(1907) Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie : Compte-rendu du service des enfants idiots, épileptiques et arriérés de Bicêtre pendant l'année 1906
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(1907) Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie : Compte-rendu du service des enfants idiots, épileptiques et arriérés de Bicêtre pendant l'année 1906

PUBLICATIONS DU PROGRÈS MÉDICAL

RECHERCHES

CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES

SUR

L'ÉPILEPSIE, L'HYSTÉRIE

ET L'IDIOTIE

COMPTE BENDXJ DU SERVICE DES ENFANTS IDIOTS, ÉPILEPTIQUES ET ARRIÉRÉES DE

LA FONDATION VALLÉE PENDANT L'ANNÉE 1906^'"' ^

BOURNEVILLE y^/

MAURICE ROYER et REINE MAUGERET {M"'t^"---¦'

Volume XXVII Avec 14 figures dans le texte.

9 14 3 5

PABIS

aux bureaux du

PROGRÈS MÉDICAL

14, rue des Carmes, 14

Félix ALCAN

éditeur

108, Boulevard St-Germain, 108

1907

Fondation Vallée.

Histoire du service pendant l'année 1906.

I.

Situation du service. — Enseignement primaire.

La Fondation Vallée, par les diverses catégories d'enfants qu'elle reçoit, ne correspond pas à la colonie deVaucluse dont, lors de sa création, elle devait être le pendant, c'est-à-dire ne recevoir ni épileptïques, ni gâteuses, mais est tout à fait comparable au service des enfants de Bicêtre, où sont reçus , — en outre des épileptiqucs et dos hystériques, — toutes les catégo-ries d'enfants idiots, ainsi que des enfants ou des adolescentes atteintes de folie, d'imbécillité morale, avec toutes les perversions instinctives. Nous avons, àlaFondation, deux groupes principaux : l°les enfants idiotes gâteuses, valides ou non; — 2° les enfants propres valides, — et dans les deux groupes, des épi-leptiqucs. Enfin les imbéciles morales pourraient être considérées comme constituant un troisième groupe.

Enfants idiotes, gâteuses, valides ou non. •—-Ce premier groupe est subdivisé en deux catégories. La première se compose des enfants idiotes complètes, ne parlant, ni ne marchant, considérées générale-

Bourneville, Fondation Vallée, 1906. *

ment à tort, comme tout à fait incurables. La plupart d'entre elles sont, contrairement à l'opinion courante, susceptibles d'amélioration, même à un degré très notable, au point d'arriver à ne plus être considérées que comme des arriérées.

Voici en quoi consiste le traitement de ces idiotes complètes, c'est-à-dire semblables à des êtres végé-tatifs, ne se servant pas de leurs mains, dépourvues d'attention, ne prononçant aucun mot, tiqueuses et gâteuses : on fortifie leurs jambes avec la balançoire-tremplin; on leur apprend ensuite à se tenir debout à l'aide de barres parallèles ; à marcher soit en les tenant sous les bras, soit à l'aide du rouloir, du chariot; on fortifie leurs membres en exerçant successivement chaque jour toutes les articulations (exercices des jointures), en leur faisant des frictions stimulantes, du massage, etc.

Pour régulariser la marche de celles qui ont des mouvements irréguliers, incoordonnés, précipités, nous les faisons marcher sur une échelle plate appli-quée sur le sol et dont les montants et les échelons sont remplacés par des planches de 15 à 20 centimè-tres de largeur, espacées de 12 centimètres. On leur enseigne la montée et la descente d'un escalier avec un petit escalier double.

Ces enfants invalides séjournent clans le sous-sol du bâtiment neuf. Ce sous-sol, en réalité un rez-de-chaussée bien aéré, bien éclairé, donne de plein pied sur une large terrasse exposée à l'ouest et sur laquelle, en été, on dresse une tente sur un sol cimenté. Chez cinq d'entre elles, nous avons pu supprimer le gâtisme. Malgré nos démonstrations du samedi à la Fondation Vallée, nos communications dans les congrès, beau-coup de médecins doutent encore de la possibilité d'améliorer les enfants idiots. Chaque année nous

donnons une notice sommaire non pas sur les enfants imbéciles, considérées naturellement comme plus amé-liorables, mais sur les malades les plus profondément atteintes. En signalant les progrès réalisés chez elles nous pensons démontrer à fortiori l'utilité incontes-table du traitement médico-pédagogique chez les en-fants moins malades. Ce procédé de démonstration nous paraissant vraiment scientifique, nous conti-nuons (voir p. 40). Vient ensuite :

Le traitement du gâtisme qui consiste à placer, au lever, au coucher, au milieu de la nuit et après cha-que repas, les enfants gâteux sur les sièges d'aisance, pratique qui a pour but pricipal d'amener l'enfant gâteux à devenir propre, fait réaliser des économies de blanchissage àl'Aclministration. Comme les années passées, nous avons fait relever par le personnel, les enfants ayant déféqué au siège après les repas, du-rantes 5 premiers jours de chaque mois pendant 4 mois. Voici le relové qui a porté sur une moyenne de 40 enfants gâteuses.

Traitement du gâtisme : résultats.

Mois.

Jours.

Septembre Octobre. . Novembre. Décembre.

Total.

Totaux.

1 2 3 4 5

22 24 18 22 23

21 22 25 28 30

15 16 14 21 18

1.6 15 15 20 17

74 77 72 91 88

109 126 84 83

402

Comme on le voit, en 20 jours, nous avons fait une économie do blanchissage de 402 chemises, sans compter les économies réalisées au dortoir la nuit pour les chemises et pour les draps. Ce qui fait en une année, une économie de 7.33G chemises; le blanchis-sage d'une chemise coûtant 0,05 l'économie est donc de 366 francs. Certains ont trouvé ces détails puérils. C'est à tort, selon nous. Il n'y a pas de petites économies. Leur multiplicité fait une grosse économie. En les signalant nous croyons être utiles à l'Adminis-tration et l'amener à encourager le personnel à continuer et à le récompenser de ce qu'il fait.

Enfants idiotes, imbéciles, épileptiques, etc ; valides. •—Enseignement primaire et enseignement professionnel. Toutes les enfants sont exercées au saut, à la montée et à la descente des escaliers, à la gymnastique des échelles et des ressorts. 200 enfants ont pris part aux exercices de la petite gymnastique. L'école comprend: 1° le traitement du gâtisme, expo-sé précédemment ; 2° les leçons de toilette qui consis-tent à apprendre aux enfants à se laver la figure et les mains, à s'habiller, à se déshabiller, brosser, ran-ger leurs vêtements ; 3° les leçons de table qui consis-tent à leur enseigner à manger seules, à se laver la bouche, à se gargariser, etc. ; 4° les exercices pour l'éducation de la main, dos sens et de la parole; 5° les exercices élémentaires relatifs à l'enseignement primaire, pour lesquels nous nous servons de la méthode de M. J. Boyer l'un do nos plus anciens collaborateurs pour l'enseignement de la lecture, de l'Alphabet du dessin de Mmo Bru, composé sur nos conseils, comme préparation à l'écriture ; 6° les leçons de choses, soit à l'école, soit clans les jardins, soit

enfin dans les promenades. L'idéal que nous poursui-vons consiste à occuper les enfants du matin jus-qu'au soir, en variant le plus possible les exercices. Les jeux mêmes doivent contribuer à leur éducation.

Au lever, on apprend aux enfants à faire leur toilette, leur lit, h nettoyer leur dortoir, à brosser leurs vête-ments. Aux repas, on surveille les enfants qui savent manger seules et on corrige leurs mauvaises habitu-des ; on apprend aux autres à se servir de la cuillère, de la fourchette, etc. Nous ne cessons de recommander au personnel de surveiller avec le plus grand soin les aliments, d'enlever les fragments d'os ou de tendons, susceptibles de produire des accidents, de couper les aliments en très menus morceaux, de veiller à la mastication et à la déglutition, d'examiner les garde-robes afin de s'assurer que les aliments sont bien digérés, qu'elles ne contiennent ni vers, ni corps étrangers, ni pilules ou capsules non dissoutes, ni ali-ments non digérés. Sur 229 enfants présentes à la fin de l'année, 60 savent se servir des trois objets : cuillère, fourchette, couteau ; 65 de la cuillère et de la fourchette, 65 de la cuillère seulement et 29 ne savent pas manger seules. Divers procédés, maintien do bâtons entróles lèvres, électrisation, massage des lèvres, etc., continuent à être employés contre la bave.

*

La plupart de nos enfants n'ont pas de très grandes dispositions pour l'instruction primaire. Elles apprennent facilement le chant, il en est qui retien-nent des chansons entendues une seule fois et auront de la peine à retenir la leçon la plus élémentaire de grammaire, d'histoire ou de géographie. Nous avons une vingtaine d'enfants très en retard pour la classe qui ont de réelles aptitudes musicales.

Enseignement du nombre. — L'enseignement du nombre et de l'arithmétique chez les filles est la tâche la plus ardue et la plus difficile entre toutes. En général, elles ont toutes, à des degrés différents, beaucoup de difficulté pour l'arithmétique ; nous avons fort peu d'élèves avancées pour cette science. Chaque enfant demande pour ainsi dire une méthode spéciale. Un certain nombre de nos enfants appren-nent assez bien l'écriture, puis la lecture et l'ortho-graphe, mais sont en . retard pour le calcul. Nous avons actuellement des élèves qui ont une belle écri-ture, suivent une dictée et, en arithmétique, ne savent faire que l'addition; quelques-unes apprennent la soustraction et la multiplication, un nombre assez restreint parvient à faire la division. Pour les mathé-matiques il faut que l'attention soit soutenue et entiè-rement à la leçon; habituellement l'attention est fugitive, elles regardent sans voir, entendent ce qui leur plaît et semblent absolument sourdes pour les nombres, les chiffres qui ne les intéressent que fort peu.

Lorsque l'enfant sait parler d'une façon compréhen-sible, car la parole chez nos élèves est souvent défec-tueuse, on leur apprend les lettres, puis les chiffres avant même qu'elles sachent syllabcr. Nous sommes là au début de notre enseignement, il faut que l'en-fant se rende compte des nombres : 1 — 2 •—¦ 3, etc.. On place sous les yeux de l'enfant des objets quel-conques : un livre, une gravure, un soulier, une son-nette, en un mot tout ce qui peut frapper les sens du sujet qu'on enseigne, il faut autant que possible la démonstration avec théorie. Nous avons du reste dans notre mobilier scolaire des objets à notre usage qui facilitent l'enseignement. D'abord les casiers à bâton-nets au moyen desquels l'enfant est habituée à pla-

cer clans de petits casiers, autant cle bâtonnets qu'il y a d'unités clans le nombre inscrit en chiffres et en lettres sur chaque casier. Au-dessus cle ce casier se trouve un tableau représentant en gros les chiffres afin de mieux frapper l'attention visuelle. (Fig, 1.)

Fis. 1.

Vient ensuite le boulier à tringles verticales ; ce boulier diffère des bouliers ordinaires, en ce que les tringles, au lieu d'être disposées horizontalement, sont verticales et en U. Cet arrangement nous permet de ne montrer à l'enfant que le nombre de boules que nous voulons et de dissimuler les autres derrière la planche médiane. On écrit à la craie, au-dessous de chaque tringle, le chiffre qui correspond au nombre de boules visibles. L'enfant voit ainsi le nombre concret

et sa représentation. Ce système sert aussi à donnera l'enfant la notion de l'addition et de la soustraction, en ajoutant et en retranchant un certain nombre de boules. C'est ainsi que l'enfant apprend à compter et à con-naître les chiffres en même temps.

Nous avons vu par expérience que certaines enfants qui prêtaient peu ou point d'attention aux exercices classiques, s'intéressaient beaucoup au jeu ; ce dernier tenait même lieu de tout chez nos élèves. Elles com-mençaient à jouer à la corde, au ballon, ce sont les premiers jeux de l'enfant qu'on peut utiliser en cer-tains cas. Ce n'est pas rare de voir des enfants apprendre à compter en jouant à la corde, au ballon; de là, la nécessité cle se trouver le plus souvent pos-sible avec ses élèves, afin de connaître leurs aptitudes et de no rien laisser échapper de ce qui peut dévelop-per leur intelligence en même temps que leurs forces physiques.

L'enfant connaît les chiffres, compte jusqu'à 100 et sait écrire jusqu'à ce nombre, nous suivons ensuite la méthode des écoles publiques pour leur apprendre jusqu'aux unités de 1.000, etc.. Ce qui est répété, deux, trois fois dans une école ordinaire, nous som-mes obligées de le répéter vingt fois dans nos classes, résumer souvent des leçons précédentes car la mé-moire estfaible et ingrate. Nous voici à l'addition, là encore, il s'agit de démontrer et de placer les objets sous les yeux des élèves, commencer surtout par de très petits nombres, afin de no pas les décourager. Or faire une addition c'est réunir plusieurs nombres pour en faire le total. Ici les bâtonnets sont encore d'un grand secours pour l'addition orale; puis vient ensuite l'addition écrite. Nous rencontrons là encore, quel-ques obstacles, nos élèves sont embarrassées lors-qu'elles ont des retenues; aussi pour résoudre cette

difficulté nous leur faisons écrire la retenue en haut de chaque colonne. Après bien des devoirs de ce genre elles savent faire une addition.

On arrive ensuite à la soustraction. On place sous les yeux de l'enfant un certain nombre de bâtonnets, on lui en fait retirer quelques-uns et notre élève doit nous dire ceux qui lui restent. On arrive ensuite à la soustraction écrite en employant toujours les procé-dés les plus simples.

Nous voici à la multiplication; quand les enfants sont arrivées à la troisième opération de l'arithmé-tique, on emploie la même méthode que dans les écoles ordinaires.

Aux élèves dont l'intelligence n'atteint pas un suffi-sant développement et qui ne peuvent apprendre la division, nous nous bornons alors à les initier aux choses usuelles, dont elles auront surtout à se servir dans le cours de l'existence. Ce sont les, comptes d'une ménagère par exemple. Ici les leçons de choses nous sont d'une très grande utilité, nous possédons bien des denrées qui rentrent dans l'ali-mentation d'un ménage. Elles font donc de petits comptes pour différents achats (recettes, dépenses, restant). Autant de choses qui leur sont expliquées et démontrées par le change do la monnaie. Nous pla-çons sous leurs youx les choses les plus usuelles.

Un très petit nombre apprend peu à peu, le sys-tème métrique, la règle de trois, etc.. Le jeu du marchand, et de l'acheteur avec tous les appareils, balances, poids et mesures de capacité, monnaies, nous rendent de grands services. Bien qu'un peu tard par rapport à leur âge, quelques-unes obtiennent le certificat d.'éludes primaires.

Les leçons de choses, multipliées le plus possible,

ont lieu à la classe, au réfectoire, aux ateliers, dans les promenades et surtout dans les jardins dont les arbres, les arbustes, les plantes, etc., sont étiquetés, et où notre personnel se sert du tableau roulant. — Les détails clans lesquels nous sommes entré clans nos Rapports de 1890 à 1905, au sujet cle Y habillement (mannequin spécial), de Y éducation de la digestion, cle la respiration, cle la circulation, nous dispensent d'y revenir cette année. Nous ne reviendrons que sur Y hygiène sexuelle.

Notre personnel surveille attentivement l'appari-tion et le développement cle la puberté. Dès l'appa-rition des poils sur le mont de Vénus, car ce n'est qu'après que se développe le système pileux des ais-selles, elles préviennent les fillettes qu'il s'agit-là d'un fait naturel dont elles ne doivent pas se tourmen-ter. On évite ainsi certaines inquiétudes et clos actes bizarres. Il est, en effet, des fillettes qui s'ingénient à s'arracher les poils sous prétexte que c'est de la malpro-preté, ou qui les coupent. Lorsque les seins ont pris un certain accroissement, que le système pileux devient cle plus en plus abondant, on les avertit cle prévenir si elles éprouvent des douleurs dans les reins ou le bas-ventre et s'il leur arrive do perdre un peu cle sang. A la première apparition des règles, dont elles doivent prévenir, on complète les rensei-gnements et on leur donne des conseils sur les précautions à prendre. Les époques, avec leurs caractères (douloureuses ou non, abondantes ou non, durée, etc.) sont notées; on nous signale les pertes blanches qui les précèdent ou les suivent ainsi que les suspensions. Enfin on habitue les fillettes aux soins de propreté. C'est ce que les mères de familles, les

institutrices, les maîtresses de pension devraient faire toutes. Dans un établissement similaire, il nous a été répondu par la directrice (1) qu'on ne se préoccupait pas de l'apparition et du fonctionnement des règles, cpue c'était l'affaire des infirmières. Dans un hôpital, dans un asile, tout le monde doit se préoccuper de la santé et de l'hygiène des administrés. Tout le monde, y compris les chefs d'ateliers, les agents des services généraux devrait suivre les cours, savoir donner les premiers secours, être secouriste, connaître un peu les malades, être indulgent pour leurs écarts (2).

Nous procédons toujours à l'examen des organes génitaux et nous suivons l'apparition et l'évolution de la puberté. Cet examen a lieu à l'entrée, puis tous les ans ou tous les six mois, suivant l'utilité.

(1) D'où la nécessité d'apprendre ces notions d'hygiène aux ins-titutrices qui devraient, en grand nombre, toutes, suivre les cours des Ecoles d'in/irmièrus.

(?) Cette ignorance des malades qu'ont les chefs d'atelier, a des conséquences graves pour les malades et pour les finances muni-cipales et départementales. Ainsi, à Bicêtrc nos enfants, à 18 ans passaient aux adultes. Pendant quelques années, autrefois, nous avons obtenu que ceux qui avaient appris un métier soit envoyés aux ateliers de l'hospice ainsi que cela se pratiquait an peu pour les aliénés ordinaires, progressivement ils ont été exclus ainsi que les aliénés, d'ailleurs. Les médecins de la division des aliénés se sont toujours plaints de l'ostracisme qui pesait sur leurs mala-des. Nous nous rappelons que, en 1877 ou 1878, Jules Falret récla-mait à la commission du Conseil général la construction d'ateliers spéciaux pour son service. Les malades sont désœuvrés car tous ne peuvent être employés aux chantiers, aux marais ou au jardin. Ce désœuvrement a pour conséquence une aggravation de l'état des malades, des difficultés plus grandes pour la surveillance du personnel secondaire et. une perte pour les finances, les malades ne produisant rien alors qu'un grand nombre pourrait, en travail-lant, atténuer dans une certaine mesure les dépenses que l'hospi-talisation entraine. Dans les autres asiles de la Seine, les malades sont mieux utilisés et ils le sont encore davantage dans un grand nombre d'Asiles de province.

Nous sommes ainsi en mesure de constater les malfor-mations congénitales, rares chez les filles, assez fré-quentes chez les garçons, les lésions qui peuvent se produire. L'examen, à l'entrée, nous permet, en cas de rapports sexuels durant les congés, de comparer avec l'état génital de l'enfant à son arrivée et do garantir l'Administration contre des réclamations injustifiées.

Insistons encore. Oui, les personnes attachées aux asiles-écoles comme la Fondation Vallée, comme la Salpêtrièrc, comme les écoles de St-Yon, de Clermont de l'Oise, etc., doivent être à la fois infirmières et institutrices, leurs malades, inconscientes, ont besoin d'une surveillance génitale spéciale, à ce moment elles peuvent être irritables, avoir des impulsions qui les portent à l'onanisme d'autant plus qu'on ne les lave pas ou autant qu'il conviendrait (démangeaisons pro-voquées par le sang desséché sur les poils, sur la face interne des cuisses). — Les malades hystériques et épileptiques ont des crises plus nombreuses, leur caractère est modifié, elles peuvent avoir des pério-des d'excitation. Et alors les institutrices doivent savoir que le médecin doit être prévenu.

Enseignement du dessin. — Cet enseignement, est fait par M. Dumont depuis le 17 avril 1901. Con-formément à nos instructions, il s'est occupé succes-sivement de toutes les fillettes, en mesure de profiter de cet enseignement.

« 40 fillettes, dit-il, divisées en deux séries, y ont participé. La première série est composée des élèves qui avaient suivi le cours de dessin l'année précéden-te. Cesjeunes filles ont acquis une grande habileté de main et une justesse d'œil dans la mesure des propor-

tions ; dans l'exécution des ombres, elles ont montré un goût réel.

«La deuxième série exécute déjà de jolis dessins faits d'après nature, représentant des ornements géomé-triques, des feuilles de lierre, de chêne, de laurier, ou des objets usuels très simples, tels que : entonnoir, arrosoir, pelle, légumier, etc..(Voir p. lv).

« Comme ces jeunes élèves montrent un véritable empressement à suivre les leçons de dessin, nous ne doutons pas delesvoir arriver à d'excellents résultats».

Enseignement du chant. — La classe de chant est faite par M. Sutter, à titre gracieux, depuis 1895. De même que les années précédentes toutes les enfants susceptibles de profiter de cet enseignement y pren-nent part, une centaine d'enfants environ ont participé anx leçons de chant. En maintes circonstances et les samedis principalement où nous recevons des visiteurs nous faisons chanter les enfants ; les voix sont assez justes et les chants exécutés avec beaucoup d'entrain.

Il est un fait reconnu, c'est qu'en général beau-coup d'idiotes, même les plus atteintes, retiennent par-faitement les airs, voire même les paroles, alors que leur intelligence est tout à fait impropre à l'étude.

220 enfants ont fréquenté l'école et ont été exercées à la gymnastique des échelles et des ressorts ; 85 enfants participent aux exercices de la grande gymnastique, sous la direction de M. André Van Kerbergilen et do la surveillante M"10 Athénaïs Bohain. Les leçons de M. Van Kerberghen ont lieu une fois par semaine, le samedi; elles sont répétées les autres jours par MM"10S Bohain et Quatre.

Mais, en raison de l'augmentation de la population, il serait nécessaire que leprofcsscurdonnâtdeuxleçons

par semaine. L'Administration départementale et la Commission de surveillance ont reconnu la légitimité de notre demande, déjà renouvelée plusieurs fois, et l'ont signalée à l'Administration de l'Assistance publique, dont nous attendons toujours la réponse.

Danse. —Les exercices de danse ont lieu le mer-credi de 4à5 heures, sous la direction deM. Landosse, et le dimanche, après la visite des parents, sous la direction de M"10 Bohain, surveillante.

Tel est le résumé des exercices physiques qui se font depuis 1890 à la Fondation Vallée et cela d'une façon aussi régulière que le permet l'insuffisance du personnel.

La Commission de surveillance des Asiles a fait don de 15 francs à nos fillettes de la Fondation Vallée. Avec cette somme nous avons pu acheter 6 volumes; M. Bèhenne, membre do la Commission de surveil-lance a fait don de 4 volumes; M. Maurice Royer, interne du service, a augmenté la bibliotèque de 15 volumes, ce qui porte à 25 le nombre des volumes de la Bibliothèque des Enfants.

Enseignement par les projections. — La Inonda-tion Vallée ne possédait pas de lanterne à projections. Cet enseignement se faisait à Bicêtre tous les jeudis sous la direction de M. Mesnard, instituteur. Nos fil-lettes y prenaient part le jeudi et le samedi qui est le jour de visite du service. Cette année l'achat d'une lanterne à projections a été fait par le Département pour les enfants do Vallée. Cet enseignement par les projections est complexe. Il sert pour les enfants de toutes les catégories : 1° pour les enfants idiotes profon-des à fixer l'attention (images blanches ou colorées sur

fond noir, images blanches sur fond noir) à apprendre les lettres, grandes lettres noires sur fond blanc, puis lettres plus petites (attention et début de la connais-sance des lettres) ; 2° pour Véducation de laparole, syl-labes simples, ou répétées, ou combinées ; 2° pour les idiotes déjà un peu améliorées à reconnaître les objets, les animaux (images graduées) ; 3° à Bicêtre, pour les enfants imbéciles, arriérés et épileptiques à faire une fois par semaine une conférence dont les séries de vues enuméreos dans les Comptes-rendus de Bicê-tre donnent une idée suffisante.

Enseignement professionnel. — A mesure que les enfants se développent, on leur apprend tous les soins du ménage, à mettre et à retirer le couvert, à nettoyer les réfectoires, laver la vaisselle, etc. Une vingtaine des moins arriérées aident le personnel à apprendre à manger aux enfants incapables de manger seules et à perfectionner celles qui mangent malproprement. On peut ajouter ici, que, par un sentiment très natu-rel du reste, nos grandes filles s'occupent des plus petites avec soin; elles ont même pour ces dernières des attentions et des prévenances toutes maternelles pour ainsi dire. C'est ainsi qu'elles apprennent à habil-ler et à déshabiller les enfants, à procéder à tous les soins de toilette.

On les habitue à ranger convenablement leurs effets sur leurs chaises respectives, à brosser leurs vête-ments deux fois par semaine et à cirer leur chaussures le jeudi et le samedi.

Quelques-unes de nos grandes filles sont chargées spécialement de veiller sur les petites. Elles sont pour ces dernières ce quelles appellent « leurs petites mères ».

Nous trouvons ce moyen excellent pour les habituer à s'occuper plus tard des enfants qui leur seront confiés, car un certain nombre do nos fillettes sont placées comme petites bonnes et souvent comme bonnes d'enfants. Comme récompense de leur travail et de leur bonne conduite, nous autorisons le person-nel aies sortir dans Paris pour leurs différents achats. Elles visitent ainsi les magasins, se rendent compte par elles-mêmes de la valeur des diverses marchan-dises, de sorte qu'elles sont moins inhabiles et moins inexpérimentées quand elles sont placées ou rendues à leurs familles.

A cinq ou six d'entre elles, nous permettons de faire seules des commissions dans Gentilly, elles vont chez l'épicier, apprennent ainsi l'échange de la monaie et vont même jusqu'à la poste, elles rendent ainsi diffé-rents services au personnel. Il faut dire aussi que nos fillettes sont connues dans le quartier ot personne ne manque de bienveillance et do respect vis à vis d'el-les.

*

Les enfants sont utilisées selon leurs aptitudes ; travail ménager, travail des ateliers. Elles aident beaucoup au ménage et nous n'hésitons pas à dire qu'une dizaine de nos grandes filles, qui sont à la Fondation Vallée depuis plusieurs années, savent faire un ménage comme de grandes personnes ; il suffit pour cela qu'elles soient un tant soit peu surveillées et dirigées.

Les trois ateliers : couture, buanderie, repassage ont fonctionné régulièrement comme les années précéden-tes. Le travail évalué par M. Maupré, économe de Bicêtre, d'après le tarif réduit de l'Administration,

s'est élevé à 3.096 fr. 30 pour l'atelier de couture, dirigé par Mme Ehrmann, à 805 fr. 40, pour l'atelier de repas-sage, dirigé par M,ne Gourcy, à 373 fr. 55 pour la buan-derie dirigée par Mme Coussy.

Pour étendre les connaissances pratiques de nos malades, donner plus de variété à leurs travaux de couture et de repassage, nous avons autorisé les sous-employées à faire repasser ou coudre une partie de leurs objets de toilette, bien entendu en dehors des heures régulières de travail. Le travail, de ce fait, qui n'occasionne pas de surmenage, que les fillet-tes font de bonne grâce, heureuses d'être agréables aux personnes qui les soignent avec un grand dévoue-ment, ne rentre pas naturellement non plus clans les évaluations qui sont faites par l'Administra-tion.

En plus des apprenties qui travaillent par séries régulières, 35 ont travaillé une heure par jour ; 5 enfants savent faire complètement les layettes ; 12 du crochet et de la dentelle ; 4 savent faire de la tapisse-rie ; 2 savent tricoter. Le tableau suivant donne mois par mois le nombre des apprenties régulières et l'évaluation du travail.

Les salaires des maîtresses de couture, de repas-sage et de buanderie, auxquels il faut ajouter l'éva-luation des avantages en nature, s'élèvent à 2.500. L'évaluation, à prix réduits, du travail des enfants, faite par M. l'Économe, s'élève à 4.275 fr. 15. D'où il suit que les maîtresses professionnelles ne coûtent rien à l'administration ; qu'une atténuation sérieuse est obtenue, par le travail des enfants, de leur dépense d'entretien, sans compter le bénéfice qu'elles en tirent au point de vue social et moral. Voici l'éva-luation mois par mois, atelier par atelier.

Bourneville, Fondation Vallée, 1906. **

MOIS.

Nombre d'apprenties

Valeur de la main-d'oeuvre.

cout.

bepass

buan-derie.

couture.

repassage.

buanderie.

Janvier ... Février ...

Mars......

Avril......

Mai.......

Juin......

Juillet

Août......

Septembre Octobre... Novembre Décembre.

40 42 41 43 44 46 44 48 46 50 46 51

32 36 39 40 38 40 42 45 44 42 41 40

28 30 34 36 34 38 36 40 40 38 37 35

253 fr. 40

175 40

265 30

274 70

303 40

237 10

257 30

274 70

203 10

303 10

307 10

241 70

58 fr. 10

53 75

22 »

17 05

33 35

34 95 21 15 10 70

37 » 32 »

38 20 15 20

77 fr. 50

72 60

57 35

60 35 50 55 54 15

61 30 64 35 93 15 75 45 75 65 63 »

Totaux

3.096 fr. 30

373 fr. 45

805 fr. 40

Visites, permissions de sorties, congés d'essai. — Les enfants ont reçu 2.472 visites; les visiteurs ont été au nombre de 3.583. Ces chiffres témoignent de la sollicitude des familles envers leurs malheu-reuses enfants. Il semble que, se rendant compte de la responsabilité héréditaire ou directe (alcoo-lisme) qui leur incombe, elles redoublent d'affection pour elles.

Permissions de sortie d'un jour......... 156

Congés de 2 jours...................... 66

_ 4 — ...................... 65

- 5 — ...................... 44

- 6 - ...................... 22

- 8 — ...................... 76

- 10 - ...................... 21

Total.... 450

12 enfants ont été en congés d'essai une partie de l'année.

D'une façon générale, sauf quand il s'agit des con-gés d'essai^ à fin de sortie, nous ne tenons pas à accorder des congés de plus de cinq jours, parce que le séjour des enfants dans leurs familles se prolongeant, il est moins facile de les faire rentrer et surtout parce qu'elles reprennent vite, chez elles, leurs anciennes habitudes; que, àleur retour, ellesseplient moins bien à la discipline et travaillent avec moins d'ardeur. Nous avons demandé maintes fois, sans résultats, à l'Administration de rappeler aux familles qu'elles ne doivent pas, dans l'intérêt même de leurs enfants, dépasser la durée des congés accordée. Par contre, nous avons des enfants qui s'ennuient dans leurs familles, n'ayant plus le même régime, les mêmes distractions, les mêmes habitudes ; mais c'est surtout l'espace qui leur manque, car il est évident que les

logements de leurs familles sont assez exigus. Aussi demandent-elles à revenir au bout d'un jour ou deux, alors que leurs parents voudraient les garder toute une semaine, d'autres enfin ne veulent pas sortir du tout.

Visites du service. — Nous consacrons toujours la matinée du samedi à recevoir les visiteurs. La visite se passait autrefois à Bicêtrc, où les fillettes de la Fondation Vallée montaient pour participer au chant, à la danse et aux projections. Ces visites du service se font actuellement à la Fondation où la même mé-thode est appliquée. En nous imposant la fatigue très grande de montrer, non seulemcmt l'organisation du service des enfants, mais encore son fonctionne-ment médico-pédagogique dans tous ses détails, no-tre but est de faire comprendre aux visiteurs l'impor-tance de l'œuvre que nous avons pu réaliser naguère, avec l'appui du Conseil municipal (1882-1890) do fournir à beaucoup d'entre eux les arguments qui militent en faveur de l'hospitalisation et de l'éduca-tion do cette catégorie d'enfants anormaux et les con-vaincre de la possibilité de les améliorer et même de les guérir par l'application régulière, méthodique et prolongée du traitement médico-pédagogique.

Les visites faites dans la journée, en dehors de nous, ne permettent pas d'avoir une idée exacte de ce qui se fait dans le service. On voit les bâtiments.

Nous nous efforcerons de maintenir ces visites du samedi dans le but d'expliquer aux visiteurs, la plu-part médecins étrangers, l'organisation du service, afin de leur fournir des arguments, des faits les met-tant en mesure de réclamer la fondation clans leurs pays, s'ils en sont dépourvus, d'asiles-écolos sembla-

bles. Si, nous disparu, notre œuvre périclite, nous avons le ferme espoir qu'elle sera oontinuée, dévelop-pée, perfectionnée dans les autres pays et peut-être aussi en province.

La Fondation Vallée a été visitée en 1906 par Mlle Natalie Maliarevsky, étudiante en médecine ; M. le docteur Deverncau, de Paris; M. le docteur Grenier de Cardenal, chef de clinique médicale de la Faculté de Bordeaux; Mme la Comtesse de Greffulhe et M. le docteur Vaschide, de Paris; M. le docteur Truelle, médecin de la colonie familiale de Dun-sur-Auron ; M. le docteur J. Ramadier, médecin directeur de l'Asile d'aliénés do Blois ; M. le docteur Gregory, de New- York; M. le docteur Smith Ély Jeîliffe, de New-York; M. le docteur Elisabeth Jopkias Dunn, de l'Université de Chicago ; M. le docteur J. Dagonet, de Paris; M. le docteur Bresle, médecin aliéniste de Silésie; M. le docteur A. Favorsky, chef de clinique des maladies nerveuses à la Faculté de médecine de Kasan (Russie) ; M. le docteur Gedeou Giedvoyé et Julia Dobrowlska, de Pologne ; M. le docteur Nicolas Ioporkoff, premier médecin d'hôpital des aliénés d'arrondissement de Kasan (Russie): M. le docteur N. Reformatski, directeur de l'hôpital St-Nico-las des aliénés, à Saint Pétersbourg; Mlle Eugénie Détraz,ex-maîtresse de français des princesses Elvire et Claire de Bavière ; M. le docteur Monod; M. le doc-tenr Couétoux, d'Alfort; M. le docteur Hadri Rachid, professeur de physiologie et de clinique infantile à l'École imp. de médecine Djeal Oglou; M. le docteur Armand Delille et ses élèves: Emilio Roblecl. M. D. (Colombie); M. le docteur Ricando Jaramillo (Colom-bie) ; Renée Hayes (France), M. le docteur Jos Eudor-varent (Beauport Canada); M. le docteur Constantino Mora (Colombie); M. le docteur René Coddou (Chili) ;

M. le docteur Desrochers Beauceville (Canada) ; M. le docteur M. Rosanoff, de Nice ; M. le docteur Bourber, Montréal (Canada); M. le docteur Corrado, Monti Guarnieri (Italie); M. le docteur Luis Fuenzalida B. (Chili); M. le docteur Alfredo Sánchez Leruz de Santiago, du Chili; M. le docteur A. de Mattos, Coiin-bra (Portugal) ; M. le docteur J. Monlenger (Chili); M. le docteur Fernand Guilloteau, ex-interne de l'Hos-pice de Nanterre et de la crèche départementale de la Seine ; M. le docteur A. Ekerman, Gemeente-arts (Amsterdam); M. le docteur Paul Halbron, ancien interne lauréat des hôpitaux; M. le docteur Jacques Teutsch, de Paris; M. le docteur R. Benon, médecin adjoint des asiles publics, interne à l'asile de Ville-Évrard ; M. le docteur Philip Levison, du Danemark; M. le docteur Buret, de Paris ; Mme Zénaïde de Gors-vith, de Pétersbourg ; M. le docteur D. Pachantoni, ancien médecin d'asiles d'aliénés (Genève) ; M. Geor-ges Rouma, professeur de pédagogie à l'école nor-mal de Charleroi ; M. le docteur Charles de Montet, de Paris ; les élèves de l'école normale postulantes institutrices visitent le service au nombre de onze : Mézescazes, Maroquiez, Jamct, Blary, Lamboley, J. Vieu Gabrielle, Holzern, G. Gobert, L. Lacomblé, M. Charten.

Mlle Berniard, institutrice pour les enfants anor-maux de l'hôpital suburbain du Bouscat, à Bordeaux a assisté pendant deux jours au fonctionnement du service. La sœur C. Grastcheff supérieure de l'asile de la confrérie pour les enfants idiots, épileptiques et paralysés de Saint-Pétersbourg est venue pendant huit jours assister au fonctionnement du service.

Comme on le voit malgré la distance et la difficulté des moyens de communication, les visites ont été assez nombreuses en 1906.

La Commission de surveillance a visité la Fonda-tion Vallée le 18 avril et la Commission du Conseil général le 15 juin.

Promenades. — Elles ont lieu deux l'ois par semaine, soit dans les communes voisines, soit à Paris: Jar-din des Plantes, Place d'Italie, Lion de Belfort, Fresne, Arcueil, Villejuif, l'Hay, Bourg-la Reine, Parc de Montsouris, fête de Bicêtre et de Gentilly. Le nombre des enfants cpui prennent part à ces prome-nades, avec leçons de choses, varie de 60 à 80.

Distractions. — Notons d'abord la distribution des jouets du jour de l'an donnés par l'administration et la distribution des jouets de Noël, offert par la société du «Joyeux Noël ». Nous adressons à cette société tous nos remerciements. 70 fillettes ont été déguisées pour les fêtes du Mardi-Gras et de la Mi-Carême. Elles ont fait dans la matinée une prome-nade dans les sections d'aliénés, dans les cours de l'hospice et ont dansé l'après-midi dans le gymnase de la Fondation. Ces petites fêtes auxquelles assistent les familles ne coûtent rien à l'Administration. Nos fillettes durant l'année donnent 25 cent, par mois. Quelques personnes, entre autres MM; les Internes en médecine et en pharmacie et le personnel de Val-lée remettent un peu d'argent pour enrichir la caisse des enfants. Les dépenses consistent en achat d'étoffe, teinturerie, nettoyages, mousseline, coiffures, fleurs, musiciens,, etc. Les costumes sont confectionnés par les enfants elles-mêmes sous la direction de la mai-tresse de l'ouvroir. Ces fêtes qui se renouvellent chaque année depuis l'ouverture de la Fondation en 1890 se sont toujours passées dans les meilleures con-ditions.

Les enfants ont pris part au concert organisé par le

« Comité des frères Lionnet » auquel comme les années précédentes, les artistes des principaux théâtres et concerts de Paris ont prêté leur con-cours. — 12 enfants parmi les plus grandes ont visité les égouts de Paris. — De mai en octobre tous les troisième lundis de chaque mois, une centaine d'en-fants assistent au concert donné par la fanfare mili-taire à Bicêtre.

Améliorations diverses. — Réfection des peintures du dortoir, du gymnase et des cabinets de la cour de récréation.— Installation de l'eau avec pierre à évier dans les logements des sous-employés. Réparations du parquet du gymnase et d'une salle de l'infirmerie. Sup-pression du pavé de bois de la cour d'entrée et rem-placement de ce pavé par du dallage en bitume. Dé-molition du parquet du dortoir des gâteuses et rem-placement de ce parquet par du porphyrolithe. Ins-tallation des cabinets à trois sièges dans ce même dor-toir. Démolition de l'ancienne fontaine (puits) située dans le jardin potager. Ce puits aujourd'hui comblé présentait certains dangers pour les enfants. Achat d'une lanterne à projections par leDépartement et ins-tallation d'une conduite de gaz dans le parloir, pour le fonctionnement de cette même lanterne. — Réfec-tion de la peinture de deux chambres au 2,ne étage de l'ancien bâtiment. Bitumage du séchoir de la buan-derie. Réparations du lavabo des classes et rem-placement des cuvettes mobiles par des cuvettes fixes. Deux fois par an, MM. les Architectes du Département envoient une équipe d'hommes pour nettoyer les car-reaux de la cage de l'escalier, ainsi que ceux des cloisons du bâtiment neuf.

Vaccinations et revaccinations. — Il n'y a pas eu de vaccinations ni de revaccinations en 1906. Elles ont été reprises régulièrement en 1907.

Service dentaire. — M. le Dr Frey est venu chaque semaine accompagné de ses élèves donner des soins à nos malades au point de vue de la dentition et de l'hygiène de la bouche.

Rappelons qu'en faisant instituer ce service dentaire, en 1880, notre but était de remédier aux nombreuses défectuosités de la dentition chez nos enfants et aussi d'avoir, chaque année une note prise par un homme compétent, sur l'évolution de la dentition des enfants anormaux.-Toutes nos fillettes sont donc examinées avec soin par le dentiste de Bicêtre. Nous recomman-dons à notre personnel de surveiller avec soin la bouche des enfants, de nous signaler les lésions des lèvres, des gencives, des dents, car elles peuvent être l'occa-des tics de la face ; de nous montrer les enfants qui bavent (massage deslèvres, électrisation), d'apprendre aux enfants à se gargariser, ce qui facilite notre tâche en cas d'angine.

Bains et hydrothérapie. —Les bains et les douches, joints à la gymnastique, à l'emploi des bromures, surtout de l'élixir polybromuré (formule Yvon), du bromure de camphre (préparations du Dr Clin), ont continué comme par le passé, à être, avec les purgatifs, surtout chez les épileptiques, la base du traitement en 1906. Il a été donné dans le cours de l'année 8.017 bains ainsi répartis :

Bains simples....................... 7.205

Bains salés.......................... 532

Bains amidonnés.................... 280

Comme les années précédentes, nous avons eu recours dans une large mesure aux bains et aux douches. Chaque année nous assistons plusieurs fois

Total

8.017 3.094 34.700

Bains de pieds Douches......

à radministration des douches afin de nous assurer que l'on continue à se conformer à nos leçons. Toutes les personnes attachées au service apprennent à donner les douches ; après nous être assuré de leurs capacités, elles les administrent ensuite elles-mêmes.

Nous recommandons à notre personnel de veiller le plus possible à l'hygiène sexuelle, principalement pour les petites gâteuses et pour les filles pubères. Les bains de pieds autrefois donnés à Bicêtre, le sont maintenant à la Fondation où existe une installa-tion convenable. C'est surtout à cette occasion que l'on procède aux soins des mains, des pieds, des ongles.

Statistique. — Mouvement de la population.

Le 1er janvier 1905, il restait à la Fondation Vallée 237 enfants se répartissant ainsi :

Parmi ces enfants on peut en compter 10 atteintes de perversité à un degré prononcé.

Les 55 malades épileptiques se répartissent ainsi : épileptique intelligente possédant le certificat d'é-tudes et en déchéance : I ; épileptiques non gâteu-ses en déchéance : 6 ; épileptiques gâteuses : 17 ; épileptiques gâteuses et hémiplégiques : 6; épilepti-ques gâteuses paraplégiques :3; épileptiques imbéci-

Sur les 182 idiotes ou imbéciles, 50 sont gâteuses

Epileptiques ......

Idiotes et imbéciles

55 182

237"

Total

les : 22.

complètes ; 12 or.tde Vincontinencenocturned'urine ; 5 sont atteintes de surdi-mutité ; 7 de cécité ; 4 présentent du mutisme volontaire; 18 ont des accès de colère; 20 sont turbulentes à un degré pathologi-que ; 15 sont menteuses à un degré vraiment pathologique; 8 sont atteintes d'écholalie ; 9 de daenomanie; 2 cl'échokinésie ; 2 de krouoinanie ; 7 de coprolalie; 12 de kleptomanie ; 8 de zoophobie; 7 de cynophobie; 25 sont onychophages; 20 sontonanis-tes; 6 sont flaireuses; 2 sont ruminantes; 1 goitreuse; 3 sont atteintes d'impulsions génitales anormales; 4 offrent des tics convulsifs de la face;

5 du balancement du tronc; 1 du balancement avec rotation de la íéíe ; 1 est sauteuse ; 2 sont grim-peuses; 2 sont atteintes d'hémiparésie ; .13 de para-plégie; 12 d'hémiplégie; 4 ont des pieds 6ois; 3 sont athétosiques; Schoréiques; 5 sont frauetises; 6 sont microcéphales; 3 scaphocéphales; 2 acrocéphales;

6 sont myxœdémateuses ; 13 sont obèses ; 5 mongo-liennes; 5 ont du nystagmus; 41 ont du nanisme; 4 sont atteintes de luxation congénitale de la han-che; 1 est atteinte de coxalgie; 8 ont de la scoliose.

Décès. — Les ciecès ont été au nombre de 19. Le ta-bleau des pages xxi à xxiv fournit les renseignements concernant le diagnostic, la date et la cause du décès, ainsi que les principales particularités présentées par les malades.

Sorties. — Les sorties ont été au nombre de 35; le tableau des pages xxv, àxxvnr. indiepue les motifs de la sortie, la nature de l'affection dont étaient atteintes les malades et leur degré d'amélioration à la sortie.

Noms.

Age.

Diagnostic.

Date di

décès.

Dause du décès

Particularités.

Rast.

6 ans 1[2.

Idiotie, gâtisme.

18 mars.

Cachexie.

Méningo-encéphalite disséminée ; hydrocé-phalie légère ; atrophie des circonvolutions. — Crâne ovoïde, très mince avec de nom-breuses plaques transparentes, persistance des sutures.

Min. Delp

Gris

. 4 ans \\2. . 13ansli2. . 15 ans.

Idiotie, gâtisme.

Idiotie, gâtisme, épilepsie.

Idiotie profonde, hémiplégie droite, épilepsie, athétose.

29 mars. 4 juillet. 7 juillet.

Cachexie.

Fièvre typhoïde

Opposition à l'autopsie. Opposition à l'autopsie.

Sclérose atrophique des lobes temporaux plus prononcée à droite : dégénération secon-daire. — Crâne très lourd, gris, et grais-seux, très épais partout, surtout au niveau du frontal (l cent.). — L'épaisissement est un peu plus prononcé à gauche, la moitié gauche du crâne est plus petite que la droi-te, les sutures persistent sur les deux faces du crâne. Plagiocéphalie prononcée.

Origl.

13 ans.

Idiotie, gâtisme

7 juillet.

Tuberculose ou-verte avec aïbumi-nurie

Opposition à l'autopsie.

Cott

16ansli2.

Idiotie mongolienne.

8 juillet.

Tuberculose gé-néralisée.

Fibro-sacorme des lobes frontaux. — Crâne rond. Persistance des sutures. Os épactal très large.

Baud

3 ans.

Idiotie, gâtisme.

10 août.

Pleurésie puru-lente.

Méningo-encéphalite disséminée prédominant au lobe frontal. — Crâne très mince avec plaques transparentes;persistance des su-tures, bosses pariétales saillantes. Plagio-céphalie.

Picher

6 ans.

Imbécillité, rachitisme.

19 sept.

Coqueluche. Congestion pul-monaire.

Décédée à l'hôpital Trousseau.

Marand .

8 ans 1[2.

Idiotie, gâtisme, épilepsie.

15 sept.

État de mal.

Méningo-encéphalite de l'hémisphère droit; sclérose atrophique des deux côtés. — Crâ-ne assez épais, lourd, graisseux, gris. Per-sistance des sutures. Plaques transparen-tes au niveau des ang'cs pariétaux anté-rieurs et postérieurs.

1b .

13ansli2.

Idiotie, gâtisme, paraplégie.

!"¦ octob.

Cachexie aiguë.

Opposition à l'autopsie.

Noms.

Age.

Diagnostic.

Date du

décès.

Cause du décès.

Particularités.

Espo.

Paqu.

Ro.. Imb.

Red. Fe ..

Go..

Lau. Chap.

10 ans.

20 mois.

9 ans. ¦Hans^S.

5 ans lj2. 12 ans.

20 mois.

7 ans 1x2. 4 ans Ii2.

Imbécillité ; légère atrophie musculaire des membres infé-rieurs.

Idiotie, épilepsie, gâtisme.

Idiotie.

Idiotie, gâtisme, épilepsie.

Idiotie, gâtisme. Imbécillité prononcée.

Idiotie complète.

Idiotie, paraplégie.

Idiotie profonde ou mieux complète.

1er octob.

5 novem.

14 nov.

16 nov.

19 nov. 22 nov.

10 dée.

19 déc. 26 déc.

Tuberculose pul-monaire.

Congestion pul-monaire.

Congestion pul-monaire.

Tuberculose pul-monaire.

Cachexie.

Tuberculose pul-monaire.

Coqueluche. Congestion pul-monaire.

ongestion pul-monaire.

Plagiocéphalie. Persistance de la suture mé-topique ; déviation de la suture interparié-tale. — Atrophie des circonvolutions fron-tales; pas de lésions en foyer.

Méningo-encéphalite. — Crâne très mince. Persistance des sutures ; plusieurs os wor-miens sur les sutures occipito-pariétales. Persistance de la fontanelle antérieure 3 cent, sur 1 1/2. Bosse pariétale droite plus volumineuse que la gauche. Plagiocéphalie.

Opposition à l'autopsie.

Opposition à l'autopsie.

Opposition à l'autopsie. Opposition à l'autopsie.

Porencéphalie très prononcée de l'hémisphère droit ; p. réduite de l'hémisphère gauche. — Crâne très mince si ce n'est au niveau du frsntal qui est épaissi (8 millim.). Les sutures frontales et occipito-pariétales persistent. La suture inter-pariétale est ossifiée. La fontanelle antérieure existe, mais réduite à un espace triangulaire de 10 millim. sur 5. La moitié droite du crâne paraît plus déve-loppée que la gauche.

Opposition à l'autopsie.

Crâne mince; plaques tranparentes ; persis-tance des sutures, os wormiens sur les su-tures occipito-pariétales.

Mar . . . .

Lere. . . .

Coll. . . .

Beau. . . .

Cra . . . .

Cuve. . . .

Dose. . . .

Lina. . . .

Lah . . . .

Malt. . . .

Bous. . . .

fcd

g Ste . . . .

z

a sic ... .

h

^ Chem . . . o

a. Puisses . .

§ Veil. . . .

~ Fer . . . .

05, 05

^ Mou. . . o

co

en

' Crè . . . .

Delah . . .

Sic ... . * Sim ....

16 ans. 16 ans.

14 ans.

18 ans.

19 ans.

18 ans.

19 ans. 18 ans,

15 ans. 18 ans. 18 ans. 18 ans.

16 ans. 15 ans.

17 ans 1/2 21 ans. 18 ans. 18 ans.

11 ans. 7 ans.

12 ans. 6 ans.

Imbécillité, perversions ins

tinctives. Imbécillité, perversions ins-tinctives. Imbécillité, incontinence noc-turne d'urine. Imbécillité, épilepsie.

Imbécillilé, maladie de Little

Imbécillité, hydrocéphalie.

Imbécillité, double luxatior congénitale des hanches.

Idiotie, gâtisme, accès de vio-lence envers les enfants. Imbécillité prononcée.

Imbécillité, épilepsie. Idiotie, gâtisme.

Imbécillité, fugues.

Imbécillité.

Imbécillité, hémiplégie gau-che.

Imbécillité, type niais.

Imbécillité légère.

Imbécillité, perversions def instincts. Idiotie, scaphocéphalie.

Épilepsie non constatée à lf

Fondation. Idiotie, gâtisme, hémiplégie droite.

Imbécillité, mutisme volon-taire. Idiotie, gâtisme.

Rendue à sa famille qui la réclame,

le 9 janvier. Très améliorée. Rendue à sa famille qui la réclame,

le 21 janvier. Très améliorée. Rendue à sa famille qui la réclame, le 7 février. Amélioration notable. Transférés à l'asile de Villejuif, le 3

mars. Même état. Transférée à l'asile de Villejuif, le 3

mars. Même état. Transférée à l'asile de Villejuif, le 7

mars. Légère amélioration. Transférée à l'asile de Villejuif, le 7 mars. Amélioration.

Transférée à l'asile de Villejuif, le 16

mars. Même état. Rendue à sa famille qui la réclame,

le 24 mai. Même état. Transférée â l'asile de Villejuif, le 26

mai. Même état. Transférée à l'asile de Villejuif, le 2

mai. Même état. En congé, non rentrée, défalquée le

5 juin. Même état. En congé, non rentrée, défalquée le

5 juin. Amélioration notable. Rendue à sa famille qui la réclame,

le 17 juin. Amélioration légère. Rendue à sa famille qni la réclame, le 21 juin. Amélioration légère.

Enfant assistée ; sortie définitive-ment, le 1er août. Transférée à l'asile de Villejuif, le 7

août. Amélioration. Transférée à l'asile de Villejuif, le 7

août. Amélioration très légère. Rendue à son père qui la réclame, le

13 septembre. Même état. Rendue à sa famille qui la réclame, le

12 octobre. Même état. Transférée à l'asile de St. Brieuc, le 8 décembre. Amélioration.

Transférée à l'asile de Prémontré, le 18 décembre. Même état.

Noms.

More

Lèou

Gaille

Ribe

Drie.

Dent

Lapla

Del .

Del .

Vit .

Vit . Verg

Héro

Ages.

Diagnostics.

Causes de la sortie.

Transférée à l'asile do Villejuif, le

16 mars. Môme état. Transférée à l'asile de Villejuif, le

16 mars. Amélioration. Transférée à l'asile de Villejuif, le

16 mars. Même état. Transférée à l'asile de Villejuif, le

16 mars. Légère amélioration. Transférée à l'asile de Villejuif, le

16 mars. Même étal. Transférée à l'asile de Villejuif, le

16 mars. Môme état. Transférée à l'asile de Villejuif, le

16 mars. Môme état. Transférée à Marseille, pour être rendue à sa famille qui la réclame,

le 24 mars. Amélioration notable. Transférée à Marseille, pour être rendue à sa famille qui la réclame,

le 24 mars. Très améliorée. Transférée à Fasile de Villejuif, le

14 avril. Môme état. Transférée à l'asile de Villejuif, le

14 avril. Môme état. Transférée aux Enfants-Assistés, pour être rendue à sa nourrice qui la réclame, le 19 avril. Môme état. Transférée à Blois, le 25 avril. Môme état.

18 ans.

18 ans. 18 ans. 18 ans. 24 ans. 18 ans.

18 ans. 15 ans.

6 ans.

19 ans. 6 ans.

14 ans.

21 ans.

Idiotie, gâtisme.

Imbécillité, bizarreries.

Imbécillité prononcée.

Imbécillité, niaiserie.

Idiotie, nanisme, hydrocé-phalie.

Idiotie, épilepsie, gâtisme, paraplégie.

Imbécillité, épilepsie, manies multiples.

Arriération, intellectuelle, mé-lancolie,

Arriération intellectuelle, ona-nisme.

Idiotie, gâtisme, paraplégie.

Idoitie, gâtisme, paraplégie.

Idiotie, épilepsie, hémiplégie gauche.

Imbécillité, fugues.

Entrées. — Elles ont été au nombre de 46.

Évasions. — Comme les années précédentes nous n'avons pas eu d'évasions en 1906.

trans-

mois. entrees sorties. décès. kerts

Janvier........... 1 2 » »

Février........... 4 1 » »

Mars............. 4 2 1 12

Avril............. 4 » » 3

Mai............... 5 1 » 3

Juin.............. 7 4 1 »

Juillet............ 3 « 4 »

Août............. 7 1 1 2

Septembre........ 3 1 2 »

Octobre.......... 3 1 2 »

Novembre........ 1 « 5 »

Décembre........ 4 « 3 2

Totaux........... 46 13 19 22

Transferts. — Ils ont été au nombre de 22 ; 18 à l'asile de Villejuif; 1 aux Enfants-Assistés ; 1 à l'asi-le de Blois; 1 à l'asile de Prémontré (Aisne); 1 à St-Brieuc (Côtes-clu-Nord).

Population au 31 décembre. — Il restait à la Fon-dation, le 31 décembre 229 enfants, se décomposant ainsi :

Épileptiques..................... 42

Idiotes ou imbéciles.............. 187

Total........ 229

Sur ce nombre 50 sont gâteuses complètes; 32 ont de l'incontinence nocturne d'urine; 147 sont tout à fait propres; 5 sont atteintes de surdi-mutité; 7 de cécité; 1 est borgne; 5 ont du nystagmus; 9 présen-

tent du mutisme volontaire; 30 ont des accès de colère; 40 sont turbulentes a un degré pathologique; 20 sont menteuses, à un degré vraiment pathologi-que ; 4 sont atteintes d'écholalie; 12 de dacnomanie;

5 de krouomanie; 21 de coprolalie; 15 de kleptoma-nie; 8 de zoophobie; 4 de cynophobie; 29 sont ony-choph ges ; 25 sont onanistes à un degré sérieux ;

6 sont flaireuses; 2 sont ruminantes ; 4 sont atteintes d'impulsions génitales anormales; 2 sont atteintes d'obscénité] 5 exhibent leurs organes génitaux ; 10 offrent des tics convulsifs de la face; 17 du balance-ment du tronc d'avant en arrière ; 2 du balancement du tronc de droite et de gauche ; 1 du balancement de la tête de droite et de gauche ; 2 du balancement du tronc de droite et de gauche en dormant; 2 sau-teuses ; "2 grimpeuses; 12 dêchireuses, 2 rongeuses; 3sont atteintes d'hémiparésie; 5 de paraplégie; 7 d'hémiplégie; 2 de paralysie infantile ; 2 de diplégie; 2 qui ont la marche semblable aux ataxiques; 3 sont atteintes do double luxation congénitale des hanches ; 2 ont un pied bot; 3 ont des doubles pieds bots; 6 choréiques ; 6 sont baveuses ; 4 sont microcéphales; 4 sont hydrocéphales; 2 sont scaphocéphales; 6 sont myxœdémateuses ; i obèse à un degré prononcé; 4 atteintes d'obésité légère; 5 sont mongoliennes; 18 ont du nanisme; 1 est atteinte de coxalgie; 5ont de la scoliose; 16 enfants présentent des déformations des orteils; 12 enfants sont atteintes de perversité à un degré assez prononcé, 22 ont de la discordance dans la physionomie, dont 17 paraissent plus intelli-gentes qu'elles ne le sont réellement et 5 sont plus intelligentes qu'elles ne le paraissent.

Les 42 malades épileptiques se répartissent ainsi : épileptiques intelligentes possédant le certificat d'études et en complète déchéance-Aß épileptiques

non gâteuses en déchéance ; 11 épileptiques gâteuses ; 6 épileptiques gâteuses et hémiplégiques; 18 épilep-tiques imbéciles.

Sur les 229 enfants qui existent à la Fondation; 65 savent se servir de la cuillère, de la fourchette et du couteau; 95 de la cuillère et de la fourchette; 40 de la cuillère seulement; 24 ne savent pas manger seu-les. Cinq d'entre elles ont appris à manger seules : Bau..., Dro.. , Lan..., Lefé..., Gout..., Fan..., cinq d'entre elles ont appris à se servir des deux objets : Gra..., Cour..., Vis..., Lan..., Tur..., Ur..., six ont appris à se servir des trois objets: Mon..., Bla..., Ga..., Vol..., Bor..., Alla...,

Du 1er novembre au 1er mai, en raison de la fréquence chez nos malades, surtout les idiotes, les imbéciles et les arriérées, des accidents lymphatiques et, dans une certaine mesure, de la tuberculose, nous avons l'habi-tude de leur prescrire l'huile de foie de morue, le sirop d'iodure de fer, le sirop anti-scorbutique, le phosphate et le glycéro-phosphate de chaux, les bains salés; du lor avril au 1er novembre, quelquefois l'hi-ver quand le chauffage des bains le permet, les dou-ches froides. C'est à ce traitement que nous attri-buons la guérison des manifestations lymphatiques, l'arrêt, en maintes circonstances des accidents tuber-culeux. Nul doute, pour nous, que si, chez les en-fants et les adolescents menacés de tuberculose, au début, on procédait de même, non pas une année mais des années jusqu'à 18 ou 20 ans on diminue-rait beaucoup le développement de cette maladie.

Nous avons pu supprimer lo gâtisme à 4 d'entre elles; Dro..., Lef..., Baule..., Brug.... D'autres ont été améliorées (gâtisme intermilent)

4 enfants ont appris à marcher seules ; Baul., Duva., Marcadr., Simon.

10 enfants ont appris à lire couramment : Fuchs, Heurtebise, Jacquot, Lard, Philippe, Kahn, Roullot, Mugnier, Bidauld, Bonnet;cinq sont en très bonne voie pour la lecture : Garaud, Lalonde, Monnet, Blanc, Languillaume. Inutile d'ajouter que l'écriture a mar-ché de front avec la lecture pour les enfants citées ci-dessus, dont la lecture est courante. Toutes savent ce qu'elles écrivent, quelques-unes suivent des dic-tées élémentaires, d'autres font quelques devoirs de grammaire.

Nous tenons à faire remarquer ici que l'écriture s'apprend assez facilement chez nos malades ; elles ont toutes pour ainsi dire le goût d'imitation. Barbouiller sur le tableau, les ardoises, les livres qui sont à leur portée, c'est l'affaire d'un instant. Quelques-unes es-saient même de reproduire certaines images, avant même de savoir faire les bâtons : les murs de la cour et de nos écoles l'attestent et confirment nos paroles. D'après cela, on ne sera pas étonné, lors-que nous dirons que 18 enfants savent écrire, font une copie, malgré qu'elles sachent à peine syllaber, d'au-tres même ne connaissent pas les lettres.

Maladies infectieuses : 9 dont 2 coqueluches soi-gnées aux Enfants-Malades, 4 coqueluches soignées à Bicêtre (Isolement), 1 fièvre typhoïde soignée aux Enfants-Malades ; 1 scarlatine soignée à Trousseau ; 1 varicelle soignée à Trousseau.

Trois enfants ont été soignées pour la teigne à l'isolement de Bicêtre; ces enfants (guéries dans le courant du mois d'avril) sont revenues à la Fondation ; depuis lors nous n'avons pas eu d'autres cas de teigne.

Maladies intercurrentes. Doux enfants ont été soi-gnées à l'infirmerie pour fièvre typhoïde ; 9 pour tuberculose pulmonaire ; 4 pour ictère ; 9 pour bron-chite; 2 pour broncho-pneumonie; 1 pour pleurésie purulente ; 3 pour tuberculose ouverte ; 5 pour maux d'yeux; 2 pour albuminurie; 15 pour grippe; 5 pour cachexie ; 20 pour plaies légères faites dans les accès ; (1 enfant a été opérée à l'infirmerie générale de Bicê-tre pour appendicite); 5 pour angines; 20 pour enge-lures; 20 pour accès; 3 pour urticaire; 9 dont une est décédée pour séries d'accès ; 3 pour hébéphrénie ; une pour méningite; 15 pour migraine; 3 pour entorses; 1 pour fistule de l'abdomen.

Glande thyroïde. —¦ 26 enfants ont été soumises à la médication thyroïdienne ; 6 myxœdémateuses ; La..., Harb..., Wath..., Krae..., Gang..., Tis..., 4 mongoliennes : Le B..., Cot..., Jean..., Bur....; 4 obèses : Choq..., Dan..., La..., Hus...; 12 pour nanisme : Nèg..., Fuc..., Dri..., Wo..., Ga..., Chap..., Sa..., Duha..., Dese..., Imb..., Bida..., Mot....

Myxœdémateuses........ 6

Mongoliennes......... 4

Obèses ........... 4

Naines............ 12

Total . . 2G

Consultation du jeudi. — La consultation a lieu à la Fondation Vallée, tous les jeudis do 9 à 10 heures pour les enfants atteints de maladies nerveuses ou mentales. En 1906 — 88 personnes se sont présen-tées; 17 pour renseignements sur le placement d'enfants;— 50 pour maladies nerveuses; — 8 pour assistance. Il s'agit d'anciens malades des asiles ou du service. Nous profitons de la venue de ces derniers pour nous renseigner sur leur état mental ou leur

situation sociale. Trois sont venus demander des cer-tificats; — 15 pour renseignements sur les enfants du service présents ou en congé. La partie la plus inté-ressante de notre consultation est celle qui concerne les enfants nerveux et arriérés. Pour ceux d'entre eux que leur famille ne veut pas placer, il s'agit de véritables consultations médico-pédagogiques. Après avoir formulé le traitement, nous faisons voir l'appli-cation des procédés que la famille doit employer, dans la mesure du possible : exercices de la marche, des jointures, massage, gymnastique, exer-cices de la parole, etc., etc.. Nous faisons assister les parents à une séance de douches afin qu'ils puissent en ville exiger que le doucheur se conforme à nos indications et souvent nous administrons la première douche, que les enfants acceptent en géné-ral très bien, après avoir vu que nos malades la prennent sans résistance (imitation). En maintes cir-constances, les parents sont venus plusieurs fois pour se rendre plus aptes à exécuter nos prescriptions. Dans certains cas, nous avons eu des résultats excel-lents, quelquefois des guérisons d'épilepsie.

Personnel. — Il a été composé en 1906 d'un méde-cin, d'un interne titulaire, M. Doury, remplacé suc-cessivement par M. Derove et M. Maurice Royer; d'une surveillante en chef, Mrae Athénaïs Bohain; de 3 surveillantes de 2° classe : Mmcs Croizelle, Ehrmann Lapeïre, dont l'une (Mme Croizelle) est surveillantede nuit; d'une surveillante de 4e classe : M'"° Quatre; 6 infirmières de classe exceptionnelle : Mmos Gou'rgy,

BlLLOD-MoREL, PlEDERIKRE, LeLIÈVRE, COUSSY et NtAN-

tet; d'un concierge, M. Piederière ; d'un infirmier; de 13 infirmières de jour et 9 de nuit. Total du per-sonnel secondaire faisant fonction à la fois d'infir-mières et d'institutrices, comme il convient dans un

asile-école consacré à des enfants idiotes, imbéciles, arriérées, épileptiques, etc. : 32.

Les résultats obtenus encore cette année à la Fon-dation Vallée sont dignes des plus grands éloges. C'est au personnel, et en premier lieu à Mmn Athénaïs Bohain et Mlle Lapeyre et à leurs dévouées collabo-ratrices, citées plus haut, que nous les devons. Nous sommes heureux de les signaler de nouveau à l'atten-tion de l'Administration. Le fonctionnement aussi parfait que possible et très économique de la Fonda-tion Vallée montre les avantages incontestables des établissements dont la population est limitée et dont il est possible de confier la direction à une surveil-lante générale. La Fondation Vallée peut servir de modèle aux administrations départementales qui voudraient construire des asiles-écoles.

Enfants en congé d'essai. — Les congés d'essai, préparatoires de la sortie, ont lieu le plus souvent dans les familles même ; avec le concours de notre personnel, en particulier de M"10 Athénaïs Bohain et M"0 Lapeyre, nous plaçons d'autres enfants dans des familles étrangères, entre autres les enfants assistés ou les enfants à belles-mères qui sont en général, dans des conditions défavorables, les belles-mères ne tenant pas toujours à s'en occuper comme il conviendrait.

Peut... (Elise), 16 ans actuellement; enfant assistée. — Entrée en 1896, atteinte d'imbécillité avec surdi-mutité, a été longtemps stationnaire et rien ne faisait présager de grands résultats.

Vers l'âge de 13 ans, l'enfant s'est considérablement déve-loppée, et au point de vue physique et au point de vue intellectuel. Très apte aux soins du ménage, elle lave, coud, repasse avec soin et avec goût.

Elle a pu être placée comme petite bonne chez M. et Mme Bazelaire instituteurs. Elle y est depuis un mois et nous n'avons que des élog'esde notre ancienne malade. Elle est tra-vailleuse, propre et pas sotte du tout. yVjoutons que Mme Baze-laire a été autrefois infirmière à la Fondation Vallée ce qui explique l'intérêt qu'elle porte à nos enfants.

Bir... (Lucie), 17 ans. — Entrée en 1901, atteinte d'imbé-cillité avec bizarreries, idées noires. Son caractère s'était excessivement modifié, elle raisonnait bien et présentait de réelles aptitudes en ce qui concerne le ménage. Elle est placée à Gentilly, chez M. Cauchis, 17, rue d'Arcueil, à la maison même où Vel... (Henriette), une de nos anciennes malades a été bonne pendant 3 ans. Elle est en place depuis le 24 décembre et nous n'avons eu aucun reproche de ses patrons.

Naiss... (Louise), 17 ans. — Entrée en 1902, atteinte de crises nerveuses avec incontinence nocturne d'urine, instable. Aucun accident nerveux depuis 1903, a fait des progrès assez sensibles en tout et pour tout. A obtenu le certificat d'études en 1905 et avait de réelles aptitudes pour la couture, le repas-sage. Très adroite et assez vive, nous l'avons placée comme petite bonne chez Mme Guntzberger, 1, rue Alphonse Daudet à Paris. Elle y est depuis trois mois, ses patrons sont satis-faits de son travail; elle s'y met bien et prête une très grande attention à tout ce qu'on lui dit.

Le seul inconvénient qui existe pour nos malades, c'est l'ennui; elles ne se rendent pas assez compte de leur état de domesticité oublient qu'il faut obéir et ne pas se familia-riser avec les patrons, que leur situation n'est pas familiale comme à la Fondation.

Les enfants sorties en liberté, dans leurs familles, ou placées dans des familles étrangères en 1906 sont au nombre de 13. Voici quelques renseignements sur chacune d'elles :

Veil... (Henriette), 21 ans; enfant assistée atteinte d'épi-lepsie avec instabilité et turbulence. Elle avait séjourné

pendant 10 ans à la Fondation, elle était âgée de 21 ans lors de sa sortie définitive (août 1900) ; avait été placée en congé d'essai pendant 3 ans, comme petite bonne. Durant ces 3 années de service, elle était parvenue à l'aire son trousseau et avait placé 400 l'r. à la caisse d'épargne (1). Elle a quitté sa place pour se marier en octobre 1906 avec un ouvrier corro-yeur. Elle possède toutes les qualités pour faire une bonne femme de ménage. Elle se nomme aujourd'hui Mme Gir... et habite 79, rue Michelet à Montreuil-sous-Bois. Ajoutons ici que notre ancienne malade s'était beaucoup améliorée et qu'elle n'avait pas d'accidents épileptiques depuis 1000. (1).

Crè... (Juliette), II ans .— Son certificat d'admission la signalait comme étant atteinte d'épilepsie. Elle n'a pas eu d'accès pendant les 1 mois qu'elle est restée en traitement. Son père l'a reprise, elle suit l'école primaire pour passer son certificat d'études cette année.

Marzora... (Goorgette), 17 ans .— Entrée en 1902, atteinte d'imbécillité morale, avec fugues et bizarreries, vols. Elle s'était bien amendée durant les 4 années de séjour à la Fon-dation et avait môme obtenu le certificat d'études.— Elle a été reprise par sa mère qui est couturière ; mais notre ancienne malade travaille au dehors, chez une grande coutu-rière pour apprendre à fond son métier. Elle est adroite et a beaucoup de goût pour la couture. — La mère qui nous écrit est satisfaite de la conduite de sa fille.

Lere... (Jeanne), 17 ans. — Entrée en 1900, atteinte d'imbécillité avec perversions instinctives, kleptomanie. A séjourné pendant G ans à la Fondation. Elle s'était bien amé-liorée sous tous les rapports, son caractère s'était notable-ment modifié, elle raisonnait bien, avait un certain jugement, travaillait très bien aux soins domestiques. La couture, le

(1) Comme Enfant assistée, elle a eu en outre de l'Assistance Publique une dot de 400 fr. Son fiancé avait été prévenu de sa situation ; elle était rentrée de sa place, 3 .semaines avant son mariage, a préparé toutes ses affaires, a fait toutes les démarches nécessaires pour que son futur ne perde pas une journée. Elle n'est jamais sortie sans dire le liiit et. le motif de sa sortie à la surveillante. Elle a quitté la Fondai ion le matin de son mariage pour se rendre à la mairie de Montrcuil oû son fiancé l'attendait.

repassage, la buanderie marchaient de pair. Toute manie de vol avait disparu, l'enfant avait même certaine délicatesse.

Elle a été reprise par son père et placée comme bonne dans un restaurant où elle est restée pendant G mois. Elle est actuellement chez un coiffeur rue S1 Honoré. Elle vient sou-vent nous rendre visite. Cette jeune ilille, comme toutes nos anciennes malades reçoivent à la Fondation Vallée, le meil-leur accueil.

Col... (Marguerite), 10 ans.—Entrée en 1900, atteinte d'a?'-rièration intellectuelle, avec perversions des instincts et émission nocturne d'urine très fréquente. A été en traite-ment pondant G ans, où nous avons pu constater une amé-lioration notable sous tous les rapports, l'incontinence d'urine avait pour ainsi dire disparu. — Elle a été reprise par sa famille ; elle apprend le métier de repasseuse, a déjà fait un an d'apprentissage. — Marguerite est venue nous rendre de fréquentes visites l'été dernier et sa mère nous a dit que son travail allait bien, mais qu'elle était susceptible et quelquefois « répondeuse ». A part ces quelques travers, la mère était assez satisfaite.

De... (Marie-Blanche), 15 ans. — Entrée en 1903, atteinte d'arriération intellectuelle, avec idées noires, très affectée de l'hérédité qui pesait sur elle (mère internée à Bourg et frère épileptique, mort à Villejuil). —A été en traitement pendant 3 ans, puis rendue à son père qui habite Marseille où il tient uii commerce de vins. Elle s'occupe de l'intérieur et de sa jeune sœur, aide également dans le commerce. Elle se tient très bien, a même un air très distingué et le père est con-tent de la conduite de sa "fille. S;i sœur qui habite Paris est venue nous donner ces quelques renseignements. Elle nous a même dit que notre ancienne malade devait se marier sous peu.

De.. (Louise Augustine), 7 ans. — Sœur do la précédente. — Entrée en 1904, atteinte d'arriération intellectuelle avec ():)inisme, instabilité physique et mentale. — (Née à l'asile de la Maison Blanche où sa mère était internée). Elle avait fait de notables progrès ; elle savait lire presque couramment et écrire très lisiblement lors de son départ. En réalité elle était devenue à peu près une enfant normale. Comme sa sœur, elle a été rendue à son père ; elle suit l'école pri-maire à Marseille et apprend bien.

Pus... (Jeanne), 18 ans. — Entrée en 1903, atteinte d'im-bécillité, type niais. Les parents l'ont reprise parce qu'ils quit-taient Paris pour aller habiter Saint-Gaudens. Ils sont actu-ellement dans une ferme et s'occupent de la culture et de l'élevage des moutons. Les parents nous ont donné de ses nouvelles en janvier 1907. Ils sont satisfaits de notre ancienne malade; elle se rend utile dans les différents travaux de la ferme et garde principalement un troupeau. Elle a séjourné 3 ans à la Fondation, où elle ne s'est améliorée qu'au point de vue des soins domestiques.

Chem... (Isidorine), 1G ans. —Entrée en 1903, atteinte d'im-bécillité avec hémiplégie gauche, fugues, vagabondage. A été en traitement pendant 3 ans. L'enfant faisait ici tout son pos-sible, pour se rendre utile, était une ouvrière très assidue de la buanderie; commençait à syllaber et à copier, avait appris à compter, car elle était totalement nulle à son entrée. Son père lui-même constate une amélioration nota-ble, il l'a reprise pour qu'elle s'occupe des différents soins du ménage. Elle vient ainsi en aide à sa mère qui travaille aux halles. Nous avons revu le père en octobre 190G, il nous a dit que jusqu'à présent, il n'avait aucun sujet de méconten-tement, qu'elle était bien travailleuse et stable.

Si... (Marie), 1G ans. — Entrée en 1900. Le certificat d'en-trée de cette enfant paraissait excessivement chargé : « gâ-tisme, onanisme, salacité, état voisin de l'idiotie. » En réalité, elle était simplement atteinte d'imbécillité et nulle en ins-truction. Elle s'est notablement améliorée pendant son séjour à la Fondation. Reprise par ses parents, elle a été confiée plus tard à une tante, couturière. Elle apprend ce métier et est déjà bien avancée. Ce renseigement nous a été donné par Rousseaux (Elisabeth) ancienne malade (habitant rue Lacépèdc, qui l'a rencontrée plusieurs fois allant livrer son travail.

St... (Marie), 18 ans. — Entrée en 1901, atteinte d'imbécil-lité avec fugues, mythomanie et niaiseries. Elle est restée en traitement pendant 4 ans et paraissait plus calme. Elle se rendait sans difficulté dans les divers ateliers. Prise en congé par ses parents, elle n'a pas été ramenée. — Elle a été pla-cée à la raffinerie Sommier où son pére est chauffeur, elle "n'a pu rester dans cette place à cause de son instabilité et de ses niaiseries. Sa mère, devenue folle, sur ces entrefaites,

a été internée à l'Asile Clinique. Notre ancienne malade livrée à elle-même a vagabondé de tous côtés. — Nous avons appris par la mère d'une de nos malades, Mme Sattelé qui habite également rue de Nantes, que notre ancienne malade a été internée à Ville-Evrard.

Laheu... (Léontine), 15 ans. — Imbécillité très prononcée, n'a séjourné que 3 jours à la Fondation. Les parents s'en-nuyaient beaucoup et n'ont pu supporter son absence.

Delà... (Andrée). 7 ans. — Atteinte d'idiolie avec gâtisme, èpilepsie. Est entrée le 29 décembre 1905. Les parents l'ont prise en congé le 13 juillet 1906. Elle a été défalquée le 12 octobre 1906. Son état était absolument le même.

Ces notices sommaires donnent une idée de la scolarité, de sa variabilité, des difficultés à surmonter. Rappelons que les enfants sont admises de 2 ans (quelquefois au-des-sous) à 18 ans ; qu'elles entrent du 1er janvier au 31 décem-bre ; qu'elles sont sujettes, plus que d'autres à des mala-dies intercurrentes; qu'elles ont des congés variables, fréquents.

Voici maintenant quelques courtes notices sur un certain nombre d'enfants améliorés à un degré assez sérieux.

Ka... (Marie-Louise), 12 ans. — Entrée en 1905, atteinte d'imbécillité avec irritabilité. — Elle était très en retard pour tout ce qui concerne les exercices classiques : lecture, écriture, calcul tout était à peu près-nul, elle ne se rendait utile en rien, ne savait ni coudre, ni laver, ni repasser.

Aujourd'hui nous constatons de notables progrès au point il.' vue classique, K. lit couramment, écrit lisiblement, com-mence à faire quelques dictées des plus élémentaires, a appris l'addition. Elle se rend utile dans divers travaux du ménage, de môme qu'elle commence à coudre, laver, voire môme repasser.

Mais malheureusement le caractère ne s'est nullement mo-difié, l'enfant est insupportable, indisciplinée, elle exige une grande surveillance. En réalité, le caractère présente certai

nés anomalies, mais il y a une amélioration notable au point do vue de la classe et des travaux manuels.

Mon... (Marie-Louise), 9 ans. — Entrée en 1905, atteinte d'imbécillité prononcée; instabilité très accusée, bizarreries, espièglerie, grimpouse. A son entrée, clic étaitnullcpour tout ce qui concerne les exercices classiques, s'habillait tant bien que mal, ne savait pas se débarbouiller, elle avait quelque-fois de l'incontinence nocturne d'urine.— Vu sa dissipation, son espièglerie et son manqued'attention, on n'attendaitd'ello que des résultats fort médiocres.

Aujourd'hui elle, lit presque couramment, écrit assez lisi-blement, commence à faire des additions orales. Elle sait se débarbouiller, fait elle-même son lit; l'incontinence nocturne d'urine a pour ainsi dire disparu. Mais le caractère de cette enfant ne s'est guère amendé, elle est toujours taquine, ins-table, elle est continuellement par voies et par chemins; très affectueuse de son naturel, elle sait faire oublier ses mo-ments de dissipation et d'espièglerie.

Ajoutons qu'elle est très agile pour la gymnastique, car cet exercice rentre tout à fait dans son élément. Amélioration sous quelques rapports, mais principalement au point de vue classique.

Bla... (Lucienne), 12 ans. — Idiotie prononcée, impulsions violentes. Entrée en 1898 à l'âge de 4 ans, elle ne disait que » papa », « maman », elle urinait fréquemment au lit et gâtait quelquefois pour les garde- robes. Elle ne s'aidait en rien ne se prêtait pas à son habillement. A l'âge de 6, 7 et 8 ans, l'en-fant faisait des rages pour le motif le plus futile; elle devenait violente, battait les enfants plus jeunes, leur donnait des coups de pied, les mordait, griffait, crachait à la figure des personnes qui l'environnaenit, disait des grossièretés dans son langage rudimentaire. A cette époque, son état s'aggravait plutôt qu'il ne s'améliorait.

Rien ne faisait espérer le moindre changement favorable.

Or, depuis 2 ans environ, nous constatons chez elle une amélioration lente mais sûre. Les accès de colère ont disparu petit à petit, pour faire place à un calme relatif, à une certaine douceur. Elle est devenue tout à fait propre, elle à appris à s'habiller et à se débarbouiller elle-même. Elle s'intéresse aux leçons de choses et à tout ce qui se passe autour d'elle, elle parle bien.

Elle prend goût à la classe, elle sait assembler les lettres et lit

quelques syllabes; elle commence à écrire et à compter; tout fait espérer qu'elle arrivera à la lecture courante, n'étant encore âgée que de 12 ans, et étant actuellement en très bonne voie d'amélioration (1).

Heurt... (Amélie), 13 ans, atteinte d'imbécillité à un degré prononcé. — A son entrée en 1904, l'enfant était nulle au point de vue classique, avait fréquenté l'école primaire mais sans profit, connaissait à peine les lettres et traçait quelques bâtons sur l'ardoise. Elle était nulle pour l'ouvroir. L'inertie était très accusée chez elle, elle était obstinée et même pa-resseuse ; aucun sentiment d'affectivité. Elle ne prenait au-cun soin de sa personne, s'habillait à peu près seule, mais ne pouvait procéder à sa toilette. Elle urinait toutes les nuits et parfois gâtait complètement.

Sa physionomie hébétée et le regard sans expression ne laissaient espérer que des résultats fort médiocres.

Aujourd'hui cependant, un grand changement s'est pro-duit chez celle enfant. D'abord elle lit couramment, écrit lisi-blement, commence à faire des devoirs de grammaire, des dictées de mots simples, a appris l'addition.

A l'ouvroir, elle raccommode des tabliers, commence à faire la confection, lave ot repasse avec attention et fait tout son possible pour qu'on n'ait aucun reproche à lui faire. Une cer-taine activité a fait place à l'inertie qui la caractérisait, en môme temps les sentiments affectifs se développaient. Elle procède aujourd'hui à sa toilette et a toujours un air propret. Elle urine encore quelquefois au lit, mais ne gâte jamais pour les selles. — Amélioration notable.

Jacq... (Albcrlinc), 14 ans. — Entrée en 1901, atteinte d'im-bécillité avec perversion des instincts, onanisme. Cette en-fant avait été renvoyée de l'école, à cause de ses mauvaises habitudes et de son instabilité, de sorte qu'elle ne savait ab-solument rien. Elle était très turbulente, dérangeait ses com-pagnes et cherchait à les amuser par son bavardage inces-sant. Elle était taquine et même méchante avec ses compa-gnes: la moindre chose était pour elle un sujet de dispute et même de bataille; elle rendait au centuple ce qu'elle avait

(1) Cette petite notice démontre nettement qu'on ne peut fixer les années de scolarité chez nos malades.

Bourneville, Fondation Vallée, 1906. ****

reçu. Très effrontée, elle répondait avec impudence aux observations qui lui étaient faites. — Elle était nulle aux ateliers, de même que pour les soins du ménage.

Malgré son instabilité, nous constatons aujourd'hui de nota-bles progrès. Elle lit courammeut, écrit lisiblement, fait quelques dictées, connaît les trois premières opérations de l'arithmétique. Elle travaille dans tous les ateliers, elle ne serait pas maladroite, mais elle s, besoin d'être stimulée. Elle s'ocupe également des soins domestiques, fait assez bien le dortoir pourvu qu'elle soit dirigée. Elle prend un soin tout par-ticulier de sa personne, serait même coquette. Son caractère présente encore quelques travers, elle n'est pas patien-te avec quelques-unes de ses compagnes; elle répond d'une façon plus ou moins polie au personnel. — Elle a fait de notables [progrès en gymnastique ; alors qu'à son entrée, elle n'en avait aucune notion. Nous disons donc qu'il y a chez elle des progrès sensibles sous bien des rapports.

Bau... (Marcelle), est entrée enoctobre 1905, à l'âge de 3 ans. Elle avait alors tout ce qui caratérise Yidiolie complète. L'inertie était prononcée chez elle. Elle ne parlait pas, ga-zouillait à peine, et ne disait d'une façon compréhensible que les deux mots: « papa, maman » Elle ne marchait pas, ne se tenait debout que si elle était soutenue fortement, et cher-chait elle-même un appui quelconque.

Elle gâtait toutes les nuits et très souvent dans la journée, quand on ne la mettait pas à heure réglée sur le siège. Elle ne s'aidait en rien pour son habillement, ne mangeait pas seule, et restait indifférente à tout ce qui se passait autour d'elle.

Aujourd'hui (7 mars 1907), l'enfant est bien changée. Elle marche seule, trotine toute la journée dans le service des gâ-teuses; elle est heureuse do marcher, elle rit tout en s'avan-çant vers les personnes attachées au service. — Elle parle de mieux en mieux, nomme toutes les personnes qui sont autour d'elle, demande à boire, du pain, pipi, popo, âteaux (pour gâteaux), bonjour, mais n'emploie pas encore le verbe. Elle connaît les objets concernant son habillement et les diffé-rentes parties de son corps. Elle aide à s'habiller et à se désha-biller, retire son tablier, sa robe si on lui défait les boutons. — Enfin le gâtisme est moins fréquent la nuit et a disparu dans la journée. Quand le besoin se fait sentir, elle pleure un peu, dit «pipi» ensuite, ceci indique qu'il est grand temps de l'as-

seoir sur le siège. — Enfin, elle commence à se servir de la cuiller pour manger sa soupe et ses légumes, boit son lait elle-même.

Cette enfant idiole complète, inerte, être végétatif au début a fait de notables progrès, et nous osons dire quelle est er. bonne voie d'amélioration. Jusqu'où ira cette amélioration, c'est ce que nous ignorons.

Lefèv... (Suzanne), 3 ans, est entrée en août 1906. — Atteinte d'idiotie complète, gâlisme. marche nulle, parole limitée aux mots: «papa, maman, du pain, popo, à boire.»

L'enfant ne mangeait seule qu'un morceau de pain, ne sa-vait pas se servir de la cuiller. Elle pleurait chaque fois qu'il fallaitprocédcr à ses soins de toilette. Le caractère était maus-sade et grognon : elle criait pour la moindre contrariété: une enfant qui l'avait touchée par mégarde, un jouet qu'on lui avait dérangé de place, tout était pour elle un sujet de pleurs et do larmes.

Malgré son court séjour à la Fondation (six mois), nous constatons des progrès qui méritent d'être mentionnés. Elle parie aujourd'hui comme un enfant de son âge, demande tout ce qui lui est nécessaire, pose des questions enfantines aux personnes qui sont autour d'elle ; elle est, en un mot, très babillardc.

L'enfant sait maintenant bien s'exprimer; elle est devenue tout à fait piopre, demande dès que le besoin se fait sentir. Elle estencore maladroite de ses mains, néanmoins elle essaie de manger avec la cuiller, tout porte à croire qu'elle saura se servir de cet objet dans le courant de l'année. La marche est en retard, l'enfant ayant lesjambes très faibles, elleabeau-coup de difficulté à les faire mouvoir. Elle suit les divers exercices du chariot, du vouloir, fait tout son possible pour se tenir debout et « éc/!a?igfer » les pieds. (Fig. 2).

Phil.... (Geneviève), 8 ans. Entrée en octobre 1905, atteinte d'arriération intellectuelle avec perversions morales, mythomanie, nocivité . Cette enfant présentait au début de réels désordres pathologiques. Elle était d'une instabilité sans pareille, inventivité, violences, onanisme constaté à la Fondation; pour toutes ces causes elle avait été renvoyée de plusieurs écoles, de sorte qu'elle était nulle pour la classe. La physionomie malicieuse avait un air moqueur, les yeux étaient cernés et le visage était pâle. Elle avait aussi des moments

d'excitation et se livrait à des jeux désordonnés et excentri-ques, elle taquinait ses compagnes sans défense, touchait à tout; l'esprit de contradiction était très prononcé chez elle.

Sous l'influence du traitement une vraie transformation s'est opérée chez elle. Elle a commencé à prendre goût à la classe, son attention s'est éveillée, elle n'a pas tardé à con-naître les lettres et les chiffres, elle est parvenue à lire pres-que couramment en un an. Elle a appris à écrire, fait aujourd'hui de petites dictées, elle sait faire l'addition avec retenue. En somme, ses progrès classiques ont été rapides. De plus le sentiment d'émulation s'est développé et elle fait tout son possible pour surpasser les compagnes de sa divi-sion ; il n'est pas rare de lui entendre dire : « Quand est-ce que j'irai en première classe ? ». On voit par là que l'enfant est désireuse d'apprendre.

Elle commence à travailler à la couture, ainsi qu'aux soins du ménage. Elle prend un soin tout particulier de sa per-sonne ; elle est beaucoup plus calme en récréation, ses jeux n'ont actuellement rien d'anormal. Il n'y a plus d'onanisme, ni d'excentricité. La physionomie est actuellement expres-sive, plutôt douce et timide. Nous disons donc qu'il y a chez elle un grand développement intellectuel.

Rourl ... (Henriette), 13 ans. — Atteinte d'imbécillité avec èpilepsie, hémiparésie, strabisme gauche. A son entrée en 1904, son savoir était nul pour la classe, elle connaissait à peine ses lettres, ne faisait que des bâtons. Le caractère était maussade, grognon ; elle prenait toute chose du mauvais côté. Elle était paresseuse en tout, ne se donnait aucune peine, il fallait procéder à sa toilette comme à celle d'une enfant en bas âge; elle avait en outre de l'incontinence noc-turne d'urine.

En réalité, l'enfant était gravement atteinte au point de vue mental, rien ne faisait présager de sensibles progrès, d'au-tant plus que l'enfant était atteinte d'épilepsie avec fréquents vertiges. Malgré toutes ces mauvaises conditions, elle s'est développée sous tous les rapports.

Aujourd'hui, elle lit couramment, écrit lisiblement, com-mence à faire des dictées élémentaires et quelques additions sans retenue. Elle est beaucoup plus gaie comme caractère, elle n'est ni méchante, ni brutale envers ses compagnes, mais elle a conservé un fond de susceptibilité. Elle se tient proprement, procède à sa toilette, aime à s'occuper des tra-

vaux à l'aiguille, commence à coudre. Elle fait des progrès en gymnastique.

Les vertiges tendent également à diminuer sous l'influ-ence du bromure de camphre. Il faut dire aussi que l'enfant ne perd pas connaissance et qu'elle est vite remise de ses vertiges ; do là, sans doute, le développement physique et intellectuel que nous constatons.

Languit..... Emilie, 13 ans. — Atteinte d'imbécillité avec

chorèe et légère surdité. — Ecolage nul à son entrée ; ses mouvements choréiformes et sa surdité légère sont un réel obstacle à la classe. Sa parole très lente était pour ainsi dire incompréhensible, sa voix très nasillarde; elle avait en outre de l'écholalie, répétait les mots tant bien que mal. Elle s'habillait sans goût et ne savait pas se débarbouiller. Elle ne pouvait tenir une aiguille en main.

L'enfant avait donc de réelles difficultés en tout et pour tout; mais elle avait aussi beaucoup de bonne volonté, Peu à peu sa parole est devenue plus compréhensible, l'écholalie a disparu, elle commence à syllaber, a appris à écrire malgré son tremblement, connait et sait faire les chiffres.

Elle procède elle-même à sa toilette, est devenue très affectueuse et surtout très serviable, se rend utile dans la mesure du possible. Elle fait les lits, essuie la poussière, habille quelques petites. Elle a certaines difficultés pour les travaux à l'aiguille néanmoins elle commence à faire les ourlets, elle lave assez bien et exécute avec facilité les mou-vements de la gymnastique. — Amélioration.

Chap... (Émilicnne), née le 26 Juillet 1902 ; entrée le 4 juil-let 1905, atteinte d'idiotie profonde. — L'enfant, à son entrée," avait la physionomie assez agréable et expressive ; elle paraissait même plus intelligente qu'elle ne l'était réel-lement. Elle marchait, allait de tous côtés, était très turbu-lente, ne voyait pas le danger, elle ne pouvait monter ni descendre les escaliers sans l'aide d'une personne. — Elle ne parlait pas, gazouillait comme un jeune bébé qui com-mence à faire entendre sa voix, ne disait aucun mot.- Elle était complètement gâteuse la nuit et le jour. Son attention était difficile à fixer, vu son instabilité, rien n'attirait sont regard, rien ne l'intéressait. Le caractère paraissait assez affectueux, l'enfant allait souvent avec le personnel et souriait légèrement en s'approchant de l'infirmière. De son état physique et intellectuel on pouvait conclure que l'enfant

était atteinte d'idiotie profonde, mais susceptible d'amé-lioration.

L'enfant en peu de temps avait fait des progrès sensibles comme le démontrait du reste les notes semestrielles. D'abord sa physionomie était plus éveillée, sa marche plus assurée, elle montait seule les escaliers. Elle recDnnaissait les person-nes attachées au service, les désignait par leur nom, etc. L'enfant qui ne disait pas un mot au début commençait à bien parler; elle construisait même de petites phrases : « maman, je veux du pain » disait-elle, en s'adressant à l'infirmière. Elle était amusante par son babillage incessant. Elle était devenue tout à fait propre le jour, allait elle-même sur le siège. La nuit, elle appelait l'infirmière dès que le besoin se faisait sentir, do sorte qu'elle urinait rarement au lit. Enfin elle se prétait à merveille à tous les exercices du saut, des échelles, de la balançoire, et l'enfant, quoique bien jeune, apportait une réelle bonne volonté pour la gymnas-tique, C'était une enfant appelée à faire de réels progrès, car tout nous portait à croire que nous obtiendrions d'heu-reux résultats. Malheureusement elle contracta la coque-luche en novembre 1906 et succomba à une congestion pulmo-naire en décembre.

Cette enfant, atteinte d'idiotie profonde à son entrée, pouvait être considérée comme atteinte d'imbécillité à l'époque de son décès.

Or... (Berthe), 15 ans. — Atteinte d'imbécillité avec demi-surdi-mutité. Entrée en 1899, paraissant beaucoup plus intelligente qu'elle ne l'était réellement ; nulle au point de vue classique, parole limitée à quelques mots, prononciation très défectueuse. Nature très indifférente, sentiments, affec-tifs nuls , elle ne se livrait à aucun travail, ni soins du ménage, ni travaux manuels ; rien ne l'intéressait, de même que rien ne faisait présager d'heureux résultats.

Cependant notre malade est bien changée à tous les points de vue. Elle lit par syllabes mais sa prononciation est défec-tueuse, elle emploie le t pour s elle dit : Monticu, pour Mon-sieur ; elle a beaucoup de difficulté pour prononcer la lettre r ainsi, par exemple, elle dit : bonjou pour bonjour : ne finit pas les mots : Mada pour Madame, L'enfant n'a jamais pu vaincre ces difficultés du langage. Elle a appris à écrire, fait très bien une copie, connaît l'addition. Mais ses progrès classiques sont bien médiocres, si on les compare à ses apti-

tudes pour les soins domestiques. Elle fait un ménage comme une grande personne, travaille toujours au réfectoire, lave la vaisselle, met la table, essuie la poussière, le tout avec dextérité. Elle coud très bien, lave et repasse de même.

Elle est très propre, très soigneuse de sa personne c'est elle qui a la meilleure tenue. — Amélioration notable sous tons les rapports, mais principalement pour les soins domes-tiques.

Ces cas s'ajoutent à ceux en grand nombre, que nous avons publiés précédemment, pour démontrer d'une manière péremptoire, qu'il est possible, par l'application méthodique, suffisamment prolongée du traitement médico-pédagogique, d'améliorer clans des proportions variables et quelquefois considérables, les enfants atteints des formes d'idiotie les plus gran-des : idiotie complète, absolue, profonde. Le samedi aux visiteurs de la Fondation, nous faisons la même démonstration, nous montrons les enfants, les photo-graphies, les cahiers mensuels.

Statistiques.

I.

Action de l'alcoolisme sur la production de l'idiotie et de l'épilepsie ;

Fah bournevilt.e.

Cotte statistique a été relevée : 1° pour Bicêtre de 1850 à 1905; — 2° pour la Fondation Vallée de 1890 à 1906. On a ajouté tous les ans, les nouveaux cas qui s'étaient présentés parmi les entrants.

Tableau statistique sur l'alcoolisme.

Garçons

Filles.

Totaux,

Les pères de... | Les mères de...

Les pères et mè-¦cs de............

Pour...........

Les pères et mô-•es de............

Totaux.........

949 79

389

1071 2529

207 21

12 149

353 742

1150 100

53 538

1424 3271 faisaient des excès de boisson.

nous n'avons pas de renseignements.

étaient sobres.

En outre la conception durant l'ivresse du père ou de la mère a été relevée chez 292 malades et la conception probable chez 117 malades, soit, si nous comptons ces derniers, 13 °/„ d'enfants conçus dans l'i-vresse, non compris les 503 sur lesquels nous n'avons aucun renseignement précis sur la conception. Le pourcentage dans ces diverses catégories nous fournit les chiffres suivants :

35,6 0/0 des pères font des excès de boisson. 3, 0/0 des mères —

1,6 0/0 des pères et mères —

Soit 40,2 0/0 des parents faisant des excès de bois-son et 43,6 0/0 de parents sobres. — Ces chiffres se passent de tout commentaire.

Les statistiques de ce genre n'ont rien d'absolu, nombreuses sont les causes d'erreur. Les renseigne-ments sont difficiles à recueillir. Il faut interroger les parents à part, vérifier les dires de l'un par les dires de l'autre. Énumérer les boissons, leur nature, leur quan-tité ; s'enquérir de la tolérance; à celui-ci, il ne faut presque rien pour être pris ; celui-là est un «tonneau», une «éponge». Où commence l'alcoolisme ? Mon mari, nous dit-on souvent, boit comme tout le monde, comme tous ses camarades. Il y a fréquemment de la part des femmes une véritable indulgence, il faut que leur mari rentre ivre-mort et frappe pour qu'elles avouent qu'il a bu. Nous profitons des visites nombreuses des familles pour faire noter par notre personnel l'état d'ébriété des visiteurs.

Tableau statistique sur l'alcoolisme pendant l'année 1906, à la Fondation Vallée (Filles).

Les pères do 13 enfants faisaient des excès de boisson.

Pour....... 19 nous n'avons pas de renseignements.

Les pères et mères de. 19 étaient sobres.

Total.......J

Nous avons eu des enfants alcooliques, c'est-à-dire dont la maladie : folie, imbécillité, folie morale, etc., était duc à des excès do boisson ; nous n'en avons pas actuellement. Mais nous avons des enfants dont la maladie : idiotie, imbécillité, perversions morales, folie, épilepsie, peut être attribuée à l'alcoolisme des parents.

La majorité des parents alcooliques buvaient de tout on général ; de l'absinthe plus particulièrement.

Le tableau ci-dessus résume la situation des pères et mères de tous ces enfants sous le rapport des excès alcooliques et permet d'avoir, d'un coup d'œil, une idée exacte du rôle considérable que joue l'aZcoo-lisme dans la production de l'idiotie et de Yépilepsie.

Nous n'avons pas relevé de cas de conception dans l'ivresse pour nos malades entrés pendant l'année 1906.

La question de la conception dans l'ivresse est des plus délicates. Beaucoup de femmes comprennent le danger des rapports dans l'ivresse. Elles résistent dans la mesure du possible. Mais si certains ivrognes

sont frigides, d'autres sont très portés aux rapports et cognent si la femme refuse. Il va, de soi que cha-que fois que l'occasion s'en offre nous donnons les conseils nécessaires. Inutile d'ajouter aussi que, en commentant à nos internes, à nos surveillantes les Instructions médico-pédagogiques, nous leur indi-quons les procédés à employer, quand il s'agit de se renseigner sur les questions délicates, l'alcoolisme, la syphilis entre autres.

III.

Thymus et glande thyroïde.

Dans les précédents Comptes-rendus nous avons publié des renseignements sur le thymus et la glande thyroïde. Bien que le nombre de nos autopsies en 1906 soit très limité, puisqu'il ne se rapporte qu'à la Fondation Vallée, et qu'il y ait eu des opposi-tions multipliées, nous continuons à donner ce tableau.

. ^ m Glande ^

Noms. Age. Diagnostic. Thymus. „ Observations.

Thyroïde.

Paqu........20 mois. Idiotie complète. pas. 10 grs.

Ro........... 9 ans. Idiotie. « « Opposition à l'autopsie.

Imb.......... 17ansl[2 Idiotie, gâtisme, épilep- « « Opposition à l'autopsie.

sic.

Red..........5 ans lj2. Idiotie, gâtisme. Opposition à l'autopsie.

Fer.......... 12 ans. Imbécillité prononcée. « «

Gob..........20 mois. Idiotie complète. traces. normal. Opposition à l'autopsie.

Laur.........7 ans Ij2. Idiotie, paraplégie. « « Opposition à l'autopsie.

Ohap.........4 ans lj2. Idiotie. « « Seule l'autopsie du cer-veau a été faite.

Noms. Age. Diagnostic. Thymus. Glande Observations.

Thyroïde.

Ras.......... 6 ans. Idiotie, gâtisme. grosseur 10 grs.

d'une fève.

Min..........4anslr2. Idiotie, gâtisme. « « Opposition à l'autopsie.

Del..........13 ans \\2 Idiotie, gâtisme, épilep- « « Opposition à l'autopsie.

sie.

Gri.......... 15 ans. Idiotie profonde, épilep- pas. 15 grs.

sie, hémiplégie droite, lobe droit:

athétose. lobe gaue :

OiS1........ 13 ilns- Idiolie Saisine. « « Opposition à l'autopsie.

Oot.......... 16ans 1[2 Idiotie mongolienne, pasdetraces 5 grs.

Bau.......... 3 a. 10 m. Idiotie complète. 2 à 3 grs. «

Piche........ 6 ans. Imbécillité, rachitisme. « « Décédée à l'hôpital

Trousseau.

Maran.......9anslj2. Idiotie et épilepsie. 4 grs. «

Ib........... 13 ans l.|2 Idiotie, gâtisme, para- « « Opposition à l'autopsie.

plégie.

Espo......... 10 ans. Imbécillité légère, atro- pas. 10 grs.

phio musculaire des membres inférieurs.

Influence des professions insalubres sur la produc-tion des maladies chroniques du système nerveux ;

Par bournev11xe.

Depuis sept ans (1) nous publions la statistique de certaines professions, réputées avec raison insalubres, exercées par les parents et ayant une influence indénia-blement funeste sur la production des maladies du système nerveux. Nous compléterons cette année notre statistique générale de l'an dernier en y ajoutant les cas nouveaux relevés dans nos observations de 1906.

Si aux 143 familles, figurant dans notre statistique de 1904, et exerçant une profession insalubre, nous ajoutons les 7 cas nouveaux, relevés sur les 138 entrées de 1905 (46 filles et 92 garçons) et les 4 cas de 1906, à la Fondation Vallée seule, relovés sur les 47 entrées de 1906 (filles et garçons), nous voyons :

1° Que ces 150 familles ont fourni 675 enfants, soit près de 5 enfants par famille ;

2° Que sur ces 707 enfants, 351 sont décédés, soit une mortalité de 50 0/0.

Si aux 351 décédés, nous ajoutons les 156 enfant; idiots, épileptiques, etc., nous voyons que 70 0/0 de ces enfants sont mortellement ou gravement impression-nés par les différentes professions insalubres exer-cées par les parents. Le tableau suivant complète notre ancienne statistique.

Au point de vue des « Professions » ces 154 cas se répartissent ainsi :

(I) Compte rendu de 1000, p. 131 et suivants. — Dans toutes nos observa-tions, depuis 1879, nous notons les professions exercées par les parents.

Blanc de céruse

Peintres en bâtiments.... 54

— décorateurs..... 5

— en lettres....... 1

— en voitures..... 3

— en wagon....... 1

— sur meubles en fer.................... 1

Allumettes.

Peintres sur émail....... 1

— surporcelaine... 1 Tonnelier dans une fa-brique de blanc de cé-ruse................... 1

Imprimeurs sur papiers peints................. 2

Phosphore.

....................... 2

Chapeliers.............. 9

Mégfssiers............... 2

Fouleursapprêtrs de peaux 4

Cuivre .

Doreurs...............

Mercure .

Miroitiers................ 5

Teinturiers.............. 2

13

Plombiers

.. 4 | Mouleurs en cuivre... Plomb.

. 8 ] Imprimeurs.............. 3

Poussières.

Matelassières............ 3

Poli-seur sur métaux---- 2

Tourneurs sur cuivre .... 1G

Tabacs.................. 4

Plumassiers.............. 4

Essence de térébenthine.

Nacricr.................. 1 | Vernisscusc............. 1

Ether.

Préparateur de plaques photographiques.. 1 Total...... 154

Le tableau suivant montre les affections auxquel-les ont succombé les enfants :

Fausses-couches....... 8

Mort-nés............... 17

Convulsions............ 52

Méningite............... 21

Diarrhée............... 06

Athrcpsie.............. 64

Tuberculose pulmonaire 17

Broncho-pneumonie .... 19

Total..

Variole................. 4

Diphtheric ; croup...... 14

Coqueluche............. 6

Rougeole............... 5

Cholerine.............. 4

Carreau.................. 2

Maladies diverses et in-connues............. 55

. 354

NOMS

Bir.

ÑñßÃ

Gor

Pet

PROFESSION

DU PÈRE

DE LA MÈRE

Peintre en bâtiments

Imprimeur

Graveur

Verrier

nombre

des grossesses

ENFANTS

DÉCÉDÉS

VIVANTS

OBSERVATIONS

1 fausse couche, 4 m.

¦I fille morte de méningite à 9 mois

1 fille morte de convulsions à 7 mois

N. m. Imbécilité mo-rale, instabilité. 1 fille bien portante.

N. m. Imbécilité, instabilité. 1 garçon bien portan

1 garçon, 13 ans, chétif, instable.

1 g., 12 a., b. portant.

1 g., 10 a., b. portant.

1 g., 6 a. 1/2, b. port.

1 fille, n. m., Idiotie profonde.

1 fille, bien portante.

1 garçon bien portant. If., 21 a., b. portante. 1 g., 18 a., b. portant. 1 g., 15 a., b. portant. ¦1 fille, notre malade,

Idiotie profonde, gâtisme, impulsions.

Père alcoolique, absinthique.

DEUXIÈME PARTIE

Clinique, Thérapeutique et Anatomie pathologique

Bourneville, Fondation Vallée, 1906.

I.

Idiotie congénitale aggravée par des convulsions por-tant sur le côté droit. Signes de méningite. Epilepsie. Mort en état de mal. Sclérose atrophique et méningo-encéphalite de l'hémisphère gauche;

Par BOURNEVILLE et Maurice KOYEK.

Sommaire : Père, excès de boisson (absinthe) . — Grands-pa-rents morts vieux. — Mère, rien de particulier, ni dans sa famille. — Pas de consanguinité. — Inégalité d'âge de 10 ans (père plus âgé). — La malade: Conception, grossesse, naissance, rien de particulier. ¦— Accès de cris nuit et jour pendant trois semaines. — Première dent à dix mois ; den-tition complète à 2ans. — Premières convulsions à 16mois, durée 2 jours ; avec prédominance à droite. — Gâtisme. — Marche et parole nulles. — Deuxième crise de convulsions à 28 mois, durée 36 heures ; avec prédominance à droite. — Rougeole à 2 ans. — Impétigo. — A3 a?is, secondes convul-sions ; coqueluche-; épilepsie; accès et vertiges.

Mar.... (Marcelle), née à Paris le 24 octobre 1897, entrée à la Fondation Vallée le 12 décembre 1900, décédé le 15 sep-tembre 1906.

Histoire de la famille et de la malade (Renseignements fournis parlamère de la malade le 29 décembre 1900). —Antécédents héréditaires. — Père : maçon, âgé de 36 ans ; n'a pas eu de convulsions ; pas de 'rhumatismes, pas de chorée ; pas de fièvre typhoïde ; aucun indice de syphilis ; pas de maladies de peau. — Avant d'être marié, « il faisait beaucoup la noce et buvait beaucoup d'absinthe. Il se saoulait souvent.» Il a d'ailleurs continué à faire des excès de boisson, après..son.

mariage, sa liqueur préférée est l'absinthe, mais depuis 2 ans il en boit beaucoup moins (1),

Après les excès de boisson il est plutôt excité que déprimé, mais est cependant d'un caractère généralement doux. S'est marié à 29 ans. Avant son mariage a reçu au front en tra-vaillant un coup quilaissa une cicatrice, on ne sait s'il a perdu connaissance, mais il serait resté deux mois en traitement à la Pitié; ne se serait pas plaint pendant son séjour de cépha-lalgie. •— Son -père est mort à 77 ans. n'avais jamais été ma-lade, cultivateur, on ne sait s'il a fait des excès de boisson. — Sa mère vit encore, elle est bien portante ; n'est pas migrai-neuse. — Les grands-parents tant paternels que maternels sont morts très vieux, n'auraient jamais été malades. — Pas de renseignements sur les o?ides et tantes. — 7 frères et 3 sœurs : ils sont bien portants, et ont des enfants intelligents qui n'ont jamais été malades. Xi les frères et sœurs, ni leurs enfants n'ont eu de convulsions. — Dans le reste de la famille, on ne relève ni épilcptique, ni aliénés, ni idiots, ni strabiques, ni sourds,-muets. Pas de malformations, pas de suicidés, pas de prostituées, pas de criminels.

Mère, âgée de 26 ans ; giletière ; n'a pas eu de convulsions pas de rhumatismes, pas de chorée, pas de fièvre typhoïde. Elle est sobre, de caractère calme, nullement nerveuse. De-puis un an, est atteinte fréquemment au moment de ses règles de céphalalgie. N'a jamais été victime.de traumatisme cé-phaliquos. Elle est grande, bien portante, et paraît intelli-gente.S'est mariée à 20 ans; n'a jamais eu de dartres, ni de traces de maladies de peau. —(Père: bien portant, fait quel-ques excès de boisson (absinthe). —• Mère : bonne sauté ; pas de migraines ; est sobre. — Le grand-père paternel est mort à 45 ans pendant les émeutes de 1848. — La grand-mère paternelle est morte à 30 ans, on ne sait de quoi. — Les grands-parents maternels morts de sénilité, n'avaient jamais été malades. — Pas d'oncles ni de tantes. — A eu sept sœurs toutes mortes jeunes, on no sait si elles ont eu des convulsions. Rien à signaler dans le reste de la famille; pas d'aliénés, pas d'épileptiques ; ni bègues, ni sourds-muets ; ni strabiques ; pas de prostituées, pas de condamnés.

(1) Depuis ces renseignements le père est mort d'une fluxion de poitrine, en 1902,

Pas de consanguinité ; pure du Bcrry, mère de Paris. Iné-galité d'âge de dix ans (père plus âgé).

Trois enfants : 1° un garçon âgé de 5 ans 1/2. bien portant, intelligent ; n'a jamais eu de convulsions ; 2° une fdle morte à 14 mois, aux Enfants-malades, d'une maladie de foie (?). Elle n'aurait jamais eu de convulsions ; 3° notre malade. — La mère n'a jamais fait de fausses-couches.

La malade. — Conception : Bonne santé chez les deux conjoints, sympathie, pas de misère ; pas de sévices dans les moments d'ivresse. Vers cette époque, le mari lorsqu'il était pris de boisson, était très porté aux rapports sexuels. — Gros-sesse : bonne, pas do coups, de chûtes, de peurs, d'envies, de syncopes, d'ennui de se voir enceinte, pas de chagrins, pas d'albuminurie, de crises de nerfs, d'intoxication, de tentatives d'avortement. Quelques vomissements assez fréquents pen-dant les deux premiers mois. Pas de maladies infectieuses. Mouvements du fœtus à 4 mois 1/2, très forts, beaucoup plus que dans les deux grossesses précédentes.

Acouchement à terme, naturel ; présentation du sommet ; la durée du travail ne fut que d'une 1/2 heure. Perte des eaux minime. — A la naissance l'entant pesait 4 kilogr., pas d'as-phyxie, ni de circulaires. Pendant les 25 premiers jours, il a eu des accès de cris nuit et jour. L'enfant a bien pris le sein maternel dès le début ; sevrée à 1G mois.

Dentition : l1'» dent à 10 mois, toutes ses dents à 2 ans.

Parole. : début à un an, n'a jamais dit que les mots : « ma-man » et « merci ». Elle était éveillée comme les enfants de son âge, mais elle n'a jamais essayé de marcher, et ne s'est jamais tenue sur ses jambes. N'a jamais été propre.

Antécédent morbides. — A 16 mois, premières convulsions ; elles ont duré deux jours, sans reprise de connaissance ; ces convulsions, toniques puis cloniques, étaient limitées au côté droit, mais affectaient toute la hauteur du corps « de la têt» aux pieds ». Les yeux étaient convulsés. L'enfant fut alitée consécutivement pendant 8 jours. Avant cette première crise l'eufant se servait do préférence de sa main gauche ; la main droite semblerait donc avoir été plus faible depuis la nais-sance, et on ne peut dire si les convulsions ont déterminé chez la malade de la paralysie. Il en est de même pour la marche, l'enfant remuait bien les jambes, mais ne marchait pas en-core.

Deuxième crise de convulsions à 2 ans 1/2 ; toujours limi-téesàdroite, mais s'étendant cependant un peu au côté gauche elles ont duré 36 heures. C'est à la suite de ces convulsions que l'enfant aurait eu de la paraplégie , et le médecin aurait dé-claré à la mère que sa fille était atteinte de paralysie infantile. — L'enfant n'a présenté aucun accès, ni état de mal jusqu'à son entrée à la Fondation (3 ans).

Caractère très coléreux ; les accès de colère ont débuté après les premières convulsions ; ils se seraient répétés journelle-ment, et auraient encore augmenté après la seconde crise. Déjà môme avant la première atteinte on avait remarqué qu'elle jetait et brisait les objets qu'elle pouvait saisir. La clastomanie aurait augmenté petit à petit. On ne remarque pas d'autres perversions ; pas d'onanisme, pas d'écholalie, pas de pyromanie.

Les sentiments affectifs paraissent limités à sa mère ; elle ne connaît qu'elle et voudrait être constamment avec elle.

Le sommeil n'est pas bon, elle pleure « ne dort presque jamais ». Elle a des cauc/ie?nars qui la font tressauter. Déjà très agitée la nuit avant ses premières convulsions, on remar-que que l'agitation, augmente après la première crise. Elle se met alors à grincer des dents, et presque tout les soirs, se co-gne la tête sur les barreaux de son lit. Elle ne présente dans ces moments d'agitation, ni congestion de la l'ace, ni conges-tion des oreilles.

Sensibilité générale. La sensibilité au tact et à la douleur a été longtemps abolie au nivau des membres inférieurs. Les réflexes rotuliens abolis (?) jusque vers l'âge de 2 ans 1/2 pa-raissent réapparus depuis quelque temps. •— La vue, l'ouïe, l'odorat, le goût paraissent normaux, l'intelligence est nulle, il en est de même de la mémoire. L'attention est fugace. — M... n'a jamais parlé, jamais marché, n'a jamais été propre.

Maladies infectieuses : Rougole à 2 ans ; pas de fièvre scarlatine; pas d'oreillons ; pas de variole; pas de varicelle. Vaccinée avec succès. Pas de faux croup, pas de diphtérie, pas de fièvre typhoïde. — Pas de maux d'yeux, mais . ;(?';!-bisme qui a débuté après les premières convulsions ; pas d'otorrhée. a eu de l'impétigo limité à la partie postérieure des oreilles. Pas d'adénites, pas de maladies de peau, pas de traumatismes, pas do fractures, pas de luxations ; pas de brû-lures, pas de sévices des parents.

L'enfant ressemble au père. Comme la malade était arrié-

rée avant les premières convulsions, il s'agit vraisemblable ment d'un état congénital aggravé par des convulsions.

Ce n'est que vers un an, quand on a vu qu'elle.ne se tenait pas debout, et qu'elle ne commençait pas à parler, qu'on pensa à l'arriération de l'enfant. Elle ne reconnaissait à ca moment que son père et sa mère.

Elle fut alors examinée au point de vue mental, par le D* Charpentier, qui rédigea le certificat suivant : « Est atteinte d'idiotie congénitale avec strabisme, impotence des membres inférieurs, défaut de développement de la parole, le tout con-sécutif à des convulsions ». — L'enfant entra à la Fondation, le 13 décembre 1900.

Nous donnons ci-dessous le tableau des accès et vertiges pendant le séjour de l'enfant dans le service. Les 38 crises accusées en janvier auraient été plutôt des convulsions que de l'épilepsie franche, elles ont eu lieu dans la même journée et ont été suivies de sommeil.

Epilepsie ; tableau des accès et des vertiges.

1900 11)01 1902 1903 1904 1905 190G

A. V. A. V. A. V. A. Y. A. V. A. V. A. V.

Janvier........ 38 » » 15 92 9 » » 121 79 14 2

Février...... » » 2 17 155 14 » » 53 32 19 12

Mars.......... .... 4 18 195 11 10 .. 109 39 44 0

\vril » « 3 32 364 17 20 » 37 10 45 »

Mai » » 5 33 50 8 225 14 71 4 51 1

Juin ' » » R 25 45 7 214 33 47 8 98 21

Juillet 1 18 19 10 34 0 18 14 47 22 130 0

\oût » » 41 12 25 5 4 2 29 5 03 5

Septembre..... 4 15 35 5 27 fi 2 ..23 2 303

Octobre........ 2 10 21 G 18 4 16 8 15 3

Novembre..... » 18 42 7 13 3 41 32 18 6

Décembre...... » » » 20 45 8 11 3 129 58 16 7

Total..... » » 45 87 225 188 1035 93 707 161 G40 217 767 53

On ne remarque plus rien jusqu'en juillet 1900 époque à la-quelle paraît débuter l'épilepsie.

MOIS.

La malade n'a pas présenté d'accès en décembre. A son en-trée on remarque que la physionomie est expressive, le sou-rire aimable. L'enfant ne se tient pas sur ses jambes, elle est molle, et lorsqu'on la met debout, ses pieds se placent en va-rus. Au point de vue de la parole on ne peut saisir que les sim-ples mots: «maman, papa », qui sont prononcés correctement Elle ne sait se servir d'aucun objet, il faut la faire manger elle mange d'ailleurs proprement, sans gloutonnerie, de tous les aliments et avec appétit. Elle n'a pas de préférence pour le vin ou le lait. La mastication est bonne, la digestion normale; les selles sont régulières, sans constipation, ni diar-rhée, mais l'enfant gâte jour et nuit.

Le sommeil est bon, pas de cauchemars, ni de cris, mais la petite malade est longue à s'endormir et pleure jusqu'à ce qu'el-le s'endorme. On ne constate aucune tendance à l'onanisme.

L'enfant aime à être propre, elle ne craint pas les bains et se laisse volontiers laver. Elle ne possède aucune notion d'ha-billement.

Au point de vue du caractère, elle est douce, semble môme affectueuse envers ses petites compagnes et les personnes qui l'entourent; elle joue avec une poupée, et essaie de se rendre compte de ce qui se passe autour d'elle. Elle aime à être tenue sur les bras et promenée au dehors, et manifeste par des pleurs dès qu'elle est mécontente; elle crie à la moindre contrariété; et si l'on cède pas à ses caprices. Si on la caresse elle sourit.

La malade ne paraît pas souffrir, elle ne grince pas des dents, et ne présente pas d'onycophagie. Le teint est pâle, quelquefois frais et rosé, jamais congestionné. Dès qu'elle est assise elle remue perpétuellement ses bras et jambes. Sa vue paraît bonne mais elle présente un strabisme très prononcé. L'ouïe paraît normale l'enfant semble entendre avec satisfac-tion le chant et la musique.— L'odorat est normal la malade reconnaît les bonnes et les mauvaises odeurs. Au point de vue du goût elle préfère les mets sucrés aux mets salés, le chocolat lui plaît tout particulièrement.

Nous indiquons ci-contre les différentes mesures de la téte de la malade, pendant son séjour, ainsi que le tableau compa-ratif du poids et de la taille.

1901. 18 mars, l'enfant est prise de toux coqueluchoïde et entre immédiatement à l'isolement. Elle n'a pas de températu-re et ne présente pas de phénomènes généraux. Elle sort de

1901 1903 1904 1905 190G

Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill.

Circonférence horizontale maxima...... 45.5 4G 46 40 4G 40 46 4G 4G 47

Demi-circonfêrence bi-auriculaire....... 32 32 32 32 32 32 32 32 32 32

Distance de l'articulation occipito-nltoï-

dienne à la racine du nez............. 35 35 35 35 35 35 35 35 35 36

Diamètre ontéro-postérieur maximum. . 15 15.2 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.5 15.0 16

— bi-auriculaire — . 10 10.1 10.5 10.5 10.5 10.5 10.5 10.5 10 5 11

— bi-pariétal — . 12 12 12.1 12.1 12.3 12.3 12.3 12.5 12.5 13

— bi-temporal — 9.3 9.5 10.1 10.1 10.2 10.2 10.2 10.2 10.2 10.5 Hauteur médiane du front............... 5.5 5.5 5.5 5.5 5.5 5.5 5.5 5.5 5.5 5.5

Tableau du poids et de la taille.

1901 1902 1903 1904 1905 1906

Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill. Janv. Juill.

Poids................... 11 11 12.500 13 11 11 14 14 14 13.500 14.500 15

Taille.................. 0.84 0.8G 0.90 0.92 0.93 0.93 0.93 0.95 0.99 0.99 0.99 1.00.

Mesures de la tête.

l'isolement an mois de mai après une coqueluche bénigne.

Etat actuel (17 mai 19'Jl). — L'état général est bon, pas de pâleur, ni adispose, ni émaciation; air de santé. L'expression est souriante. Peau blanche, cheveux châtins implantés assez haut sur le front, avançant sur les tempes; deux épis, l'un à gauche. Pas de ganglions, pas de cicatrices, pas d'éruptions, pas de nœvi.

Çrane ovoïde peu volumineux, symétrique, pas de saillies anormales des bosses crâniennes, fontanelles non perceptibles ; front d'une hauteur de 6 centimètres sur la ligne médiane (voir le tableau spécial pour la mensuration des différents diamètres).

face allongée, pas de cicatrices. Arcades sourcilières peu saillantes; paupières normales, pas de blépharite, fentes pal-pébrales largement ouvertes, cils noirs, obliques en haut et en avant pour la paupière supérieure. Orbites normaux.

Yeux de mobilité normal, pas d'exophtalmie.—Strabisme convergent des deux yeux à un degré fort accusé; pas de pa-ralysie, pas de nystagmus. Iris de couleur marron. Pupilles égales, réagissant bien à la lumière et à l'accommodation. L'examen fonctionnel est impossible étant donné l'état in-tellectuel de la malade:

Nez droit, petit, lobule peu volumineux, pas de bifidité ni de déviation de la cloison; narines petites, normales. — Pom-mettes assez saillantes régulières, symétriques, joues roses, un peu grosses.

Bouche de grandeur moyenne, recliligne, lèvres peu épais-ses, la supérieure dépassant, l'inférieure. Palais à voûte ar-rondie, voile normal; dents en bon état, pas de caries, maxil-laires normaux, articulation normale.— Pharynx normal, dé-glutition normale, pas de tumeurs adénoïdes.

Amygdales peu volumineuses, pas de saillies.— Langue d'épaisseur moyennes, pas de tremblements de la pointe. — Menton petit, ovale, en retrait sur le maxillaire supérieur. — Oreilles moyennes, peu écartées de la tète, bien ourlées, à lo-bule non adhérent.

Cou: circonférence: 22 centimètres. Corps thyroïde parais-sant normal ainsi que le larynx.

Membres supérieurs de forme, attitude et motilité parais-sant normales. Sensibilité normale, pas d'onycophagie.

Membres inférieurs. Rien de particulier à l'inspection, ni à la palpation. Impotence fonctionnelle sans contractures, ni

raideur articulaires. La station et la marche sont nulles. La voûte plantaire est bien cambrée. Les mouvemeuts volon-taires, provoqués un réilexes sont normaux. Pas de malfor-mations congénitales ou pathologiques. Le thorax est volu-mineux mais ne présente pas de saillies anormales. Respira-tion de type abdominal; quelques râles, bronchite à l'auscul-tation. Les bruits du cœur sont réguliers. L'abdomen est vo-lumineux, saillant; rien de particulier à la palpation, ni à la percussion. — La sensibilité générale paraît intacte.

Puberté: lesaisselles sontglabres,lesseinsnon développés; duvet roux à la médiane et supérieure de la face postérieure du thorax: ventre glabre; léger érythème sur les fesses dû au contact des matières fécales. Grandes lèvres glabres, petites lèvres peu développées, clitoris rudimentaire; hymen falcifor-me à assez grand orifice. Périnée et région anale glabres. Membres supérieurs et inférieurs glabres.

Traitement : Bains salés, sirop d'iodure de fer; traitement spécial du gâtisme; exercices de la marche ; douches et bains.

En juillet 1901, l'état de l'enfant est stationnaire. Son vocabulaire est toujours uniquement composé des deux mots ; « papa, maman », Elle gâte nuit et jour, et ne fait aucun pro-grès pour la marche ; les jambes sont toujours molles et la sta-tion debout est rendue impossible. — L'appétit est bon. avec préférence pour les mets sucrés.

L'ensemble de la physionomie est satisfaisant ; l'enfant sourit et pleure sans motifs bien déterminés; elle aime à être caressée, et se met en colère si on la contrarie. Elle joue et s'amuse seule avec une poupée ou un chiffon.

1902. Janvier. L'enfant reste dans le môme état; la parole n'a fait aucun progrès; les jambes sont toujours molles et la station debout impossible. Pendant ces six derniers mois les vertiges ont été nombreux (87) et on peut noter 1 accès en juillet, 4 en septembre, 2 en octobre. Les accès et vertiges vont suivre au cours de l'année 1902 une progression crois-sante atteignant en fin décembre 225 accès et 188 vertiges. On note alors quelques changements dans le faciès de l'enfant; quoique la physionomie ait un certain air éveillé, elle perd de jour en jour son expression. Le regard est triste. L'enfant prend un aspect chétif. l'appétit est moins bon, et la malade ne semble plus ouvrir la bouche avec plaisir, mais machinale-ment, et sans avoir l'air de se rendre compte de ce qu'elle

mange. Lesjambes toujours molles sont repliées sous le siège.

Le caractère est assez doux, elle pleure cependant plus fré-quemment et sans aucune raison. Elle ne prononce plus un mot, et semble ennuyée, si on essaie de la faire causer. En un mot l'enfant perd de jour on jour ce qu'elle possédait. Elle est dans le gâtisme le plus complet et s'achemine vers une dé-chéance plus complète.

Vers la fin de l'année 1902 /es accès et vertiges augmentant toujours, l'enfant est complètement abattue, dort des jour-nées entières. Le caractère est de plus en plus maussade. L'en-fant ayant quelques engelures aux pieds, on la garde au lit, une grande partie de l'hiver.

1903. La déchéance s'accentue de jour en jour, les accès augmentent et au mois de mars, l'enfant entre à l'infirmerie, où l'on est obligé de la garder au lit . son corps est mou au point qu'il est impossible de la faire tenir sur une chaise. Pen-dant ce dernier trimestre on a pu compter jusqu'à 412 accès : Ceux-ci sont de courte durée et toujours identiques. L'enfant pousse un cri plaintif et ses membres supérieurs et inférieurs sont animés de violentes secousses cloniques, les paupières battent vivement, les yeux sont convulsés, la bouche contrac-tée ; pas de prédominance; d'un côté ou de l'autre ; la face est violacée.

Le traitement est à la fois spécial et général. L'enfant prend deux bains salés par semaine, avec exercices préliminaires de la marche. On lui donne en outre du sirop d'iodure de fer, de l'huile de foie de morue et deux cuillerées d'elixir polybro-muré. Bains fréquents, hydrothérapie.

1904. — On institue le traitement polybromurô associé aux capsules de bromure de camphre à la dose suivante : pen-dant la lre semaine : 1 cuillerée d'elixir et 2 capsules, pendant la seconde semaine : 1 cuillerée 1/2 d'elixir et 3 capsules : 3e semaine : 2 cuillerées d'elixir, 4 capsules ; 4° semaine : 2 cuille-rées 1/2 d'elixir, 4 capsules, pendant la 5e semaine : 3 cuille-rées et 5 capsules. Puis on diminue les doses de la même façon qu'on les avaient augmentées pendant une durée de quatre semaines. Les accès sont moins fréquents qu'au printemps der-nier et l'état général est relativement satisfaisant, mais ce-pendant la malade marche rapidement vers la déchéance la plus profonde. La parole est nulle, l'enfant ne prononce au-

oun mot, n'articule pas une seule syllabe ; elle ne cherche ni par gestes, ni par signes à se faire comprendre.

Au réfectoire, la tenue est déplorable, la malade ne sait même pas tenir un morceau de pain, il faut la faire manger, elle a bon appétit, mange de tout, mais la mastication est lente. Si on ne lui donne pas les aliments suivant son désir, elle exprime son méconteiitemoiit par des cris ou des pleurs. Elle ne peut absolument pas se tenir debout et crie dès qu'on essaie de la soulever. Le caractère est doux, elle aime les ca-resses, et pleure si onVéloigne d'elle. Gâtisme complet.

Pendant les années 1905 et 19IIG, la déchéance s'accentue de plus en plus, l'enfant s'affaiblit progressivement quoique s'alimentant assez bien ; elle est constamment somnolente, surtout après ses accès.

Etat de mal, mort. — Le 13 septembre 190G, l'enfant Mar... est montée à l'infirmerie à 3 heures de l'après-midi, on état de mal, la température est de 37°i, mais elle ne tarde pas à s'éle-ver pour atteindre à 7 heures du soir 40°2; de 3 heures à 7 heures l'enfant a eu 93 accès. Ceux-ci sont identiques, très courts, mais se succèdent pendant un moment à des inter-valles de deux minutes. Autrefois l'enfant poussait un cri au moment de l'accès, maintenant elle ne dit rien, elle se tourne sur le côté droit, puis les membres supérieurs et inférieurs éprouvent de violentes secousses cloniques et se recroquevil-lent; les paupières battent vivement, la face est'violacée, la bouche contractée laisse échapper une écume blanchâtre. A la fin de l'accès, on perçoit un petit ronflement, la face devient livide, et la malade reste absolument inerte; elle n'urine pas sous elle, au cours de ses accès,

De 7 heures du soir à 7 heures du matin (14 septembre) l'enfant n'a eu que 44 accès ; après une courte rémission de 7 h. à 9 h. du soir, la température reprend une marche ascendante atteignant 41° à 5 heures du matin, puis elle retombe à 39°4 à 7 heures.

A 11 heures du malin, une nouvelle série d'accès reprendla malade et jusqu'à 7 heures du soir on peut en compter 82, p ndant cette série la température se maintient en plateau aux environs de 41°. A partir de 7 heures du soir, les accès s'espacent de plus en plus, et l'on n'en compte plus que 10 jusqu'à 1 heure du matin, moment où l'enfant meurt.

Le dernier accès a été de courte durée, la face de l'enfant était très cyanosée, les ailes du nez battaient fortement, la

bouche laissa échapper un peu de bave blanchâtre, et après quelques petites secousses l'enfant a rendu le dernier soupir, sans râles ni cris.'j

Pendant la durée de. son état de mal, c'est-à-dire en 18 heu-res la malade avait eu 229 accès. La température au moment de la mort était de 40"5, elle tomba ensuite régulièrement comme l'indique le tableau ci-dessous, atteignant la tempé-rature ambiante 9 heures après la mort.

Température à la mort ............................. 40°5

1/4 d'iieure après.................................... 40°

1 heure après........................................ 39°7

2 heures après ...................................... 38°8

3 heures après ...................................... 3(i"8

4 heures après ...................................... 3(i°

5 heures après...................................... 3ô°9

9 heures après...................................... 20°

Température de la chambre......................... 29°

Autopsie pratiquée le 18 septembre; 57 heures après la mort. — Le cadavre no présente aucune ecchymose, absence com-plète de rigidité, les pieds sont contractures on dedans comme pendant la vie.

A l'ouverture delà cavité thoracique. on ne constate aucun liquide dans les plèvres. Les poumons sont normaux, pas d'ecchymoses à leur surface, un peu d'hypostase à la partie postérieure : pas de tuberculose. Pas de liquide dans la cavité péricardique. Le cœur est contracté en systole, pas de cail-lots à l'intérieur des oreillettes ou des ventricules. Le thymus en forme de grosse amande allongée, pèse environ 4 grammes Le corps thyroïde qui pèse 5 grammes n'offre rien de particu-lier.

Pas de liquide à l'ouverture de la cavité pèritonéale. L'es-tomac est vide, la muqueuse normale, ne présente aucune ec-chymose. Pancréas: d'aspect normal, pèse 20 gr. Foie, rien de particulier, pèse 430 gr.. La vésicule biliaire contient une petite quantité débile verte très foncée. — Les capsules sur-rénales sont normales. — Les reins pèsent, le droit 45 gr., le gauche 40 gr. ; ils n'offrent rien de particulier à la coupe et se décortiquent tous deux avec facilité. La rate est normale (25 gr.). L'intestin grêle, ouvert sur une longueur d'environ 1 mè tre à partir du cœcum, ne contient aucun parasite. Il pré-sente à environ 60 centimètres à partir du cœcum une inva-gination, sans occlusion, L'appendice mesure 9 centimètres et

contient un petit bourrelet de matières fécales, mais ne pré-sente aucune inflamation. — On n'a relevé à la surface du péritoine et de l'intestin aucune trace d'ecchymoses.

Tête. — Le cuir chevelu est assez épais, sans ecchymoses. Le crâne ovoïde, légèrement plagiocéphalique avec frontal droit un peu saillant en avant, et occipital gauche un peu plus saillant en arrière. Les sutures sont finement dentelées. Les angles antérieurs et postérieurs des pariétaux sont transpa-rents. Le crâne est un peu épais, fortement coloré à la coupe, dense, relativement loudr. Pas d'os wormiens. Les bossesfron-tales et pariétale sont encore grises et comme graisseuses (avril 1906). très pcu de liquide céphalo-rachidien. Dure-mère d'épaisseur moyenne, sans fausses-membranes, ni ecchymoses Rien de particulier dans les sinus. Les différentes fosses de la base paraissent symétriques. La pie-mère du cervelet est un peu injectée. Les nerfs et les bandelettes optiques sont bien développés. Tubercules mamillaires petits. Glande pinéalc normale. Pas de dilatation des ventricules latéraux. On re-marque une fine injection de la pie-mère, sans ecchymose. Sclérose atrophique d'une partie du lobe occipital et de la par-tie postérieure du lobe temporal surtout de T 3. La lésion de la face interne prédomine sur les circonvolutions antérieures du lobe occipital : en arrière les circonvolutions sont plus maigres.

Poids du cerveau ................................ 795 gr.

Cervelet et isthme ............................... 85 gr.

Hémisphère cérébelleux dioit.................... 35 gr.

Hémisphère cérébelleux gauche................. 35 gr.

Hémisphère cérébral droit....................... 3G0 gr.

Hémisphère cérébral gauche..................... 350 gr.

Hémisphère gauche: tout le lobe temporal est ferme et en particulier la corne d'Ammon; la couche optique est sclérosée dans sa partie antérieure. Le corps strié n'offre rien de parti-culier. Les lésions de ménigo-encéphalite occupent F 1 et F2, I • partie postérieure et les deux tiers inférieurs de F. A. qui e.t maigre. Le sillon de Rolando est tout à fait net. On remar-que de l'adhérence du pli pariétal inférieur. Insula, rien de particulier. Sur la face interne, les circonvolutions sont très grêles. Adhérences delà pie-mère sur la partie postérieure de F1 sur la circonvolution du corps calleux sur le tiers pos-térieur du lobe orbitaire. Les circonvolutions non sclérosées

sont molles. Le corps calleux n'arien de particulier, il est seu-lement un peu maigre.

Hémisphère droit: La pie-mére s'enlève facilement; nulle part on ne trouve d'adhérences. D'une façon générale les cir-convolutions sont un peu maigres principalement en arrière de P. A. Sur la face interne môme gracilité.

Sclérose très prononcée du lobe quadrilatère; les cù-co?iuo-Intions sont comme vermicellées. Ventricule latéral, corne d'Ammon, corps striés normaux.

Nous avons donc à la fois sur l'hémisphère gauche de la sclérose atrophique et de la méningo-encéphalite, sur l'hémis-phère droit, nous n'avons pas de méningo-encèphalile.

I. — Au point de vue de l'héridité, nous n'avons à ci-ter que les nombreux excès de boisson du père (ab-sinthe) et des excès semblables, moins nombreux chez le grand-père maternel.

II. — Il s'agit là d'un état congénital, dénoté par les accès de cris, durant les quatre premières semaines; de là un retard de la marche, de la propreté, de la pa-role. Signalons aussi l'affaiblissement du bras droit et la clastomanie. Cet état a été aggravé par des convul-sions à 16 mois et à 2 ans 1/2. Les convulsions prédo-minaient à droite ou étaient limitées à ce côté. Elles ont été suivies de paraplégie, d'accès do colère, dekro-uomanie, de grincements de dents.

III. — En janvier 1900, l'enfant, qui n'avait pas eu d'accès d'épilepsie chez elle a une sorte d'état convul-sif; l'épilepsie véritable semble débuter en juillet, par un accès et 18 vertiges. En 1903, on compte 225 accès et 188 vertiges. La coexistence des accès et des vertiges, semble lui faire perdre lepeu d'intelligence qu'elle pos-sédait.

IV. — La marche de l'épilepsie a été grave. Les ac-cès et les vertiges ont été nombreux, surtout les pre-

micrs. Le poly bromure et le bromure de camphre ont étédonnésrégulièrementsans grand succès. Toutefois, ce dernier médicament parait avoir eu une action sur les vertiges qui sont allés en diminuant dans la dernière moitié de 1905 et en 1906.

V. — Au mois de sep-tembre 1906, ilestsurvenu un étal de mal épileptique qui va nous permettre l'entrer dans quelques ;onsidératious.

VI. •— L'état de mal épileptique, nous le rap-pelons, est une complica-tion de l'épilepsie carac-térisée par des accès su-binlrants, variant de quel-ques-uns à plusieurs cen-taines (229 accès dans le cas présent) , survenant d'emblée ou progressive-ment, sans retour de la connaissance, accompa-gnés constamment d'une élévation de la températu-re, comprenant une pério-de convulsive et une pério-de méningitique, sépa-rées en général par une rémission plus ou moins cour-te, pour se terminer par la mort, après l'une ou l'autre période, ou parla guérison. Ici, iln'y a qu'une période, la période convulsive. Le nombre des. accès a été

BounNEville, Fondation Vallée, 1906 2

FlG. 1

considérable. Dans certains cas, il peut être limité à

Ft'g. 2.

quelques-uns. Au lieu de s'accompagner d'une éléva-tion de température de quelques dixièmes ou d'un

degré de température, comme c'estlarègle, le premier accès se termine par un accroissement d'un ou deux de-grés, la connaissance ne reparait pas, un second accès apparait, la température s'élève, l'état de mal est cons-titué et la mort peut arriver. {Fig. 1). Mais le plus sou-vent la période convulsive comprend nous le répé-tons un grand nombre d'accès.

Fi,,. 3.

Dans d'autres cas, après cette période convulsive, les accès cessent, la connaissance revient, la température s'abaisse. Cette amélioration dure 2 ou 3 jours, alors éclate la période méningitique : contractures partiel-les, roidour de la nuque, injection oculaire, grincement

Fig. 4. — Température de Mai*..

de dents, raies caractéristiques, etc., la température s'élève do nouveau, ces deux circonstances peuvent se produire : l'état de mal se termine par la mort avec une élévation de la température qui atteint jusqu'à 40° [Fig. S), 41° et même 4-2", ou bien tous les symptômes se dissipent progressivement, la température redevient normale {Fig. 3).

Le traitement, varie. Naturellement on a recours aux bromures, au bromure de potassium, que nous avons prescrit à la dose de 14 gr., aux polybromures, au bro-mure de camphre, aux purgatifs, spécialement à l'eau de-vie allemande, aux lavements purgatifs ; aunitrite d'amyle, à l'éther, au chloroforme, au bromure d'éthyle, au sulfate de quinine. Parmi les médicaments externes, citons en tète la saignée et les ventouses sèches contre les phénomènes asphyxiques, leo lotions vinaigrées, les sinapismes, les bains sinapisés ; les injections de sérum ne nous ont pas donné de résultats sérieux. Nous pré-conisons surtout les drastiques, la saignée, les ven-touses sèches, la quinine, l'éther prolongé, le chloro-forme.

VII. —Cette observation renferme, comme toujours la température pendant les 5 premiers jours de l'ad-mission, les tableaux dos accès, des vertiges, lesmensu-rations de la tête, le poids et la taille, de manière à sui-vre la croissance, le poids des organes, enfin le tableau de la température après le décès.

VIII. — La figure 4 représente la marche des accès et la marche cle la température. Durant les 6 premières heures la malade a eu 139 accès ; sa température s'est élevée à 41°. Ensuite elle a été plusieurs heures sans accès etla températures'est abaissée à 39°4. La mort est survenue après 229 accès. Ici l'état cle mal ne s'est com-posé que d'une période, la période convulsive.

II.

Nouvelle contribution à l'étude de la microcéphalie ;

Par BOURXEVILLE et Heine JIAVGEIIET (i).

Nous avons cru utile de communiquer au Congrès de Lille les observations des deux frères Tabour... atteints de microcéphalie; de montrer leurs photo-graphies à diverses époques, le crâne, le cerveau de l'un des deux, de signaler les particularités de l'im-plantation des cheveux, de l'autre. Différentes cir-constances ayant empêché la publication de ces deux cas dans les actes du Congrès, notre travail n'en aura que plus d'intérêt.

Ces deux observations s'ajoutent heureusement à celles que nous avons produites dans le passé et dont nous allons redonner les titres : Deux cas d'im-bécillité et d'idiotie dues à la microcéphalie, avec 5 Pl. (Compte rendu de 1881); —¦ Nouvelle contribu-tion à l'étude de la microcéphalie, par Bourneville et Camescasse (Compte rendu, de 1890, p. 112) ; — Idio-tie microcéphalique; hémiplégiespasmodique infan-tile; sclérose atrophique ; tuberculose abdominale, par Bourneville et Noir (Compte rendu de 1892, p. 23) ; — Idiotie complète stjmptomatique, microcéphalie

(1) Communication au Congrès des aliënisles el neurologiôtes de Lille, août 1906.

congénitale, arrêt de développement des circonvolu-tions, double craniectomie, par Bourneville, Lombard et Pillict (Compte rendu de 1895, p. 113) ; — Idiotie microcéphalique, cerveau pseudo-kystique, par Bourneville et Oberthur (Compte rendu de 1900, p. 81 avec planches) ; —-Contributionà l'élude de la micro-céphalie etparliculier du traitement médico-pédago-giquec hez les microcéphanles (Compte rendu de 1900, p. 165) ; — Idiotie microcéphalique, nanisme, main botte (Compte rendu de 1902, p. 70). — Idiotie congé-nitale, microcéphalie, Synostose partielle, par Bour-neville et Reine Maugcret (Compte rendu de 1903, p. 87).

Observation I.

Sommaire. — Père : rien de particulier, fièvre typhoïde en 1887, léger alcoolisme probable. Grand-père paterneln'au-rait qu'un poumon (?). — Grand-mère paternelle morte à 59 ans d'une fluxion de poitrine. — Mère: un peu ner-veuse, bien portante. Grand-père maternel mort d'une hypertrophie du cœur.— Consanguinité: père et mère cousins-germains. Inégalité d'âge: père plus âgé de 8 ans. —• Deux cas de gémellarité dans la famille maternelle.

Conception : rien de particulier. — Grossesse .- émotion au 6e mois. — /Iccouc/iem^t : riendeparticulier. — Première dent à 4 mois 1[2 ; dentition complète liîans. — Idiotie com-plète. — Rougeole à 2 ans 1|2. — A 3 ans 1[2 (1888), stomatite avec 7 accès convulsifs, puis coqueluche. — Tricophytie, de 4 ans 1[2 à 8 ans — A4 ans début de la mar-che. — Rubéole à 6 ans l|2. — Embarras gastrique fébrile à 7 ans li2. — Marche normale vers 9 ans. — Propre a 10 ans. — Oreillo7is à lu ans. — Bave. — Balancement antèro-postèrieur. — Jamais de convulsions. — En amélioration à divers égards. — Descente tardive des testicules. Dispo-sition particulière des cheveux. — Disparition de l'amé-lioration.

Tabour.. (Georges), né le 5 septembre 1884, à Châlons-sur-Marne, est entré dans le service le 13 juillet 1887.

Antécédents (Renseignements fournis par sa mère le 12 août). Père, Agé de 31 ans, ouvrier distillateur en liqueurs ; grand, fort, bien portant, sobre assurc-t-on (?) ; fume peu (0 fr. 05); s'est marié à 28 ans et demi; est de caractère « un peu colère » n'a eu ni migraines, ni céphalalgies, ni névralgies, ni mala-dies de peau; a ou du rhumatisme dans l'épaule droite, près de l'omoplate, mais pas de rhumatisme aigu; vient d'avoir (janvier 87), la fièvre typhoïde, n'a pas eu de délire. —

[Son père, âgé de 60 ans, boulanger, est sobre, doux « plutôt bête que méchant » ; « il n'aurait qu'un poumon ; à la suite d'une maladie, il en aurait rendu un ''. — Sa mère vient de mourir (1er juin 87), à 59 ans, d'une fluxion de poitrine; avait été boulangère, puis épicière; était sobre, faisait bon ménage, n'avait pas eu d'accidents nerveux. — Son grand-père pater-nel, boulanger, est mort elle ne sait de quoi. Sa grand'mère paternelle est morte de vieillesse à 88 ans; n'était ni paraly-tique ni démente. — Son grand-père maternel est mort elle ne sait de quoi. Sa grandJinère maternelle, morte à l'hospice de Chàlons-sur-Marne, était en enfance, on avait parlé même de la placer dans un asile d'aliénés. Pas de frères; mais une sœur qui est bien portante, ainsi que son fils, âgé de 3 ans; ni l'un ni l'autre n'ont eu de convulsions. — Dans la famille, pas d'aliénés, pas d'épileptiques, pas de paralytiques; ni difformités ni tics; pas de suicidés, pas de criminels, pas de débauchés (cependant la mère du père de l'enfant « n'aurait pas toujours eu une conduite régulière et auraitbeaucoupfait parler d'elle au commencement de son mariage » mais son inconduite aurait peu duré.]

Mère, âgée de 23 ans, ménagère, auparavant demoiselle de magasin dans la pâtisserie; est de physionomie ordinaire, plutôt agréable, blond châtain (l'enfant ressemble plutôt à son père qu'à elle) ; est bien portante, n'a eu ni migraines ni céphalalgies, ni névralgies, ni attaques denerfs, ni syncopes, pas de convulsions de l'enfance (non plus que son mari); est un peu nerveuse, « colère, mais c'est vite passé, je n'ai pas de rancune ».

[Son père, mort d'une hypertrophie du creur à 62 ans, était sobre et n'avait pas eu d'accidents nerveux. — Sa mère est bien portante et n'a pas non plus d'accidents nerveux. — Pas de renseignements sur ses grands-parents paternels. — Son grand-père maternel était le grand-père paternel du père de l'enfant; boulanger, mort elle ne sait do quoi. Sa grand-

mère maternelle, m-';-: li vieillesse à 88 ans,était très forte.— Un frère, àg'é de 28 ans, célibataire, bien portant; il aurait eu dans son enfance des convulsions causées par les vers.— Deux sœur .s : l'une jumelle de la mère de l'enfant, est bien portante, n'a pas d'enfants; l'autre, àg'ée de 26 ans, est éga-lement en bonne santé, mais anémique, elle a une fille qui se porte bien; les unes et les autres n'ont pas de convul-sions, — Dans la famille, pas d'aliénés, ni d'épileptiques, ni d'idiots, ni de difformes, ni de criminels, etc., etc.; pas de microcéphale (non plus que dans la famille dû père). ]

Consanguinité : le père et la mère sont cousins-germains (le grand-père paternel du père de l'enfant étant aussi le grand-père maternel de la mère de l'enfant; autrement dit, le grand-père paternel et la grand'mère maternelle de l'enfant étaient frère et sœur).

Inégalité d'âge de 8 ans, le père étant le plus âgé. — Deux cas de gèmellnr.ilè dans la famille de la mère : la mère elle-même a une sœur jumelle ; et la sœur de sa mère a eu deux jumeaux. Pas de gémellarité dans la famille du père.

Deux enfants : 1° notre malade; — 2° un garçon, âgé d'un an (né le 25 juillet 86); bien portant; n'a pas eu de convul-sions; « il comprend tout, mais ne marche pas encore tout seul, il n'a pas du tout la même forme de tète que mon premier enfant. »

Notre malade. — Lors de la conception, qui eut lieu dans les premiers jours du mariage, le père et la more étaient tous deux bien portants ; la mère avait ses règles Lors du ma-riage. —. La grossesse fut bonne; pas d'œdème, ni d'altaques de nerfs; pis d'alcoolisme; pas de traumatismes ; mais une émotion au sixième mois (alors que son mari était à se baigner dans la Marne, elle entendit crier qu'on venait de retirer deux noyés, elle accourut, devint pâle, tremblante et resta ainsi un quart d'heure, mais elle n'eut pas de synco-pe, et se remit aussitôt qu'elle vit son mari. — Uaccouclie-menl eut lieu à terme; il fut naturel, et sans anesthé-sic. — A la naissance, la sage-femme dit'que l'enfant était resté un peu trop longtemps au passage et qu'il était un peu bleu, mais elle ne l'aurait pas frictionné. La tète, au dire de la mère, était toute petite, et avait la même forme qu'elle a aujourd'hui.

11 fut élevé au sein par sa mère jusqu'à 10 mois ; il prenait

bien le soin, et même avec avidité. Son sommeil était bon ; il ne faisait pas de révéla nuit, memodanslesprcmiorstemps.il eut sa première dent à A mois 1/2; les autres poussèrent vite, et sans dificulté; à un au, il eu avait 12; dentition complète à2 ans. « .Te n aipaspu voir ses fontanelles comme à un autre enfant, dit la mère, il m'a toujours semblé que c'était fermé? » Il n'a jamais marché, ni pu se soutenir sur ses jambes. Il n'a commencé à saisir les objets qu'à 18 mois ; il ne sait rien porter à sa bouche, il prend un objet et le serre, mais c'est tout. Il n'a jamais été propre; on a bien essayé de le mettre sur le vase, mais comme il se mettait en colère et devenait tout bleu, on y a renoncé. Il est, d'ailleurs, sujet à la colère dés qu'on le contrarie. Sa mère voyait bien qu'il n'avait pas toute son intelligence, mais commec'était son premier enfant, « Je savais pas bien, dit-elle, et je ne m'en suis bien aper-çue que vers 10 mois; il regardait toujours en l'air, ne nous reconnaissait ni l'un ni l'autre, ne savait rien tenir dans ses mains. » C'est à 18 mois seulement qu'il a commencé à se servir un peu de ses mains. Mais il n'a jamais reconnu personne, pas môme sa mère. Il a toujours beaucoup bavé. Il a fréquem-ment un balancement antéro-postérieur du tronc, et aussi une fréquente agitation des doigts, qu'il ouvre, referme, écarte. Pas de grimaces, ni de grincements de dents, ni de succion des doigts, de la langue ou du linge. Pas d'onanisme. Il a tou-jours été vorace ; mais pas de salacité, ni de rumination. Pas de vomissements. Constipation habituelle (2 ou 3 jours). Pî's d'hémorrhoïdes. Rougeole à 2 ans 1/2. A été vacciné, mais le vaccin n'a pas pris. Il n'a pas eu d'autre maladies, ni coque-luche, ni diphtérie, ni bronchite, etc.. Pas non plus de croû-tes dans les cheveux, ni d'otite, ni d'ophthalmie, ni de dartres mais il a eu des engelures aux mains. 11 n'a jamais Mibi aucun traumatisme. // n'a jamais eu de convulsions. — Les parents se sont décidés à le placer parce qu'ils ne peuvent pas le soigner convenablement chez eux.

État de l'enfant à l'entrée. — Son poids est de 9 kg. 800 ; Sa

taille, de 0"',85. L'examen de la force musculaire au dynamo-mètre est impossible. Il ne se tient pas seul debout, mais le peut quand il est soutenu sous les bras; alors, il avance les pieds et jette les jambes par secousses. Il tient son pain à la main et le porte à la bouche; il peut saisir une cuillère mais ne sait pas s'en servir. — Traitement : exercices de marche, 2 bains salés par semaine, sirop d'iodure de fer, douches.

Etat actuel, (18 jut'LW 1S87). — La tête est petite, couverte de cheveux blonds assez fournis. Le crâne, microcéphale, présente une dépression sus-orbitaire assez marquée. Les cheveux offrent une disposition spéciale sur laquelle nous reviendrons plus loin. (Fig. 5).

Les yeux ont un iris brun foncé, des pupilles égales ; des sourcils blonds assez fournis, des cils bruns, longs à la pau-pière supérieure. Très léger strabisme interne gauche. L'en-fant voit bien, mais ne distingue pas les couleurs, lesquelles cependant attirent vivement son attention. — Nez droit, symétrique, à racine bien développée ; l'enfant ne perçoit pas lesodeurs. — Bouchcpetite^lèvres minces, dents blanchesbien implantées, voûte palatine assez large, peu profonde. L'enfant ne parait pas apprécier les bonnes et les mauvaises saveurs, l'infirmière affirme cependant qu'il manifeste sa joie lors-qu'on lui offre des gâteaux. — Menton un peu fuyant. Oreilles symétriques, de taille moyenne, bien ourlées, àlobule peu dé-veloppé mais non adhérent; ouïe normale. La face est dans l'ensemble plus large à la partie inférieure qu'à la partie supé-rieure. — Thorax assez bien développé; peau fine mais mar-brée.

Membres supérieurs symétriques, peu développésles mains et les poignets sont froids et violacés. L'enfant sait prendre les objets et porter les aliments à sa bouche; il sait aussi prendre sa timbale, mais il ne sait pas se servir ni de cuiller ni de fourchette.— Membres inférieurs relativementaussi peu développés que les membres inférieurs ; les pieds sont comme les mains, violacés et froids. L'enfant ne sait pas marcher seul, ni se tenir debout contre une chaise, mais il peut mar-cher quand on le soutient. — En ce qui concerne les organes génitaux, les bourses sont assez bien développées, mais les testicules n'y sont pas descendus; la verge a une longueur de 4 cent., une circonférence de 4 ci-nt. ; le prépuce est long, le gland découvrable, le méat normal ; pas d'onanisme.

Les fonctions de digestion sont normales ; mastication bonne, pas de vomissements, selles régulières; mais l'enfant ne sait pas manger seul. Gâtisme complet. — Respiration et circulation régulières. —• Sensibilité générale normale. Parole nulle. L'attention est facile à fixer. L'enfant s'amuse tout seul, rit; il pleure seulement quand on est trop long-temps sans s'occuper de lui ou qu'on refuse de le porter. Il n'a pas de tics.

Examen de la dentition : dentition de lait complète; dents saines, bien implantées, légèrement obliques en avant à la mâchoire supérieure; maxillaires bien développées.

Traitement : exercer l'enfant à la marche, 2 bains salés par semaine, frictions sur les membres avec du vin aroma-tique; exercer les jointures ; sirop d'iodure de fer.

1887. G septembre. — L'enfant marche mieux que lors de sonentrée; il marche tenu sous les aisselles, en avançant assez bien ses pieds; il marchcseul dans le chariot. — Il se. lient à peu près à table. — 13 décembre. — Vaccination. Résultat négatif.

1888. 14 janvier. — L'enfant, qui ne mange pas depuis quelques jours, entre à l'infirmerie; il a de la stomatite ulcéro-membraneuse, tousse beaucoup, crache quelquefois des filets de sang, a perdu ses cheveux. Traitement : collu-toire au chlorate de potasse, teinture d'iode en badigeoniiage, poudre de viande, ïodd; huile de foie de morne, sirop d'iodure de fer, bains salés. — Nuit du 15 au 1G janvier, un accès oon-vulsif; un second accès, le 16.

18 février. — Cinq petits accès convulsifs, coup sur coup portant sur les membres supérieurs et intérieurs, avec légère torsion de la bouche mais pas de perte de connaissance. L'en-fant sort de l'infirmerie le 25 février.

G mars. — Il entre à l'isolement pour la coqueluche. 8a température jusqu'au?!], ne dépasse pas38°,1 ; du 29 au 5 avril, elle monte plusieurs fois à près de 39", avec inappétence, et état général touché ; et enfin se mainlient à 37°. Dès le 30 avril, amélioration notable, état général meilleur. L'enfant sort de l'isolement le 31 mai.

23 juin. — Il rentre àl'iiilirmeiie pour une broncho-pneu-monie au début; T. 40"; dès le 28, amélioration. Le 7juillet, exeat.

3 novembre. — Entre à l'infirmerie pour un léger ictère; en sort, guéri, le 8.

1889. — Le 2 janvier, entre à l'isolement, pour la teigne : plaque de la grandeur d'une pièce de 2 francs au niveau de l'occiput; application de la pommade au naphtol.

18 janvier. — L'enfant commence à, marcher. 6 février. — Teigne très étendue du cuir chevelu. Epila-tion, coupe des cheveux, lavage au savon noir et au sublimé,

puis continuation de la pommade au naphtol. — 13 février : l'herpès tonsurant a gagné la partie supérieure du cou, à gauche, où il existe trois grandes plaques; application de teinture d'iode. — 20 février. Incision d'un abcès de lagros-scur d'une noisette, ayant apparu sur une plaque après une épilation. — 24 février. Petits furoncles sur la nuque.

Mars. — Amélioration notable de la teigne : croûtes au niveau de l'occiput; deux plaques encore rosées, de la gran-deur d'une pièce de 50 centimes, l'une d'elles ne présentant pas de cheveux, et l'autre quelques rares cheveux adhérents derrière la tète, quelques squames disséminées et des che-veux cassants.

18 juin. —Vomissements et diarrhée: sous-nitrate de bis-muth et diascordium, 4 grammes. — 27 septembre, guérison des ulcérations buccales.

25 octobre. — Organes génitaux et système pileux : corps glabre; testicules de la grosseur d'un pois; verge, longueur et circonférence 4 cm., gland découvrable.

1890. — 10. mars : l'enfant dont la teigne semble disparue, part de l'isolement; mais elle reparaît, et il y rentre le 21.

27 juin. — Organes génitaux et système pileux : corps et pubis glabres. Vergo4em., prépuce court, gland découvrable, méat normal, testicules égaux et du volume d'un petit haricot, anus normal. — La mère trouve que l'enfant a fait des pro-grès : ses mouvements sont moins raides, il se tient debout a un peu plus de connaissance et répond à son nom. — Trai-tement : huile de foie de morue, sirop d'iodure de fer, 3 bains salés; continuer les exercices de la marche, de plus exer-cices des jointures.

lel'aôut. — Au palper, il semble qu'on sente sur la tète dè l'enfant une dépression, une sorte de rainure au niveau de la suture fronto-pariétale.

1891. — 24 juin. L'enfant entre à l'isolement pour la rou-geole; éruption très marquée au visage, à peine sur le corps, coryza intense, ni larmoiement ni signes de bronchite; il n'est pas abattu, la température est normale, l'état général bon. Le soir, la température atteint 38°. Les jours suivants, elle redescend à la normale. Dès le surlendemain, l'éruption à complètement disparu. Aucune complication, ni toux, ni diarrhée, ni otite. L'alimentation est reprise le 30. Le 6 juillet, retour au pavillon des teigneux.

1892. 7 mars. — Tète dans un bon état de propreté, mais lésions nettes de tricophylie derrière l'oreille droite et au sommet de la tète, lésions vérifiées du reste par l'examen microscopique. Traitement: solution nüs.2, et pommade sali-cylée. — 2 juin. L'enfant se plaint beaucoup, la température est de 40°,3 ; aucun symptôme pulmonaire. Le lendemain, même température, ventre ballonné, légère diarrhée ; le 4, diarrhée abondante, la fièvre continue. Le 7, retour à la nor-male de la température qui pendant quatre jours s'était main-tenue aux environs de 40° ; plus de diarrhée. Le traitement avait été : sous-nitrate de bismuth, sirop diacode et de tolu Il s'agissait d'un embarras gastro-intestinal.

24 juillet. — Organes génitaux et système pileux : visage, thorax, membres, aisselles, pénil, glabres ; verge, longueur 6 cent. 5, circonférence 5 cent.; gland découvert ; testicules à l'orifice externe de l'anneau, égaux, du volume d'un gros haricot; léger intertrigo de la région anale, du. au gâlisme. Le poids de l'enfant est actuellement de 20 kgr., sa taille de 0 m. 97.

1893. Janvier. — Etat assez satisfaisant de la tète de l'en-fant, qui fait espérer une guérison prochaine, mais elle est difficile à obtenir complète à cause des frottements multipliés qu'il faut faire au cuir chevelu ; depuis 2 mois, lotions chaudes de sublimé au 1/1000. — Le 2 février, guérison complète.

17 juin : corps entièrement glabre ; testicules de la grosseur d'un haricot, au niveau de l'anneau inguinal externe; verge, (i cent. 5 de circonférence, 5 cent, de longueur; anus normal. — 29 juillet : l'enfant marche seul ; poids 20 kgr., taille ln,09.

•1894. Janvier. — Corps glabre, verge de 6 cent. 5 de lon-gueur, de 5 cent, do circonférence, prépuce long, gland découvrable, testicules à l'anneau externe, de la grosseur d'un œuf de merle. — 23 juillet : l'enfant marche, il est propre, il commence à faire la petite gymnastique. Exercices de la parole. Poids 21 kgr. 900. Taille, lm14. — Décembre : poids, 21 kgr. 950. Taille, 1'" 18.

1895. 4 avril. — On commence l'hydrothérapie . — Juillet : corps glabre; verge G cent, de longueur, G cent. 5 de circon-férence, prépuce couvrant le gland; testicule gauche à l'an-neau, de la grosseur d'un œuf de merle, testicule droit imper-ceptible : anus normal.

1896. Jui.llet. — On continue les douches. Organes géni-taux : visage et corps glabres; verge 6 cent, de longueur, 5 cent. 5 de circonférence, prépuce très large, testicules de la grosseur d'un œuf de pigeon, anus normal.

1897. Janvier. — Reprendre les douches en avril. — Juillet ; corps et visage glabres ; verge, longueur 5 cent. 5, circonfé-rence 5 cent. ; testicules gros comme un œuf de merle. L'en-fant entre à l'infirmerie, pour une tuméfaction située à la partie postérieure du cou, à droite de la ligne médiane; elle a une hauteur de 10 cm., compris entre la partie inférieure du cou et une ligne horizontale passant par le bord supérieur de l'oreille, son diamètre transversal va de la ligne médiane au sillon auriculaire postérieur; pas de fluctuation, mais un empâtement do toute la région ; température, 39° 3. Oet adéno-phlegmon, qui n'existerait que depuis 24 heures, semble avoir pour point de départ une écorchure, recouverte d'une croûte jaunâtre, qui est située sur la face interne du pavillon de l'oreille. Pansement humide, antisepsie de la petite plaie auriculaire. Cinq jours après, l'enfant est guéri, mais il reste une légère tuméfaction, d'ailleurs indolente.

1898. — Rien de spécial à noter. Le même traitement est continué....

1900. Mai. — Poils follets sur le pubis et les quatre mem-bres, corps glabres partout ailleurs; verge, 5 cent, de lon-gueur et de circonférence; testicules descendus dans les bourses, du volume d'une grosse olive. — 31 Décembre : L'en-fant entre à l'isolement pour les oreillons, température ne dépassant pas 37°,8; souvent au dessous de 37°; guéri le 16 janvier.

1901. Juillet. — Visage, thorax, membres supérieurs ei inférieurs, glabre; verge, 4 cent, de longueur sur 5 cent, de circonférence; gland recouvert, impossible à découvrir; tes-ticules de la grosseur d'un œuf de serin; anus normal. — Le malade est, depuis un an déjà, considérablement amélioré : il n'a plus de gâtisme, n'a plus le tic de se balancer, mange seul, sait prononcer quelques mots usuels et sait même prendre part à quelques petits soins du ménage.

Tab... est passé le 2 janvier 1906 à la 5e lre dans le service des adultes Quand il était dans la section des enfants, on

s'occupait encore un peu de lui. Il était levé toute la journée, se promenait dehors; maintenant il reste couché tout le temps. Il mangeait tout seul, maintenant il faut le faire manger. Le tronc est fortement penché en avant, les cuisses fléchies, les bras sont en anse avec un peu de contracture surtout à gauche. En résumé, il est en déchéance; le peu qu'on avait pu lui apprendre a disparu.

Voici quelques détails sur sa jjuberté. Les bourses sont contractées. Le testicule droit est de la dimension d'un œuf de pigeon. Le testicule gauche remonte dans l'anneau d'où on le fait descendre assez facilement, il est environ moitié moins gros que le droit. La verge a 12 centimètres de lon-gueur et 7 centimètres de circonférence. Le méat urinaire est large, mais il présente au-dessus de lui un espèce de trou borgne séparé du véritable méat par une sorte de bride.

Lèvre supérieure avec une petite moustache line et blonde, large à peine d'un centimètre, se continuant vers le bas avec les poils du menton, dont les pointes présentent des poils roux formant une espèce d'ilôt de 4 cent, sur 4 cent.; ces deux ilôts sont séparés par une bande de peau où il y a quel-ques poils. Petite mouche de poils châtains roux, courts. Quelques poils au-dessous du bord inférieur du maxillaire des deux côtés remontant jusqu'aux cheveux. Poils abon-dants sous les aisselles 10 cent, sur 3 cenl). — Le thorax-est glabre Léger duvet sur les bras et un peu plus sur les avant-bras. Poils longs, roux, sur le pénil (11 cm. sur 3 cm.,) assez abondants sur la partie inférieure, assez rares sur la partie supérieure. Poils assez fournis sur la face antéro-exter ne des cuisses, abondants sur la face postérieure ainsi que sur tout le pourtour des jambes. Poils assez fournis sur les fesses, de chaque côté du périnée et de l'anus.

Les pieds et les mains sont un peu cyanoses. La cyanose est très prononcée aux mains et aux avant-bras. Pouls 80 petit, régulier. Il existe à droite, en arrière du maxillaire inférieur, entre l'oreille et l'angle de la mâchoire, d'une part, l'oreille et le bord antérieur du sterno-masloïdicn huit cicatrices de ganglions anciennement suppures. (Fig. 6)

Rkflexions. — I. Au point clo vue de l'hérédité, nous ne trouvons à noter que la consanguinité (père et mère cousins germains), l'alcoolisme très probable,

quoique peut-être peu marqué du père, et enfin deux cas do gémellarité dans la famille maternelle.

Fig. 5. — Tuliour..., cicatrices du cou.

II. La grossesse a été marquée d'une émotion vive au 6e mois. Les émotions, les impressions mater-nelles peuvent jouer, suivant nous, un certain rôle,

Bourneville, Fondation Vallée, 1900. 3

à mais condition de se produire dans les premiers de temps la grossesse et d'être accompagnés do symp-tômes sérieux (perte de connaissance, tremblements, état nerveux, etc.) Tel n'a pas été le cas ici.

III. Cliniquemcnt, l'enfant est un idiot complet, chez lequel seul le traitement médico-pédagogique a pu amener à la longue une amélioration relativement notable mais qui malheureusement a disparu main-tenant.

IV. L'enfant qui, à l'entrée, ne savait pas se tenir de-bout, était gâteux, avait appris à marcher, à manger, à devenir propre, était devenu attentif, résultats assez importants étant donné qu'il s'agissait d'un microcé-phale à un degré très prononcé.

IV. Nous croyons devoir parler, dans nos réflexions, de la disposition particulière que présentent les cheveux. Il y a des bandes de cheveux très fournies, ayant l'aspect de crêtes, séparées par des bandes, plus larges, ou les poils sont moins abondants. Ces bandes, ou crêtes, plus fournies, vontd'avant en arrière, partant du front, s'arrêtantun peu en avant du A'crtex; elles sont légèrement sinueuses et presque parallèles. Elles ne sont pas toutes de la même longueur, ont à peu près cinq milimètres de largeur. L'espace, moins velu, qui les sépare est large d'un centimètre et demi environ; ou en compte neuf. Cette disposition des cheveux est très rare; nous en trouvons signalé un exemple dans les Archives de Neurologie (2e série Tome 18, page 481.) Il est dû à M. Nolan. L'article est intitulé : « Idiotie microcéphalique ; épilepsie ; asymétrie cérébrale; microgyrie ; cuir chevelu sug-gestif d'atavisme. »

« Il s'agit d'un homme de 41 ans, mort d'épilepsie

le 22 décembre 1902. « Son apparence physique, dit l'auteur, aurait réjoui le cœur d'un évolulioniste, car, au premier aspect, il était un spécimen parfait du type simien. Salace, arrêtée dans sa croissance, était diri-gée en avant ; sa ligure grossière et ricanante semblait

l-'ig. G. — Tabour... (Georges).

sortir d'entre ses grandes oreilles difformes. Le crâne un peu en retrait était enveloppé dans un cuir chevelu mal ajusté, sur lequel les cheveux noirs et raides poussaient en crêtes. 11 progressait au moyen d'un

mouvement de côté, conservant son équilibre en étendant ses avant-bras allongés. Il laissait échapper des sons spasmodiques. sans signification, semblables à des grognements. Dans ses habitudes personnelles il était dépravé au plus haut point, montrant un dédain absolu des besoins de la nature. Son appétit voraco était manifestement satisfait par l'ingestion d'une matière quelconque. Il n'y avait rien qui appelât un commentaire spécial sur la nature de ses accès épilep-tiques, qui étaient fréquentset sévères. Il était sourd et muet. line donnait aucun indice de sens sexuels autre que de tâtonner gauchement dans le voisinage de ses organes génitaux. L'examen relatif à ses facultés men-tales avait aussi un résultat négatif. On ne pouvait dire qu'il possédât aucune des facultés intellectuelles

sauf au degré le plus rudimen taire.......

« Le cuir chevelu, comme il a été déjà indiqué, était anormal, assez flottant sur le crâne; les cheveux, arrangés en crêtes hérissées, courant dans la direction sagittale, arrangement lui donnant l'aspect observé chez quelques carnivores. »

Observation II.

Sommaire. — Voir l'observation précédente. — Conception, grossesse, accouchement, rien de p arliculier. — lro dent à 5 mois; dentition complète à 22 mois. — Crises depuis l'âge de 14 mois. — Idiotie complète. Microcéphalie. Micropolyadénie. Bronchite à l'entrée. Rougeole à 3 ans, auec fièvre (40"). — Teigne, de 3 ans à 6 ans. Un accès con-vulsif à 5 ans 1/2. Conjonctivite purulente à G ans. Trois accès en un mois à 6 ans 1/2. A 7 ans, oreillons, avec hypothermie jusqu'à 35",2 ; après la guérison, température restant entre 36" et 37°. —¦ A Sans, scarlatine, avec fièvre (jusqu'à 35",5); à la guérison, température revenant entre 36" et 37°. — A 10 ans, cataracte traumalique de l'osil gauche. A 14 ans, cataracte traumalique de l'œil droit, et conjonctivite double. A 14 ans 1/2, amaigrissement, signes

de tuberculose pulmonaire ; température oscillant autour de 37° et plutôt au-dessous. Mort en hypothermie (35°,2), à l'iige de 15 ans. Autopsie. — Tuberculose des ganglions trachèo-bronchi-ques, des plèvres, des deux poumons. Ulcérations tuber-culeuses de l'intestin grêle, du cwcum et de la première partie du côlon. Dans le péritoine, un litre de liquide louche et des fausses membranes. Eclopie tesiiculaire gau-che [testicule dans l'anneau inguinal externe). — Os du crâne minces, peu durs, avec nombreuses plaques trans-parentes. Persistance des sutures, la mètopique est seule fermée. Forme irrègulière de l'occipital. Pas de lésions des méninges. Arrêt de développement et mal formations des circonvolutions cérébrales.

Tabour.. (Maurice), né à Saint-Oucn, le 17 février 1888, est entré dans le service le 18 mars 1890, y est décédé le 8 janvier 1903. C'est le troisième enfant.

Antécédents (Renseignements fournis par la mère, 25 juin 1890) —C'est le second frère de Tabour.. (Georges,) entré dans le service le 13 juillet 1*87, et actuellement âgé de 5 ans et demi. Les époux Tabour.. ont actuellement 4 enfants. 1° Tabour.. (Georges). 5 ans et demi, notre premier malade; — 2° un garçon âgé de 4 ans (né le 25 juillet 1880), bien portant, n'ayant pas eu de convulsions; il a eu sa première dent vers un an au plus tard ; il a parlé assez difficilement et ne parle franchement que depuis 6 mois; actuellement il va à l'asile; sa mère ne peut préciser à quel âge ses fontanelles se sont fermées; —3° Tabour.. (Maurice,» notre malade actuel, âgé de 2 ans ; — 4° un garçon, âgé de G semainesqui n'a pas eude convulsions, sa tète est bien conformée : «je le crois bien por-tant» dit la mère, et il a la connaissance que les autres n'avaient pas à son âge». — Depuis les premiers renseignements four-nis par lanière lors de l'entrée de son premier enfant, aucun fait nouveau ne s'est produit dans la famille.

Le malade. — Lors de la conception, la mère était bien portante. Le père, employé distillateur, (gagnant 150 francs par mois, non nourri), boit un pou mais ne rentre jamais ivre, et très rarement "lancé"; il prend un madère ou un byrrh avant chaque repas. — La grossesse fut bonne : ni coups, ni chutes, ni émotions; pas d'alcoolisme de la mère, ni d'usage

de morphine ou d'opiacés; pas d'redèmc, pas d éclampsio, pas de syncopes. — Accouchement : à terme normal, sans anesthésie; 3 heures de grandes douleurs. —A In naissance, pas d'asphyxie, pas de cyanose, pas de circulaires autour du cou; l'enfant a crié de suite; mais la mère a remarqué que «sa tête était comme celle du frère aîné».

Il fut élevé au sein par sa mère jusqu'à 0 mois, époque où elle dut le sevrer parce que son lait avait disparu; il fut mis alors au biberon (lait de vache). Première dent à 5 mois ; den-tition complète à 22 mois. En ce qui concerne la fontanelle antérieure, la mère dit ne l'avoir jamais senti battre. Durant la première année, aucune maladie fébrile, pas d'impétigo; pas de rachitisme, pas do météorisme abdominal, pas de convulsions. En somme, aucune affection aiguë depuis la naissance. Mais depuis l'âge de 11 mois, l'enfant a fréquem-ment des espèces de crises, qui consistent en mouvements de flexion et d'extension du tronc, analogues à des mouvements de salutation (tic de Salaam?); il crie pendant ces mouve-ments, les bras ne sont pas convulsés, on n'a pas remarqué qu'il perde plutôt ses urines à ce moment-là; ces crises qui durent un quart d'heure environ, surviennent sans cause, et souvent môme pendant le sommeil.

L'enfant n'a jamais été propre, ni marché, ni parlé. Il ne reconnaît pas du tout sa mère. Il sait cependant reconnaître lorsqu'on apporte la nourriture, et cric si on ne le sert pas de suite. Sa vue paraît normale, mais il ne fixe jamais son regard.

État de l'enfant à l'entrée. — Poids 9 kg. 100. Taille 0 m. 75. Phthiriase du cuir chevelu. Erythème très prononcé des fesses . Un peu d'eczéma de la région occipitale. La dentition do lait est complète. Elle est normale à la mâchoire inférieure. A la mâchoire supérieure, incisive latérale droite en demi-rotation ; seconde incisive surnuméraire caniforme, dans le rang; dents blanches, écartées, de bonne qualité. — La température, prise les cinq derniers jours, est normale. — Le 20 mars, état gastrique léger, un pou de bronchite; une cuillère de sirop d'ipéca. (Ficj. r )

État actuel (30 mars 1890). — Visage pâle, blafard, avec une légère teinte rosée; figure pleine, grasse. Air de santé appa-rent. Faciès sans expression; air boudeur et grognon, pleu-reur. — Pas d'émaciation. Peau blanche, glabre sans cica-

triées ni traces de vaccin. Nombreux ganglions, cervicaux, sous-sterno-mastoïdïens, axillaires, inguinaux. Cheveux blond-clair, assez abondants, obliquement implantés. Tête ovoïde aplatie latéralement à la région supérieure suivant un triangle dont le sommet correspondrait à la

Fig. 7, — Tabour.,. a l'âge de 2 ans.

région frontale ; augmentant de volume au niveau de la l'ace, pour diminuer de nouveau à la région menton-nière. Crâna petit, symétrique, ovoide; la bosse frontale moyenne, très accentuée, proemine fortement en avant

tandis que deux fossettes latérales répondent aux régions temporales. Il n'y a pas de persistance des fontanelles. — Le front très fuyant, oblique en arrière, a une hauLcur de 5 cent. — Face, presque quadrilatère. Arcades sourcilières proéminentes, avec quelques rares poils blonds, surtout à la partie interne. La paupière supérieure est bouffie, l'inférieure normale; la fente palpébrale est horizontale. Orbites peu profondes. Yeux très mobiles en tous sens, sans paralysie, sans exophtalmie ; strabisme divergent de l'œil droit. Iris gris. Pupilles égales, non dilatées, réagissant à la lumière; accommodation normale. Pasdelésions cornéennes ; conjonctives pâles, sans vascularisation anormale. L'exa-men fonctionnel de l'œil est impossible. — Nez rouge, large, aplati, étalé; sillon naso-labial très marqué; pas de bifiditédu lobule, la sous-cloison fait défaut; les narines larges, arron-dies, regardent directement en bas. L'odorat semble normal.

— Pommettes saillantes, symétrique ;joucs larges et bouffies, rosées. Lèvres minces, l'inférieure plus volumineuse; fente buccale horizontale. Langue, amygdales, voile du palais nor-maux ; palais ogival. Goût normal (?). Menton rond, à. fos-settes latérales. — Oreilles grandes, larges, étalées, écartées du crâne, à conque large et profonde, à lobule non-adhé-rent.

Cou arrondi, court, « dans les épaules » de 24 cent, de circonférence; pas de saillie du corps thyroïde. — Membres supérieurs symétriques, arrondis, potelés; mains violacées, presque œdématiées, doigts longs, ongles courts et arrondis.

— Membres inférieurs normaux, gras aussi, et de muscula-ture proportionnée à l'âge de l'enfant.

Thorax large, gras, à fausses côtes repoussées excentri-quement ; pas de saillie du sternum, les espaces intercostaux ne se dessinent pas sous la peau. Respiration exagérée, râles muqueux et ronflants de bronchite. Cœur : 152 pulsations à la minute. — Abdomen gros, saillant, avec une dépression sous-ombilicale au niveau du pénil, tenant à l'état graisseux des parois ; pas de hernie ombilicale. Foie normal. — Colonne vertébrale ne présentant pas de déviation. — Orga?i.es génitaux peu développés : bourses petites, on ne sent les testicules ni à leur intérieur, ni dans le canal inguinal; verge courte, 2 cent. 5 de longueur, 2 cent, de circonférence ; prépuce assez long, gland découvrable.

La sensibilité est normale à la piqûre, au pincement, à la température. Les réflexes pharyngiens et rotuliens sont normaux. — En somme, l'enfant, dans l'ensemble, rappelle un singe ou un ouistiti; il n'a aucune apparence d'intelligence, est pleurnichard, et pousse constamment un même cri.

La mensuration de la tète donne les résultats suivants :

Circonférence horizontale maxima............... 41 cm.

Demi-circonférence bi-auriculaire............... 27 —

Distance de l'articulation occipito-altoïdienne...

à la racine du nez............................. 27 —

Diamètre autéro-postérieur maximum........... 13—2

— bi-auriculaire.......................... lu —

— bi-pariétal............................. 10 — 9

— bi-frontal............................... 8 — 5

Hauteur du front................................. 3 — 8

14 avril. — L'enfant, qui pleure beaucoup depuis quelques jours, tousse depuis la veille ; pas de fièvre, mais râles ronflants et vibrants disséminés dans la poitrine; légère bronchite; traitement : ipéca. Sort guéri de l'infirmerie, le 23 mai.

Juillet. — 3 bains salés par semaine, exercices des join-tures.

Août. — A l'examen de la tête, il semble que les sutures ne soient pas ossifiées ?

Octobre. — Vaccination, 3 piqûres sur chaque bras ; insuccès.

1891. 20 juin. — Sans qu'on ait noté aucun prodrome, on constate le matin une éruption rubéolique généralisée, d'ailleurs peu marquée ; mais la température est de 40°, le catarrhe lacrymo-nasal est très intense, il y a une toux fréquente et quinteuse, ne s'accompagnant d'aucun signe d'auscultation; il existe un peu de diarrhée. — 21. La température est descendue au-dessous de 39°, pour subir dès lors une décroissance progressive, l'éruption est plus marquée sur le tronc, et le catarrhe est toujours très intense, mais il n'y a plus ni toux, ni diarrhée. — Les jours suivants, l'éruption pâlit, mais le catarrhe persiste. Aucune complica-tion. Le 25, coryza intense. Le 28, reprise do l'alimentation. — 2 juillet, la guerison est complète.— 5 juillet. L'enfant sort de l'isolement.

1892. Mars. — La teigne tondante, que l'enfant présente depuis plus d'un an, est en régression marquée. — 15 juillet, elle s'est encore plus améliorée ; lotions au sublimé.

24 juillet. — Organes génitaux et système pileux : visage, tronc, membres, aisselles, pénil, glabres; verge, 5 cent, de longueur sur 4 cent. 5 de circonférence; phimosis, gland difficilement découvrablc; cryptorchidie double. A la région anale, très léger intertrigo dû au gâtisme.

1893. Janvier. — La teigne, qui est localisée à la partie

Fig. 8 . — Tabour...à 6 ans 1/2, en 1894,

supérieure de la tète, est dans un état très satisfaisant; lotions chaudes de sublimé au 1/1000. — Murs, juin, même localisation, mais amélioration, même traitement. — Juin, corps glabre; verge, 5 cent, de longueur sur 4 cent. 5 de circonférence ; phimosis gland découvrablc ; léger èpispadias;

cryptorchidio double ; région anale normale. —25 septembre. L'enfant a un accès; il sortait de fable lorsque tout à coup il est tombé sur le côté gauche, il a fait quelques petits mouve-ments, puis une bave sanguinolente s'est écoulée do sa bouche; ses membres n'étaient pas raides, il n'a pas uriné ; il a dormi ensuite pendant 10 minutes. Température immé-diatement après l'accès et un quart d'heure après, 36° 9; doux heures après, 37°.

I89i. Janvier. — Visage, poitrine, aisselles, pénil, complè-tement glabres ; verge, 5 cent, de longueur et do circonfé-rence ; prépuce long, phimosis réductible ; cryptorchidio double, scrotum peu développé; anus normal. — L'enfant a fait des progrès au point de vue do la marche et de la propreté. Traitement : huile de foie do morue, sirop d'ioduro do fer, bains salés ; hydrothérapie en avril. — 20 avril, les yeux sont congestionnés; bientôt se déclare une conjonctivite purulente ; instillation do nitrate d'argent au 1t50 ; les jours suivants, instillation d'eau blanche. — 29 avril, guérison à peu près complète, l'enfant ouvre facilement les yeux et supporte bien la lumière; les sclérotiques sont encore congestionnées ; il n'y a rien eu sur la cornée. — Mai, disparition complète de la teigne. — 15 juin, l'enfant a un accès, mais pas très fort. — 0 juillet, un autre accès. — 15 juillet, nouvel accès (Fig. S).

1895. Janvier. — Corps, aisselles, pénil, glabres; verge, 9 cent, do longueur sur 5 cent. 5 do circonférence; prépuce long, gland découvrablo ; les testicules ne sont pas dans les bourses.

2$juin.— L'enfantales oreillons, sa températurecstde35°,9, elle monte à 36°,9 trois jours après, pour redescendre le len-demain jusqu'à 35",2 ; puis elle remonte et reste comprise entre 30° et 37° ; neuf jours au-dessous de 37°. — 8 juillet, l'enfant sort guéri.

189G. Janvier. — Corps entièrement glabre; verge, lon-gueur 4 cent. 5 surG cent, do circonférence; gland décou-vert; testicules absents des bourses; anus normal. — 24 avril : l'enfant entre à l'isolement pourlascarïafme : éruption sur la poitrine, le dos, les membres, angine érythémateusc, température 38°, le soir 39°. — Le 20, 39", 5, puis déferveseence lente jusqu'au 29 où la desquamation commence.— 1er mai: état général très satisfaisant; la température oscille du 1er au

10, entre 37° et 38°. A partir du 10, elle se maintient entre 36° et 37° ne dépassant 37°, que deux fois. Le 18, la desquama-tion est à peu près terminée. Le 3 juin, l'enfant sort guéri. —¦ Le môme traitement est toujours continué : huile de foie de morue, sirop d'iodure de fer, bains salés, douches.

1897. Janvier —Visage et corps entièrement glabres ; verge longueur 5 cent. 5 sur 0 cent, de circonférence, le gland est découvrable, les testicules ne sont pas descendus dans les bourses ; anus normal. — Mémo traitement.

1898. 29 janvier. — On constate une cataracte de l'œil gauche.

1899. Janvier. — Corps entièrement glabre ; verge, 5 cent.5 de longueur sur 0 cent, de circonférence ; pas de testicules dans les bourses, anus normal. —Continuation du même traitement.

1900. — Même traitement : bains salés, douches, huile de foie de morue, sirop d'iodure de fer. — Amélioration déplus en plus marquée de l'enfant : actuellement il marche seul, ne gâte plus, se sert de la cuillère et de la fourchette, s'/ia-bille et se déshabille seul, prononce beaucoup de mots usuels, exécute les premiers mouvements de gymnastique et com-mence môme à tracer des bâtons sur l'ardoise.

1901. — Continuation du même traitement. (Fig. 9).

1902. Mai. — La cataracte de l'œil gai? che, constatée il y a 4 ans, a augmenté. De plus l'enfant présente actuellement une cataracte à l'œil droit qui est d'origine traumatique ; il cogne en effet continuellement ses paupières avec ses poings. En somme double cataracte traumatique, De plus conjonctivite des deux yeux. —Juillet : Corps glabre sauf le pénil et le dos ; verge, 4 cent. 5 de longueur et de circonfé-rence; testicules de la grosseur d'un œuf de moineau, le gauche plus petit que le droit.

25 noijemb?*e.—On constate depuis une dizaine de jours un amaigrissement considérable ; cependant l'appétit est resté bon, il n'y a pas troubles digestifs, pas non plus de toux ni aucun symptôme circulatoire, pas de lièvre, mais l'examen de l'appareil respiratoire dénote de la submatité des deux sommets, avec respiration rude et souriante.

15 décembre .— L'amaigrissement continue, mais il n'y a pas d'autres troubles fonctionnels. L'examen physique ne décèle pas d'autres signes qu'une respiration rude, soufflante. Mais l'auscultation ne peut en réalité fournir de rensei-gnements très précis, l'enfant ne sachant pas respirer. La température oscille autour de 37°. La tension artérielle et le

Fig. 0. — Tabour...à 13 ans, en l90i.

pouls sont normaux. L'examon des urines est négatif. (Fig. 10, Fig. 11, Fig.

1903. 7 janvier. — L'amaigrissement est considérable ; l'enfant qui, au début de sa maladie, à la fin do novembre,

pesait 21 kg. 390. ne pèse plus actuellement que 20 kg. 200. Son faciès est pâle, tiré. Il est dans un état marqué do cache-xie. H avait jusqu'ici toujours mangé du menu! appel il, mais depuis trois jours il ne pivnd plus que du lait. Sa tempéra i u re, qui depuis cinq jours est restée constamment au-dessous de 37°, est descendue hier à 35°, 5. Elle est aujourd'hui de

Fig. 10. — tabour... en \ 0:1.

35° G et 35° 2. Le pouls est très petit. -102 pulsations à la minute. L'auscultation du poumon ne l'ail pas en tendre autre chose qu'un râle trachéal. — Décès, le 8 janvier, à 2 heures du matin. Poids après le décès : 20 k.,3.

Autopsie, faite le 9 janvier à 10 h. du matin, soit 32 heures après le décès.

Cou . — Corps thyroïde normal, un peu volumineux. — Thymus inappréciable.

Thorax — Ganglions trachéo-bronchi/pies gros, la plupart

tuberculeux. — Les deux poumons et les plèvres sont adhé-rentes au niveau du sommet; on trouve dans cette région quelques granulations sur la plèvre pariétale; dans le reste do la cavité pleurale, pas de lésions apparentes. — Le sommet

des deux poumons est transformé en une masse casèeuse cette masse est plus étendue dans le poumon droit. Les lobes inférieurs des deux poumons sont à peu près intacts. — Le cœur est plutôt petit; il ne présente pas d'anomalies, pas de persistance du trou de Botal. Pas de lésions des valvules. Rien à noter en ce qui concerne le péricarde. La disposition

des gros vaisseaux de la base est normale. Pas de lésions de l'aorte.

Abdomen. — Foie : présentant un commencement de dégé-nérescence graisseuse, pas de tubercules. — Raie, de volume

Fig. 12. — Taboiir... en 1002.

normal, sans rien de particulier. — Œsophage et estomac normaux. — L'intestin grêle est rouge et congestionné au niveau de son bord mésentérique. En le sectionnant, on trouve, sur une étendue de 50 cm., avant sa terminaison, quatre ulcérations, qui sont allongées dans le sons transversal. Leurs bords sont décollés, surélevés, et présentent un pique-té rougeâtre et quelques fines granulations. Leur centre est noirâtre, le fond en est très mince; à ce niveau la paroi intes-tinale est réduite à la moitié de son épaisseur. Sur la face péritonéalc de. l'intestin, les uicérations se traduisent par dcstacheslonticulaires, allongées dans le sens transversal et d'un rouge noirâtre ; par transparence on voit à leur péri-phérie des lâches blanchâtres et des points très amincis. — Des ulcérations semblables se rencontrent également dans le cœcum, au nombre de 5 ou 6, et dans la première partie du gros intestin. Celui-ci est dans son ensemble de couleur normale. Le rectum ne présente rien de particulier. — La cavité pèritonéale renferme un litre environ d'un liquide louche, de couleur chocolat, dans lequel flottent quelques membranes. — Les reins, un peu blanchâtres, se décorti-quent bien, et ne présentent pas de tubercules. — Les capsides surrénales no contiennent pas non plus de tubercu-les et sont d'apparence saine. — Vessie normale. Prostate très petite. — Le testicuie droit est descendu dans les bour-ses ; il est normal, ainsi que l'épididyme, et la vaginale avec ses culs-dc-sac. Le test icule gauche est dans l'anneau ingui-nal externe ; il est plus petit que le droit; l'épididyme, la vaginale et les culs-dc-sac, sont normaux. Il en est de môme des canaux déférents et des vaisseaux. Aucune lésion tuber-culeuse des organes génitaux, non plus qu'urinaires.

Tète. — Cuir chevelu épais, sans ecchymose. — Crâne petit; de forme irrégulière; la partie droite de l'occipital est comme carrée. Les os du crâne sont très peu épais, et pré-sentent de nombreuses plaques transparentes, persistance des sutures, sauf de la suture métopique, qui est seule fermée : les autres sont dentelées, translucides. (Le lendemain, la calotte crânienne est encore toute rouge, et les sutures rosées). —• Les fosses orbitaires et temporales paraissent symétriques ; la fosse occipitale gauche est comme carrée, ce qui répond à la forme de la calotte. Immédiatement en avant de la suture occipito-pariétale droite, il existe un épaississement de Fos pariétal, formant une sorte décrète arrondie de 5 millimètres

Bourneville, Fondation Vallée, 1906. 4

à 1 oentimètrc. A gauche il y a un rudiment d'épaississe-ment analogue. — La dure-mère parait normale. Granu-lations de Pacchioni nombreuses, très fines. Lapi'c-mère est légèrement vascularisée ; elle n'offre pris de tubercules miliaires. Apophyse crista-galli triangulaire, à bord arrondi. Les nerfs olfactifs sont symétriques. 11 parait d'abord en être de môme des nerfs et des bandelettes optiques; toutefois il semblerait que le nerf et la bandelette gauche, (c'est-à-dire du côté de l'œil atteint le premier de cataracte) soient un peu plus grêles. Les tubercules mamillaires, les pédoncu-les, paraissent égaux, ils ont leur coloration normale. La protubérance est plutôt petite, son sillon est assez pronon-cé. Les hémisphères cérébraux sont petits et laissent à découvert en arrière une partie notable du cervelet. La glande pituitaire est volumineuse.

Cerveau. Ce qui frappe tout d'abord c'est la petitesse des hémisphères cérébraux qui restent notablement en retrait par rapport au cervelet dont la moitié postérieure esta décou-vert .

Il est difficile de donner une description des circonvolutions qui toutes sont malformées. Le lobe frontal est assez volu-mineux; les lobes pariétaux, composés surtout d'une fron-tale et d'une pariétale ascendantes grosses, défigurées, avec un pli de passage large ; les lobes occipitaux sont tout petits.

Les sillons sont très irréguliers et peu profonds. Les deux figures 13 et 11 permettent do se rendre un compte exact do la disposition des circonvolutions. Les lobes de l'insula sont tout à fait irréguliers. Lorsqu'on examine le cerveau par sa base on voit que les nerfs, le chiasma, les pédoncules céré-braux, la protubérance, le bulbe et le cervelet sont normaux. Il s'agit là d'un cas de microcéphalie avec arrêt de dévelop-ment du cerveau et malformations des circonvolutions.

Réflexions. — I. — Au point de vue de l'hérédité, voir les réflexions de l'observation précédente.

II. — Il est à remarquer que dans la famille Tabou-r.. le premier et le troisième enfants sont microcé-phales, alors que le deuxième et le quatrième parais-sent normaux, sans qu'on puisse noter rien de par-

ticulicr ou de différent pour les uns ou les autres, en ce emi concerne la conception, la grossesse et l'accou-chement.

III. — Glinicpuemont, l'enfant est un idiot complet. Il a eu, de plus, des crises convulsives, qui ont débuté à 14 mois, ne se sont plus reproduites jusqu'à 5 ans 1/2, puis ont reparu à 5 ans 1/2 (une) et à 6 ans 1/2 (trois). A mentionner aussi l'hypothermie habi-tuelle do l'enfant, laquelle n'a fait que s'accentuer avec l'âge. Rappelons enfin la double cataracte trau-matique, duo a la hrouomanie, si fréquente dans l'idiotie.

IV. — L'autopsie a décelé de la tuberculose, à la fois pulmonaire et intestinale, qui a été la cause de la mort. — Elle a montré de plus un crâne mince, avec nombreuses plaques transparentes et persistance des sutures sans ^aucune lésion des méninges. Ce fait vient donc s'ajouter à tant d'autres qui ont déjà prouvé, que dans la microcéphalio, contrairement aux idées anciennement admises, ce n'est pas le crâne qui, en subissant une synoslose prématurée, s'oppose au développement normal du cerveau, mais bien, au contraire, le cerveau qui, en ne se dévelop-pant pas, n'exerce pas sur le crâne la pression excen-trique, cause normale de son accroissement; car ce n'est pas le cerveau qui se moule sur le crâne, mais bien le crâne sur le cerveau. Quant à la cause de ce non-développement du cerveau, elle paraît dans ce cas être de nature congénitale et consister en un simple arrêt de développement des circonvolutions avec malformations considérables des circonvolu-tions: on saitque dans toute une autre série de cas elle est d'une nature toute différente et consiste en des lésions pathologiques acquises do l'encéphale.

Fhj. 13.

Fig. 14.

V. — Mais ce qui fait surtout l'intérêt de cette observation, jointe à la précédente, c'est qu'il s'agit de deux frères. Tout d'abord, ces deux frères alter-nent avec deux autres enfants qui sont normaux ; or, cette alternance, on le sait, est loin d'être rare dans les familles qui comptent des enfants ayant une tare pathologique quelconque. D'autre part, elle apporte l'appoint d'un fait nouveau à cette constatation, déjà faite antérieurement, que la microcéphalie est souvent une affection familiale. Déjà nous avons eu dans le service un frère et une sœur microcéphales. (Langl....) D'un autre côté, les Archives de Neurologie (2e série, L. XIX) ont publié le résumé d'une observation de MM. Bechterexv et Joukowski concernant un microcé-phale (avec absence du corps calleux) dont la mère a eu trois enfants microcéphales. Enfin nous avons eu l'occasion de voir, à la consultation du jeudi à Bicêtre, deux sœurs microcéphales, amenées par leur mère laquelle, tout en paraissant d'intelligence normale, leur ressemblait d'une façon surprenante et était également microcéphale.

VI. — Cette observation nous fournit un exemple d'hypothermie qui s'ajoute à ceux, en grand nombre, qui figurent dans nos Comptes rendus. En effet l'hy-pothermie est assez commune dans les idioties qui aboutissent parfois à un état cachectique. Un de nos élèves, M. le Dr Calsac, en a fait le sujet de sa thèse inaugurable en 1903. (De l'hypothermie dans les encé-phalopathies chroniques de l'enfance.) Nos deux malades, au cours des oreillons, ont eu de l'hypo-thermie.

VII. — La descente des testicules a été tardive chez ces deux microcéphales. Tous les deux avaient le

testicule gaucho plus petit que le droit. L'un d'eux avait une sorte de trou borgne au-dessus du méat, l'autre avait un léger degré d'épispadias. Au point de vue du développement du système pileux rien de bien particulier. Ni l'un ni l'autre ne se touchaient.

VIII. — Tabou... Georges à l'entrée mesurait 85 cent, au lieu do 82 cent. 5, taille moyenne à son âge, il pesait 9 k. 890 au lieu de 11 k. 750.. — A 10 ans, sa taille au lieu d'être au-dcssus,de la moyenne était au-dessous 1 m. 18 au lieu de lm. 27. Son poids était de 21 k. 9 au lieu de 25 k. 200. Ces différences se sont encore accu-sées car à 20 ans il mesurait 1 m. 50 au lieu de 1 m. 66 Son poids était de 39 kilogs au lieu de 59 k. 5.

A l'entrée Maurice mesurait 75 cent, au lieu de 79 cent. ; il pesait 9 k. 100 au lieu de il kilog. —A 10 ans, mesurait 1 m. 10 au lieu de 1 m. 27. Il pesait 19 k. 7 au lieu de 25 k. 2 En 1903, à l'âge de 15 ans, époque de sa mort, il mesurait 1 m. 23. au lieu de 1 m. 51. Il pesait 20 k. 3 au lieu de 41 k. 2

Ces chiffres montrent chez tous les deux un arrêt de- développement de la taille plus prononcé chez Maurice que chez Georges. Ces chiffres sont rela-tifs, car on a remarqué que ces microcéphales se te-naient un peu mal, se penchaient, avaient le dos rond et les jambes un peu fléchies, attitude qui les rappro-che du singe auquel ils ressemblaient. Cette attitude n'existerait pas chez les microcéphales nonsimiens.

IX. —A l'admission de nos malades nous avons l'ha-bitude de faire prendre la température rectale. Nous n'avons pas retrouvé celle de Georges, mais nous avons celle de Maurice. Cette pratique nous permet de voir s'ils ont une température normale ou s'ils sont sous

lop jour, 19 mars 1890 . 2e jour, 20 3e jour, 21 4e jour, 22 5e jour, 23

M. s.

37°3 37°8

37°4 37»

37°2 37-4

37° 37°5

37or, M7«S

Pour compléter ces observations nous croyons reproduire en terminant les mesurations de la tête, le poids et la taille. (Voir pages 57 et 58.)

Ces deux idiots microcéphales simiens se ressem-blaient : même forme de la tête, môme physionomie, même attitude qui iwmettaient de les comparer aux singes. Nous avons le cerveau de l'un deux. Nous au-rons sans doute l'autre un jour, car notre collègue et ami M. le Dr Chaslin, dans le service duquel est pas-sé Georges, nous a promis de nous prévenir de sa mort et de nous permettre de faire son autopsie ou d'y assister.

(1). Voir sur l'hypothermie le compte-rendu de 1902, p. 255 ci surtout la note spéciale p. 2G3.

le coup d'une maladie quelconque et en particulier d'une maladie contagieuse. Le tableau ci-après de Maurice montre que sa température était naturelle, ce qui contraste avec les périodes d'hypothermie que nous avons observées ultérieurement. (1),

•1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1899 1900 1902

Mesures de la tête ~~~ i

Juil. Jan. Jan. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Jan. Juil. Jan. Juil. Jan. Juil. Jan.

| Circonférence horizon-tale maxima..... 40 40 40.5 40.5 40 41 41 41 41 42.5 42 42 42 42 44.5

! Demi-circonférence bi-

: auriculaire..... 25 25.5 26 26 27 27 27 27 27 27 27 27 27 27.5 28

Distance de l'articula-tion occipito - altoï-i dicnnc à la racine du

nez.......... 28 28 29 29 27.5 27 27 27 30 30 30 30 30 30 30.5

! Diamètre antéro-pos-

I térieur maximum. . 13.5 13.5 13.5 13.7 13.7 13.7 13.7 14 14.4 14.5 15 15 15.5 16 16.5

— bi-auriculaire. d3U 10.3 10.3 10.3 -10.3 10.3 10.5 10.5 11 11 11 11.5 12.5 12.5

— bi-pariétal . . 11 11 11 11 11.2 11.2 11.2 11.2 11.2 11 11 11.5 10.5 14 14

! — bi-temporal. . 8.5 8.5 9 9 9 9.5 9.5 9.5 9.5 11.5 11.5 ! Hauteur médiane du

i front......... 4.7 4.7 4.5 4.5 4.5 5 5 5 5 5 5

i —^—.———^———^—

! 1887 1893 1894 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

jPoids.......... 9.8 20 k. 21.9 22.9 25 26.2 27.3 29.2 32 34.5 39.7 39

[Taille.......... 0,85 1,09 1,14 1,18 1,23 1,29 1,35 1,35 1,42 1,44 1,48 1,49 j

1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1902 [903

Mesures de la tête ~~~~ ~~~~ ""~™ ~~~ —¦

Mai Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil. Juil.

Circonf. horizontale maxima . . 41 41 41 41.5 43 43 43.5 44 44 45 45 45 45

Demi-circonf. bi-auriculaire. . . 27 27 27 27 27 28 29 29 29 29 29 29 29

Distance de l'articulation occipi-

to-altoïdenneàlaracincdu nez. 27 27 28 28 28 29 30 30.5 30.5 30.5 30.5 30.5 30.5

Diamètre antéro-postérieur ma-ximum ..............13.2 13.2 14 14.5 14.5 15 15 15 15 15 15 15 11.5|

— bi-auriculaire......10 10 10.2 11 11 11 11 11.5 11.5 11.5 11.5 12 12.5

— bi-pariétal.........10.9 10.9 11.5 11.5 12.5 12.5 12.5 12.5 12.5 12.5 12.5 12.5 12.5

— bi-temporal........ 8.5 8.5 9 9 11 11 11 12 12 12 12 12 12.5

Hauteur médiane-du front . . . . 3.8 ,3.8 3.8 3.8 4.5 4.5 4.5 4.5 4.5 4.5 4.5 4.5 4.b'

Poids................9k 8 12k. 14.7 17 k. 17.3 17.3 18 k. 1S.S 121.3 23.3 26.8126.5 20.3|

Taille................. 0,76 0,78 0,81 0,94 0,94 0,98 1,05 1,09| 1,15 1,20 i,2t| 1,30 1,23

Travaux scientifiques faits dans le service.

(Thèses et mémoires).

1880.

BourtNEville. — Contribution à l'étude de l'idiotie. — Ce travail comprend deux parties, dont la seconde a été faite «n collaboration avec M. Brissaud. (Archives de neurologie, 1880, t. I, p. G9 et 399). — Contribution à l'étude de la dé-mence êpileplique. (Archives de neurologie, 1880, p. 213).

Leroy (A.). — De l'état de mal èpileptique. Thèse de Paris.

Séglas (j.). — De l'influence des maladies intercurrentes sur la marche de l'épilepsie. Thèse do Paris.

1881

Pudel-Saillard (G.). — De la cachexie pachydermique (myxœdème des auteurs anglais.) Thèse de Paris.

D'Olier (H ). — De la coexistence de l'hystérie cl de l'épi-lepsie avec manifestations distinctes des deux névroses considérées dans les deux sexes et en particulier chez l'homme. Mém. qui a obtenu le prix Esquirol. (Annales médi-co-psycholog., sept. 1881) et tirage à part aux bureaux du Progrès Médical).

Sadrain (G.). — Etude sur le traitement des attaques d'hystérie et des accès d'épilepsie. In-8° de 56 p. Th. de Paris.

Hudlé (M.). — Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie. Monobromure de camphre, bromure de zinc, de sodium, bromure d'arsenic. Thèse de Paris.

Morlot (E ). — Sur une forme grave de l'épilepsie. Thèse de Paris.

Coulbaut (G.). — Des lésions de la corne d'Ammon dans l'êpilepsie. Thèse de Paris.

1882.

Bricon (P.). — Du traitement de l'êpilepsie : Hydrothéra-pie. — Arsenicaux. — Magnétisme minéral. Aimants. — Sels de pilocarpine, etc. Thèse de Paris.

Roux (G-L.). — Traitement de l'êpilepsie et de la manie par le bromure d'èthyle. Thèse de Paris.

Wuillamier (Th.). — De l'êpilepsie dans l'hémiplégie spas-modique infantile. Thèse de Paris.

1884.

Félibiliu.— Contributionh l'étude de la folie de l'enfance. Thèse de Paris.

1886.

Bricon (P.). — De l'idiotie et en particulier des lésions analomiques des centres nerveux. (Prix Belhomme à la Société Médico-psychologique de Paris).

1887.

M°"Sollier(A.).—De l'ètatde la dentition chez les enfants, idiots et arriérés. Thèse de Paris.

1888.

Thibal. — Contribution à l'étude de la sclérose tubéreuse ou hypertrophique du cerveau. Thèse de Paris.

Penasse. — Contribution a l'étude des méningites chro-niques et spécialement d'une terminaison fréquente chez les enfants, l'Idiotie. Thèse de Paris.

Pison. — De l'asymétrie fronto-faciale dans l'êpilepsie. Thèse de Paris.

1889.

Cornet (P.). — Traitement de l'êpilepsie. Bromures d'or et de camphre, Picrotoxine. Thèse de Paris.

Gottschalk (A.). — Valeur de l'influence de la consan-

guinité sur la production de l'idiolie et del'épilepsie. Thèse de Paris.

Sollier (P.). — Du rôle de l'hérédité dans l'alcoolisme.

1891.

Sollier (P.). —Psychologie de l'idiotie et de l'imbécillité Thèse de Paris.

Retrouvey (A.). — Contribution à l'étude de l'hémiplégie spasmodique infantile.

1892.

Taquet. — De l'oblitération des sutures du crâne chez les idiots. Thèse de Paris.

Vivier (A.). — Contribution à l'étude clinique de l'épi-lepsie chez les enfants. Thèse de Paris.

1893.

Noir (J.). — Étude sur les tics. Thèse de Paris.

1894.

Boyer (Joseph). — Traitement hygiénique et pédagogi-que de l'idiotie. — (Prix Belhomme à la Société Médico-psy-chologique de Paris.)

1895.

Leblais (H.). — De la puberté dans l'hémiplégie spasmo-dique infantile. Thèse de Paris.

1896.

Boullenger (F.). — De l'action de la glande thyroïde sur la croissance. Thèse de Paris.

Griffault (G.). — Contribution à l'étude du traitement de l'idiotie. Thèse de Paris.

1897.

Boyer (Joseph). — Education du sens musculaire chez

l'idiot. — (Prix Belhomme à la Société Médico-psycholo-gique de Paris.)

1898.

Ballard. (J.). — Comment meurent les épileptiques. Thèse de Paris.

Rellay (P.). — Essai sur le traitement chirurgical de l'épilepsie. Thèse de Paris.

1899.

Cestan (R.). — Le syndrome de Litlle. Sa valeur nosolo-gique. Sa pathogénie. Thèse de Paris.

Tissier (P.). — De l'influence de l'accouchement anormal sur le développement des troubles cérébraux de l'enfant. Thèse de Paris.

Fèvre (A.). — Du mariage des épileptiques. Thèse de Paris.

Le Duigou (E.). — Contribution à l'étude du pronostic de l'épilepsie chez les enfants. Thèse de Paris.

Haslé (L.). — Du bromure de camphre dans le traitement de l'épilepsie. Thèse de Paris.

1900.

Bourneville. — De l'Anatomie pathologique de l'Idiotie (Rapport fait à la Section de psychiatrie du Congrès inlerna-ional de médecine de 1900 (Comptes-rendus de la Section, p. 167).

M"8 Pesker (D.). — Un cas d'affection familiale à symp-tômes cérébro-spinaux. Thèse de Paris.

Lebreton. — De la sclérose en plaques chez les enfants. Thèse de Paris.

Denis (C). — Etude sur un cas anormal de perforation crânienne congénitale. Thèse do Paris.

Prime (J.). — Des accidents toxiques produits par l'éosinate de sodium. Thèse de Paris.

Gillet (Th.). — Etude du rôle de la consanguinité dans l'éliologie de l'épilepsie, de l'hystérie, de l'idiotie et de l'im-bécillité. Thèse de Paris.

1901.

Pareur (P). — Purpura dans l'Épilepsie. Thèse de Paris.

Robin (E.). — Contribution à l'étude des malformations dentaires chez les idiots, hystériques et épilepiliques. — Thèse de Paris.

Bossard (J).— Contribution à l'élude de la chorée de Syden-ham ; de son traitement médicamenteux par le bromure de camphre en particulier. Thèse de Paris.

1902.

Boyer (Joseph). — Le sens de l'ouïe chez l'idiot. (Prix Belhomme à la Société Médico-psychologique de Paris).

Boyer (Jules).— Contribution à l'élude du traitement de l'Idiotie. Thèse de Paris.

Carton (J). —De la Durée delà vie chez les Epileptiques. Thèse de Paris.

Gabail (R.). — Contribution à l'élude de l'éliologie infec-tieuse de certaines hydrocéphalies congénitales. Thèse de Paris.

Esménard (J). —Contribution à l'élude du Phénomène des orteils dans l'Épilepsie. Thèse de Paris.

Le Roux (Henri). — De l'emploi des verres dans le traite-ment du strabisme. Thèse de Paris.

Renoult (P. L.). —Contribution à l'étude des rapports de l'Idiotie et du Rachitisme. Thèse de Paris.

1903.

Calsac (E). — De l'hypothermie dans les encéphalopa thies chroniques de l'enfance. Thèse de Paris.

1904.

Lafarge (G). — Une consultation à Bicêlre; iG juin 1904. Service des Enfants anormaux. Thèse de Paris.

Meyer (Jehan). — Rapport etcologiques de la syphilis héréditaire avec les encéphalopalhieschroniques infantiles.

1905.

Desgeorges (Pierre).— Contribution à l'étude de l'Idiotie mongolienne. —Thèse de Paris.

An-nées.

1880 1881 1882 1883 1884

1885 1886

!)887

1888

1889

1890

1891

1892 il 893 1894

1895 1896 1897 1898

1899 1900

Internes titulaires.

MM. d'Olier.....

Bonnaire...

Dauge.....

Boutier_____

Budor *.....

Combarien.. Conzette... Isch-Wall.. Sollier......

Durand *...

Camescassc.

Lamy... Morax... Brézard. Finet *..

Dauriae.....

Ferrier.....

Boncour(P.).

Bellot.......

Zeimet......

Arrizabalaga *

Tissier.... Lombard.. Mcttetal... Luys *.... Schwartz. Jacomet..

Bellin.....

Poulard... Crouzon *. Laurens..

Internes provisoires.

MM. Négel.......

Wuillamicr.

Buret.......

Leflaive.....

Leriche.....

Jonesco.....

Baumgarten

Pilliet.......

Raoult......

M'athon......

So rei.......

Flœrshoim..

B.inr.et......

Noir........

Lcnoir......

Dardel......

llaslouil

Polisse......

Godineau...

Chapotin....

Sébileau____

Katz........

Aubertin____

Dionis du Sé-jour......

Remplaçants.

'M. Dubarry a remplacé M. Budor en juillet.

M. Renault aremplacé M. Durand en novem.

* M. Condamy a rem-placé M. Finet le 12 novembre.

M. Dujarrier a rem-placé M. Arrizabalaga en août. M.. Comte a remplacé M. Dujarrier en septembre.

* M. Rellay a remplacé M. Luys en mai.

M. Izard a remplacé M. Crouzon en juillet.

An-nées.

1901

1902 1903 1904

1905

1906

Internes titulaires.

MM. Ambard * ..

I-Ieitz*.....

Lemaire... Villaret* ..

M11" M-augeret . Durand

Bord*.....

Tournay...

Doury.....

D.eroye....

Internes provisoires.

MM. Morel.......

Luteau .....

Friepel.....

Darcanne...

Raymond .. Burgaud* ..

Deverre____

Roycr (Mau rice)*......

Remplaçants.

* M. Izard remplace M. Ambard du 1er mai au 1er otobre.

* M. Lafarge a remplacé M. Heitz le 1er octobre.

* M. Max Blumcnfcld a remplacé M. Villaret le 1er juin.

* M. Loze a remplacé M. Burgaud lo 20décem-bre.

* M. Doury a remplacé M. Bord le 1er novembre.

* A rempli les fonctions d'interne à partir de juil-let.

TABLE DES MATIERES

PREMIÈRE PARTIE

Histoire du service pendant l'année 1906. Section I : Fondation Vallée.

I. Situation du service. — Enseignement primaire.. i

Enfants idiotes, gâteuses valides ou non... I

Traitement du gâtisme.................. m

Enfants idiotes, imbéciles, épileptiques, etc., valides. Enseignement primaire et

Enseignement professionnel........... IV

Enseignement du nombre............... vi

— du calcul............... viii

Jeu du marchand....................... ix

Hygiène sexuelle........................ xi

Enseignement du dessin................. xii

Enseignement du chant................. xm

Danse................................... xiv

Enseignement par les projections........ Xiv

Enseignement professionnel............. xv

Évaluation du travail des enfants......... xvin

Visites des enfants...................... xix

Visites du service....................... xx

Promenades et distractions.............. xxiu

Améliorations diverses................... xxiv

Vaccination et revaccination............. xxiv

Service dentaire......................... xxv

Bains et hydrothérapie...............,.. xxv

II. Statistique. Mouvement de la population........ xxvi

Décès, Sorties,........................ xxvn

Tableau des décès...................... xxvm

Tableau des sorties..................... xxxn

Transferts ; — jivasions................. xxxvi

Population au 31 décembre 1906 ......... xxxvi

Maladies infectieuses.................... xxxix

Maladies intercurrentes................. xl

Glande thyroïde......................... xl

Consultation du jeudi................... XL

Personnel du service en 1906............ xli

Enfants en congé d'essai................ XLll

Enfants sorties en liberté............... XLin

Enfants améliorés...................... xlvii

Section II. — Statistiques.

I. Action de l'alcoolisme sur la production

de l'idiotie et de l'épilepsic, par Boun-

NEVILLE............................... LVI

II. Tableau statistique sur l'alcoolisme pen-

dant l'année 1906, à la Fondation Val-lée (filles), par le même.............. lviii

III. Statistique de la persistance ou l'absence

du Thymus chez les enfants anormaux,

par le même.......................... lx

IV. Influence des professions insalubres sur

la production des maladies chroniques

du système nerveux................... lxii

DEUXIÈME PARTIE

Clinique, Thérapeutique, Anatomie pathologique.

I. Idiotie congénitale aggravée par des con-

vulsions portant sur le côté droit. Si-gnes de méningite. Epilepsie. Mort en état de mal. Sclérose atrophique et mè-

ningo-encéphalile de Vhémisphère gau-che; par Bourneville et Maurice Royer. 3

II. Nouvelle contribution à l'étude de la mi-crocèphalie ; par Bourneville et Reine Maugeret............................. 22

Travaux Scientifiques laits dans le service 59

Liste des Internes De notre service...... 65

1907. N. M. — Imp. des Enfants de Bicêtre.