipilalc. - pour, sillon post-
rolandiquo.jM' ! +p)'.}, sillons prérolandiques infé-
rieur et supérieur. - 7tC" premier pli vertical de
Gromier. - 7tC., deuxième pli vertical de Gronder.
- R, scisssure de Rolando. -S, scissure de Sylvius ;
S(a), sa branche antérieure ; S(p), sa branche posté-
rieure ; S(v), sa branche verticale. .7 ? T'a, pre-
mière, deuxième et troisième circonvolutions tempo-
rales. - Il, sillon parallèle; t'i, sa branche verticale.
250 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
- Circonvolutionsro-
landiques.
Limites supérieure
et inférieure de la
scissure de Rolando.
Fond .de la scis-
sure de Rolando.
bordée dans tout son parcours par deux circonvolutions volumineuses et - -.
importantes, parallèles. la scissure dont elles suivent les sinuosités, et
connues sous le nom de circonvolutions prolan-
diqxces, de circonvolutions ascendantes ou de
circonvolutions centrales. La circonvolution an-
térieure appartient au lobe frontal, elle est
désignée sous le nom de circonvolution frontale
ascendante, de circonvolution rolandique ou cen-
trale antérieure (Fa) ; la- circonvolution posté-
rieure appartient au lobe pariétal et porte le nom
de circonvolution pariétale ascendante de circon-
volution rolandique, ou centrale postérieure (Pa).
L'extrémité supérieure de la scissure de
Rolando, située un peu en arrière de la partie
moyenne de l'hémisphère, est limitée par le pli
de passage fronto-pariétal supérieur ou lobitle
paracentral (Parc) (fig. 151, 17'1 à 182) qui relie
à la face interne de l'hémisphère l'extrémité
supérieure des deux circonvolutions rolandi-
ques. L'extrémité inférieure, limitée par le pli
de passage fronto-pariétal inférieur (OpR) (fig.
150, 161, 462), se termine au-dessus de la scis-
sure de Sylvius, à 3 centimètres environ en ar-
rière de son rameau ascendant ou vertical (S
[v]).-Le pli de passage fronto-pariétal inférieur
ou opercule rolandique (OpR) est [situé quel-
quefois profondément dans la scissure de Syl-
vius (fig. 155, 156). A un examen superficiel,
la scissure de Rolando semble alors s'aboucher
directement dans là scissure de Sylvius, il suf-
fit en général, dans ces cas, de soulever l'oper-
cule, pour s'assurer de la constance du pli de
passage fronto-pariétal inférieur. ,
Le fond de la scissure de Rolando n'est lisse
que chez le foetus et chez quelques idiots; il
est le plus souvent interrompu par des contre-
forts qui peuvent aller de l'une à l'autre des cir-
convolutions rblandiques (fig.155), et constituer
un ou plusieurs plis transversaux, véritables
plis de passage profonds. Exceptionnellement
ces plis deviennent superficiels, comme dans les
cas cités par Wagner, féré, Giacomini et dans les ligures 152, 154, 16ti.
3° Segment externe de la scissure pariéto-occipitale (po) : - Synonymie. - 1,
Scissure perpendiculaire externe (Gratioiet). - Pars superior sive lateralis fissu1'æ pnrieto-
luc. 154. = Sillon de Rolando
interrompu par un pli de
passage superficiel. Hémi-
sphère gauche. (D'après, la
photographie d'une pièce à
l'état frais.)
F'1,"F2;F3, première, deuxième-
et troisième circonvolutions
frontales. - fi, f2, premier et
' deuxième sillons frontaux. -
Fa, circonvolution frontale
ascendante. - /, insula. -
P ? Po, première et deuxième
circonvolutions pariétales. -
j0[, sillon inter-pariétal ou pre-
mier sillon pariétal. pc, sil-
lonpost-rolandique. -pers, sil-
lon prérolandique supérieur. -
pa', sillon prérolandique infé-
rieur. R, scissuredeRolando,
S, scissure de Sylvius. -
première circonvolution
temporale. - 3j, circonvolu-
tion temporale profonde. -
.x, x', pli d'insertion profond ,
de la deuxième circonvolution
pariétale' sur la pariétale as-
cendante. - y, pli de passage
interrompant la scissure de
Rolando. - , opercule rolan-
dique. - r, pli anastomotique
profond permettant la commu-
nication de la scissure de Ro-
lando et du sillon prérolandique
supérieur. (Voy. fig. 165 et
166 -qui se rapportent au même
hémisphère.)
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 251
occipitalis (Ecker). - External pal'iéto-occipital fissure (Turner). - Scissure occipitale
externe (Broca). J ? ssMi'6t occipitalis perpezdicularis interna (Bischoff). - Externat perpen-
dicular fissure (Marshall). - Fissura occipitalis perpezzdicularis (Henle). -Pente simienne :
Affenspalte (Schwalbe). - Fissura occipitalis interna (Pansch).
'OT9TION.- D'après Broca (0); d'après Ecker (po); d'après Schwalbe (oc); d'après
Brissaud (Oe). '
La scissure pariéto-occipitale d'Ecker (po) (fig. 150, 159, 161- à 1G91, à
cheval sur la partie postérieure du bord supérieur de l'hémisphère, sépare
le lobe pariétal du lobe occipital; elle appartient à la fois à la face interne
et à la face externe de l'hémisphère; son segment externe, la scissure
- perpendiculaire externe de Gratiolet, que nous considérons seul mainte-
nant, est interrompu par deux plis de passage constants et superficiels,
et se réduit à une simple encoche, qui entaille plus ou moins profondé-
ment le bord inter-hémisphérique. Chez le singe et chez quelques idiots,
les plis de passage sont profonds et la scissure descend jusqu'au lobe tem-
poral, séparant ainsi nettement, à la convexité de l'hémisphère, le lobe
occipital des lobes temporal et pariétal.
- B. LOBES DE LA FACE EXTERNE DE L'HÉMISPHÉRE
(1%·.) 1- lobe frontal. - Situé en avant de la scissure de Rolando
au-dessus de la scissure de Sylvius, le lobe frontal atteint en haut
Scissure pal'Îlho-
occipitale.
Lobe frontal.
FIe. i;i5. - Lohe frontal droit. Les bords de la scissure de Rolando et des sillons
frontaux ont été écartés. (D'après la photographie d'un cerveau frais.)
C, cap de la troisième circonvolution frontale. F,, F3, F,, première, deuxième et troisième
circonvolutions frontales. rio f2, f3, premier, deuxième sillons frontaux. - Fa, ci ?
convolution frontale ascendante. ? m, sillon fronto-marginal. Gsm, gyrus supra-marginatif.
- la, circonvolutions antérieures de l'insula.- Ip, circonvolution postérieure de l'insnla. -
ip, sillon inter-pariétal.-P,, Pa, première et deuxième circonvolutions parietales. -Pa, circon-
volution pariétale ascendante. -pc, sillon post-rolanclique. - pei, sillon prérolandique inférieur.
- pcs, sillon prérolandique supérieur. - Il. /{, scissure de Rolando. S, scissure de Sylvitis;S', sa
branchepostérieure ; S", sa branche vert icalo ; S ? sa hranche.1lOrizontaleanterielire. -1'10 T,,]Jrc-
mière et deuxième circonvolutions temporales. -t,, sillon parallèle; t, sa branche verticale.
2a2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
LO ! J111c orbitaire de
(Iratiolct.
Lolmlc frontal de
Gratiolet.
Sillons frontaux.
Lcs quatre circon-
volutions frontalcs.
Sillon fronto-mar-
inal.
Origine, [direction
et terminaison du sil-
lon prérolandique.
Division du sillon
prérolandique.
Sil10n }JI'Ól'oIancli-
que intérieur
le bord hémisphérique supérieur, et se recourbe en avant sur la face infé-
rieure de l'hémisphère, où il forme le lobule orbitaire de Gratiolet (fig. 149,
157, 179), connu encore sous le nom d'étage inférieur (Broca) ou de por-
lion orbitaire (Schwalbe) du lobe frontal; la face externe du lobe frontal
étant désignée par ces auteurs sous les noms de lobule frontal (Gratiolet),
d'étage supérieur ou portion frontale du lobe frontal (Broca), de portion
dorsale du lobe frontal (Schwalbe). ...
Trois sillons secondaires, les sillons prérolandiques supérieur et infé-
rieur (prs, pri), le premier sillon frontal (f,) et le deuxième sillon frontal (f2),
divisent la face externe du lobe frontal en quatre circonvolutions : la cir-
convolution frontale ascendante (Fa), oblique en haut et en arrière et paral-
lèle à la scissure de Rolando, et les trois circonvolutions frontales (FI, F2, 1<\),
qui se dirigent d'arrière en avant, et se recourbent en bas au niveau du
bord antérieur du lobe frontal pour former la portion orbitaire de ce lobe.
Un petit sillon horizontal et transversal, peu profond, le sillon fronto-mar-
ginal de Wernicke (fm, fig. 15â, ·15 7) sépare la portion frontale du lobe de
sa portion orbitaire.
Sillons prérolandiques supérieur et inférieur (pr) (prs) (pri). Synonymie.
- Sillon prérolandique (Broca). -Antéro-pariélal sulcus (Huxley). Sulcus proecentralis
inferior (Schwalbe). - Ramus descendens du sillon frontal moyen (Pansch). - Sulcus lJ1'æ-
centralis Senkrachte Stimful'che (Ecker). Sulcus in fero-frontal (Turner). - Sillon parallèle
frontal (Pozzi). - Notation : D'après Broca (fr); d'après Ecker (f3); d'après Brissaud
(prs, (pri).
Le sillon prérolandique limite en avant la circonvolution frontale ascon-
dante (Fa); il naît en bas dans l'angle que forment la branche verticale et
la branche postérieure de la scissure de Sylvius, dont il est toujours séparé
par un pli anastomotique plus ou moins mince, situé quelquefois profondé-
ment dans la scissure sylvienne, pli qui n'est autre que le pli d'insertion
de la troisième circonvolution frontale (OpF.,) sur la frontale ascendante
(Fa) (fig. 154, z, 156, 157, 160). De là, le sillon prérolandique se porte
obliquement en haut et en arrière, parallèlement à la scissure de Rolando,
mais il n'atteint qu'exceptionnellement la scissure inter-hémisphérique
(fig. 156). Il est en effet le plus souvent interrompu par de nombreux plis
d'anastomose, soit superficiels, soit profonds, et dont les principaux sont
constitués par les pieds d'insertion des première et deuxième circonvolutions
frontales. Lorsque ces deux plis d'insertion sont profonds (fig. 1G), le
sillon prérolandique s'élend du voisinage de la scissure de Sylvius à la
scissure inter-hémisphérique, et peut être confondu à un examen superfi-
ciel avec le sillon de Rolando dont il suit la direction. Mais ces plis d'in-
sertion sont le plus souvent superficiels (fig. 148, 150, 1.i2, ? i, 160, 1(il);
le sillon prérolandique est alors divisé en deux segments, l'un inférieur,
l'autre supérieur. Le sillon prérolandique inférieur (pri), le plus long et le
plus important, parallèle au genou inférieur de la scissure de Rolando,
reçoit en général le deuxième sillon frontal (f2) et le sillon de la deuxième
circonvolution frontale (f'2) (fig. 163). Lorsque la troisième circonvolution
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2';3
frontale (F,) s'insère à la circonvolution frontale ascendante (Fa) par deux
pieds d'insertion superficiels, le sillon prérolandique inférieur se réduit à
une courte incisure isolée (fig. 162).
Le sillon prérolandique supérieur (prs), plus petit que l'inférieur, reçoit
le premier sillon frontal (fj dont il semble souvent n'être qu'une incisure.
Il peut toutefois devenir prédominant, atteindre et même dépasser en lon-
gueur le sillon prérolandique inférieur qu'il compense (fig. loi, 155, 158).
Premier sillon frontal (f;).- SYNo.xYMiH.scus frontalis superior.Obere Slirn-
urche (Ecker, Pansch). Premier sillon frontal (Broca). - SU}JC1'O-fJ'olltal sulcus Huxley.)
- Notation : f, (Broca, Ecker).
Le premier sillon frontal (f,), il direction antéro-postérieure, sépare la
première circonvolution frontale de la deuxième. Il naît en arrière, entre
les deux segments du sillon prérolandique, dont il est séparé en général
par les pieds d'insertion des deux premières circonvolutions frontales (1 ?
F2), Son origine est du reste variable et irrégulière; tantôt il nait de
l'un ou l'autre segment du sillon prérolandique (pri, prs) (f)g. 155, t5G),
sniouprôrota.n'U-
quc supbriour.
Premier sillon frontal
Luc. 15G. Lobe frontal droit. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans
le bichromate.)
Fi, F., F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - F.,(c), cap de la troi-
sième circonvolution frontale. - f,, premier et deuxième sillons frontaux. /%, sillon de
la deuxième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Gsm, gyrus
supra-marginalis. - ic, incisure du cap. - ip, sillon inter-pariétal. - oF3, partie orbitaire
de la troisième circonvolution frontale. -OpF, opercule frontal. 0/jR, opercule rolandique.-
Pi, Pe, première et deuxième circonvolutions pariétales. - l'a, circonvolution pariétale ascen-
dante. - pr, sillon prérolandique. - R, scissure de Rolando. - S(a), branche antérieure. -
Ses), branche postérieure. - S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. - S'(1», éperon
inférieur. - S"(N), éperon supérieur de la branche postérieure de la scissure de Sylvius. -
soe, sillon orbitaire externe. - Ti, T, 13, première, deuxième et troisième circonvolutions
temporales. 1,, sillon parallèle; G ? sa branche verticale.
2 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Deuxième sillon
frontal.
Incisures des sil-
ons frontaux.
tantôt il refoule en arrière la circonvolution frontale ascendante (Fa),
qu'il incise plus ou moins profondément en arrière du sillon prérolandique '
inférieur (fig. 166) ; plus exceptionnellement, il naît de la scissure de Rolando
(fig. 163), et divise alors complètement la circonvolution frontale ascen-
dante ; d'autrefois encore il se réduit à l'état de deux ou trois incisures
isolées (fig. 158).
Il se dirige d'arrière en avant, du sillon prérolandique supérieur à
l'extrémité antérieure du lobe frontal,et se trouve généralement interrompu
dans son trajet par un ou deux plis anastomotiques superficiels, qui relient
les deux premières circonvolutions frontales. Un troisième pli anastomo-
tique le sépare en gé-
néral, en avant, du
sillon ' f ? 'onto - 'ma ? 'qi-
nal de Wernicke (fm)
(Eg.187).
Deuxième sillon
frontal ( £ 2)' - Synony-
mie. - Sulcus frontales
inferior unte1'e Stimfll1'-
che (Ecker). Deuxième
sillon frontal (Broca). -
Infé1'o-fl'ontalsulcus (Hux-
ley). Sulcus frontales
medius (Pansch). - No-
'l' : 1TION : f2 (Broca, Ecker).
Le deuxième sil-
lon frontal (f 2) se dé-
tache à angle droit du
sillon prérolandique
inférieur, il se dirige
d'arrière en avant,
sépare la troisième
circonvolution fron-
tale de la deuxième,
et se trouve inter-
rompu par un ou plu-
sieurs plis anastomo-
tiques, qui relient
entre elles ces deux
circonvolutions (fig.
150, 155,-160 à 163).
lin avam, un pu anastomotique semmame le separe au sinon ironto-
marginal (fm), dans lequel il se jette quelquefois.
Les premier et deuxième sillons frontaux donnent, en différents points,
d'assez nombreuses incisures, qui entaillent plus ou moins obliquement .
Fic,. 157. - Extrémité frontale de l'hémisphère gauche.
(D'après la photographie d'une pièce durcie dans le
bichromate.)
F,,F., première et deuxième circonvolutions frontales. -
F,(c), cap de la troisième circonvolution frontale. - fi,f2, pre-
mier et deuxième sillons frontaux. - /"o, sillon de la deuxième
circonvolution frontale. - f3, troisième sillon frontal ou incisure
en H. - f4, quatrième sillon frontal ou sillon olfactif. -Fa, cir-
convolution frontale ascendante. - (m, sillon fronto-marginal.
- ic, incisure du cap. - ip, sillon interpariétal. -i/op, incisure
frontale de l'opercule. - ipop, incisure pariétale de l'opercule.
- oF1, oPe, oF3, partie orbitaire des première, deuxième et troi-
sième circonvolutions frontales. - oFi(Gr), gyrus reclus. -
0/jF, opercule frontal. - OpPs, opercule pariétal.- OpR, opercule
rolandique. J°a, deuxième circonvolution pariétale. - Pa, cir-
convolution pariétale ascendante. -por, sillon post-rolandique.
- pri, sillon prérolandiquo- inférieur. - pros, sillon prérolan-
dique supérieur. - R, scissure de Rolando. - S, scissure do
Sylvius; 'S(a), sa branche antérieure ; S(p), sa branche posté-
rieure ; S(v), sa branche verticale. - soe, sillon orbitaire
externe. - li, sillon parallèle. - t2, deuxième sillon temporal.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2bo
les bords des deux circonvolutions adjacentes. Ils sont loin de présenter
un type uniforme; tantôt longs, tantôt courts, tantôt d'une seule venue,
ils sont quelquefois constitués, en partie ou en totalité, par une série d'inci-
sures isolées plus ou moins obliques : Le deuxième sillon frontal donne
en général, dans le cap de la troisième circonvolution frontale (F3[c), une
incisure presque constante, Y incisure du cap (ic) (fig. 105, 157, 160 à '162).
Le sillon fronto-marginal de Wernicke (fm) (fig. 155, Un) est un
petit sillon transversal, rarement interrompu, présentant le plus souvent
l'aspect d'un accent circonflexe très ouvert en bas, gràce à un ou deux plis
anastomotiques, qui relient la deuxième ou la première circonvolution
frontale aux circonvolutions orbitaires. Ce sillon peut ètre isolé; d'autres
fois, il reçoit à angle plus ou moins droit, soit le sillon gyraire (1"2) qui
dédouble la deuxième circonvolution frontale, soit le deuxième (f,) (fig. 155)
soit même le premier sillon frontal (f,). Son extrémité interne atteint quel-
quefois le bord inter-hémisphérique, et y détermine une encoche toujours
située au-dessous de l'incisurc sus-or bitaire de Broca (fig. 180, 181, 182).
Les deux sillons frontaux et le sillon prérolandique limitent quatre
circonvolutions : la circonvolution frontale ascendante et les trois circon-
volutions frontales, qui portent de haut en bas les noms de première
deuxième et troisième circonvolutions frontales.
Première, deuxième et troisième circonvolutions frontales (F" F2, 1"31.
- Synonymie : Étage frontal supérieur ou troisième étage frontal et pli de la zone externe
(Gratiolet). - Sapero-t'rolltal gyrus (Huxley). - Ersle oder obère Stirmcirtclong, Gyrus
rrontalis superior constituant à la face inférieure le gyrus reclus ou gyrus orbitalis media-
lis de Pansch (Ecker). Enter oder obérer Sti1'nwindungsug (Bischolf). - Gyrus frontal
tout à fait supérieur (Henle). - Superior frontal gyrus (Turner). - Troisième frontale
(Meynert). - Première circonvolution frontale (Broca).
Deuxième frontale externe; Etage frontal moyen (Gratiolet). - Medio-frontal gyrus
(Huxley). - fi-ùiitalis médius sive secondus (Ecker, Pansch). Zweite oder minière
Sti1'nwindung (Ecker). \Zweiter oder mitllerer Stirnwindungszug (Biscliolf). - Circon-
volution frontale du milieu (Henle). - Middle frontal gyrus (Turner). - Deuxième circon-
volution frontale (Broca).
Étage ou pli frontal inférieur; premier étage ou surcilier (Gratiolet). - Première fron-
tale (Meynert). - Infero frontal gyrus (Huxley). - Circonvolution de Broca. - Gyrus
frontal du dessous (Henle). - Inferior frontal gyrus (Turner). - Circonvolution frontale
inférieure (Ecker, Bischolf). - Troisième circonvolution frontale (Broca). - Notation :
1 ? F" I, (Ecker, Broca).
Les trois circonvolutions frontales se présentent sous la forme de trois
plis antéro-postérieurs, plus ou moins llexueux, emboîtés les uns dans les
autres et d'inégale longueur. La première frontale (F,) décrit la plus
grande courbe, occupe le bord, supérieur de l'hémisphère, borde la
grande scissure inter-hémisphérique et forme une partie des circonvolutions
(le la face interne; la troisième frontale (F3) présente la courbe de moindre
dimension; la deuxième (F2) celle de dimension moyenne. Elles ont
Sillon l'ronto-ntar-
ginal.
Aspoet des I : il'eun.
volutions frontales.
2 : : G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Leur origine au ni-
veau de la région
orbitaire (lobulo or-
bitaire).
' ! Lobule orbitaire.
Il
1
La première cir-
convolution frontale
est dédoublée par le
' sillon olfactif.
.à
i
Sillon cruciforme.
ï
Jhuxî¡m1P circon-
volution frontale.
toutes un foyer d'origine commun au niveau de la région orbitaire, qu'elles
concourent à former. Celte région, il peu près triangulaire, forme la face
inférieure ou orbitaire du lobe frontal (fig. 149, 179, 183); elle repose
sur la voûte de l'orbite, et doit à sa situation le nom de lobule orbitaire.
Limité en dedans par la grande fente inter-hémisphérique, en avant et en
dehors par le petit sillon fronto-marginal (fm), le lobule orbitaire forme
en arrière la lèvre antérieure de la vallée de Sylvius, et se termine, au
niveau de la substance perforée antérieure, par un bord tranchant, longé
par la « racine » olfactive externe (fig. 183), bord le long duquel s'arrête
l'écorce cérébrale.
La partie orbitaire de la première circonvolution frontale (oF,) occupe
la partie interne de la région, elle est dédoublée par un sillon rectiligne,
antéro-postérieur, le sillon olfactif (fi) (fig. 149, 179, 183), qui loge Je pédon-
cule et le bulbe olfactifs. La direction rectiligne de la moitié interne de la
partie orbitaire de la première circonvolution frontale lui a valu le nom
de gyrus reclus (oFJGr]). La partie externe est plus sinueuse, plus large et
forme la limite interne d'un sillon irrégulier, affectant la forme d'un II,
d'un K ou d'un X. C'est le sillon cruciforme de Rolando, le sillon triradié de
Turner, le sillon orbitaire, sulcus orbitalig \f5) d'Ecker, l'incisul'e en H de
Broca (f,) (fig. 149, 183).
Les parties moyenne et externe du sillon cruciforme sont formées par
la partie orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions frontales
(oF,, oF.,). La deuxième fournit en général le contingent antérieur du
lobule orbitaire tandis que l'anastomose de la troisième circonvolution
avec la première en fournit le contingent postérieur. La moitié externe du
lobule orbitaire est quelquefois uniquement formée par la deuxième cir-
convolution frontale, dans les cas où le sillon fronto-marginal (fm) n'est
pas limité par l'anastomose des deuxième et troisième frontales.
Les trois circonvolutions frontales naissent donc au niveau de la région
orbitaire, dans un foyer d'origine commune, par une extrémité mince et
effilée, puis se renflent à mesure qu'elles s'élèvent sur la face externe,
décrivent de nombreuses flexuosités et s'insèrent sur la circonvolution
frontale ascendante (Fa) (fig. 155). ·
La première circonvolution frontale, ou circonvolution frontale supé-
rieure (F,) forme un pli épais, large et sinueux, souvent divisé longitudi-
nalonieiit par un sillon tertiaire, ordinairement superficiel, et interrompu
par de fréquentes anastomoses. Elle s'insère généralement en arrière par
deux pieds, situés très près de la scissure intrr-hémisphérique, et séparés
l'un de l'autre par le sillon prérolandiquesupél'ieur(pI's) (fig. 155, 158, 159).
La deuxième circonvolution frontale (F,), présente de grandes irrégu-
larités individuelles dans ses origines, sa masse et sa terminaison. Elle se
présente plutôt sous la forme d'un lobule que d'une circonvolution propre-
ment dite, et se trouve généralement dédoublée dans sa partie antérieure.
Le sillon frontal supérieur (f,) la sépare de la première circonvolution
frontale (F,), à laquelle elle est généralement réunie par un ou deux plis
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 257
anastomotiques et le sillon frontal inférieur (fz) la sépare de la troisième cir-
convolution frontale (F3)' Elle naît dans la région orbitaire par deux ou trois
racines grêles et flexueuses, qui contournent le sillon fronto-marginal [ïm),
puis se juxtaposent pour décrire un trajet curviligne parallèle à celui de la
première frontale, et pour s'insérer à la moitié supérieure de la circonvolu-
tion frontale ascendante (Fa) qu'elle refoule en général en arrière. L'inci-
sure qui subdivise cette circonvolution est connue sous le nom de sillon de la
deuxième circonvolution frontale (fez,).
La troisième circonvolution frontale (F 3) ou circonvolution de Broca,
occupe la situation la plus inférieure et décrit des flexuosités nombreuses et
très accentuées, autour de la branche horizontale antérieure (S [a]) et de la
branche verticale ascendante (S [v]) de la scissure de Sylvius (fig. 150, 155,
17
Troisième circon-
volution frontale ou
circonvolution do
Broca.
llc. 158. - Face externe et bord supérieur de l'hémisphère gauche. (D'après la
. photographie d'une pièce durcie au bichromate.)
D, gyrus descendons d'Ecker. - FI, F, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - F3(c\ cap de la troisième circonvolution frontale. fi, premier et deuxième
sillons frontaux. /2, sillon de la deuxième circonvolution frontale. Pa, circonvolution
frontale ascendante. fm, sillon fronto-marginal. -GS11z, gyrus supra-marginalis. ic, inci-
sure du cap. - io, sillon inter-occipital. -ip, sillon inter-pari,;tal. - j, incisure de Jensen. -
0" o ? 03, première, deuxième, troisième circonvolutions occipitales. 02. deuxième sillon
occipital. - oa, sillon occipital antérieur. - partie orbitaire de la troisième circon-
volution frontale. opF,, opercule frontal. - Pl, 1),, première, deuxième circonvolutions pa-
riétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. po, scissure parieto-
occipitale. pal', sillon post-rolandiquc. pri, sillon prérolandique inférieur. p"8, sillon
prérolandique, supérieur. - pt, sillon pariétal transverse. - 7tGI, 7tG" premier et deuxième
plis verticaux de (lromier. - R, scissure de Rolando. S(p), branche postérieure de la
scissure de Sylvitis. - S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. - S· (v), dédoublement
de la branche verticale de la scissure de Sylvius. - Ti,T*,T3, première, deuxième, troisième
circonvolutions temporales. il, sillon parallèle; t'i, l'i, ses branches verticales. - Tp, cir-
convolution temporale profonde. - tp, sillon temporal profond.
1
. 1 ... 258. ANATOMIE DES. CENTRES NERVEUX.
Pôle frontal.
Division en trois
parties de la troi-
sième circonvolution
frontale.
Partie orbitaire.
La partie orbitaire
forme le désert olfac-
tif de Èroca. " .
160 à 162). Elle naît dans la région ôrbitaire, au niveau de l'extrémité pos- :
térieure du sillon olfactif (f,,), par une racine effilée qui lui est commune avee
la première circonvolution frontale et qui constitue par le fait le pôle frontal
(Hervé). De son origine elle se porte transversalement en dehors, forme la
limite postérieure du lo-
bule orbitaire (oF3), se ré-
fléchit sur la convexité de
l'hémisphère et s'insère,
après avoir décrit de nom-
breuses flexuosités qui
affectent la forme d'un M,
à la partie tout fait in-
férieure de la cZ1'convolu-
tion frontale ascendante
(Fa). Ce pli d'insertion,
assez court et étroit, est
en général situé profon-
dément dans la scissure
de Sylvius et embrasse
dans sa concavité l'extré-
mité inférieure du sillon
prérolandique (pri) (fig.
155] 160).. Quelquefois
même, il est si profondé-
ment situé, que le sillon
prérolandique semble , ,.
au premier abord, se jeter
directement dans la scis-
sure de Sylvius (fig. 163).
On distingue à cette
circonvolution trois par-
ties : l'une inférieure, or-
1jitai1'e (oF3), comprise -
entre le sillon olfactif
(f/h) et la branche hori-
zontale antérieure de la
scissure de Sylvius (S.
l'autre moyenne t1'iangu-
laire, le cap de Broca (F3 [c]), comprise entre les branches horizontale
antérieure (S [a]), et verticale, ascendante (S[v]) de cette scissure, et' une
partie postérieure, le pied ou partie operculaire (Op F 3)' situé en arrière
de la branche verticale (fig. 150, 155, 160, 161, 162, 173).
- La partie orbitaire, mince à ses deux extrémités, est large à sapartie
moyenne, où elle se prolonge en avant jusqu'à la branche transversale du
sillon t1'Í1'adié ou de Y incisure en H (f 3) et forme le désert olfactif de Broca :
tic. 159.-e'ace supérieure des hémisphères cérébraux. -
. (Photographie d'une pièce durcie au bichromate.)
. cm' ,partieyerticale du sillon çalloso-marginal.-F" F., F3,' z
première, -deuxième et troisième circonvolutions frontales.
Fa, circonvolution frontale ascendante.' /r, premier sillon
frontal. - incisure du deuxième sillon frontal. ip, sillon
inter-pariétal. j, incisure de Jensen. - 01, 0., première et
deuxième circonvolutions occipitales. Pi, Pi, circonvolu-
tions pariétales supérieure et inférieure. - Pd, circonvolu-
tion pariétale ascendante. - Pc, pli courbe : - pu,2, pied
de la deuxième- circonvolution frontale. po, scissure
pariéto-occipitale.joo ? ', sillon post-rolandique.pr : , sil-
lon prérolandique inférieur. - prs, sillon prérolandique
supérieur. - pt, sillon pariétal transverse. - 7tG" premier
pli vertical de Gromier. - R, scissure de Rolando. - Sih,
scissure inter-hémisphérique. - t'i, branche verticale du
sillon parallèle.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 259
Elle se réfléchit sur la face convexe de l'hémisphère, décrit une courbe à
concavité antérieure, qui limite en bas la branche horizontale antérieure de
la scissure de Sylvius (S [a]) et embrasse l'extrémité externe du sillon
fronto-marginal (fm). Le bord postérieur de la partie orbitaire est longé par la
«racine» olfactive externe (fig. 183) ;son extrémité interne s'unit à la moitié
externe de la partie orbitaire de la première circonvolution frontale, pour
former le pole frontal, son extrémité externe se continue avec le cap (F [c]),
et envoie en général à ce niveau, à la deuxième circonvolution frontale, un pli
anastomotique quilimite en avant le deuxième sillon frontal (fa) (fig. 155).
Le cap ou partie triangulaire (F;; [c]), compris entre les deux branches
de la scissure de Sylvius, est caractéristique par sa forme et sa constance ;
son sommet fait saillie dans la scissure de Sylvius, tandis que sa base est
en général divisée par une incisure profonde, l'incisrrre du cap (ic), émise
par le second sillon frontal. L'une ou l'autre branche de cette base envoie
souvent à la deuxième circonvolution frontale une anastomose superficielle
qui interrompt la continuité du second sillon frontal (fig. 155).
Le pied ou partie operculaire (Op F 3)' se continue avec le cap de Broca
sous la forme d'un pli étroit et allongé, qui tantôt se rétrécit, tantôt s'élargit,
de manière à constituer un petit lobule irrégulièrement quadrilatère, à la
surface duquel se voient une ou plusieurs fossettes, lobule qui peut même
se dédoubler et décrire un méandre allongé autour d'une incisure verticale,
émanant tantôt de la scissure de Sylvius, tantôt du sillon frontal inférieur
(fig. 152, 135, hui8, 161). Ce lobule envoie en général à la deuxième circon-
volution frontale (F.,) un pli anastomotique quelquefois profond, le plus
souvent superficiel. Le pied se dirige ensuite de haut en bas, parallèlement
à la circonvolution frontale ascendante (Fa), décrit une courbe à conca-
vité supérieure, qui embrasse l'extrémité inférieure du sillon prérolan-
dique inférieur (pri) et le sépare de la scissure de Sylvius, puis s'insère
finalement par un pli étroit, mince, court et souvent profond, à la partie
tout à fait inférieure de la circonvolution frontale ascendante. Ce pied pré-
sente du reste de très grandes variétés, ainsi qu'il est facile de s'en assurer
en examinant les figures (fig. 150, 155, 160, 161, -163).
Le bord inférieur et la face inférieure ou profonde de la troisième
circonvolution frontale (fi forment la partie antérieure de la lèvre supé-
rieure de la scissure de Sylvius ; ils affectent des rapports intimes avec le
lobe de {insula (I) qu'ils recouvrent. La face profonde du cap et la partie
adjacente de la partie orbitaire recouvrent la face antérieure de l'insula,
dont elles sont séparées par un sillon profond et vertical, le sillon marginal
antérieur de l'insula (ma) (fig. 1 î : 3). Le pied recouvre la face supérieure de
la région insulaire antérieure (la), dont il est séparé par un sillon antéro-
postéricur, le sillon marginal supérieur de l'insula (ms).
La troisième circonvolution frontale fait sa première apparition chez
les anthropoïdes, où elle n'existe du reste qu'à l'état rudimentaire. Elle
n'existe pas, ainsi que Meynert, Rudinger et Hervé l'ont montré, chez les
singes inférieurs, tels que les cébiens ou les pithéciens. Ce n'est que chez
Cap de Broca.
Incisure du eap.
Partie operculaire.
Direction du pied.
Sillon marginal an-
térieur.
La troisième cir-
convolution frontale
existe à l'état rudi-
mentaire chez les an-
tltruyoïulec.
260 ANATQMIE..DES CENTRES NERVEUX.
Fin. 160 et 161. Pli courbe et variétés d'insertion du pied de la troisième ciconvolu-
tion frontale gauche. (D'après les phol.ographies de deux hémisphères gauches,
durcis dans l'alcool.) Le pli courbe est coloré en bleu, la troisième circonvolution
frontale en rouge.
D, gyrus descendens d'Ecker. F,,F,F3, première,, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - F3e), cap de la troisième circonvolution frontale. - fOI deuxième sillon frontal.
- fa, sillon en H. - Fti, circonvolution frontale ascendante. - fm, sillon fronto-marginal. -
Gsm, gyrus supra- marginalis. - i, sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - ic, incisure
du cap. - io, sillon inter-occipital. - lp, insula postérieur. ip, sillon inter.-pariétal. -
ipo, incisure pré-occipitale. -,j, incisure de Jensen. - 0,, 0., 03, première, deuxième et troi-
sième circonvolutions occipitales. - o., deuxième sillon occipital. - oa, sillon occipital
antérieur. - oF,, oF ? 0F3, partie orbitaire des première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - OPF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - 0/P, opercule de la cir-
convolution pariétale inférieure. - OpR, opercule rolandique. - PI,P2, première et deuxième
circonvolutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - po,
scissure pariéto-occipitale. -por, sillon post-rolandique. p ! 'if, sillon prérolandique inférieur.
- ]J1'S, sillon prérolandique supérieur. -R, scissure de Rolando. S(a), branche antérieure
de la scissure de Sylvius. -S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius.- soe, sillon orbi-
taire externe. - Ti, T., T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - ti,
sillon parallèle ou premier sillon temporal. - l ? sa branche verticale. t2, deuxième sillon
' temporal. . Tp, circonvolution temporale profonde. tp, sillon temporal profond :
.. MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. « 2Q1
l'homme, qu'elle acquiert brusquement le développement considérable qui
la caractérise. Chez le foutus humain, la circonvolution de Broca fait com-
plètement défaut jusqu'au cinquième mois de la vie intra-utérine ; elle se
développe ensuite lentement et graduellement, et son développement indi-
viduel reproduit exactement les phases successives du développement dans
la série des primates (Hervé). Plus ou moins rudimentaire dans les races
inférieures (races sauvages, sourds-muets, microcéphales, idiots), la circon-
volution de Broca présente, chez les intellectuels, une complexité qui est
en générale corrélative à la puissance de la fonction (Hervé). Il y a lieu,
du reste, de faire à cet égard de nombreuses réserves, car nous avons
rencontré bien des fois, dans des autopsies quelconques, un remarquable
développement du pied de la circonvolution de Broca, sans que pour cela
l'individu qui en était porteur eût été pendant sa vie doué de facultés ora-
toires particulières (fig. 158). Ici, comme pour d'autres circonvolutions, ce
n'est pas le volume de l'organe qui fait la fonction.
Développement tlo
la troisième circon-
volution frontale.
l'in. 162. - Face externe de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie d'une pièce
durcie dans l'alcool.) Le pli courbe est coloré en bleu, la troisième circonvolution
. frontale en rouge.
D, circonvolution descendante. - F" F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales.
c, cap de la troisième circonvolution frontale. - fit deuxième sillon frontal. - f.1, troisième
sillon frontal ou incisure en H. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Gsm, gyrus
supra-marginalis. - i, sillon de l'insula. - la, circonvolutions antérieures de l'insula. -
io, sillon inter-occipital. - ic, incisure du cap. - tp, circonvolution postérieure de l'insula.
ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure pré-occipitale. - j, incisure de Jensen. - 0,, 0, pre-
mière et deuxième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon occipital. - oa, sillon
occipital antérieur. - or., oF3, partie orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - OpF, opercule frontal. - 0/) ? opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique. -
1'l, Pi, première et deuxième circonvolutions pariétales. Pa, circonvolution pariétale ascen-
dante. - Pc, pli courbe. -po, scissure haricto-occil»talc. - 1»,i, sillon prérolandique infé-
rieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. - R, scissure de Rolando. - S, scissure de
Sylvills; S(a), sa branche antérieure; S(v), sa branche verticale. - 7't, 7., 7, première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t, sillon parallèle; 1't, t ? ses branche*
verticales. - h, deuxième sillon temporal. - Tp, circonvolution temporale profonde. - Ip, sil-
lon temporal profond.
262 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Circonvolution
frontale ascendante.
Trajet.
Plis de passage.
La face profonde
du pli passage in-
férienr forme l'oper-
cule rolandique.
Lc pli fronto-pa-
riétal supérieur for-
me le lobule para
central.
I,olo ceniral d'1 ? c-
kcr.
Circonvolution frontale ascendante (Fa). SYNONYMIE, - l'roccssi enleroidei -
vertical di mezzo (Rolando). - Premier pli ascendant (Gratiolet). - Antcro-parietal gyrus
(Huxley. - Ascending fronlal gyrus (Turner). - Gyrus centralis anterior, V01'de/'c Central
windung (Henle, Ecker). - Circonvolution transversale pariétale antérieure (Foville). -
Gyrus rolandicus anterior (Pansch). - Circonvolution frontale ascendante (Charcot). - Cii,- ;
convolution prérolandique (Broca). :
Notation : D'après Broca (F). - D'après Ecker (A). - D'après Charcot (Fa).
La circonvolution frontale ascendante (Fa) est située en avant de la scis-
sure de Rolando (R), dont elle suit l'obliquité et les sinuosités. Au niveau
de son genou supérieur et de son genou inférieur, la scissure de Rolando
présente une incisure qui entaille profondément la circonvolution frontale
ascendante. Cette circonvolution très volumineuse est, dans quelques cas
rares (fig. 163), divisée en deux parties par le premier sillon, frontal (f,)
qui s'abouche dans la scissure de Rolando. La partie supérieure de la
circonvolution frontale ascendante s'anastomose largement dans ce cas
avec la première circonvolution frontale (F,), tandis que la partie inférieure
reçoit les pieds d'insertion des deuxième et troisième circonvolutions fron- '
tales (F2, Fla). L'union du premier sillon frontal avec la scissure de Rolando
correspond en général, dans ce cas, à la concavité qui sépare les deux
genoux de ce sillon.
La circonvolution frontale ascendante (Fa) naît à la face interne de ,.
l'hémisphère où elle forme la plus grande partie du lobule paracentral
(Parc) (fig. 177, 180, 181, 182). De là, elle se dirige obliquement en bas et z
en avant, suit les.sinuosités de la scissure de Rolando, et se termine au- '
dessus de la branche postérieure de la scissure de Sylvius, en s'anasto- z
mosant à ses extrémités avec sa congénère, la circonvolution pariétale, '.
ascendante (Pa), par deux plis de passage, les plis de passage fl'onto-parirJ-
taux supérieur et inférieur. i
Le pli de passage inférieur, le plus souvent superficiel, embrasse dans -
sa concavité supérieure l'extrémité inférieure du sillon de Rolando ; sa '
face profonde forme l'opercule rolandique (OpR) et recouvre les circonvo-
lutions postérieures de l'insula (Ip). Deux incisures de la scissure de Sylvius,
l'incisure frontale (ifop) et l'incisure pariétale (ipop) de l'opercule, le limitent
en avant et en arrière. Quelquefois le pli de passage fronto-pariétal infé- z
rieur est caché profondément dans la scissure de Sylvius, qu'il faut écarter
pour l'apercevoir; la scissure de Rolando semble alors se jeter directement
dans la scissure de Sylvius (fig. 106). ¡
Le pli de passage froatomcnrc·tal.suhérzezcr, situé le long du bord inter-
hémisphérique, empiète sur la face interne de 1 hémisphère, où il forme le
lobule paracentral (Parc); l'extrémité frontale est épaisse, volumineuse,
ovalaire, et forme presque il elle seule tout ce lobule ; Y extrémité pariétale
au contraire est mince, étroite, comme du reste-toute la partie supérieure de
la circonvolution par létale ascendante (Pa).
Les deux circonvolutions ascendantes ou centrales forment le lobe central
d'Eckcr. Leur situation, leur direction verticale et ascendante, leur union
intime, leur importance anatomique et physiologique, justifient jusqu'à
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. ' 26S j
un certain point, la création d'un lobe à part,' et autorisent la séparation de
ces deux circonvolutions ascendantes d'avec leurs lobes respectifs. ,
La circonvolution frontale ascendante (Fa) forme la lèvre antérieure de
la scissure de Rolando, son bord antérieur donne insertion aux trois
circonvolutions frontales.. ,.
La circonvolution pariétale ascendante (Pa) forme la lèvre postérieure
de la scissure de Rolando, son bord postérieur donne insertion aux circon-
volitions pariétales supérieure et inférieure.
2° lobe pariétal (P). Le lobe pariétal est situé au-dessus de la
scissure de Sylvius, entre la scissure de Rolando et la scissure perpendicu-
laire externe. Les limites de ce lobe sont très nettes en avant et en bas, où
Lobe pariétal.
FiG. 103. -Face externe et antérieure de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie
d'une pièce ayant séjourné dans l'alcool.)
'. cm, sillon calloso-marginal. - F,, F;,f3, première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - F(c), cap de la troisième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale
ascendante. - fi, f2, premier et deuxième sillons frontaux. ? incisure du deuxième sillon
frontal. - Gsm, gyrus supra-marginalis. ifop, incisure frontale de l'opercule. il), sillon
inter-pariétal. - ipnp, incisure pariétale de l'opercule. - itop, incisure temporale de l'oper-
cule. - j, incisure de Jensen. - oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale.
- OpF3, partie operculaire de la troisième circonvolution frontale. - OpP2, partie operculaire
de la circonvolution pariétale inférieure. - OpR, opercule rolandique. Pi, 7'3, circonvo-
lutions pariétales supérieure et inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. ,,
pFi, pF, pieds d'insertion des première et deuxième circonvolutions frontales. - por, sil-
lon post-rolandique. - pri, sillon prérolandique inférieur. - prs, sillon prérolandique supé-
rieur. -1tG1, premier pli vertical de Gromicr. - pt, sillon pariétal transverse de Brissaud.
- Il, scissure de Rolando. - S, scissure de Sylvius. S(a), S(p), Sv), branches antérieure,
verticale et postérieure de la scissure tle Sylvius. - T,, T., première et deuxième circonvolu-
tions temporales. - ti, le, premier et deuxième sillons temporaux.
264 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Circonvolution pa-
riétale ascendante.
Synonymie.
Lobule paracentral.
SiUoninterpart6-
tal.
elles sont constituées parla scissure de Rolando (R) et la branche postérieure
de la scissure de Sylvius (S [p]). Elles sont conventionnelles et artificielles,
en arrière de la scissure de Sylvius et au niveau de la partie postérieure de
ce lobe, où il s'anastomose largement avec le lobe temporal et le lobe occi-
pital. Néanmoins on lui assigne, comme limite inférieure, une ligne fictive
prolongeant la direction de la scissure de Sylvius, et comme limite posté-
rieure une autre ligne, fictive également, s'étendant de la scissure perpen-
diccrlccirc externe (po) à l'incisu ! ·e pré-occipitale de Meynert (ipo), ou sillon
pré-occipital de Bischoff et Meynert (fig. 150, 171). Cette incisure appar-
tient au troisième sillon temporal (t) situé il la face inférieure de
l'hémisphère.
Le lobe pariétal présente à considérer la circonvolution ascfii-
dante (Pa), le sillon interpariétal (ip) : la circonvolution pariétale supé-
rieure (P,) et la circonvolution pariétale inférieure (P : ,).
Circonvolution pariétale ascendante (]la).- Synonymie. Processi enlcooidei
vertical di mezzo (partie postérieure) (Rolando). - Deuxième pli ascendant (Gratiolet). -
Poslero-parietal gyrus (Huxley). - Ascending pariétal conrolation (Turner). - Gyrus cen-
tralis posterior, Minière Centl'aln : indllng (Ecker). Circonvolution transverse médio-pal'ié-
tale (Foville). - Gyrus Itolaczrlicus posterior (Pansch). - Circonvolution post-rolandique
(Broca).
Notation : D'après Broca (P). - D'après Ecker (B). - D'après Charcot (Pa).
La circonvolution pariétale ascendante (Pa) suit exactement, comme sa
congénère, les sinuosités de la scissure de Rolando. Elle se continue en
bas, avec la partie postérieure du pli de passage fronto-pariétal inférieur et
concourt par conséquent à former l'opercule rolandique (OpR); puis elle se
porte en haut et en arrière, parallèlement à la scissure de Rolando qu'elle
contourne à sa partie supérieure, en contribuant à former le pli de passage
f1'Onto-pa/'i/tal supérieur ou lobule paracentral (Parc). Le contingent
pariétal de ce lobule est représenté par un pli très étroit, et qui contraste z
nettement par sa minceur avec le contingent frontal beaucoup plus
volumineux (fig. 177, 180, 181, 182). La partie supérieure de la circonvo-
lution pariétale ascendante est en général très mince, et beaucoup moins
épaisse que la partie correspondante de la circonvolution frontale ascen-
dante. Dans l'immense majorité des cas, ce caractère est assez constant
pour permettre de reconnaître d'emblée la circonvolution pariétale ascen-
dante, dans les cas d'anomalies, soit de la scissure de Rolando, soit des
sillons pré ou post-rolandique (fig. 1H6, 158, 163, 166).
Sillon interpariétal (ip). - Synonymie. Sillon pariétal (Broca). Tnterpu-
rietal fissure (Turner). Sulcus purielalis (Pansch). - sulcus interparietalis, Selwitel(ll1'c{¡e
(Ecker). - Stiletis occipilo-paoietalis (Schwalbe).
Notation : d'après Broca (p). - D'après Ecker (il;.
No'rA'nox : d'après Broca (p). D'après Ecker (ip).
Le sillon inlm7Hll'Ù ! lal (il)) commence en arrière de la partie postéro-
inférieure de la circonvolution pariétale ascendante ('a), au-dessus de la
branche postérieure de la scissure de Sylvius (SIl se dirige d'abord en
haut et en arrière, parallèlement à la circonvolution pariétale ascendante
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 20.'i
dont il longe le bord postérieur; puis il décrit une grande courbure il .
concavité inférieure, dépasse les limites fictives du lobe pariétal, et pénètre
dans le lobe occipital où il se continue avec le sillon interoccipital (io)
(fi7. 150, 158, 160, 161, 165, 167). Ce trajet lui a valu de Schwalbe, le
nom de sillon pariélo-occipital, nom qu'il faut abandonner, puisqu'il est '
réservé aux scissures perpendiculaires interne et externe. Chez le singe, le
sillon interpariétal se termine dans la scissure perpendiculaire externe cl
se distingue ainsi nettement de celui de l'homme.
La partie du sillon interpariétal, parallèle à la scissure de Rolando (R),
I<'JG. 104. - Sillon inter-pariétal et plis de passage superficiels de Gromier. Face postéro-
externe de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une pièce fraîche.) Les
figures 164, 16 et 166 appartiennent au même encéphale.
Fi.premièrecirconvolutionfrontalc. F., deuxième circonvolution frontale. F3, troisième
circonvolution frontale.- f., deuxième sillon frontal.-Fa,circonvolutionfrontale ascendante.
- Gsm, gyrus supra-marginalis. - I, insula. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-
pariétal.- Oi, première circonvolution occipitale. - 0" deuxième circonvolution occipitale. -
03, troisième circonvolution occipitale. - Os, deuxième sillon occipital. - oF3, partie orbi-
taire de la troisième circonvolution frontale. - OpR, opercule rolandique. - Pa, circonvo-
lution pariétale ascendante. - lle, pli courbe. - Pi, première circonvolution pariétale. -
112, deuxième circonvolution pariétale. - po, scissure pariéto-occipitale. - por, sillon post-
rolandique. - p1'" pied de la circonvolution pariétale inférieure. - pri, sillon prérolandique
inférieur. - pi,s, sillon prérolandique supérieur. - pt, sillon pariétal transverse de Brissaud.
- 1tG" premier lui vertical de Gronder. - 1tG" deuxième pli vertical de Gromier. 1tp, pli
de passage qui interrompt scissure de Rolando. - R, scissure de Rolando. - S(p), branche
postérieure delà scissure de Sylvius; S'(p), son éperon inférieur; S"(p), son éperon supérieur.
S(v), branche verticale de la scissure de Sylvius. - 7 ? première circonvolution temporale. -
Tt, deuxième circonvolution temporale. - ti, premier sillon temporal. t'i,t'i, ses branches
verticales. ' tp, sillon temporal profond.
266 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
donne souvent naissance, avant de décrire sa courbure, à un rameau ascen-
dant, qui continue à longer la circonvolution pariétale ascendante,- sans
atteindre toutefois la scissure inter-hémisphérique. L'ensemble du tronc
principal et du rameau ascendant porte le nom de sillon post-rolandiquc
ou post-central (por) (fig..158, li9, z163). Ce sillon, même lorsqu'il est très '
net, est généralement interrompu par un pli anastomotique profond, formé
par un des plis d'insertion de la circonvolution pariétale supérieure sur la
circonvolution pariétale ascendante. Une anastomose verticale unit quel-
Fig. 16,'i. - Sillon inter-pariétal et plis verticaux profonds de Cromier. - Face pos-
térieure et externe de l'hémisphère gauche, dont certaines scissures et sillons ont t
été écartés pour rendre plus apparents certains plis de passage. (D'après la photo-
graphie d'une pièce fraîche.) .
D, gyrus descendant d'Eckeiv F,,F3,F,, première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - fe, deuxième sillon frontal. - F3(c), cap de la troisième circonvolution frontale.
- Fa, circonvolution frontale ascendante. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - i, sillon de l'in-
sula. - la, insula antérieur. - io, sillon intcr-occipital. - Ip, insula postérieur. - ip, sillon
inter-pariétal. - ipo, incisure pré-occipitale. - ipop, incisure pariétale de l'opercule. - z ? incisure do] Jensen. - K", éperon inférieur de la scissure calcarine. - 01,0t, première et
deuxième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon occipital. - oF3, partie orbitaire
de la troisième circonvolution frontale. 0;o7''], opercule de la troisième circonvolution fron-
tale. - OpP, opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique. - Pi, première circonvolution
pariétale. 7 ? deuxième circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante.
- Pc, plicourhe. - PI, pôle de l'insula. - yF3, pied d'insertion de la troisième circonvolution
frontale. -po, scissure pariéto-occipitale. - por, sillon post-rolandique. - pri, sillon préro-
landique inférieur. - prs, sillon prérolandique supérieur. - iota, pli anastomotique profond
du sillon inter-occipital. - 7tG" 7tG., premier et deuxième plis verticaux de Crémier. -
7tP., pied d'insertion profond'de la circonvolution pariétale inférieure. -7tp, pli (le passage
interrompant la scissure de Rolando. If, scissure de Rolande. S, scissure de Sylvius.
S(a), branche antérieure de la scissure de Sylvius. - S(v), branche verticale de la scissure de z
Sylvius. - T,, Ti, première et deuxième circonvolutions temporales li, sillon parallèle ou
premier sillon temporal. - l ? branche verticale du sillon parallèle. - Tp, circonvolution
temporale profonde. - tp, sillon temporal profond.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 267
qucfois le lobule pariétal supérieur au lobule pariétal inférieur, de (elle
sorte que le sillon post-rolandique pourrait, à première vue, être confondu
avec la scissure de Rolando (fig. 159, H. d.).
Le sillon interpariélal (ip) est fréquemment interrompu par des plis
anastomotiques, soit superficiels, soit profonds, connus sous le nom de
plis verticaux de Gromier (fig. 164, 165). Dans sa partie courbe, il fournit
presque constamment un rameau qui se porte en haut et se termine en
avant de la scissure pariéto-occipitale, c'est le sillon pariétal transverse
(pt) (Brissaud) (fig. 166); il donne en outre un rameau descendant, le sillon
intermédiaire de Jensen (j) (fig. 166), qui subdivise la circonvolution pariétale
inférieure (P2) en deux parties : l'une antérieure, le pli 7zzar,irtal.ntpc-rinur
(Gsm) de Gratiolet ou premier pli de passage pariéto-temporal, l'autre
postérieure, le pli courbe (Pc).
Première circonvolution pariétale (P,). Synonymie. Lobule du deuxième
pli ascendant (Gratiolet). - Gyrus parielalis superior (Pansch). - Erste Scheilelbeinlap-
penuindung (13. Wagner). - Obérer Sclteitclbeizzfapperz (Huschke). - 11bere innerve Schei-
telgruppe (Bisclio(i). Postero-p £ l1'iétal globule (Huxley, Turner). Lobulus parietalis
superior, Obères Scheitelhppchen (Ecker). - Première circonvolution pariétale (Broca).
Notation : (Ecker, Broca) P,.
La circonvolution pariétale supérieure (P,) (lobule pariétal supérieur)
large en avant, étroite en arrière, n'occupe qu'une petite partie de la con-
vexité de l'hémisphère, elle s'épanouit à la face interne de l'hémisphère où
elle forme le précunéus ou lobule quadrilatère de Foville. Cette circonvolu-
tion représente un territoire flexueux, s'insérant sur la circonvolution parié-
tale ascendante (Pa), par une large base d'implantation, souvent dédoublée.
En arrière, elle s'anastomose avec la première circonvolution occipitale (0,)
par le premier pli de passage pariéto-occipital de Gratiolet, et limite l'en-
coche qui représente à la face externe la scissure pariéto-occipitale (po)
(fig. 164, 165, 169).
La deuxième circonvolution pariétale (P2) (Broca), dénommée encore
circonvolution pariétale inférieure (Pansch), ou lobule pariétal inférieur
(Ecker), très flexueuse, est située au-dessous du sillon interpariétal et divisée
en deux parties par le sillon intermédiaire de Jensen (j) (fig. 166). La partie
antérieure naît de l'extrémité inférieure de la circonvolution pariétale
ascendante, par un pied en général étroit, quelquefois profond, décrit des
llexuosités plus ou moins nombreuses, et jette à la première circonvolution
temporale un pli de passage, le premier pli de passage pariéto-temporal de
Broca, qui contourne l'extrémité postérieure de la scissure de Sylvius.
- Celle partie antérieure de la circonvolution a reçu le nom de gyrus supra-
marginalis, de pli ou lobule marginal supérieur de Gratiolet (Gsm).
' Après avoir formé le premier pli de passage tcmporo-pariétal, la cir-
convolution pariétale inférieure s'élargit en haut, contourne le sillon inter-
1. Ne pas confondre avec le gyrus postéro-pariclal d'llttaxley, qui désigne la circonvolution
pariétale ascendante.
Plis verticaux de
Gromier.
Synonymie.
Circonvolution pa-
rietale Sl1pll'iClll'c.
i
Deuxième circon-
volution pariétale.
Sillon mtormt-41ai-
1'0 de J cnsell.
. (1-)'l'11S ? 111)1\\-111,11'"
ginalis.
268 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
]li courbe.
médiaire de Jensen, puis coiffe l'extrémité postérieure du sillon paral- - -
lèle (t,), en décrivant une courbe à convexité supérieure et se bifurque
enfin en deux anses : l'anse antérieure contourne en arrière le sillon
parallèle pour s'anastomoser avec la deuxième circonvolution temporale
(T2), et former le pli courbe de Gratiolet (Pc) (fig. 165 à 172), le gyrus
angularis d'Ecker, ou deuxième pli de passage priéto-tem2oral de Broca.
L'anse postérieure, se jette sur la deuxième circonvolution occipitale (02), r
.Fic. 166. - Face externe et bord supérieur de l'hémisphère gauche. (D'après la a
photographie d'une pièce fraîche.) Les figures 165 et 154 se rapportent au même
hémisphère..
Fa, circonvolution frontale ascendante. Fi, première circonvolution frontale ? r2, deuxième
circonvolution frontale.-F,(c), cap de la circonvolution de Broca. f, premier sillon frontal.-
fi, deuxième sillon frontal. - fie, sillon de la deuxième circonvolution frontale. - /in, sillon
fronto-marginal. - Gsnz, gyrus supra-marginalis. - ic, incisure du cap. - io, siUon inter-
occipital. - ip, silloninter-pariétal. ipo, incisure pré-occipitale. - j, incisure de Jensen : -
ol ? partie orbitaire de la troisième circonvolutionfrontale ? Op.F', opercule frontal.OpjR, oper-
cule rolandique. - 0" première circonvolution occipitale. - 0=, deuxième circonvolution
occipitale. - 0,; troisième circonvolution occipitale. - o,, deuxième, sillon occipital.
03, troisième sillon occipital. - oa, sillon occipital antérieur. OpP., opercule de la deuxième
. circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante.. - Pc, pli courbe. PI, pre-
mière circonvolution pariétale. - P., deuxième circonvolution pariétale. - pF3, pied de la
circonvolution d ' Broca. - po, scissure pariéto-occipitale. - pour, sillon post-rolandique. -
pri, purs, sillons prérolandiques supérieur et inférieur. - pt, sillon pariétal transverse de
Brissaud. - ira, pli anastomotique interrompant le sillon intor-pariétal. - 7tG" deuxième pli '
vertical de Gromier. - R, scissure de Rolando. - S, scissure de Sylvius ; S.(a), sa branche
antérieure; S(v), sa brandie verticale; S(p), sa branche postérieure. - Tp, circonvolution
temporale profonde. - T,, première circonvolution temporale. Tue, deuxième circonvolution
temporale. - Ta, troisième circonvolution temporale. t,,t ? sillon parallèle et sa branche
verticale. - to, deuxième sillon temporal. - et, troisième sillon temporal.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 269
ro ... ? J'" 1 . ,... 1 Il .. 1 1
en lormant le deuxième pli de passage ? i ! <o-o< : Tj/7a/ de uratiotet.
En résumé, la circonvolution pariétale inférieure, très tIexueuse, est reliée
aux circonvolutions voisines par de nombreux plis anastomotiques. Elle
est reliée à la pariétale ascendante par son pied, d'insertion; elle est reliée
à la pariétale supérieure par un ou plusieurs plis anastomotiques soit pro-
fonds, soit superficiels, les plis verticaux de Gromier qui interrompent la
scissure interpariétale. Elle est reliée au lobe occipital par le deuxième pli,
de passage pariél o-occipilal ; elle est reliée enfin au lobe temporal par les
deux plis de passage pariélo-lemporaux, dont le premier contourne la scis-
sure de Sylvius, en formant le lobule marginal supérieur (Gsm), dont le
deuxième contourne le sillon parallèle en formant lepli courbe (Pc).
La région de la deuxième circonvolution pariétale, si compliquée en
elle-mème, si sujette à des variations non seulement individuelles, mais
encore d'un hémisphère à l'autre, si importante au point de vue des loca-
lisations cérébrales, est rendue d'une étude encore plus complexe par les
nombreuses dénominations sous lesquelles elle est connue et le peu de con-
cordance de ces dernières. Ses deux segments : le gyrus marginalis superior
(Gsm) et le gyrus Éiîigi(l(ii-i.9 (P c), possèdent en effet les synonymies suivantes :
- 1° Gyrus supra-marginalis (pu (G s m]1. -s5soa,wr. -Pli marginal supérieur
(Gratiolet). Loutre du pli marginal supérieur (Gratiolet.). Gyrus purietalis inferior une
tertius (Wagner). - Erste odervordere Scheilelbogeiuvindung (Bisclioff). - Lobulus tube ris
(Henle). - Utzlerer Zug rcrcs der hinteren Cenlralreindtng und Scheilelh6eliei,léipp(,-heiz
(lluschke). Unterer Scheilelbogerz (Meynert). Première pariétale (Hnguenin). Lobule
temporal inférieur (Huguenin). - Lobule du pli courbe (P2- (Pozzi). - Lobule pariétal infe-
rieur (Pi) (Richer).
Notation : (Po) (Ecker, Broca).
2" Gyrus angularis, pli courbe (P c). SYNONYMIE. - Pli courbe (Gratiolet). -
Gyrus angularis (Huxley). - Gyrus parietalis secundus sive médius (IL Wagner). Zweite
oder mittlere Scheilelbogenwindung (Bischoff). : 4u/stei.getzde Windung zum hinterert
ausseren Scheitellâppchen, Hiztteres ausseres Sclteilellsïppcherz (Huschke). ? Obérer Scheilel-
bouen (Meynert). - Pli courbe (Pozzi). - Lobule du pli courbe (Bicher).
Notation : (P'2) (Ecker, Broca).
Parmi ces dénominations, nulle n'est peut-être moins heureuse que
celle de lobule rlrr ? li courbe, appliquée tour à tour par Pozzi au gyrus supra-
71UlI'qinalis et par nicher au gyrus angularis.
Ce peu de concordance de dénominations n'a pas peu contribué à com-
pliquer encore, si possible, l'étude des localisations de cette importante
région.
A notre avis, le meilleur moyen pour déterminer exactement la place
du pli courbe consiste à rechercher d'abord, comme point de repère, le sillon
intermédiaire de Jensen (j), lequel se trouve situé immédiatement en avant
de la scissure perpendiculaire externe (po) ; or le pli courbe est situé, comme
nous l'avons dit, immédiatement en arrière du sillon, intermédiaire de
Jensen (fig. l(i0, 161, 162, 165, 166, 170, 171.)
, 3° lobe occipital (0). Le lobe occipital, remarquablement petit
Topographie va-
riahle de la deu-
xième eil'conyollltioll
pariétale.
Le pen de cOllcor-
dance de dénomina-
tions l'cnll difficile
l'étude de cette ré-
gion.
Point de repère
pour déterminer la
place du pli courbe.
Lobe occipital.
2ïO 0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le lobe occipital a
la t'ormo d'une- pyra-
mide.
Ses rapports.
11 so confond avec
le lobe temporal.
Il est bien délimité
à la face interne.
Silloll prd-occipi-
tal.
Sillon occipital an-
térieur.
chez l'homme, se présente sous la forme d'une pyramide triangulaire,
dont le sommet correspond à l'extrémité postérieure de l'hémisphère, au
pôle occipital de Broca, dont la base, mal délimitée, est antérieure et dont
les trois faces sont : l'une externe et convexe, l'autre interne et plane,
la troisième inférieure et légèrement concave. Ce lobe s'anastomose
largement à sa face
externe avec les lobes
temporal et pariétal,
dont il n'est pour ainsi
dire que le prolonge-
ment. Sa face inférieu-
re se confond, sans li-
gne de démarcation,
avec la face inférieure
du lobe temporal et
constitue avec ce der-
nier le lobe ou mieux .
la région temporo-oc-
cipitale. La délimita-
tion de ce lobe n'est
accentuée nettement
qu'à la face interne, où
la scissure pel7Jendicu-
laire interne le sépare
du précunéus ou avant-
coin.
En haut, la face
externe est séparée du
lobe pariétal, par l'en-
coche qui représente
la scissure pelpendicu-
laire externe (po); en
bas elle est séparée du
lobe temporal par une
autre encoche, l'inci-
sure pré-occipitale de
Meynert(ipo)(fig.l67),
qui lorme quelquefois ri la lace externe un véritable sillon, le sillon pré-
occipital de Meynert (ipo) (fig. 1HO, 170).
Sur le trajet de la ligne qui réunit ces deux encoches, on trouve souvent t
un sillon oblique en haut et en arrière, le sillon occipital antérieur de
Wernicke (o a) (Gb. 171). Ce sillon fort variable représente tantôt un sillon
isolé (fig. 168), tantôt l'éperon inférieur du sillon parallèle (fig. 171); son
extrémité inférieure tombe immédiatement en avant de l'incisure pré-occi- .
pitale, et sépare le lobe temporal du lobe occipital son extrémité supérieure
FIG. 1G7. Face postéro-externe de l'hémisphère gauche.
(Photographie d'une pièce durcie dans le bichromate;
même cerveau que 11g.J 163.)
D, gyrus descendens d'Ecker. - Fa, circonvolution frontale
ascendante. - Gsm, gyrus suhraanarginalis. - ip, sillon inter-
pariHt.aI.tpo, incisure hré-tccilitale. - ipop, incisure parié-
tale de l'opercule. - j, incisure de Jensen. - 0,· 0, 0 ? pre-
mière, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. -
0" 0" premier et deuxième sillons occipitaux. - Opll., opercule
de la circonvolution pariétale inférieure. - P,, P2, circonvo-
lutions pariétales supérieure et inférieure. - l'a, circunvoln-
tion pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure
pariéto-occipitale. - pour, sillon post-rolandique. - 7tG" pre-
mier pli vertical de Gromier. - R, scissure de Rolando. -
5(1'), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - l ? T ? 7·,,·
première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.-
t, 12, premier et deuxième sillons temporaux.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2-il
est séparée de la scissure perpendiculaire externe par le sillon interpariétal,
bordé de chaque côté par les plis de passage de Gratiolet, ou plis occipito-
' pariétaux. Ces plis, volumineux, superficiels et constants, affectent une
direction antéro -postérieure, et établissent l'anastomose du lobe pariétal
avec le lobe occipital. Si ces plis de passage sont profonds, comme on ne
le rencontre qu excessi-
vement rarement chez
l'homme,-mais comme
on le constate chez les
singes d'espèces supé-
rieures, le chimpanzé et
l'orang par exemple, - la
scissure perpendiculaire
externe, en se réunissant
au sillon occipital anté-
rieur, parcourt toute la
face convexe de l'hémi-
sphère, et sépare nette-
ment le lohe occipital du
lobe pariétal et du lobe
temporal; de là le nom
de fente simienne, donné
à la scissure perpendicu-
laire externe.
La face externe du
lobe occipital présente à
considérer outre l'iuci-
sure pré-occipitale et le
sillon occipital antérieur,
trois sillons profonds, à
direction plus ou moins
horizontale,qui divergent
en avant et limitent trois
circonvolutions. Ce sont
le premier, le deuxième
et le troisième sillon oc-
cipital.
Le premier sillon oc-
cipital, sillon inter-occipital (i o) [sillon, occipital supérieur o,] d'Ecker), n'est
autre que la continuation dans le lobe occipital du sillon, interpariétal (i p).
Il continue la direction courbe du sillon interpariétal, et se termine quel-
quefois au niveau du deuxième sillon occipital ou sillon occipital Irans-
vcnsc (o =) (fig. 1 : i0, 1 G, 168); le plus souvent il dépasse ce sillon, le coupe
à angle droit, forme avec lui un sillon étoile et se prolonge jusqu'au niveau
de la pointe du lobe occipital (fig. 1164, 171). Il divise le lobe occipital en
Les plis occipito-
pariétaux relient le
lobe pariétal an lobe
occipital.
Fente simienne.
Sillons occipitaux
FIG. 168. - Pointe occipitale. Hémisphère gauche.
(D'après la photographie d'une pièce fraîche.)
D, gyrus descendons d'Ecker. - Fus, lobule fusiforme. -
Gsm, gyrus supra-marginalis. io, sillon inter-occipital. -
ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure pré-occipitale de
\Ieynert.- j, incisure de Jensen. - K', éperon supérieur de
la scissure calcarine. - K", éperon inférieur de la scissure
calcarine. - 01, 0" 0,, première, deuxième et troisième cir-
convolutions occipitales. -0" deuxième sillon occipital. - z
oa, sillon occipital antérieur. - Pi, ! '. première et deuxième
circonvolutions pariétales. - l'c, pli courbe. - pro, scis-
sure pariéto-occipitale. - pt, sillon pariétal transverse. -
'i ! G1, ·r<G ? premier et deuxième plis verticaux de Gromier.
ï'i, T ? 7], première, deuxième et troisième circonvolu-
tions temporales. - tl, sillon parallèle ou premier sillon
temporal. t'i, branche verticale du sillon parallèle.
1-1,1$, deuxième et troisième sillons temporaux.
212 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Circonvolutions
occipitale..
Gyrlls desccndens. !
Première circon-
volution occipitale.
deux parties, l'une supérieure et postérieure, qui correspond à la première
circonvolution occipitale (0,), ou à la face externe du cuneus (C), l'autre
antérieure et inférieure qui comprend les deuxième et lioisième circon-
volutions occipitales (0,, 03) et l'anastomose de ces circonvolutions avec
le pli courbe (Pc).
Le deuxième sillon occipital (o,) [sillon occipital transverse [o], (Ecker),
fissura occipitalis externa (Pànsch), fissura occipitalis perpendicularis
exlerna (Bischoff), à direction antéro-postérieure, sépare la première cir-
convolution occipitale (0,) de la deuxième (0.) : il s'enlre-croise souvent
à angle droit avec le sillon précédent (io), puis se porte en avant vers
la partie horizontale du sillon parallèle (t,) (fig. 150, 168, 171).
Le troisième sillon occipital (o3) ou sillon occipital moyen (Schwalbe),
sillon occipital inférieur (Ecker), est un petit sillon antéro-postéricur
superficiel, qui sépare la deuxième circonvolution occipitale de la troi- s
sième. Il se porte en avant vers le deuxième ou le troisième sillon tem- <,'
poral (t,, tj et constitue souvent la limite inférieure de la face externe de
l'hémisphère; d'autres fois, il appartient à la face inférieure de l'hémisphère
(fig. 166. 171). |
Les circonvolutions délimitées par ces sillons sont au nombre de quatre : t
Les trois circonvolutions occipitales désignées de haut en bas sous le nom de :
première (0,), deuxième (0» et ou circonvolutions occipitales '
supérieure, moyenne et inférieure, et la circonvolution, descendante (D) ou "
gyrus descendais d'Ecker. '
Première circonvolution occipitale (0,). - Synonymie. Gyrus occipitalis
primus sive parielo-occipitalis 111CIlialts, Erstc oder obère II interhauphuindung (Ecker).
Circonvolution occipitale supérieure (I : cher). - Pli occipital supérieur et pli de passage supé-
rieur externe (Gratiolet). - Obérer 7.ug der hinteren Centrctlwindung (Husehke). - First
external annectent gyrus (Husley). -1'irst bridging aztczeclent or Connecting gyrus (Turner).
- Obereinnere Selieitelbogenii,i ? 21zing (Bisclioff). - Pi-einiéie ci,convoliiiioii occipitale (Broca).
Notation : (0,) (Ecker, Broca).
La première circonvolution occipitale (0,) est située au-dessus de la
scissure interpariétale. Elle représente la face externe du cunéus (C) et
s'étend de la scissure perpendiculaire externe (po) au sillon occipital
transverse o.,). Sa partie antérieure s'anastomose avec le lobule pariétal ,
supérieur (P,) et forme le premier pli de lia.s.wrrelirtniéto-occiyilrrl rlc Una-
tiolet; elle est séparée du pli courbe (P c) ou deuxième pli, de passage de
Gratiolet, par la scissure irrtmlianiétcclc (i p) (Hg. 168, 169).
Après son anastomose avec la circonvolution pariétale supérieure (P,),
la première circonvolution occipitale se dirige en bas et en arrière, décrit
plusieurs sinuosités en longeant la scissure inter-hémisphérique et con-
tourne l'extrémité postérieure du sillon occipital transverse, où elle s'anas- -
tomose avec le gyrus rlc.vcmrrlcrr.s d'Echer (D) (fig. 168).
Deuxième circonvolution occipitale (0,). Synonymie. Gyrus occipitalis
médius (Pansci)).F occipital moyen et deuxième pli de passage externe (Gratiolet).
Gyrus occipitalis secundus pariéto-occipilulis laleralis (Ecker). - Ziocite minière llintcr-
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2711
lappenwindung (Wagner). -dledio-occipitnl and second extel'l1al annectcnt gyrus (Huxley).
- Hintere oder fritte Sclteitelbogenwindung (Bischoff). - Deuxième circonvolution occipitale
(Broca). Notation : 0, (Broca, Ecker).
La deuxième circonvolution occipitale (02) est limitée en arrière par le
sillon inter-occipital (io), en avant par le sillon occipital antérieur (oa), en
bas par le deuxième sillon occipital (o,). en haut elle se con-
tinue avec le pli courbe (Pc), ou spcon{,t : fij;\f ? y ? f-&V.i-'t7r¡& ? f{çl'Jle de Gratiolet,
I ? ll 0Éolle forme l'an-
. 48/ de bifurcation
j)OStél'18L11'e.
Ce pli de passage
n'est pas toujours
simple, il est quel-
quefois dédoublé
par un ou plusieurs
sillons superficiels;
parfois, il inter-
rompue sillon occi-
pital antérieur (oa)
(fig. 173) en s'anas-
tomosant avec la
deuxième circonvo-
lution temporale
(T=), et cette anasto-
mose constitue le
troisième pli de pas-
sage externe de Gra-
tiolet.
La deuxième cir-
convolution occipi-
tale (0.=) affecte la
forme d'un S; après
avoir formé le ra-
meau descendant du
pli courbe, elle se
dirige en arrière,
contourne le sillon occipital transverse (02) et l'extrémité inférieure du sillon
inter-occipital (io), puis s'insère sur la circonvolution descendante d'Ecker
(fig. l 7 1
Troisième circonvolution occipitale (03), - SYN0,NYIIE. - Gyrus occipitalis
lertius sive temporo-occipitalis (Ecker). - Pli occipital inférieur; Troisième et quatrième
pli de passage externe (Gratiolet). Dritte Zl1lte¡'e Ilinterlappenwindung (Wagner). Gyrus
occipitalis inferiol' (Pansch). - Troisième circonvolution occipitale (Broca). - Notation :
03 (Ecker, Broca). '
18
Deuxième nircon-
volution occipitale.
lnc. 169. - Face postérieure du cerveau. (D'après la photo-
graphie d'une pièce durcie dans le bichromate ; même
cerveau que dans la fig. 159.)
C, cuneus. - cm, sillon calloso-marginal. - D, gyrus descen-
dons d'Ecker. - F,, première circonvolution frontale. - Fa, cir-
convolution H'ontate ascendante. ? incisure de Jensen. - io, sil-
lon inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - ipo, incisure
pL'c-occipit,atcdcSchaw)bc.f, scissure calcarine. - K',K", épe-
rons supérieur et inférieur de la scissure calcarine. Oi,0°,03, pre-
mière, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. -
P1,1>" première et deuxième circonvolutions pariétales. - Pa, cir-
convolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - por, sillon
post-rolandique. pt. sillon pariétal transverse. icG.pli vertical
de Gromier. - "pro" "po" premier et deuxième plis de passage
parieto-occipitaux de Gratiolet. - R, scissure de Rolande.
Sili, scissure inter-h"mispherir¡nc" - T,,T,T3, première, deuxième
et troisième circonvolutions temporales. - ti, premier sillon 1em-
poralou sillon parallèle.- t' branche verticale du sillon parallèle.
: 274 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Tt'oisicmccit'con-
volntion occipitale.
Circonvolutioll oc-
cipitale Ilesccntlantc.
Lolc tcmporal,
Lo pûlc temporal
l'clmit les trois fa-
ral.
La troisième circonvolution occipitale (03) est une petite circonvolution
à direction antéro-postérieure, qui concourt à former le bord inférieur
de l'hémisphère. Elle est à cheval à la fois sur la face externe et la face
inférieure de l'hémisphère, séparée de la circonvolution précédente
par le deuxième sillon occipital (oz) et du lobule lingual (Lg) par le
troisième sillon occipital (03). En arrière, elle s'insère, sur le gyrus
descendens cl'L'cher (U), eu
avant elle se continue avec
la deuxième circonvolution
temporale (T,) en interrom-
pant le sillon occipital anté-
rieur (oa) ; d'autrefois elle con-
tourne l' incisure pré-occipitale
(ipo) et s'anastomose avec la
troisième circonvolution tem-
porale (T 3)' en formant le qun-
trième pli de passage externe
de Gratiolet (fig. 168, 170,
171).
. La circonvolution occipi-
tale descendante ou gyrus
descendons d'Ecker (D) (fig.
- 167, 168, 16y, 171) occupe
l'extrémité tout à fait posté-
rieure du lobe occipital, elle
représente la circonvolution
d'origine commune des trois
circonvolutions occipitales,
entoure les éperons de la scis-
sure calcarine (K, K', K") et se
continue avec le lobule lin-
gual (Lg) à la face interne de
l'hémisphère (fig. 176).
4° Lobe temporal (T).
Situé dans l'étage moyen
de la base du crâne, le lobe
temporal occupe la partie inférieure de l'hémisphère. Il se présente
sous la forme d'une pyramide triangulaire très allongée, dont la base se
confond avec le lobe occipital et le lobe pariétal, et dont le sommet cons-
titue l'extrémité libre du lobe temporal, le pôle temporal de Broca.
Celui-ci est le point de réunion des trois faces du lobe temporal, qui sont :
supérieure, externe et inférieure. La face inférieure, concave, se continue
sans ligne de démarcation avec la face inférieure du lobe occipital, pour
former la région temporo-occipitale (lig. 1r91. Les limites de la face externe
rie 1 î0. - lace externe et postérieure de
l'hémisphère gauche. (D'après la photographie
d'une pièce durcie au bichromate.)
FI, première circonvolution frontale. - Fa, circon-
volution' frontale ascendante. - Gsm, gyrus supra-
marginalis. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon
inter-parital. - ipo + oa, incisure pré-occipitale,
se coMtinuant avec le sillon occipital antérieur.
j, incisure de Jensen. - 0,,0,,03, première, deuxième
et troisième circonvolutions occipitales. - o3, troi-
sième sillon occipital. - OpP2, opercule de la circon-
volution pariétale inférieure. - Pi, circonvolution
pariétale supérieure. - Pi, circonvolution pariétale
inférieure. - l'a, circonvolution pariétale ascen-
dante. Pc, pli courbe. - po, sillon p : trito-occi-
pital. por, sillon post-rolandique. prs, sillon
prérolandique supérieur. - R, scissure de Rolando.
- S(p;,hranclic postérieure de la scissure de Sylvius.
- 1 ? T,T3, première, deuxième et troisième circon-
volutions temporales. - Il, sillon parallèle. t ?
branche verticale du sillon parallèle. - 12, deuxième
sillon temporal.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 27o
ou convexe sont représentées par une ligne fictive, qui s'étendrait de l'ex-
trémité postérieure de la scissure de Sylvius (S), à l'incisurc pré-occipitale
de Schwalbe (fit.,150, 160, 161, 162). La face supérieure forme la lèvre infé-
rieure de la scissure de Sylvius et limite en bas la région de l'insula qu'elle
recouvre en partie.
La face externe de ce lobe présente à étudier trois sillons et trois cir-
convolutions, ce sont :
Sillon parallèle (t). -
Synonymie. - Scissure parallèle
(Gratiolet).- Sulcus temporales
superior (Ecker), superior tempo-
i,o-sphenoïcl(i.1 fissure (Huxley).
Sulcus temporalis (Pansch). An-
tero-temporalissulcus (Huxley).
Premier sillon temporal (Broca).
Notations : (Ecker, Broca).
Le sillon parallèle (t,)
constant et profond, com-
mence au niveau de l'extré-
mité antérieure du lobe tem-
poral, à un centimètre envi-
ron du pôle, puis il se porte
en arrière et un peu en haut,
parallèlement à la branche
postérieure de la scissure
de Sylvius (S[p]) qu'il con-
tournepourformer l'axe du
pli courbe (t',). Il présente à
considérer une partie anté-
rieure ou horizontale etune
partie postérieure ou verti-
cale. Sa partie antérieure ou
horizontale sépare la pre-
mière circonvolution tem-
porale (T,) de la deuxième
(T2); elle se trouve quelque-
foisinterrompucparunpli de passage anastomotique, reliant ces deux circon-
volutions (fib.1G0, -1 G0,1G L), pli ordinairementprofond, mais qui peut devenir
superficiel (fig. 162). Elle s'anastomose rarement avec la scissure de Sylvius
(fig. 158), plus fréquemment avec le sillon temporal moyen (t2) (fig. 1771).
Dans sa partie verticale (t'1), le sillon parallèle présente de très grandes
variétés individuelles. Arrivé au niveau de la limite inférieure du pli courbe
(Pc), il se divise souvent en = (fib. 169, 171). La branche supérieure
constitue l'axe du pli courbe (t,), la branche inférieure forme le sillon occi-
pital antérieur de Wernicke (oa).
'1 1
Limites de la face
Cxtci,iic. q 1
Sillon parallèle.
Fie. 171. - Face postéro-externe de l'hémisphère
droit. (D'après la photographie d'une pièce durcie
dans le bichromate.)
D, circonvolution descendante. - Fi, première circon-
volution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascen-
diante. - Gsm, gyrus supra-marginalis. - io, sillon
inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - j, incisure
de Jensen. - 0,,0,Oa, première, deuxième et troisième
circonvolutions occipitales. Oi,o», deuxième et troisième
sillons occipitaux. OpP ? opercule pariétal. OpR, oper-
cule rolandique. - P,, P ? première et deuxième circon-
volntions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale
ascendante. Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-
occipitale. - por, sillon post-rolandique. - prs, sillon
prérolandique supérieur. - 1tGIo premier pli vertical de
Gromier. - R, scissure (le Rolando.- S(p;, branche pos-
térieure de la scissure de Sylvius. - 1'i, T ? 73, première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. -
Il, sillon parallèle; 1'l, sa branche verticale. - l" deuxième
sillon temporal.
276 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Deuxième sillon
temporal.
D'autres fois, la branche supérieure est dédoublée; son rameau pos-
térieur, situé sur le prolongement de la scissure pariéto-occipitale (po), se
continue souvent en bas avec le sillon occipital antérieur de Wernicke (oa)
(fig. 16), et établit ainsi la limite antérieure du lobe occipital.
D'autres fois encore, un pli de passage superficiel relie la deuxième
circonvolution temporale (T,), à la deuxième circonvolution occipitale (0);
le sillon occipital antérieur
(oa) fait alors défaut et le sil-
lon parallèle (t,) ne donne
qu'une branche ascendante,
laquelle peut être simple
(fig. 167) ou dédoublée (fig.
170,172).
On trouve quelquefois
entre l'extrémité postérieure
de la scissure de Sylvius, et
l'extrémité correspondante
de la partie horizontale de
la scissure parallèle, un petit
sillon horizontal superficiel
(fig. 161,168,152), qui n'est,
dans la majorité des cas,
qu'une dépression creusée
par une artère, sillon par
lequel la scissure de Sylvius
semble communiquer avec
le sillon parallèle.
Deuxième sillon tempo-
ral (t,). - Synonymie. - Sulcus
temporales medius (Ecker). -
Middle <empot'o-sp/tetMttM fissure
(Huxley). Postero-temporal sul-
cus (Huxley). - Deuxième sillon
temporal (Broca). - Notation : t,
(Ecker, Broca).
Le deuxième sillon tem-
poral (t2) est un sillon peu
profond, situé au-dessous de la scissure parallèle, dont il aJrecte la direction
antéro-postérieure.Ilest d'ordinaire interrompu par deux, voire même trois >
plis anastomotiques (fib. 4 70, 171, 17) ; il sépare la deuxième circonvolution
temporale (T2) de la troisième (T3), et se termine en arrière d'une façon
variable. Tantôt ce sillon est limité en arrière par un pli anastomotique
allant de la troisième circonvolution temporale à la deuxième (fig. 171),
lantôt il se prolonge en haut et en arrière vers le pli courbe (Pc) et
1 c. 172. - Face postéro-exteruc de l'hémisphère
gauche. (D'après la photographie d'une pièce
durcie dans le bichromate.)
Fa, circonvolution frontale ascendante. Gsm, gyrus
supra-marginalis. - ifop, incisure frontale de l'oper-
pcrcule. - io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-
pariétal. -ipo, incisure pré-occipitale. - ipop, incisure
pariétale de l'opercule. - Oi,0>,03, première, deuxième
et troisième circonvolutions occipitales. - oa, deuxième
sillon occipital. - OpP, opercule pariétale. opR, oper-
cule rolandique. - 1'101'" première et deuxième circon-
volutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale
ascendante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariélo-
occipitale. - por, sillon posl,-rolandique. - pri, sillon
prérolandique inférieur. - R, scissure de Rolando.
- S(p : , branche postérieure de la scissure de Sylvius ;
S'(p), son éperon inférieur ; S"'p), son éperon supérieur.
- TI, T2, T3, }Jl'CIlli(.l'c, deuxième et troisième circonvolu-
tions temporales.<.,sillon parallèle l' 10/'10 ses branches
verticales. - 12, deuxième sillon temporal. TI'. cir-
convolution temporale profonde. - tri, sillon temporal
I)rofi)ii(l. - x, connucnt de Tensen.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 277
concourt à former le sillon occipital antérieur de Wernicke (oa) (fig. 170),
tantôt enfin, affectant une forme étoilée (fig. 172), il reçoit le deuxième
sillon pré-occipital (02), et l'incisure pré-occipitale de Meynert, et constitue
le [Confinent Furchenconflux) de Jensen(x) (fig. 170, 172). De la terminaison
postérieure de ce sillon, dépend donc l'indépendance plus ou moins com-
plète du sillon occipital antérieur (oa).
Troisième sillon temporal (t3). - Synonymie. - Première scissure ternpono-
occipitale (Pansrli). - Sulcus temporalis inferior sive tertius (Ecker). - Troisième sillon
temporal (Broca). - 1 ? 21'ei-io)- tcmporo-sphenoïdal fissure (Huxley). - Notations : t3 (Ecker,
Broca), ot, (Pansch), ot3 (Brissaud).
Le troisième sillon temporal (t3) sépare nettement, à la face inférieure
de l'hémisphère, le lobule fusiforme (Fus) des circonvolutions temporales
proprement dites (lig. 149, 179, 180); il n'atteint pas en avant le lobe
temporal, et se termine souvent en arrière, dans l'incisure pré-occipitale
de Schwalbe, qui semble alors n'être qu'une incisure de ce sillon (fig. 149).
D'autres fois, il en est séparé par un pli de passage, qui relie la troisième
circonvolution temporale (T3) à la troisième circonvolution occipitale (03).
Les trois sillons temporaux limitent trois circonvolutions il direction
antéro-postérieure, parallèles entre elles et peu sinueuses, et qui portent
de haut en bas, les noms de première (T,), deuxième (T,) et troisième circon-
volutions temporales (T3).
Dérogeant aux usages reçus, nous les décrirons de bas en haut, afin de
ne pas séparer l'étude de la face supérieure de la première circonvolution
- temporale, de celle de l'insula.
Troisième circonvolution temporale (T,). Synonymie. Pli temporal in-
férieur (Gratiolet). - lnfeoior temporo-splcenoidal convolution (Turner). - Étage inférieur
. du lobe temporo-sphenoidal (Gratiolet). - Gyrus temporalis infeoioo (Ecker). - Gyrus
tempomlis let-lius sive inferior (R. Wagner). Troisième circonvolution temporale (Broca).
NOTATION : T, (Broca, Ecker).
La troisième circonvolution temporale (T,3) et la deuxième circonvolution
temporale ('1'2) forment souvent une masse lobulée, rectangulaire, étendue
de l'extrémité antérieure du lobe temporal, à l'incisure pré-occipitale de
Meynert (ipo). Elles sont réunies par deux ou trois plis anastomotiques,
et dédoublées plus ou moins par le deuxième sillon temporal (t2) (fig. 160,
1G1, r16 ? , 171). La troisième circonvolution temporale (1'3)' à cheval sur le
bord inférieur de l'hémisphère, est le plus souvent nettement délimitée à
la face inférieure de l'hémisphère, par le troisième sillon temporal (t3) qui la
sépare du lobule fusiforme (Fus).
Deuxième circonvolution temporale (1'2)' ssos5ve. - Gyrus temporales
médius s~ive sectl1ulus (Wagner, Ilusclil;e). - Pli temporal moyen et partie descendante du
pli courbe (Gratiolet). - Étage moyen dit lobe tcmpol'o-sphénoidal (6rLtiolet). - Gyrus
tcmpomlis médius (Ecker). - Medio-temporal gyrus (Huxley). - Circonvolution temporale
inférieure (Pozzi). Middle temporo-sphenoidal convolution (Turner). Deuxième circonvo-
lution temporale (Broca). - Notation : T (Broca, Ecker).
Confluent de Jen-
sen.
Troisième sillon
temporal.
Troisièmo circon-
volution temporale.
278 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Deuxième circon-
volution temporale.
Première circon-
volution temporale.
Lobule marginal
supérieur.
Sillon temporal
,rofond.
i
La deuxième circonvolution temporale mal délimitée d'avec la circon-
volution précédente par le deuxième sillon temporal (t2) , est le plus souvent
nettement séparée de la première temporale par la scissure parallèle (t,)
(fig. 150, 160). En avant et à la face inférieure de l'hémisphère, elle pré-
sente au niveau du pôle temporal une origine commune avec la première
et la troisième circonvolutions temporales (T,, T3), en arrière, elle se pro-
longe dans le pli courbe (Pc), dont elle concourt former, avec la deuxième
circonvolution occipitale, la branche descendante. Le sillon occipital anté-
rieur (oa) la sépare en arrière, des deuxième (02) et troisième circonvolu-
tions occipitales (03) (fig. 150, 171).
Première Circonvolution temporale (T,). - SvKoKYMiK : Gyrus temporales
superior (Ecker). - Pli temporal supérieur; Pli marginal postérieur ou inférieur (Gratio-
let). - Partie inférieure de la circonvolution de l'enceinte (Foville). - Gyrus temporalis
superior sive infra marginalis (Huschke). - Gyrus temporales 2)i-imus (Wagner). Antero-
temporal gyrus (Huxley). Erste oder /Ï11sserc obère Schlàfenivindungsgruppe (Ilischoff).
Superior or Upper temporo-sphenoidal convolution (Turner). - Première circonvolution
temporale (Broca). - Notation : T, (Broca, Ecker).
La première circonvolution temporale (T,) s'étend du sommet du lobe
temporal, à l'extrémité postérieure de la scissure de Sylvius, qu'elle con-
tourne pour s'anastomoser avec la deuxième circonvolution pariétale (1\),
en formant le lobule marginal supérieur de Gratiolet (Gsm).
Cette circonvolution forme la lèvre inférieure de la scissure de Sylvius;
elle est séparée de la deuxième circonvolution temporale (T.,), par la scis-
sure parallèle (t,), qu'elle interrompt quelquefois par un pli de passage plus
souvent profond que superficiel (fig. z); elle est séparée du pli courbe
par le sillon intermédiaire de Jensen (j) (fig. 164, 1G5,-1 ï-1).
La face supérieure de cette circonvolution, située profondément dans la
scissure de Sylvius, forme la face supérieure du lobe temporal; elle ne
devient donc apparente que lorsqu'on écarte les lèvres de la scissure de
Sylvius. Cette face, lisse en avant, recouvre la partie inférieure de l'insula,
dont elle est séparée (fig. 173) par le sillon, marginal postérieur de l' in-
sula ou rigole inférieure de Broca (mp). Sa partie postérieure s'élargit
et donne naissance à un, quelquefois deux plis de passage profonds, les
plis de passage temporo-pariétaux profonds (Tp) ou région, rétro-insulaire
de Broca, connus encore sous le nom de circonvolutions temporales trans-
verses de Heschl. Le sillon marginal postérieur (mp) sépare l'insula propre-
ment dit, de la région rétro -insulaire qui appartient a la première circon-
volution temporale. Un sillon transversal et curviligne, le sillon temporal
profond (tp) ou sillon temporal transverse, sépare la région rétro-insulaire
d'avec la circonvolution marginale supérieure (Gsm), laquelle représente
un véritable pli de passage pariéto-temporal superficiel.
Par son extrémité supérieure, le sillon temporal profond apparaît à la
face externe de l'hémisphère, où il se continue quelquefois, avec le rameau
ascendant de la branche postérieure de la scissure de Sylvius (fig. 160).
.. MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 279
1 L'extrémité inférieure de ce sillon incise plus ou moins profondément
la face supérieure de la première circonvolution temporale (T,); elle peut
même s'étendre sur sa face externe jusqu'à la scissure parallèle (t,),
laquelle semble alors se jeter dans la scissure de Sylvius, tandis que la
première circonvolution temporale (T,) se continue directement avec la
région rétro-insulaire (fig. 158, 160).
La région rétro-insulaire comprend une, quelquefois deux, voire même
trois circonvolutions. L'antérieure, seule est constante, elle est oblique en
haut et en arrière, porte le nom de pli de passage temporo-pariétal profond
(Tp), de circonvolution temporale transverse antérieure ou de circonvolution
de Heschl. La circonvolution postérieure, beaucoup plus variable dans son
volume et sa constance, n'est souvent autre chose qu'un dédoublement de
la circonvolution transverse antérieure. '
5° Lobe de l'insula (I). Lobule du corps strié, Insula de Reil ?
Synonymie : Lûbziq catitlicis (Burdach). Stammlappen (I3urdach).- Lobus inlermeiius
sive opères (Arnold).
.
Situé profondément dans la scissure de Sylvius, intimement uni au
corps strié dont il forme l'écorce, le lobule de l'insula est recouvert
complètement par les lobes frontal, pariétal et temporal, aussi n'est-il
pas apparent à la face externe du cerveau recouvert des méninges, et
faut-il écarter les bords de la scissure de Sylvius pour l'apercevoir. Ce
petit lobule l'a pas toujours occupé cette situation profonde. Chez le foetus,
lorsque la scissure de Sylvius, largement étalée, forme la fosse sylvienne,
le lobe de l'insula apparaît librement à la face externe ou convexe du cer-
veau antérieur. Il constitue même le pivot, autour duquel se fait le déve-
loppement ultérieur de cette vésicule, qui fournit en avant le lobe frontal,
en haut le lobe pariétal, en bas le lobe temporal. Le lobe frontal et le lobe
pariétal, en se développant, recouvrent l'insula dans une plus grande
étendue que ne le fait le lobe temporal et lui forment un véritable oprr-
cule. L'ensemble des circonvolutions des lobes frontal, temporal et parié-
tal qui entourent ce lobule, a reçu de Foville le nom de circonvolution de
l'enceinte de l'insula.
Lorsqu'on écarte chez l'adulte les bords de la scissure de Sylvius, l'irt-
sula (I) se présente sous la forme d'une saillie irrégulièrement conique,
dont le sommet, ou pôle de l'insula (Broca), se dirige en bas et en avant, et
dont la base affecte la forme d'un triangle rectangle à bords supérieur,
antérieur et inférieur. Les angles de celte base peuvent être plus ou moins
arrondis, ses bords plus ou moins courbes, il en résulte que l'aspect trian-,
gulaire peut lui-même faire défaut et que la base peut revêtir la forme
d'une conque. Mais quelle que soit sa forme, la base est toujours nettement
délimitée des lobes voisins, soit par un sillon circulaire, la rigole de l'insula
de Broca, soit par un sillon coudé en triangle, les sillons marginaux de
Circonvolutions do
la region rétro-insu-
laire.
.
Lobule de l'insula.
L'insI11a ehc ? : le
foetus.
Circonvolution do
l'enceinte de l'insula
de Foville.
Sillons mar;;i-
naux de l'insula.
280 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Sillon marginal su-
périeur.
l'insula (sulci insulse 1na1'ginalis) de Schnopfhagen, lesquels sont '1tpé- -
1'iew'-(ms), antérieur (ma)etposté1'iew' (mp) (fig. 173). "
. Le sillon marginal supérieur de l'insula (ms), lu- rigole supérieure de
Broca, festonné et découpé' en dents de scie, se dirige horizontalement en
arrière et sépare l'insula (I) de Y opercule sylvien. D'avant en arrière, on
constate au niveau de l'opercule, et compris entre les deux branches
extrêmes de la scissure de Sylvius, les sillons et circonvolutions suivantes :
1° La branche antérieure horizontale de la scissure de Sylvius (S[a]).
2° Le cap de la troisième circonvolution frontale (F3 3 [c J),
3° La branche verticale ascendante de la scissure Sylvienne (S[v).
4° Le pied d'insertion de lic troisième circonvolution frontale sur la cir-
t : G. 173. Scissure de Sylvius, Opercule et lnsula. (D'après une pièce photographiée
à l'état frais.) . -
. Fi, deuxième circonvolution frontale. - F3(c), cap de la troisième circonvolution frontale
- (.,f3, deuxième et troisième sillons frontaux. Fa, circonvolution frontale ascendante.
Gsm, gyrus supra-marginalis. - j, incisure de Jensen. - i, sillon principal de l'insula. - la,
, circonvolutions antérieures de l'insula. ic, incisure du cap. /p, circonvolutions postérieure,
de l'insula.- io, sillon inter-occipital. ip, sillon inter-pariétal. - ipop, incisure pariétale de
l'opercule.- ma; sillon marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. - ms, sillon
marginal supérieur. - Oi,0>,03, première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales.
- o,, deuxième sillon occipital. -oa, sillon occipital 'lntÓrieur de 'V ernicke. -oF"oF2,oF3, partie
orbitaire des première,deuxiëmeettroisiëmecirconvolutionsfrontales.0/) ? opercule frontal.
OjoP ? opercule pariétal. - OpR, opercule rolandique ? i,P première et deuxième circon-
volutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - pF3.
pied de la troisième circonvolution frontale. - PI, pôle de l'insula. - po, sillon pariéto-
. occipital. - pOl', sillon post-rolandicine. - pri, sillon prérolandique inférieur. - R, scissure
de Rolando.- S(a), S(p), brandies antérieure et verticale de la scissure de Sylvius. - 1'"T.,
première et deuxième circonvolutions temporales. l'i, branche verticale du sillon parallèle.
- Tp, circonvolution temporale profonde.- Ip, sillon temporal profond.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 28t
convolution frontale ascendante, c'est-à-dire, l'opercule de la troisième
frontale (Op F.,), (opercule frontal de Brissaud). Incisé plus ou moins pro-
fondément par le sillon prérolandique izzféiierzr (pri), l'opercule frontal est
quelquefois limité en avant par l'incisure frontale de l'opercule de Brissaud
(ifop) dont l'existence n'est pas constante.
5° L'opercule rolandique (Brissaud) (Op li), formé par le pli de pas-
sage fronto-pariétal inférieur, limité en arrière par l'incisure pariétale de
l'opercule de Broca (ipop).
6° L'opercule de la circonvolution pariétale inférieure (Op P2) (oper-
cule pariétal de Brissaud), qui se continue en arrière avec la circonvolution
marginale supérieure (Gsm) dont il est séparé par l'éperon supérieur de la
branche postérieure de la scissure de Sylvius (S"[p]).
Le sillon marginal postérieur (mp) ou la rigole inférieure de Broca, le
plus long des sillons marginaux, se dirige obliquement en bas en décri-
vant une courbe à convexité postérieure, et s'unit il angle aigu -au sillon
marginal supérieur; son segment postérieur sépare l'insula de la région
rétro-insulaire de Broca, que nous avons étudiée plus haut; son segment
antérieur sépare l'insula de la face supérieure de la première circonvolution
temporale (T,).
Le sillon marginal antérieur (m a) ou la rigole antérieure de Broca se
détache à angle presque droit du sillon marginal supérieur; il est court,
presque vertical et sépare l'insula (I) de la partie orbitaire de la troisième
circonvolution frontale (oF3).
Les sillons marginaux antérieur et inférieur ne se réunissent pas en
bas ; ils sont séparés l'un de l'autre par un espace d'un centimètre environ,
qui limite l'insula en bas et en avant, et qui le sépare de l'espace perforé
antérieur : c'est le seuil de l'insula, le pli falciforme de Broca (SI) (fig. 177).
Le pli falciforme de Broca représente une circonvolution curviligne
aplatie, véritable pli de passage fronto-temporal, qui relie la pointe tem-
porale à la partie orbitaire du lobe frontal. Il est longé par la racine olfac-
tive externe, qui le sépare de la base du cerveau, et en particulier de l'es-
pace perforé antérieur; cette séparation est très nette chez les animaux
dits osmatiques par Broca. C'est au niveau du pli falciforme que le tronc
de la scissure de Sylvius (vallée de Sylvius) se divise en branches anté-
riezcre, ascendante et postérieure, c'est de ce pli que part également le
sillon principal de l'insula (sulcus insularis) (i) de Schnopfhagen, qui divise
la convexité de l'insula en deux parties inégales.
La base de l'insula n'est pas parallèle à la face interne des hémisphères,
elle se dirige obliquement en dehors et en arrière. Une ligne prolongeant
la direction de l'insula se rencontre avec celle du côté opposé en avant du
genou du corps calleux, et forme un angle ouvert en arrière.
Sur cette base triangulaire repose le lobule de l'insula (I), constitué
généralement par trois cinq plis radiés, disposés en éventail, dont les
postérieurs se subdivisent fréquemment en deux plis secondaires. Ces plis
partent tous du sommet tronqué de l'insula, du pôle de Broca (PI), som-
Sillon marginal
postérieur. ·
Sillon marginal
antérieur.
Seuil de l'insula ou
hord talci l'orme tle
Broca.
Base de l'insula. - :
Lolntlc vlc l'insula.
282 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. ,. ,
Division de l'insti-
la (l'après Schnopf-
liagen.
1
La circonvolution
antérieure de l'insiil
correspond aiix trois
premières circonvo-
lutions des auteurs.
met qui affecte la forme d'une crête, dont la direction est sensiblement
parallèle à celle du sillon marginal supérieur (fig. 173).
Des trois faces de l'insula, la supérieure , la plus étendue, se termine en
pente abrupte dans le sillon marginal supérieur ; l'antérieure présente
également une pente très brusque, tandis que l'inférieure, la moins étendue,
se termine en pente douce, dans le sillon marginal postérieur (mp).
. Schnopfhagen distingue deux parties dans le lobule de l'insula : l'une
antérieure, la circonvolution antérieure, de l'insula (la), [Gyrus insitlse ante-
rior de Schnopfhagen) la plus étendue, qui appartient au lobe frontal;
l'autre postérieure , plus étroite, la circonvolution postérieure de l'insula
(Ip) [gyrus insulæ posterior), qui appartient au lobe temporal.
Ces deux circonvolutions sont séparées l'une de l'autre par un sillon
constant, le sillon principal de l'insula, sulcus insularis (i) de Schnopfhagen.
Ce sillon commence à la face inférieure du cerveau, au niveau de la vallée
de Sylvius et du pli falciforme de l'insula, à l'angle externe de l'espace
perforé antérieur, traverse en rasant le lobe temporal, le seuil et la con-
vexité de l'insula, et se porte en haut et en arrière, pour se terminer dans
le sillonmarginal supérieur, à 1, 1 et demi ou 2 cent, en avant de son angle
postérieur. Ce sillon profond et constant, qui mesure au niveau de la crête
près de millimètres de profondeur, se termine insensiblement dans le sillon
marginal supérieur; il est le premier sillon qui apparaît à la surface de
l'insula, et existedéjà surdes embryons de 30 cent. de long. Il peut cependant 1
présenter quelques variétés; ainsi son développement peut commencer à
ses deux extrémités, au niveau de l'espace perforé antérieur et au niveau
du sillon marginal supérieur ; ces deux segments se portent vers le pôle
insulaire, se rapprochent plus ou moins l'un de l'autre, sans arriver se
souder. Mais, la partie inférieure du sillon sépare toujours la région anté-
rieure de l'insula qui appartient au lobe frontal, de la région postérieure,
laquelle se termine dans le lobe temporal près de la circonvolution du
crochet (U).
. La circonvolution antérieure de l'insula (la), volumineuse et triangu-
laire, comprend les trois premières circonvolutions de l'insula des dlilérents
auteurs. Simple à son origine, c'est-à-dire au voisinage du seuil de l'insula,
où elle présente une petite surface lisse, cachée sous la pointe du lobe
temporal et mesurant à peine un demi-cenlimètre de largeur, elle se porte
bientôt en haut et en dehors, augmente rapidementde largeur, se subdivise
en trois ou quatre branches, qui s'étalent en éventail sur la convexité de
l'insula, et se terminent par une large base au niveau du sillon marginal
supérieur. La base de la circonvolution antérieure de l'insula peut atteindre
4 à 4 centim. 1/2, elle est comprise entre le sillon marginal antérieur (ma)
et le sillon principal de l'insula (i). Les branches de division sont séparées
par deux à quatre sillons courts, peu profonds, qui'n'atteignent en général
ni le pôle de l'insula, ni le sillon marginal supérieur, mais ils peuvent dans
quelques cas être assez profonds pour sembler naître du sillon insulaire
principal. ..
i
MORPHOLOGIE CEREBRALE. 283
. Les branches de division de la circonvolution antérieure de l'insula
correspondent aux plis antérieur et moyen de Broca. La branche antérieure
se dirige vers le cash de la circonvolution de Broca (Fa [0]), la moyenne
vers l'opercule de la troisième circonvolution frontale (Op F,,), la postérieure
vers l'opercule rolandique (OpR). La base de la circonvolution antérieure de
l'insula comprend donc tout l'espace compris entre la branche antérieure
de la scissure de Sylvius (S[a]) et l'incisure pariétale de l'opercule (ipop).
La circonvolution postérieure (Ip) ou pli postérieur de Broca, plus étroite,
. mais plus longue que la circonvolution antérieure, se dirige obliquement
en haut et en arrière. Elle naît au niveau de la circonvolution du crochet
(U), sous forme d'un pli étroit qui borde le sillon marginal postérieur (mp),
se porte en haut, en augmentant de largeur, pour se terminer par une extré-
mité rétrécie, dans l'angle postérieur de l'insula, au-dessous de l'opercule
de la deuxième circonvolution pariétale (Op P,). Sa largeur est fort variable,
sa partie culminante concourt à former en partie le pôle insulaire; cette
circonvolution est en général dédoublée par un sillon longitudinal, qui peut
se jeter dans le sillon principal de l'insula, dont il semble alors émaner.
2° ANFRACTUOSITÉS ET CIRCONVOLUTIONS 1)U LA FACE
INFÉRO-INTERNE DE L'III;\IISI'H1 ? Itl : E
La face interne des hémisphères se trouve séparée de celle du côté
opposé par la grande fente inter-hémisphérique et la faux du cerveau. En
arrière du bourrelet du corps calleux, elle se continue à angle très obtus
avec la face inférieure du cerveau, aussi comprendrons-nous dans une
môme description les anfractuosités et circonvolutions de la face interne
et celles de la face inférieure.
Chaque lobe de la face externe de l'hémisphère est représenté à la face
inféro-interne. En avant et en haut, nous trouvons le lobe fi'ontal (F) et le
lobule paracentral (Parc), en haut le lobe pariétal (P), en arrière le lobe oc-
cipital (0), en bas le lobe temporal (T), largement anastomosé en arrière
avec le lobe occipital. Ces lobes sont tout unis à une circonvolution falci-
forme, qui représente le grand lobe limbiqua de Broca, et qui entoure le
seuil de l'hémisphère, en décrivant un arc de cercle presque complet ouvert
en bas et avant.
A. SCISSURES LOBAIRES OU PRINCIPALES
Nous trouvons à la face interne de l'hémisphère six scissures princi-
pales : la scissure pariéto-occipitale (po), la scissure calcarine (K),la scissure
calloso-marginale (cm), la scissure sous-pariétale (sp), la scissure collatérale
(ot) et la scissure de l'hippocampe (h). '
Les deux premières scissures se réunissent à angle aigu et délimitent
dans le lobe occipital un lobule triangulaire, le crrzaéus (C). Les autres scis-
sures servent il délimiler le lobe limbique (L). La scissure calloso-margi-
Circonvolution pos-
téricul'(> {le l'insl1la.
Les lohes de la
face interne sont
tons reliés au lobe
illlhifIl1C.
Scissures de la
.aec interno de l'ht
nisphère.
284 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Scissure pariéto-
occipitale.
nale (cm) et la scissure sous-pariétale (sp) le limitent en haut, la scissure
collatérale (ot) en bas, la scissure de l'hippocampe (h) en dedans.
z Scissure pariéto-occipitale (po). Cette scissure comprend deux
segments, l'un externe qui représente la scissure perpendiculaire externe
de Gratiolet (p. 250), et qui forme une simple entaille à la face externe de
l'hémisphère (fig. 169), l'autre interne qui constitue la scissure pariéto-
occipitale proprement dite, ou scissure perpendiculaire interne de Gratiolet
(fig. 174 à 182), et qui possède la synonymie suivante :
Synonymie : - Pars media lis sire verticalis fissurée parieto-oeeipitalis (Ecker). Fis-
sura posterior (Burdach, Arnold). Fissura oeeipito-pa7'ietalis (Huxley). Fissura occi-
pitale sive posterior. Senkrechte hintere Hionspalte (magner). - Scissure occipitale interne
(Broca). - Fissura occipitalis interna (Pansch). - Fissura occipitalis perpendicularis
interna (Bischoff). - Internai perpendicular fissure (Marschall). - Notations : D'après
Broca, 0; d'après Ecker, po; d'après Schwabe, oc; d'après Brissaud, Oi.
Le segment interne de la scissure pariéto-occipitale (po) forme la limite
antérieure du lobe occipital et sépare à la face interne de l'hémisphère le
cuneus (c), du précunéus (Prc) et de la partie postérieure du lobe limbique (L,).
Cette scissure, très profonde et. dont le développement est très précoce (voy.
p. 124), fait suite, il la face externe de l'hémisphère, à la scissure perpen-
diculaire externe de Gratiolet, la face interne de l'hémisphère, elle se dirige
obliquement en bas et en avant, s'unit à angle aigu avec la scissure calca-
rine (K) et entaille plus ou moins profondément au-dessous du bourrelet
du corps calleux, la partie rétrécie du lobe limbique connue sous le nom
d'isthme du lobe limbique ou isthme antécalcarinien (L[ij) (fig. -1.77, 180, 182).
Lorsqu'on écarte cette scissure, on rencontre toujours deux, quelque-
fois trois plis de passage profonds, qui relient le cunéus aux circonvolu-
tions voisines : le pli inférieur, pli cunéo-limbique de Broca ('1t cl) (fig. 182, 177,
J 8'1), pli de passage pariéto-occipital interne et inférieur de Gratiolet, est
constant et occupe la partie inférieure de la scissure pariéto-occipitale, qu'il
sépare de la scissure calcarine. Il est généralement formé de deux, voire
même trois petits plis parallèles, étendus du sommet du cunéus à la partie
postérieure du lobe ]imbique (fig. 182, 183). Le pli supérieur, constant égale-
ment, relie la partie moyenne de la face profonde du précunéus à l'angle
antéro-supérieur du cunéus (-poi, fig. 177, 181, 182). Il interrompt le fond
de la scissure pariéto-occipitale ; profond et étroit à son origine pariétale,
il se porte en arrière et en dedans, s'étale, devient triangulaire et apparaît
à la surface du cerveau au niveau du bord hémisphérique qu'il concourt
à limiter, et où il se confond avec le premier pli de passage pariéto-occi-
pital externe de Gratiolet. Par analogie avec le pli cunéo-limbique. on
peut dénommer ce pli, sous le nom de pli 1-)a ? -iéto-occij)i,'I(tl interne ou pli
de passage interne et supérieur de Gratiolet (-pot). Il est toujours limité en
bas par une incisure profonde de la scissure pariéto-occipitale, qui se porte
en haut et en arrière, entaille plus ou moins profondément la face pro-
fonde ou antérieure du cunéus, et se prolonge sur la face interne de ce
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 2S5
lobule, où il se continue souvent avec un des sillons antéro-postérieurs
du cunéus (fig. 183).
Scissure calcarine (K). Partie postérieure de la scissure des hippocampes (Gratio-
let). - Fissura horizontalis (Pansch).
Fissura posterior, sive occipitalis honi-
so<a<M (Wagner).F : MM ! '<t/t : ppoc< ! ? )M
(Bischoff).- Fissura calca1'ina(Huxley,
Ecker). - Scissure calcarine (Broca). -
Notations : D'après Broca (K) ; d'après
Schwalbe (ca); d'après Ecker (oc).
Cette scissure, horizontale
et extrêmement profonde, appar-
tient au lobe occipital, et s'unit
à angle aigu à la scissure pariéto-
occipitale (po), avec laquelle elle
délimite un lobule triangulaire,
le cunéus (C). Etendue de la
pointe occipitale au bourrelet du
corps calleux, elle sépare le cu-
néus du lobule lingual.Elle nait
le plus souvent très près de l'ex-
trémité du lobe occipital, par un
double éperon qui empiète quel-
quefois sur la face externe de ce
lobe (fig. ] 74). L'éperon supé-
rieur (K') peut faire défaut, et la
scissure calcarine se trouve à
son origine réduite à l'éperon
inférieur (fig. 178, 179, 180). De
la, elle se porte en dedans, en
décrivant des sinuosités plus ou
moins accentuées, et s'unit à la
scissure pariéto-occipitale, au-
dessous du pli cunéo-limbique
(7tcl). La branche commune aux
scissures calcarine et pariéto-
occipitale (K + po), se dirige obli-
quement en bas et en avant, en-
taille plus ou moins profondément la circonvolution du lobe limbique au
niveau de l'isthme aratccalcarinien. (L [i]), mais n'atteint jamais, malgré les
apparences, le sillon de l'hippocampe (h).
Il suffit, en général, d'écarter les lèvres de la scissure calcarine, pour
s'assurer qu'elle est toujours séparée du sillon de l'hippocampe (h), par un
mince pont, qui relie la circonvolution cle l'hippocampe (H) à la circon-
volution du corps calleux (L,) (fig. 177, 182).
Scissure caleariue.
Ftc. 174. - Face interne de l'extrémité occi-
pitale de l'hémisphère droit. (D'après la pho-
tographie d'une pièce durcie dans le bichro-
mate.)
C, cuncus.-c, sillon du cuneus.-Cc(Spl), splé-
nium du corps calleux. - cm, sillon calloso-
marginal. - D, circonvolution descendante. -
Fus, lobule fusiforme. - It, sillon de l'hippo-
campe. K, scissure calcarine; K', son épe-
ron supérieur; 7<", son éperon inférieur.
]( T po, branche commune aux scissures calca-
rine et pariéto-occipitale. - 7,t, première circon-
volution limbique. - L2(H), deuxième circonvo-
lution limbique ou circonvolution de l'hippo-
campe. - Lf, lobule lingual; Lfli, sa première
circonvolution; 2. sa deuxième circonvolution.
- 19, sillon du lobule lingual. - L(i), isthme
anti-calcarinien ou isthme du lobe limbique. -
o, scissure collatérale. po, scissure parieto-
occipitale. - PrC, précunéus. - aplp, pli
pariéto-limbique postérieur. - r,>·l, pli rétro-
limbique. - sec, sinus du corps calleux. -
sp, scissure sous-pariétale. - 1'a, troisième cir-
convolution temporale. - t3, troisième sillon
temporal.
286 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La scissure calcarine représente une scissure totale par excellence, elle
déprime en effet la paroi interne du prolongement occipital du ventricule
latéral, pour former l'ergot de Morand, le petit hippocampe ou calmar avis
(Voy. fig. 204 et coupes ve)-lico-li,ansve2 ? l1WC1'OS.)..
Gratiolet avait pensé que la scissure calcarine se continuait avec le
sillon de l'hippocampe, et qu'elle déterminait dans le prolongement sphé-
noïdal du ventricule latéral la saillie de corne d'Ammon ou grand lippu-
campe, comme elle détermine dans le prolongement occipilal la saillie de
l'ergot de Morand, et il avait donné à cette scissure le nom de scissure des
hippocampes. Nous avons vu que cette communication n'existe pas, et que
ces deux scissures sont toujours séparées par un pli de passage, l'isthme
antécalcal'inien (L [i]).
Fiu. l5 et 170. Cuucus,précunéus, lobule lingual et plis cunéo-linguaux superficiels.
(Ces deux pointes occipitales appartiennent à un même cerveau.) ,
C, cuneus. - c, sillon du' cunéus. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux. - cm, sillon
calloso-marginal; cm', sa partie verticale. - D, circonvolution descendante. - Fus, lobule
fusiforme. - h, sillon de l'hippocampe. - ipo, incisure pré-occipitale. - A', scissure calca-
rine ; K', son éperon supérieur; K", son éperon inférieur. - K + po, branche commune aux
scissures calcarine et pariéto-occipitale. - Li, première circonvolution limbique. -
L2(Il), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe. - Lg, lobule lin-
gual. - lg, sillon du lobule lingual. - L(i), isthme du lobe limbique. - 111Ft, face interne de
la première circonvolution frontale. - ot, scissure collatérale ou occipito-temporale. - l', lo-
doncule cérébral. -Pare, lobule paracentral. - po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, pré-
cunéus. - 7relg, pli cuneo-lingual; ce pli, exceptionnellement superficiel dans la lig. 17G, est.
en partie superficiel et en partie profond dans la lig. i i; dans l'immense majorité des cas il est
profond comme dans les lig. 174, 178, 181, 182. - r.poi, plide passage pariéto-occipital interne.
7-,pla, pli pariéto-limbique antérieur. 'n/p, pli pariéto-limbirlue postérieur. 7r7,1, pli
rétro-limbidue. - Tztl, pli temporo-limhidue. - R, scissure de Itolando.- sec, sinus du corps
calleux. - sp, scissure sous-pariétale. - T3, troisième circonvolution temporale. - la, troi-
sième sillon temporal. - Tg, corps du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone.-
Th, thalamus. - TM, trou de Monro. - U, circonvolution du crochet.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 287
Le fond de la scissure calcarine est constamment interrompu par deux,
le plus souvent trois petits plis verticaux, qui réunissent le cuneus (C)
au lobe lingual (Lg) (fig. 181, ! 8`2). Profonds dans l'immense majorité des
cas, ces plis, que nous désignerons sous le nom de plis cunéo-linguaux (7t dg),
siègent dans la moitié postérieure de la scissure calcarine, et ne s'aperçoi-
vent que lorsqu'on écarte légèrement les deux lèvres de cette scissure.
Exceptionnellement, l'un de ces plis peut devenir superficiel soit dans la
totalité, soit dans une partie de son trajet, et interrompre plus ou moins
complètement la scissure calcarine, comme dans les fig. 175, 176. Ces figures
reproduisent les deux hémisphères d'un même cerveau et représentent des
anomalies très rares de la scissure calcarine.
Scissure calloso-marginale (cm). Synonymie : snlcns calloso-marginalis
(Huxley, Bischoff, Turner, \Iarschall). Scissure festonnée (Pozzi). Balkenfurche (sillon
du corps calleux) (Ecker). - Sulcus fronto-parietalis intemus (Pansch). - Grand sillon du
lobe fronto-pariétal (Gratiolet). - Scissure sous-frontale (Broca). - Notations : d'après
Ecker, cm; d'après Broca, SF.
La .s'c<.y.s ? e c ? o.s'o-M ! <7 ? a/e (cm) (fig. 1711 à 182), parallèle à la
face supérieure du corps calleux, dont elle est séparée par toute l'épaisseur
de la circonvolution limbique (L,), présente la forme d'un S italique très
allongé. Elle commence au-dessous du bec du corps calleux (Cc[r]), se dirige
d'abord d'arrière en avant, puis se réfléchit autour du genou (Cc[g]) et du
tronc (Ce) du corps calleux, et se porte en arrière jusqu'à la partie posté-
rieure de ce tronc. A ce niveau, elle se coude à angle obtus, se dirige en
haut et en arrière, vers le bord supérieur de l'hémisphère, sur lequel elle
produit le plus souvent une encoche (c m') visible sur la face externe de
l'hémisphère, et située immédiatement en arrière de la circonvolution parié-
tale ascendante (fig. 158, 159).
Dans sa partie antérieure et convexe, la scissure calloso-marginale
sépare le lobe limbique de Broca (L,) de la circonvolution frontale interne
(m F,). Dans sa partie ascendante [scissure fronlo-pariétale de Pansch), elle
sépare le précunéus (Pr C) du lobule paracentral (Parc) (fig. 15'1).
De la convexité de la scissure calloso-marginale, naissent un nombre
plus ou moins considérable d'incisures, qui s'irradient dans la face interne
du lobe frontal. L'une d'elles se détache au niveau du genou du corps
calleux, se porte en avant, et sépare à la face interne la partie orbitaire
de la première circonvolution frontale de sa partie supérieure. C'est le
sillon sus-orbitaire de Broca (so) (fig. 181, 182, 183). Il forme quelquefois,
à la face externe, une encoche située immédiatement au-dessus du sillon
fronto-marginal (fm) de Wcrnicke.
Une autre incisure, à peu près constante, se détache un peu en avant
du coude de la scissure calloso-marginale, et forme la limite antérieure du
lobule paracentral, c'est Y incisure pré-ovalaire de Broca, le sillon paracen-
tral de Meynert (parc) (fig. 151, 177, 180, 182).
Au niveau du coude postérieur de la scissure calloso-marginale, se
r
Plis anastollloti-
lues eunéo-lingaux. !
.iJ
Scissure calloso-
marriualc.
Silloll slls-orhitail't'
de Brol'a.
lncisure lwdoca-
laÎl'c ùe Broca.
288 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Scissure sous-pa-
riétale.
détache quelquefois un petit sillon, la scissure sous-pariétale de Broca (sp),
qui continue la direction principale antéro-postérieure de la scissure cal-
i' .
loso-marginale, accompagne le corps calleux jusqu'en arrière du bourrelet
[Cc(Spl)], et se termine en avant de la scissure perpendiculaire interne, dont
elle est séparée par un pli de passage, le pli de passage pariéto-limbique
postérieur de Broca (plp). Dans l'immense majorité des cas, un pli de
unc. Ii 1. Face interne de 1 hémisphère droit. (1)'après une pièce photographiée
à l'état frais.
RG, bandelette de Giacomini. - C, cuneus. - c, sillon du cuneus. - CIJ, carrefour olfac-
tif de Broca. -Cc, tronc du corps calleux. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux. - Cg, cir-
' convolution godronnée. - cm, sillon calloso-marginal. - cm', branche verticale du sillon
calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - Cse, circonvolutions sous-calleuses.
Fc. fasciola cinerea. - f,p, sillon fimbrio-godronné. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon de
l'hippocampe. - ipo, incisure pré-occipitale. - il, incisure temporale. = K, scissure calca-
rine. - K +po, branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. - L,, circon-
volutions du lobe limbique. - G.(H), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de
l'hippocampe. l, sillon intra-limbique. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lin-
gual. -lg, sillon du lobule lingual. - 22F,, circonvolution frontale interne. - NC, noyau
caude. ot, sillon collatéral. Parc, lobule paracentral. parc, sillon du lobule paracentral.
- po, sillon pariéto-occipital. - PrC, précunéus. - pl, sillon 1>aric;to-temporal. - acl, pli
cunéo-Umbiquo. ? ? pli fronto-limlitlue.- pli pariéto-limbirlue antérieur. - "'pl/" pli
parir;to-limhirlue postérieur. - irrl, pli rétro-limbirlue. - scc, sinus du corps calleux. -
SI, seuil de l'insula. - si, sillon opto-strié. sa, sillon sus-orbitaire. sI', scissure sous-
pariétale. - 7s, troisième circonvolution temporale.- 7'y/, trigone ventriculaire. Tgp, pilier
postérieur du trigone.- Th, thalamus.- U, circonvolution du crochet. - Vsph, corne sphj-
noïdale du ventricule latéral. - vl, vélum terminale d'.IEby.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 289
passage analogue, le pli de passage pariéto-limbique antérieur (-pla)
(fig. 180, 177), sépare l'extrémité antérieure de ce sillon, d'avec la scis-
sure calloso-marginale, de telle sorte que ce sillon, situé à la base de l'avant-
coin, se présente sous l'aspect d'une incisure isolée.
La scissure calloso-nw1',qinalc est quelquefois interrompue par un ou
deux plis de passage, le pli de passage f1'onto-lÙnbique de Broca (- 11)
(fig. 180), situé en avant du genou calleux, et qui réunit la circonvolution
du corps calleux à la face interne du lobe frontal.
La scissure calloso-marginale et la scissure sous-pariétale concourent à
former la limite extérieure du segment fronto-pariétal du lobe limbique de
Broca, qu'elles séparent du lobe frontal et du lobe pariétal. Le segment
(]il lobe limbiaue est sédaré du lobe occioital et du lobe temporal
par la branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale.(ï ? tÈcl in
et par une scissure profonde, à direction antéro-postérieure, la colia-
térale (ot) (lig. 180, 177, 181, 182).
40 Scissure collatérale(Ot).-SYNONY.%111, : -Siilezis lo ? igitudincilisinfe,1 ? q ? ;.
ke). - Sulcus occipilo-temporalis (Pansch). - Sulcus occipito-temporalis izxferioz· (Ecker).
- Quatrième sillon temporal (Broca). - Collatéral fissure (Turner). - Fissura collateralis
sive temporalis inferiol' (Bischoff).FtSSM'c[CoHate ? 'a<M (Huxley) ? De ! M;tÉmeM ! .MM)'e(em-
poro-OCel1Jitule (Pozzi). - Due;' m/o ? 0)' longitudinal fissure (Turner). - Notations : tt
(Ecker); o,,t ? (Broca); ot, (Pansch); ot, (Richer); ot,, (Brissaud).
La scissure collatérale (ot), généralement constante et profonde, com-
mence en arrière au niveau du pôle occipital, plus près de son bord externe
que de son bord interne; elle se porte en avant, en décrivant une ligne
courbe à concavité externe, et se termine au niveau de l'extrémité anté-
rieure du lobe temporal, qu'elle n'atteint généralement pas et où elle s'anas-
tomose quelquefois avec le troisième sillon temporal (ot + t3) (fig. 180).
Dans sa moitié postérieure, cette scissure, parallèle à la scissure cal-
carine, appartient au lobe occipital et sépare le lobule lingual (Lg) du
lobule fusiforme (1 us). Dans sa moitié antérieure ou temporale, elle sépare
ce dernier lobule de la circonvolution de l'hippocampe (L.=(lI) dont elle
forme la limite externe. Cette scissure est quelquefois interrompue par un
pli de passage, le pli le) ? j)o2,o-Iiiibiqite (- tl), qui relic le lobe limbique au
lobule fusiforme (fig. 175, 178, 179, 182).
Ordinairement profonde, la scissure collatérale produit, dans le prolon-
gement sphénoïdal du ventricule latéral, une saillie semblable à celle de
l'ergot de Morand, formée par la scissure calcarine dans le prolongement
occipital. Cette saillie, décrite sous le nom d'éminence collatérale de Me-
ckel(EM), est loin d'être constante; lorsqu'elle existe, elle occupe la paroi
externe et inférieure de la corne sphénoïdale (fig. 204 et Coupes vertigo-
transversales).
Les scissures calloso-marginale (cm), pal'iéto-occipitale (po) et colla-
téi,ale (ot), divisent la face interne de l'hémisphère en cinq lobes. Un
lu
Limites tilt lobo ·
limbique.
8ciIll'e collaté-
rale. !
1
]mincl1ce collaté-
ralodcMcckct. t
Division de la faco
interne do l'hémi-
slnhèrc cu ciu loLes.
! 290 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
1
Lobe frontal.
Circonvolution
frontale interne.
Lobule paraccu-
tral.
Praecuneus.
lobe interne, le lobe limbique de Broca (L,) qui entoure le seuil ou limen
de l'hémisphère, et quatre lobes excentriques, les lobes frontal (F), pariétal
(P), occipital (0) et temporal (T), qui ne sont autres que la face interne ou
inférieure des lobes respectifs de la face externe (fig. 151).
B. LOBES DE LA FACE INTERNE DE L'HÉMISPHÈRE
1" Lobe frontal. Le lobe frontal, situé en avant et au-dessus de la
scissure calloso-marginale, comprend la circonvolution frontale interne
(m F,), et le lobule paracentral (Parc).
Circonvolution frontale interne (mFJ. Synonymie : Première circonvolution - .
frontale interne (Charcot). - Second pli ou pli de la zone externe du lobe fronts-pariétal
(Gratiolet). - Gyrus frontalis superior sive primus (Schwalbe). - Gyrus medialis fronto-
parietalis (Pansch). -Marginal gyrus (Turner). Circonvolution frontale interne (Broca),
- NOTATION : Fi (Broca, Ecker).
La circonvolution frontale interne (m F,) ne représente en définitive
que la face interne de la première circonvolution frontale. Elle commence
au-dessous du genou (Ce [g]) et de la circonvolution du corps calleux (L,),
où elle est ordinairement dédoublée par un ou plusieurs sillons parallèles
il la scissure calloso-marginale, les incisures slls-orbitaires inférieures
(fib. 11, 180, 181, 182) (so') de Broca, puis elle se porte en haut et
en arrière, limite la scissure inter-hémispherique, forme le bord supé-
supérieur de l'hémisphère, et se termine en arrière, dans le lobule para-
central (Parc) ou ovalccire.
Elle est entaillée plus ou moins profondément dans tout son trajet par
de nombreuses incisures, qui sont isolées ou branchées sur la scissure cal-
loso-marginale (cm); parmi ces incisures, l'une profonde et constante
appartient au sillon sus-orbitaire (so) de Broca, lequel tantût constitue un
petit sillon isolé, tantôt s'abouche dans la scissure calloso-marginale.
Le lobule paracentral d'Ecker (Parc), lobule ovalail'e de Broca, repré-
sente le pli de passage fronto-pariétal supérieur ou le pli rolandique SlIprf-
rieur; irrégulièrement rectangulaire, il limite en dedans l'extrémité supé-
rieure du sillon de Bolando et il est formé en grande parlie par la face
interne de la circonvolution frontale ascendante (Fa). Ce lobule, générale-
ment déprimé en fossette à sa partie moyenne, est limité en avant par le
sillon paracentral ou pré-ovalaire (pare), en arrière, par la partie ascendante
de la scissure calloso-maryinale (cm').
2° Lobe pariétal. La première circonvolution pariétale de la face
externe de l'hémisphère forme à la face interne le précunéus (PrC) ou
l'avant-coin (Burdach, Ecker) connu encore sous les noms de :
Lobule quadrilatère (Foville). - Vormoiclcel (Burdach). - Lobe carré, lobus quadratus
(Gratiolet, Huxley). - Partie du gyrus cinguli (Pansch). - Notation : P, (Ecker) ; P,
(Broca); AC, (Charcot).
Limité en avant par la partie verticale de la scissure calloso-marginale
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 291
(cm'), en arrière par la scissure pariéto-occipitale (po), en haut par le bord
hémisphérique, en bas par la scissure sous-pariétale (sp), le précunéus est
formé de deux circonvolutions, l'une antérieure, l'autre postérieure, sépa-
rées par un sillon vertical plus ou moins profond, tantôt isolé, tantôt
réuni à la scissure sous-pariétale. Ce sillon, qui entaille plus ou moins le
bord supérieur de l'hémisphère et la première circonvolution pariétale, est
connu sous le nom de sillon pariétal transverse (Brissaud) (pt) (fig.181, 182).
Deux plis de passage, les plis pariéto-limbiques antérieur et postérieur,
(-pla, ;,pli) relient les deux circonvolutions du précunéus au lobe lim-
bique. Le postérieur est toujours superficiel, et fait une saillie plus ou
moins accentuée dans la scissure pariéto-occipitale. Le pli pariéto-lim-
bique antérieur est tantôt superficiel, tantôt profond (fig. 176, 178, 182,
'181) ; dans ce dernier cas, la scissure sous-pariétale se jette dans la scissure
calloso-marginale, dont elle continue la direction courbe antéro-postérieure.
3° Lobe occipital. Ce lobe est représenté à la face interne de l'hé-
niisplière par trois lobules qui sont de haut en bas, le cuneus (C), le lobule
l'lis pal'iéto-lim111-
quo antérieur pos-
térieur.
Lobe occipital.
fie. 178. - Face infèro-interne de 1 hémisphère droit. (D'après la photographie dune
pièce durcie dans l'alcool.)
C, cuneus. Cal, calotte. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, corps calleux.
Crln, circonvolution qnicule de Zuckerkandl. - cent, sillon calloso-marginal; on', sa partie
verticale. Fus, lobule fusiforme. - {., sillon olfactif ou quatrième sillon frontal. - Il, circon-
volution de l'hippocampe. - ipo, incisure pré-occipitale. - it, incisure temporale. - K, scis-
sure calcarine. - Li, première circonvolution limbique. - Lg, lobule lingual. - mu,, face
interne de la première circonvolution frontale.-ot, scissure collatérale. Pn)'c. lobule para-
central. po, scissure pariéto-occipitale. - Porc, précunéus. - Tzpla, pli pariéto-limbique
antérieur. - 7upll, pli pariéto-limbique postérieur. - pli rétro-limbique. - xcll, pli tem-
poro-limbiquc. R, scissure de Rolando. - Roli, « racine » olfactive interne. scc, sinus du
corps calleux. so, sillon sus-orbitaire. sp, scissure sous-pariétale. TI, T" Ta. première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t3, troisième sillon temporal. - Th. tha-
lamus. - Toi, tubercule olfactif. - U, circonvolution du crochet. - V3, troisième ventricule.
292 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cunéus.
Sillon tln cuneus.
Plis de passage et
plis anastoniotiques
du cuneus.
Lobule lingual.
lingual (Lg) et le lobule fusiforme (Fus). Le lobule lingual est séparé du
cunéus par la scissure calcarine (K), et du lobule fusiforme par la scis- '
sure collatérale (ot); le cuneus est limité en avant par la scissure pariéto-
occipitale (po), et le lobule fusiforme est limité en dehors par le troisième
sillon temporal (ta) et l'incisure pré-occipitale (ipo). Le cuneus et le lobule
lingual appartiennent exclusivement au lobe occipital, le lobule fusiforme
appartient à la fois au lobe occipital et au lobe temporal, il est le seul
qui mérite à juste titre le nom de circonvolution occihito-tomporale.
1° Cunéus (C). Synonymie : Cuneus, Zwiêkel (Burdach, Henle). - Lobule occipital
(Gratiolet). -lnte1'l111l occipital lobule (Huxley). Lobe triangulaire (Broca). - Occipital lo-
bule (Turner). -Lobulus medialis posterior (Pansch). Aussere obère llintahauptswindung
(Bischofi). -Erste obère Hiiite)haitptlappe ? 2zviiidiizg; Gyrus occipitalis primas (il. Wagner).
- Obérer Zwischenscheitelbeinlappen (Huschke). - Notation : D'après Broca (Ce), d'après
Ecker(Oz); d'après Charcot (C).
Ce petit lobule, triangulaire et conique, est compiis dans l'angle, que
limite l'intersection de la scissure perpendiculaire interne (po) et de la
scissure calcarine (K). Il représente la face interne de la première circonvo-
lution occipitale (0,), au même titre que le précunéus et la circonvolution
frontale interne représentent la face interne des circonvolutions pariétale
supérieure et première frontale. La surface du cuneus est irrégulièrement
divisée par un petit nombre de sillons superficiels, dont l'un, un peu plus
profond, le sillon du cunéus (c) (fig. 179, 180, 181, 182), affecte, en général,
une direction antéro-postérieure. Par sa base, le cuneus concourt à limiter
le bord hémisphérique supérieur, son sommet est relié au lobe limbique (L,)
par le pli cunéo-limbique (-cl), sa face antérieure profonde forme la lèvre
postérieure de la scissure pariéto-occipitale; elle est reliée au précunéus
par le pli de passage pariéto-occipital interne et supérieur de Gratiolet
(-poi) (lig. 182). Sa [face inférieure, profonde également, forme la lèvre
supérieure de la scissure calcarine; elle est reliée au lobule lingual par les
plis anastomotiques cuw ! o-lil/[j uaux (..dg) (fig. 178, 'l76. 181, 182)
2" Lobule lingual (Lg). - Synonymie : Gyrus occipito-temporalis mecLicelis (Pansch
Ecker). -Lob¡¡lus lingualis Zungenliippchen (Huschke). - Untere innere Hinterhauptwirt-
Llungsg1'llppe (Bischoff). - Cinquième circonvolution occipitale (Broca). Seconde circon-
volution temporo-occipilale (Charcot, Pozzi). - Notation : d'après Broca (Ob); d'après
Ecker (TS; d'après Charcot(TO,).
Le lobule lingual, situé il cheval sur la face interne et la face inférieure
de l'hémisphère, se présente sous la forme d'une languette, large en
arrière, étroite en avant, comprise entre la scissure calcarine (K) qui la
sépare du cuneus (C), et la partie postérieure ou occipitale de la scissure
collatérale (ot) qui la sépare du loúule fusif/J/'me (Fus). Elle s'étend d'arrière
en avant, du pôle occipital, où elle représente la face interne des deuxième
et troisième circonvolutions occipitales, jusqu'au-dessous du bourrelet du
corps calleux, où elle se rétrécit considérablement, et s'anastomose avec
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 293
. la circonvolution de l'hij)j)ocon2l)e (HL2), par l'intermédiaire du pli de pas-
sage rélro-limbique (- ri) de Broca, pli le plus souvent superficiel (fig. 4 in,
179, 180, 181, 182). Le lobule lingual présente un sillon constant, le sillon
du lobe lingual (lg), à direction antéro-postérieure, et plus ou moins si-
nueux. Ce sillon occupe le sinus de l'angle obtus, que forme la face interne
de l'hémisphère avec la face inférieure. Profond en arrière, où il com-
mence, soit par un éperon simple (fig. 1n9, 180) ou double (fig. 181), soit par
une incisure étoilée (fig. 182), qui peut communiquer avec la partie posté-
rieure de la scissure collatérale, le sillon du lobule lingual se porte en
bas et en avant, décrit des sinuosités parallèles à celles de la scissure cal-
canne, et se branche sur la scissure collatérale, immédiatement au-dessous
du pli îél-o-Iii2îbiqèir de Broca (7t i-1) (fig. 179, 180). Il dédouble quelquefois
ce pli (fig. 183), et le lobule lingual se trouve alors rattaché au lobe lim-
bique par deux plis de passage rétro-limbiques, dont le supérieur est en
général superficiel, et l'inférieur profond (fig. 181, 182).
i
Sillon du lobulo ''
lingual.
i
t
Pli lingual supé-
rieur.
1'n.. 179. - Face inféro-interne de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une
pièce durcie dans le bichromate.)
C, cuneus. c, sillon du cuneus.Ca<,calotte ou étage supérieur du pédoncule.-Ce,corps
calleux. -CI3, carrefour olfactif de Broca.-cm, sillon calloso-marginal. cm', partie verticale
du sillon calloso-marginal. - f3, troisième sillon frontal. - fui, sillon olfactif. - Fus, lobule
fusiforme. - II(L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circonvolution limbique.
- ipo, incisure pré-occipitale de Schwalbe. - it, incisure temporale. - li, scissure calcarine.
- K', incisure supérieure de la scissure calcarine. - l, sillon intra-limbique -L,, circon-
volution du lobe limbique. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lingual.- l,g, sillon
du lobule lingual. - mFi, circonvolution frontale interne. - of : , partie orbitaire de la
deuxième circonvolution frontale. - oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution fron-
tale.o7'(G)'),partieorbitaire de la première circonvolution frontale(gyrus supra-marginalis).
- ot, sillon collatéral. - ot', incision du sillon collatéral. - P, étage inférieur du pédoncule.
- Parc, lobule paracentral. - parc, sillon du lobule para-central. - Pol, pôle olfactif. -
PrC, précunéus. - rpla, pli pariétu-litnltique antérieur. - xplp, pli pariéto-limbique posté-
rieur. - pli rtrn-limlrique. Ttl, pli temporo-limbique. scc, sinus du corps calleux.
- so, sillon sus-orbitairc. - T,, T», T3, première, deuxième et troisième circonvolutions tem-
porales. - li, f3, deuxième et troisième sillons temporaux. - Toi, tubercule olfactif. - U, cir-
convolution du crochet.
204 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le sillon du lobule lingual (lg) divise le lobule de même nom en deux
circonvolutions, l'une supérieure, l'autre inférieure. Le pli lingual supérieur,
sinueux, mince et étroit, forme la lèvre inférieure de la scissure calcarine,
et de la branche commune à cette dernière et à la scissure pariéto-occipitale
(K + po). Il se continue en avant, avec la deuxième circonvolution limbique,
ou circonvolution de ! ' hippocampe (L2 [IIJ), par l'intermédiaire du pli de pas- .
sage rélro-limbique superficiel (2rl). En arrière il embrasse l'éperon infé-
rieur de la scissure calcarine, pour se continuer à la face externe de l'hé-
misphère, avec les deuxième et troisième circonvolutions occipitales (0,,
Oa), par l'intermédiaire du gyrus descendens d'Ecker (D) (fig. 174, 175, 176).
Fig. 180. - Face interne de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie d'une pièce
durcie dans l'alcool.)
C,cunéns. -c, sillon du cunéus.-CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, tronc du corps
calleux. - Cc(g), genou du corps calleux. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (Splénium).
cm, sillon calloso-marginal. - cm', branche verticale du sillon calloso-marginal. - f4, sillon
olfactif.-Fus, lobule fusiforme. B(L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circon-
volution limbique il, incisure temporale. - K, scissure calcarine. - Il + po, branche com-
mune aux scissures calcarine et parioto-occipitale.J, première circonvolution du lobe lim-
bique ou gyrus fornicatus. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lingual ? fy,sillon
du lobule lingual. - face interne de la première circonvolution frontale. - mF, (Gr),
face interne du gyrus reclus. - oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale.
- ot, sillon collatéral. - 01 + l" union du sillon collatéral et du troisième sillon temporal. - z
Parc, lobule paracentral. - parc, sillon du lobule paracentral. - PrC, précunéus. - po,
scissure pariéto-occiptiale ou perpendiculaire interne. - 7r/l, pli fronto-limbique. - 7tpla,
Tcplp, plis pariéto-limbidues antérieur et postérieur. - 7t'f'l, pli retro-limbique. - S, scissure
de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - so, sillon sus-orbitaire. - so' incisure sus-orbi-
taire inférieure. - su, scissure sous-pariétalc. - Ti,T ? T3, première, deuxième et troisième
circonvolutions temporales. - , troisième sillon temporal. - Th, thalamus (couche optique).
' U, circonvolution du crochet.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 29H . il
Le pli lingual inférieur forme une petite masse lobulée, à grand axe
antéro-postérieur, entaillée plus ou moins profondément par une incisure
de la scissure collatérale (ot); en arrière, il contourne l'extrémité posté-
rieure de cette scissure, et se continue en dehors avec la troisième circon-
volution occipitale (03), en avant avec le lobule fusiforme (Fus), auquel il
est uni quelquefois par un ou deux plis de passage (fig. 151, 174).
Lobule fusiforme (Fus). SYNONYMIE. - Lobulm fusiforniis. Spinclelfôrmiges
Lrtppchen (Huschke). Gyrus occipito-temporalis lateralis (Pansch, Ecker). - Unlerer
ausserer H't)t<6 ? tftup<tOtMM ! tszM{/ (Bischoff). - Quatrième circonvolution occipitale (Broca).
- Première circonvolution temporo-occipitale (Charcot, Pozzi). - Notation : D'après Broca
(0,); d'après Ecker (T,)); d'après Charcot (T0).
Mince en avant et en arrière, épaisse à sa partie moyenne, limitée en
dedans par la scissure collatérale (ot), en dehors par le troisième sillon
temporal (t3), cette circonvolution mérite véritablement par sa forme le
nom de lobule fusiforme, et par sa situation, celui de circonvolution occihilo-
temporal" .
Elle constitue la seule circonvolution qui appartienne à la fois au lobe
temporal et au lobe occipital. Le lobule lingual (Lg), que quelques auteurs
réunissent a la circonvolution de l'hippocampe, et qu'ils décrivent sous le
nom de deuxième circonvolution occipito-temporale, mérite d'être scindé ;
le lobule lingual forme, en effet, comme nous venons de le voir, un petit
lobule bien délimité, qui appartient exclusivement au lobe occipital, tandis
que la circonvolution de l'hippocampe ne peut être distraite du lobe lim-
bique de Broca.
Le lobule fusiforme (Fus) est fréquemment dédoublé par des incisures
superficielles; en arrière, il n'atteint pas le pôle occipital, mais contourne
en général l'extrémité postérieure de la scissure collatérale, pour s'unir à
la troisième circonvolution occipitale (0,,) (fig. 176, 179, 180, 182) ; en avant,
il n'atteint pas l'extrémité antérieure du lobe temporal, dont il est séparé
par une distance de deux à trois centimètres (fig. 179, 180). Le lobule
fusiforme entre toutefois dans la constitution de la face inférieure du pôle
sphénoïdal, et s'unit à ce niveau avec la deuxième et avec la première cir-
convolution temporale (T, T,).
La profonde scissure collatérale limite le lobule fusiforme en dedans ;
elle'le sépare du lobule lingual en arrière, et de la circonvolution de l'hip-
pocampe en avant. La scissure collatérale est souvent interrompue dans
cette région par un pli de passage, le pli temporo-limbique de Broca (-tl)
(fig. 175, 178, 179, 182), qui relie le lobule fusiforme à la circonvolution
de l'hippocampe.
En dehors, le lobule fusiforme s'unit, par de nombreux plis anastomo-
tiques, à la troisième circonvolution temporale (T3), dont il est séparé par
un sillon superficiel, fréquemment interrompu, le troisième sillon temporal
(t3) (fig. 152). C'est sur ce sillon que se branche, en général, lorsqu'elle
'1
Pli lingual inté-
rieur.
Lobule fusiforme.
'I
Le lobule fusiforme
mérito seul lo nom
de circonvolution oc-
cipito-tomporalc.
296 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Lobe limbique de
Broca.
Le lobe limbiiiuc
se compose de deux
arcs.
Les « racines Il 01-
factivcs complètent
l'anneau en avant.
Limites du lobe
imbiquo.
Parties constituan-
tes du grand lobe
limbique.
existe, l'iarcisrrre pré-occipitale de Meyncrt, incisure qui délimite le lobe
occipital d'avec le lobe temporal (fig. 175, 176, 180).
4° Grand lobe limbique de Broca. Rhinencephalon de Turner. z
- - Broca a décrit en 1878, sous le nom de grand lobe limbique, la grande
circonvolution arquée, d'une extrême importance en anatomie comparée,
qui entoure à la face inféro-interne de l'hémisphère le corps calleux et
le pédoncule cérébral, et qui se continue en avant avec le lobe olfactif.
Désigné par Gerdy (1838) sous le nom de circonvolution annulaire, par
Foville (1839) sous celui de circonvolution de l'ourlet et par Schwalbe sous
celui de lobe falciforme, le grand lobe limbique de Broca (L) se compose
de deux arcs, l'un supérieur, l'autre inférieur, réunis en avant par le lobe
olfactif. L'arc supérieur ou fronlopariétal (L,) longe dans toute son éten-
due la face convexe du corps calleux, et porte le nom de circonvolution dit
corps calleux ou gyrus fornicatus ; l'arc inférieur ou s phé no-occipital con-
tourne le pédoncule cérébral et constitue la circonvolution de l' hippocampe
(L,En avant, l'anneau est complété par le lobe olfactif dont les « racines »
externe et interne contournent l'espace perforé antérieur et se jettent, l'in-
terne sur la circonvolution du corps calleux, l'externe sur celle de l'hippo-
campe. ,
Limité en dehors par lascissul'e limbique, décomposée chez l'homme
en scissure cattoso-mal'yuwte \ cm), sCIssurc sous-pal'lc ! ate \ SP), branche com-
trzzrne aux scissures calcarine et 1),-ii-i(,'Io-occl"liilcile (K -r po), et scissure col-
latérale (ot) (lit. 151, 181, 182), -le grand lobe limbique de Broca est limité
en dedans par la rainure du corps calleux (sec,) ou sinus et par le sillon de
l'hippocampe (h). Ces deux sillons séparent le lobe limbique d'une petite
circonvolution avortée, connue sous le nom de corps godronné (Cg), et que
l'on trouve à tort décrite dans tous les traités d'anatomie, soit comme
partie constituante du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral, soit
à propos des parties constituantes du seuil ou limen de l'hémisphère.
Le corps godronné (Cg), ou fascia den tata , fait partie d'une véritable cir-
convolution annulaire, la circonvolution godronnée (Mathias Duval), dont
l'étude rentre dans celle des circonvolutions cérébrales, et en particulier
dans celle du lobe limbique de Broca. Elle constitue en effet, en dedans
du grand lobe limbique de Broca, une petite circonvolution avortée, irré-
gulièrement développée, laquelle représente le véritable bord d'arrêt de
l'écot'ce cérébrale.
Dans l'étude du grand lobe limbique de Broca nous comprenons donc :
1° La circonvolution du corps calleux ou première circonvolution, lim-
bique (Li)'
2° La circonvolution de l 'hippocampe ou deuxième circonvolution lim-
bique (L2 [HJ).
3° Le sillon, de l'hippocampe (h) et le sinus du corps calleux (scc).
4° La circonvolution godronnée ou circonvolution inlra-limbique (Cg).
5° Le lobe olfactif (Lol). '
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 297
Première Circonvolution limbique (L,).-STNONS : If6 : Bo<7enwt.<<,nctM.<o-e.<
Ge)fo/6e, Fomix periphericus (Arnold). Circonvolution de l'ourlet (Fovillc) . Zwinge, cin-
gula, gyrus cinguli (Burdach, Pansch).- Circonvolution du corps calleux (Broca). - Gyrus
forvicalres (Ecker). Circonvolution of coi,pus callosunz (Turner). - Circonvolution ci-étée,
processo ente1'oideo ci-istrito (Rolando). - Pli du corps calleux, grand pli commissural interne
(Pozzi). - Callosal gyrus (Huxley). -- Deuxième circonvolution frontale interne (Charcot).
- Notation : D'après Ecker (Gf) ; d'après Broca (ccc') ; d'après Charcot (1.=).
Mince il son origine au-dessous du genou du corps calleux (Cc[g]), où elle
se confond avec le carrefour olfactif de Broca (CB) (fig. 177, 180, 181, 182),
la première circonvolution, limbique (L,), ou circonvolution du corps calleux,
augmente de largeur il mesure qu'elle se porte en haut et en arrière et
qu'elle contourne le genou et le tronc du corps calleux. Au niveau du gc-
1/01l du corps calleux elle présente en général un repli saillant, une crête
ou un ourlet, qui sert de pied d'insertion au pli de passage fl'onto-limbiqul ?
(tt il [fig. 180); elle présente en outre, au niveau de la partie postérieure
du tronc du corps calleux, trois crêtes ou ourlets semblables; le premier
correspond au lobule pa1'(lcel/tml, ou ovalaire (Parc), les deux autres au
précunéus (PrC). Ces derniers servent de pied d'insertion aux plis de passage ? <'7o ? s' (Tpla, -plp), dont l'antérieur peut être profond et dont le
, postérieur est en général superficiel. Ces replis, ces crêtes ou ourlets, ont
valu il cette circonvolution le nom de circonvolution crètlJe (Rolando), et de
circonvolution de l'ourlet (Foville). En arrière et au-dessous du bourrelet,
du corps calleux, (Cc[Spl]), la première circonvolution limbique est profon-
dément entaillée par la branche commune aux scissures calcarine cthariito-
of'< ? f</ (K+po); elle s'amincit considérablement à ce niveau pour for-
· mer ]'<'.s7/< ? du lobe limbique ou isthme an lécalcarinien (L[ij). Cet isthme,
qui relie la première circonvolution limbique à la circonvolution de l'hip-
pocampe ou deuxième circonvolution limbique (H), est constant, mais peut
occuper une situation profonde (fig. 179, fil). Il faut dans ce cas, pour
l'apercevoir, écarter les lèvres de la scissure calcarine (K) et l'on se con-
. vainc ainsi facilement qu'il sépare la scissure calcarine du sillon de l'hip-
pocampe (h).
La première circonvolution limbique est remarquable, comme du reste
tout le lobe limbique, par sa surface lisse et les rares incisures superfi-
cielles qui la sillonnent; elle est quelquefois dédoublée dans sa partie fron-
tale, par un sillon parallèle au sillon calloso-marginal, désigné par Manou-
vrier sous le nom de sillon intra-limbique (t) (fig. 181). Les incisurcs occu-
pent en général les ourlets sous-ovalaires et sous-pariétaux ; elles sont le
plus souvent isolées, mais s'abouchent quelquefois dans la rainure ou le
sinus du corps calleux (sec). L'incisure de l'ourlet sous-pariétal postérieur
est en général la plus profonde, et limite souvent en avant le pli de pas-
sage pariéto-timbique postérieur (7tplp) (fin. 182).
L'isthme du lobe limbique (L [i]), connu sous les noms à' isthme du .Ilyrlls
fomicatlls, d'isthme antécalcal'inien, mesure à peine un demi-centimètre
d'épaisseur d'avant en arrière; situé en arrière du bourrelet du corps cal-
Première circon-
volution limbique.
Ses crêtes ou our-
lets. ! Î !
Sillon intra-lim- R
bique.
1*
't
,MI
Isthmo du lobe
limbique.
298 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Pli cuneo-limbi-
quc.
Plu
Deuxième circon-
volution limbique ou
circonvolution de
l'hippocampe.
Circonvolution du
crochet.
Ses limites.
Ii
si
Subiculum de la
corne d'Animon.
leux il relie la première circonvolution limbique à la deuxième, et reçoit
deux plis de passage importants, l'un profond, le pli cunéo-limbique (..cI),
l'autre superficiel le plus souvent, le pli rétro-limbique ou occihito-Itipho-
campique (-rl) de Broca, qui relie le lobe limbique au lobule lingual.
2° Deuxième circonvolution limbique (L2[H]). SYNONYMIE : - Gyrus hippo-
campi (Burdach). - Subiculum cornu Ammonis (Burdach). - Circonvolution temporale
interne supérieure (Bischoff). - Portion du gyrus occipito-temporalis médius (lobule lingual)
(Pansch). -- Pli unciforme ou temporal moyen interne et lobule de l'hippocampe (Gratiolet).
Cinquième circonvolution temporale (Broca). - Circonvolution temporo-occipital interne-
Première circonvolution tcmporo-occipitale (Charcot). - Uncinate gyrus, gyrus uncinatus.
(Huxley, Ecker). Uncus gyri fornicati (Ecker). Circonvolution à crochet (Vicq-d'Azyr).
NOTATION : D'après Ecker (H), (U); d'après Broca (T : ;); d'après Charcot (T02).
La deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de /' hippocampe
(L2[llJ), fait suite en arrière à l'isthme antécalcarinien (fig. 181, 182). Elle
naît par une extrémité épaissie qui s'enfonce au-dessous du bourrelet du |' '
corps calleux, puis se porte en bas et en avant jusqu'à la base du cerveau,
et embrasse le pédoncule cérébral (P).
Arrivée à la base du cerveau, et en particulier au niveau de l'espace
perforé antérieur, la circonvolution de l'hippocampe se rende et s'épaissit
pour former le lobule de l'hippocampe, puis se recourbe brusquement en
arrière, pour embrasser l'extrémité antérieure du sillon de l'hippocampe et
former le crochet, encore connu sous le nom de uncus, pli, unciforme, gyrus
uncinatus(\]). L'extrémité postérieure du crochet adhère au pilier postérieur
du trigone, et donne insertion en dedans au velum terminale d'Aeby (vt),
(fig. 177) lamelle grise qui ferme l'extrémité antérieure du prolongement
sphénoïdal du ventricule latéral. La circonvolution du crochet (U) sert en
effet de limite antéro-inférieure à l'extrémité antérieure de ce prolongement.
La deuxième circonvolution limbique (LfI-Iest limitée en dehors par
la scissure collatérale (ot), qui la sépare du lobule fusiforme (Fus), auquel
elle est reliée quelquefois en avant par un pli de passage superficiel, le pli
de passage temporo-limbique de Broca) (fig. 180, 182, 17G, U7G, 152).
Le pôle temporal déborde en avant le crochet de l'hippocampe, auquel il .
est toujours uni par un pli de passage constant, plus ou moins profondé-
ment entaillé .'par incisure temporale de Schwalbe (it) ou sillon, pl'élln-
cique de Brissaud.
En dedans, la deuxième circonvolution limbique forme la lèvre infé-
rieure d'une anfractuosité profonde, totale, et primitive par excellence, le
sillon de l'hippocampe (h), vestige chez l'adulte de la scissure ammonique
du foetus. Ce sillon déprime fortement la paroi interne du prolongement
sphénoïdal du ventricule latéral, et produit la saillie de la corne d'Ammon.
Celle-ci repose donc sur la circonvolution de l'hippocampe, et ce rapport
a valu à cette dernière le nom de lit ou de subiculum de la corne cl'Azzzzzzozx.
Lorsque, sur un cerveau frais, on écarte les lèvres du sillon de l'hippo-
campe et que l'on relève le bourrelet du corps calleux (fig. 177, 181, 182,)
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 299
on se rend facilement compte et de la profondeur du sillon de l'hippocampe,
et de la grande largeur de la face profonde de la deuxième circonvolution
limbique. Sur des cerveaux riches en circonvolutions, cette face profonde
présente en général, au-dessous du bourrelet du corps calleux (fig. 181, 182)
(Cc), deux ou trois petites saillies correspondant à autant de petites
circonvolutions, désignées par Zuckcrkandl sous le nom de circonvolutions
sous-calleuses, de circonvolutions calleuses inférieures (Csc) (fig. '181, 182).
Circonvolutions
sous-calleuses.
FiG. 181. - Face interne de l'hémisphère gauche. Plis limbiques et cunéo-lingaux.
Circonvolutions sous-calleuses. (D'après la photographie d'une pièce fraîche.)
BG, bandelette de Giacomini. C, cuncus. c, sillon du cunéus. CB, carrefour olfactif
de Broca. - Ce, corps calleux; Cc(Spl), son bourrelet. - Cg, circonvolution godronnée. -
cm, sillon calloso-marginal; cm', sa partie verticale. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. -
f,, sillon olfactif. - Fc, fasciola cinerea. - fg, sillon limbrio-godronné. - Fus, lobule fusi-
forme. - H(L-2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circonvolution limbique.
h, sillon de l'hippocampe. - K, scissure calcarine. - K+po, branche commune aux scissures
calcarine et pariéto-occipitalc. - Z.i, première circonvolution limbique. - Lr, lobule lingual.
- lg, sillon du lobule lingual. - ntF,, face interne de la première circonvolution frontale. -
NC, noyait caudé. - oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale. - ot, scis-
sure collatérale. - ot-1-ta, segment commun à la scissure collatérale et au troisième sillon tem-
poral. -lJ(l1'c, lobule paracentral.-parc, sillon paracentral.-po, scissure hariéto-occipitale.
- pt, sillon pariétal transverse. -1tel, pli cunén-1Î1nbique. - 1tcl,q, pli cunéo-lingual. - r.fl, pli
fronto-limbique. -1tpla, pli pariéto-limbique antérieur. p/jo, pli parieto-limbique postérieur.
- 1tpoi, pli de passage pariéto-oecipital interne. -7ci-1, 7ci-l', plis rétro-limbiques. R, scissure de
Rolando.- sbll, substance blanche de la circonvolution de l'hippocampe. sec, sinus du corps
calleux. - so, so', sillons sus-orbitairos. - sp, scissure sous-pariétale. - T3, troisième circon-
volution temporale.- t3, troisième sillon temporal. Tg, corps du trigone.- Tgp, pilier posté-
rieur du trigone. - Th, thalamus. - Toi, tubercule olfactif. - U, circonvolution du crochet.
- x,x', x", trois plis cunéo-linguaux profonds situés dans la profondeur de la scissure calcarine.
300 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Substance blanche
réticulée d'Arnold,
Sillon de l'hippo-
campe. w 4
Lorsqu'on enlève, à l'aide des ciseaux ou du scalpel, la partie superficielle
de la circonvolution de l'hippocampe, on voit en général très nettement,
chez quelques sujets, les circonvolutions sous-calleuses se continuer avec
une série de petites circonvolutions, qui toutes occupent la partie profonde
du subiculum de la corne d'Ammon ; elles sont formées d'une mince écorce
grise et d'une partie blanche centrale, et reçoivent les radiations de la
substance blanche du subiculum (fig. 181, 182) (sbll). Les circonvolutions
sous-calleuses, mentionnées déjà par Vicq-d'Azyr, puis par Retzius, et dé-
crites plus récemment par Mathias Duval, Zuckerkandl et Giacomini, pren-
nent un très grand développement dans la série des mammifères, en parti- "c-
culier chez les solipèdes et les ruminants. Elles font souvent défaut chez
l'homme, n'existent pas en général sur les cerveaux dont les circonvolu-
tions sont peu incisées, et se réduisent alors à un simple épaississement du
point d'origine de la deuxième circonvolution limbique au-dessous du
bourrelet du corps calleux.
La surface extérieure de la circonvolution de l'hippocampe ne présente
pas la coloration grise propre aux circonvolutions en général. Elle est re-
couverte par une couche assez épaisse de substance blanche d'aspect réti-
culé, la blanche réticulée ? 4toA7, ou/<iw< médullaire super ficielle
du subiculum (Lms), qui est due au développement considérable, que pren-
nent dans cette région les fibres tangentielles de l'écorce cérébrale (voyez z
structure de l'écorce cérébrale).
3°. Sillon de l'hippocampe (h). Synonymie : Dentale sulcus (Huxley). fissura
horizontales, fissura posterior sine occipito-horizontalis (H. Wagner). Partie antérieure
de la scissure des hippocampes (Gratiolet). - Fissura hippocampi (Bischoff, Ecker). z
Notation : D'après Ecker (h).
Sinus du Corps Calleux (sec.) SyNONYMtE : S : ;HM du corps calleux(Vesale).-
Ventricule du corps calleux (Sahatier). - Rainure du corps calleux (Broca).
Le sillon de l'hippocampe (h), vestige de la partie inférieure de la scis-
sure ammonique du foetus, fait suite au sinus ou à la rainure, du corps
calleux (sec).
Très profond à sa partie antérieure, où il déprime fortement la paroi
ventriculaire en formant la saillie de la corne d'Ammon, le sillon de ? <6'cae présente en général à ce niveau, deux à trois ou quatre inci-
sures qui forment dans la cavité ventriculaire les digilations de la corne
d'Ammon (dg CA) (fig. 204). Compris à son origine entre la circonvolution
du crochet (U) et le subiculum de la corne ri' Ammon (L2 [H]), le sillon de l'lzip-
7JOcampe se dirige en haut et en arrière, limite la face profonde du subicu-
lum et des circonvolutions sous-calleuses (Csc) qu'il sépare de la cÍl'convo-
lution godrorzn.c·e (Cg) et devient de moins en moins profond. Dans tout son
trajet, il donne de nombreuses incisures très rapprochées, qui entaillent
plus ou moins irrégulièrement la circonvolution godronnée, et donnent à
cette dernière l'aspect bosselé particulier qui lui a valu son nom.
Arrivé au niveau du bourrelet du corps calleux, le sillon de l'hippo-
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 301
campe (h) sépare les circonvolutions sous-calleuses et l'isthme du lobe
limbique du fasciola cinerea (Fc) (fig. 171, 181, 182), puis se continue in-
sensiblement avec le sinus du corps calleux (sec) ou ventricule du corps
calleux (Sabatier). Le sinus du corps calleux (sec) longe le tronc du corps
calleux, en contourne le genou et le bec, et se continue à la face infé-
rieure du cerveau avec incisure prima (ip) de His. Il loge l'artère céré-
brale antérieure, et sépare la face profonde de la première circonvolution
limbique, de la face supérieure du corps calleux, des nerfs de Lancisi (NL)
et du taenia tecta (tec). (Voy. Coupes vertico-transversales micro et macro-
scopiques).
4° Circonvolution godronnée (Cg). Synonymie : Gyrus dentatus (Huxley).
Circonvolution godronnée (Mathias Duval). - Fascia dentata (Tarin). - Corps godronné
corps denté (Vicq d'Azyr, Gratiolet). - Gyrus dentatus sive fascia dentala (Ecker).
La circonvolution godronnée (Cg) représente une petite circonvolution
avortée, qui occupe le fond du sillon de l'hippocampe (h) et forme à la
face inféro-interne de l'hémisphère le véritable bord d'arrêt de l'écorce
cérébrale. Cachée profondément dans le sillon de l'hippocampe. la circon-
volution godronnée ne devient apparente que lorsqu'on abaisse la circon-
volution de l'hippocampe (L,), et lorsqu'on relève le bord libre du
pilier postérieur du trigone (Tgp) qui la recouvre. Elle apparaît alors sous
la forme d'un cordon grisâtre, qui suit exactement la courbure du subi-
culum, et dont la face interne ou libre présente quinze il vingt incisures verti-
cales, qui fragmentent sa masse en autant de petites saillies ou bosselures.
La circonvolution godronmee naît en avant, au niveau du vélum ter-
minale d'Aeby (vl) (fig. 177), sous la forme d'une mince et petite bande-
lette lisse, d'aspect gélatineux et de couleur cendrée, décrite par Giacomini
en 1883, et désignée généralement sous le nom de bandelette de Giacomini
(B('). De son origine au niveau du bord interne du vélum terminale, la
bandelette de Giacomini se dirige transversalement de dedans en dehors,
croise la surface libre de la circonvolution du crochet (U) qu'elle contourne
de haut en bas, pour s'infléchir ensuite et s'enfoncer dans la profondeur de
l'extrémité antérieure du sillon de l'hippocampe (h). La circonvolution
godronnée s'épaissit à ce niveau, cesse d'être lisse et unie, et présente des
bosselures, des saillies et un aspect godronné caractéristique, puis se
dirige en haut et en arrière, vers le bourrelet du corps calleux (Cc[SpIJ);
elle est recouverte par un feuillet pie-mérien, et séparée de la circonvo-
lution de l'hippocampe, par le profond mais étroit sillon de l'hippo-
campe (h). En dehors, du côté du prolongement sphénoïdal du ventricule
latéral, celte circonvolution est recouverte par le bord libre du pilier pos-
térieur du trigone, désigné encore sous le nom de finzbrirr, de corps bor-
dant ou bordé, de corps //<7</f"'[(Fi), et qui est extra-ventriculaire comme
la circonvolution godronnée (V oy. trigone. p.348). Un mince sillon peu pro-
fond, sépare la circonvolution godronnée de la fimbria, ce sillon peut être
désigné sous le nom de sillon (fg) (fig. 182).
Sinus du corps cal-
leux.
Circonvolution go-
drùllnéc.
Son origine.
Bandelette .1t' {¡¡n-
coniini.
Son trajet.
81llùIl Ilm¡'rio-o-
drouné.
302 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La circonvolution godronnée (Cg) suit le pilier postérieur du trigone (Tgp)
jusqu'au niveau du bourrelet du corps calleux; à ce niveau, le pilier se
porte en avant, et passe au-dessous du corps calleux pour former le corps
du trigone et contourner la couche optique. La circonvolution godronnée,
au contraire, se porte en arrière et obliquement en haut et en dedans, vers
le bourrelet du corps calleux qu'elle contourne. Elle s'épaissit et change
en outre d'aspect à ce. niveau, devient lisse et unie, de godronnée qu'elle
r'tc. 182. - Face interne de l'hémisphère droit. (D'après la photographie d'une pièce
. à l'état frais.)
BG, bandelette de Giacomini. C, cunéus. - c, sillon du cunéus CB, carrefour olfac-
tif de Broca. Ce, tronc du corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (Splenium).
- Cg, circonvolution godronnée. - C,qi, corps genouillé interne, - CSc, circonvolutions
sous-calleuses. - on, sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure. f,, sillon
olfactif. - Fc, fasciola cinerea. - fg, sillon limbrio-godronné. - Fi, fimbria. - Fus, lobule
fusiforme. - Gh, ganglion de l'habénula. - Il, circonvolution de l'hippocampe ou deuxième
circonvolution limbique. h, sillon de J'Ilipl)ocaiiipe. -il, incisure temporale. K, scissure
calcarine. -K", éperon inférieur de la scissure calcarine, LI, première circonvolution lim-
bique. - l, sillon intra-limbiquc. - L(i), isthme du lobe limbique. - Lg, lobule lingual.
- lr/, sillon du lobule lingual. - nl ? face interne de la première circonvolution frontale. z
, 11lF,(Gr), gyrus rectus. - nerf optique. oF,, partie orbitaire de la première circonvo-
lution frontale. - ot, sillon collatéral. ot+t3, union du sillon collatéral avec le troisième,
sillon temporal. Parc, lobule paracentral. parc, sillon du lobule paracentral.' po, scis-
sure pariéto-occipitale. - Porc, précunéus. - pl, sillon pariétal transverse de Brissaud. -
l'ul, pulvinar. - 7ccl, lli cunéo-limbique. - 7tclq, pli cuneo-lingual ? <,pli fronto-limbique.
xpla, Ttplp, plis pariéto-limbiques antérieur et postérieur. tzpoi, pli de passage parieto-
occipital interne. plis rétro-limbiques. 7utl, pli temporo-limbiquc. - R, scissure
de Rolande. H, substance blanche de la corne d'Ammon. - sec, [sinus du corps calleux. ? Af, sillon de Monro. so, sillon sus-orbitaire. - sp, sinus sous-pariétal. - sTh, région
sous-optique. - T ? troisième circonvolution temporale. - ta, troisitmc sillon temporal. -
Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, thalamus. - Tm, tubercule mamillaire. - Tol, tu-
bercule olfactif. U, circonvolution du crochet. V3, troisième ventricule.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 303
était, et porte le nom de fasciola cinerea (Fc) (fig. 182, 149). Arrivée au
niveau de la face supérieure du bourrelet du corps calleux, la circonvolution
s'étale, s'amincit considérablement, et se réduit à l'état d'une mince lamelle
de substance grise, qui se soude à celle du côté opposé au niveau du raphé
du corps calleux, et qui recouvre à la façon d'un léger voile gris toute la
face supérieure du corps calleux. Cette mince lamelle, qui souvent n'est
reconnaissable qu'au microscope, et qui morphologiquement représente
une véritable écorce cérébrale plus ou moins modifiée et avortée, est
connue sous le nom de voile gris ou d'iiidii ? (,îiî2 ? griseum.
De chaque côté du raphé, et dans le fond de chaque sinus du corps
calleux, l'inrlusellln grisellln s'épaissit; les fibres tangentielles de cette
écorce cérébrale rudimentaire se développent d'une façon démesurée, et
donnent naissance de chaque côté à deux tractas blancs longitudinaux, les
uns médians, les autres latéraux; les médians portent le nom de nerfs de
Lancisi (NL), les latéraux celui de tccnia tecta (tec). Les toenia tecta, les
nerfs de Lancisi et Yinduseum griseum, qui représentent la partie fronto-
pariétale de la circonvolution godronnée, se portent en avant, recouvrent
la face superficielle du tronc du corps calleux (Cc), puis se recourbent
en bas, entourent son genou (Cc[g]), et s'épaississent à ce niveau pour
former la circonvolution géniculée de Zuckerkandl (Cgn) (fig. 178). Arrivés
au niveau du bec du corps calleux (Cc[rJ), ils se comportent différemment
suivant les sujets; le tænia tecta se jette le plus souvent sur le carrefour
olfactif (CB) de Broca, il en est de même quelquefois des nerfs de Lan-
cisi (NL); le plus souvent toutefois, les nerfs de Lancisi s'unissent aux
pédoncules du septum lucidum (voy. plus loin), puis se portent en dehors
et en arrière, traversent en diagonale l'espace perforé antérieur pour
former la bandelette diagonale de Broca (bd) ou faisceau olfactif de la
corne d'Ammon de Zuckerkandl, et se terminer au niveau du bord anté-
rieur ou adhérent de la circonvolution de l'hippocampe (H), non loin de
la bandelette de Giacomini (B G).
La circonvolution godronnée on intra-limbique (C g) forme donc, autour
du corps calleux et du pédoncule cérébral, un anneau presque complet,
ouvert seulement dans un petit espace, qui correspond à peu près à
l'épaisseur de la circonvolution du crochet (U).
La présence du mince voile gris, l'induspum griseum, qui tapisse la face
supérieure du corps calleux, s'explique aisément par l'embryologie. Nous
avons vu en effet que le développement du corps calleux est fort tardif, et
que les fibres calleuses, lorsqu'elles font irruption à la face interne de l'hémi-
sphère cérébral primitif pour s'entrecroiser et s'enchevêtrer avec celles
du côté opposé, entraînent à leur surface une mince couche de l'écorce
grise de la face interne des hémisphères.
Lobule olfactif (Loi). Le lobule olfactif, en connexion étroite
avec les circonvolutions limbiques (L, et L,), représente au point de vue
embryologique, comme en anatomie comparée, un véritable lobe cérébral,
Fasciola cinerca.
Induseum gri-
seum.
Nerfs de Lancisi
et tænia tecta.
Circonvolution gé-
uiculéc.
Anneau formé par
la circonvolution go-
dronnle.
Lobule olfactif.
301 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le .sillon primaire
- <lc Ilis sdpare Ic lo-
bule olfactif en lobes
i, antérieur poste-
j jL rieur. ! ,obco ! factifaut( ?
rieur. ? Î Bulha olfactif.
115.I Bulbe olfactif. ! : Pédoncule olfactif
ou bandelette olfac-
tive.
Tubercule olfactif.
f z
développé au dépens de la vésicule des hémisphères et creusé, dans les
premiers stades du développement foetal, d'une cavité qui communique
avec celle du ventricule latéral.
1-Iis, en se basant sur l'embryologie, divise le lobule olfactif en deux par-
tics, l'une antérieure, l'autre postérieure. La partie antérieure ou le lobe
olfactif antérieur (Lola), comprend le bulbe (Bol), le pédoncule (Pol), le tri-
gone (Toi) et le carrefour olfactifs de Broca (CB). La partie postérieure ou
lobe olfactif postérieur (Lolp), comprend l'espace quadrilatère de Foville
(Epa) et la bandelette diagonale de Broca (bd).
Le lobe olfactif antérieur (Lola) est séparé du postérieur par un sil-
lon transversal, le sillon primaire ou fissura prima de Bis (fp). Situé en
arrière du tubercule olfactif, le sillon primaire entaille plus ou moins la
face interne de l'hémisphère, et correspond au bord d'arrêt des circonvo-
lutions de la face orbitaire du lobe frontal. Le lobe olfactif antérieur aussi
bien que le postérieur sont situés à la face inférieure de l'hémisphère, et
empiètent un peu sur sa face interne. Leur étude sert donc pour ainsi dire
de transition, entre celle de l'écorce cérébrale et celle de la base du
cerveau.
Lobe olfactif antérieur (Lola). Le lobe olfactif antérieur (Lola),
libre dans la plus grande partie de son étendue, est situé sous la face orbi-
taire du lobe frontal, dont il occupe le sillon olfactif (f;); il présente en
avant un petit renflement ovalaire gris rosé, le bulbe olfactif (Bol), qui
mesure 8 à 9 millimètres de longueur sur 3 à 4 millimètres de largeur. Le
bulbe olfactif repose sur la lame criblée de l'ethmoïde, et reçoit par sa face
inférieure de nombreux filets nerveux qui traversent les orifices de la lame .
criblée de l'ethmoïde et qui constituent les nerfs olfactifs.
Au bulbe olfactif fait suite une bandelette blanche, triangulaire, il direc-
tion antéro-postérieure, le pédoncule (Pol) ou trac lus olfactif, ou ban-
delette olfactive, improprement désignée sous le nom de nerf olfactif. Il
ne s'agit pas ici d'un nerf périphérique, mais d'une véritable partie du
cerveau, développée aux dépens de la vésicule des hémisphères.
Par sa face inférieure, le pédoncule olfactif repose sur la gouttière
olfactive du sphénoïde et de l'ethmoïde, ses faces latérales se moulent sur
les circonvolutions qui bordent le sillon olfactif (f4), à savoir le gyrus
reclus (oll,Gr) en dedans, Impartie orbitaire de la première circonvolution
frontale (oF,) en dehors; son bord supérieur, véritable arête longitudinale
logée dans le sillon olfactif (l,), est revêtu d'une mince couche de sub-
stance grise.
En arrière, le pédoncule olfactif s'épaissit au niveau du bord postérieur
du lobe frontal en une petite pyramide, le tubercule ou trigone olfactif (Toi),
dont les angles latéraux donnent naissance à deux faisceaux blancs, connus
sous le nom de racine blanche externe (Rôle) et de racine blanche interne du
11er/ ol/actif (Roli). Il ne s'agit pas ici de racines dans le vrai sens du mot,
mais, ainsi que l'embryologie et l'anatomie comparée le montrent, de cir-
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 303 11
convolulions cérébrales avortées, connues en anatomie comparée sous le
nom de circonvolutions olfactives internes et externes. Les fibres blanches
de ces circonvolutions avortées constituent les radiations olfactives externe
et in/pnu' d'Edinger (latérale und innove médiate / ? c/t.s7 ? ? </M/t).
La « racine » olfactive externe (Rôle) blanche et quelquefois dédoublée,
se dirige obliquement en arrière et en dehors, vers l'extrémité antérieure
de la scissure de Sylvius; elle représente le bord d'arrêt des circonvolu-
tions frontales à la face inférieure de l'hémisphère, et se perd sur l'extré-
mité antérieure du lobe temporal (fig. 183). D'après quelques auteurs, elle
se terminerait dans le noyau amygdalien,. l'anatomie comparée montre
qu'elle entre en connexion avec la circonvolution de l'hippocampe (I-"2[11J).
La « racine » olfactive interne (Roli) recouverte par une mince couche
de substance grise est plus petite, moins constante, moins longue que
l'externe; elle se dirige en dedans et en arrière et se perd sur le carrefour
olfactif de Broca.
La base du tubercule olfactif de Broca (Toi) est séparée par un léger
sillon, le sillon primaire de His, de l'espace perforé antérieur (Epa), son
sommet se continue avec le pédoncule olfactif (Pol), sa paroi inférieure
repose sur la gouttière olfactive du sphénoïde, ses parois latérales occupent
le sillon olfactif (f,) : elles sont recouvertes, comme le bord supérieur du pé-
doncule olfactif, par une lame de substance grise, en connexion avec l'écorce
grise du lobe frontal et qui constitue la racine olfactive supérieure de Broca.
Le carrefour de l'hémisphère de Broca, désigné encore sous les noms
de carrefour olfactif de Broca (CB) (lig. 179 à 182), de zone de Broca
(Broca'sches Feld) (His), de Gyrus veslibuli ou de tubercule de jonc/ion
(Brissaud), représente une petite région, située à la face interne de
l'hémisphère cérébral, au-dessous du bec du corps calleux. Elle est
limitée en arrière par l'incisure primaire de His, qui fait suite au sillon
primaire; en bas par le sillon secondaire ou fissura serolina de His; ce
dernier sillon est souvent masqué par un pli de passage, mais on con-
state toujours à son niveau une légère dépression constante, destinée
à loger l'artère cérébrale antérieure, au moment où elle quitte l'espace
perforé antérieur. Le carrefour olfactif de Broca (CB) se continue en avant
avec la face interne de la première circonvolution frontale (m F,), en haut
avec la première circonvolution limbique (L,), en bas et en avant il reçoit la
racine olfactive interne (Roli), en bas et en arrière, la bandelette diagonale
de Broca (bd); directement en bas, entre la racine olfactive interne et la
bandelette diagonale, il est en connexion avec la partie interne de l'espace
pevfové antérieur (Spa).
Lobe olfactif postérieur (Lolp). Espace perfore antérieur de
Vicq d'Azyr ou espace quadrilatère de Foville.
Le lobe olfactif postérieur (Lolp) comprend Y espace perforé antérieur (Spa)
et la bandelette diagonale de Broca (bd). Situé de chaque côté du chiasma
des nerfs optiques, l'espace perforé antérieur est limité en avant et en
20
Les (( racinos Il 01-
factives externe et
'interne sont des ci]--
convolutions ccré- j 1
braies avortées. ;
Racine olfactive .
externe.
Racine olfactive
interne.
Racine olfactive
supérieure rle Broca.
Carrefour olfactif
dl." Bror'a.
Lo ! >c olfactif l'°s-
térieur.
306 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Espace perforé an-
térieur.
La bandelette dia-
gonale de Broca tra-
verse l'espace perfo-
ré antérieur.
La tête du noyau
caudé fait saillie a la
base du cerveau.
Trajet des bande-
lettes diagonales (le
Broca.
dehors par la racine olfactive externe (Rôle) (fig. 183), qui le sépare de .
l'insula(I), en avant et en dedans par le nerf optique (NII), en arrière et en
dedans par la bandelette optique (BII), en arrière et en dehors parle cro-
chet de la circonvolution de l'hippocampe (U) (fig. 149).
Sa surface, de coloration gris rosée, est criblée, surtout à sa partie antéro-
externe, de larges orifices vasculaires, qui livrent passage aux artères
lenticzclo-stoiées, branches de la ca ? tfCt1rÍnterne ;('elle est traversée en dia-
gonale par une lame de substance blanche, la bandelette diagonale de
Broca (bd), ou faisceau olfactif de la corne d'Ammon de Zuc1ccrkandl
(Riechbündel des Ammonshornes).
La partie antéro-inlerne de l'espace perforé antérieur fait partie de la
face inférieure de la tête du noyau caudé (CNC) ; elle se prolonge à. la face
interne de l'hémisphère, sous la forme d'une mince bandelette grise, com-
prise entre la bandelette diagonale et la racine olfactive interne et atteint
en haut le carrefour olfactif de Broca (CB). (Voy. Coupes vertico-transver-
sales et horizontales microscopiques, fig. 280, 296, 314 et 319 à 322.)
La partie postérieure de l'espace perforé antérieur répond a la face infé-
rieure du globus pallidus (NL,, NL2), la partie externe à la face inférieure
du 3" segment du noyau lenticulaire (NL3) ; mais, tandis que la tète du
noyau caudé fait directement saillie à la base du cerveau où il n'est
recouvert par aucune lame de substance grise, le globus pallidus et le
3" segment du noyau lenticulaire sont séparés de la lame grise qui recouvre
l'espace perforé antérieur, par une couche de fibres blanches toujours très
manifeste (fig. 282 et 283). Ces fibres appartiennent aux radiations olfactives
destinées au cerveau intermédiaire, et au cerveau moyen; elles se dirigent t
d'avant en arrière et traversent en partie lasub.stancc innommée de 7 ? e/c/« ? < et
l'anse du noyau lenticulaire. (Voy. plus loin Coupes macro et microscopiques.) ')
Les bandelettes diagonales de Broca (bd) ou faisceaux olfactifs des cornes
d'Ammon de Zuckerkandl, se détachent de chaque côté du bec du corps
calleux. Parallèles et adossées l'une il l'autre sur la ligne médiane, en
avant du bec du corps calleux, les bandelettes diagonales divergent bientôt
pour se porter obliquement en dehors et en arrière; elles traversent en dia-
gonale l'espace perforé antérieur (Epa) et se dirigent vers le bord adhérent
du lobe sphénoïdal, en formant le plus souvent un faisceau unique, plus
rarement dédoublé ou étalé à la surface de l'espace perforé antérieur.
Les bandelettes diagonales de Broca représentent une partie diffé-
renciée de l'écorce du cerveau antérieur, analogue aux fibres langen-
ticllc.s de l'écorce et il la couche réticulée d'Arnold. Leur origine apparente
au niveau du bec du corps calleux est variable suivant les sujets. Le plus
souvent, les bandelettes diagonales font suite aux nerfs de Lancisi. situés
sur la face supérieure du corps calleux; elles passent dans ce cas au-
dessus du bec du corps calleux. D'autrefois, les nerfs de Lancisi se
jettent nettement sur la première circonvolution du lobe limbique (L,);
le bec du corps calleux se termine alors par un bord tranchant, libre, au-
dessous duquel se dégagent deux faisceaux blancs d'aspect rubané, qui se
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 30ï
continuent avec les bandelettes diagonales de Broca. Chaque bandelette
semble naître dans ce cas des fibres longitudinales du septum lucidum, de
Fig. 183. - Face inférieure des hémisphères cérébraux. Le pôle temporal a été enlevé
de chaque côté, alin de montrer le trajet de la bandelette optique. (D'après la photo-
grahie d'une pièce durcie dans l'alcool.)
Ag, aqueduc de Sylvius. - BIT, bandelette optique bd, bandelette diagonale de Broca.
- Bol. bandelette olfactive. - C : 1, corne d'Ammon. (C), cap de la troisième circonvolution
frontale. - Cal, calotte ou otage supérieur du pédoncule. - Cg, circonvolution godronnée.
Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. - ds, diverticule du subicu-
culum. - £ 1)((, espace perforé antérieur. - f3, troisième sillon frontal. - f,, sillon olfactif ou
quatrième sillon frontal. - Fe, faisceau externe du pédoncule cérébral. - Fin,. faisceau interne
du pédoncule cérébral. Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. - h,
sillon de l'hippocampe. - I, insula. ipo, incisure préoccipitale de Schwalbe. IC-+po,
branche commune aux scissures calcarine et ltariéto-occiltitalc. - Li, première circonvolution
limbique. - Lg, lobule lingual. mp, sillon marginal postérieur. NA, noyau amygdalien.
- oP,(G¡'), partie orbitaire de la première circonvolution frontale ou gyrus reclus. 0F1. 03,
partie orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions frontales. ot, sillon collatéral.
Il, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. l'ol, pédoncule olfactif. 7,i,l, pli rétro-
limbique. Qp. tubercule quadrijumeau postérieur. Rôle, racine olfactive externe ? 77/,
sillon de la troisième paire. - S(a), branche antérieure de la scissure de Sylvius. - Si,
vallée de Sylvius. - Sih, scissure inter-hemispherique. Spp, substance perforée pos-
térieure. T,, T2, première et deuxième circonvolutions temporales. 1 ? la, deuxième et
troisième sillons temporaux. Tc, tuber cincrcum. Tm, tubercule mamillaire. Toi,
trigone olfactif. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - xPcs, entrecroisement
du pédoncule cérébelleux supérieur.
i - 308 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Mol !
Pédoncules du sep-
tum lucidum.
Développement du
lobe olfactif.
Chez les mammi-
fères n osmatiquos »
le toho olfactif est
très développé.
Chez le cheval le
ventricule olfactif
persiste.
Désert olfactif
des animaux anosma-
tiques.
là le nom de pédoncules du septum lucidum (PSI) qui leur a été donné
(voy. septum lucidum), d'autres fois encore les bandelettes diagonales sem-
blent être la continuation de l'extrémité antérieure du tamia tecta.
Le système olfactif, composé du bulbe, de la bandelette et des racines
olfactifs, représente, au point de vue embryologique, comme en anatomie
comparée, un véritable lobe cérébral développé au dépens de la vésicule
des hémisphères. Ce lobe, dit lobe olfactif, est à la vésicule des hémi-
sphères ce que la vésicule oculaire primitive est au cerveau intermédiaire;
il est volumineux chez le foetus, renflé à son extrémité antérieure, et creusé
d'une cavité qui communique avec le ventricule latéral, immédiatement
en avant de la tête du noyau caudé.
Plus tard, la cavité s'oblitère ; la base du lobe devient le tubercule
olfactif, son extrémité antérieure renflée, le bulbe olfactif, sa pièce interne
devient la bandelette olfactive.
Le bulbe olfactif est extrêmement développé chez les mammifères dits
osinatiques par Broca. Le bulbe volumineux gris-rosé, de consistance
molle, occupe la partie la plus antérieure de la cavité crânienne. Le
cule olfactif, épais, court, ramassé sur lui-même, donne naissance en z
arrière à deux cordons blancs volumineux, les circonvolutions olfactives;
l'externe se continue avec la circonvolution de l'hippocampe en formant le
lobe ]J ? Jl'ifon)le, l'interne avec l'extrémité antérieure, de la circonvolution du
corps calleux. Les deux circonvolutions interceptent un petit espace trian-
gulaire de substance grise, l'espace perforé antérieur. Chez quelques mam-
mifères, en particulier chez le cheval, la cavité du lobe olfactif persiste, et
forme un véritable ventricule olfactif, qui s'ouvre par l'intermédiaire d'un
canal étroit dans le ventricule latéral, immédiatement en avant de l'extré-
mité antérieure de la tète du noyau caudé.
Chez les animaux dits anosmaliques par Broca, en particulier chez les
cétacés delphiniens (dauphins, marsouins), le trigone olfactif fait défaut,
et à sa place on constate une région absolument lisse, qui occupe la partie
postérieure du lobule orbitaire et que Broca a désignée sous le nom de
désert olfactif.
Dès que les circonvolutions cérébrales ont été mieux connues et mieux étu-
diées, et que l'on a cherché il décrire ou il reporter sur une figure la topographie,
exacte d'une lésion corticale, on a éprouvé le besoin d'une nomenclature et
d'une notation fixes et uniformes. Ecker puis Broca ont jeté les bases de nota-
tions qui sont devenues aujourd hui au moins dans leurs grandes lignes
d'un usage courant pour la majorité des auteurs.
Dans les deux notations, les lobes de l'hémisphère sont désignés par la lettre
majuscule de leur adjectif qualificatif latin : ainsi le lobe frontal porte la lettre F,
le lobe pariétal la lettre P, etc. -Les circonvolutions portent de même les lettres
majuscules, les sillons les lettres minuscules des lobes auxquels ils appartien-
nent, suivis de l'exposant 1, 2, 3, en comptant, les circonvolutions et les sil-
lons de haut en bas. Ainsi se trouvent étiquetées p. ex., F,, l'=, Fa, 'l'" T"
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 309
1'3' en allant de haut en bas les trois circonvolutions frontales et temporales.
Mais les divergences commencent lorsqu'il s'agit des circonvolutions rolan-
diques, des circonvolutions de la face inféro-interne de l'hémisphère, des scissures
et des sillons. Ecker désigne les circonvolutions frontale et pariétale ascen-
dantes par les lettres A et B; Broca par les lettres F et P, lettres déjà employées
pour désigner les lobes frontal et pariétal. A la face inféro-interne le lobule fusai-
forme est désigné T4 par Ecker, 0, par Broca; le lobule lingual T5 (Ecker), 05
(Broca); le cunéus Oz (Ecker), 06 (Broca). Malgré ses beaux travaux sur le lobe
limbique et sur l'importance de ce lobe dans la série des Vertébrés, Broca rat-
tache cependant dans sa notation la circonvolution 'le 1'hippncmnpe au lobe tem-
poral et la désigne par la lettre T.. Quant aux scissures et sillons, Broca désigne
les scissures principales ou lobaires par des lettres majuscules ; Ecker ne conserve,
de lettres majuscules que pour la scissure de Sylvius (S), les autres scissures
portent des lettres minuscules.
Dans la notation que nous avons adoptée pour nos ligures de cerveaux ou
pour nos séries de coupes soit microscopiques, soit macroscopiques, nous nous
sommes efforcés d'employer une notation consacrée par l'usage et nous en
avons emprunté les éléments soit il la notation d'Ecker, soit il la notation de
Broca; nous n'avons pas hésité à abandonner l'une et l'autre de ces notations,
lorsque l'usage avait fait prévaloir un certain nombre de termes brefs, descriptifs
et d'un emploi journalier.
Nous avons suivi la notation d'Ecker, et de Broca pour les circonvolutions fron-
tales, pariétales, temporales et occipitales de la convexité de l'hémisphère. Avec
Charcot, nous avons désigné les circonvolutions frontale et pariétale ascendantes
par les lettres Fa, Pa, lettres consacrées par l'usage, au moins en France. Avec
Ecker, nous avons adopté pour les sillons inlerpariélal et interoccipital les lettres
ip et io et pour la scissure pariéto-occihilale, les lettres po. Nous avons au con-
traire, suivi Broca, en adoptant les majuscules pour la scissure de Sylvius (S), pour
la scissure de Rolalldo (R) et pour la scissure calcanitte (It).
A la face inféro-interne de l'hémisphère nous avons conservé les noms de
cunéus (C), prnscunéus (PrC), lobule lingual (Lg), lobule fusiforme (Fus), introduits
dans le langage anatomique par Burdach et que l'usage a définitivement consa-
crés. Ces dénominations présentent en effet l'immense avantage d'être descrip-
tives, brèves et faciles il comprendre.
Nous n'avons pas cru devoir considérer comme circonvolutions spéciales,
soit la face interne de la première circonvolution frontale, soit la/ilce orbitaire des
trois circonvolutions frontales et nous nous sommes contentés de placer les
lettres minuscules m et o devant les circonvolutions frontales pour désigner
leurs faces internes ou orbilrtircs respectives (111 l ? o F,, o F ? o F3).
Quant au lobe limbique, nous avons rejeté les notations admises par les diffé-
rents auteurs et qui du reste ne concordent pas entre elles. Nous avons désigné la
circonvolution du corps calleux sous le nom de première circonvolution limbique
(L,) et la circonvolution de l'hippocampe sous celui de deuxième circonvolution
limbique (L,). Mais comme le terme de circonvolution de l'hippocampe est con-
sacré depuis longtemps par l'usage, nous avons joint la lettre Il il (le telle
sorte que cette circonvolution est notée sur nos dessins soit L2 (H), soit Il (LJ,
soif simplement II.
Dans le tableau suivant se trouve résumée la notation employée dans nos
différentes ligures :
NOTATION -
DES ANFRACTUOSITÉS ET CIRCONVOLUTIONS CEREBRALES
EMPLOYÉE BANS NOS FIGURES
Scissure de Sylvius S.
Sa branche antérieure ..... S(a)
Sa branche verticale . S(v)
Sa branche postérieure ...^.. S(p)
L'éperon supérieur de cette
branche .. '. S'(p)
L'éperon inférieur de cette
branche ..........' S"(p)
Incisures de la branche postérieure :
Incisure frontale de l'opercule. ifop
Incisure pariétale de l'opercule. ipop
Incisure temporale de l'oper-
cule itop
Lobe de l'Insula I.
Sillons :
4. Sillon marginal antérieur.. ma
2. Sillon marginal postérieur . mp
3. Sillon marginal supérieur.. ms
4. Sillon principal de l'insula "
ou sillon insulaire i
Circonvolutions :
1. Circonvolution antérieure de
l'insula.......... la
2. Circonvolution postérieure de
l'insula.......... Ip
3. Bord ou pli falciforme de
Broca (Seuil de l'insula).. Sf
Lobe central (d'Ecker) C.
Sillons : "
1. Scissure de Rolando..... R
2. Sillon paracentral ..... parc
Circonvolutions "
1. Circonvolution frontale as-
pendante Fa
2. Circonvolution pariétale as-
cendante......... Pa
3. Opercule rolandique .... OpR
4. Lobule paracentral...... Parc
Lobe frontal F.
Sillons : .
9. Sillon prérolandique supé-
rieur........... prs
2. Sillon prérolandique infé-
rieur........... pri
Sillon prérolandique formé
par l'union des deux sillons
précédents pr
3. Premier sillon frontal.... si
Ses incisures : .. fil
4. Deuxième sillon frontal... f
Ses incisures f2l
Incisure du cap....... ic
5. Sillon de la deuxième circon-
volution frontale /"2
6. Incisure en H ....... f3
7. Sillon olfactif ..... , f,.
8. Sillon fronto-marginal... fin
9. Sillon orbitaire externe... soe
10. Sillon sus-orbitaire..... so
Deuxième sillonsus-orbitaire. so'
Circonvolutions : .
4. Première circonvolution fron-
tale ? ......... . Fi
Sa portion interne ..... mF, .
Sa portion orbitaire..... ouf,
Gyrus rectos....... OFL(G1')
2. Deuxième circonvolutionfrou-
tale F2
Sa portion orbitaire..... oF2
3. Troisième circonvolutionfron-
tale F, .
Son opercule........ OpR
Son pied pF, . "
Son cap.......... 13(c)
Sa portion orbitaire 0F3
Lobe pariétal P.
Sillons : -
4. Sillons post-rolandique ... por
2. Sillon inter-pariétal..... ip
Ses incisures ip'
Incisure de Jensen ..... j
3. Sillon pariétal transverse .. pt
Circonvolutions : .'
1. Circonvolution pariétale su-
périeure . : ....... * P,
2. Sa portion interne ou Prc-
cunéus PrC
Son premier pli vertical de
Gromier .........
Son deuxième pli vertical de
Gromier......... rG2
3. Circonvolution pariétale infé-
rieure ......... Il
Son opercule OpP$
Circonvolution marginale su-
rieurs Gsm
Pli courbe......... Pc
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE.
311
Lobe temporal T.
Sillons :
1. Sillon parallèle il
Ses branches verticales .. tin, t ?
2. Deuxième sillon temporal.. tu
3. Troisième sillon temporal.. t3
Incisure pré-occipitale.. ipo
4. Sillon temporal profond.. tp
5. Incisure temporale..... it
6. Scissure collatérale .... ot
Circonvolutions : "
1. Première circonvolution tem-
porale........ T,
2. Deuxième circonvolution tem-
porale......... T2
3. Troisième circonvolutiontem-
porale.......... T3-
4. Région rétro-insulaire ou
circonvolution temporale
transverse ou profonde.. Tp
Lobe occipital O.
Sillons : . z
4. Sillon occipital antérieur.. oa
2. Sillon pré-occipital ...... ipo
3. Scissure parié to-occipitale po
i 4. Scissure calcarine. : .. K
Son éperon supérieur.... K'
. Son éperon inférieur.... K"
Branche commune aux scis-
sures calcarine et pariéto-
occipitale........ Ti-1-po
5. Sillon inter-occipital.... io
6. Sillon occipital transverse. os
7. Troisième sillon occipital.. 03
8. Sillon du.cunéus, . : .. c
9. Sillon du lobule lingual.. 19
10. Scissure collatérale.... ot
Circonvolutions :
1. Première circonvolution occi-
pitale.......... Oi
2. Sa portion interne ou Cunéus. C
Son pli de passage pariéto-
occipital interne et supé-
rieur api
3. Deuxième circonvolution oc-
cipitale......... Oa
4. Troisième circonvolution oc-
cipitale......... 03
5. Circonvolution occipitale des- -
cendante (gyrus descen-
dons).......... D
6. Lobule lingual. , Lg
Plis cunéo-linguaux.... ¡;clg
7. Lobule fusiforme ..... Fus
Grand lobe limbique de Broca L.
Sillons :
i. Sillon calloso-marginal... cm .
Sa partie verticale .... cm'
2. Scissure sous-pariétale... sp
3. Sillon intra-limbique.... 1
4. Sinus du corps calleux... ses "
5. Sillon de l'hippocampe... h
6. Sillon fimbrio-godronné .. fg
7. Sillon primaire (Incisura pri-
ma) ...... fp
8. Sillontardif(fissuraserotüra). fs
Circonvolutions : "
1. Première circonvolution lim-
bique ou circonvolution du
corps calleux.. Li
Isthme du lobe limbique ou
isthme antécalcarinien .. L(i)
Carrefour olfactif de Broca.. CB B
2. Deuxième circonvolution lim-
bique ou circonvolution de
l'hippocampe H(Lz)
Circonvolutions sous-calleuses. Csc .
Circonvolution du crochet.. U
Plis de passage :
Pli fronto-limbique..... xfl
Pli pariéto-limbique anté-
rieur rpla
Pli pariéto-limbique posté-
rieur rplp
Pli cunéo-limbique..... izcl
Pli rétro-limbique ..... 7-2-1
Pli temporo-limbique.. r.tl
3. Circonvolution intra-limbi-
que ou circonvolution go-
dronnée , ...... Cg
Bandelette de Giacomini.. BG
Fasciola cinerea...... 1 ! c
Taenia tecta........ tec
Nerfs de Lancisi.... NL
Circonvolution géi1Ïculée.. Cgn
Bandelette diagonale de
Brocha bd
4. Lobe olfactif.
a Lobule olfactif antérieur.. Lola
Bulbe olfactif...... Bol
Pédoncule olfactif.... Pol
Tubercule olfactif .... Tol
Racine olfactive externe . Role
Racine olfactive interne . Roli
Carrefour olfactif d ebroca. CB
(3 Lobule olfactif postérieur.. Lolp
Espace ou substance perfo- Epa
rée antérieure.... ou Spa
Bandelette diagonale de
Broca......... b : l
312 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
. BARACHt. SullecÏ1'convoluzioni cerebrali. Modena, 1879. -BEER B. Ueber die Furchen
der Convexitlit der Grosshirnhemisphâren des Menschlichen Foetus. Wien. medic. Presse
1889. BwnrT. Anatomische Studien an VerbI1echel'gehimen. Wien 1879. - Do Même.
Vergleichende Aitatorniede)CTchii, ? zobei,flilche. Real EncyclÓpoedie der gesamunt Heilhunde,
Bd III, 1893. -.BETZ. JVaeAtueM zweier Gehimcentm. Centralbl. f. d. med. Wissenschaft,
1874. B1SCQOFF. Die Grosshirnwindungen der Menschen. Abh. d. K. bayer. Akad. d.
Wissensch. 1868. Brissaud. Anatomie du cerveau de l'homme, avec atlas. Paris, 1893.
- P. BROC.1. Étude sur le cerveau du gorille. Revue d'Anthropologie, 1878, p. 1. Du
Même. Nomenclature cérébrale. Dénomination des divisions et subdivisions des hémisphères et
des anfractuosités de leur surface. Revue d'Anthropologie, 1878, p. 193. Du Même. Ana-
tomie comparée des circonvolutions cérébrales. Le grand lobe limbique et la scissure limbique
dans la Série des mammifères. Revue d'Anthropologie, 1878, p. ,38b. Du Même. Recherches
sur les centres olfactifs. Revue d'Anthropologie, 1879, p. 385. Burdach. Vom Baue und
Leben des Gehirns. III Bande, 1819-1826. CALOlu. Del cervello nei due tipi brachicefalo e
dolichocefalo. Bologna, 1870. Cunrrmcan. The development of the gyri and sllici on the
surface of the Island of Reil of the humain brain. Journ. of Anat. and Physiol. XXV N S, V
3, p. 338, 1891. - DEBIERBF. La moelle épinière et l'encéphale. Paris, 1894. - Ebers-
taller. Zur Anatomie und Morphologie der insulta Reilii. Anat. Anzeig. II, 1887. Ecker.
Die Hirnwindungen des Menschen, 1873 et 1883 (2° Édit.) FLESCII. Untersuchungen ubel'
Yerbrech81'gehii'ne. Wurzburg, 1886. FÉRI £ . ,Tl'aité élémentaire d' Anatomie médicale du
système nerveux. Paris, 1886. Foville. Traité complet' de V anatomie, de la physiologie et
de la pathologie du système nerveux cérébrv-spincel, 1844. Giacomini. Varietadelle cÏ1'con--
voluzioni cerebrali dell'uomo. Torino, 1882. Du Même. Guida allo studio delle circmivolu-
zioni cerebrali dell'uomo. Torino, 1884. Gratiolet. Mémoire sur les plis cérébraux de
l'homme et des primates. Paris, 1854. GOLDDERG. Zur Morphologie der lnsulcc Reilü.
Anat. Anzeiger, II,. 1887. JENSEN. Die Furchen und Windungen der Menschlichen Gross-
himhemisphare. Zeitsch. f. Psych. Bd XXVII, 1870. IlAMY. Contribution à l'étude du
développement des lobes cérébraux. Revue d'Anthropologie, 1873.- HERVE. La circonvolu-
tion de Broca. Th. Paris, 1888. HESCHL. Die Tiefenwindungen des Menschlichen Gros-
lcirnsunddie Ueberbrùcliung der Cenlral fecrche. Vr. med. WoellenschrifL, 1873. - Du même.
Ueber die vordere quere Schlifenwindung. Wien, 1878. HiTZc. Untersuchungen tuber das
Gehirn. Berlin, 1874. HUGUENIN. Anatomie des centres nerveux. Trad. de l'allemand
par Keller et annoté par M. Duval. Paris, 1879. Hesr.Er. A Manuel of the Anatomy of
Vertebrated Animais. London, 1871. - LEURET et Gratiolet. Anatomie comparée du sys-
tème nerveux. Paris, 1839-1857. - LUSSANO. Compendio anatomico délie, circonvoluzioni
cerebrali. Milano, 1866. - mindel. Article Gehirn in Eulenburg's Encyclopaelia. 2 Aufl.
1886. MEYNERT. Die Windungen der co7zvexen Oberllàche des Vorderhirns. Arch-. f. Psych.
1877, VII. Du Même. Vom Gehirne der Scngetlziere. Stricker's Handbuch, 1870. Min-
GANizzI. Ueber clie Ent'1Oief¡elung der Furchen und Windungen des menschlichen Gehirzzs.
Moleschott's Unters. XIII, Bd 1888. Owex. On the Anatomy of Vertebrates, III, 1868.
PANSCH. Die Furchen und Wülste am Grosshirn des Menschen. Berlin, 1879. Pozzi.
Circonvolutions cérébrales. Dictionn. encycl. 18-in. -RoLANDo. Della St1'l¿ttÚm degliemisferi
cerebrali. Mem. della Reale Accad. d. Scienze di Torino, t. XXXV, 1831. SCHNOPFHAGEN.
Ueber die Entstehung der Windungen. Psych. Jahrb. IX Bd, 1890. SERNOW. Die indivi-
duellen Typen d. Hirnwindungen. Moskau, 1877. TESTUT. Traité d'Anatomie humaine.
Paris, 1893. Tuner. The Convolutions of the laziman Cerebrum topographically coHStde-
red. Edinburg, 1866. Turner. The Convolutions of the brain, ti study in comparative
Anatomy. Verhandl. d. X interne med. Congresses. Berlin, 1891, Bd II, Abph I.
Wagner. Yorslzcdien zu einer wissenschaftl. Morphologie des Gehirns. Gottingen, 1860-62.
AVeisbach. Die Supraorbital Windungen des menschlichen Gehirns, Wiener Med. Zeitschr.
XXVI, 2-3. WERNICK. Das Ul"1v £ ndungssystem des Menschlichen Gehirns. Arch. f.
Psych. VI, 1876. ZucKERKANDL. Ueber das Riechcentrum. Stuttgart, 1887.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 313
BASE DU CERVEAU .
Pour étudier la base du cerveau, on pratique en général une section
transversale, qui sépare le cerveau de l'isthme de l'encéphale, au niveau
du bord supérieur de la protubérance (fig. 183). L'étude du plan de sépa-
ration, c'est-à-dire de la coupe des pédoncules cérébraux, peut donc se faire
à propos de l'étude de la base du cerveau.
La base du cerveau s'étend d'avant en arrière, du bec du corps calleux
jusqu'au bord antérieur de la protubérance, où elle s'insinue entre les pédon-
cules cérébraux en formant le trou borgne antérieur ou supérieur ou fossette
inlerpédonculaire. De chaque côté elle atteint la racine olfactive externe
qui la sépare de l'insula; le lobe olfactif postérieur que nous venons d'étu-
dier appartient donc aussi à la base du cerveau, dont les bords corres-
pondent assez exactement à la ligne sinueuse, le long de laquelle s'arrêtent
les circonvolutions cérébrales de la face inférieure des hémisphères.
La base du cerveau est formée :
1° Sur ses par le lobe olfactif postérieur de Ilis, à savoir
l'espace perforé pèûérieur et la bandelette diagonale de Broca que nous
venons d'étudier.
2° Sur la ligne médiane par une mince membrane grise, la commissure
grise de la base de Ilenle, formée par une partie du plancher du cerveau
antérieur, parle plancher du cerveau intermédiaire (plancher du troisième
ventricule) et par une partie du plancher du cerveau moyen.
La commissure grise de la base répond au conlluent inférieur du
liquide céphalo-rachidien, par conséquent à la partie la plus déclive et
la plus concave de la base, lorsqu'on considère le cerveau entouré de
ses membranes (arachnoïde et pie-mère), et contenu dans la voûte du
crâne. Elle présente un certain nombre d'éléments blancs surajoutés, ce
sont : le chiasma des nerfs optiques, les bandelettes optiques et les tuber-
cules mamillaires.
Le chiasma et les bandelettes optiques subdivisent la commissure grise
de la base en deux régions :
1° Une petite région antérieure, triangulaire, connue sous le nom de
lame sus-optique ou de lame terminale embryonnaire, et comprise entre
le chiasma des nerfs optiques et le bec du corps calleux.
2° Une région postérieure losangique, le losange ohlohécloucolccire,
dont la moitié antérieure est occupée par le luber-cinereum, la tige pilai-
tccirc et le corps pituitaire, et dont la moitié postérieure est formée par les
tubercules mamillaires et Y espace perforé postérieur.
Au point de vue embryogénique, la lame sus-optique appartient au cer-
veau antérieur, le tuber cinereum et les lubevcules mamillaires au cerveau
intermédiaire, l'espace perforé postérieur au cerveau moyen.
Nous étudierons successivement :
Base 41n cerveau.
Commissure prise
de la hase de Ileule.
Eléments surajoutes.
1 314 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Chiasma des nerfs
optiques.
Livertir : ule ou re-
ecssus sus-optique.
llantlelettes opti-
Ilues.
1° Le chiasma et les bandelettes optiques.
2° La lame sus-optique.
3° Le losange opto-pédoucrrlaire.
'L° Chiasma et bandelettes optiques. Le chiasma des nerfs optiques
(fig. 183, 187), formé par l'entre-croisement incomplet des nerfs optiques,
se présente sous la forme d'une petite lame quadrilatère, qui mesure e
5 à 6 millimètres d'avant en arrière, et dont la largeur varie de 12 à
14 millimètres. De ses angles antérieurs partent en divergeant les nerfs
optiques, qui pénètrent par les trous optiques dans la cavité orbitaire; de
ses angles postérieurs se détachent les bandelettes optiques (BII) (tractus
opticus), qui se dirigent obliquement en arrière et en dehors, croisent la
face inférieure des pédoncules cérébraux, atteignent la face inférieure
libre de la couche optique, où elles se terminent dans deux ganglions pro-
fondément enclavés dans la couche optique, les corps genouillés externe et
interne (fig. 183, 187).
Les nerfs optiques sont libres dans tout leur trajet, leur section estova-
laire à leur origine, mais s'arrondit au delà du trou optique. Le chiasma et
les bandelettes optiques sont aplatis et adhérents à la commissure grise de
la base. Le chiasma des nerfs optiques est aplati de haut en bas, sa face ^
inférieure est libre et repose sur la gouttière optique; sa face supérieure, jja
adhérente à la commissure grise de la base, fait partie de la paroi inférieure ..
du troisième ventricule ; son bord postérieur se continue avec la substance
grise du tuber cirzermcnz, son bord antérieur avec la lame sus-optique. Cette
dernière, forme avec la substance grise qui recouvre la face supérieure du
chiasma un angle aigu, ouvert en haut et en arrière, dont le sinus est occupé
par un diverticule du troisième ventricule, le divei-liciite ou l'ecessus sus-
optique (ro) (fig. 188).
Les bandelettes optiques sont également aplaties de haut en bas, et
adhérentes par leur face supérieure à la commissure grise de la base, dans
toute la partie avoisinant le chiasma des nerfs optiques. Toutefois, au
niveau de son trajet pédonculaire, chaque bandelette est aplatie latérale- .
ment et présente une face externe libre, recouverte par la circonvolution '
de l'hippocampe (L.,[II]), une face interne, libre également, en rapport avec
la face inféro-externe du pédoncule, un bord inférieur libre et un bord supé-
rieur adhérent il la substance innommée de Reichert qui recouvre le globus
pallidus. Sur les coupes vertico-transversales, la bandelette optique pré-
sente au voisinage du chiasma une surface de section ovalaire, aplatie de
haut en bas, et dans son trajet pédonculaire une surface de section losan-
gique. (Voy. Coupes veJ'tico-tl'ansvel'sales maC1'O et nt iCl'oscopiques.)
La bandelette optique et le chiasma ne sont pas formés par un système '
de fibres homogènes; ils renferment au moins trois ordres de fibres, dont t
deux appartiennent au système visuel, le troisième, très vraisemblablement 1.
au système auditif. Le chiasma et chacune des bandelettes optiques con-
tiennent en effet un faisceau visuel direct, un faisceau visuel ou optique
evoisé et un faisceau commissural ou azciforme; ce dernier occupe le bord
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 31;i : >
interne de la bandelette et le bord postérieur du chiasma et forme la commis-
sure inférieure de la base du cerveau ou commissure de Gudden (fig. 184).
Le faisceau visuel croisé, le plus volumineux, occupe la face inférieure
ou libre de la bandelette, il affecte sur une section transversale la forme
d'un croissant à concavité supérieure et occupe la partie interne et supé-
rieure du nerf optique du côté opposé. Le faisceau visuel direct, beaucoup
moins volumineux, situé dans la concavité du faisceau visuel croisé,
atteint le bord externe de la bandelette et occupe la partie externe du nerf
optique du même côté.
Faiscoau visuel
croisé.
Faisceau visuel
direct.
F ! G. 184. - Isthme de l'encéphale du lapin vu par sa face inférieure. Chiasma des nerfs
optiques, commissure de Gudden, commissure de Meynert, traclus pédonculaire
transverse et corps trapézoïde. (D'après Gudden.)
73/1, bandelette optique. Ca, étage supérieur ou calotte du pédoncule (région du faisceau
triangulaire de l'isthme do l'encéphale). CG, commissure de Gudden. Cgi, corps genouillé
interne auquel aboutit la commissure, de Gudden. Cl, première paire ccrvic;tle. - C : 11, con-
missure de Meynert séparant le faisceau externe 1'e, du pied du pédoncule du faisceau
interne Pi. 1·'11, fasciculus l'ctl'utl0.Xl1 de Meynert se rendant au ganglion int.Cl'-pl'dnl1cu-
laire Gi.p. 1lCv, hémisphère cérébelleux. 7/, infundibulum. NIT, nerf optique.
Oi, olive inférieure ou bulbaire. Po, protubérance. PTml, pédoncule du tubercule ma-
millaire latéral situé en dedans du sillon du nerf moteur oculaire commun 1/ entre le faisceau
interne du pied du pédoncule Pi et le fasciculus retrouexus de MeynertF ? Py, pyramide du
bmbe.<t,trou borgne inférieur ou I>ullto-protubérantiel. -Tc, tnhcr cinereutn. - 1·m,W ber-
cule mamillaire mi·dian.-1'nal, tubercule mamillaire latéral.7'jt)<. tractus pédonculaire trans-
verse de Gutlden. - T1', corps trapézoïde. xPy, entre-croisement pyramidal. xll, chiasma
des nerfs optiques. ? nerf moteur oculaire commun. J', nerf trijumeau. VI, nerf
moteur oculaire externe.
3lfi ANATOMIE' DES CENTRES NERVEUX.
La racine externe
de la bandelette op-
tique est constituée
par les faisceaux vi-
suels croisé et di-
rect.
La racine interne
ost constituée par la
commissure de Gnd-
den.
La commissure de
Üuddcn relie les dcnx
corps genouillés in-
ternes.
Commissure de
Meynert. !
L'atrophie du faisceau croisé se manifeste par une coloration grise de
la face inférieure ou libre de la bandelette, limitée en dehors par le faisceau
direct blanc et non dégénéré. Lorsque l'atrophie atteint le faisceau direct, la
lame grise dégénérée est située le long du bord externe de la bandelette et le
long du bord externe du nerf optique du même côté. (Voy. Nerf optique, II.)
Les faisceaux visuels croisé et direct constituent la racine externe de la
bandelette optique, racine qui se termine dans le corps genouillé externe,
lepulvinar et le tubercule quadrijumeau antérieur.
La commissure inférieure de Gudden. comprend le tiers de la bande-
lette optique, dont elle constitue la racine interne, racine qui se termine .
dans le corps genouillé interne et le tubercule quadrijumeau postérieur. La
commissure de Gudden se loge dans la concavité du faisceau visuel direct;
convexe par sa face supérieure, elle est également convexe par sa face infé-
rieure. Ses fibres ne se distinguent pas à l'état normal des libres visuelles,
mais après l'énucléa-
tion des deux yeux,
surtout lorsque celle-
ci est pratiquée chez
de jeunes animaux,
les fibres visuelles
s'atrophient rapide-
ment, et la commis-
sure de Gudden se
présente sous l'as-
pect d'un faisceau ar-
ciforme blanc, étendu
d'un corps genouillé
interne àl'autre corps
genouillé interne. Chez la taupe, qui, dépourvue d'organe visuel, ne pré-
sente qu'un corps genouillé externe et un tubercule quadrijumeau antérieur
rudimentaires, la commissure de Gudden existe seule et le corps genouillé c
interne ainsi que le tubercule quadrijumeau postérieur sont très développés
(Forci). Chez le lapin, la commissure de Gudden se caractérise par la grande
finesse de ses libres et se distingue ainsi nettement des libres visuelles, qui
présentent un calibre beaucoup plus considérable (fig. 184, r185, 18G).
Dans la commissure grise de la base, on trouve au-dessus de la bande-
lette optique un autre faisceau commissural, la commissure de Meynert.
Accolée à la bandelette optique, dont elle suit le trajet mais dont elle est
constamment séparée par une mince lame de substance grise, elle se carac-
térise chez l'homme par le gros calibre et la richesse en myéline de ses
libres réunies en gros fascicules. Ses fibres se terminent les nnes dans le
globus pallidus, les autres dans le corps de Luys; d'autres enfin entrent
dans la constitution du ruban de Reil médian. (Voy. Coupes horizontales
microscopiques, fig. 320 et 31.1
Au voisinage du chiasma, on trouve enfin, inscrit dans l'arc de la com-
t
, ,
Flc. 18. - Coupe verLico-
transversale de la bande-
lette optique du lapin faite
au voisinage des corps ge-
nouillés.
FiG. 186. - Coupe de la
même bandelette faite
au voisinage du chias- ''
ma. (D'après Gudden.)
Bll, bandelette optique (faisceaux visuels direct et croisé).
CG, commissure de Gudden. CM, commissure de Meynert. z
FTe, faisccau clu tubcr cinorcuI1l do Guddpn.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 317
. missure de Meynert, un petit faisceau décrit par Gudden sous le nom de fais-
ceau du tuber cillel'ell1n et dont les fibres s'irradient dans la substance grise
située entre le pilier antérieur du trigone et le faisceau de Vicq d'Azyr.
2° La lame grise sus-optique ou lame terminale embryonnaire est dési-
gnée à tort, sous le nom de racine grise des nerfs optiques; elle n'affecte
en effet avec les nerfs optiques que des rapports de voisinage.
De forme triangulaire, cette lame est comprise dans l'écartement des
deux pédoncules du corps calleux, entre le bec du corps calleux et le
chiasma des nerfs optiques, au-dessus duquel elle se continue avec le tuber
- cinereum. Elle représente la paroi inférieure de la vésicule cérébrale anlé-
rieure, et ferme en 'avant le troisième ventricule. Soulevée au niveau de
sa.partie antérieure par la commissure blanche antérieure, elle est un peu
. plus épaisse sur ses parties latérales que sur la ligne médiane, où elle est
très mince et déprimée, aussi se déchire-t-elle facilement, lorsqu'on ren-
verse en arrière le chiasma d'un cerveau reposant sur un plan horizontal.
L'orifice ainsi artificiellement obtenu conduit dans le troisième ventricule.
La lame sus-optique s'unit au bord antérieur du chiasma sous un angle
aigu. Le sinus de cet angle, ouvert dans le troisième ventricule, est situé
immédiatement en avant de l'icr.funliGul2cm, et constitue le diverticule ou
le cul-de-sac optique du troisième ventricule connu encore sous le nom
de recessus sus-optique (ro). Il correspond à l'angle antéro-inférieur du troi-
sième ventricule, et est facile à voir sur une coupe antéro-postérieure et
médiane d'un cerveau durci dans le bichromate (fig. 188).
Faisceau du tuber
cinereum.
Lame grise sus-
optique ou lame
terminalo embryon-
uaire.
Hecossus sus-opti-
que.
FiG. 187. Losange oplo-pédonculaire de l'homme, tractus pédonculaire transverse et
faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone. (D'après Gudden.)
Bill, handclclette optique. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne.
fTga, faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone. - If, infundibulum. p, étage
inférieur du pédoncule. - Po, protubérance ? pp, substance perforée postrieure.-Tc, tuber
cinereum. - Tm, tubercule mamillaire. - Tpt, tractus pédonculaire transverse. - III, racines
du nerf moteur oculaire comnun. - II, nerf optique.
318 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Losange opto-pé-
donculaire ou cen-
tral.
Tuber cinereum.
Tige pituitaire.
(,lande pituitaire.
3°Losange opto-pédonculaire ou losange central. - Limité en avant par
les deux bandelettes et le chiasma des nerfs optiques, en arrière par le
bord interne des deux pédoncules cérébraux, le losange opto-pédonculaire
est formé, dans sa moitié antérieure, par le plancher du cerveau intermé-
diaire et dans sa moitié postérieure, par le plancher du cerveau moyen.
Sa moitié antérieure est occupée par le tuber cinereum, la lige et le
corps pituitaires, sa moitié postérieure par les tubercules mamillaires et
l'espace perforé postérieur.
a) Le tuber cinereum (Tc) se présente sous la forme d'une lame grise et
molle, légèrement proéminente, occupant tout l'espace compris entre le
chiasma, les bandelettes optiques et les tubercules mamillaires. Il fait partie
de la commissure grise de la base et se continue en avant, par l'intermé-
diaire de la substance grise qui tapisse la face supérieure du chiasma et des
bandelettes optiques, avec la lame sus-optique et les espaces perforés anté-
rieurs, en arrière avec la substance grise qui tapisse la face supérieure des
tubercules mamillaires et l'espace inter-pédonculaire. Le tuber cinereum,
fait partie de la substance grise centrale du troisième ventricule qu'il ferme
en arrière et en bas. La partie proéminente donne insertion à l'infundi-
bulum ou tige du corps pituitaire, aussi le tubercule cendré est-il encore
appelé base de l'infundibulum.
p) La tige pituitaire ou l'il/fUl/dibulllln du troisième ventricule (fib. 188),
se présente sous la forme d'un cordon rougeàtre de 4 millimétrés de long,
obliquement dirigé en bas et en avant; large à son extrémité supérieure et
creusée d'une cavité, le diverticule de l'infundibulum (rif) qui représente la
partie la plus déclive du troisième ventricule (fig. 188), cette tige se rétrécit
en bas, et s'implante par son extrémité inférieure qui est pleine, sur le corps
pituitaire. Elle est formée par une lamelle de substance grise, qui se con-
tinue avec la substance grise du tuber cinereum et entourée d'une couche
fibro-vasculaire dépendant de la pie-mère.
'r) Le corps ou la glande pituitaire de Vésalc, l'hypophyse de Chaussier,
est appendue à l'extrémité inférieure de l'infundibulum et logée dans la -
selle turcique, où elle se trouve maintenue par un dédoublement de la
dure-mère, le diaphragme de l'hypophyse, pourvu à son centre d'un orifice
pour le passage de la tige pituitaire. Sa base est entourée d'un cercle vei-
neux, formé latéralement par le sinus caverneux, en avant et en arrière par
le sinus circulaire.
De forme ellipsoïde, aplatie d'avant en arrière, à grand axe transversal,
l'hypophyse pèse environ 3o à 10 centigrammes et mesure 12 il 15 milli-
mètres dans son diamètre transversal, 8 millimètres dans son diamètre
antéro-postérieur, et 6 millimètres da.ns son diamètre vertical.
Elle est essentiellement formée de deux parties ou lobes, l'un postérieur,
l'autre antérieur (fig. 188). Le lobe postérieur, le plus petit, d'un gris jau-
nâtre contient seul les éléments nerveux; le lobe antérieur de coloration
rougeàtre et d'aspect glandulaire provient du pharynx primitif.
Les coupes verticales et horizontales établissent que ces deux lobes,
Fin. 188. - Coupe sagittale inter-hémisphérique. Seuil de l'hémisphère et isthme de
l'encéphale. (D'après la photographie sous l'eau d'une pièce durcie dans le bichro-
mate.)
bd, bandelette diagonale de Broca. C, calotte ou otage supérieur du pédoncule. -
CC(g), genou du corps calleux. Cc(r), bec du corps calleux (rostrum). Cc(Spl), bourrelet
du corps calleux (splGnium).- Ce(y), bec postérieur du corps calleux. CE, canal de l'épen-
dyme. - C,9n, circonvolution géniculée. - coa, commissure antérieure. - com, commissure
postérieure. - Gh, ganglion de l'habénula. - Gp, glande pinéale. - Ifa. Ifp, lobe antérieur
et lobe postérieur du corps pituitaire. - Le, lobe central du cervelet. - Lia, lobe antero-
inférieur du cervelet. Liq, lingula. - Lim, lobe inférieur et moyen du cervelet. - Lip, lobe
inféro-postéricur du cervelet. - Lsm, lobe supérieur et moyen du cervelet. lso, lame sus-
optique. - Lsp, lobe supérieur et postérieur du cervelet. - 11, lame terminale embryonnaire.
- Lg, lyre ou psaJterium. - No, nodule du cervelet. - Nt, noyau du toit du cervelet. -
P, pied du pédoncule cérébral. Po, protubérance. Put, pulvinar. 1-lyc, pyramide du
cervelet. Qa, Qp, tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. rif, diverticule de
l'infundibulum. - R111,ruban de Iteil médian. /'0, diverticule sus-optique. sec, sinus du
corps calleux. - SI, septum lucidum. - sll, sillon de Monro. te, tuber cinereum. -
Tg, corps du trigone ? n, pilier antérieur du trigone. - TM, trou de Monro.7'm, tuber-
' cule mamillaire. dtlt, ttenia thalami. - Tv, tubercule postérieur du vermis. - Uv, uvula
(luette). V" quatrième ventricule. - l'Y, valvule de Vieussens. V(cu), verrais (culmen).
- 17(clc), vermis (declivum). - VV, valvule de Vieussens. - lI(Ch), chiasma des nerfs
optiques.
32.0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le lohe postérieur
de la glando pitui-
tairc dérive du cer-
Yeau et présente
un grand développe-
ment chez les pois-
sons.
Structure du lobe
postérieur.
Le lobe antérieur
présente une struc-
ture glandulaire.
Le lobe antérieur
du corps pituitaire
n'est qu'un diverti-
cule du pharynx pri-
mitif.
Tuhercules roamil-
laires.
unis à la surface de l'organe, sont parfaitement distincts et séparés l'un de
l'autre par une lame fibreuse. Sur les coupes verticales et médianes, on
voit de suite que le lobe postérieur entre seul en connexion avec l'infun-
dibulum. Ce lobe dérive en effet du cerveau; il est une dépendance du ven-
tricule moyen et présente chez les Vertébrés inférieurs, en particulier
chez les poissons, un grand développement. Chez les mammifères et chez
l'homme il est rudimentaire. Sa cavité, qui communique chez le foetus
avec le ventricule moyen, fait défaut chez l'adulte, ou n'existe qu'à l'état
de vestige dans la tige pituitaire. La structure de ce lobe est rudimentaire :
au milieu de faisceaux de fibres entrecroisées en tous sens et dont la |
nature histologique est douteuse, on rencontre un grand nombre de petites
cellules fusiformes et arrondies et quelques cellules un peu plus volu-
mineuses, riches en pigment, et qui représentent peut-être des cellules
nerveuses incomplètement développées.
Le lobe antérieur, ou hypophyse proprement dite, revêt sur des coupes
horizontales la forme d'un rein qui embrasse par sa concavité la moitié
antérieure du lobe postérieur. Les coupes verticales et antéro-postérieures
montrent que ce lobe envoie sur la face antérieure de l'infundibulum une
languette très mince, qui s'étend parfois jusqu'au voisinage du chiasma '.
des nerfs optiques. Plein et compacta à sa partie antérieure, le lobe anté- -
rieur est à sa partie postérieure, mou, presque spongieux, et présente même,
une ou deux petites cavités aplaties, remplies d'une matière colloïde, repré-
sentant le dernier vestige de la vésicule de. l'hypophyse.
- Ce lobe est essentiellement constitué par de nombreux tubes épithé-
liaux disposés en réseaux, tubes pleins ou creux, simples ou bifides, droits
ou légèrement contournés, séparés d'un très riche lacis vasculaire par
une membrane propre. Dans ces tubes glandulaires on rencontre deux
variétés de cellules; les unes sont petites, les autres, plus grandes, pré-
sentent les mêmes réactions que la matière colloïde qui remplit la lumière
d'un certain nombre de tubes glandulaires. Au niveau de la languette,
appliqués le long de l'infundibulum, les cylindres affectent tous une direc-
tion parallèle et longitudinale. Les cavités de la région spongieuse du lobe
antérieur sont tapissées d'un épithélium aplati à cils vibratiles. Ce lobe
antérieur, de structure nettement glandulaire, n'est intimement uni au lobe
postérieur que chez les mammifères; chez les autres Vertébrés, il en est
nettement séparé. Ses fonctions sont aussi obscures, aussi peu connues,
que celles de la glande pinéale, du corps thyroïde ou du thymus.
Son développement est intéressant et explique sa structure. Le lobe
antérieur est en effet, comme nous l'avons vu plus haut (p. HI2), un diver-
ticule du pharynx primitif qui, dans les premiers stades de la vie embryon-
naire, a émigré dans la cavité crânienne, à l'union de la partie chordale et
préchordale de la base du crâne.
La moitié postérieure du losange opto-pédonculaire présente à étu-
dier les tubercules mamillaires et l'espace iuclmpédonctrlairc.
Les tubercules mamillaires (corpus co-1)î(.y candicans) (Tm),
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 321
sont formés par deux saillies blanches, arrondies, de 6 millimètres de dia-
mètre, très rapprochées delà ligne médiane et séparées l'une de l'autre par
un sillon profond (fig. 187). Uniques et médians au début delà vie embryon-
naire et jusqu'au troisième mois de la vie foetale, les tubercules mamillaires
restent uniques extérieurement chez beaucoup de mammifères, en parti-
culier chez les ruminants et les rongeurs ; ils sont doubles au contraire chez
les carnassiers. Ces tubercules reposent sur la commissure grise de la base
qui forme la paroi inférieure du troisième ventricule.
Ils sont essentiellement formés d'une substance blanche périphérique,
provenant en grande partie des piliers antérieurs du trigone et du faisceau
de Vicq d'Azyr, et d'un noyau gris central, qui se continue en haut avec la
substance grise centrale, qui tapisse le fond du ventricule moyen. Gudden
a montré que ce noyau central renferme deux groupes cellulaires, l'un
externe qui reçoit le pilier antérieur du trigone et donne naissance au fais-
ceau de Vicq d'Azyr (fig. 193), l'autre interne qui émet un petit faisceau de
fibres longitudinales, le faisceau de la calotte du tubercule mamillaire (Hau-
benbündel) de Gudden. Ce faisceau, parallèle à son origine au faisceau de ? i ? z,yr, se porte en arrière vers la calotte et la région des tuber- ? \Ug¡'-ifuai{¡'3jumeaux, et se perd dans la substance grise de l'aqueduc de
s&r.1'¥.11 ft ! . Il F i :
zon En cl1f ? (lu tubercule mamillaire, entre ce dernier et le bord interne
-^§%^îe8'|flfevîle cérébral on trouve, dans la commissure grise de la base, un
petit ganglion réniforme, qui ne fait qu exceptionnellement saillie chez
l'homme à la base du cerveau, c'est le tubercule mamillaire latéral (Tml,
fig. 193), décrit chez les animaux par Gudden. Ce tubercule, que nous
croyons être les premiers à figurer chez l'homme, émet un petit faisceau
qui se porte en arrière et en bas pour gagner dans la région de la calotte
le ruban de Reil; c'est le pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PT ml,
fig. 193).
L'espace inler-pédonculairc ou espace perforé postérieur (Spp, fig. 187),
de forme triangulaire, s'enfonce par son sommet au-dessus du bord supé-
rieur de la protubérance, en formant un véritable trou borgne connu sous
le nom de fossette inter-pédonculaire. Par sa base, il répond aux tubercules
mamillaires, par ses bords latéraux aux pédoncules cérébraux dont le
sépare un sillon assez profond, le sillon du, nerf moteur oculaire commun,
le long duquel émerge la troisième paire (III).
Le sillon qui sépare les deux tubercules mamillaires parcourt l'espace
inter-pédonculaire de sa base au trou borgne et le divise en deux moitiés
symétriques.
La partie médiane de l'espace inter-pédonculaire est seule criblée
d'orifices vasculaires et mérite seule par conséquent le nom d'espace per-
foré postérieur. Ces orifices livrent passages aux artères lenticulo-optiques
branches du tronc basilaire et des cérébrales postérieures; ils sont séparés
du sillon du nerf moteur oculaire commun par le pédoncule du tubercule
mamillaire latéral (PTml, fig. 184 et 193), faisceau blanc, légèrement sail-
21
Existence rhoz
l'homme du tuber-
cule mamillaire laté-
ral.
Espace intcr-pu-
donculairo.
Trou borgne anti7-
rieur.
Pédoncule du tu-
horculo mamillairo
latéral.
i 322 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ganglion iutcr-
pédonculaire.
Fascicuiusrutro-
llexits de Nleyiiet*t.
t
1> ? loticules cére-
braux.
Sillon longitudinal
des tubercules qua-
drijunteaux.
Le sillon du nerf
nculo-motcnr et le
sillon latéral de : l'isthme séparent, à
la silritec dit 1)-doii-
cule, l'étage infé-
rieur de l'étage su-
périeur.
lant, qui appartient au bord interne de la région sous-optique et de la ré-
gion de la calotte ou étage supérieur des pédoncules. Le pédoncule du tuber-
cule mamillaire latéral est traversé par la plus grande partie des faisceaux
radiculaires de la troisième paire. Le sommet de l'espace inter-pédonculaire
est occupe, chez les rongeurs, par un petit ganglion impair et médian,
décrit par Gudden et par Forel, la gang lion inter-pédonculaire (Gip, fig. -184).
Ce ganglion, très peu visible chez l'homme, occupe chez ce dernier la
voûte de l'espace perforé postérieur et reçoit le faisceau l'étroflexe de
Meynert [fasciculus ? o/7p;E ? ). Chez les rongeurs ce faisceau forme, de
chaque côté de la ligne médiane, une bandelette étendue du tubercule
mamillaire médian au ganglion inter-pédonculaire (fig. 184).
Région des pédoncules cérébraux.
En arrière du losange opto-pédonculaire, on trouve la section transver-
sale des pédoncules cérébraux. Ces derniers, comme du reste la partie posté- '
rieure du losange opto-pédonculaire, se développent aux dépens du cerveau
moyen, et leur configuration extérieure peut être faite avec celle de la
base du cerveau. La région des pédoncules cérébraux, connue encore sous le
nom de région de l'aqueduc de Sylvius, occupe, chez l'embryon, le point
culminant de l'axe coudé encéphalique ; aussi est-il à prévoir que sa paroi
supérieure sera beaucoup plus longue que sa paroi inférieure (fig. 188).
Cette dernière mesure, en effet, depuis le bord postérieur des tubercules
mamillaires jusqu'au bord antérieur de la protubérance, 9 millimètres,
tandis que la paroi supérieure mesure 17 millimètres, des pédoncules de la
glande pinéale à l'origine de la lingula du cervelet.
Vue en section transversale (fig. 183, 189), la région des pédoncules
cérébraux affecte, dans son ensemble, la forme d'un triangle à sommet
tronqué et à bords arrondis, dont la base est antérieure, le sommet postérieur
et les faces latérales obliques en arrière et en dedans. Ce triangle est légère-
ment déprimé à son sommet, sur la ligne médiane, par un sillon longitu-
dinal antéro-postérieur et rectiligne, le sillon longitudinal ou sagittal des
tubercules quadrijumeaux, bordé de chaque côté des saillies qui correspon-
dent aux tubercules quadri jumeaux.
La base est fortement échancréc et présente, sur la ligne médiane, un
sillon profond, médian et antéro-postérieur, qui se continue avec le sillon
médian de l'espace perforé postérieur et avec celui qui sépare les tubercules
mamillaires. De chaque côté du sillon médian, antérieur, on trouve un
second sillon oblique en avant et en dehors, dans le fond duquel on
aperçoit un peu de substance noirâtre, et le long duquel émerge le nerf
oc2clo-motettr ou de la troisième paire; ce rapport lui a valu le nom de
sillon du nerf oculo-moteur. Ce sillon, qui sépare le pied ou étage inférieur
du pédoncule de la calotte ou étage supérieur, est assez large; l'émergence
de la troisième paire se fait en effet le long d'une ligne irrégulière, analogue
à la ligne d'émergence des racines antérieures de la moelle; il est séparé de
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 323 -1
l'espace perforé postérieur par une ])and ele [te blaiichàtreantéro-postéi@ieure,
le pédoncule du tubercule mamillaire latéral de Gudden (fig. 191 et 1931. 1 .
La face latérale du pédoncule présente également un sillon longitudinal,
dans le fond duquel on trouve un peu de substance noirâtre; c'est le
sillon latéral de l'isthme de l'I'ncéphale (sulcus lateralis mesf'l/Cf'phali) (si),
qui sépare en dehors, le pied du pédoncule de la région de la calotte
(fig. -189, 19° ? , 19 ! ).
Quant au champ du triangle il présente : 1° sur la ligne médiane, le raphé
du pédoncule, et au voisinage des tubercules quadrijumeaux, la section
triangulaire de l'aqueduc de Sylvius (Aq, fig. 189), vestige de la cavité du
cerveau moyen; 2° de chaque côté, on trouve une traînée de substance noi-
râtre, toujours très visible, le locus niger de 6'o ? M ! n ! f' ? ? (Ln), situé à l'union
du tiers antérieur avec les deux tiers postérieurs du pédoncule. Le locus
niger affecte la forme d'un croissant à concavité postéro-interne dont les
deux cornes effilées atteignent : l'externe, le sillon latéral de l'isthme de
l'encéphale; l'interne, le sillon du ne1'f uculo-motr'III'.
Une ligne oblique passant par le locus niger (Ln), une deuxième ligne,
antéro-postérieurc passant par le raphé, et une troisième ligne, tranvcrsale,
passant par l'aqueduc de Sylvius, divisent chaque pédoncule cérébral en
trois régions : l'une postérieure, la, région des tubercules quadrijumeaux;
l'autre antérieure, la région du pied du pédoncule ; la troisième, externe
et centrale, la région, de la calotte du pédoncule.
1° Le pied ou l'étage inférieur du pédoncule (P) (y ? e, crus/a,
pédoncule cérébral proprement dit), considéré tour à tour comme le
prolongement du cerveau vers la moelle, ou de la moelle vers le cerveau,
ou comme les bras, les jambes ou les cuisses du cerveau, affecte, sur la
coupe (fig. 189), la forme d'un croissant à concavité postéro-interne; il est
constitué de chaque côté (fig. 190) par une masse volumineuse de gros fais-
ceaux de fibres, étendues du bord supérieur de la protubérance àla base du
cerveau dans laquelle ces fibres pénètrent, pour entrer dans la consti-
tution du segment postérieur de la capsule interne. La bandelette optique
croise le pied du pédoncule au niveau de son point de pénétration dans
l'hémisphère, et établit la ligne de démarcation entre le pied du pédoncule
et la w·gion..oous-llzalanir7uc de la capsule interne.
Cylindriques, rapprochés l'un de l'autre, et comme étranglés au sortir
de la protubérance, où ils mesurent de 12 à 15 millimètres de largeur, les
pieds des pédoncules cérébraux, divergent bientôt obliquement en avant, en
dehors et en haut, interceptent un espace triangulaire, et forment les
parois latérales et postérieures du losange opto-pédonculaire (fig. 183, 190).
En divergeant ils s'aplatissent et s'élargissent, et mesurent 18 il 20 mil-
limètres de largeur, au niveau du point où ils se perdent sous la bande-
lette optique.
Lorsqu'on examine l'encéphale en position ou sur une coupe sagittale,
les pédoncules affectent une direction fortement ascendante; leur bord
postéro-externe est presque vertical et forme avec le bord supérieur de la
)
Locus niger de
Socmmeriniri. ? t
i
Division du pédon-
cule cérébral en trois
régions. ' - - i
Etage intérieur ou ,
pied du pédoncule.
Laban'ictcttcopti-
que établit la ligne
de démarcation entre
le pied du pédoncule
et la région sous-
thalamique do la cap-
sule interne. ;
i
Direction des pé-
dnn''u)('sc6r))rnux.
1 324 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
1 .
1 : Disposition fasci-
culée de la face libre
du pied du pédon-
cule.
protubérance un angle droit (lig. 188, '1 U). Leur bord antéro-mtcrne lait
avec l'horizontale un angle de 45° et avec le bord supérieur de la protu-
bérance un angle de 80°.
De cette inclinaison différente des deux bords, résulte en avant un élar-
gissement du pédoncule dans le sens transversal et en arrière un épais-
sissement de son diamètre antéro-postérieur, ainsi que le montrent très
nettement les coupes transversales du pédoncule.
La face libre du pied du pédoncule est recouverte par la pie-mère; elle
est criblée d'orifices vasculaires et remarquable par sa disposition fasci-
culée. Les faisceaux affectent quelquefois une disposition parallèle et rec-
tiligne ; le plus souvent ils subissent un léger mouvement de torsion de
dedans en dehors et d'arrière en avant. Ce mouvement est beaucoup plus
\
FiG. 189. - Coupe transversale de la partie inférieure du pédoncule cérébral passant
au voisinage du bord supérieur de la protubérance et intéressant le tubercule qua-
drijumeau postérieur, l'entrecroisement du pédoncule cérébelleux supérieur, le
noyau de la IVe paire et le tamia pontis. (Méthode de Weigert.) Agrandissement de
3 diamètres et détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Fcop, fais-
ceau de la commissure postérieure. - Ftp, faisceau longitudinal postérieur. - Gip, ganglion
inter-pédonculaire. - Ln, locus niger. - N1V, noyau de la quatrième paire. - NQp, noyau du
tubercule quadrijumeau postérieur. 7', étage inférieur ou pieddupédoncule. Pcs. pédoncule
cérébelleux supérieur. Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. - Bl, ruban de Reil latéral.
Rm, ruban de Reil médian. Tpo, toenia pontis. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Syl-
vius. - si, sillon latéral de l'isthme. - SR, substance réticulée. - Vc, racine encéphalique ou
petite racine motrice descendante du trijumeau. ;c : Pcs, entrecroisement inférieur du pédoncule
cérébelleux supérieur.- sl'cs, entrecroisement supérieur du pédoncule cérébelleux supérieur.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 32u
accentué dans les faisceaux internes que dans les externes, de telle sorte
que Gudden a pu diviser le pied du pédoncule en deux parties inégales,
l'une interne, l'autre externe. La partie interne est étroite au niveau de son
origine protubérantielle; ses fascicules divergent rapidement, s'étalent,
puis se portent en rayonnant vers la bandelette optique et croisent en éven-
tail la partie externe du pied du pédoncule, dont ils recouvrent soit la moi-
tié, soit les deux tiers, voire même les trois quarts. Dans ce cas, la partie
externe, très large au niveau de la protubérance, ne semble plus formée
au voisinage de la bandelette optique que par un étroit fascicule.
Le plus souvent les fascicules internes s'étalent régulièrement; plus
rarement un ou plusieurs d'entre eux se détachent des autres, croisent en
diagonale, du bord antéro-interne au bord postéro-externe, la face super-
ficielle du pied du pédoncule, et constituent le faisceau arciforme ou fais-
ceau en écharpe de Féoé (fig. 4). Ce faisceau représente une variété ana-
tomique assez rare.
Chez les animaux tels que le lapin, où le mouvement de torsion du
faisceau interne du pédoncule est peu accentué, la séparation du pied
du pédoncule en faisceau interne et en faisceau externe est en général
assez nette; elle est établie au niveau du bord hémisphérique du pédoncule,
par le point de pénétration de la commissure de Meynert (CM). Celte dernière
apparaît librement à la face inférieure du cerveau, en arrière du chiasma
et de la bandelette optique (fig. 191). Chez l'homme et chez les autres mam-
mifères plus élevés dans la série, la commissure de Meynert n'apparaît jamais
Lcpieduttpëdon-
cule cOI.npl'cnd 11110
partie interne et uno
partie externe.
Fais''caucn''ctmr-
pe do Féré.
Chez le lal'in le
point de pénétration
de la commissure do : \Icyncrt s(pal.e 10
faisceau interne du
faisceau externe.
lnc. 190. - Losange opto-pédonculaire, tractus pédonculaire transverse et faisceau
aberrant du pilier antérieur du trigone. (D'après Gudden.)
7311, bandelette optique. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne.
- fT,ga, faisceau aberrant du pilier antérieur du trigone. - lf, infundibulum. - P. étage
inférieur du pédoncule. - Po, protubérance. spp, espace perforé postérieur. - Tc, tuber
cinercum. - Tm, tubercule mamillaire. - Tpt, tractus pédonculaire transverse. - III, racines
du nerf moteur oculaire commun. - II, nerf optique.
326 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Chez l'homme la
commissure de Mey-
nert occupe une si-
JlIation plus pro-
fonde.
à l'extérieur ; elle occupe toujours une situation profonde et se trouve en-
globée dans la substance grise de la commissure grise de la base. Mais sur
les coupes microscopiques, soit horizontales, soit vertico-transversales ou
sagittales (voy. ces coupes, Chap. III), on voit la commissure de Meynert se
diviser en un grand nombre de faisceaux, qui traversent de part en part le
faisceau externe du pédoncule. Plus le faisceau interne du pédoncule s'étale
à la surface du faisceau externe, plus le point de pénétration de la commis- 1
sure de Meynert se porte en dehors. Chez les sujets où le pied du pédoncule
est irrégulièrement constitué, le point de pénétration de la commissure
de Meynert constitue, suivant la remarque de Gudden, un bon point de
repère pour l'orientation.
La face libre du pied du pédoncule est croisée par un certain nombre
Fie. 191. - Isthme de l'encéphale du lapin, vu par sa face inférieure. (D'après Gudden.)
Bll, bandelette optique. - Ca, étage supérieur ou calotte du pédoncule. CG, commis-
sure de Gudden. - Cgi, corps genouillé interne. - CI, première paire cervicale. - CM, com-
missure de Mcyncrt. - F,11, fasciculus rctrot1exus de Meynert. - Gip, ganglion intcr-pédon-
culaire. - IICv, hémisphère cérébelleux. -I f, infundibulum. - Nu, nerf optique. - Oi, olive
inférieure ou bulbaire. - Pe, faisceau externe du pied du pédoncule. - Pi, faisceau interne du
pied du pédoncule. - Po, protubérance. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral.
- P ? , pyramide. tb, trou borgne postérieur ou bulbo-protubérantiel.- Tc, tuber cinereum.
- Tm, tubercule mamillaire. - Tml, tubercule mamillaire latéral. - Tpl, tractus pédoncu-
laire transverse. - tir, corps trapézoïde. - xPy, entre-croisement pyramidal. ;dl, chiasma-
des nerfs optiques. Ill, nerf moteur oculaire commun. -- Il, nerf trijumeau. - VI, nerf
moteur oculaire externe.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 327
de fibres arciformes, qui apparaissent toutes dans la région postérieure du
cerveau moyen, au voisinage des tubercules quadrijumeaux, ou au niveau
des pédoncules cérébelleux supérieurs. Parmi ces faisceaux de fibres, plus
ou moins variables comme nombre et comme volume, on peut en distin-
guer deux, remarquables en général par leur constance, le tractus pedun-
cularis transversus de Gudden et le toenia pontis des anciens anatomistes.
a. 25acttcs2edunculccri.s transversus ('l'pt, fig. 192). - Entrevu pai- Gall et
Spurzheim, qui l'ont désigné sous le nom d'entrelacement transversal du gros
faisceau fibreux, il a été bien décrit en 1870 par Gudden. Très net chez les
différents mammifères, tels que le lapin, la chèvre, le mouton, le cochon, le
chien et le chat, etc., il n'apparaît le plus souvent chez l'homme que dans la
partie postérieure de son trajet, sa partie antérieure étant recouverte par les
fibres du pied du pédoncule. Il occupe la partie moyenne du pédoncule, et se
trouve situé à égale distance de la bandelette optique et du bord supérieur
de la protubérance. Il apparaît, ainsi que l'a indiqué Gudden, au niveau du
tiers moyen du bord supérieur du tubercule quadrijumeau antérieur, occupe
l'angle compris entre le bras du tubercule quadrijumeau postérieur et le
corps genouillé interne, augmente rapidement de volume, puis se porte en
dedans et en avant, contourne le pied du pédoncule, et pénètre dans le sillon
du nerf oculo-moteur, au-dessus de l'émergence de la 3° paire, entre le bord
interne du pédoncule cérébral elle pédoncule du tubercule mamillaire latéral
de Gudden (PTml, fig. 191, 193). Après sa pénétration dans le sillon du nerf
oculo-moteur, le tractus pedoncularis transve1'SUS se porte en arrière, puis
en dehors, passe entre le locus niger et le ruban de <' ? 7,"et se perd après
dissémination de ses fibres.
L'origine cellulaire et la terminaison de ce faisceau formé de fines
fibres nerveuses sont encore inconnues. Il n'est pas en connexion, malgré
son voisinage, avec le tubercule quadrijumeau antérieur, car il ne s'atrophie
pas chez l'animal nouveau-né après l'ablation de ce tubercule (Gudden). Il
s'atrophie par contre avec le système optique visuel antérieur, à la suite de
l'énucléation du globe oculaire, et cette atrophie est plus accentuée du côté
opposé à l'énucléation. Ce fait semble indiquer un entrecroisement partiel
du tractus peduncularis transversus (Gudden).
Le faisceau transverse du pédoncule de Gudden ne doit donc pas être
confondu avec le faisceau en écharpe de Féré ; ce dernier est un faisceau
aberrant, plus ou moins volumineux et inconstant, de la partie interne
du pied du pédoncule, tandis que le tractus peduncularis l1'anSVel'SIlS de
Gudden représente un petit faisceau spécial, qui apparaît au voisinage,
du tubercule quadrijumeau antérieur, contourne la partie moyenne du
pédoncule, et pénètre dans le sillon du nerf oculo-moteur.
p. Le tseniapontis (Tpo, fig. 189 et 192) oubandelctle de la protubérance de
Henle, considéré par Malacarne comme un nerf accessoire du moteur ocu-
laire commun, embrasse le bord inférieur du pédoncule cérébral. Il apparaît
à la surface du pédoncule cérébelleux supérieur ou au niveau du sillon qui
sépare ce pédoncule du pédoncule cérébelleux moyen, se porte en avant,
Fibres arcitormes
dupicddupedon-
doncule.
Tractus ]JedUnCllla-
ris lJ'awwl1'SUS {lf
Gudden.
L'origmcot la ter-
minaison du tractua
peduncularis transver
sus sont encore in-
connues.
Le traclus perfau-
cularis l1'ansuerslis no
doit pas être confon-
du avec le faisceau
en écharpe de Féru
Tamia ]Jontis 011
bandelette do la pro-
tubvrance dc Iicudc.
Trajet du txuia
pontis.
328 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Étage supérieur
des pédoncules ou ré-
gion de la calotte.
Sa face interne.
Sa face externe.
en formant un certain nombre de petits fascicules disséminés, renforcés
quelquefois par un faisceau qui se détache du sillon latéral de l'isthme de
l'encéphale, contourne le pied du pédoncule le long du bord supérieur de "
la protubérance (fig. 189,
192), pénètre dans le sil-
lon du nerf oculo-moteur,
puis dans la protubérance
où nous étudierons son
trajet. (Voy. t. II, Protzc-
bérance).
2° La région de la
calotte ou de l'étage su-
périeur dupédoncule(tey-
mentum) occupe la partie
centrale et externe de la
coupe des pédoncules cé-
rébraux. Elle est séparée
de l'étage inférieur (pied
du pédoncule) par le locus
niger, et confine en haut
aux tubercules quadriju-
meaux, avec lesquels elle
se confond, et dont elle
est séparée artificielle-
ment par une ligne trans-
versale passant par l'aque-
duc de Sylvius (fig. 189).
En dehors, elle con-
court à former la face
externe de l'isthme de
l'encéphale; en dedans,
elle s'adosse, au niveau
du raphé, à celle du côté
opposé, dans la plus
grande partie de son éten-
due. La face interne de
l'étage supérieur du pé-
donculen'esten effet libre
que dans une très petite
partie de son étendue, im-
médiatement en dedans du sillon du nerf oculo-moteur, où elle apparaît dans
l'espace inter-pédonculaire, de chaque côté de la substance perforée posté-
rieure, sous la forme d'un petit faisceau de substance blanche, le péclota-
cule du tubercule mamillaire latéral de Gudden (PTmI, fig. 191, 193, 297).
La face externe de la calotte pédonculaire représente la face externe
FiG. 192. - Isthme de l'encéphale vu de profil. (D'après
la photographie d'une pièce durcie dans le bichro-
mate.)
BU, bandelette optique.- BrQa, Iras du tubercule qua-
drijumeau antérieur. - BrQp, bras du tubercule quadri-
jumeau postérieur. -Cge, corps genouillé externe.- Cgi,
corps genouillé interne. - Ch(l, chiasma des nerfs opti-
ques. - Crst, corps restiforme. - rla, faisceau latéral du
bulbe. - fat, libres arquées antérieures. - Fob, faisceau
oblique de la protubérance. - Gp, glande pinéale. -
Nu, nerf optique. - Oi, olive bulbaire. - P, pédoncule
cérébral. - l'cm, pédoncule cérébelleux moyen. - Pcs,
pédoncule cérébelleux supérieur. - Po, protubérance.
l'ul, pulvinar. - Il ? pyramide du bulbe. Qa, tubercule
quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau
postérieur. - RI, faisceau triangulaire de l'isthme ou
ruban de Reil latéral. - Uni, ruban ,de Reil médian. -
si, sillon latéral du mésencéphale. - Th, couche optique.
- 7·po, toenia pontis. - 7 ? )/, tractus peduncularis trans-
versus.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 329
de l'isthme de l'encéphale (fig. 192) ; on y trouve d'avant en arrière le corps
genouillé interne (Cgi), le bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp)
et une surface triangulaire décrite par Reil, le faisceau triangulaire de
l'isthme, le ruban de Reil (1î,igoîiiiîii lemnisci) (RI). Cette surface triangu-
laire, comprise entre le sillon latéral de l'isthme d'une part (si), le tubercule
quadrijumeau postérieur (Qp) et le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs)
d'autre part, est sillonnée de fibres blanches qui forment un relief tantôt
considérable, tantôt peu marqué. Ces fibres ne représentent, ainsi que nous le
verrons plus loin (t. II), qu'une petite portion du ruban de Reil, le
ruban de Reil latéral ou inférieur (untere Schleife), visible à la surface de
l'isthme.
L'étage supérieur, ou calotte du pédoncule, constitue donc une région
irrégulière, limitée par le locus niger (Ln) en avant, les tubercules cltraclrijo-
meaux en arrière, le raphé et la substance perforée postérieure en dedans,
région dont la face supérieure ou ventriculaire forme, avec celle du côté
opposé, une gouttière antéro-postérieure qui fait partie du 3e ventricule.
Du côté du cerveau, la calotte du pédoncule se continue, sans ligne de
démarcation bien nette, avec la région soît.y-lh(ilti211qi(e de Forel; du côté
de la protubérance, elle se continue avec la calotte ou l'étage postérieur de
la protubérance. La calotte du pédoncule n'est donc, en somme, qu'une par-
tie d'une vaste région que nous apprendrons à connaître plus loin, sous le
nom de région de la calotte, région étendue du bulbe à l'extrémité anté-
rieure de la couche optique.
La calotte du pédoncule est formée de szcbstance ·éticzclc·e (SR), c'est-à-dire
de petites fibres blanches entre-coisées en tous sens, et entre les mailles
desquelles on trouve des amas plus ou moins considérables de substance
grise (fig. 189, 193). Cette substance réticulée occupe dans la calotte les
parties antéro-latérales de l'aqueduc de Sylvius. On y trouve, en outre,
d'importants faisceaux de fibres nerveuses et un noyau volumineux bien
circonscrit, le noyau rouge de Stilling (NR, fig. 193) situé de chaque côté
du raphé, dans les régions supérieures de la calotte du pédoncule et
entouré d'une capsule de fibres blanches. Dans les régions inférieures de
la calotte du pédoncule, on trouve, à la place du noyau rouge, le pé-
doncule cérébelleux supérieur ou noyau blanc de Stilling (Pcs, fig. 189).
De chaque côté du raphé, en arrière du noyau rouge ou du pédon-
cule cérébelleux supérieur, il existe un petit faisceau triangulaire, le
faisceau longitudinal postérieur (Flp), au voisinage duquel on trouve,
dans la région pédonculaire inférieure, le noyau d'origine du nerf pa-
thétique (4e paire) (NI\" fin. 189) et dans la région pédonculaire supé-
rieure les noyaux d'origine du nerf moteur oculaire commun (3° paire)
(NI ? fig. 193).
En dehors du noyau rouge (NR) ou du pédoncule cérébelleux supérieur,
se trouve la section transversale semi-lunaire du ruban, de Reil (HI, Rm);
sa partie antérieure ou interne est comprise entre le locus niger et le noyau
rouge; sa partie postérieure ou externe apparaît à la surface externe de
Corps genouillé in-
terne.
Bras du tubercule
quadrijumeau posté-
rieur.
Ruban do Reil.
Ses limites.
La région de la
calotte s'étend du
bulbe à la couche
optique.
Constitution de la
calotte du pédoncule.
Substance réticulée.
Xoyau rouge de
Stilling.
Pédoncule cérébel-
leux supérieur.
Faisceau longitu-
dinal postérieur.
Noyaux de la troi-
sième et de la qua-
trième paires.
330 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
l'isthme de l'encéphale : elle est connue sous le nom de ruban de Reil laté-
ral, de faisceau triangulaire de l'isthme (RI, fig. 189). Dans la région
Fig. 193. Coupe transversale de la partie supérieure du pédoncule cérébral de l'homme
au niveau de la bandelette optique, intéressant les tubercules quadrijumeaux an-
térieurs, le corps genouillé interne, les noyaux rouges, le noyau de la troisième paire, .,
le tubercule mamillaire médian et le tubercule mamillaire latéral. (Méthode de Wei-
gerl.. Agrandissement -1/diamèl,res.)Détailsdessinés à un grossissement de-i2diam.
Aq, aqueduc de Sylvius.- Brqp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur.- CNR, cap-
sule du noyau rouge. - Cgi, corps genouillé interne. - Fcop, faisceau de la commissure
postérieure. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FM, faisceau rètrof1exe de Meynerl.
. Ln, locus niger. - /Vm, noyaux de la troisième paire; (na,nc), noyaux antérieur et central;
nEIV, noyau de Westphal-Edingcr. - NR, noyau rouge de Stilling. - P, étage inférieur ou
pied du pédoncule. - l'Tml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. - Qa, tubercule
quadrijumeau antérieur; 2, couche blanche moyenne du tubercule quadrijumeau antérieur, se
rendant au ruban de Reil. -3, 3, couche blanche interne du tubercule quadrijumeau antérieur,
se rendant it l'entre-croisement de Meynert. Rm, ruban de Reil médian. - SgAq, substance
1 grise de l'aqueduc de Sylvius. - Sli, substance réticulée. - Stri, stratum intermedium du
pied du pédoncule. - Tb, trou borgne antérieur ou inter-pédonculaire. - Tc, tuber cine-
reum. Tga, pilier antérieur du trigone. - Tm, tubercule mamillaire. -Tml, tubercule
mamillaire latéral. - Tpl, faisceau transverse du pédoncule de Gudden. 1'a, troisième
. ventricule. -VA, faisceau de Vicq d'Azyr. x, entre-croisement de Forel ? 7, entre-croi-
sement de la calotte de Meynert (fontainartige Haubenl : reurung). - ll, bandelette optique.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 331
pédonculaire supérieure (fig. 193), elle est recouverte par les libres du bras
du tubercule quadrijumeau postérieur (13r(p).
3° La région des tubercules quadrijumeaux occupe la partie postérieure
du pédoncule cérébral (fig. 194) ; elle s'étend du bord postéro-supérieur du
troisième ventricule, formé par la commissure postérieure et la glande pi-
néale, à l'extrémité antérieure de la lingula du cervelet. Elle est formée par
quatre saillies mamelonnées, disposées deux par deux de chaque côté de
la ligne médiane; un sillon médian antéro-postérieur, croisé à angle droit
par un sillon transversal; les divisent en tubercules quadrijumeaux anté-
rieurs ou supérieurs et tubercules quadrijumeaux postérieurs ou inférieurs.
Le sillon médian, sillon, longitudinal des tubel'culesquadl'ijumeaux,s'élar-
git en avant, et forme à la partie supéro-interne des tubercules quadriju-
meaux antérieurs, un petit triangle, le triangle sous-pinéal (TgGp, fig. 194),
sur lequel repose la glande pinéale, triangle qui présente quelquefois une
, légère saillie, le tubercule sous-pinéal de Schivalbe (Collicultr.s .,urbhiteali.s).
Au-dessous des tubercules quadrijumeaux postérieurs (Qp), le sillon
longitudinal est bordé, de chaque côté, par un petit faisceau de fibres blan-
ches qui appartient à la valvule de Vieussens et qui est connu sous le nom
Région des tuber-
cules quadrijumeaux.
Sillon longitudinal 1
des tuhercules qua-
drijumeaux.
Frein de la valvule
de Vieussens.
Tic. 194. - Tubercules quadrijumeaux, ganglion de l'habenula, pédoncules
cérébelleux supérieurs. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans le bichromate.)
Ilr()p,hr : LS du tubercule quadrijumeau postérieur. - CR, couronne rayonnante sectionnée
au niveau de la coupe de Meynert. fVV, freins de la valvule de Vieussens. Ch, ganglion
de l'li rhcnula. l, Insuta. - iep, ligne le long de laquelle s'insère l'épendyme ventriculaire.
le, lame cornée. - NC, tronc du noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. - l', pied
du pédoncule. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Po, protubérance. P2tl, pul-
vinar de la couche optique. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur; de sa partie externe
se détache le bras du tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau pos-
*, térieur. Rl, ruban de Reil latéral. R)iî, ruban de Reil médian. sell, sillon choroïdien.
- Sexv, surface extraventriculaire de la couche optique. - si, sillon opto-strié. - si, sillon
latéral de l'isthme de l'encéphale. Th· thalamus. - tth, tienia thalami. TyGp, trigone
sous-pinéal. - 1,'V, valvule de Vieussens. )"'3, troisième ventricule. - IV, nerf pathétique
332 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Tubercules quadri-
jumeaux antérieurs.
Bras du tubercule
quadrijumeau anté-
rieur.
Pulvinar.
Les tubercules
quadrijumeaux anté-
rieurs, 10 puh"inar et
le corps genouillé ex-
terne constituent les
centres optiques in-
fra-corticaux.
Tubercules quadri-
jumeaux postérieurs.
Bras du tubercule
quadrijumeaupostc-
rieur.
Le tubercule qua-
drijumeau postérieur
appartient au sys-
tèmo auditif.
Tubercules quadri-
Jumeaux dans la sé-
rie animale.
♦
de frein de la valvule de Vieussens (fVV); le nerf pathétique (4 paire)
émerge le long du côté externe du frein.
Le sillon transversal des tubercules quadrijumeaux, peu accentué sur la
ligne médiane, sépare les tubercules quadrijumeaux antérieurs des posté-
rieurs.
Les tubercules quadrijumeaux antérieurs, ou nates (Qa), sont plus volu-
mineux que les postérieurs. Ils présentent chacun la forme d'un ovoïde, à
grand axe dirigé en avant et en dehors, mesurent 8 millimètres de hau-
teur sur 12 de largeur, et présentent une coloration un peu grisâtre. De
leur extrémité externe se détache un petit cordon blanchâtre, qui se porte
transversalement en dehors vers le corps genouillé externe (Cge) de la couche
optique : ce cordon est connu sous le nom de bras du tubercule quadriju-
mealt antérieur (BrQa); il est recouvert, comme le tubercule quadrijumeau
antérieur, par l'extrémité libre de la couche optique ou qui les
surplombe; le bras ne devient donc apparent que lorsqu'on soulève le
pulvinar. Il se porte directement en dehors, entre le pulvinar et le corps
genouillé interne, et se continue avec la partie externe de la bandelette
optique. Nettement séparé du corps genouillé interne, mal délimité du -
pulvinar, dans lequel il semble quelquefois se perdre, le bras du tuber- itt
cule quadrijumeau antérieur constitue, avec le corps genouillé externe et « ,
le tubercule quadrijumeau antérieur, une partie importante du système ,
visuel : les centres optiques infra-corticaux, ou ganglionnaires ou centres Çj
optiques primaires de l'appareil visuel.
Les tubercules quadrijumeaux postérieurs, ou lestes (Qp), plus petits, plus .
saillants, plus arrondis que les précédents, mesurent G millimètres de hau- '
teur sur 8 de largeur. Ils présentent une coloration plus claire que les
tubercules quadrijumeaux antérieurs, et donnent naissance au niveau de
leur partie externe à un petit cordon, le bras du tubercule quadrijumeau
postérieur (BrQp), qui se dirige obliquement en avant et en dehors. Un léger
sillon le divise en deux fascicules, l'un, postérieur, qui entre dans la constitu-
tion du ruban de Reil latéral, l'autre antérieur, qui se porte vers le corps ge- z
nouille interne, profondément enclavé dans la couche optique. Le tubercule
quadrijumeau postérieur appartient au système auditif, et n'est pas mor-
phologiquement l'homologue du tubercule quadrijumeau antérieur (Forci)
(Voy. Nerf auditif, t. II).
Beaucoup plus prononcés chez les mammifères que chez l'homme, les
tubercules quadrijumeaux sont en général inégalement développés dans les
différents groupes des mammifères. Les tubercules quadrijumeaux posté-
rieurs sont plus volumineux chez les carnassiers; les tubercules quadriju-
meaux antérieurs prédominent au contraire chez les ruminants, les ron-
geurs, les solipèdes, etc.
Chez les oiseaux, les reptiles et les poissons, il ne semble exister qu'une
seule paire de tubercules, les tubercules dits trijumeaux. Chez les oiseaux,
ils occupent toute la partie latérale du cerveau moyen, atteignent la base
du cerveau, et sont connus sous le nom de lobes optiques. Les tubercules
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 333
quadrijumeaux postérieurs ne font cependant pas défaut dans les classes des
Vertébrés autres que les mammifères. On rencontre constamment, à la partie
postéro-inférieure du cerveau moyen des Vertébrés inférieurs, un petit
ganglion arrondi, qui est l'homologue du tubercule quadrijumeau posté-
rieur des mammifères.
La face postérieure des tubercules quadrijumeaux est libre ; elle est sé-
parée du bourrelet du corps calleux par une anfractuosité profonde et large,
par laquelle la pie-mère s'insinue pour constituer la toile choroïcliemte.
Cette anfractuosité porte le nom de partie moyenne de la grande fente céré-
grave de Bichat.
ALBARRAN. Sur la structure d'un renflement situé au niveau du bord libre des plexus
choroïdes des ventricules latéraux. Bull. Soc. Anat., 1886, p. 420. - Arnold. Bemer-
li ! lngOl ueber den Bail des Hirns und Rückenmarks, 1838. - BELL (Ch.). The Anatomy of
the Brain, 1802. Blumenau. Zur Enlwicklung des Balkens. Arch. f. Anat. u Phys.,
an der Bnsis des menschlichen Gellims. Arch. f. Psych., Bd XIII, 1882. DEVERS.
Untersuc1mllgen uber Gehirn und Rückenmark, 1863. Déité. Traité élémentaire d'anato-
mie médicale du système nerveux. Paris, 1886. - Forel. Beitnlge zur Kenntniss des Tha-
lamus optieus. Sitzungsber. d. Wiener Acad. Bd 66, 111, Abth. 1872. - Du même.
aj, Unterszeclcztozgen icber die Haubenregion. Arch. f. l'sych., VII, 1877. GALL et Suunz-
HEIM. Anatomie et physiologie du système nerveux, 1810-1820. Gonflw. Ueber veine¡¡
bisher nicht beschuiebenen Nervenfaserstrang im Gehirrze der Saugethiere und des ilieîischeiz.
t Arch. f. Psychiatrie, II, 1870. Du même. Beitrag zur Kenntniss des corpus mamillm'e und
f der so;Jenanrztezz Schenkel des Fornix. Arch. f. Psychiatrie, Bd XI, 1880. - Du MÊMF. 311l-
theilzuzg Übel' das ganglion interpedunculare. Arch. f. Psychiatrie, Bd I. -Do même.
Gesarnmelte und hinlerlassene Abhandlungen, herausgegeben von Grashey, Wiesbaden,
1889. - IIEVLE. Handbuch de;' Nervenlehre, 181\J. - Ho.NFGG1--R. Vel'gleichend-anatomische
Untersuchurzgen 1Ïùel' den Fornix, etc. Recueil zoologique suisse, t. V, Genève, 1890.
KAHLER (O.). Die nervosen Centralorgane, in Toldt's Geweùelell1'e, 3 Aufl., 1886. LEURET et
Gratiolet. Anatomie comparée du système nerveux. 2 vol. et un atlas, 1839-1857. Loc- : uanr-CL : ah. Researches on the intimale Stl11ctw'e of the Brain. Philosoph. Trans. 1858-
1869. - LONG ET. Anatomie et physiologie du système nerveux. 2 vol. Paris, 1842. Luys.
Recherches sur le système nerveux cérébro-spinal. Paris, 1865. Du même. Iconographie
photographique des centres nerveux. Paris, in-4°, 2 vol. 1873. Meynert. Vont Gomme der
Scïugellciere : Stricker's Handbuch, 18 10.-OsEasTEtaE>a. Anleitung beinc Studium des Baues
der Nervosen Centralorgane, 11° Aufl. 1892. - Sacs. Vortrâge ueber Bau Mnd TliCitigheit des
Grosshirns. Breslau, 189 : 3. - Schwalbe. Lehrbuch der Neurologie, 1881. - SOMMERING. Vom
Hirn und Ruckenmarke, 1788. Du même. Hirnlehre und Nervenlehre, 1791. - Stilling,
Ueber den Bau des Hirnkzzotens oder der Varoli'schen Brticlae. Iena, 1846. - WERNICKE.
Lehrbuch der Gehirrzkrankheiten, 1881. - Whitaker. Anatomy of the Brain and spinal Cord,
1887. Vicq D'AzYR. Traité d'anatomie et de physiologie, avec planches coloriées, etc.
Paris, 1786.
III. CONFIGURATION INTÉRIEURE DU CERVEAU
Seuil de l'hémisphère.
Les hémisphères cérébraux sont reliés entre eux, au niveau de leur par-
- tie centrale, par tous les organes qui constituent le seuil ou le limen de
La partie moyenne
do la grando l'ente
ccrébralo do Bichat
livro passage à la
toile choroïdienne.
Seuil do l'hémi-
sphère.
334 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Corps calleux.
Trigone cérébral.
Troisième ventri-
cule.
Sillon de Monro.
".Septum lucidum.
Couche optique et
noyau caudé.
l'hémisphère. Ces organes, étendus du sinus du corps calleux (sec) à la base
du cerveau, ne peuvent être étudiés dans leur ensemble que sur une coupe
médiane et sagittale (fig. 151 et ! 95), qui sépare l'un de l'autre les deux hémi-
sphères cérébraux. Sur cette coupe, on se rend très nettement compte de
l'anneau presque complet, ouvert seulement en bas et en avant, que l'écorce
cérébrale des hémisphères, circonscrit autour de son seuil ou de sa partie
centrale (fig. loi).
Le seuil de l'hémisphère comprend : en haut, le corps calleux (Ce),
vaste voûte de substance blanche à libres transversales, qutaIrecte lWorme
d'un arc régulier et à grand rayon, terminé en avant par une extrémité
recourbée et effilée, le bec du corps calleux (Ce [r]), et en arrière par une
extrémité renflée, le bourrelet du corps calleux (Cc [Spl]). Au-dessous du
corps calleux, on trouve un second arc à rayon plus court, le trigone c( ! î,( ?
boal (Tg), adhérent au corps calleux en arrière, mais séparé de ce dernier,
en avant, par une mince cloison verticale et médiane, le septum lucidum (SI)
ou cloison transparente. Entre le trigone cérébral et la bascllti cerveau, on
trouve le troisième ventricule ou ventricule moyen (V3), cavité médiane, qui
affecte la forme d'un entonnoir aplati latéralement. Sa paroi latérale pré-
sente un sillon curviligne à direction antéro-postéricure, le sillon de
Monro (sM), qui se continue en arrière avec l'aqueduc de 6'y/u/'«.y (AqS),
tandis qu'il s'abouche en avant dans un orifice oblong, situé en arrière du
trigone, et connu sous le nom de trou de Monro (TM). Le sillon de Monro
divise la paroi latérale du troisième ventricule en deux régions, l'une supé-
rieure formée par la couche optique, l'autre inférieure, connue sous le nom
de région sous-optique ou .sous-tlzcclanzi yue de Forel.
On se rend encore très bien compte de la forme générale des organes
du seuil de l'hémisphère et de la constitution intérieure du cerveau, en exa-
minant une coupe verlico-transversale du cerveau, passant par exemple au
niveau des tubercules mamillaires (Tm) (fig. 19(i).
On rencontre, sur la ligne médiane et de haut en bas, la vaste et épaisse
commissure du corps calleux (Ce), qui donne insertion sur la ligne mé-
diane à la mince membrane verticale du septum lucidum (SI), creusée
d'une étroite fente verticale connue sous le nom de ventricule de la cloison
(VSl), puis le trigone cérébral (Tg) qui forme une seconde cloison transver-
sale, dont la face inférieure est tapissée d'une mince membrane vasculaire,
dépendante de la pie-mère : c'est la toile, choroïdienne (Tch); dirigée trans-
versalement, la toile choroïdienne se continue de chaque côté avec une sorte
de bourrelet vasculaire, connu sous le nom de plexus choroïdes des ventri-
cules latéraux (Pchl).
Au-dessous du trigone et de la toile choroïdienne, on aperçoit, sur la
ligne, médiane, l'étroit ventricule moyen, ou troisième ventricule (V1) et, de
chaque côté, deux volumineux ganglions de substance grise, la couche
optique (Th) en dedans, et le noyau caudé ou noyau izztra-zezztriculcciwr
du corps strié, en dehors.
La face interne de la couche optique forme la paroi latérale du troi-
FIG. 195. - Coupe sagittale inter-hemisphêrique. Seuil de l'hémisphère et isthme de
l'encéphale. (D'après la photographie sous l'eau d'une pièce durcie dans le bichro-
mate). La pie-mère et la toile choroïdienne sont colorées en rouge.
· bd, bandelette diagonale do Broca. C, calotte ou étage supérieur du pédoncule. .
Cc(g), genou du corps calleux. - Ce(1'), bec du corps calleux (rostrum). - Cc(Spl); bourrelet
du corps calleux (splenium). Ce(1¡J), bec postérieur du corps calleux. - CE, canal de l'épen-
dyme. Cgn, circonvolution géniculéo. - coa, commissure antérieure. - coin, commissure
postérieure. - Gh, ganglion de l'habénula. - Gp, glande pinéale, - Ifa, Ifp, lobe antérieur '
et lobe postérieur du corps pituitaire. - Le, lobe central du cervelet. - Lia, lobe antéro-
inférieur du cervelet. -Lig, lingula. Lien, lobe inférieur et moyen du cervelet. - Lip, lobe '
inférieur et postérieur du cervelet. Lsm, lobe supérieur et moyen du cervelet. - lso, lame
sus-optique. Lsp, lobe supérieur et postérieur du cervelet. It, lame terminale embryon-
naire. Ly, lyre ou psalterium. - No, nodule du cervelet. Nt, noyau du toit du cervelet. -
P, pied du pédoncule cérébral. Po, protubérance. Pul, pulvinar. Pyc, pyramide du
cervelet. Qa, Qp, tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. rif, diverticule de . '
l'infundibulum. - Rm, ruban de Reil médian. ro, diverticule sus-optique. sec, sinus du
corps calleux. SI, septum lucidum. - sM, sillon de Monro. le, tuber cinereum ?
, . Tg, corps du. trigone. -Tga, pilier . antérieur du trigone. Till, trou de Monro. - Tm, tuber-
cule mamillaire. - tth, taenia thalami. Tv, tubercule postérieur du vermis. Uv, uvula
(luette). V"quatrième ventricule. VV, valvule de Vieussens. V(cu), vermis (culmen).
- V (dc), vermis (declivùm). - Il (Ch), chiasma des nerfs optiques.
33fi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ventricules laté-
raux.
Capsule interne
et couronne rayon-
nante.
Les trois segments
du noyau lenticu-
]aire.
Capsule externe et
avant-mur.
Capsule extrême.
sième ventricule (V3), sa face supérieure recouverte en dedans par la toile
choroïdienne (Tch) et le trigone cérébral (Tg), concourt à former dans
son segment externe une partie du plancher des ventricules latéraux (VI)
ou premier et deuxième ventricules cérébraux. Le noyau caudé, séparé
de la couche optique par un petit sillon dit sillon intermédiaire à ces deux
noyaux ou sillon opto-strié (si), fait saillie dans le ventricule latéral et
contribue à rendre inégal le plancher de ce dernier. Les ventricules laté-
raux droit et gauche (VI), situés au-dessus du troisième ventricule (V3),
forment chacun une cavité irrégulière, large et anfractucuse, limitée en
haut par le corps calleux (Ce), en bas par le trigone (Tg), la couche optique
(Th) et le noyau caudé (NC), en dedans par le septum lucidum (SI), et en
dehors par un angle aigu, résultant de l'accolement du noyau caudé et du
corps calleux. Ces ventricules, dans lesquels les plexus choroïdes (Pch)
font saillie, sont revêtus dans toute leur étendue par une membrane propre,
l'épendyme ventriculaire ou membrane épendymaire, qui repose sur une
mince couche de substance grise; ils sont complètement indépendants l'un
de l'autre, mais communiquent avec le troisième ventricule par l'intermé-
diaire des trous de Monro (TM) (fig. 19a, 198).
La face inférieure du noyau caudé et la face externe de la couche optique,
sont en rapport avec une lame de substance blanche fort importante, la capsule
interne de Reil (Cip, fig. 196); dirigée obliquement en bas et en dedans, elle
se continue en bas avec le pédoncule cérébral (P), et s'irradie en haut dans la
masse blanche des hémisphères (CO), le long du bord supérieur du noyau
caudé, pour former la couronne rayonnante ou le grand soleil de Reil, dont
la base, légèrement étranglée au niveau du noyau caudé, est connue sous
le nom de pied de la couronne- rayonnante (pCI3).
La capsule interne sépare la couche optique et le noyau caudé d'un
troisième noyau de substance grise,, de forme triangulaire, qui n'est en
connexion avec aucune cavité ventriculaire, et qui est connu sous le nom
de noyau lenticulaire (NL, LN2, NL,), ou noyau C.z7/'f<-ï.'<'M ? C/a'C6M corps
strié. Il est formé de trois segments de teinte différente, désignés de dedans
en dehors sous le non deuxième et troisième segments du noyau
lenticulaire. Le troisième segment ou putamen (NL3) est intimement uni .
au noyau caudé par de nombreux ponts de substance grise qui traversent
la capsule interne ; il présente la même coloration foncée que le noyau
caudé, la même structure, la même origine embryogénique et les mêmes
connexions. Les deux segments internes, beaucoup plus pàles, sont connus
sous le nom de globus pallidus (NL2, NL,); ils sont plus riches en fibres
nerveuses, et présentent une origine et une structure différentes de celles
du putamen (Voy. Embryogénie, p. 110 à '119).
Sur la face externe ou base du noyau lenticulaire (NL3), on trouve,
appliquées de dedans en dehors, d'abord une mince lame de substance
blanche, la capsule externe (Ce), puis une traînée de substance grise,
Y avant-mur (AM), enfin la substance blanche qui double l'écorce grise des
circonvolutions de l'insula (I) ou capsule extrême de Reil (Cex). Le rapport
"
Fio. 196. Coupe vertico-transversale du tubercules mamillaires et la partie
antérieure de la corne sphénoïdale du ventricule latéral. (Pièce durcie au bichromate.)
Alv, alveus. - Arc, faisceau arqué. - AM, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. - Ce, corps calleux. -
Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule
interne. - CL, corps de Luys. - CO, centre ovale. - coa, commissure antérieure. - ds, diverticule du
subiculum. - F, champ de Forel. F,,F-2, première et deuxième circonvolutions frontales. - Fa, circon-
volution frontale ascendante. - rio premier sillon frontal. Fi, fimbria. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon
de l'hippocampe. insula. L2(il), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe.
Lme, lame médullaire externe du thalamus. - lc, lame cornée. - Ime, lame médullaire externe du noyau
lenticulaire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. DIoV3, membrane obturatrice du troi-
sième ventricule. - NA, noyau amygdalien. Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus.
- NC', queue du noyau caudé. - NL, nerf de Lancisi. - i\L3,-2, noyau lenticulaire et ses trois segments. -
OF, faisceau occipito.frontal. ot, sillon collatéral. - ot + t, branche commune au sillon collatéral et au
troisième sillon temporal. Il, pédoncule. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Pclh, plexus
choroïdes du troisième ventricule. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - ]Jl'i.. sillon prérolandique
inférieur. - R, scissure de ltolando. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sexv, .surface
extra-ventriculaire du thalamus. - Sgc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épendymairc.
Si, septum lucidum. SJI, sillon de Monro 7 ? 7'», Ï3, première, deuxième et troisième circonvolutions
temporales. l,, l ? 13, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Tch, toile choroïdienne.
lec, toenia tecta. - Tg, trigone. Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique (thalamus). -
Va, troisième ventricule. VA, ruban de Vicq d'Azyr. - VG, veine de Gabion. - VI, ventricule latéral. -
1 ? ventricule du septum lucidum. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - : ;7,, zone réticulée,
ou grillagée. II, bandelette optique.
22'
338 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
C
Centre ovale de
Vieussens.
Corps calleux.
qu'affecte l'insula avec le corps strié, lui a valu le nom de lobule du corps ,
strié.
Les trois gros noyaux de la base du cerveau, sont encore décrits sous .
le nom de corps opto-strie's ou de noyaux centraux des hémisphères ; ils
appartiennent au tronc encéphalique de Reichert, et sont séparés de l'écorce
grise des circonvolutions, par une vaste étendue de substance blanche,
désignée sous le nom de centre ovale de Vieussens (CO).
Le centre ovale (CO) acquiert ses plus grandes dimensions, au niveau de
la coupe dite du centre ovale de Vieussens. Cette coupe, horizontale, passe par
la face supérieure du corps calleux; elle n'intéresse que la substance blanche
des hémisphères circonscrite par l'écorce grise qui alfecte la forme d'une
bordure sinueuse, et n'est interrompue qu'au niveau du corps calleux,
lequel apparaît comme une vaste commissure, jetée entre le centre ovale
d'un hémisphère et le centre ovale de l'hémisphère du côté opposé (lig. 199).
Les formes, les connexions, les rapports des noyaux gris centraux soit -
entre eux, soit avec la capsule interne, soit avec le centre ovale, ne peuvent
être étudiés que sur des coupes macroscopiques et microscopiques à direc-
tion vertico-transversalc, horizontale et sagittale. Avant de procéder à
l'étude de ces coupes, nous allons étudier dans l'ordre suivant, la configu-
ration des parties constituantes du seuil de l'hémisphère et les ventricules
cérébraux.
1° Corps calleux. ,
2° Trigone cérébral.
3° Septum lucidlrrnz.
4° Ventricules latéraux. IP
5° Ventricule moyen ou troisième ventricule.
6° Corps oplo-striés ou noyaux centraux.
7° Capsule interne.
1° Corps calleux.
Lorsque sur un cerveau reposant sur sa base, on écarte les deux hémis-
phères (fig. 197), le corps calleux (Ce) se présente sous la forme d'une
vaste commissure, d'une large cloison blanche quadrilatère, reliant les deux
hémisphères, et formée uniquement de fibres blanches dirigées transversa-
lement. La partie du corps calleux que l'on aperçoit dans le fond de la fente
inter-hémisphérique (Sih), constitue sa partie libre ou moyenne, le tronc
du corps calleux.
La coupe de Vieussens (fig. 199) montre que par ses parties latérales le
corps calleux envoie dans chaque hémisphère, des fibres extrêmement nom-
breuses connues sous le nom de radiations du corps calleux (RCc); celles-ci
pénètrent dans la masse blanche des hémisphères, s'y irradient et s'entre-
croisent avec les fibres du grand soleil de Reil.
La ligne d'intersection des radiations du corps calleux et, des fibres de
la couronne rayonnante forme la limite externe des ventricules latéraux.
- MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 339
Tronc du corps calleux (Cc). Sur une coupe sagittale et médiane Troncducorpscai-
(fig. 151) séparant les deux hémisphères, le corps calleux affecte la forme leux.
. d'une voûte, plus recourbée à sa partie antérieure qu'à sapartie postérieure,
plus rapprochée de l'extrémité antérieure du cerveau dont il est séparé par
une distance dé trois centimètres, que de son extrémité postérieure, dont
il s'éloigne de cinq centimètres environ. Le point culminant du tronc
FM. 197.- Face supérieure de l'encéphale ; la scissure inter-hémisphérique a été écartée
pour montrer la face supérieure du corps calleux et du cervelet. (D'après la photo- :
graphie d'un cerveau à l'état frais.) ! i
i
C, cunéus. Ce, corps calleux. cm, sillon calloso-marginal ; en ? sa branche verticale. |
Fi, F2, première et deuxième circonvolutions frontales. Fa, circonvolution frontale ascen- j
dantc. - f,, premier sillon frontal ? lCv, hémisphères cérébelleux. - ip, sillon intcrpariétal. |
mF" face interne de la première circonvolutionfrontalc, - VG, nerf dc Lancisi. - 0,, 'prc- I
mièro circonvolution occipitale. - Pi, Pi, première et deuxième circonvolutions pariétales. '
l'a, circonvolution pariétale ascendante. po, scissure parictu-occipitale. - poi, pli de pas- .
sage paricl,o-occipital interne do Gratiolet. por, sillon post-rolandique. PrC, précunéus. 1
sillon prérolandique inféricur.-prs, sillon prérolandique supérieur. pt, sillon pariétal
transverse. 1 ! : pla, pli de passage pariéto-limbique antérieur. - 1 ! : plp, pli de passage pariéto-
limbique postérieur. - R, scissure de Rolande. sec, sinus du corps calleux. sp, scissure
sous -pariétale. - I's, vcrmis superior du cervelet.
t
3-in ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Bourrelet.
Genou.
Iicc ou rostrum.
Sa face supérieure.
du corps calleux est distant de trois centimètres environ de la partie la
plus élevée du bord supérieur du cerveau. Sa longueur mesure 7 à 8 centi-
mètres (Sappey)'sur sa face supérieure, 5 à 6 seulement sur sa face infé-
rieure. Son épaisseur est variable suivant les régions ; très épais à son
extrémité postérieure, où il se ramasse et s'enroule sur lui-même en volute,
pour constituer le bourrelet de Reil (Ce [Spl]), qui peut mesurer jusqu'à
18 millimètres, il atteint à peine 1 centimètre d'épaisseur dans sa partie
moyenne. Puis il s'épaissit de nouveau à sa partie antérieure, en se réflé-
chissant brusquement de haut en bas et d'arrière en avant, pour constituer
le genou du corps calleux (Cc [g]), embrasser dans la concavité de sa cour-
bure l'extrémité antérieure du corps strié, et fermer en avant les ventri-
cules latéraux. Après sa réflexion, il se porte en arrière, dans une étendue
de 2 centimètres environ, diminue d'épaisseur, et présente à la coupe l'aspect
d'un triangle, dont le sommet, le bec ou 1'ostJ'llln du corps calleux (Cc [r]), se
réduit à une mince lamelle, qui se continue au niveau de la commissure
blanche antérieure, avec la lame sus-optique (fig. 198).
On considère au tronc du corps calleux deux faces, deux bords et deux
extrémités. La face supérieure (fig. 199), plus large en arrière qu'en avant,
est en même temps plus large que la fente inter-hémisphérique dont elle
lnc. 198. '- Seuil de l'hémisphère gauche. (D'après la photographie sous l'eau, d'une
pièce durcie dans le bichromate.)
AqS, aqueduc de Sylvius. -B, partie moyenne de la fente cérébrale de Bichat. -Cal, calotte
du pédoncule cérébral. - CB, carrefour olfactif de Broca. - Ce, corps calleux (tronc).-
Ce, genou du corps calleux. CC(1');bec du corps calleux (rostrum). Cef ? J), bec postérieur du
corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (splenium). - cm, sillon calloso-marginal.
- coa, commissure antérieure. - com, commissure molle. - Cv, cervelet. - Flp, faisceau
longitudinal postérieur. - Gh, ganglion de l'lmtbénula. - Gp, glande pinéale. - I, infundi-
bulum. - L" première circonvolution limbique. - Il, lame terminale embryonnaire.
NC, noyau caudé. l', étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. 1'0, protubérance.
psl, pédoncule du septum lucidum. ';tri, 7rfl', plis fronto-limbique. - 7tp{p, pli pariéto-lim-
biquc postérieur. - Qa,Qp, tubercules quadrijumeaux antérieur et postérieur. - ri, récessus
de l'infundibulum. - ro, récessus sus-optique. - rp, récessus sous-pinéal. - sec, sinus du
corps calleux. - sol, sillon de Monro. - sp, scissure sous-pariétale. - Spp, substance perforée
postérieure. - Te, tuber cincreum. - Tclt, toile choroïdienne. - Tg, trigone. - 1 : qa, pilier
antérieur du trigone. - 7'A, thalamus. - Till, trou de Monro. Tm, tubercule mamillaire.
- Va, troisième ventricule. VV, valvule de Vieussens. - xll, chiasma des nerfs optiques.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 311
forme le fond. Elle mesure 15 à 20 millimètres. Un sillon peu profond
(fig. '196), le sinus ou ventricule du corps calleux de Vesale et de Sabatier
(sec), la rainure du corps calleux de Broca, la sépare de la première circon-
volution limbique (L,). Le sinus, large en arrière, étroit et peu profond
en avant (vay. Cotcpes vertico-tan.sver.sale.s, p. 436 et suivantes), se continue
directeemnt avec le sillon de l'hippocampe au niveau du bourrelet; il fait
du reste partie du sillon de l'hippocampe foetal (Voy p. 12'1).
Sur la ligne médiane, cette face présente deux saillies blanches, linéaires,
les tractus longitudinaux médians ou nerfs de Lancisi (NL) dirigés d'avant
en arrière, tantôt sensiblement parallèles, plus souvent irréguliers et
flexueux, contigus ou éloignés l'un de l'autre. Ces tractus parcourent toute
la face supérieure du corps calleux, à laquelle ils sont du reste peu adhé-
rents, se réfléchissent en avant sur le genou et le bec, puis divergent, se
portent, sous le nom de bandelettes diagonales de Broca (bd), ou pédoncules
du corps calleux, en arrière et en dehors, et se perdent sur la substance
perforée antérieure. En arrière, les nerfs de Lancisi se réfléchissent sur le
bourrelet du corps calleux et se continuent soit avec le fasciola cinerea
(Fc) (fig. 1 i.9) soit avec la substance blanche réticulée de la circonvo-
lution de l'hippocampe.
Entre les nerfs de Lancisi on trouve quelquefois un sillon médian,
longitudinal, plus large en arrière, vestige du raphé du corps calleux.
De chaque côté de la face supérieure (fig. 199), on trouve au niveau du
sinus du corps calleux, le t<7'nia tecta (tec), et en dehors un petit faisceau
de fibres blanches, dirigées d'avant en arrière. Ce faisceau, qui n'est visible
que sur la coupe du centre ovale de Vieussens, c'est-à-dire après ablation
de la première circonvolution limbique (L,), est formé par les fibres les plus
inférieures du cingulum (Cing), c'est-à-dire parle long faisceau d'associa-
tion du lobe limbique. D'après Beevor, il serait formé par les fibres propres
de la première circonvolution limbique (L,), fibres qui séparent le cingu-
lum de l'écorce grise du léeliici tecta.
La face supérieure du corps calleux est en rapport, par l'intermédiaire
de la pie-mère et de l'arachnoïde, avec la faux du cerveau, dont le bord
n'atteint pas le corps calleux même en arrière; elle est encore en rapport
avec les artères calleuses ou cérébrales antérieures, enfin avec la première
circonvolution limbique (L,) ou ru ? fornicatus. On trouve quelquefois dans
la pie-mère qui recouvre le corps calleux, une certaine quantité de tissu
adipeux, dont le développement exagéré peut donner lieu à la production
de tumeurs lipomalettses (léré).
Face inférieure Concave d'avant en arrière, convexe transversale-
ment, celle face présente comme la face supérieure un aspect fasciculé.
Libre dans une étendue bien plus grande que cette dernière, elle est tapissée
par Yépendymc, forme la paroi supérieure ou voûte des ventricules laté-
raux, et donne insertion sur la ligne médiane, en avant, au septum luci-
dum (SI), en arrière, au trigone (Tg). Les piliers postérieurs du trigone
(Tgp), en divergeant en arrière pour se porter dans la corne sphénoïdale,
Sinus du corps
calleux.
Nerfs de Lancisi.
Taenia tccta.
Ses rapports.
Sa face inférieure.
312 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
sont réunis l'un à l'autre par des fibres transversales, adhérentes au corps
luc. 199. Centre ovale de Vieussens. (D'après la photographie d'un cerveau durci
dans l'alcool.)
C, cunéus. Ce, corps calleux. - Cing, fibres du cingulum sectionnées parallèlement au
niveau de la face. supérieure du corps calleux. - Cinq', Cing", libres du cingulum sectionnées
perpendiculairement au niveau de la première circonvolution limbique. CO, centre ovale.
cm, sillon calloso-marginal. Fi, Fs, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - Fa, circonvolution frontale ascendante.- et deuxième sillons fron-
taux. - f ? incisure du premier sillon frontal. io, sillon inter-occipital. ip, sillon inter-
pariétal. K, scissure calcarine. - L,, première circonvolution limbique. Lg, lobule lin-
gual. - mP,, face interne de la pre-mière circonvolution frontale. NI,, nerf de Lancisi. -
0,, 0, première et deuxième circonvolutions occipitales. ou, sillon occipital antérieur de
Wernicke : /'t, deuxième circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascen-
dante. Pc, pli courbe. - po, sillon pariéto-occipital. ]101', sillon post-rolandiquc.
pr ! , sillon prérolandique inférieur. net, pli cuneo-limbique. - 11, scissure de Rolande.
r, raphé du corps calleux. - RCc, radiations du corps calleux. sec, sinus du corps
calleux. S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. Sih (a), Sih (p), parties an-
térieure et postérieure de la scissure intcr-hémisphérique. - l ? l ? branches verticales du
sillon parallèle. Voc, corne occipitale du ventricule latéral.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 343
calleux, connues sous le nom de psalterium ou de lyre de David, de fornix
transversus de Fore ! (Ly) (fig. 200). En avant, le trigone s'infléchit en bas,
en décrivant une courbe à rayon beaucoup plus court 'que celle du corps
calleux. L'espace triangulaire compris entre le corps, le genou et le bec du
corps calleux d'une part, le pilier antérieur du trigone d'autre part, est
occupé par le septum lucidum ou cloison transparente (SI).
L'extrémité antérieure du corps calleux, en s'infléchissant en bas et en
arrière, forme le genou (Cc[g]) et le bec du corps calleux (Cc[r]). Le som-
nuit du bec se réduit à une mince lamelle de substance blanche, la commis-
sure blanche de la base de Henle, la lame du genou de Burdach, laquelle se
continue au niveau de la commissure blanche antérieure (coa), avec la lame
sus-optique (lt) (lig. 198).
L'extrémité postérieure du corps calleux, connue sous le nom de bour-
relet de Reil, de splenium (Cc[Spl]), épaisse et arrondie, est située au-dessus
des tubercules quadrijumeaux et de la glande pinéale, dont elle est sépa-
rée par la partie moyenne delà grande fente cérébrale de Bichat. C'est au
dessous du bourrelet du corps calleux, que la pie-mère pénètre dans le
cerveau pour former la toile c7aoïclicczcae (Tch) et les plexus choroïdes des
ventricules latéraux (Pch VI).
Le bourrelet (Cc [SpI]) (fig.198) est formé par un véritable enroulement du
corps calleux sur lui-même, et on peut lui considérer trois parties : l'une
supérieure, l'autre postérieure, la troisième inférieure. La partie supérieure
représente l'extrémité postérieure du tronc du corps calleux; la partie infé-
rieure constitue la partie réfléchie, le splenium proprement dit, qu'un mince
sep tum sépare de la partie précédente, et qui se termine en avant par un bord
mince et effilé, véritable bec postérieur (Cc[rp]), situé à peu près , 1 milli-
mètres en avant de la limite postérieure du corps calleux. La partie posté-
rieure constitue la pièce intermédiaire de Beevor, véritable genou postérieur,
très analogue au genou de l'extrémité antérieure. Le bec postérieur donne
insertion aux fibres transversales du psalterium, qui adhèrent en général à
la face inférieure du corps calleux; mais elles peuvent en être séparées
par une fente étroite, qui communique sur les côtés avec les ventricules
latéraux, dont elle forme un véritable diverticule. Cette fente est connue
sous le nom de ventricule de Verga (vV) (fig. 203).
Chez quelques mammifères, tels que le cheval, le mouton, etc., le ven-
tricule de Verga est beaucoup plus volumineux, et l'angle postérieur du
septum lucidum s'insinue entre le corps calleux et le trigone cérébral,
jusqu'au niveau de la pièce intermédiaire, séparant ainsi le splenium pro-
prement dit de l'extrémité du tronc du corps calleux.
Cette distinction en trois parties du bourrelet est importante il établir
car, comme nous le verrons plus loin, leurs fibres n'ont pas la même
origine.
Le corps calleux est formé, si l'on fait abstraction des nerfs de Lancisi
et des tractus longitudinaux latéraux qui appartiennent à la circonvolu-
tion godronnée, de gros faisceaux de fibres transversales.de 1 millimètre
. \
Lyre de Davit.
Genou et bec du
corps calleux.
Bourrelet du corps
callcux (Splertiuin). ,
t
Genou et bec pos- I
térieurs.
i
I
i
Ventricule de Ver-a.
i
j
I !
344 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Radiations du
corps calleux.
Forceps du corps
calleux.
Trigone cérébral.
d épaisseur environ; sur une coupe sagittale et médiane le corps calleux -
présente une apparence striée. Ces stries, qui correspondent aux limites
des différents faisceaux qui le constituent, affectent une disposition verti-
cale dans la plus grande étendue du corps calleux, mais elles deviennent
de plus en plus obliques à mesure que l'on s'approche des extrémités du
corps calleux. Au niveau du genou, la direction des stries est horizontale;
au-dessous elle devient oblique, pour redevenir verticale au niveau du
bec. Une disposition analogue s'observe au niveau du bourrelet, où le corps
calleux s'enroule en volute, et se termine par un bord aigu, à 15 millimètres .
en avant de l'extrémité postérieure du corps calleux.
Radiations du corps calleux. Les bords latéraux du corps calleux
pénètrent horizontalement dans la masse blanche des hémisphères, con-
tournent l'angle externe du ventricule latéral, et donnent naissance à de
nombreuses libres connues sous le nom de radiations du corps calleux.
Ces radiations se portent en divergeant en haut, en dehors et en bas,
s'entrecroisent avec les fibres de la couronne rayonnante, et se terminent
dans la crête des circonvolutions de toute la surface du cerveau, à
l'exception du lobe olfactif et de l'extrémité antérieure du lobe temporal, W
régions desservies par le système de la commissure antérieure.
Comme le corps calleux n'atteint pas les extrémités antérieures et pos-
térieures de l'hémisphère, et comme ces parties reçoivent néanmoins des
fibres calleuses, il faut nécessairement que les fibres du genou et du
bourrelet s'infléchissent en avant et en arrière, et s'irradient dans un
plan d'autant plus antéro-postérieur, qu'elles appartiennent à des couches
plus superficielles du genou ou du bourrelet.
Les fibres du bourrelet décrivent de chaque côté de la scissure
interhémisphérique une courbe à concavité interne et forment avec
celles du côté opposé une sorte de pince qui porte, dans la nomencla-
ture de Reil, le nom de forceps du corps calleux. (Voy. ch. IV, fibres com-
zzis.szcales. )
2° Trigone cérébral
Le trigone cérébral (Tg), la voûte à trois ou quatre piliers, le fomix des
auteurs anciens, la bandelette géminée de Reil, se présente sous la forme
d'un triangle isocèle à base postérieure (fig. 200), situé au-dessous du corps
calleux, au-dessus du troisième ventricule et des couches optiques, autour
desquelles il décrit une courbe inscrite dans celle du corps calleux.
Adhérent au corps calleux en arrière, il l'abandonne en avant pour se
porter verticalement en bas, et intercepte avec le genou et le bec du
corps calleux, un espace triangulaire occupé sur la ligne médiane par le
septum lucidum (fig. 201 à 203).
Le trigone est essentiellement constitué par deux faisceaux de fibres
longitudinales, aplatis de haut en pas, et réunis l'un à l'autre à leur parlie
moyenne, où ils constituent le corps du trigone (Tg) (fig. 200). En arrière
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 34";
et en avant ces faisceaux sont distincts, et forment les piliers postérieurs et
les piliers antérieurs du trigone (Tgp, Tga).
On considère au corps du trigone deux faces, trois bords et trois angles.
La face supérieure est convexe dans le sens antéro-postérieur, elle
donne insertion sur la ligne médiane au septum lucidum (SI), tandis que
ses parties latérales forment de chaque côté le plancher du ventricule
latéral. Les plexus choroïdes sont en général renversés sur cette face du
Corps du trigone.
Ses faces.
FIL;. 200. Étage supérieur des ventricules latéraux. Corps du trigone et septum
lucidum. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool.)
Bt, bourgeon terminal du vermis supérior. Cc(g), genou du corps calleux. Cc(Spl), bour-
relet du corps calleux (splenium). EM, ergot de Morand. Fi, première circonvolution
frontale. - Fin, forceps major. - L,, première circonvolution limbique. Lip, lobe cérébel-
leux inférieur et postérieur. - Lsa, lobe cérébelleux antérieur et supérieur. - Lsm, lobe
cérébelleux supérieur et moyen. - Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Ly, lyre
ou psalterium. - inF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NC (T), tronc du
noyau caudé. - \'C', queue du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal.- pcn, picd de
la couronne rayonnante. - l'cka, plexus choroïdes aberrant situé sur le trajet de la veine du
corps strié.-l'c/tl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - si, sillon opto-strié. -SI, septum
lucidum. -Tg, trigone cérébral. - Tgp, pilier postérieur du trigone. 7';V, trou de Monro.
V (cu), vcrmis (culmen). - V(dc), vermis (declivum). - vif, corne frontal du ventricule latéral.
- l'oc, corne occipitale du ventricule latéral. - VSl, ventricule du septum lucidum.
346 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ses bords.
Trous de Monro.
Piliers antérieurs
du trigone.
Sa terminaison
dans le tubercule ma-
millaire.
Ses rapports avec
la commissure anté-
rieure.
Travaux de Gud-
clin et Forel sur le
pilier antérieur du
trigone. '
trigone; il faut donc les écarter en dehors pour l'apercevoir dans toute
sa largeur.
La face inférieure repose dans toute son étendue sur la toile choroïdienne
(Tch), à laquelle elle adhère faiblement, grâce à un tissu conjonctif lâche et
à quelques vaisseaux; cette membrane fibro-vasculaire la sépare à la fois
des couches optiques (Th) et du ventricule moyen (V 3) (fig. 19G).
Le bord postérieur adhère à l'extrémité postérieure du corps calleux,
les bords latéraux minces et tranchants, donnent insertion aux plexus cho-
roïdes qui les recouvrent. Ils occupent exactement l'angle que forment ces
plexus avec la toile choroïdienne, et reposent par l'intermédiaire de cette
dernière sur la moitié interne ou extra ventriculaire (Sexv), de la face supé-
rieure de la couche optique (fig. 196).
En avant les bords latéraux sont libres, et ne donnent plus insertion
aux plexus choroïdes des ventricules latéraux. Ils se soulèvent en arc,
forment avec la couche optique (Th),légè.rement excavée à ce niveau, un
petit orifice ovalaire, le trou de Monro (TM), qui établit la communication
entre le ventricule latéral (VI) et le ventricule moyen (V3). La limite supé-
rieure du trou de Monro est constituée par l'extrémité antérieure des plexus
choroïdes des ventricules latéraux; il n'est donc pas exact de dire que les
trous de Monro servent au passage des plexus choroïdes (fig. 201 à 203).
Les angles du trigone sont l'un antérieur, les deux autres postérieurs.
Le corps du trigone se bifurque au niveau de l'angle antérieur, immédia-
tement en avant du trou de Monro, et donne naissance à deux cordons
arrondis, les piliers antérieurs du trigone (Tga) (Columnoe fornicis).
Après avoir contourné de haut en bas l'extrémité antérieure de la couche
optique, les piliers antérieurs divergent, passent en arrière de la commissure
blanche antérieure (coa), plongent ensuite d'avant en arrière dans la région
sous-optique correspondante, se portent obliquement en bas, en arrière
et en dehors, forment l'écorce postérieure et externe du tubercule mamil-
laire (Tm), et se terminent, ainsi que Gudden et Forel l'ont montré, dans le
noyau gris central de ce tubercule.
Toute la partie des piliers antérieurs située au-dessous du trou de Monro
fait partie du troisième ventricule (V3), et comme telle est recouverte par
la substance grise centrale (Sgc), et par l'épendyme ventriculaire (fig. 201).
Les piliers antérieurs du trigone affectent, avec la commissure anté-
rieure, des rapports variables suivant les individus. Dans l'immense majo-
rité des cas, le pilier antérieur passe, comme nous venons de le voir, en
arrière de la commissure antérieure; d'autrefois il se dédouble en deux
faisceaux de volume égal ou inégal, qui embrassent cette commissure. Le
faisceau antérieur est en général le plus grêle (fige02); exceptionnelle-
ment il est plus volumineux que le faisceau postérieur (zig. 203).
Jusqu'aux travaux de Gudden et de Forel, il fut généralement admis
que le pilier antérieur du trigone, après avoir formé l'écorce blanche du
tubercule mamillaire, subissait un mouvement de torsion en huit de
chiffre, puis pénétrait de nouveau dans la couche optique (Th) et se lermi-
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 347
nait dans son tubercule antérieur (Na). La partie du pilier antérieur du tri-
gone, compriseentre le tubercule antérieur de lacouche optique et le tuber-
cule mamillaire, était décrite sous le nom de racine descendante du trigone
[racine ascendante de Meynert) ; celle comprise entre le tubercule mamil-
laire et le trou de Monro, sous celui de racine ascendante du trigone [racine
descendante de Meynert). \
La « racine ascendante » du trigone [racine descendante de Meynert),
entrevue et figurée déjà par Vicq d'Azyr et par Reil, ne présente en réalité
ancune connexion, ni aucune continuité avec le pilier antérieur du tri-
Indépendance du
du pilier antérieur
du trigone et du fais-
cean de Vicq d'Azyr.
FiG. 201, 202, 203.- Coupes sagittales inter-hémisphériques, montrant le seuil de l'hémi-
sphère et les rapports qu'affectent les piliers antérieurs du trigone avec la commis-
sure antérieure. La toile choroïdienne et les plexus choroïdes du troisième ventri-
cule sont colorés en rouge. (Dessins faits d'après la photographie d'une pièce
durcie dans le bichromate.)
AqS, aqucduc de Sylvius. - Cc, corps calleux (tronc). Cc(g), genou du corps calleux.
Ce(r), bec antérieur du corps calleux (rostrum anterior). - Cc(rp), bec postérieur du corps
calleux (rostrum posterior). Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule cérébral.
coa, commissure antérieure. - Gp, glande pinéale. P, étage inférieur ou pied du pédoncule
cérébral. -ri, diverticule de l'infundibulum. - ro, diverticule sus-optique. - SI, septum luci-
dnm.- sM, sillon de Monro. - STh, région sous-optique. - Teh, toile choroïdienne et plexus
choroïdes du troisième ventricule. Tg, trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone.
Th, thalamus. - TM, trou de Monro. - Tin, tubercule mamillaire. - TQ, tubercules quadri-
jumeaux. Il, nerf optique.
348 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Piliers postérieurs
du trigone.
Lyre de David ou
psalterium.
Corps bordant ou
I·'imlnria.
Crête épendymairc.
gone ; aussi 1'orel a-t-il proposé de la designer sous le nom de faisceau de
Vicq d'Azyr (VA). Celui-ci constitue en effet un faisceau indépendant du tri-
gone cérébral ; il nait de la partie antéro-interne du tubercule mamillaire
(Tm), en dedans du pilier antérieur du trigone, se porte ensuite oblique-
ment en dehors et en haut et se termine dans le tubercule antérieur de la
couche optique (Na). Le faisceau de Vicq d'Azyr relie donc le tubercule
mamillaire (Tm) au tubercule antérieur de la couche optique.
Les piliers postérieurs du trigone font suite aux angles postérieurs
du trigone ; ils se présentent sous la forme de deux rubans, aplatis de haut
en bas, qui contournent le pulvinar ou extrémité postérieure de la couche
optique (Pul), puis se portent brusquement et très obliquement en dehors
et en bas et s'unissent intimement à la corne d'Ammon, qu'ils accompagnent +
jusqu'à la partie la plus antérieure du prolongement sphénoïdal du ventri-
cule latéral (fig. 204 et 213). A leur origine, les piliers postérieurs droit
et gauche limitent, avec le bec postérieur du bounrelet du corps calleux,
un espace triangulaire, à base postérieure, à sommet antérieur, connu sous
le nom de lyre de David, dej).alieî,iii2)z ou de 1) ? (illoïd(,.Y. Les bords
latéraux du psaltcriemz sont formés par les fibres longitudinales du trigone,
le fond est constitué par les fibres transversales du corps calleux, et par des -JËmM
fibres transversales propres au trigone, le fornix transverse de Forel, ou wmi
faisceau commissural des deux cornes d'Ammon.
La lyre et l'origine des piliers postérieurs sont en rapport par l'inter-
médiaire de la toile choroïdienne, avec la partie postérieure de la couche
optique (Th), la glande pinéale (Gp) et les tubercules quadrijumeaux an té-
iczrzs(Qa) (fig.198). Par leur face supérieure, ils sont unis au corps calleux,
dont ils sont séparés dans quelques rares cas par le ventricule de Verga
(fig. 203). En descendant dans le prolongement sphénoïdal du ventricule
latéral, chaque pilier postérieur du trigone s'unit intimement au forceps
major du corps calleux et à la partie postérieure de la corne d'Ammon
(fig. 204) et se divise ensuite en deux parties, l'une externe, l'autre interne.
La partie externe fait suite à la partie interne du corps du trigone et forme
la couche blanche intraventriculaire ou l'cclveu.s (ais) de la corne d'Ammon
(fig. 204, 205, 206); la partie interne est libre, elle fait suite à la partie
externe du corps du trigone, et suit le bord concave de la corne d'Ammon
jusqu'au vélum terminale d'Aeby sous le nom de corps bordé ou bordant, de
corps frangé, de fimbria, de bandelette ou tamia de Y hippocampe (Fi). La
fimbria n'atteint donc pas l'extrémité antérieure du prolongementsphénoï-
dal du ventricule latéral ; elle ne dépasse guère les digitations postérieures
de la corne d'Ammon. Le bord externe de la fimbria est convexe et adhé-
rent au bord concave de la corne d'Ammon; son bord interne et sa face
inférieure sont libres et recouvrent la circonvolution godronnée (Cg), dont ils s
sont séparés par le sillon fimbrio-godronné (fgl, (fig. 20 : i, 206). La facescrpé-
rieure de la fimbria présente dans toute sa longueur, et dans le voisinage
de son bord externe, une crète plus ou moins accusée, la créte éheicclncaire,
qui donne insertion à la mince lame épithéliale qui recouvre les plexus
,
. MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 349
choroïdes des ventricules latéraux et qui ferme ces ventricules en dedans.
Il résulte de cette disposition que la fimbria affecte sur les coupes ver-
. tico-transversales la formé d'un crochet à convexité interne (fig. 205), et
que sa plus grande partie est située en réalité à l'extérieur de la cavité ven-
triculaire. Mais, au voisinage du vélum terminal d'Aeby, la crête épendy-
maire se porte peu à peu en dedans et se confond bientôt avec le bord in-
terne de la fimbria, qui s'élargit et recouvre complètement la circonvolution
godronnée (fig. 206). .
Le trigone contient des fibres longitudinales et des fibres transversales.
Par la majeure partie de ses fibres longitudinales, le trigone cérébral réunit
la cone d'Ammon(CA) et la circonvolution de l'hippocampe (H) autubercule
mamillaire (Tm); il rentre par conséquent, ainsi que nous le verrons plus
loin, dans le groupe des faisceaux de projection qui unissent l'hémisphère
cérébral et en particulier le 1' ! ânenciphalon, au cerveau intermédiaire (tuber-
cules mamillaires, couche optique) : Une petite partie des fibres longitudi-
Le trigone contient
les libres de projec-
tion et,les fibres com-
missuralcs.
Fic, 204. -Prolongements sphénoïdal et occipital du ventricule latéral. Corne d'Ammon,
Ergot de Morand. Eminence collatérale de Meakel. Pilier postérieur du trigone et
forceps major du corps calleux. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans
l'alcool.) '
C, cuncus. CA, corne d'Ammon. Cç(Spl), bourrelet du corps calleux (Splenium).
Csg, couche sagittale du lobe temporo-àccipital. de, diverticule du cuneus. d,gCA, digi-
' tations de la corne d'Ammon. dq, diverticule du lobule lingual ? ds, diverticule du subi-
- .. culum. Ec, éminence collatérale de Meckel. EJ1f, ergot de Morand. Fi, fimbria. -
.. Fm, forceps major. ipo, incisure pré-occipitale de Meynert. LO, lobe occipital. -
LT, lobe temporal, joo, scissure pariéto-occipitale. PT, pôle temporal. 7rpll), pli pariéto-
limbique postérieur. Tgp, pilier postérieur du trigone. TgV, carrefour ventriculaire.
Voc, corne occipitale. Vsph, corne sphénoïdale.
350 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
nales du trigone s'unissent aux fibres du septum lucidum, passent en avant
de la commissure antérieure et se rendent à la substance perforée anté-
rieure. Ces fibres constituent le faisceau olfactif de la corne d'Ammon qui
Fin. 20 : i· Coupe vertico-transversale de la corne d'Ammon et de la région sous-
' optique, passant par le corps genouillé externe et la partie externe du pédoncule
cérébral. Méthode de Weigert. (Agrandissement de deux diamètres et détails
dessinés à un grossissement de douze diamètres.)
Alv, a)vcus. CA, corne d'Ammon. C,g, circonvolution godronnée. - Cge, corps ge-
nouillé externe. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circon-
volution de l'hippocampe, s'enroulant pour former la corne d'Ammon. Lins, lame médul-
laire superficielle de la corne d'Ammon (substance réticulée d'Arnold). NC', lueue du noyau
caudé.-Ne, noyau externe du thalamus.As, 3, NL», troisième et deuxième segments du noyau
lenticulaire. ot, scissure collatérale. l', pied du pédoncule cérébral. - l'es, pédoncule
cérébelleux supérieur. - Poa, l'op, libres antérieures et postérieures de la protubérance.
Py, faisceau pyramidal. Rrrt, ruban de Reil médian. Rp, partie pédonculaire du ruban
de Reil. -SR, substance réticulée. T,gp, pilier postérieur du trigone. Th, thalamus.
Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Il, bandelette optique. - III, fibres radicu-
laires de la 3- paire.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 35t
représente, un véritable faisceau d'association, reliant deux régions du rhi-
nencéphalon.
FiG. ? ou. Coupe vertico-transversale de la corne d'Ammon et de la région sous
optique passant en arrière du velum terminale, parla bandelette optique, le ruban
de Reil et la partie moyenne du pédoncule cérébral. Méthode cie Weigert. (Agran-
dissement de deux diamètres et détails dessinés à un grossissement de douze diamètres).
Alv, alvéus. CA, corne d'Ammon. C,g, circonvolution godronnée. - Cge, corps ge-
nouillé externe. Ci, capsule interne. coa, commissure antérieure. - Fli, faisceau longi-
tudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe, s'enroulant
pour former la corne d'Ammon. Lnxi, Lmm, lames médullaires interne et moyenne de la
corne d'Ammon. Lms, lame médullaire superficielle de la corne d'Ammon (substance
réticulée d'Arnold). Ln, locus niger. - Nu, queue du noyau caudé. Ne, noyau externe
du thalamus. NL3, NI NLI troisième deuxième et premier segments du noyau lenticulaire.
- JV/f, noyau rouge. - ol, scissure collatérale. - P, pied du pédoncule cérébral. - Pcs, pé-
doncule cérébelleux supérieur. - Pchl, plexus choroïdes. - Poa, l'op, fibres antérieures et
postérieures de la protubérance. l'y, faisceau pyramidal.- RC, radiations de la calotte.
Rm, ruban de Reil médian. Slgr, stratum granulosnm de la circonvolution godronnée.
Tgp, pilier postérieur du trigone. Th, thalamus. - Zr, zone réticulée ou grillagée. ?
bandelette optique. - III, fihres radiculaires de la 3° paire.
352 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Septum lucidum.
Pédoncules du sep-
tum lucidum.
Par ses fibres transversales, le trigone appartient également au rhinen-
céphalon, car le fornix transverse de Forel représente un faisceau commis-
sural jeté entre les deux cornes d'Ammon.
3° Septum lucidum.
Le septum lucidum, ou c oison transparente, occupe sur la ligne médiane
l'espace triangulai-
re, large en avant,
étroit en 'arrière,
compris entre le tri-
one (Tg) d'une
part, le tronc et le
genou du corps cal-
leux (Cc[g]) d'autre
part. Il sépare les
deux ventricules la-
téraux, et se pré-
sente sous l'aspect
d'une mincelame dc
substancenerveuse,
translucide, et qui
se déchire facile-
ment sur les cer-
veaux frais (lig.
207). Ses faces laté-
rales, planes, lisses,
et revêtues de l'é-
pendyme ventricu-
laire, forment la
paroi interne des
ventricules latéraux
(VI). Son bord
supérieur, long et
convexe, s'unit à la
face inférieure du
corps calleux; il se
continue par un angle arrondi avec le bord antérieur; celui-ci, court et con-
vexe, est uni au genou (Cc[g]), au bec (Cc[r]) et aux pédoncules du corps cal-
leur. Son bord inférieur, ou mieux postéro-inféricllr, est concave; il répond
à la face supérieure du trigone, à ses piliers antérieurs et à la lame termi-
nale embryonnaire ou lame sus-optique (lt), dans le petit espace triangu-
laire situé en avant de la commissure blanche antérieure (coa). De l'angle
antérieur se détachent les pédoncules du septum lucidum. Ces petits fais-
ceaux passant en avant de la commissure antérieure, reçoivent en général
Fic.. 207. - Seuil de 1 hémisphère droit. (D'après la photo-
graphie d'une pièce durcie dans le bichromate).
AqS, Aqueduc de Sylvius. B, fente cérébrale de Bichat.
Cal. étage supérieur du pédoncule ou calotte. CB, carrefour
olfactif de Broca. Cc, trou du corps calleux. - Cc(g), genou du
corps calleux. - Cc(r), bec antérieur du corps calleux (rostrum).
Cc( ? 1», bec postérieur du corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du
corps calleux (splénium). - Cgn, circonvolution géniculée. cm,
sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure. - com,
commissure molle. cop, commissure postérieure. C V, hé-
misphère cérébelleux. Flp, faisceau longitudinal postérieur. -
fs, fissura serotina. - Gh, ganglion de l'habénula. Gp, glande
pinéale. /, infundibulum. L,, première circonvolution lim-
bique. - lt, lame terminale embryonnaire. - mF,, face interne
de la première circonvolution frontale. P, étage inférieur ou
pied du pédoncule cérébral. 7-plp, pli pariéto-limbique posté-
rieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. ri, récessus
de l'infundibulum. - ro, récessus sous-optiquc. scc, sinus du
corps calleux. - SM, sillon de Monro. SI', septum lucidum. -
Spp, substance perforée postérieure. STh, région sous-optique.
Tch, toile choroïdienne. - T,g, trigone. TM, trou de Monro.
Tm, tubercule mamillaire. V3, troisième ventricule. VV, val-
vule de Vieussens. 2 ? chiasma des nerfs optiques.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 333
les nerfs de Lancisi, puis divergent et traversent en diagonale l'espace
perforé antérieur en formant la bandelette diagonale ae Broca (fig. 183). ? L'angle postérieur, très aigu, s'insinue sous le nom de queue du septum
entre le corps calleux et le trigone, jusqu'au.'pomt, très variable suivant les
individus, où ces deux parties se fusionnent- Quelquefois même il se pro-
longe jusque dans le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]) (fig. 203) et le
diverticule linéaire des ventricules latéraux, compris entre le bourrelet et
le trigone, porte, comme nous l'avons vu, le nom de ventricule de Verga.
Cette disposition est normale chez le cheval. La longueur antéro-posté-
rieure du septum lucidum présente donc de grandes variétés individuelles.
Lorsqu'on incise le septum lucidum soit horizontalement (fig. >08.),
soit verticalement (fig. 212), on constate à. son centre l'existence d'une
petite cavité en forme de fente, large en haut et en avant, étroite en bas
et en arrière, remplie par quelques gouttes de sérosité. Cet espace, clos
de toute part et ne communiquant avec aucun autre ventricule, mesure
en moyenne 3 centimètres de longueur sur 13 millimètres de hauteur; il
porte le nom de ventricule de la cloison ou de cinquième ventricule. La
cloison transparente se compose en effet de deux lames verticales, fusion-
nées sur tout leur pourtour, et juxtaposées simplement par leur partie cen-
traie, qui forme le ventricule du septum lucidum. L'embryologie montre
que les deux lames ne sont autre chose qu'une portion de la paroi interne
de la vésicule des hémisphères, et que le cinquième ventricule ne repré-
sente, en réalité, qu'une partie de la grande fente inter-hémisphérique,
enclavée par les fibres transversales du corps calleux. Le ventricule de la
cloison n'a donc pas la môme valeur morphologique que les autres ven-
tricules, et n'est pas revêtu de la couche épendymaire qui tapisse ces
derniers, mais d'un mince revêtement conjonctif qui est l'homologue de
la pic-mère. (Yoy. Embryologie, p. 1 1 cJ. )
Vestige de la paroi interne des hémisphères, chaque lame de ce ventri-
cule présente à l'état rudimentaire les deux couches qui constituent les cir-
convolutions cérébrales. La couche interne ou grise représente l'écorce grise
rudimentaire; elle est recouverte par une mince couche de fibres tangen-
tielles et renferme dans les couches superficielles (celles qui correspondent
par conséquent à la surface libre de la vésicule hémisphérique) des cel-
iules nerveuses pyramidales, dont le sommet regarde la cavité du cinquième
ventricule, et dans les couches profondes des cellules plus irrégulières.
La couche externe ou blanche, l'analogue de la substance blanche,
reçoit, en arrière, les fibres longitudinales du trigone qui constituent le
faisceau olfactif de la corne d'Ammon de Zuckerkandl ; ces fibres s'irra-
dient dans le septum lucidum, puis convergent au niveau de son angle
antérieur, où elles forment le pédoncule du septum lucidum ou bandelette
diagonale deDroca (bd). (Voy. Fibres de projection du z7aizzezzceh7aalozz.)
Enfin au niveau de la divergence des pédoncules, on rencontre du côté
du ventricule latéral une troisième couche, l'épendyme et la couche grise
sous-épendymaire, communes il tous les ventricules. Mais le septum luri-
23
Ventricul' .1.. la
;Ioison
Sa structure.
354 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ventricules laté-
raux.
dum est souvent si rudimentaire, que l'on ne distingue que difficilement z
ces différentes couches. Entre les deux pédoncules du septum, on ren-
contre en général une petite veine, la veine du septum lucidum; elle se
dirige d'avant en arrière, longe le bord inférieur du septum et se jette
dans la veine du corps strié au niveau des piliers antérieurs du trigone.
4° Ventricules latéraux.
Vestiges de la cavité de la vésicule des hémisphères, les ventricules la- ,
téraux (VI), situés de chaque côté de la ligne médiane et séparés l'un de
l'autre par le septum lucidum (SI), communiquent entre eux par l'inter-
médiaire du ventricule moyen (V.i) et des trous de Monro (TM).
Plus rapprochés de la base du cerveau et de la ligne médiane en avant,
ils divergent en arrière, et s'enroulent autour de la couche optique et du
pédoncule cérébral, en décrivant une courbe ouverte en bas et en avant, et
tout à fait analogue à la courbe que décrivent, autour de ce même axe, toutes
les parties constituantes de la vésicule des hémisphères. Ce trajet courbe
leur a valu le nom de canaux circll1npédonculaires.
A l'état normal, les ventricules latéraux représentent deux canaux apla-
tis, deux cavités anfractueuses, presque virtuelles, dont les parois sont
accolées, et qui ne renferment que très peu de liquide céphalo-rachidien.
Sous l'influence de certaines causes pathologiques, dans l'hydrencéphalie .
aiguë ou chronique, dans l'hémorrhagie cérébrale faisant irruption dans a
les ventricules, dans les tumeurs cérébrales développées au dépens des .
plexus choroïdes, etc., ces cavités se laissent distendre avec la plus grande
facilité. Chez certains hydrocéphales même, cette distension est telle, que
les ventricules latéraux occupent toute la cavité cranienne, et que le cer-
veau se trouve réduit à l'état d'une membrane plus ou moins mince.
Les ventricules latéraux (VI) commencent dans le lobe frontal par une
extrémité recourbée, la corne frontale ou antérieure (Vf), située derrière le
genou du corps calleux (Cc[g.1) qui ferme ces cavités en avant; de là ils
se dirigent en haut, en arrière et un peu en dedans, en décrivant une
courbe à convexité interne (fig. 200). Arrivés au niveau de l'extrémité pos-
térieure de la couche optique, ils divergent, changent de direction, et sous
le nom de corne ou prolongement sphénoïdal (Vsph) se portent d'arrière en
avant et de haut en bas, dans l'épaisseur des lobes temporaux, où ils se ter-
minent à 15 ou 20 millimètres en arrière du pôle temporal (T). Au niveau
du point où le ventricule latéral change de direction, il envoie vers l'ex-
trémité occipitale du cerveau un prolongement horizontal et curviligne, la
corne occipitale (Voc), connue encore sous les noms de cavité digitale ou
ancyroïde, ou de prolongement postérieur (fig. 209 et 204).
Le point de réunion de ces trois parties, au niveau de l'extrémité posté-
rieure de la couche optique, représente un véritable carrefour ventriculaire,
de forme triangulaire : c'est le trigonum venlriculi lateralis des auteurs
allemands.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 3 :
Portion antérieure ou frontale; étage supérieur.
L'étage supérieur du ventricule latéral, plus large en avant (m'en
arrière, appartient aux lobes frontal et pariétal; il décrit une légère courbe
à concavité externe, s'étend du genou du corps calleux (Cc[g]) à l'extré-
mité postérieure de la couche optique (Th) (fig. 208), et mesure en moyenne
7 centimètres de longueur. Le trou de Monro le divise en deux moitiés :
la moitié antérieure, la corne frontale proprement dite, embrasse dans sa
concavité la tète du noyau caudé (NC); elle est d'aspect semi-lunaire, et
répond à la partie la plus large de l'étage supérieur des ventricules laté-
raux. Ses parois supérieure et antérieure sont concaves et répondent au
tronc (Ce), au genou (Cc[g]) et au bec du corps calleux (Cc[r]). Sa paroi
interne est formée par le septum lucidum (SI), large en avant, étroit en
arrière; sa paroi externe, par la tête du noyau caudé (NC), sur laquelle on
rencontre, sous la couche épendymaire, les ramifications antérieures de la
veine du corps strié.
Chez le foetus et chez certains mammifères à lobe olfactif très déve-
loppé (cheval, chien, etc., etc.), la corne frontale du ventricule latéral
s'étend par un canal plus ou moins large, jusque dans l'intérieur du bulbe
olfactif. L'orifice postérieur de ce canal est situé très près de la base de
la corne frontale, en avant de la partie recourbée de la tête du noyau caudé.
La moitié postérieure de l'étage supérieur du ventricule latéral, située
en arrière du trou de Monro, se présente sous la forme d'une fente hori-
zontale (le '1;) millimètres de largeur; elle se continue en avant avec la corne
frontale (Vf), en arrière avec les cornes occipitale (Voc) et sphénoïdale
(Vsph) et correspond il la partie moyenne du ventricule latéral (cella média
des anciens auteurs).
Son bOl'd interne est formé par la ligne d'union du corps calleux avec le
trigone cérébral; son bord externe répond à la rencontre du bord externe
du noyau caudé (NC) avec le corps calleux (fig. 122).
La paroi supérieure est formée par la face inférieure du corps calleux.
La paroi inférieure est fort complexe ; on y rencontre de dehors en dedans :
1° le corps et la queue du noyau caudé (NC, NC) ; 2° un sillon intermédiaire au
noyau caudé et à la couche optique, le sillon opto-stl'ié (si) ; 3° le tiers externe
de la face supérieure de la couche optique (Th) ; i° la face supérieure du trigone
(Tg) et les plexus choroïdes du ventricule latéral (Pchl) (fig. 208).
. 1° Le tronc et la queue du I/o ! /au call1{( : (NêlT], KG') se présentent sous la
forme d'une masse grise, légèrement saillante, qui occupe la partie externe
du plancher du ventricule latéral, et fait suite à la volumineuse tête du
noyau caudé logée dans la corne frontale ; la queue se recourbe en bas et
en avant, au niveau du carrefour ventriculaire, et prend part à la constitu-
tion de la voûte de la corne sphénoïdale (fig. 209).
2° En dedans du noyau caudé on trouve la couche optique (Th), dont la
blancheur relative contraste avec la teinte gris-rougeàtre du noyau caudé.
Le tiers externe de la face supérieure de la couche optique, compris entre
Étac npérip,l1rllll
ventricule latéral.
Corne frontale ; ses
limites.
Chez le fcctus 1111-
main et chez les ani-
maux osmatiuucs, la
corne frontale du
ventricule latéral se
prolonge dans le
bulhe olt'aetit'.
Moitié postérieure
de l'étape supérieur
du ventricule latéral.
i
Ses limites.
Sa voûte.
Son plancher.
3110 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
le sillon opto-strié et le sillon choroïdien, entre seul dans la constitution
du plancher du ventricule latéral. Les deux tiers internes de la couche op-
tique compris entre le sillon choroïdien et le 1--iiia tltalami sont en effet
extravenlriculaires (fig. 213); ils sont recouverts par la toile choroïdienne
et le corps du trigone, et appartiennent par leur développement à la surface
extérieure du cerveau intermédiaire (Yoy. p. 113 et fig. 52 il gui). La partie
Fie. 208. - Étage supérieur des ventricules latéraux. Corps du trigone et septum
lucidum. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans l'alcool.)
lit, bourgeon terminal du vermis superior. -Cc,), genou du corps calleux. - Cc,1)1), bour-
relet du corps calleux (splenium). - EM, ergot de Morand. - 7'\ première circonvolution
frontale. Fm, forceps major. L" première circonvolution limbique. Lip, lobe cérébel-
leux inférieur et postérieur. - Lsa, lobe cérébelleux antérieur et supérieur. Lsm, lobe
cérébelleux supérieur et moyen. Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Ly, lyre
ou psalterium. - 7nF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NC(T), tronc du
noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. OF, faisceau occipito-frontal. - pCli, pied
de la couronne rayonnante. llcha, plexus choroïdes aberrant situés sur le trajet de la
veine du corps strié. - l'chl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - si, sillon opto-strié.
SI, septum lucidum. - 7 ? trigone. 7;yp, pilier postérieur du trigone. - TM, trou de
Monro. V(cu), vermis (culmen). - V(dc), vermis (declivum). V ? corne frontale du ven-
tricule latéral. - Voc, corne occipitale du ventricule latéral. VSl, ventricule du septum
lucidum. '
MORPHOLOGIE CÉRÉRRALE. 3o7
m'6;-fe ? ? <CM/M'e de la couche optique n'est pas lisse et régulière; elle
correspond en grande partie au noyau externe de ce ganglion (Ne) et présente
en avant, au voisinage du trou de Monro, une saillie mamelonnée et très
accentuée, le tubercule antérieur de la couche optique, constitué par la partie
saillante de son noyau antérieur (Na) (fig. 213).
3° Le sillon opto-strié (si), assez large en avant, plus étroit en arrière,
décrit autour de la couche optique une courbe à concavité antérieure et
interne, et présente à considérer, successivement de haut en bas, la lame,
cornée, la veine du corps strié, le tc7Jnia semi-circularis.
La lame cornée (le) n'est autre chose qu'un épaississement de l'épen-
dyme ventriculaire; elle se présente sous la forme d'une bandelette gri-
sâtre, demi-transparente, épaisse, à laquelle la réplétion plus ou moins
grande de la reine du corps strié (Vcst) sous-jacente donne une coloration
brunâtre ou bleuâtre, que Tarin a comparée il celle de la cornée transpa-
. rente. Assez résistante, large en avant (fig. 208), plus étroite en arrière, la
lame cornée est libre par sa face supérieure, et recouvre la veine du corps
strié, qu'elle protège, et le tamia semi-circularis, qu'elle refoule en bas et en
dehors. La lame cornée, qui contient quelques fibres nerveuses longitudi-
nales du ta'nia semi-circularis, contourne l'extrémité postérieure de la
couche optique, et se retrouve, comme la bandelette demi-circulaire qu'elle
recouvre, sur la voûte de la corne sphénoïdale dont elle atteint l'extrémité
antérieure (fig. 209).
La veine du corps strié (Vcst) recouverte de la lame cornée parcourt
d'arrière en avant le sillon opto-strié. Elle reçoit, chemin faisant, toutes
les veines du corps strié et de la tète du noyau caudé, quitte la lame cornée
au niveau du tubercule antérieur de la couche optique (Na), reçoit à
ce niveau la veine du septum lucidum, puis pénètre dans les plexus choroïdes
qui surplombent le trou de Monro (T}1); elle se continue en arrière avec
la veine de Galien (VG) située dans l'épaisseur de la toile choroïdienne
(Tch), pour se jeter finalement dans le sinus droit.
Le livli ici ? Mï<-<'</T/< ? \'(Hallcr), /'<7y ? < ? cr/eHi ! -c ? M</'c, li inbus postc-
l'iol' corporis slriati de 1\'illis (le), estun petit faisceau de libres nerveuses qui
occupe la partie inféro-externe du sillon opto-strié et « embrasse comme
un lien l'espèce de gerbe » (Cruveilhier) formée par les fibres de la cap-
sule interne. étalée en avant, la bandelette demi-circulaire se rétrécit en
arrière du tubercule antérieur de la couche optique; elle longe ensuite
le sillon opto-strié jusqu'à l'extrémité postérieure de la couche optique,
puis elle se recourbe en bas et en avant, reçoit chemin faisant un grand
nombre de libres de la couche optique et s'épanouit en un faisceau de
libres qui parcourant, la voûte de la corne sphénoïdale, peuvent être
suivies jusqu'au noyau amygdalien, (\'.1), situé dans la circonvolution du
crochet (U).
Sillon npto-stl'i4.
Lame cornée.
Veine du corps
strié.
Bandelette demi-
circulaire.
35S ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Corno' sphénoïdale
th. ventricule laté-
ral.
Ses limites.
Sa voûte.
. 1
.. Portion moyenne ou réfléchie; étage inférieur.
Corne sphénoïdale. -Aplatie de haut en bas, la corne sphénoïdale ( Vsph)
contourne le pédoncule cérébral et la couche optique, se porte oblique-
ment en bas, en avant et en dedans, et se termine à 15 ou 20 millimètres
en arrière de l'extrémité antérieure de la circonvolution du crochet (U).
On lui considère deux parois : l'une supéro-externe, l'autre inféro-interne '
et deux bords : l'un interne ou concave, l'autre externe ou convexe; celui-ci
décrit un trajet sensiblement parallèle à la scissure de Sylvius (S).
La paroi supéro-externe (fig. 209) se moule sur la paroi inférieure et se
continue directement avec la paroi supérieure de la corne occipitale (Voc).
Elle présente en dedans les expansions terminales de la bandelette demi-
circulaire (le), que l'on peut suivre jusqu'au noyau amygdalien (NA), et un
FIG. 209. - Paroi inférieure de l'étage supérieur et paroi supéro-externe de l'étage
inférieur du ventricule latéral droit. Carrefour ventriculaire, noyau caudé, couronne
rayonnante et faisceau uncinatus. (D'après la photographie d'une pièce durcie
dans l'alcool.) "
Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule cérébral. cm, sillon calloso-marginal.
CNC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure antérieure. - Csg, couche sagittale du
lobe temporo-occipital. de, diverticule du cunéus. - dlg, aiverticule du lobule lingual.
Fu, faisceau uncinatus.-iep, insertion de l'épendyme ventriculaire. Cette ligne d'insertion sépare
la partie du noyau caudé entouré par la masse blanche du lobe frontal, de sa partie intra-
ventriculaire. - LF, lobe frontal. LO, lobe occipital. - LT, lobe temporal. NA, noyau
amygdalien. Na, noyau antérieur du thalamus. - NC, tète du noyau caudé. NC', queue
du noyau caudé. - t'C", partie recourbée de la queue du noyau caudé. pCR, pied de la
conronne rayonnante. Pul, pulvinar. R, scissure de Rolando. - sch, sillon choroïdien.
- SI, seuil de l'insula. si, sillon opto-strié. TgV, trigone ventriculaire. Th, thalamus.
Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. z
peu plus en dehors, la queue du noyau caudé (NC'), masquée souvent par
une mince couche de fibres nerveuses. Contiguë en arrière à la bandelette
demi-circulaire, la queue du noyau caudé s'en sépare en avant, et s'unit, au
niveau du noyau amygdalien, au troisième segment du noyau lenticulaire.
(Voy. Coupes sagittales macroscopiques, fig. 274 et fig. 209.)
En dehors, la paroi supéro-externe est formée par le tapetum (Tap),
c'est-à-dire par des fibres décrites pendant longtemps comme appartenant
au corps calleux. Les cas d'agénésie du corps calleux ont permis à Forel et
Onufrowicz, à Kauffmann, puis à Hochhaus, de montrer l'indépendance de
ces fibres d'avec celles appartenant au système calleux, et de les rattacher
au faisceau d'association que nous décrirons plus loin sous le nom de
faisceau occipito-fontccl de Forel et Onufrowicz (OF).
La paroi, ou le plancher de la corne occipitale (fig. 210)
présente en dedans la saillie connue sous le nom de corne d'Ammon, de
grand hippocampe ou de pied de l'hippocampe (CA). La corne d'Ammon
se présente sous l'aspect d'un relief conoïde de coloration blanche, de
0 millimètres de longueur, étendu du bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]),
au noyau amygdalien (NA), et décrit une courbe à concavité antérieure et
interne. Son extrémité postérieure, longue et étroite, est en connexion in-
time avec le pilier postérieur du trigone (Tgp). La fimbria (Fi) ou la partie
interne libre de ce pilier, s'insère en effet le long du bord concave de la corne
d'Ammon, tandis que la partie adhérente ou externe du pilier recouvre la
I corne d'Ammon d'une couche blanche connue sous le nom d'alvéus (Alv)
(fig. 205 et 206). La partie antérieure de la corne d'Ammon est plus courte,
mais plus large et plus épaisse que la partie postérieure; elle repose sur la
circonvolution de l'hippocampe (H), qui doit à ce rapport son nom de lit ou
subiculum de la corne d'Ammon. Elle présente en général trois à quatre bos-
selures, les digitations de la corne d'Anznzozz (dg CA, fig. 210) ; l'interne est la
plus constante, etrépond à une incisure profonde du sillon de l'hippocampe.
En dehors^ ! ? la corne d'Ammon, le plancher de la corne sphénoïdale
est plan, et correspond au sillon collatéral ou occihito-tenzporal (ot). Le
fond de ce sillon forme quelquefois une véritable saillie longitudinale,
située en dehors de la corne d'Ammon, connue sous le nom d'éozinerrce
collatérale de Meckel (Ec) ou de cuissard de Malacarne, et qui s'étend en
arrière dans la corne occipitale.
Un sillon intraventriculaire profond et très étroit, le diverticule du
subiculum (ds), sépare la corne d'Ammon de la partie plane du plancher
de la corne sphénoïdale et de l'éminence collatérale de Meckel.
La corne postérieure ou occipitale (Voc), cavité digitale ou arzcyroïde,
née du point précis où le ventricule latéral se réfléchit en bas ou en avant,
représente une sorte de diverticule du ventricule latéral, qui résulte de
l'accroissement en arrière de la vésicule hémisphérique ; cette corne fait en
elfet défaut toutes les fois que le lobe occipital n'est pas développé. On la
trouve chez les singes, mais elle n'existe chez aucun des herbivores, où le
Son plancher.
Corno dalmmott.
Alvé ?
Eminence collaté-
rale do Meckel.
Diverticule du su-
¡¡c\11mu.
Corne occipitale du
;entriculc lat6ral.
360 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ses limites.
Sa voûte.
lobe occipital est rudimentaire. Chez ces animaux, la partie fronto-pariétale
du ventricule latéral se continue directement avec le prolongement sphé-
noïdal, sans émettre de diverticule postérieur.
. La corne occipitale (Voc), située à cheval sur la scissure calcarine (K),
qui la déprime longitudinalement, se porte horizontalement en arrière,
décrit une courbe à concavité interne, se rétrécit peu à peu et se termine en
une pointe distante de 2 à 3 centimètres du pôle occipital, mais Lrès voi-
sine de l'écorce du fond de la scissure calcarine dont elle n'est souvent
séparée que d'un ou deux millimètres. Ses dimensions, son étendue, pré-
sentent du reste de nombreuses variétés, non seulement individuelles el
pathologiques, mais encore d'un hémisphère à l'autre; d'après Engel, la
corne postérieure gauche serait la plus développée dans 66 p. 100 des
cas.
Sa coupe est irrégulière, quelquefois triangulaire. La paroi supérieure
ou mieux supéro-externe, ou voûte, se continue avec la face supérieure du
prolongement sphénoïdal, et se moule assez exactement sur les reliefs de
1'1G. 21U. -Prolongements sptIènoÚlal et occipital du ventricule latéral. Corne d'Ammon.
Ergot de Morand. Eminence collatérale de Meckel. Pilier postérieur du trigone et
forceps major du corps calleux. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans
l'alcool.)
C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (Spicnium).
Csg, couche sagittale du lobe temporo-uccipital. - de, diverticule du cunéus. - d ! 7CA, digi-
tations de la corne d'Ammon. dlg, diverticule du lobule lingual. ds, diverticule du subi-
culum. - Ec, éminence collatérale de Meckel. EJ1f, ergot de Morand. Fi, limhria. -
Fm, forceps major. ipo, incisure pré-occipitale de Meynert. - Li, première circonvo-
lution limbique. - LO, lobe occipital. - LT, lobe temporal. po, sillon pariéto-occipital.
- PT, pôle temporal. 7ri)lp, pli pariéto-limbique postérieur. - Tpg, pilier postérieur du
trigone. - TgV, trigone ventriculaire. - Voc, corne occipitale. - Vsph, corne sphénoïdale.'
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 361
la face inféro-interne (fig. 209). Elle est tapissée par les fibres du tapetum.
La paroi inféro-interne ou plancher présente à considérer, de dedans en
dehors, deux reliefs longitudinaux et une surface plane (fig. 210). Le relief
interne et supérieur est plus petit; c'est un relief plein, formé par la saillie
dans la cavité ventriculaire du forceps postérieur ou major du corps calleux
(Fm); il est connu sous le nom de bulbe de la corne postérieure; au-dessous
et en dehors, on trouve un relief conoïde beaucoup plus considérable, qui
souvent s'étale sur toute la face inférieure qu'il peut occuper en entier : c'est
l'ergot de Morand (EM), le petit hippocampe, l'éminence unciforme, formé
par le fond de la scissure calcarine, qui fait saillie dans la cavité ventri-
culaire. Il est d'autant plus volumineux que la scissure est plus profonde.
La surface plane, plus ou moins large, située en dehors de l'ergot de Morand,
répond au fond de la scissure collatérale (ot) qui la soulève quelquefois pour
former l'éminence collatérale de Meckel (Ec).
Deux sillons inlra-venlriculaires, l'un supérieur, l'autre inférieul', sépa-
rent fergot de Morand du bulbe du forceps en haut, de l'éminence colla-
' térale de Meckel en bas. Ces sillons sont toujours très étroits, et d'autant
plus profonds, que l'ergot de Morand est plus accentué; le supérieur, que
nous désignerons sous le nom de diverticule du cunéus, correspond à la
lèvre supérieure de la scissure calcarine ; l'inférieur ou diverticule du lobule
lingual à la lèvre supérieure de celte même scissure. Ce dernier diver-
ticule s'unit en avant à angle droit avec le diverticule du subiculum (ds)
(hg. 210).
Les plexus choroïdes du ventricule latéral (Pchl) reposent sur
le sillon choroïdien de la couche optique, et longent le bord interne de
la corne d'Ammon (fig. 208); ils forment un cordon vasculaire rouge et
granuleux, étendu du trou de Monro aux digitations postérieures de la
corne d'Ammon, ils n'occupent donc que la corne sphénoïdale et la partie
postérieure de l'étage supérieur du ventricule latéral : les cornes frontale
et occipitale en sont en effet dépourvues. Libres par leurs faces et leurs
bords externes, qui contiennent une veine volumineuse et tortueuse, les
plexus choroïdes se continuent en dedans avec la toile choroïdienne (Tch),
au niveau de l'étage supérieur du ventricule latéral, et avec la pie-mère de
la base du cerveau, au niveau de l'étage inférieur.
Ces plexus sont étroits il leur origine, au-dessus du trou de Monro, où ils
se continuent avec les plexus du côté opposé et avec les plexus choroïdes
du troisième ventricule; ils sont plus larges (Jans la corne sphénoïdale,
et présentent au niveau du carrefour ventriculaire un rendement fusi-
forme, le glomus des frères Wenzel, dont le volume varie de 2 à 3 et 5 mil-
- limètres de largeur sur 6 à 8 de longueur, et qui est formé, d'après Albar-
ran, par un pelotonnement vasculaire de la veine qui longe le bord libre
du plexus.
Le plexus choroïde est formé d'un grand nombre d'anses vasculaires,
véritables villosités vasculaires (Cruveilliier), très serrées les unes contre
Son plancher.
Bulbe de la COl'ne
postérieure.
Krgot de \Lorans
Eminence collaté-
ralo dc Meckcl.
Diverticule du eu- .
néus.
Divcrticulo du lo-
bule liogual.
Plexus choroïdes
du ventricule latéral. ,.
Les cornes fron-
tale et occipitale sont
dépourvues de plexus
choroïdes.
Glomérule chol'oï- J
dien.
Structure des plexus |
choroïdes. ' . ! 1
t
i
I
362 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. 1
Êpcndyme Ventri-
claire.
Son épaisseur varie
suivant les [régions.
Vélum terminale.
les autres, et réunies en petits grains lohulés à leur surface, tantôt sessiles, .
tantôt pédiculés ou disposés en grappe. Les vaisseaux qui constituent l'élé-
ment principal des plexus choroïdes, sont dépourvus de gaine lymphatique
(Albarran), et unis entre eux par un tissu conjonctif lâche, d'aspect réti-
culé, et dans les mailles duquel on trouve des cellules lymphatiques en
abondance plus ou moins grande. Les plexus choroïdes peuvent être le sujet
de productions morbides, lipomes, angiosarcomes, psammômes, et il n'est
pas rare de trouver au niveau du glomérule choroïdien des frères Wenzel
des kystes séreux développés dans le tissu conjonctif (Roland, Albarran).
'' Tantes les parties du ventricule latéral sont tapissées par l'épendyme,
membrane extrêmement mince et délicate, formée chez l'adulte par un
épithélium pavimenteux qui repose sur une couche de substance grise
riche en névroglie. L'épaisseur de cette substance grise sous-épendymaire
(Sge), est insignifiante au niveau de la voûte et du plancher du ventricule
latéral et de ses prolongements ; mais elle devient très appréciable au niveau
de ses bords et extrémités. C'est ainsi qu'elle entoure (ainsi que nous le
verrons plus loin en étudiant les séries des coupes veî,tico-1î,aîîsveisateY,
horizontales et sagittales) d'une sorte de capuchon assez épais le bord
externe du ventricule latéral (VI), l'extrémité antérieure de la corne fron- &Mk
taie Vf), l'extrémité postérieure de la corne occipitale (Voc), et le fond des
diverticules du subiculum (ds), du cunéus (de) et du lobule lingual (dlg).
L'épendyme tapisse les parois du ventricule latéral, et se réfléchit sur
les plexus choroïdes. Lorsqu'on étudie sur une coupe vcrtico-transversale
la manière dont se fait cette réflexion, on voit que, dans la partie fronto-
pariétale du ventricule, le point de réflexion supérieur correspond au bord
externe du corps du trigone, et le point de réflexion inférieur, au sillon
choroïdien, de la couche optique (fig. 212). Dans le prolongement sphénoïdal,
le point de réflexion supérieur correspond à la bandelette demi-circulaire,
l'inférieur à la crête épendymaire de la fimbria (fig. 205, 206).
Les plexus choroïdes no siègent donc pas dans l'intérieur de la cavité
ventriculaire; ils ne passent pas par les trous de Monro, mais en sont séparés,
dans l'un et l'autre cas, par l'épendyme ventriculaire. Ils n'atteignent pas
non plus l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph), de telle
sorte que la paroi interne de cette corne se trouve réduite, en arrière de la
circonvolution du crochet, à une mince lamelle nerveuse, le vélum termi-
nale d'Aeby (vt), tapissé par l'épendyme ventriculaire et la substance
grise sous-épendymaire (fig. 177).
Le ventricule latéral représente donc une cavité close 'de toutes parts,
et qui ne communique qu'avec le troisième ventricule par l'intermédiaire
du trou de Monro.
La fente cérébrale de Bichat, qui établissait pour les anciens auteurs
une communication entre la cavité ventriculaire et la cavité sous-arachnoï-
dienne, n'existe pas : elle se produit en effet artificiellement lorsqu'on
arrache les plexus choroïdes.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 363
S0 Ventricule moyen ou troisième ventricule (V3).
Le troisième ventricule ou ventricule moyen (V3) est une cavité impaire,
médiane et symétrique, située entre les deux couchcs optiques (Th), au-
dessous du trigone (Tg), de la toile choroïdienne (Tch) et des ventricules
latéraux (VI), avec lesquels elle communique par les trous de Monro (TM).
Il se présente sous l'aspect d'une fente antéro-postérieure ou d'un entonnoir
aplati, dont la base dirigée en haut est coupée obliquement en bas et en
avant, et dont le sommet correspond à la tige du corps pituitaire (fig. 211).
On peut donc lui considérer une base, un sommet, deux parois latérales et
deux bords, l'un antérieur court et presque vertical, l'autre postérieur plus
long et oblique en bas et en avant.
Les parois latérales sont verticales et de forme triangulaire ; un sillon
curviligne à concavité supérieure, le sillon de Monro (sM), divise les parois
latérales du troisième ventricule en deux régions : l'une supérieure, l'autre
inférieure. La région supérieure ou thalamique, ou région de la couche
optique, est formée par la face interne plane ou légèrement convexe de la
couche optique (Th), revêtue d'une mince couche de substance grise, la
substance grise centrale (Sgc); la région inférieure, ou région de l'infulldi-
bulum ou du plancher du troisième ventricule (STh), est formée en avant et
en dedans par la commissure grise de la base (losange opto-pédonculaire,
tuber cinereum, substance perforée postérieure, etc.), en arrière et en dehors
par la région sous-optique.
Une lamelle de substance grise, la commissure molle ou grise (com),
située immédiatement au-dessus du sillon de Monro, relie entre elles les
deux régions thalamiques. Horizontale et quadrilatère, à bords largement
concaves, la commissure grise, variable dans ses dimensions et son épais-
seur, se déchire avec la plus grande facilité; ses débris se rétractent quel-
quefois à tel point vers la face interne des couches optiques, qu'ils devien-
nent difficiles il déceler, ce qui peut faire croire à une absence de celte
commissure.
Le bord antérieur du troisième ventricule est presque vertical ou légè-
rement oblique en bas et en avant; il est formé : 1° dans la région de
l'infundibulum (fig. 211), par la partie antérieure du tuber cinereum, le
chiasma des nerfs optiques (xll) et la lame sus-optique (, laquelle forme
avec le chiasma un petit cul-de-sac ouvert en haut, le cul-de-sac optique
(recessus optique) (ro); 2° dans la région thalamique, par la commissure
blanche antérieure (coa) et les piliers antérieurs du trigone (Tga). Ces
piliers interceptent avec la commissure antérieure une fossette triangu-
laire à base inférieure, la vulve des anciens anatomistes.
Le bord postérieur, oblique en bas et en avant, présente successivement
et de haut en bas : 1° dans la région thalamique (fig. 211), la base de la
glande pinéale (Gp), la commissure blanche postérieure (cop), et l'orifice
antérieur ou anus de l'aqueduc de Sylvius (AqS); 2° dans la région, de l'in-
fundibulum, une rainure profonde, médiane, qui fait suite au sillon médian
Troisième vontri-
cule.
Ses parois latérales.
Commissure grise.
Son bord antérieur.
i !
Son boni posté-
rieur.
1
1
lnc. 211. Coupe sagittale inter-hémisphérique. Seuil de l'hémisphère et isthme de
l'encéphale. (D'après la photographie sous l'eau d'une pièce durcie dans le bichro-
. mate.) La pie-mère et la toile choroïdienne sont colorées en rouge.
bd, bandelette diagonale de Broca. C, calotte ou étage supérieur du pédoncule.
Cc(g), genou du corps calleux. - Cc(r), bec du corps calleux (rostrum). - Cc(rp), bec posté-
rieur du corps calleux. - Cc(Spl), bourrelet du corps calleux (splenium).- CE, canal de l'open-
dyme. Cryn, circonvolution géniculée de Zuckorkandi. coa, commissure antérieure. com,
commissure postérieure. - Gh, ganglion de l'habénula. Gp, glande pinéale. - Ifs, Ifp,
lobe antérieur et lobe postérieur du corps pituitaire. - Le, lobe central du cervelet. - Lia,
lobe antéro-inférieur du cervelet. - Lig, lingula. - Lim, lobe inférieur et moyen du cervelet.
- Lip, lobe inl'éro-postérieur du cervelet. - Lsm, lobe supérieur et moyen du cervelet. - Iso,
lame sus-optique ou lame terminale embryonnaire. - Lsp, lobe supérieur et postérieur du
cervelet. - ll, commissure blanche de la base de Henle. Ly, lyre ou psalterium. - No,
nodule du cervelet. 11'l,noyau du toit du cervelet. l', pied du pédoncule cérébral.
Po, protubérance. - Pul, pulvinar. Pue, pyramide du cervelet. Qa, Qp, tubercules
' quadrijumeaux antérieur et postérieur. - rée, diverticule de l'infundibulum. lim, ruban de
Reil médian. - ro, diverticule optique. - sec, sinus du corps calleux. - SI, septum lucidum.
- sM, sillon de Monro. le, tuber cinereum. Tg, corps du trigone. - Tga, pilier antérieur
du trigone. - TM, trou de Monro. Tm, tubercule mamillaire. - llh, ttenia tlralami. - 7'u,
tubercule postérieur du vermis. - Uv, uvula (luette). V4, quatrième ventricule. - VV, valvule
de Vieussens. V(cu), vermis (culmcn). V(tlc), vermis (declivum). Il (Cla), chiasma
des nerfs optiques.
FiG. 212. - Coupe verlico-transversale du cerveau passant par les tubercules mamillaires et la partit;
antérieure de la corne sphénoïdale du ventricule latéral. (Pièce durcie au bichromate.) Les
plexus choroïdes et toile choroïdienne sont colorés en rouge.
Alv, alvéus. - Arc, faisceau arqué. - AJl, avant,-mur. - CA, corne d'Ammon, - Ce, corps calleux. -
Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême. Cing, cingulum Cip, segment postérieur de la capsula ' . z
interne. CL, corps de Luys. - CO, centre ovale. - cou, commissure antérieure. - ds, diverticule du
subiculum. F, champ de Forel. - 1 ? r2, première- et deuxième circonvolutions frontales. - Fa, circon- ·
volution frontale ascendante. ? premier sillon frontal. Fi, fimbria. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon
de l'hippocampe. - l, insula.- L,{1l), deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe.
lc, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. tme, lame médullaire externe du noyau
lenticulaire. lini, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. - DloT'3, membrane obturatrice du troi-
sième vcntriculc.-N,1, noyau amygdalien. - Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus,-
11'C', queue du noyau caudé. - NL, nerf de Lancisi. - NL"NL"NL" noyau lenticulaire et ses trois segments.
OF, faisceau occipito-frontal. - ot, sillon collatéral. - ot + t3, branche commune au sillon collatéral cl.
. au troisième sillon temporal. P, pédoncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc/;3,
plexus choroïdes du troisième ventricule. - par, pied de la couronne rayonnante. - pri, sillon pré-rolan-
dique inférieur. - R, scissure de Rolande. Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. Sgc, substance
grise centrale. Sge, substance grise sous-épendymaire. - SI, septum lucidum. - SM, sillon de Monro.
1(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. 7 ? T2, T3, première, deuxième et troisième circonvo-
' lutiuns temporales. 11, 12, ? premier, deuxième et troisième sillons temporaux. 7'c/), toile choroï-
dienne. tee, [renia tecta. Tg, trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique (tha-
lamus). 11, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VG, veine de Galien. Vl, ventricule
latéral. - VSl, ventricule du septum lucidum. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - zr, zone
' réticulée, ou grillagée. - II, bandelette optique.
366 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Son sommet.
Sa base.
Ticnia thalami et
ganglion de l'habé-
nnla.
Toile choroïdien ne.
Plexus choroïdes du
troisième ventricule.
antérieur de l'aqueduc de Sylvius, et qui sépare deux cordons latéraux
appartenant à la partie intra-ventriculaire de la région sous-optique (STh)
et de la calotte des pédoncules cérébraux (fig. 213); plus en avant se trou-
vent la substance perforée postérieure et le tuber cinereum (te).
Le sommet du troisième ventricule, dirigé en bas et en avant, se termine
par une extrémité effilée dans la moitié supérieure de la tige pituitaire.
Sa base (fig. 213), allongée dans le sens antéro-postérieur, est circonscrite
en avant par les piliers antérieurs du trigone, en arrière par la glande pinéale,
de chaque côté par le tænia thalami (tth), petit cordon très blanc, situé à la
limite de la face interne et de la face supérieure de la couche optique, et
dont les fibres se terminent dans le ganglion de /7c'</f<(Gh). Ce ganglion,
découvert par Serres (1824-1826) et dénommé par Meynert, forme une petite
saillie triangulaire, située à la partie postéro-interne de la couche optique.
Sur les tænia thalami (tth), s'insère de chaque côté la mince lamelle
épithéliale, véritable membrane obturatrice, qui ferme le troisième ven-
tricule en haut (fig. 212) (MV : ;). Cette membrane s'insère en arrière sur les
piliers antérieurs (les freins ou habenoe) de la glande pinéale; en avant elle
se continue de chaque côté avec la membrane épendymaire qui limite les
trous de Monro, et sur la ligne médiane, avec l'épendyme qui tapisse la
face ventriculaire des piliers antérieurs du trigone.
Obersteiner décrit dans le troisième ventricule deux parties : l'une ver- 'T" "™
ticale, comprise entre les faces internes des deux couches optiques, l'autre
horizontale et évasée, située entre le corps du trigone et la moitié interne Wt$|j
de la face supérieure de la couche optique. Cette soi-disant partie horizon-
tale du troisième ventricule, étendue dans le sens transversal du tænia tha-
lami au sillon choroïdien, n'appartient pas au troisième ventricule, elle ne
fait pas partie non plus du ventricule latéral, mais représente la surface
cxlra-ventriculaire de la couche optique (Sexv) (fig. ° ? 92, 213), et corres-
pond, ainsi que nous l'avons montré, à propos du développement du cer- .,
veau, à la surface extérieure du cerveau intermédiaire embryonnaire. ' .,
La toile choroïdienne (Hérophile) (Tch), prolongement de la pic-mère
extérieure, est une membrane vasculaire qui sépare le cerveau antérieur
du cerveau intermédiaire. De forme triangulaire, à sommet antérieur, à base
postérieure, elle s'étend horizontalement au-dessus des couches optiques
et du troisième ventricule, au-dessous du corps du trigone (fig. 212, 213).
La face supérieure, convexe d'avant en arrière, est recouverte par le corps
du trigone (Tg), dont elle présente la forme et les dimensions, et auquel
elle est unie par quelques vaisseaux et tractus conjonctifs. La face inférieure
repose, par ses parties latérales, sur la surface extra-ventriculaire de la
couche optique (Sexv); par sa partie moyenne, elle forme la limite supé-
rieure du troisième ventricule, dont elle est séparée toutefois par la mem-
brane obturatrice. Cette face est parcourue d'avant en arrière par deux
traînées longitudinales de granulations rouges, les plexus choroïdes du
troisième ventricule (fig. 213); ils sont minces en avant, au niveau du
. . MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 367
sommet de la toile choroïdienne, où ils s'infléchissent en dehors eksé con-
tinuent au-dessus du trou de Monro, avec les plexus choroïdes . des veIt'
tricules latéraux. En arrière, les plexus choroïdes du troisième ventricule
augmentent de largeur, puis se confondent avec la pie-mère qui entoure
. la glande pinéale (Gp) (fig. 201 à 203). Ils sont séparés l'un de l'autre
par les veines de Galien, qui se jettent dans la portion antérieure du sinus
- droit. - .
. La partie moyenne de la face( inférieure de la toile choroïdienne
- . recouvre là membrane obturatrice du troisième ventricule, ses parties
Fil. 213. Corps opto-striés. Toile choroïdienne. (D'après la photographie d'une
- pièce durcie dans l'alcool.) ..
Bt, bourgeon terminal du vermis superior. Cc(g), genou du corps calleux. cop, com-
missure postérieure... ? E¥,erg0t de Mora-nd.Ft ? forceps major. - Gh, ganglion de l'habé-
. ' nula. Gp, glande pinéale. lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur. - Lsm, lobe
- cérébelleux supérieur et moyen. Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Na, noyau
antérieur du thalamus. - NC, tête , du noyau caudé. -onc ? queue du noyau caudé.
NC", partie recourbée delà queue du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal.
Pclel, plexus choroïdes. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. sch, sillon
choroïdien. Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche optique. si, sillon opto-strié.
SZ,septumlucidum.S7'A, région sous-optique. Tch, toile choroïdienne. Tga, pilier anté-
- rieur du trigone. - Th, thalamus. - TM, trou de Monro. tth, toenia thalami. - Va, troisième
ventricule. Vf, corne frontale du ventricule latéral. VG, veines de Galien limitées de chaque
côté par les plexus choroïdes'du troisième ventricule.- VSl, ventricule du septum lucidum.
368 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Lafcntccet'eht'ale
0C' Bichat n'existe
pas.
1ûi
latérales sont en rapport avec la surface extra-ventriculaire de la couche
optique (Sexv) (fig. 212).
Les bords latéraux de la toile choroïdienne donnent insertion aux plexus
choroïdes des ventricules latéraux. Sa base se dédouble en deux feuillets, le
supérieur se réfléchit sur le bourrelet du corps calleux, et se confond avec
la pie-mère qui recouvre la face supérieure du corps calleux et les circon-
volutions du lobe limbique. Le feuillet inférieur entoure la face supérieure,
le bord libre et la face inférieure de la glande pinéale, puis se confond avec
la pie-mère qui recouvre les tubercules quadrijumeaux (fig. 211).
Le ventricule moyen, comme les ventricules latéraux, constitue donc
une cavité close, sans communication aucune avec l'espace sous-arach-
noïdien.
Les anciens anatomistes admettaient toutefois l'existence d'une com-
munication par la fente cérébrale de Bichat, grande fente en forme de fer
il cheval, dont les parties latérales entoureraient les pédoncules cérébraux,
et dont la partie moyenne serait comprise entre le bourrelet du corps cal-
leux et les tubercules quadrijumeaux.
Les parties latérales de la fente cérébrale de Bichat ne donnent nulle- '.
ment accès dans les ventricules latéraux, car la mince membrane épithé-
liale qui coiffe les plexus choroïdes de- ce ventricule les ferme compte- .
tement en dedans. La partie moyenne de la fente cérébrale de Bichat ne · "
permet pas davantage la pénétration dans les ventricules ; elle sépare, en
effet, le cerveau moyen du cerveau intermédiaire, et pour pénétrer, soit dans
le troisième ventricule, soit dans les ventricules latéraux, il faut déchirer
la membrane obturatrice du ventricule moyen ou la lame épithéliale qui
coiffe les plexus éhoroïdes des ventricules latéraux. Les parties latérales .
de la grande fente cérébrale de Bichat n'existent donc pas; sa partie moyenne
est une anfractuosité profonde et étroite, dont la forme rappelle celle du
trigone, et qui sépare le cerveau intermédiaire du cerveau moyen.
tie Corps opto-striés.
Historique. - Remarqués seulement par les anatomistes du XIV" siècle qui les com-
paraient aux hanches (anchoe), les corps opto striés n'ont été nettement décrits qu'au
xvn" siècle par Willis, Riolan, Vieussens, etc. Willis le premier sépara les couches optiques
des corps cannelés ou striés et les désigna avec Riolau sous le nom de Thalami nerrorum
opticorum. Vieussens ayant observé que les corps striés, les couches optiques et une
partie des jambes ou pédoncules du cerveau étaient traversés par des stries de différentes
formes, a donné à toutes ces éminences le nom de corpom sl1'iata. Il en a décrit six :
1 Les corporv striata superna anteriora ou corps striés proprement dits de Willis, qui
correspondent à la plus grande partie du noyau caudé.
2° Les c01'pom slniata superiora posteriori ou couches optiques.
3° Les cOl'pom striata inferna exteriora et posteriom qui correspondent au noyau len-
ticulaire.
4" Les corpom striata infe1'11a exteriora et anteriora séparés du noyau lenticulaire par
la commissure blanche antérieure et qui semblent correspondre à la partie inférieure
et sous-épendymaire de la tête du noyau caudé.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 369
5o Les corpora striata 'Íl1femlI et interiora mal délimités et mal décrits, placés au-
dessous de la commissure antérieure et qui font peut-être partie de la couche optique.
6° Les corpora striata média qui correspondraient d'après Vicq d'Azyr, à la substance
grise des pédoncules cérébraux, et d'après Burdach à la capsule interne.
Vieussens décrivit enfin, sous le nom de double centre demi-circulaire (yeminzem
centi-itin semi-cinczclccre),une bandelette de substance blanche située entre les corps striés
et la couche optique. Cette bandelette demi-circulaire, très bien décrite et dessinée par
Vicq d'Azyr qui la compare à une ligne brisée, porte depuis Beil, lenom décapsule interne.
Pour Reil le corps strié comprenait trois noyaux, les nuclei caudatus, lentiformis et
tseniaformis, séparés par trois lames de substance blanche, les capsules interne, externe
et extrême. Reil considéra en effet la capsule interne, comme la paroi interne d'une cap-
sule contenant le noyau lenticulaire et dont la paroi externe ou capsule externe était
située entre le noyau lenticulaire et le nucléus tteniaformis. Ce dernier était séparé
des circonvolutions de l'insula par la capsule extrême. Le nucléus tseniaformis, mince
bandelette dentelée de substance grise, a été signalé et figuré pour la première fois par
Vicq d'Azyr ; il doit son nom, d'uuunt-mur ou de claustrum, il Burdach. Meynert étudia sa
structure et le rattacha à l'écorce des circonvolutions de l'insula dont il représente la
cinquième couche ; de là, par analogie de structure, le nom de couche claustrale donnée à
la cinquième couche de l'écorce cérébrale.
Aujourd'hui les dénominations de Vieussens sont abandonnées, et l'on comprend
avec Willis, Vicq d'Azyr et Burdach, sous le nom de corps opto-striés :
1° La couche optique ou thalamus.
2° Le corps strié formé de deux noyaux :
A. Le noyau lenticulaire ou portion externe du corps strié de Vicq [d'Azyr ou noyau
extra-ventriculaire du corps strié.
B. Le noyau caudé ou portion interne et supérieure du corps strié de Vicq d'Azyr; noyau
intra-ventriculaire du corps strié, éminence pyriforme de Burdin ; corps strié proprement
dit de Willis, Burdach. Dans la nomenclature des auteurs allemands, çe , ro rtc
seul le nom de corps strié (StreifenhÜgel).../ ? ii;;\ \0 v ,
A. CORPS STRIÉ
Considéré dans sa totalité (noyau caudé et noyau lentictilaii,6 ?
strié forme une masse grise ovoïde, dont la grosse extrémité dirigée en
avant et en dedans est logée dans l'épaisseur du lobe frontal; par sa face
supérieure, il fait saillie dans le ventricule latéral; par sa face inférieure,
il repose sur la substance blanche des lobes frontal ou temporal, et appa-
raît à la base du cerveau au niveau de la partie antérieure de l'espace pen-
j'orr' antérieur. Sa face interne répond à la couche optique, à la substance
grise sous-épendymaire du ventricule latéral, aux radiations du genou et
du bec du corps calleux, sa face externe est recouverte par le lobule de l'in-
sula, qui doit à ce rapport le nom de lobule du corps strié.
Il doit son nom de corps strié aux rapports qu'il affecte avec la capsule
interne ; celle-ci traverse sa substance sous forme de stries ou de gros
faisceaux blancs, et le divise en deux parties ou noyaux, l'un supérieur et
interne, le noyau intra-ventriculaire du corps strié ou noyau caudé, l'autre
inférieur et externe, le noyau extra-ventriculaire du corps strié ou noyau
lenticulaire. La séparation de ces deux noyaux n'est pas complète, ils sont
en effet intimement unis par de nombreux ponts de substance grise; et au
niveau de l'extrémité antérieure du corps strié, ils forment une masse
24
,k
Forme du corps
itrici.
La. capsule interne
divise le corps strié
en deux noyaux.
30 0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Forme du noyau
caudé.
unique située au-dessous du segment antérieur de la capsule interne. ,
En arrière, le noyau lenticulaire ne dépasse guère le sillon postérieur
de l'insula; le noyau caudé, au contraire, s'effile, se recourbe en avant et
en bas, et se termine au niveau de l'extrémité antérieure du prolongement
sphénoïdal du ventricule latéral, où il s'unit a la face inférieure du noyau
lenticulaire, au noyau amygdalien, et à Y avant-mur (fig. 214 et 215).
Noyau caudé. Le noyau caudé ou noyau intra-ventriculaire du
corps strié, apparaît du côté du ventricule latéral sous l'aspect d'une émi-
FiG. 214. - Représentation schématique du corps strié (noyau caudé et noyau lenticu- ...
laire) et de son union avec le noyau amygdalien et la substance perforée antérieure.
Le noyau caudé est coloré en rouge, le noyau lenticulaire en bleu.
NA, noyau amygdalien. - NC, tète du noyau caudd. - NC', tronc et queue du noyau
caude. NC", extrémité antérieure recourbée de la queue du noyau caudé. Ni, noyau len-
ticulaire. - CNC, colliculus du noyau caudé.- El', ligne correspondant au point de réflexion
de l'épendyme ventriculaire et séparant la partie intra-ventriculaire de la tète du noyau caudé
située au-dessus, de la partie extra-ventriculaire située au-dessous et qui esten rapport avec la
masse blanche des circonvolutions orbitaires. p, ponts de substance grise reliant le noyau
caudé au noyau lenticulaire. Les lignes verticales xx et 55, divisent le corps strié en trois par-
lies, l'une antérieure répondant au segment lenticulo-calldé de la capsule interne (ici); l'autre
moyenne, correspondant au segment postWieurlproprcmcnt dit (cap) ou segment lenticulo-optirlue;
la troisième, postérieure et répondant au segment rétro-lenticulaire delà capsule interne (Cirl).
Les faisceaux de la capsule interne passent par les intervalles fenêtres compris entre les ponts
lenticulo-caudés (p); ils se déploient donc en un vaste éventail dont la limite antérieure est
située un peu au-dessous de la ligne de réflexion de l'épendyme et dont la limite postérieure
est comprise entre le pédoncule du noyau lenticulaire (PNG,) et le noyau amygdalien (NA). *
La ligne horizontale y-/ qui passe il l'union des deux tiers supérieurs avec le tiers inférieur
de cette ligure, divise la capsule interne en doux régions : la région supérieure ou thalamique
de l'a capsule interne comprend les trois segments de cette capsule (Cia, Cip, Cirl); la
région inférieure ou sous-llialamiquc est formée du segment postérieur et du segment rétro-
lenticulaire (Cip, Cirl). Le segment postérieur de la région sous-thalamitluc comprend non
seulement les libres de la région thalamique de ce segment, mais encore des libres qui
passent en Cip', entre la face inférieure du noyau lenticulaire et l'extrémité antérieure
recourbée de la queue du noyau caudé (NC"). Ces libres appartiennent, au faisceau de Tiirck
et à la couronne rayonnante du lobe temporal.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 371
nonce piriforme ou d'une cornue, située en avant et en dehors de la
couche optique (fig. 215). Epais et arrondi au niveau de la partie frontale
du cerveau, où il se renfle pour former la tête, il est mince, effilé et
très grêle en arrière. Son extrémité postérieure ou queue, contourne la
couche optique et le pédoncule cérébral, et se prolonge en avant jusqu'à
l'extrémité antérieure de la voûte du prolongement sphénoïdal du ventri-
cule latéral. Il décrit, par conséquent, comme toutes les parties consti-
tuantes de la vésicule des hémisphères, un cercle presque complet, ouvert
en bas et en avant au niveau de la vallée de Sylvius.
Sa longueur mesure de 65 à 70 millimètres. La longueur de la tête
jusqu'au niveau du trou de Monro est de 20 à 25 millimètres; son tronc
mesure, du trou de Monro jusqu'à son point de réflexion dans la corne
sphénoïdale, 30 à 35 millimètres; la longueur de la portion réfléchie ou
queue est difficile à évaluer; la queue pénètre en effet plus ou moins loin
dans la profondeur de la voûte du prolongement sphénoïdal du ventricule
latéral, se perd à la vue, mais peut être suivie, après grattage léger de
la voûte, jusque dans le voisinage de l'extrémité antérieure de la corne
sphénoïdale.
La tête atteint dans sa plus grande largeur 20 millimètres, le tronc me-
suré 10 millimètres au niveau du trou de Monro, il diminue ensuite rapide-
ment au niveau de la queue, et n'atteint guère plus de 3 millimètres dans la
portion réfléchie.
On considère au noyau caudé deux faces, deux bords et deux extrémités.
La face libre est convexe, fait saillie dans la cavité du ventricule latéral,
dont elle concourt à former le plancher; sa couleur grise contraste avec la
couleur blanche des parties environnantes, elle est recouverte par l'épen-
dyme ventriculaire et parcourue par des veines volumineuses, dirigées per-
pendiculairement à son grand diamètre. Cette face est supérieure au niveau
du tronc du noyau caudé, et répond à la face inférieure du tronc du
corps calleux; elle devient antéro-inleme au niveau de la tête, se dirige
obliquement en bas et en dedans, et plonge profondément dans la corne
frontale du ventricule latéral qui la sépare du genou du corps calleux.
Au-dessous de la corne frontale, elle est en rapport avec les radiations du
genou et du bec du corps calleux (fig. 213).
Au niveau du carrefour ventriculaire, la queue du noyau caudé se
dirige en bas, en avant et en dehors, la face libre devient interne'et
fait partie de la paroi supéro-externe de l'étage inférieur du ventricule
latéral.
La face adhérente répond dans toute son étendue à la capsule interne
qui la sépare du noyau lenticulaire. Au niveau de la tête, elle est légère-
ment concave et dirigée obliquement de haut en bas et de dehors en de-
dans (fig. 241 à 245). Elle envoie au segment' externe du noyau lenticu-
laire, dont la face supérieure lui est parallèle, de nombreuses travées de
substance grise qui traversent la capsule interne, et établissent des con-
nexions intimes entre ces deux segments du corps strié. Au niveau du
Ses dimensions.
Sa face libre ou
intra-ventriculaire.
Sa face adhérente.
1
372 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ses rapports avec
. la substance grise
sous-opendymaire et
le faisceau occipito-
frontal.
{
1
tronc, la face inférieure est convexe, la surface de section est, par consé-
quent, celle d'une lentille biconvexe (fig. 246 à 251).
Au niveau de la queue la face adhérente devient supéro-externe;. elle
déborde le bord postérieur du noyau lenticulaire et en est séparée par le
segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (fig. 252 à 255). Sa portion
réfléchie se place en dehors de la bandelette optique,(11), de la lame cornée
et des fibres du tænia semi-circzclaris (le) (fig. 249 à.257), au-dessous de la
face inférieure du troisième segment du noyau lenticulaire, dont elle est
séparée par une zone de substance blanche comprenant la .couronne rayon-
nante du lobe temporal et le faisceau de.TÜl'ck.. (Voy..Coupe,s vertico-t1'aTlS-
versales et horizontales microscopiques, fig, 285, 286, 308 et 310.) ..
Le bord externe du noyau caudé est à peu près rectiligne et correspond,
à l'angle externe du ventricule latéral. Il est coiffé de la substance grise sous-
FiG. 215. Paroi inférieure de l'étage supérieur et paroi supéro-externe de l'étage
inférieur du ventricule latéral droit. Carrefour ventriculaire, noyau caudé, couronne
rayonnante et faisceau uncinatus. (D'après la photographie d'une pièce durcie dans
l'alcool.)
Cal, calotte ou étage supérieur du pédoncule cérébral. cm, sillon calloso-marginal. : CNC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure antérieure. Csg, couche sagittale du
lobetemporo-occipital.c ! c, diverticule du cunéus. dlg, diverticule dulobule lingual. Fu,
faisceau uneinatus. - iep, insertion de l'épendyme ventriculaire. Cette ligne d'insertion sépare
la partie du noyau caudé entouré par la masse blanche du lobe frontal, de sa partie intra-
ventriculaire. LF, lobe frontal. LO, lobe occipital. LT, lobe temporal. JV<4, noyau
amygdalien. Na, noyau antérieur du thalamus. NC, tête du noyau caudé. NC, queue
du noyau caudé. - NC", partie recourbée de la queue du noyau caudé. pCR, pied de la
couronne rayonnante. Pul, pulvinar. - R, scissure de Rolando. - sch, sillon choroïdien.
SI, seuil de l'insula. si, sillon opto-strié. - Tg V, trigone ventriculaire. - Th, thalamus.
- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.
- \' '
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 3T3
épendymaire (Sge) particulièrement épaisse à ce niveau (fig. 241 et suiv.)
et du faisceau d'association occipito-fl'ontal de Forel (OF).
Le bord interne, concave, embrasse la couche optique; il commence im-
médiatement en arrière de la commissure blanche antérieure et du pilier
antérieur du trigone où il est très rapproché de la ligne médiane, et où il
n'est séparé de celui du côté opposé que par le septum lucidum ; il se di-
rige ensuite en dehors et en arrière, séparé de la couche optique par la
lame cornée, la veine du corps strié et le tænia semi-circulm'ls, contenus dans
le sillon opto-strié.
L'extrémité antérieure ou tête, régulièrement arrondie, très rapprochée
de la ligne médiane, où elle n'est séparée de celle du côté opposé que par
le septum lucidum, repose sur la masse blanche du lobe frontal et sur les
radiations du genou du corps calleux, et constitue à elle seule l'extrémité
antérieure du corps strié (fig. 240 et 241).
Elle apparaît librement à la base du cerveau, ainsi qu'il est facile de
s'en convaincre en examinant des coupes microscopiques sériées, faites
dans le sens horizontal, vertico-transversal et sagittal (fig. 281, 314, 319-
321). Elle forme en effet une légère saillie au niveau de l'espace perforé
antérieur, immédiatement en arrière de l'incisura prima de His, en avant
de la bandelette diagonale de Broca, saillie connue sous le nom de colli-
culus du noyau caudé (CNC) (lig. 281).
L'extrémité postérieure ou queue s'infléchit en bas, en avant et en
dehors, descend dans la paroi externe du prolongement sphénoïdal du
ventricule latéral, où elle est recouverte par une mince couche de substance
blanche facile à enlever par un grattage léger ; elle peut être suivie jusqu'à
l'extrémité antérieure de la cavité ventriculaire.
Noyau lenticulaire. Le noyau lenticulaire ou noyau ext1'a-ventl'i-
crtlaire du corps strié, situé au-dessous et en dehors du noyau caudé, répond,
assez exactement par sa situation et ses dimensions, au lobule de l'insula.
On ne peut se rendre compte de sa situation, de sa forme et de sa constitu-
tion qu'en pratiquant des coupes, soit vcrlico-transversales, soit horizon-
tales, soit sagittales du cerveau.
Considéré dans son ensemble, le noyau lenticulaire apparaît sous la
forme d'un coin, dont le sommet situé en dedans et en bas regarde le
pédoncule cérébral et, dont la base convexe répond au lobule de l'insula.
Sa surface de section est triangulaire sur les coupes vertico-transver-
sales et sur les coupes horizontales, et présente par conséquent à considérer
trois faces et trois bords. La face externe répond à la base du coin; elle est
convexe dans le sens vertical, convexe également dans le sens antéro-pos-
lérieur; cette face est sillonnée par de nombreux vaisseaux artériels et vei-
neux, parallèles entre eux, émanés de la substance perforée antérieure et
dont la direction est verticale pour la plupart. Les antérieurs portent le
nom de vaisseaux lf'7lticulo-striés (Duret), les postérieurs, celui de lenticulo-
optiques (Duret.) La face externe est lisse et facile à énucléer ; elle ne donne
La tête du noyau
caudé fait saillie à la
base du cerveau.
La queue n'est visi-
ble qu'en partie dans
le ventricule latéral.
Noyau lenticulaire.
Il répond l'in-
sula.
Sa face externe.
374 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Sa face supéro-
interne.
Sa face inférieure.
Rapports de cette
face.
Ses bords.
naissance qu'à de rares fibres nerveuses, et n'affecte que des rapports do
contiguité avec la capsule externe (Ce) à laquelle elle est simplement accol-
lée. Il résulte de cette disposition anatomique que dans les hémorragies
des artères lenticulo-caudées et lenticulo-optiques, le sang peut décoller
la capsule externe de la face externe du noyau lenticulaire, mais il n'existe
ici ni fente véritable, ni cavité virtuelle.
La face szcpéro-interne, oblique en bas et en dedans, répond dans toute
son étendue à la capsuleinterne. Elle est reliée au noyau caudé par de nom-
breux ponts de substance grise. La face inférieure, presque horizontale, est
creusée dans sa partie antérieure d'une gouttière destinée à loger la com-
missure antérieure, et affecte des rapports très importants. Elle repose en
arrière sur la couronne rayonnante du lobe temporal et sur le faisceau de
7M ? 'cZ' qui occupe le segment externe du pied du pédoncule et qui sépare le
noyau lenticulaire, du tapetum (Tap), de la queue réfléchie du noyau caudé
(ni), du taenia semi-circularis (le) et de la bandelette optique (II) (fig. 249
à 251). Au niveau de l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale, la
face inférieure du noyau lenticulaire s'unit intimement au noyau amygda-
lien (NA) (fig. 248) et à l'extrémité antérieure recourbée de la queue du
noyau caudé (NC"), par une lamelle de substance grise volumineuse et
constante connue sous le nom de pédoncule du noyau lenticulaire (PNL)
(fig, 247). Plus en avant, le noyau lenticulaire est séparé de l'espace per-
foré antérieur (Spa) par l'anse pédonculaire de Gratiolet, ou substance inno-
minée de Reichert (Sti) qui contient trois faisceaux importants : la partie
externe de la commissure antérieure (coa), l'anse du noyau lenticulaire
(Al) et le pédoncule infào-inte1'7 ! c de la couche optique (PiTh) (fig. 244 à
246). Au niveau du colliculus du noyau caudé (CNC), la face inférieure du
noyau lenticulaire repose sur l'écorce du pli falciforme de Broca, dont elle
est séparée par les fibres les plus inférieures de la capsule externe et par la
partie morcelée de l'avazzt-nzzcr,(fig. 281). Enfin au niveau de la face orbi-
taire du lobe frontal le noyau lenticulaire (NL3) intimement uni au noyau
caudé (NC), repose sur la masse blanche de ce lobe, constituée en dedans
par les radiations du bec et du genou du corps calleux et en dehors par la
capsule externe et le faisceau uncinatus (Fu) (fig. 242 et 243).
Les bords du noyau lenticulaire sont supérieur, inférieur et interne. Les
bords supérieur et inférieur sont convexes; ils convergent en avant et en
arrière et s'unissent l'un à l'autre au niveau des extrémités antérieure et
postérieure, ainsi que le montrent les coupes sagittales, sur lesquelles le
noyau lenticulaire apparaît sous la forme d'une lentille biconvexe dont la
partie moyenne repose sur l'espace perforé antérieur. Le bord supérieur
est longé par les fibres les plus inférieures du faisceau arcifo1'11le (Arc).
Le bord interne se voit surtout sur des coupes horizontales (fig. 224 à
228). Il n'est pas rectiligne, mais coudé, et forme un angle obtus ouvert
en dehors qui correspond au sommet du noyau lenticulaire. Cette forme
du bord interne oblige la capsule interne à se couder dans le même sens
et à former le genou de la capsule interne (Ci[g]). En avant du genou, le
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 375
bord interne du noyau lenticulaire se porte en dehors et en avant, il est
séparé du noyau caudé (NC) par le segment antérieur ou segment Jenticulo-
strié de la capsule interne (Cia). En arrière il se dirige en dehors et en
arrière, séparé de la couche optique par le segment postérieur ou lenliculo-
optique de la capsule interne (Cip).
Les coupes pratiquées sur des cerveaux frais ou durcis dans les bichro-
mates, montrent que le noyau lenticulaire n'est pas homogène comme le
noyau caudé, mais qu'il est formé de trois segments concentriques, nette-
ment délimités par deux lames de substance blanche, les lames médullaires
externe et interne du noyau lenticulaire (lme, lmi), segments qui se distin-
guent les uns des autres par leur coloration. Le segment externe, le plus
foncé, présente la même coloration, la même structure, et, comme 1\'er-
nicke l'a montré, la même origine embryonnaire que le noyau caudé; il
porte depuis Burdach le nom de putamen (NL3), il est seul, comme nous
le verrons plus loin, l'analogue de l'écorce grise et s'unit seul au noyau
caudé. Les deux autres segments plus petits, pâles et riches en fibres, sont
situés en dedans du putamen, et ne se rencontrent que sur les coupes qui
intéressent les parties les plus larges du noyau lenticulaire. Ils forment le
globus pallidus de Burdach, ou les segments moyen et interne du noyau len-
e; titulaire (nul, NL,) ; le segment moyen (NL2), dépasse l'extrémité antérieure
de la couche optique et existe sur les coupes vertico-transversales en
avant de la commissure antérieure (fig. 244 et 224*à 227). Le segment
interne (NL,), le plus pâle, n'apparaît que dans le voisinage immédiat du
genou de la capsule interne (fig. 226). On rencontre enfin dans la région
sous-optique de la capsule interne un quatrième segment concentrique
formé par le dédoublement du segment interne (NL,) (fig. 227 à 229).
Le putamen (NL3) déborde le globus pallidus en haut, en bas, en avant
et en arrière. On le rencontre donc seul et en connexion directe avec la
capsule interne, dans les coupes horizontales et dans les coupes vertico-
transversales'qui intéressent les premières couches du noyau lenticulaire
,,(Iig. 222, 223, 242, 243). Il forme à lui seul l'extrémité postérieure effilée du
noyau lenticulaire. A ce niveau, il est dissocié en un certain nombre de
travées régulièrement superposées dans le sens vertical, qui sillonnent le
segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), et s'unissent à la
portion réfléchie de la queue du noyau caudé (NC") (fig. 214, 224 à 230.
2;il à 255 et 273-274). Lorsque l'on prépare le noyau lenticulaire par dis-
sociation ou lorsqu'on l'étudie sur des coupes sagittales ou vertico-irans-
versales, ces prolongements donnent à l'extrémité postérieure du noyau
lenticulaire et à la face supéro-interne du putamen, un aspect pectine par-
ticulier.
L'extrémité antérieure du noyau lenticulaire est exclusivement formée
par le putamen (NI,,), qui envoie à la tête du noyau caudé de nombreuses
travées grises qui sillonnent la capsule interne (Cia) en avant. La travée infé-
rieure, la plus volumineuse, se soude directement à la partie inférieure de la
tête du noyau caudé, et présente un véritable pont jeté d'un noyau à l'autre,
Le noyau lenticu-
laire est formé de
trois segments.
Putamen.
Globus pallidus.
Rapports et den-
duc du putamen.
3ïû ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres du corps
strié.
Lames médullaires
interne et externe du
noyau lenticulaire.
Fibres radiées.
Couche optique
(thalamus).
La face supérieure
est recouverte par le
.stratum zonale et di-
visée en deux par-
ties parle sillon cho-
roïdieu.
au-dessus duquel passe le segment antérieur de la capsule interne (Cia). -
Sur les coupes vertico-transversales les deux noyaux affectent la forme
d'un U majuscule, dont la convexité regarde en bas et en dedans et qui
repose sur la masse blanche du lobule orbitaire (fig. 243 et 281). Le
putamen ( : \"L;;) ne concourt pas à [former l'extrémité antérieure du corps
strié, exclusivement constituée par la tête du noyau caudé (NC) (lig. 240
à 242).
Le corps strié donne naissance à des fibres appartenant à différents
systèmes. Les unes entrent dans la constitution de l'anse du noyau lenticu-
laire, les autres relient le corps strié à la couche optique, d'autres se ren-
dent à la région sous-optique et, traversant horizontalement le segment
postérieur de la capsule interne, concourent à former le faisceau lenticulaire
cle Forel (FI) (désigné par Forel sous le nom de faisceau IL). D'autres fibres
enfin se rendent au corps cle Lu.s et au locus niger et. représentent un fais-
ceau constant dans toute la série des Vertébrés, le faisceau basai du cerveau
antérieur d'Edinger (basales VurderhirnbÜndel) (loy. t. 11).
Ces fibres traversent le noyau lenticulaire en deux sens, les unes affec-
tent un trajet vertical et forment les lames médullaires interne et externe
(lme, lmi) du noyau lenticulaire. Les autres se portent de dehors en dedans -
et constituent les fibres radiées du putamen et du globus pallidus.
B. COUCHE OPTIQUE (THALAMUS)
Située de chaque côté du ventricule moyen, en arrière et en dedans
du corps strié, en avant et en dehors des tubercules quadrijumeaux, au
dessus des pédoncules cérébraux dont elle occupe le côté supérieur et
interne et qu'elle contourne par son extrémité postérieure, la couche
optique ou thalamus (Th) constitue une masse volumineuse de substance e
grise, irrégulièrement ovoïde, dont la grosse extrémité regarde en arrière
et dont le grand axe est dirigé obliquement en arrière et en dehors. Très rap-
prochées à leurs extrémités antérieures que séparent seulement les piliers
antérieurs du trigone, les couches optiques sont écartées en arrière et
reçoivent dans leur intervalle les tubercules quadrijumeaux. Leur longueur
mesure 35 à 40 millimètres, leur largeur 18 à 22, leur hauteur 20 à 2S
millimètres.
On peut considérer chacune des couches optiques quatre faces et deux
extrémités. Les faces supérieure et interne sont libres, ainsi que l'extrémité
postérieure. Les faces externe et inférieure sont adhérentes et intime-
ment unies à la capsule interne, à la région sous-optique et au pédoncule
cérébral.
La face supérieure, convexe dans le sens antéro-postérieur, légère-
ment convexe dans le sens transversal, est revêtue d'une mince couche
de fibres blanches, le stratum zonale (strz). Sa couleur café au lait,
qu'elle doit en grande partie au stratum zonale, différencie nettement ,
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. : 7 -i
la couche optique du noyau caudé. Cette face est limitée en dehors par le
sillon opto-strié (si) qui loge la lame cornée, la veine du corps strié et la ban-
delette demi-circulaire ; elle est limitée en dedans par un tractus médullaire
d'un blanc éclatant, qui forme la limite enlre la face supérieure et la face
interne et qui fait un léger relief le long du bord supéro-interne de la
couche optique. Ce tractus blanc porte le nom de tænia thalami, de pédon-
cule antérieur ou supérieur, de frein, de rênes (habenæ) ide la glande pi-
néale ou de stria medztllaris thalami (tth, fig. 216).
Etroite en avant, plus large en arrière, la face supérieure présente un
sillon longitudinal, large mais peu profond, oblique en arrière et en dehors,
, le sillon choroïdien (sch), qui loge les plexus choroïdes des ventricules laté-
raux. Ce sillon, qui correspond au bord externe du trigone cérébral, sert de
limite embryologique entre le cerveau antérieur et le cerveau intermédiaire.
La partie de la face supérieure de la couche optique, située en avant et
' en dehors du sillon choroïdien, fait partie du plancher du ventricule laté-
ral ; elle est triangulaire, à base antérieure, et recouverte par l'épendyme
ventriculaire.
La partie de la face supérieure de la couche optique, située en arrière
et en dedans du sillon choroïdien, est triangulaire également, mais étroite
en avant et large en arrière. Elle est recouverte par la toile choroïdienne
qui la sépare du trigone cérébral et appartient à la surface extérieure de la
couche optique (Sexv). ('oy. Embryologie, p. 114 à 117.)
En avant du sillon choroïdien, il existe, tout près du trou de Monro,
une saillie mamelonnée, oblonguc, plus ou moins marquée, c'est le tuber-
cule antérieur de la couche optique de Vicq d'Azyr (Na), le corpus album
sttbrotutzdrtnz de Vieussens. En arrière et en dedans du sillon choroïdien,
on rencontre une saillie volumineuse, le tubercule postérieur de la couche
optique ou pulvinar (Pul) qui se renfle considérablement en arrière pour
former l'extrémité postérieure, libre de la couche optique. En dedans de la
partie postéro-interne du pulvinar, la face supérieure présente une petite
surface triangulaire à base postérieure, le triangle de l'lcabézztcla, ainsi
nommé à cause de son voisinage avec le ganglion de l'habénula (Gh), situé
sur le trajet du tænia thalami ou pédoncule antérieur de la glande pinéale.
Ce petit triangle est limité en dedans par le pédoncule antérieur de la
glande pinéale, en dehors par le pulvinar, en arrière par la commissure pos-
térieure et le tubercule quadrijumeau antérieur.
La face interne, verticale, plane ou légèrement convexe, forme la paroi
latérale du troisième ventricule; elle est recouverte par la substance grise
centrale (Sgc) et tapissée par l'épendyme. En avant elle atteint le trou de
Monro, en arrière la commissure postérieure et les tubercules quadriju-
maux ; en haut, elle est séparée de la face supérieure parle tænia tltalami (tth)
.ou pédoncule antérieur (halena) de la glande pinéale. Un sillon curviligne
à concavité supérieure, le sillon de Monro, étendu du trou de Monro à l'a-
queduc de Sylvius, constitue sa limite inférieure et la sépare de la région
sous-optique. Lès faces internes des deux couches optiques sont reliées
Toenia thalami.
Sa partie intra-
ventriculaire.
Sa partie i
.Sa partie extra- 1
ventriculaire. j
t
i
1
1
Tubercule anté-
rieur.
Pulvinar.
j
I
i
Triangle de l'habé-¡
nula. i
Ganglion de l'ha-
bénula.
1
Sa face interne.
,
Sillon do Monro.
r 378 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Commissure grise.
Son extrémité pos-
. térieure ou pulvinar.
1
1
entre elles un peu en avant de leur partie moyenne et immédiatement au-
dessus du sillon de Monro, par la commissure grise ou molle, qui traverse la
cavité du troisième ventricule (fin. 19).
L'extrémité posCérie2cre est volumineuse, considérablement renflée, con-
nue sous le nom de pulvinar (Pul) et forme une véritable face. Elle est
libre, regarde en arrière et en dehors et est recouverte par l'intermédiaire
de la toile choroïdienne (Tch), par le pilier postérieur du trigone et le
bourrelet du corps calleux; elle recouvre les tubercules quadrijumeaux et
surtout les bras qui en émanent, puis se recourbe en avant et embrasse
F,G. 216.-Corps opio-striés. Toile choroïdienne. (D'après la photographie d'une pièce Dj
durcie dans l'alcool.) 1
Bt, bourgeon terminal du vcrmis superior. - Cc(g), genou du corps calleux. cop, com- .
missure postérieure. EM, ergot de Morand. - Fm, forceps major.-Gh, ganglion de l'habé-
nula. - Gp, glande pinéale. - Lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur. - Lsm, lobe **
cérébelleux supérieur et médian. - Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Na, noyau
antérieur du thalamus. - NC, tête du noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. j
NC", partie recourbée de la queue du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal.
l'chl, plexus choroïdes. - 13zel, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. sch, sillon
choroïdien. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche optique. - si, sillon opto-strié.
SI, septum lucidum. - STh, région sous-optique. - Tcle, toile choroïdienne. - 7;qa, pilier
antérieur du trigone. - Th, .thalamus. 'fil, trou (le Monro. - ttit, Lenia thalami.
V3, troisième ventricule. - Vf, corne frontale du ventricule latéral. -- vu, veine de Galion.
- Voc, corne occipitale du ventricule latéral. VSI, ventricule du septum lucidum.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE.. , 379
dans sa courbe, à concavité antérieure et interne, le pédoncule cérébral.
Son bord externe est limité par la bandelette demi-circulaire, située dans
le sillon opto-strié et par la portion réfléchie de la queue du noyau caudé;
il est embrassé par les plexus choroïdes du ventricule latéral et le corps
bordant ou bordé. ' '
A sa partie externe et. inférieure, le pulvinar se renfle en deux saillies
oblongues, les covps genouillés, qui sont l'un interne et l'autre externe
(fig. 192). Le cOJps genouillé externe (Cge), le plus volumineux, situé sur la
face inférieure du pulvinar, donne naissance en avant à la racine externe
de la bandelette optique et reçoit en arrière le bras du tubercule quadri-
jumeau antérieur (BrQa).
Le corps genouillé interne (Cgi), le plus petit, en rapport avec les parties
latérales de l'isthme de l'encéphale, est uni au tubercule quadrijumeau pos-
térieur par un petit cordon, le bras du tubercule quadrijumeau postérieur
(BrQp) ; il donne naissance en avant il la racine interne de la bandelette
optique, c'est-à-dire à la commissure de Gudden.
Ces deux corps genouillés sont réunis par un faisceau blanc, l'anse
M<<e ? yeMpM ! 7/ee de Rauber, facile à constater chez le nouveau-né.
Les rapports que la couche optique affecte avec le pédoncule cérébral
sont très importants; la partie postérieure de sa face inférieure repose en
effet sur l'étage supérieur du pédoncule, qui porte ici le nom de région
sous-optique; le pulvinar embrasse son bord postérieur, la bandelette op-
tique croise sa face inférieure. Ces trois organes : couche optique, pulvinar
et bandelette optique, forment le système de la couche optique et embrassent
le pédoncule cérébral à la façon d'un anneau aplati de haut en bas, ouvert
en avant et en dedans, et qui est perpendiculaire à la direction des fibres de
l'étage inférieur du pédoncule.
La petite extrémité ou l'extrémité antérieure de la couche optique, libre
dans sa moitié interne, présente au-dessus du tubercule antérieur une
légère échancrure qui concourt à former le trou de Monro. Elle est con-
tournée par le pilier antérieur du trigone, croisée par la commissure blanche
antérieure et se loge en grande partie dans la concavité de la tète du noyau
caudé. Les coupes horizontales montrent qu'elle émet un faisceau volumi-
neux, qui la sépare du noyau caudé et qui constitue la plus grande partie
des fibres du segment antérieur de, la capsule interne; ce faisceau porte le
, nom de pédoncule antérieur de la couche optique (Cia) (fig. 223, 224,
225,' 22G).
Les faces externe et inférieure de la couche optique, adhérentes aux
parties voisines, ne peuvent être étudiées que sur des coupes du cerveau
pratiquées en différents sens.
Face inférieure. Une série de coupes vertico-transversales et sagit-
. laies (voy. ces coupes) montre que la face inférieure, large en arrière, se
rétrécit de plus en plus en avant. Elle affecte les rapports suivants : par sa
partie antérieure, elle pénètre dans la substance grise qui tapisse le plancher
du troisième ventricule, dont elle est séparée par le pilier antérieur du tri-
Corps genouillés.
Rapports de la
couche optique ave,
le pédoncule céré
bral.
Son extrémité an-
térieure. 1
f'1 ,
i
Sa face inférieure
s
1 !
i
' 1
i
'i
380 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Anse pédonculaire.
Ses rapports avec
la région sous-optique
de Forel.
Sa t'aco externe.
Couronne rayon-
nante du thalamus.
j|
Son pédoncule an-
térieur.
i
gone, et repose sur la substance innominée de Reichert (Sti), zone de sub- -
stance grise, de constitution complexe et dont les fibres, à direction trans-
versale et un peu oblique en arrière et en dehors, limitent le pédoncule
cérébral en avant (fig. 245 et 246). Cette zone a été comparée à une anse,
à une écharpe posée en avant du pédoncule cérébral et derrière laquelle,
les libres de l'étage inférieur du pédoncule pénètrent dans le cerveau pour
former le segment postérieur de la capsule interne (Cip). Elle a été décrite
par Gratiolet sous le nom d'anse pédonculaire ; les auteurs allemands la
désignent encore sous celui de substattia iniioi21111(ita (Sti) (fig. 230 et 231).
En arrière de la substance innominée, la face inférieure, plus large, de
la couche optique, repose sur le prolongement antérieur de l'étage supé-
rieure du pédoncule, connu sous le nom de région sous-optique ou sous-
thalamique de Forel (fig. 247 à 252).
Cette région s'étend de la substance innominée de Reichcrt au locus
niger de Soernmering (Ln) et se confond sans ligne de démarcation nette,
avec l'étage supérieur ou calotte du pédoncule cérébral. Elle renferme deux
noyaux gris nettement délimités : le corps de Luys (CL) en avant et en
dehors, le noyau rouge (NR) en arrière et en dedans. Le corps de Luys se
présente sur les coupes sous la forme d'une lentille biconvexe, logée dans la
concavité de la région sous-thalamiquede la capsule interne (fig. 229, 230).
Le noyau rouge représente un petit corps sphérique, qui appartient à la
fois à la région sous-thalamique et à l'étage supérieur du pédoncule et qui
est entouré d'une couche de fibres blanches, la capsule du noyau rouge. Le -t
corps de Luys et le noyau rouge sont séparés de la face inférieure de la
couche optique par une couche de fibres bien décrites par Forel et qui se
confond en arrière avec la capsule du noyau rouge : c'est le champ de Forel
(r) (Feld H, Forel).
Face externe. La face externe de la couche optique, convexe dans
dans le sens transversal et dans le sens antéro-postérieur, répond à la
capsule interne; elle est oblique d'avant en arrière et de dedans en dehors
(fig. 224 à 226). Cette face reçoit un nombre considérable de libres, prove-
nant de toutes les régions de l'écorce et dont l'ensemble constitue les
radiations ou la couronne rayonnante de la couche optique. Meynert y a dis-
tingué trois segments ou pédoncules, en continuité directe les uns avec les
autres : Les pédoncules antérieur, supérieur et postérieur. Un quatrième
pédoncule, le pédoncule inférieur ou interne n'appartient pas à la face
externe; il naît sur la face interne, contourne la partie antérieure de la
face inférieure, entre dans la constitution de l'anse pédonculaire et se ter-
mine dans les circonvolutions du lobe temporal et dans celles de l'insula.
Le pédoncule antérieur est constitué par un gros faisceau de libres qui
proviennent du lobe frontal, se dirige en arrière et en dedans, sépare la
tète du noyau caudé du noyau lenticulaire, forme le segment antérieur de
la capsule interne et pénètre dans l'extrémité antérieure de la couche
optique. Arrivées dans l'intérieur de celles-ci, les fibres se dirigent d'avant
en arrière et de dehors en dedans en affectant surtout tune direction sagi 1 tale.
MORPHOLOGIE CÉRÉBRALE. 381
Le pédoncule supérieur ou moyen, le plus large, aborde par ses fibres
la plus grande étendue de la face externe ; il contient des fibres à direction
oblique en bas et en dedans, qui proviennent de la partie postérieure du
lobe frontal et du lobe pariétal et des fibres obliques en haut et en avant
qui proviennent du lobe temporal.
Le pédoncule postérieur [radiations optiques de Gratiolet) provient du
lobe temporal et surtout du lobe occipital. Ses fibres se dirigent d'arrière
en avant et pénètrent dans les couches supérieures du pulvinar. Les
plus inférieures se rendent directement au pulvinar et au corps genouillé
externe (Voy. coupes horizontales macro et microscopiques, fig. 221-228,
292-293) ; les plus supérieures s'étalent sur la face supérieure de la couche
optique et concourent à former le stratum zonale.
En pénétrant dans la face externe de la couche optique, les fibres de
ces trois pédoncules s'entre-croisent dans toutes les directions et forment
un véritable réseau, dont les mailles sont remplies par la substance grise.
.Celle disposition donne à la face externe de la couche optique un aspect
spécial, absolument caractéristique, qui lui a valu le nom de zone réticulée
(st-alii22z l'eticulatwn d'Arnold) ou de zone grillagée (Gitterschicht) (Zr).
. Après avoir formé la zone réticulée, les fibres pénètrent dans l'intérieur
de la couche optique dont elles forment les fibres radiées.
Constitution anatomique. - Sur une coupe horizontale passant par le
tubercule antérieur elle pulvinar, on peut reconnaître, avec Burdach, trois
noyaux dans la masse grise qui constitue la couche optique.
Un noyau interne qui répond au ventricule moyen, un noyau externe
qui répond à la capsule interne et un noyau antérieur ou supérieur, le plus
petit des trois, qui s'enfonce la manière d'un coin entre les deux précé-
dents et fait saillie par sa base dans le ventricule latéral, où il forme le
tubercule antérieur de la couche optique.
Le noyau externe est séparé des noyaux antérieur et interne par une
lame de substance blanche, la lame médullaire interne du thalamus (Lmi),
obliquement dirigée en bas et en dedans, du bord supéro-externe de la
couche optique à son bord inféro-interne. Cette lame n'est pas rectiligne,
mais décrit deux courbes en sens inverse, de telle sorte qu'elle présente à
la coupe l'aspect d'un S italique. A sa partie supérieure et antérieure, elle
donne un prolongement à peu près transversal qui se dirige vers l'angle
supéro-interne, se confond avec le stralum zonale et isole du noyau interne
le petit noyau antérieur (Voy. Coupes horizontales et vertico-transversales
miCroscopiques, fig.. 28 i, 304-305). Ces noyaux ne constituent cependant pas
des masses distinctes complètement isolées les unes des' autres. Ils se
soudent en effet par places et ne présentent pas alors de limites distinctes.
Noyau antérieur ou supérieur (\Ta).-Sur les coupes sagittales, le noyau
antérieur présente une forme analogue à celle du noyau caudé (Burdach).
Plus ou moins volumineux suivant les sujets, très développé en avant au
niveau du tubercule antérieur, qu'il contribue à former, il s'effile en
arrière; sa queue est placée dans un dédoublement du stratum zonale qui
Son pédoncule su-
périeur.
Son pédoncule pos-
térieur.
Zone réticulée ou
grillagée d'Arnold. f
Noyaux du thala-
mus et lame médul-
aire interne.
1
I
I
1
,
Noyau antérieur !
ou supérieur. !
1
382 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Noyau externe,
lame médullaire ex-
terne et fibres ra-
(liés.
1
Champ de Wcr-
nickc.
Noyau interne.
D
GanpUoadcl'hab6-
nula et fasciculus
rétro-flexus de Mey-
ncrt.
Centre médian de
Lny". s.
co
la sépare nettement des noyaux externe et interne. Il reçoit au niveau de ;
sa tête le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) qui l'entoure à la façon d'un enton-
noir, et le relie au tubercule mamillaire.
Noyau externe (Ne). - Le noyau externe, le plus long, s'étend en avant
jusque près de l'extrémité antérieure du thalamus, en dehors et au-des-
sous du noyau antérieur ou supérieur; en arrière, il se continue ainsi que
Luys l'a montré avec la substance du pulvinar. Nettement limité en de-
dans par la lame médullaire interne, dans la plus grande partie de son
étendue, le noyau externe se confond en avant avec le noyau antérieur,
près de la face supérieure de la couche optique, dans la région du faisceau
de Vicq d'Azyr, où ces deux noyaux ne font qu'une seule masse. En de-
hors il est limité par la lame médullaire externe du thalamus (Lme) qui le
sépare de la zone réticulée et des segments postérieur et rétro-lenticulaire
de la capsule interne. Son aspect strié et sa coloration spéciale, rougeâtre JI0'
et pâle, le distinguent nettement du noyau interne, plus foncé et de colo- '1
ration grisâtre. Cette coloration claire tient en partie à la pénétration de
nombreuses stries blanches transversales, les faisceaux radiés de Meynert,
qui proviennent des pédoncules de la couche optique et peuvent être
suivis avec plus ou moins de netteté, jusqu'au delà de la lame médullaire
interne. Dans les couches profondes et inférieures du pulvinar, ces fais-
ceaux radiés s'entre-croisent avec des fibres émanées de la racine externe
de la bandelette optique et du corps genouillé externe, et forment le champ
de Wernicke (W.) (fig. 303-310 et 319-326).
Au noyau externe se rattache le corps genouillé externe (Cgc), situé à
l'extrémité externe du pulvinar. Par sa coloration plus foncée, il se déli- ,
mite plus ou moins nettement de la surface libre du pulvinar. Sa coupe
présente un aspect lamelleux caractéristique.
Noyau, interne (Ni). Situé en dedans de la lame médullaire interne, le
noyau interne, moins long que l'externe, dont il ne présente ni la colora-
tion ni l'aspect strié transversal, ne s'étend guère en avant au delà de la
commissure molle ou grise. Il en résulte que les coupes vertico-transver-
sales de l'extrémité antérieure de la couche optique, n'intéressent que les
noyaux externe et antérieur. Recouvert par la substance grise du troisième
ventricule au niveau de la commissure molle, il en est séparé en arrière
par le fasciculus retroflexus de Meynert (FM). C'est il la partit; supérieure
et postérieure de ce noyau interne, que se trouve situé le petit ganglion
de l'habénula (Gh) (lig. 226, 253, z187, 307, 317, 318).
Luys a décrit en outre dans la couche optique un quatrième noyau, le
centre médian de Luys (Nm), profondément enclavé dans la couche optique
entre le noyau rouge, le noyau interne elle noyau externe, et caractéristique
par sa richesse en fibres. Nous avons vu plus haut que ce noyau fait partie
chez le foetus du troisième ventricule et qu'il correspond au recessus geni-
culi. Il existe enfin, en arrière et au-dessous du centre médian'de Luys et
au-dessous du noyau externe, au voisinage immédiat de la région sous-
optique, un petit noyau aplati de haut en bas et légèrement concave, c'est
1 . MOUPHOLOGIECËRËHHALE. 383
le noyau semi-lunaire de Flechsig (Schalenfôrmiger Korper) (NF) (fig. 307-
309, 318-320).
7° Capsule interne.
Depuis Reil, on désigne sous le nom de capsule interne une lame de
substance blanche comprise entre le noyau lenticulaire d'une part, le noyau
caudé et la couche optique d'autre part. Pour Vicq d'Azyr, elle faisait
partie des corps striés ou cannelés, dont elle constituait la partie moyenne,
blanche et striée, celle qui se continuait en avant et en arrière avec la
substance blanche des hémisphères, en haut avec le centre ovale et les
parties latérales du corps calleux, en bas avec le pédoncule cérébral. A
cause de ses connexions avec les noyaux gris de la base, la capsule interne
ne peut être convenablement étudiée que sur des coupes soit horizontales,
soit vertico-transversales ou antéro-postérieures.
Sur les coupes vertico-transversales (fig. 241 à 252), elle se présente sous
la forme d'une lame de substance blanche dirigée obliquement de haut en
bas et de dehors en dedans, située en dedans du noyau lenticulaire, en
dehors du noyau caudé, de la couche optique et de la région sous-optique
(fig. 248 à 252). On peut par conséquent lui considérer deux parties ou ré-
gions : l'une supérieure ou thalamique, l'autre inférieure ou sous-thalamique .
Sur les coupes horizontales (fig. 224 à 226) elle se présente dans la région
thalamique, sous l'aspect d'une ligne brisée, ainsi que Vicq d'Azyr l'avait déjà
remarqué ; elle forme en effet un angle obtus ouvert en dehors, dans le sinus
duquel se loge le noyau lenticulaire, tandis que le noyau caudé et la couche
optique sont situés sur sa partie convexe. Cet angle porte depuis Reil le nom
de genou de la capsule interne (Ci [g]), il divise cette dernière en deux segments :
l'un antérieur ou lenticulo-caudé, l'autre postérieur ou 1(,îztzciito-optiqiie.
Le segment antérieur ou lcntzczclo-caudé (Cia) (fig. 223 -'il 227 et 241 à 245)
oblique en dehors et en avant passe, comme son nom l'indique, entre le
noyau lenticulaire et le noyau caudé ; il est le plus court, et se trouve fré-
quemment interrompu, surtout en bas et en avant, par les ponts de substance
grise qui relient la tète du noyau caudé au putamen. Il est surtout formé de
fibres à direction horizontale qui présentent, sur des cerveaux durcis dans
les bichromates alcalins, l'aspect brillant, nacré, particulier à toutes les
fibres sectionnées parallèlement. Ces fibres se terminent presque toutes
dans la couche optique dont elles forment le pédoncule antérieur.
- Le segment postérieur ou lenticulo-optique (fig. 223 à 228 et 247 à
255), oblique en arrière et en dehors, passe entre le noyau lenticulaire
et la couche optique; il est le plus long et déborde en arrière le noyau
lenticulaire dans une étendue de 12 il 1;) millimètres environ; de là le nom
de segment rétro-lenticulaire (Cirl) que nous avons donné à la partie la plus
postérieure de ce segment. Le segment postérieur proprement dit (Cip), qui
forme à lui seul les quatre cinquièmes internes dupied du pédoncule acéré-
bral (voy. chap. n et ni et t. II), est surtout formé de fibres verticales,
coupées par conséquent perpendiculairement à leur axe dans les coupes
No1·ausomi-lunaire
de Nlechsig.
Capsule interne.
Son aspect sur les
coupes vertico-trans-
versales et sa division : jï
en région thalamique J
et sous-thalamique. p
Sou aspect sur les
coupes horizontales
et sa division en :
Genou de la cap-
sule interne.
Segment antérieur
olllcnticulo-caildé.
Ii
Segment posté-
rieur ou lenticulo-
optique.
384 ANATOMIE DES CENTRES .NERVEUX.
Segment rétro-
lenticulaire.
Région sous-thala-
mique de la capsule
interne.
Faisceau externe
du pédoncule ou 1\ de
Türclc e.
Dissection de la
capsule interne.
Couronne rayon-
nante et pied de
la couronne rayon-
nante.
horizontales, où elles se présentent sur des cerveaux durcis sous un aspect ,
brun, foncé et mat.
Dans le segment rétro-lenticulaire (Cirl), limité en dedans par la couche
optique et la portion réfléchie de la queue du noyau caudé, la direction des
fibres est horizontale. Ces fibres, connues depuis Gratiolet sous le nom de
radiations optiques, se terminent pour la plupart dans la partie postérieure
de la couche optique dont elles contribuent à former le pédoncule postérieur.
Dans la région sous-thalamique (de Forel) (fig. 228-230, 309-312, 317-
323), la capsule interne n'est plus représentée sur les coupes horizontales
que par son segment postérieur (Cip) et son segment rétro-lenticulaire
(Cirl) : le segment antérieur (Cia) disparait en effet avec la couche optique.
Le segment rétro-lenticulaire (Cirl) est surtout formé de fibres horizon-
tales qui se rendent au pulvinar, au corps genouillé externe et au tuber-
cule quadrijumeau antérieur ; ses fibres les plus antérieures passent au-des-
sous du noyau lenticulaire, se jettent dans la partie postérieure du segment
postérieur de la capsule, et constituent le faisceau dit « de l'i1-ek ». Ce
faisceau prend peu à peu en descendant une direction verticale, et corres-
pond au cinquième externe environ du pied du pédoncule. (Voy. t. II.)
Le segment postérieur comprend donc, par suite de l'arrivée du fais-
ceau de Tiire/e, les parties constituantes du pied du pédoncule cérébral. 11
décrit sur les coupes horizontales une courbe à concavité postéro-interne
dans laquelle se trouve logé le corps de Luys et il est formé de fibres ver- m^-'à
ticales, et cloisonné par un grand nombre de fibres horizontales qui t'Clientr,2J
le globus pallidus à la région sous-optique. (Voy. Chap. m et t. IL) w T'
On se rend encore compte de la direction générale des fibres de la capsule
interne, en disséquant un cerveau convenablement durci. Après ablation
des circonvolutions de l'insula et du noyau lenticulaire, on voit les libres
de la capsule interne se déployer en un vaste éventail. D'abord amassées
en un gros faisceau au niveau du pédoncule cérébral, les fibres se dé-
ploient, s'étendent en avant et en arrière, s'épanouissent le long du bord
supérieur du noyau lenticulaire, puis divergent dans tous les sens, for- .
ment la couronne rayonnante ou le grand soleil de Reil (CR) et se portent t
vers l'écorce cérébrale. Le point d'épanouissement de la capsule interne,
compris entre le bord supérieur du noyau lenticulaire et le bord externe
du noyau caudé, constitue le pied de la. couronne rayonnante (pCR).
Le bord antérieur de la capsule interne et du pied de la couronne
rayonnante se dirige d'arrière en avant et repose sur la partie antérieure
du corps strié, commune au noyau caudé et au putamen. Le bord posté-
rieur de la capsule interne se dirige obliquement en bas, en arrière et en
dehors, il passe au-dessous du noyau lenticulaire et correspond aux fibres
de projection du lobe temporal, en particulier au faisceau de Tiirck. (Voy.
fig. 214.) .
BIBLIOGRAPHIE. Voy. p. 312 et 333.
CHAPITRE II
ETUDE TOPOGRAPHIQUE DU CERVEAU
. i-\ ? lt)] ? COUPES MACROSCOPIQUES SÉRIÉES
Dans la série des figures suivantes, reproduisant grandeur naturelle
des coupes d'hémisphères durcis dans le liquide de Millier, et pratiquées il
l'aide du microtôme de Gudden, nous décrivons les apparences que pré-
sente l'hémisphère cérébral, lorsqu'on l'étudie sur des surfaces de section
horizontales, verlico-transversales et sagittales. L'imprégnation des tissus
par le bichromate de potasse produit un état de différenciation de la
substance blanche du système nerveux, bien connu depuis longtemps, et
(1.'i rend de très grands services au point de vue de l'anatomie topogra-
phique.
Cet état de différenciation tient, non seulement il l'obliquité plus ou
moins grande, suivant laquelle sont sectionnées les fibres de tel ou tel
faisceau de la substance blanche, mais encore il l'angle d'incidence des
rayons lumineux. Un faisceau sectionné perpendiculairement il la direction
de ses fibres apparaît foncé, un faisceau sectionné parallèlement à la
direction de ses fibres apparaît, clair, et présente un aspect nacré et res-
plendissant qui varie avec l'angle d'incidence des rayons lumineux. Entre
ces deux extrêmes on trouve tous les intermédiaires.
L'étude de ces coupes est donc importante, car elle permet de nous
rendre compte de la situation et des rapports des noyaux gris soit entre
eux, soit avec la substance blanche, et nous permet de suivre, dans une
partie plus ou moins grande de leur trajet principal, les faisceaux encé-
phaliques d'un certain volume. Mais, pour une étude complète soit de
l'origine et du trajet de ces faisceaux, soit des rapports que ces derniers
affectent avec les ganglions de la base, ces coupes sont totalement insuffi-
santes. En effet, l'étude de la capsule interne et de la région sous-optique,
de même que celle des faisceaux commissuraux, d'association et de pro-
jection, ne sont possibles, qu'en ayant recours à la méthode des coupes
microscopiques sériées, associée il celle des dégénérescences secondaires.
2 : ;
38R ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Nous ne décrivons donc dans ces coupes macroscopiques que ce qui se
voit strictement à l'oeil nu, renvoyant, pour tout ce qui concerne l'anatomie -
line ou de texture, aux coupes microscopiques que nous donnons plus
loin.
Ces coupes macroscopiques sont au nombre de 56 et comprennent
trois séries, correspondant à l'axe horizontal, vertico-transversal et sagittal
de l'hémisphère. Pour la confection de chaque série, nous avons débité, au
microtôme de Gudden et en coupes d'un millimètre d'épaisseur, un hémi-
sphère entier. Nous avons choisi dans chaque série, pour les faire dessiner,
les coupes des régions les plus importantes.
Chaque coupe pete un numéro d'ordre, indiquant en millimètres
l'endroit exact où elle a été pratiquée. C'est ainsi que dans la série des
coupes horizontales, l'hémisphère ayant été coupé de haut en bas, les
coupes n° il et 75, par exemple, passent, la première à 41 millimètres et
la seconde à 75 millimètres du bord supérieur de l'hémisphère. Dans la
série des coupes vertico-transversales, l'hémisphère ayant été coupé
d'avant en arrière, la coupe n° 30 et la coupe n° 137 passent, la première a
30 et la deuxième à il : 37 millimètres en arrière du polo frontal. Dans la
série, des coupes sagittales enfin, l'hémisphère ayant été sectionné de
dedans en dehors, le numéro de chaque coupe indique, en millimètres, à
quelle distance de la face interne cette coupe a été pratiquée. C'est ainsi
que la coupe n° 5 passe à 5 et la coupe n" 15 à 15 millimètres de cette
face interne.
Du reste le repérage de chaque série de coupes est encore indiqué par '
des figures spéciales, sur lesquelles chaque ligne de coupes est rapportée f
avec son numéro correspondant (lig. 217-218, 233-236 et 267). : ( f
t
FIG. 217. Face interne réduite 10 centimètres de longueur, d'un hémisphère droit
durci dans le bichromate. Les lignes de repère indiquent, en millimètres, la dis-
tance qui sépare chaque coupe horizontale du bord supérieur de l'hémisphère.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 387
A. COUPES HORIZONTALES MACROSCOPIQUES
Cette série se compose de 1G coupes, pratiquées de haut en bas et cor-
respondant aux lignes de repère indiquées dans les figures 217 et 218.
Coupe n° 35 (fig. 219), passant à 35 millimètres au-dessous du bord su-
périeur de l'hémisphère (lignes 3o des fig. 217 et 218).
. Cette coupe située au-dessus de la coupe dite du centre ovale de Vieus-
sens, qui rase la face supérieure du corps calleux, passe par la première
circonvolution limbique (L,).
Elle n'intéresse que la substance blanche de l'hémisphère, entourée par
les circonvolutions du tiers supérieur du cerveau.
Écorce. - Sur cette coupe on constate nettement la différence de profon-
deur des sillons des faces externe et interne du cerveau. Peu profonds il la face
interne, les sillons peuvent atteindre il la face externe presque la moitié de la
largeur de la coupe. Tels sont, le deuxième sillon frontal (f"), le sillon ]J ? ru[an-
dique supérieur (prs), le sillon inle/ïJariélal (ip); cette différence tient non seule-
Inc. 218. Coupe vertico-transversafe d'un hémisphère droit durci dans le bichromate. -
Grandeur naturelle. Les lignes de repère indiquent, en millimètres, la distance
qui sépare chaque coupe horizontale du bord supérieur de l'hémisphère.
388 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
ment à la profondeur propre du sillon, mais encore il l'angle d'obliquité de la -
section. C'est ainsi que les sillons sectionnés obliquement, tels que le deuxième
sillon frontal (f2) ou le sillon interpariétal (ip), paraissent plus profonds que la -
Arc, faisceau arqué. C, cunéus. Ce, corps calleux. Cing, cingulum. cm, sillon
calloso-marginal. - CR, couronne rayonnante. - I'i, Fi, ft, première, deuxième et troisième
circonvolutions frontales. fui, f2, premier et deuxième sillons frontaux. Fa, circonvolution
Fic. 219. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° (35, passant à 35 milli-
mètres au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 3a des fig. 217 et 218.
(Grandeur naturelle.)
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 389
scissure de Rolando (R) ou le premier sillon frontal (f,) sectionnés perpendiculai-
rement.
Sur la face interne de l'hémisphère on reconnaît successivement, en allant
d'avant en arrière, la face interne de la première circonvolution frontale (niF,), le
sillon calloso-marginal (cm), puis la première circonvolution limbique {circonvo-
lution du corps calleux, gyrus fornicatus) (LJ, sectionnée dans une grande
partie de sa longueur et limitée en arrière par le sillon sous-pariétal (sp) ; puis le
précunéus (PrC), la scissure ]¡OE/'Ù : to-occipitale ou perpendiculaire interne (po),
enfin l'extrémité supérieure du cunéus (C), qui forme sur cette coupe un petit
îlot complètement séparé du reste de l'écorce cérébrale. A la face externe de
l'hémisphère on trouve, d'avant en arrière, les trois circonvolutions frontales
(F,, F2, F3) séparées par les premier et deuxième sillons frontaux (fl, puis le
sillon prérolandique supérieur (prs), la circonvolution frontale ascendante (Fa), la
scissure de Rolando (R), la circonvolution pariétale ascendante (Pa), enfin la partie
antérieure du sillon z : irtn.rparie·tal (ip) et la deuxième circonvolution pariétale ou
circonvolution pariétale inférieure (P 2)' Cette circonvolution intéressée dans
presque toute sa longueur est limitée en avant, en arrière et en dedans, par le
sillon irrlerparic-tcal (ip, ip, ip); elle est divisée en deux parties par la partie
verticale du sillon parallèle (t' 1) et les deux lèvres qui limitent ce dernier sillon
font partie du pli courbe (Pc). En arrière de la deuxième circonvolution pariétale
(P2), on trouve la circonvolution pariétale supérieure (P,), qui se continue avec le
précunéus (PrC) il la face interne de l'hémisphère, puis la scissure ]J(II'Ù : tale-occi-
pitu ou perpendiculaire externe (po), enfin l'extrémité supérieure de la première ! tt circonvolution occipitale (0,) et du cunéus (C).
, Substance blanche. Dans la masse blanche de l'hémisphère, il y a peu de .
, détails à noter par suite de la grande intrication des fibres nerveuses il ce niveau.
On y reconnaît cependant les faisceaux suivants : 1° Le long de la première cil'-
convolution limbique (L,), se trouve le faisceau d'association du lobe limbique
ou cingulum (Cing.), dont les fibres sont coupées parallèlement il leur axe, et
affectent par conséquent une coloration claire sur un cerveau durci au bichro-
mate ; c ? ° En dehors du cingulum, la coupe intéresse le centre ovale qui se
présente sous l'aspect d'une masse fusiforme foncée, striée de languettes claires;
les libres du centre ovale sont en effet sectionnées les unes parallèlement, les
autres perpendiculairement il leur longueur. La partie interne du centre ovale
nettement limitée en dedans par les fibres du cingulum, correspond aux radina-
tions du corps calleux (Ce), la partie externe il la couronne rayonnante (CR);
celle-ci se confond en dedans avec les radiations du corps calleux, en dehors
elle est limitée par les fibres longues d'association klllpol'o-occipito-j'I'oniales,
qui constituent le faisceau arqué de Burdach ou faisceau longitudinal supérieur
(Arc). Le faisceau arqué est mal délimité sur ces coupes; il se présente en effet
sous l'aspect d'une zone claire, beaucoup moins éclatante que celle du cingulum,
et il doit cette coloration à la direction anléro-postérieure de ses fibres section-
nées parallèlement il leur axe. Mais ce faisceau est traversé par toutes les fibres,
frontale ascendante. - ip, sillon. inter-pariétal. - Li, première circonvolution limbique. -
- face interne de la première circonvolution frontale. - 0" première circonvolution occipi-
talc. - Pi, circonvolution pariétale supérieure. - /'2, circonvolution pariétale inférieure.
- Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. po, sillon parieto-occipital.
Parc, précunéus. - pws, sillon prérolandique supérieur. - Il, scissure de Rolando.
sp, sillon sous-pariétal. li, partie verticale du sillon parallèle.
390 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
qui de la couronne rayonnante et du corps calleux se rendent aux circonvolutions
de la convexité de l'hémisphère; cette grande intrication de fibres explique les
limites diffuses du faisceau. En dehors du faisceau arqué, on trouve les fibres
Arc, faisceau arque.C, cuncus ? Ce, corps calleux.-Ce, capsule externe. - Cing, cin-
gulum. - en), sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - Cli, couronne rayonnante. -
1 . ...
Fig. 220. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 41, passant à 41 millimètres
au-dessous du hord supérieur de l'hémisphère. Lignes 41 des fig..217 et 218. (Gran-
deur naturelle.)
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 3SU
d'association qui relient entre elles les circonvolutions de la face externe, fibres
d'association qui, sectionnées pour la plupart perpendiculairement il leur lon-
gueur, apparaissent ici en teinte foncée. Enfin, bordant le fond des sillons, on
trouve une petite zone claire qui correspond aux fibres en U de Meynert, c'est-
à-dire aux courtes fibres d'association mettant en connexion deux circonvolutions
voisines.
Coupe n° 41 (fig. 220), passant à G millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 41 des fig. 2'17 et 218).
. Cette coupe intéressse la partie supérieure du tronc du corps calleux
(Ce), l'extrémité supérieure du ventricule latéral (VI) et le tronc du noyau
caudé (NC).
Écorce. - : 1 la face externe de l'hémisphère, on retrouve, légèrement mo-
difiées, les circonvolutions de la coupe précédente. La coupe intéresse la
deuxième pariétale (P) dans une grande étendue, depuis la partie supérieure de
son pied d'insertion sur la pariétale ascendante (Pa) jusqu'à la partie supérieure
de la première circonvolution occipilale (0,). Le segment vertical du sillon paml-
lnle (t,') l'incise au niveau du pli courbe (Pc), mais elle est en outre incisée en
avant par la partie verticale de la branche postérieure de la scissure de Sylvius
(S[p] et par une incisure du sillon inteJ'-pa/'Ù ! tal (ip). La pointe occipitale est
occupée par la première circonvolution occipitale (0[),qui forme à la face interne
le cunéus (C).
A la face interne, l'écorce est interrompue par le corps calleux (Ce), qui la
divise en un segment antérieur et un segment postérieur. Sur le segment anté-
rieur on reconnaît : la face interne de la première circonvolution frontale (mF¡),
le sillon calloso-marginal (cm) et la première circonvolution limbique (L,). En
arrière, on trouve : la même circonvolution limbique (L,), la branche verticale
du sillon calloso-marginal (cm), le sillon sous-pariétal (sp), le précunéus (PrC), la
scissure 7JrlI'iéto-occipilale (po), enfin l'extrémité supérieure du cunéus (C) qui
n'occupe encore qu'une petite partie de la face interne. En avant et en arrière, le
corps calleux est séparé de l'écorce de la première circonvolution limbique (L,) *
par le sinus du corps calleux (sec) et le 1,-tiiici tecta (tec) qui représente le véri-
table limbe de l'hémisphère.
Substance blanche. - Le corps calleux (Ce) est sectionné dans sa partie
supérieure., il est limité en dehors parle ventricule, latéral (VI), mais en avant et
en arrière, on le voit pénétrer dans la masse blanche des circonvolutions, dont
il se distingue par ses contours assez nets. Il est séparé du ventricule par
la substance grise sous-épendymaire (Sge), réduite au niveau du tronc du corps cal-
leux (Ce) à une très mince lamelle, constatable seulement au microscope. En
arrière (Sge') et surtout en avant (Sge), la substance grise sous-épendymaire aug-
- 1 ? 1% : , F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - fui, f2, premier et
deuxième sillons frontaux. Fa, circonvolution frontale ascendante. ip, sillon intcr-parietal.
- L,, première circonvolution limbique. - n2l· ? face interne de la première circonvolution
frontale. NC, noyau caudé.- 0" première circonvolution occipitale. - OF, faisceau occipito-
frontal. - Pu, circonvolution pariétale inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante.
- Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. pari, sillon pré-
rolandique inférieur. - R, scissure de ltol ? ndo. - S (p), branche postérieure de la scissure de
Sylvius. scc, sinus du corps calleux. - Sc/e, substance grise sous-épendymaire de la corne
frontale. - Sgé, substance grise sous-épendymaire de la corne occipitale. - sp, sillon sous-
pariétal. t ? partie verticale du sillon parallèle. -tec, tsenia tecta. - VI, ventricule latéral.
39 ? ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
mente considérablement, et forme une couche épaisse, qui coiffe les extrémités - ,
antérieure et postérieure du ventricule latéral (VI).
La substance grise sous-épendymaire (Sge, Sé), est embrassée par un faisceau
compact de fibres obliquement sectionnées sur la coupe, c'est le faisceau occipito-
frontal de Forel (OF), la couronne rayonnante du noyau caudé de Meynert. Ce
faisceau n'a très probablement rien faire avec le noyau caudé (voy. Faisceau
occipito-frontal, Chap. IV).
Il possède une direction antéro-postérieure ; et ses fibres sont dissociées
par les radiations du corps calleux. Dans certaines malformations cérébrales,
dans l'absence congénitale du corps calleux, en particulier, le faisceau occipito-
frontal se réunit au cingulum (Cing) et forme un volumineux faisceau à direction
antéro-postérieure, dont la surface libre fait quelquefois saillie à la face interne ;
de l'hémisphère, au-dessous de la première circonvolution limbique (gyrus for ni- .
catus) toujours très déformée (voy. faisceau oécipito-fl'ontal),
En avant, ce faisceau se retrouve dans- toute la série des coupes horizon-
tales, jusqu'au niveau de la région sous-optique et du plancher du ventricule lui(,-
ral (fig. 220 à 227) ; même après la fermeture antérieure du ventricule on le
retrouve entre la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le pied de la couronne .
rayonnante (pCR) (Ji-. 228). En arrière, le faisceau occipito-frontal recouvre de
môme la substance grise sous-épendymaire qui coiffe le carrefour ventriculaire
(fig. 220) et forme il ce niveau, ainsi que le prouvent les cas de malformation du corps
calleux, la couche des fibres blanches qui constitue le tapetum (Tap) des auteurs
anciens.
Entre les deux extrémités du faisceau occ ? <o-/7'o);/f<, on trouve le noyau
caudé (NC) sectionné au niveau de son tronc; il forme dans cette coupe la plus
grande partie de la paroi externe du 1'cnll'Îwle latéral. En dehors du noyau caudé,
on trouve la couronne rayonnante (CR) qui apparaît sous l'aspect d'une masse fon-
cée, irrégulière, nettement délimitée en dehors, formée surtout de fibres coupées
perpendiculairement ou obliquement, sillonnée de prolongements de substance
grise, que lui envoie le noyau caudé. Les fibres les plus externes de la couronne
rayonnante appartiennent au prolongement supérieur des fibres de la capsule
externe (Ce), les internes il celui des fibres de la capsule interne. La couronne
rayonnante (pCR) se confond insensiblement en arrière, au niveau du corps cal-
leux, avec la masse des fibres d'association des hémisphères. En avanl, la couronne
-rayonnante se recourbe en dedans et en arrière, et ses fibres s'entre-croisent avec
celles du corps calleux pour former le centre ovale (CO) du lobe frontal. L'espace
blanc, situé en dehors de la couronne rayonnante, est constitué parle faisceau,
arqué ou faisceau longitudinal supérieur de Burdach (Arc), qui se continue insen-
siblement en dehors avec les fibres d'association courtes et les fibres en U du
fond des sillons.
A la face interne, et coiffant le fond du sinus du corps calleux (sec), on trouve
la section triangulaire du cingulum (Cing), qui forme, en ayanl et en arrière, un
faisceau foncé nettement délimité, correspondant aux extrémités antérieure et
postérieure de ce faisceau, dont la coupe 25 (Iig. c ? 19) intéresse les libres longi-
tudinales.
Coupe no 45 (fig. 221), passant à 4 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 45 des lig. ? 17 7 et 21 8) .
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 3 : 3
Cette coupe intéresse la partie inférieure du tronc du corps calleux (Ce),
['extrémité supérieure de la couche optique (Th) et du segment externe du
noyau lenticulaire (NLJ, ainsi qu'une partie du sillon marginal supérieur
de l'insula (ms).
Écorce. - L'écorce diffère de celle de la coupe précédente, surtout par la
profondeur de la branche postérieure de la scissure de Sylvius (S[p]) et par la pre-
mière ébauche des circonvolutions de l'insula (1). La partie du lobe frontal et des
circonvolutions frontale et pariétale ascendantes (Fa, Pa), située en avant de la
scissure de Sylvius (S[p]), correspond déjà à la partie supérieure de l'Opercule.
En arrière de la scissure de l'écorce est surtout formée, comme sur les
coupes précédentes du reste, par la circonvolution pariétale inférieure (P.,) et le
. zut courbe (Pc).. A la face interne l'écorce diffère peu de celle de la coupe précé-
dente. On constate toujours la façon identique dont s'arrête l'écorce au niveau
du corps calleux (Ce), en entourant le fond du sinus du corps calleux (sec) et en
formant le toenia tecta (tec). Comme dans la figure précédente, ce dernier est
coiffé par la surface de section du cingulum (Cing).
Le ventricule latéral (VI) est assez étendu, son extrémité antérieure est en-
tourée par la substance grise sous-épendymaire (Sge) et par le faisceau ocei/ilo-
frontal (OF), son extrémité postérieure par une couche beaucoup plus mince de
cette même substance grise sous-épendymaire (Sgé), et par le corps calleux (Ce),
qui recouvre et masque peut-être l'extrémité postérieure du faisceau occipito-
frontal. En dedans, le ventricule est limité par le corps calleux (Ce), qui
présente à sa partie moyenne l'insertion du septum lucidum (SI), tandis qu'en
avant et en arrière, le genou (Ce [g]) et le bourrelet du corps calleux (Ce [Spl]),
commencent, à devenir apparents. En dehors, le ventricule est limité par le
noyau caudé (NC) et la couche optique (Th).
Corps opto-striés. Sur celte coupe et sur toutes celles qui vont suivre,
le noyau caudé est sectionné en deux endroits : au niveau de sa tèle (NC) qui est
volumineuse et qui fait saillie dans le ventricule latéral, et au niveau de la partie
recourbée de sa queue (\G'). Entre ces deux segments, on trouve la couche
optique (Th), sectionnée il sa partie supérieure, et qui présente un noyau gris
central, la partie supérieure du noyau externe entouré d'une capsule blanche,
formée, en dedans, par le stl'atll1u zonale (strz) et en dehors par la zone réticulée
ou grillagée (Zr).
En dehors des noyaux opto-striés, se trouve l'extrémité supérieure de la cap-
sule interne(Cia, Cip), formée de libres horizontales et obliques, au milieu des-
quelles, on trouve disséminées des petites masses de substance grise, appartenant
au putamen (NL3) et quelques prolongements de la substance grise de la 1(t( ! du
noyau caudé. La capsule interne (Cia, Cip) est limitée en dehors par les fibres
verticales delà capsule externe (Ce), qui lui forment une bordure foncée et nette- '
- ment délimitée; en avant elle se perd insensiblement dans la masse des fibres
d'association du lobe frontal, tandis qu'en arrière, elle se prolonge dans la couche
sagittale du lobe occipital qu'elle concourt à former. Sur cette coupe, enfin, le
genou de la capsule interne (Ci[g]) commence à se dessiner. Entre la capsule
externe (Ce) et l'écorce qui limite le sillon marginal supérieur de l'insula (ms), on
trouve une lame blanche, formée par les fibres du faisceau arqué ou longitudinal
supérieur (Arc), et la partie supérieure de Y avant-mur (AM), sous forme d'une
mince bandelette grise, légèrement festonnée au niveau de son bord externe.
394 ANATOMIE DES CENTRES'»N KRVEUX. ?
A part le faisceau arqué nettement limité en; ùeda ",0 ? '1J.2 peut recon-
naître dans la masse blanche sous-jacente à l'écorce, aucun faisceau distinct. Les
fibres courtes d'association de la convexité présentent pour la'plupart une direc-
Alfl, avant-mur. Arc, faisceau arque. - C, cunéus. - Cc, corps calleux. - Ce, capsule
externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou de la capsule interne.
FiG. 21 . Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 45, passant à 4o nnillimèlres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 4 des fig. 217 et 218.
(Grandeur naturelle.)
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 39 ?
lion verticale, et dans celte série sont sectionnées perpendiculairement, mais ni
macroscopiquement, ni microscopiquement, il n'est possible, de délimiter un
faisceau dans l'intrication des fibres blanches sous-jacentes à l'écorce.
Coupe n° 48 (fig. 222), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 48 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe par la partie supérieure du septum lucidum (SI), le
noyau antérieur de la couche optique (Na Th) et l'extrémité supérieure du
putamen (NL : ,).
L'écorce et la substance blanche sous-jacente ne différent de celles de la
coupe précédente, que par quelques petites particularités portant sur l'écorce
de 1'ill su la, qui est sectionnée dans presque toute son étendue. Le corps calleux
(Ce) est séparé en deux parties : une partie antérieure ou genou (Cc[g]) et une
partie postérieure ou bourrelet (Cc[Spl]). Ces deux parties sont reliées entre
elles par le septum lucidum (SI), qui contient le ventricide de la cloison (Vsl). Les
libres du genou du corps calleux pénètrent dans le lobe frontal entre le cingulum
(Cing) et la substance grise sU/ls-l;pl'nd ! l1/wirl ! (Sge) coiffée du faisceau occipito-
frontal (OF). Le bourrelet limite en dedans le carrefour ventriculaire (VI) dont il
est séparé par la substance grise sous-épendymaire (Sâ), réduite il une mince
lamelle; en dedans il est en rapport avec le tcetria tecta (tec), la partie posté-
rieure du cingulum (Cing) et les fibres propres du jzrécunéus (PrC).
Le tapetum (Tap), qui appartient ainsi que le montrent les cas d'agénesie du
corps calleux au faisceau occipito-frontal (OF), se distingue nettement du Gorrr-
relet du corps calleux par la direction de ses libres; sectionnées perpendiculaire-
ment a leur axe; son extrémité antérieure s'effile et se termine en pointe, en
arrière de la queue du noyau caudé (NC').
Corps opto-strié. - La tète du noyau c(tiid ? (NC) a conservé il peu près les
mêmes formes et les mêmes dimensions que sur coupe précédente, elle envoie
- ' au putamen (NL.,) un pont de substance grise assez large, qui traverse le segment
antérieur de la capsule interne (Cia). La couche optique(7h) comprise entre les deux-
segments du noyau caudé a augmenté de volume, on y reconnaît présence de trois
noyaux : le noyau antérieur ( : \a), le noyau interne (Ni) et le noyau externe (Se), ce
dernier noyau esl beaucoup plus volumineux que les deux autres et reçoit, en avant,
un bouquet de libres provenant du segment antérieur de la capsule interne (Cia).
Il est limité en dehors el séparé du segment postérieur de la capsule interne (Cipi,
par une ligne de libres blanches, répondant à la zone réticulée ou grillagée (Zr).
- Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - cm, sillon calloso-
marginal. - CO, centre ovale. F,, F3, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. - ) ? f ? premier et deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution frontalc
ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. /, insula. - ip, sillon intcr-pariétal.
- L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée. mF,, face interne de la pre-
mière circonvolution frontale interne. - mi, sillon marginal supérieur. NC, tête du
noyau caudé. NC ? queue du noyau caudé. - 0,, première circonvolution occipitale.
- OF, faisceau uccipito-fruntal. P>, circonvolution pariétale inférieure. 7 (gsnzl, circon-
volution pariétale inférieure (gyrus supra-marginalis). Pa, circonvolution pariétale ascen-
dante. - Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipitale, Porc, précunéus. - pri, sillon
prerolandiquc inférieur. - R, scissure doRolando. RTh, radiations thalamiques de Gratiolet.
- S (p), branche postérieure do la scissure de Syivius. sec, sinus du corps calleux. - Sge,
Sgé, substance grise sous-épendymaire. - SI, septum lucidum. - sp, sillon sous-pariétal. -
slrz, stratum zonale. l\, branche verticale du sillon parallèle. tec.loenia tecta. - TII, thala-
mils. - Vcst, veine du corps strié. l'l, ventricule latéral. - ZI', zone réticulée ou grillagée.
390 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La capsule interne (Cia et Cip) a conservé il peu près le môme aspect que.
luc. 222. - Coupe-nlOrizontale de l'hémisphère droit, n° 48, passant à IF8 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 48 des fig. -217 et 218. (Gran-
deur naturelle.)
AU, avant-mur. Arc, faisceau arqué. - C, cunéus. - Ce (y), genou du corps calleux. -
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 397
sur la coupe précédente, les îlots de substance grise appartenant au putamen.
(NL3) sont cependant plus nombreux et se réunissent en avant pour former un
amas irrégulier. La capsule externe (Ce) est formée surtout de libres sectionnées
perpendiculairement à leur axe, elle est limitée en dehors par les fibres du fais-
ceau w'r¡ur; (Arc ).L' avant-11H11' (ÀM) est dentelé sur son bord externe elles pointes
de ses dentelures correspondent aux crêtes des circonvolutions de l'iiisula (I).
Coupe n° 52 (fig. 223), passant à 4 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 52 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe par le troisième segment du noyau lenticulaire (\TL3),
par le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]) et par les plexus choroïdes (Plch)
qui surmontent le trou de Monro.
Écorce. - Sur cette coupe les trois circonvolutions frontales (F,, F,, F.,)
prennent une part il peu près égale à la constitution de l'écorce du lobe frontal.
En arrière du sillon prérolandique inférieur (pri), l'écorce du lobe frontal se
continue avec celle de Yopercule frontal (ouf,,) et celle de rolandique
(OpR). Celui-ci est libre en arrière ; la branche postérieure de la scissure de
Sylvius (S[p]) le sépare complètement du lobe temporal; en avant il est incomplè-
tement séparé de Yopercule frontal (OpF3)par 1'incisul'e frontale de l'opercule (if).
Le lobe temporal est représenté sur cette coupe par les première et deuxième
circonvolutions temporales (Tp '1 ), séparées l'une de l'autre par la partie infé-
rieure de la circonvolution pariétale inférieure (P 2)' La première circonvolution
temporale (tri) se continue en avant, avec l'extrémité supérieure du pli temporal
profond (Tp), très peu marqué sur cette coupe. En arrière de la deuxième circon-
volution temporale (1'2)' la partie verticale du sillon parallèle, (t,') incise profon-
dément l'écorce cérébrale, et les deux circonvolutions qui le bordent constituent
le pli courbe (Pc). La lèvre antérieure de ce sillon est formée par la circonvolu-
tion pariétale inférieure (P.,), la lèvre postérieure par l'union de la deuxième
circonvolution temporale (T.,) avec la deuxième circonvolution occipitale (0).
Le sillon interpariétal (ip) est remplacé par le sillon inleroccipilal (io) qui
Cc (spl), bourrelet du corps calleux (shlnium). - Ce, capsule externe. - Cia, segment anté-
rieur de la capsule interne. - Ci (g), genou de la capsule interne. Cing, cingulum.
Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CÍ1'I, segment rétro lenticulaire de la capsule
interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - F,, I=, Fui, première, deuxième
et troisième circonvolutions frontales. fi, /«, premier et deuxième sillons frontaux.
Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - /, insula. -
la, Ip, circonvolutions antérieures et postérieures de l'insula. - ip, sillon inter-pariétal. -
L" première circonvolution Ihnbiqnc.7.m ? tn : , lames médullaires externe et interne du tha-
lamus.-Ic, lame cornée.mF.,face interne de la première circonvolution frontale. ? )M, sillon
marginal supérieur.A'C,noyaucaude ? Ys,troisième segment du noyau lenticulaire ou putamen.
- Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, interne et externe de la couche optique.- \'C', queue du noyau
caudé. - 0., première circonvolution occipitale. - OF, faisceau occipito-frontal. - Pa, cir-
convolution pariétale ascendante. Pi, circonvolution pariétale inférieure. -Pc, pli courbe.
- Plch, plexus choroïdes du ventricule latéral. - Plehslzh, plexus choroïdes de la corne sphé-
noïdalc. po, scissure pariéto-occipitale. l'1'C, précunéus. - pli, sillon prérolandique
inférieur. - R, scissure de Rolando. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - S(p), branche
postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. Sexv, surface extra-
.. ventriculaire du thalamus. - Sge, Sgé, substance grise sous-ilxnds-maire. - SI, septum luci-
dum. sp, sillon sous-pariétal. Th, couche optique. T, ! gsna;, circonvolution temporale
supérieure au niveau du pli marginal supérieur. - < ? branche verticale du sillon parallèle.
Tap, tapetum. - tee, taenia tecta. - Th, thalamus. 7/j, circonvolution temporale profonde.
- VI, ventricule latéral. Vsl, ventricule du septum lucidum. Zr, zone réticulée ou
grillagée.
398 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
n'en est que le prolongement. La pointe occipitale est formée par la première
circonvolution occipitale (0,) qui se continue il la face interne avec le cunéus (C),
FIG. 223. Coupe horizonlale de l'hémisphère droit, n° 52, passant à ti2 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Ligne 52 des fig. 21 et 218.
(Grandeur naturelle.)
Ail, avant-mur. - C, cuncus. - Ce, corps calleux. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux
(Splonium). Ce, capsule externe. Cia, segmcnt antérieur do la capsule interne.-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 399
dont l'importance devient de plus en plus grande. Ses circonvolutions présen-
tent des multiples et un sillon un peu plus profond, correspondant à
une incisure supérieure de la scissure calcarine (K). Le cunéus (C) est limité en
avant par une scissure profonde, la scissure pariéto-occipilale ou perpendiculaire
interne (po), dans le fond de laquelle on aperçoit le pli ctll1lJo-(Ímbique (cl). En
avant de la scissure pariéto-occipilale (po), on trouve la partie inférieure du
, ]J/'écunéus représentée par le pli de passage pariéto-limbique postérieur (-plp),
puis le lobe limbique sectionné dans la région de l'isthme aulécalcarinicta (Li[i]).
Comme sur les coupes précédentes, l'écorce se termine par un crochet autour
du sinus du corps calleux (sec) en formant le txnia tecta (tec).
Le corps calleux (Ce) (genou et bourrelet) (Ce[,-]) (Cc[Spl]) se comporte
comme sur la coupe précédente. Le septum lucidum (SI) s'étend entre le genou
du corps calleux (Ce) et le pilier antérieur du trigone (ta). La substance grise
sous-r;pendY1nail'e (Sge) n'est apparente qu'au microscope dans le fond de la \
corne occipitale, mais au niveau de la corne frontale, elle coiffe, comme précé-
demment le ventricule latéral (VI), entourée en dehors par le faisceau occipito-
frontal (OF).
Corps opto-striés. La tête du noyau caudé (NC) est diminuée de volume,
la (NC') n'est intéressée que dans une petite étendue, le noyau lenticulaire
présente un seul segment, le segment externe ou putamen (NL3), qui pénètre à la
façon d'un coin dans la capsule interne (Cia,Cip). La limite externe du pU/limer;
est formée par la capsule externe (Ce) qui se continue en arrière avec le faisceau,
longitudinal inférieur (Fli) et sépare le pu/amen de Y avant-mur (AM) et de
J'écol'ce de l'insula (I). La couche optique (Th) est volumineuse et sectionnée il
peu près dans sa partie moyenne; le noyau antérieur (Na) est très petit, le noyau
externe (Ne) affecte un aspect radié caractéristique, dû aux fibres radiaires qui le
traversent et qui proviennent de la capsule interne (Cia,Cip); le noyau interne (Ni)
présente un aspect plus homogène, il est séparé du noyau externe par la lame
médullaire interne du thalamus (Lmi) encore très peu apparente. La couche
optique est séparée du noyau caudé par un sillon profond, dans lequel on trouve
la veine du corps strié (Vcst) et les fibres de la lame cornée (le) ou tænia semi-
Ci genou de la capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule
interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal.
- F,, F.j. Fs, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. f\, h, premier et
deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitu-
. dinal inférieur,- I, insula. - if, incisurc frontale de l'opercule. io, sillon intcr-occipiLal.-
K, scissure calcarinc. L" première circonvolution limbique. - Li (t), isthme du lobe limbique.
- le, lame cornée. Lme, lame médullaire externe du thalamus. Lmi, lame médullaire interne
du thalamus. ? ) ! Fj,face interne de la première circonvolution frontale. - Na, Ne, Ni, noyaux
antérieur, externe et interne de la couche optique. - NC, noyau caudé. - : \'C', queue du
noyau caudé. - NL3, troisième segment du noyau lenticulaire. - 0" 0" première et deuxième
circonvolutions occipitales. - OF, faisceau occipito-frontal. OpF" opercule de la troisième
circonvolution frontale. - OpR, opercule rolandique. - Ps, circonvolution pariétale supé-
rieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante.Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes
- po, scissure pariéto-oecipitale. - pri, sillon prérolandique inférieur. - -cl, pli cunéo-
limbique, - 7cplp, pli cunéo-limbique postérieur. - R, scissure de Rolande. Lits, radiations
optiques de Gratiolet. - S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - ses, sillon du
corps calleux. - - .xu, surface extra-ventriculairc de la couche optique. Sge, substance
grise centrale. - SI, septum lucidum. - l ? 1·.=, première et deuxième circonvolutions tempo-
rales. - t ? partie verticale du sillon parallèle. - Tap, tapetum. - tee, toenia tecta. -
T'la, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, couche optique.
- Tp, circonvolution pariétale profonde. - tth, trenia thalami. - F3, troisième ventricule.
V, ruban de Vicq d'Ary·r. - VI, ventricule latéral. - Voc, corne occipitale. - T'Sl, ventri-
cule du septum lucidum. - Vcst, veine du corps strié. - Zr, zone réticulée ou grillagée.
400 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
circzdaris ; elle est limitée en dehors et séparée du segment postérieur de la cap- ,
sule interne (Cip) par la zone réticulée (Zr). '
La capsule interne (Cia, Cip, Cirl) se présente sous la forme d'une ligne brisée,
on y reconnaît, quoique moins nettement que sur les coupes qui vont suivre,
un genou (Ci[g]), un segment antérieur (Cia), un segment postérieur (Cip.) et un
segment rétro-lenticulaire (Cirl). Le genou (Ci[g]), mal délimité, correspond à peu
près à la veine du corps strié (Vcst) ; le segment antérieur (Cia) est formé, de
fibres horizontales, qui pénètrent toutes dans les noyaux anté1'iew'(Na) et externe
(Ne) de la couche optique, dans lesquels elles s'irradient. Le segment postérieur ,
de la capsule interne (Cip) comprend deux ordres de fibres : des fibres horizon-
tales (blanches par conséquent, sur cette coupe), fibres lcazticulo-llzalamziqucs,
qui relient le troisième segment du noyau lenticulaire (nul;,) à la couche optique
(Th), et des fibres coupées perpendiculairement (foncées par conséquent) qui N , .
font partie du système du pied du pédoncule cérébral. De la partie postérieure
de la couche optique, partent des fibres horizontales, les radiations thalamiques de
Gratiolet (RTh) qui concourent à former le segment rétro-lenticulaire de la capsule
interne (Cirl) et se portent en arrière dans la couche sagittale du lobe occipital.
La masse blanche du lobe occipito-lemporal est formée par les fibres d'asso-
ciation courtes entre ces dernières et le tapetum (Tap), qui tapisse la corne occi-
pitale se trouve la couche sagittale du lobe occipital. Sur les coupes de cerveaux
durcis par les bichromates, cette couche sagittale semble n'être formée que par
un seul ordre de fibres, à trajet antéro-postérieur. Dans les régions inférieures
ainsi que sur les préparations microscopiques,, colorées par la méthode de Pal
ou de Weigert (fig. 392), ou encore par le carmin, on y reconnaît l'existence de
deux faisceaux : l'un interne appartenant au système dés radiations thalamiques
(RTh), l'autre externe, faisant partie du système des faisceaux d'association et
constitué par le faisceau longitudinal inférieur (Fli).
Dans le lobe frontal, on ne constate pas l'existence d'un système analogue à
celui de la couche sagittale du lobe occipital; les fibres thalamiques du segment
antérieur de la capsule interne (Cia) s'entre-croisent avec les fibres calleuses (Ce),
et constituent- le centre ovale du lobe frontal.
Coupe n° 55 (fig. 224), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 85 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe par le deuxième et le troisième segment du noyau
lenticulaire (NL=,NL3) et la partie moyenne de la couche optique (Th).
Écorce. L'écorce diffère de celle de la coupe précédente par la disparition
1 . presque complète de la deuxième circonvolution pariétale (P2) et l'extension plus
considérable que prend le cundus (C). Ce dernier forme avec le pli pariéto-lim-
bique postérieur (-1tplp) et J'isthme du lobe limbique (L,), le lobe occipital. Les bords
* de l'opercule, formé ici par les circonvolutions rolandiques (OpR) et par la face
profonde de la troisième circonvolution frontale (OpI ? ) ont été écartés dans le
dessin, pour bien montrer la profondeur de la scissure de Sylvius (S) ainsi que
les circonvolutions de l'insu la (I). La région de l'insu la peut être divisée en deux
parties inégales. La partie postérieure ou rétro-insulaire est formée par la cir-
. convolution temporale profonde (Tp), séparée de la première circonvolution tem-
porale (T,) par le sillon temporal profond (tp), et limitée en avant par le
' sillon marginal postérieur de l'insula (mp). La partie antérieure ou insulaire,
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 401
correspond à la convexité du noyau lenticulaire (NL3, XL2) qu'elle dépasse un
peu en avant. C'est elle qui forme le lobule de l'insula proprement dit (lobule
de Reil, lobule du corps strié). Elle est séparée du putamen (NL3) par trois
couches, une blanche externe, formée par la substance blanche de l'insula ou
capsule extrême (Cex), une moyenne grise, Y avant-mur (AM), qui peut être
considérée comme une partie détachée de l'écorce insulaire, dont elle suit les
sinuosités, enfin une couche blanche interne, la capsule externe (Ce). A la partie
postérieure de cette dernière, et touchant la convexité du putamen (NL3), on
trouve sur toutes ces coupes des orifices vasculaires nombreux et volumineux,
répondant aux artères lcnticulo-optiques. La capside externe (Ce) est simplement
t accolée au putamen (NL3), et ne lui donne que de rares fibres, ce qui explique
la facilité avec laquelle les hémorrhagies se collectent dans cette région. L'iii-
sula est formé par quatre, quelquefois cinq circonvolutions, et séparé en deux
parties inégales par un sillon constant, le sillon insulaire (i), qui sépare la circon-
volution insulaire postérieure (Ip) des trois circonvolutions de la région insulaire
antérieure (la). Ce sont ces dernières circonvolutions qui sont en rapport avec la
face profonde de la troisième circonvolution frontale (F3), tandis que la cir'convo-
lution insulaire postérieure est en rapport avec Yopercule rolandique (OpR).
Substance blanche. La masse blanche sous-jacente à l'écorce de cette
coupe affecte les mêmes dispositions que sur les coupes précédentes. Le cingze-
lum (Ging) emboîte toujours en avant et en arrière le sinus du corps calleux (sec)
et le tas nia tecta (tec). Le corps calleux (Ce) est sectionné au niveau de son genou
(Cc[g]) et de son bourrelet (Cc[Spll). Ce dernier s'unit sur ses parties latérales
au corps et au pilier postérieur du trigone (Tgp), en dehors desquels on trouve
l'extrémité postérieure de la corne d'Ammon (C : 1). Le pilier postérieur du trigone
(Tgp) affecte sur cette coupe et sur toutes celles qui vont suivre la forme d'un
crochet dont le bord effilé donne insertion aux plenls choroïdes (Plch) qui ferment
le carrefour ventriculaire (Voc). Ce dernier est limité en dedans par le forceps
major du corps calleux (Fm) et par la saillie de la corne d'Ammon (CA), en dehors
par le /lIp1 ! /llIn (Tap), recouvert par la couche sagittale du lobe occipital. Au
niveau de la corne frontale, on trouve comme précédemment la substance grise
sous-épendymaire (Sge) et le faisceau occipito-fiontal (Or).
Noyaux opto-striés. - La couche optique (Th) est nettement délimitée
en dehors par la zone réticulée (Zr) et la lame médullaire externe (Lme), qui la
séparent du segment postérieur (Cip) et du segment rétro-lenticulaire (Cirl) de la cap-
sule interne. La couche optique déborde en arrière le noyau lenticulaire (NL3, NL.,)
et donne naissance au pédoncule thalamique postérieur, c'est-à-dire aux mdia-
lions optiques de Graliulct (RTh) qui se portent dans la couche sagittale du lobe
occipital. Sa face interne est bordée d'une mince couche de fibres blanches, le
stmtulll zonale (Strz), qui se dédouble en avant et entoure le noyau antérieur (\a).
Le noyau interne (Ni) se distingue par son aspect homogène d'avec le noyau,
externe (Ne), dans lequel pénètrent les fibres horizontales, radiaires, du segment,
postérieur de la capsule interne (Cip) d'une part, et le pédoncule antérieur de la
couche ol)liq ? ie (1-'aTii) ou segment antérieur de la capside interne (Cia) d'autre part.
Le corps strié comprend le noyau caudé (NC), qui ne diffère pas sensiblement
de ce qu'il est sur la coupe précédente et surla suivante, et le noyau lenticulaire.
Ce dernier présente deux segments (NL3' NL2), le segment externe, troisième
segment du noyau lenticulaire ou putamen (NL3), est relié par des ponts de
substance grise, il la tête du noyau caudé (NC), et à la portion réfléchie de sa
26
402 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FiG. 224. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 55, passant à 55 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes ;;5 des lig. 217 et 218.
(Grandeur naturelle.)
AU, nvant-mur. - C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Cc, corps calleux. - Cc (Sp), bour-
relet du corps calleux (splénium). - Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la cap-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 403
queue (NC). Il forme avec ce dernier une seule et même masse, ainsi que les
coupes sagittales, certaines coupes vertico-transversales et les coupes hori-
zontales inférieures le démontrent. Le développement de ces deux noyaux est
le même, et ils doivent morphologiquement et embryologiquement être consi-
dérés comme appartenant à l'écorce cérébrale. Le globus pallidus dont le segment
moyen (NL,) existe seul ici, ne fait pas à proprement parler partie du noyau
lenticulaire, mais représente avec le premier segment ou segment interne du noyau
lenticulaire (NL,) que nous retrouverons sur des coupes plus inférieures, un
noyau gris distinct ayant ses connexions propres.
Capsule interne. -La capsule interne est formée de deux segments réunis
par le genou (Ci[-]). Le segment auténiczco (Cia) ne contient pour ainsi dire que des
fibres thalamiques, le segment postérieur (Cip) ne contient que des fibres opto-
slriécs et pédonculaires. Le segment rétro-lenticulaire (Cirl) déborde en arrière le
noyau lenticulaire, dans toute l'étendue de la partie postérieure de la couche
optique qui correspond il la corticalité de la région rétro-insulaire ; il contient
surtout, il cette hauteur, les radiations optiques de Gratiolet (l,Tli), et les fibres
du faisceau longitudinal infënic.2cr (Fli).
Coupe n° 58 (fig. 225), passant à 3 millimètres au-dessous de la pré-
cédente (ligne 58 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe au-dessous du bourrelet du corps calleux, dans la
région du trou de Monro (NIo); elle intéresse la partie moyenne de la
rouclie optique (Th), la région thalamique de la capsule interne, et les
deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire (NL,, KL2).
Écorce. Ce qui caractérise l'écorce de cette coupe et la différencie de 1
celle de la coupe précédente, c'est l'indépendance de 1'U]}I'1'CtÛC frontal (OpF.,) qui
suie interne. Ci ! genou de la capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment posté-
rieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. -
cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - FI, F" F3, première, deuxième et troisième
circonvolutions frontales. - f,, r" premier et deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution
frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fm, forceps major. I, insula.
- ? sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - io, sillon inter-occipital. - Ih, insula posté-
rieur. - il), sillon inter-pariétal. li, scissure calcarine. - LI, première circonvolution lim-
bique. le, lame cornée. Lme, Lmi, lames médullaires externe et interne du thalamus.
lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. mFt, face interne de la première circon-
volution frontale. - Mo, trou de Monro. znp, sillon marginal postérieur. - Na, noyau
' antérieur de la couche optique. - NC, tète du noyau caudé NC', queue du noyau caudé.
- Ne, noyau externe de la couche optique. - Ni, noyau interne de la couche optique. -
1'G, NG,, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - Oi, Os, première et
deuxième circonvolutions occipitales. oa, sillon occipital antérieur de Wernicke. OF,
faisceau occipito-frontal. - OpF,, opercule de la troisième circonvolution frontale. - OpR,
opercule rolandique. Pu, circonvolution marginale supérieure ou pariétale inférieure.
Pa, circonvolution pariétale ascendante. l'a Th, pédoncule antérieur de la couche
optique. - Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes. - po, scissure pariéto-occipitale. -
pari, sillon prérolandique inférieur. - 7l)lp, pli pariéto-limbique postérieur. - R, scissure de
Rolande - 7fy/t, radiations optiques de Gratiolet. - S(p), branche postérieure de la scis-
sure de Sylvius. - scc, sinus du corps calleux. - Sexe, surface extra-ventriculaire de la
couche optique. S,ge, substance grise sous-épendymaire de la corne frontale. SI, septum
lucidum. sp, scissure sous-pariétale. Slrz, stratum ronale. - 7'i, T" première et deuxième
circonvolutions temporales. < ? branche verticale du sillon parallèle. - lec, taenia tecta.-
- 1'ctp, tapetum. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. -
Th, couche optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. tp, sillon temporal profond.
- tth, renia tlialatni.- V, ruban de Vicq d'ilzyr. - T'3, troisième ventricule. Vcst, veine
du corps strié. - l'l, ventricule latéral. - Voc, corne occipitale. - Vsl, ventricule du septum
lucidum. Zr, zone réticulée ou grillagée.
404 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fin. 32u. Coupe hofizonfate de l'hémisphère droit, Do58, passant il ;;8 millimèlrcs
au-dessous du Lord supérieur de l'hémisphère. Lignes b8 des figures 21 et 218.
(Grandeur. : nature lie.)
AU, avant-mur. C, cunéus. Ce, corps calleux. CO, centre ovale. Ce, corps cal-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 40 ?
n'est plus relié à la troisième circonvolution frotf'ale (1 ? c). Le lobe frontal et l'in-
sula ne présentent rien de particulier à noter. L'opercule sylvien constitue un ilot
allongé compris entre la branche verticale S(v) et la branche postérieure S(p)
de la scissure de Sylvius ; il est formé en avant par l'opercule de la troisième
circonvolution frontale (OpF3) en arrière par I'oc;'CM/e rolandique (OpR), séparé
du précédent par incisure frontale de l'opercule (ifop).
Le lobe temporal occupe sur cette coupe les deux tiers antérieurs de la
moitié postérieure du cerveau; il est représenté par la circonvolution temporale
profonde (Tp) et les première et deuxième circonvolutions temporales ('1' pT"). La
circonvolution temporale profonde (Tp) forme une languette étroite, oblique en
avant et en dehors ; le sillon temporal profond (tp) la sépare de la première circon-
volution temporale (T,). Celle-ci est intéressée dans une assez grande étendue;
elle est séparée de la deuxième temporale (T,) par la scissure parallèle, intéressée
deux fois au niveau de ses branches verticales (t,). Le pli courbe (Pc) a
disparu sur cette coupe, ainsi que la circonvolution pariétale inférieure (P.,),
et se trouve remplacé par la deuxième temporale (T2). Celle-ci est limitée, en
arrière, par le sillon occipital antérieur de lb'eraiclce (oa) qui la sépare du lobe
occipital.
A la face externe le lobe occipital est surtout constitué par la deuxième ci,»-
convolution occipitale (0,), qui concourt en partie à la formation de la pointe
occipitale, et qui est séparée de la première circonvolution occipitale (0,) par le
sillon iufcr·-occiyilal (io).
A la face interne apparaît, entre la surface de section du cunéus (C) et la
partie postérieure du lobe limbique (L,), un nouveau lobe, le lobule lingual (Lg);
il forme la lèvre inférieure de la scissure calcarine (K), et appartient aux
circonvolutions de la face inféro-interne du cerveau. La scissure calcarine (K)
est sectionnée en plusieurs endroits, une fois en arrière, au niveau de son
éperon supérieur, qui sépare le cunéus (C) de la première occipitale (0,); une
autre fois au niveau de sa partie moyenne qui subdivise la circonvolution
leux. Ce, capsule externe. Cg, circonvolution godronnée. -Cia, segment antérieur de la
capsule interne. - Ci (g), genou de la capsule interne. Cing, cingulum. - Cip, segment pos-
térieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. -
cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - Csc, circonvolutions sous-calleuses.
- 1-\, 1· ? première et deuxième circonvolutions frontales. - F3(c), cap de la troisième circon-
volution frontale. f,, f2, premier et deuxième sillons frontaux. - pli, faisceau longitudinal
inférieur. Fm', faisceau inférieur ou minor du forceps. l, insul : t. ifop, incisure frontale
de l'opercule. io, sillon inter-occipital. - K, scissuse calcarinc. ? [, ,, première circonvo-
lution limbique. le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. Lme, Lui, lames médullaires
externe et interne du thalamus. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire.
Lins, lame médullaire superficielle. Mo, trou de Monro. -111F" face interne de la première
circonvolution frontale. - A'C, noyau caudé. - NC', queue du noyau chaude. - Ne, noyau
externe de la couche optique. AIL3, iN'12, troisième et deuxième segments du noyau lenticu-
laire. 0,> Os, première et deuxième circonvolutions occipitales. - oa, sillon occipital anté-
rieur dcWcrnicke. - OF, faisceau occipito-froutal. OhR, opercule rolandique. po.
scissure pariéto-occipilale. - Put, pulvinar. - 7tfJip, pli pariétu-limhiquc postérieur. -
/ ! 77;, radiations optiques de Gratiolet. -S (pu), branche postérieure de la scissure de Sylvius.
- S(a), branche verticale de la scissure de Sylvius.- sec, sinus du corps calleux. .S'e.Et',
surface eztra-ventriculairc de la couche optique. -Sye, substance grise sous-épendçntaire de
la corne frontale. - SI, septum lucidum. - sp, scissure sous-pariétale. - li, 7 ? première et
deuxième circonvolutions temporales. 1\, branche verticale du sillon parallèle. 7'n/.), tapetum.
- lec, t.enia tecta. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Th, couche optique. - Tp. circon-
volution temporale profonde. - lp, sillon temporal profond. tlh, tcnia thalami.
l', ruban de Vicq d'rlryr. - V3, troisième ventricule. - Vcst, veine du corps strié.
VI, ventricule latéral. - porc, corne occipitale du ventricule latéral. J'sl, ventricule du'
septum lucidum.
406 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
du cunéus; une troisième fois enfin au niveau de sa partie antérieure ; la
scissure est ici très voisine de la corne occipitale du ventricule latéral (Voc),
dont elle n'est séparée que par une lame de substance blanche qui double
en dedans la corne occipitale. L'écorce qui limite la scissure calcarine présente
une structure spéciale, dont certaines particularités sont visibles à l'oeil nu. Elle
est divisée en deux parties inégales par une raie blanche, connue sous le nom
de ruban de Vicq (4 : ? /)' (V) ou de Gennari, très apparente au niveau du fond de
la scissure calcarine, et que l'on peut suivre, très atténuée, il est vrai, jusqu'au
niveau de la pointe occipitale et sur la face externe du lobe occipital.
Le lobe limbique est intéressé au niveau de l'isthme anlécalcarinien (L,) et
de la partie inférieure du pli P[l1'irJto-limbir¡ue postérieur ("plp). La face anté-
rieure ou profonde du lobe limbique (L, ), est recouverte par une lame de substance
blanche, la substance réticulée d'Arnold (Lms), formée aux dépens d'un dévelop-
pement exagéré des fibres tangentielles de l'écorce. En dehors la circonvolution
limbique (L,) se confond avec la circonvolution godronnée (Cg), continuation du
tænia tecta. L'écorce grise du lobe limbique, en se continuant avec la circonvo-
lution godronnée, est refoulée dans la cavité ventriculaire par le sillon de l'hip-
pocampe et détermine dans le ventricule la production de la saillie de la corne
d'Ammorr. Dans lagrande majorité des cas, la face antérieure de l'isthme du lobe
limbique est lisse, et son écorce se continue directement avec celle de la circon-
volution godronnée (Cg) (Voy. coupe n° 65, iig. 8). Dans quelques cas, moins
exceptionnels chez l'homme qu'on ne le croit généralement, et en particulier
sur les cerveaux à circonvolutions nombreuses et sinueuses, on trouve à la
face antérieure de l'isthme anté-calcarinien, entre la face interne du lobe lim-
bique et la circonvolution, godronnée, deux à trois très petites circonvolutions,
ce sont les circonvolutions sous-calleuses (Csc), décrites par Zuckerkandl, et
qui prennent chez un certain nombre d'animaux, tels que les ruminants et
les solipèdes, un très grand développement. Que ces circonvolutions sous-
calleuses existent ou non, l'écorce de la face antérieure du lobe limbique est
toujours comprise entre deux lames blanches, l'une superficielle, d'aspect
réticulé, étendue du sillon de l'hippocampe à la face externe du lobe limbique
et constituant la substance réticulée ou lame médullaire superficielle d'Arnold
(Lms), l'autre profonde, formée par la masse blanche des circonvolutions. En
avant et en dehors de la circonvolution, godronnée (Cg), on trouve la section du
pilier postérieur du trigone. Le bord libre de ce pilier est effilé, se recourbe en
crochet, et donne insertion aux plexus choroïdes des ventricules latéraux (Voy.
coupe précédente, fig. 324). La partie adhérente du trigone concourt à formel*
l'alvéus ou la substance blanche intra-ventriculaire de la corne < ? txtt)t0)).
Cavités ventriculaires. - L'étage supérieur du ventricule latéral (VI) est
limité en avant et en dedans par le genou du corps calleux (Ce), en dehors et en
arrière par la tête du noyau cccudé (NC); il communique avec le troisième ventri-
cule (Vs) par l'intermédiaire du trou de Monro, compris entre le pilier antérieur
du trigone (Tga) et l'extrémité antérieure de la couche optique (Th). La corne
occipitale (Voc) est limitée en dedans par le faisceau inférieur du forceps du
corps calleux (Fm'), et séparée du stralzerrm calcal'iml1ll qui double la scissure
calcarine (K), par une couche de fibres foncées appartenant au faisceau postérieur
du cingulum (Cing); en dehors, la corne occipitale est recouverte par le tapetum
(Tap) et les couches sagittales du lobe occipital, dont la partie interne est formée
par les radiations thalamiques (RTh) et la partie externe par le faisceau longitu-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 407
dinal inférieur (Fli). En dehors de cette couche on trouve les courtes fibres
d'association du lobe sphéno-occipital.
Corps opto-striés. - Cette coupe intéresse deux segments du noyau lents-
culaire, le putamen (NL.,) et le segment externe du globus pallidus (NL.,). Le
putamen est relié à la tête du noyau caudé (NC) par quelques ponts de substance-
grise ; il en est séparé par le segment antérieur de la capsule interne (Cia). La
lame externe du noyau lenticulaire (lme) sépare le putamen (NL3) du segment
externe du globus pallidus (NL.=). Ces deux segments du noyau lenticulaire sont
traversés par de nombreuses fibres blanches, qui se rendent à la couche optique
en traversant le segment postérieur de la capsule interne (Cip).
La couche optique (Th) est intéressée au niveau de sa partie moyenne. Son
bord interne est divisé en deux parties : l'antérieure est longée par le l se nia
lltcclazni (tth) et appartient au troisième ventricule (V3), la postérieure est extra-
ventriculaire (Sexv), libre et recouverte par le stratum zonale.
La couche optique est formée de deux noyaux, le noyau interne et le noyau
externe (Ne). Ce dernier se distingue du premier par sa coloration plus pâle et
son aspect strié qui tient il la présence des fibres radiaires. Ces noyaux sont sépa-
rés l'un de l'autre par la lame médullaire interne du thalamus (Lmi). Le noyau
externe (Ne) est limité en dehors par la lame médullaire externe du thalamus
(Line) et la zone réticulée (Zr), qui le séparent du segment postérieur de la capsule
interne (Cip). En arrière, le noyau externe se continue avec le pulvinar (Pul),
qui n'en forme qu'une dépendance, et qui est sillonné comme lui par des fibres
radiaires, provenant de la région, rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl).
Coupe n° 61 (fig. 226), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 61 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe au-dessous du trou de Monro. Elle intéresse le pli
cunéo-linabi jzce ( ? lg), le ganglion de l'Itabénula( Gh) et la glande pinéale (Gp).
Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère de celle de la précédente que
par l'extension plus grande que prend le lobule lingual (Lg) et par la diminution
de l'opercule frontal (OpF3) et rolandique (OpR).
Le cap de la troisième circonvolution frontale (F3[c]) et la circonvolution
temporale profonde (Tp) qui limitent l'opercule sylvien, s'infléchissent de plus en
plus, l'un en arrière, l'autre en avant pour recouvrir l'insula (1) à mesure que
l'opercule diminue.
L'aspect si particulier que présentent, sur cette coupe et sur la précédente,
le lobule lingual (Lg) et le cunéus (C), tient à ce fait que la face inférieure du
cunéus n'est pas rectiligne, mais décrit une courbe à concavité inférieure dans
laquelle se loge le lobule lingual. Les sections horizontales portant sur la sois
sure calcarine (K) intéressent donc à la partie moyenne le lobule lingual, en
avant de ce dernier on trouve le pli cunéo-limbique (,mcl), en arrière le cunéus (C).
On voit nettement sur cette coupe l'insertion du pli crenéo-lintbiltze (-cl) sur
l'isthme du lobe limbique (L [i]), et l'entaille de ce lobe par la branche commune
aux scissures calcarine et PaJ'Í1Jto-occipitale (K + po). Ala face profonde de l'isthme
du lobe limbique (L [il), les circonvolutions sous calleuses (Cse) sont encore plus
accentuées sur cette coupe que sur la précédente.
Celte coupe est remarquable par la grande extension du ruban de 1-le(j d'Azyr
(V).1'rès marqué au niveau des deux lèvres de la scissure calcarine (K) et sur le pli
408 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FJG. 226. - Coupe horizontale del'hémisphèrc droit, n° 61, passant à 61 millimètres au-
dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 01 des figures 217 et 218. (Gran-
deur naturelle.)
AM, avant-mur. C, cunéus. CA, corne d'Ammon. Cc(g), genou du corps calleux.
- Ce, capsule externe. - Cg, circonvolution godronnéc. - Cia, segment antérieur de la
capsule interne. Ci(g), genou de la capsule interne. - Cing, faisceau horizontal du
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 409 : \ " i
clmëo-limbique el), se prolonge jusqu'au pôle occipital et peut être suivi ¡da ftfêtïs
externe de l'hémisphère, jusque dans la deuxième circonvolution temporale (T2). -,
Cavités ventriculaires. La corne frontale et la corne occipitale forment
deux diverticules qui ne communiquent entre eux, que par l'intermédiaire de
l'étage supérieur du ventricule latéral. La corne frontale (Vf), aplatie latéralement,
sépare le noyau caudé (NC) du genou du corps calleux (Cc[g]); son angle externe
est coiffé par la substance grise sous-épendymaine du ventricule latéral (Sge) et
par le faisceau, occipi/o-fror7tal (OF). Son angle interne est en rapport avec le
ventricule du septum lucidum (Vsl) et le pilier antérieur du trigone (1'ga), La corne
occipitale (Voc) est large à son origine au niveau du carrefour ventriculaire ;
dans les cas pathologiques de dilatation ventriculaire, elle peut être poursuivie
jusqu'à deux centimètres de la pointe occipitale le long de la ligne droite qui
correspond au diverlicule du lobe occipital (do). D'habitude, les parois ventricu-
laires sont simplement accolées dans cette région, et entourées par la substance
grise sous-épendymaire, qui double le fond de la corne occipitale (Voy. Coupes
vcrtico-Uau.sveosales). La corne occipitale n'est séparée du fond de la scissure cal-
carine (K) que par l'écorce de la région, entourée d'une couche mince mais complexe
de substance blanche. (Voy. Coupes vel'tico-tl'ansvel'salcs 116 et 1 ° ? ? , fig, 63 et G 1. )
Substance blanche. - Cette substance diffère peu ici de ce qu'elle est sur
les coupes nos55, 58 et 63 (fig. 4, 225, 227). Le faisceau arqué a disparu, les cil'-
convolutions frontales sont doublées de fibres d'association courtes ou longues, mal
délimitées entrcelles, mais qui circonscrivent assez nettement le centre ovale (CO).
Le cingulum (Cing) forme un faisceau compacte, sectionné transversalement,
qui entoure l'écorce du sinus du corps calleux (sec) et qui se différencie nette-
ment par sa coloration foncée d'avec les fibres d'association voisines; son faisceau
postérieur (Cingfp]) se trouve sectionné dans l'isthme du lobe limbique (Len
arrière et en dedans du faisceau, inférieur du forceps du corps calleux (Fin').
Dans le lobe occipital on trouve, outre les fibres d'association propres des cir-
cingulum. Cing(p), faisceau postérieur du cingulum. Cip, segment postérieur de la
capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - cm, sillon calloso-
marginal. CO, centre ovale. - cop, commissure postérieure. - Csc,. circonvolutions sous-
calleuses. do, diverticule occipital. F,,F~,F3, première, deuxième et troisième circonvo-
lutions frontales. - fui, f2, premier et deuxième sillons frontaux. - F3{c), cap de la troisième
circonvolution frontale. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de
Nlcy·nert. - Fin', faisceau inférieur ou minor du forceps. - Gh, ganglion de l'habénula.
Gp, glande pinéale. -la, Ip, insula antérieur et postérieur. - Iv, scissure calcarine. - K + po,
union de la scissure calcarine et de la scissure pariéto-occipil,ale. - 7 ? première circon-
volution limbique. - L(i), isthme du lobe limbique. - le, lame cornée et fibres du taenia
semi-circularis. - Lg, lobule lingual. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire.
- lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. Lms, lame médullaire superficielle.
- mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NC, tête du noyau chaude. -
NC , queue du noyau caudé. = Ne, noyau externe de la couche optique. - NL3, NL2, NL,,
troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire. 0,, 0 ? première et deuxième
circonvolutions occipitales. - oa, sillon occipital -antérieur de Wernicke. OF, faisceau
occipito-frontal. - oi, sillon intcr-occipital. - OpF3, opercule de la troisième circonvolution
frontale. - OpR, opercule rolandique. - .pua77;, pédoncule antérieur du thalamus.
po, scissure pariéto-occipilale. - Put, pulvinar. - 7-el, pli cunéo-limbique ? pli pariéto-
limbique postérieur. - RT/¡, radiations optiques de Gratiolet. - S(p), S, (v), branches verti-
cale et postérieure de la scissure de Sylvius. sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance
grise centrale. Sge, substance grise sous-ependymaire. - T,, T3, première et deuxième
circonvolutions temporales. - t ? branche verticale du sillon parallèle. - Tap, tapetum. -
tec, tænia tecta. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tg,, trigone ou carrefour ventricu-
laire. - Th, couche optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. - fp, sillon tCl : 1 ! '1f; : i.ro;
profond. - V3, troisième ventricule. - V, ruban de Vicq d'Azyr. VA, faisccanlécjq q
d'Azyr. Vf, corne frontale du ventricule latéral. - Vsl, ventricule du septum lit 1 -S.\
Zr, zone réticulée ou grillagée. 1 :
410 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
convolutions, la couche sagittale du lobe occipital, formée en dehors par le faisceau
longitudinal inférieur (Fli), en dedans par les radiations thalamiques de Gratiolet
(RTh). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) prend son origine dans le lobe occi-
pital ; il se divise au niveau de la région rétro-insulaire en deux parties, une partie
externe, qui s'irradie dans la première circonvolution temporale (T,) et dont on
peut suivre les faisceaux jusqu'à la pointe temporale, et une partie antérieure qui
recouvre la face externe du noyau lenticulaire (putamen) (NL.,) et se confond
avec la capsule externe (Ce). Le faisceau longitudinal inférieur constitue donc un
faisceau d'association occipito-tezyoonal, qui dégénère dans sa partie temporale, à
la suite des lésions du lobe occipital, ainsi que nous l'avons constaté plusieurs fois.
La partie interne de la couche sagittale est formée par les fibres de projection
du lobe occipital, par les radiations thalamiques (RTh) qui passent entre le
tapetum (Tap) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et qui s'irradient presque
toutes, au niveau de la région rétrolenticulaire de la capsule interne, dans le
pulvinar (Pul) dont elles constituent les fibres radiées.
Corps opto-striés. Les corps opto-striés sont intéressés dans leur plus
grande largeur. La coupe porte sur la tête et la queue du noyau caudé (NC, NC') et
sur les trois segments du noyau lenticulaire (NL3, NL, NL,). La tête du noyau candi;
(NC) est reliée au troisième segment, du noyau lenticulaire (NL) par quelques ponts
de substance grise, elle en est séparée par le segment antérieur de la capsule interne
(Cia). La queue du noyau caudé (NC') siège dans le carrefour ventriculaire, entre
le pulvinar (Pul) et le tapetum (Tap), en dehors du pilier postérieur du trigone.
Les plexus choroïdes, qui ferment le carrefour ventriculaire, s'insèrent d'une
part, au bord libre du trigone et d'autre part, sur la ligne qui sépare le pulvinar
(Pul) de la queue du noyau caudé (NC'). Le troisième segment du noyau lenticu-
laire ou putamen (NL.,) présente une coloration foncée, analogue il celle de
l'écorce et du noyau caudé les segments moyen et interne de ce noyau (NL,, L1),
présentent une coloration plus pâle qui leur a valu le nom de globus pallidus.
Ces trois segments sont séparés les uns des autres par des lamelles blanches,
les lames médullaires interne et externe du noyau lenticulaire (lmi, Finie). Ils sont
sillonnés par un très grand nombre de faisceaux de fibres blanches, qui traversent
les trois segments du noyau lenticulaire (NL3, \L=,NLt) ainsi que le seunwnt pos-
térieur de la capsule interne (Cip) et qui se dirigent vers la couche optique (Th).
Dans la couche optique (Th) on reconnaît les noyaux externe (Ne) et interne et
le ganglion de l'habénula (Gh), situé à la partie interne de la couche optique qu'il
divise en deux parties. La partie antérieure est tapissée par la substance grise
centrale (Sgc) du troisième ventricule (VJ. La partie postérieure est extraventri-
culaire et appartient à la face postérieure et libre du pulvinar (Pul). Le ganglion
de l'habénula est limité en dehors par le fasciculus retroflexus de jlleynert (FM) qui
apparaît sous l'aspect d'un faisceau foncé; en dedans, le ganglion de l'habénula
est réuni à celui du côté opposé par la commissure postérieure (cop), en arrière
de laquelle la coupe intéresse la glande pinéale (Gp).
Capsule interne (Cia, Cip). La capsule interne est intéressée dans la plus
grande étendue de sa partie l/tal(t7jtlq,te. C'est dans cette région qu'elle affecte le
plus nettement la forme d'une ligne brisée, dont l'angle obtus est ouvert en dehors.
Le sommet de cet angle ou genou de la capsule (Ci[g]) correspond à l'extrémité
antérieure du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL). Les segments azrté-
rieur et postérieur de la capsule présentent un aspect très différent; le segment t
antérieur (Cia), oblique en avant et en dehors, sépare le noyau caudé (NC) du
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 411
noyau lenticulaire (NL3,NL2) ; il appartient au corps strié, on le désigne sous le nom
de segment lenticulo-stl'ié de la capsule. Il présente une coloration blanche,
nacrée, et est formé de fibres horizontales qui se rendent toutes dans l'extrémité
antérieure de la couche optique (Th). Il se compose en effet, presque exclusive-
ment, défibres cortico-thalamiques, et constitue le pédoncule antérieur de la couche
optique (PaTh). Les préparations microscopiques de cette région montrent que les
fibres </i6[a ? )M<jf : <Ms'entre-croisentaang1e presque droit, avec des fibres striées qui
naissent du noyau caudé (NC), traversent d'avant en arrière le segment antérieur de
la capside intezwe etpénètrent clans le noyau lenticulaire dont elles forment les lame s
ntc·dullaires(Voy. Coupes microscopiques de la capside interne, chalo. III, p. 577).
Le segment postérieur présente un aspect tout autre. Il se dirige obli-
quement en arrière et en dehors, entre le noyau lenticulaire et la couche optique
(Th), et déborde le noyau lenticulaire en arrière, où il sépare le pulvinar
(Pul) du faisceau longitudinal inférieur (Fli). On peut donc le diviser en deux
parties : l'une antérieure, la plus étendue ou lenticulo-ohtique (Cip), l'autre
postérieure, plus petite ou rétro- lenticulaire (Cirl). Le segment rétro-lenticulaire
se rapproche par son aspect du segment antérieur de la capsule interne. Elle est
blanche, formée de fibres horizontales qui s'irradient presque toutes dans le
pulvinar (Pul), en formant le pédoncule postérieur du thalamus ou les radiations
optiques de Gratiolet (RTh). En pénétrant dans le pulvinar, ces fibres forment
une zone réticulée qui se confond avec la zone réticulée (Zr) du noyau externe du
thalamus (Ne).
La partie lenticulo-optique (Cip) du segment postérieur de la capsule interne
en constitue la région la plus importante et la plus intéressante. Elle est surtout
formée de fibres verticales, sectionnées perpendiculairement, et présente une
coloration foncée. Ces fibres disposées en fascicules appartiennent en majeure
parlie au système du pied du pédoncule cérébral. Les fascicules sont séparés par
des libres transversales qui traversent horizontalement ce segment postérieur
de la capsule interne. Ces fibres transversales appartiennent il différents systèmes,
les unes font partie du système thalamique, proviennent de l'écorce et descendent
avec les fibres du segment postérieur de la capsule interne ; elles s'entre-croisent
au niveau de la zone réticulée (Zr) avec les fibres des régions voisines et pénètrent
dans le noyau externe de la couche optique (Ne), dont elles constituent les fibres
radiaires ; d'autres appartiennent au système du corps strié; elles naissent dans
les différents segments du noyau lenticulaire, traversent le globus pallidus elle
segment postérieur de la capsule interne (Cip), et se rendent dans la couche optique
(Th) et les noyaux de la région sous-thalamique.
Coupe n° 63 (fig. 227), passant à 2 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 63 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe par la commissure blanche antérieure (coa), par la
commissure postérieure (cop), la partie inférieure de la couche optique (Th)et
l'extrémité supérieure des tubercules quadrijumeaux antérieurs (Qa).
Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère de celle des deux coupes pré-
cédentes que par l'union de la circonvolution temporale profonde (Tp) il la jure-
mière temporale ('1\), et par l'extension plus grande du lobule' lingual (Lg). Ce
lobule est limité en arrière et en dehors par la scissure calcarine (K), et en avant
par la branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipilale (K + po)
' , 4t ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
qui sépare le lobule lingual (Lg) du pli Ctllléo-limbique (7tcl) et de l'isthme du lobe
Fig. 227. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 63, passant à 63 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 03 des figures 217 et 2)8- z
(Grandeur naturelle.) ,
AM, avant-mur. C, cunéus. CA, corne d'Ammon. Ce (g), genou du corps calleux : - Ce,
capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci[g), genou de la capsule
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. lui, 13
limbique (L [i]). Les circonvolutions sous-calleuses (Csc) sont encore très appa-
rentes. Comme cette coupe sectionne le bord inférieur du genou du corps
calleux (Ce) et qu'elle passe au-dessous du septum lucidum, l'écorce de l'extré-
mité antérieure du lobe limbique (L,) se trouve intéressée dans la scissure inter-
hémisphérique (Sih) entre le corps calleux (Ce) et la commissure antérieure (coa).
Ici, de même que sur les coupes précédentes, le genouducorps calleux (Cc[g])
est limité en avant par le fae>71a tecta (tec) et le cingulum (Cing), qui affecte la
forme d'un faisceau triangulaire nettement délimité. La face profonde du genou
limite en avant la corne frontale (Vf), elle est en rapport au niveau de l'angle
antéro-externe du ventricule, avec la substance grise soo.s-r·pendyrzaire (Sge) et le
faisceau occipito-frontal (OF).
Cette coupe passe comme la précédente au-dessous du trou de Monro, et le
troisième ventricule (V.,) est complètement séparé de la corne frontale (Vf). La subs-
tance grise centrale (Sgc) tapisse la face interne de la région sous-optique, et
recouvre en avant le pilier antérieur du trigone (Tga) et la partie antérieure ou
moyenne de la commissure aulérieuoe (coa) qui limite le troisième ventricule en
avant. La paroi interne de la corne occipitale (Voc) est limitée au niveau du carre-
four ventriculaire par la saillie de la corne d ? blt1non (CA) et le faisceau inférieur
du forceps du corps calleux (Fm')en dedans duquel on trouve le faisceau postérieur
du cingulum (Cing [p]). Au niveau du fond de la scissure calcarine (K), on trouve
une lame mince de substance blanche, que les sels de chrome, et surtout les
colorations par la méthode de Weigert ou par le carmin différencient en quatre
couches concentriques. La couche interne est formée par les fibres d'association
courtes de la scissure calcarine (K), ou stratum la seconde par les fibres
d'association longues appartenant au système du faisceau longitudinal inférieur
(Fli), la troisième par les radiations thalamiques de Gratiolet (RTh), la quatrième
interne. - Cing, faisceau horizontal du cingulum. Cing(p) [faisceau postérieur du cingu-
lum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Ci·l, segment rétro-lenticulaire de la
capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - CO, centre
ovale. - cop, commissure postérieure. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. - do, diverti-
cule occipital. - dsp, diverticule sous-pinéal. - F,, ]0'" première et deuxième circonvolutions
frontales. - r3lcl,, cap de la troisième circonvolution frontale. - fi, fi, premier et deuxième
sillons frontaux. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fm', forceps minor. - f,, f2, pre-
mier et deuxième sillons frontaux. - FV, fibres visuelles. sillon de l'hippocampe. - la,
insula antérieur. - io, sillon inter-occipital. - Ip, insula postérieur. - li, scissure calca-
rine. K', incisure de la scissure calcarine. - K + yo, union de la scissure calcarine
avec la scissure pariéto-occipitalc. - L, première circonvolution limbiquc ? ( ? isthme
du lobe limbique. - le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. Lme, lame médullaire externe
de la couche optique. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - Lmi,
lame médullaire interne de la couche optique. - lmi, lame médullaire interne du noyau
lenticulaire. - Les, lame médullaire superficielle. - ma, sillon marginal antérieur. - mp,
sillon marginal postérieur. - 7 ? zF , face interne de la première circonvolution frontale.
- NC, noyau caude. i\'C', queue du noyau caudé. - Ne, Ni, noyaux externe et interne de la-
couchc optique. - J\'1 ? NL" .V ? VL ? troisième, deuxième et premier segments du noyau len-
ticulaire, le segment interne comprend à ce niveau deux segments, ,, ? - 0" Os, première et
deuxième circonvolutions occipitales. - oa, sillon occipital antérieur. - OF, faisceau occipito-
frontal.O/Fj, opercule de la troisième circonvolution frontale. 01)11, opercule rolandique.
- Pa Th, pédoncule antérieure du thalamus. l'ul, pulvinar. txcI. pli cunéo-limbique. -
Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - S, scissure
de Sylvius. - S(y), branche postérieure de la scissure de Sylvius. S (v), branche verticale
de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - S7c, substance grise centrale. -
Sge, substance grise' sous-épendymaire. Sih, scissure inter-hémisphérique. T,, 7'», pre-
mière et deuxième circonvolutions temporales. , l2, premier et deuxième sillons tempo-
raux. Tap, tapetum. - lec, taenia tecta. - tua, pilier antérieur du trigone. - TC/I', tri-
gone ou carrefour ventriculaire. - Tp, circonvolution temporale profonde. - tp, sillon tem-
poral profond. - V3, troisième ventricule. ? ruban de Vicq d'Azyr. VA, faisceau de Vicq
d'Azyr. - Vif, corne frontale du ventricule latéral. - Zr, zone réticulée ou grillagée.
414 IL. ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fie. 228. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 65, passant à Ou millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes Ça des figures 217 et 218.
(Grandeur naturelle.)
AM, avant-mur. - C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, cap-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 4Ui
enfin, sous-ventriculaire, très mince, appartient très probablement au système du
forceps (Fin'). Comme sur la coupe précédente ces quatre couches sont ici très
nettes, immédiatement en arrière du faisceau inférieur du forceps. Elles s'effacent
peuà peu en arrière et se confondent avec la couche blanche sagittale du lobe occipital.
La paroi externe du carrefour ventriculaire et de la corne occipitale (Voc) pré-
sente en avant la partie recourbée de la queue du noyau caudé (NC'), en arrière
le tapetum (Tap) dont les fibres coupées perpendiculairement appartiennent
au système du faisceau d'association occipito-frontal (OF). (Voy. Faisceau occipito-
frontal.) En dehors du tapetum se trouve la couche sagittale du lobe occipital,
constituée par les radiations optiques de Gratiolet (RTh) en dedans et par le
faisceau longitudinal inférieur (Fli) en dehors.
Corps opto-striés. - Cette coupe intéresse le noyau lenticulaire (NL3, Nul.
NL" NL,') dans saplus grande largeur; son segment interne (NL,, NL,') est dédouhlé
par une petite lamelle médullaire constante. Le noyau lenticulaire est donc formé
en réalité par quatre segments, l'interne (NLp NL/) le plus petit, correspond à la
moitié antérieure du segment postérieur de la capsule interne. Ces segments sont
sillonnés de nombreuses fibres branches qui traversent le segment postérieur de la
capsule interne (Cip) et qui impriment aux segments internes du noyau lenticu-
lairc leur coloration pâle.
La couche optique (Th) est intéressée dans sa partie inférieure. La lame 111 ?
dullaire interne (Lmi) est un peu plus accusée que sur les coupes précédentes.
Le noyau externe (Ne) reçoit en avant le pédoncule antérieur de la couche optique
(PaTh) qui fait suite au segment antérieur de la capside interne (Cia) et s'irradie
dans l'extrémité antérieure de ce noyau externe. En arrière du pédoncule anté-
rieur de la. couche optique, on trouve la section transversale du faisceau de Vicq
d'Azyr (VA). La couche optique est réunie il celle du côté opposé par la commis-
sure postérieure (cop). La partie de la couche optique située en avant de la com-
missure postérieure (cop) appartient au troisième ventricule (V.,). Le tubercule
quadrijumeau antérieur (Qa) s'insinue entre la commissure postérieure (cop) et le
suie externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cgi, corps genouillé interne. Cia, segment
antérieur de la capsule interne. - Ci ! t), genou de la capsule interne. - Cing, cingulum.
Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la cap-
sule interne.cm, sillon calloso-marginal.- CO, centre ovale. - coa, commissure antérieure.
- cop, commissure postérieure. do, diverticule occipital. lis, diverticule du subiculum.
F,, h Fi. F,, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - r, e), cap de la troi-
sième circonvolution frontale.- t'l, t'" fi, premier, deuxième et troisième sillons frontaux.
- FI, faisceau lenticulaire de Forci. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Il, hippocampe.
- h, sillon de l'hippocampe. - i, sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - io, sillon inter-
occipital.- Ip, insula postérieur. - IC, scissure calcarine. - K + po, union de la scissure
calcarine et de la scissure parieto-occipitale. - L,, première circonvolution limbique.
- le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. - lme, lui, lames médullaires externe et interne
du noyau lenticulaire. - Lms, lame médullaire superficielle. - m/'Vfacc interne de la première
circonvolution frontale. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal
postérieur de l'insula.-NC, tète du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. .Ye, Ni, noyaux
externe et interne de la couche optique. - Nez, NL" u'L,, ? troisième, deuxième et premier
segments du noyau lenticulaire, - ce dernier étant dédouble. Nm, noyau médian de
la couche optique (centre médian de Luys). - 0,, 0 ? première et deuxième circonvolutions
occipitales. - OF, faisceau occipito-frontal. oa, sillon occipital antérieur de Wernicke.
Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RTh, radiations optiques de
Gratiolet. - Sge, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épendymairc.
T, , ? 2, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - 7'cil), tapetum. -
7 ? a, pilier antérieur du trigone.- 7'p, pilier postérieur du trigone. Th, couche optique.
lit i-i, premier et deuxième sillons temporaux. - V3, troisième ventricule. V, ruban de Vicq
d'Azyr. - VA, faisceau de Vicqd'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale. - Voc, corne occipitale du
ventricule latéral. W , 1.. 0) 'v et' Vtlll\,¥ ? r
416 11\ATO\IlD DES CENTRES NERVEUX.
pulvinar (Pul) qui est libre, et concourt à former la lèvre supérieure de la partie
moyenne de la fente cérébrale de Bichant.
Coupe n° 65 (fixa. 228), passant il deux millimètres au-dessous de la pré-
cédente (lignes 65 des fib. 217 et 218).
Cette coupe passe au-dessous du genou du corps calleux. Elle intéresse
l'extrémité antérieure du lobe limbique (L,), passe par les commissures
antérieure (coa) et postérieure (cop), la partie supérieure de la région sous-
optique de la capsule interne et la partie inférieure de la circonvolution de
l'hippocampe (H). Le genou et le bec du corps calleux ne sont plus apparents
dans le fond de la scissure in ter-hémisphérique, et la première circon-
volution limbique (L,) est sectionnée parallèlement à son extrémité anté-
rieure.
Écorce. Les circonvolutions frontales sont séparées les unes des autres,
par les sillons premier et deuxième frontal (f,, f.,); la coupe intéresse en outre le
fond du troisième sillon frontal ou sillon en H (f ? ) de la face orbi taire du lobe
frontal, nous sommes donc ici très rapprochés de la face inférieure du lobe
frontal. L'insula (I) est limité en avant par le sillon marginal antérieur de l'insula
(ma), en arrière par le sillon marginal postérieur (mp). Il comprend quatre à
cinq circonvolutions irrégulières petites, qu'un sillon constant et assez profond,
le sillon insulaire (i) divise en deux régions, l'une postérieure, la circonvolution,
postérieure de l'insula (Ip) et une antérieure, comprenant les circonvolutions al/t¡;-
rieures de l'insula (la), au nombre de trois à quatre, en rapport avec la partie
operculaire de la troisième circonvolution frontale. L'écorce du lobe tC111po/'O-occi-
pital diffère de celle de la coupe précédente par l'apparition du deuxième sillon
temporal (t.,) l'extension plus grande du lobule lingual (Lg), la diminution de la
scissure calcarine (K) et de la branche commune aux scissures calcarine et ]JOI'ido-
occipitale (K + po). La face profonde de la circonvolution de l'hippocampe (11) (ou
deuxième circonvolution limbique) est lisse et recouverte par la lame médullaire
superficielle (Lms) : les circonvolutions sous-calleuses ont en effet disparu. Dans
le fond du sillon de l'hippocampe (h), on trouve la circonvolution godronnée (Cg) et
la corne d'Ammon (CA) surmontée du pilier postérieur du trigone (Tgp),
Substance blanche. Le cingulum (Cing) est sectionné en avant parallè-
lement à sa longueur, et se présente sous la forme d'un faisceau blanc qui double
l'extrémité antérieure du lobe limbique (L,), qu'il sépare de la partie profonde du
genou du corps calleux (Ce). Le corps calleux (Ce) est situé dans la masse blanche
du lobe frontal, il forme la limite antérieure de la corne frontale, et conserve,
en dehors, ses rapports avec la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le fais-
¡;eau occipito-frontal (OF).
Le faiseeau inférieur du- forceps a disparu ; le carrefour ventriculaire se prolonge
en dedans, dans l'épaisseur de la circonvolution de l'hippocampe (H), sous la forme
d'un étroit diverticule, le divel,ticule du szcfüculzczn (ds). Ce diverticule se poursuit
dans toute l'étendue de la corne sphénoïdale, il est coiffé du faisceau postérieur
du cingulum (Voy. Cingulum). En arrière, le carrefour ventriculaire se continue
avec la corne occipitale (Voc) qui se prolonge dans l'épaisseur du lobe occipital
et donne naissance à un diverticule étroit, situé dans l'épaisseur du lobule lingual,
c'est le diverticule du lobule lingual (do) dont la paroi interne est formée par
Y ergot de Morand (Voy. Coupes ventico-tra>7svcrsalcs). A la paroi externe du carre-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 417
four ventriculaire on trouve, comme sur les coupes précédentes,le tapetum (Tap),
les radiations optiques de Gratiolet (RTh) et le faisceau longitudinal (Fli).
Corps opto-striés.-Le noyau caudé (NC) et le noyaulenticulaire (NL3, NL ?
NL¡, NL¡')ne présentent rien de particulier il noter. La couche optique (Th) a diminué
de volume : cette coupe correspond en effet à sa limite inférieure. On y reconnaît
cependant le noyau interne (Ni), le noyau externe (Ne) et le pulvinar (Pul).
Mais la couche optique présente en outre ici deux nouveaux noyaux profondé-
ment enclavés dans son épaisseur, le centre médian de Luys (Nm) et le corps
genouillé interne (Cgi). Le centre médian de Luys (Nm), situé entre le noyau interne
et le noyau externe, présente un aspect arrondi, semi-lunaire, il se confond en
dedans avec le noyau interne, tandis qu'il est nettement délimité du noyau
externe. Le corps genouillé interne (Cgi), situé entre le pulvinar (Pul) et le tubercule
quadrijumeau antérieur (Qa), fait légèrement saillie à l'extérieur du cerveau.
Capsule interne. - Le segment antérieur de la capsule interne (Cia) a di-
minué de volume, mais a conservé le même aspect clair que sur les coupes précé-
dentes. Il en est de même dusegment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl).
Au niveau du bord externe du pztlvizzar, les radiations optiques de Gratiolet (RTh)
s'entre-croisent avec un système de fibres à direction verticale, qui appartient
au système visuel (fibres du corps genouillé externe) et forment avec ces dernières
la zone de WIJ/'IIÍi : ke(W). Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) n'a pas
changé d'aspect, il se présente toujours avec l'aspect foncé, caractéristique des
fibres nerveuses coupées perpendiculairement à leur axe ; mais les fibres houri-
zontales qui traversent ce segment ont augmenté de nombre; au lieu de s'irradier,
comme sur les coupes précédentes, dans le noyau externe du thalamus, elles se
réunissent il la partie antéro-interne du segment postérieur de la capsule (Cip),
pour former un faisceau allongé, oblique en avant et en dedans, le faisceau leur
ticulaire de Forel (FI), qui appartient au système de la capsule du noyau rouge.
Ce faisceau appartient déjà à la région sous-thalamique de Forel.
Coupe n° 68 (fig. 229), passant à 3 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 68 des lig. 217 et 218).
Cette coupe passe au-dessous de la couche optique et de la corne frontale
du ventricule latéral. Elle sectionne parallèlement l'extrémité antérieure du
lobe limbique (L,) et intéresse le sillon triradié ou sillon eu H (f3), le pôle de
l'insula et la partie profonde du sillon collatéral (ot). Elle passe par la
région sous-optique, intéresse le corps de Luys (CL), le noyau rouge (NR),
l'anse du noyau lenticulaire (Al) et les corps genouillés interne et externe
(Cgi, Cge).
Écorce. L'écorce de la moitié antérieure de l'hémisphère commence à la
face interne, immédiatement en avant de la lame terminale embryonnaire (lt) où
elle se confond avec la substance grise, qui forme à la face inférieure du cer-
veau la commissure grise de la base de Renie. Elle intéresse la première circonvo-
lution limbique (L,),en particulier le carrefour olfactif de Broca (CB), contourne
ensuite le sillon calloso-11wruinal (cm) et le sillon sus-orbitaire de Broca (so), et
forme l'écorce de la face interne de la première circonvolution frontale (ml,).
L'écorce de la face externe du lobe frontal est divisée en deux parties par un
sillon profond, le sillon en H, sillon, tl'imdié ou troisième sillon frontal (f3); la
27
418 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FiG. 229. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 68, passant à 68 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Ligne 68 des figures 217 et 218.
(Grandeur naturelle.)
' Al, anse du noyau lenticulaire. - Abf, avant-mur. - BrQa, bras du tubercule qua-
drijumeau antérieur. C, cunéus.- CA, corne d'Ammon.- CR, carrefour olfactif de Broca.
Ce, corps calleux. Cc(g), genou du corps calleux. - Ce, capsule externe. Cex, capsule
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 410
extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps
genouillé interne.- Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum. - Cip,
segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule
interne. - CL, corps de Luys. - cm, sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure.
- ds, diverticule du subiculum. -F,, Fs, Fj, première, deuxième et troisième circonvolutions
frontales. f,, f" f3, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - FOI, faisceau de
Meynert. FT, faisceau de Türck. - FU, faisceau uncinatus. - Fli, faisceau longitudinal
inférieur. - Gh, ganglion de l'lialpcnula. - H, hippocampe. i, sillon de l'insula. -
la, insula antérieur. - io, sillon inter-occipital. - io', incisure du sillon inter-occipital.
- Ip, insula postérieur. - K, scissure calcarine. - K + po, union des scissures calca-
rine et pariéto-occipitale. - le, lame cornée. - L,, première circonvolution limbique.
- Lg, lobule lingual. - line, lmi, lames médullaires externe et interne du noyau lenticu-
laire. - Lms, lame médullaire superficielle. - ? lame terminale embryonnaire. nif,, face
interne de la première circonvolution frontale. - ma, sillon marginal antérieur de l'in-
sula. mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - NC, tète du noyau caudé. - NC. queue
du noyau caudé. -NL3, NL" NL,, ? troisième, deuxième et premier segment du noyau lenticu-
laire (le dernier segment est divisé en deux). - NR, noyau rouge. - 0,, Os, 03, première,
deuxième et troisième circonvolutions occipitales.-oa, sillon occipital antérieur de Wernicke.
- OF, faisceau occipito-frontal. - ol, sillon collatéral. - Qa, tubercule quadrijumeau anté-
rieur. - RC, radiations de la calotte. -- RTh, radiations optiques. SAq, substance grise
de l'aqueduc de Sylvius. - Sge, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épen-
dymaire. - so, sillon sus-orbitaire de Broca. - T,, T2. T3, première, deuxième et troisième
circonvolutions temporales. - t,, t2, premier et deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum.
- Tga, pilier antérieur du trigone. - troisième ventricule. - V, ruban de Vicq d'Azyr.
- VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphenoïdale du ventricule latéral.
partie interne appartient aux etdeuxième circonvolutions frontales (1; "r)
séparées par le premier sillon frontal (f,).
La partie externe de l'écorce est formée par la partie orbilaire de la troisième
circonvolution frontale (F,), dont la face operculaire se réduit de plus en plus.
L'insula moins étendu, mais plus large que dans les coupes précédentes, est sec-
tionné au niveau du pôle de l'insula; il est divisé en deux régions par le sillon
insulaire (i). La circonvolution postérieure de l'insula (Ip), bien délimitée, est
recouverte par le lobe temporal. Les circonvolutions antérieures de l'insu la (la) se
réduisent à deux circonvolutions. La capsule extrême (Cex), formée par les
fibres d'association courtes de l'insula, est beaucoup plus large que sur les
coupes précédentes. L'avant-mur (AM) de môme s'est élargi, et ne présente que
deux dentelures, correspondant l'une, à la circonvolution postérieure de l'in-
sula (Ip), l'autre, 11 la circonvolution antérieure (la).
L'écorce du lobe sphéno-occipilal intéresse à la face externe les trois circon-
volutions temporales (T,, T ? T3)L,-a première circonvolution temporale (T,), qui
était intéressée dans une très grau "Rendue sur les coupes précédentes, devient
petite et ne dépasse guère le diai< e de la troisième circonvolution frontale (F.,).
La deuxième, temporale (T 2)' au conJraire, est sectionnée dans une grande étendue,
et séparée des première et troisième circonvolutions temporales (T,, T.,), par le
sillon parallèle (t,) en avant, et le deuxième sillon temporal (tj en arrière. La tl'oi-
sième circonvolution temporale (T;¡), mal délimitée, se continue avec la troisième
circonvolution occipitale. (0,), dont la sépare le sillon occipital antérieur (oa) ; puis
viennent la deuxième circonvolution occipitale (0), enfin la partie inférieure de la
première circonvolution occipitale (0,) et le dernier vestige du cunéus (C) qui se
confond profondément avec le lobule lingual (Lg). En avant, le lobule lingual se
continue avec la circonvolution de. l'hippocampe (H' qui déprime à sa partie externe
la paroi ventriculaire , et produit la saillie de la corne d =4vanzon (CA) , saillie
d'autant plus prononcée que l'on considère des coupes plus inférieures. La
substance grise de la corne d'.41/1.11lon se continue avec celle de la circonvolution
godronnée (Cg) et cette dernière représente le bord d'arrêt de l'écorce cérébrale.
.É20 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Substance blanche. - La masse blanche du lobe occipital est considéra-
blement réduite. On y voit apparaître un sillon, entouré d'une écorce grise et
d'une zone claire de fibres courtes d'association. Ce sillon n'est autre que le
sillon collatéral (ot), qui sépare le lobule f itsi fozwze du lobule lingual et qui refoule
légèrement la paroi ventriculaire de la corne sphénoïdale, pour former l'éminence
collatérale de Meckel (Voy. fig. 204). En dehors du sillon collatéral, on rencontre
encore, quoique très réduite, la couche sagittale du lobe occipital. La corne sphé-
noïdale (Vsph) est aplatie latéralement et sépare la corne d'A 1111non (CA) du ta-
petuzn (Tap) et de la queue du noyau caudé (NC'). En dedans elle fournit le diver-
ticule du subiculum (ds) qui incise la circonvolution de l'hippocampe (H) et se
dilate dans certains cas pathologiques. La substance blanche de l'hippocampe
le contourne, et forme autour de lui trois couches concentriques, assez sem-
blables à celles de la couche sagittale du lobe occipital. La couche profonde,
blanche et très mince, appartient très probablement au système du trigone, la
moyenne beaucoup plus épaisse est foncée et appartient au cingulum, l'externe
enfin est blanche et se continue avec la couche des fibres d'association de la
circonvolution de l'hippocampe (H).
Dans le lobe frontal, la corne frontale a disparu, mais on retrouve toujours,
coiffant le noyau caudé (NC), la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui se dis-
tingue des couches blanches voisines par sa richesse en vaisseaux. A sa partie
externe, on trouve encore les derniers vestiges du faisceau occipito-frontal (OF)
qui se confond avec la masse blanche du lobe frontal. A sa partie interne, appa-
rait le genou du corps calleux (Cc[g]) dont la surface de section présente l'aspect
strié caractéristique des faisceaux de fibres qui le composent. Le cingulum (Cing)
apparaît sous la forme d'un faisceau triangulaire, dont le sommet se dirige en
arrière et se confond avec les fibres horizontales du même faisceau, situées
entre le genou du corps calleux Cc[gJ) et l'écorce de la première circonvolution
limbique (L,).
Noyaux opto-striés. Le corps strié présente encore sur cette coupe
tous ses éléments. La tête du noyau caudé (NC) se confond avec le troisième seg-
ment du noyau lenticulaire (NL3), et n'en est qu'incomplètement séparée par le
dernier vestige du segment antérieur de la capsule interne (Cia). Le noyau lenti-
culai¡'( ! est formé de quatre segments, le putamen (NL3) et le globus pallidus
(NL2,i'/)' dont le segment interne est subdivisé ( ? ) par une petite lamelle médul-
laire, supplémentaire, mais constante. A la partie antéro-interne du segment moyen
(NL.,), se trouve la surface de section de la commissure antérieure (coa) qui revêt la
forme d'un ovale, et se caractérise par son aspect blanc et nacré. Les libres des
lames médullaires du noyau lenticulaire se réunissent en un faisceau, l'anse du
noyau lenticulaire (Al), qui contourne l'extrémité antérieure du segment postérieur
de la capsule interne (Cip), qu'il sépare des derniers vestiges du segment antérieur
(Cia). La partie la plus large de l'anse du noyau lenticulaire est visible sur la coupe
suivante n° 70 (nu. 330); elle siège à la face inférieure du globus pallidus dans
la région désignée sous le nom de substance innominée de Ileichel'l (Stil ou d'anse
pédonculaire de Gratiolet. Quelques fibres de l'anse du noyau lenticulaire traver-
sent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) pour se rendre dans la région
de la calotte, mais le plus grand nombre le contourne en avant et en dedans.
La couche optique a disparu, elle n'est plus représentée que par sa partie
postérieure et libre, le pulvinar (Pul), dans lequel apparaissent les premiers
indices d'un noyau de nouvelle formation, le corps genouillé externe (Cge) qui
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 421
appartient au système visuel.- Cette coupe intéresse en effet la région sous-
optique de Forel, qui représente une des régions les plus importantes du tronc
encéphalique, par la multiplicité des fibres qui y passent, s'y terminent ou y
prennent leur origine, ainsi que par la variété et la disposition des noyaux gris.
Cette région représente en effet une région de transition entre la capsule interne
et le pédoncule cérébral. , .
On trouve dans cette région limitée en dedans par la substance grise centrale
(Sge) du troisième ventricule (Va) différents noyaux, à savoir :
En dehors le corps de Luys (CL), en dedans et en arrière le noyau rouge (NR),
enfin entre le noyau rouge et le pulvinar (Pul), le corps genouillé interne (Cgi).
" Le corps de Luys (CL) se présente sous l'aspect d'une lentille biconvexe,
enclavée dans le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et reçoit la plus
grande. partie des fibres horizontales qui transversent cette dernière. En avant,
il est entouré par l'anse du noyau lenticulaire (Al), en arrière et en dedans il est
en rapport avec la capsule du noyau rouge. Les radiations- de la calotte (RC)
le séparent du corps genouillé interne (Cgi). ,
Le noyau rouge (NR) est arrondi, occupe la partie postéro-interne de la région : sous-optique et présente à sa partie interne un faisceau sectionné transversale-
ment, nettement délimité, le faisceau 9-et ? ,oflexus de Meynert (FM).
Le corps genouillé interne (Cgi) fait saillie à la partie postérieure de la région
sous-optique. Il se présente sous l'aspect d'un noyau ovalaire, situé en avant et
en dehors du tubercule quadrijumeau antérieur. (Qa) et de son bras connectif (BrQa).
Les faisceaux blancs de la région sous-optique de Forel sont constitués sur
cette coupe par la capsule du noyau rouge qui sur la coupe précédente reçoit le
faisceau lenticulaire de Forel (FI, coupe n° 65 [fig. z28par les radiations de la
calotte (RC) qui émanent de la capsule du"noyau rouge, enfin en avant et en dedans,
par l'anse du noyau lenticulaire (Al). Dans la substance grise centrale (Sge), on
trouve la section perpendiculaire de deux faisceaux, l'antérieur plus volumineux
est situé en arrière de la lame terminale embryonnaire (It), il représente le pilier
antérieur du trigone (Tga) et se termine dans le tubercule mamillaire. Il se pré-
sente sur les coupes sous la forme d'un faisceau lâchement fasciculé. Le pos-
térieur, le faisceau de Vicq d'Azyr (VA), se présente sous l'aspect d'un faisceau
de fibres compactes et fines. Ces deux faisceaux sont séparés l'un de l'autre par
un assez grand intervalle, plus bas, ils se rapprochent, et se rendent l'un et
l'autre dans le tubercule mamillaire ; le pilier antérieur du trigone se termine
dans ce tubercule, le faisceau de Vicq d'Azyr y naît. -
Le tubercule quadrijumeau anté7'ieu7' (Qa) limite la région sous-optique en
arrière et en dedans. Il est nettement délimité en avant par la substance grise de
l'aqueduc de Sylvius (SAq) qui fait suite à la substance grise centrale (Sge) du
troisième ventricule.
Dans le pulvinar (Pul) se trouve le corps genouillé externe (Cge), réduit à une
mince lamelle de substance grise, dans laquelle s'irradient les fibres du'segment
rétro-lenticidaire de la capsule interne (Cirl) et en particulier les radiations
optiques de Gratiolet (RTh). Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) est un
pe,u moins long, mais plus épais que dans la région thalamique, et se rapproche
déjà par son aspect de celui du pied du pédoncule cérébral. En avant, il est limité
par l'anse du noyau lenticulaire (Al), en arrière par le corps genouillé externe
(Cge). Il est sillonné de fibres transversales,* s'étendant du noyau lenticulaire au
corps de Luys et appartenant en partie au système du faisceau lenticulaire de
422 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Forel (FI) (voy. Coupes microscopiques de la cahsccle inherne (ig. 309, 310]), en
partie à celui du corps de Luys (CL).
Fic.. 230. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 70, passant à 70 millimétrés
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 70 des fil{. 217 et 2t8. (Gran-
deur naturelle.)
Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. - CB, car-
refour olfactif de Broca. - Cc(g), genou du corps calleux. Ce, capsule externe. - Cge,
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 423
Mais il reçoit en outre à sa partie tout il fait postérieure des fibres hori-
zontales provenant du lobe temporal, en particulier des deuxième et troisième
circonvolutions temporales; ces fibres constituent le faisceau de Tiil'ck (FT) et des-
cendent avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) dans le pied du
pédoncule dont elles forment environ le cinquième externe. Ces fibres du faisceau,
de Tiil'ck dégénèrent, ainsi que l'un de nous l'a montré, à la suite de lésions limi-
tées il la partie moyenne du lobe temporal.
Coupe n° 70 (fig. 230), passant tu 2 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 70 des Ji-. 217 et 218). ,
Cette coupe passe par la substance innommée de Reichert (Sti) et la
partie supérieure du pédoncule cérébral (P). '
Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère de celle de la coupe précé-
dente que par la profondeur du sillon triradié ou incisure en H (f") et du sillon
collatéral (ot).
L'avant-mur (AI) présente un aspect fusiforme, il est mal délimité et morcelé
par des fibres blanches qui appartiennent en partie au faisceau, uncinalus (Fuj.
La substance grise .eou.e-nlrcnclynaai>v (Sge) et les fibres du genou du corps cal-
lenT : (Ce) sont encore reconnaissables dans la masse blanche du lobe frontal.
Entre les fibres du corps callrrtt.r et l'r-cm·c de la première circonvolution, limbique
(L,), on trouve les fibres horizontales du faisceau antérieur du cill ! lulwn(Cing [a])
qui ne se différencient pas du reste de la masse blanche du lobe frontal.
La couche sagittale du lobe occipilo-temporal est encore nette au niveau de
la paroi externe de la corne sphénoïdale (Vsph), mais elle ne dépasse guère la
deuxième circonvolution temporale (T,). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) est
très mal délimité, et se continue insensiblement avec les fibres de projection et
avec la capsule externe (Ce). Il n'est nettement circonscrit qu'à la partie posté-
rieure de la corne sphénoïdale. Le tapetum (Tap) très réduit de volume tapisse
d'une mince couche la paroi externe de la corne sphénoïdale.
Le corps strié est réduit il la tète du noyau caudé (NC), fusionnée avec le
putamen (NL.,). Dans la corne sphénoïdale, la queue du noyau caudé (NC) fait
encore saillie. Le globus pallidus a disparu.. ,
corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. Cingla), faisceau antérieur
du cingulum. - Cing(p), faisceau postérieur du cingulum. CL, corps de Luys. CM,
commissure de Meynert. - cm, sillon calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. -
D, gyrus descendons d'I : ckcr. ds, diverticule du subiculum. F,, rl ? F3, première,
deuxième et troisième circonvolutions'frontalcs. - f,, (" premier et troisième sillons frontaux.
- Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - fs, sillon
tardif (fissura scrotina de His). - i, sillon de l'insula. - la, insula antérieur. - io, sillon inter-
occipital. - io', incisure du sillon inter-occipital. - Ip, insula postérieur. - Fil, faisceau
uncinalus. Fus, lobule fusiforme. H, hippocampe. K, scissure calcarine. L,, pre-
mière circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lg, lobule lingual. - Lms, lame médul-
laize superficielle. - Il, lame terminale embryonnaire. - ma, sillon marginal antérieur.
znp, sillon marginal postérieur. - mF,, face interne de la première circonvolution frontale.
- NC, noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. - NL,, troisième segment du noyau
lenticulaire. - NR, noyau rouge. - Os, deuxième circonvolution occipitale. - oa, sillon occi-
pital antérieur. - ot, sillon collatéral. - P, pied du pédoncule cérébral. - Qa, tubercule
quadrijumeau antérieur. - Rnz, ruban de Reil médian. RTh, radiations thalamiques de
Gratiolet. - S (a), branche antérieure de la scissure de Sylvius. - Sq Aq, substance grise de
l'aqueduc de Sylvius. Sge, substance grise sous-épendymaire. - Sti, substance innommée,
de Reichert. so, sillon sus-orbitaire de Broca. - T,, T2, T3, première, deuxième et troisième
circonvolutions temporales. Tap, tapetum. - 1'ga, pilier antérieur du trigone. TgV, tri-
gons ou carrefour ventriculaire. - t ? partie verticale du sillon parallèle. - C ? incisure du
deuxième sillon temporal. \'3, troisième ventricule. - V, ruban de Vicq d'Azyr. - VA,
faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphénoïdale. - IV, zone de Wernicke.
424 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La région sous-optique contient déjà tous les éléments du pédoncule cél'é-
hi-al. En arrière, on trouve la section de l'aqueduc de Sylvius (Aq), entouré de
sa substance grise, et coiffé du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa). A la partie
moyenne, le noyau rouge (NR), le ruban de 7M médian (Rm), et près du raphé, en.
avant de l'aqueduc de Sylvius, le faisceau longitudinal postérieur (Flp). La partie
antéro-externe de la région sous-optique est constituée par le segment posté-
rieur de la capsule, interne, qui revêt déjà tous les caractères du pied du pédon-
cule (P), et qui décrit une courbe il concavité interne et postérieure, dans
laquelle est logée la lentille bi-cOllvexe,du corps de Luys (CL). En arrière du
pédoncule on trouve le corps genouillé interne (Cgi) très réduit de volume, et le
corps genouillé externe (Cge), facilement reconnaissable grâce a son aspect lamel-
laire et cordiforme. Au niveau de la partie externe du corps genouillé externe,
partie qui répond à sa face dorsale, on trouve une région triangulaire, la zone de
11%ernicl,w (W), dont la base coiffe le corps genouillé externe et dont le sommet
répond il la queue du noyau caudé (NC'). La face antérieure de cette zone est
séparée du pu/amen (NL.,) par les dernières fibres de projection du lobe occipito-
temporal, sa face postérieure concourt à former la lèvre supérieure de la fente
cérébrale de Bichat.
À la place du globus pallidus, on trouve une couche blanche, intermédiaire
entre le globus pallidus et la substance grise de l'espace perforé antérieur. C'est
la substance innominée de Reichert (Sti), l'anse pédonculaire de Gratiolet, constituée
en grande partie par les fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al) qui contour-
nent en dedans le pied du pédoncule cérébral. L'anse du noyau lenticulaire (Al)
ne peut guère être suivie au delà de la région pédonculaire supérieure, où ses
libres entrent, en partie dans la capsule blanche qui entoure le noyau rouge (NR),
en partie se dirigent en arrière, parallèlement au raphé, dont elles concourent
il former les fibres parallèles. Elles se confondent dans la région du noyau
supérieur de la troisième paire, avec le faisceau longitudinal postérieur (Flp).
La substance innommée de Reichert (Sti) est limitée, en avant et en arrière,
par deux faisceaux larges et volumineux de coloration blanc nacré; l'un et
l'autre sont en effet sectionnés parallèlement à la direction de leurs fibres.
L'antérieur est constitué par les parties latérales de la commissure blanche nu 1(;-
rieure (coa) que nous avons vue sectionnée dans sa partie moyenne sur les
coupes n°5 63 et 65 (fig. 227 et 228), et qui présentait sur la coupe n° 68
(fig. 229) une surface de section ovalaire. Elle constitue le système commissural
des deux lobes temporaux, et réunit l'extrémité antérieure du lobe temporal droit
il celle du lobe temporal gauche.
Le faisceau postérieur appartient au système de la bandelette optique. Il con-
tourne le segment postérieur de la capsule interne qui constitue déjà sur celle
coupe l'étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral (P). Les fibres les plus posté-
rieures s'insinuent entre le corps genouillé externe (Cge) et le pied du 1)(,*dfjii-
cule (P) et se terminent dans le corps genouillé interne (Cgi). Ces fibres, qui
entrent dans la constitution de la bandelette optique, n'appartiennent pas au
système visuel, mais bien à la commissure décrite par Guddeu, commissure qui ac-
compagne la bandelette optique jusqu'au chiasma et qui relie les deux cosys
genouillés internes (Voy. Coupes microscopiques).
Coupe n° 72 (fig. ° ? 31), passant à 2 millimètres au-dessous de la coupe
précédente (lignes 72 des fig. 217 et 218).
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 425
Cette coupe passe au-dessous de l'extrémité antérieure du sillon cal-
loso-marginal. Elle intéresse la base du cerveau au niveau de la substance
perforée antérieure (Spa) et le pied du pédoncule cérébral (P) au niveau de
la bandelette optique (II).
Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère guère de celle de la coupe
précédente. Comme la conne nasse au-dessous de l'extrémité antérip.1l1'p du sillon
calloso-znarin.ol, elle intéresse la face interne de la première ci2-co)î vo lit
tale (met), dont l'écorce se confond en arrière avec laszcGstance ri·ci ? htitTc ?
le pilier antérieur du trigone (Tga), et entre dans la constitution le la t^VfWft.
perforée antérieure (Spa).
Le corps strié est réduit à la tête du noyau caudé (NC) et à l'eatrrri'iikos é
rieure du putamen (NLJ ; un mince pédicule relie ce dernier à la partie recruta
nee ae ia queue du noyau caudé Le noyau caudé et le putamen ne cons-
tituent pas deux noyaux gris complètement séparés ; ils sont réunis et fusionnés
entre eux par la substance innommée de Reichert (Sti) et par la substance grise de
l'espace perforé antérieur (Spa) ; ils ne se différencient en effet que par leur colo-
ration plus ou moins foncée. La connexion intime de tous ces noyaux auxquels
on peut ajouter l'avant-nUlI' (AM) n'a rien qui doive étonner étant donnée leur
communauté d'origine.
En dehors du troisième segment du noyau lenticulaire (nez) et de la queue du
noyau caudé (NC'), se trouvent les fibres parallèles de la commissure antérieure
(coa). Dans l'espace compris entre la tête du noyau caudé (NC), la substance inno-
minée (Sti) et le pu/amen (NL.,), on trouve de nombreux orifices vasculaires,
disposés en trois ou quatre rangées, et qui correspondent il la partie externe
de la substance perforée antérieure de la base. La couche grise située en dedans
des orifices vasculaires correspond à la partie interne de la substance perforée
antérieure (Spa), et relie la substance innominée (Sti) au noyau caudé (NC) ; elle est
limitée en dedans par le dernier vestige de la substance grise centrale (Sgc), qui
entre déjà dans la constitution du tuber cinereum (Te) et de la partie profonde du
tubercule mamillaire (Tm). Dans la substance perforée antérieure (Spa) on trouve
les dernières fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al), qui contournent la partie
antéro-interne du pied du pédoncule cérébral (P), pour occuper la partie la plus
antérieure de la calotte, en avant du noyau rouge (NR), en dedans de la sub-
stance perforée postérieure (Spp). Cette coupe intéresse la partie postérieure du
tuber cinereum (Te) et par conséquent la partie la plus déclive du troisième ven-
tricule (Va), limitée en avant par la lame terminale embryonnaire (It), en arrière par
la substance perforée postérieure (Spp). En arrière du troisième ventricule on trouve
un orifice irrégulier, qui appartient à la surface extérieure du cerveau, en parti-
culier à la fossette interpédonculaire (Voy. Base du cerveau, p. 3c ? 1).
Le pied du pédoncule cérébral (P), embrassé par la bandelette optique (II) et le
corps genouillé externe (Cge), commence à se détacher de la base du cerveau à
laquelle il n'est relié que par sa partie antérieure, au niveau de la substance
perforée antérieure.
Dans le pédoncule (P) on reconnaît les trois régions qui le constituent : la
région postérieure ou région des tubercules quadrij umeaux (Qa), située en arrière
de l'aqueduc de Sylvius (Aq), la région moyenne ou région de la calotte conte-
nant le noyau rouge (NR), le ruban de lcil médian (Rm) et le faisceau longitudinal
postérieur (Flp) ; la région inférieure ou pied du pédoncule (P) séparée de
426 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
la région précédente par une bande de substance grise très colorée, le locus
niger de Sommering (Ln), qui occupe la place du corps de Luys de la coupe pré-
Fin. 231. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 72, passant à .î2 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 72 des fig. 217 et 218. (Gran-
deur naturelle.)
Al, anse lenticulaire. - AM, avant-mur. - Ag, aqueduc de Sylvius. ,- CA, corne d'Ammon.
Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. -
coa, commissure antérieure. D,gyrus descendons d'Eckcr. ds, diverticule du subiculum.
F,, 7''B, P3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - f3, troisième sillon
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 427
cèdent. En dehors du pédoncule on trouve la bandelette optique (II) qui s'irradie
en arrière dans le corps genouillé externe (Cge).
Les parties constituantes du pédoncule ne sont indiquées sur ces dessins que
dans leurs rapports avec la région sous-optique et la base du cerveau anté-
rieur. Nous renvoyons aux coupes microscopiques, pour tout ce qui concerne
la texture proprement dite des pédoncules cérébraux.
Coupe n° 75 (fig. 232), passant à 3 millimètres au-dessous de la coupe
précédente (lignes 75 des fig. 217 et 218).
Cette coupe passe par la bandelette optique (II), le noyau amygdalicoa
(NA) et la partie inférieure du corps strié.
Écorce. - L'écorce de cette coupe ne diffère pas sensiblement de celle des
coupes nos 70 et 72 (fig. 30 et 231) et auxquelles nous renvoyons. Il n'en est
pas de même de la partie centrale. La bandelette optique (II) est ici sectionnée
dans toute sa longueur; le pédoncule cérébral (P) est séparé de la base du cer-
veau et il est facile de reconnaître dans sa constitution : l° l'étage inférieur ou
le pied du pédoncule (P); 20 l'étage moyen ou la région du noyau rouge (NR),
séparé du précédent par le locus niger (Ln) et dans lequel on trouve la surface
de section du ruban de /<'e<7 médian (Rm), du faisceau loccifrcdi.ual postreriezcr(Iilp),
ainsi que des faisceaux radiculaires de la 3° paire (III); 3° l'étage supérieur enfin
ou région des tubercules quadrijumeaux (qu), limitée en avant par l'aqueduc de
Sylvius (Aq) et la substance grise centrale de l'aqueduc (SgAq).
Le pied du pédoncule cérébral (P) est embrassé en avant par la bandelette
optique (II) qui se continue en arrière avec le corps genouillé exterzte(Cge). l.aparlie
moyenne de la bandelette optique est rétrécie, comme étranglée, et ce fait est impor-
lant à retenir. Dans toute la série des coupes horizontales, macro et microsco-
piques, la bandelette optique présente cet aspect étranglé. L'étranglement tient à
une torsion des libres sur leur axe. Dans toute sa moitié postérieure, la bandelette
optique (II) s'applique contre le pied du pédoncule cércbral (P) et présente deux
faces latérales, interne et externe, un bord inférieur et un bord supérieur.
Dans sa partie antérieure, au contraire, la bandelette s'étale jusqu'au niveau du
chiasma, ses faces deviennent inférieure et supérieure, ses bords interne et ex-
terne. Le chiasma n'est pas intéressé sur la coupe, et la bandelette se perd dans
la substance grise du tuber cinereum (Te). Dans ce triangle gris est englobé,
frontal. - 1·', champ de Forel. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longi-
tudinal postérieur. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. - fa, troisième sillon
frontal. - H, hippocampe. - I, insula. - io, sillon inter-occipital. - K, scissure calcarine.-
L,, première circonvolution limbique. - Lg, lobule lingual. - le, lame cornée. - Lms, lame
médullaire superficielle. - Ln, locus niger. - ll, lame terminale embryonnaire. ma, sillon
marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. - fiice interne de la première cir-
convolution frontale. - NC, tronc du noyau caude. - VC', queue du noyau caudé. - \Z,.
troisième segment du noyau lenticulaire. - VR, noyau rouge. - Oi, deuxième circonvolution
occipitale. - oa, sillon occipital antérieur de Wcrnicke. of, sillon collatéral. P, pied ou
étage inférieur du pédoncule cérébral. itrl, pli rétro-limbique. -Qa, tubercule quadrijumeau
antérieur. - Rm, ruban de Reil médian. - RTh, radiations thalamiques de Gratiolet. - Sge,
substance grise centrale. -Sge, substance grise sous-épendymaire. so, sillon sus-orbitaire
de Broca. - Spa, substance perforée antérieure. - Spp, substance perforée postérieure. -
SR, substance réticulée. - Sti, substance innominée de Reichert. - 7 ? 1 ? T3, première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. - l, 12, premier et deuxième sillons tem-
poraux. - Tap, tapetum. - Te, tuber cinereum. - Tga, pilier antérieur du trigone. - Tm,
tubercule mamillaire. - Va, troisième ventricule. V, ruban de Vicq d'Azyr. - VA, faisceau
de Vicq d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - II, bandelette optique.
Ik28 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. '
en arrière, le /ubel.culema11tillail.e(Tm)etlepiliel.antél.ieu1.dut1.igone(Tga).
A la base du cerveau antérieur, immédiatement en avant et en dehors de la
Fin. 232. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 75, passant Ù. 7;) 73 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes '7a des flg. 217 et 218. (Gran-
deur naturelle.)
AM, avant-mur. - Ay, aqueduc de Sylvius. - Cif, corne d'Ammon. - Cc, corps calleux.
- Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps -ciiouillé externe. - cm, sillon calloso-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 429
bandelette optique (II), on trouve la couche grise de la substance perforée anlé-
rieure (Spa), séparée de la bandelette optique (II) par une rainure qui appartient à
l'espace perforé antérieur. L'écorce de la première circonvolution limbique (L,) se
continue insensiblement avec la substance grise de l'espace perforé antérieur et le
noyau caudé (NC). Ce noyau ne forme qu'un très petit îlot qui appartient à la
tête du noyau caudé. Sa queue (NC') se fusionne avec le noyau amygdalien (NA)
et avec la substance innommée de Reichert (Sti). En dehors de ces noyaux, on
trouve les derniers vestiges de l'avat7t-nexc· (AM), que le faisceau uncinatus (Fu)
sépare en avant et en arrière de l'écorce de l'insula (I). Ce faisceau, qui apparaît
déjà sur les coupes précédentes, constitue le faisceau d'association des circon-
valu/ions de l'entrée de la scissure de S ! Ilviiis; il réunit la pointe du lobe temporal
à la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (os.,).
La corne sphénoïdale (Vsph) est sectionnée presque parallèlement a sa lon-
gueur. Sa paroi externe est formée, d'avant en arrière, par le noyau amygdalien
(NA) réuni à la queue du noyau caudé (NC') et par le tapetum (Tap), en dehors
duquel on trouve, comme précédemment, les fibres de projection du lobe splu;-
noïdal et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). En dedans, la corne sphénoïdale
se prolonge dans la circonvolution de l'hippocampe (H) en formant le diverticule
du subiculum (ds), et ce prolongement est entouré par les fibres du trigone
et celles du faisceau postérieur du cingulum..
Dans cette région, la surface de section du cingulum est caractéristique;
elle présente un aspect triangulaire, dont la base correspond au fond du diver-
ticule du subiculum (ds). La paroi interne de la corne sphénoïdale est formée en
arrière par la corne d'Ammon (CA) et la circonvolution godronnée (Cg), en avant
par une mince lamelle qui ferme la corne sphénoïdale en avant, appartient à la
paroi interne de l'hémisphère et se continue avec la couche épilhéliale qui re-
couvre les plexus choroïdes du ventricule latéral. Cette mince lamelle située
en avant des plexus choroïdes a été décrite par Aeby sous le nom de voile ter-
minal (vélum terminale) (vt).
Coupe n° 78 (fig. 233), passant à 6 millimètres au-dessous de la pré-
cédente (lignes 78 des fig. 217 et oh8)..
Cette coupe passe par le seuil de l'insula (I), le noyau amygdalien (NA)
marginal. - D, gyrus descendens d'Eckcr. ds, diverticule du subiculum. Epp, espace
perforé postérieur. - F,, F" Fa, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. -
troisième sillon frontal. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudi-
nal postérieur. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. 11, hippocampe.
1, insula. - K, scissure calcarine. - L, première circonvolution limbique. te, lame cornée.
- Lg, lobule lingual. - Lms, lame médullaire superficielle. - Ln, locus niger. - il, lame
terminale embryonnaire. mh ? face interne de la première circonvolution frontale.
.VA, noyau amygdalien. - NC, noyau caudé. - 'C', queue du noyau caudé. - NR, noyau
rouge. - 0" 03, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - 0" deuxième sillon
occipital. - oa, sillon occipital antérieur de Wcrnicke. oi, sillon collatéral. - P, pied du
pédoncule cérébral. - mi, pli rétro-limbique. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur.
Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de Gratiolet. SgAq, substance
grise de l'aqueduc de Sylvius. - Sge, substance grise sous-pendymaire. - Spa, substance
perforée antérieure. - Spp, substance perforée postérieure. - Sti, substance innommée de
Reichert. - T,, Ts, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. <., 1 ?
premier et deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - Tc, tuber cinereum. Tga,
pilier antérieur du trigone. - Tm, tubercule mamillaire. - 1 ? troisième ventricule. - V,
ruban de Vicq d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale. - st, velum terminale d'.Eby. Il, ]¡Iln-
dclette optique. - Il], faisceaux radiculaires de la troisième paire.
) -
430 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
et la circonvolution du crochet (U); elle intéresse le point de jonclion du
lobule orbitaire et du lobe temporo-sphénoïdal.
Fie. 233. Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 78, passant à 78 millimètres
- (lu bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 78 des fig. 217 et 218. (Grandeur naturelle.)
CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronnée. - Il, gyrus descendens cl·Ecker. -
ds, diverticule du subiculum. - Epa, espace perforé antérieur. - F,, P2, 1·i, première,
deuxième et troisième circonvolutions frontales. f3, troisième sillon frontal. - f4, quatrième
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 431
Écorce. - Dans le lobule orbitaire on reconnaît, en dedans la face interne
de la première circonvolution frontale (mF, ) avec le premier vestige du sillon olfac-
tir (fI), en dehors la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF.,)
et le sillon en H (f3) qui la sépare en avant d'une languette appartenant à la
deuxième circonvolution frontale (F2). Au niveau de l'espace perforé antérieur
(Epa), l'écorce de la troisième circonvolution frontale (F3) se continue avec celle
de la face interne de la première circonvolution frontale (mF,); elle est séparée
du seuil de l'insula (I) par une mince lamelle blanche qui appartient aux fibres
tangentielles de la région. En arrière de celte lamelle, l'écorce de l'insula se
continue avec celle de la circonvolution du crochet (U) et avec le noyau ou-
dalien (NA). D'avant en arrière nous trouvons sur la face externe du lobe tellljJol'o-
occipilal les trois circonvolutions temporales (T T=, T), le sillon occipital anté-
rieur (oa), une petite partie de la troisième circonvolution occipitale (p.) qui se
continue en avant et en dedans avec le lobule fusiforme (Fus), et la deuxième
circonvolution occipitale (02) qui se continue en dedans avec le lobule lingual
(Lg). Le sillon collatéral (ot) sépare le lobule lingual (Lg) du lobule fusiforme (Fus)
et le subdivise en trois parties, une partie postérieure qui appartient à la pointe
occipitale, un îlot moyen, et une languette antérieure qui représente le pli d'in-
sertion du lobe lingual sur la circonvolution, de l'hippocampe (H) ou pli rétro-
limbique de Broca Le sillon de l'hippocampe (h) est extrêmement profond
et largement ouvert en dehors. La coupe intéresse, en effet, la partie antérieure
de ce sillon, immédiatement en arrière de la circonvolution du crochet (U). La
corne sphénoïdale (Vsph) est intéressée comme sur la coupe précédente. Sa paroi
interne est formée par la corne d'A ? it ? io)i (CA) et l'extrémité antérieure du pilier
postérieur du trigone (Tgp) dont le sommet s'insère sur la circonvolution du
crochet (U). La coupe passe au-dessous du voile terminal d'Aeby et des plexus
choroïdes, de telle sorte que c'est la circonvolution du crochet (U) qui concourt
à limiter la corne sphénoïdale en avant. La paroi externe de celte dernière est
formée par le noyau a1l ? Jgdalien (NA), intimement uni à la queue du noyau caudé
(NC'), puis par le tapetum (Tap) recouvert par des fibres de projection, apparte-
nant au système des radiations thalamiques (RTh) et par le faisceau longitudinal
inférieur (Fli).
Les libres d'association ne présentent rien de particulier à noter dans les
extrémités frontale et occipitale, mais au niveau du dernier vestige de l'insula (I),
on trouve les fibres du faisceau uncinatus (Fu), situées de chaque côté de
l'écorce de la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF.,) et de
l'écorce insulaire. '
Coupe n" 82 (fig. 234), passant à 4 millimètres au-dessous de la précé-
dente (lignes 82 des fig. 217 et 218.
sillon frontal ou sillon olfactif. - ? faisceau longitudinal inférieur. Fu, faisceau unci-
natus. - Fus, lobule fusiforme. - Il, hippocampe. h, sillon de l'hippocampe. - I, insula.
mut,, face interne de la première circonvolution frontale. Gg, lobule lingual. Lms, lame
médullaire superficielle. - mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - NA,
noyau amydalicn. -NC', queue du noyau caudé. - 0" 0" deuxième et troisième circonvolu-
tions occipitales. o, deuxième sillon occipital. - or ? partie orbitaire de la troisième cir-
convolution frontale. - oa, sillon occipital antérieur de Vcrnicl : c. - ot, sillon collatéral. -
arl, pli rétro-limbique. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. S(a), branche antérieure
de la scissure de Sylvius. - Spa, substance perforée antérieure. - T,, 7's, T ? première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t,, sillon parallèle. Tap, tapetum.
Tgp, pilier postérieur du trigone. - U, circonvolution du crochet. - V, ruban de Vicq
d'Azyr. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.
432 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cette coupe sectionne les parties inférieures de l'hémisphère cérébral;
elle rase le lobule orbitaire, intéresse le gyrus reclus (mF,), le sillon
olfactif (f;) et le trigone olfactif (Tol), la circonvolution du crochet (U) et
l'extrémité antéro-inférieure de la corne sphénoïdale.
Fic.. 234. - Coupe horizontale de l'hémisphère droit, n° 82, passant il 82 millimètres
au-dessous du bord supérieur de l'hémisphère. Lignes 82 des fig. 217 et 218. (Gran-
dur naturelle.)
CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronnée. - D, gyrus descendons d'Eckcr.
- ds, diverticule du subiculum. - F,, F3, première et troisième circonvolutions frontales. -
fa, troisième sillon frontal. - ? sillon olfactif. Fli, faisceau longitudinal inférieur. -
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. lui-33
Écorce. - L'écorce du lobule orbitaire et celle du lobe slÎcrid+;ta ocah· ? %'
complètement séparées l'une de l'autre, par la vallée de ,Sr/loius(G ? e=lbfntler
orbitaire est intéressé au niveau du gyrus rectus (mF,) et de la partie orbitaire des
première et troisième circonvolutions frontales (Fu F3). Un sillon profond, le troi-
sième sillon frontal ou sillon en ff{i3), limite la partie orbitaire de la première cir-
convolution frontale en dehors, et la sépare de la partie orbitaire de la deuxième
circonvolution frontale, et qui fait défaut sur cette coupe. Une incisure postéro-
interne appartenant au sillon en H, sépare la première circonvolution frontale (F,),
de la partie orbitaire de la troisième frontale (F). Cette dernière forme en effet
(voy. Face inférieure du cerveau, fig. 183) la limite antérieure de l'espace perforé
antérieur. A la partie postérieure du sillon olfactif, on trouve une surface de
section triangulaire, appartenant au trigone olfactif (Toi).
L'écorce du lobe terzpor°o-occipital comprend d'avant en arrière : la face ex-
terne de la première circonvolution temporale (T,), la deuxième circonvolution
temporale (T2) dans presque toute son étendue, la troisième circonvolution, tempo-
rale ('1.,) et la face externe des deuxième et troisième circonvolutions occipitales
(020,J. Au niveau de la deuxième circonvolution temporale (T.,), on trouve deux
sillons antéro-postéricurs, l'externe appartient au deuxième sillon temporal (t.,),
l'interne représente une incisure du sillon, collatéral (of). Cette incisure se con-
tinue à la face externe avec le sillon occipital antérieur de IŸer·rriche (oa). A la face
interne, nous trouvons, d'avant en arrière : la circonvolution du crochet (U), un
sillon profond, le sillon de l'hippocampe (h) qui produit dans la corne sphénoï-
dale (Vsph) la saillie de la corne d'=lrz7)coJl (CA). Dans le fond du sillon de l'hip-
pocampe (h), on trouve la circonvolution, godronnée (Cg) et des incisures qui
correspondent aux digitalions de la corne d'Ammon. En arrière du sillon de
l'hippocampe on trouve : la circonvolution de l'hippocampe (H) revêtue de la
substance réticulée d'Arnold (Lms), puis le lobule fusiforme (Fus), que le sillon
collatéral (ot) sépare en avant de la circonvolution de l'hippocampe (II), en
arrière du lobule lingual (Lg). Le lobule lingual (Lg) forme la pointe occipitale
et se continue à la face externe, avec la deuxième circonvolution occipitale (0.,).
Cette coupe n'intéresse que l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale
(Vsph) qui décrit un arc autour du sillon de l'hippocampe (h), arc dont le segment
postérieur correspond au diverticule du. subiculum (ds). Le noyau caudé a dis-
paru, on ne trouve, comme noyau appartenant à la base du cerveau antérieur,
que le noyau muyydalien (NA), qui se confond en dedans avec l'écorce de la cir-
convolution du crochet (U). En avant, le faisceau uncinalus (Fu) le sépare de
l'écorce temporale. La partie postérieure de la paroi externe de la corne sphé-
noïdale est limitée par le tapetum (Tap), en dehors duquel on trouve le faisceau
longitudinal inférieur (Fli). La couche des fibres de projection ou radiations tha-
lamiqucs (1'l'h) se confond ici avec celle des fibres d'association appartenant au
28
Fil. faisceau uncinatus. - Fils, lobule fusiforme. - H, circonvolution de l'hippocampe.
h, sillon de l'hippocampe. - ipo, scissure pré-occipitale. - Lg, lobule lingual. Li, lamina
involuta. - Tnxs, lame médullaire superficielle. - ml ? face interne de la première circonvo-
lution frontale. - NA, noyau amygdaiicn. - 0" 03, deuxième et troisième circonvolutions occi-
pitales. - 1· ? troisième circonvolution frontale. oa, sillon occipital antérieur de Wernicke.
- ol, sillon collatéral. - ol', incisure du sillon collatéral. - RTh, radiations optiques de
Gratiolet. - S, vallée de Sylvius. - Ti, 7'a, Va, première, deuxième et troisième circonvolu-
tions temporales. - Tap, tapetum, - 1,, sillon parallèle. - 1 ? deuxième sillon
Toi, tubercule olfactif. U, circonvolution du crochet. - V, ruban dP- : 1 ? 4t1(t1 : : lC ? "^r1» ?
T'.s, vallée de Sylvius. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral., 1 "ç'\\ v \ . '' ? $'
434 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
système du faisceau longitudinal inférieur (Fli). La paroi interne de la corne
sphénoïdale, est formée par la partie la plus large et la plus épaisse de la corne
d'Ammon (CA) qui embrasse l'extrémité antérieure de la circonvolution godronnée
(Cg), dont elle est séparée par une lame blanche festonnée, la laminllinvolutll
(Li). Cette dernière se continue au niveau du sillon de l'hippocampe (h) avec la
substance réticulée d'Arnold (Lms) qui représente la couche des fibres tangentielles
de l'écorce de la circonvolution de l'hippocampe (H).
B. COUPES VERTICO-TRANSVERSALES MACROSCOPIQUES
Cette série se compose de trente coupes, pratiquées d'avant en arrière,
du pôle frontal au pôle occipital, et correspondant aux lignes de
repère indiquées dans les figures 233 .et 236.
h'tc. 235.- Face interne d'un hémisphère droit durci dans les bichromates (3/4 grandeur
naturelle) destinée au repérage des coupes vertico-transversales macroscopiques.
Les lignes verticales correspondent aux numéros des coupes et indiquent, en mil-
limètres, la distance à laquelle chaque coupe a été pratiquée en arrière du pôle
frontal.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU.
43S
FiG. 236. Coupe horizontale, passant par la région thalamique de la capsule interne,
destinée au repérage des coupes vertico-transversales macroscopiques. (Grandeur
naturelle.) Les numéros des lignes correspondent à ceux de la figure précédente.
436 ANATO ? l1lE DES CENTRES NERVEUX.
Coupes nos 30, 33, 37, 40, 43, 46.
Coupe n° 30 (fig. 237), passant à 30 millimètres en arrière du pôle
frontal et correspondant aux lignes 30 des figures 235 et 236.
Coupe n° 33 (fig. 238), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 33 des figures 235 et 236.
Coupe n° 37 (fig. 239), passant à 4 millimètres en arrière de la précé
dente et correspondant aux lignes 37 des figures 235 et 236.
Coupe n° 40 (fig. 240), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 40 des figures 235 et 236.
Coupe n° 43 (fig. 41), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 43 des figures 235 et 236.
Coupe n° 46 (fig. 242), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 46 des figures 235 et 236.
Ces six coupes appartiennent au lobe frontal. La première (n° 30, lig.
237) passe en avant du genou du corps calleux, les cinq suivantes au niveau
de ce genou (Cc[g]). Les coupes nOS 37 à 46 (lig. 239-242) intéressent la
corne frontale du ventricule latéral (Vf), les coupes nos 40 à 46 (lig. 240-
242) intéressent en outre la tête du noyau caudé (NC) ainsi que l'extrémité
antérieure libre du lobe temporal.
Le lobe- frontal présente, sur toutes ces coupes, une face interne verti-
cale, une face externe convexe, et une face inférieure oblique en bas et en
dedans, plane ou légèrement concave. La face inférieure ou orbitaire
repose sur l'étage supérieur de la base du cràne; la face externe est en
rapport avec les bosses frontales; la face interne est réunie à celle du côté
opposé au niveau du genou du corps calleux (Cc[g]), et en est séparée en
avant (coupe n° 30), au-dessus et au-dessous du genou (coupes nos 33-
46), par la grande scissure inter-hémisphérique et la faux du cerveau.
Les coupes nos 40, 43 et 46 (fig. 240, 2-ici, 242) intéressent l'extré-
mité antérieure, libre, du lobe temporal, complètement séparée du lobe
frontal, par l'origine de la scissure de Sylvius (S), dans laquelle s'insinue
le bord postérieur tranchant de la petite aile du sphénoïde.
Écorce. - Les trois circonvolutions frontales désignées de haut en bas sous
le nom de première, deuxième et troisième (F Fi' F.i), prennent une part il peu
prés égale la constitution de la face externe de cette série de coupes. La
coupe n° 30 passe en avant du genou du corps calleux, en avant de la troisième
circonvolution frontale et n'intéresse à la face externe que les deux premières cir-
convolutions frontales (F,, F2), subdivisées par les nombreuses incisures du
miel' et du deuxième sillon frontal (f,, f).
Les coupes noS 33, 37 et 40 (fig. 238, 239, 240) intéressent le cap de la ? 0 ! -
sième circonvolution frontale (FaC) limitée en bas sur la coupe 33 par une inci-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 437
sure du deuxième sillon, frontal (f') et sur les coupes suivantes (nos 37-43
(fig. 239-241) par la branche horizontale antérieure, de la scissure de Sylvius (S[a]).
Le cap de la troisième circonvolution frontale (F3C) (fig. 238 et 239) est subdivisé
en deux parties inégales par l'incisure du cap (ic) ; la partie supérieure est en con-
nexionaveclepied de la t/'01-
sième circonvolution (/'011-
/ale(V¡); l'autre, inférieure,
triangulaire et. insigni-
fiante sur la coupe n° 37
(fig. 239), plus étendue sur
les coupes nos 40 et 43
(fis. 240, 241),-est séparée
de la partie orbitaire de
la troisième circonvolution
fi'ontale( oF 3),par 1abranche
horizontale antérieure de la
scissure de Sylvius (S[a]).
Sur la coupe n°43 (fig. 34))
apparaitlabranche verlicale
ascendante de la scissure de
Sylvius S(v), qui sépare du
pied de la troisième circon-
volution frontale (F3) la par-
tie supérieure du cap (fisc).
Deux circonvolutions
frontales, la première et la
troisième (F, et F,), concou-
rent il former sur cette sé-
rie de coupes la face Ol'Ú¿-
taire du lobe frontal. La
moitié externe est consti-
tuée par la partie orbitaire
de la /1'oisÙhne cil'convolll-
tion frontale (oF3), subdi-
visée par les incisures du
sillon en H (f3). La moitié
interne est formée par la
partie orbitaire de la pre-
mÎl)l'e ch'convola/ion {1'01l-
tale (oF,), que le sillon ol-
factif (t ? ), subdivise en une parue externe (or,) et une parue interne, ou gyrus
reclus (oF, [Gr]); celui-ci se continue au niveau du bord hémisphérique, avec
la face interne de la première circonvolution frontale (mF,).
En avant du genou du corps calleux (coupe n° 30 (fig. 237), la face interne
verticale du lobe frontal est formée à sa partie moyenne par la première cÏi'con-
volution limbique (L,) (gyrus (ol'nicatus, circonvolution du corps calleux), que le
sillon calloso-marginal (cm) sépare en haut et en bas de la face interne de la
première circonvolution frontale (mF,).
Le genou du corps calleux (Cc[g) (voy. coupes nos 33 à 46, fig. 238-21.),
luc. 237. Coupe \'crlico-trans\'er5ale de l'hémisphère
droit, n° 30, passant à 30 millimètres en arrière du
pôle frontal. Lignes 30 des fig. 235 et 230. (Grandeur
naturelle.)
Ce, corps calleux. - Cing, cingulum. - cm, sillon cal-
loso-marginal. - F,, Fi, première et deuxième circonvolu-
tions frontales. ? 3, premier, deuxième et troisième
sillons frontaux. f, sillon olfactif. - f ,. /'2, incisures
des premier et deuxième sillons frontaux. - Foa, forceps
antérieur du corps calleux. L,, première circonvolution
limbique. - mi" face interne de la première circonvolu-
tion frontale. - OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie
orbitairc de la premièrc circonvolution 1 ? ontale.-oF.( Gl') ,par-
tic orbitaire de la première circonvolution frontale (gyrus
reclus). - oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolu-
tion frontale. - pCH, pied do la couronne rayonnante.
438 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
divise la face interne du lobe frontal en deux parties inégales, qui comprennent
chacune la surface de section de la face interne de la première circonvolution
frontale (1111'\) et celle de la première circonvolution limbique (L,), séparées par le
sillon calloso-margillal (cm), peu marqué dans la partie inférieure de la face in-
terne, mais qui en incise pro-
fondément la partie supé-
rieure. En haut, la face interne
de la première circonvolution,
frontale (mF,) se continue à la
face externe, avec la première
circonvolution frontale (F,),
en bas avec le gyrus reclus
(oF,[Gr]). "
La première circonvolution
limbique (L,) est séparé du
genou du corps calleux par le
sinus du corps calleux (sec).
L'écorce limbique contourne
en crocliet ce sinus, puis s'ef-
file et s'applique sur la face
libre ou dorsale du corps cal-
leu.x (Ce), en formant le /tM ! «
lecttc (tec); cette disposition
se retrouve aussi bien dans la
partie supérieure, que dans la
partie inférieure de la face in-
terne du lobe frontal.
Ventricule latéral et
noyaux gris de la base.
La coupe n° 30 (fit. 237) passe
par la partie antérieure du
lobe frontal et n'intéresse pas
le ventricule latéral. La coupe
n° 33 (fig. 238) passe immé-
diatement en avant de la corne
frontale, et sectionne la sub-
stance grise sous-éperrd ? taire
(Sge) qui double la corne à ce
niveau. Les coupes nos 37 à
46 (fig. ? 39-°3 r3) intéressent il
un degré plus ou moins pro-
noncé la corne frontale (Vf),
dont la section vertico-transversale décrit une sorte de croissant autour de la
tète du noyau caudé (NC). La paroi interne de la corne frontale est toujours
formée par le genou du corps calleux (Cc[g]); la paroi exlerne par de la sub-
stance grise qui double les systèmes de fibres d'association et de projection.
Sur la coupe n° 37 (fig. 239) la substance grise est réduite il la couche sous-
épendymaire (Sge) qui double le ventricule latéral (VI). Sur la coupe n° 40
{Hg. 2W), un noyau gris, la tête du noyau caudé (NC) apparaît dans l'épaisseur
FiG. 238. - Coupe vertico-transversale de l'hémi-
sphère droit, n° 33, passant à 33 millimètres en
arrière du pôle frontal. Lignes 33 des fig. 23o et
230. (Grandeur naturelle.)
Ces], genoux du corps calleux. - Cing, cingulum
- cm, sillon calloso-marginal. - Fi, Fi, F3, première
deuxième et troisième circonvolutions frontales. -
7'C, cap de la troisième circonvolution frontale. -
ru, fi, /3, premier, deuxième et troisième sillons fron-
taux. - fui, sillon olfactif. - /'2, /3, incisure des pre-
mier et deuxième sillons frontaux. - L,, première
circonvolution limbique. - ¡¡¡F" circonvolution frontale
' interne. - OF, faisceau occipito-frontal. oF,, partie
orbitaire de la première circonvolution frontale. oF,{Gr)
gyrus recuis. - oF,, partie orbitaire de la troisième
circonvolution frontale. - pCR, pied de la couronne
rayonnante. - sec, sinus du corps calleux. Sge, sub-
stance grise sous-épendymuire. - tec, toenia tecta.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 439
de la substance grise sous-épcndyntaire (Sge) ; celle-ci se réduit à deux seg-
tnents, l'un supérieur, l'autre inférieur. Le segment supérieur (Sge) double la
bord externe du ventricule latéral et on peut le suivre dans toute la série des
coupes vertico-transversales, le long de l'étage supérieur du ventricule laté-
ral (zig. 240 à 256) ; au ni-
veau du carrefour venlricu-
laire ce segment supérieur
n'est plus reconnaissable
qu'au microscope. Le seg-
ment inférieur (Sge') assez
net au niveau de l'extré-
mité antérieure de la tète
du noyau caudé (NC), dimi-
nue rapidement à mesure
que la tête de ce noyau gran-
dit, et disparaît complète-
ment au niveau du bec du
corps calleux (Ce'), c'est-à-
dire au niveau de la limite
postérieure de la corne (l'on-
tale.
Les coupes nls 40, 43
et 46 (fig. 240-242) intéres-
sent la tète du noyau caudé
(NC), qui fait saillie dans
la corne frontale dont elle
forme en grande partie la
paroi externe. Le noyau
caudé (NC) est limité en
dehors par le pied de la
couronne rayonnante (pCR)
(coupe n° 40, fig. `3 40). Plus
loin (coupes nos 43 et 46,
fig. 2ho2), il est relié par
des ponts de substance grise
au troisième segment du
noyau lenticulaire (NL3) et
les fibres du pied de la cou-
l'onne rayonnante pCR, de-
venue alors le segment anté-
rieur de la capsule interne
(Cia), s'insinuent dans les
intervalles de ces ponts de
substance grise. La coupe n° 46 et les suivantes démontrent nettement que
le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3) appartien-
nent un même et seul noyau, le corps strié, que la capsule interne divise en deux
parties, l'une interne, intra-veulriculairc ou noyau caudé, l'autre externe, exlra-
ventriculaire, ou noyau lenticulaire.
Substance blanche. Dans la masse blanche de cette série de coupes
FiG. 23'J. Coupe vcrtico-transversale de l'hémisphère
droit, n° 37, passant à 37 millimètres du pôle frontal.
Lignes 37 des fig. `>3 et 236. (Grandeur naturelle.)
Arc, faisceau arqué. - Cet ! ]), genou du corps calleux. -
Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre
ovale. -1"" r2, r.1, première, deuxième et troisième circon-
volutions frontalcs.-F,C, cap de la troisième circonvolution
frontale. - f,, f2, f3, premier, deuxième et troisième sillons
frontaux. - (" incisure du deuxième sillon frontal. f,,
sillon olfactif. - ic, incisure du cap. L,, première cir-
convolution limbique. - OF, faisceau occipito-frontal.
mF,, face interne de la première circonvolution frontale.
oF,, partie orbitaire de la première circonvolution frontale.
oF(Gr), partie orbitaire de la première circonvolution
frontale (gyrus reclus). - oF,, partie orbitaire de la troi-
sième circonvolution frontale. pCli, pied de la couronne
rayonnante.S(H), branche antérieure de la scissure de Syl-
vius. - sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise
sous-épendymaire. -le, tænia tecta. J'L, ventricule latéral.
440 AX AT07l1lE DES CENTRES NERVEUX.
nous retrouvons les trois systèmes ordinaires de fibres : fibres d'association,
fibres commissurales, fibres de projection.
Le système des fibres de projection est constitué par le pied de la couronne
rayonnante ( ptt ),
dont les libres sont
dont tes libres sont.
sectionnées plus ou
moins obliquement
et par le segment an-
térieur de la capsule
interne (Cia), dont les
fibres sont vues en
coupe transversale.
Les coupes nos 30 il
40 (fig. 237-240), in-
téressent le segment
antérieur du pied de
la couronne rayon-
nante (pCR), qui se
présente ici sous l'as-
pect d'une lame ver-
licale,coudée, et dont
le coude correspond
il la partie orbitaire
de la troisième ci ?
convolution frontale
(oF3). Large dans sa
partie supérieure ,
cette lame s'effile
dans sa partie infé-
rieure, décrit uuc
courbe à concavité
externe, autour du
fond du sillon en Il
(f3), et se confond
avec le système des
fibres d'association
qui entoure le sillon,
olfactif '(fi). La partie
inférieure de la cott-
ronne rayonnante se
réduit de plus en
plus, il mesure que
les coupes se rappro-
chent de la tête du
noyau caudé (NC) et du segment antérieur de la capsule interne (Cia).
Le système de projection forme la paroi externe de la corne frontale du ventri-
cule latéral (VL) coupes nOs 37 et 40 (fig. 239 et 240). En avant du ventricule
latéral (VL), ce système est en rapport en dedans, avec le faisceau occipito-frontal
(OF), qui le sépare sur la coupe n° 30 (fig. 237) du forceps antérieur du corps
FIG. 240.- Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit,
n° 40, passant à 40 millimètres du pôle frontal. Lignes 40
des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
Cc(g), genou du corps calleux. -Cing, cingulum. - cm, sillon
calloso-marginal. CO, centre ovale. - Fi, ? z, fa, première,
deuxième et troisième circonvolutions frontales. - FaC, cap de la
troisième circonvolution frontale. - f,, f2, f3, première, deuxième
et troisième sillons frontaux. - fi, sillon olfactif. Fu, faisceau
uncinatus. - ic, incisure du cap. LI, première circonvolution
limbique. mF,, face interne de la première circonvolution. -
NC, noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie
orbitaire de la première circonvolution frontale. - oF,(Gr), gyrus
rectus. - or.3, partie orbitaire de la troisième circonvolution
frontale.-pCR, pied de la couronne rayonnante. - S(a), branche
antérieure de la scissure de Sylvius. -- sec, sinus du corps calleux. -
- Sge, substance grise sous-épendymaire. TA, Ts, première et
deuxième circonvolutions temporales.-t,, premier sillon temporal.
Il £ , ventricule latéral.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 4H
calleux (Foa) et sur les coupes nOS 33 et 37 (fiez. 238-239), de la substance grise
sous-épendynwil'e (Sge) qui double la corne frontale. Sur la coupe n040 (fig. 240)
apparaît la tête du noyau caudé (NC) qui s'insinue entre le système de projection
et le ventricule latéral (VL). Sur les coupes nos 43 et 46 (fig. 241-242), le pied de
la couronne rayonnante (pCR) se continue avec le segment antérieur de la capsule
ill/c1'1/C (Cia), qui passe entre le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau
lenticulaire (NL3), et qui est traversé par les ponts de substance grise qui relient
ces deux noyaux.
Le système des fibres commissurales est formé par le forceps antérieur (Foa) et
Fui. 241. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n" 43, passant à 43 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 43 des fig. 23 et 236. (Grandeur naturelle.)
Arc, faisceau arciforme. - Ce, corps calleux. - Cc', bec du corps calleux; g, genou du
corps calleux. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, ciugulum. - cm,
sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - F" F" F" première, deuxième et troisième
circonvolutions frontales. - F3C, cap de la troisième circonvolution frontale. - - fi, f2, /3,
premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - fa, sillon olfactif. - Fu, faisceau unci-
natus. - ic, incisure du cap. - L,, première circonvolution limbique. - 111fut, face interne
de la première circonvolution frontale.fC, noyau caudé. NL3, troisième segment du noyau
lenticulaire (putamen). - OF, faisceau occipito-frontal.- oF,, partie orbitaire de la première
circonvolution frontale. - oF,(Go), gyrus reclus. - or ? partie orbitaire de la troisième cir-
convolution frontale. S(6t), S[p), S(v), brandies antérieure, postérieure et verticale de la scis-
sure de Sylvius. Sec, sinus du corps calleux. Sge, substance grise sous-épendymaire. T,, 7 ?
première et deuxième circonvolutions temporales.- t,, 12, premier et deuxième sillons temporaux.
442 AKATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
le genou du corps calleux (Ce [g]). Sur la coupe n° 30 (fig. 237), la section trans-
yersale du forceps an-
léoieur (Foa), affecte la
forme d'une raquette,
dont la queue se con-
fond au-dessus du sil-
lon olfactif (1 ? ) avec le
système des fibres de
projection. Les autres
coupes intéressent le
genou du corps calleux
(Ce [g]), dont la partie
interne est formée de
fibres transversales
presque parallèles, la
partie externe par des
fibres qui s'infléchis-
sent en avant, en haut
et en bas, et qui pré-
sentent un aspect pa-
naché sur les cerveaux
durcis par les bichro-
mates. Sur les coupes
nOS 40, 43 et 46 (fig.
240-242) le genou du
corps calleux comprend
deux parties. La par-
tic supérieure, épaisse,
se continue sur les
coupes ultérieures avec
le tronc du corps cal-
leux (Ce), la partie in-
férieure s'amincit et
s'effile pour former le
bec du corps calleux
(Ce') (coupes nOs 46 et
55, fij. 242-243).
Le système des fi-
bi-es d'association com-
prend : les longs et les
courts faisceaux d'asso-
cialiuu; les premiers
sont représentés par le
cingulum (Cin),le/ûis-
ceau occipito-frontal
(OF), le faisceau arqué
(Arc) et le faisceau
uncinalus (Fu).
Le cingulum (Cing) appartient au lobe limbique- (L,), et contourne le sinus du
Fig. 242. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit,
n° 46, passant à 46 millimètres en arrière du pote frontal.
Lignes 46 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
AM, avant-mur. - Arc, faisceau arciforme. Ce, corps
calleux. Ce', bec du corps calleux (rostrum). Ce, capsule
externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. -
Cing, cingulum.. en ? , sillon calloso-marginal. CO, centre
ovale. F,, Fs, F3, première, deuxième et troisième circon-
volutions frontales. - f,, premier sillon frontal. - Fu, fais-
ceau uncinatus. - L,, première circonvolution limbique, z
face interne de la première cirronvolution frontale. NC,
noyau caudé. - Nul" troisième segment du noyau lenticulaire
(putamen). OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie orbi-
taire de la première circonvolution frontale. - ol'i(Gr), partie
orbitaire de la première circonvolution frontale (gyrus rectus).
- oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale.
l'ol, pédoncule olfactif. - pri, sillon prérolandique inférieur. -
Sec, sillon du corps calleux. - Sge, substance grise centrale.
SrJ), S(v), brandies postérieure et. verticale de la scissure de
Sylvius. T,, 7 ? 1 ? première, deuxième et troisième circon-
volutions temporales. - l,, 12, premier et deuxième sillons tem-
portaux. - lec, toenia tecta. - VI, ventricule latéral.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 443
corps calleux (sec) et le tania tecta (tec). Ce faisceau est intéressé deux fois sur
ces coupes, ainsi du reste que le sinus du corps calleux (sec), la première
circonvolution limbique (LI) et la face interne de la première circonvolution frontale
(mF,), parties qui appartiennent toutes au manteau cérébral, et qui comme telles
décrivent un arc autour de l'insula et des ganglions de la base. (Voy. tig. 177,
179, 182.) La surface de section du cingulum (Cing) présente un aspect triangu-
laire ou pyriforme, la base du triangle repose sur le corps calleux (Ce), le sommet
correspond au lobe limbique (L,). La partie du cingulum qui correspond au bec
du corps calleux (Ce') s'effile, s'atténue et disparaît sur la coupe n° 55 (fig. 243).
La partie supérieure du cingulum forme dans toute la série des coupes vertico-
transversales, un épais faisceau, qui présente, sur les coupes de cerveaux dur-
cis dans les bichromates, une coloration très-foncée. Sur les coupes passant
en avant du genou du corps calleux (Ce [g]), le cingulum est intéressé au niveau
du point où ses libres s'incurvent, et sur la coupe n° 30 (fig. 237), le triangle
supérieur foncé se continue en bas, avec une lame claire de fibres sectionnées
parallèlement, qui appartiennent au système du cingulum, et qui séparent le
forceps antérieur du corps calleux (Foa) de l'écorce de la première circonvolution
limbique (LI),
Faisceau occipito-frontal (OF). Ce faisceau qui met en connexion le lobe 1l'oil-
tal avec le lobe occipital, esta la paroi externe du ventricule, ce que le cingulum
est à sa paroi interne. Il se présente sous l'aspect d'une lame allongée et étroite,
située d'abord (coupe n° 30, fig. 237) entre le forceps antérieur du corps calleux
(Foa) et le pied de la couronne rayonnante (pCR), puis entre ce dernier et la sub-
stance grise sOlls-ëpendymaÍt'e (Sge) (coupes nos 33 et 37, fig. 238-239). Sa partie
inférieure ou orbitaire, se confond avec la partie correspondante du pied de la
couronne rayonnante (pCR) et du genou du corps calleux (Ce [gj), immédiatement
au-dessus du sillon olfactif (U)-
Lorsqu'apparait la tète du noyau caudé (NC) (coupe n° 40, fig. 240), le fais-
ceau occipito-frontal (OF) est refoulé en haut, et il double dans cette région le
bord externe du ventricule latéral (VL), dont il est séparé par la substance grise
sous-épendymaire (Sge), tandis que le pied de la couronne rayonnante (par) le
recouvre en dehors. Il est séparé du cingulum (Cing) par toute l'épaisseur du corps-
calleux (Ce). Dans les cas d'agénésie du corps calleux, le cingulum elle faisceau
ncciyilr>-fnorrtal ne forment qu'un seul et môme faisceau, volumineux, 11 direc-
tion antéro-postérieure, faisant quelquefois saillie au-dessous de l'écorce du
lobe limbique, qui dans ces cas est plus ou moins défiguré.
Le faisceau arqué ou longitudinal supérieur de Burdach (Arc) pourrait êlre
appelé faisceau de l'opercule il réunit la troisième circonvolution frontale
au lobe pariétal et au lobe temporal. Sur une série de coupes vertico-transver-
sales il se présente, sous l'aspect d'un faisceau foncé, mal délimité en dehors, où
il se confond avec les courtes fibres d'association de la troisième circonvolution
frontale (F3), mais par contre très nettement délimité en dedans, du côté du
centre ovale de Vieussens (CO). En haut, il se confond avec les fibres d'association
de la deuxième circonvolution frontale (F.,), en bas, il s'effile et se continue avec
le faisceau uncinalus (Fu) d'une part (coupes nos 40 et 43, ü ? t0-`3-li), et la
partie supérieure de la capsule externe (C), d'autre part (coupes nos 43 et 46,
fi. c ? .g.l- 3).
Le faisceau, uncinalus (Fu) constitue un faisceau fortement arqué, qui réunit
la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3) avec l'extrémité
444 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
antérieure du lobe temporal, en passant par le seuil de l'insula. Il se présente
sur ces coupes, sous l'aspect d'un faisceau foncé, irrégulier, qui est limité en
dedans par la capsule externe (Ce) (coupes nos 43 et 46, fig. 2< l-2t2) et qui se
confond en dehors, en haut et en bas, avec les courtes fibres d'association des
circonvolutions voisines.
11 est impossible de décrire des faisceaux distincts, dans l'ensemble des
fibres d'association du lobe frontal. Sauf pour les fibres en U du fond des sillons
on ne peut en effet décrire, comme faisceau distinct, un faisceau d'association
de la première (F,) ou de la deuxième circonvolution frontale (F2), ou bien des
circonvolutions du lobule orbitaire (oF,). Tout ce que l'on peut dire, c'est que
les fibres d'association sont d'autant plus courtes, qu'elles sont plus près du
fond des sillons, et d'autant plus longues, qu'elles appartiennent à des régions
de la substance blanche plus rapprochées du centre ovale (CO). Néanmoins,
l'ensemble des fibres d'association moyennes et courtes forme sur les coupes de
cerveaux durcis par les bichromates, une couche nettement distincte du centre
ovale (CO). Ce dernier est formé par l'intrication intime des fibres calleuses et
des fibres du système de projection. La séparation entre ces deux ordres de fibres,
système calleux ou commissural et de projection d'une part, système d'associa-
liorc d'autre part, n'est pas complète, car si les fonds des sillons sont tapissés
par de courtes fibres d'association, les crêtes des circonvolutions reçoivent des
libres des systèmes commissural et de projection, qui doivent nécessairement pour
y arriver, s'entre-croiser avec les fibres du système d'association. C'est là un fait
facile il constater sur les coupes microscopiques (voy. fig. ? 7Si, 280, 281, etc.).
Coupes nos 55, 60, 63, 66.
Coupe n° 55 (fib. z43), passant à 5S millimètres en arrière du pôle
frontal et correspondant aux lignes 35 des ligures 235 et 236.
Coupe n° 60 zig. 244), passant à 5 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 60 des figures 235 et 236.
Coupe n° 63 (fig. 2fi), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 63 des figures 235 et 236.
Coupe n° 66 (fig. zig), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 66 des figures z et 236.
Ces quatre coupes intéressent les circonvolutions antérieures de l'insula
(1), la partie inférieure de la circonvolution frontale ascendante (Fa), l' O/WI'-
cule rolandique (Opli) ou pli de passage 11-oîzlo-I)aî,l( ? Ial inférieur, et le lobe
temporal, immédiatement en arrière du seuil de l'insula.
La coupe n° 55 (fig. 23) passe au niveau de la circonvolution du cro-
chet (U), du bec du corps calleux (Ce') et du trigone olfactif (Toi) immédia-
tement en avant de l'espace perforé antérieur; la coupe n° 60 (lit. 21n), au
niveau de l'espace perforé antérieur (Spa) et de la partie moyenne de la
commissure antérieure (coa) ; la coupe n° 63 (fig. 245), au niveau du chiasma
des ol)ti(liies (11), de l'extrémité antérieure du thalamus (Th), du seg-
ment interne du nayaulellticulai/'e(NL1) et de l'extrémité antérieure du noyau
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 44 : ,
izterne(Ci(b]),du tzibegciize2,ezi ? 21 (Te) et de l'anse du noyau lenticulaire (Al).
Fie. 243. Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 55, passant à 55 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 55 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
AM, avant-mur. - Arc, faisceau arqué, - Cc, corps calleux. - Ce', bec du corps calleux.
Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule in-
terne. Ciug, cingulum. -cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - F,, F2, Fa, pre-
mière, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - f" premier sillon frontal. - Fa, cir-
convolution frontale ascendante. Fu, faisceau uncinatus. - l, insula. - it, incisure
temporale. - Li, première circonvolution limbique. - face interne de la première
circonvolution frontale. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal
postérieur de l'insula. - NC, noyau caudé. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire
(putamen). OF, faisceau occipito-frontal. oF, (G,'), partie orbitaire de lapremièrecirconvo-
lutin frontale (gyrus rectus). oh ? partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale. -
pCR, pied de la couronne rayonnante. - Sge, substance grise sous-épendymaire. SI, Sep-
tum lucidum. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. T,, 7's, T3, première,
deuxième et troisième circonvolutions teiiiporiles. - Tol, tubercule olfactif. - 11, t2, ta, premier,
deuxième et troisième sillons temporaux. - 17, ventricule latéral. \, pont de substance
grise unissant la partie inférieure des noyaux caudé et lenticulaire.
446 Av : ITOVI1)J DES CENTRES NERVEUX.
Dans cette série de coupes, ainsi que dans toutes celles qui suivront,
jusqu'au niveau de la partie postérieure du bourrelet du corps calleux, le
cerveau ne présentera plus trois faces^ comme au niveau du lobe frontal,
mais deux faces seulement. La face externe est convexe, l'interne est
très accidentée; plane dans sa moitié supérieure, située au-dessus du
bourrelet du corps calleux, elle est légèrement oblique en bas et en dehors
dans sa partie inférieure, qui correspond au lobe sphénoïdal ; la partie
moyenne est occupée par les gros ganglions de la base qui forment avec la
face interne du lobe sphénoïdal, une excavation profonde correspondant à
l'espace perforé antérieur (Spa) et au losange oolo-1),doiietil(iiï,e.
Écorce. -· A la face externe de cette série de coupes, nous trouvons au
niveau du lobe frontal, les deux premières circonvolutions frontales (Fj ! F2) et la
circonvolution frontale ascendante (Fa). La première circonvolution frontale (1<\),
large sur la coupe n° 55 (fig. 243), où elle est subdivisée par un profond sillon
accessoire, devient plus étroite sur les coupes suivantes. Il en est de même de
la deuxième circonvolution frontale (F2) que le premier sillon frontal (f,) sépare
de la circonvolution précédente, et que le sillon prérolandique inférieur (pri)
sépare de la circonvolution frontale ascendante (Fa). La coupe n° 55 intéresse
en oulre l'opercule frontal, c'est-à-dire le pied de la Iroi.siè7rtn, circonvolztliou-fioll-
tale (F3) au niveau de son insertion sur la frontale ascendante (Fa). Celle
dernière est très obliquement sectionnée sur la coupe n° 55 (tig. 243), où
elle est enclavée entre la troisième (1") et la deuxième circonvolution frontale
(1"2)' dont elle est séparée par le sillon prérolandique inférieur (pri). Les coupes
nos 60, 63 et 66 (fig. '241-246) intéressent l'extrémité inférieure de la cir-
convolution frontale ascendante (Fa), dans la partie qui concourt à la formation
de l'opercule rolandique (OpR). Les coupes nOS 63 et 66 (fig. ? 4S ? E6) inté-
ressent en outre l'extrémité inférieure de la scissure de Rolando (R) et la parlie
inférieure de la circonvolution pariétale ascendante (Pa). L'opercule rolandique
(OpR) est séparé du lobe temporal (T"T ? l'3) par la scissure de Sylvius (S[p]),
dans le fond de laquelle on trouve les circonvolutions antérieures de l'insula (1).
L'insula (I) est séparé de l'opercule rolandique (OpR) par le sillon marginal SII)JrJ-
rieur (ms), et du lobe temporal par le sillon, marginal inférieur ou postérieur
(mp). Au niveau du lobe temporal, nous trouvons les trois circonvolutions
temporales (T,, tu,, Te) et le commencement du lobule fusiforme (Fus). La
première circonvolution temporale (T,) est étroite et mince; elle présente une face
supérieure ou sylvienne, qui s'applique sur ]'ojJel'clrle,. une face externe, qui fait
partie de la convexité de l'hémisphère, et une face inférieure que le sillon
parallèle (t,), profond en général, sépare de la deuxième circonvolution tempo-
rale ('1'2)' La face inférieure du lobe temporal est constituée par le lobule f'usi-
forme (Fus) et la troisième circonvolution temporale (T.,), limitée en dehors parle
deuxième sillon temporal (t) et en dedans par la fusion du troisième sillon tempo-
ml et du sillon collatéral (ot+ t : ,). Sur les coupes nns 63 et 66 (tig. 245-246), le
lobule fusiforme (Fus) est délimité par une incisure du sillon collatéral (of). Sur
la coupe n° 60 (fig. 244), il se fusionne avec la circonvolution de l'hippocampe
(H) au niveau du pli 1(,,iiipol-o-liiiibiqte (7 : [1). (Voy fib. 179, 182, etc.)
A la face interne de l'hémisphère nous trouvons, au niveau du lobe
frontal, la face interne de la première circonvolution frontale (mF,), le sillon.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 447
caliosO-l1wl'gillal (cm) et la première circonvolution limbique (L,). La coupe
n" 55 (zig. 243) intéresse au-dessous du bec du corps calleux (Cc') l'extré-
mité antérieure, effilée, du lobe limbique (L,) au niveau de sa jonction avec
Fin. 244. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 60, passant il 00 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 60 des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle.)
AM, avant-mur. -11 Arc, faisceau arqué. Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. -Cex, cap-
sule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum cm, sillon
calloso-marginal. CO, centre ovale. coa, commissure antérieure. Fi, .j, première et
deuxième circonvolutions frontales. - premier sillon frontal. Fa, circonvolution frontale
ascendante. Pu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hip-
pocampe. - I, insula. - L,, première circonvolution limbique. - linge, lame médullaire
externe du noyau lenticulaire. - mai. face interne de la première circonvolution frontale.
mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - VC, noyau caudé. - NL3, NL ? troisième et
deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - oI.1, partie orbi-
taire de la troisième circonvolution frontale.o/, partie olfactive do la commissure antérieure.
OpR, opercule, rolandique. - ot + É3, union du sillon collatéral et du troisième sillon tem-
poral. ov, orifices vasculaires (artères lenticulo-cauclues). - pri, sillon prérolandique infé-
rieur. - Syc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épcndymaire. - SI, sep-
tum lucidum. S (y), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Spa, substance
perforée antérieure. - 7·,, 7·,, 1 ? première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.
- t,, f" la, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. U, circonvolution du cro-
clict. - VI, ventricule latéral.
448 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
la face interne de la première circonvolution frontale (mFj) ou gyrus reclus
(oF1[Gr]); la coupe intéresse en outre la partie postérieure du lobule orbitaire et
le tubercule olfactif (Tol), qui sépare le gyrus reclus (oF,[Gr]) de la partie orbitaire
de la troisième circonvolution frontale (oF3). L'écorce du lobule orbitaire se conti-
nue avec celle de l'insula (I) ; l'écorce de la face sylvienne de la première circon-
volution temporale (T;) se continue de. même avec celle dé la circonvolution du
crochet (U) dont elle est séparée par Yincisure temporale (it) (fig. 243). L'écorce
du lobe frontal et celle du lobe temporal se trouvent ainsi adossées sur cette
coupe, qui passe au niveau du seuil de l'insula. Sur les coupes qui passent en
arrière de l'espace perforé antérieur (Spa), l'écorce se comporte différemment :
l'écorce insulaire (I) se continue avec celle de la première temporale (T,) ; l'écorce
de la circonvolution du crochet (U) se confond insensiblement avec la substance
grise de l'espace perforé antérieur (Epa), ainsi qu'avec les ganglions de la base
(coupe n° 66, fig. 246), et, à la place des écorces fi°ozto-tenzporales adossées,
nous trouvons des fibres blanches, formées d'abord par des fibres du système
d'association, faisceau uncinatus (Fu), puis par des fibres du système commissural,
commissure antérieure (coa). " .
Noyaux gris de la base et ventricule latéral.
Coupe n° 55 (fig. 243). - Le noyau caudé (NC) et le noyau lenticulaire, dont
le troisième segment (NL,) apparaît seul ici, sont intimement unis et présentent
la forme d'un fer à cheval, dont la partie moyenne, située en dedans et en bas,
est formée par un large pont de substance grise (X) qui réunit la tête du noyau
caudé (NC) au putamen (NL.,). La face superficielle, libre, de la tête du noyau
caudé fait saillie dans le ventricule, et forme à elle seule la paroi externe du
ventricule latéral (VI). Sa face profonde envoie au putamen (NL3) de nombreux
ponts de substance grise, séparés par les fibres du segment antérieur de la cap-
sule interne (Cia). La face externe du putamen est lisse, nettement délimitée, et
séparée de l'avant-mur (AM) par une lamelle blanche, la capsule externe (Ce). Le
point de jonction (X) des noyaux caudé et lenticulaire, correspond au trigone ol-
factif (Tol) et à l'extrémité terminale de la première circonvolution limbique (L1),
dont il est séparé par le bec du corps calleux (Ce') et par quelques rares fibres du cin-
gulum. L'avant-mur (AM) est séparé de l'écorce de l'insula (1) par la capsule extrême
(Cex) et le faisceau uncinatus (Fu). Il reste néanmoins au niveau de son extrémité
supérieure, en connexion avec l'écorce insulaire, dont il représente d'après
Meynert la cinquième couche; à sa partie inférieure il se fusionne avec le troi-
sième segment du noyau lenticulaire (NLg) (coupes nos 60, 69 et 71, fig. 244, 247-248).
. Le ventricule latéral (VI) affecte une forme triangulaire à sommet inférieur.
Sa paroi externe est formée par la tête du noyau caudé (NC), sa paroi interne par
le septum lucidum (SI) et le bec du corps calleux (Ce'), sa paroi supérieure par le
corps calleux (Ce). Son bord externe est entouré de la substance grise sous-épen-
dymaire (Sge) qui le sépare du faisceau occipito-frontal (OF). '
. La masse blanche de cette coupe (n° 55) (fig. 243) diffère peu de celle de la pré-
cédente (n° 46) (fig. 242). Nous y. retrouvons les longs faisceaux d'association : le
cingulum (Cing), le faisceau occipito-frontal (OF), le faisceau arqué ou longitudi-
nal supérieur Arc) et le faisceau uncinatus (Fu). Dans le lobe temporal on ne peut
distinguer aucun faisceau. Les fibres courtes, comme les fibres longues d'associa-
tion, les fibres commissurales et de projection sont ici intimement enchevêtrées.
. Coupe n° 60 (fig. 244). - La paroi interne et la paroi supérieure du ventTi-
cule latéral (VI) sont toujours formées par le septum lucidum (SI) et le corps
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 449
calleux (Cc). Le noyau caudé (NC) ne forme plus que la partie supérieure de
sa paroi interne; dans l'angle inférieur du ventricule latéral, on trouve, en effet,
une couche de substance grise, la substance grise centrale (S-c), dans laquelle
29
lie 2t5. - Coupe vertico-transversale de 1 hémisphère droit, n° 63, passant a 63 miiii-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 63 des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle.)
Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. - Arc, faisceau arqué. - Ce, corps
calleux. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci (g), genou de la capsule
interne. - Cing, cingulum. -cm, sillon calloso-marginal. CO, centre ovale. - coa, com-
missure antérieure. - F,, r2, première et deuxième circonvolutions frontales. - f,, premier
sillon frontal. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fu, faisceau uncinatus.
Fus, lobule fusiforme.- I, insula.- L,, première circonvolution limbique, - 7nF,, fice interne
de la première circonvolution frontale. - mp, sillon marginal postérieur de l'insula. -
ms, sillon marginal supérieur de l'insula. NA, noyau amygdalien. XC, noyau caudé. -
NL3, 1. i. troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire. OF, faisceau occipito-
frontal. - OpR, opercule rolandique. - ot + t, union du sillon collatéral et du troisième
sillon temporal. - ot', incisure du sillon collatéral. - pri, sillon prérolandique inférieur.
It, scissure de Rolando.. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sge, subs-
tance grise centrale. - Sge, substance grise sous-vpendymaire. - Spa, substance perforée
antérieure. - SI, septum lucidum. - tu T-2, T3, première, deuxième et troisième circonvolu-
tions temporales. - l" l" 1.1, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Tga, pilier
antérieur du trigone. Th, couche optique (thalamus). - U, circonvolution du crochet. -
l'l, ventricule latéral. - Il, bandelette optique.
'450 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
apparaît (coupe n° 63, fig. 245) l'extrémité antérieure de la couche optique (Th).
Cette substance grise, qui recouvre la commissure antérieure (coa) et le pilier an-
té7'ieu1' du trigone (Tga), appartient déjà au troisième ventricule (Va).
Le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau lenticulaire (putamen)
(NL3), sont séparés l'un de l'autre, par toute. l'épaisseur du segment antérieur de
la capsule interne (Cia). Au niveau du bord externe du ventricule latéral (VI), le
noyau caudé (NC) est recouvert par la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le
faisceau occipito-f1'ontal (OF). Au niveau de l'angle inférieur du ventricule, il est
en rapport avec la substance grise centrale (Sge). Sa face profonde envoie au
putamen (NL3) quelques ponts de substance grise et de nombreux faisceaux
blancs, constituant les fibres lenticulo-caudées, qui traversent obliquement la
capsule interne, pour se rendre dans les lames médullaires du noyau lenticulaire.
Le noyau lenticulaire est ici formé de deux segments : le segment externe ou
putamen (NL3) est de coloration foncée ; sa structure est analogue à celle du noyau
caudé. Le segment interne (NL2) fait partie du globus pallidus, qui représente un
ganglion analogue à la couche optique; il est séparé du putamen par la lame mé-
dullaire externe (lme) du noyau lenticulaire et de la substance grise centrale (Sge)
par le segment antérieur de la capsule interne (Cia). La commissure blanche anté-
rieure (coa) le traverse obliquement en bas et en dehors, et le sépare en deux
parties inégales. La commissure blanche antérieure est intéressée en effet dans sa
partie antérieure, au niveau du large coude qu'elle forme avant de pénétrer dans
le lobe temporal. Elle est sectionnée parallèlement à ses fibres, et se présente
sous l'aspect d'une bandelette blanche et nacrée. Par son extrémité interne, elle
plonge dans la substance grise centrale (Sgc), tandis que son extrémité externe
atteint la partie inférieure de la lame médullaire externe (lme) du noyau lenti-
culaire. Sur toutes les coupes ultérieures, nous la trouverons au-dessous du
deuxième segment du noyau lenticulaire (globus pallidus) (NL2,). La face inférieure
du putamen (NL3) et du segment externe du globus pallidus (NL2) repose sur la
substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa). Au-dessous du putamen et à
sa face externe, on trouve de nombreux orifices vasculaires (ov) qui répondent
aux artères lenticulo-striées, et à la partie externe de la substance perforée anté-
rieure.(Spa). Cette coupe n° 60 (fig. 244) passe immédiatement en arrière-de la
partie orbitaire du lobe frontal; elle intéresse dans sa partie interne l'espace per-
foré antérieur (Spa) et dans sa partie externe l'écorce grise de la troisième circon-
volution frontale (oF3) au niveau de sa fusion avec l'écorce de la circonvolution
du crochet (U). En dehors, le putamen (NL3) est recouvert par la capsule externe
(Ce) et Y avant-mur (AM). L'avant-mur s'effile en haut, et s'insinue entre le fais-
ceau argué de Burdach (Arc) et. les fibres propres de l'insu la .(capsule extrême)
(Cex); en bas il s'étale, s'élargit et entre en rapport avec le faisceau uncinatus.
(Fu) qui s'épanouit dans l'extrémité antérieure du lobe temporal.
Coupe n° 63 (fig. 245). La coupe passe au niveau du chiasma des nerfs
optiques (II) et de l'extrémité antérieure dé la couche optique (Th). Le noyau caudé
(NC) est relié au noyau lenticulaire (NL3' 2' 1)' par des ponts de substance grise et
par les fibres lenticulo-striées. Il est toujours recouvert en haut par la substance
grise sous" : épendymaÎ7'e (Sge) et le faisceau occipilo-froaztal (OF); en bas, il est en
rapport avec l'extrémité antérieure du thalamus (Th), Le noyau lenticulaire est
ici formé de trois segments, le putamen en dehors (NL3), le globus pallidus (NL2, 1)
en dedans. Il repose sur la substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa),
dont il est séparé par la commissure antérieure (coa) et par. une mince couche de
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 451
fibres blanches, qui font partie des fibres lés plus antérieures de l'anse du noyau
lenticulaire (Al). La.substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa) se continue
FiG. 246. Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 66, passant à 66 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 66 des fig. z et 236. (Grandeur naturelle.)
Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. - Arc, faisceau arqué. - Ce, corps
.calleux. Ce, capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci (g), genou
de la capsule interne. - Cing, cingulum. cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre
ovale. coa, commissure antérieure. F,, première et deuxième circonvolutions fron-
tales. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fu, faisceau uncinatus. - Fus, lobule fusi-
forme. H, circonvolution de l'hippocampe. 1, insula. -L,; première circonvolution lim-
bique. - lnté, lui, lames médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. m.F\, face
interne, de la première circonvolution frontale. - NL 3, ? noyau lenticulaire et ses trois seg-
ments. - NA, noyau amygdalien. NC, tronc du noyau caudé. OF, faisceau occipito-frontal .
- OpR, opercule rolandique.. - ot + t3, union du sillon collatéral et du troisième sillon
temporal. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pchl, plexus choroïdes. -.PiTlz,
pédoncule inféro-interne du thalamus. - pri, sillon prérolandique inférieur. - R, scissure de
Rolando. - S(p); branche postérieure de la scissure de Sylvius. Se ? surface extra"ven-
triculaire du thalamus. Sgc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-épendy
maire. SI, septum lucidum. - sM, sillon de Monro. - Sti, substance innominée de Rei-
chert. 7\, T2, T, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. tl, 19, ta,
premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - Tc, tuber cinereum. Tg, corps du tri-
gone. Tga, pilier antérieur du trigone. - TIz, couche optique. - U, circonvolution du cro-
chet. Vs, troisième ventricule. - Vl, ventricule latéral. - II, bandelette optique.
452 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
insensiblement avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U) ; celle-ci s'épaissit
en dehors et se fusionne avec le noyau anzygdalien (NA), lequel occupe l'ex-
trémité antérieure du lobe temporal et limite la corne sphénoïdale en avant. Dans
toute cette série de coupes, nous trouvons, en dehors du noyau lenticulaire,
la capsule externe (Ce) et l'ava ? -tt-72%u ? (AM), en bas le faisceau uncinatus (Fu)
dont les fibres les plus supérieures entrent dans la constitution de la partie infé-
rieure de la capsule exterzze (Ce), et dont les fibres inférieures s'épanouissent dans
le lobe temporal en dehors du noyau arnygdalien (NA).
Coupe n° 66 (fig. 246). -Le noyau cazcdé (NC) et le noyau lenticulaire (NLa, â1)
présentent les mêmes connexions que précédemment. Le noyau caudé est seule-
ment plus petit; il est intéressé en effet au niveau de son tronc. Le noyau lenti-
culaire présente trois segments (ïTL3, ? , 1) séparés par les lames médullaires externe
et interne (lme, lmi). Au dessous du putamen (NL3), la commissure antérieure (coa)
s'épanouit dans le lobe temporal en dehors du noyau amygdalien (NA). En haut
et en avant, le noyau lenticulaire est en rapport avec le segment antérieur de la
capsule interne (Cia) ; en dedans, il est séparé de la couche optique (Th) par le
genou de la capsule interne (Ci[g]); l'obliquité de la face supérieure du noyau len-
ticulaire ainsi que de la capsule interne, explique comment la capsule peut être
intéressée à la fois dans son segment antérieur (Cia) et au niveau de son genou
(Ci[g]). La face inférieure du globus pallidus (NL2;1) est réunie au noyau anzygda-
lien (NA) par la substance grise de l'espace perforé antérieur. De cette substance
grise et des noyaux environnants, partent des fibres qui contournent l'extrémité
interne du noyau lenticulaire et du genou de la capsule interne (Ci[gl); les fibres
les plus inférieures, qui sont en môme temps les plus internes, se recourbent
en haut, pénètrent dans la substance grise centrale (Sge) et se terminent dans les
régions inférieures et internes de la couche optique (Th). Ces fibres qui viennent
en partie du segment du lobe temporal, situé en avant de la corne sphénoïdale,
constituent le pédoncule inférieur ou interne de la couche optique (PiTh). Entre le
segment interne du globus pallidus (NL,) et le pédoncule inféro-interne de la couche
optique (PiTh), on trouve un autre faisceau de fibres sectionnées parallèlement,
l'anse du noyau lenticulaire (Al). Ces fibres proviennent du noyau caudé (NC),
traversent le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et concourent à former
les fibres verticales des lanzes médullaires du noyau lenticulaire (lmi, lme). Au
niveau de la face inférieure du noyau lenticulaire, elles se coudent, se portent
eu dedans et embrassent sous le nom d'anse du noyau lenticulaire (Al), le genou
de la capsule interne (Ci[g]) ainsi que les fibres les plus internes du pédoncule
cérébral; elles se placent ensuite (voy. Coupes horizontales microscopiques, fig. 296)
en arrière du locus niger dans la région de la calotte, dont elles occupent la partie
la plus antérieure. Le pédoncule inféro-interze de la couche optique (PiTh) et
l'anse du noyau lenticulaire (Al) sont plongés dans la substance grise de l'espace
perforé antérieur et forment, dans leur ensemble, l'anse pédonculaire de Gra-
tiolet, ou la substance innominée de Reichert (Sti), mal délimitée dans ses origines
et ses terminaisons. La coupe intéresse en outre le tuber cinereum (Te) et la
partie la plus déclive du troisième ventricule (Va), ' v 1 .
A la face inférieure du cerveau entre le tuber cinereum (Te) et la substance per-
forée antérieure, on trouve labandelette optique (II) enclavée dans la substance grise
de la base du cerveau. Le troisième ventricule (Va) se présente sous l'aspect d'une
fente étroite et verticale, divisée en 'deux parties par sillon de Monro (sM). La
partie supérieure ou thalamique estlimité'e îàr-le't ? nia tia.la7nii qui donne insertion
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 453
à la couche, d'épithélium qui recouvre les ple.xncschoroïdes du troisième ventricule.
La partie inférieure appartient à la région sous-thalamique. Dans la sub-
stance grise centrale (Sgc), qui concourt à la former en grande partie, on trouve
en dedans, le pilier antérieur du trigone (Tga), en dehors, le pédoncule iuféro-
interne du thalamus (PiTh) et l'anse du noyau lenticulaire (Al).
Le noyau amygdalien (NA) a considérablement augmenté de volume. En
dedans il se confond avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U), en haut, il
est dissocié par des fibres blanches qui s'irradient dans son intérieur et qui
appartiennent aux fibres du loenia semi-circularis ; en bas, il est séparé des fibres
propres d'une incisure du sillon collatéral (ot'), par une mince couche de fibres
blanches qui entourent l'extrémité antérieure du diverticule sphénoïdal.
Coupes nIl 69 et 71.
Coupe n° 69 (fig. 247), passant à 3 millimètres en arrière de la précé--
dente et correspondant aux lignes 69 des figures 235 et 236.
Coupe n" 71 (tin. 248), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 71 des figures 235 et 236.
La coupe n° 69 passe par le noyau antérieur (Na) de la couche optique
(Th), la partie antérieure du pédoncule cérébral (P), le tubercule mamillaire
(Tm) et l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph). La coupe
n° 71, intéresse le tubercule mamillaÍi'e (Tm), le faisceau de Vicq d'Azyr
(VA) et la corne d'Ammon (CA).
Écorce. - Le bord supérieur de l'hémisphère est formé par la première
circonvolution frontale. (FI) qui se continue il la face interne (mF,), où le sillon
calloso-marginal (cm) la sépare de la première, circonvolution limbique (J-'I); à la
face externe elle est séparée de la deuxième circonvolution frontale (1=), par le
premier sillon frontal (f,). On rencontre ensuite à la face externe, et de haut en bas,
le sillon prérolandique inférieur (pri), la circonvolution, frontale ascendante (Fa),
la scissure de Rolando (R), la circonvolution pariétale ascendante (Pa) et l'entaille
profonde formée par la branche postérieure de la scissure de SylviusS (p). Le fond
de cette scissure est occupé par l'insula (1), la lèvre supérieure est formée par
l'opercule rolandique (OpR), la lèvre inférieure par la circonvolution temporale
r·ofmdn(1'p) et la face profonde de la première circonvolution temporale (T,). Au-
dessous de la scissure de Sylvius S (p) on rencontre les trois circonvolutions tempo-
rales (T,, T2' T : ¡), séparées par les trois sillons temporaux (tp t2, ot-t- 1.,). Puis à
la face inférieure du cerveau, on trouve le lobule fusiforme (Fus), une incisure du
sillon collatéral (of) et la circonvolution de l'hippocampe, ou deuxième circonvolu-
tion limbique (L,dont l'écorce se confond en dehors avec la substance grise
du noyau, amygdalien (NA).
Cavités ventriculaires. - Le ventricule moyen (V;,) ne présente rien de
particulier à noter. Le ventricule latéral (VI) est intéressé dans son étage
supérieur et dans la partie antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph). L'étage
supérieur du ventricule latéral (VI) est aplati et se réduit 11 l'état d'une fente, dont
la paroi supérieure est formée par le corps calleux (Ce), la paroi inférieure par
le noyau caudé (NC ! et la partie attenante de la couche optique (Thi. Son bord
externe est coiffé par la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le faisceau
454 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
occipito-frontal (OF), son bord interne répond aux plexus choroïdes (Pchl) du
ventricule latéral, qui s'insèrent d'une part au bord libre du trigone (Tg), et
d'autre part a la couche optique (Th), en dedans de la veine du corps strié (Vcst).
FIG. 247. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 69, passant il 69 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 69 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-inur. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne
d'Ammon. Cc, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cing, cingulum Cip, segment
postérieur de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. -
coa, commissure antérieure. ds, diverticule du subiculum. - r,, F2, Fa, première, deuxième
et troisième circonvolutions frontales. - f,, premier sillon frontal. - Fa, circonvolution
frontale ascendante. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. - Flh, faisceau thalamique de
Forel. - Fus, lobule fusiforme.- /, insula. - G,, première circonvolution limbique.- L.,(11),
deuxième circonvolution limbique ou circonvolutionde l'hippocampe. - le, lame cornée et t-,eni;x
semi-circularis. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lmi, lames médullaires
externe et interne du noyau lenticulaire. - ml ? face interne de la première circonvolution
frontale. - mp, sillon marginal postérieur de l'insula. - nzs, sillon marginal supérieur de
l'insula. - NL3,a, ,, noyau lenticulaire et ses trois segments. - Na, noyau antérieur du tha-
lamus. - NC, tronc du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau externe
du thalamus. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. - ot + t3, union
du sillon collatéral et du troisième sillon temporal. - ol', incisure du sillon collatéral. - ? étage inférieur du pédoncule cérébral. - l'a, circonvolution pariétale ascendante. -
Pchl, plexus choroïde du ventricule latéral. - PNL3, pédoncule du noyau lenticulaire. -
poi, sillon prérolandique inférieur. - Il, scissure de Rolando, - S (1», branche postérieure de
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 453
La corne sphénoïdale (Vsph) est encore ici très réduite de volume, elle est limitée
en haut et en dedans par le noyau amygdalien (NA), en dehors par la--commissure
antérieure (coa) elle tapetum (Tap). La corne sphénoïdale donne en dedans deux
petits diverticules, qui circonscrivent les diuitations antérieures delà corne d'Am-
mon (CA) ; le diverticule supérieur sépare la corne du noyau amygdlliien
(NA), l'inférieur incise profondément la circonvolution de l'hippocampe L2 (H), il
est connu sous le nom de diverticule du subiculum de la corne d4vatzott. (ds)
(coupe 69, fig. 247). La coupe n° 71 (fig. 248) intéresse l'extrémité antérieure
de la corne'4 ? it ? )t0) ! (CA) au niveau de ses digitations. La corne d'Ammon (ÇA)
se présente ici sous l'aspect d'une languette étroite, aplatie de haut en bas, qui
fait saillie dans la corne sphénoïdale (Vsph`, et qui est reliée en dedans il l'écorce
de la circonvolution de l'hippocampe Sa face libre ou intra-ventriculaire
est revêtue d'une lame de substance blanche, l'alvéus (Alv) qui envoie de petits
prolongements blancs dans la substance grise de la corne d' : trzmmon. Entre ces
prolongements, la corne ? 4 ? ? )t0) ! présente des saillies ou digitations qui répon-
dent aux incisures du sillon de l'hippocampe (h).
Noyaux opto-striés. Le noyau caudé (NC) ne présente rien de particu-
lier a noter. Le noyau lenticulaire (NL3, 2'1) est triangulaire; il présente une face
inférieure, plane, qui repose sur la bandelette optique (II), le noyau amygdalien
(NA) et la commissure antérieure (coa); une face externe, convexe, que la capsule
externe (Ce) et l'avant-mUl' (AM) séparent de l'insula (I), et une face supéro-
interne, oblique en bas et en dedans, en rapport avec le segment postérieur de la
capsule interne (Cip) en haut, le pédoncule cérébral (P) en bas. Le noyau lenticu-
lairc est divisé par deux lames médullaires verticales (time, lmi) en trois segments,
le putamen (NI.,) en dehors, et le globus pallidus (NL2, 1) en dedans. La base du
pu/amen (nul.,) s'unit a l'acllu/-11/.UI' (AM), et envoie en bas une petite languette de
substance grise, qui le relie il l'extrémité antérieure recourbée de la queue du
noyau caudé (NC). Ce dernier ne fait pas encore saillie dans la corne sphénoïdale
(Vsph), il en est en efiet séparé par les fibres blanches de la lame cornée (le) (1,Tiiia
En dedans, le putamen (NI : ! ) envoie un prolongement de substance
semi-circularis). En dedans, le putamen (nul3) envoie un prolongement de substance
grise beaucoup plus considérable que le précédent, il est connu sous le nom de
pédoncule du noyau lenticulaire (PNL,), relie le au noyau amygdalien (NA)
et sépare ce dernier noyau du globus pallidus (NL2, 1) (fig. 217). Le sommet du
globus pallidus repose sur la bandelette optique (II) qui se porte de plus en plus en
dehors, a mesure que le pédoncule cérébral (P) se détache librement à la base du
cerveau. La bandelette (II) n'est adhérente que par sa face supérieure, où une
mince lamelle de substance blanche la sépare du globus pallidus.
La couche optique (Th) est irrégulière; elle présente une face interne verti-
cale, recouverte par la substance grise centrale (Sge) et qui concourt à former la
paroi latérale du troisième ventricule (V.,), une face supérieure qui présente la
saillie du tubercule antérieur de la couche optique (Na), et que l'insertion des
plexus choroïdes (Pchl) du ventricule latéral divise en deux parties; la partie
la scissure de Sylvius. - Sexe, surface extra-vcntriculaire du thalamus. - Sge, substance
grise centrale. - S,e, substance grise sous-ependymaire. - sM, sillon de Monro. - z
T,, Ta, 7*3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. t,, t ? premier et
deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - 7 ? trigone. - 7,qa, pilier antérieur du tri-
gone. - Th, couche optique. - Tm, tubercule mamillaire. - Tp, circonvolution temporale
profonde. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - troisième ventricule. - l'est, veine du corps
strié. - VI, ventricule latéral. - Vsph, corne sphéno'idale du ventricule latéral. - Zi, zona
incerta de Forel. - Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique.
456 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
externe concourt à former avec le noyau caudé (NC) et le sillon oplo-strié le plan-
F) ? 2248. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, no 71, passant à 71 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 71 des fig. 235 et 236. (Grandeur nature.)
Alv, alvéus.-Adl, avant-mur. Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps
calleux. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum. - CL, corps de
Luys. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - coa, commissure antérieure.
- ds, diverticule du subiculum. - F,, l'.z, première et deuxième circonvolutions frontales. -
premier sillon frontal. F, champ de Forel. - Fa, circonvolution frontale ascendante. -
Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - h, sillon de l'hippocampe.
z ? insula. - L,, première circonvolution limbique. - L2 (II), deuxième circonvolution
limbique ou circonvolution de l'hippocampe. -le, lame cornée. -Lme, lame médulaire externe
du thalamus. - lme, lmi, lames médullaires externe et interne du noyau lenticulaire. -
infi, face interne de la première circonvolution frontale.-NA,noyauamygdalien.-Na,noyau
antérieur du thalamus. - NC, tronc du noyau caudé. - 'C', queue du noyau caudé. - Ne,
noyau externe du thalamus. Ni, noyau interne du thalamus. NL3, 2, ,, les trois segments
du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. -
ot, sillon collatéral. - ot + la, union du sillon collatéral et du troisième sillon temporal. z
P, pied du pédoncule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. Il, scissure de
Rolando. -l11'i, sillon prérolandique inférieur. S(p), branche postérieure do la scissure de
Sylvius. Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. - sec, sinus du corps calleux. -
.S'c, substance grise centrale. Sge, substance grise sous-épendymaire. sJl, sillon de
de Monro. - T,, Ts, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. -
l,, 12, premier et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum. - Tg, trigone. - Tga, pilier
antérieur du trigone. - Th, couche optique. - Tm, tubercule mamillaire. - Tp, circonvolu-
tion temporale profonde. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - VI, ventricule latéral. - Vsph,
corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Il, bandelette optique.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 457
cher du ventricule latéral (VI); la partie interne est extra-venlriculaire (Sevx);
elle est recouverte par le corps du trigone (Tg) et s'étend du tænia thalami (tth) il
l'insertion des plexus choroïdes du ventricule latéral (Pchl). (Va)", Coupes vel'iico-
transversales micl'oscopiques, fig. 286.) La face externe de la couche optique (Th) est
en rapport avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) dont la sépare la
zone réticulée (zr) (coupe n° 69, fig. 247). Sa paroi inférieure correspond à une
ligne horizontale passant par le sillon de Monro (sM), elle repose sur la région
sous-optique dans laquelle on trouve les deux faisceaux de Forel : le faisceau
supérieur ou thalamique (Fth) et le faisceau inférieur ou lenticulaire (FI), séparés
par une mince couche de substance grise, la zona incerta du même auteur (Zi),
qui se continue en haut avec la zone réticulée (Zr). Limitée en dedans par la
substance grise centrale (Sgc), la région sous-optique est en rapport : en dehors
avec le pied du pédoncule céréG·al (P), et en bas, avec le tubercule mamillaire (Tm),
dans lequel on trouve un faisceau blanc, le pilier antérieur du trigone (Tga). Sur
la coupe n° 71 (fig. 248), les faisceaux lenticulaire et thalamique de Forel sont
réunis en un seul faisceau et constituent le champ de Forci (F) situé au-dessus
du corps de Luys (CL).
Du noyau antérieur de la couche optique (Na) part un faisceau volumineux, le
faisceau de Vicq d'Azyr (Va), que la coupe n° 69 intéresse dans sa partie supé-
rieure et que la coupe n° 71 sectionne dans toute sa longueur (ûg. 247, 248). II
naît du tubercule mamillaire (Tm) et se termine dans le noyau antérieur de la
couche optique (Na). Ce faisceau fut décrit à tort sous le nom de pilier ascendant
du trigone (pilier descendant du trigone de Meynert), n'a en réalité rien il faire
avec le pilier antérieur du trigone, et constitue un faisceau indépendant, ainsi
que Gudden l'a montré il l'aide de l'expérimentation, et v. Monakow par l'étude
des dégénérescences. Le noyau interne de la couche optique (Ni) est très peu
accusé (fig. 248), il se confond avec la substance grise centrale (Sgc) et n'appa-
raît, comme noyau distinct, que dans la série des coupes suivantes. Le noyau
externe (Ne), au contraire, est bien développé et présente un aspect strié, qui
tient aux fibres radiaires qui le pénètrent.
Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) sépare le noyau caudé CSC)
et la couche optique (Th) du noyau lenticulaire (NLa, 2' Il. Il se continue en bas
avec le pédoncule cérébral (P) et se dirige obliquement en bas et en dedans.
Le corps calleux (Ce) pénètre dans la masse blanche des hémisphères, et se
confond au niveau du centre ovale (CO), avec le pied de la couronne rayonnante.
Il y a peu de choses à ajouter à ce que nous avons dit précédemment, sur le
système des fibres d'association. Le cingulum (Cing) et le faisceau arqué (Arc),
présentent ici leurs mêmes caractères. Le faisceau uncinatus a dispat ? 1-il ! ! l. ! l)ar-
tient en effet il l'extrémité antérieure du lobe temporal.
Coupes nos 75, 78, 80.
Coupe n° '/5 (hg. : ! 4), passant a 4 millimètres en arrière de lê1-ptill. : è.t.1.C : 1Ue" '
et correspondant aux lignes 75 des figures 235 et 236.
Coupe n° 78 (fig. 250), passant il 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 78 des figures 235 et 236.
Coupe n° 80 (fig. 2;5'1), passant a 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 78 des figures 235 et 236.
458 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ces coupes passent toutes par le lobule paracentral (Parc), le pédoncule
cérébral (P) et la partie antérieure de la protubérance (Po).
Écorce. - L'écorce ne présente que peu de modifications, de l'une il
h'c. 249. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, ne 75, passant à 73 mil-
limètres en arrière du pote frontal. Lignes '75 des flg. 235 et 230. (Grandeur naturelle.)
Alv, alvéus.- AM, avant-mur. -Are, faisceau arqué. Ce, corps calleux. - Ce, cap-
sule externe. - Cex, capsule extrême. - Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la
capsule interne. - CL, corps de Luys. cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale.
ds, diverticule du subiculum. - Epp, espace perforé postérieur. - F, champ de Forci. -
Fui, première circonvolution frontale. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau
longitudinal inférieur. - FT, faisceau de Tiirck. - Fus, lobule fusiforme. - 11, hippocampe.
. le, sillon de l'hippocampe. - I, insula. - L,, première circonvolution limbiquc. - le, lame
cornée. - Lme, lame médullaire externe du thalamus. lme, lame médullaire externe du
noyau lenticulaire. - Ln, locus niger. Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du
thalamus. - JVC, tronc du noyau caudé. NC, queue du noyau caudé. - NL.1, », troisième et
deuxième segments du noyau lenticulaire (putamen et globus medialis). - OF, faisceau occi-
pito-rrontal. - OpR, opercule rolandique. - ot, sillon collatéral. - of -1- ta, union du sillon
collatéral et du troisième sillon temporal. - P, pied du pédoncule cérébral. -- Pa, circonvo-
lution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. l'a, protubérance. pms, sillon
prérolandique supérieur. P, faisceau pyramidal. - R, scissure de Rolando. - /i77t, radia-
tions optiques de Gratiolet. - S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 150
l'autre de ces coupes. Le bord supérieur de l'hémisphère est constitué' par le
lobule paracentral (Parc), qui occupe la face interne de l'hémisphère et que le
sillon calloso-lIwl' ! Jil1al (cm) sépare de la première circonvolution limbique (L,).
A la face externe, le lobule paracentral se continue, sur la coupe n° 75
(fig. 249), avec le pied d'insertion de la première circonvolution frontale (1) ; sur
les autres coupes nos 78 et 80 (fig. 250 et 251) avec la circonvolution frontale
ascendante (Fa). Cette dernière circonvolution est très large, le sillon }/1 ? olllll-
dique supérieur (prs) l'incise profondément et la scissure de Rolando (R) la sépare
de la circonvolution pariétale ascendante (Pa), qui concourt il former opercule
rolandique (OpR). La branche postérieure de la scissure de Sylvius (S[pJ) entaille
profondément la face externe de l'hémisphère : son fond est occupé par l'in-
sula (I). L'opercule rolandique (OpR) en forme la lèvre supérieure, tandis que la
lèvre inférieure est formée par la circonvolution temporale profonde (Tp) et la
face profonde ou supérieure de la première circonvolution temporale (T,). ).
Les trois circonvolutions temporales (1'¡, T2' T : J) occupent la moitié inférieure
de la face convexe de l'hémisphère ; à la face inféro-interne nous trouvons le
lobule fusiforme (Fus), la circonvolution de l'hippocampe (H) et l'extrémité posté-
rieure de la circonvolution du crochet (U). Cette dernière circonvolution forme la
paroi inférieure du ventricule sphénoïdal (Vsph). Sa face superficielle est recou-
verte d'une mince couche de substance blanche, qui correspond à la substance,
réticulée d'A l'IlIIld ou lame médullaire .suyercin,lle (Lms). La substance blanche
qui tapisse la face ventriculaire, de la circonvolution du crochet se continue avec
Yalvéus (Alvj. Sur la coupe n° 75 (fig. 248), la couche de substance grise inter-
médiaire décrit quelques festons qui correspondent aux digilations de la corne
d ? I11wlOn (CA), elle est au contraire unie, sur les coupes nOS 78 et 80 (fig. ' : 250-
251), qui intéressent l'extrémité postérieure et effilée de la circonvolution du
crochet (U). Le sillon de l'hippocampe (h) parait très profond; il sépare la circon-
volution de l'hippocampe (H) de la circonvolution du crochet (U) et de la circon-
volution godronnée (Cg), qui occupe le fond du sillon. En déprimant la paroi
ventriculaire, le sillon de l'hippocampe (h) détermine la formation de la corne
d'. \ 1/Iliton (CA), qui repose sur la circonvolution de l'hippocampe (II); cette der-
nière porte de ce fait le nom de lit ou de subiculum de la corne d'cll1 ! /1wn, Les
deux lèvres du sillon de l'hippocampe (h) sont tapissées par la substance blanche
réticulée d'Arnold, désignée encore sous les noms de lamina medullaris involula
ou de lame médullaire superficielle (Lms). Dès que la circonvolution du crochet
(0\ a disparu, la circonvolution godronnée (Cg) représente le bord le long duquel
s'arrête l'écorce cérébrale. Elle est recouverte par le pilier postérieur du trigone
(Tgp) qui la déborde en dedans et dont elle est séparée par un sillon peu pro-
fond, le sillon fimbrio-godronné. (Voy. Coupes microscopiques, fig. 307, 311, 313).
Cavités ventriculaires. - Le ventricule latéral (VI) est intéressé au niveau
de son étage supérieur et au niveau de la corne sphénoïdale (Vsph). Les limites
de l'étage supérieur sont les mêmes que sur les coupes précédentes. La corne
sphénoïdale (Vsph) s'est agrandie, mais sauf dans les cas de dilatation ventri-
culaire, ses deux parois sont en général accolées. La paroi externe est formée
du corps calleux.Se.ff, surface extra-ventriculaire du thalamus.- Sage, substance grise sous-
épendymaire. sM, sillon de Monro. - T,, T ? T.1, première, deuxième et troisième circonvo-
lutions temporales. - l,, 12, premier et deuxième sillons temporaux. - Tap. tapetum. -
lLs, trou borgne supérieur. - Tg, trigone. - Tlt, couche optique. - Tp, circonvolution
temporale profonde. - ltlt, taenia thal : uui. - U, circonvolution du crochet. - VI, ventricule
latéral. - II, bandelette optique.
460 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
par la lame cornée (le), la queue du noyau caudé (NC') et les trois couches de
fibres qui limitent le ventricule en dehors : Tapetum (Tapi. radiations thala-
miques (RTh) et faisceau longitudinal inférieur (Fli). La paroi interne est formée
FiG. 280. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n- 78, passant à 78 mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 78 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
AM, avant-mur. Arc, faisceau arqué. Ce, capsule externe. - Cg, circonvolution
godronnée. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal.
- CO, centre ovale. - Epp, espace perforé postérieur. - Fa, circonvolution frontale ascen-
dante. -fi, faisceau longitudinal inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - fut, fais-
ceau de Tiirck. Fus, lobule fusiforme. - Gsnz, gyrus supra-marginalis. - II, hippocampe.
- lz, sillon de l'hippocampe. -l, insula. - ip, sillon inter-pariétal. L,, première circonvolu-
tion limbique. - Lme, Lmi, lames médullaires externe et interne du thalamus. - Lms, lame
médul-superficicllc.-Ln, locus niger. -NA, noyau antérieur du thalamus. NC, tronc dunoyau
caudé. - NC', queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. - Ni, noyau interne
du thalamus. - NL3, putamen. OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique.
- ol + t3, union du sillon collatéral et du troisième silion temporal. P, étage inférieur du pé-
doncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - Po,
protubérance. purs, sillon prérolandique supérieur. 1ttl, pli temporo-limbique. R, scissure
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 461
par la corne d'Ammon (CA) que le diL'I'I'/iwle du subiculum (ds) limite en bas, et
par le pilier postérieur du trigone (Tgp) (f ? ? 51).
Le troisième ventricule (V3) (fig. 250) est limité en bas par l'adossement des
deux régions sous-optiques.
Noyaux opto-striés. - Sur toutes les coupes qui passent en arrière du
noyau amygdalien, le noyau caudé (NC) est sectionné en deux endroits, à savoir :
une première fois au niveau de son tronc dans la partie moyenne du ventricule
latéral, en dehors de la couche optique; une seconde fois, au niveau de sa queue
(NC'), dans la corne sphénoïdale (Vsph) dont il concourt à former la paroi supéro-
externe. La queue du noyau caudé (NC) est toujours située en dehors de la lion-
delette optique (II), du corps genouillé externe (Cge) ou du pzz.lvinar (Pul); elle
est séparée de ces parties par la lame cornée : 1c) et les libres du txnia semicircu-
lares qui forment un faisceau d'autant plus large que l'on se rapproche davan-
tage du noyau amygdalien. Au niveau du carre four ventriculaire, la couche optique
et la queue du noyau caudé sont rapprochées l'une de l'autre; elles ne sont sépa-
rées en effet que par le sillon opto-strié. Au niveau de la corne sphénoïdale, le
noyau caudé et le thalamus divergent; la couche optique, après avoir formé le
pulvinar, se rétrécit et se réduit dans sa partie inférieure au corps genouillé
externe, puis il la bandelette optique qui se porte en avant et en dedans. La queue
du noyau caudé se porte au contraire dans la corne sphénoïdale en avant et en
dehors, le sillon opto-strié, très étroit au niveau du carrefour ventriculaire,
s'élargit considérablement au niveau de la corne sphénoïdale, et le tienia semi-
circularis dont les fibres se sont accrues, s'étale sur la paroi supérieure de la
corne sphénoïdale et masque souvent la queue du noyau caudé.
Sur ces coupes le noyau lenticulaire diminue considérablement de volume ;
il ne présente que deux segments (NL3'21 sur la coupe n° 75 (fig. 219), sur la
coupe n° 78 (fig. 250), le deuxième segment (NL2) se perd dans les fibres du segment
postérieur de la capside interne (Cip) et sur la coupe n° 80 (li. 25) ), le putamen
(NL;,1 n'est plus formé que par des îlots gris dissociés par les fibres de projection.
La couche optique (Th) augmente de volume à mesure que le noyau leoli-
culaire disparaît. On y reconnaît très nettement la saillie que détermine il son
bord supéro-interne le tienia tlcalaoei (tth) (coupe n° 75 et 80, fig. ? .49. 251).
La couche optique jTh) est divisée en deux noyaux, l'un interne (Ni), l'autre
externe (Ne), séparés par la lame médullaire iuterne (Lmi) (coupe n° 78, zig. 250).
Le noyau externe est limité en dehors par la lame médullaire externe (Lme) et la
zone réticulée ou grillagée (Zr) qui le séparent du segment postérieur de la capsule
interne (Cip). La face supérieure de la couche optique présente sur cette coupe
un mince noyau aplati, situé entre deux couches de fibres blanches, et qui répond
il bipartie postérieure du noyau antérieur (Na). (Voy. Coupes microscopiques hori-
zontales (fig. 301.) et sagittales, t. IL)
La couche optique repose sur la région sous-optique. Cette région intéresse
le corps de Luys (CL) sur la coupe n° 75 (fig. ? .f9), le noyau rouge (NR) le locus
niger (Ln) sur les coupes nos 78 et 80 (fig. 2.49-250. Le corps dcLtys se présente
de Rolando. - RC, radiations de la calotte. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.
sec, sinus du corps calleux. - S',ge, substance grise sous-épendymaire. 1'l, T ? 73. première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t,, t'2, t3, premier, deuxième et troisième
sillons temporaux. - tec, tienia tecta. Tap, tapetum. - Tg, trigone. - Th, couche optique.
- Tp, circonvolution temporale profonde. - U, circonvolution du crochet. - V3. troisième
ventricule. - Zi, zona incerta. - Zr, zone réticulée ou grillagée. - Il, bandelette optique.
462
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
sur la fig. 249 sous la forme d'une lentille biconvexe, dirigée obliquement en haut
et en dehors. Sa face supérieure, convexe, est séparée de la couche optique (Th)
Fil;. 2 : -ij. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 80, passant à 80 mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 80 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
Aln, alvéus - ADf, avant-mur. Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps
calleux. - Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la
capsule interne.-cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - des, diverticule du subicu-
lum. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - FM,
faisceau rétroflexe de Meynert. FT, faisceau de Turck. -Fus, lobule fusiforme.- Gsm, gyrus
supra-marginalis. - H, circonvolution de l'hippocampe. /, insula. - ip, sillon inter-pariétal.
- L,, première circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lzns, lame médullaire superfi-
cielle. -Ln, locus niger. Na, noyau antérieur du thalamus. -NC, tronc du noyau caudé. -
i\'C', queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. Ni, noyau interne du thala-
mus. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire. Nin, noyau médian du thalamus
(centre médian de Luys). - A'R, noyau rouge. - Or, faisceau occipito-frontal. OpR, oper-
cule rolandique. - oi, sillon collatéral.- ol', incisure du sillon collatéral. - Pa, circonvolu-
tion pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - 11, pied 'du pédoncule cérébral -
Pcm, pédoncule cérébelleux moyen. - Pô, protubérance. - pi-s, sillon prérolandique supé-
rieur. - R, scissure de Rolando RC, radiations de la calotte. - 77;, radiations optiques
de Gratiolet. - S (p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. Sge, substance grise
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 463
par une zone de fibres nerveuses bien décrite par Forel et que nous désignerons
sous le nom de champ de Forel (F). La face inférieure du corps de Luys, convexe
également, repose en dedans sur le locus niger (Ln), en dehors sur la partie
.sous-tlcalataiqur, de la capsule interne (Cip). Le locus niger (Ln) se présente sous
l'aspect d'une bandelette étroite, qui repose sur le pied ou l'étage inférieur du
pédoncule (P) et qui atteint en dedans la face libre de ce dernier. La région sous-
optique n'est en effet pas autre chose que la continuation directe de la calotte ou
l'étage supérieur du pédoncule.
Les coupes n's 78 et 80 (fig. 250-251) passent en arrière du corps de Luys.
Le locus niger repose toujours sur le pied du pédoncule cérébral (P) et atteint en
dedans la face interne du pédoncule. Au-dessus et en dedans on trouve le noyau
rouge (\R) arrondi et entouré d'une capsule de fibres blanches, qui se déjettent
en dehors pour former les radiations de la calotte (RC) et se confondre avec la
lame médullaire externe du thalamus (Lme). En dedans du noyau rouge on trouve
sur les coupes nos 80 et 83 (fig. 251-252), la section des fibres radiculaires de la
troisième paire (III). Au-dessus du noyau muge on trouve sur la coupe n° 78
(lit, 250) le faisceau de Meynert (FM), qui déprime légèrement la face interne du
noyau rouge et qui sur les coupes nos 80 et 83 (fig. 251-253) se porte en haut
et en dehors. Il se termine en effet dans le ganglion de l'habénula (Gh) qui se
trouve sectionné sur la coupe n° 86 (fig. 253). '
, Substance blanche. - Le corps calleux (Ce) et les longs faisceaux d'asso-
ciation, tels que le cingulum (Cing), le faisceau occipito-j'I'olltal (OF) el le faisceau
arqué (Arc) ne présentent rien de particulier il noter.
La capsule externe (Ce) se continue en bas, avec un faisceau provenant du
lobe telllp°l'o-occipital qui concourt il former toute sa partie inférieure. Il s'agit
du faisceau longitudinal inférieur (Fli) qui constitue la couche sagittale externe
du lobe <em.o-0f;c)'/a/. En arrière, les limites externes et inférieures de ce
faisceau sont extrêmement nettes; elles le sont moins en avant, où ce faisceau
s'irradie, pour se porter d'une part (coupes ne-' 75 et 78, fig. ? ! c1-`3ai0), dans la
première circonvolution temporale (T,) et d'autre part, dans la partie inférieure de
la capside externe (Ce).
Ces coupes intéressent le pied du pédoncule cérébral (P), au moment où il
s'irradie dans la capsule interne. On le voit se continuer çn bas avec les fibres
verticales (Py) de la protubérance (Po), où il est dissocié paroles fibres transver-
sales du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm). Arrivé à la hauteur de la bandelette
optique (II), c'est-à-dire au niveau de la région sous-t/lI1lamique, le pied du pédon-
cule (P) se continue avec la capsule interne (du) et se divise en deux faisceaux de
volume inégal. Le faisceau supérieur et interne continue la direction du pied du
pédoncule. Il se porte en haut et en dehors, représente le segment postérieur de
la capsule interne (Cip) et sépare le noyau lenticulaire (NL3) de la couche optique
(Th), du corps de Luys (CL) (coupe n° 75'(fig : z9) et des radiations de la calotte
(RC) (coupe n° 78 (fig. 250). Le faisceau inférieur beaucoup moins considé-
rable, se porte en dehors, au-dessous de la face inférieure du noyau lenticulaire
sous-épcndymaire. - 7't, T2, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.
- Ile i-1 13 premier, deuxième et troisième sillons tcmporau. - Tap, tapetum. - 1/j, trou
borgne antérieur. - tec, taenia tecta. - 7'<y, trigone. - Typ, pilier postérieur du trigone
(Fimbri : v). - Th, couche optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. - il/¡, tienia tha-
lami. U, circonvolution du crochet. - V3, troisième ventricule. - VI, ventricule latéral.
l'sph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - Zi, zona incerta. - Zr, zone réticulée ou
grillagée. - Il, bandelette optique. - Ill, fibres radiculaires de la troisième partie
464 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
(NL3), qui le sépare de la bandelette optique (II), de la lame cornée (le) et de la
queue recourbée du noyau caudé (NC'). Ce faisceau représente le faisceau de
T'ürcl, (FT) (fig. 24H, 251). Il se porte en bas et en dehors entre le tapetum (Tap !
et le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et semble se confondre en arrière avec
les radiations optiques de Gratiolet (RTh). En réalité ce faisceau vient de l'écorce
temporale. (Voy. Coupes horizontales et vel'tico-transvel'sales microscopiques, fig. 285,
56, 30S v 3l0).
Coupes n°5 83, 86, 88, 89.
Coupe n° 83 (fig. 232), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant au lignes 83 des figures 235 et 236.
Coupe n° 86 (fig. 253), passant à 3 millimètres en arrière de la précédente
et correspondant aux lignes 86 des figures 235 et 236.
Coupe n° 88 (fig. 254), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 88 des figures 235 et 236.
Coupe n° 89 (fig. 255), passant à 1 millimètre en arrière de la précédente
et correspondant aux lignes 89 des figures z35 et 336.
Ces coupes intéressent le lobule paracentral (Parc), la partie postérieure
de la branche postérieure de la scissure de Sylvius S (p), le corps genouillé
externe (Cge), la partie externe du pied du pédoncule cérébral (P) et la région
de la calotte du pédoncule cérébral.
Écorce. - L'écorce de ces coupes ne présente rien de particulier il noter,
elle ne diffère de celle des coupes de la série précédente, que par le volume
moins considérable de la circonvolution frontale ascendante (Fa) et l'apparition de
la deuxième circonvolution pariétale (P2), qui forme la lèvre supérieure de la
scissure de Sylvius (S [p]) et qui refoule en haut la circonvolution pariétale ascen-
dante (Pa). La scissure de Sylvius (S (p)) entaille toujours profondément la face
externe d01'écÔr¿e : 'L'illsula a disparu, ces coupes intéressent en effet la région
rétro-insulaire (Tp) et le pli marginal supérieur (Gsm) et (P.,) ). Sur la coupe
n° 89 (fig. 255), un pli de passage profond qui réunit la circonvolution pariétale
inférieure (P.,) à la première circonvolution temporale forme la limite posté-
rieure de la scissure sylvienne (S [p]).
Cavités ventriculaires. -Il n'y a rien il ajouter il ce qui a été ditprécédem-
ment pour le ventricule latéral (VI) et la corne sphénoïdale (Vsph). Quant au lroi-
sième ventricule (V.,), il est considérablement réduit de volume. Sur la coupe
n° 83 (fig. 252) le sillon de 11/011/'0 (sM) exisle encore, sur la coupe n° 86 (lig.
253) apparaissent le ganglion de l'habénula (Gh), la commissure postérieure (cop)
et l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius (Aq) dans le troisième ventricule :
Les coupes nos 88 et 89 (fig. 254-255) passent en arrière du troisième t'eo-
tricule. Elles intéressent le pulvinar (Pul) et l'aqueduc de Sylvius (Aq), c'est-il-
dire la surface exlra-veniriculaire de la couche optique et la région du pédoncule.
Noyaux opto-striés. Le noyau caudé est très réduit de volume. Ces
coupes n'intéressent en effet que la partie postérieure de son tronc (NC) au niveau
de l'étage supérieur du ventricule latéral (VI), et sa queue (NC') dans la corne plu;-
nodale (Vsph). Le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3), n'est plus repré-
senté que par des îlots disséminés de substance grise, situés sur le trajet d'une
COUPES MACROSCOPIQUES. DU CERVEAU. 4<Ki
ligne courbe, qui relie les (leux)cGtiQns de la queue du noyau caudé (NC, NC').
FIG. 252. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 83, (passant à 83 mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 83 des 235 et 236. (Grau deur naturelle.
.V, avant-mur. Arc, faisceau arqué. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux.
Ce, capsule externe. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe.
Cgi, corps genouillé interne. - Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de la capsule
interne. - cm, sillon calloso-marginal. CO, centre ovale. de, diverticule du subiculum.
- 1·'ct, circonvolution frontale ascendante. P.1[, faisceau retrotlexe de \Ieyncrt.- Fli, fais-
ceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - Gsm, circonvolution marginale soupé-
- rieure (gyrus supra-marginalis). -Il, circonvolution de -l'hippocampe. ip, sillon intcr-
pariétal. - L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée. - Lzz, locus niger. -
Ne, Ni, noyaux externe et interne du thalamus. - NL3, putamen. - OF, faisceau occipito-
- frontal. - OpR, opercule rolandique. - ot, sillon collatéral. - \'C ? tronc du noyau caudc.
- NC', queue du noyau caudé. - ? pied du pédoncule cérébral. - Pi, circonvolution pariétale
inférieure. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Porc, lobule paracentral. - l'cnz,
pédoncule cérébelleux moyen. - Po, protubérance. - pi-s, sillon prérolandique supérieurs
R, scissure de Rolande. RC. radiations de la calotte. iî7'/i, radiations optiques de Gratiolet.
- S(p). branche postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - Sge.
substance grise sous-épendymaire, - sM, sillon de Monro. T,; 7 ? 7'3. première, deuxième
et troisième circonvolutions temporales. t,, 12, 13, premier, deuxième et troisième sillons tem-
poraux. T'ap, tapetum. - Tg, trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. 7'/t, couche
.optique. - Tp, circonvolution temporale profonde. - V" troisième ventricule. - IV, zone de
Wernicke. ? filets radiculaires de la troisième paire.
30
466 . X1'\ATOilllE'DES CENTRES'^ NERVEUX, ' ! %
Ces îlots gris du noyau lenticulaire'. (NLJ- sont séparés par des fibres, faisant suite
Fie.. 233. - Coupe vertico-trausversale de l'hémisphère droit, no 8b, passant à 86 mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 811 des fig. 235 et 2jô. (Grandeur naturelle.)
Aq, aqueduc de Sylvius. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps cal-
- leux. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. -C71, corps genouillé '
~- interne : Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule interne. cm, sillon
calloso-mâr';inal. - CO, centre ovale. - cop, commissure postérieure. ds, diverticule du
subiculum ? Fa, circonvolution frontale ascendante. C'li, faisceau longitudinal inférieur.
FM, faisceau rétroflexe de Mcynert.- Fus, lobule fusiforme. - Gh, ganglion de l'hahenula.
Gsm, circonvolution marginale supérieure (gyrus supra-marginalis). Il, hippocampe.
- ip, sillon intcr-pariétal. Gi, première circonvolution limbique. - le, lame cornée. -
Lms, lame médullaire superficielle. - NC, tronc du noyau caudé. - NC', queue du noyau
caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire
(putamcn).- NR, noyau rouge. OF, faisceau occipito-frontal. - Opp" opercule pariétal.
ot, sillon collatéral. - P, pédoncule cérébral. - Pu, circonvolution pariétale inférieure.
l'a, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - 1'eus, pédoncule céré-
helleux supérieur. - prs, sillon prérolandique supérieur.- - R, scissure de Rolando. - 11,
ruban de Reil. - IiTh, radiations -optiques de Gratiolet. S (pu), branche postérieure de
la scissure de Sylvius. - Sge, substance grise sous-ependymaire. - sM, sillon de Monro.
- S/i, substance réticulée. - 7'l, 7'i, T3, première, deuxième et troisième circonvolutions tcm-
porales. - t,, t3, premier et troisième sillons temporaux. Tap, tapetum. Tg, trigone. -
7·gl>, pilier postérieur du trigone. Th, couclie optique. Tp, circonvolution temporale pro-
fonde. - VI, ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale. - IV, zone de Wcrnickc. Z1',
zone réticulée. - 11 T, fibres radiculait : es de sa troisièlllc pail'e, .
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 467
aux fibres de projection qui limitent en dehors la corne sphénoïdale (Vsph). Elles
Fil : . 25. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 88, passant à 88 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 87 des fig. 35 et 236. (Grandeur naturelle.)
ils, aqueduc de Sylvius. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps cal-
leux. -Cg, circonvolution godronnée. Cge, corps genouillé externe. Crli, corps genouillé
interne. - Cing, cingulum. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. - cm, sil-
lon calloso-marginal. CO, centre ovale. - cop, commissure postérieure. ds, diverticule du
subiculum. Fla, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur.-
Fus, lobule fusiforme. - H, hippocampe. ip, sillon inter-pariétal. L,, première circonvo-
lution limbique. - le, lame cornée. - Lms, lame médullaire superficielle. - NC, tronc du
noyau caudé. - Nu, queue du noyau caudé. - XL" troisième segment du noyau lenticulaire
(putamen). - OF, faisceau occipito-frontal. - OI)P.2, opercule pariétal. - ot, sillon collatéral.
l ? (gsnt), circow·olutionmarpinale supérieure (gyrus supra-marginalis). l'a, circonvolution
pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. l'es, pédoncule cérébelleux supérieur. -
Pul, pulvinar. - 11, scissure de Rolando. - RI, ruban de Rcil latéral. - RTh, radiations opti-
ques de Gratiolet. - rp, recessus pinealis. - J (p), branche postérieure de la scissure de Syl-
vius. - sec, sinus du corps calleux, - Sge, substance grise sous-épendymaire ? SR, sub-
stance réticulée. - 7 ? T'a, lui, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. -
t,, l,, premier et troisième sillons temporaux. - Tap, tapetum.- lec, toenia tecta. - Tg, tri-
gone. - top, circonvolution temporale profonde. - T'l, ventricule latéral.- Vsph, corne sphé-
noïdale du ventricule latéral. IV, zone dé \\'crnicl : e. - 1.1', zone réticulée ou grillagée.
468 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
appartiennent pour la plupart au système thalamique et constituent le segmen i rétro-
lenticulaire de la capsule in terne (Cirl) (fig. 254-255). La couche op/ique(Th) a diminué
de volume. On y reconnaît cependant le noyau externe (Ne) et le noyau interne
(Ni). Sur la coupe n° 83 (fig. 252), la couche optique (Th) repose sur la région de
la calotte du pédoncule cérébral; les radiations de la calotte (RC) la séparent du
noyau rouge (NR) et du locus niger (Ln). Le noyau rouge (NR) a diminué égale-
ment. A sa partie inféro-interne on trouve la section des fibres radiculaires de
la troisième paire (III). Au-dessus du noyau rouge (NR), en dedans des radiations
de la calotte (RC), on trouve le faisceau rétroflexe de Illerlner't (FM) qui atteint sur
la coupe n° 86 (fig. 253) le ganglion de l'habénula (Gh). En dehors de la calotte,
nous trouvons dans les figures 252 et 253 le pied du pédoncule cérr·Go'rcl (P), qui
delà protubérance (Po) se dirige enhaut et en dehors, passe entre le corps genouillé
externe (Cge) et le noyau externe du thalamus (Ne). Le corps genouillé interne (Cgi)
apparaît sur la coupe n° 83 (fig. 252) où il recouvre la partie externe du pied du
pédoncule (P). Sur les coupes nos 86 et 88 (lif;. 253-254) il se présente comme
un ganglion arrondi, enclavé dans la couche optique (Th), situé en dedans du
corp genouillé externe (Cge), au-dessous du noyau externe du thalamus (Ne) et du
pulvinar (Pul), en dehors de la calotte du pédoncule cérébral. Sur la coupe n° 89
(fig. 255) le pulvinar le limite en dehors et le sépare du champ de ]Vei-iiicke (W).
Le corps genouillé externe (Cge) présente un aspect cordiforme (fig. 252 et
253) : les lamelles concentriques grises et blanches qui le constituent le font faci-
lement reconnaître ; il se trouve à la place occupée par la bandelette optique (II)
sur les coupes précédentes. Il présente une face inférieure libre, une face
interne en rapport avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) sur la
coupe n° 83 (fig. 252) et avec le corps genouillé interne (Cgi) sur la coupe
n° 86 (zig. 253), et une face externe adhérente également, qui donne naissance
il un grand nombre de fibres, lesquelles constituent les radiations du corps
genouillé externe et se joignent aux radiations thalamiques de Graliolet (RTh)
pour atteindre le lobe occipital.
Les radiations du corps genouillé externe (Cge), et les radiations thalamiques
qui abordent les parties inférieures de la couche optique, s'entre-croisent avec des
fibres qui, venant de la bandelette optique, traversent le corps genouillé externe
pour se porter dans la lame médullaire externe (Lme) du pulvinar (Pul), coupe
n° 89 (fig. 255). Ces fibres forment en s'éntre-croisant un champ irrégulièrement
triangulaire, bien décrit par Wel'l11cke,. le champ ou la zone de l1'cl'lliclw (W) pré-
sente un sommet supérieur, une base inférieure; ses côtés latéraux correspon-
dent, l'interne au corps genouillé-exlernc (Cge) (fig. 252 et 253), puis au pulvinar
(Pul) (fig. 254) et l'externe aux fibres de projection thalamiques. Très petit sur les
coupes où le corps genouillé externe existe encore (tig. 252 et 253), le champ
de Wernicke (W) s'élargit et s'allonge sur les coupes qui passent en arrière de ce
dernier (fig. 254 et 255); il s'applique sur la zone réticulée (Zr) du pulvinar (Pul)
et se confond en haut avec la lame médullaire externe du thalamus (Lme). (Voy.
coupes microscopiques horizontales (fig. 306 à 308).
Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) se continue directement sur
la coupe n° 83 (lig. 252), avec le pied du pédoncule cérébral (P); sur la coupe
n° 86 (fig. 253), elle en est séparée par le corps genouillé interne (Cgi) ; les deux
coupes suivantes (fixa. 254-255) l'intéressent dans son segment rétro-lenticulaire
(Cirl), elle ne forme plus ici une couche nettement distincte, mais dissocie le li-oi-
sième segment du noyau lenticulaire (NL3) et se continue en bas avec les radiations
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 469
optiques de Gratiolet (RTll) et le faisceau longitudinal Sur la coupe
n° 89 (fig. 255) enfin, le;uoazc lcuticulaire(NL.,) a presque complètement disparu,,
et sa place est occupée par le segment rétro-lenticulaire de la capsule interrae(Cirl),
1 ic. 211. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 89, passant il 80 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 89 des Hg. 235 et 236. (Grandeur naturelle.
Aq, aqueduc de Sylvius. - Arc, faisceau arqué. - CA, corne d' : lnunon. - Cc, corps
calleux. - Cgi, corps genouillé interne. - Cing, cingulum. - Cirl, segment rétro-lenticulaire
de la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - cop, commissure
postérieure. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur.
l'2ts, lobule fusiforme. - H, circonvolution de l'hippocampe. - ip, sillon inter-pariétal.
L"premiére circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe
du thalamus. Lms, lame médullaire superficielle ? \'C, tronc du noyau caudé.- \'C', queue du
noyau caudé. NL3, putamen.OF, faisceau occipito-frontal. ot, sillon collatéral. P.{Gsm), cir-
convolution pariétale inférieure (gyrus supra-marginalis). P< ! , circonvolution pariétale ascen-
dante. - Parc, lobule paracentral. Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. Pu pulvinar.
- Il, scissure de Rolando.. - RI, ruban de Rcil latéral. H771, radiations optiques de Gra-
tiolet. - S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Se.vv, surface extra-ventricu-
l;tire de la couche optique. - Syc, substance grise sous-épendymaire. SR, substance réti-
culée. - slr, stratum zonale. - T,, T., T3, première, deuxième et troisième circonvolutions
temporales. t, t" t3, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. Tap, tapetum.
- tec, t¡cnia tecta. - T'li, couche optique. - Tg, trigone. - 1'l, ventricule latéral. -
Vsylh, corne sphénoïdale. - IV, zone de Weruicke. - Zr, zone réticulée ou grillagée. -
Ill, noyau de la troisième paire.
470 ANATOMIE DES CENTRES NEIIVEUX.
Comme sur les coupes précédentes, la paroi externe du ventricule sphénoïdal
(Vsph); est bordée par trois couches concentriques : le tapetum (Tap), les radia-
lions optiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce dernier nette-
ment délimité en bas et en dehors, au niveau du lobule fusiforme (Fus), ainsi que
des deuxième et troisième circonvolutions temporales (T2, T3), s'élargit et devient
diffus en haut. Sur les coupes précédentes, nous avons vu que ce faisceau entrait
dans la constitution de la capside externe (Ce), et ce fait est encore visible sur la
coupe n° 83 (fig. 252), qui intéresse la partie la plus postérieure de la capsule
externe (Ce) et de l'aaan.f-ziaur (AM). Sur les coupes nos 86, 88 et 89 (fig. 2;;3,2;;4
et 255), ce faisceau se perd en haut dans le centre ovale (CO), en dedans du fais-
ceau arqué (Arc). Ce dernier faisceau occupe la même situation que sur les coupes
précédentes, il limite le centre ovale (CO) en dedans, et se confond en dehors avec
les courtes fibres tarciforztaes de la circonvolution pariétale inférieure (1 ? z).
Le corps calleux (Ce) et le cingulum (Cing) ne présentent ici rien de particu-
lier à noter. Au-dessous du corps calleux (Ce), nous trouvons le trigone (Tg) qui
lui est uni dans sa partie interne, et qui ne se distingue du corps calleux que par
sa coloration foncée, duc à ce que ses fibres sont sectionnées perpendiculaire-
ment à leur longueur. Ces trois dernières coupes (fig. 25 ? 25t et 255) intéressent
en outre la partie postérieure de la calotte ou étage supérieur du pédoncule. On
trouve en dedans l'aqueduc de Sylvius (Aq) entouré de la substance grise, en haut
la commissure postérieure (cop) et en dehors la substance réticulée (SR), bordée
Dar le ruban de Ileil latéral (RL).
Coupes nos 92, 93, 95, 97, 99.
Coupe n° 92 (fig. 256), passant à 3 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 92 des figures 235 et 236.
Coupe n° 93 (fig. 257), passant à 1 millimètre en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 93 des figures 235 et 236.
Coupe n° 95 (fig. 258), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 95 des figures 235 et 23G.
Coupe n° 97 (fig. 259), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 97 des figures 235 et 236.
Coupe n° 99 (fig. 260), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 99 des figures 235 et 236.
Ces coupes extrêmement rapprochées passent par le lobule paracentral
(Parc), la partie supérieure des circonvolutions frontale et pariétale ascen-
dantes (Fa. Pa) et la circonvolution pariétale inférieure (1\) au niveau de
la partie antérieure du pli courbe (Pc). Elles intéressent en outre le bour-
relet du corps calleux (Cc [Spl]), le pulvinar (Pul) et toutes les parties qui
recouvrent en arrière la surface extra-ventriculaire de la couche optique
(Sexv).
Écorce. - Le bord supérieur de l'hémisphère est formé par le lobule para-
central (Parc) et la circonvolution frontale ascendante (Fa). A une distance plus
ou moins grande de cette dernière et d'autant plus grande que la coupe intéresse
COUPES MACROSCOPIQUES' DU CERVEAU.
z71
.sectionnée presque parallèlement à sa direction sur les coupes n"S 92. et 93
(fig. °356 et 357); les autres coupes intéressent sa partie supérieure. En dehors
de la scissure de Rolando nous trouvons la circonvolution pariétale ascendante (Pa),
le sillon inlcrpariélal (ip), la circonvolution pariétale inférieure (P2) sectionnée
au niveau de la partie antérieure du pli courbe (Pc), le sillon parallèle (t,) et les
deuxième et troisième circonvolutions tempomles (1\, T,,). La troisième circonvolution
Fut. 256. Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 92, passant à 92 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 92 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
Arc, faisceau arqué. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution
godronnée. Cing, cingulum. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.
cm, sillon calloso-marginal. CO, centre ovalc.-cls, divcrticule du subiculum. Fa, circonvolu-
tion frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fus, lobule fusiforme.
H, circonvolution de l'hippocampe. - ip, sillon inter-pariétal. - L,, première circonvolution
limbique. le, lame cornée. - Lrns, lame médullaire superficielle. NC, tronc du noyau caudé.
- Ne,, queue du noyau cade. - ot, sillon collatéral. - I ? circonvolution pariétale supérieure.
- l'a, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - l'c, pli courbe.
Pu/, pulvinar. - Il, scissure dcRotando.HT/t, radiations optiques de Gratiolet. sec, sinus
du corps calleux. - Sexe, surface cxtra-vcntriculairc du thalamus. Sge, substance grise sous-
épendymaire. - Spl, bourrelet du corps calleux (splniumj. - 7'.>, l'i, deuxième et troisième
circonvolutions temporales. - 11, t2, premier et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum.
- tec, toenia tecta. - Tg,triâone.-1'p, pilier postérieur du trigone. VI, ventricule latéral.
Vsph, corne sphénoïdale.
472 2
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
temporale (T3) forme le bord inféro-interne de l'hémisphère. A la face infé-
rieure, oblique en haut et en dedans, nous trouvons, le lobule fusiforme (Fus),
subdivisé par une incisure du sillon collatéral (et') et limité en dedans par le
sillon collatéral (ot), puis la circonvolution de l'hippocampe (II) et la circonvolution
godronnée (Cg). Sur les coupes no, 95 il 99 (fi-. 258 il ` ? Ii0), la face interne de la
circonvolution de es[ divisée en trois parties; la partie supé-
Fil;. 257. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, no 93, passant à 93 milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 93 des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle.)
CA, corne d'Ammon. Cc(Spl), bourrelet du corps calleux. Cg, circonvolution godron-
née. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginU. - CO, centre ovale. - ds, diverticule
du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, faisceau longitudinal infé-
rieur. L Fus, lobule fusiformc. - H, circonvolution de l'hippocampe. fg, sillon fimbrio-
godronné. - ip, sillon inter-pariétal. Li, première circonvolution limbique. le, lame
cornée. Lms, lame médullaire superficielle. NC, partie réfléchie de la queue du noyau
caudé. - ot, sillon collatéral. - ot', incisure du sillon collatéral. P2, circonvolution parié-
talc inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - Pc,
pli courbe. P/e/i,plexus choroïdes. -Pul, pulvinar. - li, scissure de Rolando. - RTh, radia-
tions optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. - Sexv, surface exl,ra-vcntricu-
lairc du thalamus. - 7*, T3, deuxième et troisième circonvolutions temporales. Tap, tape-
tum. - pilier .postérieur du trigone. - t,, t2, premier et deuxième sillons temporaux.
1'l, ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. tec, ténia tecta. -
Foc, cornc occipitale du ventricule latéral.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 473 3
rieure répond au segment inférieur ou hippocampique de l'isthme du lobe lim-
bique (H(i)), limitée en haut par le sillon de l'hippocampe (h), en bas par la
branche commune aux scissures calcarine et ]JOI'iélo-occipi/alc (K+po); la
partie moyenne correspond au pied d'insertion du pli 1'étl'o-limúiquc (-rl); la
partie inférieure enfin, à la circonvolution de l'hippocampe (H).
Dans le fond du sillon de l'hippocampe (h), nous trouvons la circonvolution
godronnée (Cg) qui conserve sur les coupes nOS 92 et 93 (fig. 256 et 257), l'as-
pect qu'elle présentait sur les coupes précédentes. Sur les coupes nos 95 et 97
FiG. 258. - Coupe verlico-lransversale de l'hémisphère droit, n- 95, passant à 9 mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 9o des fig. 233 et 236. (Grandeur naturelle).
Ce, corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingulum.-cnz, sillon calloso-
marginal. - CO, centre ovale. Csc, circonvolutions sous-callcuscs. -ds, diverticule du subi-
cululn. Fa, circonvolution frontale ascendante. Fc, fasciola cinerea, - 1·'li, faisceau lon-
gitudinal inférieur. - Fin', forceps minor. - Fus, lobule fusiforme. - H, hippocampe.
H(i;, partie inférieure ou hippocampique de l'isthme du lobe limbique. - h, sillon de l'hippo-
campe. - ip, sillon inter-pariétal. - K + po, branche commune aux scissures calcarine et
pariéto-occipitalc. - LI, première circonvolution limbique. - Lms, lame médullaire super-
ficielle. - z\'C', partie réfléchie de la queue du noyau caudé. - ot, sillon collatéral. 7,
circonvolution pariétale inférieure. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Parc,
lobule paracentral. - Pc, pli courbe. pli rétro-limbique.- R, scissure de Rolando.
R1·h, radiations optiques de Gratiolet. scc, sinus du corps calleux. Spl, splénium. 7 ?
T3, dcuxièmc et troisième circonvolutions temporales. - t2, t3, deuxième et troisième sillons
temporaux. tec, t,enia tecta. 1'gp, pilier postérieur du trigone. l'l, ventricule latéral.
474 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. : '
(fig. 258 et 259), cette circonvolution change de forme. La coupe intéresse en
effet ici la partie postérieure du bourrelet du corps calleux (Ce [Spl]) et la partie
correspondante du sillon de l'hippocampe (h), au niveau du point où il se continue
avec le sinus du corps calleux (sec). La circonvolution godronnée (Cg) abandonne
sur la coupe n° 95 (fig. 258) le fond du sillon de l'hippocampe, elle se renfle à
ce niveau, et donne naissance au fasciola cincrea (Fc) sectionné parallèlement
à sa longueur sur les coupes no, 95 et 97 (iig. 258 et 259). Le fasciola cinaea
(Fc) se porte en haut et en dedans, contourne la face inférieure du bourrelet du
corps calleux (Cc[S1MJ) (coupes nos 97 et 99, tig. 259 et 260), puis se continue en
arrière et au-dessus du bourrelet du corps calleux avec le tania tecta (tec) qu'il
concourt à former (coupe n° 105, fig. 261). Sur les coupes nos 95 et 97 (fig. 258
et 259), le sillon, de l'hippocampe (h) sépare la circonvolution godronnée (Cg) des
quatre ou cinq petites circonvolutions rudimentaires, circonvolutions sous-cal-
leuses (Cse), qui occupent la face supérieure de la circonvolution de l'hippocampe
(H) et font généralement défaut sur les cerveaux peu riches en circonvolutions.
La surface de section du corps calleux (Ce) à la face interne de l'hémisphère,
est le double de ce qu'elle est sur les coupes précédentes. Le corps calleux est
sectionné en effet au niveau de son bourrelet (Spl), c'est-à-dire de sa partie recour-
bée ce qui explique son épaisseur considérable. Sur la coupe n° 92 (fig. 256)
on trouve ¡¡l'union du tronc du corps calleux (Ce) et du bourrelet (Spl), le long du
bord externe, une échancrure dans laquelle vient s'insérer le corps du trigone
(Tg). Sur celte môme coupe, le trigone est sectionné en deux endroits comme
sur les coupes précédentes, une fois au niveau de l'étage supérieur du ventri-
cule latéral (VI) immédiatement au-dessus du pulvinar (Pul), une seconde fois
dans la corne sphénoïdale (Vsph) au niveau du pilier postérieur du trigone (Tgp).
La coupe n° 93 (fig. 237) intéresse le pilier postérieur du trigone (Tgp) Ü son
origine, c'est-à-dire dans la partie qui recouvre le pulvinar (Pul) et qui se porte
ensuite sur la corne d'19>zzrzorz (CA). Les coupes nos 95 et 97 (fig. 258 et 259)
intéressent sa partie postérieure; le pilier ptostérieur (Tgp) forme sur ces coupes
la couche de substance blaiielie qui recouvre la circonvolution,
godronnée (Cg) et l'écorce grise de la cOl'ne d'A m1/WII, et qui est décrite sous le nom
d'alvéu.s (Alv, fig. 260). La coupen° 99 (fig. 3ti0), enfin, passe en arrière du trigone.
Cavités ventriculairés. - Les coupes 92 et 93 (fig. 25(i et 257) section-
nent le ventricule latéral en deux endroits, comme du reste toutes les coupes
qui intéressent le lobe temporal; une première fois au niveau de son étage-
supérieur (VI), une seconde fois au niveau de la corne sphénoïdale (Vsph). La
coupe n° 93 (fig. 257) intéresse le ventricule latéral au niveau du point où il se
recourbe pour se porter dans la corne sphénoïdale , c'est-à-dire au niveau du
carrefour ventriculaire; cette coupe présente par conséquent toutes les parties
qui limitent le carrefour ventriculaire en avant, il savoir le pilier postérieur du
trigone (Tgp), la lame cornée (le) et la queue du noyau caudé (NC'), parties qui
forment le plancher de l'étage supérieur du ventricule latéral (VI) et la voûte de
l'étage inférieur ou sphénoïdal. Les coupes n"s 95, 97 et 99 (fig. 258, 259, 260)
intéressent le carrefour ventriculaire, c'est-il-dire la partie commune aux cornes
occipitale et sphénoïdale et il l'étage supérieur du ventricule.
Noyaux gris centraux. -Le,, coupes nos 92 et 93 (fig. 256 et 257 intéres-
sent le pulvinar (Pul) dans sa partie libre et extra-venlriculaire. Sa face supé-
rieure est recouverte par le trigone (Tg), sa face inférieure repose sur la circon-
volution de l'hippocampe (H) et le bourrelet du corps calleux (Cc[Splj) est en rap-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 'r7;i
port avec sa partie interne. Sa face externe est séparée du noyau caudé (NC) par
le tænia se1/l'lcil'culaÍi'is située dans 1alame cornée (le) et sectionnée parallèlement
ases fibres. La situation extra-ventriculaire du pulvinar (Pul) se comprend facile-
ment à l'inspection de la coupe n° 93 (fig. 257). Le pilia pos/Ùiew' du trigone
(Tgp) qui limite sur celle coupe le carrefour velll1'iculail'c(Vl) en avant et qui
donne insertion aux plexus choroïdes des ventricules latéraux (Plch), est situé en
effet en dehors du pulvinar (Pul). Les coupes nos 95 et suivantes intéressent
le carrefour ventriculaire et passent en arrière de la couche optique.
Le noyau caudé est encore sectionné en deux endroits (NC, NC') sur la
Fin. 259. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 97, passant à 9 mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 97 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
Cc, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. - Cing, cingulul11.- cm, sillon calloso-
marginal. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. CO, centre ovale. - ds, diverticule du
subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fc, fasciola cinerea. - Fli, faisceau
longitudinal inférieur. - Fin, forceps major. Fus, lobule fusiforme. - II, hippocampe.
H(i), partie inférieure ou hippocampique de l'isthme du lobe hmbisptc. ! /J, sillon inter-pariétal.
/i*+/jo, branche commune aux scissures calcarine etpariéto-occipitaic ? première circon-
volution limbique. Lms, lame médullaire superficielle. oi, sillon collatéral. Pa, circonvo-
lution pariétale inférieure.Pn, circonvolution pariétale ascendante. Parc, lobule paracentral.
- Pc, pli courbe. - 7c7,l, pli rétro-limbique. R, scissure de Rolando. -l ! Th, radiations optiques
de Gratiolet. - Spl, splénium. - sec, sinus du corps calleux. - ? , T3, deuxième et troisième
circonvolutions temporales. -t ? L3, deuxième et troisième sillons temporaux.- Tap, tapotum.
tec, tcenia tecta.- Tgp, pilier postérieur du trigone. Voc, corne occipitale du ventricule latéral.
47G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
coupe n° 92 (fig. 256). La coupe n° 93 (fig. 257) intéresse la partie postérieure
de sa queue immédiatement en avant du carrefour ventriculaire. Aussi la queue
du noyau caudé (NC') se préscnte-t-elle sur cette coupe sous l'aspect d'une
étroite lame grise, oblique en bas et en dehors, siluée en dehors de la lame
cornée (le) et étendue du plancher de l'étage supérieur du ventricule latéral (V1)
il la voûte de la corne sphénoïdale (Vsph). La coupe n° 95 (fig. 258), enfin, inté-
resse la partie la plus saillante de l'arc décrit par la queue du noyau caudé (\1G').
Substance blanche. La situation du corps ««//eux (Ce) par rapport au verr-
tricule latéral (VI) n'a pas varié. Sa face interne et inférieure forme la voûte du
carrefour ventriculaire; sa face supérieure est recouverte par le loenia tecta (tec)
et le cirrr/ulurrt (Gin), dont la surface de section n'est pas changée. En dehors, les
Frc. 260. -- Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 99, passant à DU mil-
limètres en arrière du pôle frontal. Lignes 99 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
/t), : )lveus. Ci, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée.
- Cirzg, cingulum. - c71, sillon calloso-marginal. - CO, centre ovale. - Fc, fasciola cinerea.
Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fm', forceps minor. Fus, lobule fusiforme.
If (i), partie inférieure ou hippocampique de l'isthme du lobe limbique. - h, sillon de l'hipJ1o-
campe. - il), sillon intcr-pariétal. -la-i- po, branche commune aux scissures calcarinc ct luiriétn-
occipitale. - L,, première circonvolution limbique. - 01, sillon collatéral. - P,, circonvolution
pariétale supérieure. Pi, circonvolution' pariétale inférieure. - Pa, circonvolution pariétale
ascendante.-l'arc, lobule paracentral. Pc, pli courbe. por, sillon post-rolandiquo. 7ï/>fa.pli
pariéto-limbique antérieur. -7t1'l, pli rétro-limbique. -li, scissure de Rolando.- li Th, radiations
optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. - sp, scissure sous-pariétale. 7'a, 7
deuxième et troisième circonvolutions temporales. Tap, tal'etunl. -1" ti, l3, premier, deuxième
et troisième sillons temporaux. <ee, tænia tecta. l'oc, corne occipitale du ventricule latéral.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 477 7
fibres calleuses s'infléchissent, elles contournent le bord externe du ventricule et
changent de direction; elles se présentent en effet sous la forme de libres
blanches, nacrées, sectionnées parallèlement à leur longueur, qui se confondent
au-dessus de la queue du noyau caudé (NC') avec le faisceau d'association occi-
pito-frnutal (coupes nos 92, 93, 95, fig. 256, 257, 258). Au niveau du carrefour
ventriculaire et en arrière de la queue du noyau caudé (coupes nOS 97 et 99,
(fig. 259 et 260) les fibres du corps calleux semblent se confondre avec le tapetum
(Tap); ce dernier constitue la plus interne des trois couches qui limitent la corne
sphéno-occipitale en dehors. Les libres du tapetum ne font pas partie des fibres
calleuses, elle appartiennent en effet, comme les cas d'agénésie du corps calleux
le démontrent, au faisceau occipito-frontal (OF), grand faisceau d'association qui
relie le lobe frontal au lobe occipital et dont nous avons étudié, sur les coupes
précédentes, la surface de section tranversale.
En dehors du tapetum (Tap) et du noyau caudé (ni) nous trouvons sur les
coupes n°S 95, 97,-99 (fig. 258 à 260), la couche des fibres de projection du lobe
occipital, ou radiations optiques de Gratiolet (RTh). Cette couche de fibres, pré-
sente, dans son segment externe, un aspect fusiforme; épaisse dans la région
qui correspond au sillon parallèle (t,) et il la deuxième circonvolution temporale
('1), cette couche s'effile en haut où elle embrasse en dehors les fibres calleuses,
- et se perd dans le centre ovale (CO). En bas, elle se rétrécit, contourne le bord
inférieur de la corne sphénoïdale, se place entre le tapetum (Tap) et le faisceau,
longitudinal inférieur (Fli), et envoie une mince languette au-dessous du diverli-
cule du subiculum (ds), languette située comme la partie principale de ce fais-
veau, entre le tapetum (Tap) et le faisceau longitudinal inférieur (FIii.
Le faisceau longitudinal inférieur (flip, se perd insensiblement en haut, et se
confond avec les fibres de projection d'une part, les fibres courtes d'association
,¡¡'autre part. Dans sa partie inférieure, sa limite est extrêmement netle. Il décrit
deux angles qui correspondent, l'externe il la troisième circonvolution temporale
(TJ, l'interne au lobule fusiforme (Fus). Ce faisceau forme la couche sagittale
externe du lobe occipital; il représente un long faisceau d'association, qui relie le
lobe occipital au lobe temporal et au lobe frontal par l'intermédiaire de la capsule
externe (Ce), et il dégénère, de môme que les radiations de Gratiolet (RTh), con-
sécutivement aux lésions du lobe occipital.
Quant aux autres longs faisceaux d'association, le cingulum. (Cing) ne change
guère sur cette série de coupes; le faisceau arqué (Arc), n'est intéressé que sur
la coupe n° 92 (fit. 256), qui correspond encore à la partie la plus postérieure
de la scissure sylvienne, ainsi que l'indique le petit îlot d'écorce cérébrale situé
au-dessous de ce faisceau; sur les coupes n°5 93 et suivantes, le faisceau arqué
n'existe plus il l'état de faisceau plus ou moins distinct, mais se confond avec
les courtes fibres d'association de la circonvolution pariétale inférieure (Po).
Coupes n°S 105, 107, 116, 122, 133,137..
Coupe n° 105 (fig. 261), passant à 6 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 105 des figures 235 et 236.
Coupe n° 107 (fig. 262), passant à 2 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 107 des figures 235 et 23tri.
4-78 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Coupe n° 116 (fig. 263), passant à 9 millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 116 des figures 235 et 236.
Coupe n° 122 (fig. 264), passant à foi millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 122 des figures 235 et 236.
Coupe n° 133 (fig. 265), passant à Il millimètres en arrière de la précé-
dente et correspondant aux lignes 133 des figures 235 et 236.
Coupe n° 137 (fig. 266), passant à 4 millimètres en arrrière de la
précédente et correspondant aux lignes 137 des figures 235 et 236.
Ces coupes intéressent le lobe occipital en arrière du bourrelet du corps
calleux. Les deux premières passent par la partie postérieure du lobule
paracentral (Parc), les autres, par le précunéus (PrC) et le cunéus (C).
Écorce. - Comme ces coupes passent en arrière du bourrelet du corps cal-
leux (Sp), l'écorce cérébrale n'est nulle part interrompue, elle est 11 peu près
d'égale épaisseur sur toutes les coupes, sauf toutefois dans les points où la surface
de section de la coupe, est tangente à un sillon. Sur la coupe n° 105 (fig. 261)
seulement, il existe un point où l'écorce est extrêmement réduite, point qui cor-
respond à la partie profonde du bourrelet, du corps calleux (forceps major) (Cc
Fm). Cette mince bandelette corticale représente le tænia tecta (tec), qui se re-
courbe au niveau du sinus du corps calleux (sec) pour se continuer avec les deux
circonvolutions du lobe limbique (L, et H). Le lobe limbique comprend deux parties,
une partie supérieure qui se confond avec le précunéus (PrC), dont il est séparé
par la scissure sous-pariétale (sp), une partie inférieure, l'isthme du lobe limbique
(L (i)) qui se continue en avant avec la partie postérieure de la circonvolution de
l'hippocampe (H). Au-dessus du lobe limbique et du précunéus, nous trouvons
en contournant l'écorce, la partie verticale du sillon calloso-marginal (cm') et la
partie postérieure du lobule paracentral (Parc). La face externe de l'hémisphère
présente de haut en bas : la circonvolution pariétale ascendante (Pa) le sillonpost-
rolandique (por), la première circonvolution pariétale (P,), le sillon inler-pariélal
(ip), la deuxième circonvolution pariétale (P2)' que subdivise la partie verticale du
sillon parallèle (t',) dans la région du pli courbe (Pc); puis la deuxième circonvo-
lution temporale (T2), le deuxième sillon temporal (t,) et la troisième circonvolution-
temporale (T 3)' La troisième circonvolution temporale (T.,) forme le bord inférieur de
l'hémisphère, elle s'étend de la face externe à la face inférieure, et elle est sépa-
rée du lobule fusiforme (Fus) par le troisième sillon temporal (t,). En dedans du
lobule fusiforme (Fus), nous trouvons le sillon collatéral (ot), le pli l'élro-lim-
bique qui représente le pied d'insertion du lobule lillgual (Lg) sur le lobe lim-
bique dont il est séparé par la branche commune aux scissures calcarine et pariélo-
occipilale (K+po).
La coupe n° 107 (fig. 262) ne présente que peu de modifications, celles-ci
portent surtout sur le lobe limbique qui ne présente maintenant qu'une seule
circonvolution (L,). Dans le fond de la branche commune aux scissures calcarine et
pariéto-occipilale (K+po) on aperçoit une petite circonvolution triangulaire,
qui augmente rapidement de volume sur les coupes suivantes, et prend dans la
constitution de la pointe occipitale une part importante. Ce pli profond, pli czcnreo-
limbique (,cl), représente le pied d'insertion profond du cunéus (C) sur le lobe
limbique. Avec l'apparition de ce, pli, coïncide une modification de la structure-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ,. 479
cUv l'écorce de la région. On voit en effet apparaître un ruban blanc (V), carac-
téristique de l'écorce qui borde la scissure calcarine, et désigné sous le nom de
ruban de Vicq d'Azyr ou de Gennari, visible à l'oeil nu, soit sur le cerveau
frais, soit après durcissement dans les bichromates. Très peu marqué sur les
coupes n° 105 et 107 (tic. 261, 262), le ruban de Vicq d'Azyr est extrêmement
accentué sur les coupes nos 116 et 122 (fig. 263, 264); sur les coupes n°5 133
et 137 (fig. 265, 266), il s'étend sur la face supérieure du cunéus (C) et à la
face interne et inférieure du lobule lingual (Lg).
Les coupes n°S 116, 122, 133, 137 (lig. 263, 26 i, 265, 266) intéressent le
précunéus (PrC) et le cunéus (C) il la face interne; le pli courbe (Pc) il la face
externe. Le ]J/'éculléus (PrC) occupe toute la moitié supérieure de la coupe.
FIG. 2gui. -Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 105, passant à 10 ? milli-
mètres en arrière du pôle frontal. Signes 105 des fi. ? 35 et 230. (Grandeur naturelle.)
Cc, corps calleux. Cing, cingulum. - cm'. partie verticale du sillon calloso-margiual. -
CO, centre ovale. ? Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fm, forceps major. - Fm', forceps
minor. Fus, lobule fusiforme. - H, circonvolution de l'hippocampe. IL, sillon de l'hip-
pocampe. ip, sillon inter-pariétal. - K + po, branche commune aux scissures calcarine
et pariéto-occipilale. - Li, première circonvolution limbique. - L (i), isthme du lobe
limbique. - ot, sillon collatéral. Pi, circonvolution pariétale supérieure. - P2, circonvolu-
tion pariétale inférieure. -Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracen-
. irais por, sillon post-rolandiquc. - 1'1'C, précunéus. - pli rétro-limbiquc. - /i77t,
radiations optiques de Gratiolet. sec, sinus du corps calleux. - sep, scissure sous-pariétale.
- li, 3, troisième circonvolution temporale. ts, t3, deuxième et troisième sillon temporaux.
- l ? branche verticale de la scissure parallèle. - Tap, tapetum. tec, ttenia tecta.
V, ruban de Vicq d' : lzyr.- l'oc, corne occipitale du ventricule latéral.
480
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Large sur les coupes nos 116 et 122 (fig. 263, 264), le précunéus diminué sur.-
les coupes suivantes, et forme sur. la coupe 137 (fig. 266) un îlot cortical,
complètement séparé de l'écorce du lobe occipital par la scissure pariéto-
occipitale (po) qui s'étend de la face interne il la face externe de l'hémi-
sphère. A la face externe de l'hémisphère, le Jmicllnéus (PrC), forme la
circonvolution pariétale supérieure (P,). En dehors de celle-ci, nous trouvons
la circonvolution pariétale inférieure (P.2) qui diminue graduellement de volume
à mesure qu'on se porte en arrière; le sillon inler-pariélal (ip) sectionné
parallèlement à son trajet (coupe n° 116, fig. 263) la subdivise en deux parties :
la partie inférieure de cette circonvolution appartient au pli courbe (Pc),
situé à cheval sur la branche verticale du sillon parallèle (t',) et dans la consti-
tution duquel entrent trois circonvolutions : la circonvolution pariétale inférieure
(P.,), la deuxième circonvolution temporale (T.,) et la deuxième circonvolution occi-
Fez. 262. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit, n° 107, passant à
107 millimètres du pôle frontal. Lignes 107 des fig. 235 et 23G. (Grandeur naturelle.)
CO, centre ovale. Fm, forceps major. ri ? i', forceps minor. F/<, faisceau longitudi-
nal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - ip, sillon inter-pariétal. - /(' +pro, branche com-
mune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. - Lui, première circonvolution limbique.
- Lg, lobule lingual. - oisillon collatéral. -1 ? circonvolution pariétale sup6rieurc.-l ? cir-
convolution pariétale inférieure. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule
paracentral. P7,C, prcnnèus. - pour, sillon post-rolandiquc. nul, pli cunéo-limbique.
RTh, radiations optiques de Gratiolet. - sep, scissure sous-pariétale.- 7 ? I, deuxième et troi-
sième circonvolutions temporales. 1 ? t3, deuxième et troisième sillons temporaux.
Tap, tapetum. - V, ruban de Vicq d'Azyr. - Voc, corne occipitale du ventricule littéral.
COUPES- MACROSCOPIQUES DU CERVEAU.
, t81
pitale (02), Ces trois circonvolutions sont intéressées sur les coupes nos 116 et
122 (fig. 263, 264); sur. les coupes n°"133 et 137 (fig. 265, 266) la section ne
porte que sur la deuxième pariétale (P 2) et sur la deuxième occipitale (02). Le bord
inféro-interne de l'hémisphère est formé par le lobule. fusiforme (Fus) et la troi-
sième circonvolution occipitale (0.) sur les coupes nOS 116 et 122 (fig. 263, 26
les dernières coupes n'intéressent que la troisième circonvolution occipitale
(Fus -+- 0.;) et le lobule lingual (Lg).
Le cunéus (C) se présente sous la forme d'une languette triangulaire, limitée
par deux profondes scissures, la scissure paariéto-occipilale (po) en haut, qui le
sépare du ]J/'écunéus (PrC) et la scissure calcarine (K) en bas, qui le sépare du
lobule /uM6t<(Lg). Étroit et profond sur les coupes nos 116 et 122 (fig. 263,26)
où il ne forme la face interne qu'une mince languette qui correspond à son
sominet, le cunéus s'étale considérablement sur les coupes postérieures (133
et 137) (fig. ? G5, 266), mais ces. coupes ne peuvent pas rendre compte de la place
31
Fig. 263. -Coupe vertico-lransversale de l'hémisphère droit, n° 116, passant à t 16 milli- i-
mètres en arrière du pôle frontal. Lignes 116 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
EM, ergot de Morand. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fin, forceps major.
Fus, lobule fusiforme. - ip, sillon inter-pariétal. - K, scissure calcarine. - K -1- yo, branche
commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. L,g, lobule lingual. - 0 : , 03, deuxième
et troisième circonvolutions occipitales. 03, troisième sillon occipital. - ot, sillon collatéral.
Pi, circonvolution pariétale supérieure. P-2, circonvolution pariétale inférieure. - Pc, pli
courbe. - po, scissure parièto-occipitale. - PrC, précunéus. luel, pli cunéo-limloiquc. z
litli, radiations optiques de Gratiolet. sp, scissure sous-pariétale. - T ? deuxième circonvo-
lution temporale. Tap, tapetum. fI, branche verticale du sillon parallèle. - V, ruban
de Vicq d'Azyr. - Voc, corne occipitale du ventricule latéral.
482 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.;
qu'occupe le cunéus à la face interne du lobe occipital. Elles n'intéressent en effet
que la partie antérieure du cunéus, celle qui est en rapport avec le. précunéus.
(Voy. fig. 235.) ' .' .
Le lobule lingual (Lg), que nous avons vu naître sur les coupes nos 99 et
105 (fin..260, 261),
par le pli l'étl'o-li1llbi-
que s'étale con-
sidérablement par la
'suite. Ce lobule ap-
partient en effet tout
entier au lobe occipi-
tal. Situé au-dessous
du cuxréus (C), en de-
dans du lobule fusi-
forme (Fus), limité
en haut par la scis-
sure calcarine (K), en
dehors par la scis-
sure collatérale (ot),
le lobule lingual fait
partie à la fois de
la face interne et de
la face inférieure de
l'hémisphère, et le
bord mousse qui sé-
pare ses deux faces
répond, non pas à la
scissure calcarine (K), "
mais à la partie su-
périeure du lobule
lingual. La scissure
calcarine extrême -
ment profonde, dé-
prime la paroi de la
corne occipitale du
ventricule latéral
(Voc) et y détermine
une saillie, connue
sous le nom d'ergot
de J11ol'al1d (EII).
Cavités ventri-
culaires. La corne e
occipitale (Voc) est irrégulièrement quadrangulaire sur les coupes nON 105 et
107 (fig. 261, 262). Sa paroi supérieure est limitée par les fibres calleuses qui con-
courent à former le forceps major (Fm), sa paroi interne est tapissée par le for-
ceps minor (Fm') qui s'étale sur toute la paroi interne dans la coupe n° 105 et
qui, sur la coupe n° 107, se réunit en un petit faisceau situé à l'angle inféro-
interne du ventricule. Sa paroi externe est tapissée par le tapetum, (Tap), en
dehors duquel nous trouvons les couches sagittales du lobe occipital a savoir :
Fieu. - Coupe vertico-transversaie de l'hémisphère droit,
n° 122,passantà 122 millimètres en arrière du pôlefrontal.
.Lignes 122 des fig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.) .
C, cunéus. - EM, ergot de Dlorand. -Fli, faisceau longitudinal
inférieur. - Fin, forceps major.-Fus lobule fusiforme. -il), sillon
interpariétal. K, scissure calcarine. - L,q, lobule lingual.
lg, sillon du lobe lingual. O., 03, deuxième et troisième circon-
volutions occipitales. o3, troisième sillon occipital. oi, sillon
collatéral. P,, circonvolution pariétale supérieure. - P2, circon-
volution pariétale inférieure. Pc, pli courbe. - po, scissure
pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. -RTh, radiations optiques
de Gratiolet. - sP, scissure sous-pariétale. - T,, deuxième circon-
volution temporale. Tap, tapetum. - l ? branche verticale du
sillon parallèle. - V, ruban de Vicq d'Azyr. Voc, corne occi-
pitale.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 483
les radiations optiques de Gratiole (IlTli) en dedans et le faisceau longitudinal
inférieur (Fli) en dehors. La paroi inférieure répond au fond' du sillon collatéral
(ot) qui détermine quelquefois, dans la cavité ventriculaire, la production d'une
saillie connue sous le nom d'éminence collatérale de lleclccl (l : c, fig. 204). Cette paroi
est tapissée par les trois couches de la paroi externe qui sont effilées et recourbées
en dedans et par les courtes fibres d'association du fond du sillon collatéral (ot).
Sur les coupes sui-
vantes, la lumière de
la cavité s'efface, grâce
ala saillie de l'ergot de
11/o1'and (EM), et la ca-
vité se présente sous
l'aspect d'une fente
curviligne, qui coiffe le
fond de la scissure cal-
carim : (IC). Les extré-
mités supérieure et
inférieure de la corne
occipitale se recour-
benten dedans;l'extré-
mité supérieure se pro-
longe dans le cunéus
en formant un petit
diverticule, que l'on
peut désigner sous le
nom de diverticule du
cunéus (fiv. 204, de);
l'extrémité inférieure
s'insinue dansle lobule
lingual et forme un di-
verticule assez pro-
fond, le diverticule du
lobule lingual, (Ilg. 204,
dlg), l'homologue du di-
verticule du subiculum,
Sur les coupes qui in-
téressent la moitié pos-
lérieure de la scissure
calcarine, la lumière
ventriculaire réappa-
raît. Elle est triangulaire et présente une base inféro-interne et un sommet
interne. La coupe n° 137 (fig. 266) passe en arrière de la cavité ventriculaire,
elle intéresse la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui double le ventricule
en arrière et qui s'étend quelquefois assez loin dans la corne occipilale (Voc) (voy.
Coupes horizontales macroscopiques, fig. 226 et 237). La cavité ventriculaire n'atteint
donc pas la pointe occipitale, son extrémité postérieure en est éloignée peu
près trois centimètres.
Substance blanche. - Les fibres calleuses sont sectionnées sur la coupe
n° 105 (iig. 261) immédiatement en arrière du bourrelet, au niveau du forceps
FiG. ;2ü : i, -Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit,
n" 133, passant à 133 millimètres en arrière du pote
frontal. Lignes 133 desfig. 235 et 236. (Grandeur naturelle.)
C, cunéus. - EM, ergot de Morand. Fli, faisceau longitu-
dinal inférieur. - Ficus, faisceau transverse du cunéus de Sachs.
- Fus + 03, union du lobule fusiforme et de la troisième cir-
convolution occipitale. - ip, sillon inter-pariétal. - K, scissure,
calcarine. - G, lobule lingual ? sillon du lobule lingual. -
0,. 0" première et deuxième circonvolutions occipitales. - ot,
sillon collatéral. - P,, circonvolution pariétale supérieure. Pi,
circonvolution pariétale inférieure. - Ile, pli courbe. - po, scis-
sure parito-occipitalc. - PI'C, précunéus. - RTh, radiations
optiques de Gratiolet. - Tap, tapetum. t ? branche verticale
du sillon parallèle. V, ruban de Vicq d'Azyr. l'oc, corne occi-
pitale du ventricule latéral.
484 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
nzajor(Cc, Fm). Leur section affecte la forme d'un grosfaiscrauarrondi, présentant
un aspect panaché qui tient il la direction oblique de ses fibres. En dehors elles se
confondent avec une bande de fibres blanches, nacrées, resplendissantes, qui
tapissent la paroi externe et inférieure de la corne occipitale (Voc) et forment
le tapetum (Tap). En dedans elles se confondent avec le faisceau inférieur du
forceps (Fm'), qui présente
de même un aspect pana-
ché. Sur la coupe suivante
(107, fig. 362), les fibres du
forceps major (Fm) sont
réunies en un épais faisceau
il direction antéro-posté-
rieure, très foncé grâce il
la direction de ses fibres.
Situé d'abord au-dessus du
cunéus dans la partie infé-
rieure du lobe limbique (L,)
(coupe n° 107), le forceps
major se place bientôt dans
la partie centrale du cunéus
(itcl etC), au sur et il mesure
que cette circonvolution aug-
mente de volume (coupes
nos 116 et 122, fig. 263,264).
Sur les coupes n°s 133 et
137 (fig. 265, 266), le forceps
major a disparu en tant que
faisceau distinct, et la cavité
ventriculaire est simplement
bordée par une mince cou-
che de fibres calleuses. Le
faisceau inférieur du forceps
(Fm') qui occupe l'angle in-
féro-interne du ventricule
s'épuise rapidement, on n'en
lrouve plus trace sur la coupe
n° 116 (fig. 263).
En dehors du fbrcn ? 8nrjo
on trouve les fibres blanches
et nacrées du tapetum (Tap).
Nous avons déjà dit précé-
demment, que ces libres ne
font pas partie du système du corps calleux. Dans les cas d'agénésie du corps
calleux, le bourrelet et le forceps major font défaut, le tapetum au contraire
existe, tapisse la paroi ventriculaire et se continue en avant avec le faisceau
occipito-fro>ztal. (Voy. Faisceau occijilu-frunlcrl.)ln dehors du tapetum, nous
trouvons les radiations otiques (RTh) et le faisceau longitudinal in fi·ri.n,zcr(>;li), ce
dernier toujours très nettement délimité dans sa partie inférieure et externe.
Dès que la scissure calcarine (K) devient un peu moins profonde et que le
FiG. 266. Coupe vertico-transversale de l'hémi-
sphère droit, no 137, passant à 13'7 millimètres en
arrière du pôle frontal. Lignes 137 des fig. 235 et 236.
(Grandeur naturelle.)
C, cunéus. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. -
Fus 03, union du lobule fusiforme et de la troisième cir-
convolution occipitale. ip, sillon inter-pariétal. -
K, scissure calcarine. - L7, lobule lingual. - lg, sillon du
lobule lingual. - 0[, ou, première et deuxième circonvolu-
tions occipitales.-ot, sillon collatéral. - P,, circonvolu-
tion pariétale supérieure. - Ps, circonvolution pariétale
inférieure.Pc, pli courbe. - po, scissure pariéto-occipi-
talc. - PrC, précunéus.-RTh, radiations optiques de
Gratiolet. S'ye, substance grise sons-epcndymaire. Tap,
tapetum. - t ? branche verticale du sillon parallèle. - V,
ruban de Vicq d'Azyr.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 485
cunéus (C) est plus étendu, la cavité ventriculaire est entourée par trois couches
concentriques de fibres à direction pour la plupart antéro-postérieure. (Coupes
nos 133 et 137, fig. 265 et 266.) Ce sont, en allant de la cavité ventriculaire il la
périphérie : les fibres calleuses, les fibres de projection occipitales ou radiations
thalamiques (RTh) et les longues fibres d'association (faisceau longitudinal irrfé-
rieur) (Fli). Ces trois couches de faisceaux, très distinctes à la face externe et
inférieure, se réduisent au niveau de l'ergot de Jlorar7d (EM) et du fond de la
scissure calcarine (K), à trois minces lamelles, reconnaissables il la loupe et sur-
tout sur les coupes microscopiques colorées il l'hématoxyline ou au carmin.' Au
niveau de l'angle supérieur du ventricule, les couches de la paroi externe se
recourbent et se réunissent sous un angle très aigu, avec celles de la paroi
interne. Au niveau de la pointe occipitale, ces trois couches forment donc un
cercle complet, quoique très irrégulier.
En dehors du faisceau longitudinal inférieur et du ces coupes n'inté-
ressent que des courtes fibres d'association ou des fibres d'association régionales.
Seul, le cingulum (Cing) est encore intéressé sur la coupe n° 105 (fig. 261) où
il est situé au niveau de la partie supérieure et interne du bourrelet du corps cal-
leux, dans la première circonvolution limbique (L,), en dehors du sinus du corps
calleux (sec) et du tænia tecta (tec). Toutes les autres coupes passent en arrière
de ce faisceau. Dans la pointe occipitale (coupe n° 133, fig. 265), au niveau de la
partie moyenne du CtliU : us (C), un faisceau foncé, reconnaissable surtout sur les
coupes microscopiques, coiffe le sommet des couches sagittales. Ce faisceau,
décrit par Sachs sous le nom de faisceau transvase du cunéus (FteS), appartient
au lobe occipital et réunit le cunéus (C) à la convexité de ce lobe.
C. COUPES SAGITTALES MACROSCOPIQUES
Cette série comprend dix coupes, très légèrement obliques en bas et en
dehors, pratiquées en allant de la face interne vers la face externe de l'hé-
misphère et correspondant aux lignes de la figure 267.
Coupe n° 5 (fig. 268), passant à S millimètres en dehors de la face
interne de l'hémisphère et correspondant à la ligne 5 de la figure 267.
Cette coupe, parallèle à la face interne de l'hémisphère, mais légère-
rement oblique en bas et en dehors, passe à 5 millimètres en dehors de la
scissure inter-hémisphérique. Elle intéresse le corps calleux (Ce [g] Cc[Spl])
sectionné dans toute la longueur de son tronc, l'extrémité interne du
corps strié (NC+NL3), la couche optique (Th), la région sous-optique
(F, NR), le pied du pédoncule cérébral (P), la région des tubercules qzccccloi-
iumoazcax (Qa, Qp), la protubérance (l'o) et le cervelet.
Écorce. Sur cette coupe, très voisine du plan médian de l'hémisphère, on
reconnaît tous les sillons et toutes les circonvolutions de la face interne. Autour
du corps calleux nous trouvons la première circonvolution limbique ou gyrus for-
nica/us (LI), qui s'enroule autour du'genou (Ce [g]) et du bUl{/'I'elet (Cc [SpI]) du corps
calleux, et se termine en arrière par une extrémité libre, qui correspond il l'isthme
du lobe limbique (i) et il l'angle obtus qui sépare la face interne de l'hémisphère de
la face inférieure. La scissure pariéto-occipilale (po) limite la première circon-
valu/ion limbique (LI) en arrière et la sépare du\cunéus (C) et du lobule lingual (Lg).
48'6
ANATOMIE' DES CENTRES NERVEUX.
Les sillons s'ouspariétal.
(sp), calloso-ma1'ginal( cm)
et sus-orbitaire de Broca,
(so) la limitent- en 'haut et
en avant et la séparent
incomplètement du pré-
cunéus (PrC), du lobule
paracentral (Earc) ' et de
la face interne de la pro-
mière circonvolution fron-
tale (mF,). Elle est reliée
en effet à ces circonvolu-
tions, par le plaidé passage
. fronto -limbique 1 (7êfl) , en
avant et par les plis de
passage pa1'Íéto-limbiquè'
antérieur (apla) et posté-
rieur (7up1p) en haut. Sa'
masse blanche est cons-
tituée en grande partie
par le cingulum (Cing).
La face interne de la
première circonvolution
frontale (mu,,), se confond
en bas par sa masse blan-
che avec la partie anté-
rieure de la première ci ? -
convolution limbique (L¡).
Son écorce grise forme
dans cette région le gyrus
rectus (oFj [Gr]), qui .en
arrière semble se con-
fondre directement avec
la substance grise de la
tête du noyau caudé (NC).
En avant et en bas, la face
interne de la première cir-
convolution frontale , est
incisée assez profondé-
ment par le sillon olfactif
(fez ). A la face antérieure,
un petit sillon peu pro-
fond, le sillon fronto-ma1'-
ginal de Wernicke (fm),
sépare la face orbitaire de
cette circonvolution de sa
face externe. La coupe
sectionne la première cir-
convolution frontale paral-
FJG. 267. Coupe horizontale de l'hémisphère droit
avec-lignes de repère, pour la série des coupes sagit-
tales. Chaque ligne indique en millimètres la distance
à laquelle chaque coupe a été pratiquée, à partir de
- la face interne de l'hémisphère.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 487
lèlement à sa longueur et les incisures qui l'entaillent appartiennent presque
toutes au premier sillon frontal, c'est-à-dire à la face externe de l'hémisphère.
Le lobule paracentral (Parc), bien délimité en arrière par la partie verticale du
sillon calloso-marginal (cm'), l'est moins bien en avant. L'incisure ]ml-ovalaire
ou paracentrale (parc) est en effet très petite, et la face interne de la première
circonvolution fiyon.tale (mh,) se continue directement en arrière avec le lobule
paracentral, formé dans sa plus grande partie par la circonvolution frontale asceî ? -
dante (Fa) et dans une petite partie par la circonvolution pariétale ascendante (Pa).
La scissure de Rolando (R) incise le lobule paracentral et le sillon ]J/'é-1'Olandique
supérieur (prs) et délimite ce lobule en avant. Entre la partie verticale du sillon
calloso-1lwl'ginal (cm') et la scissure pariéto-occipitale (po), se trouve le po'cunéus
(PrC), relié, comme nous l'avons vu à la première circonvolution limbique (L,),
par les plis de passage paJ'iéto-lirnbiques antérieur et postérieur ( ? pla, zlnlp). Le
bord supérieur du précunéus (PrC) appartient à la face externe de l'hémisphère,
il est formé par la Pl'emière circonvolution pariétale (P,). ).
Lecunéus (C), d'apparence triangulaire, est compris entre la scissure pariéto-
occipitale (po) et là scissure calcarine (K). Sa face inférieure n'est pas rectiligne,
mais décrit une courbe, à concavité inférieure extrêmement prononcée, dans
laquelle se loge le lobule lingual (Lg). Cette concavité rend compte de l'aspect tout
particulier que présentent les coupes horizontales de ces régions et qui intéres-
sent à la fois le cunéus et le lobule lingual. (Voy. Coupes horizontales macrosco-
piques, fig. ? ° ? , l6 et 227.) Au-dessous du cunéus nous trouvons le lobule lingual
(Lg), dont la face supérieure se moule sur le cunéus (C) et sur l'isthme du lobe
limbique (i). Elle est séparée du premier par la scissure calcarine (K) et du second
par la branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale (K+po).
L'écorce de la face supérieure du lobule lingual et de la face inférieur du cunéus,
montrent de la façon la plus nette le ruban de Vicq d'Azyr (V). La face inférieure
du lobule lingual se moule sur la convexité du vermis su2erior du cervelet (V[Cu]),
elle en est séparée à l'état frais par la tente du cervelet (non indiquée sur la coupe).
Le lobule lingual (Lg) n'est pas intéressé ici dans toute son étendue. La coupe
ne sectionne en effet que la partie du lobule lingual qui appartient à la face
interne de l'hémisphère, et qui est située au-dessus du bord obtus qui sépare la
face interne de la face inférieure.
L'écorce de toutes ces régions ne présente, en dehors du ruban de Vicq
d'Azyr (V) bordant les lèvres de la scissure calcarine (K), rien de particulier il
noter, si ce n'est toutefois l'écorce de l'isthme du lobe limbique (i); celle-ci est
recouverte par une lame blanche qui appartient aux fibres tangentielles de l'écorce,
et qui se continue à la face inférieure de l'hémisphère avec la lame médullaire
superficielle ou substance blanche réticulée d'Arnold, qui recouvre la circonvolution
de l'hippocampe restée en dehors de la coupe.
Corps calleux. - La surface de coupe du corps calleux est ici fort irré-
gulière. Sa face supérieure est en effet déprimée et déformée en deux endroits
par le durcissement, elle devrait être plus régulièrement convexe comme dans
la figure 207. Mais cette déformation artificielle présente un avantage, elle
permet en effet de voir nettement le sinus du corps calleux (sec), et au voi-
sinage du bourrelet (Ce [Spl]),la section du nerf de Lancisi (NL) et du tarnia tecta
(tec). La face supérieure du corps calleux présente des dentelures plus ou moins
irrôgulières qui correspondent aux fascicules du corps calleux. Sa face inférieure
donne insertion 11 des lambeaux irréguliers de substance grise, qui appartiennent
488'
ANATOMIE DES-CENTRES NERVEUX.
Fic. 268. - Coupe sagittale de l'hémisphère gauche, no 5, passant à 5 millimètres en
1 dehors de la face interne de l'hémisphère. Li ? ne 5 de la figure 2G i. (Grandeur naturelle.)
B, fente cérébrale de Bichat. C, cunéus. Cc{g), genou du corps calleux. Cc(Spl), bour-
re le ducorps calleux (splénium).CM,cingu]uin.cn ! ,SiIIoncaUoso- ! )tnrgmal. -cm',partie
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 480
verticale du sillon calloso-marginal. coa, commissure antérieure ? i, sillon )11*;k('Iil«. -
F, champ de Forel. Fa, circonvolution frontale ascendante. - FM, faisceau rétroflexe
de Meynert. - fil ! , sillon fronto-marginal de Wernicke. - (i), isthme du lobe limbique. -
K, scissure calcarine. - K + po, branche commune à la scissure calcarine et à la scissure
parieto-occipitalc. - L,, première circonvolution limbique. - Le, lobule central du cervelet.
s - Lg, lobule lingual. - Lia, lobe cérébelleux inférieur et antérieur. - Lill, lingula. -
L'on, lobe cérébelleux inférieur et médian. Lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur.
- Lsp, lobe cérébelleux supérieur et postérieur. - Ln, locus niger. - Ly, lyre. - »eF,, face
interne de la première circonvolution frontale. - NC + NL3, corps strié, formé par la
réunion du noyau caudé NC et du putamen NL3. Na, noyau antérieur de la couche
optique. -Ni,'noyau interne de la couche optique. NL, nerf de Lancisi. - Nil, noyau rouge.
- Nt, noyau du toit. - 0), première circonvolution occipitale. - oF, partie orbi-
taire de la première circonvolution frontale (gyrus rectus). - P, étage inférieur ou pied du
pédoncule' cérébral. - P,, première circonvolution pariétale. - Pa, circonvolution pariétale
ascendante. - Parc, lobule paracentral. parc, sillon du lobule paracentral. Pchl, plexus
choroïdes du ventricule latéral. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. - PiTh, pédoncule
inférieur du thalamus. Po, protubérance.-po, scissure parieto-occipitale.-PrC, précunéus.
- pi-s, sillon prérolandique supérieur. - Piil, pulvinar. - Py, faisceau pyramidal. Tt/7, pli
fronto-limbique. - 7ul)la, pli pariéto-limbique antérieur. aplp, pli parieto-limbique pns-
¡,'rieur, - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - Qp, tubercule quadrijumeau postérieur.
- fi, scissure de Rolando. RC, radiations de la calotte. -Rl, ruban de Reil latéral. - sec,
sinus du corps calleux. si, sillon opto-strié.- SI, septum lucidum. - so, sillon sus-orbitaire.
- sp, scissure sous-pariétale - Spa, substance perforée antérieure. - Spp, substance perforée
postérieure. SR, substance réticulée. tec, ttenia tecta. Tg, triuryr ? cmyliy
optique (thalamus.) Tm, tubercule mamillaire.- Uv, uvula (luette) ? JÕ'ù.\j,W¡";L"'\5'eq,
d'Azyr. F (Czr), partie supérieure (culinen) du vermis. V (De), partiq'inlrr ! eure (léçlivum)"
du vermis. Ver, ventricule de Vert ? -·6'l, ventricule latéral.
au septum lucidum (SI). Au niveau de son bourrelet (Ce [Spl]), le caïy"ce^1 ? '.
s'unit il la lyre de David (Ly) dont le sépare en avant le ventricule de Verga (Ver).
La lyre se continue en bas avec le corps du trigone (Tg), qui s'applique sur la
couche optique et donne insertion en avant aux plexus choroïdes des ventricules
latéraux (Pchl). Cette coupe montre encore nettement les différences d'épais-
seur du tronc du corps calleux suivant les régions.
Ventricule latéral (VI). Le ventricule latéral, est limité en haut par le
corps calleux, en bas par les corps opto-striés, en avant parle genou du corps cal-
lezuz·(Cc(g), en arrière par les plexus choroïdes qui le séparent de la face extra-ven-
triculaire de la couche optique (Pul); très irrégulier sur cette coupe, il fournit en
arrière deux diverticules : l'un petit et supérieur, situé entre la lyre (Ly1 etle tronc
du corps calleux, l'autre inférieur compris entre la lyre et le corps du trigone
(Tg). Le diverticule supérieur, connu sous le nom de ventricule de Fla (Ver),
n'est pas constant, il n'existe pas en effet, lorsque la lyre est adhérente dans
toute son étendue il la face inférieure du corps calleux (Voy. fig. 181). Le diver-
ticule inférieur, très petit sur la ligne médiane, s'élargit considérablement en
dehors (voy. coupes suivantes) et se confond avec le carrefour ventriculaire,
c'est-à-dire avec le point de réunion de la corne sphénoïdale, de la corne occi-
pitale et de l'étage supérieur du ventricule.
Le trigone (Tg) et les plexus choroïdes (Pchl) séparent le ventricule latéral (VI)
de la partie moyenne de la fente cérébrale de Bichat (B). Cette fente, comprise
entre le bourrelet du corps calleux (Cc[Spl]) et les tubercules quadri jumeaux
(Qa, Qp), ne livre donc pas accès dans le ventricule latéral; elle permet simple-
ment la pénétration de la toile choroïdienne entre le trigone et la surface extra-
ventriculaire de la couche optique.
Noyaux opto-striés et isthme de l'encéphale. - À la paroi inférieure
du ventricule latéral (VI) la coupe intéresse la partie saillante de la tète du noyau
caudé, unie au troisième segment du noyau lenticulaire. Ces deux noyaux ne for-
490 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
nient qu'une seule et même masse (NC ? NL3). Le noyau caudé (NC) fait saillie
dans la cavité ventriculaire, et la masse commune concourt il former il la base
de l'hémisphère la substance perforée antérieure (Spa) qui se confond avec
l'écorce du gyrus rectus (oF, [Gr]). Dans l'épaisseur du corps strié, on trouve la
commissure antérieure (coa) qui se présente sous l'aspect d'un faisceau ovalaire
très foncé. En arrière du corps strié et faisant encore partie du plancher du ven-
utricule latéral, on trouve la couche optique (Th) séparée du corps strié par le sillon,
opto-strié (si). On reconnaît dans la couche optique (Th), le noyau antérieur (Na)
et le noyau interne (Ni). Au-dessous du noyau antérieur (Na), se voit un faisceau
de fibres (PiTh) qui semble venir de la région du tubercule mamillaire (Tm). Ce
faisceau s'irradie en pinceau et appartient au pédoncule inféro-interne de la
couche optique (PiTh). Il ne vient pas des tubercules mamillaires, mais du llilbe
sphénoïdal et passe au-dessous de la face inférieure de la couche optique (Th).
Cette coupe ne l'intéresse donc que dans son segment vertical.
La face supérieure de la couche optique (Th) est divisée en deux parties par l'in-
sertion des plexus choroïdes des ventricules latéraux (Pchl). La partie antérieure
est intra-ventriculaire et concourt avec le noyau caudé a former le plancher du
ventricule latéral; la partie postérieure est extra-ventriculaire ; elle se continue
sur les coupes suivantes avec le pulvinar(Pul) et correspond il la toile choroïdienne.
L'insertion des plexus 'choroïdes dans cette région de la couche optique a lieu
de surprendre au premier abord. Il faut se rappeler en effet, que les plexus cho-
roïdes s'insèrent le long du sillon choroïdien qui se porte obliquement en arrière
et en dehors. Sur les coupes sagittales, la section des plexus choroïdes sera donc
d'autant plus antérieure que la coupe sera plus rapprochée de la ligne médiane.
Au sur et à mesure que l'on se porte en dehors, l'insertion des plexus choroïdes
se fait davantage en arrière (coupes nos 5, 7 et 10, fig. 268, 269, 270).
La couche optique repose sur la région sous-optique, constituée parle noyau-
rouge (NR) et le champ de Forel (F). En arrière et au-dessous de la couche optique
on trouve les parties constituantes du cerveau moyen, que le locus niger (Ln)
divise en deux parties inégales : l'une antéro-inférieure, l'autre postéro-supé-
rieure; la partie antéro-inférieure constitue l'étage inférieur ou pied du pédoncule
cérébral (P); la partie postéro-supérieure, beaucoup plus considérable, forme
les tubercules quadrijumeaux (Qa, Qp) et la région de la calotte du pédoncule. La
couche optique (Th) est séparée des tubercules quadrijumeaux (Qa, Qp) par un
faisceau de fibres d'un blanc éclatant, qui se dirige obliquement en haut et en
arrière, et qui représente la partie supérieure du faisceau rétroflexe de Jfe ! JneJ't
(FM), au moment où il aborde le ganglion, de l'habénula situé en dedans de la coupe.
La région de la calotte comprend le noyau rouge (NR) situé iL cheval sur la
région de la, calotte et sur la région sous-optique. Il est entouré de sa capsule de
fibres blanches, formée en haut par les radiations de la calotte (RC), en avant par
le champ de Foret (F). En arrière du noyau rouge, nous trouvons la substance
réticulée de la calotte (SR) et les fibres du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs),
qui se dirigent obliquement en haut et en avant, du cervelet au noyau rouge.
Au-dessous du tubercule quadrijumeau postérieur (Qp), nous trouvons enfin une
mince couche de fibres blanches, qui répond au ruban de 1 ? (il latéral (RI) ou
faisceau triangulaire de l'isthme. Ces coupes sagittales montrent très nettement,
l'angle droit que forme l'axe du cerveau intermédiaire avec celui du cerveau
moyen et du cerveau postérieur. Cet angle correspond il peu près il la région sous-
optique, en particulier au noyau rouge (n) et ainsi s'explique la différence de
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 491
longueur que présentent l'étage inférieur et l'étage supérieur du pédoncule.
L'étage inférieur du pédoncule (P) se continue avec les fibres longitudinales de
l'étage antérieur de la protubérance (Po), qui concourent il former le faisceau ]JY-
mmidal (Py). La région de la calotte se continue de môme avec l'étage postérieur
de la protubérance ; elle ne comprend sur cette coupe que le pédoncule céré-
belleux supérieur (Pcs).
Comme la coupe est un peu oblique en bas et en dehors, le bulbe est resté en
dedans de la coupe, et la section passe au niveau du bord inférieur et latéral de
la protubérance (Po). Du côté du cervelet, cette coupe intéresse le vermis supel'i01'
dans la moitié supérieure du cervelet, et l'hémisphère cérébelleux dans sa moitié
inférieure. On reconnaît au niveau du vermis : la lingala (Lig), le lobule central
(Le), le culmen (VCu) et le declivum (VDc) du vermis; au niveau des hémi-
sphères : le lobe postera-inférieur (Lip) ou lobe semi-lunaire inférieur, le lobe
inféro-moyen (Lim) et le lobe inféro-anté rieur (Lia) surmonté du lobule de la.
luette (Uv).
Cette coupe donne une idée assez fidèle de ce qui a été décrit sous le nom
d'arbre de vie du cervelet. Comme elle passe assez près de la ligne médiane, elle
intéresse un noyau gris irrégulier, le noyau du toit du cervelet (Nt).
Coupe n° 7 (fig. 269), passant à 2 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 7 de la figure 267.
Cette coupe passe par le trigone olfactif (Toi), par la partie externe du
tubercule mamillaire (Tm) et du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) ;
elle intéresse les mêmes circonvolutions que la coupe précédente, mais
comprend en outre la partie la plus interne de la circonvolution du crochet
(U), qui représente un petit îlot gris, situé en avant du pédoncule et de
la protubérance, au-dessous de l'espace perforé antérieur (Spa), dont elle
est séparée par la vallée de Sylvius.
Écorce. -11 y a peu de chose il ajouter, àloropos de l'écorce, à ce qui a été dit
sur la coupe précédente. Comme la coupe passe en dehors de cette dernière (n° 5,
fig. 268), les sillons de la face interne sont moins profonds, et plus fréquemment
interrompus. La scissure pariéto-occipitale (po) divise encore complètement
l'écorce de la face interne de l'hémisphère, la scissure calcarine (K) est inter-
rompue par un pli de passage profond, le pli cunéo-lingual qui relie le cunéus (C)
au lobule lingual (Lg).
Le trigone olfactif (Tol) a été sectionné parallèlement à son axe. Son écorce
se continue en avant avec celle des circonvolutions orbitaires (oF ¡[Gr]), en for-
mant la racine olfactive supérieure de Broca et en arrière avec la substance grise
de l'espace perforé antérieur (Spa), qui est festonnée et rappelle l'aspect des plis
avortés de la circonvolution godronnée. L'écorce de la face calleuse de la pre-
mière circonvolution limbique (L,) a disparu, sauf en deux points, correspondant
au tronc du corps calleux; le sinus du corps calleux (sec) et le tænia tecta (tec)
sont intéressés il ce niveau. A la place de la première circonvolution limbique, il
existe un faisceau blanc arciforme, qui entoure complètement le corps calleux,
et qui appartient au cingulum (Cing). Au-dessous du bourrelet du corps calleux
(Cc[Spl]), on trouve également la partie inférieure du sinus du corps calleux (sec),
qui limite le fasciola cincrea (Fc) et le sépare du bourrelet.
Le corps calleux présente il -peu près le même aspect que sur la coupe pré-
492
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Inc. 21.HJ. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 7, passant à 7 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 7 de la figure 2G7. (Grandeur
naturelle.)
Al, anse du noyau lenticulaire. C, cunéus. CL, corps de Luys. - Cc, corps ca))cux.
Cl( ? ), genou du corps calleux. Ce(Spl), bourrelet du corps calleux (splnium). - Cinq, cin-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 49 :
cédente (n° 5, lig. 268). Par sa face supérieure il est en contact avec la masse
blanche du lobe limbique, en particulier avec le cingulum (Cing). Le bourrelet
du corps calleux (Ce [Spl]) est moins enroulé en volute, sa face inférieure donne
toujours naissance il la lyre (Ly) et au trigone (Tg). Le diverticule de Versa a dis-
paru, et le ventricule latéral (VI) qui présente à peu près le même aspect que dans
la ligure précédente, s'élargit en arrière au niveau du carrefour ventriculaire.
Noyaux opto-striés. - Le noyau caudé (NC) a augmenté de volume, il fait
une forte saillie dans le ventricule latéral et donne naissance il des petits fais-
ceaux de fibres à direction radiée. Ces fibres sont un peu plus accentuées en bas,
au-dessous de la commissure antérieure, et représentent la première ébauche de
la séparation du corps strié en deux parties : noyau caudé (NC) et putamen (troi-
sième segment du noyau lenticulaire) (NLJ. Le noyau lenticulaire (\Ly), encore
très réduit de volume, occupe la partie inférieure du corps strié; il est séparé de
la substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa) par une mince lamelle
blanche. Dans la concavité du C1J/]JS Stl'¡ ? on trouve la commissure antérieure (coa)
qui se présente toujours sous l'aspect d'un faisceau ovalaire très foncé; elle est
entourée de substance grise qui correspond à la première ébauche du globus
pallidums, A la partie supérieure de la commissure antérieure (coa), on trouve un
faisceau de fibres blanches, qui apparaissent nacrées et resplendissantes sur
les cerveaux durcis au bichromate, faisceau qui s'étend, du premier indice de
séparation du noyau caudé (21C) et du putamen (\L.,), vers la couche optique (Th)
dans laquelle il s'irradie. Ce faisceau fait partie de la couche la plus interne du
pédoncule antérieur du thalamus (PaTh) , et occupe le segment antérieur de la
capsule interne : cette coupe n" 7 passe en effet en dedans du genou de la
capsule. (Voy. fig. 267.)
La couche optique (Th) est séparée du noyau caudé (NC) par un sillon assez
profond, le sillon opto-strié (si), en arrière duquel on trouve une veine volumi-
gulum. cm, sillon calloso-marginal. - cm', partie verticale du sillon calloso-marginal. -
coa, commissure antérieure. - cop, commissure postérieure D, gyrus descendons d'Ecker.
- F,, première circonvolution frontale. fa, sillon olfactif. Fa, circonvolution frontale ascen-
dante. - Fc, fasciola cinere : v. - Floc, flocculus. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. A,
sillon de l'hippocampe. - (i), isthme du lobe limbique. - K, scissure calcarine. - K + po,
branche commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. L,, première circonvolution
limbique. - Lg, lobule lingual. - Lia, lobe cérébelleux inférieur et antérieur. ? m, lobe
cérébelleux inférieur et médian. Lip, lobe cérébelleux inférieur et postérieur. Lmi, lame
médullaire interne de la couche optique. Ln, locus niger. Lsa, lobe cérébelleux antérieur et
supérieur. -Lsm, lobe cérébelleux supérieur et médian. - lisp, lobe cérébelleux inférieur et
postérieur. - Ly, lyre. 711F,, face interne de la première circonvolution frontale. - Na, noyau
antérieur de la couche optique. NC, noyau caudé. - Ne, noyau externe de la couche optique.
- NF, noyau setrri-lunaire de Flechsig. Ni, noyau interne de la couche optique. - NL3, pu-
tamen. - Nm, noyau médian de la couche optique. - NR, noyau rouge. - 0,, première circon-
volution occipitale. Oc, olive cérébelleuse. - oF, (Gr), partie orbitaire de la première circon-
volution frontalc.-P, étage inférieur du pédoncule cérébral. P,, circonvolution pariétale,
supérieure. - l'a, circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. - PaTh,
pédoncule antérieur du thalamus. - PC, pli courbe. Pan, pédoncule cérébelleux moyen. -
Pchl, plexus choroïdes. Po, protubérance. po, scissure pariéto-occipitale. -arc, précunéus.
- prs, sillon prérolandique supérieur. - Pul, pulvinar. - l1j, faisceau pyramidal. - 7z/'l, pli
fronto-limltiquc. 7cplci, pli parieto-limbiquc pli pariéto-limbiquc postérieur.
. - arl, pli rétro-limbique. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. - R, scissure de Ro-
lando. - scc, sinus du corps calleux. - Sfle, substance grise centrale. si, sillon opto-strié.
- sa, sillon sus-orbitaire. - Spa, substance perforée antérieure. SR, substance réticulée.
- slrz, stratum zonale. - tee, teiiia tecta. - Tg, trigone. - Th, thalamus. - Tm, tubercule
mamillaire. Tol, tubercule olfactif. U, circonvolution du crochet. - Uv, uvula (luette).
1"4, quatrième ventricule. V, ruban de Vicq V' : lr.yr. Vl, ventricule latéral. Vcst, veine
du corps strié. - v, veinule du corps strié.
494 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.,
neuse, sectionnée transversalement, et qui soulève l'épendyme qui recouvre la
couche optique, c'est la veine du corps strié (Vcst).
Dans toute cette série de coupes sagittales, l'insertion des plexus choroïdes
(Pchl) divise la couche optique en deux parties : l'une intra, l'autre extra-venlri-
culaire. Dans la région intra-ventriculaire, nous trouvons le noyau antérieur de
la couche. optique (Na), qu'un dédoublement de slralum sonate (strz), sépare com-
plètement des noyaux externe (N.e) et interne (Ni). Au-dessous du noyau antérieur
(Na) de la couche optique, nous trouvons, d'avant en arrière : le noyau externe
(Ne), facile il reconnaître grâce il ses fibres radiaires et dans lequel s'irradie le
pédoncule antérieur du thalamus (Pa Th), puis le noyau interne (Ni), limité en
avant et en arrière par la lame médullaire interne (Lmi), qui grâce à sa direc-
tion courbe, il concavité interne et postérieure, se trouve sur cette coupe sec-
tionnée deux fois. (Voy. Coupes horizontales microscopiques.)
En arrière du noyau interne, le pulvinar (Pul) fait saillie dans la partie
moyenne de la fente cérébrale de l31claal. Au-dessous du noyau interne (Ni) se
trouve le centre médian de Luys (Nm) ou noyau médian du thalamus.
Les noyaux de la couche optique reposent sur la région sous-optique. Celle-ci
présente le noyau rouge (NR) et le corps de Luys (CL). Sur une ligne oblique de
haut en bas et d'arrière en avant, étendue du pulvinar (Pul) au tubercule mamil-
laire (Tm), on trouve, d'arrière en avant, quatre noyaux gris : le pulvinar (Pul),
le centre médian de Luys (Nm), le noyau rouge (NR) et le corps de Luys (CL).
Le corps de Luys (CL) est entouré en bas et en avant par l'anse du noyau lell-
ticulaire (Al), qui le sépare de la. substance grise centrale (Sgc). Au-dessous du
corps de Luys, s'étale en arrière le locus niger (Ln) qui délimite, avec la série des
quatre noyaux précédemment indiqués, un espace triangulaire, dont la base est
formée par le pulvinar (Pul), la commissure postérieure (cop) sectionnée perpen-
diculairement et la partie externe du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa); ce
triangle renferme la substance réticulée (SR) de la calotte du pédoncule. Au-des-
sous et en avant du locus niger (Ln), le pied du pédoncule cérébral (P) se prolonge
dans la protubérance (Po) pour constituer le faisceau pyramidal (Py). La prolubé-
rance (Po) est sectionnée au niveau de sa partie externe et ne présente de parti-
culier à noter que la présence des fibres du pédoncule cérébelleux moyen (Pcm),
au moment où elles contournent la partie externe de la protubérance. La calotte
de la protubérance est restée en dedans de la coupe. (Comme nous l'avons indiqué
plus haut, cette série de coupes est très légèrement oblique en bas et en dehors.)
Dans la masse blanche du cervelet, nous trouvons l'olive cérébelleuse (Oc) et
une petite dépression arrondie, appartenant la partie supérieure du quatrième
ventricule (V ? ). La coupe intéresse l'hémisphère cérébelleux; sur la face supérieure
on distingue le lobe supào-antIJI'Í1 ! W' (Lsa), le lobe supéro-mogen (Lsm), le lobe
.ezcpéro-poslériezez·(Lsp).La face inférieure présente le lubc i.ui ! ro-o.sléri.eur(Lilr),
le lobe inféi'o-moyen (Lim) et le lobe inféro-anlérieur (Lia), ce dernier surmonté
du flocculus (Floc).
Coupe n° 10 (fig. 270), passant à 3 millimètres en dehors de la précédente
et correspondant à la ligne 10 de la figure 267.
Cette coupe passe par la circonvolution de l'hippocampe (H). Elle inté-
resse le genou de la capsule interne (Ci [g]), le noyau caudé (NC) et les trois
segments du noyau lenticulaire (NL, 2' ,), la partie moyenne du corps de
COUPES MACROSCOPIQUES DU, CERVEAU. 40o
Luys (CL) et la couche optique (Th) au niveau de son noyau externe (Ne).
L'isthme de l'encéphale est resté en dedans de la coupe, qui sectionne l'Iaé-
misphère cérébelleux et la protubérance, en dedans de l'origine apparente
du nerf trijumeau (V). ; ,
. Écorce. - Le fond du sillon calloso-marginal n'est plus représenté que par
deux îlots de substance grise situés en a et en , et la masse blanche du lobe
frontal ne forme, avec celle des circonvolutions rolandiques (Fa, Pa) et de la
circonvolution pariétale supérieure (Pj), qu'une seule et même masse. La scissure
pariéto-ocçi.lzilale (po), est interrompue par un pli e passage paricfto-occiyital,
interne. Elle est limitée en bas par le pli de passage rétro-limbique (,ni). On suit
dans presque toute son étendue la branche commune aux scissures calcarine et
yauiéto-occipitale (K + po), qui incise profondément la circonvolution du lobe
limbique au niveau de son isthme (i). La scissure calcarine (K) n'est représentée
que par ses parties antérieure et postérieure. Le ruban, de Vicq d'Azur (V) se
présente avec beaucoup de netteté dans cette région. La masse blanche du
cunéus et du lobule lingual (Lg) se sont fusionnées. L'isthme du lobe limbique (i),
se continue avec la circonvolution de l'hippocampe (H), qui est vue sur cette
coupe par sa face externe et superficielle. A son extrémité postérieure, le sillon
de l'hippocampe (h) la sépare des circonvolutions sous-calleuses (Csc) et de la cir-
convolution godronnée (Cg), située entre le sillon de l'hippocampe et le corps du
trigone (Tg), au niveau du point où il se continue avec le pilier postérieur. A son
extrémité antérieure, la circonvolution de l'hippocampe (H) se recourbe sur elle-
même pour former la circonvolution du crochet (U). Cette dernière circonvolution
est intéressée sur la coupe, et présente l'extrémité antérieure du prolongement
sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph) et le noyau amygdalien (NA), dont la face
postérieure fait saillie dans la corne sphénoïdale, et dont la face antérieure se
fusionne avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U). Sur la face supérieure
de la circonvolution du crochet (U), au-dessous du pédoncule cérébral (P), on
trouve la section d'une petite bandelette aplatie, la bandelette de Giacomini (BG),
qui appartient à la circonvolution godronnée.
Le corps calleux (Ce) a pénétré dans la profondeur des masses blanches des
circonvolutions, mais sa limite supérieure est toujours nette, grâce à la direction
de ses fibres. Letciugulum a disparu, il est resté en dedans de la coupe sauf au
niveau de la circonvolution de l'hippocampe (H). Le bourrelet du corps calleux s'est
déplissé ; il donne naissance en avant et en bas au faisceau inférieur du forceps (Fin').
Cavités ventriculaires. - L'étage supérieur du ventricule latéral (VI) est
intéressé dans toute sa longueur, depuis la corne frontale (Vf) jusqu'à la nais-
sance de la corne occipitale. La corne sphénoïdale (Vsph) est sectionnée il son
extrémité antérieure. Entre ces deux parties on trouve sur cette coupe un espace
compris entre la circonvolution de l'hippocampe (H) et la couche optique (Th),
limité en haut par le trigone (Tg) et l'insertion des plexus choroïdes (Pchl) et en
bas, par le fond du sillon de l'hippocampe (h). Cet espace est exlra-ventriculaire ;
il appartient il la surface extérieure de l'encéphale et en particulier aux parties
latérales de la fente cérébrale de Bichat
Noyaux opto-striés. Le noyau caudé (NC) fait une forte saillie dans le
ventricule. Il est sectionné au niveau de sa tète; on le voit s'effiler au-dessus de
la couche optique (Th) pour former la queue du noyau caudé, séparée de la couche
optique par le sillon opta-strié (si). Au-dessous du noyau caudé (NC), apparait
,49G
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fin;. 270. Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 10, passant à 10 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 10 de la figure 2G7. (Grandeur na-
turelle.)
a, z, ilots de l'écorce grise du fond du sillon calloso-marginal. BG, bandelette de
y Giacomini. - Csc, circonvolutions sous-calleuses. Ce, corps calleux. - Cg, circonvo-
lution godronnée. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou de la
- capsule interne. CL, corps de Luys. cn', branche verticale du sillon calloso-m;rginnl. -
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 49' ?
le noyau lenticulaire (NL : 1, ,), dont le troisième segment (NL3) est encore très
petit et décrit avec le noyau une courbe à concavité postérieure et infé-
rieure, dans laquelle se loge le globus pallidus (NLz, ,). Le putamen (NL.,) et le
noyau caudé (NC) sont séparés par des faisceaux de fibres blanches, qui donnent
il ces noyaux l'aspect strié auquel ils doivent leur nom de corps striés. Ces libres
appartiennent au segment antérieur de la capsule interne (Cia); les unes (celles
qui sont surtout apparentes dans cette série de coupes sagittales) se dirigent eu
bas et en arrière et traversent le deuxième et le premier segment du noyau lenti-
wlail'c (;\/L" 1)' Elles appartiennent au système lenticulo-caudé et relient le
noyau caudé (NC) au globus pallidus (NL,, ) et aux centres infra-corticaux.
Les autres (visibles surtout dans la série des coupes horizontales) appar-
tiennent au système de la couche optique; elles sont ici sectionnées très obli-
quement, se présentent par conséquent sous l'aspect de faisceaux plus ou
moins foncés et qui se confondent avec le pédoncule antérieur de la conclu-
optique (PaTh) de la coupe n° 7 (fig. 269). Dans le segment externe du globus
pallidus (NL.,) se trouve la section transversale de la commissure antérieure ; le
sommet du globus pallidus est situé au-dessus de la bandelette optique (II) et de
la substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa), en avant du genou de la
capsule interne (ti[p : J).
Ces coupes sagittales montrent très nettement les rapports qu'affectent les
noyaux opto-striés entre eux. La couche optique (Th) est située- en arrière du corps
strié. Sur la coupe n° 15 (fig. 271) elle est enclavée entre la queue du noyau
caudé, et le pied du pédoncule cénrGral (P), mais elle présente toujours dans cette
série de coupes une extrémité postérieure libre, le pulvinar (Pul), qui correspond
il la cérébrale de 731clcal. Sur cette coupe n° 10 (fig. 270), le thalamus (Th)
est sectionné au niveau de son noyau externe (Ne), facile il reconnaitre grâce à la
présence des fibres radiées. La couche optique repose sur le pied du pédoncule (P)
dont elle est séparée par le corps de Lui/s (CL) et le faisceau thalamique de Foret
(Fth) qui appartiennent il la région sous-optique. Le pied du pédoncule (P)
est sectionné obliquement par rapport il la direction de ses libres. Les fibres les
plus antérieures, qui sont en même temps les plus internes, s'irradient seules
sur celte coupe ; elles se présentent sous la forme d'un faisceau blanc, nacré, res-
plendissant, il direction presque verticale; ce faisceau, qui correspond au genou
de la capsule interne (Ciest situé en arrière du globus pallidus ( : 'IL" ,Î et du
32
Csc, circonvolutions sous-calleuses. FI, première circonvolution frontale. Fa. circonvo-
lution frontale ascendante. Fm, forceps major. - fm, sillon fronto-marginal de Wernicke.
Fth, faisceau thalamiquo de Forci. Il, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de
l'hippocampe. (i), isthme du lobe limbique. Li. scissure calcarinc.- K+-yo, branche
commune aux scissures calcarine et pariéto-oeeipitale. Lg, lobule lingual. Lme, lame
médullaire externe du thalamus. <) ? ! e, Imi, lames médullaires externe et interne du noyau
lenticulaire. NA, noyau anngdalicn. JVC, noyau caudé. Ne, noyau externe du thala-
mus. NI3, " putamen et globus pallidus. 0, première circonvolution occipitale.
Ou, olive cérébelleuse. oF\, partie orbiLairc de la première circonvolution frontale.
Pu première circonvolution pariétale. ? étage inférieur du pédoncule cérébral. - l'a, cir-
convolution pariétale ascendante. L'cltl, plexus choroïdes. l'cm, pédoncule cérébelleux
moyen, - po, scissure parieto-occipitale. p7-s, sillon pré-rolandique supérieur. P/</. pulvi-
nar. trl, pli dlro-lilllbifiue. fi, scissure de Rolande. S, scissure de Sylvius. Sen',
surface cxtra-vcntt'iculairc du thalamus. Sge, substance grise sous-ependymaire. si, sillon
intermédiaire ou opto-strié. Spa, substance perforée antérieure. slra, stratum zonale.
Tg, trigone. - Th, thalamus. Tr/p, pilier postérieur du trigone. U, circonvolution du
crochet. V, ruban de Vicq d'Azyr. V{, corne frontale du ventricule latéral. 17. ventricule
latéral. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Zr, zone réticulée ou grillagée. ? bandelette oplique. - V, origine apparente du trijumeau.
498 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
segment antérieur de la capsule interne (Cia), en avant de la partie antérieure
du noyau externe (Ne) du thalamus (Th).
. Le cervelet ne présente rien de particulier il noter. La coupe intéresse la
partie moyenne de Y hémisphère cérébelleux, la partie externe du corps rhomboïdal
ou de l'olive cérébelleuse (Oc) et la masse blanche, au niveau du point où elle
donne naissance au pédoncule cérébelleux moyen (Pe.rn).
Coupe n° 15 (fig. 271) passant à 8 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 15 de la figure 267.
Cette coupe passe au niveau de la paroi externe du ventricule latéral
(PeVl) et sectionne le noyau caudé (NC) dans toute sa longueur, jusqu'au
point de réflexion de sa queue au niveau du carrefour ventriculaire (TbVI).
Elle passe en dehors du fond des scissures pariéto-occipitale (po) et calca-
rine (K), et n'intéresse que la partie moyenne, c'est-à-dire la partie la plus
profonde de la branche commune aux scissures calcarine et pariélo-occipi-
tale (K+ po). Elle sectionne en outre la circonvolution de l'hippocampe (H)
parallèlement à sa longueur, la circonvolution du crochet (U) et une partie
du pôle temporal (T2)' Cette coupe montre, ainsi que la coupe précédente
(n° 10, fig. 270) et la coupe suivante (n° 17, iig. 272), l'anneau presque
complet, que le manteau cérébral décrit autour de la couche optique (Th)
et du pédoncule cérébral. Cet anneau n'est ouvert en effet qu'en avant
et en bas, au niveau de la vallée de Sylvius (N7S). Sur les coupes nos 10
et 15 (fig. 270, 271), la vallée de 6'y/f; ! M (VS) se continue directement en
arrière avec les parties dites latérales de la fente cérébrale de Bichat,
située entre la circonvolution de l'hippocampe (H) d'une part, le pied
du pédoncule cérébral (P) et la couche optique (Th) d'autre part. Sur la
coupe n° 17 (fig. 272), cette continuité est interrompue par la fusion du
noyau lenticulaire (NL,) avec le noyau amygdalien (NA), et l'écorce du lobe
temporal et de la circonvolution du crochet (U) se recourbe en haut et en
avant, pour se continuer au niveau du seuil de Yinsula avec la partie
orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3).
Écorce. En commençant par le lobe frontal et, en allant d'avant en
arrière, on rencontre il partir de la vallée de Sylvius (VS) les circonvolutions et
sillons suivants : les parties li/'bitaÏ1'es des troisième, deuxième et première circon-
volutions frontales (oF ? oV ? oF,) séparées par le sillon en // (f3); puis à la face
externe, la et la deuxième circonvolutions frontales (F,, F.,) séparées par
le premier sillon frontal (1'1); le sillonpl'é-l'olrllldique supérieur (prs), la ci,'conco-
lution frontale ascendante (Fa), qui est très large et qui représente le point cul-
minant de l'hémisphère, la scissure de Itolando (R), la circonvolution pariétale
ascendante (Pa), le sillon jJost-rulandiqw ! (por), la première circonvolution parié-
tale (P,) et la scissure ])(11'Ùito-occÎpitale (po). Cette dernière scissure n'incise que
faiblement la face externe de l'hémisphère; la coupe correspond en effet il la
branche externe de cette scissure ou scissure perpendiculaire externe, mais dans
la masse blanche de l'hémisphère, on trouve en deux endroits la section du
fond de la branche interne; une première fois au-dessus du forceps major du
corps calleux (Fm), une seconde fois au-dessous de la corne occipitale (Voc) ;
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. " M'J
cette dernière section correspond à la branche commune aux scissures calcarine el
pariéto-occipitale (K+po). Dans la région, occipitale de l'hémisphère, nous trou-
vons en arrière de la scissure ¡JllI'Ïr ! to-occipitale (po) la première circonvolution
occipitale (0,), le sillon inln.r-occipital (io) et la deuxième circonvolution occipitale
(02), qui se prolonge sur la face inférieure de l'hémisphère pour former le lobule
lingual (Lg). Ce dernier se confond au niveau du pli réiro-limbiquc (1trl) avec
la circonvolution, de l'hippocampe (H). Au-dessous du pli rétro-limbiquc (1trl),
commence une circonvolution nouvelle, dont la surface de section n'est encore
représentée que par un îlot de substance grise, séparé du pli iiibi (j lie par
le sillon, collatéral (ot). Cette circonvolution correspond il la partie la plus interne
du lobule fusiforme (Fus). En avant, la circonvolution de l'hippocampe (H) se
continue avec les troisième et deuxième circonvolutions temporales (T3' T 2) et
avec la circonvolution du crochet (U) qui forme la lèvre inférieure de la vallée
de Sylvius (VS), et qui est limitée au dehors par incisure temporale (it).
Quant à la lèvre supérieure de la vallée de Sylvius (VS), elle est formée par la
substance grise de l'espace perforé antérieur (Spa) et la partie orbilaire de la
troisième circonvolution frontale (ol). En arrière de la vallée de Sylvius, l'écorce
de la circonvolution du crochet (U) se continue avec celle de la corne d'.4ml/wl/
(CA). Cette dernière est intéressée au niveau de la partie profonde du sillon de
l'hippocampe (h), lequel donne en avant quelques incisures, qui produisent du
côté de la cavité ventriculaire les digitalions de la corne d ? lncneuir. (inca).
Sur cette coupe on se rend très bien compte de la manière dont est formée la
corne 64.HM)M« au niveau du ventricule sphénoklal (Vsph). Elle représente en
effet une petite écorce cérébrale, plusieurs fois plissée sur elle-même, recou-
verte du côté du venlricule par une mince lame de substance blanche, Valve us
(Alv) et du côté du sillon de l'hippocampe (h), par une lame blanche, festonnée,
qui se continue avec la substance blanche réticulée d'Arnold ou lame médullaire
superficielle (Lms) de la circonvolution de l'hippocampe (H). Dans le fond du
sillon de l'hippocampe (h) on aperçoit la partie supérieure de la circonvolution
godronnée (Cg).
L'écorce grise de la corne d'lznznorz (CA) se continue avec celle de la face
supérieure de la cipculIL'ulution de l'hippocampe (H) el forme la lèvre inférieure
des parties latérales de la fente cérébrale de lïichat. Au-dessous du pilier posté-
rieur du trigone (Tp), l'écorce se renfle, et donne naissance il quelques petits s
plissements, analogues il ceux de la corne ? b;ttti,M, mais beaucoup plus petits
que ces derniers. Ces petites circonvolutions avortées entourent l'extrémité pos-
térieure du sillon de l'hippocampe (h), elles forment les circonvolutions sous-cal-
leuses (Csc), et se continuent avec la partie postérieure de la circonvolution
godronnée (Cg). La circonvidulion godronnée (Cg) est donc sectionnée deux fois
sur cette coupe, une fois au niveau du pilier postérieur du trigone (Tgp), une
seconde fois en arrière de la corne 6.iM ? Mf (CA).
Substance blanche. - Le ventricule latéral est recouvert par une mince
couche de substance grise, la substance grise, sous-épcndymaire (Sge), qui s'épais-
sit en avant et au-dessous de. la corne frontale et qui sépare la paroi externe de
la cavité ventriculaire d'avec le corps calleux (Ce). Ce dernier est encore facile il
reconnaître, grâce il la direction de ses fibres et à ses limites supérieures encore
nettes. Il se continue en arrière avec le j(I/'ccpsmajOl'(Fm); en avant et en dehors
il est limité par une couche foncée, qui suit la courbe du corps calleux et qui
appartient aux libres de la couronne rayonnante (CR). Le reste de la masse
500 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fit.. 271. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 15, passant à 1;; millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 1;i de la figure 2cl. (Grandeur na-
tourelle.)
Alv, alvéus. Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. - Cia, segment anté-
rieur de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. coa, commis-
sure antérieure. CH, couronne rayonnante.. - Csc, circonvolutions sous-calleuses.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 501
blanche des circonvolutions ne présente rien de particulier il noter; nous entrons
en effet ici en plein centre ovale. Au-dessous du ventricule occipital (Voc), au-dessus
du pli rélro-limbique il existe un faisceau triangulaire, qui appartient au
système du forceps dont il représente le faisceau inférieur ou minor (Fm').
Ventricule latéral. La partie moyenne du ventricule latéral n'est repré-
sentée que par sa paroi externe (PeVl), au niveau de l'angle latéral du ventricule.
Cette paroi apparaît légèrement déprimée sur la coupe. En arrière, la coupe
intéresse le carrefour ventriculaire (TgVl) qui se continue avec la corne occipi-
tale (Yoc) et qui est limité en avant, par les plexus choroïdes (Pchl) du ventricule
latéral et le pilier postérieur du trigone (Tgp). La corne sphénoïdale (Vsph) se
présente sous la forme d'une mince fente verticale, aplatie d'avant en arrière,
située entre la corne (1'tîiti)ioii (CA) et le noyau amygdalien (NA.)
Noyaux gris centraux. Le noyau caudé (NC) est sectionné dans toute
sa longueur; il est réuni en avant au putamen (NL,) par des languettes de
substance grise. Dans la concavité que décrivent ces deux parties du corps strié,
se logent le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et le globus pallidus
(NL=, , ). Les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) affectent toutes
une disposition rayonnée, et convergent vers les segments internes du noyau
lenticulaire (nez, ,,) qu'elles traversent pour la plupart. La queue du noyau caudé
est séparée de la couche optique (Th) par une laine de fibres claires, qui appar-
tiennent pour la plupart, sinon exclusivement, au système lhalamique dont elles
forment le pédoncule moyen (PThm). La couche optique (Th) est en
outre par une couche de fibres blanches, la zone réticulée ou grillagée (zr). En
arrière, au niveau de sa face extra-vcnlriculaire, elle fait saillie sur les parties
latérales de la fente cérébrale de Bichat, et se renfle en bas pour former le ]Julvi-
nar (Pul); en bas et en avant elle repose sur le pied du pédoncule cérébral (P),
dont elle est séparée par la zone réticulée (zr).
Les parties antérieures du pied du pédoncule céréGnal (P) se continuent avec
des faisceaux de fibres il direction verticale, qui passent entre la zone réticulée (zr)
elle globus lJallidlls (NL2, 1)' Ces fibres correspondent au tiers antérieur du segment
postérieur de la capsule interne (Cip), et sont situées immédiatement en arrière
du rnuu. Le pied du pédoucazle cérébral (P) a diminué de volume, par le fait même
de sa pénétration dans la capsule interne, qui commence déjà sur la coupe n° 10
D,gCca, digitations de la corne d'Ammon. EM, ergot de Morand. F,, 7 ? première et
deuxième circonvolutions frontales. l'l, /3, premier et troisième sillons frontaux. Fa, cir-
convolution frontale ascendante.f ? ? ? , forceps major; 1·nz', son faisceau inférieur on minor.
Fus, lobule fusiforme. H, hippocampe. A, sillon de l'hippocampe. K + po, branche com-
mnne aux scissures calcarine et pariéto-occipitale. io, sillon intel'-occipila ;7,incisure tem-
porale. ? </, lobule lingual. Lme, lame médullaire externe du thalamus. Lins, lame médullaire
superficielle. mFi, face interne de la première circonvolution frontale. -"A, noyau amygda-
lien. NC, noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. NL" NL2, ;>IL¡, noyau lenticulaire
avec ses trois segntents.-0,, 0, première et deuxième circonvolutions occipitale ? oFt.oF.j,
oF" partie orhitairc des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. ol, sillon
collatéral. P, pied du pédoncule cérébral. -P,, première circonvolution pariétale. - l'a, cir-
convolution pariétale ascendante. Pe7/, paroi externe du ventricule latéral. Pchl, plexus
choroïdes. -po, scissure pariéto-occipitale. por, sillon post-rolandique. pvs, sillon pre-rotan-
dique supérieur. PThm, pédoncule moyen de la couche optique.Pi<<, pulvinar. w/, pli
rétro-linibique. R, scissure de llolando - Sge, substance grise sous-épendymaire. Spa, sub-
stance perforée antérieure. -T" T3. deuxième et troisième circonvolutions tempurales.-7;g, tri-
gone, 1 : qp, pilier postérieur du trigone. TgYI, trigone du ventricule latéral. Th, thala-
mus (couche optique). U, circonvolution du crochet. Voc, corne occipitale du ventricule
latéral. V8, vallée de Sylvius. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. W, zone
de Wernickc. ;1', zone réticulée ou grillagée. - Il, bandelette optique.
502 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
(fig. 270). Les fibres de ses 2/3 postérieurs présentent encore le même aspect
que sur cette coupe. Elles n'ont en effet pas encore changé de direction. En
arrière du pied du pédoncule cérébral, entre celui-ci et le pulvinar (Pul), on
trouve des libres blanches il direction verticale, qui appartiennent il la zone de
Wernicke (W). C'est dans cette région que nous verrons s'irradier sur la coupe
suivante (fig. 372), les fibres de la bandelette optique. La bandelette optique (II)
est ici très obliquement sectionnée, elle affecte la forme d'un triangle isocèle,
extrêmement allongé, compris entre le pied du pédoncule cérébral (P) et l'écorce
grise de la corne d'A 11 ? iIOn (CA); son sommet se dirige du côté de la fente céré-
In'ale de liiehat, sa base est adhérente à la substance grise de l'espace perforé anté-
rieure (Spa) et présente constamment des orifices vasculaires assez volumineux.
Coupe n° 17 (fig. 272), passant à 2 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 17 de la fig. 267.
Cette coupe passe en dehors de l'étage supérieur du ventricule latéral,
au niveau du seuil de l'insula, de la bandelette optique (II), du pulvinal' (Pul)
et du segment postérieur de la capsule interne (Cip).
Écorce. - L'écorce du lobe temporal se continue directement an-dessous du
noyau lenticulaire (NL3' NL,, \L,) avec celle de la partie orbilaire de la troisième
circonvolution frontale (oF.). Nous trouvons sur cette coupe les mêmes circonvo-
lutions que sur la coupe précédente (fig. °371), mais l'écorce a diminué d'étendue.
La coupe intéresse surtout le plan de la deuxième circonvolution frontale (F.,),
c'est-à-dire un plan de l'hémisphère, déjà sensiblement moins étendu que les
plans des coupes précédentes, très voisines de la scissure inter-hémisphérique.
Le lobule lusijimne (Fus) a augmenté de volume; la corne d'Ammon (CA) dimi-
nue, son écorce se continue il la partie antérieure et il la partie postérieure du
sillon de l'hippocampe (h) avec celle de la circonvolution godronnée (Cg). La corne
sphénoïdale (Vsph) a augmenté de volume, elle s'est élargie en haut et en arrière,
elle n'est plus limitée par l'écorce grise qui unit la corne (Llmll/1111 à l'écorce
de la circonvolution du crochet (U), mais par une lame iiince, le vélum terminale
d'A eby, sur lequel s'insèrent les plexus choroïdes de la corne sphénoïdale (Pchsl'h).
Noyaux gris centraux. Le noyau amygdalien (NA) limite la paroi anté-
rieure de la corne sphénoïdale et se fusionne avec le segment interne du globus
pallidus (NL,). Le carrefour ventriculaire (TgVl) a augmenté de hauteur, com-
mence mieui circonscrire la corne d'Ammon (CA) et il se prolonger en avant
et en bas du côté de la corne sphénoïdale. La branche commune aux scissures
calcarine et pw'iéto-occipitale (K + po) détermine dans la corne occipitale (Voc)
la saillie de V ergot de Jloraud (EM) (fig. 371). La partie l}'(l il tale du ventricule latéral a
disparu, il sa place on trouve, entre les derniers vestiges du noyau caudé (NC)
et le corps calleux (Cc), une surface ovalaire, légèrement teintée, qui correspond
la substance grise sous-(; (Sge) qui tapisse l'angle externe du ven-
l'iCille latéral. (Voy. Coupes vel'lico-tl'flllS1WI'SIÛCSIIWcl'uswpiques, fig. 240 il 35<j.)
Au-dessus du bord supérieur de la substance grise sous-épendymaire, on trouve
les dernières fibres nettement marquées du corps calleux (Ce). Sur les coupes
suivantes, il a disparu; ses fibres sont en effet dissociées par les fibres de la cnet-
ronne rayonnante (CR), et le dernier point sur lequel le corps calleux apparaît
distinct correspond à la courbe qu'il décrit autour de l'angle externe du ven-
tricule. Au-dessus du carrefour ventriculaire (TgVl), les fibres calleuses (Ce) sont
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;i03
encore très apparentes ; elles correspondent en effet aux fibres du forceps major
(Fm). Autour de la courbe des fibres calleuses, se dessine une seconde courbe
de fibres plus claires qui appartiennent à la couronne rayonnante (CR).
Le noyau caudé est sectionné une première fois au niveau de la partie re-
courbée de la queue (NC'), au-dessus du pulvinar (Pul); une seconde fois, à la
partie supérieure de sa tête (NC), où il est réduit à quelques îlots de substance
grise, situés sur la ligne de limite inférieure de la substance grise sous-élzendy-
maire (Sge). Des ponts incomplets de substance grise le relient au putamen (NL3)
qui a augmenté de volume. En arrière et au-dessous du putamen on trouve le
globus pallidus (NL2, 1) et la section transversale de la commissure antérieure
(coa), entourée d'un assez grand nombre d'orifices vasculaires, qui livrent pas-
sage aux artères lel1liculo-sll'iées.
La couche optique est réduite au pulvinar (Pul). La bandelette optique (II) est
située sur le prolongement du segment interne du globus pallidus (NL,), dont elle
est séparée par des orifices vasculaires volumineux qui livrent passage aux artères
lei7li'cu,lo-ol)fiques; elle se porte en arrière, entoure à la manière d'une fronde le
pied du pédoncule cérébral (P) et s'irradie dans le pulvinar (Pul). Ce dernier est
séparé du segment interne du noyau lenticulaire (NL,) par les fibres du segment
postérieur de la capsule interne (Cip), qui présentent toutes une direction verti-
cale. Les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) situées entre le
noyau caudé (NC) et le noyau lenticulaire (NL,¡, 2' ,), présentent une direction
beaucoup plus oblique en bas et en arrière. Lorsqu'on compare la coupe actuelle
n° 17 (fig. 272) avec la coupe suivante n° 21 (ûg. 273), on se rend très bien compte
de la forme en éventail assignée à la capsule interne. Le sommet de l'éventail,
répond à la bandelette optique (II) et sa base à la limite supérieure du noyau caudé
(NC). Lorsque d'autre part on se reporte aux coupes horizontales, et que l'on songe
au genou que forme la capsule interne, on comprend que les anciens anatomistes
aient pu comparer, non sans quelque apparence de raison, la capsule interne à
un éventail à moitié déployé et légèrement coudé, de façon à présenter un angle
ouvert en dehors. Cette même série de coupes sagittales fait comprendre éga-
lement, comment Meynert a pu décrire au noyau lenticulaire un pôle central et
un pôle périphérique; le pôle central répondant il la face supérieure du putamen
(NL3), le pâle périphérique à sa face interne. En réalité, le troisième segment du
noyau lenticulaire (NL3) donne naissance à un grand nombre de fibres qui traver-
sent le globus pallidus (NL ? ), pour se porter dans les régions infra-corticales,
mais il n'en reçoit pas par sa face supérieure (Wernicke); il présente donc un
pôle périphérique, mais il ne présente pas, comme le croyait Meynert, un pôle
central, et les fibres qui semblent s'irradier dans le putamen ne font que tra-
verser sa partie supérieure. Ces fibres qui constituent le segment antérieur de la
capsule interne (Cia) sont du reste de deux ordres, les unes constituent les fibres
de projection du noyau caudé, qui traversent perpendiculairement le segment
antérieur de la capsule interne, puis concourent à former les lames médullaires
verticales du noyau lenticulaire (lmi, lme), entrent dans la constitution de l'anse
du noyau lenticulaire, pour se porter de là dans la calotte du pédoncule* La
seconde série de fibres appartient il la couche optique et constitue le pédoncule
antérieur de la couche optique qui aborde le thalamus au niveau du genou de la
capsule interne. La signification morphologique du segment antérieur de la capsule
interne (Cia) n'est donc pas comparable à celle de son segment postérieur (Cip);
celui-ci contient surtout des fibres pédonculaires et représente la continuation
504 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Vu; 272. Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 17, passant à 17 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 17 de la figure 267. (Grandeur na-
turelle.) ,
B, fente cérébrale de Bichat. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. C7, circon-
volution godronnée. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cip, scgment posté-
rieur de la capsule interne. - cott, commissure antérieure. - Cil, couronne rayonnante. -
EM, ergot de Morand. Fui, F,, première et deuxième circonvolutions frontales. ? pre-
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU; 30a ')
dans la capsule interne des fibres du pied du pédoncule (P), elui`.ilé'z'fjt uMüŸCs ?
verser la capsule pour s'irradier dans la couronne r·ayozznautr. (C ?
ovale, et de là dans l'écorce grise de la zone rolandique. (Voy., t. II, Coupes sagit-
tales microscopiques .)
Coupe n° 21 (lig. 273), passant à 4 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 21 de la figure 267.
Cette coupe passe en dehors du segment interne du globus pallidus; elle
n'intéresse que le putamen (NL3) et le segment externe du globus pallidus
(NL,) ainsi que la partie externe du pulvinar (Pul). Elle sectionne dans
toute leur longueur la circonvolution godronnée (Cg) et le pilier postérieur
du trigone (Tgp).
Écorce. - L'écorce ne présente rien de spécial il noter, si ce n'est l'appari-
tion des premières circonvolutions de l'insula (I), dans le fond de la scissure de-
Sylvius (S) et la disposition particulière que présente la corne d'Ammon, section
née parallèlement à son grand axe. La corne d'Ammon (CA) repose sur la sub-
stance blanche de la circonvolution de l'hippocampe (H); elle fait saillie dans la
corne, sphénoïdale (Vsph) en avant et dans le carrefour ventriculaire en arrière.
Ses faces ventriculaires sont tapissées par une lame de substance blanche,
l'alvéu.s (Alv) qui se continue au niveau des parties latérales de la fente céré-
1)J'ale de Bichat (B) avec le pilier postérieur du. trigone (Tgp). La substance grise de
la corne d'Ammon est subdivisée en deux lames, l'une inférieure, l'autre supé-
rieure, par une couche festonnée de substance blanche, connue sous le nom de
lame médullaire moyenne (Lmm) ou de lamina invalida. Elle sépare l'écorce du
sllúiwlll1/L de celle de la circonvolution godronnée (Cg) comprise entre le pilier
postérieur du trigone et la lame médullaire moyenne.
Le ventricule latéral est encore formé par deux parties complètement
séparées, la corne sphénoïdale (Vsph) en bas et en avant, le carrefour ventriculaire
et. la corne occipitale (Voc) en arrière. La corne sphénoïdale (Vsph) s'est élargie
et étendue d'avant en arrière. Sa paroi inférieure est formée comme nous venons
de le voir par la corne d'Ammon (CA), tapissée par l'altétts (Alv); sa paroi supé-
rieure est coudée, et décrit un angle obtus ouvert en bas et en arrière, dont le
segment antérieur est limité par le noyau amygdalien (NA) et le segment supé-
rieur par l'extrémité antérieure recourbée, de la queue du noyau caudé (NC").
micr sillon frontal. ? incisure du prcmicr sillon frontal. Fa, circonvolution frontale
ascendante. - Fm, forceps major; F2)2',son faisceau inférieur ou minor. - fm, sillon fronto-
marginal de Wernicke. Fus, lobule fusiforme. Il, hippocampe. h, sillon de l'hippo-
campe.1<, incisure temporale. -K + po,1)ranche commune aux scissures calcarine ct. pariéto-
occipitale. - le, lame cornée et toenia scmi-circularis - Lg, lobule lingual. - lnae, lnzi, lames
médullaires externe et intcrnc du noyau lenticulaire. - NA, noyau amygdalien. NC, tète du
noyau caudé. - \'C', queue du noyau caudé. NL3, NL" NL,, noyau lenticulaire et ses trois
segments. Oi, première circonvolution occipitale. oF,, oF ? 0l'3, partie orbitaire des pre-
mière, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - ol, sillon collatéral. Pi, première
circonvolution pariétale. - P, pied du pédoncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale
ascendante. Pchl, plexus choroïdes. - Pchvsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale.
por, sillon post-rolandique. Pul. pulvinar. il, scissure de Rolande. S, scissure
de Sylvius. - Sge, substance grise sous-èpendymaire. - sa, substance innommée de Rei-
chert. - T'a, deuxième circonvolution temporale. - Tgp, pilier postérieur du trigone.
TgVI, trigone du ventricule latéral. U, circonvolution du crochet. - Voç,...< ? J : Wj,\ltJ;Í1'iÍ<I. ! C
du ventricule latéral. - VS, vallée de Sylvius. - Vsph, corne sphén6t,\<'t¡,\Q.lrv : c\U¡li ? u
latéral. - zr, zone réticulée ou grillagée. Il, nerf optique. j ! i ? '
1 I \ k ! 1 I ? ... ?
506
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FiG. 273. Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 21, passant à 21 millimètres er/
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 21 de la figure 267. (Grandeur
naturelle.) .
Alv, alvéus. AU, avant-mur. B, fente- cérébrale de Bichat. - CA, corne d'Ammon.-
Ce, capsule externe. Cc, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. Cia, segment
antérieur de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CO, contre
ovale. coa, commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante. F,, Fa, première et
deuxième circonvolutions frontales. f2, f3, premier, deuxième et troisième sillons fron-
taux. Fà, circonvolution frontale ascendante. - fg, sillon fimbrio-godrohné. Fli, faisceau
longitudinal inférieur. fm, sillon fronto-marginal. Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule
fusiforme. - Il, hippocampe. - insula. ip, sillon inter-parietal. le, lame cornée et
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 50î
L'angle postérieur de la corne sphénoïdale est fermé par l'insertion des plexus
choroïdes de la. corne sphénoïdale (Pch, sph).
Le carrefour ventriculaire est fermé en avant par les plexus choroïdes (Pchl)
qui s'insèrent d'une part au pilier postérieur du trigone (Tgp) et d'autre part,
au sillon opto-si21.au niveau de la lame cornée (le).' Toute la face inférieure du
pulvinar (Pul) est donc extra-ventriculaire,' et correspond aux parties latérales
de la fente cérébrale de Bichat (B). - .
Noyaux gris centraux. La tête et le tronc du noyau caudé ont disparu,
et ne sont plus représentés que par les ponts de substance grise qui cloisonnent
le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et qui relient le noyau caudé au
putamen (NL3). La queue du noyau caudé (NC') est intéressée en deux endroits;
une première fois dans le carrefour ventriculaire, immédiatement au-dessus de
l'insertion des plexus, cltoroïdes(Pchl); une seconde fois (NC") dans la corne sphé- ? wïdale(Vsph), où elle envoie au putamen (NL3) un pont de substance grise, qui
embrasse dans sa concavité la commissure antérieure (coa). Le putamen (NL3) a
considérablement augmenté de volume, son bord supérieur donne naissance à
de nombreux ponts, de substance grise (NL3) qui s'irradient pour se porter en
dedans vers la tête du noyau caudé qui est restée en dedans de la coupe. Le seg-
ment externe du globus pallidus (NL2) est situé dans l'angle formé par le putamen
(NL3) et l'extrémité antérieure de la queue du noyau caudé (NC"). Le thalamus (Th)
est sectionné au niveau de la partie externe du piulvinar (Pul); il est entouré en
haut et en avant par la zone réticulée (zr) et séparé du deuxième segment du noyau
lenticulaire (NL2) par le segment postérieur de la èa]Jsule interne (Cip), qui se pré-
sente encore ici sous l'aspect d'un éventail à sommet inférieur. Le bord supé-
rieur de l'éventail se continue au niveau du pied de la couronne rayonnante (pCR),
avec une zone de fibres claires, qui appartiennent à la couronne rayonnante (CR)
et correspondent à l'entre-croisement des fibres calleuses et des fibres de projet-
tion. Cette zone claire est limitée en dehors par une seconde couche concentrique-
qui appartient au centre ovale (CO).
L'aspect des fibres blanches est différent au niveau de la corne occipitale
(Voc) ; ici nous commençons à voir apparaître les trois couches- de fibres qui
doublent la corne occipitale, à savoir : le tapetum (Tap), la couche des radiations
thalamiques de Gratiolet (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Toute la
paroi supérieure du carrefour ventriculaire est bordée par les fibres calleuses (Ce),
qui se différencient assez nettement d'avec celles du tapetum (Tap), par leur
direction. Le tapetum se présente en effet sous l'aspect d'une lamelle blanche
qui coiffe le fond de la corne occipitale (Voc).
semi-circularis. - L'g, lobule lingual. Lmm, lame médullaire moyenne de la corne d'Am-
mon. NA, noyau amygdalien. 1VC', queue du noyau caudé. NC", partie recourbée de
la queue du noyau caudé. NL3, i'L, troisième et deuxième segments du noyau lenticu-
laire. 02, deuxième circonvolution occipitale. - oF2, OF3, partie orbitaire des deuxième et
troisième circonvolutions occipitales. ot, sillon collatéral. - P,, P2, première et deuxième
circonvolutions pariétales. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. Pc, pli courbe.
pCR, pied de la couronne rayonnante. - Pchl, plexus choroïdes. - Pchsph, plexus cho-
roïdes de la corne sphénoïdale. por, sillon post-rolandique. prs, sillon pre-rolandique
supérieur, - Pul, pulvinar. - 'It1'l, pli rétro-limbique. RTh, radiations optiques de Gra-
tiolet. S, scissure de Sylvius. Ti, première et deuxième circonvolutions temporales.
- T3 + Fus, union de la troisième circonvolution temporale et du lobule fusiforme. Tap,
tapetum. - Th, thalamus (couche optique). Tgp, pilier postérieur du trigone. - TgVl, tri-
gone du ventricule latéral. Th, thalamus (couche optique). v, orifices vasculaires. Voc,
corne occipitale du ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. 2 ? ',
zone réticulée ou grillagée. - Il, bandelette optique.
508
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FG. 274. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 37, passant à 27 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 27 de la figure 267. (Grandeur na-
turelle.) .
AM,'avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Cc, corps calleux. Ce, capsule externe.
Cl, circonvolution godronnée. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, seg-
ment rétro-lenticulaire de la capsule interne.- CO, centre ovale. - coa, commissure -antérieure,
Fi, deuxième circonvolution frontale. - f , f3, deuxième et troisième sillons frontaux,
Fa, circonvolution frontale ascendante. Fit, faisceau longitudinal inférieur/ fm, sillon fronto-
marginal de Wernicke. Fu, faisceau uncinatus. =Fus, lobule fusiforme. H, hippocampe.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. 509
Coupe n° 27 (fig. 274), passant à 6 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 27 de la figure 207.
Cette coupe passe par le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3),
le fond du sillon marginal supérieur de l'inslila (ms) et par la corne sphé-
noïdale (Vsph) du ventricule latéral. Elle laisse par conséquent, au dedans
d'elle, les parties latérales de la fente cérébrale de Bichat et toute la sur-
face extra-ventriculaire de la couche optique.
Écorce. L'écorce ne se distingue que par des différences insignifiantes,
d'avec celle de la coupe précédente. Le bord antérieur de l'insu la (la) commence
à se dessiner nettement. est séparé de la face operculaire de la troisième circon-
volution frontale par le sillon marginal antérieur (ma). La masse blanche du
lobule fusiforme (Fus) s'est fusionnée avec celle du lobule lingual (Lg); la corne
d'Arevmon (CA) fait saillie dans l'étage inférieur du ventricule latéral; son écorce
grise forme un îlot complètement séparé du reste de l'écorce cérébrale, et entoure
l'écorce grise de la circonvolution godronnée (Cg) dont elle est séparée par la
lame médullaire moyenne.
Ventricule latéral. Cette coupe passe en dehors du pilier postérieur du
trigone et de l'insertion des plexus choroïdes du ventricule latéral. La corne occi-
pitale (Voc) communique directement avec la corne sphénoïdale (Vsph), et l'étage
inférieur du ventricule latéral affecte une forme très allongée et aplatie. Sa
limite supérieure est formée par les derniers vestiges du noyau amygdalien (NA),
par l'extrémité antérieure recourbée de la queue du noyau caudé (NC") unie au
pédoncule du putamen (PNL.,),par les derniers vestiges du thalamus (Th) doublés
de la lame cornée et des fibres du tænia scmi-circularis (le), enfin par la queue du
noyau caudé (NC') au niveau de sa réflexion. Quant à la corne occipitale (Voc),
elle est limitée en haut par la couche épaisse des fibres calleuses (Cc) doublées
de la couche des radiations thalamiques (RTh). Au niveau du fond et de la paroi
inférieure de la corne occipitale, on retrouve ces deux couches superposées,
auxquelles s'est ajoutée une troisième couche, constituée par le faisceau lonrli-
tudinal inférieur (Fli). Très accentuées et très distinctes au niveau du fond de
la corne occipitale, ces trois couches se réduisent au niveau de la paroi infé-
rieure, à trois très minces lamelles, qui ne se différencient entre elles que grâce
il leur coloration et à la direction de leurs fibres.
Noyaux gris centraux. Des trois segments du noyau lenticulaire, le
putamen (NL) est seul intéressé sur cette coupe; il présente un aspect parti-
culier et tout à fait caractéristique. Son bord inférieur se coude en effet à angle
droit et donne naissance il un pédoncule étroit et mince, qui se dirige vers l'ex-
trémité antérieure de la corne sphénoïdale (Vsph), où il se fusionne avec l'extru-
Ici, insula antérieur. - ip, sillon inter-pariétal. - le, lame cornée et taenia scmi-circularis.
Lg, lobule lingual. ma, sillon marginal antérieur. ms, sillon marginal supérieur. NA,
noyau amygdalien. - NC, queue du noyau caudé. - NC", partie recourbée de la queuc du
noyau caudé. - NL,, putamcn. - 0" deuxième circonvolution occipitale. oF" oF3, partie
orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - ot, sillon collatéral. -
P ? deuxième circonvolution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli
courbe. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - PNL" pédoncule du troisième segment du
noyau lenticulaire. pri, sillon pré-rolandique inférieur. - R, scissure de Rolando. - RTh,
radiations optiques de Gratiolet. - S, scissure de Sylvius. - Ti, 1'" 7'3, première, deuxième
et troisième circonvolutions temporales. - Th, couche optique (thalamus). - t'l, partie verti-
cale du sillon parallèle. - T'oc, corne occipitale. - Vsph, corne sphénoïdale.
; ! )0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
mité antérieure recourbée de la queue du noyau coudé (NC"). Ce pédoncule porte
le nom de pédoncule du troisième segment du noyau lenticulaire ou pédoncule
du putamen (PNL3). Il se détache de la partie externe du putamen, au niveau de
l'extrémité antérieure de la corne sphénoïdale, et ne se rencontre par conséquent
que sur les coupes sagittales, rasant la face exlerne du putamen, et sur les
coupes vertico-transversales, intéressant l'extrémité antérieure du ventricule
sphénoïdal (Voy. Coupe vC1'tico-lmnsvcl'sale, fig. 247).
Dans le sinus de l'angle formé par le pédoncule du troisième segment du noyau
lenticulaire (Pi`1L) et le putamen, se logent la commissure arrtérieure (coa), l'extré-
mité supérieure du noyau amygdalien (NA) et de nombreux orifices vasculaires
appartenant aux artères lenticulo-caudées.
En avant de ces organes on trouve la capsule (Ce) et l'avanrl-mzc (ANI)
doublé du faisceau uncinatus (Fu) ; celui-ci, situé il la partie antérieure de
Y in su la (la), relie la face orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3) il
l'extrémité antérieure de la première circonvolution temporale (T,).
La face inférieure et la moitié antérieure de la face supérieure du troisième
segment du noyau lenticulaire (NL3) sont lisses, sa moitié postérieure donne
naissance il des languettes de substance grise qui se dirigent en haut et en arrière
vers le tronc du noyau caudé, resté en dedans de la coupe. Ces languettes font
suite il celles de la coupe précédente, et qui siégeaient sur la moitié antérieure
de la face supérieure du noyau, lenticulaire.
Entre l'extrémité antérieure recourbée de la queue du noyau caudé (NC") et
la partie de la queue du noyau caudé qui fait saillie dans le carrefour ventriculaire
(NC'), on trouve le dernier vestige de la couche optique (Th) et le segment, rétro-
lenticulaire de la capsule interne (Cirl). Les fibres de cette dernière se dirigent
pour la plupart en haut et en arrière, et se confondent avec le pied de la couronne
rayonnante (pCR). La couronne rayonnante ne forme plus une couche aussi régu-
lière que sur les coupes précédentes, elle est interrompue il sa partie moyenne
par le sillon marginal supérieur de l'insula (ms), par l'écorce grise qui l'entoure
et les fibres courtes d'association propres il ce sillon. En avant, elle atteint presque
l'extrémité antérieure du putamen (NL,,) dont elle est séparée par la capsule exlerne
(Ce); en arrière, elle se confond netternent avec les radiations thalamiques (RTh).
Sa partie antéro-supérieure est embrassée par les fibres légèrement teintées du
centre ovale (CO), en dehors desquelles on trouve les fibres d'association plus ou
moins courtes des circonvolutions, fibres qui sont pour la plupart sectionnées
parallèlement à leur axe, sauf celles de la pointe du lobe temporal.
Coupe n° 33 (fig. 275), passant à 33 millimètres en dehors de la face
interne de l'hémisphère et correspondant à la ligne 33 de la figure 267.
Cette coupe passe au niveau du ventricule sphénoïdal (Vsph), et de
l'avant-mur (AM) et intéresse les circonvolutions de (la.)
Écorce. - Ici encore, l'écorce ne présente que peu de modifications,
lorsqu'on la compare à celle de la coupe précédente. Le sillon marginal supérieur
de l'insula (ms) est plus accentué et les circonvolutions antérieures de l'insula
(la) commencent il être reconnaissables, surtout celles qui sont en rapport avec
l'opercule de la portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (0F,¡).
Le ventricule sphénoïdal (Vsph) est incisé dans toute sa longueur, il est en-
touré en arrière par le corps calleux (Ce), la couche des radiations thalamiques
FiG. 275. - Coupe sagittale de l'hémisphère droit, n° 33, passant à 33 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 33 delà figure 267. (Grandeur
naturelle.) . ,
AU, avant-mur. Ce, corps calleux. Ce, capsule externe. Ci ? ,11- segment rétro-len-
ticulaire de la capsule interne. - Ec, éminence collatérale, de Meckel. Fi, deuxième circon-
volution frontale. - fI, {2, ¡ ? premier, deuxième et troisième sillons frontaux. Fa, circonvo-
lution frontale ascendante. Fli, faisceau longitudinal inférieur. FT, faisceau de Tttrck.
Pu, faisceau .uncinatus. - Fus, lobule. fusiforme. H, circonvolution de l'hippocampe. - la,
insua antérieur. io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. -ma, sillon marginal
antérieur. zip, sillon marginal postérieur.-ms, sillon marginal supérieur. NC', queue du
noyau caudé. Os, 0,; deuxième et troisième circonvolutions occipitales. oF2, oFs, partie
orbitaire des deuxième et troisième circonvolutions frontales. ot, sillon collatéral. - Pz,
deuxième circonvolution pariétale.-Pa, circonvolution pariétale ascendante.-l'c, pli courbe.
- pli, sillon pré-rolandique inférieur. il, scissure de Rolande ? RT/t, radiations thalamiques
de Gratiolet. - S, scissure- de Sylvius. - Ti, T3, première et troisième circonvolutions
temporales. - t\, partie verticale du sillon parallèle ? deuxième sillon temporal. Vsph,
corne sphénoïdale du ventricule latéral.
at2
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fig. 276. Coupe sagittale de l'hémisphère droil, n° 37, passant à 37 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 37 de la figure 267. (Grandeur
naturelle.)
1 ? F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales. (2, deuxième sillon frontal.
'3(C),cap delà troisième circonvolution frontale.-Fa, circonvolution frontale ascendante.
Fli, faisceau longitudinal infrieur.-1'evs, lobule fusiforme. -I, insula. /, sillon de l'insula.
la, insula antérieur. - Il), insula postérieur. ip, sillon inter-pariétal. - ma, sillon
marginal antérieur. mp, sillon marginal postérieur. ms, sillon marginal supérieur.
0,,03, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - 0F3, partie orbitaire de la
troisième circonvolution frontale. 0/) ? 3, opercule de la troisième circonvolution frontale.
0/j/(Gsm), opercule de la circonvolution pariétale inférieure (gyrus supra-margi-
nalis). - Opli, opercule rolandique. - 0" deuxième sillon occipital. oa, sillon occipital
antérieur de Wcrnicke. ot, sillon collatéral. - P" deuxième circonvolution pariétale.
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;13
(RTh) et par celle du faisceau longitudinal inférieur (Fli). Sa paroi inférieure est
extrêmement mince ; elle est légèrement refoulée en haut par le sillon collatéral
(ot), qui produit la saillie connue sous le nom d'éminence collatérale de Meckel,
(Ec, fig. 275). Sa paroi supérieure est longée par un noyau gris, mince et étroit,
interrompu par quelques faisceaux de fibres blanches et qui appartient ¡lia la queue
du noyau caudé (NC'). Au-dessus du noyau caudé on trouve une série de libres il
direction arciforme, dont le segment antérieur est oblique en haut et en arrière,
et dont la partie postérieure décrit une courbe assez accentuée. Ces fibres appar-
tiennent il la partie inférieure du segment postérieur et au segment lie it-
laire de la capsule interne (Cirl); elles contiennent le faisceau de Turc (fur) qui
passe dans la région sous-optique supérieure, entre le noyau lenticulaire et la partie
recourbée de la queue du noyau caudé (NC') pour se rendre dans la région des
première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.
La queue recourbée du noyau caudé (NC') représente sur cette coupe le der-
nier vestige des ganglions de base. Cependant, au-dessous du sillon marginal
supérieur de l'insula (ms), dans l'espace qui correspond au putamen de la coupe
précédente (fig. 274) et aux circonvolutions de l'insula de la coupe suivante
(fig. 276), on trouve un amas de substance grise, d'aspect ovalaire, qui se prolonge
en bas sous forme de lamelles grises, morcelées et aplaties, et qui correspondent
il l'avanl-mUl' (abri). Sur les coupes sagittales, Y avant-mur n'est sectionné que sur
les coupes passant par la partie externe de l'hémisphère, celles qui intéressent
l'insula ou son seuil. 11 se présente alors, grâce à la courbe qu'il décrit (Voy. coupe
n° 27, fig. 274), sous la forme d'une lamelle grise, étroite et curviligne, située entre
la circonvolution antérieure de l'insula (la) et le noyau lenticulaire. Il est séparé des
circonvolutions insulaires par un faisceau d'association interlobaire, le faisceau
uncinatus (Fu). Il est séparé [du noyau lenticulaire sur la coupe actuelle, n° 33
(fig. 275,) par une mince lamelle blanche, qui borde le noyau lenticulaire en avant
et en bas, et qui entoure Y avant-mur lorsque le putamen a disparu. Cette couche
blanche appartient il la capsule externe (Ce), dont l'étude à l'aide des coupes sagit-
tales est très peu démonstrative. Ces coupes la sectionnent en effet, non seulement
parallèlement à son axe, mais encore parallèlement à la direction de ses libres,
de telle sorte qu'elle se présente toujours sous l'aspect d'une couche blanche mal
délimitée (Voy. pour son étude les Coupes vel'tico-l1'ansversales et horizontales).
Coupe n" 37 (fig. 276), passant à 4 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 37 de la fig. 267.
Cette coupe passe en dehors des noyaux gris centraux, elle est tangente
au bord externe de la corne sphénoïdale (Vsph) et intéresse les circonvo-
lutions de l'insula (la, Ip).
L'écorce et la substance blanche occupent ici une surface beaucoup
moins considérable que sur les coupes précédentes, et décrivent autour de l'insula
une courbe extrêmement prononcée, un anneau ouvert en bas et en avant, au niveau
33
P,(Gsm), partie inférieure de la deuxième circonvolution pariétale (gyrus supra-marginalis).
- Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. position prérolandique infé-
rieur. - R, scissure de Rolande. RÏ7 : , radiations optiques de Gratiolet. - S, scissure de Syl-
vins ? S(a), S(v), branches antérieure et verticale de la scissure de Sylvius. Sg Vsph, substance
grise sous- épendymaire de la corne sphénoïdale. - 1'1, 1'" 1'" première, deuxième et troisième cir-
convolutions temporales.ï'ap,tapctum.ï/), circonvolution temporale profonde. Il, l" 1 ?
premier, deuxième et troisième sillons temporaux. - t ? partie verticale du sillon parallèle.
Si4 Il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
de la scia5tcr·c dc Sylvius (S). De l'extrémité du lobe frontal jusqu'à l'extrémité anté-
rieure du lobe temporal, on rencontre en passant parle lobe occipital les circonvolu-
tions suivantes : la portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF,) qui
forme la lèvre antérieure de la scissure de Sylvius (S) et s'étend sur la face externe
de l'hémisphère ; la deuxième circonvolution frontale (1%) et les incisures du deuxième
sillon frontal (1'2)' la circonvolution frontale ascendante (Fa), la scissure de Rolando
(R), la circonvolution pariétale ascendante (Pa) qui est mince et étroite, puis la
circonvolution pw'iélalelinlél'iew'c(P2' Gsm), (P.,) et le sillon (ip). La
partie antérieure de la circonvolution pariétale inférieure (P= Gsm) correspond il
la base du gyrus supra-marginalis (OpP2,Gsm). La partie postérieure de la circon-
volution pariétale inférieure (P 2) est subdivisée en deux segments par une incisure
du sillon intel'-paJ>ÙJtal (ip) et par une incisure de la partie verticale du sillon parallèle
(t',). Cette partie postérieure de la circonvolution pariétale in férieure, appartient au
pli courbe (Pc) dont elle constitue le segment antérieur. Le segment postérieur du
pli courbe (Pc) est formé par la deuxième circonvolution temporale ('1\), qui se con-
tinue en arrière avec la deuxième circonvolution occipitale (0.,) subdivisée par le
deuxième sillon occipital (o.,). L'angle postero-infericur de la coupe, est formé par
la troisième circonvolution occipitale (0 : )), séparée du lobule fusiforme (Fus) par le
sillon colla 1(;i-al (ot). Le lobule fusiforme (Fus) est sectionné parallèlement il sa lon-
gueur, il est limité et subdivisé par plusieurs incisures : en arrière, nous trouvons
le sillon collatéral (ot), en avant, deux incisures appartenant au troisième sillon,
temporal (t3). En avant du lobule fusiforme, l'extrémité antérieure du lobe temporal
est formée par les trois circonvolutions temporales (T3' T2, T,), séparées par les
deuxième et premier sillons temporaux (t2, t,). La face supérieure de la première
circonvolution temporale (T,) forme la lèvre inférieure de la scissure de Sylvius (S);
son écorce se continue d'une part, le long du sillon marginal postérieur de l'insula
(mp) avec l'écorce de la région rétro-insulaire (Tp), et d'autre part au niveau de
la vallée de Sylvius (S) avec l'écorce des circonvolutions insulaires (Ip, la). L'in-
sula occupe le fond de la scissure de Sylvius (S), sa surface de section affecte la
forme d'un triangle, dont le sommet correspond à la vallée de Sylvius, dont la
base répond -Il l'opercule rolandique (OpR), dont le côté inférieur répond au lobe
temporal et le bord antérieur à la troisième circonvolution frontale (F.,). Le sillon
marginal antérieur (ma) sépare l'insula de la portion orbitaire de la troisième cir-
convolution frontale (0F,¡) : ce sillon, intéressé dans toute sa longueur, reçoit la
branche antérieure de la scissure de Sylvius (S [a]). Le sillon qui délimite la base
de l'insula, sillon marginal supérieur (ms), est le plus long, il est interrompu sur
cette coupe, au niveau du point où les circonvolutions antérieures et postérieures
de l'insula se continuent avec l'opercule rolandique (OpR). Le sillon marginal, su-
périeur (ms) reçoit en avant la branche verticale de la scissure de Sylvius (S [v],)
et à sa partie moyenne le sillon insulaire (i), qui divise l'insula en insula anté-
rieur (la) et en insula postérieur (Ip). Laparlie postérieure du sillon marginal
supérieur (ms) se continue il angle aigu avec le sillon marginal postérieur (mp),
qui sépare l'insula postérieur du lobe temporal. Dans le fond des sillons margi-
7//lII.I : supérieur et postérieur, l'écorce temporale fait saillie, et donne naissance
il une, quelquefois il deux circonvolutions qui constituent la circonvolution tem-
porale profonde de Heschl (Tp). Cette circonvolution forme il elle seule la région
rétro-insulaire de Broca; elle représente un pli de passage profond, analogue au
gyrus supra-marginalis et relie la circonvolution pariétale inférieure (Pz [Gsm] il la
première circonvolution eno)'6te(Tt).
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. ais
L'insula antérieur (la) est formé de trois circonvolutions brèves, en rapport
avec la portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF3) et avec le cap
de Broca, (F3[C]), compris entre la branche antérieure (S [a]) et la branche verticale.
(S [v]) de la scissure de Sylvius. La plus postérieure des circonvolutions antérieures
de l'insula, sectionnée parallèlement à son axe, se confond en haut avec la masse
blanche de l'opercule rolandique (OpR). La circonvolution insulaire postérieure (Ip)
est étroite et allongée et se dirige obliquement en bas et en avant. Son écorce se
fusionne en haut avec celle de l'opercule rolandique (OpR), en bas avec celle de
la première circonvolution temporale ('1\), en avant avec celle des circonvolutions
antérieures de l'insula (la).
La masse blanche du lobe frontal et des circonvolutions rolandiques ne pré-
sente rien de particulier à signaler, on y trouve la section de -nombreuses fibres
d'association, qui ne semblent pas se grouper en faisceaux distincts. Dans
le lobe lemp°l'O-pa1'iélO-occipital, la coupe intéresse la face externe de la corne
sphénoïdale (Vsph), qui apparaît sur la figure, sous la forme d'une dépression
irrégulière, recouverte par de la substance grise sous-épendymaire (SgVsph) et
entourée par les trois couches de cette région, à savoir : immédiatement en
dehors du ventricule, le tapetum (Tap), puis les radiations thalamiques (RTh) et
le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce dernier est particulièrement accentué
au niveau de la partie postérieure de la corne sphénoïdale.
Coupe n° 43 (fig. 277), passant à 6 millimètres en dehors de la précé-
dente et correspondant à la ligne 43 de la fig. 267.
Cette coupe passe en dehors de l'insula et intéresse l'écorce de l'oper-
cule sylvicn.
Écorce. - On reconnaît sur.cette coupe toutes les circonvolutions de la
face externe de l'hémisphère. La scissure de Sylvius (S) incise profondément la
face externe, et donne naissance à une branche antérieure (S [a]) courte et à
une branche postérieure (S [p]) extrêmement longue, qui se prolonge jusque
dans la circonvolution pariétale inférieure. La branche antérieure de la scissure de
Sylvius (S [a]), est limitée par l'opercule de la partie orbitaire de la troisième cir-
convolution frontale (OpF3). La branche postérieure (S [p]) est limitée en bas par
la face supérieure de la première circonvolution temporale (T,), qui forme l'oper-
cule temporal (OpT,) et par la circonvolution temporale profonde de Heschl (Tp).
Entre la branche antérieure (S [a]) et la branche postérieure (S [p]) de la scissure
de Sylvius, l'écorce décrit une courbe. il convexité inférieure, qui recouvre la
circonvolution de l'insula et qui constitue l'opercule sylvien proprement dit. Cet
opercule est divisé en trois parties par deux incisures de la scissure de Sylvius,
la première correspond il la branche verticale de la scissure de Sylvius (S [v]) et
limite le cap de Broca (F., [C]) en arrière. La seconde sépare l'opercule rolandique
(OpR) de l'opercule de la deuxième circonvolution pariétale (OpP 2)'
En comparant l'opercule avec la région insulaire de la coupe n° 37 (fig. 276),
on voit que la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oFa), que
le cap de Broca (F., [C]), que le pied d'insertion de la troisième circonvolution
frontale (O1F;,)et que l'opercule rolandique (OpR) ou pli de passage ]JaJ'iélÓ-l1'Ontal
inférieur, sont en rapport avec la région insulaire proprement dite, tandis que
l'opercule de la deuxième circonvolution pariétale (OpP2) est en rapport avec la
région rétro-insulaire.
516
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fig. 277. -Coupe sagittale de l'hémisphère droit, no 43, passant a 43 millimètres en
dehors de la face interne de l'hémisphère. Ligne 43 de la figure 207. (Grandeur
naturelle.)
F2, F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - Fa, circonvolution frontale
ascendante.- 1,'3(C), cap de la troisième circonvolution frontale. - f2, deuxième sillon frontal.
- ip, sillon inter-pariétal. - mp, sillon marginal postérieur. - Os, 03, deuxième et troisième
circonvolutions occipitales. oF3, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale.-
OpF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - °p ! '2, opercule do la circonvolution
pariétale inférieure. OpR, opercule rolandique. -OpT,, opercule de la première circon-
volution temporale. - oa, sillon occipital antérieur de Wernicke. - P : , circonvolution
pariétale inférieure. P2(Gsm), circonvolution pariétale inférieure (gyrus supra-marginalis).
COUPES MACROSCOPIQUES DU CERVEAU. - 317
Le plan de cette coupe passe par la deuxième circonvolution frontale (F.,) la
partie moyenne des circonvolutions rolandique. (Fa, Pa), le pli courbe (Pc), les
deuxième et troisième circonvolutions occipitales (0 ? 0;1) et la troisième circozzvolzc-
tion temporale (T : ¡). En avant, l'écorce de la partie orbitaire de la troisième circonvo-
lution fl'Ontale (oF3) se continue avec la partie externe de cette même circonvo-.
lution (F.,); la deuxième circonvolution frontale est limitée en avant par le deuxième
sillon frontal (f.,), elle est subdivisée par un certain nombre d'incisures de ce
même sillon, et se continue en arrière avec la circonvolution frontale ascendante
(Fa) dont la sépare le sillon prérolandique inférieur (pri). La circonvolution pariétale
ascendante (Pa) est étroite, et circonscrite par deux profonds sillons : la scissure
de Rolando (R) en avant, le sillon interpariétal (ip) en arrière. La deuxième circon-
volution pariétale (P.,) est intéressée au niveau du gyrus supra-marginalis (P2fGsm])
et au niveau du pli courbe (Pc). La troisième circonvolution occipitale (03) occupe
l'angle inféro-externedelacoupe; sonécorce se continueenarrièreaveccelledela
deuxième circonvolution occipitale (0,), en avant avec celle de la troisième circonvo-
lution temporale (T.,); le sillon occipital antérieur (oa) la limite en avant. Au niveau
de l'extrémité antérieure du lobe temporal, la coupe intéresse les trois circonvolu-
tions de ce lobe (T,,T2,T3).
La masse blanche ne présente rien de particulier il noter. Elle n'intéresse en
effet aucun faisceau différencié, si ce n'est les courtes fibres d'association qui
tapissent les fonds des sillons. Le reste de la masse blanche est formé par l'intime
intrication des fibres d'association et de projection avec les fibres commissurales.
Dans le lobe frontal, le deuxième sillon frontal (f.,) subdivise la masse blanche de
ce lobe, et dans le lobe temporo-pariétal, le sillon parallèle (t,), interrompu en deux
endroits, sépare la première circonvolution temporale (T,) des autres circonvolu-
tions temporales (T" '1'3 J.
- Pa, circonvolution pariétale ascendante. - Pc, pli courbe. - pri, sillon prérolandique
inférieur. - if, scissure de Rolando, - S, scissure de Sylvius. S(a), S(p), S(v), branches
antérieure, postérieure et verticale de la scissure de Sylvius.- Tu 7, ï'3, première, deuxième
et troisième circonvolutions temporales. Tp, circonvolution temporale profonde. -L" h, t3, pre-
mier, deuxième et. troisième sillons temporaux. 1'l, branche verticale du sillon parallèle.
tp, sillon temporal profond.
- CHAPITRE III
TEXTURE DU CERVEAU
ÉTUDIÉE A L'AIDE DE COUPES MICROSCOPIQUES SÉRIÉES
La texture si complexe de la masse encéphalique ne peut être étudiée,
aujourd'hui, qu'à l'aide de coupes microscopiques sériées, pratiquées en dif-
férents sens et examinées à un faible grossissement. Appliquée à l'anatomie
normale, cette méthode, quelque précieuse qu'elle soit, ne suffit toutefois
pas pour élucider le trajet souvent fort compliqué de certains faisceaux
du névraxe; il faut de toute nécessité lui adjoindre l'examen à l'aide de
coupes microscopiques sériées de cas de dégénérescences secondaires.
L'emploi simultané de ces deux méthodes, combinées avec celles de Gudden
et de Flechsig, permet en effet, seul, de résoudre certains points controversés
sur le trajet des fibres du névraxe de l'homme adulte. Dans le tome II de
cet ouvrage, on trouvera à propos de l'étude synthétique des fibres de la
capsule interne, de la région sous-optique, du pédoncule cérébral, du cerve-
let, de la protubérance, du bulbe rachidien et de la moelle épinière, la repro-
duction d'un assez grand nombre de cas de dégénérescences secondaires
étudiés à l'aide de coupes microscopiques sériées.
Les coupes microscopiques, au nombre de 46, dont nous donnons plus
loin les figures, comprennent quatre séries de coupes à direction vertico-
transversale et horizontale. Les coupes pratiquées au microtome de Gudden
ou au microtome à traîneau, ont été colorées par les méthodes de Weigert
ou de Pal, et dessinées avec notre appareil à projection d'après les indi-
cations données plus haut (fig. 9, p. 06). Chaque dessin est la reproduction
d'une seule préparation; aussi fidèles qu'une photographie, nos dessins
ont sur cette dernière le très grand avantage d'être autrement nets et de
donner une mise au point exacte de toutes les parties de la préparation.
I. La première série de coupes, à direction vcrtico-transversale, intéresse
toute l'épaisseur de l'hémisphère cérébral et comprend '12 coupes apparte-
nant à deux cerveaux distincts (Voy. si ? de repérage 278). Les unes (lignes
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. : il9
pleines) sont parallèles au plan vertico-transversal de l'encéphale, les
autres (lignes pointillées) sont très légèrement obliques en bas et en arrière.
Cette série est intéressante à étudier : comprenant toute l'épaisseur de
l'hémisphère, elle montre en effet très nettement :
1° Les rapports de l'écorce cérébrale avec la masse blanche sous-jaccnte;
la façon dont les fibres radiées abordent l'écorce et l'aspect que ces libres
présentent, suivant qu'elles se trouvent sectionnées parallèlement, perpen-
diculairement ou obliquement à leur longueur.
2° La constitution du centre ovale de Yieussezz.s. Les faisceaux courts et
longs d'association; leur intrication avec les fibres commissurales et de pro-
jectiozz; les rapports respectifs des fibres calleuses et des fibres de la couronne
rayonnante, soit au-dessus du ventricule latéral, soit au niveau des cornes
frontale, occipitale ou sphénoïdale; la façon dont se détachent les mdia-
lions du corps calleux pour aborder l'écorce cérébrale, et l'irradiation des
fibres de la couronne rayonnante dans la crête des circonvolutions. Les
coupes faites parallèlement à la direction de ces fibres sont particulièrement t
instructives.
3° Le la capsule externe, le morcellement de la partie infé-
rieure de l' avant-mur par les fibres du faisceau uncinatus.
4° La constitution des noyaux gris centraux -corps opto-striés et région
sous-optique.
50 La constitution de la capsule interne dans ses segments antérieur, pos-
léoieur, et rétro-lenticulaire , et dans ses régions thalamique et sous-thala-
nzique.
6° La façon dont la couronne rayonnante du lobe temporal aborde la
région sous-thalamique de la capsule interne et le pied du pédoncule cérébral.
On pourrait reprochera cette série de coupes vertico-transversales, de ne
pas comprendre des coupes assez rapprochées pour l'étude des transforma-
tions successives de la capsule interne et des noyaux gris centraux. Nous y
suppléons largement par nos deux séries de coupes horizontales, particuliè-
rement destinées à l'étude des régions thalamique et sous-thalamique de
la capsule interne. On trouvera en outre dans le tome II, et à propos de
l'étude synthétique de la capsule interne, de la région sous-optique et de la
calotte du pédoncule cérébral, des coupes microscopiques soit vertico-trans-
versales, intermédiaires entre celles de la série I, soit sagittales, destinées à
montrer une partie du trajet des fibres de ces régions, qui comptent parmi
les régions les plus complexes de l'encéphale. ,
II. La deuxièmeséric de coupes comprend 6 coupes horizontales intéres-
sant les deux tiers de l'hémisphère. Les coupes A et B intéressent les deux
tiers postérieurs de l'hémisphère (voy. fig. de repérage 291) et sectionnent
l'une (coupe A), la région thalamique, l'autre (coupe B), la région sous-tha-
lamique de la capsule interne. Elles sont destinées à montrer les relations
des couches sagittales du lobe occipilo-temporal, avec les capsules externe
et interne.
! : 20 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les coupes C, D et E, comprennent les 2/3 antérieurs de l'hémisphère céré-
bral (voy. fig. de repérage 294) et intéressent la région thalamique (coupe C),
la région sous-thalamique de la capsule interne (coupe D), et la substance
innominée de Roichert (coupe E). Elles montrent la façon dont se compor-
tent les fibres du corps calleux, de la couronne rayonnante et du faisceau
occipito-frontal, en avant et au-dessous de la corne frontale. La coupe C
montre l'irradiation des fibres de la couronne rayonnante et du segment
antérieur de la capsule interne dans la couche optique. La coupe D est
intéressante au point de vue du faisceau uncinalus et de l'anse du noyau
lenticulaire. Ce dernier faisceau est sectionné parallèlement a la direction
de ses fibres; on le voit contourner la partie antérieure du segment posté-
rieur de la région sous-optique de la capsule interne, pour entrer dans la
constitution de la partie interne de la capsule du noyau rouge.
La coupe E indique la façon dont le faisceau uncinalus se prolonge dans
la capsule externe, s'unit au faisceau longitudinal inférieur et dissocie
la substance grise de l'avant-mur, pour s'irradier dans la face orbitaire
des circonvolutions frontales. La coupe F, enfin, qui appartient à la même
série, n'intéresse que le lobe temporal; elle passe au-dessous du lobe fron-
tal et montre les connexions du faisceau longitudinal inférieur avec le
noyau amygdalien...
III. La troisième série comprend 1 coupes à direction horizontale (voy.
fig. de repérage 299) et parallèles à la série des coupes horizontales macrosco-
piques. Ces coupes intéressent les noyaux gris centraux, la capsule interne,
la région sous-optique et la partie supérieure du pédoncule cérébral. La
coupe supérieure passe par le centre ovale de Vieussens, la coupe infé-
rieure par le pédoncule cérébral et le tubercule quadrijumeau postérieur.
Ces coupes sont assez rapprochées et l'on assiste, sans transition brusque,
à la transformation du centre ovale en région thalamique de la capsule
interne, à la constitution graduelle de la région sous-thalamique de Forci,
de la calotte et du pied du pédoncule cérébral.
IV La quatrième série, enfin, comprend 13 coupes horizontales égale-
ment, mais obliques en avant et en bas, et parallèles à la bandelette optique
(Voy. fig. de.repérage 315). Elles intéressent la région sous-optique elle pé-
doncule cérébral. L'obliquité de ces coupes est particulièrement instructive
pour l'étude du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, de l'anse du
noyau lenticulaire, des faisceaux tlwlamlquc (II,) et lenticulaire (IL) de Forci,
de la commissure de Meynert, du petit faisceau du tuber cillercllln de Gudden
et de la substance innominée de Rciohcrt ou anse pédonculaire de Gratiolel.
I. - COUPES VERTICO-TRANSVERSALES MICROSCOPIQUES
Cette série se compose de 12 coupes, correspondant aux lignes de repère
indiquées dans la fig. 278.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 321
Coupe n° I (fig. 279). Coupe passant par la ligne I de la fig. 278 et en
arrière de la coupe macroscopique vertico-transversale n° 30 (fig. 237).
Cette coupe passe en avant du genou du corps calleux et de la corne
frontale du ventricule latéral. Elle intéresse la substance grise OM ? CM<7y-
maire (Sge) les fibres calleuses qui doublent la corne frontale en avant (Ce)
et le cingulum (Cizg) au niveau du pointoù il se recourbe en avant du corps
calleux; elle sectionne l'extrémité antérieure du lobe limbique (L,) et la
portion orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF,,), immédiate-
ment en arrière de la branche transversale de l' incisure en H de Broca (f.,)'.
La substance grise sous-épendymaire (Sge), autour de laquelle viennent
se grouper les faisceaux importants de celte coupe, affecte une forme irrégulière ;
elle est située plus près de la face orbitaire du lobe, frontal que de ses faces
externe ou interne. Riche en vaisseaux, elle est traversée par un très grand nombre
de fibres il myéline, non réunies en fascicules, qui la sillonnent dans tous les sens
(le fibi,es -lut iii3,('-Iine, non PéLiiiies eu fiscicttl(,s, qui la sillonnent dans tous les sens
et qui appartiennent au faisceau occipito-fronlal (Voy. fig. 295). Cette grande
richesse en libres lui donne sur les préparations colorées au Weigert une teinte,
foncée, licitement distincte de la teinte jaune clair de l'écorce cérébrale ou des
FiG. 278. -Face interne d'un hémisphère droit durci au bichromate, 2/3 grandeur natu-
relle. Les lignes de repère correspondent aux nos des coupes vertico-transversales
microscopiques. (Dessin fait d'après une photographie.)
522 ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.
ganglions centraux. Autour de la substance grise sous-épendymaire, on trouve un
faisceau volumineux, fortement coloré par l'hérnatoyline, constitué par les libres
calleuses (Ce). Très épais il la partie interne et supérieure de la substance grise
sous-épendymaÍ1'e (Sge), il est formé en grande partie par des libres sectionnées
parallèlement à leur axe et qui se dirigent de dedans en dehors; elles s'entre-
croisent à angle plus ou moins aigu avec des fibres à direction soit oblique, soit
antéro-postcrieure. La direction transversale de ces fibres s'explique, lorsqu'on
se reporte aux coupes horizontales passant par celte région (Voy. fig. 9). Le
FiG. 279. Coupe vertico-transversale n° I, passant par la ligne I de la figure 278.
Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe passe en arrière de la coupe macroscopique de la figure 237.
Ce, fibres calleuses. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne
rayonnante. - Fi, 7 ? 13, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - fi, /a,
f3, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - f4, quatrième sillon frontal ou sillon
olfactif. - 1'" incisure du deuxième sillon frontal. - L" première circonvolution limbique. -
' mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - OF, faisceau occipito-frontal. -
ouf., partie orbitaire de la première circonvolution frontale. - ol', (G)'), partie orbitaire de
la première circonvolution frontale (gyrus reclus). - oFa, partie orbitaire de la troisième
circonvolution frontale. - IiCc, radiations du corps calleux. - Sge, substance grise sous-
ependymaire.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. z23
plan de section de la coupe actuelle intéresse en effet les fibres calleuses, au
niveau du point où elles se réfléchissent en avant de la corne frontale du ventri-
cule latéral, pour atteindre la paroi externe de ce même ventricule. Les fibres
calleuses, qui limitent la substance grise sous-épendymaire en haut, se portent
transversalement en dehors et ne diffèrent pas, dans leur aspect général et
dans leur direction, des fibres calleuses qui proviennent du tronc du corps
calleux (Voy. coupes suivantes). On les voit très nettement contourner la
partie supérieure de la substance grise s01ls-épendymail'e (Sge) et se réunir
à la couche de libres sectionnées perpendiculairement à leur axe, qui limite
cette substance en dehors. Cette couche appartient encore au système cal-
leux et répond il la section des fibres réfléchies qui, après avoir contourné
l'extrémité antérieure de la corne frontale, se portent d'avant en arrière le long
de la paroi externe de cette corne, avant de s'irradier dans les circonvolutions
du lobe frontal (Voy. fig. 395). Entre ces fibres calleuses et la substance grise sous-
épendymaire, on trouve la section transversale de fibres faiblement colorées par
l'hématoxyline, et qui appartiennent, ainsi que les coupes sériées le montrent, au
faisceau occiilo-f i·oz7tal de Forel (OF). Ce faisceau se distingue des fibres calleuses
par la coloration moins foncée de ses fibres.
Au-dessous de la substance grise s01ls-épendymaire, les fibres calleuses inférieures
se réunissent aux fibres calleuses réfléchies et forment un faisceau allongé,
qui se prolonge dans la partie orbitaire de la première circonvolution frontale
(oF,). Ce faisceau est toujours séparé du fond du sillon olfactif (1'4) par trois
couches de fibres qui sont, en allant de l'écorce aux fibres calleuses : 1° une
couche de fibres claires qui doublent le fond du sillon, olfactif et représentent
les fibres d'association propres de la région; 2° une couche de fibres plus foncées
qui appartiennent la la couronne rayonnante (CIl), enfin, 3° une couche de fibres
claires qui font partie du même système de fibres.
Les fibres de la couronne rayonnante (CR) entourent en dehors la couche
des fibres calleuses; ce sont pour la plupart des fibres sectionnées perpendicu-
lairement il leur axe, qui forment un faisceau volumineux et allongé au niveau
de la partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale (oF.,). Mal délimitées
en haut, où elles font suite aux fibres sectionnées obliquement ou parallèlement
et qui s'irradient dans la première circonvolution frontale (FjinfF,]), cette couche
est au contraire très nettement délimitée en bas et en dehors. Elle s'effile au sur et
il mesure qu'elle se prolonge dans la 1)ai-lie orbitaire de la première circonvolution,
frontale (oF,), se coude brusquement à ce niveau, puis se porte transversalement
en dedans jusqu'au niveau de la base du gyrus reclus (oFl). La direction des
fibres qui composent cette couche n'est pas partout la même. Nous venons de voir
qu'elle est formée clans sa partie supérieure par des fibres qui s'irradient dans la
première circonvolution frontale (Fj) (face externe et face interne). Dans sa partie
moyenne elle est formée de fibres sectionnées transversalement, c'est-à-dire de
fibres qui se portent d'arrière en avant, pour s'irradier dans des régions anté-
rieures au plan de cette coupe, à savoir, dans la deuxième circonvolution frontale
et dans la partie antérieure de la première circonvolution frontale. Les libres
sont sectionnées transversalement jusqu'au niveau du coude qui correspond
à la première circonvolution orbitaire (oF,), mais les fibres qui doublent le fond
du sillon olfactif (f4) sont sectionnées parallèlement à leur axe, elles se portent
en dedans et s'irradient soit dans le gyrus reclus (oF,[Gr]), soit dans la partie
adjacente de la face interne de la première circonvolution frontale (mF,).
: : 24 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
En dedans des fibres calleuses (Cc), on trouve un faisceau volumineux,
fortement coloré, formé de fibres verticales sectionnées parallèlement il
leur axe : c'est le cingulum (Cing) qui forme la masse blanche de la première
circonvolution limbique (L,) et qui envoie un fascicule s'irradier au voisinage du
gyrus reclus. Les fibres du cingulum sont séparées de l'écorce du lobe limbique
(LJ par les fibres d'association propres à la région. Les fibres d'association
sont particulièrement abondantes à la partie externe de la coupe; elles occu-
pent l'espace compris entre les fibres de la couronne rayonnante et l'écorce des
circonvolutions frontales. Elles sont entre-croisées dans cette région par des fais-
ceaux de fibres assez espacés, que l'on peut suivre du corps calleux (Ce) jusque
dans la troisième circonvolution frontale (F3), dans laquelle ils s'irradient pour
former les fibres radiées des circonvolutions. En abordant la troisième circonvo-
lution frontale, ces radiations calleuses (RCc) sont toutes parallèles entre elles, et
on les voit s'irradier soit dans l'écorce qui tapisse le fond des sillons, soit dans
celle qui recouvre la crête des circonvolutions. Au niveau du fond des sillons,
elles s'entre-croisent avec les fibres d'association courtes et avec la couche des
fibres d'association externe de Meynert (Vay. p. 686).
L'écorce de la troisième circonvolution frontale (FF,), du gyrus reclus (oF, [Gr])
et de la première circonvolution frontale (1,), présente une très belle irradiation
de fibres. Venues de la substance blanche, elles s'épanouissent dans la couche
profonde de l'écorce cérébrale, et s'entre-croisent avec les fibres tangentielles de
la partie moyenne de l'écorce qui forment la ligne externe de Baillarger. L'épa-
nouissement des fibres radiées est moins marqué dans la deuxième circonvolution-,
frontale (fez,), où elles sont en elfet sectionnées plus ou moins obliquement et se
présentent sous l'aspect d'un pointillé plus ou moins serré.
Coupe n° II (fig. 280). Coupe passant par la ligne II de la fig. 278 et
correspondant à peu près à la coupe macroscopique vertico-transversale
n° 37, (hg. 239).
Cette coupe passe par la partie antérieure du genou du corps calleux
(Ce) et l'extrémité antérieure de la corne frontale du ventricule latéral (Vf).
Elle intéresse le lobe limbique (L,), la face interne de la première circon-
volution frontale (mF,) au-dessus et au-dessous du genou du corps calleux,
et comprend les trois circonvolutions frontales à la face externe du lobe
frontal et la partie orbitaire des première (oF,) et troisième circonvolutions
frontales (oF3) à la face inférieure de ce lobe.
Sur cette coupe, l'écorce n'est pas continue comme sur la coupe précédente,
elle est interrompue au niveau du genou du corps calleux (Ce), où elle se réfléchit
pour former au-dessus et au-dessous du genou le toenia teelri (tec). Les fibres
calleuses au niveau du genou sont sectionnées pour la plupart parallèlement a
leur axe; elles sont réunies en gros fascicules qui s'entre-croisent sous des angles
aigus et se portent en dehors; les moyennes sont tapissées par l'épendyme ven-
utriculaire, sous lequel elles s'arrêtent assez brusquement; les libres supérieures
contournent la corne frontale (Vf) comme sur la coupe précédente, et se réfléchis-
sent en s'effilant sur sa paroi externe, où elles se placent en dehors du faisceau
occipito-for7tal (OF) et de la substance grise sous-épendymaire (Sge) très épaisse
à ce niveau. Les libres inférieures se portent également en dehors, et forment un
faisceau compacte, qui se coude brusquement au niveau de la partie orbitaire de
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 52S
la première circonvolution frontale (oF,). Là, le faisceau calleux inférieur s'effile
comme le faisceau supérieur, et entoure la paroi externe de la. corne frontale
d'une couche de fibres continues. Mais tandis que le faisceau supérieur, que le
faisceau inférieur et que le genou sont formés de fibres presque parallèles, la
couche de fibres calleuses qui entoure la paroi externe de la corne frontale est
formée de fibres sectionnées perpendiculairement à leur axe; ces fibres répondent
en effet il la section des fibres calleuses qui se réfléchissent en arrière, après avoir
FiG. 280. Coupe verlico-transversale, n° II, passant par la ligne II de la figure 278.
Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macroscopique
de la figure 239.
Ce, corps calleux. - Cing, Cing', cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne
rayonnante. F,, Fi, Fa, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales.
A, fi, ft, premier, deuxième et troisième sillons frontaux. /», quatrième sillon frontal ou sillon
olfactif. - r2, incisure du deuxième sillon frontal. - Li, première circonvolution limbique.
mF" face interne de la première circonvolution frontale. - OF, faisceau occipito-frontal.
oFi, partie orbitaire do la première circonvolution frontale. oF, (Gr), partie orbitaire de la
première circonvolution frontale (gyrus rectus). -oFa, partie orbitaire de la troisième circon-
volution frontale.- lice, radiations du corps calleux. Sge, Sge', substance grise sous-épen-
dymaire. lec, tec', ténia tecta.- Vf, corne frontale du ventricule latéral.
526 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
contourné l'extrémité antérieure de la corne frontale (Voy. Coupe horizontale
microscopique C, fig. ? 95, p. 369).
Le faisceau occipito-frontal (OF), situé en dedans des fibres calleuses, est formé
de gros fascicules de fibres sectionnées perpendiculairement à leur axe et peu
colorées par l'hé iiiitox-1 ine -Il est en contact immédiat avec la substance grise
sous-épendymaire (Sge), assez épaisse au niveau des parois externe, supérieure
et inférieure de la corne frontale; au niveau de la paroi interne, l'épendyme se
réduit à une mince lamelle. La substance grise sous-csloendynzaire contient comme
sur la coupe précédente (n°I, fig. 279), des fibres il myéline s'entre-croisant dans
tous les sens, et appartenant en partie au faisceau occipito-frontal; elles dégé-
nèrent comme ce faisceau à la suite de lésions corticales. ,
En dehors des fibres calleuses on trouve la section des fibres de la couronne
rayonnante (CR); il s'agit ici encore de fibres sectionnées perpendiculairement
à leur axe et disposées en deux couches, une couche interne claire et une couche
externe beaucoup plus foncée et groupée en gros fascicules. Ces couches se
dédoublent au niveau de la partie supéro-externe de la corne frontale, les fibres
deviennent plus obliques, puis sont sectionnées parallèlement à leur axe, et on
les voit s'irradier dans la face interne de la première circonvolution frontale (niF,),
et dans la première circonvolution limbique (L,). La partie inféro-externe de la cou-
ronne rayonnante (CR) présente un premier coude, qui correspond à la partie
orbitaire de la première circonvolution frontale (oF,), et un second coude au ni-
veau du gyrus reclus (oF,[Grj). Dans l'un et l'autre cas, il s'agit de fibres section-
nées perpendiculairement à leur axe, mais déjà on observe, au niveau du gyrus
reclus, une obliquité de fibres et une irradiation de quelques-unes d'entre elles
dans cette circonvolution.
En dehors de la couche des fibres de la couronne rayonnante, on trouve la
masse des fibres d'association de cette région, formée de fibres s'entre-croi-
sant dans tous les sens, dans lesquelles prédominent toutefois les fibres sec-
tionnées parallèlement à leur axe et qui viennent s'irradier dans la troisième circon-
volution frontale (F,). Ces fibres, qui sont pour la plupart des fibres de projection,
se groupent en fascicules et traversent la masse blanche du lobe frontal pour
se rendre, soit dans le système des fibres calleuses, après avoir traversé les deux
couches de la couronne rayonnante, soit dans la couronne rayonnante elle-même.
Dans la masse blanche du lobe frontal, soit de la troisième, soit de la première
circonvolution frontale (F,), (pal'lie interne [mu;], ou partie orbitaire [oF,]) on
ne distingue pas de faisceaux d'association nettement circonscrits et méritant
un nom spécial.
Dans la première circonvolution limbique (L,) par contre, on trouve soit au-
dessus, soit au-dessous du genou du corps calleux, la section du cingulum (Cing)
situé en dehors du licnia tecta (tec). Au-dessus du genou du corps calleux, le
cingulum affecte la forme d'un faisceau triangulaire ou pyriforme, dont le
sommet regarde en dedans, dont la base repose sur les fibres calleuses; il est
formé de fibres à direction sagittale fortement colorées par l'hérnatoxyline. Au-
dessous du genou du corps calleux, le cingulum forme un faisceau beaucoup plus
petit (Cing'), dont les fibres sont sectionnées très obliquement, presque perpendi-
culairement à leur axe au niveau du ténia tecta (tec). Au niveau du sommet du
triangle, la section des fibres est presque parallèle il leur axe, et l'on peut suivre
quelques fibres qui s'irradient dans la partie adjacente de la face interne de la ]iI'e-
mière circonvolution frontale (mF,).
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 1;2-1
Coupe n° III (Fig. 281). Coupe passant par la ligne III de la fig. 278 et
en arrière de la coupe macroscopique vertico-transversale n° 55 (fig. 243).
Cette coupe passe immédiatement en arrière du tubercule olfactif, elle
intéresse le seuil de l'insula, l'extrémité antérieure du lobe temporal, le
corps strié (NC, NL3) et le segment antérieur de la capsule interne (Cia).
Le corps strié est intéressé au niveau de sa partie antérieure, ou partie
commune au noyau caudé et au putamen. Le noyau caudé (NC) forme toute la
paroi externe du ventricule latéral (VI); le putamen (NL .,) repose sur la partie
antérieure de la capsule externe (Ce) et de Y avant-mur (AM). Ces deux noyaux
sont incomplètement séparés dans leurs 3/ supérieurs parle segment antérieur
de la capsule interne (Cia). Ils sont réunis il leur partie inféro-interne par un
large pont de substance grise et affectent la forme d'un U oblique en haut et en
dehors.
Le noyau caudé contourne, en bas et en crochet, l'angle inférieur du ventricule
latéral, mais sa plus grande partie se porte en dehors pour se réunir au puta-
men (NL3) et former, au niveau de l'espace perforé antérieur, le colliculus du
noyau caudé (CNC). Le noyau caudé est recouvert en dedans par l'épendyme
ventriculaire qui se réfléchit sur le septum lucidum (SI) et sur la face inférieure
du corps calleux (Ce). Au-dessous du ventricule latéral, le noyau caudé est
séparé de la substance grise du septum lucidum par des fibres riches en myéline,
et fortement colorées par l'hématoxyline, qui appartiennent au pédoncule du
septum lucidum. Ces fibres se portent en dehors, se confondent avec la mince
couche de fibres tangentielles qui tapissent le colliculus du noyau caudé (CNC) et
qui séparent seules ce noyau, de la névroglie sous-pie-mérienne et de la pie-
mère de l'espace perforé antérieur. Le putamen (NL : 1) repose sur la capsule
externe (Ce) et sur la mince couche de fibres propres qui doublent le seuil de
l'insula (1).
Le noyau caudé (NC) et le putamen (NL3) sont formés par une seule masse
de substance grise, réunie'parde nombreux ponts et présentant la même richesse
de vascularisation et le même aspect microscopique. Ils sont séparés l'un de
l'autre par deux ordres de fibres, les unes fortement, les autres très peu colorées
par l'hématoxyline. Les fibres très noires appartiennent presque exclusivement
au segment antérieur de la capsule interne (Cia). Les fibres claires prennent leur
origine dans le corps strié, elles représentent les fibres de projection, de ce gan-
glion et apparaissent sous forme de fascicules plus ou moins gros, sectionnés
parallèlement, obliquement et perpendiculairement à leur axe, fibres qui entrent
dans la constitution de la partie inférieure du segment antérieur de la capsule
interne. Quoique mélangées aux fibres fortement colorées par l'hématoxyline,
ces fibres de projection du corps strié prédominent cependant dans la partie infé-
rieure du segment antérieur de la capsule.
Du putamen (\TL 3) et du colliculus du noyau caudé (CNC), naissent un certain
nombre de fascicules fortement imprégnés par l'hématoxyline; ils sont coupés
la plupart perpendiculairement il leur direction et appartiennent, ainsi que nous
le verrons plus loin, au système du lobe olfactif dont ils représentent les radia-
lions se rendant au cerveau intermédiaire et au cerveau moyen. Ces fibres donnent
au colliculus du noyau caudé un aspect lobule tout à fait spécial et facile il recon-
naître sur toutes les coupes, que celles-ci soient pratiquées dans le sens vertico-
transversal, horizontal (voy. lig. 297, 314, 320) ou sagittal.
528 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les fibres du corps calleux (Ce) se portent en dehors, sous la forme de
gros fascicules qui s'entre-croisent sous des angles plus ou moins aigus et qui
contournent en crochet l'angle externe du ventricule latéral. Elles se terminent
Fil;. 281. - Coupe vertico-transversale, n° III, passant par la ligne III de la figure 278.
Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe passe en arrière de la coupe macroscopique de la
figure 243.
AU, avant-mur. - AM', avant-mur dissocié par la capsule externe. - Ce, corps calleux.-
Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cing, cingulum.
cm, sillon calloso-marginal. - CNC, colliculus du noyau caudé. - CR, couronne rayonnante.
- Fi, F2, F3, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - fi, premier sillon
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;i29
en pointe en dehors de la substance grise sous-épendymaire et du faisceau occi-
pito-frontal (OF) et elles donnent naissance, dans tout leur trajet,. des fasci-
cules de libres qui s'entre-croisent avec les fascicules de la couronne rayonnante
(CR), et qui s'irradient ensuite dans les trois circonvolutions frontales (F,, F ? F.,).
Les fibres calleuses qui se rendent dans la troisième circonvolution frontale (F.,)
sont particulièrement nettes sur cette coupe.
Les libres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) font suite
a la partie inférieure des fibres de la couronne rayonnante de la coupe précédente
n° II (lig. 281). Ce sont des libres sectionnées très obliquement sauf au niveau
du bord supérieur du corps strié, où elles le sont presque parallèlement, et où elles
pénètrent dans le centre ovale en formant le pied de la couronne rayonnante
(pCR). Les libres du pied de la couronne rayonnante se portent en haut et en
dedans en décrivant une courbe, dans la concavité de laquelle se logent les fibres
calleuses (Ce), la substance grise sous-épendymaire (Sge) et le faisceau occipito-
frontal (OF). Elles s'entre-croisent avec les fibres calleuses et présentent un coude
au niveau du pied de chacune des circonvolutions frontales. L'irradiation des
fibres rayonnantes ou de projection se voit mal dans les deuxième el troisième
circonvolutions frontales (F.2, F,). La première circonvolution frontale (F : ,) reçoit au
contraire un très beau faisceau, de projection, qui concourt il la formation des
fibres radiées de cette circonvolution. Un petit faisceau de fibres rayonnantes se
porte en dedans vers la première circonvolution limbique (Li) et limite en dehors
le cingulum.
Le cingulum (Cing) constitue un faisceau volumineux, formé de fibres sec-
tionnées en travers, fortement colorées par llit-iiiatox.11ne; il entoure l'écorce
du fond du sinus du corps calleux (sec), dont il est séparé par quelques fibres
propres il la région, et repose par sa base sur les fibres calleuses.
L'écorce de la région limbique (L,) présente quelques particularités intéres-
santes. On la voit se prolonger sur la face supérieure du corps calleux pour
former le t<l'nill tecta (tec) et l'iudrzseurrr, ! /l'iseu1lt (ig). Au niveau du tsenia tect/1,
les fibres tangentielles (ft), sectionnées transversalement, présentent un assez
grand développement. L'écorce des circonvolutions frontales et de la pointe telll-
lmrorle ne présente rien de particulier il noter; on y voit la section des fibres
radiées qui affectent un aspect particulier, suivant qu'elles se trouvent section-
nées perpendiculairement, obliquement ou parallèlement. L'écorce de l'insula (1)
s'élargit au niveau de sa partie inférieure. Dans sa partie verticale, on voit s'irra-
dier des libres qui appartiennent au système d'association du sillon marginal supé-
rieur (ms) de l'insula; au niveau de son angle saillant, on trouve la section
oblique du faisceau uncinalus (Vu); au niveau de sa partie inférieure, les fibres
radiées sont clairsemées et les fibres tangentielles des couches profondes de
l'écorce prédominent .
En dedans du faisceau uncinalus (Fn) et des fibres propres de on
3t
- frontal. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - fl, fibres tangentielles. - Fu, faisceau
uncinatus. - l, insula. - ig, induseum griseum. - L,, première circonvolution limbique.
2zF,, face interne de la première circonvolution frontale. - ms, sillon marginal supérieur.
- NC, noyau caudé. NL3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). OF, faisceau
occipito-frontal. - OpF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - pCR, pied de la
couronne rayonnante. - pri, sillon prérolandique inférieur. - S, scissure de Sylvius. -
S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius.-Sge, substance grise sous-pcndynurirc.
SI, scl>tum lucidum.-T,, T" première et deuxième circonvolutions temporales. - li, 1 ? lii,c-
mier et deuxième sillons temporaux. - Pl, ventricule latéral.
530 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
trouve l'avant-mur (AM), qui se présente au niveau de la partie externe du pu-
lumen (NL3), sous forme d'une lame étroite et brisée qui se dédouble au niveau
de sa partie supérieure et se perd au voisinage du sillon marginal supérieur de
l'insula (ms). Au niveau de la partie horizontale du putamen, l'avant-mur (AM')
se présente sous l'aspect de petits îlots de substance grise, morcelée par des
libres fortement colorées, qui appartiennent au système des radiations olfactives
profondes.
L'avant-mur (AM) est séparé du putamen (NL.,) par la capsule externe (Ce),
formée d'une couche assez épaisse de libres sectionnées parallèlement qui se
dirigent en haut et en dehors, s'entre-croisent avec les libres du pied de la cou-
ronne rayonnante (pCR) et se portent en dedans, soit vers le faisceau occipito-
frontal (OF), soit vers la partie recourbée des fibres calleuses (Ce). Quant au fais-
ceau occipito-frontal, situé entre le pied de la couronne rayonnante, la substance
grise sous-épendymaÎl'e(Sge) et les fibres calleuses, il est formé de gros fascicules de
libres, sectionnées perpendiculairement il leur axe, dont les unes sont colorées
fortement par l'hématoxyline, et les autres le sont faiblement. De ces fais-
ceaux volumineux se détachent un certain nombre de fibres, qui entrent dans
la constitution du pied de la couronne rayonnante, dont elles occupent la partie
interne. Ce sont elles qui forment la traînée de substance claire, comprise entre
les fibres calleuses et la couronne rayonnante.
Coupe n° IV (fig. 282). Coupe passant par la ligne IV de la lig. 278 et
correspondant à peu près à la coupe vertico-transversale macroscopique
de la figure 244
Cette coupe passe par la partie moyenne de la commissure antérieure
(coa), le segment externe du globus pallidus (NL,), la substance perforée an-
térieure et le pilier antérieur du trigone (Tga).
Le corps strié est formé de trois segments nettement séparés; au putamen
(NL3) et au noyau caudé (NC) qui a diminué considérablement de volume, s'est
adjoint le deuxième segment, du noyau lenticulaire ();L2) ou segment exlerne du
globus pallidus. Quoique celte coupe passe par la substance perforée antérieure,
le corps strié n'apparaît plus à l'extérieur; sa face inférieure est doublée en effet
par une lame de substance grise riche en libres, la substance innominée de
lipichei-1 (Sti), qui se continue en dedans avec la substance grise du tubel' cÙlel'enlit
(Te) et en dehors avec l'écorce de la circonvolution du crochet (U). Le noyau caudé
(NC), tapissé par Y épendyme comme dans la préparation précédente, est coiffé
au niveau de l'angle externe du ventricule laléoal (VI) par la substance grise
sous-épendymaire (Sge, Sgé). Celle-ci est très abondante au niveau de la partie
inférieure de la tête du noyau caudé (NC) et de l'angle inférieur du ventricule
latéral. Elle sépare le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et la commis-
sure antérieure (coa) de la cavité ventriculaire (VI), se réfléchit sur le pilier anté-
rieur du trigone ('1'ga), puis s'amincit pour tapisser le septum lucidum (SI) et la
face inférieure du corps calleux (Ce). La substance grise qui coiffe externe
du ventricule latéral est parcourue par de nombreuses fibres myéline; celles-ci
font presque complètement défaut dans la substance grise qui recouvre le pilier
antérieur du trigone et l'angle inférieur du ventricule latéral.
Bu corps strié (NC, [nul,]) (noyau caudé et putamen) el du globus pallidus
(NL2) partent un grand nombre de libres : le noyau caudé donne naissance,
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. SU
comme sur les coupes précédentes, il de gros fascicules de libres peu colorées par
l'hématoxyline, qui traversent le segment antérieur de la capsule interne (Cia) et
se portent vers le noyau lenticulaire. La plupart de ces fibres lenliculo-caudées
passent entre le putamen (NL3) et le segment externe du globus pallidus (NL) et
forment la lame médullaire externe du noyau lenticulaire (lme). Un certain nombre
de ces libres aborde le segment externe du globus pallidus (NL) au niveau de sa
partie supérieure. Les fascicules volumineux qui apparaissent dans le putamen
(NL3) affectent pour la plupart une disposition radiaire; ils se portent en dedans
et présentent le même aspect et la même coloration que les fascicules du noyau
caudé (NC) ; les uns entrent dans la constitution de la lame médullaire l'Heml ? du
noyau lenticulaire (Ime); les autres traversent le segment externe du globus palli-
dus (NL), entrent dans la constitution du segment antérieur de la capsule interne
(Cia) le long du bord supérieur de ce noyau, et sont faciles il reconnaître dans
la capsule interne grâce il leur coloration pâle.
Le globus pallidus dont le segment externe ( : \'L) existe seul ici, est surtout
caractérisé par sa grande richesse en libres à myéline fortement colorées par
l'hématoxyline, fibres qui impriment il ce noyau une coloration foncée toute
spéciale, sur les coupes traitées par les méthodes de Pal ou de Weigerl. Ces
libres sillonnent la plus grande partie du globus pallidus sous forme d'un feutrage
très dense. Au niveau du sommet de ce noyau, elles se groupent en fascicules
clairsemés et sectionnés très obliquement. Ces fascicules appartiennent au
système de l'anse du noyau lenticulaire et du faisceau lenticulaire de Forel, qui
prendra sur les coupes suivantes un très grand développement; ils traversent
la capsule interne au niveau de son genou et de son segment postérieur, se mé-
langent aux fibres précédentes, dont ils se distinguent facilement grâce il leur
coloration foncée et se trouvent situés sur cette coupe, immédiatement au-dessus
de]ac«t ? <t ? { ? M<'e<f< ? <'/f't ? (coa)(Voy.iig ? 9t)).
Toutes ces libres constituent les fibres de projection lenliculo-caudées ; elles
traversent le segment postérieur de la capsule interne et s'épuisent pour la plu-
part dans la couche optique, la région sous-optÙ/1/1 ? (corps de LI/Ys, noyau rouge) et
le locus nir;e'; leur existence est constante dans toute la série des Vertébrés, où
elles portent le nom de faisceau basai du cerveau antérieur d'Edinger.
Le corps calleux (Ce), le faisceau occipito-frontal (OF), le pied de la couronne
rayonnante (pCl3.), ainsi que la substance blanche de la première circonvolution
frontale (F,) et de la circonvolution frontale, ascendante (Fa), se présentent sur cette
coupe avec les mêmes caractères que sur la coupe précédente (n°III, fig. 281).
Les libres du pied de la couronne rayonnante (par) se portent en bas et en
dedans pour former le segment antérieur de la capsule interne. (Cia). Sectionnées
presque parallèlement il leur axe au niveau du bord supérieur du corps strié, ces
fibres sont coupées d'autant plus obliquement, que l'on se rapproche davan-
tage de la partie inférieure de ce segment antérieur de la capsule interne. Elles
sont groupées en gros fascicules séparés par les pouls de substance grise qui
relient le noyau caudé (XC) au putamen (NLJ, par les fibres lenliculo-caudées et
par les fibres qui entrent dans la constitution de l'anse du noyau lenticulaire.
La capsule externe (Ce) est formée de fibres il direction verticale, section-
nées parallèlement il leur axe. Ces fibres, peu abondantes au niveau de la partie
inférieure du putamen (I1 ? ) où elles dissocient l'avant-mur (AM), reçoivent au
niveau de la partie inférieure de l'insula (I) quelques fibres du faisceau auci-
nalus (Fu). Ainsi renforcées, elles se portent en haut, longent la face externe
532 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fie. 282. Coupe vertico-lransversale, no IV, passant par la ligne IV de la figure 278.
Méthode de \'1'ei7crt. Agrandissement 3/2. Détails dessinés h un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près a la coupe macroscopique de la
figure 244. ,
AM, avant-mur. 4M', avant-mur dissocié par le faisceau uncinatus. - Arc, faisceau
arqué. Ce, corps calleux. Ce, capsule externe. Cia, segment antérieur de la capsule
interne. Cing, cingulum. CM, commissure de Meynert. - cm, sillon calloso-marginal.
coa, commissure antérieure. CR, couronne rayonnante : 1 7 ? 1 ? première et deuxième cir-
convolutions frontales. ? premier sillon frontal. Fa, circonvolution frontale ascendante.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. a3 : 3
du putamen (NL3), puis s'entre-croisent avec le pied de la couronne rayonnante
(pCR) et semblent se confondre avec les fibres calleuses les plus inférieures et
avec les fibres du faisceau occipito-fron lai. Elles sont parallèles aux fibres calleuses
(Ce) qui s'épanouissent dans l'opercule rolandique (OpR) et dans la circonvolution
frontale ascendante (Fa), après intrication avec les fibres du pied de la couronne
rayonnante et avec les fibres du faisceau occipito-frontal.
En dehors de la capsule externe (Ce) on trouve l'avant-mur (AM), morcelé
au niveau de sa partie inférieure (AM') par le faisceau uncinalus (Fu) et par les
fibres de la capsule externe (Ce). En dehors de l'avant-mur, on trouve enfin les
fibres d'association courtes qui longent le fond du sillon marginal supérieur de
l'insula (ms) et qui s'épanouissent d'une part, dans la face sylvienne de l'opercule,
rolandique (OpR) au-dessous du faisceau arqué de 7;urdaclc (Arc) et d'autre part
dans la circonvolution antérieure de l'insula. Le faisceau uncinatus (Fu) se pro-
longe dans le lobe temporal et s'irradie en partie dans la première circonvolution
temporale (tel),
Le lobe temporal ne présente rien de particulier il noter; la coupe passe en
avant de la corne sphénoïdale du ventricule latéral et n'intéresse que des faisceaux
d'association ou des faisceaux de projection non encore différenciés. Au niveau du
sillon marginal postérieur de l'insula (mp), entre ce sillon et l'écorce de la circon-
volution du crochet (U), la partie inférieure du faisceau uncinalus (Fu) est disso-
ciée par des languettes de substance grise, qui appartiennent à l'écorce de la
partie profonde et postérieure de la circonvolution du crochet (Voy. coupe F,
fig. 298).
Au-dessous du globus pallidus et de la substance grise sous-épendymaire qui
double le bord inférieur du ventricule latéral (VI), on trouve la section de la
partie moyenne de la commissure antérieure (coa). Elle est formée de fibres
parallèles, placées les unes il coté des autres, et l'on ne constate pas ici l'enche-
vêtrement si caractéristique des fibre calleuses. Elle constitue, en effet, un véri-
table système commissural et assure très probablement les connexions entre
deux points symétriques des lobes temporaux. Malgré l'opinion de Meynert long-
temps classique, il ne parait pas en être de même des fibres calleuses (Voy. Radia-
lions du corps calleux, chap. IV).
Au-dessous de la commissure antérieure, dans la substance grise de l'espace
perforé antérieur, qui doit être considéré comme le prolongement antérieur de
la substance innominée de Reichert (Sti), on voit un certain nombre de
libres coupées la plupart parallèlement et qui se dirigent de dedans en dehors et
de haut en has. Les fibres inférieures répondent aux fibres tangentielles de la
région et appartiennent il la bandelette diagonale de Broca ou faisceau olfactif
de la corne d'Ammon de Zucl : erkandl, faisceau qui prend son origine dans la
corne d ? xxtnort et dans la paroi inférieure de la corne sphénoïdale. Ses libres
Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule fusiforme. fi, fibres tagentielles. J. insula.
L,, première circonvolution limbique. Ime, lame médullaire externe du noyau lenticulaire.
mF,, face interne de la première circonvolution frontale. mp, sillon marginal postérieur.
- n ? s, sillon marginal supérieur. -NC, noyau c ! ).udc. ;V, nerf de Lancisi. - NL3, NL" trui-
sième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipiLn-17·nt : rl. 0/j/f,
opercule rolandique. ot, sillon collatéral. y)CR. pied de la couronne rayonnante. pri, sillon
prérolandique inférieur. - R, scissure de Rolando. - S(p), branche postérieure de la scissure
de Sylvius. - S,ge, S,ge', substance grise sous-épendymaire. SI, septum lucidum.- Sti, sulv-
stance innominée de Reichert. - 7'i, T2, Ta, première, deuxième et troisième circonvolutions
temporales. - il, 1.2, la, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. 7'c, tuber cine-
reum. - tec, ttenia tecta. - Tga, pilier antérieur du trigone. U, circonvolution du crochet.
VI, ventricule latéral. - Il, bandelette optique.
: ! 34 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
suivent le trajet des fibres des piliers postérieurs et du corps du trigone; arrivées
au niveau de la commissure antérieure, elles s'irradient dans le septum lucidum
(SI), puis se réunissent de nouveau au niveau de l'angle antérieur du septum,-
sous la forme d'un faisceau assez compact connu sous le nom de bandelette ou
pédoncule du septum lucidum, et traversent en diagonale l'espace perforé anlé-
rieur.
Les fibres situées au-dessus de la bandelette diagonale de Broca sont section-
nées perpendiculairement il leur axe et appartiennent aux radiations olfactives
profondes, destinées aux cerveaux moyen et postérieur.
Dans le luber cirtereunz (Te) qui limite le troisième ventricule, on trouve en
dedans de la bandelette optique (II) la section de la commissure de Meynert (CM).
Coupe n° V (lig. 283 ). Coupe passant par la ligne V de la fig. 278
et correspondant assez exactement à la coupe vertico-transversale macro-
scopique n° 63 (fig. 245).
Cette coupe passe par les trois segments du noyau lenticulaire (NL3, Nul=,
NL,) l'extrémité antérieure de la couche optique (Th), l'anse du noyau len-
ticulaire (Al), le genou de la capsule interne (Cig) et l'extrémité antérieure
de la corne sphénoïdale du ventricule latéral (Vsph).
Le corps calleux (Ce), le faisceau occipito-frontal (OF), la masse blanche des
circonvolutions l'olondiques (Fa, Pa), et le cingulum (Cing) ne présenteut rien de
particulier à noter. Il en est de même du noyau caudé (NC), qui a diminué de
volume, et du troisième segment du noyau lenticulaire ou putamen (NL3).
En dedans du putamen, on trouve le globus pallidus (NL2, NL,), formé de
deux segments, séparés par les lames médullaires externe et interne du noyau len-
ticulaire (lme, lmi). Ces deux segments du globus pallidus sont subdivisés par des
lames médullaires supplémentaires (lmé); très accentuées dans le segment externe
du globus pallidus, elles sont il peine ébauchées dans le segment interne. Le glo-
Gu.spallidzr.e a conservé l'aspect si spécial qu'il présentait sur la coupe précé-
dente, mais les fibres radiaires que lui envoie le putamen. et les fibres caudées qui
lui arrivent du segment antérieur de la capsule interne (Cia) ont augmenté comme
nombre et comme volume. Elles se dirigent vers l'angle interne du globus palli- -,
dus sans se grouper toutefois en faisceaux distincts; elles s'entre-croisent en
effet avec les fines fibres fortement colorées par l'hématoxyline, qui prennent
leur origine dans le feutrage fibrillaire du globus pallidus. Ces fibres foncées se
groupent en un faisceau volumineux, qui sort du bord inférieur et de l'angle
interne du globus pallidus et qui constitue l'anse du noyau lenticulaire (Al). Sec-
tionnées parallèlement il leur longueur, ces fibres de l'flnse du noyau lenticulaire
longent le bord inférieur du globus pallidus, puis se portent en haut en décrivant
une courbe il convexité inférieure et interne, et se trouvent brusquement sec-
tionnées, en dehors du pilier antérieur du trigone (Tga) et de la substance grise
centrale (Sge) qui tapisse le troisième ventricule. Ces fibres changent en effet de
direction à ce niveau et l'examen des coupes sériées, en particulier des coupes
horizontales (voy. coupe D, fig. 296 et Coupes microscopiques de la capsule interne
et de la région sous-optique, séries III et IV), montre qu'elles se portent en arrière,
contournent la partie sous-thalamique du segment postérieur de la capsule interne
et entrent dans la constitution de la capsule du noyau rouge. '
L'anse du noyau lenticulaire (Al) est renforcée par des fibres peu colorées par
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 535
l'hématoxyline et qui appartiennent aux lames médullaires du noyau lenticulaire. z
La lame médullaire externe (lme) reçoit un fort contingent de fibres du noyau
caudé (NC), fibres qui traversent le segment, antérieur de la capsule interne (Cia),
affectent une direction verticale entre le putamen et le segment externe du globus
pallidus (NL2), et s'entre-croisent avec les fibres radiaires du putamen (NL3). La
lame médullaire interne (lini) est formée par des faisceaux plus épais et plus
nombreux. Ils sont sectionnés plus ou moins obliquement, occupent une assez
grande largeur et se portent, comme les précédents, vers la face inférieure du
noyau lenticulaire où ils se recourbent, pour entrer dans la constitution de
l'ansc du noyau lenticulaire (Al). Mais un certain nombre de fibres de la lame
médullaire interne du globus pallidus (lmi) se portent en haut et en dedans, s'en-
tre-croisent avec les fibres du genou de la capsule (Ci [g]) et forment dans cette
région un petit faisceau assez isolé, situé au-dessus de l'anse du noyau lents-
c2claire.
Au-dessous du putamen (NL3), se trouve la section oblique de la commissure
antérieure (coa) qui forme un petit faisceau ovalaire, entouré de nombreux ori-
fices vasculaires. Au-dessous de la commissure antérieure, au niveau de la partie
la plus externe de l'espace perforé antérieur, se trouve la section du pédoncule
inférieur de la couche optique (PiTh), formé de fibres parallèles qui se por-
tent en haut et en dedans. On les voit apparaître entre la partie morcelée de-
Y avant-mur (AM') et le pédoncule du putamen (pal3) et on peut les suivre jus-
qu'au-dessous de la partie postérieure de l'anse du noyau lenticulaire. Suivi sur
des coupes sériées, le pédoncule inférieur de la couche optique se porte en dedans,
au-dessous de l'extrémité antérieure de la couche optique qu'il borde au niveau
de sa face interne. Au-dessous de l'anse du noyau lenticulaire, on trouve, dans la
substance grise du tuba cinereum (Te), la commissure de Meynert (CM), formée
de petits fascicules de fibres, fortement colorés par l'hématoxyline et séparant
la bandelette optique (II) de l'anse du noyau lenticulaire (Al).
La substance grise centrale (Sgc), qui tapisse le troisième ventricule et se
continue avec la substance grise du tuber cinereum (Te), est divisée en deux par-
ties par le sillon de Monro (sM). Dans la partie inférieure, ou région sous-optique,
on trouve, en dedans de l'anse du noyau lenticulaire (Al), la section oblique
de la partie du pilier antérieur du trigone (Tga) qui s'enfonce dans la région
sous-optique pour se rendre au tubercule mamillaire. En dedans du pilier anlé-
rieur du trigone (Tga) formé de gros fascicules de fibres, on trouve la section
oblique d'un petit fascicule, fortement coloré par l'hématoxyline, dont l'origine,
le trajet et la terminaison sont inconnus, mais qui reçoit très manifestement sur
cette coupe des fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al), fibres qui traversent
la partie supérieure du pilier antérieur du trigone. Au-dessous du corps calleux
(Ce) et du septum lucidum. se trouve enfin la section transversale du corps du tri-
yone (Tg).
Au-dessus du sillon de Monro (sM), la substance grise centrale (Sgc) est très
réduite, elle recouvre en effet l'extrémité antérieure de la couche optique, repré-
sentée seulement ici par le stmtum zonale (strz) qui reçoit de nombreuses fibres
du segment antérieur de la capsule interne (Cia).
La partie supérieure du segment antérieur de la capsule interne (Cia)
et la couronne rayonnante (CR) présentent le même aspect que sur la coupe pré-
cédente ; elles sont formées de faisceaux onduleux, sectionnés presque parallè-
lement leur direction et qui se portent en bas et en dedans. Au niveau du noyau
536
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
ho. 283. - Coupe vei-Lico-1 i-illisvel-saie, no V, passant par la ligne V de la figure 218.
.Méthode de Weigert. Agnlllùissememenl : 3/2. Détails dessinés Ù un grossissement de
12 diamètres, Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macroscopique de
la figure 2\'5, .
Al, anse du noyau lenticulaire. - AJI, av;mt-rnur. - 1VI', partie de l'avant-mur morcelée
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 53- -.
caudé (NC) et du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL1), le segment, ont ?
rieur de la capsule interne (Cia) est traversé par les fibres du système lenliculu-
caudé. Au niveau du segment interne du globus pallidus (NL,), le segment antérieur
de la capsule interne se divise en trois parties : la partie interne et supérieure
forme le stmtllm zonale de la couche optique (strz); la partie moyenne forme un
faisceau allongé et effilé qui atteint presque le pilier antérieur du II 'if JOlie (Tga) et
qui constitue le pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh). Le faisceau
1,x;[I'I'I/(', onduleux, beaucoup moins volumineux que le pédoncule antérieur de la
couche optique, est englobé dans le bord supérieur du segment interne du globus
pallidus (NL,); il correspond au genou, de la capsule interne (Ci[g]).
Sur cette coupe on voit très nettement que l'avant-mur est formé de deux
parties : une partie verticale (AM) qui côtoie la circonvolution de l'insula (1), et
une partie inférieure (AM'), morcelée par le faisceau uncinatus (Fn) et qui se con-
fond en dedans avec des languettes de substance grise appartenant au pédoncule
du putamen (PNL,) et. au noyau amygdalien (NA).
L'écorce de la circonvolution du crochet (U) se renfle pour donner naissance
au noyau amygdalien (NA), traversé par des fascicules assez volumineux du fais-
ce«« longitudinal inférieur (Fli), qui se portent en haut et en dehors et segmen-
tent le pédoncule du putamen (PNL.,).
Le noyau amygdalien. (NA) fait saillie dans la corne sphénoïdale (Vsph) et
forme la lèvre supérieure du diverlicule du subiculum. Tapissée par la substance
.grise SI1tls ? pendYlllllire, la corne sphénoïdale est entourée des couches sagittales du
lobe temporo-occipilal, constituées en dedans par la couche de fibres peu colorées
liai' l'léuuatoyline des radiations thalamiques (RTh) et en dehors par le fais-
ceau longitudinal inférieur (Fli). Au niveau de la paroi inférieure de la corne
sphénoïdale (Vsph), ce dernier faisceau est formé de libres sectionnées en tra-
vers; au niveau de la paroi externe, ses fascicules sont sectionnés presque paral-
liement il leur longueur; ils sont fortement colorés par l'hématoxyline. se por-
tent en haut et en dedans et séparent les languettes de substance grise qui
relient le pédoncule du putamen (PNL.,I au noyau amygdalien (NA). Le faisceau
longitudinal inférieur (Fli) est séparé de la partie morcelée de l'avant-mur (AM')
par les fibres du faisceau uncinatus. Are, faisceau arqué. Ce, corps calleux. Ce. cap-
sule externe. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(q.), genou de la capsule
interne. - Cino, cingulum. CVT, commissure de Meynert. -cm, sillon calloso-marginal.
coa, commissure antérieure. CR, couronne rayonnante. Fi. première circonvolution
frontale. ? i, premier sillon frontal. - Fa, circonvolution frontale ascendante. Fli, faisceau
longitudinal inférieur. j't, libres tangentielles. -Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule
fusiforme. l, insula. LI, première circonvolution limbique. lme, lame médullaire
externe du noyau lenticulaire. Ime' , lame médullaire supplémentaire du deuxième segment
du noyau lenticulaire, divisant ce segment en deux parties. - lnzi, lame médullaire interne du
noyau lenticulaire. M : Fi, face interne de la première circonvolution frontale. mp, sillon
marginal postérieur de l'insula. 1ns, sillon marginal supérieur de l'insula.- NA, noyau
amygdalien. A'C, noyau caudé. XL3. NL" NLI, troisième, deuxième et premier segments
du noyau lenticulaire. OF, faisceau occipito-frontal. OpR, opercule rolandique. ot, sillon
collatéral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. PaTh, pédoncule antérieur du thala-
mus. pCR, pied de la'couronne rayonnante. prs, sillon prérolandique supérieur. PiTh,
pédoncule inférieur du thalamus ? Y, pédoncule du troisième segment du noyau lenticulaire.
- R, scissure de Rolando. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - scc, sinus du corps cal-
leux. .Sc, substance grise centrale. Sge, substance grise sous-épendymaire. - sM, sillon
de Monro. Slh), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - si ? stratum xonaie.
Th 7 ? 1\, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. t,, l"2, ta, premier,
deuxième et troisième sillons temporaux. Te, tuber cinereum. tec, Uenia tecta. Tga, pilier
antérieur du trigone. Th, thalamus (couche optique;. U, circonvolution du cruche).
VI, ventricule latéral. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. J/, bandelette opt ique.
538 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
et du faisceau uncinalus (Fu) par le pédoncule inférieur de la couche optique
(PiTh), dont les fibres peuvent être suivies depuis l'anse du noyau lenticulaire
(Al) jusque dans la substance blanche du lobe temporal. Le reste du lobe tem-
fJ01'al ne présente rien de particulier à noter; on y trouve, comme au niveau des
circonvolutions rolandiques, une intrication intime des fibres d'association et de
projection, ainsi que l'épanouissement des fibres radiées dans les crêtes des cir-
convolutions.
Coupe n° VI (fig. 284). Cette coupe passe par la ligne VI de la fig. 278 et
appartient à une autre série que les coupes précédentes. Vertico-trans-
versale comme ces dernières, elle est cependant très légèrement oblique
d'avant en arrière et de haut en bas. Elle passe par le segment postérieur
de la capsule interne, la partie antérieure du pied du pédoncule cérébral (P),
la partie moyenne de la couche optique (Th) et intéresse la partie anté-
rieure de la circonvolution frontale ascendante (Fa), les plis d'insertion des
première et troisième circonvolutions frontales (F,, Fa) et la circonvolution
du crochet (U) en avant de la circonvolution godronnée.
Par suite du durcissement, cette coupe est un peu aplatie de dehors en
dedans et ne présente pas l'ampleur des coupes de la série précédente.
La partie supérieure de la coupe ne présente rien de particulier il noter. Les
fibres calleuses (Cc) contournent comme précédemment l'angle externe du veutoi-
cule latéral et s'entre-croisent avec les fibres du faisceau occipito-frontal (OF) et
de la couronne rayonnante (CR).
Le noyau caudé (NC), très réduit de volume, se trouve sectionné en deux
endroits, ainsi que cela a lieu toutes les fois que la section intéresse la corne
sphénoïdale du ventricule latéral (Vsph). Le tronc du noyau, caudé (NC), recouvert
par la substance grise sous-épendymaire (Sge), émet des fibres de projection qui,
de ce noyau, se rendent dans les lames médullaires (Ime, lmi) du noyau lenticu-
laÍ1'e, après avoir traversé le segment postérieur de la capsule interne (Cip). La
queue du noyau caudé (NC') est sectionnée au niveau du point où elle s'unit aux
derniers vestiges du noyau amygdalien (NA) et à la face inférieure du putamen
(NL.,). Ces trois noyaux ne forment sur cette coupe qu'une masse unique limi-
tée en avant par le pédoncule inférieur de la couche optique (voy. coupe n° V,
fig. 283) et en arrière par la couronne rayonnante du lobe temporal. Dès que la
coupe intéresse en effet la région située en arrière de la circonvolution du, cro-
chet, la queue du noyau caudé (NC') est séparée du putamen (NLa) par une couche
de fibres sectionnées parallèlement, fibres qui constituent la couronne rayon-
liante du lobe temporal.
Sur celle coupe les radiations thalamiques (RTh) forment une couche mal dé-
limitée, située le long de la paroi externe du ventricule sphénoïdal (Vsph),
dont elle est séparée par les rares fibres du tapetum (Tap). En dehors, cette
couche est limitée par un faisceau de fibres foncées, dirigées obliquement en
haut et en dedans et qui pénètrent dans la partie inférieure du putamen (nul,).
Ces fibres appartiennent à la commissure antérieure (coa) et correspondent il l'ir-
radiation de cette dernière dans le lobe temporal.
En dedans du putamen (NL3) on trouve les deux segments du globus pallidus
(NL2, NL,), séparés l'un de l'autre ainsi que du putamen par les lames médullaires
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 539
du noyau lenticulaire (Ime, lmi). Le segment externe (NL2) repose sur le noyau amyu-
dalien (NA), dont il est séparé parles derniers vestiges de la substance innominée
de Reichert. Le segment interne (NL,), dédoublé par une lame, médullaire wpplé-
mentaire, repose sur la bandelette optique (II). Celle-ci affecte une surface de
section losangique et occupe le fond du sillon qui sépare la circonvolution du
crochet (U) du pied du pédoncule cérébral (P). Du sommet et de la face infé-
rieure du globus pallidus, partent un très grand nombre de libres qui traversent
la partie sous-thalamique de la capsule interne et abordent le corps de Luys (CL).
L'intérêt de cette coupe réside dans la couche optique, la région sous-optique
et le segment postérieur de la capsule interne.
La couche optique (Th) représente sur cette coupe un noyau volumi-
neux, irrégulièrement quadrilatère. Sa face supérieure, étendue du sillon opto-
slrié au taenia thalami (tth), est divisée en deux parties par une encoche qui cor-
respond au sillon choroïdien. La partie externe de cette face appartient au
ventricule latéral, elle est recouverte par Yépendymé ventriculaire et correspond
au noyau externe (Ne) de la couche optique. Une couche épaisse de fibres qui cons-
tituent le stratum zonale (strz) et qui se dirigent transversalement de dehors en
dedans la recouvre ; ces fibres proviennent de la partie supérieure de la capsule
interne et du pied de la couronne rayonnante (pCR) et s'entre-croisent avec les
fibres du système lenlicztlo-caztdé. La partie interne de la face supérieure de la
couche optique, comprise entre le sillon choroïdien et le tænia thalami, appar-
tient il la surface e,L'ii'OE-ventl'iculail'e de la couche optique; elle correspond au
noyau, antérieur du thalamus (Na) qui se trouve compris dans un dédoublement
du stratum zonale. La face interne de la couche optique répond à son noyau
interne (Ni) et limite le troisième ventricule. La face externe est en rapport
avec le segment postérieur de la capsule interne (Cip) et présente un aspect très
caractéristique et toujours identique, qu'il s'agisse de coupes ventico-transver-
sales ou horizontales : en connexion immédiate avec le segment postérieur de la
capsule interne, on trouve une mince lame de substance grise, la zone réticulée
de la couche optique ou zone grillagée d'Arnold ('l,r), riche en gros fascicules de
fibres, dont les uns, sectionnés parallèlement, pénètrent dans le noyau interne
(Ni) du thalamus en formant les fibres radiées, dont les autres se trouvent sec-
tionnés sous des angles plus ou moins obliques. Elle est limitée en dedans par
une couche de fibres fines, il direction verticale, la lame médullaire externe du
thalamus (Lme), qui la sépare du noyau externe. (Ne) de la couche optique. La
face inférieure de la couche, optique est mal délimitée et repose sur la région sous-
optique, représentée sur cette coupe par le champ de Forci (F) et le corps de Luys
(CL).
La couche optique est formée de trois noyaux, présentant un aspect spécial,
et faciles à reconnaître les uns des autres. Le noyau antérieur (Na), riche en sub-
stance grise, reçoit du stratum zonale (strz) quelques rares fibres qui le sillon-
nent de dehors en dedans. Le noyau externe (Ne) est séparé du noyau interne
(Ni) par la lame médullaire interne du thalamus (Lmi) très riche en fibres. Il est
sillonné par de gros fascicules de fibres parallèles, les fibres radiées, qui provien-
nent de toute la couronne rayonnante du thalamus. Ces fibres arrivent au noyau
externe par l'intermédiaire du segment postérieur de la capsule interne et s'entre-
croisent au niveau de la zone réticulée. (Zr), avec des faisceaux semblables venus
des différentes parties de l'écorce cérébrale. Outre les fibres radiaires qui impri-
ment au noyau externe l'aspect caractéristique qu'il présente soit sur les coupes
540
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX
Vu : . 284. Coupe vertico-transversale, n° VI, passant par la ligne VI de la ligure 278.
Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. ·
Alv, alvéus. AM, avant-mur. Ce, corps calleux. Ce, capsule externe. Cing, cin-
bulum. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CL, corps de Luys. cm, sillon
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5 If 1
pratiquées il l'état frais, soit sur les coupes colorées par les méthodes de Pal
ou de Weigert, on trouve dans le noyau externe un feutrage extrêmement dense
de fines fibres, dans lequel dominent toutefois des fibres à direction verticale.
Ces fibres forment les lames médullaires externe et interne du thalamus (Lnie,
Lmi). Elles sont particulièrement denses au niveau de la moitié inférieure du
noyau C,x : tl ! l'l1C (Ne), où elles se réunissent pour former un faisceau qui descend
dans la région sous-optique, où il constitue le faisceau thalamique de Forel.
Le noyau interne (Ni) est surtout caractérisé par la présence de fascicules de
fibres il direction antéro-postérieure. Ce sont les fibres du pédoncule antérieur de
la couche optique qui, abordant la couche optique a son extrémité antérieure,
s'irradient dans toute la longueur du noyau externe et du noyau interne. (Voy.
coupe C, fig. 295). Il reçoit en outre des fibres radiées qui lui arrivent après
avoir traversé le noyau et la lame médullaire interne (Lmi) du thalamus.
A l'angle supéro-interne de ce noyau interne (Ni) on trouve la section transver-
sale d'un faisceau fortement coloré, qui longe d'avant en arrière le bord corres-
pondant de la couche optique ; c'est le (oenia thalami (tth) qui se rend en arrière
dans le ganglion de Yhabénula et établit la limite entre la face interne et la surface
exlra-venlriculaire de la couche optique. A la limite inférieure du noyau interne,
au-dessus du sillon de Monro, on trouve un autre faisceau de libres il direction
transversale, appartenant il la commissure molle, faisceau qui reçoit un certain
nombre de fibres de la lame médullaire interne du thalamus (Lmi).
La région sous-optique, située au-dessous des noyaux interne et externe du
thalamus, en dedans du pied du pédoncule cérébral (P) et de la partie inférieure du
segment postérieur de la capsule interne (Cip), est limitée en dedans par le troisième
ventricule et l'espace interpédonculaire, séparés l'un de l'autre par une lamelle
grise appartenant il la substance, perforée postérieure. Sa moitié supérieure, com-
prise entre le sillon de Monro et la substance perforée postérieure, fait partie du
troisième ventricule; sa moitié inférieure appartient à la base du crâne, où elle
occupe l'espace compris entre le sillon du nerf oculo-moleur dans lequel apparaît
le locus lIif71'I' (Ln) et la substance perforée postérieure. La région sous-optique se
continue en bas et en dedans avec la région de la calotte du pédoncule à laquelle
appartient déjà le locus niger (Ln) intéressé sur cette coupe. La région sous-
optique comprend sur cette coupe un noyau gris, le corps de Luys (CL) et une
calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante. - F,, F.1, pre-
mière et troisième circonvolutions frontales. - fi, premier sillon frontal.-F, champ de Forel.
Fa, circonvolution frontale ascendante FI, faisceau lenticulaire de Forel. ? fibres
tangentielles. - Fus, lobule fusiforme. -h, sillon de l'hippocampe. - /, insula. L,, première
circonvolution limbique. - L ? (H), circonvolution de l'hippocampe (deuxième circonvolution lim-
bique). - Lme, lame médullaire externe du thalamus. - Lmi, lame médullaire interne du tha-
lamus. lnze, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lmi, lame médullaire interne
du noyau lenticulaire. Ln, locus nier.- mp, sillon marginal postérieur. - 112S, sillon marginal 1
supérieur. NA, noyau amygdalien. NC, noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé.
Na, Ne, Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. - NL,, NL" 11'L,, troisième,
deuxième et premier segments du noyau lenticulaire, le premier segment est subdivisé en deux.
OF, faisceau occipito-frontal. - Opta, opercule de la troisième circonvolution frontale.
ot, sillon collatéral. - P, pied du pédoncule cérébral. - Parc, lobule para central. - pCR, pied
de la couronne rayonnante. P.VL3, pédoncule du troisième segment du noyau lenticulaire.
p) ? sillon prérolandique inférieur. sec, sinus du corps calleux. S(p), branche postérieure
de la, scissure de Sylvius. - S,qe, substance grise sous-pendy-nmirc. - strz, stratum zonale.
- Tt, riz, 7'j, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - Il, premier
et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum tec, tæuia tecta. - Th, couche optique
(thalamus). - Ilh, hcnia thalami. - U, circonvolution du crochet. - Vsph, corne sphénoïdale
du ventricule latéral. ZI', zone réticulée ou grillagée. - II, bandelette optique.
: ¡2 A\ : 1TOII1 DES CENTRES NERVEUX.
zone irrégulière, riche en fibres, le champ de Forel (F). Le corps de Luys (CL)
se présente sous l'aspect d'une lentille biconvexe, dirigée obliquement en bas
et en dedans et riche en fibres qui s'entre-croisent dans tous les sens. Il appar-
tient il la fois ù la région de la calotte du pédoncule cérébral et il la région sous-
optique et il est entouré d'une capsule de fibres nettement limitée en haut, en
bas et en dehors, et qui n'est ouverte qu'en dedans. Le corps de Luys reçoit un
très grand nombre de fines libres, serrées les unes contre les autres, qui prennent
leur origine dans le globus pallidus (NL ? NL,), en particulier dans ses lames
médullaires (lme, lmi). Comme situation et comme origine ces fibres font suite
aux fibres de l'ansl ! du noyau lenticulaire; les unes contournent la face inférieure
du globus pallidus, les autres émergent le long de son sommet ou de son bord
supérieur; de la ces libres se portent en dedans, traversent le segment postérieur
de la capsule interne (Cip) avec les fibres de laquelle elles s'entre-croisent puis
abordent l'extrémité externe du corps de Luys. Les unes pénètrent dans l'extré-
mité externe de ce corps et se mélangent au feutrage dense de ce noyau, les
autres forment un faisceau qui enveloppe, soit la face inférieure, soit la face
supérieure du corps de Luys. Le faisceau supérieur, particulièrement dense,
se porte en dedans et aboutit au champ de Forel (F). Ces fibres bien décrites par
Forel constituent le faisceau (H2) de cet auteur, faisceau que nous désignerons
sous le nom de faisceau lenticulaire de Forel, et entrent dans la constitution de la
capsule du noyau rouge (Voy. fig. 309 il 311 et 318).
En dedans et au-dessus du corps de Luys se 1 rouve un champ de fibres irré-
gulièrement quadrilatère, c'est le champ de Forel (F) (champ H, Forel). Les
fibres de ce champ tirent leur origine en grande partie de la lame médullaire
externe (Lme) et du noyau exlerur. (Ne) du thalamus. Elles naissent du feutrage
librillaire du noyau externe (Ne), forment il la limite inférieure de ce noyau un
faisceau assez compacte, le faisceau lhalamique de Forel ( 1· th) (faisceau I-I,) eoupe
n° VIII (firi. 286), puis entrent dans le champ de Forel (F) où elles s'unissent au
faisceau lenticulaire (FI) du même auteur. Réunis en dedans, ces deux faisceaux
divergent en dehors et sont séparés l'un de l'autre par une lame grise, la zona
incerta de Forel, qui se confond en haut avec la ? 0 Il réticulée ou grillagée. d'Arnold
(Zr). Le champ de Forel (F) est limité en dedans par la substance grise qui tapisse
le troisième ventricule. Sur les coupes passant un peu en avant de celle-ci, le
champ de Forel est adossé en dedans au faisceau de Vicq d'Azyr (VA) qui relie
le tubercule antérieur (Na) de la couche optique au tubercule mamillaire.
Du champ de Forel (F) et de la partie interne du corps de Luys, se détachent
des fibres qui se portent en dedans, traversent la ligne médiane au niveau de
la substance perforée postérieure, et constituent le petit faisceau désigné par Forel
sous la lettre y, et que nous désignerons sous le nom de commissure de Forel
(eF)(Voy. fig. 3)t, 3l6, 327). Ces fibres occupent la partie inférieure du troisième
ventricule ou la voûte de l'espace ¡II t 1"'}i,'dollwlaÎl'c.
Cette coupe intéresse le segment postérieur de la capsule interne (Cip),
formé de deux parties inégales, l'une supérieure, l'autre inférieure. La supérieure
correspond il la région lhalamique du segment postérieur de la capsule interne, la
partie inférieure iL la région sous-thalamique de ce segment postérieur. La capsule
interne dans l'une et l'autre de ces régions présente un aspect différent. Dans la
région tlwlll1oÎlll/e, la capsule est formée de gros fascicules de fibres qui s'entre-
croisent angle droit ou sous des angles plus ou moins obliques; ce sont des
fascicules ondulés, dont un très grand nombre se porte en dedans el forme, après
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5t3
entre-croisement au niveau de la zone réticulée (Zr), soit le stratum zonale (strz),
soit les fibres radiées de la couche optique. Les fibres du stratum zonale décrivent
une grande courbe à concavité supérieure, puis entrent dans la constitution du
pied de la couronne rayonnante (pCR) et affectent un trajet presque horizontal au
niveau de la partie supérieure de la capsule interne. Les fibres radiées du thala-
mus présentent une direction d'autant plus oblique, qu'elles abordent des régions
plus inférieures du noyau externe (Ne) de la couche optique. A côté de ces fibres
qui constituent la couronne rayonnante du tlaalaoazes-les fibres de projection tha-
/amt'Me ? il en est d'autres qui côtoient au niveau du pied de la couronne rayon-
liante (pCR) la face profonde du noyau caudé (NC), puis se coudent brusquement
et descendent dans le segment thalamique de la capsule interne, sous forme de gros
fascicules de fibres qui entrent plus bas dans la constitution du pied du pédoncule
cérébral (P). Ce sont les fibres de projection directes de l'écorce de la région
rolandique, dont un grand nombre va constituer le faisceau pyramidal du bulbe.
Dans la partie supérieure de la région thalamique de la capsule, ces fibres sont
croisées à angle presque droit par les fibres de projection thalamiques; elles se grou-
pent en faisceaux parallèles dans la partie inférieure, de telle sorte que l'enche-
vêtrement des fibres si accentué au voisinage du noyau caudé et du stratum
zonale cesse complètement au niveau de la région, sous-thalamique de la capsule,
où les dernières fibres radiées de la couche, optique affectent une direction paral-
lèle aux fibres qui entrent dans la constitution du pied du pédoncule cérébral.
Outre la couronne rayonnante du thalamus et les fibres de projection directes de
l'écorce rolandique, la région thalamique de la capsule interne contient encore des
fibres dites lerzficulo-crzu.décs. Elles constituent les fibres de projection du. noyau
caudé, traversent la partie supérieure de la capsule interne, s'entre-croisent avecres
deux ordres de libres précédentes et abordent soit le putamen (NL3), soit la lame
médullaire interne du noyau lenticulaire (Lme). Elles se distinguent en général
facilement des autres fibres, car elles sont faiblement colorées par l'hématoxyline.
Dans la région sous-thalamique de la capsule interne, les fibres de projection de
1'¡;col'ce l'Olrllldiqae s'entre-croisent à angle presque droit avec le faisceaulenliculaire
de Forel (FI), puis elles se groupent en fascicules, s'enchevêtrent les unes avec les
autres et apparaissent librement à la base du cerveau, où elles constituent, ainsi
que le démontre l'élude des dégénérescences par lésions corticales, les cinq
sixièmes internes du pied du pédoncule cérébral (J. Dejerine). Elles sont séparées de
la partie interne du corps de Luys (CL) par la première ébauche du locus nirler (Ln).
Coupe no VII (fig. °38). - Cette coupe appartient à la même série que
la coupe précédente et passe par la ligne VII de la fig. 278.
Cette coupe sectionne les circonvolutions rolandiques (Fa, Pa), la partie
.postérieure de la circonvolution du crochet (U) et la circonvolution
godronnée (Cg). Elle intéresse le segment externe (NL,) et le segment moyen
(GP) du noyau lenticulaire, le centre médian de Luys (Nm), le noyau rouge
(NR) et les radiations de la calotte (RC). Elle intéresse en outre la partie
moyenne du pied du pédoncule cérébral (P) et de l'étage antérieur de la
protubérance (Poa).
La partie supérieure de cette coupe ne présente rien de particulier il noter.
On constate toujours, de la façon la plus nette, le crochet que les fibres calleuses
(Ce) décrivent autour de l'angle externe du ventricule latéral (VI) et de la suús-
1 m. 2tj : J. Loupe verlico-transversalc, no VII, passant par la ligne VII de la ligure 2/8.
Méthode de WeigerL Agrandissement de 3/2. Détails dessinés un grossissement
de 12 diamètres.
Ala, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Ce, cap-
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 545
tauce'r·isn ? nu-zpend/zrrairv> (Sâe), ainsi que la courbe il conveitétipjyuty , 1
décrite par les fibres de la couronne i·ayorzrrarrte (GR). Le pied de la cnitrrr>c-uâs- z
rayonnante (pCR) et le noyau caudé (NC) ne présentent rien de particulier il
noter. Dans le sillon opto-strié on trouve la coupe transversale de très fines fibres
qui se colorent faiblement par l'hématoxyline et appartiennent au taenia semi-
circularis. On rencontre ces fibres (le) avec leur même caractère, mais accrues
en nombre, dans le ventricule sphénoïdal (Vsph), entre la bandelette optique et la
couche des fibres du tapetum (Tap).
Le noyau lenticulaire se réduit il deux segments : le putamen (NL3) et le
segment externe du globus pallidus (GP). Le putamen est traversé par de gros fas-
cicules de fibres fortement colorées, qui traversent le globus pallidus pour se
rendre dans la région sous-optique de la capsule interne. Ces fibres indiquent que
nous sommes déjà au voisinage de la région rétro-lenticulaire de la capsule interne.
Le noyau externe (Ne) de la couche optique (Th) est toujours caractéristique
par les nombreuses fibres radiées qui. le sillonnent et qui, dépassant la lame
médullaire interne du thalamus, atteignent la partie moyenne du noyau interne
(Ni). Le noyau externe présente toujours le fin feutrage de libres il direction ver-
ticale, qui se portent en bas et entrent dans la capsule du noyau rouge (NR). Le
noyau interne (Ni), riche en fibres radiées, a vu disparaître le plus grand nombre
de ses fibres sectionnées perpendiculairement. Nous sommes en effet ici assez
éloignés du pédoncule antérieur de la couche optique. Le. [¡uuin thalami (tth) est
très accusé. Le stratum zonale (strzl, la zone réticulée (Zr) et la lame médullaire
externe du thalamus, ne présentent rien de particulier il noter. Entre les noyaux
externe (Ne) et interne (Ni) du thalamus apparaît le centre médian de Luys (Nm)
remarquable par sa grande richesse en fibres. Il est nettement limité en haut et
en dehors par une lame médullaire, dépendance de la lame médullaire interne du
thalamus. En bas et en dedans, il est en rapport avec le fasciculus reti'ofle.1 ? us de
Meynert (FM), qui se présente sous l'aspect de quatre gros fascicules de fibres,
fortement colorés par l'hématoxyline et dirigés obliquement en haut et en
35
suie externe. Cg, circonvolution godronnée. C : H ? cingu)um. Cip, segment postérieur
delà, capsule interne. cm, sillon calloso-marginal. CR, couronne rayonnante.C/i<,cou-
ronne rayonnante du lobe temporal. ds, diverticulc du subicultllll. Epp, espace perforé
postérieur. F,, première circonvolution frontale. l'" premier sillon frontal. Fa, cir-
convolution frontale ascendante. Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétro-
flexe de Meynert. l'l, fibres tangentielles. IZ (Lms), libres tangentielles (lame médul-
laire superficielle). Fus, lobule fusiforme. - CI', globus pallidus ou segments interne et
moyen du noyau lenticulaire ? l, hippocampe. h, sillon de Diippocanrnp. /, insula. ip,
sillon inter-pariétal. LI, première circonvolution limbique. le, lame cornée et fibres du
toenia scmi-circularis. Ln, locus niger. NC, noyau caudé. Ni, noyau interne du thala-
mus. NL, nerf de Lancisi. NLa, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen1.
Nm, noyau médian du thalamus. - XII, noyau rouge. OF, faisceau occipitn-fmntal. OpR,
opercule rolandique. ot, sillon collatéral. P, étage inférieur ou pied du pédoncule céré-
braI. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Parc, lobule paracentral. /jCt,pied de
la couronne rayonnante. Plchsph, plexus choroïdes du ventricule sphénoïdal. Po, protu-
bérance. Poa, fibres antérieures de la protubérance. Pop, fibres postérieures de la pro-
tubérance. Pi/, faisceau pyramidal. - R, scissure de Rolando. RC, radiations de la
calotte. RTIi, radiations thalamiques de Gratiolet. S'p], branche postérieure de la scissure
de Sylvius.- sec, sinus du corps calleux. S,gc, substance grise centrale. Sge, substance
grise sous-épendymaire. strz, stratum zonalc.-1 ? 7*2, 7 ? première, deuxième et troisième
circonvolutions temporales. t" l" premier et deuxième sillons temporaux. Tap, tapetum.
tec, ttenia tecta. 1 ? 7, trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. 771.Ve, noyau externe
du thalamus. tth, t : enia tlialami.- U, circonvolution du crochet. - V" troisième ven. ! 2' : Ü : ,u1 ?
l't, ventricule latéral. Vsph, ventricule sphénoïdal. .1 : , mode de ferllletu"1.\11 £ {J
sième ventricule par l'épendyme. Zi, zona incerta de F.orel. Zr, zone retj ? ( ? )9\H1 gril-
lagée. 77°, bandelette optique. 777, fibres radiculaires de la troisième paire, i \ o i i i>i"
541 ! ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
dedans. Ce faisceau prend son origine dans les cellules du ganglion de l'ItaÚI;-
nula et se termine par des arborisations libres (Van Gelmcliten) dans le gan-
glion interpédonculaire de Gudden (Forel); il dégénère à la suite de la lésion Ou
de la destruction du ganglion de l'habénula. Le centre médian de Luys est sillonné
par un grand nombre de fibres. Il reçoit la terminaison des fibres radiées du
noyau externe du thalamus (Ne) et un certain nombre de fibres du feutrage de ce
noyau, qui, traversant la lame médullaire interne, pénètrent clans la partie supéro-
externe du centre médian de Luys. Du riche feutrage de fibres du centre médian
(Nm) partent de nombreuses fibres qui se portent en bas; elles sont traversées
par les gros fascicules des radiations de la calotte (RC) qui émergent du noyau
rouge (NR), puis se portent dans la partie externe de la calotte du noyau rouge
et entrent dans la constitution du ruban de Reil médian. C'est il la capsule du
noyau rouge que se rendent, de même, les fibres verticales du feutrage du noyau
externe du thalamus (Ne), ainsi que celles des lames médullaires du thalamus.
Le noyau rouge (NR) occupe la plus grande partie de la région sous-optique
et de la calotte du pédoncule cérébral. Il se présente sur cette coupe sous la
forme d'un noyau arrondi, très irrégulier, étranglé sa partie moyenne et sil-
lonné par de très gros fascicules de libres sectionnées obliquement et affectant
une direction presque parallèle. Ces fascicules sont particulièrement serrés au
niveau de la partie inféro-interne du noyau rouge, où ils font suite aux fibres dû
pédoncule cérébelleux supérieur et où ils sont croisés par des fibres radiculaires
de la troisième paire (III) qui embrassent la convexité inférieure du noyau rouge.
De la partie supéro-externe du noyau rouge (NR) se détachent les radiations
de la calotte (RC), qui se portent en haut et en dehors sous forme de gros fasci-
cules onduleux et pénètrent, soit dans le centre médian de Luys (Nm), soit dans
les lames médullaires du thalamus, soit dans le noyau externe de la couche optique
Ne). En dehors, le noyau rouge est entouré par les fines fibres émanées du centre
médian de Luys et qui entrent dans la constitution du ruban de ]leiI1lu1dian. En
dedans du noyau rouge, on trouve la section transversale d'un certain nombre de
fibres, réunies en fascicules serrés, fibres qui appartiennent à la capsule du noyau
rouge et en particulier au faisceau longitudinal postérieur. \
Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) ne présente rien de
particulier il noter dans sa région thalamique. Sa région sous-thalamique est carac-
térisée ici, comme sur la coupe précédente n° VI (fig. 284), par ses fibres paral-
lèles, très serréesles unes contre les autres et qui se rendent, pourla plus grande
partie, dans le pied du pédoncule cérébral (P). Elles affectent un aspect onduleux,
puis descendent dans la protubérance (Po) où elles s'entre-croisent avec les gros
faisceaux de fibres transversales du pédoncule cérébelleux moyen.
Cette coupe ne passe pas suffisamment en arrière du pôle frontal, pour qu'on
puisse déjà voir le faisceau de 7'M)'c/c s'irradier dans le pied du pédoncule. A la
paroi externe de la corne sphénoïdale (Vsph), au-dessous de la couche du tapetum
(Tap), on reconnaît la couche faiblement colorée des- radiations optiques de
Graliolel (RTh) et la couche de fibres plus épaisses du faisceau lonuiludi1l1lIinfi'-
rieur (Fli). De ces deux couches partent un certain nombre de fibres fortement
colorées, qui se dirigent en haut et en dedans, passent au-dessous du segment
externe du noyau lenticulaire (NL3)) et se trouvent sectionnées brusquement au-
dessous du globus pallidus (GP). Sur la coupe suivante n° VIII (fig. 286), nous ver-
rons ces fibres qui constituent la couronne rayonnante du lobe temporal (CRt),
passer au-dessus de la bandelette optique (II) et aborder le pédoncule cérébral (P)
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 347
au niveau de sa partie externe, formant ainsi le faisceau externe du pédoncule
ou « faisceau de TÜrck ».
Coupe n° VIII (fig. 286) passant par la ligne VIII de la fig. 278 et cor-
respondant assez exactement à la coupe vertico-transversale macroscopique
n° 80 (f1g. 2â1).
Cette coupe appartient à 1 a même série que les coupes I, II, III, IV, V. Elle
intéresse la partie moyenne de la couche optique (Th), le noyau ronge (NR), et
le pédoncule cérébral. Elle passe immédiatement en arrière de la circon-
volution du crochet et sectionne l'écorce du lobule paracentral (Parc).
Cette coupe est remarquable par l'irradiation des fibres calleuses (Ce) dans les
circonvolutions l'olalldiques (Fa, Pa). Le faisceau occipito-frontal (OF) présente
encore le même volume que sur les coupes précédentes. Ses fibres onduleuses
entrent les unes dans la constitution de la couronne rayonnante (CR) et passent,
au niveau de l'angle externe du ventricule latéral (VI), entre les fibres calleuses
situées en dedans et les libres du pied de la couronne rayonnante (pCR) situées
en dehors. D'autres fibres se portent en dehors et en bas, s'entre-croisent avec
celles du pied de la couronne rayonnante et entrent dans la constitution de la
capsule externe (Ce). Le faisceau occipito-frontal fournit en effet à cette dernière
un contingent de fibres assez important.
Le trigone (Tg) situé au-clessous du tronc du corps calleux (Ce), auquel il est
intimement uni, se présente sous l'aspect d'une masse rectangulaire, formée de
fibres sectionnées en travers, et dont l'angle inféro-interne s'étire pour donner
naissance à la finaliria. Le bord libre de celle-ci donne insertion aux plexus clw-
ro'idr.· ? (Plch) du ventricule latéral, qui s'insèrent d'autre part sur la couche optique
(Th)au voisinage du sillon choroïdien. Sur cette coupe, la toile choroïdienne (Tch),
ainsi que les plexus choroïdes du troisième ventricule (Plcly) ont été représentés,
et l'on se rend nettement compte du mode de fermeture du ventricule latéral et
du troisième ventricule, ainsi que de l'étendue de la surface extra-venlriculaire de
la couche optique, comprise entre le sillon choroïdien et le lænia thalami (tth).
Dans la corne sphénoïdale, le mode d'occlusion est analogue : les plexus cho-
roïdes (Plchsph) s'insèrent en effet d'une part au bord libre de la fimbr·ia. et
d'autre part à la lame cornée (le) en dehors de la bandelette optique (II).
La tète du noyau caudé (NC) ne présente rien de particulier il noter, elle
émet, comme sur les coupes précédentes, des fibres qui traversent laparlie supé-
rieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) et qui se rendent dans la
lame médullaire du noyau lenticulaire. De la partie recourbée de la queue du
noyau caudé (NC') située dans la corne sphénoïdale, partent de même des fibres
qui se portent en haut et en dedans vers la face inférieure du noyau lenticulaire,
pour entrer dans la constitution de la lame médullaire externe de ce noyau.
Le noyau lenticulaire est surtout représenté par le putamen (NL,) en de-
dans duquel on trouve les derniers vestiges du globus pallidus. L'aspect particu-
lier qu'affecte le putamen sur cette coupe indique que nous nous rapprochons
du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. Le putamen (NL.,) est en effet sil-
lonne par de gros fascicules de fibres fortement colorées, qui le divisent en un
certain nombre d'îlots de substance grise : ces fibres appartiennent aux confins du
segment postérieur de la capsule interne (Cip); les inférieures abordent la capsule
548 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fiu. 286. -Coupe vertico-transversate, no VIII, passant par la ligne VIII, de la figure 2 ? 8.
Méthode de Wcigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés il un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macroscopique de
la figure 23-I.
Aie, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Ce, capsule
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 549
interne au niveau de la partie supérieure de la région sous-thalamique, les supé-
rieures, obliques en bas et en dedans, l'abordent dans la région lhalamique.
Les deux noyaux de la couche optique, le noyau externe (Ne) et le noyau in-
terne (Ni), présentent les mêmes caractères que sur la coupe précédente, n° VIII,
(fi. 285); la pénétration des fibres radiaircs est toutefois ici plus accusée. Au
niveau de la surface 1',rtm-velltl'iculaÎl'e de la couche optique, on retrouve encore
le noyau antérieur (Na), compris dans un dédoublement du stratum zonale
(strz)'.
La couche optique (Th) repose sur la région sous-optique, en particulier sur
le noyau rouge (NR). On voit encore sur cette coupe, les dernières fibres du fais-
ceau thall'lnique de Forel (Fth) qui s'épanouissent dans la face inférieure du tltrr-
lOI/lUS et en particulier dans sa lame médullaire externe (Lme). Au-dessus de ce
faisceau se trouve un petit noyau aplati, légèrement recourbé sur son axe, le
noyau semi-lunaire de Flechsi ! 1 (NF). Du noyau rouge (NR) ha1'tent un certain
nombre de faisceaux volumineux, onduleux, qui se portent en haut et en dehors
et sont sectionnés au niveau de la partie inférieure de la lame médullaire externe
du thalamus (Lme) : ce sont les radiations de la calotte (HC), qui pénètrent en
grande partie dans la couche optique dans un plan situé un peu en arrière de
celui de cette coupe. En dehors, le noyau rouge est limité par des fibres section-
nées perpendiculairement, qui appartiennent à la capsule du noyau rouge et au
pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs); en dedans, on trouve les dernières fibres
de faisceau longitudinal postérieur, ainsi que le faisceau 1"i[I'o(le : CI ? de Meynert
(FM), recouvert par la substance grise centrale (sage) qui tapisse le troisième vell-
tricule (Va). En dehors du lIoyalt 1'( ! Uge(NIl), entre ce dernier et le pied du pédon-
cule cérébral (P), se trouve le locus lIiyel' (Ln) qui se confond en haut avec la
zona incata de Foret et la zone réticulée du thalamus (Zr).
- Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) est intéressant il étu-
externe. Cg, circonvolution godronnée. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal.
Cip, segment postérieur de la capsule interne. -CR, couronne rayonnante. - ds, diverti-
cule du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal
inférieur. - FAf, faisceau rétroflexe de Meynert. l'Poa, fibres antérieures de la protubé-
rance. - FT, faisceau de Tiit'ck. FT', partie du faisceau de Tiirck, venant des deuxième et
troisième circonvolutions temporales. - Fut" partie du faisceau de Tiirck venant, de la pre-
mière circonvolution temporale. ft, fibres tangentielles. - Fth, faisceau thalamique de Fo-
- rel. - Fus. lobule fusiforme. H, circonvolution de l'hippocampe. /, insula. - L,, pre-
mière circonvolution limbique. le, lame cornée et fibres du taenia semi-circularis. Lnae,
lame médullaire externe du thalamus. Lmi, lame médullaire interne du thalamus. Lu, locus
niger. - Na, noyau antérieur du thalamus. \'C, tronc du noyau caudé. Nu, queue du
noyau caudé. Ne, noyau externe du thalamus. VF, noyau semi-lunaire de Flechsig. -
Ni, noyau interne du thalamus. XL3, putamen. A'R, noyau rouge. OF. faisceau occipito-
frontal. - Coppa. partie pariétale de l'opercule rolandique. - ol, sillon collatéral. - 01 + t.1,
branche commune au sillon collatéral et au troisième sillon temporal. - P, pied du pédon-
. cule cérébral. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. l'arc, lobule paracentral. - pen.
pied de la couronne rayonnante. - Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. - Plch, plexus cho-
roïdes du ventricule latéral. Plch,, plexus choroïdes du troisième ventricule. - Plchsph,
plexus choroïdes de la corne sphénoïdale. - ]JI'S, sillon prérolandique supérieur. Prl, fais-
ceau pyramidal. R, scissure de Rolando. - RC, radiations de la calotte. - rlll, faisceaux
radiculaires de la troisième paire. - {7'/<, radiations optiques de Gratiolct. - sec, sinus du
corps calleux. - Sge, substance grise centrale. - Sge, substance grise snus-épendymaire. z
, Sgl'o, substance grise de la protubérance. strz, stratum zonale. T,, 7 ? T3. première,
deuxième et troisième circonvolutions temporales. Il, l,. premier et deuxième sillons tem-
poraux. Tup, tapetum. - 7'c/t, toile cl1tJroïdienne. tec, Uenia tecta. 1'g, trigone. : Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, coupe optique (thalamus). - Ith, uenia thalamii.
- Tp, circonvolution temporale profonde. U, circonvolution du crochet. - Il troisième
ventricule. - VI, ventricule latéral. - Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique.
III, troisième paire.
50 0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
dier. Dans la région lhalamique il reçoit toutes les fibres du pied de la couronne
rayonnante (pCR) qui se rendent, soit dans la couche optique (Th) dont elles for-
ment les fibres radiaires, soit dans le pied du pédoncule cérébral (P). Ces dernières
fibres se réunissent en faisceaux qui s'enchevêtrent les uns avec les autres
et changent souvent brusquement de direction, au niveau de la face inférieure
de la tête du noyau caudé (NC) et au niveau du putamen (nul.,). La région, thala-
mique de la capsule interne contient en outre les fibres lenliculo-caudées qui tra-
versent obliquement sa partie supérieure, puis des libres du putamen (NL.,) qui
traversent sa partie inférieure et se portent en dedans vers le locus nigel' (Ln).
Dans la région sous-thalamique, le segment postérieur de la capsule interne
reçoit un contingent important de fibres, qui constituent la couronne rayonnante du
lobe temporal et le faisceau de 7'M ! 'c ? (FT) ou faisceau externe du pied du pédon-
cule cérébral. Ces fibres apparaissent au niveau de la paroi externe de la corne
sphénoïdale, où elles se présentent sous la forme d'une couche de fibres forte-
ment colorées, formée de fibres sectionnées très obliquement, et que l'on voit
s'irradier dans les trois circonvolutions temporales (T,, T2' T.,), et sur cette coupe
en particulier, dans la première temporale (F1''1\). La partie du faisceau de Tiirck,
qui vient des deuxième et troisième circonvolutions temporales (1'2,1' : 1)' s'irradie
dans un plan postérieur à celui de cette coupe et est vue en section transversale
(FT'). De là ces fibres se portent en haut et en dedans, passent au-dessous du
putamen (NL3) et le séparent de la queue du noyau caudé (NC), des fibres de la
lame cornée (tænia senai-circularis) (le) et de la bandelette optique (II). A ces fibres
se joignent un certain nombre d'autres, qui proviennent de la zone claire de
fibres situées en dedans du faisceau de 7'ürcl, : (FT) et qui se continuent avec la
couche des radiations thalamiques (RTh) du lobe occipilo-temporal. Ces libres
des radiations thalamiques ou ? 7 ? Mto)'o ? t/))fM.s' s'enchevêtrent avec
celles du faisceau de Tùrck, traversent la région thalamique de la capsule interne
et se rendent il la partie inférieure de la couche optique. Les fibres du faisceau de
7'M/'c/- (FT) se portent au contraire en bas et en dedans, abordent la capsule in-
terne dans la région sous-thalamique et entrent dans la constitution du pied du
pédoncule. Les dégénérescences secondaires ont montré il l'un de nous (1893),
que les fibres qui dégénèrent à la suite d'une lésion de la partie moyenne du
lobe temporal; occupent le sixième externe environ du pied du pédoncule cérébral
et que par conséquent le faisceau.de y'tt;'c/)' tire son origine corticale exclusivement
de l'écorce temporale et surtout de l'écorce des deuxième et troisième circonvolu-
tions temporales (FT').
Les fibres du pied du pédoncule cérébral (P), qu'elles proviennent de la région
lhalamique ou sous-thalamique de la capsule interne, descendent en se portant en
dedans, puis pénètrent dans la protubérance, où elles sont dissociées par les
fibres protubérenlielles et postérieures (FPoa).
Dans la corne sphénoïdale on trouve, en dedans de la couche formée par
les radiations thalamiques (RTh), un petit faisceau de fibres sectionnées perpendi-
culairement et tapissées par ta .s'7'x/6 ! cef/ ? 's'<;.<oM.<-<''n< ? )tf/M))t)/v' de la corne sphé-
noïdale : ce sont les fibres du tapetum (Tap), que nous verrons grandir au sur et
il mesure que l'on s'approche du carrefour ventriculaire et de la corne occipitale.
Au niveau des parois inféro-externe de la corne sphénoïdale il existe une couche
de libres foncées, nettement sectionnées en travers et dont la partie supérieure
est traversée par le faisceau de 7'ür·cl, : avec lequel elles paraissent se confondre
en dehors : c'est le faisceau longitudinal inférieur (Fli), séparé de la cavité vers
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;¡,)l
iriculaire par une mince couche de fibres peu colorées par l'hématoxyline et qui
appartiennent aux radiations thalamiques.
La paroi interne de la corne sphénoïdale est tapissée par les fibres de Yalvéus
(Alv) qui se continuent en haut avec celles du pilier postérieur du trigone (Tg-p).
Coupe n° IX (iig. 1-187). Cette coupe passe par la ligne IX de la fig. 278
et correspond à peu près a, la coupe vertico-transversale macroscopique
n° 86 (fig. 3).
Elle intéresse la circonvolution pariétale ascendante (Pa), la deuxième
circonvolution pariétale (P,), le fond de la scissure de Sylvius (S[p]) et le gy-
rus supra-marginalis (Gsm), passe par le segment rétro-lenticulaire de la
capsule interne (Cirl), la partie postérieure de la couche optique (Th), la coiii-
missure postérieure (cop) et les corps g enouillès externe et interne (Cge, Cgi).
Elle sectionne la calotte du pédoncule au niveau de l'entre-croisement du
pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), ainsi que la partie postérieure du
pied du pédoncule cérébral (P)et de Y étage antérieur de la protubérance (Poa).
Le pied du pédoncule cérébral n'est plus en connexion avec la capsule
interne dont il est séparé par le corps genouillé externe (Cge).
L'écorce ne présente rien de particulier à noter. Le fond du sinus du corps
calleux (sec), ainsi que la circonvolution de l'hippocampe (H), sont cependant re-
marquables par le grand développement que prennent leurs fibres tangentielles,
qui forment au niveau de la circonvolution de l'hippocampe (CH) la lame médullaire
superficielle du subiculum (Les). L'épanouissement des fibres radiées dans les
crêtes des circonvolutions est moins net sur cette coupe que sur les deux coupes
précédentes (nos VII et VIII, fig. 285, 286) qui intéressent les deux circonvolutions
rolandiques. Ici les fibres radiées sont sectionnées plus ou moins obliquement et
on ne trouve un bel épanouissement de fibres qu'au niveau de la première circon-
volatioll limbique (L,) et du lobule fusiforme (Fus).
Le corps calleux (Ce) et la couronne rayonnante (CR) se comportent comme
sur la coupe précédente n° VIII (fin. 286). Le faisceau occipito-frontal (OF) est
formé de faisceaux aplatis et sectionnés parallèlement à leur axe qui longent la
subslannce rvise S/111s-épendymail'e et se confondent en dehors avec les fibres du
pied de la couronne rayonnante (pCR).
Les fibres du pied de la couronne rayonnante (pCR) se portent en bas,
un grand nombre se recourbent en dedans, segmentent le putamen cl,) qui
n'est plus formé sur cette coupe que par des ilots de substance grise échelonnés
entre les surfaces de sections de la Ir ? te (NC) et de la queue (NC) du noyau
caudé, puis pénètrent dans la couche optique (Th) dont elles forment les fibres
radiées. Celle pénétration est particulièrement nette au niveau de la partie supé-
rieure et de la partie inférieure de la capsule interne. Les fibres radiées supérieures
ou fibres y ? r7<) ? </6tntt ? < du pied de la couronne rayonnante, appartiennent au
lobe pariétal. Les fibres radiées inférieures ou fibres temporo-ihalamiques appar-
tiennent au contraire au lobe temporal. Ces dernières fibres se détachent des ra
diations thalamiques postérieures (RTh), qui bordent le ventricule sphénoïdal (Vsph)
en dehors, et s'entre-croisent avec le faisceau longitudinal inri·rieur (lli), puis
elles se portent en haut et en dedans, passent entre l'extrémité antérieure re-
courbée de la queue du noyau caudé (NC') et les îlots inférieurs du putamen (NL.,),
traverse le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), passent au-des-
Kb2 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fie. 287. Coupe vei-lico-Li-aiisversale, n° IX, passant par la ligne IX de )atfigu ? 8.
Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés a un grossissement^;
12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près à la coupe macroscopique de la
figure 2b 3.
Alv,alvétis. Aq, aqueduc de Sylvius. CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. Ce,
capsule ext,e]'ne.C ? c, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. -Cizt7, cingu-
Juin. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CM, sillon c;tllÔso-iiiirgin;tl. -
col), commissure postérieure. CR, couronne rayonnante. ds, (livei-lictile du subiculum.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 353
sus des fibres du tænia scmi-circularis et du corps genouillé exter»e (Cge), puis
s'irradient dans la partie inférieure de la couche optique et dans le corps genouillé
interne (Cgi). Ces fibres appartiennent au pédoncule postérieur du thalamus (RTh,
(Pp Th). Entre ces fibres et les fibres qui traversent les îlots supérieurs du pu-
tamell, il existe une zone verticale, riche en fibres sectionnées transversalement,
comprise entre la zone réticulée du thalamus (Zr), et les îlots morcelés clu yzeta-
men. Ces fibres appartiennent au segment rétro-lenticulaire de la capsule
interne (Cirl), et se confondent insensiblement en haut avec la couronne rayon-
llanle du lobe pariétal, en bas avec celle du lobe temporal. Quoique cette région
soit surtout formée de fibres sectionnées perpendiculairement il leur longueur,
elle renferme cependant un certain nombre de fibres qui se dirigent de dehors en
dedans, du il la couche optique dans laquelle elles s'irradient pour formel-
les fibres radiées, mais on ne peut pas les suivre sur un long trajet, comme il est
facile de le faire par exemple au niveau de la couronne rayonnante du lobe telll-
poral et du lobe pariétal. Ces fibres proviennent en effet du lobe occipito-te/IJ}io-
ml, constituent les radiations optiques de Graliolel (RTh) et sont sectionnées ici
au niveau du point où elles se recourbent pour pénétrer dans le thalamus
(Voy. Coupes horizontales, fig. 292, 293).
Les fibres des radiations thalamiques (RTh) et du faisceau longitudinal infé-
rieur (Fli) sont traversées au voisinage de la queue du noyau coudé (NC'), par
des libres sectionnées parallèlement à leur longueur. Au sur et à mesure que
l'on se porte en bas, les fibres sont sectionnées en travers et cette direction est
particulièrement nelle au niveau du coude que présente le faisceau longitu-
dual inférieur (Fli), il la base de la circonvolution du lobule fusiforme. Les
radiations thalamiques (Hth) présentent le même aspect que sur les coupes pré-
cédentes et se différencient des fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli) par
leur coloration plus pâle. Elles sont limitées en dedans par les fibres du tapetum
(Tap) et par la substance grise sous-épendymaire riche en libres il myéline. Au ni-
veau de la paroi inférieure du diverlicule du stcbiculunc (ds), le faisceau longitu-
dinal infé1'iew' (Fli) se confond avec le faisceau postérieur du cingulum. Quant il la
paroi interne de la corne sphénoïdale (Vsph), elle est tapissée par les libres
parallèles de l'alvéus (Alv), qui se continuent graduellement en haut avec les fibres
- Fli, faisceau longitudinal inférieur. - l'lp, faisceau longitudinal postérieur. - ft. fibres
tangentielles. - Fus, lobule fusiforme. - Gh, ganglion de l'habénula. Gsm, gyrus supra-
marginalis. H, circonvolution de l'hippocampe. h, sillon de l'hippocampe. Ip, insula
postérieur. ip, sillon inter-pariétal. L,, première circonvolution limbique. Lg, lobule
lingual. Lme, lame médullaire externe du thalamus. L)) ! 6', lame médullaire superficielle.
- Ln, locus niger. NC, tronc du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. - Ne, Ni,
noyaux externe et interne de la couche optique. NU, troisième segment du noyau lenticu-
laire (putamen). OF, faisceau occipito-frontal. OpP-2, opercule pariétal. - ot, sillon
collatéral. P, pied du pédoncule cérébral. - Pi, deuxième circonvolution pariétale. Pa,
circonvolution pariétale ascendante. - Parc, lobule paracentral. -pCR, pied de la couronne
rayonnante. - l'cs, pédoncule cérébelleux supérieur. - P/c/t)A, plexus choroïde du ventri-
cule latéral. - Pp1'h, pédoncule postérieur du thalamus. - Poa, fibres antérieures de la protu-
lpérance. Pop, fibres postérieures de la protubérance. - pour, sillon post-rolandique.
Py, faisceau pyramidal. - /in : , ruban de Reil médian. RTla, radiations optiques de Gratio-
let. - RTh(PpTh), radiations thalamiques formant le pédoncule postérieur du thalamus.
. S(p), partie postérieure de la scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - SR, sub-
stance réticulée. - strz, stratum zonalc. - T,, T ? T3, première, deuxième et troisième cir-
convolutions temporales. - 1,, /, premier et deuxième sillons temporaux. 1'(tl), tapetum.
tee, ténia lgl), I)ilier POSL('-i-iciir dit ti-igoiie. - 7'lui, tlitiliiiiiis (couche oliti(luie). -
ventricule tecta. - l'gpt, pilier postérieur du triâonc. - T/a, thalamus (couche optique).
VI, ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Zr, zone réticulée
ou grillagée. -I/I, fibres radiculaires de la : 3` paire.
334 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
sectionnées en travers du pilier postérieur du trigone (Tgp). Sur celle coupe on voit
très nettement le mode de fermeture de la corne sphénoïdale, les plexus choroïdes
(Plch sph), s'insérant d'une part il la fimln'ia du trigone, et d'autre part à la lame
cornée qui sur le dessin répond il la zone claire, située entre le corps genouillé
externe (Cge) et la partie recourbée de la queue du noyau caudé (NC,
La couche optique (Th), considérablement diminuée de volume, est surtout
représentée par son noyau externe (Ne). La zone réticulée (Zr) et la lame médul-
laire externe (Lme) se présentent, au moins au niveau de leur partie supérieure,
comme sur les coupes précédentes. Dans la partie inférieure du thalamus, au
voisinage du corps genouillé externe (Cge), la lame médullaire exlerne s'élargit, elle
reçoit en effet un contingent très important de fibres provenant du corps genouillé
externe (Cge); ces libres concourent à former le champ de Wernicke et s'entre-
croisent avec les fibres du pédoncule postérieur de la couche, optique (PpTh). Toutes
les fibres du corps genouillé externe ne se rendent cependant pas dans la lame
médullaire e,l'te/'l1e du thalamus, un cerlain nombre se recourbe en dehors et en
bas, et forme au-dessus de la lame cornée et des fibres du ta'nia scmi-circularis,
un champ assez important qui se confond en dehors avec les radiations llaala-
zrciques (RTh). Ces libres constituent la couronne rayonnante du corps genouillé
externe. En dedans du corps genouillé externe. (Cge) on trouve le corps genouillé
interne (Cgi), situé il la partie inférieure de la couche optique et qui envoie de
nombreuses libres dans le ruban de Reil médian (Rm).
Le pied du pédoncule cérébral (P) est complètement séparé de la capsule
interne. Il est formé de fibres enchevêtrées, sectionnées plus ou moins oblique-
ment, limitées en dedans par le locus niger (Ln).Ces libres deviennent très ondu-
leuses il la partie inférieure du pédoncule, où elles pénètrent, dans la JII'lIt 1(1)1;-
rance et sont dissociées en gros fascicules par la substance grise; et par les fibres
transversales de l'étage antérieur de la protubérance (Poa).
Dans la calotte du pédoncule, l'aqueduc de Sylvius^ (Aq) et la substance
grise centrale de l'aqueduc divisent cette région en deux parties : la partie
antérieure est surtout constituée par l'entre-croisement du pédoncule cérébelleux
supérieur (Pcs), entre-croisement se luisant par de très gros fascicules de fibres.
Entre le pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs) et la substance grise de l'aqueduc
qui se porte un peu en avant, on trouve le faisceau longitudinal postérieur (l11)
divisé en gros fascicules par les fibres radiculaires de la troisième paire (Ill), qui
limitent en avant la substance réticulée (SR). Entre le pédoncule cérébelleux supé-
rieur (Pcs), le locus lIi ! /el' (Ln) et le corps genouillé interne (Cgi), se trouve le
ruban de Ileil médian (Rm) dont les fibres, sectionnées très obliquement, se
portent en dedans et s'insinuent entre le pédoncule cérébelleux supérieur et la
substance grise postérieure de la protubérance. Au-dessus de l'aqueduc de Sylvius
(Aq) on trouve le ganglion de l'habérrrrlrt (Gh) et la crrzrzrrzi ? stcre po.sléz·ietcre (cop),
dont les fibres se portent en avant, délimitent nettement la substance grise de
l'aqueduc et forment dans les couches plus inférieures de la région de la calotte
la couche blanche profonde du tubercule qiiudrijumeau antérieur.
Coupe n" X (fig. 288) passant par la ligne X de la fig. 278, en arrière
de la coupe vertico-transversale macroscopique n" 95, (fig. 258).
Cette coupe passe en arrière de la queue du noyau caudé et sectionne le
bourrelet du corps calleux (Ce), la circonvolution godronnée (Cg) au niveau
du point où elle se confond avec la fasciola cinez·ncc (Fc) et le carrefour
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 333
ventriculaire. Elle n'intéresse donc aucun noyau gris de la base, mais
exclusivement la masse blanche des circonvolutions temporales et parié-
tales, le corps calleux et les fibres de projection du lobe occipilal.
Le ventricule latéral (VI), sectionné au niveau du carrefour ventriculaire,
est large en haut, étroit en bas, il contient les plexus choroïdes du ventricule
latéral (Plch) au moment où ils se réfléchissent dans la corne sphénoïdale ; ils sont
libres dans le carrefour et ne présentent aucune surface d'insertion, la coupe les
intéresse en effet au niveau de leur partie postérieure. Le ventricule est tapissé
par la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui recouvre la face inférieure du
corps calleux (Cc), se réfléchit sur la face interne du ventricule puis sur sa paroi
externe où elle est particulièrement épaisse : elle est sectionnée en effet immé-
diatement en arrière de la partie recourbée de la queue du noyau caudé.
Le bourrelet du corps calleux (Ce), formé de gros faisceaux de fibres enche-
vêtrées, se divise au niveau de l'angle externe du ventricule latéral en deux
parties : la partie supérieure contourne, comme sur les coupes précédentes,
l'angle externe du ventricule latéral et peut être suivie, jusqu'à la substance grise
sous-épendymaire (Sge), où elle se termine par une extrémité effilée. Un peu en
arrière du plan par lequel passe cette coupe, ces fibres vont se porter en arrière
pour constituer le forceps major ou postérieur du corps calleux. La partie infé-
rieure du bourrelet du corps calleux se porte en bas et en dehors; elle appartient
atipilieposléîieiti dit trigone cérébral, forme à elle seule la paroi interne du carre-
four ventriculaire et recouvre l'écorce grise de la circonvolution godronnée (Cg);
celle-ci s'épaissit ce niveau, forme la fasciola cinerea (Fc), puisse continue avec
une mince couche grise qui tapisse la face inférieure du bourrelet et qui repré-
sente le voile gris ou indusellm griseum.
A la paroi externe du ventricule latéral on trouve, au-dessous de la substance
grise sous-ohendyzuaine; une couche de fibres sectionnées parallèlement à leur axe,
dirigées de haut en bas et qui appartiennent au tapetum (Tap). Les cas d'agé-
nésie du corps calleux montrent que le tapetum appartient, non pas au système
calleux, mais au faisceau d'association occipito-frorztal de Forel et Onnfrowicz
(Voy. ce faisceau, chap. IV). Arrivées au niveau de l'angle inférieur du ventni-
cule, les fibres du tapetum se réfléchissent et tapissent toute la paroi inférieure
du diverti cule du subiculum (ds).
En dehors des fibres calleuses qui tapissent l'angle supérieur du carrefour vell-
triculaire et des fibres du tapetum qui tapissent son angle inférieur, on trouve, le
long de toute la hauteur de ce carrefour, une couche de fines fibres peu colorées
par l'hématoxyline et qui appartiennent aux radiations optiques de Gmliold
(RTh). Très nettement accusées au niveau de la paroi externe du ventricule lalr%-
ml, où elles sont formées par des fascicules sectionnés en travers, elles se con-
fondent, au niveau de l'angle supéro-externe de ce ventricule, avec de gros fasci-
cules de fibres plus ou moins enchevêtrées, qui se portent en haut et en dedans,
contournent en sens inverse le crochet formé par les fibres calleuses et représen-
tent la couronne rayonnante du lobe pariétal. Elles sont traversées par un très grand
nombre de libres il direction radiaire, appartenant au corps calleux, qui s'épa-
nouissent-dans la crête de la première circonvolution limbique (L,)'dans le ]iré-
(PPC) et dans les première et deuxième circonvolutions pariétales (P,, P2).
Au niveau de la paroi inférieure du diveriiculc du subiculum (ds), les libres
des radiations optiques se réfléchissent comme les fibres du tapetum (Tap),
330 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ftc. 288. - Coupe vertico-transversale, n°X, passant par la ligneY de la figure 278. Mé-
thode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés il un grossissement de 12 dia-
mètres. Cette coupe passe en arrière de la coupe macroscopique de la figure 238.
CA,-cornc d'Ammon. Cc, corps calleux. - Cg, circonvolution godronnée. - Cinq, cin-
gulum. CR, couronne rayonnante.-ds,diverticule du subiodum.Fe, fasciola cincrea.-
Fli, faisceau longitudinal inférieur. - ft, fibres tangentielles. - Fus, lobule fusiforme. - H, cir-
convolution de l'hippocampe. Il, sillon de l'hippocampe. ip, il)', sillon inter-pariétal et ses
incisures. L,, première circonvolution limbique. Lg, lobule lingual. L111S, lame
médullaire superficielle. ot, sillon collatéral. P,, P ? première et deuxième circonvolutions
pariétales. Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes. PrC, précunéus. M7t, radiations
thalamiques. - sec, sinus du corps calleux. sp, sp', scissure sous-pariétale et son
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. a37 1
mais elles sont formées de fibres nettement sectionnées en travers, groupées
en fascicules et séparées par les fibres du tapetum qui vont s'irradier dans les
lobules lingual (Lg) et fusiforme (Fus).
En dehors des radiations thalamiques on trouve, au niveau de l'angle inférieur
du ventricule latéral, un faisceau fortement coloré et volumineux : c'est le fais-
ceau longitudinal inférieur (Fli) qui présente au niveau du lobule fusiforme
(Fus) un coude très accentué. Il entoure, comme les deux faisceaux précédents,
le diverticule du subiculum, mais il est constitué à ce niveau, comme au niveau de
la paroi inférieure du carrefour ventriculaire, par des fibres sectionnées parallè-
lement, qui s'épanouissent d'une part, dans le lobule fusiforme (Fus), et d'autre
part, dans la circonvolution de l'hi ppocampe (H) ou subiculum de la corne d ? 1lll1non
où elles se confondent avec le faisceau postérieur du cingulum. Nettement déli-
mité au niveau du lobule fusiforme (Fus), le faisceau longitudinal inférieur se perd
peu à peu, à mesure que l'on remonte le long de la paroi externe du ventricule
latéral et disparait au-dessus de la région du pli coMe(Pc), où se perd dans
les fibres de la couronne rayonnante et dans les fibres d'association de la région.
Dans la première circonvolution du lobe limbique (L,) on trouve, au-dessus du
corps calleux (Ce), la section transversale du cingulum (Cing) qui affecte toujours
sa forme triangulaire caractéristique. Les fibres courtes d'association et l'épa-
nouissement des fibres radiées ne présentent sur cette coupe rien de particulier.
Notons toutefois le grand développement des fibres tangentielles (ft) (Lms) au
niveau du sinus du corps calleux (sec) et du subiculum de la corne d'Ammon (H).
Coupe n° XI (fig. 289), passant par la ligne XI de la fig. 278 et en avant
de la coupe vertico-transversale macroscopique n° 116 (fig. 263).
Cette coupe sectionne le pli cunéo-limbique et le fond de la scissure
pariéto-ocCljJÙale (po), elle intéresse il la face interne le précunéus (PrC), le
lobule lingual (Lg) et le lobule fusiforme (Fus) ; à la face externe, la cincozz-
volution pariétale supérieure (P,), la branche descendante ou occipitale du
pli courbe (Pc), puis les deuxième et troisième circonvolutions occipitales
).
Tandis que la face externe est nettement convexe, la face inféro-interne pré-
sente un coude qui correspond au lobule lingual (Lg); toute la partie de la face
interne située au-dessus est verticale et correspond il la scissure znleo-Iézn.i.vlrlcé-
l'iqlll', la partie située au-dessous est oblique en bas et en dehors et appartient
il la face inférieure de l'hémisphère.
L'Écorce de cette coupe présente dans toute son étendue le ruban de
Yicq d'Azyr qui est particulièrement net au niveau de la scissure calcarine (ka et
du lobule lingual (Lg).La corne occipitale (Voc) présente une surface de section
triangulaire, sa paroi interne est refoulée par le fond de la scissure calcarine qui
forme l'ergot de Morand. La corne occipitale est entourée par trois couches con-
centriques de fibres; ces couches, très épaisses au niveau de la paroi externe
et de la paroi inférieure, existent également il la paroi interne quoiqu'elles soient
très minces il ce niveau. Immédiatement en dehors de Y épendyme et de la subs-
tance grise sous-épendymaire, on trouve la couche des fibres du tapetum (Tap)
incisure. Sage, substance grise sous-épcndvmairc. - ni, T3, deuxième et troisième circon-
volutions temporales. - l" l" premier et deuxième sillons temporaux. t ? incisure du
deuxième sillon temporal. - Tap, tapetum. - tec, Uenia tecta. VI, ventricule latéral.
358 . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
et du forceps major du corps calleux (Fm) ; ce dernier forme, au niveau de
l'angle supérieur de la corne occipitale, un faisceau volumineux et très épais,
fortement coloré par l'hématoxyline, et sectionné perpendiculairement à-son
trajet. Les fibres du tapetum se dirigent de haut en bas et sont sectionnées
parallèlement à leur axe, au niveau des parois interne et externe de la corne occi-.
pitale. Au niveau de la paroi inférieure enfin, ces fibres sont sectionnées très
obliquement. Le tapetum et le forceps major entourent la corne occipitale d'une
couche continue, très analogue à celle que forment autour de la corne frontale
les fibres du genou du corps calleux et du faisceau oceipito ? f1'ontal (Voy. fig. 279
et 280). De cette couche se détachent des fibres qui traversent les deux couches
sagittales de la corne occipitale, pour se rendre dans la masse blanche des cir-
convolutions avoisinantes.
Fi&. 289. Coupe vertico-transversale, nO XI, passant par la ligne XI de la figuré 278.
Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement, de
12 diamètres. Cette coupe passe en avant -de la coupe macroscopique de la
figure 263. -
1'li, faisceau longitudinal inférieur. Fm, forceps major. - ftcS, faisceau transverse du
cunéus de- Sachs. Fus, lobule fusiforme. io, sillon inter-occipital. - ip, sillon inter-pa-
riétal. K, scissure calcarine. Lg, lobule lingual. 01, 03, deuxième et troisième circonvo-
lutions occipitales. ôs, deuxième sillon occipital. oa', incisure du sillon occipital antérieur
de Werniclce. - ot, sillon collatéral. P,, première circonvolution pariétale. Pc, pli
courbe. po, scissure pariéto-occipitale. PrC, précunéus. RTh, radiations optiques' de
Gratiolot. Tap, tapetum. Voc, corne occipitale- du ventricule latéral.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5; ! 9
Autour de la couche du tapetum se trouve une couche de fibres pâles, très
fines, quiappartiennentauxradiations thalamiques(RTh). Epaisse au niveau de
la paroi externe et inférieure de la corne ocicpitule, cette couche est très mince
au niveau du fond des scissures pariéto-occipitale (po) et calcarine (K). Tandis
que la couche du tapetum est formée de fibres il direction verticale au niveau
de la paroi externe, il s'agit ici de fibres sectionnées en travers, qui ne com-
mencent il s'infléchir et â devenir parallèles qu'au niveau de la paroi inférieure
de la corne occipitale (Voc). Ces fibres renferment presque toutes les fibres de
projection du lobe occipital, fibres qui passent dans le segment rétro-lenticulaire
de la capsule interne et se rendent dans la couche optique (pulvinar) et dans le
corps genouillé externe dont elles forment la couronne rayonnante.
En dehors des radiations de la couche optique (RTh), se trouve une couche de
libres épaisses, fortement colorées par l'hématoxyline, c'est la couche des fibres
longues d'association ou du faisceau longitudinal inférieur (Fli). De même
que les deux couches précédentes, cette couche entoure d'un anneau complet
la corne occipitale. Très épaisse au niveau de la partie inférieure et de l'angle
inféro-externe, celte couche se réduit au niveau de la partie supérieure et interne
de la corne occipitale, la largeur de deux ou trois fascicules de fibres. Comme
pour la couche des radiations thalamiques (RTh), il s'agit ici encore de fibres
sectionnées en travers et qui ne deviennent parallèles qu'au niveau de la paroi
inférieure du ventricule.
Ces longues fibres d'association proviennent de toutes les circonvolutions occi-
pilales : cunéus (C), lobule lingual (Lg), lobule fusiforme (Fus) et des trois circon-
vulutions occipitales de la face externe (0"0=,Oa). Elles se portent en avant, le
long de la paroi inféro-externe de la corne sphénoïdale et se bifurquent au
niveau du sillon marginal postérieur de l'insula, en deux faisceaux : Le fais-
ceau inférieur suit l'angle inféro-externe de la corne sphénoïdale jusqu'au niveau
de son extrémité antérieure et relie les circonvolutions temporales aux circonvo-
lutions occipitales (Voy. Coupes horizontales, fig. 392, 293 et 298). Le faisceau
supérieur traverse le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, puis forme
les fibres les plus inférieures du segment postérieur de la capsule exlcrvre (Voy.
coupes 296 et 297). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) constitue donc un long
faisceau d'association lemporo-occipilal. Il dégénère il la suite des lésions du lobe
occipital, et contient donc des fibres dont les cellules d'origine siègent, dans
l'écorce occipitale et dont les fibres se terminent dans l'écorce du lobe temporal.
Ce faisceau a probablement des fonctions très importantes : il relie en effet à
gauche la zone visuelle au centre auditif des mots.
En dehors de ces trois couches de fibres qui constituent les couches s'agit-
tales du lobe occipital, on trouve les fibres d'association propres de ce lobe
Coiffant l'angle supérieur du faisceau longitudinal inférieur, on trouve un faisceau
assez volumineux formé de fibres parallèles ou légèrement obliques, c'est le
faisceau transverse, du cunéus de Sachs (flcS), qui relie la face interne du cunéus
(C) aux circonvolutions de la convexité du lobe occipital et en particulier au pli
courbe (Pc).
Le fond des sillons est entouré par les fibres courtes d'association, fibres
en U de Meynert, et qui ne présentent ici rien de particulier il noter.
Quoique la scissure calcarine (K) ne soit revêtue que d'une très mince couche
de libres blanches, cette couche de fibres en U existe cependant à ce niveau, où
elle forme le stratum calcarinum (voy. [strK], coupe suivante n° XII, fig. 290),
H60 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
de telle sorte que, du fond de la scissure calcarine jusqu'au 'ventricule occipital,
on compte quatre couches de fibres : 1° le stratum calcarinum; 2° le faisceau
longitudinal inférieur ; 3° la mince couche des radiations thalamiques, et 4.° les
fibres du forceps tapissées de l'épendyme ventriculaire.
Coupe- n° XII (fig. 290). Cette coupe passe par la ligne XII de la
fig. 278 et correspond à peu près à la coupe vertico-transversale macro-
scopique no 135 (fig. 265). -
- Cette coupe intéresse la pointe occipitale au niveau du premier pli
anastomotique cunéo-lingual (1tC+ Lg) et passe en arrière du p1'écunéus.
La corne occipitale (Voc) présente ici encore une forme triangulaire et se
trouve entourée par ses trois couches concentriques. Le forceps major a disparu.
Les fibres du tapetum (Tap) sont très réduites, mais forment néanmoins une
couche complète autour du ventricule. Comme sur la coupe précédente n° XI
rrc. 290. - Coupe vertico-transversale, n°XII, passant par ]a ligne XII de la figure 278.
Méthode de Weigert. Agrandissement de 3/2. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près à la coupe macroscopique de la
figure 265. -
C, cunéus. Fli, faisceau longitudinal inférieur. ^- ftcS, faisceau transverse du cunéus
de Sachs. tlgV, faisceau transverse du lobule lingual de Vialet. - Fus, lobule fusiforme.
io, sillon inter-occipital. K, scissure calcarine. Lg, lobule lingual. lg, sillon du lobule
lingual. 0,, 02, 03, première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - o2, deuxième
sillon occipital. et, sillon collatéral. ol', incisure du sillon collatéral. po, scissure parié-
to-occipitale. aC + Lg, pli cunéo-lingual du fond de la. scissure calcarine. RTh, radia-
tions optiques de Gratiolet. strK, stratum calcarinum de Sachs.-Tap,tapetuin.- Voe, corne
occipitale du ventricule latéral.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 561
(fig. 289), les fibres qui longent la paroi externe du ventricule sont sectionnées
parallèlement ou obliquement à leur axe. En dehors de la couche du tapetum
(Tap), se trouve la couche des radiations thalamiques ([luth) , plus épaisse au
niveau de la paroi externe et de la paroi inférieure et qui ne présente ici rien
de particulier il noter. Quant au faisceau longitudinal inférieur (Fli), très mince
au niveau des parois interne et supéro-externe du ventricule, il tapisse la paroi
inférieure de la corne occipitale (Voc) d'une très épaisse couche de libres, forte-
menl colorées et nettement délimitées. Au-dessous de cette couche, on trouve
un court faisceau d'association de la région, le faisceau transverse du lobule
lingual, de Vialet (IIbV). Entrevu par Sachs, bien décrit par Vialet, ce faisceau
est formé de fibres parallèles qui se dirigent transversalement de dedans en
dehors. En dedans, elles s'épanouissent dans le lobule lingual (Lg) et dans la
lèvre inférieure de la scissure calcarine (K); en dehors, elles s'irradient dans le
lobule, fusiforme (Fus) et les circonvolutions occipitales inférieures (0 ? 03),
qu'elles relient au lobule lingual. Ce faisceau représente la moitié inférieure de
l'important système d'association, qui met en relation la région calcarinienne
avec la convexité du lobe occipital.
La moitié supérieure de ce système est constituée par le faisceau transverse du
cunéus de Sachs, plus épais et plus volumineux que le faisceau transverse du
lobule lingual de Vialet. Né de la lèvre supérieure de la scissure calcarine (K) et
de la face interne du cunéus (C), le faisceau de Sachs (ftcS) passe au-dessus de la
partie supérieure du faisceau longitudinal inférieur (Fli) qu'il coiffe à la façon
d'un capuchon, puis se recourbe en bas et en dehors, le long de la face externe
du lobe occipital dans lequel il s'irradie. Quelques-unes de ses fibres atteignent
le pli courbe (Pc).
Ce faisceau, toujours facile il reconnaître, est limité en dehors par des fibres
à direction verticale, qui relient la base du lobe occipital la convexité et consti-
tuent le faisceau occipital vertical de Wernicke (Ov, fig. 389) (faisceau perpendi-
culaire de la convexité de Sachs).
Sur les coupes passant en arrière de la corne occipitale (Voc), les trois couches
de fibres disparaissent graduellement. Ce sont d'abord les fibres du tapetum
(Tap), qui ne forment une couche distincte qu'au voisinage immédiat de la corne,
occipitale; nuis les radiations thalamiques (IlTh) disparaissent à leur tour et, à un
centimètre en arrière de la corne occipitale, le faisceau longitudinal inférieur (Fli)
n'existe plus en tant que faisceau distinct. Toutes les coupes passant en arrière
de ce dernier faisceau n'intéressent que les fibres d'association courtes de la région,
entre-croisées par les fibres du tapetum, des radiations thalamiques et du fais-
ceau longitudinal inférieur, faisceaux dont aucun n'a conservé son individualité.
II. COUPES HORIZONTALES MICROSCOPIQUES
Cette série, destinée à l'étude du trajet des longs faisceaux d'associa-
tion, comprend 6 coupes; les deux premières intéressent les deux tiers
postérieurs de l'hémisphère, les quatre autres les deux tiers antérieurs;
elles ne sont pas parallèles au plan horizontal de l'hémisphère, mais un
peu obliques en haut et en dedans. Leur repérage est indiqué par les
figures z01 et 294.
Coupe A (fig. 292) passant par la ligne A de la fig. 291.
36
562
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cette coupe, parallèle à la deuxième circonvolution temporale (T,), inté-
resse à la face interne de l'hémisphère la première circonvolution limbique
(L,), le lobule lingual (Lg), l'ergot de Morand et la scissure calcarine (K) au
niveau du diverticule de la corne occipitale. Elle passe par la partie infé-
rieure du corps calleux (Ce), l'extrémité supérieure et postérieure de la corne
d'Ammon (CA), le tiers supérieur de la couche optique (Th), le putamen
(NL3) et le segment externe du globus pallidus (NL2)..
Cette coupe est surtout destinée à l'étude des couches sagittales du lobe
occipital.
Sur la face interne de cette coupe on constate très nettement la présence du
ruban de Vicq d'Azyr (V), qui tapisse les deux lèvres de la scissure calcarine (K).
On le voit apparaître au niveau du pli cunéo-limbique (-cl) et il est extrêmement
accusé au niveau du lobule lingual(Lg), du cunéus (C) et de la pointe occipitale (0,).
Il se perd peu à peu sur la face externe de l'écorce et au niveau de la deuxième
circonvolution temporale (T2), où il est remplacé par la strie exlerne de lzcillarzier,
qui établit une limite très nette entre les couches profondes de l'écorce riches en
fibres radiées, et les couches superficielles qui en sont dépourvues et qui présen-
tent, sur les coupes colorées par la méthode de Weigert, une teinte pâle très
spéciale. Au niveau de la première circonvolution limbique (L,), en particulier
dans le sinus du corps calleux (sec), les fibres tangentielles (ft) du tfCllia tecta (lec)
sont particulièrement nombreuses. L'écorce de l'insula (la, Ip), peu riche en
fibres radiées, est un peu plus riche en fibres tangentielles; les belles irradia-
tions de fibres radiées ne s'observent sur cette préparation, qu'au niveau de la
première circonvolution temporale (1\) et au niveau du lobe limbique (L,).
Le carrefour ventriculaire et la corne occipitale (Voc) ne se prolongent guère
sur cette coupe au delà de la partie moyenne de Yergol de 111ol'and,. de ce point
jusqu'au lobule lingual (Lg), on observe une traînée de substance grise sO/ls-éjil ! /I-
dymaire (Sgé), qui indique les limites du diverticule du lobule lingual et qui
FiG. 291. - Face interne d'un hémisphère droit avec lignes de repère pour les coupes
horizontales microscopiques A et B.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 363
s'épaissit au niveau de la partie postérieure de ce diverticule. La substance blan-
che du lobe lemporo-oecipilal ne présente, en dehors des couches sagittales, aucun
faisceau nettement distinct. L'enchevêtrement des fibres d'association, de ]JI'ojec-
tion et commissurales est ici, en effet très grand. Dans le lobe limbique seulement,
au niveau du corps calleux (Ce), le cingulum (Cing) se reconnaît facilement, grâce
à ses libres fortement colorées; elles sont sectionnées obliquement à leur direc-
tion, et on les voit s'irradier dans la première circonvolution limbique (L,) au voi-
sinage du tænia tecta (tec).
Les couches sagittales du lobe occipital se voient sur celle préparation dans
toute leur longueur; elles entourent complètement le diverticule du lobule lirr-
gual et peuvent être nettement suivies jusque dans l'épaisseur même du cunéus.
Très nettes le long de la paroi externe, ces couches se réduisent sur la paroi
interne au niveau de l'ergot de 11loml/d, a leur plus simple expression; mais il
est néanmoins toujours facile d'en constater l'existence, grâce à la coloration
spéciale et à la direction des fibres. Ces couches sagittales sont séparées de
l'écorce de la sCzSsU7'e calcarine (K) par une couche relativement épaisse de libres
propres, le stratum calcarinum (1(,, Sachs (fk). Comme les fibres propres sont perpen-
diculaires il la direction des sillons, les fibres du stratum calcarinum se trouvent
donc sectionnées perpendiculairement à leur direction et se présentent sur cette
coupe horizontale sous l'aspect d'un fin pointillé de libres. Les couches sagittales
du lobe temporo-occipital comprennent, en allant de la masse blanche vers la
cavité ventriculaire : le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et les radiations lh(i-
lamiques de Gratiolet (RTh); en dedans de ces fibres on trouve le tapetum (Tap).
1° Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) qui représente les libres du système
d'association, et qui dégénère il la suite des lésions du lobe occipital, se présente
sous l'aspect d'une bande de libres foncées, fortement colorées par l'hématoxy-
line et sectionnées parallèlement à leur axe. Sur cette coupe il naît en arrière
par un double éperon, particularité due au fait, que la coupe sectionne parallèle-
ment il leur longueur les fibres qui lui viennent du cunéus (C) et du lobule lingual
(Lg), fibres qui alimentent l'extrémité postérieure du faisceau longitudinal inférieur.
Limité en dehors par les deuxième et première-circonvolutions temporales (T=,T, ),
le faisceau longitudinal inférieur présente un coude au niveau de la base de
chacune des circonvolutions qui le limitent. Les coudes de son double éperon
correspondent au'lobule lingual et au cunéus; les trois coudes de sa face externe
correspondent aux deuxième et première circonvolutions temporales (T" T,). Les
deux postérieurs sont peu accusés; l'antérieur donne naissance à de nombreuses
fibres, qui s'irradient en arrière du sillon marginal postérieur de l'insula (mp)
dans la crête de la première circonvolution temporale (T,). En avant, le faisceau
longitudinal inférieur peut être suivi jusque dans la capsule externe (Ce).
Le long de la paroi interne de la corne occipitale et de l'ergot de on
trouve en dehors du stratum calcarinum (fk) une mince couche de libres à direc-
tion horizontale, fortement colorées par l'hématoxyline et qui appartient au
faisceau longitudinal in firicrtr (1 li). En arrière, ces fibres se continuent avec ce
dernier faisceau au niveau de la base du lobule lingual; en avant on les voit
s'irradier dans le pli cunéo-limbique ( ? cl). ,
2" Radial ions thalamiques (IlTli). En dedans du faisceau longitudinal inférieur,
on trouve le long de la paroi externe de la corne occipitale une couche caracté-
risée par la finesse et la faible coloration de ses fibres. Ce sont les radiations
optiques de Gratiolet (RTh); comme les libres précédentes, elles se trouvent
564
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fic. 292. Coupe horizontale microscopique A, comprenant les deux fiers postérieurs
de l'hémisphère droit et passant par la ligne A de la figure 291. Méthode de Wei-
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 303
sectionnées parallèlement à leur longueur. Au niveau de la pointe occipitale (0,)
on les voit traverser la couche des fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli)
et s'irradier dans le cunéus (C) et dans le lobule liytcal-(L). En avant elles entrent
dans la constitution du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne, dissocient
les ponts de substance grise (NL,,) qui relient le putamen (NL ? I il la queue du
noyau caudé (NC'), puis s'irradient dans la couche optique (Th) dont elles concou-
rent à former les fibres radiées.
Cette couche des radiations représente le système de projection occilrito-
(laalrc»cilttrr; elle se réfléchit, au niveau de l'ergot de Morand et le tapisse d'une
mince couche de fibres peu colorées, comprise entre le faisceau longitudinal
inférieur et la mince couche des fibres calleuses.
Les radiations thalamiques (RTh) reçoivent chemin faisant, un certain nombre
de fibres des circonvolutions temporales (T,, T ? T3) qui traversent le faisceau
longitudinal inférieur (Fli) : il est probable que toutes les fibres fines, peu colo-
rées, que l'on constate à un fort grossissement dans le faisceau longitudinal infé-
rieur appartiennent aux radiations thalamiques. Au voisinage du segment rétro-
lenticulaire de la capsule interne, les radiations thalamiques s'entre-croisent à angle
aigu avec de nombreux faisceaux ondulés et fortement colorés qui s'irradient
dans la couche optique. L'origine de ces faisceaux n'est pas élucidée. Repré-
sentent-ils, comme nous penchons à le croire, des fibres de projection /r'II1POI'O-
//itM/«e ? qui traversent les couches sagittales avant d'aborder le segment rétro-
lenticulaire de la capsule interne et la couche optique ? Appartiennent-ils, comme
l'admettent la majorité des auteurs, au faisceau longitudinal inférieur dont quel-
ques fibres s'irradieraient dans la couche optique ? L'étude systématique de dégé-
nérescences secondaires consécutives il des lésions corticales pourra seule
résoudre le problème (Voy. chap. V et t. II).
3° Les fibres du tapetum (Tap) n'affectent pas une direction sagittale. Placées
immédialement au-dessous de la substance grise sous épendymaire (Sge'), elles
sont nettement limitées en dehors par les radiations thalamiques (RTh) et se
présentent sous l'aspect d'un gros faisceau de fibres sectionnées perpendiculai-
rement à leur direction. Ce faisceau s'arrête brusquement au niveau de la queue
du noyau caudé (NC').
gert. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur.- C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, capsule
externe. Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou
delà capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule interne.
Fc, fibres calleuses. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fm, forceps major. /7;, libres
propres de la scissure calcarine (stratum calcarinum de Sachs). - /'p, libres de projection.
Il, fibres tangentielles du lobe limbique. - i, sillon de l'insula. la, insnla antérieur.
ig, induscum griseum. lp, insula postérieur. - li, scissure calcarine. - Lu première circon-
volution limbique.- le, lame cornée et fibres du tænia semi-circularis. Lg, lobule linguai.
Mo, trou de Monro. n : jo, sillon marginal postérieur. -.Va, noyau antérieur de la couche optique..
- NC, noyau caudé. - v'C', queue du noyau caudé. - Ne, noyau externe de la couche optique.
- 1 NL3, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire.-0,, première circonvolution
occipitale. - Plchl, plexus choroïdes du ventricule latéral. - Plchsph, plexus choroïdes de la
corne sphénoïdale du ventricule latéral. 7tcl, pli cunéo-limbique. - /f ! 71, radiations optiques
de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. Sexv, surface cxtra-veniriculaire de la couche
optique. - Sge, substance grise sous-épendymaire de la corne frontale. - Sgé, sulmtance grise
sous-epcndymaire de la corne occipitale. strz, stratum xonale ? 7 ? première et deuxième
convolutions temporales. - t,, sillon parallèle. - Tap, tapetum. - Tch, toile choroïdienne. -
tec, Uenia tecta. - 1'g, trigone. - Tga, pilier antérieur du trigone.- Tgp, pilier postérieur du
trigone. - Th, couche optique (thalamus). tlh, tænia thalami. - V, ruban de Vicq d'A/.yr.
- VI, ventricule latéral. - Voc, corne occipitale. - Zr, zone réticulée ou grillagée.
566
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX,
Fie. 293. - Coupe horizontale microscopique B, comprenant les deux tiers postérieurs
de l'hémisphère droit et passant par la ligne de la figure 291. Méthode de Weigert.
3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Aie, alvéus. - AM, avant-mur. ,-IJ1'Qa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. -
Ce, capsule externe. Cex, capsule cxtrème. - Cg, circonvolution godronnée. - Cge(d),
partie dorsale du corps genouillé externe. Cge(v), partie ventrale du corps genouillé externe.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. si6-,
Au niveau de la paroi interne du carrefour ventriculaire, la mince couche des
fibres de projection (fp) est recouverte par une mince couche de fibres calleuses
(Fc) qui se continue manifestement- avec le forceps major (Fm). Nous avons
insisté à différentes reprises sur ce fait que le tapetum et le forceps major n'ap-
partiennent pas à un seul et même système de fibres. Si le forceps représente
un système de fibres commissurales , le tapetum constitue un système de fibres
d'association inlra-hémisphérique, mettant en connexion la région occipitale avec
la région frontale (Voy. faisceau occ ? ) ! '<o-/<'0)i<a7).
En avant, les fibres du forceps major (Fm) se continuent avec celles du bour-
relet du corps calleux qui se dirigent d'avant en arrière. La direction des fibres
calleuses devient bientôt oblique, et au niveau du tronc du corps calleux (Ce),
elles sont disposées en gros faisceaux à direction transversale.
Le trigone (Tg) est intéressé ou niveau de son corps et au niveau de l'origine
du pilier postérieur (Tgp). Intimement uni au bourrelet du corps calleux le trigone
entoure la partie supérieure de la corne d'Azmon (CA) dont il forme l'alvéus, puis
il se continue avec la fimbria du corps du trigone, située entre la corne d' si m11 ! on
(CA) et la couche optique (Th). La fimbria donne insertion aux plexus choroïdes du
ventricule latéral (Tcli et Plchsph) ; ses fibres disposées en gros fascicules affec-
tent une direction oblique en avant et en dedans. ,
La capsule interne, les noyaux gris de la base ne présentent ici rien de par-
ticulier à noter, nous y reviendrons du reste en détail, dans les séries de
coupes III et IV. Notons toutefois l'aspect bien différent des trois segments de
la capsule interne. Les segments antérieur (Cia) et rétro-lenticulaire sont formés
de fibres à direction horizontale; [le segment postérieur (Cip) de fibres section-
nées perpendiculairement à leur axe.
Coupe B (ng. 293) passant par la ligne B de la fig. 291.
Cette coupe intéresse la partie inférieure du lobule lingual (Lg), les trois
circonvolutions temporales (T,,T=,T ? ) et la région sous-optique de la capsule
interne. Elle sectionne le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), les corps
ge nouilles interne et externe (Cgi, Cge), le corps de Luys (CL), la capsule du
noyau rouge (NR(c) et les quatre segments du noyau lenticulaire (NL3, GP).
- Cf/i, corps genouillé interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cig),
genou de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. CL, corps de
Luys. cop, commissure postérieure. - FI, faisceau lenticulaire de Forel. Fli, faisceau
longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert FT, faisceau de Tiirck.
GP, globus pallidus. - H, hippocampe. - la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. -
Lg, lobule lingual. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médul-
laire interne du noyau lenticulaire. - mp, sillon marginal postérieur. - VC, noyau caudé. -
NC', queue du noyau caudé. : 1'L3, troisième segment du noyau lenticulaire ou putamen. -
A(c), capsule du noyau l'auge. - 0" troisième circonvolution occipitalc.-ot,sillon collatéral.
- Plchsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale. - Qa, tubercule quadrijumeau anté-
rieur. - rgRm, région du ruban de Reil médian. - Rm + Brqp, union du ruban de Reil médian,
avec le bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.
SgAr/, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Sge, substance grise centrale. Sge, sub-
stance grise sous-épendymaire de 'la corne frontale. 81'.1, substance réticulée d'Arnold ou
lame médullaire superficielle. T,, T., T3, première, deuxième et troisième circonvolutions
temporales. Tap, tapetum. r' ? a, pilier antérieur du trigone. - Top, pilier postérieur du
trigone. - tu sillon parallèle. - V,, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr. -
Voe, corne occipitale du ventricule latéral. - W, zone de Wernicke. ;, couche superficielle
du tubercule quadrijumeau antérieur, allant au corps genouillé externe. - ;, couche moyenne
allant au ruban de Reil. 3, couche profonde appartenant au système de la commissure pos-
térieure.
,;sa
ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.
La masse blanche du lobe temporo-occipilccl a considérablement diminué de
volume. Elle est constituée en grande partie par les fibres courtes d'association,
enchevêtrées avec les fibres longues d'association, les fibres de projection et les
fibres commissurales , non encore disposées en couches constituées.
. Le carrefour ventriculaire (Voc) ne se prolonge plus dans le lobe occipital,
mais donne, en arrière de la corne d'Ammon (CA) le diverticule du subiculum. Au-
tour du carrefour ventriculaire on retrouve les trois couches de fibres de la ligure
précédente, mais beaucoup moins étendues dans le sens antéro-postérieur. Les
fibres du tapetum (Tap) sectionnées perpendiculairement à leur axe, contour-
nent l'angle postérieur du ventricule et se prolongent sur la paroi postérieure
du diverticule du subiculum,. où elles sont sectionnées parallèlement il leur axe.
La couche des radiations thalamiques (rait) est facile il reconnaître, grâce à la
linesse et au peu.de coloration de ses libres; ces dernières se recourbent en
avant et s'irradient dans le corps genouillé externe (Cge) dont elles constituent
la couronne rayonnante. Elles s'entre-croisent avec les fibres du corps genouillé
externe qui entrent dans la constitution de la bandelette optique et forment le
champ de Wernicke (W). Quant au faisceau longitudinal inféoiczt· (Fli), formé de
fibres très foncées, il présente trois coudes ou angles qui correspondent aux
trois circonvolutions temporales (T" T2, T : 1). En avant, il se perd sous le troisième
segment du noyau lenticulaire f\L") et s'entre-croise avec les fibres du faisceau de
Tiirck (FT), faisceau qui entre dans la constitution de la partie postérieure du
segment postérieur de la capsule interne (Cip).
Dans la circonvolution de (11), les fibres tangentielles qui forment
la substance réticulée d'Arnold (SrA) ou lame médullaire superficielle, sont parli-
culièrement développées.
La substance blanche de cette circonvolution présente deux couches assez
nettement différenciées. La couche foncée appartient au cingulum et semble se
continuer en dehors avec le système du faisceau longitudinal inférieur (Fli); la
couche des fibre» claires* entoure le diverticule du subiculum et parait se confi-
j- 10. z'j-t. race interne a un Hémisphère droit avec lignes rie repère pour les coupes
horizontales microscopiques C, D, E, F.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
569
FIG. 2 ! ) : i. Coupe horizontale microscopique C, comprenant les deux tiers antérieurs
de l'hémisphère droit et passant par la ligne C de la figure '294. Méthode de Weigert.
3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur. Cc(g), genou du corps calleux. - Ce()'), bec du corps calleux (rostrum).
Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. - C;(.<y), genou de la
capsule interne. - Cing, cingulum. -Cip, segment postérieur de la capsule internes 0)), sil-
lon calloso-marginal. CR, couronne rayonnante. - F,, Fi, F3, première, deuxième et
troisième circonvolutions frontales.- f,, f , premier et deuxième sillons frontaux. - Fli, fais-
ceau longitudinal inférieur. - i, sillon insulaire. la, Ip, insula antérieur et postérieur. ? première circonvolution limbique. - le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe
du thalamus. Tme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire
interne du thalamus. 7 ? zF, face interne de la première circonvolution frontale. Na, Ne,
Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. NC, tète du noyau caudè. - NL3, NI,2,
troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal.
OF', partie du faisceau occipito-frontal, s'irradiant dans ltroi circonvolution frontale.
z0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
nuer avec les fibres du tapetum (Tap). Pour l'étude de la région sous-optique de la
capsule interne, nous renvoyons aux séries de coupes suivantes (séries III et IV).
Coupe C (fig. 295), passant par la ligne C de la fig. 294. Cette coupe inté-
resse les deux tiers antérieurs de l'hémisphère cérébral. Elle passe par
l'opercule rolandique (OpR), les trois circonvolutions frontales (F,, F,, F3),
et par le septum lucidum (SI), immédiatement au-dessous du genou du
corps calleux. Elle intéresse deux segments du noyau lenticulaire (NL3' NL2),
et la partie moyenne de la couche optique (Th).
Cette coupe est destinée à montrer la façon dont se comportent les fibres du
genou du corps calleux (Ce[-]) et les fibres de la couronne rayonnante (CR), en
avant de la corne frontale du ventricule latéral.
Ces deux ordres de fibres se comportent ici absolument de la même façon
qu'elles se comportent le long de l'angle externe du ventricule latéral (Voy. Coupes
verlico-transversales microscopiques, fig. z80 à 287). Les fibres calleuses contournent
en crochet la corne frontale et donnent naissance à un grand nombre de fibres, qui
traversent radiairement le système de la couronne rayonnante (CR) et se rendent
dans les trois circonvolutions frontales (Fu F,, F.,). La couronne rayonnante qui
reçoit un fort contingent de fibres de la face interne de la première circonvolution-
frontale (mF,) est formée par des fibres onduleuses, qui contournent les fibres
calleuses, passent par le segment antérieur de la capsule interne (Cia) qu'elles con-
courent -Il former, puis s'irradient dans l'extrémité antérieure de la couche optique
(Th). Ces fibres de la couronne rayonnante (CR) traversent l'extrémité antérieure
du noyau externe (Ne) et la lame médullaire interne (Lmi) du thalamus et peuvent
être suivies jusqu'à la partie moyenne du noyau interne (Ni) du thalamus. Ce
mode de pénétration des fibres dans l'extrémité antérieure de la couche optique
explique pourquoi, sur les coupes verlico-transversales intéressant la moitié anté-
rieure du thalamus (Th), on rencontre un si grand nombre de gros fascicules
sectionnés en travers, qui impriment aux noyaux interne et exlerne du thalamus
(Ni, Ne) un aspect tacheté tout à fait spécial (Voy. fig. 284 et t. II).
En avant et en dedans du pied de la couronne rayonnante, on trouve le faisceau
ocr.ipilo-fionlal (OF), formé de fibres peu colorées, disposées en gros fascicules
et en contact immédiat avec la substance grise sous-épendymaire (Sge). Une partie
des fibres du faisceau occipilo-fronlal (OF') se porte en avant et en dedans, s'en-
tre-croise avec les fibres calleuses et les fibres de la couronne rayonnante, et s'ir-
radie dans les circonvolutions frontales; une autre partie située en dedans des
fibres de la couronne rayonnante se porte avec ces dernières dans la face interne
de la première circonvolution frontale (mF,). D'autres fibres, enfin, traversent au
niveau de la tête du noyau caudé (NC), le pied de la couronne rayonnante et
entrent dans la constitution de la capsule exlel'l1e (Ce). En arrière, la capsule
externe (Ce) reçoit au niveau du putamen (NL3) un contingent assez important
de fibres qui lui viennent du faisceau longitudinal inférieur (Fli).
OpF3, opercule de la troisième circonvolution frontale. OpR, opercule rolandique. -
Pa11t, pédoncule antérieur du thalamus. 21cltMo, plexus choroïdes situés au-dessus du trou
de Monro. R, scissure de Rolando. - S(p), S(v),I)ranches verticale et postérieure de la scis-
sure de Sylvius. Sge, substance grise sous-épendymaire. SI, scptum lucidum. so,
sillon sus-orhitaire. - T,, première circonvolution temporale. Th, couche optique. - Tga,
pilier antérieur du trigone. tth, toenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Zr, zone
réticulée ou grillagée.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
51l
Coupe D (fig. 296), passant par la ligne D de la fig. 294. Cette coupe, très
voisine de la base du cerveau, sectionne la face orbitaire des circonvolu-
tions frontales, la région sous-optique et l'anse du noyau lenticulaire (Al).
On reconnaît au niveau de la face orbitaire des trois circonvolutions frontales
(F,, F2' F3) le sillon tri-radié ou troisième sillon frontal (fg) et l'extrémité posté-
rieure du sillon, olfactif (l ? ).
La masse blanche du lobe frontal est considérablement réduite, les fibres
d'association prédominent en effet ici. Au niveau de la troisième circonvolution
frontale (F3) et de l'insula (la, Ip), on constate l'existence d'un faisceau fortement
coloré, sectionné parallèlement à la direction de ses fibres et qui contourne le
sillon marginal antérieur de l'insula : c'est le faisceau uncinatus (Fu) qui appar-
tient au seuil de l'insula et qui relie la portion orbitaire de la troisième circonvolu-
lion frontale (F3) à la pointe du lobe temporal. Il n'est sectionné sur cette coupe
que dans sa partie antérieure, celle qui contourne le sillon marginal antérieur de
l'insula. Sur la coupe suivante (coupe E, fib. 297) il s'unit au faisceau longitu-
dinal inférieur et morcelle la partie horizontale de l'avant-mur.
En dehors du sillon olfactif (1'1.) il existe un faisceau antéro-postérieur, formé
de fibres fortement colorées et qui appartiennent à la couronne rayonnante (CR)
de la première circonvolution frontale (F,). Ces fibres se portent en avant, formant
un faisceau unique, qui se dédouble en avant du sillon olfactif au niveau des der-
niers vestiges de la substance grise sous-épendymaire (Sge); elles entourent cette
dernière d'un cercle de fibres complet, puis s'irradient dans la face interne du
gyrus reclus (mF,). Inscrits dans cette courbe de la couronne rayonnante (CR), on
trouve une couche de fibres claires, puis un faisceau à direction sagittale, qui
appartient au faisceau occipito-frontal (OF). En avant on voit ces fibres s'irradier
dans la face interne du gyrus reclus (mF,).
Les fibres de la capsule externe (Ce) sont fortement colorées au voisinage
des sillons, marginaux antérieur et postérieur de l'insula. La partie postérieure
de la capsule externe (Ce) reçoit, en effet, le faisceau longitudinal inférieur
que l'on voit, sur les coupes sériées, suivre l'angle inféro-externe du putamen
(NL3), dissocier l'avant-mur (AM) et s'entre-croiser avec le faisceau uncinatus (Fu)
(Voy. coupe E, fig. 297).
Les fibres fortement colorées de la partie antérieure de la capsule externe
appartiennent au faisceau uncinatus (Fu), dont quelques fibres se portent en
dedans, s'entre-croisent avec les fibres de la couronne rayonnante (CR) puis s'irra-
dient dans la partie orbitaire de la première circonvolution, frontale (mF,), en
dehors du sillon olfactif (f4). Le plus grand nombre des fibres du faisceau unci-
na lus (Fu) se porte en dehors et s'irradie dans la troisième circonvolution f)oz7.-
tale (F,).
Le corps strié est intéressant à étudier sur cette coupe. Le putamen (NLs) et le
noyau caudé (NC) ne forment qu'une seule masse, qui apparaît à l'extérieur (CNC)
entre l'écorce cérébrale et la lame terminale embryonnaire (lt). Cette masse com-
mune est limitée en avant, par des fibres fortement colorées, un peu obliques
en avant et en dehors et qui semblent entrer dans la couronne rayonnante. En
arrière, ces fibres se disséminent en gros fascicules fortement colorés qui tra-
versent le corps strié en présentant un trajet un peu onduleux. On les voit s'entre-
croiser avec la masse de fibres qui occupent la substance innominée de Reichert
(Sti), mais on ne les voit pas atteindre l'anse du noyau lenticulaire (Al). Ces fibres
572
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX
Fin. 296. - Coupe horizontale microscopique D, comprenant les deux fiers antérieurs
de l'hémisphère droit et passant par la ligne D de la figure 294. Méthode de Weigert.
3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés a un grossissement de 12 diamètres.
Al, alvéus. - ail, avant-mur. ADI', avant-mur morcelé par les-fibres du faisceau uncina-
tus (Fu). -bcl, bandelette diagonale de Broca. - Ce, capsule esternc.-Cip, segment postérieur
de la capsule interne. - CL, corps de Luys. - CNC, colliculus du noyau caudé. - coa, com-
missure antérieure. - CR, couronne rayonnante. F,, Fa, Fa, première, deuxième et troisième
circonvolutions frontales. - f3, troisième sillon frontal. - f, quatrième sillon frontal ou
sillon olfactif. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert.
- FT, faisceau de Türck. - Fu, faisceau uncinatus. la, Ip, insula antérieur et postérieur.
- lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du
noyau lenticulaire. lmi·, lame médullaire interne supplémentaire, divisant en deux le seg-
ment interne du noyau lenticulaire (NI,). ll, lame terminale embryonnaire. - mF,, face
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 573
appartiennent au système olfactif et représentent les fibres de projection du bulbe
olfactif destinées au cerveau intermédiaire et au cerveau moyen. Elles sont
entre-croisées en dedans par les fibres de la bandelette diagonale de Broca (bd),
qui appartient également au système olfactif
Cette coupe est en outre intéressante parce qu'elle sectionne dans toute son
étendue l'anse du noyau lenticulaire (Al). On voit cette dernière se continuer avec
les lames médullaires du globus pallidus (lmi,lmi') se porter horizontalement en
dedans et contourner la partie antérieure du segment postérieur de la capsule ill-
terne (Cip), qui affecte déjà dans cette région les apparences du pied du pédoncule
cérébral. L'anse du noyau lenticulaire (Al) passe entre le pied du pédoncule céré-
Gial (Cip), et le pilier antérieur du trigone (Tga), se recourbe en arrière, passe
en dehors du faisceau de Vicq d'Azyr (VA), en dedans du corps de Luys (CL), puis
se confond avec les fibres de la partie interne de la capsule du noyau rouge (NR).
La partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip) reçoit le
faisceau, de 7'M)'eA (FT) qui passe au-dessous du putamen (\La) et s'entre-croise
avec le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Entre l'anse du noyau lenticulaire
(Al) et le faisceau, de TiiJ'ck (FT), les fibres verticales du segment postérieur de la
capsule interne (Cip) sont divisées en faisceaux plus ou moins gros, par de nom-
breuses fibres il direction, transversale qui réunissent le globus pallidus (NL,, NL,)
au corps de Luys (CL).
De la partie externe de la capsule du noyau rouge on voit se détacher les
fibres fortement onduleuses des radiations de la calotte (RC). '
Coupe E (lig. 297) passant par la ligne E de la figure 94. Cette coupe
passe par le seuil de l'insula (SI), la face orbitaire des première et troisième
circonvolutions frontales (oF,, oF3), la partie morcelée de l'avant-mur (AM)
et le crochet de la circonvolution de l'hippocampe (U). Elle intéresse la
bandelette optique (II), le corps genouillé externe (Cge) le noyau rouge (NR)
et la partie moyenne du tubercule mamillaire (Tm). Elle sectionne la sur-
stance innominée de Reichert (Sti) au-dessous des noyaux gris centraux,
et au-dessus du noyau amygdalien.
Les fibres tangentielles ainsi que l'irradiation des fibres radiées dans la face
orbitaire des première et troisième circonvolutions frontales (or"or3), en particulier
de la troisième est très nette sur cette coupe. Au niveau de la troisième circonvo-
lution frontale (off,) le réseau d'Exncr (ft) est très apparent; il en est de même de
la strie externe de llaillarrler (sB) et des fibres d'association externes de Meynert
(fAc). Les fibres en U du fond des sillons sont ici encore nettement accentuées
(Voy. chap. IV).
En arrière du sillon olfactif (f.t) l'écorce du gyrus reclus (niF, [Gr]) se con-
tinue avec celle du tubercule olfactif (Toi) et la substance grise de l'espace perforé
antérieur (Epa). On voit très nettement la mince couche de fibres tangentielles qui
tapissent le gyrus reclus (ml ? Gr), s'épaissir au niveau de l'espace perforé
antérieur (Epa) pour concourir il former la racine olfactive externe (Rôle).
De la substance blanche du fond du tubercule olfactif (Toi) se détachent un
interne de la première circonvolution frontale. NC, tète du noyau caudé. XL3, XL;, NL,,
noyau lenticulaire et ses trois segments.-NR, noyau rouge. - 01, faisceau occipito-frontat.
RC,radiations de la calotte.-S, scissure de Sylvius. S.')'<y,substance grise de l'aqueduc de
Sylvius. Sge, substance grise sous-6lendymairc.- Sli, substance innominée de Reichert. -
T,, T ? première et deuxième circonvolutions temporales. - T{fa, pilier antérieur du trigone.
57 r
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
I c. 297. Coupe horizontale microscopique E, comprenant les deux tiers antérieurs
de l'hémisphère droit et passant par la ligne E de la figure 294. Méthode de Pal.
3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de 12 diamètres.
AJI, avant-mur. Cge, corps genouillé externe. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de
la capsule interne. CII, commissure de Meynert. - cxe, colliculus du noyau caudé.
coa, commissure ;intérieure. - Epa, espace perforé antérieur. - ? troisième sillon frontal
ou incisure en II. f4, sillon olfactif. - fAc, libres d'association externes de Meynert.
Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. Il, libres
tangentielles. -Fu faisceau uncinatus. - le, lame cornée et fibres du taenia, scmi-circularis.
- Ln, locus niger. ma, sillon marginal antérieur. - mF, (Gr), partie orbitaire de la face
interne de la première circonvolution frontale (gyrus reclus). mp, sillon marginal posté-
rieur. Nui, noyau du moteur oculaire commun. - NZ.3, putamcn. - Nil, noyau rouge. -
oF,, oF,, partie orbitaire des première et troisième circonvolutions frontales. - P, étage infé-
rieur ou pied du pédoncule cérébrale. - PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral.
- Rm, ruban de Reil médian. Rôle, racine olfactive externe. - Itolm, radiations olfactives
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 373
certain nombre de fascicules fortement colorés, un peu ondulés, qui traversent
la partie inférieure du corps strié (CNC) et appartiennent aux radiations olfactives
profondes (Rolm). Les unes se dirigent en arrière et en dehors pour se rendre dans
le cerveau intermédiaire ; les autres, groupées en fascicules sectionnés transversa-
lement à leur axe, viennent très probablement du trigone olfactif; elles s'infléchis-
sent dans les coupes plus inférieures pour traverser d'avant en arrière la substance
perforée antérieure (Epa).
En dehors de ces radiations olfactives profondes (Rolm) on trouve des amas
de substance grise, limités en avant par les orifices vasculaires des artères lenli-
culo-slriées. Ces amas gris appartiennent à la partie horizontale et morcelée de
l'avant-mur (AM), et s'unissent en dedans à la tête du noyau caudé (CNC). Ils sont
séparés par des fibres nettement parallèles, fortement colorées par l'hématoxy-
line et disposées en gros fascicules, que l'on voit s'irradier en avant dans la partie
orbitaire les première et troisième circonvolutions frontales (oF uoF 3)' En arrière
elles se réunissent en un épais faisceau, situé dans la capsule externe (Ce) en
dehors du putamen (NL3), faisceau que l'on peut suivre jusqu'au niveau de la
corne sphénoïdale. Ces fibres appartiennent au faisceau uncinalus (Fu). Le faisceau
longitudinal inférieur (Fli) s'entre-croise en avant avec le faisceau uncinatus (Fu)
en arrière (NI,) avec les radiations thalamiques (RTh), et il est limité en dehors
par les fibres d'association propres du sillon, marginal postérieur de l'insula (mp).
Entre le putamen (NL3) et la corne sphénoïdale, on trouve : 1° une couche
épaisse de fibres enchevêtrées (Cirl), qui appartiennent aux fibres de projection
du lobe temporal et qui passent sous le noyau lenticulaire ; 2° les fibres du loen.ia
scmi-circularis situées dans la lame cornée (le), faciles à reconnaître grâce il leur
faible coloration.
Dans la substance grise du tuber cinereum (Te), on trouve en arrière de la ban-
delette optique (II) la commissure de Meynert (CM) et en avant du pied du pédon-
cule cérébral (P), le ganglion du tubercule mamillairc latéral (Tml). De ce ganglion
partent des fibres qui contournent la partie antéro-interne du pied du pédoncule
cérébral (P), puis se portent en arrière et en dehors entre le locus nigel' (Ln), le
slralumintermedium (Stri) et le noyau l'auge (NIt), pour entrer dans la constitution
du ruban de Reil médian (Rm); c'est le pédoncule du tubercule mamillaire latéral
(PTrnl). En dedans du noyau rouge (NR) se trouve le faisceau longitudinal posté-
rieur (Flp), le noyau et les fibres radiculaires de la troisième paire (Nm).
Coupe F (fig. 298), passant par la ligne F de la fig. 294.
Cette coupe qui appartient il la même série de coupes que les trois
précédentes, passe au-dessous du lobe frontal et n'intéresse que le lobe tem-,
pond, le noyau amygdalien (NA) et la corne sphénoïdale (Vsph).
Le noyau amygdalien (NA), qui fait saillie dans la corne sphénoïdale (Vsph), se
présente sous l'aspect d'un noyau ovalaire, sillonné par un certain nombre de
libres radiées et uni en dedans à l'écorce de la circonvolution du crochet (U), dont
il n'est séparé que par quelques rares fibres à direction langentielle. En haut
et en dehors, le noyau amygdalien (NA) est sillonné par un certain nombre de
moyennes ou profondes. - RTh, radiations thalamiques de Gratiolet. - sB, strie externe de
Baillarger. - SI, seuil de l'insula. - Sli, substance innominée de Reichert. - Stri, stratum
intermedium du pédoncule cérébral. - T,, première circonvolution temporale. - Tc, tuber
cinereum. - 7'nt, tubercule mamillaire. - 7'n ? tubercule mamillaire latéral. - Tol, tulcrcule
olfactif. - U, circonvolution du crochet.
576 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
gros fascicules qui morcellent sa partie externe, ainsi que la partie contiguë de
l'avant-mur (AM) uni à l'écorce temporale. Ces gros fascicules appartiennent soit
au faisceau longitudinal inférieur (Fli), soit au faisceau uncinatus (Fu). Le fais-
ceau longitudinal inférieur (Fli) intéressé au niveau du plancher de la corne splté-
noïdale (Vsph), est bifurqué en arrière; il est soulevé par les fibres d'association
du fond du sillon collatéral et se trouve sectionné obliquement. En avant il con-
tourne les radiations llaalanaiqucs(IT1), s'enchevêtre en partie avec elles, embrasse
le noyau amygdalien. (NA) et s'irradie dans l'écorce adjacente. Les faisceaux qui
sillonnent les parties morcelées de l'avant-mur (AM) appartiennent au faisceau
uncinalus (Fu). En dedans des radiations thalamiques (RTh) on trouve les derniers
vestiges du tapetum (Tap) et de la substance grise sous-é}iCl1dymaire (Sge). Celle
dernière s'épaissit notablement au voisinage du noyau amygdalien (NA). Les
radiations thalamiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli) sont tra-
versés par des fibres qui s'irradient dans la crête de la première circonvolution
temporale (Tj) et qui appartiennent au tapetum (Tap). En dehors des couches
Fic. -n8. - Coupe horizontale microscopique F, du lobe temporal droit, passant par la
ligne F de la figure 294. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés
11 un grossissement de 12 diamètres.
Alv, alvéus. - AM, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution godronnée.
ds, diverticule du subiculum. Epa, espace perforé antérieur. - Fli, faisceau longitudi-
nal inférieur.- Fu, faisceau uncinatus. H(L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième
circonvolution limbique. h, sillon de l'hippocampe. - Gnts, lame médullaire superficielle.
NA, noyau amygdalien. - RTh, radiations thalamiques de Gratiolct. - Sge, substance
grise suus-chendymairc. - sa, stratum lacunosum. - Ti, T2, première et deuxième circonvo-
lutions temporales. - l,, sillon parallèle. - Tap, tapetum. - U, circonvolution du crochet.
- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. j77
sagittales, la masse blanche du lobe temporal comprend l'intime enchevêtrement
des fibres d'association et de projection.
La paroi interne de la corne sphénoïdale (Vsph) est formée par la corne d'A nc-
mon (CA) doublée de la circonvolution godronné (Cg). La corne d'Ammon (CA) est
intéressée au niveau de trois digitations. Elle est doublée du côté du ventricule
par l'alvéus (Alv) formé de deux couches de fibres : l'une épaisse, fortement colorée
contient les fibres du trigone cérébral; l'autre située en dedans constitue une cou-
che de fibres lâches et peu colorées, particulièrement épaisse au niveau du subi-
culum (H[L=]) et de l'extrémité postérieure de la circonvolution du cnoclael (U) : ces
fibres correspondent aux fibres d'association de la région, en particulier au faisceau
postérieur du cingulum. Les fibres tangentielles de la circonvolution de l'hippocampe
(H[L=]) s'épaississent considérablement au niveau du subiculum, où elles forment
la couche réticulée d'Arnold (Lms). Arrivée au niveau du fond du sillon de l'hippo-
campe (h), elles se dédoublent en deux couches, la lamina involuta de la corne
,l'c11nllwn et le stratum lacunosmn (Sll). Cette dernière couche est particulièrement
riche en fibres fortement colorées. Ces deux couches de fibres tangentielles appar-
tiennent à la couche moléculaire de la corne d'Ammon (CAi et suivent toutes les
digilalions de cette dernière. Séparées l'une de l'autre dans toute l'étendue de la
corne lLlmnlOn, elles se réunissent en avant (1(,, la cii-co) ? volt(tio)i godronnée (Cg) et
se continuent avec les fibres tangentielles de la circonvolution du crochet (U). La
circonvidulion godronnée (Cg) est donc, sur cette coupe, complètement séparée
de la corne cLllll1ll011 (CA) ; elle est intéressée en effet dans le fond de l'eyr £
antérieure du sillon de l'hippocampe (h), au-dessous de la bandelette de ? MtH'.
III. COUPES HORIZONTALES MICROSCOPIQUES Sériée
LA PARTIE SUPERIEURE DU TRONC ENCEPHALIQUE (CAP-
SULE INTERNE, RÉGION SOUS-OPTIQUE ET PÉDONCULE
CÉRÉBRAL).
Les 1 5 coupes horizontales suivantes font partie d'une série de 390 coupes
pratiquées de haut en bas sur un hémisphère gauche, depuis le centre
ovale jusqu'au pédoncule cérébral et colorées par la méthode de Weigert.
Ces 13 coupes qui ne sont pas équidistantes (voy. fin. de repérage 299)
- on[ été choisies de façon à montrer les apparences diverses sous lesquelles
apparaissent les masses centrales de l'hémisphère, examinées à différentes
hauteurs. -
Coupe n° 1 (lig. 300) passant par la ligne 1 de la fig. 299.
Celte coupe intéresse le centre ovale (CO) et passe par la partie supé-
rieure de la première circonvolution limbique (L,), le cingulum (Cing), les
radiations du corps calleux (RCc) elle pied de la couronne rayonnante (pCR).
Celte coupe intéresse la première circonvolution limbique (L,) dans presque
toute son étendue; elle sectionne en outre le fond des sillons et la partie pro-
fonde de la plupart des circonvolutions de la région moyenne de la face
externe de l'hémisphère. D'arrière en avant, nous rencontrons le sillon illta-
lranir-lal (ip), la deuxième ,.il'COIIVO{lItÎOII ])(/l'iétale (P2)' la circonvolution pariétale
ascendante (Pa), le fond de la scissure, de Rolando (R), la circonvolution frontale
37
578
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
ascendante (Fa), le fond du sillon ]Jl'é-l'olandique inférieur (pri), les troisième et
deuxième circonvolutions frontales (F3, F.,). A la face interne, la première circonvo-
lution limbique (L,) est limitée en avant et en arrière par le sillon calloso-
marginal (cm,cm').
De l'écorce cérébrale émanent un grand nombre délires radiées qui pénè-
trent toutes dans la masse blanche; celles qui proviennent du fond des sillons
et des parties avoisinantes forment les fibres d'association courtes; elles doublent
le fond de tous les sillons d'une couche de fibres parallèles, d'autant plus régu-
lière et d'autant plus épaisse, que la section se rapproche davantage du plan
perpendiculaire au grand axe de la circonvolution. Les fibres qui proviennent des
crêtes des circonvolutions pénètrent profondément dans la masse blanche, et
peuvent être suivies sur une assez grande étendue; tel est le cas en particulier
pour les fibres des circonvolutions frontale (Fa) et pariétale ascendantes (Pa). A la
face interne, la couche des courtes fibres d'association qui double les fonds des
sillons ou fibres en U est moins épaisse, il en est de même des fibres radiées des
crêtes des circonvolutions, qui se perdent dans la masse des fibres blanches, dès
qu'elles ont dépassé le fond des sillons. La partie externe et postérieure de la
masse blanche est formée sur cette coupe par des fibres il trajet extrêmement
complexe, enchevêtrées, et s'entre-croisant dans toutes les directions, de telle
sorte, qu'il devient absolument impossible d'y suivre non seulement quelques
fibres, mais même des groupes de fibres.
Dans la partie centrale seule de la coupe, il existe de véritables faisceaux de
fibres, plus ou moins nettement circonscrits; ainsi, on trouve dans la première
circonvolution limbique (L,) et en dehors d'une mince couche de fibres propres
à cette circonvolution, un volumineux faisceau qui se dirige d'avant en arrière,
et dont les extrémités se perdent dans la niasse blanche du lobe limbique. Ce
faisceau, fortement coloré par l'hématoxyline, constitue le cingulum (Cing), qui
lic. 299. - Partie moyenne de la face interne de l'hémisphère gauche avec lignes de
repère pour les coupes horizontales microscopiques de la capsule interne. (Gran-
deur naturelle.)
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
379
est toujours séparé de l'écorce, par une couche plus ou moins mince de fibres
d'association courtes. En dehors du cingulum, on trouve un second faisceau vo-
lumineux, épais, formé en grande partie de libres qui se dirigent transversalement,
de dedans en dehors, et qui s'entre-croisent sous des angles plus ou moins aigus.
Ces libres constituent les radiations du corps calleux(RCc); elles sont nette-
ment délimitées en dedans, par le ci7guluia.(Cing) et par les fibres enchevêtrées
de la musse blanche, dont elles se distinguent par leur direction et leur coloration
plus foncée. En dehors, les limites des radiations calleuses sont beaucoup plus
lm. : 300. Coupe horizontale microscopique, n° 1, passant par la ligne 1 de la
ligure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. Les coupes de cette série ont été pratiquées sur un hémi- i-
sphère gauche. Cette coupe passe à la même hauteur que la coupe macroscopique de
la figure 219. ''
Cc, corps calleux. - Cing, cingulum. - cm, sillon calloso-marginal. cm', partie verti-
cale du sillon calloso-marôinal. - F" F3, deuxième et troisième circonvolutions frontales.
/i, fi- premier et deuxième sillons frontaux. - Fa, circonvolution frontale ascendante.
fpL,, libres propres de la première circonvolutionjlimbique. ip, sillon inter-pariétal. i ! , pre-
mière circonvolution limbique. - Pi, circonvolution pariétale inférieure. l'a, circonvo-
lution pariétale ascendante. pCR, pied de la couronne rayonnante. PrC, précunéus.
pri, sillon pré-rolandique inférieur. R, scissure de Rolando. - RCc, radiations du corps
calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire.
580 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
diffuses ; elles dissocient en effet de volumineux fascicules de fibres coupés
perpendiculairement à leur axe, et qui appartiennent au. pied de la couronne
rayonnante (pCR). On peut suivre les radiations calleuses presque jusqu'aux con-
fins du pied de la couronne rayonnante, au delà elles se perdent dans la couche
des fibres d'associafion..A la partie moyenne des radiations du corps calleux, il
existe un espace clair, au niveau duquel les fibres calleuses moyennes s'inflé-
chissent pour se porter en arrière et en dedans. L'espace clair correspond à la
substance grise .s'OM.'f-c/</ ? H6t ! )'e (Sge) qui tapisse la voûte du ventricule latéral
au niveau de son angle externe. Lorsqu'on étudie la région sur des coupes verlico-
transversales (voy. fig. 3S 1 ), on se rend très bien compte de l'inflexion que subis-
sent les fibres calleuses au niveau de l'angle externe du ventricule latéral, avant de
s'entre-croiser au niveau du pied de la. couronne rayonnante avec les fibres de pro-
section. Comme la voûte du ventricule latéral décrit une courbe, on comprend
pourquoi sur cette coupe, tangente à la voûte du ventricule, la substance grise
sozt.c-r%per7cl,znaire (Sge) n'est intéressée qu'à sa partie moyenne.
La troisième couche de fibres différenciées sur cette coupe est formée par
les libres du pied de la couronne rayonnante (pCR). Ces libres sont toutes
coupées perpendiculairement à leur axe, et groupées en fascicules. Leurs limites
internes, formées par de gros fascicules de fibres, correspondent assez exacte-
ment à une ligne droite antéro-postérieure, limitant en dedans les radiations cal
le lises (RCc) et la substance ! Jl'ise sOlls-l;pwdymaÏ/'e(Sge). Au sur et à mesure que
l'on se porte en dehors, les fascicules du pied de la couronne rayonnante devien-
nent de plus en plus petits, puis se perdent sans limites précises dans l'enche-
vêtrement de la masse blanche sous-corticale. Ces fascicules sont séparés les uns
des autres par les radiations calleuses dont la direction est transversale.
Nous trouvons donc en résumé sur cette coupe ne 1 (lig. 300) qui intéresse le
centre ovale de Vieussel1s, trois faisceaux nettement délimités el caractéristiques
par la direction de leurs fibres : en dedans le cingulum (Cing) avec ses libres il
direction antéro-postérieure, en dehors les fibres du pied de la couronne rayon-
nante (pCR) à direction verticale, et qui se présentent sur cette coupe sous forme
de faisceaux de fibres coupés en travers. Entre le cingulum et le pied de la cort-
ronne rayonnante, se trouve la troisième couche ou couche moyenne, constituée
par les radiations du corps calleux (RCc) sectionnées parallèlement il leur direc-
tion, et qui se dirigent transversalement de dedans en dehors; nettement déli-
mitées en dedans d'avec les fibres du cingulum, les radiations calleuses s'enlre-
croisent en dehors à angle droit avec les fibres dupied de la couronne rayonnante
et leur limite externe se confond avec celle de cette dernière.
Coupe n" 2 (fig. 301), passant par la ligne 2 de la ligure 299.
Cette coupe passe par la substance grise sous-épendymaire (Sge) qui
tapisse l'angle externe du ventricule latéral (VI) est par la partie inférieure
de la première circonvolution limbique (LI),
Les circonvolutions de la face, externe ne présentent rien de particulier
à noter. Le fond du sillon inter-pariétal (ip) a en partie disparu. La circonvolu-
tiou pariétale ascendante (Pa) s'est fusionnée avec la deuxième circonvolution
pariétale (P.,). La circonvolution frontale ascendante (Fa) et la troisième circon-
volution frontale (F3) sont au contraire nettement délimitées par le sillon pré-
rolandique inférieur (pri). La première liîiiljl'(Iiip (1,,) présente au
- COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 581
' niveau de sa partie moyenne un aspect un peu particulier; elle est inégalement
subdivisée par un sillon qui correspond au sinus ou. ventricule du corps calleux
. (sec). -La mince lamelle grise externe appartient au tsema tecta (tec), la large
lame interne à l'écorce limbique (Ll). Le long du sinus du corps calleux (sec), on
trouve une mince couche de fibres sectionnées parallèlement et qui appartien-
nent aux fibres tangentielles (ft) de cette écorce atrophiée.
Fin. 301. - Coupe horizontale microscopique, n° 2, passant par la ligne 2 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un gros-,
sissement de .12 diamètres.
. Ce,- corps calleux. Cing, cingulum. cm, sillon calloso-marginal. T Fa, Fa, deuxième
et troisième circonvolutions frontales.Fn, circonvolution frontale ascendante.- f-2, deuxième
sillon frontal. - ft, fibres tangentielles du tænia tecta. ip, sillon inter-pariétal. L,, pre-
mière circonvolution limbique. - OF, faisceau occipito-frontal. - P2, deuxième circon-
. volution pariétale. Pa, circonvolution pariétale ascendante. - pCR, pied de la cou-
. - ronne rayonnante. PrC, précunéus. - ju''t, sillon pré-rolandique inférieur. - prs, sillon
pré-rolandique supérieur. - R, scissure de Rolando. - RCc, radiations du corps calleux. -
sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire. tec, taenia tecta.
582 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le tænia tecta (tec) est doublé par une couche de fibres parallèles, il direction
antéro-postérieure, fortement colorées par l'hématoxyline, et qui appartiennent
au cingulum (Cing). Très mince il sa partie moyenne où il est refoulé par les
radiations du corps calleux, le cingulum s'épaissit en avant et en arrière, au niveau
du point où il contourne les parties antérieure et postérieure du sinus du corps
calleux (scc) ; à ce niveau il se confond avec les fibres enchevêtrées de la masse
blanche sous-corticale.
Les radiations calleuses (RCc) ont changé d'aspect; prises dans leur
ensemble, elles se présentent toujours sous la forme d'un faisceau large il sa partie
moyenne, effilé à ses extrémités, nettement délimité du cingulum en dedans au
niveau de sa partie moyenne, et de l'enchevêtrement des fibres sous-corticales,
à ses extrémités antérieure et postérieure. En dehors elles sont limitées par la
substance grise sous-épendymaire (Sge) qui a augmenté de volume. En avant et en
arrière, les radiations calleuses contournent la substance grise Il-(' et
s'infléchissent en dehors et en arrière, comme elles s'infléchissaient sur la coupe
précédente, puis dissocient les fibres du pied de la couronne rayonnante (pCR)
comme précédemment.
Le pied de la couronne rayonnante (pCR) est formé de deux ordres de
fibres. La moitié postérieure, qui correspond aux circonvolutions rolandique
(Fa,Pa), est formée de gros fascicules de libres sectionnées transversalement et
sillonnées par les radiations calleuses (RCc). Les rapports de celte, moitié posté-
rieure du pied de la couronne rayonnante sont variables. En avant, elle est séparée
des radiations calleuses par toute l'épaisseur de la substance grise sous-éjiendymaire
(Sge). En arrière, elle entre en connexion intime avec les radiations calleuses,
dont les fibres la sillonnent en se dirigeant transversalement de dedans en dehors.
La moite antérieure du pied de la couronne rayonnante (pCK) présente un
aspect particulier. Immédiatement en dehors de la substance grise sous-épen-
dymaire (Sge), on trouve de gros fascicules de libres il direction antéro-posté-
rieure et sectionnés parallèlement il leur axe : ces fibres appartiennent au fais-
ceau occipito-frontal (OF), qui longe l'angle antéro-externe du noyau caudé (NC),
dissocie les gros fascicules de fibres du pied de la couronne rayonnante de cette
région, et les refoule en dehors, où elles s'entre-croisent avec les radiations
calleuses. Les confins du pied de la couronne rayonnante sont aussi mal accusés
sur cette coupe que sur la coupe précédente. Ses fascicules de fibres de-
viennent de plus en plus petits, il mesure que l'on se porte en dehors, et se
perdent insensiblement dans la masse blanche sous-corticale non différenciée.
Coupe n° 3 (fig. 302), passant par la ligne 3 de la ligure 299.
Cette coupe passe par la partie supérieure du noyau caudé (NC), le
tronc du corps calleux (Ce), le pied de la couronne rayonnante (pCR) et le
ventricule latéral (VI).
De l'écorce des circonvolutions de la face externe, on n'aperçoit sur cette
coupe que celle qui double le fond du sillon pré-rolandique inférieur (pri) et la
branche postérieure de la scissure de Sylvius (S[p]).
A la face interne, la coupe intéresse le tronc du corps calleux (Ce) dans sa partie
supérieure. L'écorce grise de la première circonvolution limbique (L,) se réfléchit
au niveau du sinus du corps calleux (sec), puis s'amincit et s'effile, pour former
le ta : nia tecta (tec). Dans le tronc du corps calleux, on trouve deux îlots de sub-
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
a83
stanee grise à direction antéro-postérieure, et qui appartiennent à cette partie
de l'écorce rudimentaire et avortée, qui constitue les nerfs de Lancisi (NL). -
La masse des fibres d'association est toujours extrêmement considé-
rable ; les faisceaux différenciés se délimitent cependant mieux que sur les
Fie. 302. - Coupe horizontale microscopique, n° 3, passant par la ligne 3 de la figure 299.
Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe passe à la même hauteur que la coupe macroscopique de
la figure 220.
Arc, faisceau arqué. Cc, corps calleux. - Cing, cingulum en : , sillon calloso-margi-
nal. - F3, troisième circonvolution frontale. Fa, circonvolution frontale ascendante.
Fie, fibres lenticnlo-candees. ft, fibres tangentielles du Uenia tecta. - L,, première circon-
volution limbique. - NC, noyau caudé. NL, nerf de Lancisi. - OF, faisceau occipito-
frontal. P», deuxième circonvolution pariétale. - put, circonvolution pariétale ascendante.
- pCR, pied de la couronne rayonnante. -- PrC, précunéus. - pri, sillon pré-rolandique
inférieur. - RCc, radiations du corps calleux. S(p), fond de la branche postérieure de la
scissure de Sylvius. - sec, sinus du corps calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire.
- Srlé, substance grise sous-épendymaire, au niveau de l'angle postéro-externe du ventricule
latéral. - tec, toenia tecta. VI, ventricule latéral.
584 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
coupes précédentes, grâce à l'apparition d'un certain nombre de fibres il direc-
tion antéro-poslérieure qui appartiennent au faisceau arqué, ou longitudinal
supérieur de l3rcrdacla (Arc). En dedans, le cingulum (Cing) se réduit à deux petits
faisceaux qui entourent le sinus du corps calleux (sec), et qui se différencient
très nettement des fibres calleuses, grâce à leur direction.
Le corps calleux (Cc) présente un aspect qui varie, suivant qu'on considère
le tronc (Ce) ou les radiations du corps calleux (RCc). Le tronc (Ce) forme la
paroi interne du ventricule latéral (VI), et il est recouvert à ce niveau par une
mince couche épendymaire. Il est constitué, en grande partie, par des fibres
sectionnées parallèlement et disposées en faisceaux qui se dirigent transver-
salement en dehors. Entre ces faisceaux, on aperçoit un assez grand nombre de
fibres sectionnées obliquement, voire même perpendiculairement, et qui sont
d'autant plus nombreuses, que l'on se rapproche davantage de la paroi, ventre-
culaire du tronc du corps calleux. Sur la ligne médiane, au voisinage du nerf de
Lancisi (NL), les fibres sont toutes coupées parallèlement et s'entre-croisent
sous un angle plus ou moins aigu. Cette différence d'aspect tient à un accident
de durcissement de la pièce. Le tronc du corps calleux s'est affaissé dans la cavité
ventriculaire comme le montre par exemple, la figure 381 : la coupe actuelle (n° 3,
fig. 302) sectionne parallèlement à leur longueur les fibres des couches super-
ficielles et perpendiculairement à leur axe les fibres des couches profondes du
corps calleux. La section de ces fibres à direction ascendante explique ainsi
l'aspect, si singulier au premier abord, que présente sur cette coupe hori-
zontale le tronc du corps calleux. Les fibres sectionnées verticalement, très nom-
breuses au niveau de la paroi épendymaire du tronc du corps calleux, diminuent,
graduellement au sur et à mesure que l'on se porte vers l'extrémité postérieure
du ventricule latéral (VI). Elles font place peu à peu aux fibres exclusivement
transversales des radiations du corps calleux (RCc). Celles-ci se portent transver-
salement en dehors, et s'entre-croisent avec les fibres du pied de la couronne
rayonnante (pCR), mais l'entre-croisement, est ici beaucoup moins net qu'il ne
l'était sur les coupes précédentes (nos 1 et 2, lig. 300 et 301 ) ; il ne se voit en effet
avec beaucoup de netteté, qu'au niveau de l'extrémité antérieure du ventricule
laté)al(VI), immédiatement en avant de la substance grise s01ts-épcndymail'e (Sge).
Le noyau caudé (NC) est intéressé sur une assez grande étendue dans le
sens antoro-postérieur. Il est limité, en avant et en arrière, par une sorte de
capuchon formé par la substance grise .MM.<-e) ! 6/))ta ? e (Sge) qui double les
angles latéraux du ventricule et qui recouvre d'une mince couche le noyau
caudé. La face interne du noyau caudé est lisse et assez régulière. Sa face externe
est irrégulière, et donne naissance il un certain nombre de promontoires de
substance grise, dont les dimensions s'accentueront sur les coupes plus infé-
rieures, et qui se dirigent tous vers la partie supérieure du noyau lenticulaire,
reste au-dessous de la coupe. Dans le noyau caudé naissent des libres disposées
en fascicules, sectionnées soit perpendiculairement, soit obliquement, et qui se
colorent moins intensivement par la méthode de W(igert que les fibres appartenant
il d'autres faisceaux. Grâce il cette différenciation, on peut suivre des libres pâles,
peu riches en myéline, dans le pied de la couronne rayonnante (pCR), pied qui i
bientôt va constituer la capsule interne. Ces fibres, sectionnées obliquement, se
dirigent presque toutes en dehors et s'entre-croisent avec des fibres fortement
colorées, à direction verticale, qui appartiennent il la couronne rayonnante (pCR). ).
Nous désignerons les libres pâles, peu riches en myéline, sous le nom de fibres
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. Ma
lCi/liwlo-caudl ! cs (Fie). Elles paraissent appartenir, en effet, au système des fibres
intrinsèques du corps strié et relient dans toute la hauteur de la capsule interne, le
noyau caudé au noyau lenticulaire, Au niveau de la grosse extrémité du noyau
caudé, ces fibres Ümticulo-caudécs s'entre-croisent avec le faisceau occipilo-
frontal (OF), faisceau à direction sagittale, qui borde l'angle externe du f'tt-
tricule latéral (VI) et constitue un faisceau d'association reliant le lobe occipital
au lobe frontal. Le long de la face externe du noyau coudé, on trouve entre les
fibres lenliculo-caudées, le système de fibres de projection qui constitue le pied
de la couronne rayonnante (pCR), système qui s'étend du noyau caudé yÉS 1
ceau arqué de BUl'dach (Arc) et qui dépasse dans le sens tntéro I)o.um
limites du ventricule latéral (VI).
Coupe n° 4 (fig. 303), passant par la ligne de la figure 299.
Cette coupe passe parla partie moyenne du tronc du corps calleux (Ce),
par le ventricule latéral (VI) et l'extrémité supérieure de la couche
optique (Th.)
L'écorce est représentée -IL la face externe par un petit fond de sillon qui
appartient à l'extrémité postérieure du sillon marginal postérieur de l'insula [ni]})
et il la face interne, par l'écorce de la première circonvolution limbique (L,) et le
l[('nia tecta (tec).
La couche de fibres non différenciées qui forme le centre ovale (CO) et qui
constitue tout le tiers externe de la coupe, appartient à la masse blanche de
l'opercule sylviGn. Cette coupe passe en effet par l'opercule ; les coupes suivantes
intéresseront le sillon marginal supérieur de l'insula, puis les circonvolutions de
l'insula.
Le faisceau arqué (Arc), qui limite la masse blanche de l'opercule en dedans,
est facilement reconnaissable grâce à la direction antéro-postérieure de ses libres ;
il délimite nettement le système des fibres d'association, d'avec le système des fibres
de projection qui occupe la partie moyenne de la coupe.
Le corps calleux (Ce) est intéressé dans une très grande étendue. Il est formé
surtout de libres qui se dirigent transversalement de dedans en dehors et qui
occupent tout le tiers interne de la préparation. Entre les faisceaux de libres
transversales, on aperçoit un certain nombre de fibres sectionnées obliquement
et dont quelques-unes affectent une disposition en tourbillon; ces dernières sont
surtout abondantes le long d'une ligne antéro-postérieure, qui passe par la
moitié antérieure du corps calleux et correspond il la ligne d'insertion du septum
lucidum, (iSl). Comme sur les coupes précédentes, les radiations calleuses ())Cc')
contournent en avant la substance grise sous-épendymaire du ventricule latéral
(Sge) et dissocient les libres du faisceau occipito-frontal (OF), ainsi que celles
du pied de la couronne rayonnante (pfft). En arrière, les fibres calleuses sont net-
lemenl séparées des fibres de projection , qui appartiennent déjà, dans celte
région, aux couches sagittales du lobe occipito-pariélal.
Sur celle coupe et sur toutes celles qui suivront, le noyau caudé (NC) est
sectionné deux fois; une fois au niveau de sa lèlr. (NC), une seconde fois au
niveau de sa queue (NC'). En avant et en arrière, au niveau des angles du ventricule
latéral (VI), la tète et la queue du noyau caudé sont recouvertes par une couche
de substance grise sous-I}¡iend ! Jlnail'e (Sge), particulièrement épaisse en avant.
Celte couche s'eflile en dedans pour tapisser toute la face ventriculaire du corps
586 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
calleux. Dans la tête (NC) et dans la queue du noyau caudé (NC'), on voit un assez
grand nombre de faisceaux de fibres, sectionnées obliquement ou perpendiculai-
rement, faiblement colorées par l'hématoxyline et qui abondent surtout au niveau
du bord externe de la tête du noyau caudé (NC). Ces libres appartiennent aux
fibres lenliculo-caudées (Fielc), se portent en dehors et traversent la capsule interne z
(Cia, Cip), pour se rendre dans les îlots de substance grise qui relient le noyau
caudé (NC, NC') au noyau lenticulaire (NL3) et qui sillonnent, sur cette coupe,
toute l'étendue de la capsule interne.
Entre la tête et la queue du noyau caudé, on trouve la couche optique (Th)
dont les dimensions sont encore réduites; elle est recouverte par une couche
dé fibres enchevêtrées, à direction onduleuse, qui se porte, soit de dehors
en dedans, soit d'avant en arrière et constitue le stratum zonale de la couche
optique (ThLa couche optique est limitée en dehors par des îlots de
substance grise, qui appartiennent à la zone réticulée ou grillagée d'¡11'11f11cl
(Zr); ils sont séparés les uns des autres par de gros fascicules de fibres qui
pénètrent dans la couche optique (Th), où ils forment soit le stratum zonale
(strz), soit les fibres radiées que nous retrouverons sur des coupes plus infé-
rieures.
Le pied de la couronne rayonnante commence sur cette coupe il former la
capsule interne (Cia, Cip). Au point de vue des rapports que la capsule interne
affectera avec les corps opto-striés, la coupe actuelle et la suivante (fi. 304)
peuvent être considérées comme appartenant à des régions de transition entre
le pied de la couronne rayonnante et la capsule interne proprement dite, telle que
cette dernière se présente sur les coupes n° 6 et suivantes (fig. 305 il 308). Sur
la coupe actuelle, la capsule interne présente en effet il peu près la même largeur
que le pied de la. couronne rayonnante de la coupe n° 3 (fig. 302). Elle s'étend
du bord externe du noyau caudé (NC)et du thalamus (Th), jusqu'au faisceau arqué
de Iturdach (Arc), et se continue insensiblement en avant et en arrière, avec la
masse des libres non différenciées du lobe frontal et du lobe occipilo-pariélal.
.. Sur cette coupe n° 4 (fin. 303) la capsule interne (Cia, Cip) se confond en
dehors avec la partie supérieure de la capsule externe (Ce). Elle est sillonnée
d'un grand nombre d'îlots de substance grise, étroits et lancéolés, qui se dirigent
transversalement en dehors, et qui appartiennent aux ponts de substance grise,
qui relient la face inférieure du noyau caudé (NC) à la face supérieure du troisième
segment du noyau lenticulaire (NLJ)'
Les fibres de la capsule interne présentent un aspect particulier, suivant
qu'elles appartiennent il son segment caudé ou à son segment thalamique. Les
fibres du segment caudé ou segment antérieur de la capsule interne (Cia) sont
toutes sectionnées obliquement, et se dirigent toutes d'avant en arrière et de
dehors en dedans. Elles appartiennent essentiellement au système de pi'Ojec-
tion col'iico-lhalrlliliqlle, et sur les coupes plus inférieures, on les voit s'irradier
dans l'extrémité antérieure de la couche optique (Th) (fig. 30.1 il 308). A coté de
ces fibres thalamiques on trouve les libres lenliculo-caudées (Fie), peu riches en
myéline, et sectionnées également, soit parallèlement à leur longueur, soit sous
un angle très oblique.
Les fibres du segment thalamique ou segment postérieur de la capsule interne
(Cip) sont de deux ordres. Ici on trouve un grand nombre de libres fortement
colorées par l'hématoxyline, sectionnées parallèlement il leur longueur, et qui se
portent transversalement de dehors en dedans, pour s'entre-croiser en abordant
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
587
la zone réticulée (Zr), sous forme de gros fascicules qui pénètrent tous dans la
couche optique (Th) ; ces fibres appartiennent à la couronne rayonnante de la couche
optique. On y trouve, en outre, des fibres pâles, peu colorées, a direction transver-
sale ou oblique, appartenant au système des fibres lenliculo-caudées (FIe) et qui se
trouvent souvent accolées le long des ponts de substance grise. Mais, à côté de ces
fibres nettement transversales, on trouve dans le segment, postérieur de la capsule
FiG. 303. Coupe horizontale microscopique, n° 4, passant par la ligne 4 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés a un grossis-
sement de 12 diamètres. Cette coupe passe ¡\ peu près a la même hauteur que la coupe
macroscopique de la figure 221.
Arc, faisceau arqué. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cia, segment anté-
rieur de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - CO, centre
ovale. Fie, fibres lenticulo-caudecs. ft, libres tangentielles du ttenia tecta. iSI, inser-
tion du septum lucidum. L,, première circonvolution limbique. - le, lame cornée et
t : enia semi-circularis. - mp, sillon marginal postérieur. - NC, tête du noyau caude. -
NC', queue du noyau caudé. - NL3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen).
- 01',faisccau occipito-frontal.-pCR, pied de la couronne rayonnante. - RCc, radiations du
corps calleux. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps calleux. -
Sge, substance grise sous-epcndymairc. Sgé, substance grise sous-épendymaire, au niveau
de l'angle postro-caternc du ventricule latéral. - tec, tænia tecta. - Th(strz), thalamus re-
couvert par le stratum zonale. - T'l, ventricule latéral. - Zr, zone réticulée ou grillagée.
588 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
interne (Cip) des fibres sectionnées perpendiculairement à leur longueur, qui se
présentent par conséquent sous forme d'un fin pointillé, et qui se groupent en
fascicules entourés par les fibres à direction horizontale. Ces fibres verticales
font suite aux fibres de même direction du pied de la couronne rayonnante (pCR)
des coupes précédentes, et appartiennent au système de projection qui se rend
soit aux régions thalamiques inférieures, soit aux régions pédonculaires; or, ces
dernières fibres appartiennent presque toutes au système du faisceau pyramidal.
Dès la première apparition de la capsule interne au niveau des zones de tran-
sition (fig. 303 et 304), on voit donc se dessiner très nettement la différence
d'aspect du segment antérieur (Cia) et du segment postérieur (Cip) de celte capsule.
Le genou qui sépare ces deux segments est il peine indiqué sur celte coupe (n° 3,
fit('. 303); il doit être cherché, sur le prolongement d'une ligne transversale,
passant par la lame cornée (le). Au sur et à mesure que la couche optique (Th)
grossit et que le noyau lenticulaire se développe, le genou de la capsule interne
s'accentue, ainsi qu'on le verra sur les coupes suivantes.
En arrière de la couche optique (Th), au niveau de la queue du noyau caudé (NC'),
les fibres de la capsule interne sont presque toutes sectionnées parallèlement. Ces
fibres viennent du lobe a ? e<o-occ)t/'7/et appartiennent au système de projection
cortico-lhalamique ou radiations optiques de Gratiolet (IITII). Elles représentent
par conséquent l'homologue des fibres du segment, antérieur, et constituent un
faisceau assez large, situé en dehors de fibres calleuses, au niveau de l'angle pos-
téro-externe du ventricule latéral (VI), et sont formées de gros fascicules de libres
légèrement ondulées et sectionnées parallèlement à leur longueur.
Les fibres horizontales des segments antérieur et postérieur de la capsule interne
dépassent en dehors la ligne courbe qui réunit les extrémités externes des
îlots gris lenliculo-caudés. Elles s'entre-croisent et s'enchevêtrent il ce niveau
avec des libres à direction verticale, pour former la capsule externe (Ce). L'aspect
de cet entre-croisement, ainsi que la courbe que décrivent les fibres de projection
pour pénétrer dans l'opercule sylvien, se comprennent très bien, lorsqu'on étudie
les coupes verlico-transversales microscopiques (voy. fig. 281 à 286).
Coupe n° 5 (fig. 304), passant par la ligne 5 de la figure 299.
Cette coupe passe par les sillons marginaux supérieur (ms) et postérieur
(mp) de l'insula, la partie supérieure du noyau lenticulaire (NL3), le noyau
antérieur de la couche optique (Na), le corps du trigone (Tg), le septum
lucidum (SI) et le ventricule de la cloison (VS1).
Dans la masse des libres non différenciées de l'écorce cérébrale, apparais-
sent les circonvolutions de l'insula (la, Ip), adhérant encore par leur écorce aux
circonvolutions operculaires. La circonvolution postérieure de l'insula (11» est
intéressée dans une plus grande étendue que les circonvolutions antérieures
(la), représentées seulement par l'écorce qui double le fond du sillon marginal
supérieur (l11s).
Le corps calleux (Ce) est divisé en deux parties par le septum (SI),
la partie antérieure appartient au genou du corps calleux, \a partie postérieure au
tronc (Ce) qui forme la voûte du ventricule latéral (VI). Le corps calleux (Ce) est
formé presque exclusivement de libres transversales : au niveau du septum luci-
dum (SI), ces fibres s'entre-croisent avec les fibres longitudinales qui constituent
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. ;i89
la cloison transparente (SI). En dehors du corps calleux, dans la paroi interne
FiG. 304. - Coupe horizontale microscopique n° 5, passant par la ligne 5 de la figure 299.
Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe correspond à la [coupe macroscopique de la figure 222.
AM, avant-mur. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de
la capsule interne. - Ci(g), genou de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la
capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire do la capsule interne. - F3, troisième cir-
convolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fli, faisceau longitudinal
inférieur. - la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. - le, lame cornée et t,enia semi-
circularis. - Lma, lame médullaire antérieure de la couche optique. Line, lame médullaire
externe de la couche optique. - mp, sillon marginal postérieur. - ms, sillon marginal supé-
rieur. Sa, noyau antérieur du thalamus. NC, tête du noyau caudé, Nu, queue du
noyau caudé. - Ne, noyau externe du thalamus. - Ara, putamen. - OF, faisceau occipito--
frontal. - Pa, circonvolution pariétale ascendante. - pcli, pied de la couronne rayonnante.
Plch, plexus choroïdes. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - Sexv, surface extra-
vcntriculairo du thalamus. - Sge, substance grise sous-pendy-maire. -si, sillon opto-strié. -
SI, septum lucidum. strz, stratum zonale. - T,(Gsm), première circonvolution temporale
(gyrus supra-nmrginalis). - Tch, toile choroïdienne. - Tg, trigone. - Th, couche optique
(thalamus).W, ventricule latéral. - ventricule du septum lucidum. Zr, zone réticulée
ou grillagée.
590 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
du ventricule latéral (VI), on trouve les fibres du corps du trigone (Tg), qui
ont une direction antéro-postérieure. L'extrémité antérieure du trigone (Tg),
le septum lucidum (SI) et la face ventriculaire du corps calleux sont recouverts
par une couche de substance grise sous-épendymaire (Sge), qui donne insertion
au niveau du trigone, aux plexus choroïdes du ventricule latéral (Plch) qui sur-
montent le trou de Monro.
L'extrémité postérieure du trigone (Tg) est effilée et sectionnée obliquement;
elle sert d'insertion aux plexus choroïdes (Plch), qui s'étendent de l'extrémité
postérieure du trigone au sillon opto-slrié (si). Les plexus choroïdes se trouvent
donc sectionnés en deux endroits, ils subdivisent en trois segments l'espace qui
sépare le corps calleux des corps opto-striés : les segments antérieur et posté-
rieur appartiennent au ventricule latéral (VI), le segment moyen est extra-ven-
triculaire et livre passage il la toile choroidienne (Tch) (Voy. fig. 21 ? et 286).
La couche optique (Th) a augmenté de volume : la coupe intéresse son
noyau externe (Ne) et son noyau antérieur (Na). Ce dernier est arrondi en avant
et fait saillie dans le trou de MUIII'oj en arrière il s'effile et atteint l'extré-
mité postérieure de la couche optique. Il est limité en dedans par une couche
de fibres qui forment le stratum zonale (strz), en dehors par une seconde
couche de fibres il direction oblique et antéro-postérieure, couche que nous
désignons sous le nom de lame médullaire antérieure du thalamus (Lma), et qui
sépare le noyau antérieur (Na) du noyau externe du tlw1nalus (Ne) (Voy. iig. °3Sr
et 286). Le noyau antérieur (Na) reçoit en avant un grand nombre de libres, qui
lui viennent du segment antérieur de la capsule interne (Cia). Il se. distingue faci-
lement par son aspect du noyau externe du thalamus (Ne); il est lisse en effet,
peu riche en fibres, tandis que le noyau externe reçoit un 1res grand nombre de
fascicules, dont la section lui donne un aspect pointillé tout particulier. Le noyau
externe (Ne) est séparé de la zone réticulée (Zr) qui constitue la limite externe de
la couche optique, par la lame médullaire externe du thalamus (Lme). Dans sa
partie moyenne, cette lame est formée par des fascicules de fibres sectionnées
perpendiculairement à leur longueur. Aux extrémités antérieure et postérieure
de cette lame, ces fascicules sont sectionnés dans le sens de leur longueur. Les
fibres antérieures proviennent du segment antérieur de la capsule interne (Cia) et
s'irradient dans l'extrémité antérieure de la couche optique, dont elles forment
les fibres radiées. Les postérieures proviennent des radiations thalamiques (RTh),
et s'irradient dans le segment postérieur du noyau externe du thalamus (Ne).
Sur cette coupe, la du noyau caudé (NC) n'a guère changé de forme et
de volume; elle est toujours coiffée au niveau de l'angle antéro-externe du vell-
tricule latéral (VI) par la substance grise slHl.HlpelldYl/1,flÎ1'e (Sge) et par le faisceau
occipito-li'lil11al (OF). En arrière, elle est séparée de la couche optique par la lame
cornée (lc), qui renferme un certain nombre de fines fibres faiblement colorées
par l'hématoxyline et sectionnées obliquement. Ces fibres appartiennent au
tanirz semi-circularis et se trouvent sectionnées une seconde fois, au niveau de
l'extrémité postérieure de la couche optique, immédiatement en avant de la
queue du noyau caudé (NC'). La face externe de la queue et de la tète du noyau
caudé (nu, NC), donnent naissance à de nombreux ponts de substance grise, qui
sillonnent les segments antérieur et postérieur de la capsule interne (Cia, Cip).
Quelques îlots se groupent, pour former une masse irrégulière de substance
grise, nettement délimitée en dehors par une ligne courbe, mais il contours très
accidentés en dedans, et qui représente la partie supérieure du troisième segment
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 591
du noyau lenticulaire ou putamen (NL.,). Ces îlots sont trop irrégulièrement situés,
pour enclaver régulièrement la capule interne, qui appartient encore ici à la
zone de transition. Elle est en effet très large sur cette coupe, mais on y recon-
naît déjà trois segments de longueur inégale : le segment antérieur, le segment
postérieur et le segment rétro-lenticulaire. Le segment antérieur (Cia) est formé
de fibres sectionnées soit parallèlement, soit très obliquement. La plupart
pénètrent dans l'extrémité antérieure de la couche optique (Th), quelques-unes
appartiennent aux fibres lenliculo-caudées. Dans le segment postérieur de la cap-
sule (Cip) les fibres à direction verticale prédominent de beaucoup. On y ren-
contre cependant un certain nombre de fibres horizontales, qui pénètrent dans
la partie moyenne de la couche optique (Th), et d'autres fibres, horizontales
également, mal colorées par la méthode de Weigert, et qui appartiennent aux
fibres lenliculo-caudées.
Dans le segment que nous désignons sous le nom de segment rétro-lenticulaire
de la capsule interne (Cirl), les libres horizontales prédominent. Ce segment est
compris entre la face externe de la queue du noyau caudé (ni) et les fibres pro-
pres qui doublent le fond du sillon, marginal postérieur (mp). Il reçoit les fibres
des radiations thalamiques (RTh), qui forment sur cette coupe un faisceau
nettement délimité en dehors par les fibres du faisceau longitudinal infé-
rieur (Fli). Ce dernier faisceau est formé par des fascicules de fibres compactes
et à direction antéro-postérieure dont la plupart peuvent être suivis dans la
capsule externe (Ce).
Sur cette coupe, la capsule externe (Ce) n'a pas encore d'individualité
bien nette; en dehors et en avant, elle se confond encore en partie, avec le pied
de la couronne rayonnante (pCR), en dedans avec les îlots irréguliers du noyau
lenticulaire (NL3). Un assez grand nombre de libres horizontales de la capsule
interne (Cia, Cip) dépassent le bord externe du noyau lenticulaire, pour s'entre-
croiser avec les fibres horizontales et verticales de la capsule externe (Ce).
Celle-ci ne présente qu'au niveau de sa partie moyenne les caractères qui lui
sont propres et que nous allons rencontrer sur les coupes plus inférieures. A ce
niveau elle est formée par des fibres à direction antéro-postérieure, faiblement
colorées, et qui délimitent assez nettement les fibres du pied de la couronne
rayonnante (pCR).
Entre la capsule externe et les fibres propres qui doublent l'écorce des circon-
volutions de l'insula, on trouve une lamelle de substance grise, étroite et feston-
née, Y avant-mur (AM), dont la structure se rapproche de celle du putamen et de
celle de l'écorce cérébrale.
Coupe n° 6 (fig. 305), passant par la ligne 6 de la figure 299.
Cette coupe passe par la partie postérieure de la couche optique (Th),
intéresse le noyau caudé (NC) et le troisième segment du noyau lenticulaire
(NLa)'
L'insula (la, Ip), sectionné au niveau de sa partie supérieure, est séparé de
l'opercule de la troisième circonvolution frontale par le sillon marginal antérieur de
l'iuszela; en arrière, le sillon marginal postérieur (mp) le sépare de la première cir-
convolution temporale. (T,). L'insula comprend quatre circonvolutions, deux ant,C
rieures (la), petites, et deux postérieures (Ip) plus grandes. Le pli le plus saillant
592 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.'
correspond à l'insula antérieur; il est séparé de la circonvolution postérieure
de l'insula par le sillon insulaire (i). La petitesse des deux circonvolutions anté-
rieures de l'insula tient à leur obliquité en avant et en bas. Dans l'écorce de
l'insula ainsi que dans celle de la première circonvolution temporale (T,), on
trouve quelques particularités intéressantes à noter. La couche superficielle
est claire et ne reçoit que de rares fibres à myéline, colorées par la méthode
de Weigert. Dans la couche profonde, on observe, surtout au niveau de la
première circonvolution temporale (T,) ainsi qu'au sommet de la circonvolution
insulaire antérieure (la), un très bel épanouissement de fibres radiaires. La
couche de fibres qui double les circonvolutions de l'insula est peu épaisse, si
ce n'est au niveau des crêtes des circonvolutions. Ces fibres s'entre-croisent
dans tous les sens, les libres à direction radiaire prédominent toutefois dans
les parties centrales des circonvolutions, de même que les fibres en U abon-
dent au fond des sillons. Cette couche de fibres est limitée en dedans par la
substance grise de l'avant-mur (AM), qui suit très exactement dans ses cour-
bures la ligne des circonvolutions insulaires et se renfle au niveau des crêtes
des circonvolutions. Sur cette coupe, l'avant-mur est complètement séparé
de l'écorce grise de l'insula. Il s'effile en avant et en arrière et se perd dans la
couche des fibres qui doublent le fond du sillon marginal postérieur (mp) d'une
part, et d'autre part dans les fibres propres des deux circonvolutions antérieures
de l'insula (la). Il sépare la couche des fibres propres de l'insula des fibres de
la capsule externe (Ce).
La capsule externe (Ce) est formée surtout de libres se colorant d'une façon
peu intense par l'hématoxyline, à direction verticale ou légèrement oblique, et
croisées par des fibres horizontales plus intensivement colorées, qui traversent
par endroits la substance grise de l'avant-mur (AM), pour se confondre avec la
couche des fibres propres de l'insula. La capsule externe (Ce) est nettement limi-
tée en dedans par le troisième segment du noyau lenticulaire (putamen) (NL'I);
elle ne donne à ce noyau aucun gros faisceau de fibres. Cependant lorsqu'on
examine à l'aide de forts grossissements des préparations présentant une bonne
élection de coloration, on voit très nettement de rares fibres isolées pénétrer
dans le putamen (NL3).
L'aspect de la capsule l'xleme change un peu, lorsqu'on aborde les extrémités
antérieure et postérieure du troisième segment du noyau lenticulaire. La partie
postérieure de la capsule externe (Ce) et la partie correspondante du troisième
segment du noyau lenticulaire (nul,,) présentent de gros fascicules de libres, for-
tement colorées par l'hématoxyline, se détachant nettement des fibres pâles du
fond de la capsule externe, et qui traversent la partie postérieure du noyau
lenticulaire pour aborder le segment rélro-lcnliculairc de la capsule interne (Cirl),
dans laquelle elles se perdent. Comme intensité de coloration, ces fibres peuvent
être comparées aux fibres qui appartiennent au faisceau longitudinal inférieur
(Fli). Dans la partie antérieure de la capsule externe (Ce), on trouve de même, un
petit nombre de faisceaux foncés, fortement colorés, qui ne font que traverser
l'extrémité antérieure du pu lumen (NL;¡) et qui appartiennent au système des
libres du segment antérieur de la capsule interne (Cia).
Le noyau caudé (NC) est intéressé dans une grande étendue; la coupe porte
en effet sur la tête de ce noyau (NC). Il est relié au troisième segment du noyau,
lenticulaire (ils) par un pont volumineux, et un très grand nombre de pools
minces et étroits de substance grise, qui sillonnent tout le segment antérieur de la
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. .93
capsule interne (Cia). Dans le putamen (NL3) et dans la tête du noyau caudé-(NC),
les fibres nerveuses' apparaissent sous forme de très gros fascicules, présentant
par endroits un aspect arboriforme. Ces fibres qui appartiennent à la tête du
38
FiG. 305. Coupe horizontale microscopique n° 6, passant par la ligne 6 de la figure 299.
Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de
12 diamètres. Cette coupe passe au-dessus de la coupe macroscopique de la figure 223.
AM, avant-mur. - Cc, corps calleux. - Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême.
Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Ci(g), genou de la capsule interne.
Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl,. segment rétro-lenticulaire de la capsule
interne. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. i, sillon de l'insula. la, insula antérieur.
Ip, insula postérieur. le, lame cornée et taenia semi-circularis. - Lma, lame médullaire
antérieure de la couche optique. Lme, lame médullaire externe de la couche optique.
mp, sillon marginal postérieur. Na, noyau antérieur du thalamus. NC, tète du noyau
caudé. NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau externe du thalamus. NL3, troisième
segment du noyau lenticulaire. PaTh, pédoncule antérieur de la couche optique. pCR,
pied de la couronne rayonnante. Plch, plexus choroïdes. -l'pTla, pédoncule postérieur
do la couche optique. RTh, radiations optiques de Gratiolet. - si, sillon opto-strié.
strz, stratum zonale. - T,, première circonvolution temporale. - t,, sillon parallèle ou premier
sillon temporal. Tg V, carrefour ventriculaire. Tg, trigone. - Th, couche optique. VC) ?
veine du corps strié. - Zr, zone réticulée ou grillagée.
591 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
noyau caudé (NC) ou au putamen (NL.,), sont colorées intensivement par la mé-
thode de Pal; elles ne sont au contraire que faiblement colorées par la méthode
de Weigerl. Elles se groupent à la partie postérieure du noyau caudé, traver-
sent le segment antérieur de la capsule interne (Cia), pour se rendre au noyau
lenticulaire et appartiennent au système des fibres leulicizlo-caudées.
Les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia) sont toutes des
fibres obliques en arrière et en dedans, et sectionnées d'autant plus parallèle-
ment, que l'on considère des régions plus antérieures. Dans le segment postérieur
de la capsule interne. (Cip) au contraire, toutes les fibres sont coupées perpendi-
culairement à leur axe. Dans ce segment postérieur, et principalement au niveau
de sa paroi antérieure, on rencontre quelques rares faisceaux de fibres à direc-
tion horizontale, étendus du putamen (NL) il la couche optique (Th). Ces fibres
sont surtout nombreuses au niveau du genou de la capsule (Ci[g]), de sorte que
le genou (Ci[g]), représente une région de transition entre les fibres du segment
antr-i·icur (Cia), il direction oblique et qui pénètrent pour la plupart dans l'extrél
mité antérieure de la couche optique (Th, et les fibres du segment postérieur
(Cip) qui, vues en section transversale, se présentent sous l'aspect d'un fin
pointillé.
L'aspect change encore dans le segment rélro-lenliculaire de la capsule (Cirl).
Les fibres coupées en travers disparaissent graduellement, et sont remplacées
par des fibres à direction plus ou moins oblique, qui longent toutes la paroi
externe du carrefour ventriculaire (TgV), formant deux couches encore mal déli-
mitées sur cette coupe, et qui deviendront extrêmement nettes sur les coupes
plus inférieures. Ces deux couches sont formées par le faisceau, longitudinal
iujhicul' (Fli) confondu avec les radiations thalamiques postérieures (RTh) et qui
n'apparaît nettement distinct que dans ses couches les plus externes. Les fibres
les plus internes des radiations thalamiques (RTh) contournent la queue du noyau
caudé (NC'), et pénètrent dans la couche optique (Th), dont elles forment les fibres
radiées les plus postérieures. D'autres fibres, que l'on trouve éparpillées dans le
segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), pénètrent entre les différents seg-
ments dissociés du putamen (L.,). Quelques-unes entrent dans la constitution
de la partie postérieure de la capsule exlerne (Ce).
Cette coupe intéresse les noyaux externe (Ne) et antérieur (Na) de la couche
optique (Th). Cette dernière est limitée en dehors par une zone grise, la zone
réticulée (Zr), morcelée par un grand nombre de fibres qui pénètrent dans la
couche optique, au niveau de ses extrémités antérieure et postérieure. Dans ces
mêmes régions, la zone réticulée est beaucoup plus large; on y distingue la sec-
tion de faisceaux de fibres, non seulement horizontales et pénétrant dans la
couche optique, mais de faisceaux il direction verticale, et qui entrent dans la
constitution de la lame médullaire externe du thalamus (Lme). Dans la partie
adjacente au segment postérieur de la capsule interne (Cip), la zone réticulée (Zr)
se réduit à une très mince lame grise, qui sépare la capsule interne (Cip) de la
lame médullaire externe du thalamus (Lme). La lame médullaire externe. (Lme) est
nettement marquée il la face externe du thalamus ; elle est formée par une série de
gros fascicules de fibres, coupés perpendiculairement à leur longueur et aucune
fibre radiai re ne paraît pénétrer dans cette région de la couche optique. Il serait
cependant inexact de dire, que la face externe du thalamus ne reçoit pas de fibres
J'fJ1diail'cs" ces fibres existent, mais elles sont coupées sous des incidences telles,
qu'elles se présentent sous l'aspect d'un lin pointillé, et non plus sectionnées
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 595
parallèlement -,Il leur axe, comme au niveau des extrémités antérieures et posté-
rieures de la couche optique.
En avant, la lame médullaire n,.xUnrue(Lme)se prolonge sur la face ventriculaire
de la couche optique et concourt à former le slratum zonale (strz). En arrière, il
en est de môme, et les fibres radiaires les plus internes entrent dans la consti-
tution de la mince lame de libres blanches, qui recouvre la face supérieure de
la couche optique, et qui contribue à lui donner à l'état frais sa couleur café au
lait caractéristique. Quant aux fibres radiaires antérieures, les plus internes
pénètrent dans l'intérieur môme du thalamus, et délimitent avec le stralum zonale
(strz) un petit noyau arrondi, le noyau antérieur de la couche optique (Na). Ce
noyau qui fait saillie sur le plancher du ventricule latéral, et dont la face infé-
rieure est enclavée profondément dans la"couclw optique (voy. coupen°7, fig. 306),
se prolonge en arrière en forme de queue effilée et aplatie, qui sur celle coupe,
se trouvant sectionnée parallèlement à sa longueur, semble présenter les mêmes
dimensions que sa partie antérieure. On se rend facilement compte de la forme
de la partie postérieure de ce noyau antérieur, en examinant soit les coupes ver-
lr : co-lrarrsversalc.s (voy. lig. 284 à 286) soit les coupes sagittales (voy. t. II). Sur ces
coupes, la lame 111,;dullaÙ'p- antérieul'e (Lma) dépendance du ssfratuzn zonale (strz),
sépare toujours le noyau antérieur (Na) du noyau externe du thalamus (Ne). Ce
noyau externe (Ne) renferme un très grand nombre de faisceaux, sectionnés per-
pendiculairement ; il forme la plus grande partie de la couche optique et reçoit,
en avant et en arrière, les fibres radiaires des pédoncules antérieur (PaTh) et
postérieur (PpTh) de la couche optique.
Dans le sillon opto-strié (si), qui sépare la couche optique de la tête (NC) et de
la queue (NC) du noyau caudé, on trouve plusieurs orifices vasculaires volumi-
neux, qui appartiennent aux veines du corps strié (VCrst), et dans la lame cornée
(le) on rencontre un faisceau de libres fines, mal colorées par la méthode de
Weigert, peu large en avant, beaucoup plus prononcé en arrière et qui appar-
tient au heuia semi-circularis.
L'épendyme du ventricule latéral recouvre la tête du noyau caudé, ainsi que la
veine du corps strié et s'arrête en avant au niveau du stratum zonale (strz) de la
couche optique. Dans le carrefour vent riculaire (TgV), l'épendyme recouvre la queue
du noyau caudé (NC') et la lame cornée (le), puis se réfléchit sur le stratum zonale de
la couche optique, pour donner insertion aux plexus choroïdes du ventricule latéral
(Plch) dont le point d'insertion interne s'effectue sur le corps du trigone (Tg).
Coupe n° 7 (lig. 306) passant par la ligne 7 de la figure 299.
Cette coupe intéresse les deuxième et troisième segments du noyau len-
ticulaire (NL2, NL), le noyau antérieur de la couche optique (Na) et le pé-
doncule antérieur de la glande pinéale (iænia thalami) (tth).
Vinsula (la, Ip), la capsule e.xlrêoce(Gea),1'azaof-narcr(A11Z)et la capsule externe
(Ce), ne présentent ici rien de particulier à noter. La queue du noyau caudé (NC')
a diminué de volume, le troisième segment du noyau lenticulaire (pulamen)
(NLJ s'est étendu en arrière; il atteint le fond du sillon marginal postérieur de
l'insula (mp), et il est relié il la queue du noyau caudé (NC') par quelques ilôts de
substance grise, situés dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne
(Cirl). Il est relié également il la tête du noyau caudé (NC) par un large pont de
596 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
substance grise qui interrompt le segment antérieur de la capsule interne (Cia). Le
bord externe du putamen (NL3) est convexe, son bord interne est concave, et
reçoit le deuxième segment du noyau lenticulaire (NL2), qui le sépare du segment
postérieur de la capsule interne (Cip) ; mais sa partie postérieure reste néanmoins
en connexion avec cette dernière. Cette coupe intéresse une partie assez consi-
dérable du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL2), segment caractérisé par
sa grande richesse en libres, disposées en gros fascicules et sectionnées perpen-
diculairement à leur axe. Un certain nombre de ces fascicules se groupe en une
lame étroite, la lame médullaire externe supplémentaire (,lui subdivise
incomplètement le deuxième segment du noyait lenticulaire (NL,). Ce dernier est
séparé du pulamen (NL.,) par la lame médullaire externe du noyau lenticulaire
(lme), formée surtout de fibres se colorant faiblement par la méthode de Wei-
gert et disposées en gros fascicules, coupés perpendiculairement il leur lon-
gueur. Les fibres du/zntavzeu affectent une disposition analogue, tandis que dans
le noyau caudé (NC) au contraire, les fascicules sont sectionnés parallèlement à
leur axe. Un certain nombre de ces derniers traversent le segment antérieur de la
capsule interne (Cia), pour se rendre dans la lame médullaire externe du noyau
lenticulaire (Ime). Les étroits ponts de substance grise, si nombreux sur la coupe
précédente ne 6 (lig. 305) au niveau du genou de la capside interne (Ci[ ? ]), ont
disparu à cette hauteur.
Les libres du segment antérieur delà capsule interne (Cia) sont toutes cou-
pées parallèlement à leur axe, et pénètrent toutes dans l'extrémité antérieure de
la couche optique (Th); elles en forment le pédoncule antérieur (PaTh), ainsi que
les fibres radiaires du noyau externe du thalamus (Ne). Les fibres internes chemi-
nent sous la forme d'un gros faisceau, jusqu'à la partie antérieure de ce noyau
externe, puis divergent et embrassent le noyau antérieur (Na) de la couche optique;
les plus internes se confondent avec le sli'at1l1n zonale (strz).
La différence d'aspect des deux segments de la capsule interne, déjà extrême-
ment nette sur la coupe précédente n" 6 (Hg. 305), devient encore plus frap-
pante sur celle-ci. Le genou (Ci[g]) marque une limite très nette entre ces deux
parties. Toute la partie (Cia) située en avant du genou est formée de libres
horizontales et appartient a la couche optique; toute la partie (Cip) étendue du
genou au segment rétro-lenticulaire de la capsule appartient à la couche optique, à
la région sous-optique et au pied du pédoncule cérébral, toute la partie enfin située
dans la région rétro-lenticulaire (Cirl) appartient de nouveau et presque exclusi-
vement à la couche optique.
Le segment postérieur de la capsule (Cip) est surtout formé de faisceaux de
libres à direction verticale, traversées par un certain nombre de libres horizon-
tales, qui sillonnent ce segment postérieur de la capsule interne, en le divisant en
fascicules. Ces libres horizontales s'étendent du deuxième segment du noyau len-
ticulaire (NL,) à la couche optique (Th); peu nombreuses dans le tiers antérieur du
segment postérieur, elles sont au contraire assez abondantes dans le tien posté-
rieur, où elles se présentent sous forme d'un gros fascicule il direction oblique,
qui longe le bord interne du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL.,), dans
la région qui donnera naissance sur les coupes suivantes à la lame médullaire
interne du noyau lenticulaire (mi). Ces fibres se dirigent toutes vers la couche
optique (Th), elles traversent la zone réticulée (Zr) et la lame médullaire externe
du thalamus (Lme), pour pénétrer dans le noyau externe du thalamus (Ne).
' Le segment rétro-lenticulaire de la capside (Cirl) présente sur cette coupe une
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 591
FIG.-306. Coupe horizontale microscopique n° 7, passant par la ligne 7 de- la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe
macroscopique de la figure 224.
Alv, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. --
Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g), genou de la
capsule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-len-
ticulaire de la capsule interne. Fli, faisceau longitudinal inférieur. la, insula antérieur.
- Ip, insula postérieur. le, lame cornée et tænia semi-circularis. Lme, lame médullaire
externe du thalamus. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lme', lame
. médullaire supplémentaire du deuxième segment du noyau lenticulaire. Lmi, lame médul-
laire interne du thalamus. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. mp, sillon marginal
postérieur de l'insula. Na, noyau antérieur de la couche optique. JVC, tête du noyau
caudé. NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau externe de la couche optique.
Ni, noyau interne de la couche optique. Aïs, deuxième segment du noyau lenticulaire.
Ni.3, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). Nm, noyau médian de la couche
optique (centre médian de Luys). PaTh, pédoncule antérieur de la couche optique.
pCR, pied de la couronne rayonnante. Pul, p'ulvinar. - RTh, radiations optiques de Gratio-
let. si. sillon opto-strié. SI, septum lucidum. strz, stratum zonale. Th, couche
optique. ï't, première circonvolution temporale. ti, premier sillon temporal (sillon paral-
lèle). Tap, tapetum. -Tga, pilier antérieur du trigone. - Tgp (Fi), pilier postérieur du trigone
(fimbria). TM, trou de Monro. tih, taenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'Azyr.
VCrst, veine du corps strié. 1V, zone de Wernicke. - Zr, zone réticulée ou grillagée.
598 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
texture tout il fait particulière. On y trouve des fibres entre-croisées dans tous
les sens; les unes s'étendent de la queue du noyau caudé (NC') au troisième seg-
ment du noyau lenticulaire (NL,), les autres proviennent des [radiations thalazni-
ques (RTh), longent la paroi externe du ventricule latéral, contournent la queue
du noyau caudé (NC') et les fibres du tænia semi-circularis situées dans la lame
cornée (le), puis pénètrent dans la partie postérieure de la couche optique, dans
toute la région qui appartient au pulvinar (Pul).
Dans ce segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), se trouvent de petits
amas de substance grise, faisant partie du corps strié et reliant la queue du
noyau caudé (NC') au putamen (NL3).
Lorsqu'on examine la paroi externe du ventricule latéral (VI), on se rend très
nettement compte de la disposition des fibres qui concourent à former le segment
rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl). Cette paroi est constituée par quatre couches
de fibres qui sont de dedans en dehors : les fibres du tapetu1ll (Tap), les libres
des radiations thalamiques (RTh), les fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli)
et les fibres propres du fond du sillon jiarallèle (t,).
1° Le tapetum. (Tap) se présente sur cette coupe comme sur toutes celles qui
vont suivre, sous la forme d'une couche étroite, limitée en avant par la queue du
noyau caudé (NC'), en dehors par les radiations thalamiques (RTh), et formée par
des fibres fines, claires, peu colorées par l'hématoxyline et sectionnées oblique-
ment. Aucune de ses fibres n'entre dans la constitution du segment -leu licii7
laire de la capside interne.
2° Les radiations thalamiques ou radiations optiques de Gratiolet (RTh) sont
formées par de gros fascicules de fibres, à direction antéro-postérieure au ni-
veau de la paroi externe du ventricule latéral. Ces fibres s'infléchissent au voisi-
nage de la queue du noyau caudé (NC'), deviennent onduleuses, traversent la zone
réticulée (Zr) sous forme de gros fascicules, et pénètrent dans le pulvinar (Pul)
de la couche optique dont elles constituent les fibres radiaires. Après avoir tra-
versé la zone réticulée (Zr), elles s'entre-croisent avec une couche épaisse de libres
il direction verticale, et forment avec ces dernières une zone de fibres très com-
pacte décrite par Wernicke, qui augmente d'épaisseur à mesure que l'on se rap-
proche du corps genouillé externe (Cge) (voy. coupe suivante n° 8, fig. 307). Dans ses
ligures et dans son texte, Wernicke la désigne sous le nom de champ (Jlllt'kj'eldrllll/.)
nous la désignons dans nos ligures sous le nom de champ de Wernicke (W). Ce
champ embrasse la partie externe adhérente du pulvinar (Pul), en avant il s'unit
sous un angle aigu il la lame médullaire externe du thalamus (Lme), en arrière, il
s'étend jusqu'au stl'lllll1n zonale (strz) du pulvinar (Pul), en haut (voy. Coupes
V("I,Iico- 11-ail svei-sa les), il s'effile, et se continue avec la lame médullaire externe
(Lme) des régions post(ro-externes de la couche optique, en bas il s'élargit,
s'épaissit considérablement et emboîte le corps genouillé externe qui se loge dans
sa concavité; sa forme a été comparée par Wernicke à celle d'une corne d'abon-
dance. '
Sur les coupes t)e/'<ico ? Y«;.s ? c.s'6[.< microscopiques (voy. tin.387), le champ de
Wernicke (W) affecte une forme irrégulièrement triangulaire à base inférieure;
sur les coupes horizontales, il présente la forme d'une gouttière verticale ouverte
en dedans, dont les parois sont d'autant plus épaisses que l'on se rapproche
davantage du corps genouillé externe.
Le champ de Wernicke (W) est formé par deux ordres de fibres : des fibres
horizontales, qui appartiennent dans la région thalamique aux radiations posté-
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 5fl9
rieures de la couche optique (RTh) et dans la région sous-thallimique aux radiations
du corps genouillé externe (RCge) (voy. Coupes de la région sous-optique, lig. 308,309)-
p. Des fibres verticales, fines, fortement colorées par l'hématoxyline et dispo-
sées en faisceaux extrêmement serrés ; elles appartiennent au corps genouillé
externe et font suite au système de la bandelette optique (II). Ces libres s'épui-
sent peu à peu dans le segment posléro-supérieur de la lame médullaire externe
du thalamus (Lme), qui entre également dans la constitution du champ de Wer-
nicke (W).
3° Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) est formé de libres fortement colo-
rées par l'hématoxyline et qui se différencient facilement des radiations thala- ? niques (RTh); elles constituent avec ces dernières la couche sagittale du lobe
oecipito-tempoml (voy. fig. 292 et 293), se dirigent d'arrière en avant et se cou-
dent au niveau de la première circonvolution temporale (T,). Une partie de ces
libres s'irradie dans cette circonvolution, une autre partie se porte en avant et
en dedans, entoure l'extrémité postérieure du putanwll (NL : 1) et entre dans la con-
stitution de la capsule externe (Ce). D'autres fibres, enfin, semblent se porter direc-
tement en dedans, traversent le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne
(Cirl) et s'irradient dans le pulvinar (Pul). Comme nous le disions plus haut,
(p. 565) l'origine de ces dernières libres n'est pas élucidée (voy. cliap. V et t. II).
1° Les fibres propres du fond du sillon parallèle appartiennent au système des
courtes fibres d'association; ce sont des libres parallèles, faiblement colorées par
l'hématoxyline, qui occupent tout l'espace compris entre le faisceau longitudinal
inférieur (Fli) et l'écorce cérébrale et qui relient deux circonvolutions plus ou
moins rapprochées.
Sur cette coupe n° 7 (fig. 306), la couche optique (Th) a considérablement
augmenté de volume; elle s'est élargie, en arrière surtout, par suite de l'appari-
lion du pulvinar (Pul). Le stratum zonale (strz) qui recouvre sa face libre ne lui
forme pas une couche continue, et les libres qui le constituent n'appartiennent
pas à un seul et même système; le slratum zonale de la face postérieure de la,
couche optique est formé, comme sur la coupe précédente (fin. 305), par des
fibres appartenant aux radiations thalamiques postérieures (RTh); les fibres qui
recouvrent l'extrémité antérieure de la couche optique constituent un faisceau
volumineux, épais, à direction antéro-postérieure, et appartiennent au tænia
thalami (tlh) (frein ou pédoncule antérieur de la glande pinéale).
En dehors, la couche optique est limitée par la zone réticulée (Zr) qui a aug-
menté d'épaisseur, surtout en arrière, au niveau du champ de Wernicke l',\V), et
par la lame médullaire externe du thalamus (Lme), formée de gros fascicules de
libres, sectionnés transversalement, surtout dans sa partie moyenne. Dans le
tiers moyen du noyau externe du thalamus (Ne), les fibres radiaires sont coupées
perpendiculairement à leur axe, et se présentent sous la forme d'un pointillé ;
au niveau de l'extrémité postérieure de la couche optique, c'est-il-dire au niveau
de la zone de Wernicke, ainsi qu'au niveau de son extrémité antérieure, les fibres
radiaires sont sectionnées parallèlement à leur longueur et constituent de gros
fascicules de fibres à direction horizontale ou oblique, qui sillonnent le noyau
externe du thalamus (Ne).
Le pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh), qui entre dans la constitu-
tion des fibres radiaires de l'extrémité antérieure du thalamus, pénètre dans la
couche optique sous forme d'un pinceau, dont les fibres embrassent la partie pro-
fonde de son noyau antérieur (Na). De la partie posléro-externe de ce noyau.
600 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
part un faisceau conique et compacte, de fines fibres à direction horizontale ou
légèrement oblique; ce faisceau, qui correspond à l'origine du faisceau de Vicq
d'Azyr (VA), aborde par sa base le noyau antérieur (Na) et est croisé parles fibres
radiaires du pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh). Le noyau antérieur
(Na), a considérablement diminué de volume, par contre, le noyau externe (Ne)
s'est allongé, et décrit une courbe à concavité interne autour du noyau interne
(Ni), dont il est séparé par la lame médullaire interne (Lmi). Le noyau interne
(Ni) se caractérise par sa moins grande richesse en fibres et son aspect lisse; il
reçoit cependant quelques fibres radiaires du pédoncule antérieur de la couche
optique (PaTh). En arrière, ce noyau se continue avec le pulvinar (Pul). A
l'union du pulvinar (Pul), du noyau externe (Ne) et du noyau interne (Ni), on voit
le premier indice d'un cinquième noyau thalamique, le centre médian de,L ? Iys (Nm),
encore mal délimité sur cette coupe et qui appartient aux régions thalamiques
inférieures. Il occupe une situation inférieure il celle du noyau antérieur, dont il
est séparé par toute l'épaisseur du noyau interne, et ne devient nettement appa-
rent que lorsque le noyau antérieur a disparu.
Coupe n° 8 (fig. 307), passant par la ligne 8 de la figure 299.
Cette coupe passe par le trou de Monro (Tl), le centre médian de Luys
(Nm), le ganglion de l'habe'nzcla (Gh) et intéresse les trois segments du noyau
lenticulaire (nul,, NL,, NL,).
Les modifications principales portent sur le noyau lenticulaire et sur la
couche optique. Le pulamen (NL.,) a peu changé comme forme, il s'est un peu
rétréci, et n'envoie pas il la tête du noyau caudé (NC) un pont de substance grise
qui traverse le segment antérieur de la capsule interne (Cia) (voy. fig. 305, 306). Il
est toujours caractérisé par son aspect clair, et son peu de richesse en fibres, qui
affectent toujours un aspect fascicule.
La lame médullaire externe du noyau lenticulaire (hue) a diminué de volume;
le deuxième segment du noyau lenticulaire (.\'L2) s'est étendu et recourbé ; il em-
brasse dans sa concavité la partie supérieure du premier segment (NL,), dont il
est séparé par la lame médullaire interne du noyau lenticulaire (lmi), très épaisse
ici. Les trois segments du noyau lenticulaire présentent chacun un aspect carac-
téristique et qui leur est propre. Le troisième segment (pulamen) (NL¡) est pâle,
surtout formé de substance grise, dans laquelle apparaissent de gros faisceaux de.
fibres qui affectent une disposition arboriforme et qui traversent le globus pal-
lidus (NL,, NL,).
Le deuxième segment du noyau lenticulai,'e (NL2) présente un aspect finement
grenu, qui tient à sa richesse en fibres il directions très diverses, parmi les-
quelles on trouve, surtout au voisinage de la partie postérieure du segment
interne (NL,), quelques gros fascicules coupés transversalement. Ce noyau est
généralement subdivisé en deux parties, par une lame médullaire supplémentaire
(Imé), dans laquelle prédominent les fibres il direction horizontale. Le segment
interne du noyau lenticulaire (NL,) présente un aspect pointillé, qui lient aux
nombreux faisceaux de fibres sectionnés transversalement qui le traversent. La
lame médullaire interne du noyau (Inii) est surtout formée d'une part,
de gros fascicules de fibres il direction verticale et par conséquent sectionnés
transversalement il leur longueur, et d'autre part, de nombreuses fibres hori-
FiG. 307. Coupe horizontale microscopique" n.passant par la ligne 8 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur n lle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe u u au-dessus de la coupe macro-
scopique de la figure 225. ' \ ...
Alv, alvéus. AM, avant-mur.. - CA, corne d'Animon-. Ce, capsule externe. -
Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. Cia, segment antérieur de la cap-
sule interne. Ci(g), genou de la capsule interne. Cip, segment postérieiu;dc la capsule
interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. Fa, troisième circonvolu-
tion frontale. fq, sillon mnbrio-godronne. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Gh, gan-
glion de l'habénula. h, sillon de l'hippocampe. la, insula antérieur. le, lame cornée
et tænia semi-.circularis. Lme, Lmi, lames médullaires externe et interne du thalamus.
lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lme', lame médullaire supplémentaire du
deuxième segment (NL.) du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du noyau lenti-
culaire. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. mp, sillon marginal postérieur de
l'insula. NC, tète du noyau caudé. NC'. queue du noyau caudé. Ne, noyau externe du
thalamus. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Ni, noyau interne du thalamus.
lfL3, lIL2, NI troisième, deuxième et premier segments du noyau, lenticulaire. Nm, noyau
médian du thalamus (centre médian de Luys). pCR, pied de la couronne rayonnante.
Pul, pulvinar. RTh, radiations optiques de Gratiolet. Sexv, surface extra-vontriculàire de
la couche optique. si, sillon opto-strié. - strz, stratum-zonale. - T,, première circonvolu-
tion temporale. SI, septum lucidum. t" sillon parallèle ou premier sillon temporal.
Tap, tapetum. Tga, pilier antérieur du trigone. Tgp(Fi), pilier postérieur du trigone
(fimbria). Th, couche optique (thalamus). TItI, trou de Monro. tlh, taenia thalami.
Va, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VCrst, veine du corps strié.
VI, ventricule latéral. Vsph, ventricule sphénoïdal. W, zone de Wernicke. Zr, zone
réticulée ou grillagée.
602 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
zonlales qui relient entre eux les deux noyaux du globus pallidus (NL,, NL,). En
avant, ces fibres horizontales s'infléchissent en dedans et traversent la capsule
interne au niveau de son genou (Ci [g], qu'elles subdivisent en un certain nombre
de fascicules. Le noyau caudé (NC) ne présente rien de particulier à noter, on le
trouve toujours sectionné en avant, au niveau de la tète (NC), et en arrière, au
niveau de la queue (NC').
Sur cette coupe la capsule interne (Cia, Cip, Cirl) est intéressée dans sa plus
grande étendue, et présente l'aspect particulier qu'on lui décrit sur la « coupe,
dite de Flechsig ». Le genou (Ci[g]) ici est extrêmement accusé, beaucoup plus
que sur les coupes précédentes, ou que sur les coupes qui vont suivre et qui
appartiennent à des régions plus inférieures. Les trois parties qui constituent la
capside interne : le segment antérieur (Cia), le segment postérieur (Cip), le segment
rétro-lenticulaire (Cirl), présentent chacune l'aspect particulier que nous avons
déjà indiqué sur les coupes précédentes. Les fibres horizontales du segment
antérieur (Cia) s'irradient toutes dans l'extrémité antérieure de la couche optique
(Th) dont elles constituent le pédoncule (ultérieur. Les fibres du segment rétro-
lenticit,laii-e.(Cir]) sont sectionnées horizontalement ou obliquement ; les posté-
rieures forment le slratum zonale (slrz) du pulvinar (Pnl), les antérieures se diri-
gent obliquement en avant et en dedans, et forment les fibres radiées de la partie
du noyau externe du thalamus (Ne) qui touche au pulvinar. Les fibres moyennes,
très obliquement sectionnées dans la région comprise entre le putamen (NL3) et
la queue du noyau caudé (NC), s'incurvent au niveau de la zone réticulée (Zr) et
traversent horizontalement le champ de Wernicke (W), considérablement élargi
sur cette coupe.
Les fibres du segment postérieur de la capsule interne (Cip) sont toutes
coupées perpendiculairement il leur axe, et subdivisées en fascicules par les
fibres qui se rendent du noyau lenticulaire au thalamus. Ces fibres lenliculo-opti-
ques, à direction horizontale, sont beaucoup plus nombreuses ici que sur la coupe
précédente (fig. 306). Les fibres du genou (Ci[g]) ont changé de direction; elles
sont coupées non plus perpendiculairement à leur axe, mais très obliquement,
se dirigent en avant et en dehors vers le segment antérieur de la capsule interne
(Cia), et sont subdivisées en gros fascicules de libres, en partie par les fibres
de la lame médullaire interne (lmi) du noyau lenticulaire, en partie également
par les fibres qui relient le deuxième segment du noyau lenticulaire (N1) à
l'extrémité antérieure de la couche optique (Th). Les fibres du genou s'infléchissent
donc en avant, et s'accolent au pédoncule antérieur de la couche, optique ou seg-
ment antérieur de la capsule interne (Cia), dont elles se distinguent cependant
toujours facilement par leur aspect fascicule et leur obliquité. Cet aspect si par-
ticulier du genou, ne s'observe pas, et c'est là un point sur lequel nous attirons
l'attention, sur une très grande hauteur. En examinant une série ininterrompue
de coupes de la région, traitées par la méthode de Weigert, on voit apparaître
l'obliquité des libres du genou de la capsule interne, seulement sur les coupes qui
intéressent la moitié inférieure du putamen (NL.,). Sur foules les coupes qui
portent sur la moitié supérieure de ce segment, les libres du genou sont coupées
perpendiculairement a leur axe.
. Lorsque l'on étudie sur des coupes sériées les fibres du segment postérieur
de la capsule interne (Cip), en allant de bas en haut, c'est-ù-tliroolu /noloucaclc crf-
1'IJbml vers la capsule, il esl facile de constater que le faisceau, dit du genou de la
capsule, ne dépasse guère en hauteur la partie inférieure de la région, thalaniique.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 6y3
L'anatomie pathologique nous a permis de montrer qu'il lire son origine de
l'opercule rolandique. En effet, dans trois cas de lésion localisée à l'opercule
rolandique, avec participation de la partie adjacente de l'opercule frontal l'un de
nous a constaté (1893) l'existence d'une dégénérescence du faisceau du genou,
dégénérescence qu'il a pu suivre, il l'aide de coupes sériées traitées par la mé-
thode de Weigert, depuis la région thalamique de la capsule interne, jusqu'à
l'entrée du pédoncule cérébral dans la protubérance. Dans le pédoncule, le fais-
ceau dégénéré occupait le bord interne. Ces faits, que l'examen de coupes nor-
males étudiées en séries rendait déjà probables, démontrent que le faisceau du
genou de la capsule (Ci[g]) correspond au segment le plus interne de l'étage infé-
rieur ou pied du pédoncule cérébral.
En avant et un peu au-dessous du genou (Ci[g]), dans la substance grise sous-
épendymaire qui double le sillon intermédiaire ou (si), on trouve les
libres du taenia semi-cireularis situées dans la lame cornée (le). Ces libres,
coupées perpendiculairement à leur axe, ont un aspect caractéristique ; elles sont
très fines et se colorent faiblement par le Weigert ou le Pal. A la partie pos-
térieure de la couché optique (Th), entre le pulvinar (Pul) et la queue du noyau
caudé (NC), on retrouvedans la lame cornée (le) la surface de section du tzenia
semi-circularis, sous la forme d'un petit faisceau ovalaire; recouvert par la suú-
stance grise sous-épendymaire qui donne. insertion en ce point aux plexus choroïdes
du ventricule latéral. Ces plexus, non représentés sur cette coupe, n° 8 (fig. 307),
s'insinuent entre la queue du noyau caudé (NC') et l'alvélls (Alv) ou en d'autres
termes, entre la queue du noyau caudé et la couche de substance blanche appar-
tenant au pilier postérieur du trigone (Tgp) qui recouvre la face intra-ventricu-
laire de la corne d'Ammon (CA). Les plexus choroïdes ferment ainsi en dedans, le
prolongement spluonoïdal du ventricule latéral (Vsph) (Voy. coupe n° 7, fig. 306).
Le pilier postérieur du trigone ou fimbria (Tgp[Fi]) affecte sur toute cette série
de coupes un aspect caractéristique ; il se présente sous la forme d'un gros fais-
ceau de libres, sectionnées très obliquement, situées entre le pulvinar (Pul) et
la circonvolution godronnée (Cg), en dehors par conséquent du ventricule latéral.
Il recouvre toute la largeur de la circonvolution godronnée dont il est séparé par
un mince sillon, le sillon fimbrio-godronné (fg). Le bord externe du pilier posté-
rieur du trigone ou de la fimbria, est libre et appartient à la surface extérieure du
cerveau. Son bord interne se prolonge sur la face profonde de la circonvolution
de la corne d'Ammon (CA), et constitue la couche de substance blanche qui
recouvre la face ventriculaire de cette circonvolution. De l'angle antéro-interne
du pilier postérieur du trigone, part une mince languette qui sert d'insertionpos-
térieure aux plexus choroïdes du ventricule latéral.
La paroi interne du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph)
est donc formée par l'alvézc.e (Alv) et la corne d'Ammon (CA); sa paroi externe
présente quatre couches très nettes de fibres qui sont de dedans en dehors :
- le Les fibres il direction transversale et oblique du tapetum (tas); 20 les
fibres a direction sagittale des radiations thalamiques postérieures (RTh); 3° les
libres du faisceau longitudinal inférieur (Fli), à direction sagittale également,
caractérisées par leur coloration foncée et l'apparence serrée de leurs fascicules;
.1.0 enfin, les fibres propres du fond du sillon parallèle (t,), formées dans les
couches profondes par des fibres entre-croisées dans fous les sens, et dans
les couches superficielles par des fibres parallèles qui embrassent le fond du
sillon. '
604 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Couche optique (Th). Le noyau antérieur de la couche optique a disparu,
et l'extrémité antérieure de cette dernière est formée par les noyaux externe (Ne)
el interne (Ni). A la partie antérieure du noyau externe, toujours facile à distin-
guer, grâce à la présence de ses fibres radiaires, on trouve la surface de section
transversale d'un faisceau ovalaire, formé de libres fines et serrées et que nous
retrouverons sur les coupes qui vont suivre. Ce faisceau représente le faisceau
de Vicq d'Azyr (VA), que nous avons vu sur la coupe précédente n° 7 (fig. 306),
aborder le noyau antérieur du thalamus (Na).
Le noyau externe (Ne) est limité en' dehors comme sur les coupes que nous
venons de décrire, par la lame médullaire externe du thalamus (Lme) et la zone
réticulée (Zr). La lame médullaire interne du thalamus (Lmi) n'est plus formée
ici par des faisceaux sectionnés perpendiculairement à leur axe, mais bien par
de nombreuses fibres radiaires, qui pénètrent dans le noyau interne. Cette lame
médullaire interne du thalamus limite le noyau externe en dedans et le sépare en
avant, du noyau interne (Ni), en arrière, du pulvinar (Pul), et au niveau de sa
partie moyenne, du centre médian de Luys (Nm).
Le noyau interne du thalamus (Ni) reçoit quelques fibres radiaires, qui lui
viennent du 1)(.,doîicule antérieur de la couche optique ou segment antérieur de la
capsule, interne (Cia). Le centre médian de Luys (Nm) présente un aspect grenu
particulier; très bien délimité en dehors, et en arrière par la lame médullaire
interne (Lmi) et par une dépendance de cette dernière en avant, il est par
contre mal délimité du noyau interne (Ni) dont il se distingue cependant facile-
ment, grâce à sa richesse en fibres. Le centre médian de Luys se présente
donc sous la forme d'un noyau plus ou moins irrégulièrement arrondi, enclavé
profondément dans le thalamus. Il se présente sous cette forme, quelle que soit
la direction des coupes (horizon laie, sagittale ou vel'lico-tml1svl ! I'sale), et affecte
par conséquent une forme sphérique. Il occupe les parties inférieures de la
couche optique (Th) et se trouve situé immédiatement au-dessus de la région dite
sous-thalamique de Forel. Le pulvinar (Pul) a considérablement augmenté de
volume. 11 représente sur cette coupe à peu près le tiers de la couche optique, il
est séparé du centre médian de Luys (Nm) et du noyau externe (Ne), par la par-
tie postérieure de la lame médullaire interne (Lmi). A l'union de ces trois noyaux,
pulvinar (Pul), centre médian de Luys (Nm) et noyau externe, du thalamus (Ne) on
trouve un espace triangulaire, riche en fibres, et qui se continue sur les coupes
plus inférieures, avec la région dans laquelle nous verrons apparaître le ruban de
Hein. En dehors, le pulvinar est limité par le champ de Wernicke (W) considéra-
blement élargi, il est recouvert par le st/'Cltwn zonale. (strz) et reçoit les fibres 1'Il-
niées des radiations thalamiques postérieures (RTh). A l'union du pulvinar (Pul)
et du noyau interne du thalamus (Ni), on rencontre un petit ganglion surajouté,
saillant à la face interne de la couche optique, le ganglion de l'lw/ilillllla (Gh). Ce
ganglion esl formé par la réunion de petits amas de substance grise qui consti-
tuent de véritables petits nids, entourés de fibres nerveuses. Il reçoit plusieurs
systèmes de libres : les fibres internes se groupent en pelils fascicules fortement
colorés par l'hématoxyline et appartiennent, ainsi que le démontre l'examen de
coupes sériées, au pédoncule, antérieur de la glande pinéale ou tællill lhalami
(llh). Les fibres externes colorées aussi intensivement que les libres du faisceau,
longitudinal inférieur entourent les amas ou nids de substance grise; sur les
coupes suivantes, elles se portent en dehors, et forment un faisceau de libres for-
tement colorées, le fasciculus rélrofiexus de3l( ? Iîi( ! )-i (FM), formé de plusieurs gros
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. GO : i
fascicules de libres, dont la section transversale affecte une forme semi-lunaire
à concavité postérieure (Voy. fig. 308 et 309).
Le ganglion de Vhabéuula (Gh) sert de limite entre les faces intl'a et c.rtm-
ventriculaire du thalamus. Toute la partie de la couche optique située en avant de
ce ganglion fait partie de la paroi latérale du troisième ventricule (V,,), paroi qui
se continue en avant, par l'intermédiaire du trou de Jlonro (TM), avec le ventri-
cule latéral (VI). Cette coupe, ainsi que la précédente (fib. 306) et la suivante
(fig. 308), passe en effet par le trou de J/01/l'o. La partie de la couche optique située
en arrière du ganglion de l'habénula appartient à la surface extra-ventriculaire
de la couche optique, elle est recouverte par la toile choroïdienne et le corps du
trigone (Tg), et concourt il former la lèvre inférieure de la partie moyenne de la
fente cérébrale de Bichal.
Coupe n" 9 (fig. 308 passant par la ligne 9 de la fig. 299).
Cette coupe intéresse la couche optique à la limite de la région sous-
thalamique de Forel; elle passe par les trois segments du noyau lenticulaire
(NL¡,NL2,NL : I)' par les corps genouillés interne et externe (Cgi, Cge), la com-
missure postérieure (cop) et la partie supérieure du tubercule quadrijumeau
antérieur (Qa.)
Sur cette coupe, l'écorce de la région insulaire postérieure (Ip) commence
à s'unir fv la substance grise de 1'(ivaiit-niui, (AM), à l'aide de nombreuses travées
de substance grise. La capsule extrême (Cex) est réduite aux fibres radiaires qui
pénètrent dans 1'('COl'CC iiisîtlaiie, et qui se portent en dedans vers le fond du
sillon marginal postérieur de l'insula (mp). La capsule externe (Ce) est toujours
très réduite, surtout au niveau de sa partie moyenne.
Le noyau lenticulaire (NL3,NL2,;\;L¡) s'est encore agrandi, aux dépens sur-
tout de son segment interne (NL,) qui présente une lame médullaire supplémen-
taire (lmi') presque complète, de telle sorte que le noyau lenticulaire semble
formé ici par quatre segments. Le pzctaznerz (NL3) est réuni à la tête du noyau caudé
(NC) par deux larges ponts de substance grise'. La substance grise sous-"pen-
dymaÍ1'e recouvre la tête du noyau caudé (NC) s'épaissit en avant du genou de
la capsule (Ci[g]), avant de se confondre avec la substance grise qui entoure le
pilier antérieur du trigone (Tga). La tète du noyau caudé (NC) est traversée par
les fibres du segment antérieur de la capsule interne (Cia); elle donne en outre
naissance à de nombreuses libres, qui naissent, comme dans le troisième segment
du noyau lenticulaire (NL3), par de gros fascicules et qui traversent d'avant en
arrière le segment antérieur de la capsule, interne.
Le globus pallidus (NL,, NL,) s'est étendu en surface, mais ses caractères res-
tent les mômes que sur les coupes précédentes. La laine médullaire interne du
noyau lenticulaire (lmi) s'est élargie, elle est formée par des fibres horizontales,
qui traversent le genou de la capsule (Ci[g]), et qui s'irradient dans l'extrémité
antérieure de la couche optique (Th). Les fibres horizontales de la lame médullaire
intanc s'entre-croisent avec les gros fascicules des fibres radiaires des segments
interne et externe du globus pallidus (NL2, NI,,
Le ganglion de l'habénula (Gh) divise la couche optique (Th) en deux par.
lies inégales. La partie antérieure est tapissée par une épaisse couche de sub-
stance grise, la substance grise centrale (Sgc); elle fait partie du troisième vcn-
606 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
luc. 308. Coupe horizontale microscopique n° .9, passant par la ligne 9 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. Cette coupe correspond à peu près à la coupe macro-
scopique de la figure 2 ? 7. , , .
Alv, alvéus. AU, avant-mur. Ail , région' diffuse de l'avant-mur, se continuant avec
l'écorce de la circonvolution insulaire postéricurc,(11». BrQa, bras du tubercule quadriju-
meau antérieur. CA, corne d'Ammon. ,' Ce, corps calleux. GeC ? ), genou du corps
calleux. Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. -
Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. Cia, segment antérieur de la
capsule interne. -. Ci(y), genou de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la cap-,
suie interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. com, commissure
molle. cop, commissure postérieure. ,Fi, troisième circonvolution frontale. fpl, sillon
fimbrio-godronné. FI, faisceau lenticulaire do Foret. Fli, faisceau longitudinal inférieur.
FM, faisceau rétroflexe de Meynert. FT, faisceau de Türck. - Fllt, faisceau thalamique
de Forel. Gh, ganglion de l'habénula. - H, hippocampc. - h, sillon de l'hippocampe. -
i, sillon insulaire. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. le, lamc cornée et tamia
semi-circularis. Lme, lame médullaire externe du thalamus. lme, lame médullaire
externe du noyau lenticulaire. lme', lame médullaire externe supplémentaire, subdivisant t
le segment moyen (N[12) du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire interne du thalamus.
lmi,lame médullaire interne du noyau lenticulaire. lmi', lamc médullaire interne sup-
plémentaire subdivisant lé segment intcl' ! lc (NLt) du noyau lenticulaire. ma. sillon marginal
antérieur. mp, sillon marginal postérieur. -NC, tète du noyau caudé. NC, queue du noyau
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. fi07
caudé. Ne, noyau externe du thalamus.- NF. noyau semi-lunaire de Flechsi ? Ni. noyau
interne du thalamus. NL" NU. NLI, troisième, deuxième et premier segments du noyau
lenticulaire.- Nm, noyau médian du thalamus (centre médian de Luy). - PaTh. pédoncule
antérieur du tlulamus. -pCR, pied de la couronne rayonnante. - pus, pulvinar. Qa, tu-
bercule quadrijullleau antérieur. rgRm, région du ruban de Reil médian. RTh· radia-
tions optiques de Gratiolel. - Sexv, surface extra-vcntriculaire du thalamus. S{le, substance
grise centrale. si, sillon opto-strié. Si, septum lucidum. strz, stratum zonale.
T,, première circonvolution temporale. Tgn, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier pos-
térieur du trigone. Th, couche optique. V3, troisième ventricule. - VA, faisceau de
Vicq d'Azyr. VI, ventricule latéral. Il ? zone de Wernicke. Zi, zona incerta de Forci.
Zt', zone réticulée ou grillagée.
tricule (V3), lequel s'étend du ganglion de l'habénula (Gh) jusqu'au pilier
antérieur du trigone (Tga). Vers la partie moyenne du troisième ventricule, la
substance grise centrale envoie à la paroi interne du côté opposé une languette
qui constitue la commissure grise ou molle (com), et qui est traversée par quel-
ques fibres de la lame médullaire interne du thalamus (Lmi).
Celte partie antérieure du thalamus comprend le noyau interne (Ni) considé-
rablement diminué de volume et le noyau externe (Ne) qui correspond dans
toute sa longueur au segment postérieur de la capsule interne (Cip). Il s'étend du
troisième ventricule (V3) au corps genouillé interne (Cgi), et reçoit par sa face
externe les fibres radiaires du thalamus. Ces fibres sont particulièrement accusées
en arrière et en avant; les fibres antérieures appartiennent au pédoncule antérieur
de la couche optique (PaTh). Les fibres postérieures séparent le noyau externe
du thalamus (Ne), d'un noyau qui n'existait pas encore sur la coupe précédente
n" 8 (fig. 307), le corps genouillé interne (ci). .
Vers la partie moyenne du noyau externe (Ne), les fibres radiaires sont beau-
coup plus clairsemées; elles s'entre-croisent avec un faisceau, qui apparaît ici
pour la première fois, et qui relie la couche optique (Th) avec la région de la Cll-
lotte. Ce faisceau découvert par Forel faisceau (H,) (Markfeld H,) de cet au-
teur et que nous désignerons sous le nom de faisceau lhalamique de, Forel
(fla), occupe la partie moyenne du noyau externe (Ne), et se présente sur cette
coupe, sous l'aspect d'un champ triangulaire, dont la base embrasse le faisceau
de Vicq d'Azyr (VA), dont le bord externe recouvert par la zone réticulée (Zr)
entre dans la constitution de la lame médullaire externe du thalamus (Lme), et
dont le bord interne est en rapport avec un dédoublement de la lame médullaire
interne du thalamus (Lmi). Cette dernière lame (Lmi) se dédouble un peu en ar-
rière du faisceau de Vicq d'Azyr (VA), et embrasse un noyau aplati et allongé,
oblique en avant et en dedans, c'est le noyau en forme de coupe de Flechsig
(Schalenfôrmiger Korper), situé entre le centre médian de Luys (Nm), et le noyau
externe du thalamus (Ne) et que nous désignerons sous le nom de noyau semi-
lunaire de, Flechsig (NF). ·
Le noyau interne du thalamus (Ni) reçoit en avant quelques fibres radiaires
du pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh); en arrière, il se confond avec
le centre médian de Luys (Nm), et il est séparé du ganglion de l'habénula (Gh) el
du tubercule quadri jumeau antérieur (Qa) par le faisceau 1'étJ'Oflexe de Meynert
(FM) (fasciculus retroflexus).
La partie de la couche optique située en arrière An ganglion de l'habénula (Gh)
Comprend le Jtulviuar (Pul), les corps geuouillés interne et externe (Cgi, Cge) et
la partie supérieure du tubercule quadrijunicau antériettr· (Qa), qui apparaît entre
le pulvinar et, le ganglion de l'habénula.
Sur cette coupe, le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) n'est pas intéressé
608 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
dans sa plus grande largeur. Il est surtout caractérisé ici par le grand nombre
de ses libres transversales et parallèles. Les libres les plus postérieures s'irradient
dans le pulvinar (Pul), les fibres moyennes se réunissent pour former un faisceau
volumineux, le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), qui se porte
d'abord transversalement en dehors, puis décrit une courbe à concavité anté-
rieure et se dirige vers le bord antérieur du corps genouillé externe (Cge), dans
lequel il s'irradie. Ce bras du tubercule quadrijumeau antérieur, sépare le pul-
vinar (Pul) du corps genouillé interne (Cgi). Le corps genouillé interne (Cgi) se pré-
sente sous l'aspect d'un noyau allongé, volumineux, curviligne, profondément
enclavé dans la couche optique, et nettement séparé du pulvinar par le bras du
tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Ses limites antérieures sont moins pré-
cises. Ses fibres radiaires les plus postérieures le séparent du noyau externe du
thalamus (Ne). Un champ irrégulier, riche en fibres, la future région du ruban
de lieil médian (rg Rm), le sépare du centre- médian de Luys (Nm) et du noyau
semi-lunaire de Flechsig (NF).
Quant au pulvinar (Pul), il est aplati d'avant en arrière, recouvert par un ? 11-a-
tum zonale (strz) épais, et sillonné par des fibres radiaires qui proviennent des
radiations thalamiques (RTh). Son angle antéro-interne est coiffé par le corps
genouillé externe (Cge), toujours facile à reconnaître, grâce il son aspect de coeur
de carte jouer et à sa constitution lamellaire. Il est constitué, en effet, par des
lamelles alternativement imbriquées de substance grise et de substance blanche,
et sillonné par de nombreuses fibres radiaires, dont la direction est perpendicu-
laire il celle des fibres qui constituent les lamelles.
Le corps genouillé c.r/e/'He (Cge) est séparé du pulvinar (Pul) par quelques
rares fibres; il est limité en avant par une épaisse couche de fibres, dans laquelle
s'irradie le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (Br Qa), et en dehors par
une couche beaucoup plus épaisse et qui appartient au champ de Wernicke (W.).
Le corps genouillé externe est profondément enclavé dans le champ de, Wernicke
(W.), et apparaît sur cette coupe il la place qu'occupait ce champ sur les coupes
précédentes. Sa partie postérieure donne naissance il de nombreuses fibres très
serrées, qui traversent de dedans en dehors le champ de Wernicke, entrent dans
le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), suivent le trajet des ra-
diations thalamiques postérieures (RTh) et sont désignées par analogie avec les
radiations postérieures du thalamus, sous le nom de radiations du corps genouillé
externe. Ces fibres prennent leur origine dans l'écorce du lobe occipital et dégé-
2èi,eiii a la suite des lésions de la zone visuelle corticale qu'elles relient au corps
genouillé externe.
Sur cette coupe n" 9 (fig. 308) nous voyons donc apparaître dans la couche
optique trois nouveaux systèmes de fibres à savoir :
1° Le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), qui appartient au
système visuel et qui relie le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) au corps ge-
nouille externe (Cge); 2° le premier commencement du ruban de. lleil (rgRm),
qui apparaît à la face inférieure de la couche optique, entre le corps genouillé
interne (Cgi) et le centre médian de Luys (Nm); 3° le faisceau lIlI/lamique de Forel
(Fth), qui fait partie des radiations de la calotte et qui est situé entre la lame mé-
dullaire externe du thalamus (Lme) qu'il concourt il former, le noyau semi-lunaire
de Flechsig (NF) et la lame médullaire interne du thalamus (Lmi). Ces formations
appartiennent à la -région sous-optique.
La capsule interne est encore formée de trois segments ; le segment antérieur
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 609
(Cia), est toujours constitué par des fibres sectionnées horizontalement, qui s'ir-
radient dans la couche optique. A sa partie externe, il présente, au niveau de la
lame médullaire interne du noyau lenticulaire (lmi) quelques fibres sectionnées
obliquement, et qui entrent dans le genou de la capsule (Ci(âJ). Il s'agit donc ici
de libres appartenant au genou, (le fibres ]/I;dullculail'p-s, qui entrent
dans la constitution du segment antérieur de la capsule. Le segment postérieur de
la capsule (Cip) présente ses caractères ordinaires, du moins, clans ses cinq
sixièmes antérieurs environ. Dans cette partie antérieure du segment postérieur
en effet, nous retrouvons la même apparence que sur les coupes précédentes;
ce segment postérieur est composé de libres vues en section transversale, sous
forme de faisceaux ou de fascicules, séparés les uns des autres par des fibres il
direction horizontale, reliant le globus pallidus (NL2,NL¡) il la couche optique.
Notons cependant déjà ici une richesse plus grande en fibres transversales, dans
toute la portion de la capsule qui est en contact avec le segment interne du
globus pallidus (NL,); ces fibres se réunissent au niveau de la face externe de la
capsule, pour constituer la première ébauche du faisceau 112 de Forel, faisceau
que nous désignerons sous le nom de faisceau lenticulaire de Forel (FI) et que
l'on retrouvera beaucoup plus accusé sur les coupes suivantes.
Le septième postérieur de ce segment postérieur de la capsule interne (Cip),
situé en avant du corps genouillé externe (Cge) dont il est séparé par le prolon-
gement de la zone réticulée (Zr), présente par contre, sur cette coupe, un aspect
caractéristique et qui n'existait pas encore sur la coupe précédente n° 8 (fig. 307).
Ici en effet, les fibres au lieu d'apparaître sectionnées perpendiculairement à leur
longueur, comme dans les six septièmes antérieurs, apparaissent sous une direc-
tion oblique, presque horizontale. Il s'agit donc ici d'un système de fibres dont
la direction est assez analogue il celui que nous avons décrit dans le genou de
la capsule (CiCes fibres horizontales de la partie postérieure du si'Ullll'nl pos-
térieur constituent le faisceau de 7';«'cA' (FT). Ce faisceau, que nous allons re-
trouver sur les coupes plus inférieures, correspond environ au cinquième externe
de Vétuge inférieur du pédoncule. Son origine n'a guère été établie nettement jus-
qu'ici. Beaucoup d'auteurs considèrent avec Meynert le faisceau de Turck.
comme étant la continuation dans Vêlage inférieur du pédoncule, des fibres des
couches sagittales du lobe occipital (radiations optiques postérieures ou de Graliolel
et faisceau longitudinal inférieur [fiv]). Cette interprétation ne peut plus
aujourd'hui être admise. L'anatomie normale et l'anatomie pathologique sont
contraires en effet à cette manière de voir. Si, en effet, on étudie le faisceau de
7'üncl, : sur des coupes vertico-transversales et sériées d'un hémisphère entier
(voy. fig. 285, 286 et t. II), on constate très nettement que ce faisceau est formé
par des fibres de projection qui, venant du lobe temporal (en particulier des
deuxième el troisième circonvolutions temporales zut=, T3]), passent au-dessous du
pulamen (NLJ, et abordent la partie postérieure de la capsule (Cip) dans la ré-
gion sous-optique; elles se rendent ensuite dans le pédoncule cérébral dont elles
occupent le bord externe. L'étude des dégénérescences de ce faisceau, il la suite
de lésions corticales, est extrêmement démonstrative. Le segment postérieur de,
la capsule interne el le faisceau externe du pédoncule cérébral persistent en effet
intacts la suite de lésions du lobe occipital, et dans ce cas, le segment rétro-lenti-
culaire de la capsule interne (Cirl) est seul dégénéré (J. Dejerine, N. Vialet). Le
faisceau de 7'ürcl : , par contre, dégénère dans toute sa longueur, depuis la région
sous-ojilique de la capsule interne jusqu'il la protubérance à la suite de lésion i
39
610 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
portant sur la corlicalilé de la partie moyenne et inférieure du lobe temporal (T ? T3),
ainsi que l'un de nous a pu le constater par la méthode des coupes microsco-
piques sériées dans cinq cas de lésions corticales, limitées à cette région; la
dégénérescence occupe alors le cinquième externe environ de Vêlage inférieur du
pédoncule.
Sur cette coupe le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) pré-
sente une disposition qui n'existait pas encore sur la coupe précédente (n° 8,
fig. 307). On voit en effet ici les fibres qui constituent ce segment rétro-lenticulaire,
se séparer du faisceau de 7'« ? 'c/; et se recourber en arrière, sous forme de gros
fascicules de fibres qui vont se terminer soit dans le corps genouillé externe
(Cge), soit dans le pulvinar (Pul). Cette séparation entre le segment y'e7)-c/)/<CM-
laire (Cirl) et le segment postérieur de la capsule interne (Cip), ira toujours en
s'accentuant à mesure que nous examinerons des coupes plus inférieures, et
cela par suite du développement de plus en plus prononcé que prendra le corps
genouillé externe (Cge). Comme sur les coupes précédentes, le segment rétro-
lenticulaire est formé ici par les radiations thalamiques postérieures (RTh) ; quant
au f'aiscerczt lonzritztdizzal itr fét·ieur (1 li), la plus grande partie de ces fibres se rend
à la première circonvolution temporale (T,) et à la capsule externe (Ce).
Coupe n° 10 (ng. 309), passant par la ligne 10 de la figure 299.
Cette coupe passe par la région sous-thalamique supérieure, au-
dessus du corps de Luys. Elle se distingue de la précédente par la dimi-
nution du segment antérieur de la capsule interne (Cia), qui sépare très
incomplètement le pzetamen (NL3) de la tète du noyau caudé (NC).
Sur cette coupe, on a nettement l'impression que la tête du noyau caudé
(NC) et le putamen (NL.,) ne sont qu'une seule et même masse de substance
grise, incomplètement divisée en deux segments, par les fibres du segment
antérieur de la capsule interne (Cia) qui relient la corticalité à l'extrémité anté-
rieure du thalamus. Les fibres qui naissent de cette masse grise, commune au
noyau caudé et au putamen (NC, NL.,), se rendent toutes dans le globus pal-
lidus (NL,, NL,). Pour y arriver, les fibres du putamen (NL.,) n'ont qu'a traverser
la lame médullaire externe du noyau lenticulaire (lme), tandis que les libres de
la tète du noyau caudé (NC) doivent traverser le segment antérieur de la capsule
interne (Cia), et elles le font en général, au niveau de l'extrémité antérieure du
segment externe du globus pallidus (NL,).
Le globus pallidus (nul., NL,) a augmenté de volume, il est sectionné sur
cette coupe dans sa plus grande largeur; son segment interne (NL,) est incom-
plètement divisé par une lame médullaire supplémentaire (lmi'), de telle sorte
que le noyau lenticulaire semble être formé par quatre segments. Les nom-
breuses fibres radiaires, qui naissent du segment interne du globus pallidus
(NL,), traversent dans la région sous-thalamique supérieure les 2/3 antérieurs
du segment postérieur de la capsule interne (Cip), sous forme de fascicules extrê-
mement serrés qui se réunissent au niveau de la face interne de cette dernière,
pour former le faisceau lenticulaire de Forel (FI), faisceau de fines fibres
obliques en avant et en dedans, fortement colorées par la méthode de Weigert.
Ce faisceau entre dans la constitution des radiations de la calotte et de
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 611
la capsule du noyau rouge; sa terminaison inférieure est encore inconnue.
Au niveau du segment interne du globus pallidus (NLJ, les fibres du genou de
la capsule interne (Ci[g]) continuent à s'infléchir en avant, pour se joindre au
segment antérieur de la capsule interne (Cia). Cette particularité qui s'est pré-
sentée pour la première fois sur la coupe n° 8 (fig. 307), où l'obliquité des fibres
est extrêmement faible, ne se rencontre plus au-dessous de la présente coupe.
Dans la région sous-thalamique supérieure, la capsule interne se trouve ré-
duite à son segment postérieur (Cip); le segment antérieur (Cia) disparaît en effet,
dès que l'on sectionne la partie supérieure du corps de Luys (CL). Quant au seg-
ment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), il n'existe plus désormais que dans
une partie excentrique par rapport au' segment postérieur (Cip), grâce à l'inter-
position entre ces deux segments du corps genouillé externe (Cge). Sur la coupe
actuelle (n° 10, fig. 309), on voit encore les fibres du segment antérieur de la cap-
sule interne aborder l'extrémité antérieure de la couche optique (Th); sur les
coupes suivantes, la couche optique a disparu, et le segment antérieur de la capsule
interne ne contient plus que quelques rares fibres du pédoncule antérieur du
thalamus (PaTh), qui ne séparent que fort incomplètement les deux noyaux du
'C01'}JS strié. - .
A la partie postérieure du segment postérieur de la capsule interne (Cip), on
voit le faisceau de Tiirck (FT), formé de fibres sectionnées très obliquement et
situé en avant du corps genouillé externe (Cge). Il occupe environ le septième pos-
térieur du segment postérieur- de la capsule (Cip). Les six septièmes antérieurs de
ce segment postérieur sont formés de fibres nettement sectionnées en travers et
qui dégénèrent à la suite des lésions de la corticalité rolandique. La zone de
dégénérescence se rapproche d'autant plus du genou que la lésion corticale
rolandique est située plus bas (J. Dejerine).
. Les radiations optiques postérieures ou de Gratiolet (RTh) abordent le segment
rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl) en arrière du deuxième segment du noyau
lenticulaire (NL2), puis elles s'incurvent en dedans et en arrière et contribuent à
former les radiations du corps genouillé externe (Cge) et les dernières radiations
du pulvinar (Pul).
Le corps genouillé externe (Cge) est augmenté de volume; la zone de Wernicke
(W) se réduit, au sur et à mesure que le corps genouillé externe grandit.
La couche optique (Th) n'est représentée ici que par sa partie antérieure
dans laquelle s'irradie le pédoncule antérieur de la couche optique (PaTh). En ar-
rière, elle est réduite à un petit segment du pulvinar (Pul) entouré du stratum
. zonale (strz). Il en résulte que le corps genouillé interne (Cgi) devient apparent à
la surface extérieure de la région; il est recouvert sur cette coupe par un fais-
ceau volumineux, le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Le centre
médian de Luys a disparu, il est remplacé par un champ défibres qui entrent dans
la constitution de la région du ruban de Reil médian (rg Rm). Le noyau externe du
thalamus a disparu également, il est remplacé par le faisceau découvert par Forel
(faisceau H,) et que nous désignerons sous le nom de faisceau thalamique de
Forel (Fth). Ce faisceau, 'allongé dans, le sens antéro-postérieur, est séparé en
avant du pédoncule antérieur de la couche optique (Path) par le faisceau de Vicq
d'Azyr (VA), en dedans il est séparé du champ du ruban delleilnzédian(rgRm), par
le dernier vestige de la lame médullaire interne du thalamus (Lmi), et par le noyau
semi-lunaire de Flechsig (NF). Il est séparé enfin en dehors, des trois cinquièmes
postérieurs du segment postérieur de la capside (Cip) et du faisceau lenticulaire
612 1 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
loc. 309 ? Coupe horizontale microscopique, n° 10, passant par la ligne 10 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de.12 diamètres. Cette coupe passe légèrement au-dessous de la coupe ma-
croscopique de la figure 228. - ..
Alv, alvéus. AM, avant-mur. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur.
CA, corne d'Ammon. Cc(g), genou du corps calleux. Ce, capsule externe. Cex, cap-
sule extrême. - Cy, circonvolution godronnée. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps
genouillé interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci(g); genou de la cap-
sule interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenti-
culaire de la capsule interne. coa, commissure antérieure. com, commissure molle. -
cop, commissure postérieure. F3, troisième circonvolution frontale. FI, faisceau lenticu-
laire de Forel. Flc, fibres lenticuo-caudées. Fli, faisceau longitudinal, inférieur.
FM, faisceau rétroflexe de Meynert. FT, faisceau de Turck. Fth, faisceau thalamique de
Forel. Gh, ganglion de l'habénula. H, hippocampe. i, sillon insulaire. la, partie
antérieure de l'insula. Ip, partie postérieure de l'insula. lc, lame cornée et taenia semi-
circularis. lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. m ? lame médullaire sup-
plémentaire du segment moyen du noyau lenticulaire (NL). Lmi, lame médullaire interne
du thalamus. lmi, lame médullaire interne du segment interne du noyau lenticulaire. -
lmi ? lame médullaire interne supplémentaire divisant en deux segments le segment interne du
noyau lenticulaire (NL,). Lms, lame médullaire superficielle. ma, sillon marginal anté-
rieur de l'insula. mp, sillon marginal postérieur de l'insula. NC, tête du noyau caudé..
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 613
de Forel (FI), par une lame étroite de substance grise, contenant de nombreuses
fibres horizontales, c'est la zona incerta de Forel (Zi). La zona incerta occupe la
place où, sur les coupes précédentes, se trouvait la zone réticulée ou grillagée
(Zr), elle se continue du reste avec cette dernière, ainsi qu'il est facile de le
constater, soit en étudiant les coupes sériées de la région, soit en étudiant les
coupes vertico-transversales (iig. 28S).
La face interne de la région sous-thalamique concourt à former la paroi
latérale du troisième ventricule (V.,); on y trouve en avant la commissure molle
(com), en arrière, le commencement de la commissure postérieure (cop) et le dernier
vestige du ganglion de l'habénula (Gh). Le faisceau rélroflexe de 1lcriuert (FM) très
facile à reconnaître, grâce son aspect fascicule et semi-lunaire, s'est porté en
dehors et s'est rapproché du champ du ruban de Ileil médian (rgRm). Le tubercule
quadrijumeau antérieur (Qa) a augmenté de volume ; il est recouvert d'une couche
de substance grise superficielle; dans sa partie centrale, on reconnaît déjà l'exis-
tence de ses trois zones de fibres : la zone externe, superficielle, entre dans la
constitution du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), la zone moyenne
se rend vers la région du ruban de lfeil (rgRm), la zone profonde, encore très
réduite, est située en arrière de la commissure postérieure (cop) et constituera
sur les coupes inférieures (voy. coupe n° 12, fig. 3tl) la partie dorsale de la
commissure postérieure.
La paroi antérieure du troisième ventricule (V.,) est limitée par le pilier anté-
rieur du trigone (Tga), facile à reconnaître, grâce aux gros fascicules de fibres
qui le constituent. En dedans, on trouve les premières fibres transversales de
la partie moyenne de la commissure antérieure (coa); le pilier antérieur du tri-
yone (Tga) et la commissure antérieure (coa), sont situés dans la masse grise sous-
épendymaire qui forme de chaque côté de la ligne médiane le seplum lucidum (SI)
et qui recouvre la tête du noyau caudé (NC). En arrière et en dehors du trigone,
on trouve les fibres du /.fH<6[ semi-rircularis et de la lame cornée (le).
Coupe n° 11 (li ;. 310), passant par la ligne Il de la figure 299.
Cette coupe intéresse la région sous-thalamique de Forel et passe par la
partie supérieure du corps de Luys (CL) et la partie moyenne de la com-
missure antérieure (coa).
Les dimensions du noyau caudé (NC) et du putamen CL3) n'ont pas
changé; il en est de même de celles du deuxième segment du noyau lenticulaire
(NL,), sous lequel s'engage la commissure antérieure (coa), remarquable par ses
libres fines et serrées, sectionnées toutes horizontalement.
Le segment interne du noyau lenticulaire (NLJ est réduit de volume, surtout
NC', queue du noyau caudé. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. .\/.3, NL" NL"
troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire, le premier et le deuxième
segment ;.\'1." NU) sont divisés par les lames médullaires, lme', lmi'. PaTh, pédoncule anté-
rieur de la couche optique. pCR, pied de la couronne rayonnante. PiTh. pédoncule
inférieur de la couche optique. Plch, plexus choroïdes. Pul, pulvinar. Qa, tubercule
quadrijumeau antérieur. rglim. région du ruban de Reil ntdiau. - R1·h· raclialinns optiques
de Gratiolet. Sgc, substance grise centrale. SI, septum lucidum. T,, première circon-
volution temporale. Talt, tapetum. 7'a, pilier antérieur du trigone. TtlpiFi). pilier
postérieur du trigone (Fimbria). Th, thalamus. Va, troisième ventricule. VA. faisceau
de Vicq d'Azyr. Vsph. corne sphénoïdale du ventricule latéral. W, zone de Wernicke.
- Zi, zona incerta de Fore).
614 4
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FIG. 310. Coupe horizontale microscopique n° 11, passant par la ligne 11 de la
figure 29tu. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un gros-
sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe au-dessous de la coupe macroscopique
de la figure 228.
Al, anse du noyau lenticulaire. Alv, alvéus. AU, avant-mur. - bd, bandelette diago-
nale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. BrQp, bras du tubercule
quadrijumeau postérieur. CA, corne d'Ammon. - Cc(g), genou. du corps calleux.
Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps
genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. Cria, segment antérieur de la capsule
interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire
de la capsule interne. CL, corps de Luys. - coa, commissure antérieure. coin, commis-
sure molle. - cop, commissure postérieure. 1%a, troisième circonvolution frontale.
FI. faisceau lenticulaire de Forel. 1%le, libres lenticulo-caudées. - Fli, faisceau longitudinal
inférieur. FM, faisceau rétroflexe de \Ieynert. FT, faisceau de Tiirck. Fth, faisceau
thalamique de Forel. Glp, glande pinéale. Il, hippocampe. - la, Ip, insula antérieur et
postérieur. lc, lame cor lée et taenia semi-circularis. lme, lame médullaire externe du
noyau lenticulaire. -tri, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. / ? ) ? lame médul-
laire supplémentaire divisant en deux segments le segment interne du noyau lenticulaire (NL,).
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. Ces
au niveau de sa partie externe et postérieure, et de même que sur les coupes
précédentes, il est subdivisé par la lame médullaire interne supplémentaire (lmi').
Les fibres radiaires de ce segment interne, extrêmement nombreuses et serrées,
traversent horizontalement les deux tiers antérieurs du segment postérieur de la
capsule interne (Cip).
Le segment antérieur ainsi que le genou de la capsule interne ont disparu, et
par suite de l'éloignement de son segment rétro-lenticulaire (Cirl), refoulé tou-
jours de plus en plus en arrière par le corps genouillé externe (Cge), la capsule
interne se trouve réduite il son segment postérieur (Cip), ou en d'autres termes
il sa partie pédonculaire.
Les derniers restes du segment antérieur de la capsule (Cia) sont représentés
par quelques fibres horizontales que l'on suit jusqu'à la commissure antérieure
(coa) et qui appartiennent au pédoncule antérieur de la couche optique. Ce système
de fibres qui sépare, fort incomplètement du reste, le noyau caudé (NC) du;)«/«-
111('11 (NL,.), se voit encore sur les coupes plus inférieures (nos 12, 13) (fig. 311,
3)3), mais il a perdu alors toute connexion avec la couche optique, et les fibres
qui le constituent ne dépassent guère la commissure antérieure (coa). Ces fibres
viennent des parties inférieures du lobe frontal, très probablement de sa face
orbitaire, affectent un trajet ascendant, oblique en haut et en arrière, et attei-
gnent l'extrémité antérieure de la couche optique, au niveau de la région sous-
thalamique.
Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) décrit une légère courbe à
concavité interne el postérieure. Cette courbe s'accentue, au sur et à mesure
que l'on considère les coupes plus inférieures, et atteint son plus grand déve-
loppement au niveau du pédoncule cérébral. Le segment postérieur de la capsule
forme en effet, il lui tout seul, l'étage inférieur du pédoncule cérébral.
Dans la concavité du segment postérieur de la capsule interne, se loge un amas
de substance grise très nettement limité, ayant la forme d'une lentille biconvexe
légèrement aplatie, et il grand axe anléro-postérieur. Ce corps, découvert par Luys
et bien étudié par Forel (CL), est formé de substance grise, sillonnée par de
nombreuses fibres et contient de grandes cellules polygonales et multipolaires.
Le corps de ? lYs (CL) augmente de volume, au sur et il mesure que l'on des-
cend dans la région sous-optique ; il atteint son plus grand développement au
niveau de la partie supérieure du noyau rouge (NR), puis disparait progressive-
ment, et la concavité de l'étage inférieur du pédoncule est alors occupée par
le locus niger (Ln), dont le volume augmente de haut en bas, au sur et à mesure
que celui du corps de Luys diminue.
Le segment postérieur de la' capsule interne (Cip) est formé de fibres à direc-
tion verticale, sectionnées transversalement dans les quatre cinquièmes antérieurs
. - Lms, lame médullaire superficielle. ma, sillon marginal antérieur de l'insula. nzp,
sillon marginal postérieur de l'insula. -NC, tète du noyau caudé. i\'C', queue du noyau
caudé. NL3, NL" NL,, ? troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire,
le segment interne est divisé en deux par la lame médullaire supplémentaire Inti'. par,
pied de la couronne rayonnante. PiTh, pédoncule inférieur de la couche optique. - l'ul,
pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. Rc, faisceau cortical du noyau rouge
passant par les radiations de la calotte. Rm, ruban de Reil médian. lIT/¡, radiations
optiques de Gratiolet. Sge, substance grise sous-epcndymaire. SI : , substance innommée
de Reichert. Tap, tapetum. Tga, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du
trigone. TM, trou de Monro. V3, troisième ventricule. VA. faisceau de Vicq d'Azyr.
VI, ventricule latéral. Vsph, cornc sphénoïdale du ventricule latéral. 1\', zone de
Wernicke. Zi, zona incerta de Forel. Il, bandelette optique.
616 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
de la capsule; le cinquième postérieur est occupé par le faisceau de 7'M<'e& (FT);
formé de fibres horizontales et qui, comme sur les coupes précédentes, arrivent
des circonvolutions temporales au niveau de la région rétro-lenticulaire de la
capsule (Cirl).
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl) a changé de situation, et con-
tinue à s'éloigner en arrière et en dehors du segment postérieur proprement dit
de la capsule (Cip), disposition qui ne fera que s'accuser de plus en plus sur les
coupes suivantes. Il est toujours formé par les radiations optiques postérieures
ou de Grafiolet(RTb), limitées en dehors par le faisceau longitudinal inférieur (Fli)
et en arrière par la queue du noyau caudé (NC) et les fibres du tænia .seHM-c ? cM-
laris situées dans la lame cornée (le). Les radiations optiques forment ici, comme
précédemment, la zone de Wernicke (W), en s'entre-croisant avec les fibres du
corps genouillé externe (Cge). Quant au faisceau longitudinal izzfi·r°icvr(lli), tout,
en ayant l'air d'abandonner un certain nombre de fibres au segment rétro-lenti-
culaire de la capsule, il continue sa route en avant, en fournissant des fibres à la
première circonvolution temporale, ainsi qu'il la capsule externe (Ce).
Les quatre cinquièmes antérieurs de la capsule interne sont traversés par
de nombreuses fibres horizontales, présentant une origine et une terminaison
variables, et que l'on peut diviser en trois groupes : le groupe antérieur et le
groupe moyen font suite aux fibres radiaires du segment interne du globus pal-
lidus (NL,); les antérieures, après avoir traversé la capsule interne, se réunissent
en un faisceau rectangulaire, formé de fibres entre-croisées dans toutes les
directions, mais parmi lesquelles dominent les libres obliques en avant et en
dedans. Ce faisceau constitue le faisceau lenticulaire de Forel (FI), dont
nous avons vu naître la partie supérieure sur la coupe précédente (n° 10, suri. 309).
Les fibres du groupe moyen abordent le corps de Lugs (CL) dans lequel elles
s'irradient; les fibres postérieures proviennent également du segment interne du
noyau lenticulaire (NL,); elles sont beaucoup moins nombreuses que les fibres
des deux groupes précédents, et s'irradient dans la zona incerta de Forel (Zi).
Ces différents groupes de fibres sont très faciles à étudier et à suivre,
sur les préparations traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal. Si on
les étudie dans les cas de dégénérescence secondaire de la capsule interne à
la suite de lésions corticales portant sur la région rolandique, on constate
des. particularités intéressantes. En effet, tandis que les fibres verticales ? systèffiè'col'lico-pym1Jlidal et système cortico-llcalazzeiqree qui constituent les
quatre cinquièmes antérieurs du segment postérieur de la capsule, dégénèrent
dans une étendue proportionnelle il celle de la zone motrice corticale détruite,
par contre, les fibres horizontales appartenant aux trois variétés que nous venons
de décrire, fibres radiaires antérieures, moyennes et postérieures, persistent
remarquablement intactes, ainsi que l'un de nous a été il même de le constater
bien des fois.
En avant, le segment postérieur de la capsule (Cip) esl entouré par un gros
faisceau de fibres horizontales, l'anse du noyau lenticulaire (Al). Ces fibres
font suite aux lames médullaires internes (lmi, lmi') du segment interne du noyau
lenticulaire (NL,), contournent le bord antéro-interne de. la capsule, et s'unis-
sent en dedans avec le faisceau lenticulaire de Forel (FI).
En arrière du faisceau de 7'ürc%, le segment postérieur de la capsule interne
(Cip) touche au corps genouillé externe (Cge) ainsi qu'il ses radiations. Ce bord
postéro-externe de la capsule est beaucoup plus large que le bord ail tào-il/ tel'nc,.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 617
il est en rapport en arrière et en dedans avec le corps genouillé interne (Cgi),
dont il est séparé par un petit faisceau triangulaire de fibres horizontales (Rc),
qui s'insinuent entre le faisceau de 7'Mt'cA (FT) et le corps genouillé externe (Cge).
Ce faisceau (Rc), représente la partie corticale des radiations de la calotte des-
tinées au noyau rouge. Il dégénère il la suite de lésions de l'écorce cérébrale et
ses fibres dégénérées peuvent être suivies jusque dans le noyau rouge (Voy. t. II).
Le ruban de Reil (Rm) forme sur cette coupe n° 11 (fig. 310) un faisceau
irrégulier, aplati dans sa partie postérieure, comprise entre le corps genouillé
interne (Cgi) et le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) d'une part et
le faisceau thalamique de Forel (Fth) d'autre part. Il est surtout constitué dans
cette région, par des fibres il direction horizontale appartenant en partie au bras
du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp). En avant et en dedans de la partie
aplatie du ruban de Reil, on trouve un champ irrégulier qui appartient encore au
ruban de Reil, dont il est séparé sur cette coupe par un léger intervalle. Sur les
coupes suivantes, ce champ s'unit intimement il la partie postérieure du ruban
de Reil, et ce dernier présente alors dans la région sous-thalamique inférieure et
dans la région pédonculaire , une forme curviligne, semi-lunaire et caractéristique.
La partie antérieure du ruban de Reil (Rm) est sillonnée de gros fascicules de
libres courtes, sectionnées obliquement, fortement colorées par l'hématoxyline,
et qui appartiennent, ainsi que le montre l'étude des coupes sériées de la région,
aux radiations de la calotte (RC) et à la capsule du noyau rouge (NR) (Voy. Coupes
suivantes).
En dedans du ruban de Reil (Rm), entre ce ruban et la commissure postérieure
(cop), on trouve le faisceau réiroflexe de Meynert (FM), facile à reconnaître, grâce
il sa forme et au gros diamètre de ses fibres. En avant du ruban de Reil, on trouve
le faisceau thalamique de Forel (Fth), dont les limites sont devenues moins
distinctes que sur la coupe précédente. Ce faisceau, né des libres verticales des
lames médullaires du thalamus, embrasse toujours en avant le faisceau de Vicq
d'Azyr (VA), et il est séparé du faisceau lenticulaire de Forel (FI) et du corps de
Luys (CL) par une étroite lame de substance grise riche en fibres il myéline, la
zona incerta de Forel (Zi). Les dimensions du corps genouillé externe (Cge) se
sont encore accrues. Il devient libre à la surface extérieure du cerveau, et n'est
plus recouvert que par une petite partie du nulvinar (Pul). Le corps aenouillé
interne (Cgi), mieux délimité ici que sur les coupes précédentes, est 19JJj.ru.I.l ? \..
recouvert par les fibres du bras du tubercule quadrijumeau antéicfyr ? (t)i'==
Coupe n° 12 (fig. 31 L), passant par la ligne 12 de la ligure b.4.
1 , 41 ?
Cette coupe intéresse la commissure antérieure (coa) dans presque toute
sa longueur, elle passe par la partie moyenne du corps de Luys (CL), les
couches supérieures de la capsule du noyau rouge (RC) et par l'extrémité
postérieure de la bandelette optique (II).
L'avant-mur (AM) s'est étalé et élargi. De nombreux ponts de substance
blanche le relient à la circonvolution postérieure de l'insula (Ip). Le troisième serr-
ment du noyau lenticulaire (NLJ)' intimement uni au noyau caudé (NC), est mor-
celé par la commissure antérieure (coa), sectionnée parallèlement il son axe
sur presque toute sa longueur, et qui occupe le segment moyen du noyau lcnticu-
6d8 8
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FiG. 311. Coupe horizontale microscopique n° 12, passant par la ligne 12 -de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe au-dessus de la coupe macroscopique
de la figure 229. 1
Al, anse du noyau lenticulaire. Alv, alvéus. ADT, avant-mur. - bd, bandelette
diagonale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur.
BrQp + Rm, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban de Reil
médian. CA, corne d'Ammon. - Cc(g)', genou du corps calleux, Ce, capsule externe.
Cex, capsule extrême. Cg, circonvolution godronnée. - Cge, corps genouillé externe. -
Cgi, corps genouillé interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cip, segment
postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.
CL, corps de Luys. - CM, commissure de Meynert. coa, commissure antérieure.
cop, commissure postérieure. - ds, diverticule du subiculum. - Fa, troisième circonvolution
frontale. Fcon, faisceau de la commissure postérieure. sillon fimbrio-goclronné.
FI, faisceau lenticulaire. de Forel. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, fais-
ceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - FT, faisceau de
Türck : - h, sillon de l'hippocampe. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. - lc,
lame cornée et taenia semi-circularis. lme, lame médullaire externe du noyau lenticu-
laire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. Lms, lame médullaire
superficielle. - ma, sillon marginal antérieur de l'insula. - mp, sillon marginal postérieur
de l'insula. NC, tète du noyau caudé. NC', queue du noyau caudé. NLa, NU,
NL,, premier, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire. - pCR, pied de la cou-
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 610
laire (NL,). Elle est limitée, en avant et en dehors par la lame médullaire externe
du noyau lenticulaire (lme), en dedans par la lame médullaire interne (Imi) et par
le troisième segment du noyau lenticulaire (nul : ,). La commissure antérieure (coa)
ne présente pas le même aspect sur toute sa longueur; au niveau de sa partie
moyenne, située en arrière de la lame terminale embryonnaire et de la tête du
noyau caudé (NC), elle est formée de fibres parallèles, disposées en faisceaux
serrés. Elle se coude au niveau des fibres qui constituent les derniers vestiges
du segment antérieur de la capsule interne (Cia), se dirige en arrière et en
dehors, ses fibres cessant alors d'être nettement parallèles, pour décrire un
léger mouvement spiroïde, de telle sorte que les fibres les plus antérieures, se
portent obliquement en arrière et en dedans, pour former la partie postérieure
et externe de la commissure antérieure.
Horizontale dans sa partie moyenne, et dirigée transversalement de dedans
en dehors, la commissure antérieure (coa) affecte une direction très oblique dans
son segment externe, et sectionne complètement le putamen (1L.,) et le segment
externe du globus pallidus (NL,). Elle atteint ensuite la capsule externe (Ce), où
ses fibres s'arrêtent assez brusquement au voisinage de nombreux trous vascu-
laires, qui correspondent aux artères lenticulo-opliques. La commissure antérieure
(coa) divise ainsi en deux parties, le troisième segment du noyau lenticulaire (putu-
men) (il;,) : l'une antérieure, unie à la tête du noyau caudé (NC) dont elle n'est
séparée que par des fascicules peu nombreux, appartenant au pédoncule anté-
rieur de la couche optique (Cia), l'autre postérieure, comprise entre elle et les der-
nières fibres du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl); en dehors,
cette deuxième partie du pulmnen est en rapport avec la capsule externe (Ce),
et avec les fibres les plus antérieures du faisceau longitudinal inférieur (Fli). En
dedans, elle est en rapport avec ce qui reste du deuxième segment du noyau /en-
ticulaire (N'L2), et par l'intermédiaire de ce dernier, avec la bandelette optique (II)
et la commissure de Meynert (CM). Sur les coupes suivantes, le deuxième segment
du noyau lenticulaire (NL,) va disparaître, et sera remplacé par une masse de
substance grise, la substance innominée de Reichert (Sti), déjà visible ici
où elle limite la bandelette optique (II) en dehors et forme la voûte de la partie
antérieure du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph). C'est dans
cette substance grise qu'apparaîtra le noyau amygdaliell (NA). Cette substance in-
nominée de Reichert constitue le soi-disant ganglion de l'anse pédonculaire de
Gratiolet. Nous tenons àfaire remarquer qu'il s'agit ici d'une masse de substance
grise diffuse, non réunie en noyau, qui se confond avec la base du deuxième
segment du noyau lenticulaire (NL2), avec le troisième segment du même noyau
(NL.,), avec l'extrémité antérieure de la queue du noyau caudé (NC) et avec le
noyau alllygdoliell. Elle est située au-dessous du faisceau de 7'M;'c ? (FT) qui
croise salace supérieure, et elle limite en dehors la bandelette optique (Il) et la
commissure de Meynert (CM).
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), séparé du
faisceau de l'iil'ck (FT) par toute l'épaisseur de la bandelette optique (II), est situé
ronne rayonnante. PiTIi. pédoncule inférieur de la couche optique. Qa, tubercule qua-
drijumeau antérieur. RC, radiations de la calotte RTh, radiations optiques de Gratiolet.
S,gc, substance grise centrale. Sge, substance grise sous-cpcndymairc. - Sih, scissure
inter-hcmispherique. Sti, substance innominée de Reichert. Tap, tapetum.
7'n, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. V3, troisième ven-
tricule. VA, faisceau de Vicq d'A/yr. Vif, corne frontale du ventricule latéral. 171, ven-
tricule latéral. 11, bandelette optique.
620 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
plus en arrière et en dehors que sur la coupe précédente (n° 11, fig. 310) et
contient beaucoup moins de fibres. En arrière il est séparé du ventricule sphé-
noïdal (Vsph), par la lame cornée et les fibres du taenia scmi-circularis (le) qui s'in-
fléchissent en avant et par l'extrémité antérieure de la queue Au noyau caudé (NC').
Ce segment rétro-lenticulaire est formé ici surtout par des fibres des radiations
thalamiques (RTh). La plupart des libres du faisceau longitudinal inférieur (Fli)
se rendent en effet il ce niveau, dans la capsule externe (Ce) et dans la première
circonvolution temporale.
En avant et en dedans du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl),
on trouve un champ de fibres sectionnées parallèlement à leur axe, qui émergent
de la partie postérieure du troisième segment 1 du noyau lenticulaire (NL3)- au-des-
sous duquel elles passent - et se dirigent obliquement en dedans et en arrière.
Ces fibres viennent de l'écorce temporale et appartiennent encore au faisceau de
Tùrck (FT) dont elles sont séparées sur cette coupe par la optique (II).
Le premier segment du noyau lenticulaire (NL,) est considérablement ré-
duit ; il est nettement limité en arrière et en dehors par la lame médullaire in-
terne du noyau lenticulaire (lmi), en dedans il donne naissance il de nombreuses
fibres qui traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) pour se ren-
dre au corps de Luys (CL). En arrière, il donne naissance à un certain nombre de
libres parallèles, plus faiblement colorées que la lame médullaire interne du
noyau lenticulaire (lmi) et que la bandelette optique (II), fibres qui s'étendent
entre ces deux organes, el qui constituent la commissure de Meynert (CM). Celte,
commissure donne naissance à des fibres nombreuses, qui traversent le tiers
postérieur du segment postérieur de la capsule (Cip), et subdivisent ce dernier en
fascicules. Les fibres les plus antérieures atteignent le corps de Luys (CL), les
postérieures se perdent dans la zone de substance grise qui fait suite à la zona in-
cala.
De la partie antérieure du segment interne du noyau lenticulaire (NL,), partent
des fibres transversales, qui traversent le tiers antérieur du segment postérieur
de la capsule interne (Cip) et entrent dans la constitution du faisceau lenticulaire
de Forel (FI), très accusé snr cette coupe.
Le corps genouillé externe (Cge) apparaît la surface extérieure du cer-
veau. Il donne naissance il la bandelette optique (II), qui se porte en avant et un
peu en dedans, et contourne l'extrémité postérieure du segment postérieur de la
capsule interne (Cip).
Le segment postérieur de la capsule interne se transforme en pied du
pédoncule cérébral. Il n'est pas encore libre, mais entouré de toutes parts, soit
par le corps genouillé externe (Cge) et la bandelette optique (II), soit par la com-
missure de Meynert (CM) et le troisième segment du noyau lenticulaire (NL.,). Au
sur et à mesure que nous examinerons des coupes plus inférieures, le corps ge-
ilouillé externe (Cge) disparaîtra, la bandelette optique (II) deviendra libre et sé-
parera le pédoncule de la base du cerveau.
Le segment postérieur de la capsule interne (Cip), que l'on pourrait presque
appeler déjà le pied Au pédoncule, est surtout formé de libres sectionnées per-
pendiculairement à leur axe; son sixième postérieur, qui représente le faisceau de ! 'ürck(1T), est seul formé de fibres couchées et sectionnées encore obliquement.
Le segment postérieur de la capsule interne est en rapport en arrière, avec les corps
yenouillés interne (Cgi) et externe (Cgi), en avant, avec un petit faisceau de fibres
fines, le pédonculeinjëro-inlc1'Ile de la coztclteopzli.jzer(l'iThl, en dedans et successive-
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 621
ment en allant d'avant en arrière, avec le faisceau lenticulaire de Forel (FI), le
corps de Luys (CL) et la substance grise qui limite en dedans le ruban de Reil1lu'-
dian (Rm).
Le corps genouillé interne (Cgi) reçoit quelques libres du bras du tubercule
quadrijumeau antérieur (BrQa), qui apparaît à la surface extérieure de la région
sous-thalamique. La plupart de ces fibres ne font que traverser ce noyau, pour
se rendre au corps genouillé externe (Cge). En avant du bras du tubercule quadri-
jumeau antérieur, on trouve le bras du tubercule quadrijumeau postérieur, uni au
ruban de Reil11u ! diall(BrQp +Rm). Le ruban de Reilzndiazz(Rm) présente déjà la
forme semi-lunaire qui lui est propre dans tout son trajet pédonculaire. En avant
du ruban de Reil médian (Rm), on trouve des libres fasciculées, fortement colorées
par les méthodes de Weigert ou de Pal; elles constituent les radiations de la.
calotte (RC), et forment la partie supérieure de la cajisule du noyau, rouge. En
avant des radiations de la calotte (RC) nous trouvons en dehors : le faisceau,
thalamique de Forel (Fth) et le corps de Luys (CL), en avant le faisceau lenticu-
laire de Forel (FI) et le faisceau de Vicq d'Azyr (VA), puis la substance grise du
troisième ventricule (V.,).
Au niveau du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), la commissure pos-
térieure (cop) apparaît sectionnée dans toute sa largeur; un petit îlot de sub-
stance grise qui appartient déjà à la substance grise de l'aqueduc de, Sylvius, la
divise en deux parties : la partie ventrale, se porte en dehors et forme dans la
concavité du ruban delleil médian(Hm)nn faisceau de fibres, le faisceau de la com-
missure postérieure (Fcop) qui descend dans la calotte ou étage supérieur du pédon-
cule. En avant de ce faisceau on trouve, d'une part, le faisceau 1'1 ! II'oflexc de Oletl-
lied (FM), et entre celui-ci et la partie ventrale de la commissure postérieure (cop),
le commencement du faisceau longitudinal postérieur (Flp), qui apparaît sous la
forme d'un faisceau triangulaire constitué par de gros fascicules fortement
colorés.
Le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) laisse déjà apercevoir ses trois
couches caractéristiques, à savoir : la couche superficielle grise, qui donne nais-
sance aux fibres qui entrent dans la constitution du bras du tubercule quadri--
jumeau antérieur (BrQa); la couche moyenne, formée de fines fibres fortement
colorées, qui se dirigent obliquement en bas et en dehors pour entrer dans le
ruban de Reil (Rm). La couche profonde est formée de fibres parallèles qui se por-
tent presque transversalement en dehors; ces libres appartiennent au système de
la commissure postérieure (cop) et formeront sur les coupes inférieures la couche
blanche profonde du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) (Tiefliegcndes Mark).
Coupe n° 13 (fig. 312), passant par la ligne 13 de la ligure 299.
Cette coupe intéresse déjà le pied du pédoncule cérébral proprement
dit (P), que la bandelette optique (II) sépare de plus en plus de la base du
cerveau. Par sa moitié antérieure, le pédoncule est encore adhérent à la
base, il répond par sa face interne à la partie sous-thalamique du troisième
ventricule (Y.,).
La commissure antérieure (coa) est encore intéressée dans une petite por-
tion de sa partie moyenne, et dans presque toute l'étendue de sa partie latérale.
On la suit en effet, de la base du noyau caudé (NC) jusqu'à la partie antérieure du
622
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
faisceau longitudinal inférieur (Fli), c'est-à-dire jusqu'au niveau du coude, que
ce faisceau forme à la base de la première circonvolution temporale (T,) : La
FIG. 312. Coupe horizontale microscopique, n° 13, passant par la ligne 13 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossis-
sement de 12 diamètres. Cette coupe correspond assez exactement à la coupe macro-
scopiqué de la figure 231. ·
Al, anse du noyau lenticulaire. - Ala, alycus. - AM, avant-mur. - bd, bandelette diago-
- nale de Broca. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. Bi,Qp, bras du tubercule
quadrijumeau postérieur. CA, corne d rlmmon. - CB, carrefour olfactif de Broca.
Cc(g), genou du corps calleux. - Ge(1'), bec du corps calleux (rostrum). - Ce, capsule externe. z
Cg, circonvolution godronnée. - Qqe, corps genouillé externe. - C,gi, corps genouillé interne.
- Cia, segment antérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de la cap-
sule interne. CL, corps de Luys. - CM, commissure de Moynert. - coa, commissure
antérieure. - cop, commissure postérieure. - ds, diverticule du subiculum. - Po, troisième
circonvolution frontale. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. - Fi, fimbria.
Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert, Fl, faisceau
longitudinal postérieur. - la, Ip, insula antérieur et postérieur. - le, lame cornée et taenia
semi-circularis. - Lms, lame médullaire superficielle. - ma, sillon marginal antérieur.
mp, sillon marginal postérieur. - NC, tète du noyau caudé. NC, queue du noyau caudé.
- NL,, IVL2, troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. - NL,(Al), premier seg-
ment du noyaù lenticulaire et anse du noyau lenticulaire. - NR, noyau rouge. P, étage
inférieur ou pied du pédoncule cérébral. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - PiTh, pé-
doncule inférieur du thalamus. - Pich, plexus choroïdes. - Qa, tubercule quadrijumeau
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. cl
commissure antérieure divise le troisième segment du noyau lenticulaire (nul.)
en deuxparties. La partie antérieure, intimement unie au noyau caudé (NC), n'en
est séparée que par des fascicules de fibres interrompus, représentant les der-
niers vestiges du segment antérieur de la capsule interne (Cia); elle est limitée en
dehors par la capsule externe (Ce), V avant-mur (AM) et le pied de la couronne
rayonnante (pCR); en arrière par la commissure antérieure (coa) qui la sépare du
deuxième et du premier segment du noyau lenticulaire (NL,, NL,). La tète du noyau
caudé (NC) est en rapport en arrière avee une lame de substance grise, sillonnée
par des fibres à direction oblique en avant et en dedans, qui appartiennent à
V anse pédonculaire de Gratiolet et en particulier au pédoncule infél'o-interne de la
couche optique (PiTh). En avant, la tète -Au noyau caudé (NC) est coiffée par une
laine de substance grise, la substance grise sous-épcndymaire (Sge), qui double la
corne frontale du ventricule latéral (Vf) et qui sépare la tète du noyau caudé, du
genou ou bec du corps calleux (Cc[g]) (Cc[rJ). En arrière du bec (Cc[r]), l'angle
postéro-interne de la tête du noyau candi; est en rapport avec un petit faisceau
de fibres diffuses, sectionnées transversalement, et qui appartiennent à la bande-
lette diagonale de Broca, située entre la lame terminale embryonnaire et le rebord
cortical appartenant au carrefour olfactif de Broca (CB).
En arrière des parties latérales de la commissure antérieure (coa), on trouve
l'extrémité postérieure du putamen (\`L.i), unie, en dedans à la substance inno-
minée de Reichert, (Sti) et séparée en arrière de l'extrémité antérieure de la queue
du noyau caudé (NC'), par les derniers restes du segment rétro-lenticulaire
de la capsule (Cirl), formé surtout dans cette région par des fibres apparte-
nant aux radiations thalamiques de Gratiolet (HTh). Le faisceau longitudinal infé-
rieur (Fli) recouvre en dehors les radiations thalamiques et le segment 2,ptî-o-le)iti-
culaire de la capsule interne, abandonne un grand nombre de fibres à la première
circonvolution temporale (Ti), puis se porte en avant dans la capsule externe (Ce),
s'entre-croise avec la partie temporale de la commissure antérieure (Coa) et mor-
celle la substance grise de l'avant-1Jwl' (AM).
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl) est encore plus éloigné que
sur la coupe précédente (n° 12, fig. 311), du segment postérieur proprement dit,
qui constitue déjà ici le pied du pédoncule cr·rz·Gral (l'); il en est séparé par la
bandelette optique (II), lasuústance innominée de Reichert (Sti) et la lame cornée (le),
qui donne insertion aux plexus choroïdes (Plch) et dont les fibres qui appartien-
nent au henia semi-CÍI'wlaris s'infléchissent en avant.
Le deuxième segment du noyau lenticulaire (;,\L2) a presque complètement
disparu, le prcocicr·,cn.gncenl (\L,) n'est représenté que par la couche de fibres
qui double sa base, et qui forme l'anse du noyau lenticulaire (Al). Quelques-
unes de ces fibres traversent la partie interne du pied du pédoncule cc·rr%Grczl (l'),
pour aboutir au corps (1( Lity.(CL).La plus grande partie contourne le bord interne
du pédoncule cérébral (P), se dirige en arrière et en dedans, passe entre le pied du
ci2,(.,bial(P) el lepili( ? ait dit trigone (Tga), puis s'entre-croise sous
un angle très aigu, avec le pédoncule inféro-inlerne de la couche optique (PiTh);
antérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de Gratiolet.
'1</, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Sgc, substance grise centrale. Sue, sub-
stance grise sous-épcndymaire. Sli, substance innominée de Reichert. T,, première circon-
volution temporale. Tap, tapetum. Tga, 7 ? piliers antérieur et postérieur du trigone.
V3, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vf, corne frontale du ventri-
cule latéral. Vsph, corne splrénoïdale du ventricule latéral. ? bandelette optique.
624 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
quelques fibres peuvent être suivies il la partie externe du faisceau de Vicq d'Azyr
(VA), le long du bord interne du noyau rouge (NR), jusqu'au voisinage du faisceau
longitudinal postérieur (Flp).
Le pied du pédoncule cérébral (P) est limité en dehors au niveau de sa
partie postérieure par la bandelette optique (II) bifide en arrière, et dont la corne
externe présente les derniers vestiges du corps genouillé, externe (Cge). A sa partie
postérieure, la bandelette optique est libre, elle n'est retenue que par des adhérences
vasculaires,au trigone et à la lame cornée, (le) en dehors, au pédoncule cérébral en
dedans. En avant, elle se creuse un passage il travers la substance innominée (Sti),
dont la sépare la commissure de Meynert (CM). Le pédoncule céréG°al (P) ne tient à
la base du cerveau, comme nous l'avons dit plus haut, que dans sa moitié anté-
rieure, par les fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al) et de la commissure de
Meynert (CM), qui se rendent dans le corps de Luys (CL). L'étage inférieur ou
pied du pédoncule (P) c'est-à-dire la continuation du segment postérieur de la
capsule, interne (Cip) des coupes précédentes est surtout formé de fibres
sectionnées transversalement ou obliquement, et séparées en fascicules par les
fibres de l'anse du noyau lenticulaire (Al) et de la commissure de Meynert (CM).
La face interne du pied du pédoncule, (P) présente une concavité très accen-
tuée, dans laquelle se loge le corps de Lu ys (CL), nettement délimité par une couche
de fibres il ses parties interne et externe. En dedans du corps de Luys, au milieu
de la masse de fibres constituée sur la coupe précédente (voy. fig. 311) par le
faisceau thalamique de Forci et les radiations de la calotte, apparaît un noyau plus
ou moins régulièrement arrondi, le noyau rouge de Stilling (NR). Il est carac-
térisé par son aspect pointillé, qu'il. doit à la section du grand nombre des fas-
cicules de fibres qui le traversent et il est entouré d'une véritable capsule de fibres
nerveuses, dont les internes affectent une direction antéro-postérieure, les
externes et les inférieures une direction transversale. Le bord interne du noyau
rouge (NR) est légèrement déprimé par un faisceau de libres foncées, vues en
section transversale, et qui sont la continuation du faisceau rétroflexe de
J/eynl1'l (FM).
En arrière et en dedans du noyau rouge apparaît, à l'union de la substance grise
centrale du troisième ventricule (Sgc) avec la substance grise de l'aqueduc de 8yl-
J,ius (SgAqj, un petit faisceau triangulaire, formé de libres sectionnées perpen-
diculairement il leur axe, c'est le faisceau longitudinal postérieur (Flp), auquel
aboutissent quelques-unes des libres de l'anse du noyau lenticulaire (Al). En ar-
rière et en dehors du noyau rouge (NR), on aperçoit le ruban de Reil médian
(Rm) vu en section transversale, et de forme semi-lunaire. 11 se confond en avant
et en dedans avec la capsule du noyau rouge, et on y reconnaît déjà très nette-
ment, au moins deux ordres de fibres : les unes, fibres de fin calibre, groupées
surtout au voisinage de la capsule du noyau rouge, les autres fibres de gros
calibre, entourées d'une gaine épaisse de myéline, qui forment la partie externe
(lit de Reil médian et représentent l'union du ruban de Reil médian (Hm) avec
le bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQI>+I3m). En dehors et en arrière
du ruban de Reil médian, le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) est
sectionné dans presque toute son étendue.
Dans la substance grise du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) on
observe trois sortes de fibres : les postérieures, les plus superficielles, très peu
nombreuses sur cette coupe n° 13 (lis. 312), se dirigent vers le bras du tubercule,
quadrijumeau antérieur (BrQa), les moyennes, obliques et curvilignes, se dirigent
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 62;i
en avant et en dehors et se rendent dans le ruban de Reil médian (Ilrru, les pro-
fondes appartiennent au système de la commissure postérieure (cop;. .
Coupe n° 14 (fig. 313), passant par la ligne 14 de la figure 299.
Cette coupe passe par la substance innominée de Reichert (Sti) et la partie
supérieure de la circonvolution du crochet (U); elle intéresse le troisième
ventricule (V3) au niveau de l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius (Aq). Le
pied du pédoncule cérébral (P) n'est adhérent à la base du cerveau qu'au
niveau de son tiers interne.
Sur cette coupe, l'extrémité antérieure du corps strié (NL, NC) est consi-
dérablement réduite, et s'unit en dehors par de nombreux ponts de substance
grise aux parties morcelées de l'/luanl-11wI' (AM). La queue du noyau caudé (nui)
est intimement unie au noyau amygdalien(NA), qui fait saillie dans la partie
antérieure de la corne splereoïdale (Vsph). Sa face venlriculaire est recouverte
par une couche de fibres sectionnées transversalement il leur axe et qui appar-
tiennent au 1 ? e)iia scmi-circularis ; sa face profonde est en rapport avec les fibres
à direction transversale de la substance innominée (Stil. Ces fibres, qui appartien-
nent au pédoncule inféro-interne de la couche optique (PiTh) proviennent
du lobe temporal, et s'entre-croisent avec les libres venant du faisceau lonyilu-
dinal inférieur (Fli) et des radsatic ? « r,s (RTIt), qui longent la paroi ex-
terne de la corne splténoïdalr¡fYpli). Elles se Crirjgent obliquement, en avant et en
dedans, sous forme de li4es en fascicules, passent entre le
noyau /lm ! Jgdalien (NA) et tr#'.f\'ties morcelée^rie l'avant-mur (AM), puis entre
la bandelette optique (II) et 1 exlr ? d : nti6 ? tré'dtt corps strié (NL." NC). On les
perd en dehors du trigone, mais sur la coupe précédente n° 13 (lig. 313), nous
avons pu suivre l'extrémité antérieure de ce faisceau, en dehors du pilier zanté-
rieur du trigone (Tga) et du faisceau de Vicq d ? L.r/r (VA).
La commissure antérieure a complètement disparu; le troisième ventricule (V.,)
est fermé en avant par la lame terminale embryonnaire (lt). Entre cette dernière
et l'écorce grise de la première circonvolution limbique, se trouve un faisceau de
fibres fines, peu serrées, qui appartient il la surface extérieure du cerveau : c'est
la bandelette diagonale de Broca (bd) ou le pédoncule du septum lucidum.
Ses fibres se dirigent en arrière et en dehors, côtoient le corps strié (nez NC) et
se perdent dans la substance innominée de Reichert (Sti), en s'entre-croisant avec
le pédoncule inféro-interne de la couche optique (Pith). Elles appartiennent aux
couches superficielles de la substance perforée antérieure et font, dans l'espace
quadrilatère de Fouille, un relief plus ou moins accentué.
En dedans du pied du pédoncule cérébral (P), en dehors An pilier antérieur du
trigone (Tga), on trouve les derniers vestiges de l'anse du noyau lenticulaire
(Al), qui contourne l'extrémité interne du pied Au pédoncule, se porte en avant et
en dedans, entre le faisceau de Vicq d ? l;.r/r(VA) et le noyau rouge (NR), et se perd
dans la partie interne de la capsule de ce noyau. Quelques fibres de l'unse lenticu-
laire s'irradient dans la substance réticulée de la calotte du pédoncule cérébral, qui
commence à apparaître de chaque côte de l'aqueduc de Sylvius, et que nous
retrouverons beaucoup plus accentuée sur la coupe suivante n° 15 (lin. 3l4);
d'autres semblent se continuer avec le faisceau longitudinal postérieur (Fin).
En dehors de l'allse du noyau lenticulaire, la partie interne du pied du pédon-
40
626
ANATOMIE,DES CENTRES NERVEUX.
cule cérébral (P) est sillonnée par de nombreuses fibres fortement colorées en
noir, à direction transversale, qui pénètrent dans le dernier, vestige [du corps de
Luys (CL). Entre ces faisceaux et l'anse du noyau lenticulaire (Al), apparaît un
petit faisceau de fibres fortement colorées, dont l'origine se voit nettement sur la
coupe suivante n° 15 (fig. 314). Ce faisceau constitue le pédoncule du tubér-
FIG. 313. Coupe horizontale microscopique n° 14, passant'.par la ligne 14 de la
figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. Cette coupe passe un peu au-dessous de la coupe macro-
scopique de la figure 232. .
Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.
- BG, bandelette de Giacomini. -B1'Qa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. BrQp, bras ,
. du tubercule quadrijumeau postérieur. CA, corne d'Ammon. CB, carrefour olfactif de
Broca. Cg, circonvolution godronnée. - CL, corps de Luys. CM, commissure de Meynert.
ds, diverticule du subiculum. F3, troisième circonvolution frontale. Fcop, faisceau de
la commissure postérieure. ' fg, sillon fimbrio-godronné. Fli, faisceau longitudinal infé-
rieur. -1'lp, faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétrofiexe de Meynert. - GQp, gan-
glion du tubercule quadrijumeau postérieur. h, sillon de l'hippocampe. - i, sillon insulaire. -
la, insula antérieur. Jp,insula postérieur. Lms, lame médullaire superficielle. Ln, locus
niger. il, lame terminale embryonnaire. ma, sillon marginal antérieur. - mp, sillon
- marginal postérieur. NA, noyau amygdalien. NC, tête du noyau caudé. NC', queue du
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 627
cule mamillaire latéral (PTml), il contourne le bord interne du pédoncule,
cérébral, se porte en arrière et en dehors entre le corps de Luys (CL) et le noyau
rouge (NR), puis atteint le ruban de Reil médian (Rm) qu'il traverse, et dans le-
quel ses fibres semblent se perdre. Le pédoncule du tubercule mamillaire latéral
(PTml) et l'anse du noyau lenticulaire (Al) embrassent le noyau rouge (NR); le
premier contourne sa face externe, le second sa face interne.
Le noyau rouge (NR) constitue la formation la plus importante de la calotte
ou étage supérieur du pédoncule. Il a augmenté de volume, et il est toujours
caractérisé par son aspect pointillé. Des fibres disposées en fascicules très rap-
prochés le subdivisent en deux parties, l'une antérieure, l'autre postérieure, et
lui donnent un aspect bilobé. Le bile de ce lobe est occupé par le faisceau rétro-
flexc de Meynert (FM). En dehors du noyau rouge et du pédoncule du tubercule
mamillaire latéral, on trouve le locus niger (Ln) en arrière, et le corps de Luys (CL)
en avant.
Le locus niger (Ln) appartient au pédoncule cérébral (P), le corps de Luys a
la région sous-thalamique. Le pédoncule cérébral n'est donc pas encore complète-
ment constitué ici, et ne le sera définitivement que sur la coupe suivante n" 15
(ti ? il ! 4). Le locus niger envoie de nombreuses pointes de substance grise dans
Vêlage inférieur du pédoncule ; il est sillonné par un grand nombre de fibres fas-
cicnlees, sectionnées transversalement, peu riches en myéline, faiblement colo-
rées par conséquent par la méthode de Weigert. Ces libres constituent le straittzn
inlermedium de Meynert (Voy. fig. 193 et 397, Stri). Le pied du pédoncule cérébral
est libre dans ses trois quarts postérieurs; très épais en arrière il se rétrécit
en avant, et il est formé au niveau du corps de Luys [par des fibres faiblement
colorées par la méthode de Weigert.
Dans cette région, la bandelette optique (II) adhère encore il la substance inno-
minée de Reichert (Sti); en avant et en dedans d'elle on trouve les fibres de la
commissure de Meynert (CM). La substance grise de l'aqueduc de Sylvius (SgAq)
se continue avec celle du troisième, ventricule (V.,1. Le bras du tubercule quadriju-
1UNIU antérieur (BrQa) est réduit il quelques rares fibres, qui forment il ce tuber-
cule un slratum zonale.. Le ruban de Reil médian (Rm) s'est allongé dans sa
partie postérieure, et donne naissance il des libres sectionnées parallèlement,
qui s'irradient dans un petit noyau de substance grise, le ganglion du tubercule,
(Iii(idi-i.].iiit( ? au 1)osléi-ieiii (GQp). Cette coupe passe, en effet, au niveau du sillon
transversal qui sépare le tubercule quadrijumeau antérieur Au postérieur.
Coupe n° 15 Ci-. 314), passant par la ligne t : i de la ligure 299.
Cette coupe intéresse le seuil de l'insula, ['espace perforé antérieur
(Epa), la région du tuber cinereum (Te), la partie supérieure du tubercule
mamillaire, la circonvolution du crochet (U) et le pédoncule cérébral au
niveau du tubercule quadrijumeau postérieur Qp).
noyau caude. NI,, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). NR. noyau rouge.
P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. peu, pied de la couronne rayonnante.
PiTh, pédoncule inférieur du thalamus. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire laté-
ral. IiCcf,y), radiations du genou et du bec du corps calleux. Rm, ruban de Reil médian.
RTh, radiations optiques de Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. -
Sti, substance innominée de Reichert ou anse pédonculaire de Gratiolet. Tap, tapetum.
Tga, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. U, circonvolution du
crochet. 171, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphé-
noïdalc. Il, bandelette optique.
628 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Sur les coupes précédentes nos 12 et 13 (fig. 311 et 312), on pouvait encore
distinguer dans l'insula la circonvolution postérieure (Ip), large et étalée, d'avec
les circonvolutions antérieures (la), plus étroites et plus bombées. Sur la coupe
n° 14 (fig. 3t3), cette différence commence déjà il être moins nette, et la cil'convo-
lution antérieure (la), qui regarde la partie OI,bilaÍ1'e de la troisième circonvolution
frontale (F3), est seule proéminente. Sur la coupe actuelle n° 15 (fig. 314) l'in-
sula se réduit iL une seule circonvolution (la); cette coupe passe en effet au ni-
veau du seuil de l'insula.
La circonvolution de l'hippocampe (H) ou subiculum de la corne d'Ammon
s'élargit, au sur et à mesure que l'on considère les coupes inférieures de cette
série. Le ventricule sphénoïdal (Vsph) lui fournit un diverticule, le diverticille
du subiculum (ds), qui occupe sa partie centrale, et autour duquel se réfléchissent t
la substance blanche et la substance grise de la circonvolution de l'hippocampe (II).
La face ventriculaire de la corne d'Ammon (CA) est recouverte d'une couche de
libres blanches, l'alvéus (Alv), qui proviennent An pilier postérieur du trigone et
forment la paroi interne de la corne sphénoïdale (Vsph). La paroi externe est
tapissée par trois couches concentriques de libres, qui sont en allant de dedans
en dehors : le tapetum (Tap), les radiations thalamiques de Gratiolet (RTh) et le
faisceau longitudinal inférieur (Fli). Ce dernier faisceau présente un coude au
niveau de la base de chacune des circonvolutions qui le limitent, et abandonne
un certain nombre de fibres il la crête de ces circonvolutions, à savoir : aux
première et deuxième circonvolutions temporales, au lobule fusiforme (Fus) et à la
circonvolution de l'hippocampe (II) où elles s'unissent aux fibres duj'aisccau ]1OS-
tl'I'iew' du cil1gulwn,.
Les libres du tapet1l1n (Tap), très réduites comme nombre, sur les coupes qui
intéressent les régions inférieures de l'hémisphère, apparaissent immédiatement
en dehors de la queue du noyau caudé (ni). Ce sont des fibres à direction sagil-
tale, parallèles à la paroi externe du ventricule sphénoïdal (Y$\A\) et recouvertes
par les fibres des radiations thalamiques (RTh). Ces dernières, peu colorées par la
méthode de Weigert, sont parallèles et il direction antéro-postérieuro dans la
plus grande partie de leur trajet. En avant elles s'infléchissent, présentent un
aspect ondulé, et pénètrent dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule in-
terne (Cirl), figuré sur les coupes précédentes et qui n'existe à proprement parler
plus ici. Lorsque ce segment rétro-lenticulaire de la capsule a disparu, ces fibres
s'arrêtent en général assez brusquement au niveau du bord externe du noyau
amygdalien (NA). Sur la coupe n° 14 (lig. 3t3), on les voit nettement entrer dans
la constitution du pédoncule inféro-interne de la couche optique (PiTh).
Ces fibres des radiations optiques (RTh) sont recouvertes par le faisceau
longitudinal inférieur (Fli), dont les fibres affectent le même trajet et présentent
la même direction. Ces dernières se distinguent cependant nettement des libres
des radiations optiques (RTh), par ce fait qu'elles sont plus grosses et se colo-
rent beaucoup plus intensivement il l'aide de la méthode de Weigert. En avant,
les fibres du faisceau longitudinal inférieur entrent dans la constitution des
couches inférieures de la capsule externe (Ce), traversent la partie morcelée de
l'avant-mur (AM), mais ne peuvent guère être suivies au delà de la limite anté-
rieure du noyau amygdalien (NA) dans lequel elles s'irradient.
La circonvolution de l'hippocampe (H) est recouverte par une, couche plus ou
moins épaisse de fibres blanches, la substance réticulée d'1r>rold, ou lame mÚlul-
luire superficielle de la corne d'Ammon (Lms). Elle est formée par des fibres tan-.
Tic;. 314. Coupe horizontale microscopique n° 15, passant par la ligne 15 de la
- figure 299. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres.
Alv, alvéus. AM, avant-mur. Ag, aqueduc de Sylvius. bd, bandelette diagonale do
Broca. BG, bandelette de Giacomini.- BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur.
CA, Corne d'Ammon. CB, carrefour olfactif de Broca. Cg, circonvolution godronnée.
CM, commissure de Meynert. CNC, colliculus du noyau caudé. ds, diverticule du
subiculum. - eF, commissure de Forel occupant la voûte de l'espace perforé postérieur. -
Epa, espace perforé antérieur. F3, troisième circonvolution frontale. f4, sillon olfactif.
Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Fp, fais-
ceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. Fus, lobule fusiforme.
GQp, ganglion du tubercule quadrijumeau postérieur. H, circonvolution de l'hippocampe.
. h, sillon de l'hippocampe. - la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. jjMts, lame médul-
laire superficielle. -Ln, locus niger. - lt, lame terminale embryonnaire. ma, sillon marginal
antérieur de l'insula. NA, noyau amygdalien. NC, tète du noyau caudé. NR, noyau
rouge. ot, sillon collatéral. P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. pCR, pied
de la. couronne rayonnante. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. Qp, tuber-
cule quadrijumeau postérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de
Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée.
Tt + Ip, union de la première circonvolution temporale avec l'insula postérieur. Tap, tapetum.
Te, tuber cinereum. Tga, pilier antérieur du trigone. Tml, tubercule mamillaire latéral '
de Gudden. - U, circonvolution dû crochet. V3, troisième ventricule. VA, faisceau de
Vicq d'Azyr. Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. Il, bandelette optique.
630 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
gentielles, très abondantes dans cette région (Voy. Ecorce du )'/«HeHcj/<a/0)),
p. 703). La corne d'Ammon (CA) décrit un crochet autour du sillon de l'hippocampe
(h), dans la concavité duquel se trouve logée une petite circonvolution avortée,
la circonvolution godronnée (Cg), que le sillon fimbrio-godronné sépare sur la
coupe n° 13 (fig. 312) du pilier postérieur du trigone. Sur la coupe précédente,
n° 14 (fig. 313) les plexus choroïdes de la corne sphénoïdale ont disparu, les fibres
du pilier postérieur du trigone sont moins nombreuses, et établissent un pont
entre la corne d'Ammon (CA) et la circonvolution du crochet (U), qui ferme la corne
sphénoïdale en dedans. Sur la coupe actuelle n° 15 (fig. 314) la circonvolution du
crochet (U) a augmenté de volume, son écorce grise se continue avec l'écorce de
la corne d'Ammon (CA). La circonvolution godronnée (Cg), jusqu'ici située
dans la profondeur du sillon de l'hippocampe (h), s'est élargie, étalée, et recouvre
à la façon d'une lame mince la circonvolution du crochet (U), dont elle est séparée
par une couche de fibres très lâches, tout à fait comparable à celle qui sépare la
circonvolution godronnée de l'écorce de la corne d'Ammon. La partie étalée de la
circonvolution godronnée (Cg) est connue sous le nom de bandelette de Giacotnini
(bec), bandelette qui est déjà apparente sur la coupe n° 14 (fi. 313). Elle recou-
vre toute la circonvolution du crochet (voy. 6'N'c( ! uo< ? i( ? ? 'onKe< ? p. 301), et
se termine au niveau du vélum terminale (1 ? Ieby.
L'avant-mur (AM) suit plus ou moins exactement, sur ces dernières coupes,
les modifications de l'écorce insulaire; au sur et il mesure que l'on se rapproche,
de la base du cerveau, il s'élargit et s'étale. Sur les coupes précédentes nos 11 et
12 (fig. 310, 311), nous l'avons déjà vu envoyer de nombreux ponts de substance
grise à la circonvolution postérieure de l'insula (Ip). Sur la coupe n° 13 (fig 31°3),
mais surtout sur la coupe n° 14 (lig. 313) et sur la coupe actuelle n° 15 (fig. 314)
on voit l'amnl-In/II' s'unir au noyau amyr/dalien (NA). Ce fait, rapproché d'un
autre, il savoir : l'union de plus en plus intime du troisième segment du noyau len-
ticulaire (NL : .) avec la tête du noyau caudé (NC), montre nettement la corrélation
intime existant entre ces différents organes, qui appartiennent à la base du cer-
veau, et qui présentent un développement commun (Voy. Embryologie, p. 110).
Le corps strié (NC) est réduit il une petite masse de substance grise, sillon-
née par les dernières fibres du pied de la couronne rayonnante (IiCR), et séparée
-de l'écorce qui tapisse le fond du sillon olfactif (fi), par des fibres propres appar-
tenant à cette région. En avant, le corps strié est en contact avec la masse blanche
du lobe orbitaire, au sein duquel se trouve le sillon olfactif ({.;). En arrière, il est
en rapport avec les fibres parallèles de la bandelette diagonale de Broca (bd), en
dedans, il est recouvert par le carrefour olfactif de Broca (CB) et la première zircon-
volution limbique. Son angle postéro-intcrne apparaît librement Ü la surface exté-
rieure du cerveau, entre la première circonvolution limbique et la bandelette dia-
oi7ale(bd), où il forme une petite saillie grise, le colliculus du noyau caudé (ceci).
La substance innominée de Reichert a disparu sur celle coupe, et se trouve
remplacée par la circonvolution du crochet (U) et 1 perforé antérieur (Epa).
Le pied du pédoncule cérébral(P)ne lient plus Ü la base du cerveau que par
le luter (Te) et la partie supérieure du tubercule mamillaire. Lalillllrlell'tle
optique (II) et la commissure de Meynert (CM) se sont portées en dedans, le pilier
antérieur du trigone (Tga ! et le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) se sont rapprochés.
Le tubercule mamillaire esl formé par deux petites masses ganglionnaires :
l'une externe, le tubercule mamillaire latéral de Guddcn ('l'ml), l'autre interne, le
tubercule mamillaire proprement dit, ou interne. Ce dernier n'est intéressé que
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 631
dans ses parties tout à fait supérieures, et n'est pas indiqué par ses lettres sur
la coupe. Il sera décrit à propos des coupes plus inférieures dit céré-
bral. Le pilier antérieur du trigone (Tga) l'aborde dans sa partie antéro-externe,
le faisceau de Vicq d'Azyr (VA) par sa face interne; en arrière du faisceau de Vicq
d'Azyr, on trouve un faisceau de fibres lâches, fines, il direction transversale,
parallèles pour la plupart, qui forment en s'entre-croisant en avant des noyaux
rouges (NR) une commissure décrite par Forel (e.h) et qui occupe la voûte (le l'espace
perforé postérieur. Sur les coupes présentant une obliquité différente de celle
de cette série (voy. fig. 331) on voit la commissure de Forel réunir les extrémités
internes des Aeux coips de Luys.
Quant au tubercule mamillaire externe ou latéral (Tml), il apparaît sous la
forme d'une petite masse grise, oblongue, qui s'insinue entre la commissure de
Meynert (CM) et le pied An pédoncule cérébral (P). Cette petite masse grise donne
naissance au pédoncule du tubercule mamillaire latéral de Gudden (PTml), lequel
contourne le bord interne du pied du pédoncule cérébral (P), le bord externe du
noyau rouge (NR), et traverse le ruban de Reil médian (Rm) dans lequel il se perd.
Sur cette coupe n° 15 (fin. 31 t), le corps de Luys a disparu. Le locus niger
(Ln) s'est étalé, il a augmenté de volume, et sépare seul maintenant Vêlage infé-
rieur ou pied Au pédoncule (P) de l'étage supérieur ou région de la calotte.
Le noyau rouge (NR) a encore augmenté de volume. Le faisceau rétroflexe de
Meynert (FM) s'est porté en avant. La substance réticulée (SR) de la région de la
calotte est constituée. La partie postérieure du ruban de Reil médian (Rm) aborde,
le ganglion du tubercule quadrijumeau Jostreieun (GQp).
L'aqueduc de, Sylvius (Aq) ne* communique plus avec le troisième ventricule
(V3), il est entouré d'une couche épaisse de substance grise (SgAq). En un mot,
sur cette coupe, le pédoncule cérébral est complètement constitué.
IV. COUPES MICROSCOPIQUES SÉRIÉES DE LA CAPSULE
INTERNE ET DE LA REGION SOUS-OPTIQUE PARALLÈLES
A LA BANDELETTE OPTIQUE.
Les 13 coupes suivantes font partie d'une série de coupes destinées à
l'étude de la région sous-optique de Forel. Horizontales comme celles de la
série précédente, elles sont en-outre obliques en bas et en avant (voy. fig. de
repérage 315) et parallèles il ? la bandelette optique. Sur ces coupes, prati-
quées de haut en bas et colorées par la méthode de Pal, on retrouvera, mais
sous un aspect un peu différent que sur celles des deux séries précédentes
(Il et III), les noyaux gris centraux, la capsule interne et toutes les parties
constituantes de la 1'égion 's{s-t/l(llam¡r¡u(' de Forel.
L'élude des coupes que nous venons de faire nous permet donc d'être
brefs dans la description démette série ; aussi n'insisterons-nous que sur
quelques faisceaux dont l'étude est singulièrement facilitée par l'obliquité
de ces coupes. En outre, dans la série actuelle, il ne faut pas perdre de vue
que les coupes supérieures intéressent en avant la région sous-thalamique
de la capsule interne et en arrière sa région thalamique, et que, sur les
coupes inférieures, le pédoncule est libre en avant, alors que le segment
rétro-lenticulaire de la capsule interne est encore intéressé dans sa région
thalamique ou sous-thalamique .
G32 . . ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Coupe n° 1 x (fig. 316), passant par la ligne 1 x de la figure 315.
Cette coupe sectionne la partie inférieure de la commissure antérieure
(coa), la commissure molle (com) et le tænia thalami (tth.)
Cette coupe intéresse la région thalamique de la capsule, interne au niveau de
ses limites avec la région sous-thalamique. Elle correspond, en arrière, à la coupe
n° 7 (fig. 306) de la série précédente, et en avant à la coupe n° 9 (fil'. 308) de
la même série. Il résulte de l'obliquité même de la coupe que la couche
optique (Th) est moins étendue que sur les coupes de la série précédente, et
que la tête du noyau caudé (NC), plus petite également, est intéressée au-dessous
de la paroi inférieure de la corne, frontale du ventricule latéral. Les noyaux in-
terne et externe de la couche optique (Ni) (Ne) sont nettement différenciés; on
voit en outre, plus nettement que sur la série précédente, la continuation du
noyau externe (Ne) avec le pulvinar (Pul). Toute la partie externe de la couche
optique (Th) est sillonnée par des fibres radiaires, épaisses et fasciculées, dont
quelques-unes dépassent la lame médullaire interne (Lmi) et pénètrent dans le
noyau interne du tlcalaizezcs (\Ti). Celui-ci reçoit, en avant, Ie/)0)ic'M<c antérieur de
la couche optique (PaTh), qui ne se différencie guère au niveau de son point de
pénétration, d'avec les fibres radiaires de la face externe du thalamus. La limite
postérieure du troisième ventricule (V3) est établie de chaque côté par le tænia
thalami (tth), sectionné transversalement, et la limite postérieure de la corne
sphénoïdale (Vlj est indiquée par l'insertion des plexus choroïdes du ventricule,
vinar (Pul) comprise entre l'insertion postérieure des plexus choroïdes du ventri-
cule latéral (VI) et le txnia thalami (tth), appartient il la surface v.rlra-ucrriricu-
faire de la couche optique (Sexv), recouverte au niveau du pulvinar par un stratum
zonale (strz). La lame médullaire interne du thalamus (Lmi), renflée il sa partie pos-
térieure, qui correspond a sa partie supérieure du centre médian de, Ato/.s'nette-
ment apparent sur la coupe suivante n° 2 x (fig. 317), - cnvoic ses fines libres
t''[G. 313. Face. interne d'un hémisphère droit, avec lignes de repère pour les coupes
horizontales obliques de la région sous-optique (Grandeur naturelle).
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
633
parallèles en avant et en dedans vers la commissure molle (com), que traversent
quelques-unes de ces fibres.
FiG. 316. Coupe n° 1 x, passant par la ligne 1 x de la figure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca. - Ce,-capsule externe. - Ci(.Il), genou
de la capsule interne. - Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cil-1, segment rétro-
lenticulaire de la capsule interne. - coa, commissure antérieure. - com, commissure molle.
FI, faisceau lenticulaire de Forel. - Fic, fibres lenticulo-caudées. Fli, faisceau longitudi-
nal inférieur. - I, insula. iPchl, insertion des plexus choroïdes du ventricule latéral.
L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée et libres du tænia semi-circu-
l;tris. - Lnze, lame médullaire externe du thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau
lenticulaire. Inte', lame médullaire externe supplémentaire du noyau lenticulaire, divi-
sant en deux parties (NU. le segment moyen. Lz>zi, lame médullaire interne du tha-
lamus. - lui, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. - Il, lame terminale embryon-
naire. ¡¡¡F" face interne de la première circonvolution frontale s'unissant a la première
circonvolution limbique L,. - NC, tète du noyau caudé. - t\'C', queue du noyau caudé. -
Ne, Ni, noyaux externe et interne du thalamus. iVL3, \'L, 2', NL,, noyau lenticulaire et ses
trois segments. - PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. - l'ul, pulvinar. - RTh, radia-
tions optiques de Gratiolet. - Sexv, surface cxtra-ventriculaire du thalamus. - Sih, scissure
iiit,er-liénii-,pli(1-ique. strz, stratum zonale. T,, première circonvolution temporale.
Tga pilier antérieur du trigone. Th, thalamus (couche optique). Ilh, twnia thalami. ! '3, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq d'Azyr. VI, ventricule latéral.
z ? zone réticulée ou grillagée.
634 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
A l'extrémité antérieure de la couche nhlic/tte (Tlr), entre le pédoncule antérieur
(PaTh) et les fibres radiaires du noyau externe (Ne), on trouve la section trans-
versale du faisceau de Vicq d'Azyr (VA), séparé du pilier antérieur du trigone
(Tga) par toute l'épaisseur Au pédoncule antérieur du thalamus (PaTh). Cette coupe
passe au-dessus du champ de Wernicke, et la lame médullaire externe du thalamus
(Lme), bordée en dehors par la zone réticulée ou grillagée (Zr), s'étend du t<t'nia
semi-circularis et de la lame cornée (le), jusqu'au faisceau de Vicq d'Azyr (VA). En
avant, la zone grillagée tend il disparaître; elle est remplacée par une zone riche
en fibres, sectionnées transversalement, et qui se continue sur les coupes sui-
vantes avec la zona incerta de Forel.
La capsule interne présente un genou (Ci) extrêmement accentué, son
segment, ccntéricui (Cia), est formé exclusivement par les libres horizontales, qui
séparent le noyau caudé (NC) du noyau lenticulaire (NL : pNL2-2,NL¡) et qui pénètrent
dans la couche optique dont elles constituent le pédoncule rttrlrrieua(P;tTl1). Le genou
(Ciest formé par des fibres coupées transversalement ou légèrement obliques.
Les gros fascicules de fibres, qui forment le segment postérieur de la capsule
intln.i'ne(Cip), se coudent au niveau du genou, en formant un angle obtus d'environ
110 degrés. Une partie des fascicules se porte, en avant, jusqu'au niveau de la
lame médullaire interne du noyau lenticulaire (lmi). Les fascicules les plus anté-
rieurs semblent entrer dans la constitution An segment antérieur de la capsule
interne (Cia), ils sont dissociés par de nombreuses fibres qui viennent de la lame
médullaire interne du noyau lenticulaire (Lmi) et du globus pallidus (NL ? NL,),
et qui appartiennent déjà au faisceau lenticulaire de Forel et il 1'(I ? r du noyau len-
ticulaire. Le segment postérieur de la capside interne (Cip), formé de libres section-
nées perpendiculairement il leur longueur, est traversé par des fibres beaucoup
moins nombreuses à direction horizontale, qui relient le globus pallidus au thu-
lctrutts. Au niveau de l'extrémité postérieure du putamen (NL3) l'aspect de la
capsule change assez brusquement : dans celte région qui répond au segment
rétro-lenticulaire de la ca])sule interne (Cirl), les libres de la capsule ont un aspect
ondulé; les unes traversent cette région un peu obliquement en avant et en
dehors, relient la queue du noyau clu/(lri (NC') au troisième segment du noyau lenti-
culaire (NL.,), et représentent les fibres lenticulo-caudées, les autres se dirigent
en avant et en dedans. Ces dernières appartiennent pour la plupart aux radiations
thalamiques postérieures (RTh), et abordent le pulvinar (Pul), soit au voisinage
immédiat de la queue du noyau caudé (NC"), soit un peu plus en avant et en
formant des faisceaux nettement ondulés. En dehors des radiations thalamiques,
le faisceau longitudinal inférieur (Fli) envoie le plus grand nombre de ces libres
en dehors du ]Jutillnen (NL3), elles entourent toute l'extrémité postérieure de ce
noyau. Un certain nombre de fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli) peu-
vent être suivies dans la capsule externe (Ce) jusqu'au voisinage de la circonvolu-
tioll alltÙielll'e de l'in,wlll (1).
En avant de la commissure antérieure (coa), sectionnée dans sa partie
moyenne, on trouve la section transversale d'un petit faisceau, qui appartient a la
bandelette diagonale de Broca (bd) et apparaît dans la scissure ÍI¡l"I ? ¡huispl/l'i'il/u,
(Sih), entre la commissure antérieure (coa) et la première circonvolution limbique.
Coupe n° 2 x (fig. 317), passant par la ligne 2 x de la ligure 31 S.
Celle coupe intéresse la région sous-thalamique supérieure, le ganglion
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
63o
de l'habénula (Gh), le centre médian de Luys (Nm), la commissure molle
(com) et la lame terminale embryonnaire (Il) immédiatement au-dessous
de la commissure antérieure (coa).
Inc, 317. Coupe n° 2 x, passant par la ligne 2x de la figure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Al, anse du noyau lenticulaire. - AM, avant-mur. - bd, bandelette diagonale de Broca.
Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip. segment postérieur de la capsule
interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. coa, commissure anté-
rieure. - com, commissure molle. FI, faisceau lenticulaire de Forel. Fle, fibres lenti-
culo-caudées. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Fth, faisceau thalamique de Forel. -
Gh, ganglion de l'habénula. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. le, lame
cornée et fibres du toenia semi-circularis. Lme, lame médullaire externe du thalamus.
lztze. lame médullaire externe du noyau lenticulaire. - lme' lame médullaire externe supplé-
mentaire du noyau lenticulaire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. Il,
lame terminale embryonnaire. mp, sillon marginal postérieur. NC, tète du noyau caudé.
Nu, queue du noyau caudé. Ne, Ni, noyaux externe et interne du thalamus. NL3, NG.
troisième, deuxième et premier segments du noyau lenticulaire. Nm. noyau médian
du thalamus (centre médian de Luys). PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. PiTh,
pédoncule inférieur du thalamus. - l'ul, pulvinar. 7f7'/i, radiations optiques de Gratiolet.
Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. Sge, substance grise centrale. s<) ? stratum
zonale. T,, première circonvolution temporale. Tga, pilier antérieur du trigone. Tlt,
couche optique (thalamus). llh, trenia thalami. Pa, troisième ventricule. VA, faisceau
de Vicq d'Azyr. Zi, zona incerta de Forel. Zn, zone réticulée ou grillagée.
636 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le segment antérieur de la capsule interne (Cia) a disparu, il n'est plus
représenté que par quelques rares fibres horizontales appartenant au pédoncule
antérieure de la couche optique (PaTh), et qui sillonnent l'extrémité antérieure
du corps strié (NC, NL3). Ce fait que la capsule interne est réduite à son segment
]iOst';I'iP-Ul' (Cip) et il son segment rétro-lenticulaire (Cirl) constitue un des carac-
tères anatomiques les plus importants de la région sous-thalamique.
Le pulvinar (Pul) et le noyau externe du thalamus (Ne) ne présentent rien
de particulier il noter; ils reçoivent comme précédemment et dans le même
ordre les fibres radiaires.
La lame médullaire interne du thalamus a beaucoup diminué d'épaisseur;
il sa place apparaît le centre médian de Luys, ou noyau médian du thalamus
(Nm), que l'on intéresse toujours, dès que la coupe passe par le ganglion,
de l'habénula (Gh). Ce dernier forme, un petit triangle de substance grise situé
entre les parties extra et intm-vent1'iculaÍl'es de la couche optique. A sa partie
postéro-interne se trouve la section du terzia thalami (tth), sa partie anté-
rieure présente des nids de substance grise, dans lesquels nous verrons naître
sur les coupes suivantes le faisceau rélroflexe de Meynert. Les fibres de la
lame, médullaire interne du thalamus traversent nettement la commissure molle,
(com). Cette dernière renferme en outre des fibres d'apparence commissurale,
qui relient les deux parois du troisième ventricule (V.,) et forment un U en avant
et en arrière de la commissure molle (com). En dehors du faisceau de Vicq d'Azyr
(VA), en dedans de la lame médullaire externe du thalamus (Lme), on trouve un
faisceau d'aspect triangulaire, très allongé, formé de fibres horizontales, qui se
portent en arrière et en dehors, et entrent dans la constitution de la lame médul-
laire externe; c'est le faisceau thalamique, de Forel (Fth). En avant et séparé de
lui par la zone incerta (Zi) du même auteur, on voit apparaître le faisceau lenticu-
laire de Forel (FI), qui naît du segment interne du noyau lenticulaire (NL,), et qui
traverse ce qui représente ici le genou de la capsule, c'est-à-dire l'extrémité
antérieure de son segment postérieur (Cip). De la lame médullaire interne du
noyau lenticulaire (lmi), se détache un faisceau de fibres parallèles, oblique
également en arrière et en dedans; il contourne l'extrémité antérieure de la
capsule interne (Cip) et appartient à l'anse du noyau lenticulaire (Al). En dedans
de lui, dans la substance grise centrale (Sgc), du troisième ventricule (V3) se trouve
la section du pédoncule inféro-interne de, la couche optique (PiTh) et Au pilier anté-
rieur du tr°ionn.'('l'ja). Le troisième ventricule (V3) est fermé en avant par la lame
terminale embryonnaire (lt), de chaque côté de laquelle on trouve, comme sur
la coupe précédente n° 1 x (fig. 316), la section de la bandelette diagonale de
Broca (bd). La commissure antérieure (coa), sectionnée obliquement, siège dans
la partie externe du deuxième segment du noyau lenticulaire (NL2), assez en dehors
duo·doncule antérieur de la couche optique (PaTh).
Coupe n° 3 x (fib. 318), passant par la ligne 3 x de la ligure 315.
Cette coupe, pratiquée immédiatement au-dessous de la commissure
molle, passe par le ganglion de l'habénula (Gh), la partie inférieure, de la
commissure postérieure (cop), le centre médian de Luys (Nm), le noyau
semi-lunaire de Flechsig (NF) et la lame terminale embryonnaire (Il).
Le noyau externe du thalamus (Ne) se réduit dans son diamètre antero-poste-
rieur. La lame médullaire externe du thalamus (Lme) s'épaissit, surtout au niveau
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
G37
du pulvinar (Pul), et cet épaississenient correspond il la partie supérieure de la
zone ou du champ de Wernicke, que nous allons rencontrer sur la coupe sui-
vante, n° 4 z (fig. 319).
Fil;. 318. Coupe n° 3 x, passant par la ligne 3 x de la figure 3ta. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de 12 diamètres.
Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.
Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur de la capsule
interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. coa, commissure anté-
rieure. cop. commissure postérieure. rl, faisceau lenticulaire de Foret. Fie, libres
lenticulo-caudées. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexc de
Meynert. Fllz, faisceau thalamique de Forel. Gh, ganglion de l'habénula. -i, sillon de
l'insula. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. - le, lame cornée et fibres du taenia
semi-circularis. Lme, lame médullaire externe du thalamus. Une, lame médullaire externe
du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire interne du thalamus. lmi, lame médullaire
interne du noyau lenticulaire. lnti', lamc médullaire supplémentaire divisant le segment
interne du noyau lenticulaire en deux parties (nez, \'L,'). lt, lame terminale embryonnaire.
ho, face interne de la première circonvolution frontale. mp, sillon marginal postérieur.
NC, toitc du noyau caudé. - NC', queue du noyau caudé. Ne, Ni, noyaux externe et
interne du thalamus. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Ni ? ? , noyau médian du thala-
mus (centre médian de Luys). NL3, NL" NI ? NL ? troisième, deuxième et premier seg-
ments du noyau lenticulaire, le premier étant divisé en deux parties (i, i'), par la lame mé-
dullaire supplémentaire lmi'. -PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. Ptï7 ! . pédoncule
inférieur du thalamus. 7}77t, radiations optiques de Gratiolet. Sexv, surface cstra-vcntri-
culaire du thalamus. Sge, substance grise centrale. Sti, substance innominée de Rei-
chcrt. strz, stratum zonale. Tga, pilier antérieur du trigone. Th, thalamus (couche
optique). VA, faisceau de Vicq d'Azyr. - i'3, troisième ventricule. Zi, zona incerta de
Forel. Zr, zone réticulée ou grillagée.
038 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le t,l'nia thalami a disparu dans le ganglion de. l'habénula (Gh). Ce dernier
donne naissance en dedans aux libres transversales de la commissure postérieure
(cop), en dehors au faisceau rétroflexe de Meynert (FM), qui apparaît formé par
une dizaine de fascicules, situés entre le ganglion de l'habénula (Gh) et le centre
médian de Luys (Nm). La lame médullaire interne du thalamus entoure un petit
noyau allongé, bien délimité en avant en dedans et en arrière, le noyau semi-
lunaire de Flechsig (NF), situé entre le centre médian (Nm) et le faisceau tlcalre-
miquc de Forel (Fth). L'extrémité postérieure de ce noyau se termine insensible-
ment dans le noyau externe du thalamus (Ne).
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) ne présente rien
de particulier il noter. On y rencontre toujours les fibres lenticulo-caudées (1 lc),
croisées par les fibres des radiations thalamiques postérieures (RTh) et par le
faisceau longitudinal inférieur (Fli). On voit les radiations thalamiques aborder
nettement le pulvinar (Pnl), après avoir traversé le segment rétro-lenticulaire de
la capsule interne (Cirl), tandis que la plupart des fibres du faisceau longitudinal
inférieur coiffent l'extrémité postérieure du troisième segment du noyau lenticu-
lail'e (NL3).
Une lame médullaire interne supplémentaire (lmil) subdivise le segment interne
du noyau lenticulaire (NL,, \L,'), de telle sorte que le noyau lenticulaire
semble formé de quatre segments. De toute la longueur du segment interne du
noyau lenticulaire, se détachent clés fascicules de fibres très élégantes, se colo-
rant fortement par la méthode de Weigert, qui traversent toute la moitié interne
du segment postérieur de la capsule, interne (Cip), se coudent au niveau de la
face postérieure de cette dernière, et forment un faisceau triangulaire il base
interne, constitué presque exclusivement par des fibres horizontales dirigées de
dehors en dedans. Ces libres forment le faisceau lenticulaire de Forel (FI). La
base de ce faisceau est traversée par le pédoncule inféro-interne de la couche
optique (PiTh), qui croise également le faisceau thalamique de, Forel (1 lUl en
dehors du faisceau de Vicq d'Azyr (VA). A l'angle antéro-interne du faisceau len-
ticulaire de Forel (FI) arrivent les libres de l'arzsc du noyau lenticulaire (Al), que
l'on voit naître de la lame médullaire interne (lmi) et de la face interne du globus
pallidus (NL ? NLu NL,). Ces libres contournent le bord antérieur du segment
postérieur de la capsule interne (Cip), et passent en dehors du pilier antérieur
dzc liurlrinc (Tâa).
Les libres de la bandelette diagonale de Broca (bel) s'infléchissent et se diri-
gent en arrière et en dehors, en arrière de la tète du noyau caudé (NC). Elles ne
sont plus seules il occuper le sillon qui sépare la lame terminale embryonnaire
(lt) de la première circonvolution limbique. La tête du noyau caudé (NC) s'est
rapprochée de la surface extérieure du cerveau; sur la coupe suivante nous
la verrons placée en avant de la bandelette diagonale (bd), et ce fait indique que
nous touchons ici aux régions supérieures de l'espace per foré antérieur.
Coupe n" 4 x (fig. 319), passant par la ligne 4 x de la ligure : 31 : i.
Cette coupe intéresse la partie supérieure de la substance parorée pos-
térieure (Spp), la commissure postérieure (cop), l'extrémité supérieure du
corps de Luys (CL) et le champ de Forel (h.l.
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) présente des ilôts de
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
639
FIG. 319. Coupe n° 4 x, passant par la ligne 4 x de la figure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.
Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur de la capsule
interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de Luys.
cop, commissure postérieure. F, champ de Forel. - floc, fibres lenticulo-caudées..
Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. la, insula anté-
rieur. Ip, insula postérieur. le, lame cornée et fibres du tænia semi-circularis.
Lme, lame médullaire externe du thalamus. lme, lame médullaire externe du noyau lenti-
culaire. lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. lmi', lame-médnllaire
interne supplémentaire divisant le segment interne du noyau lenticulaire en deux parties
NL,, NL ? It, lame terminale embryonnaire. mF,, face interne de la première circonvolu-
tion frontale. NC, tète du noyau caudé. Nu, NC', queue du noyau caudé. Ne, noyau
externe du thalamus. NF, noyau semi-lunaire de Flechsig. Ni, noyau interne du thala-
mus. NL3, NL2, NL,, ? premier, deuxième et troisième segments du noyau lenticulaire, le.
premier, segment est divisé en deux parties NL,, NL ? par la lame médullaire interne supplé-
mentaire lmi'. Nvz, noyau médian du thalamus (centre médian de Luys). oF,, partie or-
bitaire de la première circonvolution frontale. oF ? gyrus rectus. PiTh, pédoncule infé-
rieur du thalamus. Pul, pulvinar. 1']J, recessus pinealis. RTh, radiations optiques
de Gratiolet. Sexv, surface extra-ventriculaire du thalamus. Spp, substance perforée
postérieure. Sti, substance innominée de Reichert. strz, stratum zonale. Tga, pilier
antérieur du trigone. Th, thalamus. V3, troisième ventricule. - VA, faisceau de Vicq
d'Azyr. Fiv, zone de Wernicke. Zi, zona inc'erta de Forel. Zr, zone réticulée ou
grillagée. , ... '
640 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
substance grise, qui relient incomplètement la dit noyau caudé (NC') au
pulamen U'{L3)'
Le noyau lenticulaire (NL., NL,, NL,, NL,') est formé de quatre segments,
dont les trois internes d'égale grandeur appartiennent au globus pallidus (NL,,
NL,, NL,'). En avant, le ]Jutamp-n (NL,,) criblé de nombreux orifices vasculaires,
se confond avec la tête du noyau caudé (NC), qui atteint la surface du cerveau,
dans le sillon qui sépare la première circonvolution limbique de la lame terminale
embryonnaire. (It). En arrière de la tête du noyau caudé (NC), entre cette tête et
l'ccnse du noyau lenticulaire (Al), on trouve la substance innominée de Reichert
(anse pédonculaire de Gratiolet) (Sti), qui se continue en arrière et en dehors
avec le deuxième segment du noyau lenticulaire (NL,) et qui reçoit en dedans les
libres de la bandelette diagonale de Broca (bd).
Cette série de coupes n'est pas, comme la série précédente, parallèle Il la
substance innominée de Reichert (Sti), aussi, ne verrons-nous l'anse du noyau
lenticulaire (Al) que par fragments ; elle se détache des lames médullaires internes
du noyau lenticulaire (lmi, lmi'), et contourne l'extrémité antérieure du segment
postérieur de la capsule interne (Cip). De toute la face interne du globus pallidus
(NL, NL" NL,'), se détachent de nombreuses fibres transversales qui se portent
en dedans et traversent la capsule interne. Quelques-unes s'arrêtent dans le corps
de Luys (CL); d'autres, traversant ce dernier, forment une couche de libres il sa
partie postérieure, et se rendent par la zona incerta (Zi) il l'extrémité antérieure
de la couche optique (Th) dans un champ irrégulier de fibres, le champ de Forel
(F). Les fibres qui traversent le corps de Luys appartiennent encore au faisceau
lenticulaire de Forel (FI). On les voit nettement aborder le champ de Forel par sa
parti.e-.antèroex.terne. Elles s'enlre-croisent il ce niveau avec les fibres du fais-
ceau thalamique de Forel, lesquelles se dirigent en arrière et en dehors, et avec de.
gros fascicules de fibres qui appartiennent déjà aux radiations de la calotte. Le
champ de Forel (F) formé, en effet, la partie supérieure de la capsule du noyau
1'(lUge, et nous verrons apparaître sur la coupe suivante n° 5x (fig. 320), il la
place du champ' de Forel, le noyau rouge de Stilling. En dedans du champ de, Forel,
nous trouvons le pr·donccclcit7 fi·ro-iztter·nc de la couche optique (PiTh) et le faisceau
de Vicq d'Azyr (VA). Ce dernier est encore assez éloigné du pilier antérieur du
trigone (Tga), situé dans la substance grise du troisième ventricule (.,). En arrière
du champ de Forel (F) on trouve encore le noyau semi-lunaire de Flechsig (NF),
le centre médian de Luys (Nm), le faisceau rétroflexe de Meynert, (FM), la partie
inférieure du ganglion de l'habénula et les fibres de la commissure postérieure
(cop). Une petite cavité, le recessus de la glande J1Înàtle (,'ecessus pinealis)(rp)
divise la commissure postérieure (cop) en deux parties : l'une antérieure ou
ventrale, dont les fibres se portent en dehors, et entrent sur les coupes sui-
vantes dans la constitution de la calotte; l'autre postérieure qui appartient au sys-
/c«te thalamique et pénètre dans le pulvinar (Pul), dont elle concourt il former une
partie du stratum zonale (strz).
La zone de Wernicke (W) s'est un peu élargie. Les fibres radiaires sont cxtl't'-
mement nombreuses, ainsi que les fibres du stratum zonale. A la partie posté-
rieure de la zone de Wernicke (W) et de la zone réticulée ou grillagée (Zr), on
trouve la section transversale de la lame cornée (le) contenant les fibres du renia
semi-circularis.
Coupe n° 5 x (fig. 320), passant par la ligne 5 x de la figure 315.
¡ : Il ! . 3°30. Coupe n° 5 x, passant par la ligne 5 x de la ligure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca.
Ce, capsule externe. Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur de la capsule
interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de Luys.
CM, commissure de Meynert. CXC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure anté-
rieure. cop, commissure postérieure. eF, commissure de Forel occupant la voûte
de l'espace perforé postérieur. fi, première circonvolution frontale. Fcop, faisceau de
la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. FM, faisceau rétroflexe
de Meynert. Fth, faisceau thalamique de Forel. Fu, faisceau uncinatus. la, insula
antérieur. Ip, insula postérieur. le, lame cornée et fibres du t,enia semi-circularis.
lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lmi, lame médullaire interne du noyau
lenticulaire. lmi', lame médullaire supplémentaire du segment interne (AL)) du noyau len-
ticulaire, le divisant en deux segments, NL, et \'L ? ll, lame terminale embryonnaire.
mi., face interne de la première circonvolution frontale. SC, noyau caudé. NC . queue
du noyau caudé. A'e, noyau externe du thalamus.- VI7, noyau semi-lunaire de Flechsig.
NL3, NI.J2, ¡VLI, 1', noyau lenticulaire avec ses trois segments, dont l'interne est divisé en
deux i et ? A'm, noyau médian du thalamus (centre médian de Luys). SB, noyau rouge.
PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. Pu pulvinar. Qa, tubercule qua-
drijumeau antérieur. RC, radiations de la calotte. rp, recessus pinealis. RTh, ra-
diations optiques de Gratiolet. Sex», surface extra-ventriculaire du thalamus. Sge, sub-
stance grise centrale. Spa, espace perforé antérieur. Spp, espace perforé postérieur.
Sufi, substance innominée de Reichert. strz, stratum zonale. Tga, pilier antérieur du tri-
gone. Th, couche optique. Tznl, tubercule mamillaire latéral. VA, faisceau de Vicq
d'Azyr. V" troisième ventricule. 11', zone de Wernicke. Zr, zone réticulée ou grillagée.
41
G43 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cette coupe passe par la partie supérieure du tubercule quadrijumeau
antérieur (Qa), la partie supérieure du noyau rouge (NR) et par la commis-
sure de Meynert (CM).
La substance perforée postérieure (Spp) s'est élargie. Le troisième ventricule
(V3) est sectionné en deux endroits : une fois en arrière de la lame terminale
embryonnaire (lt), une deuxième fois en avant de la commissure postérieure (cop).
Le recessus pinealis (rp) et la séparation de la commissure postérieure (cop)
en deux parties sont toujours très accentués. Entre la commissure et le pulvinar
(Pul) s'est interposé le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa), relié au pulvinar
par de nombreux faisceaux, qui appartiennent au segment dorsal de la commis-
sure postérieure (cop). Le segment ventral de cette commissure, formé de fibres
parallèles, se recourbe en avant et en dedans et forme de chaque côté du ventri-
cule un petit faisceau, sectionné perpendiculairement, le faisceau de la commis-
sure postérieure (Fcop). En avant du faisceau de la commissure postérieure , on trouve
le noyau rouge (NR), entouré de sa capsule de fibres; il reçoit en arrière le
faisceau rétroflexe de Meynert (FM) sectionné obliquement et qui traverse le
noyau rouge. La partie posléro-in terne de la capsule du noyau rouge est formée
de faisceaux de fibres sectionnées perpendiculairement; la partie interne, par
des fibres à direction antéro-postérieure, enfin la partie externe reçoit le
faisceau thalamique de Forel (Fth); de la partie centrale et antérieure de la
capsule du noyau rouge, se détachent de gros fascicules de fibres un peu
onduleux, qui se portent en dehors et qui constituent les radiations de la
calotte (1C).
Les deux noyaux rouges (NR) sont reliés au niveau de la substance perforée
postérieure (Spp), par des fibres commissurales transversales (eF), qui occupent le
plancher du troisième ventricule (V.j), et qui ont été signalées par Forel.
Le segment postérieur de la capsule interne (Cip) s'est peu modifié. Le e
corps de Luys (CL) a augmenté de volume, il reçoit de nombreuses fibres du glo-
bus pallidus (NL,, NL" NL,'). L'anse du noyau lenticulaire (Al) a diminué de
volume; on la voit toujours contourner la partie interne du segment postérieur
de la capsule. En avant et en dedans de l'anse du noyau lenticulaire, apparait la
commissure de Meynert (CM), sous forme de fascicules de fibres à direction
parallèle, qui semblent au début appartenir à l'anse du noyau lenticulaire (AI);
mais, tandis que cette dernière se porte en arrière, on voit la commissure de
Meynert (CM) diverger en avant, au niveau de l'espace perforé antérieur (Spa), et
entrer dans la constitution du tuber cinei'eum (Voy. coupe suivante n° 6 x, fig. 32 I,
Te). Dans l'espace triangulaire intercepté par la commissure de Meynert (CM),
l'anse du noyau lenticulaire (Al) et le pilier antérieur du trigone (Tga), on trouve
le ganglion du tubercule mamillaire latéral (Tml). Les fibres qui en naissent,
formant le pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PTml), contournent la par-
lie interne du segment postérieur de la capsule (Cip), puis la partie externe du
faisceau de Vicq d'Azyr (VA), et se perdent au voisinage de la capsule du noyau
rouge.
La bandelette diagonale de Broca (bd) a augmenté d'épaisseur et de longueur.
La partie saillante du noyau caudé (colliculus du noyau caudé) (CNC) s'est
agrandie, et la tête du noyau caudé (NC) se confond en avant avec la partie
morcelée de l'avanl-azeccr (AM), limité en dehors par les fibres du faisceau unci-
nalus (Fu).
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 043
Coupe n° 6 x (fig. 321) passant par la ligne 6 x de la figure 313.
Cette coupe passe par la partie supérieure du tubercule î2îaî ? îlllcii)-e(Tm) et
du noyau rouge (NR) et par la partie inférieure du centre médian de Luys (Nm).
Au sur et à mesure que l'on descend, le pulvinar (Pul) diminue et la zone de
Wernicke (W) augmente. On reconnaît encore très nettement sur cette coupe
le centre médian de Luys (ThNm), dans lequel les fibres ont considérable-
ment augmenté de nombre. Ces fibres appartiennent déjà au ruban de Reil,
qui se trouve constitué immédiatement au-dessous du centre médian de Luys
(Voy. coupe suivante n° 7 x, fit. 322, Rm). Dans le tubercule quadrijumeau
antérieur (Qa), apparaissent les trois couches de fibres caractéristiques de ce
noyau, les superficielles appartiennent au bras du tubercule quadrijumeau a>zlr·-
rieur (BrQa), et entourent l'angle qui sépare ce tubercule du pulvinar (Pul); les
moyennes se portent en avant et en dehors vers le centre médian de Luys
(ThNm) ; les profondes appartiennent à la commissure postérieure (cop).
La division de cette commissure est toujours extrêmement apparente. Le
diverticule sous-pinéal a'disparu; à sa place on trouve de la substance grise qui
appartient à la substance grise de l'aqueduc de Sylvius. L'espace triangulaire,
situé en avant de la partie ventrale de la commissure postérieure, correspond il
l'embouchure de l'aqueduc de Sylvius dans le troisième ventricule (V.,).
Le noyau rouge (NR) a augmenté de volume, et donne toujours naissance
aux nombreuses radiations de la calotte (RC), qui se portent en dehors vers la
lame médullaire externe du thalamus. Le faisceau rétroflexe de Meynert (FM), tou-
jours sectionné obliquement, occupe la partie centrale du noyau rouge.
Le corps de Luys (CL) a augmenté d'étendue; nettement délimité en avant
et en arrière, il donne naissance en dedans à un certain nombre de fibres fines,
qui se portent vers la ligne médiane dans la substance grise de l'espace perforé
postérieur (Spp), en arrière des tubercules mamillaires (Tm), où elles forment
l'enlre-cl'oisemenl ou commissure de Forel (eF). Ces fibres s'entre-croisent avec le
pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PTml). Le tubercule mamillaire
(Tm) est englobé dans la substance grise du tuber cinereum (Tc); il reçoit en
avant et en dehors les fascicules du pilier antérieur du trigone (Tga), en arrière
et en dedans le faisceau de Vicq d'Azyr (VA).
La capsule interne s'élargit de plus en plus au niveau de l'union de son
segment postérieur (Cip) avec son segment rétl'olelltiwlaÍ1'p- (Cirl). Elle reçoit du
segment rétro-lenticulaire, et en particulier des radiations thalamiques (RTh), des
fibres qui l'abordent obliquement. La partie interne du segment postérieur de
la capsule apparaît presque à l'extérieur du cerveau. Elle est recouverte par la
commissure de (CM) et par quelques fibres de la bandelette optique (II). La
commissure de Meynert s'entre-croise avec celle du côté opposé, en avant du
troisième ventricule (V3), dans la substance grise du tuber cinereum (Te). En arrière,
de la commissure de Meynert, sur la ligne médiane, on trouve un petit faisceau
de fibres qui se perd dans la substance grise, du tuber cinereum (Te); il a été
décrit par Gudden sous le nom de faisceau du tuber cinereum (fTc). La commis-
sure de Meynert (CM) se porte en dehors, s'insinue entre le segment postérieur de la
capsule interne (Cip) et le segment interne du noyau lenticulaire, formé encore de
deux segments (NL,, ,'). De là ses fibres se recourbent, se dirigent en arrière et
en dedans, traversent le segment postérieur de la capsule interne (Cip) au niveau
U44
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
de sa partie moyenne, et pénètrent dans l'extrémité postérieure du corps de Luys
(CL). En avant de la commissure de Meynert, la coupe intéresse la bandelette op-
tique (II), facile à distinguer de cette dernière. La commissure de Meynert (CM) est
FiG. 321. Coupe n° 6 x, passant par la ligne 6 x de la figure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés il un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur. bd, bandelette diagonale de Broca. 13rQa, bras du tubercule quadri-
jumeau antérieur. Ce, capsule externe. -Cex, capsule extrême. Cip, segment postérieur
de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de
Luys. CADI, commissure de Meynert. CSC, colliculus du noyau caudé. coa, commissure
antérieure. cop, commissure postérieure. eF, commissure de Forel de la voilte de l'es-
pace perforé postérieur. Fle, libres lenticulo-caudées. Fli, faisceau longitudinal inférieur.
FM, faisceau rétroflexe de Meynert. fUe, fascicule du tuber cinereum de Gudden. -
Fu, faisceau uncinatus. I; insula. le, lame cornée et fibres du tamia semi-circularis.
ml ? face interne de la première circonvolution frontale. 'C', queue du noyau caudé.
1YL3, NLi, -VL,, ? troisième, deuxième et premier segments, ce dernier subdivisé en deux
du noyau lenticulaire. NI ? , noyau rouge. or,, partie nrbitairc de la première circon-
volution frontale. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. 7 ? pulvinar.
Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RC, radiations de la calotte. 111, recessus
pinealis. IiTh, radiations optiques de Gratiolet. Sgc, substance grise centrale. Spa,
substance perforée antérieure. Spp, substance perforée postérieure. Sti, substance
innominée de Reichert. strz, stratum zonale. Tc, tuber cinereum. Tga, pilier antérieur
du trigone. Th\'e, noyau externe du thalamus. 7'AA'n : , noyau médian du thalamus (centre
médian de Luys). Tm, tubercule mamillaire. Tml, tubercule mamillaire latéral. Toi,
tubercule olfactif. Va, troisième ventricule. ]A, faisceau de Vicq d'Azyr. 1V, champ
ou zone de Wernicke. xCM' , entre-croisement de la commissure de Meynert. Zr, zone
réticulée ou grillagée. II, bandelette optique.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. Ma
en effet formée de fibres réunies en fascicules espacés et séparés par la substance
grise du tuber cinereum (Te); la bandelette optique (II), au contraire, est formée de
fibres fines, extrêmement serrées, fortement colorées par l'hématoxyline. Elles
n'atteignent dans cette coupe ni le segment interne du noyau lenticulaire (NL,, ¡')
en arrière, ni la ligne médiane en avant.
La substance perforée antérieure (Spa) est intéressée dans ses couches
les plus superficielles. Elle est formée de deux parties : l'une postérieure, riche
en fibres obliques en dehors et en arrière, et qui appartiennent à la bandelette
diagonale de Broca (bd), l'autre antérieure, formée presque exclusivement de
substance grise et contenant de nombreux orifices vasculaires. Cette substance
grise correspond à la partie inférieure de la tête du noyau caudé (colliculus dit
noyau caudé) (CNC), qui fait saillie dans l'espace perforé antérieur (Spa). Elle est
limitée en dehors par la commissure antérieure (coa), sectionnée transversale-
ment et qui la sépare du pulamen (NL3), en avant par V avant-mur (AM) et le fais-
ceau uncinalus (Fu), ainsi que par quelques fibres fortement colorées, qui
appartiennent au tubercule olfactif (Toi). Plus superficiellement on trouve le
gurus reclus (mF,), ou partie orbitaire de la première circonvolution frontale (oF,).
Coupe n° 7 x (fig. 322) passant par la ligne 7 x de la figure 315.
Cette coupe passe par la bandelette optique (II), la partie moyenne du
tubercule mamillaire (Tm) et le corps genouillé interne (Cgi).
Nous abordons sur celte coupe la partie inférieure de la région sous-
optique. Le centre médian de Luys a disparu, et à sa place on trouve, en dehors
et en arrière du noyau î,oige (NR),Ie commencement du ruban de Reil médian
(Rm), uni au niveau de sa partie postérieure à des fibres à direction transversale
fortement colorées, qui appartiennent au bras du tubercule quadrij umeau postérieur
(BrQp + Rm), et qui forment la limite antérieure du corps genouillé interne (Cgi),
profondément enclavé dans la partie inférieure de la couche optique (Th). Les
fibres du bras du tubercule quadrijumeau postérieur et du ruban de Reil
(BrQp + Rm) se portent transversalement en dehors, entre la partie postérieure
de la capsule interne (Cip) et la zone de 1,Veii ? icke(W). Le noyau rouge (NR) s'est
peu modifié; en dehors et en arrière, il donne naissance il de gros fascicules de
fibres qui appartiennent aux radiations de la calotte (RC). Le faisceau rétroflexe de
Meynert (FM), qui sur la coupe précédente occupait la partie moyenne du noyau
rouge, s'est porté en avant et en dedans et échancre le noyau rouge au voisinage de
l'espace perforé postérieur (Epp). Le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa)
est complètement constitué, et ne diffère pas sur cette coupe de ce qu'il sera sur
les quatre coupes suivantes. L'aqueduc de Sylvius (Aq) présente une section
triangulaire; il est entouré de la substance grise de l'aqueduc de Sylvius, qui s'in-
sinue entre les faisceaux longitudinaux postérieurs (Flp), pour se confondre avec
la substance grise de l'espace perforé postérieur. La substance grise de l'aqueduc
est nettement limitée en arrière par des fibres transversales, qui font suite aux
fibres de la commissure postérieure des coupes précédentes. Elles contournent la
substance grise de l'aqueduc, et sur les coupes suivantes s'entre-croisent d'une
façon extrêmement élégante, pour former Ventre-croisement de la calotte de
Meynert (Fontaineartige tlaubenhreuzunj Meynert's de Forel) (xM, fig. 3'23). Ces
646 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
libres sont limitées en dedans et en arrière parle faisceau longitudinal postérieur
(Flp), qui fait sur cette coupe sa première apparition, sous forme d'un petit
faisceau triangulaire dont le sommet très effilé se dirige en avant, et qui limite
en arrière les fibres qui forment la capsule du noyau rouge. La couche des fibres
moyennes du tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) se rend dans le ruban de
Reil (Rm). Elle est formée de fibres obliques en avant et en dehors. La couche
superficielle est formée de fibres parallèles à la courbure du tubercule quadri-
jumeau antérieur (Qa); elles se réunissent en un gros fascicule qui se porte
en dehors, forme le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), et sépare,
en s'enfonçant dans la couche optique (Th), le corps genouillé interne (Cgi) du
pulvinar (Pul). Au niveau du pulvinar, ces fibres s'entre-croisent avec la zone
de Wernicke (W), et se perdent dans le segment rétro-lenticulaire de la capsule
(Cirl). Le corps genouillé interne (Cgi) se trouve donc nettement limité sur cette
coupe : en avant par le bras du tubercule quadrijumeau postérieur (BrQp), en
arrière par le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa), et en dehors par
la partie élargie de la zone de Wernicke (W).
Le pulvinar (Pul) reçoit encore des fibres radiaires assez nombreuses, qui
lui viennent des radiations optiques (RTh) et du segment rétro-lenticulaire de la
capsule interne (Cirl). Il est séparé de la zone réticulée (Zr) par le champ ou la zone
de Wernicke (W), considérablement accru de volume, et dont la forme correspond
assez exactement il celle d'une corne d'abondance. On constate très nettement
sur cette coupe que le champ de Wernicke est formé par plusieurs ordres de
libres : les unes extrêmement fines se dirigent d'avant en arrière, en décrivant
une courbe à concavité interne. Ainsi que Wernicke l'a fait remarquer, ces fibres
présentent les plus grandes analogies avec les fibres de la bandelette optique
(II); elles ont en effet de commun, avec celles de cette dernière, leur finesse
extrême et leur réunion en fascicules serrés, séparés les uns des autres par
des fentes longitudinales. Ces fibres sont croisées par les fibres radiaires du
pulvinar (Pul), qui, provenant des radiations thalamiques postérieures (RTh),
abordent la partie postérieure de la couche optique (Th); elles sont croisées en
outre par les fibres du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa) et par
quelques fibres du ruban de Reil (Rm). La zone réticulée ou grillagée (Zr) sépare
la zone de Wernicke (W) du segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl). La face
superficielle du pulvinar est libre et tapissée par le stratum zonale (strz). Dans
l'angle qui sépare le pulvinar de la tête du noyau caudé (NC), on trouve la section
transversale des fibres du icerzia semi-circularis situées dans la lame cornée (le).
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) comprend un
très grand nombre de fibres dont la direction et l'origine sont variables; les
unes relient la queue du noyau caudé (NC') au troisième segment du noyau lenli-
culaire (NL.j), et traversent en diagonale cette région de la capsule; elles font
partie des fibres lenticulo-caudées. Les autres appartiennent aux fibres radiaires
du pulvinar (Pul) : ce sont les radiations thalamiques postérieures (RTh). Elles
s'enlre-croisent obliquement avec les fibres lenticulo-caudées, concourent à for-
mer la cône de Wernicke (W) et les fibres radiaires du pulvinar. D'autres encore
sont situées en avant des radiations thalamiques, auxquelles elles sont presque
parallèles; leur origine ne peut être établie que par l'étude des dégénérescences
secondaires. Or, ainsi que l'un de nous a pu le constater dans plusieurs cas, ces
fibres dégénèrent ri la suite des lésions corticales des régions rolandiques supé-
rieures et des parties antérieures du lobe pariétal. Elles descendent de ce lobe
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
647
el passent par les régions antérieures des couches sagittales du carre four vent ri-
culaire. Parallèles aux 1'adiations lhaZamiques (RTh), elles se portent comme celles-
ci en avant et en dedans, mais leur courbure est beaucoup plus accentuée, et elles
entrent dans la constitution de la partie postérieure du segment pédonculaire de
Fit;. 322. Coupe n° 7 x, passant par la ligne 7 x de la figure 315. Méthode de Pal.
` ? /I grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
A.1.1, avant-mur. Ag, aqueduc de Sylvius. Bz·Qa, bras du tubercule quadrijumeau
antérieur. BrQp + li ? 2, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban
de Reil médian. Ce, capsule externe. Cgi, corps genouillé interne. Cih, segment pos-
térieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL,
corps de Luys. CM, commissure de Meynert. CNC, colliculus du noyau caudé. - coa,
commissure antérieure. Epa, espace perforé antérieur. Epp, espace perforé postérieur.
Fcoh, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur. -Flp,
faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe de Meynert. Fil, faisceau unci-
natus. 1, insula. le, lame cornée et fibres du taenia semi-circularis. Ln, locus ni.-or. -
mp, sillon marginal postérieur. NC, queue du noyau caudé, NLl troisième segment du
noyau lenticulaire (putamcn). - NR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule
cérébral. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RC, radiations de la
calotte. Role, racine olfactive externe. RTh, radiations thalamiques de Gratiolet. SI(,
substance réticulée. Sti, substance innominée de Reichert. strz, stratum zonale. - T,,
première circonvolution temporale. Te, tuber cinereum. Th, couche optique (thalamus).
Tm, tubercule mamillaire. 1'3, troisième ventricule. 117, zone ou champ de Wernicke.
Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique. xll, chiasma des nerfs optiques.
648 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
la capsule interne. Ces trois ordres de fibres sont limités en dehors par un fais-
ceau de libres parallèles et très serrées, les fibres du faisceau longitudinal in fn-
1'iew' (Fli). Ces dernières se portent obliquement d'arrière en avant et de dehors
en dedans; quelques-unes se perdent dans la partie postérieure de la capsule
externe (Ce); le plus grand nombre coiffe l'extrémité postérieure du putamen
(NL3). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) forme la limite externe du segment
rétro-lenticulaire (Cirl) de la capsule interne. Il est séparé de l'écorce grise du
fond du sillon marginal postérieur de l'insula (mp) par les courtes fibres d'association
qui relient la première circonvolution temporale (T, ) à la circonvolution postérieure
de l'insula. Sur cette coupe, l'étage inférieur ou pied du pédoncule (P) est déjà
constitué dans sa partie interne. Nous nous trouvons ici en effet à la limite du
pied Au pédoncule cérébral (P) et du segment postérieur de la capsule interne (Cip).
Le pied du pédoncule cérébral (P) décrit une courbe à concavité posté-
rieure et entoure le corps de Luys (CL), qui le sépare du noyau rouge (NR) et de la
capsule de ce noyau. Il touche en dedans au tubercule mamillaire (Tm), formé par
un gros noyau gris situé très près de la ligne médiane, entouré d'une mince couche
de fibres blanches, et logé dans la substance grise du tuber cinereum (Te). En
avant et en dehors, le pied du pédoncule cérébral est limité par la bandelette
optique (II), qui s'entre-croise en avant du tuber cinereum. Toute la partie en con-
nexion avec la bandelette optique appartient à l'étage inférieur ou pied du pédon-
cule, tandis que toute la région qui est située en arrière de cette dernière appar-
tient encore au segment sous-thalamique de la capsule interne. La séparation entre
ces deux régions est formée par les fibres de la commissure de Meynert (CM), qui
traversent horizontalement la partie sous-thalamique de la capsule pour aborder
le corps de Luys (CL). En dehors, la région sous-thalamique de la capsule est
limitée par la substance innominée de Reichert (Sti) et le troisième segment du
noyau lenticulaire (NL), en avant duquel on trouve la surface de section de la
commissure antérieure (coa).
La substance perforée antérieure a fait place il l'espace perforé antérieur
(Epa), limité en arrière par la bandelette optique (II), en avant par une mince,
bande de substance grise en connexion avec la tête du zzoyzcrc caudé (\C) et bordée
par un mince fascicule de fibres fortement colorées, appartenant il la racine
olfactive externe (Role). Plus en dehors on trouve l'aval/l-lIW1' (AM), formé
d'îlots de substance grise, dissociés par des libres peu colorées, obliques en
avant et en dedans, et appartenant au faisceau uncinalus (Fu).
Coupe n° 8 x (fig. 323) passant par la ligne 8 x de la figure 315.
Cette coupe intéresse le chiasma des nerfs optiques (xll) et la partie
supérieure du noyau de la troisième paire (Nm).
Le pulvinar (Pul) a diminué de volume. Le champ de Wernicke (W) s'est
accru, le corps genouillé interne (Cgi) s'est rapproché de la base du cerveau, dont
il est séparé encore par le bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Le,
segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) envoie tou-
jours de nombreux fascicules de fibres dans le pulvinar. Le pied du pédoncule
cérébral (P) ne diffère de celui de la coupe précédente n° 7 x (tig. 3) que par
l'apparition des premiers fascicules d'un faisceau, situé immédiatement en arrière
de la commissure de Meynert, (CM), et qui n'est autre que le faisceau de 7'ürc%(h'T),
que nous décrirons sur la coupe suivante (n° 9 x, lige. 3 : ).1.),
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
649
Le troisième segment du noyau lenticulaire (NL3) s'est encore réduit, et se
continue en avant avec la partie supérieure du noyau amggdalien (NA). Dans
l'angle que forment ces deux noyaux en se réunissant, on trouve la surface de
section de la commissure antérieure (coa), limitée en dehors par les fibres de la
Fig. 323. Coupe n° 8 x, passant par la ligne 8 x de la figure z. Méthode de l'al.
2/1 Grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AJI, avant-mur. 1,7, aqueduc de Sylvius. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau
antérieur. BrQp + Ilnt, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban
de Reil médian. Ce, capsule externe. Cg, circonvolution godronnée. Cgi, corps
genouillé interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-
lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de Luys. CM, commissure de Meynert,
coa, commissure antérieure. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau
longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FM, faisceau rétroflexe do
Meynert. FT, faisceau de Turck. Fu, faisceau uncinatus. ? insula. le, lame cornée
et fibres du ttenia semi-lenticularis. LIl, locus niger. Nui, noyau de la troisième paire.
NA, noyau amygdalien. NC', queue du noyau caudé. XL3, troisième segment du
noyau lenticulaire (putamen). .YR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule
cérébral. l'ul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. 1, , 3, couches super-
ficielle, moyenne et profonde du tubercule quadrijumeau antérieur. RTh,, radiations optiques
de Gratiolet. SR, substance réticulée. - SU, substance innominée de Reichert. strz,
stratum zonale. T,, première circonvolution temporale. Tc, tuber cinereum. Tgp,
pilier postérieur du trigone. Tm, tubercule mamillaire. - Tort, tubercule ou trigone
olfactif. U, circonvolution du crochet. 1*3, troisième ventricule. 117, zone de Wernicke.
xll, chiasma des nerfs optiques. xM, entre-croisement de la calotte de Meynert.
Gn, zone réticulée ou grillagée. ? bandelette optique.
6 : in ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
capsule externe (Ce) et V avant-mur (AM), morcelé par les fibres du faisceau unci-
nalus (Fu).
La bandelette optique (II) s'entre-croise sur la ligne médiane pour former
le chiasma des nerfs optiques (xll), adhérent en arrière à la substance grise du
tuber cinereum (Te). L'entre-croisement des fibres de la bandelette se fait dans les
trois quarts antérieurs du chiasma; le quart postérieur est formé uniquement
par des fibres parallèles, qui se continuent avec les fibres les plus internes des
deux bandelettes optiques et appartiennent manifestement à la commissure de
Gudden,. celle-ci fait partie du système auditif et relie entre eux les corps genouillés
internes (Cgi) (Voy. fig. 191, CG).
Dans le losange opto-pédonculaire on trouve les tubercules mamillaires
(Tm), qui ne sont reliés à la base du cerveau que par un mince pont de substance
grise, au niveau de l'angle interne du pied du pédoncule cérébral, (P.).
Le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) ne diffère pas ici de ce qu'il
était sur la coupe précédente (n° 8 x, fig. 323). Les faisceaux de la commissure
postérieure (Fcop) forment en arrière du noyau rouge (NR) un petit champ assez
mal délimité et compris dans la concavité du ruban de Reil médian. (Rm).
Le faisceau longitudinal posléJoiew' (Flp) a augmenté de volume, et dans la
substance grise de l'aqueduc (Aq) qui sépare ces deux faisceaux l'un de l'autre, on
trouve les noyaux de la troisième paire (III). Sur la ligne médiane il existe
un petit noyau impair, allongé, formant le noyau central; en dehors, de chaque
côté du faisceau longitudinal postérieur (Flp), on trouve deux autres groupes cel-
lulaires : l'un est situé assez en avant dans la partie rétrécie de la substance grise
de. l'aqueduc (Aq), au voisinage de l'extrémité effilée du faisceau longitudinal
postérieur. Il forme le groupe ventral du noyau latéral de la troisième paire. Le
groupe dorsal, de ce même noyau siège il la base du faisceau longitudinal posté-
rieur (Flp), dans la petite excavation que forme ce faisceau au niveau de la subs-
tance grise de l'aqueduc. En dedans du noyau latéral, en arrière du noyau central
ou médian, on trouve de chaque côté un petit noyau ovalaire, contenant des
petites cellules et connu sous le nom du noyau de WestJihal ou d'Edinger (Voy.
t. II, Noyaux de la troisième paire).
Le reste de la calotte pédonculaire diffère peu de celui de la coupe précé-
dente ; il convient cependant de noter la diminution de volume du corps de Luys
(CL), l'apparition du locus niger (Ln) il la partie interne du pédoncule cérébral et
la disposition particulière que présente le ruban de Reil médian (Rm), qui reçoit
un faisceau extrêmement net de fibres, qui lui viennent du segment 1'I : II'o-lenticu-
laire de la capsule interne (Cirl). Ces fibres appartiennent très probablement aux
radiations de la calotte (Haubenstralilungen) décrites par Edinger ; elles sont
destinées au noyau rouge et dégénèrent à la suite des lésions corticales, ainsi que
l'un de nous a pu le constater (Voy. t. II).
Coupe n° 9 x (fig. 324), passant par la ligne 9x de la figure 315.
Cette coupe passe par le chiasma des nerfs optiques (xll), la partie supé-
rieure du corps genouillé interne (Cgi) et le faisceau de TÜJ'ck (FT).
Le pulvinar (Pul) s'est encore réduit de volume; il s'est écarté du tubercule
quadrijumeau anlénir.ur (Qa) et dans l'angle qu'il forme avec ce dernier, apparaît
le corps genouillé interne (Cgi), coiffé encore du bras du tubercule quadrijumeau
a»tr·nir.ac>·(f3rQa). La zone de Wernicke (W) s'est accrue. Dans sa partie antérieure et
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
651
volumineuse, apparaissent les lamelles superposées, caractéristiques du corps
genouillé externe (Cgc). Les fascicules de fibres de la zone de Wernicke sont lins,
serrés, et extrêmement nombreux; ils s'enlre-croisent avec les fibres onduleuses
qui proviennent du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), et qui
s'irradient dans le pulvinar (Pul). Une mince lamelle de substance grise sépare
Cc. 324. - Coupe n° 9 x, passant par la ligne 9 x de la figure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau
antérieur. BrQp + Rm, union du bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban
de Reil médian. CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe. Cg, circonvolution
godronnée. - Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. Cip, segment
postérieur de la capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne.
Epp, espace perforé postérieur. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, fais-
ceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. - FT, faisceau de Tiirck.
Fu, faisceau uncinatus. le, lame cornée et libres du taenia semi-circularis. Ln, locus
niger. .V//7. noyau de la troisième paire. NA, noyau amygdalien. Nu, queue du
noyau caudé. A'7, troisième segment du noyau lenticulaire (putamen). XR, noyau rouge.
l', étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. PTml, pédoncule du tubercule ma-
millaire latéral. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur ,, 3, 3, couches
superficielle, moyenne et profonde du tubercule quadrijumeau antérieur. RTh, radiations
optiques de Gratiolet. SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. Th, thalamus,
couche optique. Tol, tubercule ou trigone olfactif. U, circonvolution du crochet. IV,
champ de Wernicke. xi, chiasma des nerfs optiques. Zr, zone réticulée ou grillagée.
Il, bandelette optique. 111, fibres radiculaires de la troisième paire.
632 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
les corps genouillés interne et externe (Cgi, Cge), de la partie postérieure du pied
Au pédoncule cérébral (P).
Le noyau rouge (NR) commence à diminuer de volume. Sa capsule devient
plus épaisse, surtout en dedans, où elle est croisée par les fibres radiculaires de
la troisième paire (III). Les fibres de la couche profonde du tubercule quadri-
jumeau antérieur (Qa) se portent en avant et en dedans, s'entre-croisent avec
les fibres du faisceau longitudinal postérieur (Flp), avec les fibres de la partie
interne de la capsule du noyau rouge, puis avec les fibres radiculaires de la lzoi-
sième paire (III). Arrivées sur la ligne médiane, elles s'entre-croisent à angle
extrêmement aigu avec celles du côté opposé, en formant l'élégant entre-croise-
ment de la calotte de Meynert (Fontaineartige Haubenkreuzung) (xM, fig. 323.)
Dans le prolongement antérieur de la substance grise de l'aqueduc (SgAq), on
retrouve les différents groupes des noyaux de la troisième paire (NIII),
séparés par de gros fascicules de fibres, appartenant aux radicules de ce nerf.
Cette coupe est surtout intéressante, par l'aspect semi-lunaire que présente la
section transversale du ruban de Reil médian (Rm) uni au bras du tubercule
quadrijumeau postérieur (BrQp). Compris entre le corps genouillé interne (Cgi) et
le noyau rouye (NR), le ruban de Reil présente déjà la forme en corne d'abondance
ou en croissant, caractéristique des régions pédonculaires supérieures.
Le corps de Luys a disparu; sa place on trouve le locus niger (Ln) avec ses
cellules fortement pigmentées et disposées en groupes. L'un de ces groupes est
situé au voisinage du sillon d'émergence de la troisième paire (III), les autres au
niveau du bord postérieur du locus niger. Le locus niger est très riche en fibres
entre-croisées dans tous les sens, groupées en petits fascicules et se colorant
faiblement par la méthode de Weigert. Ces fascicules, qui dégénèrent à la suite
de lésions corticales, constituent le stratum iniennedimn de Meynert (Stri,
Ilg. 193 et 297).
En arrière, le locus niger est séparé du noyau rouge et de la capsule, de ce
dernier, par une zone de libres entre-croisées dans tous les sens dont l'origine
est encore inconnue. Il existe toutefois dans cette zone un groupe de fibres
plus colorées qui s'en détache nettement. Ce petit faisceau se porte en dehors
et en arrière, parallèlement au bord supérieur du locus niger, traverse le ruban
de Reil médian (Rm) et se perd dans la zone mal délimitée, située entre le tubercule
quadrijumeau antérieur (Qa), le ruban de Reil médian (Rm) et le faisceau longi-
ludinal postérieur (Flp). Ces fibres appartiennent, ainsi que Gudden l'a montré,
au pédoncule du tubercule mamillaire latéral (PTml), et nous renvoyons
pour la description de ce pédoncule aux coupes de la série précédente, plus favo-
rables à son étude (Voy. Coupes microscopiques de la capsule interne, fig. 313 et
314). Dans la série de coupes que nous étudions ici, la surface de section trans-
versale de ce pédoncule doit être cherchée au niveau de la partie libre de la face
interne du pied du pédoncule cérébral (P), en arrière du locus niger, au niveau de
la large zone d'émergence de la troisième paire.
Le pied du pédoncule cérébral (P) est presque complètement constitué sur
la coupe actuelle n° 9 x (fig. 324). Ses quatre cinquièmes internes sont libres et
partiellement embrassés par la bandelette optique (II). Son cinquième postérieur
ou externe est encore adhérent il la base du cerveau, et reçoit au niveau du iroi-
sième segment du noyau lenticulaire (pulamen) (nul,,) un volumineux faisceau de
fibres à direction transversale : le faisceau de Türck (FT), qui vient du lobe
temporal ainsi que le démontrent l'élude des coupes vertico-transversales
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. G3
sériées et les dégénérescences secondaires et passe au-dessous de la face
inférieure du putamen (NL,,). Le faisceau de Tiil'ck aborde le segment postérieur de.
la capsule dans la partie supérieure de la région sous-optique, sépare ce seg-
ment postérieur du segment rétro-lenticulaire (Cirl) et correspond au sixième externe
environ, du pied du pédoncule cérébral.
Le putamen (NL3) est réduit il une petite bande de substance grise comprise
entre le faisceau de l'iirclc (FT) et la capsule, externe (Ce), renforcée par des fibres
venant du faisceau longitudinal inférieur (Fli). En avant, le putamen se confond
avec le noyau anzggdalien (NA), mal délimité d'avec la circonvolution du cro-
chet U; en avant et en dehors, il est en rapport avec l'avanl-1Jwl' (AM), coiffe par
le faisceau uncinatus (Fu) et par l'écorce grise qui double le pli falci fornze de
l'insula. Cette coupe n° 9 x (fig. 324) présente encore en avant un point inté-
ressant ; elle sectionne en effet le trigone ou tubercule olfactif (Toi) au
niveau du point où se détachent les racines olfactives interne et externe, et on y
constate nettement que le tubercule olfactif est formé d'une masse grise
centrale, entourée de fibres à myéline fortement colorées, et représentant mor-
phologiquement les fibres laiigeiiiielles de cette écorce rudimentaire.
Coupe n° 10 x (fig. 325), passant par la ligne 10 x de la figure 315.
Cette coupe passe par le pédoncule cérébral (P), et du côté de la base
du cerveau, par la paroi supérieure du prolongement sphénoïdal du ven-
tricule latéral (Vsph).
Le pédoncule cérébral (P) n'est plus relié maintenant à la base du cerveau
que par les corps genouillés interne et externe (Cgi, Cge), et par des fibres qui, se
détachant de la partie postérieure de la bandelette optique (II), traversent le cin-
quième postérieur Au pied du pédoncule (P). Ces libres appartiennent non pas au
système visuel, mais à la commissure de Meynert (CM). Le corps genouillé interne.
(Cgi) est apparent il la surface extérieure du pédoncule cérébral, où il forme un
petit noyau ovalaire de substance grise, entouré d'une capsule de libres formée
aux dépens du bras du tubercule quadrijumeau antérieur (BrQa). Par sa face pro-
fonde, il reçoit un nombre assez considérable de fascicules de fibres, apparte-
nant au bras du t ubl ? 1'culc. quadl'ijumeau postérieur (BrQp), adossées au ruban de
Iteil médian (Rm).
Le pulvinar (Pul) ne forme plus qu'une petite masse grise peu considé-
rable, mais qui reçoit du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) un
très grand nombre de fascicules ondulés, qui croisent le champ de Wernicke (W).
Celui-ci s'est encore élargi ; sa partie antérieure, concave, embrasse le corjis
genouillé externe (Cge), qui présente ici l'aspect cordiforme qui lui est parti-
culier, ainsi que sa structure lamellaire caractéristique. Ce corps genouillé externe
(Cge) n'est pas encore ici en continuité avec la bandelette optique (II); il en
est séparé par la commissure de Meynert (CM) et par la partie postérieure de la
substance innominée de Reichert (Sti).
Le segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl) est intéressant
à étudier, ainsi que sa partie adjacente, riche en fibres et qui appartient à la SUú-
stance innominée de Reichert (Sti). Ce segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl)
contient en effet de gros fascicules de fibres, il direction presque antéro-posté-
rieure, et qui relient la queue du noyau caudé (NC) a l'extrémité postérieure du noyau
lenticulaire (putamen) (NLJ. Quelques-uns de ces fascicules semblent provenir,
654 ' ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
non pas de la queue du noyau caudé (NC'),mais des radiations thalamiques (RTIi'),.
avec lesquelles elles forment un angle presque droit; elles représentent en effet
les fibres de projection corticales du globus pallidus.
La plus grande masse des fibres du segment rétro-lenticulaire est formée par
Fie. 325. Coupe n° 10 x, passant par la ligne 10 x de la figure 315. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. - BrQa, bras du tubercule quadrijumeau. -
BrQp,bras du tubercule quadrijumeau postérieur. CA, corne d'Ammon. Ce, capsule externe.
C,g, circonvolution godronnée. C,ge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé
interne. Cip, segment postérieur de la capsule interne. - Cirl, segment rétro-lenticulaire
de la capsule interne. CM, commissure de Meynert. Epp, espace perforé postérieur.
Feop, faisceau de la commissure postérieure. Fi, fimbria. Fli, faisceau longitudinal in-
férieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur. FT, faisceau de Türclc. - Fu, faisceau unci-
natus. le, lame cornée et fibres du toenia semi-circularis. Lms, lame médullaire superfi-
cielle. Ln, locus niger. NA, noyau amygdalien. -NC', queue du noyau caudé. NL3, troi-
sième segment du noyau lenticulaire (putamen). - NR, noyau rouge. - P, étage inférieur du
pédoncule cérébral. Plch, plexus choroïde. PTml, pédoncule du tubercule mamillaire.
Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur ,, 3,3, couches superficielle, moyenne et
profonde du tubercule quadrijumeau antérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radia-
tions optiques de Gratiolet. RTh', fibres de projection corticale du globus pallidus, RTht,
fibres de projection de la partie antérieure du lobe temporal destinées au pulvinar. SgAq,
substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée. Sti, substance inno-
minée de Reichert. strz, stratum zonale. Tgp, pilier postérieur du trigone. Th, thalamus.
Tol, trigone ou tubercule olfactif. U, circonvolution du crochet. Vsph, corne sphénoï-
dale du ventricule latéral. W, champ de Wernicke. xM, entre-croisement de là calotte de
Meynert. Zr, zone réticulée ou grillagée. Il, bandelette optique. Hln, noyau de la troi-
sième paire. - III, filets radiculaires de la troisième paire. -xll, chiasma des nerfs optiques.
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. si : i3 5
les libres des radiations thalamiques (RTh), qui pénètrent dans le pulvinar (Pul)
après avoir traversé la zone de Wernicke (W). Mais le pulvinar reçoit en outre
d'autres gros fascicules de fibres, qui passent sous le pulamen (NL.,), se dirigent
obliquement d'avant en arrière et de dehors en dedans, et traversent la
substance innominée de Reichert (Sti). Ces fibres (RTht) proviennent des parties
antérieures du lobe temporal. Elles sont croisées par des fibres à direction presque
transversale, qui se logent dans la concavité du bord interne du putamen, et qui
appartiennent au faisceau de Vth'cA (FT) décrit sur la coupe précédente (n° 9 x,
fig. 324). En dehors du segment rétro-lenticulaire de la capsule (Cirl), on trouve
encore ici le faisceau longitudinal inférieur (Fli), avec ses fibres disposées en
fascicules serrées et d'aspect caractéristique, fibres dont la plus grande partie,
entre dans la constitution de la capsule externe (Ce).
Le troisième segment du noyau lenticulaire (putamen) (NL3), compris entre le
faisceau de 7'Mt'c/b (FT) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli), se fusionne en
avant avec le noyau amygdalien (NA) qui forme la paroi inférieure et extérieure
du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph). En dehors, le noyau
amygdalien se fusionne avec l'avanl-l1wl' (AM), dissocié en fragments par le fais-
ceau uncinatus (Fu). L'avant-mur et le noyau amygdalien sont recouverts par
l'écorce du seuil de l'insula, qui se continue en dedans et en arrière avec la
circonvolution du crochet (U). Cette dernière est séparée du pied du pédoncule
cérébral (P) par la bandelette optique (II).
Sur cette coupe le pied du pédoncule cérébral (P) est complètement
constitué. Le locus niger (Ln) a encore augmenté de volume. Les fibres du
sl1'alwn intel'1lwdillln sont beaucoup plus nombreuses que sur la coupe précé-
dente (n° 9 x, fig. 324) et sont disposées en gros fascicules au niveau de la partie
postérieure du locus niger. Les fibres du pied du pédoncule cérébral (P) présentent
déjà un aspect un peu particulier. Ce pied n'est plus, comme sur les coupes pré-
cédentes, formé par un aussi grand nombre de fibres nettement coupées en
travers. Ces fibres sont couchées sous des angles plus ou moins obliques, ce
qui tient à la torsion qu'éprouvent toutes les fibres Au pied du pédoncule, peu
de temps après leur émergence à la base du cerveau. Les fibres sectionnées
obliquement sont surtout nombreuses dans la moitié interne du pied du pé-
doncule; dans la moitié externe, les fibres coupées transversalement, ainsi
que les fibres horizontales, dominent. Ces dernières viennent surtout du stratum
intermedium, traversent le pied Au pédoncule en se dirigeant obliquement en de-
hors et en avant. Le cinquième postérieur du pied du pédoncule est extrêmement
large, et formé presque exclusivement par des fibres horizontales, qui appar-
tiennent les unes au faisceau de Tùrck (FT), les autres à la commissure de Meynert
(CM). Ces dernières constituent ce que Wernicke a décrit sous le nom de fibres
pédonculaires de la bandelette optique.
Au niveau de sa partie antérieure, cette coupe intéresse en outre le chiasma
des nerfs optiques (xll) et le trigone olfactif (Toi) avec sa couche de fibres
nerveuses. Au niveau de sa partie postérieure, on trouve : un petit segment de la
corne d'Ammon (CA) recouvert de la lame médullaire superficielle (Lms), la
circonvolution godronnée (Cg) et le pilier postérieur du trigone (Tgp), dont le bord
libre ou fimbria (Fi) contribue à fermer le prolongement sphénoïdal du ventricule
latéral (Vsph). L'insertion des plexus choroïdes (Plch) et le mode d'occlusion du
ventricule latéral rendent extrêmement facile sur cette série de coupes la com-
préhension de la partie extra-vent riculaire de la couche optique.
6 : i0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Coupe n° 11 x (fig. 326), passant par la ligne dix de la figure 315.
Cette coupe passe par la partie inférieure du noyau rouge (NR), les
corps genouillés interne et externe (Ci, Cge) et l'extrémité antérieure du
prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (Vsph).
Du côté de la base du cerveau, le putamen (NL3), formé de petits îlots de sub-
stance grise, se fusionne en avant avec le noyau amygdalien (NA) et l'avant-11tw'
(AM), et la masse de substance grise formée par ces trois noyaux se confond
avec l'écorce du seuil de l'insu la et l'écorce de la circonvolution du crochet (U). Celle
dernière s'effile, et donne naissance à une mince lamelle de substance grise, le
voile terminal d'Aeby (vt), qui borde en dehors la bandelette optique (II), et ferme
en dedans l'extrémité antérieure du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral
(Vsph). Les ilôts morcelés de 1 avant-mur apparaissent nettement détachés. A ce
niveau apparait un faisceau volumineux, fortement coloré, dont les libres se
confondent en arrière avec celles du segment rétro-lenticulaire de la capsule
interne (Cirl), tandis qu'elles sont recouvertes en dedans et en avant par la
substance grise sous-épendgmaire qui double le prolongement sphénoïdal du ventri-
cule latéral. Ces fibres se dirigent en arrière et en dedans, s'entre-croisent avec
les fibres de la zone de Wernicke (V) et s'irradient dans le pulvinar (Pul); elles
viennent de la partie antérieure du lobe temporal (faces externe et inférieure) et
passent au-dessous du }Jutamel/ (\L.,).
Le pulvinar (Pul) ne forme plus qu'un tout petit segment de substance grise,
qui coiffe le corps genouillé externe (Cge). Le stmtum zonale (strz) est très épais
et se prolonge en dehors jusqu'à la lame cornée (le) et aux fibres du laenia semi-cir-
cularis. Le corps genouillé. interne (Cgi) forme une petite masse oblongue, très
réduite de volume, entourée d'une très mince couche de fibres nerveuses. Le
corps genouillé externe (Cge) est très augmenté de volume; il donne naissance au
niveau de sa partie postérieure, aux libres de la zone de Wernicke (W), et reçoit
en avant la bandelette optique (II), dont les fibres s'irradient dans ce ganglion,
et dont quelques-unes ne font que le traverser, pour se continuer avec le stratum : ;rmale(strz).
Le pédoncule cérébral est sectionné au voisinage dn sillon transversal
qui sépare le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) du postérieur. La région
des tubercules quadrijumeaux se ressent un peu de ce voisinage, et se
présente sous une apparence assez compliquée. On y trouve en effet les
éléments du tubercule quadrijumeau artférinur (Qa) et certains éléments du
tubercule quadrijumeau postérieur. La couche de fibres profondes (3) et la
couche de libres moyennes (2) du tubercule quadrijumeau antérieur présentent
il peu près la même disposition que sur les coupes précédentes; seul l'entre-
croisement, en arrière de l'aqueduc de Sylvius (Aq), a augmenté d'étendue, el
ses fibres entrent en connexion soit avec la couche profonde, soit avec la
couche moyenne. La couche des libres profondes se porte en avant, et décrit,
une courbe à concavité interne autour de la substance grise de l'aqueduc de Syl-
vius (SgAq). ,
Après avoir embrassé la petite racine motrice cérébrale ou descendante de la
5° paire (Vc) (voy. coupes suivantes, fig. 327 et 328), la couche profonde du tuber-
cule quadrijumeau mztr,·'oin.zcr (Qa) se disperse pour former l'élégant entre-croise-
ment de la calotte de Meynert (Fontaineartige Ilaubcnkreuzung) (xM), dont les
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
Gj7 -1
libres traversent la substance réticulée (SR), et se portent très obliquement en bas
et en dedans, pour s'entre-croiser à angle très aigu avec celles du côté opposé au
niveau de la partie antérieure du raphé. Les fibres de la couche moyenne ('2) du
tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) se dirigent vers le ruban de Reil médian
(lim), auquel elles apportent un contingent assez important. Quant la couche
superficielle, elle a presque disparu et n'est plus représentée que par quelques
rares fibres, qui se dirigent obliquement en dehors et en avant et que l'on
retrouve seulement dans les parties postérieures du tubercule quadrijumeau
antérieur. Sur les parties latérales de ce tubercule, elles sont remplacées par un
42
FiG. 326. Coupe n° 11 x, passant par la ligne 11 x de la figure 3t5. Méthode de Pal.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
AM, avant-mur. Aq, aqueduc de Sylvius. BrQp, bras du tubercule quadrijumeau pos-
térieur. CA, corne d'Ammon. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé
interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. coa, commissure anté-
rieure. Fcop, faisceau de la commissure postérieure. Fli, faisceau longitudinal inférieur
Flp, faisceau longitudinal postérieur. Fu, faisceau uncinatus. le, lame cornée et
fibres du taenia semi-circularis. Ln, locus niger. NIII, noyau de la troisième paire.
NA, noyau amygdalicn. 1\"C', queue du noyau caudé. iVL3, troisième segment du noyau
lenticulaire (putamen). NR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule céré-
bral. Pes, pédoncule cérébelleux supérieur. Pul, pulvinar. Qa, tubercule quadriju-
meau antérieur. Rm, ruban de Reil médian. RTh, radiations optiques de Gratiolet.
SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée. strz, stratum
zonale. Tgp, pilier postérieur du trigone. U, circonvolution du crochet. Vsph, corne
sphénoïdale du ventricule latéral. vt, vélum terminale d'. .by-. IV, champ de Wernicke.
- xF, entre-croisement ventral de la calotte de Forel. xM, entre-croisement de la calotte de
Meynert. ? bandelette optique. III, filets radiculaires de la troisième paire.
6;i8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
faisceau de fibres parallèles fortement colorées, le bras du tubercule quadrijumeau
postérieur (BrQp), dont les fibres se continuent insensiblement en dedans avec
le ruban de Reil médian (Rm). Ce dernier augmente de volume au sur et il
mesure que l'on descend dans les régions inférieures, présente un aspect semi-
lunaire caractéristique, et coiffe en dehors le noyau rouge (NR).Dans la concavité
du ruban de Reil médian se loge le faisceau de la commissure postérieure (Fcop).
Le noyau rouge (NR) a diminué de volume, il est refoulé à la partie anté-
rieure et externe de l'étage moyen du pédoncule; sa capsule est très réduite en
dehors, tandis qu'en dedans elle forme un gros faisceau de fibres très serrées,
sectionnées transversalement, et qui constituent la partie supérieure du 1)(doil-
cule cérébelleux supérieur (Pcs). Ce faisceau augmente de volume et refoule en
dehors le noyau rouge (NR), dont il occupe la place dans les régions pédonculaires
inférieures. Cette disparition graduelle du noyau rouge et cet aspect si particulier
du pédoncule cérébral, lorsqu'on le considère à l'état frais, ont fait dire à Stilling
que le noyau rouge des régions supérieures Au pédoncule fait place a un noyau
blanc dans les régions pédonculaires inférieures.
En arrière et en dedans Au pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), on trouve le
faisceau longitudinal postérieur (Flp), qui en est séparé par les libres de l'eil-
de la caloltede Meynert (xM En dedans, le faisceau longitudinal posté-
rieur s'insinue dans le mplté, pour se réunir par d'étroits fascicules de libres avec
celui du côté opposé, immédiatement en arrière de l'en.le-croisenze>7 t de la calotte de
Meynert. En dehors, le faisceau longitudinal postérieur se confond insensiblement
avec la substance réticulée de la calotte du pédoncule cérébral (SR), substance l'di-
culée qui va prendre sur les coupes suivantes une extension de plus en plus
considérable. Le faisceau longitudinal postérieur (Flp), le pédoncule cérébelleux
supl'rieur (Pcs), le noyau rouge (-11) et l'extrémité interne Au locus niger (Ln), sont
traversés par de grosses fibres radiculaires appartenant il la troisième paire (III).
Au niveau du raphé nous trouvons, d'arrière en avant, les fibres radiculaires
internes de la troisième paire, les fascicules du faisceau longitudinal posté/leur
(Flp), Ventre-croisement de la calotte de Meynert (xM), qui se fait à angle extréme-
.ment aigu, et en avant,' entre les deux noyaux rouges (NR), un entre-croisement
de fibres transversales, décrit par Forel sous le nom A' entre-croisement ventral de
la valottr,, (xF) (Ventrale Haubenl : reuzunâ).
Les fibres qui forment ce dernier entre-croisement naissent du noyau rouge
et entrent après entre-croisement sur la ligne médiane, dans la constitution
de la substance réticulée de la calotte du pédoncule cérébral (SR) et de la protubé-
rance puis dans celle du cordon latéral de la moelle. -
Les fibres de Ventre-croisement de la calotte de Meynert prennent leur origine
dans la région des tubercules quadri jumeaux antérieurs, passent par la substance
réticulée de la calotte et entrent dans la constitution du cordon antIYro-lall'l'at de
la moelle.
Toute la région de l'étage supérieur ou calotte du pédoncule, est séparée du
pied du pédoncule cérébral (P), par le locus niger (Ln) qui a pris une grande
extension et qui présente ses cellules pigmentées disposées en groupes. L'aspect
du pied Au pédoncule cérébral ne diffère pas beaucoup de celui de la coupe précé-
dente. Les libres horizontales à direction i'Cldiail'c ont augmenté de volume, elles
proviennent presque toutes du slratum intermedium de Meynert (SIri) (fin. 193 et
297). Le pied du pédoncule cérébral est nettement délimité en arrière; il ne reçoit
plus aucune fibre de la base du cerveau. Le pied du pédoncule cérébral, de même
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU.
6M 9
que la calotte, seront du reste étudiés en détail dans le tome II, par la méthode
des dégénérescences secondaires consécutives à des lésions corticales ou cen-
trales, dont nous rapporterons un certain nombre d'exemples.
Coupe n° 12 x (fig. 327), passant par la ligne 12 x de la figure 31b.
La partie antérieure de cette coupe passe par la partie inférieure du
noyau rouge (NR); la partie postérieure intéresse le sillon intermédiaire
entre le tubercule quadrijumeau antérieur (Qa) et le tubercule quadrijumeau
postérieur. Cette coupe ne diffère du reste que très peu de la précédente.
Le pédoncule cérébral est complètement libre et n'adhère plus il aucun
organe de la base du cerveau. Le noyau rouge (NR) a diminué de volume, et sa
place est occupée parle pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs), qui prend une part
de. plus en plus évidente dans la constitution des régions pédonculaires infé-
rieures, et qui refoule le noyau rouge en avant et en dehors.
Le pied du pédoncule cérébral (P) a augmenté de volume ainsi que le locus niger
Fic. 327. Coupe n° 12 x, passant par la ligne 12 x de la figure 313. Méthode de Pal.
3/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Aq, aqueduc de Sylvins. -l3rQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. - Feop, fais-
ceau de la commissure postérieure. Flp, faisceau longitudinal postérieur. Ln, locus niger.-
V7tl, noyau de la troisième paire. NQa, noyau du tubercule quadrijumeau antérieur.
NR, noyau rouge. P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral. Pes, pédoncule cé-
rébelleux supérieur. - Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. Rm, ruban de Reil médian.
SgAq, substance grise de l'aqueduc de Sylvius. SR, substance réticulée. Vc, racine
encéphalique ou petite racine motrice descendante du trijumeau. xF, entre-croisement ven-
tral de la calotte de Forel, xM, entre-croisement de la calotte de Meynert. Ill, filet
radiculaires de la troisième paire.
660 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
(Ln), tandis que la troisième paire (III) n'est plus représentée que par ses faisceaux
radiculaires les plus externes, qui émergent au niveau du sillon de Voculo-moleur.
Les entre-croisements du raphé, entre-croisement de la calotte de Meynert
(xM) et entre-croisement ventral de la calotte de Forel (xF), sont extrêmement nets,
et limités en arrière par les fascicules du faisceau longitudinal postérieur (Flp),
qui envoie dans le raphé des fascicules de fibres atteignant presque la partie
moyenne de ce raphé. Le bord postérieur de ce faisceau est légèrement excavé, et
embrasse la partie inférieure et très réduite du noyau de la troisième paire (NIII).
En avant de Ventre-croisement ventral de la calotte de Forel (xF), on trouve de
chaque côté de la ligne médiane un groupe de cellules nerveuses assez abon-
dantes, qui appartiennent au ganglion inter-pédonculaire de Gudden (voy. coupe
suivante, n° 13 x, fig. 328, Gip), et qui entrent en connexion avec le fasciculus
retroflexus de Meynert.
Le ruban de Reil médian (Rm) n'est pas modifié. Le bras du tubercule qua-
drijumeau postérieur (BrQp) contient un peu moins de fibres que sur la coupe
précédente, mais ses connexions avec le ruban de Reil médian (Rm) restent tou-
jours les mêmes.
Le noyau du tubercule quadrijumeau antérieur (NQa) est très net sur cette
coupe. En avant de ce noyau, et embrassé par la couche profonde des fibres du
tubercule quadrijumeau antérieur, on trouve un petit croissant (Vc) formé par de,
fines fibres vues en section transversale et qui entourent de grosses cellules,
dont l'aspect vésiculeux a été décrit par Forel. Ce petit faisceau représente la
racine cérébrale ou la petite racine motrice descendante de la cinquième paire (Vc)
et ses fibres ne sont autres, ainsi que l'a montré Foret, que les cylindres-axes de
ces grosses cellules vésiculeuses. Ces cellules appartiennent à la partie motrice
du trijumeau.
Coupe n° 13 x (fig. 328), correspondant à la ligne 13 x de la figure 3-1 S.
Cette coupe passe, en arrière, par le tubercule quadrijumeau postérieur
(Qp) et en avant, par rentre-croisement du pédoncule cérébelleux supérieur
(Pcs). En dedans du pied du pédoncule cére'Gral (P) se trouvent sectionnées
les fibres les plus supérieures de la protubérance, le tænia ponlis (Tpo).
Les tubercules quadrijumeaux postérieurs (Qp) présentent un aspect
particulier, et sont faciles il distinguer des ccnlrriczzr·.c (Qa) des coupes précédentes .
Ces derniers sont constitués, en effet, par de la substance grise diffuse, et par
trois couches de fibres superposées : une couche superficielle, une couche
moyenne et une couche profonde. Dans les tubercules quadrijumeaux postérieurs
(Qp), au contraire, la substance grise se groupe en un noyau ovalaire, le ganglion
du tubercule quadrijumeau postérieur (NQp). Mal délimité en dedans, où il se
perd dans la substance grise qui entoure l'aqueduc de Sylvius (SgAq), ce ganglion
du tubercule quadrijumeau postérieur est, par contre, très bien délimité en dehors,
en avant et en arrière. En dehors et en arrière, il reçoit le bras du tubercule qlla-
rlnljurzcau yn.clr%rin.ur (13rQ1), qui sur les coupes précédentes s'est porté de plus
en plus en arrière. En avant et en dedans, il donne naissance à un assez grand
nombre de libres fines et fortement colorées, qui entrent en connexion avec le
ruban de Reil médian (Rm) et qui constituent le ruban de Reil latéral ou infé-
rieur (Itl). Ce ruban de Reil inférieur (Ri) se distingue du ruban de Reil médian
(Rm) par sa situation d'une part, et par le calibre de ses fibres d'autre part. Il
COUPES MICROSCOPIQUES DU CERVEAU. 66t
occupe toujours en effet les parties postérieures et externes du ruban de Reil,
tandis que le ruban de Reil médian (Rm) en occupe la partie antéro-interne et
se trouve constitué par de gros fascicules de fibres assez serrées. Le ruban de
Reil lalé2-al ([il) et le ruban de Reil médian (Rm) affectent dans les régions pédon-
culaires inférieures la forme d'un large croissant qui se porte de plus en plus
en dedans, au sur et à mesure que l'on se rapproche de la protubérance. Sur
cetle coupe leur extrémité interne est éloignée du raphé par toute l'épaisseur
du pédoncule cérébelleux supérieur (Pcs). Ce dernier, qui nait du noyau
rouge (NR), ainsi que nous l'avons vu sur les coupes précédentes, s'entre-croise
avec son congénère presque immédiatement après son origine, formant ainsi
dans la partie ventrale de l'étage supérieur, ou calotte Au pédoncule, un très large
entre-croisement (xiPcs), qui occupe presque toute l'étendue de la calotte, depuis
le faisceau longitudinal postérieur (Flp) jusqu'au locus] niger (Ln). L'entre-croi-
sement de ces fibres se fait sous un angle très ouvert, de telle sorte que les
FlG. 328. Coupe n" 13 x, passant par la ligne 13 x de la figure 315. Méthode de Pal.
3/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Aq, aqueduc.de Sylvius. BrQp, bras du tubercule quadrijumeau postérieur. Fcop, fais-
ceau de la commissure postérieure. rlp, faisceau longitudinal postérieur. Gip, ganglion
inter-pédonculaire. L ? t, locus niger. XIV, noyau du nerf pathétique (4" paire). NQp, gan-
glion du tubercule quadrijumeau postérieur. P, étage inférieur ou pied du pédoncule cérébral.
Pcs, pédoncule cérébelleux supérieur. Qp, tubercule quadrijumeau postérieur. ni, ruban
de Reil latéral. lim, ruban de Reil médian. SgAq, suhstance grise de l'aqueduc de
Sylvius. si, sillon latéral de l'isthme de l'encéphale. -SR, suhstance réticulée. -Tpo, tænia
pontis. xiPcs, entre-croisement inférieur du pédoncule cérébelleux supérieur. -xsPcs, entre-
croisement supérieur du pédoncule cérébelleux supérieur. )le, racine encéphalique ou petite
racine motrice descendante du trijumeau. IV, filets radiculaires du nerf pathétique (iv* paire).
662 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
gros fascicules de fibres qui constituent le pédoncule cérébelleux supérieur, tra-
versent le raphé en fascicules presque parallèles. A la partie postérieure du raphé,
on observe un second entre-croisement se faisant à angle extrêmement aigu,
c'est V entre-croisement supérieur du pédoncule cérébelleux supérieur (xsPcs) dont les
fibres descendent presque parallèlement le long du raphé, et se perdent dans
la masse de fibres Au pédoncule, cérébelleux supérieur.
Le faisceau longitudinal postérieur (Flp) ne se présente plus ici, sous
l'aspect qui le caractérise dans les régions pédonculaires supérieures. Comme
le raphé est occupé dans son sens an léro-posté rieur par l'important en/l'e-cl'oi-
sement du pédoncule cérébelleux supérieur, le faisceau longitudinal postérieur
n'envoie plus en avant ses fascicules les plus internes. Aussi ces derniers
constituent-ils un simple pont médian, qui réunit la partie antérieure des fais-
ceaux longitudinaux postérieurs. Le bord postérieur de ces faisceaux est légè-
rement échancré, et embrasse un petit noyau arrondi qui envoie ses fibres
en dehors et en arrière. Ce noyau constitue le noyau du pathétique ou de la,
quatrième paire (NI,), dont les fibres (IV) se portent en arrière, et s'entre-croisent,
ainsi que nous le verrons sur les coupes suivantes (voy. t. II), en arrière de la
substance grise de l'aqueduc de Sylvius, pour émerger dans le sillon qui sépare
le tubercule quadrijumeau postérieur, du pédoncule cérébelleux supérieur. En
dehors, le faisceau longitudinal postérieur se confond insensiblement avec les
faisceaux de la substance réticulée de la calotte (SR). Dans la zone claire qui sépare
cette substance 'réticulée du ruban de Reil médian (Rm), on trouve le faisceau, de
la commissure postérieure (Fcop), dont les fibres présentent pour la plupart une
direction oblique en dehors et en avant et dont quelques-unes traversent la partie
interne du ruban de Reil médian (Rm).
Le locus niger (Ln) présente ses groupes de cellules caractéristiques. Le
stmtum intei'medill1n s'est fusionné avec le pied du pédoncule cérébral (P),
dans lequel il envoie des fibres horizontales, qui s'enchevêtrent avec les fibres à
direction oblique ou verticale du pied du pédoncule cérébral, En dedans, le pied
Au pédoncule cérébral est limité par un faisceau arci forme (Tpo), composé de fibres
horizontales qui s'infléchissent en avant et en dehors, pour entourer le tiers
interne du pédoncule cérébral. Obersteiner désigne ces fibres, qui viennent des
régions protubérantielles , sous le nom de pai-lie pédonculaire du ruban de Reil (Pes
lemniscus). Ces fibres ne doivent pas être confondues avec celles que Flechsig
a désignées sous ce même nom, et que nous verrons apparaître sur les coupes s
suivantes (Voy. t. II, Coupes du pédoncule cérébral). Pour nous, nous basant sur
l'étude des coupes en séries et sur l'étude des dégénéscences secondaires, ces
fibres horizontales internes, que l'on ne rencontre qu'au voisinage immédiat de
la protubérance annulaire, ne font pas parlie constituante du ruban de mais
représentent des fibres ascendantes de la protubérance, que les couches de fibres
protubérantielles plus profondes ont refoulées en arrière dans la partie antero-
interne de la calotte. Ces fibres persistent intactes dans les cas de dégénérescence
totale du pédoncule par lésion corticale ou centrale. Arrivées au niveau du
bord supérieur de la protubérance, ces libres deviennent appareilles à l'extérieur,
et forment un polit fascicule de fibres qui embrasse le bord inférieur An pédon-
cule, et représente le taenia pontis ou bandelette de la protubérance de Henle.
Ce faisceau se coude ensuite brusquement au niveau du bord postérieur du
pédoncule cérébral, pour se porter en bas, et longer le bord externe du pédoncule
cérébelleux supérieur, avec lequel il se confond.
CHAPITRE IV
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE
Si l'on examine une coupe vertico-transversale, horizontale ou sagittale
de l'hémisphère, on constate que chaque circonvolution cérébrale est
formée de deux substances, l'une blanche en continuité directe avec le
centre ovale, c'est la substance blanche ou médullaire dont la forme déter-
mine celle de la circonvolution correspondante, l'autre grise, la substance
grise, cendrée ou corticale, qui se moule très exactement sur la substance
blanche, l'entoure de toutes parts et forme l'écorce cérébrale. °
L'écorce cérébrale, mesure en moyenne de 1,5 à 4 millimètres, son épais-
seur varie selon les sujets, selon les régions et selon l'àge. En règle géné-
rale elle est plus épaisse au sommet des circonvolutions que dans le fond
des sillons, plus épaisse chez l'enfant que chez le vieillard, où elle participe
à l'atrophie générale du cerveau. Elle est plus épaisse sur la face externe
que sur les faces internes et inférieures des hémisphères, et ce n'est qu'au
voisinage du lobe frontal qu'elle présente sur les faces interne et externe
une épaisseur égale. Elle atteint enfin son maximum d'épaisseur, dans les
régions supérieures des circonvolutions rolandiques et dans le lobule para-
central, son minimum, au pôle occipital.
Lorsqu'on examine à l'oeil nu une mince coupe vertico-transver-
sale, provenant par exemple de la première circonvolution frontale ou de
la circonvolution frontale ascendante, on voit que la substance grise n'est
pas homogène; en allant de la surface vers la profondeur, elle présente,
ainsi que Baillarger l'a montré en 1840, une série de zones concentriques,
au nombre de six, alternativement blanches et grises, connues sous le
nom de stries de Baillarger (fig. 330).
Au niveau de la face interne du lobe occipital, l'écorce cérébrale apparaît
formée seulement par trois couches, l'externe et l'interne de coloration
grise, la moyenne de coloration blanche. Cette dernière, très facile à déli-
Substance blanche
et substance grise
des circonvolutions.
Ecorce cérébrale.
Variations dans
l'épaisseur cie l'é-
corce.
Stries d· 13aillar
ger.
Particularités
strncturale. do l'd-
curco du lobo occi-
pital.
CG4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Huhan de Vicq
on de (;en-
nari.
Les trois couches
,le Iüillikcr.
Les cinq couches
de Meynert..
miter et à suivre sur tous les cerveaux, donne un aspect tout spécial aux
coupes pratiquées dans cette région des hémisphères; connue sous le nom -
de ruban ou de ligne de Vicq d'Azyr et de Gennari, elle acquiert son maxi-
mum d'épaisseur dans la scissure calcarone, est encore très apparente dans
le cunrfus, et va en s'amincissant jusqu'au niveau de la pointe occipitale
(fig. 223 à 234 et 261 à 266). Ces différences de coloration de la substance
grise, suivant les régions que l'on examine, montrent déjà, à l'oeil nu, que
la structure de l'écorce n'est pas partout la même.
Kollikcr divisait en z ? l'écorce cérébrale en trois couches : une couche
externe blanche, transparente, extrêmement mince, située à la surface des
circonvolutions, c'est la couche blanche corticale de Remak; une couche
moyenne, grise, et une couche interne grise également, mais présentant une
coloration rouge jaunâtre (fig. 330).
Ces deux couches grises, assez épaisses, sont séparées l'une de l'autre
par une zone blanche, mince et mal délimitée en général, la strie externe
de Baillarger, ou couche blanche intermédiaire externe de Remak, qui
constitue dans le lobe occipital le ruban de Vicq d'Azyr. Dans certaines cir- .1.....
convolutions, en particulier au niveau de la face externe du lobe occipital ! jjJ)J !
et du lobe frontal, ainsi que de la face interne de la première circonvolu-
tion frontale, la strie de Baillarger se dédouble. La strie externe correspond
au ruban de Vicq d'Azyr, la strie interne subdivise la couche grise interne
et constitue la strie interne de Baillarger ou couche blanche intermédiaire
interne de Remak (lig. 330).
Meynert étudiant l'écorce au point de vue de l'agencement des cellules,
y décrivit cinq couches régulièrement stratifiées dans lesquelles les cellules
varient en forme et en nombre; ce sont : 1" La couche granuleuse ou molé-
culaire; 2° la couche des petites cellules pyramidales; 3° la couche des
grandes cellules pyramidales; 4° la couche des petites cellules irrégulières; : 50 la couche des cellules fusiformes (fig. 329 et 330).
La 3° couche ou couche des grandes cellules pyramidales est parcourue
à sa partie moyenne par la strie externe de Baillarger. Cette strie présente
dans le lobe occipital une grande épaisseur et y forme une véritable couche,
la troisième couche de lleynert; cet auteur subdivisa en outre, dans cette
région, la 2° couche ou couche des petites cellules pyramidales en deux
coudes secondaires, et ainsi se trouva constitué, dans le lobe occipital, le
type longtemps classique des huit couches de Meynert (fig. 345).
Cette division de l'écorce cérébrale en un nombre limité de couches
présente évidemment quelque chose d'arbitraire; car, sauf pour la couche
granuleuse ou moléculaire dont les limites sont assez précises, les autres
couches de l'écorce se continuent entre elles par des transitions graduelles;
aussi, tous les auteurs n'ont-ils pas admis le schéma si longtemps clas-
sique des cinq couches de Meynert. Stieda, llenle, Boll, Schwalbe décrivent
quatre couches, Krause sept, et Golgi, ne trouvant pas que l'on puisse
admettre l'existence de couches nettement tranchées, divise l'écorce en
trois parties égales, superficielle, moyenne et profonde.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 665
. -- Ramon y Cajal, considérant que la 4° et la. 5° couche de Mevnert n'en
font en réalité qu'une seule, distingue avec
. Schwalbe dans la région psycho-motrice de
l'écorce du cerveau des mammifères, quatre
couches, à savoir : 1° la zone moléculaire;,
2° la zone des petites cellules pyramidales;
3° la zone des grandes cellules pyramidales; '.
4° la zone des cellules polymorphes (fig. 330).'
La nomenclature de ces différents auteurs
se trouve . résumée dans le tableau suivant,
(fig. 330) qui représente en quelque sorte,
les progrès réalisés depuis un siècle dans la
structure de l'écorce cérébrale.
Si on examine au microscope une coupe
de circonvolution pratiquée après durcisse-
ment perpendiculairement à sa longueur et
colorée soit par les méthodes de Weigert ou
Pal, soit par le carmin, on constate que
l'écorce cérébrale est formée de cellules ner-
veuses, de fibres nerveuses, de névroglie et
de vaisseaux. Les cellules nerveuses présen-
tent des formes très variées : elles sont en
général pyramidales et se disposent en cou-
ches stratifiées. Les fibres nerveuses qui
naissent des cellules pyramidales se réunis-
sent en fascicules, forment les fibres radiées,
puis pénètrent dans la substance blanche.
D'une manière générale, la direction des
fibres radiées, ainsi que celle des cellules py-
ramidales, est perpendiculaire au. grand axe
de la circonvolution.
Mais à côté des fibres radiées on en trouve
d'autres, perpendiculaires à leur direction et
en général parallèles au grand axe des cir-
convolutions : ce sont les fibres tdngentielles
ou fibres d'association intra-corticales. Elles
occupent toute l'épaisseur de l'écorce céré-
brale, forment une mince couche à la surface
des circonvolutions, et donnent naissance
aux stries blanches de Baillarger et en par-
ticulier au ruban de Vicq d'Azyr.
C'est au mode d'agencement des cellules,
ainsi qu'au mode de distribution des fibres
tangentielles, qu'est dû l'aspect concentrique
que présente l'écorce cérébrale sur une coupe
Lesquatro couches
le Ramon y Cajai.
; i
Structure de l'é=;
,orce cérébrale.
i
Cellules nerveuses
Cellules nerveuses.
Fibres radiées.
Fibres transversal
es ou tangentielles.
Fis. 329. - Coupe transversale
de l'écorce cérébrale d'un sup-
plicié colorée au picro-carmin.
Gross.2a0diam. (d'après W.
Vignal.)
A ,prcmière couche de Meynert ou
. couche granuleuse. B, deuxième
couche de Meynert ou couche des,
. petites cellules pyramidales.
C, troisième couche de Meynert
ou couche des grandes cellules py-
ramidales. D, quatrième couche
de Meynert ou couche des petites
.cellules irrégulières. E, cin-
quième couche de Meynert ou
. couche des cellules fusiformes.
6li6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
ric. 330. Schéma résumant la concordance des différentes couches de l'écorce céré-
brale, depuis Vicq d'Azyr (1790), jusqu'à Ramon y Cajal (1890).
La première colonne représente les trois couches de Vicq d'Azyr (1790) et les six couches de
Baillarger (1840). La deuxième colonne représente les trois couches décrites par Iütlliker en
18 : p ? . La troisième colonne reproduit le type à cinq couches de Meynert (1867) et la quatrième
colonne représente les quatre couches de Cajal (1890). Les fibres tangentielles, le ruban de Vicq
d'Azyr, les stries interne et externe de Baillarger et la substance blanche sont colorés en
rouge : 1\[, couche moléculaire. pPg, couche des petites cellules pyramidales. gPy, couche
des grandes cellules pyramidales. - Pm, couche des cellules polymorphes.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. GG'7
transversale, apparence si facile à constater sur des cerveaux durcis dans
les bichromates.
La distribution de ces éléments n'est du reste pas la même dans toute
l'étendue de l'écorce cérébrale, et il convient de distinguer à cet égard
l'écorce du manteau cérébral (pallium cerebri) de celle du dlinPncéphaloll.
I. ÉCORCE DU MANTEAU CÉRÉBRAL
L'écorce du manteau cérébral présente des modifications structurales
qui varient suivant les régions. Nous étudierons ici trois régions princi-
pales : la région rolandique, la région de l'insula et la région occipitale.
Région rolandique (zone psycho-motrice).-Les cellules de l'écorce
de la région rolandique se disposent d'après Cajal en quatre couches. Ce
sont, ainsi que nous l'avons vu plus haut : 1° la couche moléculaire ; 2° la
couche des petites cellules pyramidales ; 3" la couche des grandes cellules
$pyramidales ; 4° la couche des cellules polymorphes.
. 1° Zone moléculaire (1r couche de Meynert, couche granuleuse, couche
sans cellules de Stieda, couche des fibres tangentielles) (fig. 329, 339, A). -
Cette zone a une épaisseur de 0 ? 25 environ au niveau des crêtes des
circonvolutions, mais peut atteindre 0 ? 73 dans le fond des sillons (Kaes).
Immédiatement sous-jacente à la pie-mère, elle en est séparée par une
mince couche de névroglie sous-pie-mérienne riche en cellules araignées.
Sur des préparations colorées par le carmin (fig. 329), la zone nzolé-
culaire parait constituée par une substance fondamentale d'aspect granu-
leux, dans laquelle on trouve disséminées quelques rares cellules nerveuses
petites et irrégulières. Sur des préparations traitées par l'acide osmique,
les méthodes de Weigert, de Pal ou de Wolters, cette couche est formée
presque exclusivement de fibres à myéline, variqueuses, d'épaisseur très
variable, présentant pour la plupart une direction parallèle il la surface
et tangente à la courbe de la circonvolution. Cette couche de fibres tan-
gentielles, découverte par K6111l.er en 1852 et bien décrite depuis par Exner,
Tuczek, Ranvier, Emminghaus, Jendrassik, Vulpius, Kaes, constitue le
réseau d'Exner, la zone corticale tangentielle, les fibres zonales ou le plexus
externe de Cajal.
Ce sont pour la plupart de très fines fibres à myéline, sauf dans la
région rolandique où on en trouve d'assez volumineuses (Tuczek). Elles
siègent surtout dans la portion la plus superficielle de la couche molécu-
laire, affectent une direction principalement horizontale et s'entre-croisent
avec des fibres à direction verticale ou plus ou moins oblique. Le réseau
d'Exner se trouve donc constitué, à la fois par des fibres à direction tan-
gentielle et par des fibres à direction plus ou moins oblique (fig. 342).
L'origine des libres du réseau d'Exner a donné lieu à de nombreux tra-
vaux. Martinotti a montré, à l'aide de la méthode de Golgi, que les libres
Kcorcedumautcau
cérébral et écorce du
l'l11noncéphalon.
Ecoroodumautcau
cérébral.
Les quatre couche
de Ramon y Cajal.
Zone moléculaire
(1" couche),
Son épaisseur.
Fibres tanc'ettticties
ou réseau d'lexiier.
Origine des fibres
du réseau d.Exncr.
668 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules delà cou-
che moléculaire.
Cellules polygo-
sales.
i
; Cellules fiisifor.
1 mes de Citjal.
verticales de ce réseau se continuaient avec le cylindre-axe ascendant de
certaines cellules polymorphes des couches sous-jacentes, et que la plus
grande partie de ses fibres horizontales se ramifiait comme des arborisa-
tions terminales de cylindres-axes. Cajal reconnut que le plus grand
nombre des fibres du réseau d'Exner proviennent de cellules propres à la
couche moléculaire, cellules considérées jusqu'à lui comme étant de nature
névroglique, et distingua dans cette couche trois espèces de cellules : des
cellules fisifo ? iaes, des cellules triangulaires et des cellules polygonales.
Les cellziles polygonales (fig. 331) sont anguleuses, de volume moyen
et peu nombreuses; elles émettent un grand nombre de dendrites effilées,
ramifiées dans tous les sens, et dont quelques-unes descendent jusque
dans la couche des petites cellules pyramidales. Leur cylindre-axe, très
mince, se détache d'un point latéral de la cellule, affecte une direction soit
horizontale, soit ascendante, et se divise en fibrilles et en rameaux vari-
queux, qui suivent un trajet en général parallèle à la surface de la circon-
volution, mais n'atteignent jamais la couche sous-jacente.
Les cellules fusiformes et es ce u es triangulaires répondent au type
cellulaire que nous avons décrit plus haut (voy. p. 165) sous le nom de cellules
de Cajal, cellules caractérisées par la multiplicité de leurs cylindres-axes .
et par le mode d'origine de ces derniers, qui naissent tous d'une den-
drite.
Les cellules fusiformes (fig. 332) sont en général hipolaires; elles peu-
vent toutefois être unipolaires en particulier chez les nouveau-nés ou les
embryons. Elles présentent une apparence ovoïde, à surface lisse et régu-
lière. De leurs deux pôles partent des dendrites assez épaisses, le plus souvent
rectilignes, qui se coudent vers la superficie du cerveau, après avoir émis
dans leur long trajet horizontal des branches qui se dirigent toutes du
Fig. 331. Cellules polygonales de la couche moléculaire de l'écorce cérébrale du lapin de
8 jours. Coupe antéro-postérieure. Méthode rapide de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
a, cylindres-axes. b, collatérales. c, branches protoplasmiques.
GO
H
53
C
n
H
G
m
M
U
t4
1-
M-
n
O
ft)
n
M
n
m-
»
m
>
c-1
M z
C3>
C'
CD
Fig. 332. - Cellules fusiformes du type de Cajal. Coupe longitudinale de la couche moléculaire de l'écorce cérébrale du lapin âgé
de 8 jours. Imprégnation par laméthode rapide de'Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
a, cylindres-axes polaires ou principaux, se portant en direction opposée. - b, cylindres-axes surnuméraires partant de diverses branches
protoplasmiques. - c, ramification des cylindres-axes. tl, terminaisons libres des dendrites.
Fig. 333. Cellules triangulaires du type de Cajal. Coupe longitudinale de la couche moléculaire de l'écorce cérébrale du
lapin âgé de 8 jours. Imprégnation par la méthode rapide de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
A et B, cellules pluripolaires, triangulaires. - a cylindres-axes principaux, dont la direction est antero-posterioure. - b, cylindres-axes
surnuméraires. - C et D, cellules pluripôlaires plus petites et de forme presque arrondie. - a cylindres-aaes. - b, leurs collatérales.
670 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le cylindre-axe des
cellules fusiformes
de la couche molé-
culaire est double et
même triple.
Cellules triangu-
laires.
j
La couche molé-
culaire de l'écorce
est formée de libres 1
autochtones qui, mé-
langées avec celles
provenant des con.
ches sous-jacentes.
constituent le plexus
. externe de l'écorce.
j
côté de la corticalité, et qui s'y terminent par des extrémités libres
(lisa. 332, d). Le cylindre-axe de ces cellules est double, parfois triple; ils
partent chacun du coude des dendrites polaires, se dirigent horizontale-
ment, parcourent de très grandes étendues, en abandonnant un grand
nombre de collatérales qui se détachent à angle
droit et se terminent librement.
D'autres cylindres-axes surnuméraires nais-
sent de la partie ascendante des dendrites po-
aires ou de rameaux protoplasmiques secon-
laires (fig. 332).
Les cellules triangulaires (fig. 333, 334) ne
sont qu'une modification du type précédent,
qu'elles dépassent en grosseur et en nombre.
Leurs dendrites sont divergentes et peu rami-
iées ; leurs cylindres-axes multiples provien-
lent des dendrites, affectent une direction hori-
zontale, et se terminent par des arborisations
variqueuses, qui paraissent entrer en connexion
ivec les panaches protoplasmiques des cellules
pyramidales.
La couche moléculaire est donc formée par
les cellules et des fibres nerveuses autochtones
a à direction surtout tangentielle; elles s'enchevêtrent avec des fibres
provenant des zones sous-jacentes (cylindres-axes ascendants des cellules
polymorphes, ramifications terminales de fibres nerveuses de la substance
olanche des hémisphères) et constituent avec elles un plexus serré le
plexus externe de l'écorce de Cajal, dont les mailles sont traversées, ainsi
lue Golgi l'a reconnu le premier, par les rameaux terminaux ramilles-
FiG. 334. Cellule de Cajal en voie de développement. Coupe vertico-transversale de
l'écorce de la circonvolution frontale ascendante d'un foetus humain de 8 mois.
Méthode de Golgi. (D'après G. Retzius.)
0, Surface de l'écorce ccrebrale. - f, fibres tangentielles, prolongements d'antrcs cellules
de Cajal.
rc. 33 : i. Cellule de la cou-
che des grandes cellules
pyramidales (3° couche de
Meyiiert) de l'écorce céré-
brale d'un supplicié. (D'a-
près W. Vignal.)
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 671
des panaches ascendants des cellules pyramidales (fig. 338, A) et par les
nombreuses cellules névro-
gliques de la région.
Cette 'structure de la
couche moléculaire est la
même chez tous les Ver-
tébrés, ainsi que l'a mon-
tré Cajal. La transmission
nerveuse se fait ici par
contact; elle est analogue
à celle qui existe dans le
cervelet, entre les fibres
parallèles des grains et les
dendrites des cellules de
Purkinje.
2° Couche des petites
cellules pyramidales.-(2°
couche de Meynert, stralo-
superiorede Golgi) (fin. 329
et 339, B). Cette couche, à
peu près aussi large que la
précédente, dont elle se de-
tache nettement, est for-
mée par un grand nombre
de cellules pyramidales,
serrées les unes contre les
autres, et dont la hauteur
ne dépasse pas 10 à 12 [1-; la
dimension de ces éléments
augmente à mesure qu'ils
deviennent plus profonds,
et la zone des petites cel-
lules pyramidales se conti-
nue ainsi insensiblement,
et sans ligne de démarca-
tion nette, avec la zone des
grandes cellules pyrami-
dales.
Quelle que soit la cou-
che à laquelle elles appar-
tiennent, quel que soit leur
volume, les cellules p,1Jl'a-
midales (fig. 335,336,338,
339) présentent toujours
Couche des petites
cellules pyramidales
12. couche de Cajal).
Caractères géné-
l'aux de la cellule
pyramidale.
l'ic. 336. Cellule pyramidale géante de l'écorce
cérébrale de la souris d'un mois. Méthode rapide
de Golgi. Ilamoii y Cii.jiil.)
a, tige ascendante ou dendrite primordiale. d, den-
drites basilaires. e, collatérales du cylindre -axe.
des caractères généraux communs à toutes.
672 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
. Dendrites de la
ccllnlc pyramidale.
Tige' ascendante on
n.ppcndic-cprincipat.
Épines dendriti-
que ?
Dendrites laté-
rales de la tige as-
cendante. `
Dondriteshast-
laires.
Le eylindrc-axc de
la cellule pyramidale
se continue. soit avec
une fibre d'associa-
tion, soit avec une
fibro de projection.
Elles ont la forme d'un cône ou d'une pyramide, dont le sommet est
dirigé vers la superficie du cerveau et dont la base est inférieure, et donne
naissance au cylindre-axe. Le protoplasma cellulaire est granuleux, d'ap-
parence striée, et contient au niveau de la base un amas de granulations
pigmentaires d'un jaune clair. Le noyau de la cellule est volumineux,
arrondi, parfois même de forme conique ou triangulaire, et contient un
nucléole brillant (fig. 335).
Les dendrites de la cellule pyramidale sont très nombreuses et on peut,
d'après leur mode d'origine, les distinguer avec Cajal en tige ascendante ou
dendrite primordiale, en dendrites collatérales de cette tige, et en dendrites
basilaires, provenant du corps même de la cellule (fig. 336, 338 et 339).
La tige ascendante (a,fig.336 et 338) est dé-
signée encore sous le nom d'appendice princi-
pal, de dendrite primordiale , parce qu'elle est
de toutes les dendrites la première à appa-
raître (Cajal). Elle est large, lisse à son origine
et monte vers la surface du cerveau, paral-
lèlement à celle des autres cellules pyrami-
dales. Arrivée dans la couche moléculaire,
cette tige ascendante se décompose en un
panache de ramifications protoplasmiques,
les ramilles de Cajal qui se terminent
librement entre les fibrilles nerveuses de
cette zone. Ces ramifications protoplas-
miques n'ont pas de contours lisses et ar-
rondis, mais sont hérissées de pointes se
terminant par une extrémité arrondie et
légèrement renflée (fig. 337, a et b) ; pointes
qui leur donnent l'apparence d'un buisson
d'épines (Cajal), et qui se retrouvent, quoi-
qu en moins grand nombre, sur la tige ascendante de la dendrite. La
réunion de toutes ces ramifications forme un réticulum très serré. Pour
Golgi et Martinotti, quelques ramifications terminales entreraient en con-
tact avec les capillaires et les cellules de la névroglie, opinion qui n'est
adoptée, ni par Cajal, ni par Retzius (Voy. p. 174).
Les dendrites collatérales de la tige principale émergent soit à angle
droit, soit à angle plus ou moins aigu, au niveau des renflements de la
tige et se termineut librement sur les côtés.
Les dendrites basilaires (d, fi-. 336 et 338) sont d'épaisseur variable,
elles proviennent du corps de la cellule, et se dirigent les unes en dehors,
les autres en bas; puis elles se ramifient successivement et se perdent
dans le voisinage du corps de la cellule.
Le cylindre-axe (cy, fig.-33S) de la cellule pyramidale naît par un petit
cône d'origine, soit de la base même de la cellule, soit d'une dendrite basi-
laire. Il se dirige en bas, et traverse les différentes couches de l'écorce
l tc. 337. - l'ortiort tle l'arhori,n-
l.ion terminale de la tige radiale
d'une cellule pyramidale de la
souris adulte. Méthode rapide de
Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
a, tige et branches protoplasmi-
qucs.A,épines collatérales.
Fig. 338. Cellule pyramidale type moyen de l'écorce cérébrale de l'homme
adulte. Lobe frontal. Méthode de Golgi. Dessin de M. Azoulay (d'après ses prépa-
rations).
a, tige protoplasniiquo ou dendrite ascenllante. - c, corps cellulaire. col, collatérales
du cylindrc-azn. l'y, cylindres-axes. - d, dendrites basilaires. p, panaches protoplasmiques.
43
11 674 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Collatérales du cy-
lindre-axe de la cel-
lule pyramidale.
Cellule psychique
.le Cajal.
La cellule pyra-
midale chez lcs Ver-
téhrés.
Variétés de forme
des petites cellules
pyramidales.
cérébrale, pour se continuer dans la substance blanche, avec un tube ner-
veux, appartenant soit au système des fibres d'association, soit à celui de la
couronne rayonnante (Cajal). C'est là un fait, d'une constatation beaucoup
plus facile chez les petits mammifères que chez l'homme.
Pendant son trajet à travers la substance grise, le cylindre-axe, émet
dans la partie supérieure de son trajet de fines collatérales (col fig. 338) au
nombre de six à dix, qui se détachent à angle droit, se dirigent horizon-
talement ou obliquement en dehors, et se terminent par deux ou trois
ramuscules très ténus. Cette terminaison se fait toujours par une extrémité
libre, granuleuse ou épaissie, sans arborisation finale. Cette particularité,
très nette chez les mammifères très jeunes, est moins aisée à constater sur
les adultes, dont les rameaux collatéraux sont plus longs et plus ramifiés
(Cajal).
La cellule pyramidale se présente chez les petits mammifères, où Cajal
l'a particulièrement étudiée, avec les mêmes caractères que chez l'homme.
Chez les petits mammifères toutefois, le corps cellulaire est un peu moins
nettement pyramidal et presque ovoïde, son volume est moins grand que
chez l'homme, car il garde toujours une certaine proportion avec le
corps de l'animal, et les dendrites du tronc principal et de la base sont
plus courtes et moins nombreuses (Cajal).
Tels sont les caractères histologiques que présente chez les mammifères
la cellule pyramidale, cellule qui, par sa morphologie spéciale et son siège
exclusif dans la corticalité du cerveau, constitue le véritable centre des
actions nerveuses d'ordre supérieur, la cellule psychique de Cajal.
Cette cellule présente une structure d'autant plus simple, qu'on l'exa-
mine chez des Vertébrés plus inférieurs. Chez les batraciens, les dendrites
se réduisent au panache terminal qui se ramifie dans la zone moléculaire,
particulièrement développée chez ces animaux; les dendrites collatérales
du tronc principal ainsi que les dendrites basilaires font défaut, de telle
sorte que les cellules pyramidales des batraciens ressemblent singulière-
ment aux cellules pyramidales plus ou moins modifiées, qui constituent les
grains de la circonvolution godronnée (fig. 364). Chez les reptiles, la tige
ascendante existe, mais elle ne fournit pas de dendrites collatérales et le
corps cellulaire n'émet qu'un seul prolongement descendant, plus ou moins
ramifié, représentant les expansions basilaires que l'on rencontre chez
les mammifères (Cajal).
Dans la couche des petites cellules pyramidales, les cellules situées
immédiatement au-dessous de la zone moléculaire ne sont pas de forme
véritablement pyramidale, mais plutôt polygonales ou étoilées, du moins
chez les petits mammifères (Cajal). Leurs dimensions, ainsi que la lon-
gueur de leur dendrite principale, augmentent avec la profondeur de la
couche. La dendrite ascendante se termine par un panache très touffu dont
les ramifications s'entrelacent avec celles des cellules voisines, et occupent
presque toute l'épaisseur de la zone moléculaire. Quant aux dendrites basi-
laires, elles sont très nombreuses et très ramifiées (fig. 338, 339).
Il'ic. 339. Coupe transversale de l'écorce de la souris d'un mois (Région supra-
ventriculaire). Méthode de Golgi. Objectif C. Zeiss. Ocul.3. (D'après Ramon y Cajal.)
A, couche moléculaire. B, couche des petites pyramides. C, couche des grandes pyra-
mides. D, couche des corpuscules polymorphes. E, substance blanche. a, panaches épi-
neux des cellules pyramidales. b, petites cellules pyramidales plus élevées. - c, cylindre-axe
d'une petite cellule pyramidale. d, grande cellule py-ramidale.-e, son cylindre-axe. f, cel-
lule à cylindre-axe ascendant. - g, cellules semblables mais plus petites. - h, ^cellule siégeant
dans la substance blanche. i, cellule arrondie dont le cylindre-axe se dirige vers [la sub-
stance blanche cellule du type II de Golgi. '
676 6 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les cylindres-axes
des petites cellules
pyramidales se con-
tinuent avec une fi-
bre de projection ou
une fibre calleuse.
Modo de terminai-
son dos collatérales
cyliudre-axiles.
Opinion de Golgi.
Pour Cajal, les
collatérales se ter-
minent par des ex-
trémités libres et
renflées. s.
Couche des gran-
des cellules pyrami-
dalcs (3' couche).
Le cylindre-axe
des grandes cellules
pyramidales se con-
tinue en général avec
une libre de projCC2
tion ou d'association.
Le cylindre-axe des petites cellules pyramidales descend à travers les
couches sous-jacentes, dans la substance blanche où il se continue avec
une fibre à myéline, en fournissant à une certaine distance de son origine
quatre ou cinq fines collatérales, qui se divisent une ou deux fois. Sur les
mammifères nouveau-nés, Cajal est arrivé à suivre ces cylindres-axes dans
la substance blanche jusqu'au corps strié, et il admet avec v. Monakow, que
dans les régions de l'écorce situées au-dessus des ventricules latéraux, ces
cylindres-axes participent probablement à la formation du corps calleux.
Quant aux collatérales du cylindre-axe, Cajal les a vues remonter parfois
jusque dans la zone moléculaire. D'après Golgi qui les a découvertes, les
collatérales, après s'être ramifiées un certain nombre de fois, s'anastomo-
seraient entre elles, pour contribuer à former le réseau nerveux continu,
dont cet auteur admet l'existence dans la substance grise (Voy. p. 176). Chez
l'homme et les grands mammifères, il est impossible de suivre sur une coupe
le trajet complet d'une de ces fibres. Par contre, sur l'embryon, le mammi-
fère nouveau-né ou de petite taille, les collatérales du cylindre-axe sont très
courtes et se terminent, comme l'a montré Cajal, par une varicosité sans
arborisation. En étudiant sur de jeunes foetus le mode d'accroissement des
collatérales, cet auteur a pu suivre toutes les phases de cet accroissement,
depuis le moment où elles ne sont encore que de simples excroissances
verruqueuses du cylindre-axe, jusqu'à celui où elles se montrent sous forme
de rameaux dichotomisés et terminés par des extrémités renflées et libres.
3° Couche des grandes cellules pyramidales (3° couche ou couche anznzo-
nique de Meynert, couche moyenne des cellules nerveuses de Stieda, strata-
medio de Golgi, fig. 329 et 339, C.).
Cette couche se distingue de la précédente par le plus grand volume
des cellules pyramidales qui ont de 20 à 30u-, ainsi que par une plus grande
longueur et épaisseur de leur prolongement cylindre-axile. Mal délimitée en
dehors d'avec la couche précédente, la couche des grandes cellules pyra-
midales est un peu mieux délimitée en dedans, quoiqu'il ne soit pas rare
de voir de grandes cellules pyramidales, disséminées dans la couche des
cellules polymorphes (live couche).
Le cylindre-axe des grandes cellules pyramidales est plus épais que
celui des petites cellules pyramidales; il descend en suivant un trajet
rectiligne, se réunit à d'autres cylindres-axes pour constituer les faisceaux
de libres radiées, puis arrive dans la substance blanche où il se continue
en général avec une fibre de projection ou d'association. Dans certains cas,
il se bifurque en deux branches inégales, dont l'interne est la plus fine,
et concourt à former le corps calleux. Pendant leur trajet à travers la
substance grise, les cylindres-axes des grandes cellules pyramidales
émettent des collatérales horizontales ou obliques, qui après s'être divisées
se terminent par des nodosités libres. Quant aux dendrites, elles se com-
portent dans cette couche comme dans la couche précédente (Cajal).
Les intervalles qui séparent les petites etles grandes cellules pyramidales
sont comblés par un feutrage de fibres nerveuses, particulièrement serré au
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 677
niveau de la partie moyenne de la couche des grandes cellules pyramidales,
où il se présente sur des préparations traitées par la méthode de Weigert,
sous l'aspect d'une ligne foncée correspondant à la. strie externe de Baillarger.
4° Couche des cellules polymorphes ÏD, E, fib. 329 et D. fig. 339). -Dans
cette zone, qui mesure à peu près 0 ? \32, on retrouve encore quelques cel-
lules pyramidales, les unes très grandes, les autres de petit diamètre et
dont la dendrite principale se dirige vers la zone moléculaire. La majorité
des cellules de celte zone est toutefois constituée par des éléments ovoïdes,
fusiformes, 'triangulaires ou polygonaux, pourvus de courtes dendrites
ascendantes ou obliques, qui s'arborisent dans la couche des grandes cellules
pyramidales, mais n'atteignent jamais la couche moléculaire, zone dans
laquelle se trouvent les terminaisons en panache des dendrites des cellules
pyramidales. Quelques-unes de ces cellules polymorphes possèdent deux
ou trois dendrites épaisses et descendantes, qui s'arborisent jusque dans la
substance blanche. Le cylindre-axe des cellules polymorphes est mince,
il a une direction descendante, fournit trois ou quatre collatérales qui se
ramifient, puis se coudent ou se divisent en T et se continuent avec une
fibre nerveuse de la substance blanche (Cajal).
i
Couche des cellules
polygonales (-le cuu-
che).
i
Le cylindre-axe
ries cellules poly-
morphes se continue
avec une fibre de la
substance blanche.
Fil;. a : r0. -Cellule à cylindre-axe court (type II de Golgi) de la 4" couche de l'écorce
t du lapin nouveau-né. (D'après Ramon y Cajal.)
e a, cylindrc-axc ascendant. b, rameaux droils et verticaux du cylindrc-axc. - c, rami-
fications terminales ci variqueuses du cylindre-axe.
678 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules du type U
de Golgi.
Cellules à cylindre-
axe ascendant de
Martinotti.
Cellules névro-
tiques.
Leur origine.
Cellules névrogli-
ques d'origine épon-
dymaire.
Cellules araignées.
Fibres myéliniques
et amyéliniques de
l'écorce
Entre les cellules pyramidales et les cellules polymorphes, on trouve
encore dans les trois dernières couches de l'écorce cérébrale des cellules
de Golgi, cellules à cylindre-axe court, et des cellules spéciales décrites
par Martinotti, les cellules à cylindre-axe ascendant.
Les premières, de forme polygonale, envoient dans tous les sens leurs
dendrites. Leur cylindre-axe, qui naît du corps cellulaire, se décompose
près de la cellule en une arborisation variqueuse et libre, dont les rameaux
enveloppent le corps des cellules voisines (fig. 340).
Quant aux cellules décrites par Martinotti et dont le cylindre-axe pré-
sente une direction ascendante, on les rencontre dans les trois dernières
couches de l'écorce et principalement dans la couche des cellules poly-
morphes (fig. 339, f, g). Fusiformcs ou triangulaires, elles présentent des
dendrites ascendantes et descendantes. Leur cylindre-axe, qui naît parfois
d'une dendrite, monte en ligne droite dans la zone moléculaire, où il se
divise en fins rameaux, à direction horizontale, qui constituent une arbori-
sation terminale très étendue. Pour quelques cellules, cette arborisation
se termine dans la couche des petites cellules pyramidales (Cajal).
Cellules névrogliques. On trouve dans l'épaisseur de la substance
grise et blanche de l'écorce cérébrale un grand nombre de cellules névro-
gliques qui représentent, grâce à leurs innombrables prolongements, le
véritable tissu de soutènement de l'écorce. Les unes, d'origine épithéliale,
représentent des cellules épendymaires émigrées dans les substances
blanche et grise. Les autres, développées aux dépens de l'ectoderme et
du mésoderme (voy. p. '155), entourent les vaisseaux d'un véritable man-
chon névroglique et correspondent aux cellules araignées de .lastrowitz. '
Les cellules névrogliques d'origine épendymaire se reconnaissent faci-
lement grâce à leur orientation radiale : la tige des cellules épendymaire
s'atrophie, le corps se raccourcit, sa périphérie se recouvre d'expansions
variqueuses qui se détachent à angle droit et se portent dans tous les
sens (fig. 341).
Les cellules araignées manquent d'orientation radiale, s'insèrent géné-
ralement sur les vaisseaux par un filament épais comme Golgi l'a reconnu,
et sont pourvues d'un riche chevelu de rameaux soit courts et semblables
à un fin duvet, soit longs, lisses et ordinairement indivis (fig. 341).
Fibres de l'écorce cérébrale. Les fibres de l'écorce cérébrale
sont les unes pourvues, les autres dépourvues d'un manchon de myéline.
Les cylindres-axes des cellules pyramidales grandes et moyennes, des cel-
lules de Cajal et très probablement des cellules polymorphes, possèdent
une gaine médullaire. Il en est de même des collatérales d'un certain
diamètre, particularité indiquée par Flechsig. Les cylindres-axes des petites
cellules pyramidales, ceux des cellules de Golgi, ceux des collatérales de
petit diamètre ou les arborisations terminales, soit des collatérales, soit
des cylindres-axes, sont au contraire dépourvus de myéline.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 679
Les fibres myéliniques de l'écorce cérébrale sont décelables à l'aide
de l'acide osmique, des méthodes de Weigert, de Pal et de Welters ' ; ;
elles affectent deux directions principales; les unes traversent radiai-
rement l'épaisseur de l'écorce cérébrale, ce sontles fibres radiées ; les autres
sillonnent toute l'épaisseur de l'écorce d'un réseau à mailles plus ou
moins lâches, et constituent les fibres à direction transversale ou fibres
langentielles (fig. 342).
Les fibres radiées (fig. 342 et fig. 347, fr) forment des faisceaux régu-
lièrement espacés, qui traversent la couche des cellules polymorphes ainsi
que la couche des grandes cellules pyramidales et qui sur de bonnes pré-
parations au carmin, au Weigert ou au Pal, peuvent être suivis jusqu'au
. delà de la strie externe de Baillarger.
*
1. La méthode de Wolters colore la myéline, les cylindres-axes, les corps cellulaires
et leurs ramifications dendritiques. Elle se pratique ainsi que suit :
Les pièces sont durcies dans le liquide de \IÜller ou de préférence dans le liquide
d'Erlicky ou dans le liquide de Kultscliitzky. Ce dernier se compose de :
G80 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Leur direction.
Leur origine.
Les faisceaux ra-
diés contiennent tou-
tes les libres d'asso-
ciation, commissura
les et de projection,
; ainsi que les libres ! terminales venant de
la substance blanche. !
11
Ces faisceaux de libres radiées augmentent de volume à mesure que
l'on se rapproche de la substance blanche, et constituent des faisceaux -
compacts et serrés, entre lesquels les cellules nerveuses sont disposées
en colonne radiaire; ils renferment des libres de calibres variés : à côté
de très grosses fibres appartenant aux cellules pyramidales grandes ou
géantes, on en trouve en effet d'autres beaucoup plus fines.
Ces faisceaux radiés naissent de préférence de la crête et des parois
latérales de la circonvolution. Mais le fond des sillons n'en est pas dépouvu,
comme on le croyait pendant longtemps, Ils s'irradient dans l'écorce, dans
un plan parallèle au grand axe de la circonvolution, et présentent par consé-
quent un aspect spécial, suivant qu'ils sont sectionnés parallèlement, perpen-
diculairement ou obliquement au grand axe de cette dernière; sur les coupes
vertico-transversales, parallèles au grand axe de la circonvolution, les fais-
ceaux radiés des circonvolutions rolandiques, par exemple, se présentent
sous l'aspect de fibres parallèles entre elles qui, de la substance blanche, -
montent dans la substance grise, où elles s'épanouissent en un très élégant
pinceau de libres (fig. 283, Fa, p. 536). Sur les coupes perpendiculaires au
grand axe de la circonvolution, ces fibres se présentent sous le même
aspect (fig. 283, h" p. 536 et fig. suiv.). Sur les coupes horizontales section-
nant ces circonvolutions sous un angle plus ou moins oblique, les faisceaux
radiés se présentent sous l'aspect d'ilôts pointillés, d'autant plus courts,
que les fibres sont sectionnées plus perpendiculairement à leur direction
(lig. 29o,T V" p ? 6).
Ces faisceaux radiés contiennent toutes les fibres du système d'associa-
tion, du système commissural et du système de projection du territoire cor- -
tical envisagé ; ils sont formés par les cylindres-axes des cellules pyramidales
Les coupes une fois pratiquées, on procède comme suit :
Il On place les coupes pendant vingt-quatre heures dans le mordant suivant :
FiG. 342. Ce schéma représente la disposition des libres nerveuses dans l'écorce céré-
brale, ainsi que la nomenclature employée par différents auteurs pour les désigner.
Les lignes pointillées séparent les cinq couches cellulaires de Meynert et les quatre
couches cellulaires de Cajal.
fl, fibres tangenticlles. fll-lll, fibres des deuxième et troisième couches. -se, strie externe
de Baillarger (strie intermédiaire externe de Remak). flfl-l1', fibres des troisième et qua-
trième couches. sBi, strie interne de Baillarger (strie intermédiaire interne de Remak).
. /7-f, fibres des quatrième et cinquième couches. Sb, substance blanche.
682 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres tangentielles
de l'écorce.
Elles occupent
toute la hauteur de
l'écorce cérébrale.
grandes et moyennes et par les cylindres-axes des cellules polymorphes,
mais ils renferment en outre des fibres terminales provenant de la substance "
blanche, qui viennent s'arboriser dans ce territoire cortical (fig. 343).
Les fibres à direction transversale ou fibres tangentielles
sont perpendiculaires aux fibres radiées ; elles occupent toute la hauteur de
l'écorce cérébrale, et constituent un feutrage plus ou moins dense par places.
Cette large bande de fibres tangentielles s'épaissit à sa partie externe, à sa
partie moyenne et à sa partie interne, pour former en dehors le réseau
il'T·..xaen, à sa partie moyenne la strie externe de Baillarger, et en dedans la
couche des fibres d'association intm-col'ticales de Meynert (couche des fibres
d'association externes) (Kaes). Ces trois zones, caractérisées par la grande
densité de leur feutrage de fibres, sont reliées entre elles par deux zones de
fibres plus clairsemées, formant un feutrage à mailles très lâches. Comme
les faisceaux des fibres radiées ne dépassent guère la strie externe de Bail-
larger, on peut désigner, avec Edinger, la zone externe sous le nom de feu-
FiG. 343. Coupe transversale de la région supra-ventriculaire du cerveau de la souris
âgée de 15 jours. On y a représenté les fibres grosses venant de la substance blanche
et s'arborisant dans la substance grise. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
a, fibres ascendantes bifurquées en b. c, arborisations variqueuses finales. d, colla-
térales très longues desdites fibres. e, grandes cellules pyramidales. f, éléments globu-
leux. A, substance blanche. B, couche moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. C83
trage super-radiaire et la zone interne sous celui de feutrage inler-radiaire.
L'écorce cérébrale présente donc de dehors en dedans cinq couches de
fibres à direction transversale (fig. 342); ce sont :
- 1° La couche des fibres tangentielles proprement dite ou réseau rl' £ .1'1/{'1'
située à la périphérie de la couche moléculaire ;
2° Le feutrage super-radiaire d'Edinger, qui occupe la couche des petites
cellules pyramidales et une partie de celle des grandes cellules pyramidales;
3° La strie externe de Baillarger, située dans l'épaisseur de la couche
des grandes cellules pyramidales;
4° Le feutrage mter-radiaire a AfMy ? qui occupe la couche des grandes
cellules pyramidales et une partie de la couche des cellules polymorphes;
5° Les fibres d'association intm-corticales de Meynert, qui occupent au
niveau du fond des sillons la couche des cellules polymorphes, et se con-
tinuent profondément avec les fibres courtes d'association, fibres en U, ou
librioe proprise de Meynert.
De ces couches de fibres tangentielles, le réseau d'Exner est le seul qui
soit nettement délimité chez l'homme et les mammifères, ce qui lient, ainsi
que le fait remarquer Cajal, à ce que dans les autres couches, les rameaux
des collatérales d'une couche cellulaire se mélangent avec ceux prove-
nant de la couche voisine. Du reste, pour avoir une idée nette de ce feu-
trage intracortical, il faut employer la méthode de Golgi, car les innom-
jtjjtt brables ramifications, variqueuses et terminales, qui entourent les cellules
^p de l'écorce, sont dépourvues d'un manchon de myéline et parlant ne se
colorent pas par les méthodes de Weigert et de Pal.
Les éléments qui prennent part il la constitution de cette large bande
de libres il direction tangentielle, qui occupe toute la hauteur de l'écorce
cérébrale, sont d'après Cajal les suivants :
1° Les collalérales des cylindres-axes des cellules pyramidales et des
cellules polymorphes;
2° Les arborisations terminales du cylindre-axe des cellules de Golgi ;
3° Les ramifications terminales des collatérales et du cylindre-axe de
quelques cellules à cylindre-axe ascendant du type de Martinotti;
4° Les collatérales des libres d'association de la substance blanche;
5° Les arborisations terminales des fibres d'association et probablement
d'autres libres nerveuses, venant des ganglions centraux ou des centres
infra-corticaux ;
6° Les collatérales et arborisations terminales des fibres du corps
calleux.
Toutes ces libres forment par leur entrelacement un plexus d'une
complexité extrême, et il est actuellement impossible de déterminer
exactement, en détail, la manière dont se terminent les libres appartenant à
l'une de ces six variétés. On ne peut envisager ce feutrage que dans son
ensemble, et on doit se contenter d'indiquer, d'après Cajal, les fibres ner-
veuses qui paraissent dominer dans chacune des couches de l'écorce.
1° Couche des fibres tangentielles proprement dite {réseau d'Exner,
Les cinq couches
de libres tangon-
tielles.
lléD1cnts qui en
trent dans la consti-
tution (les fibres tan-
gentielles.
GS4 Al'\ATOl\I1E DES CENTRES NERVEUX.
Couche des fibres
tangentielles propre-
ment dites ou plexus
externe do l'écorce
(1"' plexus).
Origine de ces
fibres.
Son épaisseur va-
rie selon les régions
et selon l'âge.
Feutrage super-
radiaire d'I : diuger,
plexus de la deu-
xième couche (2°
plexus).
Origine de ces
libres.
zone corticale tangenlielle, stratum zonale, premier plexus de Cajal, fig.
342 et 347, fl). Cette couche, relativement épaisse et visible à l'oeil nu,
siège à la périphérie de la couche moléculaire. Plus épaisse d'après Kaes
au fond des sillons où elle mesure en moyenne O"'nm,73, qu'au niveau de
la crète des circonvolutions où elle n'atteint que 0 ? 244, cette couche
contient un grand nombre de fibres amyélinique et myélinique d'épaisseur
variable et plus ou moins variqueuses. Elles est formée, d'après Cajal,
par : a, les cylindres-axes multiples des cellules fusiformes, triangulaires
et polygonales de Cajal; , les cylindres-axes ascendants des cellules pro-
fondes de l'écorce décrites par Martinotti (voy. p. 668) ; y, les collatérales
de la substance blanche.
Cette couche est nettement délimitée en dedans et en dehors, mais son
feutrage est toutefois plus dense à la périphérie des circonvolutions qu'au
voisinage de la couche des petites cellules pyramidales.
Son épaisseur est du reste très variable non seulement selon les régions
mais encore selon l'âge.
En règle générale, la convexité du cerveau est plus riche en fibres tan-
gentielles que les faces interne ou inférieure de l'hémisphère. Les circon-
volutions rolandiques sont remarquables par leur richesse en fibres lan-
gentielles et par le fort calibre de ces dernières ; très nombreuses dans
le lobe occipital ces fibres y son ! particulièrement fines. Le lobe temporal
et l'insula possèdent de même un stratum zonale très épais, le lobe frontal,
au contraire, est de tous les lobes le plus pauvre en libres tangentielles ^gi
(Tuczek, Vulpius, Kaes). UN
Kaes a montré en outre, qu'au niveau des faces interne et inférieure de .
l'hémisphère, l'épaisseur de cette couche s'accroît avec l'âge, tandis que
les parties profondes de cette même couche subissent une sorte de rare- HÉ
faction au niveau de la convexité du cerveau. Ce sont là tout autant de par- ^H
ticularités importantes à connaître pour l'anatomo-pathologiste, car avant
de décider de l'état de cette couche, dans tel ou tel cas, il devra comparer
la région qu'il étudie, avec la même région prise au même point, chez un
individu du même âge.
2° Feutrage super-radiaire d'Edinger (fibres des deuxième et troisième
couches de Meynert, deuxième plexus de Cajal, fig. 342 et fig. 31.-1, fsr). Ce
feutrage occupe la couche des petites cellules pyramidales et bipartie supé-
rieure de la couche des grandes cellules pyramidales contient, ainsi que
Tuczek et Exner l'ont montré, les plus fines fibres à myéline de l'écorce
cérébrale et constitue un plexus très lâche formé, d'après Cajal, par : z,
les collatérales ascendantes des cylindres-axes des cellules pyramidales
moyennes et petites (peut-être aussi par les collatérales ascendantes des
grandes cellules pyramidales); , les arborisations des collatérales des
cylindres-axes ascendants; y, les arborisations terminales des libres de la
substance blanche (Cajal).
Celte couche, qui a été l'objet de la part de Kaes d'une élude toute spé-
ciale, mesure en moyenne l ? 8 (Kaes). Peu développée chez les jeunes
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 685
individus où elle ne contient que quelques rares, unes et courtes libres
irrégulièrement disséminées, ses fibres croissent en nombre avec l'âge.
Elles se disposent en fibres parallèles fines, plus ou moins longues, qui
occupent d'abord la moitié interne de la couche, puis s'étendent à sa moitié
externe. A mesure que leur nombre augmente, ces fibres se stratifient en
une strie, d'autant plus nettement délimitée, que la raréfaction des couches
inférieures du stratum zonale est plus grande (Kaes).
C'est au moment de la stratification de cette couche, quelquefois avant
(Kaes), qu'apparaissent quelques fibres à myélines de fort calibre, signalées
pour la première fois par Bechterew dans le lobe occipital. Ces libres, qui
constituent la strie de Bechterew (Kaes) (fig. 342 et fig. 347, sBK), apparaissent,
d'après l'auteur dont elles portent le nom, aux confins du feutrage super-
radiaire et seraient, dans le lobe occipital, l'homologue de la couche l1uf-
douaire moyenne (stratwn lacunosum) de la corne d'Ammon ; d'après Kaes
ces fibres de fort calibre apparaîtraient dans la partie moyenne et interne
du feutrage super-radiaire. Quoi qu'il en soit, ces fibres sont en général au
nombre de 40 à 80 (Kaes), elles se disposent en une strie de 0mu,3 de lar-
geur, strie qui est plus accentuée au fond des sillons qu'au niveau des
crêtes des circonvolutions. D'après Kaes, cette strie de Bechterew est
l'indice du complet développement du feutrage super-radiaire d'Edinger.
Elle n'est du reste pas propre au lobe occipital comme le croyait Bechterew,
IL mais apparaît d'après Kaes, dans toutes les régions riches en fibres transver-
sales intra-corticales. Elle est par conséquent, particulièrement développée
au niveau du lobe occipital, du lobe temporal, des circonvolutions rolan-
diques et du lobule paracentral, et fait défaut dans le lobe frontal et il la face
inféro-interne des lobes frontal et temporal.
3° La strie externe de Baillarger (troisième plexus de Cajal, fig. 342,
sBc), est formée d'un feutrage très dense et très riche en fibres médullaires,
courtes et fines. Elle correspond à la couche des cellules pyramidales grosses
et moyennes (3" couche) et se compose principalement, d'après Cajal : «, de
la réunion d'un grand nombre de collatérales provenant des cylindres-axes
des cellules pyramidales petites et moyennes; S, des collatérales ascen-
dantes des cylindres-axes des grosses cellules pyramidales. Elle mesure
en moyenne 0,11,11,46 (Kaes), occupe la partie moyenne de l'écorce cérébrale
et se délimite mal en général des couches adjacentes.
La strie de Baillarger s'épaissit considérablement dans le lobe occipital,
où elle porte le nom de ruban de Vicq d'Azyr ou de Gennari (Voy. fig. 347, V,
et coupes macro et microscopiques); elle se dédouble dans le lobe frontal, en
particulier au niveau de sa face interne, en strie externe et strie interne de
Baillarger (fig. 342, sBe, sBi). Ce dédoublement s'observe en outre d'après
Kaes à la face externe de l'hémisphère, dans les circonvolutions 1'olan-
diques, la première circonvolution pariétale, le pli courbe, la partie pos-
térieure des circonvolutions temporales ; il est plus accentué à 38 ans qu'à
- 18 ans et la strie interne de Baillarger peut même être plus développée
que la strie externe. La strie externe conserve sa situation dans la partie
Leur accroisse-
ment avec 1 ?
Strie de ncchte-
rew.
L'apparition de la
strie de Bechterew
est l'indice du com-
plet développement
du feutrage superra-
diairc.
Strie externe de
l3aillarer( ? plexus).
Origine de ses
libres.
La strie de Bail-
larger se dédouble
dans le lobe frontal
et constitue daus le
lobe occipital l'il-
ban de Vicq d'Azyr.
8G ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX.
Feutrage inter-
radiaire d'Edinger,
plexus de la qua-
trième couche (4"
plexus).
Fibres d'associa-
tion intra-corticales
de Meynert,
Elles ne se distin-
guent des fibres en
U de \Ieynert que
par leur situation
intracorticale.
HÔtc joué par
ces différents plexus
dans les connexions
cellulaires.
moyenne cie la oc coucne ae cellules ou coucne ues granaes cellules
pyramidales, la strie interne occupe la couche des cellules polymorphes
(fig. 342), et appartient au feutrage interradiaire d'Edinger.
4° Feutrage inter-radiaire d'Edinger (Fibres des troisième et quatrième
couches de Meynert, quatrième plexus de Cajal, (fig. 342 et fig. 347, fir). Ce
feutrage est situé dans la couche des corpuscules polymorphes (4° couche) ;
il est formé par : les collatérales des cylindres-axes des cellules pyra-
midales géantes;$, les collatérales des cellules polymorphes, principale-
ment dans sa partie profonde; y, les arborisations terminales des cellules
du type Il de Golgi. La partie moyenne de ce feutrage présente, en parti-
culier dans le lobe frontal, un grand nombre de fibres à myéline rela-
tivement épaisses, qui constituent la strie interne de Baillarger ou plexus
nerveux interne de Krause.
5° Les fibres d'association intra-corticales de Meynert (Fibres d'asso-
ciation externes de l'écorce cérébrale [Bechterew], couche d'association externe
de, Meynert [aussere Meyne1'l'sche Associationsschicht, Kaes], fig. 342 et
fig. 347, fAc). Bien décrites par Kaes, ces fibres occupent la partie pro-
fonde de la couche des cellules polymorphes, et représentent la partie la
plus inférieure et la plus dense du feutrage inter-radiaire d'Edinger. Nette-
ment délimités chez les jeunes individus de la strie externe de Baillarger,
elles peuvent atteindre cette dernière lors de leur complet développement.
Elles sont alors particulièrement abondantes au niveau de l'écorce qui
tapisse le fond des sillons, où elles se présentent sous l'aspect de fibres
parallèles, qui s'entre-croisent avec les faisceaux de fibres radiées, et qui
s'étendent en hauteur, depuis la strie externe de Baillarger jusqu'aux courtes
fibres d'association de la substance blanche ou fibres en U de Meynert,. Elles
se confondent insensiblement avec ces dernières, mais s'en distinguent
par leur situation nettement intra-corticale. Cette couche est formée de
fines fibres parallèles entre elles et de quelques fibres de fort calibre
d'autant plus nombreuses et plus épaisses, que son développement est plus
avancé (Bechterew, Kaes). Elles ne le cèdent dans ce cas en rien par leur
calibre aux fibres en U de Meynert.
Sur les faces latérales des circonvolutions ainsi qu'au niveau de leurs
crêtes, les fibres d'association cessent d'être parallèles aux libres en U;
celles-ci entrent en effet dans la constitution des faisceaux radiés, les
premiers, au contraire, poursuivent leur trajet tangentiel et s'entre-croisent
avec les faisceaux radiés au niveau de la crète des circonvolutions, et
quelquefois avec les fibres de la substance blanche (fig. 317).
Connexions des cellules pyramidales. Les fibres tangentiel) es qui occu-
pent toute l'épaisseur de l'écorce cérébrale assurent les connexions, soit entre
les cellules d'une même couche, soit entre les cellules de couches voisines.
Les connexions des cellules pyramidales sont particulièrement impor-
tantes il étudier, car elles sont excessivement nombreuses. La cellule
pyramidale occupe en effet toute la hauteur de l'écorce cérébrale : par
son panache proloplasmique, elle atteint les confins de la couche mole-
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 687
culaire, et elle plonge dans les autres couches de l'écorce par sa tige, ses
dendrites collatérales et basilaires et par ses nombreuses collatérales qui
se détachent de son cylindre-axe dans son trajet intra-cortical (fig. 344).
Par son panache
protoplasmique, la cel-
lule pyramidale entre
en connexions d'après
Cajal :
1° Avec les ramifi-
cations cylindre-axiles
des cellules de Cajal ou
cellules autochtones de
la couche moléculaire;
2° Avec les arbori-
sations supérieures des
cellules à cylindre-axe
ascendant;
3° Avec les colla-
térales ascendantes et
les arborisations ter-
minales de cylindres-
axes appartenant :
11.) Soit à des cellu-
les pyramidales d'asso-
ciation, siégeant en des
points plus ou moins
éloignés de l'écorce
(fibres d'association) ;
p) Soit à des cel-
lules du cervelet, de
centres infra-corticaux,
etc. (fibres terminales) ;
y) Soit à des cel-
lules de l'hémisphère
opposé, par l'intermé-
diaire des branches
terminales des fibres
calleuses (fibres com-
missll1'ales) .
Par sa tige et par ses dendrites collatérales et basilaires, la cellule
' pyramidale se met en rapport avec les éléments constitutifs des feutrages
super et inter-radiaire et des stries de Baillarger. Par leur grande surface
de contact, les grandes cellules pyramidales peuvent recevoir les courants
d'un grand nombre de cellules pyramidales situées au-dessus d'elles;
mais elles subissent encore l'iniluence des cellules de Golgi, disséminées
Connexions au ni-
veau des panaches
protoplasmiques.
Connexions au ni-
veau de la tige et
des dendrites colla-
térales et basilaires.
1 ic. 344. Schéma montrant la marche probable des
courants et les connexions nervoso-protoplasmiques
dans les cellules de l'écorce cérébrale. (D'après Cajal.)
A, petite cellule pyramidale. - B, grande cellule pyra-
midale. C et D, cellules polymorphes. - E, fibres termi-
nales venues d'autres centres. F, collatérales de la sub-
stance blanche. G, cylindre-axe bifurqué dans la substance
blanche.
G88 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Connexions par les
collatérales du cy-
11n,1re-axe.
Toutes les con-
nexions se font par
contact nervoso-pro-
toplasmique.
Sens du courant
nerveux.. c--
Excitations volon-
taircs.
L'intelligence pa-
rait liée à la présence
de la cellule pyrami
dale.
La multiplicité et
l'étendue des con-
nexions des cellules
pyramidales entre
elles sont, au point
de vue de l'intelli-
gence. plus impor-
tantes que le nombre
de ces cellules.
dans la couche des cellules pyramidales, des cellules d'association mira et
inter-hémisphériques, des cellules des sphères sensitives, sensorielles, etc.
Par les nombreuses collatérales qui se détachent du cylindre-axe des
cellules pyramidales dans son trajet intra-cortical, par la grande extension
et les nombreuses ramifications de ces collatérales, la cellule pyramidale,
quelque petite soit-elle, entre en connexion avec d'innombrables cellules
pyramidales petites ou moyennes situées au-dessous d'elle.
Ainsi se trouvent donc assurées les communications à petites et à
grandes distances; elles s'effectuent toutes par contiguité de substance'
(Forel), par contact réciproque entre les arborisations terminales et les
collatérales des cylindres-axes d'un côté avec les corps cellulaires et les
dendrites .de l'autre (contact nervoso-protoplasmique de Cajal) ; le sens du
courant est.cc//M ? Myc dans le cylindre-axe et cellaolilète dans le corps
cellulaire et les dendrites (Cajal, van Gchuchten) : ces derniers reçoivent
donc les courants, tandis que les ramifications terminales des cylindres-
axes et de leurs collatérales les transmettent.
Il est probable, que l'incitation du mouvement volontaire commence -
de même, dans le panache terminal des cellules pyramidales et s'engendre
dans l'épaisseur de la zone moléculaire. C'est en outre sur le panache
dendritique que semblent agir les stimulants mécaniques, chimiques et . 1
électriques de l'écorce cérébrale, qui provoquent la contraction de groupes
musculaires déterminés.
La multiplicité et la grande étendue des connexions des cellules pyra-
midales semblent être une des conditions principales des manifestations
intellectuelles. Celles-ci paraissent du reste liées à la présence même de la
cellule pyramidale. Absentes chez les poissons où les cellules pyramidales ÊÈ/M
font défaut (Edinger), ces manifestations semblent proportionnelles au .'
degré d'évolution des cellules pyramidales. Si le volume de ces cellules
est en général en rapport avec la taille de l'animal, leur degré d'évolution,
la richesse de leurs ramifications dendritiques et cylindre-axiles, sont en
général proportionnelles à l'activité fonctionnelle.
La suprématie intellectuelle semble donc être le résultat moins du
nombre et du volume des cellules pyramidales, que de la multiplicité et de
l'étendue de leurs connexions. Ainsi s'explique, d'après Cajal « le remar-
quable accroissement intellectuel qui s'observe chez les hommes consacrés
à un exercice mental profond et continu et la coexistence d'un talent de
marque et même d'un véritable génie, avec des cerveaux de volume moyen
ou inférieur à la dimension et au poids normaux.
Dans le premier cas on pourrait supposer que la gymnastique céré- .
brale, puisqu'elle ne peut produire des cellules nerveuses, porte un peu
plus loin que d'ordinaire le développement des expansions protoplasmi-
ques et des collatérales nerveuses, en forçant l'établissement de connexions
infra-corticales nouvelles et plus étendues.
Dans le second cas, il n'est rien qui nous empêche d'accepter que cer-
tains cerveaux, soit par héritage d'adaptations 'antérieures, soit pour
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. ' 689
d'autres causes, offrent, en compensation d'un moindre nombre de cellules,
un développement notable de toutes sortes de collatérales. »
Cette hypothèse de Cajal vient à l'appui de ce que nous savons du
développement de l'intelligence de l'enfant et de l'époque de la myélini-
sation des fibres cérébrales. Elle est encore corroborée par les recherches
de Kaes sur la richesse de l'écorce cérébrale en fibres myéliniques. Cet
auteur a montré, en effet, que les fibres tangentielles, en particulier celles
du feutrage super-radiairc, sont plus nombreuses, plus serrées chez l'adulte
que chez les jeunes individus; elles semblent atteindre leur maximum de
développement vers l'âge de quarante à cinquante ans, époqu9({\lf¡ :
où, chez la plupart des individus, la puissance intellectuelle c ? t Me-mènie
la plus grande.
Époque de la myélinisation des fibres de la substance blanè1fè ?
hémisphères et des fibres tangentielles intra-corticales.- Chez les foetus
de 25 à 35 centimètres (du cinquième au sixième mois), le cerveau est
mou, semi-transparent, friable, très aqueux, de teinte à peu près uniforme
et d'apparence homogène. Chez des foetus un peu plus âgés sa consistance
augmente; l'écorce cérébrale, dans laquelle apparaissent les grandes et les
petites cellules pyramidales (Vignal), tend à se différencier par sa colora-
tion d'avec la substance médullaire sous-jacente; les contours de l'écorce
s'accusent plus nettement, elle prend en outre une coloration grise, tandis
que la substance médullaire présente une teinte grenat ou violacée. Vers
la fin de la vie intra-utérine, apparaissent dans la substance médullaire des
stries blanches, indices de la myélinisation des fibres nerveuses. Cette
myélinisation s'accroît et se perfectionne progressivement après la nais-
sance. Mais avant de prendre sa couleur laiteuse définitive, la substance
médullaire conserve pendant un temps assez long une légère teinte violacée.
Les fibres nerveuses de la masse blanche des hémisphères ne se
recouvrent en effet que tardivement de leur gaine de myéline, ainsi que
Flechsig et Parrot l'ont montré. Vers la fin du neuvième mois de la vie
intra-utérine, la myélinisation s'effectue dans les circonvolutions parié-
tale supérieure (P,) et pariétale ascendante (Pa). Entre la deuxième et
la troisième semaine après la naissance, elle est très nette au niveau de
la région rolandique, de la couronne rayonnante et de la capsule interne
le long du trajet du faisceau pyramidal. Sur une coupe sagittale, les fibres
revêtues de leur gaine de myéline se présentent sous la forme d'une
traînée blanche, étendue de la capsule interne au sillon de liolando, traînée
qui se bifurque à ce niveau pour se rendre aux circonvolutions frontale et
pariétale ascendantes, constituant ainsi une sorte d'anse, l'anse rolandique
de Parrot. Beaucoup plus tard, pendant le deuxième et le troisième mois, la
myélinisation s'effectue dans le lobe occipital; elle apparaît dans le lobe
frontal après le cinquième mois, mais ce lobe n'acquiert sa coloration défi-
nitive que huit ou neuf mois après la naissance (Parrot).
Après la troisième année, la myélinisation est si avancée qu'il est im-
' t4
La myélinisation
des fibres nerveuses
qui augmente avec
l'âge est en laveur
de cette manière de
voir.
La myélinisation
commence dans le
cerveau vers la nu
lc la vic iutrant6-
rine.
Anse rolandique
dc Parrot.
690 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La myélinisation
des fibres tangen-
tielles va en augmen-
tant de la naissance
à l'âge adulte.
Variétés de la
structure de l'écorce
suivant les lobes.
Ecorce du lobe
frontal.
Cellules pyrami-
dales géantes de
l'écorce rolandique.
possible de constater de visu son perfectionnement dans la masse blanche
des hémisphères. Il est probable qu'elle se perfectionne pendant les longues
années d'accroissement du cerveau et d'augmentation de son poids, au sur
et à mesure de l'activité de ses fonctions et du développement de l'intel-
ligence.
Si les progrès de la myélinisation de la masse blanche des hémisphères
ne sont guère appréciables après la troisième année, il n'en est pas de
même de la myélinisation des fibres nerveuses intracorticales et en parti-
culier des fibres tangentielles de l'écorce, ainsi que le montrent les
recherches de Vulpius et de Kaes.
Il résulte des recherches de Vulpius que l'époque de la myélinisation
des fibres tangentielles varie, non seulement suivant les régions, mais
encore suivant les différentes couches d'une même région. Les premières
fibres tangentielles apparaissent au niveau du réseau d'Exner et de la
couche des cellules polymorphes, vers le quatrième mois après la nais-
sance. Dans la couche des petites et des grandes cellules pyramidales, ...
(feutrages super et interradiaire d'Edinger, fibres des deuxième et troi- ?
sième couches de Meynert), elles n'apparaissent que vers le huitième mois
après la naissance. Elles augmentent progressivement non seulement
dans l'enfance, mais aussi dans l'âge adulte. Leur développement est con-
sidérable de 18 à 38 ans (Kaes) ; il n'est pas épuisé à cet âge, et serait pro- « ?
portionnel à la puissance intellectuelle (Kaes).
La myélinisation est entravée par les maladies de la nutrition, par le
rachitisme (Vulpius). Les fibres tangentielles du réseau d'Exner, ainsi que
celles des couches moyennes et profondes de l'écorce, sont détruites non
seulement dans la paralysie générale (Tuczek, Zacher, etc.), mais encore .
dans d'autres psychoses voisines de cette dernière : la démence sénile, IL^
dans l'idiotie et l'épilepsie (Zacher); elles sont conservées au contraire
dans les psychoses fonctionnelles.
La description de l'écorce que nous venons de donner s'applique il la
région rolandique ; si partant de cette région, on examine l'écorce en se
rapprochant du pôle frontal, on voit que, bien que les caractères généraux
de structure nombre de couches, etc ? restent les mêmes; par contre
les cellules pyramidales diminuent de volume. C'est en effet au niveau de
la région rolandique que ces cellules présentent leurs plus grandes dimen-
sions, dimensions qui augmentent de bas en haut, le long du sillon de liô-
lando, pour arriver à leur maximum dans le lobule J)ai,(Iceîîti-(11, où ces
cellules atteignent en moyenne 65 a, d'où le nom de cellules pyramidales *
géantes, que leur a donné Betz. Dans la circonvolution pariétale ascendante ,
les cellules pyramidales géantes ne se rencontrent que dans le voisinage
du bord marginal supérieur, et sur la face qui regarde le sillon de l3olando.
Ces cellules pyramidales géantes présentent rarement une forme nettement
pyramidale (Obersteiner), et sont le plus souvent groupées entre elles sous
forme de nids de deux à cinq cellules. Pour Bevann Lewis, les grandes ce 1-
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. <t9t 1
Iules pyramidales, correspondant aux régions motrices établies par Ferrier,
seraient disposées en groupes plus étendus.
La structure de l'écorce de l'insula ne se différencie que peu de
celle du reste de l'écorce cérébrale (Mayor, Meynert, Mondino). Elle pré-
sente les quatre couches de l'écorce typique (5 couches d'après Meynert),
et renferme des cellules pyramidales de dimensions grande, moyenne et
petite et des cellules polygonales, fusiformes, ou plus ou moins irrégulières.
La couche moléculaire de l'insula est large particulièrement au fond
des sillons et riche en fibres tangentielles volumineuses et à contours nets
(Kaes), telles qu'on les rencontre dans le lobe frontal ou à la face inférieure
du cerveau; les fines fibres font au contraire défaut.
Les couches des cellules pyramidales petites et grandes contiennent,
comme dans les autres régions de l'écorce, des cellules pyramidales, d'au-
tant plus volumineuses et d'autant plus serrées les unes contre les autres,
que l'on considère des couches plus profondes. Leur dendrite principale ou
ascendante se dirige vers la superficie de l'écorce cérébrale, leurs dendrites
basilaires sont nombreuses et présentent une grande extension. Leur
cylindre-axe se dirige vers la capsule extrême et émet dans son trajet
intracortical de nombreuses collatérales. Mondino décrit en outre dans
la couche des petites et des grandes cellules pyramidales, des cellules de
forme pyramidale ou irrégulière, dont la dendrite principale se dirige
plus ou moins obliquement en bas et dont le cylindre-axe se détache de la
partie inférieure de la cellule ; pour Mondino, ce cylindre-axe se recourbe-
rait après un trajet ascendant plus ou moins long et se comporterait comme
le cylindre-axe des autres cellules pyramidales. Il s'agit probablement ici
de la variété de cellules il cylindre-axe ascendant décrite par Martinotti.
La couche des cellules polymorphes renferme des cellules de forme et
de dimension variables. A côté de cellules pyramidales et de cellules
polygonales de petite et de moyenne dimensions, on trouve, en particulier
au voisinage de la substance blanche, un certain nombre de cellules fusi-
formes, particulièrement nombreuses et serrées au voisinage du sillon
marginal postérieur de l'insula, où leurs dendrites se dirigent parallèlement
à la surface de l'écorce et forment une sorte de barrière, qui sépare l'écorce
cérébrale de la substance blanche sous-jacente (Mondino). Cette disposi-
tion est encore exagérée par la direction des fibres propres ou fibres en U.
qui tapissent le sillon marginal postérieur de l'insula d'une épaisse couche
de fibres parallèles. Le feutrage interradiaire de l'insula est très peu accusé,
même chez l'adulte, où son développement ne dépasse guère celui que
présente, chez l'enfant, le feutrage interradiaire des autres régions de
l'écorce. La strie de Baillarger fait défaut, les fibres d'association intra-
corticales de Meynert sont au contraire bien développées, quoique de fin
calibre (Kaes).
Les fibres radiées de l'insula appartiennent presque toutes au système
d'association, et relient les circonvolutions de l'insula soit entre elles, soit
La structure de
l"él : ol'cO de 1ïnlIla
dilf2·re leu dc nelle
de l'écorce typique.
Coucbo molécu-
laire (1re couchc),
Couche des cellules
pyramidales ('2n et
3° couches;.
Couche des ce(-
lules polymorphes
(4° couche).
Dans l'insula
le fCl1tt"agc illterr-a-
diaire est très peu
développé et la strie
externe de Baillarger ·r
fait du·faut.
Les fibres radiées
\1c lïllsula sont fol'-
nu·es surtout par des
fibres d'association.
692 ANATOM1E DES CENTRES NERVEUX. -
L'insula ne con-
tient que do rares
fibres de projection
qui se rendent au
pédoncule 'inféro-in-
terno du thalamus.
Ecorce du lobe
occipital.
Les 8 couches de
l'écorce du lobe occi-
pital d'après Mey-
ncrt.
Les 5 couches de
l'écorce du lobc occi-
l,ital d'après Cajal.
avec l'opercule sylvien, l'opercule temporal ou la région rétro-insulaire
de Broca. Ces fibres forment la majorité des fibres de la capsule extrême;
mais celle-ci contient en outre quelques fibres commissurales se rendant
au corps calleux ou à la commissure antérieure ; d'autres fibres traversent
V avant-mur et se rendent par le chemin de la capsule externe soit en
haut vers le faisceau occiito-frozztal et le corps calleux, soit en bas vers le
pédoncule inféra-interne de la couche optique. Ces dernières fibres repré-
sentent les rares fibres de projection de l'insula.
Lobe occipital. Dans le lobe occipital, la présence du ruban de
Vicq d'Azyr montre déjà, à l'oeil nu, que la structure de l'écorce présente à
ce niveau des particularités spéciales. Meynert distinguait huit couches
dans l'écorce du lobe occipital, et créa le type à 8 couches stratifiées qu'il
opposa au type à cinq couches stratifiées du reste de la corticalité. Ce
schéma, admis par Huguenin, Obersteiner et la majorité des auteurs, est
longtemps resté classique. Les huit couches de Meynert comprenaient
(fig. 345) de dehors en dedans :
1° La couche moléculaire, plus étroite ici que dans les autres régions de
l'écorce; 2° la couche des petites cellules pyramidales, analogue à celle que
l'on rencontre dans les circonvolutions des autres régions ; 3° la couche
granuleuse externe formée par de petites cellules irrégulières; 4° la couche
intermédiaire (Kahle Schicht, Meynert) qui renferme quelques rares cellules
pyramidales géantes dites cellules solitaires (Meynert) ; DO la couche granu-
leuse moyenne; 6° La couche intermédiaire, pauvre en éléments cellulaires
et dans laquelle on trouve comme dans la 4e couche de rares cellules soli-
taires de Meynert; 7° la couche des petits éléments ou couche granuleuse
interne; 8° la couche des cellules fusiformes (fig. 345).
Le ruban de Vicq d'Azyr correspondait aux 4e, 5e et (;e couches et était
dû, d'après Meynert, à la pauvreté de ces couches en cellules et partant en
pigment et non, comme on l'admet universellement aujourd'hui, à la pré-
sence de nombreuses fibres à myéline.
Le type cortical à 8 couches stratifiées se distingue donc du type à
5 couches de Meynert, par la présence de 3 couches granuleuses; la couche
granuleuse externe (3e couche) est comprise entre la couche des petites cel-
lules pyramidales (2e couche) et la couche des grandes cellules pyramidales
(4e couche). La couche granuleuse moyenne 5" couche) dédouble la 3° couche
du type commun en deux couches intermédiaires, pauvres en cellules,
situées l'une au-dessus, l'autre au-dessous de la couche granuleuse moyenne ;
la couche granuleuse interne, enfin, répond à la 4° couche du type commun. '
Hamon y Cajal, étudiant l'écorce occipitale des petits mammifères, ne
s'est pas rallié à l'opinion de Meynert; pour lui, les différences dans la struc-
ture de l'écorce qui existent entre cette région et les autres régions de la
corticalité, ne portent que sur la couche moléculaire et sur les deuxième et
troisième couches. Cet auteur, dont nous suivrons la description (fig. 345
et 346), n'admet que cinq couches dans l'écorce occipitale, à savoir :
- STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE.. 693
1° La couche moléculaire;
2° La couche des cellules fusi-
formes verticales;
3° La couche des fibres médul-
laierez moyennes (ruban de Vicq
d'Azyr) ou couche des petites cel-
lules-PY7'amidalès ?
4° La couche des grandes cel-
lules pyramidales;
5° La couche des corpuscules
polymorphes (fig, 346).
1° Couche moléculaire (A. fig.
346). - Contrairement à l'opi-
nion de Meynert, cette couche est
remarquable par son épaisseur
et sa richesse en fibres nerveuses
tangentielles. '
Elle présente les caractères
fondamentaux de l'écorce céré-
brale : on y trouve en effet des
cellules de Cajal, des cellules du
type II de Golgi, les panaches ter-
minaux des cellules pyramidales,
et un nombre extrêmement consi-
dérable de fibrilles nerveuses,
provenant soit des cellules ner-
veuses autochtones, soit des cy-
lindres-axes ascendants des cel-
lules des couches sous-jacentes.
Les fibres à myéline à direc-
tion tangentielle sont remarqua-
bles, non seulement par leur nom-
bre, mais surtout par leur grande
finesse; elles forment un feutrage'
d'autant plus épais, que l'on se
rapproche davantage de la cou-
che sous-jacente. * '
La partie profonde de la cou-
che moléculaire (sous-zone interne
de Cajal), contient en effet les ar-.
borisations terminales d'un grand
nombre de fibres ascendantes, re-
vêtues d'une épaisse couche de
myéline; elle contient en outre
de nombreuses cellules apparte-
Couche molécu-
laire. (1" couche de
Cajal.)
La couche mo-
léculaire du lobe oc-
cipital présente les
caractèresfondamen-
taux do l'écorce en
général.
Finesse de ses fi-
bres tangentielles.
Dans la partie pro-
fonde do la couche
moléculaire, le feu-
trage des fibres tan-
gentielles est très
dense et on y ren-
contre de nombreu-
ses cellules du type
do Cajal.
- rie. do. aciiema représentant les coucnes
de l'écorce occipitale d'après Meynert et
- d'après Cajal. Les couches de fibres trans-
versales sont colorées en rouge.
I, il, Ili, IV, V, VI, VII, VIII, les Irait cou-
ches de Meynert. -'1, Il, 111 IV, V, les cinq
couches de Cajal. M, couche moléculaire.
Fv, couche des cellules fusiformes verticales.
pPy, couche des petites cellules pyramidales.
gPy, couche des grandes cellules pyrami- : : dales.- Pm, couche des cellules polymorphes.
CU4 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
nant presque toutes au type des « cellules dites de Cajal, ». Ce sont des
cellules fusiformes, triangulaires ou étoilées, caractérisées, comme dans
toute l'écorce cérébrale, par la multiplicité de leurs cylindres-axes et le '
Fie 340. Coupe de la partie inférieure de l'écorce occipitale d'un cobaye de 8 jours.
Méthode double de Golgi. (D'après Cajal.) .
A, couche moléculaire.-73, couche des cellules fusiformes.-C, couche des fibres médullaires
moyennes ou du ruban de Vicq d'Axyr. D, E, couche des cellules pyramidales moyennes
et grandes. F, couche des corpuscules polymorphes. a, cellules étoilées de la première
couche. b, cellules fusiformes ou cellules spéciales de la corticalité. c, c, cylindres-axes.
- d, cellule fusiforme verticale.-e, cellules pyriformes sans dendrite ascendante ressemblant
aux spongioblastes de la rétine. f, petite cellule pyramidale. .</, cellule iL cylindre-axe
ascendant. h, cellule fusiforme verticale de la troisième couche. i, cellule à cylindre-axe
ascendant s'arborisant dans la couche moléculaire. - j, petite cellule pyramidale. - r, cellule
' pyramidale géante. S, cellules fusiformes de la couche des cellules polymorphes, munies
d'un cylindre-axe ascendant se terminant dans la couche moléculaire. l, cellule il cylindrc-
axc ascendant de Martinotti. zt, cellule ovoïde de la couche fibrillaire moyenne, dont le
cylindre-axe suit d'abord une direction descendante puis se recourbe en haut et se dirige
vers la couche moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉRRALE. 693
mode d'origine de ces derniers, qui naissent tous d'une dendrite. Elles sont
situées dans le voisinage de la 2° couche ou couche des cellules fusiformes
verticales; leur grand axe est parallèle à la surface de la circonvolution,
de leurs pôles se détachent des expansions épaisses et d'aspect dendriti-
que, plus ou moins horizontales, qui peu à peu présentent les caractères
des cylindres-axes : elles s'amincissent en effet, deviennent variqueuses et
émettent à angle droit de fines collatérales. Ces dernières se divisent en
T, et donnent naissance à des rameaux secondaires et tertiaires à direc-
tion plus ou moins horizontale. D'autres collatérales ascendantes parais-
sent se terminer par deux ou trois courts rameaux à la surface libre du cer-
veau, apparence due peut-être à une imprégnation incomplète (Cajal). Pour
Cajal, ces cellules constituent un type spécial, se rapprochant à certains
égards des grains du bulbe olfactif (voy. p. 735) et des spongioblastes de la
rétine.
Les cellules de Cajal sont très rares dans la partie superficielle de la
couche moléculaire [sous-zone externe de Cajal); dans les mailles du feu-
trage, formé par de nombreuses fibres nerveuses ramifiées, se rencontrent
quelques cellules dites du type II de Golgi. Ce sont des cellules étoilées,
dont les dendrites se divisent et se subdivisent un très grand nombre de
fois et présentent un aspect dentelé et irrégulier, qui contraste avec l'aspect
lisse des prolongements des cellules de Cajal (fig. 346, a). Leur cylindre-
axe chemine parallèlement à la surface de l'écorce, se réduit rapidement
en une arborisation terminale complexe et libre, dont les rameaux vari-
queux ne dépassent jamais la couche moléculaire.
2° Couche des cellules fusiformes verticales (B. iig. 346). - Au-
dessous de la zone moléculaire, on trouve trois ou quatre rangées de
petites cellules de forme ovoïde (fig. 346, d), allongées dans le sens vertical
et émettant par leurs pôles deux dendrites, l'une ascendante qui va se rami-
fier dans la zone moléculaire, l'autre descendante qui forme une arbori-
sation horizontale de trois ou quatre rameaux, aussitôt qu'elle atteint le
ruban de Vicq d'Azyr (3 couche). Le cylindre-axe de ces cellules, d'une
extrême finesse, naît de la dendrite descendante au niveau de son arbori-
sation terminale, traverse le ruban de Vicq d'Azyr auquel il abandonne
deux ou trois collatérales qui se détachent à angle droit, puis descend
jusqu'au niveau du tiers inférieur de l'écorce, sans atteindre cependant la
substance blanche. Entre ces cellules fusiformes verticales, on rencontre
. des cellules dépourvues de dendrites ascendantes, qui par leurs caractères
ressemblent aux spongioblastes de la rétine (Cajal) et dont le cylindre-axe,
excessivement fin, se détache de l'arborisation terminale de la dendrite
descendante (fig. 346, c).
3° Ruban de Vicq d'Azyr. Couche fibrillaire moyenne (Cajal)
(C, fig. 346). Immédiatement au-dessous de la couche des cellules fusi-
formes verticales, se trouve le ruban de Vicq d'Azyr ou couche des
fibres médullaires moyennes de Cajal, qui correspond il la strie externe de
Baillarger des autres régions de l'écorce. Cette couche qui représente,
Dans la partie
superficielle de la
couche moléculaire,
le feutrage des li-
hres tangentielles est
moins dense et ou y
rencontre des cella-
les du type II de
Golgi.
Couche des col-
lules fusiformes ver-
ticales. ( : °couche de
Cajal.)
Le cylindre axe de
ces cellules n'atteint
pastasubstan-c tran-
che.
Couche fibrillaire
moyenne ou ruban
de Vicq d'Azyr. (3"
couche de Cajal.)
696 ANATOMIE DES CENTRES .NERVEUX.
Cellules de cette
couche.
avec quelques modifications, la couche des petites cellules pyramidales
(2° couche) des autres régions de l'écorce cérébrale, est constituée par des
cellules nerveuses et de nombreuses fibres à myéline et sans myéline. Les
cellules sont de trois espèces : cellules pyramidales de petites dimensions,
ayant les mêmes caractères que celles que l'on rencontre dans l'écorce
typique (fig. 346, j), cellules fusiformes à direction verticale, semblables a
celles de la couche précédente (fig. 346, h), cellules triangulaires ou fusi-
formes plus épaisses, caractérisées par la présence d'un cylindre-axe à di-
FiG. 347. - Coupe vertico-transversale du lobule lingual de l'homme. Méthode de Wei-
gert. Agrandissement de 10/1. Détails dessinés à un grossissement de 60 dia-
mètres.
filc, fibres d'association externe ou intra-corticales.- fir, fibres inter-racliaires. - fr, fibres
radiaires. fsr, fibres super-radiaires. ft, fibres tangentielles. fU, fibres en U de Mey-
nert ou fibres d'association du fond des sillons. K, scissure calcarine. Lg, lobule lingual.
- sBK, strie de Bechterew et de Kaes. - V, ruban de Vicq-d'Azyr. v, orifices vasculaires.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 697
rection ascendante, qui se termine dans la couche moléculaire par une
arborisation étendue (fig. 346, i). Avant d'aborder la couché des cellules fusi-
formes, ce cylindre-axe fournit toujours quelques collatérales, qui se
ramifient en se dirigeant horizontalement dans la zone du ruban de Vicq
d'Azyr. On rencontre encore dans cette zone, ou dans celle qui est située
au-dessous, des cellules déforme ovoïde, triangulaire ou étoilée (lig.346, u),
plus volumineuses que les précédentes, dont le cylindre-axe, d'abord
dirigé en bas, se recourbe en haut, en émettant dans l'épaisseur du ruban
de Vicq d'Azyr un grand nombre de longues et épaisses collatérales, et
dont les ramifications terminales se terminent dans la couche moléculaire,
au voisinage des cellules dites de Cajal.
Les fibres nerveuses du ruban de Vicq d'Azyr, ou couche médullaire
moyenne de Cajal, sont extrêmement nombreuses, affectent pour la plupart
une direction horizontale et s'étendent à de grandes distances. Par la
méthode de Weigert, on constate que beaucoup de ces fibres sont revêtues
de myéline et qu'elles constituent un feutrage très serré, dans les mailles
duquel se trouvent les cellules nerveuses. A l'exception des fibres verti-
cales, qui représentent les cylindres-axes ascendants ou descendants des
cellules nerveuses, toutes les fibres du ruban de Vicq d'Azyr sont consti-
tuées par des collatérales de cylindres-axes, et peut-être par quelques arbo-
risations terminales provenant des cylindres-axes ascendants. Les collaté-
rales des cylindres-axes, remarquables par le grand nombre de leurs
ramifications terminales richement arborisées, entourent les cellules ner-
veuses d'un feutrage fibrillaire très dense.
4° Couche des grandes cellules pyramidales (D et E, fig. 346). -Cette
couche se présente ici avec les mêmes caractères que dans les autres régions
de l'écorce. La dendrite ascendante ou principale se termine en panache dans
la zone moléculaire, et le cylindre-axe peut être suivi jusque dans la subs-
tance blanche (fig. 346, r). Ici encore, comme dans le reste de la corticalité,
les cellules pyramidales diminuent de volume de bas en haut et se con-
fondent peu à peu avec les petites cellules pyramidales de la couche du
ruban de Vicq d'Azyr.
5° Couche des corpuscules polymorphes (F, fig. 346). Dans cette
couche, se trouve un grand nombre de petites cellules pyramidales, dont la
dendrite radiaire ne parait pas atteindre la couche moléculaire. On y
trouve en outre un certain nombre de cellules triangulaires ou fusiformes
(fig. 31G, s) analogues aux cellules à cylindre-axe ascendant décrites par
Marlinotti, cellules dont le cylindre-axe ascendant se termine par de riches
arborisations dans la couche moléculaire, après avoir fourni de nom-
breuses collatérales au ruban de Vicq d'Azyr. (Retzius, Martinotti, Cajal.)
L'écorce du lohe occipital est très riche en fibres tangentielles. C'est ici
que l'on peut étudier avec le plus de netteté en particulier sur des cerveaux
d'adultes (fig. H 7) - outre le ruban de Vicq d'Azyr (V) et les fibres tangen-
il'elles (ft) (couche zonale d'Exner) - la strie de Bechte1'ew (sBK) située aux
Fibres du ruban
de Vicq d'Azyr.
Le ruban de Vicq 1
d'Azyr est formé par ·
un plexus de libres ' 1
à myéline.
Couche des gran-
des cellules pyrami-
dales. (4- couche de
Cajal.)
Cette couche est
la même que dans le
reste de l'écorce.
Couche des cor-
opuscules polymor-
phes. (58 couche de
Cajal.)
Dans l'écorce du z
lobe occipital, les z
libres tangentielles
sont très nombreu-
ses.
698 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Elles présentent
leur maximum de de-
velopl)eiiient sur les
lèvresdeta scissure
calcarinc.
Variations dans
la structure de l'é-
corce du rhinencé-
phalon.
Formes atypiques.
écorce de ! : ), pure-
mière circonvolution
Umbiquc.
confins de la couche des cellules fusiformes verticales, les feutrages intel' et
sU1H'I'J'adiaires d')Jdinger (fir, fsr) et les fibres d'association intracorticales de
Mcynert(fAc). Ces dernières occupent les couches des cellules polymorphes
et des grandes cellules pyramidales, et sont particulièrement accentuées au
fond des sillons (fig. 347, fU). Toutes ces fibres à direction transversale sont 1,
très développées dans le fond et sur les deux lèvres de la scissure calcarine.
Le ruban de Vicq d'Azyr y présente son maximum de netteté; à mesure
que l'on s'éloigne de la scissure calcarine le feutrage du ruban de Vicq
d'Azyr devient moins dense et sur la face externe du lobe occipital, il se
continue insensiblement avec la strie externe de^ Baillarger située aux
confins des fibres radiées. Ces dernières fibres se comportent dans le lobe
occipital comme dans les autres régions de l'écorce; sur les lèvres de la
scissure calcarine, elles dépassent en général le ruban de Vicq d'Azyr
(fig. 317).
. II. - ÉCORCE DU RHINENCÉPHALON
L'écorce du rhinencéphalon se distingue de celle du manteau cérébral
non seulement par l'agencement particulier de ses cellules, mais encore
par la grande richesse de ses fibres tangentielles, dont les plus superficielles
forment une couche épaisse, visible à l'oeil nu, et particulièrement accentuée
au niveau de la circonvolution de l'hippocampe (L2[), où elle porte le nom
de lame médullaire superficielle ou de substance réticulée d'Arnold (Lms). Du
reste, la structure de l'écorce du rhinencéphalon n'est pas partout la même ;
tantôt, comme au niveau de la première circonvolution limbique (L,), les dif-
férences ne portent que sur le nombre des couches ainsi que sur la forme
et le volume des éléments qu'elles contiennent, tantôt les différences sont
beaucoup plus accentuées, et il existe des modifications importantes du
type normal. Ces modifications, ces formes atypiques, peuvent être la con-
séquence soit d'un arrêt de développement, tel est le cas pour les bande-
lettes olfactives^ le septum lucidum, le mince voile gris qui tapisse la face
supérieure du corps calleux, soit d'une modification considérable dans la
disposition des couches, se traduisant par une morphologie spéciale, s'éloi-
gnant du type normal, tel est le cas pour la corne d'Ammon, la circonvolu-
tion godronnée et le bulbe olfactif. Il est certain que ces différences de
structure sont en rapport avec des fonctions spéciales, et l'anatomie seule
nous conduit déjà à admettre, que les différentes parties de l'écorce jouis-
sent de propriétés physiologiques différentes.
Première circonvolution limbique. Nerf de Lancisi. -Taenia
tecta. -L'écorce de la première circonvolution limbique (L,) ou cir-
convolution du corps calleux, ne se distingue de celle du manteau cérébral,
que par quelques légères modifications qui portent surtout sur la présence
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. G99
de la strie interne, de Baillarger, et la pauvreté de la 3° couche en grandes
cellules pyramidales.
Les deux premières couches de cette circonvolution (couche moléculaire
et couche des petites cellules pyramidales) ne présentent rien de spécial
dans leur structure. La couche moléculaire, quoique très large, est toutefois
moins dense en fibres tangentielles que dans les autres régions de l'écorce.
La troisième couche (couche des grandes cellules pyramidales), con-
tient dans sa moitié externe quelques petites cellules pyramidales et dans
sa moitié interne des cellules pyramidales de moyenne grandeur (25 à
36 ! j.'), qui occupent presque toutes la profondeur de cette couche. Il résulte
de cette disposition que la partie moyenne de la 3C couche, pauvre en cel-
lules, est traversée par les dendrites ascendantes ou primordiales des
cellules pyramidales moyennes sous-jacentes, dendrites qui donnent à
celle zone intermédiaire un aspect strié ou radié, de là son nom de stratum
radiation. Peu marqué au niveau de la première circonvolution limbique,
Ç le stratum radiatum s'accentue dans la circonvolution de l'hippocampe ou
, deuxième circonvolution limbique (H [L2]) et atteint son plus haut degré de
développement dans la corne d'Ammon.
La quatrième couche enfin, ou couche des cellules polymorphes, pré-
sente les mêmes caractères que dans les autres régions de l'écorce.
L'écorce de la première circonvolution limbique (L,) se distingue encore
de celle des circonvolutions du manteau cérébral, par les particularités sui-
vantes signalées par Greppin et confirmées par Yulpius et par Kaes : ses
fibres tangentielles sont peu nombreuses, le réseau d'Exner de la couche
moléculaire est plus large, mais moins serré, et dans les couches profondes,
les feutrages super et interracliaire, ainsi que les stries externe et interne de
Baillarger, sont également plus lâches que dans d'autres régions de l'écorce.
Large de 3 millimètres au niveau de la scissure inter-hémisphérique,
l'écorce de la première circonvolution limbique s'amincit en se portant
vers le corps calleux; elle tapisse le sinus du corps calleux, se réduit à ce
niveau il 1 millimètre d'épaisseur, et parait à l'oeil nu s'arrêter brusquement
au niveau des fibres transversales du corps calleux. En réalité, elle recou-
vre ces libres d'un mince voile de substance grise de 20 à 40 ;. d'épaisseur,
connu sous le nom d'induseum griseum du corps calleux; ce voile gris se
renlle en dedans, sous forme d'une bande longitudinale, de 0,3 à z1 milli-
mètre de hauteur, qui constitue le nerf de Lancisi, ou strie longitudinale in-
ou médiane. L& partie externe de l'induseum griseum, en général un peu
saillante, constitue le taenia tecta ou strie longitudinale externe ou latérale.
Lorsque l'écorce de la première circonvolution limbique s'amincit pour
se continuer avec le taenia tecta, l'amincissement se fait surtout aux dépens
de la troisième couche, dont les cellules pyramidales deviennent de plus
en plus rares et finissent même par disparaître, de telle sorte que la
deuxième et la quatrième couches se confondent l'une avec l'autre au niveau
du corps calleux.
Stratum radiatum
de la pl'cmii'l'P eil'-
convolution limhiql1c.
lmlnscum ¡ ? l'isl'lIlI1
et nerfs de Lancisi.
1
i f
i
1 : .
700 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Structure des nerfs
dc l,ancisi.
On trouve dans les nerfs de Lancisi et les tænia tecta des cellules ner-
veuses décrites par Golgi, Giacomini, Blumenau, Cajal. Chez les petits
mammifères, où Cajal les a étudiés, les nerfs de Lancisi seuls sont bien
développés, car ici les tamia tecta se confondent avec l'écorce grise des
hémisphères (Blumenau). Cajal distingue trois couches dans les nerfs de
Lancisi, une superficielle ou moléculaire, une moyenne ou cellulaire et une
profonde ou de substance blanche (fig. 318).
La couche moyenne est composée de cellules ovoïdes ou fusiformes à
grand axe vertical, cellules dont le volume augmente de haut en bas. l'ar
leur extrémité supérieure, elles donnent naissance à des dendrites se rami-
fiant dans la zone moléculaire , particularité qui les rapproche des cellules
pyramidales de l'écorce (Giacomini, Blumenau). Le cylindre-axe se détache
du corps de la cellule, descend et après un court trajet, se continue avec
Fil;. 348. - Coupe transversale de la substance grise supra-calleuse du cerveau du
lapin nouveau-né. Les stries longitudinales internes apparaissent soudées en une
lame grise. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
a, fibres du corps calleux. -L, grosses fihres antero-postéricures des nerfs de Lancisi. -
c, grosses cellules de la région profonde. - d, couche moléculaire ou superficielle.
e, cylindre-axe d'une cellule inférieure. - f, celui d'une cellule supérieure. - g, corpuscule
fusiforme antèro-posterieur. - h, fond de la scissure hitcr-hemispherique.
Fil;. 34-9. - Coupe longitudinale d'un nerf de Lancisi d'un rat de 15 jours. Méthode de
Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
a, cellules grandes et profondes se continuant en b avcc des fibres il direclion antérn-
postéricurc. c, libre antéro-postérieure notablement variqueuse et très riche en collatérales
ascendantes. - d, fibrilles fines antéro-postcricures de la couchc moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 701 1 '
une fibre à myéline, soit de la couche profonde, soit de la substance
blanche. Parfois même, le cylindre-axe se divise en Y et donne ainsi nais-
sance à deux fibres se dirigeant en sens inverse (Cajal) (fig. 349).
La couche profonde est constituée par la réunion des cylindres-axes
des cellules de la couche moyenne. Ces fibres nerveuses donnent nais-
sance à des collatérales, qui se terminent dans la couche moyenne et dans
la couche moléculaire par de riches arborisations (fig. 349). On rencontre
encore, d'après Cajal, dans les couches moyennes et profondes, des cylin-
dres-axes plus variqueux que les précédents, et que cet auteur regarde,
sans cependant rien affirmer sur leur origine, comme se terminant libre-
ment dans les nerfs de Lancisi, à la manière des cylindres-axes des cellules
du type II de Golgi.
La couche moléculaire, formée par la réunion de presque toutes les ex-
pansions dendritiques, contient, comme dans l'écorce cérébrale ordinaire,
un grand nombre de fibres tangentielles très délicates, ramifiées et il
direction longitudinale ou antéro-postérieure (fig. 349). On trouve aussi
dans cette couche quelques rares éléments fusiformes, dont le mode d'ori-
gine et le trajet du cylindre-axe ne sont pas encore établis (Cajal).
En résumé, les nerfs de Lancisi ne sont autre chose, ainsi que l'a montré
Blumenau, qu'un prolongement de l'écorce cérébrale, dont ils possèdent la
même structure fondamentale. La simplification des couches cérébrales est
encore beaucoup plus grande dans l'induseum griseum.
Les fibres longitudinales des nerfs de Lancisi se continuent en avant
avec les fibres du pédoncule du septum lucidum, en arrière avec la circonvo-
lution godronnée (Zuckerkandl, Honegger), elles correspondent aux fibres
tangentielles du reste de l'écorce, et constituent un système d'association
intracorticale, mettant en connexion deux territoires plus ou moins éloi-
gnés du rhinencéphalon.
Les fibres du teitit7 tecta représentent également des fibres tangen-
tielles ; en avant, elles ne dépassent guère le bec du corps calleux, en
arrière elles se confondent ainsi que Honegger l'a montré, avec la substance
réticulée d'Arnold ou lame médullaire superficielle de la circonvolution
de l'hippocampe.
Deuxième circonvolution limbique ou circonvolution de l'hip-
pocampe. La structure de l'écorce de la deuxième circonvolution limbique
varie, suivant que l'on considère la partie de la circonvolution qui appar-
tient au subiculum de la corne d'Ammon, ou celle qui fait saillie dans la
corne sphénoïdalc du ventricule latéral pour former la corne d'Ammon
proprement dite.
,in Subiculum de la corne d'Ammon. La partie de l'écorce de la
circonvolution de l'hippocampe, qui fait suite au lobule fusiforme et forme
la lèvre interne de la scissure collatérale, présente une structure qui ne
s'écarte guère de celle de l'écorce typique. On rencontre ici, comme dans
Les nerfs do
Lancisi représentent
une ccorC'e cérébrale
très simplifiée.
Deuxième circon-
colution limliquc.
Sa structure at
voisinage de la scis
sure collatérale.
702 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
les autres régions de l'écorce, les quatre couches décrites par Cajal et [qui
sont, en allant de la surface à la profondeur : 1° la couche moléculaire;
Inc. : 150. - Coupe vertico-transversale de la corne d'Ammon passant par les corps
genouillés. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un gros-
sissement de 12 diamètres. La circonvolution godronnée est colorée en rouge.
Ci, corne d'Ammon et ses couches. - Alv, alvéus. - l', couche des cellules pyramidales.
- L, stratum lacunosum. il/, stratum moleculare. - fl, fibres tangentielles ou lamina
medullaris involula. Cg, circonvolution godronnée et ses couches. M, stratum molecu-
lare.- G, couche des grains. -- Pm, couche des cellules polymorphes. Ails, avant-mur.
Cge, Cgi, corps genouillés externe et interne. - Cing (p), faisceau postérieur du cingulum. -
Cip, segment postérieur de la capsule interne. Fli, faisceau longitudinal inférieur. ? fibres
radiées du thalamus.-Fus, lobule fusiformc.-11, circonvolution de l'hippocampe ? t, sillon
de l'hippocampe. Lms, lame médullaire superficielle. NC', queue du noyau cattdé.
Ne, noyau externe du thalamus. NL3, NL2, troisième et deuxième segments du noyau
lenticulaire. - oi, sillon collatéral. l', pied du pédoncule cérébral. - l'es, pédoncule céré-
belleux supérieur. - Py, faisceau pyramidal.- RCge, radiations du corps genouillé externe. -
Ilm, ruban de Reil médian. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - SR, substance réticulée
de la calotte du pédoncule cérébral. Tap, tapetum. - Tgp, pilier postérieur du trigone.
tri, thalamus.- hic, taenia semi-circularis. Zr, zone réticulée ou grillagée.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 703
2° la couche des petites cellules pyramidales ; 3° la couche des grandes cellules
pyramidales ; 4° la couche des cellules polymorphes.
Mais déjà au niveau de la crête de la circonvolution de l'hippocampe,
et davantage encore au niveau de la face qui regarde le sillon de l'hippo-
campe, c'est-à-dire au niveau du subiculum ou du lit de la corne d'Ammon,
apparaissent des modifications qui s'accentuent de plus en plus, à mesure
que l'on se rapproche de la corne d'Ammon. Ces modifications portent
surtout sur la richesse de ces parties en fibres tangentielles et sur la dimi-
nution du nombre des cellules pyramidales petites et moyennes.
La couche moléculaire est beaucoup plus large que dans les autres
régions de l'écorce, grâce au développement considérable que prennent les
fibres tangentielles qui forment ici une couche appréciable à l'oeil nu et d'as-
pect réticulé. C'est la couche réticulée d'Arnold ou lame médullaire superfi-
cielle ou externe du subiculum (fig. 3su, Lms). L'épaisseur de cette couche
n'est pas partout la même ; lorsqu'on examine une coupe microscopique
vertico-transversale de la circonvolution de l'hippocampe, colorée par les
méthodes de Weigert ou de Pal, on constate que la couche moléculaire
contient un grand nombre de fibres parallèles, revêtues d'une couche rela-
tivement épaisse de myéline et qu'elle est limitée, non par une ligne
régulière, mais par une ligne festonnée ou crétée, qui empiète sur la couche
des petites cellules pyramidales. C'est à cette épaisseur inégale de la couche
des fibres tangentielles, qu'est dû l'aspect réticulé que présente à l'état frais
ou après durcissement la surface de la circonvolution de l'hippocampe.
L'inégalité d'épaisseur de cette couche est d'autant plus appréciable que du
sommet des festons se détachent des faisceaux de fibres radiées, qui des-
cendent jusque dans la substance blanche de la circonvolution (fig. 350).
Cette couche moléculaire, qui contient comme celle- de l'écorce typique
un certain nombre de cellules du type de Cajal, présente en outre un nom-
bre considérable de cellules du type II de Golgi (Cajal).
La 2° couche ou couche des petites cellules pyramidales ne forme pas
une couche régulière; elle s'emboîte en effet dans les festons et les den-
telures de la couche moléculaire.
Dans la 3c couche ou couche des grandes cellules pyramidales, nous
voyons s'exagérer une disposition que l'on constate déjà dans l'écorce occi-
pitale et surtout dans la première circonvolution limbique. La zone des
celulles pyramidales petites et moyennes s'éclaircit et la 3e couche ne con-
tient, pour ainsi dire, que de grandes cellules pyramidales, qui peuvent
atteindre 401x de longueur et qui occupent surtout les parties profondes de
cette couche. Leurs dendrites ascendantes s'arborisent dans la zone molécu-
laire et impriment à la 3c couche un aspect radié très manifeste, qui lui a valu
le nom de stratum radiatum. Cette couche est en outre riche en fibres tangen-
tielles à direction parallèle au grand axe de la circonvolution, fibres grou-
pées en faisceaux, et qui, sur des coupes vertico-transversales traitées
par les méthodes de Weigert ou de Pal, donnent à cette couche un aspect
tacheté tout particulier (fig. 350).
Sa structure au ni-
veau du subiculum.
Couche mulécn-
laire.
Cette couche est
plus épaisse ici que
dans le reste de l'é-
corce.
Ses libres taugcn-
tielles constituent la
substance réticulée
d'Arnold.
Couche des petites
cellules pyramidales.
Couche des gran-
des cellules yrami-
dales et stratum ra-
diatum.
loi ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Coucho des cellules
polymorphes.
Substance blancho
du subiculum.
Travaux de Ma-
thias Duval.
La corne d'Ammon
et la circonvolution
godronnée adhèrent
entre elles par leurs
couches moléculai-
res.
Aspect de la corne
d'Ammon sur une
coupe vertico-trans-
versale.
Quant à la 4e couche, couche des cellules polymorphes, elle ne se dis-
tingue guère de la couche semblable des autres régions de l'écorce.
La. substance blanche du subiculum est épaisse et contient deux couches
de fibres à myéline. La couche profonde celle qui entoure le diverticule
du subiculum de la corne sphénoïdale se compose de fines fibres entou-
rées d'une mince couche de myéline; elles appartiennent au système des
fibres commissurales (fornix transversus de Forel) et représentent, ainsi que
nous le verrons plus loin, les collatérales des cylindres-axes des cellules
pyramidales du subiculum et de la région adjacente de la corne d'Ammon;
par la voie du trigone cérébral, ces fibres entrent dans la constitution de la
lyre de David ou psalterium. '
La couche de fibres commissurales est entourée d'une couche de fibres
de plus gros calibre, revêtues d'une épaisse couche de myéline et se colo-
rant intensivement par l'hématoxyline. Elles se continuent avec les fibres
de l'alvéus, représentent le cylindre-axe des cellules pyramidales de la corne
d'Ammon et du subiculum, et appartiennent au système des fibres d'associa-
tion, en particulier au faisceau postérieur du cingulum, dont les fibres
mettent en connexion la corne d'Ammon avec la circonvolution de l'hip-
pocampe et avec des régions plus ou moins éloignées du manteau cérébral.
2° Corne d'Ammon. -La corne d'Ammon constitue un relief conoïde
situé dans le prolongement sphénoïdal du ventricule latéral (voy. fig. 210,
p. 360). Elle est produite par la saillie que forment, dans la cavité ventricu-
laire, l'écorce grise et la substance blanche qui tapissent le fond du sillon
de l'hippocampe (fig. 350). La corne d'Ammon et la circonvolution godronnée,
qui lui est intimement unie, représentent, ainsi que Mathias Duval l'a mon-
tré, deux circonvolutions cérébrales adhérentes entre elles par leur couche 1
moléculaire : Cette conception de Mathias Duval, basée sur les recherches
embryologiques, est celle qui concorde le mieux avec les résultats fournis
par l'histologie; elle est adoptée aujourd'hui par la majorité des auteurs.
Une des difficultés de l'étude de ces deux circonvolutions tient il ce que
le sillon de l'hippocampe qui les sépare, au lieu d'être largement ouvert,
comme pour les autres circonvolutions, reçoit un seul feuillet pie-mérien
par l'intermédiaire duquel, les couches moléculaires de ces deux circonvolu-
tions sont intimement unies. Il en résulte que, lorsque l'on pratique une
coupe vertico-t.ransversale de cette région, la couche moléculaire de la
corne d'Ammon et la couche moléculaire de la circonvolution godronnée
sont adossées, et ne sont séparées l'une de l'autre, que par le feuillet pie-
mérien et par leurs couches respectives de fibres tangentielles (Ii ? 3â0).
Sur une coupe vertico-transversale, la corne d'Ammon et le subiculum
affectent la forme d'un S italique. La courbe inférieure de 1\S' correspond il
la circonvolution de l'hippocampe, la courbe supérieure à la corne d'Am-
mon proprement dite.
C'est dans la concavité de la corne d'Ammon que se loge la circonvolu-
tion godronnée, qui représente une circonvolution cérébrale avortée, proton-
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 705 1
dément modifiée, plissée en forme débourse dont l'ouverture ou hile regarde
en haut et en dehors. Or, il surgit ici une seconde difficulté qui complique
encore l'étude de cette région. L'extrémité supérieure de la corne d'Ammon
pénètre en effet dans le hile de la circonvolution godronnée, de telle sorte
; que l'écorce de la circonvolution godronnée forme la paroi de la bourse et
1 que l'écorce de la corne d'Ammon en constitue le centre (fig. 351). La
structure si complexe de cette région se trouve donc expliquée : 1° par
l'adhérence des couches moléculaires respectives de la circonvolution
1 godronnée et de la corne d'Ammon au niveau du sillon de l'hippocampe ;
2° par la superposition des deux écorces cérébrales dans la région du hile
, de la circonvolution (fig. 353). Il découle de ce dernier fait que les fibres
i de la circonvolution godronnée, destinées au pilier postérieur du trigone,
sont obligées de traverser, dans la région du hile, l'écorce de la corne
d'Ammon avant d'arriver à leur destination (fig. 381 ). ).
On considère généralement comme limite, entre le subiculum et la corne
d'Ammon, une ligne passant par le point où la circonvolution godronnée
n'est séparée du subiculum que par un seul feuillet pie-mérien et, comme
limite entre la corne d'Ammon et la circonvolution godronnée, le hile de cette
circonvolution (fig. 351). La corne d'Ammon comprend par conséquent deux
régions qui ont chacune des connexions et une structure différentes : l'une est
enrapportaveclacirconvolutiongodronnée,l'autre avec le subiculum. Cajal,
étudiant la corne d'Ammon chez de petits mammifères lissencéphales, chez
lesquels elle est très développée, désigne, sous le nom de région supérieure de
la corne d'Ammon, la région en relation avec le subiculum, et sous le nom
de région inférieure, celle qui est en rapport avec la circonvolution godron-
née (fig. 359). Chez l'homme les rapports sont autres : il suffit d'examiner
une coupe vertico-transversale de l'hémisphère (fig. 3â9 ), pour constater que
la partie de la corne d'Ammon adjacente à la circonvolution godronnée
constitue la région supérieure, et la partie en connexion avec le subiculum
la région inférieure. Pour éviter la confusion que pourrait créer, dans l'es-
pèce, l'emploi des termes supérieur et inférieur, nous décrirons ces deux ? régions de la corne d'Ammon sous le nom de : région godronnée (région
inférieure de Cajal) et de région hippocampique (région supérieure de Cajal).
C'est l'extrémité supéro-interne de la région godronnée de la corne d'Am-
mon, qui pénètre dans le hile de la circonvolution godronnée, et cette
portion incluse dans la circonvolution godronnée présente la même struc-
ture et les mêmes connexions que la région godronnée proprement dite.
Les différentes couches constituantes de la corne d'Ammon ont été
décrites il y a déjà longtemps par Kupffer, Meynert, Krause, Ganser, Todt
et Kahler, Obersteiner, Giacomini, etc., etc. :
Golgi, Sala, puis Schaitfcr et Cajal ont appliqué à l'étude de cette région
la méthode par l'imprégnation d'argent.
Les différences de structure, entre la corne d'Ammon et l'écorce céré-
brale, portent principalement sur la morphologie de ses cellules pyrami-
45
Hile de la circon-
volution godronnée.
L'extrémité su-
périeure de la corne
d'Ammon pénètre
dans le hile de la cir-
convolution godron-
née, de telle sorte
qu'il existe à ce ni-
veau une sllpelposi-
tion de deux écorces
cérébrales.
Limites de la corne
d'Ammon.
i
Région godronnée
et région hippocam-
pique de la corne
d'.\mmon.
Structure de la
corne d'Ammou.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 707
d'Ammon : 1° La région inférieure ou hippocampique est comprise entre la circonvolu-
tion godronnée et le diverticule du subiculum (ils); elle se continue en dedans avec
l'écorce du subiculum et de la circonvolution de l'hippocampe; 2° La région Slip ?
rieure ou godronnée est située au-dessus et en dehors de la circonvolution godron-
née. Son extrémité supéro-interne pénètre dans le hile de la circonvolution godronnée
et il existe à ce niveau deux écorces cérébrales superposées. La ligne poinlillée .....
correspond au bile de la circonvolution godronnée.
Alo, alvéus. - cep, croie épendymaire du pilier postérieur du trigone. Cg, circonvolu-
tion godronnée. Cing (p), faisceau postérieur du cingulum, (,le, diverticule du subiculum.
1 : '1, sillon fimbrio-godronné. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - fin, fibres moussues
de Cajal. fl, fibres tangentielles ou lamina medullaris involuta. - Fus, lobule fusiforme.
- G, couche des grains ou des cellules ovoïdes. yP, grande cellule pyramidale du subi-
culum. - H, circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circonvolution limbique. - h, sillon
de l'hippocampe. - L, stratum lacunosum. 1. cellule du stratum lacunosum. Lus, lame
médullaire superficielle du subiculum. M, couche moléculaire. - i\'C', queue du noyau
caudé. - 0, stratum oriens ou couche des cellules polymorphes. - o, cellule de Golgi à cy-
lindre-axc liorizontal du stratum oricns.-o', cellule à cylindre-axe arqué de Cajal du stratum
oriens. - l', couche des cellules pyramidales. ), p, cellules pyramidales de cette couche.
- Pchl, plexus choroïdes. Pm, couche des cellules polymorphes.pPy; petite cellule pyra-
midale du subiculum. - R, stratum radiatum. RT/a, radiations optiques de Gratiolet.
Tap, tapetum. - Trlp (Fi), pilier postérieur du trigone (Fimbria). - tsc, trenia semi-circularis.
- Vsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. ' .
dales, le nombre et la variété de forme de ses cellules du type II de Golgi,
sa richesse en fibres tangentielles, ainsi que sur le mode de distribution
des cylindres-axes provenant des « grains » de la circonvolution godronnée
(Cajal). Quant au nombre des couches et à leur structure, elles sont, ainsi que
l'a montré Schaiffer, presque les mêmes ici que dans le reste de l'écorce.
La corne d'Ammon ne diffère en effet de l'écorce typique, ainsi que le
lait remarquer Cajal, que par la complexité de sa couche moléculaire et par
la simplicité relative de ses couches profondes.
En abordant la corne d'Ammon, l'épaisse couche de fibres tangentielles,
qui forme la lame médullaire superficielle du subiculum, se dédouble et
donne naissance à la lame médullaire superficielle (lamina medullaris invo-
luta ou circumvoluta) et au stratum lacunosum. Les cellules pyramidales
petites et. moyennes disparaissent, les grandes cellules s'accumulent dans
la partie profonde de la couche des cellules pyramidales. Leurs longues den-
drites ascendantes traversent ainsi, avant d'aborder les parties supérieures
de la couche moléculaire, une zone pauvre en cellule, le stratum radiatum.
On a décrit à la corne d'Ammon sept et même huit couches distinctes :
ce sont en allant de la cavité crânienne iL la cavité ventriculaire :
1" La lame médullaire superficielle ou externe, le feuillet nucléaire
(Kernblatt) des auteurs allemands ou la lamina medullaris involuta s. cir-
cumvoluta.
2" La couche moléculaire, stratum moleculare.
3° La couche lacunaire, stratum lacunosum (Meynert), stratum reti-
cularc (Kuplfer), stratum medullare médium (Ohersteiner, Cajal).
4" La couche radiaire, stratum radiatum (Meynert).
5° La couche des cellules pyramidales (stratum cellularum pyramidalium)
ou stratum lucidum.
6" Le stratum oriens.
Sa richesse en li-
bres tangentielles.
Les 8 couches de la
corne d'Ammon de
Meynert.
708 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Parallèle entre les
couches de la corne
d'Ammon et celles
de l'écorce du man-
teau cérébral.
Les 5 couches de la
corne d'Ammon de
Cajal.
Couche molécu-
laire de la corne
d'Ammon. Cette cou-
. che. comprend le stra-
taiii moleculare; le
stratum lacunosum
et le stratum radia-
- tam.
l Cellules du stra-
' tum moleculare.
f
r
Cellules du stra-
tum lacunosum.
. 7° -L'Alnéxs; feuillet vallonné des auteurs allemands (Muldenblatt).
8° La couche épithéliale de la corne sphénoïdale.
Si l'on veut- ramener les 8 couches de la corne d'Ammon aux quatre
couches de l'écorce du manteau cérébral, on peut construire le tableau ? 1riv : mt, : v . '.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 70'9 «
. tum, la couche dès cellules pyramidales, et se terminent dans le stratum
FiG. 352 et 353. Schémas représentant la structure de .l'écorce dans la région hippo-
campique de la corne d'Ammon et dans la région du hile de la circonvolution
godronnée. ' ' .
En réalité, ces deux. colonnes sont adossées l'une à l'autre par leurs couches
moléculaires (M) qui ne sont séparées l'une de l'autre que par le sillon de l'hippo- z
campe et un seul feuillet pie-mérien. (Voy. schéma, figez11.) . ,
ric. 352. Schéma de la struc-
ture de l'écorce de la région
hippocampique de la corne
d'Ammon.
1, couche moléculaire compre-
nant : le stratum moleculare (il ! ),
le stratum lacunosum (L) et le stra-
tum radiatum (R). 77, couche des
cellules pyramidales (Py). - Il[,
couche des cellules polymorphes
(Pm) ou stratum oriens.-Alv, al-
véus ou substance blanche.
FiG. 353. Schéma de la struc-
ture de l'écorce dans la région ,
du hile de la circonvolution
godronnée. '
Il s'agit ici de deux écorces ce'ré-
. braies superposées. Les trois pre-
mières couches I, II, III appartien-
nent à la couche moléculaire (Jf)
à la couche granuleuse (Py) et à la
couche des cellules polymorphes
(Pm) de la circonvolution godron-
née (Cg) ; les trois couches suivantes
I, TI,'III appartiennent à la couche
' moléculaire (M), à la couche des
cellules pyramidales géantes (Py)
et àla couche des cellules polymor-
plies(Pnx)dela;régiongodronnéedé .
la corne d'Ammon (CA). Les cylin-
dres-axes des cellules polymorphes
de la circonvolution godronnée,
sont obligés de traverser les trois
couches de la corne d'Ammon (CA) '
avant d'arriver àl'alvéus (Alv). Les
. cylindres-axes des grains ou cel-
lules ovoïdes de la circonvolution
godronnée, traversentla couche des
cellules polymorphes de la circon-
volution godronnée et la couche
- moléculaire de la corne d'Ammon.
Ils se coudent au voisinage du
corps des cellules pyramidales .
géantes, se transforment en fibres
moltssues de Cajal, et assurent les
connexions entre les grains de la
circonvolution godronnée et les
cellules pyramidales géantes de la
région godronnée de la corne
. d'Ammon. ,
0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
oriens ou couche des cellules polymorphes, par des extrémités non ramifiées
(fig. 354). Le cylindre-axe (c) naît du corps cellulaire, s'étend plus ou moins
horizontalement dans l'épaisseur de la couche lacunaire, et s'y termine par
une arborisation étendue de ramifications divergentes et plus ou moins
horizontales, dontles branches terminales atteignent la couche moléculaire.
c) Stratum radiatum (fig. 352, R). Le stratum radiatum se présente sous
forme d'une bande limitée en haut par le stratum lacunosum, et en bas par
FiG. 354. - Coupe de la corne d'Ammon d'un cobaye de dix jours. Méthode double de
, Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
A, substance blanche. - B, couche des cellules polymorphes ou stratum oriens. - C,
couche des cellules pyramidales. D, stratum radiatum. E, stratum lacunosum. - F, stra-
tum moleculare. - a, cellule du stratum oriens à cylindre-axe ascendant. b, autre cellule
du stratum oriens dont le cylindre-axe s'arborisc entre les cellules pyramidales. - c, c, cylin-
dres-axes. - d, cellule du stratum radiatum dont le cylindre-axe fournit des rameaux au
plexus nerveux situé entre les cellules pyramidales. - e, f, cellules du stratum radiatum dont
le cylindre-axe se perd en se ramifiant dans le stratum lacunosum. - g, cellule du stratum
lacunosum dont le cylindre-axe descendant fournit des rameaux au plexus situé entre les cel-
lules pyramidales. - h, i,,j, n, cellules du stratum lacunosum dont le cylindre-axe s'arborisc
soit dans cette couche soit dans la couche moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. ili
la couche des cellules pyramidales; il est presque exclusivement constitué
par un épais feutrage dendritique (Golgi, Sala, Scli<iffer, Cajal), formé par la
réunion des panaches ascendants des cellules pyramidales.
Mais le stratum radiatum contient en outre quatre espèces de cellules
nerveuses et un feutrage de libres plus ou moins dense. Parmi les cellules,
les unes représentent des éléments égarés des deux couches adjacentes :
telles sont les cellules pyramidales égarées (fig. 355, g h) et les cellules trian-
gulaires ou fusiformes égarées du stratum lacunosum (fig. 354, e, f), dont les
dendrites descendantes atteignent le stratum oriens. Les autres sont propres
Cellules du sira-
tum radiatum.
Fie. 355. - Coupe de la corne d'Ammon du cobaye d'un mois. Méthode de Cox. (D'après
Ramon y Cajal.)
B, substance blanche. O, stratum oriens. P, couche des cellules pyramidales. /i, stratum
radiatum. - L, stratum lacunosum. - J)/, couche moléculaire. a, b, d, cellules de Golgi
du stratum oriens il cylindre-axe liorizontal. - c, c, cylindres-axes. - e, f, cellules de Golgi il
. 1 cylindre-axe court du stratum radiatum. - g, h, cellules pyramidales égarées. i, cellule
du stratum radiatum dont le cylindre-axe fournit des rameaux au plexus situé entre les cellules
pyramidales. - j, cellule du stratum lacunosum. m, n, deux petites cellules de Golgi de la
couche moléculaire.
712 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Couche des cellules
pyramidales (2 cou-
che).
- Caractères de cette
couche dans la classe
des mammifères.
Caractères qui dis-
tinguent les cellules
pyramidales de la
région hippocampi-
que de la corne d'Am-
mon.
Leurs ilendritcs.
au stratum radiatum, ce sont : les cellules du type II de Golgi et les cellules- -
à cylindre-axe descendant. -
Les cellules du type II de Golgi sont des cellules étoilées ou triangulaires
(fig. 355 e, f, fig. 360, G, H), qui occupent toute l'épaisseur du stratum radia-
tum ; leur court cylindre-axe se termine par une arborisation étendue et vari- '
queuse, soit dans l'épaisseur même de cette couche (fig. 355, f), soit dans le
slratumlacunosum(fig.360,H,G).Leursdendrites,aunombredetroisàquatre,
sont divergentes, richement ramifiées et d'aspect fortement variqueux; les
plus volumineuses parcourent de grandes distances; quelques-unes traver-
sent la couche des cellules pyramidales et atteignent le stratum oriens (Cajal).
Les cellules à cylindre-axe descendant sont fusiformes (fig. 354, d, g,
fig. 355, i) ou triangulaires. Leur cylindre-axe, destiné à la couche des cel-
lules pyramidales, émet quelques collatérales qui se perdent dans le stra-
tum radiatum, puis descend verticalement et entre dans la constitution
du riche plexus peri-cellulaire de la couche des cellules pyramidales; quel-
ques rares ramifications terminales atteignent le stratum oriens.
2. Couche des cellules pyramidales (fig. 352, Py). - Cette couche
correspond aux couches des petites et des grandes cellules pyramidales de
l'écorce typique.
Chez le lapin, le cobaye, le rat, la couche des cellules pyramidales est
épaisse, bien délimitée des couches voisines et renferme trois ou quatre
rangées de cellules, serrées les unes contre les autres. Chez l'homme, les
corps cellulaires sont plus éloignés les uns des autres et constituent une
zone plus large, mal délimitée, absolument semblable à celle des cellules
pyramidales grandes et moyennes de l'écorce cérébrale typique. Les couches
les plus supérieures contiennent les plus petites cellules; les cuuches infé- .
rieures, les cellules les plus volumineuses, cequi a amené Schiiffer à consi-
dérer les couches supérieures, comme l'homologue- de la couche des petites
cellules pyramidales de l'écorce typique. , - '
Les cellules pyramidales de la' corne d'\nimdn; bien décrites par Golgi,
dont les recherches ont été confirmées et complétées par Sala, Schaiffer,
Cajal, présentent une morphologie spéciale dans la région hippocampique
et dans la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 311).
Dans la région hippocampique de la corne d'Ammon (fig. 356, CA), ces
cellules possèdent un corps fusiforme ou ovalaire, pourvu de deux espèces de
dendrites, des dendrites descendantes ou basilaires, et d'une dendrite ascen-
dante ou primordiale.
Les dendrites descendantes ou basilaires (les racines de Golgi) sont très
développées; elles forment un panache qui descend dans le stratum ariens
et entre en connexion avec le feutrage des collatérales de cette région.
La lige ou dendrite ascendante est lisse comme le corps de la cellule et
traverse sans se diviser la couche des cellules pyramidales; une fois dans
le stratum radiatum, elle émet de nombreuses ramifications horizontales,
puis se résout en un panache de ramifications divergentes (les rameaux
de Golgi. ), qui peuvent atteindre les confins de la couche moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. il : )
Les panaches dendritiques (descendants et ascendants) sont, ainsi que
bchafter t'a a indique, hérissés
d'épines, au niveau desquel-
les s'effectuent les contacts
nervoso-protoplasmiques.
Le cylindre-axe se déta-
che du corps cellulaire ou
d'une grosse dendrite, et se
continue avec une fibre
(commissurale ou d'asso-
ciation) de l'alvéus. Il tra-
verse plus ou moins obli-
quement le stratum oriens,
et lui abandonne deux ou
trois collatérales, quis'arbo-
risent et se terminent autour
des cellules polymorphes.
En abordant l'alvéus, la
plupart des cylindres-axes
se coudent et se continuent
simplement avec les fibres il
myéline. D'autrefois ils se
divisent en deux branches
de volume inégal. La bran-
che épaisse, continue le cy-
lindre-axe et concourt à for-
mer les épaisses fibres à
myéline de l'alvéus (fibres
d'association). La branche
mince présente tous les ca-
ractères des collatérales, elle
prend un chemin opposé ou
distinct de celui de la bran-
che épaisse, concourt à for-
mer les fibres fines de l'al-
véus, et entre très probable-
ment dans la constitution
des fibres transversales ou
commissurales du trigone
cérébral. Cette branche col-
latérale ne doit pas être con-
fondue avec les deux ou
trois collatérales qui se détachent du cylindre-axe dans le stratum oriens,
et qui s'arborisent toutes dans l'épaisseur de cette couche (fig 356).
Dans la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 365, RCg), les cel-
Leur cylindrc-axe.
Il se continue avec
une fibre de l'alvéus.
1"¡G. 3 : iG. - Cellules pyram\dè,'1s. des règlOns0t¿\.f>I ?
campique (CA) el godronné(Ite)lii'tJJjj};....r'1\m-
mon. Méthode de Golgi. (D'tipre'stfliï61 y Cajal.)
CA, petites cellules pyramidales de la région hippo-
campique delà corne cl' : lmmon. -RCg, cellules pyra-
midales géantes de la région godronnée dela corne d'Am-
mon.-a, épaisses collatérales ascendantes des cylindres-
axes c des cellules pyramidales géantes. d, rameaux
épineux de la tige des petites cellules pyramidales. ex-
croissances de la tige des grandes cellules pyramidales.
- ? line collatérale se rendant à la substance blanche.
- g, collatérale venant des fibres de l'alvéus.-h, libres
moussues en relation avec les cellules pyramidales géantes
de la région godronnée de la corne d'Ammon. : 1,
alvéus. B, stratum ariens. - C, couche des cellules
pyramidales. D, stratum radiatum. - E, stratum la-
cunosum. F, stratum moleculare.
FiG. 3li7. - Cellule pyramidale géante de la région godronnée de la corne d'Ammon,
- provenant de la partie superficielle de la couche des cellules pyramidales. Enfant
de vingt-deux jours. (Dessin fait par M. Azoulay d'après ses préparations.)
a, tige protoplasmique courte. - c, corps cellulaire. - col, col, les nombreuses collatérales
cylindrc-axilesconcourantàla formation du plexus inter-pyramidal. cy, cylindre-axe. d, ex-
pansions protoplasmiques basilaires épineuses. zip, zip, expansions protoplasmiques périphé-
riques dichotomisées, hérissées d'épines et atteignant la périphérie de la couche moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 715
Iules pyramidales sedistinguent par des caractères très nets des cellules ana-
logues de l'écorce typique (fig. 357).
Ce sont des cellules pyramidales
géantes qui présentent, ainsi que Golgi
l'a montré, un corps d'autant plus ir-
régulier et un panache dendritique
d'autant plus court, plus épais et plus
volumineux, que l'on s'approche da-
vantage du hile de la circonvolution
godronnée.
Dans la portion de la corne d'Am-
mon incluse dans la circonvolution go-
dronnée, les cellules pyramidales géan-
tes sont irrégulièrement disséminées
et se confondent peu à peu, au voisi-
nage du pilier postérieur du trigone,
avec les cellules polymorphes de la
circonvolution godronnée (ng. 351).
Les dendrites ascendantes des cel-
lules pyramidales géantes, au lieu
d'émettre, comme les cellules de la ré-
gion hippocampique, des ramifications
dendritiques destinées au stratum ra-
diatum, sont hérissées d'excroissances
latérales volumineuses, qui s'emboî-
tent, ainsi que nous le verrons plus
loin, avec les rosaces des fibres mous-
sues, émanées des grains de la circon-
volution godronnée (Cajal).
Les cellules pyramidales géantes
de la région godronnée de la corne
d'Ammon sont en effet intimement
associées aux grains de la circonvolu--
tion godronnée, tandis que les cellules
pyramidales de la région hippocam-
pique n'affectent aucune connexion
avec ces mêmes grains.
Chez le foetus, le corps des cellules
pyramidales géantes, leurs ramifica-
tions dendritiques, leurs cylindres-
axes, etc., sont hérissés d'amas proto-
plasmiques d'aspect globuleux (fig.
358) et fout il fait comparables aux
amas protoplasmiques que l'on observe dans toutes les cellules en voie de
développement (Voy. fig. 100, p. 164).
Caractères qui dis-
tinguent les cellules
pyramidales do la
région godronnée de
la corne d'Ammon.
Ce sont des cellu-
les géantes pourvues
d'une courte tige pro-
toplasmique.
Leurs connexions
avec les fibres mous-
sues de Cajal.
Fie.. 338. - Cellule pyramidale géante de
la région godronnée de la corne d'Am-
mon et appartenant à la partie superfi-
cielle de la couche des cellules pyra-
midales. Foetus de mois. (Dessin fait
par : \l.Azoulay d'après ses préparations).
a, tige protoplasmique coiii-te. - C, corps
cellulaire hérissé d'épines. col, collatc-
rales du cylindre-axe. - cy, cylindre-axe
avec grains protoplasmiques moussus. -
d, dendrites basilaires couvertes d'amas
protoplasmiques et hérissées de longues
épines. p, ramifications protoplasmiques
se dirigeant vers la périphérie de la couche
moléculaire et hérissées de globules pro-
toplasmiques et de longues épines.
716 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le cylindre-axe
des cellules pyrami-
dales de la région go-
dronnéo de la corno
d'Ammon, se conti-
nue avec une fibre
du trigone cérébral.
L'épaisse collaté-
rale il trajet ascen-
dantdecescylindres-
axes.
Les cellules pyramidales de la région godronnée de là corne d'Ammon
envoient leur cylindre-axe dans la fimbria (Cajal), c'est-à-dire dans le
pilier postérieur du trigone. Ces fibres représentent de véritables fibres de
projection qui, par la voie du corps du trigone, mettent en connexion la
corne d'Ammon avec les tubercules mamillaires (cerveau intermédiaire)
et de là avec le cerveau moyen et postérieur (Voy. fig. 359).
Schàffer a montré en outre, et le fait a été confirmé par Cajal, que le
cylindre-axe de ces cellules émet, à une courte distance de son origine, une
collatérale épaisse, à trajet ascendant, qui représente souvent une véritable
branche de bifurcation. Cette épaisse collatérale à trajet ascendant donne
dans son trajet deux ou trois collatérales qui s'arborisent dans le stratum
oriens, puis elle traverse le stratum radiatum, devient horizontale dans le
stratum lacunosum et se continue avec une fibre nerveuse à myéline de
cette région (fig. 359). Ces fibres se portent vers le subiculum, où elles se
terminent par des arborisations libres et très étendues, après avoir émis, à
angle droit ou à angle aigu, de fines collatérales qui s'arborisent dans le
stratum radiatum sous-jacent ou dans l'épaisseur même du stratum lacuno-
sum, assurant ainsi les connexions entre les grandes cellules pyramidales
de la région godronnée et un nombre considérable de panaches dendri-
tiques des cellules de la région hippocampique de la corne d'Ammon.
1"IG. 3 : ! 0. Schéma de la corne d'Ammon et de la circonvolution godronnée montrant
les rapports existant entre les cellules pyramidales géantes de la « région inférieure »
de la corne d'Ammon et les fibres moussues provenant, des grains. (D'après Ramon
yCajal.)
A, couche moléculaire de la circonvolution godronnée. - B, couche des grains. -
C, couche moléculaire de la portion terminale de la corne d'Ammon. L, faisceau longitu-
dinal des fibres moussues ou cylindres-axes des grains. E, cylindres-axes des grandes
cellules pyramidales allant la fimbria. F, fimbria. G, petite cellule pyramidale ou
supérieure. ? faisceau formé de grosses collatérales nerveuses ascendantes /, collatérales
de la substance blanche. - J, fibres terminales venant du subiculum. L, cellules pyra-
midales du subiculum dont le cylindre-axe pénètre dans la corne d'Ammon.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 717 1
3. Stratum oriens. Couche des cellules polymorphes. Cajal distingue
dans le stratum oriens deux zones : l'une inférieure, l'autre supérieure. La
zone inférieure renferme des cellules fusiformes et irrégulières, dirigées
parallèlement aux fibres de l'alvéus et dont les plus profondes sont situées
en pleine substance blanche (fig. 354, a, b); leurs dendrites se perdent entre
les fibres à myéline de l'alvéus, leur cylindre-axe se comporte, soit comme
le cylindre-axe ascendant des cellules décrites par Martinotti (fig. 354, a;
fig. 360, A), soit comme le cylindre-axe horizontal des cellules du type II de
Golgi delà zone supérieure (fig. 354, b).
La zone supérieure du stratum oriens, beaucoup plus épaisse que la
précédente, mérite d'après Cajal le nom de zone plexiforme. Cette zone
reçoit les dendrites inférieures, ainsi que les collatérales du cylindre-axe
des cellules pyramidales et contient trois espèces de cellules nerveuses, dé-
crites par Schaiffer : les cellules à cylindre-axe ascendant, les cellules à
, cylindre-axe descendant et les cellules à cylindre-axe horizontal.
- Les cellules à cylindre-axe descendant constituent des cellules pyrami-
dales égarées dans le stratum oriens et sont nombreuses dans la région
hippocampique de la corne d'Ammon.
i Les cellules à cylindre-axe Tzori.zozztal (tig. 3â, a, b, d), décrites par Sala
et par Schâffer, représentent des cellules du type II de Golgi. Elles occupent
toute l'épaisseur du stratum oriens, voire même de l'alvéus, et sont remar-
quables parleurs grandes dimensions, leur forme étoilée, la direction radiée
de leurs dendrites, longues et fortement variqueuses. Leurs dendrites as-
cendantes, plus variqueuses que les autres, traversent la couche des cel-
lules pyramidales ainsi que le stratum, radiatum, et se terminent sans se
ramifier dans la couche moléculaire. Leurs dendrites descendantes se diri-
gent parallèlement à l'alvéus, parcourent de grandes étendues et sont
dépourvues d'épines.
Le cylindre-axe de ces cellules du type II de Golgi présente des particu-
larités intéressantes. Il est volumineux, affecte un trajet horizontal ou
oblique, se divise en un très grand nombre de rameaux épais, qui divergent
dans tous les sens, mais qui atteignent tous, la couche des cellules pyra-
midales qu'ils parcourent horizontalement dans une grande étendue. Ils
émettent dans leur trajet horizontal de nombreuses collatérales verticales,
flexueuses et variqueuses, qui entourent d'un feutrage très dense les corps
des cellules pyramidales.
Les cellules à cylindre-axe ascendant (fig. 360, B,C, E)sont de petites cel-
lules, fusiformes ou triangulaires, qui occupent toute l'épaisseur de lacouche
des corpuscules polymorphes. Leurs dendritesépaissesetpourvuesdecourtes
épines sont horizontales ou descendantes; elles se ramifient et se perdent
dans le voisinage de l'alvéus, et entrent en connexion avec les collatérales
du stratum oriens. Leur cylindre-axe ascendant se comporte différemment.
Tantôt, analogue à celui des cellules décrites par Martinotli dans l'écorce
cérébrale typique, il s'arborise dans la couche moléculaire au voisinage
des fibres tangentielles cette disposition est relativement rare (Cajal)
Stratum oriens I
(3e couche). j. z
Zone inférieure.
Sa zone plexiforme.
Cellules de cette
zone.
Cellules de Golgi
à cylindre-axe hori-
zontal.
Cellules a cylin-
vlre-axe ascendant.
lis ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules à cylindre-
axe arqué de Cajal.
(fig. 3G0, A), tantôt et cette disposition, bien décrite par Cajal, est la plus
fréquente, le cylindre-axe se détache de la partie supérieure de la cel-
lule, traverse la couche des cellules pyramidales, puis se recourbe en arc à
une hauteur variable du stratum radiatum, redescend en ligne droite et
parallèlement a lui-même, clans la couche des cellules pyramidales, voire
même dans le stratum oriens, et se termine par une superbe arborisation
horizontale ou récurrente, qui entoure les corps des cellules pyramidales
d'un riche feutrage de rameaux flexueux et fortement variqueux (fig. 360,
B,C,E).
Les collatérales de ces cellules à cylindre-axe arqué, décrites par Cajal,
FiG. 360. - Coupe de la corne d'Ammon du cobaye d'un mois. Méthodes de Cox et de
Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
A, cellule du stratum oricns dont le cylindre-axe ascendant se termine dans le stratum
lacunosum. B, C, E, cellules du stratum oriens dont le cylindre-axe arqué se termine dans
le plexus situé entre les cellules pyramidales. - D, cellule de Golgi du stratum oriens à
cylindre-axe horizontal. F, couche des cellules pyramidales avec son plexus nerveux
inter-cellulaire. G, Il, deux cellules à cylindre-axe court du stratum radiatum. - I, fibres
horizontales du stratum lacunosum. J, cellule fusiforme de Cajal de la couche moléculaire.
- c, c, cylindres-axes.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. il\)
présentent des particularités intéressantes. Les unes se détachent de l'arc
du cylindre-axe, traversent toute la hauteur du stratum radiatum et
pénètrent dans le stratum lacunosum où elles affectent un trajet plus ou
moins horizontal.
Les autres se détachent à angle droit de la partie ascendante du cylindre-
axe, affectent un long trajet horizontal, puis se recourbent brusquement
en bas; elles entourent de leurs arborisations variqueuses et épaisses le
corps des cellules pyramidales, et concourent ainsi à former le feutrage
péri-pyramidal.
Le feutrage péri-pyramidal est donc alimenté : 1° par les cellules à cy-
lindre-axe arque du stratum oriens; 2° par les cellules de Golgi à cylindre-
axe horizontal du stratum oriens; 3° par les cellules à cylindre-axe descen-
dant du stratum radiatum.
On trouve en outre dans toute l'épaisseur de la corne d'Ammon de
nombreuses cellules de la névroglie, analogues à celles des autres régions
de l'écorce. La direction radiaire, très manifeste pour quelques-unes d'entre
elles, démontre nettement leur origine épithéliale (Cajal).
Chez le jeune enfant, ces cellules névrogliques sont très polymorphes,
ainsi qu'Azoulay vient de le montrer récemment. En dedans de la couche
épithéliale, elles peuvent présenter cinq ou six prolongements épais,
couverts de fines aspérités. Dans l'alvéus et dans l'écorce grise, les pro-
longements, plus longs et plus grêles, sont dirigés, parallèlement aux fibres
de la substance blanche, et simulent des cylindres-axes ou des collatérales
(Azoulay). ,
Quant aux cellules épendymaires, qui limitent l'alvéus en dehors et le
séparent de la corne sphénoïdale, elles forment une rangée de courtes cel-
lules épithéliales prismatiques ou cubiques, tuut àfai( analogues aux cellules
6pemlymairesdunévraxe; de leur face profonde se détache un prolongement
radiaire dont la longueur varie avec l'âge. Chez le nouveau-né (Cajal,
Azoulay), le prolongement radiaire des cellules épendymaires traverse
obliquement Yalvéus et le stratum oriens, puis il se coude pour traverser
radiairement la couche des cellules pyramidales et la couche moléculaire
dans lesquelles il s'arborise. Il ne s'insère pas sur les confins de la couche
moléculaire, par un cône terminal comme dans les autres régions du
névraxe, mais se termine par des arborisations libres dans l'épaisseur même
de la couche moléculaire (Cajal). De la face profonde de la cellule épendy-
maire, se détache chez le nouveau-né un court panache de rameaux horizon-
taux et variqueux, qui se terminent dans l'épaisseur même de l'épendyme
venlriculaire. Chez les jeunes animaux, les prolongements radiaires des
cellules épendymaires ne dépassent guère l'alvéus et le stratum oriens,
et chez l'adulte, on ne les suit guère au delà de l'alvéus (Cajal).
2. Fibres de la corne d'Ammon.-Lcs fibres de la corne d'Ammon
comprennent : 1° la substance blanche ou ah/Jus; 2° les nombreuses fibres
Feutrage 1)%ripy-
ramirlal.
Cellules de la né-
vroglie.
Cellules de l'épen-
d3nue de la cornc
sphénoïdale.
i'
j
Fibres do la corne
d'Ammon.
1 d2o ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
F
1 ilrcs nervcuscs
de l'alvéus.
1
Ce sont des libres
de gros et de fin ua-
libre.
Collatérales cylin-
drC'-axilcs. "'
Fibres intra-eorti-
cales de la corne
d'Ammon.
intra-cortlcales qui occupent les différentes couches de la corne d'Ammon.
1° Alvéus (Substance blanche de la corne d'Ammon. Couche des fibres
blanches du pilier postérieur du trigone). Golgi, Sala, Schüffer ont montré
que cette couche est formée par les cylindres-axes des cellules pyramidales
de la corne d'Ammon et qu'elle renferme quelques cellules polymorphes
égarées du stratum oriens.
Les fibres nerveuses de l'alvéus affectent une direction variable suivant
la région à laquelle elles appartiennent. Les fibres de la région godronnée
de la corne d'Ammon pénètrent dans la fimbria et le pilier postérieur du
trigone (Cajal). Les fibres de la région hippocampique de la corne d'Ammon
contournent la corne sphénoïdale, et entrent dans la constitution de la
masse blanche du subiculum (fig. 359).
Les fibres de l'alvéus sont de gros et de fin calibre. Les fibres de gros
calibre sont situées au-dessus du stratum oriens et représentent les
cylindres-axes des cellules pyramidales. Les fibres fines, nombreuses sur-
tout dans la région hippocampique de la corne d'Ammon, sont situées sous
l'épendyme ventriculaire, où elles forment une véritable couche; elles
correspondent aux collatérales émises par le cylindre-axe des cellules py-
ramidales, et ne sont jamais la continuation directe du cylindre-axe de ces
cellules ; par leur aspect et leur finesse elles ressemblent beaucoup aux fibres
du corps calleux (Cajal).
Les collatérales de l'alvéus sont rares et fines ; elles se détachent à angle
droit des fibres de gros calibre ou cylindres-axes des cellules pyramidales,
et se voient avec beaucoup de netteté dans la région godronnée de la corne
d'Ammon (fig. 359).
La plupart de ces collatérales s'arborisent dans le stratum oricns;
quelques-unes traversent la couche des cellules pyramidales et le stratum
radiatum et s'arborisent soit dans le stratum lacunosum, soit dans la couche
moléculaire de la corne d'Ammon.
Le cylindre-axe des cellules pyramidales (soit de la région hippocam-
pique, soit de la région godronnée) ne se revêt en général de sa gaine de
myéline, que vers la partie moyenne du stratum oriens. Les collatérales
qu'il émet, - qu'il s'agisse des grosses collatérales ascendantes de la région
godronnée qui vont concourir à former le stratum lacunosum on des fines
collatérales de la région hippocampique qui forment les filtres fines de
l'alvéus, sont en général recouvertes d'une gaine de myéline. Il en
est de même du cylindre-axe des cellules de Martinotti (cellules à cylindres-
axes ascendants du stratum oriens), de la branche horizontale des cellules
il cylindre-axe horizontal de Cajal du stratum oriens, ainsi que de certaines
collatérales des fibres de l'alvéus, qui traversent l'écorce de la corne d'Am-
mon. Les cylindres-axes du riche feutrage péri-pyramidal sont au contraire
dépourvus de gaine de myéline.
Fibres intra-corticales. - La corne d'Ammon est remarquable par sa
richesse en fibres intra-corticales à direction plus ou moins tangentielle ;
elles occupent la couche moléculaire, la couche des cellules pyramidales, le
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 721
stratum oriens, et sont toutes destinées à assurer les communications, à
courte ou à longue distance, des différentes parties constituantes des cellules
pyramidales des régions godronnée et hippocampique de la corne d'Ammon.
1° La couche moléculaire possède il elle seule trois feutrages de fibres
superposés. Le feutrage superficiel constitue la lame médullaire superficielle
ou lamina medullaris involuta s. circonvolula; située aux confins de la couche
moléculaire, elle assure les connexions des ramilications terminales des
panaches protoplasmiques des cellules pyramidales et correspond au réseau
d'Exner de l'écorce typique. Le feutrage moyen ou lame médullaire moyenne
(Cajal), stratum medullare médium (Obersteiner), forme le stratum lacuno-
szcoz, relie entre eux les panaches protoplasmiques des cellules pyramidales
de la région godronnée et de la région hippocampique, et peut être comparé
à la strie de Bechterew. Le feutrage profond enfin occupe le stratum radiatum
et correspond au feutrage superradiaire de l'écorce typique.
. a) La lame médullaire superficielle ou lamina medullare involuta s.
circozvolzcta de la corne d'Ammon est riche en fibres nerveuses à myéline.
Sur les préparations traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, cette
couche de fibres apparaît d'autant plus épaisse que l'on s'approche davan-
tage du subiculum (lig. 350). L'origine de ces épaisses fibres à myéline n'est
pas encore bien élucidée. D'après Scliaiffer elles proviendraient : 'Iodes arbo-
risations terminales des fibres et des collatérales de la substance blanche
du subiculum (fig. 359) ; 2° des ramifications terminales des cylindres-axes
ascendants (fig. 3;4, a, et fig. 360, A); 3° des cellules étoilées autochtones
de la couche moléculaire (Gg. 355, m, n). Les deux premières origines sont
certaines; il est par contre douteux, d'après Cajal, que les fines ramifications
du cylindre-axe des cellules de Golgi de la couche moléculaire se recou-
vrent de myéline.
b) Les fibres nerveuses du stratum lacunosum sont extrêmement nom-
breuses et disposées en fascicules parallèles, qui s'étendent de la région
godronnée de la corne d'Ammon au subiculum, où elles s'unissent à la la-
mina medullaris involuta de la corne d'Ammon, pour former la substance
réticulée d'Arnold du subiculum (fig. z0 et 351).
Ces libres ne forment une couche indépendante que dans la région hip-
pocampique de la corne d'Ammon. Dans la région godronnée de la corne
d'Ammon et dans sa portion incluse dans le hile de la circonvolution godron-
née, elles occupent tout l'intervalle qui sépare les cellules pyramidales
géantes de la couche des cellules polymorphes de la circonvolution go-
dronnée (V oy. plus loin).
L'origine de ces fibres à myéline est très complexe.
1. La plus grande partie est formée, d'après Sch;iffer, par les épaisses
collatérales ascendantes du cylindre-axe des cellules pyramidales géantes
de la région godronnée de la corne d'Ammon ; ces collatérales traversent
la couche des cellules pyramidales et le stratum radiatum, puis parcou-
rent horizontalement le stratum lacunosum, dans lequel elles s'arborisent
librement (lig. 359).
' -io
Fibres de la lame
médullaire supcrti-
clelle ou lamina me
\tullaris involllta.
Fibres de la lame
médullaire moyenne,
stratum medullare
médium ou stratum
lacunosum.
722 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres du stratum
radiatum.
Feutrage péri-ccl-
lulairc de la couche
des cellules pyrami-
dales.
2. D'autres fibres représentent les arborisations terminales des cellules
à cylindre-axe ascendant du stratum oriens (fig. 354, a, et fig. 360, A).
A ces deux ordres de fibres bien décrites par Schtiffer il faut ajouter
d'après Cajal : ..
3. Les collatérales des fines fibres de l'alvéus, particulièrement nom-
breuses dans la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 359).
4. Les collatérales des épaisses fibres de l'alvéus qui entourent les cel-
lules du stratum lacunosum d'un feutrage très dense (fig. 359).
5. Les ramifications terminales des cellules à cylindre-axe ascendant
du stratum radiatum (fig. 354, e, f).
6. Les arborisations terminales des éléments cellulaires autochtones du
stratum lacunosum (fig. 354, h, i, j, m, fig. 355, j).
c) Les fibres du stratum radiatum sont formées par :
1. Les collatérales des cylindres-axes ascendants dont les cellules d'ori-
gine occupent le stratum oriens (cellules deMartinotti, et cellules à cylindre-
axe arqué de Cajal) (fig. 360, A, B, C, E).
2. Les ramifications des épaisses collatérales ascendantes des cel-
lules pyramidales géantes qui se portent vers le stratum lacunosum
(fig. 359).
3. Les arborisations des cellules étoilées du type II de Golgi propres au
stratum radiatum (fig. 355, e, f). '
4. Les arborisations des collatérales et des cylindres-axes qui montent
de l'alvéus. -
2° Couche des cellules pyramidales. Les corps des cellules pyra-
midales sont entourés d'un feutrage péricellulaire extrêmement dense.
Ce feutrage, qui en richesse et en densité ne le cède en rien aux corbeilles
pericellulaires des cellules de Purkinje du cervelet, représente une parti-
cularité structurale intéressante de la corne d'Ammon. Il est alimenté
par trois ordres de ramifications cylindre-axiles dépourvues de myéline.
Quelques-unes de ses fibrilles représentent les ramifications terminales
des cellules à cylindre-axe descendant de Cajal du stratum radiatum
et du stratum lacunosum (fig. 354, d, g).
Mais la plupart des fibrilles de ce feutrage péripyramidal, proviennent
des arborisations terminales de deux variétés cellulaires appartenant au
stratum oriens : des cellules et cylindre-axe arqué de Cajal (fig. 360, B, C, E),
des cellules à cylindre-axe horizontal (fig. 355, a, b, d), ces dernières sont
une variété de cellules du type II de Golgi.
3° Le feutrage du stratum oriens, enfin, est surtout constitué par les
fines collatérales, qui se détachent du cylindre-axe des cellules pyrami-
dales dans leur trajet vertical, et par les fibres de l'alvéus.
La corne d'Ammon représente donc en résumé, d'après Cajal, l'écorce
d'une circonvolution cérébrale, à texture simplifiée dans les couches pro-
fondes et compliquée dans la couche superficielle ou moléculaire. Tandis
que dans la couche moléculaire de l'écore cérébrale typique, il n'existe
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 723
qu'un seul plexus formé par les cylindres-axes ascendants, les collaté-
rales de la substance blanche et les arborisations terminales des cellules
du type de Cajal et du type II de Golgi, dans la couche moléculaire de la
corne d'Ammon, les arborisations des cellules de Golgi forment plusieurs
plexus superposés; chacun d'eux se mettant en connexion avec des parties
distinctes de la tige ascendante et du panache terminal des cellules pyra-
midales. Les cellules de Golgi du stratum lacunosum et du stratum mole-
culare, associent les panaches terminaux des cellules pyramidales.
Les cellules de Golgi du stratum radiatum assurent les connexions des
tiges ascendantes.
Les cellules de Golgi à cylindre-axe horizontal du stratum oriens et les
cellules à cylindre-axe arqué de la même couche associent entre eux les
corps des cellules pyramidales.
Circonvolution godronnée (fascia dentata).
La circonvolution godronnée représente une petite circonvolution céré-
brale avortée, adossée par sa couche moléculaire à la couche moléculaire
É de la corne d'Ammon, et disposée de telle sorte, que son hile reçoit l'ex-
. trémité supéro-interne de la région godronnée de la corne d'Ammon
(Voy. fig. 351).
La substance blanche de la circonvolution godronnée est représentée par
l'alvéus et par le pilier postérieur du trigone, mais cette substance n'est
pas en contact immédiat avec l'écorce de la circonvolution godronnée,
comme on l'observe dans les autres circonvolutions cérébrales ; elle en est
séparée par une deuxième écorce, cérébrale possédant une couche molécu-
laire, une couche de cellules pyramidales et une couche de cellules poly-
morphes, écorce qui appartient à la. région godronnée de la corne d'Ammon.
Il résulte de la superposition de ces deux écorces cérébrales, que les fibres
de la circonvolution godronnée sont obligées de traverser la portion de
la corne d'Ammon incluse dans la circonvolution godronnée, avant d'arriver
à leur destination (fig. 351 et 353). Cette superposition de deux écorces
cérébrales est particulièrement évidente au niveau de la bandelette de Gia-
cozzzini; la circonvolution godronnée est en effet lisse à ce niveau, où elle
s'applique à plat sur l'écorce de la circonvolution du crochet. On peut
donc comparer la circonvolution godronnée à un galon froncé ou bouil-
lonné, qui borde et entoure l'extrémité godronnée de la corne d'Ammon.
Arrivé au niveau de l'extrémité antérieure du sillon de l'hippocampe, ce
galon se pose à plat sur l'écorce du crochet et forme la bandelette de
Giacomini.
Du sillon de l'hippocampe à la cavité ventriculaire, on compte donc,
en passant par le hile de la circonvolution godronnée, les 7 couches sui-
vantes (fig. 353) :
La circonvolu-
tion godronnée re-
présente une circon-
volution cérébrale
avortée.
Son écorce est su-
prpo,rée : l·dconn·
de la région go-
dronnée de la corne
d'Ammon.
'1
1
i 724 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
i
La circonvolution
odronnéc est for-
mée de trois couches.
Couche molécu-
laire (1" couche).
Cellules de la cou-
che moléculaire.
Origine des fihres
tangentielles de la
couche moléculaire.
1° Couche moléculaire adossée au niveau du
sillon de l'hippocampe à la couche mo-
... léculaire de la région hippocampique de
la corne (l'Am\l1on.
2° Couche granuleuse (ou couche des cellules
pyramidales modifiée).
3° Couche des cellules polymorphes.
S 4° Couche moléculaire. ,
B. Hégion godronnee de la 3° Couche des cellules pyramidales géantes.
corne d'Ammon. f 6° Couche des cellules polymorphes.
{ 7° Alvéus.
Nous avons étudié plus haut (p. 715) les caractères spéciaux à l'écorce de
la région godronnée de la corne d'Ammon, caractérisée surtout par l'irrégu-
larité de forme de ses cellules pyramidales géantes. Nous avons vu que
ces cellules pyramidales sont irrégulièrement disséminées dans le bile de
la circonvolution godronnée, et qu'elles se confondent insensiblement au
voisinage du pilier postérieur du trigone, avec la couche des cellules po-
lymorphes de la circonvolution godronnée (lig. 351) ; il ne nous reste donc
qu'il passer en revue la structure de la circonvolution godronnée.
La circonvolution godronnée se compose des trois couches fondamen-
tales que l'on rencontre dans la corticalité cérébrale et dans la corne
d'Ammon, à savoir : la couche moléculaire, la couche granuleuse et la couche
des cellules polymorphes.
4° Couche moléculaire. Cette couche, analogue à celle de même
nom de la corticalité cérébrale, reçoit les panaches épineux des grains ou
cellules ovoïdes de la circonvolution godronnée; on y trouve en outre,
comme dans toute écorce cérébrale, un grand nombre de fibres tangentielles
et deux variétés de cellules; ce sont : les cellules triangulaires ou grains
égarés du stratum granulosum et les cellules du type Il de Golgi.
Les cellules ou grains égarés sont triangulaires, semblables à celles du
stratum granulosum (voy. plus loin, p. 726). Les cellules du type II de
Golgi, bien décrites par Sala, sont superficielles ou profondes. Les super-
ficielles sont petites, pyriformes, ovoïdes ou fusiformes, leurs dendrites et
les ramifications de leur court cylindre-axe s'arborisent toutes dans l'épais-
seur de la couche moléculaire (fig. 363, b). Les profondes sont triangulaires,
étoilées, et plus volumineuses que les précédentes, leur cylindre-axe s'ar-
borise de même dans l'épaisseur de la couche moléculaire; leurs dendrites
divergent; les plus volumineuses traversent le stratum granulosum et se
terminent dans la couche des cellules polymorphes.
. Les fibres tangentielles de la couche moléculaire forment le stratum
nz«rizzccle de fe3-nert et reconnaissent, d'après Cajal, les origines suivantes :
x Ramifications terminales des cylindres-axes des cellules du type Il de
Golgi, cellules autochtones de la couche moléculaire (fig. 363, b).
Collatérales du cylindre-axe des grains égarés de cette même couche
(fig. 363, a).
y Ramifications terminales des cellules à cylindre-axe ascendant de la
couche des éléments polymorphes (fig. 363, c, f).
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 725
. 3 Ramifications cylindre-axiles terminales des cellules du type II de
Golgi, dont les corps résident dans la couche des éléments polymorphes :
Fis. 361 et 362. Schéma représentant la structure de l'écorce dans la région hippocam-
pique de la corne d'Ammon et dans la région du hile de la circonvolution godronnée.
. En réalité, ces deux colonnes sont adossées l'une à l'autre par leurs couches
moléculaires, qui ne sont séparées l'une de l'autre que par le sillon de l'hippocampe
et un seul feuillet pie-mérien. (Voy. schéma, fig. 3tH.) ,
.
l'c. 361. Schéma de la struc-
ture de l'écorce de la région
hippocampique de la corne
d'Ammon.
T, couche moléculaire compre-
nant : le stratum moleculare (M),
le stratum lacunosum (L) et le stra- ' '
tum radiatum (R). ? couche des
cellules pyramidales (Py). - III,
couche des cellules polymorphes
(Pm) ou stratum oriens.-Alv, al- ' . 1
vous ou substance blanche.
Fig. 362. Schéma de la struc-
ture de l'écorce dans, la région
du hile de la circonvolution
godronnée.
Il s'agit ici de deux écorces céré-
brales superposées. Les trois pro-
mières couches /, ? III appar-
tiennent à la couche moléculaire
(M), àla couche granuleuse (Py) et à
la couche des céllules polymorphes
(Pm) de la circonvolution godron-
nee (Cg); les trois couches suivantes
I,71,111 appartiennent à la couche
moléculaire (111), iL la couche des
cellules pyramidales géantes (Py)
et à la couche des cellules polymor-
phes (Pm) de la région godronnée
de la corne d'Ammon (CA). Les
cylindres-axes des-cellules polymor-
phes dela circonvolution godronnée
sont obligés de traverser les trois
couches de la corne d'Ammon ( CA) .
avant d'arriver à l'alvéus (Alv). Los
cylindres-axes des grains ou cel-
lules ovoïdes de la circonvolution
godronnée traversent la couche
des cellules polymorphes de la cir-
convolution godronnée et la couche
moléculaire de la corne d'Ammon.
Ils se coudent au voisinage du
corps des cellules pyramidales
géantes, se transforment en fibres
moussues de Cajal, et assurent les
connexions entre les grains de la
circonvolution godronnée et les
cellules pyramidales géantes de la
région godronnée de la corne
d'Ammon.
1 726 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Stratum granulo-
siim (2- couche).
Les grains de la
circonvolution go-
dronnée représen-
tent les cellules py-
ramidales de cette
écorce avortée.
Caractères des
grains.
a
£ Fibres nerveuses collatérales et terminales de l'alvéus. Ces fibres,
très difficiles à imprégner, n'arrivent à la couche moléculaire de la cir-
convolution godronnée, qu'après avoir traversé la région godronnée de la
corne d'Ammon.
2° Stratum granulosum (Couche des grains ou des celhues ovoïdes). - Le
stratum granulosum se compose de plusieurs rangées superposées d'élé-
ments arrondis ou ovoïdes, très rapprochés les uns des autres, et si pauvres
en protoplasma, qu'on les a considérés pendant longtemps comme des
noyaux; ce sont les grains du fascia dentata, les myélocytes de Robin. Golgi
a montré que ces « grains » représentent de véritables cellules nerveuses
ovoïdes, qui sont morphologiquement l'analogue des cellules pyramidales
de l'écorce typique ou de la corne d'Ammon. Golgi a montré en outre, et
ses recherches ont été confirmées par Sala, Schaffer, Cajal, que les cellules
ovoïdes du stratum granulosum se distinguent des cellules pyramidales
par un certain nombre de caractères particuliers. Dépourvues de dendrites
basilaires et de dendrite ascendante, radiaire ou primordiale, leur panache
dendritique épineux s'insère directement sur le corps cellulaire (fig. 364);
les cellules ovoïdes des couches profondes du stratum granulosum peuvent
toutefois présenter une dendriLe radiaire, qui ne donne aucune ramifica-
tion collatérale, [et qui se termine par un panache, analogue il celui des
cellules pyramidales de l'écorce typique (fig. 365) ; ce n'est qu'exception-
Fic,. 363. - Coupe de la circonvolution godronnée du cobaye de huit jours. MuUtode -
de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
A, couche moléculaire. - B, couche des grains. - C, zone plexiforme de la couche des cel-
lules polymorphes. - D, zone des cellules irrégulières de la même couche. - a, grain égaré.
- b, cellule iL cylindre-axe court. - c, c, cylindres-axes. d, cellule à cylindre-axe ascendant
se ramifiant entre les grains. e, autres cellules dont les expansions nerveuses s'arborisent
dans la couche moléculaire. - h, cellule cylindre-aae court. i, o, cellules à cylindre-axe
ascendant. - j, g, cellules iL cylindre - axe descendant. - m, collatérales variqueuses des
cylindres-axes ascendants, s'arborisant dans la couche des grains par des terminaisons ren-
flées. - 7, n, bifurcation des cylindres-axes ascendants dans la couche moléculaire.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. ï27
nellement, enfin que ces cellules présentent des dendrites basilaires
(Scliâffer, Cajal) (fig. 365, d). Les panaches épineux des cellules ovoïdes
du stratum granulosum se terminent aux confins de la zone moléculaire,
dans des régions riches en vaisseaux et en névroglie, et c'est au niveau des
épines que s'effectuent les contacts nervoso-protoplasmiqiies avec les fibres
nerveuses terminales de la couche moléculaire.
Par leur cylindre-axe, les cellules ovoïdes du stratum granulosum se
distinguent encore nettement des cellules pyramidales des autres régions de
l'écorce cérébrale. Le cylindre-axe de ces cellules est fin et dépourvu de
gaine de myéline; il traverse la couche des cellules polymorphes de la cir-
Cylindre-axe des
grains.
Fie. 3gui. - Grain de la circonvolution godronnée au voisinage de la couche molécu-
laire. Méthode rapide de Golgi. (Dessin fait par M. Azoulay d'après ses préparations.)
C, corps du grain. col(i), collatérales du plexus inter-granulaire inférieur. - col(s), col-
latérales du plexus intcr-granulaire supérieur. eu, cylindre-axe dont les grains protoplas-
miques grossissent à mesure que l'on s'éloigne de son origine; ce cylindre-axe est interrompu
en i. ey(fm), portion recourbée d'un cylindre-axe montrant les grains moussus (libre mous-
sue de Cajal). p, panache protoplasmiquc.
72R ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX. ,
Collatérales mous-
sucs des grains.
Le cylindre -axe
des grains pénètre
dans la couche des
cellules pyramidales
géantes de la corne
d'Ammon et s'y trans-
forme en fibre mous-
sue.
convolution godronnée, lui abandonne en général quatre à cinq fines colla-
térales Ilexueuses et variqueuses, pourvues par places d'une véritable rosace
protoplasmique analogue à celles des fibres moussues de Cajal (voy. 365, b,) ;
ces collatérales entourent d'un dense feutrage les corps des cellules poly-
morphes.
Après avoir traversé la troisième couche de la circonvolution godronnée,
ces cylindres-axes pénètrent, au niveau du hile de cette circonvolution,
dans la région godronnée de la corne d'Ammon dont ils traversent la couche
moléculaire. Arrivés dans la couche des cellules pyramidales géantes, ils se
coudent à angle droit, affectent un trajet horizontal et se transforment en
Fin. 363. Coupe de la circonvolution godronnée dans la région du hile de la corne
d'Ammon. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
A, couche moléculaire. B, couche des grains. C, zone plexiforme ou partie supérieure
de la couche des cellules polymorphes. D, couche moléculaire de la corne d'Ammon.
E, couche des petites cellules pyramidales de la corne d'Ammon. a, grain égaré. - G, libre
moussue. d, grain avec expansion protoplasmique descendante. c, c, cylindres-axes.
e, collatérales ascendantes des cylindres-axes des grains. ? cylindre-axe d'un grain égaré.
h, bifurcation du cylindre-axe des grains. i, fin rameau collatéral inférieur d'une de ces
expansions.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE, ? )9
fibres moussues (fig. 366). Ils présentent, en effet, par places, un aspect vari-
queux très prononcé signalé par Sala et formé par de véritables amas de
protoplasma, sortes de rosaces irrégulières ou étoilées, d'où partent des
appendices divergents, d'épaisseur variable, se terminant par des nodosités.
Ces rosaces s'emboîtent avec les saillies, les varicosités et les dépressions
des corps et de l'origine des dendrites radiaires des cellules pyramidales
géantes de la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 356 RCg, p. 713),
et forment un plexus très serré.
Les fibres moussues des grains dufascia dentata se réunissent en un faisceau
horizontal, signalé par Sala et Scbaiffer, et qui traverse toute la région godron-
née de la corne d'Ammon. D'après Sala, ce faisceau, arrivé au niveau de la
région hippocampique de la corne d'Ammon, se bifurque en deux fascicules
secondaires, dont l'un se continue avec l'alvéus et l'autre avec la lamina
medullaris involuta. Pour Sclniffer, ce faisceau traverse toute la région hip-
pocampique de la corne d'Ammon au-dessus des grandes cellules pyrami-
dales, dans une région riche en vacuoles, et qui constitue le stratum lucidum
de Honegger. Pour Cajal enfin, ce faisceau de fibres moussues ne dépasse pas
la région godronnée de la corne d'Ammon (fig. 366) et représente une
véritable arborisation nerveuse terminale, superposée aux corps et aux den-
drites radiaires des cellules pyramidales géantes. Les cylindres-axes des
Rosaces des fibres
moussues.
rH ? jOO. - Cl1èma de la corne a-Ammon et de la circonvolution goaronnce montrant
les rapports existant entre les grandes cellules pyramidales de la région inférieure
de la corne d'Ammon et les fibres moussues provenant des grains. (D'après Ramon
y Cajal.)
A, couche moléculaire de la circonvolution godronnée. - B, couche des grains. -
C, couche moléculaire de la portion terminale de la corne d'Ammon. - D, faisceau longitu
dinal des fibres moussues ou cylindres-axes des grains. - E, cylindres-axes des grande-
cellules pyramidales allant il la limbria. - F, fimbria. G, petite cellule pyramidale ou
suhéricure.-1/, faisceau formé de grosses collatérales nerveuses ascendantes. /, collatérales
de la substance blanche. - J, libres terminales venant de la circonvolution godronnée. -
L, cellules pyramidales de la circonvolution godronnée dont le cylindre-axe pénètre dans la
corne d'Ammon.
! ' - 730 .ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.- -
I Les fibres moussues
mettont en rapport
les grains de la cir-
convolution godron-
née avec les cellules
pyramidales géantes
delacorne d'Ammon.
Couche des cellules
polymorphes (3° cou-
che).
Sa subdivision en
zones superficielle,
moyenne et profon-
de.
Cellules de la cou-
che des cellules po-
Jymorphes.
Cellules à. cylindre-
axe ascendant de la
zone superficielle.
cellules ovoïdes du stratum granulosum ne vont donc pas jusqu'à la sub-
stance blanche, et partant ne concourent pas à la formation de fibres apparu -
tenant au système commissural ou de projection. Ces cylindres-axes repré1
sentent un système particulier de fibres d'association zntra-c01,ticale, desti-
nées à mettre en rapport les cellules ovoïdes de la circonvolution godronnée
avec les celtîiles pyramidales géantes de la région- godronnée de la corne
d'Ammon. -' - -
3° Couche ! des cellules polymorphes. - Cette couche, analogue ainsi
due l'a indiqué Schâffer, à celle de même nom de l'écorce cérébrale, est
limitée en haut par le
stratum granulosum et en
bas par la couche molécu-
laire de la région godron-
née de la corne d'Am-
mon. Cajal distingue dans
cette couche trois ou
quatre zones secondaires
à savoir : la zone limi-
tante superficielle ou zone
des cellules pyramidales,
la zone moyenne ou plexi-
forme et la zone profonde
ou zone des cellules fusi-
formes; ces deux derniè-
res sont plus nettement
délimitées que la premiè-
re, qui est en contact in-
time avec le stratum gra-
nulosum.
. La couche des cellu-
les polymorphes contient
des cellules à cylindre-axe ascendant, des cellules à cylindre-axe descendant
et des cellules étoilées du type II de Golgi. : Les cellules à cylindre-axe ascendant occupent les zones superficielle et
moyenne. Elles correspondent aux cellules à cylindre-axe arqué de la couche
des cellules polymorphes de la corne d'Ammon, dontle cylindre-axe entoure
les cellules pyramidales d'un dense feutrage péricellulaire. Les cellules de
la zone superficielle sont pyramidales ou étoilées, enclavées par leur base
dans la couche des cellules polymorphes (fig. 367, a, b) ; leur corps est placé
entre les cellules ovoïdes du stratum granulosum ; leur dendrite principale
ou radiaire est volumineuse et lisse et remonte jusqu'aux confins de la couche
moléculaire où elle s'arborise ; les dendrites basilaires s'épuisent dans la zone
superficielle ou dans la. zone plexiforme. Le cylindre-axe ascendant se
détache plus souvent de la dendrite radiaire que du corps cellulaire, traverse .
le stratum granulosum,. puis se recourbe brusquement en arc dans là
FiG. 367. Coupe de la circonvolution godronnée du
cobaye' d'un mois. Méthode de Cox. (D'après Ramon
y Cajal.)
a, b, corps cellulaires. -c, c, cylindres-axes et leurs col-
latérales descendantes.-A, couche moléculaire.. B, cou-
che des grains.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. nI
couche moléculaire de la circonvolution godronnée, devient horizontal, et
peut être suivi sur une longue étendue au-dessus du stratum granulosum.
Dans son trajet horizontal, ce cylindre-axe fournit une multitude de
collatérales descendantes (fig. 367, c, c), qui viennent s'arboriser librement
autour des cellules ovoïdes de la moitié externe du stratum granulosum.
Les cylindres-axes ascendants de ces cellules constituent donc deux espèces
de plexus, le plexus supragranulaire et le plexus inlergranidaire de Cajal.
Les cellules à cylindre-axe ascendant de la zone moyenne sont globuleuses
ou polymorphes^. 368, d, i, o), quelquefois nettement pyramidales ; leurs
dendrites ne dépassent pas en général la couche des cellules polymorphes,
leur cylindre-axe ascendant traverse le stratum granulosum, se bifurque
dans la couche moléculaire en branches horizontales, qui émettent dans
leur long trajet un grand nombre de collatérales J1exueuses et variqueuses,
qui entrent dans la constitution Au. feutrage intergraczulaire. Elles entourent
surtout les corps cellulaires des couches inférieures du stratum granulosum.
Les cellules à cylindre-axe descendant (lig. 368, j, g), rares dans la
zone superficielle, sont plus fréquentes dans les zones moyenne et profonde
de la couche des cellules polymorphes. Ce sont des cellules étoilées ou fusi-
formes, dont les dendrites affectent en général une direction horizontale, et
s'arborisent dans l'épaisseur même de la couche des cellules polymorphes.
Les dendrites des cellules étoilées présentent des épines très nombreuses
Cellules à cylindrc-
axe ascendant de la
zone moyenne.
Cellules a cylindre-
axe descendant de la
zone profonde.
Fie. 368. - Coupe de la circonvolution godronnée du cobaye de huit jours. Méthode de
. Golgi. (D'après Ramon y Cajal.)
.l, couche moléculaire. - B, couche des grains. C, zone plexiforme de la couche des
cellules polymorphes. D, zone des cellules irrègulières de la mème couche. a, grain
égaré. - b, cellule à cylindre-axe court. - c, c, cylindres-axes. - d, cellule iL cylindre-axe
ascendant se ramifiant entre les grains. - e, f, autres cellules dont les expansions nerveuses
s'arborisent dans la couche moléculaire. - h, cellule iL cylindre-axe court. - i. o, cellules à
cylindre-axe ascendant.- j, g, cellules il prolongements nerveux descendants. - ici, collatérales
variqueuses des cylindres-axes ascendants, s'arborisant dans la couche des grains par des extré-
mités renflées. - n, n, bifurcation des cylindres-axes ascendants dans la couche moléculaire.
732 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules du type
II de Golgi.
Cellules u6vro=·li-
ques de la circollvo-
lution godronnée.
Cellules araignées.
Cellules fusiformes
ou épendymaires.
Lobe olfactif.
Travaux de Broca
et do Zuckerkanil.
Le développement
des circonvolutions
. de l'hippocampe et
du crochet est ou
raison directe de ce-
lui du lobe olfactif.
(Cajal); les dendrites des cellules fusiformes présentent au contraire un
aspect remarquablement lisse. Le cylindre-axe de ces cellules est en général
épais ; il traverse la couche moléculaire et la couche des cellules pyrami-
dales de la région godronnée de la corne d'Ammon, et se continue avec une
fibre à myéline de l'alvéus. Il fournit en général dans son trajet une ou deux
collatérales à trajet ascendant et rétrograde, qui s'arborise autour des élé-
ments de la couche des cellules polymorphes de la circonvolutiongodronnée.
Les cellules du type II de Golgi 1Hg. 368, h) occupent toute l'épaisseur
de la couche des cellules polymorphes; elles sont étoilées et présentent des
dendrites divergentes, dont quelques-unes gagnent les confins de la couche
moléculaire de la circonvolution godronnée. Leur court cylindre-axe donne
naissance à une arborisation terminale extrêmement riche et étendue, qui
se perd clans la couche des cellules polymorphes; quelques branches
traversent toutefois le stratum granulosum et se perdent dans la couche
moléculaire de la circonvolution godronnée.
Cellules névrogliques. La circonvolution godronnée contient, deux
espèces de cellules névrogliques : des cellules araignées et des cellules fIlS/-
formes.
Les cellules araignées ou étoilées, bien décrites par Sala, sont pourvues
d'un riche et abondant chevelu et siègent de préférence aux confins de la
couche moléculaire.
Les cellules fusiformes, bien décrites par Cajal, occupent le stratum gra-
nulosumetlacouche des cellules polymorphes; leurs prolongements radiai-
res se comportent comme les fibres de Bergmann du cervelet (fig. 93, f, et e,
p. 159). Leur corps, fusiforme ou ovoïde, donne naissance à un seul pro-
longement qui traverse le stratum granulosum, puis se divise en un panache
de branches variqueuses et parallèles, qui traversent la zone moléculaire et
se terminent, aux confins de celle-ci, par une extrémité recourbée et pourvue
d'une nodosité. Dans la couche des cellules polymorphes et dans la région
godronnée de la corne d'Ammon, on trouve en général tous les intermé-
diaires entre les cellules fusiformes et les cellules de l'épendyme ventricu-
laire, de telle sorte que d'après Cajal, les cellules névrogliques fusiformes
ne sont autre chose que des cellules épendymaires émigrées de l'alvéus. ,
Lobe olfactif.
Ce lobe, qui comprend le bulbe, le pédoncule, le trigone olfactif, ainsi
que la substance perforée antérieure, est en relation intime avec la corne
d'Ammon et le crochet de la circonvolution de l'hippocampe.
Les recherches d'anatomie comparée de Broca, confirmées par celles de
Zuckerkandl, montrent en effet que ces circonvolutions sont d'autant plus
développées, que l'appareil olfactif est plus puissant. Rudimentaire chez le
dauphin (Zuckerhandl), petite chez l'homme, la corne d'Ammon est très
développée chez les animaux osmatiques, où elle se recourbe en avant, au-
dessous du bourrelet du corps calleux. Chez ces mêmes animaux osmatilues, z
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CI : ItI : R11.11.I.. 733
la circonvolution de l'hippocampe se renfle en un lobe puissant, connu sous
le nom de lobe pyriforme, lobe qui s'atrophie, ainsi que Uudden l'a montré,
après l'extirpation du bulbe olfactif.
. Bulbe olfactif. - Le lobe olfactif représente une écorce cérébrale pro-
fondément modifiée, surtout au niveau du bulbe olfactif. Celui-ci, véritable
organe terminal des fibres olfactives périphériques, a été étudié par Owsjan-
nikow, Walter, Lockhart-Clarke, Broca, Zuclcerliandl, etc. Mais sa struc-
ture n'est bien connue que depuis les travaux de Golgi et de Cajal. Les
recherches de ce dernier auteur ont été con-
firmées par P. Ramon, v. Gehuchten et Mar-
tin, Kolliker, Retzius, Calleja, etc.
Les premiers auteurs connaissaient les
couches stratifiées du bulbe olfactif, l'exis-
tence des glomérules olfactifs (papilles olfac-
tives de Broca), visibles du reste à l'oeil nu,
ainsi que l'existence des grandes cellules
triangulaires ou multipolaires, que Broca le
premier rapprocha des cellules pyramidales
de la région rolandique. Mais la structure
intime du bulbe olfactif, la forme de ses élé-
ments cellulaires, la constitution de ses glo-
mérules, ne sont connues que depuis l'appli-
cation de la méthode de Golgi à l'étude de ce
lobe.
Chez les animaux osmatiques, la cavité
ventriculairc se prolonge dans le bulbe ol-
factif. En allant de la surface vers la cavité,
Cajal décrit dans le bulbe olfactif cinq cou-
ches concentriques :
'Í. La couche des fibres nerveuses super-
ficielles.
2. La couche des glomérules olfactifs.
3. La couche moléculaire.
4. La couche des cellules mitrales.
5. La couche des grains et des fibres nerveuses profondes.
1. La couche des fibres nerveuses superficielles est exclusivement
formée par les fibres olfactives. Ces fibres sont dépourvues de myéline, et
abordent le bulbe olfactif sous forme de petits fascicules qui s'entre-croi-
sent il la surface du bulbe olfactif, sous des angles plus ou moins aigus, et
forment un feutrage très dense et non anastomotique. Les cellules d'ori-
gine des fibres olfactives sont bipolaires; elles siègent clans la muqueuse
de Schneider et représentent un remarquable exemple de cellules nerveuses
périphériques (Voy. fig. a69 et p. 162).
, 2" Couche des glomérules olfactifs. Les glomérules olfactifs (lig. 370,
gl), représentent de petites masses sphériques, ovoïdes ou elliptiques,
Lobe lyriformr.
La structure du
lobe et surtout celle
du l,illl,e olfactif
est celle de l'écorce
(',énhrale pro1'oll1l0-
ment modifiée.
Les cinq couches
du bulbe olfactif.
Couche des libres
nerveuses superfi-
cielles. (1re couche.)
Couche des glose-
rules olfactifs (2° cou-
che.)
Fie. 369. - Cellule olfactive pé-,
riphérique et terminaisons ner-
veuses sensitivesdu trijumeau
dans l'épithélium de la mu-
queuse olfactive de la souris.
Méthode rapide de Golgi. (D'a-
près G. Retzius.)
n', fibres nerveuses qui se por-
tent sur la surface de l'épithélium
pour s'y terminer par des arbori-
sations libres. - 11, libres nerveu-
ses provenant du prolongement
central des cellules olfactives ( ? ? ).
- e, partie supérieure de deux
cellules de sotitèneiiieiit. - o,
surface épithéliale.
731 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les filnrilles olfac-
tives se terminent
dans les glomérules
par des arborisations
libres (Cajal).
Couche molécu-
laire. (3e couche.)
Couche des cel-
lules mitrales (-1 cou-
che).
Couche des grains
et des libres à myé-
line. (5' couche.)
de 0mi",20 à omm,25 de diamètre, assez semblables, à première vue, aux
glomérules du rein. Ces glomérules renferment, ainsi que Golgi l'a mon-
tré dès 1874, deux ordres de fibres : les ramifications terminales des nerfs
olfactifs et les arborisations variqueuses et en forme de panache, des den-
drites primordiales des cellules mitrales du bulbe olfactif. D'après Golgi
les fibres olfactives constitueraient dans le glomérule un réseau nerveux
anastomotique qui se continuerait avec d'autres fibres nerveuses centri-
pètes, émergeantdu glomérule. Les ramifications dendritiques nejoueraient
au contraire qu'un simple rôle nutritif.
Ramon y Cajal a montré, et ses recherches ont été confirmées par
v. Gehuchten et Martin, par Retzius, Kollikcr, Calleja, que les fibrilles olfac-
tives se terminent par des arborisations libres, variqueuses, épaisses, très
flexueuses et qui ne dépassent jamais le territoire du glomérule. Dans
l'intérieur du glomérule, ces arborisations entrent en contact avec les den-
drites empanachées des cellules mitrales.
Le glomérule olfactif reçoit en général deux ou trois fibrilles olfactives,
mais il ne contient qu'une seule dendrite empanachée.
3° La couche moléculaire, d'aspect finement granuleux, est comprise
entre la couche des glomérules et la couche des cellules mitrales; elle
reçoit les dendrites principales des cellules mitrales, ainsi que leurs den-
drites latérales et les dendrites des grains (Voy. plus loin). Elle contient, en
outre, un certain nombre de petites cellules fusiformes, qui se comportent
comme les cellules mitrales.
4° La couche des cellules mitrales renferme des cellules nerveuses
géantes, les unes triangulaires, les autres en forme de mitre (fig. 370, mi,
fig. 3ï1, C), cellules signalées et figurées déjà par Walter, par Lockharl-
Clarke, par Broca, etc., et bien décrites par Golgi. Ces cellules émettent une
dendrite épaisse, qui traverse la zone moléculaire et se termine par un élégant
panache, variqueux et libre, clans l'intérieur du glomérule olfactif. Elles
entrent à ce niveau en connexion avec les arborisations centrales des fibres
olfactives. Le corps des cellules mitrales donne en outre naissance il des
dendrites latérales plus ou moins obliques, qui se ramifient dans la zone
moléculaire, et à un épais cylindre-axe pourvu d'une gaine de myéline qui se
coude après un court trajet, affecte une direction antéro-postérieure et entre
dans la constitution des fibres Au pédoncule olfactif et de la racine olfactive
externe (fig. 371). Les cylindres-axes des cellules mitrales donnent dans leur
trajet de nombreuses collatérales, qui se détachent il angle droit et s'arbori-
sent dans la couche moléculaire du trigone olfactif, et de la « racine » ul l'ac-
tive externe. Quant au cylindre-axe, il se termine, ainsi que Calleja l'a
montré, dans la couche moléculaire de la circonvolution de l'hippocampe, où
ses arborisations terminales entrent en contact, avec les panaches protoplas-
miques des cellules pyramidales de l'écorce de la circonvolution du crochet. : jo Couche des grains et des fibres à myéline. Cette couche com-
prend une trame de fibres nerveuses à myéline entre-croisées dans tous les
sens, mais à direction surtout antéro-postérieure; ces fibres entourent
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CEREBRALE. 733
et séparent les uns des autres, des îlots cellulaires formés par les grains et
les cellules du type II de Golgi.
Les fibres représentent soit les cylindres-axes des cellules mitrales, soit
. ceux des cellules fusiformes de la zone moléculaire du bulbe olfactif, soit
encore des fibres centrales terminales (fig. 371, L) qui viennent s'arboriser
librement autour des grains et des cellules du type II de Golgi.
Les îlots cellulaires sont presque exclusivement formés par des grains
(fig. 371, E), c'est-à-dire par de petits éléments sphériques, polyédriques ou
triangulaires, extrêmement nombreux ; ces grains possèdent des dendrites
périphériques et des dendrites centrales, mais sont dépourvus de cylindres-
axes ; ils sont analogues aux spongioblastes de la rétine ou cellules ana-
crines, (c'est-à-dire dépourvues de cylindre-axe) de Cajal.
Les dendrites centrales, au nombre de deux ou trois, finement granu-
leuses, se terminent après un court trajet par de fines ramifications dans
des îlots cellulaires plus profondément situés. Les dendrites périphériques,
Analogies entre
les grains et les ce[-
lules anacrines do
la rétine.
Fixe. 370. Cellules mitrales, glomérules olfactifs et terminaisons centrales du nerf
olfactif. Partie inférieure d'une coupe sagittale du bulbe olfactif d'un lapin àgé de
deux jours. Méthode rapide de Golgi. (D'après G. Retzius.)
mi, cellules mitrales. af, prolongements cylindrc-axilcs des cellules mitrales. - co, Lran-
che collatérale du cylindre-axe. mp, dendrites il direction tangentielle des cellules mitrales.
mpd, dendrite des cellules mitrales se rendant dans les glomérules olfactifs. - gl, glol1ll'-
rnic olfactif. - o, libres olfactives. '
ï36 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Cellules de Golgi.
Origine et termi-
naison des libres de
la racine olfactive
externe.
les plus importantes et les seules que l'on retrouve, d'après P. Ramon, chez
les Vertébrés inférieurs, sont tantôt longues, tantôt courtes. Elles tra--
versent perpendiculairement la couche des grains et celle des cellules
mitrales, et se terminent dans la zone moléculaire par une ramification
divergente, fortement épineuse, qui entre en connexion avec les dendrites
latérales des cellules mitrales (fig. 371).
Parmi ces grains on trouve quelques rares cellules du type II de Golgi
(fig. 371, M). Ce sont des cellules étoilées, volumineuses, découvertes par
Golgi, et dont le cylindre-axe se termine par une riche arborisation vari-
queuse et libre dans l'épaisseur même de la couche moléculaire.
Le dense feutrage, formé par les différents éléments du bulbe olfactif, est
encore augmenté par les prolongements des cellules araignées de la névro-
glie et par les prolongements radiaires des cellules épendymaires, qui pénè-
trent profondément dans le bulbe olfactif.
Les fibres de la racine olfactive externe naissent en éventail du bulbe
olfactif et se continuent avec les faisceaux de la couche des grains, elles
sont toujours superficielles, représentent les véritables fibres tangentielles
du pédoncule olfactif, du trigone olfactif et de la substance perforée ante-
rieure, et se terminent toutes, ainsi que Cajal et Callcja l'ont montré, dans
la couche moléculaire de l'écorce de la circonvolution de l'hippocampe,
sans jamais atteindre la couche des cellules pyramidales. Aucune fibre de
la racine olfactive externe ne descend, en effet, dans les couches profondes
(fib. 371).
Le bulbe olfactif émet, outre les fibres de la racine externe, un autre
faisceau profondément situé, formé de libres plus grêles et dont les cel-
FiG. 31 Schéma de la marche des courants nerveux dans l'appareil olfactif des
mammifères. (D'après Ramon y Cajal.)
A, muqueuse olfactive. - B, glomérule olfactif du bulbe. - C, cellule initiale. - D, tractus
ou pédicule olfactif. E, grains.- G, région de la racine blanche externe du nerf olfactif.-
F, cellules pyramidales du tractus. - M, cellule à cylindre-axe court. - J, collatérales îles
cylindres-axes des cellules mitrales au niveau du bulbe olfactif. - 11, collatérales de ces
mêmes cylindres-axes dans le tractus. - I, fibre centrifuge. - L, fibre centrale terminale. -
La pointe des flèchesindique le sens des courants.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 737
Iules d'origine sont encore inconnues. Ces fibres occupent la partie pro-
fonde du pédoncule et du tubercule olfactif, reçoivent les fibres des cel-
lules pyramidales de la région, et traversent la partie inférieure du corps
strié pour former les radiations olfactives profondes d'Edinger. Les unes
entrent dans la commissure antérieure, d'autres se rendent dans le tuber-
cule mamillaire et dans la calotte du pédoncule cérébral.
De ce qui vient d'être dit, il résulte donc, ainsi que le fait remarquer
Cajal, que la transmission de l'influx nerveux n'est' pas individualisée,
c'est-à-dire ne- va pas d'une fibre olfactive afférente à une cellule mitrale,
mais d'un groupe de fibres olfactives à une seule cellule mitrale.
La voie olfactive représente une chaîne d'au moins trois neurones. La
cellule d'origine du neurone périphérique siège dans la muqueuse de
Schneider, elle recueille l'impression olfactive par sa dendrite périphérique
et la transmet au glomérule olfactif par l'intermédiaire du nerf olfactif.
Dans le glomérule, l'impression est recueillie par la dendrite empanachée
des cellules mitrales (neurone de deuxième ordre), pour être portée et
déposée par les fibres de la « racine » olfactive externe, dans la couche
moléculaire de la circonvolution du crochet et de l'hippocampe. Les
4. panaches des cellules pyramidales de la région (3° neurone) les trans-
mettent à leur tour à d'autres régions corticales ou infra-corticales.
Mais les cellules mitrales peuvent encore être incitées indirectement
par des fibres centripètes, dont les cellules d'origine sont inconnues. Ces
fibres excitent les grains du bulbe olfactif dont les dendrites périphé-
riques actionnent à leur tour, dans la couche moléculaire du lobe olfactif,
les dendrites basilaires des cellules mitrales (fig. 371).
Tubercule olfactif. La région du tubercule olfactif représente, ainsi
que Calleja vient de le montrer récemment, une écorce cérébrale avortée
caractérisée par le groupement en îlots de ses cellules pyramidales plus
ou moins modifiées. Ces îlots de cellules pyramidales donnent il cette écorce
une physionomie caractéristique. Calleja décrit au tubercule olfactif trois
couches, ce sont : 1° La couche moléculaire ; 2° la couche des cellules pyra-
midales petites et moyennes; 3° la couche plexiforme ou des cellules poly-
mOJ7J/Jes.
1" La couche moléculaire, tout à fait analogue à celle de l'écorce céré-
brale typique, est surtout constituée par l'entre-croisement des panaches
protoplasmiques des cellules pyramidales de la région, avec un nombre con-
sidérable de fibres nerveuses de fin ou de gros calibre. Les fibres de fin
calibre appartiennent aux ramifications terminales des cellules à cylindre-
axe ascendant de la couche des cellules polymorphes, décrites par Martinotti
et par Schalfer. Les fibres de gros calibre appartiennent vraisemblable-
ment aux cellules pluripolaires du type de Cajal.
2° La couche des cellules pyramidales petites et moyennes comprend
des cellules fort irrégulières, tantôt triangulaires, tantôt fusiformes, qui se
groupent par places pour constituer les îlots olfactifs. Ces îlots présentent
47
Radiations olfacti-
ves profondes d'K-
ùinger.
Neurones olfactifs
et voies que suit l'im-
pression olfactive.
Tubercule ou tri-
gone olfactif.
Couches du tuber-
cule olfactif.
Couche molfku-
laire (Ire couche).
Couche des ccilu-
les pyramidales (-"
couche).
738 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Couche plexiforme
mu des ccllules poly- : norplies (3= couche).
Couche de sub-
stance blanche (4'
' : ouche).
Septum lucidum.
Il est l'homologue
;cl'6corcc clrihralc.
un aspect fort variable : les uns sont semi-lunaires et très rapprochés de la
surface cérébrale, les autres affectent une forme ovoïde ou arrondie et
occupent les couches profondes. Ils contiennent des cellules petites et
grandes. Les petites cellules se trouvent de préférence dans les îlots super-
ficiels, elles sont de forme étoilée, plus petites que les petites cellules pyra-
midales et envoient leurs dendrites ramifiées dans la zone moléculaire, très
réduite en général au niveau des îlots. Leur fin cylindre-axe traverse la
couche des cellules polymorphes et se continue avec une fibre de la
substance blanche. Les grandes cellules sont fusiformes, triangulaires ou
franchement pyramidales; elles occupent les îlots profonds, sont pourvues
de dendrites ascendantes et basilaires fortement épineuses, qui s'arbori-
sent dans la couche moléculaire. Le cylindre-axe est épais, il traverse
obliquement la couche des cellules polymorphes et se continue avec une
fibre à myéline de la substance blanche.
Les cellules des îlots olfactifs sont enlacées d'une très fine arborisation
nerveuse et variqueuse. Cette arborisation appartient à des fibres termi-
nales, qui proviennent probablement du bulbe olfactif (Calleja).
3° La couche plexiforme ou des cellules polymorphes, riche en fibres
à myéline disposées en faisceaux à direction verticale, horizontale ou
oblique, renferme un grand nombre de cellules volumineuses et irrégulières
de forme, qui se comportent comme les cellules pyramidales; leurs den-
drites s'arborisent dans la couche moléculaire, leur cylindre-axe se con-
tinue avec une fibre de la substance blanche. A côté de ces fibres, on trouve
des cellules fusiformes ri cylindre-axe ascendant, analogues à celles décrites
par Martinotti et Cajal dans l'écorce typique et des cellules du type II de 1
Golgi.
4° La substance blanche, simple condensation des faisceaux de la
couche précédente, se continue profondément avec les faisceaux plexi-
formes du corps strié. Ses fibres, qui sont la continuation des cylindres-
axes des cellules polymorphes et des cellules des îlots olfactifs, affectent
une direction surtout horizontale; elles se joignent aux nombreux fais-
ceaux qui traversent la partie inférieure du corps strié, au niveau de
l'espace perforé antérieur.
A l'écorce du rhinencéphalon se rattachent encore le septum lucidum et
le noyau amydalien. La structure de ce dernier noyau est très analogue à
celle de l'avant-mur et du putamen auxquels il est intimement uni, et sera
faite à propos de la structure du corps strié (1. II). Nous terminerons donc
la structure de l'écorce du rhinencéphalon par celle du septum lucidum qui
représente une véritable écorce cérébrale profondément modifiée.
Le septum lucidum, qui appartient cmbryogéniqucment à la paroi
interne de la vésicule de l'hémisphère, et qui est par conséquent l'homo-
logue de l'écorce cérébrale, est constitué de la manière suivante : la face du
septum lucidum qui regarde le ventricule delà cloison correspondu bipartie
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 739
superficielle de cette écorce rudimentaire. Elle est revêtue, non pas d'une
couche épithéliale analogue à l'épendyme ventriculaire, mais d'une véri-
table couche de fibres tangentielles, couche mince, qui correspond au réseau
d'Exner de la couche moléculaire. Au-dessous de la couche de fibres tan-
gentielles, on rencontre une couche mince de cellules nerveuses, de forme
pyramidale et dont le prolongement principal est dirigé du côté du plan
médian inter-hémisphérique. Le mode de terminaison du cylindre-axe de ces
cellules n'estpas encore élucidé. Cette couche grise est plus épaisse au niveau
de la partie inférieure du septum lucidum qu'au niveau de sa base. Quant
à la face du septum bordant le ventricule latéral, elle est constituée par une
couche de fibres à myéline, recouverte de l'épendyme ventriculaire ordinaire.
Ces libres a myéline appartiennent au faisceau olfactif de la corne d'Am-
mon de Zucl : erl : andl. Elles arrivent au septum lucidum avec le fornix 101l-
de Forel, s'épanouissent en divergeant sur la face ventriculaire du
septum, se rassemblent au niveau de son angle antéro-inférieur, et forment
à la base du cerveau le pédoncule du septum lucidum. Elles traversent
en diagonale la substance perforée antérieure, se terminent, soit dans la
couche grise de cette substance, soit dans l'extrémité antérieure de la cir-
convolution de l'hippocampe, et représentent par conséquent un long fais-
ceau d'association du rhinencéphalon.
Cette disposition du septum lucidum se retrouve, ainsi que Honegger
l'a montré, chez le veau, le mouton, le cheval.
Sur d'autres animaux tels que la souris, le lapin, le cochon, le chat, le
chien, etc., il n'existe pas de ventricule de la cloison, et l'écorce du septum
$lucidum présente il peu près la même épaisseur que l'écorce des autres
régions de l'hémisphère. Elle contient un très grand nombre de cellules
nerveuses, analogues à celles de l'écorce, dont elles ne se distinguent que
par l'absence de stratification.
AZOULAY (L.). La corne d'Ammon chez l'homme (Société anatomique et Société de Bio-
logie, 1894). - Du même, L'origine et l'aspect des cellules de la névroglie dans les centres
nerveux de l'enfant. Soc. de Biologie, 1894. Baillarger. Recherches sur la structure de la
couche corticale des circonvolutions du cerveau. Paris, 1840. - Bewann-Lewis. Researches
on the comparative structure o f the Cortex cerebri (Philos. Trans., 1880). - BE\YA1\;\-LEW !
et CLARKE. The cortical 1(inîiii(ilioiz of the mot or area of the brain, Proceedings of tlie Royal
Soc. Vol. XXVII. - Becuterew (V.). Zur Frage ¡¡úer die aiissel'en Associationsfasern der
Hirnrizzde. Neurol. Centralb., 1891. BETZ. Auatomischer Nachiveis zweier Gcltirncentra.
Medic. Central]] ? 1874. BLUME-.\.1U. Zur Entwickelugsgeschichlc und feineren Anatomie des
Ilirnbttllcens. Arch. für mikroskop. Anatomie Bd XXXII, 1890. Roll. Die Histologie
und Histogenèse der nel'v6sen Centralorgane. Archiv. sur Psychiatrie, 1874. - BROCA.
Recherches sur les centres olfactifs. Revue d'anthropologie, 1879. CAJAL (S. Ramon y).
Te : ¡;(lIra de las ci·convnheci.ones cérébrales de los ? n( ! ))H'/e)'0 ! i inferiores, 10 décembre 1890.
Du même. Sobre la existencia de cellulas nerviosas espcciales en la primera capa de la cor-
tcza cérébral. Gaz. med. Catalana, 1890. - Du même. Sobre la existencia de colccterale., y
bifurcaciones en la substancia bianca de la corteza gris del ceoebro. Pequenas communica-
tiones anatomicas. Diciemhrc, 1890. - Du même. Origetz y lerminacion de las vibras ner-
viosas olfatorias. Gazetta sanitaria de Barcelona. Diciembrc, 1890. -Du même. Sobre la
Ses libres tangen-
tiellcs.
Ses lier-
vouscs.
Sa substance Man-
che.
Faisceau olfactif de
la corne d'Ammon.
Septum lucidum
des mammifères.
740 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
existencia di bifurcaciones y colaterales en los nervios sensilivos cmneales y subslancia blanca
del cerebro. Gaceta sanitaria de Barcelona. Abril, 1891. Du même. Sobre la existencia de
bifu1'cacionesy colaterales en la primera capa de las circonvoluciones cérébrales. Gaceta medica ~
catalana. Noviembre, 1891. Du même. Sur la structure de l'écorce cérébrale de quelques
mammifères, avec pl. La Cellule, 1891, p. 425. - Du même. Nuovo concepto de la histologia
de los centros azerviosos. Revista de Ciencias Médicas de Barcelona. T. XVIII, 1892. - Du
même. Estruttura del Asla di Ammon y Fascia dentata. Estruttura de la Corteza occipital ! K/'6t' ! Ot' de los pequenos mammiferos. Trabajos leidos ante la Sociedad espanola di Historia
natural, con 22 grabados. Madrid, 1893. - Du même. Beilrage zur feine1'en Anatomie des
Grosshirns. - I. Ueber feinere Struktur des Anznzoazshoa·azs. - II. Ueber den Eau de ! ' Rinde
des unteren Hinte1'hauptslappens de)' kleinen Süuget)ziea·e. Zeitschr. sur wissenchaft. Zoologie.
Bd LVI, Ileft 4, 1893. - Du même. Les nouvelles idées sur la structure du système nerveux
chez l'homme et chez les vertébrés. Traduit de l'espagnol par Azoulay. Paris, 1894. -
CALLEJA. La région olfatoria del ce1'ebro. Thèse de Madrid, 1849. -DuvAL (Mathias). La
corne d'Ammon. Arch. de Neurologie, 1881 et 1882. t. II et III. - ÉDINGER. Zwolf Yorle-
sung en M6e)' den Bau der 77eii)seîz Ceiti,alo2,gane, etc., 3° Auflage, Leipzig, 1893. - Emmin-
GHAUS. Zur Pathologie der postfebrilen Dementia nebsl Benterkzcazgeaz über die Ne1'venfasem
der Grosshirnrinde. Arch. f. Psych. u. Nervenkr. Bd XVII. 1880. Ea : vES. Zur Kentniss ! Jom feineren Bau der Grosshirnrinde. Sitzungsber der Kais. Academ. der Wissench. in
Wien, 1881. FLEcrISIG. Ueber eine neue Farbungsmethode des centmlen Neîwizsysteîîis.
Arch. f. Anat. und Phys. (Physiol. Abtheilung, 5 u. G), 1889. - FOREL. Einige HimCt1w-,
tomische Betrochtungen und Ergebnisse. Arch. sur Psych. u. Nervenkr. Bd XVIII, 1887. -
6rriUCIITE.\ (Van). Le système nerveux de l'homme. Lierre, 1893. Gehuchten (Van) et
MARTIX. Le bulbe olfactif de quelques mammifères. La Cellule. T. VII, 1891. GERLACH.
Ueber die Structur der gramen Substanz de menschlichen Grosshirns. Med. Centralisait. 1872.
- Giacomini. Fascia dentata del grande hippocampe del M ? H6[)M. Giornale della R. Acad.
de méd. di Torino, et Arch. ital. de Biologie, 1883. - GoLGr. Sulla fina anatomia dei
bulbi olfatorii. Reggio Emilia, 1873. Du même. Sulla fina anatomia degli organdi centrai
del sistema nervoso. Milano 1886. - Greppin. Ein Fall von progressive ! ' Paralyse. Arch.
sur Psych. und Nervenkr. Bd XVIII, 1887. Henle. Handbuch der Nervenlehre des
Menschen. 1879. - Huguenin. Anatomie des centres nerveux. Traduction française de
Keller, annotations par M. Duval. Paris, 1879. Kans. Die Anwendung der TVolters'chen
Méthode auf die feinen Fasern der Himrinde. Neurol. Centralb. 1891, p. 450. - Du même.
Beitrâge zur Kentniss des Reichtums der Grosshirnrinde des Menschen zur marlclaccltigen
Fasern. Arch. f. Psych. u. Nervenk. 3 Heft, 1893. - Du même. Ueber die rnarkhaltigen 'Ner-
veazfaseraz in der Grosshirnrinde des Menschen. Neurol. Centrait). 1894, n° 11. IiGLLihen.
jU : 7f)'os ? op : c/<e Anatomie, 1852. Du même, Ueber den feineren Bau des Bulbus olfactorills.
Aus den Silzungsb. der Wurzb. Phys. med. Gesell. 1891, 19 décembre. - Krause. All-
aemeine und mikroskopische Anatomie. Hannover, 1876. KUPFER. De cornu Ammonis
textura, 1859. - l\IAGINI, Neuroglia e cellule nervose cerebrali dei 1'eti. Atti del XII Con-
gresso medico. Pavia, 1888. MARTfNOTTf. Sulla strultura del azastro di Vicq d'Azyr, 1887.
Du même. Contributo allô studio della corteccia cérébrale ed alt' origine dei nervi. Ann. di
freniatria e scienze affini del Il. Manicomio, dei Torino, 1889 et Internat. Monatsch. f.
Anat. u. Physiol. Bd. VIII, 1890. - linron (Ilerb.). The histology of the island of Reil.
Monthl. mikroscop. Journal, 1877. Meynert. Bau der Grosshirnrinde und seine iirllichen
Verschiedenheiten. Vierteljahrschr. f. Psychiatrie von Leidesdorf und Meynert, 1807 et
1868. - Du même. Stricker's Handbuch, 1871. MONAKOW (V.). Rôle des diverses couches de
cellules ganglionnaires dans le gyrus sigmoïde du chat. Arch. des Sciences phys. et natur.
de Genève, t. XX, 1888. - MONDINO. Rieel'che macro et mic2oscol)iche sui ceîîti,i71c2vosi..Toi-iiio,
1886. Obersteiner. Anleitung beim Studium des Baues nervôsen Centralorgaaze, etc.
2 Auflage. Vienne, 1892. OS' : 111ZO11. Ueber den feineren Bau des Yorderhims der Amphi-
bien. Arch. f. mikrosk. Anat. Bd XXXIV, 1889. PARROT. Sur le développement du cer-
veau chez les enfants du premier âge. Arch. de Phys. norm. et patlrol., 1879, avec 1 pl. -
HAMOX (P). Estruclum de los'bulbos olfalorios de las aves. Gac. san. de Barcelona, 1890.
STRUCTURE DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE. 741
- Du même. El encefalo de los reptiles. ni. Bulbo olfatorio. Septiembre de 1891. Ranvier.
Traité technique d'Histologie. - REMAK. Anatomische Beobachtungen über das Gehlrn, das
Rùckenmark und die Nervenivurzeln. Muller's Archiv. far Anat. und Phys., 1841. RETZIUS.
Die Cajâls'che-Zèllen der Grosshirnrinde beim Menschen und beim SMg'etMe ? 'e. Biologische
Untersuchungen Neue Folge. Bd V. DuMÊME. JKe Endigungsweise des Riechlle1'Ven. Même
recueil. Bd III. - Du même. Zur Kentniss der Ependymzellen der Centralorgane. Verhand.
d. biolog. Vereins, 1891. -' Du même. Studieit ïcber Ependym und Neuroglia. Biologische
Untersuchungen, 1893. .SALA- (Luigi). Zur Anatomie des gi,ossen Seepferdefusses. Zeit-
schr. f. wissench. Zool. 1891, Leipzig. Sala. PONS. La. corteza cérébral de los aves.
Madrid, 1893. Schabeer. Beitrag zur Histologie der Ammonshornformation. Arch. fin'
microscop. Anat. Bd 39, Heft 3, 1892. SchwaCbe. Lehrbuch der Neurologie in Hoffmann's
Lehrbuch der Anatomie des Menschen), 1881. - SEBPILI. Sulla structura istologica della cor-
teccia del cervelle. Rivista filosofica, 1881. - STRICKER und UNGER. Untersuchungen tuber
den Bau der. Grasshi ? 'nl'inde.- Wien Sitzungsber, 1878. Thomas (A.). Contribution à l'étude
de l'évolution des cellules cérébrales par la méthode de Golgi (Société de Biologie, 1894).
- TODT und KAHLER. Lehrbuch der -Gewebelehre, 1888. - TUCZEK. Ueber die Anordnung
der markhaltigen Nervenfasem in der Grosshirnrinde. Neurol. Centralbl. 1882. -- Du même.
Beitrâge zur pathologischen Anatomie und Pathologie der Dementia parnlytica. Berlin,' 1882.
- VICQ D'AzYR. Recherches sur la structure- du cerveau, 1781-83. Du même. Traité d'Ana-
tomie et de physiologie avec planches coloriées, Paris, 1786. - ViGNaL. Sur le développement
des éléments de la moelle des mammifères, avec planches. Arch. de Phys. norm. et pathol.,
1885. - Du même. Recherches sur le développement de la substance corticale du cerveau et du
cervelet, même recueil, 1888. Du même. Développement des éléments'du système nerveux
cérébro-spinal chez l'homme et chez les mammifères. Paris, 1889. - VULPIUS. Ueber die
Entivickelung und Ausbreitung der Tangentialfasern in der menschlichen Grosshirnrinde
wâhrend verschiedener Altersperioden. Archiv. f. Psych. u. Nervenk. 1892. - V00LTER5. Drei
neue Methoden zur Mark und Axencylinderfarbung mittelst Hamatooeyl'in. Zeitschr. f.
wis,sénch.Microskop.Bd VII. ZACRER. Ueber das Ve7,halten der markhaltigen Nervenfasem
in der Hil'n1'inde bei der progressiven Paralyse und bei nnderen Geisteskranken. Archiv. f.
Psych. u. Nervenk. 4887. - .
CHAPITRE V
0
SUBSTANCE BLANCHE DES HÉMISPHÈRES CÉRÉBRAUX
Les ^fibres de la
substance blanche
comprennent des fi-
bres d'association,
des fibres commissl1-
l'ales. des fibres de
projection et des fi-
bres centripètes ou
terminales.
Les fibres d'asso-
ciation naissent sur-
tout des parois latl ?
rales des circonvolu-
tions.
FIBRES D'ASSOCIATION ET FIBRES COMMISSURALES
La substance blanche des hémisphères, qui atteint sa plus grande
étendue au niveau du centre ovale de Vieussens, est essentiellement formée
de faisceaux de fibres nerveuses à myéline, à trajet plus ou moins sinueux,
non revêtues d'une gaine de Scinvann (Ranvier), et s'entre-croisant fré-
quemment les unes avec les autres.
La substance blanche sous-jacente à n'importe quelle partie de l'écorce,
soit du manteau cérébral, soit du rhinencéphalon, comprend quatre espèces
de fibres à savoir : 1° Des fibres et association qui relient deux régions plus
ou moins éloignées de l'écorce cérébrale; 2° des fibres commissurales qui
unissent les deux hémisphères entre eux; 3° des fibres de projection qui
relient l'écorce cérébrale aux ganglions centraux, à la région sous-optique,
à la protubérance, au bulbe, à la moelle épinière; 4" des fibres centripètes
ou terminales, qui comprennent : a, des fibres nées d'une région quelconque
de l'écorce cérébrale et qui se terminent en s'arborisant dans une autre
région fibres d'association, fibres commissurales , collatérales des fibres de
projection - b, des libres provenant d'autres régions que celles de l'écorce,
par exemple des corps opto-striés, du cervelet, de la région de la ca-
lotte, etc., etc., fibres sensitives et sensorielles, fibres cérébelleuses, etc., et qui
se terminent également par des arborisations libres dans la substance grise
de l'écorce cérébrale.
Les fibres d'association naissent de préférence des parois latérales des
circonvolutions, présentent un trajet curviligne, en général court, et se
terminent sur la paroi latérale de la circonvolution voisine, en tapissant le
fond des sillons et des scissures. Ce sont des libres tantôt courtes, tantôt
longues, qui relient entre elles soit deux circonvolutions voisines, soit deux
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 743
circonvolutions ou territoires plus ou moins éloignés d'un même hémi-
sphère.
Les fibres de projection et les fibres commissurales , par contre, naissent
de préférence du sommet ou de la crête de la circonvolution, sous forme de
pinceaux serrés; elles atteignent, sans déviation dans leur trajet, la base
de la circonvolution et la masse blanche sous-jacente. Le fond des sillons
n'est toutefois pas dépourvu, comme le croyait Meynert, de fibres commis-
surales et de fibres de projection.
Si on enlève avec des pinces et par dissection une certaine étendue de
l'écorce grise d'un cerveau convenablement durci, soit dans l'alcool, soit
dans le bichromate, la disposition respective des fibres d'association, de pro-
jection et commissurales, devient nettement apparente : La crête des cir-
convolutions présente un aspect rugueux, comparé aux crins d'une brosse,
aspect qui n'est modifié par aucune coupe tangente au grand axe de la cir-
convolution, ni par aucune dissociation; les fibres commissurales et de
projection se terminent en effet, dans le sommet de la circonvolution, per-
pendiculairement à la direction de son grand axe.
Le fond des sillons est au contraire lisse, formé de lamelles super-
posées, parallèles, faciles à dissocier, qui se recourbent en U, et se ter-
minent sur les parois latérales des deux circonvolutions voisines. Ces
lamelles sont constituées par les fibres arquées d'Arnold, les fibres propres
de Meynert, les fibres en U, ou fibres courtes d'association. Les plus courtes
de ces fibres sont en même temps les plus superficielles, elles tapissent
immédiatement le fond des sillons. Au sur et à mesure de leur ablation,
les vallées deviennent plus larges, les libres plus longues, celles-ci passent
quelquefois sur la base de la circonvolution la plus voisine, pour relier
deux circonvolutions éloignées, voire même deux territoires fort distants,
et constituer dans ce dernier cas les longues fibres d'association. On trouve
tous les intermédiaires entre les courtes fibres en U, reliant deux circonvo-
lutions voisines, et les fibres longues qui relient, par exemple, le lobe frontal
au lobe occipital, ou le lobe frontal avec l'extrémité antérieure du lobe
temporal, en décrivant une courbe autour du seuil de l'hémisphère; mais
en règle générale, les fibres courtes sont toujours les plus superficielles, les
plus voisines de l'écorce grise et les fibres longues les plus profondes.
Les longs faisceaux d'association eux-mêmes ne présentent qu'un petit
nombre de fibres ayant toute la longueur du faisceau ; ils se composent en
effet de fibres plus ou moins longues, sensiblement parallèles entre elles,
et n'appartenant au long faisceau d'association que dans une partie de
leur trajet.
Si la préparation des courtes fibres d'association est très facile, et se
voit très manifestement sur la surface de brisure d'un cerveau convena-
blement durci dans le bichromate ou dans l'alcool par exemple, il n'en est
pas de même des longues fibres d'association, situées dans la masse blanche
commune des hémisphères, où elles sont souvent très profondément entre-
croisées et dissociées par les libres qui naissent du sommet des circonvo-
Les libres de pro-
jection et los fibres
commissurales nais-
sent surtout du som-
met et de la crète de
la circonvolution.
Ktude de ces fais-
ceaux à raide de la
dissection.
Aspect des crêtes
des circonvolutions.
Aspect du fond des
sillons.
Fibres courtes et
longues d'associa-
tion.
744 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Entre-croisements
des fibres d'associa-
tion, commissurales
.et de projection.
Origine et termi-
naison des libres de
la substance blanche
Fibres d'associa
tion.
Leur origine.
lutions, et qui appartiennent d'une part au corps calleux, d'autre part au
système de projection, ou système de la couronne rayonnante. - -
Que l'on suppose par la pensée la substance grise étalée à la surface du
cerveau, le système d'association présentera des fibres parallèles à cette sur-
face, le système de la couronne rayonnante et du corps calleux présentera
par contre des fibres perpendiculaires..L'entre-croisement des trois sys-
tèmes de fibres est très intime, leur dissociation est souvent extrêmement
difficile, et il est aisé de prévoir que l'on peut obtenir, suivant le plus ou
moins d'habileté de l'anatomistc, certains aspects absolument artificiels.
Aussi, pour la détermination du trajet des fibres d'association, en particulier
des longs faisceaux d'association, est-il absolument nécessaire d'avoir
recours aux coupes microscopiques sériées pratiquées en différents sens.
On constate alors facilement que la substance blanche des hémisphères,
malgré les entre-croisements multiples de ses fibres, ne forme pas un feu-
trage inextricable, sauf toutefois à la base des circonvolutions. S'il est vrai
qu'il n'existe dans la substance blanche, pour ainsi dire, pas de faisceaux
qui ne soient dissociés ou entre-croisés par d'autres fibres, il n'existe jMl^
par contre que bien peu de régions où l'on ne puisse constater nette- ! j ! ) ! j
ment, par la direction des fibres, la prédominance de tel ou tel faisceau de
fibres.
En règle générale on peut dire : que les radiations du corps calleux et
les fibres de la couronne rayonnante naissent de préférence du sommet ou
de la crête des circonvolutions et le système d'association des parois laté-
rales de ces dernières ;
Que chaque fibre suit en général le trajet le plus direct pour se rendre
à son lieu de destination ;
Que les fibres du 'système d'association occupent les couches les plus
périphériques dé la substance blanche; qu'elles sont d'autant plus courtes
.qu'elles sont plus superficielles, plus voisines de l'écorce, et qu'elles s'en-
tre-croisent',toutes, avec les fibres calleuses ou les fibres de projection;
Que les fibres calleuses et de projection se présentent dans une certaine
partie de leur trajet à l'état de faisceaux compactes, isolés pour ainsi dire, ? s
et non entre-croisés par d'autres fibres.
Que les fibres calleuses et de projection, alTectent toutes la forme de
rayons (grand soleil de Reil), qui convergent le long du bord externe du
noyau caudé et de l'angle externe du ventricule latéral.
Origine et terminaison des fibres de la substance blanche. Chez
l'homme et chez les grands mammifères, l'origine ou la terminaison dans
l'écorce de tel ou tel système de fibres de la substance blanche est impos-
sible à établir par l'histologie seule, car toutes ces libres apparaissent con-
fondues en un mélange inextricable. Chez les petits mammifères, on peut
arriver à résoudre la difficulté à l'aide de la méthode de Golgi, ainsi que
l'a montré Cajal.
1° Pour Cajal, les fibres d'association tirent probablement leur origine
des cellules pyramidales petites et moyennes et des cellules polymorphes. Le
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSE» AUX. 745
cylindre-axe de ces cellules donne naissance à une fibre d'association, le
plus souvent en se recourbant à angle droit, mais on rencontre aussi des
divisions en T ou en Y et, dans ce dernier cas, la branche de bifurcation
interne des longues fibres d'association s'insinue en général, d'après Cajal,
entre les fibres calleuses. Les fibres (l'association, grâce à la variété de leur
direction et au mode de terminaison de leurs branches de bifurcation, peu-
vent donc mettre en relation une cellule d'un point déterminé de l'écorce,
avec plusieurs cellules siégeant dans des points plus ou moins éloignés du
même hémisphère ou de l'hémisphère du côté opposé. La plupart des fibres
d'association émettent en outre des collatérales sur leur trajet, et entrentainsi
davantage encore en contact avec les différentes couches de l'écorce céré-
brale (Cajal).
2° Les fibres commissurales proviennent de toute la surface de l'écorce
d'un hémisphère, et se terminent dans celle de l'hémisphère opposé. Elles
comprennent le corps calleux, la commissure antérieure et les fibres trans-
versales du trigone cérébral (fornix transversus de Forel, faisceau commis-
sural de la corne d'Ammon). Le fornix transversus et la commissure anté-
rieure représentent le système commissural du rhinencéphalon, et le corps
calleux celui du manteau cérébral.
L'origine des fibres calleuses est complexe. Quelques fibres représentent
d'après Cajal le cylindre-axe des cellules pyramidales petites et moyennes;
d'autres proviennent des cellules polymorphes. Mais un grand nombre ne
sont que les collatérales ou les branches de bifurcation des fibres longues
d'association ou des fibres de projection. Quelle que soit leur origine, les
libres calleuses possèdent un cylindre-axe fin, variqueux (Cajal), entouré
d'une épaisse gaine de mvéline qui se colore intensivement par l'héma-
toxyline. Sur les coupes traitées par la méthode de ? I les
fibres calleuses apparaissent foncées; le picro-carm#n ¡; ? P.hOE en "fetrïe
foncé.
Dans leur trajet d'un hémisphère à l'autre, les Jîbl;0t £ YrH £ 0ém"
tent, ainsi que Cajal la montré, de fines collatérales, qui setDrnrtlre11t par
des arborisations dans l'écorce cérébrale. Chaque fibre calleuse est donc en
réalité composée de plusieurs fibres : l'une est horizontale, et se porte dans
l'hémisphère opposé, les autres sont verticales, se détachent de la pre-
mière et se terminent dans la substance grise de l'hémisphère du même
coté.
D'après les nouvelles conceptions que nous devons à Cajal, les fibres
calleuses représentent donc, non pas un système commissural dans le sens de
Meynert,, mais un véritable système d'association inter-hémisphérique, met-
tant en connexion des régions symétriques et asymétriques de l'écorce des
deux hémisphères cérébraux.
3 Les fibres de projection naissent de tous les points de la corticalité
et convergent vers les régions centrales de l'hémisphère, trajet que met en
évidence l'étude des dégénérescences secondaires. Pour v. Monakow, ces
fibres viennent exclusivement des grandes cellules pyramidales. Pour
Les fibres d'asso-
ciation mettent en
relation des cellules
do l'écorce plus ou
moins éloignées les
unes des autres.
Fibres commissu-
rales.
Origine des libres
calleuses.
Collatérales des
fibres calleuses.
Fibres de projec-
tion. .. i z
Leur origine. * j
740 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Trajet des fibres
de projection.
Fibres centripètes
ou terminales.
Leur origine.
Les librcs centri-
pètes se terminent
par des arborisations
libres dans l'écorce
cérébrale.
Cajal elles viennent en outre des cellules pyramidales petites et moyennes
et même de quelques cellules polymorphes.
Les libres de projection sont de gros et de fin calibre; elles émettent
dans leur trajet intracortical un grand nombre de collatérales qui se divi-
sent et se subdivisent, puis se terminent dans l'épaisseur même de la sub-
stance grise par un renflement variqueux et libre (Cajal). Ces fibres de pro-
jection traversent toute l'épaisseur de la masse blanche des hémisphères;
arrivées au niveau du corps calleux, un grand nombre de fibres de projec-
tion (mais pas toutes) envoient à ce corps, soit une mince collatérale, soit,
une mince branche de bifurcation; puis elles traversent le corps strié, et
entrent dans la constitution de la capsule interne. Quelques fibres abandon-
nent au corps strié de fines collatérales, qui se terminent par une riche
arborisation variqueuse et libre entre les cellules propres de ce ganglion
(Cajal).
4° Fibres centripètes ou terminales. - Tous les auteurs qui ont étudié
la structure de l'écorce admettent qu'elle contient les ramifications de
fibres nerveuses, provenant des différentes régions du système nerveux
central. D'après Golgi, les ramifications de ces fibres seraient d'ordre pro-
bablement sensitif et contribueraient à former le réseau diffus de la
substance grise, dont cet auteur admet l'existence. Pour v. Monakow, ces
libres se terminent en pinceau. Golgi, qui a vu et figuré dans le cervelet ces Ë
libres terminales, ne les décrit pas à part dans l'écorce cérébrale. L'étude * ..
de ces fibres est en effet particulièrement difficile, et ne peut être entreprise
d'après Cajal, que sur l'animal nouveau-né. Cet auteur, qui les a spéciale-
ment étudiées chez les petits mammifères, les décrit comme étant les plus
grosses de celles qui sillonnent l'écorce.
Elles arrivent de la substance blanche, se coudent pour pénétrer dans
l'écorce, et après un trajet plus ou moins oblique, se divisent en deux ou
trois grosses branches (fig. 372 a et b), qui se dichotomisent plusieurs fois,
et se terminent par des arborisations libres et variqueuses (fig. 372, c),
situées en général au niveau des cellules pyramidales. Pendant leur trajet
ascendant, ces fibres émettent des collatérales assez volumineuses (fig. 372, d).
Elles concourent ainsi à former le vaste feutrage des fibres tangentielles qui
occupent la deuxième, la troisième et une partie de la quatrième couche.
Cajal a même pu suivre des arborisations jusque dans la couche molécu-
laire. Ces libres ne s'anastomosent jamais avec d'autres fibres de la sub-
stance grise; elles ne s'abouchent avec aucune cellule nerveuse, et leur
nombre est assez considérable pour constituer un facteur très important
de l'écorce cérébrale (Cajal).
Parmi ces fibres les unes, ainsi que nous l'avons indiqué, appartiennent
au système des fibres d'association, mais il en est d'autres qui sont beaucoup
plus épaisses que ces dernières. Elles sont revêtues, ainsi que leurs
branches principales, d'une épaisse couche de myéline, munies d'étran-
glements annulaires de Ranvier, possèdent de très longs segments inter-
annulaires et représentent vraisemblablement des fibres sensitives, senso-
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 747
rielles ou cérébelleuses (Cajal). Ces fibres se distinguent des cylindres-axes
des cellules pyramidales non seulement par l'épaisseur de leur couche de
myéline, mais surtout par leur trajet irrégulier, horizontal ou oblique, bien
différent de celui des cylindres-axes des cellules pyramidales, qui pré-
sentent comme on le sait une disposition rectiligne et un trajet radiaire
(fibres radiées). Cajal regarde comme appartenant à celte variété de libres
terminales, toutes les très grosses fibres à trajet oblique ou horizontal, qui
sillonnent la substance grise dans les couches moyennes et inférieures de
l'écorce cérébrale.
Nous n'étudierons ici que les systèmes des fibres d'association et des
fibres commissurales, renvoyant au chapitre suivant t. II) tout ce qui con-
cerne le système des fibres de projection.
Caractères qui les 1
distinguent dos fibres
do projection.
1 m. 372. - Coupe transversale de la région supra-ventriculaire du cerveau de la souris
âgée de 13 jours. On y a représenté les fibres grosses venant de la substance blanche
cl, s'arborisant dans la substance grise. Méthode de Golgi. (D'après Ramon y Cajal.
a, libres ascendantes bifurquées en b. - c, arborisations variqueuses finales. - d, colla-
térales très longues desdites libres. - e, grandes cellules pyramidales. J', cellules poly-
morphes. - A, substance blanche. B, couche moléculaire.
748 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Fibres courtes
d'association ou Il-
bi-es cil U.
Leur originc.
Leur trajet.
Leur direction.
Leurs rapports-
Fibres d'association
Ces fibres comprennent :
A. Les courtes fibres d'association;
B. Les longs faisceaux d'association;
C. Les fibres propres des lobes occipital et frontal.
A. Fibres courtes d'association (fibres en U de Meynert, fibres
arquées d'Al'11old, fibres propres des circonvolutions cérébrales). - Les courtes
fibres d'association relient deux circonvolutions ou deux lobes voisins
(f, fig. 347, p. 696 et p. 743); elles forment quelquefois, presque à elles
seules, la masse blanche de certaines circonvolutions, telles que les circon-
volutions courtes de l'insula, la partie orbitaire des circonvolutions frontales
qui bordent le sillon triradié (f3) (Schnoffhagen), et en général de tous ces
plis plus ou moins complexes, irréguliers et variables d'un individu à
l'autre, d'un hémisphère il l'autre, qui compliquent l'étude des circonvolu-
tions du manteau cérébral. Les fibres les plus courtes et les plus superfi-
cielles de ces plis tapissent le fond des sillons, les plus longues naissent
du sommet du pli anastomotique pour se rendre à une circonvolution plus
éloignée. Ces plis anastomotiques reçoivent néanmoins un nombre va-
riable, suivant les régions et suivant l'importance du pli, de fibres com-
missurales et de fibres de projection.
La direction des fibres en U varie avec la direction du sillon : les fibres
qui doublent la scissure calcarine (K) sont parallèles au plan vertico-trans-
versal de l'hémisphère, il en est de même de celles qui tapissent le fond des
sillons temporaux (C, t2, t3) de la scissure collatérale (ot) et en général de tous
les sillons à direction sagittale. Lorsque les sillons décrivent des courbes,
comme par exemple la scissure calloso-margirzale (cm), la direction des fibres
en U est parallèle au plan vertico-transversal au niveau de la partie hori-
zontale des sillons, et parallèle au plan horizontal au niveau de la partie
verticale des sillons. Les fibres en Uqui tapissent la scissure de Rolando (R)
et la scissure pariéto-occipitale (po) sont parallèles au plan horizontal de
l'hémisphère. En d'autres termes, la direction des fibres en U est toujours
perpendiculaire au grand axe du sillon qu'elles tapissent.
Ces fibres en U forment au niveau du fond des sillons une couche assez
épaisse; elles se colorent intensivement par l'hématoxyline et se conti-
nuent insensiblement du côté de l'écorce, avec les fibres d'association inlra-
corticales ou externes de Meynert (fAc, fig. 347), dont elles ne se distin-
guent que par leur situation sous-corticale. La face profonde de la couche
des fibres en U est en rapport avec la masse blanche propre de la région,
formée par l'enchevêtrement des fibres de projection, des fibres commissu-
rales et des fibres d'association de longueur moyenne (fig. 347, p. 090).
Les fibres en Une sont pas en général désignées sous un nom spécial;
si toutefois, pour la clarté de description d'un examen auatomo-pal.holo-
gique microscopique, on voulait les désigner plus spécialement, il nous
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7M
semble que le nom du sillon ou de la scissure qu'elles tapissent est tout
désigné. C'est ainsi que se trouve déjà consacré par Sachs et par Vialet le
nom de stratum calcarinum, c'est ainsi que l'on pourrait parler d'un stra-
tum rolandicum, d'un stratum calloso-2îil-gi)tali ? d'un stratum collateralis,
d'un stratum parieto-occipitalis, etc., etc.
Les fibres courtes d'association ont évidemment pour fonction de
mettre en rapport deux circonvolutions voisines, et il est probable que ces
fibres ne se recouvrent de myéline chez l'enfant et ne se distinguent de
la masse générale des fibres nerveuses, que lorsque l'éducation et l'exer-
cice ont incité deux territoires corticaux à fonctionner à l'unisson. C'est
par ces fibres d'association et par le système des fibres tangentielles, que
se généralise probablement l'attaque d'épilepsie jacksonienne ; c'est par
elles que l'excitation d'un point limité de l'écorce chez l'animal peut pro-
duire une excitation non seulement de tout le membre, mais généralisée
aux quatre membres et au tronc; ce sont elles en outre qui servent de
substratum anatomique aux associations multiples d'idées, de mouvements,
de sensations, etc.
B. Longs faisceaux d'association. - Les longs faisceaux d'as-
sociation sont ou nombre de cinq, ce sont : le cingulum, le faisceau arqué
ou longitudinal supérieur, le faisceau longitudinal inférieur, le faisceau
uncinatus et le faisceau nccipito-frozatal de Forel et Onufrowic : s.
Le cingulum constitue le faisceau d'association du rhinencéphalon;
il relie la première circonvolution limbique à la deuxième, et unit en outre
le lobe limbique aux lobes de la face interne, et peut-être de la face
externe (Beevor) de l'hémisphère.
Les quatre autres faisceaux appartiennent au manteau cérébral dont
ils relient les différents lobes. Le faisceau longitudinal supérieur ou faisceau
arqué relie le lobe frontal aux lobes pariétal et temporal, en passant au-
dessus de l'opercule sylvien; le faisceau uncinatus passe par le seuil de
l'insula et unit la pointe temporale à la pointe frontale ; le faisceau longi-
tudinal inférieur relie le lobe temporal au lobe occipital; le faisceau occipito-
frontal de Forci et Onufrowicz concourt à former le tapetum et assure les
connexions entre le lobe occipito-temporal et le lobe frontal.
Cingulum (Burdach) (Cing), faisceau longitudinal du gyrus 107'llicatus,(or-
nix peripltericus (Arnold) (Voy. fig. 373, 374 et Coupes vertico-transversales
macro et microscopiques, chap. II et III). - Le cingulum constitue le long
faisceau d'association du rhinencéphalon. C'est un faisceau arqué, à direction
sagittale, situé à la face interne de l'hémisphère et qui concourt à former,
en grande partie, la masse blanche des première et deuxième circonvolu-
tions limbiques (L, et L | in]). Arnold le considérait à tort, comme formant
avec le trigone cérébral un seul et même système, simple au niveau de la
circonvolution de l'hippocampe, dédoublé au niveau du corps calleux. Il
désignait le trigone cérébral sous le nom de fornix intérims, le cingulum
Fonctions des fi-
bres en U.
Longs faisceaux
d'association.
Cingulum.
Le cingulum repré-
sente le long fais-
ceau d'association
du rhinencéphalon.
750 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Forme et trajet du
cingulum.
sous le nom de fornix periphericus, et croyait que ces deux formations
étaient reliées par de nombreuses fibres qui traversaient le corps calleux.
Le cingulum est facile à mettre à nu lorsque, sur un cerveau durci dans
l'alcool ou dans le bichromate, on enlève par dissection l'écorce grise et les
fibres en U de la première circonvolution limbidue (L,). Il se présente sous la
forme d'un faisceau arqué, qui contourne le bec, le genou, le tronc et le
bourrelet du corps calleux, se rétrécit au niveau de l'isthme du lobe lim-
bique (L[i]) puis s'étale, se renfle au niveau de la circonvolution de l'hi p-
pocampe (L [I1J), en se portant en bas et en avant vers l'extrémité anté-
Fig. 373. - cingulum, faisceau longitudinal inférieur, faisceau basai interne et stratnn)
calcarinum. L'écorce du lobe limbique et celle du lobule fusiforme ont été enlevées
pour mettre ces faisceaux à nu. [D'après la dissection d'un cerveau durci dans
l'alcool. (Demi-schématique.)
BG, bandelette de Giacomini. Soi, bulbe olfactif. C, cunéus. Ce, tronc du corps calleux.
. Cc(g), genou du corps calleux. C·°(Spl), bourrelet du corps calleux (splénium). Cg,
circonvolution godronnée. - Cing(a), faisceau antérieur du cingulum. Cing(h), faisceau
horizontal ou supérieur du cingulum. - Cing(p), faisceau postérieur du cingulum. - cm, sillon
calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. - CR, couronne rayonnante du lobe tem-
poral. - fa(ci), fibres arciformes du sillon calloso-marginal. zizi, faisceau basai interne
de Burdach. - je, sillon fimbrio-godronné. Fli, faisceau longitudinal inférieur. f m, fais-
ceau uncinatus. - Fus, lobule fusiforme. - K, scissure calcarine. - Lfl, lobule lingual. -
mF,, face interne de la première circonvolution frontale. - mh', (G,), face interne du gyrus
rectus.-ot, sillon collatéral. - l'arc, lobule paracontral. - pare, sillon paracentral. o.
scissure pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. - Role, racine olfactive externe. - lioli, racine
olfactive interne.- Sl, septum lucidum. -slrK, stratum calcarinum. - tec, taenia tecta. - 7·zlz,
pilier postérieur du trigone. - Th, thalamus. U, circonvolution du crochet.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7;ii .1 ri
rieure de la circonvolution du crochet (U). Les dissections montrent que
le cingulum n'est pas formé de fibres ayant, toute la longueur du faisceau,
mais de fibres relativement courtes, qui se recourbent à leurs deux extré-
mités pour se porter dans les masses blanches des circonvolutions environ-
nantes, et qui dans une partie de leur trajet font seules partie du cingulum
de Burdach. Ce faisceau reçoit et émet en effet des fibres pour la première
' circonvolution frontale (mF,), pour le lobule paracentral (Parc), le précu-
néus (PrC), le cunéus (C), le lobule lingual (Lg), le lobule fusiforme (Fus)
et le pôle temporal. Cet apport et ce départ incessant de fibres expliquent
pourquoi la largeur du cingulum varie si peu le long de toute la face supé-
rieure du corps calleux; le cingulum ne se rétrécit en effet qu'au niveau de
l'isthme anté-calcarinien.
Sur une coupe vertico-transversale d'un hémisphère durci dans le
bichromate (fig. 238 à 261 et 280 à 288), le cingulum se présente sous l'as-
pect d'un faisceau foncé pyriforme, nettement délimité, qui occupe la moitié
inférieure de la première circonvolution limbique (LJ. Par sa base il re-
pose sur le corps calleux (Ce), au niveau du point où celui-ci pénètre dans
la masse blanche du centre ovale (CO) ; son sommet correspond à la crête
de la première circonvolution limbique (L,), sa face interne est concave
et embrasse le taenia tecta (tec) et l'écorce grise de la première circonvo-
lution limbique, dont elle est séparée par les courtes fibres d'association
de la région ; sa face externe ou convexe est en rapport avec les fibres du
centre ovale (CO), et dissociée par les fibres calleuses qui se rendent au bord
supérieur de l'hémisphère et aux circonvolutions de la face interne.
D'après Meynert, Schwalbe, Obersteiner, etc., les fibres les plus inféro-
internes du cingulum ne seraient pas recouvertes par l'écorce grise, mais
formeraient sur la face supérieure du corps calleux, les nerfs de Lancisi et
les toenia tecta et au niveau de la circonvolution de l'hippocampe (H [L2]),
la substance réticulée d'Arnold (Lms). Or, ces formations [nerfs de Lancisi,
tænia tecta, substance réticulée) sont absolument distinctes du cingulum ;
nous avons vu en effet plus haut qu'elles représentent les fibres tangen-
tielles de l'écorce de la région (p. 699 à 701).
En arrière du bourrelet du corps calleux (Cc[Spl] ) le cingulum est dis-
socié par quelques fibres du forceps major du corps calleux, qui se rendent
dans le cunéus (C) et le lobule lingual (Lg); au niveau de l'isthme anté-cal-
carinien (L [i] ) la partie rétrécie du cingulum est en rapport avec les fibres
les plus antérieures du stratum calcarinum (strK) qui tapissent la branche
commune aux scissures calcarine et pariéto-occipitale (K + po). Dans la cir-
convolution de l'hippocampe (L2 [H]) enfin, le cingulum constitue ces fibres
à direction sagittale, fortement colorées par l'hématoxyline et qui coiffent
l'extrémité interne du diverticule du subiculum (Cing [p]) (fig. 354, p. 706).
L'origine et la terminaison des fibres du cingulum sont très controver-
sées. Pour Foville les deux extrémités du cingulum se terminaient dans
l'espace perforé antérieur. Pour Broca, elles reliaient la racine olfactive
interne à la racine olfactive externe, et cet auteur comparait le système du
Forme du cingu-
lum sur une coupe
vertico-transversale. ? 4
Origine et ter.ni-
naison du cingulum.
il ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les trois faisceaux
du cingulum d'après
Becvor.
cingulum à une raquette dont le pédoncule olfactif représentait le manche.
Pour Meynert, Huguenin, etc., l'extrémité antero-inférieure du cingulum
entrerait en connexion avec le noyau amygdalien.
Pour Beevor enfin le cingulum comprendrait trois faisceaux indépen-
dants les uns des autres : le faisceau antérieur, le faisceau horizontal et le
faisceau postérieur (fig. 373, 374). Le faisceau antérieur (Cing[a]), situé au-
dessous du genou et du bec du corps calleux, met en connexion l'espace
perforé antérieur et en particulier la racine olfactive interne (Roli), avec
l'extrémité antérieure du lobe frontal ; aucune de ses fibres no se recourbe-
rait en avant du genou du corps calleux pour entrer dans la constitution
du faisceau horizontal.
Le faisceau horizontal (Cing[h]) longe la face supérieure du corps cal-
leux, ses fibres proviennent de l'extrémité frontale de l'hémisphère (faces
interne et externe), et relient la première circonvolution limbique (L,) aux
circonvolutions de la face interne et probablement il celles de la face
externe.
Le faisceau postérieur (Cing[p J), enfin, occupe la circonvolution de l'liip-
FiG. 374. - Face interne de l'hémisphère gauche. Cingulum, faisceau basai interne et
faisceau longitudinal inférieur, vus par transparence.
C, cunéus. - Cing(a), faisceau antérieur du cingulum. - Cill ! )(h), faisceau horizontal ou
supérieur du cingulum. - Cino7(p), faisceau postérieur du cingulum. - cm, sillon calloso-
marginal. -cm', partie verticale du sillon calloso-marginal. Fbi, faisceau basai interne de
Burdach. - l·'li, faisceau longitudinal inférieur. - Fus, lobule fusiforme. - 11(1-2), deuxième
circonvolution limbique ou circonvolution de l'hippocampe. 7t, scissure calcarine. - L,, pre-
mière circonvolution limbique. Lg, lobule lingual. - met, face interne de la première cir-
convolution frontale. ot, sillon collatéral. Parc, lobule paracentral. ;)a)-c, sillon paracen-
tral. - po, scissure parieto-occipitale. Pi-C, précunéus. so, sillon sus-orbitaire de Broca
strK, stratum calcarinum. - 1'3, troisième circonvolution temporale. - Th, thalamus.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSUHAUX. 753 ,
pocampe (H LJ ) qu'il relie au lobule lingual (Lg), au lobule fusiforme (Fus)
et aux circonvolutions de la pointe temporale; aucune libre ne se porte
en haut vers la corne d'Ammon, ou vers le noyau amygdalien, aucune ne
se dirige vers l'espace perforé antérieur (Beevor).
Les fonctions du cingulum sont fort obscures; Horsley l'a sectionné en
avant du précunéus chez le ouistiti (Hapale jactans) et n'a constaté aucune
espèce de paralysie ou d'anesthésie. L'animal fut sacrifié deux mois après
l'opération, et à l'examen du cerveau, Beevor constata une dégénérescence
portant sur les fibres de la partie postérieure du faisceau horizontal; toutes
les fibres de cette partie n'étaient pas dégénérées, et ce fait vient à l'appui
de l'opinion aujourd'hui admise, que le cingulum contient non pas des
fibres de toute longueur, mais des fibres qui, dans une partie seulement de
leur trajet, appartiennent à ce faisceau.
Faisceau uncinatus. (Fu) (fig. 37a, 3 in, 377 et 381). Découvert
par Reil, le faisceau uncinatus ou crochu, fasciculus uncil'ormis de Burdach,
constitue le plus court des longs faisceaux d'association du manteau céré-
bral. Facile à mettre à nu par dissection, sur des cerveaux durcis dans
l'alcool ou dans les bichromates, il relie le pôle temporal il la face orbi-
taire du lobe frontal et occupe le seuil de l'insula, où il s'étend dans le
sens transversal, de la substance perforée antérieure à la capsule extrême.
Comme la face orbitaire du lobe frontal est très rapprochée du pôle
temporal, les fibres les plus internes de ce faisceau sont aussi arquées que
les libres en U qui tapissent le fond des sillons; c'est cette incurvation si pro-
noncée qui a valu il ce faisceau son nom de fascicules uncinatus. Mais les
libres les plus internes possèdent seules une incurvation aussi accentuée;
plus on s'éloigne de l'espace perforé antérieur et par conséquent plus on
considère des fibres plus externes du faisceau, plus la courbure se redresse,
de telle sorte que les dernières fibres deviennent non seulement rectilignes,
mais affectent mème une courbure en sens inverse (fig. 376).
Le faisceau uncinatus se colore peu intensivement par l'hématoxyline
dans les méthodes de Pal et de Weigert, et existe à l'état compacte au niveau
du seuil de l'insula. Sur les. coupes vertico-transversales (fig. 281 à 283) il
affecte la forme d'un faisceau irrégulicr, compris entre la capsule extrême
(Ces) et la substance perforée antérieure (Spa). Situé en dehors de la com-
missure antérieure (coa), il s'entre-croise au voisinage du sillon marginal
postérieur de l'insula (mp), avec le faisceau longitudinal inférieur (Fli) et
morcelle la partie horizontale de l'avant-mur (api').
A leur extrémité frontale (fig. 375), les fibres les plus inférieures, les
plus internes et les plus superficielles du faisceau uncifol'lne, se portent
en avant, et en dedans, passent entre la substance perforée antérieure et la
face inférieure du putamen, s'entre-croisent au niveau du sillon olfactif
avec les libres du genou du corps calleux, puis se terminent dans la partie
interne de la première circonvolution frontale (mF,).
Les fibres qui suivent se rendent les unes dans le gyrus rectus (oF,
.48
Les fonctions du
cingulum sont encore
indéterminées.
I
Faisceau uncina-
tus.
Le faisceau unci-
natus relie le lobe
temporal à la face
orbitaire du lobe
frontal.
Trajet du taiscea : :
uncinatus.
Son entre-erois ! 1 -
meut avec le faisceau
longitudinal inférieur
au niveau du sillon
marginal postérieur
dct'iusuta.
Trajet de ses fibres
dans le lobe trontal.
i
754 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
les autres dans la partie orbitaire des première et troisième circonvola-
FiG. 3 15. - Coupe horizontale microscopique comprenant les deux tiers antérieurs de
l'hémisphère droit et passant par le seuil de l'insula, la face orbitaire des première
et troisième circonvolutions frontales, la partie morcelée de l'avant-mur, le faisceau
uncinatus et la substance innommée de Reichert. Méthode deyYeigert. 3/2 grandeur
naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Pour la description
de cette coupe, voy. p. 573, coupe E.
. AM, avant-mur. Crie, corps genouillé externe. - Cirl, segment rétro-lenticulaire de
la capsule interne. CN, commissure de Meynert. CNC, col11culus du noyau caudé. z
coa, commissure antérieure. - Epa, espace perforé antérieur. /3, troisième sillon frontal
ou incisure en H. - f5, sillon olfactif. jilc, fibres d'association externes de Meynert. -
Fli, faisceau longitudinal inférieur. - Flp, faisceau longitudinal postérieur. - ft, libres tan-
gentielles. - Fu, faisceau uncinatus. - le, lame cornée et libres du ttenia semi-circularis.
Ln, locus niger. ma, sillon marginal antérieur. mF,(G1'), face interne de la première
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 733
circonvolution frontale (gyrus reclus). mp, sillon marginal postérieur. - NUI, noyau du nerr
moteur oculaire commun. NL" putamen. NR, noyau rouge. - oF 11, 0F3, partie orbitaire
des première et troisième circonvolutions frontales. Il étage inférieur ou pied du pédon-
cule cérébral. - l'Tnl, pédoncule du tubercule mamillaire latéral. Rm, ruban de Reil
médian. Rôle, racine olfactive externe. Rolm, radiations olfactives moyennes ou pro-
fondes. - RTh, radiations thalamiques. - sB, strie externe de Baillarger. - SI, seuil de
l'insula. - SI;, substance innommée de Reichert. - Slri, stratum intermedium du pédoncule
cérébral. - Ti, première circonvolution temporale. - Te, tuber cinereum. Tm, tubercule
mamillaire. - Tml, tubercule mamillaire latéral. - Tol, tubercule olfactif. U, circonvolu-
tion du crochet.
tions frontales (oFpoF 3); les fibres les plus externes enfin se recourbent en
dehors, s'entre-croisent avec les fibres du genou du corps calleux et se ter-
minent avec ces dernières, dans la crête des parties orbitaire et externe de
la troisième circonvolution frontale (OF3' F3[c]).
A leur extrémité temporale, les libres du faisceau uncinatus morcellent
la substance grise qui relie l'avant-mur (AM) au noyau amygdalien (NA) et
/ b
Trajet de ses libre :
dans le lobo tem
poral.
Fic. 370. Face externe de l'hémisphère gauche. Les circonvolutions de l'insula, de
l'opercule sylvien et de la face profonde de la première circonvolution temporale,
ont été enlevées pour montrer les fibres de la capsule externe, le faisceau uncinatns
et le faisceau arqué ou longitudinal supérieur. (Demi-schématique.)
.tre, faisceau arqué ou longitudinal supérieur. Ce. capsule externe. F., deuxième circon-
volution frontale. f, deuxième sillon frontal. - F,(C), cap de la troisième circonvolution
frontale. f,, sillon olfactif. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - fa(ip), fibres arci-
formes du sillon inter-parital. - fa(pri), libres arciformes du sillon pré-rolandique inférieur.
' - Fit. faisceau uncinatus. - io. sillon intcr-occipital. - ip, sillon inter-pariétal. - 0" 0 ? 0,,
première, deuxième et troisième circonvolutions occipitales. - oF,, oF2, oF3, partie orbitaire
des première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. - oF,(Gr), gyrus rectus.
Pi, Il ? première et deuxième circonvolutions pariétales. -Pa, circonvolution pariétale ascen-
dante. -- Pc, pli courbe. -. po, scissure pariéto-occipitale. - p0)', sillon post-rolandiduc. -
purs, sillon pré-rolandique supérieur. - Il, scissure de Rolando.- Ti, T" première et deuxième
circonvolutions tcmporales.- 11, sillon parallèle ou premier sillon temporal. - 1'l, 1'l, branches
. verticales du sillon parallèle. - t2, deuxième sillon temporal. - 1'S, vallée de Sylvius.
il 75G ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
1
Faisceau longitu-
dinal supérieur ou
faisceau arqué.
Son trajet.
à l'écorce temporale au niveau de la substance perforée antérieure (fig. 283) ; ,
elles s'entre-croisent avec le faisceau longitudinal inférieur dont elles se
distinguent, sur les coupes microscopiques colorées au Weigert et au Pal,
par leur coloration moins foncée, puis elles s'irradient dans la circonvo-
lution du crochet (U), dans le pôle temporal et dans la partie antérieure
des première et deuxième circonvolutions temporales (T,, '1'2); elles s'entre-
croisent à ce niveau avec le faisceau longitudinal supérieur (Arc).
Le faisceau uncinatus est souvent intéressé dans les lésions de l'insula
et de la capsule externe, et ses libres dégénérées peuvent être suivies dans
le pôle temporal et dans la partie orbitaire du lobc frontal (Yoy. chap.
suiv., t. II).
Faisceau longitudinal supérieur ou faisceau arqué (Arc) ((ascicuills
arcualus de Burdach) (fig. 376. 377). Le faisceau arqué est à la face ex-
terne de l'hémisphère ce que le cingulum est il la face interne; situé à la
base des circonvolutions de l'opercule sylvien, en dehors des fibres du
pied de la couronne rayonnante et à la hauteur du tronc du corps calleux,
(voy. lis. 382 et Coupes vertico-lransversales macroscopiques, Ilg. 247 à 250), v
ce faisceau décrit, comme le cingulum et le faisceau uncinatus, une courbe
ouverte en bas et en avant. Sur les dissections de cerveaux durcis dans le
bichromate ou dans l'alcool, le faisceau arqué ne se présente sous forme
de faisceau [compact, que dans la région pariétale de l'opercule; parallèles
au bord supérieur du putamen, ses fibres les plus inférieures et les plus
superficielles atteignent le sillon marginal supérieur de l'insula, disso- i
cient le bord supérieur de l'avant-mur, recouvrent en dehors les fibres du
pied de la couronne rayonnante, et concourent a former la partie supé-
rieure de la capsule externe. Au niveau de la limite postérieure de la
scissure de Sylvius (S[p]), le faisceau arqué décrit une courbe il concavité
antérieure, qui embrasse le bord postérieur du putamen, puis ses fibres se
déploient en éventail, s'entre-croisent avec les libres de la couronne rayon-
nante et du bourrelet du corps calleux et longent, pendant quelque temps,
la base des circonvolutions pariéto-occipito-tempurales. Les fibres les plus
superficielles se portent en avant, recouvrent en dehors le faisceau unci-
natus (fut, et s'irradient dans la crète de la partie antérieure de la pre-
mière circonvolution temporale (T,); les suivantes se terminent dans le
segment postérieur de la première circonvolution temporale (T,) et dans la
deuxième circonvolution temporale (il), où elles s'entre-croisent avec les
fibres de la couronne rayonnante et du bourrelet du corps calleux. Les plus
profondes, enfin, s'irradient dans les crêtes du gyrus supra-marginalis
(Gsm), du pli courbe (Pc) et des circonvolutions de la face externe du lobe
occipital (0"02,0.,). A mesure que l'on s'éloigne du sillon marginal postérieur
de l'insula (mp), ces libres deviennent de plus en plus difficiles il suivre,
grâce à leur intrication avec les fibres calleuses et les fibres de projection.
Sur les coupes vertico-transversales de cerveaux durcis dans les bichro-
mates alcalins (voy. fig. 382 et Coupes macroscopiques, fig. ? r`3 il 2(5), la
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7.=i7 7
surface de section du faisceau arqué est triangulaire; son angle inféro-
interne correspond à la capsule externe et s'insinue entre cette dernière
et l'avant-mur, son angle inféro-cxterne correspond à la base des circon-
volutions de l'opercule sylvien; son angle supérieur se perd dans la couche
des fibres avoisinantes. Mal délimité en dehors et en bas, où il se confond
insensiblement avec la masse blanche des circonvolutions de l'opercule
sylvien, le faisceau arqué est très bien délimité en dedans, où il est appli-
qué sur le pied de la couronne rayonnante : ses libres sont en effet per-
pendiculaires à la direction des fibres rayonnantes. Au niveau du gyrus
supra-marginalis, le faisceau arqué se recourbe en bas et en avant pour se
porter dans le lobe temporal; il se confond en arrière avec la couche des
fibres verticales de la convexité des régions occipitale et pariéto-tempo-
Le faisceau u'lJu
présente une forme
tl'iallg'ulail'c SUI' 1( ?
coupes ycrtico-tl'anso
ycrsales,
FIG. : 3ïï. - Face externe de l'hémisphère gauche. Les bords- de la scissure de Sylvius ont
été écarlés pour montrer l'insula et la région rétro-insulaire. Les faisceaux uncina-
lus, arqué ou longitudinal supérieur et occipital vertical, sont vus par transparence.
Arc, faisceau arqué ou longitudinal supérieur. - Fi, F3, deuxième et troisième circonvo-
lutions frontales. - f, deuxième sillon frontal. - fi. troisième sillon frontal ou sillon en H.
- F,;C), cap de la troisième circonvolution frontale. - Fa, circonvolution frontale ascen-
dante. - Fu, faisceau uncinatus. - la, la, la, circonvolutions antérieures de l'insula. -
io, sillon inter-occipital. - Ip. Ip, circonvolutions postérieures de l'insula. - ip, sillon intcr-
pariétal. - ma, sillon marginal antérieur. - mp, sillon marginal postérieur. ms, sillon
marginal supérieur. 0\, 0" première et deuxième circonvolutions occipitales. oa, sillon
occipital antérieur de \'erniclce. oF,, 07 ? opta, partie orbitaire des première, deuxième et
troisième circonvolutions frontales.- OPR, opercule rolandique/ 0/.) ? opercule pariétal.
Ov, faisceau occipital vertical. - PI, 1 ? première et deuxième circonvolutions pariétales.
- Pu, circonvolution pariétale ascendante. Pc, pli courbe. po, scissure parieto-occipitale.
- por, sillon post-rol'1ndique ? pl'i, sillon prérol;tndiquc inférieur. - R, scissure de Rolande.
- S(a), S(v), branches antérieure, et verticale de la scissure de Sylvius. - Ti, 7 ? première
et deuxième circonvolutions temporales. - t,, sillon parallèle ou premier sillon temporal.
- l ? t ? branches verticales du sillon parallèle. - 1p, circonvolution temporale profonde.
- VS, vallée de Sylvius.
7 : i8 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Terminaison du
faisceau arqué.
Opinion de Mcy-
nert.
Opinion de Sclinopf-
]lagon.
Les dégénéres-
cences secondaires
montrent que le fais-
ceau arqué est formé
par un système de
courtes fibres d'asso-
dation.
Faisceau occipito-
frontal.
Travaux de Forci
et Onufrowicz sur
l'agénésie du corps
calleux.
raie, couche constituée par le faisceau occipital vertical (Ov, fig. 377) de
Wernicke.
Sur les coupes microscopiques traitées par les méthodes de Weigert ou
de Pal, le faisceau arqué se colore faiblement par l'hématoxyline et se dif-
férencie difficilement, de la masse blanche de la base des circonvolutions
de l'opercule sylvien. ,
Le mode de terminaison du faisceau arqué en avant est très discuté.
D'après Meynert il se terminerait dans l'opercule rolandique (OpR) et dans
l'opercule de la troisième circonvolution frontale (Opr3), et constituerait
un faisceau d'association reliant la face externe des régions temporo-occi-
pitales à la convexité du lobe frontal.
Pour Schnopfhagen, au contraire, le faisceau arqué ou longitudinal su-
périeur ne se terminerait pas en avant au niveau de la troisième circonvo-
lution frontale (Fg) ; il s'entre-croiserait à ce niveau avec les fibres de la
couronne rayonnante, puis se porterait en avant et en dedans vers la partie
antérieure du corps calleux, traverserait la ligne médiane au niveau du
genou du corps calleux, pour se terminer dans le lobe frontal de l'hémis-
phère du côté opposé. Le faisceau arqué appartiendrait donc pour cet
auteur, au système du corps calleux, et mettrait en connexion le lobe tem-
poro-occipital d'un côté avec le lobe frontal du côté opposé. C'est là une
question qui ne pourra être résolue que par l'anatomie de développement
elles dégénérescences secondaires; quoi qu'il en soit, les cas d'agénésie
du corps calleux ne paraissent pas militer en faveur de l'hypothèse de
Schnopfhagen.
Le faisceau arqué ne semble du reste être composé que de courtes fibres
d'association, mettant en connexion deux circonvolutions voisines; ses
couches profondes, en particulier celles qui sont en rapport avec la capsule
externe, contiennent seules quelques fibres plus longues qui, sautant l
une circonvolution, relient deux circonvolutions un peu plus éloignées.
Mais le faisceau arqué ne parait pas contenir des fibres de toute longueur,
mettant en connexion deux lobes éloignés. Nous avons pu constater en
effet à différentes reprises, par la méthode des coupes microscopiques
sériées, que lorsque le faisceau arqué ou longitudinal supérieur de Bur-
dach se trouve englobé dans une lésion corticale ancienne, on ne suit
guère ses fibres dégénérées au delà du voisinage immédiat du foyer pri-
mitif.
Faisceau occipito-frontal (Forel et Onufrowicz) (OF). - Forel et Onu-
frowicz ont démontré, et le fait a été confirmé par Kaufmann et Ilochliaus,
que dans l'agénésie complète du corps calleux, l'arrêt de développement
porte sur le corps calleux (bec, genou, tronc, splénium), sur le forceps et
sur le système commissural du trigone cérébral (Lyre de David) (fig. 378,
379, 380). Le lapetum au contraire, c'est-à-dire la couche de fibres qui
tapisse la paroi externe des cornes sphénoïdale et occipitale est nor-
malement développé, et se continue en avant avec un faisceau à direction
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 730 9
sagittale, situé en dedans de la couronne rayonnante, en dehors du corps
du trigone auquel il est intimement uni (fig. 379). Ces faits montrent donc
que le tapetum n'appartient pas au corps calleux, comme on le croyait
jusqu'à Forel et Onufrowicz, mais bien à un faisceau d'association intra-
hémisphérique, au faisceau désigné par ces auteurs sous le nom de fais-
ceau occipito-frontal. A quel faisceau correspond dans l'hémisphère nor-
mal ce faisceau occipito-frontal, qui forme au niveau du carrefour ventri-
culaire le tapetum des anciens auteurs ?
Forel et Onufrowicz l'ont identifié avec le faisceau longitudinal supé-
rieur ou arqué de Burdach, et leur manière de voir a été admise par Kauf-
mann et Hochhaus. Nous ne pouvons nous rallier à cette opinion. Nous
venons de voir, en effet, que le faisceau longitudinal supérieur de Burdach
est situé en dehors de la couronne rayonnante, et que ses fibres les plus
inférieures recouvrent en dehors la capsule externe; le faisceau occipito-
frontal est situé par contre en dedans de la couronne rayonnante, et con-
court à former la voûte du ventricule latéral (fig. 379 et 380).
Sachs émet l'hypothèse qu'il s'agit dans les cas d'arrêt de développe-
ment du corps calleux, non d'une agénésie, mais d'une sorte d'hétérotopie
du corps calleux ; les fibres calleuses se seraient développées, mais au lieu de
se porter transversalement de dehors en dedans et de réunir les deux hémi-
sphères, elles se porteraient dans le même hémisphère d'arrière en avant
Le tapetum n'ap-
partient pas au corps
calleux, mais au fais-
ceau occipito-frontal.
Théorie de Fort')
et Onufrowicz.
Théuric dc Saclts.
Fil;. 378. - Face interne d'un hémisphère présentant une agénésie du corps calleux.
(D'après Forel et Onufrowicz.)
RII, bandelette optique. C, cunéus. - c. sillon du cunéus. - cm. sillon calloso-marginal.
- coa, commissure antérieure. - Fils. lobule fusiforme. -Il. circonvolution de l"hippocampe.-
li, scissure calcarine. LI, première circonvolution limbique. Gg, lolmlc lingual. /l, lame
terminale embryonnaire. oisillon occipilo-tcmporal. P, pédoncule cérébral. po, scissure
pariéto-occipilale. PrC.précunéus. - Parc, lobule paracentral.PM/.pulvinar ? scissure
de Rolando. - sa, sillon anormal. SI. septum lucidum. - Spa, espace perforé antérieur.
- Tua, pilier antérieur du trigone. - Tli, thalamus. - U, circonvolution du crochet.
. 7G0 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Interprétation per-
sonucllc.
Le faisceau occi-
pito-frontal corres-
pond au faisceau dé-
crit par Meynert sous
le nom de couronne
rayonnante du noyau
caudé, et par Wer-
nicke sous celui de
faisceau calleux des-
tin6 à la capsule in-
terne.
et se transformeraient en un faisceau à direction sagittale. Or on ne com
prend guère, ni comment, ni sous quelle influence, s'opérerait une telle
transformation. Dans l'agénésie cérébrale congénitale, il s'agit en effet d'un
arrêt de développement qui intéresse non seulement les fibres et leurs
arborisations terminales, mais encore les cellules d'origine d'un système de
neurones. Les choses sont ici tout a fait comparables à ce nue l'on observe
dans la méthode expé-
rimentale de Gudden,
où les extirpations chez
les animaux nouveau-
nés entraînent la dis-
parition complète des
fibres et de leurs cellu-
les d'origine, sans lais-
ser aucune espèce de
résidu (Forel).
. A nôtre avis, le fais-
ceau oee7o-/)'OM de
Fore]'' et Onufrowicz
. -,¡
s'identifie avec un fai-
sceau à direction sagit-
tale, qui longe, dans
l'hémisphère normal,
l'angle externe du ven-
tricule latéral. Ce fai-
sceau est situé en de-
dans de la couronne
rayonnante, au-dessus
du noyau caudé, au-
dessous et en dehors
du corps calleux; il est
séparé de la cavité
ventriculaire par la
substance grise sous-
épendymaire. Ce fais-
ceau, que nous avons
désigné dans nos séries
de coupes sous le nom de faisceau occipito-frontal (OF), correspond au fai-
sceau, tour à tour décrit par Meynert sous le nom de couronne rayonnante
du noyau caudé et par Wernicke, sous le nom de faisceau du corps calleux
se rendant à la capsule interne.
. D'après Meynert, la couronne rayonnante du noyau caudé est formée par
de nombreuses fibres qui prennent leur origine dans le noyau caudé, émer-
gent le long de son bord supéro-externe et s'irradient dans les circonvolu-
tions du bord supérieur de l'hémisphère. Or Wernicke a montré que ces
FiG. 370. - Coupe vertico-transversale d'un hémisphère
présentant une agénésie du corps calleux. (D'après Foret
et Onufrowicz.) (Voy. fig. 378 et 380.)
Cette coupe correspond à peu près à la coupe nor-
male n° 88, fig. 234, p. 467.
Alv, alvéus. - CA, corne d'Ammon. Cg, circonvolution
godronnée. - Cge, corps genouillé externe. - Cirl, segment
rétro-lenticulaire de la capsule interne. - ds, diverticule du
subiculum. Ec, bord d'arrêt de l'écorce cérébrale. ? Fli,
faisceau longitudinal inférieur. - ? circonvolution de l'hippo-
campe. h, sillon de l'hippocampe. L,, première circonvo-
lution limbique. - .YC, tronc du noyau caudé. - NC , queue du
noyau caudé. - NLi, troisième segment du noyau lenticulaire.
- OF, faisceau occipito-frontal de Fore] et Onufrowicz. -
ot, sillon collatéral. - Put, pulvinar de la couche optique. -
Tg, corps du trigone. - Top, pilier postérieur du trigone (lim-
bria). VI, ventricule latéral. - Vsph, corne sphénoïdale.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 761 ..
fibres n'affectent aucune connexion avec le noyau caudé; à l'examen de
coupes microscopiques sériées, on ne voit, en effet, nulle part, aucune de
ces fibres se terminer dans le noyau caudé.
D'après Wernicke, ces fibres constituent un faisceau défibres calleuses se
l'endant el la capsule interne (BalkenbÜndel ZlIr inneren Kapsel) ; elles provien-
draient de la paroi antérieure de la corne frontale, c'est-à-dire du genou du
corps calleux et de la masse blanche du lobe frontal; se réuniraient en un
faisceau comnact mesurant un centimètre et demi d'épaisseur, qui longerait
le bord supéro-externe du noyau caudé et
dont les fibres pénétreraient dans la capsule
interne, entre le noyau caudé et le bord su-
périeur du putamen, au niveau de la partie
moyenne de la couche optique; ce faisceau
ne s'identifierait donc pas avec le segment t
antérieur de la capsule interne (Wernicke).
A l'examen de coupes microscopiques
sériées, soit vertico-transversales, soit hori-
zontalessoit sagittales, nous avons pu nous
convaincre à maintes reprises, qu'aucune
fibre de ce faisceau n'entre en connexion
avec le noyau caudé; or, comme aucun fait
anatomo-pathologique ou expérimental ne
vient à l'appui de l'ancienne opinion de Gra-
liolet et de Foville, reprise par Wernicke., sur
l'existence de fibres calleuses se rendant dans
la capsule interne, nous avons cru pouvoir
identifier ce faisceau avec le faisceau occi-
pito-frontal décrit par Forel et Onufrowicz,
dans les cas d'agénésie du corps calleux.
Il est possible que, dans les cas d'agéné-
sie du corps calleux, le cingulum s'unisse au
faisceau occipito-frontal; mais le cingulum
ne constitue pas à lui seul ce faisceau. Le
cingulum longe en effet la première circon-
volution limbique, et se réfléchit dans la circonvolution de l'hippocampe,
mais aucune de ses libres n'entre dans la constitution de la paroi externe
des cornes occipitale et sphénoïdale.
Nous décrirons donc, sous le nom de faisceau occipito-frontczl, un long
faisceau d'association à direction sagittale, situé entre le cingulum et le
faisceau arqué ou longitudinal supérieur de Burdach; il est séparé du cin-
gulum par toute l'épaisseur du corps calleux, et du faisceau longitudinal
supérieur par le pied de la couronne rayonnante (Iib. 3S1, 382). Comme
les longs faisceaux d'association que nous venons d'étudier, le faisceau
occipito-frontal décrit une courbe ouverte on avant et en bas. Recouvert
Trajot du faisceau
occipito-frontal.
Fig. 380. - Coupe lits
versale d'un hémisphère pré-
sentant une agénésie du corps
calleux. (D'après Forel et Onu-
frowicz.) (Voy. fig. 378 et 379.)
Cette coupe correspond à
peu près à la coupe normale
n° 107, fig. 262, p. 480.
C, cunéus. - EM, ergot de Mo-
rand. - Fli, faisceau longitudinal
inférieur. - li, scissure calcarine.
- OF (Tap), faisceau occipito-
frontal de Forel et Onufrowicz,
formant le tapetum de la corne
occipitale. - po, scissure pariéto-
occipitale. - 7î77t, radiations tha-
lamiques. - Voc, corne occipitale.
762 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Sa iorme sur les
coupes vertico-trans-
versales.
dans toute son étendue par l'épendyme et la substance grise sous-épen-
dymaire, à laquelle il abandonne de nombreuses fibres, ce faisceau longe -
l'angle externe du ventricule latéral et se trouve situé au-dessus du noyau
caudé, en dedans de la couronne rayonnante, au-dessous du crochet que
décrivent les fibres calleuses autour de l'angle externe du ventricule latéral.
Sur les coupes vertico-transversalcs (Iig. 382), sa surface de sec-
tion est pyriforme, et mesure environ un demi-centimètre d'épaisseur;
par sa base il repose sur la couronne rayonnante, par son sommet dirigé
en haut et en dedans, il s'insinue entre les fibres calleuses et l'épen-
dyme ventriculaire. Nettement délimité au niveau de la tète et du tronc
du noyau caudé, ce faisceau est en partie dissocié au niveau de la queue
de ce dernier, par les fibres de la couronne rayonnante et par les libres
FIG. 381. -Faisceau occipito-frontal, trenia semi-circularis et faisceau uncinalus. Le
corps calleux et le cingulum ont été enlevés et le pied de la couronne rayonnante a
été disséqué. La préparation montre la paroi inférieure de l'étage supérieur du ven-
tricule latéral et la voûte des cornes occipitale et sphénoïdale. D'après la dissection
d'une pièce durcie dans l'alcool. (Demi-schématique.)
Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé interne. coa, commissure anté-
rieure. - F2t, faisceau uncinatus. - Gh, ganglion de l'hab("l1nla. .VA, noyau amygdalien.
- Na, noyau antérieur du th;tlamus.-lfC, tète du noyau caud ? -NC', queue du noyau caudé.
- NC(T), tronc du noyau caudé. - OF, faisceau occipito-frontal. 0(7'f7), partie du fais-
ceau occipito-frontal formant tapetum. - pCR, pied de la couronne rayonnante. - l'ut,
pulvinar. - sch, sillon choroïdien. - 7 ? a, pilier antérieur du trigone. Tle, thalamus
(couche optique). - 1'h(Va), partie de la couche optique formant la paroi du troisième ventri-
cule. - lsc;lcj, tienia semi-circularis dont quelques fibres sont situées dans la lame cornée.
- ltlt, ténia thalami. - ? bandelette optique.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. ÍI)3
calleuses. Arrivé au niveau du carrefour ventriculaire ce faisceau se
recourbe en bas et en avant, et ses fibres s'étalent en éventail sur la paroi
inféro-externe de la corne sphénoïdale, en formant le tapetum des anciens
- auteurs.
En avant, le faisceau occipito-frontal prend son origine dans toute
l'écorce du lobe frontal face externe, pôle frontal, face orbitaire; il reçoit
chemin faisant, un grand nombre de fibres provenant du bord supérieur
de l'hémisphère et des circonvolutions de la face externe, et qui lui arri-
vent en passant entre les fibres calleuses et les fibres de la couronne rayon-
nante. Ce fait est facile à constater sur des coupes microscopiques vertico-
transversales (fig. 382) ou horizontales (Iïg. 301 à 304 et 295, 296), traitées
par les méthodes de Weigert ou de Pal. Les fibres du faisceau occipito-fron-
tal se groupent en effet en fascicules nettement séparés les uns des autres,
et se colorent beaucoup moins intensivement par la laque hématoxyli-
nique, que les fibres calleuses ou que celles de la couronne rayonnante.
Du faisceau principal on voit se détacher un grand nombre de fibres fines
et peu colorées, qui se portent en avant et en dedans (coupes horizontales
zig. ou en haut et en dedans (coupes vertico-transversales fig. 382), et
qui occupent tout l'espace clair, compris entre les fibres de la couronne
rayonnante et les fibres calleuses qui entourent le ventricule latéral. D'autres
fibres (OF', fig. 391, p. 790) traversent la substance grise sous-épendymaire, ',
s'entre-croisent, en avant de la corne frontale, avec les fibres du corps
calleux et de la couronne rayonnante et s'irradient dans l'extrémité anté-
rieure du lobe frontal. De la base du faisceau occipito-frontal, on voit en
outre se détacher sur les coupes vertico-transversales des fibres qui se
portent en bas et en dehors, traversent le pied de la couronne rayonnante
et entrent dans la constitution de la capsule externe.
Dans le lobe sphéno-occipital, les fibres du faisceau occipito-f1'Ontal
s'irradient, après avoir formé le tapetum, dans les circonvolutions de la face
externe et du bord inféro-externe de ce lobe; il est probable qu'elles s'entre-
croisent au niveau du carrefour ventriculaire et en particulier au niveau de la
corne occipitale, avec les fibres du forceps major du corps calleux : en exa-
minant une série de coupes vertico-transversales, on voit en effet très net-
tement des fibres se détacher du forceps major, et longer la paroi externe
de la corne occipitale. Dans les lésions limitées du lobe occipital, on voit
en outre, les fibres dégénérées du tapetum entrer en partie dans la consti-
tution du forceps major (lig. 394); il semble donc résulter de ces faits, que
le corps calleux prend une certaine part dans la constitution de la paroi
externe de la corne occipitale, et cela est d'autant plus probable, que Cajal a
montré que les fibres calleuses ne sont souvent que la branche de bifurca-
tion interne des longues fibres d'association.
Les lésions du lobe occipital retentissent, ainsi que nous le verrons plus
loin, non seulement sur le forceps du corps calleux, mais encore sur le
tapetum et sur le faisceau occipito-frontal; or ce dernier faisceau dégénère
partiellement, à la suite de lésions du lobe temporal et de la convexité de
Origine de ce fais
ceau en avant.
Le faisceau occi-
pito-frontal forme le
tapotum et s'irradie
dans la face externe
du lobe temporo-
occipital.
Le faisceau occi-
pito-frnntal dégénère
à la suite des lésions
de la convexité" de
l'hémisphère.
761 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FiG. 382. - Coupe vertico-transversale, passant par la partie moyenne de la commis-
sure antérieure et l'extrémité antérieure du lobe temporal en avant du noyau amyg-
dalien. Elle intéresse les principaux faisceaux d'association : cingulum, faisceaux
occipito-frontal, longitudinal supérieur et uncinatus. Méthode de Weigert. Agran-
dissement de 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Pour la des-
cription de cette coupe, voy. p. 330, coupe n° IV.
AM, avant-mur. - AM', avant-mur dissocié par le faisceau uncinatus. Arc, faisceau
arqué. - Cc, corps calleux. - Ce, capsule externe. - Cing, cingulum. - CJI, commissure de
Meynert. - OH, sillon calloso-marginal. - coa, commissure antérieure. CI ! . couronne
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 763 1,;
rayonnante. - F,, F ? première et deuxième circonvolutions frontales. - f, premier sillon
frontal. Fa, circonvolution frontale ascendante. - Fu, faisceau uncinatus. Fus, lobule
fusiforme. ft, fibres tangentielles. - /, insula. L,, ,, première circonvolution limbique.
- <n : e, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. mF,, face interne de la première
circonvolution frontale. - mp, sillon marginal postérieur. tns, sillon marginal supérieur.
NC, noyau caudé. - NL, nerf de Lancisi. .Via, NL" troisième et deuxième segments du
noyau lenticulaire. - OF, faisceau occipito-frontal. - OpR, opercule rolandique. ot, sillon
collatéral. - par, pied de la couronne rayonnante. - pri, sillon prc-rolandique inférieur.
li, scissure de Rolande. S(p), branche postérieure de la scissure de Sylvius. - Sge, Sge',
substance grise sous-épendymaire. - SI, septum lucidum. Sti, substance innommée de
Reichert. - TI, T2, T,, première, deuxième et troisième circonvolutions temporales.
II, t2, t3, premier, deuxième et troisième sillons temporaux. Tc,tuber cinercum. - tec, ùeniL
tecta. Tga, pilier antérieur du trigone. U, circonvolution du crochet. - VI, ventricule
latéral. - Il, bandelette optique.
l'hémisphère, et ses libres dégénérées peuvent ètre suivies dans la substance
grise sous-épendymaire. Nous en rapporterons des exemples dans les cha-
pitres suivants, à propos des dégénérescences d'origine corticale (Voy. t. II).
Ces faits, que nous avons observés chez l'homme, sont du reste con-
formes à ce que nous enseigne la pathologie expérimentale. Il résulte en
effet des recherches expérimentales de Muratoff pratiquées sur le chien,
que le faisceau occipito-frontal de Forel et Onufrowicz (fascicllius subcal-
losus de Muratoff) dégénère partiellement à la suite de l'ablation de la
sphère motrice ou de la destruction des circonvolutions frontales ou
occipitales. Mais ce faisceau, et en particulier le tapetum, demeure intact
après la section du corps calleux, lorsque l'écorce cérébrale n'est pas acciden-
tellement lésée pendant l'opération. L'indépendance du tapetum et du sys-
tème calleux, démontrée par Forel et Onufrowicz à l'aide de la tératologie, se
trouve donc confirmée par la pathologie expérimentale. C'est là un résultat
que nous fournit l'expérimentation et que la méthode des dégénérescences
secondaires ne pouvait nous donner, car, à la suite de lésions corticales,
les libres calleuses, d'association et de projection dégénèrent ensemble.
Le faisceau occipito-f7'ontal constitue -donc un long faisceau d'associa-
tion, qui relie le lobe temporo-occipital au lobe frontal, à la convexité de
l'hémisphère et à l'insula (par les fibres se rendant à la capsule externe).
Comme tous les longs faisceaux d'association, il est formé de fibres d'iné-
gale longueur n'appartenant que dans une partie de leur trajet au faisceau
occiht.'lo-fiotztal : celui-ci ne se distingue des longs faisceaux d'association
que par sa situation profonde et sous-épendymaire, il est situé en effet en
dedans du système de projection, tandis que les autres longs faisceaux
d'association occupent une position excentrique par rapport à ce système.
Faisceau longitudinal inférieur (Burdach) (Fli). - Couches sagittales
du lobe occipital (Wernicke). Stratum sagittale externwn (Sachs). Faisceau
sensitif (Charcol, Ballet) (iig. 373,374, 383, etc.).
Le faisceau longitudinal inférieur de Burdach est un faisceau à direc-
tion antéro-postérieure, situé au niveau du bord inféro-externe du lobe
sphéno-occipital et étendu du pôle occipital au pôle temporal. Il forme la
couche externe des fibres sagittales du lobe occipito-temporal et il est extrê-
Travaux de Mura-
toff.
Le faisceau occi-
pito-frontal relie le
lobe temporo-occipi-
tal au lobe frontal.
Faisceau longitu-
dinal inférieur.
Sa forme dans le*
lobe temporal.
166 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Sa for111e dans le
lobe occipital.
Son aspect sur les
coupes vertico-traus-
versales.
Son épaisseur.
Rapports de sa
lace concave.
Rapports (le sa
face convexe.
moment facile il mettre à nu sur des cerveaux durcis dans l'alcool ou
dans les bichromates alcalins, car la direction de ses fibres est en effet
perpendiculaire à celle des fibres qui le recouvrent (fig. 383 et 389).
Pris dans son ensemble, ce faisceau forme, ainsi que Burdachl'amontru,
une sorte de gouttière ou de rainure fortement coudée, ouverte en haut et
en dedans, et qui reçoit dans sa concavité les libres de projection du lobe
occipito-temporal. Il présente à considérer une paroi externe, une paroi infé-
rieure et un angle saillant très épais, qui correspond au bord inféro-externe
de l'hémisphère, et en particulier à la base des circonvolutions troisième
temporale (T.,) et troisième occipitale (0.,) (fig. 383, voy. aussi lige52 à 262).
La paroi externe répond aux première et deuxième circonvolutions tempo-
l'ales (T,, T,), la paroi inférieure limite le diverticule du subiculum (ds) en
bas, tapisse la base du lobule fusiforme (Fus) et du lobule lingual (Lg),
et se confond en dedans avec le faisceau postérieur du cingulum (Cing
[p]) situé dans la circonvolution de l'hippocampe (II[L2]).
Le faisceau longitudinal inférieur ne présente toutefois cette forme
particulière que dans le lobe temporal; dans le lobe occipital, la paroi
inférieure de la gouttière se réfléchit en haut et en dedans, et tapisse au
niveau de l'ergot de Morand le stratum calcarinum (fig. 384). A la base du ÉKË
cunéus, les deux bords de la gouttière sont si rapprochés, qu'ils se réunis- "
sent et transforment ce faisceau en une sorte de cône creux, dont le som-
met effilé est situé, environ, à 2 centimètres et demi du pâle occipital. Il
résulte de cette disposition que, sur les coupes vertico-transversales. le à
faisceau longitudinal inférieur affecte dans le lobe occipital la forme d'un WkM
anneau plus ou moins irrégulier et anguleux (fig. 384 et 290), et dans le .
lobe temporal, la forme d'une gouttière fortement coudée (fig. 383. Le .
faisceau longitudinal inférieur constitue donc un faisceau nettement défi-
mité, et c'est à tort que quelques auteurs décrivent sous ce nom l'ensemble
tics fibres commissurales, de projection et d'association, qui tapissent le
plancher des cornes occipitale et sphénoïdale, et qui sont comprises entre
l'épendyme ventriculaire et l'écorce du sillon collatéral.
L'épaisseur du faisceau longitudinal inférieur varie suivant, les régions;
mince en arrière, où il entoure d'un anneau complet l'extrémité effilée de
la corne occipitale, il s'épaissit considérablement le long de la paroi
externe et du bord inféro-externe du carrefour ventriculaire, où il se
ramasse en un faisceau compacte de fibres très serrées, tandis qu'il se
réduit, au niveau de l'ergot de Morand, à une très mince couche de fibres,
décelable seulement au microscope.
Sa face concave est en rapport avec la couche des fibres de projection
du lobe <c ? ? o/'o-oc< ? <7/, connue encore sous les noms de couche sagittale
interne, de radiations thalamiques, et qui sépare le faisceau longitudinal
inférieur, du tapetum (tau) et de la cavité ventriculaire (Vil.
Sa face convexe est irrégulière et recouverte par les libres d'association
propres au lobe occipital (voy. p. 780); elle présente il la base de chacune
des circonvolutions qui la limitent une saillie, sorte de crête, produite par
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 767
1'tc. 383.-Couhe vertico-transversale, passant par le carrefour ventriculaire en arrière de
la queue du noyau caudé. Méthode de Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés
à un grossissement de 12 diamètres. Pour la description de cette coupe, voy, p. 5.i.,
coupe n° X.
CA, corne d'Ammon. - Ce, corps calleux. Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingu-
lum. CR, couronne rayonnante. ds, diverticule du subiculum. Fc, fasciola cinerea.
Fli, faisceau longitudinal inférieur. - ft, fibres tangentielles. Fus, lobule fusiforme. -
II, circonvolution de l'hippocampo. - h, sillon de l'bippocampc. -ip, ip', sillon inter-parietal
et ses incisurcs. - Li, première circonvolution limbique. - Lg, lobule lingual, Lus, lame
médullaire superficielle. - ot, sillon collatéral. - l'" 1'" première et deuxième circonvolu-
tions pariétales. - Pc, pli courbe. Plch, plexus choroïdes. PrC, prccuneus. RTIT, ra-
diations thalamiques de Gratiolet. sec, sinus du corps calleux. sp, sp', scissure sous-
pariétale et son incisure. Sge, substance grise sous-épendymaire. y ? T3, deuxième et troi-
sième circonvolutions temporales. - l,, 1 ? premier et deuxième sillons temporaux. 12', incisure
du deuxième sillon temporal. Tap, tapetum. - tec, ttenia tecta. VI, ventricule latéral. ;
768 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les crêtes de cette
face.
Faisceau basai in-
terne de Burdach.
l'entre-croisement à la base des circonvolutions, des fibres commissurales,
d'association et de projection. Ces crêtes affectent une direction sagittale '
comme les circonvolutions du lobe occipito-temporal ; peu marquées au
niveau du pli courbe et de la deuxième circonvolution pariétale, ces
crêtes sont particulièrement accentuées au niveau des trois circonvolu-
tions temporales ('C,T2,T3), de la troisième circonvolution occipitale (0,,) et
des lobules fusiforme (Fus) et lingual (Lg) (fig. 384, 385, voy. aussi lig.
223 a 228, 2S1 à ° ? GG, 273 à zig). Le faisceau longitudinal inférieur aban-
donne en effet à ces circonvolutions un très grand nombre de fibres.
La crête du lobule lingual a été décrite par Burdach sous le nom de fais-
ceau basai interne (Inneres Grundbundel) (fig. 373 et 374, Fbi) ; elle répond
Fie. 384. - Coupe vertico-transversale passant par la partie postérieure du précunéus,
parles scissures pariéto-occipitale et calcarine et par l'ergot de Morand. Méthode de
Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Pour la description de cette coupe, voy. p. 551, coupe n° XI.
Fli, faisceau longitudinal inférieur. - FM, forceps major. fles, faisceau transverse du
cunéus de Sachs. - Fus, lobule fusiforme. - io, sillon intcr-occipital. - ip, sillon inter-
pariétal. -If, scissure calcarine.- Lg, lobule lingual. - Os, 03, deuxième et troisième cir-
convolutions occipitales. Os, deuxième sillon occipital. oa', incisure du sillon occipital
antérieur de Wernicke. - of, sillon collatéral. - Pl, première circonvolution pariétale. z ! 'c, pli courbe. po, scissure pariéto-occipitale. - PrC, précunéus. - RTh, radiations
optiques de Gratiolet. - Tap, tapetum. Voc, corne occipitale du ventricule latéral.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 7G ! )
à la partie inféro-interne du faisceau longitudinal inférieur, renforce en
avant, au niveau du pli rétro-11mbique, le faisceau postérieur du cingulum
situé dans la circonvolution de l'hippocampe (H[L=], et disparaît avec le
pli rétro-limbique.
Les crêtes qui sillonnent la face convexe du faisceau longitudinal infé-
rieur sont très nettes sur les coupes vertico-transversales, soit que l'on
considère des coupes macroscopiques de cerveaux durcis dans le bichro-
mate, soit que l'on étudie des coupes microscopiques traitées par le carmin
ou par les méthodes de Weigert ou de Pal. Elles sont en outre faciles à
constater sur les coupes horizontales qui sectionnent obliquement les
circonvolutions temporales (fig. 385 et 293).
Dans le lobe temporal, le faisceau longitudinal inférieur est mal déli-
mité en haut; il se confond en effet - au niveau du segment rétro-lenti-
culaire de la capsule interne qu'il recouvre en dehors - avec les fibres de
projection des lobes temporal et pariétal (fig. 383, 385 et p. 532, fig. 287).
Il résulte de cette disposition, que ce faisceau ne se dispose en couche net-
tement distincte, que dans les régions situées en arrière et au-dessous de-
la partie recourbée de la queue du noyau caudé (Voy. séries I, II, 111,
p. 33fi, fig. 283 à 288, 292, 293 et p. : i93, fig. 305 à 314).
En avant du segment rétro-lenticulaire de la capsule interne (Cirl), le
faisceau longitudinal inférieur entoure l'extrémité postérieure et le bord
inférieur du putamen (NL3) (fig. 385), puis contourne la corne sphénoïdale
(Vsph) et atteint la partie externe du noyau amygdalien (NA), où il mor-
celle avec le faisceau uncinatus, la substance grise qui relie l'avant-mur
au noyau amygdalien et à l'écorce cérébrale avoisinante (fig. 386).
Sur les coupes traitées par les méthodes de Weigert ou de Pal, le fais-
ceau longitudinal inférieur se colore très intensivement par l'hématoxvline.
11 se différencie très facilement des radiations thalamiques (RTh) et des
fibres de la masse blanche du lobe temporo-occipital, grâce au gros calibre
et à l'intense coloration de ses fibres réunies en fascicules compactes et
séparés les uns des autres : 1° par de fines fibres peu colorées qui appar-
tiennent vraisemblablement aux radiations thalamiques de Gratiolet, et
2° par des fibres foncées qui, traversant le faisceau longitudinal inférieur
perpendiculairement à la direction de ses fibres, entrent dans la consti-
tution du tapetum.
Comme tous les longs faisceaux d'association, le faisceau longitudinal
inférieur comprend un système très complexe de fibres d'inégale longueur.
Les dégénérescences secondaires, consécutives à des lésions corticales
limitées du lobe occipital, nous ont toutefois montré, que ce faisceau con-
tient un grand nombre de fibres longues, dont la dégénérescence peut être
suivie dans la substance blanche du lobe temporal.
Les libres du faisceau longitudinal inférieur prennent leur origine dans
l'écorce du pôle et du lobe occipital; elles traversent radiairement, avec les
libres de projection et les fibres commissurales, la substance blanche de ce
z19
Rapports de son
bord supérieur.
Le faisceau longi-
tudinal inférieur se
différencie des ra-
diations thalamiqucs
par le gros calibre do
ses libres et leur co-
loration plus intense
par l'hématoxyline.
Texture du fais-
ceau longitudinal in-
périeur. *
Origine de ses li-
brcs.
- 770 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
]'H. 383. Coupe horizontale microscopique parallèle à la deuxième circouvolutiou
temporale et passant par le cunéus, le lobule lingual, l'ergot de Morand et le tiers
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. ï71 t
supérieur de la couche optique. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur naturelle. Détails
dessinés à un grossissement de 12 diamètres (Voy. pour la description de cette
coupe, page ;iG1 et suiv. Coupe A).
AM, avant-mur. C, cunéus. - CA, corne d'Ammon. Ce, corps calleux. - Ce, cap-
sule externe. - Cex, capsule extrême. Cia, segment antérieur de la capsule interne.
Ci (g) genou de la capsule interne.- Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule ' "
interne. - Fc, fibres calleuses. Fli, faisceau longitudinal inférieur. - F-II, forceps major.
- fit, libres propres de la scissure calcarine (stratum calcarinum de Sachs). fp, fibres de
projection. - fl, fibres tangentielles du lobe limbique. - i, sillon de l'insula. - la, insula
antérieur. - ig, induseum griseum. - Ili, insula postérieur. - K, scissure calcarine. - G,, pre-
mière circonvolution limbique. - le, lame cornée et libres du taenia scmi-circularis. z
Lg, lobule lingual. Mo, trou de Monro. mp, sillon marginal postérieur. .Va, noyau
antérieur de la couche optique. - NC, noyau caudé. - VC', queue du noyau caudé. z
Ne, noyau externe de la couche optique. NL-2, ,VL3. deuxième et troisième segments du
noyau lenticulaire. - 0,, première circonvolution occipitale. - Plchl, plexus choroïdes du
ventricule latéral. - Plchsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale du ventricule latéral.
- ncl, pli cunéo-limbique. R1'h, radiatons optiques de Gratiolet. - sec, sinus du corps
calleux. - Sge, substance grise sous-épendymaire de la corne frontale. - Sge', substance grise
sous-épendymaire de la corne occipitale. - Sexv, surface extra-ventriculaire de la couche
optique. - strz, stratum zonale. - 1 ? Vs, première et deuxième circonvolutions temporales.
- 1,, sillon parallèle. - Tap, tapetnm - Tch, toile choroïdienne. - lec, taenia tecta. -
7·,g, trigone. - Tf/ci, pilier antérieur du trigone. Tgp, pilier postérieur du trigone. -
Th, couche optique (thalamus). tlh, toenia thalami. - V, ruban de Vicq d'Azyr. VI, ven-
tricule latéral. - Voc, corne occipitale. Zr, zone réticulée ou grillagée.
lobe, et se groupent de bonne heure en arrière de la corne occipitale, en un
mince faisceau annulaire, facile à distinguer sur les coupes traitées par la
méthode de Weigert (p. 60 fig. 290, et p. 768 fig. 384). Ce faisceau reçoit
chemin faisant un grand nombre de fibres du cunéus (C), du lobule lingual
(Lg), du lobule fusiforme (Fus) et des trois circonvolutions de la face
convexe du lobe occipital (Oi,02,03).
Toutes ces fibres ne présentent pas la même direction. Tandis que les
fibres qui prennent leur origine dans la moitié inférieure et externe du lobe
occipital se portent d'arrière en avant, le long du bord inféro-externe
des cornes occipitale et sphénoïdale, les fibres qui naissent de la partie
supéro-externe de ce lobe se portent très obliquement en bas et en avant,
le long de la paroi externe du carrefour ventriculaire, et sont d'autant plus
obliques qu'elles proviennent de régions plus supérieures.
Les fibres qui naissent de l'écorce du cunéus se portent de même obli-
quement en bas et en avant, longent la paroi interne de la corne occipitale
en dehors du stratum calcarinum, puis passent au-dessous du plancher de
la corne occipitale. Toutes ces fibres se rapprochent donc de plus en plus
du faisceau compacte de fibres sagittales qui longe le bord inféro-externe
du carrefour ventriculaire, et qui affecte dans le lobe temporal la formc
d'une gouttière. '
Arrivé au niveau du lobe temporal, le faisceau longitudinal inférieur
abandonne aux circonvolutions de ce lobe de nombreuses fibres. Les fibres
des couches inférieures se rendent dans la circonvolution de l'hippocampe
(H(L=), le lobule fusiforme (Fus) et la troisième circonvolution temporale
(T3) ; un grand nombre s'irradie dans la deuxième circonvolution tempo-
rale (T) ; un plus grand nombre encore s'irradient dans la première circon-
volution temporale et atteignent le pôle temporal, où elles s'entre-croisent
Direction de ses
fibres.
Terminaison des
fibres du faisceau
longitudinal inte-
rieur.
Terminaisons an-
térieures.
" 772 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
De- faisceau lon-
gitudinal inférieur
fournit des fibres à
la capsule externe.
Son entre-croise-
ment avec les fibres
de la commissure
intérieure et du
faisceau uncinatus.
avec les fibres du faisceau arqué ou. longitudinal supérieur de Burdach et
avec celles du faisceau uncinatus. ' .
Un petit nombre de fibres entrent dans la constitution de la capsule
externe, dont elles concourent à former les couches les plus inférieures.
Ces fibres, qui ne dépassent guère le tiers postérieur de la capsule externe
(fig. 303 à 326), s'entre-croisent avec les. fibres de la commissure antérieure
et avec le faisceau uncinatus, mais s'en . distinguent par leur plus gros
calibre et leur intense coloration. " .,
D'autres fibres enfin s'irradient dans l'écorce de la circonvolution du
crochet (U) dans l'écorce temporale qui limite l'espace perforé. antérieur
(Epa) en arrière et dans l'écorce adjacente de .la première circonvolution
temporale (Ti) (fig, 386) (Voy.- aussi : les séries de coupes horizontales III et
IV, p. z587 à 657, fig. 303 à 326). - ...... ? ' ,
Fie. 386. - Coupe horizontale du lobe temporal droit, montrant la façon dont le fais-
, ceau longitudinal inférieur aborde ' le noyau amygdalien. Méthode de Weigert.
2/1 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. (Voy. : -pour la description de cette coupe, p. 516 et suiv. Coupe F). - -
Alri, alvéus. - AM, avant-mur. - CA, corne d'Ammon. C; circonvolution godronnée.
- ds, diverticule du subiculum. Epa, espace perforé antérieur. - Fli, faisceau longitudinal -
inférieur Fu, faisceau uncinatus. H (L2), circonvolution de l'hippocampe ou deuxième
circonvolution limbique. h, sillon de. l'hippocampe. - Lms, lame médullaire superficielle.
- NA, noyau amygdalien. B7'A, radiations thalamiques de Gratiolet. Sge, substance grise
sous-épendymaire. - Stl, stratum lacunosum. - Ti, TB, première et deuxième 'circonvolu-
tions temporales. -t,, sillon parallèle. Tap, tapetum. U, circonvolution du crochet.
rsph, corne sphénoïdale du ventricule latéral. - -
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSE MAUX. 773
Ces terminaisons antérieures du faisceau longitudinal inférieur et son
intrication avec le faisceau uncinatus sont faciles à constater sur les coupes
horizontales sériées (p. 754, fig. 375).
Au voisinage de la première circonvolution temporale, le faisceau lon-
gitudinal inférieur présente, sur les coupes microscopiques horizontales
(lige. 385) ou vertico-transversales (fig. 387), un aspect tout il fait spécial : il
est traversé par un grand nombre de fascicules onduleux, fortement coloré ?
par l'hématoxyline, qui s'infléchissent en avant et en dedans, traversent les
radiations thalamiques, entrent dans la constitution du segment rétro-lenti-
culaire de la capsule interne, puis s'irradient dans le pulvinar. dans les corps
genouillés externe et interne, et dans les noyaux externe et interne de la
couche optique. Les plus antérieurs de ces fascicules onduleux abordent
dans la région sous-thalamique le segment postérieur de la capsule, interne, et
descendent avec les fibres de ce segment postérieur dans le pied du pédon-
cule cérébral, dont elles concourent à former le cinquième externe.
Toutes ces fibres qui traversent les radiations thalamiques et le segment
rétro-lenticulaire de la capsule interne, appartiennent-elles au faisceau
longitudinal inférieur dont une partie entrerait dans la constitution de la
couronne rayonnante ? Représentent-elles, au contraire, des fibres de pro-
jection du lobe temporal, qui ne feraient que traverser le faisceau longitu-
dinal inférieur pour se rendre à leur destination ? La question est im-
portante à résoudre, car elle implique en même temps, la nature des
fonctions du faisceau longitudinal inférieur. Dans le deuxième cas ce fais-
ceau serait exclusivement un faisceau d'association, dans le premier cas
il contiendrait à la fois des fibres d'association et des libres de projection.
Pour les auteurs qui assimilent ce faisceau aux fibres de projection du lobe
occipital et le décrivent avec ces dernières sous les noms de radiations
optiques (Gratiolet), lame des faisceaux optiques (Meynert), substance sa-
yittccle du lobe occipital (Wernicke), faisceau sensitif (Charcot, Ballet, Bris-
saud), le faisceau longitudinal inférieur ne serait formé que de fibres
de projection.
Pour Sachs, la couche de fibres que cet auteur désigne sous le nom
de stratum sagittale externonz, serait surtout formé de fibres d'association,
mais contiendrait en outre un petit nombre de fibres de projection.
Il est incontestable que dans le faisceau longitudinal inférieur, le départ
des fibres de projection et des fibres d'association ne peut se faire unique-
ment il l'aide de l'anatomie normale. L'intrication des fibres est trop
grande, leurs entre-croisements trop multiples; le problème ne peut donc
être résolu qu'a l'aide des dégénérescences secondaires, de l'anatomie com-
parée ou d'autres méthodes. Pour nous, la partie inférieure du faisceau
longitudinal inférieur constitue exclusivement un faisceau d'association;
([liant il sa partie supérieure, intimement unie au segment rétro-lenticu-
laire de la capsule interne, elle confient certainement des fibres de pro-
jection, destinées aux centres infra-corticaux, (couche optique, corps
genouillé externe, globus pallidus, etc.).
Aspect du faisceau
longitudinal infé-
rieur, au niveau de
iapretnierecit'cou-
volution temporale.
Rapports des li-
bres du faisceau 1011-
gitudinal inférieur
avec les fibres des
radiations thalami-
ques.
Le faisceau longi-
tudinal inférieur est
exclusivement un
faisceau d'associa-
tion dans sa partie
inférieure.
774 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
FIG. 387. - Coupe vertico-transversale de l'hémisphère droit passant par la partie
moyenne de la couche optique, le noyau rouge et le pédoncule cérébral. Méthode de
Weigert. Agrandissement 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
(Voy. pour sa description, p. 47 et suiv., coupe n° VIII).
Alv, alvéus. AM, avant-mur. CA, corne d'Ammon. - Ce, corps calleux. - Ce, capsule
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 77o
externe. Cg, circonvolution godronnée. Cing, cingulum. - Cip, segment postérieur de
la capsule interne. - cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne rayonnante. - ds, diverti-
cule du subiculum. - Fa, circonvolution frontale ascendante. - 7·'li, faisceau longitudinal
inférieur. - FM, faisceau rétroflexe de Meynert. - FPoa, fibres antérieures de la protubé-
rance. - FT, faisceau de Tlirck. - FT', partie du faisceau de Tiirck. venant des deuxième et
troisième circonvolutions temporales. - FTTt, partie du faisceau de Tiirck, venant de la pre-
mière circonvolution temporale. - Il, libres tangentielles. Flh, faisceau thalamiquo de
Forci. - Fus, lobule fusiforme. - Il, circonvolution de l'hippocampe. - 1, insula. - L,, pre-
mière circonvolution limbique. - le, lame cornée et libres du Uenia semi-circularis.
Lme, laine médullaire externe du thalamus. - Lmi, lame médullaire interne du thalamus.
Ln, locus niger. - Na, noyau antérieur du thalamus. - NC, tronc du noyau caudé. nit ?
queue du noyau caudé. - Ve, noyau externe du thalamus. - \'F, noyau semi-lunaire de
Fleclisig. - Ni, noyau interne du thalamus. Axa, putamen. - NR, noyau rouge. - OF,
faisceau occipito-frontal. - OpPa, partie pariétale de l'opercule rolandique. - ot, sillon col-
latéral. - ot + t,, branche commune au sillon collatéral et au troisième sillon temporal. -
P, pied du pédoncule cérébral. Pa, circonvolution pariétale ascendante. Parc, lobule
paracentral. -par, pied de la couronne rayonnante.- I'cs, pédoncule cérébelleux supérieur.
- Plch, plexus choroïdes du ventricule latéral. - l'lcla3, plexus choroïdes du troisième ven-
tricule. - Plchsph, plexus choroïdes de la corne sphénoïdale. - pl'S, sillon pré-rolandiduo
suprienr.-Pg, faisceau pyramidal.-R, scissure de Rolando. - RC, radiations de la calotte.
- rlll, faisceaux radiculaires de la troisième paire. - RTh, radiations optiques de Gratiolet.
- sec, sinus du corps calleux. - Sgc, substance grise centrale. - Sge, substance grise sous-
épendymaire. SgPo, substance grise de la protubérance. - strz, stratum zonale. -
7'i, 1· ? T'j. première, deuxième et troisième circonvolutions temporales. - t1, ti, premier et
deuxième sillons temporaux. - Tap, tapetum. - Tch, toile choroïdienne. - tec, 1lenia tecta.
- Tg, trigone. - Tgp, pilier postérieur du trigone. - Th, couche optique (thalamus).
tilt, taenia thalami. Tp, circonvolution temporale profonde. - U, circonvolution du crochet.
troisième ventricule. - VI, ventricule latéral. Zr, zone réticulée ou grillagée. -
Il, bandelette optique. - Ill, troisième paire.
Nous avons insisté plus haut sur ce fait, que le faisceau longitudinal
inférieur est traversé, dans toute sa partie occipitale, par les fibres qui de
l'écorce occipitale se rendent dans le tapetum et dans la couche des radia-
tions thalamiques. Nous croyons qu'il en est de même dans la partie tem-
porale de ce faisceau, et que la plupart des fibres que l'on voit se détacher
de la couche sagittale du lobe occipito-temporal pour s'irradier dans le
pulvinar, les corps genouillés interne et externe, le noyau externe du
thalamus, la région sous-optique, le segment postérieur de la capsule
interne, etc., etc., que ces fibres, disons-nous, n'appartiennent pas en
propre au faisceau longitudinal inférieur, qu'elles ne font que le traverser
et qu'elles appartiennent, soit à la couronne rayonnante du lobe occipital,
soit à la couronne rayonnante du lobe temporal.
Les fibres de la couronne rayonnante du lobe temporal (c'est-à-dire les
fibres de projection de ce lobe), passent sous la face inférieure du putamen
(NL : 1), entre cette face et l'extrémité recourbée de la queue du noyau caudé
(NC) (fig. 387), dans toute l'étendue comprise entre le segment rétro-lenti-
culaire de la capsule interne (Cirl) et le noyau amygdalien (NA) (Cip'
lig. 21 1, p. 370). Cette couronne rayonnante du lobe temporal est destinée
à la couche optique, au corps genouillé interne, au pulvinar, au globus
pallidus, au pied du pédoncule cérébral, etc., etc. ; elle doit donc nécessai-
rement. traverser la partie supérieure du faisceau longitudinal inférieur
avant d'arriver à sa destination.
La démonstration de cette proposition est faite pour les fibres de pro- .
jection du lobe temporal qui descendent dans le pied du pédoncule cérébral.
116 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le faisceau ex-
terne du pied du pé-
doncule cérébral ou
faisceau « de Tiirck »
ne reçoit pas de fi-
bres des radiations
thalamiques ni du
faisceau longitudinal
inférieur.
Le faisceau de
Türck naît de l'écor-
ce temporale (J. De-
jerine.)
Les lésions du lobe
occipital ne retentis-
sent pas sur. le pied
du pédoncule c{ : l'é-
])val.
Le faisceau de
Tiirck n'est pas un
faisceau de sen si hi-
lité générale.
En étudiant à l'aide des coupes microscopiques sériées, la -topographie
de la dégénérescence secondaire dans cinq cas de lésions anciennes de la
corticalité temporale, l'un de nous a montré, en effet, que les fibres qui
constituent le cinquième externe environ du pied du pédoncule cérébral,
c'est-à-dire que les fibres du « faisceau dit de Tüuclc » proviennent, non pas
du lobe occipital, comme l'ont admis Türch, Meynert, Wernicke, Charcot,
Ballet, Brissaud, etc., mais bien du lobe temporal. Le faisceau de Türc7
dégénère en effet à la suite de lésions localisées de l'écorce temporale, en
particulier de la partie moyenne des deuxième et troisième circonvolutions
temporales, et dans ces cas, on voit ses fibres dégénérées traverser la partie
supérieure du faisceau longitudinal inférieur, passer sous le troisième
segment du noyau lenticulaire et aborder dans la région sous-thalamique
supérieure le segment postérieur de la capsule interne, immédiatement en
avant de son segment rétro-lenticulaire.
L'étude des dégénérescences secondaires consécutives aux lésions de
la corticalité occipitale confirme encore l'origine temporale du faisceau de
Turck. Les recherches faites par l'un de nous dans cinq cas de lésions de la
corticalité occipitale, - intéressant soit la convexité occipitale jusqu'au pli
courbe inclusivement, soit le cunéus, le lobule lingual, ou le lobule fusi-
forme, - et étudiés par la méthode des coupes microscopiques sériées, lui
ont montré que le pied du pédoncule cérébral, ainsi que le segment posté-
rieur de la capsule interne, persistent intacts à la suite des lésions du lobe
occipital et que, dans ces cas, le segment rétro-lenticulaire de la capsule
seul est altéré. Vialet, dans ses recherches sur les Centres cérébraux de la
vision, est arrivé aux mêmes résultats. La description des dégénérescences,
dans les cinq cas d'hémianopsie étudiés dans cet important travail, mon-
tre en effet que, tant que la lésion est limitée au lobe occipital, la dégé-
nérescence secondaire est toujours cantonnée dans le segment rétro-lenti-
culaire de la capsule interne; elle retentit sur les centres optiques infra-
corticaux, pulvinar, corps genouillé externe, bras du tubercule quadrijumeau
antérieur, mais respecte absolument le pied du pédoncule cérébral.
Par contre, dès que les altérations corticales ne sont plus cantonnées
au lobe occipital, mais empiètent sur les lohes pariétal et temporal, la
topographie de la dégénérescence capsulaire change, le segment rétro-
lenticulaire n'est plus seul altéré, la zone dégénérée gagne le segment posté-
rieur de la capsule interne et se poursuit dans le pied du pédoncule.
Des recherches que nous venons d'exposer il résulte donc que, con-
trairement à l'opinion de Meynert admise par Huguenin, Charcot, Ballet,
Brissaud, le faisceau longitudinal inférieur, de même que les radiations
optiques, auxquelles il est accolé, n'envoie pas de libres dans l'étage infé-
rieur du pédoncule cérébral.
Isolé ou associé aux radiations optiques, le faisceau longitudinal inférieur
ne joue aucun rôle dans la transmission de la sensibilité générale, contrai-
rement à ce qu'ont admis Meynert, Charcot et Ballet. Pour ces deux der-
niers auteurs, le faisceau longitudinal inférieur représentait, avec les
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 777 -1
radiations optiques de Gratiolet, le faisceau conducteur de la sensibilité
générale, le faisceau sensitif, qui s'épanouissait dans le lobe occipital et
qui constituait le faisceau externe du pédoncule cérébral. Pour Brissaud,
qui adopte les idées des auteurs précédents, le faisceau longitudinal infé-
rieur représenterait un faisceau sensitif externe et les radiations optiques
un faisceau sensitif interne, aboutissant tous deux au faisceau externe du
pédoncule cérébral ou faisceau de Tiirck.
Cette conception ne peut plus être admise aujourd'hui car, d'une part,
ainsi que nous venons de l'indiquer, le faisceau de Türch ne vient pas du
lobe occipital et d'autre part, c'est là une chose prouvée par de nombreuses
observations èliniques suivies d'autopsies, les lésions du lohe occipital,
corticales ou centrales, ne retentissent pas sur la sensibilité générale.
(Voy. t. II, Ruban de Reil et Localisations cérébrales.)
Le faisceau de Tùrck n'est pas le seul faisceau de projection du lobe
temporal, qui s'entre-croise avec le faisceau longitudinal inférieur. D'autres
fibres de la couronne rayonnante du lobe temporal, telles que les radiations
du corps genouillé interne, les fibres temporales destinées au pulvinar, au
noyau externe de la couche optique, etc., traversent de même le faisceau lon-
gitudinal inférieur et contribuent à donner à sa partie antérieure son aspect
spécial. Les radiations du corps genouillé interne tirent leur origine de la
première circonvolution temporale, ainsi que Monakow, Mahaim, etc., l'ont
démontré. Dans certains cas de dégénérescences secondaires par lésions
de la corticalité temporale, nous les avons vues traverser (voy. t. II) le fais-
ceau longitudinal inférieur, ainsi que le segment rétro-lenticulaire de la
capsule interne, et aborder la partie du corps genouillé interne qui est
profondément enclavée dans la couche optique.
Il en est de même des fibres temporales destinées au pulvinar et que
nous désignerons sous le nom de fibres temporo-thalamiques. Sur une série
de coupes horizontales, heureusement orientées et obliques de haut en
bas, d'arrière en avant et de dedans en dehors (plus obliques encore que
celles de notre série IV, p. 633, fig. 316 à 328), on peut intéresser parallè-
lement à leur longueur les fibres du lobe temporal qui relient l'extrémité
antérieure de ce lobe au pulvinar. Ces fibres se rassemblent à la partie externe
et supérieure du noyau amygdalielt, s'entre-croisent dans toute leur longueur
avec le faisceau longitudinal inférieur, passent sous le noyau lenticulaire et
se dirigent obliquement en arrière, en dedans et en haut vers le pulvinar.
Le pédoncule illféro-inteme de la couche optique de Meynert, - dont les
libres passent par la substance innominée de Reichert et se dirigent obli-
quement en avant et en dedans, - ne s'identifie pas avec ces fibres temporo-
thalamiques dont le trajet est très facile à suivre dans les cas de dégénéres-
cence du faisceau longitudinal inférieur (Voy. t. II, les coupes horizontales
se rapportant au cas des fig. 39G à 398, p. 798).
A l'examen de coupes microscopiques sériées de cerveaux de singe
Les lésions du lobe
occipital no produi-
sent pas de troubles
de la sensibilité é-
nérale.
Entre-croisement
du faisceau lon¡ : ritu-
dinal inférieur avec
les fibres temporales
se rendent au corps,
genouillé interne et
les fibres tomporo-
thalamiques.
778 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
l<JG. doa. Coupe horizontale d'un cerveau de singe macaque, passant par la partie
supérieure de la région sous-thalamique. Méthode de l'al. Agrandissement de 2/1.
Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres.
Al, anse du noyau lenticulaire. AM, avant-mur. Bra, bras du tubercule quadriju-
mcau antérieur. Ce, capsule externe. - Ce(h'li), fibres du faisceau longitudinal inférieur
se rendant à la capsule externe. - Cex, capsule extrême. -Cg, circonvolution godronnée. -
Cge, corps genouillé externe. - Cgi, corps genouillé interne. Cia(PaTh), segment antérieur
de la capsule interne (pédoncule antérieur de la couche optique). - Cip, segment postérieur
de la capsule interne. coa, commissure antérieure. - duo, diverticule occipital.eA', écorce
. de la scissure calcarine. I· ? deuxième circonvolution frontale. - FI, faisceau lenticulaire
de Forel. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal postérieur.
Fth, faisceau thalamique de Forel. - Il, circonvolution de l'hippocampe ou deuxième circon-
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSU 11 AUX. ï0
(voy. fig. : 388\ on ne retrouve dans la couche sagittale du lobe temporo-
occipital les différences de coloration si caractéristiques que l'on ren-
contre chez l'homme; il ne semble exister, de prime abord, qu'une seule
couche sagittale (RTh, fig. 388) correspondant à la fusion des radiations
thalamiques (couche sagittale interne) et du faisceau longitudinal inférieur
(couche sagittale externe), et formée de fibres serrées, disposées en fais-
ceaux compacts, et fortement colorés par l'hématoxyline. Ces libres nais-
sent du lobe occipital (pointe, face interne et face externe), se portent
d'arrière en avant, reçoivent un fort contingent de fibres de l'ergot de
Morand, entourent complètement la corne occipitale, se réunissent le
long de la paroi externe du ventricule, puis s'infléchissent en dedans, au
niveau de la queue du noyau caudé, pour s'irradier dans le thalamus et en
particulier dans le pulvinar et dans le corps genouillé externe, extrêmement
développé chez cet animal (fig. 388).
Mais en examinant les choses de plus près, on constate qu'il existe entre
cette couche de fibres fortement colorées par l'hématoxyline et le faisceau
occipilo-vertical de Wernicke (voy. fib. 388, Ov) une très mince couche de
fibres fines, peu colorées par l'hématoxyline (fig. 388, Fli), disposées en
lâches fascicules, et qui doivent, à notre avis, être identifiées avec le fais-
ceau longitudinal inférieur de l'homme.
Sur des coupes microscopiques sériées, ce faisceau naît en arrière des
circonvolutions occipitales, en particulier de la pointe occipitale et de ses
faces interne et externe; de là il se porte en avant, et entoure d'une couche
mince, mais complète, l'épaisse couche des radiations thalamiques. Sur les
coupes intéressant les régions temporales inférieures, ses fibres s'irradient
en avant dans les circonvolutions temporales, dans le noyau amygdalien
et dans l'écorce qui limite, en arrière, l'espace perforé antérieur. Sur les
coupes plus élevées, intéressant les corps opto-striés, la plus grande partie
des fibres du faisceau longitudinal inférieur s'irradient en avant dans les
circonvolutions temporales, en particulier dans la première circonvolution
temporale; une petite partie coiffe l'extrémité postérieure du putamen
et se porte dans la capsule externe.
A part son petit volume et sa faible coloration par la laque hématoxy-
linique le faisceau longitudinal inférieur se comporte donc ici comme chez
l'homme. La faible coloration du faisceau longitudinal inférieur par l'hé-
Le faisceau longi-
tudinal chez le singe.
Chez le singe, ce
faisceau est très ré-
duit de volume, tau-
dis que les radiations
thalaniiquessonttrès j;
Origine et trajet
du faisceau longitu-
dinal chez le singe.
volution limbique. - l, insula. G,, première circonvolution limbique. bne, lame médul-
laire externe du noyau lenticulaire. - lmi, lame médullaire interne du noyau lenticulaire. -
, lutine médullaire interne supplémentaire divisant en deux le segment interne du noyau
lenticulaire (NL,). - NC, tète du noyau caudé. - NC', queue du noyau c,¡rtld ? -
]\'L3, NL" Ni ? noyau lenticulaire et ses trois segments. - 0, lobe occipital. - off, partie
orbitaire de la première circonvolution frontale. Ov, faisceau occipital vertical de Wernicke.
- ! 'iTk, pédoncule inférieur du thalamus. - Pu pulvinar. - Qa, tubercule quadrijumeau
antérieur. - RC, radiations de la calotte. Re, faisceau cortical du noyau rouge, passant
par les radiations de la calotte.- RTIt, radiations thalamiques de Gratiolet. S, scissure
de Sylvius. <'7f, stratum calcarinum. - Tah, tapetum. - Tgp, pilier postérieur du trigone.
- Fiv, carrefour ventriculaire. - V, ruban de Vicq d'Azyr. - VA, faisceau de Vicq d'Azyr.
- Vif, corne frontale du ventricule latéral. - VV, zone de Wernicke. - Zi, zona incerta.
Gn, zone réticulée ou grillagée.
1 780 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Los dégénères.
cences secondaires
montrent que lo fais-
ceau longitudinal in-
férieur relie lo lobe
)ccipital au lobe tem-
l)Qral.
Le faisceau longi-
tudinal inférieur dé-
géiiûro dans les deux
sens.
fibres d'associa-
tion propre au lobe
occipital.
matoxyline n'a rien qui doive étonner, étant donné le peu de développe-
ment que présentent chez le singe la masse blanche des hémisphères et en
particulier les fibres d'associations intra-hémisphériques.
En résumé, les dégénérescences secondaires et l'anatomie comparée
montrent donc, que le faisceau longitudinal inférieur est avant tout un
faisceau d'association qui relie le lobe occipital, et en particulier la zone
visuelle, au lobe temporal. Ce faisceau dégénère à la suite des lésions du
lobe occipital et se trouve intéressé, dans la variété de cécité verbale que
l'un de nous a décrite sous le nom de cécité verbale pure. Mais, de même
que tous les faisceaux d'association, il est formé de fibres d'inégale lon-
gueur qui n'appartiennent à ce faisceau que dans une partie de leur trajet;
il en résulte donc que les dégénérescences n'intéressent pour ainsi dire
jamais toute l'épaisseur de ce faisceau, et qu'à mesure que l'on s'éloigne du
foyer destructif, des fibres saines viennent s'adjoindre aux fibres dégénérées.
Lorsque l'on étudie la dégénérescence secondaire du faisceau longitu-
dinal inférieur, à la suite des lésions portant non plus sur la corticalité
occipitale, mais sur la masse blanche sous-jacente et en particulier dans
les cas de lésions en foyer de la couche sagittale du lobe tcmporo-occipital,
on voit que ce faisceau, de même que les radiations optiques, dégénère
dans les deux sens, ainsi que nous avons pu le constater très nettement
dans deux cas. On peut par conséquent se demander, si le faisceau longi-
tudinal inférieur ne contient pas, outre les fibres qui lui viennent de l'écorce
occipitale et qui constituent du reste presque la totalité de ce faisceau, un
certain nombre d'autres fibres qui, lui venant de l'écorce temporale, iraient
s'arboriser dans l'écorce occipitale. La méthode des dégénérescences secon-
daires est impuissante pour trancher cette question, carnous savons de par
la méthode expérimentale de Gudden (voy. p. 12 et 178) et de par l'ana-
tomie pathologique, que les faisceaux encéphaliques ou médullaires s'al-
tèrent dans les deux sens. La méthode des dégénérescences secondaires,
qui présente une sécurité absolue pour déterminer le trajet de tel ou tel
faisceau, est en effet beaucoup moins sûre, lorsqu'il s'agit de reconnaître
l'origine cellulaire de tel ou tel de ces faisceaux.
Fibres d'association propres au lobe occipital (Stratum pro-
prium corlicis de Sachs). Autour du faisceau longitudinal inférieur se
groupent les fibres propres au lobe occipital, disposées en cinq faisceaux
plus ou moins nettement délimités. Ce sont : en dedans le stratum calcarinum,
en dehors le faisceau occipital vertical de Wernicke, enbas le faisceau trans-
verse du lobule lingual de Vialet, en haut le faisceau transverse du cunéus
et le faisceau propre du cunéus de Sachs. Le faisceau occipital vertical, le
stratum calcarinum et le faisceau propre du cunéus sont formés de libres
plus ou moins verticales, qui relient la partie supérieure du lobe occipital
à ses parties moyenne et inférieure; les fibres des faisceaux transverses du
cunéus et du lobule lingual se dirigent de dedans en dehors, et assurent les
connexions entre les faces interne et externe de ce lobe.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. -78t
Le stratum calcarinum (fig. 290 et 389, strK) est une épaisse couche de
fibres verticales, qui double l'écorce de l'ergot de Morand, la sépare du
faisceau longitudinal inférieur et forme à elle seule la masse blanche des
plis cunéo-limbiques. Ses fibres relient la lèvre supérieure de la scissure
calcarine à sa lèvre inférieure ; les plus courtes et les plus superficielles
unissent les parties profondes des deux lèvres de la scissure calcarine, les
fibres les plus longues relient la face interne du cunéus à la face inféro-in-
- terne du lobule lingual. Cette couche de fibres verticales s'étend du pôle
occipital au lobe limbique, unit, au niveau de la branche commune aux
scissures calcarine et pariéto-occipitale, la deuxième circonvolution lim-
bique (circonvolution de l'hippocampe) au pli rétro-limbique de Broca, et
renforce dans cette région le faisceau postérieur du cingulum. Elle repré-
sente en d'autres termes, la couche des fibres en U de la scissure calcarine.
Brissaud décrit le stratum calcarinum sous le nom de lame festonnée du
cunéus et soutient l'hypothèse étayée sur l'examen macroscopique de
cerveaux normaux durcis dans le bichromate, que cette lame festonnée
isole complètement le cunéus du reste de l'hémisphère, et qu'elle oppose
une barrière aux fibres de projection dont le cunéus serait ainsi dépourvu.
L'examen microscopique de coupes du lobe occipital, colorées par les méthodes
de Weigert ou de Pal, montre combien les coupes macroscopiques sont in-
suffisantes pour déterminer le trajet d'un faisceau ; ici comme dans toutes les
autres régions de l'écorce, on voit les fibres radiées de l'écorce de la scissure
calcarine, traverser perpendiculairement ou plus ou moins obliquement
la couche des fibres en U, puis les faisceaux d'association plus ou moins
longs, et concourir à former la couche des fibres de projection, dont la situa-
tion est toujours profonde et voisine des cavités ventriculaires.
L'étude systématique des lésions limitées du cunéus et des dégénéres-
cences qu'elles entraînent montre du reste (v. Monakow, Moeli, Hens-
chen, Zinn, Vialet), que le cunéus possède des fibres de projection tout
comme les autres régions de l'écorce cérébrale, et que ces fibres arrivent à
leur destination par le plus court chemin, c'est-à-dire en traversant les
fibres en U et les fibres d'association plus ou moins longues, avant d'arriver
la couche des fibres sagittales du lobe occipital.
Le faisceau occipital vertical ou occipital perpendiculaire de Wernicke
(Ov), (fig. 377, 388, 389) stratum proprium convexitatis de Sachs, constitue
une épaisse couche de fibres propres au lobe occipital et qui relie le bord
supérieur de ce lobe à sa face inférieure. Il met par conséquent en con-
nexion la première circonvolution occipitale avec la troisième circonvolu-
tion occipitale et avec le lobule fusiforme. Très épaisse dans la région
occipitale, cette couche s'amincit en avant; elle est toutefois facile à con-
stater dans le lobe pariétal, où elle relie le pli courbe aux deuxième et
troisième circonvolutions temporales et recouvre profondément la mince'
couche des fibres propres du sillon parallèle.
En arrière du gyrus supra-marginalis, le faisceau occipital vertical de
Stratum calcari-
Ullll1.
ri
1 Il
J
Fibres de projee-
tion du cunéus.
1,'aisceaii occipital-
vertical.
Son origine et son
trajct.
782 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Faisceau occipital
transvcrse du cu-
néus.
Ce faisceau relie le
cunéus à la convexité
du lobe occipital et à
son bord infére-ex-
terne.
Faisceau occipital
transverse du lobule
lingual de Vialet.
Ce faisceau met la
région calcarinienne
en communication
avec la convexité du
lobe occipital. ,
Wernicke se confond avec les fibres postérieures ou descendantes du fais-
ceau arqué ou longitudinal supérieur de Burdach. :
Dans leur ensemble, les fibres du faisceau occipito-frontal constituent -
donc une sorte de cloison verticale, étendue de la pointe occipitale à la
branche postérieure de la scissure de Sylvius. Cette cloison est traversée
par les nombreuses fibres qui entrent dans la constitution du faisceau lon-
gitudinal inférieur, des radiations thalamiques du lobe occipito-temporal
et du tapetum; elle est encore traversée par les fibres des faisceaux trans-
verses du cunéus et du lobule lingual. Grâce à ces nombreux entre-croise-
ments, cette couche de fibres verticales est mal délimitée en dehors, elle est
au contraire nettement délimitée en dedans par le faisceau longitudinal
inférieur, et ses fibres se distinguent, de celles de ce dernier par leur direc-
tion et leur coloration moins foncée par la laque hématoxylinique.
Le faisceau occipital transverse du cunéus (stratum cllnei tranSVeJ'SIfl7l
de Sachs) (ftcS), (fig. 390, 384 et 389) relie le cunéus à la convexité du lobe
occipital et à son bord inféro-externe ; il appartient à la région du cunéus,
ne dépasse pas en avant la scissure pariéto-occipitale,et présente la même
origine corticale que le stratum calcarinum. Ses fibres naissent donc de la
lèvre supérieure de la scissure calcarine et se portent transversalement en
dehors; mais au lieti de s'infléchir en bas comme les fibres du stratum cal-
carinum, elles se recourbent en haut, passent au-dessus du cône creux
formé par la partie occipitale du faisceau longitudinal inférieur, puis tra-
versent le faisceau occipital vertical, se mélangent intimement aux fibres
commissurales de projection et d'association de la région, et s'irradient
très probablement dans l'écorce de la convexité du lobe occipital et de son 4tY'" "
bord inféro-externe. Les libres les plus antérieures se portent un peu obli-
quement en avant et en dehors, et s'irradient dans le lobule pariétal supé-
rieur et dans le pli courbe (Sachs).
Le faisceau occipital transverse du lobule lingual de Vialet (fig. 290 et 389,
fllgV) est au lobule lingual ce que le faisceau précédent est au cunéus. Entre-
vu par Sachs, bien étudié par Vialet, ce faisceau naît de la lèvre inférieure
de la scissure calcarine, se porte transversalement en dehors, puis recouvre
en bas le faisceau longitudinal inférieur qu'il tapisse; ses libres se réflé-
chissent une première fois au niveau du diverticule du lobule lingual et
du faisceau basai interne de Burdach, une seconde fois au niveau de
l'angle inféro-externe de la corne occipitale, puis elles traversent le fais-
ceau occipital vertical de Wernicke, et s'irradient dans l'écorce de la con-
vexité du lobe occipital et de son bord inféro-externe. Ce faisscau, qui relie
la lèvre inférieure de la scissure calcarine à la convexité de l'hémisphère,
et qui représente, d'après Vialet, la moitié inférieure du système d'associa-
tion qui met en relation la région calcarinienne avec la convexité occipitale,
se trouve quelquefois, dans certaines lésions du lobe occipital, persister intact,
parmi les libres dégénérées de la région, et ces cas sont particulièrement
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 83
instructifs pour l'étude de ce faisceau (fig. 394) (Voy. Th. de Vialet, Obs. III).
Outre ces quatre couches de fibres propres au lobe occipital, Sachs dé-
crit une cinquième couche de oourtes fibres d'association propresau cunéus,
c'est le stratum proprium cunei de Sachs (fig. 309, strprC). Il s'agit ici
encore de fibres verticales comme celles du stratum calcarinum : elles
prennent leur origine comme celles de cette dernière couche et comme
celles du faisceau transverse du cunéus, dans la lèvre supérieure de la
scissure calcarine, puis se portent verticalement en haut, recouvrent les
fibres propres des sillons du cunéus et s'irradient dans l'écorce du bord
supérieur de l'hémisphère.
Stratum proprium
cunei.
r ig. 389. - Coupe vertico-transversale du lobe occipital gauche, destinée à montrer
. l'origine et le trajet des fibres d'association propres du lobe occipital. (Demi-
schématique.) ,
C, cunéus. - far, fibres arquées. - Fli, faisceau longitudinal inférieur. - fll,gi', faisceau
transverse du lobule lingual de Vialet. - ftcS, faisceau transverse du cunéus de Sachs.
Fus, lobule fusiforme. io, sillon inter-occipital. - K, scissure calcarine. - Lg, lobule lin-
gual.- 19, sillon du lobule lingual. 0,, 0" 03, première, deuxième et troisième circonvolu-
tions occipitales.- os, deuxième sillon occipital. - Or, faisceau occipital vertical.-at, si1lon
collatéral. po, scissure pariéto-occipitale. - 7Ccl[j, pli cuneo-limbique. - / ! 7'/t, radiations
thalamiques de Gratiolet. sB, strie de Baillarger. - shW, stratum calcarinum.
strprC, stratum proprium cunei. - Tap, tapetum. V, ruban de Vicq d'Azyr. - Fac, corne
occipitale du ventricule latéral.
78t ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Couche des libres
propres des circon-
volutions de face
interne de l'hémi-
sphère.
Fibres d'associa-
tiou lu IoVc l'routal.
Couche des fibres propres des circonvolutions de la face interne de
l'hémisphère. - Une couche de fibres verticales, analogues aux fibres
propres du cunéus, se trouve également dans le précunéus, dans le lobule
paracentral et dans la face interne de la première circonvolution frontale. ®
Ces fibres, plus ou moins longues, naissent du bord supérieur de l'hémi- @
sphère, se portent obliquement en bas et en avant et se terminent autou
des scissures calloso-marginale et sous-pariétale. Cette couche de fibres
s'étend du cunéus au pôle frontal, et s'entre-croise avec les nombreuses
fibres de projection et commissurales qui abordent les circonvolutions de la
face interne de l'hémisphère; grâce à la direction oblique de ses libres,
cette couche apparaît foncée sur les coupes vertico-transversales de ccr-
veaux durcis dans le bichromate (lig. 239 à 260), et se distingue par con-
séquent facilement des radiations calleuses et des fibres de la couronne
rayonnante, qui contournent la voûte du ventricule latéral et dont les
fibres sont sectionnées parallèlement à leur longueur, ainsi que le mon- -&
trent nettement les coupes vertico-transversales microscopiques (p. 528
lig. 281 à 287 et 387).
C'est cette couche de fibres propres des circonvolutions de la face
interne de l'hémisphère, que Brissaud a désignée sous le nom de fais-
ceau compact et de faisceau diffus du fornix. Il ne peut être question
dans l'espèce, ainsi que nous venons de le voir, d'un long faisceau d'as-
sociation, analogue au cingulum et étendu du pôle frontal au cunéus, voire
même au lobule lingual. Appliquer en outre à la couche des courtes fibres
d'association des circonvolutions de la face interne de l'hémisphère le
nom de faisceaux du fornix, c'est, selon nous, employer un terme prêtant
à confusion. Le terme de fornix est aujourd'hui universellement appliqué
au trigone cérébral; l'usage n'a pas en effet fait prévaloir le terme de for-
nix periphericus, appliqué par Arnold au cingulum. Or, nous distinguons
dans le trigone cérébral le corps du fornix, les colonnes du fornix, les
piliers du fornix; les travaux de Gudden, Forel, Honegger, etc., ont montré
en outre que le trigone cérébral renferme un système fort complexe de
fibres : on y décrit, outre le fornix proprement dit, un fornix transversus,
un fornix longlls direct et croisé, un fornix oM/««s, etc. Pour toutes ces
raisons nous réserverons donc le terme de forai ? au trigone cérébral et
désignerons la couche de fibres d'association dont il est question ici, sous
le nom de couche des fibres propres des circonvolutions de la face interne de
l'Izénzisphère.
Dans le lobe frontal, le système des fibres d'association propres est
beaucoup moins développé que dans le lobe occipital. La corne occipitale,
autour de laquelle se groupent les couches sagittales et les différentes
couches des courtes fibres d'association, se prolonge en effet très loin dans
le lobe occipital, tandis que la corne frontale ne dépasse guère l'extrémité
antérieure du noyau caudé. Sur les coupes vertico-transversales on constate
toutefois, immédiatement en avant de la tête du noyau caudé et autour de la
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 785
substance grise sous-épendymaire (Sge) qui double la corne frontale (Vf) en
avant, une disposition en couche annulaire, très analogue d'aspect, quoique
beaucoup plus réduite, à ce que l'on observe dans la corne occipitale
(fig. 390). L'anneau interne se trouve constitué en dedans, en haut et en
bas, par les fibres calleuses émanées du genou (Ce), il est complété en
dehors par le faisceau occipilo-frontal (OF). Autour de ce premier système
de fibres, on trouve l'anneau irrégulier et incomplet formé par les fibres
50
fie. 390. Coupe vertico-transvcrsale de l'hémisphère droit, passant en avant du
genou du corps calleux et de la corne frontale du ventricule latéral. Méthode de
f. Weigert. Agrandissement de 3/2. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. ! (Voy. pour la description de cette coupe, p. 31, coupe n° I.) -
Ce, fibres calleuses. Cin,g, cingulum, cm, sillon calloso-marginal. - CR, couronne
j rayonnante. - Fi, re, F, première, deuxième et troisième circonvolutions frontales. fi.fi, f3,
premier, deuxième et troisième sillons frontaux. - f,, sillon olfactif. - f incisure du deuxième
i- sillon frontal. - Lui, première circonvolution limbique. - mF,, face interne delà première cir-
convolution frontale. OF, faisceau occipito-frontal. - oF,, partie orbitaire de la première
| circonvolution frontale. - ol, Gr), partie orbitaire de la première circonvolution frontale
(gyrus reclus). - oF,, partie orbitaire de la troisième circonvolution frontale. -RCc, radia-
tions du corps calleux. - Sage, substance grise sous-épendymaire.
786 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Les fibres d'asso-
ciation propres au
lobc frontal se grou-
pent autour de la
couronne rayon-
nante.
Fihrcscommissu-
raies.
de la couronne rayonnante du lobe frontal (CR). Ces fibres se disposent en
une couche épaisse en dehors, en haut et en bas, et mince en dedans, où
elle est renforcée par les fibres du cingulum, immédiatement en avant du
genou du corps calleux. Les fibres des parties orbitaires et externe de la
couronne rayonnante, sont sectionnées perpendiculairement à leur longueur.
Les fibres des parties supérieures de la couronne rayonnante, se trouvent
sectionnées plus ou moins obliquement ou parallèlement à leur axe, elles
s'irradient en effet dans les faces interne et supérieure de la première
circonvolution frontale et dans la première circonvolution limbique (fig. 390).
Cette disposition en couches sagittales ne se retrouve pas sur les coupes
horizontales (fig. 391, 296), ces dernières montrent, au contraire, que les
fibres calleuses se réfléchissent en avant du ventricule latéral avant de
s'irradier dans la troisième circonvolution frontale, et que les fibres de la
couronne rayonnante décrivent une courbe en sens inverse autour des
fibres calleuses. La disposition en anneaux concentriques n'est due qu'à
une fausse apparence, obtenue grâce à la section simultanée des fibres du
genou du corps calleux et de ses fibres réfléchies,
C'est autour des fibres de la couronne rayonnante que se groupent les
couches des fibres d'association propres au lobe frontal : les unes affectent une
direction transversale et relient la face interne du lobe frontal à ses faces
orbitaire et externe ; les autres présentent une direction verticale et
assurent les connexions, soit entre les différentes circonvolutions de salace
interne, soit entre les circonvolutions de ses faces orbitaire et supéro-
externe. D'autres enfin affectent une direction sagittale; elles sont particu- ,
lièrement nombreuses en avant de l'espace perforé antérieur et s'entre-
croisent avec les extrémités antérieures des libres du faisceau uncinatus,
qui viennent s'irradier dans les faces orbitaires des première et troisième
circonvolutions frontales.
Mais ces courtes fibres d'association ne se disposent pas en couches
compactes comme dans le lobe occipital - elles s'entre-croisent en effet
avec les nombreuses fibres de projection et commissurales de la région.
En avant de la substance grise sous-épendymaire, les couches de fibres 1...
différenciées perdent rapidement leur individualité, de telle sorte que la ||
plus grande partie de la masse blanche du lobe frontal est formée par
l'intime intrication des fibres d'association avec les fibres commissurales et
de projection. C'est le long du sillon olfactif, dans le gyrus reclus et la partie
orbitaire de la première circonvolution frontale, que l'on peut le mieux
suivre les dernières fibres différenciées (fig. 242 et 243, p. 442 et 448).
Fibres commissurales.
Les libres commissurales qui relient les deux hémisphères entre eux,
comprennent le corps calleux, la commissure antérieure et le fornix trans-
verse de Forel. Ce dernier faisceau ne peut être séparé du trigone cérébral,
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 787
aussi renvoyons-nous pour son étude au système des fibres de projection.
du rhinencéphalon (Voy. Trigone cérébral, t. II).
Corps calleux (Ce).
Les fibres calleuses constituent le système commissural ou mieux le
système d'association inte1'-hémisphérique, qui relie entre elles toutes les
circonvolutions du manteau cérébral, à l'exception du lobe olfactif et de
l'extrémité antérieure du lobe temporal, régions desservies par le système
de la commissure antérieure.
Les fibres calleuses représentent très probablement, d'après Cajal, soit
les cylindres-axes des cellules pyramidales petites ou moyennes ou des
. cellules polymorphes, soit les collatérales ou les branches de bifurcation
des longues fibres d'association ou des fibres de projection. Nées de toute
la corticalité cérébrale, elles convergent à la façon des rayons d'une
roue vers l'angle externe du ventricule latéral, où elles se réunissent en
un faisceau compact qui augmente rapidement de volume, se dirige trans-
versalement en dedans vers la scissure inter-hémisphérique et pénètre dans
l'hémisphère du côté opposé.
Dans leur trajet radié, étendu de l'écorce cérébrale à l'angle externe
du ventricule latéral, les fibres calleuses sont connues sous le nom de raclia-
tions calleuses (RCc); leur faisceau compact, qui forme la voûte des ven-
tricules latéraux, constitue le corps calleux proprement dit et comprend,
ainsi que nous l'avons vu plus haut (p. 338) : le tronc, le bourrelet, le genou.
elle bec du corps calleux.
Les radiations destinées au tronc du corps calleux (fit. 387, p. 774),
s'irradient toutes dans un plan vertico-transversal et il est d'autant plus
facile d'en constater l'existence, sur les coupes vertico-transversales mi-
croscopiques colorées selon les méthodes de Weigert ou de Pal, que l'irra-
diation des fibres de projection se fait suivant un plan oblique.
Elles proviennent de la partie postérieure du lobe frontal, de tout le
lobe pariétal, de la partie postérieure du lobe temporal et peut-être de l'in-
sula, par l'intermédiaire de la capsule externe (Schnopfhagen). Les fibres
les plus internes naissent de la première circonvolution limbique (L,), des
faces interne et supérieure de la première circonvolution frontale (mF,,F,),
du lobule paracentral (Parc), du précunéus (PrC), de la première circonvo-
lution pariétale (P,) et de la face supérieure des circonvolutions rolandiques
(Fa, Pa); elles se portent obliquement en bas et en dehors, en décrivant
une légère courbe à concavité inféro-interne.
Les fibres moyennes naissent des circonvolutions de la face externe de
l'hémisphère (deuxième circonvolution frontale (F2), partie moyenne des
circonvolutions roland irllles (l'a,Fa), deuxième circonvolution pariétale (P=1)
et se portent soit obliquement en bas et en dedans, soit transversalement
en dedans. Les fibres les plus inférieures, enfin, proviennent des circonvo-
Corps calleux.
Origine des libres
calleuses.
Radiations du
tronc du corps cal-
Icux.
Leur origine.
Leur trajet.
788 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Tronc du corps cal-
cux.
Sa texture.
Le tronc du corps
calleux ne constitue
pas une simple com-
missure.
Origine et trajet
des radiations du ge-
nou du corps calleux.
lutions de l'opercule sylvien (OpFz, OpR, OpP2), de la partie postérieure
du lobe temporal (première et deuxième circonvolutions temporales) (T 1> 1\)
et peut-être des circonvolutions de l'insula (la, Ip), en passant par la capsule
externe; elles se portent obliquement en haut et en dedans, décrivent une
courbe à concavité inféro-interne et traversent le faisceau arqué de Bur-
dach (Arc), le pied de la couronne rayonnante (pCR) et une partie du fais-
ceau occipito-frontal (OF) (fig. 387, p. 774).
Arrivées au niveau de l'angle externe du ventricule latéral (VI), les
radiations calleuses se recourbent à angle droit, et se groupent en un fais-
ceau compact, à direction transversale, qui constitue le tronc du corps
calleux (Cc). Sur une coupe vertico-transversale (fig. 387 et 281 à 287),
le tronc du corps calleux se présente sous l'aspect d'un épais faisceau, effilé
en dehors, où il entoure en crochet l'angle externe du ventricule latéral. < ?
Son sommet correspond au faisceau occipito-frontal (OF). Sa face infé-
rieure est tapissée par l'épendyme ventriculaire et la substance grise sous-
épcndymaire (Sge) particulièrement épaisse en dehors, sa face supérieure
est en rapport en dedans avec le toenia tecta (tec) et le cingulum (Cing), en
dehors avec les fibres de la couronne rayonnante (Ce), qui décrivent autour
du ventricule une courbe en sens inverse de celle du corps calleux. Ces
deux espèces de systèmes sont toutefois faciles à séparer l'un de l'autre
par dissection, sur des cerveaux convenablement durcis dans l'alcool, et on
obtient ainsi les figures bien connues de l'atlas de Foville.
Le tronc du corps calleux ne présente pas une structure aussi simple
qu'on l'admet généralement; il n'est pas formé de lamelles régulière-
ment stratifiées et par conséquent plus ou moins faciles à dissocier; mais,
ainsi que le montrent les coupes microscopiques, de faisceaux plus ou
moins enchevêtrés qui s'entre-croisent dans tous les sens, au niveau de la *&*
ligne médiane. Les faisceaux superficiels deviennent profonds de l'autre
côté de la ligne médiane, les fibres des régions antérieures d'un hémisphère
s'irradient, après entre-croisement sur la ligne médiane, dans les régions
plus postérieures de l'hémisphère du côté opposé et vice versa. 11 résulte
donc de ce double entre-croisement, que, si le tronc du corps calleux con-
tient, comme l'ont soutenu Reil, Arnold et en particulier Meynert, de
véritables fibres commissurales qui relient et associent dans leur fonction-
nement les régions homologues et symétriques des deux hémisphères,
il contient en outre un grand nombre de fibres d'association inter-hémi-
sphériques, qui assurent les connexions de régions asymétriques des deux
hémisphères. Le corps calleux représente, en d'autres termes, le plus volu-
mineux et le mieux circonscrit des faisceaux d'association et, « en reliant
les régions asymétriques des deux hémisphères, il ramène il l'unité le
manteHu cérélJl'aldivisé en deux parties par la scissme inter-hémisphéri (lue».
(Schnopfhagen).
Les radiations du genou du corps calleux (Cc[g se comportent comme
celles du tronc. Nées des faces externe, orbitaire et interne du lobe frontal,
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET CO\I111SSI;R : 1U1. 789
elles convergent en rayonnant vers l'angle antéro-externe du ventricule
latéral.
Les fibres qui naissent de la troisième circonvolution frontale (Fg) s'ir-
radient dans un plan vertico-transversal, et peuvent par conséquent être
suivies dans toute leur longueur sur les coupes vertico-transversales (lig. 280
et 390). Les fibres originaires des deuxième et première circonvolutions
frontales (F,, F,) s'irradient suivant un plan oblique, qui se rapproche
d'autant plus du plan sagittal, que l'on considère davantage les fibres nées
de la première circonvolution frontale. Les fibres de la face interne (L,,mF,)
se dirigent enfin obliquement en arrière et en dehors. Toutes ces radia-
tions s'entre-croisent avec les fibres d'association propres du lobe frontal
et avec les libres de la couronne rayonnante, puis se coudent au-devant de
la corne frontale et se réunissent en un faisceau compact, qui se réfléchit
en avant du ventricule latéral, comme le faisceau du tronc du corps cal-
leux se réfléchit autour de son angle externe (fig. 391). Ce faisceau compact
augmente rapidement de volume grâce à l'adjonction de nouvelles fibres,
puis se porte obliquement en dedans et en arrière vers le genou du corps
calleux, où il s'entre-croise irrégulièrement avec celui du côté opposé.
Les fibres superficielles du genou du corps calleux ne se portent donc
pas directement en avant vers l'extrémité antérieure du lobe frontal; elles
ne décrivent pas de chaque côté de la scissure inter-hémisphérique une
courbe à concavité interne, une sorte de pince (forceps anterior ou minor
d'Arnold), telle que l'ont décrite les anciens auteurs. Ces apparences, que
l'on peut constater par la dissection de cerveaux durcis dans l'alcool, tiennent
à ce qu'en disséquant, on passe du système du corps calleux dans celui de
la couronne rayonnante : elles ne se retrouvent pas en effet sur les coupes
microscopiques colorées au carmin ou traitées par la méthode de Weigert
(fig. 391).
Le genou du corps calleux contiendrait encore d'autres fibres : nous
avons vu plus haut que le faisceau longitudinal supérieur ou arqué de Bur-
dach (fig. 375, p. 754) ne serait autre chose, d'après Schnopfhagen, que des
fibres du genou du corps calleux, destinées à relier le lobe frontal d'un
côté au lobe temporal du côté opposé.
Nous avons vu en outre (p. 760), que Wernicke décrit un faisceau d'un
centimètre et demi d'épaisseur, le faisceau calleux de la capsule interne (Bal-
kcnbuudcl der innerenKapsel), qui, se détachant dela masse blanchcdu lobe
frontal et du genou du corps calleux, longe le bord externe du noyau caudé et se
rend dans la capsule interne. Nous avons identifié ce faisceau avec le fais-
ceau d'association occipito-frontal de Forel et Onufrowicz (OF), qui forme le
tapetum du lobe sphénoïdal (fig. 381, p. 760). Schwalbe émet l'hypothèse
que le faisceau décrit par Wernicke serait un faisceau commissural reliant
les deux noyaux caudés entre eux. De prime abord, cette hypothèse
n'à rien d'invraisemblable, le noyau caudé ne représentant, ainsi que
nous l'avons dit à maintes reprises, qu'une écorce cérébrale plus ou
moins modifiée; mais, ainsi que le fait remarquer Wernicke, et nous ne
Le forceps anterior
ou minor du corps
calleux d'Arnold
n'existe pas.
790 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Ins. 391. - Coupe horizontale comprenant les deux tiers antérieurs de l'hémisphère
droit et passant au-dessous du genou du corps calleux, par la partie moyenne de la
couche optique et les deux segments du noyau lenticulaire. Méthode de Weigert.
3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Pour la
description de cette coupe, voy. p. 570, coupe C.
AM, avant-mur. - Cet/), genou du corps calleux. Ce (1'), bec du corps calleux (rostrum).
Ce, capsule externe. - Cia, segment antérieur de la capsule interne. Ci (g), genou de
la capsule interne. - Cing, cingulum. Cip, segment postérieur de la capsule interne. -
cm, sillon calloso-marginal. CR, couronne rayonnante. F,,F->,F3, première, deuxième et,
troisième circonvolutions frontales. fi, f2, premier et deuxième sillons frontaux. - Fli, fai-
sceau longitudinal inférieur. i, sillon insulaire. la, //), insula antérieur et postérieur.
L,, première circonvolution limbique. le, lame cornée. - Lme, lame médullaire externe du
thalamus. - lme, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. Lmi, lame médullaire
interne du thalamus. nr,, face interne de la première circonvolution frontale. - Na, Ne,
Ni, noyaux antérieur, externe et interne du thalamus. - NC, tète du noyau caudé. - \'La,
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. TUt
pouvons que confirmer cette remarque, on ne voit, ni sur les coupes hori-
zontales, ni sur les coupes vertico-transversales ou sagittales, aucun fas-
cicule de ce faisceau pénétrer dans le noyau caudé et s'y irradier, quelques
. rares fascicules traversent seuls les couches les plus superficielles de ce
noyau. ,
Les radiations du bec du corps calleux naissent de la face orbitaire de
la troisième circonvolution frontale (off. quelques fibres proviendraient
des couches les plus inférieures de la capsule externe (Ce) (Schnopfhagen).
- Ces radiations s'entre-croisent avec le faisceau uncinatus (Fu), puis se
réunissent en un petit faisceau compact, qui se dirige obliquement en
dedans et en avant, passe au-dessous de la tète du noyau caudé (NC, fig. 242,
p. 442), s'épaissit rapidement grâce à l'adjonction de nouvelles fibres qui lui
viennent des faces orbitaire et interne de la première circonvolution frontale
(oF,, mli,, [Gr]), puis concourt à former la commissure blanche de la base de
Henle et s'entre-croise avec celui du côté opposé, au niveau du bec du
corps calleux. - Ces fibres n'affectent aucun rapport avec les fibres de la
couronne rayonnante, elles sont séparées en effet des couches inférieures
du segment antérieur de la capsule interne (Cia) et du pied de la couronne
rayonnante du lobe frontal (pCR), par le pont de substance grise qui relie
le putamen à la tête du noyau caudé (Voy. fig. 242 et 243, p. 442 et 4 ! â).
Radiations du bourrelet du corps calleux, radiations du forceps. Le
, bourrelet du corps calleux comprend trois parties, ainsi que nous l'avons
vu plus haut (p. 343). Une partie supérieure, qui n'est autre que l'extré-
mité postérieure du tronc du corps calleux, une partie inférieure ou réflé-
chie, qui constitue le splénium proprement dit (Cc[Spl]), et une partie pos-
térieure ou intermédiaire, véritable genou postérieur du corps calleux
(Cc[rp]).
Les radiations de laparlie supérieure du bourrelet se comportent comme
celles du tronc du corps calleux. Il n'en est pas de mème des radiations des
. parties postérieures et réfléchies; nées de toute l'écorce du lobe occipital et
de la partie postérieure du lobe pariétal, ces dernières entourent d'un
anneau complet la corne occipitale. Grâce à la saillie de l'ergot de Morand
dans la cavité ventriculaire, elles se condensent bientôt en deux faisceaux
compactes, l'un inférieur, plus petit, qui reçoit les radiations de la partie
inféro-interne du lobe occipital, l'autre supérieur, beaucoup plus volumi-
neux, qui dessert les régions externe et supérieure de ce lobe. Ces deux
1
Origine et trajet
des radiations du bec
du corps calleux.
10
Origine et trajet
des radiations du
bourrelet du corps
calleux.
s NLi, troisième et deuxième segments du noyau lenticulaire. OF, faisceau occipito-frontal.
- OF', partie du faisceau occipito-frontal, s'irradiant dans les trois circonvolutions frontales.
- 0/)3, opercule de la troisième circonvolution frontale. - OpR, opercule rolandique. -
PaTh, pédoncule antérieur du thalamus. l'lchblo, plexus choroïdes situés au-dessus du
trou de Mono. - R, scissure de Rolando. - S(a), S(p), branches verticale et postérieure de
la scissure de Sylvius. Sge, substance grise sous-épendymaire. - SI, scptum lucidum. -
.so, sillon sus-orbitaire. - T,, première circonvolution temporale. - Th, couche optique. -
7'ltt, pilier antérieur du trigone. tth, taenia thalami. VA, faisceau de Vicq d'Azyr.
Zr, zone réticulée ou grillagée.
792 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
forceps major et
forceps miner.
}11lll'e de la partie
inférieure ou minor
du forceps.
V
faisceaux sont reliés l'un à l'autre, dans toute l'étendue de la corne occipi- ?
tale, par une couche continue de libres qui tapisse les parois interne et z
externe de la cavité ventriculaire. En avant de l'ergot de Morand, les deux
faisceaux s'unissent intimement l'un à l'autre et constituent le forceps du
corps calleux de Reil et de Burdach. Le faisceau inférieur porte le nom de
petite partie, faisceau accessoire ou minor du forceps (Fm') ; le faisceau
supérieur celui de grande partie, faisceau principal ou major du forceps
(Fm). Ce dernier faisceau détermine à la partie supéro-interne de la corne
occipitale la production d'un relief conoïde, situé en dedans et au-dessus
de l'ergot de Morand et connu sous le nom de bulbe de la corne posté-
rieure.
Etudions maintenant en détail comment se comportent les radiations
tributaires du forceps.
Les radiations calleuses qui naissent de la pointe occipitale (faces
externe, interne et inférieure) convergent vers l'extrémité effilée et pos-
térieure de la corne occipitale. Confondues en arrière avec les fibres d'asso-
ciation et de projection non encore différenciées, elles n'apparaissent en
couche annulaire distincte qu'au voisinage immédiat de la cavité ventri- '
culaire. Elles entourent la corne occipitale d'une couche mince et régulière .
(Tap) fig. 290, p. 560), qui est séparée de la cavité ventriculaire par l'épen-
dyme et la substance grise sous-épendymaire, et qui est recouverte par les
couches concentriques des radiations thalamiques (RTh) et du faisceau
longitudinal inférieur (Fli).
Sur les coupes vertico-transversales, les fibres de cette couche annulaire
se trouvent toutes sectionnées plus ou moins obliquement. A mesure que
la cavité ventriculaire s'ouvre et grandit, et que l'ergot de Morand s'accuse
davantage, les fibres de la partie inférieure ou minor du forceps (Fm'), tri-
butaires des lobules lingual (Lg) et fusiforme affectent une direction
sagittale. Les fibres de la mince couche qui tapisse l'ergot de Morand
proviennent des deux lèvres delà scissure calcarine (K) et se dirigent obli- ;>'-
quement en haut et en dedans, et plus ou moins parallèlement il la paroi
interne de la corne occipitale (fig. 384, p. 768). Il en est de même de la
plupart des fibres qui tapissent la paroi externe du ventricule. Nées des
troisième et deuxième circonvolutions occipitales 10" 03), ces libres rayon-
nent vers la paroi externe du ventricule, traversent les épaisses couches
de fibres du faisceau longitudinal inférieur (Fli) et des radiations tliaia-
miques (RTh) ; elles se coudent ensuite brusquement et se portent en haut,
parallèlement il la paroi externe du ventricule, puis rejoignent le faisceau
principal du forceps dont elles sont tributaires (lig. 384).
Les radiations calleuses qui naissent du cunéus (( : ;1 et lit première ('ir-
convolution occipitale IO,) convergent, en rayonnant, vers l'angle supérieur
de la corne occipitale, traversent les couches des faisceaux d'association et
de projection, puis se recourbent en avant et entrent directement dans
la constitution du forceps major.
Les fibres du faisceau supérieur ou major du forceps (Fm) affectent une
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 793
direction nettement sagittale (fig. 384). Renforcé par les libres de la paroi
. externe de la corne occipitale et surtout par le fort contingent, qui lui vient
du cunéus et de la première circonvolution occipitale, ce faisceau se
porte en avant et reçoit dans les régions antérieures les fibres du précu-
néus (PrC), de la première circonvolution pariétale (P,) et du pli courbe (I'e).
Les fascicules du faisceau major du forceps s'enchevêtrent intimement en
avant de l'ergot de Morand, avec les fascicules du faisceau inférieur ou
minor. Puis ils se recourbent en dedans, passent en avant du cingulum
(Cing) et de l'isthme de la première circonvolution limbique (L[i]), et
gagnent l'hémisphère du côté opposé. Le forceps représente donc, en
d'autres termes, une sorte de cône creux qui coiffe la corne occipitale et
qui est recouvert par deux cônes concentriques, formés par les radiations
thalamiques (RTh) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli).
Par sa base, le cône creux du forceps s'adosse à la partie supérieure du
bourrelet du corps calleux. Les fascicules respectifs de ces deux faisceaux
s'intriquent les uns dans les autres, et c'est intimement unis qu'ils gagnent
l'hémisphère du côté opposé en constituant le bourrelet du corps calleux.
Nous avons dit plus haut que les radiations de la partie supé-
rieure du bourrelet se comportent comme celles du tronc du corps
calleux (fig. 383). Nées de toute la convexité du lobe pariéto-temporal
(deuxième circonvolution temporale [T2], première et deuxième circonvo-
lutions pariétales [P,, P,]), du précunéus (Prc) et de la partie postérieure
de la première circonvolution limbique (L,), ces radiations convergent en
rayonnant vers l'angle externe du ventricule latéral, traversent les couches
des libres d'association, des fibres de projection ainsi que les fibres du
faisceau occipito-frontal (off, puis se coudent et se réunissent en un
faisceau compact, qui se porte en dedans vers le bourrelet, et dont l'ex-
trémité effilée se réfléchit autour de l'angle externe du ventricule latéral.
Dans la description des radiations du bourrelet du corps calleux, nous
avons évité à dessein d'employer l'expression de tapetum. Ce terme date
de Reil, qui comprenait sous ce nom la mince couche de fibres d'aspect
triangulaire, qui tapisse la paroi supéro-externe des cornes sphénoïdale et
occipitale; cette couche se continuait en haut avec la partie^ postérieure
du tronc et du bourrelet du corps calleux, elle atteignait en avant l'extré-
mité antérieure du prolongement sphénoïdal du ventricule latéral et s'unis-
sait en arrière, au forceps, au niveau de la voûte de la corne occipitale.
Burdach, au contraire, ne désigne sous le nom de tapetum que la couche
de fibres qui tapisse la paroi supéro-externe de la corne sphénoïdale.
Les cas d'agénésie du corps calleux montrent, ainsi que nous l'avons
répété à maintes reprises, que le tapetum n'appartient pas au système du
corps calleux, mais au faisceau occipito-frontal de Forel et Onufrowicz.
Ces faits tératologiques se trouvent confirmés par la pathologie expéri-
mentale et par l'anatomie pathologique. 1 ? Muratoff a montré en effet que
le tapetum reste indemne à la suite de la section du corps calleux, pourvu que
Fibres de partie
supérieure major
du forceps.
Origine et trajet
des radiations de la
partie supérieure du
bourrelet.
Tapetum.
Le tapetum n'ap-
partient pas au sys-
tème du corps cal-
leux, mais au faisceau
occipito-frontal.
11
ri
794 ANATOMIE DES' CENTRES NERVEUX.
Trajet des fibres
calleuses étudié par
la méthode des dégé-
nérescences secon-
daires.
Dégénérescence
du corps calleux
dans les lésions occi-
pitales.
l'écorce cérébrale ne soit pas accidentellement lésée pendant l'opération.
Le tapetum a de même été trouvé intact par Kaufmann, dans un cas de
ramollissement presque total du corps calleux. Il est néanmoins problable,
que les fibres calleuses entrent pour une certaine part dans la constitution
de la paroi externe de la corne occipitale (voy. Faisceau occipito-frontal
et fig. 384); sur les coupes vertico-transversales microscopiques sériées,
on voit, en effet, un certain nombre de fibres de la paroi externe de la
corne occipitale aborder le faisceau principal ou major du forceps. Le
départ, dans ce cas, des fibres du tapetum et de celles du forceps,
ne peut être fait à l'aide de la méthode des dégénérescences secondaires
consécutives aux lésions de l'écorce cérébrale, les fibres du tapetum dégé-
nérant en effet comme celles du forceps à la suite de lésions de l'écorce
occipitale. Ce sont les lésions expérimentales ou pathologiques du bourre-
let du corps calleux qui aideront à résoudre le problème.
Beevor soutient l'hypothèse que le cunéus est dépourvu de fibres cal-
leuses, nous avons vu plus haut que Brissaud lui refusait des fibres de
projection : Si les hypothèses de ces auteurs étaient fondées, le cunéus
serait exclusivement formé de fibres d'association. Or, il n'en est rien, les
dégénérescences secondaires démontrent, nettement, qu'une lésion du cu-
néus retentit fatalement sur le système de projection et le système calleux.
Si le cunéus et la pointe occipitale sont le siège d'un ramollissement
ancien, si, comme dans les figures 392 et 393, il s'agit d'une plaque jaune
ancienne, occupant la pointe occipitale (0" O2), le gyrus descendens (D),
le cunéus (C), la scissure calcarine (K) et la lèvre calcarine du lobule lin-
gual, avec intégrité des lobules fusiforme (Fus) et lingual (Lg), la dégéné-
rescence des fibres calleuses se dispose comme suit : les fibres dégénérées
de la pointe occipitale et de la base du cunéus revêtent la partie postérieure
de la corne occipitale d'un anneau dégénéré complet et sous-épendymaire.
Dans les régions plus antérieures (fig. 394), la situation des fibres dégéné-
rées se modifie, par suite de l'arrivée incessante des fibres saines, prove-
nant soit des lobules lingual (Lg) et fusiforme (Fus), soit des circonvolu-
tions de la face externe et supérieure du lobe occipito-pariétal (deuxième
circonvolution occipitale [0.=], pli courbe [Pc], première circonvolution
pariétale [I',], précunéus [l'rC]).-La zone dégénérée se cantonne aux parois
inférieure et externe de la corne occipitale, puis remonte le long de la
paroi externe du ventricule; longe la face sous-épendymaire du forceps
major, s'enfonce ensuite profondément dans le forceps major et dans le
bourrelet du corps calleux, et n'affleure pas la surface apparente du bour-
relet (fig. 392). Si cette plaque jaune ancienne respecte un petit îlot corti-
cal, on voit très nettement, ainsi que Vialet l'a bien indiqué, les libres
saines traverser la zone des fibres dégénérées, et aborder soit le forceps
major, soit la couche des radiations thalamiques.
Si la lésion est plus localisée encore, si elle n'intéresse que la lèvre
pariéto-occipitale du cunéus (C), le tiers antérieur de ce dernier et le pli
FAISCEAUX D'ASSOCIATION' ET COMMISSURAUX. 79o
cunéo-limbique (fig. 395), la dégénérescence des fibres calleuses se can-
tonne dans le forceps major et intéresse, au niveau du pli cunéo-lim-
bique, le forceps minor. Après la réunion de ces deux faisceaux, la zone
dégénérée s'enfonce dans la profondeur du forceps et du bourrelet du corps
calleux, et n'affleure pas sa surface apparente (fig. 395) (J. et A. De-
jerine, et thèse de Vialet, Obs. I).
Si la lésion porte au contraire sur la pointe occipitale (0,,02), sur les
lobules fusiforme (Fus) et lingual (Lg) (fig. 396, 397 et 398), la dégénéres-
cence des fibres calleuses occupe encore la partie inférieure du ventricule,
mais elle se cantonne peu à peu dans le faisceau inférieur du forceps ou
forceps minor, et occupe dans le bourrelet les parties inféro-postérieures,
en particulier le bec et le genou postérieurs (fig. 397 et 398).
En résumé donc, les lésions de la scissure pariéto- occipitale (po) (fig. 395).
et de la partie postérieure de la scissure calcarine (K) (fig. 392), retentissent
sur le forceps major, et la dégénérescence occupe alors la partie profonde
du bourrelet. Dans les lésions de la partie occipitale de la scissure collaté-
rale (ot), du pli cunéo-limbique de la partie antérieure de la scissure
Différences de to-
pographie de la dégé-
nérescence suivant
le siège de la lésion.
FiG. 392 et 393. Topographie des lésions dans un cas d'hémianopsie homonyme
latérale droite, d'origine corticale. Plaque jaune ancienne du cunéus et des circon-
volutions occipitales gauches, légères plaques jaunes sur les deuxième et troisième
circonvolutions temporales. Dégénérescence du bourrelet du corps calleux.
Ce cas a trait à un ancien maçon âgé de 78 ans qui fut atteint, à la suite d'une
attaque d'apoplexie, d'hémianopsie homonyme latérale droite avec rétrécissement
du champ visuel à droite, de rotation de la tête à gauche, et de diminution du sens mus-
culaire dans le membre supérieur droit, sans troubles paralytiques ni ataxiformes.
Le malade entra en observation le lendemain de son attaque, alors qu'il était encore
dans le coma et fut suivi pendant les onze mois qu'il survécut. L'hémianopsie
homonyme droite avec rétrécissement du champ visuel fut constatée au campimètre
et persista pen'dant les onze mois de survie du malade. La diminution du sens mus-
culaire s'amenda rapidement et disparut un mois après le début des accidents.
Sept mois après l'attaque le malade présenta un délire non systématisé, caractérisé
par des idées de persécution avec hallucinations de la vue et de l'ouïe. (DEJERINE,
Soulier et Aoscher. Deux cas d'hémianopsie homonyme par lésions de l'écorce du
lobe occipital. Arch. de Phys., 1890, p. 177 et Vialet, Thèse de Paris, 1893, Obs I.)
- 796 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
calcarine (K), la dégénérescence intéresse de préférence le forceps minor
(Fm'), et efileure la surface libre du bourrelet, dont elle occupe les parties
postéro-inférieures, c'est-à-dire le bec et le genou postérieurs (fig. 398).
Les lésions primitives, colorées en orangé, sont limitées à l'écorce cérébrale et
épargnent presque complètement la masse blanche, qui n'est le siège que de dégé-
nérescences secondaires colorées en jaune paille. L'écorce cérébrale est ratatinée et
sclérosée au niveau des foyers primitif (Ram), qui occupent les deux lèvres et le fond
de la scissure calcarine (K), la face du cunéus (C) qui regarde la scissure pariéto-
occipitale (po), le fond du sillon inter-pariétal (ip) et le fond du deuxième sillon
temporal (ta).
Les dégénérescences intéressent le stratum calcarinum (strK), la masse blanche
du cunéus (C), les radiations thalamiques(RTh), le tapetum (Tap) et le forceps major
du corps calleux (Fm). Le faisceau longitudinal inférieur (Fli) est très peu touché,
si ce n'est au fond de la scissure calcarine (K).
Les courtes fibres d'association du lobe occipital telles que le faisceau transverse
du cunéus de Sachs (ftcS), le faisceau transverse du lobule lingual de Vialet (ftlgY),
le faisceau occipital perpendiculaire ou vertical de Wernicke (Ov) sont peu lésés
et se voient avec beaucoup de netteté sur cette coupe.
La dégénérescence du stratum calcarinum, de la masse blanche du cunéus
et la zone de dégénérescence qui occupe la partie supéro-interne des radiations
Fie. 394. Coupe vertico-transversale du lobe occipital dans un cas d'hémianopsie
homonyme latérale droite (Voy. topographie de la lésion, fig. 392 et 393). Cette
coupe passe environ à 45 millim. de la pointe occipitale et intéresse le pli courbe (Pc),
la scissure pariéto-occipitale (po), la base du cunéus (C) et la partie moyenne du
lobule lingual (Lg). Méthode de Pal. 3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un
grossissement de 12 diamètres.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 797
thalamiques et le forceps major du corps calleux, relèvent évidemment delà lésion
du cunéus. Quant à la zone de dégénérescence qui occupe la paroi inférieure de la
corne occipitale, elle doit être rapportée à la lésion de la pointe occipitale.
Sur les coupes qui passent en arrière de la coupe actuelle, les fibres dégénérées
du tapetum et des radiations thalamiques entourent la corne occipitale d'un anneau
dégénéré complet.
Sur les coupes qui passent en avant de cette coupe, la dégénérescence des
fibres du tapetum se cantonne (grâce à l'apport incessant de nouvelles fibres) à la
partie externe et supérieure du ventricule et à la face sous-épendymaire du forceps
major, et se localise nettement dans la profondeur du bourrelet du corps calleux.
La dégénérescence des fibres des radiations thalamiques se continue au contraire à
la paroi inféro-externe du ventricule et peut être suivie jusqu'aux noyaux gris
centraux, où elle retentit sur les fibres radiées du pulvinar, sur la zone de Wernicke
et la partie postéro-externe du corps genouillé externe (Pour ces coupes, voy. chap.
suiv., t. II et Vialet, Thèse de Paris, 1893).
Les lésions du lobe occipital, et en particulier celles du cunéus, en-
traînent donc une dégénérescence des fibres du système calleux, mais
eues retentissent en outre, comme
toute lésion corticale un peu éten-
due, sur les systèmes d'association
et de projection. Au voisinage du
foyer primitif, les courtes fibres
d'association sont toutes dégéné-
rées ; à mesure que l'on s'éloigne
du foyer primitif, la dégénéres-
cence se cantonne sur les longues
fibres d'association, sur les fibres du
système calleux et sur les fibres du
système de projection. Or, les tra-
vaux expérimentaux de Gudden,
Munk, Forel, v. Monakow, les im-
portantes recherches cliniques et
anatomo-pathologiques de v. Mo-
nakow, Henschen, Vialet, mon-
trent que ces lésions entraînent à
leur suite, une dégénérescence se-
condaire des radiations thalami-
ques, du pulvinar, de la partie pos-
téro-supéro-extcrne du corps ge-
nouillé externe, du tubercule qua-
drijumcau antérieur, et, dans quel-
ques cas, de la bandelette optique.
Mais, fait important, ces lésions
du lobe occipital ne déterminent pas de dégénérescence dans le pied du
pédoncule. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le pied du pédoncule et
en particulier son cinquième externe, formé par le faisceau de Turck, dé-
génère non à la suite de lésions du lobe occipital, mais consécutivement à à
Fig. 395. Ilémianolosie homonyme gauche
d'origine corticale. Plaque jaune ancienne
de la face antérieure du cunéus et du pli
cunéo-limbique. Dégénérescence des ra-
diations thalamiques et du bourrelet du
corps calleux. (J. et A. DEJElU1\E, Soc. de
Biologie, 1892 et Thèse de Vialet, 1893.)
C. cunus.-CI3, carrefour olfactif de Broca.
Ce, corps calleux. cm, sillon calloso-mar-
ginal. Fus, lobule fusiforme. A', scissure
calcarine.- K -ro, union de la scissure calca-
rine et de la scissure pariéto-occipitale.
ii, première circonvolution limbique. Lg, lo-
bule lingual. L(i), isthme du lohe limbique.
mF,, lace interne de la première circonvo-
lution frontale. 11lFI(Gr), face interne du
gyrus rectus. ot, sillon collatéral. - po, scis-
sure pariéto-occipitale. - YrC, precuneus.
so, sillon sus-orbitaire de Broca. Th, tha-
lamus (couche optique).
798 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Le corps calleux
dégénère à la suite
de toute ldsion ten-
due de l'écorce.
des lésions de la partie moyenne du lobe temporal et en particulier des
deuxième et troisième circonvolutions temporales.
Les dégénérescences des fibres calleuses s'observent non seulement il la
suite de lésions du lobe occipital, mais consécutivement à n'importe
quelle lésion un peu étendue de la corticalité cérébrale, comme l'ont, mon-
Le cas a trait a un maiacie que 1 un cie nous a odserve et suivi pendant quatre
ans et qui présentait les symptômes suivants : cécité verbale totale littérale et ver-
bale chez un homme de soixante-huit ans, très intelligent et très cultivé. Cécité
musicale. Conservation complète de la lecture des chiffres ainsi que de la faculté
de calculer. Pas trace de surdité verbale, ni de troubles de la parole. Pas d'aphasie
optique ni de cécité psychique. Conservation complète de l'écriture spontanée et
sous dictée. Écriture d'après copie, pénible et défectueuse. Hémianopsie homonyme
latérale droite avec hémiachromatopsie du même côté. Intégrité de la motilité, de
la sensibilité générale et spéciale, ainsi que du sens musculaire. Mort subite, après
avoir présenté pendant dix jours de la paraphasie avec agraphie totale, sans trace
de surdité verbale.
En résumé, l'histoire clinique et anatomo-patholoaique de ce malade se compose
de deux stades : Pendant le premier stade qui a duré quatre ans, cet homme pré-
senta le tableau clinique le plus pur que l'on puisse imaginer de la cécité verbale pure
- cécité verbale avec intégrité de l'écriture spontanée et sous dictée ainsi que de
la parole, et relevant des lésions anciennes du lobe occipital. Pendant le deuxième
stade, qui ne dura qu'une dizaine de jours, la cécité verbale pure se transforma en
cécité verbale avec agraphie et troubles de la parole, par suite de la lésion du lobule
pariétal inférieur et du pli courbe. (J. DE.IERI,'4E, Soc. de Biologie, 1892; Dejerine et
VILET, Soc. de Biologie, 1893, et Thèse de Vialet, 1893.)
tré les recherches expérimentales de Gudden, v. Monakow, Sherrington,
Langley et Grünbaum, Muratuff, etc. ; le siège et le nombre des fibres cal-
leuses dégénérées, sont proportionnels au siège et à l'étendue du foyer cor-
tical (Forel, Muratoff).
Les fibres calleuses qui se réfléchissent autour de l'angle externe du
ventricule latéral, sont souvent impliquées dans les lésions sous-corticales
ou dans les foyers primitifs, étendus de l'écorce cérébrale à l'épendyme ven-
triculaire. Dans ce dernier cas, le champ des fibres calleuses dégénérées est
Fig. 396 et 397. Topographie des lésions dans un cas de cécité verbale pure. Plaque
jaune ancienne- indiquée par des hachures-de la base du cunéus, de la pointe occi-
pitale, de la partie postérieure des lobules lingual et fusiforme et du sillon collatéral
ou occipito-temporal. La zone pointillée représente le siège d'un ramollissement
récent qui a entraîné la mort du malade. Dégénérescence du bourrelet du corps
calleux (Voy. fig. 398).
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 799
souvent beaucoup plus étendu que la lésion corticale ne le faisait prévoir.
A l'appui de cette assertion, nous pouvons citer le cas des lig. 399 et 400.
Il s'agit ici d'une lésion étendue du pli courbe (Pc), de l'opercule sylvien
(OpF3,OpH.OpP,), de l'insula et de la lèvre temporale de la première
circonvolution temporale (T,) avec intégrité de toute la face interne de
l'hémisphère, de sa face inférieure, et du tiers supérieur de sa face externe
(fig. 399).
La lig. 400 représente une coupe sagittale derhémisphère du côté opposé
la lésion; elle est destinée à montrer les dégénérescences des fibres cal-
leuses il la suite de cette vaste lésion de l'hémisphère gauche. La dégénéres-
cence intéresse, ainsi que la lésion corticale le faisait prévoir, les quatre
cinquièmes postérieurs du tronc du corps calleux, mais elle est en outre
extrêmement accusée au niveau du bourrelet du corps calleux, en parti-
culier de ses bec et genou postérieurs. Dans ce cas la distribution du champ
de dégénérescence parait donc être en contradiction flagrante, d'une part,
avec l'intégrité de l'écorce du cunéus du lobule lingual, du lobule fusiforme
et de la pointe occipitale et, d'autre part, avec ce que nous avons dit plus
haut sur les dégénérescences du bourrelet consécutives à des lésions du
lobe occipital.
Mais l'examen méthodique de la pièce, par la méthode des coupes
microscopiques sériées, montre qu'au niveau du pli courbe, la lésion pri-
mitive a atteint l'épendyme ventriculaire, qu'elle a sectionné les radiations
thalamiques et le forceps du corps calleux, et cette dégénérescence si pro-
noncée du bourrelet trouve ainsi une explication toute naturelle.
Lorsqu'il s'agit de déterminer chez l'homme les dégénérescences consé-
cutives à des lésions corticales, on ne saurait donc prendre trop de précau-
lions pour bien topographier,non seulement l'étendue de la lésion corticale,
mais surtout sa profondeur. Les lésions corticales qui paraissent les mieux
circonscrites, les mieux délimitées, les plus petites sont souvent très pro-
fondes, détruisent une grande étendue de substance blanche, fusent sous
la cavité ventriculaire, sectionnent des faisceaux importants, et il ne fau-
drait pas, dans ces cas, rapporter à la lésion corticale, la dégénérescence due
à la section des faisceaux sous-jacents. -
En résumé, le corps calleux est donc formé par un grand nombre de
fibres qui, venant de toute la corticalité cérébrale (à l'exception du lobe
olfactif et de la pointe temporale), s'entre-croisent sur la ligne médiane, à
la manière des fibres de la commissure antérieure de la moelle, et se ter-
minent, dans l'écorce de l'hémisphère du côté opposé. Ces libres qui repré-
sentent, soif les cylindres-axes directs des cellules pyramidales ou poly-
morphes, soit les branches de bifurcation des fibres de projection ou
d'association, émettent de nombreuses collatérales avant ou après leur
entre-croisement. Il ne peut donc être question ici d'un système commis-
sural dans le sens étroit de Meynert, reliant deux points symétriques de
l'hémisphère, mais bien d'un système d'association intra et inler-hémi-
Importance de ?
coupes microscopi-
ques sériées pour
établir exactement
la topographie d'une
lésion corticale.
Le système
calleux constitue non
pas une commissure,
mais un système
d'association intra et
inter-hémisphérique.
800
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
La coupe passe par la partie postérieure du bourrelet du corps calleux et par le
foyer de ramollissement récent (Rr) du pli courbe. Elle intéresse en outre au niveau
de la paroi inférieure de la corne occipitale (Voc), à la base du lobule fusiforme (Fus),
la partie antérieure du foyer ancien datant de quatre ans. Sur des régions posté-
rieures au plan par lequel passe cette coupe, le foyer ancien a pénétré jusqu'à l'épen-
dyme ventriculaire et a complètement détruit le tapetum (Tap), les radiations tha-
lamiques (litai) et le faisceau longitudinal inférieur (Fli). Sur la coupe actuelle, la
lésion n'a sectionné que le faisceau longitudinal inférieur et a entraîné : 1° une
dégénérescence extrêmement accentuée de ce faisceau qui peut être suivie en avant
jusqu'au delà du noyau amygdalien; 2° une dégénérescence extrêmement marquée,
des radiations thalamiques, qui s'accuse avec une netteté remarquable en avant, dans
la zone de Wernicke, le pulvinar et le corps genouillé externe; 3° une dégénéres-
cence extrêmement nette des fibres calleuses, qui sur les coupes sériées, peut être
suivie dans le faisceau inférieur ou minor du forceps (Fm'). Sur la coupe actuelle on
voit ces fibres dégénérées longer la paroi interne de la corne occipitale, se rassembler
pour former le faisceau inférieur du forceps et s'enchevêtrer intimement au niveau
lnc. 398. Coupe vertico-transversale de la partie postérieure de l'hémisphère gauche
dans un cas de cécité verbale pure (Voy. fig. 396 et 397, la topographie de la lésion).
3/2 grandeur naturelle. Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Les
parties dégénérées sont teintées en jaune.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 801
du I)otrrelet du corps calleux, avec les fascicules sains du forceps moyen (Fm).
La lil. e pointillée correspond à la coupe horizontale pratiquée sur cet hémisphère.
cm', branche verticale du sillon calloso-marginM. - Fc, fasciola cinerca. Fli, faisceau
longitudinal inférieur. Fli', faisceau longitudinal inférieur au voisinage du sillon collatéral
(ot). 71n, forceps major ou partie principale du forceps. Fnt', forceps minor ou petite
partie d ïorceps, dont on peut suivre les faisceaux dégénérés s'enchevêtrant avec les faisceaux
du forc ]s major et du bourrelet du corps calleux. Fpa, foyer de ramollissement ancien, ayant
sectic ; le faisceau longitudinal inférieur. Il, fibres tangentielles. Fus, 1'tisifoi-iiie.-
ip, sill intcr-parital. - Je +1'0, branche commune aux scissures calcarinc et 1);ti-iéto-occil)il;tle.
L(i) sthme du lobe limbique. Lg, lobule lingual.o<, sillon collatéral. - Il,, Pu, première
et deux 3me circonvolutions pariétales. l'a, circonvolution pariétale ascendante. Parc,
lobule paracentral. por, sillon post-rolandique. Porc, prcunéus - R, scissure de Ro-
lando. RTh, radiations thalamiques de Gratiolct. sp, scissure sous-pariétale. t ?
branche verticale du sillon parallèle. T2, T·3, deuxième et troisième circonvolutions tem-
porales. U, <3, deuxième et troisième sillons temporaux. Tap, tapetum. lec, ttenia
tecta. T'oc, corne occipitale du ventricule latéral.
Ce cas a trait à un homme que l'un de nous a observé pendant six ans dans
son service de Hicèlre, qui, atteint à l'âge de 37 ans d'hémiplégie droite avec
aphasie, mourut il l'âge de 43 ans. Pendant son séjour à l'hospice, il présenta les
symptômes suivants : Hémiplégie droite avec contracture très marquée. Aphasie
motrice et sensorielle. Épilepsie partielle débutant par la main droite s'étendant
au membre inférieur correspondant et se généralisant ensuite. L'aphasie motrice
était presque totale, le malade ne pouvant prononcer que quelques mots, toujours
les mêmes : « Paris, Lyon, oui, non, parole, idée », entrecoupés des interjections
malade ne reconnaissait aucun mot imprimé ou manuscrit, sauf son nom propre
Mort..., les mots Lyon il était employé à la gare de Lyon le. mot hôpital, et
celui de chef de gare. Par contre il reconnaissait la plupart des lettres et pouvait les
épeler. Il y avait donc chez lui cécité verbale sans cécité littérale. De la main
gauche le malade écrivait correctement son nom et rien d'autre.' Sous dictée, il ne
pouvait tracer un seul mot. Par contre il copiait assez correctement les modèles que
l'on plaçait devant ses yeux. Il copiait du reste très lentement et sans comprendre
ce qu'il copiait, sauf lorsqu'il copiait son nom ou les quelques mots qu'il pouvait
VA I
Fig. 399. Plaque jaune ancienne occupant une grande partie de la face externe de
l'hémisphère gauche, ayant déterminé, entre autres dégénérescences secondaires,
la dégénérescence du tronc et du bourrelet du corps calleux, représentée dans la
figure 400. (D'après une photographie faite après durcissement de la pièce dans
le liquide de buller. Le foyer primitif est coloré en orange.).
802 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
lire. Pendant les deux premières années de son séjour à Bicètre, présenta un degré
assez prononcé de surdité verbale qui disparut par la suite.
Dans le cas actuel il s'agit donc d'un malade qui, atteint d'aphasie motrice et
sensorielle avec hémiplégie droite, avait recouvré la faculté dé comprendre la parole
nnrh'-f f) et était resté anliasiaue moteur, alexioue et asraphique.
sphérique, assurant le fonctionnement simultané de différents points de
l'écorce cérébrale du même côté et du côté opposé. z
Quant à l'ancienne opinion de Foville reprise par llamilton, que le
corps calleux représente un entre-croisement des deux capsules internes,
aucun fait anatomo-pathologique ne peut être invoqué à l'appui de cette
hypothèse. Les sections expérimentales du corps calleux, pratiquées sur le
chien par Muratoff, montrent au contraire nettement, qu'aucune fibre dégé-
nérée ne pénètre dans la capsule interne, et c'est un fait aujourd'hui univer-
sellement admis, que les lésions corticales d'un hémisphère ne retentissent
pas sur la capsule interne de l'hémisphère du côté opposé.
Commissure antérieure (coa). Si le corps calleux représente un
Inc. 400. Coupe sagittale microscopique de la face interne de l'hémisphère sain du
cas précédent (fig. 399), montrant l'atrophie de la partie postérieure du tronc du corps
calleux ainsi que de son bourrelet. Méthode de Weigert. 3/2 grandeur naturelle. Détails
dessinés à un grossissement de 12 diamètres. Les parties dégénérées sont teintées
en jaune. Pour se rendre compte de l'atrophie du corps calleuÍ, comparer avec la
coupe sagittale macroscopique grandeur naturelle de la figuré 8.
\
Ce, tronc du corps calleux. Ce( ? );'genou du corps calleux. Ce(Spl), bourrelet du
corps calleux (splénium). Cing, cingulum. cm, sillon calloso-marinal. - cnz', sa partie
verticale. fAe, fibres d'association externes de leviiert. L,, première circonvolution
limbique. 2)îF, face interne dc> fà première circonvolution frontale. .YC, noyau caudé.
- Parc, lobule paracentral. - parc, sillon paraccntral.- PrC, prècunéus. - rplp, pli pariéto-
limbique postérieur. s13, strie de Baillarger. sec, sinus du corps calleux. SI, septum
lucidum. <ec,toenia lccta. - Tg(Gg), lyre de David et trigone ventricule latéral.
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 803
systèmc d'association in ter-hémisphérique, la commissure antérieure semble
constituer un véritable système d'association, dans le sens que le comprenait
Mcyncrt, réunissant deux points symétriques des hémisphères. Elle appa-
raît déjà daus la série des Vertébrés inférieurs, alors que le corps calleux
n'existe que chez les mammifères supérieurs, où son développement est
en raison directe de celui du manteau cérébral.
La commissure antérieure est un faisceau blanc très apparent, assez
régulièrement cylindrique, et représente dans son ensemble un long fer il
cheval, dont la convexité serait dirigée en avant et dont les deux extrémités
sont étalées en éventail. Sa partie moyenne est libre et appartient au bord
antérieur du troisième ventricule (V3). Située au niveau de l'angle inférieur
du scptumlucidum, la face postérieure de la commissure antérieure est tapis-
sée par la substance grise centrale du troisième ventricule (Sgc), et croisée
obliquement par les piliers antérieurs du trigone (Tga) (fig. 201 à 203).
Elle forme avec ces derniers un espace triangulaire, la vulve ou recessus
triangularis, qui établissait il tort, pour les anciens anatomistes, une com-
munication entre le ventricule du septum lucidum et le troisième ventri-
cule.La face antérieure de la commissure antérieure est recouverte par la
commissure blanche de la base de Henle, fait un léger relief en avant du
bec du corps calleux et sépare ce dernier de la lame sus-opticlue. Sur une
coupe verticale et sagittale (fig. -193, p. z), sa surface de section est ova-
. -.... l' ? 1"1 . ,....... , l . t l
laire, son diamètre vertical mesure 3 millimètres, son diamètre horizontal
3 à 4 millimètres.
La commissure antérieure n'est libre qu'au niveau de la face posté-
rieure de sa partie moyenne. Ses parties latérales s'enfoncent dans la
substance perforée antérieure, se dirigent d'abord en dehors et un peu en
avant, puis s'infléchissent graduellement en arrière et en bas, s'engagent
au-dessous du corps strié, et se creusent à la face inférieure de ce dernier une
gouttière plus ou moins profonde, signalée par Gratiolet sous le nom de
canal de la commissure antérieure. Eh avant, ce canal est compris entre la
substance perforée antérieure et la tète du noyau caudé (ng. 316), il sépare
ensuite le globus pallidus du putamen (fig. 229, 244, 268, 269, 282), croise
. la face inférieure du putamen (fig. 230, 246, 283), longe ensuite ce noyau
en dehors (fig. 231, 312, 40')), concourt à former la partie postéro-infé-
rieure de la capsule externe (fig. 312, 401), s'cnlre-croise avec le faisceau
longitudinal inférieur et limite en dehors le noyau amygdalien (fig. 246).
La commissure antérieure peut donc être suivie, soit par la dissection
de cerveaux durcis dans l'alcool, soit surtout à l'aide de coupes vertico-
transversales ou horizontales sériées, jusqu'au niveau du sillon marginal
postérieur de l'insula (lig. 401) et de la face externe du noyau amygdalien.
Elle décrit une courbe analogue à celle de la bandelette optique, dont elle
est séparée par la substance perforée antérieure et par l'anse pédonculaire
de GraLiolet (substance innommée de Reichert) (Sti).
Mais la courbe que décrit la commissure antérieure n'est pas parallèle
à celle de la bandelette optique; sur une série de coupes parallèles à la
Commissure ;mOi·
ricurc.
Sa l'orme, ses l'ap-
ports.
il
e
Son trajet.
1
Canal de la oiii-
missure.
Ses rapports avec
la handelcttc optiquc.
80
ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
direction de cette dernière (voy. série IV, p. 631, fig. 316 à 323), la com-
missure antérieure se trouve sectionnée obliquement et se présente sous
l'aspect d'un ovale; sur une série de coupes horizontales parallèles à un
Al, anse du noyau lenticulaire. Alv, alvéus. Ail, avant-mur. bd, bandelette diago-
nale de Broca. BrQa, bras du tubercule quadrijumeau antérieur. l1¡'Qp + 11m, union du
bras du tubercule quadrijumeau postérieur avec le ruban de Reil médian. CA, corne
d'Ammon. Ce ( ! ), genou du corps calleux. Ce, capsule externe. - Cex, capsule extrême.
Cg, cironvolution godronnée. Cge, corps genouillé externe. Cgi, corps genouillé
interne. Cia, segment antérieur de la capsule interne. Cip, segment postérieur de la
capsule interne. Cirl, segment rétro-lenticulaire de la capsule interne. CL, corps de
Luys. CM, commissure de lfeynert. coa, commissure antérieure. cop, commissure
postérieure. ds, diverticule du subiculum. F3, troisième circonvolution frontale.
flop, faisceau de la commissure postérieure. zig, sillon nmbrio-godronne. FI, faisceau
lenticulaire de Forel. Fli, faisceau longitudinal inférieur. Flp, faisceau longitudinal
postérieur. Full, faisceau rétroflexe de \Ieyncrt. FT, faisceau de Tiirck. h, sillon de
l'hippocampe. la, insula antérieur. Ip, insula postérieur. le, lame cornée et Henia
semi-circularis. Ime, lame médullaire externe du noyau lenticulaire. lnzi, lame médul-
FiG. 401. - Coupe horizontale microscopique passant par la commissure antérieure et
la région sous-optique inférieure. Méthode de Weigert. 2/1 grandeur naturelle.
Détails dessinés à un grossissement de 12 diamètres. (Voy. pour la description de
cette coupe p. 616, coupe n° 12.)
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 800 1
laircinterne du noyau lenticulaire. Lins, lame médullaire superficielle.mastiion marginal
antérieur de l'insula. mi, sillon marginal postérieur de l'insula. NC, tète du noyau
caudé. NC', queue du noyau caude. NL3, NL" XL" premier, deuxième et troisième s'eg-
ments du noyau lenticulaire. pC/t, pied de la couronne rayonnante. PiTh, pédoncule
inférieur de la couche optique. Qa, tubercule quadrijumeau antérieur. RC, radiations de
la calotte. - RTh, radiations optiques de Gratiolet. - Sgc, substance grise centrale. -
Sge, substance grise sous-épondymaire. Sih, scissure inter-hemisptieriquc. Sti, substance
innommée de Rciclicrt. - Tap, tapetuiii. - Tga, pilier antérieur du trigone. - TriP, pilier
postérieur du trigone. 1, troisième ventricule. VA, faisceau de Vicq-d'A/.yr. 1"(, corne
frontale du ventricule latéral. VI, ventricule latéral. II, bandelette optique.
plan passant parles commissures antérieure et postérieure (voy. série III,
p. 877, fig. 310, 312), la commissure antérieure est sectionnée parallè-
lement à son axe et se trouve intéressée dans tout son trajet (fig. 401),
tandis que la bandelette optique est au contraire sectionnée obliquement.
En d'autres termes, la commissure antérieure, sensiblement parallèle il la
bandelette optique en arrière, est située en avant sur un plan plus élevé.
La commissure antérieure est formée de libres fines, se colorant faible-
ment par l'hématoxyline et présentant sur les coupes traitées par les
méthodes de Pal ou de Weigert l'intensité de coloration des radiations tha-
lamiques et du faisceau uncinatus; ses fibres se distinguent par conséquent
facilement des fibres du faisceau longitudinal inférieur. Au niveau de
la partie moyenne de la commissure antérieure, les fibres sont disposées
en couches parallèles régulièrement superposées; elles ne s'entre-croisent
pas sur la ligne médiane et constituent vraisemblablement de véritables
fibres commissurales ; au niveau des parties latérales, les fibres subissent une
torsion, de telle sorte que les fibres postérieures deviennent inférieures
puis externes et les fibres antérieures, supérieures, puis internes.
La commissure antérieure comprend deux parties : l'une hémisphérique,
l'autre olfactive.
La partie olfactive de la commissure antérieure, bien décrite par
Meynert, est très petite chez l'homme, mais atteint un grand développe-
ment chez les animaux osmatiques. Elle appartient à la partie moyenne de
la commissure antérieure, se détache, en dedans du corps strié (lig. 244),
puis s'enfonce verticalement dans la substance perforée antérieure, se re-
courbe en avant et atteint le tubercule olfactif. Elle contient : 1° des fibres
commissurales reliant l'un à l'autre les deux lobes olfactifs et représentant
un véritable chiasma olfacti f (\Ieynert), et 2° des fibres qui s'entre-croisent
sur la ligne médiane, et unissent le lobe olfactif d'un côté au lobe temporal
du côté opposé.
L'origine corticale de la partie hémisphérique de la commissure anté-
rieure est fort discutée. Burdach (·182), Gratiolet (1839 à 1837) et Mey-
nert (15G51, l'ont suivie par la dissection jusque dans le lobe occipital;
Arnold (1851) et Luys (186a) n'ont pu la suivre au delà du lobe temporal.
Pour Foville (1844), elle s'étendait à tout le lobe limbique (première et
deuxième circonvolutions limbiques (L"L [II ), substance perforée anté-
rieure, noyau amygdalien); pour Meynert, elle représentait le système
commissural de la face inférieure des lobes temporo-occipitaux; pour Gan-
Texture de la com-
missure antérieure.
Partie olfactive,
Me la commissure au-
tdricurc.
Partie hemisphcpi-
Ilue de la commiSSU1'6
antérieure.
Opinions des au-
teurs sur son origine
corticale.
806 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Son étude par la
néthoc1c des dégéné-
escences secondai-
es.
ser (1879), dont l'opinion fut admise par Wernicke (1881) et par Edingcr
(1885), elle constituait la commissure des lobes temporaux (de là le nom
départie temporale, sous lequel Ganser désigne la partie hémisphérique de
la commissure antérieure) ; pour ScbwalJe (1881), elle représentait la com-
missure des lobules de l'insula. Tout récemment enfin, Edinger (1893), reve-
nant à l'ancienne opinion de Foville, considère la commissure antérieure
comme la commissure du rhinencéphalon : sa partie olfactive relierait les
deux lobes olfactifs, sa partie hémisphérique unirait entre elles les deux
circonvolutions de l'hippocampe et l'écorce adjacente du manteau céré-
bral ; la commissure antérieure posséderait en outre chez les mammifères
une partie ascendante, qui relierait entre elles les deux premières circon-
volutions limbiques, en passant par la capsule externe.
Voyons maintenant ce que nous enseigne chez l'homme l'étude des
dégénérescences secondaires. Les premiers cas de dégénérescence secon-
daire de la commissure antérieure à la suite des lésions corticales ont été
rapportés par Popoff et par Flechsig en 1886. Pour ces auteurs, la com-
missure antérieure représente la commissure des lobules linguaux. Dans le
cas de Popoff, il s'agit d'une dégénérescence presque totale de la commis-
sure antérieure avec intégrité de sa portion olfactive, consécutive à une
lésion bilatérale du lobule lingual (Lg), de la partie adjacente du cunéus (C),
du lobule fusiforme (Fus) et de la partie postérieure de l'hippocampe (H).
Dans le cas de Flechsig il s'agit d'une lésion unilatérale, intéressant le
lobule lingual (Lg), le cunéus (C), la pointe occipitale (0,, 0,), le lobule
fusiforme (Fus) et la partie postérieure de la circonvolution de l'hippo-
campe (H); la dégénérescence de la commissure antérieure était dans ce
cas beaucoup moins accusée que dans le cas de Popoff.
A notre connaissance, ces deux cas sont les seuls cas publiés. Pour
aider à résoudre ce problème de l'origine corticale de la commissure
antérieure, nous avons d'une part compulsé l'oeuvre importante de Hcns-
chen, et d'autre part examiné, au point de vue des dégénérescences de la
commissure antérieure, le matériel recueilli par l'un de nous dans son
service de Bicètre.
Les quatre cas de lésion unilatérale du lobule lingual, rapportés par
Henschen, sont très analogues au point de vue de l'étendue du ramollisse-
ment cortical, à ceux de Popoff et de Flechsig. Dans un cas, l'état de la com-
missure n'est pas noté; dans deux cas, elle est normale; dans le quatrième
cas, il existe une dégénérescence partielle de la commissure antérieure,
mais l'auteur dit expressément que sa partie postérieure était intéressée
dans le foyer primitif, qui atteignait la partie postérieure du putamen.
Quant à notre expérience personnelle, la commissure antérieure n'est
pas dégénérée dans le cas de ramollissement cortical du cunéus (C), de la
pointe occipitale (0,,0) et de la lèvre calcarine du lobule lingual (Lg) (to-
pographie dans les fig. 392 à 394); elle est normale également dans le
cas de cécité verbale pure intéressant le lobule lingual (Lg), la pointe occi-
pitale (0,, O) et en particulier les deux lèvres des scissures calcarine (K)
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 807
et collatérale (ot) (Voy. topographie des lésions fig. 396 et 397 et L. II).
Nous l'avons trouvée de môme normale, dans trois autres cas de pla-
ques jaunes du lobule lingual, dans lesquels la topographie de la lésion
peut être superposée aux cas de Popoff et de Flechsig. Nos cinq cas
personnels et les deux cas négatifs de Henschen infirment l'opinion de
Popoff et de Flechsig. La commissure antérieure ne peut donc être consi-
dérée comme la commissure des lobules linguaux; elle ne dégénère, dans
ces cas, que lorsque son segment postérieur est intéressé dans le foyer
primitif.
La commissure antérieure ne dégénère pas à la suite de lésions de la
face externe du lobe temporal et qui atteignent en profondeur l'épendyme
ventriculaire, ainsi que nous avons pu nous en assurer dans trois cas per-
sonnels.
Il n'est pas rare, par contre, de voir la commissure antérieure comprise
dans les foyers hémorrhagiques de la capsule externe et de la partie pos-
térieure du putamen, ou dans les plaques jaunes qui intéressent la circon-
volution postérieure de l'insula (Ip), la région rétro-insulaire (Tp), la pre-
mière circonvolution temporale (T,) et le gyrus supra-marginalis (P2 [Gsm]).
Il serait intéressant dans ces cas de suivre dans l'hémisphère sain, le trajet
des fibres dégénérées de la commissure antérieure.
Dans deux cas, nous avons pu suivre les fibres dégénérées jusqu'à la
capsule externe et la partie postérieure du putamen de l'hémisphère opposé
a la lésion. Nous n'avons pu les suivre plus loin, les coupes sériées de ces
cas remontent à cinq ans, et les pièces n'avaient pas été préparées en vue
de l'étude des fibres dégénérées dans la masse blanche de l'hémisphère
sain.
De l'ensemble de ces recherches, il résulte donc que l'origine corticale
de la partie hémisphérique de la commissure antérieure, reste encore à
trouver. Nous espérons du reste pouvoir apporter, dans le tome II de cet
ouvrage, de nouveaux documents pour l'étude de cette question.
Capsule externe (Ce). La capsule externe contient un grand nom-
bre de fibres commissurales et d'association, aussi son étude se trouve-
1-elle tout indiquée a la fin de ce chapitre. Elle n'est toutefois pas dépourvue
de fibres de projection, et fournit le contingent principal des fibres du pédon-
cule inféro-interne de la couche optique (PiTh) (Voy. i. II).
Recouverte par l'écorce des circonvolutions de l'insula, par la capsule
extrême et par l'avant-mur, la capsule externe est située à la face externe
du pulamen, à laquelle elle est unie par quelques rares fibres à myéline; il
n'existe, en ell'et, entre ces deux organes, aucune fente linéaire ni aucune
cavité virtuelle, mais de nombreux vaisseaux (artères lenticulo-caudées et
lenticule-striées), qui sont le point de départ fréquent de l'hémorrhagic
cérébrale. Sur un cerveau durci par l'alcool ou les bichromates, la capsule
externe se présente, après ablation de l'écorce insulaire ainsi que de la cap-
sule extrême et de l'avant-mur, sous l'aspect d'un éventail à demi déployé
La conuttiasurc an-
téi-ie%ire iie 1 ? iiiiit 1,;t
les deux lobules lin-
ruaus.
L'origine corticale
dc la convuissurean-
térieure est encore
indéterminée.
Capsule externe.
808 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Origine et trajet
'es fihres de la cap-
sule externe.
Capsule extrême
(Ce, fig. 375) dont la base, croisée par les fibres du faisceau arqué ou lon-
gitudinal supérieur, décrit une courbe régulière, qui correspond au bord
supérieur du putamen et au pied de la couronne rayonnante et dont le
sommet correspond à la commissure antérieure. Les libres de la partie
moyenne de la capsule externe se dirigent verticalement en haut, celles des
parties antérieure et postérieure se portent obliquement en haut en dehors
et en avant, ou en haut en dehors et en arrière, et se rapprochent d'autant
plus de l'horizontale, que l'on considère des fibres plus inférieures.
Ses fibres ont des origines fort complexes. Les libres de la partie
moyenne proviennent probablement du faisceau occipito-frontal et de la
partie moyenne du tronc du corps calleux (Schnopfhagen), et arrivent à la
capsule externe après avoir croisé, perpendiculairement à leur direction,
les fibres du pied de la couronne rayonnante. Dans les cas d'agénésie
du corps calleux la capsule externe paraît normalement développée; le
contingent calleux de la capsule externe ne semble donc pas être très
considérable.
Les fibres antérieures proviennent du faisceau uncinatus et, d'après
Schnopfhagen, du genou et du bec du corps calleux. Ces dernières fibres,
passent au-dessous de l'extrémité antérieure du corps strié, et ne s'entre-
croisent pas par conséquent avec le pied de la couronne rayonnante. Les
fibres postérieures sont fournies par le faisceau longitudinal inférieur, par
la commissure antérieure et les fibres temporales du faisceau uncinatus.
Ce dernier faisceau occupe toute la région de la capsule externe située
au-dessous du pôle de l'insula, et morcelle la partie horizontale de l'avant-
mur.
Un certain nombre des fibres soit verticales, soit obliques de la capsule
externe, appartiennent probablement au système de projection et en parti-
culier au pédoncule inféro-interne de la couche optique.
De toute l'étendue de la capsule externe, se détachent de petits fais-
ceaux qui traversent l'avant-mur dont ils déterminent les dentelures, puis
se terminent dans la crête des circonvolutions de l'insula. D'autres fibres se
rendent dans la substance grise des parties verticale ou morcelée de l'avant-
mur.
Les fibres de la capsule externe forment donc une partie des libres de
la capsule extrême (Cex); celle-ci contient en outre un très grand
nombre de courtes fibres d'association, reliant deux circonvolutions voisines
ou plus ou moins éloignées de l'insula.
Les fibres des capsules externe et extrême, à l'exception de celles qui
appartiennent au faisceau longitudinal inférieur, se colorent faiblement
par l'hématoxyline et se trouvent fréquemment englobées dans les foyers
hémorrhagiques collectés à la face externe du putamen ; mais, dans ces
cas, ainsi que nous avons été à même de le constater plus d'une fois, la
dégénérescence de ces différentes fibres, sauf toutefois celle des fibres de la
commissure antérieure et du faisceau uncinatus, ne peut guère être suivie
au delà du voisinage immédiat du foyer primitif. Cette particularité prouve
FAISCEAUX D'ASSOCIATION ET COMMISSURAUX. 800
qu'un grand nombre des fibres de la capsule externe, et en particulier de
la capsule extrême, appartiennent au système des fibres courtes d'asso-
ciation. " "
ARNOLD (F.). Tabulæ anatomicx. Fasciculûs I. Icônes eerebri et medullse spinales. Turici,
18 : : 18.' - Du même'. Bemerkungen uebel den.Bait des Hirns und Ruckeazmaa·ks, 1.838.-
Du même. Handbuch der Anatomie des Menschen, 1.81î1 ? Ballet. Recherches anatomiques
et cliniques sur le faisceau sensitif et les troublés de la sensibilité dans les lésions du cerveau-
Ta.- de Paris, 1881. - BEEVOR. On the Course of the Mbres of the Cingulum and the Poste-
rior Parts of the Corpus Callosum and Fornix in the 141armoset M011key, Philosoph. Tran-
sactions, 1.891.- BLUbiENAU. Zur Entwickelung des Balkens. Arch. f. Anat. u. Phys., 1898,.
p. 586 (phys. Abth). BRISSAUD : Recherches anatomo-pathologiques et physiologiques sur
la contracture permanente des hémiplégiques- Th. de Paris, 1880. - Du même. Anatomie
du cerveau de l'homme, avec atlas. Paris, 1893. Du même. La fonction visuelle et. le
çunéus. Annales d'oculistique, 1894. Bdrdach. Vom Baue und Leben des Gehirns.
Leipzig, 1819-1826. CHARCOT. Leçons sur les localisations dans les maladies du cerveau.
-Paris, 1876. DE3ERINE (J.). Sur l'origine corticale et le trajet intra-cérébral des fibres de
l'étage inférieur ou pied du pédoncule ce ! 'e6 ? ? Mém. de la Son. de Biologie, 1893.
DEJERINE (J. et A.). Contribution à l'étude de la dégénérescence des fibres du corps calleux.
Soc. de Biologie, 1892. - DEdCRINE et VIALET. Contribution à l'étude delà localisation ana-
tomique de la cécité verbale pure. Société de Biologie, 4$93.-l'osL. Fall von ! t'langel des
Balkens in einem Idiotenhern. Tageblatt der 54°.Vèrsammlung deutscher Naturforscher u.
Aertze in Salzburg, 18-24 septembre 1881. FovJLLE. Traité complet de l'aizatomie, de la
physiologie et de la'pathologie du système nerveux cérébro-spinal. Paris, 1844. Ganser.
Ueber die vordere Uirncommissure de ! ' Saiigethiere. Arch. sur Psych. und Nervenkrank.
Bd IX, 1879. - GAV0Y. L'encéphale, sa structure et description iconographique du cerveau, du
cervelet et du bulbe. Atlas, Paris, 1886. - Gratiolet. Anatomie comparée du système ner-
veux. 2 vol. et un atlas. Paris, 4839-185'7. GuBDEN. Exp81;imentelle Untersuchungen
uber das peripherische und centrale Nervensystem. Arch. sur Psych. und ^ervenkrank,
Bd II, 48G9-70 ? H61111LTON. The corpus callosumïn adulthuman brain. The Journ. Anat.
a. Physiol. norm. a. patholog., 1885. - DU même. On the corpus callosum in the embryo.
Brain, 1885. - Henschen. Itliazische und anatomische Beitî,âqe zur Pathologie des.Gehirazs.
Erster und zweiter Theil, Upsala, 1890-92. HONEGGER. Vergleichend-anatomische Unter-
suchungen uber den Fornix, etc. Recueil zoologique suisse,"t. V, Genève, 1890. - KAIILER
(0.). Die nervôsen Central.organe, in Todt's Gewebelehre. 3 Aufl. 1886. KAUFMANN (E.).
Ueber lJfangel des Balkens -iln menschlichen Gehtrn. Arch. f. Psych. u. Nervenkrankh, 1887 î
et 1888. LAN&LEY and GRÙNEBAUM. Of the d'e6'e ? : e)'atMH resuliing f1'om1'emoval of the ce ? ,e-
brai cortex and corpora striata in the dog. Journal of Physiology, 189 1. - LONGET. Anato-
mie et physiologie du système nerveux de l'homme et des animaux vertébrés. 2 vol. Paris, 1842.
Luys. Recherches sur le système nerveux cérébro-spinal, etc. Paris, 486 ? Msxaiec.Ein Fall
von secundireaeErlcrankung des Thalamus opticzts u7zddei,Regio subthalamica.'Arcb. für Psych.
und Nervenkr, 1893. MEYNERT. Anatomie der Eirnrinde und ihre Verbindungsbahnen
mit den empfindenden Oberflachen und den bèwegenden Massen. Leidesdorfs Lehrbuch dér
psychischen Krankheiten. Erlangen, 1865. = Du même. Vom Gehirne der Saügethiere, in
Stricker's Handbuch, 1870. - Du même. Psychiatrie. Clinique des maladies du cerveau
antérieur, basée sur sa structure, ses fonctions et sa nutrition. Tome I, traduit par le
Dr Cousot. Bruxelles, 1888. MING.1ZZI : VI. Sopra un ençefalo con arresto di sviluppo, etc.
Intern. Monatsch. für Anat. u. Physiol., 1890. MOELI. Verânderungen des Tractus und
Nervus opticus bei ], ? t,krciiikunge7z des Occipitalhirns. Arch. f. Psych. und Nervenkr,
Bd XXII, 1891. (V.) Monaeow. Expenmentelle und pathologisch-anatomische Untersu-
chungen uber die Beziehungen der sogenannten Sehsphâre zu der infra-corticaleiz Opticits-
ceaztren und zum Nervus opticus. Arch. sur Psych. und Nervenkraukh. Bd XVI, 1886.
Du même. Expeaimeaztelle.'und 2)athologisch anatomische Untersuchungen Uber dieoptischen
810 ANATOMIE DES CENTRES NERVEUX.
Centren und Balmen nebst lilinischen Beitrâgen zur corticale 1-Icini(t ? zoPsïe und Alexie.
Même recueil. Bd XX, XXIII, XXIV, 1889, 1892. Muratoff. Secundürc Degenerationen
nach Zerstôrung der motorischen Sphâre des Gehims in Verbindung mit der Frage von der
Localisation des Himfonctionen. Arch. f. Anat. und Physiol. de His et Dubois-Reymond.
Anat. Abth., 1893. Du même. Secundtire Degeneration nach Durschneidung des Balkens.
Neurol. Centralb., 1894. OBERSTFI\ER, Anleitung beim Studium der 21eî,voseiz Centralor-
gane, etc., 3" Aufl. Leipzig, 1893. Popoff. Zur Frage vom Urprungsgebiete der Fasern
der vorderen Commissur in der Hirnrinde des Ofenschezz. Neurol. Centralb., 1886. Voy.
aussi rLECxstc : Zusatz zu vorstehender ]}Iittheilung, même recueil. Sachs. Das Ilernis-
p/t<ft'e ! ! nt6[)'A des menschlichen Grossleirns. I. de)' Hinterhaupthqjpen. Leipzig, 1892. Du
même. Vortrâge uber Bau und Thâtigkeit des Grosshirns. Breslau, 1893. Scurrorr.xncE.
Die Entstehung der lYizzdungen des Grosshins. Jahrbücher fuir Psychiatrie, 1890.
SCHN : 1LBE. Lehrbuch der Neurologie. 1881. VIOLET (N.). Les centres cérébraux de la
vision. Th. de Paris, 1893. Du même. Note sur l'existence à la partie inférieure du lobe
occipital d'un faisceau d'association distinct, le faisceau transverse du lobule lingual. Soc.
de Biologie, 1894. WERNicuE. Lehrbuch der Geltimliranliheiten. Leipzig, 9881.- ZACHER.
Beitrâge zur Kentniss des Faserverlaufes im Pes pedunculi sowie uber die corticalen Bezie-
hungen des Corpus genieulaturn intel'num. Arch. f. Psych. und Nervenkrank, Bd XXII, 1891.
ZINN. Das Rindenfeld des Auges in seinen Beziehungen me den primdren Opticuscentren.
Mûnchen. med. Wochenschr. 1892.
FIN DU TOME PREMIER
TABLE DES MATIÈRES
DU TOME PREMIER
812 ' TABLE DES MATIÈRES.
TABLE DES MATIÈRES. 813
814 TABLE DES MATIÈRES.
r' TABLE UES MATIÈRES. Si : ,
f
816 , TABLE DES MATIERES.